Skip to main content

Full text of "Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, publiés par les soins du Service historique"

See other formats


W      f 


I 

^ 

l\ 

ïj     'in 


(      '      !  ■     1 


M       >    I 


>  ,..J 


♦'''   *!l 


i 

i 

'  '3IH^H 

'l  ' 

f 

I 


i 

! 

; 

! 
.i 

. 

1 
1 

i 

'1 


?Q. 


HISTOIRE  GÉNÉRALE  DE  PARIS 


COLLECTION  DE  DOCUMENTS 


PUBLIEE 


SOUS    LES    AUSPICES    DE    L'ÉDILITÉ    PARISIENNE 


REGISTRES  DES  DÉLIBÉRATIONS 


DU 


BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS 


L'Administration  municipale  laisse,  pour  chaque  volume,  la  responsabilité  de  l'édition 
aux  collaborateurs  nominativement  désignés  à  cet  effet. 


TOUS  DROITS  RESERVES. 


HISTOIRE  GÉNÉRALE  DE  PARIS 


->♦<- 


REGISTRES 


jc._      ' 


DES  DELIBERATIONS 

DU 


BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS 

PUBLIÉS  PAR  LES  SOINS  DU  SERVICE  DES  TRAVAUX  HISTORIQUES 


TOME  TROISIÈME 


1539-1552 


TEXTE  EDITE   ET   \MNOTE 


PAR    PAUL   GUERIN 


ABCBIVISTE  ADX  «RCHIVES  NATIONALES 


So««u  dt  I«  Pr^viU  du  Htrchuda    XV'-XVI'  siicle 


Cf.  tf.^l^. 


PARIS 


IMPRIMERIE  NATIONALE 


M  DCCC  LXXXVl 


DC 

P3 

t. 5 


CONSEIL  MUNICIPAL   DE   LA  VILLE   DE   PARIS. 
SÉANCE  DU  5  AOÛT   1880. 

[Extrait.) 


Étaient  présents  :  MM.  Bixio,  Bodrneville,  de  Boutkiller,  Bbaleret,  Cadet,  Gattiaux,  Gernesson, 
Gleray,  Collin,  François  Combes,  Ccsset,  Darlot,  Deubrousse,  Delattre,  Delpegh,  Ddbois,  Oujarrier, 
Forest,  Frère,  Grimadd,  Yves  Gdyot,  Ernest  Hamel,  Hattat,  Henricy,  de  HEREnrA,  Hovelacqub,  Jacqdes  , 
JoBBÉ-DcvAL,  Sigismond  Lacroix,  Lafont,  Lamouroux,  de  Lanessan,  Leneveux,  Level,  Levradd,  Loiseau. 
Maillard.  Mamer,  Henry  Maret,  Marsoelan,  Antide  Martin,  le  colonel  Martin,  Mathé,  Métivier  , 
MoRiN,  Mcrat.  Ulvsse  Parent,  Réty,  Reygeal,  Riant,  Rigact,  Jules  Roche,  Sick,  Songeon,  Vaczy. 


Le  Conseil  : 
Vu  le  Rapport  de  sa  5"  Commission , 
Délibère  : 

Article  prehiek.  La  publication  des  Registres  du  Bureau  de  la  Ville  sera  faite  par  les  soins 
du  Service  historique  de  la  Ville  de  Paris. 

Art.  2.  Cette  publication  sera  limitée  tout  d'abord  à  la  partie  comprise  entre  1Û99 
et  1610. 

Le  Sénatelr,  Préfet  de  la  Seine, 
Vu  la  délibération  en  date  du  5  août  1880,  etc. 
Arrête  : 

Article  premier.  La  délibération  du  Conseil  municipal  en  date  du  5  août  1880  est 
approuvée. 

Art.  2.  La  [)ublication  des  Registres  du  Bureau  de  la  Ville  sera  faite  par  les  soins  du  Ser- 
vice historique  de  la  Ville  de  Paris. 

Art.  3.  Cette  publication  sera  limitée  tout  d'abord  à  la  partie  comprise  entre  les  années 
1699  et  1610. 

Fait  à  Paris,  le  26  août  1880. 

Signé  :  F.  HEROLD. 


COMMISSION  PERMANENTE 

PRISE  AU  SEIN  DE  LA  COMMISSION  DES  TRAVAUX  HISTORIQUES 

ET  CHARGÉE  DE  LA   SURVEILLANCE. 


MM.  HAURÉAIJ  (Jean-Barthélemï),  C.  ^,  Membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Beiies- 
Lettres,  Président. 

DELISLE  (Léopold-Victor),  C.  ^  I.  Il,  Membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  Administrateur  général  Directeur  de  la  Bibliothèque  nationale. 

COUSIN  (Jules),  ^,  Conservateur  de  la  Bibliothèque  et  des  Collections  historiques  de 
la  Ville  de  Paris. 

GUIFFREY  (Jules),  ^,  Archiviste  aux  Archives  nationales. 

DE  LA  GOUBLAYE  DE  MÉNORVAL  (Eugène),  I.  Q,  Membre  du  Conseil  municipal. 

RENAUD  (Armand),  A.  CI,  Inspecteur  en  chef  des  Beaux-Arts  et  Travaux  historiques, 

Seci'étaire. 

LE  VAYER  (Paul-Marie- Victor),  A.  &,  Commis  principal  du  Service  des  Travaux 
historiques.  Secrétaire  adjoint. 


ATTACHÉS  AU   SERVICE  DES  TRAVAUX  HISTORIQUES 
POUR  LA  PARTIE  TECHNIQUE. 


MM.  BONNARDOT  (François),  I.  Il,  Archiviste  paléographe. 
PETIT  (Auguste),  Commis  paléographe. 


SOMMAIRES. 


1539. 

Pages. 

6  novembre .     Le  Bureau  de  la  Ville  s'entend  avec  le  Cbancelier  de  France  pour  la  réception  de  l'empereur 

Charles-Quint i 

8 Mesures  recommandées  au  Bureau  de  la  Ville  pour  la  réception  de  l'Empereur 2 

8 Le  Bureau  de  la  Ville  est  invité  par  le  Chancelier  à  couvrir  les  égouts  et  à  nettoyer  les  rues 2 

10 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  préparatifs  de  l'entrée  :  décision  portant  qu'on  fera  appel 

aux  gens  compétents,  afin  d'organiser  des  représentations  dramatiques,  et  que  le  Bureau  de  la 
Ville  aura  plein  pouvoir  de  diriger  les  préparatifs 3 

1 1 Le  Bureau  de  la  Ville  confère  avec  le  Chancelier  au  sujet  de  la  place  que  le  Procureur  de  la  Ville 

et  les  Conseillers  devront  occuper  lors  de  l'entrée  de  l'Empereur 3 

i3 Conformément  aux  lettres  patentes,  en  date  du  2G  septembre  iSSg,  par  lesquelles  le  Roi  ordonne 

l'ouverture  de  la  porte  de  Buci ,  le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  entreprendra  immédiatement 

les  travaux  nécessaires  et  que  la  porte  sera  ouverte  au  mois  de  mars à 

17 Recommandations  adressées  aux  capitaines  des  archers,  des  arbalétriers  et  des  hacq uebu tiers , 

pour  l'entrée  de  l'Empereur 4 

3o Un  des  Échevins ,  délégué  auprès  du  Chancelier  |)our  s'entendre  avec  lui  sur  les  préparatifs  de 

l'entrée ,  rend  compte  de  sa  mission h 

37  décembre.     Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Bureau  de  la  Ville  h 

prendre  des  mesures  pour  l'entrée  du  cardinal  Farnèse,  légat  du  Saint-Siège  :  décision  portant 
qu'on  rendra  au  Légat  les  honneurs  usités  en  pareil  cas 6 

1540. 

1"  janvier.  .  .     Eaitrée  de  l'empereur  Charles-Quint  :  énumération  des  mesures  prises  antérieurement  pour  cette 

solennité  ;  ordre  du  cortège;  honneurs  rendus  à  l'Empereur 7 

1 6  avril Assemblée  tenue  pour  statuer  sur  la  démi.ssion  de  l'office  de  conseiller  de  Ville  faite  par  Charles 

de  .Montmiral  en  faveur  de  son  fils  Thierry  de  Montrairal  :  admission  de  ce  dernier  comme  con- 
seiller de  Ville 10 

ià  juin Assemblée  tenue  afin  de  délibérer  sur  les  lettres  du  Roi,  qui  demande  la  somme  de  1 0,000  livres 

tournois  pour  les  fortifications  de  Chauny  :  décision  portant  qu'un  des  Conseillers  ira  trouver  le 
Roi  et  lui  représentera  l'état  des  finances  de  la  Ville,  qui  ne  permet  pas  de  satisfaire  à  cette  de- 
mande       10 

1"  juillet. .  .     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  communications  du  Conseiller  chargé  de  présenter  au  Roi 

les  remontrances  de  la  Ville  :  remise  de  la  délibération  à  un  autre  jour 11 

38  août Assemblée  tenue  pour  statuer  sur  le  remplacement  de  Guillaume  Budé,  conseiller  de  Ville,  dé- 

cédé :  élection  de  l'échevin  Lecomte  comme  Conseiller •  ' 

5  octobre. . .     Assemblée  tenue  afin  de  parer  à  la  contrainte  que  le  Roi  vient  de  décerner  contre  la  Ville  pour  le 

III.  A 


IMPRIUERIE     NATtONJkLI. 


II  REGISTRES  DU  RUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

PigM. 

payement  de  la  somme  de  9,000  livres  destinée  aux  fortiOcations  de  Chauny  :  remise  de  la 

délibération  à  un  autre  jour 1  a 

9  j  octobre. . .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'affaire  ci-dessus  mentionnée  :  décision  portant  qu'on  payera 
la  somme  de  a, 000  livres  réclamée  par  le  Roi,  mais  qu'on  présentera  des  remontrances  à  ce 
prince 19 

1541. 

17  mars Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  requête  présentée  par  plusieurs  marchands  parisiens  relati- 
vement au  nouveau  mode  de  levée  de  l'imposition  foraine,  et  aux  conséquences  d'un  édit  visant 
l'aunage  des  draps  vendus  à  Paris  :  décision  portant  qu'on  adressera  des  remontrances  au  Roi .      1 3 

ili Le  Bureau  de  la  Ville  communique  aux  principaux  marchands  le  projet  des  remontrances  qu'on 

doit  adresser  au  Roi ,  et  les  invite  à  y  ajouter  les  réclamations  qu'ils  jug'eront  convenables 1 3 

9  juillet....  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  du  Roi,  qui  demande  à  la  Ville  la  somme  de 
36,109  ''vrss  17  sous  3  deniers  tournois,  destinée  aux  fortifications  :  décision  portant  qu'on 
diminuera  le  nombre  des  ouvriers  travaillant  à  la  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  et  qu'en 

attendant  on  présentera  des  remontrances  au  Roi 1 4 

9 Décision  du  Bureau  portant  que  la  moitié  du  nombre  des  ouvriers  travaillant  à  la  construction  de 

l'Hôtel  de  Ville  seront  congédiés 1 4 

6 Assemblée  tenue  pour  l'élection  d'un  Conseiller  de  Ville  en  remplacement  de  Louis  Braillon,  dé- 
cédé :  admission  de  Bouchard  comme  conseiller i5 

16 Assemblée  tenue  afin  de  délibérer  sur  le  choix  des  délégués  qui  doivent  présenter  au  Roi  les  re- 
montrances de  la  Ville,  concernant  la  demande  de  34,109  livres  17  sous  3  deniers,  faite  précé- 
demment par  ce  prince 16 

93  août Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  ci-dessus  mentionnée  :  renvoi  de  la  décision  à  une 

autre  assemblée 16 

29 Assemblée  tenue  pour  déliWrer  sur  la  réponse  faite  par  le  Roi  aux  délégués  qui  lui  ont  présenté 

les  remontrances  de  la  Ville  :  renvoi  de  la  décision  à  une  autre  assemblée 17 

3  septembre.     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  sujet  ci-dessus  mentionné  :  décision  portant  qu'on  réunira 

une  partie  de  la  somme  demandée  par  le  Roi ,  et  qu'on  le  suppliera  de  s'en  contenter 17 

1542r 

6  juillet.  .  .  .     Convocation  d'une  Assemblée  appelée  à  délibérer  sur  la  demande  du  cardinal  de  Rourbon,  qui 

voudrait  qu'on  procédât  au  recensement  de  tous  les  habitants 18 

7 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  cardinal  de  Bourbon  :  décision  portant  que  les 

membres  du  Rureau  de  la  Ville  iront  s'entendre  avec  le  Cardinal 19 

7 Conformément  aux  résolutions  de  l'Assemblée,  les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  se  transportent 

chez  le  cardinal  de  Bourbon,  et  conviennent  avec  lui  qu'une  Assemblée  se  réunira  le  lendemain 
dans  son  hôtel 19 

8 .Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  question  du  recensement  :  décision  portant  que  les  Quarte- 

niers  dresseront  l'état  exact  des  chefs  de  maison  de  leurs  quartiers 19 

6  août .4ssend)lée  tenue  pour  délibérer  sur  l'édit  royal  qui  crée  des  receveurs  dans  les  villes  du  royaume  : 

décision  portant  qu'on  adressera  des  remontrances  au  Roi 21 

1 3  novembre .  Nicole  de  Hacqueville ,  sieur  d'Altichi ,  donne  sa  démission  de  lieutenant  de  la  Prévôté  des  Mar- 
chands en  faveur  de  Nicole  de  Hacqueville,  son  fils,  qui  est  admis  à  lui  succéder  dans  son 
office 21 

17 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de  Ville  en  remplacement  de  Nicole 

de  Hacqueville  père,  décédé  :  élection  de  René  Baillet  comme  conseiller 99 

t3  décembre.  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  protestation  des  notaires  contre  la  création  de  nouveaux  ta- 
bellions :  décision  portant  qu'on  adressera  des  remontrances  au  Roi 9  3 


SOMMAIRES.  m 

15^3. 

Pages, 

93  janvier . . .  Assemblée  tenue  pour  délibe'rer  sur  la  réponse  du  Roi  aux  remonlrances  qui  lui  ont  été  présentées 
par  la  Ville  relativement  à  la  création  des  nouveaux  offices  de  tabellions  :  décision  portant  qu'on 
suivra  l'affaire 2  3 

26  avril Nicole  de  Hacqueville  fils  se  démet  de  son  office  de  lieutenant  de  la  Prévôté  des  Marchands,  en 

faveur  de  Thomas  de  Bragelongne,  qui  est  admis  à  le  remplacer ait 

7  juin Le  Corps  municipal  assiste  aux  funérailles  de  l'amiral  Chabot a/l 

16  août Admission  de  Guillaume  Larcher  comme  conseiller  de  Ville,  en  remplacement  de  Gervais  Larcher, 

son  père,  démissionnaire 96 

■jo  septembre.  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  un  arrêt  du  Parlement  concernant  l'office  de  receveur  des 
pauvres  :  Jean  Courtin,  conseiller  de  Ville,  accepte  cette  charge,  et  Denis  Picot,  échevin,  est 

nommé  contrôleur  de  la  recette 96 

i5  octobre.. .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  décisions  du  Roi  relatives  à  l'élection  des  Prévôt  des  Mar- 
chands et  des  Échevins,  à  l'étendue  des  droits  de  la  Ville  en  matière  de  juridiction,  et  à  d'autres 

questions  intéressant  les  privilèges  de  la  Ville 27 

92 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  d'empêcher  que  la  municipalité  de  Rouen  applique 

de  nouveaux  droits  aux  marchandises  passant  par  celte  ville  :  décision  portant  qu'on  adressera 

au  Roi  un  mémoire  concernant  cette  affaire 28 

1544. 

93  février. . .  .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  par  lesquelles  le  Roi  demande  5o,ooo  écus  d'or  à  la 
Ville  :  décision  portant  que  les  Quarteniers  s'adresseront  aux  plus  riches  bourgeois ,  afin  de 
réunir  cette  somme 28 

8  mars Assemblée  tenue  pour  statuer  sur  le  remplacement  de  Léonard  Poart,  procureur  de  la  Ville,  dé- 

missionnaire en  faveur  d'Antoine  Poart,  son  frère 29 

2  3  avril Réception  des  lettres  patentes,  en  date  du  92  février  précédent,  par  lesquelles  le  Roi  demande  à  la 

Ville  la  somme  de  180,000  livres  pour  la  solde  de  7,600  fantassins 3o 

ai Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  ci-dessus  mentionnée  :  remise  de  la  solution  au 

surlendemain 3o 

26 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  Roi  :  décision  portant  qu'on  suppliera  ce  prince 

de  réduire  le  chiffre  de  sa  demande 3o 

5  mai Assemblée  tenue  pour  le  même  sujet  :  décision  portant  qu'on  priera  le  Roi  de  comprendre  tous  les 

habitants  dans  le  rôle  des  taxes  nécessaires  pour  la  levée  de  la  somme  exigée ,  et  qu'on  choisira 

des  notables  pour  la  répartition 3 1 

6 Instructions  données  aux  Quarteniers  afin  d'assurer  le  recouvrement  de  la  somme  exigée  par  le 

Roi 39 

9  juin Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  ordres  du  Roi  concernant  les  travaux  de  défense  de  la  Ville  : 

décision  portant  :  1°  que  les  Quarteniers  s'aboucheront  avec  les  habitants  de  leur  circonscription 
afin  de  savoir  combien  ceux-ci  pourraient  fournir  de  manœuvres  pour  les  travaux  de  fortifica- 
tion; 9*  que  les  Quarteniers  dresseront  l'état  exact  des  armes,  des  munitions  et  des  vivres  ren- 
fermés dans  chaque  maison  ;  3°  que ,  avec  l'autorisation  du  Lieutenant  général ,  on  invitera  les 
habitants  h  se  pourvoir  de  vivres  pour  six  mois;  4°  qu'on  priera  le  Roi  d'exemj)ter  la  Ville  de 
toute  fourniture  de  vivres  pour  les  gens  de  guerre  ;  5°  que  les  Quarteniers  apporteront  les  rôles 
dressés  pour  le  recouvrement  des  180,000  livres 32 

h Décision  municipale  fixant  létaux  auquel  les  percepteurs  des  taxes  recevront  les  diverses  monnaies, 

et  |)rescrivant  différentes  mesures  pour  la  défense  de  la  \  ille 33 

3  juillet.  . .  .     Présentation  des  lettres  patentes  en  vertu  desquelles  les  Chartreux  sont  exemptés  de  la  contribution 

qui  leur  a  été  imposée *'' 


iT  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

sa  juillet ....  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  communications  d'un  envoyé  du  Roi,  chargé  par  ce  prince 
de  demander  à  la  Ville  une  nouvelle  subvention  pour  le  payement  des  troupes  :  décision  portant 
qu'on  hâtera  le  recouvrement  des  sommes  accordées  au  Roi  pour  la  solde  de  7,800  fantassins.      34 

1 6  août Composition  du  Bureau  de  la  Ville 87 

18 Instructions  données  aux  Quarleniers  pour  le  recouvrement  des  80,000  écus  qu'on  doit  fournir  au 

Roi 38 

3o Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  les  moyens  de  recouvrer  le  complément  des  80,000  écus 

dus  au  Roi  ;  a*  sur  les  lettres  patentes  en  vertu  desquelles  ce  prince  a  créé  trois  nouveaux 
offices  de  mesureurs  de  charbon  :  décision  portant  que  le  Roi  sera  prié  d'accorder  une  diminu- 
tion du  chiffre  de  la  somme,  ou  du  moins  un  délai  pour  le  payement,  et  qu'on  protestera 
contre  la  création  de  nouveaux  offices  de  mesureurs  de  charbon,  attendu  que  la  nomination  de 

ces  agents  appartient  au  Bureau  de  la  Ville 89 

3  septembre.    Assemblée  tenue  pour  le  même  objet  que  la  précédente  et  suivie  des  mêmes  résolutions 89 

6 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  du  Roi  qui  annoncent  les  succès  de  l'armée  et  re- 
commandent de  presser  les  travaux  de  défense  :  décision  portant  qu'on  fera  des  processions  pour 
remercier  le  Ciel,  qu'on  hâtera  les  travaux  des  fortifications,  qu'on  préparera  les  armes  et  les 
munitions  nécessaires  pour  la  défense  de  la  Ville ,  qu'on  invitera  les  habitants  à  se  fournir  de 
vivres,  que  les  villageois  qui  doivent  apporter  des  denrées  à  Paris  s'acquitteront  immédiate- 
ment de  leurs  obligations,  et,  enfin ,  que  les  religieux  étrangers  et  les  mendiants  seront  expulsés 
de  la  Ville 4o 

1 3 Le  Corps  municipal  assiste  à  la  procession  de  la  châsse  de  sainte  Geneviève ha 

ao Proclamation  du  traité  de  paix  conclu  entre  le  roi  de  France  et  l'empereur  d'Allemagne;  réjouis- 
sances publiques  ordonnées  à  cette  occasion 49 

i3  octobre..  .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  communications  du  Prévôt  de  Paris,  annonçant  que  le  Roi 
se  plaint  du  retard  apporté  au  payement  des  sommes  qui  lui  sont  dues  et  menace  de  recourir 
aux  mesures  de  rigueur  :  décision  portant  qu'on  s'efforcera  de  satisfaire  le  Roi û3 

1 4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  qu'on  doit  faire  au  Roi lii 

5  novembre.  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  d'empêcher  les  communications  entre  le  public  et 
les  pauvres,  particulièrement  les  mendiants  venus  de  la  Champagne  et  de  la  Picardie,  qui  ont 
apporté  à  Paris  des  germes  de  maladies  contagieuses  :  décision  portant  :  1°  qu'on  reléguera 
dans  des  lieux  déterminés  les  pauvres  invalides  et  qu'on  fera  des  quêtes  pour  leur  procurer 'le 
nécessaire;  9°  qu'on  fera  retirer  les  lépreux  dans  leurs  maladreries,  avec  défense  de  venir  à 
Paris  ;  3°  que  les  mendiants  de  la  Champagne  et  de  la  Picardie  seront  expulsés  de  Paris;  4°  que 
les  pauvres  valides  seront  employés  au  curage  des  égouts  et  à  d'autres  travaux  publics 45 

16 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  patentes,  en  date  du  7  du  même  mois,  en  vertu 

desquelles  le  Roi  confie  au  Bureau  de  la  Ville  le  soin  de  secourir  les  pauvres  de  Paris  :  confor- 
mément aux  ordres  du  Roi ,  la  Ville  accepte  cette  charge 46 


1545. 


6  mars Réception  des  lettres  patentes,  en  date  du  la  févriei',  et  des  lettres  missives,  en  date  du  aa  du 

même  mois,  en  vertu  desquelles  le  Roi,  après  avoir  exposé  la  nécessité  de  mettre  sur  pied  une 
nombreuse  année ,  déclare  qu'il  se  voit  contraint  de  lever  sur  les  villes  closes  du  royaume  la 
somme  de  800,000  livres  tournois,  à  laquelle  les  villes  de  la  Prévôté  et  Vicomte  de  Paris  contri- 
bueront pour  120,000  livres 47 

6 Convocation  d'une  Assemblée  appelée  h  délibérer  sur  la  demande  du  Roi 5o 

7 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  Roi  :  décision  portant  :  1°  qu'on  suppliera  ce 

prince  de  diminuer  le  chiffre  de  la  somme  exigée  et  d'accorder  un  délai  pour  le  recouvrement  ; 

a°  que  l'on  réunira  une  nouvelle  Assemblée  pour  délibérer  sur  ce  sujet 5o 

8 Assemblée  tenue  dans  le  même  but  que  la  précédente  et  suivie  des  mêmes  résolutions 5o 


SOMMAIRES.  T 

Pages. 

9  mars Assemblée  géne'rale  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  Roi  :  décision  portant  qu'on  repré- 
sentera au  Roi  l'état  fâcheux  des  finances  de  la  Ville  ;  nomination  des  délégués  chargés  de  pré- 
senter ces  remontrances 5 1 

9 Décision  municipale  portant  que  les  Quarteniers  choisiront ,  dans  les  dizaines  de  leur  circonscrip- 
tion, des  hommes  capables  et  sûrs,  afin  de  procéder  à  la  répartition  des  taxes 5i 

10  avril Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  aux  remontrances  de  k  Ville  :  ce  prince 

ayant  refusé  de  diminuer  le  chiffre  de  sa  demande,  il  est  décidé  qu'on  s'efforcera  de  le  satis- 
faire      52 

10 Les  sergents  de  la  Ville  reçoivent  l'ordre  d'assister  les  Quarteniers Sa 

11 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  recouvrer  la  somme  exigée  par  le  Roi  :  renvoi 

de  la  solution  à  une  Assemblée  générale  qui  se  réunira  le  surlendemain 5a 

i3 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  réunir  les  120,000  livres  exigées  par 

le  Roi  :  décision  poi-tant  que  celte  somme  sera  répartie  entre  (ous  les  habitants,  à  l'exception 
des  pauvres 53 

9  mai Ordonnance  portant  que  les  petits  locataires  seront  compris  dans  la  répartition  aussi  bien  que  les 

propriétaires 54 

35 Comparution  des  Quarteniers,  des  Cinqnanteniers  et  des  Dizeniers  chargés  de  la  répartition,  qui 

prêtent  serment  de  remplir  fidèlement  leur  devoir 54 

1 8  juin Conformément  aux  lettres  patentes  délivrées  par  le  Roi  le  1 1  juin ,  le  Bureau  de  la  Ville  décide  que 

les  vins  à  destination  des  Flandres  cesseront  d'être  soumis  aux  impositions  qui  les  frappaient 

depuis  le  commencement  de  la  guerre 50 

.3  juillet. . . .     Décision  municipale  portant  qu'on  demandera  au  Roi,  pour  les  Échevins,  l'exemption  des  tailles  et 

des  autres  impositions 5G 

9 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  recouvrement  des  1  a 0,000  livres  :  décision  portant  que  les 

Quarteniers  percevront  les  taxes  conformément  aux  nouveaux  rôles  qui  leur  seront  délivrés. . .     56 

9 Injonction  aux  Quarteniers  de  recueillir  immédiatement  les  taxes  indiquées  dans  le  rôle  de  leurs 

quartiers  respectifs 67 

10 Décision  municipale  |>ortant  que  Jean  de  Sainct-Germain ,  échevin  et  quartenier,  sera  remplacé  par 

un  Cinquantenier  pour  la  levée  des  taxes  de  son  quartier 5(5 

11 Asscmblc'e  tenue  pour  di'libérer  sur  les  communications  du  Roi,  qui  demande  le  prompt  recou- 
vrement des  1 20,000  livres 58 

Il Les  Quarteniers  consentent  h  percevoir  les  taxes  de  leurs  quartiers  respectifs 59 

i3 Le  Rureau  de  la  Ville  décide  qu'on  demandera  au  Roi  les  provisions  nécessaires  pour  la  levée  de 

la  somme  exigée  par  ce  prince 60 

i4 Mandement  aux  Quarteniers  pour  le  recouvrement  des  120,000  livres 60 

1546. 

8  lévrier  . . .     .\ssemblée  tenue  pour  déliljérer  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de  Ville,  en  remplacement  de  Germain 

Lelieur,  décédé  :  élection  de  Michel  de  l'Hôpital G 1 

a  mars Assemblée  tenue  pour  déliljérer  sur  les  lettres  du  Roi  qui  imposent  aux  villes  closes  de  la  Prévôté 

de  Paris  une  contribution  de  <jo,ooo  livres  pour  la  solde  des  troupes  :  décision  portant  qu'on 
adressera  des  remontrances  au  Roi Ci 

29 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  aux  remontrances  de  la  Ville  :  décision  por- 
tant :  1°  qu'on  exposera  à  ce  prince  l'état  des  finances  de  la  Ville  et  qu'on  le  priera  de  diminuer 
le  chiffre  de  sa  demande,  ou,  du  moins,  de  supprimer  les  exemptions  de  payement  qu'il  a 
accordées  à  diverses  personnes;  2°  que,  pour  recouvrer  les  fonds,  on  imposera  les  objets  de 
luxe  au  lieu  d'augmenter  les  droits  sur  les  denrées  de  première  nécessité 62 

27 Sur  la  requête  des  Quarteniers,  le  Bureau  décide  que  ces  officiers  rendront  leurs  comptes  à  l'Hôtel 

de  Ville 64 


VI 


REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


Page». 

a5  juin Réception  des  lettres,  datées  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  recommande  au  Bureau  de  la  Ville 

de  préparer  une  réception  honorable  à  l'ambassadeur  d'Angleterre 64 

a  3  juillet. . . .     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'offre  de  Gilles  Desfroissis,  qui  propose  de  rendre  la  Cure  na- 
vigable, ou  au  moins  flottable  :  décision  portant  qu'avant  de  statuer  sur  cette  affaire  on  visitera 

les  lieux 65 

7  décembre .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  i  "  sur  la  proposition  de  Gilles  Desfroissis  ;  a"  sur  les  réclamations 
des  propriétaii'es  de  certaines  maisons  abattues  près  de  la  porte  Saint-Denis  ;  3°  sur  les  préten- 
tions des  senileurs  du  roi  de  Navarre,  qui  demandent  le  remboursement  des  deniers  versés  par 
eux  pour  le  payement  des  taxes  ;  à°  sur  la  requête  du  fermier  des  aides  du  poisson  de  mer,  qui 
demande  la  prolongation  de  son  bail  :  décision  portant  qu'on  adressera  des  remontrances  au 
Roi  ou  au  Chancelier,  relativement  aux  trois  premières  questions,  et  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de 
faire  droit  à  la  requête  du  fermier , 66 


1547. 


5  janvier. . 


i3  février. 


i3,  ili  et  1 
i4 


6. 


91. 


31. 


26 

1  "  mars. 

!i 

i8 

29 

1"  avril. 
9 


Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  plusieurs  lettres  du  Roi  qui  intéressent  les  privilèges  de  la 
Ville;  a°  sur  la  requête  de  Gilles  Desfroissis,  qui  demande  qu'on  lui  concède  pour  neuf  années 
et  au  maximum  du  prix  obtenu  précédemment,  le  bail  de  la  ferme  du  poisson  de  mer,  soug 
la  condition  qu'on  rabattra  de  ce  prix  la  somme  de  a, 000  écus  au  soleil  pour  les  travaux  de  la 
Cure  :  décision  portant  :  1°  qu'on  fera  vidimer  les  lettres  du  Roi  et  qu'on  gardera  les  originaux 
au  trésor  de  la  Ville;  a°  que  Gilles  Desfroissis  prendra  dès  le  1"  janvier  de  l'année  suivante,  au 
prix  que  lui-même  a  proposé ,  la  ferme  du  poisson  de  mer,  sous  la  condition  qu'avant  d'entrer 
en  possession  de  cette  ferme,  il  ait  rendu  la  Cure  flottable 67 

Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  ordonne  au  Bureau  de  la  Ville  de 
mettre  vingt  hommes  à  la  disposition  du  maître  de  l'artillerie,  afin  de  garder  les  pièces  de  canon 
dont  on  doit  faire  l'essai  à  Montfaucon 70 

Le  Bureau  de  la  Ville  prend  des  mesures  conformes  aux  ordres  du  Roi 70 

Réception  des  lettres,  en  date  du  ta,  par  lesquelles  le  Roi  demande  au  Bureau  de  la  Ville  son 
avis  sur  une  requête  des  rôtisseurs,  qui  protestent  contre  le  monopole  des  marchands  de  vo- 
lailles   '.  .      70 

Réception  des  lettres  patentes,  datées  du  5,  par  lesquelles  le  Roi,  après  avoir  déclaré  qu'il  est  con- 
traint de  lever  sur  les  villes  closes  du  i-oyaume  la  somme  de  600,000  livres  tournois  destinée 
à  l'entretien  de  95, 000  fantassins,  fixe  la  contribution  des  villes  de  la  Prévôté  de  Paris  à 
90,000  livres  et  invite  le  Prévôt  de  Paris  à  répartir  cette  dernière  somme  entre  les  villes  de  son 
ressort 72 

Réception  des  lettres  missives  du  Roi,  adressées  au  lieutenant  civil  de  la  Prévôté  de  Paris,  sous  la 
date  du  1 2  ,  et  relatives  au  même  sujet 76 

Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  du  f{oi  ci-dessus  mentionnées  :  décision  portant 
qu'on  adressera  des  remontrances  à  ce  prince 7a 

Assemblée  générale  tenue  pour  le  même  objet  que  la  précédente  :  décision  portant  que  le  Prévôt 
des  Marchands  et  l'un  des  Echevins  iront  trouver  le  Roi  et  lui  présenteront  les  remontrances  de 
la  Ville 75 

Avis  du  Bureau  de  la  Ville  sur  la  requête  des  rôtisseui-s 75 

Acquiescement  du  Bureau  de  la  Ville  à  un  arrêt  du  Parlement  qui  statue  sur  un  litige  entre  le 
chapitre  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  et  les  marguilliers  des  Saints  Innocents 76 

Sur  la  requête  de  Gilles  Desfroissis,  le  Bureau  de  la  Ville  décide  que  trois  de  ses  membres,  assistés 
de  quelques  autres  personnes,  se  transporteront  sur  les  bords  de  la  Cure,  afin  de  s'assurer  si 
cette  rivière  a  été  rendue  flottable 77 

Le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'il  ira  saluer  le  nouveau  roi  Henri  II 77 

Les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  partent  pour  Saint-Germain  afin  de  saluer  le  Roi 78 


SOMMAIRES.  vil 

Pages . 

3  avril Après  avoir  passé  la  nuil  à  Conflans,  les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  se  transpartent  h  Saint- 
Germain,  où  ils  sont  présentés  au  Roi  :  harangue  adressée  à  ce  prince  par  le  Prévôt  des  Mar- 
chands ;  réponse  du  Roi .^8 

3 A  l'issue  de  cette  séance ,  le  Bureau  prie  le  connétable  Anne  de  Montmorency  et  le  Chancelier 

de  France  d'intercéder  auprès  du  Roi  pour  que  ce  prince  exempte  les  habitants  de  Paris  de  la 
contribution  que  son  prédécesseur  a  imposée  à  la  Ville ^8 

i Le  Bureau  renouvelle  sa  demande  d'intercession  et  présente  en  outre  diverses  requêtes  concernant 

les  privilèges  de  la  Ville nn 

i3 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Bureau  de  la  Ville  est  invité  à  prendre 

des  mesures  pour  les  obsèques  de  François  l"  et  pour  l'entrée  solennelle  du  nouveau  roi 8o 

1 9  et  a  1 ... .  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  cérémonial  qui  doit  être  observé,  soit  aux  obsèques  de  Fran- 
çois I",  soit  à  l'entrée  du  nouveau  roi 8o 

3o Le  Bureau  de  la  Ville  signale  à  la  Chambre  des  comptes  l'état  de  délabrement  du  pont  de  Saint- 

Cloud 8-2 

6  mai Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  remplacement  de  Robert  Leiieur,  conseiller  de  Ville,  dé- 
missionnaire en  faveur  de  Jean  Leiieur,  son  ûls  ;  admission  de  ce  dernier 8  a 

9 Le  Prévôt  des  Marchands  et  un  des  Echevins,  délégués  auprès  du  Roi  pour  les  affaires  de  la 

Ville,  rendent  compte  de  leur  mission  ;  ils  annoncent,  notamment,  que  le  Roi  demande  la  ces- 
sion d'un  local  pour  la  fonte  des  pièces  d'artillerie,  la  constatation  de  la  quantité  de  salpêtre 
appartenant  à  la  Ville,  et  le  détournement  des  égouts  qui  passent  devant  le  parc  des  Touriielles.      83 

10 Réception  des  lettres,  en  date  du  5,  par  lesquelles  le  Roi  accrédite  auprès  du  Bureau  de  la  Ville 

trois  de  ses  ofliciers  chargés  de  ses  instructions 85 

10 Le  Bureau  de  la  Ville  s'entend  avec  les  mandataires  du  Roi  pour  les  obsèques  de  François  I" .  .  .  .      80 

2-2 Le  Corps  municipal  accompagne  le  cercueil  du  roi  défunt  depuis  Nolre-Dame-des-Champs  jusqu'à 

Notre-Dame  de  Paris  :  ordre  du  cortège 86 

aS Le  Corps  municipal  accompagne  le  cercueil  jusqu'au  couvent  de  Saint-Lazare 88 

a4 Le  Corps  municipal  accompagne  le  cercueil  jusqu'à  Saint-Denis 88 

9  juillet.  . .  .  Présentation  des  lettres  patentes,  en  date  du  la  avril,  par  lestjuelles  le  Roi  annonce  qu'il  réduit 
de  moitié  la  contribution  de  600,000  livres  imposée  par  son  prédécesseur  aux  villes  closes  du 
royaume 88 

la Assemblée  tenue  pour  délivrer  :  1°  sur  les  lettres  patentes  en  vertu  desquelles  le  Roi  réduit  à 

ao,ooo  écus,  au  lieu  de  /io,ooo,  la  ])art  contributive  de  la  Ville:  a°  sur  les  lettres  missives  par 
lesquelles  ce  même  prince  prie  la  Ville  de  loger  et  nourrir  les  animaux  qu'il  a  reçus  d'Afrique  : 
décision  ])orlant  qu'on  exposera  au  Roi  la  difficulté  de  fournir  la  somme  demandée  et  l'impossi- 
bilité de  loger  les  animaux y  o 

18 Réception  des  lettres,  en  date  du  16,  par  lesquelles  le  Roi  réitère  à  la  Ville  la  prière  qu'il  lui  a 

faite  d'héberger  les  animaux  d'Afrique  :  le  Bureau  fait  droit  h  cette  requête go 

2  août Décision  municii>ale  prescrivant  la  démolition  d'une  maçonnerie  près  de  l'hôtel  de  Nesle 91 

1  a Décision  municipale  relative  à  l'ouverture  d'une  voie  descendant  dans  la  rue  des  Mathurins  et  aux 

arrérages  dus  à  la  Ville  par  Geoffroy  Luillier 91 

la Décision  municipale  faisant  droit  à  une  requête  des  habitants  de  la  rue  de  la  Tabletterie,  cl  sta- 
tuant sur  d'autres  affaires  qui  intéressent  la  Ville 92 

a6 septembre.     Les  clés  des  fontaines  de  la  Ville  sont  confiées  h  Denis  Ilamel,  plombier.. gii 

ay Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Boi  annonce  son  intention  de  racheter 

les  fermes  du  pied  fourché  et  du  vin  vendu  en  Grève gS 

3o Remontrances  adressées  aux  mandataires  du  Roi  et  relatives  aux  conditions  dans  lestjuelles  ce 

prince  voudrait  opérer  le  rachat 9^ 

•  "octobre.  .  .     AssendJéc  générale  tenue  pour  délibérer  sur  les  conditions  mises  par  le  Roi  au  rachat  des  fermes.      95 
8  novembre.     Réception  des  lettres,  en  date  du  5,  par  lesquelles  le  Roi  ordonne  au  Bureau  de  la  Ville  de  faire 

venir  des  vivres  à  Paris 97 


vm  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

Pag«. 

10  novembre.     Réception  des  lettres,  en  date  du  17  octobre,  par  lesquelles  le  Roi  fixe  à  cinquante  milliers  la 

quantité  de  salpêtre  que  la  Ville  doit  lui  fournir 97 

1 4 Mandements  aux  Quarteniers  pour  le  rachat  des  fermes 100 

ao Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'édit  qui  défend  d'élire,  comme  prévôts  des  marchands  ou 

échevins ,  les  avocats  ou  les  procureurs  des  Cours  souveraines  et  les  autres  officiers  royaux  :  dé- 

»'  cision  portant  qu'on  adressera  des  remontrances  au  Roi 100 

1"  décembre.    Le  Bureau  de  la  Ville  certifie  qu'il  a  reçu  les  lettres  patentes  du  17  octobre  relatives  aux  livrai- 
sons de  salpêtre • loi 

8 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Bureau  de  la  Ville  à  con- 
férer avec  lui loi 

i6 Réception  des  lettres  du  Roi,  en  date  du  la ,  relatives  à  une  proposition  de  revente  des  fermes  et 

aux  droits  perçus  sur  le  sel i  o  1 

17 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  revente  des  fermes  proposée  par  le  Roi 102 

? Texte  des  remontrances  que  la  Ville  doit  adi'esser  au  Roi ,  relativement  aux  conditions  de  la  vente 

des  fermes i  o3 

22 Texte  adopté  pour  de  nouvelles  remontrances  relatives  à  la  même  question to3 

96 Lettres  du  Roi  annonçant  que  ce  prince  accepte  les  offres  faites  par  la  Ville  relativement  à  la  vente 

des  fermes  du  pied  fourché  et  du  huitième  de  Grève 1  o/i 


1548. 

s  janvier. .  .     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  question  de  la  revente  :  conditions  que  la  Ville  met  à  cette 

opération »  o5 

ao Réception  des  lettres ,  datées  du  16,  par  lesquelles  le  Roi,  après  avoir  annoncé  que  des  particuliers 

proposent  de  fonder  une  banque  à  Paris,  demande  l'avis  du  Bureau  de  la  Ville 107 

a3 Le  Bureau  de  la  Ville  consulte  plusieurs  marchands  notables,  qui  expriment  un  avis  défavorable  à 

l'établissement  de  la  banque  projetée 1 07 

22 Réception  des  lettres  patentes  et  des  lettres  missives,  en  date  du  a8  décembre,  par  lesquelles  le 

Roi  demande  aux  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris  la  somme  de  80,000  écus  pour  l'entretien 

de  l'armée 109 

3  février . . .     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  Roi  :  renvoi  de  la  solution  à  une  Assemblée 

générale m 

1 0 Assemblée  générale  tenue  pour  le  même  objet  que  la  précédente  :  décision  portant  qu'on  repré- 
sentera au  Roi  l'impossibilité  de  le  satisfaire 111 

g  mars Convocation  de  deux  Assemblées  appelées  à  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  aux  remontrances  de 

la  Ville 1 1 3 

12 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  :  lecture  des  lettres  par  lesquelles  le  Roi 

charge  le  sieur  de  Mandosse,  son  maître  d'hôtel,  d'expliquer  la  nécessité  où  il  est  de  lever 

1 80,000  livres  tournois ii3 

i3 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  la  question  des  80,000  écus  demandés  par  le  Roi  : 

renvoi  de  la  discussion  au  1 6  mars 1 1 4 

ih Réception  des  lettres,  en  date  du  98  février,  par  lesquelles  le  Roi  presse  le  recouvrement  des 

80,000  écus ii5 

16 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  du  Roi  :  décision  portant  qu'on  adres- 
sera des  remontrances  à  ce  prince 117 

27 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  la  revente  des  fermes  proposée  par  le  Roi  ;  2°  sur  les  con- 
ditions dans  lesquelles  on  doit  renouveler  les  baux  des  maisons  du  pont  Notre-Dame 119 

29 Réception  des  lettres,  en  date  du  même  jour,  par  lesquelles  le  Roi  presse  le  recouvrement  des 

80,000  écus J  21 


SOMMAIRES.  IX 

Pages . 

4  avril Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  aux  délégués  de  la  Ville  :  remise  de  la  dis- 
cussion au  surlendemain 121 

6 Assemblée  tenue  pour  le  même  objet  que  la  précédente  :  décision  portant  :  1°  qu'on  priera  le  Roi 

de  lever  sur  les  anciennes  fermes  du  poisson  de  mer,  du  bétail,  du  sel  et  du  vin,  les  80,000  écus 
qu'il  a  demandés;  a"  qu'on  acceptera  l'échange  de  ses  fermes,  pourvu  que  les  rentiers  soient 

assurés  du  payement 129 

t3 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  ordonne  au  Rureau  de  la  Ville  de 

répartir  les  80,000  écus  sur  les  contribuables  de  Paris 128 

1 3 Convocation  d'une  Assemblée  pour  le  lendemain laB 

i4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  ordres  du  Roi  :  renvoi  de  la  discussion  à  une  Assemblée 

générale 1 94 

i6 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  ordres  du  Roi  :  décision  portant  qu'on  demandera  à  ce 

prince  la  permission  de  lever  les  80,000  écus  sur  les  aides lai 

20 Réception  des  lettres,  en  date  du  i5,  par  lesquelles  le  Roi  accorde  à  Guillaume  Postel  les  privi- 
lèges dont  jouissent  les  membres  de  son  Conseil  privé  :  entérinement  de  ces  lettres 126 

2  mai Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  réponse  du  Roi  concernant  la  répartition  des  80,000  écus  : 

renvoi  de  la  discussion  à  une  Assemblée  générale 127 

4 Assemblée  générale  tenue  pour  délibéi'er  sur  la  levée  de  80,000  écus  ordonnée  par  le  Roi  :  déci- 
sion portant  qu'on  lèvera  la  moitié  de  cette  somme  et  qu'on  priera  le  Roi  de  s'en  contenter.. .  .    127 

8  juin Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'écbange  des  fermes  proposé  par  le  Koi  :  conditions  mises  à 

cet  échange 129 

16 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  lever  la  seconde  moitié  des  80,000  écus i3o 

3o Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  remplacement  de  Jean  Morin,  conseiller  de  Ville,  décédé  : 

élection  de  Denis  Berthelemy  comme  conseiller 1 3o 

6  juillet ....  Assemblée  tenue  pour  déliWrer  sur  le  projet  d'établissement  d'un  sanitat  entre  l'Hôtel-Dieu  et  le 
Petit-Pont:  protestations  contre  le  choix  de  l'emplacement;  renvoi  de  la  décision  à  une  autre 
Assemblée 1 3 1 

16 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  recouvrer  la  seconde  moitié  des  80,000  écus  : 

décision  portant  qu'on  représentera  au  Roi  la  difficulté  de  lever  cette  somme  autrement  que  sur 

le  vin,  et,  au  besoin,  sur  les  marchandises  de  luxe 1 3 1 

al Réception  des  lettres,  en  date  du  i8,  par  les(|uelles  le  Roi  prescrit  des  mesures  pour  la  répres- 
sion des  troubles  qui  ont  lieu  sur  le  territoire  de  Saint-Germain-des-Prés 182 

9  août Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  compléter  la  somme  de  80,000  écus  due  au  Roi  : 

renvoi  de  la  discussion  h  une  Assemblée  générale 1 33 

n Assemblée  tenue  pour  le  même  objet  que  la  précédente  :  décision  portant  qu'on  lèvera  sur  les 

draps  le  complément  des  80,000  écus i34 

1 3 Décision  municipale  fixant  les  droits  auxquels  les  diverses  espèces  de  draps  seront  assujettis 1 35 

16 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  choix  d'un  Prévôt  des  Marchands  et  de  deux  Echevins,  en 

remplacement  de  ceux  de  ces  magistrats  qui  ont  achevé  leur  temps  d'exercice  :  élection  de 
Claude  Guyot  comme  prévôt  des  marcliands,  et  de  Guillaume  Pommereul  et  Guichard  Courtin 

comme  echevins i35 

i5  septembre.  Réception  des  lettres,  en  date  du  8,  par  lesquelles  le  Roi  annonce  qu'il  a  envoyé  en  Guyenne  le 
connétable  de  Montmorency  avec  une  forte  année,  pour  mettre  fin  aux  troubles  de  cette  pro- 
vince      187 

i5 Réception  des  lettres  du  connétable  de  Montmorency,  portant  la  même  date  que  les  précédentes  et 

relatives  au  même  sujet 1 87 

17  novembre.     Une  partie  des  membres  du  Bureau  de  la  Ville  se  rendent  à  Saint-Germain  pour  saluer  le  Roi.. . .    i38 

i8 Allocution  adressée  au  Roi  par  le  Prévôt  des  Marchands;  réponse  de  ce  prince i38 

19 Le  Roi  recommande  au  Bureau  de  la  Ville  de  faire  une  réception  honorable  à  la  princesse  de 

Ferrare 1 38 


IMl'nniCllIE     flATlOIlALC. 


!•  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA   VILLE  DE  PARIS. 

Pages, 

a 6  novembre.     Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  honneurs  qui  doivent  être  rendus  à  la  princesse  de  Fer- 

rai-e 1 3() 

4  décembre.     Entrée  de  la  princesse  de  Ferrare  ;  harangue  qui  lui  est  adressée  par  le  Prévôt  des  Marchands;  ré- 
ponse de  la  princesse  ;  présent  qui  lui  est  offert  par  la  Ville i  3f) 

7 Réception  des  lettres,  en  date  du  99  novembre,  par  lesquelles  le  seigneur  de  la  Rocbepot  accré- 
dite auprès  du  Bureau  de  la  Ville  le  sieur  des  Essarts ,  beulenant  de  l'artillerie  en  Picardie 1 4 1 

19 Réception  des  lettres  patentes,  en  date  du  si  novembre ,  par  lesquelles  le  Roi  autorise  Guillaume 

Geoffroy  à  remiser  dans  Paris  le  charbon  qu'il  aura  préparé  dans  les  bois  de  Ghevreuse 1  43 

aa Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  remplacement  de  Clauile  Leiièvre,  conseiller  de  Ville,  dé- 
missionnaire en  faveur  d'Antoine  Leiièvre,  son  fds  :  admission  de  ce  dernier 1 44 


a  janvier. . .     Lettres  du  Roi  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  assister  au  replacement  des  corps  saints  dans  l'église 

de  Saint-Denis 1 45 

8 Le  Corps  municipal  assiste  au  replacement  des  corps  saints  dans  l'église  de  Saint-Denis 1 45 

17 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  prétentions  de  Robert  de  Beauvais,  indûment  nommé 

contrôleur  des  deniers  communs  :  décision  portant  qu'on  priera  le  Roi  d'annuler  cette  nomi- 
nation     1 40 

94 Départ  du  Prévôt  des  Marchands,  d'un  Échevin  et  du  Greffier,  chargés  de  présenter  au  Roi  les  re- 
montrances de  la  Ville 1 5o 

a8 Arrêt  du  Conseil  privé  du  Roi  statuant  sur  l'affaire  de  Robert  de  Beauvais i5o 

3  février ... .     Lettres  du  connétable  de  Montmorency,  annonçant  la  naissance  d'un  fils  du  Roi  et  invitant  le 

Rureau  de  la  Ville  à  préparer  des  réjouissances  publiques  à  l'occasion  de  cet  événement i5i 

3 Feux  de  joie  et  autres  réjouissances  publiques 101 

k  ........  ,     Le  Rureau  de  la  Ville ,  après  avoir  reçu  notification  de  la  démission  donnée  par  Claude  Prévost , 

quartenier,  en  faveur  de  Michel  Duru,  décide  qu'on  procédera  au  remplacement  de  Claude 

Prévost  par  voie  d'élection 102 

5 Election  de  Nicolas  Paulmier  comme  quartenier,  en  remplacement  de  Claude  Prévost;  admission 

de  Michel  Duru  comme  cinquanlenier,  en  remplacement  de  ÎNicolas  Paulmier 1 53 

iG Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  préparatifs  de  l'entrée  solennelle  du  Roi  et  de  la  Reine. .    i53 

6  mars Inslrnclions  données  aux  archers,  aux  arbalétriers  et  aux  hacquebutiers  de  la  Ville,  pour  l'entrée 

du  Roi 1 55 

i5 Assemblée  tenue  pour  déhbérer  sur  la  requête  de  Regnauld  Bachelier,  commis  au  greffe  municipal 

et  contrôleur  des  dépenses  de  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  qui  demande  à  rester  en  posses- 
sion de  ce  dernier  office,  contrairement  aux  piétentions  de  Robert  de  Beauvais  :  décision  faisant 
droit  à  cette  requête 1 55 

7  avril Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  le  remplacement  d'André  Guillard  et  d'Etienne  de  Mont- 

miral,  conseillers  de  Ville,  démissionnaires;  9°  sur  les  préparatifs  de  l'entrée  du  Roi  et  de  la 
Reine  :  remise  de  la  solution  en  ce  qui  concerne  le  remplacement  des  Conseillers  démission- 
naires ;  décision  portant  qu'on  imposera  aux  nouveaux  locataires  des  maisons  du  pont  Notre- 
Dame  l'obligation  de  recevoir  les  personnes  notables  qui  voudraient  assister  à  l'entrée  royale.  .  .    i58 

8 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  le  remplacement  des  deux  Conseillers  démissionnaires; 

9°  sur  les  préparatifs  de  l'entrée  du  Roi  et  de  la  Reine  :  élection  de  René  Vivien  et  de  Jean 
Croquet  comme  conseillers,  en  remplacement  d'André  Guillard  et  d'Etienne  de  Montmiral  ;  dé- 
cision portant  que  les  Conseillers  et  les  Quarteniers  seront  pourvus  d'une  robe  aux  frais  de  la 

Ville,  lors  de  l'entrée  royale 1 5f) 

? Arrangements  divers  pris  pour  l'entrée  du  Roi  et  de  la  Reine 1 60 

3  mai  et  jours  suiv.    Mandements  divers  adressés,  en  vue  de  la  cérémonie,  au  maître  des  oeuvres  de  charpenterie ,  au\ 

Enfants  de  la  Ville  et  aux  locataires  des  maisons  du  pont  Notre-Dame 16a 


SOMMAIRES.  XI 

^  Pages. 

5  juin Le  Bureau  de  la  Ville  est  invité,  par  le  conne'table  de  Montmorency,  à  aller  au-devant  du  Dau- 

plii" 1G2 

11 Le  Corps  municipal  va  au-devant  du  Dauphin,  puis  l'accompagne  à  son  entrée  dans  Paris 169 

1 3 Le  Bureau  de  la  Ville  est  informé  que  l'entrée  du  Roi  est  remise  au  dimanche  suivant,  1 6  du  mois .  1 63 

1 4 Présent  offert  au  Dauphin  par  le  Bureau  de  la  Ville i63 

9 ei  jours  soiranis.    Rcvues  dcs  divers  corps  de  métiers  qui  doivent  figurer  dans  le  cortège  municipal  lors  de  l'entrée 

du  Roi  et  de  la  Reine 1 63 

i5 Mandements  aux  Conseillers,  aux  Quarteniers  et  aux  principaux  bourgeois,  pour  l'entrée  royale.  i64 

16 Entrée  du  Roi  :  ordre  du  cortège,  harangue  du  Prévôt  des  Marchands,  harangue  du  capitaine  des 

Enfants  de  la  Ville,  description  des  édifices  provisoires  élevés  pour  la  circonstance i64 

18 Entrée  de  la  Reine  :  relation  de  la  cérémonie it() 

19 Banquet  offert  à  la  Reine  dans  la  grande  salle  du  palais  épiscopal  ;  présent  fait  par  la  Ville  à  celte 

princesse  ;  harangue  prononcée  par  le  Prévôt  des  Marchands  en  cette  circonstance 180 

30 Présent  offert  au  Roi;  harangue  qui  lui  est  adressée  par  le  Prévôt  des  Marchands  à  celle  occasion.  182 

a 3 Le  Roi  et  la  Reine  assistent  au  feu  de  la  Saint-Jean i83 

à  juillet ....     Le  Roi  et  le  Corjjs  municipal  assistent  à  une  procession ,  suivie  du  supplice  de  plusieurs  héré- 
tiques      i84 

i Harangue  adressée  au  Roi  par  le  Prévôt  des  Marchands,  pendant  la  cérémonie  susmentionnée. ...    1 85 

ao Lettres  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency  invite  le  Prévôt  des  Marchands  à  se  rendre 

auprès  de  lui  avec  deux  Echevins 1 85 

aa Convocation  d'une  Assemblée  pour  le  lendemain 1 86 

a3 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  revente  des  fermes  dn  pied  fourché  et  du  huitième  de 

Grève  :  remise  de  la  solution  au  lendemain 186 

a  4 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  la  revente  des  fermes  :  décision  portant  qu'on  accep- 
tera les  fermes  au  prix  de  9  5o,ooo  livres 187 

a  4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  les  prétentions  du  contrôleur  Robert  de  Beauvais,  qui 

veut  assister  aux  séances;  9°  sur  l'exemption  de  laxes  réclamée  par  les  Conseillers  de  Ville  et 
les  Quarteniers  :  rejet  des  prétentions  de  Robert  de  Beauvais  ;  décision  portant  qu'on  priera  le 

Roi  de  confirmer  les  privilèges  des  Conseillers  et  des  Quarteniers 187 

3  août Assemblée  tenue  pour  statuer  sur  le  remplacement  de  Jean  Tronson,  conseiller  de  Ville,  décédé  : 

élection  de  Claude  Guyot  comme  conseiller 1 88 

a 6 Réception  des  lettres,  datées  du  96,  par  lesquelles  le  Roi  annonce  la  prise  de  deux  places  fortes 

dans  le  Boulonnais,  et  invite  le  Bureau  de  la  Ville  à  remercier  le  Ciel  par  une  procession  géné- 
rale     189 

3 1 Le  Corps  municipal  assiste  h  une  procession  générale 189 

I  "septembre.    Le  Bureau  de  la  Ville  refuse  d'assister  en  corps  aux  funérailles  de  Jean  Lelieur,  conseiller  de  Ville, 

élu  échevin ,  mais  décédé  sans  avoir  prêté  serment 1 8(j 

4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  i*  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de  Ville  en  remplacement  de  Jean 

Lelieur;  9°  sur  les  démarches  h  faire  auprès  du  Roi  pour  obtenir  l'annulation  de  la  nomination 
de  Robert  de  Beauvais;  3°  sur  une  concession  de  privilèges  réclamés  en  faveur  du  Prévôt  des 
Marchands  et  des  Echevins  :  élection  d'Oudart  Hennc({uin  comme  conseiller  ;  choix  du  délégué 
qui  doit  porter  au  Roi  les  protestations  de  la  Ville  en  ce  qui  regarde  Robert  de  Beauvais  ;  déci- 
sion portant  qu'on  demandera  au  Roi,  pour  le  Prévôt  des  Marchands  et  les  Echevins,  les  pri- 
vilèges dont  jouissent  les  Conseillers  et  les  Quarteniers 190 

23 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  préparer  une  réception 

honorable  aux  délégués  des  cantons  suisses 1 9  « 

ag Réception  des  délégués  des  cantons  suisses  :  harangue  qui  leur  est  adressée  par  le  Prévôt  des  Mar- 
chands; conflit  relatif  aux  préséances,  entre  ce  magistrat  et  le  sieur  de  Mandosse,  maître 
d'hôtel  du  Roi 192 

\"  octobre..     Banquet  offert  aux  délégués  suisses  dans  la  grande  salle  de  fHôlel  de  Ville 193 


XII  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA   VILLE  DE  PARIS. 

a 4  octobre. . .     Le  Prévôt  des  Marchands  complimente  le  Roi  à  l'occasion  des  succès  remportés  par  ce  prince  sur 

les  Auglais i  gi 

4  novembre.  Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  i°  sur  le  cérémonial  à  suivre  pour  les  funérailles  de  la  comtesse 
de  Nevers;  a°  sur  les  ordres  du  Roi  qui  prescrivent  la  reconstruction  des  (juais  de  la  rive 
gauche  :  décision  portant  que  le  Corps  municipal  assistera  en  costume  aux  obsèques  de  la  dé- 
funte, et  que  les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  visiteront  les  quais  afin  de  constater  quelles 
sont  les  réparations  nécessaires i  gB 

26  décembre.  Décision  du  Bureau  de  la  Ville  portant  que  le  Prévôt  des  Marchands  et  l'un  des  Echevins  iront 
trouver  le  Roi  pour  lui  demander  la  restitution  des  pièces  d'artillerie  prêtées  à  son  prédéces- 
seur      196 


1550. 

1 3  janvier . . .     Retour  des  délégués  envoyés  h  la  Cour 196 

91 Décision  municipale  portant  qu'une  Assemblée  générale  sera  appelée  à  délibérer  sur  les  lettres 

patentes  par  lesquelles  le  Roi  demande  la  somme  de  60,000  livres  tournois  aux  villes  closes  de 

la  Prévôté  de  Paris 196 

95 Assemblée  générale  tenue  dans  le  but  susmentionné  :  décision  portant  qu'on  lèvera  sur  le  poisson 

de  mer  frais  les  60,000  livres  demandées  par  le  Roi 1 96 

a8  février..  . .     Réception  des  lettres,  en  date  du  3,  par  lesquelles  le  Roi  demande  la  concession  d'une  prise  d'eau 

en  faveur  du  maréchal  de  Saint-André  :  le  Bureau  de  la  Ville  fait  (h-oit  à  cette  requête 1 97 

1  a  mars Réception  des  lettres ,  en  date  du  1  o  février,  par  lesquelles  le  Roi  demande  une  concession  ana- 

logue en  faveur  de  la  duchesse  de  Valenlinois  :  admission  de  la  requête 198 

la Réception  des  lettres,  en  dat«  du  même  jour,  par  lesquelles  le  Roi  prescrit  des  mesures  pour 

empêcher  les  fraudes  commises  par  les  changeurs  dans  leurs  opérations  :  ordres  donnés  par  le 

Bureau  de  la  Ville  conformément  aux  intentions  du  Roi 199 

18 Réception  des  lettres ,  en  date  du  9 ,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Bureau  de  la  Ville  à  assister  aux 

obsèques  de  Marguerite  d'Angoulême,  reine  de  Navarre 200 

19  et  90 ... .     Le  Corps  municipal  assiste  aux  obsèques  de  la  reine  de  Navarre aoo 

ao Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  réparations  du  quai  du  Port  au  Foin  :  décision  portant  que 

des  experts  visitei'ont  les  lieux  et  donneront  leur  avis a  00 

a 8 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  annonce  la  conclusion  d'un  traité 

de  paix  entre  la  France  et  l'Angleterre aoi 

39 Proclamation  du  traité  de  paix  entre  la  France  et  l'Angleterre  :  réjouissances  publiques  préparées 

à  cette  occasion ao  1 

i3  avril Réception  des  lettres  missives,  en  date  du  même  jour,  et  des  lettres  patentes,  datées  du  a  a  jan- 
vier, par  lesquelles  le  Roi  demande  à  la  Ville  son  avis  sur  une  réforme  projetée  dans  l'organisa- 
tion du  guet 20a 

ao  mars Délibération  sur  l'opportunité  de  la  réforme  projetée  dans  l'organisation  du  guet  :  l'Assemblée  de 

Ville  opine  pour  le  statu  quo 2o5 

1 8  avril Communication  d'un  extrait  d'une  ordonnance  royale,  en  date  du  1 4  janvier,  concernant  la  nomi- 
nation des  officiers  monnayeurs 207 

a  a Les  membres  du  Bureau  de  la  Ville,  les  maîtres  des  œuvres  et  plusieurs  marchands,  se  rassemblent 

sur  le  Port  au  Foin  afin  de  constater  quels  sont  les  travaux  qui  doivent  être  exécutés  à  partir 

de  cet  endroit 308 

2  4 Le  Bureau  de  la  Ville,  informé  que  le  Roi  a  cré(;  un  office  d'assesseur  du  Prévôt  des  Marchands, 

décide  qu'on  protestera  contre  cette  mesure 308 

aS Le  Prévôt  des  Marchands,  accompagné  d'un  Echevin,  va  trouver  le  Chancelier  de  France  et  lui 

expose  les  raisons  qui  militent  contre  la  création  d'un  assesseur  royal  :  texte  des  remontrances 

de  la  Ville 909 


SOMMAIRES.  xin 

Pages. 

26  avril Lettres  du  Roi  annonçant  que  Roulogne  est  rendue  à  la  France  et  invitant  le  Rureau  de  la  Ville  à 

remercier  le  Ciel  par  une  procession  générale 210 

2^ Le  Corps  municipal  assiste  à  une  procession  générale a  1 0 

3  mai Le  Rureau  de  la  Ville,  après  avoir  pris  connaissance  des  lettres  patentes,  en  date  du  »3  avril,  au- 
torisant l'ouverture  du  pont-levis  de  la  porte  de  Nesle,  ordonne  les  travaux  nécessaires  pour 
cette  opération 211 

6  juin Réception  des  lettres,  en  date  du  même  jour,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Rureau  de  la  Ville  a 

surveiller  la  conversion  des  monnaies  de  billon  en  espèces  de  bon  aloi 212 

25 Rapport  sur  les  travaux  des  quais  situés  entre  le  Port  au  Foin  et  l'arche  Reaufilz 2 1 3 

26 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  de  180,000  livres  tournois  adressée  par  le  Roi  à 

la  Ville  :  renvoi  de  la  décision  h  une  Assemblée  générale a  1 4 

27 Réjouissances  publiques  à  l'occasion  de  la  naissance  du  duc  d'Alençon,  troisième  (ils  du  Roi 21/1 

28 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  l'affaire  des  180,000  livres  demandées  par  le  Roi  : 

décision  portant  que  la  Ville  prêtera  cette  somme,  mais  qu'on  priera  le  Roi  d'accorder  un  délai.    aiS 
1 7  juillet ....     Règlement  des  frais  de  garde  d'une  certaine  quantité  de  pastel  confisquée  au  profit  de  la  Ville ....   a  1 6 

1  g Sur  la  plainte  de  plusieurs  voiluriers  par  eau ,  le  Rureau  de  la  Ville  décide  que  la  Seine  sera  dra- 

guée devant  le  Louvre 216 

2  août Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  enjoint  à  l'Échevinage  de  tenir 

la  main  à  ce  que  le  contrôleur  Robert  de  Reauvais  ne  louche  aucun  salaire  sur  les  fonds  de  In 
ViUe 2.7 

1 3 Le  Rureau  de  la  Ville  fait  ouvrir  les  coffres  de  la  hanse  et  ordonne  de  fabriquer  de  nouvelles  clés 

pour  les  fermer a  1 8 

7  septembre.     Réception  des  lettres,  en  date  du  même  jour,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Prévôt  des  Marchands 

à  venir  le  trouver 218 

7 Conformément  aux  lettres  ci-dessus  mentionnées,  deux  Échevins,  en  l'absence  du  Prévôt,  se 

rendent  à   la  Cour,  et  le  Roi  les  invite  à  prendre  des  mesures  pour  le  détournement  des 

égouts 218 

Il Réception  des  lettres,  en  date  du  même  jour,  par  lesquelles  le  cardinal  de  Lorraine  invite  le  Pré- 
vôt des  Marchands  à  une  entrevue  avec  le  Roi 219 

12 Le  Prévôt  des  Marchands  va  trouver  le  Roi  qui  lui  recommande  la  clôture  des  faubourgs  de  la 

rive  gauche,  la  construction  d'un  pont  entre  le  Louvre  et  la  porte  de  Nesle,  et  le  creusement 
d'un  port  dans  cette  dernière  région  ;  mais  le  Prévôt  des  Marchands  présente  diverses  objections 
contre  ces  projets 219 

6  novembre.  Communication  des  lettres  patentes,  en  date  du  8  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Pn;vôt 
de  Paris  h  s'entendre  avec  le  Rureau  de  la  Ville  pour  la  clôture  des  faubourgs  de  la  rive 
gauche 22a 

6 Réception  des  lettres,  en  date  dn  (j  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  recommande  la  construction 

d'un  bac,  dont  les  revenus  seraient  employés  pour  la  clôture  des  faubourgs aaS 

6 Réception  des  lettres,  en  date  du  9  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Prévôt  de  Paris  à 

s'entendre  avec  le  Rureau  de  la  Ville  pour  le  recouvrement  des  fonds  nécessaires  h  la  clôture 
des  faubourgs aai 

6 Réception  des  lettres,  en  date  du  9  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  enjoint  au  Rureau  de  la  Ville 

de  veiller  h  ce  que  les  Commissaires  et  les  (Juarleniers  soient  répartis  convenablement  dans  les 
quartiers  et  s'acquittent  exactement  de  leurs  fonctions aai 

6 Réception  des  lettres,  en  date  du  9  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  invile  Philibert  Delorme, 

son  architecte,  h  faire  les  études  nécessaires  pour  le  déversement  des  égouts  dans  la  Seine. ...    226 

2  4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  1°  sur  les  ordres  du  Roi  relatifs  à  la  clôture  des  faubourgs,  au 

détournement  du  cours  des  égouts,  au  creusement  d'un  port  et  à  la  construcfion  d'un  bac; 
2°  sur  la  réédification  des  maisons  du  Petit-Pont;  3°  sur  un  procès  pendant  entre  la  Ville  et  la 
Iwncherie  de  Reauvais  :  décision  portant  :  1°  que  les  membres  du  Rureau  de  la  Ville,  accom- 
pagnés de  personnes  compétentes,  visiteront  les  faubourgs  qu'il  s'agit  de  clore;  que  le  bac 


SI»  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

l'ages. 

pourra  élre  construit  ;  3°  qu'on  s"enten(Ira  avec  l'abbé  de  Saint-Geiinain-des-Prés  pour  le  ié- 
versement  des  égouts,  mais  qu'il  serait  plus  avantageux  de  faire  passer  un  bras  de  la  rivière 
dans  ces  mêmes  égouts;  i°  qu'on  demandera  au  Roi  la  permission  de  prélever  sur  la  plus-value 
des  aides  les  fonds  nécessaires  pour  la  reconstruction  des  maisons  du  Petit-Pont;  5°  qu'on 
payera  la  somme  due  par  la  boucherie  de  Beauvais ,  plutôt  que  de  s'engager  dans  une  pour- 
suite coûteuse • 226 

37  novembre.     Le  Bureau  de  la  Ville  transmet  au  Châtelet  les  décisions  prises  par  l'Assemblée  municipale  dans  la 

séance  du  ai 227 

97 Nomination  des  officiers  monnayeui-s 228 

1" décembre.    Réception  des  lettres,  en  à&le  du  i5  novembre,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency 
annonce  que  le  Roi  a  nommé  Antoine  du  Belloy  capitaine  général  des  archers,  des  arbalétriers 

et  des  hacquebutiers  de  la  Ville 929 

1" Communication  des  lettres  patentes,  en  date  de  septembre,  contenant  la  nomination  d'Antoine  du 

Belloy 22f) 

5 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  création  de  l'oflice  de  capitaine  général  :  décision  portant 

que  l'on  consultera  sur  celte  question  les  capitaines  des  archers,  des  arbalétriers  et  des  hacque- 
butiers     281 

g Élection  de  deux  gouverneurs  de  l'hôpital  des  Enfants-Rouges 281 

i3 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  la  Vjuestion  de  l'oflice  de  capitaine  général  des  archers,  des 

arbalétriers  et  des  hacquebutiers  :  renvoi  de  la  solution  à  une  autre  Assemblée 282 

1 4 Le  Corps  municipal  assiste  à  une  procession  générale 288 

1 4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'affaire  de  foffice  de  capitaine  général  :  décision  portant  qu'on 

priera  le  connétable  de  Montmorency  d'intercéder  auprès  du  Roi  pour  que  rien  ne  soit  changé 
dans  l'organisation  des  compagnies  d'archers,  d'arbalétriers  et  de  hacquebutiers 284 

17 Le  Procureur  de  la  Ville  va  trouver  le  Connétable  et  le  Chancelier  de  France,  afin  de  présenter  au 

premier  de  ces  personnages  les  remontrances  de  l'Assemblée,  et  d'obtenir  du  second  les  lettres 
patentes  nécessaires  pour  la  reconstruction  des  maisons  du  Petit-Pont 286 

3o Réception  des  lettres,  en  date  du  27,  par  lesquelles  le  Roi  demande  des  explications  sur  la  dimi- 
nution de  certaines  fermes 286 

3i Le  Prévôt  des  Marchands  part  pour  Blois,  résidence  de  la  Cour,  afin  de  donner  au  Roi  les  explica- 
tions demandées  par  ce  prince 286 


1551. 


16  février.. . .  Communication  des  lettres  patentes,  en  date  du  20  août  précédent,  par  lesquelles  le  Roi  autorise 
Jean  Bellechere,  Guillaume  Poussepin  et  Guillaume  Salonnier,  marchands,  à  faire  flotter  leur 
bois  sur  les  affluents  de  la  Seine 287 

t6 Conformément  aux  lettres  ci-dessus  mentionnées,  le  Bureau  de  la  Ville  permet  à  Guillaume  Salon- 
nier de  préparer  dans  la  Cure  les  constructions  nécessaires  pour  le  flottage  de  son  bois 288 

21 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  i°  sur  les  prétentions  de  la  Chambre  des  comptes,  qui  veut 

s'immiscer  dans  la  comptabilité  de  la  Ville;  2°  sur  une  requête  des  fermiers  de  la  Ville  tendant 
à  ce  que  l'appel  de  leurs  causes  soit  porté  devant  les  généraux  des  aides  :  décision  portant,  en 
ce  qui  regarde  le  premier  point,  qu'on  demandera  au  Roi  le  maintien  des  privilèges  de  la 
Ville,  et,  en  ce  ([ui  concerne  la  seconde  question,  qu'on  priera  ce  même  prince  de  donner  satis- 
faction aux  fermiers 289 

1"  mars..  . .     L'Assemblée  municipale  vérifie  les  comptes  du  domaine  de  la  Ville  de  l'année  1689  à  l'année 

i548 24i 

10 Décision  municipale  portant  que  des  experts  visiteront  un  local  proposé  par  Charles  Leconte, 

maître  des  œuvres  de  charpenterie ,  pour  remiser  l'artillerie  de  la  Ville 24i 


SOMMAIRES.  XV 

Pages. 

a  avril RéceptioQ  des  lettres  missives ,  en  date  du  a  i  mars ,  par  lesquelles  le  Roi  recommande  aux  Éclie- 

vins  les  études  nécessaires  pour  assurer  la  navigabilité  de  la  Marne,  de  l'Oise  et  de  la  Biaise. .    2  4q 

a Réception  des  lettres  patentes,  en  date  du  18  janvier  précédent,  par  lesquelles  le  Roi  autorise  le 

Prévôt  des  Marchands  à  visiter  les  rivières  susmentionnées  et  à  étudier  les  moyens  de  les 
rendre  navigables aia 

? Le  Prévôt  des  Marchands  part  afin  de  remplir  la  mission  qui  lui  est  confiée  par  le  Roi a43 

8 Extrait  d'un  arrôt  du  Parlement  prescrivant  une  enquête  sur  l'opportunité  de  la  reconstruction 

des  maisons  du  Petit-Pont  projetée  par  la  Ville a43 

8 Le  Bureau  de  la  Ville  enjoint  aux  maîtres  des  œuvres  de  procéder  h  la  démolition  des  maisons  du 

Petit-Pont  menaçant  ruine .j44 

16 Le  Bureau  de  la  Ville  applique  h  vingt  indigents  les  dispositions  d'un  arrêt  du  Parlement  qui  l'au- 
torise à  employer  pour  les  travaux  publics  un  certain  nombre  de  mendiants  valides -ilih 

la  mai Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres,  en  date  du  9,  par  lesc[uelles  le  Roi  demande  à  la 

Ville  un  prêt  de  a4o,ooo  livres  tournois  :  renvoi  de  la  solution  à  une  Assemblée  générale. . .  .    246 

12 Réception  des  lettres,  en  date  du  9,  par  lesquelles  le  Roi  prie  la  Ville  de  s'entendre  avec  les 

marguilliers  de  Saint-Eustache,  pour  la  cession  d'un  vieux  moulin  qui  leur  appartient  et  où  ce 
prince  voudrait  établir  un  atelier  monétaire 94t 

1 3 Le  Bureau  de  la  Ville  s'abouche  avec  les  marguilliers  de  Saint-Eustache  pour  la  cession  de  leur 

moulin a 48 

i5 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  d'un  prêt  de  a4o,ooo  livres  adressée  par 

le  Roi  à  la  Ville  :  décision  portant  qu'on  accordera  à  ce  prince  la  somme  demandée,  dont  le 
rerab  jursement  sera  garanti  par  une  rente  au  denier  douze  sur  les  revenus  des  fermes ai8 

i5 Réception  des  lettres  du  Roi  qui  reconmiandent  au  Bureau  de  la  Ville  de  faire  une  réception  hono- 
rable au  marquis  de  Northainpton,  ambassadeur  d'Angleterre aiq 

9  juin Les  marguilliers  de  Saint-Eustache  font  connaître  au  Bureau  de  la  Ville  les  conditions  sous  lesquelles 

ils  céderaient  le  moulin  demandé  par  le  Roi a5o 

4 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  offres  de  Charles  Leconte,  qui  propose  de  céder  un  local 

propre  à  remiser  l'artillerie  de  la  Ville  :  admission  de  cette  proposition aôi 

5 Le  Prévôt  des  Marchands  reçoit  le  serment  des  experts  chargés  d'estimer  le  moulin  que  le  Roi  a 

demandé  aux  marguilliers  de  Saint-Eusiache aSa 

i3 Le  Corps  municipal  assiste  à  la  procession  de  la  châsse  de  sainte  Geneviève a 5a 

a5  juillet. . . .     Réception  des  lettres,  en  date  du  i5,  par  lesquelles  le  Roi  recommande  au  Bureau  de  la  Ville  de 

saluer  l'ambassadeur  d'Angleterre,  lors  du  retour  de  ce  diplomate  à  Paris a5.'' 

a.5 Conformément  à  l'invitation  du  Roi,  les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  vont  saluer  l'ambassadeur 

d'Angleterre  cl  lui  offrir  un  pi-ésent a5;J 

8  août Le  cardinal  de  Lorraine  expose  au  Bureau  de  la  Ville  l'urgente  nécessité  ofi  se  trouve  le  Roi  d'em- 
prunter une  nouvelle  somme  de  3oo,ooo  écus 253 

la Réception  des  lettres,  en  dote  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  demande  à  la  Vdie  un  prêt  de 

3oo,ooo  écus  ;  convocation  d'une  Assemblée  appelée  à  délibérer  sur  cette  affaire. 9o5 

i3, Décision  municipale  portant  que  la  somme  de  9a  livres  i3  sous  6  deniers,  provenant  d'une  con- 
fiscation, sera  employée  aux  frais  de  décoration  du  nouvel  Hôtel  de  Ville 255 

i3 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  la  demande  d'un  prêt  de  3oo,ooo  écus  adressée  par 

le  Roi  à  la  Ville  :  décision  portant  qu'on  s'efforcera  de  satisfaire  ce  prince 956 

i3 Lettres  du  Bureau  de  la  Ville  annonçant  au  Roi  qu'on  fera  en  sorte  de  réunir  la  somme  qu'il  de- 
mande, mais  que  celle  opération  ne  s'accomplira  pas  sans  difficulté  et  exigera  du  temps 258 

17 Assendjiée  tenue  pour  délibérer  sur  les  formes  dans  lescpielles  les  deux  Echevins  élus  ce  jour-là 

prêteront  serment  :  décision  portant  qu'on  s'adressera  à  François  Olivier,  chancelier  honoraire.   958 

17. Iji  Chancelier  honoraire,  consulté,  répond  qu'il  ne  peut  rien  entreprendre  sans  la  volonté  du  Roi, 

et  l'Assemblée  municipale  décide  qu'on  en  référera  à  ce  prince  :  texte  des  lettres  écrites  par  le 
Bureau  de  la  Ville  conformément  à  cette  décision 959 


ivi  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

Pages. 

19  aoùl Réception  des  ietlres,  en  date  de  ia  veille,  par  lesquelles  le  Roi  prescrit  aux  Échevins  nouveaux  de 

prêter  serment  entre  les  mains  du  Premier  Président  au  Parlement 260 

19 Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency  engage  la 

Ville  à  réunir  les  fonds  demandés  par  le  Roi 260 

19 Démarche  faite  par  le  Prévôt  des  Marchands  auprès  du  Premier  Président,  conformément  aux  in- 
tentions du  Roi 260 

92 Décision  du  Bureau  de  la  Ville  portant  que  le  Prévôt  des  Marchands  ira  trouver  le  Roi  et  lui 

demandera  une  procuralion  pour  l'emprunt  de  3oo,ooo  écus,  ainsi  que  de  nouvelles  lettres  de 
jussion  pour  la  reconstruction  des  maisons  du  Petit-Pont 261 

a6 Le  Prévôt  des  Marchands  apporte  au  Bureau  de  la  Ville  les  pièces  qu'il  a  été  chargé  de  demander 

au  Roi 361 

27 Démarche  faite  auprès  du  Grand  Conseil  pour  le  litige  qui  divise  la  Ville  et  le  contrôleur  Robert  de 

Béarnais 261 

a9 Levée  d'un  arrêt  du  Parlement  statuant  sur  les  différends  qui  divisent  le  Bureau  de  la  Ville,  d'une 

part,  et  plusieurs  locataires  du  pont  Notre-Dame,  d'autre  part 261 

3  septembre.  Réception  des  lettres,  en  date  du  même  jour,  par  lesquelles  le  Roi  invite  les  membres  du  Bureau 
de  la  Ville  à  se  transporter  dans  les  faubourgs  de  la  rive  gauche,  avec  un  architecte  qui  a  dressé 
le  plan  de  la  clôture  de  ces  mêmes  faubourgs 268 

19 Rapport  des  maîtres  des  œuvres  sur  les  travaux  qui  doivent  être  exécutés  au  Port  au  Foin 268 

a8 Assemblée  tenue  pour  délibérer  :  i°sur  la  réception  qu'on  doit  faire  à  Gaspard  de  Coligny,  sieur 

de  Châtillon,  gouverneur  de  Paris;  2°  sur  la  requête  des  lieutenants  de  la  Prévôté  des  Mar- 
chands, qui  demandent  une  allocation  de  jetons  en  récompense  de  leurs  services  :  décision  por- 
tant qu'on  fera  au  nouveau  Gouverneur  de  Paris  la  même  réception  qu'à  ses  prédécesseurs,  et 

qu'on  donnera  aux  lieutenants  de  la  Prévôté  la  récompense  qu'ils  demandent 266 

1"  octobre.  .     Communications  du  Gouverneur  de  Paris  relatives  à  la  clôture  des  faubourgs a 65 

1" Le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  représentera  au  connétable  de  Montmorency  la  difficulté  de 

réunir  les  fonds  nécessaires  pour  la  clôture  des  faubourgs 266 

2 Lettres  du  connétable  de  Montmorency,  conseillant  à  la  Ville  d'exécuter  les  ordres  donnés  par  le 

Roi  relativement  à  la  clôture  des  faubourgs 266 

i5 Toisé  du  quai  nouvellement  construit  à  partir  de  l'arche  Beaufdz 266 

ai Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  l'arrêt  rendu  par  le  Grand  Conseil  en  faveur  du  contrôleur 

Robert  de  Beauvais  :  remise  de  la  discussion  au  97  du  mois 266 

37 Assemblée  tenue  dans  le  même  but  que  la  précédente  :  nouvelle  remise 267 

i4  novembre.  Décision  municipale  portant  :  1°  qu'on  abattra  les  charpentes  de  l'ancien  Hôtel  de  Ville  qui  me- 
nacent ruine,  et  qu'avec  les  bois  provenant  de  la  démolition  des  maisons  du  Petit-Pont,  on 
construira  un  escalier  donnant  accès  au  nouvel  édifice;  2°  qu'on  transférera  dans  les  étages  su- 
périeurs du  nouvel  édifice  les  armes  et  les  munitions  remisées  dans  l'ancien  bâtiment 267 

18 Le  Corps  municipal  assiste  à  une  procession  générale,  où  figurent  le  Roi  et  les  Cours  souveraines.    a68 

.5  décembre.  Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  propositions  que  Gilles  Desfroissis  a  adressées  à  la  Ville, 
concernant  la  distribution  des  eaux ,  le  nettoyage  des  égouls ,  la  construction  de  plusieurs  mou- 
lins, rétablissement  d'un  bac  et  le  bail  des  fermes  :  rejet  de  ces  propositions 268 

12 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  honneurs  qu'on  doit  rendre  au  Légat,  lors  de  l'entrée  de 

ce  dignitaire 274 

i3 Entrée  du  Légat  :  harangue  qui  lui  est  adressée  par  le  Prévôt  des  Marchands;  ordre  du  cortège.    274 

37 Le  Corps  municipal  assiste  à  une  procession  solennelle 276 

3i Réception  des  lettres,  en  date  du  26,  par  lesquelles  le  Roi  propose  à  la  Ville  les  revenus  des  gre- 
niers à  sel  dans  la  généralité  d'Outre-Seine  et  Yonne ,  en  échange  des  rentes  constituées  sur  les 
fermes  de  la  banlieue 276 


SOMMAIRES. 


1552. 


Pages. 

i  janvier.  .  .  Assemblée  tenue  pour  déliWrer:  i°  sur  l'échange  proposé  par  le  Roi  dans  ses  lettres  du  a6  dé- 
cembre ;  a°  sur  une  demande  de  subvention  en  faveur  d'im  chirurgien  habile  dans  l'opération 
de  la  taille:  3°  sur  la  question  du  pavage  des  chaussées;  4°  sur  les  devis  présentés  pour  les 
réparations  du  Petit-Pont  :  décision  portant  :  i°  qu'on  soumettra  à  une  Assemblée  générale  la 
question  de  l'échange  des  fermes;  9°  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  subventionner  le  chirurgien  avant 
que  son  habileté  soit  démontrée  ;  3°  que  rien  ne  doit  être  innové  en  ce  qui  regarde  les  obliga- 
tions de  la  Ville  dans  la  question  du  pavage;  4°  que  les  devis  des  réparations  du  Petit-Pont 
sont  acceptables 277 

7 Assemblée  générale  tenue  pour  délibérer  sur  l'échange  de  fermes  proposé  par  le  Roi  :  conditions 

que  la  Ville  met  h  l'admission  de  cette  proposition 278 

(j Le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  soumettra  au  trésorier  Groslier,  à  l'architecte  Philibert  Delorme 

et  à  d'autres  personnes  compétentes  le  projet  des  réparations  du  Petit-Pont 279 

11 Le  trésorier  Groslier  approuve  le  projet  susmentionné 279 

i3 Le  Bureau  de  la  Ville  consulte  des  experts  sur  la  nature  des  travaux  qui  doivent  être  entrepris  au 

Petit-Châlelel ,  et  siu-  le  projet  des  réparations  du  Petit-Pont 980 

18. L'architecte  Philibert  Delorme  approuve  le  projet  des  réparations  du  Petit-Pont 980 

19 L'ingénieur  Meigret  approuve  également  le  projet 280 

9  0 Réception  des  lettres  patentes,  en  date  du  8,  par  lesquelles  le  Roi  déclare  qu'il  est  contraint  de 

lever  sur  les  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris,  pour  la  solde  de  5o,ooo  hommes  pendant 
quatre  mois,  la  somme  de  1,900,000  livres,  à  laquelle  Paris  contribuera  pour  180,000  hvres.   981 

90 Convocation  d'une  Assemblée  appelée  à  délibérer  siu-  les  lettres  du  Roi aSi 

93 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  lettres  du  Roi  :  renvoi  de  la  solution  à  une  Assemblée  gé- 
nérale      aSi 

96 Assemblée  générale  tenue  dans  le  but  susmentionné  :  décision  portant  qu'on  priera  le  Roi  de  ré- 
duire le  chiffre  de  l'imposition,  et  que,  en  cas  de  refus,  on  demandera  à  ce  prince  l'autorisation 
de  lever  les  1 80,000  livres  à  constitution  de  rente  au  denier  douze  sur  les  aides  du  vin 985 

A  février. ...  Le  Prévôt  des  Marchands,  chargé  par  l'Assemblée  municipale  de  présenter  au  Roi  les  remontrances 
de  la  Ville,  rapporte  que  ce  prince  a  refusé  toute  modération  de  la  somme  de  180,000  livres 
et  tout  délai  de  payement,  mais  qu'il  a  accordé  les  lettres  patentes  nécessaires  pour  lever  la 
somme  sur  les  aides  du  \'m 28ti 

5 Injonction  aux  Quarieniers  de  stimuler  le  zèle  des  bourgeois  pour  le  recouvrement  de  la  somme 

exigée  par  le  Roi  et  de  dresser  le  rôle  des  habitants  de  leurs  quartiers  respectifs 986 

7 Les  membres  du  Bureau  de  la  Ville  vont  saluer  Gaspard  de  Coligny,  gouverneur  de  Paris 987 

9 Assemblée  tenue  pour  la  réception  de  GaspanI  de  Coligny  à  l'Hôtel  de  Ville  :  présentation  des 

lettres,  en  date  du  9  septembre  précédent,  qui  le  nomment  gouverneur  de  Paris;  harangue  du 

Prévôt  des  Marchands;  réponse  du  Gouverneur 987 

13 Présent  offert  par  la  Ville  au  Gouverneur  de  Paiis 989 

90 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  lever  la  somme  de  180,000  livres  exigée  par  le 

Roi  :  décision  portant  que  les  Quarieniers  présenteront  les  rôles  de  leurs  quartiers  respectifs ,  et 
qu'on  priera  les  membres  des  Cours  souveraines  d'aider  le  Bureau  de  la  Ville  à  la  répartition  de 
la  somme 990 

ati Démarche  faite  auprès  des  Cours  souveraines  dans  le  but  susmentionné 290 

atJ Mandements  aux  Quarteniers  pour  la  répartition  des  180,000  Hvres 991 

37 D('signation  des  membres  des  Cours  souveraines  qui  doivent  aider  le  Bureau  de  la  Ville  dans  la  ré- 
partition     291 


IMPntHEKIE     Njt  nOXALC. 


»vai  REGISTRES  DU  BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

37  février.  . .     Enregistrement  des  lettres,  en  date  du  a 9  janvier,  par  lesquelles  le  Roi  autorise  le  Bureau  de  la 

Ville  à  lever  les  180,000  livres agi 

a  mars Invite  par  Claude  d'Urfé,  gouverneur  du  Dauphin,  à  se  rendre  au-devant  de  ce  prince,  le  Bureau 

de  la  Ville  décide  que  les  membres  du  Corps  municipal  seront  convoqués  dans  ce  but 292 

3  avril Le  Corps  municipal  va  au-devant  du  Dauphin 398 

3 Le  Bureau  de  la  Ville  reçoit  le  rapport  des  maîtres  des  œuvres  sur  les  travaux  qui  doivent  être  en- 

»  trepris  au  Petit-ChAtelet,  et  les  lettres  du  trésorier  Groslier  qui  permettent  l'exécution  de  ces 
travaux 293 

h Comparution  du  maire  de  Montdidier,  qui  demande,  au  nom  de  ses  administrés,  un  secours  d'ar- 
tillerie et  de  munitions;  transmission  de  cette  requête  au  connétable  de  Montmorency 296 

9 Le  Bureau  de  la  Ville  ordonne  qu'on  examine  les  poutres  destinées  à  étayer  le  Petit-Pont  :  rapport 

de  deux  experts  sur  ce  sujet 296 

9 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  remplacement  de  René  Baillet,  conseiller  de  Ville,  démis- 
sionnaire :  élection  de  Claude  Palluau  comme  conseiller 297 

10 Le  Corps  municipal  va  au-devant  du  cardinal  de  Bourbon,  lieutenant  du  Roi  à  Paris,  l'accom- 
pagne jusqu'à  son  hôtel  et  lui  offre  un  présent 299 

iC Réception  des  lettres,  en  date  du  7,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency  invite  la  Ville  à 

prêter  au  Roi  cinquante  milliers  de  salpêtre 299 

16 Réception  des  lettres,  en  date  du  11,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency  annonce  que 

l'armée  royale  a  pris  possession  de  Metz 3oo 

16 Le  Bureau  de  la  Ville  écrit  au  connétable  de  Montmorency  qu'on  fournira  au  Roi  la  quantité  de 

salpêtre  dont  on  pourra  disposer,  puis  il  assiste  à  un  Te  Deum  dans  l'église  de  Saint-Jean-en- 
Grève   3oo 

27 Assemblée  tenue  pour  statuer  sur  la  démission  de  Pierre  Perdrier,  greffier  de  la  Ville  :  décision 

portant  qu'on  invitera  Pierre  Perdrier  à  désigner  la  personne  en  faveur  de  laquelle  il  donne  sa 
démission 3oi 

28 Le  Corps  municipal  assiste  à  la  descente  des  corps  saints  dans  l'église  de  Saint-Denis 3o2 

29 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  remplacement  de  feu  Pierre  Perdrier,  soit  comme  greffier, 

soit  comme  conseiller  de  Ville  :  élection  de  Cosnie  Luillier  comme  conseiller,  et  de  Regnauld 
Bachelier  comme  greffier,  en  remplacement  du  défunt 3o3 

29 liCttres  de  commission  délivrées  à  Regnauld  Bachelier,  greffier  de  la  Ville 3o8 

1  2  mai Réception  dss  lettres,  en  date  du  10,  par  lesquelles  la  reine  Catherine  de  Médicis  invite  le  Bureau 

de  la  Ville  h  payer  les  gages  de  Robert  de  Beauvais,  contrôleur  des  deniers  communs 809 

12 Décision  municipale  portant  que  les  gages  de  Robert  de  Beauvais  seront  payés  sur  les  fonds  du 

domaine  de  la  Ville 3io 

29 Réception  des  lettres,  en  date  du  28,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency,  après  avoir 

informé  la  Ville  que  le  Roi  approuve  la  nomination  du  greffier  Regnauld  Bachelier,  fait  con- 
naître la  situation  des  affaires  militaires  en  Champagne 3i  1 

9  juin Le  Bureau  de  la  Ville  soumet  aux  avocats  du  Conseil  la  protestation  de  Germain  le  Maçon,  tré- 
sorier de  Vendôme,  contre  l'élection  de  Regnauld  Bachelier 3ii 

3 Les  avocats  du  Conseil  ayant  conclu  à  la  validité  de  l'élection  de  Regnauld  Bachelier,  le  Bureau  de 

la  Ville  prend  en  main  la  cause  de  ce  dernier 3 1  a 

19 Le  Corps  municipal  assiste  à  une  procession  générale 3 1 2 

22 Le  Bureau  de  la  Ville  invite  le  cardinal  de  Bourbon,  lieutenant  du  Roi,  à  assister  au  feu  de  la 

Saint-Jean 3i 3 

2  3 Le  Bureau  de  la  Ville  assiste  au  feu  de  la  Saint-Jean ,  qui  est  allumé  par  le  cardinal  de  Bourbon  et 

deux  autres  cardinaux 3i 3 

2  3 Lettres  du  connétable  de  Montmorency,  confirmant  la  prise  de  Damvilliers  et  priant  la  Ville  de 

fournir  au  Roi  la  plus  grande. quantité  possible  de  salpêtre 3 1  /i 

2  3 Autre»  lettres  du  connétable  de  Montmorency,  annonçant  la  prise  d'Ivoy 3i5 


SOMMAIKES.  xix 


Page». 


a 6  juin Nouvelles  lettres  du  conne'table  de  Montmorency  annonçant  la  reddition  de  Montmédy 3i5 

■j6 Le  Corps  municipal  assiste  à  un  Te  Deutn  et  ordonne  des  réjouissances  publiques,  à  l'occasion  des 

succès  de  l'armée  royale 3 1 6 

suivants!..''"""    On  signale  des  pluies  abondantes,  d'oii  résultent  de  grands  dommages  pour  les  récoltes 3i6 

ai Enregistrement  d'un  arrêt  du  Parlement,  en  date  du  i3,  concernant  un  litige  entre  plusieurs 

passeurs  d'eau,  d'une  part,  et  les  gardes  des  bateaux,  d'autre  part 3t6 

3o Le  Bureau  de  la  Ville  ordonne  l'examen  d'un  bâtardeau  situé  près  de  Corbeil,  signalé  comme 

apportant  des  obstacles  à  la  navigation 317 

i3  août Décision  municipale  portant  que  le  procès-verbal  de  la  visite  du  bâtardeau  de  Corbeil  sera  enre- 
gistré     3 1 8 

16 Assemblée  tenue  pour  délibérer  sur  le  choix  d'un  Prévôt  des  Marchands  et  de  deux  Echevins,  en 

remplacement  de  ceux  de  ces  magistrats  qui  ont  achevé  leur  temps  d'exercice  :  opérations  du 
scrutin;  élection  de  Christophe  de  Thou  comme  prévôt  des  marchands;  décision  portant  que  le 
résultat  sera  transmis  au  Roi  ;  lettres  écrites  au  Roi  à  ce  sujet  par  le  Bureau  de  la  Ville  et  par 
les  scrutateurs 3 1 8 

ao Réception  des  lettres,  en  date  de  la  veille,  par  lesquelles  le  Roi  confirme  l'élection  de  Christophe 

de  Thou  comme  prévôt  des  Marchands 3ao 

ao Réception  des  lettres  du  connétable  de  Montmorency,  portant  la  même  date  que  celles  du  Roi  et 

relatives  au  même  sujet Sa  1 

ao Christophe  de  Thou.  prévôt  des  marchands,  Thomas  le  Lorrain  et  Jean  de  Breda,  echevins  nou- 
veaux, prêtent  serment  entre  les  mains  du  Premier  Président  du  Parlement 3a  t 


REGISTRES 


DU 


BUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


1539. 

1.  —  Preparatifz  pour  l'entrée  de  l'Empereur  '''. 

6  novembre  iBSg.  (Fol.  a.) 


Du  jeudi  vi"  jour  de  Novembre  mil  y'  xxiix. 

Aujourd'uy  ont  esté  mandez  messeigneurs  les 
(juatre  Eschevins  de  la  ville  de  Paris  par  monsei- 
gneur le  Chancelier'^',  luy  arrivé  en  ceste  ville  et  logé 
en  l'ostel  d'Ercules'''.  Auquel  lieu  se  sont  transpor- 
tez lesd.  quatre  Eschevins,  acompaignez  du  greffier 
et  du  procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville.  Et  eulx  ar- 
rivez oud.  lieu,  ledit  s' leur  a  remonsiré  et  donné  à 
entendre  le  voulloir  et  intencion  du  Roy  qui  est  telle  : 
Que  par  cy  devant  nous  avons  veu  l'Empereur  et 
le  Roy  en  grande  inimitié;  mais,  la  grâce  à  Dieu, 
ilz  sont  aujourd'uy  en  si  grande  amytié  que  led. 
seigneur  Empereur  a  délibéré  venir  en  France  vers 
le  Roy.  El  combien  que  du  temps  de  l'Archeduc  qui 
jadis  vint  audit  Royaulme'*'  pour  traicter  quelques 
affaires  avec  le  Royet  luy, convynt  bailler  ostages  pour 
sa  personne,  ueantmoings  led.  seigneur  Empereur 
demonstrant  la  grande  confidence  qu'il  a  envers  le 
Roy  et  les  Françoys,  combien  qu'il  ne  soit  en  riens 


subgect  aud.  Royaulme,  comme  estoit  led.  Arche- 
duc,  à  cause  de  la  conté  de  Flandres,  vient  aud. 
Royaulme  sans  avoir  demandé  aucuns  hostages;  et 
qui  plus  est,  se  remect  du  lout  au  Roy  de  luy  faire 
bailler  potagers,  cuisiniers  et  aulres  officiers  pour 
sa  bouche.  A  ceste  cause,  le  Roy  vouUant  de  sa  part 
monstrer  l'amytié  réciproque  envers  led.  seigneur 
Empereur,  luy  auroit  dit  qu'il  eust  à  adverlir  mesd. 
s"  de  la  Ville  qu'il  vouHoit  qu'on  feist  aud.  Empe- 
reur la  plus  magnifique  entrée  et  le  plus  riche  pré- 
sent qu'il  seroil  possible;  par  quoy  leur  declairoit 
qu'ilz  eussent  à  y  adviser  et  à  faire  tenir  la  ville 
necte.  Et  après  en  avoir  advisé  et  délibéré,  qu'on  luy 
feist  savoir  et  entendre,  pour  en  advertir  led.  sei- 
gneur. A  quoy  luy  a  esté  faict  responce  par  mesd.  s"les 
Eschevins  que  l'argent  estoit  court  à  la  Ville ,  et  qu'ilz 
estoient  prestz  neanlmoings  à  obeyr  au  Roy  de  tout 
leur  pouvoir,  et  qu'ilz  y  adviseroient  le  plus  brief- 
vement  que  faire  se  pourra.  Mais  quant  au  faict  de 


>'*  Le  registre  H  1780,  ou  plutôt  la  partie  de  ce  registre  qui  renferme  les  délibérations  des  années  1 539-1 564  est  dépourvue  de 
litre.  Lie  premier  feuillet  est  occupé  par  des  lettres  patentes  du  3  février  i53i,  en  faveur  du  Prévôt  des  Marciiands  et  des  Échevins  de 
Paris,  qui  étaient  poursuivis  au  Parlement  par  une  veuve  Le  Picart,  en  réparation  des  dommages  que  des  éboulements  de  terrains, 
occasionnés  par  les  travaux  faits  aux  remparts,  avaient  causés  aux  propriétés  de  celte  dame.  Le  Roi  décharge  le  Prévôt  et  les  Echevins 
de  toute  responsabilité  en  celle  affaire.  Ces  lettres  ont  été  reportées  â  leur  ordre  chronologique  dans  le  volume  précédent. 

■'  Guillaume  Poyct,  baron  de  Beine,  chancelier  de  France  (i538-i54a). 

'''  L'hôtel  d'Hercule  était  situé  à  l'angle  de  la  rue  et  du  quai  des  Augustins.  Bâti  par  le  président  de  la  Chambre  des  Comptes,  La 
Driesche,  il  lirait  son  nom  de  peintures  à  fresque  représentant  les  travaux  d'Hercule.  Charles  VIII  l'acheta  en  l'igS,  et  dès  lors  il  fut 
plus  communément  appelé  l'Hôtel  du  Roi,  près  les  Augustins.  Il  paraît  qu'il  portait  aussi,  l'an  ligg,  le  nom  d'Hôtel  de  Clérieu,  du 
nom  d'un  gouverneur  de  Paris,  qui  y  était  logé.  Louis  XII,  qui  y  séjourna  quelquefois  avec  Anne  de  Bretagne,  en  fit  don  au  chancelier 
Du  Prat,  en  i5i4.  Jacques  V,  roi  d'Ecosse,  avait  aussi  demeuré  à  l'hôtel  d'Hercule,  lorsqu'il  vint  à  Paris,  en  i536,  pour  épouser 
Madeleine  de  France.  (Sauvai,  Hiiloire  H  Antiquité»  de  la  ville  de  Paris,  t.  11,  p.  112,  187  et  337.) 

*'•  Maximilien,  premier  archiduc  d'Autriche,  puis  empereur  d'Allemagne.  Par  son  mariage  avec  Marie  de  Bourgogne,  fille  de 
Charles-le-Téméraire,  il  possédait  le  comté  de  Flandres  que  les  rois  de  ï"rance  persistaient  à  regarder  comme  relevant  de  leur  cou- 
ronne. 


IKPnlWEniE    IfJlTIOnALE, 


2 


REGISTRES  DU  BUREAU 


nettoyer  la  ville,  la  congnoissance    et   police    en 
aparlient  au  Lieutenant  cryminei.   Et  par  led.  s'^ 


[1539] 

Chancelier  a  esté  dit  qu'il  envoiroit  quérir  led.  lieu- 
tenant. 


II.  —  [Conférence  des  Échevins  avec  le  s""  de  Viueroy  et  le  Connétable 

TOUCHANT   l'arrivée  DE  l'EmPEREUR.] 

8  novembre  lôSg.  (Fol.  a  v".) 


Du  vin"  jour  de  Novembre  mil  v"  xxxix. 

Ce  jour  d'uy,  messires  Croquet  et  Le  Comte,  Es- 
clievins  de  la  ville  de  Paris ,  ont  rapporté  au  Bureau 
de  lad.  Ville,  que,  le  jour  d'hier,  environ  six  heures 
de  soir,  ilz  se  transportèrent,  de  l'ordonnance  dud. 
Bureau,  au  logis  de  Mons'  de  Villeroy  ''',  auquel  es- 
toit  arrivé  et  logé  Monseigneur  le  Conneslable  et 
Grant  Maistre  de  France'-',  lequel  les  avoil  mandez 
venir  par  devers  luy.  Et  leur  dit  et  declaira  que  le  Roy 
luy  avoil  donné  charge  de  mander  mess"  de  la  Ville 
et  leur  dire  que  son  vouUoir  et  intencion  estoitqu'ilz 
eussent  à  regarder  de  faire  les  preparatifz,  tant 
pour  l'entrée  de  l'Empereur  en  ceste  ville  de  Paris, 
réception  d'iceluy  que  pour  le  présent  qu'il  con- 
viendra luy  faire  par  lad.  Ville;  lesquelz  il  enten- 
doit  estre  plus  singuliers  et  magnifiques  et  de  plus 
grande  valleur  que  à  sa  personne;  et  que,  à  ceste 
fin,  ilz  eussent  à  trouver  de  bons  maistres  paintres 
inventeurs  pour  faire  les  choses  qui  seroient  trou- 
vées en  toute  singularité.  Et  davantage  que,  le  Roy 
arrivé  en  ceste  Ville,  l'on  eust  à  se  retirer  vers  luy 
et  luy  faire  la  révérence,  luy  donner  à  entendre  ce 
(jui  auroit  esté  délibéré  de  faire  tant  pour  la  magni- 
ficence que  pour  le  présent.  En  oultre,  que  l'on  eust  à 
regarder  quelle  artilleryc  l'on  avoit  à  la  Ville ,  dont  on 
luy  bailla  la  déclaration,  pour  ce  que  led.  seigneur 
entendoit  que,  à  ce  jour  de  l'entrée,  la  ville  feust 
en  feu  par  l'impétuosité  desd.  pièces;  et  qu'on  eust 
à  faire  la  plus  grande  dilligence  que  faire  se  pourra; 
et  seinblablement  que  l'on  eust  à  faire  tenir  les  rues 
nettement  et  entretenir  l'ordonnance  qui  sur  ce  a 
esté  faicte.  Auquel  par  les  dessusdictz  a  esté  faict  res- 


ponce  qu'ilz  estoient  prestz  d'acomplir  le  bon  voulloir 
du  Roy  et  dud.  seigneur,  mais  (jue  les  deniers  estoient 
cours  à  la  Ville,  et  (ju'il  savoit  quelles  sommes  l'on 
povoit  avoir  par  les  estatz  qui  avoient  les  jours  passez 
esté  portez  au  Conseil.  Sur  laquelle  remonstrance 
led.  seigneur  a  declairé  que  le  Roy  n'avoit  jamais 
faict  reffuz  à  sa  ville  de  Paris  de  chose  dont  il  eust 
esté  requis;  et  que  de  sa  part  il  esloit  bourgeois  et 
parisien,  et  s'i  esloit tousjours  employé  etencores  le 
l'eroit.  Mais  il  convenoit  passer  oultre,  car  c'est  le 
plus  grant  plaisir  que  lad.  Ville  pourroit  faire  au 
I  Roy  pour  estre  de  la  plus  grande  renommée  de  son 
1  Royaulme.  El  laquelle  il  entant  monslrer  aud.  sei- 
gneur Empereur  en  toute  magnificence.  Et  que  pour 
ce,  on  eust  à  donner  ordre  à  tout  ce  que  dessus.  En 
oultre,  après  luy  avoir  donné  à  entendre  le  petit 
nombre  d'artillerye  estant  en  ceste  ville,  nous  a  de- 
clairé que,  suyvant  ce  qu'il  nous  avoit  demandé  par 
cy  devant,  que  l'on  avoit  délivré  au  cappitaine  Cha- 
peron certaines  pièces  d'artillerye,  et  que  l'on  eust 
à  luy  faire  estât  de  toutes  les  pièces  d'artillerye  et  de 
munitions  de  guerre  que  l'on  avoit  baillées  pour  le 
Roy,  tant  auparavant  huy,  que  aud.  Chapperon; 
desquelles  il  nous  feroit  rembourser,  comme  il  avoit 
tousjours  promis.  Et  pour  ce  que  n'avions  si  grosses 
pièces  par  deçà  comme  il  seroit  requis  pour  led. 
jour  de  l'entrée,  il  nous  feroit  ayder  des  grosses 
pièces  qui  sont  par  deçà  pour  le  Roy  ;  et  que  ayons 
à  nous  informer  des  autres  grosses  pièces  qui  sont  à 
l'entour  de  la  ville  de  Paris,  lesquelles  il  nous  fera 
bailler  par  emprunt  pour  nous  en  ayder. 


III.  —  Ouverture  des  aigoustz. 

8  novembre  loSg.  (Fol.  3.) 


Ce  jour  d'uy,  M°  Pierre  Perdrier,  greffier  de  la  Ville 
de  Paris,  est  venu  et  comparu  au  Bureau  de  lad. 
Ville,  lequel  a  dit  à  Mess"  les  Eschevins,  présent  le 


procureur  de  la  Ville,  que  Monseigneur  le  Chance- 
lier l'avoit  piesentement  envoyé  quérir  pour  leur 
faire  entendre  que,  incontinant,  tous  les  aigoustz  de 


'"  Nicolas  de  Neufville,  seigneur  de  Villeroy,  etc.,  secrétaire  du  Roi,  puis  lieutenant  général  au  gouvernement  de  l'île  de  France, 
et  Prévôt  des  marchands. 
'*'  Anne  de  Montmorency. 


[,539] 

ceste  dite  Ville  fussent  ouvers,  afin  que  les  ordures 
et  immondices  estans  es  rues  eussent  cours,  pour  te- 
nir la  ville  plus  necte;  et  que  en  toute  dilligence  fut 
mise  ordre  de  nectoyer  par  tout  la  Ville;  item  que 
l'on  feist  la  plus  grande  provision  que  possible  seroit 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


de  pavés  pour  fournir  en  toutes  les  rues  de  ceste  dicte 
Ville  ou  il  y  a  besoing  paver,  sauf  que  après  la  pre-  '^■~ 
miere  foys  es  lieux  qui  ne  sont  delà  croisée  ne  sera 
pavé  aux  despens  de  lad.  Ville;  mais  seront  con- 
trainctz  chascunes  personnes  paver  en  leur  endroict. 


IV.  —  Deliberacion  pour  adviser  sur  l'entrée  de  l'Empereur  Charles  d'Aultriche. 

10  novembre  iSSg.  (Fol.  l)  v°)'''. 


Du  lundy  x'  jour  de  Novembre  mil  v'  xxxix. 

En  assemblée  ce  jour  d'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle  pour 
adviser  sur  les  préparatifs  ordonnez  à  lad.  Ville  estre 
faictz  pour  l'entrée  de  l'Empereur  en  cesled.  Ville, 
suyvant  l'ordonnance  de  Mess"  les  Conneslable  et 
Chancellier  de  France,  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 
Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Thou;  Croquet, 
Danès,  Le  Comte  et  Parfaict,  Eschevins;  Mess"  du 
Mortier,  d'Athis,  Dudrac,  Morin,  R.  Le  Lieur,  G. 
Lelievre,  M.  de  Rragelongne,  Perdrier,  Prévost  et 
T.  de  Rragelongne,  Conseillers  d'icelle  Ville.  Après 
ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  recité  le 
voulloir  du  Roy,  declairé  à  Mess"  les  Eschevius  par 
Mesd.  s"  les  Coneslable  et  Chancellier,  touchant  lad. 
entrée  de  l'Empereur  en  cette  Ville,  que  est  que  led. 
seigneur  veult  et  entant  lad.  entrée  estre  la  plus  hon- 
norable  et  magnifique,  tant  en  misteres,  triumphes, 
presens,  que  auitres  choses  qu'il  sera  possible,  et 
luy  faire  tel  honneur  comme  à  sa  personne  et  plus  ; 


et  pour  ceste  cause  a  demandé  aux  dessusdictz  leur 
avis  de  ce  qu'il  est  bon  d'en  faire.  Lesquelz  ont  tous 
esté  d'avis  qu'on  se  doibt  délibérer  d'obeyr  entière- 
ment au  Roy  et  faire  les  choses  concernans  lad.  en- 
trée les  plus  magnifiques  et  honnorables  qu'il  sera 
possible,  et,  pour  ce  faire,  mander  partout  où  on 
pourra  trouver  gens  savans  inventeurs,  pour  faire 
les  théâtres  et  choses  convenables  et  décentes  à  lad. 
entrée.  Et  quant  au  présent,  aller  veoir  le  Roy  pour 
savoir  de  luy  son  bon  voulloir  et  intencion  et  en 
faire  selon  ce  qu'il  luy  plaira  commander.  Et  sur  ce 
que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  requis  à 
mesd.  s"  les  Conseillers  presens  qu'ilz  eussent  à  eslire 
aucuns  d'entre  eulx  pour  vacquer  à  conseiller  et 
adviser  es  affaires  de  lad.  Ville  touchant  lad.  entrée, 
lesquelz  ont  tous  d'une  voix  remys  à  Mess"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  d'en  faire  ce  qu'il 
leur  plaira  ;  et  ou  cas  qu'ilz  eussent  affaire  d'aucuns 
d'entre  eulx,  ils  les  pourroient  choisir  et  mander 
quant  bon  leur  senibleroit. 


V.  —  Procureur  de  la  Ville.  — 

Il  novembre  lâSg.  (Fol.  4.) 


Ej 


NTREE. 


L'unziesme  jour  de  Novembre  mil  v"  xxxix.  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de 
Paris,  le  Procureur  et  Receveur  d'icelle,  se  trou- 
vèrent au  logis  de  Monseigneur  le  Chancelier,  à 
l'issue  de  son  disner,  pour  luy  rapporter  ce  qui  avoit 
esté  advisé  à  l'assemblée  le  jour  précèdent  faicte  en 
rOstel  de  lad.  Ville,  touchant  l'entrée  de  l'Empereur. 
Et  après  avoir  oy  le  voulloir  dud.  seigneur,  luy  feust 
par  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  presens  les 
Eschevins,  dict  et  remonslré  qu'il  y  avoit  quelque 
différent  entre  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville  et 


led.  Procureur  pour  la  préférence  d'aller  devant,  et 
que  du  temps  qu'il  esloit  Conseiller  et  Lieutenant  de 
lad.  Ville,  il  en  avoit  veu  quehpios  altercations  et 
seroit  bon  y  pourveoir.  Et  après  que  mond.  s'  le 
Chancelier  a  oy  led.  Procureur  et  entendu  qu'il  y 
avoit  eu  quelque  jugement  provisionnai  donné,  de- 
puis lequel  led.  Procureur  a  tousjours  esté  après 
Mess"  les  Eschevins,  il  a  ordonné  ausd.  Prévost  et 
Eschevins  que  on  ne  inove  riens,  et  que  led.  Pro- 
cureur voise  .«elon  led.  jugement  provisionnai  par 
cy  devant  donné,  dont  led.  Procureur  a  requis  acte. 


'■'   Dans  le  Registre  cd  article  n'est  pas  transcrit  à  sa  date;  il  occupe  à  tort  le  verso  du  folio  A.  Nous  lui  donnons  le  numéro  d'ordre 
auquet  il  a  droit.  L'interversion  porte  sur  les  trois  paragraphes  suivants. 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[.539] 


VI.  —  Porte  de  Bucy. 

i3  novembre  iBSg.  (Fol.  3  v°.) 


Du  xiii"  Novembre  mil  v"  xxxix. 

Aujourd'uy,  veues  au  Bureau  de  la  ville  de  Paris 
les  lettres  patentes  et  missives  du  Roy  nostre  sei- 
gneur, lesd.  patentes  données  à  Compiengne,  le 
xxvi"  jour  de  Septembre  mil  v°  xxxix ,  et  lesd.  mys- 
sives  données  aud.  lieu,  le  dernier  Octobre  ensui- 
vant, faisant  mencion  de  l'ouverture  de  la  porte  de 
Bucy,  présentées  au  Bureau  par  M'  Pierre  Perdrier, 
greffier  de  lad.  Ville,  lequel  a  déclaré  pour  sa  créance 
que  le  vouUoir  du  Roy  estoit  que  le  contenu  en 
icelles  lettres  feust  entièrement  acomply;  et  en  con- 
sidération de  l'importunité  du  temps  de  l'yver  qui 


est  ja  commencé,  a  esté  advisé  en  icelluy  Bureau  que 
lad.  porte  de  Bucy  ne  sera  pour  le  présent  totalle- 
ment  ouverte,  ains  sera  attendu  jusques  au  moys  de 
mars  prochain  venant,  pendant  lequel  temps  on  fera 
les  apreslz  des  matières  et  choses  nécessaires  pour 
l'ouverture  d'icelle  porte;  et  oud.  temps  du  moys  de 
mars,  sera  ouverte,  bastye  et  ediffiée  comme  les 
autres  portes  de  cested.  Ville,  et  ce  pendant  sera 
faicte  quelque  petite  porte  et  mys  deux  planches 
pour  passer  les  gens  de  pied  seullement,  si  commo- 
dément se  peult  faire. 


VII.  —  Injonction  aux  archers. 

17  novembre  iSSg.  (Fol.  4.) 


Du  xvii°  jour  de  Novembre  mil  v"  xxxix. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  l'Ostel  de  la  ville  de 
Paris,  ont  esté  mandez  les  trois  cappitaines  des  ar- 
chers, arbalestriers  et  hacquebutiers  de  lad.  Ville, 
ausquelz,  en  la  présence  de  Nicolas  Chauvet,  cappi- 
taine  desd.six  vinglz  archers,  Guillaume  Driart,  lieu- 
tenant des  soixante  arbalestriers,  Michel  Bastonnier 
et  Pierre  Chambigez,  lieuxtenans  pour  le  cappitaine 
des  cent  hacquebutiers,  avec  plusieurs  personnes  de 
leurs  nombres,  a  esté  déclaré  que,  suyvant  le  voul- 
loir  du  Roy,  ilz  eussent  à  eulx  aprester  dechevaulx. 


harnoys,  becquetons  et  basions  à  ce  convenables 
pour  l'entrée  de  l'Empereur  qui  sera  faicte  en  cested. 
Ville  à  la  fin  de  ce  moys,  ou  environ;  et  qu'ilz 
eussent  à  faire  monstre  et  reveue  de  leurs  gens, 
chascun  en  son  endroit,  pour  avoir  le  nombre  fourny 
à  lad.  entrée.  Lesquelz  ont  faict  responce  qu'ilz  en 
feront  leur  devoir,  et  qu'il  plaise  à  Mess"  leur  ayder 
à  garder  leurs  anciens  privilèges.  Ausquelz  a  esté  faict 
responce  par  mesd.  s"  qu'ilz  en  feroient  leur  plain  et 
entier  devoir  de  les  garder  et  faire  garder  en  iceulx, 
pourveu  qu'il  plaise  au  Roy. 


VIII.  —  Voyage  en  court  Croquet  pour  le  faict  de  l'entrée  dud.  Empereur. 

3o  novembre  1539.  (Fol.  5.) 


Du  dernier  jour  de  Novembre  mil  v^xxxix,  de  re- 
levée. 

Est  comparu  sire  Jehan  Croquet,  Eschevin  de  la 
\ille  de  Paris,  au  logis  de  Mons''le  Prévost  des  Mar- 
chans,  Mons'  niaistre  Augustin  de  Thon,  où  estoient 
assemblez  :  Mess"  Danès  et  Parfaict  et  le  Receveur 
de  lad.  Ville;  auquel  lieu  leura  recité  que,  suyvani  la 
commission  à  luy  baillée  par  le  Bureau  d'icelle  Ville 
avec  maistre  Jehan  Benoise,  procureur  du  Roy  et  de 
lad.  Ville;  lequel  pour  la  maladie  à  luy  survenue 
n'auroit  sceu  faire  led.  voyage,  et  congnoissant  par 
icelluy  Croquet  le  cas  requérir  célérité,  se  seroit  re- 


tiré vers  Monseigneur  le  Chancelier  estant  à  Briarre- 
la-Riviere'^',  cheniyn  de  Fonlainebleaue  à  Orléans; 
auquel,  après  l'avoir  salué  de  par  la  Ville,  auroit 
mys  en  avant  le  faict  de  sa  commission  estant  sur 
les  inventions  des  théâtres  qu'il  convenoit  faire  à 
l'entrée  de  l'Empereur,  et  sur  le  présent  qu'il  plai- 
soit  au  Roy  luy  estre  faict  à  sa  bienvenue  en  la 
ville  de  Paris,  selon  ce  quil  luy  plairoit  en  ordon- 
ner. Lequel  seigneur  Chancellier  auroit  declairé 
aud.  Croquet  quil  n'y  voullolt  entrer  et  qu'il  eust  à 
se  retirer  la  part  où  le  Roy  seroit,  luy  declairant  ce 
qui  auroit  esté  advisé  pour  sur  ce    entendre   son 


"'  Briare-sur-Loing ,  chef-lieu  de  canton  de  rarrondissement  de  Gien  (Loiret). 


[i539] 

désir.  Et  auquel  s'  ChanceUier,  après  avoir  esté  re- 
monstré  par  led.  Croquet  la  briefveté  du  temps, 
Ta  supplie'  le  vouloir  expédier,  ce  qu'il  n'auroit 
vouHu  faire.  Luy  feust  par  luy  requis  vouUoir  or- 
donner certaines  missives  estre  faictes  aux  ofBciers 
et  marchans  d'icelle  Ville  qui  sont  deppultez  pour 
porter  le  ciel  sur  ledit  s"^  Empereur,  quilz  eussent 
à  estre  prestz  en  habitz  de  soye,  selon  ce  quilz  ont 
esté  par  cy  devant  es  entrées  cy  devant  faictes;  et 
que  lesd.  marchans,  bourgeois  eussent  à  avoir  la 
plus  grande  compaignie  de  gens  de  leur  eslat  qu'il 
seroit  possible,  tous  d'une  mesme  pareure  d'habit; 
et  que  les  orfèvres  et  autres  gens  qu'il  conviendroit 
avoir  pour  faire  le  présent,  eussent  à  y  besongner 
toutes  choses  cessantes  ;  ce  que  ledit  s""  Chancelier 
auroit  accordé.  Et  d'avantage,  luy  auroit  esté  dit 
par  led.  Croquet  que,  suyvant  ce  que  led.  seigneur 
avoit  accordé  au  Prévost  des  Marchans,  il  avoit  ap- 
porté ung  formulaire  ou  brief  d'une  lettres  pour  le 
remboursement  des  deniers  qu'il  estoit  requis  four- 
nir, tant  pour  la  valleur  dud.  présent,  inventions 
qui  se  léroient  sur  les  théâtres  que  fraiz  pour  le 
faict  de  lad.  entrée  ;  et  que,  à  ceste  fin,  il  luy  pleust 
veoir  la  mynutte  pour  y  estre  corrigé  ce  qu'il  luy  plai- 
soil.  Lequel  seigneur  Chancelier  auroit  faict  reponce 
que  led.  Croquet  eust  à  bailler  led.  formulaire  à 
aucun  de  ses  gens ,  et  qu'il  l'avoit  ainsi  promis  aud. 
Prévost  des  Marchans ,  et  feroit  expédier  lesd.  lettres. 
Sur  quoy  led.  Croquet,  voyant  Mons'  de  Bobigny 
présent,  lorscjue  led.  s'^  luy  auroit  ordonné  bailler 
lad.  coppie  à  l'ung  de  ses  gens,  considérant  led. 
de  Bobigny  estre  du  nombre  de  la  Ville  et  qu'il  se- 
roit plus  inclin  de  poursuyvir  l'expédition  desd. 
lettres  que  autre  personne  de  la  maison  dudit  s', 
semblablement  que  icelluy  de  Bobigny  l'auroit  re- 
quis, entandu  le  voulloir  dud.  s'  ChanceUier,  les  luy 
laisser;  luy  auroit  icelle  coppie  baillée,  pour  les  faire 
despescher  par  icelluy  s'  ChanceUier,  ce  qu'il  pro- 
mist  faire  dès  le  mardi  xxv"  Novembre  dernier,  en- 
semble de  retirer  les  lettres  pour  les  officiers  de 
Ville  et  autres  communaullez,  pour,  le  lout  par  luy 
receu,  les  envoyer  à  messieurs  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins.  Et  quant  au  regard  du  comman- 
dement de  despaver  rue  Sainct-Anthoine,  au  lieu  oii 
le  tournoy  doibt  estre  faict,  après  avoir  remonslré 
par  led.  Croquet  audit  s'  ChanceUier  (|ue,  pour  le 
grant  apport  et  venue  du  populaire  par  la  porte  de 
la  Bastille,  se  pourroient  acumuller  grant  nombre 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


d'ymmondices,  qui  seroit  au  grant  vitupère  de  la 
Ville,  y  estans  pour  le  jour  de  lad.  entrée,  fut  dit 
aud.  Croquet  que  le  Roy  le  vouUoit  ainsi  et  qu'on 
eust  à  l'exécuter,  et  que  les  remonstrances  faictes  par 
led.  Croquet  avoient  esté  données  à  entendre  au 
Roy,  lequel  toutesfoys  l'avoit  ainsi  ordonné  estre 
dépavé.  Et  pour  ce  que  led.  s'  ChanceUier  auroit 
ordonné  aud.  Croquet  se  retirer  vers  le  Roy  la  part 
oiî  il  seroit  pour  entendre  son  voulloir,  tant  sur  le 
faict  des  inventions  pour  les  théâtres,  que  pour  lad. 
entrée  et  présent  qu'il  entendoit  esire  faici,  aud.  s' 
Empereur,  se  seroit  retiré  à  Montargis,  auquel  lieu 
ayant  présenté  à  Monseigneur  de  Boisy  les  lettres 
que  Mons'  le  ChanceUier  luy  avoit  baillées  pour 
les   présenter  au  Roy,    et  que  le  Roy  luy  auroit 

faict  commander  de  soy  trouver  à C,  oîi  il  alloit 

disner;  se  seroit  trouvé  aud.  lieu,  et  après  l'avoir 
salué  de  par  la  Ville,  luy  auroit  monstre  le  poiir- 
traict  des  aigles  que  l'on  avoit  advisé  faire  pour  estre 
mys  aux  deux  boulz  du  buffet  qui  seroit  donné  pour 
présent  aud.  Empereur.  Lesquelz  aigles  et  buffet  il 
n'auroit  trouvé  bons,  disant  que  autresfoys  l'Em- 
pereur luy  auroit  recité  qu'il  delestoit  les  lappisse- 
ryes  de  son  pays  de  Flandres,  pour  ce  que  en  icelles 
sont  tousjours  figureez  quelques  banquelz,  potz, 
tasses  ou  raisins,  qui  sont  actes  de  mengerye;  et 
d'avantage  que  ung  buffet  estoit  pour  présenter  au 
premier  ambassadeur  qui  viendroit  par  après  aud. 
Empereur;  mais  il  convenoit  adviser  luy  faire  pré- 
sent de  chose  destinée  pour  luy  et  qui  luy  demourast 
pour  mémoire. 

Et  après  avoir  esté  mys  plusieurs  actes  en  avant, 
auroit  led.  seigneur  Roy  advisé  faire  faire  ung  de- 
cin  ou  pourtraict  d'un  Hercules,  couvert  de  sa  peau 
de  lyon  bien  dorée,  led.  Hercules  tenant  en  ses 
deux  mains  deux  coulonnes,  comme  les  planlans  par 
force  en  terre,  et  lesquelles  coulonnes  feussent  appli- 
quées à  y  meclre  flamheaulx  quant  l'on  vouidroit; 
ausquelles  coulonnes  seroit  escript  le  devis  de  l'fim- 
pereur,  qui  est  :  Plus  oultre,  et  en  l'escharpe  dud. 
Hercules  :  Altéra  alterius  robur.  Et  pour  faire  led. 
pourtraict,  auroit  ordonné  à  niond.  s'  de  Roisy  faire 
lettres  à  M"  Rousse,  paiiitre  dicelluy  seigneur,  estant 
à  Fontainebleaue,  pour  en  faire  le  decin,  selon  son 
désir;  et  pour  faire  les  mosles  pour  le  gecter,  si 
besoing  estoit,  auroit  nommé  ung  nommé  Chevrier, 
estant  d'Orléans,  demeurant  en  la  ville  de  Paris. 
Pour  acomplir  le  vouloir  duquel  seigneur,  icelluy 


"'   Il  y  a  ici  un  mol  en  blanc  dans  le  Registre. 


6 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Croquet  se  seroit  retiré  avec  les  lettres  du  Roy 
faictes  par  led.  de  Boisy,  aud.  Fontainebleaue ,  et 
icelluy  pourlraicl  faict  faire  par  led.  M"  Rousse;  le- 
quel il  nous  auroit  apporté  pour  suyvre  et  accom- 
plir le  .voulloir  dud.  seigneur  Roy. 

Oullre,  a  dit  led.  Croquet  que  led.  seigneur  n'en- 
tand  au  ciel  qui  sera  porté  sur  led.  Empereur,  y 
avoir  autres  armaryes  que  celles  dud.  Empereur, 
comme  le  tout  estant  totallement  à  iuy  destiné.  Et 
quant  aux  inventions  pour  les  théâtres,  les  trouvoit 
bonnes;  mais  il  voulloit  que  tout  ce  qui  concernoit 
led.  Empereur  fut  à  dextre.  Et  aussi,  pour  ce  que 
en  l'une  d'iceiles  inventions  y  avoit  une  sahnandre 
qui  povoit  designer  sa  personne  ''' ,  voulloit  icelle 
saimandre  estre  ostée  et  au  lieu  y  estre  mys  l'aigle 
à  deux  testes  '"^^  et  le  surplus  demourer  en  la  forme 
qu'il  avoit  esté  advisé,  sauf  de  soy  informer  si  l'aigle 


[1539] 

devoit  estre  couronné;  lequel  depuis  fut  trouvé  qu'il 
ne  devoit  porter  couronne. 

Et  pour  ce  qui  Iuy  fut  par  icelluy  Croquet  dit  que 
aucuns  personnages,  quant  l'Empereur  passeroit, 
pourroient  proférer  quelque  dixain  à  son  honneur, 
fut  commandé  que  le  dixain  fut  mys  en  escripteau 
bien  aparant  et  lisable,  sans  estre  proféré,  pour  ce 
qu'il  disoit  estre  une  manière  de  farce ,  et  que  pour 
ce,  l'Empereur  ne  s'arresteroit  pour  l'oyr;  mais  au- 
cune personne  pourroit  prandre  l'escript  pour  par 
après  Iuy  en  faire  rapport.  Et  pour  ce  que  au  rap- 
port du  contenu  cy  dessus  faict  par  led.  Croquet, 
Mons"'  Le  Comte,  eschevin,  n' avoit  esté  présent, 
lequel  loutesfoys  icelluy  Croquet  auroit  trouvé  le 
soir  dud.  jour  et  Iuy  auroit  icelluy  Croquet  recité 
le  contenu  cy  dessus. 


IX.  —  Entrée  du  cardiinal  Frenese  à  Paris,  légat. 


27  décembre 

Du  xxvii"  jour  de  Décembre  mil  v"  xxxix. 

Aujourd'uy  ont  esté  apportées  au  Bureau  de  la 
Ville  de  Paris  certaines  lettres  missives  du  Roy  et  de 
Monseigneur  le  Connestable,  dattées  du  xxvi'  jour 
de  Décembre  mil  v'^  xxxix,  faisans  mencion  de  l'en- 
trée ot  prochaine  venue  à  Paris  du  cardinal  de  Fre- 
nese'*', légal  de  nostre  sainct  Père  le  Pape,  dont  la 
teneur  ensuit  : 

De  par  le  Roï. 

Très  chers  et  bien  amez ,  nous  avons  esté  présen- 
tement advertiz  que  le  cardinal  Freneze,  legât  de 
nostre  très  sainct  Père  le  Pape,  arrivera  bien  tost 
à  Paris.  A  ceste  cause  donnez  ordre  qu'il  y  soit 
receu  ainsi  qu'il  appartient  et  que  l'on  a  acoustumé 
de  faire  en  tel  cas  à  gens  de  la  qualité  dont  il  est. 
Et  vous  nous  ferez  service  en  ce  faisant,  ainsi  que 
vous  dira  plus  amplement  de  nostre  part  le  s'  de 
Vely'^',  auquel  vous  adjousterez  foy  comme  à  nous 
mesmes. 

Donné  à  Fontainebleaue,  le  xxvfjourde  Décembre 
mil  v"  XXXIX. 


539.  (FoL7v'')(^i. 

Lequel  s'  de  Velly  a  dit  pour  sa  créance  que  le 
Roy  avoit  envoyé  Mons"^  d'isernay  au  devant  dud. 
légat  pour  le  prier  de  se  hasler  de  venir  et  faire 
entrée  devant  celle  de  l'Empereur,  afin  qu'ilz  eussent 
à  conférer  ensemble  de  par  le  Pape,  et  qu'on  Iuy 
feist  honnestement,  ainsi  qu'il  estoil  coustume  de 
faire. 

Suyvant  lesquelles  missives  et  créance,  ont  esté 
envoyez  mandemens  aux  Conseillers  et  Quarleniers 
de  lad.  Ville  pour  eulx  trouver  led.  jour  à  trois 
heures  de  relevée ,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville ,  pour  oyr 
la  lecture  desd.  lettres.  En  laquelle  se  sont  trouvez 
Mess"  de  Thou,  Prévost  des  Marchans;  Croquet, 
Danès,  Le  Comte  et  Parfaict,  Eschevins;  Mons"' de 
Marly,  La  Vaudonere,  du  Mortier,  Lelievre,  d'Ati- 
chi,  Courtin,  Perdrier,  Jumeauville,  Viole,  Berthe- 
lemy,  G.  Lelieur,  conseillers  d'icelle  Ville. 

A  esté  conclud,  après  avoir  remonstré  à  sire  Per- 
rot,  Raoul,  Lejay,  de  Sainct  Germain,  Courtin,  Le 
Lorrain  etMaciot,  quartenierspresens,  qu'ilz  eussent 
à  faire  tendre  les  rues  et  faire  comme  ilz  avoient 
acoustumé,  que  on  fera  comme  on  a  fait  par  cy  dé- 


fi On  sait  que  la  salamandre  fournil  la  pièce  principale  des  armes  de  François  I". 

W  C'est-à-dire  l'aigle  d'Aulriclie,  armes  de  l'Empereur. 

'"  Les  deux  tiers  du  fol.  7  recto  sont  demeurés  en  blanc. 

'*)  Alexandre  Farnèse,  fils  aîné  de  Pierre-Ijouis  Farnèse,  premier  duc  de  Parme,  Plaisance  et  Castro,  fut  créé  cardinal  en  i.')36  à 
l'âge  de  1/1  ans,  par  le  pape  Paul  III  (Alexandre  Farnèse),  son  aïeul,  archevêque  d'Avignon  en  i535,  légatdu  Saint-Siège  sous  plu- 
sieurs pontifes. 

W  Claude  Dodieu,  sieur  de  A'ely,  diplomate,  évêque  de  Rennes  (  1 54 1  ),  mort  à  Paris  en  i558. 


[i5H 

vant  es  autres  legatz  de  France,  et  selon  ce  qu'il  est 
contenu  es  Registres  de  lad.  Ville,  et  que  le  ciel 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


sera  porté  par  les  bourgeois  et  marchans  et  non 
par  les  Eschevins. 


1540. 


X.  —  L'entrée  de  l'empereur  Charles  d'Alltriche  à  Paris. 

i"  janvier  i54o.  (Fol.  8.) 


L'an  mil  cinq  cens  trente  neuf,  le  jeudi  premier 
jour  de  Janvier,  fut  faicte  l'entrée  de  l'Empereur  en 
ceste  ville  de  Paris,  comme  il  sera  cy  après  declairé. 
El  pour  ce  que  le  huictiesme  jour  de  Novembre  der- 
nier passé, Monseigneur  le  Connestable,  logé  au  logis 
de  Messire  Nicolas  de  Neufville,  chevalier,  seigneur 
de  Maigny  et  de  Villeroy  ''',  envoya  quérir  Mess"  de 
la  Ville,  et  y  allèrent  Mess"  Croquet  et  Le  Comte, 
Eschevins,  ausquelz  led.  seigneur  declaira  que  le 
Roy  luy  avoit  donné  charge  de  mander  Mess"  de  la 
Ville  et  leur  dire  que  son  voulloir  et  intencion 
estoit  qu'iiz  eussent  à  regarder  de  faire  les  prepara- 
tifz,  tant  pour  l'entrée  dud.  Empereur  en  cested.  Ville 
de  Paris,  réception  d'icelluy,  que  pour  le  présent 
qu'il  conviendra  luy  faire  par  lad.  Ville,  lesquelz  il 
entendoit  eslre  plus  singuliers  et  magnifiques  et  de 
plus  grant  valleur  que  à  sa  personne  ;  et  que  à 
ceste  fin  ilz  eussent  à  trouver  de  bons  maistres 
paintres  et  inventeurs  pour  faire  les  pourlraiclz  et 
autres  devis  nécessaires  pour  lad.  entrée  et  pré- 
sent'^*. Et  le  landemenl  leur  en  fut  autant  dici  par 
Mons'  le  Chancellier. 

A  cesie  cause  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  assemblèrent  le  Conseil  de  lad.  Ville 
pour  adviser  qu'il  esloit  de  faire  pour  lad.  entrée. 
Lequel  Conseil  assemblé,  furent  ensembicment 
d'avis  d'obeyr  au  Roy  et  de  faire  lad.  entrée  la  plus 
honnorable  et  magnifique  qu'il  seroil  possible ,  tant  en 
misteres,  Iheaires,  Iriuniplies  que  présent,  comme 
il  est  cy  devant  escript.  Et  que  ce  qui  seroit  advisé 
et  inventé  par  lesd.  inventeurs,  painires  et  ou- 
vriers en  ce  congnoissans,  les  pourtraiz  et  devis 
seroient  portez  au  Roy  pour  en  donner  son  avis  et 
faire  acomplir  son  bon  voulloir.  Suyvant  lequel  avis, 
auroient  esté  mandez  plusieurs  inventeurs,  paintres 
et  autres  gens  de  savoir,  pour  faire  les  devis  et 
pourlraiclz  d'iceulx  triumplies,  théâtres  et  misteres. 


Lesquelz  auroient  apporté  plusieurs  desd.  pour- 
traitz  et  devis ,  tant  par  escript  que  en  platle  painc- 
ture ,  qui  furent  portez  au  Roy  par  sire  Jehan  Cro- 
quet, Eschevin  de  lad.  Ville,  led.  seigneur  estant  à 
Monlargis  et  es  environs.  Lequel  seigneur  les  auroit 
veuz  en  la  présence  de  plusieurs  nobles  seigneurs  de 
son  sang  et  Conseil,  et  auroit  ordonné  et  choisy  ce 
qui  a  esté  faict  en  lad.  entrée,  comme  il  sera  dict 
par  l'ordre  (|ui  ensuict  : 

Premièrement,  après  ce  que  led.  Croquet  feust  de 
retour  en  cested.  ville  et  qu'il  eust  apporté  le  voul- 
loir dud.  seigneur,  feust  commandé  à  tous  les  pa- 
veurs de  Paris  de  paver  par  toutes  les  rues  cl  en- 
droitz  par  où  debvoit  passer  led.  Empereur.  Et  pour 
ce  que  le  Roy  avoit  faict  faire  des  lices  à  la  rue  Saincl- 
Anlhoine,  près  les  Tournelles,  lad.  Ville  feist  dep- 
paver  lad.  rue  Sainct  Anthoine,  qui  cousta  gros  de- 
niers. Et  depuis  led.  seigneur  envoya  le  trésorier, 
PieiTe  Vive,  dire  à  lad.  Ville  qu'il  n'entendoit  faire 
le  tournoy  à  lad.  rue  Sainct  Anthoine,  mais  au 
Louvre,  et  qu'on  eust  à  repaver  ce  qui  avoit  esté  de- 
pavé;  ce  qui  fut  faict  à  grant  dilligcnce.  Aussi  fut 
faict  marché  aux  painctres  et  orfèvres  de  faire  les 
théâtres  et  triumphes,  et  présent,  comme  il  sera  dict 
cy  après. 

Et  led.  premier  jour  de  Janvier  mil  cin([  cens 
trente  neuf,  qui  fut  le  jour  de  lad.  entrée ,  après  ce 
que  le  clergé  et  l'Université  de  Paris  furent  passez 
devant  en  la  manière  acoustumée,  vesluz  de  leurs 
chappes  docloralles  et  autres  habitz  commungs  à 
chascun  pour  la  science  et  trésor  de  lad.  Université, 
fut  faicte  l'assemblée  de  lad.  Ville  à  huit  heures  du 
matin,  qui  acompaignerent  mesd.  sieurs  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  d'icelle,  pour  aller 
à  lad.  entrée  : 

C'est  assavoir  deux  sergens  de  lad.  Ville  qui  par- 
tirent environ  unze  heures  du  matin  à  cheval,  ves- 


'>  Voir  la  note  (i)  de  la  page  a. 

'*'  Voir  la  séance  dn  8  novembre  iSSg,  de  laquelle  il  est  fait  mention,  ci-dessus,  page  a. 


8 


REGISTRES  DU  BUREAU 


luz  de  leurs  robbes  de  livrées  et  la  navire  d'orfaverye 
sur  le  bras  ; 

Après  marchoienl  les  crieurs  de  corps  et  de  vins, 
vesluz  de  robbes  niy  parties  de  bleu  et  rouge,  jus- 
ques  au  nombre  de  six  ; 

Après  marchoient  les  vendeurs  de  vins  à  pied, 
vesluz  de  robbes  my  parties  et  tenant  chascun  ung 
baslon  blanc  à  la  main,  jusques  au  nombre  de  douze; 

Après  marchoient  les  courtiers  de  vins,  vesluz 
desd.  livrées,  en  l'ordre  que  dessus,  jusques  au 
nombre  de  douze; 

Après  marchoienl  quatre  jaulgeurs  de  vins,  vesluz 
comme  dessus; 

Après  marchoient  douze  deschargeurs  de  vins,  en 
Tordre  et  habilz  que  dessus; 

Après  douze  mesureurs  de  sel,  en  lad.  ordre  et 
habit; 

Après  quatre  courtiers  de  sel ,  en  l'ordre  que  des- 
sus ; 

Après  quatre  briseurs  de  sel,  comme  dessus; 

Après  douze  hanouars  porteurs  de  sel,  comme 
dessus  ; 

Après  marchoient  six  mesureurs  de  charbon, 
comme  dessus; 

Après  six  porteurs  de  charbon ,  comme  dessus  ; 

Après  marchoient  dix  mosleurs  de  boys,  en  l'ahit 
et  ordre  que  dessus; 

Après  vingt  mesureurs  de  grains,  vesluz  et  en 
ordre  susdicl; 

Après  marchoient  vingtz  porteurs  de  bled,  idem 
comme  dessus; 

Après  lesd.  officiers  de  Ville,  marchèrent  à  che- 
val les  cent  hacquebutiers  de  lad.  Ville,  vestuz  de 
leurs  hocquelons  de  livrée,  portans  hacquebuttes  à 
la  main,  et  devant  eulx  trompettes,  clairons  et  tabou- 
rins  de  guerre  avec  deux  enseignes  desployées,  donl 
l'une  de  lad.  Ville; 

Après  marchoient  les  six  vingtz  archers  d'icelle 
Ville  à  cheval,  vestuz  de  leurs  hocquelons  de  livrée 
aux  armoiryes  de  lad.  Ville  d'orfaverye,  lenans  et 
portans  chascun  une  javeline  de  barde,  et  devant 
eulx  les  tabourins  de  guerre  et  deux  enseignes  des- 
ployées, donl  l'une  de  lad.  Ville; 

Après  marchoienl  les  soixante  arbalestricrs  d'i- 
celled.  Ville,  portans  javelines  de  barde  et  richement 
vestuz  de  leurs  becquetons  de  livrée,  différente  des 
autres  nombres,  chascun  ung  pourpoint  de  satin 
blanc  et  leurs  chevaulx  bardez  de  rouge,  el  devant 
eulx  trompettes  et  clerons  sonnans  mélodieuse- 
ment; 


[ihlio] 

Après  marchoienl  les  nobles  enffans  de  lad.  Ville 
jusques  au  nombre  de  quatre  vingtz  quatre,  lesquelz 
estoient  si  richement  vestuz  et  magnifiquement 
montez  que  c'estoit  une  grande  el  admirable  exce- 
lence  de  les  veoir  en  leurs  habilz ,  tous  d'une  pareure , 
qui  estoit  une  cazaque  de  velours  noir  enrichi  d'or- 
faverye et  de  passemens  d'or,  une  manche  couppée 
de  drap  d'or  fiizé  et  de  broderye ,  et  dessoubz  le  pour- 
poinct  de  satin  jaulne  paille ,  avec  leurs  bonnetz  si 
très  remplis  de  dyamans,  rubis,  esmerauldes,  perles, 
marguerites  et  autres  pierres  précieuses,  el  boutons 
d'or  esmaillez,  que  quatre  d'iceuix  bonnetz  ont  esté 
estimez  la  somme  de  cinquante  mil  escus  d'or  soleil. 
Et  estoient  leurs  chevaulx  richement  bardez  et 
houssez  de  caparassons  de  beau  velours  des  coulleurs 
dud.  Empereur  frangez  et  pourfillez  de  passemens 
d'or  de  Cipre.  Et  avoient  une  enseigne  desployée, 
richement  paincle  el  pourtraicte  des  armes  dud.  Em- 
pereur el  du  Roy.  El  faisoient  merveilles  de  piquer 
leurs  chevaulx  de  leurs  espérons  dorez  et  faire  bon- 
dir et  saulter  leursd.  chevaulx;  dont  le  Roy,  les 
princes  et  le  peuple  estoient  très  contans  et  joyeulx 
de  les  veoir,  et  estoient  esmervcillez  coramant  en  si 
peu  d'heures  ilz  furent  prestz,  actendu  qu'ilz  n'en 
savoienl  riens  vingt  quatre  heures  devant.  Et  si  le 
cappitaine,  qui  fut  Germain  Boursier,  l'eusl  sceu 
deux  jours  devant,  ilz  eussent  esté  plus  de  cinq  cens, 
ainsi  qu'il  a  dit  depuis; 

Après  eulx,  marchoienl  à  cheval  les  huit  autres 
sergens  de  lad.  Ville,  vestuz  de  leurs  robbes  my  par- 
lies  de  la  livrée  de  lad.  Ville  et  les  navires  d'argent 
d'orfaverye  sur  leurs  manches  droicles  en  la  ma- 
nière acoustumée  ; 

Après,  marchoient  Messieurs  les  Prévost  des  Mar- 
chans,  Eschevins  et  greffier  de  lad.  Ville,  vestuz  de 
riches  robbes  my  parties  de  velours  cramoisi  el 
velours  tanné,  celle  dud.  Prévost  des  Marchans 
fourrée  de  marthes  sublinnes,  et  celles  desd.  Esche- 
vins  et  greffier  doublées  de  velours  noir; 

L'ordre  du  Procureur  et  Receveur. 

Après  eulx,  marchoient  les  Procureur  et  Receveur 
de  lad.  Ville,  vestuz,  c'est  assavoir  led.  Procureur 
d'une  robbe  longue  de  velours  rouge  cramoisy  dou- 
blée de  velours  noir,  cl  led.  Receveur  d'une  belle 
robbe  de  salin  fourrée  de  marlhres; 

Après  marchoient  les  Conseillers  d'icelle  Ville, 
vesluz  de  riches  habilz  de  soyc,  fourrez  de  belles 
et  riches  pennes,  chascun  selon  leur  voulloir; 


[i54o] 

Après  marchoient  les  seize  Quaileniers  de  lad. 
\'ille,  tous  vesluz  de  robbes  de  satin  tanné; 

L'ordre  des  porteurs  du  ciel. 

Après,  marchoient  les  quatre  esleuz  de  la  drap- 
perye  qui  dévoient  porter  le  ciel  après  messieurs 
de  la  Ville,  et  estoient  vesluz  de  robbes  de  velours 
tanne'  ; 

Après,  les  quatre  maisLes  de  l'espicerie,  vestuz 
de  robbes  de  velours  noir; 

Après,  les  quatie  maistres  de  la  mercerye,  vesluz 
de  robbes  de  velours  pers; 

Après,  les  quatre  esleuz  de  la  pelleterye,  vestuz 
de  robbes  de  velours  violet  fourrées  de  lubernes; 

Après,  les  quatre  maistres  de  la  bonnclerye,  ves- 
tuz de  robbes  de  velours  gris; 

Après,  les  quatre  maistres  de  rorfaverye,  vestuz 
de  robbes  de  velours  rouge  ; 

Après  suyvoit  grande  multitude  de  bourgeoys  de 
lad.  Ville,  richement  et  honnorablement  vestuz  de 
bons  habilz. 

Et  quant  MonsMe  Prévost  des  MarchansdeThou, 
chef  de  lad.  Ville,  fut  arrivé  à  Sainct  Anthoine  des 
Champs  avec  Mess"  les  Eschevins  et  autres  officiers 
du  corps  d'icelle  cy  dessus  nommez,  descendirent 
à  terre  et  entrèrent  en  une  maison  de  boys  toute 
verrynée  à  l'entour  que  le  Roy  nostre  sire  a  faict 
faire  aud.  lieu  de  Sainct  Anthoine  des  Ciinmps, 
cil  illec  trouvèrent  l'Empereur  acompaigné  de  Mess" 
les  cnffans  du  Roy;  et  avoit  à  son  coslé  dexlre 
Mons'  le  Connestable  et  à  son  coslé  senestre  Mons' 
le  Chancelier  de  France.  Et  luy  fut  par  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans  faict  une  belle  harangue  et 
congratulation,  en  luy  présentant  les  clefz  de  lad. 
Ville,  lesquelles  il  print  et  bailla  à  ung  archer  qui 
les  rendit  à  Mess"  les  Eschevins  d'icelle;  et  feist  led. 
Empereur  sa  responce  par  la  bouche  de  mond.  s"^  le 
Connestable,  disant  qu'il  remercioil  la  Ville  et  qu'on 
luy  faisoil  trop  d'honneur. 

Crocqiet,  Da:«bs,  Le  Comte,  Parfaict. 
Ces  choses  faictes,  mesd.  s"  de  la  Ville  \iudrent 
alendre  led.  Empereur  à  la  porte  Sainct  Anthoine, 
en  laquelle  avoit  ung  bel  arc  triumphal  oiî  estoient 
les  armes  dud.  Empereur,  que  mesd.  s"  de  la  Ville 
avoient  faict  faire.  Et  lenoient  Mess"  Danès,  Cro- 
quet, Le  Comte  et  Parfaict,  Eschevins,  ung  beau 
ciel  de  drap  d'or  frizé,  armoyé  des  aigles  impe- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


riallcs   et  armes  dud.  Empereur,  le  tout  de  bro- 
derye. 

Et  quant  led.  Empereur  feust  party  dud.  Sainct 
Anthoine  des  Champs,  on  ne  le  povoit  à  peyne  veoir 
pour  l'impétuosité  des  coups  d'artillerye  qui  sans 
cesse  liroicnt  depuis  son  parlement  dud.  Sainct  An- 
thoine jusques  à  lad.  porte,  qu'on  estimoit  bien  à 
huit  cens  coups  de  canon. 

Led.  Empereur  estoit  monté  sur  ung  beau  cheval 
moireau  et  vestu  d'ung  petit  manteau  de  drap  noir, 
et  en  sa  teste  ung  chappeau  de  feustre  noir,  parce 
qu'il  porloit  le  deul  de  sa  femme.  Et  après  estre 
arrivé  à  lad.  porte  Sainct  Anthoine,  feust  ti'ès  instam- 
ment prié  et  requis  de  mesd.  s"  de  la  Ville  se 
mectre  soubz  led.  beau  ciel,  ce  qu'il  ne  voulloit 
acorder,  disant  ce  apartenir  au  Roy.  Mais  à  la  fin,  à 
la  persuasion  et  requeste  de  Mess"  le  Connestable 
et  de  la  Ville,  s'i  acorda;  et  alla  jusques  devant  les 
Tournelles,  oiî  il  y  avoit  un  arc  triumphal  que  le  Roy 
avoit  faict  faire.  Puys  passa  oultre  avec  l'ordre  de  la 
court  de  Parlement,  Chastelet  et  autres  justices 
qui  sont  à  plain  contenues  et  declairées  à  lad.  entrée 
de  l'Empereur  imprimée,  qui  a  esté  à  présent  dellais- 
sée  pour  cause  de  briefveté,  parce  qu'il  n'est  ques- 
tion en  ce  présent  registre  que  du  faict  de  lad. 
Ville. 

Et  quant  led.  Empereur  feust  à  la  porte  Baudoyer, 
s'arresta  à  veoir  ung  bcaumistere  qui  estoit  aud.  lieu 
sur  ung  grant  eschaffault;  auquel  mistere  avoit  un; 
parc  nommé  le  parc  Françoys,  remply  de  beaux  lys 
et  autres  belles  fleurs,  dedans  lequel  parc  avoit  une 
fontaine  enrousant  led.  parc;  et  aux  deux  extremitez 
de  toutes  pars  d'icelluy,  y  avoit  deux  portes  :  l'une 
bien  fermée  et  verroullée,  nommée  la  porte  de 
Guerre;  et  l'autre  ouverte,  nommée  la  porte  de 
Paix,  de  laquelle  sortoit  une  belle  nymphe  el  dame 
céleste,  nommée  Aliance,  qui  entroit  en  ce  parc 
Françoys.  El  au  nieilleu  d'icelluy  parc  avoit  ung  grant 
mouton  à  la  toison  d'or  tourné  devant  ung  beau 
grant  S'  Michel  tout  d'or;  el  porloit  par  escript  led. 
mouton  ces  motz  :  Ambulabo  in  pace,  quoniam  tu 
mecitm  es.  El  led.  S'  Michel  porloit  aussi  par  es- 
cript :  Custodiam  te  in  omnibus  viis  luis.  Et  lad.  Aliance 
disoit. .  .  '•' 

Après  led.  mistere  veu,  passa  oultre  jusques  au 
bout  de  la  haulle  Vennerye,  o\i  il  y  avoit  encores 
ung  autre  mistere,  et  par  dessus  le  pont  Nostre 
Dame  tout  couvert  de  feullées  de  lierre,  d'escus- 


rd 


'*'  La  légende  manque  dans  le  Registre. 


IMPHtmilt    XATIOSALI. 


iO 


REGISTRES  DU  BUREAU 


sons ,  candélabres  et  aultres  triuniphes  à  plain  con- 
tenus à  lad.  entrée  imprimée.  Et  alla  à  Nostre- 
Dame  et  de  là  au  Palais,  oii  Mess"  de  lad.  Ville 
furent  soupper. 

El  le  landemain  alla  loger  au  chasteau  du  Louvre , 
où  mesd.  s"  de  la  Ville  luy  furent  présenter  ung  bel 
et  granl  HercuUes  effigie  tout  d'argent  et  vestu  d'une 
peau  de  lion,  lequel  estoit  de  environ  six  piedz  de 
bault  et  tenoil  deux  grosses  coulonnes  d'argent,  les- 


[i5Zio] 

quelles  il  plantoit  à  force  dedans  terre.  Et  portoit 
en  son  escbappe  ung  grant  escripteau  oîi  il  y  avoit 
escript  :  Altéra  alterius  robur.  Et  alentour  desd. 
coulonnes  esloit  escript  :  Plus  oultre,  qui  est  la 
devise  dud.  Empereur.  Et  avoit  à  ses  piedz  sur  le 
devant  ung  aigle  à  deux  testes.  Lequel  Hercules 
fut  mys  dedans  ung  estuy  de  cuyr,  sur  lequel  avoit 
des  aigles  à  deux  testes  dorées,  et  estoit  doublé  de 
salin  verd'^'. 


XI.  —  MoNS""  M*"  Thierry  de  Montmirel,  Conseiller  de  Ville. 

16  avril  i56o.  (Fol.  i3)W. 


Du  xvi°  jour  d'Avril  mil  v'^  quarante. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle  Ville, 
pour  adviser  sur  la  résignation  de  l'office  de  Con- 
seiller d'icelle  que  entant  faire  Mons'  M"  Charles  de 
Montmirel,  ou  procureur  pour  luy,  au  prouffit  de 
M'  Thierry  de  Montmirel,  son  filz; 

Et  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons"'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Thou; 

Mess"  Croquet,  Danès,  Le  Comte  et  Parfaict, 
Eschevins; 

Mess"  M"  Estienne  de  Montmirel,  C.  Le  Lieur, 
Courlin,  Paillart,  Morin,  M.  de  Bragelongne,  T.  de 


Bragelongne,  Budé'^',  de  Hacqueville,  Prévost,  de 
Livres,  de  Thou,  Tronson,  Viole  et  Du  Drac,  Con- 
seillers d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  M"  Jehan  Le  Roy,  procureur  en  Par- 
lement et  procureur  dud.  de  Montmirel,  fondé  de 
lettres  de  procuration,  a  declairé  qu'il  resignoit  led. 
estât  de  Conseiller  en  vertu  d'icelle  procuration ,  au 
prouffit  dud.  M"  Thierry  de  Montmirel;  a  esté  con- 
clud  et  advisé  par  tous  les  dessusdictz  de  admeclre 
lad.  résignation  ;  et  de  faict  a  esté  admise.  Et  en  la 
présence  de  tous  les  dessusdictz  a  esté  receu  au  ser- 
ment en  tel  cas  acoustunié. 


Xn.  —  Delireration.  —  Chaulny,  x"  livres. 

i4  juin  i54o.  (Fol.  i3  v°.) 


Du  xnu'  jour  de  Juing  mil  v"  quarante. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  adviser  sur  les  lettres  missives  du  Roy  en- 
voyées à  lad.  Ville,  pour  fournir  dix  mil  livres  tour- 
nois aux  commis  à  tenir  le  compte  des  ouvrages  de 
la  fortiffication  de  la  ville  de  Chaulny'*',  en  laquelle 
se  sont  trouvez  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  de  Thou; 

Mess"  Croquet,  Danès,  Le  Comte  et  Parfaict, 
Eschevins; 


Mess"  Larcher,  Paillart,  Du  Drac,  de  Livres, 
Perdrier,  Viole,  M.  de  Bragelongne,  T.  de  Brage- 
longne, Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce,  lecture  desd.  lettres  missives  a  esté 
faicte  en  la  présence  des  dessusdictz ,  autres  lettres  du 
dernier  May  dernier,  les  remonstrances  sur  ce  faictes 
par  mond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans  des  affaires 
de  lad.  Ville  et  des  debtes  d'icelle,  et  la  déclaration 
des  lettres  missives  envoyées  par  lad.  Ville  au  Roy, 
à  Monseigneur  le  Chancellier  et  à  Monseigneur  le 
cardinal  de  Tournon  ^'^\  emsemble  Testai  au  vray  en 


t'>  Tout  ce  qui  concerne  les  préparatifs  pour  la  réception  de  l'Empereur  et  la  relation  de  l'entrée  de  Charles-Quinl,  c'est-à-dire 
les  délibérations  des  6,  8,  10,  1 1  et  3o  novembre  i53g  ci-dessus,  ainsi  que  la  présente  en  date  du  1"  janvier  i54o,  a  été  publié 
nnc  première  fois  par  doni  M.  Felibien  et  dom  Lobineau,  Histoire  de  la  ville  de  Pari»,  in-fol.  1735,  t.  V,  /Veuve»,  p.  35i-357. 
Le  fragment  le  plus  considérable  de  cette  relation  de  l'entrée  de  l'Empereur  est  imprimé  aussi  dans  l'ouTrage  de  M.  le  comte  A.  de 
Coëtlogon,  publié  par  le  Bureau  des  Travaux  bistoriques  sous  le  titre  :  Les  Armoiries  de  la  ville  de  Paris,  t.  I,  1876,  p.  a6 1-263. 

''1  Les  trois  quarts  du  fol.  13  r"  et  le  verso  tout  entier  sont  restés  en  blanc. 

'"  Guillaume  Budé,  le  célèbre  professeur  au  collège  de  France,  ainsi  que  Pierre  Danès. 

'*'  Chauny,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Laon  (Aisne). 

<''  François  de  Tournon  (1^189-1,569),  cardinal  d'Ostie,  fut  successivement  archevêque  d'Embrun,  de  Bourges,  d'Aucb,  de 
Lyon,  abbé  de  Tournus,  d'Ambournay,  de  la  Cbaise-Dieu,  d'Ainay,  de  Saint-Geimain-des-Prez,  etc.,  conseiller  et  ambassadeur  de 
François  I".  En  i525  il  avait  accompagné  le  Président  de  Selve  à  Madrid  pour  y  traiter  de  la  délivrance  du  Roi. 


[i5io] 

brief  de  la  recepte  et  despence  de  lad.  Ville,  par  le- 
quel est  apparu  estre  deu  au  Receveur,  et  que  aussi 
par  autre  estât  faict  par  les  maistres  des  euvres  de 
lad.  Ville,  apert  estre  deu  gros  deniers  aux  mar- 
chans  qui  ont  fourny  les  matières  pour  le  bastiment 
de  lad.  Ville,  quaiz  et  fontaines  d'icelle;  a  este' con- 
clud  par  les  dessusdiclz,  veu  fexoine  de  mond.  s' 
le  Prévost  des  Marchans,  détenu  d'une  maladie  qui 
ne  requiert  labeur  ne  travail,  que  Mons'  d'Athis 
doibt  faire  ce  bien  à  la  Ville  d'aller  vers  le  Roy, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


11 


garny  dud.  estât  du  Receveur,  et  faire  les  renions- 
trances  qu'il  n'y  a  nul  argent  à  lad.  Ville  pour  y 
satisfaire ,  et  qu'il  est  deu  grosses  sommes  de  deniers 
aux  ouvriers  qui  ont  fourny  les  matières  des  ou- 
vrages du  bastiment  de  lad.  Ville,  quaiz  et  fontaines 
d'icelle  ;  ce  qu'il  a  acordé  faire  pour  faire  service  à 
lad.  Ville.  Et  luy  a  esté  baillé  pour  compaignée 
Mons'  d'Acheres,  procureur  du  Roy  et  de  lad. 
Ville,  et  avec  eulx,  M'Françoys  de  Vigny,  procureur 
en  la  Chambre  des  Comptes. 


XIII.  —  Voyage  en  court,  Viole,  —  Chaulny. 

t"  juillet  i54o.  (Fol.  i4.) 


Du  premier  jour  de  Juillet  mil  v"  quarante. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  oyr  la  responce  du  voyage  faict  par  Mons' 
d'Athis  pour  lad.  Ville  vers  le  Roy  nostre  sire, 
estant  à  Fontainebleaue,  pour  remonstrer  aud. 
seigneur  et  son  Conseil  Testât  au  vray  de  la  re- 
cepte et  despence  d'icelle  Ville,  pour  l'excuser 
de  payer  ia  somme  de  dix  mille  livres  tournois 
demandée  par  led.  seigneur  pour  fortiffier  la 
ville  de  Chaulny;  en  laquelle  assemblée  se  sont 
trouvez  : 


Sires  Jehan  Croquet,  Danès,  Le  Comte  et  Par- 
faict,  Eschevins; 

Led.  s'  d'Athis,  Perdrier,  N.  de  Hacqueville, 
Paillart,  T.  de  Rragelongne,  Courlin; 

Et  pour  ce  qui  ne  s'est  trouvé  plus  grande  com- 
paignée que  les  dessusdiclz,  et  que  Mons''  le  Prévost 
des  Marchans  s'est  envoyé  excuser  pour  aucuns  af- 
faires où  il  est  empesché,  led.  s''  d'Athis,  acompaigné 
du  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  qui  ont  faict 
led.  voyage,  ont  avec  les  dessusdiclz  advisé  de  re- 
mectre  l'affaire  jusques  à  ung  autre  jour  que  led.  Pré- 
vost des  Marchans  et  plus  grande  assemblée  y  sera. 


XIV.  —  Conseiller  de  Ville,  Le  Comte. 

sSaoût  i5&o.  (Foi.  i&  v°.) 


Du  xxviii'  jour  d'Aoust  mil  v"  xl. 
En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte  en  l'Ostel  de  ia 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle  Ville,  pour  procéder 
à  leslection  d'ung  Conseiller  de  lad.  Ville  ou  lieu  de 
feu  Mons'  M*  Guillaume  Rude  '•',  en  son  vivant  sei- 
gneur de  Marly,  maistre  des  Requestes  ordinaire  de 
l'Ostel  du  Roy  et  Conseiller  de  lad.  Ville; 
A  laquelle  assemblée  sont  comparuz  : 
Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Montmirel'^', 
Le  Comie,  Parfaict,  Legras  et  Courlin,  Eschevins 
de  lad.  Ville; 

Viole,  Du  Drac,  Tronson,  Morin,  Lelievre,  Hac- 
queville, Larcher,  G.  Lelieur,  Berihelemy,  M.  de 
Bragelongne,  de  Livres,  Braiiton,  Courtin,  de  Thou, 


Prévost,  Paillart,  T.  de  Bragelongne  et  T.  de  Mont- 
mirel; 

Et  avant  que  procéder  à  lad.  eslection,  a  [esté] 
requis  par  led.  de  Thou ,  que  ceulx  de  la  compaignée 
prétendant  aud.  estât  de  Conseiller,  sortissent  et  se 
retirassent  de  lad.  assemblée,  et  que  led.  Le  Comte 
en  esloit  l'ung,  par  quoy  devoit  sortir  d'icelle. 

Et  après  la  matière  mise  en  deliberacion ,  a  esté 
conclud  que  led.  Le  Comte  se  retireroit  de  lad.  as- 
semblée ;  ce  qu'il  a  faict. 

Ce  faict,  sont  comparuz  M' '"  Enjorrant, 

advocat  en  la  court  de  Parlement  et  trois  des  enffans 
dud.  delTunct  Budé,  led.  Anjorrant  stipullant  pour 
eulx;  lesquelz  ont  remonstré  à  la  compaignée  les 
services  que  icelluy  deffunct  a  cy  devant  faictz  à  lad. 


"1  Décédé  le  a4  août  précédent. 

"'  L'acte  d'élection  de  ce  nouveau  Prévôt  des  Marchands,  successeur  d'Augustin  de  Thou,  et  des  deux  échevins  Guillaume  Legras  et 
Guichard  Courlin,  en  remplacement  de  Jean  Croquet  et  de  Guillaume  Danès,  manque  dans  le  Registre. 
(^)  Le  prénom  e»t  resté  en  blanc. 


12 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Ville  et  que,  en  commémoration  d'iceulx,  il  pleust 
à  lad.  compaignéc  préférer  oud.  estât  de  Conseiller 
M'  Dreux  Budé,  filz  aisne'  dud.  deffuncl.  Ce  faict,  se 
sont  retirez.  Et  a  esté  procédé  à  lad.  eslection;  el 
après  les  voix  des  eslisans  en  icelle  recoligez,  a  esté 


[i5/io] 

trouvé  led.  Lccomte  avoir  en  icelle  eslection  quinze 
voix  et  led.  Budé  sept.  Ce  faict,  a  esté  conclud  que 
led.  Lecomtc  seroil  pourveu  et  receu  oud.  estât  de 
Conseiller  de  lad.  Ville.  Dont  led.  deThou  et  sire  Ger- 
main Lelieur  ont  appelle  de  la  conclusion  cy  dessus. 


XV.  11*  LIVRES  W  TOURNOIS,   ClIAULNY.  AsSEMBLEE. 

5  octobre  i54o.  (Foi.  i5  v°.) 


Du  v' jour  d'Octobre  mil  v"  xl. 

En  assemblée  le  jourd  uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  la  contraincle  et  exécutoire  décernée  par 
le  Roy  à  Mons""  le  Lieutenant  cyvil  pour  la  somme  de 
deux  mil  livres  tournois  sur  la  ville  de  Paris  pour 
la  fortiffication  de  la  ville  de  Chaulny;  en  laquelle 
se  sont  trouvez  : 


Mess"  le  Prévost  des  Marchans,  de  Montmirel; 

Le  Comte,  Parfaict,  Legras,  Courlin,  Esche- 
vins; 

Viole,  Du  Drac,  Paillart; 

Et  pour  ce  qu'il  ne  s'est  trouvé  autre  nombre, 
l'assemblée  a  esté  remise  à  ung  autre  jour  qui  sera 
advisé. 


XVI.  —  Délibération  pour  ii"  livres  tournois,  Chaulny, 

21  octobre  i54o.  (Fol.  i5  ï°.) 


Du  jeudi  xxi"  jour  d'Octobre  mil  v''  quarante. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  .Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  la  somme  de  deux  mil  livres  tournois 
demandée  par  le  Roy  à  lad.  Ville  pour  la  fortiffica- 
tion de  la  ville  de  Chaulny,  et  dont  y  a  exécutoire, 
adressant  à  Mons'  le  Lieutenant  cyvil;  suivant  les 
autres  assemblées  par  cy  devant  faictes  pour  lad. 
cause,  dont  ne  s'estoit  trouvé  nombre  suffisant  pour 
y  adviser,  et  pour  ce,  auroient  esté  mandez  pour  la 
troisiesme  foys'-'.  En  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Monlmirel; 

Le  Comte,  Parfaict,  Legras,  Courtin,  Esche- 
vins  ; 

Paillart,  Courtin,  Larcher,  R.  Lelieur,  G.  Lelieur, 
Prévost,  Lelievre,  M.  de  Bragelongne,  Morin,  Du 
Drac,  Viole,  T.  de  Montmirel,  de  Livres  et  Berthe- 
lemy.  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  les  remonstrances  des  assemblées  qui  ont  esté 
par  cy  devant  faictes  pour  l'affaire  dont  est  question, 
qui  est  pour  la  somme  de  deux  mil  livres  tournois 
dont  le  Roy  a  envoyé  exécutoire  sur  lad.  Ville 
adressant  à  Mons'  le  Lieutenant  cyvil,  led.  exécu- 
toire datte  du  derrenier  jour  d'Aoust  derrenier,  si- 
gné Breton;  et  que  nagueres,  luy  estant  à  Sainct 


Germain  en  Laye ,  Monseigneur  le  Connestable  luy 
auroit  dit  qu'il  failloit  payer  lad.  somme,  autrement 
que  le  Roy  seroit  très  mal  comptant,  et  que  nonobs- 
tant les  remonstrances  à  luy  faictes  des  grans  et 
urgens  affaires  estans  en  lad.  Ville  et  les  grans  fraiz 
que  par  cy  devant  avoit  convenu  frayer  par  icelle, 
il  failloit  contenter  le  Roy. 

Et  après  avoir  conféré  et  demandé  les  oppinyons 
particulières  à  l'asistance,  a  esté  conclud  par  les 
dussusdictz  que  lad.  somme  de  deux  mil  livres 
tournois  sera  baillée  entre  les  mains  du  trésorier  La- 
guette,  suyvant  le  bon  plaisir  dud.  seigneur.  Et  pour 
s'excuser  de  l'advenir,  remonstrances  seront  faictes 
au  Roy  des  grans  et  urgens  affaires  d'icelle  Ville ,  et 
des  fraiz  qu'il  conviendra  faire  par  chascunan,  tant 
pour  les  fontaines,  quaiz,  murailles,  hostel  de  lad. 
ville  et  autres  réparations  nécessaires  d'icelle.  Et 
pour  faire  lesd.  remonstrances,  ont  esté  esleuz  et 
depputtez  par  la  compaignée  dossusdicte,  Mons'  le 
Prévost  des  Marchans  de  Montmirel,  Mons'  M'  An- 
thoine  Le  Comte,  Conseiller  du  Roy  et  de  lad.  Ville, 
etEschevin  d'icelle,  Mons'  M'  Pierre  Viole,  s' d'Athis, 
et  sire  Claude  Lelievre,  Conseillers  d'icelle  Ville. 
Lesquelz  se  transporteront  vers  la  personne  du  Roy 
et  parleront  à  luy  mesmes,  et  feront  la  plus  grande 
dilligence  qu'il  leur  sera  possible. 


^'>  H  y  a  bon  ici  et  dans  l'article  suivant  ii',  detuc  mil  livres  tournois,  bien  qu'il  soit  question,  la  première  fois  (cf.  n°  XII),  de  x", 
dix  mil  livres. 

"'  La  première  assemblée  avait  eu  lieu  ie  i^i  juin  i54o  (voy.  ci-dessus  n'  XII),  et  la  seconde,  le  5  octobre  précédent. 


[i54i] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


13 


1541. 


XVII.  —  Délibération  pour  l'imposition  foraine. 


17  mars  i54i 

Du  jeudi  XYii'jour  de  Mars  mil  cinq  cens  quarante. 

En  assemblée  le  jouiti'uy  faicte  en  TOstel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville, 
pour  donner  leur  avis  sur  certaines  refjuestes  pré- 
sentées par  les  marchans  dicelle  Ville,  tant  pour 
raison  des  travaulx,  pertes  et  dommages  importables 
au  Roy  et  aux  marchans  de  ce  Royaulme  pour  la  nou- 
velle maniera  qui  court  de  présent  à  lever  l'imposi- 
tion foraine''',  que  aussi  pour  le  faict  et  conséquence 
d'ung  edict  nouveau  touchant  Taulnage  des  draps  f^' 
venduz  à  Paris  et  autres  villes  de  France  ;  en  laquelle 
se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans ,  de  Montmirel  ; 

Le  Comte,  Parfaict,  Le  Gras  et  Courtin,  Esche- 
vins; 

Viole,  Morin,  R.  Lelieur,  Lelievre,  de  Hacque- 
ville,  Berlhelemy,  M.  de  Bragelongne,  Courtin, 
Prévost,  Paillart,  T.  de  Bragelongne  et  T.  de  Mont- 
mirel, tous  Conseillers  dicelle  Ville; 

Après  lecture  faicle  desd.  requestes  et  autres 
articles  en  lad.  assemble'e,  et  considéré  par  les 
dessusdictz  la  conséquence  de  lad.  nouvelle  manière 
de  lever  lad.  imposition  foraine,  par  laquelle  on 
peult  facillement  congnoistre  et  entendre  le  dom- 
mage du  Roy  et  la  future  ruyne  et  détriment  de 


.  (Fol.  17.) 

lad.  Ville  pour  l'advenir,  led.  edict  nouveau  ayant 
cours;  a  esté  conclud  et  advisé  par  tous  les  dessus- 
dictz que  mond.  s'  de  Montmirel,  Prévost  des  Mar- 
chans, deux  desd.  Eschevins  de  lad.  Ville  et  quelque 
bon  nombre  de  notables  marchans  de  tous  estalz  et 
marchandises  de  lad.  Ville,  doibvent  aller  vers  la 
personne  du  Roy  nostre  sire,  garnys  d'articles  bien 
couchez  et  corrigez,  faire  les  remonstrances  de  l'im- 
portable fetz  et  détriment  de  la  Ville  de  Paris  et 
eslrangoment  des  forains  aj)portani  l'or  et  l'argent 
en  ce  royaulme,  l'interest  dudit  seigneur  et  Lien 
publiq  pour  la  nouvelle  manière  qui  de  présent  a 
cours  à  lever  lad.  imposition  foraine;  en  le  suppliant 
très  humblement  de  garder  lad.  Ville  en  ses  anciens 
previlleges,  qu'il  a  jurez  et  conlermcz,  suivant  ses 
prédécesseurs;  emsemble,  de  remectre  la  bonne 
mesure  de  Tannage  en  la  manière  acoustumée,  et 
pour  les  causes  à  plain  speciffiées  èsd.  articles;  et 
de  tout  obtenir  déclaration  dud.  seigneur  soubz 
son  bon  plaisir.  Et,  pour  ce  faire,  ont  esté  esleuz 
et  depputtez  avec  led.  Prévost  des  Marchans,  sire 
Guillaume  Legras,  Eschevin.  Et  depuis  a  esté  esleu 
au  Bureau  de  lad.  Ville  Mons'M'Anthoine  Le  Comte, 
Conseiller  et  Eschevin  de  lad.  Ville,  pour  aller  oud. 
voyage  avec  les  dessusdictz. 


XVIII.  —  Reql'este  présentée  par  les  marchans.  —  Foraine. 

a'i  mars  i5'ii.  (Fol.  17  ï°.) 


Du  xx!!!!'  jour  de  Mars  mil  v''  xl. 

Aujourd'uy  sont  comparuz  au  Bureau  de  la  Ville 
de  Paris  sire  Jehan  de  Moussy,  Fiacre  Charpentier, 
Nicolas  Perrot,  Pierre  Leiellier,  Pierre  Pelctier, 
Françoys  Garraull,  Jean  Boucher,  Robert  Preud- 
homme,  Joachin  Rolland,  Guillaume  Beannyer, 
Jehan  Dubuz,  Jehan  Lescalopier,  Nicolas  Co(juerel, 


Robert  Desprez,  Nicolas  Paulmier,  Jehan  Le  Riche, 
Jehan  Dampmartin  et  Jehan  Rouvet,  tous  marchans 
bourgeois  de  Paris,  ausquelz  a  esté  remonstré  et 
declairé  par  Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  pre- 
sens  les  Eschevins,  que,  suyvant  les  requestes  par 
eulx  présentées  aud.  Bureau,  auroit  esté  faict  assem- 
blée de  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville,  lesquelz 


'■>  L'édit  de  Fontainebleau,  a5  novembre  i54o,  réglant  le  taux  et  la  perception  de  l'imposition  foraine  fut  modifié  par  dodara- 
lion  donnée  Â  Chiltellcrault,  le  10  juin  i54i.  Cette  dernière  porte  que  les  marcliands  ne  seront  tenus  de  fournir  caution  qu'aux 
extrémités  du  royaume.  Voir  le  texte  de  ces  deux  ordonnances  dans  Fontaiion,  t.  II,  p.  '102  et  45'i. 

"*  Edit  portant  que  les  aunes  seront  partout  égales  et  qu'il  n'y  aura  plus  désormais  qu'une  seule  manière  d'auiier.  Evreux, 
avril  i54o  (Fontanon,  ibid.,  t.  I,  p.  9 '10). 


14 


REGISTRES  DU  BUREAU 


auroient  advisé,  après  avoir  oy  la  lecture  des  articles 
par  lesquelles  les  grans  dommages  et  préjudice  du 
Roy  et  de  lad.  Ville  sont  aparans,  que  on  devoit 
aller  vers  le  Roy  nostre  sire,  faire  les  remons- 
trances  avec  bons  articles.  Lesquelles  auroient  esté 
baillées  à  Mons'  d'Atichi  pour  eslre  corrigées  ;  les- 
quelles ii  auroit  rapportées  aud.  Bureau  le  jour  d'uy. 
Et  leur  ont  esté  leues  lesd.  articles  cori-igées  par 
Mons' d'Atichi;  après  laquelle  lecture  faicte,  leur  a 
esté  demandé  s'ilz  avoient  autres  articles  à  y  adjous- 
ter  et  que ,  suivant  icelles ,  ilz  eussent  à  eslire  quelques 
notables  bourgeois  de  chascun  estât  pour  aller  jeudi 


[i54i] 

prochain  à  la  court  vers  le  Roy,  faire  les  remons- 
trances  susdictes;  et  pour  ce  faire,  qu'ilz  eussent  à 
donner  à  entendre  à  quelque  homme  savant,  advo- 
cat  ou  autre,  lesd.  articles  pour  faire  les  remons- 
trances  pour  le  particulier  de  la  Marchandise,  et 
que  lad.  Ville  feroit  icelles  remonstrances  pour  le 
commung.  Et  ce  pendant,  sera  doublé  trois  ou 
quatre  doubles  desd.  articles  pour  bailler  à  chas- 
cune  communaulté,  comme  la  drapperie,  mercerye, 
espicerye,  et  vinoterye,  pour  savoir  s'ilz  y  pourront 
autre  chose  adjouster. 


XIX.  —  Délibération  pour  xxxiiii»  cix  livres  xvii  solz  tournois  demandée  par  le  Roy 

À  LA  Ville. 

a  juillet  i5ii.  (Fol.  19)'». 


Du  11°  jour  de  Juillet  mil  y"  xli. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle ,  pour  donner  leur 
avis  sur  les  lettres  patantes  du  Roy,  par  lesquelles 
led.  seigneur  demande  à  lad.  Ville  la  somme  de  trente 
quatre  mil  cent  neuf  livres  dix  sept  solz  trois  deniers 
tournois  qui  est  la  valleur  d'une  année  du  revenu 
des  dons  et  octrois  et  deniers  commungs  spéciale- 
ment destinez  pour  les  fortiffications  et  réparations 
de  lad.  Ville  et  autres  urgens  affaires  d'icelle;  en  la- 
quelle se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Montmirel; 

Mess"  Le  Comte,  Parfaict,  Le  Gras  et  Courtin, 
Eschevins; 

Mess"  Viole,  Luillier,  Tronson,  de  Hacqueville, 
M.  de  Bragelongne,  Paiilart,  Courtin,  G.  Leiieur, 
T.  de  Monlmirel,  Morin,  Berthelemy,  Prévost  et  de 
Thou,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  lecture  de  la  coppie  coUationnée  à 
l'original  desd.  lettres  a  esté  leue  devant  lad.  as- 
semblée, a  esté  conclud  par  les  dessusdictz  qu'on 
doibt  dyminuer  partie  des  ouvriers  du  bastiment  de 


lad.  Ville  en  attandant  le  bon  vouHoir  du  Roy,  et 
aller  en  dilligence  vers  sa  personne  luy  porter  Tes- 
tât de  lad.  Ville ,  signé  et  certiffié  de  Mess"  du  Bureau 
de  lad.  Ville  et  du  Receveur  d'icelle,  et  luv  remons- 
trer  la  dyminution  des  aydes,  mesmes  du  sel,  qui  se 
va  abolir;  le  grant  dommage  qui  peult  advenir  et 
adviendra  s'ilfault  dellaisser  led.  bastiment  et  autres 
fortiffications  des  portes  et  murailles  d'icelle  ville, 
à  cause  des  matières  et  estoffes  de  maçonnerye  et 
charpenterie  prestes  à  mectre  en  euvre,  et  des  mar- 
chez passez  aux  chaufourniers,  couvreux,  serru- 
riers, charpentiers  et  menuisiers  qui  ont  ja  faict,  ou 
partie,  les  ouvrages  et  livré  les  matières  pour  lesd. 
bastimens,  qui  demourront  perissibles  et  inutilles, 
icelluy  dellaissé;  le  deshonneur  du  Roy  et  de  lad. 
Ville  de  veoir  par  les  estrangers  cesser  lesd.  basti- 
mens. Et  pour  faire  lesd.  remonstrances  a  esté  esleu 
Mons'  le  président  Luillier,  s"'  de  Boulencourt  f^' , 
lequel  a  declairé  à  lad.  compaignée  qu'il  est  empes- 
ché  à  la  Chambre  du  Conseil  pour  les  affaires  du 
Roy  et  qu'il  n'y  sauroit  aller.  Et  pour  aller  avec 
led.  président  a  esté  esleu  Mons'  maistre  Jehan  Pré- 
vost, s"  de  Vilabry. 


XX.  —  La  moictié  des  ouvriers  du  bastiment  de  la  Ville  cassez. 

3  juillet  i54i.  (Fol.  19  v°.) 


Aujourd'uy  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  oiî  es- 
toient  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  lad.  Ville,  retirez  à  l'issue  de  l'assemblée  le  jour- 


d'uy faicte  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle  Ville, 
pour  raison  de  la  demande  faicte  par  le  Roy  de  la 
somme  de  trente  quatre  mil  cent  neuf  livres   dix 


(')  Le  verso  du  fol.  1 8  est  demeuré  en  blanc  dans  le  Registre. 

<''  Jean  Luillier,  seigneur  de  Boulencourt,  était  président  à  la  Chambre  des  Comptes  et  vécut  jusqu'en  i588. 


[i5ii] 

sept  solz  trois  deniers  tournois,  qui  est  une  anne'e 
du  revenu  des  dons  et  octroys  et  deniers  com- 
mungs  de  lad.  Ville ,  spécialement  destinez  pour  les 
fortifficalions  et  réparations  de  lad.  Ville  et  mesmes 
pour  le  basliment  de  FOstel  neuf  d'icelle''',  a  esté 
ordonné  par  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
que,  suyvant  lad.  délibération  du  Conseil,  sera  osté 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


15 


et  cassé  la  moitié  des  ouvriers  besongnans  aud.  bas- 
timent  et  l'autre  moictié,  montant  xxx  maçons ,  tail- 
leurs de  pierre  et  quatorze  aydes,  demourra  pour 
besongner  oud.  basliment;  lesquelz  ouvriers  seront 
payez  par  chascune  sepmaine  parle  Receveur  de  lad. 
Ville,  en  la  manière  acoustumée.  Lequel  a  esté  pour 
ce  mandé  et  luy  a  esté  ordonné  ce  faire. 


XXI.  —  Election  de  Conseiller. 

6  juillet  i54i.(Fol.  ao.) 


B 


OCCHART. 


Du  jeudi  vi*  jour  de  Juillet  mil  v"  quarante  et 
ung. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  procéder 
à  l'eslection  [d'un  Conseiller]  dicelle  Ville  au  lieu 
de  feu  m"  Loys  Braillon,  qui  est  decedé;  en  laquelle 
se  sont  trouvez  : 

Mess"  les  Prévost  des  Marchans ,   de  Montniirel  ; 

Lecomte  etLegras,  Eschevins; 

Mess"  le  président  Luillier,  du  Mortier,  Tronson, 
Viole,  Du  Drac,  Morin,  R.  Leiieur,  Lelievre,  de  Hac- 
queville,  G.  Leiieur,  Berthelemy,  M.  de  Brage- 
iongne,  Courlin,  Perdrier,  de  Livres,  Prévost, 
Larcher,  Paillart,  T.  de  Bragelongne,  T.  de  Mont- 
mirel  et  de  Thou,  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Auquel  lieu,  avant  que  proposer  par  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans  l'avis  aux  assistans  en  lad. 
assemblée,  sire  Guillaume  Le  Gras,  estant  assis  en 
la  place,  a  faicl  leclure  dung  escript  signé  de  sa 
main,  par  lequel  il  se  seroit  opposé  et  empescbé 
qu'il  ne  soit  passé  oultre  à  lad.  eslection  de  Conseil- 
ler, protestant,  ou  l'on  vouldroit  passer  oultre,  qu"il 
s'en  porloitpour  appellant  pour  les  causes  contenues 
oud.  escript,  dont  il  a  requis  acte;  et  que,  inconli- 
nant  la  lecture  dud.  escript  faicte  par  led.  Le  Gras, 
ou  lieu  du  commis  du  greffier  de  lad.  Ville  qui  ne 
sauroit  sceu  lire ,  parce  quil  estoit  fraiz  escript  de  la 


main  dud.  Le  Gras,  icelluy  Le  Gras  s'est  levé  et  re- 
tiré hors  du  grant  bureau  et  assemblée  susdicte.  Et 
après  autre  lecture  faicte  d'une  lettres  missives  de 
Monseigneur  le  Chancelier  adressantes  à  mesd.  s" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers 
d'icelle  Ville,  par  laquelle  il  recommande  Mons' 
maistre  Dreux  Budé.  fils  de  feu  Mons'  de  MarlyC^>, 
laquelle  lettre  leue  en  lad.  assemblée,  mond.  s'  le 
Prévost  des  Marchans  a  demandé  ausd.  assistans 
qu'il  estoit  de  faiie.  Lesquelz  ont  dit  :  c'est  assavoir 
Mess"  le  président  Luillier,  Tronson,  Viole,  Morin, 
de  Hacqueviile,  G.  Leiieur,  M.  de  Bragelongne, 
Prévost,  T.  de  Bragelongne  et  de  Montmirel,  Con- 
seillers, led.  s'  Prévost  des  Marchans  et  Le  Comte, 
Eschevin,  que,  en  la  dernière  assemblée  qui  fut  sa- 
medy  derrenier  '*>,  il  fut  advisé  et  délibéré  en  la 
compaignée  que  lad.  assemblée  se  feroit  le  jour- 
d'uy, et  que  les  mandemens  seroient  faictz  et  portez, 
et  que  au  moyen  de  ce  ilz  estoienl  d'avis  qu'on  de- 
voit  passer  oultre,  nonobstant  le  dire  dud.  Le  Gras, 
qui  n'y  avoit  aucun  interest.  Et  que  autres  de  la 
compaignée  présente  ont  esté  de  cest  avis,  a  esté 
proceddé  à  lad.  eslection;  et  par  la  plurallité  desd. 
assistans,  et  jusques  au  nombre  de  dix  huit,  a  esté 
esleu  oud.  estât  de  Conseiller  Mons'  maislre . . . '*' 
Bouchart,  seigneur  de  Champigny.  Lequel,  après 
lad.  eslection  faicte,  a  esté  mandé  et  est  comparu,  et 
a  esté  receu  au  serment  en  tel  cas  acoustumé. 


'■'  La  construction  de  IVOstel  neufn  de  la  Ville  destiné  à  remplacer  l'antique  «Maison  aux  Piliersi,  commencée  en  juillet  i533, 
ne  fut  aciievée  que  sous  Henri  IV. 

"'  Voir  ci-<lessus,  p.  1 1 ,  art.  XIV. 

<''  C'est-à  dire  le  a  juillet  précédent.  Le  procès-verbal  de  celte  séance,  publié  ci-dessus,  ne  faisant  pas  mention  de  la  délibération 
dont  il  est  question  ici ,  doit  être  considéré  comme  incomplet.  La  page  blanche  que  nous  avons  signalée  à  la  note  i  de  la  page  pré- 
cédente était  destinée  sans  doute  à  le  compléter. 

'•'  Le  prénom  est  en  blanc  au  Registre. 


16 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i5ùi] 


XXII. —  Délibération. 


Voyage  pour  les  xxxiuim  cix  livres  xvii  sols  m  deniers  tournois 

DEMANDEZ   PAR   LE   Roï. 

16  juillet  i54i.  (Fol.  ai.) 


Du  xvi'  jour  de  Juillet  mil  v'  quarante  et  ung. 

En  assemblée  ce  jourd'uy  l'aide  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
aviser  sur  aucunes  urgens  affaires  de  lad.  Ville;  en 
laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  de  Montmirel  ; 

Le  Comte,  Parl'aict,  Le  Gras  etCourtin,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  Tronson,  G.  Lelieur,  de  Hacque- 
\ille,  de  Thou,  Prévost,  T.  de  Bragelongne,  Bou- 
chart,Luillier,  Courtin,  T.  de  Montmirel  et  Morin, 
Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  remonstré  à  lad.  compaignée  que,  à  la  derreniere 
assemblée  faicte  le  11"  jour  de  juillet  derrenier  passé 
pour  le  faict  des  xxxim"  cix  livres  xvii  solz  m  deniers 
tournois,  qui  est  la  valleur  d'une  année  du  revenu 
des  dons  et  octroys  et  deniers  commungs,  special- 
lement  destinez  pour  les  fortifEcations  et  réparations 
de  lad.  Ville,  fut  advisé  que  mond.  s'  le  Président 
Luillier  et  mons''  de  Villabry,  Conseillers  d'icelle 
Ville,  yroient  faire  les  remonstrances  au  Roy  conte- 
nues en  lad.  deliberacion  dud.  jour,  et  que  allors  de 
lad.  assemblée,  led.  Luillier distpourses  excuses l'em- 
peschemenl  et  occupation  qu'il  avoit  à  la  Chambre 
du  Conseil  pour  les  affaires  du  Roy,  et  qu'il  auroit 
depuis  requis  aucuns  de  mesd.  s"  les  Conseillers 
presens,  mesmes  mons""  d'Alhis  qui  auroit  pareille- 
ment allégué  ses  excuses  légitimes  et  raisonnables  ; 


par  quoy  voyant  le  temps  se  passer  sans  exécuter 
lad.  deliberacion,  auroit  esté  mandé  lad.  compai- 
gnée  pour  adviser  qu'il  estoit  bon  de  faire.  Après  aussi 
que  M°  Léonard  Poart,  notaire  et  secrétaire  du  Roy 
et  procureur  dud.  seigneur  et  d'icelle  Ville,  estant 
oud.  bureau  et  assemblée,  a  remonstré  à  lad.  compai- 
gnée,  qu'il  estoit  détenu  d'une  griefve  maladie  de  flux 
de  ventre  qui  le  travaille  principalement  de  nuyt,  au 
moyen  de  laquelle  a  prié  lad.  compaignée  que  leur 
plaisir  feust  l'excuser  d'y  aller  pour  le  présent,  et 
autres  empeschemens  qu'il  a  requis  declairer  plus 
amplement;  a  esté  conclud  en  lad.  assemblée  et 
esleu  pour  y  aller  sire  Guillaume  Le  Gras,  et  avec 
luy  le  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville;  lequel  Le 
Gras  a  aussi  remonstré  qu'il  y  a  esté  trois  moys  et 
n'en  faict  que  de  revenir,  comme  bien  scet  lad.  com- 
paignée et  qu'il  luy  seroit  impossible  pour  le  présent 
d'y  aller,  suppliant  lad.  compaignée  l'en  voulloir 
excuser  de  présent.  Sur  quoy  a  esté  dit  parles  des- 
susdictz  que  Mess"  du  Bureau  y  adviseront  entre  eulx 
et  feront  dilligence  d'y  aller  ou  envoyer. 

Et  quant  à  certaines  lettres  que  a  escriptes  à  lad. 
Ville  et  Conseillers  d'icelle.  Monseigneur  le  Chan- 
celier pour  raison  de  l'office  de  Conseiller  de  Ville 
pour  mons'  Budé,  6lz  de  feu  mons'  de  Marlv,  a  esté 
conclud  que  on  fera  les  excuses  par  ung  mesme 
moyen  le  plus  doulcement  et  gratieusement  qu'il 
sera  possible,  ou  luy  en  rescripre  lettres. 


XXIII.  —  Rapport  du  voyage  susdict. 

a3  août  i54i.  (Fol.  33)  '''. 


Assemblée. 


Du  lundi  xxui'  jour  d'Aoust  mil  cinq  cens  qua- 
rante et  ung(2>. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
oyr  la  responce  des  depputlez  par  led.  Conseil  tenu 
en  lad.  Ville,  le  11' jour  de  Juillet  derrenier  passé, 
pour  le  faict  de  la  somme  de  xxxnn'  cix  livres 
xvn  solz  m  deniers  tournoys  demandez  par  le  Roy 


à  lad.  Ville  pour  une  année  du  revenu  des  dons  et 
octroys  de  lad.  Ville  ;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mess"  de  Montmirel,  Prévost  des  Marchans; 

Le  Gras,  Courtin,  de  Bragelongne  et  Perrot"', 
Eschevins; 

Viole,  R.  Lelieur,  M.  de  Bragelongne,  Courtin, 
de  Thou,  Lecomte,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  les  remonstrances  faictes  par  mond.  s'  le 


'''  Le  dernier  tiers  du  fol.  2 1  v°  est  demeuré  en  blanc. 

'''  Il  y  a  erreur  dans  cette  date,  sur  le  nom  du  jour;  on  doit  rétablir  tmardi  a3  aoùti,  comme  c'est  indiqué  expressément  dans 
l'article  qui  suit. 

W  L'élection  des  deux  échevins,  Thomas  de  Bragelongne  et  Nicolas  Perrol,  en  remplacement  d'Antoine  Le  Comte  et  de  Jean  Par- 
fait, dont  il  n'est  point  fait  mention  dans  le  Registre,  avait  eu  lieu  le  iG  août. 


[i54i] 

Prévost  de  h  légation  desd.  depputtez,  des  lettres, 
remonstrances ,  estatz  et  instructions  à  euix  baillées, 
la  requeste  présentée  par  lesd.  depputez  et  la  res- 
ponce  faicte  à  icelle,  a  esté  advisé  par  les  dessusdictz 
que  le  rapport  se  debvoit  faire  par  lesd.  depputtez, 
pour  servir  de  récit  au  reste  de  la  compaignée  de 
Mess"  les  Conseillers  qui  ne  sont  comparuz,  sans 
autrement  en  délibérer,  attendu  que  l'affaire  est 
d'importance.  Et  pour  ceste  cause,  sire  Guichard 
Courtin,  Eschevin  de  lad.  Ville,  l'ung  des  depputtez 
avec  M' Françoys  de  Vigny,  procureur  en  la  Chambre 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


17 


des  Comptes,  a  recité  amplement  le  discours  de  leur 
voyage  et  les  dilligences  par  eulx  faictes,  contenues 
en  la  requeste  par  eulx  présentée  au  Conseil  privé 
du  Roy,  dont  lecture  a  esté  présentement  faicte  en 
lad.  assemblée;  et  considéré  par  icelle  le  petit 
nombre  de  lad.  compaignée,  a  esté  advisé  et  délibéré 
que  autre  assemblée  se  devoit  faire  plus  ample,  à 
autre  jour,  pour  lad.  affaire,  et  faire  mandemens 
portans  la  neccessité,  briefveté  et  scelerité  de  l'affaire , 
à  xxix°  jour  d'Aoust  mil  v°  xli. 


XXIV.  —  Assemblée.  —  Responce  cominuée. 

39  août  i54i.  (Fol.  39  v°.) 


Du  XXIX' jour  d'Aoust  mil  v''  xli. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  de  Mess"  les  Con- 
seillers, en  rOstel  de  lad.  Ville,  pour  adviser  sur  la 
responce  des  depputtez  par  le  Conseil  de  lad.  Ville 
à  aller  vers  le  Roy,  pour  le  faict  de  la  somme  de 
xxxiiii"  cix  livres  xvii  solz  m  deniers  tournois  deman- 
dée par  le  Roy  nostre  sire  à  icelle  Ville,  pour  une 
année  du  revenu  et  valleur  des  deniers  commungs 
des  dons  et  octroys  d'icelle,  spécialement  destinez 
pour  les  fortiffications  et  réparations  de  lad.  Ville; 
en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Montmirel; 

Legras,  Courtin,  de  Rragelongne  et  Perrot, 
Eschevins; 

Courtin,  de  Hacqueville,  Rouchart,  Lecomte, 
Viole,  Paiilarl  et  T.  de  Montmirel,  Conseillers  d'icelle 
Ville  ; 


Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  a  remonstré 
que  pour  l'affaire  qui  est  occurrent  a  esté  ja  faicte 
assemblée  de  niesd.  s"  les  Conseillers,  le  mardi 
xxiii'  jour  de  ce  présent  moys  d'Aoust,  à  laquelle 
assemblée  ne  se  trouva  nombre  suffisant  des  Con- 
seillers pour  conclure  qu'il  est  de  faire  sur  lad. 
responce,  qui  fut  lors  recitée  aux  assistans  ;  et  que 
encores  il  voit  le  nombre  bien  petit,  et  que  à  ceste 
cause  lesd.  assistans  eussent  à  adviser  qu'il  estoit 
bon  de  faire. 

Sur  quoy  tous  les  dessusdictz  ont  conclud  que 
autre  assemblée  se  doibt  faire  à  samedy  prochain 
et  les  mandemens  libellez  de  se  excuser  sur  les 
deffaillans,  et  ce  pendant  deux  des  clercs  du 
greffe  yront  vers  les  deffaillans  les  prier  de  n'y 
faire  faulte,  en  leur  remonstrant  la  m"  convo- 
cation. 


XXV.  ReSPOXCE  du  RETOt'R  DES    DEPPUTEZ   A    ALLER  VERS  LE  RoY  POUR   LES  DONS  ET  OCTROIS. 

3  septembre  1 56 1.  (Fol.  33.) 


Du  samedy  111'  jour  de  Septembre  mil  cinq  cens 
quarante  et  ung. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  en  l'Ostel  de  la  Ville 
de  Paris  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour  oyr 
la  responce  des  depputtez  par  le  Conseil  de  lad. 
Ville  à  aller  vers  le  Roy,  pour  le  faict  du  revenu 
d'une  année  des  deniers  commungs,  dons  et  oc- 
troys d'icelle  Ville  demandez  par  le  Roy  à  lad.  Ville, 
montans  xxxiiii"  eix  livres  xvii  sols  m  deniers  tournois 
spécialement  destinez  pour  les  fortillicacions  et  répa- 
rations de  lad.  Ville;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans ,  de  Montmirel  ; 


Mess"  Legras,  Courtin,  de  Rragelongne  et  Per- 
ret, Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Viole,  Tronson,  Morin,  Prévost, 
Bouchard,  Courtin,  Lelievre,  Rerthelemy,  de  Hac- 
queville, Paillart,  M.  de  Rragelongne,  R.  Leiieur, 
Lecomte,  T.  de  Montmirel,  de  Livres  et  Larcher, 
Conseillers  d'icelle  Ville  ; 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
recité  lad.  responce  faicte  par  led.  Courtin,  Esche- 
vin,  en  la  première  assemblée'*';  et  que  de  pré- 
sent est  la  tierce  foys  que  lad.  assemblée  et  convo- 
cation de  mesd.  s"  les  Conseillers  a  esté  faicte  pour 


"'  Le  93  août  précédent  (n*  XXIII  ci-dessus). 


IMPRINEKII    NITIONALI. 


18 


REGISTRES  DU  BUREAU 


led.  affaire,  et  neantinoings  la  conclusion  différée 
eu  esgard  au  petit  nombre  qui  s'en  est  trouvé  par 
cy  devant;  aussi  que  l'affaire  dont  est  question  re- 
quiert célérité  et  briefve  expedicion ,  veu  le  temps  dé- 
terminé par  le  Conseil  privé  du  Roy,  contenu  en  la 
requestc  de  lad.  Ville  présentée  aud.  Conseil  par 
iceulx  deppultez,  dont  lecture  a  esté  f'aicle  en  lad. 
présente  assemblée  avec  la  responce  faictc  sur  icelle; 
et  oy  encores  le  récit  faict  par  icelluy  Courtin  du 
discours  de  sa  légation  et  voyage  avec  maistre  Fran- 
çoys  de  Vigny,  procureur  de  la  Chambre  des  Comptes , 
et  la  matière  mise  en  deliberacion  ;  a  esté  conclud 
et  advisé  que  on  doibt  savoir  et  veoir  par  estât  le 
fons  de  tous  les  deniers  de  lad.  Ville,  et  icelluy 
veu  et  sceu,  fournir  jusques  à  une  bonne  somme 


[i542] 

de  deniers,  laquelle  sera  tenue  preste  à  offrir  au 
Roy  par  celuy  qui  sera  depputté  à  aller  vers  luy,  luy 
offrir  lad.  somme,  en  le  suppliant  très  humblement 
se  contenter,  et  luy  remonstrer  les  ruynes  des  bas- 
timens  d'icelle  Ville,  très  neccessaires  à  faire, 
comme  l'Ostel  d'icelle,  les  murailles,  boulevert  et 
les  fontaines;  et  s'il  est  possible  parler  à  sa  personne, 
et  ou  il  plaira  aud.  seigneur  avoir  toute  lad.  somme, 
luy  demander  terme  pour  satisfaire  au  reste  de  lad. 
offre.  Et  neantmoings  ce  pendant,  de  peur  d'estre 
saisie,  sera  pourveu  par  emprunt,  interesl, rente  ou 
autrement,  pour  avoir  lesd.  deniers  pour  les  fournir 
aud.  seigneur,  s'il  en  est  besoing  et  neccessité.  Et  ce 
pendant,  sera  tousjours  par  le  menu  continué  le 
bastiment  de  lad.  Ville  '^'. 


1542. 


XXVI.  —  Pour  que  chaque  quartenier  fasse  description  des  iiabitans 
POUR  entendre  le  secours  que  le  Roy  pourroit  avoir  en  ses  afaires. 

6  juillet  i54a.  (Fol.  ai  t°. ) 


Du  VI"  jour  de  Juillet  mil  v'  quarante  et  deux. 

Cejourd'uy,  en  ensuivant  le  mandement  faict  de 
la  part  de  Monseigneur  le  revei'andissime  Cardinal 
de  Bourbon''^',  Mess"  de  Monlmirel,  Prévost  des 
Marchans;  Legras,  Courtin,  de  Bragclongne  et  Per- 
rot,  Eschevins,  sont  comparuz  à  une  heure  de 
relevée  en  la  maison  des  Tournelles,  rue  Sainct 
Anlhoine,  en  laquelle  estoit  logé  led.  s''  reveran- 
dissime.  Ausquelz  il  a  remonstré  que  pour  les  affaires 
urgens  du  Roy  il  estoit  besoing  que  chascun  Quar- 
tenier feist  description  des  habilans  de  son  quartier, 
tant  riches,  de  moyen  estât,  que  povres,  pour  en- 
tendre le  secours  que  le  Roy  pourra  avoir  en  ses 
affaires;  et  que  en  ce,  il  les  prioil  faire  toute  la  dil- 
ligence  qu'il  leur  seroit  possible.  Auquel  s'  reve- 
randissime  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  ont  faict  responce  qu  ilz  estoient  prestz  en 
tout  ce  qu'il  seroit  en  leur  puissance,  obeyr  au  Roy,  et 


que  demain  ilz  assembleroient  les  vingt  quatre  Con- 
seillers de  la  Ville  et  qu'ilz  feroient  entendre  aud. 
s''  reverandissime  leur  avis,  pour  après  y  donner 
promptement  ordre  pour  le  service  du  Roy  en  la 
plus  grant  dilligence  qui  sera  possible.  El  ce  faict, 
mesd,  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
lad.  Ville  se  sont  retirez  oud.  Hostel  de  Ville,  Du- 
quel ilz  ont  incontinant  faict  faire  les  mandemens, 
et  iceulx  envoyez  aux  vingt-quatre  Conseillers  de 
lad.  Ville  en  la  forme  qui  ensuit  : 

tfMons''  le  Président,  plaise  vous  trouver  demain 
à  rOslel  de  lad.  Ville  pour  entendre  ce  que  Mon- 
seigneur le  reverandissime  Cardinal  de  Bourbon 
nous  a  ce  jourd'uy  dit  de  par  le  Roy,  pour  ses  urgens 
affaires;  et  vous  prions  n'y  voulloir  faillir.  Faict  au 
Bureau  de  lad.  Ville,  le  vi"  jour  de  juillet  mil  cinq 
cens  quarante  deux,  n 


<■'  A  la  suite  de  celte  séance,  le  Registre  porte  un  blanc  d'une  page  et  demie. 

<''  Louis  de  Bourbon,  dit  le  cardinal  de  Vendôme,  évoque  de  Laon,  arcbevcquo  de  Sens,  administrateur  de  plusieurs  évéchés  et 
abbayes,  créé  cardinal  par  Léon  X  à  l'âge  de  a4  ans  (i493-i556).  Le  cardinal  agit  ici  en  qualité  de  Lieutenant  générai  du  Roi  pour 
Paris  et  l'Ile  de  France. 


[i5A2] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


19 


XXVII.  —  [Relatio?*  de  l'emrevue  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Échevins 

AVEC  LE  CARDINAL  DE  BoLRBOS.] 

7  juillet  iSia.  (Fol.  a5.) 


Du  vendredi  vu'  jour  de  juillet  mil  v'  quarante 
deux. 

En  assemblée  le  joiird'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  dicelle,  pour 
entendre  le  récit  que  Monseigneur  le  Cardinal  de 
Bourbon  a  dit  de  par  le  Roy  aux  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  pour  ses 
urgens  affaires  ;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  de  Monlmirel; 

Legras,  Courlin,  de  Bragelongne  et  Perrot,  Es- 
chevins ; 

Mess"  Luillier,  Viole,  Morin,  Dudrac,  Lelievre, 
de  Hacqueville,  Perdrier,  R.  Lelieur,  Courtin,  M.  de 
Bragelongne,  Lecomle,  Paillart,T.  deMontmirel,  de 
Livres,  Prévost,  Bouchart,  Conseillers  dicelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
recité  que  le  jour  d'hier,  suivant  le  mandement  à  luy 
faict  et  aux  Eschevins  de  lad.  Ville,  par  mond.  s'  le 


Cardinal  de  Bourbon,  d'aller  vers  luy  pour  entendre 
les  grans  et  urgens  affaires  du  Roy,  se  transpor- 
tèrent à  une  heure  de  relevée  en  son  logis,  aux  Tour- 
nelles,rue  SaiuclAnthoine,  auquel  lieu  leurdeclaira 
et  remonstra  iesd.  affaires  dud.  seigneur,  cy  devant 
escriptes  du  jour  d'hier,  suyvant  lesquelles  il  avoit 
faict  faire  les  mandemens  et  convoqué  la  présente 
assemblée.  Et  après  leur  avoir  demandé  leur  avis, 
a  esté  conclud  que  mesd.  s"  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  lad.  Ville  doibvent  retourner 
par  devers  mond.  s""  le  reverandissime  Cardinal  de 
Bourbon  pour  captiver  sa  benevolence  et  le  prier  de 
declairer  ou  il  luy  plaist  que  l'assemblée  des  Con- 
seillers, Quarleniers  et  bourgeois  se  face,  soit  en 
sond.  logis  ou  ailleurs,  et  à  quel  jour,  pour  incon- 
linant  les  mander  et  luy  remonstrer  la  forme  et 
manière  acoustumée  en  lad.  Ville  en  telz  affaires,  et 
savoir  plus  à  plain  son  voulloir,  s'il  est  possible. 


XXVIIl.  —  [Nouvelle  visite  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Échevins 

AU  cardinal  de  Bourbon.] 

7  juillet  i5'ia.(Fol.  a5  v°.) 


Dud.  jour  de  relevée. 

Suyvant  la  deliberacion  du  Conseil  assemblé  ce 
jourd'uyen  l'Ostel  de  la  Ville,  Mess"  de  Montmirel, 
Prévost  des  Marchans;  Legras,  de  Bragelongne  et 
Perrot,  Eschevins,  se  sont  transportez  par  devers 
Monseigneur  le  Reverandissime  Cardinal  de  Bour- 
bon, en  son  hostel  des  Tourneltes,  rue  Sainct  An- 
thoine;  auquel  led.s'  Prévost  des  Marchans  a  faict  les 
remonstrances  telles  qu'ilz  avoient  esté  délibérées  par 
le  Conseil  assemblé  led.  jour  oud.  Hostel  de  Ville.  Et 


ce  faici ,  led.  s"^  reverandissime  Cardinal  leur  a  dit 
([u'ilz  envoyassent  mandemens  aux  Conseillers  et 
Quarleniers  de  lad.  Ville,  pour  eulx  Irouver  demain 
à  trois  heures  de  relevée  précise,  oud.  hostel  des 
Tournelles;  et  qu'il  leur  dira  ce  qui  leur  veult  faire 
entendre  de  par  le  Roy.  Et  incontinant  Iesd.  s"  Pre 
vost  des  Marchans  et  Eschevins  se  sont  retirez  oud. 
Hostel  de  Ville,  et  ont  esté  envoyez  mandemens  aus- 
dictz  Conseillers  et  Quarleniers. 


XXIX.  —  [Communication  faite  par  le  cardinal  de  Bourbon 
AUX  Prévôt  des  Marchands,  Echevins,  Conseillers  de  Ville  et  Quarteniers, 

DE  LA  PART  DU  Roi.] 

8  juillet  1 54a.  (Fol.  36.) 

Du  vin' jour  de  Juillet  mil  v'xL.11.  I    Monseigneur  le  reverandissime  Cardinal  de  Bour- 

En    l'hostel  des  Tournelles,  ouquel    estoit  logé    |    bon,    acompaigné   de    Mess"    les     reverandissime 

3. 


20 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Cardinal  de  Meudon  '■',  TEvesque  de  Soissons  '^'  et 
seigneur  de  Vilieroy''',  sont  comparuz,  suivant  les 
niandemens  envoyez  le  jour  d'hier: 

Mess"  de  Montmirel ,  Prévost  des  Marclians  ; 

Legras,  Courlin,  de  Bragelongne  et  Perrot,  Es- 
chevins; 

Morin,  Lieutenant  criminel; 

Viole,  Bertheleniy,  Courtin,T.  de  Montmirel,  de 
Hacqueville,  de  Thou,  de  Livres,  Lecomte,  Pail- 
lart,  Lareher,  Prévost,  de  Bragelongne,  tous  Con- 
seillers de  lad.  Ville; 

Basannier,  Godeiïroy,  Maciol,  Prévost,  Hac,  Ber- 
ihelemy, Croquet, Danès, de Sainct  Germain,  Goliory, 
Quinette  et  Parfaict,  tous  Quartenicrs  de  lad. 
Ville  ; 

Ausquelz  mond.  s''  le  reverandissime  Cardinal  a 
faict  entendre  et  declairé  que  l'intencion  du  Roy 
estoit  pour  ses  urgens  affaires,  qui  s'offrent  de  pré- 
sent, pour  secourir  ses  arme'es  divisées  en  trois 
parts'*',  que  led.  seigneur  a  esté  contrainct  mectre 
sus  pour  la  deffence  de  son  Royaulme  et  ses  sub- 
getz,  recouvrir  des  habitans  de  cestediete  ville  de 
Paris  la  somme  de  deux  cens  mil  escus  par  prest  que 
le  Roy  entant  et  veult  eslre  en  brief  remboursez, 
dont  ja  led.  s"^  reverandissime  a  devers  luy  l'acquict 
scellé  sur  le  quartier  finissant  le  derrenier  jour  de 
décembre  prochain  venant.  Et  à  ceste  fin,  a  led. 
s'  reverandissime  commande'  ausd.  Quarteniers, 
parlant  à  ceulx  qui  estoient  presens,  tant  pour  eulx 
que  pour  leurs  autres  compaignons  Quarteniers ,  ilz 
eussent,  chascun  en  son  esgard  et  quartier,  faire  la 
description  et  roolle  entier,  sans  aucune  obmission, 
de  tous  les  habitans  de  chascun  quartier,  tant  de 
la  Ville  que  des  faulxbourgs;  et  lesd.  roolles  mectre 
es  mains  des  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
cested.  Ville,  pour  après  estrc  par  eulx  apportées 
aud.  s'  reverandissime,  afin  de  promplement  mectre 
l'ordre  que  l'on  pourra  pour  secourir  le  J{oy  en  ses 
urgens  affaires. 


Et  ce  faict,  les  dessusdictz  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  cestediete  Ville,  Conseillers  et  Quar- 
teniers, se  sont  retirez  en  une  salle  appart  pour 
adviser  ensemble  et  faire  responce  à  ce  que  leur  a 
dit  led.  s''  reverandissime,  ainsi  qu'il  est  cy  dessus 
recité.  Et  après  avoir  oy  les  oppinyons  de  chascun 
en  particulier,  a  esté  conclud  et  advisé  que  chascun 
Quartenier  fera  description  au  vray  en  son  quartier 
et  apportera  le  roolle  au  vray,  sans  obmission ,  de  tous 
les  chefz  d'hoslel,  laut  de  la  ville  que  des  faulx- 
])ourgs,  par  devers  Mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  pour,  ce  faict,  estre  par  exprès  portez  à 
moud,  s'  le  re\erandissime  Cardinal  de  Bourbon; 
et  loutesfoys,  que  l'on  devoit  faire  en  l'Ostel  de 
Ville  assemblée  de  notables  bourgeois  avecques  lesd. 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  pour  leur  faire 
entendre  tout  ce  que  dit  est,  afin  qu'ilz  en  ayent 
plus  grant  contentement. 

Et  ce  faict,  sont  tous  retournez  par  devers  led. 
s''  reverandissime  Cardinal  de  Bourbon,  Lieutenant 
gênerai  pour  le  Roy  en  ceste  dicte  ville  de  Paris,  et 
ses  conssors  dessusdictz;  auquel  led.  Prévost  des 
Marchans  a  declairé  ce  qui  avoit  esté  avisé  par  la 
compaignée,  ainsi  que  dessus  est  declairé.  Lequel 
s''  reverandissime  leur  a  dit  qu'il  entendoit  assez 
la  bonne  volunté  qu'ilz  avoient  de  faire  service  au 
Roy  en  ses  urgens  affaires,  et  a  commandé  bien 
expressément  aux  Quarteniers  qu'ilz  eussent,  chas- 
cun en  son  quartier,  tant  en  la  ville  que  es  faulx- 
bours,  faire  la  description  et  roolle  au  vray  sans 
obmission,  ainsi  que  dit  est;  et  que  dedans  quatre 
jours  les  anciens  Quarteniers  les  apportent  devers 
lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  par  ce 
qu'ilz  en  doibvent  avoir  meilleure  congnoissance 
que  les  nouveaulx;  et  les  autres  Quarteniers  nou- 
veaulx  dedans  huit  jours,  sans  y  faire  faulte,  parce 
que  les  affaires  du  Roy  ne  pevent  porter  plus  long 
dellay.  Ce  que  lesd.  Quarteniers  ont  promis  faire  en 
la  plus  grande  dilligence  qu'il  leur  sera  possible.  Et 


'■'''  Antoine  Sanguin,  dit  lo  cnrdinal  de  Meudon,  second  fils  d'Antoine  Sanguin,  seigneur  du  même  lieu,  oncle  de  la  ducliessc 
d'Étaïupes,  fut  successivement  abbé  de  Fleury-sur-Loire ,  maitre  de  la  cbapeile  du  Roi,  cvèque  d'Orléans,  arcbevêque  de  Toulouse; 
cardinal  en  iSSg,  il  fut  sacré  à  Notre-Dame  de  Paris  par  le  cardinal  Farnèse,  légat  du  Saint-Siège,  alors  de  séjour  de  Paris. 
(Conf.  art.  JX,  la  note  /i ,  page  6  ci  dessus.)  Sanguin  fut  le  premier  grand-aumonier  de  France.  Pendant  la  guerre  avec  l'empereur 
Charles-Quint,  il  remplit  les  fonctions  de  gouverneur  de  Paris;  il  lui,  avec  le  président  de  Selve  et  le  cardinal  de  Tournon  (voy. 
ci-dessus,  page  lo,  note  5),  l'un  des  députés  chargés  de  négocier  la  délivrance  du  Roi  prisonnier  à  Madrid  et  resta  en  otage  aux 
mains  de  l'Empereur  jusqu'à  la  complète  exécution  du  traité.  Il  mourut  en  laSg. 

W  Mathieu  de  Longuejoue.  Fils  de  Jean  de  Longnejoue,  seigneur  d'Iverny,  Conseiller  au  Parlement,  et  de  Geneviève  Baillet;  il  fut 
lui-même  conseiller  au  Chàtelet  de  Paris,  conseiller  au  Parlement  (i5i5),  puis  maître  des  Requêtes  de  l'Hôtel.  Devenu  veuf  de 
Madeleine  Chambellan,  il  fut  élu  évèque  de  Soissons  le  6  février  i53à,  et  occupa  ce  siège  jusqu'à  sa  mort  (6  septembre  i557). 

"'  Nicolas  de  Neufville  de  Villeroy,  le  même  dont  il  est  question  à  la  note  i  de  l'art.  II. 

'*'  Il  s'agit  de  la  triple  campagne  de  j5i2  en  Italie,  en  Roussillon  et  en  Luxembourg. 


[i542] 

a  dit  Jed.  reverandissime  qu'il  ne  couseiHoit  de 
faire  assemble'e  de  Ville  parce  qu'il  ne  scet  si  le  Roy 
en  seroit  contant,  pour  ce  que  l'on  ne  demande 
aucuns  deniers  au  corps  de  la  Ville  quant  à  pré- 
sent. Et  ce  faict,  a  promis  led.  s' reverandissime  faire 
bailler  ausd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  la 
coppie  du  povoir  qu'il  a  du  Roy  pour  l'affaire  qui 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


21 


se  offre;  aussi  de  l'acquicl  qu'il  a  tout  scellé,  pour 
le  remboursement  prompt  de  ceulx  qui  feront  prest 
au  Roy.  Et  ce  faict,  sont  depparlis  lesd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins,  Conseillers  et  Quarte- 
niers.  Et  ont  esté  incontinanl  envoyez  mandemens  de 
par  lad.  Ville  ausd.  Quarteniers  pour  faire  lad. 
description. 


XXX.  —  Assemblée  pour  le  faict  de  l'office  du  Receveur  de  ladicte  Ville. 

6  août  i54a.  (Foi.  37  y°.) 


Du  dimenche  vi""  jour  d'Aoust  mil  v''  quarante 
deux. 

En  assemblée,  le  jourd'uy  faicte ,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  adviser  sur  l'edict  du  Roy  faict  sur  la  création 
par  luy  faicte  des  offices  de  Receveurs  des  deniers 
commungs,  octrois  et  propres  des  villes  de  ce 
Royaulme  '''  :  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mess"  de  Montmirel ,  Prévost  des  Marchans  ; 

Legras,  Courtin,  de  Bragelongne,  Perrot,  Esche- 
vins; 

Viole,  Tronson,  R.  Lelieur,  Lelievre,  Larcher, 
Luillicr,  G.  Lelieur,  M.  de  Bragelongne,  Courtin, 
de  Livres,  Lecomte,  Paillart  et  Boucharl,  tous 
Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  la  lecture  de  la  coppie  desd.  lettres  patentes 
de  création  faicte,  a  esté  demandé  par  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans  aux  assistans  leur  avis.  Les- 
quelz  ont  tous  conclud  et  advisé  que  la  Ville  doibt 
aller  ou  envoyer  vers  la  personne  du  Roy,  luy  faire 
remonslrance  des  previlleges  de   toute  ancienneté 


donnez  et  octroyez  par  les  Roys  de  France ,  et  par 
led.  seigneur  confermez  à  lad.  Ville,  de  pourvoir  des 
offices  de  lad.  Ville,  mesmes  du  Receveur  d'icelle, 
au  grant  prouffit  du  Roy  et  du  bien  publiq  de  lad. 
Ville,  actendu  que  les  bonnes  coustumes,  décora- 
tions, forlifficalions  et  réparations  de  lad.  Ville  en 
sont  myeulx  observez  et  entretenus;  et  porter  bons 
mémoires,  chartres,  previleges  et  estalz  qui  pevent 
servir  à  conserver  les  droitz  et  previlleges  de  lad. 
Ville  ;  et  neantmoings ,  ce  pendant  qu'on  fera  lap- 
prest  pour  aller  vers  luy,  aller  prier  Mess"  les  reve- 
randissimes  Cardinaulx  de  Bourbon  et  de  Meudon 
d'en  rescripre  au  Roy  et  leur  donner  l'affaire  de  lad. 
Ville  à  entendre  ;  emsemble, aller  vers  Mons'  le  Pré- 
sident de  Montelon'^'  le  prier  d'avoir  les  affaires  de 
lad.  Ville  en  recommandation  et  luy  donner  aussi  le 
cas  à  entendre,  actendu  qu'il  est  mandé  pour  aller 
à  la  court  vers  led.  seigneur.  Et  pour  aller  vers  led. 
seigneur  en  court ,  a  esté  conclud  que  l'ung  de 
Mess"  du  Bureau  de  lad.  Ville  avec  l'ung  desd. 
Conseillers  yront  faire  lesd.  remonstrances. 


XXXI.  —  De  Hacqueville,  lieutenant  de  la  Prevosté  des  Marchans. 

i3  novembre  i54a.  (Fol.  28  v°)  '*. 


Du  lundy  xiii'jour  de  Novembre  mil  \'  xlii. 

Aujourd'uy  est  comparu  au  Bureau  de  la  Ville  de 
Paris  M"  Mederic  Pouliet,  advocat  en  Parlement,  ou 
nom  et  comme  procureur  fondé  de  lettres  de  pro- 
curation passée  par  devant  de  Sainction  et  Go- 
guyer,  le  mercredi  viii*  jour  de  Novembre  v"  xlii 


derrenier  passé,  de  noble  homme  et  sage  maistre 
Nicole  de  Hacqueville,  advocat  en  Parlement  et 
lieutenant  de  la  Prevosté  des  Marchans  et  Eschevi- 
nage  de  la  Ville  de  Paris,  lequel,  en  vertu  de  lad. 
procuration,  a  declairé  qu'il  resignoit  sond.  estât  de 
lieutenant  des  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 


(•)  Cet  édil,  portant  la  date  de  juillet  i54a,  avait  été  enregistré  à  la  Chambre  des  Comptes  et  figurait  sur  l'ancien  Mémorial  coté 
a  K ,  fol.  1 4 1 .  On  le  chercherait  en  vain  sur  les  registres  reconstitués  après  l'incendie  de  1 787  ;  il  ne  se  trouve  pas  davantage  dans  les 
recueils  il'ordonnancps  imprimées. 

■')  François  de  Monlliolon,  Président  à  mortier  au  Parlemonl  île  Paris,  depuis  l'année  i534  ,  après  avoir  rempli  pendant  deux  ans 
l'office  d'avocat  général  en  cette  cour;  il  devint  garde  des  sceaux  l'année  suivante  ut  mourut  (juclques  mois  plus  lard  à  Villers-Cotte- 
rèls,  le  13  juin  i543. 

■''  Les  deux  tiers  du  recto  de  ce  feuillet  sont  en  blanc  au  Registre. 


22 


de  lad.  Ville  es  mains  d'iceuk,  pour  et  ou  nom  et 
proufGt  de  M' Nicole  de  Hacqueville,  aussi  advocat 
en  lad.  court,  son  filz.  Et  après  ce  que  avons  esté 
cerlifOez  de  la  suffisance  dud.  de  Hacqueville,  l'a- 
vons receu  au  serment  acouslumé ,  pour  en  joyr  aux 
gaiges,  droictz,  proufGtz,  revenuz  et  esmolumens 
acoustumez. 


REGISTRES  DU  RUREAU  [iSia] 

HuiCT  ABPENS  DE  BOIS  DONNEZ  PAR  LE  RoY  A  LA   ViLLE. 

Et  a  pareillement  apporté  au  Rureau  de  lad.  Ville 


les  lettres  patentes  faisans  mencion  de  huit  arpens 
de  boys  de  hauile  futaye  que  le  Roy  a  donné  à 
lad.  Ville  es  boys  de  la  Traconne  pour  le  bastiment 
de  lad.  Ville. 


XXXII.  ESLECTION  d'uNG  CONSEILLER. 

17  novembre  i542.  (Foi.  2g.) 


Du  xvu'jour  de  Novembre  mil  v'  xlii. 

En  l'assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle,  pour  procédera 
l'eslection  d'ung  Conseiller  de  lad.  Ville,  ou  lieu  de 
l'eu  M°  Nicole  de  Hacqueville,  s'  d'Atichi'^*;  à  la- 
quelle assemblée  sont  comparuz  : 

Mess"^"  M"  André  Guillard,  s'  du  Mortier,  Prévost 
des  Marchans; 

De  Rragelongne,  Perrot,  Picol  et  Godeffroy'-', 
Eschevins; 

Luillier,  président  des  comptes  ; 

Tronson,  de  Montmirel  et  Dudrac,  Conseillers 
en  la  court  de  Parlement  ; 

Morin,  Lieutenant  criminel; 

Lelievre,  Berthelemy,  M.  de  Rragelongne,  Cour- 
tin,  Lecomte,  Paillart,  de  Livres,  Prévost,  de  Thou 
et  Perdrier,  tous  Conseillers  de  lad.  Ville  ; 

Et  avant  que  de  oppiner  en  lad.  assemblée,  est 
comparu.  .  .'''  Dampont,  lequel  a  présenté  la  pro- 
curation dont  la  teneur  ensuit  : 

ff  Noble  homme  et  sage  maislre  Nicole  de  Hacque- 
ville, advocat  en  Parlement  et  Conseiller  de  la  ville 
de  Paris,  faict  et  constitue  son  procureur,  honno- 
rable  homme  M'  Françoys  d'Auvergne,  aussi  advo- 
cat en  Parlement,  pour  resigner  es  mains  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de 
Paris,  led.  office  de  Conseiller  en   lad.  Ville,  pour 


et  ou  nom  et  prouffit  de  M"  Nicole  de  Hacqueville, 
son  filz,  aussi  advocat  en  Parlement,  et  non  d'autre. 
Et  généralement,  etc.,  promectant,  etc.,  obligeant, 
etc.  Faict  et  passé,  l'an  mil  cinq  cens  quarante  et 
deux,  le  mercredi  vni°  jour  de  Novembre.  Signé: 
Bergeron  et  Seguier.  « 

Ce  faict,  led.  Dampont  a  faict  plusieurs  remons- 
Irances  des  services  que  led.  de  Hacqueville,  à  pré- 
sent deifunct,  avoit  faictz  à  lad.  Ville  ;  et  que  lad. 
résignation  esloit  facciable  du  père  au  filz ,  et  qu'il 
pleust  à  la  compaignée  admectre  lad.  résignation. 
Auquel  Dampont  a  eslé  ordonné  soy  retirer  et  que 
l'on  y  adviseroit.  Led.  M'  Christofle  de  Thou  a  re- 
monslré  que  mesd.  s"  Prévost  des  Marchans  et  Es- 
chevins avoient  admys  '*'  la  résignation  faicte  par 
led.  delfunt audit  M°  Nicole  de  Hacqueville,  son  filz, 
de  l'office  de  lieutenant  de  la  Prevosté  des  Marchans 
et  Eschevinage  de  lad.  Ville,  et  que  led.  office  estoit 
reuny  à  luy  qui  est  lieutenant  de  lad.  Prevosté  et 
Eschevinage,  par  le  trespas  dud.  de  Hacqueville;  et 
que  d'ancienneté  il  n'est  acoustumé  d'avoir  en  lad. 
Ville  que  ung  lieutenant,  et  que  la  séparation  qui 
avoit  esté  faicte  dud.  estât  en  deux  offices  de  lieute- 
nant avoit  esté  du  temps  que  Mons''  le  Président  de 
Thou,  son  père,  et  feu  M'  Nicole  Charmolue,  en 
son  vivant  Lieutenant  cyvil  de  la  Prevosté  de  Paris, 
estoient  advocatz  en  la  court  de  Parlement,  com- 
paignons  et  grands  amys,  par  condition  que,  adve- 


'''  Atticliy,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Compiègne  (Oise).  La  famille  de  Hacqueville  a  produit  plusieurs  magistrats 
et  administrateurs  distingués  aux  xv'  et  xvi"  siècles,  entre  autres  un  premier  président  du  Parlement  de  Paris.  Nicole  ou  Nicolas, 
dont  il  est  ici  question  et  dont  la  mort  était  toute  récente,  avait  épousé  Marie  Charmolue.  Nicole,  qui  le  remplace  en  qualité  de  Con- 
seiller de  la  Ville,  était  son  second  fils  ;  il  obtint  une  charge  de  Conseiller  au  Parlement  de  Paris,  au  mois  de  juillet  i544,  et  laissa 
plusieurs  enfants  de  sa  femme,  Marie  Couitin,  dame  de  Pompono.  (La  Chesnaye-Desbois,  Dictionnaire  de  la  noblesse,  'm-!\°,  t.  Vil, 
p.  607;  F.  Blanchard,  Catalogue  des  Conseillers  du  Parlement  de  Paris,  in-fol.  p.  66). 

'''  Denis  Picot,  auditeur  des  comptes,  et  Henri  Godefroy,  quartenier,  les  deux  nouveaux  échevins,  avaient  été  élus  en  remplace- 
ment de  Guillaume  Legras  et  de  Guichard  Courtin. 

<^'  Le  prénom  est  resté  en  blanc  dans  le  Registre. 

'"  Le  manuscrit  porte  fautivement  atmys. 


[i5i3] 


nans  le  decez  diid.  Charmolue,  seroient  remys 
lesd.  offices  en  ung  et  reconsolidez  (''  aud.  principal 
estât,  qui  cstoitceiuy  dont  avoit  este' pourveuled.de 
Thou.  Ce  neaiitmoings,  led.  M' Christofle  de  Thou  a 
declairé  ne  voulloir  empescher  la  provision  faicte 
par  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
dud.  office  de  lieutenant.  Et  après  les  matières  mises 
en  délibération,  par  i'oppinyon  des  assislans  a  esté 
conclud  que  led.  M"  Nicole  de  Hacqueville  a  grande 
cause  soy  contenter  de  l'admission  à  luy  faicte 
dud.  office  de  lieutenant,  actendu  mesmement  le 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS.  23 

jeune  aage  dud.  de  Hacqueville,  et  qu'il  avoit  esté 
grandement  gratiffié  par  Mess"  les  Prévost  et  Esche- 
vins. 


MoNS'  Baillet,  Conseiller  de  Ville. 
Ce  faict,  maistre  René  Baillet,  Conseiller  du  Roy 
en  sa  court  de  Parlement (■'',  a  esté  esleu,  par  toute 
lad.  compaignée.  Conseiller  de  lad.  Ville,  au  lieu 
dud.  deffunct  M'  Nicole  de  Hacqueville.  Lequel  a 
esté  mandé  et  en  la  présence  desd.  assistans,  a 
faict  le  serment  en  tel  cas  acoustumé. 


XXXIII.  —  Assemblée  pour  le  faict  des  notaires  et  tabelions. 


j3  décembre  i54a.   (Fol.  3o  t") 


(3). 


Du  mercredi  xiii'  jour  de  Décembre  mil  v°  xlii. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  les  remonstrances  faicles  au  Bureau  de 
lad.  Ville  par  les  notaires  d'icelle ,  touchant  la  créa- 
tion des  tabellions'"'  en  ceste  dicte  ville;  en  laquelle 
se  sont  trouvez  : 

Mons'  M'  André  Gaillard,  s'  du  Mortier,  Prévost 
des  Marchans; 

Mess"  de  Bragelongne,  Perrot,  Picot  et  Godef- 
froy,  Eschevins  de  lad.  Ville; 

Mess"  M' René  Baillet,  de  Livres,  T.  de  Montmirel, 
Paillart,  Prévost, de  Thou, M. de  Bragelongne  et  R. 
Lelieur,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  lecture  de  la  requesle  et  articles  pré- 
sentées par  lesd.  notaires  a  esté  faicte  en  lad.  assem- 
blée et  que  M"  Jacques  Aubry,  advocal  en  la  court 
de  Parlement,  a  esté  oy  pour  lesd.  notaires,  lequel 


a  renionstré  l'interest  de  lad.  Ville  et  desd.  notaires, 
et  la  matière  mise  en  délibération  ;  après  avoir  con- 
sidéré l'interest  et  dommage  qu'il  pourrait  advenir 
dud.  edict  du  Roy  faict  sur  lesd.  tabelionnages  à  la 
communaulté  et  membres  de  lad.  Ville ,  à  plain  de- 
cluirées  par  led.  Aubry  et  esd.  articles,  a  esté  con- 
clud et  advisé  que  lesd.  noiaires  esliront  homme 
sçavant  et  bien  instruict,  de  leur  part,  pour  aller 
avec  celuy  qui  va  de  par  la  court  de  Parlement  vers 
le  Roy  et  son  Conseil,  pour  faire  lesd.  remonstrances, 
et  de  la  part  de  lad.  Ville,  sera  instruict  led.  esleu 
par  lesd.  notaires  de  l'interest  d'icelle  pour  le  re- 
monstrer  aud.  Conseil.  Et  aydera  icelle  Ville  de  la 
moictié  des  fraiz  du  voyage  de  celuy  qui  ainsi  sera 
esleu.  Laquelle  conclusion  leur  a  esté  prononcée  par 
mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  dont  ilz  ont  re- 
mercié lad.  Ville. 


1543. 


XXXIV.  —  Responces  touchans  les  tabellionnages. 

33  janvier  i5&3.  (Fol.  3i.) 


Du  mardi  xxiii'  jour  de  Janvier  mil  y'  xliii. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 


Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
oyr  la  response  de  M'  Jacques  Aubry,  advocat  en  la 


"'  Au  matmscrit  recntmlidez. 

"'  Fils  de  Thiliaull  Baillet,  Président  au  Parlement,  et  de  Jeanne  d'Aunoy,  il  était  depuis  le  3  juin  précédent  gendre  du  Prévôt 
des  Marchands  en  exercice,  par  son  mariage  avec  Isabcaii  Guillart.  Maitre  des  Requêtes  le  4  septembre  i55o,  premier  Président  au 
Parlement  de  Bretagne,  puis,  le  g  juin  iSS/l,  second  Président  au  Parlement  de  Paris,  il  mourut  en  1579  et  fut  inhumé  à  Saint- 
Merry.  (Blanchard,  le»  Prétidenlt  mt  iiiortier,  in-fol.  16/17,  P-  '«Set  9i5.) 

"'  Le  recto  du  fol.  .'io  est  en  lilanc  au  Registre,  sauf  quatre  lignes  du  précédent  article. 

'•'  L'édit  portant  confirmation  de  l'institution  des  taliellions,  donné  à  Angouléme,  au  mois  de  novembre  1 54 a,  ne  fut  enregisiré  au 
Pariement  de  Paris  que  le  3i  juillet  i543,  sur  l'ordre  exprès  du  Roi,  réitéré  à  plusieurs  reprises.  (Isaml)ert,flecMei7  de>  ancienne!  lois 
françaitet,  t.  XII,  p.  790.) 


24 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i543] 


court  de  Parlement,  lequel  avoit  esté  par  cy  devant 
deppulté  pour  aller,  de  la  part  de  lad.  Ville  et  des 
cent  notaires  d'icelle,  en  court,  vers  le  Roy  nostre 
sire  et  nosseigneurs  de  son  Conseil,  luy  faire  re- 
monstrances  du  grant  interest  et  dommage  dud. 
seigneur  et  de  lad.  Ville,  pour  la  nouvelle  création 
des  tabellions  en  lad.  Ville  et  autres  de  ce  Royaulme, 
suivant  les  mémoires  à  luy  baillez,  ad  ce  qu'il 
pleust  aud.  seigneur  declairer  qu'il  n'entend  lad. 
ville  de  Paris  esire  comprinse  en  l'cdict  nouveau 
desd.  tabellions.  En  laquelle  assemble'e  se  sont  trou- 
vez : 

Mons'  du  Mortier,  Maistre  des  Requestes  de  l'Os- 
tel  du  Roy,  Prévost  des  Marchans; 

Mess"  de  Bragelongne,  Perrot,  Picot  et  Godef- 
froy,  Esclievins; 

Mess"  Luillier,  président  des  Comptes  ; 

De  Livres,  de  Thou,  Prévost,  Paillart  et  Baillet, 
Conseillers  d'icelle  Ville  ; 

Et  après  ce  que  led.  Aubry  a  recité  le  discours  de 
sond.  voyage  et  les  dilligences  qu'il  a  faictes,  suivant 
sa  légation,  a  présenté  une  lettres  missives  de  Mon- 
seigneur le  Président  de  Montelon ,  adressans  à  lad. 
Ville,  dont  la  teneur  ensuit  : 


A  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris. 

Mess",  j'ay  receu  voz  lettres  par  Mons'  Aubry, 
présent  porteur,  et  veu  les  remonstrances  que  par 
luy  avez  envoyées  sur  la  publication  de  l'edict  des 
tabelionnages,  qui  ont  esté  veues  au  Conseil  et  re- 
mises au  Roy,  qui  a  ordonné  que  l'affaire  seroit  re- 
mise à  Fontainebleaue ,  où  il  en  ordonnera,  ainsi 
qu'il  verra  estre  à  faire.  Vous  pourrez,  si  voyez  que 
bon  soit,  faire  voz  remonstrances  aud.  lieu.  Sur  ce, 
me  recommandant  à  voz  bonnes  grâces ,  je  prie  Dieu 
vous  donner  en  santé  longue  vie. 

De  Melle,  le  viii°  de  Janvier. 

Vosire  frère  et  bon  amy, 

François  de  Montelon. 

Après  laquelle  lecture  des  lettres  cy-dessus,  led. 
Aubry  a  encores  adverty  la  compaignée  de  plusieurs 
moyens  pour  parachever  led.  affaire.  Sur  quoy  a  esté 
conclud  et  advisé  que,  quant  led.  seigneur  sera  de 
retour,  sera  poursuivy  le  reste  dud.  affaire  envere 
led.  seigneur  ou  son  conseil,  ainsi  qu'on  verra  estre 
affaire  pour  le  myeulx''). 


XXXV.  —  De  Bragelogne,  lieutenant  de  la  Prevosté  des  Marchans. 

a6  avril  i543.  (Foi.  35.) 


Du  xxvi' jour  d'Avril  mil  v"  xliii.  , 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  où 
esloient  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  de  lad.  Ville,  est  comparu  M"  Denis  Picot,  au- 
dicteur  du  Roy  en  sa  Chambre  des  Comptes  et 
Eschevin  d'icelle  Ville ,  ou  nom  et  comme  procureur 
fondé  de  lettres  de  procuration  de  noble  homme  et 
sage  M'  Nicole  de  Hacquevilie,  seigneur  d'Atichi, 
advocat  en  la  court  de  Parlement,  Lieutenant  des 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de 
Paris,  lequel,  en  vertu  de  lad.  procuration,  dactée 


du  mardi  xxiui"  jour  d'Avril  milv'  xliii,  signée  Ma- 
lien et  Monligné,  a  declairé  qu'il  resignoit  et  mec- 
toit  en  noz  mains  led.  office  de  Lieutenant  de  la  Pre- 
vosté des  Marchans  et  Eschevinage  de  lad.  Ville,  au 
prouflit  de  noble  homme  et  sage  M"  Thomas  de 
Bragelongne ,  Conseiller  du  Roy  en  la  Conservatioa 
des  previlleiges  royaulx  de  l'Université  de  Paris,  et 
non  d'autre.  Ce  faict,  est  comparu  led.  de  Brage- 
longne, lequel  a  acepté  led.  office.  Pour  ces  causes, 
a  esté  receu  au  serment  en  tel  cas  acoustumé. 


XXXVI.  —  Enterrement  de  mons'  l'admiral  Chabot  aux  Celestins  de  Paris. 

7  juin  i543.  (Fol.  35.) 


Du  vu"  jour  de  Juing  mil  v''  xliii. 

Ensuict  l'ordre  tenu  à  l'enterrement  et  convoy  de 
feu  Messire  Pliilippes  Chabot,  admirai  de  France, 
lequel  est  deceddé  en  son  hostel  à  Paris,  rue  des 


Juifz,  et  enterré  led.  jour  en  l'église  et  monastère 
des  Celestins  ; 

Et  premièrement 

Partirent  de  sad.  maison,  les  Cordeliers,  les  Ja- 


'''  Les  trois  quarts  du  fol.  3i  v"  et  les  folios  3a-34  sont  restés  en  blanc  au  Registre. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


25 


[i543] 

copins,  les  Augustins  et  les  Carmes,  avec  leurs 
croix,  à  chascune  desquelles  y  avoit  deux  torches 
aux  arinoiryes  dud.  seigneur. 

Après  marchoient  les  Billettes,  les  Blancs  Man- 
teaulx  et  le  Sainct  Esperit  avec  leur  croix  ;  à  chascune 
desd.  croix  deux  torches  aux  annoiryes  dud.  sei- 
gneur. 

Après  marchoient  les  prebstres  des  parroisses  et 
chanonneryes  de  cested.  ville,  estans  en  grant 
nombre,  et  y  avoit  xxxiii  croix;  à  l'entour  de  chas- 
cune dicelles  y  avoit  deux  torches  aux  armoiryes 
dud.  seigneur. 

Après  marchoient  cent  povres,  tous  vestus  de 
robbes  et  chapperons  de  deul ,  porlans  chascun  une 
torche  ardante  garnyes  des  armoiryes  dud.  seigneur. 

Après  marchoient  les  religieulx  Madame  Saincle 
Geneviefve. 

Après  marchoient  >ingt  deux  eryeurs  de  la  ville 
de  Paris,  vestuz  de  deul  et  garnys  d'escussons  devant 
et  derrière,  aux  armoiryes  dud.  seigneur,  et  son- 
noyent  par  les  rues  de  leurs  sonnettes. 

Après  marchoit  ung  gentilhomme  de  la  maison 
dud.  seigneur,  veslu  de  deul,  tenant  ung  baston  en 
sa  main,  lequel  menoit  et  conduisoit  cent  neuf  ser- 
viteurs, officiers  et  entremecteurs  dud.  seigneur, 
tous  portans  le  deul. 

Après  marchoient  les  gentilzhommes,  maistres 
d'hostelz  de  sa  maison  et  plusieurs  cappitaines  sans 
deul ,  mais  vestuz  de  bons  et  riches  habitz. 

Après  marchoient  les  doyen  et  chanoines  de  Sainct 
Germain  de  l'Auxcrrois,  la  Saincle  Chapelle;  puys 
Fegiise  de  Paris ,  du  costë  dextre ,  et  du  cosié  senestre , 
marchoient  les  quatre  Facultez  de  l'Universilé  de 
Paris  avec  le  Recteur  et  ses  bedeaulx. 

Torches  de  la  Ville. 

Après  marchoient  douze  archers  et  hacquebutiers 
de  lad.  Ville,  vestuz  de  leurs  hocquetons  de  livrée, 
portant  chascun  une  torche  ardante,  armoyé  des 
armes  de  lad.  Ville. 

Après  marchoit  ung  gentilhomme  vestu  de  deul , 
portant  la  coste  d'armes  armoyée  des  armes  dud.  sei- 
gneur, estant  de  salin  cramoisy  dorée. 

'■'  Philippe  I.cbel,  de  Lusarche,  abbé  de  Sainte-Geneviève  (i  534-1 558),  et  Charles  Boucher  d'Orsay,  abbé  de  Saint-Magloire 
(i  536-1 55g)  et  en  mime  lemps  évêqiie  inparlibmde  Mégarc. 

"'  Jean,  cardinal  du  Bellay,  fut  évéque  de  Paris  du  90  septembre  i539  au  i5  mars  i55o. 

'''  Ce  blanc  est  au  manuscrit. 

'*>  Sans  doute  Louis  de  Clèves, second  fils  d'Engilbcrt,  comte  de  Nevers,  et  de  Catherine  de  Bourbon,  qui,  d'après  le  P.  Anselme, 
prit  le  titre  de  comte  d'Auxeire  et  mourut  l'an  i545. 

'*'   Blanc  au  Registre. 

'*'  Claude  de  Longwy,  cardinal  de  Givry,  évéque-ducde  Langres  (i53o-9  août  i56i). 

m.  li 


Après  marchoient  deux  gentilzhommes,  portans 
deux  estandars  de  coulleurde  blanc,  noiret  jaulne, 
et  avoit  pourtraict  à  chascun  l'image  sainct  Chris- 
tofle. 

Après  marchoit  ung  autre  gentilhomme  portant 
l'escu. 

Après  ung  autre  portant  l'espée. 

Après  ung  autre  portant  le  heaulme  ou  armet. 

Après  ung  autre  portant  le  guidon. 

Après  marchoient  trois  des  heraulx  d'armes  du 
Roy,  vestuz  de  leurs  costes  d'armes  sur  habillemens 
de  deul. 

Après  marchoient  les  abbés  de  Saincte  Gene- 
viefve et  de  Sainct  Magloire''',  puys  Mons''  le  Car- 
dinal du  Bellay,  evesque  de  Paris'^',  qui  donnoit  la 
benediclion  au  peuple. 

Après  marchoient  Mess" (^',  porlans  le 

deul,  et  lesquelz  portoient  le  corps  dud.  seigneur, 
lequel  estoit  couvert  d'ung  grant  poille  de  drap  d'or, 
sur  lequel  avoit  ung  bel  oreiller  de  broderye,  où 
estoit  mise  et  posée  la  couronne  de  conte  dud.  sei- 
gneur; et  y  avoit  six  torches  ardantes,  armoyées 
comme  dessus,  à  l'entour  dud.  corps. 

Après  marchoit  Loys  Mons"  de  Nevers  '*',  menant 
le  premier  deul. 

Après  Mons'" '^' 

Après  marchoit  Mons'  le  Cardinal  de  Gyvry  t*^',  seul , 
vestu  d'une  robbe  de  camelot  violet  à  longue  queue 
traynant,  et  y  avoit  ung  homme  derrière  qui  luy  por- 
toit  sa  queue. 

Après  marchoient  les  huissiers  de  la  court  du 
costé  destre  et  les  sergens  de  la  Ville,  de  l'autre 
costédu  ruisseau,  vestuz  de  leurs  robes  de  livrée 
et  navires. 

Après  marchoit  la  court  de  Parlement  dud.  costé 
dextre,  la  Ville,  de  l'autre  costé  senestre,  avec  la 
Chambre  des  Comptes  qui  estoit  vers  le  ruisseau. 

Après,  et  deriere  lad.  court,  marchoient  Mess" 
de  Chastellel. 

En  laquelle  ordre,  allèrent  porter  led.  corps  en 
l'église  et  monastère  des  Gelestins ,  laquelle  estoit  ten- 
due de  velours  noir,  armoyé  des  armes  dud.  seigneur 
et  broderye.  El  y  avoit  ung  sercueil  de  boys  tout  cou- 


IMPniUEKIi:     HAIIONALC. 


26 


REGISTRES  DU  RUREAU 


vert  de  si  grande  quantité  de  cierges  ardans  avec 
ceulx  qui  estoient  à  renlour  de  lad.  église,  qu'il 
sembloit  que  tout  feust  en  i'eu.  Puis,  feust  ceJebre'e 
la  belle  grande  messe  de  Requien,  chantée  musical- 
iement  par  multitude  de  chantres;  et  fut  dicte  lad. 
messe  par  Mons''  Cenalis''',  evesque  d'A\ranches; 
labbé  de  Saiucte  Geneviefve  faisoit  le  diacre  et  l'abbé 


[i543] 

de  Sainct  Magloire  le  soubz  diacre;  puis,  fut  faict 
une  belle  prédication  par  ung  docteur  en  théologie, 
nommé  Deaurati'^',  jacopin,  à  la  iouenge  dud.  sei- 
gneur, lequel  print  pour  son  thesme  les  deux  versetz 
du  prophète  David  i  ftin  pace  in  idipsum  dormiam 
et  requiescam ,  qmniam  tu ,  Domine ,  singulariler  in  spe 
constituisli me, y>lesi[ueh  il  exposa  bien  au  propos'^'. 


XXXVII.  —  Larcheh,  Conseiller  de  Ville. 

16  août  )543.  (Fol.  87.) 


Du  XVI""  jour  d'Aoust  mil  v°  xliii  ,  du  matin. 

Aujourd'uy  à  l'assemblée  faicte,  en  l'Ostel  de 
ceste  'Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  procéder  à  l'eslection  de  deux  Eschevins  nou- 
veaulx,  ou  lieu  de  ceulx  qui  ont  faict  leur  temps'"', 
sire  Gervais  Larcher,  l'ung  desd.  Conseillers,  a  re- 
monstré  son  ancien  aage,  et  que,  pendant  qu'il  a 
excercé  led.  estât,  il  s'est  employé  à  son  povoir  pour 
le  service  de  lad.  Ville;  auquel  il  ne  povoit  plus 
bonnement  vacquer,  et  qu'il  remectoit  led.  estât  es 


mains  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  ,  au  proffit  de  Guillaume  Larcher,  son  filz.  Ce 
faict,  a  supplié  la  compaignée  voulloir  admectre 
lad.  résignation.  Et  la  matière  mise  en  délibération, 
a  esté  concludque  lad.  résignation  seroit  admise,  et 
après  lad.  eslection  faicte,  que  led.  Guillaume  Lar- 
cher seroit  receu  au  serment  dud.  office;  lequel  ser- 
ment il  auroit  faict  au  Buieau  de  lad. Ville,  led.  jour, 
environ  trois  heures  de  relevée. 


XXXVIII.  —  Eslection  d'ung  receveur  des  povhes. 

20  seplembrc  i543.  (Fol.  87  y°.) 


Du  xx°  jour  de  Septembre  mil  v'  xliii. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  certain  arrest  de  la  court  de  Parlement 
donné,  à  la  requeste  de  Robert  de  Reauvais,  sur  le 
faict  de  la  recepte  des  deniers,  aumosnez  et  laissez 
aux  povres  de  lad.  Ville  '^';  en  laquelle  se  sont  trou- 
vez : 

Mons"^  du  Mortier,  Prévost  des  Marchans  ; 

Mess"  Picot,  Godeffroy,  Seguier  et  Choppin, 
Eschevins  ; 


Mess"  Tronson,  Courtin,  Raiilet,  de  Rrage- 
longne,  Larcher  et  autres  Conseillers  de  lad.  Ville; 

En  laquelle  assemblée  Mons'  Tronson  a  remons- 
tré,  presens  les  dessusdictz,  à  Mons'  maistce  Jehan 
Courtin,  Conseiller  du  Roy  el  auditeur  en  sa  Chambre 
des  Comptes,  et  Conseiller  de  lad.  Ville,  qu'il  avoit 
esté,  le  jour  d'uy  malin,  prié  et  requis  à  la  cour!  de 
Parlement  de  prandre  la  charge  de  la  recepte  desd. 
povres,  et  que  suivant  icelle,  lad.  compaignée  le 
prioit  de  accepter  lad.  charge,  en  charité,  pour  ung 
an  seullement.  Lequel  Courtin, après  avoir  esté  prié 


"'  Robert  Cénalis,  évéque  d'Avranches  (1589-27  août  i56o). 

'*'  Aliàs  Auratu»,  de  son  vrai  nom  Pierre  Doré,  dominicain,  célèbre  controversiste ,  né  à  Orléans  vers  laoo,  mort  à  Paris  le 
19  mai  1559. 

'')  Cette  relation  des  obsèques  de  l'amiral  Chabot  est  imprimée  dans  YHist.  de  la  ville  de  Paris,  de  dom  Félibicn,  in-fol.,  l.  V 
(Preuves,  III),  p.  357,  358. 

'*'  Il  n'est  point  autrement  question  dans  notre  Registre  de  l'élection  des  deux  nouveaux  échevins,  Pierre  Séguier,  Lieutenant  cri- 
minel, et  Jean  Chopin,  marchand,  en  remplacement  de  Thomas  de  Bragelongne  et  de  Nicolas  Perrot.  Les  membres  du  Parlement, 
qui  étaient  en  même  temps  conseillers  de  ville,  avaient  été  convoqués  pour  cette  élection,  le  iC  août  au  matin.  {Arch.  nat,  X"  i55i, 
fol.  35o.) 

f*'  Le  Parlement,  sérieusement  préoccupé  de  la  question  des  pauvres  de  Paris,  avait  nommé,  le  28  août  précédent,  une  commis- 
sion de  douze  membres,  choisis  parmi  les  conseillers  de  la  cour,  chargés  de  rechercher  avec  le  Premier  Président  s  les  moyens  plus 
expediens  pour  rentretcnemcnt  et  nourriture  desdicts  povrosi.  (Arch.  nat.,  reg.  du  Conseil  du  Pari.,  X  "  1 55i.  fol.  356.)  Les  commis- 
saires élaborèrent  un  long  règlement  eu  87  articles,  <[ui  l'ut  promulgué  en  Parlement,  le  12  novembre  i543.  Le  texte  en  a  été  publié 
par  Fontanon,  t.  I,  p.  gi  1,  el  par  dom  Félibien,  Hist.de  la  ville  de  Paris,  in-fol.  (Preuves),  1. 1,  p.  622. 


[i5ù3] 

et  requis  par  lad.  compaigne'e  de  soy  délibérer  à 
faire  ce  bien  aux  povres,  pour  l'honneur  de  Dieu,  a 
dit  que  ou  lad.  courl  de  Parlement  et  lad.  Ville  luy 
vouldront  commander  faire  lad.  recepte,  il  est  prest 
et  délibéré  d'en  prendre  la  charge,  pour  ung  an, 
commençant  au  premier  jour  d'octobre  prochain  ve- 
nant, pourveu  qu'on   luy  baille  ung  contrerolleur 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


27 


homme  de  bien.  Ce  faict,  a  esté  prié  Mons'  maistre 
Denis  Picot,  s''d'Amboille,  Eschevin  de  lad.  Ville,  de 
faire  led.  contrerolle  pour  ung  an.  Ce  qu'il  a  accordé 
faire  avec  led.  Courtin ,  pour  l'honneur  de  Dieu  et 
en  faveur  de  lad.  Ville,  le  tout  sans  aucun  sallaire; 
de  laquelle  offre  lad.  compaignée  les  ont  remerciez 
et  les  ont  supplié  en  faire  leur  devoir. 


XXXIX.  —  Touchant  plusieurs  edictz  du  Roy. 

i5  octobre  1 543.  (Foi.  .38.) 


Du  lundy  xv'  jour  d'Octobre  mil  v"  quarante  et 
trois. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  adviser  sur  certaines  provisions  envoyées  par  le 
Roy  à  lad.  Ville,  l'une  faisant  mencion  de  la  manière 
de  Tesleclion  des  Prévost  des  Marchans  etEschevins 
de  la  ville  de  Paris  ;  l'autre  de  la  justice  de  lad. 
Ville,  par  laquelle  il  est  permis  à  icelle  Ville  exécuter 
les  sentences  nonobstant  l'appel  jusques  à  la  somme 
de  XXV  livres  tournois  et  au  dessoubz;  l'autre  tou- 
chant les  previlleiges  et  franchises  des  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  et  les  olBciers  perpetuelz  du 
corps  d'icelle  Ville''';  et  l'autre  touchant  Robert  de 
Beauvais,  nagueres  receveur  des  povres  de  lad.  Ville, 
et  prohibicion  à  la  court  de  Parlement  de  n'ordon- 
ner des  deniers  de  lad.  Ville;  en  laquelle  se  sont 
trouvez  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  Guillart; 

Mess"  Picot,  Godeffroy,  Seguier  et  Choppin,  Es- 
chevins ; 

Mess"  Tronson ,  de  Montmirel,  Viole,  Morin, 
Baillet,  de  Livres,  M.  de  Bragelongne,  Lecomle, 
T.  de  Bragelongne,  Paillart,  Perdrier,  Dudrac  et 
Larcher,  tous  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
declairé  à  lad.  compaignée  que,  voyant  les  services 
et  secours  que  icelle  Ville  a  fait  par  cy  devant  au  Roy, 
au  moyen  desquelz  on  pourroit  facillement  obtenir 
dud.  seigneur  provisions  à  l'utilité  et  augmentacion 
d'icelle,  au  moyen  de  quoy,  auroit  esté  advisé  ou 
Bureau  de  lad.  Ville  envoyer  M'  Pierre  Perdrier, 
greffier  dicelle,  avec  mémoires  pour  les  obtenir; 
lequel  Perdrier  auroit  dit  que  il  avoit  faict  son  de- 


voir d'acomplir  l'ordonnance  de  Mess"  du  Bureau, 
et  que  neantmoiugs  n'auroitpeu  obtenir  entièrement 
tout  ce  qu'il  avoit  poursuivi  ,juxte  l'intencion  de  mesd. 
s"  du  Bureau;  ains  auroit  obtenu  les  provisions  sus- 
dictes,  dont  lecture  a  esté  présentement  faicte  en  lad. 
assemblée.  Et  après  icelles  oyes,  et  certaine  re- 
quesle  présentée  par  les  Quarteniers  d'icelle  Ville, 
par  laquelle  ilz  requièrent  les  lettres  sur  le  faict  de 
lad.  eslection  leur  estre  communiquées,  a  esté  con- 
clud  et  advisé  par  tous  les  dessusdictz  que  lesd. 
lettres,  faisant  mencion  de  Robert  de  Beauvais,  na- 
gueres Receveur  des  povres,  et  portans  lesd.  prohi- 
bicions,  seront  mises  au  trésor  de  lad.  Ville,  pour 
servir  à  icelle ,  quant  besoing  sera.  Et  quant  aux  lettres 
touchant  la  justice  et  d'exécuter  nonobstant  l'appel 
jusques  à  xxv  livres  tournois  et  au  dessoubz ,  sera  veu 
le  procès  que  aucuns  ont  dit  pour  la  mesme  cause 
estre  entre  les  mains  de  Mons'  Le  Roux'^',  Conseiller 
en  lad.  court,  pour  icelluy  veu,  estre  poursuyvi,  si  plus 
ample  se  treuve  et  à  l'avantage  de  lad.  Ville  que  lad. 
provision  faisant  mencion  desd.  xxv  livres  tournois; 
ou  moindre  soit  ou  moingsadvantageuxpourlad.  Ville, 
sera  poursuyvi  l'entérinement  de  lad.  présente  provi- 
sion desd.  xxv  livres  tournois. Et  quanlausd.  lettres  fai- 
sautmencion  de  lad.  eslection  et  des  Quarteniers, lesd. 
lettres  deraoureront  comme  non  obtenues, et  se  fera 
l'eslection  en  la  manière  acoustumée.  Et  neant- 
moiugs ont  esté  mandez  sire  Jehan  Basannier,  Gui- 
chard  Courtin,  Jehan  de  Sainct  Germain  et  M'  Pierre 
Gohory,  stipullans  pour  tous  les  Quarteniers,  aus- 
quelz  a  esté  declairé  ce  que  dessus,  et  leur  a  esté  en- 
joinct  et  remonstré  qu'ilz  eussent  doresnavant  à 
garder  l'ordonnance  et  de  eslire  les  quatre  de 
chascun  quartier  à  vive  voix  et  genz   notables,  et 


"'  Au  mois  de  septembre  précédent  le  Roi  avait  donné  des  telires  en  faveur  du  Préïot  des  Marchands,  des  Échevins,  du  Procureur 
du  Roi,  du  Grpflîer  cl  du  Receveur  de  la  Ville,  portant  que  leurs  causes  seraient  commises  aux  Requêtes  du  Palais,  et  leur  accordant 
exemption  de  l'impôt  sur  le  vin  de  leur  cru ,  par  eux  vendu  en  gros  ou  en  détail.  Celte  ordonnance  fut  enregistrée  au  Parlement  de 
Paris,  le  A  octobre  1543.  {Arch.mt.,  X'*  8Ci4,  fol.  5.) 

<"  Jacques  Le  Roux,  reçu  conseiller  au  Parlement,  le  i8  novembre  i5oo,  mourut  en  charge  le  a  août  i555. 

4. 


28 


REGISTRES  DU  RUREAU 


eulx  y  gouveraer  honnestement  sans  brigues  ne  fa- 
veurs :  ce  qu'ilz  ont  promis  faire  et  le  dire  à  leurs 
compaignons.  Et  quant  aux  lettres  des  previlleiges  des 
officiers  du  corps  de  lad.  Ville,  sera  poursuyvi  que  les 
Conseillers  d'icelle  soient  comprins  par  mesme  previl- 


leige.  Et  oultre,  a  esté  ordonné  que,  doresnavani, 
après  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  les 
Conseillers  d'icelle  Ville  marcheront  immédiatement  à 
toutes  assemble'es,  et  suivront ,  après  lesd.  Conseillers, 
les  Procureur,  Receveur  etQuarteniersde  lad.  Ville. 


XL.  —  Assemblée  touchant  une  Chambre  des  Comptes  à  Rouen. 

33  octobre  i543.  (Fol.  3g  v°.) 


Du  lundi  xxu'  jour  d'Octobre  mil  v"  quarante 
trois. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  plusieurs  affaires  de  lad.  Ville  qui  gran- 
dement concernent  le  fait  de  la  marchandise  de  lad. 
Ville;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  du  Mortier; 

Mess"  Picot,  Godeffroy,  Seguier  et  Choppin, 
Eschevins; 

Mess"  de  Livres,  Perdrier,  Lelievre,  Rerthelemy, 
M.  de  Bragelongne  et  Paillart,  Conseillers  d'icelleVille  ; 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a 
remonstré  à  lad.  compaignée  qu'il  a  esté  adverti  que 
les  manans  et  habitans  de  la  ville  de  Rouen  ont  esté 
vers  le  Roy  pour  obtenir  en  leurd.  ville  une  Chambre 
des  Comptesf'',et  que  pour  ce  faire  ont  accordé  plu- 
sieurs impostz  sur  toutes  marchandises  comme 
guesdes,  pastel,  espicerye,  drapperye,  toilles,  cidres 
et  autres  marchandises  passans  et  rappassans  par  lad. 
ville  de  Rouen,  au  grand  préjudice,  dommage  et  de- 
trimant  de  cested.  Ville  et  des  autres  villes  au  des  - 


soubz  de  Paris;  et  si  lesd.  impostz  avoientlieu,  le 
commerce  et  traffîque  de  marchandise  se  pourroit 
par  laps  de  temps  adnichiller  et  dellaisser,  ainsi 
qu'il  a  esté  adverty  par  aucuns  marchans  de  cested. 
Ville;  au  moyen  de  quoy,  a  prié  lad.  compaignée 
donner  sur  ce  leur  avis.  Lesquelz  ont  tous  conclud, 
délibéré  et  advisé  que,  pour  obvier  ausd.  imposi- 
tions, on  doibt  oyr  les  marchans  de  lad.  Ville,  de 
chascun  estât,  et  faire  bons  mémoires  pour  aller  vers 
le  Roy  et  son  Conseil  privé,  luy  remonstrer  l'interest 
que  le  Roy  et  lad.  Ville  et  bien  publiq  peult  avoir 
à  octroyer  lesd.  impositions,  qui  est  la  ruvne  de  ses 
bonnes  villes,  et  qu'il  suffîst  à  ceulx  dud.  Rouen  de 
obtenir  lesd.  subsides  et  impositions  sur  eulx  et  leur 
duché  de  Normandye  seuHement,  sans  charger  les 
autres  pays  du  Roy  et  lad.  ville  de  Paris,  cappitalle 
de  son  Royaulmc.  Et  pour  faire  lesd.  remonstrances 
ont  esté  dcpputtez  Mons''  maistre  Pierre  Seguier,  Con- 
seiller du  Roy  ou  Chastelet  de  Paris,  et  sire  Henry 
Godeffroy,  Eschevins  de  lad.  Ville,  lesquelz,  à  la 
plus  grande  dilligence  que  faire  ce  pourra,  yront 
faire  led.  voyage. 


1544. 


XLI.  Poun  CINQUANTE  MIL  ESCUZ  DEMANDEZ  PAR  LE  RoY  A  LA  ViLLE. 

a3  février  i544.  (Fol.  io.) 


Du  xxm'  jour  de  Février  mil  v"  xlhi. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillei's  d'icelle,  pour 
oyr  ce  qui  estoit  ordonné  leur  dire  par  le  Roy  ;  en 
laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'"  du  Mortier,  Prévost  des  Marchans; 

Godeflroy,  Seguier  et  Choppin,  Eschevins; 


Mess"  Morin ,  Lieutenant  criminel  ; 

Tronson,  de  Livres,  M.  de  Bragelongne,  Cour- 
tin,  G.  Lelieur,  E.  de  Montmirel,  T.  de  Montmirel, 
Perdrier,  Paillart,  T.  de  Bragelongne  et  Larcher, 
Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s""  le  Prévost  des  Marchans 
a  ouvert  la  matière  aux  dessusdictz,  a  dit  qu'il  avoit 


"*  Une  Chambre  des  Comptes  fut  en  effet  établie  à  Rouen  vers  celte  époque  par  le  roi  François  I",  pour  tenir  la  place  do  celle  qui 
existait  du  temps  de  la  domination  anglaise;  mais  elle  fut  supprimée  peu  de  temps  après,  à  la  sollicitation  des  Étals  de  la  province. 
Henri  III  la  rétablit,  en  i58o,  sur  le  modèle  et  avec  les  mêmes  droits  et  prérogatives  que  la  Cbambre  des  Comptes  de  Paris. 


[i5M] 

lettres  de  créance  du  Roy  pour  remonstrer  à  la  com- 
paignée  et  aux  Quarteniers  et  bourgeois  mandez, 
estans  en  la  grand  salle  dud.  hostel,  le  grant  affaire 
que  le  Roy  nostred.  seigneur  avoit  de  présent  à  sup- 
porter au  pays  de  Piedmont  et  ailleurs,  et  que 
nonobstant  que  lad.  Ville  luy  ayt  par  cy  devant  si 
bien  aydé  et  secouru ,  et  faict  son  devoir  de  luy  ayder 
d'argent  pour  le  faict  de  ses  guerres,  dont  il  a  ma- 
tière de  soy  bien  contenter  d'icelle  Ville,  neant- 
moings,  prie  encores  icelle  Ville  luy  ayder  promp- 
tement,  et  dedans  trois  jours,  de  la  somme  de  cin- 
quante mil  escus  d'or  soleil  pour  ses  grands  et  urgens 
affaires  susdictz;  et  il  en  baillera  telle  asseurance  de 
remboursement  que  lad.  Ville  vouldra  demander  et 
adviser,  avec  tel  gré  qu'il  appartient  à  ses  bons  et 
loyaul.v  subgelz,  mesmes  ceulx  de  Paris  qui  ne  l'ont 
jamais  laissé  au  besoing.  Sur  quoy  a  esté  advisé  et 
délibéré  par  tous  les  dessusdictz  qu'on  doibt  obeyrau 
Roy  et  qu'on  doibt  dire  ausd.  Quarteniers  et  mar- 
chans  qu'il  est  neccessaire  trouver  promptement  lad. 
somme,  et  qu'on  leur  baillera  telle  seureté  qui 
vouldront  demander,  mesmes  d'obliger  le  Rureau  de 
la  Ville,  si  besoing  est. 

Ce  faict,  se  sont  mesd.  s™  les  Prévost  des  Mar- 
nhans,  Eschevins  et  Conseillers  susdictz  retirez  en 
la  grand  salle  dud.  Hostel,  en  laquelle  estoient  lesd. 
Quarteniers  et  bourgeois,  c'est  assavoir  : 

Sires  Jehan  Rasannier,  Danès,  Lejay,  Lelor- 
rain, Prévost,  Pellerin,  de  Sainct  Germain,  Rerthe- 
lemy,  Kerver,  Parfaict,  Gohory,  Courtin  et  Hac, 
Quarteniers; 

Sire  Jacques  Pinel,  M'  Jacques  Lesecq,  M"  Abel 
Rourguignon,  advocatdu  Railliage; 

Jehan  de  Moners,  Joacbin  Rolland,  Nicolas  Viel- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


29 


lart,  Jehan  de  la  Table ,  Jehan  de  la  Place ,  Philippes 
Cramoisy,  Jacques  Coquillart,  Fiacre  Charpentier, 
et  autres  bourgeois  d'icelle  Ville; 

Ausquelz,presens  tous  les  dessusdictz  ,  a  esté  faict 
lecture  desd.  lettres  missives,  desquelles  la  teneur 
ensuit  : 

De  par  le  Roy. 

«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  donné 
charge  à  nostre  amé  et  féal  Conseiller  et  Maistre  des 
Requestes  ordinaire  de  nostre  Hostel ,  le  seigneur  du 
Mortier,  vous  declairer  les  affaires  où  nous  sommes 
de  présent,  et  sur  ce  vous  dire  aucune  chose  de 
nostre  part,  dont  vous  prions  le  croire  comme  nous 
mesmes.  Priant  Dieu,  très  chers  et  bien  amez,  vous 
avoir  en  sa  garde. 

«Escript  à  Paris,  ce  xxui'  Février  mil  v"  xliii.d 

Signé  :  «François,  de  Neufville.b 

Et  au  dessus  :  cA  nos  très  chers  et  bien  amez  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre  bonne 
ville  et  cité  de  Paris.» 

Et  après  lad.  lecture  faicte  et  que  mond.  s'  le 
Prévost  a  faict  les  remonstrances  et  sa  créance, 
comme  dessus,  a  esté  conclud  et  arreslé  que  en  dil- 
ligence  lesd.  Quarteniers  manderont  les  plus  riches 
bourgeois  de  leursd.  quartiers  et  leur  declairer  (sîc)  la 
prompte  neccessité  et  affaire  du  Roy,  lequel  il  fault 
secourir  par  prest  d'argent,  en  leur  declairant  que 
l'argent  qu'ilz  bailleront  leur  sera  remboursé  avec 
celuy  qui  leur  est  deu  et  qu'ilz  baillèrent  dernière- 
ment à  Mess"  les  Cardinaulx,  avec  bonne  asseurance 
telle  qui  la  vouldront  demander.  Ce  que  lesd.  Quar- 
teniers ont  promis  faire  et  en  rendre  responce  de- 
main à  huit  heures  de  matin,  en  l'Ostel  de  lad. 
Ville. 


XLII.  —  Maistre  Amhoine  Poart,  procureur  du  Roy  et  de  la  Ville,  par  résignation. 

8  mars  i544.  (Fol.  ûi  v°.) 


Du  samedi  viii' jour  de  Mars  mil  v''  xlui. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  bourgeois 
d'icelle  Ville,  pour  adviser  sur  la  résignation  que 
entant  faire  maistre  Léonard  Poart ,  Procureur  du 
Roy  et  de  lad.  Ville,  dud.  estât  et  office,  au  prouffit 
de  M'  Anthoine  Poart,  son  frère,  suyvant  les  man- 
demens  le  jour  d'hier  envoyez  ausd.  Conseillei-s  et 
Quarteniers  d'icelle,  et  deux  notables  personnes  de 
chascun  quartier;  en  laquelle  assemblée  se  sont 
trouvez  : 


Mons'  du  Mortier,  Prévost  des  Marchans; 

Mess"  Godeffroy,  Seguier  et  Choppin,  Esche- 
vins; 

Mons'le  Lieutenant  criminel,  Morin; 

Raillet,  de  Livres,  M.  de  Rragelongne,  G.  Le- 
lieur,  Courtin,  Perdrier,  C.  Lelievre,  Prévost,  Poul- 
lart,  T.  de  Montmirel,  de  Thou  et  Rerthelemy,  tous 
Conseillers  de  lad.  Ville; 

Rasannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Courtin, 
Lejay,  Leiorrain,  Rerthelemy,  Croquet,  Hac,  Par- 
fait et  Pellerin,  Quarteniers  d'icelle  Ville; 

Mess" d'Yverny,  Maistre  des  Requestes; 


30                                                   REGISTRES  DU  RUREAU 
Mons'  maistre  Guillaume  de  Vaudetar,  s''^' 


[i54i] 


mectre  leursd.  deniers  en  rente,  comme  les  autres. 


XLIII.  —  Lettres  patentes  apportées  par  Mons'  le  Lieutenant  civil. 

a3  avril  i5i4.  (Fol.  ia.) 


Du  xxiii' jour  d'Avril  mil  v""  xluii, après  Pasques. 

Aujourd'uy  au  Rureau  de  la  Ville  de  Paris  a  estd 
apporté,  environ  dix  heures  de  matin,  par  Mens''  le 
Lieutenant  cyvil  et  Mons"^  i'Advocat  du  Roy,  Goyet, 
unes  lettres  patentes  du  Roy  nostre  sire,  données 
à  Paris ,  le  xxii"  jour  de  Février  mil  v"  xuii ,  signées  : 
Par  le  Roy  en  son  Conseil ,  de  Neufville,  et  scellées 
en  simple  queue  du  grand  seau  de  cire  jaulne ,  par  les- 
quelles led.  seigneur  demande ,  sur  les  habitans  d'icelle 
Ville,  le  fort  portant  le  foible,  la  somme  de  neuf 


vingt  mil  livres  tournois  pour  la  soulde  de  vu'  y' 
hommes  de  guerre  à  pied ,  pour  le  faict  de  ses  guerres. 
Sur  quoy  a  esté  dit  aud.  lieutenant  que  on  assem- 
bleroit  le  Conseil  de  lad.  Ville  demain  et  que,  après 
icelluy  oy,  on  luy  en  renderoit  responce.  Et  à  l'heure 
ont  esté  faictz  mandemens  aux  Conseillers,  Quarte- 
niers  et  deux  notables  bourgeois  de  chascun  quar- 
tier, qui  leur  ont  esté  portez,  pour  eulx  trouver  à 
lad.  Ville,  demain  une  heure  précisément  de  re- 
levée. 


XLIV.  —  [Ajournement  de  la  délibération 

a4  avril  i544. 

Du  jeudi  xxiiii'  jour  d'Avril  mil  v'  xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicle,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers,  Quarteniers 
et  deux  notables  bourgeois  de  chascun  quartier,  suy- 
vant  les  mandemens  le  jour  d'hier  envoyez ,  pour 
adviser  sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  apportées  par 
Mons"'  le  Lieutenant  cyvil  ;  en  laquelle  se  sont  trou- 


suR  les  subsides  demandés  par  le  Roi.] 

.  (Fol.  4a.) 

vez  Mess"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins 
et  plusieurs  Conseillers  et  Quarteniers,  lesquelz, 
voyant  qu'il  n'y  avoit  nombre  suffisant,  ont  conclud 
que  l'affaire  se  doibt  remectre  à  samedi,  une  heure 
précise  de  relevée,  et  faire  mandemens  commina- 
toires et  appeller  six  notables  personnes  de  chascun 
quartier. 


XLV.  —  Assemblée  generalle  pour  vu"  v"  hommes  de  guerre  octroyez  au  Roy. 

a6  avril  i5/i/i.(Fol.  4a  v°.) 


Du  samedi  xxvii™  jour  d'Avril  mil  v''  xluii. 

En  assemblée  generalle  tenue  le  jour  d'uy,  en  la 
grant  salle  de  l'Oslel  de  Ville  de  Paris,  pour  adviser 
sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  apportées  par  Mons"' 
le  Lieutenant  cyvil,  par  lesquelles  le  Roy  demande 
à  icelle  Ville  la  somme  de  i\"  m.  livres  tournois, 
pour  subvenir  au  payement  et  soulde  de  vu"  v'  hom- 
mes de  guerre  à  pied,  pour  quatre  moys,  pour  la 
deffense  du  Royaulme;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'"  le  Prévost  des  Marchans,  Guillart; 

Mess"  Picot,  Godeffroy  et  Seguier,  Eschevins; 

Mess"Luillier,  Tronson,  Viole,  E.  de  Montmirel, 
Dudrac,  G. Lelieur,  de  Livres,  Paillart,T.  de  Mont- 
mirel, Lecomte,  M.  de  Rragelongne,  Perdrier,  Rer- 
thelemy,  Rouchart,  Courlin  et  Larcher,  tous  Con- 
seillers de  lad.  Ville; 

'■'  Le  folio  4  a  ne  présente  aucune  suite  raisonnable  avec  le  folio 
causée  par  l'onlèvement  d'un  ou  de  plusieurs  feuillets. 


Mess"Gayant,  Spifame,  Clausse,  Guedon,  Rou- 
tin ,  Leiirant,  Pommereul,  Rebours,  Goullas  et 
Perron,  bourgeois  d'icelle  Ville; 

Rasannier,  Maciot,  Lelorrain,  Croquet,  Parfaict, 
Rerthelemy,  Prévost,  Courtin,  Lejay,  Danès,  Hac, 
Pellerin  et  Gohory,  Quarteniers; 

PineljRouUiaud,  Larousse,  de  Sainct  Jehan, Vil- 
lemart,  Payen,  du  Mesnil,  Peroton,  Pencher,  Lom- 
bart,  Doriot,  Legoix,  Lescelier,  Lejay,  Richevillain, 
Jourdain,  Rouquet,  Dolu,  Varengelier,  Ronnault, 
Rolland,  Pajot,  Favyn,  Lecorecteur,  Rerthelemy, 
Marant  et  Lamy,  tous  bourgeois  et  marchans  d'icelle 
Ville; 

Après  lecture  desd.  lettres  patentes  faicte,  en  la 
présence  des  dessusdiclz,  et  que  mond.  s''  le  Prévost 
des  Marchans  a  faict  plusieurs  grandes  remonstrances 

4 1  verso.  11  est  à  présumer  qu'il  y  a  en  cet  endroit  une  lacune 


des  affaires  du  Roy  et  ouvert  plusieurs  moyens  pour 
savoir  lequel  seroit  le  meilleur  pour  recouvrer  lad. 
somme;  et  la  matière  mise  en  délibération,  a  esté 
conclud  et  advisé  par  la  plus  grande  et  seyne  partie 
des  dessusdictz  que  on  doibt  prier  très  humblement 
le  Roy  de  refformer  lesd.  lettres  patentes  et  les  adres- 
ser aux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad. 
Ville;  que  toutes  personnes,  de  quelque  estât,  qua- 
lité et  condition  qu'il  soit,  soient  previllegiez  ou  non 
previllegiez,  y  soient  comprins,  le  fort  portant  le 
foible;  et  que  lad.  somme  se  doibt  lever  par  teste  sur 
tous  les  habitans  de  lad.  Ville  et  faulxbourgs  d'icelle, 
sans  en  riens  excepter  ne  excuser  des  chefz  d'hostel 
ny  locatifz;  et  neantmoings,  demander  modération 
de  lad.  somme  et  plus  long  terme,  aclendu  les 
grosses   sommes  de  deniers  qui  ont  esté  nagueres 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


31 


fournyes  par  les  habitans  de  lad.  Ville  au  Roy,  et  la 
grande  difficulté  qui  sera  à  recouvrer  lad.  somme. 
Et  pour  tenir  l'ordre  de  l'cslection  des  personnes  en 
chascun  quartier  pour  vacquer  à  visiter  les  maisons 
d'iceulx,  a  esté  enjoinct  aux  Quarteniers  d'apporter, 
dedans  trois  jours,  les  noms  et  surnoms  des  chefz 
des  habitans  de  leursd.  quartiers,  sans  aucune 
obmission,  et  toutesfoys,  qu'ilz  apportent  ce  pendant 
les  noms  de  xxx  personnes  des  plus  notables  de 
chascun  quartier,  pour  choisir  et  eslire  huit  per- 
sonnes de  chascun  desd.  quartiers,  assavoir  :  ung 
Conseiller  de  la  Court,  ung  des  Comptes,  ung  Con- 
seiller de  Ville,  ung  homme  d'église,  ung Quartenier 
et  trois  bourgeois,  si  besoing  est,  pour  faire  la  re- 
cherciie  et  estimation  desd.  maisons  et  louages  de 
leursd.  quartiers. 


XLVI.   ToUCHAPiT  LES  IX"  MIL  LIVRES. 

5  mai  1544.  (Fol.  43  ï°.) 


Du  lundi  v"  jour  de  May  mil  y'  xliui. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  et  Quarte- 
niers d'icelle,  pour  oyr  la  lecture  des  lettres  patentes 
et  missives  du  Roy,  pour  le  faict  de  la  somme  de 
IX"  M.  livres  tournois  liberallement  octroyée  par  lad. 
Ville  au  Roy  nostre  sire ,  pour  subvenir  au  faict  de 
ses  guerres  ;  en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guillart; 

Mess"  Luillier,  Viole,  Raillet,  M.  deRragelongne, 
G.  Lelievre,  Perdrier,  de  Livres,  T. de  Rragelongne, 
Courlin,G.  Lelieur,  de  Thou,  Paillart  et  Rouchart, 
Conseillers  d'icelle  Ville; 

Rasannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Lejay, 
Croquet,  Prévost,  Courtin,  Danès,  Rerthelemy,  Ker- 
ver,  Parfaict,  Gohory,  Hac  et  Pellerin,  tous  Quarte- 
niers de  lad.  Ville; 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  patentes  et  mis- 
sives, par  lesquelles  patentes  leRoyveultet  ordonne 
de  son  propre  mouvement  que  lad.  somme  de  ix"m. 
livres  tournois  soit  levée  sur  toutes  les  maisons  et 
héritages  de  la  Ville  et  faulxbourgs  de  Paris, 
sur  toutes  personnes,  tant  propriétaires  que  loca- 
tifz, excepté  les  notaires  et  secrétaires  du  Roy  et 
les  officiers  domestiques  dud.  seigneur,  et  lesd. 
missives   adressantes    à  Monseigneur  le    reveran- 


dissime  Cardinal  de  Meudon  ''',  pour  faire  exé- 
cuter lad.  provision  en  dilligence;  et  que  mond. 
s''  le  Prévost  des  Marchans  a  faict  plusieurs  remons- 
trances  et  ouvertures  pour  plus  aisément  recouvrer 
lad.  somme,  a  esté  conclud  par  tous  les  dessusdictz 
qu'on  doibt  aller  vers  le  Roy  luy  prier  de  refformer 
lesd.  lettres  patentes  et  declairer  que  toutes  per- 
sonnes y  soient  comprins,  soient  secrétaires,  domes- 
tiques ou  autres ,  actendu  que  le  peuple  simple  en 
pourroil  autrement  murmurer,  etoster  ce  mot  :  coû- 
tée, et  mectre  ou  lieu  :  liberallement  accordée;  et 
eslire  de  chascun  quartier  six  ou  huit  notables  per- 
sonnes pour  faire  les  estimations  et  taxes  desd.  mai- 
sons cl  héritages,  savoir  est  :  ung  Conseiller  de  la 
Court,  ung  maistre  des  Comptes,  ung  Conseiller  de 
Ville,  ung  Quartenier,  ung  homme  d'église  et 
deux  bourgeois  ou  marchans  ;  et  lever  iad.  somme 
le  plus  doulcement  que  faire  cepourra,  en  consi- 
dérant les  personnes  et  les  maisons,  et  le  fort  por- 
tant le  foible.  Et  ce  faict,  mond.  s'  le  Prévost  des 
Marchans,  a  prié  lesd.  Quarteniers  de  apporter 
demain,  après  disner,  les  noms  de  douze  des  plus 
notables  "personnes  de  leursd.  quartiers,  pour  en 
eslire  six  pour  faire  lesd.  taxes;  et  a  prié  aucuns 
desd.  Conseillers  d'y  assister,  ce  qu'ilz  promisdrent 
faire. 


'"  Le  cardinal  de  Meudon  Tenait  d'êlre  nommé  lieutenant  général  du  Roi  :\  Paris.  Le  texte  de  ses  provisions,  données  à  l'abbaye 
du  Bec,  le  17  avril  i544,  a  été  publié  par  FSSBrén,  Hitt.  de  la  Ville  de  Parit,  t.  III  {Preuves,  t.  I"),  p.  628. 


32 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i5/i4] 


XLVII.  —  Description  des  maisons  de  la  Ville  et  faolxbolrgs. 

6  mai  1544.  (Fol.  44  v°.) 


Advis  et  deliberacion  de  Conseil  assemblé  en 
rOslel  de  la  Ville  de  Paris,  le  vi""  jour  de  May 
mil  y"  xLiiii,  dont  a  esté  baillé  coppie  signé  et  ca- 
cheté à  chascun  Quartenier  : 

Premièrement,  en  chascun  quartier,  eslire  huit 
personnes,  savoir  est  ung  de  Mess"  de  la  Court, 
ung  des  Comptes,  ung  Conseiller  de  Ville,  ung 
homme  d'église,  le  Quartenier  et  trois  notables  bour- 
geois, si  faire  ce  peult.  Lesquelz  feront  le  serment 
à  la  Ville  que  en  leurs  loyauUez  et  consciences  ilz 
procéderont  à  faire  ce  qui  s'ensuit  : 

C'est  assavoir  que  ilz,  ou  les  quatre  d'eulx,  pour 
l'empeschement  des  autres,  feront  descriptions  au 
long  et  particulièrement  de  chascune  maison  dud. 
quartier;  prandront  par  escript  les  noms  des  de- 
mourans  en  icelle,  tant  propriétaires  que  locatifz, 
escripveront  le  pris  du  louage  de  chascun  locatif,  soit 
pour  la  totalité  de  la  maison  ou  pour  partie  et  por- 
cion  ;  et  au  cas  de  reffuz,  feront  commandement  ausd. 
locatifz  de  le  declairer,  sur  peyne  d'amende  arbitraire , 
leur  signilTîant  que ,  par  deflault  d'obeyr  et  d'avoir  faul- 
cement  et  contre  vérité  declairé  led.  pris  dud.  louage, 
lad.  amende  sera  taxée  contre  eulx  par  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins,  et  sur  eulx  levée  selon  la  taxe 
qui  en  sera  faicte,  sans  diminution  de  la  cottité  en 
laquelle  ilz  seront  cotisez;  et  par  faulte  d'avoir  fourny 
dud.  bail  à  louage,  ilz  seront  contrainctz  se  purger 
par  serment  et  faire  déclaration  dud.  louage;  et  en 
deffault  de  le  declairer,  sera  neantmoings  procédé  par 
les  dessusdictz  à  faire  estime  du  louage  de  lad.  maison. 

Item,  et  pour  plus  certainement  entendre  et  sa- 
voir au  vray  le  pris  desd.  louages,  seront  par  les 
dessusdictz  enquis  des  propriétaires  desd.  maisons  du 
pris  desd.  louages. 


Item,  pourront  les  dessusdictz  faire  papier  appart, 
en  leurs  loyaultez  et  consciences ,  des  qualitez  et  con- 
dicions  desdictz  locatifz,  pour,  en  faisant  les  cotisa- 
cions,  y  avoir  tel  esgard  que  de  raison. 

Item,  visiteront  les  maisons  des  propriétaires, 
en  gi'os  et  par  preuves  apparantes,  pour,  en  leur 
conscience,  faire  estime  du  pris  que  chascune  pour- 
roit  valloir  de  louage  par  chascun  an,  et  ce  tant  en 
la  Ville  que  es  faulxbourgs  dud.  quartier. 

Lesquelles  choses  seront  rédigées  par  escript  et 
signées  de  touslesd.  huit  ou  quatre  dessus  nommez, 
et  seront  apportées  au  Bureau  de  l'Ostel  de  lad. 
Ville,  pour  procéder,  avecques  lesd.  huit  ou  quatre, 
à  la  particulière  cotisacion. 

Sire  Thomas  Leiorrain,  Quartenier  de  lad.  Ville, 
faictes  savoir  à  M"  Jehan  Lecharron,  Conseiller  en 
la  Court,  Mons'de  Pompoingz,  auditeur  des  Comptes, 
Pierre  Favyn,  Adam  Bailly,  Anthoine  Turpin, 
Mous''  de  Chambourcy  et  M'*  Josse,  prebstre,  esleuz 
de  vosired.  quartier,  pour  faire  et  acomplir  le  con- 
tenu cy  dessus,  qu'ilz  ayent  à  eulx  trouver,  demain 
deux  heures  de  relevée  précisément,  en  l'Ostel  de 
ceste  Ville,  pour  faire  le  serment  et  entendre  au 
surplus  ce  qui  leur  sera  ordonné,  suyvant  le  voulloir 
du  Roy  ;  et  à  ce  ne  faictes  faulte. 

Faict  au  Bureau  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  le 
sixiesme  joiir  de  May  mil  v"  xliiii. 

Et  a  esté  faict  et  porté  pareil  mandement  et  articles 
à  tous  les  seize  Quarteniers  d'icelle  Ville;  et  aucuns 
desquelz  mandez  sont  comparuz  et  ont  faict  le  ser- 
ment, les  vil,  VIII,  IX  et  x"' jours  de  May  ensuivant, 
de  faire  et  acomplir  le  contenu  es  articles  et  mande- 
ment cy  dessus. 


XLVIII.  —  Articles  pour  la  fortiffication  de  Paris. 

2  juin  i544.  (Fol.  46.) 


Du  II'  jour  de  Juing  mil  v"'  xliiii. 

Aujourd'uy  a  esté  conclud  en  assemblée  de  Ville 
que,  pour  obeyr  au  Roy,  affîn  de  luy  dire  quelz 
nombrtî  de  pionniers  lad.  Ville  pourroit  proinpte- 
ment  mectre  sus  pour  icelle  fortilIîer,les  Quarteniers 
apporteront  les  rooUes  qui  furent  faictz  pour  semblable 
affaire  l'an  mil  v'  xxxvi,  le  xxx'  juillet,  les  ennemys 
tenans  la  ville  de  Peronne  assiégée.  Et  sera  besoing 


semblablement  recouvrer  les  roolles  qui  furent  lors 
faictz  de  la  contribution  de  chascune  des  commu- 
naultez  particulièrement,  comme  de  la  court  de 
Parlement,  Chambre  des  Comptes,  gens  d'église  et 
autres. 

Faull  contraindre  chascun  Quartenier  ayant 
faulxbourgs,  d'assembler  aujourd'uy  les  babitans 
desd.  faulbourgs  et  ceulx  de  la  Ville  qui  y  ont  mai- 


[i5A/i] 

sons,  affin  de  savoir  d'eulx  respectivement  combien 
ilz  ofl'riront  de  pionniers  pour  la  fortifficalion  de 
leursd.  faulxbourgs,  et  pour  chascun  desd.  faulx- 
bourgs  distinctement,  appart,  pour,  iesd.  roolles 
l'aictz,  en  adverlir  le  Roy  dedans  mercredi  pour 
tout  ie  jour. 

Item,  faire  ung  autre  second  rooHe  contenant  man- 
dement aux  Quarteniers  pour  commencer  à  lever 
les  cotisacions  des  maisons  et  qu  ilz  y  facent  extrême 
dilligence. 

Item,  faire  ung  autre  tiers  mandement  et  rooHe 
ausd.  Quarteniers,  allin  qu'ilz  facent  description  par 
chascune  maison  de  leurs  quartiers ,  tant  à  la  Ville  que 
es  faulxbourgs,  des  harnois,  basions  et  munitions  de 
guerre,  qu'ilz  y  pourront  trouver.  Et  aussi,  quelles 
provisions  de  vivres ,  quelz  gens  et  serviteurs  ilz  ont 
avec  eulx,  et  de  quelles  nations,  et  en  quelle  vo- 
lunté  ilz  sont  de  servir  le  Roy  et  deffendre  la  Ville; 
et  de  tout  faire  bon  et  loyal  registre. 

Item,  savoir  de  Monseigneur  le  Lieutenant  gêne- 
rai quant  il  luy  plaira  que  l'on  signiffie  à  cry  publiq 
à  tous  babilans,  tant  de  la  Ville  que  des  faulx- 
bourgs, qu'ilz  ayent  à  se  fournir  de  vivres,  pour 
eulx  et  leurs  familles,  pour  six  moys.  Et  sera  advisé 
avecqucs  led.  s'  Reverandissime  s'il  trouverra  meil- 
leur faire  Iesd.  commandemens,  particulièrement  à 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


33 


chascun,  sans  faire  cry  publiq,  pour  éviter  aux  en- 
cherissemens  de  vivres  et  autres  considérations. 

Item,  seront  monstrées  aud.  s'  Reverandissime 
les  lettres  qui  ont  esté  dressées  pour  le  faict  des 
monstres. 

A  esté  aussi  advisé  en  lad.  assemblée  que  l'on 
suppliroit  le  Roy  et  led.  s'  Reverandissime  des- 
charger la  Ville  et  la  tenir  pour  excusée  de  fournir 
munitions  de  vivres  pour  les  gens  de  guerre  qu'il 
plaira  au  Roy  retirer  en  lad.  Ville,  la  grand  necces- 
sité  advenant,  et  y  retirant  sa  pei'sonne,  car  ce  seroit 
chose  du  tout  imposible  à  ceulx  de  lad.  Ville, 
actendu  les  grandes  charges  qu'ilz  ont  portées  par  cy 
devant,  et  ausquelz  ilz  fournissent  de  jour  en  jour, 
considéré  mesmement  qu'ilz  n'ont  aucuns  deniers 
commungs;  mais  plaira  au  Roy,  led.  cas  advenant, 
y  faire  pourveoir  par  les  Commissaires  par  luy  ordon- 
nez sur  le  faict  des  vivres  de  son  camp  et  armée. 

Item,  sera  ordonné  à  chascun  Quartenier  d'ap- 
porter le  rooUe  de  la  dernière  description  des  de- 
lempteurs  des  maisons  pour  le  fournissement  des 
neuf  vingtz  mil  livres,  et  admenent  avec  eulx  leurs 
dixainiers,  afin  de  adviser  du  nombre  de  pionniers 
que  chascun  pourra  fournir,  sans  retardation  toutes- 
foys  de  procéder  continuellement  à  lever  les  deniers, 
selon  la  cotlité  des  roolles  qu'ilz  leur  ont  esté  laissez. 


XLIX.  —  Visitation  des  vivres  et  iiarsoys. 

à  juin  i544.  (Fol.  67.) 


Du  nu"  jour  de  Juing  v'  xliiii. 

A  esté  ordonné  que  les  payemens  que  feront  les 
liabitans  de  Paris  pour  la  somme  de  quatre  vingtz 
mil  escuz  soleil,  sera  receu  Tescu  à  xlv  solz  tour- 
nois, ducatz  à  XLviii,  nobles  rose  à  cxii  solz  vi  de- 
niers, angelotz  [à]  lxxii  solz,  desirez  [à]  xxv  livres 
tournoisC),  et  le  raoings  d'angelotz  et  nobles  qu'on 
pourra. 

Item,  sera  sceu  des  harnois  et  vivres  des  maisons 
et  se  on  fera  commandement  de  se  pourveoir  de  vivres 
pour  six  moys;  et  les  Quarteniers  feront  les  comman- 
demens, chascun  en  particulier,  et  non  à  cry  publiq, 
pour  le  présent. 

Si  les  Quarteniers  renderont  à  ceulx  qui  ont  preste 
les  sommes  entières  par  eulx  preslées,  ou  s'ilz  achè- 


veront le  remboursement ,  deduict  sur  ce  qu'ilz  auront 
preste. 

Les  Quarteniers  receveront  les  autres  qui  n'ont 
preste  pour  advance  au  logis  de  Monseigneur  le 
Reverandissime  Cardinal  de  Meudon,  Lieutenant  gê- 
nerai pour  le  Roy,  oîi  ilz  seront  payez  et  rembour- 
sez comptant,  en  la  présence  dud.  seigneur  Reve- 
randissime. 

A  esté  aussi  ordonné,  pour  le  faict  des  pionniers, 
que,  dedans  demain  pour  tout  le  jour,  les  Quarte- 
niers apporteront  le  nombre  de  ce  que  ceulx ,  tant 
de  la  Ville  que  des  faulxbourgs,  pourront  fournir. 

A  esté  ordonné  que  les  maisires  des  euvres  yront 
visiter  les  pontz  levys  par  toutes  les  portes,  aussi  les 
chesnes  et  rouetz,  et  les  mectront  en  estât  qu'ilz 


"'  Le  texte  porte  bien  x\v  livres;  il  est  vraisemlilablc  que  c'est  une  erreur  de  scribe  et  qu'il  faut  lire  xxv  solz,  la  monnaie  connue 
sous  le  nom  de  déliré,  en  latin  desideratum ,  ne  paraissant  pas  avoir  jamais  eu  une  valeur  aussi  considérable.  Du  Cange  ne  cite  à  l'appui 
de  ce  mot  qu'un  seul  exemple ,  emprunté  à  un  acte  du  Trésor  des  Chartes  de  l'année  liai,  mais  il  est  assez  concluant  en  ce  qui  touche 
la  valeur  relativement  peu  élevée  de  cette  monnaie  :  vUne  paire  de  lolen,  que  le  $uppliant  vendi  A  Cambray  quatre  desikeb.-b 


lUMItHCRlE    ^4Tlo:tALS. 


34 


REGISTRES  DU  BUREAU 


puissent  servir;  et  de  tout  feront  leur  rapport  par 
escript,  qu'Hz  signeront. 

Ileni,  led.  jour,  le  Maistre  de  i'Artilierye  a  este', 
par  ordonnance  de  mond.  seigneur  le  Reverandissime 


[iBii] 

Cardinal,  devers  Lepeuple,  maislre  des  œuvres  de 
charpenterye  du  Roy,  et  a  enjoinct  aud.  Lepeuple 
qu'il  feist  tendre  la  chesne  pour  veoir  si  elle  est  en 
estât,  et  s'elle  ny  est,  qui  luy  face  mectre. 


Du  m'  Juillet  mil  v'  xliiii. 

Aujourd'uy,  frère  Loys  Macère,  procureur  du  cou- 
vent des  Chartreux,  à  Paris,  a  présente'  au  Bureau  de 
lad.  Ville  certaines  lettres  patentes  du  Roy,  données 
à  Paris,  le  dernier  jour  de  Juing  mil  v'  xliiii,  signées 
par  le  Roy  en  son  Conseil,  M°  Jehan  Jacques  de 
Mesmes,  maistre  des  Requestes  ordinaire  de  l'Ostel, 
présent,  de  Neufville,  par  lesquelles  led.  seigneur 
a  tenuz  lesd.  Chartreux  quictes,  paisibles  et  deschar- 


L.  —  Lettres  d'exemption,  Chartreux. 

3  juillet  i544.  (Fol.  iS.) 

gez  de  la  somme  de  vi"  xiii  livres  vi  solz  viii  denier? 
tournois,  à  quoy  ilz  ont  esté  assiz  et  cotisez  pour 
leurd.  couvent,  pour  l'impost  des  un"  m  escuz,  oc- 
Iroyez  par  lad.  Ville  au  Roy,  pour  le  faicl  de  ses 
guerres,  nous  requérant  l'entérinement  et  responce 
de  la  présentation  desd.  lellres;  sur  quoy  avons  or- 
donné qu'iiz  auront  seuUement  acte  de  la  présenta- 
tion d'iceiies,  pour  leur  servir  ce  que  de  raison. 


LI.  —  Assemblée  generalle  tant  pour  les  iiii"  m.  escuz  que  pour  les  pionniers. 

aa  juillet  i54/i.  (Fol.  iitj)  O. 


Du  mardy,  xxii°  jour  de  Juillet  mil  v'  xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Conseillers,  Quarte- 
niers  et  bourgeois  d'icelle,  pour  adviser  sur  aucuns 
affaires  concernans  le  bien  du  Roy  et  de  lad.  Ville; 
en  laquelle  se  sont  trouvez  : 

Mess"  Picot,  Godeffroy,  Seguier  et  Choppin, 
Eschevins  ; 

Mess"  Luillier,  Tronson,  Morin,  de  Livres,  Bail- 
let,  E.  de  Montmirel,  Berlhelemy,  G.  Lelieur  et 
Larcher,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Courtin, 
Prévost,  Parfaict,  Le  Lorrain,  Croquet,  Pellerin, 
Kerver,  GohoryetHac,  Quarteniers; 

Charlet,  Guerart,  Destas,  Barjot,  Chesneau,  du 
Riant,  du  Hamel,  Dembeez,  Bichevillain,  Dolu, 
Laniy,  Legoix,  Payen,  Perrot,Cramoisy,  Le  Tellier, 
et  autres  bourgeois  et  marchans  de  lad.  Ville. 

Est  aussi  comparu  en  lad.  assemblée  Mons''  de 
Sainct  Ciergue'-',  Lieutenant  gênerai  du  Roy  en  Tou- 
raine ,  lequel  a  présenté  deux  paires  de  lettres  mis- 
sives adressantes  à  lad.  Ville,  desquelles  la  teneur 
ensuit  : 

A  noz  très  chers  et  bien  amei  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  de  Paris. 


De  par  le  Roy. 

ifTrès  chers   et  bien  amez,   nous    escripvons  à 

'''  La  moitié  du  recto  et  le  verso  tout  entier  du  foi.  A8  sont  restes  en  blanc  au  registre. 
'■'  Antoine  Bohier,  baron  de  Saint-Cierjjue. 


noslre  cousin  le  Cardinal  de  Meudon ,  nostre  Lieute- 
nant gênerai  à  Paris,  et  avons  commandé  au  s''  de 
Sainct  Ciergue,  aussi  nostre  Lieutenant  gênerai  en 
Touraine,de  vous  faire  assembler  pour  vous  dire  au- 
cunes choses  concernans  noz  grandz  et  urgens  affaires 
et  le  bien  et  seureté  de  voz  personnes  et  biens, 
mesmement  l'advancement  de  la  forliilication  de 
nostre  bonne  ville  de  Paris,  ainsi  que  plus  au  long 
ilz  vous  diront  et  dcclaireront  noz  voulloir  et  inlen- 
cion.  Si  vous  prions  et  neantmoings  mandons  les 
croire,  tout  ainsi  que  feriez  nostre  propre  personne. 
Si  n'y  faictes  faulte,  car  tel  est  nostre  plaisir. 

«Donné  à  Sainct  Mor  des  Fossez,  le  xxi'  jour  de 
Juillet,  l'an  mil  cinq  cens  quarante  quatre. i? 
Signé  :  r François,  de  l'Aubespine.t» 

De  par  le  Rov. 

(tTrès  chers  et  bien  amez,  ayant  entendu  par  le 
s' de  Sainct  Ciergue  l'indisposition  de  noslre  cousin 
le  Cardinal  de  Meudon,  pour  l'entière  seureté  que 
nous  avons  de  la  suffisance  et  expérience  dud.  de 
Sainct  Ciergue,  luy  avons  commandé  de  vous  faire  en- 
tendre noz  affaires  et  speciallement  ce  (jue  en  iceulx 
vous  concernent.  Si  vous  prions  et  neantmoings 
mandons  le  croire  et  faire  ce  qu'il  vous  dira  de 
nostre  part,  tout  ainsi  que  feriez  pour  nostre  propre 
personne.  Si  n'y  faictes  faulte,  car  tel  est  noslre 
plaisir. 


[i564] 

tr  Donné  à  Sainct  Mor  des  Fossez,  ie  xxi'  jour  de 
Juillet  mil  v'  xliiu.t) 

Signé  :  tt François,  de  l'Aubespinb.i 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres,  a  présenté  une 
autre  missives,  de  laquelle  la  teneur  ensuit  : 

A  mon  cousin  le  Cardinal  de  Meudan, 
mon  Lieutenant  gênerai  à  Paris. 

Mon  COUSIN  , 

rj'av  comandé  au  s'  de  Sainct  Ciergue  vous  aller 
trouver  à  Meudon,  à  ce  que,  en  vostre  compaignée, 
il  se  puisse  trouver  à  l'assemblée  que  j'enlendz 
promptement  estre  faicte,  en  l'Ostel  de  Ville,  des 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  autres  habitans 
de  la  ville  de  Paris  que  adviserez,  pour  leur  esire  par 
vous  et  luy  exposé  ce  qu'il  vous  dira  de  ma  part, 
dont  je  vous  prie  le  croire,  comme  feriez  ma  propre 
personne,  et  à  Dieu,  mon  Cousin,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  garde. 

cEscript  à  Sainct  Mor  des  Fossez,  le  xx' jour  de 
Juillet  mil  v"  xuiili 

Signé  :  (f François,  de  l'Aubespine. »> 

Créance  de  mons''  de  Saint  Ciergue. 
Laquelle  lettre  a  aussi  esté  leue  en  lad.  assem- 
blée, et  a  led.  s''  de  Sainct  Ciergue  proposé  en  icelle 
les  grans  et  urgens  affaires  que  le  Rov  a  de  présent  à 
soutenir,  tant  à  l'encontre  de  l'Empereur  que  du  Roy 
d'Angleterre,  au  moyen  de  quoy  il  souldoye  à  pré- 
sent bien  cent  mil  liommes,  en  comprenant  quinze 
mil  hommes  qu'il  a  au  pays  de  Piedmont.  Et  pour 
ce  que  le  payement  des  Suisses  doibt  estre  faict,  le 
premier  jour  d'Aoust,  le-<iuelz  sont  assignez  sur  les 
iiii"  M  escuz,  à  luy  octroyez  par  lad.  Ville,  desquelz 
restent  encores  deux  payemens  et  quartiers,  qui 
escherront  le  xv"  jour  d'Aoust  prochain,  est  besoing 
lesd.  deniers  luy  estre  advancez.  Et  encores  avoil 
délibéré  led.  seigneur  s'ayder  encores  des  xx'  livres 
tournois  deubz  à  la  vefve  François  Daubray,  pour  le 
remboursement  desquelz  lad.  Ville  est  obligée  et  que 
lad.  obligation  lour  sera  rendue,  eten  feroit  Icd. sei- 
gneur interesl  à  lad.  vefve,  ou  autrement  l'appoincte- 
roit  comme  elle  vouldroit;  et  aussi  que  lad.  Ville  eust 
à  emprunter  argent  des  particuliers  d'icelle  Ville,  suf- 
fisans  à  ce  faire,  en  leurpromectantet  asseurant  les 
rembourser.  Et  à  ce  moyen,  seroient  soullagez  les 
povres  de  lad.  Ville,  lesquelz  ne  pevent  payer  leur 
rotisacion  desd.  iiii"  m  escuz,  et  que  le  voulloir  du 
Roy  estoit  les  exempter. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


35 


Aussi  que  led.  seigneur  avoit  voulloir  de  continuer 
la  fortifficacion  de  lad.  Ville, soit  soubz  sa  main  ou 
que  lad.  Ville  en  preigne  la  charge,  mais  qu'il  n'en- 
tendoit  que  les  povres  feussent  tenuz  et  contrainctz 
payer  les  pionniers,  parce  qu'ilzn'y  pourroient  lon- 
guement fournir,  mais  qu'il  voulloit  que  lad.  Ville 
advisast  quelque  autre  moyen,  soit  par  ayde  levé 
sur  toutes  personnes  ou  autre  manière,  la  moings 
domniagable  et  myeulx  à  propos  qui  seroit  possible, 
tant  pour  lever  la  soulde  des  ouvriers  qu'il  fauit  avoir 
pour  lad.  fortilTicacion,  que  pour  le  remboursement 
de  ceulx  qui  auront  pi'esté  et  advancé  lesd.  deux  moys 
qui  escherront  à  la  my  Aoust,  et  qu'on  eust  à  y  adviser 
et  en  rendre  responce  aud.  seigneur,  parce  qu'il  est 
prest  confermer  et  ratidier  à  icelle  Ville  tout  ce  qu'elle 
aura  délibéré  en  cest  endroict,  soit  ayde,  subside 
ou  quelque  autre  bon  moyen  que  lad.  conipaignée 
pourra  trouver.  Ce  faict,  a  esté  dit  aud.  s''  de  Sainct 
Ciergue  qu'il  eust  à  soy  retirer  et  que  la  conipaignée 
y  adviseroit,  puis  luy  en  seroit  rendu  responce. 

Allors  s'est  led.  s"^  retiré.  Et  a  esté  lad.  matière 
mise  en  délibération,  présente  toute  lad.  assem- 
blée. En  laquelle  a  esté  conclud,  advisé  et  délibéré 
que  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  lad.  Ville  manderont  les  Quarteniers  d'icelle, 
lesquelz  desclaireront  quelz  deniers  ilz  ont  en  leurs 
mains  pour  le  payement  du  troisiesme  quartier  de 
la  soulde  de  vu"  v"  hommes  de  pied,  accordez  cy 
devant  au  Roy  nostre  sire;  que  lesd.  Quarteniers 
apporteront  les  roolles  des  cotisacions  faictes  en 
leurs  quartiers  pour  led.  payement,  et  sera  advisé 
par  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
appelle  deux  ou  trois  Conseillers  de  Ville  et  deux 
des  plus  aparans  bourgeois  de  chascune  dixaine 
desd.  quartiers,  à  modérer  la  cotisacion  des  plus 
povres  desd.  quartiers,  ou  les  distraire  du  tout  desd. 
roolles,  s'ilz  veoient  qu'il  soit  besoing,  et  après  avoir 
congneu  leur  povreté  ;  que  les  debteurs  des  sommes 
qui  resteront  à  payer,  contenuz  èsd.  roolles,  seront 
contrainctz  dilligemment  de  payer  et  fournir  à  leurs 
cotisacions.  Et  pendant  ce  temps,  seront  faictz  roolles 
des  plus  sullisans  des  quartiers,  ausquelz  et  à  chas- 
cun  d'eulx  sera  demandé  par  emprunct  la  somme  de 
cent  ou  VI"  livres  tournois,  de  laquelle  somme  les 
Quarteniers  leur  bailleront  leur  ceduUe,  comme  pour 
prest  à  les  payer  et  rembourser  dedans  deux  ou 
trois  moys.  Et  desquelles  promesses  lesd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  les  promecteront  garan- 
tir et  desdommager.  Lesquelles  sommes  se  repran- 
dront  sur  les  deniers  procedans   desd.  cotisacions 

5. 


36 


REGISTRES  DU  BUREAU 


restans  à  payer.  Et  le  surplus  se  prandra  sur  les 
premiers  deniers  procedans  de  l'ayde  qui  sera  nou- 
vellement leve'e  pour  le  faict  des  l'ortiffications  de 
lad.  Ville. 

Et  a  esté  aussi  advisé  que  mesd.  s"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Esclievins  appelleront  avec  eulx  six 
ou  qualre  Conseillers  de  lad.  Ville  et  pareil  nombre 
des  plus  apparans ,  bourgeois  d'icelle ,  pour  ensemble- 
ment  délibérer  et  donner  avis  au  Roy  sur  quelles 
marchandises  sera  plus  à  propos  et  commode  pour 
lever  led.  ayde;  et  que  pendant  ce  temps  et  jusqu'au 
jour  de  la  niy  Aoust  prochain  les  cotizez  foui-niront 


[i5/ti] 

et  continuront  de  pionniers,  selon  leurs  cotisa- 
cions.  Et  cependant,  on  advisera  de  bailler  lesd. 
forliffications  à  la  loise  à  gens  en  ce  congnoissans 
et  expérimentez,  et  nombre  suffisant.  Et  afin  que 
lesd.  fortifficacions  qui  sont  de  grand  coustz  et  fraiz 
ne  soient  interrompues,  mesd.  s"  yront  vers  le  Roy 
le  supplier  très  humblement  de  faire  faire  ung  decin 
tel  qui  luy  plaira,  icelluy  arrester  et  le  faire  signer 
par  Tung  des  secrétaires  de  ses  commandemens  ou 
des  finances,  à  ce  qu'il  soit  tenu  ou  exécuté,  sans  y 
riens  changer,  augmenter  ne  diminuer,  le  tout  soubz 
le  bon  plaisir  du  Roy'''. 


"'  Au  foi.  5a  du  Registre  H  1780,  commencent  les  «Ordonnances,  mandemens  et  autres  expéditions  faicles  au  Greffe  de  la  Ville  de 
Paris'^,  depuis  le  1"  janvier  i568. 


[i5/t/.]  DE  LA  VILLE  DE  PARIS.  37 


REGISTRE    DES    DELIRERATIONS" 

DU   CONSEIL  DE  LA  VILLE   DE  PARIS, 

ES  ASSEMBLÉES  FAICTES   PAR  MESSIEURS  LES  PrEVOST  DES  MaRCHANS   ET  EsCHEVINS  DE   LADICTE  VlLLE , 

SELON  LES  JOURS  ESQUELZ  ILZ  ONT  APPELLE   MESSIEURS  LES  CONSEILLERS , 

QUARTENIERS  ET  AUTRES ,  EMSEMBLEMENT  OU  SEPAREMENT, 

SELON  QUE  LES  AFFAIRES   DE  LADICTE  ViLLE  LE   REQUEROIENT; 

LEDiCT  Registre  encommencé 

LE  LUNDI  DIX-HUITIESME  JOUR  d'aOUST  MIL  CINQ  CENS  QUARANTE  QUATRE, 

DONT  LE  SAMEDI   PRECEDANT 

MONS'    MAISTRK  JeHAN   MoRIN,    SEIGNEUR   DE   PaROIZ   EN  BrYe'^^, 

CONSEILLER    DU    RoY   ET  LiEUTENANT  CIVIL  DE   LA  PrEVOSTÉ    DE    PaRIS, 

auroit  esté  esleu  en  Prévost  desdictz  Marchans; 

et  pour  eschevins  anciens  estoient 
MAisTRE  Pierre  Seguier,  seigneur  de  la  Verrière '^', 

AUSSI  CONSEILLER  DUDICT  SEIGNEUR  ET  LIEUTENANT  CRIMINEL  DE  LADICTE  PREVOSTÉ  DE  PaRIS, 

ET  SIRE  Jehan  Choppin,  marchant  et  bourgois  de  Paris; 

ET    ou   lieu  de   deux    AUTRES    QUI   AVOIENT    FAICT   LEUR   TEMPS, 

ESTOIENT  ESLEUZ  SIRE  JeHAN  DE  SaINCT  GeRMAIN  , 

AUSSI   BOURGEOIS   ET   QUARTENIER    d'iCELLE   ViLLE,   ET    SIRE   JeHAN    BeRTHELEMY, 

seigneur  du  Plessis  le  vicomte,  dict  BellevilleW,  et  de  Longperier  en  Mulcien*^), 

conseiller  de  ladicte  ville. 


<'•  C'est  le  registre  portant  actuellement  auic  Arcliives  nationales  la  cole  H  1781  qui  commence  ici.  Il  comprend  3oo  feuillets  et 
s'étend  du  18  août  i544  au  ao  août  i55a.  Le  dernier  procès-verbal  contenu  dans  les  cinquante  premiers  feuillets  du  registre 
H  J780*  étant  du  aa  juillet  i54i,  la  suite  chronologique  dos  délibérations  du  Bureau  de  la  Ville  ne  subit,  pour  ainsi  dire,  aucune 
interruption  durant  cette  période.  L'unité  logique  de  la  première  partie  du  registre  H  1780'  et  du  registre  entier  H  1781  se  trouvant 
rétablie  par  le  fait  de  leur  publication  dans  un  seul  et  même  volume,  nous  continuons  la  série  des  numéros  de  paragraphes,  en  plaçant 
toutefois  entre  crochets  les  numéros  d'ordre  que  présenteraient  les  procès-verbaux  du  registre  H  1 78 1 ,  s'il  était  publié  à  part. 

'•'  Aujourd'huy  Paroy-Jutigny,  canton  de  Donnemarie-en-Montois  (Seine-et-Marne). 

'"  Pierre  Séguicr,  seigneur  de  la  Verrière,  près  de  Chevreuse  (Seine-etOisc),  était  le  fils  aine  de  Barthélémy  Séguier,  lieutenant 
général  au  bailliage  de  Chartres,  et  de  Margueiite  Poulain.  (Voir  la  généalogie  de  la  branche  de  la  Verrière  dans  Blanchard,  Les  Pré- 
riden»  au  murlier,  in-fol.,  p.  328. 

''•  Le  Plcssis-Belleville,  canton  de  Nanteuil  (Oise). 

"•  Longperier,  canton  de  Damroarlin  (Seine-et-Marne). 


38 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i5/i6] 


LU  [I]. ReMONSTRANCE  aux  QUARTEMERS  pour  les  nil"M  ESCUZ  DEMANDEZ  PAR  LE  RoY  \  LA  VlLLE. 

18  août  t544.  (Fol.  1.) 

Et  PREMIEREMENT 

Du  lundi,  xviii"  jour  d'Aoust  mil  cinq  cens  qua- 
rante et  quatre. 


Aujourd'uy,  suyvant  le  commandement  faict  aux 
seize  Quarteniers  de  comparoir  à  deux  heures  de 
relevée,  sont  comparuz  le  jour  d'uy  au  Rureau  de 
la  Ville  de  Paris ,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Jehan 
Morin,  Lieutenant  civil  ; 

Mons'  maistre  Pierre  Seguier  Lieutenant  crimi- 
nel, sire  Jehan  Choppin,  Jehan  de  Sainct  Germain 
et  Jehan  Rerlhelemy,  Eschevins  de  lad.  Ville  ; 

Sires  Jehan  Rasannicr,  Vincent  Maciot,  Jehan 
Croquet,  Denis  Rerlhelemy,  maistre  Claude  Prévost, 
Guillaume  Danès,  Thomas  Lelorrain,  Guichart 
Courlin,  Jehan  Parfaicl,  Nicolas  Hac,  Jacques  Ker- 
ver,  maisire  Pierre  Gohory  et  maistre  Pierre  Pel- 
lerin,  Quarteniers  d'icelle  Ville. 

En  laquelle  assemble'e  mond.  s"^  le  Prévost  des 
Marchans  a  remonstré  ausd.  Quarteniers  quil  fault 
adviser  à  payer  le  resie  des  quatre  vingtz  mil  escuz 
deubz  au  Roy  et  dont  lesd.  Quarteniers  ce  sont,  ces 
jours  passez,  obligez  pour  vingt  cinq  mille  francs,  et 


pour  entendre  ce  qui  reste  est  neccessaire  de  satis- 
faire aux  arlicles  qui  se  enssuivent,  et  desquelz 
articles  sera  baille  coppie  à  chascun  d'eulx;  c'est 
assavoir  de  bailler  l'eslat  au  vray  de  la  receple  qu'ilz 
ont  faicte  à  cause  des  cotisations  des  maisons  de 
leur  quarlier,  depuis  qu'ilz  ont  commencé  de  les  re- 
cevoir jusques  à  présent; 

Item,  les  payemens  sur  ce  faictz  au  Receveur  gê- 
nerai Marcel  ; 

Item,  la  déclaration  des  deniers  qu'ilz  ont  en 
leurs  mains  pour  les  faire  délivrer  aud.  Marcel  ; 

Item,  les  deniers  par  eulx  receuz  par  leurs  ce- 
dulles,  à  cause  des  prestz  des  cent  livres  tournois, 
avec  les  noms  et  seurnoms  de  ceulx  qui  leur  ont 
preste  losd.  deniers,  ensemble  la  datte  desd.  ce- 
dulles;  et  le  tout  bailler  par  estât,  comme  dit  est, 
signé  de  leur  main  ; 

Item,  aussi  bailler  les  noms  et  seurnoms  avec  les 
sommes  de  deniers  qui  leur  restent  à  recouvrer  en 
leurs  quartiers  pour  le  parachèvement  du  payement 
des  neuf  vingtz  mil  livres  tournois  accordez  au  Roy. 

Lesquelz  Quarteniers  ont  promis  dilligemment  y 
pourvcoir. 


LUI  [II].  —  Les  Conseillers  asisteront  à  la  recherche  des  rolles  des  cotizatiots. 

3o  août  i544.  (Fol.  2.) 


Du  samedi,  xxx' jour  d'Aoust  mil  v'  xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  adviser  sur  plusieurs  urgens  affaires  de  lad. 
Ville,  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assa- 
voir : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Jehan 
Morin,  Lieutenant  civil  ; 

Mons' maisire  Pierre  Seguier, Lieutenant  criminel; 
sires  Jehan  Choppin,  Jehan  de  Sainct  Germain  et 
Jehan  Rerthelemy,  Eschevins  ; 

Mess"  de  Livres,  Leiieur,  T.  de  Rragelongne, 
C.  Lelievre,  Paillart,  Larcher  et  Perdrier,  Conseil- 
lers d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  remonstré  que,  au  commencement  de  son  entrée 
oud.  estai,  luy  a  convenu  se  obliger  et  les  Eschevins 
pour  la  somme  de  xxv"  livres  tournois,  pour  la  ga- 
randie  des  Quarleniers,  et  qu'il  a  esté  par  cy  devant 


promis  au  Roy  iiii^^  m  escuz  soleil,  et  luy  en  estoit  en- 
cores  deu  de  reste,  à  la  my  aoust,  un"  x"  livres 
tournois,  lesquelles  sont  difficilles  à  recouvrer,  tant 
au  moyen  des  previlleigiez  que  le  Roy  a  exemptez 
que  pour  la  povreté  des  habitans  de  Paris;  laquelle 
difficulté  auroit  esté  aucunement  congneue  par  le 
Roy  et  son  Conseil,  parce  que  le  seigneur  de  Sainct 
Ciergue  vint  en  la  dernière  assemblée  faire  remons- 
trance  que  led.  seigneur  n'entendoit  les  povres  de 
lad.  ville  esire  contrainctz  payer  led.  iuipost,  ny  pa- 
reillement continuer  les  pionniers  pour  les  boullevers 
encommencez  pour  la  fortifficalion  d'icelle  ville,  et 
que  neantmoings  led.  seigneur  voulloit  estre  payé 
desd.  ini^'  m  cscus,  et  que  semblablement  lad.  fortiffi- 
calion feust  conlinuée,  et  que  pour  ce  faire  voulloit 
qu'on  advisast  l'ayde  le  plus  commode  et  myeulx  à 
propos  pour  lever  promptement  argent,  tant  pour 
parachever  le  derrenier  quartier  desd.  iiu"  m  escuz 
que  pour  continuer  lad.  fortiffication,  à  ce  que  lesd. 


[i544] 

povres  habitans  ne  feussent  plus  chargez.  Suyvant 
laquelle  délibération,  auroit  esté  convoqué  et  appelle 
aucuns  conseillers,  quarleniers,  bourgeois  et  mar- 
chansde  lad.  Ville, qui  auroienladvisé  que, combien 
que  aydes  et  subsides  feussent  onéreuses  et  de  grande 
incommodité  pour  lad.  Ville,  toutesfoys,  voyans  et 
considerans  que  la  neccessité  y  contrainct,  auroient 
advisé  que,  pour  éviter  de  plusieurs  niaulx  le  pire, 
seroit  levé  l'ayde  de  deux  solz  parisis  pour  chascun 
muy  de  vin  entrant  en  la  ville  de  Paris,  tant  sur 
previllegiez  que  non  previllegiez.  Laquelle  delibera- 
cion  auroii  esté  recitée  et  declairéeà  Monseigneur  le 
Heverandissime  cardinal  de  Meudon  ,  Lieutenant  gê- 
nerai du  Roy  à  Paris,  qui  l'auroit  faict  savoir  au 
Rov  ;  et  auroit  octroyé  ses  lettres  patentes  pour  lever 
led.  inipost ,  mais  y  auroit  adjuslé  encores  ii  solz  pari- 
sis  qui  sont  iiii  solz  parisis  pour  muy,  à  cueillir  led. 
ayde  tant  sur  previllegiei  que  non  previllegiez  et 
sans  nul  exempter'''. 

Sur  lequel  est  besoing  adviser  si  led.  ayde  sera 
baillé  à  main  ferme,  ou  levé  et  cueilly  soubz  la 
main  de  lad.  Ville.  Et  quant  à  l'exécution  de  la  der- 
nière délibération ,  auroient  esté  vcuz  les  rooUes  d'au- 
cuns quarteniers,  et  d'iceulx  disiraictz  les  povres  et 
mys  appart  les  riches  et  médiocres,  qui  pour- 
roient  payer  leur  coltité  ou  quelque  autre  somme. 
Et  afin  que  lesd.  roolles  feussent  en  brief  temps 
expédiez,  a  prié  lesd.  Conseillers  voulloir  assister 
et  estre  presens  à  veoir  les  roolles  des  autres 
quarteniers,  au  moings  ung  à  chascun  quartier, 
avec  les  dixiniers  et  bourgeois  desd.  quartiers,  pour 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


39 


congnoistre  et  juger  en  leurs  consciences  les  povres, 
pour  les  distraire,  et  les  riches'-',  pour  les  faire  payer. 
Aussi  que  le  Roy  a,  puis  trois  jours  en  ça,  envoyé 
une  lettres  patentes  en  lacz  de  soye  et  cire  verd, 
par  lesquelles  il  a  créé  de  nouvel  trois  mesureurs  de 
charbon,  contre  les  previlleiges  de  lad.  Ville;  à  ceste 
cause  auroit  prié  lesd.  Conseillers  donner  sur  ce 
leur  avis.  Lesquelz  ont  tous  conclud,  advisé  et  déli- 
béré que  lesd.  Conseillers  de  Ville  assisteront  à  la 
recherche  des  roolles  desd.  quarleniers  avec  les 
dixiniers  et  deux  bourgeois  de  chascun  quartier, 
pour  distraire  les  povres  et  faire  payer  dilligem- 
ment  les  riches  ou  médiocres  qui  y  seront  trouvez; 
et  ce  pendant  aller  vers  le  Roy  le  supplier  très 
humblement  de  modérer  lad.  somme,  à  tout  le 
moings  donner  dellay  du  payement  d'icelle,  en  luy 
faisant  remonstrances  du  devoir  que  icelle  Ville  a 
tousjours  faict  par  cy  devant,  et  de  la  povreté  des 
habitans  de  lad.  Ville  quant  à  présent  ;  et  par  ung 
mesme  moyen,  luy  remonstrer  les  previlleiges  et  or- 
donnances de  lad.  Ville,  par  lesquelz  est  concédé 
es  Prévost  de;  Marchans  et  Eschevins  d'icelle  Ville 
pourveoir  es  offices  de  lad.  Ville;  lesquelz  previl- 
leiges seroient  adnullez,  si  lesd.  lettres  patentes,  en 
forme  de  esdict  et  création  de  trois  mesureurs  de 
charbon,  nouvellement  créez,  estoient  entérinées.  Et 
quant  ausd.  lettres  patentes  de  l'imposition  et  ayde 
de  cinq '^'  solz  pour  muy  de  vin  entrant  à  Paris, 
l'affaire  a  esté  remise  en  la  grande  assemblée  qui 
sera  de  brief  tenue.  Et  dès  demain  sera  commencé  à 
besongner  es  roolles  desd.  quarteniers. 


LIV  [III].  —  [Une  dkputatiox  sera  envoyée  au  Roy  dans  le  but  d'obtemr  un  délai 

POLR  LE  PAIEMENT  DU  DERNIER   QUARTIER  DE  l'aIDe]  '*'. 

3  septembre  i54'i.  (Fol.  3.) 


Du  mercredi,  m' jour  de  Septembre  mil  v'.xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicle,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville, 
pour  adviser  sur  plusieurs  urgens  affaires  d'icelle; 
en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans  et  Lieutenant  civil , 
maistre  Jehan  Morin  ; 


Mess"  Choppin,  de  Sainct  Germain  et  Berthe- 
lemy,  Eschevins; 

Mess" Tronson,  Viole,  Lelievre,  G.  Lelieur,  de  Li- 
vres, De  Thou,  T.  de  Monirairel,  T.  de  Bragelongne, 
Lecomte,  Paillart,  Perdrier,  Conseillers  d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  recité  à    lad.  eompaignée  ce  qui  feust  délibéré 


'')  Les  lettres  patentes  autorisant  la  levée  de  l'impAt,  dont  il  est  question  ici,  jusqu'à  la  fin  de  mai  i5A6,  sont  datées  de  Villers-Cot- 
teréts,  le  17  aoùl.  Elles  furent  enre(;istrées  au  Parlement,  le  6  septembre  suivant.  (Arch.  nat.,  X'*  86i5,  fol.  9.) 

"'  Le  scribe  a  répété  par  erreur  le  mot  povres. 

'''  Vérification  faite  sur  le  texte  de  l'ordonnance,  ce  chiffre  cinq  se  trouve  exact,  et  c'est  par  eiieur  qu'il  est  question  plus  liaut  de 
quatre  sols  par  muid. 

'•'  Les  marges  des  feuillets  à  et  5  ayant  été  coupées  et  refaites  par  le  relieur,  les  litres  disposés  en  manchettes  ont  disparu  pour 
cette  partie  du  Registre. 


àO 


REGISTRES  DU  RUREAU 


samedi  dernier''',  en  l'assemblée  tenue  oud.  Hostel, 
par  laquelle  feust  conclud  d'aller  vers  le  Roy  lui  de- 
mander modération  ou  dellay  de  la  somme  qui  luy 
est  deue;  que  les  Conseillers  assisteroient  à  la  re- 
cherche des  rooUes  des  quarteniers  pour  distraire 
les  povres  et  faire  payer  les  autres  ;  qu'on  remons- 
treroit  les  previlleiges  de  lad.  Ville, par  lesquelz  est 
concède'  à  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  pourveoir  des  oflices  de  Ville,  mesme  de  mesu- 
reurs de  charbon,  cl  de  soy  defTendre  contre  aucuns 
qui  ont  obtenu  lettres  patentes  de  trois  mesureurs 
dud.  charbon,  oullre  les  neuf  qui  y  sont  de  pré- 
sent; et  que  l'affaire  et  négoce  de  l'entrée  de  ville 
du  vin,  que  le  Roy  a  nouvellement  levé  par  ses 
lettres  patentes  estant  de  présent  à  la  court  de  Par- 
lement pour  estre  verifliées,  seroit  remise  à  plus 
grande  assemblée; 

A  ceste  cause,  auroit  led.  s"'  Prévost  des  Mar- 
chans demandé  ausd.  assistans  leur  avis  et  oppinion  ; 
lesquelz  ont  tous  conclud,  advisé  et  délibéré,  suy- 
vant  lad.  dernière  deliberacion,  d'aller  vers  le  Roy,  le 
supplier  très  humblement  de  donner  modération,  à 
tout  le  moings  delay  du  payement  du  dernier  quar- 
tier des  iiii'^^  M  livres  tournois  à  lui  accordez  pour  le 
faict  de  ses  guerres;  et  ce  pendant  qu'on  pourra 
lever  les  deniers  de  l'ayde  de  v  solz  tournois  pour 
muy  de  vin  nouvellement  mys  sus  par  le  Roy,  tant 
pour  parachever  lad.  somme  que  pour  continuer  la 


[i5ù4] 

fortiffication  de  lad.  Ville,  actenduque  ledit  seigneur 
veult  et  ordonne  les  povres  de  lad.  Ville  estre  sup- 
portez ;  lequel  ayde  sera  levé  soubz  la  main  de  lad. 
Ville  par  le  receveur  dicelle,  tant  pour  savoir  la 
valleur  d'icelluy  que  pour  ce  qu'on  n'a  sceu  trouver 
nul  qui  l'ayt  voullu  prandre  à  main  ferme,  à  la 
charge  de  advancer  deniers;  neantmoings  seront 
mys  affiches  pour  savoir  combien  on  en  vouidra 
donner;  aussi  de  parachever  de  faire  la  recherche  des 
roolles  des  quarteniers,  et  faire  promptement  rece- 
voir les  deniers  qui  y  seront  trouvez,  et  cesser  les 
rachaptz  des  rentes  qui  se  font  de  l'entrée  de  ville 
du  pie  fourché ,  et  du  guesde  '"^^  et  garance.  Et  quant 
aux  trois  lettres  patentes  des  trois  charbonniers 
nouvellement  érigez  et  créez,  remonslrer  au  Roy  par 
ung  mesme  moyen  les  anciens  previlleiges  de  lad. 
Ville,  par  lesquelz  est  concédé  à  Mess"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  y  pourveoir, 
qui  est  tout  le  sallaire  de  leurs  labeurs,  et  se  opposer 
à  la  verifficalion  d'iceulx,  et  sov  deffendre  tant  en- 
vers  le  Roy  que  sa  court  de  Parlement;  et  pour  ce, 
faire  savoir  aux  autres  neuf  anciens  mesureurs  de 
charbon  s'ilz  veullent  contribuer  aux  fraiz  qu'il  con- 
viendra faire  pour  adnuUer  lesd.  lettres.  Et  pour 
faire  lequel  voyage  ont  esté  esleuz  Mess"  Berlhelemy, 
conseiller  et  eschcvin  de  lad.  Ville,  et  nions'  maisire 
Thomas  de  Bragelongne,  lieutenant  de  lad.  Prevoslé 
des  Marchans  et  Conseiller  d'icelle  Ville. 


LV  [IV].  —  [Mesures  résolues  pour  mettre  la  Ville  en  état  de  défense.] 

6  septembre  i544.  (Fol.  h.) 


Du  samedi,  vi'^jour  de  Septembre  mil  v'^xliiii. 

En  assemblée  generalle  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  deux  notables 
bourgeois  de  chascun  quartier,  en  laquelle  se  sont 
trouvez  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  maisire  Jean 
Morin  ; 

Mess"  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,  de 
Sainct  Germain  et  Berlhelemy,  Eschevins; 

Mess"  Tronson,  de  Monlmirel,  Viole,  de  Thou, 
T.  de  Bragelongne,  G.  Lelieur,  Perdrier,  Courlin, 
Lecomte,  Paillart,  T.  de  Monlmirel,  Du  Drac,  Pré- 
vost, tous  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Basannier,  Maciot ,  Danès,  Godcffroy,  Lejay,  Cour- 


tin  ,  Prévost,  Parfaict,  Lelorrain,  Hac,  Gohory,  Ker- 
ver,  Pellerin  et  Berthelemy,  Quarteniers  d'icelle 
Ville; 

Mess"  Viole,  maisire  des  comptes , mons''  de  Pom- 
ponne ,  le  Contrerolleur  de  l'audience ,  Robert  Legoix , 
le  commissaire  Tiersault ,  sire  Jacques  Pinel ,  Joachim 
Rolland,  Jehan  Dampmartin,  Jehan  Laubigeois, 
m°  Adrian  Oger,  Richevillain,  sire  Jehan  de  Moucy, 
mons"  de  Marie,  mons'  Leroux,  Conseiller  en  la 
Court,  sire  Claude  Sanguyn,  m"  Fleurend  de  Saincl 
Jehan,  m°  Jacques  Lesecq,  et  le  contrerolleur  Me- 
nant, tous  bourgeois  de  ladicle  ville. 

En  laquelle  assemblée  a  esté  leue  une  lettres 
missives  envoyées  par  le  Roy  à  Monseigneur  le  Re- 
verandissime  cardinal  de  Meudon,  Lieutenant  gene- 


"'  Le  3o  août  i54i,  ci-dessus  n"  LUI. 

<'!  Le  suc  de  la  guède,  plante  appelée  autrement  pattel,  servait  aux  teinturiers  pour  donner  aux  draps  une  couleur  bleue  foncée. 


rai  du  Roy  à  Paris,  apportées  par  Mons' i'evesque 
de  Mascon  ''>,  desquelles  la  teneur  ensuit  : 

4  septembre   i5/i4. 

A  mon  cousin  le  Cardinal  de  Meudon , 
mon  Lieutenant  gênerai  à  Paris. 

ttMon  cousin,  ayant  veu  mes  ennemys  le  bon 
ordre  et  provision  que  j'ay  donné  en  mon  camp,  qui 
a  esté  telle  que,  encores  que  lesd.  ennemys  n'eussent 
autre  délibération  que  de  le  surprandre  et  venir  à  la 
balailie,  à  laquelle  ilz  esloient  contrainctz,  pour  le 
peu  de  vivres  qu  ilz  ont,  neantmoings  mond.  camp 
s'est  mys  et  posé  au  devant  d'eulx  si  bien  à  propos 
et  en  si  bonne  délibération  de  les  recevoir  que  lesd. 
ennemys,  voyans  leur  contenance,  pour  estre  pro- 
chaine et  quasi  joignans  les  ungs  des  autres,  n'ont 
ousé  venir  à  la  bataille  que  mon  armée  leur  a  présen- 
tée; mais  comme  désespérez,  ont  assemblé  vivres 
pour  neuf  ou  dix  jours,  ne  laissant  riens  derrière 
eulx,  vivres,  gens  ne  munitionnaires  qui  les  puisse 
suivre,  en  délibération,  comme  on  peult  juger,  de 
uieltre  leur  affaire  à  l'advanture,  qui  est  l'endroit 
où  je  les  ay  tousjours  actendu  et  desirez;  car  estant 
mon  armée  si  forte  qu'elle  est  et  trop  plus  puis- 
sante qu'ilz  ne  sont,  en  telle  et  si  bonne  volunté  de 
combatre  qu'il  n'est  possible  de  plus,  et  de  ce 
m'ont  faicl  très  instanment  requérir.  Ce  que,  tou- 
tesfoys,  je  nay  voullu  accorder  pour  ne  mettre  en 
liazard  ung  jeu  que  je  voy  avecques  l'aydc  de  Dieu 
tout  asseuré.  J'ay  bien  voullu  vous  en  donner  advis, 
atlin  que,  pour  venir  à  l'effect  que  je  désire,  vous 
faictes  en  toute  dilligence  besongner  aux  rampars  et 
forteresses  de  ma  ville  de  Paris,  asseuranl  bien  les 
babitans  d'icelle  qu'ilz  n'ayent  aucune  doubte  et 
crainte,  car  si  l'ennemy  dresse  là  la  leste  par  deses- 
poir, comme  je  voy  qu'il  est  contrainct,  ou  de  se  re- 
tirer, j'ay  toutes  mes  forces  prestes  et  entières,  dont 
je  mettray  la  plus  grande  partie  au  devant  desd. 
ennemys,  et  iray  en  personne  pour  les  secourir'-', 
laissant  derrière  une  autre  force  à  la  queue  desd. 
ennemys,  pour  leur  rompre  le  peu  de  vivres  qu'ilz 
pourront  avoir  et  leur  faire  tout  le  dommage  qu'il 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


4t 


sera  possible,  ayant  desja  faict  oster  et  destourner 
tous  vivres  de  devant  eulx,  rompre  fours  et  moulins, 
de  sorte  que  je  voy  led.  ennemy  reduict  en  telle 
extrémité,  estant  ainsi  environné  et  enveloppé  en 
mon  royaulme,  qu'il  est  impossible  qu'il  ne  soit  en- 
tièrement perdu  et  ruyné.  Vous  priant  ce  pendant 
haster,  comme  dit  est,  lesd.  réparations,  en  manière 
qu'il  soit  pourveu  si  bien  à  toutes  choses  qu'il  ne 
soit  mys  en  doubte  une  chose  que  nous  voyons  cer- 
taine et  asseurée.  Croyant  au  demeurant  ce  que  vous 
dira  plus  amplement,  de  par  moy,  l'evesque  de 
Mascon,  mon  conseiller,  que  j'envoye  par  devers 
vous  expressément  pour  cest  effect,  tout  ainsi  que 
feriez  ma  propre  personne.  Priant  Dieu,  mon  cou- 
sin, qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  garde.  Escript  à 
Soudoyé  ''^\  le  un' jour  de  Septembre  mil  v"'  xniii.* 

Signé  :  FRANÇOIS. 

BoCHETEL. 

Après  lecture  desd.  lettres,  mond.  s'  le  Prévost  a 
demandé  aux  assistans  leur  oppinion  de  ce  qu'il  est 
bon  de  faire  en  cest  endroict.  Lesquelz  ont  tous  con- 
clud  et  advisé,  suyvant  la  créance  dud.  evesque  de 
Mascon  présent,  que  on  doibt  premièrement  se  re- 
tourner vers  Dieu,  nostre  créateur,  en  luy  deman- 
dant secours  et  pardon,  et  faire  processions  gene- 
ralles  et  particulières,  chascun  jour,  descendre  les 
corps  saincts  et  les  sainctes  reliques,  en  les  prians 
intercéder  pour  nous  envers  Dieu  ; 

Qu'on  doibt  fermer  trois  portes  delà  les  pontz,  et 
quatre  deçà  les  pontz,  les  plus  dangereuses  et 
moings  venantes  es  grandz  chemyns,  et  garder  les 
maistresses  portes  par  les  bourgeois  de  lad.  Ville  les 
plus  notables,  jusques  au  nombre  de  huit  à  chascune 
desd.  portes  ouvertes  ; 

Qu'on  doibt  faire  haster  la  fortiffication  de  lad. 
Ville,  et  pour  ce  faire,  continuer  les  pionniers 
comme  ilz  estoient,  et  plus,  s'il  est  possible,  et  don- 
ner charge  au  Maistre  de  l'ArtilIerye  de  monter 
l'artillerye  qui  n'est  montée,  trouver  les  moyens 
d'avoir  bouUetz,  pouidres,  salpestres,  charbon  de 
saulx  et  souffre,  et  fondre  de  nouvelle  artillerye,  si 
on  a  le  temps.  Lequel  Maistre  de  l'ArtilIerye  pre- 


'')  Pierre  Ili  du  Chastel,  évéque  de  Màcon  (iSiA-iSSa). 

'"  François  1"  vint  effectivement  à  Paris,  quelques  jours  après.  Le  i  o  septembre,  il  donna  audience,  au  Louvre,  à  une  dépulation 
dii  Parlement,  composée  du  premier  président  Lizet  et  des  présidents  de  Saint-André  et  Bertrand;  il  leur  renouvela  les  assurances 
qu'il  avait  données  au  cardinal  de  Meudon  et  leur  prescrivit  diverses  mesures  à  prendre  pour  ranimer  la  confiance  des  Parisiens, 
ébranlée  par  des  pn-paratifs  de  défense  un  peu  piématurés,  et  engager  les  absents  à  rentrer  dans  la  ville.  (  Arch.  nat.,  Reg.  du  Comeil 
<hi  Parlement  de  ParU,  X"  i553,  fol.  /187.) 

'^'  Saudoy,  canton  de  Sézanne,  arr.  d'Epemay  (Marne). 

m.  6 


lUPniMCntE    HATIOfALR. 


42 


REGISTRES  DU  BUREAU 


sent  l'a  promis  faire  en  dilligence  el  en  faire  son 
rapport  ; 

Que  les  Quarteniers  yront  par  les  maisons  de 
Paris  savoir  quelz  basions  à  main  et  à  feu,harnojs 
et  munitions  de  guerre  il  y  a ,  et  mesmes  sur  tous  les 
armuriers,  fourbisseurs  et  merciers,  et,  s'il  est  bc- 
soing,  les  apporter  en  i'Ostel  de  lad.  Ville,  en  les 
payant  de  la  valleur  d'iceulx,  et,  par  ung  mesme 
moyen,  savoir  quelz  vivres  il  y  a  et  quelz  gens 
pourront  porter  armes  et  combien,  pour  en  faire 
monstre  generalie  ; 

Qu'on  fera  crier  à  son  de  trompe  par  tous  les 
carrefours  de  Paris  que  Ions  les  habilaus  d'icelle 
ayant  maisons,  fermes  et  metairyes  aux  champs, 
ayent  à  faire  venir  en  extrême  dilligence  tous  les 
bledz,  vins,  bestiail  et  autres  vivres  et  meubles,  et 
dedans  quatre  jours;  autrement,  à  faulle  de  ce 
faire,   seront  lesd.    maisons   et   vivres   bruslez   et 


[i5i4] 

consommez,  à  ce  que  les  ennemys  du  Roy  ne  les 
puissent  trouver  et  leur  sera  baille'  lieu  seur  pour  les 
mecire  ; 

Item ,  que  les  gens  des  villages  ayent  semblable- 
ment  à  admener  leurs  vivres  à  Paris  dedans  led. 
temps,  à  ceulx  à  qui  ilz  les  doibvent,au  jour  S.  Mar- 
tin procliain;  et  l'ault  avoir  arrest  de  la  Court  pour 
les  contraindre  à  payer  promptement  ;  aussi  qu'on 
les  recevera,  eulx  et  leurs  biens,  en  ceste  Ville, 
s'ilz  y  viennent,  ou  passeront  oultre,  se  bon  leur 
semble. 

Et  sera  advisé  qu'on  fera  des  povres  mendicans, 
valides  et  invalides,  qu'ilz  pourroient  affamer  lad. 
Ville,  s'ilz  y  demouroienten  si  grand  nombre  comme 
ilz  sont  de  présent,  el  aussi  si  on  chassera  les  reli- 
gieulx  estrangers  et  autres,  et  s'il  y  eu  a  en  ceste 
ville,  et  s'en  enquérir. 


LVI  [V].  —  Processions. 

i3  septembre   i5/i/i.  (Fol.  6  v°.) 


Du  xiii'  jour  de  Seplembre. 

Aujourd'uy  ont  esté  faictes  processions  gene- 
ralles  par  Mess"  de  la  Court  et  de  la  ville  de 
Paris,  et  sont  allez  en  l'église  de  Paris  et  de  la 
à  Madame  Saincte  Geneviefve,  oii  a  esté  descen- 
due sa  chasse  et  portée  en  procession  avec  plusieurs 
beaulx  reliquaires  estans  en  lad.  Ville,  pour  prier 


Dieu  pour  la  paix  d'entre  le  Roy  et  l'Empereur  et 
pour  la  conservation  de  ceste  ville  de  Paris,  et  ne 
povoient  passer  le  peuple  pour  les  chariolz  el  cha- 
rettes  chargez  de  biens  des  habilans  de  lad.  Ville, 
qui  s'en  alioient  hors  lad.  Ville,  pour  la  crainte  de 
l'armée  dud.  Empereur  qui  s'aprochoit  d'icelle 
Ville. 


LVIl  [VI]. [PliBLICATION  DE  L\  PAIX.] 

30  septembre  lôà'i.  (Fol.  6  v°.) 


Et  le  \x°  jour  dud.  moys  de  Septembre  v"  xlhii, 
vigille  sainct  Mathieu,  le  Roy  nosire  sire  ordonna 
faire  cryer  la  paix  '",  et  envoya  ses  heraulx  d'armes 
à  la  court  de  Parlement,  lesquelz  vindrent  à  la  Ville, 
el  csloient  vestuz  de  leurs  coste  d'armes;  et  furent 
envoyé  quérir  par  mess"  les  six  trompettes  d'icelle 
Ville.  Et  crièrent  lad.  paix  en  la  place  de  Grève 
el  par  les  lieux  acoustumez,  acompaignez  de  plu- 
sieurs archers ,  arbalestriers  et  haquebutiers  en  la 
manière  qui  ensuit  : 

On  faict  assavoir  que  bonne  paix,  amytié  et  con- 
fédération est  faicte  entre  le  Roy  nostre  souverain 


seigneur  et  l'Empereur,  et  leurs  alliez  et  confederez; 
et  peuvent  leurs  subgectz  traffiquer,  marchander  et 
converser  sûrement  les  ungs  avec  les  autres. 

Ce  faict,  revindrent  lesd.  heraulx  disner  au  des- 
pens  de  la  Ville  au  Fer  de  mouilin,  près  Sainct  Ger- 
vaiz.  Et  led.  jour,  furent  faictz  feuz  de  joye  en  lad. 
Ville,  mesmes  en  la  place  de  Grève,  ou  fut  deffoncé 
ung  muy  de  vin  et  douze  douzaines  de  pains  baillez 
à  tous  pauvres  passans;  cl  y  avoit  gens  à  garder  que 
les  riches  ne  beussent  ou  emportassent  dud.  vin.  Et 
pendant  que  on  allumoit  led.  feu,  l'arlillerye  de  lad. 
Ville  sonnoit. 


'''  Le  traité  de  Crépy  entre  Chaiies-Quint  et  le  roi  de  France  avait  été  si^né  i'avant-veille.  Voir,  au  sujet  de  cette  puIJiralion,  les 
instructions  apportées  de  la  part  du  roi  au  Parlement,  et  particulièrement  les  mesures  décrétées  pour  purger  les  environs  de  Paris  des 
pillards  et  vagabonds  qui  y  exerçaient  leurs  ravages.  (Ârch.  nat.,  X"  iTiSS,  fol.  /191.) 


[i5a] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


43 


LVIII  [VII].  —  Lettres  de  créance  [du  Prévôt  de  Paris, 

CHARGÉ  PAR  LE   Roi  d'uNE  MISSION  AUPRES  DU  PrEVÔT  DES  MARCHANDS  ET   DES  EcHEVlNS.] 


t3  octobre  i544  (Fol.  7. 


Du  lundi,  xiii"jonr  d'Octobre  mil  v'^xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicle,  en  l'Oslel  de 
la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
E]schevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  deux  bour- 
jjeois  de  chascun  quartier  d'icelle,  pouroyr  la  lecture 
des  lettres  de  créance  de  mons'  le  Prévost  de  Paris, 
envoyd  exprez  de  par  le  Roy  à  lad.  Ville.  En  laquelle 
se  sont  (rouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Lieutenant  civil,  maisire  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

Mess"  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,de 
Sainct  Germain,  Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Guillart,  Tronson,  Baillet,  de 
Tliou,Du  Drac,  PrevosI,  G.  Lelieur,  M.  de  Brage- 
longne,  T.  de  Bragclongne,  Paillart,  Lecomte, 
Courtin,  De  Livres,  Larcher,  Conseillers  de  lad. 
Ville; 

Basannier,  Maciot,  Courtin,  Danès,  Lejay,  Pel- 
lerin,  Berthelemy,  Croquet,  Gohory,  Quarteniers; 

Jehan  de  Saincle  Beufve,  Chardon,  Guerin,  le 
commissaire  Janotin,  Pierre  de  Villers,  Valleran 
Debez,  Fauchet,  et  autres,  bourgois  dicelle  Ville. 

En  laquelle  assemblée  s'est  trouvé  mond.  s'  ie 
Prévost  de  Paris,  lequel  a  présenté  une  missive»  du 
Roy,  de  laquelle  la  teneur  cnsuict  : 

A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 

De  par  le  Rot. 

-rTrès  chers  et  bien  amez,  nous  envoyons  pré- 
sentement par  devers  vous  nostre  amé  et  féal  gen- 
lilliomme  ordinaire  de  nostre  Chambre,  le  seigneur 
de  Naiitoullet'",  Prévost  de  Paris,  pour  vous  dire 
et  declairer  aucunes  choses  de  nostre  pari.  Dont 
nous  vous  prions  le  croire,  tout  ainsi  que  feriez 
nostre  propre  personne;  nous  faisant  responce  sur 
les  choses  qu'il  vous  dira. 

r  Donné  a  Sainct  Fucien '^',  le  dixiesme  jour 
d'Octobre  mil  \'  xliiii." 

Signé  :  FRANÇOIS. 

BOCRETEL. 


Après  ce  que  la  lecture  de  lad.  lettre  a  esté  faicte 
en  lad.  assemblée,  mond.  s"^  le  Prévost  de  Paris  a 
dit,  pour  sa  créance,  que  le  Roy  luy  a  donné  charge 
venir  en  dilligence  en  lad.  Ville  pour  remonstrer  à 
la  présente  compaignée  que  par  cy  devant  led.  sei- 
gneur a  trouvé  les  habitans  de  Paris  ses  bons  et 
loyaulx  subgelz  et  leur  a  porté  autant  bonne  amytié 
que  à  nulle  des  autres  villes  de  son  royaulme,  qui 
le  faict  esmerveiller  et  esbayr  que  à  présent,  veu  et 
considéré  qu'il  est  eu  ses  grans  affaires,  tant  à  ren- 
contre des  Anglois  qui  détiennent  la  ville  de  Boul- 
longne,  que  pour  les  guerres  qu'il  acy  devant  souste- 
nues,  lad.  Ville  ne  luy  paye  le  reste  des  un"  u  escuz 
à  luy  accordez  et  les  v"  escuz  à  la  vefve  Daubray, 
dont  lad.  Ville  est  obligée;  lesquelles  sommes  veult 
led.  seigneur  sans  difficulté  et  sans  dissimulation 
luy  estre  payées,  actendu  qu'il  a  tant  de  foys  escript 
à  icelle  Ville  par  amour  et  doulccur,  puis  par  com- 
mination,  dont  on  n'a  tenu  compte,  et  que  nean  - 
moings  les  autres  villes  de  ce  royaulme  ont,  dès 
longtemps  a,  payé  leur  cottité,  et  mesnies  la  ville 
de  Rouen,  laquelle  a  fourny  plus  de  quarante  mil 
livres  tournois  plus  que  Paris.  Aussi,  ces  jours  pas- 
sez, led.  seigneur  a  faict  demande  à  la  ville 
d'Amyens  de  xxv"  livres  tournois  par  prest,qui  luy  a 
esté  incontinant  accorde  et  aussitost  fournye  sans 
dellay.  Et  ne  peult  led.  seigneur  aultre  chose  pen- 
ser sinon  que  le  peuple  de  Paris  est  rebelle,  inobe- 
dient  et  non  tenant  sa  promesse  ;  et  a  desclairé  led. 
seigneur  qu'il  en  a  très  mauvais  jugement  et  ne  s'en 
peult  contempler.  Par  quoy  est  délibéré  que,  si  de- 
dans mercredi  n'est  baillé  et  fourny  au  Receveur 
gênerai  Marcel  lesd.  sommes  et  la  responce  à  luy 
dicte  et  portée,  qu'il  n'en  mandera  plus  rien  à  icelle 
Ville,  mais  fera  et  exécutera  ce  qu'il  a  délibéré  et 
dont  commissions  sont  ja  décernées.  A  ces  causes,  a 
led.  s'  de  Nantoullet  prié  lad.  compaignée  y  en- 
tendre et  faire  par  amour  ce  qu'il  fauldroit  faire  par 
force  et  righeur,qui  seroit  ung  grant  inconvénient  et 
seandalle  à  lad.  Ville,  laquelle  perdroit  la  grâce  de 
son  prince.  Et  a  prié  lad.  compaignée  luy  en  rendre 


"1   Antoine  FM  Dvi  Prat,  seigneur  de  Nanlonillel  (arr.  de  Meaiix,  Seine-et-Marne),  fils  aîné  du  célèbre  cbancelier  de  P'ranvois  I". 
<''   Sainl-Fiiscien,  commune  du  canton  de  Sains,  arr.  d'Amiens  (Somme).  Il  y  avait  en  cet  endroit  une  ancienne  abbaye  de  l'ordre 
de  Saint-Benoit  et  de  la  Congrégation  de  Saint-Maur,  établie  au  ïi'  siècle  par  Childebert.  {Gall.  Christ,  t.  X,  col.  i3o2.) 

6. 


àà 


REGISTRES  DU  BUREAU 


responce  dedans  demain  mydi,  par  ce  que  le  Roy 
luy  a  donné  charge  estre  de  retour  à  luy  mercredi  à 
son  soupper,  en  la  ville  d'Arqués.  Et  après  ce  dit, 
s'est  retiré  led.  Prévost  de  Paris. 

Ce  faict,  niond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a  re- 
monstré  à  lad.  compaignée  aucunes  paroUes  parti- 
culières à  luy  dictes  par  mond.  s"  le  Prévost  de 
Paris,  les  comminations  et  menasses  par  lettres  quil 
a  veues  de  mettre  les  Prévost  des  Marchans,  Esche- 
vins  et  Quarteniers  en  la  Bastide  et  vendre  leurs 
biens;  la  responce  qu'il  a  eue  de  sire  Jehan  Berlhe- 
lemy,  Eschevin,  envoyé  par  lad.  Ville  à  la  Court 
pour  cest  effect;  le  danger  ou  est  lad.  Ville  de 
n'obeyr  au  Roy  et  de  perdre  sa  grâce;  les  excuses 
des  Quarteniers  de  la  grande  difliculté  de  recevoir  si 
promptement  lesd.  sommes;  et  si  a  dit  qu'il  a  faict 
plusieurs  ouvertures  et  délibérations  par  cy  devant 
de  moyens  pour  recouvrer  lad.  somme  ;  à  quoy  on 
n'a  sceu  satisfaire  ;  et  neantmoings  convenoit  par 
neccessité  rendre  responce  aud.  seigneur.  Et  après 
plusieurs  remonstrances  par  luy  faictes,  a  supplié 
de  obeyr  et  satisfaire  au  Roy.  Et  sur  ce  a  mys  lad. 
matière  en  délibération  et  demandé  aux  assistans 
leur  oppinion. 

Lesquelz  ont  tous  conclud,advisé  et  délibéré  que 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Procureur,  Greffier,  Receveur,  Quarteniers,  cin- 
quanteniers,  dixiniers,  archers,  arbalestriers , 
hacquebutiers  et  toutes  manières  de  gens  solvables, 
fortz  et  excepté  ceux  qui  sont  exemptz  par  ordon- 
nance du  Roy,  payeront  les  deniers,  si  payé 
n'ont,  à  quoy  les  maisons  ont  esté  cotiséez;  et  si  co- 


[ibkU] 

tisées  n'ont  esté,  seront  cotisées  et  les  deniers  payez. 
Et  encores  lesd.  Quarteniers  esliront,  chascun  en 
leur  quartier,  cinquante  hommes  bourgeois,  ou  plus, 
lesquelz  pourront  prester  sûrement  à  lad.  Ville, 
chascun  cinquante  livres  tournois,  et  les  moindres 
XXV  livres  tournois,  en  ce  non  comprins  ceulx  qui 
vouldront  bailler  argent  à  rente  à  lad.  Ville,  au  de- 
nier douze,  lesquelz  seront  bien  asseurez  et  rem- 
boursez sur  les  fermes  des  aydes  nouvelles  de  lad. 
Ville;  et  que  aussi  le  corps  de  lad.  Ville  se  obligera 
comprins  le  Greffier,  Receveur  et  Procureur,  à  les 
garantir  et  faire  rembourser.  Et  pour  plus  grande 
seureté  de  ceulx  qui  feront  lesd.  prestz,  lesd.  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins,  soubz  le  bon  plaisir 
du  Roy  et  par  lettres  que  led.  seigneur  octroyera, 
obligeront  tous  et  chascuns  les  biens,  renies  et  reve- 
nuz  du  dommaine  de  lad.  Ville.  Et  avec  ce,  seront 
prins  les  deniers  cstans  es  mains  du  Receveur  de 
lad.  Ville,  non  comprins  toutesfoys  les  deniers  qui 
apartiennent  au  Roy,  jusques  à  la  somme  de 
vil"  livres  tournois;  c'est  assavoir  des  deniers  estans 
de  reste  des  fermes  du  pié  fourché  et  huitiesme  du 
quartier  de  Grève,  après  les  rentes  et  fraiz  satis- 
faictz,  iiii"  livres  tournois;  et  des  deniers  ordonnez 
pour  le  navigage  de  la  rivière  d'Ourc,  m"  livres 
tournois,  pour  du  tout  faire  ung  calcul  et  veoir  com- 
mant  on  pourra  fournir  lad.  somme  aud.  seigneur 
et  en  rendre  responce  à  Mons'  le  Prévost  de 
Paris;  et  que  demain  lad.  compaignée  se  trouvera, 
à  sept  heures  de  matin,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
pour  procéder  à  l'exécution  de  la  présente  délibéra- 
tion. 


LIX  [VIII].  —  Remonstrances  au  Roy. 

i4  octobre  i5/i4.  (Fol.  9.) 


Du  xiiu'  jour  d'Octobre  mil  v'  xliiii. 

Aujourd'uy,  suivant  la  délibération  du  Conseil  du 
jour  d'hier,  sont  comparuz  au  Bureau  de  la  Ville  de 
Paris,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans; 

Mons'  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,  de 
Sainct Germain ,  Eschevins; 

Mess"  Tronson ,  Baillet,  Prévost,  de  Thou,  Pail- 
lart.  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Basannier,  Courtin,  Leiorrain,  Maciot,  Danès, 
Lejay,  Croquet,  Berthelemy,  Prévost,  Hac,  Par- 
faict,  Gohory,  PeHerin,Goddeffi'oy,  Quarteniers; 

Lesquelz  ont  emsemblement  advisé  rendre  res- 


ponce à  Mons"^  le  Prévost  de  Paris  sur  les  lettres  de 
créance  par  luy  présentées  le  jour  d'hier  en  l'as- 
semblée de  Conseil,  tenue  en  la  grand  salle  de 
l'Ostel  de  lad.  Ville,  en  la  forme  qui  s'ensuit  : 

Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris  supplient  très  humblement  le  Roy,  leur 
souverain  seigneur  et  maistre,  voulloir  entendre  que 
le  retardement  du  payement  du  dernier  quartier  de 
la  somme  de  iiii"  m  escuz  d'or  soleil  procedde  des 
exemptions  qui  ont  esté  faictes  depuis  l'accord  faict 
parla  Ville  de  Paris  aud.  seigneur  de  lad.  somme; 
neantmoings,  pour  obeyr  aud.  seigneur,  ilz  fourni- 
ront à  son  Receveur  gênerai  Marcel ,  dedans  samedi 
prochain,  comprins  ce  que  depuis  deux  ou  trois  jours 


[i5i4] 

Hz  ont  fourny  sur  led.  dernier  quartier  la  somme 
de  vingt  cinq  mil  livres  tournois,  et  le  surplus  de- 
dans l'autre  samedi  après  ensuivant ,  suppiians  très 
humblement  led.  seigneur  leur  vouUoir  octroyer, 
actandant  Texeculion  contre  ceulx  qui  doibvent  en- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


45 


cores  leurs  cotisacions,  afin  de  soliciter  led.  reste, 
qu'ilz  puissent  obliger  à  aucuns  particuliers  de 
Paris  qui  ont  argent  la  ferme  de  deux  solz  six  de- 
niers tournois  sur  cbascun  muy  de  vin  entrant  à 
Paris"). 


LX  [IX].  —  Touchant  les  povres  valides. 

5  novembre  i544.  (Fol.  lo.) 


Du  v"' jour  de  Novembre  mil  v"  xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  quatre  per- 
sonnes notables  de  cbascun  quartier,  pour  adviser 
sur  le  faict  des  povres  de  lad.  Ville,  suyvant  le 
voulloir  du  Roy  et  ordonnance  de  la  court  de  Par- 
lement, en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

Mess"  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin, 
de  Saincl Germain,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  de  Rragelongne,  Larcher,  Con- 
seillers ; 

Rasannier,  Maciot,  GodelTroy,  Lelorrain,  Hac, 
Gohory,  Pellerin,  Quarteniers; 

Mess"  Rinart,  le  curé  de  Sainct  Eustace,  Mery 
Deprumes,  Jehan  Rourlon,  Pierre  Pelletier,  Raoul 


Leconte,  Euverte  Roillart,  Nicolas  de  la  Place, 
Claude  Leconte,  Henry  Devyn,  Pierre  Dclassus, 
Walleran  Debez,  Nicolas  Plastrier,  Robert  Legoix, 
Robert  Desprez ,  Mons'  Roger,  cirurgien,  et  autres, 
bourgeois  d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans  a 
remonstré  à  la  compaignée  que,  voyant  par  le  Roy 
et  sa  court  de  Parlement  le  temps  assez  adonné  à 
maladies  contagieuses,  comme  peste  et  autres, 
comme  cbascun  scet,  et  que  les  povres  mendicans, 
valides  et  invalides,  pourroient  estre  cause  en  partie 
desd.  maladies,  à  cause  de  la  frequentacion  qu'ilz 
font  avec  le  peuple ,  et  mesmement  les  povres  ve- 
nans  des  pays  de  Champaigne  et  Picardie,  qui  ap- 
portent lesd.  maladies,  ont  délibéré  y  mettre  ordre; 
et  pour  ce  faire,  a  esté  commandé  par  led.  seigneur 
et  sa  court  de  Parlement  ''-',  faire  assemblée  de  Ville 
pour  adviser  quelques  bons  moyens,  tant  pour  faire 


1')  La  réponse  de  François  I"  aux  remontrances  du  Bureau  de  la  ville  et  les  suites  de  cette  aiïaire  figurent  aux  Registres  d'au- 
diences du  Bureau  de  la  Ville  (juridiction  de  la  Prévôté  des  Marctiauds).  Nous  les  donnons  ici  parce  qu'elles  y  trouvent  leur  place 
naturelle  et  qu'elles  constituent  le  complément  nécessaire  des  délibérations  qui  précèdent  : 

«Vendredy,  vingt-quatriesme  jour  d'octobre  mil  cinq  cens  quarente-quatre.  Aujourd'buy  est  venu  au  Bureau  de  lad.  Ville  maistre 
Jaques  Marcel ,  Receveur  général  des  finances  d'oultre  Seine  et  Yonne,  lequel  nous  a  présenté  les  lettres  du  Roy  nostre  sire,  desquelles 
la  teneur  s'ensuit  : 

B  De  par  le  Roy. 

ffTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  entendu  par  le  Prévost  de  Paris  le  contenu  de  la  lettre  que  nous  avez  par  luy  escripte  et  les 
remonstrances  qu'il  nous  a  faictes,  qu'il  ne  vous  est  possible  de  mieuli  faire  pour  satisfaire  à  nostre  deu  et  que  vous  estes  mis  en  de- 
voir; et  sur  la  promesse  qu'il  nous  a  faicte  pour  vous,  que  aux  termes  que  avez  prins  pour  nous  paier,  dont  l'un  est  passé,  samcdy  der- 
nier, et  l'autre  escherra  samedy  prochain ,  nous  nous  sommes  contante  qu'il  vous  ayt  acordé  lesd.  termes,  pourveu  que  ne  faillez  d'en- 
tretenir votre  promesse;  car  là  où  il  y  en  aura  faulte,  il  ne  sera  plus  de  bcsoing  vous  en  escripre.  Et  pour  en  savoir  la  vérité,  nous  en- 
voyons la  présente  au  Receveur  gênerai  Afarcel,  pour  la  vous  bailler  et  nous  faire  savoir  si  tiendrez  vostredicle  promesse,  auquel 
Recepveur  vous  baillerez  acte,  signé  de  vostre  greffier,  de  la  réception  de  la  présente,  en  laquelle  elle  soit  de  mot  à  autre  insérée.  Si  n'y 
fairtes  faulte.  Car  tel  est  nostre  plaisir.  Donné  à  Arques,  le  vingt  ungiesme  jour  d'octobre  mil  v'  quarcnte  quatre.  Signé  :  Françoys,  et 
au  dessoubz,  de  Neufville;  et  en  suscription  :  A  noz  très  cliers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre  bonne 
Ville  de  Paris. 

Après  la  lecture  desquelles  lettres,  faictes  en  la  présence  dud.  Marcel,  avons  faict  response  que,  samedy  dernier,  luy  a  esté  baillé 
XI*  livres  tournois  et  que  pour  les  autres  xx"  livres,  pour  samedy  prochain,  ne  avons  encores  receu  les  provisions  que  mons'  le  Prévost 
de  Paris  a  emportées,  pour  faire  despescher,  et  neantmoings  que,  toutes  choses  cessans  et  laissées,  avons  enjoinct  et  commandé  aux 
quarteniers  de  dilligenter  pour  achever  le  paiement;  et  encores  avons  emprunté  et  empruntons  de  toutes  pars,  tellement  que,  s'il  y  a 
faulte,  il  faudra  que  les  Quarteniers  en  respondent.  Et  faisons  cependant  dilligence  jour  et  nuyt  pour  satisfaire  au  Roy,  le  suppliant  très 
humblement  d'attendre  le  devoir  que  y  faisons,  et  dont  viennent  li?s  faultes.n  (Arch.  nat.,  Z  68iA,  fol.  283.) 

'•'  Les  lettres  adressées  par  le  Roi  au  Parlement  â  ce  sujet  sont  datées  de  Saint-Germain-en-Laye,  le  3  novembre  i5A4.  Elles  ont 
ëlë  enregistrées  au  Conseil  avec  les  délitiéra  lions  de  la  Chambre  des  Vacations,  auxquelles  elles  donnèrent  lieu.  (Arch.  nat.,  X'*  i553, 
fol.  591.) 


Â6 


REGISTRES  DU  BUREAU 


opérer  les  valides  que  pour  retirer  et  nourrir  les 
invalides  et  éviter  aud.  danger  de  peste.  Ce  qui  au- 
roit  esté  fuict  et  mande  la  présente  compaignée  avec 
plusieurs  autres  Conseillers  et  Quarteniers  qui  n'y 
seroient  comparuz.  Neanlmoings,  pour  ce  que  l'af- 
faire requiert  célérité  et  briefve  responce,  a  demandé 
led.  s''  Prévost  des  Marchans  à  lad.  compaignée, 
Tung  après  l'aulre,  leur  avis  et  oppinyon,  en  leur 
faisant  plusieurs  ouvertures  de  moyens  pour  y  mettre 
ordre. 

Lesquelz  ont  tous  conclud,advisé  et  délibéré  que, 
pour  riionneur  de  Dieu  et  pour  la  santé  des  habilans 
de  lad.  Ville,  on  doibt  faire  retirer  en  certains  lieux 
lous  les  povres  invalides  et  les  nourrir,  sans  ce  qui 
voisent  plus  par  les  églises  ny  parles  ruesquester; 
et  pour  ce  faire,  fault  que  le  curé  ou  vicaire  de 
chascune  parroisse  avec  les  marguillors  et  autres 
des  plus  gens  de  bien  desd.  parroisses  les  voisent 
quester  par  chascune  sepmaine,  et  exorter  et  inciter 
le  peuple  de  faire  aumosnes  ausd.  povres,  comme 
par  cy  devant  et  myeulx,  s'il  est  possible,  et  leurs 
faire  remonstrances  en  tel  cas  requises,  faire  lesd. 


[i566] 

exortacions  par  les  prédicateurs  et  es  prosnes;  et  si 
on  scet  que  aucuns  riches  et  aisez  ne  facent  leur 
devoir  envers  lesd.  povres,  les  contraindre,  sans 
toutesfoys  faire  description  des  noms,  sinon  en  se- 
cret; aller  par  les  religions^  abbayes,  prieurez  et 
communaultez,  les  admonnester  comme  dessus,  et 
les  prier  de  faire  quelque  advance  de  deniers  pour 
lesd.  povres;  savoir  aux  hospitaulx  les  fondateurs 
et  fondations  et  l'ordre  qu'il  y  a,  et  exécuter  les 
arrestz  de  lad.  court  de  Parlement  sur  iceulx  ;  et 
faire  retirer  les  ladres  en  leurs  maladreryes^  sans 
les  souffrir  venir  à  Paris,  ne  quester;  faire  crier  à 
son  de  trompe  que  tous  les  povres  et  autres  gens 
venans  desd. pays  de  Picardie  et  Champaigne,et  qui 
n'ont  acoustumé  eulx  tenir  en  cestedicte  Ville  se 
retirent  hors  lad.  Ville,  sur  les  peynes  qu'il  plaira  à 
la  Court  adviser;  et  faire  besongner  et  opérer  les 
valides  à  curer  les  fossez  et  aigoustz  ou  es  boullevers 
et  plateformes,  encommencées,  aux  despens  de  lad. 
Ville;  laquelle  advisera  ou  elle  pourra  recouvrer 
deniers  pour  ce  faire,  j)arce  qu'il  n'y  en  a  nulz 
quant  à  présent'^'. 


LXI  [X].  —  Assemblée  pour  les  vovres  de  Paris. 

16  novembre  tbàl\.  (Fol.  11  v°.) 


Dudimenche,  xvi'jour  de  Novembre  mil  v"  xliiii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess'"'  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  bourgeois  de 
lad.  Ville,  pour  adviser  sur  les  lettres  patentes  en- 
voyées par  le  Roy,  données  à  Bcyne^'-',  levii"  jourde 
Novembre  mil  v"  xliih,  signées  :  par  le  Roy  en  son 
Conseil,  Rochetel,  et  scellées  en  double  queue  de 
cire  Janine,  par  lesquelles  led.  seigneur  veult  et  or- 
donne que  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
ayent  superintendence  de  l'ordre  des  povres  de  lad. 
Ville,  et  convoquent  et  appellent  certain  nombre  de 
Conseillers  de  lad.  Ville  et  quelque  nombre  de  Con- 
seillers de  la  court  de  Parlement,  pour  adviser  lous 
les  moyens  possibles  à  nourrir  lesd.  povres  invalides 
et  faire  opérer  les  validés,  et  pour  ce  faire,  eslire 
quelque  quantité  de  gouverneurs  desd.  povres  avec 
ung  receveur  et  contreroolleur,  lesquelz  auront  toute 
puissance  de  faire  el  disposer  le  bien  desd.  povres. 


comme  en  tel  cas  est  requis;  et  leur  sera  baillé  tout 
ayde  et  faveur  neccessaire,  tant  par  lad.  Ville  que  par 
la  court  de  Parlement  '^1  ; 

En  laquelle  assemblée  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans; 

Mess"  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin, 
de  Sainct  Germain  et   Berthelemy,  Eschevins; 

Mess"  Guillart,  De  Livres,  T.  de  Montmirel,  Le- 
comte,  G.  Lelieur,  Courtin,  Dudrac,  Perdrier,  Lar- 
cher.  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Rasannier,  Danès,  Gohory,  Prévost,  Hac,  Par- 
faict,  Quarteniers  d'icelle  Ville; 

Mons""  le  curé  de  Sainct  Eustace,  Mons""  le  curé  de 
Sainct  Berthelemy,  Mons'  Clerlcy,  docteur  en  theo- 
logye,  Mons'  du  Rueil,  Mons"^  Destas,  Jehan  Cou- 
sinot,  Joachin  Rolland,  Jacques  Delafa,  Jehan  De- 
sainct,  Henry  Patroullart,  Estienne  Gregis,  Jehan 
Dampmartin,  Philippes  Cramoisy,  Jehan  Lobigeois, 


"'  La  moitié  du  recto  du  fol.  1 1  est  restée  en  blanc. 

'-'  Beynes,  c°°  de  Monlfoit-l'Amaury,  airondissement  de  Rambouillol  (Seine-et-Oise). 

"'  Cette  ordonnance  fut  enregistrée  au  Parlement,  le  i3  du  même  mois  de  novembre.  {Arch.  nat.,  X''  86i5,  fol.  77.)  Elle  a  été 
publiée  par  Félibien,  Hist.  de  la  Ville  de  Paris,  t.  V  {Preuves,  t.  III),  p.  aSi. 


[i545] 

Claude  de  Moucy,  Duboys,  procureur  en  Parle- 
ment, et  autres,  bourgeois  de  lad.  Ville  de  Paris. 
Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  faict  faire  lecture  desd.  lettres  patentes  en  lad. 
assemble'e  et  qu'il  a  propose  et  recité  les  propos 
tenuz  et  advisez  en  la  dernière  assemblée,  tenue  en 
rOstel  de  lad.  Ville  pour  le  faict  desd.  povres,  et 
nommé  plusieurs  notables  personnes  de  tous  estatz 
pour  avoir  la  charge,  gouvernement  et  administration 
desd.  povres  soubz  lad.  Ville, a  esté  conclud,  advisé 
et  délibéré  que,  suivant  le  voulloir  du  Roy,  lad. 
Ville  doibt  humblement  accepter  lad.  charge  des 
povres  d'icelle,  en  remerciant  Dieu  de  ce  qui  luy  a 
pieu  inspirer  le  Roy  d'avoir  cure  et  solicitude  desd. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


47 


povres  de  ceste  Ville,  et  que,  pour  commencer,  au 
régime  et  gouvernement  d'iceulx  ont  esté  esleuz 
pour  gouverneurs,  c'est  assavoir  :  Mons''  le  curé  de 
Sainct  Eustace,  Mons' le  curé  de  Sainct  Nicolas  des 
Champs ,  Mons'  le  curé  de  Sainct  Rerthelemy,  Mons"^ 
Hennequyn,  Conseiller  en  la  Court,  Mons''  Meigret, 
Conseiller  en  lad.  Court,  Mons'  Rebours,  Mons'  le 
bailly  Courlin,  Mons'  Desprunes,  Mons'  Rarrillon, 
sire  Claude  Lelievre,  sire  Germain  Leiieur  et  Joa- 
chin  Rolland;  pour  trésorier  d'iceulx  Mons'  Pilloys, 
et  pour  contreroolleur,  sire  Jehan  Choppin  ,  Eschevin 
de  lad.  Ville;  ausquelz  sera  faict  savoir  lad.  eslection 
et  seront  mandez  à  la  court  de  Parlement  pourfaire 
le  serment. 


1545. 


LXII   [XI].  VI"  MIL  LIVRES  TOUBXOIS  DEMA?iDEZ  PAR  LE  RoY  À  LA  VILLE  DE  PaRIS. 

C  mars  i545.  (Fol.  i4)(". 


Du  vendredi,  vi°  jour  de  Mars  mil  v"  xliiii. 

Aujourd'huy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  où 
cstoient  Mons'  maistre  Pierre  Seguier,  Lieutenant 
criminel  de  la  Prevosté  de  Paris,  sire  Jehan  Chop- 
pin, marchand  et  bourgeois  de  lad.  Ville,  sire  Jehan 
de  Sainct  Germain,  marchant  et  quarlenier  d'icelle, 
et  sire  Jehan  Berlhelemy,  aussi  marchant  et  conseil- 
ler de  lad.  Ville,  Eschevins  de  lad.  Ville  de  Paris; 

Est  venu  Mons'  maistre  Jehan  Morin,  Conseiller 
du  Roy  et  Lieutenant  civil  de  la  Prevosté  de  Paris, 
acompaigné  de  maistre  Jehan  Lormier,  greffier  de 
lad.  Prevosté,  qui  a  présenté  ausd.  Eschevins,  aud. 
Bureau, lettres  missives  du  Roy  a  luy  adressa ns,  don- 
nées à  Chambourg  '^l,  le  xxn'  février  derrcnier  passé, 
signées  :  François ,  Robertet  ;  et  lettres  patentes  du 
xii'  dud.  moys,  signées  :  par  le  Roy  estant  en  son 
conseil  :  Bayard^  et  scellées  du  grand  .scel  d'icelluy 
seigneur;  desquelles  lellres  missives  et  patentes  la 
teneur  ensuit  : 

rFrancoys,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France, 
au  Prévost  de  Paris  ou  à  son  Lieutenant  civil,  sa- 
lut. Puis  que  par  les  grandz  effortz ,  conspirations  et 
entreprinses  des  plus  grands  et  puissans  princes  de 
la  Clirestienté  et  de  leurs  royaulmes,  pays,  com- 
munitez  et  subgetz,  noz  plus  prochains  voisins  et 


anciens  ennemjs,  enirez  avec  grosses  et  furieuses 
armées  en  nostre  royaulme,  à  diverses  foys  et  en 
divers  endroitz,  durant  la  dernière  guerre,  a  esté 
myeulx  que  jamais  congneu,  esprouvé  et  senty 
quelle  est  la  force  et  résistance  de  nostre  royaulme, 
conservé  soubz  la  main  de  Dieu,  nostre  créateur,  par 
l'unyon,  obeyssance  et  bonne  volunté  de  tous  les 
estatz  et  subgectz  d'icelluy,  dont  est  provenue  la 
paix  et  aliénée  faicte  entre  nous  et  nostre  beau  frère, 
l'Empereur,  laquelle,  comme  nous  espérons,  entre- 
tiendra nous  et  les  enffans,  pays  et  subgectz  de  chîis- 
cunde  nous,  à  longue,  parfaicte  et  prospère  amytié 
et  transquililé;  aussi,  puis  que  de  tout  ce  que  nous 
tenyons  avant  le  commencement  de  lad.  guerre,  nous 
n'avons  à  présent  riens  perdu,  sinon  nostre  ville  de 
BouUongne,  qui  feust  encores  en  noz  mains,  si  les 
chefz  des  gens  de  guerre  estans  en  icelle  eu.ssent  eu 
le  cueur  aussi  bon  comme  ilz  cstoient  bien  fourniz 
de  vivres,  munitions  et  autres  choses  neccessaires  à 
leur  deffence  ;  et  que  en  la  Chreslienfé  qui  nagueres 
estoit  quasi  toute  esmeue  et  armée  contre  nous, 
n'avons  pour  le  présent  autre  ennemy  que  le  roy 
d'Angleterre,  lequel  n'a  voullu  accepter  les  (rès 
honnestes  et  plus  que  raisonnables  offres  et  condi- 
tions de  payx,  à  luy  présentées  de  nostre  part,  c'est 


'"  La  moilié  du  fol.  19  v"  et  le  fol.  i3  entier,  restés  en  blanc  dans  le  Registre,  représentent  une  lacune  considérable  de  près  de 
quatre  mois. 

"'  Il  faut  lire  Chambord,  comme  on  le  voit  par  le  texte  des  lettres  publiées  ci-dessous. 


&8 


REGISTRES  DU  RUREAU 


chose  condecente,  neccessaire  el  appartenant  à  l'an- 
cienne magnanimité  des  François,  que  non  seulle- 
nient  nous  mettons  en  debvoir  de  recouvrer  lad. 
ville  de  RouUongne  et  d'empescher  led.  roy  d'An- 
gleterre, nostre  ennemy,  de  faire  autre  entreprinse 
sur  nous,  mais  en  oultre  de  nous  efforcer  à  gecter 
en  ses  pays  la  guerre,  à  laquelle  il  est  iniquement 
obstiné;  et  à  ceste  cause  avons  faict  dresser  une 
armée  par  terre  que  nous  entretiendrons  en  nostre 
pavs  de  Roullenoys,  tant  pour  l'advitaillement  de 
nostre  ville  d'Ardre,  que  pour  faire  teste  à  noz 
ennemys  et  empescher  qu'ilz  ne  soient  secouruz  de 
vivres  et  autres  munitions  à  eulx  neccessaires,  en  lad. 
ville  de  RouUongne  ;  et  faisons  préparer,  e(juipper 
et  advitailler  grand  nombre  de  gros  navires,  gallions, 
galleres  et  autres  vaisseaulx,  tant  en  la  mer  de  Po- 
nant que  en  celle  de  Levant,  pour  faire  une  grosse 
armée  de  mer,  assez  forte  et  puissante,  non  sculle- 
ment  pour  garder  les  Angloys  de  courir  sur  la  mer 
et  oultrager  noz  subgetz,  en  quoy  faisant,  nous 
asseurerons  le  train  et  commerce  de  la  marchandise 
par  lad.  mer,  grandement  prouffitable  à  nosd.  sub- 
getz, mais  aussi  pour  faire  descentes  es  pays 
d'Angleterre  et  exécuter  certaines  entreprinses  dom- 
mageables à  nostredict  ennemy '!>.  Aussi  faisons  lever 
grand  nombre  de  gens  de  guerre  pour  lad.  armée 
en  noz  pays  plus  prochains  de  lad.  mer,  afin  de  pré- 
server noz  autres  pays  des  dommages  que  leur  pour- 
roit  porter  le  passage  desd.  gens  de  guerre,  de  la 
fouile  desquelz,  quant  ilz  seront  embarquez  sur 
mer,  nostredict  royaulme  sera  délivré.  Pour  Tenlre- 
teuement  desquelles  armées  de  terre  et  de  mer,  et 
pour  subvenir  et  contribuer  à  la  soulde  d'une  autre 
grosse  armée  qui  se  dresse  en  Escosse,  pour  courir 
sus  à  nostredict  ennemy  ;  aussi  pour  le  grand  secours 
que  nous  avons  promis  pour  la  deffence  de  la  Chres- 
tienté  contre  les  ennemys  de  foy  chrestienne,  fai- 
sans grands  preparatifz  contre  icelle  ;  et  pour  les 
grandes  fontes  et  munitions  d'artiilerye,  vivres  et 
autres  provisions  neccessaires,  réparations  fortiffi- 
cacions  et  deffences  des  places  de  frontière,  et  autres 
grandes  despences  de  cestedicte  année,  ceulx  qui 
ont  veu  et  congneu  ou  entendu  les  incroyables  des- 


[i545] 

pences,  qu'il  nous  a  convenu  par  cy  devant  suppor- 
ter, pevent  bien  juger  que  tous  les  deniers  ordinaires 
et  extraordinaires  des  années  passées,  n'est  riende- 
mouré  bon  qui  ne  soit  deu  et  assigné  pour  reste  des 
despences  faictes  en  icelles  années  passées;  et  qu'il 
convient,  par  neccessilé,  pour  cestedicte  année  lever 
et  recouvrer  autres  grands  deniers  avec  l'ayde  de  noz 
bons  et  loyaulx  subgectz,  lesquelz  continuans  leur 
bonne  affection ,  seront  prestz  d'ayder,  de  leurs  puis- 
sances, à  la  conduicte  de  la  guerre  qui  reste  à  faire 
promptement,  pour  parvenir  au  reste  de  la  paix  et 
unyon  de  la  Chrestienté,  ou  pour  le  moings  pour 
gecter  hors  nostredict  royaulme  lad.  guerre  et  les 
souldars  estrangcrs  dont  nosd.  subgectz  sont  las  et 
ennuyez  en  leurs  maisons,  terres  et  héritages;  au 
moyen  de  quoy,  et  mesmement  pour  subvenir  à  la 
soulde  des  gens  de  guerre  à  pied,  qu'il  nous  con- 
vient avoir  et  entretenir  èsdictes  armées  en  cestedicte 
année,  sommes  contrainctz demander  ayde  auxhabi- 
tans  des  villes  closes  de  nostredict  royaulme  de  la 
somme  de  huit  cens  mil  livres  tournois,  payables 
aux  premiers  jours  des  moys  d'Avril,  May,  Juing  et 
Juillet  prochains  venans,  par  quart  et  esgalle  por- 
cion;  dont  les  villes  closes  de  vostre  Prevosté  et 
Viconté  de  Paris  porteront  la  somme  de  six  vingtz 
mil  livres  tournoys.  Si  vous  mandons  que,  appeliez 
noz  advocat  et  procureur  et  ung  délégué  de  chas- 
cune  ville  de  lad.  Prevosté  et  Viconté,  comprins  les 
faulxbourgs  d'icelles,  le  plus  justement  qu'il  sera 
possible,  et  les  deniers  de  lad.  cotisacion  faictes 
lever  et  recevoir  en  chascune  ville  par  tel  per- 
sonnage que  les  habitans  d'icelle  vouldront  eslire. 
Ausquelz  nous  avons  permis  et  permectons,  par 
cesdictes  présentes,  qu'ilz  puissent  asseoir  et  poser 
lad.  somme  sur  eulx,  le  fort  portant  le  foible,  em- 
semble  les  deniers  des  fraiz  neccessaires  pour  faire 
lever,  recevoir,  porter  et  délivrer  icelle  somme, 
sans  y  commectre  aucun  abbuz,  ne  aucunes  per- 
sonnes exempter,  sinon  les  officiers  domestiques  de 
nous  et  de  nostre  très  chère  et  très  amée  compaigne 
la  Royne,  noz  amez  et  feaulx  notaires  et  secrétaires, 
et  vefves  d'iceulx'-',  les  officiers  domestiques,  ayans 
six  vingtz  livres  de  gaiges  ou  au  dessoubz,  de  noz 


'•'  On  sait  que  l'amiral  d'Annebaut  remporta ,  celte  année  même ,  une  victoire  complète  sur  la  flotte  anglaise ,  près  de  Pile  de 
Wighl,  dont  il  s'empara,  le  6  juillet  i545. 

<^>  Les  lettres  d'exemption  en  faveur  des  officiers  domestiques  et  commensaux  de  la  Maison  du  Roi  sont  de  Fontainebleau,  le 
18  mars  i5/i3  (n.  s.),  enregistrées  au  Parlement  de  Paris,  le  17  avril  suivant  (Arcli.  nat.,  X"  86i3,  fol.  SgS);  celles  qui  concer- 
nent les  officiers  de  la  Maison  de  la  Reine  portent  la  date  du  1"  avril  i5/i3  et  furent  enregistrées  le  22  mai  suivant  (M.  ibid. , 
fol.  439);  enfin  les  privilèges  des  Notaires  et  SecaHaires  du  Roi  et  de  leurs  veuves  sont  contenus  dans  une  déclaration  royale  du 
1 1  octobre  1 5/i/i ,  publiée  dans  VHtal.  de  la  Chancellerie,  d'A.  Tessereau ,  in-fol. ,  1710,1.  I ,  p.  106. 


[i545] 

très  chers  et  très  amez  filz  et  filles  les  daulphin  et 
duc  d'Orléans,  ladaulphine  et  Marguerite  de  France, 
et  les  gens  d'église,  pour  le  regard  du  revenu 
de  leurs  bénéfices  et  de  leurs  propres  heritaiges, 
tenuzen  fiefz,  en  quelque  lieu  quilz  soient  scituez; 
et  pour  les  biens  roturiers  à  eulx  apartenans, 
assis  hors  lad.  Ville  et  faulxbourgs  seullement  ;  ou 
que  pour  icelle  somme  trouver,  lesd.  habitans 
puissent  engaiger  ou  ypothecquer  le  revenu  patri- 
monial dicelle  Ville  ou  leurs  nouveaulx  aydes  et 
subsides,  venans  à  charge  sur  eulx,  jusques  au  par- 
faict  payement  de  leurdicle  cotisacion;  dont  les  de- 
niers seront  par  lesd.  habitans  ou  leur  receveur,  ou 
commis,  portez,  fourniz  et  délivrez  à  leurs  despens 
en  nostredictc  ville  de  Paris,  es  mains  du  Receveur 
gênerai  de  noz  finances  en  icelle  Ville,  par  ses  quic- 
tances  ausd.  quatre  termes  et  payemens  esgaulx, 
qui  escherront  lesd.  premiers  jours  d'Avril ,  May, 
Juing  et  Juillet  prochains  venans.  Et  à  ce  faire, 
souffrir  et  acomplir,  contraignez  ou  faictes  con- 
traindre les  habitans  de  lad.  Ville  et  faulxbourgs,  et 
chascun  d'eulx,  royaulment  et  de  faict,  par  toutes 
>oyes  et  manières  requises  et  acoustumées  au 
payement  de  noz  deniers  et  pour  noz  propres  af- 
faires,  nonobstant  oppositions  ou  appellations  quelz- 
conques  et  sans  préjudice  d'icelles,  pour  lesquelles 
ne  voulions  estre  différé,  actendu  la  neccessité  et 
importance  desd.  affaires,  dont  nous  avons  de  nostre 
propre  mouvement  plaine  puissance  et  auctorité 
royal  retenu  et  retenons  la  congnoissance  à  nous  et 
à  nostre  personne,  et  d'icelles  avons  interdit  et  def- 
fendu,  interdisons  et  deffendons  toute  court,  juris- 
dicion  et  congnoissance  à  noz  cours  de  Parlement, 
Generaulx  de  la  justice  de  noz  Aydes,  Esleuz  et  à 
tous  noz  autres  juges  et  officiers,  par  cesdicles  pré- 
sentes. Lesquelles  nous  voulions  et  ordonnons  leur 
cslre  presente'es  par  nostre  premier  huissier  ou  ser- 
gent, sur  ce  requis;  auquel  nous  mandons  ainsi  le 
faire  sans  difficulté,  et  de  les  signiffier  partout  ail- 
leurs où  il  appartiendra,  faire  tous  adjournemcns, 
contrainctes  et  exploitz  qui  par  vous  seront  ordonnez 
pour  l'effecl  et  acompHssement  de  ce  que  dit  est, 
circonstances  et  deppendances,  et  en  bailler  rapportz 
ou  certiffications  suffisantes.  De  ce  faire  vous  avons 
donné  et  donnons  pouvoir,  auctorité,  commission  et 
mandement  especial,  par  cesdictes  présentes.  Man- 
dons et  commandons  à  touz  nos  justiciers,  officiers 
et  subgetz,  que  à  vous  et  aud.  huissier  ou  sergent 
à  l'exécution  d'icelle  ilz  obeyssent  et  entendent  dilli- 
gemment,    prestent    et    donnent    conseil,   confort, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


49 


ayde  et  prisons ,  si  mestier  est  et  requis  en  sont.  Et 
pour  ce  que  de  cesdictes  présentes  l'on  pourra  avoir 
affaire  en  plusieurs  et  divers  lieux,  nous  voulions 
que  au  vidimus  d'icelles,  deuement  collationné,  foy 
soit  adjoustée,  comme  à  ce  présent  original.  Donné 
à  Montargis,  le  douziesme  jour  de  février,  l'an  de 
grâce  mil  cinq  cens  quarante  quatre,  et  de  nostre 
règne  le  trente  et  ungiesme. 

Signé  :  par  le  Roy  estant  en  son  conseil,  Rayard, 
et  scellé  sur  simple  queue  du  grand  scel  en  cire  jaulne. 
Et  au  dessoubz  est  escript  ce  qui  s'ensuit  : 
Apportées  et  présentées  à  noble  homme  et  saige 
maistre  Jehan  Morin,  conseiller  du  Roy  nostre  sire 
et  Lieutenant  civil  de  la  Prevosté  de  Paris,  par 
maistre  Jacques  Marcel,  Receveur  gênerai  de  ceste 
ville  de  Paris,  le  jeudi  cinqiesme  jour  de  Mars  mil 
cinq  cens  quarante  quatre. 

De  par  le  Roy. 

T  Nostre  amé  et  féal ,  voyant  que  le  roy  d'Angleterre , 
nostre  ennemy,  ne  veult  entendre  à  la  paix,  mais 
est  obstiné  à  la  guerre,  laquelle  nous  desirons  plus 
lost  gecter  en  ses  pays  que  de  la  soutenir  en  nostre 
royaulme,  nous  sommes  contrainctz  faire  lever 
grandes  sommes  de  deniers  sur  noz  subgectz  de  tous 
estatz,  pour  conduire  les  despences  de  lad.  guerre, 
mesmement  sur  les  habitans  des  villes  closes  de 
nostre  royaulme  la  somme  de  huit  cens  mil  livres 
tournois,  pour  subvenir  à  la  soulde  des  gens  de  pied 
qu'il  nous  convient  entretenir  en  ceste  présente 
année.  A  ceste  cause,  nous  vous  envoyons  noz  lettres 
patentes  pour  cottizer  les  villes  de  vostre  Prevosté , 
à  ce  qu'elles  doibvent  porter  de  lad.  somme.  Et  nous 
ferez  très  agréable  service  de  procedder  à  lad.  cotti- 
zacion  avec  toute  dilligence  et  equalité,  que  nous 
puissions  estre  secouruz  des  deniers  dicelle  soulde, 
aux  termes  contenuz  en  nosdictes  lettres,  et  que  les 
habitans  desd.  villes  n'ayent  occasion  de  se  plaindre 
du  département  que  vous  en  ferez.  Donné  à  Cham- 
bort,  le  xxii' jour  de  février,  l'an  mil  cinq  cens  qua- 
rante quatre,  r 

Ainsi  signé  :  Françoys,  et  au  dessoubz:  Hoberlet. 
Et  au  doz  est  escript  :  A  nostre  amé  et  féal  le  Pré- 
vost de  Paris,  ou  son  Lieutenant  civil. 

Et  après  lecture  faicte  desd.  lettres  patentes  et 
missives  aud.  Rureau,  a  esté  faict  responce  par  lesd. 
Eschevins  quilz  vouUoient  obeyr  au  Roy  et  que,  pour 
ce  faire,  ilz  feroient  assemblée  de  Ville.  Et  lors  fut 
advisé  par  eulx  que  assemblée  se  feroit  de  Mess"  les 
Conseillers  de  lad.  Ville,  et  que,  pour  ce  faire ,  man- 


IMPBmEBIS    MATtOITALI. 


50 


REGISTRES  DU  RUREAU 


démens  seroient  décrétez  pour  faire  appeller  lesd. 
Conseillers  au  landemain  samedi ,  \n°  jour  dud.  moy s. 
Et  de  ce  furent  faictz  mandemens  en  la  forme  qui 
ensuit  : 

Monsieur  le  Président,  plaise  vous  trouver  de- 
main à  deux  heures  de  relevée  en  l'Ostel  de  ceste 
Ville,  pour  donner  vostre  avis  sur  les  lettres  patentes 
envoye'es  par  le  Roy  à  Mons'  le  Prévost  de  Paris ,  ou 


[i645] 

son  Lieutenant  civil,  par  lesquelles  led.  seigneur 
demande  à  lad.  Ville  et  autres  villes  closes  de  lad. 
Prevosté  la  somme  de  vi*'  mil  livres  tournois  pour 
le  faict  de  ses  guerres.  Et  vous  prions  n'y  voulloir 
faillir.  Faict  au  Rureau  de  lad.  Ville,  le  vi°jourde 
Mars  mil  v"  xliiii. 

Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville 
de  Paris,  tous  vostres'^'. 


LXIII  [XII].  —  Refformeb  les  lettres  du  Prévost  de  Paris. 


7  mars  i545.  (Foi.  16  v°.) 


Du  vu' jour  de  Mars  oudit  an  y"  xliiii. 

Aujourd'uy,  suivant  les  mandemens  le  jour  d'hier 
envoyez  à  Mess"  les  Conseillers  de  la  viile  de  Paris, 
pour  adviser  sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  en- 
voye'es à  Mons'  le  Prévost  de  Paris ,  ou  son  Lieutenant , 
sont  comparuz,  c'est  assavoir  : 

Mons"'  le  Lieutenant  civil  et  Prévost  des  Mar- 
chans, maistre  Jehan  Morin ,  acompaigné  de  maistre 
Jehan  Lormier,  greffier  en  Chastelet  ; 

Mess"  Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,  de 
Sainct  Germain  et  Rerlhelemy,  Eschevins  ; 

Mess"  Lelievre,  T.  Lelieur,  Courtin,  Prévost, 
Lecomte,  Larcher,  M.  de  firagelongne,  T.  de  Rra- 
gelongne,  Conseillers  de  lad.  Ville. 


Après  lecture  desd.  lettres  patentes  et  missives  et 
oy  l'importance  d'icelles,  a  esté  conclud  par  tous 
les  dessusd.  que  on  doibt  prier  le  Roy  de  refformer 
lesd.  lettres  et  les  adresser  aux  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  lad.  Ville  et  demander  mode- 
ration  de  lad.  somme  et  prolongation  du  terme, 
actendu  la  povreté  des  habitans  de  lad.  Ville  et  les 
grands  deniers  en  quoy  lad.  Ville  est  redevable.  Et 
ncanlmoings,  actendu  le  petit  nombre  des  compa- 
rans,  seront  faictz  ileratifz  mandemens  aux  autres 
Conseillers  qui  ne  sont  comparuz,  pour  eux  trouver 
avec  la  présente  compaignée  demain  quatre  heures 
de  relevée,  pour  y  adviser  de  rechef. 


LXIV  [XIll].  —  VI"  MIL  livres  tournois  demandez  par  le  Roy  à  la  Ville. 

8. mars  i5à5.  (Fol.  17.) 


Du  dimenche,  viii"  jour  de  Mars  mil  v°  xtiiii. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris ,  de  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville , 
pour  adviser  sur  les  lettres  patentes  et  missives  du 
Roy,  par  lesquelles  il  demande  à  lad.  Ville  la  somme 
de  six  vingtz  mil  livres  tournois;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans; 

Mons'  maistre  Pierre  Seguier,  Lieutenant  crimi- 
nel, sires  Jehan  Choppin,  Jehan  de  Sainct  Germain 
et  Jehan  Rerlhelemy,  Eschevins  ; 

Mons'  le  Président  Luillier,  sire  Claude  Lelievre, 
T.  de  Montmirel,  M.  de  Rragelongne,  Courtin, 
Prévost,  G.  Lelieur,  Paillart,  Rouchard,   Larcher, 


de  Livres,  Lecomte,   Raillet,  T.  de   Rragelongne, 
Perdrier,   Conseillers   de  lad.  Ville. 

Apres  lecture  faicte  desd.  lettres  missives  et  pa- 
tentes, en  la  présence  des  dessusdiclz,  et,  suyvant 
les  propos  tenuz  le  jour  d'yer,  et  considérant  les 
affaires  de  lad.  Ville,  la  povreté  des  habilans  d'icelle 
et  la  peste  qui  a  de  présent  cours  en  plusieurs  en- 
droiclz  de  lad.  Ville,  a  esté  conclud  et  advisé  qu'on 
doibt  aller  vers  le  Roy,  luy  faire  les  remonstrances 
dessusdictes,  et  que  lad.  Ville  est  redevable  de 
l"  livres  tournois  envers  les  particuliers  d'icelle,  et 
le  prier  très  humblement  de  modérer  lad.  somme  et 
donner  plus  long  dellay  de  recouvrer  ce  qui  luy 
plaira  arrester;  aussi  de  refibrmer  l'adresse  desd. 
lettres  et  les  adresser  à  messieurs   les  Prévost  des 


'■'  Le  même  jour,  le  Prévôt  des  Marcliands,  Jean  Morin ,  se  rendit  à  la  chambre  du  Conseil  du  Parlement  et  communiqua  en  séance 
les  lettres  patentes  et  les  lettres  missives  qu'il  avait  reçues  du  Roi ,  en  qualité  de  Lieutenant  du  Prévôt  de  Paris.  (  Arch.  nat. ,  X'"  1 554 , 
M.  689  v°.) 


[i545] 

Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville;  et  neanlmoings, 
avant  que  aller  à  la  Court,  faire  l'assemblée  gene- 
ralle  des  Quarteniers  et  bourgeois,  pour  savoir  leur 
advis.  Et  incontinant  ont  esté  expédiez  mandemens 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


51 


aux  vingt  quatre  Conseillers  et  seize  Quarteniers  de 
lad.  Ville,  pourappeller  trois  notables  personnes  de 
chaseun  quartier. 


LXV  [XIV].  —  [Envoi  d'une  députation  au  Roi  pour  le  prier  de  réduire  la  nouvelle  imposition.] 

9  mars  i5à5.  (Fol.  18.) 


Du  lundi,  ix' jour  de  Mars  mil  \'  xliiii. 

En  assemblée  générale,  le  jour  d'uy  laicte,  en 
rOstel  de  la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers, 
Quarteniers  et  trois  notables  bourgeois  de  chaseun 
quartier,  pour  adviser  sur  les  lettres  patentes  et 
missives  du  Roy,  apportées  au  Bureau  et  présentées 
par  mons'  le  Lieutenant  civil  de  la  Prevosté  de  Paris, 
par  lesquelles  le  Roy  nostre  sire  faict  demande  à  lad. 
Ville  de  la  somme  de  six  vingtz  mil  livres  tournois , 
pour  subvenir  au  faict  de  ses  guerres;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons"^  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

Mons'  Seguier,  Lieutenant  criminel,  mess"  Chop- 
pin,  de  Sainct  Germain,  Berthelemy,  Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Viole,  Lelievre,  Courtin,  de 
Livres,  G.  Lelieur,  Prévost,  Larcher,   Conseillers; 

Basannier,  Godeffroy,  Danès,  Maciot,  Lejay, 
Prévost,  Barthélémy,  Quarteniers; 

Mons'  le  Président  Prévost,  mons''  Dumont, 
mons''  Mathieu,  mons'  Lotin,  mons'  de  Marie, 
maistre  Nicole  Guedon,  mons'  Ribier,  mons'  Four- 
maget,  sire  Jacques  Pinel,  maistre  Jacques  Lesec, 
sire  Nicolas  Perrot,  sire  Jehan  de  Moucy,  mons'  Tan- 
neguy,  advocat,  Jehan  Dampmartin,  Poncelet  Lé- 
preux, Léon  Danisi,  Anthoine  Abelly,  Guillaume 
Pellerin,  Girard  Fremyn,  Guillaume  Bazin,  Pierre 
Favyn,  Claude  de  Moucy,  et  autres,  bourgeois  de 
lad.  Ville. 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  patentes  et  mis- 
sives, en  la  présence  de  tous  les  dessusdictz,  et  que 
monsdict  s' le  Prévost  des  Marchans  a  récité  plusieurs 


affaires  de  lad.  Ville,  et  comme  elle  est  de  présent  en 
arreraiges  de  l*  livres  tournois ,  et  que  neantmoings 
luy  est  mandé  exécuter  lesd.  patentes  pour  le  se- 
cours du  Roy,  priant  lad.  compaignée  adviser  les 
moyens  de  le  secourir  encores  cette  année  en  ses 
urgens  affaires  ;  et  lad.  matière  mise  en  délibéra- 
tion, a  esté  conclud  par  tous  les  dessusdictz  que, 
actendu  et  considéré  la  povreté  des  habitans  de  lad. 
Ville,  la  gendarmerye  qui  a  passé  es  environs 
d'icelle,  qui  ont  tout  mengé  leur  revenu,  la  cherté 
et  stérilité  des  vivres  et  la  peste  qui  règne  en 
iceile;  emsemble  les  previllegiez  que  le  Roy  veull 
exempter  qui  sont  ceulx  qui  debveroient  payer;  qu'on 
doibt  aller  vers  le  Roy,  nostre  sire,  le  prier  très 
humblement  avoir  pitié  de  son  povre  peuple  de 
Paris,  qui  par  cy  devant  a  tousjours  faict  son  entier 
devoir  de  ayder  aud.  seigneur,  en  ce  qui  leur  a  esté 
possible;  et  qu'il  luy  plaise  quicter  iceile,  ou  à  tout 
le  moings  modérer  lad.  somme  de  moiclié,  ou  autre 
somme  qu'il  luy  plaira;  emsemble  de  prolonger  le 
temps  du  payement  de  ce  qui  luy  plaira  arrester; 
et  refformer  lesd.  lettres  patentes  et  les  adresser  aux 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville, 
pour,  la  responce  oye  dud.  seigneur,  faire  assemblée 
generalle  et  remonstrer  en  iceile  que  chaseun  face 
son  debvoir  de  payer  promptement  la  somme  en  la- 
quelle il  sera  cottisé.  Et  pour  aller  vers  led.  seigneur, 
ont  esté  esleuz,  c'est  assavoir  ung  de  Mess"  les 
Eschevins,  ung  Conseiller  de  Ville  et  ung  Quarte- 
nier,  lesquelz  seront  choisyz  par  Mess"  du  Bureau  de 
lad.  Ville,  et  ausquelz  seront  baillez  bons  mémoires 
pour  faire  leur  légation  et  voyage. 


LXVl  [XV].  —  Pour  la  cottizacion  des  Quarteniers 

9  mars  t5i5.  (Fol.  ig.) 

Dudict  lundi,  ix'  Mars  v'  xlhii  de  relevée. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  oîi 
estoient  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins de  lad.  Ville,  au  retour  de  l'assemblée  gene- 
ralle tenue  en  la  grant  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
a  esté  par  eulx  ordonné  que,  ce  pendant  qu'on  yroit 


à  la  Court,  vers  le  Roy  nostre  sire,  pour  exécuter  le 
contenu  en  la  délibération  de  lad.  assemblée  gene- 
ralle, on  manderoit  les  seize  Quarteniers  d'icelle, 
lesquelz  feroient  le  serment  de  nommer  et  eslire 
chaseun  en  droit  soy,  le  plus  homme  de  bien  de 
chascune  dixaine   de  leursd.   quartiers  et  myeulx 

7- 


52 


REGISTRES  DU  RUREAU 


congnoissans,  par  antiquité  ou  autrement,  la  fa- 
culté des  personnes  demourans  en  chaseune  dixaine 
desd.  quartiers,  pour  faire  ia  cotization  egallenient  et 


[i545] 

justement,  le  fort  portant  le  foible,  afin  de  dilligenter 
à  veoir  et  savoir  commant  on  pourra  lever  ia  somme 
qu'il  plaira  au  Roy  arrester  et  demander  à  lad.  Ville  '''. 


LXVII  [XVI].  —  [Réponse  rapportée  par  les  Députés  envoyés  vers  le  Roi.] 

10  avril  1 545.  (Fol.  34)(«. 


Du  vendredi ,  x'  jour  d'Avril  mil  \'  quarante  cinq. 

Aujourd'uy,  en  assemblée  faicte  après  la  messe  de 
la  réduction  de  Paris '^',  Mess"  retirez  ou  Rureau  de 
lad.  Ville  pour  adviser  es  affaires  de  lad.  Ville,  où 
estoient,  c'est  assavoir  : 

Mons""  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans; 

Mons'  le  Lieutenant  criminel,  maistre  Pierre 
Seguier,  Choppin  et  de  Sainct  Germain,  Esche- 
vins; 

Mons'  maistre  Martin  de  Rragelongne,  Paillant, 
T.  de  Rragelongne,  T.  de  Montmirel,  Lecomte,  Rou- 
chard,  Conseillers; 

Rasannier,  Courtin,  Parfaicl,  Maciot,  Danès, 
Prévost,  Gohory,  Hac,  Quarleniers  de  lad.  Ville; 

Ausquelz  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a  re- 
monstré  qu'il  est  bon  de  faire  demain  assemblée, 
pour  adviser  sur  les  vi"  m  livres  tournois  deman- 
dez par  le  Roy  à  lad.  Ville ,  et  sur  la  responce  et  retour 
de  maistre  Thomas  de  Rragelongne,  qui  avoit,  en 
la  dernière  assemblée,  estéesleu  par  Mess" pour  aller 
avec  sire  Jehan  Rerlhelemy,  Eschevin,  vers  le  Roy, 
pour  demander  modération  de  lad.  somme,  delay  du 
terme  et  payement  d'icelle,  et  adresse  des  lettres 
patentes  à  lad.  Ville;  lequel  Bragelongne  a  declairé 
que  le  Roy  ne  son  Conseil  n'ont  voulloir  modérer 
lad.  somme,  ne  donner  terme, pour  la  conséquence 
qu'il  pourroit  estre  pour  les  autres  villes;  et  auroit 
obtenu  lad.  adresse  au  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  Ville,  à  ce  que  led.  seigneur  feust 


obey  et  que  lad.  somme  feust  levée,  selon  le  contenu 
èsd.  lettres. 

Après  lequel  récit,  a  esté  conclud  et  advisé  que, 
pour  obeyr  au  Roy,  seroit  demain  faicte  assemblée  de 
Mess"  les  Conseillers  et  Quarteniers  de  lad.  Ville, 
pour  adviser  quelz  moyens  et  quel  ordre  on  y  pour- 
roit garder,  alfin  de  penser  la  forme  et  manière 
de  lever  lad.  somme,  et  après  faire  assemblée  ge- 
neralle  pour  faire  la  dernière  conclusion.  Ce  faict, 
led.  maistre  Thomas  de  Rragelongne  a  présenté  à 
mesdictz  s"  lesd.  lettres  patentes  du  Roy,  faisant 
mencion  de  l'adresse  à  lad.  Ville,  au  lieu  de  Mons'  le 
Prévost  de  Paris. 

[Ordre  aux  sergents  de  se  tenir  à  la  disposition 

DES  Quarteniers.] 
Aujourd'huy,  au  Bureau  de  lad.  Ville,  presens 
plusieurs  Conseillers  et  Quarteniers  d'icelle,  a  esté 
enjoinct  par  mesd.  s"  de  lad.  Ville  à  Robert  Cotart, 
Mathurin  Petit,  Pierre  Carré,  Jehan  Nalin,  Simon 
de  Fresnes,  Pierre  du  Moussoy  et  Thomas  Dutoy, 
sergens  de  lad.  Ville  et  aux  autres  sergens  d'icelle, 
d'aller  servir  les  Quarteniers,  ainsi  qui  leur  a  esté 
mandé,  sur  peyne  de  privation  de  leurs  estatz.  Les- 
quelz  sergens  ont  faict  responce  qu'ilz  sont  prestz  de 
servir  le  Roy  et  la  Ville  à  toutes  heures,  pourveu 
que  on  leur  donne  sallaire  pour  vivre  et  qu'ilz  soient 
payez  par  chaseune  sepmaine,  et  que  l'esté  passé  ilz 
ont  besongné  pour  lesd.  Quarteniers,  dont  ilz  n'ont 
eu  aucun  sallaire'*'. 


LXVIII  [XVII].  —  Pour  les  six  vingtz  mil  livres. 

I  11  avril  i545.  (Fol.  a5.) 


Du  samedi,  xi'  jour  d'Avril  mil    v'  xlv  après 
Pasques. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 


Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins,  Conseillers  et  Quarteniers  de 
lad.   Ville,  suyvant  les  mandemens   le  jour  d'hier 


'">  Les  deux  tiers  du  fol.  i  g  v°  sont  demeurés  en  blanc. 

'')  Ici  l'ordre  est  inlerverli  dans  le  Registre.  Les  fol.  ao  à  aS  sont  occupés  par  le  procès-verbal  de  la  séance  du  35  mai  i555, 
que  l'on  trouvera  ci-dessous,  art.  LXXl  [XX],  rétabli  à  sa  place  chronologique. 

W  Cérémonie  commémorative  de  la  reprise  de  Paris  sur  les  Anglais  par  Charles  VII,  l'an  i/i36. 
'''  La  moitié  du  verso  du  fol.  ai  est  en  blanc. 


[i545]  DE  LA  VILLE 

envoyez,  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assa- 
voir : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Jehan 
Morin,  Lieutenant  civil; 

Mons^  maistre  Pierre  Seguier,  Lieutenant  criminel , 
Mess"  Choppin,  de  Sainct  Germain,  Eschevins; 

Mess"  M.  de  Bragelongne,  T.  de  Bragelongne, 
Paillart,  Lecomte,  Bouchard,  Conseillers; 

Basannier,  Lelorrain,  Courlin,  Danès,  Pellerin, 
Gohory,  Lejay,  Hac,  Quarteniers; 

Mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  recité  ce  qui 


DE  PABIS. 


53 


fut  advisé  le  jour  d'hier  de  faire  l'assemblée  du 
jour  d'huy  pour  adviser  ce  qu'il  seroit  bon  de  faire 
pour  obeyr  au  Roy,  et  quant  on  fera  l'assemblée  ge- 
neralle,  pour  adviser  les  moyens  de  lever  la  somme 
que  le  Roy  demande.  Et  voyant  par  les  dessusdictz 
la  difficulté  de  lever  lad.  somme  pour  les  causes  cy 
devant  proposées,  a  esté  conclud  et  advisé  que  on 
fera  lundi  assemblée  generalle  des  Conseillers, 
Quarteniers  et  huit  personnes  de  chascun  quartier, 
pour  adviser  les  moyens  de  lever  lad.  somme  et 
exécuter  ce  qui  aura  esté  délibéré  en  icelle. 


LXIX  [XVIII].  —  La  responce  des  Depputez  à  aller  vers  le  Roy 

POUR  les  Vl"  MIL  LIVRES  TOURNOIS. 
i3  avrif  i545.(Fol.  a5  v°.) 


Du  lundi,  xiii™'''  jour  d'Avril  mil  v'xlv. 

En  assemblée  générale,  tenue  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  Ips  Conseillers,  Quarteniers 
et  huit  des  plus  apparans  et  notables  bourgeois  de 
chascun  quartier,  mandez  poOr  oyr  la  responce  eue 
sur  le  faict  des  vi'^  m.  livres  tournois,  que  le  Roy 
mande  estrc  levez  en  cesledicte  Ville,  et  adviser  les 
moyens  d'obeyr  et  satisfaire  au  Roy;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Jehan 
Morin  ; 

Mons'  le  Lieutenant  criminel,  Seguier,  Choppin 
et  de  Sainct  Germain,  Eschevins; 

Paillart,  T.  de  Bragelongne,  Prévost,  Lecomte, 
T.  de  .Monlmirel,  Bouchart,  Conseillers; 

Basannier,  Maciot,  Danès,  Lejay,  Croquet,  Ber- 
thelemy,  Lelorrain,  Prévost,  Gohory,  Kervcr,  Pel- 
lerin, Hac,  Quarteniers; 

Maistre  Jehan  Hamel,  Procureur  en  Parlement, 
Mons'  Ruzé,  Conseiller  des  Generaulx,  Mons'  Pom- 
mereul ,  maistre  des  Comptes ,  Mons'  Rubentcl ,  Mons' 
Charlet ,  Conseiller,  maistre  Jehan  deRueil ,  Mons'  du 
Moussoy,  advocat  en  Parlement,  Mons'  Poussemye, 
Conseiller  en  Chastelet,  Jehan  Cousinot,  marchant, 
Estienne  Gregis,  marchant,  Philippes  de  Beingné, 
M"  Hubert  Duco(]uier,  Mons'  Brodeau,  Procureur, 
Jacques  Danès,  Pierre  Sanglier,  Agnen  Tardif,  Jehan 
Levasseur,  Cardin  Mahault,  Jerosme  Panyot,  Raoul 
Leconte ,  Robert  Estienne ,  Robert  Chaudière , 
Nicolas  Piquet,  drappier,  Mons'  Payen,  noiaire, 
Pierre  de  Rains,   appoticaire,  Philippes  Cramoisy, 


Anthoine  Turpin,  Adam  Bailly,  Léon  Danisy,  Jehan 
Levignelier,  drappier,  Nicolas  Foucault,  Jehan 
Dampmartin,  Claude  Dauvergne,  Drouet  Parant, 
drappier,  François  Vallin,  Guillaume  Petit,  Rece- 
veur des  barrages,  Jehan  Hubert,  boucher,  Guil- 
laume Rolland,  M"  Jehan  Lormier,  Jehan  Chappe- 
lot,  Jehan  Loblé,  Nicolas  Lepaintre,  le  Contrerolleur 
des  guerres,  et  autres  bourgeois,  marchans  et  habi- 
tans  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
remonstré  à  lad.  compaignée  les  grands  et  urgens 
affaires  du  Roy  et  les  fraiz  importables  qu'il  a  à  sous- 
tenir  contre  les  Anglois,  noz  anliens  ennemys, 
qui  détiennent  à  présent  la  ville  de  Boulongne,  aus- 
quelz  il  ne  pourroit  satisfaire  sans  l'ayde  de  son 
peuple ,  mesmes  des  habitans  de  sa  bonne  ville  de 
Paris,  ainsi  qu'il  appart  par  les  lettres  patentes 
dud.  seigneur,  données  au  Plessis  lez  Tours,  le  ini" 
jour  d'Avril  mil  v"  XLini  avant  Pasques  '-',  signées  par 
le  Roy  en  son  Conseil  :  Bayard,  el  sellées  de 
double  queue  du  grand  scel  de  cire  jaulne,  par  les- 
quelles led.  seigneur  a  refformé  l'adresse  faicte  au 
Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant  civil,  de  con- 
traindre les  habitans  de  lad.  Ville  à  payer  lesd. 
VI"  M  francs,  et  l'auroit  adressé  à  mesd.  s"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville,  suy- 
vant  les  anciens  previlleges  d'icelle,  dont  lecture  a 
esté  présentement  faicle  en  lad.  assemblée;  et  que 
Mons'  maistre  Thomas  de  Bragelongne,  Conseiller  et 
Lieutenant  de  lad.  Prevosté  des  Marchans,  commis  et 
esleu,  avecques  sires  Jehan  Berthelemy,  Eschevin,  et 


'''   Lo  telle  porte  par  erreur  \u'.  Pâques  tomba  le  5  avril,  en  i545;  le  la  était  par  conséquent  un  dimanche. 
<•'  Ce  sont  les  mêmes  lettres  que  celles  datées  de  Montargis,  lo  la  février  i5/i4  (a.  s.),  qui  ont  été  publiées  ci-dessns  (n°  LXII); 
seulement,  au  lieu  d'être  adressées  au  Prévôt  de  Paris,  elles  le  sont  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Echevins, 


54 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Henri  Godeffroy,  Quartenier  de  lad.  Ville,  à  aller 
vers  ied.  seigneur,  demander  modération  de  lad. 
somme  et  dellay  du  payement  d'icelle,  a  recité  tout 
le  discours  de  sa  légation  et  voyage,  c'est  assavoir, 
en  sommaire,  que  le  Roy  n'a  vouUu  donner  modé- 
ration ,  ne  terme  du  payement  de  lad.  somme,  et  qu'il 
en  a  faict  son  estât,  actendu  les  grans  affaires  qu'il  a 
à  supporter;  et  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Mar- 
chans  a  encores  recité  que  lad.  Ville  est  redevable 
envers  les  particuliers  d'icelle  de  cinquante  mil 
francs,  et  le  failz  qu'elle  porte  encores  tous  les 
jours  à  payer  les  povres  mendicans  valides,  beson- 
gnansau  bouHevert  de  la  porte  Sainct  Anthoine,  et 
encores  (ju'il  est  bcsoing  frayer  autres  deniers  pour 
sallarier  les  médecins  et  cirurgiens  qu'il  convient 
députer  à  penser  et  medicamenter  les  malades  de 
peste'",  et  la  difficulté  de  lever  lad.  somme  au  moyen 
du  reste  des  nu"  m  escuz  de  l'année  passée  qui  n'est 
encores  achevé  de  lever;  et  plusieurs  autres  raisons 


[i545] 

et  moyens  alléguez  et  proposez  par  Ied.  Prévost  en 
lad.  assemblée,  sur  lesquelles  auroit  demandé  son 
avis  et  délibération  aux  assistans. 

Lesquelz  auroient  tous  conclud ,  advisé  et  délibéré 
que,  pour  le  plus  brief  et  aysé,  lad.  somme  se  doibt 
lever  par  teste,  le  fort  portant  le  foible;  et  pour  ce 
faire,  seront  veuz  les  derniers  roolles  des  quarleniers 
et  seront  prins  en  iceulx  les  plus  riches,  puis  les 
médiocres,  sans  prandre  les  povres,  lesquelz  seront 
taxez  justement,  loyaulment  et  esgallement,  le  fort 
portant  le  foible,  en  la  présence  d'ung  Conseiller  de 
la  court  de  Parlement,  d'ung  Maistre  ou  Auditeur  des 
Comptes,  du  Quartenier,  du  Dixinier  et  deux  nota- 
bles bourgeois  de  chascune  dixaine ,  ayans  congnois- 
sance  des  facultez  des  personnes  habitans  en  lad. 
dixaine ,  et  le  tout  faire  selon  Dieu ,  raison  et  equicté, 
et  sans  acception  de  personne,  pour,  après  lad.  taxe 
faicte  et  liquidée,  faire  le  myeulx  qu'on  pourra  quant 
au  seurplus  '^i. 


LXX  [LXIX].  —  Les  cameristes'^' seront  taxez. 

9  mai  i545.  (Fol.  28.) 


Du  samedi,  ix'jour  de  May  mil  v"  xlv. 

Aujourd'uy  a  esté  ordonné  que  les  manans  et  ha- 
bitans de  la  ville  de  Paris  lenans  chambres,  bas'*' et 
autres  demourances  en  cestedicte  ville  de  Paris  et 
faulxbourgs  seront  taxez  et  cotizez  aux  deniers  oc- 
troyez au  Roy,  comme  les  detempteurs  des  maisons, 
domicilies  et  autres  habitacions  de  lad.  Ville  et  faulx- 
bourgs, chascun  particulièrement,  et  que  les  Quar- 


teniers  de  cestedicte  Ville,  leurs  cinquanteniers  et 
dixainiers  prendront  les  noms  desd.  locatifz  desd. 
chambres,  bas  et  demourances,  et  en  feront  roolles 
comme  des  autres  propriétaires  et  locatifz,  detemp- 
teurs desd.  maisons  et  demourances  d'icelle  Ville  et 
faulxbourgs,  pour  en  faire  leur  rapport,  afin  de  les 
taxer  et  cotiser  selon  leurs  puissances  et  facultez 
particulièrement. 


LXXI  [XX].  —  Sermeînt  des  Députez  et  cottisacions. 

25  mai  i545.  (Fol.  20.) 


Du  lundi,  xxv'jour  de  May  mil  v°xlv. 

Aujourd'uy  sont  comparuz  en  la  grande  salle  de 
rOstel  de  la  Ville  de  Paris,  c'est  assavoir  : 

Sire  Vincent Maciot,  Quartenier; 

Germain  Nepveu,  Michel  Gilles,  cinquantenyers, 
Jehan  Bélier,  Guillaume  Marcoureau,  Jacques  Dau- 
bremont,  Gabriel  Hervieu,  Jehan  Desainctz,  dixi- 
nyers  dud.  quartier. 


Sire  Guillaume  Danès,  Quartenier; 

Pierre  Chesnard,  Jehan  Potier,  Estienne  Daubre- 
mont,  Anthoine  Gilbert,  Jacques  Gourlin,  dixiniers 
dud.  quartier; 

Sire  Henry  Godeffroy; 

Philebert  de  Crevecueur,  cinquantenier,  Jehan 
Damyens,  dixinier,  Pierre  Gervaiz,  dixinier,  Hugues 


"'  La  peste  exerçait  ses  ravages  à  Paris  depuis  le  milieu  de  l'année  précédcnle,  cl  elle  n'avait  pas  encore  disparu  à  la  Gn  de  juillet 
i545.  On  trouve  des  ordonnances  de  police  émanées  du  Parlement,  à  l'occasion  de  celte  épidémie,  aux  dates  des  a5  septembre,  1 1  oc- 
tobre i544,  ai  janvier,  91  mans,  i3et  18  juillet  i545.  Elles  sont  publiées  dans  V  Histoire  de  la  Ville  de  Paris,  par  Félibien ,  in-fol. , 
t.  IV  (Preuves,  t.  Il),  p.  711,  71/1  et  725. 

'*'  Le  verso  du  folio  27  est  en  blanc. 

''1  Ce  mot  paraît  être  pris  ici  dans  le  sens  de  petits  locataires,  n'occupant  qu'une  seule  chambre  ou  une  boutique. 

'*'  Probablement  rez-de-chaussée. 


[i545] 

Du  mont ,  cinquantenier,  Pierre  Logeât ,  Jehan  Drouet , 
dixiniers  dud.  quartier. 

Sire  Guichard  Courtin,  Quartenier; 

Pierre  Moireau ,  cinquantenier,  Guillaume  Drouyn, 
maistrc  Adrian  Rougeault  (absent),  Guillaume  Du- 
lartre,  Christofle  Henry,  Jehan  Thibault,  Jehan  Du- 
saulsay,  Jehan  de  Froncieres,  Jehan  Penelle,  Pierre 
Delarry,  Robert  Dusaulsay,  Gilles  Lelievre,  dixiniers 
dud.  quartier. 

Thomas  Lelorrain,  Quartenier; 

M'  Guillaume  Duboys,  Claude  Rubentel,  cinquan- 
teniers,  Anthoine  Foucroy,  Pierre  Prévost,  Jehan 
Guichon,  Jehan  Maillot,  Loys  Turin,  Germain  Le- 
l'evre,  Jacques  Courte,  dixiniers. 

Mcolas  Hac; 

Pierre  Pelletier,  cinquantenier,  Raoul  Leconte, 
Jehan  Lefer,  Jehan  Touret,  Claude  Paris,  Jehan  Bor- 
dereau, Jacques  Rarbe,  Jehan  de  Ponthoise,  Raul- 
dichon  Guilgan,  dixiniers. 

Sire  Jehan  Croquet  ; 

Jehan  Boucher,  Claude  Dauvergne,  cinquanle- 
niers,  Guillaume  Mauclerc,  Jehan  Vente,  Pierre 
Tissart,  maistre  Guillaume  Roger,  Pierre  Eustace, 
Jacques  Roussel,  Estienne  Tostée,  Thibault  Robin, 
dixiniers. 

Sire  Denis  Berthelemy  ; 

Henry  Lecomte,  cinquantenier,  Nicolas  Huault, 
Jacques  Montineliart ,  Jehan  Lescaloppier,  Jacques 
Scoppart,  Jehan  Tronson,  Pierre  Talion,  René  Du- 
chesne,  Guillaume  Paste,  dixiniers. 

Sire  Jehan  Parfaict; 

Philippes  Cramoisy,  cinquantenier,  Roger  Aleaul- 
me,  Rolin  Pan,  René  Lestele,  Eslienne  Petit,  Gi- 
rard Fremyn ,  Guillaume  Poupincourt,  Jehan  Mignot, 
Jacques  Ralancier,  Vincent  Bertrand,  dixiniers. 

Maistre  Pierre  Pellerin,  Quartenier; 

Denis  Roué,  cinquantenier,  Jehan  Bazin,  Jehan 
Doublet,  Nicolas  Danès,  Philippes  Hardi,  Jehan 
Huet,  Jacques  Horrv,  Jehan  Ledament,  maistre  Jehan 
de  Sainction,  Jehan  Bélier,  Guillaume  Docerot, dixi- 
niers. 

Jacques  Kerver,  Quartenier; 

Nicolas  Bequet,  cimiuantenier,  Loys  Demoy, 
Adrian  de  Houdan,  Jehan  Huot,  Jacques  Perier,  Ni- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


55 


colas  Delacourt,  Jehan  Moqueron,  Pierre  Lemoyne, 
Jehan  Bisange,  Pierre  Chaiivet,  dixiniers. 

Sire  Jehan  deSainct  Germain,  Eschevin  et  Quar- 
tenier; 

Jehan  Guerard,  Raoul  Sandras,  cinquanteniers , 
Pierre  Croisart,  Lucas  Vacher,  Aubert  Graillot,  Yves 
Moust ,  Noël  de  Compans,  François  Dampont,  Claude 
de  Moucy,  dixiniers. 

Maistre  Pierre  Gohory,  Quartenier; 

Philebert  Bourlon,  Regnault  Huot,  cinquante- 
niers, Valeran  Debez,  PierreDelassus,  Jehan  Gohory, 
Jehan  Reliée,  Jehan  Pinçon,  Berthault  Sedille,  Ro- 
bert Janotin,  Oudin  Petit,  dixiniers. 

Maistre  Claude  Prévost,  Quartenier; 

Nicolas  Paulmier,  cinquantenyer,  M'  Hubert  De- 
lahaye,  Léon  Cornu,  Guillaume  Pellerin,  Robert 
Chevremont,  Jacques  Guespin,  dixiniers. 

Jehan  Lejay,  Quartenier; 

Robert  Desprez,  cinquantenier,  Pierre  Lejay, 
Ponce  de  Miraulmont,  Jacques  Fraulde,  Jacques 
Nyverd,  Pierre  Lefevre,  Laurens  Leschassier,  Jehan 
Villain,  Pierre  Ricouart,  Lepaintre,  dixiniers. 

Sire  Jehan  Basannier,  absent. 

Tous  lesquelz  dessusdictz  ont  faict  le  serment  so- 
lempnel  ne  receler  aucunes  personnes  de  leurs 
quartiers  et  dixaines,  pour  la  cotisacion  des  vi"  m 
livres  tournois,  demandez  par  le  Roy  à  lad.  Ville,  en 
ceste  présente  année;  et  ont  promis  faire  reveue  de 
leursdictes  dixaines,  pour  savoir  s'il  y  a  nulle  obmis- 
sion  en  ce  quilz  ont  ja  prins  par  escript.  Et  s'ilz  treu- 
vent  aucuns,  povres  ou  riches,  qui  n'ayt  point  esté 
escript  en  leurs  roolles,  le  viendront  apporter  par 
escript  au  Rureau  de  lad.  Ville. 

Ce  faict,  après  plusieurs  remonstrances  faictes 
par  les  Quarteniers,  a  esté  ordonné  par  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  que  il  sera  prié 
à  Mess"  les  Commissaires,  depputtez  par  le  Roy  à 
l'audition  des  comptes  desd.  Quarteniers,  de  bailler 
ausd.  Quarteniers  les  originaulx  des  roolles  d'iceulx 
Quarteniers,  signez  par  le  greffier  de  lad.  Ville, 
pour  le  recouvrement  des  quatre  vingtz  mil  escuz, 
pour  servir  à  la  cotizacion  et  recepte  des  vi"  m  livres 
tournois,  demandez  par  le  Roy  à  lad.  Ville,  en  ceste 
présente  année  '''. 


">  La  fin  da  recto  et  le  verso  du  fol.  a3  sont  restés  en  blanc. 


56 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i5i5] 


LXXII  [XXI].  —  Pour  le  passage  des  vms  en  Flandre. 

i8juin  i545.  (Fol.  a8.) 


Du  xviii""  jour  de  Juing  mil  \'  xlv. 

Aujourd  uy,  est  comparu  au  Bureau  de  la  Ville  de 
Paris  Messire  Girard  Ride',  chevalier,  seigneur  de  la 
Blanchemotte ,  lequel  a  présenté  certaines  lettres  pa- 
tentes du  Roy,  données  à  Argentan,  le  xi""' jour  de  ce 
présent  moys  de  Juing,  par  lesquelles  le  Roy  mande  à 
Mons'  le  Prévost  de  Paris  et  autres  faire  passer  les 
vins  que  les  marchans  de  Flandres  vouldront  passer 
franchement  et  quictement ,  sans  payer  sinon  les  an- 
ciens subsides  et  acoustumez ,  et  non  les  nouvelles 
impositions,  emsemble  de  restituer  les  deniers  qui 
ont  esté  prins  desd.  marchans  de  Flandres  et  autres 
habitans  dud.  pays,  depuis  la  publication  du  traité 
de  paix  d'entre  le  Roy  et  l'Empereur.  Et  après  avoir 


veues  lesd.  lettres  patentes  et  que  par  cy  devant 
lesd.  marchans  et  habitans  dud.  conté  de  Flandres 
ont  tousjours  joy  desd.  previlleiges ,  auparavant  les 
guerres,  a  esté  ordonné  qu'il  sera  obey  au  voulloir 
du  Roy  et  que  doresnavant  lesd.  marchans  passe- 
ront leursdictz  vins,  en  payant  les  anciens  subsides 
seuUement,  et  en  baillant  bonne  et  suffisante  caucion 
de  rapporter  certifficacion  comme  lesd.  vins  auront 
esté  débitez,  venduz  et  distribuez  aud.  pays  et  conté 
de  Flandres,  et  non  ailleurs;  et  de  ceulx  qu'ilz  ont 
par  cy  devant  passez  depuis  lad.  publicacion  aud. 
traiclé  de  paix,  et  dont  ilz  ont  payé  les  nouveaulx  sub- 
sides, leur  seront  renduz,  comme  dit  est,  iesd.  de- 
niers en  rapportant  certifficacion,  comme  dessus'''. 


,      LXXIll  [XXII].  —  [Immunité 

3  juillet  i5A5. 

Du  ui"  jour  de  Juillet  mil  v''  xlv. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  ville  de  Paris,  ou 
estoient  Mess"  les  quatre  Eschevins  d'icelle,  a  esté 
conclud  et  advisé  que,  veu  les  peynes  et  labeurs 
qu'ilz  ont  eues  et  ont  chascun  jour  pour  les  affaires 
du  Roy,  dellaissant  leurs  propres  affaires ,  seroit  en- 
voyé vers  led.  seigneur  en  court  homme  exprès ,  pour 
obtenir  dud.  seigneur  lettres  de  déclaration  comme 


DEMANDÉE  PAR  LES  ÉcHEVINS.] 
(FoL  29.) 

il  n'entend  que  lesd.  Eschevins  de  lad.  Ville,  pen- 
dant qu'ilz  sontesdictz  estatz,  soient  comprins  es  em- 
pruntz,  tailles  et  subsides  de  lad.  Ville,  mises  sus  ou 
à  mettre,  pour  quelque  cause  que  ce  soit,  et  que  les 
deniers  des  cotizacions  des  maisons  de  l'année  passée 
leur  soient  renduz,  suyvant  les  anciens  previlleges 
donnez  par  led.  seigneur,  ou  ses  prédécesseurs,  ausd. 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville. 


LXXIV  [XXIII].  —  Pour  les  vi"  mil  livres  tournois. 

9  juillet  1.545.  (Fol.  29.) 


Du  jeudi ,  ix°"  jour  de  Juillet  mil  v"  xlv. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte ,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  et  Quarte- 
niers  de  lad.  Ville,  pour  adviser  à  promptement 
lever  la  somme  de  vi"  m  livres  tournois ,  demandée 
par  le  Roy  à  lad.  Ville,  et  dont  il  presse  icelle  Ville, 
parce  que  les  termes  par  luy  donnez  sont  escheuz; 
en  laquelle  se  ont  trouvez,  suyvant  les  mandemens 
à  eulx  envoyez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  maistre  Jehan  Morin,  Ueutenant  civil,  Pré- 
vost des  Marchans  ; 

Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,  de  Sainct 
Germain,  Eschevins; 

Luillier,  Tronson,  Lelievre,  M.  de  Rragelongne, 


Courtin,  Paillart,  T.  de  Rragelongne,  Lecomte, 
Larcher,  Conseillers  de  lad.  Ville  ; 

Basannier,  Danès,  Lejay,  Croquet,  Berthelemy, 
Lorrain,  Kerver,  Gohory,  Pellerin,  Quarteniers  de 
lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  remonslré  qu'il  est  assez  notoire  à  la  compaignée 
que  le  Roy  demande  à  lad.  Ville  la  somme  de 
vi"  M  livres  tournois,  et  que  on  a  faict  toute  extrême 
dilligence  possible  de  faire  les  cotizacions  sur  les 
habitans  de  cestedicte  Ville,  en  la  présence  des  Quar- 
teniers, cinquantenyers ,  dixinyers  et  deux  bour- 
geois de  chascune  dixaine;  lesquelz  ayant  laissé  les 
vrays  povres,  a  esté  trouvé  que  le  reste  des  plus 


'■'  Le  verso  du  fol.  28  est  resté  en  blanc,  sauf  cinq  lignes  en  tête. 


[i5i5] 

riches  et  médiocres,  le  fort  portant  le  foible,  suffi- 
samment cottizez,  ne  se  monte  que  à  la  somme  de 
cinquante  neuf  mil  livres  tournois,  qui  n'est  pas  la 
moiclié  de  lad.  somme.  Ce  faict,  auroit  esté  prié  et 
requis  de  par  lad.  Ville  à  Mess"  de  la  Court  de  Par- 
lement''' et  des  Comptes  commectre  aucuns  d'eulx 
pour  veoir  faire  les  augmentacions  desd.  rooHes  et 
adviser  ce  qui!  est  bon  de  faire  pour  obeyr  au  Roy. 
Lesquelz  commis  et  depputtez  par  lad.  Court  et  la 
Chambre  des  Comptes  auroient  journellement  as- 
sisté, par  l'espace  d'ung  moys  et  plus,  à  veoir  aug- 
menter par  les  Quarleniers  et  dixiniers  lesd.  rooUes 
en  toute  extrême  dilligence  et  en  y  besongnant 
chascun  jour,  sans  discontinuation,  et  voyans  que  le 
temps  est  court  et  que  le  Roy  presse  de  bailler  de- 
niers, auroit  esté  advisé  par  le  Bureau  de  lad.  Ville 
mander  les  Quarteniers,  pour  savoir  d'eulx  s'ilz 
veullent  pas  faire  la  recepted'iceulx,  chascun  en  son 
endroict,  et  en  faire  leur  debvoir.  Lesquelz  Quarte- 
niers comparurent  en  partie,  le  jour  d'hier,  et  feirent 
plusieurs  remonstrances  des  peynes,  labeurs  et  dan- 
gers où  ilz  avoient    esté  pour   leurs   roolles  des 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


57 


nu"  M  escuz  de  l'année  passée ,  et  qu'ilz  estoient  en- 
cores  empeschez  à  recevoir  ung  extraict  de  leurd. 
rooUe  des  deniers  renduz  et  non  receuz,  à  eulx 
envoyé  par  nosdictz  s"  des  Comptes,  commis  par  le 
Roy  à  la  rediclion  d'iceulx,  et  plusieurs  auti-es  re- 
monstrances par  eulx  faictes,  au  moyen  desquelles 
auroit  esté  advisé  de  mander  le  Conseil  de  lad.  Ville, 
pour  conclure  et  arrester  si  lesd.  Quarteniers  deb- 
voient  faire  lad.  recepte  ou  non,  et  adviser  le 
moyen  de  satisfaire  aud.  seigneur.  Ce  faict,  mond. 
s'  le  Prévost  auroit  mys  led.  affaire  en  deliberacion 
et  demandé  ausd.  assistans  leur  advis;  lesquelz  au- 
roient conclud,  advisé  et  délibéré  que  lesd.  Quarte- 
niers doibvent  recevoir,  chascun  en  leur  endroict, 
lesd.  cotizacions  par  le  menu,  ainsi  qu'il  est  con- 
tenu en  chascun  rooUe  qui  leur  sera  pour  ce  baillé, 
signé  du  greffier  de  lad.  Ville.  Et  oiî  il  y  auroit  au- 
cuns d'eulx  qui  eussent  tel  empeschement  qu'ilz  ne 
le  sceussent  faire,  pourront  prandre  leurs  cinquan- 
teniers  pour  faire  lad.  recepte,  desquelz  ilz  seront 
responsables,  et  leur  sera  baillé  toute  faveur  et 
ayde. 


LXXV  [XXIV].  —  Injonction  aux  Quarteniers. 

9  juillet  1 545.  (Fol.  3o.) 


Dud.  jeudi ,  ix'  Juillet  v'  xlv. 

Par  délibération  de  Conseil,  par  vertu  et  au 
moyen  des  lettres  patentes  du  Roy,  il  est  enjoinct  et 
commandé  très  expressément  aux  Quarteniers  de  la 
ville  de  Paris  que,  en  toute  dilligence  et  sans  dis- 
continuation  ou  intermission,  et  promptement,  ilz 
ayent  à  lever  et  cueillir  les  deniers  à  quoy  par  les 
roUes  de  leurs  quartiers  les  manans  et  habitans  de 
cesledicte  Ville  ont  esté  cotizez,  pour  iceulx  incon- 
tinant  et  si  tost  que  lesd.  deniers  auront  esté 
receuz  par  eulx,  iceulx  bailler  au  Receveur  gênerai 
Marcel,  à  Paris,  en  declairant  que,  à  faulle  de  ce 
faire,  on  se   prandra  à  eulx,  leurs   personnes  et 


biens,  comme   pour  les  propres  debles  et  affaires 
du  Roy. 

Lesquelz  Quarteniers,  c'est  assavoir  :  Basannier, 
Danès,  Lejay,  Croquet,  Berthelemy,  Lorrain,  Ker- 
ver,  Gohory  et  Pellerin,  presens,  ont  faict  responce 
qu'il  leur  seroit  impossible  faire  lad.  recepte,  par  ce 
qu'ilz  sont  encores  chargez  de  l'autre  rolle  des 
iiii"  M  escuz  de  l'année  passée,  supplians  mesd.  s" 
en  bailler  la  charge  à  leurs  cinquanleniers,  desquelz 
ilz  accordent  estre  cautions  et  responsables  pour  les 
deniers  qui  seront  par  eulx  receuz,  pour  ceste  foys 
seuUement,  et  sans  ce  que  le  faict  leur  puisse  tourner 
à  conséquence  pour  ladvenir. 


'"  Jean  Tronson  et  Guillaume  Abot,  conseillers  au  Parlement,  avaient  élé  délégués  par  la  Cour,  le  5  juin  précédent,  pour  assister 
à  la  revision  des  rôles  d'imposition  :  tCe  jour,  est  venu  en  la  court  le  Lieutenant  criminel  de  la  Prevosié  de  Paris,  Esclievin  de  cesle 
Ville  de  Paris,  de  part  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  cesledicte  Ville,  requérir  à  icelie  court  leur  bailler,  commettre  et 
députer  les  conseillers  par  cy  devant  ordonnez,  ou  aultres  en  leur  lieu,  pour  assister  à  la  revision  de  la  taxe  et  imposition  faicte  par 
les  Quarteniers  de  cesle  Ville  sur  les  habitans  d'icelle,  d'autant  que  ceuU  jà  commis  s'esloient  excusez  de  soy  y  trouver  plus.  Et  sur 
ce  ont,  esté  commis  maislres  Jeban  Tronsou  cl  Guillaume  Abot,  qui  jà  y  ont  assisté.»  (Arch.  nat.,  Registre  du  Conseildu  PartemenI, 
X"  i555.  fol.  179  v°.) 


mPAlUCHIC    HATIONILK. 


58 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i565] 


LXXVI  [XXV].  —  [Jean  GuÉRARD,  cinquantenier, 

EST  COMMIS  À  LA  PLACE  DE  SON  QuARTENIER,   POUR  LA  RECETTE   DE  l'aIDE.] 

10  juillet  i545.  (Fol.  3o  v°.) 


Du  x"  jour  de  Juillet  mil  v'  xlv. 

Aujourd'uy,  pour  i'empeschemenl  quesire  Jehan  de 
Sainct  Germain,  Quartenier  de  lad.  Ville,  a  es  flaires 
d'icelle,  à  cause  de  son  estât  de  Eschevin,  a  esté  or- 
donné que  Jehan  Guerard,  son  cinquantenier,  sera 
commis  en  son  lieu  et  place  pour  faire  la  receple 
du  roolle  dud.  quartier,  pour  sa  part  de  la  cottité  de 


la  somme  de  vi"  m  livres  tournois,  octroyée  au  Roy 
par  lad.  Ville;  lequel  Guerard,  présent  et  acceplant, 
a  promis  en  faire  son  debvoir  et  en  rendre  bon 
compte,  en  lui  baillant  povoir  et  commission  pour 
ce  requise.  Laquelle  commission,  avec  led.  rolle 
dud.  quartier,  luy  a  esté  baillé  et  a  esté  par  lui  re- 
ceu  pour  lexecuter. 


LXXVIl  [XXVI].  —  Pour  les  vi"  m  livres  tournois.  —  M.  de  Monchenu  envoyé 

DE  PAR  le  Roy  X  LA  Ville. 

11  juillet  i545.  (Fol.  3o  v°.) 


De  par  le  Roy. 
Très  chers  et  bien  amez,  nous  envoyons  présen- 
tement par  delà  le  s' de  Montchenu ,  noslre  premier 
Maistre  d'hostel,  pour  haster  et  dilligenter  le  paye- 
ment des  deniers  qui  nous  sont  deubz  en  noslre 
bonne  ville  et  cité  de  Paris,  et  luy  avons  donné 
charge  vous  dire  et  declairer  aucunes  choses  de 
noslre  part,  dont  nous  vous  prions  le  croire,  tout 
ainsi  que  vous  feriez  nous  mesmes.  Donné  à 
Touques'^',  le  \°  jour  de  Juillet  mil  v"  xlv. 

Signé  :  FRANÇOIS. 

DE  l'AuBESPINE. 

Puis  a  présenté  deux  commissions  pour  con- 
traindre, par  toutes  voyes  et  manières,  lad.  Ville  et 
habitans  d'icelle  [payer]  la  somme  de  vi"  m  livres  de- 
mandée parle  Roy  à  lad.  Ville,  pour  cestedicte  année. 
Après  lecture  desquelles  en  lad.  assemblée,  led.  s' de 
Montchenu  a  proposé  pour  sa  créance  qu'il  a  esté 
envoyé  exprès  de  par  le  Roy  à  lad.  Ville ,  pour  re- 
monstrer  que  led.  seigneur  voyant  son  ennemy,  le 
Roy  d'Angleterre,  détenir  sa  ville  et  pays  de  Roulle- 
noys,  a  levé  une  si  belle  et  grosse  armée  de  mer 
qu'il  n'en  fut  veue  une  pareille,  passé  a  mil  ans; 
aussi  qu'il  a  envoyé  le  cappitaine  Lorge''*'  en  Escosse, 
avec  plusieurs   gens   d'armes  françois,  lesquelz  il 

'''  Marin  de  Montchenu,  sénéchal  de  Limousin  et  de  la  basse  Marche,  bailli  de  Viennois,  etc.,  rendit  de  grands  services  militaires 
et  diplomatiques  à  François  I".  Fait  prisonnier  à  Pavie  avec  ce  prince,  il  ne  voulut  point  le  quitter  et  fut  conduit  eu  Espagne.  A  son 
retour,  le  Roi  le  chargea  de  lover  six  milles  Suisses,  ce  qu'il  fit  avec  tant  de  désintéressement  qu'il  engagea  ses  terres  de  Savoie  et  du 
comté  de  Genève.  Par  une  prérogative  très  rare,  il  fut  enterré  à  Saint-Denis  (La  Cliesnaye-Dcsbois,  Dictionnaire  de  la  Noblette, 
t.  X,  p.  3oo. 

'•>  Arrondissement  cl  canton  de  Pont-l'Évèque  (Calvados). 

<''  Jacques  de  Montgommery,  seigneur  de  Lorge,  capitaine  des  gardes  de  François  1",  puis  colonel  général  de  l'infanterie  fran- 
çaise, père  du  fameux  Montgommery,  qui  blessa  mortellement  le  roi  Henri  11. 


Du  samedi,  xi"' jour  de  Juillet  mil  v"  xlv. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  et  Quarto- 
niers  de  la  ville  de  Paris,  pour  oyr  la  lecture  des 
lettres  du  Roy,  et  de  deux  commissions  données  à 
Mons'"de  Montchenu'*',  premier  Maistre  d'hostel  dud. 
seigneur,  et  sa  créance;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons"^  le  Lieutenant  civil,  maislre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

Seguier,  Lieutenant  criminel,  Choppin,  de  Sainct 
Germain,  Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Tronson,  de  Montmirel,  Raillet, 
Lelievre,  M.  de  Rragelongne,  Courtin,  Perdrier, 
Paillart,  T.  de  Rragelongne,  Lecomle,  Larcher,  Con- 
seillers de  lad.  Ville. 

Rasannier,  Maciot,  GodefTroy,  Danès,  Lejay, 
Lorrain,  Croquet,  Prévost,  Kerver,  Pellerin,  Cour- 
lin,  Gohory,  Quarteniers  de  lad.  Ville. 

En  laquelle  assemblée  est  comparu  le  seigneur 
de  Montchenu,  Gouverneur  de  Limosin,  premier 
maistre  d'hoslel  de  la  maison  du  Roy,  lequel  a  pré- 
senté certaines  lettres  missives  du  Roy,  dont  la  teneur 
ensuit  : 
A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 

et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 


[i545] 

convenoil  souldoyer,  non  seuHement  iesd.  François, 
mais  aussi  Iesd.  Escossoys,  emsemble  l'armée  qu'il  a 
levée  en  Picardie  par  terre,  pour  faire  barbe  ausd. 
Anglois,  et  recouvrer,  avec  l'ayde  de  Dieu,  led.  pays 
de  Boullenoys''*;  lesquelles  armées  sont  prestes  à 
marcher.  !Ve  reste  que  argent  pour  les  souldoyer  et 
advitailler;  et  pour  ce  qu'il  se  actendoit  aux  villes 
closes  de  son  royaulme ,  mesmes  à  sa  bonne  ville  de 
Paris,  cotisée  à  vi"  h  livres  tournois,  pour  cestedicte 
année,  laquelle  somme  n'a  esté  aucunement  fournye 
ne  encommencée,  combien  que  tous  les  termes  con- 
tenuz  es  lettres  patentes  du  Roy  sont  escheuz;  ce 
que  led.  seigneur  treuve  grandement  estrange,  ac- 
tendu  le  bon  voulloir  et  obeyssance  que  luy  a  tous- 
jours  porlé  lad.  Ville,  et  aussi  que  chascun  scet 
qu'on  ne  sauroit  riens  faire  touchant  la  guerre  sans 
argent;  à  ceste  cause,  led.  seigneur  luy  auroit  donné 
charge  de  ne  jamais  bouger  de  cestedicte  ville  de 
Paris,  pour  hasier  Iesd.  deniers  par  tous  moyens,  et 
jusques  à  ce  que  lad.  somme  soit  receue  et  livrée  es 
mains  de  Mons'  le  Receveur  gênerai  Marcel,  pré- 
sent. Et  que,  pendant  qu'il  sera  en  cestedicte  Ville, 
luy  a  esté  ordonné  par  les  Commissaires  dudit  sei- 
gneur quatre  escuz  soleil  par  jour,  qui  sont  grands 
fraiz  pour  lad.  Ville. 

Sur  quoy  luy  a  esté  remonslré  par  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans  que ,  si  le  Roy  savoit  la  povreté 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


59 


de  lad.  ville  de  Paris,  il  en  auroit  grande  pitié,  car 
il  est  certain  que  dès  l'année  passée,  pour  luy  four- 
nir la  somme  de  un" m  escuz, lad.  Ville  s'est  obligée 
envers  les  particuliers  d'icelle  et  est  demourée  rede- 
vable de  l"  livres  tournois,  dont  les  Quarteniers 
sont  obligez ,  en  leur  propre  et  privé  nom ,  et  lad. 
Ville  à  les  garantir,  et  en  sont  chascun  jour  pour- 
suyviz  et  condempnez  à  rendre  Iesd.  prestz  ;  aussi 
que  les  meilleures  bourses  de  Paris  ne  payent  riens 
parce  qu'ilz  sont  previllegiez ,  comme  les  gens 
d'église,  les  secrétaires  du  Roy,  leurs  vefves,  les 
officiers  domestiques  du  Roy  et  de  la  Royne, 
de  nos  seigneurs  les  enffans  des  Roy  et  Royne  de 
Navarre ,  autres  qui  ont  esté  reprins  pour  le  faict  du 
sel,  qui  soulloient  estre  les  plus  riches  habitans  de 
Paris;  aussi  qu'on  ne  sauroit  riens  prandre  sur  les 
povres  qui  sont  le  tiers,  dont  le  quart  font  le  tout, 
des  habitans  de  lad.  Ville,  et  plus,  emsemble  la  peste 
qui  règne  fort  en  lad.  Ville  et  faulxbourgs.  Neant- 
moings,  comme  bons  et  loyaulx  subgectz  du  Roy, 
n'ont  cessé  journellement  de  vacquer  à  chercher  les 
moyens  de  luy  obeyr,  et  ont  faict  plusieurs  assem- 
blées de  Conseillers,  Quarteniers  et  bourgeois  de 
lad.  Ville,  lesquelz  ont  esté  d'avis  chercher  autre 
moyen  et  aller  vers  led.  seigneur,  obtenir  quelques 
provisions  pour  constituer  rente  sur  lad.  Ville  à 
ceulx  qui  vouldront  advancer  deniers. 


LXXVIII  [XXVII].  GoPiTRAINCTES  DE  PAYEMENT  À  LA  REQUESTE  DU  PROCUREUR  DU  Roï 

ET  DE  LA  Ville. 

11  juillet  i5&5.  (Fol.  3a.) 


Aujourd'huy,  en  lad.  assemblée  de  Conseil,  tenue 
en  l'Ostel  de  la  ville  de  Paris,  a  esté  demandé  aux 
Quarteniers  .s'ilz  veuUent  pas  accepter  lad.  charge 
de  recevoir  les  deniers  de  leurs  rooUes,  chascun  en 
son  endroit,  pour  le  faict  des  vi"  h  livres  tournois, 
lesquelz  Quarteniers ,  excepté  maistre  Claude  Prévost , 
après  plusieurs  excuses  par  eulx  faictes,  ont  accepté 
pour  cesle  foys  lad.  charge,  sans  tirer  à  conséquence 
pour  l'advenir,  actendu  la  neccessité  et  le  secours 
(ju'il  convient  faire  au  Roy,  à  la  charge  de  n'estre 
point  responsables  des  deniers  qu'ilz  ne  pourront 
recevoir,  et  de  rendre  compte  par  devant  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  et  non  ailleurs, 
des  deniers  par  eulx  receuz;  aussi  qu'ilz  pourront 


commectre,  se  bon  leur  semble,  leurs  cinquante- 
niers  et  dixiniers  à  faire  lad.  recepte,  desquelz  ilz 
seront  responsables,  et  qui  leur  sera  donné  toute 
faveur  et  ayde  par  lad.  Ville,  et  que  les  contraincles 
se  feront  à  la  requeste  du  Procureur  du  Roy  et  de 
lad.  Ville,  lequel  fera  les  dilligences  possibles  avec 
eulx  et  prandra  la  cause  pour  eulx,  s'ilz  sont  inquiétez 
et  poursuiviz  pour  led.  affaiie.  Et  seront  contrainctz 
Iesd.  cinquanteniers  et  dixiniers,  par  mandemens 
comminatoires,  tant  en  la  qualité  de  Commissaire  du 
Roy  comme  de  Prévost  des  Marchans,  à  leur  obeyr; 
aussi  que  Iesd.  Quarleniers  seront  payez  de  leurs 
sallaires  et  remboursez  des  fraiz  qu'ilz  feront  pour 
lad.  recepte ,  ce  qui  leur  a  esté  accordé. 


Boulogne-sur-Mer  demeura  au  pouToir  des  Anglaia  jusqu'au  traité  d'Oulreau  (ai  mars  i55o). 


60 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i545] 


LXXIX  [XXVllI].  —  [Demande  des  provisions  nécessaires  pour  la  levée  du  tiers  du  subside.] 

i3  juillet  i545.  (Fol.  3a  v°.) 


Du  xiii'  jour  de  Juillet  mil  v'  xlv. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  où 
esloient  Mess"  les  Pi'evost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  de  lad.  Ville,  Mess"  le  Président  Luillier,  Tron- 
son  et  Abot,  Conseillers  du  Roy  en  sa  court  de 
Parlement,  et  maistre  Jehan  Pommereul,  aussi  Con- 
seiller dud.  seigneur  et  Maistre  ordinaire  de  ses  Comp- 
tes, a  este'  délibéré  et  conclud,  après  avoir  oy  le 
seigneur  de  Monlchenu,  envoyé'  de  par  le  Roy,  tier- 


cer  les  cotizacionsja  faictes,  et  pour  ce  quil  est  con- 
gneu  appertement  de  la  difficulté  et  impossibilité 
de  lever  le  tiercement  promptement,  sans  la  grâce 
du  Roy,  neantmoings  pour  lousjours  faire  venir  de- 
niers ens  et  ne  relarder,  sera  envoyé  vers  led.  sei- 
gneur pour  le  supplier  commander  les  provisions  telles 
qu'il  a  esté  advisé  par  le  Conseil  de  lad.  Ville ,  et  cepen- 
dant que  led.  tiercement  surcerrajusques  après  avoir 
entendu  sur  ce  le  bon  plaisir  et  voulloir  dud.  seigneur. 


LXXX  [XXIX j.  —  Préparation  du  subside  suivant  les  quartiers; 
mandement  aux  Quarteniers. 

i4  juillet  i545.  (Fol.  82  v°.) 


De  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  Ville  de  Paris. 

Thomas  Lelorrain,  Quartenier  de  lad.  Ville,  nous 
vous  mandons  que,  pour  mectre,  à  extrême  dilli- 
gence,  à  exécution  la  commission  qui  vous  a  esté  par 
nous  ordonnée,  pour  la  recepte  de  la  somme  de 
II'  II'  Lxiu  livres  xv  solz  tournois,  à  laquelle  les  ha- 
bitans  de  vosiredict  quartier  ont  esté  cottisez  pour 
leur  porcion  de  la  somme  de  vi"  m  livres  tournois  ac- 
cordée au  Roy  nostre  sire,  en  ceste  presenle  année, 
pour  la  soulde  el  porcion  de  lad.  Ville  des  gens  de 
guerre  à  pied ,  levez  pour  le  service  dud.  seigneur,  que 
vous  appeliez  voz  cinquanteniers  et  dixiniers,  et  leur 
dictes  et  enjoignez ,  de  par  le  Roy  et  nous ,  qu'ilz  ayent, 
à  la  plus  grande  et  extrême  dilligence  que  faire  ce 
pourra,  toutes  affaires  cessans  et  sans  aucune  dis- 
continuacion ,  à  vacquer  avec  vous  à  la  recepte  et 
levée  de  lad.  somme  de  n"  a'  lxiii  livres  xv  solz, 
selon  la  cottité  desd.  habitans,  contenue  à  la  fin  de 
ce  présent  rolle,  et  à  ce  faire  contraindre  lesd.  habi- 
tans par  toutes  voyes  deues  et  raisonnables,  comme 
pour  les  propres  debtes  el  affaires  du  Roy;  auxquels 
cinquanteniers  el  dixiniers  nous  mandons  et  en- 
joignons, chascun  en  droit  soy,  vous  obeyr  el  entiè- 
rement faire  tout  ce  que  en  cest  endroit  leur  sera 
par  vous  commandé  el  ordonné,  sans  y  faire  faulte , 
sur  peyne  de  privation  de  leurs  eslatz  el  d'eslre 
declairez  rebelles  el  inobediens  au  Roy,  d'amende 
arbitraire  et  de  prison,  si  meslier  est.  Faict  le 
xini'jour  de  Juillet  mil  v'  xlv. 

Et  est  à  noter  que  pareil  mandat  a  esté  baillé  sur 


le  rolle  des  xvi  Quarteniers,  lesquelz  rolles  montent, 
c'est  assavoir  : 

Audit.  Lelorrain ,  pour 
son  quartier,lad. somme  de     11'  if  xiii  1.  xv  s.  t. 

A  sire  Henry  Godeffroy, 
montant m"  m'  lv  1. 11  s.  vi  d. 

A  sire  Jehan  de  Sainct 
Germain,  montant mr  v°  xxxvii  I.  x  s.  t. 

A  Nicolas  Hac,  mon- 
tant         Vl"  VIII°  LVll  1. 1. 

A  M' Pierre  Gohory .  .  xvi"  iiif  xvi  1.  mi  s.  vi  d. 

A  sire  Vincent  Maciot .  v"  vi"  xlvi  1.  vu  s.  vi  d. 

A  Jehan  Lejay,  mon- 
tant    xi'  II"  xxxvii  1.  V  s.  t. 

Le    rolle    des    faulx- 

bourgs  dud.  Lejay  monte  xi'  xxviii  I.  x  s.  t. 

A  sire  Jehan  Croquet,  vi'  vin'  11 1.  xvii  s.  vi  d. 

A  sire  Guichart  Cour- 
lin  Vlu"  Vl'  IX  1.  v  s.  t. 

A  sire  Guillaume  Danès  11'  iiii'  lxi  1. 1. 

A  sire  Jehan  Parfaicl.  11'  v'  xxv  1.  xvu  s.  vi  d. 

A  M"  Pierre  Pellerin, 

montant v'  viii'  ini  1.  vu  s.  vi  d. 

A  Denis  Berlhelemy .  .  vu'  m' im"  11 1.  xii  s.  vi  d. 

A  M°  Claude  Prévost,  un'  nu'  xxix  1.  un  s.  t. 

A  sire  Jehan  Basan- 

nier xn"  clix  1. 1. 

A  Jacques  Kerver,  le 
xix'  Juillet,  luy  a  esté  en- 
voyé son  rolle  montant,  x"  ix' xxvn  1.  xu  s.  vi  d. 

Somme  :  cxu  v'  lui  livres  xi  solz  tournois. 


[i546] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


61 


1546. 


LXXXI  [XXX].  —  Conseiller  de  ville,  de  Lospital. 

8  février  15/46.  (Fol.  34)0. 


Du  lundi,  viii"  jour  de  Février  mil  v"  xlv. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  procéder  à  l'esleclion  d'ung  Conseiller  de  Ville, 
au  lieu  de  feu  sire  Germain  Lelieur,  qui  est  dé- 
cédé, en  laquelle,  suivant  les  mandemens  le  jour 
d'iiyer  envoyez,  se  sont  trouvez  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Lieutenant  civil,  maislre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

Mess"  de  Sainct  Germain,  Berthelemy  et  Tanne- 
guy  f^',  Eschevins  ; 

Mess"  du  Mortier,  de  Montmirel ,  Baillet,  Prévost, 


G.  Lelievre,  M.  de  Bragelongne,  de  Thou,  de 
Livres,  T.  de  Bragelongne,  Viole,  Courtin,  A.  de 
Montmirel,  Paillart,  Larcher,  Conseillers  de  lad. 
Ville; 

Lesquelz ,  après  avoir  par  mond.  s''  le  Prévost  des 
Marchans  mys  la  matière  en  deliberacion  et  de- 
mandé l'avis  aux  assistans,  ont  tous  esleu  pour 
Conseiller  de  Ville,  ou  lieu  dud.  deffunct  sire  Ger- 
main Lelieur,  Mons'  maislre  Michel  de  Lospital  î^'. 
Conseiller  du  Roy  en  sa  court  de  Parlement,  lequel 
a  esté  pour  ce  mandé  et  receu  au  serment,  en  la 
manière  acoustumée. 


LXXXII  [XXXI].  —  lia"  x"  livres  tournois  demandez  par  le  Roy  à  la  Ville. 

3  mars  1 546.  (Fol.  34  v°.) 


Du  mardi,  ii'jour  de  Mars  mil  v''  xlv. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers  et  Quarteniers,  bourgeois  et 
Mess"  les  depputtez  par  les  cours  de  Parlement, 
Chambre  des  Comptes,  Generaulx  de  la  Justice  et 
Requesles  du  Palais,  à  Paris,  pour  adviser  sur  les 
lettres  patentes  et  missives  envoyées  par  le  Roy  à 
Mons'  le  Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant  civil, 
par  lesquelles  il  \eult  estre  procédé  par  led.  Prévost 
de  Paris  au  département  des  villes  closes  de  lad. 
Prevoslé  et  faulxbourgs  d'icelle,  et  iceulx  cottizer 
pour  la  somme  de  quatre  vingtz  dix  mil  livres  tour- 
nois, pour  partie  de  la  soulde  de  xxv'  hommes  de 
guerre  à  pied, pour  lefaict  de  ses  guerres,  payables 
aux  xv"  jours  de  Mars,  Avril,  May  et  Juing  prochains 
venans;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  en  la  grande 
salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  suivant  les  mandemens 
le  jour  d'hier  envoyez,  c'est  assavoir  : 

Mons"^  maistre  Jehan  Morin,  Lieutenant  civil,  Pré- 
vost des  Marchans  ; 


Mess"  de  Sainct  Germain,  Berthelemy,  Aubery, 
Tanneguy,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  s'  d'Athis,  Du  Drac,  de  Lospital, 
Baillet,  Prévost,  Courtin,  Perdrier,  de  Livres,  Pail- 
lart,!. de  Bragelongne,  Larcher,  Conseillers  de  lad. 
Ville; 

Mess"  Leroux,  Gayant,  Delion,  Levoix ,  Lefevre  et 
Audouart,  Conseillers  en  la  Court; 

Mess"  Pommereul,Seguyer,Maistresdes  Comptes; 

Dumont,  Conseiller  es  Requestes  du  Palais; 

Mess"  Ruzé  etLotin,  Conseillers  es  Generaulx; 

Sires  Jehan  Basannier,  Maciot,  Courtin,  Cro- 
quet, Berthelemy,  Danès,  Prévost,  Hac,  Pellerin, 
Gohory,  Lejay,  Godeffroy,  Parfaict,  Quarteniers  de 
lad.  Ville; 

Robert  Legoix,  sire  Nicolas  Perrot,  Jehan  Chop- 
pin,  Mons'  Rubentel,  le  contrerolleur  Menant, 
Mathieu  Marcel,  Jehan  Guerard,  Fiacre  Charpen- 
tier, Joachin  RoUant,  Pierre  Sanglier,  Jacques  Le- 
gros,  Jehan  Guenault,  Claude  Rubentel,  Pierre 
Favyn,  Mons'  Malingre,  Jehan  Bigant,    Anthoine 


*''  Le  fol.  33  V*  est  demeuré  en  blanc  au  Registre,  et  la  lacune  porte  sur  près  de  sept  mois. 

'"  Denis  Tanneguy,  avocat,  avait  été  élu  échevin,  le  16  août  i545,  avec  Jacques  Aubry,  en  remplacement  de  Pierre  Séguier  et  de 
Jean  Cboppin. 

"'  Le  célèbre  Micbel  de  L'Hôpital  qui  fut  plu»  tard  Chancelier  de  France.  H  était,  depuis  1637,  gendre  de  Jean  Morin,  qui  de 
Lieutenant  criminel  au  Cbâtelet  de  Paris  était  devenu  Lieutenant  civil,  et  occupait  alors  la  charge  de  Prévôt  des  Marchands. 


62  REGISTRES  DU  BUREAU 

Chardon,  Thibault   Haullement,    Nicolas  Viellart, 


bourgoys  de  lad.  Ville. 

Eu  laquelle  assemblée,  mond.  s'  le  Prévost  des 
Marchans  a  recité  que  le  Roy  nostre  sire  luy  avoit, 
dès  le  vendredi  derrenier,  envoyé  une  lettres  patentes 
et  missives,  à  luy  adressans,  pour  faire  le  depparte- 
ment  et  contraindre  les  Villes  closes  de  lad.  Pre- 
Yosté  à  imposer  sur  eulx ,  le  fort  portant  le  foibie,  ou 
lever  par  aydes  la  somme  de  nii^'  x'  livres  tournois 
pour  les  causes  cy  dessus,  et  qu'il  auroit  présenté 
lesd.  lettres,  dès  led.  jour  de  vendredi,  à  lad.  Ville, 
qui  auroit  incontinant  envoyé  mandemens  à  Mess" 
les  Conseillers  d'icelle,  pour  aviser  qu'il  esloit  bonde 
faire  et  quelle  responce  on  devoit  rendre  au  Roy  ;  les- 
quelz  auroient  conclud  et  advisé ,  dimenche  dernier ''', 
qu'on  debvoit  faire  la  présente  assemblée,  pour  faire 
entendre  les  affaires  de  lad.  Ville  et  donner  avis  si 
on  debvoit  accorder  lad.  somme  et  les  moyens ,  et 
aussi  si  on  debvoit  reiformer  l'adresse  desd.  lettres. 
Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  leur 
a  particulièrement  demandé  à  chascun  leur  avis  et 
oppinyon,  ont  tous  emsemble  conclud,  advisé  et  dé- 
libéré qu'on  doibt  bien  expressément  aller  vers  la 
personne  du  Roy  nostre  sire,  incontinant  qu'il  sera 
arrivé  en  ceste  Ville  et  qu'on  aura  accès  et  opportu- 
nité de  parler  à  luy,  luy  remonstrer  très  humble- 
ment que  sa  ville  de  Paris,  en  laquelle  habite  la 
fleur  de  ses  loyaulx  subgetz ,  a  aussi  bon  cœur  et 
voulloir  de  luy  obeyr  de  corps  et  de  biens  qu'elle 
eust  jamais,  si  elle  en  avoit  la  puissance.  Mais  au 
moyen  des  guerres  qui  ont  régné  par  cy  devant, 
comme  à  présent,  et  des  gros  deniers  qui  ont  esté 
prins  en  icelle  extraordinairement,  à  son  commande- 
ment, des  redevances  en  quoy  elle  est  [tenue]  envers 


[i546] 

aucuns  particuliers  pour  son  secours;  et  que  on  ne 
peult  trouver  moyen  de  recouvrer,  ne  satisfaire  au  reste 
des  iiii^'m  escuz  et  des  vi''m  livres  tournois,  à  luy  four- 
nyz  es  années  v"  xliih  et  xlv  dernières  passées ,  de  la 
peste  qui  a  resgné  en  lad.  Ville,  des  grosses  imposi- 
tions qui  sont  en  icelles  sur  toutes  marchandises, 
principallement  sur  les  vivres ,  de  la  charte  et  stéri- 
lité du  temps  et  des  vivres,  de  l'absence  et  ruyne 
des  gros  marchans  qui  y  soulloient  habiter  et  de- 
mourer,  des  riches  previllegiez  qui  ne  payent  riens, 
et  des  povrcs  habitans  et  artisans  qui  n'ont  rien  et 
ne  pevent  à  grande  peyne  gaigner  leur  vie,  sinon 
au  jour  la  journée,  ainsi  qu'on  veoit  ocullairement 
et  que  chascun  scet;  le  prier  très  humblement  et 
affectueusement  estandre  sa  miséricordieuse  pitié 
sur  ses  loyaulx  subgetz  et  povres  habitans  de  Paris 
qui  ont  lousjours  faict  ce  qu'ilz  ont  peu,  jusques  à 
présent  qu'ilz  sont  en  telle  agonye  et  extrémité  de 
povreté  qui  leur  seroit  impossible  trouver  lad. 
somme,  sans  leur  totale  ruyne  et  destruction;  et 
qu'il  luy  plaise  les  traicter  comme  sa  famille,  en 
usant  envers  eulx  de  son  cueur  tousjours  royal  et 
amyable,  en  leur  remectant  etquictant,  quanta  pré- 
sent, lad.  somme  pour  la  neccessité  dessusdicte,  ou 
à  tout  le  moings  la  modérer  et  faire  quequesoit  payer 
les  previllegiez,  exemptez  par  lesd.  lettres,  qui  sont 
les  plus  riches  de  lad.  Ville,  et  autres  remonstrances 
qu'on  verra  estrc  véritables. 

Et  pour  ce  faire  ont  esté  esleuz  par  tous  les  des- 
susdictz,  c'est  assavoir:  Mons'  d'Athis'"^',  Conseiller 
dud.  seigneur  en  sa  court  de  Parlement,  et  Mons' 
maistre  Jacques  Aubery,  Eschevin  de  lad.  Ville,  avec 
aucuns  Quarteniers  et  bourgeois  qui  seront  choisys 
par  Mess"  du  Bureau  d'icelle  Ville. 


LXXXIII  [XXXII].  —  Pour  les  iiu"  x"  livres  tournois. 

ag  mars  i546.  (Fol.  36  v°.) 


Du  lundi,  xxix'  jour  de  Mars  mil  cinq  cens  qua- 
rante cinq. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  quatre  no- 
tables bourgeois  de  lad.  Ville,  mandez  avec  les  dep- 
puttez   des    courts    de    Parlement,    Chambre    des 


Comptes  et  Generaulx  de  la  Justice  des  Aydes,  priez 
de  par  lad.  Ville,  pour  y  assister  et  donner  leur  avis 
sur  la  responce  de  Mess"  d'Athis  et  Aubry,  deppul- 
lez  par  la  dernière  assemblée  generalle  à  aller  vers 
le  Roy  faire  les  remonstrances  pour  le  faict  des 
iiii"  x"  livres  tournois,  demandez  par  led.  seigneur 
à  lad.  Ville,  en  ceste  présente  année,  pour  le  faict  de 


''"'  C'est  une  séance  dont  le  procès-verbal  n'a  pas  été  conservé. 

"'  Pierre  Viole,  seigneur  d'Alhis-sur-Orge  (Seine-et-Oise),  Conseiller  au  Parlement  de  Paris  depuis  le  7  janvier  i5a9,  avait  été 
Prévôtdes  Marchands  en  i533-i533.  On  a  vu  ci-dessus  (p.  1 1,  n°  XllI)  qu'il  avait  élé  chargé  d'une  commission  semblable  à  celle-ci, 
le  t"  juillet  i54o.  La  généalogie  de  la  famille  Viole  a  été  imprimée  dans  VHiHoire  du  Gâtinais  de  dom  Guillaume  Morin,  Paris.  Che- 
valier, i63o,  in-4°,  p.  i6i. 


[i5i6] 

ses  guerres;  en  iaqucHe  assemblée  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mens'  le  Prévost  des  Marchans  et  Lieutenant  ci- 
vil, niaislre  Jehan  Morin; 

Mess"  de  Sainct  Germain,  Berthelemy,  Aubery, 
Tanneguy,  Eschevins; 

Mess"  Luiilier,  Président  des  Comptes,  de  Mont- 
mirel,  Viole,  M.  de  Brageiongne,  Courlin,  de  Livres, 
Perdrier,  Paillarf,  T.  de  Montmirel,  Bouchart,  Le- 
comte,  Larcher,  Conseillers  de  Ville; 

Mess"  Le  Roux,  Gayant,  Delyon,  Audouart,  Con- 
seillers en  Parlement  ; 

Mess"  de  Plancy,  Pommereul,  Seguier,  Maistres 
des  Comptes  ; 

Mons'  Pajot,  gênerai  des  Aydes; 

Maislre  Nicolas  Guesdon ,  advocat  ; 

Mons''  Le  Bourguignon,  advocat  du  Roy  en  la 
Conservacion  ; 

Basannier,  Godeffrov,  Danès,  Lelorrain,  Ber- 
thelemy, Croquet,  Prévost,  Goliory,  Parfaict,  Le- 
jay,  Hac,  Pellerin,  Kerver,  Quarteniers  de  lad.  Ville  ; 

Pierre  Moireau,  cinquantenycr,  pour  Courtin  ; 

Sire  Jacques  Pinel,  Jacques  Legros,  Jehan  Gue- 
nault,  René  de  Nouveau,  François  Perdrier,  Jehan 
Garrault,  Fiacre  Charpentier,  Jehan  Duluz,  PieiTe 
Pelletier,  Jehan  Paluau,  Jehan  Bigant,  Jehan Guerin, 
Jehan  Guerard,  Pierre  Favyn,  maistre  Pierre  Leroy, 
notaire. 

En  laquelle  assemblée,  mesd.  s"  d'Athis  et  Aubery 
ont  recité  le  discours  de  leur  voyage  et  légation,  et 
les  propos  qu'ilz  ont  tenuz  à  la  personne  du  Roy  et  à 
Mess"  l'Admirai'''  et  Chancelier'^',  et  la  responce 
qu  il  leur  a  esté  faicle.  Depuis  laquelle  ont  esté  en- 
voyées lettres  missives  adressans  à  Mess"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville,  de  laquelle 
la  teneur  ensuit  : 

De  par  le  Ror. 
Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  entendu  par 
voz  depputtez  le  grant  nombre  d'exemps  qui  sont  en 
nostre  ville  de  Paris,  et,  pour  ce  que  nous  voulions 
entendre  au  vray  combien  il  y  en  a  et  de  quelle 
qualité  ilz  sont,  nous  voulions  et  vous  mandons 
nous  en  envoyer  ung  roolie  au  vray,  pour  après  y 
pourveoir,  ainsi  que  nous  verrons  estre  à  faire.  Ce 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


63 


pendant  ne  laissez,  mais  fiuctes  toute  dilligence,  de 
mectre  emsemble  les  deniers  que  nous  vous  avons  par 
cy  devant  mandé,  en  sorte  qu'il  n'y  aict  faulte  que  nous 
en  soyons  secouruz ,  au  terme  que  nous  avons  ordonné. 
Et  n'y  faictes  faulte,  sur  tant  que  vous  desirez  nous 
obeyr  et  secourir  à  nostre  besoing.  Très  chers  et  bien 
amez,  nostre  Seigneur  vous  ayt  en  sa  garde.  Donné 
à  Braye  Conte  Robert '^1,  le  xxV  jour  de  Mars  l'an  mil 

V'   XLV. 

Ainsi  signé  :  FRANÇOIS. 
Bayard. 

Après  lecture  desd.  lettres  et  que  mond.  s' le  Pré- 
vost des  Marchans  a  faict  plusieurs  ouvertures  pour 
regarder  les  moyens  d'obeyr  au  Roy,  et  remonstré 
les  choses  passées,  a  mys  la  matière  en  deliberacion 
et  demandé  l'avis  et  oppinyon  particulièrement  à 
chascun  des  dessusdictz,  ont  tous  conclud,  advisé, 
délibéré  et  arreslé  que,  en  considération  de  la 
grande  et  extrême povreté des  habitans  de  lad.  Ville, 
mesmes  des  artisans ,  des  gros  deniers  qui  ont  esté  levez 
es  années  passées  à  lad.  Ville,  de  la  charte  des  vivres 
qui  est  à  présent,  et  des  prcvillegiez  d'icelle  que  le 
Roy  a  exemptez  par  ses  lettres  patentes,  desquelz  il 
demande  les  noms  et  qualitez,  qu'on  doibt  prandre 
des  seize  Quarteniers  ung  roolie  de  tous  les  exemplz 
de  leursdiclz  quartiers,  et  leurs  qualitez  et  cotlizacion, 
et  les  porter  audit  seigneur  et  son  Conseil,  et  luy 
faire  iteratifves  remonslrances  de  l'impossibilité  de 
recouvrer  lad.  somme,  et  qu'il  luy  plaise  à  tout  le 
moings  icelle  modérer  ou  rabatre  lesd.  prcvillegiez, 
et  ou  led.  seigneur  vouldra  faire  payer  lad.  Ville  tout 
au  long,  luy  demander  permission  de  soy  ayder  à  le 
payer  des  deniers  de  lad.  Ville,  s'aucuns  en  y  a. 

cotization  par  teste  est  perilleuse. 
Privilège  de  l\  Ville  pour  n'estre  taillable. 
Et  pour  éviter  de  deulx  maulx  le  pire,  prandre  et 
lever  le  surplus  par  quelque  nouvel  ayde,  comme 
douze  deniers  pour  livre  sur  les  draps  de  soye  et 
orpbaveryes,  ou  autre  qui  sera  advisé  pour  le 
myeulx,  et  non  sur  les  vivres  neper  caj»!fa,  parce  que 
ceste  voye  a  esté  ja  par  trois  foys  temptée,  expéri- 
mentée et  trouvée  griefve  au  peuple,  et  sans  qu'on 
ayt  sceu  lever  cy  devant  la  moictié  des  deniers  de- 


'"  Claude  d'Annelaut,  baron  de  Reli  et  de  La  Hunaudaye,  maréchal  et  amiral  de  France  (il  possédait  cette  derniore  charge  de- 
puis r.nn  i543),  mort  à  La  Fère,  le  a  novembre  i5.5a. 

"'  François  Olivier,  né  à  Paris,  en  1697,  successivement  chancelier  de  Marguerite,  sœur  de  François  I",  président  à  mortier  au 
Parlement  de  Paris  (i5'i3),  garde  des  sceaux,  puis  chancelier  de  France  (i545),  mort  à  Amboise,  le  3o  mars  i56o. 

'''  Brie-Comle-Robert ,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Melun  (Seine-et-Marne). 


6& 


REGISTRES  DU  HUREAU 


mandez,  pour  la  povrelé  des  liabitans;  et  aussi  que  ce 
n'est  pas  la  coustume  d'icelle  ville  d'estre  taillée.  Et 
afin  que  lad.  ville  ne  tumbe  en  plus  grands  fraiz  de 
voyages,  ceulx  qui  seront  depputtez  pour  porter  lesd. 
noms  des  exemps  et  faire  les  secondes  remonstrancos , 


.      [i5i6] 

selon  la  responce  et  seconde  jussion  qui  leur  sera 
faicte,  demanderont  et  obtiendront  dud.  seigneur  les 
provisions  neccessaircs,  telles  qui  seront  preveues  et 
advise'es  au  Bureau  de  lad.  Ville,  avant  que  faire  led. 
voyage ,  lequel  se  fera  le  plus  tost  qu'il  sera  possible. 


LXXXIV  [XXXIII].  —  Ordonnance  pour  la  redition  des  Comptes  des  Quarteniers. 


?!7  mars  i546.  (Fol.  38  v°.) 


Du  xxvii"  jour  de  Mars  mil  v"  xlv. 

Aujourd'uy,  oye  la  requeste  verballement  faicte 
par  devant  Mess"  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  après 
l'assemblée  du  Conseil  tenu  en  icelle ,  par  sires  Jehan 
Basannier,  Jehan  Croquet  et  tous  les  autres  Quarte- 
niers  d'icelle  Ville ,  par  laquelle  ilz  requeroient  à  mes- 
dietz  s"  que,  suyvant  la  deliberacion  du  Conseil  du 
unziesme  jour  de  juillet  v°  xlv  dernier  O,  par  laquelle 
il  feust  ordonné,  après  que  iesd.  Quarteniers  se  acor- 
doient  recevoir,  chascun  en  son  quartier,  les  cotiza- 
tions  de  leurs  roolles  faictz  pour  raison  des  six 
vingtz  mil  livres  tournois  ordonnez  par  le  Roy  estrc 
levez  en  lad.  Ville,  au  moings  ce  que  recevoir  en 
pourroient,  qu'ilz  en  rendraient  compte  du  receu  en 
rOslel  de  lad, Ville,  et  non  ailleurs,  suyvant  lad.  de- 


liberacion; que,  pour  ce  faire,  ilz  leur  voulsissent 
ordonner  et  déléguer  telz  commissaires  qu'ilz  ver- 
roienl  estre  à  faire  par  raison ,  pour  oyr,  examiner  et 
clorre  leursd.  comptes,  qu'il  leur  vouUoient  présenter 
en  l'Ostel  de  lad.  Ville.  Pour  ce,  en  ayant  esgard  à 
icelle  requeste  et  suyvant  lad.  deliberacion  du  Con- 
seil du  xi'""  jour  de  Juillet  v'  xlv,  ont  ordonné  que, 
dedans  quinze  jours  prochains  venans,  lesd.  Quarte- 
niers présenteront  leursdictz  comptes  pour  raison 
desd.  vi"'  M  livres  tournois ,  par  devant  Mess"  maistres 
Denis  Picot  et  Simon  de  Machault,  Conseillers  et  au- 
diteurs du  Roy  nostre  sire  en  sa  Chambre  des 
Comptes,  pour  par  eulx  lesd.  comptes  oyz  et  exami- 
nez, estre  cloz  en  noz  présences,  au  Bureau  de  lad. 
Ville  (2). 


LXXXV  [XXXIV].  —  Lettres  pour  recevoir  le  s''  de  Morette,  ambassadeur  d'Angleterre  W. 

25  juin  i5i6.  (Fol.  Sg  v°.) 


Du  xxv'  jour  de  Juing  milv^XLVi. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris  est 
venu  le  seigneur  de  Morette,  lequel  a  présenté  une 
lettres  missives  du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

De  par  le  Roy. 
Très  chers  et  bien  amez ,  nous  envoyons  présen- 
tement le  seigneur  de  Morette  à  Paris,  pour  y  rece- 
voir l'ambassadeur  que  le  Roy  d'Angleterre  envoyé 
par  deçà  pour  y  tenir  sur  fons  notre  petite  fille  (">,  luy 
ayant  donné  charge  vous  dire  là  dessus  aucunes 
choses  de  nostre  part  ;  en  quoy  nous  vous  prions 


vous  employer  et  le  croire ,  comme  vous  ferifez  nostre 
propre  personne.  Donné  à  l'abbaye  de  Barbeau'^', 
ce  xxnu' jour  de  Juing  mil  v'  xlvi. 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres,  led.  s'  de  Mo- 
rette a  dit,  pour  sa  créance,  que  le  Roy  l'avoit  en- 
voyé exprez  par  deçà  pour  advertir  lad.  Ville  que 
led.  seigneur  vouUoit  et  entendoit  que  les  gou- 
verneurs d'icelle  Ville  allassent  honnorablement  au 
devant  dud.  ambassadeur  d'Angleterre,  et  quant  il 
seroit  arrivé  en  icelle  Ville,  on  luy  feist  don  et 
présent  autant  ou  plus  que  à  aucuns  autres  ambas- 
sadeurs qu'il  soit  venu  en  France. 


(y  Voir  ci-dessus  le  paragraptie  LXXVIII. 

'*'  A  la  suite,  une  nouvelle  lacune;  le  bas  du  fol.  38  v°  et  le  recto  du  folio  39  sont  demeures  en  blanc. 

'''  On  remarquera  l'erreur  du  secrélaire  chargé  de  rédiger  les  litres  en  marge  du  Registre.  Le  s'  de  Morelte  n'est  point  l'ambas- 
sadeur d'Angleterre,  mais  le  gentilhomme  chargé  de  représenter  le  roi  de  France  pour  receroir  l'envoyé  d'Henri  VIII. 

<''  Elisabeth  do  France,  fille  du  dauphin  Henri  et  de  Catherine  de  Médicis,  née  à  Fontainebleau,  le  a  avril  précédent.  Elle  devint 
reine  d'Espagne,  le  aa  juin  iBSg,  par  son  mariage  avec  Philippe  11.  La  paix  venait  d'être  signée  avec  Henri  VIII,  roi  d'Angleterre,  le 
7  juin. 

<*'  Noire-Dame  de  Barbeaux,  abbaje  de  Cisterciens,  au  diocèse  de  Sens,  fondée,  en  1 1  h"],  par  le  roi  Louis  VII ,  qui  y  fut  enterré. 
Barbeaux  est  aujourd'hui  un  hameau  de  la  commune  de  Fontaine-le-Port,  canton  du  Chàtelet-en-Brie,  arrondissement  de  Meiun 
(Seine-et-Marne). 


fi546] 

Sur  quoy  mesd.  S"  de  lad.  Ville  luy  ont  faict 
responcc  ((uiiz  adviseroient  à  acomplir  entièrement 
le  vouiloir  du  Roy. 

Ce  faict,  mesd.  S'*  se  sont  relirez  en  leur  petit 
bureau  et  ont  advise  emsemble  que,  dimenche 
prooliain.  \\\n'  Juing,  seroit  faict  présent  aud.  am- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


65 


bassadeur  de  xxiiii  quartes  d'ypocras  et  xxim  livres 
de  espices  de  chambre,  et  le  lundi  ensuivant, 
xxvin'  Juing,  autres  xxuii  quartes  ypocras  et  autres 
xxini  livres  espices  de  chambre,  et  douze  torches 
de  deux  livres  pesans.  Ce  qui  a  esté  faict. 


LXXXVI  [XXXV]. POL'R   LE  FLOTAGE  DE  LA  RIVIERE    DE   CuRRE. 

2.3  juillet  i546.  (Fol.  89  v°.) 


Du  vendredi,  xxiii'  jour  de  Juillet  mil  v'  xlvi. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  TOstel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  donner  leur  avis  sur  l'entreprinse  faicte  par 
ung  nommé  Gilles  Desfroissiz,maistre  des  forges  de 
Nyvernois,  de  rendre  la  rivière  de  Curre'''  navigable 
et  fournir,  tous  les  ans,  à  lad.  Ville  pour  cent  mil 
livres  tournois  de  boys  de  chauffage,  ainsi  que  led. 
Desfroissiz  a  donné  à  entendre  au  Roy; en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Lieutenant  civil,  maistre  Jehan  Morin, 
Prévost  des  Marchans  ; 

De  Sainct  Germain,  Berthelemy,  Tanneguy,  Es- 
clievins  ; 

Sires  Robert  Lelieur,  I^elievre,  Perdrier,  T.  de 
Brageiongne,  Lecomie,  Larcher,  Conseillers  d'icelle 
Ville; 

Après  ce  que  mond.  s'' le  Prevostdes  Marchans  a 
proposé  Icnlreprinse  dud.  Desfroissiz  de  rendre  la 
rivière  de  Curre  navigable ,  à  tout  le  moings  flotable, 
pourveu  que  lad.  Ville  luy  baillast  la  somme  de  deux 
mil  escuz  soleil  pour  faire  les  fraiz,  en  baillant  par 
led.  Desfroissis  caution  bourgeoise  en  cestedicle  Ville; 
et  pour  ce  faire,  auroit  obtenu  lettres  patentes  du  Roy. 

Sur  quoy  lad.  compaignée  a  esté  d'avis,  avant 
(|ue  passer  oultre,  qu'on  devoit  oyr  verballement 
led.  Desfroissiz;  lequel  appelle  seroit  comparu  et 
auroit  declairé  à  lad.  compaignée  que,  si  lad.  ri- 
vière de  Curre  estoit  navigable,  ce  seroit  le  plus 
grant  bien  qu'on  sauroit  estimer  pour  la  ville  de 
Paris  ,  parce  que  le  long  d'icelle  rivière  y  a  grande 
(|uantité  de  boys,  à  luy  apartenant  et  à  d'autres,  qui 
est  prest  à  floter  et  faire  venir  à  bon  marché,  ne 
reste  que  d'avoir  argent  pour  faire  les  fraiz.  Par 


quoy,  pour  le  bien  de  lad.  Ville,  il  en  auroit  adverty 
le  Conseil  du  Roy,  duquel  il  auroit  obtenu  lettres 
patentes  et  permission  de  faire  lad.  rivière  navi- 
gable ,  avec  permission  de  prandre  lesd.  deniers  sur 
les  aydes  de  lad.  Ville.  Et  afin  que  icelle  Ville  ne 
soit  trop  grevée,  est  comptant  de  recevoir  d'icelle 
que  cinq  cens  escuz  pour  le  présent,  autres  v"  escuz 
à  la  Sainct  Remy,  et  autres  à  la  Sainct  Martin,  et  le 
reste  à  Noël.  Et  neantmoings  baillera  sires  Guillaume 
Legras  et  Jehan  Rouvet'"-*',  bourgeois  de  Paris,  pour 
cautions,  ou  cas  qu'il  ne  rendist  lad.  rivière  navi- 
gable ou  flotable,  de  rendre  lad.  somme  de  u"  escuz 
à  lad.  Ville. 

Sur  quoy  a  esté  interrogué  s'il  vouiloit  enlre- 
prandre  fournir  à  lad.  Ville  pour  cent  mil  francs  de 
boys  tous  les  ans,  d'ycy  à  dix  ans.  A  dit  que  non, 
mais  qu'il  en  fourniroit  pour  cent  mil  francs  en  dix 
ans,  ou  pour  dix  mil  livres  tournois  chascun  an. 

Luy  a  esté  demandé  s'il  vouiloit  promectre  bailler 
la  voye  de  boys,  rendue  es  portz  de  cestedicte  Ville, 
pour  quarante  cinq  solz  tournois,  actendu  que  de 
présent  le  plus  cher  ne  vault  que  l  solz  tournois  la 
voye.  A  dit  que  non ,  et  que  la  voye  luy  reviendra  à 
plus  de  L  solz  tournois,  quant  elle  sera  à  Paris. 
Puis  s'est  retiré. 

Ce  faict,  mond.  s''  le  Prévost  a  demandé  l'avis  aux 
assistans,  qui  ont  tous  conclud  et  advisé  que  la  com- 
paignée estoit  bien  petite  et  neantmoings  que,  avant 
que  passer  oultre  ne  riens  bailler  aud.  marchant,  on 
devoit  aller  en  dilligence  visiter  et  soy  informer  de 
la  commodité  ou  incommodité  des  lieux  par  gens  en 
ce  congnoissans,  telz  qu'il  sera  advisé  par  le  Bureau 
de  lad.  Ville,  pour,  lad.  visitacion  faicte  et  leur  rap- 
port veu ,  faire  ce  qu'il  apartiendra  par  raison  '''. 


"'  La  Cure,  rivière  qui  prend  sa  source  un  peu  au-dessus  de  Gien-sar-Cure  (Nièvre)  et  tombe  dans  l'Yonne  au-dessus  de 
Cra»anl. 

"'  Ce  Jean  Rouvet,  ne  à  Glamecy  (Nièvre),  passe  pour  l'inventeur  du  Qollage  à  bûches  perdues.  On  lui  a  drigé,  à  ce  litre,  en 
1838,  un  hiiste  dans  sa  ville  natale. 

'"   Le-i  deux  tiers  du  fol.  4o  v"  et  le  reclo  du  fol.  '1 1  sont  en  blanc  au  Re.tlslre. 


lUPlUUKIltE    XATtOHALB. 


66 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[,5i7] 


LXXXVII  [XXXVI].  —  [Assemblée  pour  traiter  de  diverses  affaires.] 

7  décembre  i5ifi.  (Fol.  lii  v°.) 


Du  mardi,  vu"  jour  de  Décembre  milv'XLVi. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  adviser  sur  plusieurs  urgens  affaires  de  lad. 
Ville ,  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  desMarcbans,  M' Loys  Gayanl'''  ; 

Mess"  Tanneguy,  Berthelemy,  Charpentier  '^',  Es- 
chevins; 

Mess"  Tronson,  Et.  de  Montmirel,  Dudrac,  Bail- 
let,  Berthelemy,  Perdrier,  Paillart,  T.  de  Brage- 
longne,  Bouchart,  Larcher,  Conseillers  ; 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a 
declairé  qu'il  y  avoit  plusieurs  causes,  pour  les- 
quelles il  avoit  faict  congreger  et  assembler  lad. 
compaigne'e,  mais  pour  éviter  prolixité,  il  n'en  pro- 
poseroit  quant  à  présent  que  quatre. 

Rivière  de  Curre. 
La  première  est  que  ung  nommé  Gilles  Desfroissiz 
de  Rouen,  à  présent  maistre  des  forges  de  Nyver- 
nois,  alier  de  quelques  marchans  de  Paris,  qui  ont 
achepté  certaine  quantité  de  boys  debout,  estans  près 
la  rivière  de  Curre,  a  esté  vers  le  Conseil  du  Roy 
donner  à  entendre  qu'il  fourniroit  la  ville  de  Paris 
de  boys  à  bon  marché,  si  la  ville  de  Paris  luy  voul- 
loit  bailler  deux  mil  escuz  pour  faire  et  rendre  lad. 
rivière  de  Curre  navigable,  au  moings  flotabie,  qui 
seroit  ung  bien  inestimable  à  lad.  Ville,  ainsi  quil 
disoit.  Au  moyen  de  quoy  auroit  obtenu  lettres  pa- 
tentes du  Roy,  par  lesquelles  il  est  mandé  à  icellc 
Ville  luy  bailler  lad.  somme,  en  baillant  caucion 
bourgeoise,  comme  il  offre  faire  de  présent.  Suyvant 
lesquelles  auroit  esté  par  cy  devant  faict  deux  assem- 
blées de  Conseil''!  pour  y  adviser,  où  auroit  esté  con- 
clud,  advisé  et  délibéré  que,  avant  que  passer 
oultre,  lad.  rivière  et  lieux  circomvoisins  seroient 
veuz  et  visitez  par  gens  notables  à  ce  congnoissans, 
qui  seroient  choisiz  et  esleuz  par  le  Bureau  de  lad. 


Ville.  Ce  qui  auroit  esté  bien  et  deuement  faict"par 
lesd.  depputlez,  qui  en  auroient  rapporté  au  Bureau 
de  lad.  Ville  la  figure  et  leur  procès  verbal,  par  le- 
quel il  apert  que,  au  moyen  des  rochers  et  pierres 
estans  dedans  lad.  rivière  et  de  l'eaue  venant  en 
manière  de  torrant  des  montaignes,  elle  ne  pourroil 
commodément  se  faire  navigable,  qu'elle  ne  coustast 
plus  de  cinquante  mil  escuz.  Et  voyant  par  led.  Des- 
froissiz lad.  deliberacion ,  pour  recouvrer  son  honneur 
et  ne  cherchant  que  son  prouflit  particullier,  auroit 
mys  à  l'avanture  grosse  quantité  de  sond.  boys  de- 
dans lad.  rivière,  pour  le  faire  flotter  et  le  faire  con- 
duire par  force  de  gens  jusques  à  Crevan"'';  mais, 
ainsi  qu'il  a  confessé  luy  mesmes,  en  a  perdu  grosse 
quantité.  Et  voyant  par  luy  que  si  peu  qu'il  en  avoit 
aud.  Crevan,  luy  cousteroit  gros  deniers  à  faire  voic- 
turer  par  eaue ,  est  venu  de  rechef  devers  lad.  Ville 
pour  demander  des  basteaulx  pour  l'admener,  em- 
semble  persévère  à  demander  lesd.  deux  mil  escuz 
contenuz  en  sesd.  lettres  patentes,  en  baillant  cau- 
tion. 

Maisons  abatues  à  la  ville  ïneufve. 
La  seconde  est  que  lad.  Ville  est  inquiétée  et 
poursuyvie  pour  faire  recompense  aux  proprié- 
taires des  maisons  abatues  à  la  Ville  neufv«,  près  la 
porte  Sainct Denis,  en  l'année  y'  xliiu'^',  de  l'ordon- 
nance du  Roy,  nostre  sire,  et  n'y  a  nulz  deniers  à  lad. 
Ville  pour  ce  faire. 

Les  domestiques  des  Roy  et  Roy.\e  de  Navarre. 

La  troisiesme  est  que  les  officiers  domestiques  du 
Roy  et  Royne  de  Navarre  ont  obtenu  lettres  patentes 
de  exemption  des  empruntz  et  subsides,  qui  ont 
esté  levez  en  cestedicte  Ville ,  es  années  v"  xluii  et  xlv 
dernières,  dont  les  Quarleniers  d'icelle  Ville  ont 
faict  recepte  et  les  deniers  mys  es  mains  du  Rece- 
veur gênerai  Marcel;  et  veullent  que  leurs  deniers, 


<■>  Louis  Gayant,  seigneur  de  Varâtre,  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  avait  été  élu  Prévôt  des  Marchands,  le  16  août  précé- 
dent, en  remplacement  de  Jean  Morin. 

'"  Denis  Barthélémy,  quartenicr,  et  Fiacre  Charpentier,  marchand,  les  deux  nouveaux  échevins,  élus  au  lieu  de  Jean  de  Sainl- 
Germain  et  de  Jean  Barthélémy. 

'''  On  ne  trouve  dans  le  Begistre  qu'une  seule  assemblée,  celle  du  28  juillet  précédent,  où  il  ait  été  question  de  cette  affaire. 

'*'  Gravant,  canton  de  Vermenton  (Yonne). 

'''  A  la  fin  du  mois  d'août  et  au  commencement  de  septembre  iâ44,  pour  mettre  la  Ville  de  Paris  en  état  de  défense.  On  craignait 
que  les  Imp;'riaux,  qui  venaient  de  s'emparer  de  Saint-Dizier,  ne  poussassent  jusque  sous  les  murs  de  la  capitale.  (Voir,  ci-dessus, 
p.  l>o,  n"  LV.) 


[i547] 

qu  ilz  ont  baillez  ausd.  Quarteniers  pour  leur  cottité, 
leurs  soient  renduz  et  restituez,  ce  que  lesd.  Quar- 
teniers ne  pourroient  faire,  parce  que  leurs  comptes 
sont  cloz  et  renduz. 

La  ferme  du  poisson  de  mer. 
La  quatriesnie  est  que  ung  nommé  Pierre  Be- 
noist,  fermier  de  xii  deniers  pour  livre  du  poisson 
de  mer  vendu  à  Paris,  l'année  mil  v'^xliiii  finissant 
le  dernier  jour  de  Décembre  mil  v''  xlv,  après  avoir 
eu  modération  de  la  somme  de  ii'  v'  livres  parisis 
pour  les  pertes  qu'il  disoit  avoir  eues  en  lad.  ferme, 
au  moyen  des  guerres  contre  les  Anglois,  durant 
icelle  année,  auroit,  le  xxii°  jour  de  May  dernier 
passé,  présenté  requeste  à  Mess"  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  qui  pour  lors  estoient,  afin 
de  iuy  bailler  et  continuer  pour  deux  années  lad. 
ferme  du  poisson  de  mer,  pour  le  pris  de  huit  mil 
livres  parisis  par  an;  lesquelz,  après  l'avoir  renvoyé 
au  Roy  ou  son  Conseil,  auroit  esté  renvoyé  dud. 
(Jonseil  du  Roy  à  lad.  Ville,  de  laquelle  il  auroit  ob- 
tenu bail  de  lad.  ferme  pour  deux  années  consécu- 
tives, pour  led.  pris  de  huit  mil  livres  parisis,  à  la 
charge  de  advancer,  par  chascune  desd.  deux  années, 
quatre  mil  livres  parisis,  pour  estre  employée  aux 
rachaptz  des  rentes  d'icelle,  led.  bail  datte  du  xxiiii" 
Juillet  mil  v'xlti;  suyvant  lequel  se  seroit  trans- 
porté par  devers  le  Roy  ou  son  Conseil,  pour 
obtenir  confirmacion  dud.  bail.  Et  veu  par  led.  Con- 
seil led.  bail,  auroit  icelluy  eu  agréable,  aux  charges 
y  contenues,  pourveu  que  lad.  ferme  appartienne 
entièrement  à  lad.  Ville  par  les  cession  et  transport 
que  led.  seigneur  en  a  faict  à  icelle,  et  sans  ce  qui  Iuy 
en  doibve  retourner  aucune  chose,  ainsi  qu'il  appert 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


67 


par  les  lettres  patentes  apportées  par  led.  Benoist, 
données  aux  Marchaiz'i',  le  xyin""  jour  de  Novembre 
mil  y"  XLvi,  signées  par  le  Roy  en  son  Conseil,  Du- 
thier,  et  scellées  du  grant  seau  en  simple  queue, 
dont  lecture  a  esté  faicte  en  la  présente  assemblée. 
Et  voyant  par  moud,  s'  le  Prévost  des  Marchans 
l'interestz  que  le  Roy  et  lad.  Ville  pourroient  avoir 
aud.  bail,  auroit  mys  la  matière  en  deliberacion  et 
demandé  aux  assistans  leur  oppinyon. 

Lesquelz  auroient  tous  conclud,  advisé  et  délibéré 
que,  quant  aux  trois  premiers  pointz  mencionnez 
cy  dessus,  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  acom- 
paigné  d'ung  Eschevin  de  lad.  Ville,  doibt  aller  vers 
le  Roy  ou  Monseigneur  le  Chancellier  Iuy  faire  les 
humbles  remonstrances  de  lad.  Ville,  telles  qu'il 
saura  bien  adviser. 

Et  quant  aud.  Pierre  Benoist,  après  avoir  oy  le 
récit  dud.  Prévost  et  veu  led.  bail,  qui  est  anticipé 
et  n'est  du  temps  des  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  estans  de  présent,  qu'il  n'a  esté  faict  pour 
neccessité  urgente,  pour  utilité  apparante,  ne  com- 
modité évidente,  et  que  ce  seroit  plus  tost  le  dom- 
mage du  Roy,  parce  que  les  deniers  revenans  bons 
Iuy  retournent,  etl'interest  de  lad.  Ville,  parce  que 
lad.  ferme  est  pour  ceste  année  à  ix'  livres  parisis , 
et  pourra  estre  pour  l'advenir  de  x'  livres  parisis 
et  plus ,  et  pour  la  conséquence  qui  pourroit  tour- 
ner pour  les  autres  fermes,  que  lesd.  lettres  ne 
doibvent  estre  entérinées,  mais  doibt  estre  lad. 
ferme  baillée,  comme  les  autres,  au  plus  offrant  et 
dernier  enchérisseur,  en  la  manière  acoustumée;  et 
neantmoings  en  faire  remonstrance  à  moud,  s'  le 
Chancelier,  par  ung  mesme  moyen,  à  ce  que  led. 
Benoist  n'y  retourne  plus. 


1547. 


LXXXVIII  [XXXVIl].  —  Retour  des  ambassadeurs  de  la  Ville. 

5  janvier  iSSy.  (Fol.  /i3.) 


Du  v""  jour  de  Janvier  mil  v'  xlvi. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
pour  oyr  la  responce  des  depputtez  par  la  dernière 
assemblée  à  aller  en  court  vers  le  Roy  et  son  Con- 


seil, et  adviser  sur  aucuns  alfaires  de  lad.  Ville; 
en  laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prevostdes  Marchans,  maistre  Loys  Gayant; 

Mess"  Tanneguy,  Berthelemy,  Charpentier,  Es- 
chevins; 


'"  Marchais,  canton  de  Condé^n-Brie,  arrondissement  de  Château-Thierry  (Aisne). 


68  REGISTRES  DU  RUREAU 

Mess"  Tronson,  Dudrac,  Lelievre,  Courtin,  Per- 


drier,  de  Livres,  PaiHart,  M.  de  Rragelongne,  Lar- 
cher,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  ce  que  mond.  s"  le  Prévost  des  Marchans  a 
recité  le  discours  de  son  voyage  et  légation  à  lad. 
compaigne'e,  à  laquelle  ilauroit  présenté  cinq  lettres 
patentes  du  Roy  par  luy  obtenues; 

La  première,  donnée  à  Compiengne,  le  xxvn''jour 
de  Décembre  v"  xlvi,  signée  :  «Par  le  Roy  en  son 
Conseil,  de  L'Aubespine,?)  par  lesquelle  led.  seigneur 
a  révoqué,  cassé  et  adnullé  certaines  lettres  par  cy 
devant  obtenues  par  Jacques  Herlement  et  autres, 
pour  avoir  recompense  des  maisons  et  edifiiees 
abatuesenl'an  v'xliiu,  durant  les  guerres,  à  la  Ville- 
neufve  es  faulxbourgs  Sainct  Denis  et  autres  lieux 
prochains. 

La  seconde,  donnée  aud.  Compiengne,  led.  xxvii 
Décembre,  signées  :  «Par  le  Roy  en  son  Conseil,  de 
L'AuBESPiNE,!)  et  scellée  du  grand  scel,  en  simple 
queue  de  cire  jaulne,  par  lesquelles  led.  seigneur 
veult  et  mande  à  Mess"  de  son  Grant  Conseil  des- 
charger et  mectre  hors  de  court  et  de  procès 
Mess"  le  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris,  poursuyviz  aud.  Grant  Conseil  par  les 
officiers  domestiques  des  Roy  et  Royne  de  Navarre 


[15/.7] 

pour  raison  de  leur  part  et  porcion  de  la  cottizacion 
de  ix"  M  livres  tournois  octroyée  par  lad.  Ville  aud. 
seigneur,  en  Tan  v'xliiii,  pour  sa  part  de  la  soulde  de 
l'  hommes  de  pied,  nonobstant  les  lettres  d'exemp- 
tion obtenues  dud.  seigneur  par  lesd.  officiers  du 
Roy  et  Royne  de  Navarre,  actendu  que  les  deniers 
desd.  cotlizacions  ont  esté  ja  l'ourniz  et  livrez  a 
M°  Jacques  Marcel,  Receveur  gênerai  des  finances, 
estably  à  Paris. 

La  troisiesme,  donnée  aud.  Compiengne,  led. 
xxvii""  Décembre  v'^  xlvi  ,  signées  aussi  :  Par  le  Roy 
en  son  Conseil,  de  L'Aubespi-ne,d  et  scellées  comme 
dessus ,  par  lesquelles  apert  que  led.  seigneur  a  évoqué 
et  évoque  certaine  cause,  pendant  par  devant  les  Ge- 
neraulx  Conseillers  sur  le  faict  des  Aydes  à  Paris, 
entre  Charles  Lefevre,  fermier  [du]  huictiesme  [de] 
Grève''',  l'année  finye  v"  xliiii,  sa  vefve  et  héritiers, 
d'une  part,  et  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  Ville,  d'autre,  à  luy  et  sa  court  de 
Parlement,  pour  les  causes  contenues  esdictes  lettres 
d'évocation. 

La  quatriesme,  donnée  aud.  Compiengne,  led.  jour, 
et  signée  et  scellée  comme  dessus,  par  laquelle  led. 
seigneur  mande  à  Mess"  des  Comptes  faire  payer 
par  le  Receveur  de  lad.  Ville  des  deniers  provenans 


!')  Le  Registre  porte /«•«lier  huictiesme  Grève,  ce  qui  est  incompréhensible.  Il  s'agit  de  la  ferme  de  l'imposition  du  huitième  denier 
prélevé  sur  le  vin  vendu  en  détail,  dans  le  quartier  de  Grève.  Ce  droit  avait  été  établi,  le  3  avril  i383;  on  appelait  huitenier  le  commis 
des  Aides  chargé  de  le  percevoir.  11  y  eut  sans  doute,  dès  l'origine,  un  fermier  pour  chacun  des  quatre  quartiers.  Les  extraits  suivants 
d'une  ordonnance  d'avril  1 54  4  (n.  s.) ,  portant  création ,  en  titre  d'olTices ,  de  quatre  clercs  ou  commis  du  huitième ,  fournissent  des  détails 
précis  sur  cet  impôt  indirect  et  sur  les  moyens  employés  pour  ie  faire  payer  aux  détaillants,  en  les  empêchant,  autant  que  possible, 
d'user  de  fraude  :  tt  François,  etc.  Sçavoir  faisons.  .  .  comme  par  cy  devant  ait  tousjours  eu  par  et  chascun  des  quatre  quartiers  de  noslre 
Ville  de  Paris,  c'est  à  sçavoir  des  Halles,  Grève,  en  la  Cité  et  Petit  Pont,  quatre  clercs  ou  commis  pour  voir,  visiter,  inventorier,  en- 
registrer, marquer  et  certifier  les  vins  vendus  en  détail,  eu  tavernes  et  hôtelleries,  pour  la  conservacion  de  nos  droits  de  huitiesme, 
et  obvier  aux  fraudes  et  abus  que  l'on  y  eut  pu  et  pourroit  commettre  à  nostre  préjudice  et  du  bien  public,  auxquels  registres  et  inven- 
taires on  a  tousjours  eu  foy  et  recours  pour  la  vérification  de  nosd.  droicts;.  .  .  à  iceux  commis  et  clercs  a  esté  par  cy  devant  pourveu 
par  commission  seulement  de  nos  amez  et  féaux  Gcneraulx  sur  le  fait  de  la  justice  de  nos  Aydes,  de  nos  Elus,  des  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  nostredicte  Ville  de  Paris,  depuis  que  iceux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  ont  acquis  de  nous  led.  hui- 
tiesme à  rachat  perpétuel,  aux  gages  acoustuniés,  qui  leur  ont  tousjours  esté  payés  par  lesd.  fermiers  du  huitiesme,  et  aux  autres 
droits,  revenus,  etc.;  et  pour  la  variété  desdites  provisions  par  commission,  plusieurs  differens  se  sont  mis,  à  la  diminution  de  nos- 
dicts  droits.  Pour  à  quoy  obvier  à  i' advenir,  et  à  ce  que  certainement  et  sans  fraude  et  abus,  nosd.  droits  soient  conservés,  est  requis 
et  neccessaire  que  ceux  qui  exercent  et  exerceront  lesd.  commissions  ayent  serment  à  nous,  et  que  icelles  commissions  leur  soient  per- 
pétuelles. Pour  ce,  etc.,  avons  créé,  érigé  et  estabU,  par  edit  perpétuel  et  irrévocable,  lesd.  quatre  commissions  en  chef  et  titre  d'offices 
'ormes,  es  dits  quatre  quartiers  de  nostred.  Ville  de  Paris,  c'est  à  sçavoir  aux  Halles,  Grève,  la  Cité  et  Petit  Pont,  et  se  intituleront 
ceux  qui  seront  par  nous  pourvus  clercs  commissaires  du  huitiesme.  .  .  Iront  lesd.  clercs  et  commis  es  maisons,  caves  et  celliers  des 
taverniers,  hostelliers  et  autres  vendans,  ou  qui  feront  vendre  vin  en  détail  et  taverne,  et  là  où  l'entrée  leur  seroit  refusée,  en  feront 
faire  ouverture  par  serruriers,  appelles  deux  notables  personnages,  voisins  des  lieux.  .  .  .  Evreux,  ou  mois  d'avril  i543,  avant  Pas- 
qncs.n  Cet  édit  fut  enregistré  à  la  Cour  des  Aides  trde  l'exprès  commandement  du  Roi,  à  la  charge  que  ceux  pourvus  desdits  étals 
et  offices  seront  tenus  de  faire  résidence  et  d'exercer  actuellement  en  personnen,  le  91  mai  i544.  (Copie  coUationnéc  faite  par 
ordre  de  la  Cour  des  Aides,  Archives  nat.,  Z'"  Say.) 

Le  rachat  et,  peu  de  temps  après,  une  nouvelle  aliénation  des  fermes  du  huitième  de  Grève  et  du  pied  fourché  furent  l'objet, 
dans  le  courant  do  l'année  iS'iy,  comme  on  le  vcr.a,  d'un  grand  nombre  de  délibérations  au  Bureau  de  la  Ville. 


[i547] 

de  l'ayde  de  ii  solz  vi  deniers  pour  muy  de  vin ,  tant 
entrant  que  yssant  Paris,  qui  a  eu  par  cy  devant 
cours,  aucuns  parliculliers  habitans  de  lad.  Ville 
qui  ont  preste  à  icelle  chascun  cent  livres  tournois , 
dont  les  Quarteniers  d'icelle  Ville  se  sont  obligez 
par  leur  ceduUe  ausd.  habitans,  pourveu  que,  à  la 
l'ediclion  des  comptes  desd.  Quarteniers,  il  ne  se 
Ireuve  fons  pour  faire  led.  remboursement. 

La  cinquiesme  est  une  lettre  d'évocation  de  la 
cause  et  procès,  pendant  par  devant  les  commis- 
saires depputtez  par  le  Roy  à  la  Chambre  d'Anjou, 
d'entre  lad.  Ville  et  Leonnet  de  Laube,  marchant, 
pour  raison  du  droit  que  lad.  Ville  devoit  prandrc 
sur  le  sel  passant  à  Mante;  laquelle  évocation  a  esté 
faicte  de  lad.  Chambre  d'Anjou  en  la  court  de  Par- 
lement. 

La  sixiesme,  donnée  aud.  Compiengne,  l'an  et  jour 
<|ue  dessus,  par  lesquelles  le  Roy  a  dit,  statué  et 
ordonné  que  doresnavant  les  jugemens  et  sentences 
qui  sont  données  par  mesd.  s"  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  sur  le  différend  des  marchons 
et  marchandises  venans  le  long  de  la  rivière  de 
Seyne,  tant  d'amont  que  d'aval,  voictures  et  autres 
deppendances  d'icelles,  dont  ilz  ont  acoustumé  con- 
gnoistre,  ne  excedans  en  principal  la  somme  de 
xïi  livres  parisis,  seront  exécutées  tant  en  principal 
que  despens,  nonobstant  oppositions  ou  appellations 
quelconques  et  sans  préjudice  d'icelles,  en  baillant 
caution  de  rendre  et  restituer  le  tout  en  diflinitive, 
s'il  est  dit  que  faire  se  doye!''. 

Et  quant  à  ung  des  pointz  de  lad.  dernière  deli- 
beracion  de  Conseil,  faisant  mencion  du  bail  de  la 
ferme  du  poisson  de  mer,  à  ix  ans,  à  Pierre  Benoist, 
demeurant  à  Paris,  pour  le  pris  de  huit  mil  livres 
parisis  par  an,  a  declairé  et  remonstré  moud,  s'  le 
Prévost  à  lad.  compaignée  qu'il  a  faict  les  re- 
monstrances  telles  qu'il  apartenoit  au  Conseil  du 
Roy,  et  après  avoir  par  Monseigneur  le  Chancellier 
faict  \eoir  par  ung  advocat  dud.  Conseil  la  produc- 
tion diid.  Henoist,  et  son  rapport  oy,  auroit  mys 
le  tout  au  néant,  sans  en  bailler  aucunes  lettres. 

Ce  faict,  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  rap- 
porté à  lad.  compaignée  une  requeste  présentée  au 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


69 


Roy  et  son  Conseil  Privé  par  Gilles  Desfroissiz ,  soy  di- 
sant maistre  des  forges  à  fer  de  Raveau^',  près  la  Cha- 
rité, signée  Du  Pré,  par  laquelle  il  luy  est  accordé  par 
led.  Conseil  la  ferme  du  poisson  de  mer  fraiz  et  salle, 
à  main  ferme ,  pour  neuf  années ,  au  plus  hault  pris 
qu'elle  ayt  vallu  et  monté  depuis  dix  ans,  et  sur  le 
pris  d'icelle  la  somme  de  deux  mil  escuz  soleil,  par 
luy  demandée  à  lad.  Ville  pour  rendre  la  rivière  de 
Curre  flotable,  luy  estre  desduicte  et  rabatue  pro- 
porcionnement,  par  chascun  an,  durant  lesd.  neuf 
années  et  jusques  à  la  fin  d'icelles,  si  à  ce  toutesfoys 
lad.  Ville  se  consentoit.  A  laquelle  requesie  estoit 
atachée  une  autre  requeste  adressant  à  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville, 
tendant  à  ce  que  icelle  Ville  eust  à  donner  son  con- 
sentement et  entériner  lad.  requeste,  et,  en  ce  fai- 
sant, luy  faire  bail  de  lad.  ferme  du  poisson  de  mer 
pour  neuf  ans. 

Sur  quoy,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a 
mys  lesd.  matières  en  délibération  et  demandé  l'avys 
aux  assislans,  lesquelz  l'ont  tous  remercié  humble- 
ment de  la  bonne  dilligence  et  briefve  expédition 
qu'il  a  obtenue  en  sa  légation  et  commission,  et  ont 
tous  conclud  et  advisé  qu'on  doibt  faire  vidimer 
toutes  lesd.  lettres  patentes  et  garder  lesvidimus  au 
Bureau  de  lad.  Ville ,  faire  veriflier  et  exécuter  le  con- 
tenu en  icelles,  puis  mettre  les  originaulx  au  Trésor 
de  lad.  Ville,  pour  y  avoir  recours,  quant  besoing 
sera. 

Et  quant  à  lad.  requesie  présentée  par  led.  Des- 
froissiz, en  considération  que  visitacion  et  pour- 
traict  a  esté  faict  de  lad.  rivière  de  Curre,  par  la- 
quelle a  esté  congneu  la  grande  difficulté  de  la  faire 
flotable  et  qu'il  est  notoire  que  led.  Desfroissis  a,pour 
son  excuse  et  sauver  son  honneur,  mesmement 
pour  tenir  promesse  à  Monseigneur  le  revcrandis- 
sime  cardinal  de  Meudon,  faict  flotter  par  ravynes 
d'eauc,  quelque  quantité  de  boys  jusques  à  Crevan, 
dont  il  en  a  perdu  plus  de  la  moiclié,  ainsi  qu'il  a 
confessé  luy  mesures,  qu'on  ne  luy  doibt  quant  à 
présent  entériner  sad.  requeste,  aclendu  que  lad. 
ferme  est  ja  baillée  et  délivrée,  pour  l'année  com- 
mençant le  premier  jour  de  janvier  dernier  passé  et 
finissant  l'an  révolu,  à  Robert  Pellerin,  bourgeois 
de  Paris,  à  x'  c  livres  parisis,  mais  luy  bailler,  durant 
le  temps  contenu  en  sad.  requeste,  à  commencer  au 


"'  CeUc  ordonnance  ne  fut  cnrc|;islrée  an  Parlement  de  Paris  que  le  ii  juillet  i548,  par  provision  et  avec  dos  lettres  confirma- 
tives  d'Henri  H.  (Archicei  nat.,  V  861G,  fol.  180  v°.)  Nous  n'avons  point  trouvé  trace  de  l'enregistrement  des  autres  lettres  du 
27  décembre  i5A6,  mentionnées  ci-dessus. 

f  Raveau,  arrondissement  de  Cosne,  canton  de  La  Charité  (Nièvre). 


70 


REGISTRES  DU  BUREAU 


premier  jour  de  Janvier  prochain  venant  v'  xlvii, 
pourveu  qu'il  s'obii{je  corps  et  biens  et  qu'il  baille 
bonne  et  suffisante  caulion  en  cestedicte  Ville,  de 
prendre  lad. ferme,  au  pris  qu'il  l'a  demande,  à  tous 
ses  perilz,  perles  et  fortunes,  sans  espérer  jamais 
en  avoir  rabaiz  ne  modération ,  pour  quelque  chose 
qu'il  puisse  advenir;  qu'il  rende,  cependant  et  avant 
que  de  joyr  de  lad.  ferme,  lad.  rivière  llotabJe,  non 
seullement  pour  luy  mais  pour  tous  ceulx  en  gênerai 
qui  vouldront  faire  floler  boys  en  lad.  rivière  ;  et  pour 
ce  faire  sera  visite'e  par  gens  en  ce  congnoissans,  en 
sa  présence  et  à  ses  despens;  de  fournir  par  chas- 


[1547] 

cun  an,  à  commencer  l'esté  prochain,  pour  dix  mil 
livres  tournois  dud.  boys  de  flotte,  bon,  loyal  et 
marchant,  sans  eslre  escorché,  et  à  pris  raisonnable 
et  subget  au  rabaitz,  selon  les  ordonnances  de  lad. 
Ville.  Et  ou  cas  que  lad.  rivière  ne  soit  flotable  à 
tousjours,  dedans  le  jour  Sainct  Remy  prochain  ve- 
nant, et  qu'il  seroit  trouvé  n'estre  bien  et  deuement 
faicte ,  comme  il  apartient,  par  ceulx  qui  seront  commis 
à  faire  lad.  visitacion  en  sa  présence,  sera  tenu,  luy 
et  sesd.  pleiges  et  adherens,  en  tous  despens,  dom- 
mages etinterestz  envers  le  Roy  et  lad.  Ville,  et  sera 
deboutté  de  sad.  requeste  et  de  l'elTect  d'icelle. 


LXXXIX  [XXXVIII].  —  EssAY  de  l'artillerye  du  Roy. 


t3  février  iSiy.  (I<'ol.  /i5) 


Du  xiii"  jour  de  Février  mil  v"  xlvi. 

Aujourd'uy,  Mons'  Gayant,  Prévost  des  Marchans, 
a  apporté  certaines  lettres  missives  du  Roy,  de  la- 
quelle la  teneur  ensuit  : 

r.A  Messieurs  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  Ville  de  Paris. 

13  février  1547. 

ftMess"  les  Prévost  et  Eschevins,  j'ai  ordonné  estre 
faict  espreuve  et  essay  des  pièces  d'artillerye  qui 
sont  de  présent  en  l'astelier  de  ma  fonte  à  Paris  ;  et 
pour  ce  qu'il  y  en  a  ung  gros  nombre  et  que  l'on 
pourra  mectre  quelque  temps ,  tant  à  les  mener  jus- 
ques  devant  la  montaigne  de  Monlfaucon,  ou  se  fera 
led.  essay,  que  à  séjourner,  en  faisant  icelluy  essay,  et 
que  ce  pendant  pour  éviter  à  tout  inconvénient,  il 
est  besoing  y  avoir  garde  et  bon  guet,  mesinement 
durant  les  nuylz;  à  ceste  cause,  je  vous  prie  et 
neantmoings  ordonne  expressément  que  vous  bail- 
liez et  fournissiez  à  nostre  cousin  le  seigneur  de 
Thais''^',  chevalier  de  nostre  ordre  et  Maistre  de  nos- 


tredicte  Artillerye,  le  nombre  de  vingt  hommes  pour 
faire  le  guet  ausd.  pièces,  durant  les  nuvtz  que  lesd. 
pièces  séjourneront  aud.  lieu,  en  actendant  qu'ilz 
seront  entièrement  essayées.  Et  en  ce  faisant,  vous 
me  ferez  service  bien  agréable.  Priant  Dieu  qu'il 
vous  ayt  en  sa  garde.  Escript  à  Sainct  Germain  en 
Laye,  ce  xu°jour  de  Février,  w 

Signé  :  tr  FRANÇOIS 

BOCHETEL.  i) 

Et  à  l'instant,  a  esté  faict  mandement  au  cappi- 
taine  des  lx  arbalestriers  de  lad.  Ville  pour  envoyer 
vingt  hommes  de  son  nombre  garder  lad.  arliilerye. 
Ce  quil  a  faict. 

Et  le  lendemain,  autre  mandement  au  cappitaine 
des  VI"  archers,  pour  envoyer  vingt  hommes  de  sond. 
nombre. 

Et  le  xvi'  février,  autre  mandement  au  cappitaine 
des  cent  hacquebutiers,  qui  aussi  y  a  envoyé  vingt 
hommes  de  sond.  nombre,  et  ainsi  consequenment 
l'ung  après  l'autre,  jusques  à  ce  qu'elle  ayt  esté  essayée. 


XC  [XXXIX].  —  Les  maistres  rôtisseurs  de  Paris. 

i4  février  1647.  (Fol.  45  v")'''. 


Lettres  et  Requeste  présentées  au  Bureau, 
le  xiiii  fevrier  v'  xlvi. 
ftFrançoys,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France, 


au  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre 
ville  de  Paris,  salut.  Nous  vous  renvoyons  la  re- 
queste cy  atachée  soubz  le  contrescel  de  nostre  chan- 


'''  La  moitié  du  verso  du  fol.  44  esl  en  bianc. 

<*'  Jean,  seigneur  de  Taix,  pannelier  de  François  I",  en  iSag,  gouverneur  de  Loches,  s'était  distingué  à  la  bataille  de  CerisoUes 
(  i544);  il  était  pourvu,  depuis  un  an,  de  la  charge  de  Maître  de  rArtilleric,  et  de  celle  de  Colonel  général  de  l'Infanterie,  qui  lui 
avaient  été  attribuées  à  la  mort  du  célèbre  Galyot  de  Genouillac.  Il  fut  tué  dans  ia  tranchée,  au  siège  d'Hesdin,  en  t553.  (Voir  le 
P.  Anselme,  Hi»t.  généal.,  t.  VIII,  p.  177.) 

(')  La  seconde  partie  du  recto  du  fol.  45  est  en  blanc. 


[i5/.7] 

cellerye,  à  nous  et  à  nostre  Conseil  Privé  presente'e 
par  les  maistres  rôtisseurs  de  nostredicte  ville  de 
Paris,  pour,  appeliez  avec  vous  nostre  Procureur  au 
Chastelet  et  douze  notables  bourgeois  d'icelle  Ville,  à 
ce  congnoissans,  donner  avis  sur  le  contenu  en 
lad.  requesle,  lequel  vous  renvoyrez  feablement 
cloz  et  scellez  par  devers  nous  et  nostredict  Conseil 
Privé,  pour,  le  tout  veu,  estre  ordonné  sur  lad.  re- 
queste,  ainsi  que  verrons  estre  à  faire  par  raison. 
Car  tel  est  nostre  plaisir.  Donné  à  Sainct  Germain 
en  Laye,  le  xii'  jour  de  Février  l'an  de  grâce  mil 
\'  XLvi ,  et  de  nostre  règne  le  xxxm""'.  v 

Signé  :  «Par  le  Roy  en  son  Conseil,  Le  Pic  art», 
et  scellé,  en  simple  queue,  de  cire  jaulne. 

ft  Au  Roy  et  Nosseigneurs  de  son  Privé  Conseil. 
tr  Supplient  humblement  les  maistres  rôtisseurs  de 
vostre  bonne  ville  de  Paris,  comme  le  mestier  de  rô- 
tisseur soit  l'ung  des  plus  anciens  mestiers  jurez  de 
lad.  Ville,  neccessaire  à  la  République,  les  maistres 
duquel  mestier  ont  de  tout  temps  et  ancienneté 
vendu  vollaillesetgibieràlaplume,en  poil,  blanchis, 
creuz  et  roliz,  suivant  les  previlleiges  à  eulx  donnez 
et  octroyez  par  voz  predeccesseurs,  et  par  vous  con- 
fermez''',  et  de  ce  en  ont  obtenu  plusieurs  arreslz  de 
vostre  court  de  Parlement  à  Paris,  à  Tencontre  des 
pouHaillers  regratiers  de  lad.  Ville,  qui  les  voulloient 
empescher  vendre  voilailles  et  gibier,  mesmement 
creux;  dont  iceulx  pouHaillers  regratiers  ont  tousjours 
esté  déboutiez ,  et  lesd.  supplians  mainleiiuz  et  gardez 
en  leurs  droitz.  Et  se  sont  tousjours  si  bien  conduilz 
et  gouvernez  en  leur  estât,  quil  n'en  est  venu  aucun 
plaintif.  Et  durant  qu'ilz  ont  vendu  voilailles  et  gi- 
bier, la  Ville  a  esté  tousjours  l)ieii  fournye,  sans 
nulle  faulte;  à  toutes  heures  que  les  eslrangers  sont 
arrivez  en  lad.  Ville,  ont  esté  par  lesd.  supplians 
fourniz  de  ce  qu'ilz  ont  eu  à  faire  pour  leur  vivre  ; 
aussi  quant  aucuns  ont  par  cy  devant  faict  quelques 
lestes  nuptiales  ou  autres  bancquelz,  ont  esté  par 
lesd.  supplians  bien  et  deuement  fournys  de  bonne 
viande,  à  pris  competant  et  raisonnable.  Neant- 
moings  lesd.  pouHaillers  regratiers  ont  tousjours 
aspiré  de  abollir  Testât  et  mestier  de  rousseur,  et  pour 
y  parvenir,  puis  nagueres  auroient  donné  à  entendre 
à  vostre  Prévost  de  Paris,  ou  son  lieutenant,  que  les 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


7t 


rôtisseurs  estoient  cause  de  la  cherté  des  victualles, 
et  auroient,  à  leur  poste,  faict  faire  quelques  informa- 
cions ,  par  lesquelles  neantmoings  ne  se  sont  lesd.  sup- 
plians trouvez  chargez;  au  contraire,  s'est  trouvé  que 
lesd.  pouHaillers  regratiers  ont  faict  et  font  chascun 
jour  plusieurs  monopolles  et  sont  cause  de  la  cherté, 
tellement  que  les  aucuns  d'eulx  en  ont  esié  long- 
temps detenuz  prisonniers,  et  leur  procès  extraordi- 
naire à  eulx  faiclz.  Et  pour  éviter  pugnition ,  auroient 
offert  fournir  la  ville  de  vollaille  et  gibier,  à  quelque 
pris,  pourveu  que  deffences  feussent  faictes  ausd. 
rôtisseurs  de  n'en  vendre; qui  esloit  toute  l'affaire  à  la- 
quelle ilz  ont  tousjours  tendu.  Laquelle  offre  auroit 
esté  acceptée  par  vostre  Prévost  de  Paris,  ou  son 
lieutenant'"^',  et  ont  esté  faicles  deffences  ausd.  rôtis- 
seurs de  n'en  vendre  vollaille  ne  gibier,  qui  est  leur 
interdire  leur  mestier  et  abollir  leurs  previlleiges,  par 
vous  à  eulx  ainsi  donnez,  et  desiruire  du  tout  lesd. 
supplians,  femmes  et  enfans,  serviteurs,  qui  ont 
toute  leur  vie  esté  nourriz  aud.  mestier.  Et  qui  pis  est , 
nonobstant  l'obligacion  passée  par  lesd.  pouHaillers 
regratiers,  ilz  ne  fournissent  la  Ville,  laquelle  est 
souventsans  vollaille  et  gibier;et  ce  qu'ilz  en  vendent, 
le  vendent  à  tel  pris  qui  veullent,  voire  à  pris  exces- 
sif, et  est  [l'on]  forcé  d'achepter  à  leur  mot,  à  cause  qu'il 
fault  passer  par  leurs  mains;  tellement  que  les  voi- 
lailles et  gibier  en  sont  encheriz  de  la  moitié;  et  qui 
veult  faire  festes  nuptialles  ou  autres  banquetz,està 
grande  peyne  de  trouver  viandes,  et  luy  cousle  au 
double  plus  (jue  durant  que  lesd.  supplians  ven- 
doient  lesd.  voilailles  el  gibier,  à  la  grant  fouHe  du 
peuple  de  lad.  Ville  et  de  ceulx  qui  y  affluent. 

Ce  considéré.  Sire,  et  qu'il  est  question  de  l'obser- 
vation des  previlleiges  par  vous  et  voz  prédécesseurs 
donnez  ausd.  rôtisseurs,  et  que  en  les  laissant  et  souf- 
frant vendre  voilailles  et  gibier  à  pris  raisonnable, 
comme  ilz  ont  faict  par  cy  devant,  lad.  Ville  en  sera 
myeulx  fournye ,  à  moindre  pris  ;  et  que  la  prohibition 
qui  leur  est  faicte  et  permission  donnée  ausd.  poulail- 
lers regratiers  sont  dommageables  à  la  Republique, 
vous  plaise,  de  vostre  grâce,  statuer  et  ordonner  que 
lesd.  supplians  venderont  voilailles  et  gibier,  comme 
ilz  faisoient  d'ancienneté  et  selon  leursdictz  previl- 
leiges et  arrestz  de  vostredicte  court,  nonobstant  les 
deffences  susdictes ,  donnez  par  provision  ;  lescjuclles , 


'''  Les  lettres  patentes  de  François  I"  en  faveur  des  rôtisseurs  sont  datées  de  Saint-Germain-en-l,aye,  mars  iSaC.  Les  poulaillers 
s'opposi'rpnt  à  l'cnrej^islrement  de  ces  priïilè{;cs  au  Châtelet  de  Paris,  comme  ils  l'avaient  fait  déjà,  en  mars  iBog,  lors  de  la  confir- 
mation par  Louis  XII  des  statuts  de  leurs  concurrents.  Le  texte  de  ces  deux  ordonnances,  avec  des  détails  sur  le  différend  entre  les 
rôtisseurs  et  les  poulaillers,  se  trouve  dans  Dclamare,  Traité  de  la  Police,  liv.  V,  titre  93,  tome  II,  p.  liSa,  i433. 

f  L'ordonnance  du  Prévôt  de  Paris  à  ce  sujet  est  du  ai  octobre  i5'ii.  {Id.  ibid.,  p.  ili'èi.) 


72 


REGISTRES  DU  BUREAU 


emsemble  tout  autre  enipeschement,  vous  plaise  le- 
ver et  osier  et  les  remectre  duloutenleurprislin  estât, 
ou  qu'il  vous  plaise,  Sire,  leur  permectre  de  vendre , 
comme  ilz  avoient  acoustume'  à  tel  pris  raisonnable 
qu'il  sera  promptement  advise',  eulx  oyz,  eu  esgard 
au  temps  et  à  la  cherté  des  denrues,  et  que  lesd. 
supplians,  leurs  femmes,  et  enffans  et  serviteurs  se 
puissent  entretenir  et  vivre.  Et  lesd.  supplians  pri- 
ront  Dieu  pour  vostre  bonne  prospérité,  -n 


[i5i7] 

ffLa  présente  requesie  est  renvoyée  au  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  pour, 
appeliez  avec  eulx  le  Procureur  du  Roy  au  Cliastelet 
et  douze  notables  bourgeois  de  lad.  Ville,  à  ce  con- 
jjnoissans,  donner  avis  au  Roy  sur  le  contenu  en 
icelle  '•'.  Faict  au  Conseil  privé  du  Roy,  tenu  à  Sainct 
Germain  en  Laye,le  x°  jour  de  Février  l'an  mil  cinq 
cens  quarante  six.n 

Signé  :  (tde  Co!snam). 


XCI  [XL].  au"  x"  LiVRKS  TOURNOIS  DEMANDEZ  PAR  LE  Roï  À  LA  ViLLE. 

ai  février  1547.  (Fol.  i6  ï°.) 


Du  xxi°  Février  mil  v"  xlvi. 

Aujourd'uy,  Mons'  le  Lieutenant  civil  a  apporté 
au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris  une  lettres  patentes 
du  Roy,  de  laquelle  la  teneur  ensuit  : 

ttFrançoys,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France, 
au  Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant,  salut.  Com- 
bien que  la  paix  que  nous  avons  de  présent  avec 
tous  les  princes  et  potentatz  de  la  Chreslienté 
deust  asseurer  le  repos  et  transquilité  que  nous 
avons  tousjours  cherchez  et  desirez,  au  bien  de 
nostre  royaulme  et  soulagement  de  noz  bons  et 
loyaulx  subgectz,  soubz  laquelle  asseurance,  entre 
plusieurs  moyens  par  nous  advisez  pour  soulager 
nosd.  subgetz ,  eussions  délibéré  que ,  pour  l'année 
présente  et  autres  années  à  venir,  nous  les  deschar- 
gerions d'une  grande  partie  des  deniers  extraordi- 
naires qu'il  a  convenu  lever  sur  eulx,  à  cause  de  la 
guerre ,  es  années  passées.  Toutesfoys ,  pour  ce  que  nous 
avons  certains  advertissemens  des  grans  preparatifz  de 
guerre  que  font  aucuns  puissans  princes,  noz  voisins, 
contre  lesquelz  est  requis  nous  fortiffier,  munir  et 
pourveoir,  affin  qu'ilz  ne  puissent  riens  surprandre 
sur  nous  au  depourveu;  aussi  pour  ce  que  le  Roy 
d'Angleterre,  par  le  traicté  de  paix  dernièrement 
faict  entre  nous  et  luyf'^',  est  tenu  de  nous  rendre 
nostre  ville  de  Boullongne  et  tout  ce  qu'il  tient  au 
pays  de  Boullenoys,  en  luy  fournissant  par  nous 
certaine  grosse  somme  de  deniers,  qui  ne  se  peult 


mectre  ensemble,  sinon  avec  le  temps,  et  eu  plu- 
sieurs années,  dont  est  requis  commencer  à  faire  la 
reserve  en  cestedicte  présente  année,  et  que  de  noz 
deniers  ordinaires  d'icelle,  après  avoir  payé  nostre 
gendarmerye  et  autres  noz  despences  ordinaires, 
emsemble  les  garnisons  des  gens  de  guerre,  qu'il 
convient  ordinairement  souldoyer  et  entretenir  en 
noz  pays  de  Picardye  et  Piémont,  ne  pouiroit  riens 
demourer  de  reste  pour  reserver  en  espargne,  ne 
pour  subvenir  aux  autres  despences  extraordinaires 
d'icelle  année ,  au  moyen  de  quoy,  pour  reparer  et  for- 
tiffier à  grande  dilligence  noz  villes  et  places  de 
frontière,  icelles  fournir  de  vivres,  artillerye  et  autres 
munitions  neccessaii'es ,  faire  forger  boulletz,  achep- 
(ercuyvreSjSalpestres  et  autres  provisions  pour  fontes, 
remonslages  d'artillerye  el  composicions  depouldres, 
tant  pour  lesd.  places  que  pour  la  campaigne,  ra- 
douber et  équiper  noz  navires  et  autres  vaisseaulx  de 
guerre  pour  la  mer,  et  commencer  la  reserve  des  de- 
niers requis  pour  le  recouvrement  de  nostredicte 
ville  de  Boullongne  et  pays  de  Boullenoys,  ou  pour 
dresser  armées  de  terre  et  de  mer,  s'il  en  estoit  be- 
soing,  pour  la  deffence  de  nostredict  royaulme, 
convient  par  neccessité  et  à  faulte  d'autres  fons,  lever 
encores,  en  cestedicte  année,  autant  de  deniers 
extraordinaires,  comme  il  en  a  esté  levé  en  l'année 
dernière  passée,  tant  sur  les  gens  d'église  et  liabi- 
(ans   des  villes  closes  de   nosiredict  royaulme  que 


<"  Celle  requêle  fut  l'objet  d'une  délibération  que  l'on  trouvera  consignée  plus  loin,  sous  la  date  du  4  mars  15^7.  Les  Prévôt 
des  Marchands  et  Echevins,  après  avoir  conféré  avec  le  Procureur  du  Roi  au  Chàtelet  et  douze  notables,  furent  d'avis  que  l'on  pou- 
vait permettre  aux  rôtisseurs  de  vendre  toute  espèce  de  volailles  et  de  gibiers,  ainsi  que  le  faisaient  les  poulaillers,  du  moins  pen- 
dant un.  temps  déterminé,  el  à  condition  de  no  point  faire  de  monopole.  Pendant  cette  période,  on  verrait  s'ils  tiendraient  leur  pro- 
messe de  vendre  bon  marché,  et,  dans  le  cas  où  ils  en  reviendraient  aux  prix  excessifs  d'autrefois,  on  leur  imposerait  un  larif,  ou 
bien  on  renouvellerait  les  défenses  contenues  dans  l'ordonnance  du  Prévôt  de  Paris.  Les  lettres  patentes  données  en  faveur  des  rôtis- 
seurs, le  9  avril  i.5.'i7  (n.  s.),  sont  conformes  de  lous  points  aux  conclusions  du  Prévôt  des  Marchands  el  des  Echevins,  comme  on 
pourra  le  voir  ci-ajtrès,  à  la  date  du  4  mars. 

'-■  La  paix  entre  François  1"  et  Henri  VIII  avait  été  signée,  près  d'Ardres,  le  7  juin  1546;  le  roi  d'Angleterre  s'y  était  engagé  à 
rendre  Boulogne,  au  bout  de  huit  ans,  moyennant  huit  cent  mille  écus. 


[15/.7] 

sur  noz  autres  subgelz,  conlribuables  à  la  taille.  En 
quoy  faisant,  nous  espérons  si  bien  forfiflier  et  mu- 
nir toutes  noz  frontières,  et  estre  si  bien  pourveu  de 
toutes  provisions  neccessaires  à  la  defience  de  nos- 
tredict  Royaulme,  que  nosdictz  ennemys  n'y  pour- 
roienl  faire  offence.  Et  pour  les  autres  années  adve- 
nir, ne  sera  besoing  pour  cest  effecl  lever  aucuns 
deniers  extraordinaires  sur  nosdictz  subgetz. 

ifEt,  à  ces  causes,  sommes  contrainctz  faire  lever 
sur  lesdictz  habitans  des  villes  closes  de  nostredict 
rovaulme  la  somme  de  six  cens  mil  livres  tournois , 
pour  la  soulde  de  vingt  cinq  mil  hommes  de  pied, 
durant  quatre  moys  de  cestedicte  année,  dont  les 
villes  closes  de  vostre  Prevosté  et  Vicomte  de  Paris 
porteront  la  somme  de  quatre  vinglz  dix  mil  livres 
tournois,  payable  par  quart  et  esgalle  porcion,  aux 
quinziesmes  jours  de  mars,  avril,  may  et  juing  pro- 
chains venans.  Si  vous  mandons  que,  appeliez  noz  Ad- 
voeatet  Procureur,  et  ung  délégué  de  chascune  ville, 
que  les  habitans  d'icelle  pourront  eslire  et  envoyer 
devers  vous,  si  bon  leur  semble,  vous  faictes  inconli- 
nantlacottizacion  et  département  de  lad.  somme,  le 
plus  justement  qu'il  sera  possible,  sur  toutes  les  villes 
closes  et  faulxbourgs  d'icelles  qui  sont  de  lad.  Pre- 
vosté et  Viconlé  de  Paris,  anciens  ressors  et  enclave 
d'icelle,  sans  vous  arrestcr  ne  différer,  pour  quelques 
lettres  de  distractions,  éclipses  et  separacions  d'icelle 
Prevosté  et  Viconté  de  Paris,  ressort  et  jurisdicion 
d'icelle,  pour  quelques  inbibicions  et  deffences  à 
vous  cy  devant  faictes  de  procéder  à  telle  cottizacion 
sur  aucunes  villes  estans  de  l'ancien  ressort  et  enclave 
d'icelle  Prevosté,  ne  pour  quelques  sentences,  arreslz 
ne  exécution  d'iceulx,  sur  ce  intervenuz.  Car,  nonob- 
stant tout  ce  que  dit  est  et  quelques  opposicions,  ap- 
pellacions  ou  protestacions  qu'on  puisse  faire,  pour 
empesclier  ou  retarder  l'exécution  de  cesdictes  pré- 
sentes, nous  voulions,  entendons  et  expressément 
vous  enjoignons  que  vous  procédez  à  lad.  cottizacion 
et  département  sur  toutes  les  villes  de  nostredicte 
Prevosté  et  Viconté  de  Paris,  et  des  anciens  ressers 
et  enclaves  d'icelle,  sans  ce  que  lad.  cottizacion  puisse 
en  autre  chose  prejudicier  aux  droitz  et  exemptionsdes 
habitans  des  villes  d'iceulx  anciens  ressors  et  encla- 
ves, pretendans  estre  exemps  de  vostre  jurisdicion. 

«Et  les  deniers  de  lad.  cotisacion  faictes  lever  et 
recevoir  en  chascune  ville,  par  tel  personnage  que  les 
habitans  d'icelle  vouidront  eslire  ;ausquelz  nous  avons 
permis  et  permectons,  par  cesd.  présentes,  qu'ilz 
puissent  asseoir,  imposer  et  cueillir  lad.  somme  sur 
eulx,  le  fort  portant  le  foible,  emsemble  les  deniers 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


73 


des  fraiz  nécessaires  pour  faire  lever,  recevoir,  porter 
et  délivrer  icelle  somme  sans  y  commectre  aucuns 
abbuz,  ne  aucune  personne  en  exempter,  sinon  les 
officiers  domestiques  de  nous  et  de  nostre  très  chère 
et  très  aymée  compaigne  la  Royne,  noz  amez  et  feaulx 
notaires  et  secrétaires,  et  les  vefves  d'iceulx,  les  offi- 
ciers domestiques,  ayans  six  vingtz  livres  de  gaiges 
ou  au  dessoubz,  de  nostre  très  cher  et  très  aymé  filz 
le  Daulphin,  et  de  noz  très  chers  et  très  aymées  filles, 
la  Daulphine  et  Marguerite  de  France,  et  les  gens 
d'église ,  pour  le  regard  de  leurs  bénéfices  et  de  leurs 
propres  heritaiges,  tenuz  en  fief,  en  quelque  lieu 
qu'ilz  soient  scituez,  et  pour  les  biens  roturiers  à  eulx 
appartenans  assiz  hors  lad.  Ville  et  faulxbourgs  seul- 
lement,  ou  que,  pour  icelle  somme  trouver,  lesd.  ha- 
bitans puissent  engager  ou  ypothequer  le  revenu  pa- 
trimonial d'icelle  Ville,  ou  lever  nouveaulx  aydes  et 
subsides  venans  à  charge  sur  eulx,  jusques  au  parfaict 
payement  de  leurdicte  cotizacion,  dont  les  deniers 
seront  par  lesd.  habitans  ou  leurs  receveurs,  ou  com- 
mis, portez  et  fourniz  et  délivrez,  à  leurs  despens, 
en  nostredicte  ville  de  Paris,  es  mains  du  Receveur 
gênerai  de  noz  finances  en  icelle  Ville,  par  ses  quic- 
tances,  ausd.  quatre  termes  etpayemens  esgaulx,  qui 
escherront  lesd.  quinziesmes  jours  de  mars,  avril, 
may  et  juing  prochains  venans.  Et  de  ce  faire,  souffrir 
et  acomplir  contraignez  ou  faictes  contraindre  les 
habitans  desd.  villes  et  faulxbourgs ,  et  chascun  d'eulx , 
royaulment  et  de  faict,  par  toutes  voyes  et  manières 
requises  et  acoustumées  au  payement  de  noz  deniers 
et  pour  noz  propres  affaires,  nonobstant  lesd.  distrac- 
tions, exemptions,  arrestz,  exécutions,  opposicions, 
appellacionset  autres  lettres  et  choses  à  ce  contraires, 
pour  lesquelles  ne  voulions  estre  différé,  aclendu  la 
nécessité  et  importance  de  nosd.  affaires.  Et  d'icelles 
avons,  de  nostre  propre  mouvement,  plaine  puis- 
sance et  auctorité  royal,  retenu  et  retenons  la  con- 
gnoissance  à  nous  et  à  nostre  personne  ;  en  avons 
interdict  et  deffendu,  interdisons  et  deffendons  toute 
court,  jurisdicion  et  congnoissance  à  noz  cours  de 
Parlement,  Generaulx  de  la  justice  de  noz  Aydes, 
Esleuz,  et  à  tous  noz  autres  juges  et  officiers,  par 
cesd.  présentes;  lesquelles  nous  voulions  et  ordon- 
nons leur  estre  présentées  par  nostre  premier  huissier 
ou  sergent,  sur  ce  requis;  au([uel  nous  commandons 
ainsi  le  faire,  sans  difficulté,  et  de  les  signiffier  par- 
tout ailleurs  ou  il  apartiendra,  faire  tous  adjourne- 
mens,  contrainctes  et  exploitz,  qui  par  vous  seront 
ordonnez  pour  l'effect  et  acomplissement  de  ce  que 
dit  est,  et  en  bailler  rapportz  oucertifficacionssuffi- 


MPHlMEItlE    HATlOilALB 


7â  REGISTRES 

santés.  De  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons 
povoiret  auctorité,  commission  et  mandement  espc- 
ciaJ  par  cesdictes  présentes;  mandons  et  comman- 
dons à  tous  noz  justiciers,  officiers  et  subgectz  que  à 
vous  et  aud.  huissier,  ou  sergent,  à  l'exécution 
d'iceiies,  obeyssent  et  entendent  diliigemment, 
prestent  et  donnent  conseil,  confort,  ayde  et  pri- 
sons, si  mestierest  et  requis  en  sont.  Et  pour  ce  que 
de  cesdictes  présentes  l'on  pourra  avoir  afaire  en 
plusieurs  et  divers  lieux,  nous  voulions  que  au  vidi- 
mus  d'iceiies, deuement  coHationné,  foy  soit  adjous- 
tée,  comme  à  ce  présent  original.  Donne'  à  Saincl 
Germain  en  Laye,  le  cinquiesme  jour  de  février,  l'an 
de  grâce  mil  cinq  cens  quarante  six,  et  de  nostre 
règne  le  xxxui"".» 

Ainsi  signé  :  ttPar  le  Roy  :  Rurgensisb,  et  scellé, 
sur  simple  queue,  du  grant  scel  de  cire  jaulne. 

Lettres  au  Lieutenant  civil. 

12  février  i547- 
«De  par  le  Roy. 
tt  Nostre  amé  et  féal ,  nous  vous  envoyons  noz  lettres 


DU  RUREAU  [1567] 

patentes  pour  faire  la  cotisacion  et  département  sur 
les  villes  closes  de  vostre  Prevosté  et  Viconté  de 
Paris,  de  ce  qu'elles  doibvent  porter  pour  leur  por- 
cion  de  la  soulde  de  vingt  cinq  mil  hommes  de 
guerre  à  pied,  durant  quatre  moys  de  ceste  présente 
année,  laquelle  soulde  nous  convient  faire  lever  sur 
les  villes  closes  de  nostre  royaulme,  pour  résister  aux 
entreprinses  de  noz  ennemys.  Et  nous  ferez  service 
très  agréable  de  procéder  promptement  à  lad.  cotti- 
zacionet  tenir  la  main  au  payement  d'icelie  soulde, 
aux  termes  contenuz  en  nosd.  lettres,  comme  noz 
urgens  affaires  le  requièrent.  Donné  à  Sainct  Ger- 
main en  Laye,  le  xn'  jour  de  février  l'an  mil  cinq 

cens  quarante  six.n 

Signé  :  a  FRANÇOIS. 

RURGENSIS.  n 

Et  au  dessus  desdicles  lettres  est  escript  : 
tfA  nostre  amé  et  féal  le  Prévost  de  Paris,  ou  son 
Lieutenant.  » 


XGII  [XLI].  —  Assemblée  pour  lesdictes  un"  x"  livres  tournois. 

26  février  1547.  (Fol.  48.) 


Du  samedi ,  xxvi""  jour  de  Février  mil  v"  xi<vi. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte  generalle,  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  la  ville  de  Paris ,  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Quarteniers  et  bourgeois  de  lad.  Ville,  mandez 
pour  adviser  sur  les  lettres  patentes  et  missives  du 
Roy,  apportées  au  Rureau  par  Mons"^  le  Lieutenant 
civil,  par  lesquelles  le  Roy  demande  à  lad.  VUle  et 
autres  villes  closes  de  lad.  Prevosté  de  Paris  la 
somme  de  iiii"x"  livres  tournois,  pour  ceste  présente 
année,  payable  aux  xv"'  jours  de  mars ,  avril,  may  et 
juing  prochains  venans;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Loys 
Gayant; 

Mess"  Aubry,  Tanneguy,  Rarthelemy,  Charpentier, 
Eschevins; 

E.  de  Montmirel,  de  Livres,  Paillart,  T.  de  Mont- 
mirel,  Morin,  Lieutenant  civil,  Lecomte,  Perdrier, 
Gourlin,  T.  de  Rragelongne,  Larcher,  Conseillers 
de  Ville; 

Mess"  Charlet,   Conseiller  en  la   Court,   Ruzé, 
Conseiller  es  Generaulx; 
.    Rasannier,  Danès,  Prévost,  Courtin,  Sainct  Ger- 


main, Parfaict,  Pellerin,  Gohory,  Lejay,  Croquet, 
Hac,  Kerver,  Quarteniers  d'icelie  Ville; 

Sire  Nicolas  Perrot,  mons"'  Renevent,  mons'  Pil- 
loys,  auditeur  des  Comptes,  m"  Pierre  Buchereau, 
m°  Guillaume  Chevalier,  Jehan  Marcel,  Raoul  de 
Noyon,  mons'  de  la  Place,  mons'  de  Tanières,  An- 
thoine  Lelievre,  Estienne  Guerin,  Thomas  Bahuel, 
Nicolas  Duboys,  André  Ronnelle,  m"  Claude  Ysam- 
bert,  Joachin  Rolland,  Anthoine  Perolon,  Heury 
Lecomte,  m'  Jehan  Pilleu,  Severin  Petit,  Godeffroy 
Moireau,  Nicolas  Alexandre,  Jehan  Guerard,  ven- 
deur de  bestail,  Claude  de  Moucy,  bourgeois  et  mar- 
chans de  lad.  Ville. 

Après  plusieurs  remonstrances  et  ouvertures  des 
affaires  du  Roy  et  lecture  faicte  desd.  lettres,  Mons' 
le  Prévost  des  Marchans  a  prié  la  compaignée  advi- 
ser les  moyens  d'obeyr  et  satisfaire  au  Roy;  et  la 
matière  mise  en  deliberacion ,  a  esté  conclud  et  advisé 
qu'on  doibt  aller  vers  le  Roy,  luy  remonstrer  la  po- 
vreté  de  lad.  Ville  et  demander  remission  de  lad. 
somme,  et  neantmoings  faire  plus  grande  assemblée, 
pour  y  adviser  de  rechef,  à  mardi  prochain,  deux 
heures  de  relevée,  et  faire  mandemens  commina- 
toires. Ce  qui  a  esté  faict  incontinant. 


[i547] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


75 


XCIII  [XLIl].  —  [Envoi  de  députés  au  Roi  pour  en  obtenir  la  remise  des  tailles.] 

i"  mars  1547.  (Fol.  /19.) 


Du  mardi,  premier  jour  de  Mars  mil  y'  xlvi. 

En  assemble'e  generalle  le  jourd'uy  faicte,  en  la 
jjrande  salle  de  l'Ostei  de  la  Ville  de  Paris,  pour 
aviser  sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  suyvant  la  pré- 
cédente assemblée  de  samedi  dernier,  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'le  Prévost  des  Marchans,  M'  Loys  Gayant; 

Mess"  Aubery,  Tanneguy,  Berthelemy,  Char- 
pentier, Eschevins; 

E.  de  Montmirel,  Viole,  seigneur  d'A tins,  de  L'Os- 
pital,  Baillet,  Morin,  Prévost,  Berthelemy,  de 
Livres,  Larcher,  Courtin,  Bouchart,  Conseillers  de 
Ville; 

Mess"  de  Bicourt,  Pommereul,  maistres  des 
Comptes,  Ruzé,  General  de  la  Justice,  Charlet, 
Conseiller  en  la  Court,  Fourmaget,  Deslas,  de 
Chappes,  Du  Riant,  Conseiller  en  la  Court,  m'Jar- 
<|ues  Lelieur,  Correcteur  des  Comptes,  m''  Emond 
Bretle,  m'  Eustace  Pilloys,  m'  Guillaume  Martin, 
J.  de  Crevecueur,  Guillaume  Petit,  Receveur  des 
Barrages,  bourgeois; 

Basannier,  de  Sainct  Germain,  Danès,  Godef- 
Iroy,  Pellerin,  Prévost,  Gohory,  Lejay,  Croquet,  Hac, 
Quarfeniers  ; 

Robert  Legoix,  mons"^  Pilleu,  Jehan  Guerard, 
l'Esleu  Tardif,  Jehan  Garrault, Guillaume  Chouart, 
Estienne  Gregis,  Jehan  Marcel,  Jehan  Laurens, 
mons"  Plume,  advocat,  mons'  Dufour,  m*  Jehan 
Deluc,  Jehan  Moussart,  mons'  Adrian  Auger,  mar- 
chans et  bourgeois  de  lad.  Ville. 

Après  lecture  desd.  lettres,  et  la  matière  mise  en 
délibération,  a  esté  conchid,  advisé  et  délibéré  par 
les  dessusdictz  que  mons'  le  Prévost  des  Marchans 


et  mons"'  maisire  Jacques  Aubery,  Eschevin  de  lad. 
Ville,  doibvent  aller  en  diiligence  vers  la  personne 
du  Roy,  pour  luy  faire  les  remonstrances  des  gros 
deniers  qui  ont  esté  prins  en  icelle  Ville  exlraordi- 
nairement  par  son  commandement,  depuis  cinq 
ans,  des  redevances  en  quoy  elle  est  [tenue]  envers 
aucuns  particuliers,  pour  son  secours,  de  la  peste 
qui  a  régné  en  lad.  Ville,  de  la  charte  de  bled/, 
qui  fut  Tannée  passée,  des  grosses  impositions  qui 
sont  en  icelle  Ville,  quasi  sur  toutes  marchandises, 
mesmement  sur  les  vivres,  de  l'absence  et  ruyne 
des  gros  marchans  qui  y  souHoient  habiter  et  de- 
mourer,  des  riches  previllegiez  qui  ne  payent  riens, 
et  des  povres  habitans  et  artisans  qui  n'ont  riens, 
sinon  leur  vie  au  jour  la  journée,  et  que  lad.  Ville 
l'a  tousjours  secouru  au  besoing;  et  le  prier  très 
liumblement  avoir  pitié  de  ses  loyaulx  subgectz  et 
habitans  de  Paris,  et  leur  remectre  et  quicler  lad. 
somme,  et  les  garder  et  entretenir  en  leurs  anciens 
previlleges  par  lesquelz  lad.  Ville  de  Paris,  capitalle 
de  laChrestienté,  n'a  jamais  esté  taillable,  maisjadix 
llorissante  en  renommée  de  liberté,  autant  ou  plus 
que  Rome  ne  autre  ville  de  renom,  jusques  à  présent 
que,  au  moyen  des  dernières  guerres  et  choses  des- 
susdictes,  elle  est  grandement  afoiblye  et  demourée 
en  egeste  et  extrême  povreté,  quant  au  commung 
peuple  à  qui  est  demandée  lad.  somme,  actendu 
que  les  riches  sont  previllegiez;  et  ou  led.  seigneur 
vouldra  avoir  toute  lad.  somme  ou  partie,  selon  le 
propos  et  responce  qu'il  fera  ausd.  ambassadeurs, 
demanderont  et  obtiendront  la  reflbrmacion  de  l'a- 
dresse, et  feront  au  surplus  ce  que  Dieu  leur  con- 
seillera, en  obeyssant  au  Roy. 


XCIV  [XLIII]. 


Avis  donné  par  la  Ville  au  Roy  touchant  les  maistres  rôtisseurs  de  Paris. 

4  mare  1567.  (Fol.  5o  v'.) 


Du  vendredi,  nu'  jour  de  Mars  mil  v"'  xlvi. 

Sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  données  à  Sainct 
Germain  en  Laye,  le  dixiesme  jour  de  février  der- 
nier passé  '",  par  lesquelles  est  mandé  aux  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville  de  Paris  que, 
appeliez  avec  eulx   le   Procureur  dud.  seigneur  au 


Chastellef  de  Paris,  et  douze  bourgeois  d'icelle  Ville, 
donner  f'^'  avis  au  Roy  sur  le  contenu  d'une  re- 
queste  à  luy  présentée  par  les  maistres  rôtisseurs 
de  lad.  Ville,  atachée  ausd.  lettres,  soubz  le  conlre- 
sel  de  la  Chancellerye;  après  avoir,  suyvant  icelles, 
mandé  les  maistres  rôtisseurs  et  pouUaillers  d'icelle 


'''  Ou  plutôt  le  12  février.  Voir,  ci-dessus,  le  paragraphe  XC  [XXXIX]. 

*  Cette  pliraseest  incorrecte.  Il  faudrait  trtje.  .  .  ilom>ern  ou  rque.  .  .  lY»  dmnenl- 


76 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[1547] 


Ville  et  iceulx  amplement  ouys  sur  le  contenu  d'icelle 
requosle,  et  aussi  faict  comparoir  en  l'Ostel  d'icelle 
Ville  led.  Procureur  dud.  seigneur  et  plusieurs 
bons  et  notables  bourgeois  d'icelle  Ville ,  tant  offi- 
ciers dud.  seigneur  que  autres,  et  eu  sur  ce  leur 
avis  et  oppinyon,  sur  le  contenu  de  lad.  requeste; 
lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  sont  d'avis, 
soubz  le  bon  plaisir  dud.  seigneur,  qu'il  peult 
et  doibt  ordonner,  en  entérinant  lad.  requeste,  que 
l'on  doibt  laisser  vendre  tous  gibiers  et  volatilles 
ausd.  rôtisseurs,  poullaillers  et  autres  personnes  qui 
en  vouldront  vendre  en  liberté,  toutesfoys  que  ce 
soit  à  pris  raisonnables  et  non  excessifz,  sans  y 
mectre  aucuns  pris  ne  taulx ,  et  ce  pour  quelque  temps 
et  par  provision,  jusques  à  ce  que  autrement  par  led. 


seigneur  en  soit  ordonné,  pendant  lequel  temps  l'on 
pourra  veoir  comment  iesd.  rôtisseurs  et  poullaillers 
feront  marchez  raisonnables  desd.  gibiers  et  vola- 
tilles, ainsi  qu'ilz  offrent  faire  par  leur  requeste. 
Et  oiî  l'on  verroit  cy-après  que  lesd.  rôtisseurs  et 
voUaillers  retourneroient  à  vendre  les  dessusdictz 
gibiers  et  volatilles  à  pris  excessifz  et  non  raison- 
nables, en  ce  cas,  que  led.  seigneur  leur  doibt 
bailler  pris,  ou  continuer  lesd.  deffences;  et  pendant 
qu'ilz  venderonten  liberté,  que  deffences  leur  soient 
faictes,  sur  grosses  peynes,  de  ne  plus  monopoller. 
abuser,  aller  ou  envoyer  au  devant  desd.  marchan- 
dises, et  de  garder  et  observer  invyolablement  les 
ordonnances  dud.  seigneur,  sur  telles  peynes  qu'il 
plaira  au  Roy  et  sondict  Conseil  ordonner'". 


XCV  [XLIV].  —  [Avis  du  Pbévôt  des  Marchands  et  des  Échevins 

SUR  UN  litige  entre  LE  CHAPITRE    DE    SaIM-GeRMAIN-l'AuXERROIS  ET  LES  MARGUILLIERS 

DES  Saints-Innocents.] 

j8  mars  1547.  (Fol.  5i.) 


Du  xvm""  jour  de  Mars  mil  v'  xlvi. 

Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris,  après  avoir  veu  les  productions  des  Doyen, 
Chanoynes  et  Chappitre  de  l'église  Sainct  Germain 
de  l'Auxerrois,  demandeurs  en  matière  d'exécution 


d'arrest,  et  des  marguilliers  de  l'église  des  Sainctz 
Inocens,  deffendeurs,  suyvant  l'arrest  de  la  Court, 
donné  entre  les  parties,  le  neufiosme  jour  d'Avril 
mil  y"  xLiii'"^',  par  lequel  est  ordonné  que  lesd.  pro- 
ductions seront  communiquées  au  Procureur  de  la 


'''  L'ordonnance  rendue,  le  g  avril  suivant,  par  Henri  II,  en  faveur  des  rôtisseurs  de  Paris,  est  absolument  conforme,  dans  ses 
principales  dispositions,  à  l'avis  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Echevins  :  w  Avons  ordonné  et  ordonnons.  .  .  que  lesd.  supplians  et 
poulaillers,  et  aultres  puissent  et  leur  loise  achepler,  vendre  et  distribuer  toutes  sortes  de  volailles  et  gibier,  tout  ainsi  qu'ils  faisoient 
et  pouvoient  faire  auparavant  lesd.  deffenses,  et  nonobstant  icelles  à  ceste  fin,  nous  leur  avons  levé  et  oslé,  levons  et  osions,  par  ces 
présentes,  le  tout  par  manière  de  provision,  poiirveu  toutefois  et  à  la  charge  qu'ils  seront  tenus  garder  et  observer  les  anciennes  ordon- 
nances sur  ce  faictes,  mesmement  de  ne  commeclre  cy  après  aucunes  faultes,  monopoles  et  abus,  et  qu'ils  ne  iront  au  devant  des 
marchans  et  aultres,  admenans  volailles  et  gibier  en  cestedicte  Ville;  ains  en  useront  ainsy  que  leur  est  licite  et  permis  par  leurs  dictes 
ordonnances,  droits  et  privilèges,  et  comme  il  est  en  tel  cas  requis  et  accoustumé;  sur  peine  aux  delinquans  et  commettans  lesdites 
faultes  et  abus,  pour  la  première  fois  estre  fustigez  par  les  carrefours  de  ladicte  Ville,  et  de  la  bart,  pour  la  seconde  fois.  Et  si  les- 
dictz  rôtisseurs  viennent  à  vendre  cy-après  à  prix  excessifs,  nous  y  pourvoirons,  comme  il  appartiendra  par  raison.  .  .1  (Isambert, 
Recueil  gén.  des  anc.  lois,  t.  XIII,  p.  1,  et  Delamare,  Traité  de  la  Police,  livre  V,  titre  a3,  tome  II,  p.  ti'àli.) 

'"  Cet  arrêt  du  9  avril  ihhli  (n.  s.)  reconnaît  aux  chanoines  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  le  droit  d'instituer  et  de  destituer  les 
fossoyeurs  du  cimetière  des  Saints-Innocents  «pour  faire  les  fosses  des  parroissiens  qui  deceddent,  non  seullement  es  parroisses  dud. 
Sainct  Germain,  Sainct  Eustace  et  Sainct  Saulveur,  mais  aussi  pour  faire  les  fosses  de  ceulx  qui  deceddent  es  aullres  parroisses, 
excepté  celle  desd.  Sainctz  Innocens  et  aultres  lieux  et  parroisses  declairées  et  exceptées  par  la  sentence  du  Prévost  de  Paris,  donnée  le 
xxiii'  jour  de  décembre  mcccltii,  confirmée  par  arrest  du  xxix*  jour  de  janvier  mil  cccclxxii.»  En  second  heu,  la  Cour  ordonna  que 
les  demandeurs  auraient,  ainsi  que  les  marguilliers  des  Saints-Innocents,  les  clefs  des  trois  portes  du  cimetière,  à  leurs  dépens  et  en 
se  conformant  au  règlement  relatif  aux  heures  d'ouverture  et  de  clôture.  C'est  sur  le  troisième  chef  que  le  Parlement  s'en  remit  au  Prévôt 
des  Marchands,  aux  Echevins  et  au  Procureur  de  la  Ville,  qui  donnent  ici,  après  un  intervalle  de  trois  ans,  un  avis  favorable  à  la 
prétention  des  chanoines  de  posséder  en  outre  les  clefs  des  maisons  et  chambres  ouvrant  sur  les  charniers.  Après  avoir  réglé  la  ques- 
tion des  croix,  tombes  et  épitaphes  érigées  dans  le  cimetière,  pendant  la  durée  du  procès,  l'arrêt  se  termine  par  cette  disposition  qui 
mérite  d'être  reproduite,  parce  qu'elle  fournit  un  renseignement  curieux  touchant  la  police  du  principal  cimetière  de  Paris  : 

tiEt  au  surplus  a  ladicte  Court  ordonné  et  ordonne  que, suivant  led. dernier  arrest,  seront  mis  et  atachez  trois  tableaux  ou  épitaphes 
en  chascune  desd.  trob  portes  dud.  cymetiere  des  Sainctz  Innocens,  contenans  ce  qui  s'ensuit  : 

itLa  Court,  suivant  l'arrest  par  elle  donné,  le  seiziesme  jour  de  février  mil  v'  xxxiui,  entre  les  doyen,  chanoines  et  chappitre  de 
Sainct  Germain  de  l'Auxerrois  et  les  marguilliers  de  l'œuvre  et  fabrique  des  Sainctz-Innocens,  a  défendu  et  jlefend  à  leurs  fossoyeurs 


[i5A7] 

Ville,  pour  le  regard  du  troisiesme  chef  de  la  de- 
mande desd.  de  Sainct  Germain,  afin  d'avoir  par 
eulx  les  ciefz  des  maisons  et  chambres  qui  sont  sur 
les  portes  et  charnyers  du  cymetiere  desd.  Sainctz 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


77 


Inocens;  declairent  que,  en  tant  que  à  eulx  est, 
consentent  et  accordent  que  la  Court  face  droit  aux 
parties,  ainsi  quelle  verra  estre  à  faire. 


XCVl  [XLV].  DePPUTEZ  pour  la  VISITACION  de  la  RIVIERE  DE  CuRE. 


99  mars  iS'iy. 

Du  mardi,  xxix"  jour  de  Mars  mil  v"  xlvi. 

Aujourdhuy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris, 
Gilles  Desfroissiz,  maistre  des  forges  de  Raveau, 
a  requis  à  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Es- 
chevins  de  lad.  Ville,  que,  suyvant  l'ordonnance  du 
Conseil  Privé  du  Roy,  il  leur  pleust  depputter  aucuns 
d'entre  eulx  pour  faire  la  visitacion  et  veoir  flotter 
la  rivière  de  Curre,  et  de  partir  le  plus  tost  qu'il 
seroit  possible;  lesquelz  Prévost  des  Marchans  et. 
Eschevins,  et  Desfroissiz,  ont  emsemble  advisé  et 
accorde'  pour  faire  lad.  visitacion,  c'est  assavoir: 
Mons''  maistre  Denis  Tanneguy  et  Denis  Bertbe- 
lemy,  Eschevins  de  lad. Ville,  m'  Regnault  Bachelier, 


(Fol.  5i  V.) 

pour  Grefiîer,  m°  Pierre  Pellerin,  Quartenier  et 
bourgeois  de  lad.  Ville,  Laurens  Valin,  maistre  char- 
pentier à  Paris,  Nicolas  Hutin,  maistre  passeur  d'eaue 
es  portz  de  Paris.  Et  partiront  tous  les  dessudictz, 
samedi  prochain,  et  consigneront  lesd.  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  cent  escuz  soleil,  et  led.  Des- 
froissiz autres  cent  escuz  d'or  soleil  es  mains  dud. 
m'  Regnault  Rachelier,  pour  faire  les  fraiz  dud. 
voyage  en  commung,  et  ce  dedans  demain  '",  et  ont 
acordé  m'  Philippes  Roux  pour  conducteur. 

Le  jeudi,  dernier  jour  de  Mars,  led.  Desfroissiz 
a  mys  au  Greffe  lesd.  cent  escuz  pour  faire  lad. 
despence. 


XGVII  [XLVI].  —  Pour  aller  faire  la  reverance  au  nouveau  roy  Henry. 

1",  9  et  3  avril  15/17.  C»'-  Sa) 


L"an  mil  cinq  cens  quarante  six,  le  vendredi, 
premier  jour  d'Avril  de  relevée,  avant  Pasques ,  mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  ceste 
Ville  de  Paris,  certainement  advertiz  que  le  Roy 
Henry,  deuxiesme  de  ce  nom ,  avoit  envoyé  lettres  mis- 
sives à  Mess"  de  la  court  de  Parlement  '^'  et  Chambre 
des  Comptes,  aud.  Paris,  par  lesquelles  il  leur  avoit 
faict  entendre  le  trespas  du  feu  Roy  Françoys  de 


Valoys,  son  père,  que  Dieu  absoille,  et  qu'il  estoit 
deccedé  le  jour  précèdent,  dernier  jour  de  Mars,  en- 
viron l'heure  de  deux  à  trois  heures  de  relevée,  en  la 
maison  de  RambouUet,  près  Montfort  l'Amaulry,  par 
délibération  faicte  au  Bureau  de  lad.  Ville,  ouquel 
estoient  assemblez  mesd.  s"  M'  Loys  Gayant,  Con- 
seiller du  Roy  en  sa  court  de  Parlement,  Prévost 
des   Marchans,  m"  Jacques  Aubery  et  Denis  Tan- 


e(  serviteurs  de  ne  prandre  ne  exiger  doresenavant,  pour  les  fosses  qui  seront  faictes  oudict  cymetiere,  soit  au  dedans  d'icelluy  ou  des 
charniers,  et  en  quelque  lieu  que  ce  soil,  plus  grande  somme  que  quatre  solz  parisis  pour  les  grandes  fosses  et  deux  soiibz  parisis  et 
au  dessoubz  pour  les  petites,  et  leur  enjoinct  de  faire  lesdictes  fusses  de  profondeur  de  deux  piedz  et  demy,  et  de  ne  mectre  en  chas- 
cune  fosse,  soil  grande  ou  petilte,  plus  d'un  corps,  et  ce  sur  peine  d'amende  arbitraire.»  {Archive»  nat.,  X'*  i55a ,  fol.  879  v°.) 

■''  Tout  ce  paragraphe,  jusqu'aux  mots  'et  ce  dedans  demain",  figure  aussi,  enfermes  identiques  et  à  la  même  date,  sur  le  Registre 
d'audience!  du  Bureau  de  la  Ville  {Archive!  nat.,  ï.  681 5,  fol.  91 1  v").  On  y  peut  lire  à  la  suite  : 

cEl  le  jeudi  dernier  mars,  iedicl  Desfroissis  a  mis  au  Greffe  lesd.  cent  escui  pour  faire  la  despence». 

f  Aujourd'huy  (.3i  mars),  au  Bureau  de  l'Hoslel  de  la  Ville  de  Paris,  a  esté  ordonné  que  maistre  Pierre  Perdrier,  notaire  et  secré- 
taire du  Roy  et  greflicr  de  ladite  Ville,  vuidcra  ses  mains  de  la  somme  de  cent  escuz  d'or  soleil  qu'il  a  le  jourd'huy  receuz  de  Gilles 
Desfroissiz,  maistre  des  forges  de  Itaveau,  suyvant  nostre  ordonnance,  et  les  mectre  es  mains  de  maistre  Regnault  Bachelier,  demourant 
à  Paris,  pour  faire  les  fraictz  et  despcns  d'un  voyage  que  maislres  Denis  Tanneguy  et  Denis  Barthélémy,  Eschevins,  et  autres  depputlez, 
vont  faire  pour  la  Visitation  de  la  rivière  de  Cure.  Lequel  Perdrier  a  présentement  mis  lesd.  cent  escuz  soleil  es  mains  dud.  Bachelier. 
Et  partant  demourera  icelluy  Perdrier  descliargé  desd.  cent  escuz  soleil.  Ainsi  signé  :  Gayant,  Aubry,  Tanneguy,  Barlheliemy  et  Char- 
pentier.» A  la  suite  se  trouve  la  quittance  de  Regnault  Bachelier,  à  la  date  du  a  avril.  (W.,  fol.  ai3.) 

'*'  Les  lettres  missives  adressées  par  Henri  II  au  Parlement  et  présentées  par  le  s'  de  Villeroy,  sont  datées  de  Hautebruyère,  le 
3i  mars.  Elles  furent  enregisticcs,  le  lendemain,  avec  la  réponse  de  la  Cour  {Archive»  nat.,  X'"  1.559,  f"'-  ^^^  ''°)'  ^  '*  ™ite,  le 
greffier,  Jean  du  Tillet,  a  transcrit  un  long  récit  de  la  maladie  et  de  la  mort  de  François  I",  récit  composé  par  l'évéque  de  Mécon,  et 
la  description  minutieuse  de  toutes  les  cérémonies  observées  aux  obsèques  du  feu  roi,  tant  au  prieuré  de  Hautebruyère,  qu'à  Paris 
et  à  Saint-Denis. 


78 


REGISTRES  DU  BUREAU 


neguy,  advocatz  en  lad.  Court,  sires  Denis  Berthe- 
lemy  et  Fiacre  Charpentier,  Eschevins  d'iceiie  Ville, 
a  esté  conclud  et  délibère'  qu'il  estoit  expédient  aller 
devers  led.  seigneur  Roy  Henry,  estant  lors  à  Sainct 
Germain  en  Laye,  pour  luy  faire  la  révérence  et  luy 
offrir  l'humble  et  deue  obeyssance  des  bourgeois, 
manans  et  habitans  d'iceiie,  sans  parler  d'autres 
affaires  pour  ce  voyage ,  si  n'estoit  que  l'on  trouvast 
les  choses  en  disposicion  et  à  propos  d'en  povoir 
parler,  parcequ'il  y  avoit  plusieurs  affaires  de  lad. 
Ville,  lesquelles  il  estoit  besoing  faire  entendre 
aud.  seigneur  Roy  et  à  mess"  de  son  Privé  Conseil. 

Suyvant  laquelle  délibération,  le  samedi  ensui- 
vant, second  jour  dud.  moys  d'Avril,  sont  partiz  de 
ceste  Ville  de  Paris  mesd.  s"  le  Prévost  des  Marchans, 
Aubery  et  Charpentier,  Eschevins,  acompaignez  de 
m'  Pierre  Perdrier,  Greffier,  et  m=  Anthoine  Poart, 
Procureur  de  lad.  Ville  de  Paris;  et  pour  ce  que  aud. 
lieu  de  Sainct  Germain  estoit  bien  diflîciile  avoir 
logis,  à  cause  de  la  grande  suitte  de  la  Court,  sont 
demeurez  au  giste  à  Conflans,  distant  de  deux  lieues 
dud.  Sainct  Germain  en  Laye. 

Le  lendemain,  jour  de  Pasques  fleuryes,  tiers 
jour  dud.  moys  d'Avril ,  après  avoir  oy  le  dyvin  ser- 
vice aud.  lieu  de  Conflans,  sont  lesd.  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins ,  acompaignez  comme  dessus , 
arrivez  aud.  lieu  de  Sainct  Germain  en  Laye ,  et 
tost  après  sont  allez  saluer  Monseigneur  le  Connes- 
lable,  messire  Anne  de  Montmorancy,  chevalier. 
Grand  Maistre  de  France ,  chef  lors  du  Conseil  Privé 
dud.  seigneur  Roy,  et  ayant  la  superintendance  des 
affaires  du  Royaulme,  et  semblablement  Monseigneur 
le  Chancellier,  messire  François  Olivier,  chevalier, 
pour  savoir  l'heure  oportune  de  povoir  faire  la  reve- 
rance  aud.  seigneur  Roy. 

Et  ce  mesme  jour,  à  l'issue  du  diner  dud.  seigneur , 
Roy,  led.  s'  Connestable  luy  présenta  lesd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins,  acompaignez  comme 
dessus,  lesquelz,  nues  testes  et  ung  genoil  en  terre, 
feirent  très  humbles  révérences,  commença  à  propo- 
ser led.  Prévost  des  Marchans,  entre  autres  choses, 
ce  qui  ensuit  : 

ffSire,  voz  très  humbles  et  très  obeyssans  subgetz, 
les  bourgeois,  manans  et  habitans  de  vostre  bonne 
ville  et  cité  de  Paris,  cappilalle  de  vostre  royaulme, 
advertiz  du  décès  du  feu  Roy,  vostre  père,  à  qui  Dieu 
face  pardon,  et  de  vostre  nouvel  advenement,  vous 
saluent  très  humblement,  rendent  grâces  à  Dieu  de 
ce  qui  luy  a  pieu  donner  ung  si  humain  et  si  bon 
Roy,  vous  supplient  très  humblement  leur  com- 


[.567] 

mander,  vous  asseurant.  Sire,  que  de  tout  ce  que 
sera  en  leur  puissance,  serez  de  bien  bonne  volunté 
obey.  Hz  vous  supplient,  Sire,  très  humblement  les 
avoir  en  recommandacion  et  les  tenir  tousjours  en 
vostre  protection  et  sauvegarde.  •" 

Led.  seigneur  Roy  feist  responce  ausd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins,  en  la  manière  qui  en- 
suit :  rtVous  soyez  les  très  bien  venuz;  je  vous  en 
sçay  bon  gré.  Vous  avez  perdu  ung  bon  Roy  ;  j'es- 
poire,  avecques  la  grâce  de  Dieu,  que  en  aurez  ung 
bon,  qui  vous  traictera  bien  humainement.  Vous 
soyez  les  très  bien  venuz.  « 

Et  ce  faict,  se  levèrent  lesd.  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins,  acompaignez  comme  dessus,  estans 
fort  contans  du  bon  racueil  que  leur  avoit  faict  le 
Roy. 

Environ  l'heure  de  quatre  à  cinq  heures  de  rele- 
vée, après  ce  que  led.  seigneur  Roy  et  ceulx  de  son 
Privé  Conseil  feurent  levez  dud.  Conseil,  iceulx 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  acompaignez 
comme  dit  est,  allèrent  remercier  bien  liumblement 
mesd.  s"  les  Connestable  et  Chancellier.  Et  voyans 
le  bon  racueil  qui  leur  avoit  esté  faict,  tant  par  led. 
seigneur  Roy  que  par  lesd.  s"  Connestable  et  Chan- 
cellier, et  autres  du  Privé  Conseil  et  estans  autour 
de  la  personne  du  Roy,  ont  emsemblenient  advisé  et 
conclud  qu'ilz  parleroient  ausd.  s"  Connestables  et 
Chancellier  de  quelques  autres  affaires  de  lad.  Ville 
de  Paris.  Et  de  faict,  leur  ont  faict  remonstrance  des 
grandes  charges  et  affaires  que  a  supporté  lad.  Ville 
de  Paris,  depuis  quatre  ans,  au  moyen  desquelles  la 
pluspart  des  habitans  d'iceiie  sont  povres,  suppiians 
très  humblement  iceulx  Connestable  et  Chancellier, 
chascun  en  particulier,  le  voulloir  remonstrer  au 
Roy,  et  qu'il  luy  plaise  à  son  nouvel  advenement 
à  la  Couronne,  exempter  lad.  Ville  de  Paris  de  la 
somme  de  xl"  escuz,  que  le  feu  Roy,  que  Dieu 
absoille,  leur  avoit  faict  demander,  pour  leur  part 
de  la  cotization  des  villes  closes  de  son  Royaulme, 
pour  la  soulde  des  gens  de  guerre  à  pied,  pour 
ceste  année;  ce  que  promisrent  faire  lesd.  s"  Con- 
nestable et  Chancellier,  et  tenir  la  main  pour  faire 
descharger  lad.  Ville  de  Paris  et  habitans  d'iceiie  de 
lad.  somme,  ou  de  partie. 

Et  lors  led.  s''  Connestable  leur  dit  qu'ilz  feissent 
chercher  en  leurs  registres  tout  ce  qu'ilz  avoient  par 
escript  des  entrées  des  Roys,  spécialement  quant 
le  filz  a  succédé  au  Royaulme,  après  le  décès  du  père, 
et  qui  luy  envoyassent  ce  qu'ilz  en  trouveroicnt,  par- 
ceque  le  Roy  entendoit  faire  la  plus  grande  pompe 


[i547] 

et  magnificence,  tant  es  obsèques  et  enterrement  du 
feu  Roy,  son  père,  et  messeigneurs  ses  deux  frères, 
que  aussi  à  son  enlre'e,  et  aussi  à  i'enlrée  de  la  Royne, 
et  qu'il  ne  vouHoit  que  riens  y  feust  espargné,  et 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS.  79 

que ,  à  ceste  cause,  îesd.  Prévost  des  Marclians  et  Es- 
chevins  advisassent  de  faire  dresser  leurs  preparatifz 
pour  y  faire  leur  devoir,  qui  sera  exemple  aux  autres 
villes. 


XCVIII  [XLVII].  —  [Remontrances  du  Pre'vôt  des  Marchands  et  des  Echevins 

AU  Connétable  et  au  Chancelier.] 


h  avril  1547.  (Fol.  53.) 


Le  lundi  ensuivant,  quatriesme  jour  dud.  moys 
d'Avril,  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  al- 
lèrent du  matin  devers  lesd.  s"  Conneslable  et  Clian- 
cellier,  pour  leur  faire  souvenir  de  faire  entendre 
aud.  seigneur  Roy  la  neccessité  de  lad.  Ville  de  Paris 
et  habitans  d'icelle,  afin  de  les  faire  descharger  de 
lad.  somme  de  quarante  mil  escuz. 

Lesd.  s"  Connestable  et  Chancellier  leur  feirent 
responce  que  le  Roy  en  estoit  adverty  et  que  encores 
l'on  en  parleroit  au  Conseil  ce  jourd'uy,  et  que  les 
choses  estoient  en  bons  termes  et  qu'ilz  obtiendroient 
ce  qu'ilz  demandoient ,  ou  pour  le  moings  une  grande 
partie,  et  qu'ilz  actandissent  encores  pour  ce  jour. 

Et  le  mesmes  jour,  environ  les  cinq  heures  de  re- 
levée, après  que  le  Privé  Conseil  fut  levé,  iceulx 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  acompaignez 
comme  dessus,  retournèrent  devers  mesd.  s"  le  Con- 
nestable et  Chancellier,  pour  entendre  la  resolution 
et  responce  dud.  affaire;  lesquelz  leur  feirent  res- 
ponce qu'ilz  en  avoient  encores  parlé  au  Roy,  mais 
n'estoit  encores  arresté,  et  leur  dit  led.  s'  Chan- 
celier qu'il  sulliroil  de  laisser  ung  de  leur  compaignée 
pour  actendre  la  responce  dud.  affaire,  quant  la  re- 
solucion  en  aura  esté  faicte. 

Encores  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
ayans  trouvé  led.  Chancellier  à  propos,  luy  remons- 
trerent  que  par  cy  devant  le  Roy  leur  avoit  accordé 
par  ses  lettres  patentes  que  les  sentences  données 
par  iceulx  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  seroient 
exécutées,  nonobstant  l'appel,  jusques  à  la  somme  de 
seize  livres  parisis,  et  quilz  avoient  présenté  lesd. 
lettres  à  la  court  de  Parlement,  pour  demander  la 
verilïïcacion,  ce  que  lad.  Court  n'avoit  voullu  faire*''. 


A  quoy  led.  s' Chancellier  feist  responce  qu'ilz  feissent 
dresser  une  provision  telle  qu'ilz  verroient  estre  nec- 
cessaire,  et  qu'il  leur  fera  despescher. 

Semblablement,  luy  ont  remonstré  que,  depuis 
quelque  temps,  a  esté  érigé  trois  offices  nouvelles  de 
mesureurs  de  charbon  en  la  Ville  de  Paris,  lesquelz 
ne  veuUent  obeyr  à  la  jurisdicion  de  lad.  Ville 
comme  les  autres,  et  disent  qu'ilz  ne  respondront 
par  devant  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
mais  feront  donner  assignations  à  leurs  parties  au 
Grant  Conseil,  qui  est  ung  grant  trouble  pour  la 
jurisdicion  de  lad.  Ville  et  grande  vexacion  pour  les 
parties,  et  qu'il  luy  pleust  y  avoir  esgard.  Et  led.  s' 
Chancellier  leur  a  faict  responce  qu'ilz  feissent 
dresser  une  provision  telle  qu'il  sera  neccessaire ,  et 
qu'il  fera  renvoyer  toutes  les  causes  pardevant  eulx, 
comme  la  raison  veult. 

Luy  ont  aussi  remonstré  iceulx  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  que,  depuis  la  nouvelle  création 
desd.  trois  offices  de  mesureurs  de  charbon,  il  avoit 
esté  ordonné  que,  en  les  remboursant  de  ce  qu'ilz  en 
avoient  payé,  et  leur  fraiz,  dommages  et  interestz, 
lesd.  offices  seroient  suprimées,  et  qu'il  luy  pleust  ac- 
corder que ,  en  faisant  le  remboursement  comme  dit 
est,  elles  feussent  supprimées.  Lequel  s'  Chancelier 
feist  responce  que,  si  ceulx  de  la  Ville  eussent  faict 
leur  devoir  de  les  rembourser,  elles  eussent  esté  su- 
primées, et  que  pour  les  négligences,  après  plusieurs 
deffaulx,  il  a  esté  forcé  de  faire  recevoir  ceulx  qui 
avoient  achepté  lesd.  trois  offices  nouvelles  créés; 
neantmoings  qu'ilz  présentassent  une  requeste  bien 
ample  au  Conseil,  et  que  l'on  y  fera  ce  que  l'on 


pourra 


(2). 


*''  Ce»  lettres  patentes  avaient  ^té  délivrées  le  27  décembre  précédent  (voir  ci-dessus  le  n"  LXXXVIII).  Le  Parlement  ne  consentit 
à  les  enregistrer  que  sur  une  nouvelle  ordonnance  de  Henri  II,  le  19  juillet  i548. 
")  Le  bas  du  fol.  53  v"  est  en  blanc. 


80 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[1567] 


XGXIX  [XLVIII].  —  Lettres  missives  du  Roy  pour  l\  pompe  funèbre  du  feu  roï  Françoîs 

ET  JOÏEUSE  entrée  DU  ROY  HeNRY. 

i3  avril  1547.  (Fol.  54.) 


Le  xia'jour  d'Avril  mil  v'^  xlvii,  après  Pasques, 
ont  esté  apportées  au  Rureau  de  la  Ville  de  Paris 
deux  lettres  missives,  desquelles  la  teneur  ensuit  : 

ft  A  noz  très  chers  el  bien  amez ,  les  Prévost  des  Mar- 
chans,  Eschevins,  bourgeois,  manans  et  habitans  de 
nostre  bonne  Ville  et  cité  de  Paris. 

la  avril  1567. 
«De  par  le  Roy 
ff  Très  chers  et  bien  amez ,  pour  ce  que  nous  desi- 
rons singulièrement  que  es  obsèques  et  pompe  funèbre 
du  feu  Roy,  nostre  très  cher  seigneur  et  père ,  que 
Dieuabsoille,  soit  faict  non  seuUement  tel  devoir 
qu'il  a  esté  observé  à  ses  prédécesseurs  Roy  s,  mais 
que  l'on  y  face  davantage,  s'il  est  possible,  à  quoy 
de  nostre  part  nous  ne  voulions  riens  espargner, 
comme  aussi  nous  estimons  que  vous  ne  ferez  de  la 
vostre.  Saichant  bien  qu'il  va  du  temps  à  faire  en 
cela  ses  preparatifz ,  encores  qu'il  n'y  aict  que  tarder, 
nous  vous  avons  bien  vouUu  escripre  la  présente, 
vous  priant  aussi  affectueusement  que  faire  povons 
que  incontinant  vous  ayez  à  vous  assembler,  pour 
adviser,  consulter  et  délibérer  des  choses  requises 
et  neccessaires  à  la  celebracion  desd.  obsèques  et 
pompe  funèbre ,  pour  y  satisfaire  selon  nostre  désir 
et  l'asseurance  que  nous  avons  de  vostre  bonne  vo- 
lunté  et  affection  en  chose  si  recommandable  qu'est 
ceste  cy.  Et  tout  par  ung  mesme  moyen ,  vous  pour- 
rez en  ceste  assemblée  regarder  et  adviser  de  bonne 
heure,  pour  ce  que  ce  sont  actes  qui  se  suyveront 
de  près,  ce  que  vous  aurez  à  faire  pour  la  joyeuse 
et  nouvelle  entrée  de  nous  et  de  nostre  très  chère 
et  très  aymée  compaigne,  la  Royne,  ou  nous  tenons 
tant  de  vous  que  vous  n'oublirez  riens  pour  nous 
faire  congnoistre  par  effect  la  devocion  que  vous  nous 
portez,  comme  noz  très  bons  et  très  affectionnez 
subgetz  et  serviteurs,  actendu  mesmes  que  vous 
devez  donner  l'exemple  à  tous  les  autres  ;  qui  est 
tout  ce  que  nous  vous  dirons  en  cest  endroict,  sinon 


que  vous  croirez  nostre  amé  et  féal  notaire  et  secré- 
taire, le  seigneur  de  Bobigny,  vostre  Greffier,  de  ce 
qu'il  vous  dira  là  dessus  de  nostre  part,  comme  nous 
mesmes.  Donné  à  Sainct  Germain  en  Lave,  le  xu' 
jour  d'Avril,  mil  v'  xlvii,  après  Pasques. i? 

Signé:  rrHEARY. 

Clausse.w 

Lettres  de  mons'  le  Connestable. 

«A  mess"  les  Prévost  des  Marchans  el  Eschevins  de 
la  Ville  de  Paris,  -n 

13  avril  1547. 

trMess",  j'ay  veu  ce  que  m'avez  escript  et  entendu 
ce  qu'avez  envoyé  par  le  Greffier  de  la  Ville,  présent 
porteur,  pour  le  faict  tant  des  obsèques  et  funérailles 
que  des  entrées  en  lad.  Ville  des  feuz  Roys  et  Roy  nés, 
que  Dieu  absoille,  sur  quoy  vous  pourrez  régler.  Tou- 
tesfoys,  vous  prie  faire  encores  chercher  s'il  s'en 
pourra  trouver  quelque  chose  davantage ,  afin  de  vous 
efforcer  de  faire  de  myeulx  en  myeulx  ce  qu'il  sera 
possible,  tant  pour  les  obsèques  et  funérailles  qui 
sont  présentement  à  faire,  que  pour  les  joyeuses 
entrées  du  Roy  et  de  la  Royne,  à  ce  qu'ilz  congnois- 
sent  de  plus  en  plus  la  bonne  et  affectionnée  volunté 
que  vous  avez  de  leur  faire  service.  Et  afin  que  vous 
entendiez  de  bonne  heure  à  ce  qui  sera  neccessaire 
préparer  pour  cela,  led.  seigneur  vous  en  escript 
par  ce  porteur,  qui  me  gardera  de  vous  faire  plus 
longue  lettre,  estant  asseuré  que  mectrez  peyne  en 
suyvant  son  intencion,  au  plus  près  que  possible 
vous  sera,  qui  luy  sera  plaisir  très  agréable.  Vous 
asseurant  que  en  toutes  choses  ou  je  vous  en  pour- 
ray  faire,  que  m'y  emploiray  tousjours  d'aussi  bon 
cueur  que  amy  que  vous  ayez.  Priant  nostre  Sei- 
gneur qu'il  vous  doint,  mess",  ce  que  desirez.  De 
Sainct  Germain,  le  xu"  jour  d'Avril  mil  v'  xlvii, 
après  Pasques. 

tr  Vostre  bon  voisin  et  amy 

Montmorency,  -n 


G  [XLIX].  —  Pour  la  pompe  funèbre  du  feu  roy  François. 

19  et  ai  avril  1547.  (Fol.  54  v°.) 


Du  mardi  xix'etjeudi  xxi'jours  d'Avril  mil  y'  xlvii  , 
après  Pasques. 


En  assemblée,  le  jourd'huy  faicle,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Conseillers  d'icelle. 


[i547] 

pour  adviser  sur  les  lettres  missives  du  Roy,  concer- 
nans  la  pompe  funèbre  du  Roy  Françoys  et  les 
joyeuses  entre'es  des  Roy  et  Royne,  à  présent  ré- 
gnant, la  teneur  desquelles  est  cy  dessus  transcripte, 
en  laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir,  led.  mardy 
xrx'  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Gayant,  mons' 
Charpentier,  Eschevin,  mons' le  Lieutenant  Brage- 
longne.  Du  Drac,  R.  Lelieur,  Lelievre,  Lecomte, 
T.  de  Bragelongne,  Larclier,  Conseillers; 

Et  led.  jeudy  ensuivant,  c'est  assavoir  : 

Mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  M' Loys  Gayant, 
mess"  Aubery,  Charpentier,  Eschevins;  mess"  Viole, 
Morin,  Lieutenant  civil,  de  Thou,  Courtin,  R.  Le- 
lieur, Paillart,  Larcher,  Conseillers; 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  et  autres  en- 
voyées par  Monseigneur  le  Connestable,etquemond. 
s'  le  Prévost  des  Marchans  a  propose  et  recité  le 
vouUoir  du  Roy  et  la  créance  de  mons'  de  Bobigny, 
Greffier  de  lad.  Ville,  absent  pour  aucuns  affaires 
dont  il  estoit  pressé  aller,  laquelle  il  avoit  recitée  au 
Bureau  de  lad.  Ville,  avant  son  partement,  et  est  pa- 
reille et  semblable  au  contenu  esd.  lettres  missives; 
et  après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  plusieurs  ouvertures  de  ce  qu'il  avoit  cherché 
et  veu,  sur  les  Registres  anciens  de  lad.  Ville,  des 
obsèques  et  pompe  funèbre  des  Roys  et  Roynes,  et 
joyeuses  entrées  d'iceulx,  et  mesmement  du  Roy 
Françoys,  dernier  decedé,  que  Dieu  absoille,  et  de 
la  Royne  Alienor''',  et  autres  propos  lenuz  et  ouvers 
pour  myeulx  observer  les  ceremonyes  en  tel  cas  re- 
quises, à  l'honneur  de  Dieu ,  du  Roy  trespassé  et  du 
Roy  Henry,  à  présent  régnant.  Et  la  matière  mise  en 
deliberacion ,  a  esté  conclud,  advisé  et  délibéré  que, 
quant  aux  obsèques  et  pompe  funèbre  du  feu  Roy 
Françoys,  et  actendu  que  feuz  messeigneurs  les 
Daulphin  et  duc  d'Orléans  seront  portez  à  Sainct 
Denis  et  enterrez  avec  leur  père,  que  le  corps  de  la 
Ville  y  doibt  aller  bien  honnorablement  vestuz  de 
robbes  de  deul,  emsemble  ceulx  qui  ont  acoustumé 
y  aller,  et  pour  ce  faire,  seront  veuz  les  Registres 
anciens; 

Que  ladicte  Ville  doibt  fournir  quatre  cens 
torches  de  cire  jaulne  de  deux  livres  pièce,  garnyes 
chascune  de  deux  eseussons  aux  armoiries  de  lad. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


81 


Ville,  qui  sont  un"  torches  plus  qu'on  a  acoustumé 
par  cy  devant,  qui  sera  deux  cens  pour  le  jour  qu'il 
partira  de  Nostre  Dame  des  Champs  et  porté  en 
l'Eglise  de  Paris,  et  deux  cens  pour  le  landemain, 
qui  sera  porté  de  lad.  Eglise  à  Sainct  Denis  en 
France  ; 

Qu'on  doibt  fournir  d'escussons  aux  habitans  des 
rues  par  oii  les  corps  passeront,  depuis  la  porte 
Sainct  Jacques  jusques  à  la  porte  Sainct  Denis;  les- 
quelz  habitans  fourniront  de  chascun  une  torche 
ardante  à  leur  huys; 

Qu'on  doibt  tendre  le  bouHevert  des  portes  Sainct 
Jacques  et  Saiuct  Denis  en  la  manière  acoustumée 
et  y  mectre  des  eseussons; 

Que  lesd.  torches  seront  portées  par  une  partie 
des  Archers,  Arbalestriers  et  Hacquebutiers  de  lad. 
Ville,  qui  seront  vestuz  de  leurs  hocquetons,  et  des- 
sus ung  bonnet  noir,  chapperon  noir,  le  bas  du 
hocqueton  noir,  et  chausses  noires,  et  l'autre  partie 
par  les  mandians; 

Que  le  reste  desd.  Archers,  Arbalestriers  et  Hac- 
quebutiers garderont  les  barrières  et  coings  des  rues, 
et  mectront  ordre  à  éviter  la  fouUe  du  peuple; 

Que  aucuns  officiers  de  lad.  Ville  yront  devant 
icelle,  vestuz  de  noir,  tenans  chascun  ung  baston  de 
torche  noir  en  la  main ,  et  au  reste  faire  comme  au 
feu  Roys  Loys  ''^'  ; 

Qu'on  doibt  faire  paver  les  rues,  et  mander  le 
paintre  pour  faire  lesd.  eseussons,  et  l'appoticaire 
pour  faire  lesd.  torches ,  emsemble  lesd.  Archers ,  et 
autres  officiers  qui  seront  depputlez  pour  aller  aud. 
convoy,  et  les  admonnester  de  eulx  tenir  prestz  et 
en  bon  ordre. 

Et  quant  aux  joyeuses  entrées  du  Roy  et  de  la 
Royne,  y  aller  en  la  plus  grande  triumphe  qu'il  sera 
possible,  c'est  assavoir  :  Mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  et  Greffier,  vestuz  de  robbes  de  ve- 
lours my  parties,  aux  coulleurs  de  lad.  Ville,  les 
Procureur  et  Receveur,  en  robbes  de  satin  noir  ou 
tanné;  mess"  les  xxmt  Conseillers  de  lad.  Ville,  en 
robbes  de  satin  tanné,  et  [à]  ceulx  desd.  Conseillers 
qui  y  assisteront  sera  donné  quelque  partie  de  l'argent, 
que  aura  cousté  leursdictes  robbes;  les  seize  Quar- 
teniers  de  lad.  Ville,  vestuz  de  robbes  de  damas  noir, 
ou  tanné,  ausquelz  sera  pareillement  aydé  par  lad. 


'■•  Les  déliixfrations  relatives  à  l'entrée  de  François  1"  sont  imprimées,  aux  dates  des  sa  janvier,  i5  février  et  1 1  mars  i5i5, 
dans  le  premier  Regùtre  de»  Délibéralioita  du  Bureau  de  la  Ville,  p.  991  ;  les  préparatifs  pour  la  récepticn  de  la  reine  Eléonorc 
(i*'décembre  i53o)  et  la  relation  de  la  cérémonie  de  son  entrée  (i6  mars  i53i)  se  trouvent  aux  pages  77  et  111  du 
Registre  II. 

"'  Voir  la  relation  des  obsèques  de  Louis  XII,  dans  le  I"  Registre  imprimé,  page  aîo. 


mpKiMcftie  nAiioniLL. 


83 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Ville;  les  Cinquanteniers  etDixiniers,  en  leurs  bons 
el  honnestes  liabitz;  les  officiers  tenans  les  offices 
de  lad.  Ville,  en  robes  de  drap  my  parties,  aux 
coulleurs  de  lad.  Ville,  à  pied,  tenant  chascun  un 
baston  blanc  à  la  main;  les  Archers,  Arbalestriers 
et  Hacquebutiers,  à  cheval,  en  bon  ordre  et  bien 
equippez. 

Aussi  sera  faict  une  bande  à  cheval  des  enffans  de 
lad.  Ville,  vestuz  le  plus  richement  qui  leur  sera  pos- 
sible, qui  marcheront  devant  le  corps  de  lad.  Ville. 

Et  après  lad.  Ville,  une  trouppe  des  plus  anciens 
et  notables  bourgeois,  bien  et  honnestement  vestuz 
de  leurs  bons  habitz,  lesquelz  seront  esleuz  et  choisiz 
par  lesd.  Quarteniers,  selon  quilz  les  congnoistront 
en  leursd.  quartiers; 

CI  [L]. —  Rapport  fait  à  Mess"  des  Comptes 

3o  avril  i  i 

Du  samedi,  xxx' et  dernier  jour  d'Avril  mil  v'^xlvii. 

Aujourd'uy,  suyvant  le  rapport  faict  à  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville  de  Paris 
par  Jehan  Naslin ,  sergent  de  la  marchandise  de  Teaue , 
de  l'arche  du  pont  de  Sainct  ClouC,  par  laquelle  les 
basteaulx  et  marchandises  passent,  qui  est  en  ruyne 
et  en  danger  de  tumber  par  terre,  qui  empesche  le 
cours  de  la  marchandise  et  pourra  encores  plus  em- 
pescher  cy  après,  si  elle  n'est  repare'e  de  brief;  pour 
ceste  cause,  de  l'ordonnance  de  mesd.  s",  mons' 
maistre  Thomas  de  Bragelongne,  Conseiller  et  Lieu- 
tenant gênerai  de  lad.  Prevoste'  des  Marchans ,  et  le 
Procureur  du  Roy  et  d'icelle  Ville  se  sont  transportez 


[1547] 

Qu'on  fera  faire  barrières  au  coing  des  rues  par 
011  le  Roy  passera  ; 

Qu'on  fera  de  beaulx  eschauffaulx  et  misteres  es 
portes  Sainct  Denis,  le  Ponceau  et  autres  lieux 
acoustumez;  et  pour  ce  faire,  seront  mandez  pain- 
tres,  inventeurs,  et  gens  de  bon  esperit,  pour  com- 
poser et  adviser  ausdictz  misteres  ; 

Qu'on  fera  commandement  aux  habitans  desd.  rues 
d'abatre  les  auvens  et  tendre  devant  leur  huys  de 
belles  tappisseryes,  le  jour  de  lad.  entrée; 

Qu'on  fera  pourtraictz,  devys  et  figures  desd. 
friumphes  et  du  présent  que  la  Ville  fera  au  Roy, 
lequel  doibt  estre  et  sera  de  la  valleur  de  dix  ou 
douze  mil  livres  tournois. 


DE  LA  RUYNE  DE  l  ARCHE  Dll  PONT  DE  OAINCT  LlOLD. 

/17.  (Fol.  56.) 

par  devers  Mess"  des  Comptes ,  estans  en  leur  bureau , 
au  Palais;  ausquelz  a  este'  remonstré  et  signiffié  par 
led.  Bragelongne  led.  inconvénient  qui  peult  adve- 
nir aud.  pont  de  Sainct  Cloud,  s'il  n'est  reparé,  et 
le  dommage  du  bien  publiq  de  lad.  Ville,  offrant 
faire  faire  visilacion  des  reparacions  qu'il  y  convient 
faire  par  les  maistres  des  euvres  d'icelle  Ville. 

Lesd.  s"  des  Comptes  ont  faict  responce  qu'il 
failloit  que  lad.  visitacion  se  feist  de  par  lad.  Chambre 
des  Comptes,  et  qu'ilz  envoiroient  quérir  m^  Pierre 
des  Hostelz  et  le  Trésorier  de  France,  pour  y  pour- 
veoir.  Et  ont  enjoinct  au  Procureur  desd.  Comptes, 
présent,  d'en  faire  les  dilligences. 


Cil  [LI].  —  Sire  Jehan  Lelieur,  Conseiller  de  Ville. 

6  mai  1.547.  (Fol.  57  v°)W. 


Du  vendredi,  vi' jour  de  May  mil  v'  xlvii. 

En  assemble'e  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  la  résignation  que  entant  faire  sire  Robert 
Lelieur  de  son  office  de  Conseiller  de  Ville ,  au  prouffit 


de  sire  Jehan  Lelieur,  son  filz,  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Gayant,  Tanneguy, 
Berthelemy,  et  Charpentier,  Eschevins; 

Tronson,  Viole,   Baillet,   Lelievre,   Berthelemy, 


'■'  Voici  le  rapport  de  Jean  Nalain,  tel  qu'il  est  transcrit  au  Regùtre  d'audiences  du  Bureau  de  la  Ville  :  ttDu  vendredi,  vingt  neu- 
fiesme  jour  d'apvril  v"  quarante  sept.  Aujourd'uy,  est  venu  au  Bureau  de  la  Ville,  heure  de  unie  heures  de  matin,  Jehan  Nasiain, 
sergent  de  lad.  Ville,  lequel,  en  la  présence  de  maistre  Aignan  Personnier,  substitut  du  Procureur  du  Roy  et  d'icelle  Ville,  a  présenté 
le  rapport  et  denonciacion  qui  s'ensuit  :  Je  Jelian  Xaslain,  sergent  de  l'Hostel  de  la  Ville  de  Paris,  sur  le  faict  de  la  marchandise  de 
l'eaue,  dénonce,  advertiz  et  certiffie  à  Mons'  le  Procureur  du  Roy  et  de  lad. Ville,  que  l'arche  principalle  dos  pontz  de  Sainct  Cloud, 
par  laquelle  montent  et  avallent  les  basteaulx  chargez  de  marchandise  affluant  en  lad.  Ville,  se  périt,  desrompt  et  lumbe  en  ruyne, 
moyennant  quoy,  la  navigation  des  marchandises  et  basteaulx  pourra  estre  emposchée  et  du  tout  retardée,  au  préjudice  du  bien  puhlicq  ; 
et  parlant  requiers  acte  de  mond.  advertissement,  ad  ce  que  n'en  puisse  estre  inquiété,  comme  sergent  de  lad.  marchandise,  là  où 
il  en  viendroit  aucun  inconvénient.  Fait  ce  vingt  huitiesme  jour  d'avril  v'  xlvii.  Ainsi  signé  :  NAStAm.))  (Arch.  nal.,  Z.  68i5, 
fol.  336  y'.) 

*"  Le  procès  verbal  de  la  séance  du  6  mai  figure  sur  le  registre  après  celui  du  9  mai.  Noua^rétablissons  l'ordre  chronologique. 


[,567] 

T.  de  Bragelongne^  de  Thou,  Courtin,  Perdrier  et 
Lareher,  ConseiHers  de  Ville. 

Est  aussi  comparu  M"  Germain  Leiieur,  Conseiller 
au  Trésor,  lequel  a  présenté  à  lad.  compaignée  une 
procuration  dont  la  teneur  ensuit  : 

(T  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  An- 
thoine  Duprat,  Chevalier,  baron  de  Thiert  et  de 
Viteaulx,  seigneur  de  Nantouillet  et  de  Precy,  Con- 
seiller du  Roy  nostre  sire,  gentilhomme  de  sa 
Chambre  et  garde  de  la  Prevoste'  de  Paris,  salut. 
Savoir  faisons  que  par  devant  Michel  Merault  et  Jehan 
Cordelle,  notaires  du  Roy  nostre  sire  ou  Chastelet 
de  Paris,  fut  présent  honnorable  homme  sire  Robert 
Leiieur,  marchant  bourgeois  de  Paris,  et  l'ung  des 
xxiv  Conseillers  de  lad.  Ville  de  Paris,  lequel 
pour  luy,  en  son  nom,  feist,  nomma,  ordonna,  cons- 
titua, faict,  constitue,  ordonne  et  establist  son  pro- 
cureur gênerai  et  especial ,  maistre  Germain  Leiieur, 
Conseiller  du  Roy  en  son  Trésor,  à  Paris,  fdz  dud. 
Robert  Leiieur,  auquel  seul  et  pour  le  tout  led. 
constituant  a  donne'  et  donne  plain  povoir,  puis- 
sance, auclorité  et  mandement  especial  de,  pour  et 
ou  nom  de  luy,  resigner  sond.  estât  de  Conseiller  de 
Ville  es  mains  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans , 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle  Ville  de  Paris,  pour, 
ou  nom  et  au  proullil  de  honnorable  homme  Jehan 
Leiieur,  marchant  bourgeois  de  Paris ,  et  non  d'autre , 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


83 


en  requérir  l'expedicion  des  lettres  au  prouffit  dud. 
Jehan  Leiieur,  et  généralement  d'autant  faire,  en  ce 
que  dit  est  et  qui  en  deppend,  comme  ied.  consti- 
tuant feroit  et  faire  pourroit,  si  présent  en  sa  per- 
sonne y  estoit,  jaçoit  ce  que  le  mandant  requist 
mandement  plus  especial,  ou  présence  de  personne. 
Promectant  led.  constituant,  en  bonne  foy  etsoubz  l'o- 
bligacion  de  tous  ses  biens ,  avoir  agréable ,  tenir  ferme 
et  estable  à  tousjours  tout  ce  qui  par  sond.  procu- 
reur sera  faict,  en  ce  que  dit  est  et  qui  en  deppend. 
En  tesmoing  de  ce,  nous,  à  la  relation  desd.  no- 
taires, avons  faict  mettre  le  scel  de  lad.  Prevosié  de 
Paris  à  cesd.  présentes,  qui  passées  furent  l'an  mil 
v'  XLvii,  le  mercredi,  un"  jour  de  May.  t 

Signé  :  n  Merault,  Cordelle.  r 

Et  après  lecture  de  lad.  procuration,  a  esté  con- 
clud  et  advisé  que,  en  considération  des  bons  services 
que  led.  sire  Robert  Leiieur  a  faictz  à  lad.  Ville 
par  long  temps ,  et  à  cause  de  son  ancien  aage ,  que 
lad.  résignation  se  faict  de  père  à  filz  et  que  led. 
filz  est  aagé  de  xl  ans  ou  environ  et  sufiîsant  pour 
excercer  led.  estât,  que  lad.  résignation  doibt  estre 
admise. 

Ce  faict,  a  esté  mandé  led.  sire  Jehan  Leiieur, 
lequel  est  comparu  et  a  faict  le  serment  en  tel  cas 
acoustumé. 


cm  [LUI].  —  Remonstrances  pour  la  confirmation  des  previlleigës  et  des  aydes  de  la  Ville. 

9  mai  jSi;.  (Fol.  56  v°.) 


Le  lundi,  ix' jour  de  May  v'  xtvii,  Mons'  maistre 
Loys  Gayand,  Conseiller  du  Roy  en  sa  court  de  Par- 
lement, Prévost  des  Marchans,  et  sire  Denis  Berthe- 
lemy,  Eschevin  de  lad.  Ville,  ont  faict  récit  comme 
samedi  dernier,  par  ordonnance  du  Bureau  d'icelle 
Ville,  ilz  s'estoicnt  transportez  à  Sainct  Germain  en 
Laye,  pour  obtenir  du  Roy  confirmacion,  tant  des  pre- 
viileges  de  lad.  Ville  que  des  aydes  et  subventions  qui 
ont  esté  permis  par  le  feu  Roy,  et  autres  ses  prédé- 
cesseurs, estre  levez  en  lad.  Ville,  pour  subvenir  aux 
fraiz  extraordinaires  d'icelle  et  payement  des  arre- 
raiges  des  rentes  constituez  sur  lad.  Ville,  et  que  eulx 
estans  aud.  Sainct  Germain,  qui  fut  le  landemain, 
huitiesme  jour  dud.  présent  moys,  ilz  se  adressèrent 
vers  monseigneur  le  Connestable,  et  après  luy  avoir 
faict  la  révérence,  luy  auroient  recitez  les  affaires 
pour  lesquelz  ilz  estoient  allez  aud.  Saint  Germain , 
luy  suppliant  très  humblement  d'en  parler  au  Roy  et 
d'eslre  moyen  de  leur  faire  octroyer  leur  requeste  et 


confermer  leursd.  previlleges,  et  autres  choses  des- 
susdictes;  lequel  seigneur  Connestable  leur  auroit 
faict  très  bon  recueil  et  promis  les  faire  expédier.  Tou- 
tesfoys,  actenduque  pour  lors  y  avoit  trois  ou  quatre 
ambassades  et  autres  choses  de  grande  importance 
qu'il  convenoit  sommerement  expédier,  il  leur  avoit 
dit  que  l'on  ne  sauroit  amplement  entendie  à  leur 
affaire,  mais  qu'ilz  revynssent  dedans  Iroys  ou  quatre 
jours,  et  il  les  feroit  expédier.  Et  après  son  congé, 
auroient  pareillement  esté  faire  la  révérence  à  mon- 
seigneur le  Chancellier,  qui  leur  auroit  tenu  pareil 
propos  que  led.  seigneur  Connestable. 

Parquoy  led.  jour  de  dimenche,  se  seroient  retirez 
en  ceste  Ville.  Et  que  le  mercredi,  xi""  jour  dud. 
moys,  ilz  seroient  derechef,  par  ordonnance  et  pour 
les  mesmes  causes  que  dessus,  partiz  de  cested.  Ville 
pour  aller  aud.  Sainct  Germain.  Et  le  landemain,  se 
seroient  derechef  transportez  pardevers  led.  seigneur 
Connestable,  et  après  luy  avoir  présenté  les  très 


8i 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[15/.7] 


humbles  recomniandacions  des  manans  et  habitans 
de  lad.  ViJle,  liiy  auroient  derechef  supplié  que  son 
plaisir  feust  les  faire  expédier;  auquel  ilz  auroient  rc- 
monstré  que,  suyvant  son  ordonnance,  ilz  auroient 
faict  dresser  ce  qu'ilz  demandoienl  par  articles,  qui 
luy  auroient  présentées,  pour  iceulx  veoir,  si  c'estoit 
son  bon  plaisir.  Lequel  leur  auroit  enjoinct  iceulx 
mectre  par  devers  monseigneur  le  Président  Ber- 
trandi''',  et  luy  monstrer  et  communiquer  les  previl- 
ieiges  et  octroysdesd.  aydesfaictz  à  lad.  Ville.  Ce  qu'ilz 
auroient  faict  led.  jour,  de  releve'e,  et  auroit  led.  s' 
Bertrandi  prins  la  peyne  de  les  lire  et  veoir  bien  au 
long,  et  verifiîer  lesd.  aydes  sur  chascune  des  lettres 
contenans  lesd.  previlleiges  et  octroyz  desd.  aydes. 

Ce  faict,  auroient  faict  toutes  les  diiligences  à  eulx 
possibles  pour  en  avoir  expedicion,  tant  envers  led. 
seigneur  Connestable,  le  Chancellier  que  mons'  de 
Reins'-'.  Mais  au  moyen  des  grans  et  urgens  affaires 
qui  pour  lors  estoient  à  expédier,  n  avoient  esté  des- 
pechez. 

Et  dimenche  dernier,  xv"  jour  du  présent  moys, 
messeigneurs  estant  assemblez  au  Conseil ,  leur 
auroit  esté  dit  par  lesd.  Connestable  et  Chancelier 
qu'il  estoit  imposible  pour  lors  leur  faire  expedicion, 
et  qu'ilz  se  retirassent  à  Paris,  pour  donner  ordre  au 
faict  des  obsèques  et  funérailles  du  feu  Roy;  et  que, 
après  avoir  faict  veoir  leursdictz  previlleiges ,  ilz  les  en 
feroient  expédier.  Par  quoy  led.  jour,  se  seroient  re- 
tirez à  Paris,  jusques  à  ce  que  autre  opportunité  se 
offrit  pour  soliciter  led.  affaire. 


[Le  Roi  demande  a  la  ville  sa  grange  de  l'artillerie. J 
Plus  auroient  recité  que  led.  seigneur  Connestable , 
en  devisant  avec  luy,  leur  auroit  dit  que  le  Roy  luy 
avoit  commandé  leur  dire  qu'il  vouUoit  en  entendoit 
avoir  la  granche  qui  est  au  bout  de  la  Granche  de 
l'Artillerye'^',  derrière  les  Celestins,  parcequ'il  en- 
tendoit augmenter  les  fourneaulx  à  fondre  artillerye , 
qu'il  voulloit  faire  aud.  lieu,  disant  qu'il  nous  en- 
tendoit recompenser,  et  que  advisissions  à  la  re- 
compense que  vouldrions  demander. 

Qu'on  amasse  du  salpestre. 
Aussi  les  chargea  led.  seigneur  Connestable  expres- 
sément de  faire  veoir  et  adviser  la  quantité  de  sal- 
pestre qui  estoit  en  lad.  Ville,  pour  en  servir  aud. 
seigneur,  si  ses  affaires  le  requeroient,  et  qu'on  fist 
delligence  d'en  faire  faire  la  plus  grande  quantité 
qu'il  nous  seroit  possible,  et  que  en  ce  faisant,  ferions 
service  très  agréable  aud.  seigneur.  Sur  quoy,  auroient 
faict  responce  aud.  seigneur  Connestable  qu'ilz  et 
tous  ceulx  de  la  Ville  estoient  très  humbles  subgectz 
et  serviteurs  dud.  seigneur  et  qu'il  les  trouveroit 
tousjours  prestz  et  appareillez  luy  obeyr  en  ce  qui 
leur  seroit  possible,  et  que  dud.  affaire  communi- 
queroient  au  Bureau  et  Conseil  de  lad.  Ville, 

[Égouts  et  ruisseaux  de  la  porte  Baudoyer 
au  parc  des  touknelles.] 
Aussi  ont  remonstré  que  monseigneur  le  Cardinal 


'■'  Jean  Bertrandi  ou  Bertrand,  comme  on  le  nomme  plus  communément,  remplissait  les  fonctions  de  premier  président  au  'Par- 
lement de  Toulouse,  lorsque,  en  iSSg,  le  Connétable  de  Montmorency,  qui  l'avait  en  particulière  estime  (on  en  voit  ici  une  nou- 
velle preuve),  lui  fit  obtenir  la  charge  de  président  au  Parlement  de  Paris,  que  laissait  vacante  la  nomination  de  Guillaume  Poyet 
au  poste  de  Chancelier  de  France.  Après  la  démission  de  Pierre  Lizet,  l'an  i5jo,  à  la  prière  de  la  duchesse  de  Valenlinois  et  du 
cardinal  de  Lorraine,  Henri  II  nomma  Bertrand  premier  président  au  même  Parlement,  poste  qu'il  n'occupa  pas  longtemps,  car,  après 
la  disgrâce  du  Chancelier  Olivier,  le  Roi  lui  confia  les  sceaux  et  en  sa  faveur  érigea  en  titre  d'office  la  charge  de  Garde  des  Sceaux  de 
France,  par  lettres  patentes,  données  à  Amboise,  au  mois  d'avril  i55i.  Devenu  veuf,  il  entra  dans  les  ordres,  à  l'exemple  du  Chan- 
celier du  Prat,  son  prédécesseur,  et,  comme  lui,  il  devint  archevêque  de  Sens,  et  fut  créé  cardinal  par  Paul  IV,  en  1567.  A  l'avène- 
ment de  François  II,  Bertrand  vit  diminuer  son  crédit  et  dut  remettre  les  sceaux  entre  les  mains  du  Chancelier  Olivier,  rentré  en 
grâce.  Il  se  retira  pendant  quelque  temps  à  Rome,  puis,  étant  de  retour  en  France,  il  fut  envoyé  ambassadeur  extraordinaire  à  Venise, 
oii  il  mourut,  le  l\  décembre  i56o,  âgé  de  quatre-vingt-dix  ans. 

<*>  Charles  de  Lorraine,  cardinal  de  Guise,  plus  connu  sous  le  nom  de  cardinal  de  Lorraine,  fils  cadet  de  Claude  I",  duc  de  Guise, 
né  à  Joinville,  le  17  février  i5a4,  mort  à  Avignon,  le  26  décembre  i^)jli.  Il  avait  été  nommé  archevêque  de  Reims  (i538),  à  l'âge 
de  quatorze  ans,  sur  la  démission  de  son  oncle,  Jean  de  Lorraine. 

™  Jusqu'en  i533,  l'Arsenal  de  la  Ville  était  installé  en  cet  endroit;  il  se  composait  de  deux  granges,  d'un  logis  pour  le  garde  de 
l'artillerie  et  de  quelques  bâtiments  accessoires,  et  ne  s'appelait  point  autrement  que  les  Granges  de  l'Artillerie  de  la  Ville.  François  I", 
ayant  besoin  d'un  emplacement  pour  établir  une  fonderie  de  canons ,  demanda  à  la  Ville  de  lui  prêter  une  de  ces  granges,  ce  qui  ne 
lui  fut  point  accordé  de  bonne  grâce.  La  négociation  de  cette  affaire  dura  au  moins  trois  mois.  (Voir,  dans  le  vol.  précédent,  les  délibé- 
rations des  31  juillet,  ja  et  16  septembre  i533.)  L'événement  prouva  du  reste  que  le  Corps  de  Ville  avait  quelque  raison  d'hésiter 
et  de  manquer  de  confiance,  cette  première  grange  ne  lui  ayant  jamais  été  restituée.  Quant  à  la  seconde,  sa  cession  au  roi  Henri  11  pa- 
raît avoir  présenté  moins  de  difficulté,  soit  que  la  Ville  ait  obtenu  réellement  quelque  dédommagement,  soit  qu'elle  ait  sacrifié  son 
intérêt  particulier  à  l'utilité  générale.  Telle  fut  l'origine  de  la  fondation  de  l'Arsenal  du  Roi.  (Cf.  Sauvai,  Histoire  et  recherches  des 
antiquités  de  la  Ville  de  Paris,  in-fol.,  172/1,  t.  Il,  p.  326,  827.) 


[i547] 

du  Bellay  t'I  leur  avoit  dit  que  le  Roy  luy  avoit  com- 
mande' dire  aud.  Prévost  qu'il  vouHoit  et  enlendoit 
que  l'on  estât  et  divertist  le  cours  des  aigoustz  et 
ruisseaulx  qui  vont  et  fluent  depuis  la  porte''^'  Bau- 
doyer  jusques  aux  aigoustz  de  lad.  Ville,  le  long  du 
parc  des  Tourneiles.  Aussi  qu'il  entendoit  et  voulloit 
que  l'on  divertist  le  cours  du  ruisseau  estant  devant 
les  Tourneiles,  qui  dérive  de  la  rue  Sainct  Anthoine, 
pour  empescher  qu'ilz  ne  s'espande  plus,  courrant 
devant  lesd.  Tourneiles,  mais  que  l'on  face  que  ied. 
ruisseau  preigne  son  cours  vers  et  dedans  la  rivière 
de  Seyne,  prenant  son  cours  par  la  rue  Sainct  Pol  ou 
autre  endroit  plus  convenable.  Et  leur  avoit  prié  se 
trouver  devers  luy,  quant  ilz  seroient  de  retour  à 
Paris ,  pour  aller  sur  les  lieux  et  adviser  sur  ce.  Auquel 
Reverandissime  Ied.  Prévost  auroit  faict  responce  que 
aulresfoys  monseigneur  le  Reverandissime  Cardinal  de 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


85 


Meudon  avoit  envoyé  au  Bureau  de  lad.  Ville  lettres 
patentes  du  feu  Roy,  par  lesquelles  il  voulloit  que  l'on 
divertist  le  cours  du  ruisseau  de  la  porte  Raudoyer, 
pour  iceJluy  faire  descendre  dedans  lad.  rivière,  pour 
éviter  aux  eaues  crouppies,  venans  du  poisson  de  mer 
fraiz  et  salé,  et  autre  poisson  vendu  aud.  lieu  de  la 
porte  Raudoyer,  afin  d'éviter  à  la  puantise  desd.  eaues 
croupies,  passans  près  desd. Tourneiles  pour  descendre 
aux  aigoustz  ;  que ,  en  ensuivant  Ied.  mandement,  ilz 
avoient  faict  incontinant,  sans  delay,  veoir  et  visiter 
lesd.  lieux  par  les  Maistres  des  euvres  de  lad.  Ville 
et  autres  jurez  et  expers  et  gens  à  ce  congnoissans. 
Lequel  rapport  ilz  ont  par  devers  eulx  et  le  commu- 
niqueront aud.  seigneur,  quant  bon  luy  semblera; 
et  au  surplus  que,  si  tost  qu'ilz  seroient  de  retour 
à  Paris,  ilz  se  retireroient  par  devers  luy,  pour  luy 
faire  compaignée  et  entendre  sur  ce  son  bon  voulloir. 


CIV  [LUI].  —  Missives  du  Roy  pour  h  pompe  funèbre  de  son  père. 

10  mai  1547.  (Fol.  58.) 


Du  dixiesme  jour  de  May  mil  v"  xlvii. 

Aujourd'huy  mess"  de  la  Bourdoisiere''^  Tréso- 
rier de  France,  Mandosse'*',  premier  Maistre  d'Hos- 
tel  du  Roy,  et  le  s' de  la  Roche  de  Pouzay '^',  Maistre 
d'Hostel  dud.  seigneur,  ont  présenté  certaines  lettres 
missives ,  dont  la  teneur  ensuit  : 

5  mai  1667. 

(tDe  par  le  Rot 

ffTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  donné  charge 
à  noz  amez  et  fcaulx  les  Senechal  d'Agenoys,  l'ung 
des  cappilaines  de  noz  gardes,  et  s'  de  la  Bourdai- 
siere.  Trésorier  de  France,  de  Mandosse,  de  la  Har- 
gerye  et  de  la  Roche  de  Pouzay,  noz  Conseillers  et 
Maistres  ordinaires  de  noslre  Hostel,  et  aux  deux 
et  trois  d'enire  eulx,  en  l'absence  des  autres,  eulx  re- 


tirer par  devers  vous  pour  communiquer  avec  vous 
du  faict  des  obsèques  et  funérailles  du  feu  Roy,  nostre 
très  honnoré  seigneur  et  père.  Vous  priant,  et  neant- 
moings  ordonnant  les  croire  de  ce  qu'ilz  vous  diront 
en  cest  endroit,  de  nostre  part,  tout  ainsi  que  vous 
vouldriez  faire  nous  mesmes.  Et  au  surplus,  vous  leur 
baillerez  par  escript  l'ordre  et  rang  auquel  vous  pré- 
tendez devoir  marcher  en  ceste  pompe  funèbre, 
pour  le  nous  rapporter,  afin  de  y  imposer  nostre 
décret  et  ordonnance,  pour  éviter  aux  differens,  com- 
bustions et  debatz  qui  par  cy  devant  sont  souvent 
intervenuz  en  telz  affaires  et  assemblées.  Sin'yvueillez 
faire  faulte,  car  lel  est  noslre  plaisir.  Donné  à  Es- 
couen  (*>,  le  cinquiesme  jour  de  May  mil  \'  xlvii.  « 

Signé  :  -r  HENRY, 

Du  TlIIER.î) 


">  Jean  du  Bellay,  diplomate,  poêle  lalin,  cardinal,  né  en  liga,  mort  à  Rome  le  t6  février  i56o.  Il  fut  successivement  évéque 
de  Bayonne  (i596),  ambassadeur  en  Angleterre  (i5a7),  ambassadeur  âRome,  évêque  de  Paris  (i53a),  cardinal  (i535),  lieutenant 
général  en  Champagne  et  en  Picardie  (  i536).  Vers  l'époque  où  nous  sommes  arrivé,  il  se  retira  â  Rome,  où  Paul  IV  le  créa  évéque 
d'Ostie. 

'*'  Le  scribe  a  écrit  fautivement  l'apport. 

Cl  Pliilibert  Babou  de  la  Bourdaisièrc,  Trésorier  de  France  et  de  l'Épargne  (i5a3),  pourvu  de  la  surintendance  des  Finances  en 
i5a4,  par  Louise  de  Savoie,  mort  maître  d'iiôtel  du  roi,  en  1657. 

'*'  Le  s'  de  Mandosse  remplissait  encore  ces  fonctions  de  premier  Maître  d'Hôtel  auprès  de  Charles  IX  ;  il  portait  aussi  le  titre  de 
chevalier  de  l'ordre,  le  a3  janvier  i56a,  alors  qu'il  vint  annoncer  au  Parlement,  de  la  part  de  Catlierine  de  Médicis,  le  départ  de 
Charies  IX  pour  l'armée.  (Archive»  nat.,  X'"  iflo/i,  fol.  igS.) 

<"  Jean  Chasteigncr,  seigneur  de  la  Rochepozay,  de  Saint-Georges-de-Rexe,  de  la  Rochefatou ,  de  la  Meillcraye,  etc.,  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Michel,  conseiller  et  chambellan  des  rois  François  I"  et  Henri  II  et  leur  maître  d'hôtel  ordinaire,  mourut  âgé  de 
soixanle-dii-sepl  ans,  le  i"juin  156".  (André  Du  Chesne,  Hiêt.  généal.  de  la  maison  ile$  Cliasleignera,m-(o].,  iC3/i,  p.  aag  et  suiv.) 

'"  Écouen,  canton  de  l'arrondissement  de  Pontoise  (Seine-et-Oisj). 


86  REGISTRES  DU  RUREAÛ 

El  sur  lesdictes  lettres  : 

it  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins ,  bourgeois ,  manaiis  et  habitans  de  nostre  bonne 


Ville  de  Paris,  ti 

Led-s'clela  Bourdaisierea  dit,  pourla  créance, que 
le  Roy  a  advisé  de  faire  pai'tir  le  corps  du  feu  Roy 
de  Sainct  Clou,  oiî  il  repose  de  présent,  le  xviii' 
jour  de  ce  présent  moys,  et  le  faire  admener  à  Nostre 
Dame  des  Champs,  et,  le  landemain,  à  Nostre  Dame 
de  Paris,  et,  l'autre  jour,  à  Sainct  Denis.  Et  oultre, 
que  led.  seigneur  Roy  veull  bien  entendre  l'ordre  des 
ceremonyes  et  de  marcher  èsdictes  obsèques,  à  ce 
que  led.  seigneur  ordonne  sur  le  tout  son  bon  plaisir. 

[Ordre  suivi  pour  les  Funérailles 
DES  Rois  de  France.] 

Et  led.  Prévost  des  Marchans  a  faict  responce  qu'il 
a  veu  les  registres  et  colligé  la  coustume  de  tenir  es 
obsèques  des  Roys  et  Roynes,  qui  est  tel  : 

Le  jour  que  le  corps  du  Roy  est  admené  de  Nostre 
Dame  des  Champs  à  Nostre  Dame  de  Paris ,  lesd.  Pré- 
vost des  Marchans,  Eschevins,  Clerc  et  Greffier  de  la 
Ville,  Receveur  et  Procureur  du  Roy  en  icelle,  acom- 
paignez  des  Conseillers  d'icelledicte  Ville,  ou  aucuns 
d'eulx ,  et  des  Quarteniers  et  autres  bourgeois ,  des  Ser- 
gens,  Archers,  Arbalestriers,  Hacquebutiers  et  autres 
officiers  d'icelle  Ville,  se  transportent,  habillez  en 
deul,  partant  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  jusques  à  la 
porte  et  bouUevert  Sainct  Jacques,  et  illec  estans, 
lesd.  Prévost  des  Marchans,  Eschevins ,  Greffier,  Pro- 
cureur et  Receveur  de  lad.  Ville  actendent  la  venue 
dud.  feu  Roy  jusques  à  lad.  porte,  à  laquelle  les 
gentilzhommes  qui  auront  apporté  le  poisle,  ou  ciel, 
près  la  représentation  de  l'effigie  dud.  corps ,  laissent 
led.  ciel  et  est  prins  par  lesd.  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Greffier,  et  Procureur,  et  Receveur,  les- 
<]uelz  portent  led.  ciel  jusques  à  Nostre  Dame  de 
Paris. 


[1547] 

Et  au  regard  des  Conseillers,  Quarteniers  et  autres 
bourgeoys  de  Ville  qui  les  auront  acompaignez 
jusques  à  lad.  porte  Sainct  Jacques,  ilz  passent  oultre 
allans  jusques  en  l'Eglise  Noslre  Dame  des  Champs, 
selon  l'ordre  qu'il  plaira  au  Roy  leur  distribuer,  ayant 
esgard  qu'ilz  représentent  l'universel  corps  de  lad. 
Ville,  cappitalle  et  principalle  du  Royaulme,  pour 
.  acompaigner  led.  corps  jusques  à  Nostre  Dame  de 
Paris. 

[Service  'a  Notre-Dame.] 

Et  le  landemain  matin,  lesd.  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins ,  acompaignez  comme  dessus ,  se  trans- 
portent à  Nostre  Dame,  pour  assister  au  service  qui 
se  faict  aud.  lieu,  selon  l'ordre  qu'il  plaira  aud.  sei- 
gneur ordonner. 

Et  led.  jour,  de  relevée,  lesd.  Prévost  et  Eschevins 
se  trouvent  aud.  lieu  de  Noslre  Dame,  pour  reprandre 
led.  ciel  et  icelluy  porter  sur  et  joignant  lad.  repre- 
sentacion  jusques  à  la  porte  Sainct  Denis,  où  illec 
estant  led.  corps  arrivé,  lesd.  Prévost  et  Eschevins 
laissent  led.  ciel,  qui  est  reprins  par  les  gentilz- 
hommes qui  l'avoient  apporté  depuis  Nostre  Dame 
des  Champs  jusques  à  la  porte  Sainct  Jacques,  et  le 
portent  jusques  à  Sainct  Ladre ,  et  passent  plus  oultre 
ou  demeurent  illec,  selon  qu'il  est  advisé  par  les 
maislres  des  ceremonyes. 

[Cérémonies  'a  Saint-Denis.] 

Le  landemain  matin,  lesd.  Prévost  et  Eschevins, 
Greffier,  etc. ,  se  treuventde  bon  matin  à  Saint  Denis, 
pour  assister  à  tout  le  service,  estans  habillez  en 
robbes  de  deul,  et  après  led.  service  et  avoir  assisté 
aux  grâces  et  prières  qui  se  dient  après  le  disner 
fait  aud.  lieu,  en  ceste  assemblée  generalle,  chascun 
d'eulx  retournent  en  leur  maison.  Laquelle  ordre  a 
esté  gardée  et  en  a  esté  baillé  coppie  aud.  s'  de  la 
Bourdaisiere. 


CV  [LIV].  —  C'est  vordre  qui  a  esté  tenu  es  obsèques  et  pompe  funèbre  du  feu  roi  Françoys, 

PREMIER  DE  CE  NOM,  ET  DE  MESSEIGNEURS  SES  ENFANS, 
LES   DaULPHIN  et  DUC  d'OrLEANS  ,  LE  [xXIl"](l)  JOUR  DU  MOYS  DE  MAV  MIL  X"  XLVU , 

DEPUIS  Nostre  Dame  des  Champs  jusques  à  Sainct  Denïs  en  France. 

Q2  mai  1547.  (Fol.  Gg.) 


Et  premièrement 

Marchoient  les  Cappitaines  des  Archers,  Arba- 


lestriers et  Hacquebutiers  porlans,  led.  jour,  deux 
cens  torches  aux  armoiryes  de  lad.  Ville,  et  vestuz  de 


'''  La  date  est  restée  en  blanc  au  ro{;istre.  Nous  la  rétablissons,  d'après  la  relation  du  grelTier  du  Parlement  et  d'après  les  notes 
qui  suivent,  empruntées  au  Registre  d'audiences  du  Bureau  de  la  Ville:  trDu  samedi  vingt  ungiesme  jour  de  may  mil  v"  xlvii.  —  Ce 


15^7] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


87 


noir  par  dessus  leurs  becquetons,  et  les  autres  te- 
nans  bastons  noirs,  pour  renger  le  peuple  et  faire 
vuider  les  rues; 

Puis  marcboient  les  Religieulx  des  Mynimes,  les 
Cordeliers,  les  Augustins,  les  Jacopins  et  les  Carmes; 

Les  Vicaires  et  Cbappellains  des  paroisses  avec 
leurs  croix; 

Les  cinq  cens  povres,  vestuz  de  deul,  portàns  chas- 
cun  une  torcbe  aux  armes  du  Roy; 

Les  Matburins; 

Les  xxiiii  crieurs ,  vestuz  de  deul  et  armoyez  des 
armes  du  Roy; 

Le  guet  de  patroulle  à  pied; 

Le  guet  de  cheval  à  pied,  avec  bastons  noirs; 

Les  Sergens  à  verge  et  du  Prévost  de  Paris; 

Les  Sergens  à  cheval  à  pied,  et  les  fieffez; 

Les  Commissaires  et  Notaires  du  Chastelet; 

Les  Lieuxtenans  du  Prévost  de  Paris  et  led.  Pré- 
vost, avec  ung  baston  blanc  contre  bas,  à  cheval  à 
simple  housse,  allant  ça  et  là  avec  quatre  Sergens 
de  la  douzaine,  depuis  son  rang'^'  jusques  à  l'effigie 
de  mons'  dOrleans  seullemenl,  d'ung  costé,  et 
d'autre,  ceulx  de  lad.  Ville; 

Le  coUeige  des  Renardins; 

Les  determinans,  pretendans  estre  maistres  es 
arts  en  l'année; 

Les  colleiges  Saincle  Croix,  RIancs  Manteaulx,  les 
Rillettes,  Sainct  Magloire,  Sainct  Victor,  Saincte 
Geneviefve,  Sainct  Germain  des  Prez  et  Sainct  Martin 
des  Champs,  dont  les  deux  derniers  seront  entre- 
meslez  ; 

Les  familles  des  Princes,  Cardinaulx  et  autres  sei- 
gneurs, habillez  en  deul,  sans  avoir  chapperon  en 
teste  ; 

Les  Esleuz  de  Paris  et  leurs  officiers; 

Les  Generaulx  des  Monnoyes; 

Les  Generaulx  de  la  Justice; 


Le  Cbappitre  Nostre  Dame  de  Paris; 

La  Saincte  Chappelle,  Aumosniers  du  Roy,  Sainct 
Merry  et  autres  coieiges ,  qui  ont  acoustumé  de  mar- 
cher devant  ceulx  de  Chappitre,  comme  est  Sainct 
Germain  de  l'Auxerrois,  Sainct  Honnoré  et  Saincte 
Opportune.  Ceulx  de  Nosire  Dame  de  Paris  avoient 
la  dextre  et  estoient  entremeslez  avec  ceulx  de  la 
Saincte  Chappelle,  et  l'Université  à  la  senestre,  de 
manière  que  le  Recteur  de  l'Université  et  le  Doyen 
de  Paris  marcboient  viz  à  viz  l'ung  de  l'autre; 

Les  deux  Prevostz  de  l'Ostel  à  cheval,  pour  mectre 
ordre  avec  leurs  Archers,  et  povoient  lesd.  Prevostz 
aller  ça  et  là  avec  ung  nombre  de  leursdictz  Archers; 

Le  Cappitaine  de  la  Porte; 

Les  Cent  Suisses  portant  hallebardes  ; 

Les  deux  cens  gentilzhommes,  le  tout  vestuz  de 
deul,  portans  bedefaucons !^' ; 

Les  Officiers  du  commung; 

Les  Officiers  de  la  bouche  et  de  la  Chambre  aux 
Deniers,  Contrerolleurs  et  Clercs  d'office; 

Varletz  de  chambre  et  garderobbe; 

Médecins  et  cirurgiens ,  et  l'honneur  aux  médecins  ; 

Huissiers  de  salle,  la  teste  nue  et  chapperon 
avallé; 

Gentilzhommes  servans,  Maistres  d'hostelz  à 
droicte,  et  Chambre  des  Comptes  à  senestre; 

Le  premier  Varlet  tranchant,  portant  le  panon; 

Les  Trompettes  et  Haultboys,  la  teste  nue  et  chap- 
peron avallé; 

Les  Armuriers  et  Sommeliers  d'armes; 

Le  Chariot  d'armes; 

Les  douze  Coursiers  et  Paiges ,  nues  testes  et  chap- 
peron avallé; 

L'Escuyer  de  despence  et  la  Grande  Escuyrie  à 
cheval  ; 

Les  quatre  Escuyers,  portans  les  offices  ; 

Le  premier  Escuyer  de  despence; 


jourd'uy,  a  esté  cryé  au  Palays,  l'Hoslel  de  la  Ville  et  carrefours  de  Paris,  l'enterrement  du  Roy  Françoys,  ainsi  qu'il  s'ensuict  : 
Noble»  et  très  dévotes  personnes ,  prier  Dieu  pour  l'ame  de  très  hault  et  très  puissant  prince ,  le  Roy  Françoys ,  premier  de  ce  nom ,  en 
son  vivant  très  magnagnime  en  clémence  et  clément  en  justice,  reslorateur  et  père  des  bonnes  lettres  et  saiiicles  doctrines,  lequel 
trespassa  au  lieu  de  Remboullet,  le  dernier  jour  de  mars.  Et  part  ce  jourd'huy  son  corps,  à  l'heure  de  midy,  du  pont  Sainct  Cloul, 
pour  estre  apporlé  à  Nosire  Dame  des  Champs.  Priez  Jésus  qu'il  luy  face  pardon  à  l'ame. 

!tEt  ce  dict  jour,  a  esté  apporté  le  corps  du  dit  Roy  du  lieu  Sainct  Clout,  où  il  a  faict  séjour  dcpuys  deux  moys,  en  attendant  que 
les  corps  de  feu  mcsscigneurs  les  Daulphin  et  duc  d'Orléans  feussent  admenez  à  Nostre  Dame  des  Champs,  ou  ilz  ont  esté  la  nuict 
et  le  lendemain  après  midi,  et,  le  service  faict,  apportez  en  grande  solempnité  à  l'église  Nostre  Dame  de  Paris,  ou  les  troys  corps, 
tous  troys  en  un  charriol,  chascun  en  son  sercucil,  ont  reposé  la  nuyct.  Le  landemain,  après  le  service  dit,  ont  esté  portez  de  lad. 
église  Nostre  Daine  en  l'église  Sainct  Denis  en  France,  en  pareille  solempnité  et  ordre,  telle  qu'il  appartient  à  leurs  personnes  et 
qualitez,  ainsi  qu'il  apperra  par  les  registres  faictz,  mis  au  livre  des  délibérations,  ou  l'on  a  acoustumé  y  metire  l'ordre.»  {Archives 
nal.,  Z.  68)5,  fol.  a. 3.3.) 

'■'  Le  Registre  porle  par  erreur  »anfr. 

'*'  Lisez  bec$  de  faucon.  Celle  compagnie  s'est  appelée  depuis  la  compagnie  des  genlilshorames  au  bec  de  corbin. 


88 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Les  Archevesques  et  Evesques ,  sacrez  et  non  sacrez , 
vestuz  de  chappes  et  de  mytres  blanches  à  Ja  teste; 

Les  effigies  de  Messeigneurs'''; 

Le  cheval  d'honneur,  que  Ton  menoit  à  main; 

Mens'  le  Grant  Escuyer  à  cheval,  qui  avoit  deux 
hommes  à  pied; 

Mons"^  de  Paris  à  pied, en  chappe  de  Cardinal, qui 
avoit  deux  assistans  en  chappe  et  estoit  led.  Cardinal 
à  main  dextre  et  my  pas  entre  led.  Escuyer  et  l'ef- 
figie du  Roy,  et  avoit  devant  luy  ung  caudataire  et 
ung  chappellain,  portant  la  crosse; 

Autour  de  l'effigie  du  Roy  estoit  la  court  de  Par- 
lement, dont  les  quatre  Presidensportoient  les  quatre 
coings  du  poisle; 

Mons'  l'Admirai  auprès  de  la  grande  bannière, 
faisant  l'office  de  Grand  Maisire,  laquelle  baniere 
estoit  portée  par  messire  Honnorat  de  Savoye,  conte 
de  Villars(2); 

Et  après  alloit  le  ciel  [ou]  poisle,  porté  par  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans ,  Eschevins  de  Paris ,  chefz 
et  principaulx  de  Paris ,  avec  leur  Greffier,  Receveur 
et  Procureur,  et  autour  d'eulx  les  sergens  de  lad. 
Ville,  vestuz  de  deul  et  leurs  navires  d'argent  sur 
lespaulle; 


[1547] 

Après  marchoient  les  cinq  princes  de  deul  sur 
petites  muUes,  et  chascun  ung  gentilhomme  leur 
portant  la  queue,  qui  estoient  mys  selon  leur 
ordre  ; 

Mons'  le  Légat  à  dextre  et  le  premier,  ayant  sa 
croix  devant  luy,  et  les  cardinaulx  ayans  chascun  deux 
hommes; 

Les  vingt  quatre  Archers  du  corps,  sur  les  costez 
du  deul; 

Mess"  les  Ambassadeurs  et  les  Prelatz,  qui  le 
meynent  à  cheval  ; 

Les  princes ,  seigneurs  et  chevaliers  de  l'ordre  ; 

Les  huissiers  de  chambre,  teste  nue  et  chapperon 
avallé; 

Les  gentilzhommes  de  chambre  ; 

Les  quatre  enseignes  des  gardes; 

Les  gardes  ; 

Et  allèrent  en  tel  ordre  jusques  en  l'église  de 
Paris ,  et  le  landemain  jusques  à  Sainct  Ladre,  comme 
dit  est  cy  devant. 

Et  le  landemain,  allèrent  à  Sainct  Denis  en 
France,  au  service  et  disner,  en  la  manière  acous- 
tumée  '^'. 


CVI  [LV].  —  [Présentation  de  lettres  patentes  du  Roy 
QUI  réduisent  de  moitié  la  somme  imposée  aux  villes  closes,  pour  la  solde  de  l'infanterie.] 

9  juillet  15I7.  (Fol.  60  v°.) 


Du  ix'  jour  de  Juillet  mil  v"  xlvii. 

Aujourd'uy,  maisire  Pierre  DoUet,  commis  au 
greffe  de  Chastelet,  apporte,  de  par  mons''  le  Lieu- 
tenant civil,  une  coppie  et  vidimus,  collationné  à 
l'original ,  d'unes  lettres  patentes  du  Roy,  de  laquelle 
la  teneur  ensuit  : 

(t Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
tousRaillifz,  Seneschaulx  et  autres  justiciers  et  offi- 
ciers de  noz  royaulme  et  pays,  et  à  leurs  lieutenans, 
et  à  chascun  d'eulx,  salut  et  dillection.  Comme  feu 
nostre  très  cher  et  très  honnoré  seigneur  et  père,  le 
Roy  Françoys,  dernier  decedé,  que  Dieu  absoille, 
voyant  les  grandes  et  extrêmes  despences  extraordi- 


naires qui  luy  convenoit  supporter,  pour  munir,  pour- 
veoir  et  fortiffier  nostre  royaulme,  et  le  mectre  et 
rendre  en  telle  seureté  qu'il  fut  hors  de  la  puissance 
de  tous  princes  de  l'offencer  et  endommager,  et  aussi 
pour  commencer  de  bonne  heure  à  faire  fons  et 
amas  de  deniers  qui  sont  à  fournir  pour  la  reslitu- 
cion  et  recouvrement  de  Boullongne  et  pays  de 
BouUenoys,  occuppé  par  les  Anglois,  et  pour  autres 
grandes  et  raisonnables  causes,  ad  ce  le  mouvant, 
eust,  auparavant  son  trespas ,  faict  expédier  certaines 
lettres  de  commission,  à  chascun  de  vous  particullie- 
rement  adressantes,  pour  lever  sur  toutes  les  villes 
closes  de  voz  bailliaiges ,  seneschaussez  et  jurisdicions. 


'"   C'est-à-dire  du  Roi ,  du  Daupliin  et  du  duc  d'Orléans. 

'*'  Aussi  comte  de  Tende  et  do  Sommerive.  Il  devint  plus  tard  maréchal  de  Franco,  et  fut  nommé,  après  l'assassinat  de  Coligny, 
amiral  de  France  et  des  mers  du  Levant,  par  lettres  datées  de  Paris,  le  a4  août  1573.  U  se  démit  de  cette  charge  en  faveur  du  duc 
de  Mayenne,  son  gendre,  en  1678,  et  mourut  à  Paris,  en  i58o.  (Le  P.  Anselme,  Hist.  généal.,  t.  VII,  p.  287  et  884.) 

'"  Cf.  la  relation  extraite  des  registres  du  Parlement  de  Paris  et  publiée  par  dom  Félibien,  Hist.  de  la  Ville  de  Paris,  in-fol.  t.  IV 
(Preuves,  1. 11,  p.  798,  et  une  plaquette  imprimée,  portant  ce  titre  :  Le  Treupas,  Obsèques  et  Enterrement  de  très  haull ,  très  puissant 
et  très  magnanime  Françoys,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France  très  chrestien,  premier  de  ce  nom,  prince  clément,  père  des  ars  et 
tciencet.  Le»  deux  sermons  funèbres  prononcez  es  dictes  Obsèques,  l'ung  à  Nostre  Dame  de  Paris,  l'autre  à  Sainct  Denys  en  France.  Paris, 
imp.  de  R.  Eslienne,  J567,  in-W. 


[i547] 

la  somme  de  six  cens  mil  livres  tournoys,  pour  la 
soulde  de  vingl  cinq  mil  hommes  de  pied ,  payables 
aux  premiers  jours  de  ce  présent  moys  d'avril  et  des 
moys  de  may,  juing  et  juillet  prochainement  venant; 
et  soit  ainsi ,  combien  que  lesd.  despences  ne  nous 
soient  en  riens  diminuées,  mais  de  beaucoup  plus 
creues  et  augmente'es,  ayans  les  mesmes  fortiffica- 
cions,  munitions,  provisions,  fons  et  reserve  de  de- 
niers à  faire  pour  le  recouvrement  dud.  Boullongne 
et  pays  de  BouUenoys,  possédé  par  lesd.  Anglois, 
seureté  et  deffence  de  nostre  royaulme,  que  avoit  feu 
nostredict  seigneur  et  père ,  et  oultre  cela,  à  payer  ses 
obsèques  et  funérailles,  avec  ceulx  de  noz  très  chers 
et  1res  amez  frères,  les  feuz  Daulpiiin  et  duc  d'Or- 
léans, qui  monteront  à  grande  somme  de  deniers, 
sans  les  autres  despences  extraordinaires  qui  sur- 
viennent par  chascun  jour,  de  sorte  que  l'occasion 
est  beaucoup  plus  aparante  pour  nous  de  croistre  et 
augmenter  les  deniers  extraordinaires ,  ordonnez  eslre 
levez  en  cestedicle  année,  que  en  riens  les  diminuer. 
rCe  neantmoings,  pour  faire  congnoistre  à  ung 
chascun  combien  nous  desirons  de  tout  nostre  cueur 
le  support  et  soullagement  de  tous  les  estatz  de  nos- 
tredict royaulme ,  et  principallement  des  manans  et 
habitans  desd.  villes  closes,  pour  lesquelz  soullager, 
aynions  myeuix  restraindre  la  despence  de  nostre 
maison  et  de  nostre  très  chère  et  très  amée  com- 
paigne  la  Royne,  et  toutes  autres,  quelles  qu'elles 
soient, encores que  les  congnoissonslrèsneccessaires, 
avons  lad.  somme  de  six  cens  mil  livres  tournois, 
pour  la  soulde  desd.  gens  de  pied,  modérée  et  mo- 
dérons à  la  somme  de  trois  cens  mil  livres  tournois, 
pour  la  moictié,  payable  au  premier  jour  dud.  moys 
de  Juillet  et  XV*  jour  de  Septembre  prochain  venant, 
par  moictié  et  esgalle  porcion;  ayant  toutesfoys  cesle 
ferme  oppinyon  que,  tout  ainsi  que  les  manans  et 
habitans  desd.  ville  nous  aurons  congneuz  prestz  à 
les  soullager  et  supporter  en  cest  endroit,  advenant 
aussi  l'occasion  apparanle  que  nostredict  royaulme 
feust  assailly  et  invahy,  et  nous  contrainct  d'entrer 
en  guerre,  pour  la  conservation,  seureté  et  deffence 
de  Testât  commung  dicelluy,  nous  les  trouverons 
d'autant  plus  prestz  et  en  meilleure  volunté  et  affec- 
tion de  nous  ayder  et  secourir.  Nous,  à  ces  causes, 
vous  mandons,  et  à  chascun  de  vous,  en  son  regard, 
que,  appeliez  avec  vous  ceulx  qui  ont  assisté  à  lad. 
première  cottizacion  et  département  qui  a  esté  par 
vous  faict  de  lad.  soulde,   vous  ayez  à  modérer  la 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


89 


somme  à  quoy  se  monte  iceulx  departeniens  et  cot- 
tisacion  à  lad.  moictié,  el  icelle  moictié  faictes  lever 
et  recevoir  ausd.  premier  jour  de  Juillet  et  xv°  de 
Septembre  prochainement  venant,  par  celuy  qui  jà  a 
esté  esleu  pour  ce  faire,  en  chascune  ville,  sur  les 
personnes  et  par  les  mesmes  voyes  et  conirainctes 
qu'il  est  contenu  en  nosdictes  premières  lettres  de 
commission ,  et  les  deniers  qui  en  proviendront  porter 
es  mains  de  ceulx  des  Receveurs  generaulx  de  nos- 
dictes finances  qu'il  appartiendra,  pour  après  estre 
par  eulx  envoyez  en  nostre  espargne,  suyvant  l'ordre 
et  distribucion  de  noz  finances ,  et  là  ou  aucuns  se 
monstreroient  si  ingratz  de  la  grâce  dont  voulions 
user  envers  eulx  en  cest  endroit,  ilz  feussent  def- 
faillans  ou  dellayans  de  payer  leur  cotte  part  et 
porcion  de  la  moictié  de  lad.  soulde,  aux  termes 
que  dessus,  nous  voulions  que,  pour  telle  ingratte 
volunté,  ilz  demeurent  excluz  et  privez  de  nostredicle 
grâce  et  que  vous  les  contraignez  et  faictes  con- 
traindre à  payer  leur  part  de  leurdicte  soulde  entière, 
par  les  conirainctes  que  dessus.  Car  tel  est  nostre 
plaisir. 

(T  De  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons 
plain  povoir,  puissance,  auctorité,  commission  et 
mandement  especial  par  cesd.  présentes,  mandons 
et  commandons  à  tous  noz  justiciers,  officiers  et 
subgetz  que  à  vous  en  ce  faisant  soit  obey,  prestent 
et  donnent  conseil,  confort,  ayde  et  prisons,  si  mes- 
tier  est  et  requis  en  sont,  nonobstant  quelconques 
ordonnances,  previlleges,  oppositions  ou  appella- 
tions, et  lettres  à  ce  contraires.  Et  pour  ce  que  de 
cesdictes  présentes  l'on  pourra  avoir  à  faire  en  plu- 
sieurs et  divers  lieux,  nous  voulions  que  au  vidimus 
d'icelles,  faict  soubz  scel  royal,  ou  coUationné  par 
l'ung  de  noz  amez  et  feaulx  notaires  el  secrétaires, 
foy  soit  adjoustée,  comme  à  ce  présent  original. 
Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  douziesme  jour 
d'avril,  lan  de  grâce  mil  cinq  cens  quarante  sept, 
après  Pasques,  et  de  nostre  règne  le  premier,  n 

Signé  : 

ftPar  le  Roy  :  Bocheteld,  et  scellée,  sur  simple 
queue,  de  cire  jaulne. 

Et  au  dessoubz  estoit  escript  : 

f  Collation  a  esté  faicte  de  ceste  coppie  à  l'origi- 
nal par  moy,  notaire  et  secrétaire  du  Roy,  le  xxvi"" 
jour  d'Avril  l'an  mil  v'^  xlvii.i 

Signé  :  trDELAGRANOE.n 


III. 


lUPniHEniE    NATIOHALK. 


90 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i5i7] 


CVII  [LVI].  XX"  ESCUZ  DEMANDEZ  PAR  LE   RoY  À  LA  V[LLE,  MODEREZ  DE  XL". 

19  juillet  i5Û7.  (Fol.  61  v°.) 


Du  mardy,  xu'  jour  de  Juillet  mil  v"  xlvii. 

En  assemble'e  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,pour 
adviser  sur  la  coppie  coliationne'e  à  l'original  d'unes 
lettres  patentes  du  Roy  Henry,  par  laquelle  il  de- 
mande à  lad.  Ville  la  somme  de  vingt  mil  escuz  so- 
leil ,  modérée  de  xl*  escuz ,  que  demandoit  le  feu  Roy 
Françoys,  son  père,  au  mois  de  Février  dernier;  en 
laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons"^  le  Prévost  des  Marchans,  M°  Loys  Gavant  ; 

Tanneguy,  Berthelemy,  Charpentier,  Eschevins  ; 

Mons' le  Lieutenant  civil,  Morin;  Mons'  le  Lieu- 
tenant particulier,  de  Bragelongne  ;  Perdrier,  Pail- 
lart,  T.  de  Montmirel,  Bouchard,  Larcher,  Lelieur, 
Conseillers  de  Ville. 

En  la  présence  desquelz,  Mons'"  le  Prévost  des 
Marchans  a  présenté  une  lettres  missives  du  Roy, 
dont  la  teneur  ensuict  : 

Lettres  missives  du  Roy. 

11  juillet  1547. 
"De  PAR  LE  RoY 
f  Très  chers  et  bien  amez,  pour  ce  que  nous  voul- 
ions faire  nourrir  en  nostre  ville  de  Paris,  pendant 
nostre  voyage ,  les  bestes  qui  nous  ont  esté  admenées 
d'Affrique,  à  ceste  cause  vous  les  receverez  et  don- 
nerez ordre  à  leur  nourriture  et  à  l'entretement  de 
ceulx  qui  en  ont  la  charge,  ainsi  que  vous  dira  plus 
amplement  de  nostre  part  nostre  cousin  le  Grant 
Escuyer''),  lequel  vous  croirez  en  cest  endroit,  comme 
nous   mesmes,    et   vous   nous    ferez    service    très 


agréable.  Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  xi' jour 
de  Juillet  mil  \'  xlvii.  » 

Signé:  «HENRY 

DuTHlER.» 

Et  au  dessus  estoit  escript  : 

tt  A  not  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  nostre  bonne  Ville  de  Paris. -n 

Après  lecture  desd.  lettres  et  que  mond.  s'  le  Pré- 
vost a  remonstré  la  dernière  conclusion  de  l'as- 
semblée pour  lesd.  xl"  escuz,  a  esté  conclud,  advisé 
et  délibéré  par  les  dessusdictz  que,  quant  ausd.  xx" 
escuz,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans,  ou  autre  du 
Bureau  de  lad.  Ville,  doibt  aller  vers  le  Roy  et  son 
Conseil,  luy  faire  pareilles  remonstrances  qu'il  a  esté 
délibéré  pour  lesd.  xl*  escuz,  et  des  grans  fraiz  que 
lad.  Ville  a  faictz  es  obsèques  du  feu  Roy,  et  de  ceulx 
qu'il  conviendra  faire  es  joyeuses  entrées  du  Roy  et 
de  la  Royne,  à  présent  regnans,  qui  cousteront  plus 
de  xl"  livres  tournois.  Et  après  avoir  faict  le  devoir 
de  faire  lesd.  remonstrances  et  que  le  Roy  et  son 
Conseil  ne  vueille  quicter  lad.  Ville,  ou  faire  mode- 
racion,  et  qu'il  ayt  arresté  d'avoir  lad.  somme,  pour 
son  urgente  neccessité,  obtenir  dud.  seigneur  lettres 
telles  qu'il  sera  neccessaire  pour  lever  lad.  somme 
par  le  plus  doulz  moyen  qu'il  sera  possible,  et  de- 
mander dellay  de  temps,  pour  icelle  lever. 

Et  quant  ausdictes  bestes,  actendu  que  lad.  Ville 
n'a  aucun  lieu  pour  les  loger  et  qu'elle  est  assez 
chargée  en  autres  choses,  remonstrer  l'imposibiiité 
de  ce  faire. 


CVIII  [LVII].  —  Bestes  sauvages  du  Roy. 

iSjuillet  1547.  (Fol.  63.) 


Du  xviii'  jour  de  Juillet  mil  v'  xlvii. 

Aujourd'uy  sont  venuz  et  comparuz  au  Bureau  de 
la  Ville  de  Paris,  Pierre  Destaiz,  gouverneur  du  dro- 
madaire du  Roy,  Laurens  Soriot,  gouverneur  de 
l'once,  et  Michel  Scofiier,  gouverneur  du  lyon  dud. 
seigneur,  lesquelz  ont  présenté  à  Mess"  de  la  Ville 


unes  lettres  missives  du  Roy,  de  laquelle  la  teneur 
ensuit  : 

iG  juillet  1547. 
itDe  par  le  Roy 
(t  Très  chers  et  bien  amez ,  à  nostre  parlement  de 
Sainct  Germain  en  Laye,  nous  vous  escripvismes  par 


">  Claude  Gouffier,  duc  de  Roannais,  marquis  de  Boisy,  comte  de  Maulévrier,  chevalier  de  Tordre,  avait  succédé,  le  a 2  octobre 
i546,  à  Jacques  Galiot  de  Genouillac,  en  qualité  de  Grand  Ecuyer;  il  conserva  cette  charge  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1070,  à 
Viilers-Golteréts. 


[i547] 

nostre  amë  et  féal  cousin  le  Grant  Escuyer,  que  vous 
receussiez  et  feissiez  loger  et  nourrir,  attandant  nostre 
refour  de  Reims''',  où  nous  allons  présentement,  les 
bestes  sauvages  qui  puis  nagueres  nous  ont  esté  en- 
voyées d'Affrique,  emsemble  ceulx  qui  en  ont  la 
charge  et  garde,  ce  que  vous  avez  reffuzé  de  faire, 
ainsi  que  nosiredict  cousin  nous  a  advertiz,  chose 
que  avons  trouvé  bien  estrange  et  dont  vous  avons 
bien  voullu  de  rechef  escripre ,  vous  mandant  et  or- 
donnant bien  expressément  que,  sans  plus  y  user  de 
dissimulation,  longueur  ou  difficulté,  vous  ayez  à 
recevoir  et  faire  loger  et  nourrir  lesd.  bestes  sau- 
vages et  ceulx  qui  ont  charge  d'icelies,  ainsi  que  par 
nosdictes  autres  lettres  vous  avons  escript.  Autrement 
nous  ferez  congnoistre  que  avez  peu  d'envye  de  nous 
gratitfier  et  complaire,  qui  seroit  pour  nous  garder 
et  continuer  en  1  oppinyon  que  nous  avons  tousjours 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


91 


eue  du  contraire.  Donné  à  Chantilly,  le  xvi°  jour 
de  Juillet  mil  v°  xlvii.  » 

Signé  :  rt  HENRY 

Cladsse.h 

Après  lecture  desd.  lettres  et  que  lesd.  gouver- 
neurs desd.  bestes  ont  dit  que  le  Roy  leur  avoit 
ordonné,  à  Sainct  Germain  en  Laye,  à  chascun 
XVII  solz  tournois  par  jour,  leur  a  esté  ordonné  par 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad. 
Ville,  à  chascun  vingt  solz  tournois  par  jour,  pour 
nourrir  et  loger  leurs  personnes  et  lesd.  bestes,  qui 
est  Lx  solz  tournois  par  jour,  pour  eulx  trois;  ce 
qu'ilz  ont  accordé,  à  commencer  du  jour  d'uy,  et 
viendront  quérir  leur  payement  à  la  fin  de  la  sep- 
maine'^'. 


CIX  [LVIII].  —  [Ordre  de  démolir  des  constructions  particulières 

PRÈS  DES  FOSSÉS  DE  LA  VlLLE ,  À   CÔTÉ  DE  l'HÔTEL   DE  NeSLE.] 
3  août  1547.  (Fol.  6a  v°.) 


Du  II"  Aoust  v"  XLVII. 

Aujourd'uy,  suyvant  la  visitacion  faicte,  le  m' Juil- 
let dernier  passé ,  des  murailles  et  quaiz  de  lad.  Ville , 
et  les  entreprinses  faictes  par  Jehan  Dumas,  maislre 
de  la  poste,  et  m'  Anthoine  Gourolles,  et  aussi  de 
m'  Jehan  Constantin,  advocat  ou  Chastelet,  sur  ie 
grant  chemyn  de  la  marchandise  de  l'eaue,  du  costé 
Sainct  Germain  des  Prez,  au  droit  d'ung  mur  près 
les  fessez  de  lad.  Ville,  joignant  l'ostel  de  Nesle;  et 
après  avoir  oy  la  lecture  du  rapport  de  visitacion 
faicte,  led.  m'  Juillet  dernier  passé,  par  les  maistres 


des  euvres  de  lad.  Ville,  les  maistres  des  pontz  et 
autres,  marchans  et  voicturiers  pareaue,  à  ce  ap- 
peliez ,  en  la  présence  de  Mons'  le  Prévost  des  Mar- 
chans et  aucuns  Eschevins  de  lad.  Ville,  lesquelz 
ont  advisé  que  lesd.  entreprinses  doibvent  estre  aba- 
tues  et  desmolyes; 

A  esté  ordonné,  au  Rureau  de  lad.  Ville,  que  les 
entreprinses  faictes  par  les  dessusdiclz  seront  des- 
molyes et  abatues  royaulment  et  de  faict,  et  que,  à 
ceste  fin,  sera  délivré  commission  aux  maistres  des 
euvres  de  lad.  Ville  pour  ce  faire. 


ex  [LIX].  —  [Demande  d'ouverture  d'une  rue  aboutissant  à  celle  des  Mathurins.] 

13  août  «5^7.  (Fol.  63.) 

de  rOstel  de  lad.  Ville,  ont  conclud  et  ordonné 
qu'ilz  se  joindront  avec  Mons'  M' Gilles  Le  Maistre'^', 
Conseiller  et  advocat  du  Roy  nostre  sire  en  sa  court 


Du  XII*  jour  d'Aoust  mil  v'  xlvii. 
Aujourd'uy,  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  assemblez  au  Bureau 


C  Henri  II  fui  sacré  et  couronné  à  Reims  par  Charles,  cardinal  de  Lorraine,  archevêque  de  cette  ville,  le  a6  juillet  suivant. 

<''  La  garde  et  la  nourriture  de  ces  animaux  restèrent  à  ta  charge  de  la  ville,  après  te  retour  du  Roi,  comme  nous  l'apprend  un 
registre  de  comptes  des  années  i548  et  iSig.  Toutefois,  il  n'y  est  plus  question  du  lion,  et  la  mort  du  dromadaire  est  mentionnée 
au  commencement  de  janvier  iSig  (n.  s.).  L'once  ou  jaguar,  plus  vigoureux,  était  encore  vivant  à  la  fin  de  mai  de  cette  même  année. 
Les  deux  gardiens,  Pierre  Destas  et  Laurent  Soriot,  recevaient  par  jour,  non  plus  fingt  sous,  comme  il  est  stipulé  ici,  mais  seulement 
quinze  sous.  {Archives  nat.,  reg.  KK.  986,  fol.  Sa.) 

"'  Gilles  Le  Maislre,  célèbre  jurisconsulte,  né  à  Paris  ou  à  Monlihéry,  en  1699,  était  avocat  du  Roi  au  Parlement  depuis  l'an  i54o. 
Henri  II  le  pourvut  de  l'olTice  de  quatrième  président  en  la  même  cour,  l'an  i55o,et,  l'année  suivante,  il  le  nomma  premier  président, 
à  la  place  de  Jean  Bertrand,  créé  Garde  des  Sceaux.  Le  Maistre  conserva  celte  charge  jusqu'à  sa  mort  arrivée  à  Paris,  le  5  décembre 
iû6a.  (Voir  sa  généalogie,  dans  Blanchard,  Ehget  de»  premien  yrptidenlit,  in-fol.,  p.  171.) 


92 


REGISTRES  DU  RUREAU 


de  Parlement  à  Paris,  en  la  cause  et  poursuitte 
faicte  par  maistre  Geoffroy  Luillier,  aussi  conseiller 
dudit  seigneur  et  maistre  ordinaire  en  sa  Chambre 
des  Comptes,  pour  raison  de  l'ouverture  d'une  rue 
descendant  en  la  rue  des  Mathurins,  prochaine  de 
l'ostel  dud.  Le  Maistre''',  et  requérir  que  l'ouver- 
ture soit  faicte  de  lad.  rue,  emsemble  requérir  contre 


[1547] 

led.  Luillier  qu'il  soit  condempné  à  payer  à  lad. 
Ville  les  arreraiges  par  luy  deubz,  à  cause  des  cens 
et  rente  qu'il  doibt  par  chascun  an  à  icelle  Ville,  à 
cause  de  sad.  maison,  estant  en  la  censive  et  sei- 
gneurie foncière  de  lad.  Ville,  en  laquelle  pend,  ou 
souUoit  pendre  pour  enseigne  la  Teste  noire. 


CXI  [LX].  —  La  rue  de  la  Tabletterie  n'est  de  la  croisée  de  la  Ville. 

13  août  iSi^.  (Fol.  63.) 


Dud.  xii'''^'  jour  d'Aoust  v"  xlvii. 

Sur  la  requeste  présentée  par  les  habitans  de  la 
rue  de  la  Tableterye,  tendant  afin  de  leur  ordonner 
le  pavé  qu'il  fauldra  doresnavant  pour  paver  lad.  rue , 
aux  despens  de  lad.  Ville,  a  esté  ordonné,  actendu 
que  lad.  rue  n'est  de  la  croisée  de  lad.  Ville,  qu'il 
ne  sera,  pour  le  présent  ny  par  cy  après,  fourny  aucun 
pavé  aux  despens  de  lad.  Ville,  pour  paver  lad.  rue, 
mais  seront  tenuz  lesd.  supplians  paver  chascun 
devant  leurs  maisons,  à  leurs  despens,  suivant  l'or- 
donnance. 

[Raux  de  la  ville  et  du  cardinal  du  Bellay.] 
Quant  à  ceulx  qui  prétendent  avoir  baulx  de  la 
Ville  et  de  Monseigneur  le  Cardinal  du  Bellay,  à 
cause  de  Sainct  Eloy,  le  long  des  murailles  de  lad. 
Ville,  entre  la  porte  des  Barrez  et  le  Trou  Gaillard, 
dit  Pugnaiz,  a  esté  ordonné  que,  en  faisant  aparoir 
des  baulx  qu'ilz  en  dient  avoir,  tant  de  lad.  Ville  que 
dud.  seigneur  Cardinal,  et  en  en  laissant  autant  à 
lad.  Ville  et  se  inscrivant  au  papier  terrier  d'icelle, 
leur  sera  permis  de  bastir,  selon  le  contenu  desd. 
baulx,  .si  faire  se  doibt. 

[Requête  de  Simon  Larcher, 

PROVISEUR    du    collège    DE    LiSlEUX.] 

Touchant  la  requeste   présentée  par  M"  Simon 


Larcher,  scripteur  de  l'Université  de  Paris,  provi- 
seur du  coleige  de  Lizieux,  a  esté  advisé,  veu  les 
deffenses  faictes  par  le  maire  de  Saincte  Geneviefve, 
à  la  requeste  des  religieulx,  abbé  et  couvent  de  lad. 
abbaye,  aux  maçons  et  ouvriers  dud.  Larcher,  que 
led.  Larcher  se  doibt  porter  pour  appellant  desd. 
deffences  et  de  ce  qui  s'en  est  ensuivy,  comme  de 
juge  incompetant,  qu'il  doibt  relever  son  appel  par 
devant  le  Prévost  ordinaire  et  que  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  se  joindront  avecques  led. 
Larcher,  et  par  vertu  de  leur  previlleige  feront  ren- 
voyer la  cause  en  la  court  de  Parlement. 

[Requête  du  trésorier  Bonacoursy.] 

Sur  la  requeste  présentée  par  le  trésorier  Bona- 
coursy, louchant  quelque  place  qu'il  demande  sur 
les  fossez,  à  l'opposite  de  sa  maison,  assise  à  Sainct 
Germain  des  Prez,  a  esté  accordé  que  le  transport 
qui  luy  a  esté  faict  par  Jehan  Lamoureux,  portera 
son  effect,  et  le  consentent  et  accordent  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins.  Et  quant  à  laug- 
mentacion  requise  par  led.  Bonacoursy  de  quelque 
largeur  et  longueur,  oultre  le  contenu  ou  bail  dud. 
Lamoureux,  qui  a  faict  led.  transport  aud.  Bona- 
coursy, a  esté  ordonné  que  aucun  bail  n'en  sera 
faict  aud.  Bonacoursy,  quant  à  présent 


(3) 


'•'  Il  s'agit,  suivant  Sauvai,  de  la  rue  Coupe-Gorge,  qui  dès  le  temps  de  Saint-Louis,  servait  de  passage  entre  la  rue  des  Poirées 
et  la  rue  des  Malhurins-Sainl-Jacques:  depuis,  elle  avait  été  fermée  à  l'une  de  ses  extrémités.  L'hôtel  de  Gilles  Le  Maistre,  qu'on  ap- 
pelait aussi  l'hôtel  d'Harcourt,  occupait  tout  l'espace  compris  entre  cette  ruelle  et  la  rue  des  Maçons-Sorbonne.  Après  avoir  rappelé  la 
présente  délibération  du  Bureau  de  la  Ville,  Sauvai  ajoute  :  «Deux  ans  après,  Le  Maistre  obtint  des  lettres  du  Roy  qui  portoient  qu'on 
ouvriroit  la  rue  Coupe-Gorge ,  et ,  par  arrêt  du  dernier  mai  1 55o ,  le  Parlement  ordonna  que  les  édifices  faits  par  la  Sorbonne  sur  cette 
rue  seroient  abatus,  do  telle  sorte  que  l'hôtel  d'Harcourt  y  auroit  ses  vues,  ses  égouls,  ses  taluts  et  autres  commodités  qu'il  y  avoit 
eu  autrefois;  et  qu'avant  de  ruiner  la  maison  de  Lbuillier,  il  seroit  informé  d'office,  en  présence  du  Procureur  général,  sur  la  com- 
modité ou  incommodité  que  le  public  recevroit  de  l'ouverture  de  la  rue  Coupe-Gorge. . .  Je  ne  puis  dire  si  cet  arrêt  s'exécuta ,  car  la 
maison  de  Lbuillier  subsiste  encore,  les  maisons  de  la  Sorbonne  couvrent  toujours  cette  rue  et  les  descendans  de  Le  Maistre  plaident  à 
la  Grand'Chambre  pour  l'exécution  des  arrêts  de  1607  et  de  i55o.j)  (llist.  et  Antiquités  de  la  Ville  de  Paris ,  in-fol.,  1734, 1. 1,  p.  169.) 

'*'  Le  texte  porte,  sans  doute  par  erreur,  «Dud.  n'  jour.n 

'^'  La  moitié  du  folio  63  v°  est  en  blanc. 


[i5i7] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


93 


CXII  [LXI]  —  [Remise  des  clefs  des  fontaines  de  la  Ville  à  Denis  Hamel,  plombier.] 

36  septembre  iSiy.  (Foi.  64.) 


Du  xxvi"'  jour  de  Septembre  v"  xlvii. 

Aujourd'uy,  ont  esté  délivrez  les  clefz  des  fon- 
taines de  la  ville  de  Paris  à  Denis  Hamel  ''',  plombier, 
afBn  que  par  provision  et  jusques  à  ce  que  par 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  y  aict 
esté  pourveu,  il  preigne  garde  au  faict  desd.  fon- 
taines, dont  il  sera  payé  selon  ses  vaccations. 

Premièrement,  luy  ont  esté  délivrez,  présent  le 
maistre  des  euvres  de  maçonnerye  de  lad.  Ville, 
quatre  trousseaulx  de  clefz,  c'est  assavoir: deux  trous- 
seaulx  des  Halles,  contenant  trente  deux  clefz;  item, 
deux  autres  trousseaulx  pour  les  fontaines  des  In- 
nocens  et  autres,  contenant  trente  trois  clefz. 


Lequel  Hamel  s'est  obligé  et  a  promis  rendre 
esd.  clefz ,  toutesfoys  et  quantes  qu'il  plaira  à  Mess" 
de  lad.  Ville. 

Le  xxvi'  Octobre  ensuivant,  led.  fontenier  a  rendu 
au  Bureau  lesd.  clefz ,  parce  qu'il  a  eues  ceulx  de  feu 
Jehan  Dechon,  fontenier. 

Ce  jour  d'huy,  Mons"^  le  Lieutenant  civil  de  la  Pre- 
voslé  de  Paris ,  M'  Jehan  Morin ,  a  présenté  à  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  quatre  Eschevins,  estans 
tous  assemblez  au  Bureau  de  lad.  Ville,  lettres  pa- 
tentes et  missives  du  Roy,  desquelles  la  teneur  en- 
suict  : .  . .  .  C^'. 


CXIII  [LXII].  —  Pour  le  rachapt  des  fermes  du  pied  fourché  et  huitiésme  de  Grève. 

37  septembre  i5lfj.  (Fol.  65  v°.) 


Du  XXVII'  jour  de  Septembre  mil  v'  xlvii. 

Aujourd'huy,  ont  esté  apportées  par  la  poste  une 
lettres  missives  du  Roy,  desquelles  la  teneur  en- 
suict  : 

(f  A  noz  très  chers  et  bien  amei  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins ,  bourgeois  et  habilans  de  nostre  bonne 
ville  et  cité  de  Paris. 

36  septembre  tblt-]. 
tDe  par  le  Roy 

«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  advisé  en- 
voyer demain  à  Paris  noz  amez  et  fcaulx  l'Evesque 
de  Soissons'",  Conseiller  en  nostre  Conseil  Privé,  le 
gênerai  de  La  Chesnaye  et  le  seigneur  de  Randeville , 
pour  rachepter  de  vous  les  fermes  du  pié  fourché, 
comprins  la  foire  Sainct  Laurens,  et  du  huitiésme 
denier  du  vin  vendu  en  détail  au  quartier  de  Grève'*', 
que  vous  tenez  de  nous  par  engagement,  dont  vous 


advertirez  incontinant  les  particuliers,  ausquelz 
avez  constitué  aucunes  rentes  sur  lesd.  fermes,  affin 
qu'ilz  se  tiennent  prestz  pour  estre  remboursez  de 
vous  de  ce  qu'ilz  vous  ont  baillé  pour  lesd.  rentes, 
sur  l'heure  mesmes  de  vostredict  remboursement,  et 
des  deniers  qui  vous  auront  esté  baillez  pour  icelles, 
es  présences,  si  besoing  est,  de  nosd.  Conseillers.  Si 
n'y  faictes  faulte,  car  tel  e?t  nostre  plaisir. 

tf Donné  à  Fontainebleau,  le  xxvi""  jour  de  Sep- 
tembre mil  v*^  XLVii.  1 

Signé:  -r HENRY. 
De  L'Aubespine.  t) 

Suyvant  lesquelles  lettres,  mesd.  s"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  allèrent  le 
landemain  faire  la  révérence  ausd.  commissaires  du 
Roy,  qui  leur  declairerent  que  le  jour  de  demain, 
dernier  jour  de  Septembre,  ilz  se  trouvassent  au 


(■'  Denis  Hamel  avait  été  chargé  déjà  précédemment  de  la  garde  des  fontaines.  Quelque  négligence  dans  son  service  lui  avait  attiré  des 
poursuites  et  même  un  emprisonnement  à  la  Conciergerie,  comme  nous  l'apprend  ce  passage  des  Registres  d'audiences  du  Bureau  de 
la  Ville  :  irAujourd'uy  (aS  juin  i545),  est  venu  au  Bureau  de  la  Ville  Thibault  Renard,  plombier,  demourant  à  Paris,  lequel  a  ap- 
porté soixante  huict  clefz,  qu'il  a  dit  estre  celles  des  fontaines  et  regarda  de  iadicte  Ville,  servans  tant  aux  champs  qu'à  ladicte  Ville, 
avec  l'anneau  servant  à  lever  les  pierres  desd.  regardz,  lesquelles  clefz  et  anneau  en  quatre  trousseaux  ont  esté  présentement  baillées  à 
Jehan  Dichon ,  fontenier,  pour  se  transporter  sur  lesd.  regardz  et  lieux  desd.  fontaines,  savoir  si  lesd.  clefz  sont  celles  desd.  fontaines  et 
regardz.  Après  lesquelles  clefz  et  anneau  rcceuz,  avons  consenti  et  accordé,  en  tant  que  touche  lad.  Ville,  Denys  Hamel  estre  délivré 
des  prisons  de  la  Conciergerie,  soubz  le  bon  plaisir  de  la  Court.-)  (Anhivei  nal.,  Z.  68i4,  à  la  date.) 

'"  Les  lettres  missives  annoncées  ici  n'ont  point  été  transcrites.  Elles  devaient  être  d"une  certaine  étendue,  car  on  avait  réservé 
pour  les  copier  la  moitié  du  reclo  et  le  verso  du  fol.  64 ,  plus  tout  le  recto  du  fol.  6  5 ,  qui  sont  restés  blancs. 

<'>  Mathieu  de  Ijjnguejoue,  évêque  de  Soissons,  du  6  février  i534  au  6  septembre  1557. 

'•'  Voir,  sur  cet  impôt,  le  n°  LXXXVIIl  précédent,  la  délibération  du  5  janvier  1 54 7  et  la  note  de  la  page  68. 


94 


REGISTRES  DU  BUREAU 


chasteau  du  Louvre  pour  recevoir  ii*^  m  livres  tournois, 
pour  le  rachapt  desd.  fermes  du  pie  fourché  et  hui- 
tiesme  de  Grève,  ce  quilz  feirent;  oii  fut  compte, 
baillé  et  délivré  au  Receveur  de  lad.  Ville  lad.  somme 
de  11*^  M  livres  tournois,  en  doubles  ducatz  et  ducatz 
simples. 

Et  le  landemain,  vindrent  lesd.  commissaires  en 
rOstel  de  lad.  Ville,  pour  advertir  mesd.  s" du  voul- 
loirdu  Roy,  qui  estoit  qu'il  n'entondoit  payer  le  der- 
nier quartier,  pour  les  causes  quilz  déduiront  en 
l'assemblée  generalle  qui  sera  faicte  pour  cest  effect. 

Et  pareillement  vint  audict  Bureau  Mons'' '■', 

Procureur  dud.  seigneur  en  son  Conseil  Privé,  qui 
monstra  lettres  patentes  du  Roy,  par  lesquelles  il 
estoit  enjoinct  au  Greffier  et  Receveur  de  lad.  Ville 
bailler  par  estât  toutes  les  fermes,  valleurs  d'icelles, 
et  à  quelles  personnes  ilz  ont  esté  bailléez,  em- 
semble  toutes  les  aydes,  dons  et  octroiz  dud.  seigneur, 
dedans  ung  moys,  sur  peyne  du  quadruple;  ce  qui 
luy  fut  accordé,  suyvant  le  vouHoir  dud.  seigneur. 

Et  quant  au  faict  dud.  rachapt,  mesd.  s"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  feirent  responce  ausd. 
commissaires  et  leur  baillèrent  par  escript,  ainsi  qu'il 
s'ensuit  : 

(fLes  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris  dient  et  remonstrent  très  humblement 
à  vous  Monseigneur,  Mons''  l'Evesque  de  Boissons,  et 
Mess"  le  gênerai  de  La  Chesnaye  et  le  seigneur  de 
Bandeville ,  commissaires  ordonnez  et  depputtez  par 
le  Roy  sur  le  faict  du  rachapt  des  aydes  du  beslail  à 
pié  fourché,  vendu  au  marché  de  lad.  Ville,  comprins 
le  marché  Sainct  Laurens,  et  du  huitiesme  du  vin 
vendu  en  détail  au  quartier  de  Grève,  à  ce  qu'il 
vous  a  pieu  leur  dire  et  declairer,  de  la  part 
dud.  seigneur; 

K  Premièrement  que  son  voulloir  et  intention  est 
que  les  arreraiges  des  rentes  constituées,  pour  les 
deniers  procedans  de  la  vente  desd.  aydes,  escheuz 
pour  le  quartier  finy  le  dernier  jour  de  Septembre, 
ne  soyent  payez,  actendu  que  le  rachapt  s'est  faict 
dedans  led.  terme; 

ft Dient  que  led.  rachapt  a  esté  faict,  led.  dernier 
jour  de  Septembre,  auquel  les  arreraiges  dud.  quar- 
tier estoient  escheuz,  qu'iiz  sont  tenuz  et  obligez 
envers  les  particuliers,  ausquelz  ont  esté  constituées 
rentes,  à  leur  payer  les  arreraiges  escheuz  et  entrez 


[1547] 

pour  portion  de  temps,  à  quoy  ilz  seront  indubita- 
blement contrainctz,  suyvant  les  coniractz  et  obliga- 
tions sur  ce  faictz,  si  à  ce  faire  lesd.  particuliers  les 
y  veullenl  contraindre.  Le  menu  populaire  eslimeroit 
que  lesd.  Prévost  et  Eschevins,  et  autres  officiers  de 
Ville  eussent  butiné  les  deniers  desd.  arreraiges 
entre  eulx,  ce  qui  ne  vouldroient  avoir  pensé.  Led. 
menu  popullaire  se  pourroit  reffi'oidir  de  subvenir 
aud.  seigneur,  à  ses  urgens  affaires ,  craignans  estre 
autresfoys  retranchez.  Toutesfoys,  à  l'assemblée  de 
Ville  qu'il  vous  a  pieu  leur  ordonner  faire,  ilz  le 
remonstreront  et  feront  ce  qu'il  leur  sera  possible 
pour  faire  accorder  aux  manans  et  habitans  de  lad. 
Ville,  rentiers,  le  bon  plaisir  et  voulloir  du  Roy. 

«A  ce  qu'il  vous  a  aussi  pieu  leur  remonstrer  que 
les  deux  cens  mil  livres,  pour  lesquelles  avoit  esté 
faicte  la  vendition  desd.  aydes  aux  Prévost  et  Esche- 
vins qui  lors  estoient,  ne  furent  payez  à  ung  seul 
payement,  mais  par  intervalle  et  à  plusieurs  foys, 
et  que  le  prouffit  desd.  aydes  pour  la  portion  con- 
tingente des  deniers  non  payez  doibt  appartenir  au 
Roy,  jusques  au  jour  que  l'entier  et  parfaict  paye- 
ment desd.  deux  cens  mil  livres  feust  parachevé  ; 

tf  Dient  et  acordent  lad.  remonstrance  estre  véri- 
table et  raisonnable;  mais  aussi  dient  que  lesd.  de- 
niers procedans  du  prouffit  desd.  aydes,  pour  lad. 
portion  contingente,  ont  esté  levez,  mys  et  employez 
au  prouffit  du  feu  Roy,  que  Dieu  absoille,  et  par  ses 
ordonnances  et  mandemens  qui  luy  a  pieu  sur  ce 
décerner,  es  années  v'^xxii  etxxiii,  ainsi  qu'il  appart 
par  les  comptes  du  Receveur  de  lad.  Ville  sur  ce 
renduz. 

tr  A  ce  qu'il  vous  a  pieu  davantaige  leur  remonstrer 
que  la  plus  valleurdesd.  aydes  et  lesd. rentes  et  frayz, 
pour  icelles  lever  payez,  devoit  revenir  et  retourner 
bon  aud.  seigneur; 

tt  Dient  que ,  par  le  contract  faict  le  xxvii""  jour  de 
Septembre  v^xxiif",  entre  les  procureurs  et  déléguez 
dud.  feu  Roy  et  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins qui  estoient  lors,  lesd.  deux  aydes,  furent  pure- 
ment ,  simplement  et  entièrement  venduz  ausd.  Pré- 
vost et  Eschevins,  pour  en  faire  et  disposer  comme 
de  leur  propre  chose  et  heritaige,  pour  lad.  somme  de 
n' M  livres  tournois,  à  faculté  de  rachapt  perpétuel, 
sans  que  par  après  l'on  leur  en  peust  aucune  chose 
desduire  ne  retrancher,  jusques  au  jour  dud.  rachapt 


'■'  Le  nom  est  resté  en  blanc  au  registre. 

C  Le  texte  de  ce  contrat  notarié,  en  date  du  27  septembre  iSas ,  portant  vente  par  le  roi  François  I"  à  la  Ville  de  Paris  de  l'aide 
du  pied  fourché  et  du  huitième  du  quartier  de  Grève,  a  été  transcrit  sur  un  cartulaire  de  Paris,  rédigé  au  xvi'  siècle  et  ne  compre- 
nant que  des  actes  de  François  I"  et  de  ses  successeurs,  jusques  et  y  compris  Ciiarles  IX.  (Archives  nat.,  KK,  1012,  fol.  ai -33.)  Les 


[i547] 

et  remboursement  desd.  ii°  m  livres  tournois,  ainsi  qu'il 
appert  par  lesd.  lettres  de  contract;  par  le  moyen 
duquel  lesd.  plus  valleurs  ont  appartenu  et  appar- 
tiennent ausd.  Prévost  etEschevins,  tout  ainsi  qu'ilz 
eussent  esté  contrainctz  porter  la  perte,  si  par  for- 
tune la  valleur  desd.  aydes  feust  diminuée.  Et  les  ont 
cy  devant  employez,  tant  pour  subvenir  aux  affaires 
et  pour  le  service  du  feu  Roy  que  pour  les  fortifli- 
cations,  emparemens  et  réparations  de  lad.  Ville, 
quaiz,  pavez  et  autres  affaires  d'icelle,  suyvant  la  per- 
mission qui  sur  ce  leur  en  feust  octroyée  par  led.  feu 
Roy,  par  ses  lettres  patentes  du.  .  .  jour  de. .  .  .  l'an 
mil  V' .  .  .  ('',  ainsi  qu'il  appert  par  les  comptes  dud. 
Receveur  sur  ce  renduz. 

trEt  voyant  les  Prévost  et  Eschevins  qui  sont  de 
présent  que,  par  le  compte  à  eulx  rendu  au  moys 
de  Juillet  dernier  du  revenu  desd.  aydes,  y  avoit 
quelque  fons  procédant  desd.  plus  valleurs,  auroient 
incontinant  ordonné  estre  procédé  aux  réparations 
qu'ilz  voyoient  estre  neccessaires  à  faire  en  lad. 
Ville,  c'est  assavoir  :  au  réservoir  ou  bassin  de  la 
fontaine  des  Saincts  Inocens,  qui  dès  longtemps 
estoit  en    ruyne,  qui  est  pour   le  grant  prouflit, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


95 


honneur  et  embellissement  de  lad.  Ville;  aux  portes 
Sainct  Denis  et  Sainct  Martin,  qu'ilz  auroient  faict 
entièrement  redresser,  reparer  et  couvrir,  tant  d'ar- 
doise que  plomb,  tout  à  neuf.  Aussi  auroient  ordonné 
les  portes,  harces,  et  pontz  levys  des  portes  de  Sainct 
Victor  et  Bordelles,  Sainct  Jacques  et  Sainct  Michel 
estre  reparez  et  redressez  à  neuf,  pour  la  grande 
neccessité  qu'il  y  ont  trouvée,  en  faisant  la  visi- 
tacion  desd.  lieux.  Aussi  ont  ordonné  et  faict  paver 
la  chaussée  de  la  porte  du  Temple,  tout  à  neuf, 
jusques  à  l'orme  de  la  Courtille,  pour  éviter  au 
mauvais  et  dangereulx  chemyn  qui  y  estoit.  Ont 
faict  paver  les  quaiz  estans  es  abreuvoirs  Popin  et 
du  Louvre;  faict  faire  plusieurs  grandes  tranchées 
pour  recouvrer  l'eaue  venant  es  fontaines  de  lad. 
Ville  qui  estoient  à  peu  près  taryes,  pour  la  grande 
seicheresse  du  temps,  et  faict  plusieurs  autres  répa- 
rations, chose  qui  ne  se  peult  faire  sans  bien  grande 
despence,  qui  reviendra  par  estimation  de  quinze  à 
seize  mil  livres,  ou  environ.  Et  vous  declairent  neant- 
moingtz  qu'ilz  sont  très  humbles  et  obeyssans  sub- 
getz  et  serviteurs  du  Roy,  et  que  leurs  corps  et  biens 
sont  et  tousjours  seront  à  son  commandement.'? 


CXIV  [LXIII].  —  [Assemblée  générale  touchant  le  rachat  des  fermes  du  pied  fourché, 

ET  DU  HUITIÈME  DU  QUARTIER  DE  GrÈVE.] 
i"  octobre  ibli-j.  (Fol.  67  v°.) 


Du  samedi,  premier  jour  d'Octobre  mil  v'  qua- 
rante sept. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  la  grande 
salle  de  l'Ostel  de  la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les 
Conseillers  et  Quarteniers  et  huit  notables  bourgeois, 
mandez  de  chascun  quartier,  pour  oyr  et  entendre 
ce  que  Monseigneur  Mons'  l'Evesque  de  Soissons, 
Mess"  le  General  de  La  Chesnaye  et  le  seigneur  de 
Bandeville  avoient  à  dire  de  par  le  Roy;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 


Mond.  seigneur  l'Evesque  de  Soissons,  de  La  Ches- 
naye, de  Bandeville,  Commissaires  du  Roy; 

Mons"^  le  Prévost  des  Marchans,  M'  Loys  Gayant; 

Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Viallart'^', 
Eschevins  ; 

Mess"  de  Bragelongne,  de  Livres,  T.  de  Brage- 
longne,  Paillart,  Courtin,  Lecomte,  Conseillers  de 
Ville; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Godeffroy, 


commissaires  nommés  par  le  Roi  pour  conclure  relie  négociation  étaient  Pierre  Filleul,  archevêque  d'Aix,  Jean  de  Selve,  premier 
président  du  Parlement,  Thibault  Baillet,  second  président,  Jean  Nicolay,  premier  président  de  la  Chambre  des  Comptes,  et  Louis 
Picot,  premier  président  de  la  Cour  des  Aides.  Leur  procuration,  datée  du  a  septembre  i5a2,  est  incorporée  dans  l'acte  de  vente 
ainsi  que  les  délibérations  du  Bureau  de  la  Ville  du  1"  et  du  3  septembre,  accompagnées  de  la  liste  des  assistants  à  l'assemblée  géné- 
rale. Il  y  a  d'autant  plus  d'intérêt  à  signaler  ces  derniers  documents,  qu'il  sont  extraits  d'un  registre  de  Délibération»  du  Bureau  de  la 
Ville  de  Pari»,  aujourd'hui  perdu.  (Cf.  notre  l"  vol.  imprimé,  p.  273.) 

<■'  Ces  blancs  sont  au  registre.  Peut-être  s'agit-il  des  lettres  du  1"  mars  i543  (n.  s.) ,  portant  prorogation  de  divers  aides,  impôts 
et  octrois,  en  faveur  de  la  Ville  de  Paris,  ^rpour  let  denier»  proceden»  de»d.  ayde»  eilre  converliz  et  employez  è»  fortijficacion»  et  repa- 
raeiont  de»  fo»»ez ,  portaulx ,  muraille»,  rempart ,  quaiz  et  fonleine»  de  lad.  Ville v,  elc.  {Archive»  nat.,  X'*  861 3,  fol.  3g5  ,  et  KK.  loia  , 
fol.  .Î7.) 

'•'  Nicole  Lecirier,  avocat,  et  Michel  Vialarl,  conseiller  en  la  Conservation  des  privilèges  de  l'Université,  les  deux  nouveaux  éclievins, 
élus  le  16  août  précédent,  en  remplacement  de  Jacques  Aubry  et  de  Denis  Taiineguy. 


96 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Courtin,  Lejay,  Croquet,  Prévost,  Parfaicl,  Hac, 
Pellerin ,  Kerver,  Quarteniers  ; 

Pousseznye,  Conseiller  en  Chastelel;  Denise, 
Procureur;  le  bailly  de  Brye,  Versorys,  Jehan 
Dampmartin,  Jehan  de  Crevecueur,  Denis  Megissier, 
Guillaume  Pellerin,  Philippes  Chesnault,  Odo  Boy- 
vyn,  Nicolas  Paulmier,  Jehan  Le  Sellier,  Jehan  Le- 
sueur,  Jacques  Lombart ,  Pierre  Delassus ,  Estienne 
Guerin,  Jacques  Gourlin,  Pierre  Legras,  Jehan 
Laurens,  Nicolas  Prévost,  Ancellot  Delalen,  Noël 
Dehere,  Jehan  Gay,  Mathieu  Marcel,  Jehan  Boul- 
lenger,  Jehan  Danès,  Jehan  Pulleu,  bourgeois  de 
lad.  Ville; 

Jehan  Thierry,  Jehan  Bissange,  Jehan  LevilJain, 
m'  Jacques  Dumoulin,  Jehan  Cousinot,  Euverte  Roul- 
liard,  Ponce  de  Miraulmont,  Martin  Brice,  Pierre 
Ricoart,  m"  Jehan  Cordellc,  Poncelet  Lépreux, 
m'  Claude  Lenormant,  Pierre  Maillait,  Cardin  Ma- 
haull,  Jehan  Chappellier,  Eustace  Lebossu,  Andry 
Bonneul,  Jehan  Boger,  Françoys  Perdrier,  Anthoine 
Ribert,  Jehan  Gueret,  Simon  Caignet,  Philibert  de 
Crevecueur,  Jehan  Boucher,  Jacques  Legros,  An- 
thoine Gasteau,  Claude  de  Moussy,  Jacques  David, 
Richard  Cardon,  Jehan  Cramoisy,  Nicolas  Alexandre, 
Raoul  Leconte,  Henry  Patroullart  et  Jehan  Royer, 
bourgeois  et  marchans  de  lad.  Ville. 

En  laquelle  assemble'e,  mond.  seigneur  de  Soissons 
a  proposé  et  dit  que  le  Roy,  adverty  que  le  feu  Roy, 
son  père,  avoit  engagé  son  dommaine  et  plusieurs 
fermes  de  ses  aydes,  durant  les  guerres  passées,  les- 
({uelles  il  voulloit  retirer  et  mectre  ordre  à  ses 
affaires  ;  à  ceste  cause ,  l'auroit  envoyé  avec  les  des- 
susdictz  en  ceste  ville  de  Paris,  pour  faire  le  rachapt 
des  fermes  du  pié  fourché,  vendu  au  marche  de 
Paris,  comprins  Sainct  Laurens,  et  du  huitiesme  du 
quartier  de  Grève,  et  que,  le  jour  d'hier,  fut  baillé  et 
compté,  dedans  le  chasteau  du  Louvre,  au  Receveur 
de  lad.  Ville,  presens  Mess"  d'icelle,  la  somme  de 
deux  cens  mil  francs,  en  bon  payement,  pour  led. ra- 
chapt, pour  rembourser  les  particuliers  de  lad.  Ville, 
dont  il  les  voulloit  bien  advertir  par  la  présente 
assemblée;  mais  que  led.  seigneur  n'enlendoit  rem- 
bourser les  arreraiges  du  dernier  quartier,  escheu  le 
jourd'uy,  actendu  la  longitude  du  temps  de  la  cons- 
titucion  desd.  rentes, lesquelles  ont tousjours esté  bien 
payées  ausdictz  particuliers,  sans  ce  qui  leur  soit 
riens  deu  que  led.  dernier  quartier;  et  aussi  que. 


[1547] 

lors  que  la  vendition  desd.  fermes  feust  faicte  par 
led.  seigneur  à  lad.  Ville,  il  n'eust  si  lost  la  totalité 
de  lad.  somme;  mais  y  eust  bien  demy  an  d'inter- 
valle de  temps,  et  que  l'argent  sera  employé  à  faire 
faire  en  ceste  Ville  une  granche  à  mectre  l'artillerye  '''. 

Et  là  oiî  lesd.  particuliers  vouldroient  estre  payez 
entièrement  desd.  an-eraiges ,  et  par  portion  de  temps , 
il  le  feroit  savoir  au  Roy;  lequel  ne  se  vouldroit, 
comme  il  pense,  tenir  à  si  peu  de  chose  envers  lesd. 
habitans,  qui  est  de  un'  livres  tournois,  ou  environ. 
Et  au  seurplus ,  que  led.  seigneur  remercioit  lesd.  ha- 
bitans de  l'honneur  qu'ilz  avoient  faict  aux  obsèques 
et  pompe  funèbre  du  feu  Roy,  son  père,  et  de  Mess" 
ses  frères,  et  qu'il  a  bonne  volunté  de  traicter  lesd. 
habitans  de  Paris ,  comme  ses  bons  et  loyaulx  subgetz. 

Mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  faict  responce 
aud.  seigneur  de  Soissons  que  les  habitans  de  lad. 
Ville  remercioient  très  humblement  le  Roy  de  son 
bon  voulloir,  priant  aud.  seigneur  de  Soissons  iuy 
faire  entendre  que  le  corps  de  lad.  Ville  et  tous 
les  habitans  d'icelle  estoient  ses  très  humbles  et  très 
obeyssans  serviteurs ,  prestz  de  Iuy  obeyr  d'une  pure 
et  franche  volunté,  en  tout  ce  qui  leur  plaira  com- 
mander. Et  a  aussi  remercié  lesd.  commissaires  du 
bon  voulloir  qu'ilz  ont  envers  icelle  Ville. 

Puis  se  sont  iceulx  commissaires  retirez. 

OCTROY   FAICT   AU   RoY  DES   ARRERAIGES  d'uNG  TERME 
DES  RENTES   CONSTITUEES  EN  L'AN  V°  XXII  ET  XXIII. 

Et  led.  seigneur  Prévost  des  Marchans  s'est  remys 
en  sa  place,  lequel  a  remonstré  à  lad.  compaignée 
que,  si  on  demandoit  par  contraincte  led.  terme  ou 
dernier  quartier,  le  Roy  nostre  sire  pourroit  taxer 
lesd.  habitans  d'ingratitude  et  le  provoquer  à  de- 
mander plus  rigoureusement  les  xx"  escuz,  qu'il  a 
demandez,  dès  le  moys  de  May  dernier,  et  qui  ne  Iuy 
ont  esté  encores  fournyz,  dont  il  n'est  comptant,  et 
que,  pour  si  peu  de  chose  qui  seroit  deu  à  chascun 
desd.  particulliers  pour  led.  terme,  on  le  deveroit 
(juicter. 

Et  sur  ce,  a  mys  la  matière  en  délibération  et 
demandé  l'avis  aux  assistans.  Tous  lesquelz  ont  dit 
en  particulier,  puis  à  haulte  voix  ont  cryé  que,  de  bon 
cueur  et  bonne  volunté,  ilz  quictoient  au  Roy  led. 
quartier,  et  estoient  d'avis  qu'on  n'en  devoit  riens 
demander,  mais  remercier  le  Roy  de  les  faire  si  bien 
rembourser. 


(')  Pour  remplacer  sans  cloute  celle  que  le  Roi  avait  empruntée  à  la  Ville,  pour  y  installer  son  Arsenal.  (Voir  ci-dessus  la  délibération 
du  g  mai  1567,  n°  ClII.) 


[i547] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


97 


CXV  [LXIV].  —  Lettres  missives  du  Boy  pour  faire  venir  vivres  à  Paris. 

8  novembre  1547.  (Fol.  69  v°.) 


Lettres  missives  du  Roy,  receues  le  vm*  Novembre 
v'  XLvii  : 

tr  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchons 
et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 

5  novembre  1547. 
Db  par  le  Roy. 

ftTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  esté  advertiz 
de  la  très  grande  cherté  de  vivres ,  qui  est  maintenant 
en  nostre  bonne  ville  de  Paris,  et  mesmement  de 
ceulx  des  chevaulx,  chose  qui  advient,  comme  il  est 
à  présumer,  à  faulte  d'ordre  et  police.  Et  pour  ce  que 
nous  desirons  singulièrement  que  de  bonne  heure  il 
y  soit  pourveu  et  remédié,  pour  la  commodité  des 
princes  et  seigneurs  de  nostre  sang,  et  autres  grans 


personnages  de  nostre  royaulme,  et  plusieurs  autres, 
de  toutes  quaiitez  qu'ilz  se  trouverront  en  nostredicte 
ville  de  Paris,  au  temps  que  nous  y  ferons  nostre  en- 
trée, qui  sera  de  brief;  à  ceste  cause,  nous  vous 
mandons,  commandons  et  enjoignons  que,  inconti- 
nant  la  présente  receue,  vous  ayez  à  donner  toutes 
les  provisions  que  verrez  eslre  requises  et  néces- 
saires pour  faire  venir  et  admener  vivres  de  toutes 
pars  en  nostredicte  ville  de  Paris,  de  manière  qu'il 
y  en  aiet  en  si  bonne  et  grande  habondance  que 
lad.  cherté  puisse  cesser.  Et  en  ce  ne  faictes  faulte,  et 
vous  nous  ferez  service  très  agréable. 

(t  Donné    à    Fontainebleaue,    le    v"    Novembre 

V*  XLVII.7) 

Signé  :  «HENRY 

Clausse.  D 


CXVl  [LXV].  —  Pour  le  salpestre. 

>o  novembre  i5i7.  (Fol.  70.) 


Du  x'  jour  de  Novembre  mil  v'  xlvii. 

Aujourd'huy,  m*  Simon  Marcel,  advocat  en  Parle- 
ment et  Procureur  du  Roy  sur  le  faict  de  l'Artillerye 
de  France  et  ou  Bailliage  du  Louvre,  à  Paris,  est 
venu  et  comparu  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  et 
a  présenté  à  Mess"  les  Eschevins  de  lad.  Ville,  estans 
aud.  Bureau,  une  lettres  patentes  du  Roy,  emsemble 
une  coppie  de  lettres  missives,  desquelles  la  teneur 
ensuict  : 

r Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
noz  amez  et  feaulx  les  Prévost  des  Marciians  et 
Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris, 
salut  et  dilection.  Comme  à  nostre  nouvel  advene- 
menl  à  la  couronne,  nous  ayons  entre  autres  choses 
délibéré  de  tenir  doresnavant  toutes  les  villes  et 
places  de  nostre  royaulme  au  meilleur  equipaige 
d'arlillerye  et  munitions  qu'il  sera  possible,  et 
entre  autres  choses  faire  faire  en  icelluy  nostredict 
royaulme  une  bonne  et  grosse  provision  et  amas  de 
salpestres,  jusques  au  nombre  de  huit  cent  miilerg, 
pour  la  composition  de  noz  pouldres  à  canon,  tant 
pour  la  tuicion,  seurclé  et  deffence  de  nosdictes  villes 
et  places  que  pour  l'equippage  de  noz  armées  et 
exécution  de  nostredicte  artillcrye,  en  manière  que 
ne  puissions  lumber  en  l'inconvénient  qui  plusieurs 
foys  est  advenu ,  par  faulte  de  bonne  provision  desd. 


salpestres  et  pouldres.  Lesquelz  viii'  millers  de  sal- 
pestres nous  avons  ordonné  estre  faictz,  composez 
et  assignez  par  les  villes  et  communaultez  de  nos- 
tredict royaulme  et  payez  de  leurs  deniers,  tant  pa- 
trimoniaulx  que  autres  deniers  commungs  et  annuelz , 
chascun  selon  son  povoir  et  regard,  et  suivant  le  dé- 
partement que  nous  en  avons  faict  faire  en  nostre 
Conseil  Privé;  et  après  iceulx  salpestres  ainsi  faictz 
et  recouvrez,  estre  par  eulx  gardez  et  conservez  en 
lieux  propres  et  conmiodes  pour  ce  faire ,  comme 
une  des  meilleures  et  plus  neccessaires  munitions 
qu'ilz  pourroient  avoir  en  leursdictes  villes ,  jusques  à 
ce  qu'il  soit  besoing  de  les  employer  ou  exploicter, 
soit  pour  la  garde  et  defl'ence  d'icelies,  ou  ailleurs, 
ainsi  que  noz  affaires  se  pourront  offrir.  Ouquelcas, 
et  si  nous  les  faisons  prandre,  ou  aucune  partie 
d'iceulx,  pour  les  transporter  et  mener  en  autres  villes 
el  lieux,  selon  la  neccessitéde  nosdictes  affaires,  nous 
voulions  et  entendons  qu'ilz  soient  payez  et  rem- 
boursez de  noz  deniers,  pour  incontinant  iceulx  de- 
niers estre  convertiz  et  remployez  par  nosdictes  villes 
et  communaultez  en  achapt  et  recouvrement  d'autres 
semblables  nombre  qui  en  aura  esté  prins  et  osté, 
afin  qu'ilz  soient  et  demeurent  tousjours  garnyes  et 
munyes  desd.  salpestres,  ainsi  qu'il  apartient  pour  la 
seureté  d'icelies.  Pour  partie  duquel  nombre  devin' 

i3 


IMPHIMEftlE     KATIO:iALC. 


98 


REGISTRES  DU  RUREAU 


niillers,  nosiredicte  ville  de  Paris  a  este?  cotisée  eu 
uostredict  Conseil  Privé  eu  la  quantité  de  cinquante 
niillers  '". 

tf  Nous,  à  ces  causes,  desirans  singulièrement  led. 
amas  et  provision  d'iceulx  salpes(res  estre  faicl,  le 
plus  promptement  et  dilligemmenl  qu'il  sera  possible, 
en  chascunede  nosdictes  villes,  vous  mandons,  com- 
mandons et  très  expressément  enjoignons,  par  ces 
présentes,  que  pour  voslre  part  et  porcion  desd. 
viu'  millers,  vous  laciez  incontinanl  faire,  composer 
et  affiner  en  nostredicte  ville  de  Paris  et  es  envi- 
rons, et  telz  autres  lieux  que  verrez  bon  esire,  et  par 
tant  de  gens  qui  vous  seront  neccessaires,  lad.  quan- 
tité de  cinquante  millers  de  salpestre,  bon,  loyal  et 
nmrchant,  et  de  deux  cuittes,  selon  noz  ordonnances 
et  ainsi  que  l'on  a  acoustumé  le  recevoir  en  noz  mu- 
nitions et  greniers.  A  quoy  nous  voulions  et  vous 
ordonnons  eslre  par  vous  faicl  et  usé  de  telle  dilli- 
gence  que  vous  ayez  lesd.  l  millers  de  salpestre, 
faict  et  assigné  en  voslre  grenier,  et  prestà  mectre  el 
composer  èsdictes  pouldres,  dedans  deux  ans  après  la 
presentacion  qui  vous  sera  faicte  de  cesdictes  présentes  ; 
qui  sera ,  pour  chascun  quartier  desd.  deux  années, 
six  mil  deux  cens  cinquante  livres,  lesquelz  vous 
ferez  payer  par  les  Receveurs  des  deniers  com- 
mungs  de  nostredicte  ville  de  Paris,  ou  autre  ayant 
la  charge  d'iceulx,  tant  des  deniers  palrimoniaulx 
que  autres  commungs  et  annuelz  de  lad.  Ville,  de 
quelque  nature  et  condition  qu'ilz  soient.  Lesquelz 
payemens,  en  rapportant  par  eulx  cesdictes  pré- 
sente?, signées  de  nostre  main,  ou  vidimus  d'icelles, 
fait  sbubz  scel  royal,  avec  les  ordonnances  que  leur 


[1547] 

en  aurez  expédiées  pour  cest  effect,  et  les  quic- 
tances  des  parties  où  elles  escherront  tant  seulle- 
ment,  nous  voulions  estre  passez  et  allouez  en  la 
despence  de  leurs  comptes,  et  rabalues  de  leur 
receple  par  les  auditeurs  d'iceulx,  partout  oià  il 
apartiendra,  sans  aucune  difficulté. 

ftEt  afin  que  plus  facillement  vous  puissiez  recou- 
vrer, dedans  led.  temps  de  deux  ans,  lesd.  cin- 
quante millers  de  salpestre,  nous  avons  permis  et 
permectons,  par  cesdictes  présentes,  à  ceulx  que 
commeclrez  à  chercher  et  faire  led.  salpestre,  et  à 
tous  autres  qui  y  vouidront  doresnavant  vacquer, 
qu'ilz  puissent  l'aller  cherchei',  prandre  et  recouvrer 
par  tous  les  lieux  et  endroitz  où  ilz  en  pourront 
trouver,  et  icelluy  faire  composer  et  affiner,  tout 
ainsi  que  font  et  besongnent  ordinairement  noz 
salpesiriers  ordinaires,  et  que  s'ilz  avoient  lettres 
du  Maistre  et  Cappitaine  gênerai  de  nostredicte 
Artillerye.  En  deffendant  neantmoings  et  inhibant, 
par  cesdictes  présentes,  suyvant  noz  ordonnances, 
tant  à  nosdictz  salpesiriers  ordinaires  que  à  tous 
autres  qui  s'emploironl  doresnavant  à  faire  et  affiner 
lesd.  salpestres,  de  quelque  estât,  qualité  et  condi- 
tion qu'il  soient,  sur  peyne  de  la  hart,  de  ne  vendre, 
porter  ne  tralliquer  hors  nostredict  royaulme  aucuns 
salpestres,  et  consequemment  aucunes  pouldres;  et 
cesd.  présentes  estre  leues  el  publiées,  à  son  de 
trompe  et  cry  publique,  en  nostredicte  ville  de 
Paris,  et  partout  ailleurs  que  adviserez,  afin  que 
personne  n'en  puisse  prétendre  cause  d'ignorance, 
et  que,  s'il  se  treuve,  après  lad.  publication  faicle, 
aucuns  qui  vendent,  portent  ou   traffiquent  '  lesd. 


''  Un  registre  des  comptes  de  la  Ville  de  Paris  pour  les  années  iSùS-iSig,  intitulé  :  Dons  et  octrois  de  la  Ville  de  Paris,  fournit 
des  renseignements  intéressants  sur  les  acquisitions  et  emmagasinements  de  salpêtres,  faits  ])ar  l'intermédiaire  de  Pien-e  Séguier, 
marchand  et  bourgeois  de  Paris.  Du  6  octobre  i548  au  28  septembre  iSig,  il  acheta,  pour  le  compte  des  Prévôt  des  Marchands  et 
Echevins,  17,^06  livres  de  salpêtre,  moyennant  le  prix  de  laS  livres  le  millier,  pour  la  moitié,  et  de  io5  livres,  pour  l'autre  moitié. 
La  dépense  s'élève  pour  ce  chapitre  à  aoio  livres  tournois.  Nous  reproduisons  ici  le  premier  article  de  ce  compte,  à  cause  des  dé- 
tails précis  qu'il  donne  sur  les  opérations  de  Pierre  Séguier  : 

tf  A  Pierre  Séguier,  marchant  bourgeois  de  Paris,  la  somme  de  sept  cens  soixante  dix  huit  livres,  treize  solz,  neuf  deniers  tournois, 
à  lui  ordonné  par  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  et  par  leurs  lettres  de  mandement,  données  soubz  leurs  signelz,  le 
derrenier  jour  de  décembre  mil  cinq  cens  quarante  huit,  pour  son  remboursement  de  semblable  somme,  qu'il  a  paiée,  de  l'ordon- 
nance et  commandement  de  mesd.  seigneurs,  à  plusieurs  salpesiriers  de  cestedicle  Ville  et  faulxbourgs,  pour  la  quantité  de  six 
milliers  deux  cens  vingt  neuf  livres  etdemye  de  salpestre,  qu'ilz  ont  fourny  et  livré,  mis  el  porté  dedans  le  grenier  en  l'OsIel  de  lad. 
Ville,  pour  la  provision  et  municion  d'icelle,  depuis  le  samedi,  vi"  jour  d'octobre,  jusques  au  samedi,  x\\x°  jour  dud.  mois  de  décembre 
ond.  an,  à  raison  de  six  vinglz  cinq  livres  tournois  le  millier,  qui  est  douze  livres  dix  solz  tournois  le  cent,  suivant  le  pris  cy  devant 
convenu  par  les  prédécesseurs  de  mesd.  seigneurs  avec  eux.  Lequel  salpestre  a  esté  fourny  par  les  jours  et  sepmaines,  selon  et  ainsi 
qu'il  est  plus  à  plain  contenu  et  déclaré  en  ung  cayer  de  papier,  signé  et  cerlilTié  par  Claude  Durant,  canonnier  ordinaire  du  Roy,  par 
mesd.  seigneurs  verballement  commis  à  faire  l'essay  et  espreuve  dud.  salpestre,  en  l'absence  de  Jehan  Durant,  Maisire  de  l'Artil- 
lerie de  lad  Ville,  son  père.  Duquel  cayer  les  quictances  particulières,  passées  par  lesd.  salpesiriers  and.  Séguier,  par  devant  Quelin 
et  Cordelle,  notaires  ou  Chastellet  de  Paris,  sont  esciiples  en  la  fin  de  chascune  sepmaine,  comme  il  est  contenu  et  déclaré  èsd.  lettres 
de  mandement  cy  rendues  avec  led.  cayer  en  papier.  En  vertu  desquelles,  ce  présent  receveur  a  paiée  aud.  Séguier  lad.  somme  de 
tu'  lxxtiii  livres  xiii  solz  ix  deniers,  ainsi  qu'il  appert  par  sa  quictance  escriple  au  doz  d'icelles  lettres  de  mandemenLn  {Archives 
liai.,  KK.  aaC,  fol.  iC  v°  et  suiv.) 


[15/.7] 

salpesires  ou  pouldres  hors  noslredict  royaulme,  et 
par  ce  coiitrevenans  à  nosdictes  ordonnances  et  def- 
fences,  que  iceulx  salpestres  et  pouldres  soient  à 
nous  confisque!  et  lesd.  marclians  et  trafficans 
pugnys,  comme  infracleurs  et  transgresseurs  de  nos- 
dictes ordonnances.  Dont  nous  enjoignons  à  nostre 
Procureur,  sur  le  deu  de  son  office,  d'en  faire  les 
dilligences,  et,  à  ceste  cause,  de  vous  présenter 
cesdicles  présentes,  et  veoir  et  entendre  par  chascun 
moys  (|uel  devoir  et  dilligences  vous  ferez  de  vostre- 
dicte  part  à  l'exécution  d'icelles.  Auquel  noslredict 
Procureur  vous  baillerez  aussi  certiflication  de  la 
réception  de  cesdictes  présentes,  pour  la  nous  en- 
voyer et  souvent  nous  advertir,  es  mains  dud.  Maistre 
de  nostre  Artillerye  et  du  Contreroileur  gênerai 
d'icelle,  de  ce  qui  en  aura  esté  faict  sur  ce,  afin 
de  le  nous  faire  entendre,  pour  y  estre  par  nous 
pourveu,  soit  par  la  saisie  de  vosdictz  deniers  ou 
autrement,  et  ainsi  que  verrons  y  estre  requis.  Car 
ainsi  nous  plaist  il  estre  faict,  nonobstant  que 
iceulx  deniers  patrimoniaulx  et  autres  deniers  com- 
mungs  et  revenuz  annuelz  de  nostredicte  Ville 
soient  par  noz  editz  et  ordonnances,  dons  et  oc- 
Iroiz,  vouez  et  dédiez  pour  estre  employez  à  autres 
choses  que  ausdictz  salpestres,  et  que  par  autres 
noz  ordonnances  est  expressément  dit  que  aucuns 
ne  pourront  besongner  ausdictz  salpestres,  en  nostre- 
dict  royaulme,  sinon  ceulx  qui  auront  lettres  d'icel- 
luy  Maistre  de  nostredicte  Arlillerye;  à  toutes 
lesquelles  ordonnances  nous  avons  desrogé  et  des- 
rogeons,  et  d'icelles  avons  relevé  et  relevons  tous 
ceulx  qu'il  appartiendra,  de  nostre  certaine  science, 
plaine  puissance  et  auctorité  royale,  par  cesdictes 
présentes. 

«Donne'  à  Fontainebleaue,  le  xvii""  jour  d'Oc- 
tobre l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  quarante  sept, 
et  de  nostre  règne  le  premier,  n 

Signé:  r HENRY. 
Par  le  Roy  en  son  Conseil  :  de  Neufville.d 
El  scellées,  sur  simple  queue,  de  cirejaulne. 


«A  nostre  anié  et  féal  nostre  Procureur  sur  le 
faict  de  l'Artillerye  de  France  et  ou  Bailliage  du 
Louvre. 

17  octobre  15/17. 
-De  par  le  Roy. 

rtNosIrf  amé  et  feai,  nous  vous  envoyons  noz 
lettres  patentes,  par  lesquelles  vous  entendrez  coni- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


99 


mant  nous  avons  ordonné  estre  faict  amas  et  provi- 
sion de  salpestre  par  les  villes  et  eommunaultez  de 
nostre  royaulme,  jusques  au  nombre  de  huit  cens 
millers,  et  entre  autres,  en  nostre  bonne  ville  et 
cité  de  Paris,  de  la  quantité  de  cinquante  millers, 
poix  de  marc,  de  la  qualité  et  dedans  le  temps 
contenu  en  noz  lettres.  Pour  ceste  cause, nous  vous 
mandons ,  par  ces  présentes ,  que  vous  ayez  incon- 
tinant  à  présenter  icelles  nosdictes  lettres  à  noz 
amez  et  feaulx  les  Prévost  des  Marclians  et  Esche- 
vins  de  nostredicte  Ville,  à  celle  fin  qu'ilz  facent 
toute  dilligence  de  exécuter  nostre  vouUoir  et  inten- 
cion  ;  desquelz  vous  prandrez  certiflication  de  la  ré- 
ception qu'ilz  en  auront  faicte,  au  dessoubz  d'une 
coppie  d'icelles;  laquelle  vous  nous  envoyrez,  et 
adverlirez  par  chascun  moys  du  devoir  et  dilligence 
qu'ilz  feront  à  l'exécution  de  nosdictes  lettres ,  ainsi 
qu'il  vous  est  et  à  eulx  par  nous  mandé,  par  icelles. 
A  quoy  nous  vous  enjoignons,  sur  le  deu  de  vostre 
office  et  sur  peyne  de  nous  en  prandre  à  vous,  de 
n'y  faire  aucune  faulte.  Vous  ordonnans  pareille- 
ment de  bailler  au  porteur  de  cesdicles  présentes 
certiffication  de  la  réception  que  en  aurez  faicte, 
aussi  au  dessoubz  d'une  coppie  d'icelles. 

«Donné  à  Fontainebleaue,  le  xvii'  jour  d'Oc- 
tobre mil  v'  xLvii.  « 

Signé  :rr  HENRY 
Bochetel.h 

Soient  présentées  les  lettres  patentes  du  Roy  à 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris,  par  le  Procureur  du  Roy  sur  le  faict 
de  l'Artillerye  de  France  et  au  Bailliage  du  Louvre, 
à  Paris;  desquelles  lettres  il  prandra  acquict  et  des- 
charge, leur  faisant  les  injonctions  et  commande- 
mens  y  conlenuz,  et  mesmes  de  savoir  quel  nombre 
de  salpestre  y  a  de  présent  faict  en  lad.  Ville,  pour 
en  cerliffier  le  Roy,  Mons"^  le  Grand  Maistre  de  l'Ar- 
tillerye, ou  le  Contreroileur  gênerai  d'icelle,  en  en- 
joignant ausd.  s"  de  lad.  Ville  de  faire  faire  lesd. 
salpesires,  pour  chascun  quartier  cy  après  à  advenir, 
jusques  au  nombre  de  six  mil  deux  cens  cinquante 
livres,  pour  le  moings  bon,  jusques  à  deux  ans  pro- 
chains veuans,  qui  sera  pour  le  psirfaict  desd.  deux 
années  cinquante  millers,  poix  de  marc,  nombre 
porté  par  lesd.  lettres.  Et  est  enjoinct  aud.  Procu- 
reur du  Roy,  sur  le  deu  de  son  office,  d'en  faire 
les  dilligences,  et,  à  ceste  cause,  de  présenter  ausd. 
s"  de  lad.  Ville  lesd.  lettres,  et  d'aller  veoir  et 
entendre  par  luy,  par  chascun  moys,  quel  devoir  et 

i3. 


100 


REGISTRES  DU  BUREAU 


dilligence  lesd.  s"  de  lad.  Ville  feront  pour  l'exé- 
cution desd.  lettres ,  et  de  tout  ce  en  advertir  le  Roy, 


I'5i7] 

par  chascun  moys,  mons'  le  Grand  Maistre  de  l'Ar- 
tillerye  et  son  ContreroUeur  gênerai. 


CXVII  [LXVI].  —  [Mandement  aux  Quarteniers  relatif  aux  fermes  du  pied  fourché 

ET   DU  HUITIÈME    DE  GREVE.] 

i4  novembre  iS'iy.  (Fol.  73.) 


Du  xiin'  jour  de  Novembre  v*^  xlvii. 
Aujourd'uy  ont  esté  porté  mandemens  aux  seize 
Quarteniers,  desquelz  la  teneur  ensuit  : 

(T  De  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris. 

trSire  Jehan  Basannier,  Quartenier  de  lad.  Ville, 
envoyez  présentement   vos  cinquanteniers  et  dixi- 


niers  par  toutes  les  maisons  de  vostredict  quartier, 
pour  la  seconde  jussion  et  mandement,  dire  à  ceulx 
qui  ont  l'ente  constituée  sur  les  fermes  du  pie  four- 
ché et  huiliesme  de  Grève,  es  années  v"  xxii  et 
v"  xiii,  qu'ilz  ayent  à  apporter  leurs  lettres  et  quérir 
l'argent  du  rachapt  desd.  rentes,  et  qu'ilz  n'y  facent 
faulte. 

(tFaict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xiiii'  Novembre 

V'  XLVIl.n 


CXVIII  [LXVII].  —  Edict  DU  Roy  TOuciiA^iT  l'eslection  DU  Prévost  des  Marchans 

ET  Eschevins. 

30  novembre  1547.  (Fol.  73  v°.) 


Du  samedi,  xx"  jour  de  Novembre  mil  y"  xlvii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'iceile,  pour 
adviser  sur  l'edict  du  Roy  faisant  mention  de  l'eslec- 
tion des  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  ce 
Roy  anime,  et  par  lequel  le  Roy  deffend  de  n'eslire 
nul  officier  du  Roy,  advocatz  ou  procureurs  des 
Cours  souveraines  et  autres  '')  ;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  m"  Loys  Gayant,  Prévost  des  Marchans; 

Mons'  Lecirier,  Eschevin: 

Mess"  de  Seaulx,  Lelievre,  J.  Berthelemy,  M.  de 
Bragelongne,  de  Thou,  T.  de  Bragelongne,  Le- 
comte,  Bouchart'^',  s'  de  Champigny,  Larchcr,  Le- 
lieur.  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  la  remonstrance  faicte  par  mond.  s""  le  Pré- 


vost des  Marchans  dud.  edict  du  Roy,  sur  le  faicl 
de  l'eslection  desd.  Prévost  et  Eschevins  des  villes 
de  ce  royaulme,  et  après  lecture  faicte  de  la  coppie 
d'icelluy,  a  esté  la  matière  mise  en  délibération,  et  a 
demandé  l'avis  aux  assistans;  tous  lesquelz  ont 
conclud ,  advisé  et  délibéré  que  l'on  doibt  présenter 
requesle  à  la  court  de  Parlement,  pour  faire  supper- 
ceder  la  publication  dud.  edict t^',  et  au  reste  que,  ce 
pendant,  l'on  doibt  envoyer  devers  le  Roy  mons"' 
Seguier'"'  et  le  Procureur  de  la  Ville,  pour  luy  faire 
les  remonslrances  qui  seront  advisées  de  par  la 
compaignée,  et,  pour  ce  faire,  que  l'on  envoyra 
prier  led.  Seguier  de  prandre  ceste  charge  de  faire 
lesd.  remonslrances,  et  aussi  que,  ce  pendant,  l'on 
pourra  faire  plus  grande  assemblée,  si  l'on  veoit 
que  bon  soit. 


'''  Par  cet  édit,  donné  à  Fontainebleau  au  mois  d'octobre  1567,  le  roi  déclare  que  ttdoresnavant  nos  officiers  es  cours  souveraines, 
jurisdictions  ordinaires,  tant  des  prevotez,  que  bailliages,  seneschaussées ,  et  semblablement  des  jurisdictions  extraordinaires,  soit  des 
cours  des  Généraux  de  la  justice  des  Aides,  ou  des  Esleuz,  et  pareillement  des  Chambres  de  nos  Comptes,  et  aussi  tous  advocats  et 
procureurs  èsdictes  jurisdictions,  ne  pourront  estre  par  cy  après  promeuz  en  cbargos  ou  estais  de  prevoslz,  maieuiï,  eschevins,  ou 
autres  estats  de  ville,  soit  par  voye  d'élection,  ou  autre  manière  de  provision».  Les  électeurs  qui  contreviendront  à  cette  défense  sont 
frappés  d'une  amende  de  cent  écus  d'or  envers  le  roi  et  d'une  somme  égale  au  profit  de  la  ville ,  et  de  la  perte  de  leur  droit  d'élection  ; 
les  officiers  élus  et  qui  auront  de  fait  accepté  la  candidature,  seront  privés  de  leurs  états  et  offices  royaux,  et,  s'ils  sont  avocats  ou 
procureurs,  ils  payeront  en  outre  une  amende  de  cent  écus  d'or.  (Fontanon,  Edhs  et  Ordonnances,  in-fol.  t.  I,  p.  84,  et  Isambert, 
Ancienne»  loi»,  in-8°,  t.  XIII,  p.  34.) 

"'  Plus  ordinairement  écrit  ilochart. 

'''  Les  registres  du  Conseil  du  Parlement  de  Paris  ne  portent  point  trace  de  cette  démarche  résolue  par  le  Bureau  de  la  Ville. 
Du  reste,  si  elle  eut  lieu  effectivement,  elle  ne  fut  point  couronnée  de  succès,  car  l'enregistrement  de  l'édit  en  question  fut  ordonné 
parla  Cour  dès  le  38  novembre  suivant.  (Archives  nat.,  X'*  8616,  fol.  4i.) 

''  Pierre  Séguier,  alors  Lieutenant  criminel  au  Chàtolet  de  Paris  et  Conseiller  de  la  Ville.  Il  avait  élé  Echevin  en  j543-i544. 


[i547] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


101 


CXIX  [LXVIII].  —  Responce  pour  le  salpestre 

i"  décembre  1547.   (Fol.  7a)'''. 

Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville 
de  Paris  certifEent  qu'ilz  ont  receu  les  lettres  pa- 
tentes qu'il  a  pieu  au  Roy  leur  envoyer  en  dacte  du 
xvii'  jour  d'Octobre  v°  xlvii  ,  touchant  le  faict  du 
salpesire,  suyvant  lesquelles  et  incontinant  les  avoir 
receues,  ilz  ont  mys  payne,  à  leur  povoir,  de  faire 


le  contenu  d'icelles,  et  conlinuront  cy  après,  le  plus 
dilligemment  qu'il  leur  sera  possible ,  pour  satisfaire 
au  vouUoir  dud.  seigneur. 

Faict  le  jeudi,  premier  jour  de  Décembre,  mil 
v'  XLVII,  et  délivre  aud.  Marcel  t^),  le  m"  Décembre 
ensuivant. 


CXX  [LXIX].  —  [Mandement  du  Roi  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Échevins 

de  venir  le  trouver.] 

8  décembre  1547.  (Fol.  78.) 


Lettres  missives  du  Roy,  receues  le  viii' Décembre 
v'  XLVii,  aux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
la  ville  de  Paris  : 

7  décembre  1547. 
«De  par  lb  Roy 
trVous,  Prévost,  incontinant  ces  lettres  receues, 
partez  et  vous  en  venez  en  ce  lieu,  devers  nous,  avec 
deux  ou  trois  des  Eschevins  de  nostre  ville  de  Paris, 
et  apportez  avec  vous  les  lettres  en  vertu  desquelles 
vous  faictes  lever  et  exiger  les  dix  solz  pour  poise 


de  tout  le  sel  qui  passe  soubz  les  pontz  de  Mante, 
venant  de  Rouen '^',  et  pour  entendre  autres  choses 
que  avons  à  vous  dire  pour  noz  affaires.  Et  n'y 
faictes  faulte. 

tr  Donné  à  Fontainebieaue,  le  septiesme  jour  de 
Décembre  l'an  mil  v'  xlvii.  ri 

Signé  :  «HENRY 
DE  La  Cuesnaye.  1 

Suivant  lesquelles  lettres,  Mons'Gayant,  Prévost 
des  Marchans,  sires  Jehan  Rerthelemy  et  Fiacre 
Charpentier  sont  partys  pour  aller  à  la  Court. 


CXXI  [LXX].  —  [Lettres  missives  du  Roi  aux  Pre'vôt  des  Marchands  et  Échevins 
POUR  traiter  avec  les  Commissaires  chargés  de  vendre  une  partie  du  domaine  et  des  aides.] 

16  décembre  1647.  (Fol.  78.) 


Autres  missives ,  receues  le  xvr"  Décembre  ensui- 
vant v'  XLVII,  présentées  par  Mess"  de  Soissons  et  de 
Villeroy  : 

la  décembre  1547. 
(tDe  par  le  Roy 

«Très  chers  et  bien  amez,  la  cause  principalle 
pour  laquelle  vous  avons  nagueres  mandé  venir  vers 
nous  estoit  pour  la  revente  des  fermes,  par  nous 
nagueres  racheplées ,  tant  de  vous  que  du  s'  de 
Nanloullet.  Par  quoy  et  que  nous  avons  depputté 
Commissaires  en  nostre  ville  de  Paris,  pour  vendre 
portion  de  nostre  dommaine  et  de  noz  aydes,  vous 


retirerez  devers  eulx  pour  en  traicler  et  accorder 
avecques  eulx,  vous  advisant  que  nostre  intention 
est  lad.  revente  [estre  faicte]  au  denier  douze,  pour 
le  moings,  actendu  qu'il  y  a  plus  de  verissimili- 
tude  en  l'augmentacion  desd.  fermes  que  à  la  dimi- 
nution. Toutesfoys,  ou  ne  pourriez  fournir  aux  de- 
niers pour  ce  requis,  sans  les  emprunter,  ou  partie 
d'iceulx,  des  bourgeois  de  nostredicte  Ville,  nous 
vous  permectrons  de  constituer  rentes  sur  l'émolu- 
ment d'icelles  fermes,  à  icelle  raison  du  denier 
douze.  Et  aussi,  si  besoing  est  imposer  à  rachapt 
desd.  renies  les  biens  aisez  d'ieelle  Ville,  ainsi  qu'il 


"'  La  réponse  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Éclie?ins  a  élé  intercalée  sur  le  Registre,  immédiatement  après  le  texte  des  lettres 
palcntps  et  missives  relatives  aux  approvisionnements  de  salpêtres  (n"  CXVI)  ;  nous  la  replaçons  à  son  ordre  clironologique. 

'*'  Simon  Marcel,  le  Procureur  du  Roi  sur  le  fait  de  l'Arlillerie  et  au  Railliage  du  I^ouvre  (voir  ci-dessus,  au  10  novembre). 

'"  Par  lettres  patentes,  données  à  Fontainebleau,  le  1"  mars  i543  (n.  s.),  François  I"  avait  prorogé  de  six  années,  en  faveurde 
la  ville  de  Paris,  le  droit  de  perception  de  certaines  aides,  et  entre  autres  de  vdix  lolz  tournoi»  lur  chascune  poise  de  $el  amené  contre- 
monl  la  rivière  de  Seyne ,  au  dettui  et  oullre  les  limitles  du  grenier  à  tel  de  Vemon  enra.r  (^Archires  nal.,  Ordonnance»  enreg.  an  Par- 
lement, X''  86i3,  fol.  3().),  et  Carlulaire  de  Pari»,  auxvi'  siècle,  KK  101  2,  fol.  67.) 


102 


REGISTRES  DU  RUREAU 


a  esté  cy  devant  faict,  nous  vous  en  ferons  expédier 
lettres  à  ce  nécessaires.  Et  au  demeurant,  quant  aux 
dix  solz  pour  poise  de  sel,  que  prétendez  avoir 
droict  de  prandre  sur  tout  le  sel  passant  soubz  les 
pontz  de  Manie,  pour  monter  contremont  la  rivière 
de  Seyne,  envoyez  seullement   ung   ou    deux  de 


[.5/.7J 

vous  devers  nous,  inslruict  de  l'aiTaire,  et  qu'il 
apporte  les  lettres  et  tiltres  dud.  droict  prétendu, 
selon  que  vous  avons  escript  et  mande'  par  noz  der- 
nières lettres. 

«Donné  à  Fontainebleaue,  le  xii'  jour  de  Dé- 
cembre mil  v'  xLVii.n 


GXXII  [LXXI].  —  Pour  la  revente  des  fermes  du  pie  fourché  et  huitiesme  de  Grève. 

17  décembre  1547.  (Fol.  78  v°. ) 


Du  samedi,  xvii™' jour  de  Décembre  mil  v''  xlvh. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  TOstel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  plusieurs  grans  et  urgens  affaires  d'i- 
celle ,  et  mesmes  pour  la  revente  que  le  Roy  entant 
faire  à  lad.  Ville  des  fermes  du  pie  fourché  et  hui- 
tiesme de  Grève,  et  autres  affaires  d'icelle  Ville;  en 
laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Loys 
Gavant  ; 

Mess"  Rerthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Via- 
lard,  Eschevins  de  lad.  Ville; 

Mess"  de  Robigny,  de  Livres,  de  Thou,  T.  de 
Montmirel,  Lecomte,  Larcher,  Paillart,  T.  de  Rra- 
gelongne.  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  la  lecture  des  lettres  missives  cy  dessus 
transcriptes ,  et  que  mond.  s'  le  Prévost  a  recilé  le 
discours  de  son  voyage  consernant  lesd.  lettres,  a 
mys  la  matière  en  délibération  et  demandé  son  avis 
etoppinyon  aux  assistans.Tousiesquelz  ont  conclud, 
advisé  el  délibéré,  quant  à  l'achapt  des  fermes  dud. 
pié  fourché  et  huiliesme  de  Grève,  on  doibt  faire 
assemblée  generalle  et  appeller  six  notables  per- 
sonnes de  chascun  quartier,  pour  adviser  à  recouvrer 
les  deniers  pour  l'achapt  desd.  fermes,  et  se  reigler 
comme  au  premier  coniract,  faict  en  l'an  mil  v"  xxii; 
mais  auparavant  savoir  de  Mess"  les  Commissaires 
du  Roy  commant  ilz  ont  délibéré  de  contracter  avec 


lad.  Ville,  el  qu'ilz  le  baillent  par  escript,  pour  le 
tout  remonslrer  en  lad.  assemblée  generalle,  el  re- 
monslrer  ausd.  Commissaires  du  Roy  la  poursuicte 
que  font  les  bourgeois  de  cesledicle  Ville  d'estre 
remboursez  des  deniers  qu'ilz  ont  preslez,  tant  aux 
Quarteniers  pour  lad.  Ville,  que  pour  autres  deniers 
prestez  au  Roy,  par  ordonnance  de  Mess"  les  Cardi- 
naux de  Rourbon  et  de  Meudon,  en  l'année  mil 
v'  xLii,  el  les  prier  d'en  rescripre  au  Roy,  à  ce  que 
iceulx  bourgeois  soient  remboui-sez  et  que  de  meil- 
leure volunté  ilz  baillent  argent  pour  l'affaire  qui 
s'offre  de  présent. 

El  quant  unerequeste  présentée  parles  Canayes''', 
de  Sainct  Marcel,  a  esté  aussi  advisé  que,  pour  éviter 
aux  monopoUes  et  chertédes  marchandises  d'alungs  '"^l, 
et  pour  la  conséquence  qui  en  pourroit  advenir,  lad. 
Ville  se  doibl  joindre  au  Grant  Conseil  avec  lesd.  Ca- 
nayes,  en  faisant  par  eulx  les  fraiz  et  despens. 

Après  laquelle  assemblée,  mond.  s"'  le  Prévost  se 
seroit  relire  par  devers  lesd.  Commissaires  du  Roy, 
pour  savoir  d'eulx  commant  ilz  ont  délibéré  de  con- 
tracter avec  lad.  Ville.  Lesquelz  luy  ont  fait  responce 
qu'ilz  n'avoient  autre  charge  du  Roy  que  de  suyvre 
une  lettres  missives,  à  eulx  envoyée  par  led.  seigneur, 
contenant  en  substance  le  contenu  en  la  dernière 
lettres  escripte  par  le  Roy  à  lad.  Ville,  cy  dessus 
transcripte,  dont  ilz  avoient  baillé  coppie. 

El  après  en  avoir  conféré  au  Rureau  de  lad.  Ville, 


'■'  Célèbre  famille  de  teinturiers  du  faubourg  Sainl-Marcel ,  émules  des  Gobelins  jusqu'en  ih-^li,  époque  à  laquelle  ils  cédèrent 
leur  maison  à  Micliel  Charpentier,  bourgeois  de  Paris,  comme  on  le  voit  dans  un  registre  du  Parlement  :  «Du  lundy  i"  mars 
Mï'  LXîiv.  La  cour  a  ordonné  l'enregistiemenl  du  brevet  octroyé  par  le  roy  à  m"  Michel  Charpentier,  bourgeois  de  Paris,  levm'  février 
HDLXxiv,  par  lequel  le  dit  seigneur,  en  considération  du  trafic  de  la  teinture  des  draps,  qu'il  faict  au  lieu  des  Canayes,  qu'il  a  acquis 
au  faubourg  Sainct  Marcel,  luy  9  permis  de  prendre  jusqu'à  douze  cens  livres  de  rente  et  au  dessoubz,  de  telles  personnes  que  bon 
luysemblera.il  {Archives  nntionaks ,  X'"  16/19,  fol.  i56.)  Jean  Canaye,  chef  de  la  famille,  vers  cette  époque  était  propriétaire, 
près  l'église  Saint-Médaid,  de  la  maison  dite  du  Patriarche,  devenue  historique  au  temps  de  la  première  guerre  de  religion,  à  la 
suite  d'un  grave  conflit  survenu ,  le  a  7  décembre  1 56 1 ,  entre  les  protestants ,  qui  s'y  assemblaient ,  et  les  catholiques  réunis  à  Saint-Médard. 
Jean  Canaye,  en  réparation  de  ces  excès,  fil  don  aux  pauvres  de  Paris  de  la  maison  du  Patriarche,  18  août  i56a  (X''  i6o3, 
à  la  date). 

<^'  L'alun  est  le  principal  des  sels  minéraux  dont  on  se  sert  dans  la  teinture;  il  dispose  les  étoffes  à  recevoir  les  couleurs  et  donne 
à  celles-ci,  surtout  à  l'écarlate,  toute  leur  vivacité. 


[i547]  DE  LA  VILLE  DE  PARIS 

auroient  faict  escripre  les  remonstrances  qui 
vent,  pour  leur  présenter. 


m 


ensui- 


iT  Après  avoir  entendu  le  vouUoir  du  Roy,  à  nous 
dict  et  declairé  par  Messeigneurs  de  Soissons,  de 
Villeroy,  du  Mortier  et  autres  Commissaires  dud. 
seigneur,  depputtez  à  Paris  pour  la  vente  de  son 
dommaine  et  aydes,  et  qu'il  a  esté  recité  ausd. 
s"  Commissaires  la  conclusion  et  resolution  du  Con- 
seil d'icelle  Ville,  tenu  à  ceste  fin  en  l'Ostel  commung 
de  lad.  Ville,  samedi  dernier,  xvii""jourdu  présent 
moys,  et  en  ensuivant  ce  que  lesd.  s"  commissaires 
nous  ont  ordonné  de  mectre  et  leur  bailler  par  es- 
cript  nostre  responce; 

trDient  et  remonstrent  lesd.  Prévost  et  Eschevins 
que,  suyvant  le  voulloir  dud.  seigneur,  ilz  feront 
toutes  dilligences  à  eulx  possibles,  pour  y  satisfaire 
le  plus  promptement  qu'ilz  pourront;  mais  que  les 
lettres  dud.  seigneur  à  euix  envoyées  contiennent  que 
son  plaisir  est  que  les  aydes  y  mentionnées  soient 
revendues  au  denier  douze  pour  le  moings,  sans  de- 
clairer  par  icelies  lettres  à  quelle  valleur  led.  seigneur 
entant  lesd.  fermes  se  monter,  et  que,  s'il  entendoit 
la  valleur  desd.  fermes  eslre  estimées ,  selon  qu'elles 
ont  esté  baillées  ceste  présente  année  et  autres  pré- 


cédentes, cela  pourroit  tourner  au  dommage  et  to- 
talle  ruyne,  tant  de  lad.  Ville  que  de  ceulx  qui  au- 
roient preste  leurs  deniers  pour  subvenir  aux  affaires 
dud.  seigneur,  car  il  est  à  craindre  que,  pour  aucuns 
cas  fortuitz,  lesd.  fermes  ne  vauldroient  à  beaucoup 
près  le  payement  et  fraiz  desd.  rentes ,  ainsi  qu'il  est 
souventes  foys  advenu  par  cy  devant,  combien  que 
lesd.  fermes  feussent  estimées  seuUement  valloir,  par 
chascun  an,  de  xvii  à  xvui".  livres  tournois; 

kA  ceste  cause,  supplient  très  humblement  led. 
seigneur  et  vous  autres,  Messeigneurs  ses  Commis- 
saires, de  voulloir  suyvre  la  teneur  du  contract  faict 
et  célébré  entre  le  feu  Roy,  que  Dieu  absoille,  Mes- 
seigneurs lors  ses  Commissaires,  et  lad.  Ville,  ac- 
tendu  mesmement  que  la  plus  valleur  desd.  fermes , 
sy  aucunes  en  y  a,  retournera  aud.  seigneur,  suyvant 
son  bon  vOulloir,  et  que  lad.  Ville  n'entend  y  pré- 
tendre aucun  droict  ny  proufïît,  mais  seullement 
que  les  rentiers,  frayz  et  loyaulx  coustz  soient  payez, 
et  les  creantiers  myeulx  asseurez  ;  et  aussi  qu'il  plaise 
au  Roy  faire  rembourser  les  bourgeois  et  particuliers 
de  lad.  Ville,  qui  ont  gratuitement  faict  prest  aud. 
feu  Roy,  pour  subvenir  à  ses  très  urgens  affaires, 
à  ce  qu'ilz  soient  plus  promptz  de  subvenir  à  l'af- 
faire qui  de  présent  s'offre,  n 


CXXIII  [LXXII].  —  Seconde  remonstrance. 

a  a  décembre  \,)fi'].  (Fol.  75.) 


(f  Pour  salisfaire  à  ce  qu'il  a  pieu  au  Roy  escripre 
et  faire  dire  aux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris,  par  Messeigneurs  de  Soissons, 
de  Villeroy,  du  Mortier  et  autres  Commissaires,  par 
luy  ordonnez  en  lad.  ville  de  Paris  sur  le  faict  des 
alienalions  de  ses  aydes,  mesmement  pour  les  enga- 
gemens  que  led.  seigneur  entend  eslre  faietz  à  lad. 
Ville  des  fennes  du  pié  fourché,  huitiesme  du  quartier 
de  Grève  et  de  la  busche,  nagueres  racheplées; 
après  avoir  par  lesd.  Prévost  et  Esche\ins  conféré 
sur  cest  affaire  avec  le  Conseil  de  lad.  Ville,  sur  ce 
assemblé  en  l'Ostel  commung  d'icelle,  considéré 
que,  à  prandre  la  valleur  desd.  fermes  au  plus  liault 
pris  qu'elles  ont  esté  depuis  dix  ans,  et  au  denier 
douze,  pour  le  moings,  ainsi  que  portent  lesd. 
lettres  missives  dud.  seigneur  et  qu'il  a  esté  declairé 
par  lesd.  Commissaires  ausd.  Prévost  et  Eschevins,  il 
a  semblé  au  Conseil  de  lad.  Ville  qu'il  sera  difficille 
et  quasi  impossible  de  trouver  gens  qui  veullent 
l'ouinir  deniers  à  constilucion  de  rentes  sur  lesd. 
fermes  prinscs  à  lad.  plus  haulte  valleur,  craignans 


qu'elles  puissent  cy  après  aussi  bien  diminuer  que 
augmenter,  tant  pour  les  inconveniens  de  maladie 
que  autres,  qui  pevent  casuellement  et  inopinément 
advenir,  et  des  rabaiz  et  diminutions  desd.  fermes 
qui  en  ensuivent;  et,  pour  ceste  cause,  desirans  que 
le  Roy  soit  subvenu  promptement  à  ses  affaires  et 
faciliser  le  recouvrement  desd.  deniers,  il  leur  a 
semblé  que,  si  c'est  le  bon  plaisir  du  Roy  et  de  Mes- 
seigneurs de  son  Conseil,  arbitrer  la  valleur  desd. 
fermes  à  tel  et  si  raisonnable  pris,  que  chascun  con- 
gnoisse  que  vraysemblablemenl  lesd.  valleurs  se 
puissent  bon  an  mal  an  entretenir,  et,  à  ceste  raison, 
leur  bailler  au  denier  douze  icelle  valleur,  aux 
charges  de  rendre  et  payer  au  Roy  la  plus  valleur 
et  oultre  plus  desd.  fermes,  s'aucunes  en  y  a,  les 
rentes  pour  ce  constituées  et  fraiz  à  ce  neccessaires 
payez,  ainsi  qu'il  a  esté  faict  et  ce  faict  encores  de 
présent,  pour  autres  fermes  dud.  seigneur,  engagées 
à  lad.  Ville,  elordonnerque,si  la  valleur  desd.  fermes 
ne  povoit  venir  à  la  concurrance  de  la  rente  à  quoy 
elles  leur  seront  baillées  et  fraiz  sur  ce  neccessaires, 


104 


REGISTRES  DU  RUREAU 


l'oultre  plus  soit  prins  sur  les  plus  valleurs  des 
autres  fermes  engagées  à  lad.  Ville,  et  dont  lesd.  plus 
valleurs  reviennent  aud.  seigneur,  comme  dit  est. 

ffEn  quoy  faisant,  eniploiront  lesd.  Prévost  et  Es- 
chevins  toute  la  diliigence  que  possible  leur  sera 
de  recouvrer  lesd.  deniers,  sans  ce  que  lad.  Ville  y 
aict  ou  puisse  avoir  et  prétendre  aucun  prouffit  ou 
advantage.  Et  autrement  ne  voyenl  que  cela  se  puisse 
commodément  conduire,  parce  que,  quant  a  esté 
question  de  recouvrer  par  cy  devant  deniers  à  con- 
stitucion  de  renies,  imposant  à  ce  les  bien  aisez  de 
lad.  Ville,  il  a  convenu  user  de  grandes  contraincles , 
et  si  ne  sont  les  deniers  venuz  au  temps  que  Ton  ies 
desiroit.  Au  contraire,  si  les  personnes  qui  ont  puis- 
sance d'ayder  au  Roy  ont  congneu  qu'il  y  ait  asseu- 
rance  pour  euix  en  l'assignation  pour  ce  baillée  à  lad. 


[1547] 

Ville ,  ilz  se  sont  eulx  mesmes  présentez  liberallemenl 
et  promptement  fourniz  leursd.  deniers,  non  seul- 
lement  des  bien  aysez  de  lad.  Ville,  mais  aussi  autres 
non  babitans  d'icelle,  tant  gentiizhommes  que  autres. 

ff  Laquelle  voye  leur  semble  la  plus  convenable  au 
bien  et  contentement  du  Roy  et  des  habitans  de  lad. 
Ville.  Et  tant  plus  la  seureté  sera  congneue,  tant 
plus  facilles  seront  lesd.  deniers  à  recouvrer,  et  en 
ce  n'aura  le  Roy  aucun  interest.  A  quoy  lesd.  Pré- 
vost, Eschevins  et  autres  officiers  d'icelle  Ville 
s'emploiront  et  feront  toutes  les  dilligences  à  eulx 
possibles  et  à  l'augmentacion  desd.  fermes  par  tous 
moyens  raisonnables,  ainsi  qu'ilz  ont  faict  par  cy 
devant,  comme  l'on  a  veu  et  congneu  par  effect. 

ttFaict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xxii"  jour  de 
Décembre  mil  v'  xlvii.« 


CXXIV[LXXIII]. 


Autres  lettres  missives  du  Roy,  envoyées  à  Mess"  les  Commissaires 

SUR  LE  FAICT  DES  REVENTES  DES  AyDES. 

26  décembre  1567.  (Fol.  76.) 


ttMess",  j'ay  veu  et  entendu  le  contenu  en  voz 
lettres  du  xxii'  de  ce  moys  et  pareillement  la  res- 
ponce  et  offres,  que  vous  ont  faicles  et  baillées  par 
escript  les  Prévost  des  Marclians  et  Eschevins  de 
Paris,  sur  ce  que  leur  avez  dict  et  fait  entendre  de 
par  moy  pour  le  faict  des  fermes  du  pie  fourché  et 
du  huitiesme  du  quartier  de  Grève,  que  j'entends 
leur  faire  revendre.  Et  après  avoir  conféré  avec  les 
gens  de  mon  Conseil  de  l'arbitrage  que  lesd.  Prévost 
et  Eschevins  demandent  eslre  faict  de  la  valleur 
desd.  fermes,  ay  esté  el  suis  contant  arbitrer  et  esti- 
mer lad.  valleur  à  xxx"  livres  tournois  par  chascun 
an,  jaçoit  ce  qu'elles  ont  plus  vallu  la  dernière  année 
et  qu'il  y  ait  plus  de  verissimilitude  en  l'augmenta- 
cion que  en  la  diminution  d'icelles  fei-mes. 

rEt  pareillement,  j'ay  esté  et  suis  comptant  que  la 
vente  s'en  face  selon  lesd.  offres,  qui  est  au  denier 
douze  de  lad.  estimation,  el  aux  charges  de  me  rendre 
et  payer  la  plus  valleur,  si  aucune  s'en  treuve,  les 
rentes  pour  ce  constituées  et  fraiz  aussi  pour  ce  néces- 
saires payez.  Et  leur  acorde  aussi ,  comme  ilz  le  de- 
mandent, que,  si  lesd.  fermes  ne  pevent  venir  à  lad. 
somme  de  xxx"  livres  tournois  et  à  payer  les  fraiz 
dessusdictz,  iceulx  Prévost  et  Eschevins  puissent 
reprandre  ce  qui  s'en  fauldra  sur  les  plus  valleurs 
de  mes  autres  fermes,  qu'ilz  tiennent  encores  de 
présent  en  engagement. 

rrPar  quoy,  Mess",  vous  leur  ferez  entendre,  et 
que  j'ay  eu  et  ay  très  agréable  leur  diliigence  et  le 
devoir  auquel  ilz  se  sont  exposés  et  exposent,  pour 


mon  service.  Et  les  advertirez  que  j'ay  commandé  vous 
estre  expédié  nouveau  povoir,  pour  en  contracter 
avec  eulx,  lequel  vous  sera  de  brief  envové;  les 
priant  de  par  moy  que  ce  pendant  ilz  facent  dilii- 
gence d'asseurer  leurs  deniers. 

ftEt  autant  en  ferez  entendre  au  s''  de  Nantoullet, 
pour  pareillement  faire  tenir  prestz  les  vi"  m.  livres 
tournois,  pour  lesquelles  je  luy  ay  accordé  la  ferme 
de  la  busche.  Et  au  demourant,  quant  aux  estatz 
particuliers  des  valeurs  de  mon  dommaine  et  de 
me?  autres  aydes,  que  dictes  vous  estre  diffiçille  à 
recouvrer,  le  trésorier  Groslier  s'en  est  allé  à  Paris 
pour  y  satisfaire  de  sa  part;  mais,  pour  plus  grande 
seureté,  vous  pourrez,  ainsi  que  vous  ay  mandé  par 
mes  dernières  lettres,  envoyer  deux  de  vous,  des 
plus  portatifz,  par  les  receptes  particulières,  pour 
les  faire  extraire  au  vray,  tant  des  registres  des  Re- 
ceveurs particuliers  que  des  Greffes ,  èsquelz  les  baulx 
ont  esté  respectivement  faictz;  ou  sinon  y  envoyer 
quelqu'un  des  huissiers  et  messages  de  ma  Chambre 
des  Comptes;  le  voyage  et  fraiz  duquel,  emsemble 
les  autres  fraiz  qu'il  conviendra  faire  pour  l'exécu- 
tion de  vostre  commission ,  vous  ferez  payer  par  le 
Receveur  gênerai  de  Paris,  et,  les  employant  en  son 
estât,  ilz  luy  seront  desduictz  parle  Trésorier  de  mon 
Espargne.  Et  à  Dieu,  Mess",  qui  soit  garde  de  vous. 

ff  Escript  à  Fontainebleaue,  le  xxvi°  jour  de  Dé- 
cembre mil  v'  XLvii.  15 

Signé  :  -r  HENRY 
DE  L\  Chesnaïe.h 


[i548] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


105 


1548. 


CXXV  [LXXIV].  —  [Assemblée  gé>ér 

g  janvier  i548 

Du  lundi,  ii""  jour  de  Janvier  mil  v"  xlvii. 

En  assemblée  generalle  le  jourd'uy  faicte,  en 
rOstel  de  la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des 
Marehans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarleniers  et 
huit  notables  bourgeois  de  cbascun  quartier,  man- 
dez pour  adviser  sur  la  revente  que  le  Roy  entend 
faire  des  fermes  du  pie'  fourche  et  huitiesme  de 
Grève,  nagueres  par  luy  racheptées;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marehans,  Gayant; 

Mess"  Berlhelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
vins; 

Mess"  Viole,  s'  d'Athis,  Prévost,  Berthelemy, 
M.  de  Bragelongne,  T.  de  Bragelongne,  de  Livres, 
Paillart,  Lecomte,  Larcher,  Courtin,  Conseillers  de 
lad.  Ville; 

Mons'  de  Ranconnet,  mons'  Ruze',  General  de  la 
Justice,  mons'  Deslas,  Chevalier,  m'  Jehan  Gontier, 
m"  Jehan  de  Rueil,  Bourgeois; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Courtin, 
Lejay,  Croquet,  Parfaict,  Gohory,  Danès,  Hac, 
Prévost,  Quarteniers  de  lad.  Ville; 

Anthoine  Peroton,  Claude  Defresnes,  Jacques 
Danès,  Nicolas  Ma  heu,  Jehan  Levasseur,  sire  Jehan 
de  Moussy,  Guillaume  Lecomie,  sire  Nicolas  Per- 
rol,  Jehan  Dampmartin,  Mcolas  Lesellier,  Jehan 
Guerrault,  Jehan  Boursin,  Claude  Bagorré,  Phi- 
lippes  Lejars,  Mcolas  Lesellier,  Estienne  Gregis, 
Jehan  Lesellier,  drappier,  Jacques  de  Cueilly,  Gilles 
Dupuis,  mons'  Mestrac,  le  Contrerollcur  Lemoyne, 
Jehan  Lamaque,  Jacques  Herlement,  Jehan  Dau- 
tart,  Nicolas  Aubry,  Jehan  de  Crevecueur,  Claude 
Bourdereul,  m'  Milles  Perrol,  m'  Pierre  Robert, 
Pierre  Delassus,  Philebert  de  Crevecueur,  Pierre 
Dyer,  Liger  Procher,  Odo  Boyvin ,  m'  Pierre  Hame- 
lin,  m'  Jehan  Despoignys,  Nicolas  Alexandre,  Pon- 
cet  Lépreux,  Thomas  Debresme,  François  Gui- 
chard,  GodefTroy  Moireau,  Pierre  Holman,  Thibault 
Comtel,  Philippes  Lejay,  le  greffier  Nepveu,  Jehan 
Lejay,  tous  bourgeois  et  marehans  de  lad.  Ville  : 

Aprrs  lecture  faicle  en  ladictc  assemblée  de  deux 
ictires  missives  du  Roy,  envoyées  à  lad.  Ville,  cy  des» 


ale]  pour  ladicte  revente  des  fermes. 

.(Fol.  77.) 

sus  transcriptes,  la  coppie  d'une  autre  lettres  mis- 
sives, envoyez  par  led.  seigneur  à  mes^eigneurs  ses 
Commissaires,  les  remonstrances  faictes  par  icelle 
Ville  et  baillées  par  escript  ausd.  s"  Commissaires, 
qu'ilz  ont  envoyées  au  Roy,  et  de  la  responce  faicte 
par  led.  seigneur  à  icelle  Ville,  et  que  mond.  s'  le 
Prévost  des  Marehans  a  proposé  et  declairé,  en  lad. 
assemblée,  ce  qui  avoil  esté  ordonné  à  luy  et  aux 
Eschevins  de  lad.  Ville,  tant  par  messeigneurs  du 
Conseil  Privé  du  Roy  que  par  messeigneurs  ses 
Commissaires,  estans  en  ceste  Ville  pour  le  faict  des 
aliénations  et  reventes  desd.  fermes  et  autre  dom- 
maine  dud.  seigneur,  ensemble  les  urgens  affaires 
du  Roy;  mis  la  matière  en  délibération  et  demandé 
aux  assistans  leur  avis  et  oppinyon  ; 

A  esté  conclud,  advisé  et  délibéré,  après  avoir 
desduict  plusieurs  bonnes  et  grandes  raisons,  et 
considéré  les  gros  deniers  qui  ont  esté  par  cy  devant 
levez  à  lad.  Ville ,  et  fournys  au  Roy  de  son  ordon- 
nance; et  actendu  la  pauvreté  d'aucuns  marehans 
d'icelle  qui  souUoient  esire  riches  et  souUager  les 
povres  ;  que  lesd.  fermes  pevent  cy  après  plus  tost 
diminuer  que  augmenter,  assavoir  :  led.  pié  fourché, 
à  cause  de  ce  que  l'entrée  de  Ville  du  bestail  achepté 
hors  Paris,  qui  fait  valloir  lad.  ferme  du  marché 
de  Paris  plus  de  m  m.  livres  parisis  par  an  qu'elle 
ne  vauldra,  quant  elle  n'aura  plus  de  cours,  qui 
doibt  estre  d'icy  à  vi  ou  sept  ans ,  et  lors  les  bouchers 
yront  liberement  et  franchement  achepter  leur  bes- 
tail au  plus  loing,  pour  en  avoir  meilleur  marché, 
et  en  achepteront  bien  peu  au  marché  de  Paris;  et 
led.  quartier  de  Grève,  tant  pour  la  peste  et  guerre 
qui  peult  advenir  que  pour  les  ferlilles  années  qui 
les  fera  donner  à  si  petit  pris,  comme  on  l'a  vcu, 
qu'il  pourra  aucunesfoys  diminuer  de  moictié,  et 
aussi  que,  s'il  y  a  des  plus  valleurs,  elles  retourne- 
ront au  Roy;  et  encores  qu'il  sera  bien  difficille  et 
quasi  imposible  de  recouvrer  si  gros  deniers  ;  que  on 
doibt  s'enquérir,  par  les  quartiers  de  lad.  Ville,  aux 
bourgeois  et  habitans  d'iceulx,  quelz  deniers  ilz 
vouldront  promplement  mectre  en  rente,  et  en  faire 
rapport  à  mesd.  s"  les  Commissaires,  et,  selon  la 

i4 


IMPRIMERIF.    NiTIOKALr.. 


106 


REGISTRES  DU  BUREAU 


puissance  de  lad.  Ville,  acorder  et  contracter  avec 
inesd.  s"  les  Commissaires  du  Roy,  et  prandre  lesd. 
fermes  à  la  raison  de  dix  huit  ou  vingt  mil 
livres  tournois,  et,  au  pis  aller,  à  la  raison  de  dix 
anne'es,  lune  portant  l'autre,  et  non  autrement,  car 
les  constituans  ne  seroient  asseurez  autrement  de 
leurs  rentes. 

m"  Rksponce. 

tLes  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville 
de  Paris  remonstrent  à  vous,  Messeigneurs  les  Com- 
missaires du  Roy  sur  le  faict  des  engagemens,  que 
pour  satisfaire  au  voulloir  dud.  seigneur,  declairé  es 
lettres  par  luy  à  vous  escriptes,  qu'il  vous  a  pieu 
nous  communiquer,  ilz  ont  faict  assembler,  en  l'Os- 
tel  commung  de  lad.  Ville,  les  Conseillers  d'icelle, 
Quarteniers  et  bourgeois,  et  autres  de  tous  estatz,  et 
là,  remonslré  l'intencion  dud.  seigneur  sur  la  re- 
vente qu'il  entend  faire  à  lad.  Ville  des  fermes  du 
pie  fourché  vendu  au  marché  d'icelle,  comprins  le 
jour  et  foire  Saincl  Laurens,  et  du  huitiesme  du  vin 
vendu  en  détail  au  quartier  de  Grave,  sur  l'estima- 
tion de  xxx"  livres  tournois,  et  au  denier  douze; 

(fEu  laquelle  assemblée,  nous  a  esté  dict  d'une 
voix  que ,  comme  très  humbles  et  obeyssans  subgetz 
et  serviteurs  du  Roy,  et  suyvanl  ce  qu'ilz  ont  tous- 
jours  faict  et  leurs  prédécesseurs,  ilz  désirent  singu- 
lièrement et  parfaiclement  subvenir  et  ayder  aud. 
seigneur  de  leurs  facultez  et  puissances;  toutesfoys 
que  de  tirer  promplement  si  grands  deniers,  ilz  le 
treuvent  très  dilficille  et  quasi  imposible,  et,  sur  ce 
les  oppinyons  particulièrement  demandées ,  nous  ont 
dicl  et  faict  diverses  remonstrances  des  deniers  par 
cy  devant  tirez  de  lad.  Ville,  tant  pour  subvenir  aux 
affaires  du  feu  Roy,  que  Dieu  absoille,  qui  se  monte 
IX"  Lx'  livres  tournois  et  plus,  que  par  création  et 
vendition  d'offices  nouvelles,  des  incommoditez  et 
pauvretez  que  ont  apporté  la  gueri-e,  inconvénient 
des  maladies  et  charte  de  tous  vivres,  que  aucuns 
marchans,  et  des  meilleures  bourses  de  lad.  Ville 
sont  de  présent  empeschez,  tellement  que  l'on  n'en 
peult  pas  de  ceste heure  espérer  grans  services; 

"Que  Mess"  les  Cardinaulx,  envoyez  à  Romme, 
ont  tiré  et  tirent  encores  grans  deniers  de  lad.  Ville, 
par  constitucions  de  rente,  vente  de  boys  et  autres 
moyens;  semblablement  qu'il  a  esté  faict  plusieurs 
emprunclz  par  le  feu  Roy,  que  Dieu  absoille,  tant 
d'officiers,  marchans  que  autres  particuliers  de  lad. 
Ville,  lesquelz  n'ont  encores  esté  remboursez,  telle- 
ment que,  quant  l'on  viendra  à  leur  en  demander  de 


[i568] 

nouvel,  ilz  ne  vouldronl  ou  ne  pourront  y  contri- 
buer. 

tr  Davantage  a  esté  dit,  en  lad.  assemblée,  que  l'es- 
timation desd.  xxx"  livres  tournois  estoit  excessive,  et 
(|u'il  y  avoit  plus  grande  aparance  en  la  diminution 
desd.  fermes  que  à  l'augmentacion  d'icelles,  parce 
que,  quant  elles  furent  baillées  à  lad.  Ville  en  l'an- 
née v'  XXII,  finissant  v'  xxiii,  elles  n'estoient,  par 
une  commune  année  prinse  de  six  ans,  que  de  xvii 
à  xvm"  livres  tournois,  et  que,  plus  de  vingt  ans 
après,  l'une  année  portant  l'autre,  les  rabaitz  sur  ce 
faictz  desduitz,  ne  sont  venuz  à  xx*  livres.  L'augmen- 
tacion, depuis  advenue  en  la  ferme  du  bestail  à  pié 
fourché  vendu  au  marché  de  Paris,  est  notoirement 
venue  par  le  moyen  du  nouveau  subside  sur  le  bestail 
à  pié  fourché  entrant  en  lad.  Ville,  non  vendu  au 
marché  d'icelle,  mis  sus,  avec  autres  subsides,  pour 
fournir  aud.  feu  Roy  certaine  grande  somme  de  de- 
niers, à  conslitucion  de  rentes  faicte  par  lad.  Ville, 
qui  ordinairement  se  rediment  et  rachaptent,  ainsi 
que  les  plus  valleurs  desd.  nouveaulx  subsides  le 
peuvent  porter;  que  depuis  led.  temps,  mesmes  es 
dernières  années ,  le  vin  a  esté  communément  à  bien 
liault  pris,  et  que  venant  à  vil  pris,  comme  l'on  en 
veoit  les  années  disposées  pour  l'advenir,  les  fermes 
du  huitiesme  du  vin  vendu  en  détail  ne  vauldront  la 
moictié,  ou  à  beaucoup  près,  ce  qu'elles  vallent 
aujourd'uy. 

«Nonobstant  toutes  lesquelles  choses,  que  les  con- 
voquez en  lad.  assemblée  désirent  estre  entendues, 
ilz  ont  esté  concordablement  d'avis  que,  pour  seure- 
ment  procéder  en  cest  affaire  et  n'abuser  l'affaire  du 
Roy,  promectant  une  chose  incertaine,  que  l'on  ne 
puisse  après  tenir,  il  est  expédient  que  les  seize 
Quarteniers  de  lad.  Ville  apportent  au  Bureau  d'icelle , 
chascun  en  son  esgard,  les  noms  de  tous  les  per- 
sonnages y  résidons,  et  que  avec  eulx  soit  regardé 
et  cotté  les  personnes,  que  l'on  pourra  conjecturer 
avoir  puissance  de  bailler  argent  à  conslitucion  de 
rentes,  leur  faisant  toutes  les  remonstrances  et  exor- 
tacions,  que  l'on  verra  plus  à  propos,  pour  les  y  faire 
condescendre,  pour  après  vous  advertir  de  tout,  afin 
de  adviser  ce  qui  sera  à  faire  pour  le  service  du  Roy, 
auquel  lesd.  Prévost  et  Eschevins  et  autres  ministres 
de  lad.  Ville  feront  tousjours  tout  le  devoir  et  dilli- 
gence  qui  leur  seront  possibles  ; 

f  Vous  remonstrant,  comme  ilz  ont  jà  faict,  par 
leur  première  délibération  et  remonslrance,  qu'il  n'y 
a  meilleur  moyen  de  attirer  à  la  fourniture  desd. 
deniers,  non  seullemcnt  les  habitans  de  lad.  Ville, 


[i548] 

mais  aussi  plusieurs  gentilhommes  et  autres  non  ha- 
bitans  d'icelie ,  voullans  faire  prouffiter  leurs  deniers , 
que  de  ieur  faire  congnoisire  la  seureté  d'iceulx. 
Pour  laquelle  cause,  toute  lad.  assemblée  a  esté 
d'avis  que  led.  seigneur  doibf  bailler  lesd.  fermes, 
soubz  l'estimation  de  xx"  livres  tournois  et  au  des- 
soubz,  ou  bien,  et  pour  le  plus  hault,  faire  une 
année  commune  des  dix  dernières ,  qui  sont  les  plus 
haultes  qu'ilz  ont  point  vallu  ;  reservant  à  luy  les  plus 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


107 


valleurs ,  s'aucunes  en  y  a ,  ainsi  qu'il  se  faict  d'autres 
fermes;  et  aussi,  s'il  y  avoit  moindre  valleur,  elle 
se  reprandra  sur  les  plus  valleurs  desd.  autres 
fermes  dud.  seigneur,  cy  devant  engagées  à  lad.  Ville; 
en  quoy  led.  seigneur  n'aura  point  d'interest.  Doub- 
tans  neantmoings  grandement  que  avec  ce  il  soit  mer- 
veilleusement difficille,  pour  les  raisons  dessusdicles, 
que  lesd.  deniers  viennent  si  tost  et  promptement 
qu'ilz  le  desireroient ,  pour  le  service  dud.  seigneur. 


CXXYI  [LXXV].  —  Pour  l'érection  d'une  banque. 

ao  janvier  i548.  (Fol.  80.) 


Lettres  missives  du  Roy,  receues  le  xx'  Janvier 

V'  XLVll  : 

ff  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  cUs  Marchans 
H  Eichevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 

16  janvier  i5i8. 

«Très  chers  et  bien  amez,  aucuns  personnages 
nous  ont  présenté  certaines  instructions  et  articles 
pour  mectre  sus  une  banque  en  nostre  ville  de 
Paris,  et,  combien  que  en  cela  nous  ne  voyons  que 
unggranl  proufiit  pour  nous,  ung  bien  et  augmen- 
tacion  pour  nostredicle  Ville,  avec  ung  grant  souila- 
gement  et  commodité  pour  noz  subgeclz,  pour  les  rai- 
sons que  verrez  par  lesd.  articles  et  que  pourrez 
entendre  de  bouche  par  le  sire  Vincent  de  Sainct 
Donyno,  neantmoings,  avant  que  passer  plus  avant 
aud.  alfiiire,  voulions  bien  en  avoir  vosire  avis;  vous 
mandant,  à  ceste  cause ,  que ,  inconlinant  cesle  lettre 
receue,  vous  ayez  à  assembler  avec  vous  six  ou  sept 
des  principaulx  et  plus  notables  bourgeois,  marchans 
de  noslredicte  Ville,  et  avec  eulx  voyez  et  conférez 
exactement  et  dilligemment  le  contenu  es  articles  et 


instructions  que  nous  vous  envoyons  à  ceste  fin ,  par 
nostre  amé  et  féal  Conseiller  et  Procureur  gênerai 
en  nostre  Privé  Conseil;  emsemble  le  prouffict  ou 
dommage  qui  proviendront,  à  nous  et  à  la  chose 
publique,  de  l'estabiissement  de  lad.  banque,  et  la 
seureté  qui  seroit  besoing  y  donner.  Et  sur  le  tout 
faictes  dresser  vostre  avis,  que  vous  baillerez,  signé 
de  voz  mains,  à  uostredict  Conseiller  et  Procureur 
gênerai ,  pour  le  nous  apporter. 

«Donné  à  Fontainebleaue,  le  xvi"  jour  de  Janvier 
mil  v''  xLvii.  D 

Signé  :  «HENRY 

DE  L'AuBESPINE.n 

Incontinant  lesd.  lettres  receues,  onl  esté  faict  six 
doubles  desd.  articles,  qui  onl  esté  portés,  c'est 
assavoir  :  ung  aux  maistres  et  gardes  de  la  drap- 
perye,  ung  aux  maistres  et  gardes  de  la  mercerye, 
ung  autre  aux  maistres  de  l'espicerye,  ung  autre  aux 
maisires  de  la  pelleterye,  ung  autre  aux  maistres  de 
l'orfaverye,  et  ung  autre  aux  marchans  de  vins,  à  ce 
qu'ilz  eussent  à  eulx  assembler  et  veoir  lesd.  articles, 
pour  sur  icelles  donner  leur  avis. 


CXXVII  [LXXVI].   —  [Réponse  du  Bureau  de  la  Ville 

À  LA  PROPOSITION  D'ETABLISSEMENT  D'UNE  BANQUE.] 
a3  janvier  i5/i8.  (Fol.  80  v°.) 


Et  neantmoings  mesd.  s"  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  lad.  Ville  ont  mandé  au 
Bureau  d'icelie,  le  xxiii'  Janvier  ensuivant,  aucuns 
marchans,  ausquelz  ilz  ont  communiqué  lesd.  lettres 
du  Roy  et  lesd.  articles;  et  après  lecture  d'icelles  a 
esté  demandé  leur  avis.  Lesquelz  ont  dit  qu'il  estoit 
besoing  se  retirer  par  devers  les  théologiens,  pour 
savoir  si  l'usure  de  huit  pour  cent  seroit  point  contre 


Dieu  et  contre  la  ioy,  et  que ,  au  surplus ,  ilz  doublent 
que  ceste  invention  de  banque  pourroit  plus  tost 
tourner  au  détriment  de  la  chose  publique  que  au 
proulfit  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  et  ont  tous  condud 
ce  qui  ensuit  : 

irLes  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris,  en  ensuivant  le  bon  plaisir  et  com- 
mandement du  Roy,  contenu  par  ses  lettres  missives 


108 


REGISTRES  DU  BUREAU 


envoyées  ausd.  Prévost  et  Eschevins,  le  xvi'  jour  de 
Janvier  dernier  passe',  ont  faict  assembler  plusieurs 
bourgeois  et  marchans  de  tous  estatz  d'icelie,  à  plu- 
sieurs et  divers  jours,  ausquelz  ilz  ont  communiqué 
les  instructions  et  articles  qu'il  a  pieu  aud.  seigneur 
leur  envoyer  par  son  Procureur  gênerai  en  son  Conseil 
Privé,  contenans  le  faict  de  l'érection  d'une  banque 
en  lad.  ville  de  Paris.  Et  pour  iceuk  plus  ample- 
ment entendre,  ont  oy  de  vive  voix  Vincent  de  Sainct 
Donyno,  en  l'Ostel  commung  d'icelie  Ville,  en  la 
présence  desd.  bourgeois  et  marchans.  Et  après 
l'avoir  entendu,  et  sur  le  tout  amplement  délibéré, 
ont  esté  et  sont  d'avis ,  soubz  le  bon  plaisir  dud.  sei- 
gneur que  ce  n'est  chose  convenable,  utille  ne  prouf- 
fitable  d'ériger  en  lad.  Ville  icelle  banque,  et  que 
l'érection  d'icelie  tourneroit  contre  l'honneur  de 
Dieu,  dud.  seigneur  et  de  lad.  Ville,  pour  les  raisons 
desduictes  et  alléguées  à  ceste  fin,  qui  ensuivent: 

«Premièrement,  que  lad.  banque  ne  pourroit  estre 
instituée,  sans  contrevenir  directement  à  la  loy  et 
commandement  de  Dieu,  tradition  et  constitution 
de  nosfre  mère  Saincte  Eglise,  au  moyen  de  l'usure 
aparante  qui  se  commectroit  en  la  conduicte  d'i- 
celie, chose  aliène  de  la  profession  d'ung  vray  chres- 
tien,  et  de  tout  temps  tenue  pour  exécrable  et  abho- 
minable  en  ce  royaulme,  mesmes  du  temps  des  feuz 
Roys  Philipes  Auguste  et  Philipes  de  Valloys,  les- 
quelz,  pour  conserver  le  liltre  de  Roys  très  chrestiens, 
bannyrent  hors  de  leur  royaulme  toutes  personnes 
exerçans  usures  et  faisans  traffique  de  banque;  et  à 
leur  imitacion,  le  feu  Roy  feist  plusieurs  edictz  et 
constitutions  pour  extirper  lesd.  usures,  et,  à  ceste 
fin,  establist  juges  particuliers  et  commissaires  en  sa 
court  de  Parlement,  pour  les  pugnir. 

(f  Secondement,  l'érection  de  lad.  banque  tourne- 
roit à  la  subversion  des  bonnes  meurs,  destruction 
de  tous  estatz ,  mestiers  et  vaccations  honnestes  de 
ce  Royaulme.  Et  n'y  auroit  membre  en  la  Repu- 
blique qui  n'en  fut  grandement  afFoibly  et  débi- 
lité; 

ttEn  premier  lieu,  quant  à  la  noblesse,  laquelle 
de  son  naturel  est  encline  à  libéralité  et  despence, 
ce  seroit  luy  donner  occasion  de  faire  mauvais  mes- 
nage  et  consommer  tout  son  bien  prodigallement, 
sans  penser  à  la  conduicte  de  sa  maison  et  à  tenir 
prest  l'équipage  neccessaire  pour  aller  au  service  du 
Roy,  soubz  l'ombre  de  l'espérance  certaine  qu'elle 
auroit  de  recouvrer  deniers  en  lad.  banque,  toutes 
les  foys  que  bon  luy  sembleroit;  et  qui  est  plus  à 
craindre,  après  que  lesd.  nobles  seroient  une  foys 


[i548] 

encrez  et  endebtez  en  lad.  banque,  il  seroit  bien 
dilïicille  et  quasi  impossible  qu'ilz  s'en  peussent  ja- 
mais retirer,  sans  parvenir  à  vile  distraction  de  leurs 
terres  et  biens  inmeubles,  actendu  le  grand  et 
excessif  prouffit  de  unze  pour  cent  qui  courroit  sur 
eulx,  en  actandant  qu'ilz  eussent  la  commodité  de 
rendre  les  deniers  qu'ilz  auroicnt  prins  en  lad. 
banque; 

Quant  à  la  marchandise,  laquelle  ne  se  peult 
conduire,  sans  y  employer  grand  soing  et  dilligence, 
soubz  le  hazard  et  événement  doubteux  de  la  for- 
tune, et  encores  le  plus  souvent  à  peu  de  prouffit, 
comme  de  quatre  à  cinq  pour  cent,  elle  seroit 
entièrement  dellaissée,  et  se  trouveroit  bien  peu  de 
personnes  qui  n'aymassenl  myeulx  meclre  leurs  de- 
niers en  lad.  banque,  pour  vivre  en  leurs  maisons 
du  prouffit  qu'ilz  en  retireroient,  en  joye,  repoz  et 
seureté,  que  de  s'entremectre  de  traffîquer  mar- 
chandise en  loingtaines  régions,  en  travail  de  corps 
et  d'esperit,  et  au  danger  et  péril  continuel  de  nau- 
frages, destrousseniens  et  autres  cas  fortuitz. 

Le  pareil  se  peult  dire  en  gênerai  de  tous  autres 
estatz,  car  ayant  quelque  somme  d'argent  pour 
mectre  à  prouffit,  ilz  dellaisseroient leurs  vaccationet 
mestiers  ordinaires,  pour  vivre  en  oysiveté,  qui  est 
nourrice  de  tous  maulx  et  la  peste  la  plus  perni- 
cieuse qu'il  sauroit  advenir  en  la  Republique. 

Il  seroit  fort  dur  et  estrange  qu'on  ostast  au  père, 
à  la  mère,  ou  autres  prochains  parans,  esleuz  tu- 
teurs, le  gouvernement  et  administration  du  bien 
de  leurs  myneurs,  pour  le  bailler  à  prouffiter  à  uug 
banquier  d'estrange  nation.  Aussi  il  serait  de  très 
pernitieuse  conséquence  qu'on  fut  contrainct  révéler 
le  secret  des  maisons  et  descouvrir  la  povreté,  ou 
richesse  latente. 

Davantage ,  il  seroit  grandement  à  craindre  que , 
au  moyen  du  grand  fond  de  deniers  que  les 
maistres  de  lad.  banque auroient  par  devers  eulx,  ilz 
feissent,  contre  le  nom  de  quelques  personnes  inter- 
posées, passer  toutes  marchandises  par  leurs  mains, 
pour  après  les  revendre  à  si  hault  pris  qu'il  leur 
plairoit,  qui  seroit  une  grande  charge  sur  tout  le 
peuple  et  ruyne  totalle  de  Testât  de  marchan- 
dise. 

Le  prouffit  promis  aud.  seigneur  ne  seroit  tel  que 
l'inventeur  de  lad.  banque  s'efforce  persuader,  joinct 
que  l'utilité  ne  peult  estre  séparée  de  l'honnesteté;  et 
sera  beaucoup  plus  honneste  et  utille  aud.  seigneur 
de  conserver  son  royaulme  en  tel  repos  et  transqui- 
lité  qu'il  est  de  présent,  que  de  mectre  les  choses  en 


[i5i8] 

trouble  et  desordre,  en  s'aydant  de  Jadicte  inven 
tiond'.w 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


109 


Laquelle  responce  a  esté  porte'e  au  Roy,  en  son 
Conseil,  le  xvi"  Février  v'  xltii'^'. 


GXXVIII  [LXXVII].  —  Lettres  patentes  pour  un"  m  escuz'^)  demandez  par  le  Roy  à  la  Ville. 

39  janvier  liliS.  (Fol.  83.) 


Du  lundi,  xxii"  jour  de  Janvier  mil  v"  xlvii. 

Aujourduy,  mons'  m"  Jehan  Morin,  Lieutenant 
civil  de  la  Prevosté  de  Paris ,  accompaigné  du  Pro- 
cureur du  Roy  ou  Chastelet  de  Paris,  est  venu  au 
Bureau  de  lad.  Ville  et  a  présenté  à  Messieurs  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  d'icelle  unes 
lettres  patentes  et  missives,  desquelles  la  teneur 
ensuit  : 

r  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant,  salut  et  dilec- 
tion.  Comme  chascun  congnoisse  assez  les  grandz 
troubles  et  divisions  qui,  puis  six  ans  en  ça, ont  con- 
tinuellement régné  en  la  chrestienté  et  qui  encores 
durent  en  toutes  les  parties  d'icelle,  tellement  qu  il 
est  vray  semblable  à  doubler  que  de  longtemps,  sans 
grande  grâce  de  Dieu,  on  y  puisse  espérer  transqui- 
lité  certaine  et  asseurée;  par  quoy  et  que  tous 
princes  et  potentatz  se  renforcent  de  toutes  pars, 
faisans  grandes  assemblées  et  levée  d'argent  et  de 
gens,  etgrans  munitions  et  appareilz  de  guerre,  est 
bien  requis  que  de  nostre  part  facions  le  semblable, 
pour  obvier  à  surprinse  et  nous  préparer  de  toutes 
choses  neccessaires  à  la  conservation  et  deffence  de 
nostre  estât  et  chose  publique  d'icelluy,  et  mesme- 
ment  de  deniers,  sans  lesquelz  nulles  forces  peuvent 
subsister  et  estre  entretenues  et  conduicles. 

rPour  ces  causes,  et  que  avons  trouvé,  au  jour  du 
trespas  du  feu  Roy,  nostre  très  honoré  seigneur  et  père , 
que  Dieu  absoille,  ses  finances  grandement  en  ar- 
rière, à  l'ocasion  des  grandes  affaires  de  guerre  qu'il  a 
par  longtemps  soustenuz  et  jusques  à  sond.  trespas,  et 
aussi  pour  les  despences  qu'il  nous  a  convenu  faire, 
depuis  nostre  advenement  à  la  couronne,  tant  pour 
le  faict  de  ses  obsèques  et  funérailles,  et  de  noz 
frères  et  seur,  que  de  nostre  sacre  et  couronnement, 
et  pour  avoir  entretenu  grant  nombre  de  gens  de 
guerre  estranges,  pour  nous  asseurer  contre  lesd. 


troubles,  avons  advisé  pour,  à  nostre  povoir,  soulla- 
ger  nostre  peuple  tant  du  bas  que  du  moyen  estât, 
de  vendre  de  nostre  dommaine  et  de  noz  aydes, 
jusques  à  la  somme  de  deux  millions  de  francs  ou 
environ'*',  et  de  faire  lever  quatre  decymes  sur  le 
clergé  de  nostre  royaulme. 

(T  Mays  ay  ans  considéré ,  avec  les  princes  et  seigneurs 
de  nostre  sang  et  gens  de  nostre  Conseil,  les  grands 
preparatifz  de  guerre  que  font  generallement  tous 
noz  voisins  et  leurs  alliez,  nous  avons  trouvé  que  les 
deniers  qui  proviendront  desd.  moyens  ne  pourroient 
suffire  à  la  soulde  et  entretenement  des  forces  qui 
nous  est  requis  assembler  pour  nostredicte  deffence  ; 
au  moyen  de  quoy,  avons,  à  nostre  grant  regret,  par 
l'avis  et  oppinyon  toutesfoys  desd.  princes  de  nostre 
sang  et  gens  de  nostredict  Conseil,  advisé  de  faire 
lever,  en  Tannée  qui  commencera  le  premier  jour  de 
Janvier  prochain  venant,  sur  les  habilans  des  villes 
closes  de  nostredict  royaulme,  la  somme  de  douze 
cens  mil  livres  tournois,  pour  la  soulde  de  cinquante 
mil  hommes  de  guerre  à  pied,  durant  quatre  moys 
de  lad.  année  prochaine,  qui  est  à  raison  de  six  livres 
tournois  pour  chascune  paye,  par  moys.  Pour  partie 
duquel  nombre  de  cinquante  mil  hommes,  les  villes 
closes  de  vostre  Prevosté  et  Viconté  porteront  le 
nombre  de  sept  mil  cinq  cens  hommes,  dont  la 
soulde  montera,  pour  lesd.  quatre  moys,  la  somme 
de  neuf  vingtz  mil  livres  tournois. 

<tSi  vous  mandons  que,  appeliez  noz  Advocat  et 
Procureur  et  ung  délégué  de  chascune  ville  close  de 
vostre  Prevosté  et  Viconté,  que  les  habitans  d'icelle 
pourront  eslire  et  envoyer  devers  vous,  si  bon  leur 
semble,  vous  faictes  incontinant  les  cotizations  et 
département  dud.  nombre  et  soulde  desd.  vu  mille 
V  cens  hommes,  sur  toutes  les  villes  closes  et  faulx- 
bourgs  d'icelles,  qui  sont  de  vostredicte  Prevosté  et 
Viconté,  anciens  ressor.s  et  enclaves  d'icelle,  sans 


(')  Un  résumé  de  la  réponse  faite  par  le  Bureau  de  la  Ville  à  la  p-oposition  d'établissement  de  cette  Banque  a  été  publié  par 
dom  Félibien,  Hùt.  de  la  Ville  de  Parie,  tome  V  (Preuvee,  tome  III),  p.  358.  Ce  projet  parait,  d'ailleurs,  avoir  été  immédiatement 
abandonné. 

"'  Le  bas  du  fol.  8a  recto  et  le  verso  tout  entier  sont  restés  en  blanc. 

'-'>  Le  texte  des  lettres  patentes  ci-dessous  porte  itii"  m.  livres  tournoisn.  On  verra ,  par  la  délibération  du  i  o  février  suivant  (n"  CXXX) , 
que  celte  somme,  en  effet,  était  alors  l'équivalent  de  un"  m.  écus  soleil, 

'*'  L'édit  relatif  à  cette  nouvelle  aliénation  d'une  portion  de  domaine  de  la  couronne  porte  la  date  de  Fontainebleau,  novembre 
1.5S7.  Il  fut  enregistré  au  Parlement  de  Paris,  le  i"  décembre  suivant.  {Archivée  nat.,  X'"  8616,  fol.  47.) 


110 


REGISTRES  DU  RUREAU 


vous  arrester  ne  différer,  pour  quelques  lettres  de 
distraction,  éclipses  et  séparations  d'icelle  Prevosié, 
ressort  et  jurisdition,  pour  quelques  inhibitions  et 
deffences,  à  vous  cy  devant  faictes,  de  procéder  à 
telles  cotisations  sur  aucunes  villes  estans  de  l'ancien 
ressort  et  enclaves  d'icelle  Prevoste'  et  Viconté,  ne 
pour  quelques  sentences,  arrestz  ne  exécution  d'i- 
ceulx,  sur  ce  intervenus;  car  nonobstant  tout  ce  que 
dit  est  et  quelques  oppositions ,  appellations  ou  pro- 
testacions  qu'on  puisse  faire,  pour  empescher  ou  re- 
lai-der  l'exécution  de  cesd.  présentes,  nous  voulions, 
entendons  et  très  expressément  vous  enjoignons  que 
vous  procédez  à  lad.  cotization  et  département  sur 
toutes  lesd.  villes  d'icelle  vostredicte  Prevoste  et  Vi- 
conte',  anciens  ressoitz  et  enclaves  d'icelle,  sans  ce 
que  lad.  cotization  puisse  en  autre  chose  prejudicier 
aux  droitz  et  exemptions  des  habitans  des  villes  d'i- 
ceulx  anciens  ressortz  et  enclaves,  pretendans  estre 
exemptz  de  vostre  jurisdition. 

ffEt  les  deniers  de  lad.  cotization  faictes  lever 
et  recevoir  en  chascune  ville,  par  tel  personnage 
que  les  habitans  d'icelle  vouldront  eslire,  ausquelz 
nous  avons  permis  et  permectons,  par  cesdictes 
présentes,  qu'ilz  puissent  asseoir,  imposer  et  cueillir 
lad.  somme  sur  eulx,  le  fort  portant  le  foible,  em- 
semble  les  deniers  des  fraiz  neccessaires  pour  faire 
lever,  recevoir,  porter  et  délivrer  icelle  somme,  sans 
y  commectre  aucun  abuz  ne  aucune  personne  en 
exempter,  sinon  les  officiers  domestiques  de  nous  et 
de  nostre  très  chère  et  très  ame'e  compaigne,  la 
Roy  ne,  noz  amez  et  feaulx  Notaires  et  Secrétaires, 
les  vefves  d'iceulx,  les  officiers  domestiques,  ayans 
six  vingtz  livres  de  gaiges  et  au  dessoubz,  de  noz 
1res  chers  et  très  amez  enffans  et  de  nostre  très 
chère  et  très  amée  seur,  Marguerite  de  France,  et  les 
gens  d'Eglise,  pour  le  regard  du  revenu  de  leurs  béné- 
fices et  de  leurs  propres  heritaiges  tenuz  en  fief,  en 
(juelque  lieu  qu'ilz  soient  scituez,  et  pour  leur»  biens 
roturiers  assis  hors  desdictes  villes  et  faulxbourgs 
seullement,  ou  que  pour  icelle  somme  trouver 
lesdictz  habitans  puissent  engager  ou  ypothequer  le 
revenu  patrimonial  de  leursdictes  villes,  ou  lever  nou- 
veaulx  aydes  et  subsides,  venans  à  charges  sur  eulx, 
jusques  au  parfaict  payement  de  leurdicte  cotization; 
dont  les  deniers  seront  par  lesdiclz  habitans ,  ou  leurs 
receveurs  ou  commis,  portez,  fournys  et  délivrez, 
à  leurs  despens,  à  nostredicte  ville  de  Paris,  es 
mains  du  Receveur  gênerai  de  noz  finances  estably 
en  icelle,  par  ses  quictances,  à  quatre  termes  et 
payemens  esgaulx,  qui  escherront  les  quinziesmes 


[i568] 

jours  de  Mars,  Avril,  May  et  Juing  de  lad.  année 
prochaine. 

ff  Et  à  ce  faire ,  souffrir  et  acomplir,  contraignez  et 
faictes  contraindre  les  habitans  desd.  villes  clozes  et 
faulxbourgs  d'icelles,  et  chascun  d'eulx,  royaulment 
et  de  faict,  par  toutes  voyes  et  manières  requises  et 
acoustumées  au  payement  de  noz  deniers  et  pour  noz 
propres  affaires ,  nonobstant  lesd.  distractions ,  exemp- 
tions, arrestz,  exécutions,  oppositions,  appellations 
et  autres  lettres  à  ce  contraires,  pour  lesquelles,  ac- 
tendu  la  neccessité  et  importance  de  nosd.  affaires , 
ne  voulions  estre  différé.  La  congnoissance  et  décision 
desquelles  oppositions  et  appellations  nous  avons 
retenu  et  retenons  à  nous  et  à  nostre  personne;  et 
icelle  avons  interdicte  et  deffendue,  interdisons  et 
deffendons  à  noz  courts  de  Parlement,  Generaulx  de 
la  Justice  de  noz  Aydes,  Esleuz  et  à  tous  autres  juges 
et  officiers,  quelz  qu'ilz  soient,  de  nostre  certaine 
science,  plaine  puissance  et  auctorité  royal,  par  ces 
présentes.  Lesquelles  nous  voulions  et  ordonnons 
leur  estre  présentées  par  nostre  premier  huissier  ou 
sergent,  sur  ce  requis;  ausquelz  nous  commandons 
ainsi  le  faire  sans  difficulté  et  de  les  signiffier  par- 
tout ailleurs  où  il  aparliendra,  et  aussi  de  faire  tous 
adjournemens ,  contrainctes  et  exploitz  qui  par  vous 
seront  ordonnez,  pour  l'effect  et  acomplissement  de 
ce  que  dit  est,  leurs  circonstances  etdeppendances,et 
en  bailler  rapportz  et  cerliffications  suffisantes. 

trDe  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons  povoir, 
auctorité,  commission  et  mandement  especiiil,  par 
cesd.  présentes,  mandons  et  commandons  à  tous  noz 
justiciers,  officiers  et  subgectz  que  à  vous  et  aud. 
huissier  et  sergent,  à  l'exécution  d'icelle,  obeyssent 
et  entendent  dilligemment,  preslent  et  donnent  con- 
seil, confort  et  ayde,  et  prisons,  si  mestier  est  et 
requis  en  sont.  Et  pour  ce  que  de  cesd.  présentes  l'on 
pourra  avoir  à  faire  et  besongner  en  plusieurs  et 
divers  lieux,  nous  voulions  que  au  vidimus  d'icelles, 
deuement  colationné,  foy  soit  adjouslée  comme  à  ce 
présent  original. 

rr  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xxvin""  jour  de  Dé- 
cembre l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  quarante  sept, 
et  de  nostre  règne  le  premier.» 

Ainsi  signé  :  «Par  le  Roy,  Robertet.iî 

Et  au  dessus  est  escript  :  ttPrevosté  de  Paris d. 

Pour  lesd.  ix"  m.  livres. 

28  décembre  1547. 
ctDe  par  le  Roy 

et  Nostre  amé  et  féal,  pour  ce  que  nous  voyons  que 


[i5i8] 

tous  princes  et  polentatz  se  renforcent  de  toutes 
pars,  faisans  grandes  assemble'es  et  levée  d'argent 
et  de  gens,  et  grandz  munitions  et  preparatifz  de 
guerre,  nous  voulions,  comme  aussi  il  est  très  re- 
quis et  neccessaire,  y  pourveoir  de  nostre  part,  pour 
obvier  à  surprinse  et  résister  aux  entreprinses  que 
l'on  pourroit  faire  sur  nous,  avons  advisé  de  faire 
ung  bon  fons  de  deniers  et,  entre  autres  choses,  de 
faire  lever  sur  les  habitans  des  villes  clozes  de  nos- 
tredict  royaulme  la  soulde  de  cinquante  mil  hommes 
de  pied,  pour  quatre  moys,  ainsi  que  verrez  plus  à 
plain  par  la  commission  que  vous  envoyons  présen- 
tement, à  vous  adressant;  suyvant  laquelle,  nous  vous 
mandons  procéder  incontinant  à  départir  et  faire 
lever  sur  les  villes  closes  de  vostre  Prevosté  et  Vi- 
conté  la  somme  à  quoy  monte  leur  part  et  portion 
de  la  contribution  de  lad.  soulde,  le  tout  selon  et 
ainsi  que  le  porte  et  contient  lad.  commission. 

kEI  pour  ce  que  le  Receveur  gênerai  de  noz  finan- 
ces, estably  à  Paris,  ne  peult  faire  recepte  certaine 
ne  user  de  contraincte  pour  lad.  contribution ,  sans 
avoir  le  département  que  vous  en  ferez ,  contenant  ce 
que  chascune  desdictes  villes  doibt  porter  pour  sa 
portion  de  lad.  somme,  nous  vous  mandons  que,  si 
tosl  que  vous  l'aurez  faict,  vous  le  baillez  et  envoyez 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


111 


aud.  Receveur  gênerai,  afin  que  lesd.  deniers  ne 
puissent  estre  aucunement  retardez;  à  l'advancement 
desquelz  vous  tiendrez  la  main  et  ferez  user  de  toutes 
les  dilligences  possibles,  à  ce  qu'ilz  puissent  estre 
payez  aux  termes  contenuz  en  lad.  commission, 
ainsi  que  avons  à  vous  fiance,  et  vous  nous  ferez 
service  très  agréable.  Mais  aussi  là  oii  il  y  aurait 
faulte  et  retardation,  procédant  de  vous,  ce  nous 
seroit  donner  occasion  de  mal  contentement  envers 
vous,  actendu  les  iuconveniens  qui  en  pourroient 
advenir. 

(r  Donne'  à  Fontainebleaue,  le  vingt  huitiesme  jour 
de  Décembre  mil  v'  xlvii.  n 

Ainsi  signé  :tt HENRY.» 

Et  au  dessoubz  :  kRobertet.» 

Et  au  doz  est  escript  ce  qui  s'ensuit  :  ttA  nostre 
amé  et  féal  le  Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant 
civil.  7) 

Suyvant  lesquelles  lettres,  mesd.  s"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  ont  ordonné 
que  mandemens  seroient  faictz  aux  xxiiii  Conseillers 
d'icelle  Ville,  pour  adviser  sur  lesd.  lettres,  à  ven- 
dredi prochain,  une  heure  de  relevée,  m"  jour  de 
Février. 


CXXIX  [LXXVIll].  —  [Délibération  touchant  les  ix"  m.  livres  demandées 

PAR  LE  Roi  à  la  Ville.] 

3  février  i5/i8.  (Foi.  86.) 


Du  vendredi ,  iii°"  jour  de  Février  mil  v'  xlvii. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'OsIel  de  la 
ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle,  pour 
adviser  sur  les  lettres  patentes  et  missives  du  Roy, 
envoyées  à  Mons'  le  Lieutenant  civil,  et  par  luy 
apportées  à  lad.  Ville,  pour  faire  le  département  des 
villes  clozes  de  la  Prevosté  et  Viconté  de  Paris,  et 
sur  icelles  asseoir  la  somme  de  ix"  m.  livres  tour- 
nois, le  fort  portant  le  foible,  en  ceste  présente 
année,  pour  le  faict  de  ses  guerres;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m'  Loys  Gavant; 


Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Vialart,  Esche- 


vins; 


M.  de  Bragelongne,  Lelievre,  T.  de  Bragelongne, 
Prévost,  Courtin,  T.  de  Montmirel,  Lecomte, 
Bouchart,  Larcher,  Lelieur,  Conseillers  de  lad. 
Ville; 

Après  lecture  desd.  lettres  patentes  et  missives,  a 
esté  conclud  et  advisé  qu'on  doibt  faire  remons- 
trance  au  Roy  de  la  povreté  de  lad.  Ville ,  et  neant- 
inoings  faire  plus  grande  assemblée  generalle  de 
tous  estatz,  à  vendredi  prochain,  x'  Février,  et  in- 
continant ont  esté  faictz  les  mandemens. 


CXXX  [LXXIX].  —  [Assemblée  générale  touchant  les  ix"  m  livres  demandées 

PAR  LE  Roi  à  la  Ville.] 

10  février  1 548.  (Fol.  86  v°.) 


Du  vendredi,  x' jour  de  Février  mil  v"  xlvii. 
En  assemblée  generalle  le  jour  duy  faicte,  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  de  Mess"  les 


Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Quarteniers ,  les  Cours  souveraines  et  communaul- 
tez  de  lad.  Ville,  tant  d'église  que  séculiers,   avec 


112 


REGISTRES  DU  RUREAU 


huit  des  plus  aparans  et  notables  personnes  de 
chascun  quartier,  mandez  et  convoquez,  pour  donner 
leur  avis  sur  les  lettres  patentes  et  missives  du  Roy, 
adressantes  à  Mons'  le  Lieutenant  civil,  et  par  luy 
apportées  à  lad.  Ville,  pour  lever  de  par  led.  sei- 
gneur sur  les  villes  clozes  de  lad.  Prevosté  de  Paris, 
la  somme  de  quatre  vingtz  mil  escuz  d'or  soleil ,  val- 
lans  IX"  u.  livres  tournois,  en  ceste  présente  année, 
pour  le  faict  de  ses  guerres;  en  laquelle  assemblée 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Loys  Gayand  ; 

Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Via- 
lard,  Escbevins; 

Mess"  de  Bragelongne,  Lieutenant  particulier, 
Prévost,  de  Livres,  Berthelemy,  Perdrier,  Lecomte, 
T.  de  Montmirel,  Courtin,  Larcher,  Bouchart,  Le- 
lieur.  Conseillers  de  Ville; 

Mons"^  Chambon,  Conseiller  de  la  Court,  pour 
lad.  Court; 

Le  Sindiede  l'Université  de  Paris,  pour  lad.  Uni- 
versité; 

Mons'  l'abbé  de  Saincte  Geneviefve  '''  ; 

Le  Procureur  de  l'abaye  de  Sainct  Victor; 

Le  Procureur  de  la  Prieuré  de  Sainct  Martin  des 
Champs; 

Le  Procureur  de  Sainct  Magloire; 

Le  Procureur  des  Celestins  ; 

Sires  Jehan  Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Ger- 
main, Lejay,  GodelTroy,  Lelorrain,  Parfaict,  Danès, 
Hac,  Gohory,  Kerver,  Quarteniers  d'icelie  Ville. 

Robert  Besle ,  Nicolas  Alexandre ,  m'  Hubert  Co- 
quel,  m'  Jehan  Marchant,  Hugues  Brusiart,  Turet, 
notaire,  Nicolas  Bethisy,  Christofle  Gobillon,  Jehan 
Leconte,  Jehan  Boquet,  Guillaume  Pichonnat,  Guil- 
laume Rolland,  sire  Jehan  Choppin,  Philippes  Lejay, 
Lienard  Valengelier,  Jehan  de  Saincte  Beufve,  Jac- 
ques Legros,  Anthoine  Chardon,  Nicolas  Foucault, 
Claude  Danès ,  Jehan  Lesellier,  Jehan  Letellier,  drap- 
pier,  sire  Claude  Sanguyn,  sire  Jehan  de  Moucy, 
Jehan  Guerrault,  Jehan  Boursin,  Nicolas  Duboys, 
Estienne  Gregis,  Jehan  Cramoisy,  André  Bonnet, 
Jehan  d'Espinay,  Anthoine  Gilbert,  Jehan  Cousinot, 
Jehan  Lecamus,  Jehan  Legay,  Jehan  Guenault, 
François  Leprebstre,  Michel  Bouviller,  m*  Balta- 
sar  Hesselin,  Joachin  Rolland,  François  Garrault, 
Nicolas  Geufirin,  Loys  Maheu,  Jehan  Blanchet, 
mons'  Denise,  advocal,  mons'  l'esleu  Lecomte, 
mons'   Bardon,  advocat,   Odo    Boyvin,    nions'  de 


[i548] 

Montery,  Pierre  Letellier,  Andry  Hac,  Nicolas  Pe- 
roton,  Germain  Boursier,  Jacques  Duboys,  sire 
Jehan  Laubigeois,  Raulequin  Peraut,  le  Procureur 
de  l'Université,  Jehan  Roursin,  Jehan  Geufrin,  et 
autres,  bourgeois  et  marchans  de  lad.  ville  de  Paris. 

Conclusions  du  procureur  du  Roy  et  de  la  Ville 

CONTRE  l'absence  DES  CONSEILLERS, 

Quarteniers  et  Rolrgeois  de  la  Ville. 

Le  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  suyvant  la 
réquisitoire  par  luy  faict  mardi  dernier,  a  requis 
que,  pourl'inobedience  d'aucuns  Conseillers,  Quarte- 
niers et  bourgeois  qui  ont  esté  mandez  en  la  présente 
assemblée  par  cy  devant,  dont  ilz  n'ont  tenu  compte, 
les  deffaillans  feussenl  privez,  c'est  assavoir,  lesd. 
Conseillers  et  Quarteniers  de  leurs  estatz,  et  lesd. 
bourgeois  et  marchans  de  leur  privilleige  de  bour- 
geois. Surquoy  a  esté  ordonné  qui  luy  sera  fait  droict 
au  Bureau  de  lad.  Ville. 

Ce  faict,  a  esté  faict  lecture  desd.  lettres  patentes  en 
lad.  assemblée,  et  après  ce  que  mond.  s' le  Prévost 
des  Marchans  a  proposé  et  mys  en  termes  les  affaires 
du  Roy,  et  persuadé  aux  assislans  de  luy  voulloir 
obeyr,  a  mys  la  matière  en  délibération  et  demandé 
l'avis  aux  assislans,  chascun  en  particulier.  Tous 
lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que  mond. 
s'  le  Prévost  des  Marchans,  deux  Eschevins,  deux 
Conseillers  de  Ville,  avec  aucuns  depputez  de  par 
la  court  de  Parlement  et  de  l'Université,  doibvent 
aller  pour  le  commung  de  lad.  Ville  en  court,  vers  le 
Roy,  et  parler  à  sa  personne,  et  le  supplier  très  hum- 
blement qui  luy  plaise  quicler  lad.  Ville  de  lad. 
somme,  actendu  qu'il  est  imposible  d'y  savoir  satis- 
faire, pour  la  povreté  des  habitans  d'icelie  Ville, 
lesquelz  ont  par  cy  devant  fourny  au  feu  Roy,  à  sa 
neccessité,  tout  ce  qu'il  leur  a  esté  possible,  que  lad. 
Ville  est  si  chargée  d'impositions  et  subsides  que  le 
commerce  y  est  quasi  aboly,  qu'on  a  jà  par  quatre 
foys  tempté  par  cy  devant  à  lever  pareille  somme  par 
les  maisons  et  par  teste,  mais  jamais  on  n'en  sceust 
recouvrer  la  moictié  à  toute  righeur;  et  que,  si  on 
voulloit  encores  procéder  par  ce  moyen,  seroit  en 
doubte  si  lesd.  Prévost  et  Eschevins  seroient  obeys; 
aussi  que  lad.  Ville,  qui  est  cappitalle  du  Royaulme, 
a  esté  tousjours  gardée  et  réservée  pour  secourir  le 
Roy  au  grant  besoing,  et  ne  fut  oncques  chargée 
par  imposition  de  si  gros  deniers,  sinon  depuis  six 
ou  sept  ans.  Et ,  ou  aucuns  deniers  y  auroient  esté 


"'  Ptiilippe  Lebel,  de  Lusarche,  abbé  de  Sainte-Geneviève,  de  l534  à  j558.  (GaH.  C/imt.,  tome  Vil,  col.  769.) 


[i548] 

levez  pour  subvenir  aux  affaires  des  feuz  Roys,  se 
aurait  esté  par  emprunlz  qui  auraient  depuis  esté 
renduz.  Et  auraient  tousjours  iesd.  seigneurs  Roys 
décorée  et  entretenue  lad.  Ville  par  tous  moyens  de 
beaulx  previlieiges,  qui  l'a  tousjours  faict  fleurir 
jusques  aujourd'huy  ;  que  lad.  Ville  est  celle  qui  four- 
nist  argent  aux  gens  des  villages  de  plus  de  sept 
lieues  à  la  ronde,  de  quoy  ilz  payent  les  tailles  et 
nourrissent  les  gens  d'armes;  car  la  pluspart  sont  la- 
boureurs de  terres  ou  de  vignes  apartenans  aud. 
bourgeois  de  Paris;  encores,  que  les  riches  preville- 
giez  et  gens  d'Eglise  sont  exemptz  de  lad.  somme 
par  Iesd.  lettres  patentes,  les  povres  n'ont  riens,  et 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


113 


le  moyen  estât  est  en  partie  deslruict,  tant  pour  le 
sel  que  pour  le  voyage  de  Flandres.  Et  on  a  veu 
que  les  Roys  de  France  ont,  le  temps  passé,  sous- 
tenu  grosses  armées  contre  tous  leurs  ennemys  et  eu 
de  belles  victoires,  sans  lever  aucuns  deniers  sur  le 
peuple,  sinon  les  tailles  ordinaires,  qui  ont  depuis 
tousjours  augmenté. 

A  ceste  cause,  les  habitans  de  lad.  Ville  supplient 
très  humblement  le  Roy  y  avoir  esgard  et  les  tenir 
en  paix,  et  neantmoings  vueullent  demeurer,  comme 
ilz  ont  tousjours  faict,  ses  très  humbles  serviteurs 
et  subgectz,  prestz  à  luy  obeyr  en  tout  ce  qui  sera 
en  leur  puissance. 


CXXXI  [LXXX].  —  Retour  de  la  Court  par  les  ammsadeurs  de  la  Ville, 

9  mars  1 548.  (Fol.  89  v°.) 


Du  vendredi,  ix*  jour  de  Mars  mil  v'  xlvii. 

Aujourd'huy  mons'  le  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  et  autres,  depputtez  de  par  la  Ville  de  Pa- 
ris à  aller  vers  le  Roy,  pour  le  faict  des  ix"  »i.  livres 
tournois,  demandez  par  le  Roy  Henry  à  lad.  Ville, 
en  ceste  présente  année,  suyvant  la  dernière  assem- 
blée, sont  revenuz  de  la  court,  et  ont  ordonné  estre 
faicte  assemblée  particulière  de  mess"  les  Conseillers, 
à  lundi,  et  assemblée  generalle  des  Quarleniers, 
bourgeois  et  communaullez,  à  mardi  prochain,  une 
heure  de  relevée,  pour  oyr  leur  responce;  de  laquelle 
la  teneur  ensuict  : 

rSire  Jehan  Basannier,  Quartenier  de  lad.  Ville, 


appeliez  huit  des  plus  apparans  et  notables  personnes 
devosiredict  quartier,  et  soyez  tous  mardi  prochain, 
à  une  heure  précisément  de  relevée,  pour  oyr  la 
responce  des  delleguez  à  aller  vers  le  Roy  nostre  sei- 
gneur, pour  le  faict  des  iiii"  mil  escuz  soleil,  de- 
mandez par  led.  seigneur  à  lad.  Ville,  en  ceste  pré- 
sente année,  et  adviser  sur  icelle.  Si  n'y  faicles 
faulte. 

tr  Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  x""  jour  de  Mars 

mil  V''  XLVlI.n 

Et  ausd.  Conseillers,  pareil  mandement  en  sub- 
stance, à  venir  à  lundi  et  mardi. 


CXXXII  [LXXXI].  —  [Relation  de  la  mission  du  Prévôt  des  Marchands  à  la  Cour.] 

la  inarsi548.  (Foi.  89  ï°.) 


Led.  jour  de  lundi,  xn' jour  de  Mars  mil  v'  xltu, 
suyvant  les  mandemens  envoyez,  samedi  dernier,  à 
mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville,  sont  comparuz, 
c'est  assavoir  : 

Mons"  m"  Loys  Gayant,  Prévost  des  Marchans; 

Berthelemy,  Charpentier,  Lccirier,  Eschevins; 

M.  de  Bragelongnc,  Courtiu,  Lelievre,  Lecomte, 
Bouchart,  T.  de  Bragelongne,  Lelieur,  Conseillers 
de  lad.  Ville; 

Avant  que  procéder  au  récit  dud.  voyage  et  que 
riens  conclure,  est  venu  et  comparu  au  Bureau  de 
lad.  Ville  mons"  de  Mandosse,  premier  Maistre 
d'Hostel  du  Roy,  lequel  a  présenté  une  lettres  mis- 
sives dud.  seigneur,  de  laquelle  la  teneur  ensuit  : 


Lettres  de  créance  de  mons'  de  Mandosse. 

t  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 


39  février  i548. 


ttDE  PAR  le  Roy 


tTrès  chers  et  bien  amez,  nous  envoyons  en  nostre 
bonne  Ville  et  cité  de  Paris  nostre  amé  et  féal  Con- 
seiller et  premier  Maistre  d'Hostel,  le  s"'  de  Man- 
dosse, présent  porteur,  pour  les  causes  que  enten- 
drez de  luy,  lequel  vous  croyrez  de  ce  qu'il  vous 
dira  de  nostre  part,  tout  ainsi  que  vouldriez  faire 
nous  mesmes,  sans  v  faire  faulte. 


13 

lUl-nmEltie    HATIOKALI. 


ÎU 


REGISTRES  DU  BUREAU 


rDonné  àFontainebleaue,  le  dernier  jour  de  Fé- 
vrier mil  V'  XLvu.  V 

Signé:  tf HENRY 
Clausse.'" 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres,  led.  s''  de  Man- 
dosseadit,  pour  sa  créance,  que  le  Roy,  adverty  des 
grans  preparatifz  que  font  ses  ennemys  et  voisins  de 
gens  et  munitions  de  guerre,  estimant  que,  si  leur 
apostume  doibt  crever  et  sortir,  ce  sera  en  ce  moys 
d'Apvril  prochain  venant,  ou  qu  il  conviendra  aud. 
seigneur  les  assaillir  de  brief,  et  pour  ce  que  l'ar- 
gent est  l'anie  de  la  guerre,  led.  seigneur  l'auroit 
envoyé  en  ceste  Ville,  pour  soliciter  et  servir  d'im- 
portun à  lad.  Ville  à  faire  lever  en  toute  dilligence 
les  ix'"  mil  livres  tournois,  par  luy  demandez  à 
icelle  Ville,  en  ceste  présente  année,  et  de  ne  bou- 
ger de  lad.  Ville  jusques  à  ce  que  lesd.  deniers  soient 
fournyz  aud.  seigneur.  A  ceste  cause,  a  priémesd.  s" 
y  adviser  et  luy  bailler  acte  de  ses  dilligences,  ou  en 
escripreaud.  seigneur,  à  ce  qu'il  congnoisse  le  devoir 
et  exécution  de  son  commandement.    - 

Auquel  s''  de  Mandosse  mons"^  le  Prévost  des  Mar- 
chans  a  faict  responce  que  le  corps  de  lad.  Ville  et 


[i548] 

babitans  d'icelle,  en  gênerai  et  particulier,  esloient 
très  humbles  et  obeyssans  serviteurs  du  Roy;  el 
quant  aux  corps  de  lad.  Ville,  feront  toutes  les  dilli- 
gences à  eulx  possibles  de  persuader  au  peuple ,  tant 
par  amour  que  contraincle,  d'obeyr  aud.  seigneur 
et  lever  lad.  somme;  et  bien  que  la  chose  soit  bien 
difficille  et  quasi  imposible,  neantmoings  se  mecte- 
ront  en  leur  devoir,  que  led.  s'  de  Mandosse  pourra 
congnoistre,  s'il  y  veult  estre  présent. 
Sur  quoy  led.  s''  de  Mandosse  s'est  retiré. 

Ce  faict  mond.  s'"  le  Prévost  des  Marchans  a  de- 
mandé aux  assistans  leur  avis  et  oppinyon,  qu'il  est 
de  faire  en  ce  cas  et  affaire  si  urgent.  Et  leur  a  re- 
cité le  discours  de  son  voyage  et  légation.  Lesquelz 
ont  esté  d'avis  que  demain,  en  la  grande  assemblée, 
on  doibt  bien  enhorter  et  persuader  le  peuple  à 
penser  les  moyens  d'obeyr  au  Roy,  et  que  on  face  re- 
cherche et  description  entière  par  les  quartiers  de 
toutes  les  maisons  et  chefz  d'hostel  y  demourans, 
tant  propriétaires,  locatifz.que  cameristes,  pour,  se- 
lon ce  qui  sera  adviséen  l'assemblée  generalle,  pro- 
céder aux  taxes  et  cotizations,  comme  de  raison. 


CXXXIII  [LXXXIIJ.  —  Assemblée  generalle  pour  iiii^^m.  escuz. 

i3  mars  i548.  (Fol.  gi.) 


Du  mardi,  xiii'C  jour  de  Mars  mil  v""  xlvii. 

En  assemblée  generalle  faicte,  en  l'Ostel  de  la  Ville 
de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans,  Es- 
chevins,  Conseillers,  Quarteniers,  bourgeois  et  com- 
munaullez  de  lad.  Ville,  tant  d'église  que  séculiers, 
pour  oyr  la  responce  des  delleguez  à  aller  vers  le  Roy, 
pour  le  faict  des  nu"  m.  escuz  soleil,  demandez  par  le 
Roy  à  lad.  Ville,  en  ceste  présente  année,  pour  le 
faict  de  ses  guerres;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m'  Loys  Gayanl; 

Mess"  Barthélémy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
vins; 

Sire  Claude  Lelievre,  Berthelemy,  M.  de  Bra- 
gelongne,  Lecomte,  Larcher,  Bouchart,  Lelieur, 
Conseillers  de  lad.  Ville; 

Le  Procureur  de  Saint  Magloire,  le  Procureur  de 
Saincte  Geneviefve; 

Sire  Claude  Sanguyn,  sire  Jehan  Basannier,  Par- 
faict,  Gohory,  Kerver,  Hac,  de  Sainct  Germain,  Pré- 


vost, Danès,  Lejay,  Courtin,  Lelorrain,  Quarteniers; 
Joachin  Rolland,  Robert  Belle,  Guillaume  Du- 
clou,  Jacques  David,  Simon  Cressé,  Jehan  de  Saincte 
Beufve,  Nicolas  Foucault,  m"  Nicole  Mestrac,  Ni- 
colas Letellier,  drappier,  Jehan  Lesellier,  Claude 
Danès,  Jehan  Philippes,  Jacques  de  Cueilly,  Jacques 
Danès,  Jehan  Daubray,  Godeffroy  Moireau,  Hugues 
Boullard,  Jehan  Marchant,  nions''  Fauchel,  procu- 
reur, Nicolas  Alexandre,  Thomas  de  Bresme,  m' Ni- 
cole Guedon,  Jehan  Leconte,  Jehan  Guenault,  Phi- 
lebert  de  Crevecueur,  Guillaume  Chouart,  m' Jacques 
Lesecq,  Estienne  Gregis,  Jehan  Cousinol,  Anthoine 
Gilbert,  Martin  Brice,  bourgeois  de  lad.  Ville  de 
Paris. 

CoiVCLUSIONS  PENALES  DU  PROCUREUR   DU  RoV 

ET  DE  LA  Ville. 
Le  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  voyant  le 
petit  nombre  de  peuple,  pour  l'affaire  dont  est  ques- 
tion assemblé,  a  requis  que  plus  grande  assemblée 


<■'  Le  Registre  porto  à  tort  rrxn'jow  de  marxn. 


I 


[i548] 

fut  laide  à  vendredi  prochain,  et  que  les  Cours  sou- 
veraines soient  appelle'es  et  les  Commnnaultez  de  lad. 
Ville,  avec  douze  personnes  de  chascun quartier,  de 
tous  eslatz,  avec  mandemens  comminatoires  d'eulx  y 
trouver,  assavoir:  ausd.  Quarteniers  et  bourgeois,  en 
peyne  de  perdre  leur  previlieige  de  bourgeois  de 
lad.  ville,  et  de  vingt  livres  parisis  d'amende  à  chas- 
cun des  deffaillans. 

Sur  quoy,  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
mys  la  matière  en  délibération,  avant  que  reciter 
son  voyage.  Et  ont  esté  tous  d'avis  de  faire  plus  grande 
assemblée  à  vendredi  prochain,  deux  heures  do  re- 
levée, et  d'appeller  et  prier  la  court  de  Parlement, 
la  Chambre  des  Comptes  et  les  Generaulx  de  la  Jus- 
lice,  les  religions  et  communaultez  de  lad.  Ville,  avec 
douze  bourgeois  d'icelle,  de  tous  estatz,  et,  à  faulte 
d'eulx  y  trouver,  seront  adjugées  et  exécutées  les  con- 
clusions du  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  ou 
autres  qu'il  plaira  à  mess"  adviser. 

Suyvant  laquelle  délibération,  ont  esté  expédiez 
mandemens,  au  Bureau  de  lad.  Ville,  ausdictz  Con- 
seillers et  Quarteniers,  celuy  desquelz  Quarteniers 
la  teneur  ensuict  : 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


115 


ffDe  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  Ville  de  Paris. 

crSire  Jehan  Basannier,  Quartenier  de  lad.  Ville, 
appeliez  douze  notables  personnes  de  vostredict 
quartier,  de  tous  estatz,  et  soyez  tous  vendredi  pro- 
chain, à  deux  heures  de  relevée,  en  l'Ostel  de  ceste 
Ville,  pour  oyr  la  responce  des  déléguez  à  aller  vers 
le  Roy,  pour  le  faict  des  iin"  m.  escuz,  demandez  par 
led.  seigneur  à  lad.  Ville,  en  ceste  prosente  année, 
et  adviser  sur  icelie.  Et  qu'ilz  n'y  facent  faulte,  sur 
peyne  de  privation  do  leurs  previlieiges  de  bourgeois 
et  de  quarante  livres  parisis  d'amende,  et  aultre  plus 
grande,  selon  qui  sera  advisé.  Et  vous  mesmes  parlez 
à  leurs  personnes  et  nous  en  rapportez  responce, 
signée  de  vostre  main,  à  ce  qu'ilz  ne  prétendent 
cause  d'ignorance. 

K Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xiii'  jour  de 
Mars  mil  v'  XLVii.n 

Et  aux  vingt  quatre  Conseillers ,  a  esté  faict  chascun 
un  mandement  d'y  venir,  comme  dessus,  sur  peyne 
de  s'en  excuser  sur  eulx. 


CXXXIV  [LXXXIII].  —  Lettres  patentes  pour  les  un"  m.  escuz  demandez  parle  Roy  à  la  Ville. 

lit  mars  i548.  (Fol.  93.) 


Le  mercredi,  xini'  jour  de  Mars  mil  v'  xlvii,  ont 
esté  apportées  les  lettres  patentes  du  Roy,  desquelles 
la  teneur  ensuit  : 

T Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
noz  bien  amez  et  feaulx  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  noslre  bonne  Ville  et  cité  de  Paris, 
salut  et  dillection.  Comme  par  noz  lettres  patentes, 
données  à  Fontainebleaue,  le  vingt  huitiesme  jour 
de  Décembre  dernier  passé''',  adressantes  à  nostre 
Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant,  nous  eussions 
voullu  et  ordonné  estre  levé  sur  les  habitans  des 
villes  closes  de  nostredicte  Prevosté  et  Viconlé  de 
Paris,  anciens  ressorlz  et  enclaves  d'icelle,  la  somme 
de  neuf  vingt  mil  livres  tournois,  pour  la  soulde  et 
payement  de  sept  mil  cinq  cens  hommes  de  guerre  à 
pied,  durant  quatre  moys  de  ceste  prosente  année, 
sans  soy  arrester  ne  différer,  pour  quelques  lettres  de 
distraction,  éclipses  et  séparations  d'icelle  Prevosté, 
rossoriz  et  jurisdition,  pour  quelques  inhibitions  et 


deffences  cy  devant  faictes  de  procéder  à  telles  coti- 
zalions  sur  aucunes  villes,  estans  de  l'aucieu  ressort 
d'icelle  Prevosté  et  Viconté. 

T  Laquelle  somme  aurions  ordonné  estre  levée  sur 
tous  les  manans  et  habitans  desd.  villes  closes  de 
nostredicte  Prevosté  et  Viconlé  de  Paris,  le  fort  por- 
tant le  foible,  sans  y  commectre  abbuz,  ne  aucun 
personnage  en  exempter,  sinon  les  officiers  domes- 
tiques de  nous  et  de  nostre  très  chère  et  très  amée 
compaigne,la  Royne,  noz  amez  et  feaulx  Notaires  et 
Secrétaires,  les  vefves  diceulx ,  les  officiers  domesti- 
ques, ayans  six  vingtz  livres  de  gaiges  et  au  des- 
soubz,  de  noz  très  chers  et  très  amez  enffans  et  de 
[noslre]  très  chère  et  très  amée  seur,  Marguerite  de 
France,  et  les  gens  d'Eglise  pour  le  regard  du  revenu 
de  leurs  bénéfices  et  de  leurs  propres  héritages 
tenuz  en  fief,  en  quelque  lieu  qu'ilz  soient  scituez, 
et  pour  leurs  biens  roturiers  assis  hors  desd.  villes 
et  fauixbourgs  seuilement. 

trEt  parceque  depuis,  sur  les  remonstrances  qui 


l^«  lettres  patentes  visses  ici  sont  publiées  ci-dessus,  à  la  date  du  22  janvier  i548  {n°  CXXVIll). 


116 


REGISTRES  DU  RUREAU 


nous  ont  esté  faictes  du  grant  nombre  de  ceulx  qui 
se  disent  previilegiez  en  lad.  Ville  et  qui  se  veuUcnt 
prétendre  exemptz  de  la  contribution  de  lad.  soulde, 
il  nous  a  semblé  devoir  faire  si  ample  déclaration 
de  nostre  vouiioir  et  intention  en  cest  endroict,  que 
la  chose  ne  viengne  en  différend  ne  controverse ,  au 
retardement  du  payement  de  lad.  somme; 

(tNous,  à  ces  causes,  après  avoir  eu  sur  ce  l'avis 
et  délibération  avec  aucuns  princes  de  nostre  sang 
et  gens  de  nostre  Privé  Conseil,  avons,  de  nostre 
certaine  science,  plaine  puissance  et  auclorilé  royal, 
dict,  ordonné  et  declairé,  disons,  ordonnons  et  de- 
clairons,  voulions  et  nous  plaist  que,  après  le  dépar- 
tement faict  par  nostredict  Prévost  de  Paris,  ou  son 
Lieutenant,  de  lad.  somme  de  ix"  m  livres  sur  lesd. 
villes  closes  de  nostredicte  Prevosté  et  Viconté  de 
Paris,  vous  procédez,  Incontinant  et  sans  dellay,  à  la 
cotization  et  assiette  particulière  de  la  somme  à  la- 
quelle nostredicte  Ville  et  faulxbourgs  de  Paris  aura 
esté  taxée  par  led.  deppartement,  emsemble  des  fraiz 
qui  pour  ce  conviendra  faire  sur  tous  et  chascuns 
les  manans  et  habitans  de  nostredicte  Ville  et  faulx- 
bourgs d'icelle,  le  fort  portant  le  foible,  exemptz 
et  non  exemptz,  previlleigiez  et  non  previlleigiez, 
de  quelque  eslat,  qualité  ou  condition  qu'ilz  soient, 
fors  et  exeplé  lesd.  gens  d'église,  pour  le  regard  des 
maisons  scituées  et  assises  èsd.  villes  et  faulxbourgs, 
à  eulx  apartenans,  à  cause  de  leurs  bénéfices,  pour 
raison  desquelz  ilz  nous  ont  payé  ou  payeront  de- 
cymes,  et  aussi  les  gens  de  nostre  Conseil  Privé, 
Maistres  des  Requestes  de  nostre  Hoslel,  et  noz 
amez  et  feaulx  Notaires  et  Secrétaires,  et  les  vefves 
d'iceulx,  semblablement  nosd.  officiers  domestiques 
et  commensaulx,  ceuk  de  nostredicte  compaigne, 
aussi  les  officiers  domestiques,  ayans  vi"^  livres  de 
gaiges  et  au  dessoubz,  do  nosdictz  enffans'^',  de 
nosfre  dicte  seur,  Marguerite  de  France  '-',  et  de 
nostre  très  cbere  et  très  amée  belle  mère,  la  Roy  ne 
Leonor'^',  douairière  de  France,  et  de  nostre  très 
chère  et  très  amée  tante,  la  Royne  de  Navarre'*',  qui 


[i548] 

se  trouverront  couchez  et  employez  es  estalz  desd. 
maisons;  lesquelz,  à  ceste  fin,  seront  mys  pardevers 
vous,  signez,  savoir  est  des  mains  de  nostredicte 
compaigne,  enffans  et  seur  de  nous,  ceulx  de  nostre- 
dicte belle  mère  et  tante,  de  leurs  mains  et  non 
autres,  quelque  previlleige  et  exemption  qu'ilz  en 
puissent  avoir  et  prétendre;  ausquelz,  pour  cest 
effect  seullement,  nous  avons  desrogé  et  desrogeons 
par  ces  présentes,  posé  ores  qu'ilz  eussent  obtenu 
de  nous  confirmation  de  leurs  previlleiges,  et  sans 
prejudicier  à  iceulx  previlleiges  pour  l'advenir. 

rr  Lesquelz  deniers ,  provenans  de  lad.  assiette ,  vous 
ferez  bailler  et  délivrer  es  mains  du  Receveur  gêne- 
rai de  noz  finances  à  Paris,  par  ses  quictances,  par 
quatre  termes  et  payemens  esgaulx,  qui  escherront 
les  quinziesmes  jours  de  May,  Juing,  Juillet  et  Aoust 
prochains  venans.  Et  à  ce  faire,  souffrir  et  acom- 
plir,  contraignez  ou  faictes  contraindre  les  habitans 
de  nostredicte  Ville  et  faulxbourgs  d'icelle,  et  chas- 
cun  d'eulx,  royaulment  et  de  faict,  par  toutes  voyes 
et  manières  requises  et  acoustumées  au  payement 
de  noz  deniers,  et  comme  pour  noz  propres  affaires, 
nonobstant  oppositions  ou  appellations  queizconquos; 
pour  lesquelles,  actendu  la  neccessité  et  importance 
de  nosdictes  affaires,  ne  voulions  estre  différé.  La 
congnoissance  et  décision  desquelles  oppositions  ou 
appellations  nous  avons  retenu  et  retenons  à  nous, 
à  nostre  personne;  et  icelle  avons  interdicte  et  del- 
fenduo,  interdisons  et  deffendons  à  noz  cours  de  Par- 
lement, Generaulx  de  la  Justice,  Esleuz,  et  à  tous 
noz  autres  juges  et  officiers,  quelz  qu'ilz  soient,  de 
nostredicte  certaine  science,  plaine  puissance  et 
auctorité  royal,  par  ces  présentes;  lesquelles  nous 
voulions  et  ordonnons  leur  estre  présentées  par 
nostre  premier  huissier  ou  sergent,  sur  ce  requis. 
Ausquelz  nous  mandons  ainsi  le  faire  sans  difficulté, 
et  de  les  signillier  partout  ailleurs  qu'il  aparliendra, 
et  aussi  de  faire  tous  adjournemens,  conlraincles  et 
exploiclz  qui  par  vous  seront  ordonnez,  pour  l'effect 
et  acomplissement  de  ce  que  dit  est,  leurs  circons- 


(')  Les  enfants  de  Henri  II,  à  cette  époque ,  étaient  :  François,  qui  lui  succéda,  né  le  19  janvier  i543;  Etisabelh,  née  le  2  avril 
i545,  mariée,  le  22  juin  iBSg,  à  Philippe  II,  roi  d'Espagne;  et  Claude,  née  le  12  novembre  iSiy,  mariée,  le  22  janvier  i558,  à 
Cbai'les  II,  duc  de  Lorraine. 

'"'  Marguerite  de  France,  la  plus  jeune  fille  de  François  I",  naquit  à  Saint-Germain-en-Laye,  le  5  juin  i5a3.  Elle  épousa  à 
Paris,  le  9  juillet  i559,  Emmanuel-Philibert,  duc  de  Savoie,  et  mourut  à  Turin,  le  16  septembre  1674. 

'•"  Eléonore  d'Autriche,  sœur  de  Charles-Quint,  veuve  en  premières  noces  d'Emmanuel,  roi  de  Portugal,  survécut  onze  ans  à  son 
second  mari.  Elle  se  retira  cette  année  même  (i548)  eu  Flandre,  puis  en  Espagne,  l'an  i555,  où  elle  mourut  à  Talavera,  à  trois 
lieues  de  Badajoz,  le  1 8  février  i558.  Une  déclaration  portant  règlement  pour  les  privilèges  des  officiers  domestiques  et  commensaux 
de  sa  maison,  avait  été  rendue  quelques  jours  auparavant,  à  Fontainebleau,  le  20  février  i548  (n.  s.).  Elle  fut  enregistrée,  le 
23  août  suivant,  au  Parlement  de  Paris.  {Archives  nat.,  X"  8616,  fol.  198.) 

'''  La  sœur  de  François  I"  mourut  le  21  décembre  iSig. 


[i548] 

lances  et  deppendances,  et  en  bailler  rapportz  et 
suffisantes  certiffications. 

r  De  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons  povoir, 
auclorité,  commission  et  mandement  especiai  par 
cesdictes  présentes,  mandons  et  commandons  à  tous 
noz  justiciers,  officiers  et  subgectz,  que  à  vous  et 
aud.  huissier  ou  sergent,  à  l'exécution  d'icelles, 
obeyssent  et  entendent  dilligenment,  prestent  et 
donnent  conseil,  confort,  ayde  et  prisons,  si  mestier 
est  et  requis  en  sont.  Et  pour  ce  que  de  cesd.  présentes 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


117 


l'on  pourra  avoir  à  besongner  en  plusieurs  et  divers 
lieux,  nous  voulions  que  auvidimus  d'icelles,  deue- 
ment  collationne',  foy  soit  adjouste'e,  comme  à  ce 
présent  original. 

ff  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xxvni'  jour  de  Fé- 
vrier l'an  de  grâce  mil  v"^  xlvii,  et  de  nostre  règne 
le  premier.  11 

Signé  :  ttPar  le  Roy,  de  l'Aubespine.  » 
Et  scellé  du  grand  sel,  en  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


CXXXV  [LXXXIV].  —  Assemblée  generalle  pour  les  iiii"  m.  escuz. 

)6marsi5?i8.  (Fol.gS")). 


Du  vendredi,  xvi°"  jour  de  Mars  mil  v'  xlvii. 

En  assemblée  generalle  faicte  et  tenue,  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  la  Ville  de  Paris,  de 
mess"  les  Prévost  des  Marcbans,  Eschevins,  Con- 
seillers, Quarteniers,  les  Cours  souveraines  et  com- 
munaultez,  tant  d'église  que  séculiers,  avec  douze 
notables  personnes  de  chascun  quartier,  mandez 
pour  oyr  la  responce  des  déléguez  à  aller  vers  le  Roy 
nostre  seigneur  par  la  dernière  assemblée,  pour  le 
faict  des  quatre  vingt  mil  escuz  d'or  soleil,  par  led. 
seigneur  demandez  à  lad.  Ville,  en  cesle  présente 
année,  pour  le  faict  de  ses  guerres;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mens'  le  Prévost  des  Marcbans,  m"  Loys  Gayant; 

Mess"  Bertbelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
vins  de  lad.  Ville  ; 

Mess"  le  Président  Luillier,  Tronson,  Lelievre, 
M.  de  Bragelongne,  Courtin,  de  Livres,  Pcrdrier, 
T.  de  Bragelongne,  T.  de  Monlmirel,  Lecomte, 
Bouchard,  Larclier,  Lelieur,  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Mess"  Leroux,  Desasses,  Bouete,  Abot,  de  Hac- 
quevilie,  Président  des  Requestes,  Cbambon,  de 
La  Rosière  le  Clerc,  Charron,  Dulion,  Oudart,  Bar- 
jot.  Conseillers  du  Roy  en  la  court  de  Parlement; 


M' Jacques  Luillier,  Président  es  Generaulx  ; 

Mess"  Lolin,  Mathieu ,  Conseillers  des  Generaulx; 

Mess"  Pommereul,  Vaillant,  Petremol,  maistres 
des  Comptes; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Godef- 
froy,  Danès,  Courtin,  Pellerin,  Parfaict,  Gohory, 
Kerver,  Lojay,  Prévost,  Croquet,  Hac,  Lelorrain, 
Quarteniers  de  lad.  Ville; 

Messieurs  de  l'Université,  par  leur  procureur; 

Mons'  de  Sainct  Victor'^),  les  Celestins,  Sainct 
Magloire,  Sainct  Martin  des  Champs,  Religions  et 
communaultez  ; 

Mess"  Sanguyn ,  Guedon,  Lobigeois,  Fleury,  Per- 
rot,Pinel,  Fromaget,  Choppin,  Lesueur,  Greffier  des 
Generaulx,  m' Julien  d'Orléans,  Jehan  Colas,  Jehan 
dEspinay, Estienne  Gregis,  Anthoine  Gilbert,  Jehan 
Cousinot,  Gervaiz  Lescoffier,  mons'  le  commissaire 
Gohet,  mons'  Roussel,  advocat,  mons'  Benevent, 
Claude  Lesueur,  mons'  Desprez,  conseiller,  mons' 
Thuret,  notaire,  Pierre  de  Rains,  m°  Bastian  Da- 
nisy,  mons'  Goullas,  mons'  l'esleu  Tardif,  mons'  le 
corecteur  Allegrain,  Jehan  Leconle,  m*  Françoys 
Bastonneau,  Jehan  Messier,  Simon  Cressé,  Jehan 
de  Saincle  Beufve,  Jacques  Legros,  Anthoine  Char- 


'■'  Au  fol.  94  v"  du  Registre,  entre  les  n"  CXXXIV  et  CXXXV,  figure  le  paragraphe  qui  suit,  maladroitement  intercalé  une  année 
entière  après  sa  date.  Comme  il  est  trop  tard  pour  le  replacer  à  son  ordre  chronologique,  nous  l'insérons  ici ,  en  note,  sous  le  numéro 
qu'il  devrait  régulièrement  porter  : 

KCV*".  —  Le  service  de  feu  Henry,  boï  d'Angleterre. 

11  mars  1547.  (Fol.  gi  i°.) 


Du  lundi,  m' jour  de  Mars  mil  »°  ilïi. 

Le  jour  d'hier,  a  esté  commencé,  et  le  jourd'huy  achevé,  en 
l'église  Nostre  Dame  de  Paris,  le  service  solempnel  de  feu 
Henry,  Roy  d'Angleterre,  qui  est  docedé  en  son  pays,  ou  mois 

Henri  VIII  mourut  dans  la  nuit  du  28  au  ag  janvier  10/17. 

!''  Antoine  Caraccioli  était  alors  abbé  de  Saint-Victor.  {Gall.  Christ.,  t.  VII,  col.  C89. ) 


de  Janvier  dernier  passé.  Et  n'y  ont  assisté  mess"  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville,  parce  qu'ilz  n'y  ont  esté 
semondz,  mandez,  ne  convoquez. 


118 


REGISTRES  DU  BUREAU 


don,  sire  Jacques  Pinel,  Joachin  Roiland,  Germain 
Megissier,  François  Guerraull,  Jehan  Daubray,  Noël 
Lesellier,  nions'  Charpentier,  procureur  en  Chaste- 
let,  m''  René  Contesse,  m"  Jehan  Mousson,  Guil- 
laume du  Bourgeois,  Jehan  Contesse,  appothicaire, 
Jehan  Thouart,  m'  Archambault  de  Moret,  ni'  Ma- 
thieu Coignet,  mons'  Dumont,  Pierre  Letellier, 
Pierre  Clozeau,  Jacques  David,  Nicolas  d'Auvergne, 
Estienne  Deladehors,  Jehan  Laurens,geol lier,  Jehan 
Dampmarlin,  mons'  Berthelemy,  procureur  en  Par- 
lement, Nicolas  Alexandre,  mons''  Fauchet,  procu- 
reur en  Chastelet,  m'  Jehan  Desmaretz,  advocal, 
François  Guichart,  Hugues  BruUart,  Severin  Petit, 
m'  Nicole  Meslrac,  Michel  Duru,  Jacques  Hermant, 
Jehan  Sediile,  Pierre  Pelletier,  Jehan  Guerraull, 
Jehan  Ciiappellier,  Jehan  Boursin ,  Henry  Patroullart , 
Jehan  Boullenger,  Jehan  Sauvage,  Guillaume  Bazin, 
Raoul  Leconte,  m' Nicole  Guedon,  m' Jehan  Deluc, 
Liger  Parodier,  Pierre  Dyer,  Jehan  Bigant,  Jehan 
Lecamus,  drappier,  nions"'  Bouele,  procureur  en 
Parlement,  Léon  Danisy,  mons'  Denise,  procureur, 
Jehan  Gueiiault,  mons'  Berthelemy,  corecteur  des 
Comptes,  et  autres,  grant  nombre  de  bourgeois  de 
lad.  Ville,  de  tous  estatz,  mandez  en  lad.  assemblée. 

Et  après  lecture  des  lettres  patentes  du  Roy,  cy 
dessus  transcriptes,  portans  déclaration  du  vouUoir 
dud.  seigneur  et  la  responce  f'aicte  à  mond.  s'  le 
Prévost  des  Marchans,  laquelle  il  a  proposée  et  re- 
citée de  mot  à  mot,  en  la  présente  compaignée,  et 
prié  icelle  vouUoir  satisfaire  au  voulloir  dud.  sei- 
gneur et  en  adviser  les  moyens; 

Ce  faicl,  a  mys  la  matière  en  délibération  et 
demandé  l'avis  à  tous  lesd.  assistans,  l'ung  après 
l'autre.  Tous  lesquelz,  ou  la  plus  grande  et  seyne 
partie  d'iceulx,  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que, 
veu  et  considéré  les  gros  deniers  qui  ont  esté  cy 
devant  levez  à  lad.  Ville  et  fournyz  au  feu  Roy,  que 
Dieu  absoille,  et  mesmes  vingt  mil  escuz,  depuis 
quatre  moys  en  ça,  aud.  seigneur;  que  la  Ville  do 
Paris  est  bien  diminuée  d'argent,  tant  à  cause  de  la 
fuitte  qui  fut  faicte  à  la  venue  de  l'Empereur,  en 
l'année  v^xliiii,  que  pour  la  grande  famyne  et  charte 
de  blez  et  autres  vivres,  la  peste  et  autres  inconve- 
niens  advenuz  depuis  trois  ans  en  ça,  les  molestes 
donnez  aux  marchans,  tant  de  sel  que  autres,  qui 
ont  esté  au  voyage  de  Flandres,  durant  la  guerre; 
qu'il  y  a  la  moictié  du  peuple  de  Paris,  pour  le 
moings,  qui  ne  sauroit  riens  payer,  pour  la  povrelé 
d'iceulx,  lesquelz  ne  vivent  que  au  jour  la  journée, 
en  travaillant  de  leurs  arts  et  mestiers,  desquelz  ilz 


[i548] 

ont  bien  à  faire  à  vivre,  eulx  vestir  et  à  payer  le 
louage  de  leurs  maisons,  ou  chambres;  l'autre  moic- 
tié consiste  aux  officiers  du  Roy  et  gens  d'église,  qui 
sont  la  plusparf  previllegiez;  et  grant  nombre  du 
moyen  estât  est  grandement  ypothequé  pour  led.  sel 
et  pour  grosses  debles  et  rentes,  qu'ilz  ont  sur  eulx 
constituées. 

A  ceste  cause,  ont  tous  lesd.  bourgeois  et  habi- 
tans,  ou  la  pluspart  d'iceulx,  remonstré  qu'il  y  avoit 
douze  heures  au  jour,  en  l'une  desquelles  le  Roy 
povoit  changer  d'oppinyon,  car  son  cueur  est  en  la 
main  de  Dieu  qui  le  pourra  tourner  à  avoir  pitié  de 
son  peuple,  et  qu'il  estoit  très  neccessaire  le  prier  de 
rechef  et  remonstrer  qu'il  est  impossible  lever  lad. 
somme  par  les  moyens  contenuz  èsd.  lettres,  pour 
l'inequalité  des  personnes;  et  lesquelz  moyens  ont 
esté  par  quatre  foys  cy  devant  temptez  et  essayez,  et 
on  a  veu  que  on  ne  sceust  jamais  trouver  moyen 
de  recouvrer  la  moictié  des  sommes  de  deniers  de- 
mandées à  toute  rigueur; 

Qu'on  doibt  encores  aller  remonstrer  aud.  sei- 
gneur et  instamment  prier,  par  plusieurs  foys  et  par 
importunité,  s'il  en  est  besoing,  qu'il  luy  plaise  re- 
mectre  icelle  somme  à  lad.  Ville.  Et,  ou  son  bon 
plaisir  seroit  voulloir  avoir  lad.  somme  entière,  ou 
partie,  qu'il  luy  pleust  permectre  la  lever  par  impost 
sur  telle  marchandise  qu'il  sera  advisé,  la  moings 
dommageable  et  préjudiciable  au  bien  publiq  de 
lad.  Ville;  car  les  babitans  d'icelle  Ville  n'y  voient 
autre  moyen.  Et  seroit  plus  expédient  que  led.  sei- 
gneur feisl  lever  ce  qui  luy  plairoit  par  ses  officiers, 
à  ce  qu'ilz  congnoissent  la  povreté  de  lad.  Ville,  et 
que  lesd.  babitans  ne  se  vueullent  excuser  sans 
cause. 

Et  depuis  a  esté  ordonné  au  Bureau  de  lad.  Ville 
qu'on  porteroit  à  la  Court  lad.  délibération,  ainsi 
qu'il  s'ensuit  : 

Conclusion  envoyée  au  Roy. 

A  esté  advisé,  conclud  et  délibéré  que  les  babitans 
de  la  Ville  de  Paris  sont  de  présent  si  pauvres  et 
atténuez,  tant  au  moyen  des  empruntz  continuelz 
dont  ilz  ont  esté  chargez  du  leinps  du  feu  Roy,  que 
pour  la  grande  famine,  pestillence^  et  autres  maulx 
à  eulx  advenuz,  depuis  trois  ans  en  ça,  qu'il  n'est 
possible,  de  quehjue  contraincte  et  rigueur  d'exécu- 
tion qu'on  puisse  user,  secourir  le  Roy  de  si  grosse 
et  excessive  somme  de  deniers  que  celle  qu'il  de- 
mande ; 

Que  toute  la  richesse  et  oppulence  de  la  Ville  de 


[i548] 

Paris,  consiste  es  personnes  de  trois  qualilez  :  gens 
d'église,  officiers,  ou  inarchans.  Les  gens  d'egiise  ne 
sont  contribuables,  au  moyen  des  decynics  dont  ilz 
sont  chargez;  les  officiers  sont  exemptz  en  si  grant 
nombre  quil  n"est  pas  croyable;  ceulx  qui  ne  sont 
excmplz  ont  payé  finances,  pour  la  confirmation  de 
leurs  offices.  La  [)lus  grande  partie  des  marchans  ont 
levé'  le  siège  et  habandonné  le  trafficq  de  leurs  mar- 
chandises, au  moyen  du  trouble  auquel  ilz  sont  con- 
stituez, partie  pour  la  commission  du  sel,  partie  pour 
le  transport  des  deniers  hors  du  royaulme.  Ne  reste 
que  le  commung  populaire,  duquel  le  Roy  ne  peult 
espérer  aucun  secours; 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


119 


Que,  pour  ceste  cause,  il  estoit  neccessaire  avoir 
recours  à  la  Magesté  du  Roy,  pour  la  seconde  foys, 
implorer  sa  clémence  et  bénignité,  luy  remonstrer 
non  seuHement  la  difficulté,  mais  impossibilité  to- 
lalle,  d'exécuter  son  mandement,  et  le  supplier, 
par  commisération  de  son  povre  peuple  tant  affligé, 
remectre  lad.  somme,  ou  partie  d'icelle;  et  neant- 
moings,  à  ce  que  lad.  somme  modérée  se  puisse 
lever  à  moindre  trouble  et  par  voye  plus  doulce  et 
gratieuse,  que  par  cappitation,  ou  assiette  sur  le 
louage  des  maisons ,  donner  permission  de  remectre 
quelque  impost  et  subside  antien,  pour  le  recouvre- 
ment desd.  deniers. 


CXXXVI  [LXXXV].  — 

ET  VIll'' 


Délibération  pour  l'eschance  des  fermes  du  pie  fourché 
Grève  aux  petites  fermes  des  villages. 

97  mars  i5'i8.  (Fol.  99.) 


Du  mardi ,  xxvii""  jour  de  Mars  mil  v'  xlvii  ,  avant 
Pasques. 

Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris,  veues  les  lettres  missives  du  Roy,  escriptes 
à  Fontainebleaue,  le  xxi°"jour  de  Mars  mil  v'  xlvii, 
adressantes  à  mess"  les  Commissaires,  depputez  par 
led.  seigneur  sur  le  faict  de  la  vente  et  engagement 
de  SCS  dommaine  et  aydes,  communiquées  et  bail- 
lées pariceulx  commissaires  ausd.  Prévost  et  Esche- 
vins,  afin  d'estre  sur  le  contenu  d'icelles  pourveu  et 
.satisfaict,  selon  l'intention  dud.  seigneur,  après  avoir 
ce  jourd'huy  convoqué  et  assemblé  le  Conseil  de 
lad.  Ville,  et  en  icelle  compaignée  leueslesd.  lettres, 
desquelles  la  teneur  ensuit  : 

31  mars  i5i8. 

irMess",  pour  la  difficulté  qui  se  treuve  à  revendre 
les  deux  fermes  du  pié  fourché  et  du  huitiesme  du 
quartier  de  Grève,  que  j'ay  nagueres  faict  rachepter 
des  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  Paris''',  je 
vous  ay  faict  dire,  par  diverses  foys,  que  vous  eussiez 
à  convenir  avec  eulx  pour  leur  bailler  lesd.  deux 
fermes,  en  me  dellaissant  les  autres  petites  fermes 
quilz  tiennent  en  engagement,  pour  ce  que  plus  fa- 
cillement  pourriez  revendre  lesd.  petites  fermes;  tou- 
tesfoys,  je  n'ay  point  encores  entendu  que  en  ayez 
aucune  chose  Iraicté  avec  eulx.  Parquoy  vous  advi- 
serez  de  les  mander,  incontinant  ces  présentes  receues, 


venir  devers  vous  pour  vous  exiber  les  contractz  de 
l'aquisition  qu'ilz  ont  faicte  desd.  petites  fermes,  des- 
quelz  vous  me  envoyrez  coppie,  deuement  collation- 
née,  afin  d'entendre  quelles  elles  sont  et  pour  quelle 
valleur  elles  leuront  esté  baillées,  et  aussi  pour  sur  ce 
vous  faire  expédier  ung  povoir,  pour  en  accepter  le 
dellaissement,en  leur  dellaissant  par  eschange  lesd. 
deux  fermes  du  pié  fourché  et  du  huitiesme  du 
quartier  de  Grève;  lesquelles  deux  fermes  je  seray 
comptant  leur  dellaisser  pour  vingt  six  mil  livres  de 
rente.  Si  vous  prie  y  faire  dilligence  et  vous  me  ferez 
service  très  agréable. 

tEscript  à  Fontainebleaue,  le  xxi^'jour  de  Mars 
mil  v°  XLVII. r; 

Icelles  lettres,  signées  de  la  main  dud.  seigneur  et 
contresignées  «de  La  Chesnayea. 

Subscriptes:  rt A  mess"  les  Commissaires,  par  moy 
depputez  à  Paris,  pour  la  vente  et  engagement  de 
mon  dommaine  à  Paris,  pour  subvenir  au  faict  de  la 
guerre,  n 

A  esté  en  lad.  assemblée  advisé  et  délibéré  que, 
pour  satisfaire  au  bon  plaisir  dud.  seigneur,  dellais- 
sant par  luy  à  lad.  Ville  pour  xxvi  mil  livres  tour- 
nois de  rente  les  fermes  du  pié  fourché  vendu  au 
marché  dicelle,  coniprins  le  jour  et  foire  Sainct 
Laurens,  et  du  huitiesme  du  vin  vendu  en  détail  au 
quartier  de  Grève,  nagueres  racheptées  de  lad. 
Ville,  icelle  Ville  luy  cédera  et  transportera  les  ine- 


'')  Le  Bureau  de  la  Ville  s'occupa  du  radial  demandé  par  le  Roi  des  fermes  du  pied  fourché  et  du  huitième  du  quartier  de  Grè»e, 
dans  ses  séances  du  37  septembre  el  du  i"oclobre  10^7  (ci-dessus,  n°'  CXHI  et  CXIV,  p.  98  et  9')).  La  proposition  de  revente  de 
ces  mêmes  fermes,  faite  très  peu  de  temps  après,  fut  examinée  dans  les  assemblées  des  17  el  22  décembre  (11°'  CXXII  et  CXXIII, 
p.  )oa-io3). 


120 


REGISTRES  DU  BUREAU 


nues  fermes,  cy  devant  el  dès  le  xxni' jour  de  Mars 
mil  V' XLUi,  engagées  à  lad.  Ville  pour  la  somme  de 
xvui'va"  L  livres  lournoiz  de  rente,  qui  est  le  pris 
dud.  engagement,  elle  surplus,  montant  vu"  a"  l  livres 
tonrnois  de  rente,  et  en  principal,  au  denier  douze, 
lin"  vn'  livres  tournois,  lad.  Ville  le  recouvrera 
etprandra  à  constitution  de  rente,  pour  estre,  incon- 
tinant  et  le  plus  promptement  que  faire  se  pourra, 
fournye  aud.  seigneur. 

Et  si  lesd.  deux  fermes  excédent  en  valleur,  chascun 
an,  lesd.  xxvi"  livres  tournois, l'oultre  plus,  les  fraiz 
de  la  cueillette  d'icelles  desduitz,  reviendra  aud. 
seigneur,  ainsi  que  en  pareil  cas  se  faict  de  présent 
des  fermes  de  xn  deniers  parisis  pour  livre  du  poisson 
de  mer  fraiz  et  salle,  vendu  en  lad.  Ville  de  Paris, 
du  vin  vendu  en  détail  et  taverne  es  quartiers  des 
Halles  et  Petit  Pont,  et  du  vin  vendu  en  gros  en 


[i568] 

icelie  Ville,  engagées  ausd,  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  es  années  V  xxxvi  etxxxvii'''.  Et  au  con- 
traire, s'il  advenoit  que  lesd.  deux  fermes  ne  venoient 
à  la  valleur  desd.  xxvi"  livres  tournois,  chascun  an, 
pour  acquicter  les  rentes  sur  ce  constituées  et  fraiz 
pour  ce  neccessaires  et  acoustumez,  ce  qui  s'en  def- 
fauldra  se  prandra  sur  les  plus  valleurs  revenans  au 
Roy  des  quatre  fermes  dessusdictes,  vendues  à  lad. 
Ville,  èsd.  années  v'  xxxvi  et  xxxvii. 

En  quoy  faisant,  estiment  lesd.  Prévost  et  Esche- 
vins  qu'il  se  trouvera  assez  gens,  tant  de  lad.  Ville  que 
d'ailleurs,  qui  congnoissans  leur  seureté  fourniront 
promptement  lad.  somme  de  un"  vu"  livres  tournois 
à  constitucion  de  rente,  pour  le  service  et  affaires 
dud.  seigneur,  eslans  icelles  rentes  en  pareil  droict 
et  prérogative  d'ypotheque  qu'ilz  avoient  sur  lesd. 
fermes  vendues  oud.  an  y'  xuu. 


CXXXYII  [LXXXVI].  —  Pour  l'eschange  des  fermes.  —  Pour  les  un"  mil  escuz 

DEMANDEZ  PAR  LE  RoY.  PoUR  LE  PONT  NoSTRE  DaME. 

27  mars  i548.  (Foi.  100  v°.) 


Dud.  xxvu"' jour  de  Mars  v"  xlvu,  avant  Pasques. 

A  esté  faicte  assemblée  de  mess"  les  Conseillers  de 
lad.  Ville,  en  laquelle  se  sont  trouvez,  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Loys  Gayant; 

Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Eschevins; 

Mess"  Tronson,  Prévost,  Lelievre,  T.  de  Brage- 
longne,T.deMontmirel,Perdrier,Paillart,Bouchart, 
Larcher,  Lelieur,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Ausquelz  a  esté  proposé  par  mond.  s''  le  Prévost 
des  Marchans  trois  pointz  qu'il  estoit  nécessaire  ad- 
viser  en  diiligence  : 


Le  premier  estoit  pour  l'eschange  que  le  Roy  en- 
tendoit  faire  des  fermes  du  pié  fourché  et  huitiesnie 
de  Grève  aux  petites  fermes  des  villaiges  apartenans 
à  lad.  Ville.  Et  a  esté  conclud  ce  qui  est  cy  dessus  en- 
registré, de  ce  jour. 

Le  second  estoit  pour  aller  exécuter  la  dernière 
délibération  de  l'assemblée  generalle,  et  qui  y  devoit 
aller  au  lieu  de  mons''  le  Conservateur  qui  y  avoit 
esté  csleu,  mais  n'auroit  sceu  acomplir  le  voyage, 
pour  sa  maladie'^). 

Le  troisiesme,  pour  rebailler  à  louage,  à  neuf  ans, 
les  maisons  du  Pont  Nostre  Dame,  appartenant  à  lad. 


l"  Ces  quatre  fermes  furent  vendues  par  le  Roi  aux  Prévôt  des  Marcliands  et  Écliovins,  en  deux  fois.  Le  premier  contrat,  daté  du 
mardi  26  septembre  J  536,  comprend  l'aliénation  de  la  ferme  du  poisson  de  mer  et  du  poisson  d'eau  douce  pour  cinq  mille  livres  tour- 
nois de  renie,  et  de  celle  du  huitième  du  vin  vendu  au  détail  dans  le  quartier  des  Halles,  moyennant  la  somme  annuelle  de  trois  mille 
trois  cent  trente-trois  livres,  six  sons  huit  deniers  tournois.  Le  second  acte  de  vente,  passé  devant  François  Bastonneau  et  Jean  Cor- 
delle,  notaires  du  roi  au  Chàtelet  de  Paris,  le  samedi  7  juillet  1 687,  porte  sur  la  ferme  du  vin  vendu  en  détail  dans  le  quartier  du 
Petit-Pont,  pour  une  somme  annuelle  de  cinq  mille  trois  cent  dix-neuf  livres  dix  sous  parisis,  et  sur  la  ferme  de  l'imposition  du  vin 
vendu  en  gros  à  Paris  et  dans  les  faubourgs,  moyennant  quatre  mille  sept  cent  quatre-vingt-onze  livres  treize  sous  quatre  deniers 
parisis,  à  payer  chaque  année  au  roi,  soit  pour  les  quatre  fermes  un  total  de  vingt  et  un  mille  cinq  cent  trente-six  livres  trois  sous 
quatre  deniers  parisis,  ou  vingt-six  mille  neuf  cent  vingt  livres  quatre  sous  deux  deniers  tournois.  Les  commissaiies  chargés  par  le 
roi  de  cette  négociation  étaient  Louis,  cardinal  de  Bourbon ,  archevêque  de  Sens,  Jean,  cardinal  du  Bellay,  évéque  de  Paris,  et  le  chan- 
celier Antoine  Du  Bourg;  les  preneurs,  au  nom  de  la  ville,  étaient  Jean  Tronson,  conseiller  au  Parlement  et  Prévôt  des  Marchands, 
el  les  quatre  Echevins,  Christophe  de  Thou,  Eustache  Le  Picart,  Claude  Lelievre  et  Pierre  Raoul.  François  I",  par  lettres  patentes 
données  à  Ablon,  le  9  juillet  ihS-j,  ratifia  la  vente  de  ces  quatre  fermes.  Ces  actes  ont  été  transcrits  sur  le  cartulaire  de  l'Hôtel  de 
Ville,  du  xTi°  siècle  (^rcWïc«not.,KK,  101a, fol.  38v°ct  43  v°);  ils  avaient  été  enregistrés  au  Parlement  de  Paris,  le  12  juïUetiBSy 
(/dm.,  X"  861 3,  fol.  54). 

W  La  dernière  assemblée  générale  dont  il  soit  fait  mention  dans  le  Registre  est  celle  du  16  mars  précédent  (ci-dessus  n°  CSXXV); 
il  n'y  est  point  question  de  la  désignation  de  ce  député,  ni  d'un  autre. 


[i548] 

Ville,  parceque  les  baulx  finissent  au  jour  Sainct 
Jehan  Baptiste  prochain  venant,  et  sur  lequel  Pont 
y  a  grosse  rente  constituée  à  aucuns  particuliers  de 
lad.  Ville,  qui  seroit  besoing  rachepter,  ou  partie. 
Et  lesd.  matières  mises  en  délibération,  a  esté 
conclud  et  advisé  que  sire  Fiacre  Charpentier  yroit 
exécuter  la  d(;liheration  de  lad.  assemblée  generalle, 
aconipagné  de  m"  Regnault  Bachelier,  Greflier  de 
Beauvais,  ce  qu'ilz  ont  accepté. 

Et  quant  aux  baulx  dud.  Pont  Nostre  Dame,  qu'on 
doibt  rebailler  les  maisons  dicelluy  à  neuf  ans, 
à  ceulx  qui  y  demeurent,  au  pris  de  lx  livres  tournois 
de  louage  par  an,  qui  sont  x  livres  tournois  oultre 
le  pris  des  derniers  baulx,  et  en  advançanl  par  eulx 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


121 


et  chascun  d'eulx,  sur  et  tant  moingsdesd.  louages, 
la  somme  de  quarante  escuz  soleil,  moictié  à  la 
Sainct  Jehan,  et  moictié  à  la  Sainct  Remy,  pourestie 
employée  au  rachapt  de  xvi°  x  livres  tournois  de 
rente,  constituée  sur  le  dommaine  de  lad.  Ville. 
Et  sans  faire  lad.  avance  pour  l'effect  que  dessus,  ne 
seront  continuez  lesd.  baulx  à  ceulx  qui  seront  ref- 
fusans  faire  icelle  advance,  mais  baillez  à  autres  qui 
donneront  deniers  pour  le  prouffit  de  lad.  Ville.  De 
laquelle  somme  leur  sera  baillée  quictance  par  led. 
Receveur,  au  doz  de  leurs  lettres  de  baulx. 

Et  quant  à  ceulx  qui  ont  offencé  et  contrevenu  aux 
clauses  de  leursdictz  baulx,  età  ceulx  qui  reffuseront 
faire  lad.  advance,  lad.  Ville  advisera  et  ordonnera 
cy  après,  comme  elle  verra  estre  à  faire  par  raison '•'. 


GXXXVIII  [LXXXVII].  —  Lettres  de  uoss'  de  Mandosse  pour  les  un"  m.  escuz. 

•29  mai-s  i548.  (Fol.  100.) 


Lettres  missives  apportées  par  mons"^  de  Mandosse , 
le  XXIX*  Mars  v'  xlvii,  avant  Pasques. 

tDe  par  le  Roy. 
ff  Très  chers  et  bien  amez ,  ayant  entendu  le  peu  de 
dilligence  dont  vous  usez  à  l'assiette  et  cotizacion  de 
ce  que  nostre  bonne  Ville  et  cité  de  Paris  doibt 
fournir,  pour  sa  part  et  portion  de  la  soulde  des  cin- 
<juanto  mil  hommes  de  pied,  que  nous  souldoyent  les 
villes  closes  de  noslre  Royaulme,  nous  avons  bien 
vouUu  vous  escripre  la  présente,  par  laquelle  vous 
mandons  et  ordonnons  très  expressément  que  vous 
ayez  à  y  procéder  plus  dilligemment,  de  sorte  que 


vous  puissiez  fournir  es  mains  du  Receveur  gênerai 
de  noz  Finances  aud.  Paris,  aux  termes  que  avons 
ordonnez,  les  deniers  de  lad.  cotizacion.  Autrement 
vous  nous  donneriez  occasion  d'estre  mal  conlans  de 
vous  et  de  nous  en  prandre  à  voz  personnes,  ainsi 
que  vous  dira  plus  amplement,  de  nostre  part,  nostre 
amé  et  féal  Conseiller  et  premier  Maistre  d'Hostel  ordi- 
naire, le  s"' de  Mandosse,  dont  vous  le  croirez,  comme 
vouldriez  faire  nous-mesmes,  sans  y  faire  faulte. 
(T  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xxix'jourde  Mars 
l'an  mil  y'  xlvii.  n 

Signées:  rc HENRY. 

Cl\USSE.  n 


CXXXIX  [LXXXVIII]. 


Pour  la  responce  des  depputëz  à  aller  vers  le  Roy 

POUR  LES  un"  M.  ESCUZ. 

4  avril  1548.  (Fol.  101  v°.) 


Du  mercredi,  1111™  jour  d'Avril  mil  v'  xlvhi  après 
l'asi|ues. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte ,  en  fOstel  de  la 
Villede  Paris,  de  mess"  les  Conseillers  d'icellc  Ville, 
pour  oyr  la  responce  des  depputëz  par  la  dernière 
assemblée  generalle  à  aller  vers  le  Roy,  pour  le  faict 
des  un"  m.  escuz  soleil,  dennindez  par  led.  seigneur 
il  luil.  Ville,  en  ceste  présente  année;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Monsieur  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Loys 
Gayant; 


Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Vialard, 
Eschevins; 

Mess"  Lelievre,  Paillart,  Lecômte,  Bouchart,  Le- 
lieur,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  le  sire  Fiacre  Charpentier  a  recité 
en  lad.  compaignée  le  discours  de  son  voyage,  et 
considéré  le  contenu  en  la  responce  par  luy  l'aicte, 
a  esté  conclud  et  advisé  par  les  dessusdictz  qu'il  y 
avoit  trop  petite  compaignée  pour  y  adviser,  et  a  esté 
l'assemblée  remise  à  vendredi  prochain,  jour  de  la 
réduction  de  Paris,  à  une  heure  de  relevée. 


'''   Celte  séance  a  élé  insérée  aa  Registre  après  celle  du  ag  mars.  Nous  rétablissons  l'ordre  chronologique. 


iG 


IMPIliUrRIK     flATIO'IALB. 


122 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i548] 


CXL  [LXXXIX].  —  Délibération  sur  la  responce  des  déléguez  à  aller  vers  le  Roy 

POUR  LE  FAICT  DES  Illl"  M.  ESCUZ. 

6  avril  i548.  (Fol.  102.) 


Du  vendredi,  vi"*  jour  d'Avril  mil  v"  xlviii,  après 
Pasques. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Conseillers  d'icelle, 
prias  et  appeliez  au  retour  de  la  messe  de  la  réduc- 
tion de  lad.  Ville''',  en  la  manière  acoustumée,  les 
Quarteniers  de  lad.  Ville,  pour  adviser  sur  la  res- 
ponce des  déléguez  de  par  la  Ville  à  aller  porter  la 
dernière  délibération  de  l'assemble'e  generalle,  pour 
le  fait  des  iiii"  m  escuz  demandez  par  le  Roy  à  lad. 
Ville;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons"'  le  Prévost  des  Marcbans,  m'  Loys  Gayant; 

Mess"  Rerthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
vins  ; 

Mess"  E.  de  Montmirel,  Lelievre,  Rerthelemy, 
M.  de  Rragelongne,  Paillart,  T.  de  Rragelongne, 
T.  de  Montmirel ,  Rouchart,  Lelieur,  Conseillers 
de  la  Ville  ; 

Rasannier,  Maciot,  Croquet,  Danès,  de  Sainct 
(iermain,  Lelorrain,  Parfaict,  Hac,  Lejay,  Gohory, 
Courtin,  Quarteniers  d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  le  sire  Fiacre  Charpentier,  Eschevin 
de  lad.  Ville,  qui  avoit  esté  envoyé'  à  la  Court  vers 
le  Roy,  a  recité  avoir  parlé  à  la  personne  dud.  seigneur 
à  Messeigneurs  les  Conneslable  et  Chancelier,  et  à 
iceulx  présenté  la  délibération  du  Conseil  gênerai 
dernier,  par  lequel  fut  advisé  qu'on  ne  povoit  aucu- 
nement fournir  aud.  seigneur  lad.  somme,  sinon  qu'il 
octroyast  et  permist  à  lad.  Ville  la  lever  sur  quelque 
impost  anlien;  et  qu'il  luy  fut  faict  responce  par 
mond.  s' le  Chancelier  qu'il  s'en  revint  à  Paris,  pour 
adviser  sur  quel  impost  on  avoit  délibéré  la  lever, 
pour  quoy  ilz  furent  levez  et  mys  sus,  combien  ilz 
ont  eu  cours  et  combien  ilz  ont  vallu,  et  le  tout  ren- 
voyer par  devers  led.  seigneur  et  son  Conseil,  pour  y 
adviser;  et  neantmoings  qu'on  feist  dilligence  de  re- 
couvrer deniers,  en  sorte  qu'on  ne  laisse  passer  le 
terme  que  led.  seigneur  a  donné  à  lad.  Ville,  autre- 
ment il  y  pourvoiroit  par  autre  moyen  ; 

Et  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  dit  et 
recité  en  lad.  compaignée  que  Mons"'  du  Mortier, 
l'ung  des  Commissaires  du  Roy  sur  la  revente  de  ses 

"'  Voir,  ci-dessns,  la  note  3  de  la  page  53. 

'•'  Ce  blanc  et  ceux  qui  suivent  sont  au  Rogistre. 


dommaine  et  aydes,  l'avoit  mandé  et  luy  avoit  dit 
que  le  Roy  entendoit  faire  eschange  à  lad.  Ville  de 
la  ferme  du  pié  fourché  du  marché  de  Paris  aux  pe- 
tites fermes  des  villaiges,  qui  sont  à  lad.  Ville,  et 
qu'on  eust  à  y  adviser;  et  avoir  par  luy  mises  lesd. 
matières  en  délibération; 

A  esté  conclud,  advisé  et  délibéré,  quant  aux 
un"  M.  escuz,  qu'on  doibt  supplier  très  humblement 
le  Roy  que  son  bon  plaisir  soit  voulloir  permectre 
(]ue  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris  puissent  lever  la  somme  de  un"'  m.  escuz 
soleil ,  à  laquelle  il  luy  a  pieu  cotizer  lad.  Ville  et 
autres  villes  closes  de  la  Prevosté  de  Paris,  par  im- 
position sur  les  fermes  anciennes,  qui  ont  autresfois 
esté  imposées  pour  subvenir  aux  affaires  des  prédé- 
cesseurs Roys  de  France  et  de  lad.  Ville; 

Fermes  antiennes  pour  lever  les  iiii"  m.  escuz 

DEMANDEZ   PAR   LE   RoV. 

C'est  assavoir,  sur  l'imposition  de  douze  deniers 
pour  livre,  à  prandre  sur  le  poisson  de  mer  fraiz 
et  salle,  vendu  en  lad.  Ville,  oultre  les  douze  de- 
niers pour  livre  qui  se  lievent,  au  prouffit  dud.  sei- 
gneur, sur  led.  poisson  de  mer  fraiz  et  salle; 

Plus,  sur  l'ayde  et  ferme  de  six  deniers  pour  livre 
sur  le  bestail  à  pié  fourché,  vendu  au  marché  de 
Paris,  oultre  les  douze  deniers  parisis  pour  livre 
que  y  prend  led.  seigneur.  Lesquelles  deux  fermes 
feurent  érigées  et  mises  sus,  dès  l'année  mil  un' 
iiii"x.  .  .'-',  qui  valloient  par  une  année  commune, 
c'est  assavoir  :  celle  du  poisson  de  mer,   la  somme 

de ,  et  celle  desd.  vi  deniers  pour  livre  dud. 

pié  fourché,  la  somme  de ,  lesquelles  deux 

fermes  expirèrent  en  l'an  mil  v' 

Plus ,  sur  l'ayde  de  vingt  livres  tournois  sur  chascun 
muy  de  sel,  vendu  au  garnier  de  Paris,  qui  fut  oc- 
troyé à  lad.  Ville,  pour  subvenir  aux  affaires  d'icelle, 
en  l'année  mil  v\  .  .,  qui  valloit,  pour  une  com- 
mune année,   la  somme  de de  rente,   qui 

expira,  par  ordonnance  du  feu  Roy,  en  l'année 
V'.  .  . 

Plus,  sur  l'ayde  de  11  solz  vi  deniers  tournois  pour 
chascun  muy  de  vin  entrant  en  lad.  Ville  et  banlieue 


i 


[i5i8]  DE  LA  VILLE 

d'icelle,  et  sur  autre  ii  solz  vi  deniers  sur  chascun 
muy  de  vin,  yssant  hors  lad.  Ville  et  faulxbourgs, 
qui  fut  mise  sus  en  i'an  mil  y'  xlv'",  pour  subvenir, 
tant  aux  affaires  dud.  seigneur  et  deniers  à  luy  ac- 
cordez, que  pour  aucunes  fortilTications,  réparations 
et  autres  affaires  de  lad.  Ville ,  laquelle  fut  abollve 
en  l'an  mil  v"  xlvi,  par  ordonnance  dud.  seigneur. 
Les  deniers  procedans  de  laquelle  ferme  ont  vallu 
pour  vingt  moys,  qu'elle  a  eu  cours  seullement,  la 

somme  de ,  les  fraiz  sur  ce  desduitz ,  comme 

il  apert  par  le  registre  et  recepte  du  Receveur  de 
la  Ville. 

Les  deniers  procedans  desquelles  fermes  seront 
employez  au  payement  de  xv"  livres  tournois  de  rente 
qui  seront  nécessaires  constituer,  pour  le  recouvre- 
ment desd.  iiii"  M  escuz;  et  le  surplus,  les  fraiz 
nécessaires  sur  ce  payez,  sera  employé'  au  racliapt  et 
admortissement  desd.  rentes,  le  plus  dilligemment 


DE  PARIS. 


123 


que  faire  se  pourra,  et,  icelles  racheptées,  demour- 
ront  lesd.  aydes  et  subsides  extainctz  et  admortis. 

El  en  octroyant  par  led.  seigneur  les  dessusdictes 
aydes,  auront  les  manans  et  habitans  de  Paris 
moyen  de  secourir  le  Roy;  autrement  leur  seroit 
impossible  d'y  satisfaire. 

Et  quant  à  l'eschange  desd.  fermes  du  pie'  fourche' 
du  marché  de  Paris  aux  fermes  des  villaiges,  suyvre 
la  dernière  délibération  faisant  mention  desd.  es- 
changes,  ou  faire  lad.  eschange  en  sorte  que  les  ren- 
tiers soient  bien  asseurez  de  leurs  payemens,  et  non 
autrement. 

Ce  faict,  a  esté  faict  une  lettres  missives  au  Roy 
et  une  à  mond.  s'  le  Chancellier,  et  l'extraict  desd. 
fermes  sur  les  comptes.  Et  a  esté  ordonné  ([ue 
maistre  Regnault  Rachelier,  Greffier  de  Reauvais, 
les  porteroit  aud.  seigneur  et  à  son  Conseil,  pour 
obtenir  provisions  neccessaires  etobeyr  aud.  seigneur. 


CXLI  [XG].  —  Lettres  missives  du  Roy 

POUR  LEVER  LA  SOMME  DE   llll"  M.  ESCLZ  PAR  CAPITACION. 

i3  avril  i5^i8.  (Fol.  io3  v°.) 


Du  xiii' jour  d'Avril  v'  xlviii,  après  Pasques,  ont 
esté  apportées  lettres  missives  du  Roy  à  lad.  Ville, 
par  m"  Regnault  Rachelier,  dont  la  teneur  ensuit  : 

la  avril  iS&S. 
tDe  par  le  Rov 
•rTrès  chers  et  bien  amcz,  nous  avons  receu  la 
lettre  que  nous  avez  escript  par  ce  porteur,  du  vi""  de 
ce  moys,  et  veu  l'eslat  contenant  plusieurs  aydes 
i|ui  ont  esté  niys  sus  en  nostre  ville  de  Paris,  pour 
subvenir  aux  affaires  de  noz  prédécesseurs  et  de  lad. 
Ville;  et  pour  autant  que  c'est  chose  (|ui  reviendroit 
l>  trop  grande  charge  de  nostre  pauvre  peuple,  et 
sans  laquelle  il  nous  semble  que  facillement  vous 
nous  povez  satisfaire  des  quatre  vingtz  mille  escuz, 
que  nous  vous  demandons  pour  vostre  contribution 
du  payement  de  cinquante  mil  hommes  de  pied,  dont 
il  y  a  jà  un  terme  escbeu;  à  ceste  cause,  nous  voul- 
ions et  vous  mandons  que,  cessans  toutes  les  remons- 
trances  dont  vous  avez  usé  et  usez  en  cest  endroit, 
vous  ayez  à  départir  et  esgaller  lad.  somme  sur  les 
contribuables  de  noslredicte  Ville,  le  plus  tost  et  dilli- 


gemment que  faire  se  pourra ,  suyvant  la  commis- 
sion qui  vous  en  a  esté  cy  devant  envoyée;  et  ce 
faict,  faire  procéder  au  recouvrement  d'icelle  pour 
nous  en  satisfaire,  ainsi  que  vous  estes  tenu  et  que 
lad.  commission  le  porte.  Autrement  vous  nous  ferez 
congnoistre  que  vous  avez  la  volunté  autre  que  nous 
n'avons  tousjours  estimé,  et  donnerez  occasion  d'y 
faire  pourveoir  par  autre  voye. 

iT  Donné  à  Nogenf,    le    xii"  jour  d'Avril  mil  V' 

XLVIII.  71 

Signé  :  «HENRY 7,. 
El  au  dessoubz  : 

trDE  l'AuBESPINBu. 

Et  au  dessus  :  «A  noz  très  chers  et  bien  amei  les 
Prévost  des  Marchaiis  et  Eschevlns ,  bourgeois  et  habitans 
de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paiis.  -n 

Incontinant  lesd.  lettres  reccues,  ont  esté  faict 
mandemens  aux  Conseillers  et  Quarteniers  de  lad. 
Ville,  poureulx  trouver  demain  samedi,  une  heure  de 
relevée,  pour  donner  leur  avis  sur  le  contenu  desd. 
lettres. 


'"  Il  y  a  ici  uiieertCnf;  l'ordonnance  autorisant  la  levde  de  cet  impôt  à  Paris  n'est  point  de  l'année  i545,  mais  du  17  août  i544. 
l/oclroi,  aux  termes  de  ces  lettres,  dut  prendre  fin  en  mai  i5AG  (voir, ci-dessus,  p.  89  et  note). 

iG. 


\2à 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i548] 


GXLII  [XCl].  —  Assemblée  pour  lesd.  lettres  missives  du  Roy. 

i4  avril  i5i8.  (Fol.  lo'i.) 


Du  samedi ,  xiin""  jour  d'Avril  mil  v'  xlviii,  après 
Pasques. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicle,  en  TOstel  de  la 
Ville  de  Paris ,  de  messieurs  les  Prévost  des  Mar- 
chans,  Esclievins,  Conseillers  et  Quarteniers  de 
lad.  Ville,  pour  adviser  sur  les  lettres  missives  du 
Roy  cy  dessus  transcriples,  contenans  la  responce 
faicte  à  m'  Regnault  Bachelier,  Greflier  de  Beauvais, 
envoyé'  devers  le  Roy  pour  le  faict  des  iiu^^  m.  escuz 
soleil,  demandez  par  led.  seigneur  à  lad.  Ville;  en 
laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  ni'^Loys  Gayant; 

Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
^ins; 

Mess"  Lelievre,  M.  de  Bragelongne ,  Courtin, 
de  Livres,  Paillart,  T.  de  Bragelougne,  Lecomte, 
Conseillers  de  Ville; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Godeffroy, 
Danès,  Parfaict,  Lorrain,  Courtin,  Croquet,  Pré- 
vost, Gohory,  Hac,  Kerver,  Quarteniers  d'icelle  Ville; 

Après  lecture  desd.  lettres  missives  en  lad.  com- 
paigne'e ,  a  esté  mise  la  matière  en  délibération  et 
demandé  l'avis  aux  assistans.  Lesquelz  ont  tous  con- 
clud  et  advisé  qu'on  devoit  tenir  la  dernière  délibé- 


ration du  Conseil,  et  neantmoings  faire  faire  l'as- 
semble'e  generalle  des  cours  souveraines,  commu- 
naultez  et  bourgeois,  pour  y  adviser  plus  amplement, 
à  lundi  prochain,  une  iieure  de  relevée.  Suyvant  la- 
quelle, ont  esté  expédiez  mandemens  ausd.  commu- 
naultez  et  mesmes  ausd.  Quarteniers,  duquel  la 
teneur  ensuit  : 

tt  De  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris. 

tf  Sire  Jehan  Basannier,  Quartenier  de  lad.  Ville, 
appeliez  les  douze  notables  personnes  de  vostredici 
quartier,  qui  furent  appeliez  en  la  dernière  assem- 
blée generalle,  et,  pour  l'absence  neccessaire  d'iceulx 
ou  de  partie,  appeliez  en  d'aultres  jusques  aud. 
nombre,  et  soyez  tous  lundi  prochain  à  une  heure 
précisément  de  relevée,  en  l'Ostel  de  ceste  Ville, 
pour  adviser  sur  les  lettres  missives  envoyées  par  le 
Roy  à  lad.  Ville.  Et  qu'ilz  n'y  facent  faulte,  sur  peyne 
de  perdre  leur  previllege  de  bourgeois  et  de  xx  livres 
parisis  d'amende;  car  l'affaire  est  d'importance  et 
requiert  célérité. 

«Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xiiii"jour  d'Avril 
mil  v"  XLvm,  après  Pasques.  d 


GXLIII  [XGIl].  —  [Assemblée  générale.  —  Nouvelle  délibération 

sur  le  mode  de  recouvrement  des  III1"M.  ECUS  DEMANDÉS  PAR  LE  Roi  À  LA  VlLLE.] 

16  avril  i5/i8.  (Fol.  io5.) 


Du  lundi,  xvi"""  jour  d'Avril  mil  v' xlviii,  après 
Pasques. 

En  assemblée  générale  le  jourd'uy  faicte,  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  la  ville  de  Paris,  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Quarteniers,  les  Cours  souveraines  et  Communaul- 
lez,  tant  d'Eglise  que  séculières,  avec  douze  no- 
tables personnes  de  chascun  quartier,  mandez  pour 
oyr  la  lecture  des  lettres  missives  du  Roy,  envoyées 
à  lad.  Ville,  pour  le  faict  des  quatre  vingtz  mil  escuz 
soleil,  par  luy  demandez  à  icelle  Ville,  en  ceste  pré- 
sente année,  pour  le  faict  de  ses  guerres;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons"^  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Loys  Gayand; 

Chai-pentier,  Eschevin  ; 

Mess"  Tronson ,  Viole ,  Dudrac ,  Courtin ,  de  Livres , 


Paillart,  T.  de  Bragelongne,  Lelicur,  Conseillers  de 
lad.  Ville; 

Mess"  Leroux,  Bouete,  Abot,  Dulyon,  Tiraqueau, 
Vermondet,  Fleury,  Berthelot,  Grassin,Barjot,  Con- 
seillers de  la  court  de  Parlement  ; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Godef- 
froy, Gohory,  Hac,  Prévost,  Lejay,  Lelorrain,  Pelle- 
rin.  Croquet,  Danès,  Quarteniers  de  ladicte  Ville; 

M' Pierre  Robert,  advocat,  uions"^  Bequet,  mons' 
Danisi,  Masseperote,  greffier  de  Bourdeaulx,  l'huis- 
sier Bachelier,  le  commissaire  Delacroix,  bourgeois; 

Les  deux  curez  de  Sainct  Jehan  le  Rond,  pour 
Mess"  du  Chappiire  de  Paris; 

Le  procureur  de  l'Université,  le  procureur  de 
Sainct  Magloire,  le  procureur  de  Sainct  Victor,  les 
Celestins,  Religions; 


Mons''  l'advocat  du  Bailliage,  Bourguignon,  mons"' 
Benevent,  mons'  Denise,  sire  Claude  Sanguyn, 
Drouet  Parent,  Pierre  Letellier,  Martin  Delaplanche, 
Jacques  Hermant,  sire  Guillaume  Legras,  Jehan 
Dampmartin,  Eslienne  Deladehors,  Jehan  Laurens, 
Denis  GodelTroy,  Anthoine  Patroullart,  Philibert  de 
Crevecueur,  mons''  Destas,  advocat,  Nicolas  Pré- 
vost, drappier,  Eslienne  Levast,  marchant  de  fer, 
m'  Frajiçoys  Gayand,  Receveur  de  Gisors,  François 
Perdrier,  Prévost  de  la  Monnoye,  m'  René  Contesse, 
notaire,  Jelian  Thouart,  m'  Eustace  Bachelier, 
m'  Jehan  Morisson,  Jehan  Lesellier,  Jehan  Guerard, 
Gilles  Dupuys,  Claude  Danès,  Nicolas  Letellier, 
Michel  Du?eau,  Nicolas  Bequet,  m"  Hubert  de  Co- 
quiel,  Begnaull  Ghauldiere,  Hugues  Bruslart,  Seve- 
rin  Petit,  m'  Jehan  Leriche,  Françoys  Guichart, 
Nicolas  Alexandre,  Poncet  Lépreux,  nions""  Faulchet, 
Pierre  Lamy,  Eslienne  Lemaire ,  Jacques  David ,  Jehan 
Guerrault,  Jehan  Boursin,  Henry  Patroullart,  Jehan 
Lefer,  Raoul  Leconte,  Jacques  Legros,  Anthoine 
Chardon,  Nicolas  Foucault,  nions'  Boullault,  Simon 
Cresse,  Jehan  Lauhigeois,  Guillaume  Pichonnal, 
Jehan  Picarl,  Biaise  Charles,  Nicolas  Bequet,  Guil- 
laume Barbedor,  Nicolas  Prévost,  Nicolas  Viellart, 
Eslienne  Vast,  Françoys  Mesnart,  Guillaume  Le- 
comle,  Pierre  Boue',  Michel  Duru,  Estienne  Gregis, 
Guillaume  Beannyer,  Jehan  Guy,  et  plusieurs  autres, 
bourgeois  et  marcbans  d'icelle  Ville,  de  tous  estatz. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marcbans  a 
amplement  et  au  long  remonstré  l'intencion  et 
vouUoir  du  Roy  et  faict  l'aire  lecture  desd.  lettres 
missives,  cy  devant  escriptes,  en  lad.  assemblée,  et 
remonstré  que  jà  par  deux  foys  on  avoit  esté  vers  led. 
seigneur  et  son  Conseil  luy  faire  les  humbles  remon- 
strances  de  ce  qui  avoit  esté  délibéré  par  cy  devant, 
et  de  la  responce  par  luy  falote  et  par  sond.  Conseil , 
(|ui  avoit  donné  à  entendre  lesgrans  et  urgens.alfaires 
iricelluy  seigneur,  pour  lesquelles  il  estoit  neccessilé 
luy  fournir  de  par  lad.  Ville  lad.  somme  de  quatre 
vingtz  mil  escuz  soleil  en  grande  dilligence,  et  que 
Ind.  Ville  estoit  grandement  solicitée  par  le  seigneur 
de  Mandosse,  son  premier  Maistre  d'Hostel. 

Pour  ces  causes,  auroit  prié  et  exorté  le  peuple 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


r>; 


voulloir  s'efforser  de  trouver  les  moyens  de  obeyr 
aud.  seigneur  et  satisfaire  à  son  voulloir.  El  ce  faict, 
a  mys  la  maliere  en  délibération,  et  demandé  l'avis 
et  oppinyon  aux  assistans.  Tous  lesquelz,  conside- 
rans  le  grand  péril  et  danger  qui  pourroit  advenir, 
comme  aulresfoys  Ton  a  veu,  de  lever  pareille  somme 
par  cappilacion  ou  sur  les  maisons ,  chose  si  difficille 
que  jamais  ne  c'est  peu  mener  à  fin,  et  que,  en  ce 
faisant,  ce  seroit  rendre  par  led.  seigneur  taillable 
sa  bonne  ville  de  Paris,  cappitalle  de  son  royaulme, 
en  laquelle  afflue  et  vient  peuple  de  toutes  nations 
et  contrées  pour  l'estude  et  pour  la  justice ,  et  dont  ses 
ennemys  se  pourroient  resjouyr,  pour  le  jugement 
qu'ilz  en  pourroient  faire,  et  que  le  commung  popu- 
laire est  si  povre  qu'il  est  quasi  au  desespoir,  joinct 
la  cherté  des  logis  et  des  vivres  qui  y  est  de  présent, 
et  le  faiclz  qu'ilz  onl  porté  par  cy-devant; 

Qu'on  doibt  derechef  retourner  vers  led.  seigneur, 
Roy  et  Mess"  de  son  Conseil  ,el  persévérer  de  implo- 
rer sa  clémence  et  bénignité,  à  ce  qui  luy  plaise  user 
de  miséricorde  et  pitiéenvers  ses  povreset  très  humbles 
subgectz,  les  manans  ethabitans  de  sad.  ville  de  Pa- 
ris ,  et  luy  supplier  1res  humblement  que ,  si  ses  affaires 
sont  si  urgens  et  pressez  qu'il  ne  puisse  aucune  chose 
modérer  d'icelle  somme,  que  son  bon  plaisir  soit  per- 
mectre  icelle  eslre  levée  par  aydes,  ainsi  qu'il  a 
permis  par  ses  premières  lettres  et  qu'il  a  esté  déli- 
béré en  la  dernière  assemblée  generalle  de  lad. 
Ville,  où  le  commung  peuple  l'a  ainsi  requis  et  se 
atant  et  pense  qu'il  soit  ainsi  arreslé  et  accordé  par 
led.  seigneur; 

Et,  que  les  choses  bien  debatues  et  digérées  par 
lesd.  assistans,  leur  semble  estre  imposible,  et  ne 
voient  ne  congnoissent  autre  moyen  pour  secourir 
led.  seigneur  et  éviter  aux  choses  dessusdictes,  que 
par  led.  moyen  d'impost  et  ayde,  telz  qu'il  plaira 
permecire  aud.  seigneur,  pour  les  causes  contenues 
en  lad.  dernière  délibération  de  l'assemblée  generalle , 
qui  luy  doibvent  encores  estre  remonstrées  par  mons' 
d'Athis  et  mons'  de  CelyC',  Conseillers  Je  lad.  Ville, 
et  deux  de  Mess"  de  la  court  de  Parlement,  qui 
seront  esleuz  de  par  icelle  à  y  aller,  comme  bour- 
geois de  lad.  Ville. 


"'  Pierre  Viole,  seigneur  d'Atliis-sur-Orge,  et  Christophe  de  Thou,  seigneur  de  Cély  (i.5o8-i582),  depuis  premier  président  du 
Pariemenl  de  Paris. 


126 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i548] 


CXLIV  [XCIII].  —  [Lettres  patentes  portant  exemption  d'impôts 
EN  faveur  de  Guillaume  Postel,  naguère  Procureur  général  au  Conseil  privé.] 

30  avril  i548.  (Fol.  io8.) 


Du  xx°  jour  d'Avril  mil  v'  xlviii,  après  Pasques. 

Aujourd'uy  ont  esté  apporté  au  Bureau  de  la  ville 
de  Paris  certaines  lettres  patentes  du  Roy,  par  Ger- 
main Boursier,  de  Paris,  dont  la  teneur  ensuit  : 

<t  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France ,  à 
tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut. 
Combien  que,  en  considération  des  biens  et  recom- 
maudables  services  l'aiclz  par  nostre  amé  et  féal 
conseiller,  M'Guillaume  Postel,  s' des  Fou  rneauix''', 
tant  aux  charges  et  estatz,  qu'il  a  euzdenous  avant 
nostre  advenement  à  la  couronne,  que  depuis,  en 
l'oHice  de  nostre  Procureur  gênerai  en  nostre  Privé 
Conseil,  nous,  en  actandant  que,  en  rescompence  de 
sond.  oflice  de  nostredict  Procureur  gênerai,  lequel 
nous  avons  nagueres  supprimé,  il  aict  esté  pourveu 
de  semblable  ou  meilleur  office,  ainsi  que  desirons 
et  voulions  faire,  luy  aions,  par  autres  noz  lettres 
[>alentes,  délaissé  et  ordonné  la  somme  dehuict  cens 
livres  tournois,  par  forme  de  bien  faict  et  pension 
annuelle,  et  que  nostre  intention  aict  esté  que,  en 
contemplation  du  lieu  qu'il  a  tenu  près  de  nous 
et  de  nostredict  Conseil,  il  joisse  à  tousjours  des 
exemptions,  libériez,  franchises  et  immunitez,  soit 
d'empruntz  generaulx  et  parliculliers,  paiement  de 
soldes  et  autres  charges,  exactions  etimpostz,  et  de 
tous  previlleges  dont  les  gens  de  nostre  Privé  Con- 
seil ,  commensaulx ,  familiers  et  domesticquesjoissent, 
à  cause  de  leurs  estalz;  neantmoings  est  à  doubler 
que,  ne  joissant  plus  nostredict  Conseiller  de  sond. 
office  de  nostre  Procureur  gênerai,  ainsi  supprimé, 
les  gens  des  villes  et  lieulx  ausquelz  il  a  domicilie, 
biens  et  revenu,  le  voulsissent  empescher  en  la  jois- 
sance  desd.  exemptions ,  libériez ,  franchises,  immu- 
nitez et  previlleges,  s'il  navoit  de  nous  lettres  ex- 
presses; 

rr  Nous ,  pour  CCS  causes ,  en  contemplation  des  biens 
et  recommendables  services  que,  dès  longtemps,  tant 
avant  nostre  advenement  à  la  couronne  que  depuis, 
il  nous  a  faictz,  et  en  perpétuelle  mémoire  du  lieu 
qu'il  a  tenu  près  de  nous  et  en  nostre  Privé  Conseil ,  à 


icelluy  avons  donné  et  octroie,  donnons  et  oc- 
troions,  voulions  et  nous  plaist  qu'il  joisse  à  l'ad- 
venir  de  tous  et  chascun  les  previlleiges,  fran- 
chises, libériez,  exemptions  et  immunitez  dont  ont 
acoustumé  joir  et  user  noz  domesticques  et  gens  de 
nostre  Conseil  Privé,  et  ainsi  qu'il  faisoitpar  cy  de- 
vant et  feroict  encores,  tenant  et  exerçant  led.  office 
de  nostre  Procureur  gênerai  en  nostredict  Conseil; 
voulions  et  nous  plaist  que,  nonobstant  la  suppres- 
sion de  sond.  office,  que  ne  voulions  avoir  lieu  pour 
le  regard  desd.  previllaiges,  franchises,  libériez, 
exemptions  et  immunitez,  il  soit  neantmoings  tenu 
et  réputé  comme  nostre  commensal,  famillier  etdo- 
meslicque,  et  en  ce  l'avons  retenu  et  retenons,  de 
nostre  certaine  science,  par  ces  présentes,  pour  ce 
signées  de  nostre  main,  par  lesquelles  nous  mandons 
etcommectons  au  premier  nostie  huissier,  ou  sergent, 
que  icelles  il  signiffie  à  tous  Prevostz,  Esclievins, 
Conseillers  et  gouverneurs  de  villes,  noz  officiers  et 
tous  autres  qu'il  apartiendra,  et  dont  par  led.  s'  des 
Fourneaulx  il  sera  requis,  à  ce  qu'ilz  n'en  pré- 
tendent cause  d'ignorance ,  leur  faisant  inhibicious 
et  deffences,  de  par  nous,  de  non  y  contrevenir  au- 
cunement. 

t  Et  si  aucune  chose  avoient  faicte,  à  ce  contraire  ou 
préjudiciable,  qu'ilz  le  reparent  et  remectent  à  son 
premier  estât  et  deu;  car  lel  est  nostre  plaisir.  Et 
pour  ce  que  de  ces  présentes  l'on  pourra  avoir  affaire 
en  plusieurs  et  divers  lieulx,  nous  voulions  que  au 
vidimus  d'icelles,  faict  soubz  sceel  royal  ou  seing  de 
l'un  de  noz  notaires  et  secrétaires,  foy  soil  adjoustée 
partout,  comme  au  présent  original.  En  tesmoing  de 
quov,  nous  avons  faict  meclre  nostre  sceel  à  cesdictes 
présentes. 

rc Donné  à  Nogent  sur  Seine,  le  quinziesme  jour 
d'Apvril  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  quarante  huict, 
et  de  nostre  règne  le  deuxiesme.iî 

Ainsi  signé  :  tt  HENRY,  -n 

Et  sur  le  reply  desd.  lettres  :  trPar  le  Roy,  les 
cardinal  de  Guyse  et  duc  d'Aubmale,  le  seigneur  de 


'''  11  appartenait  à  une  famille  nolile  de  l'élection  de  Conclies,  dans  la  haute  Normandie,  sur  laquelle  La  Chcsnaye-Desbois  a  réuni 
quelques  renseignements  (jénéalogiques  (Dictionnaire  de  la  noblesse,  t.  XI,  p.  453);  il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  son  liomonyme, 
contemporain  et  compatriote,  Guillaume  Postel,  professeur  de  mathématiques  et  de  langues  orientales  au  Collège  de  France,  le  célèbre 
érudit  et  visionnaire  (i5io-i58i). 


[i5i8]  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

Montmorency,  Connestable  de  France,  et  autres  pre- 
sens.  5) 

Signé:  tDo  Thier,!)  et  scellées,  sur  double  queue, 
de  cire  jauine. 

Après  lecture  desd.  lettres,  et  en  considération 


127 

d'aucuns  bons  services  que  ledict  s'  Postel  a  faict 
à  ladicte  Ville,  a  esté  conclud  et  délibéré  d'obeyr 
au  voulloir  dudict  seigneur,  et  a  ladicte  Ville  en- 
tériné et  entérine  lesdictes  lettres,  selon  leur  forme 
et  teneur. 


CXLV  [XGIV].  —  [Relation  du  voyage  de  M.  d'Athis  en  Cour.] 


a  mai  i548.  (Fol.  108  ¥°.) 


Du  mercredi,  u""jour  de  May  mil  y'  xltiii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers  et  Quarteniers  de  lad.  Ville, 
pour  oyr  la  responce  des  déléguez  par  la  dernière 
assemblée  generalle  à  aller  à  la  Court,  vers  le  Roy, 
pour  le  faict  des  un"  m.  escuz,  par  led.  seigneur 
demandez  à  lad.  Ville,  en  ceste  présente  année,  en 
la(|uelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marcbans,  m"  Loys  Gayand; 

Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Vialart,  Es- 
chevins; 

Mons' d'Athis,  ambasadeur;Lelievre,  Berthelemy, 
de  Livres,  Paillart,  Lecomie,  Lelieur,  Conseillers; 

Plume,  prins  par  mons' d'Athis; 

Nicolas  Hac ,  Pellerin,  Croquet ,  Prévost,  Courtin, 
Parfaict,  Danès,  Godeffroy,  de  Sainct  Germain, 
Maciot,  Basannier,  Quarteniers  de  lad.  Ville; 


Après  ce  que  mond.  s'  d'Athis  a  recité  le  dis- 
cours de  son  voyage  et  que  lecture  a  esté  faicte 
d'ung  arrest  du  Conseil  Privé  du  Roy,  par  lequel  est 
ordonné  la  moictié  de  lad.  somme  estre  levée  sur  les 
fermes  de  vi  deniers  pour  livre  du  bestail  à  pié  four- 
ché, vendu  au  marché  de  Paris,  et  vi  deniers  pour 
livre  sur  le  poisson  de  mer,  vendu  es  Halles  de  Paris, 
et  l'autre  moictié  par  capitacion; 

A  esté  conclud,  advisé  et  délibéré  qu'on  doibt  faire 
lad.  responce  en  la  grande  assemblée  generalle, 
vendredi  prochain,  afin  que  le  peuple  entende  les 
dilligences  desd.  ambassadeurs.  Puis  ont  remercié 
led.  s'  d'Athis. 

Incontinant  mandemens  ont  esté  expédiez  à  toutes 
les  communaultez,  pour  eulx  trouver  led.  jour  de 
vendredi,  11  heures  de  relevée,  en  la  grande  salle 
de  l'Ostel  de  lad.  Ville. 


GXLVI  [XCV].  —  [Délibération  touchant  la  répartition  et  le  mode  de  payement 

DES  un"  M.  ECUS  DEMANDÉS  PAR  LE  Roi.] 
4  mai  »548.  (Fol.  109  ï°.) 


Du  vendredi,  nu' jour  de  May  mil  v'  xlvui. 

En  l'assemblée  generalle  le  jourd'huy  faicte,  en 
rOstel  de  la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des 
Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers,  les 
Cours  souveraines  et  Communaultez,  tant  d'église 
que  séculiers ,  avec  douze  notables  bourgeois  de  chas- 
cun  quartier,  mandez  pour  oyr  la  responce  des  del- 
leguez  par  la  dernière  assemblée  generalle  à  aller 
en  Court,  vers  le  Roy,  pour  le  faict  des  nii"  m.  escuz 
soleil,  par  led.  seigneur  demandez  à  lad.  Ville,  en 
ceste  présente  année;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons' le  Prévost  des  Marchans,  m'  Loys  Gayand  ; 


Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Vialart, 
Eschevins  ; 

Mess"  de  Montmirel,  Viole,  Paillart,  T.  de  Bra- 
gelongne,  T.  de  Montmirel,  Bouchart,  Lelieur, 
Conseillers  de  Ville; 

Mons' ''',  Conseiller  en  la  Court; 

Mons' l'archediacre  de  Brye^^',  mons' Bouchiny  "', 
curé  de  Sainct  Jehan,  pour  le  chappitre  de  Paris; 

Mons'Ruzé,  General  des  Aydes; 

Mons'  Destas; 

Le  bailly  Sanguyn  ; 

Mons'  Chevillart  ; 

Mons' le  Receveur  de  Gisors; 


"'  Ce  blanc  est  au  rc(;islre. 

'*)  Jean  Touslain  était  alors  archidiacre  de  Brie  en  l'Eglise  de  Paris.  Il  donna  sa  démission ,  à  cause  de  son  grand  âge,  au  mois  de 
mars  |553,  et  fut  remplacé,  le  8  mai  suivant,  par  Etienne  Dugué.  {Reg.  capitul.  de  N.-D,  de  Paris,  Archives  nat.,  LL.  aSo,  p.  649.) 
'•''  Robert  Bouchigny,  suivant  les  Registres  rapitulaires;  il  mourut  dans  son  canonicat,  au  mois  de  novembre  )55o. 


128 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Mons'  Requel  ; 

Sire  Guillaume  Legras; 

Sire  Jehan  Rasannier,  Maciot,  de  Saincl  Germain, 
Gohory,Prevost,  Parfaict,  Lejay,  Lelorraiu,  Kerver, 
Hac,  Danès,  Quarteniers  de  lad.  Ville; 

Mons' Pilleu,  advocal,  Joachin  Rolland,  le  Com- 
missaire Joly,  Pierre  Pelletier,  mons''  Jacquelot, 
Jacques  Hermant,  Jehan  Dampmartin,  Pierre  Le- 
lellierO,  sire  Claude  Sanguyn,  Nicolas  Foucault, 
Fauchet,  Procureur,  Jehan  de  Saincte  Reufve,  Jehan 
Cousinot,  Philebert  de  Crevecueur,  bourgeois; 

Et  plusieurs  autres  qui  estoient  en  la  dernière 
assemblée  generalie. 

Après  ce  que  mons''  d'Athis  a  récité,  au  long  et 
par  le  menu,  le  discours  de  son  voyage  et  doclairé  la 
voluntédu  Roy  et  Mess"  de  son  Conseil,  ausquelz  il 
a  faict  les  humbles  remonstrances  de  lad.  Ville, 
lant  en  gênerai  que  en  parliculier,  et  présenté  à  lad. 
fompaignée  une  ordonnance  ou  arrest  dud.  Conseil 
Privé  du  Roy,  du  xxvi*  jour  d'Avril  dernier  passé '^', 
signé  de  L'Aubespine,  par  lequel  appert  que  led.  sei- 
gneur et  son  Conseil  permect  à  lad.  Ville  lever  la 


[i5/i8] 

moictié  desd.  iiu"  m.  escuz  sur  les  aydes  de  vi  de- 
niers pour  livre  du  bestail  à  pié  fourché,  vendu  au 
marché  de  Paris,  et  vi  deniers  pour  livre  sur  le 
poisson  de  mer  fraiz  et  salle,  vendu  es  Halles  de 
Paris  et  autres  lieux  de  lad.  Ville,  durant  six  années, 
pendant  lesquelles  lad.  Ville  sera  tenue  rachepter 
les  rentes  constituées  sur  lesd.  aydes,  de  sorte  que, 
en  fin  d'icelles,  lesd.  aydes  cessent;  et  l'autre  moictié 
par  assiette  et  colizacion  sur  les  personnes  contri- 
buables; 

Et  que  moud,  s"'  le  Prévost  des  Marchans  a  recité 
tous  les  voyages  qui  ont  esté  faictz  par  cy  devant 
devers  le  Roy,  pour  cest  effect,  ausquelz  on  n"au- 
roit  sceu  riens  obtenir  dud.  seigneur  et  que,  pour 
la  dernière  foys,  y  auroit  esté  envoyé  par  lad. 
assemblée  generalie  mond.  s''  d'Athis  et  autres  du 
corps  de  lad.  Ville,  qui  avoient  grandement  faici 
leur  devoir,  dont  il  les  a  remerciez; 

El  pour  ce  qu'il  entendoit  que  led.  seigneur  avoit 
plusieurs  grosses  affaires,  auroit  prié  et  exorté  le 
peuple  ne  plus  luy  contredire ,  mais  luv  obeyr  en- 
licrement,  ainsi  qu'il  estoit  raisonnable;  et  sur  ce 


f)  Le  scribe  répèle  ici,  par  inadveilance,  les  noms  de  vSire  Guillaume  Lrgrasi)  et  rrJoachin  Rollanlv. 

'*'  Lesletires  patentes  rendues  en  conséquence  de  la  transaction  convenue  entre  le  Conseil  du  Roi  et  les  députés  de  la  Ville,  sont 
(lalécs  de  Troyes,  le  1 1  mai  i  548.  Elles  furent  enregistrées  au  Parlement  de  Paris,  le  18  du  même  mois  {Archues  nat.,  X'*  8616, 
loi.  i63),  et  ont  été  publiées  par  Delamare,  Traité  de  la  Police,  liv.  V,  tit.  90.  —  Elles  accordaient  aux  Prévôt  des  Marcbands  et 
Ecbovins  la  permission  de  constituer  7,^00  livres  tournois  de  rente,  alTectant  à  son  payement  cet  impôt  de  six  deniers  pour  livre  sur 
tout  lehélail  à  pied  fourché  et  sur  le  poisson  de  mer  vendus  à  Paris.  En  outre,  elles  fixaient  une  taxe  de  cinq  sous  sur  chaque  bœuf  entrant 
à  Paris,  mais  non  vendu  dans  la  ville;  sur  chaque  vache,  deux  sous  six  deniers;  sur  chaque  porc,  quinze  deniers;  et  sur  chaque  veau, 
sept  deniers  obole.  Cet  octroi  devait  durer  jusqu'au  plein  remboursement  du  capital  dcsdiles  rentes. 

Ce  ne  fut  pas  sans  opposition  de  la  part  des  marchands  de  besliaux,  des  bouchers  et  des  marcbands  de  marée,  que  la  publication 
de  CCS  lettres  eut  lieu  au  Parlement,  comme  le  prouvent  deux  arrêts  de  cette  Cour  rendus,  l'un  le  18  mai  i548,  l'autre  le  96  du 
même  mois,  dont  nous  allons  donner  le  dispositif.  On  y  apprend  que  le  poisson  de  mer  frais  fut,  jusqu'à  nouvel  ordre,  soustrait  au 
nouvel  impôt  : 

rSur  la  requesle,  piesontcment  et  verballement  faicte  à  la  court,  à  huys  cloz,  par  le  Prévost  des  Marchans  de  cesto  ville  de  Paris, 
par  laquelle  il  reqiieroit  que,  actondu  que  les  marchans  de  bestail  à  pié  fourché  et  les  bouchers  de  cesle  ville  n'avoient  dedans  le 
jour  d'hier  satisfaict  à  l'ordonnance,  etc.,  etc.,  tout  considéré  :  La  Court  a  ordonné  que,  sans  avoir  regard  à  l'opposition  desd.  mar- 
chans de  bestail  à  pié  fourché  et  bouchers,  et  à  lad.  requesle  desd.  marchans  vendeurs  de  marée,  pour  le  regard  du  poisson  de 
mer  salle,  il  sera  mis  sur  le  reply  desd.  lettres  :  Lecta,  publicata  et  registrata,  audito  Procurntore  generali  Régis,  suh  decUnacionibiis 
et  o)im6u»  m  regitiro,  sexta  décima  hiijut  mensis  die  facto,  contentis.  Et  pour  le  regard  du  poisson  de  mer  fraiz,  vendu  tant  es  halles 
que  aulres  lieux  de  cesledicle  ville,  la  Court  a  ordonné  et  ordonne  que  led.  procureur  de  la  marée  sera  oy  au  premier  jour,  et  luy 
enjoinct  de  venir  vendredi  prochain  prccisement,  à  huys  cloz,  alias  sera  passé  oultre  en  la  matière,  ainsi  que  de  raison.  Faicl  en 
Parlement,  le  dix  huictiesmer,  joui-  de  may  l'an  mil  v'  quarante  huit.n  {Archives  nat.,  X''  i56-! ,  fol.  110.) 

ff  Après  avoir  par  la  court  oy  à  huys  cloz,  le  jour  d'hier,  ni'  François  Delaporte,  pour  les  maistres  bouchers  de  ceste  ville  de  Paris, 
m*  Léon  Goulas  pour  les  Prevosl  des  Marchans  et  Eschevins,  m'  Jacques  Lefevre  pour  maistre  Pierre  Tanneguy,  procureur  de  la 
marée,  m'  Jehan  Jaquelot  pour  Jehan  Pellerin,  fermier  du  bastail  à  pié  fourché,  m'  Guillaume  Boucherai  pour  les  marchans  ven- 
deurs de  bestail  au  marché  en  cesledicle  ville,  et  Lcmaislre  pour  le  Procureur  gênerai  du  Roy,  etc.,  etc.;  La  court  a  ordonné  et  ordonne 
que  son  arrest  du  xviii"  jour  de  ce  mois  tiendra,  et,  suyvant  icelhiy  arrest,  la  ferme  du  pied  fourché  et  celle  du  puisson  de  mer  salle 
seront  baillées  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  ceste  ville  de  Paris  au  plus  offrant  cl  dernier  enchérisseur,  appeliez  les 
marchans  vendeurs  de  bestail  à  pié  fourché,  les  maisires  bouchers  et  aussi  les  marchans  vendeurs  de  poisson  de  mer,  et  aussi  le 
procureur  de  la  marée,  pour,  après  la  délivrance  desd.  fermes  faicle,  rapportée  par  devers  lad.  court,  délibérer  par  elle  et  ordonner 
de  la  publicalion  et  verifTiralion  desd.  lettres  patentes  du  Roy,  pour  le  regard  du  poisson  de  mer  fraiz,  ainsi  qu'elle  verra  estre  à  faire 
par  raison,  et  sauf  à  Pellerin,  fermier,  se  pourveoir  pour  le  rabais  de  sa  ferme,  où  il  aparliendra.  Faict  en  Parti meni ,  le  vingt  sixiesme 
jour  de  may  l'an  mil  cinq  cens  quarante  huit.»  [Archives  nat,,  KK.  1019,  fol.  74.) 


[i548] 

point  a  mys  la  matière  en  délibération  et  demandé 
l'oppinyon  et  avis  aux  assistans. 

Tous  lesquels  ont  remercié  humblement  mond. 
s'  d'Athis  du  devoir  qu'il  a  faict  aud.  voyage,  em- 
semble  les  depputtez  avecques  luy,  et  neantmoings 
ont  conclud,  advise'  et  délibéré  que,  le  plus  dilli- 
gemnient  que  faire  ce  pourra,  on  doibt  dresser  la 
mynutte  des  provisions  desd.  aydes  de  vi  deniers 
pour  livre  du  bestail  à  pie  fourché,  vendu  au  marché 
de  Paris,  comprins  Sainct  Laurens,  et  y  adjouster 
pareille  somme,  ou  la  valleur,  sur  le  bestail  à  pié 
fourché  entrant  en  lad.  Ville,  faulxbourgs  et  ban- 
lieue, actendu  que  si  led.  pié  fourché  entrant  n'esloit 
chargé,  seroit  cause  de  la  diminution  dud.  pié  four- 
ché du  marché  de  Paris  et  desd.  vi  deniers  parisis 
pour  livre  du  poisson  de  mer  fraiz  et  salle,  vendu  es 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


129 


Halles  de  Paris;  et  sur  lesd.  fermes  lever  à  rente, 
au  denier  douze,  les  xl".  escuz,  faisant  moictié 
desd.  iiii"  M.  escuz. 

Et  quant  à  l'autre  moictié,  après  lesd.  xl".  escuz 
fournyz  aud.  seigneur,  qu'on  luy  doibt  aliors  encores 
remonstrer  l'impossibilité  de  les  lever  par  cappita- 
cion,  ne  sur  les  maisons,  actendu  que  lad.  Ville  ne 
feust  jamais  taillable,  et  la  povreté  des  habilans 
d'icelle;  et  que  s'il  ne  luy  plaist  se  contempter 
desd.  xl".  escuz,  qu'il  luy  plaise  les  permectre  lever 
sur  les  II  solz  vi  deniers  tournoiz  pour  muy  de  vin 
entrant,  et  ii  solz  vi  deniers  tournoiz  [pour  muy]  de 
vin  yssant  hors  Paris; 

Et  neantmoings  faire,  ce  pendant,  son  devoir  de 
essayer  à  faire  les  taxes  et  le  prandre  par  cappita- 
tion,  le  fort  portant  le  foible. 


CXLVII  [XCVI].  —  [Délibération  touchant  l'échange  de  la  ferme  du  pied  fourché 

CONTRE  LES  ANCIENNES  FERMES  DES  VILLAGES.] 
8  juin  1548.  (Fol.  m.) 


Du  vendredi,  vin""  jour  de  Juing  mil  v'xlviii. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Mai- 
chans,  Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour 
oyr  la  lecture  des  lettres  patentes  du  Roy,  envoyées 
à  Mess"  les  Commissaires,  depputez  par  led.  seigneur 
sur  la  revente  de  son  dommaine  et  aydes,  pour  l'es- 
change  que  led.  seigneur  entend  faire  de  la  ferme  de 
xii  deniers  pour  livre  du  bestail  à  pié  fourché,  vendu 
au  marché  de  Paris,  aux  anciennes  fermes  des  vil- 
lages du  plat  pays;  en  laquelle  se  sont  trouvez, c'est 
assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Loys  Gayand; 

Berthelemy,  Charpentier,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  M.  de  Bragelongne,  de  Livres, 
Paillart,  Lecomtc,  Larcher,  Lelieur,  T.  de  Brage- 
longne, Conseillers  d'icelle  Ville; 

Après  lecture  faicte  des  lettres  patentes  du  Roy, 
envoyées  à  Mess"  les  Commissaires  sur  le  faict  de  la 
vendition  et  aliénation  de  son  dommaine,  à  eulx 
communiquées  par  lesd.  s",  a  esté  conclud  et  déli- 
béré qu'on  peult  bien  offrir,  suyvant  le  bon  plaisir 
du  Roy  contenu  èsd.  lettres,  eschanger  avec  lesd. 
Commissaires  les  petites  fermes,  vendues  par  le  feu 
Roy,  que  Dieu  absoille,  avec  la  ferme  du  bestail  à  pié 
fourché,  vendu  au  marché  de  Paris,  compris  le  jour 
et  foire  Sainct  Laurens,  nngueres  racheptées   par 


led.  seigneur  desd.  Prévost  et  Eschevins,  selon  la 
concurrance  de  la  valleur  d'icelle  ferme,  comprins 
le  jour  et  foire  Sainct  Laurens,  à  prendre  de  cinq 
dernières  années  une  commune,  tant  de  la  valleur 
desd.  fermes  du  pié  fourché,  que  desd.  petites 
fermes,  l'une  supportant  l'autre,  à  la  charge  que,  si 
les  rentes  constituées  sur  lesd.  fermes  et  fraiz  pour 
ce  neccessaires  payez,  il  y  a  plus  valleur,  lad.  plus 
valleur  reviendra  et  apartiendra  aud.  seigneur. 

Et  aussi,  s'il  advenoit  que  les  deniers  procedans 
du  résidu  desd.  petites  fermes  et  de  lad.  ferme  du 
pié  fourché,  comprins  Sainct  Laurens,  n'estoient 
suflisans  pour  payer  les  arreraiges  desd.  rentes  et 
fraiz  nécessaires,  ce  qui  s'en  deflàuldra  sera  prins 
sur  les  plus  valleurs  des  fermes  du  vin"  du  vin  vendu 
en  détail  et  taverne,  aux  quartiers  des  Halles  et 
Petit  Pont,  et  sur  la  ferme  de  l'imposition  de 
XII  deniers  pour  livre,  à  prandre  sur  le  poisson  fraiz 
et  salle,  vendu  es  Halles  et  autres  lieux  de  lad.  ville 
de  Paris,  venduz  par  le  feu  Roy  ausd.  Prévost  et 
Eschevins,  ou  leurs  prédécesseurs,  dès  les  années 
v"  xxxTi  et  xxxTii.  Et  aussi  que,  en  ce  faisant,  le  bon 
plaisir  dud.  seigneur  sera  ordonner  que  lad.  ferme 
du  pié  fourché,  comprins  le  jour  et  foire  Sainct  Lau- 
rens, .sera  et  demourera  chargée  et  ypothequée  au 
payement  desd.  rentes,  tout  ainsi  et  en  la  forme  et 
manière  que  sont  et  ont  esté  lesd.  petites  fermes  qui 
luy  seront  baillées  en  contre  eschange. 


»7 


HAT10:«ALC. 


130 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i5i8] 


CXLVIII  [XCVII].  —  [Assemblée  générale.  —  Délibération  touchant  le  mode  de  répartition 

DE  LA  seconde  MOITIÉ  DES  IIIl"  M.  ECUS  DEMANDES  PAR  LE  Roi.] 

16  juin  i5/i8.  (Fol.  1 1  2.) 


Du  samedi ,  xvi""  jour  de  Juinjj  mil  v"  xlviii. 

En  assemblée  gencraile  le  jourd'uy  faicle,  en 
rOstel  de  la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des 
Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers,  les 
Cours  souveraines  et  Communaultez,  tant  d'Eglise 
que  séculiers,  avec  huit  des  plus  apparans  et  no- 
tables personnes  de  chascun  quartier,  mandez  et  con- 
voquez, pour  adviser  sur  la  forme  et  manière  de 
lever  sur  les  contribuables  de  lad.  Ville  la  somme 
de  xl".  escuii  soleil  restant  des  iiii'"  mil  escuz,  de- 
mandez par  le  Roy  à  lad.  Ville,  en  cesle  présente 
annt^e;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assa- 
voir : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Loys  Gayant; 

Berlhelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Vialart,  Es- 
chevins; 

Mess"  d'Athis,  Lelievre,  de  Livres,  Bouchart, 
Larcher,  Conseillers  de  lad.  Ville; 


Mons'  Ruze',  Conseiller  des  Generaulx  ; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Gohory, 
Hac,  Lelorrain,  Danès,  Kerver,  Courtin,  Croquet, 
Parfaict,  Quarteniers  d'icelle  Ville; 

Mess"  de  Sainct  Magloire  ; 

Mons''  Dufour,  nions'  d'Espoigny,  mons'  Gayant, 
Receveur  de  Gisors,  mons"'  Troussel ,  Bailly  de  Sainct 
Denis,  m"  Loys  Dumoulin,  Joachin  Rolland,  Jehan 
Lelievre,  mons'^  Turet,  Jehan  Patroullart,  Jehan 
Boursin,  Jacques Legros,  Pierre  Lamy,  Noël  de  Hère, 
Anthoine  Chardon,  Loys  Chastelier,  Jacques  Maheu, 
Jacques  de  Cueilly,  Jehan  Cousinot,  Philebert  de 
Crevecueur,  et  plusieurs  autres,  bourgeois  et  mar- 
chans de  lad.  Ville; 

Et  après  plusieurs  remonstrances, 


.(1) 


CXLIX  [XCVIII].  —  Sire  Denis  Berthelemy,  Conseiller  de  Ville. 

3o  juin  i5/i8.  (Fol.  ii3  v°.) 


Du  samedi ,  dernier  jour  de  Juing  mil  v'  xlviii  . 

En  assemble'e  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle,  pour  procéder  à 
l'esiection  d'ung  Conseiller  de  Ville,  ou  lieu  de  feu 
m"  Jehan  Morin ,  en  son  vivant  Lieutenant  civil  de 
la  Prevoste'  de  Paris;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est 
assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Loys  Gayant; 

Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Esche- 
vins; 

Mess"  Tronson,  Viole,  Lelievre,  Baillet,  M.  de 
Bragelongne,  de  Livres,  Paillart,  Lecomte,  Ber- 
thelemy, Perdrier,  Courtin,  E.  de  Montmirel,  T.  de 
Montmirel,  T.  de  Bragelongne,  Lelieur,  Conseillers 
d'icelle  Ville. 


Après  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
proposé  en  lad.  compaignée  l'edict  du  Roy,  con- 
fermé  et  vérifié  par  la  court  de  Parlement,  sur  le 
faict  de  l'esiection  des  Prévost  des  Marchans,  Esche- 
vins et  autres  officiers  du  corps  des  villes'"^),  par  le- 
quel est  prohibé  de  ne  eslire  èsd.  estatz,  officiers 
du  Roy,  tant  des  Cours  souveraines  que  autres  jus- 
tices, advocatz  ou  procureurs  desd.  Cours  et  Jus- 
tices; et  la  matière  mise  en  délibération,  a  esté  esleu 
et  nommé  par  tous  les  dessusdictz  pour  Conseiller  de 
lad.  Ville,  ou  lieu  dud.  feu  m"  Jehan  Alorin,  Lieu- 
tenant civil,  le  sire  Denis  Berthelemy'^',  à  présent 
Eschevin  de  lad.  Ville,  et  le  premier,  lequel,  après 
lad.  eslection,  a  faict  le  serment  en  la  manière 
acoustumée. 


'•'  Ce  procès-verbal  est  resté  inachevé.  I*  bas  du  folio  1 1  a  v°  et  le  folio  1 1 3  r°  sont  demeurés  en  blanc  au  Registre. 

(')  Voii'  ci-dessus,  p.  100,  note  1. 

''>  Denis  Barthélémy  était  Quartenier  au  moment  de  son  élection  à  réchevinnge,  le  16  août  i546. 


[i548] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


131 


CL  [XCIX].  —  Pour  ung  sanitat  qu'on  voulloit  faire  entre  Petit  Pont  et  l'Ostel  Dieu. 

6  juillet  1 548.  (Fol.  ii4.) 


Du  samedi,  vi"  Juillet  mil  v'  xltiii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  1  Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  les  Cours  et  Communaultez, 
tant  d'Eglise  que  séculiers,  Quarleniers  et  bourgeois 
marchans  dicelle  Ville,  mandez  et  convoquez  pour 
adviser  sur  le  sanitat  que  Mess"  les  Gouverneurs  du 
temporel  de  l'Ostel  Dieu  de  Paris'''  entendent  faire 
entre  l'Hostel  Dieu  et  Petit  Pont,  sur  la  rivière,  et 
pour  ce  faire  demandent  les  maisons  apartenans  à 
la  Ville,  eslans  sur  le  Petit  Ponl;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Loys  Gayant; 

Mess"  Berthelemy,  Du  Fay'^',  Eschevins; 

Mess"  de  Livres,  Paillart,  T.  de  Bragelongne, 
T.  de  Montmirel,  Couriin,  Perdrier,  Conseillers  de 
Ville  ; 

Basannier,de  Saincl  Germain,  Godeffroy,Courtin, 
Pellerin,  Hac,  Gohory,  Kerver,  Quarleniers  de  lad. 
Ville; 

Mons'Desfas,  mons'  Guillemot,  mons'  Chenart, 
mons''  Versoris,  Joachin  Rolland,  Guillaume 
Chouart,  Eslienne  Gregis,  Thomas  Alan,  Jehan 
Colas  et  autres,  bourgeois  et  marchans  dicelle  Ville. 

Le  sa.mtat  se  doibt  faire  e>  l'isle  Maquerelle'''. 

Après  lecture  faicte  de  certain  mémoire  envoyé 
par  lesd.  de  l'Ostel  Dieu,  a  esté  conclud,  advisé  et 


délibéré  que  led.  accroissement  ou  sanitat  ne  se 
doibt  faire  sur  led.  Petit  Pont,  ne  au  travers  lad.  ri- 
vière pour  les  inconveniens  qui  en  adviendroient, 
tant  à  cause  de  ce  que  lad.  rivière  seroit  infectée 
des  immondices  dud.  Hostel  Dieu,  et  par  conséquent 
le  peuple  habitant,  tant  es  rues  circonvoisines  que 
le  long  des  Augustins,  le  Palais  et  le  Louvre,  mai- 
son du  Roy,  qui  ne  se  peult  passer  de  l'eaue  de  lad. 
rivière,  qui  redonderoit  au  demeurant  de  lad.  Ville, 
joinct  que  led.  Hostel  Dieu  est  scitué  au  meilleu  de 
la  Ville,  comme  le  cueur  au  meilleur  de  l'homme, 
qui,  au  moyen  du  mauvais  air  ordinaire  estant  en 
icelluy,  peult  infecter  tout  le  reste  du  corps  et  tous 
les  membres  et  cndroitz  d'icelle  Ville;  aussi,  s'il 
estoit  permis  faire  led.  accroissement,  ce  seroit  mys 
du  boys  au  feu,  du  venyn  avec  du  venyn.  Par  quoy, 
seroit  trop  meilleur  faire  led.  sanitat  en  l'isle  Ma- 
querelle,  ou  autre  lieu  hors  lad.  Ville,  comme  es 
autres  villes  de  ce  royaulme. 

Ce  faict,  m"  René  Guillemot,  et  autres  habitans 
en  la  rue  de  la  Buscherye,  se  sont  levez  et  ont  dit 
à  haulte  voix  que  les  maisons  de  lad.  rue  estoient 
assez  infectées  dud.  Hostel  Dieu,  de  la  boucherye 
et  de  la  marée,  sans  croistre  led.  Hostel  Dieu;  par 
quoy,  ont  declairé  qu'ilz  s'opposoient  formellement 
à  l'enlreprinse  dud.  sanitat.  Et  neantmoings,  a  esté 
ordonné  que  une  autre  foys  en  sera  faicte  plus 
grande  assemblée,  si  on  voit  que  bon  soit. 


CLI  [C].  —  [Nouvelle  assemblée  touchant  la  levée  et  répartition  des  xl"  écus 

restant  à  payer  au  Roi.] 

i6  juillet  i548.  (Fol.  ii5.) 

Du  lundi ,  xvi""  jour  de  Juillet  mil  v'  xlviii.  escuz  rcstans  des  un''  m.  escuz  que  le  Roy  demande 

En  assemblée  generalle  le  jour  d'uy  faicte,  eu  à  lad.  Ville,  en  ceste  présente  année;  en  laquelle  se 

rOsIel  de  la  Ville  de  Paris,  pour  oyr  la  responce  des  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 
deppulez  à  aller  vers  le  Roy,  pour  le  faict  des  xl".  Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Loys  Gayant: 


">  Un  mois  avant  cette  date,  le  6  juin  1 548 ,  le  Parlement  avait  nommé  quatre  nouveaux  gouvernetirt  du  temporel  de  l'Hùlel-Dieu, 
présentés  à  la  Cour  par  les  Prévôt  des  Marchands  et  Eclievins,  au  lieu  de  deux  qui  étaient  décédés  et  de  deux  antres  qui  avaient  été 
relevés  de  leur  rliarge,  par  ce  qu'ils  •m'y  pouvaient  bonnement  enlendren.  Ces  nouveaux  administrateurs,  dont  la  Cour  reçut  le  serment, 
ce  même  jour,  étaient  m'  Thomas  Rappouel,  scifjneur  de  Bandeville,  m*  François  Gayant,  Jean  Croquet  et  Nicolas  Perrot,  marchands 
et  bourgeois  de  Paris.  (Archken  nationale»,  X"  i56a,  fol.  soi  ï°.) 

"  A  moins  que  ce  nom  ne  soit  le  litre  d'un  lief  de  quelqu'un  des  trois  autres  échevins,  Charpentier,  Lecirier  ou  Vialart,  ce  qui 
est  peu  vraisemblable,  il  a  été  écrit  ici  par  suite  de  l'inadvertance  du  commis  greffier. 

'''  La  délibération  qui  suit  avait  été  transcrite  d'abord  en  termes  un  peu  différents.  Cette  première  rédaction,  comprenant  qua- 
torze lignes  du  fol.  1 1  4  v°,  a  été  biffée  sur  le  Registre. 


»7- 


132  REGISTRES 

Mess"  Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Escfie- 
vins; 

Mess"  le  Président  Luiilier,  Vioie,  Dudrac, 
Raillet,  Courtin,  Perdrier,  de  Livres,  Pailiart,  Bou- 
chard ,  Lelieur,  Conseillers  de  lad.  Ville  ; 

Mens' '•',  mons''  de  Chanlecler,  mons' 

Duval,  mons' ,  mons'  Delaporle,  nions'' 

Charlet,  la  Court; 

Mons'  de  Montery,  mons'  Pommereul,  Maistre 
des  Comptes,  mons'  Petremol,  mons'  Frager,  mons' 
Luiilier,  mons'  Destas,  Mess"  des  Comptes; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain ,  Godeffroy, 
Courtin,  Lorrain,  Danès,  Parfaict,  Lejay,  Hac, 
Croquet,  Prévost,  Gohory,  Lescalopier,  Quarleniers 
d'icelle  Ville; 

Mons'  d'Asnieres,  Leiievre,  m'  François  Gayand, 
Jehan  Lobigeois,  Bastonneau,  notaire ,  Euverte  Roul- 
liard,  Nicolas  Guillart,  Nicolas  Soly,  Jehan  Duluz, 
Jehan  Garrault,  Jehan  Boursier,  Nicolas  Lavocat, 
Jehan  Guenault,  Anlhoine  Patroullart, Pierre  Parant, 
Jehan  Daubray,  mons'  Fauchet,  et  plusieurs  autres, 
grant  nombre  de  bourgeois  de  lad.  ville. 

Après  lecture  des  lettres  missives  envoyées  à  lad. 
Ville  par  M.  Vialart,  Lieutenant  de  la  Conservation 
et  Eschevin  de  lad.  Ville,  estant  encorcs  à  la  Court, 
actandant  l'avis  de  lad.  Ville,  mond.  s'  le  Prévost 
des  Marchans  a  mys  la  matière  en  délibération,  pour 
savoir  sur  quel  ayde  le  moings  préjudiciable  à  la 
chose  publique  lesd.  xl"  escuz  se  pourroient  promp- 
tement  lever,  parce  que  led.  seigneur  et  son  Conseil 
ne  veullent  aucune  imposition  estre  mise  sur  aydes 
ou  choses  concernans  les  vivres;  toutes  choses  con- 
sidere'es  par  lad.  compaignée,  qui  ont  mys  en  avant 


DU  BUREAU  [i5i8] 

plusieurs  sortes  de  marchandises,  sur  lesquelles  on 
pourroit  lever  lad.  somme;  mais,  parce  qu'il  a  esté 
trouvé  que  toules  sortes  de  marchandises  sont  si 
chargées  de  subsides  et  impositions  que  cela  est 
cause  de  eslranger  tous  marchans  forains  de  lad. 
Ville,  qui  se  vont  pourveoir  par  ce  moyen  en  autres 
villes  et  lieux  estranges,  pour  éviter  ausdictz  subsides 
et  impositions  et  avoir  leurs  marchandises  à  meilleur 
compte. 

A  esté  conclud,  advisé  et  délibéré  par  toute  l'as- 
sistance que  on  doibt  prier  la  court  de  Parlement  de 
verifFier  l'ayde  de  vi  deniers  pour  livre  sur  le  poisson 
fraiz'-^'  jà  octroyé  par  le  Roy,  et  remonstrer  encores 
aud.  seigneur  qu'il  n'y  a  nui  moyen  meilleur  de 
lever  promptement  lad.  somme  de  xl"  escuz,  sinon 
sur  les  II  solz  vi  deniers  pour  muy  de  vin  entrant  en 
lad.  Ville,  et  ii  solz  vi  deniers  lournoiz  pour  muy 
yssant  d'icelle,  à  tout  le  moings  leur  accorder  l'ung 
ou  l'autre  desd.  subsides.  Et  ou  led.  seigneur  ne  le 
vouldroit  octroyer,  qu'il  luy  plaise  permectre  lever 
icelle  somme  sur  l'imposition  de  xii  deniers  pour 
livre  sur  tous  draps  de  soye'^'  et  sur  les  orfaveryes, 
et  sur  toutes  autres  sortes  de  marchandises  qu'il 
sera  advisé,  à  ce  que  les  rentes  consliluées  sur  lesd. 
aydes  soient  plus  lost  racheptées;  et  à  ceste  fin,  ob- 
tenir dud.  seigneur  permission  de  povoir  lever  led. 
ayde  de  vi  deniers  pour  livre  sur  tout  le  poisson  de 
mer  fraiz  vendu ,  tant  en  lad.  Ville  que  es  faulxbourgs 
de  Paris,  pour  subvenir  à  la  conslilucion  et  paye- 
ment des  rentes  qui  seront  constituées  pour  recou- 
vrir les  xl'  escuz  reslans  à  payer  aud.  seigneur,  comme 
il  avoit  permis  estre  faict  pour  le  payement  des  autres 
xl"  escuz  qui  luy  ont  jà  esté  fourniz. 


CLII  [Cl].  —  [Mesures  prises  pour  réprimer  les  séditions  advenues 

AU  FAUBOURG  SaINT-GeRMAIN.] 

21  juillet  i548.  (Fol.  117  v'')(»\ 


Du  xxi"°  jour  de  Juillet  mil  v°  xlviii. 

Aujourd'huy  ont  esté  apportées  au  Bureau  de 
lad.  Ville  une  lettres  missives  du  Roy,  de  laquelle  la 
teneur  ensuit  : 

ffDE  PAR  LE  Roy. 
ffTrès  chers  et  bien  amez,  pour  ce  que  nous  voul- 
ions et  mandons  estre  pourveu  et  donné  ordre,  le 


plus  promptement  que  faire  ce  pourra,  à  faire  ces- 
ser certaines  séditions  et  commotions  popullaiivs, 
qui  sont  advenues,  et  se  continuent  chascun  jour  de 
faire,  en  nostre  ville  de  Paris,  es  faulxbourgs  de 
Sainct  Germain  des  Prez,  et  que  les  aucleurs  avec 
leurs  complices  principaulx  soient  prins  et  aprehen- 
dez  au  corps,  quelque  part  que  trouvez  et  aprehendez 
pourront  estre,  pour  en  faire  une   démonstration 


'"  Ces  blancs  sont  au  Registre. 

C  Voir,  ci-dessus,  la  note  2,  page  128. 

'"  C'est  ce  dernier  impôt  qui  prévalut,  comme  on  le  verra  ci-dessous,  aux  assembk'es  des  11  et  i3  août  i548. 

"'  Les  fol.  1 1 5  v°  et  i  iG  sont  restés  en  blanc,  sans  cependant  qu'il  paraisse  y  avoir  d'interruption  ni  de  lacune  dans  le  texte. 


[t5i8] 

publique,  afin  de  servir  d'exemple;  à  ceste  cause, 
nous  escripvons  presenlement  à  nostre  court  de 
Parlement  faire  assembler  pour  cest  effect  les  archers, 
arbalestriers  et  liacquebutiers  de  nostre  ville  de  Pa- 
ris, les  sergens  du  guet,  tant  de  pied  que  de  cheval, 
ceulx  du  Chaslelet  et  les  archers  du  Prévost  Genton , 
pour  faire  ce  qu'il  leur  sera  commandé  et  ordonné 
en  cest  endroit  par  nostredicle  Court.  Dont  nous  vous 
avons  bien  vouUu  advertir,  afin  que  de  vostre  part 
vous  donnyez  ordre  à  faire  tenir  prestzlesd. archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers,  et  le  reste  de  la  force 
dont  vous  povez  disposer  et  faire  estât,  pour  assister 
et  prester  la  main  forte  et  armée,  si  besoing  est,  à 
ceulx  qui  seront  depputtez  par  noslredicle  Court  pour 
la  pacification  desd.  commotions  et  séditions,  prinse 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


133 


et  caplion  des  delinquans,  en  sorte  que  la  force  et 
auctorité  nous  en  demeure,  sans  ce  que  nous  ayons 
occasion  d'y  niectre  autrement  la  main.  Si  n'y  vueil- 
lez  faire  faulte;  car  tel  est  nostre  plaisir. 

tr Donné  à  Angilly'^',  le  xviii'  jour  de  Juillet  mil 

V"   XLVIll.i) 

Et  sur  la  subscription  estoit  escript  : 
tr  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chatis  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  n 
Incontinant  mesd.  s"  de  la  Ville  ont  mandé  les 
trois  cappitaines,  ausquelz  ilz  ont  enjoinct  aller  la 
nuyt  en  armes  au  Pré  aux  Clercs,  jusques  à  ce  que 
autrement  en  feust  ordonné,  et  faire  que  le  Roy  et  la 
main  de  justice  soit  la  plus  forte.  Ce  qu'ilz  ont 
faict  !^-). 


CLIII  [Cil].  —  [Renvoi   à  une  assemblée 

PLUS  NOMBREUSE  DE  L\  DECISION  À  PRENDRE  AU  SUJET  DES  XL"  ECUS    REDUS  AU  RoY.] 

9  août  i548.  (Fol.  118.^ 


Du  jeudi,  ix'jour  d'Aoustmil  v'xlviii. 

En  assemblée  generalle  le  jourduy  faicle,  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  la  Ville  de  Paris,  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Quarteniers,  les  Cours  souveraines  et  douze  notables 
personnes  de  chascun  quartier,  de  tous  estatz,  pour 


oyr  la  responce  de  mons"^  Vialart,  Lieutenant  de  la 
Conservation  et  Eschevin  de  lad.  Ville,  envoyé  par 
lad.  Ville  vers  le  Roy,  pour  le  faict  des  xl"  escuz 
soleil  restans  à  payer  aud.  seigneur,  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans ,  m°  Loys  Gayant  ; 


'')  n  faut  lire  sans  doute  Argilly,  canton  de  Nuits  (Côle-d'Or).  Le  roi  et  la  cour  étaient  à  Dijon  les  jours  précédents. 

>''  Il  n'est  point  nécessaire  de  retracer  ici  les  scènes  do  désordre  commencées,  le  4  juillet  précédent,  au  Pré-aux-Clercs ,  par  les 
écoliers  de  l'Lniversité  contre  l'abbaye  de  Saint-Gerniain-des-Prés,  et  qui  se  reproduisirent,  à  diverses  reprises,  dans  le  cours  de 
l'année  i5&8  et  au  commencement  de  l'année  i54g.  Il  n'en  est  plus  question  ailleurs  dans  notre  Rej^istrc.  Doni  Félibien  a  ra- 
conté avec  détail  ces  événements  dans  son  Hùtoire  de  la  Ville  de  Paris,  t.  II,  p.  ioa5-i027,  et  donné  parmi  ses  pièces  justificatives 
plusieurs  extraits  des  registres  du  Parlement  relatifs  à  celle  aiïairc  (H.,  t.  IV,  l*reittet,  11, p.  741,  7/13,  744,  747).  N'ousy  joindrons 
un  document  nouveau,  emprunté  à  un  registre  de  Comptes  de  la  Ville  de  Paris,  qui  se  ratlaclie  directoment  aux  mesures  de  ré- 
pression prises  par  le  Prévôt  des  Marchands  et  les  Esclievins,  sur  l'ordre  du  roi.  Il  nous  fournit  les  noms  des  capitaines  des  archers, 
arquebusiers  et  arbalétriers  de  Paris  et  des  renseignements  oilicicls  sur  les  services  rendus  par  leurs  compagnies  dans  cette  circonstance. 

irA  Engilbert  Bauldouyn,  cappitaine  des  six  vingtz  archers,  Pierre  Bernard,  cappilaine  des  soixante  arballeslriers,  et  Anthoine 
Moriccau,  cappilaine  des  cent  hacquebuttiers  de  lad.  Ville,  la  somme  de  deux  cent  deux  livres  dix  solz  tournois,  faisant  la  valleur  de 
quatre  vingtz  dix  escuz  soleil  à  xlv  solz  tournoiz  pièce,  â  eulx  aussi  tauxée  et  ordonné,  par  mesdiclz  sieurs  [les  Prévost  des  Marclians 
et  Eschevins]  et  par  leurs  lellres  de  mandement,  données  soubz  leurs  signetz,  le  dernier  jour  dud.  mois  de  décembre  oud.  an 
M.  v"  xuiii,  pour  estrc  par  eulx  distribuée,  ainsi  qu'ilz  adviseroient,  à  euh  et  à  leurs  gens  de  leurs  nombres,  pour  leurs  sallaires,  journées 
et  vaccalions  d'avoir  esté ,  de  l'ordonnance  et  commandement  de  mesd.  sieurs  ,  et  suivant  les  arrostz  et  injonctions  de  la  court  de  Par- 
lement, par  quelques  journées,  es  moys  de  juillet  et  septembre  oudict  an  v"  xlviii,  accompaignez  de  certain  nombre  desd.  archers, 
arballeslriers  cl  hacquebuttiers,  tant  à  cheval  que  à  pied,  armez  et  equippez  de  basions,  ainsi  qu'il  leur  esloyt  commandé,  aux  faulx- 
bourgs  Saincl  Germain  des  Prez  et  es  portes  dud.  Sainct  Germain  des  Prez,  Bucy  et  aultres  poiles  et  rues  estans  de  là  les  poutz, 
pour  accompaigner  les  Lieutenant  criminel.  Commissaires  au  Chastellet  de  Paris,  le  Prévost  des  Mareschauli,  Genton,  et  ses  archers, 
pour  résister  et  obvier  aux  monopolles,  sediciuns,  assemblées  et  ports  d'armes,  faictz  par  les  escolliers,  tant  au  Pré  aux  Clercs  que  ailleurs 
en  ceste  dicte  ville,  dud.  costé  de  delà  les  ponlz ,  et  empesclier  la  desmolicion  des  maisons  basiyes  aud.  Pixi  aux  Clercs,  que  lesdictz  es- 
colliers  auruient  en  partie  abattues  et  demollies;  au  moyen  desquelles  assemljlées  et  monopolles  eussent  peu  advenir  en  cestedicte 
ville  pilleries  et  autres  voyes  de  faict,  et  choses  delTendues,  ainsi  qu'il  est  plus  à  plain  conteim  et  déclaré  en  deux  requestes  desdiclz 
cappitaines,  à  mesdiclz  seigneurs  présentées  pour  avoir  ladicte  tauxation,  arreslz  de  lad.  court  et  autres  pièces  y  attachées.  En  vertu 
desquelles  cy  rendues  avec  lesdictes  lectres  de  mandement,  portant  reliefvement  à  cedict  receveur  de  faire  apparoir  de  la  distribution 
fairle  de  lad.  somme  par  lesdictz  cappitaines  ausdiclz  gens  de  leurs  nombres  qui  ont  vacqué  à  ce  que  dict  est,  icclhiy  receveur  a 
paie  ausd.  Bauldouyn,  Bernard  et  Moriceau,  cappitaines  susdiclz,  lad.  gomme  de  11°  a  livresx  solz  tournois.»  {Archive»  nationales,  K  K 
a86,  fol.  3&.) 


IZà 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Mess"  Berlheleiny,  Charpentier,  Lecirier,  Vialart, 
Eschevins; 

Mess"  de  Brafrelongne,  Courlin,  Perdrier,  Pail- 
lait, Larcher,  Lelieur,  Conseillers  de  Ville; 

Ruzê,  General  de  la  Justice; 

Basannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Courlin, 
m"  Pierre  Pellerin,  Croquet,  Hac,  Prévost,  Lesca- 
lopier,  Quarteniers; 

Jehan  Dampmarlin,  Phiiebcrt  de  Crevecueur, 
Fauchet,  procureur,  Garrault,  Abeliy,  Jehan  Collas, 
Jehan  de  Crevecueur,  Jacques  Barbe,  mons"^  Duf'our, 


[i5/i8] 

Nicolas  Doriot,  Jacques  Hermant,  Jehan  Leconte; 
Eslienne  Gregis,  et  plusieurs  autres. 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans  a  recite'  les  assem- 
ble'es  qui  ont  estéfaictes,  par  cy  devant,  pour  cest 
eflect,  et  a  demandé  aux  assistans  si  on  devoit  pas- 
ser oultre  ou  actendre  plus  grande  compaignée.  Tous 
lesquolz  ont  esté  d'avis  qu'on  devoit  remectre  l'as- 
semblée generalle  à  samedi  prochain,  deux  heures 
de  relevée,  et  mander  les  Cours  souveraines  avec 
XII  notables  bourgeois  de  chascun  quartier. 


CLIV  [Clll].  — [Assemblée  générale.  —  Proposition  d'un  impôt  sur  le  drap  et  la  soie 

POUR  PARFAIRE  LA   SOMME  DUE  AU   Roi.] 

11  août  i548.  (Fol.  119.) 


Du  samedi,  xi"""  jour  d'Aoust  mil  v"  xlviii. 

En  assemblée  generalle  le  jourd'huy  faicte,  en 
l'Ostei  de  la  Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost 
des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers, 
les  Cours  souveraines  et  douze  notables  bourgeois 
de  chascun  quartier,  de  fous  estatz,  mandez  pour  oyr 
la  responce  de  mons''  Vialart,  Lieutenant  de  la  Con- 
servation et  Eschevin  de  lad.  Ville,  envoyé  par  lad. 
Ville  vers  le  Roy,  pour  le  faict  des  xl'  escuz  soleil 
restans  à  payer  aud.  seigneur;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons''  m'  Loys  Gayant,  Prévost  des  Marchans; 

Berthelemy,  Charpentier,  Lecirier,  Viallart,  Es- 
chevins ; 

Mons'  le  Lieutenant  particulier''',  mons'  de  Bo- 
bigny'^',  de  Livres,  Paillart,  T.  de  Montmirel,  Le- 
comte,  Larcher,  Lelieur,  Conseillers  de  Ville  ; 

Mons''  de  la  Roziere,  Conseiller  de  la  Court; 

Mons'  Ruzé,  mons'  Anthenis,  Generaulx  de  la 
Justice  ; 

Basannier,  de  Sainct  Germain,  Courlin,  Lorrain, 
Pellerin,  Danès,  Hac,  Lescaloppier,  Kerver,  Gohory, 
Croquet,  Quarteniers; 

D'Asnieres,  m"  François  Gayant,  mons' Durant, 
Jehan  Dampmartin,  Pierre  Leiellier,  mons'  Dufour, 

mons' '^',    le  Commissaire    Poncet,   m° 

Jacques  Lesecq,  Jacques  Danès,  Descordes,  mons' 
d'Espoignyz,  Jehan  Laubigeois,  sire  Jehan  Choppin, 
Jehan  Garrault,  Geuffrin,  Chouart,  Joachin  Rol- 
land, Pichonnat,  Estienne  Gregis,  Martin  Planche, 


Anthoine  Chardon,  Jehan  Colas,  Patroullart, 

maistre  de  la  Lanterne,  François  Perdrier,  Poncet 
Lépreux,  Daubray,  mons' Jaudouyn,  Jehan  de  Gau- 
mont,  Thouarl,  Estienne  Vast,  et  plusieurs  autres, 
marchans  et  bourgeois  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  led.  Vialart  a  recité  à  lad.  compai- 
gnée le  discours  de  son  voyage  et  légation,  et  que 
led.  seigneur  n'entend  aucune  imposition  estre  levée 
ne  mise  sur  les  vivres ,  mond.  s'  1  e  Prévost  des  Marchans 
a  faict  faire  lecture  des  assemblées  de  Conseil  tenues, 
par  cy  devant,  pour  cest  effecl,  et  faict  plusieurs 
belles  remonstrances  au  peuple  des  affaires  du  Roy, 
pour  lesquelles  le  seigneur  de  Mandosse,  son  pre- 
mier Maistre  d'Hostel ,  poursuit  continuellement  lad. 
Ville  de  parfournir  lad.  somme,  ou  autrement,  suy- 
vant  sa  commission ,  menasse  de  constituer  prisonnier 
non  seuUement  lesd.  Prévost  et  Eschevins,  mais  aussi 
grande  quantité  des  plus  aparans  et  notables  bour- 
geois d'icelle  Ville. 

Ce  faict,  a  mys  la  matière  en  délibération  et 
demandé  l'avis  et  oppinyon  aux  assistans.  La  plura- 
lité desqueiz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que, 
pour  plus  promptement  obéir  aud.  seigneur  et  lever 
lesd.  xl".  escuz  sur  autre  imposition  que  sur  les 
vivres,  on  doibt  lever  imposition  sur  chascune  pièce 
de  drap,  entrant  en  la  Ville,  faulxbourgs  et  ban- 
lieue de  Paris,  et  le  reste  sur  les  draps  de  soye, 
selon  et  ainsi  qui  sera  advisé  au  Bureau  de  lad. 
Ville  par  Mess"^'  d'icelle,  qui  en  pourront  communi- 
quer à  gens  en  ce  congnoissans. 


'■>  Thomas  de  Bragelongnc. 

"'  Pierre  Perdrier,  Greffier  de  ia  Ville. 

''>  BlaDC  au  Registre,  ainsi  que  six  lignes  plus  bas. 


[i548] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


135 


CLV  [CIV]. —  [Le  Bureau  décide  de  demander  au  Roi  les  lettres  nécessaires 
POUR  l'impôt  proposé  sur  les  draps  de  soie  et  de  laine.] 

i3  août  i548.  (Fol.  lai  v°)('). 


Le  xiii""  jour  d'Aoust  mil  v"  xltiii,  a  esté  ad  visa 
et  ordonne'  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris  qu'on 
doibt  aller  vers  le  Roy  nostre  sire  et  son  Conseil, 
requérir  et  obtenir  les  provisions  et  lettres  de  edit 
pour  lever  les  xl".  escuz  restans  à  payer  au  Roy, 
sur  les  draps  de  soye  et  de  layne  t"^',  ainsi  qu'il  s'en- 
suit, c'est  assavoir  : 

Sur  cbascune  pièce  de  drap  d'or  etd'argent,  qua- 
rante solz  tournois; 

Sur  pièce  de  toille  d'or  et  d'argent,  trente  solz 
tournois  ; 

Sur  pièce  de  velours  cramoisy,  de  quelque  coul- 
leur  qu'il  soit,  vingt  solz  tournois; 

Pour  pièce  de  satin,  damas  et  taffetas,  dix  solz 
tournois  ; 

Sur  pièce  de  velours,  non  estant  cramoisy,  dix 
solz  tournois; 

Sur  pièce  de  satin,  damas  et  taffetas,  non  estant 


cramoisy,  serges  et  camelotz  de  soye,  estalz  rayz, 
cinq  solz  tournoiz; 

Pour  cbascune  pièce  de  camelot  à  unde  et  sans 
unde,  oslades  et  samyz,  de  quelque  coulleur  qu'ilz 
soient,  deux  solz  six  deniers  tournois; 

Pour  cbascune  pièce  de  deniye  ostade,  serges  et 
petitz  camelotz, ditz  droguetz  d'Amyens,  bons  basins 
et  fustaines,  douze  deniers  tournoiz; 

Item,  pour  cbascune  pièce  de  drap  de  layne, 
drapz  fuzez  et  serges  drappëes,  deux  solz  six  de- 
niers tournois; 

Et  pour  cbascune  pièce  de  félin,  doubleui'es  et 
forsailles,  de  quelque  coulleur  qu'ilz  soient,  douze 
deniers  tournois. 

Et  si  led.  seigneur  et  son  Conseil  veullent  que 
les  rentes  soient  plus  tost  racbeptées,  luy  plaira 
augmenter  lesd.  pris  et  faire  ce  qu'il  verra  bon  estre 
pour  le  bien  de  lad.  Ville. 


CLVI  [GV].  —  [Election  et  réception  de  Claude  Guyot,  Prévôt  des  Marchands, 

ET  DE  DEUX  EcHEVINS.] 

16  août  1548.  (Fol.  130.) 


Du  jeudi ,  xvi'  jour  d'Aoust  mil  y'  X!.vin. 

Ce  jour  d'uy,  suyvant  les  bonnes  et  louables 
coustumes,  après  avoir  procédé,  en  l'Ostel  commung 
de  cestc  ville  de  Paris,  à  l'eslection  d'ung  Prévost  des 
Marchans  et  deux  Escbevins'^',  ou  lieu  de  ceulx  qui 
avoient  faict  leur  temps,  le  scrutine  de  lad.  esicction 
a  esté  porté  en  la  Chambre  du  Conseil,  au  Palais, 
par  les  scrutateurs ,  en  la  compaignée  des  Prévost  des 


Marcbans  et  Escbevins  de  lad.  Ville;  en  laquelle 
Cbambre  du  Conseil  estoient  : 

Monseigneur  le  Premier  Président  de  la  court  de 
Parlement  (*'  ; 

-Mess"  Leroux  et  de  Montmirel,  Conseillers  d'i- 
celle  Court; 

Mess'  Aymart  Nicolaï,  Premier  Président  des 
Comptes  ; 


"'  Nous  rétablissons  l'orJre  chronologique  inlcrverli  dans  le  Registre  entre  ce  paragrapiie  et  le  suivant. 

t*'  Henri  II  el  son  Conseil,  après  ces  longs  pourparlers,  finirent  par  accéder  à  la  proposition,  fuite  par  le  Prévôt  des  Marchands  et 
les  Ecbevins,  d'imposer  les  draps  de  soie  et  de  laine.  Des  lettres  patentes  furent  données  en  conséquence,  à  Lyon,  le3  septembre  sui- 
vant, reproduisant  le  tarif  rédigé  au  Bureau  de  la  Ville.  Elles  furent  enregistrées  au  Parlement  de  Paris,  le  6  octcbre  de  la  même 
année,  puis  à  la  Cour  des  Aides  et  à  la  Chambre  des  Comptes.  {Archives  nat.,  X''  i563,  fol.  Sig  v°.)  Cependant  le  texte  de  celte 
ordonnance  ne  se  trouve  point  sur  les  registres  d'enregistrement  du  Parlement.  Jean  Poussepain ,  qui  la  signale  dans  son  Inventaire 
de$  lilret  de  la  ville  de  Paris,  dit  qu'à  ces  lettres  était  s  attaché  un  arrest  de  la  court  de  Parlement  contre  aucuns  marchans,  voullant 
empescher  lesd.  aydes  et  subventions n  ,  mais  il  n'indique  aucune  date.  {Archii-es  nat.,  Q'  logt)'",  fol.  118.) 

'''  Le  malin  de  ce  jour,  ffMcolle  Lecirier,  l'un  des  Eschevins  de  la  ville  do  Paris,  et  m°  Pierre  Perdrier,  grelTier  de  lad.  Ville, 
sont  venuz  en  leurs  habitz  de  ville  supplier  de  la  part  d'icelle  Ville  la  Court  que  son  plaisir  soict  permectre  aux  Conseillers  de  ladicte 
Court  qui  ont  esté  mandez  pour  procéder  à  l'eslection  d'un  nouveau  Prévost  des  Marchans  et  deux  Eschevins,  d'aller  en  l'Hostel  com- 
mung de  lad.  Ville  pour  bailler  leur  voix,  en  la  manière  acoustumée.  Ce  qui  leuracsté  accordé. ■>  (Archives  nat.,  X"  i563,  fol.  299.) 

"'  Pierre  Lizct,  avocat  puis  président  au  Parlement  de  Paris  (1 529),  jurisconsulte,  né  à  Viellemur  (Cantal],  en  1/182  ,  mort  abbé 
de  Saint-Victor,  le  7  juin  i554. 


136 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Mess"  Delacroix,  de  Hacqueville,  Pommereul  et 
Tainbonneau ,  maislres  desd.  Comptes  ; 

Pour  recevoir  le  rapport  desd.  scrulaleurs,  faire 
ouvrir  led.  scruline  et  en  faire  faire  lecture  et  rece- 
voir le  serment  desd.  esleuz  nouveaulx  èsd.  estatz  de 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins. 

Et  après  que  lecture  dud.  scrutine  a  esté  faicte  et 
que  m'  Claude  Guyot,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy 
et  Contrerolleur  de  l'audience  de  la  Chancelierye  de 
France, esleu  Prévost  des  Marchans,  sires  Guillaume 
Pommereul , marchant  bourgeois,  etGuichart  Cour- 
lin,  Quartenier  d'icelle  Ville,  esleuz  Eschevins,  ont 
esté  mandez,  et  cependant,  et  avant  la  venue  desd. 
Prévost  et  Eschevins  esleuz,  lecture  a  esté. faicte  de 
Tedict  du  Roy  louchant  le  faict  des  esleclions  des 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  maires,  gouver- 
neurs et  administrateurs  des  villes  ;  a  esté  dit  par 
led.  Premier  Président,  auquel  appartient  la  récep- 
tion du  serment  desd.  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  en  l'absence  du  Roy,  de  son  Chancellier, 
des  Gouverneurs  et  Lieuxtenans  dud.  seigneur  en  lad. 
ville  de  Paris,  comme  il  disoit,  quant  au  Prévost  des 
Marchans,  aucuns  pourroient  dire  l'esleclion  faicte 
du  Contrerolleur  de  l'Audience  répugner  et  contra- 
rier à  l'intencion  du  Roy,  en  son  edict  nagueres  par 
luy  faict''',  par  lequel,  entre  autres  choses,  il  a  or- 
donné que  l'on  ne  pourra  eslire  aucuns  de  ses  offi- 
ciers en  la  justice,  neadvocatz,  ne  procureurs,  aux 
offices  de  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris. 

Combien  que  led.  edict  parle  des  officiers  de  la 
justice,  toutesfoys  la  raison  d'icelluy,  qui  vraysem- 
blablement  a  meu  le  Roy  et  les  gens  de  son  Con- 
seil, semble  estre  afin  que  ses  officiers  ne  feussent 
disiraictz  de  leurs  estatz  et  qui  ne  vaccassent  ail- 
leurs, et  aussi  que  ceux  qui  seroient  aux  offices  de 
lad.  Ville  n'eussent  autre  charge  qui  les  empeschast 
de  vacquer  liberement  ausd.  offices;  et  que  Tinter- 
pretacion  de  lad.  ordonnance  apartient  au  Roy,  ou  à 
sa  court  de  Parlement,  et  non  à  autres;  à  ceste 
cause,  a  declairé  qu'il  n'entendoit,  en  recepvant  au 
serment  led.  Prévost  des  Marchans,  Controlleur  de 
l'Audience,  desroger  à  l'intencion  du  Roy,  en  sond. 


[i5i8] 

esdict,  ne  approuver  lad.  eslection,  ou  elle  seroit  cy 
après  trouvée  contre  et  desrogante  aud.  edict,  bien 
que,  par  provision  et  sans  préjudice  de  l'edict  du 
Roy,  affin  que  ce  pendant  l'Ostcl  de  la  Ville  de  Paris 
ne  denieurast  sans  chef,  qu'il  procederoit  à  la  récep- 
tion dud.  serment,  et  aux  protestacions  et  conditions 
susdicles  et  non  autrement. 

Et  après  ce  que  led.  Guyot  est  arrivé  à  lad. 
Chambre  du  Conseil,  auparavant  que  voulloir  faire 
le  serment,  a  remonstré  que  Mess"  de  la  Ville  qui 
avoient  faict  eslection  de  sa  personne,  pour  telle 
charge  conduire  et  administrer,  luy  avoient  faict 
trop  plus  d'honneur  qu'il  ne  meritoit,  et  luy  sem- 
bloit  qu'il  se  feust  trouvé  en  lad.  Ville  beaucoup  de 
personnes  plus  anciens  d'aage  et  d'expérience  à  ré- 
gir et  gouverner  faictz  publiques  et  politiques,  que 
luy  qui  n'y  avoit  jamais  esté  nourry.  Ne  vouldroit 
toutesfoys  reffuser  deux  années  de  son  temps  et  la- 
beur à  sa  patrie  et  à  la  ville  en  laquelle  il  avoit 
prins  sa  naissance,  sa  nourriture  et  esté  institué 
dès  sa  jeunesse,  à  laquelle  il  pensoit  beaucoup  plus 
devoir.  Et  très  voluntiers  acceptoit  ceste  charge,  et 
meclroit  peyne  et  dilligence  d'icelle  bien  et  loyaul- 
ment  exercer,  n'estoil  qu'il  a  esté  adverty  que  par 
edit  et  ordonnance  du  Roy,  puis  nagueres  faict  sur 
les  eslections  de  telz  estatz,  il  auroit  expressément 
deffendu  aux  eslecteurs  de  non  eslire  certains  de  ses 
officiers  déclarez  èsd.  lettres,  et  aux  esleuz  de  non 
accepter  icelles  charges  ;  qu'il  estoit  Notaire  et  Se- 
crétaire d'icelui  seigneur  et  Contrerolleur  de  l'Au- 
dience en  sa  Chancelierye,  et  protestoit  en  cela,  ne 
autre  chose,  contrevenir  aux  edictz,  ordonnances, 
voulloir  et  intencion  du  Roy;  suppliant  très  humble- 
ment la  compaignée  l'eu  voulloir  excuser  et  des- 
charger et  luy  donner  acte  de  ceste  remonslrance  '"-'. 

Après  lesquelles  remonstrances  et  protestacions, 
a  esté  ordonné  que ,  nonobstant  icelles,  il  feroit  le 
serment  et  seroit  receu.  Et  de  faict  a  esté  receu 
ausd.  estât,  aux  protestacions  cy  dessus  à  plain  de- 
clairées. 

Et  quant  ausdictz  deux  Eschevins  esleuz,  ont 
esté  receuz  purement  et  simplement  èsd.  estatz  d'Es- 
chevins. 


'''  En  date  de  Fontainebleau,  octobre  15^7.  Voir  ci-dessus,  p.  100,  noie  i. 

<')  Malgré  ces  scrupules  exprimés  par  le  Premier  Président  et  le  récipiendaire,  l'élection  de  Claude  Guyot  fut  si  peu  contestée 
qu'il  exerça  la  cbarge  de  Prévôt  des  Marchands  quatre  années  de  suite,  ayant  été  réélu  au  bout  de  ses  deux  années  réglementaires. 


[i5i8] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


137 


GLVII  [CVl].  —  [Réception  de  lettres  missives  du  Roi  et  du  Conne'tabljs , 

RELATIVES    AUX     TROUBLES    SURVENUS   EN     GuYENNE ,    EN    SaINTOXGE    ET    EN    AnGOUMOIS.1 

i5  septembre  i548.  (Foi.  12a.) 

Le  xv"  jour  de  Septembre  mil  y'  xlvhi,  ont  esté 
apporle'es  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris  les  lettres 
du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 


Lettres  missives  du  Roy. 

8  septeoibre  i5à8. 
(tDe  par  le  Roy. 

«Très  chers  et  bien  amez,  estant  de  présent  sur 
le  retour  de  nostre  voyage  de  Piedmont,  où  nous 
avons  donne'  ordre  et  pourveu  si  bien  à  toutes 
choses  que  nous  demourons  en  repos  de  ce  costé  là; 
nous  avons  bien  voullu  vous  en  adverlirel,  au  de- 
meurant, asscurer  que  nous  avons  merveilleusement 
grant  contentement  du  bon  devoir  que  vous  avez 
faict,  durant  nostre  absence,  à  contenir  les  choses  de 
nostre  bonne  ville  de  Paris  en  Testât  et  bonne  affec- 
tion que  nous  avons  tousjours  désiré  de  noz  subgetz, 
et  aussi  que  nous  faisons  compte ,  après  avoir  séjourné 
huit  ou  dix  jours  dans  nostre  ville  de  Lyon,  oii  nous 
serons  dedans  peu  de  temps,  nous  achemyner  vers 
nosiredicte  ville  de  Paris,  afin  d'estre  plus  près  pour 
pourveoir  aux  choses  des  frontières  de  delà,  qui  se 
pourront  offrir  à  la  seureté  de  nostre  royaulme  et 
bien  de  nosdictz  subgetz. 

«Et  affin  que  vous  ne  soyez  en  peyne  des  émo- 
tions que  povez  avoir  entendues  estre  nagueres  sur- 
venues en  aucuns  lieux  de  noz  pays  de  Xanclonge, 
Angoulmois  et  Guyenne  ''',  nous  vous  advisons  que 
nous  despeschons  présentement  nostre  très  cher  et 
très  amé  cousin ,  le  s' de  Montmorency,  Connestable 
de  France,  avecques  une  bonne  et  grosse  force  de 
gens,  tant  de  pied  que  de  cheval,  pour  aller,  par  le 
Languedoc,  droit  aud.  pays  de  Guyenne,  pourveoir 
à  ce  qui  y  sera  neccessaire,  conforter  noz  bons  et 
loyaulx  subgetz  et  chastier  si  bien  les  meschanlz, 
qu'ilz  puissent  sentir  ce  que  mérite  leur  ingrati- 


tude et  faire  congnoislre  à  tout  le  monde  la  diffé- 
rence qu'il  y  doibt  avoir  des  bons  aux  mauvais. 
Espérant  qu'il  y  donnera  tel  ordre  que  bien  tost  les 
choses  y  seront  réduites  ou  chemyn  que  nous  le  de- 
sirons; car  desjà  une  partie  d'entre  eulx  sont  après 
et  nous  font  par  soubz  main  requérir  de  miséri- 
corde; dont  nous  sommes  bien  délibérez  de  user 
envers  ceulx  qui  en  seront  dignes,  mais  aussi,  pour 
l'importance  dont  est  cest  affaire,  nous  voulions 
bien  que  l'exemple  et  réparation  en  soit  faicle,  telle 
qu'il  appartient. 

tfVelà  tout  ce  que  nous  vous  dirons  pour  ceste 
heure,  après  vous  avoir  priez  de  continuer  en  ces- 
luy  vosire  bon  devoir  et  de  croire  que  nous  ne  le 
mectrons  jamais  en  oubly. 

(f  Donné  à  Sorges''^',  le  viii°  jour  de  Septembre 
mil  cinq  cens  quarante  huit.n 

Signé:  «HENRY. 7, 
Et  au  dessoubz  :  «de  l'Aubespine. n 

Et  au  dessus  : 

«  A  noz,  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans,  Eschevins,  bourgeois  et  habitans  de  nostre  bonne 
ville  et  cité  de  Paris. 

Autres  lettres  de  Monseigneur  le  Connestable,  dont 
la  teneur  ensuit  : 

8  septembre  i5&8. 

A  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris. 

«Mess",  comme  vous  entendrez  par  ce  que  le  Roy 
vous  escript,  il  demeure  merveilleusement  comptant 
et  satisfaict  du  bon  devoir*  qu'il  a  entendu  que  vous 
avez  faict,  pendant  son  absence,  à  maintenir  les 
choses  de  delà  en  Testât  et  dévotion,  en  quoy  elles 
continuent.  Et  savez  aussi  comme  il  m'envoye  pré- 
sentement en  Guyenne ,  pour  pourveoir  aux  esmolions 


C  Cette  révolte,  causée  par  la  galielie,  prit  naissance  en  Saintonge,  d'où  elle  se  propagea  rapidement  en  Poitou,  Angoumois,  Li- 
mousin, Pcrigord  et  surtout  en  Guyenne;  la  ville  et  le  Parlement  de  Bordeaux  furent  un  instant  an  pouvoir  des  rebelles.  Ce  fut  sur 
ce  point  que  le  connétable  de  Montmorency  dirigea  sea  forces,  et,  bien  qu'à  son  arrivée  tout  fût  à  peu  près  rentré  dans  l'ordre,  il 
traita  Bordeaux  en  ville  conquise  et  la  souiçit  aux  rigueurs  d'une  répression  implacable.  Les  faits  qui  se  ratlacbent  à  cette  expédition 
ont  été  racontés  par  deux  témoins  oculaires.  Le  premier  est  l'Iiisloriographe  François  de  Belleforcst,  Annales  de  l'Histoire  de  France, 
in-fol.  1600,  liv.  VI;  le  second,  François  de  Scépeanx,  maréclial  de  Vieilleville ,  Mémoires,  rédigés  par  son  secrétaire  et  confident, 
Carloix.  (Collection  Michaud  et  Poujoulat,  in-8°,  i838,  t.  IX,  p.  84-93.) 

<•>  Il  n'y  a  de  Sorges  que  dans  le  Maine-et-Loire  et  dans  la  Dordogne,  arr.  de  Périgueux,  canton  de  Savignac-les-Églises.  Le  Roi 
étant  sur  la  route  de  Lyon,  revenant  du  Piémont,  il  faut  vraisemblablement  identifier  cette  localité  avec  Sorguei,  Sorgues-sur- 
l'Ouvéze,  arr.  d'Avignon,  canton  de  Bédarrides  (Vaucluse). 

III.  1  8 


PBIMERIE     !IATIO'(.l 


138 


REGISTRES  DU  BUREAU 


qui  sont  survenues,  dont  je  ne  vous  diray  autre  chose, 
sinon  que  j'espère,  Messieurs,  y  faire  en  sorte  que 
Jedict  seigneur  et  tous  ceulx  qui  ayment  le  bien  de 
ses  affaires,  comme  je  m'asscure  que  vous  faictes,  en 
auront  plaisir  et  contentement. 

f  Ce  pendant,  et  en  actendant  le  retour  dud.  sei- 
gneur vers  Paris,  (jui  sera  dedans  peu  de  temps, 
vous  ne  saurez  myeulx  faire  que  de  continuer,  estans 
asseurez  que  nous  sommes  subgelz  d'ung  Roy  si  dé- 
bonnaire et  qui  ayme  tant  son  peuple,  principalle- 
ment  les  bons,  que  vous  devez  atendre  et  espérer 


[i548] 

très  bonne  et  digne  recongnoissance.  Et  de  ma 
part,  je  vous  prie  croyrc  (jue,  pour  aymer  Paris 
comme  je  faiz,  je  me  roppulte  bien  heureux  de 
congnoistre  que  led.  seigneur  en  ayt  à  juste  cause 
si  bonne  oppinyon;  en  laquelle  je  mectray  tousjours 
peyne  de  le  maintenir,  et  de  faire  pour  vous,  en 
gênerai  et  en  particulier,  ce  que  je  pourray.  Priant 
Dieu,  Messieurs,  vous  donner  ce  que  plus  desirez. 
itDe  Sorges,  le  vni"  jour  de  Septembre. 
(fVostre  bien  bon  amy, 

MoXTMOREKCY  '''.•» 


CLVIII  [GVIIJ.  —  Le  Roy  de  retour  de  Piedmont. 

1  7  et  i8  novembre  i348.  (Fol.  I33.) 


Du  samedi,  xvii°  jour  de  Novembre  mil  v"  xlviii. 

Ce  jourd'uy.  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Guyot,  deux  Eschevins  et  le  Greffier,  pour  Tacom- 
paigner,  sont  partys  avec  m"  Christofle  de  Thou, 
advocat  en  Pai'lement  et  Conseiller  de  lad.  Ville, 
pour  aller  faire  la  révérence  au  Roy,  à  son  retour  de 
Piedmont. 

Et  le  landemain,  dimenche,xvin''jour  dud.  moys, 
estant  à  Sainct  Germain  en  Laye,  mond.  s'"  le  Pré- 
vost des  Marchans  a  faict  la  reverance  au  Roy,  en  la 
présence  des  dessusdictz,  en  la  manière  qui  ensuit  : 

tSire,  il  n'eust  sceu  myeulx  advenir  à  voz  très 
humbles  et  très  obeyssans  subgeclz  et  serviteurs,  les 
manans  et  habitans  de  vostre  bonne  ville  et  cité  de 
Paris,  cappitalle  de  vostre  royaulme,  que  d'avoir 
congneu  parla  lettre,  qu'il  vous  pleusl  dernièrement 
leur  faire  escripre,  à  vostre  retour  de  Piedmont,  l'as- 
seurance  que  vous  avez  de  la  fidélité',  loyaulté  et 


vraye  obeyssance  qu'il  vous  ont  cy  devant  porte'e,  en 
laquelle  ilz  persévéreront,  tant  qu'il  plaira  à  Dieu 
leur  donner  vye.  Vous  supplians  très  humblement. 
Sire,  demeurer  en  ceste  oppinyon  et  croyre  que,  de 
tant  do  peuple  que  vouz  avez  soubz  vostre  obeys- 
sance, vous  n'avez  subgetz  qui  de  meilleure,  plus 
franche  et  liberalie  volunle',  veillent  employer  leurs 
biens  et  leurs  personnes  pour  vostre  service.  Nous 
sommes  venuz  par  deçà  pour  vous  faire  la  révérence 
et  entendre  ce  qu'il  vous  plaira  nous  commandei-, 
pour  vous  obeyr  d'aussi  bon  cueur,  comme  nous 
supplions  très  humblement  le  Créateur  conserver 
vostre  royalle  Magesté  en  toute  prospérité  et  vous 
donner  très  longue  et  très  heureuse  vie. '^ 

Le  Roy  luy  feist  telle  responce  : 

trJe  vous  remercye  et  noz  habitans.  Tant  que 
vous  demeurerez  en  ceste  bonne  volunté,  je  vous 
seray  bon  prince  et  bon  Roy.w 


CLIX  [CVIII].  —  [Ordres  pour  la  re'ceptiox  de  l\  fille  aînée  du  duc  de  Ferrare.] 

ig  novembre  i548.  (Fol.  i2.3  v°.) 


Du  lundi,  xix' jour  dud.  moys,  oudict  an. 

Ledict  seigneur  Roy  a  commandé  à  mesd.  s"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  estans  lors  aud. 
lieu  de  Sainct  Germain  en  Laye,  d'aller  au  devant 
et  faire  tout  l'honneur  que  l'on  pourra  faire,  de 
par  la  ville  de  Paris,  à  la  venue  de  sa  cousine,  la 


fille  aisnée  du  duc  de  Ferrare'-',  que  l'on  conduit 
en  ses  pays. 

Sont  retournez  mesd.  s"  les  dessusdictz  le  mardi 
x\'  jour  dud.  moys,  et  ont  laissé  le  greffier  de  lad. 
Ville  aud. lieu  de  Sainct  Germain,  pour  poursuivre  et 
parachever  les  affaires  qu'ilz  avoient  encommencées. 


"'  Lc.ç  originaux  de  ces  deux  lettres  du  roi  et  du  connétable  sont  conserves  aux  Archives  nat.,  K  907,  n°'  5"  "  ''. 

'*'  La  princesse  Anne,  fdlo  aînée  d'Hercule  II  d'Esté,  duc  de  Ferrare,  et  de  Renée  de  France  (fille  de  Louis  XII  et  d'Anne  de 
Bretagne),  épousa,  le  à  décembre  suivant,  le  fils  aîné  du  duc  de  Guise,  et  en  secondes  noces,  l'an  i566,  Jacques  de  Savoie,  duc 
de  Nemours. 


[i548] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


139 


CLX  [CIX].  —  [Préparatifs  pour  la  réception  de  la  princesse  de  Ferrare.] 

96  novembre  i548.  (Fol.  128  v°.) 


Du  lundi,  xxvi"'  jour  de  Novembre  mil  \'  xlviii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  suyvant  les 
mandemens  à  euix  envoyez,  pour  adviser  de  l'hon- 
neur et  réception  honnorable  que  l'on  doibt  faire  à  la 
venue  et  entrée  de  la  princesse  de  Ferrare,  laquelle 
vient  en  ce  pays  prendre  aliance  par  loy  de  ma- 
riage avec  Mons'  d'Aumalle,  filz  de  Monseigneur  le 
duc  de  Guise''*;  laquelle  réception  mond.  s'  le 
Prévost  des  Marchans  a  récité  luy  avoir  esté  ver- 
baliement  commandé  par  le  Roy,  estant  à  Sainct 
Germain  en  Laye  dernièrement  pour  les  aflaires  de 
lad.  Ville,  et  luy  faire  tel  honneur  que  à  telle 
dame  de  son  sang  apartient  et  qu'il  entend,  et  que, 
ce  faisant,  l'on  luy  fera  grand  plaisir  et  service.  A 
esté  par  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  demandé 
l'oppinvon  sur  lad.  réception  et  bienvenue  de  lad. 
Princesse  en  cestedicte  Ville,  et  prié  aux  assistans  et 
comparans  de  declairer  leur  avis  de  la  formalité  de 
lad.  réception;  en  laquelle  assemblée  estoienl,  c'est 
assavoir  : 

Mond.  9'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Lecirier,  Pommereul,  Courtin,  Eschevins  ; 


Viole,  M.  de  Bragelongne,  Courtin,  Perdrier,  de 
Livres,  de  Montmirel  et  Lelieur,  Conseillers  d'icelle 
Ville. 

Tous  lesquelz,  après  avoir  entendu  la  déclaration 
de  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  et  commande- 
ment à  luy  verballement  fait  par  le  Roy,  ont  tous 
conclud,  advisé  et  délibéré  qu'on  doibt  aller  au  de- 
vant de  lad.  Princesse  en  robbes  my  parties  par 
mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
acompaignez  de  Mess"  les  Conseillers,  Quarteniers 
et  bourgeois  de  Paris  en  leurs  bons  babitz,  en 
grande  compaignée,  et  les  compaignées  des  archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers  d'icelle  Ville,  à  che- 
val, en  leurs  hoquetons  de  livrée  et  javelines,  pour 
garder  et  niectre  ordre  à  la  foulle  du  peuple  ;  et  aller 
hors  la  porte,  à  la  distance  de  l'abbaye  Sainct  An- 
thoine  des  Champs;  et  au  seurplus,  luy  faire  presens 
de  dragées  et  autres  telles  solempnitez  que  l'on  a 
acousiumé  en  tel  cas,  et  par  chascun  jour;  et  que, 
à  son  entrée  en  lad.  Ville,  l'on  doibt  lirer  et  faire 
sonner  artilleryes  pour  plus  grande  solempnité, 
actendu  la  recommendation  faicte  par  le  Roy, 
comme  à  son  sang. 


CLXI  [CX].  —  L'entrée  de  madame  la  princesse  de  Ferrare. 

i  décembre  i548.  (Fol.  194  v°.) 


Du  mardi,  un""  jour  de  Décembre  mil  v'  XLvni. 

Ce  jourd'huy,  environ  une  heure  après  mydi,  sont 
partis  de  l'Ostel  de  la  Ville  de  Paris  Mess"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins,  vesluz  de  leurs 
robbej  my  parties,  et  le  Receveur  d'icelle,  acompai- 
gnez d'aucuns  de  Mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville, 
Quarteniers  et  bourgeois,  ayans  devant  eulx  les 
compaignées  des  archers,  arbalestriers  et  hacquebu- 
tiers de  lad.  Ville,  conduitz  par  leurs  cappitaines  et 
lieuxtenans,  vestuz  de  leurs  hocquelons,  bien  mon- 
tez, ayans  chascun  une  javeline  de  barde  en  la  main, 
et  les  sergens  de  lad.  Ville  aussi  à  cheval.  Et  sont 
allez  au  devant  de  Madame  la  Princesse  de  Ferrare, 
qu'ilz  ont  rencontrée  ung  peu  au  delà  de  la  Bastille 
Sainct  Anthoine.  Et  après  plusieurs  coups  d'artillerye 


tirée  de  dessus  les  bouUevers  et  rampars  de  lad. 
Ville,  Mons'  m'  Claude  Guyot,  Prévost  des  Mar- 
chans, luy  a  faict  la  révérence  et  dit  ainsi  qu'il  en- 
suit : 

Harangue  à  madame  ik  pbincesse  de  Ferrare. 
rr Combien,  Madame,  que  les  habitans  de  Paris, 
ville  cappilalle  du  Royaulnie,  n'a  vent  acoustumé 
d'aller  au  devant,  sinon  du  Roy,  leur  Prince  et  sou- 
verain seigneur,  et  de  la  Royne,  à  sa  première  en- 
trée en  la  Ville,  toutesfoys,  Madame,  par  le  com- 
mandement du  Roy,  qui  désire  en  toutes  sortes  vous 
faire  congnoislre  combien  vous  estes  la  bien  venue 
en  son  royaulme,  nous  vous  venons  au  devant  faire 
la  reverance  et  porter  l'honneur  que  nous  sommes 


'"'  François,  fils  aîné  de  Claude  de  Lorraine,  premier  duc  de  Guise,  né  au  cliàteau  de  Bar,  le  17  février  iSig,  assassiné  par 
Pollrot  de  Méré,  devant  Orléans,  le  18  février  i563;  il  mourut  six  jours  après.  Son  père  décéda  le  la  avril  i55o,  époque  à  la- 
quelle François  échangea  son  nom  de  M.  d'Aumale  contre  celui  Je  duc  de  Guise,  qu'il  rendit  si  célèbre. 

18. 


140 


REGISTRES  DU  BUREAU 


tenuz  et  qui  vous  appartient,  pour  cstre  princesse 
yssue  de  la  couronne  et  maison  de  France,  acom- 
plye  de  plusieurs  grâces  et  dons  de  nature,  et  douée 
de  très  grandes  et  très  excelentes  vertuz.  Aussi, 
Madame,  pour  Taliance  que  vous  venez  prandre  en 
la  maison  de  Monseigneur  le  duc  de  Guyse,  prince 
du(]uel  la  Ville  a  receu  tant  de  grâces,  de  faveurs  et 
biensfaictz,  et  pareillement  de  Messeigueurs  le  Reve- 
randissime  cardinal  '•'  et  duc  d'Aumalle,  ses  enffans, 
(jue  les  liabitans  d'icelle  leur  en  seront  perpeluelle- 
nient  tenuz  et  obligez,  et  à  ceulx  qui  leur  attiennent. 
A  cesie  cause.  Madame,  nous  vous  présentons  les 
biens  de  la  Ville,  tant  en  gênerai  comme  en  par- 
ticulier, pour  en  user  à  voslre  volunte',  estans  preslz 
de  vous  obeyr,  ainsi  qu'il  a  pieu  au  Roy  de  nous 
commander.  Vous  supplians  très  humblement.  Ma- 
dame, nous  voulloir  tenir  en  vostre  bonne  grâce  et 
avoir  les  aflaires  de  la  Ville  pour  recommandez  en- 
vers la  Magi'sté  du  Roy,  esîans  bien  asseurez  que 
vous  avez  de  luy  telle  part,  que  ceulx  qui  luy  seront 
de  vous  recommandez  receveront  le  l'ruict  de  leur 
espérance.  Madame,  vous  soyez  la  très  bien  venue. 

[Réponse  de  ladite  dame.  —  Harakgue 
DU  dlg  de  Glise.J 

A  quoy  madicte  dame  a  faicl  responce  : 
tt  Mess",  je  remercye  bien  humblement  le  Roy  et 
vous  de  l'honneur  que  vous  me  faictes,  beaucoup 
plus  grand  qu'il  ne  m'appartient.  Je  vous  asseure 
que  en  tous  endroitz  où  j'auray  puissance  de  faire 
plaisir  à  la  Ville,  je  le  feray  de  très  bon  cueur. n 

Et  ce  faict.  Monseigneur  le  duc  de  Guyse  em- 
brassa plusieurs  foys  led.  Prévost,  luy  disant  : 


[i548] 

fMons''  le  Prévost,  je  suis  grandement  tenu  à 
Mess"  de  la  Ville  et  à  vous  de  l'honneur  que  vous 
m'avez  aujourd'huy  faict,  et  à  mes  enffans.  J'en  rendz 
grâces  à  Dieu  et  aux  hommes,  et  vous  asseure  que  je 
ne  m'espargneray  jamais  à  faire  plaisir  à  la  Ville, 
soit  en  gênerai  ou  en  particulier,  et  vous  en  devez 
tenir  pour  bien  asseurez.n 

Mond.  s'^  le  Prévost  luy  a  faict  responce  : 

«Monseigneur,  la  Ville  ne  sauroit  jamais  assez 
faire  pour  vous  qui  leur  avez  esté  protecteur  et 
seur  rampart  à  la  venue  de  l'Empereur,  dont  ilz 
vous  demeureront  perpétuellement  tenuz  et  obligez.  » 

El  après  plusieurs  coups  de  canon  tirez  f^l,  sont  en- 
trez en  lad.  Ville,  en  l'ordre  qui  s'ensuit  : 

L'ordre  de  lad.  entrée. 

Les  bandes  des  archers,  arbalestriers  et  hacque- 
buliers; 

Le  train  de  Madame  et  de  plusieurs  Princes,  sei- 
gneurs et  gentilzhommes,  qui  luy  avoient  faict  com- 
paignée  et  estoient  allez  au  devant  ; 

Et  après  led.  train,  marchoient  tous  lesd.  gentilz- 
hommes; et  estoit  toute  la  trouppe  de  quatre  à  cinq 
mil  chevaulx; 

Suyvoient  lesd.  gentilzhommes  les  sergens  de  la 
Ville,  aucuns  Conseillers  et  Quarteniers,  et  les  Es- 
chevins  et  Prévost  des  Marchans,  eslans  immédiate- 
ment au  devant  de  Messeigueurs  les  Cardinaulx  de 
Vendosmc  f^'  et  de  Guyse,  Monseigneur  le  duc  d'En- 
guyen'*',  Loys'^',  mons'  son  frère,  Mess"  de'  Mont- 
pensier '*',  de  Guyse,  de  Nevers'",  d'Aumalle,  mar- 


W  Charles  de  Lorraine,  cardinal  de  Guise,  plus  connu  sous  le  nom  de  cardinal  de  Lorraine,  archevêque  de  Reims,  frère  cadet  du 
précédonl,  né  à  Joinville,  le  17  février  )594,  mort  à  Avignon,  le  26  décembre  157S. 

'')  Claude  Durant,  canonnicr  ordinaire  du  roi,  demeurant  à  Paris,  fut  chargé  de  faire  lirer  les  salves  d'artillerie  et  déboursa  à 
cette  occasion,  aux  frais  de  la  Ville,  seize  livres  quinze  sols  dix  deniers  tournois,  «tant  pour  la  voicture  de  quelque  nombre  d'artillerie 
et  boulielz,  qui  ont  esté  menés  près  la  porte  Sainct  Anthoine  et  depuys  ramenez.  .  .  qui  furent  tirez  le  iv'  jour  de  décembre,  à  la 
réception  de  Madame  la  princesse  de  Ferrare,  passant  par  ceste  ville  pour  aller  à  Sainct  Germain  eu  Laje,  ou  estoit  le  Roy,  ainsi  que 
led.  seigneur  avoit  verballement  commandé  et  ordonné  à  mesdictz  sieurs»  les  Prevot  des  Marchands  et  Echevins.  Claude  Durand  eut 
en  oulre  quatre  livres  dix  sols  «pour  ses  peines  et  sallaires  d'avoir  eu  la  conduicte  de  lad.  arlillerie  et  boittes,  et  icelles  faict  lirer,  et 
depuys  reserrer,  tant  en  la  Grange  de  lad.  Ville  que  en  l'Blostel  d'icelle.  .  .  »  {Archives  nat. ,  KK  286,  fol.  28). 

(^'  Charles,  fils  de  Charles  de  Rourbon,  comte  de  Vendôme,  né  à  la  Ferté-sous-Jouarre,  le  22  décembre  i520,  mort  à  Fonlenay- 
le-Comte,  le  9  mai  iSgo.  Il  fut  successivement  nommé  évéque  de  Nevers  (i54o),  puis  de  Saintes  (i544),  cardinal  (i548),  arche- 
vêque de  Rouen  (i55o),  administrateur  de  l'évèché  de  Reauvais  et  enfin  proclamé  roi  par  les  Ligueurs,  sous  le  nom  de  Charles  X. 

(')  Jean  de  Rourbon,  comte  de  Soissons  et  d'Engliien,  frère  du  précédent,  sixième  fils  de  Charles,  comte  de  Vendôme,  et  de  Fran- 
çoise d'Alençon,  né  à  La  Fère,  le  6  juillet  i538,  tué  à  la  bataille  de  Saint-Quentin,  le  lo  août  1557. 

'')  Louis,  son  frère,  premier  prince  de  Condé,  né  le  7  mai  i53o  à  Vendôme,  tué  par  Montesquiou  à  Jarnac  (  i3  niai-s  iSôg). 

<«'  Louis  de  Rourbon,  duc  de  Monipensier,  prince  de  la  Roche-sur-Yon,  dauphin  d'Auvergne,  né  le  10  juin  i5i3,  mort  le  22 
septembre  )582.  Il  élait  fils  de  Louis,  prince  de  la  Roche-sur-Yon,  et  de  Louise,  sœur  du  connélable  de  Rourbon. 

("  François  1"  de  Clèves,  duc  de  Nevers  (i5i6-i562),  élait  gouverneur  de  Champagne  depuis  l'année  1 545.  C'est  en  sa  faveur 
qu'avait  eu  lieu  (  iSSg)  l'érection  du  comlé  de  Nevers  en  duché-pairie. 


[i548] 

quis  du  Maynef,  Evesque  de  Troyes'-',  Mons'  le 
P' ,  et  René  mons''  leur  frère  '*',  Mess"  de  Ne- 
mours '*'  elde  Longueville  f^'  qui  marchoient  tous  d'ung 
renc.  Et  les  suyvoit  Madame  la  Princesse,  montée 
sur  une  hacquene'e  blanche,  très  richement  acoustrée; 
et  estoit  acompaignée  de  Messeigneurs  le  cardinal  de 
Bourbon  et  de  Ferrare  '''.  Et  après  elle  marchoient 
madame  la  marquise  du  Mayne'*',  mesdames  de 
Chasieàuvillain  '^'  et  de  Parroy,  et  plusieurs  autres. 
Et  en  cest  ordre  alla  jusques  en  l'ostel  de  Reims  ('"', 
que  Monseigneur  le  cardinal  de  Guise  avoit  faict 
mectre  en  tel  ordre  qu'il  estoit  requis,  pour  telle 
dame  recevoir. 

Présent  faict  par  la  Ville  à  la  princesse 
DE  Ferrare. 
Et  peu  auparavant  son  soupper,  lesd.  Prévost  des 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


141 


Marchans  et  Eschevins,  vestuz  de  leurs  robbes  my 
parties,  luy  feirent  presens  dedrage'es,  massepins  et 
yppocras,  en  la  manière  acoustunie'e.  Luy  dit  led. 
Prévost  : 

!T Madame,  nous  vous  présentons  des  biens  de  la 
Ville.  Le  présent  est  petit  pour  le  regard  de  vostre 
grandeur,  mais  la  bonne  volunlé  de  ceulx  qui  le 
vous  présentent,  et  l'alTection  qu'ilz  vous  portent 
est  telle  que  vous  avez  puissance  de  leur  comman- 
der. « 

Elle  feist  responce  qu  elle  remercioit  la  Ville  et  du 
présent  et  de  leur  bon  voulloir. 

Le  landemain  et  le  jour  ensuivant,  luy  feust  en- 
cores  faict  présent  d'ypocras  et  dragée,  à  l'entrée  de 
son  disner.  Et  après  disner,  partit  pour  aller  à  Sainct 
Germain  en  Lave!"'. 


CLXII  [CXI].  —   Lettres  de  monseigneur  de  La  Rociiepot, 

TOUCHANT   DES  TOURBES  À  BRUSLER. 
7  décembre  i548.  (Fol.  nô.) 


Du  vu°"  jour  de  Décembre  mil  v'  xlviii. 

Aujourd'liuy  le  seigneur  des  Essars  ''-'  est  venu  au 
Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  lequel  a  présenté  à 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad. 


Ville  lettres  missives  de  créance,  envoyées  à  lad.  Ville 
par  Monseigneur  de  La  Rochepot''^',  gouverneur  de 
Paris,  de  laquelle  la  teneur  ensuit  : 


<')  Claude  de  Lorraine,  depuis  duc  d'Aumale,  Iroisièmc  fils  de  Claude,  premier  duc  de  Guise,  et  d'Anloiiietle de  Bourbon,  portait 
alors  le  titre  de  marquis  du  Maine  ou  de  Mayenne.  Né  le  i"  août  i  BaG ,  il  remplit  les  charges  de  grand  veneur  de  France  et  de  colonel 
général  de  la  cavalerie  légère,  et  fut  tué  au  siège  de  La  Rochelle,  le  i4  mars  1578. 

!•'  I/>uis  de  Lorraine-Guise,  frère  du  précédent,  né  le  31  octobre  i5a7,  fut  évéque  de  Troyes  du  i3  juillet  i545  au  37  juin. 
i55o.  Il  devint  archevêque  d'Alby,  puis  de  Sens,  évéque  de  Metz  et  cardinal,  et  mourut  à  Paru  le  ag  mai  1678. 

"I  Ce  blanc  est  au  Registre.  Le  contexte  fait  supposer  avec  une  très  grande  vraisemblance  qu'il  devait  y  avoir  sur  la  minute 
François  de  Lorraine,  chevalier  de  Malte,  frère  des  précédents,  qui  fut  depuis  grand  prieur  et  général  des  galères  de  France,  mort 
le  6  mars  i563. 

'•'   René  de  Lorraine,  marquis  d'Elbeuf,  né  le  t4  août  i536,  mort  l'an  1066. 

"'  Jacques  de  Savoie,  duc  de  Nemours,  fils  de  Philippe  de  Savoie  et  de  Charlotte  d'Orléans,  né  le  13  octobre  i53i,  mort  à 
Annecy,  le  1 5  juin  1 585. 

'''  Léonor  d"Orléans,  duc  de  Longueville  et  d'Estouleville ,  marquis  de  Rotbelin  (i54o-i573).  Son  père,  François,  duc  de  Lon- 
gueville, était  mort  le  a  5  octobre  précédent. 

'''   Hippolytc  d'Esté,  oncle  de  la  princesse  Anne. 

t"  Louise  de  Brézé,  dame  d'Anet,  qui  avait  été  mariée,  le  i"  août  i5'i7,  à  Claude  de  Lorraine,  marquis  de  Mayenne,  depuis 
duc  d'Aumale. 

"'  Antoinette  de  La  Baume-Montrevel ,  dame  de  Châteauvillain,  première  femme  de  Jean  d'Annebaut,  baron  de  La  Hiuiaudaye, 
bailli  et  capitaine  d'Évreux. 

'•>  L'hôtel  de  Reims,  ou  de  l'archevêque  de  Reims,  occupait  l'espace  compris  entre  la  rue  Hautcfcuille ,  la  rue  du  Jardinet,  la 
rue  du  Paon  et  le  cul-de-sac  du  même  nom,  appelé  aussi,  dans  les  titres,  ruelle  de  Pluriel  ou  de  l'archevêque  de  Reims.  Dans  cette 
impasse  se  trouvait  l'entrée  principale  de  l'hâtel. 

'")  Tout  ce  passage,  relatif  à  l'entrée  de  la  princesse  de  Ferrare  à  Paris,  a  été  publié  par  Dom  Félibicn,  Hittoire  de  la  ville  de 
Paru,  t.  V  {Preuvet,  t.  III),  p.  358. 

'")  Sans  doute  Claude  des  Essars,  seigneur  de  Sonnery,  qui  avait  été  maître  d'hôtel  de  Henri  II,  alors  qu'il  était  dauphin.  (Voir  le 
P.  Anselme,  Ili$l.  généal.,  t.  VIII,  p.  558.) 

(")  François  de  Montmorency,  seigneur  de  La  Rochcpot  et  de  Chdtcauneuf,  frère  cadet  du  connétable,  mort  en  i55i.  Avec  le 
gouvernement  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France,  il  exerçait  la  lieutcnance  générale  en  Picardie  et  en  Artois,  en  l'absence  du  duc  de 
Vendoma.  (W.  ibid.,  t.  III,  p.  6o3.) 


U2 


REGISTRES  DU  RUREAU 


kA  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Escheviiis 
de  Ja  ville  de  Paris. 

ag  novembre  i548. 

rMess",  j'ay  donné  charge  au  seigneur  des  Es- 
sais, Lieulenant  de  1  arlillerye  en  ce  pays  de  Picar- 
die, présent  porteur,  vous  dire  quelque  chose  de  ma 
part  qui  concerne  le  bien  et  utilité  de  vostre  ville , 
el  je  vous  prie  le  croire  et  trouver  moyen,  s'il  vous 
est  possible,  que  le  personnage  qu'il  vous  nieyne 
l'ace  résidence  auprès'''  de  vous,  pour  user  do  la 
commodité  qu'il  a  inventée  es  environs  d'Amyens, 
ainsi  que  led.  s""  des  Essars  vous  dira.  Asseuré,  par 
ce  que  j'en  ay  veu  et  entendu,  que  ce  sera  ung  tel 
acommodement  pour  le  povre  peuple  et  autre,  que 
vous  en  serez  cy  après  louez  et  eulx  grandement 
tenuz  à  vous.  Et  en  cest  endroit.  Mess",  je  prie 
Nosire  Seigneur  vous  donner  ce  que  desirez. 

<f  A  Ancre  '^',  le  xxix"  jour  de  Novembre  v'  \lviii. 

(t Vostre  entièrement  bon  amy 

La  Rochepot*').!; 

Et  après  lecture  faicte  d'icelle,  led.  des  Essars  a 
dit  pour  sa  créance  que  mond.  s'  de  La  Rochepot 
avoit  envoyé  avec  led.  des  Essars,  en  ceste  ville, 
ung  nommé  Cornille,  marchant  d'Anvers,  lequel 
puis  nagueres  avoit  trouvé  moyen  de  faire ,  es  envi- 
rons d'Amyens ,  des  tourbes ,  qui  sont  mottes  de  terre 
qui  servent  à  brusler,  à  chauffer  fours  à  chaulx,  à 
piastre,  à  laintures,  briques  et  tuilles,  tellement 
que  en  peu  de  temps  qu'il  ont  esté  auprès  dud. 
Amyens,  et  au  moyen  de  leur  invention,  la  bi-ique 
qui  soulloit  estre  chère  est  diminuée  de  la  moictié 
de  son  pris,  et  que  le  povre  peuple  d'Amyens  et 
des  environs  s'est  acoustumé  au  faict  desd.  tourbes, 
dont  ilz  se  peuvent  chauffer  ung  jour  entier,  pour 
ung  solz  tournois  et  moings. 

11  a  semblé  à  mond.  s'  le  Gouverneur  devoir  en- 
voyer ied.  Cornille  en  ceste  ville  de  Paris,   pour 


[1.548] 

trouver  le  moyen  de  faire  desd.  tourbes,  qui  seroit 
cause  de  faire  abaisser  le  pris  et  faire  grande 
espargne  de  boys,  qui  est  de  présent  en  très  grande 
charte;  nous  priant  luy  estre  favorable,  s'il  treuve 
lieu  propre  et  commode  pour  faire  desd.  tourbes,  et 
que  led.  Cornille  en  avoit  apporté  quelque  quantité 
par  deçà ,  pour  en  faire  espreuve. 

Au  moyen  de  quoy,  en  la  présence  dud.  s'  des 
Essars,  avons  faict  allumer  partie  desd.  tourbes  et  le 
reste  gardées  pour  estre  bruslées  en  la  présence  des 
Maistres  des  Euvres  qui  sont  de  présent  absens.  Et 
quant  partie  desd.  turbes  ont  esté  allumées,  mesd. 
s"  ont  mandé  Pierre  Renot,  Rastian  Picart,  Pierre 
Paulmier  et  Robert  Finet,  maistres  jurez  mesureurs 
de  charbon  à  Paris,  Anthoine  Gilbert,  maisire  tain- 
turier,  Claude  Durant,  Canonnier  ordinaire  du  Roy 
et  fondeur  de  l'arlillerye,  ausquelz  mond.  s'' le  Pré- 
vost des  Marchans  a  demandé  qu'il  leur  sembloit 
desd.  tourbes  et  s'ilz  serviroient  bien  aux  choses  des- 
susdictes. 

Lesquelz  ont  dit  que  autresfoys  ilz  en  avoient  veu 
de  semblable  et  que  le  charbon  valloit  beaucoup 
myeulx,  parce  que  le  feu  en  est  bien  plus  chault 
et  que  les  cendres  en  sont  bonnes,  mais  desd. 
turbes  les  cendres  n'en  vallent  riens,  sinon  à  fumer 
les  terres.  Et  a  esté  trouvé  qu'ilz  ont  une  odeur 
fétide,  et  neantmoings  qu'ilz  pourroient  bien  servir 
aux  povres  gens  et  à  faire  espargne  de  boys,  pour- 
veu  (|u'il  y  en  eust  grande  quantité  et  à  bon 
marché. 

Ce  faict,  mesd.  s"  ont  advisé,  au  Rureau  d'icelle 
Ville,  que  on  rescriproit  à  mond.  s''  de  LaRoche- 
pot,  Gouverneur  de  Paris,  que,  parce  que  led.  Cor- 
nille est  estranger  et  qu'il  veult  aller  sonder  le  long 
des  rivières  de  ce  pays  s'il  trouverra  terre  commode 
pour  faire  lesd.  turbes,  il  y  auroit  danger  qui  ne 
voulsist  tendre  à  autre  fin;  à  ceste  cause,  qu'on 
doibt  surceoir,  jusques  à  avoir  entendu  la  volunté 
du  Roy.  Et  incoutinant,  lesd.  lettres  ont  esté  expé- 
diées et  envoyées  aud.  s'  Gouverneur. 


'■'  Le  Registre  porte  par  erreur  autant. 

(-'  Érigée  en  duché-pairie  pour  le  duc  de  Luynes,  en  juin  lôao,  sous  le  nom  d'Albert,  celle  ville  de  Picardie  (canton  de  l'arron- 
dissement de  Péronne,  Somme),  cessa  depuis  lors  de  porter  le  nom  d'Ancre,  el  conserva  celui  d'Albert, 
'')  L'original  de  celle  leltre  esl  conservé  aux  Archive»  nat.,  K  967,  n°  7. 


[i5ù8] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


143 


CLXIII  [CXII].  —  [Permission  à  Guillaume  Geoffroy,  marchand  et  bourgeois  de  Paris, 

DE  FAIRP  METTRE  EN  CHANTIER  LE  CHARBON  PROVENANT  DES  BOIS 

PAR  LUI  ACHETÉS  AU  DUC  d'EtAMPES.] 

12  décembre  i548.  (Fol.  127.) 


Du  douziesme  jour  de  Décembre  mil  y'  xlviu. 

Aujourd'huy  ont  esté  présentées  au  Bureau  de 
lad.  Ville  certaines  lettres  patentes  du  Roy,  dont  la 
teneur  ensuyt  : 

T Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
noz  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  sa- 
lut et  dillection.  IVostre  cher  et  bien  amé  Guillaume 
Geoffroy,  marchans  et  bourgeoys  de  noslredicle 
Ville,  nous  a  faict  dire  et  remonstrer  que,  depuys 
quelque  temps  on  ça,  il  a  achapté  de  nostre  très  cher 
[cousin]  le  duc  d'Estampes"'  certaine  contrée  de 
boys  tailiys  estans  près  Chevreuse  f'^',  partye  desquelz 
il  a  faict  consommer  en  charbon,  pour  l'admener 
vendre  et  distribuer  en  nostredicte  Ville,  comme  au 
plus  prochain  lieu  oij  il  se  peult  myeulx  exploicter, 
et,  pour  ce  qu'il  ne  sçauroit  sans  une  extrême  des- 
pence vendre  et  débiter  led.  charbon,  à  mesure 
qu'il  se  faict,  pour  ce  qu'il  luy  conviendroict  le 
mener  en  divers  lieulx,  places  et  marchez  de  lad. 
Ville,  et,  pour  ce  faire,  avoir  plusieurs  gens,  servi- 
teurs et  enlremecteurs,  et  aussi  qu'il  est  contrainct, 
à  mesme  instant  qu'il  est  faict,  de  le  tirer  et  mectre 
hors  desd.  tailliz,  pour  la  grand  perte,  dommage 
et  deschet  que  ce  luy  seroict,  si  luy  failloit  laisser, 
estant  en  danger  d'estre  desrobé  et  guasté  de  l'eaue; 

ff  Duquel  charbon  il  en  a  voulu  mectre  une  partie 
en  certaine  grange,  en  icclle  nostre  ville,  ce  que 
vous  n'avez  voulu  perinectre ,  au  moyen  des  ordon- 
nances faictcs  par  noz  prédécesseurs  Roys  sur  le 
faict  de  la  vente  et  exploicl  du  charbon  en  lad. 
Ville,  par  lesciuelles  il  n'est  permys  de  mectre  en 
chantier  le  charbon,  aflin  que  les  marchans  n'en 
puyssent  faire  aucun  amas  ne  pro\ision,  pour, 
quant  la  nécessité  adviendroit  que,  par  les  très 
grandes  eaues  ou  trop  basses,  il  n'en  pourroict  venir, 
le  revendre  à  leur  volunté  et  hault  pris,  qui  seroict 
le  grand  dommage  et  interest  de  la  chose  public(jue; 
mais,  pour  le  regard  dud.  expozant  qui  faict  faire  luy 
mesmes  led.  charbon  desd.  boys  et  en  est  le  premier 


marchant,  la  chose  publicque  n'en  peult  estre  incom- 
modée, ains  plustost  [avoir]  grand  proffict,  ulillité 
et  commodité,  aclendu  mesmes  la  grande  quan- 
tité que  led.  exposant  espère  en  faire  amener  et  en 
grande  dilligence,  et  aussi  que  icelluy  exposant  est 
très  content  ne  exiber  et  mectre  en  vente  led.  char- 
bon, que  ce  ne  soit  par  vostre  pennission  et  ordon- 
nance, laquelle  il  sera  tenu  vous  demander,  le  jour 
ou  le  lendemain  que  icelluy  charbon  sera  aryvé,  en  y 
gardant  au  surplus,  [tant]  à  l'assiete  du  pris  que 
du  mesurage,  les  solempnitez  que  l'on  a  acoustumé 
garder  ctobser\er,  et  en  payant  les  droictz  et  deb- 
voirs  qui  seront  pour  ce  deubz. 

(tA  ceste  cause,  led.  exposant  nous  auroict  très 
humblement  supplié  et  requis  sur  ce  luy  pourveoir 
et  impartir  nostre  grâce  et  remède  convenable. 

rtPour  ce  est-il  que  nous,  ce  considéré  et  que 
par  les  offres  que  faict  led.  exposant  il  ne  se  peult 
commectre  aucun  abbuz  à  la  vente  dud.  charbon, 
ne  aussi  la  chose  publicque  de  nostredicte  Ville 
n'en  peult  avoir  dommage,  mais  profit  et  utilité, 
voullant  luy  subvenir  en  cest  endroict,  vous  man- 
dons, commandons  et  expressément  enjoignons  que 
aud.  Guillaume  Geoffroy,  exposant,  vous  laissez, 
souffrez  et  permectez,  et  auquel,  de  grâce,  plaine 
puyssance  et  auctorité  royal,  nous  avons  permys 
oudict  cas,  par  ces  présentes,  (juil  puysse  et  luy 
loise  mectre  et  faire  mectre  et  descendre  en  une 
grange,  ou  autre  lieu  qu'il  advisera,  pour  son 
aisance  et  commodité,  le  charbon  qu'il  a  faict  et 
fera  faire  desd.  boys  tailliz  ([u'il  a  achaptez  de 
nostredict  cousin,  le  duc  d'Estampes,  pour(|uant  il 
luy  sera  par  vous  ordonné  et  permys  le  vendre,  dé- 
biter et  exploicter  à  qui  en  vouldra  achapter,  selon 
le  pris  commun  des  bas-teaulx,  places  et  marchez 
où  on  a  acoustumé  exposer  en  vente  le  charbon,  qui 
y  sera  par  vous  ou  voz  commys  mys  et  assis,  suy- 
vant  le  rapporteur  des  mesureurs  de  charbon  de  nos- 
tredicte Ville,  lesquelz  nous  voulons,  pour  ce  faire,  y 
estre  par  vous  envoyez  et  par  led.  exposant  appeliez; 


"'  Jean  de  Brosse,  dit  de  Bretagne,  gouverneur  de  celte  province,  mari  d'Anne  de  Pissoleii,  en  faveur  de  laquelle  François  I", 
ddnt  elle  fut  la  maîtresse,  avait  érigé  le  comté  d'Élampes  en  duché. 
')  Canton  de  l'arrondissement  de  Rambouillet  (Seine-el-Oise). 


lii 


REGISTRES  DU  BUREAU 


à  la  charge  aussi  qu'il  ne  ineclera  en  la  grange ,  ou 
autre  lieu  qu'il  choisira  pour  descendre  son  char- 
bon ,  aulre  que  ceiluy  qu'il  aura  faict  faire  desd.  boys 
taillis,  el  observera  et  entretiendra  au  demeurant 
lesd.  ordonnances,  soubz  les  peynes  et  amandes  in- 
dictes et  declairées  par  icelles;  ausquelles,  en  tant 
que  besoing  est  ou  seroict,  nous  avons,  ensemble  à 
la  dérogatoire  y  contenue,  desrogé  et  desrogeons, 
pour  ceste  foys  seullement  et  sans  y  prejudicier  en 
aucune  manière;  car  tel  estnostre  plaisir,  nonobstant 
aussi  quelzconques  ordonnances,  restrinctions,  man- 
demens  ou  deffenccs  à  ce  contraires. 

(t Donne'  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  vingt  qua- 
triesme  jour  de  Novembre,  l'an  de  grâce  mil  v' qua- 
rante huict,  et  de  nostre  règne  le  deuxiesme. 

Signé  :  rrPar  le  Roy,  m"  Estienne  de  Montmirel, 
maistre  des  Requestes  de  l'Hostel ,  présent  le  Clian- 
cclier.  n 

Et  scellées,  sur  simple  queue,  de  cire  jaulne,  du 


[i5i8] 

nVeues  les  lettres  patentes  du  Roy  nostre  sire, 
obtenues  par  Guillaume  Geoffroy,  marchant  et  bour- 
geoys  de  la  ville  de  Paris,  le  vingt  qualrlesme  jour 
de  Novembre  mil  v''  xlviii,  la  requesle,  icelles  à 
nous  présentées  par  led.  Geoffroy,  le  xi'  jour  de  ce 
présent  moys  de  Décembre,  les  conclusions  du  Pro- 
cureur du  Roy  en  la  court  de  céans,  et  tout  consi- 
déré, nous  avons  entherinées  et  entherinons  lesd. 
lettres  patentes,  selon  leur  forme  et  teneur;  et,  en  ce 
faisant,  avons  permys  et  permectons  par  ces  pré- 
sentes aud.  Geoffroy  de  mectre  en  chantier  le  char- 
bon qui  proviendra  des  boys  de  M.  le  duc  d'Es- 
tampes, mentionné  èsd.  lettres,  pour  icelluy  exposer 
en  vente,  toutesfoys  et  quantes  que  par  nous  luy  sera 
ordonné,  en  prenant  pour  le  mesurage  d'icelluy  des 
mesureurs  jurez  de  lad.  Ville.  Et  seront  lesd.  lettres 
enregistrées  au  Bureau  de  lad.  Ville. 

te  Faict  le  xini°jour  de  Décembre  l'an  mil  v'  qua- 
rante huict.  n 


grant  sceel. 

Sire  Anthoine  Lelievre,  conseiller  de  Ville. 

sa  décembre  i548.  (Fol.  138.) 


GLXiy  [GXIII]. 


Du  samedi,  xxii'"'  jour  de  Décembre  mil  v'  xlviii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Oslel  de  la 
ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  Ville,  pour  adviscr  sur  la  résigna- 
tion que  sire  Claude  Lelievre  entant  faire  de  son  office 
de  Conseiller  de  Ville  au  prouffit  de  Anthoine  Lelievre , 
son  filz;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Vialarl,  Pommereul  et  Courtin,  Eschevins; 

Mess"  Tronson,  Courtin,  de  Thou,  de  Livres, 
Paillart,  T.  de  Montmirel,  Leconile,  Lelieur  et  Ber- 
tbelemy,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Led.  Vialart  a  présenté  une  procuration  qui  luy 
avoitesté  baillée  ce  matin  au  Bureau  de  lad.  Ville, 
de  laquelle  la  teneur  ensuit  : 

trHonnorable  homme,  sire  Claude  Lelievre,  mar- 
chant bourgeois  et  Conseiller  de  la  ville  de  Paris, 

en  son  nom,  faict  et  constitue  ses  procureurs 

W,  ausquelz  et  à  chascun  d'eulx,  seul  et  pour 

le  tout,  il  a  donné  et  donne  plain  povoir  et  puissance 
de,  pour  et  au  nom  de  luy,  resigner  es  mains  de 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad. 
ville  de  Paris,  ou  autre  ayans  povoir  à  ce,  led. 
office  de  Conseiller  d'icelle  ville  de  Paris,  pour  et 
ou  nom  et  au  prouffit  de  honnorahle  homme,  sire 
Anthoine  Lelievre,  aussi  marchant  et  bourgeois  de 

<•'  Les  noms  sont  demeurés  en  blanc. 


Paris,  filz  dud.  constituant,  et  non  d'aultre,  et 
consentir  que  aud.  Anthoine,  sondict  Clz,  en  soit 
délivré  tant  et  telles  lettres  qu'il  appartient,  et  ge- 
nerallement,  etc.  Promectant,  etc.  Obligeant,  etc. 
Faict  et  passé  par  devant  Philippes  Cousin  et  Pierre 
Pourtrain,  notaires  du  Roy  nostre  sire  au  Chastelet 
de  Paris,  l'an  mil  cinq  cens  quarante  huit,  ie  samedi 
xxii°  jour  de  Décembre.  » 

Ainsi  signé  :  tr Cousin  et  Pourtrain.» 
Et  après  lecture  de  lad.  procuration ,  mond.  s''  le 
Prévost  des  Marchans  a  demandé  ausdictz  assistans 
leur  avis  et  oppinyon,  chascun  en  particulier.  Tous 
lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que,  en  con- 
sidération des  bons  et  louables  services  que  led.  sire 
Claude  Lelievre  a  faictz  à  lad.  Ville  par  longtemps 
et  que  lad.  résignation  se  faict  de  père  à  filz,  et  que 
led.  filz  est  en  aage  suffisant  et  homme  capable 
pour  bien  excercer  led.  estai,  que  lad.  résignation 
doibl  esire'  admise  et  led.  sire  Anthoine  Lelievre 
estre  receu  au  serment  d'icelle,  et  que  doresnavant 
ne  se  fera  aucune  difficulté  de  recevoir  les  résigna- 
tions de  pareilles  offices,  qui  se  feront  de  père  à 
filz,  par  procuration. 

Ce  faict,  a  esté  mandé  led.  sire  Anthoine  Le- 
lieur, lequel,  présent  tous  les  dessusdictz,  a  faict  le 
serment  dud.  estât,  en  la  manière  acoustumée. 


[i569] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


m 


1549. 


CLXV  [CXIV].  —  Lettres  missives  du  Roy  pour  kemectre  les  corps  sainctz. 

3  janvier  iSig.  (Fol.  128  v°.) 


Du  II""  jour  de  Janvier  mil  v'  xlviii. 

Au  jour  d'uy  ont  esté  apporté  au  Bureau  de  la 
ville  de  Paris  lettres  missives  du  Roy,  desquelles  la 
teneur  ensuit  : 

rt  A  noi  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chons et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 

a  janvier  15^9. 
rDe  pab  le  Roy. 
«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  délibéré 
d'aller,  lundi  prochain ,  coucher  à  Sainct  Denis ,  pour 
remectre  les  corps  sainctz,  le  landemain  matin  qui 
sera  mardy.  De  quoy  nous  avons  bien  voullu  vous 
adverlir,  à  celle  fin  que  vous  ne  failliez  de  vous 
trouver  aud.  lieu,  led.  jour  de  mardi,  de  bien  bon 
matin,  pour  assister  aud.  acte,  selon  et  ainsi  qu'avez 
acoustumé  faire  en  tel  cas.  A  quoy  nous  vous  prions 
et  neantmoings  mandons  n'y  faire  faulle. 

"Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  n'jour  de 
Janvier  mil  v'  xlviii.  d''' 

Signé:  -r HENRY 

Clausse.  i> 

[Ckbémomes  à  Saint-De?(TS.] 
8  janvier. 

Suyvant  lesquelles  lettres,  le  lundi  vu*  jour  dud. 
moys,  partirent  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  pour  aller  coucher  à 
Sainct  Denis  en  France. 

Auquel  lieu,  le  landemain  matin,  environ  huit 
heures  de  matin,  entrèrent  au  cueur  de  lad.  église, 
y  eslantz  auparavant  entrez  Mess"  de  Parlement  et 
Chambre   des   Comptes,    qui  avoient  prins   leurs 


places,  c'est  assavoir  :  Mess"  les  Presidens  de  la 
Court  aux  premières  chaizes  du  costé  droit  de  l'entrée 
dud.  cueur,  et  consécutivement  Mess"  les  Con- 
seillers es  haultes  et  basses  chaises  dud.  costé,  et 
du  costé  senestre,  à  l'entrée  du  cueur,  Mess"  les 
Presidens,  maistres,  correcteurs  et  auditeurs  des 
Comptes;  et  du  mesme  costé,  tirant  vers  le  grant 
autel ,  se  misrent  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins,  es  haultes  chaizes,  et  aux  basses 
chaizes,  au  devant  de  mesd.  s",  estoient  aucuns 
Conseillers  et  Quarteniers  de  lad.  Ville.  Puis  après, 
arrivèrent  les  Generaulx  de  la  Justice  et  le  Recteur 
de  l'Université  avec  sa  compaignée,  qui  ne  trouvèrent 
point  de  place. 

Estant  toute  lad.  compaignée  ainsi  assemblée, 
arriva  le  Roy,  lequel,  après  avoir  faict  ses  oraisons, 
alla  à  la  procession,  en  l'ordre  qui  s'ensuit  : 

L'ordre  tenu  a  remectre  les  corps  sainctz. 

Premièrement  marchoient  les  religieulx  de  lad. 
église,  vestuz  de  chappes; 

Après  eulx ,  quelque  nombre  d'Evesques ,  aucuns 
desquelz  portoient  les  Corps  sainctz; 

Après  lesquelz  marchoit  l'abbé  de  Saincle  Gene- 
viefve,  faisant  le  soubz  diacre'^'  ; 

L'abbé  de  Sainct  Magloire''',  faisant  le  diacre,  et 
Monseigneur  le  Cardinal  de  Guise,  faisant  l'of- 
fice. 

Suyvoient  les  Chevaliers  de  l'ordre; 

Et  après  Monseigneur  de  Nemours,  qui  portoit  la 
main  de  Justice; 

Monseigneur  le  Prince  de  la  Roche  sur  Yon'*', 
qui  portoit  le  septre  ; 


'■'  Des  lettres  de  même  teneur  et  de  même  date  furent  adressées  au  Parlement  de  Paris.  Elles  sont  transcrites  sur  le  registre  du 
Conseil,  du  4  janvier  iSig  n.  s.  {Archives  nat.,  X'*,  i564,  fol.  ia4.) 

"'  Philippe  Lebel.  (Voir  ci-dessus,  p.  119,  note  1.) 

'"'  Chartes  Boucher  d'Orsay,  ahbé  de  Saint-Magloire,  de  iSaS  à  iSSg.  {Gall.  Chritl.,  l.  VII,  col.  39.5.) 

'"  Chartes  de  Bourbon,  prince  de  la  Boche-sur- Yon ,  duc  deBeauprcau  (juin  1.569),  second  fils  de  Louis  I" de  Bourbon  et  de  Louise 
de  Bourbon,  comtesse  de  Monlpensicr,  daupbine  d'Auvergne,  mourut  le  lo  octobre  i565.  (Voir  le  P.  Anselme,  Hitt.  généal.,  t.  l, 
p.  353.) 


»9 

IHPniKERtE     KATIOXALC. 


146 


REGISTRES  DU  RUUEAU 


Après,  Monseigneur  le  duc  de  Montpensier  !"', 
qui  portoit  la  couronne  royalle  sur  ung  oreiller  de 
drap  d'or; 

AUoit  le  Roy  après  eulx,  acompaigné,  du  costé 
gaulche,  de  Monseigneur  le  Connestable  portant 
l'espée  nue,  et  du  costé  droit,  de  Monseigneur 
l'Evesque  de  Mascon  (^',  son  grant  aumosnier; 

Suyvoient  après  Mess"  les  Cardinaulx  de  Lor- 
raine, de  Ferrare,  de  Chaslillon '^1  et  de  La 
Chambre  (*>  ; 

Après,  la  court  de  Parlement,  du  costé  droict,  la 
Chambre  des  Comptes,  du  costé  senestre,  et  entre 
deux,  après  le  premier  ranc  des  Presidens,  marchoit 
Mous'  le  Prévost  des  Marchans,  seul,  Mess"  les 
Eschevins  et  Greffier  en  leurs  robbes  my  parties,  et 


[1549] 

derrière,  plusieurs  Conseillers,  Quarleniers  et  bour- 
geois, meslez  parmy  Mess"  les  Generaulx  de  la 
Justice. 

Et  en  cest  ordre  allèrent  du  cueur  de  lad.  église, 
par  la  grande  porte  de  la  croisée,  en  procession  à 
l'entour  du  cloistre,  et  vindrent  rentrer  par  une 
porte  dud.  cloistre  en  la  nef  de  lad.  église  et  au 
cueur,  où  ilz  se  remisrent  tous  en  leurs  places,  comme 
auparavant  lad.  procession.  Et  après  la  messe  célé- 
brée, allèrent  en  ce  mesme  ordre  jusques  devant  le 
maislre  autel  faire  leurs  dévotions. 

Ce  fait,  s'en  allèrent  disner;  et  fut  toute  la  com- 
paignée  de  la  Ville  dcffrayée  aux  despens  de  lad. 
Ville  W. 


CLXVI  [CXV].  —  Pour  l'arbest  provisional  donné  pour  raison  de  l'office 

DE   CoNTBEROLLEOR. 

17  janvier  iSig.  (Fol.  i.3o.) 


Du  jeudi,  xvii""' jour  de  Janvier  mil  v"  xlviii. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  de  la  ville  de  Paris  et  vingl- 
quatre  Conseillers  d'icelle,  mandez  et  convoquez 
pour  donner  leur  avis  sur  certain  arresl  provisional 
donné  par  la  court  de  Parlement,  pour  raison  de 
l'oflice  de  cotitrerolleur  gênerai  des  deniers  com- 
inungs  et  palrimoniaulx,  dons  et  octroyz  de  la  ville 
de  Paris,  obtenue  et  impetrée  du  Roy  par  Robert  de 
Beauvais,  Procureur  en  la  Chambre  des  Comples, 
parce  que  led.  arrest  est  directement  contre  les  pre- 


villeiges  donnez  à  lad.  Ville  par  le  feu  Roy  Loys 
unziesme,  confirmez  par  le  feu  Roy  Françoys  et  le 
Roy  Henry,  à  présent  régnant,  à  lad.  ville  de  Paris; 
en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyol; 

Mess"  Pommereul,  Courtin,  Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Président  des  Comples;  de  Mont- 
mirel,  Maistre  des  Requesles;  Viole,  Conseiller  de  la 
Court;  Dudrac,  aussi  Conseiller  de  la  Court;  Pré- 
vost, Conseiller  des  Generaulx  de  la  justice  des 
Aydes;  M.  de  Rragelongne,  Lieutenant  particulier 
civil  et  criminel  de  la  Prevosté  de  Paris;  Courtin, 


C  Louis  II  de  Bourbon,  frère  aîné  de  Charles  de  Bourbon.  (Voir  la  note  4  de  la  page  précédente.) 

''*  Pierre  du  Cbastel,  nommé  évêque  de  Màcon  le  7  décembre  «544,  fut  transféré  au  siège  épiscopal  d'Orléans,  à  la  fin  de 
l'année  i55i. 

W  Odet  de  Coligny,  dit  le  Cardinal  de  Cbâtillon  (1517-1571),  frère  de  l'amiral  de  Coligny,  fut  à  la  fois  évêque  de  Beauvais,  arche- 
vêque de  Toulouse  et  abbé  de  plusieurs  grandes  abbayes.  Ayant  embrassé  le  protestantisme,  comme  ses  frères  Coligny  et  d'Andelot,  il 
fut  prive  de  la  pourpre  et  excommunié  (i563) ,  se  maria  et,  sous  le  nom  de  comte  de  Beauvais,  devint  un  des  chefs  du  parti  calvi- 
niste. (Le  P.  Anselme,  Hist.  généal.,  I.  II,  p.  3oo.) 

'*'  Philippe  de  La  Chambre,  originaire  de  la  Savoie,  évêque  de  Bologne,  après  avoir  été  abbé  de  Saint-Picrre-de-Corbie,  créé 
cardinal  par  Clément  Vil  en  i53.î,  mourut  à  Rome,  le  ai  février  i55o. 

'*'  La  dépense  s'éleva  à  cent  cinquante  six  livres  six  sous  huit  deniers,  suivant  le  Registre  de  comptes  de  la  Ville  pour  l'année  1549. 
Ce  document  nous  apprend  en  même  temps  que  la  cérémonie  comprenait  aussi  le  couronnement  du  roi  Henri  II  :  <t  A  Nicolas  Delacroix , 
sergent  de  lad.  ville,  la  somme  de  vu""  xvi  livres  vi  solz  viii  deniers  tournois,  à  luy  ordonnée  par  mesd.  sieurs  (les  Prévôt  des 
Marchands  et  Échevins)  et  par  leurs  lettres  de  mandement  données  soubz  leurs  signetz,  leseiziesme  jour  de  janvier  oud.  an  mï°  xlviii, 
pour  son  remboursement  de  pareille  somme,  par  Iny  paiée  et  desboursée,  par  le  commandement  de  mesd.  sieurs,  tant  pour  la  des- 
pense faicte  en  la  ville  Sainct  Denis  par  eulx  et  par  les  Conseillers,  Quarteniers,  plusieurs  bourgeois,  sergens,  archers,  arballcs- 
triers  et  hacquebuttiers  de  lad.  Ville,  par  eulx  appeliez  pour  les  accompaigner  à  la  procession  faicte  en  l'église  de  Sainct  Denys,  pour 
remettre  les  corps  sainclz,  qui  descenduz  avoient  esté  par  ordonnance  du  feu  roy,  et  pour  assister  au  couronnement  du  Roy  prêtent, 
qui  fut  faicl  le  mardy,  buictiesme  jour  de  janvier  mv"  xtvin, . . .  que  pour  aultres  fraiz  et  mises  qu'il  a  convenu  pour  ce  faire. .  .  n 
{Archives  nat.,  KK  a86,  fol.  a5  v°.) 


[.549]    . 

auditeur  des  Comptes;  Perdrier,  qui  s'est  inconti- 
nant  retiré'*';  de  Livres,  Secrétaire  du  Roy;  T.  de 
Montmirel,  s"^  de  Cliainboursy  '-';  Bouchart,  s'  de 
Nourroy'";  Larcher,  marchant;  Leiieur,  marchant; 
Bertheiemy,  marchant;  Lelievre,  marchant,  tous 
Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  uiond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans  a 
propose  et  donné  à  entendre  à  lad.  compaignée 
led.  arrest  provisional  et  que,  par  previlleige  donné 
par  le  Roy  Loys  unziesme,  le  ii' jour  de  Novembre, 
mil  iiii'  Lxvi  '"',  dont  lecture  a  esté  faicte  en  la  pré- 
sence des  dessHsdictz,  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  Ville  de  Paris  peuvent  créer  et 
establyr  ung  Maistre  d'Artillerye  de  lad.  Ville  et  ung 
Conirerolleur  qui  fera  contrerolle  de  toutes  les  re- 
ceptes  et  despences  qui  se  feront  en  icelle  Ville; 
lesquelz,  ainsi  pourveuz,  en  joyront  leur  vie  durant, 
e(  quant  lesd.  offices  seront  vaccans,  lesd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  y  pourvoiront  et  non 
autres.  Suyvant  lequel  previleige,  lesd.  Prévost  et 
Eschevins  ont  faict  les  provisions  desd.  offices  et, 
pour  plusieurs  bonnes  et  grandes  considérations, 
ont  tousjours  vouUu  que  leur  Greffier  excerçast  led. 
contrerolle;  ce  que  la  Court  a  par  plusieurs  foys 
approuvé,  et  mesmes  par  arrest  donné  Pan  mil  iiii' 
lin"  XIX,  après  la  cheule  du  pont  Nostre  Dame, 
quant  il  fut  ordonné  que  l'office  de  Greffier  et  Rece- 
veur seroient  séparez  <*',  et  que  à  l'office  de  Greffier 
seroit  pourveu  d'ung  notable  personnage,  qui  feroit 
registre  de  tous  acquitz,  taxations,  modérations, 
enchères,  tiercemens  et  doublemens  et  autres  choses 
concernans  la  recepte  et  despence  de  lad.  Ville,  pour 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


147 


servir  de  contrerolle  à  l'audition  des  comptes  du 
Receveur  d'icelle,  et  partant  led.  contrerolle  adjugé 
par  arrest  au  Greffier  ; 

Que  le  feu  Roy  Françoys,  que  Dieuabsoille,  con- 
firma en  termes  generaulx  tous  les  previlleiges  don- 
nés par  ses  prédécesseurs  à  la  ville  de  Paris;  mais 
depuis  led.  seigneur,  en  l'an  v'^  xuii,  par  son  edict 
gênerai,  créa  par  toutes  les  villes  et  forteresses  de 
sonRoyaulme  ContreroUeurs  des  deniers  commungs, 
dons  et  octroys  '^' ,  afin  qu'ilz  feissont  dilligence 
d'employer  lesd.  deniers  aux  fortiffications  et  répa- 
rations desd.  villes,  et  non  ailleurs. 

Appel  de  l'ebection  dd  controlleur  de  Beauvais'"'. 
Après  lequel  edict  gênerai,  publié  en  la  court  de 
Parlement,  feu  Aubert  Beauclerc,  taisant  les  pre- 
villeiges susdictz  donnez  à  lad.  Ville,  confermez  par 
led.  feu  Roy  François,  aussi  taisant  led.  arrest  de  la 
Court  donné  l'an  mil  lui'  uii'^  xi\,  par  lequel  est 
ordonné  que  le  Greffier  seroit  Conirerolleur  de  lad. 
Ville,  obtint  provision  du  Roy  de  l'office  de  Contre- 
roUeur  des  deniers  commungs,  dons  et  octroiz  de 
lad.  ville  de  Paris,  se  veult  faire  instituer  oud.  estât, 
dont  le  Procureur  de  la  Ville  appelle;  la  cause  plai- 
dée,  le  Procureur  gênerai  du  Roy  oy,  est  appoincté 
au  Conseil;  lequel  appel  et  décision  dud.  appoincté 
au  Conseil  est  encores  indécis.  Et  depuis,  [par]  les 
Prévost  et  Eschevins,  qui  estoient  lors,  fut  remonstré 
au  Roy  leurs  previlleiges  de  pourveoir  à  l'office  de 
Contrerolleur  gênerai  de  lad.  Ville,  par  luy  confer- 
mez avec  tous  les  autres  previlleiges  d'icelle,  mes- 
mement  que  par  led.  edict  n'estoit  faicte  mention 


'"  Le  Greflîer  Pierre  Perdrier  étant  en  cause  dans  ce  différend,  puisqu'il  exerçait  le  contrôle  sur  les  receveurs  de  la  Ville  avant  la 
création  d'un  nouvel  office  de  contrôleur  des  deniers  communs ,  ne  pouvait  prendre  part  aux  délibérations  qui  vont  suivre. 

'*'  Chambourcy,  canton  de  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise). 

'"  Jean  Bochart,  seigneur  de  Noroy  (canton  de  Saint^Just,  Oise). 

'*'  Les  lettres  de  Louis  XI,  données  à  Orléans,  le  2  novembre  i466,  visées  ici,  sont  publiées  dans  le  Recueil  det  Ordonnance»  de» 
Hou  de  France,  l.  XVI,  p.  Sa  1 . 

''  La  séparation  des  deux  offices  de  greffier  et  de  receveur  fut  prononcée  par  l'arrêt  du  Parlement  du  9  janvier  1 5oo  (  n.  s.  ) ,  le 
même  qui  déclarait  le  Prévôt  des  Marchands,  les  Échevin»,  le  Receteur  et  le  Procureur  de  la  Ville  coupables  d'avoir  négligé  les 
mesures  propres  è  prévenir  la  chute  du  Pont  Notre-Dame,  (i"  Regi»tre  ici  Délibéraiioiu ,  impr. ,  p.  10.) 

'''  Le  Prévôt  des  Marchands  commet  ici  une  légère  erreur.  La  création  des  offices  de  contrôleurs  des  deniers  communs  ne  suivit 
pas,  mais  précéda  de  quelques  jours  la  conGrmation  générale  des  privilèges  de  la  villede  Paris,  dont  les  lettres  patentes  furentdon- 
nées  à  Paris,  en  avril  i5i5  (n.s.),  et  enregistrées  au  Parlement,  le  i3  août  de  la  même  année  (Archive»  na/.,  X"  861 1,  fol.  199), 
tandis  que  l'édil  de  création  des  offices  de  contrôleurs  des  deniers  communs  dans  toutes  les  villes  du  royaume  porte  la  date  de  Paris, 
mur»  i5i5  (n.  s.).  Le  Bureau  de  la  Ville,  considérant  que  celte  institution  était  contraire  aux  privilèges  des  Prévôt  des  Marchands 
et  Échevins,  éleva  des  protestations  contre  la  publication  de  l'édit,  dans  sa  séance  du  1 1  mai  i5i5.  et  décida  de  formuler  des  re- 
montrances qui  seraient  soumises  au  Parlement,  et  de  s'opposer  à  l'enregistrement  des  lettres  patentes,  du  moins  en  ce  qui  concer- 
nait la  ville  de  Paris.  (Voir  le  i"  Regitire  de»  Délibération» ,  impr.  p.  aa3.)  La  Cour  ne  tint  aucun  compte  de  celte  opposition  et  ren- 
dit un  arrêt  d'enregistrement,  dès  le  i4  mai  suivant.  (Archive»  nationale»,  X''  8611,  fol.  5i.)  Cet  édit  est  publié  dans  Fontanon, 
Edil»  et  Ordonnance»  de»  Roi»  de  France ,  I.  II,  p.  1 12g,  et  dans  Isambert,  Ancienne»  loi»  française» ,  t.  XII,  p.  a6. 

<"  Ce  titre,  inscrit  en  marge  du  fol.  i3i  r°,  est  d'une  main  plus  récente  que  l'écriture  du  corps  de  noire  lîegisire.  Il  ne  parait 
point  tout  à  fait  à  sa  place;  car  il  ne  sera  question  qu'un  peu  plus  loin  de  l'affaire  du  contrôleur  Robert  de  Beauvais. 


>9- 


148  REGISTRES 

ny  desrogation  ausd.  lettres  dud.  feu  Roy  Loys  un- 
ziesme,  par  lesquelles  les  provisions  desd.  offices 
esloient  atribuez  ausd.  Prévost  et  Eschevins. 

Finablement  led.  seigneur,  par  ses  lettres  patentes 
du  xini"  Octobre  mi!  v°  xvi  ''),  declaira  qu'il  n  enten- 
doit  lad.  ville  de  Paris  estre  comprinse  en  cest  edict 
gênerai  de  création  des  conlrerolleurs  des  deniers 
commungs,  dons  et  octroyz,  ains  confirma  à  lad. 
Ville  le  previlleige  à  elle  donné  par  le  feu  Roy  Loys 
unziesme,  pour  en  joyr  à  iousjours  et  declaira  la 
provision  faicte  aud.  Reauclerc  nulle.  Ce  congnois- 
sant,  led.  Reauclerc  se  désista  de  la  poursuicte,  en 
manière  que  la  disposition  libère  et  planiere  de- 
meura à  la  Ville,  et  oncques  puis  n'en  fut  parle'. 

Depuis  ceste  déclaration  du  feu  RoyFrançoys,les 
Prévost  et  Eschevins  de  lad.  Ville  ont  pourveu  aud. 
office  de  ContreroUeur  gênerai  d'icelle,  suyvant 
leurdict  previlleige.  Et  mesmes,  l'au  mil  cinq  cens 
vingt  sept,  au  moys  de  Novembre,  ont  pourveu 
m°  Pierre  Perdrier  de  l'office  de  Greffier  et  Contre- 
roUeur gênerai  de  lad.  Ville,  qui  en  est  encores  joys- 
sant,  par  le  decez  de  feu  m"  Jehan  Hesselin.  Se  meut 
procès  qui  depuis  fut  évoqué  au  Grant  Conseil,  entre 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  et  led.  Per- 
drier, Greffier,  pour  raison  de  la  distinlion  du  faict 
de  la  recepte  et  contrerolle;  mais,  après  plusieurs 
procédures,  l'an  mil  cinq  cens  trente  trois,  en 
Aoust,  pour  sortir  de  procès  et  differendz,  iceulx 
Prévost  et  Eschevins  avec  leur  Conseil  transigèrent 
avec  led.  Perdrier,  et  par  icelle  transaction  qui  a 
esté  leue  en  la  présente  compaignée,  sont  lenuz 
faire  joyr  led.  Perdrier  vallablement  et  par  effect 
dud.  contrerolle  gênerai  des  deniers,  tant  ordinaires 
que  extraordinaires,  tant  du  dommaine,  aydes, 
que  forlifficalions  de  lad.  Ville,  présent  et  advenir, 
quelque  part  que  s'en  face  recepte  et  despence ,  et 
que  autre  que  luy  ou  ceulx  qui  seront  de  par  luy 
commis  ne  feront  aucun  contrerolle. 


DU  BUREAU  [15/.9] 

Depuis  lad.  transaction,  lesd.  procès  estant  appai- 
sez  entre  lesd.  Prévost  et  Eschevins  et  led.  Perdrier, 
icelluy  Perdrier  pourveut  aux  membres  dependans 
dud.  contrerolle,  faict  recevoir  et  instituer  ses  com- 
mis au  reste,  que  voluntairement  et  à  la  prière  et 
requesle  desd.  Prévost  et  Eschevins,  laisse  joyr  ung 
nommé  Caqueton ,  ung  nommé  Soutln  et  ung 
nommé  Gaultier  de  quelques  membres  particuliei's 
dud.  contrerolle,  que  excercerent  les  dessusdictz  tant 
en  ceste  ville  de  Paris  que  à  Mante.  Advenu  que 
led.  Gaultier  qui  excerçoit  le  contrerolle  du  sel 
passant  par  dessoubz  les  pontz  de  Mante  va  de  vie 
à  trespas,  led.  Perdrier,  suyvant  lad.  transaction,  y 
pourveoit  de  tel  commis  que  bon  luy  semble,  qui  y 
est  encores  de  présent.  Advenu  aussi  que,  après  le 
trespas  de  feu  Loys  Caqueton,  qui  excerçoit  le  con- 
trerolle des  fortiffications  et  basiiment  de  lad. Ville, 
membre  deppendant  dud.  Contrerolle  gênerai,  à 
quoy  led.  Perdrier  veult  pourveoir;  ceneantmoings, 
maistre  Robert  de  Beauvais,  Procureur  en  la  Chambre 
des  Comptes,  qui  lors  excerçoit  la  recepte  des  povres 
de  ceste  ville  de  Paris,  le  x""  jour  de  May  mil  v"  xxxviii , 
est  pourveu  ou  lieu  dud.  Caqueton  et  par  son  tres- 
pas, dud.  contrerolle  des  fortiffications  de  lad.  Ville, 
pour  le  recompenser  de  l'administration  de  lad.  re- 
cepte des  pauvres;  laquelle  provision,  donnée  par 
lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  est  limitée 
pour  le  temps  qu'il  excerceroit  lad.  recepte  des 
pauvres  tant  seullement.  Et  luy  est  donné  ceste 
charge  soubz  couUeur  qu'il  disoit  n'avoir  aucun  sal- 
laire  de  lad.  recepte  des  pauvres. 

Led.  Perdrier,  adverty  de  l'intention  desd.  Prévost 
et  Eschevins,  au  paravant  qu'ilz  baillassent  lad. 
commission  aud.  de  Beauvais,  ou  lieu  dud.  Caque- 
ton, se  retira  par  devers  lesd.  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  et  leur  remonstra  que  c'est  à  luy  à  y 
pourveoir,  leur  pria  ne  luy  donner  empeschement 
en  l'exercice  de  sondict  estât;  et  pour  ce  qu'ilz  luy 


<■'  Les  lettres  visées  ici  ne  figurent  point  à  la  date  indiquée  dans  les  recueils  d'édits  et  ordonnances.il  n'en  est  point  fait  mention 
non  plus  dans  le  tome  I"  des  Rej^istres  de»  délibérations  du  Bureau  de  la  Ville.  En  revanche,  on  possède  une  déclaration  de  Fran- 
çois I",  de  l'année  i5^i9 ,  tout  à  fait  favorable  aux  prétentions  de  la  ville  de  Paris  en  cette  matière;  et  l'on  peut  s'étonner  de  ne 
point  voir  le  Prévôt  des  Marchands  l'invoquer  ici  à  l'appui  de  sa  thèse.  Eu  juillet  iBàa,  par  édit  daté  de  Vergy,  le  Roi  avait  institué 
en  litre  d'offices  des  receveurs  des  deniers  communs,  c'est-à-dire  qu'il  enlevait  aux  municipalités  le  droit  d'administrer  leurs  finances. 
Aucune  exception  n'y  était  stipulée  pour  la  ville  de  Paris.  La  Chambre  des  Comptes,  dans  son  arrêt  d'enregistrement  de  celte  ordon- 
nance, le  27  octobre,  fait  expressément  la  réserve  du  droit  de  la  municipalité  parisienne  et  signale  des  lettres  du  ag  septembre  de 
cette  même  année  qui  le  reconnaissent  d'une  manière  formelle  :  vSalvit  tamen  et  non  comprehensi» ,  y  est-il  dit,  in  dicta  puhltcatione 
Preposito  mercatorum ,  Scabinit  et  Receptore  ville  Pariêienti» ,  qui  quidem ,  virtute  litterarum  patentium  a  prefato  domino ,  die  ixii  teptembris 
ultime  lapti,  per  eo»  obtentarum , juxta  formam  et  lenorem  earumdem,  exemplione  dicti edicti  gaudebunl.v  {Archives  nationales,  P  a3o6, 
p.  1101,  et  K  955,  n°  32.)  Il  existe  en  effet  à  la  dalc  de  Béziers,  le  39  septembre  lô/ia,  des  lettres  patentes  qui  maintiennent  la 
ville  de  Paris  dans  son  privilège  de  nommer  son  receveur  des  deniei-s  communs.  L'original  en  est  conservé  aux  Archives  nat. ,  carlon 
K95.5,n°26. 


[16/.9] 

feirent  responce  qu'ilz  y  pourvoiroient,led.  Perdrier 
leur  declaira  qu'il  protestoit  d'appeler  et  qu'il  se 
pourvoiroit  par  l'avis  de  son  conseil  en  justice. 

Depuis  laquelle  prolestacion ,  après  que  iceulx 
Prévost  et  Eschevins  eurent  faict  lad.  provision  aud. 
Beauvais  et  prins  le  serment,  icelluy  Perdrier  mect 
en  procès  au  Conseil  Privé  lesd.  Prévost  et  Esche- 
vins,  et  pareillement  iceluy  de  Beauvais,  avec  ung 
nommé  Souttin,  qui  excerçoit  encores  ung  membre 
deppendant  dud.  ContreroUe  gênerai.  Et  après  plu- 
sieurs procédures,  parties  oyes  aud.  Privé  Conseil, 
par  arrest  d'icelluy  donné  le  huitiesme  Février  mil 
v'  XXXIX ,  entre  lesd.  Prévost  et  Eschevins  et  led. 
Perdrier,  le  ContreroUe  gênerai  des  deniers,  tant 
ordinaires  que  extraordinaires  feust  adjugé  aud.  Per- 
drier, pour  en  joyr  par  luy  et  ses  commis,  et  non 
autres,  et  condempnez  iceulx  Prévost  et  Eschevins 
à  l'en  faire  joyr. 

Et  par  autre  arrest  dud.  Privé  Conseil,  du  xiiii"" 
jour  dud.  moys  de  Février  oud.  an  v'  xxxix,  aussi 
donné,  parties  oyes,  par  provision,  est  dit  qu'il  n'y 
aura  que  ung  Conirerolleur  gênerai  des  deniers, 
tant  ordinaires  que  extraordinaires,  d'icelle  Ville, 
qui  sera  led.  Perdrier,  et  iceulx  de  Beauvais  et 
.Sotlin  condempnez  eulx  départir  des  commissions 
par  eulx  prétendues.  Lcsquelz  arrestz  feurent  exé- 
cutez entre  les  parties,  ausquellcs  avoit  esté  baillé 
coppie  desdiclz  arrestz  et  assignations,  ou  moys 
d'Aoust  v'  XL,  par  mess"' Françoys  Olivier'^',  cheva- 
lier, lors  Chancellier  d'Alençon  et  Maistre  des  Re- 
questes  ordinaire  du  Roy,  à  présent  Chancelier  de 
France.  Et  en  faisant  lad.  exécution,-  led.  Perdrier 
commist  autres  ou  lieu  dud.  Beauvais  et  Soltin  qui 
y  sont  encores  de  présent. 

L'an  mil  y'  xliii,  ou  moys  d'Avril,  Beauvais,  non 
contant  de  ce,  obtient  lettres  patentes  du  Roy  adres- 
santes à  la  court  de  Parlement,  donnant  à  entendre 
ce  que  bon  luy  sembloil,  pour  faire  casser  iceulx 
arrestz  et  iceulx  declairer  uulz;  et,  après  quelque 
poursuifte  faicle  par  led.  Beauvais  contre  led.  Per- 
drier, en  vertu  desd.  lettres,  les  parties  sont  ren- 
voyées au  Grant  Conseil,  pour  en  décider;  au(iuel 
led.  Beauvais  a  produict  et  allégué  ce  que  bon  luy  a 
semblé.  Et  voyant  qu'il  sentoit  sa  cause  foible,  et 
craignant  le  jugement,  obtint  provision  du  Roy  du 
contrerolle  des  deniers  commungs,  dons  et  octroiz 
de  la  ville  de  Paris,  de  la  veriflicacion  du<|uel  est  à 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


U9 


présent  question.  Laquelle  provision  iceluy  Beauvais, 
pour  fortiffier  sa  cause,  a  produicte  aud.  Grant  Con- 
seil, ou  coppie  d'icelle  deuement  collalionnée. 

Nonobstant  toutes  lesquelles  choses,  pa  arrest 
dud.  Grant  Conseil,  icelluy  de  Beauvais  a  esté  de- 
boulté  de  l'effect  et  entérinement  des  lettres  par  luy 
obtenues,  condempné  es  despens,en  soixante  livres 
parisis  d'amende  envers  le  Roy,  et  trente  livres  pa- 
risis  d'amende  envers  led.  Perdrier,  sauf  que  ses 
actions  luy  sont  réservées  contre  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  qu'il 
pourra  poursuivre,  si  bon  luy  semble,  comme  de 
tout  appert  par  arrest  dud.  Conseil,  leue  en  forme. 

Se  voyant  led.  de  Beauvais  ainsi  débouté  aud. 
Grant  Conseil,  s'adresse  depuis  à  la  court  de  Parle- 
ment et  demande  la  vcrifficafion  des  lettres  par  luy 
obtenues.  La  ville  de  Paris  et  led.  Perdrier  s'opposent 
à  la  veriflTication  d'icelles,  et  tellement  a  esté  procédé 
que,  mardi  dernier,  quinziesme  de  ce  moys  de  Jan- 
vier, de  relevée,  le  Procureur  gênerai  du  Roy  oy, 
qui  avoit  conclud  que  led.  de  Beauvais  feust  de- 
boulté  de  l'enterineuient  de  ses  lettres,  la  Court  par 
provision  a  receu  led.  de  Beauvais  au  serment  dud. 
estât  de  Contrerolleur,  nonobstant  led.  esdict  du  Roy 
Loys  unziesme,  arrestz  de  lad.  Court,  déclaration 
du  Roy  Françoys  dernier  decedé,  transaction  faicle 
avec  led.  Perdrier,  arrestz  du  Roy  en  son  Conseil 
Privé,  et  encores  depuis  arrestz  au  Grant  Conseil 
exécutez  avec  led.  de  Beauvais. 

Pour  ces  causes  et  autres  grandes  raisons  allé- 
guées par  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans,  voyant 
lesd.  prexilleges  de  la  Ville  entamez,  il  a  faict  con- 
voquer et  assembler  lad.  compaignée,  pour  adviser 
qu'il  est  bon  d'en  faire  pour  tousjours  tenir  tous 
les  previleges  de  lad.  Ville,  donnez  par  les  Roys  de 
France  et  confirmez  par  le  Roy  à  présent  régnant 
en  leur  entier.  Et  sur  ce  a  mys  la  matière  en  délibé- 
ration et  demandé  aux  assistans  leur  oppinyon, 
chascun  en  particulier. 

Avis    TOUCHANT    l'eSTAT  DE  COXTREROLLEUR   DE  VILLE. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que 
mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  acompaigné  d'un 
Eschevin  et  du  Greffier  de  lad.  Ville  doibvent  aller 
vers  la  personne  du  Roy  et  nos  seigneurs  de  son  Con- 
seil, luy  requérir  et  demander  confirmation  dud. 
previllege  du  Roy  Loys  xi'°°  de  l'an  mil  un'  lxvi,  et, 


C  Fils  de  Jacques  Olivier,  premier  président  au  Parlement  de  Paris,  il  naquit  i  Paris  en  1 697  et  mourut  à  Amboise  ,  le  3o  mare 
I  56o.  Il  fut  successivement  chancelier  de  Marguerite,  sœur  de  François  I",  président  à  mortier  au  Parlement  de  Paris  (i543),  garde 
des  sceaux,  puis  Chancelier  (i545).  Les  sceaux  lui  furent  enlevés  en  i55)  et  rendus  en  i55g  ;  il  les  garda  jusqu'à  sa  mort. 


150 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[,549] 


en  ce  faisant,  octroyer  à  icelle  ville  lettres  patentes 
de  déclaration  adressantes  à  la  court  de  Parlement, 
par  lesquelles  il  declaire  qu'il  ne  veult  et  n'entend 
aucunement  desroger  aud.  previllege  de  lad.  Ville 
par  luy  confirmé,  et  declairer  qu'il  abolist  et  mect 
au  néant  Testât  et  office  de  ContreroUeur  des  deniers 
communes,  dons  et  octroiz  de  lad.  Ville,  obtenu 
par  Robert  de  Beauvais,  nonobstant  l'arrest  provi- 
sional  par  luy  obtenu  en  lad.  Court,  et  qu'il  veult  et 
entend  que  le  Greffier  de  lad.  Ville  soit  Greffier  et 
ContreroUeur,  comme  ont  este'  par  cy  devant  les 
autres  Greffiers  d'icelle  Ville;  et  que,  s'il  veult  que 
lesd.  estatz  soient  séparez,  en  ce  cas  sera  tenu  led. 
Greffier  s'en  desmectre  à  personne  capable  que  led. 
Perdrier  chosira,  qui  en  sera  pourveu  par  lesd. 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  suyvant  leurs- 
dictz  previlleges,  par  commission  et  non  en  tiltre 
d'office. 


Les   GAIGES    Dlj    CONTROLLEUR   DE   LA  VILLE 
CASnELLES    SELON    LE     MERITE    DU    LABEUR  '''. 

Lequel  n'aura  nulz  gages  ordinaires,  mais  bien 
taxation,  selon  les  labeurs  qu'il  prandra  es  affaires 
qui  surviendront  des  bastimens  des  fortiffications  de 
lad.  Ville,  et  non  autrement.  Et  ou  led.  seigneur 
ne  vouidroit  octroyer  lesd.  lettres,  à  tout  le  moings 
évoquer  la  cause  d'entre  lad.  Ville  et  led.  de  Beau- 
vais en  son  Conseil  Privé,  et  en  retenir  la  congnois- 
sance,  actendu  la  diversité  des  arrestz  du  Privé 
Conseil,  du  Grant  Conseil  et  de  lad.  court  de 
Pai'lement,  et  aussi  s'adresser  à  Monseigneur  le 
Connestable,  Monseigneur  de  Guise,  Cardinal  de 
Guise,  Chancellier  et  autres  de  Mess"  du  Conseil 
du  Roy,  et  les  prier  ayder  à  lad.  Ville  à  ce  que 
les  previlleiges  d'icelle  ne  soient  violez. 


CLXVII  [CXVI].  —  [Le  Prévôt  des  Marchands  va  en  Cour  avec  un  Échevin  et  le  Greffier. 
—  Arrêt  du  Conseil  Privé  touchant  l'office  de  Contrôleur  des  deniers  communs.] 

24-98  janvier  iSig.  (Fol.  i33  v°.) 


Suyvant  laquelle  conclusion,  mond.  s'  le  Pre\ost 
des  Marchans,  sire  Guichart  Courtin,  Eschevin,  et 
m°  Pierre  Perdrier,  Greffier  de  lad.  Ville,  sont  partiz 
de  Paris,  le  xxiiii'  jour  de  Janvier  ensuivant,  pour 
aller  remonstrer  au  Roy  et  à  Mess"  de  son  Privé 
Conseil  le  contenu  cy  dessus,  et  l'ont  trouvé  à  Sainct 
Germain  en  Laye.  A  esté  mondict  s' le  Prévost  des 
Marchans  oy  aud.  Conseil  Privé,  oii  il  a  faict  bien 
amples  remonstrances ,  ainsi  que  par  lad.  délibéra- 
tion avoit  esté  advisé. 

Et  le  xxviu'  Janvier  ensuivant,  [fut]  donné  arrest 
dud.  Conseil,  duquel  la  teneur  ensuit: 

Arrest  du  conseil  privé. 
ft  Aujourd'huy,  xxviii"  jour  de  Janvier  mil  v'  xlviii, 
sur  la  requeste  faicte  au  Conseil  Privé  du  Roy  par 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers 
de  la  ville  de  Paris,  à  l'encontre  de  m°  Robert  de 
Beauvais,  ContreroUeur  des  deniers  patrimoniaulx 
commungg,  dons  et  octroiz  de  lad.  Ville,  tendant  à 
ce  que  la  provision  faicte  aud.  de  Beauvais  dud. 
contrerolle  feust  declairée  nulle,  et  en  cela  esire 
entretenu/  en  leurs  previlleiges,  et  autres  moyens 
par  eulx  alléguez,  nonobstant  certain  arrest  provi- 


sional  par  led.  de  Beauvais  obtenu  sur  ce  en  la 
court  de  Parlement  à  Paris,  le  xv' jour  de  ce  pré- 
sent moys  ; 

fcLe  Conseil,  les  parties  oyes,  sans  avoir  esgard 
à  lad.  requeste  dud.  Prévost  des  Marchans,  Esche- 
vins et  Conseillers  d'icelle  Ville,  a  ordonné  qu'ilz 
se  retireront  en  lad.  Court,  où  la  matière  est  pen- 
dant, pour  y  procéder  ainsi  que  de  raison  ;  et  neant- 
moings  que  au  bout  de  ce  présent  arrest  sera 
inscript  certaine  déclaration  faicte  par  led.  de  Beau- 
vais aud.  Conseil,  qui  est  qu'il  se  contante  de  sem- 
blables gaiges  et  sallaires  que  m"  Pierre  Perdrier  a 
euzcy  devant,  exerceant  led.  estât  de  ContreroUeur, 
et  aussi  qu'il  ne  demande  ne  entend  avoir  aucune 
chose  du  contrerolle  qu'il  fera  des  rentes  qui  se 
constiluront  pour  le  payement  de  la  soulde  de 
cinquante  mil  hommes  de  pied,  et  autres  deniers 
extraordinaires  qui  se  payeront  en  lad.  Ville,  pour 
servir  ausdictz  Prévost,  Eschevins  et  Conseillers  ce 
que  de  raison. 

tr  Faict  au  Conseil  Privé,  les  an  et  jour  que  des- 
sus." 

Signé  :  tde  l'Aubespine.'» 


'■'  Ce  litre,  inscrit  à  la  marge  du  fulio  i33  t°,  est  d'une  écrituie  pins  récente  que  le  corps  du  Registre. 


[i549] 

Ce  faict,  mond.  s' le  Prévost  et  led.  Courtin  ont 
envoyé  led.  Greffier  de  la  ville  vers  Monseigneur  de 
La  Rochepol,  Gouverneur  de  Paris,  estant  à  Mer- 
lou  '•',  pour  luy  communiquer  des  affaires  de  lad. 
Ville,  à  ce  qu'il  luy  pleust  soustenir  les  previlleiges 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


151 


d'icelle  et  en  faire  remonstrances  au  Roy,  si  besoing 
est. 

Et  sont  revenuz  à  Paris,  assavoir  led.  Prévost, 
le  xxviii%  led.  Courtin,  le  xxix°  Janvier,  et  led. 
Perdrier,  le  11"°  jour  de  Février  ensuivant  P'. 


CLXVIII  [CXVII].  —  Feux  de  joye  pour  la  nativité  du  second  filz  du  Roy. 

3  février  iSig.  (Fol.  i34.) 


Du  dimenche,  m' jour  de  Fcbvrier  mil  v"  xlviii. 
Aujourd'uy  ont  este'  apporlées  lettres  missives  de 
Monseigneur  le  Connestable,  dont  la  teneur  ensuit  : 

A  Mess"  les  Prévost  des  Marchons  et  Escheviru  de 
la  ville  de  Paris. 

3  février  tôig. 

irMess",  ceste  lettre  sera  pour  vous  advertir  qu'il 
a  pieu  à  nostre  Seigneur  donner  un  beau  filz  à  la 
Royne,  dont  elle  est  acouchée  ceste  nuyt'",  de  quoy 
devons  tous  rendre  grâces  à  nostre  Seigneur.  A 
ceste  cause,  vous  prie  regarder  d'en  faire  les  feux 
de  joye  en  Grève,  comme  il  est  de  bonne  cous- 
tume  faire  en  tel  cas.  J'escriplz  aussi  aux  lieuxtc- 
nans  et  officiers  de  l'artillerye  qu'ilz  tirent,  au 
mesme  instant  que  ferez  le  feu,  une  trantaine  de 
pièces  darlillerye,  et  aux  églises  qu'ilz  remercient 
noslre  Seigneur  de  la  grâce  qu'il  nous  a  faicle,  et 
d'en  faire  chanter  le  Te  Deum.  Espérant  que  ainsi  se 
fera  partout,  priray  nostre  Seigneur  qu'il  vous  doint. 
Mess",  ce  que  desirez. 

rrDc  vSainct  Germain  en  Laye,  le  m"  jour  de  Fé- 
vrier. 

ff  Vostre  bon  amy 

MONTMORANCY.D 


Inconlinant  lesd.  lettres  receues,  mandemensont 
este'  expédiez  aux  seize  Quarteniers  de  lad.  Ville, 
pour  faire  faire,  chascun  en  son  quartier,  les  feuz  de 
joye.  Et  ont  este'  mandez  les  maistres  des  euvres  de 
lad.  Ville,  ausquelz  a  esté  ordonné  et  commandé 
faire  ung  beau  feu  en  la  place  de  Grève,  devant 
l'Ostel  de  lad.  Ville,  et  qu'ilz  y  employassent  quatre 
voyes  de  boys  de  traverse  et  demy  cent  de  bourrées 
et  costeretz,  avecques  six  gerbes  de  paille. 

Lesquelz  maistres  des  euvres  feirent  dresser  led. 
boys  en  forme  d'une  tour  ronde;  et,  à  l'instant  «que 
le  feu  y  fut  myz,  le  maistre  de  l'artillerye  de  lad. 
Ville  mist  le  feu  en  cinquante  pièces  d'artillerye  ou 
mortiers,  quiestoient,  partie  dessus  le  bastiment  de 
l'Ostel  de  lad.  Ville,  et  partie  embas  sur  les  sièges 
dud.  bastiment,  qui  feirent  si  grand  bruyt  qui  cas- 
sèrent les  verrières  du  consierge  de  lad.  Ville.  Et 
l'artillerye  du  Roy  estant  derrière  les  Celestins  leur 
respondoit  et  canonnoit  si  fort  que  les  verrières  des 
Celestins  en  feurent  aussi  cassées. 

Inconlinant  que  led.  feu  feust  allumé,  feust  def- 
foncé  ung  muy  de  vin,  près  la  porte  de  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  et  six  douzaines  de  pains  qui  furent  dé- 
livrez à  tous  venans  qui  crioyent  à  baulte  voix  : 
Vive  le  Roy! 


"'  Mello,  canton  de  Creil,  arr.  de  Sentis  (Oise),  élaii  une  seigneurie  appartenant,  à  celle  époque,  à  la  maison  de  Monlnjorency. 

''  L'Ecbevin  Guicliard  Courlin  accompagna  le  Prévôt  des  Marchands  el  le  Greffier  à  Saint-Germain-cn-Laye.  Ce  voyage  coûta  à  la 
Ville  cent  soixante  et  onie  livres  cinq  sous  deux  deniers  tournois,  dont  cent  six  livres  pour  les  frais  de  transport  et  d'hôtellerie, 
avancés  par  Etienne  Goullard,  chargé  sans  doute  du  rôle  de  fourrier,  et  soixanle-riiiq  livres  pour  les  journées,  salaires  et  vacations, 
rassavoir  and.  Prévost  xxv  livres  tournois,  aud.  Courtin  x»  livres,  el  aud.  Perdrier  xxv  livres.  En  quoy  faisant,  ils  ont  vacqué,  led. Pré- 
vost des  Marchans  cinq  jours,  Courlin  six  jours  et  Perdrier  dix  journées,  tant  pour  attendre  l'expodicion  de  l'arrest  du  Privé  Conseil 
que  pour  aller  devers  Mons'  de  La  nochepot.  Gouverneur  de  Pans,  luy  porter  lectres  de  lad.  Ville  pour  cest  elTect,  parlans  de  ceste 
ville  de  Paris  enscmhlement,  le  xxiv' jour  de  Janvier,  relournans,  led.  Prévost,  le  xxïiu'jour  dud.  mois,  Courlin  le  lendemain,  et  icel- 
luy  Perdrier  le  11'  du,  moys  ensuivant,  en  ce  non  comprins  leur  despence  qui  leur  a  esté  faicle  de  par  lad.  Ville. .  .  n  (Rcg.  de 
Comptes  des  années  iSiS-iS.'ig,  Archive»  nalionaki ,  KK  aSC,  fol.  a6,  97). 

'"  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  né  à  Sainl-Gennain-en-Laye,  baptisé  au  même  lieu,  le  ag  mai  suivant,  mourut  à  Manies,  le 
9&  octobre  i55o. 


152 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[1549] 


CLXIX  [CXVIIIJ.  —  Pour  l'eslection  d'ung  quartemer. 

4  et  5  février  iSig.  (Fol.  i34  v°.) 


Du  lundi,  1111"° jour  de  Février  mil  v'  xlviii. 

Aujourd'uy  sont  venuz  et  comparuz  au  Bureau  de 
la  ville  de  Paris,  m"  Françoys  de  Vigny,  Procureur 
en  la  Chambre  des  Comptes,  et  Noël  Popineau, 
Procureur  ou  Chastellet  de  Paris  et  en  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  lesquelz  nous  ont  présenté  certaines  pro- 
curations dont  la  teneur  ensuit  : 

rA  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront, 
Anthoine  du  Prat'*',  chevalier,  baron  de  Tliiert  et  de 
Viteaulx,  s'  de  Nantoullet  et  de  Pressy,  Conseiller 
du  Roy  nostre  sire,  gentilhomme  ordinaire  de  sa 
chambre  et  garde  de  la  Prevoste'  de  Paris,  salut. 
Savoir  faisons  que  par  devant  Simon  Le  Barge  et 
Severien  Godart,  notaires  du  Roy  nostre  sire,  par  luy 
ordonnez  et  establiz  en  son  Chastelet  de  Paris,  fut 
présent  en  sa  personne  noble  homme  m°  Claude  Le 
Prévost,  seigneur  d'Andilly  soubz  Montuiorancy, 
Procureur  en  la  Chambre  des  Comptes  à  Paris,  et 
l'ung  des  Quarteniers  de  la  ville  de  Paris,  a  faict, 
constitué,  estably  et  ordonné  ses  Procureurs  gene- 
raulx  et  certains  messagers  especiaulx.  M"  Françoys 

de  Vigny f'^',  ausquelz  et  chascun  d'eulx  seul 

et  pour  le  tout  portant  ces  présentes,  led.  constituant 
a  donné  et  donne  plaiji  povoir  et  puissance  de  resi- 
gner et  mectre  es  mains  de  messeigneurs  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris  sondict 
estât  de  Quartenier,  pour  ou  nom  et  au  proulïit  de 
Michel  Dura,  marchant  bourgeois  de  Paris,  et  non 
d'autres,  et  consentir  et  accorder  lettres  luy  en  estre 
deuement  expédiées,  et  faire  en  ce  que  dit  est  des- 
sus tout  ainsi  que  led.  constituant  feroit  ou  faire 
pourroit,  si  présent  en  sa  personne  y  estoil,  jaçoit  ce 
que  le  cas  requist  mandement  plus  especial.  Pi'o- 
mectant  icelluy  constituant,  par  les  foy  et  serment 
de  son  corps,  et  soubz  l'obligation  de  tous  ses  biens, 
avoir  pour  agréable  à  tousjours  tout  ce  que  par  cesd. 
Procureurs,  ou  l'ung  d'eulx,  sera  faict,  dit,  resigné 
ou  autrement  besongné,  en  ce  que  dit  est  dessus  et 
les  deppendances.  En  tesmoing  de  ce,  nous  garde 
dessoubz  nommé,  à  la  relacion  desd,  notaires,  avons 
mys  [le]  scel  de  lad.  Prevoste  de  Paris  à  ces  pré- 


sentes, qui  furent  faictes  et  passées  l'an  mil  cinq 
cens  quarante  huit,  le  troisiesme  jour  de  Février. d 
Ainsi  signé  : 

ctLe  Barge,  Gooart.» 

ff  Hounorable  homme,  Nicolas  Paulmier,  marchant 
et  bourgeois  de  Paris,  en  son  nom,  faict  et  constitue 
son  Procureur,  m"  Noël  Popineau,  Procureur  ou 
Chastelet  de  Paris,  pour  plaider,  opposer,  appeller, 
substituer,  eslire  domicilie,  et  par  especial  pour  soy 
opposer  ad  ce  que  la  résignation  de  Testât  et  office 
de  Quartenier,  que  possedoit  feu  m'  Claude  Prévost 
ne  soit  admise  par  Mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris  au  prouflit  de  Michel 
Duru,  au  moyen  de  quelque  prétendue  résignation 
que  led.  Duru  prétend  luy  avoir  esté  faicte  par  led. 
Prévost  delîunct,  et,  ou  mesd.  s"  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  vouldroient  passer  oullre  et 
icelle  résignation  admectre,  en  appeller,  et  general- 
lement,  etc. 

«Faict  et  passé  le  lundi  [iiii'Jjour  de  Février  l'an 
mil  cinq  cens  quarante  huit.n 

Signé  :  kBrullé  et  Fournier.:) 

Après  lesquelles  procurations  veues  ou  Bureau  et 
oy  les  parties  qui  sont  comparues  en  personne, 
avons  ordonné  que  le  Greffier  de  lad.  Ville  se  trans- 
porteroit  en  l'ostel  dud.  m''  Claude  Prévost,  pour  le 
veoir  et  savoir  s'il  estoit  encores  vivant  et'^'  decedé. 
Lequel  Greffier  se  seroit  transporté  en  l'ostel  dud. 
Prévost ,  et  nous  a  rapporté  que  ceulx  de  la  maison 
dud.  Prévost  n'ont  voullu  permectre  qu'il  soit 
monté  en  sa  chambre  pour  le  veoir  et  n'en  a  sceu 
savoir  la  vérité. 

Oy  lequel  rapport,  a  esté  ordonné  que  led.  estât 
et  office  de  Quartenier  demeureroit  eu  suspens 
jusques  à  ce  qu'il  soit  apparu  au  vray  de  son 
trespas,  par  information  ou  autrement. 

Et  depuis,  entendu  et  sceu  au  vray  de  l'heure  du 
trespas  dud.  Prévost,  a  esté  ordonné  que  led.  Duru 
ne  seroit  receu,  en  vertu  de  lad.  procuration,  mais 


W  Fils  du  Chancelier,  il  garda  la  Prévôté  de  Paris  jusqu'au  19  février  1 5  53,  époque  où  il  fut  remplacé  par  son  fils,  Antoine  IV. 
'*'  Ce  blanc  est  au  registre.  Le  second  procureur  paraît  être  cependant  Noël  Popineau,  dont  le  nom  figure  plus  haut  à  côté  de 
celui  de  François  de  Vigny. 

'')  Sic;  le  mot  ou  serait  plus  approprié. 


[i549] 

seroit  procédé  par  esleclion  oud.  estât,  en  la  ma- 
nière acoustumée. 

laconlinant  a  esté  faict  un  mandement  adressant 
aud.  Nicolas  Paulmier,  cinquantenier  dud.  quartier, 
pour  appeler  ses  dixiniers,  et  que  chascun  dixinier 
print  en  sa  dixaine  quatre  hommes  bien  famez  et 
renommez ,  qui  ne  feussent  gens  mécaniques  ne  de 
bas  estât,  pour  en  eslire  deux  desd.  quatre  per- 
sonnes par  mesd.  sieurs,  et  qu'ilz  rapportassent  le 
laudemain  matin  au  Bureau  de  lad.  Ville,  cloz  el 
scellé,  ce  que  fait  en  auroient. 

Nicolas  Palluier,  Quartemer  de  la  Ville. 
Suyvant  lequel  mandement,  led.  Paulmier  ap- 
porta, led.  landemain,  lesd.  qualre  personnes  esleuz 
de  chascune  dixaine,  et  desquelz  fut  faict  ouverture 
l'ung  après  l'autre,  et  les  quatre  noms  estans  en 
iceulx  mys  en  quatre  pelitz  billetz  ployez  dedans  un 
chappeau,  ouquel  chappeaulx  fut  tiré  deux  desd. 
billetz  de  chascune  dixaine,  c'est  assavoir  :  de  la 
dixaine  Chevremont,  Philippes  de  la  Rivière  et 
Pierre  Fortin;  de  la  dixaine  Guespin,  Jacques  Her- 
mant  et  Jehan  Lamaquc;  de  la  dixaine  Guillaume 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


153 


Pellerin,  m'  Nicole  Helye  et  Michel  Bourdin;  de  la 
dixaine  Hubert  Delahaye,  Mathurin  Regnyer  et  Guil- 
laume Boue;  et  de  la  dixaine  Léon  Cornu,  Jehan 
Sercé  et  m'  Jehan  Mauclerc. 

Et  incontinant  lesd.  noms  tirez,  fut  baillé  man- 
dement aud.  Nicolas  Paulmier,  présent,  pour  ap- 
peller  et  faire  venir  lesd.  esleuz,  à  deux  heures  de 
relevée,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  pour  procéder  à 
l'eslection  d'ung  Quartenier  dud.  quartier  ou  lieu 
dud.  feu  m"  Claude  Le  Prévost.  Lesquelz  dessus 
nommez  vindrent  et  comparurent  à  lad.  heure,  au 
grant  Bureau  de  lad.  Ville,  et  après  serment  par 
eulx  solempnellement  faict  es  mains  de  mond.  s''  le 
Prévost  des  Marchans  de  eslire  en  leurs  loyaultez  et 
consciences  le  plus  cappable  personnage,  suffisant 
et  ydoyne  dud.  quartier,  pour  excercer  led.  estât  de 
Quartenier,  donnèrent  leur  voix  chascun  en  parti- 
culier, et  esleurent  led.  Nicolas  Paulmier. 

Lequel  Paulmier  avoit  auparavant  resigné  son 
estât  de  cinquantenier  au  prouffîtdud.  Michel  Duru; 
lesquelz  Paulmier  et  Duru  ont  faict  le  serment  desd. 
estatz ,  en  la  manière  acoustumée. 


GLXX  [CXIX].  —  Pour  l'entrée  du  Roy  et  de  la  Royne. 

16  fémer  lô/ig.  (Fol.  i36.) 


Du  samedi,  xvi' jour  de  Février  mil  v'xlviii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  le  faict  de  l'entrée  du  Roy  et  de  la  Royne  en 
icelle,  ou  moys  de  May  prochain  venant;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Mess"  Lecirier,  Vialart,  Pomereu,  Courtin,  Es- 
chevins; 

Mess"  Courtin,  Auditeur  des  Comptes,  de  Livres, 
Secrétaire  du  Roy,  T.  de  Bragelongne,  Lieutenant  de 
lad.  Prevosté,  Lecomte,  Conseiller  en  Chastelet, 
Larcher,  Leiieur,  1).  Berthelemy,  Lelievre,  Conseil- 
lers de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  seigneur  le  Prévost  des  Mar- 
chans a  proposé  les  assemblées  et  avis  fairtz  par  cy 
devant  pour  cest  efliect,  et  comme  le  Roy,  à  son  nou- 
vel adveoementà  la  couronne,  escript  à  lad.  Ville  de 
adviser  à  faire  triumphe  et  honneur,  tant  à  la  pompe 
funèbre    du    feu    Roy  Françoys,  son  père,   et  de 


nos  seigneurs  ses  frères,  que  pour  sa  joyeuse  entrée 
à  Paris,  eiiisemble  de  celle  de  la  Royne  ''';  suyvant 
lesquelles  lettres  fut  assemblé  incontinant  le  Conseil 
de  lad.  Ville,  qui  ordonna  lad.  pompe  funèbre,  en 
ce  qui  concernoit  lad.  Ville,  telle  qu'elle  a  esté  faicte 
et  enregistrée  sur  les  registres  de  lad.  Ville;  et  quant 
aux  joyeuses  entrées  du  Roy  et  de  la  Royne,  qu'on 
feroit  toutes  les  triumphes  et  magnificences  qu'il 
seroit  possible  et  que  lad.  Ville  le  pourroit  porter  ; 
mesmes  que  le  présent  qu'on  feroit  aud.  seigneur 
seroit  de  la  valleur  de  dix  à  douze  mil  livres  tour- 
nois. 

Depuis  laquelle  délibération,  pour  l'empesche- 
ment  que  led.  seigneur  a  eu,  tant  à  aller  en  Pied- 
mont  que  es  autres  villes  frontières  de  son  royaulme, 
ne  s'est  faict  aucun  aprest  jusques  à  présent,  sinon 
d'aucuns  petitz  pourtraictz  qui  sont  encores  à  lad. 
Ville,  et  aussi  parceque  led.  seigneur  n'en  a  aucune 
chose  faict  savoir  à  icelle  Ville,  sinon  depuis  huit 
jours  en  ça,  que  mons'  de  La  Rochepot,  Gouver- 
neur de  Paris  et  Ysie  de  France,  a  escript  à  lad. 


"'  Celle  lettre,  datée  de  $aint-Gerinain-en-Li.i]e  le  12  avril  1647,  a  été  publiée  ci-dessus,  p.  80  de  ce  Volume. 


90 

IWPKIMCNIt:    NATIOTIALC. 


154 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Ville,  que  led.  seigneur  luy  a  dict  qu'il  feroit  son 
entrée  à  Paris  au  moys  de  May  prochain,  et  que  icelle 
Ville  eust  à  trouver  inventeurs,  faire  faire  pourtraictz 
et  devyz  des  triumphes  et  misteres  qu'il  apartient  en 
tel  cas. 

Mais,  pour  ce  que  puis  nagueres  lad.  Ville  a 
achepté  des  places  à  la  Court  la  Royne  ''',  pour  mectre 
l'arlilleryed'icelle,  et  faict  besongner,  tant  au  basti- 
ment  neuf  de  l'Ostel  de  lad.  Ville  que  à  la  Fontaine 
des  Sainctz  Inocens,  lesquelz  il  est  besoing  de  con- 
tinuer, de  peur  de  laisser  gaster  le  reste,  principal- 
lement  le  pavillon  encommencé  et  lad.  Fontaine  des 
Sainctz  Inocens,  et  que,  pour  ce  faire,  fauldroit 
prandre  du  fons  des  deniers  de  la  Ville,  environ 
douze  mil  livres  tournois  des  deniers  des  plus  val- 
leurs  des  aydes  du  pie  fourché  et  huitiesme  de 
Grève,  nagueres  racheptées  par  le  Roy'-',  qui  ne 
seroit  suffisant  pour  employer  à  faire  lesd.  triumphes, 
presens  et  autres  fraiz  desd.  entrées,  qui  cousteront 
plus  de  trente  mil  livres  tournois,  mais  seullement 
pour  continuer  lesd.  bastimens  ; 

A  ceste  cause ,  auroit  faict  congreger  et  assembler 


lad.  compaignée,  pour  adviser  tant  sur  le  recouvre- 
ment desd.  deniers  que  de  la  manière  d'y  procéder, 
et  comment  et  en  quelz  habilz  la  Ville  doibt  marcher 
et  aller  audevant  dud.  seigneur  et  de  la  Royne,  pour 
leur  faire  honneur  à  leurs  entrées;  et  sur  ce  a  mys 
la  matière  en  délibération  et  a  demandé  à  chascun 
desd.  assistans  leur  oppinyon. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré 
qu'on  doibt  faire  toutes  les  magnifficences  et  trium- 
phes qu'il  sera  possible  à  l'entrée  dud.  seigneur,  tant 
en  théâtres,  eschaulfauk,  piramides  que  autres  sin- 
gularitez  que  adviseront  Mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins.  Et  quant  à  la  valleur  du  don  et 
présent  qu'on  doibt  faire  aud.  seigneur,  suyvre  la 
première  délibération  de  Conseil,  et  donner  à  la 
Royne  la  valleur  de  sept  à  huit  mil  livres  tournois; 
et  pour  trouver  deniers  pour  ce  faire,  obtenir  per- 
mission du  Roy  de  prandre  les  deniers  des  plus 
valleurs  des  fermes  du  pié  fourché  vendu  au  marché 
et  huitiesme  de  Grève,  nagueres  racheptées  par  led. 
seigneur''),  jusques  à  la  somme  de  xii"  livres  tour- 
nois; et  oultre,  bailler  à  main  ferme  l'ayde  de  quinze 


'')  C'est-à-dire  à  l'hôtel  de  la  Cour  de  la  Reine,  près  les  Célestins,  dont  les  bâtiments  et  l'emplacement  avaient  été  mis  en  vente  par 
lots  par  les  Commissaires  nommés  pour  diriger  raiiénation  du  domaine  royal.  Cette  acquisition ,  dont  il  est  parlé  seulement  ici  et  d'une 
façon  tout  à  fait  incidente,  avait  été  faite  par  des  prête-noms  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Échevins,  qui  six  mois  après,  par  acte 
notarié,  déclarèrent  avoir  agi  au  nom  et  suivant  les  instructions  de  la  municipalité,  et  avoir  payé  des  deniers  de  la  Ville  les  lots 
achetés  aux  enchères.  Le  Registre  étant  très  peu  eiplicite  sur  celte  affaire,  il  n'est  pas  inutile  de  donner  ici  quelques  extraits  de  ce  do- 
cument et  l'analyse  des  pièces  y  annexées. 

ffPar  devant  Jehan  Cordelle  et  Jehan  Quetin,  notaires  ou  Chastellet  de  Paris,  furent  presens  noble  homme  maistre  Regnault  Ba- 
chelier, greflier  de  l'eslection  de  Beauvays ,  et  Jehan  Lucas ,  marchant  bourgeois  de  Paris ,  lesquelz  recongnurent  et  confessèrent  que ,  à 
la  prière  et  requeste  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris  et  pour  leur  faire  plaisir,  ilz  se  seroient  dès 
le  (la  date  en  blanc),  transportez  en  l'auditoire  du  Trésor  à  Paris,  par  devant  Mess"  les  Commissaires  ordonnez  et  depputez  par  le  Roy 
sur  le  faict  de  l'aliénation  de  son  domaine,  mesmes  de  l'hostel  de  la  Court  la  Royne,  assis  en  ceste  ville  de  Paris,  près  les  Celcstins, 
qui  led.  jour  se  devoit,  par  lesdits  commissaires,  vendre,  bailler  et  délivrer  au  plus  offrant  et  dernier  enchérisseur,  pour  enchérir  et 
mettre  à  pris  trois  places  faisans  portion  dud.  hostelde  la  Court  la  Royne,  lesquelles  places. ..  furentpareulxencheriesetmisesàprix. .., 
assavoir  la  \°  place  par  led.  Bachelier  à  la  somme  de  xii°  iiii"  xii  livres  dix  solz  tournois,  et  par  ledit  Lucas  les  ix'  et  xi'  places  dud . 
hostel  à  H™  111°  Lxxv  livres.  .  .;  lesquelles  places  leur  auroient  esté  led.  jour  adjugées  par  iceulx  commissaires.  . .  Le  pris  desquelles 
enchères  montant  ensemble  à  la  somme  de  m'"  vi°  ixvii  livres  x  solz,  leur  auroit  depuis  esté  baillé  et  fourny  des  deniers  d'icelle  Ville 
par  noble  homme  m"  Philippes  Macé,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy,  Receveur  de  lad.  Ville...  Et  n'ont  iceulx  Bachelier  et  Lucas,  en  ce 
faisant ,  fait  que  presler  leurs  noms  ausdits  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins ,  ausquelz ,  en  tant  que  besoing  seroit  et  est ,  iceulx  Ba- 
chelier et  Lucas,  font  cession  et  transport  d'icelles  trois  places,  ainsi  à  eulx  adjugées  et  baillées..  .  Faict  l'an  mil  v"  xlu,  le  x'  jour 
d'aoust.  » 

A  cet  acte  sont  jointes  deux  quittances  de  même  date,  délivrées  aux  deux  preneurs  par  Jean  Turquain,  Receveur  ordinaire  de 
Paris,  délégué  à  cet  effet  par  les  Commissaires  du  domaine,  et  deux  lettres  patentes  de  Henri  IL  Les  premières  sont  des  lettres 
d'amortissement  et  d'ensaisinement  en  faveur  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Échevins,  <fpour  esd.  irai»  places  y  faire  et  construire 
une  granche  pour  y  meclre  et  loger  les  artilleries  et  municions  appartenans  à  nostre  ville  de  Paris,  ou  lieu  des  grnnches  estans  derrière 
l'enclozdes  Celeslins  à  eulx  appartenans ,  que  nous  avons  prinses  pour  y  loger  nostre  artiUerie-n  (Voir  ci-dessus  p.  86).  Elles  sont  da- 
tées de  Villers-Cotterets,  août  i54g.  Les  secondes,  données  à  Amiens  le  i8  août,  sont  un  mandement  adressé  au  Parlement  pour 
l'entérinement  et  l'exécution  des  premières.  (K  967,  n°  ao.) 

'*'  Ce  membre  de  phrase,  depuis  :  des  deniers  des  plus  valleurs...,  a  été  ajouté  en  marge  sur  le  Registre. 

''"'  Permission  de  prélever  six  mille  livres  sur  les  plus-values  des  fermes  du  pied  fourché  et  du  huitième  du  vin  vendu  en  détail  au 

,  quartier  de  Grève,  et  en  outre  de  faire  un  emprunt  de  trente  mille  livres  sur  les  bourgeois  de  Paris,  pour  subvenir  aui  frais  de  l'entrée 

du  Roi  et  de  la  Reine,  fut  accordée  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Echevins  par  lettres  patentes,  données  à  Saint -Gerraain-en-Laye  le 

3  mars  iSig  (n.  s.).  (Original  scellé,  Archives  nalionali;s,K  gSy,  n°  g.)  Puis,  par  autres  lettres  du  18  avril  suivant,  Henri  II  porta  à 

douze  mille  livres  la  somme  que  pourrait  prendre  la  Ville  sur  lesdites  plus-values.  (/(/.  ibid.,  n°  1  3.) 


[i5i9] 

solz  pour  queue  et  dix  solz  tournois  pour  muy  de 
vin,  yssant  hors  Paris,  pour  deux  années,  à  la 
charge  de  advancer  par  ceulx  qui  la  prendront  ia 
somme  de  vingt  mil  livres  tournois,  ou  constituer 
quinze  cens  livres  tournois  de  rente,  ou  autre  telle 
somme  qu  iiz  adviseront,  sur  les  aydes  qui  doibvent 
eslre  employez  au  rachapt  des  rentes  constituées 
sur  iceulx.  Et  quant  à  la  forme  desd.  presens  qu'il 
convient  faire  aud.  seigneur  et  à  la  Royne,  en 
communiquer  avec  monseigneur  le  Conncstable  et 
à  mond.  s' le  Gouverneur. 

Oultre  a  este'  advisé  que  lesd.  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  et  Greffier  seront  vestuz  de  robbes  de 


DE   LA  VILLE   DE   PARIS. 


155 


velours  cramoisy  my  parties,  des  couUeurs  de  la 
Ville,  le  Receveur  et  Procureur  vestuz  de  robbes 
de  satin,  comme  à  l'entrée  du  feu  Roy  Françoys, 
de  l'Empereur  et  au  Ires  Roys  et  Roy  nos;  Mess"  les 
Conseillers  qui  assisteront  avec  eulx  esd.  deux 
entrées ,  vestuz  de  beau  satin  noir  ou  tanné ,  et  au- 
ront pour  leur  ayder  à  habiller  chascun  cinquante 
livres  tournois;  les  Quarteniers  qui  assisteront  aussi 
avec  eulx,  vesluz  de  robbes  de  damas  noir  ou 
tanné,  auront  pour  leur  ayder,  à  chascun  trente 
livres  tournois;  les  sergens  et  autres  officiers,  en  la 
manière  et  ainsi  qu'il  a  esté  par  cy  devant  faict  aux 
autres  entrées.  '" 


CLXXI  [CXX].  —  [Ordre  donné  aux  capitaines  des  archers,  arbalétriers  et  arquebusiers 

DE    SE  préparer  POUR  l'eNTRÉE  DU  Roi.] 

G  mars  iSig.  (Fol.   187.) 


Du  VI*  Mars  \'  xlviii. 

Aujourd'huy  ont  esté  mandez  les  trois  cappitaines 
des  Archers,  Arbaleslriers  et  Hacquebutiers  de  la 
Ville  de  Paris '^',  ausquelz  a  esté  declairé  que  le 
Roy  nostre  sire  entant  faire  son  entrée  à  Paris, 
le  premier  jour  du  moys  de  May  prochain,  et  que, 


à  ceste  cause,  ilz  eussent  à  eulx  aprester  et  acous- 
frer,  tant  de  chevaulx,  harnoys  que  de  becque- 
tons, tous  d'une  pareure,  et  telle  qui  leur  sera  bail- 
lée par  pourtraict,  et  advertir  leurs  compaignées 
à  ce  qu'ilz  n'y  facent  faulte,  sur  peyne  de  privation 
de  leurs  estalz. 


CLXXIl  [GXXI].  —  Bachelier  et  Beauvais  controlleur. 

t5  mars  iDSg.  (Fol.  187  v"). 


Du  vendredi ,  xv"  jour  de  Mars  mil  r'  xlviii. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'OsIel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser, 
suyvant  certaine  requesle  présentée  par  maisire  Re- 
gnaull  Bachelier,  décrétée  par  la  court  de  Parlement, 
signiffiée  à  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Es- 
chevins d'icelle  Ville,  le  xi*  jour  de  ce  présent  moys 
de  Mars ,  en  vertu  de  laquelle  mandemens  ont  esté 
faiclz  et  envoyez  ausd.  Conseillers  pour  venir  le 
jour  d'uy  donner  leur  avis  sur  la  contempcion  et  dif- 
férend d'entre  m'  Robert  de  Beauvais,  pourveu  par 
le  Roy  et  par  arrest  provisional  de  lad.  Court  en 
l'office  de  Contrerolleur  des  deniers  commungs  et 
patrimoniaulx,  dons  et  octrois  de  lad.  Ville  de  Paris, 
et  led.  Regnault  Bachelier,  commis  et  ayant  charge 


sur  les  matières  et  ouvriers  besongnans  au  basliment 
neuf  de  l'Ostel  de  lad.  Ville;  en  laquelle  assemblée 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mondict  s"^  le  Prévost  des  Marchans,  m°  Claude 
Guyot; 

Mess"  Lecirier,  Pomereu,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  s'  d'Athis,  mons'"Dudrac,  conseiller 
en  la  Court,  Courtin,  auditeur  des  Comptes,  de 
Livres,  Secrétaire  du  Roy,  T.  de  Bragelongne,  con- 
seiller en  Chastelet,  T.  de  Montmirei,  s'  de  Cham- 
boursy,  Lecomte,  conseiller  en  Chastelet,  Bouchard, 
s'  de  Champigny,  Larcber,  Lelieur,  Berthelemy,  Le- 
lievre.  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
recité  à  lad.  compaignée  que,  par  edict  du  Roy  et 
arrest  provisional   donné  avec  lad.  Ville,  maistre 


"'  Le  roi,  que  préoccupait  extrêmement  le  détail  des  cérémonies  de  son  entrée  dans  sa  capitale,  fit  dresser,  le  10  avril,  un 
règlement  relatif  aux  habits  que  porteraient  ce  jour-là  les  oITiciers  de  la  Ville  et  aux  sommes  qui  leur  seraient  allouées  à  chacun,  pour 
les  indemniser  de  la  dépense  qu'ils  seraient  obligés  de  faire  de  ce  chef.  Ce  sujet  sera  mis  en  question  à  plusieurs  reprises  encore 
dans  la  suite  et  notamment  dans  une  délibération  du  7  avçil  ci-dessous. 

'*'  Engilbert  Baudouin,  capitaine  des  cent  vingt  archers,  Pierre  Bernard,  capitaine  des  soixante  arbalétriers,  et  Antoine  Monceau, 
capitaine  des  cent  arquebusiers. 


156 


REGISTRES   DU  BUREAU 


Pierre  Perdrier,  Greffier  et  Contrerolleur  d'icelle  Ville , 
auroit  esté  dit  que  led.  de  Beauvais  joyroit  par  pro- 
vision dud.  estât  de  Contrerolleur,  et  quant  au  prin- 
cipal les  parties  appoinle'es  au  Conseil;  lequel  arrest 
a  esté  exécuté  par  mons'  Bourgoing,  conseiller  en 
lad.  Court.  En  procédant  à  laquelle  exécution,  led. 
m"  Regnault  Bachelier,  ayant  lad.  commission  par- 
ticulière qui  n'avoit  esté  oy,  s'est  opposé  et  a  esté 
receu  à  opposition  par  led.  Bourgoing, commissaire, 
lequel  a  appoinclé  les  parties  à  certain  jour,  à  bailler 
leurs  causes  d'opposition ,  defiences ,  répliques  et  dup- 
pliques,  pour,  ce  l'aict  et  rapporté  eu  lad.  Court,  en 
estre  ordonné  comme  de  raison;  à  quoy  il  estime 
lesd.  parties  avoir  fourny. 

Depuis  led.  Bachelier  auroit  faict  plusieurs  dilli- 
gences  d'avoir  audience,  et  mesmement  vendredi 
dernier,  huitiesme  jour  de  ce  présent  moys  de  Mars, 
icelluy  Prévost  des  Marchans,  avec  lesd.  de  Beauvais 
et  Bachelier,  communiqua  avec  Mess"  les  gens  du 
Roy  de  lad.  Court,  lesqueiz  feurent  d'avis,  avant 
que  plaider  lad.  matière,  que  led.  Prevosl  des  Mar- 
chans devoit  prandre  i'avis  de  mesd.  s"  les  Conseil- 
lers d'icelle  Ville  sur  led.  différend,  pour  sur  icelluy, 
en  playdant  lad.  cause  et  matière ,  y  avoir  par  lad. 
Court  tel  esgard  que  de  raison.  Et  voyant  par 
led.  Bachelier  que  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  ne  faisoient  faire  lad.  assemblée  de 
Conseil  pour  avoir  led.  avis,  à  ce  que  led.  procès 
fut  vuidé,  auroit'  présenté  requeste  à  lad.  Court, 
à  ce  qu'il  fut  ordonné  par  icelle  Court  ausd.  Prévost 
et  Eschevins  de  assembler  led.  Conseil,  pour  donner 
leur  avis  et  savoir  s'il  est  besoing  et  neccessaire 
pour  le  bien  de  la  chose  publique,  ou  non,  que 
led.  Bachelier  demeurast  en  sa  charge  et  commis- 
sion, ou  que  led.  Beauvais  la  face  et  excerce  avec 
son  contreroUe  desd.  deniers  commungs,  son  estât 
de  Procureur  des  Comptes,  et  sa  charge  et  commis- 
sion des  fossez,  portaulx,  murailles,  rampars,  quaiz, 
fontaines,  fortifiicacions  et  réparations  de  ladicte 
Ville. 

Sur  laquelle  requeste  auroit  esté  ordonné  par  lad. 
Court,  le  xi'  Mars  denier,  ausd.  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  d'icelle  Ville,  de  assembler  led. 
Conseil  et  leur  demander  l'avis  des  choses  susdictes 
et  en  faire  leur  rapport  dedans  trois  jours.  Suyvant 
laquelle  ordonnance,  auroient  esté  expédiez  mande- 
mens  ausdictz  Conseillers  dès  mercredi  dernier,  pour 
eulx  trouver  le  jour  d'uy,  à  deux  heures  de  relevée,  en 

"'  A  la  marge  du  Registre,   en  cet  endroit,  on  lit  cette  note 

estre  libre.  j< 


[i569] 

l'Oslel  de  lad.  Ville,  pour  donner  leur  avis,  suyvant 
lad.  requeste;  dont  led.  de  Beauvais  adverli,  auroit 
le  jour  d'uy  presenlé  requeste  à  lad.  Court  et  requis 
à  icelle  deffences  estre  faictes  aud.  Bachelier  ne  pro- 
céder à  demander  avis  ausdictz  conseillers  et  autres , 
que  premier  la  Court  n'ayt  oy  le  rapport  dud.  com- 
missaire par  elle  ordonné,  pardevant  lequel  a  esté 
fourny,  d'une  part  et  d'autre,  de  leurs  demandes, 
deffences,  répliques  et  duppliques,  et  neantmoings 
lad.  requeste  nous  esire  signiffiée.  Lad.  Court,  veu 
le  réquisitoire  des  gens  du  Roy,  a  ordonné  sur  lad. 
requeste  que  les  parties  yroient  plaider  et  seroient 
oyes  en  jugement,  et  ce  pendant  deffences  faictes, 
selon  led.  réquisitoire  de  mons''  le  Procureur  gêne- 
rai du  Roy,  de  demander  aucun  avis. 

Sur  quoy,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  de- 
mandé ausdictz  assistans  si  on  devoit  passer  oultre 
ou  non,  actendu  lad.  requeste  signiffiée. 

Tous  lesqueiz  Conseillers  ont  dit  qu'il  ne  fut  ja- 
mais veu  que  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins, tuteurs  de  la  chose  publique  de  lad.  Ville, 
cappilalle  du  Royaulme,  laissassent  à  demander 
conseil  à  mesd.  s"  les  xxiiu  Conseillers,  qui  est  ung 
colleige  des  plus  notables  personnes  esleuz  de  tous 
estatz  de  lad.  Ville,  pour  ung  particulier,  et  qu'ilz 
croient  que  pour  plus  grande  chose  lad.  Court  ne 
les  vouidroit  empescher  eulx  conseiller,  et  que  con- 
seil doibt  estre  lihere''',  mesmes  aux  particuliers, 
el  que  deffences  ne  sont  pas  faictes  à  lad.  Ville, 
mais  seullement  aud.  Bachelier;  parquoy  on  devoit 
passer  oultre. 

Et  après  lecture  faicte  de  certaines  délibérations 
de  Conseil,  pour  le  faict  dud.  bastiment  de  l'Ostel 
de  lad.  Ville,  des  commissions  dud.  Bachelier  pour 
soy  trouver,  toutes  les  heures  du  jour  que  les  ou- 
vriers dud.  bastiment  entreront  et  sortiront  des 
ateliers  d'icelluy  bastiment,  tant  du  matin  sus  jour 
que  de  soir,  et  d'iceulx  faire  monstre  et  reveue,  les 
appeller  par  leurs  noms  et  surnoms,  selon  le  rooHe 
qu'il  en  aura  sur  ce  faict,  aussi  prandre  garde  aux 
heures  de  leur  repas,  qui  ne  séjournent  davantage, 
sans  eulx  trouver  aux  heures  ordinaires,  et  en  faire 
ung  estât  par  escript,  pour  rabatre  ausd.  ouvriers, 
au  bout  de  chascune  sepmaine,  leur  chômage  qu'il 
auront  faict,  et  à  ceulx  qui  auront  livré  les  ma- 
tières, et  autres  clauses  contenues  en  lad.  commis- 
sion; veu  aussi  certain  plaidoyé  et  arrest  de  lad. 
Court,  donné  au  prouffil  dud.  Bachelier  à  l'encontre 

,  d'une  écriture  plus  récente  que  le  texte  :  «Conseil  de  Ville  doibt 


I 


[i569] 

dud.  de  Beauvais,  pour  raison  de  lad.  commission, 

le  xx""  jour  de  may  mil  v'  xxxix; 

Et  après  ce  que  led.  de  Beauvais  a  demande'  à  estre 
oy,  a  esté  appelle  aud.  Conseil  et  a  dit  de  bouche  et 
baillé  par  escript  ce  qui  ensuit  : 

fr  Robert  de  Beauvais,  Confrerolleur  de  parie  Roy 
des  deniers  commungs,  dons  et  octroiz  de  la  Ville 
de  Paris,  estant  adverty  que,  oultre  et  pardessus  les 
deffencesce  jour  d'uy  faictes,  à  la  requeste  de  mons' 
le  Procureur  gênerai  du  Roy  en  sa  court  de  Parle- 
ment, et  dud.  Beauvais,  suyvant  l'ordonnance  d'i- 
celle  Court,  de  ne  procéder  par  mess"  les  Prévost 
des  Marclians,  Escbevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville 
à  aucun  avis  ou  délibération  sur  le  différend  d'entre 
m'  Regnault  Bachelier,  qui  s'est  rendu  opposant  à 
l'inslilucion  ou  prinse  de  possession  dud.  office  de 
Contrerollour,  et  led.  de  Beauvais,  et  dont  lad.  court 
de  Parlement  est  saisye,  led.  s'  Pievost  des  Mar- 
chans,  Escbevins  et  Conseillers,  qui  ont  tousjours 
esté  ses  parties  et  contraires  à  l'institucion  dud. 
estât,  se  sont  neantmoings  présentement  assemblez 
en  rOstel  commung  de  lad.  Ville,  pour  donner  avis 
et  délibérer  sur  les  demandes  dud.  Bachelier.  Au 
moyen  de  quoy,  led.  de  Beauvais  ayant  demandé 
estre  oy,  a  dict  et  déclaré  en  plaine  assistance,  par- 
devant  lesd.  8"  Prévost  des  Marclians,  Escbevins 
et  Conseillers,  qu'il  protestoit  à  rencoutre  d'eulx  et 
dud.  Bachelier  d'actemplat  et  nullité  de  tout  ce  que 
par  eulx  en  cest  endroit  pourra  estre  faict,  advisé, 
consulté  et  délibéré,  pour  les  causes  qu'il  entant 
remonstrer  en  temps  et  lieu.  Et  de  ce  que  dessus 
a  led.  de  Beauvais  requis  acte.  Faict  le  xv'  Mars  mil 

V'  XLVIII.7) 

Signé  :  rR.  de  Beauvais.  ti 

Lequel  retiré,  a  esté  dit  par  les  dessusdictz  Con- 
seillers qu'il  n'y  a  celuy  de  la  compaignée  qui  ne 
veulle  obeyr  au  Roy  et  à  nos  seigneurs  de  la  court 
de  Parlement,  et  que  deffences  ne  leur  ont  esté 
faicles  par  lad.  Court  de  donner  conseil  à  lad.  Ville, 
et  ne  le  vouidroit  ordonner  par  ce  que,  comme  dit 
est,  conseil  doibt  estre  libère,  mesmement  pour  une 
Republique  comme  est  lad.  Ville.  Et  sur  ce  a  esté 
mys  la  matière  en  délibération,  et  demandé  par 
mondict  s'  le  Prévost  des  Marclians  l'avis  ausdictz 
a.ssistans,  à  clinscun  en  particulier. 

Tous  lesquclz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que 
lad.  commission  dud.  Bachelier  n'a  riens  commung 


DE  LA  VILLE   DE   PARIS. 


157 


avec  led.  Conlreroolle  dud.  Beauvais,  et  que  pour 
le  bien,  proulïît  et  uliiilé  de  lad.  Ville,  il  est  très 
expédient  et  neccessaire  (]ue  led.  Bachelier  demeure 
en  sad.  commission,  aclendu  que  les  ouvrages  dud. 
bastiment  se  font  à  journées  et  que  les  Maislres  des 
eu^res  d'icelle  Ville  ne  sont  commis  que  pour  dresser 
et  faire  employer  les  euvres  de  maçonnerye  et  char- 
penterye ,  et  non  pour  faire  besongner  et  haster  les 
ouvriers,  comme  faict  led. Bachelier,  toutes  les  heures 
du  jour,  comme  le  contient  sa  commission.  Ce  que 
ne  pourroit  faire  ordinairement  led.  de  Beauvais, 
actendu  qu'il  est  assez  empesché  à  faire  le  contre- 
rolle  des  deniers  commungs,  dons  et  octroiz,  tant 
en  recepte  que  en  despence,  et  mesmes  les  deniers 
dud.  bastiment,  sondict  estât  de  Procureur  en  la 
Chambre  des  Comptes  et  commission  des  fortilEca- 
tions,  réparations  des  quaiz,  fontaines,  murailles 
et  rampars,  portaulx  et  boullevers  de  lad.  Ville.  Et 
seroit  voulloir  empescber  l'auclorité  desd.  Prévost 
des  Marchans  et  Escbevins  de  commeclre  gens  en 
choses  neccessaires  pour  le  prouffit  de  lad.  Ville, 
comme  ceulx  qui  sont  commis  par  eulx  sur  les  rem- 
pars  à  respandre  les  gravoys  que  les  tumbeliers  y 
meynent  chascun  jour  pour  la  forliflication  d'icelle 
Ville,  autres  qui  sont  commis  sur  les  quaiz,  fossez 
et  rivière  de  lad.  Ville,  pour  prandre  garde  qu'on  ne 
gecle  inmondices  èsd.  fossez  et  rivière,  pour  les 
aterrir,  et,  s'il  venoit  presse  au  boys,  d'y  commectre 
aucuns  archers  pour  y  mectre  police; 

A  ceste  cause,  que  led.  Bachelier,  qui  a  excercé 
sad.  commission  du  temps  de  m°  Pierre  Perdrier  qui 
estoil  Contrerollour,  et  en  sa  présence,  qui  ne  luy 
a  sceu  ester,  et  qu'il  est  expérimenté  et  en  a  faict 
son  devoir,  dès  dix  ans  a  et  plus,  doit  demeurer  et 
estre  conservé  en  icelle  commission,  comme  il  a 
acouslumé,  pour  faire  besongner  lesd.  ouvriers  dil- 
ligemment  à  toutes  heures,  mesmes  quant  ilz  re- 
tournent de  boire  et  menger,  et  par  chascun  jour 
adverlir  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Escbevins  du 
devoir  que  font  iceulx  ouvriers  et  ceulx  qui  auront 
besongné  ou  failly. 

Et  ont  esté  aussi  d'avis  que,  par  chascune  sep- 
maine,  à  la  fin  du  rolle  sera  couché  le  sallaire  dud. 
Bachelier,  qui  est  de  xv  solz  tournois  par  jour,  et 
payé  comme  lesd.  maçons,  au  bout  de  la  sepmaine. 
Et  par  ce  moyen  seront  ses  journées,  comme  celles 
des  maçons  et  ouvriers,  contrerollez  par  led.  Beau- 
vais ,  se  bon  luy  semble. 


158 


REGISTRES   DU   BUREAU 


[15/.9] 


CLXXIII  [CXXIl]. —  Résignations  d'offices  de  conseiller  de  Ville. 

(Fol.  160)"). 


7  avril  1549. 

Du  samedy,  vi''"^'  jour  d'.4vril  mil  v'  xlviii  avant 
Pasques. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicle,  en  i'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris ,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans , 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle,  pour  donner  leur 
avis  sur  les  résignations  que  entendent  faire  mess" 
(iu  Mortier  et  de  Montmirel  de  leurs  offices  de  Con- 
seillers de  lad.  Ville,  parce  quilz  sont  empeschez 
ailleurs  pour  les  affaires  du  Roy;  en  laquelle  se  sont 
Irouvez,  c'est  assavoir: 

Mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  Guyot; 

Mess"  Lecirier,  Vialart,  Pomereu,  Courtin,  Es- 
chevins; 

Mons'  le  Président  Luillier,Tronson, Viole,  M.  de 
Bragelong-ne ,  J.  Berthelemy,  Courtin,  de  Livres, 
Paillart,  Lecomte,  Bouchart,  Lelieur,  D.  Berthe- 
lemy, Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mons''  de  Seaulx,  soy  disant  procu- 
reur de  mons''  du  Mortier,  a  declaire'  qu'il  resignoit, 
en  vertu  de  sa  procuration ,  led.  office  de  Conseiller  au 


prouffît  de  m°  René'  Vivyen  (^),  Notaire  et  Secrétaire 
du  Roy;  mond.  s"  le  Prévost  a  mys  la  matière  en  dé- 
libération et  demande'  aux  assistans  leur  avis.  Qui 
ont  dit  qu' ilz  esloient  bien  petite  compaigne'e,  et  ne- 
antmoings  ont  tous  conclud,  advisé  et  délibéré  que 
lesd.  procurations  seront  refformées  et  qu'ilz  seront 
faictes  pures  et  simples,  et  qu'on  rassemblera  le 
Conseil  à  demain,  après  vespres. 

[Préparatifs  de  l'emhée  du  Roi  et  de  la  Reiise.I 
Après  laquelle  délibération,  mond.  s'  le  Prévost 
des  Marchans  a  dit  et  proposé  à  lad.  compaignée  que, 
pour  l'entrée  du  Roy  qui  se  va  faire  ou  moys  de 
May  prochain,  il  seroit  bien  décent  et  raisonnable 
mectre,  comme  on  a  acoustumé  faire  es  autres  entrées , 
les  plus  honnestes  personnages  de  lad.  Ville  avec 
des  plus  nobles,  belles  et  honnestes  damoiselles  sur 
le  pont  Nostre  Dame,  qui  sera  paré  et  acoustré,  ainsi 
qu'il  a  esté  ordonné  aux  painlres  qui  ont  la  charge 
de  ce  faire'*'  ;  et  que  à  l'assemblée  qui  a  esté  par  cy 


'''  La  seconde  moitié  du  fol.  189  v°  est  resléc  en  blanc.  Entre  le  i5  mars  et  le  7  avril  il  y  eut  cependant,  entre  la  Cour  et  la  Ville, 
de  nombreux  échanges  d'actes  et  de  pourparlers  au  sujet  de  l'entrée  du  Roi  à  Paris,  comme  nous  l'avons  signalé  déjà  dans  les  notes  3 
de  la  page  1 54  et  1  de  la  page  i55  ci-dessus.  Ces  actes,  provenant  des  anciennes  archives  du  Bureau  de  la  Ville,  véritables  pièces 
justificatives  ou  complémentaires  pour  cette  partie  de  notre  Registre,  sont  conservés  aux  Archives  nationales,  carton  K  967.  L'occasion 
se  présentera  un  peu  plus  loin  de  donner  des  analyses  ou  des  extraits  des  plus  intéressants  de  ces  documents.  Pour  combler  la  lacune 
qui  se  rencontre  en  cet  endroit,  nous  nous  contenterons  de  donner  le  texte  d'une  lettre  missive  de  Henri  II  aux  Prévôt  des  Marchands 
et  Échevins,  datée  du  i5  mars  : 
kDe  par  le  Roï. 

«Très  chers  et  bien  amez,  pour  l'affection  que  nous  avons  que,  es  entrées  de  nous  et  de  nostre  très  chère  compaigne  la  Royne, 
proches  l'une  de  l'autre ,  en  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  vous  faites  vostre  debvoir,  ainsi  que  jà  vous  avons  escript  par  autres 
noz  lettres  missives,  et  que,  pour  ce  faire,  vous  advisez  entre  vous,  en  vostre  Bureau,  tous  les  moyens  exquis  à  faire  triumphes  et 
pompes  en  la  plus  grande  magnificence  que  l'on  pourra  faire  et  adviser,  et  sans  vous  arrester  ne  reigler  à  ce  qui  a  esté  faict  par  le 
passé,  es  autres  entrées  des  Hoys  et  Roynes,  noz  prédécesseurs,  mais  faire  plus  amples  magnificences  et  triumphes,  si  faire  le  povez, 
soit  en  voz  habilz  et  des  autres  officiers  de  nostredicle  Ville,  comme  de  ceulx  qui  seront  par  vous  ordonnez  pour  vostre  garde  el  vous 
acompaigner,  et  acoustreniens  de  voz  raonsteures  et  autres  despenses  quelconques,  nous  vous  avons  bien  voullu  de  rechef  escripre  la 
présente,  affm  que  n'y  faictes  faulte;  autrement  nous  donnerez  occasion  de  malcontenlement.  Et  la  despence  qui  sera  ainsi  faicle  par 
voz  advis,  nous  voulions  estre  allouée  es  comptes  du  Receveur  de  lad.  Ville  par  voz  acquitz  et  raandemens,  sans  y  faire  aucune  diffi- 
culté. Car  tel  est  nostre  plaisir.  Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  xv'  jour  de  Mars  mil  y"  xlviii. ?) 

Signé  :  it  HENRY»  et  au  dessous  :  oDutdier». 

Suscription  :  «A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre  ville  eapitalle  de  Paris.n  (K  957,  n°  1 0.) 

Des  lettres  patentes  données  à  Ecouen,  le  a 3  mars  suivant,  renouvellent  en  termes  presque  identiques  les  recommandations  du 
Roi  de  ne  rien  épargner  pour  la  magnificence  des  cérémonies  de  son  entrée ,  de  trouver  quelque  chose  de  nouveau  et  de  faire  mieux 
que  pour  ses  prédécesseurs.  En  même  temps  il  mande  au  Receveur  de  la  Ville  de  fournir  les  sommes  nécessaires  pour  toutes  ces  dé- 
penses. (Id.  161'd.,  n°  11.) 

"'  Le  Registre  porte  à  tort  :  tirn'jour  d'avrih.  Le  samedi  était  le  6  et  non  le  7. 

(')  René  Vivien  résigna  son  office  de  Notaire  et  Secrétaire  du  Roi,  en  faveur  de  son  fils,  René  II,  à  condition  de  survivance,  et 
celui-ci  fut  reçu  à  la  place  de  son  père,  le  1  a  septembre  1  555.  (A.  Tessereau,  Hist.  de  la  Grande  Chancellerie ,  in-fol.  t.  I,  p.  1  a4.) 

<*>  La  décoration  du  pont  Noire-Dame  est  décrite  dans  notre  Registre  et  on  la  trouvera  plus  loin,  avec  la  relation  des  cérémonies  de 
l'entréedu  Roi.  Les  détails  en  sont  plus  précis  et  plus  abondants  dans  le  registre  des  Comptes  de  la.  Ville  pour  les  années  1 548-1 549. 
Leur  longueur  même  nous  interdit  malheureusement  de  les  reproduire  ici.  Celte  décoration  emprunte  une  part  de  son  importance  à 


[15/.9] 

devant  tenue,  pour  faire  rebailler  à  louage  lesd. 
maisons  dud.  pont  Noslre  Dame,  parceque  le  temps 
des  preneurs  estoit  expiré,  il  fut  dit  et  conclud, 
entre  les  autres  clauses  et  charges  que,  s'il  advenoit 
durant  le  temps  des  neuf  années  de  louage  à  quoy 
ilz  prenoient  lesd.  maisons,  entrée  de  Roy,  de  Royne 
ou  autre  solempnité  en  lad.  Ville,  que  chascun 
desd.  preneurs  seroient  tenuz  bailler  leur  première 
chambre  ausd.  Prévost  et  Eschevins  et  Conseillers  de 
lad.  Ville,  ou  autres  gens  d'auctorité  quilz  y  voul- 
droienl  envoyer,  pour  veoir  lesd.  entrées  et  solemp- 
nitez,  neantmoings  ont,  depuis  trois  jours  en  ça,  ref- 
fuzé  à  vouHoir  acorder  à  bailler  leurdicte  première 
chambre  ausd.  jours,  disans  qu'il  n'avoit  pas  esté 
délibéré  par  le  Conseil  de  lad.  Ville,  et  n'ont  vouUu 
lever  leursdictz  baulx,  disans  que  si  on  les  y  veult 
contraindre,  qu'ilz  s'en  porteront  pour  appellans. 
Et  sur  ce  a  mys  la  matière  en  délibération. 


DE  LA  VILLE   DE  PARIS. 


159 


CONCLOSION  POUR  LE  PONT  NoSTRE-DaME. 


Tous  lesquelz,  memoratifz  que,  à  lad.  assemblée 
de  faire  lesd.  baulx,  il  fut  advisé  que  lad.  clause  y 
devoit  esire  mise,  sont  aussi  d'avis  qu'elle  doibt  de- 
meurer ausd.  baulx,  c'est  assavoir,  que  lesd.  habi- 
tans  dud.  Pont  seront  tenuz  bailler  leur  première 
chambre  ausd.  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et 
Conseillers  de  lad.  Ville,  ou  autres  notables  person- 
nages qu'ilz  vouldront  envoyer  en  leur  lieu,  pour 
veoir  lesd.  entrées  ou  autres  solempnitez  quant  ilz 
se  feront,  nonobstant  que  le  registre  qui  fut  lors  faict 
ne  le  porte  expressément;  et  que  le  corps  de  la  Ville 
en  gênerai  peult  aussi  bien  faire  baulx  aux  charges 
et  clauses  prouffitables  et  honnorables  à  icelle  Ville 
que  font  les  manans  et  habitans  d'icelle  en  parti- 
culier, en  baillant  à  louage  leurs  maisons  et  héri- 
tages. 


CLXXIV  [CXXIII]. 


Resig?iation 

8  avril  i5Ag. 


Du  dimenche,  vu' jour  d'Avril  mil  v'  xlviii  avant 
Pasques. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte ,  en  l'Ostel  de  la 
ville  de  Paris,  après  Vespres,  de  Mess"  les  Prévost 
des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville, 
pour  donner  leur  avis  sur  les  résignations  que  en- 
tendent faire  Mess"  du  Mortier  et  de  Montmirel  de 
leurs  ollices  de  Conseiller  de  Ville,  et  pour  le  faict 
de  l'entrée  du  Roy  et  de  la  Royne;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mous'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyol; 

Mess"  Lecirier,  Vialart,  Pomereu  ,  Courtin ,  Esche- 
vins; 

Mess"  Luillier,  Viole,  Baillet,  Berlhelemy,  Cour- 
tin, de  Livres,  Paillarl,  T.  de  Montmirel,  Leeomte, 
Bouchard,  Larcher,  Leiieur,  Berthelemy,  Lelievre, 
Conseillers  de  la  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  a  dit  que,  le 
jour  d'hier,  on  avoit  ad\isé  que  les  procurations  se- 
roient relTorrnées  et  que,  si  ce  n'est  de  père  à  filz, 
nulle  résignation  ne  sera  admise  infavorem,  mais 
sera  procédé  à  l'esleclion  de  personnage  capable, 
tel  qui  sera  advisé  par  lad.  assemblée. 

Ce  faict,  est  comparu  m"  Françoys  Coignel,  le- 


DE   l'office    de    conseiller  DE  ViLLE. 
(Fol.  i4t.) 

quel,  ou  nom  et  comme  procureur  de  mons'^du  Mor- 
tier, a  declairé  qu'il  resignoit  sond.  office  de  Conseil- 
ler es  mains  de  Mess"  purement  et  simplement,  en 
vertu  de  lad.  procuration  pure  et  simple. 

M*  Rbné  Vyvyen,  conseiller  de  Ville. 

Après  lecture  faicte  d'icelle  procuration,  mons'le 
Prévost  a  demandé  aux  assistans  s'ilz  savoient  per- 
sonnage cappable  pour  eslre  pourveu  oud.  estât, 
qu'ilz  eussent  à  l'eslire.  Tous  lesquelz  ont  concorda- 
blement  esleu  maistre  René  Vivyen,  Notaire  et  Se- 
crétaire du  Roy.  Et  a  esté  mandé  à  lad.  heure  et,  luy 
comparu,  a  esté  receu  au  serment  en  tel  cas  acous- 
tumé. 

Et  à  l'instant  est  venu  m'  Jehan  Quetin,  notaire 
ou  Chastelletde  Paris,  lequel  comme  procureur  dud. 
8'  de  Montmirel,  a  declairé  qu'il  resignoit  purement 
et  simplement  sondict  office  de  Conseiller  es  mains  de 
Mess",  pour  y  pourveoir  tel  personnage  qu'ilz  advi- 
seroient,  led.  Quetin  fondé  de  lettres  de  procuration 
semblables  à  celle  dud.  s' du  Mortier,  dont  la  teneur 
ensuit  : 

tr  Noble  homme  et  sage,  mons''  m'  Estienne  de 
Montmirel,  Conseiller  du  Roy  noslre  sire  et  Maistre 


ce  fail  que  les  arlistes  qui  en  furent  chargés,  ainsi  que  des  autres  peintures  et  sculptures  faites  eu  divers  endroits  de  Paris,  pour  la 
circonstanci»,  portent  les  tiouis  illustres  de  :  nJehan  Cousin,  muistre  painctre ,  CUarlet  Doriffn'j,  aussi  painctre ,  et  Jehan  Goujon,  maistre 
ymngier  et  tailleur  Je  figures,  detnourant  à  l'arisn.  Ils  reçurent  à  eux  trois,  pour  les  travaux  qu'ils  exécutèrent  à  l'occasion  de 
l'entrée  du  Roi,  la  sonunc  de  trois  mille  livres  tournois.  (Archives  nat.,  KK  286,  fol.  56  et  suiv. ,  6a  et  suiv.) 


160 


REGISTRES  DU  BUREAU 


des  Requestes  de  son  Iloslel,  Conseiller  dud.  sei- 
gneur en  sa  court  de  Parlement  et  aussi  Conseiller 
de  la  ville  de  Paris,  faict  et  constitue  ses  procureurs 
honnorables  hommes  m'  Jehan  Quetin,  etc.,  aus- 
quelz  et  à  chascun  d'eulx  Icd.s"^  constituant  a  donné 
plain  povoir,  puissance,  auclorité  et  mandement 
especial  de  resigner  et  remectre  es  mains  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers 
de  lad.  ville  de  Paris,  sondict  office  de  Conseiller  de 
lad.  Ville,  pour  par  eulx  en  pourveoir  personne  ca- 
pable et  ydoyne  tel  qu'ilz  verront  bon  eslre,  pour 
icelluy  office  excercer,  et  generallement  d'autant  y 
faire  comme  led.  s''  constituant  feroit  et  faire  pour- 
roit,  si  présent  en  personne  y  estolt,  jaçoit  ce  que 
le  cas  requist  mandement  plus  especial.  Promectant, 
etc.,  obligeant,  etc.  Faict  l'an  mil  cinq  cens  qua- 
rante huit,  le  dimenche  septiesme  jour  d'Avril, 
avant  Pasques.  « 

Signé  :  «  Godart  et  Le  Barge.  ■» 

Sire  Jeuan  Croquet,  conseiller  de  Ville. 
Après  lecture  faicte  de  lad.  procuration  en  lad. 
assemblée,  a  esté  procédé  par  les  dessusdictz  à  l'es- 
leclion  d'ung  autre  personnage.  Et  la  matière  mise 
en  délibération,  tous  les  dessusdictz  ont  esleu  et 
donné  leur  voix  à  sire  Jehan  Croquet,  qui  s'est 
desmis  le  jour  d'uy  de  son  estât  de  Quartenier,  au 


[15/.9] 

prouffit  de  Jehan  Boucher,  le  jeune.  Lequel  Croquet 
est  comparu  et  a  faict  le  serment  acouslumé. 
[Préparatifs  de  l'entrée  du  Roi  et  de  la  Reine.] 

Après  lesquelles  eslections,  mond.  s'  le  Prévost 
a  remonslré  à  lad.  compaignée  que  on  faict  les 
appreslz  en  toute  dilligence  pour  l'entrée  du  Roy  et 
de  la  Royne,  et  que,  pour  l'honneur  que  la  Ville 
a  délibéré  luy  faire,  il  prioit  ladicte  compaignée  y 
voulloir assister  en  bonnes  robbes  de  satin,  doublées 
de  velours  noir,  et  qu'ilz  advisassent  si  on  devoit 
bailler  les  cinquante  livres  qui  avoient  esté  advisez 
par  la  dernière  assemblée  à  tous  lesd.  Conseillers, 
tant  ceulx  qui  yront  avec  les  Cours  souveraines  que 
ceulx  qui  yront  avec  lad.  Ville. 

Tous  lesquelz  Conseillers,  avec  lesd.  Vivven  et 
Croquet,  ont  conclud  et  advisé  que,  actendu  qu'ilz 
n'ont  nulz  gages  et  qu'ilz  font  plusieurs  services 
à  lad.  Ville,  et  à  ce  qu'il  s'en  puisse  trouver,  les 
jours  desdictes  entrées,  en  plus  grant  nombre,  que 
chascun  desd.  Conseillers  indifféremment  doibvent 
avoir  chascun  une  robbe.  Et  leur  sera  baillé  par  lad. 
Ville  à  chascun  lx  livres  parisis,  pour  avoir  satin  et 
doubleure;  car  à  la  première  assemblée  ne  fui  parlé 
que  de  la  robbe  sans  doubleure.  Et  les  Quarteniers 
aussi  auront  pour  leur  ayder  à  habiller  de  robbes 
de  salin  ou  damas,  la  somme  de  quarante  livres  pa- 
risis à  chascun''). 


CLXXV  [GXXIV].  —  Pour  l'entrée  du  Roy  et  de  la  Royise 

Avril  iSàg.  (Fol.  itis.) 

Durant  led.  moys  d'Avril,  ont  esté  mandez  tous 
les  maistres  jurez  des  mesliers  de  Paris,  ausquelz  a 
esté  enjoinct  fournir,  pour  l'entrée  du  Roy  et  de  la 
Royne,  le  nombre  des  personnes  à  eulx  ordonnez. 


vestuz  et  habillez  selon  le  pourtraict  à  eulx  liionstré, 
à  leurs  despens.  Lesquelz  ont  promis  fournir  le 
nombre  de  gens  qui  sera  cy  après  enregistré  à  l'en- 
trée dud.  seigneur  et  de  la  Royne. 


<''  On  a  vu  plus  haut  (n°  CLXX)  que  le  Bureau  s'ëtait  préoccupé  déjà  de  cette  question  du  costume  de  cérémonie  et  surtout  de  la 
dépense  qu'elle  allait  occasionner  à  chacun  des  officiers  de  la  Ville.  Henri  II ,  qui  avait  à  cœur  que  tout  concourût  à  augmenter  l'éclat  de 
son  entrée  dans  la  capitale,  fit  dresser  un  règlement  spécial  des  hahils  que  devaient  porter  ce  jour-là  les  Prévôt  des  Marchands,  Eche- 
vins,  Conseillers  de  Ville,  Quarteniers,  etc.,  et  de  la  somme  qui  serait  allouée  à  chacun  d'eux  pour  les  indemniser  :  laPour  cette 
caute,  oitant  toutes  dijjicultez  que  l'on  vous  pourvoit  sur  ce  faire,  nous  avons  iceulx  habitz  arrestez  ainsi  qui  s'ensuit  :  c'est  assavoir  que 
nous  vous  avons  permis  et  accordé  prandre  pour  vous,  Prévost  des  Marchans,  quatre  Eschevins  et  Greffier  de  nostredicte  Ville,  à  chacun 
la  somme  de  trois  cens  livres  tournois  pour  convertir  à  la  despense  qu'il  conviendra  à  chacun  de  vous  faire ,  tant  pour  l'achapt  de  deux  robes 
mi  parties,  l'une  de  velours  cramoisy  brun  et  velours  tanné  pour  le  jour  de  nostredicte  entrée,  et  l'autre  de  velours  cramoisy  de  haulte  coul- 
letir  et  velours  tanné  pour  le  jour  de  l'entrée  de  noslre  compaigne ,  que  pour  les  acoustremens  de  voz  montures;  aitx  Receveur  et  Procureur 
de  nostredicte  Ville,  à  chacun  d'eulx  sept  vingtz  dix  livres  tournois  pour  la  despense  de  l'achapt,  chacun  de  deux  robes  de  draps  de  soije , 
qu'ilz  porteront  indiferanmenl  es  jours  desd.  entrées,  et  aussi  pour  les  acouslremens  de  leurs  montures;  aux  vingt  quatre  Conseillers  de 
nostredicte  Ville,  à  chacun  d'eulx  la  somme  de  soixante  et  quinze  livres  tournois,  et  aux  seize  Quarteniers,  à  chacun  cinquante  livres  tournois 
pour  subvenir  à  l'achapt  de  leurs  robes  es  jours  desd.  entrées.  Et  quant  aux  autres  officiers  de  nostredicte  Ville ,  comme  de  ceulx  qui  seront 
préposez  de  vostre  garde  el  vous  acompaigner,  nous  vous  remettons  a  en  ordonner,  selon  que  vous  adviserez  et  congnoisirez  que  pourra  mon- 
ter la  despence  qu'ilz  feront  pour  cest  ejfect.  Voulions  que  toutes  lesd.  parties  et  sommes  de  deniers  qui  seront  par  vous  prinses  et  ordonnées , 
ainsi  que  dessus  est  dict,  soient  paiez  par  le  Receveur  de  nostredicte  Ville.  A  Sainct  Germain  en  Laye,  le  j' jour  d'Avril  mil  r'  XLViii  avant 
Patquet.i)  (Archives  nat.,  K  gSy,  n°  la.) 


[iSig] 


DE  LA  VILLE  DE  PARTS. 


161 


Enffaxs  de  Paris  mandez. 


Et  pareillement  ont  esté  mandez,  chascun  jour 
ilud.  nioys,  les  plus  apparans  enffans  de  Paris,  tant 
mariez  que  à  marier,  pour  eulx  apprester  et  aller 
à  cheval  au  devant  du  Roy  et  de  la  Royne,  à  leur 
entrée,  vestuz  et  habillez,  selon  le  pourtraict  à  eulx 
baillé,  qui  est  ungsaye  ou  cazaquyn  de  cheval,  cou- 
vert tout  de  broderye  et  orfaverye ,  des  couHeurs  du 
Roy  et  de  la  Royne,  soubz  lequel  avoit  une  chemyse 
de  maille  ou  corsellet  doré,  le  morion  d'argent  en 
leste,  garnv  de  pennache  desdictes  coulleui-s,  et  le 
cheval  bardé  et  capparassonné  tout  de  mesmes.  L'ha- 
bit estoit  si  riche  et  de  si  grant  coust  qu'il  n'y  avoit 
que  les  enlTans  des  meilleures  maisons  de  Paris  qui 
voulsissent  promectre  à  le  fournir  à  leurs  despens. 


et  jusques  au  nombre  qui  sera  descript  à  l'entrée 
dud.  seigneur. 

Gerjiai\  RonnsiER,  cappitaine. 

Et  pour  conduyre  lesd.  enffans  de  Paris  à  cheval, 
a  esté  esleu  pour  cappitaine  Germain  Boursier''',  et 
pour  lieutenant  Drouet  Parent. 

Ilem,  pour  conduire  les  gens  de  pied'^',  a  esté 
prins  par  mesd.  s",  c'est  assavoir  :  le  seigneur  de  la 
Saulnerye,  nommé  Françoys,  et  Jehan  Lcgendre,  s' 
et  viconte  de  Beaupré,  qui  ont  promis  fournir  de 
lieuxtenans  et  portenseignes,  avec  sergens  de  bende. 

A  esté  faict  marché  aux  paintres,  tailleurs  d'y- 
mages  de  faire  les  théâtres,  devises,  arcs  trium- 
phalz,  histoires  et  autres  choses,  selon  les  marchez 
par  escript  (^'. 


■''  Germain  Boursier  avait  aussi  un  porte-onseijjne  et  un  guidon.  Sa  troupe  comptait  de  too  à  120  clievaux,  et  les  dépenses  que 
la  Ville  eut  à  supporter  pour  le  rembourser  de  ses  frais  s'éleva  à  433  livres.  [Archives  nal.,  KK  286,  fol.  l'ia  v°.) 

'*  Il  s'agit  toujours  des  enfants  de  Paris,  qui  étaient  partagés  en  cavalerie  et  infanterie.  Le  Registre  des  comptes  déjà  cité  nous 
apprend  que  les  deux  capitaines  François  de  La  Saunerie  et  le  vicomte  de  Beaupré  avaient  pour  lieutenanls  Moiel  et  Saint-Gobert, 
et,  sous  leurs  ordres,  neuf  sergents  de  bandes  et  raulcuns  soldars  et  gens  expérimentez  à  la  guerre,  qu'ilz  ont  euz  et  enlretenuz 
ordinairement  à  leur  suyte,  depuis  le  moys  d'avril  jusques  au  vingt  deuxiesme  juing,  pour  leur  ayder  à  faire  les  monstres,  reveues  et 
autres  choses  pour  dreccr  et  aguerrir  lesd.  enfans  de  Paris.»  L'entretien  de  cette  troupe  coûta  à  la  Ville  g.3o  livres  tournois.  [Archives 
nal.,  KK  286,  foL  73.) 

'''  On  conserve  parmi  les  titres  de  la  ville  de  Paris,  aux  Archives  nationales,  des  lettres  patentes  du  2g  avril  iSig,  qui  règlent 
le  rang  et  l'ordre  de  marche  des  olliciers  de  la  Ville  dans  les  cérémonies  des  entrées,  et  qui  sont  indiquées,  sur  une  copie  jointe  à 
l'original,  comme  extraites  des  registres  de  l'Hôtel  de  Ville.  De  quel  registre  est-il  question  ?  Il  est  dilTicile  de  le  déterminer.  Ce  qui 
est  certain ,  c'est  qu'elles  ne  figurent  point  sur  le  nôtre ,  et  que  cependant  elles  y  trouveraient  leur  place  naturelle.  Aussi  nous  en  donnons , 
sinon  le  texte  intégral,  au  moins  le  dispositif  et  les  parties  essentielles  : 

rllenry,  etc.,  à  noz  très  cliers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  salut  et 
dilection.  Pour  ce  que  nous  desirons  pourvcoir  à  toutes  les  choses  requises  pour  le  faict  des  entrées  de  nous  et  de  nostre  très  chère 
et  très  amée  compagne  la  Royne,  que  nous  ferons  de  brief  en  nostredicte  Ville,  mesmement  que  l'ordre  que  vous  et  les  Greffier,  Rece- 
veur et  Procureur.  Conseillers,  Quartcniers  et  autres  officiers  d'icelle  Ville,  devez  tenir,  à  ce  que,  es  jours  desdictes  entrées,  ilz 
n'entrent  en  contention  les  ungs  avec  les  antres,  ayant  pour  cest  effect  faict  voir  et  entendre  comme  par  cy  devant  les  choses  estoient 
conduictcs  et  l'ordre  que  voz  prédécesseurs  et  lesd.  officiers  avoient  tenue  et  observée,  et  signamment  en  la  dernière  entrée  faicte  en 
nostredicte  Ville  par  nostre  très  cher  et  très  amé  frère  l'Empereur  (ci-dessus,  p.  7-10);  et  après  avoir  sceu  au  vray  en  quel  ordre 
vous  et  lesd.  officiers  avez  lousjours  marché  èsdictes  entrées,  cy  devant  faictes,  vous  en  avons  bien  voulu  de  nostre  part  faire  déclara- 
tion. Sçavoir  faisons  que  nous,  après  avoir  eu  sur  ce  l'advis  des  gens  de  nostre  Privé  Conseil,  voulans  maintenir  lesd.  officiers  de 
nostredicte  Ville,  et  entre  autres  lesd.  Greffier,  Receveur  et  Procureur  en  leurs  preeminances  et  aulboritez,  comme  bien  ilz  le 
méritent,  pour  le  continuel  service  ou  ilz  sont  ordinairement  occuppez,  tant  pour  noz  affaires  que  de  ceux  de  nostredicte  Ville  et  chose 
publique  d'icelle ,  avons  dit  et  déclaré,  voulu  et  ordonné,  disons,  déclarons,  voulons  et  ordonnons  par  ces  présentes  que  vous  et 
lesd.  Greffier.  Receveur,  Procureur,  vingt  quatre  Conseillers  et  seize  Quarteniers  de  nostredicte  Ville,  marcherez  èsdictes  entrées  en 
l'ordre  qu'avez  par  cy  devant  tenu  es  autres  entrées,  et  mesmement  en  la  dernière  entrée  qui  a  esté  faicte  par  nostredict  très  cher 
et  très  amé  frère  l'Enq)creur;  c'est  assavoir  que  vous,  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Greffier,  marcherez  deux  à  deux,  vestuz 
de  robbes  my  partie  de  velours  cramoisy  et  tanné,  ainsy  que  avez  faict  par  cy  devant  et  que  vous  avons  nagueres  par  autres  lettres 
ordonné.  Après  marcheront  lesd.  Receveur  et  Procureur;  après,  les  vingt  quatre  Conseillers,  aussy  eu  ordre,  selon  leurs  antiquitez 
ou  qualitez  de  leurs  estatz,  offices  et  dignitez;  et  consequemment,  les  seize  Quar'teniers  d'icelle  nostredicte  Ville,  aussy  tous  vestuz 
de  leurs  babitz,  que  pour  ce  leur  avons  pareillement  ordonnez.  Et  quant  aux  autres  officiers  de  nostredicte  Ville,  marcheront  comme 
ilz  ont  acoustumé  et  ainsy  que  verrez  qu'ilz  ont  faict  èsd.  autres  entrées,  etc.  Donné  à  Saiuct  Germain  en  Lave,  le  xxix"  jour  d'Avril 
mil  cinq  cens  quarante  neuf.-  (Original  scellé  et  copie  collationnce  portant  cette  mention  :  vExlrail  des  llegisires  de  l'iloslel  de  la 
ville  de  Paris  (fol.  cxn  reito),  par  moi  Conseiller  et  Secrétaire  du  Roy  et  de  ses  finances,  Pitoys».  (Archives  iial.,  K  g57,  n°  i5.) 


lUPRIUCniE    HATIOHALC. 


16S 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[1549] 


CLXXVI  [CXXV].  —  Mo>s'  de  Lezigny  envoyé  par  le  Roy  pour  les  lisses. 

3  mai  i54(j.  (Fol.  lia  v°.) 


Le  111°"' jour  de  May  ensuivant,  est  venu  Mons''de 
Lezigny,  autrement  le  trésorier  Pierrevive'",  lequel 
a  declairé  à  mesd.  s"  que  le  Roy  l'avoit  envoyé  par 
devers  eulx  pour  deviser  de  ia  façon  des  lisses  et 
qu'il  convenoit  faire  grande  dilligence  de  les  des- 
pescher,  parce  que  le  Roy  ne  veult  plus  targer  à 
faire  son  entrée.  Par  quoy,  après  plu.sieurs  devis, 
Mess"  ont  appelle  m"  Charles  Leconte ,  Maistre  des 
euvres  de  charpenterye  de  lad.  Ville,  et  sont  allez 
tous  emseinble  sur  les  lieux;  et  ont  commandé  aud. 
Leconte  les  faire  expédier,  selon  le  Marché  qu'ilz 
ont  faict  à  luy.  Incontinant  ont  envoyé  quérir  le 
paveur  de  lad.  Ville,  ausquelz  ilz  ont  commandé 
aller  en  dilligence  despaver  la  rue  Sainct  Anthoine 
à  l'endroit  où  il  convient  faire  lesd.  lisses. 


A  esté  aussi  ordonné  aud.  Leconte  que,  suyvant 
le  voulloir  dud.  seigneur,  il  eust  à  faire  faire  le 
parron  à  Sainct  Ladre,  devant  la  rue  qui  va  à 
Sainct  Laurens'-',  où  se  doibt  mectre  led.  seigneur, 
pour  veoir  venir  au  devant  de  luy  la  ville  de  Paris, 
le  jour  de  son  entrée;  et  aussi  de  faii-e  la  charpen- 
terye des  arcs  triumphalz  qu'il  convient  faire,  tant 
à  la  Porte  Sainct  Denis,  le  Ponceau,  la  Porte  aux 
Paintrcs,  du  Rinoceros,  devant  le  Sepulclire,  le 
Chaslelet,que  aux  deux  boutz  du  Pont  Noslre  Dame. 
Et  de  ce  ont  faictz  marché  par  devant  deux  no- 
taires, lequel  Leconte  a  promis  rendre  le  tout  prest, 
en  sorte  que  les  paintres  pourront  avoir  faict  leurs 
ouvrages  sus  iceulx  avant  lad.  entrée. 


CLXXVII  [CXXVI].  —  [Suite  des  préparatifs  de  l'entrée  du  Roi  et  de  la  Reine.] 

Mai  iSig.  (Fol.  i4a  v°.) 


Durant  led.  moys  de  May,  a  esté  envoyé  mons'  de 
Bobigny  et  plusieurs  sergens  es  maisons  des  enffans 
de  Paris  qui  avoient  promis  venir  èsdictes  entrées , 
pour  savoir  s'ilz  faisoient  leur  devoir  eulx  aprester, 
ou  non,  et  ceulx  qui  n'avoient  encores  riens  com- 
mencé, a  esté  envoyé  garnison  en  leurs  maisons.  Et 
pareillement  ont  esté  mandez  les  habitans  du  Pont 
Nostre  Dame,  ausquelz  a  esté  leue  une  lettres  pa- 


tentes du  Roy,  par  laquelle  il  veult  et  ordonne  que 
mesd.  s"  de  la  Ville  mectent  en  leurs  premières 
chambres  ou  ouvrouers  des  plus  notables  person- 
nages de  Paris,  dames  et  damoiselles,  et,  à  leur 
relTuz,  que  commandement  leur  soit  faict  devuider 
leursdictes  maisons  et  les  bailler  à  d'autres.  La  plus 
grande  partie  desquelz  sont  comparuz  et  ont  dit 
qu'ilz  vouUoient  obeyr  au  Roy  et  à  lad.  Ville  '^K 


CLXXVIII  [GXXVII].  —  L'entrée  de  monseigneur  le  Daulphin  à  Paris. 

5  et  M  juin  1549.  (Fol.  i/i3  v'.) 


Le  mardi,  iv' jour  de  Juing'^'  mil  cinq  cens  qua- 
rante neuf,  ont  esté  receues  lettres  de  Monseigneur 
le  Conneslable,  par  lesquelles  il  mande  à  lad.  Ville 
d'aller  au  devant  de  mond.  seigneur  le  Daulphin 
honnorablement,  lequel  arrivera  encesle  ville  mardi 


prochain.  Et  incontinant  lesd.  lettres  receues,  a  esté 
advisé  au  Bureau  de  lad.  Ville  qu'on  devoit  mander 
Mess"  les  xxiiii  Conseillers  et  seize  Quarleniers  avec 
six  des  plus  bonnestes  bourgeois  de  lad.  Ville  de 
chascun  quartier  pour  acompaigner  mesd.  s"  à  aller 


"'  Charles  de  Pierrevive,  seigneur  de  Lésigny,  Maître  d'Hôtel  du  Roi  et  Trésorier  de  France. 

'^'  La  description  de  celle  tribune  se  lira  ci-dessous  dans  la  relation  des  cérémonies  de  l'entrée  ;  elle  se  trouve  aussi  avec  force  dé- 
tails dans  le  registre  de  comptes  de  la  Ville  pour  l'année  i5/ig.  (Archives  mal.,  KK  28O,  fol.  175  v°.) 

W  Les  trois  quarts  du  folio  i43  sont  restés  on  blanc.  Cet  espace  était  réservé  sans  doute  à  la  transcription  des  aniros  actes  relatifs 
aux  fêtes  préparées  pour  l'entrée  du  Roi.  Ainsi,  le  lû  mai,  par  lettres  données  à  la  Rocheguyon ,  Henri  II  envoya  mandement  et  com- 
mission aux  Prévôt  des  Marchands  et  Échevins  de  faire  fortifier  l'Ile  Lonviers,  d'y  construire  un  bavre  et  au-dessus  un  fort  avec  bas- 
tions, que  l'on  devait  assaillir  pour  donner  la  représentation  d'un  siège  et  d'une  prise  d'assaul.  Dans  l'ile  aux  Vaclies  et  dans  l'ile 
Notre-Dame  ils  durent  faire  établir  des  ponts  de  bateaux,  ttpour  venir  assaillir  ledict  fort  par  esbalemens  et  pour  plus  grande  magni/i- 
cmce  (iesd.  entrées V  (K  957,  n"  iC).  Cette  construction  est  longuement  décrite  dans  le  registre  des  comptes,  KK  286,  fol.  1/19  et 
suiv. ). 

'*'  Le  Registre  porte  par  erreur  ;  rfe  mardi,  y°  jour  de  Juingn,  Il  faut  lire  :  rie  mardi  ivri ,  ou  bien  sle  mercredi  ïti. 


[i549] 

au  devant  dud.   Daulphin.   Et  furent   incontinant 

expédiez  les  mandemens. 

Et  Icd.  jour  de  mardi,  xi"'  jour  dud.  moys,  mesd. 
s"  de  la  Ville  et  lesd.  Conseillers,  Quarteniers  et 
bourgeois  avec  trente  archers,  xxx  arbalestriers  et 
XXX  liacquebutiers ,  mesd.  s"  les  Prévost  des  Mar- 
chans,  Eschevins  et  Greffier,  vestuz  de  leurs  robbes 
mv  parties  des  coulleursde  lad.  Ville,  leurs  dix  ser- 
gens  devant  eulx,  partirent  de  i'Oslel  de  lad.  Ville, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


163 


environ  deux  heures  de  relevée,  et  s'en  allèrent  au 
devant  dud.  seigneur  jusques  à  la  Maladerye  du 
RooUe,  où  ilz  feirent  la  révérence  à  mond.  seigneur  le 
Daulphin,  qui  estoit  bien  acompaigné  de  plusieurs 
grans  seigneurs  et  dames.  Et  marchèrent  mesd.  s"  de 
la  Ville  devant  luy  jusques  à  la  porte  Saine tHonnoré, 
oiî  il  y  avoit  plusieurs  pièces  d'artillerye  qui  feurent 
tirées  à  son  entrée,  et  feirent  grand  bruyt.  Et  de 
là  le  menèrent  jusques  au  Palais ,  oii  il  devoit  loger'". 


CLXXIX  [CXXVIII].  —  L'entrée  du  Roy  continue'e. 

j3  juin  iSig.  (Fol.  ii3  v°.) 


Et  le  jeudi  ensuivant,  xiii""  jour  dud.  moys,  qui 
estoit  le  jour  que  le  Roy  avoit  arresté  faire  son  en- 
Irée,  mais  pour  les  grandes  innundalions  d'eaues, 
vent  impetueulx  et  incommodité  du  temps,  le  Roy 
envoyé  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  environ  cinq  heures 
de  soir,  le  seigneur  de  Maigny,  lequel  declaira  que 


led.  seigneur  luy  avoit  commandé  venir  dire  à  lad. 
Ville  que,  pour  lad.  incommodité  du  temps,  l'en- 
trée dud.  seigneur  seroit  continuée  à  diraenche  pro- 
chain, et  incontinant  fut  envoyé  quérir  la  trompette 
de  lad.  Ville  pour  l'aller  publier  à  l'heure  par  lad. 
Ville,  ce  qui  fut  faict. 


CLXXX  [CXXIX].  —  Présent  à  monseigneur  le  Daulphin. 

i/ijuin  1 549.  (Fol.  i44.) 


Et  le  landemain  vendredi,  xiiii""'  jour  dud.  moys, 
mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et 
Greffier,  vestuz  de  leurs  bons  habitz  de  soye,  allè- 
rent présenter  à  mond.  seigneur  le  Daulphin  un  beau 
grant  bacin  d'argent  vermeil  doré,  plain  de  dragée 
dorée  '-^l 

[Montres  des  métiers  de  Paris.] 

Tout  le  long  de  lad.  sepmaine,  et  speciallemenl 
dimenche  dernier,  furent  faictes  les  monstres  des 
mesliers  de  Paris,  qui  dévoient  marcher  à  pied  à 
lad.  entrée  du  Roy  et  de  la  Royne.  Et  pour  la  pre- 
mière foys  se  assemblèrent  à  la  porte  Sainct  An- 
Ihoine  et  allèrent,  soubz  la  charge  desd.  cappilaines 
de  la  Saulnerye  et  viconle  de  Beaupré,  jusques  au 
hoys  de  Vinciennes,  oii  ilz  furent  si  bien  mouliez  de 
la  pluye  que  ceulx  qui  avoient  porté  leurs  beaux 


habilz  de  soye  des  couUeurs  du  Roy  et  de  la  Royne 
furent  gastez. 

Et  ne  feirent  ce  jour  leurs  monstres  les  impri- 
meurs, les  maçons,  tailleurs  de  pierres  et  les  coustu- 
riers;  car  lesd.  imprimeurs  avoient  ung  cappitaine 
de  leur  estât  qui  estoit  Loys  Chaudière'^';  et  les 
maçons,  tailleurs  de  pierre  et  charpentiers  avoient 
pour  leurs  cappitaines  m' Guillaume  Guillain ,  Maistre 
des  ouvres  de  maçonnerye  de  lad.  Ville,  et  m"  Claude 
Girard,  maistre  charpentier,  et  les  cousluriers  ung 
autre  de  leur  estât,  qui  feirent  leurs  monstres,  assa- 
voir :  lesd.  imprimeurs  en  Nesle,  lesd.  maçons, 
charpentiers  et  tailleurs  de  pierre  à  Sainct  Martin  des 
Champs,  et  lesd.  cousluriers  le  long  de  la  rivière, 
près  le  boullevert,  et  esloient  bien  six  cens  èsd. 
trois  bandes. 


t'>  Le  récit  de  l'entrée  du  Dauphin  ainsi  que  les  trois  parajp-aphes  qui  suivent  ont  été  publiés  par  doni  M.  Félibien,  Ihit.  de  la 
Mlle  de  Parii,  t.  V  {Preure»,  III),  p.  36o.  ' 

'*  Ce  bassin  d'argent  avait  été  fabriqué  et  vendu  à  la  Ville  par  Jean  Coûtant,  orfèvre  de  Paris,  moyennant  3 10  livres  dix  sols. 
Il  était  rcyielé  d'antique,  en  façon  d'ovalle,  pesant  onze  marcs  quatre  onces».  Le  Dauphin  reçut  les  Prévôt  des  Marchands,  Eclievins 
et  Greflicr,  assistés  de  Jean  Cordelle  et  de  Jean  Quclin,  notaires  au  Cliitelet  de  Paris,  «en  une  galierie,  près  le  jardin  du  Pallais, 
où  il  estoit  acompaigné  de  Mess"  de  Humieres,  senesclial  d'Agenois,  et  autres  ses  gouverneurs,  ledit  bassin  estant  rcmply  de  dragées 
dorées,  an  nipilleu  desquelles  estoit  ung  arbre  de  sucre  doré  avec  douze  grans  boueltes  espices...  Lequel  présent  led.  seigneur  a  eu 
pour  aggreable  et  commandé  eslre  porté  en  sa  chambre».  Le  Dauphin  était  alors  âgé  de  cinq  ans  et  demi  à  peine.  Ces  détails  com- 
plémentaires nous  sont  fournis  par  le  précieux  registre  de  comptes  KK  a86,  fol.  lai.  A  la  suite  se  trouvent  les  comptes  d'épices  et 
dragées,  minutieusement  énumérées,  dont  la  dépense  s'éleva  à  quarante-neuf  livres  cinq  sols. 

'''  Le  registre  dos  comptes  le  nomme  Claude  Chaudière,  rciippitaine  de  la  bande  de  trois  cens  hommes  de  pié,  imprimeurs,  qui  ont 
esté  èsd.  entrées».  H  avait  acheté  à  ses  frais  une  enseigne  de  taffetas  pour  sa  compagnie  et  des  accoiilroments  pour  ses  quatre  tambou- 
rins. La  dépense  s'élevait  à  soixante-sept  livres  dix  sols  tournois,  dont  il  fut  d'ailleurs  indemnisé  par  la  Ville.  (KK  286,  fol.  i4i  v°.) 


164 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i5i9] 


CLXXXI  [CXXX].  —  [Mandements  aux  Conseillers,  Quartemers  et  Bourgeois 

POUR    \LLER  AU  DEVANT  DU  RoY.] 

i5  juin  i5i().  (Fol.  ilih.) 


Le  samedi  malin,  xv'  jorn*  de  Juing,  furent  por- 
tez les  mandemens  à  Mess"  les  Conseillers,  Qiiar- 
lenicrs  et  bourgeois  de  lad.  Ville  pour  eulx  trou- 
ver demain,  à  neuf  heures  du  matin,  en  l'Ostel 
de  lad.  Ville,  pour  aller  au  devant  du  Roy,  à  son 
entrée. 


Et  pareillement  fut  crié  à  son  de  trompe  par  les 
carrefours  de  Paris  lad.  entrée,  et  que  les  gens  de 
cheval  et  de  pied  eussent  à  eulx  trouver,  assavoir 
les  gens  de  pied,  à  quatre  heures  de  matin,  le  long 
de  la  rivière,  et  les  gens  de  cheval,  à  dix  heures  de 
matin,  à  Sainct  Martin  des  Champs. 


GLXXXll  [CXXXl].  —  L'entrée  du  roy  Henry  à  Paris  C'. 

16  juin  i5ig.  (Fol.  i/j/i  v".) 


L'an  mil  cin(]  cens  quarante  neuf,  le  dimenche 
xvi°  jour  de  Juing,  environ  huit  heures  du  matin,  le 
clergé  de  l'Université  de  Paris  se  rayst  en  chemin 
pour  aller  au  devant  dud.  seigneur,  011  il  estoit,  à 
Sainct  Ladre,  où  lad.  Ville  avoit  faict  faire  ung  par- 
ron  de  boys  devant  la  rue  Sainct  Laurens,  où  le  Roy 
nostredict  seigneur  povoit  veoir  venir  et  passer  par 
devant  luy  tous  ceulx  de  lad.  Ville. 

Après  led.  clergé  passé  et  le  Recteur  de  lad.  Uni- 
versité, mous''  le  Prévost  des  Marchaiis,  m'  Claude 
Guyot,  feist  marcher  les  gens  de  pied  qui  partirent 
de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  environ  unze  heures  du 
matin;  et  y  avoit  deux  des  sergens  de  lad.  Ville  à 
cheval,  vestuz  de  leurs  robbes  my  parties  et  leurs 
navires  d'orfaverye  sur  l'espaulle. 

Après  marchoient  les  cappitaines  de  gens  de  pied 
des  mestiers  de  lad.  Ville,  bien  armez  et  richement 
acoustrez  selon  leur  estât  avec  les  porte  enseignes, 
sergens  de  bande,  lieutenans  et  autres  appointez  qui 


mectoicnt  en  ordre  lesd.  gens  de  pied,  les  dressoient 
et  faisoient  marcher  lesd.  gens  de  pied  des  mestiers 
de  lad.  Ville,  bien  vestuz  et  equippez  et  qui  estoient 
en  nombre,  c'est  assavoir  : 

Les  paticicrs,  cinquante  hommes; 

Les  vitriers,  vingt  cinq  hommes; 

Les  vergers,  huit  hommes; 

Les  mareschaulx,  quarante  hommes; 

Les  tonneliers,  quarante  hommes; 

Les  chandeliers,  quarante  hommes; 

Les  fourreux,  trente  hommes; 

Les  layetiers,  dix  hommes; 

Les  bourreliers,  huit  hommes; 

Les  coutepoinctiers,  vingt  cinq  hommes; 

Les  chercuitiers,  quinze  hommes; 

Les  cousteliers,  quinze  hommes; 

Les  chappelliers,  vingt  hommes; 

Les  natiers,  vingt  hommes; 

Les  poullaillers,  quinze  hommes; 


'''  La  présente  relation  a  été  publiée  complète  par  dom  Félibien,  Hitl.  de  la  Ville  de  Paris,  in-folio,  t.  V  {Pi-eutes,  t.  III),  p.  36i- 
.37 'j,  cl  des  fragments  importants  en  ont  été  extraits  et  insérés  dans  Les  Armoiries  de  la  Ville  de  Paris,  etc.,  publication  du  Service 
hislorique  de  la  Ville  de  Paris,  t.  I,  p.  366-278.  Il  en  existe  une  autre  rédigée  par  le  greffier  du  Parlement  de  Paris,  et  transcrite  sur 
le  registre  du  Conseil  de  celte  Cour  (Archives  nat.,  X''  i565,  fol.  172-17/1  v°).  Quoique  plus  courte,  elle  rectifie  et  complète  sur 
plusieurs  points  celle  du  liureau  de  la  Ville.  Mais  la  plus  développée  et  la  plus  précise  description,  sinon  de  la  céi^émonie  en  elle- 
même,  du  moins  des  travaux  d'art  et  de  décoration  faits  pour  cette  circonstance,  se  trouve  dans  le  registre  des  comptes  de  la  Mlle 
pour  les  années  i548-i.549,  dont  elle  occupe  cent  cinquante  feuillets  (KK  386,  foi.  53-ao3  v°).  Ces  deux  dernières  sont  inédites. 
Il  est  question  plus  loin  de  la  relation  imprimée  de  l'entrée  du  roi  Henri  H.  La  liiMiollièque  nationale  en  conserve  quatre  exemplaires 
(Lb^'  20*"),  sous  ce  titre  :  C'est  l'ordre  qui  a  esté  tesu  à  la  .nouvelle  et  joïeuse  entrée  que  très  haut  très  excellest  et  très  puissant 
Prince,  le  Roy  très  ciirestien,  He.ibï  deuxième  de  ce  nom,  a  faicte  en  sa  donne  tille  et  cité  de  Pabis,  capitale  de  son  roïabiie,  le 
SEIZIEME  JOUR  DE  JUIN  ibl>g.  Oti  ks  Vend  à  Paris,  par  Jehan  Dallier,  sur  le  pont  Saint  Michel,  à  l'enseigne  de  la  Rose  blanche  (iSig), 
in-4°.  Sur  d'autres  exemplaires,  le  nom  du  libraire  est  dififérent  :  On  les  vend  à  Paris,  chez  Jacques  Roffet,  dit  le  Fautcheur  (i5'ig), 
in-4°.  Cette  édition  rare  et  très  recherchée  contient  onze  grandes  planches  gravées  sur  bois,  justement  considérées  comme  des  chefs- 
d'oeuvre  de  l'art  de  la  gravure  au  xvi'  siècle.  Un  exemplaire  de  chez  Jehan  Dallier  était  annoncé  récemment  dans  un  catalogue  de  la  li- 
brairie Morgand  (n°  i5,  cote  8826),  au  prix  de  800  francs.  Citons  encore  la  description  imprimée  à  l'époque,  sous  le  titre:  Les  grands 
trimnphes  faicli  à  l'entrée  du  très  chreslien  et  victorieux  Roy,  Henry  second  de  ce  nom,  en  sa  noble  ville,  cité  et  université  de  Paris.  Imprimé 
à  Paris  pour  Germain  De  la  Fosse,  librayre  (s.  d.),  in-8°,  caract.  gotli.,  avec  portrait  du  roi  sur  le  titre.  A  la  fin  est  imprimé  :  La  ma- 
gnifique entrée  de  la  Royne  en  la  ville  de  Paris ,  quifutfaicte  le  mardy  xrii  i  jour  de  juing  mil  cinq  cens  quarante  neuf  (BiU.  nat.  ,Lb"  21). 


[i549] 

Les  espingliers,  trente  hommes; 

Les  taillandiers,  quinze  hommes; 

Les  pourpointiers,  huit; 

Les  menuysiers ,  cinquante  ; 

Les  serruriers,  soixante; 

Les  gantiers,  quinze; 

Les  charrons,  dix; 

Les  orlogeurs,  dix; 

Les  lihraires,  cinquante.  Hz  ne  tindrent  pas  pro- 
messe. 

Les  orba leurs,  quatre; 

Les  tourneurs  de  boys,  huit; 

Les  vinaigriers,  vingt  cinq  ; 

Les  potiers  d'estain,  vingt  cinq; 

Les  peigners  et  tabletiers,  cinq; 

Les  foulions  de  draps,  cinq; 

Les  courroyeurs,  quinze; 

Les  artiilers,  cinq; 

Les  savetiers ,  quarante  ; 

Les  boursiers ,  trente  ; 

Les  couvreux,  trente; 

Les  rôtisseurs,  vingt  cinq; 

Les  lixerrandz,  trente; 

Les  jardiniers,  cinquante; 

Les  esteuviers,  quinze; 

Les  gaisniers,  vingt; 

Les  potiei*s  de  terre,  cinq; 

Les  perchemyniers ,  cinq  ; 

Les  selliers,  lormiers,  coflretiers,  malletiers, 
trente  ; 

Les  cordiers,  quinze; 

Les  cordonniers,  quatre  vingtz; 

Les  venniers  et  boisseliers,  dix; 

Les  boucliei-s,  soixante; 

Les  bouUengers,  cinquante; 

Lesfreppiers,  soixante; 

Les  tainturiers  de  toille,  dix; 

Les  tondeurs,  soixante; 

Les  tainturiers  de  cuyr,  cin(|; 

Les  chauderonniers,  quinze; 

Les  saincturiers,  vingt  cinq; 

Les  musniers,  vingt; 

Les  fourbisseursd'espees,  quinze; 

Les  tainturiers  de  soye,  dix; 

Les  rubenniers,  trente; 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


165 


Les  bonnetiers ,  quatre  vingtz  ; 

Les  bauldroyeurs ,  dix; 

Les  maçons,  tailleurs  de  pierres  et  charpentiers, 
deux  cens  ; 

Les  imprimeurs,  deux  cens  cinquante; 

Les  cousturiers,  tailleurs  de  robbes,  deux  cens  '''; 

Après  marchoient  trente  porteurs  de  bled,  vestuz 
de  robbes  ou  cazaquins  de  rouge  et  bleu,  tenans 
chascun  ung  baston  blanc  en  leur  main  ; 

Après,  six  porteurs  de  charbon; 

Après,  marchoient  douze  porteurs  de  sel; 

Après,  quatre  briseurs  de  sel; 

Après ,  seize  mosleurs  de  boys  ; 

Après,  quatorze  vendeurs  de  vins; 

Après,  douze  courtiers  devins; 

Après,  douze  crieurs  de  corps  et  de  vins; 

Après,  six  mesureurs  de  charbon; 

Après,  vingt  mesureurs  de  grains; 

Après,  marchoient  huit  mesureurs  de  sel,  tous 
vestuz  de  ladicte  livrée  de  ladicte  Ville. 

Après  iesdiclz  officiers  de  lad.  Ville  marchoient 
les  cent  hacquebutiers  de  lad.  Ville,  portans  hac- 
quebutes,  vestuz  de  leurs  hoequetons  de  livrée 
faictz  tous  de  neuf,  blanc  vert  et  noir,  ayans  de- 
vant eulx  trompettes  et  clerons  et  tabourins  de 
guerre  avec  leurs  enseignes  desployées. 

Après,  marchoient  les  six  vingtz  archers  d'icelle 
Ville,  à  cheval,  vestuz  de  leurs  hoequetons  des 
livrées  du  Roy  et  de  la  Royne ,  aux  armoiryes  de  la- 
dicte Ville,  dorfaverye,  tenans  et  portans  chascun 
une  javeline  de  barde,  leurs  enseignes  et  guidons 
desployées,  et  devant  eulx  trompettes  et  tabou- 
rins. 

Après,  marchoient  les  soixante  arbalestriers  d'i- 
celle Ville,  portant  javelines  de  barde  et  richement 
vestuz  de  la  mesme  livrée,  leurs  chevaulx  bardez 
et  caparassonnez  bien  richement,  et  devant  eulx 
enseignes  desployées  avec  trompettes  et  clairons 
sonnans  mélodieusement. 

Après,  marchoient  les  nobles  enITans  de  lad. 
Ville  jusques  au  nombre  de  cent  à  six  vingtz,  les- 
quelz  estoient  si  magnifiquement  montez  de  che- 
vaulx bardez  et  caparassonnez  de  broderye,  de 
mesmes  leurs  babitz  couvers  de  perles  et  autres 
pierreryes  taillées  en  petitz  croissans,  l'arc  et  les 


>''  A  la  suite  (le  la  liste  dcscoqis  de  mëtiers,  en  marge  du  feuillet,  on  lit  :  v  Oublié»  :  let  p<u$ementters ,  le$  tallemeliert ,  les  botcclwn- 
nier$,  let  plmJiieri ,  let  palemtlriert  d'orji,  ces  derniers  ixquitont  d'un  metlier  téparé n  de  celui  des  tabletiers,  csl-ildit  dans  une  autre 
note,  placée  en  regard  de  l'article  des  peigniers  et  tabletiers.  Ces  annotations  sont  d'une  écriture  du  xvi*  siècle,  mais  différente  de  celle 
du  Uegistre. 


166 


REGISTRES  DU  BUREAU 


trousses  de  Cupido,  avec  H  rommaines  cntrelassées 
et  autres  devises  du  Roy,  que  c'estoit  une  chose 
admirable  et  cxceiente  de  les  voir.  Hz  porloienl  le 
uioriou  en  teste  tout  d'argent,  le  petit  croissant  d'or 
au  dessus,  la  chemise  de  maille  sur  le  pourpoint,  et 
le  hocqueton  de  broderye  tout  couvert,  comme  les- 
dilz  caparassons,  avec  feulles  d'olivierd'or  de  Cipro, 
rehaulsé  de  brodoryes  des  couUeurs  du  Roy;  les 
petitz  croissans  de  perles  remplys  dedans  de  bou- 
tons d'or  et  toute  manière  d'orfaverye,  en  sorte 
que  aucuns  desditz  acoustremens  ont  esld  estimez 
cinq  cens  escuz  chascun,  sans  les  cbesnes  d'or  qu'ilz 
avoientau  col  et  les  bagues  pendantes,  oiî  estoient 
gros  diamans,  rubys,  esmerauides,  que  on  povoit 
estimer  valloir  à  aucuns  dcsdictz  cnffans  de  Paris 
la  somme  de  vingt  mil  escuz. 

Et  avoient  une  belle  enseigne  et  porte  guidon 
qui  alloit  devant  Germain  Boursier,  cappilaine  des- 
dictz  cnfl'ans  de  Paris,  et  Drouet  Parent,  lieutenant, 
à  laquelle  enseigne  et  guidon  estoient  paintes  les 
armes  du  Roy  et  de  la  Royne,  et  devises  du  Roy 
et  les  armes  de  lad.  'Ville.  Et  faisoient  merveilles 
de  piquer  leurs  chevaulx  de  leurs  espérons  dorez 
devant  le  Roy  et  les  princes,  dont  ilz  furent  très 
contens  et  joyeulx  de  les  veoir. 

Après  eulx,  marchoient  les  Maistres  des  euvres 
de  maçonnerye  et  charpenterie  de  ladicle  Ville ,  et  le 
cappitaine  de  l'artillerye  à  cheval,  bien  montez;  et 
estoient  vestuz  de  beaulx  cazaquins  de  velours  noir, 
couvert  de  broderye,  et  par  dessoubz  le  pourpoint  de 
satin  blanc ,  le  bonnet  de  velours  et  la  plume  blanche , 
la  seinlure  de  velours  noir  et  l'espée  au  fourreau  de 
mesmcs,  avec  les  petites  botines  blanches  doublées 
de  velours  noir. 

Après,  marchoient  les  sergens  de  ladicte  Ville, 
vestuz  de  leurs  robbes  my  parties  des  couleurs  de 
lad.  Ville,   double'es    de  vellours,  et  aucunes    de 


[15Z.9] 

damas,  le  saye   de  damas  dessoubz,  et  leur  navire 
d'orfaverye  sur  l'espaulle,  et  bien  montez. 

Après,  Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  et  Greffier  de  ladicte  Ville  marchoient  par 
ordre  après  les  dessusdictz,  et  estoient  vestuz  de 
belles  robes  my  parties  de  velours  cramoisy  rouge, 
brun  et  tanné,  et  bonnet  de  velours  en  teste. 

Le  Procureur  marchoit  après,  vestu  d'une  robbe 
toute  de  velours  cramoisy  rouge,  sans  autre  coul- 
leur  (1). 

Et  n'y  esloit  le  Receveur  de  ladicte  Ville,  parce 
qu'il  tumba  malade,  ne  le  ConlreroUeur,  parce  que 
Mess"  les  Conseillers  de  ladicte  Ville  ne  le  voullurent 
souffrir  aller  devant  eulx  '-'. 

Après,  marchoient  mesdictz  s"  les  Conseillers, 
jusques  au  nombre  de  seize,  tous  vestuz  de  longues 
l'obbes  de  satin  noir,  doublées  de  velours. 

Après,  suy voient  les  seize  Quarteniers,  tous  ves- 
tuz de  satin  tanné,  et  à  leur  dos  estoient  les 
maistres  jurez  des  marchandises  de  ladicte  Ville,  en 
nombre  de  quatre  pour  chascun  estât; 

C'est  assavoir  les  quatre  maistres  jurez  et  gardes 
de  la  drapperye,  vestuz  de  velours  noir; 

Les  quatre  maistres  de  l'espicerye,  vestuz  de  ve- 
lours tanné; 

Les  quatre  de  la  mercerye,  vestuz  de  velours 
violet; 

Les  quatre  maistres  de  la  pclleterye,  vestuz  de 
robbes  de  velours  pers,  fourrées  de  loups  cerviers; 

Les  quatre  bonnetiers,  vestuz  de  velours  tanné 
et  les  quatre  maistres  jurez  orfèvres,  vestuz  de  ve- 
lours cramoisy. 

Lesquelz  maistres  jurez  desdictes  marchandises 
estoient  suivys  et  acompaignez  d'ung  gros  nombre 
des  plus  riches  et  plus  apparans  de  leurs  estatz , 
marchans  et  bourgeois  de  lad.  Ville,  bien  montez  et 
habillez  très  richement,  chascun  selon  sa  qualité. 


'"  En  marge,  d'une  écriture  plus  récente,  les  mois  :«  Le  procurettr  vesiu  d'une  robbe  de  velours  cramoisy  rouge  sans  aultre  coulleurn 
ont  été  écrits  à  nouveau  et  disposés  en  manchette,  comme  pour  un  titre. 

'*'  Le  conllit  entre  le  Bureau  delà  Ville  etltobcrtde  Beauvais,  contrôleur  des  deniers  communs,  nommé  par  le  roi  au  détriment 
des  droits  et  privilèges  du  Greffier,  conllit  dont  il  a  été  question  longuement  ci-dessus  (n°'  CLXVI  et  CLXXII),  au  lieu  de  s'apaiser, 
était  arrivé  à  l'élat  aigu.  Pensant  bien  que  son  rang  dans  le  cortège  des  officiers  de  la  Ville  donnerait  lieu  à  quelque  difficulté,  il  avait 
obtenu  que  le  Roi  adressât  un  mandement  pressant  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Echevins  (Saint-Germain,  le  16  mai  i54g)  de  ne 
point  le  troubler  dans  la  jouissance  des  privilèges  de  son  office  et  de  le  placer  aux  cérémonies  sur  te  même  rang  que  le  Receveur  de  la 
Ville  :  trVoullant  pourvoir  à  tout  ce  qui  concerne  Tordre  et  police  qui  doibvent  estre  en  nosdictes  entrées,  pour  éviter  à  desordre  et 
confuzion,  vous  mandons,  comraoctons  et  expressément  enjoignons  par  ces  présentes  que,  en  faisant  led.  de  Beauvais  joir  et  user  des 
previllegcs  et  auctorilcz,  libériez  et  droictz  qui  sont  et  deppondent  de  sond.  estât  et  office,  vous  lui  pourvoyez  et  donnez  lion,  reng  et 
place  Iclz  que  la  qualité  de  sond.  estât  et  office  le  veult  et  requiert,  avec  le  Receveur  de  noslredicle  ville  de  Paris,  tant  à  nostredicte  entrée 
que  es  autres  assemblées,  cérémonies  et  actes  d'honneur  qui  se  feront  doresnavant  en  icelle. . .  n  (Ardxkes  nat.,  K  957,  n"  7.)  On 
voit  que  ces  recommandations  restèrent  à  l'état  de  lettre  morte. 


[t5i9] 

Ce  pendant  que  la  trouppe  de  la  Ville  marchoit, 
Mess"  des  Cours  souveraines  et  de  la  Prevoste'  de 
Paris  envoyoient  leurs  huissiers  et  sergens  savoir 
quant  mesdiclz  s"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  partiroient  de  l'Ostel  de  ladicte  Ville,  pour 
les  suyvre  après  leurdicle  trouppe,  qui  niist  plus 
de  six  heures  à  passer  '''.  Et  quant  mesdictz  s"  sor- 
tirent de  la  place  de  Grève,  après  tous  lesdessusdiclz 
qui  alloient  (levant,  vint  le  Chevalier  du  guet,  ayant 
devant  luy  la  cojupaigne'e  de  ses  sergens  tous  à 
cheval,  tenans  chascun  la  javeline  de  hardc  au 
poing,  vestuz  de  leurs  hocquetons  dorfaverye. 

Après,  marchoient  les  unze  vingtz  sergens  à  che- 
val du  Chastelet  de  Paris,  richement  acoustrez,  qui 
estoient  suiviz  des  notaires,  commissaires,  greffier, 
selleur  et  autres  officiers  dud.  Chastelet,  Lieuxlenans 
civil,  criminel  et  particulier  de  mons''  le  Prévost  de 
Paris,  advocatz  et  procureurs  du  Roy  en  sa  jurisdi- 
tion,  vestuz  d'escarlatle,  et  mcnans  après  eulx  grant 
nombre  de  conseillers,  advocatz  et  procureurs  au- 
dict  Chastelet,  tous  honnestement  vestuz,  bien  mon- 
tez et  en  bon  équipage.  Led.  Prévost  de  Paris, 
veslu  d'une  riche  robbe  de  drap  d'or,  et  si  richement 
acouslre  qu'il  est  possible  d'estre,  acompaigne  led. 
Chastelet  jusques  au  lieu  où  estoit  le  Roy,  oiî  il  le 
salua  et  feist  sa  harangue  après  la  Ville,  mais  ne 
retourna  pas  avec  led.  Chastelet,  mais  se  mist  en 
la  compaignée  des  gentilzhonunes  de  la  Chambre 
du  Roy,  et  retourna  avec  eulx. 

Après,  suyvoient  les  Generaulx  des  Monnoyes, 
leur  président  devant,  vestu  de  velours  noir,  et 
lesdictz  Generaulx  de  satin  de  lad.  coulleur. 

Après  eulx,  marchoient  Mess"  les  Generaulx  et 
conseillers  des  Aydes,  avec  leurs  presidens  vestuz 
de  velours,  et  lesdictz  Generaulx  de  robbcs  rouges 
d'escarlate  '^',  portant  chascun  le  chapperon  sur  l'es- 
paullc,  noir  à  bourrelet.  Devant  eulx  marchoient 
leurs  huissiers,  puis  leur  receveur  et  payeur  avec  le 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


167 


receveur  des  amandes,  advocat  et  procureur  du  Roy 
en  leur  jurisdition. 

Après  eulx,  alloient  les  Esleuz  de  Paris  et  autres 
villes  avec  autres  plusieurs  Receveurs  des  aydes , 
tailles  et  gabelles,  grenetiers,  contreroUeurs,  fer- 
miers et  autres  manyans  finance. 

Après  eulx ,  suyvoient  Mess"  des  Comptes ,  les  pre- 
sidens vestuz  de  robbes  de  velours  noir,  les  maistres 
et  correcteurs,  de  satin  noir,  les  auditeurs,  procu- 
reurs et  advocat  du  Roy  en  ladicte  Chambre,  parez 
de  damas  noir,  les  receveurs  et  greffiers,  de  taffetas 
noir,  tous  bien  montez  et  précédez  de  leurs  huissiers. 

Après,  suy voit  la  court  de  Parlement,  souveraine 
de  France  ; 

Premièrement  les  huissiers  alloient  devant  ; 

Après,  le  Receveur  et  payeur  d'icelle; 

Puis  les  quatre  Notaires,  deux  à  deux; 

Les  Greffiers  des  présentations  et  criminel  en- 
semble, vestuz  de  robbes  d'escarlate,  ayans  à  leurs 
ceintures  escriptoires  dorées '■*',  et  chapperons  fourrez 
sur  leurs  espaulles; 

Après  eulx,  le  Greffier  civil  tout  seul,  aussi  veslu 
de  robbe  de  escarlafe  et  paré  de  son  espitoge; 

Suyvoit  après  le  premier  huissier,  vestu  de  robbe 
d'escarlate,  portant  sur  la  teste  son  mortier  de  drap 
d'or  fourré  d'hermines,  et  tenant  sa  verge  en  sa 
main; 

Consequemment,  Mess"  les  quatre  Presidens  de 
la  Grande  Chambre,  deux  à  deux,  vestuz  de  robbes 
d'escarlate  et  de  leurs  manteaulx  pardessus,  portans 
en  teste  mortier  de  velours  noir  et  ung  gect  de  drap 
d'or  tout  autour,  suivant  l'ancienne  coustume.  Hz 
estoient  suyviz  des  Presidens  des  autres  Chambres 
et  Conseillers  d'icelle  Court,  en  ce  gardé  l'antiquité, 
ordre  et  réception  de  leurs  personnes,  tous  portans 
robbe  d'escarlate  et  chapperon  de  mesme,  fourré  de 
menu  ver,  pompe  vénérable  et  admirable,  à  raison 
que  tel  Sénat  ne  cède  à  aucun  autre  de  la  terre. 


f  Les  nouvelles  du  défilé  n'étaient  pas  rapportées  1res  exactement,  si  l'on  en  croit  le  GreflBer  du  Parlement  :  «tN'esloit  gueres  quo 
dix  heures,  dit-il,  quant  messieurs  de  la  Court  sont  partis  du  Palais,  les  derniers  de  tous  ceulxqui  allèrent  au  devant  dud  seigneur,  et 
sont  montez  à  cheval,  pour  ce  que  l'ou  est  venu  rapporter  (|uc  ceulx  dos  Comptes  marchoient,  qui  a  esté  cause  que  l'on  a  séjourné 
lon/rtiemenl  par  le»  ruet,  parce  que  la  Ville  et  Chaslellet  n'esloicnt  encore  passez^.  {Archives  nat.,  X'°  i505,  fol.  17a.) 

"1  I-e  Parlement,  extrêmement  jaloux,  même  de  ses  plus  petiles  prérogatives,  avait  fait  défendre,  les  jours  précédents,  aux  officiers 
de  la  Prévôt»!  et  de  la  Cour  de»  Aides  de  porter  des  rolws  d'écarlate  à  l'entrée  du  roi ,  prétendant  qu'à  lui  seul ,  en  sa  qualité  de  Cour 
souveraine,  et  à  ses  membres  appartenait  d'arborer  cette  couleur.  Jusqu'au  samedi  i,5,  veille  de  la  cérémonie,  il  y  eut  des  pourparlers 
très  actifs  entre  Louis  Gayanl,  conseiller  et  député  à  cet  effet  par  le  Parlement,  et  le  Chancelier  de  F'rance,  entre  les  Lieutenants  de 
la  Prévoté,  les  Généraux  des  Aides  et  les  présidents  de  la  Cour.  1^  prétention  de  ces  derniers  ne  fut  pas  admise,  comme  on  le  voit 
ici.  Voir,  pour  plus  de  détail,  la  délibération  du  Conseil  du  Parlement,  du  1 5  juin  i54g  (X''  i565,  fol.  170  v"). 

''1  En  marge  et  d'une  écriture  plus  récente,  on  lit  :  r.Marque  dea  CrrJJiers". 


I 


168 


REGISTRES  DU  RUREAU 


.■*' 


A  la  queue  de  ces  quatre  Presidens  de  la  Grant 
Chambre,  suy voient  les  Procureur  et  Advocatdu  Roy, 
vcstuz  comme  les  Conseillers,  puis  ung  grant  nombre 
d'autres  advocatz  et  procureurs  pratiquans  en  icclle 
Court''',  tous  observans  une  gravité  si  grande  qu'il 
n'est  pas  possible  de  plus. 

En  ceste  ordre  marcboient  lesdictes  Cours  après 
lad.  Ville,  qui  print  son  chemyn  de  la  Grève  droit 
à  la  rue  Sainct  Denis  et  tout  du  long  d'icelle  jus- 
ques  hors  lad.  Ville  et  tournèrent  sur  les  fossczjus- 
ques  es  fauixbourgs  de  la  perle  Sainct  Martin, 
allèrent  jusques  à  Sainct  Laurens  et  entrèrent  en 
une  rue  près  led.  Sainct  Laurens,  qui  va  audict 
Sainct  Lazare  es  fauixbourgs  Sainct  Denis,  oîi  il  y 
avoit  ung  tribunal  fort  sumplueulx  et  magnifique ,  que 
lad.  Ville  avoit  faict  faire,  où  le  Roy  nostre  sire 
estoit  assis  en  une  chaize  couverte  de  velours  azuré, 
tout  semé  de  fleurs  de  lys  et  fil  d'or  traict,  relevées 
par  excelent  artiflîce  de  broderye,  pour  là  recevoir 
et  entendre  les  harangues  tant  du  corps  de  ladicte 
Ville  que  autres  dessusdictes  communaultez  ;  estant 
led.  seigneur  acompaigné  de  messeigneurs  les 
princes. 

Aux  deux  coslez  estoient  messeigneurs  les  Connes- 
lable  et  Cbancellier  de  France,  pour  respondre  aus- 
dictes  harengues  qui  furent  faictes  par  les  dessus 
nommez,  et  singulièrement  par  nions'"  m"  Claude 
Guyot,  Prévost  des  Marchans,  pour  tout  le  corps 
de  ladicte  Ville;  lequel  s'aprocha  dudict  seigneur  en 
grande  humilité,  le  salua,  tenant  les  clefz  de  ladicte 
Ville  en  sa  main,  pendantes  à  ung  cordon  de  soye 
faict  exprez  des  couUeurs  dud.  seigneur. 

Et  après  ce  que  ledict  Prévost  fut  monté  les 
degrez  dud.  tribunal  avec  les  Eschevins  de  lad. 
Ville,  acompaignez  des  Greffier,  Procureur  et  plu- 
sieurs Conseillers  d'icelle  Ville,  s'aprocha  encores 
plus  près  dud.  seigneur  et  se  myst  à  genoulx,  et 
proposa  ce  qui  ensuit  : 

Habangue  faicte  au  Rot. 

ttSiRE, 

f.Voz  très  humbles,  très  obeyssans,  loyaulx  et  fi- 
delles  subgectz,  les  bourgeois,  manans  et  habitans 
de  vostre  bonne  ville  de   Paris,   cité  capitalle  de 


[1569] 

vostre  royaulme,  pour  vous  declairer  la  grande  joye, 
plaisir  et  delectacion  indicibles  qu'ilz  receveront  au 
jour  d'huy,  à  la  nouvelle  et  bienheureuse  entrée  de 
Vostre  Royalle  Magesié,  acompaignée  d'une  multitude 
très  honnorable  des  princes  de  voslre  très  illustre  sang 
et  autres  seigneurs  et  chevaliers,  en  ordre  sump- 
tueulx  et  pompe  si  Iriumphante,  vous  font  par  moy 
présenter  les  clefz  de  vostrediclc  bonne  Ville,  en 
signe  de  l'hommage  et  obeyssance  qu'ilz  vous  doib- 
vent  et  veulient  porter  à  l'extrémité  de  leurs  vies, 
comme  à  leur  Roy  très  puissant,  très  hault  et  très 
magnanime  prince,  leur  naturel,  très  cher  et  souve- 
rain seigneur;  en  vous  remerciant,  Sire,  très  hum- 
blement de  ce  qu'il  vous  plaist  les  repputer  dignes 
de  vostre  très  noble  visitacion,  vous  olfrant  aussi 
leurs  personnes ,  leurs  biens ,  leurs  cueurs  et  volun- 
tez  en  tous  estalz,  qu'ilz  vous  supplient  vouHoir  ac- 
cepter et  recevoir  pour  agréables,  leur  octroyant 
vostre  bonne  grâce,  très  asseurez  que,  soubz  l'umbre 
d'icelle  et  protection  de  si  bon,  si  jusie,  si  ver- 
tueulx,  équitable  et  débonnaire  prince,  tant  ama- 
teur du  bien  de  paix,  transquilité  publique  et  seu- 
reté  de  ses  subgectz,  ilz  seront  conservez  et  maintenuz 
en  la  joyssance  des  beaulx  previlleiges,  franchises, 
exemptions,  libériez  et  prérogatives  qui  par  voz  pré- 
décesseurs leur  ont  esté  cy  devant  octroyez,  et 
mesmes  par  le  feu  Roy,  vostre  très  cher  seigneur 
et  père,  duquel  estant  l'ame  en  i-epos,  les  faictz 
héroïques  et  glorieuse  renommée,  dont  il  vous  a 
laissé  comme  son  filz,  vray  et  légitime  successeur, 
héritier  unique,  demeureront  eternellemept  en  la 
mémoire  des  hommes.  Or,  Sire,  affiu  que  ma 
prolixité  ne  feust  cause  du  retardement  de  ceste  très 
louable  cnlreprinse  que  avez  faicte  de  visiter  vos- 
dictz  subgectz ,  je  ne  vous  diray  plus  autre  chose  sinon 
que  vous  soyez  plus  que  très  bien  venu.  Priant  à 
Dieu  qu'il  luy  plaise  conserver  en  prospérité  et  bon- 
heur ce  chef  (ju'il  a  décoré  de  tant  précieuse  cou- 
ronne et  tiltre  de  Roy  Très  Chrestien,  vous  donnant 
la  force  de  debeller  et  vaincre  voz  ennemys,  et  de 
planter  les  bornes  de  vostre  empire  aussi  avant 
comme  la  grandeur  de  vostre  cueur  invincible  le 
mérite  n. 

Le  sire  Germain  Roursier,  cappitaine  desd.  enl- 
fans  de  Paris,  avoit  auparavant,  en  marchant  en 


(')  La  relation  du  Parlement  n'est  pas  d'accord  ici  avec  le  GrefTier  de  la  Ville.  On  y  lit  en  effet  :  c Quatre  huissiers,  les  dernièrement 
receuz.  après  lesd.  rens  du  Roy,  pour-  clorrelad.  Court.  Car  ne  se  trouvèrent  aiicims  adtncnlz  et  procureurs  du  commun,  combien  qu'il 
leur  eust  esté  enjoinct  d'accompaigner  lad.  Court,  suivant  ce  que  acoustumé  est  de  tout  temps.  iMais  la  curiosité  de  veoir  lad.  entrée  les 
a  emmenez  es  maisons  de  leurs  amys»  f  X''  1 565 ,  loi.  172). 


[.5/.9] 

son  ordre,  salué  le  Roy  et  iuy  auroit  dil  ce  qui  en- 
suit : 

irSlRE, 

«Deux  Hercules  ont  esté,  l'ung  de  Libye,  qui 
par  force  plusieurs  monstres  combatit,  et  de  vail- 
lance le  lolz  emporta;  i'aude  des  Gaulles,  qui  de 
belle  elo(iuence,  prudence  et  justice  l'ut,  qui  premier 
les  Celtes ,  par  les  champs  espanduz ,  es  villes  enferma 
et  enisembie  vivre  et  batailler  enseigna.  Mais  ces 
deux  pour  ung  tiers  parfaicl  en  vous  se  sont  assem- 
blez, et  ce  que  Libye  et  Gaulle^  ont  eu  et  n'ont 
point  eu,  la  France  en  vous  a  recouvert,  qui,  sans 
massue,  les  vices,  vrayz  monstres,  abattez  et  les  re- 
belles à  obeyssance  ramenez,  et  de  vostre  seul  nom 
les  villes  closes  faictes  devant  vous  saillir  et  à  plain 
les  tirez.  Or,  Sire,  ceste  compaignée,  ung  eschan- 
lillon  seullement  d'aultre  infinye  qui  en  la  ville 
vous  restent,  vient  au  devant  de  vous,  tesmoignage 
pour  tous  de  vostre  justice  obeyr,  et  vostre  vail- 
lance par  tout  acompaigner.  Dieu,  Sire,  qui  jusques 
icy  vous  a  tant  bien  préservé,  face  et  vostre  entrée 
et  le  reste  de  vostre  vie  très  heureuse,  n 

Ceste  harangue  a  esté  enregistrée  durant  que  led. 
sire  Germain  Boursier  estoit  Eschevin  '''. 

Grand  nombre  de  artillerie. 

En  ce  plus  que  Iriumphant  estât,  vint  sa  Royalle 
Majesté,  acompaigné  de  sad.  maison,  le  long  des 
faulxbourgs  jusques  à  la  porte  Sainct  Denis,  où  il 
fut  haullement  salué  de  trois  cens  cinquante  pièces 
d'arlillerye,  tant  grosse  que  menue,  laquelle  feisl 
ung  si  merveilleux  tonnerre  qui  n'est  en  la  puis- 
sance des  hommes  de  le  représenter,  mais  bien 
pourroit  on  dire  que,  depuis  le  matin  jusques  sur  les 
([uatre  heures  après  mydi ,  que  sad.  Majesté  feist  son 
entrée,  jamais  ne  cessa  de  canonner,  aûn  de  rendre 
plusatlentifz  les  csprilz  des  spectateurs  (|ui  estoient 
l'u  si  grande  multitude  aux  portes  et  fenestres  des 
maisons,  lantd'ung  cosié  que  d'autre,  mesraes  sur 
les  tuilles  et  tout  au  long  des  rues,  que  aussitost 
seroient  nombrées  les  estoilles  du  ciel  et  les  grains 


DE  LA   VILLE  DE  PARIS. 


169 


de  sable  de  la  mer  que  l'on  eust  peu  compter  ce 
peuple,  parmy  lequel  se  pouvoient  aysement  choisir 
plusieurs  gentilzhommes,  dames  et  damoiselles,  tant 
de  la  Ville  et  environs  que  de  toutes  les  autres  par- 
ties du  royaulme,  mesmes  des  pays  circonvoisins, 
qui  estoient  affluez  à  Paris  pour  veoir  le  plus  magni- 
fique Iriumphe  qui  jamais  fut  faict  à  Empereur  ou 
Roy,  soit  du  temps  des  Egiptiens,  Chaldes,  Assi- 
riens,  Hebrieux,  Persans,  Mediens,  Grecz,  Rom- 
mains,  François,  Germains,  que  autres,  et  ne  sçay 
s'il  se  pourra  faire  que  la  postérité  le  puisse  egaller; 
tant  s'en  fauU  que  je  vueille  dire  que  jamais  elle  le 
surpasse. 

En  vérité  les  gentilzhommes  et  dames,  acouldées 
aux  fenestres  sur  des  tappis  divers  d'excelente  manu- 
facture, rendoient  une  beaulté  si  grande  que  jamais  ' 
on  n'en  veist  la  pareille,  et  par  especial  les  dames, 
aux  visaiges  angeliques  tant  bien  parées  de  car- 
quans,  jaseransC^',  chesnes,  bagues  et  autres  dorures 
par  dessus  leurs  atours  et  robbes  de  velours  ou  de 
soye,  que  l'on  eust  plus  tost  estimé  Paris  ung  petit 
paradis  (jue  une  cité  ou  ville  terrienne.  Aussi  sans 
point  de  doubte,  les  seigneurs  et  gentilzhommes 
qui  suyvoient  Sa  Majesté  trouvèrent  assez  de  quoy 
contempter  leurs  yeulx,  mesmes  pour  nionslrer  que 
leurs  courages  estoient  csmeuz  par  les  vrayz  aiguil- 
lonnemens  d'honneur  mondain,  (jui  n'est  <jue  folye 
et  vanité,  et  neanlmoings  les  plaisans  objectz  des 
demy  déesses  terrestres,  ilz  faisoient  voltiger,  bondir, 
pennader  et  braver  leurs  chevaulx  de  telle  sorte 
que  c'estoit  une  mervelle,  et  senibloit  que  ces  bestes 
domestiques  entendissent  qu'il  estoit  lors  temps  ou 
jamais  de  faire  service  à  leurs  maistres  ;  à  l'occasion 
de  quoy,  toute  l'assemblée  demoura  tousjours  ravye 
comme  en  extase,  depuis  que  la  maison  du  Roy 
Iriumphateur  se  print  à  monstrer  sur  les  rencs, 
jusques  à  ce  qu'il  feust  à  Nostre  Dame  de  Paris. 

Mais  pour  retourner  en  matière,  quant  la  fumée 
de  l'artillerye  se  feust  incorporée  avec  les  nuages  de 
l'air.  Sa  Majesté  sacrée  descouvrit  ung  avant  portail 
d'ou\rage  tuscain  et  dorique  et  desdiez  à  la  Force  P', 


■''  Germain  Boursier  fut  élii  cclievin  le  16  août  i555  seiiiement.  Il  faudrait  donc  admettre  que  celle  partie  du  registre  n'a  été 
Iraiisrrile  au  plus  loi  que  six  ans  après  les  <5v(!nements  dont  il  est  question,  à  moins  qu'il  n'y  ail  eu  en  cet  endroit  un  blanc  dont  le 
capitaine  des  enfants  de  Paris,  devenu  éclioin,  aurait  profité  pour  faire  insérer  son  discours.  L'osanien  de  l'écriture  n'apporte  aucune 
rason  pour  ou  contre  ces  liypotlièses.  Elle  puniil  élre  de  la  même  main  que  le  contexte;  seulement  l'encre  do  la  note  qui  suit  le  dis- 
cours est  plus  lilanclie.  Celte  noie,  particularité  curieuse,  se  terminait  par  ces  mots  :  «et par  son  seul  commandement ,t>  qui  ont  élé  biffés. 
On  fera  remarquer  aussi  que  l'auteur  de  cette  relation  a  omis  de  parler  du  discours  du  premier  président  du  Parlement  et  de  la 
réponse  faite  au  nom  du  Roi  par  le  Chancelier,  discours  dont  la  sid>slanc5  a  élé  reproduite  dans  le  récit  rédigé  par  le  greffier  du 
Parlement.  {Archive»  nal.,  \''  i565,  fol.  17a  v°.) 

'•'   Carquan»,  colliers  ou  chaînes  de  pierreriL'S ;  ynjwaw ,  bracelets  ou  chaînes  d"or  tissues  de  mailles  plates  (Dic(.  de  Trévoux). 

'''  Cet  arc  de  Irionqihc  avait  été  dressé  en  avant  de  la  porte  Saint  Denis. 


33 

tmHiuCRiE    mrioniLt. 


170 


REGISTRES   DU   BUREAU 


pour  faire  entendre  qu'en  Paris  consiste  ia  princi- 
pale force  du  Royaulme.  Et  pour  venir  à  la  des- 
cription de  cest  avant  portail,  son  diamètre  par  terre 
estoit  de  dix  piedz  en  largeur,  louverture  de  dix 
neuf  de  hault  sur  liuil  de  large  et  de  trois  toises 
d'espoisseur;  aux  deux  costcz  des  pilles  esloient  deux 
stilobales  ou  piedestatz  de  proportion  diagonée, 
enrichiz  de  convenables  moulures,  sur  les(iueiz  po- 
soient  deux  grans  coilosses  d'hommes,  vcstuz  à  ia 
rustique,  portans  treize  piedz  en  baulteur,  mys  en 
lieu  de  couionnes  persanes  ou  cariatides,  leurs 
bases  doriques  entièrement  couvertes  d'oi',  comme 
aussi  esloient  leurs  chappiteaulx  garnyz  de  frize, 
armilies,  balancier,  astragalie  ou  talus,  piinle, 
doulcine  et  taJlouer;  iceulx  coilosses  tenans  entre 
leurs  mains  chascun  ung  grant  croissant  d'argent, 
.  qui  avoient  pour  le  moings  cinq  piedz  de  dia- 
mètre, dedans  lesquelz  estoit  escript  en  lectre  rom- 
maine  :  Donec  totum  impleat  orbem,  qui  est  la 
devise  du  Roy.  Le  linge  de  drapperye  dont  ilz 
estoient  vestuz  ne  cedoient  aucunement  aux  parures 
naturelles,  ains  avoient  leurs  lineamens  ou  pliz  gai- 
gne'  si  bonne  grare  par  l'artiflice  du  gentil  ouvrier  ''', 
qui  en  avoiteu  la  conduicte,  que  les  plus  expers  en 
sculpture  y  prenoient  merveilleusement  grant  plai- 
sir. Quant  est  de  leurs  cbeveulx  et  barbes,  cela 
estoit  si  bien  mené'  el  renfondu  par  vraye  intelli- 
gence que  sembloit  proprement  que  le  vent  les  feist 
mouvoir.  Par  dessoubz  les  panneaulx  de  joinct  de  la 
rustique,  lerminans  sur  la  circunference  de  l'arc, 
passoieut  l'arcquitrave ,  la  frize  el  la  corniche,  dont 
les  extremitez  se  pouvoient  veoir  dessus  les  chappi- 
taulx.  Dedans  le  plat  fons  du  frontespicq  estoit  ung 
grant  escu  aux  armes  de  la  Ville,  enrichy  de  deux 
branches  de  palme  pour  emplir  le  vuide  du  (impan , 
et  sur  ce  frontespicq  estoit  levé  ung  sodé  ou  bien  face 
quarrée  painte  de  pierre  de  mixture'-',  dedans  la- 
quelle y  avoil  ung  cartoche  à  l'antique,  soustenu  par 
deux  manequains  assiz  et  appuyans  leurs  gaulches 
sur  le  glaciz  de  la  couronne,  et  sur  le  champ  de  ce 
cartoche  couché  do  noir  estoit  escript  en  lectre  d'or: 

Trahimur  sequimurqcf,  volentes, 
hémistiche  certes  convenant  merveilleusement  bien 
à  quatre  personnages  en  profll,  plus  grands  que  le 
naturel,  eslevez  sus  ce  sodé,  vestuz  selon  leur  qua- 
lité, assavoir:  ung  en  la  manière   que  l'on  veoit 


ordinairement  noz  evesques  et  prelatz;  aussi  repre- 
sentoit  il  l'Eglise;  ung  autre  armé  à  l'antique,  por- 
tant cymeterre  au  costé,  sigtiifTiant  Noblesse;  le 
tiers  vestu  comme  les  courtisans  qui  sont  près  la 
personne  du  Roy,  dénotant  Conseil  ;  et  le  quart  ha- 
billé en  vigneron,  tenant  une  houe  en  sa  main,  qui 
demonstroit  Labeur.  Ces  quatre  faisans  contenance 
do  marcher  franchement  et  à  grant  pas,  les  mains 
tendues,  devers  ung  Hercules  de  Gaulle  estant  de 
Iront  au  meilleu  d'euh,  dont  le  visage  se  rappor- 
toit  singulièrement  bien  à  celui  du  l'eu  Roy  Fran- 
çoys,  prince  clément  en  justice,  restaurateur  des 
bons  arlz  et  sciences,  mesmes  plus  éloquent  que 
autre  qui  ayt  régné  en  France  devant  luy,  depuis 
le  premier  jusques  au  dernier.  Cest  Hercules  es- 
toit vestu  de  sa  peau  de  lyoa,  les  patles  nouées 
sur  l'extrémité  du  buste,  pour  cacher  la  partie  que 
commande  nature,  tout  le  reste  de  son  corps  nud. 
En  sa  main  droicle  tenoit  en  lieu  de  massue  une 
lance  entortillée  d'ung  serpent  recouvert  d'ung  ra- 
meau de  laurier,  signifîiant  que  prudence  en  guerre 
est  occasion  de  victoire.  En  la  gaulche  il  tenoit 
son  arc  et  porloit  en  escharpe  une  grosse  trousse 
plaine  de  fleiches  ;  de  sa  bouche  partoient  quatre 
chosnettes,  deux  d'or  et  deux  d'argent,  qui  s'alloient 
atacher  aux  oreilles  des  personnages  dessus  nom- 
mez. Mais  elles  estoient  si  très  lâches  que  chacun 
les  povoit  juger  ne  servir  de  contraincte,  ains  qu'ilz 
estoient  voluntairement  tirez  par  l'éloquence  du 
nouvel  Hercules,  lequel  a  faict  fleurir  en  ce 
Royaulme  les  langues  hébraïque,  grecque,  latine, 
italienne,  espaignoUe  et  germaine,  mesmcment  ia 
françoise  qui  par  avant  estoit  assez  champestre; 
mais  au  moyen  des  bons  ars  et  sciences  qui  luy  ont 
esté  communiquez  par  la  diiligence  de  ce  bon  Roy, 
non  jamais  assez  louable,  elle  s'est  tant  enrichie  de 
termes  propres  et  signifllicatifz  que  maintenant  luy 
est  loisible  de  dire  tout  ce  que  bon  iuy  semble,  en 
quoique  matière  que  ce  soit,  aussi  nayvement  que 
aucunes  des  modernes.  Mais  soit  assez  dit  de  cecy 
pour  venir  à  desduire  que  à  la  clef  de  cest  arc  pen- 
doit  ung  tableau  à  fons  noir,  enrichi  de  ce  quatrin 
escript  en  lectre  d'or  : 

Pour  ma  doulce  éloquence  et  boïale  bonté, 

GuASCU.N  FRENOIT  PLAISIR  À  »E  HOXOREK  ET  SDirnE, 
CUASCLN  TOÏAXT  AUSSI  MON  SUCCESSEUR  h'eSSUIVRE, 
L'hONRORER  suis  CO.NTRAINCr  DE  FRANCHE  TOLl'STÉf^'. 


'')   L'illustre  sculplcur,  architecte  et  graveur,  Jean  Goujon  (i5i5-i57a),  comme  nous  l'apprend  le  Registre  de  Comptes. 
"'  La  description  de  ce  monument  fournie  p;ir  le  Registre  de  Comptes  emploie  la  même  expression. 
"'  Ce  dernier  vers  est  ainsi  corrigé  dans  la  description  fournie  par  le  Registje  de  Comptes  (KK  a86,  fol.  67  v")  : 
L'honore  el  siiyl,  conlrainct  de  franche  lolunlé. 


[i5i9] 

Toul  homme  de  bon  jugement  peult  congnoistre 
que  les  deux  derniers  vers  sonl  à  la  louenge  du  Roy 
Henrv,  lrium|)hateur,  de  qui  l'espérance  est  plus 
grande  que  l'on  ne  la  sauroit  escripre. 

Le  berceau  de  cesl  avant  jiortail  estoit  partout 
enrichi  de  grosses  poinctes  do  diamant  fainctes,  qu'il 
laisoil  merveilleusement  bon  veoir  et  ses  flancs  re- 
parez d'escussons  aux  armes  du  Roy  et  de  la  Royne, 
environnez  de  chappeaulx  de  triumphe  qui  avoient 
bien  fort  bonne  grâce. 

Au  fons  de  ce  berceau  et  droiclement  sur  Fentrée 
de  la  Ville  y  avoit  ung  autre  tableau  de  mesmes 
façon  et  leclrequele  précédant,  où  ces mo(z esloient 
escriplz  : 

I.NGREDKRE  ET  HAG.NOS  ADERIT  JAH  TEHPUS  H0N0BE8 
ÂGGREDERE. 

Le  Roy  avec  sa  très  noble  compaignée  passa  par 
dessoubz  ce  berseau,  non  sans  avoir  receu  contente- 
ment du  mot  des  quatre  eslatz,  du  quatrin  d'Hercules 
et  des  vers  latins  adressans  à  Sa  Majesté  Royalle. 
Puis  se  trouvant  en  ung  ])Ourprisquarré  hipelhrique 
ou  à  descouvert,  entre  les  deux  portes  de  la  Ville, 
dont  les  coslez  estbient  tenduz  de  riche  tappisserye, 
les  musiciens  à  ce  depputez  luy  feirenl  oyr  une  trop 
plus  douke  armonye  que  n'avoit  esté  le  l;ruyt  des 
canons  ordonnez  sur  les  rampars,  et  ce  pendant 
Sad.  Majesté'  avec  toute  sa  suitte  entra  dedans  la 
Ville,  au  plus  bel  ordre  et  triumphant  arroy  que  l'on 
sauroit  ymaginer. 

ïoutesfoys,  il  ne  fault  obmeclre  que  les  quatre 
Kschevins  de  la  Ville,  en  toute  humilité  et  révé- 
rence, levèrent  sur  la  teste  de  Sa  Majesté  ung  riche 
ciel  de  parement,  dont  le  fons  et  les  quatre  penllies 
doubles  estoient  de  velours  azuré,  tout  semé  de 
fleurs  de  lys  de  fil  d'or  traict  à  franges  de  mesmes, 
ennobly  des  armes,  chiffres  et  devise  d'icelle  sacrée 
Majesté,  le  tout  faict  de  la  jilus  excelente  broderye 
que  ouctjues  on  en  veist  en  Phrigic.  Kt  n'estoit  pas 
jusquesauxmanipuUes,  soustenans  les  quatre  coings 
(lu  rarré  de  ce  poésie,  qui  ne  feussenl  tous  recouvers 
(le  pareil  velours  et  fleurs  de  lys. 

Cellz  qui  portent  le  ciel. 
Les  quatre  Eschevins  donc  à  pied,  les  testes  nues, 
le  portèrent  sur  le  chef  de  Sa  Majesté,  depuis  lad. 
porie  SaincI  Denis  jusques  devant  l'église  de  la  Tri- 


DE  LA  VILLE   UE   PARIS. 


171 


nité,  où  le  receurent  de  leurs  mains  les  quatre 
gardes  de  la  Drapperie  de  Paris,  secondz  en  ordre, 
pour  en  faire  autant  que  les  preuiiers  jusques  devant 
l'église  Sainct  Leu  Sainct  Gilles,  où  ilz  s'en  déli- 
vrèrent aux  maistres  Espiciers  qui  le  portèrent  jusques 
à  Sainct  Inocent,  et  là  les  Merciers  le  receurent 
qui  en  feirent  leur  devoir  jusques  devant  Saincle 
Opportune,  où  ilz  le  consignèrent  aux  Pelletiers,  les- 
quelz  s'en  acquiclerent  jusques  devant  le  Chastelet, 
que  l'on  dit  l'apport  de  Paris''',  ou  les  Bonnetiers  le 
vindrent  prandre  pour  le  porter  à  Sainct  Denis  de  la 
Chartre;  et  là  le  rendirent  aux  Orfèvres  qui  en  cou- 
vrirent Sad.  Majesté  sans  discontinuer  jusques  à 
^ostreDame;  mesmes,  à  son  yssue,  le  reprindrent 
encores  et  en  eurent  la  charge  jusques  au  Palais, 
où  les  laquaiz  du  Roy  le  despartirent  entre  eulx. 

Or  pour  rentrer  en  matière,  passant  le  Roy  par 
devant  la  fontaine  du  Ponceau,  où  il  veist  ung  autre 
spectacle  véritablement  singulier  : 

C'estoient  trois  Fortunes  de  relief,  beaucoup  plus 
grandes  que  le  naturel,  la  première  d'or,  la  seconde 
d'argent  et  la  tierce  de  plomb,  assises  soubz  ung  Ju- 
piter de  dix  piedz  en  haulteur,  planté  sur  ung  globi 
céleste,  tenant  son  bras  droict  contremont  et  manyani 
son  fouidre  sur  la  paulmede  sa  main  en  contenance 
gratieuse,  mais  ce  nonobstant  redoubtable,  tenant 
en  sa  gaulche  son  sceptre  pour  demonslrer  la  qua- 
druplicité  de  sa  puissance  qui  s'estand  sur  le  ciel, 
la  mer,  la  terre  et  les  abismes. 

Geste  première  Fortune  representoit  celle  du  Roy 
et  du  Royaulme,  à  raison  de  quoy  tout  exprès  luy 
fut  baillé  un  gouvernail  en  sa  main  droicte,'pour 
donner  à  entendre  que  tout  demeure  soubz  son  gou- 
vernement. De  son  bras  gaulche  elle  ambrassoil  une 
Corne  d'abondance,  la  gueuUe  tournée  contrebas, 
d'où  sortoit  pluye  d'or,  signifliant  que  toute  manières 
de  richesses  sont  en  la  Majesté  Royalle. 

La  seconde  estoit  celle  des  Nobles,  armée  en  Ama- 
zone, tenant  une  targue  en  sa  senestre  et  de  sadroicte 
faisant  monstre  de  tirer  son  espée  hors  du  fourreau, 
pour  donner  à  congnoistre  qu'elle  estoit  tousjours 
appareillée  pour  olfendre  ou  deffendre,  ainsi  que 
le  bon  plaisir  du  Roy,  gouverné  par  raison,  est  de  le 
commander. 

La  tierce  denottoit  celle  du  Peuple  et  lenoit  sa 


"'  L'iT appfjrl -1  signifiait  à  celle  époque  un  lieu  d'assemblée  ou  de  marché,  où  l'on  apportait  les  marchandises,  il  y  avait  i  Paris  deux 
apports,  l'apport  Baudoyer,  près  de  Sainl-Gervais,  et  l'apporl  de  Paris,  au  gran  1  Cliâtelet.  Par  corruption  l'on  en  a  fait  la  porte  Bau- 
doyer  et  la  porte  de  Paris.  C'est  donc  à  tort  que  ce  mot  apport  a  été  corrigé  précédemment  (p.  85,  note  a  de  ce  volume)  et  remplacé 
p.Tr  lo  intil  perle. 


REGISTRES   DU   BUREAU  [iSig] 

que  toutes  les  proportions  et  beaultez  artificielles  y 
furent  si  bien  observe'es,  qu'il  estoit  hors  tous  dan- 
{jiers  de  calompnie. 

Mais  pour  en  venir  à  la  description,  première- 
ment, convient  entendre  que  la  rue,  en  cest  endroict 
là,  porte  cinq  grandes  toises  et  demye  de  dyametre, 
qui  sont  trente  trois  piedz  de  large,  dont  l'ouver- 
ture en  eut  quatorze  soubz  vingt  six  de  hault ,  le  de- 
mourant  de  l'estendue  fut  applicqué  aux  pyles  des 
deux  costez,  dont  l'espoisseur  ou  profondeur  com- 
prenoit  trois  loyses  de  mesure,  les  piedestalz  avoyent 
proportion  superbiparciente  (sic)  les  tierces,  c'est 
à  dire  estoyent  justement  d'un  carré  parfaict  avec 
deux  tiers,  sur  chascun  desquelz  se  relevoyent  deux 
colonnes  de  Corinthe  canele'es  et  rudente'es,  qui 
portoyent  vingt  quatre  piedz  en  longueur,  depuis 
leur  empiétement  jusques  au  dyametre  d'en  hault, 
leur  renflement  prins  sur  la  tierce  partie  et  demye 
de  toute  la  tige,  mesurée  en  sept  divisions  egalles, 
selon  la  reigle  qu'en  baille  messire  Léon  Baptiste 
Albert'^',  qui  faict  monstrer  l'ouvrage  de  trop  meil- 
leure grâce  que  celle  deVitruve.  Les  bases  faignoyent 
le  marbre  blanc,  comme  en  semblable  faisoyent 
leurs  chappiteaulx,  tant  bien  taillez  et  revestuz  de 
leurs  fueilles  d'acanthe  ou  branque  ursine,  qu'il 
sembloit  à  la  veue,  esblouye  par  trop  les  contem- 
pler, qu'elles  undoyassent  au  vent;  la  rudenture  de 
ces  coulonnes,  comprenant  leur  tierce  partie,  estoit 
expressément  bronzée  par  si  excellent  artifice,  que 
c'estoit  chose  fort  exquise.  Dessus  les  chappiteaulx 
regnoyent  l'architrave,  la  frize  et  lacornice,  ou  n'y 
avoit  ung  seul  poinct  à  redire;  mesmes  cest  archi- 
ti'ave  estoit  perlé  et  biileté  par  si  bonne  industrie, 
suyvant  la  vraye  antique,  qu'aucun  ouvrier  ou  autre 
bon  esprit  entendant  l'architecture  n'en  eust  sceu 
reporter  que  grant  contentement.  Quant  à  la  frize, 
son  fons  du  costé  de  la  porte  Sainct  Denis,  premiè- 
rement subgect  à  la  veue  du  Roy,  estoit  d'or,  et  les 
masques  relevez  avec  les  fleurons  de  dessus  aussi 
blancs  que  marbre  poly,  à  moyen  de  quoy  ilz  ren- 
doicnt  ung  esclat,  lequel  tenoit  en  admiracion  les 
yeulx  de  tous  les  regardans. 

De  la  cornice  n'est  cy  speciffié  les  parties,  à  rai- 
son que  le  pourtraict  peult  satisfaire,  et  avec  ce  l'on 
n'y  eust  sceu  aucune  chose  désirer. 

Dessus  la  clef  de  l'arc,  posoit  une  Gaule  couronnée 
de  trois  tours,  pour  représenter  ses  parties,  assavoir  : 


172 

main  droicte  dessus  son  estoniach  en  signe  de  fidé- 
lité et  d'innocence;  puis  en  la  gaulche  portoit  ung 
coultre  de  charrue,  et  avoit  des  aelles  au  doz,  pour 
manifester  à  chascun  sa  diligence  tousjours  labo- 
rieuse. Vray  est  que  les  deux  précédentes  n'en 
avoyent  poinct,  pour  donner  à  congnoistre  leur  im- 
mobilité et  par  cspecial  de  celle  du  Royaulme  qui 
portoit  en  son  mot,  escript  en  lectre  d'or  sur  fons 
d'azur,  applicqué  en  la  frize  du  massif  de  la  fon- 
taine : 

Regnoiium  sors  diva  coues 
celui  de  la  seconde  en  mesme  forme  et  reng  estoit  : 

Sons   FIDA  POTENTUM 

et  l'autre  de  la  tierce,  continuant  en  pareille  ligne  et 
caractaires  : 

ImPIGRA  JDSTAQUE  sors  PLEBIS 

Après,  le  Jupiter  disoit  : 

TlBI  SCEPTRA  JOVEMQUE  CONCILIANT. 

Et  au  pylastre  ionique  canelé,  régnant  dessus 
l'areste  des  deux  principalles  faces  de  l'hexagone 
constituant  l'ediflSce  de  la  fontaine,  y  pendoit  une 
autre  cartoche  enrichy  de  ce  quatrin  : 

Le  GBIIIT  RoHAII)   SA  LODENGE  Al'CTORISE 
Do  SORT  FATAL  DE  SA  PROSPÉRITÉ; 

Mais  PLUS  d'honkeur  a  le  Rot  mérité 
A  QUI  sort  triple  et  ung  Dieu  favorise. 

En  cest  endroict  n'est  poinct  descript  les  autres 
aornemens  de  piastre  paincture,  acommodez  aux 
faces  de  la  maçonnerie,  et  passe  tout  exprès  le  dore- 
ment  des  mouslures  qui  se  monstroit  de  bonne 
grâce. 

Le  Roy  donc,  ayant  passé  ceste  fontaine  qui  ne 
gectoit  que  son  eaue  toute  claire,  suyvant  son  naturel 
et  pour  éviter  les  batelaiges  du  temps  jadis,  auquel 
contre  toute  raison  et  en  pervertissant  le  commun 
cours  des  choses  establies  par  le  souverain  Créateur, 
aucuns  se  faisoyent  sortir  d'entre  les  Nymphes  le  vin 
tant  blanc  que  rouge.  Sa  Majesté  Très  Grestienne 
trouva ,  droict  devant  Sainct  Jaques  de  l'Hospital ,  ung 
grant  arc  triumphal  à  deux  faces,  d'ordre  corinthien , 
le  myeulx  coiiduict  et  entendu  que  jamais  on  en 
veid  en  France,  pour  le  petit  espace  de  temps  que 
son  architecte  eut  à  le  composer;  et  quant  l'on  diroit 
(|u'un  second  Vitruve  l'eust  voluntiers  advoué  par 
son  œuvre,  en  quoy  l'on  nepenseroit  faillir,  à  raison 

(')  Léon-Baptiste  Alherli,  architecte,  peintre  et  sculpteur,  ne  à  Florence  en  1898  ou  l'ioo,  mort  vers  liSo.  De  ses  nombreux 
ouvrages,  le  plus  estimé  est  son  traité  d'architecture  :  De  re  œdificatoria ,  en  dix  livres,  qui  ne  fut  publié  qu'après  sa  mort,  en  1  iS.j, 
par  son  frèro,  Bernard,  (|ui  le  dédia  à  Laurent  de  Médicis,  suivant  les  intentions  de  rnuleur. 


[i549] 

L'Aquitanique,  la  Belgique  et  la  Celtique,  portant 
ses  cheveulx  espars  sur  ses  espaulies,  et  monstrant 
ung  regard  tant  vénérable  entremesle'  de  doulceur 
gracieuse,  que  tout  le  monde  en  estoit  resjouy.  Elle 
tenoit  en  ses  deux  mains  des  fruictz  et  fleurs  de 
mainte  sorte,  estons  de  sa  production,  pour  dc- 
monstrer  l'heureuse  fertilité  qui  luy  est  octroye'e  par 
le  souverain  Créateur,  lelle  et  si  grande  que  toutes 
les  nations  prochaines  et  loingtaines  ie  pevent  assez 
tesmongner,  par  quoy  n'en  est  autre  chose  dict. 
Son  acoustrement  estoit  d'un  drap  d'or  azuré,  tant 
bien  séant  à  sa  facture  que  rien  myeulx,  et  soubz 
ses  piedz,  reposans  dessus  une  grosse  poincte  de 
dyamant,  estoit  escript  en  lectre  noire  sur  le  blanc  : 

Galia  febtilis. 

Mais  aflin  de  ne  rendre  la  chose  trop  prolixe  en 
petites  particuliaritez,  en  sera  laissé  la  narration, 
pour  attaindre  le  demeurant  de  ceste  face  d'arc,  et 
dire,  suyvant  le  discours  que  dessus,  le  retour  des 
comices.  Y  avoit  deux  petitz  enffans  nudz  représen- 
tons le  marbre,  couschez  et  accoudez  de  bonne 
grâce  sur  deux  cornes  d'abondance,  pareillement 
remplies  de  tous  fruiclaiges,  voulans  denotter  que 
la  Gaule  est  mère  comnnme  à  tous  peuples.  Entre 
ces  deux  figures  se  relcvoit  un  sodé  en  lieu  de  fron- 
tispice, dedens  lequel  estoit  escript  en  lectre  d'or 
sur  fons  d'azur: 

Terra  amiqia,  potens  armis  atqob  ubere  gleb«, 
TermaÎ''  tiei  populos  Gallia  mater  alo. 

Sur  ce  sode  estoyent  formez  deux  anges,  pour  le 
moings  de  dix  piedz  en  haulteur,  mais  revenans 
quasi  en  proportion  naturelle  devant  les  rayons  de 
la  veue  qui  défaillent  en  montant.  De  leurs  mains 
droictes  iiz  tenoyenl  ung  escu  de  France  au  fons 
d'azur  à  trois  fleurs  de  Iiz  d'or,  taillées  de  relief  et 
rapportées  eu  vraye  equidistance  triangulaire,  bru- 
nyes  et  resplendissantes  à  merveilles  contre  le  soleil. 
Cest  escu  estoit  environné  et  enrichy  d'un  colier  de 
l'ordre  Sainct  Michel  à  doubles  coquilles,  qui  lui  don- 
noyent  ung  singulièrement  beau  lustre;  les  gaulches 
de  ces  deux  anges,  amont  eslevées,  porloyenl  une 
couronne  imperialle  pour  vray  tymbre  de  cest  escu, 
en  signifiancc  que  le  Roy  des  François  ne  recon- 
gnoist  aucun  supérieur  en  terre,  ains  est  monarque 
en  son  pays,  qui  ne  tient  sinon  de  Dieu  et  de  l'cspée. 


DE   LA  VILLE   DE  PARIS, 


173 


Telle  estoit  la  première  face  de  cest  arc,  excepté 
que  l'entredeux  des  coulonnes  estoit  garny  des  ar- 
moiries du  Roy  et  de  la  Royne,  mises  en  chappeaulx 
de  triumphe,  et  sur  les  tympans,  entre  la  circonfé- 
rence du  berceau  et  ie  platfons  de  l'architrave,  vol- 
letoyent  par  semblant  deux  Victoires  d'or,  tenantes  en 
leurs  mains  droictes  chascun  sa  couronne  de  laurier, 
et  aux  gaulches  ung  rameau  de  palme.  Puis  dedens 
les  piedestalz  y  avoit  deux  tableaulx  à  l'antique  pour 
la  dédicace  de  l'arc,  adressant  à  la  Gaule  fertille,  en 
l'un  desquelz  estoit  escript  en  lectre  d'or  sur  ung 
fons  noir  : 

Matri  pi* 
et  en  l'autre  : 

POPULORUM  OMNIUM  ALUMN*  S.  D. 

Le  reste  des  piles  esloit  dyapré  de  pierre  de  myx- 
ture  tant  bien  faincte  du  naturel  que  l'œuvre  s'en 
monsiroit  admirable. 

Voilà  en  somme  quelle  estoit  la  première  face  de 
cest  arc;  mais  avant  que  passer  à  l'autre,  fault  en- 
tendre que  le  fons  du  berceau  fut  paré  d'un  com 
partiment  de  moresque  et  grosses  rosaces  d'or,  avec 
les  devises  et  chiffres  du  Roy,  les  parquetz  séparez 
de  festons  de  lyerre  qui  donnoyent  un  grant  esgaye- 
ment  à  toute  la  besongne.  Dedens  les  flânez  y  avoit 
deux  quarrez  de  piastre  paincture,  véritablement 
faicte  de  main  de  maistre,  en  l'un  desquelz  se  veoyt 
la  represenlacion  du  fleuve  Seine,  portant  couronne 
de  laurier,  et  non  certes  à  tort,  au  moings  si  l'on  veult 
juger  sans  aflectacion,  considéré  que  ses  enflans 
ont  esté,  sont  et  peuvent  estre  aussi  bien  triumpha- 
teurs  que  les  Romains  et  autres  peuples  precedens, 
et  n'a  tenu  sinon  à  ceulx  qui  debvoient  escripre,  les- 
quelz  vivoyent  du  tem|)8  de  noz  ancestres,  que  leurs 
gestes  dignes  de  l'immortalité  ne  soyent  parvenuz 
jusques  à  nous;  et  si  cela  feust  succeddé  par  avanture, 
n'aurions  nous  occasion  d'admirer  les  faictz  des  es- 
trangiers,  ains  verrions  que  si  noz  Gaulois  ne  les 
surpassent,  iiz  pour  le  moings  les  peuvent  egaller. 
Mais  soit  icy  modestie  gardée,  pour  revenir  à  nostre 
fleuve.  Lequel  estoit  demy  levé  demy  cousché  sur  des 
rozeaulx  aquaticques,  et  tenoit  en  l'une  de  ses  mains 
ung  avyron  pour  monstrer  qu'il  est  navigable,  et 
de  l'autre  s'accoudoit  sur  une  hydrie,  dont  sortoit  de 
l'eaue  en  habondance,  telle  qu'il  s'en  faisoit  une 
grosse  rivière,  sur  les  bords  et  terrouers  de  laquelle 


"'  Le  registre  des  délil)érations  porte  (erra  et  le  registre  de  comptes  t«ma.  Celte  dernière  leçon  parait  préférable,  l'inscription  se 
rapportant  ainsi  à  la  représentation  d'une  Gaule  couronnée  de  trois  tours,  ou  divisée  en  trois  provinces,  suivant  la  description  (pii 
précède. 


174 


REGISTRES  DU  BUREAU 


se  veoyoient  plusieurs  nymphes,  ses  filles,  qui  re- 
pendoyenl  leurs  vases  en  son  canal,  afEn  de  la  plus 
augmenter;  le  paysage  s'en  monstroit  doulx  et  flou, 
pour  autant  que  les  traictz,  menez  par  industrieuse 
perspective,  abusoyent  tellement  la  veue  qu'elle  es- 
timoit  veoir  bien  loing  en  pays;  ce  neantmoins  la 
superficie  en  estoit  toute  egalle.  Le  goulet  de  l'urne 
de  ce  fleuve  s'environnoit  d'une  pancarpe  ou  feston 
de  tous  fruictz,  par  especial  de  blez  et  de  raisins, 
pour  monslrer  la  fertilité  provenante  de  son  cours. 
En  la  plattebande  ou  ceincture  régnante  à  nyveau 
des  mouslures  du  piédestal,  tout  autour  du  massif, 
y  avoit  ung  escripteau  de  lectres  d'or,  fons  d'azui', 
contenant  ces  motz  : 

Félix  Sequan*  ubertas. 

Et  à  l'autre  flanc  ou  coste',  apparoissoit  ung  pareil 
fleuve,  représentant  la  rivière  de  Marne,  dont  la  des- 
cription cessera,  nonobstant  que  la  figure  ne  cedast 
à  la  première,  pour  avoir  esté  faicte  tout  d'une 
mesme  main ,  mais  pour  éviter  à  prolixité.  Ce  fleuve 
avoit  pour  sa  devise  : 

Grata  Matronj:  amemtas. 

Et  l'autre  face  de  l'arc,  estant  de  semblable  manu- 
facture que  la  première,  excepté  que  le  fons  de  la 
frize  estoit  cousché  de  blanc,  et  les  masques  avec 
les  fleurons  très  bien  estoffez  d'or,  pour  diversifier 
la  mode.  Sur  la  clef,  à  l'opposite  de  la  Gaule,  seoit 
ung  bon  Evénement,  vestu  d'un  habit  simple,  tenant 
en  sa  main  droicte  une  couppe  d'or,  et  en  l'autre 
une  pougnée  d'espicz  de  blé,  suyvant  la  description 
des  antiques.  Dessoubz  ses  piedz,  estoit  escript  en 
leclre  noire  sur  le  blanc,  ne  plus  ne  moings  que  soubz 
la  Gaule  : 

Bonus  Eventos. 

A  ses  deux  coslez,  sur  les  retours  des  cornices, 
gisoyent  aussi,  doz  contre  doz,  deux  enflans,  Flora 
i^t  Pomona,  bien  belles,  accoudées,  Flora  sur  ung 
çainstre  plain  de  fleurs,  tenant  en  main  ung  vray 
Hz  naturel,  et  Pomona  dessus  son  urne,  propre  à 
cnroser  jardins,  maniant  une  serpette  de  bien  fort 
bonne  grâce. 

En  droicte  ligue  du  grant  escu  de  France,  tenu 
par  les  deux  anges,  comme  dessus  est  dict,  posoit  sur 
le  sodé  ung  Zephirus,  regardant  devers  l'église  du 
Sepulchre  et  soufflant  par  deux  trompes  antiques 
contre  Flora  et  Pomona ,  pour  donner  à  entendre  que 
la  très  doulce  alcne  de  ce  vent  leur  est  sinn-ulierc- 


ment  profïitable,  et  dedens  led.  sodé  y  avoit  deux 
vers  latins,  aussi  en  lectre  d'or  sur  fons  d'azur,  de 
la  teneur  suyvante  : 

QCCM    TIBI  TOT  FiVEANT  FECUSDiE  NlIHIIli  TERBiE, 
AdSUM  ego   et  EVEMIS  CU.NCTA  SECC5D0  MEIS. 

Et  pour  ce  qu'en  ung  seul  quatrin  n'eut  peu  estre 
comprinse  la  significacion  de  ces  deux  faces,  fut 
construict  ung  double  tableau  et  mis  soubz  les  piedz 
de  la  Gaule,  dedens  lequel  furent  escriplz  en  lectre 
d'or  sur  ung  fons  noir,  au  premier  costé  les  vers  qui 
s'ensuyvenl  : 

L'artique  Cïbele  gloire  pboduict  aux  dieux 

Et  preste  iiabondamment  substajce  à  la  natdbe; 

Moï,  Gaule,  je  pboduïs  Hos^EUB  et  souRRiTunE 

Au   ROy,  À   SES  SUBGECTZ   ET   HOMMES   DE  TOUS   LIEUX. 

Puis  en  l'autre  y  avoit  : 

Flore  promect  par  sos  mabi  Zephire 
De  fruictz  et  fleurs  heubeux  événement; 
Le  Roi  promect  par  sok  adtenement 
Le  traï  bonheur  où  toute  France  aspire. 

Assez  bon  espace  de  temps,  arrcsla  Sa  Majesté, 
avec  toute  sa  suite,  à  veoir  cestarc  tant  délectable, 
mais  l'ayant  passé  et  estant  arrivé  devant  l'église  du 
Sepulchre,  elle  y  veid  une  merveilleuse  aiguille  por- 
tant soixante  et  dix  piedz  en  haulteur  depuis  son  rez 
de  chaussée,  non  comprins  en  ce  l'empietenientqui 
estoit  dedens  terre  plus  de  sept  piedz  en  parfond, 
laquelle  structure  et  composition  de  laquelle  mérite 
bien  d'estre  aucunement  célébrée.  A  ceste  cause,  pour 
n'y  faillir,  sur  sondict  rez  de  chaussée  elle  estoit  cir- 
cuye  d'un  stilobate  ou  piédestal  de  neuf  piedz  et  demy 
de  hault,  de  vingt  piedz  en  longueur  et  de  toise  et 
demye  de  large,  painct  en  tous  ses  quatre  costez 
de  pierres  faincles  de  porphire,  de  jaspe,  de  serpen- 
tine et  autres  que  l'antiquité  a  grandement  recom- 
mandées, et  que  nous  tenons  encores  aujourd'huy  en 
grant  pris,  à  raison  de  leur  nayfve  beaulté;  laquelle 
toutesfois  n'empeschoit  que  ces  faces  ou  costez  ne 
feussent  ennobliz  des  armes  du  Roy  et  delà  Royne, 
environnées  de  chappeauk  de  triumphe,  ensemble 
de  croissans,  II H  doubles  et  autres  chiffres  de  Sa 
Majesté,  qui  diaproyenl  les  bordures  tout  alentour 
et  augmentoyent  grandement  la  bonne  grâce  de  la 
besongne. 

Dessus  le  plan  de  ce  perron,  posoit  la  figure  d'un 
animal  d'Ethiopie  nommé  Rhynoceros,  en  couleur 
d'escorce  de  buys  armé  d'escailles  naturelles,  ennemy 
mortel  de  l'elephaot  et  qui  de  faict  le  tue  en  singulier 
combat,   nonobstaut  qu'il  ne    soit  pas  du   tout  si 


[i549] 

hauh,  mais  bien  égal  en  sa  longueur,  chose  que  son 
ouvrier  ayant  considérée,  ii  luy  donna  dix  huit  piedz 
d'estendue  soubz  unze  de  montée  et  au  meillou  du 
doz  luy  applicqua  une  baslive  bien  ad'ermyede  deux 
sangles,  sur  quoy  cest  animal  sembloit  porter  ce  qui 
surmontoit  de  Teguille,  laquelle  estoit  en  toutes  ses 
trois  faces  enrichye  de  compartimens  dorez  sur  le 
fons  deporphire,  et  en  la  principalle  y  avoit  ung 
grant  carré  contenant  les  voeuz  des  Parisiens  en 
hyerogliplies,  qui  sera  recité,  après  avoir  dict  que  tout 
au  faiste  de  ceste  aiguille,  sur  ung  globe  doré,  fut 
plantée  une  France  de  dix  piedz  en  haulteur,  armée 
à  l'antique,  revestue  d'une  toque  imperialle,  azurée 
et  semée  de  fleurs  de  liz,  faisant  contenance  de  re- 
mectre  son  espée  au  fourreau,  comme  victorieuse  de 
plusieurs  animau h  cruelz  et  saulvaiges,qui  gisoyent 
detrencbez  et  morlz  dessoubz  le  ventre  de  ce  Rbyno- 
ceros.  A  la  vérité'.  Ton  y  povoil  veoir  des  lyons,  des 
ours,  des  sangliers,  des  loupz,  des  regnardz  et 
autres  telles besles ravissantes,  fouldroyées  d'un  triple 
fouldre  partant  du  globe  servant  de  marchepied  à 
la  seconde  Bellona,  pour  signiflîer  aussi  confirma- 
cion  de  vœuz,  et  lequel  estandoit  ses  flammes  tout 
au  long  des  faces  du  trigone  sacré,  chose  qu'il  faisoit 
merveilleusement  bon  veoir,  et  encores  plus  consi- 
dérer. Ceste  France  avoit  pour  son  mot  : 

QUOS  EGO. 

Puis  pour  la  conservation  de  l'ayguille,  en  ung 
carré,  estoit  escript  de  iecire  d'or  sur  fons  dazur  : 

HENRICO  II  REGI  P.  F.  A.  P.  P. 

ADVENTUS  NOVI  ERGO  CIVES  LITETIAM 

VOVERU.\T  D.  D.  Q.  ANNO  M.  D  XLIX. 

Au  bas  de  l'ayguille,  près  le  doz  du  Rhynoceros, 
esloit  escript  en  grec  : 

AAEZIKAEfiS 

qui  vault  autant  à  dire  ir  comme  en  domtant  les 
monstres  et  maulvaisT). 

Mais  ])our  n'oublier  les  byeroglipbes,  première- 
ment il  y  avoit  le  devant  d'un  lyon  et  dun  chien, 
reposans  chascun  ung  pied  sur  une  couronne  de 
France  imperialle,  estant  au  miiyeu  d'iceulx,  ung 
livre  antique  à  gros  fermouers;  dedcus  le  livre  une 
espée  nue  traversante  de  bout  en  bout  ung  serpent 
tortillé  en  forme  de  coulevre,  ung  croissant  large 
duquel  les  cornes  reposoyent  sur  deux  termes,  ung 
globe  surmarché  d'un  pied  tiré  du  naturel,  une  pompe 
de  navire,  et  ung  trident,  ung  œil  ouvert,  unes  faces 


DE  LA  VILLE  DE   PARIS. 


175 


consulaires,  ung  rond  ou  cercle,  ung  pavois,  ung 
ancre  de  long,  deux  mains  croisées  sur  des  ranieaulx 
d'olivier,  une  corne  d'abondance  dessus  laquelle 
tomboit  pluye  d'or,  ung  cerf,  ung  daulphin,  une 
couronne  de  laurier,  une  lampe  antique  allumée, 
ung  mors  de  cheval,  et  puis  le  timon  d'un  navire, 
qui  signiffioyent  en  s'adressant  au  Roy  :  Force  et  vigi- 
lance puissent  garder  vostreRoyaulme;  par  conseil, 
bonne  evpedicion  et  prudence  soyent  voz  limittes 
estenduz,  si  qu'a  vous  soit  soubzmise  toute  la 
ronde  machine  de  la  terre,  et  que  dominiez  à  la 
mer,  ayant  tousjours  Dieu  pour  vengeur  et  delîen- 
seur  contre  voz  ennemys,  par  ferme  paix  et  con- 
corde, en  affluence  de  tous  biens,  longuement  et 
sainement,  triumphateur,  vivez,  régissez  et  gou- 
vernez. 

En  la  première  face  du  stylobate,  y  avoit  ung  ta- 
bleau placqué,  dedens  lequel  estoit  escript  en  lectre 
d'or  sur  ung  fons  noir  ce  qualrin  disant,  en  la  per- 
sonne de  France  : 

LONGCEMRKT   A  VESCU  ET  VIVRA  LA   MEMOIBE 
D'HeRCBLES,   on  TANT  A  DE  MONSTRES  SURMONTEZ. 

Les  peuples  fiers  et  fors  par  mot,  France,  domtez, 
Furent,  sont  et  seront  ma  perdurable  gloire. 

Telle  estoit  la  dedication  de  ce  trigone  sacré  à  la 
Majesté  Royal,  qui  n'en  print  certes  peu  do  con- 
tentement. 

Après  donc  que  Sad.  Majesté  eut  passé  oultre,  elle 
advisa  sur  main  droicle  la  fontaine  Sainct  Innocent, 
de  nouveau  rebastie  et  d'un  ouvrage  singulier,  faict 
de  bonne  pierre  blanche ,  tant  proprement  conduict 
et  enrichy  de  figures  à  demy  taille,  ensemble  de  fueil- 
laiges  artificiellement  undoyans  et  refenduz  qu'il 
n'est  possible  de  l'exprimer  en  peu  de  parolles.  Et 
pour  continuer  à  dire  que  Sa  Majesté  sacrée,  ayant 
passé  la susdicte  fontaine,  embellye  dedensœuvre  de 
dames,  damoiselles  et  bourgeoises,  semblableinent 
de  gentilzhommes  et  autres  cytoyens  de  la  ville,  tant 
bien  en  ordre  que  c'estoit  grant  beaulté,  après  peu 
de  chemyn,  elle  trouva  devant  le  Chastellet,  en  la 
place  dicte  l'Apport  de  Paris,  ung  autre  spectacle 
de  piastre  paincture,  qui  ne  faict  pas  à  laisser  en 
arrière. 

C'esloil  ung  portifjue  à  la  mode  ionique,  propre- 
ment diplerique ,  c'est  à  dire  à  double  reng  de  cou- 
lonnes,  tant  en  son  principal  rencontre  qu'en  son 
fons,  dont  l'estendue  estoit  de  six  toises  et  demye 
en  largeur,  soubz  cinq  aulres  et  demye  de  hault;  lesd. 
coulonnes  glacées  de  toutes  les  pierres  de  nieslange 


176 


REGISTRES   DU  BUREAU 


que  la  nature  peult  produire,  et  pour  telle  diver- 
sité l'œuvre  en  estoit  infiniment  plus  belle.  Leurs 
bases  cl  cliappiteaulx  represeutoyent  le  bronze,  suy- 
vant  la  manière  de  plusieurs  antiques,  chose  qui 
leur  donnoit  un  très  grant  aornement.  Par  dessus 
rcgnoyent  l'architrave,  la  frize  et  la  cornice,  de 
proportions  bien  observées.  Dessus  le  plan  de  ce 
portique,  y  avoil  une  Lutece  représentant  une  nou- 
velle Pandora ,  vestue  en  nymphe,  les  cheveulx  espars 
sur  ses  espaulles  et  au  demeurant  tressez  alentour 
de  sa  teste  d'une  merveilleusement  bonne  grâce, 
elle  agenouillée  d'un  genouil  comme  pour  faire  hon- 
neur au  Roy,  à  sa  réception,  et  faisant  contenance 
d'ouvrir,  de  l'une  de  ses  mains,  ung  vase  antique 
seuUement  remply  de  tous  les  heureux  presens  des 
puissances  célestes,  non  des  infortunez  qui  furent 
jadis  mis  en  l'urne  de  Vulcan,  et  tenant  l'aulre 
main  levée  en  l'air,  comme  pour  rendre  la  Mfijesté 
Royalle  attentive  à  son  dire,  qui  estoit  ung  quatrin 
escript  en  lectre  d'or  sur  ung  fons  noir,  contenant 
ces  paroUes  : 

Jadis  chacun  des  Dieux  feit  ux  double  pbesem 
A  LA  fille  Vllcas,  qui  s'en  komma  Pasdobe. 
Mais,  Sire,  cbacdn  d'eclx  detods  bieks  me  pecobe 
Et  puis  qu'à  vous  je  suis,  toct  estvosire  à  pbesent. 

Ce  tableau  estoit  affiche  dessus  le  plan  d'un  es- 
cuiller  par  oiî  l'on  montoit,  au  moins  pensoit  on 
monter,  audict  portique,  tant  il  estoit  bien  ordonné 
et  les  traiclz  naïfvement  menez  par  practique  de 
perspective,  mesmes  le  jour  et  l'umbre  en  furent  si 
bien  couschez  à  l'imitacion  du  naturel  qu'il  n'est  pas 
possible  de  myeulx.  Et  quant  à  la  maçonnerie  estant 
sur  led.  escaillier,  il  n'y  avoit  coing  de  base  ni  de 
chappiteau,  lequel  ne  se  rapportast  au  vray  poinct 
(lu  mylicu;  au  moyen  de  quoy  se  renfondroyent  et 
relevoyent  les  membres  par  si  grande  apparence  que 
mesmes  plusieurs  ouvriers  expertz  eussent  jugé  qu'il 
y  avoit  grande  séparation  entre  la  figure  et  le  basti- 
ment,  en  la  frize  duquel  estoit  escript  en  lectre 
d'or  sur  fons  d'azur  : 

SOSPES  TE  SOSPITE  VIVAM. 

Et  en  ung  tableau  fainct  de  relief  au  dessus  de  la 
teste  de  celte  Pandora,  y  avoit  aussi  en  lectre  d'or: 

Lutetia  nova  Pandora. 

Aux  colonnes  de  ce  portique  pendoyentde  beaulx 
festons  de  verdure,  où  esloyent  attachées  les  armes 
du  Roy  et  de  la  Royne,  environnées  de  chappeaulx 
de  Irlumjihe,  dont  la  disposition  du  fueillaige,  emu- 


[.5i9] 

lateur  de  la  nature,  donnoit  ung  souverain  plaisir 
à  tous  entendans  et  se  deleclans  en  l'art  de  Zeusis. 
Encores  pour  myeulx  persuader  que  tout  l'ouvraige 
estoit  massif,  celuy  qui  en  feit  l'ordonnance,  dressa 
au  dessus  de  la  cornice  une  gallerie  hypethricque 
ou  à  descouvert,  percée  à  jour,  laquelle  mecloit 
beaucoup  de  gens  en  double,  à  raison  qu'ilz  po- 
voyent  veoir  l'air  commun  à  travers,  chose  qui 
grandement  aydoit  à  l'artifice. 

Quant  le  Roy  eut  quelque  peu  de  temps  arrcsté 
devant  led.  portique,  pour  ce  que  la  presse  estoit 
grande  au  carreffourde  la  Boucherie  de  Paris,  oii  il 
failloit  tourner  pour  aller  sur  le  pont  Nostre  Dame, 
Sa  Majesté  se  remeist  en  chemyn  et,  en  allant  tout 
le  petit  pas,  arriva  sur  le  bout  d'icelluy  pont,  oiî  es- 
toit un  arc  triumpbal  de  l'ordre  composé,  contenant 
quatre  toises  de  large,  en  ce  comprins  les  pyles, 
dont  l'ouverture  du  mylieu  avoit  unze  piedz  de  dya- 
metre,  soubz  vingt  deux  de  hault  et  une  bonne  toise 
d'espoisseur,  dont  le  berceau  fut  enrichy  d'un  com- 
partiment d'argent  embouly  sur  fons  noir,  qui  sont 
les  royalles  couleurs,  lesquelles  luy  donnoyent  grant 
lustre.  Dessus  la  circonférence  du  dem  y  rond  regnoit 
ung  architrave  avec  sa  frize  aornée  de  gros  bouillons 
de  fleurs,  et  sa  cornice  de  moulures  convenables  à 
sa  mode,  cinqiesme  en  l'ordre  des  baslimens.  Sur  le 
plan  de  laquelle  estoit  dressé  ung  plinthe  bas,  res- 
pondant  à  nyveau  du  mi  de  l'arc,  où  se  povoit  veoir 
debout  ung  Tiphis  de  dix  piedz  en  stature,  dont 
le  visaige  approchoit  fort  des  lincamens  physiono- 
miques  du  Roy  triumphateur,  et  tant  bien  formé  de 
tous  membres  que  Phidias  et  Praxileles  n'y  eussent 
trouvé  à  redire.  Mais  pour  couvrir  la  partie  secrète, 
il  avoit  ung  floccard  de  lyerre  ceinct  au  dessus  de 
ses  hanches,  et  faisant  proprement  l'efTect  pourquoy 
il  y  fut  applicqué.  En  ses  deux  mains  il  lenoit  ung 
grant  mast  de  navire,  garny  de  hune  et  d'un  grant 
voille  de  tafetas  rayé  d'argent,  dont  la  lueur  esloit 
bien  fort  plaisante. 

A  sa  dextre  y  avoit  ung  Castor  argenté,  et  à  sa  se- 
neslre  ung  Pollux  tout  noir,  plus  grans  que  le  natu- 
rel, et  toutesfois  semblans  petilz  auprès  de  sa  grant 
corpulence.  Le  Castor  tenoit  en  l'une  de  ses  mains 
une  grande  estoille  noire,  et  le  Pollux  une  d'ar- 
gent, pour  designer  l'immortalité  ou  renouvellement 
de  vye;  cl  aux  deux  autres,  tenoyent  chascun  son 
ancre,  signiffiant  asseurance  en  navigacion.  Dedens 
quatre  niches  faictes  exprès,  assavoir  deux  de  chas- 
cun costé  contre  la  principalle  face  de  cesl  arc  et 


[.549] 

encavez  jusques  à  la  septiesme  parlye  de  son  massif, 
y  avoit  quatre  des  plus  fameux  Argonautes,  vesluz  à 
l'antique  et  garniz  de  leurs  avirons,  chascun  faisant 
contenance  diverse,  mais  de  singulièrement  bonne 
grâce,  dont  les  noms  estoyentTELAMOX  et  PELEUS 
avec  HERCULES  et  HYLAS.  Puis  en  l'autre  face,  y 
en  avoit  ung  pareil  nombre  de  piastre  paincture', 
tant  bien  désignez  et  mis  en  couleur  qu'ilz  ne  ced- 
doyent  à  ceulx  de  relief.  C'estoient  :  THESEUS  et 
PYRITHOUS,  avec  ZETHUS  et  CALAIS,  tous  les- 
quelz,  pour  estre  de  nation  grégeoise,  disoyenl  à 
leurTlPHYS,  après  Homère  : 

HMEI2  EMMEMAfiTE2  ÀMÉ^OMEeA 

qui  signiffie  :  Nous  désireux  et  promptz,  te  voulons 
suyvre.  Ce  mot  esloit  en  la  circonférence  de  l'arc,  en 
caractères  convenables  à  la  langue.  Contre  les  flancs, 
tant  d'un  coslé  que  d'autre,  y  avoit  deux  tableaulx, 
en  l'un  desquelz  estant  à  la  main  droicle  on  povoit 
veoir  Phryxus  consacrant  au  dieu  Mars  la  toison  d'or 
de  son  mouton,  surquoy  il  avoit  traversé  leBospore 
de  Trace,  où  sa  seur  Hellé  se  noya,  laissant  son  nom 
à  ceste  mer,  qui  dès  lors  jusques  à  présent  en  a  esté 
dicte  Hellesponte.  Sur  ce  Phryxus  estoit  son  nom  es- 
cript  en  leclre  d'or,  et  soubz  ses  piedz  : 

QuoD  Marti  Phrïxds  sacraverat. 

En  l'autre  y  avoit  ung  Jason  ravissant  lad.  peau 
d'or  et  emmenant  Medée,au  bas  duquel  estoit  aussi 
escript  pour  respondre  au  premier  : 

Abstulit  arte  £somdes; 

puis  en  s'adressanl  au  Roy  : 

Tu  Marte  feres. 

En  dedens  le  plinthe,  sous  les  piedz  de  Tiplivs,  se 
povoit  lire  en  lectre  d'or  sur  fons  d'azur  ce  vers  de 
Virgile,  disant  : 

AlTER  ERIT  JAM   TiPUYS  et   ALTERA  QU«  VEIIAT  ArGO 
DiLECTOS   IIEROAS. 

Pareillement  au  mylieu  de  cest  arc  y  pendoit  ung 
tableau  garny  de  ce  quatrin  : 

P*B  LP.  SAICE   TlPBÏS  AbOO  FIT   COLVEBtlÉE, 
PoiB  ALLEB  COTiglEBIB  d'oB  LA  BICHE   TOISON. 
Et  PAB   vous,    Roï  PRl'DE^T,  À  SEMBLABLE  BAISOS 
SeBA  KOSTU  CRABT  BEF  BECREDSEIIEIIT  MEItéE. 

Cela  estoit  dict  au  Roy,  pour  aullant  qu'il  est 
seigneur  de  la  nef  de  Paris,  non  inférieure  à  l'an- 
cienne Argo. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


177 


Mais  voulant  poursuyvre  le  reste,  ce  pont  Nostre 
Dame  a  environ  soixante  et  quinze  loizes  de  long,  et 
en  chascun  de  ses  costez  sont  scituées  trente  quatre 
maisons,  toutes  marquées  de  lectres  d'or  sur  ung 
fons  rouge,  par  nombre  entresuyvant  depuis  la 
première  jusques  à  la  dernière;  sur  les  divisions 
desquelles,  au  second  eslaige,  y  avoit  des  seraines 
de  relief,  plus  grandes  que  le  naturel,  belles  par 
exelence,  qui  baulsoyent  leurs  bras  contremont  et 
en  chascune  main  tenoyent  ung  feston  de  lyerre  mon- 
tant par  dessus  le  tiers  estaige,  dont  se  faisoit  ung 
compartiment  singulier,  lequel  couvroit  le  pont, 
tant  du  long  que  du  large,  et  en  estoyent  les  entrelas 
enrichiz  des  devises  du  Roy,  savoir  est  d'HH  doubles 
d'or  sur  fons  d'azur,  de  croissans  d'argent  sur  fons 
noir,  de  fouidres  et  d'arcz  à  corde  rompue,  cous- 
che^  sur  ung  plat  fons,  dont  les  extremitez  faictes  en 
deihy  rond  estoyent  garnyes  de  testes  de  Méduse, 
criantes,  ce  sembloit,  à  bouche  ouverte,  et  tressées 
en  lieu  de  cheveux  de  petitz  serpenteaulx  couchez  de 
verd  de  terre,  tortillez  en  façon  de  neu  sur  le  som- 
met de  chascune  des  testes. 

Tant  y  avoit  aussi  de  monde  sur  ce  pont,  aux  fe- 
nestres  et  aux  bouticques,  acousirées  d'eschaufaulx 
tout  exprès,  que  c'estoit  une  grande  noblesse,  et  par 
especial  des  dames  tant  exquises  en  perfection  de 
beaulté,  et  davantaige  tant  bien  parées  que  l'on  eusl 
plustost  estimé  estre  au  champ  des  bienheureux  que 
sur  ung  passaige  terrestre,  fondé  sur  l'eaue  d'une 
rivière.  Ce  nonobstant.  Sa  Majesté  avec  toute  sa 
Irouppe  (ira  oultre,  et  pour  ce  faire,  passa  par  des- 
soubz  ung  second  arc  estant  à  l'autre  bout  du  pont 
de  semblable  ordre  et  artifice  que  le  premier,  mais 
non  garny  de  pareilles  figures,  ains  de  diverse  inven- 
tion, pour  laquelle  descripre  semble  que  ce  ne  sera 
mal  faict  de  commancer  à  la  face  du  dedens  œuvre, 
combien  qu'elle  ne  feust  la  principalle,  mais  à  raison 
qu'elle  se  presenloit  en  veue  la  première. 

Il  y  avoit  contre  les  pyles  quatre  nyches  fainclz 
de  piastre  paincture,  dedens  chascun  desquelz  estoit 
planté  de  bonne  grâce  ung  demy  dieu  ou  demy  déesse 
des  plus  renommez  de  l'antiquité,  singulièrement  en 
l'exercice  d'archerie.  Ceulx  là  estoyent  :  Calisto  et 
Arcas  avec  Crotos  et  Pandarus,  tant  bien  exprimez 
au  naturel  que  l'on  ne  se  povoit  assouvir  de  les  re- 
garder; leurs  noms  estoyent  escriplz  dessoubz  leurs 
piedz.  Et  en  la  face  principalle,  que  les  passansavec 
Sa  Majesté  n'eussent  peu  veoir  sans  retourner  les 
visaiges  en  arrière,  se  Irouvoyont  ordonnez  dedens 
le  massif  quatre  autres  nyches,  rempliz  de  pareil 

2.3 


IHfRIMEIIIE    aiTIOKiLI. 


178 


REGISTRES 


nombre  de  figures  de  relief,  chascuiie  représentant 
son  dieu,  demy  dieu  ou  déesse,  dont  les  noms 
lurent:  Gemcs  Principis,  beau  et  jeune  de  dix  huit 
ans,  mais  fort  approchant  les  lineamens  pbysiono- 
miques  du  Roy;  Iris,  messaigere  de  Juno,etles  deux 
CupiDONS,  l'un  grand  sans  bendeau  et  sans  acUes, 
ainsi  que  Platon  le  descript,  et  l'autre  petit  aveugle, 
en  la  forme  que  les  painctres  et  ymaigiers  ordinaire- 
ment le  nous  présentent.  Lesquelz  tenoyent  aussi 
chascun  son  arc  au  poing,  comme  preslz  à  le  tendre 
et  en  tirer  pour  le  service  du  Roy  Iriumphaleur,  acte 
que  faisoyeut  pareillement  ung  Piioebus  et  une 
PiioEBÉ,  Tun  d'or  et  l'autre  d'argent,  de  dix  piedz 
en  haulteur,  plantez  dessus  le  plinthe  assis  sur  la 
cornice,  ne  plus  ne  moings  que  le  Typhis  et  ses  co- 
lateraulx  dessus  l'arc  précèdent,  appuyans  chascun 
l'une  de  ses  mains  sur  ung  globe  terrestre  estant  au 
mylieu  d'eulx  et  disans  à  Sa  Majesté  Royalle  le  dis- 
tique escript  de  lectre  d'or  à  fons  d'azur,  en  la  mais- 
tresse  face  de  ce  plinthe  : 

UnDE  ORIMUn  TERRIS,  TERRIS  UBI  CONDIMCR  IISDEM, 

Hic  kegm  duplex  terminus  esto  tui. 

A  l'entour  de  la  circonférence  du  berceau  y  avoit 
pour  tous  ces  archers,  escript  en  lectre  noir  sur  fons 
blanc  : 

Arti  pretendimus  arcum. 

Mesmes  dedcns  la  carloche  pendant  à  nyvcau  de 
son  centre,  pour  dénoter  l'iutencion  de  l'inventeur, 
y  avoit  ce  quatrin  escript  : 

SinE,  cnoïEz,  PUIS  que  de  si  do.\  cueur, 
Pour  vostre  aom  perpétuer,  se  rende 
De  demv  dieux  et  dieux  ceste  grand  rende, 
Que  de  vainqueurs  vous  serez  le  vainqueur.^ 

Dedens  les  flânez  du  susdict  arc  y  avoit  une  Aurora 
de  visaige  vermeil,  couronnée  de  rozes,  vestue  en 
nymphe,  assise  sur  des  nues  obscures,  que  les  rayons 
du  soleil  orient  faisoyent  peu  à  peu  disparoir  parmy 
la  spaciosité  de  l'air,  elle  estant  du  bras  gaulche  ac- 
coudée sur  une  leste  de  beuf  sèche  pour  dénoter  le 


DU  BUREAU  [15/19] 

retour  au  labeur,  et  tenant  en  sa  main  droicte  une 
lampe  allumée  signifiiant  la  lumière  du  jour  appro- 
chante de  nostre  hémisphère.  Dessus  sa  teste  estoit 
son  nom  escript  en  lectre  dor,  et  soubz  ses  piedz  : 

A  ME  PRINCIPIOM. 

A  l'autre  flanc  estoit  ung  Esperus,  pareillement 
assis  sur  des  tourbillons  de  nuaige  engrossissans  par 
les  vapeurs  terrestres,  luy  portant  la  face  endormie 
tournée  contre  bas,  la  perruque  noire  et  pendante, 
mesmes  tenant  ses  braz  croisez  sur  son  gyron, 
comme  ne  demandant  que  le  repos.  Son  acoustre- 
ment  estoit  aussi  rougcastre  couvert  d'un  manteau 
noir  semé  d'estoilles  peu  apparoissantes,  excepté  une 
qui  rendoit  grant  clarté.  Il  avoit  aussi  son  nom 
dessuz  sa  teste,  et  soubz  ses  piedz  ce  mot: 

.M Mil  desixet. 

Choses  qui  furent  faictes  expressément  affin  de  ne 
laisser  muser  le  peuple  en  vain,  devant  ny  après 
l'entrée  dud.  seigneur  Roy,  lequel  finablement  passa 
tous  ces  triumpbes  et  s'en  alla  devant  la  grant  église 
Nostre  Dame,  pour  remercier  Dieu  tout  puissant  et 
tout  bon  des  biens  et  honneurs  incompréhensibles 
qu'il  luy  a  prcstez  en  ce  monde'''.  Et  son  oraison 
achevée,  s'en  alla,  par  la  rue  de  la  Kalendo,  au 
Palais,  où  il  rencontra  ung  arc  triumpbal  descript 
à  lad.  entrée  imprimée.  Et  à  la  grant  salle  dud. 
Pallais  qui  estoit  tendue  de  belles  et  riches  tappis- 
seryes,  fut  faicl  le  festin  et  soupper  en  la  manière 
acoustumée. 

Le  Roy  et  les  Princes  furent  assis  à  la  pierre  et 
table  de  marbre;  les  ambasadeurs,  depuis  les  Re- 
questes  du  Palais  jusques  à  la  porte  qui  va  à  la  Salle 
aux  Merciers;  mess"  de  la  Court  de  Parlement, 
Chambre  des  Comptes,  Generaulx  de  la  Justice  et 
autres  gens  de  justice,  depuis  la  porte  de  la  grande 
Chambre  jusques  à  la  Chappclle,  011  l'on  chante  la 
messe  de  mess"  les  Presidens;  et  mess"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins,  et  autres  oflîciers  et 
bourgeois  de  lad.  Ville  avoieut  leur  table  depuis  lad. 


l''  Los  princes  du  sang  et  les  clievaliei's  de  l'ordre  seulement  entrèrent  à  Noire-Danie  avec  le  roi.' En  l'absence  du  cardinal  Du 
Kellay,  évêque  de  Paris,  ce  fut  le  doyen  du  chapitre,  Antoine  LoCirier,  qui.îi  la  litedes  chanoines  et  des  dignitaires  de  la  cathédrale , 
sortit  par  une  des  portes  enir'ouverte,  que  l'on  referma  aussitôt ,  cl  alla  au-devant  d'Henri  [I  sur  le  parvis  :  precedentibus  duabus  cruci- 
biis,  duobus  cereis,  aqua  benedkla,  lexla  mcrorum  evanireliorum  et  vera  cntce,  illi  obviant  processit  jaunis  ipsius  ecclaie,  el  eimdetn 
cuin  exullacione  et  reverenlia  debitis  eicepit.  Il  prononça  un  discours  en  français  et  le  chancelier  de  France  répondit  au  nom  du  roi. 
Ensuite  le  roi  prêta  le  serment  accoutumé,  la  main  étendue  sur  les  Évangiles,  adora  et  baisa  la  vraie  croi\,  reçut  l'eau  bénite  et  fil 
son  entrée  dans  la  cathédrale.  Les  cérémonies  observées  en  celte  circonstance  sont  longuement  et  minutieusement  décrites  dans  le 
registre  capilulaire,  qui  nous  a  conservé  aussi  le  texte  de  l'allocution  du  doyen  au  roi.  [Archives  ital. ,  LL  2i8 ,  p.  692  ,  69/1,  696 
H  700,  703  h  70(1.) 


[i549] 

porte  de  la  Salle  aux  Merciers  jusques  à  la  porte  des 
petits  degrez  dud.  Palais '•>. 

Et  le  reste  de  lad.  entrée  sera  veu  amplement 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


179 


à  limpresslon.  Et  quant  au  présent  faict  audict 
seigneur  par  lad.  Ville,  il  sera  descript  cy  après 
l'entre'e  de  la  Roy  ne,  à  son  jour. 


CLXXXIII  [CXXXII].  — L'Entrke  de  la  RoyneW. 

i8  juin  iSig.  (Fol.  i58  v°)W. 


Le  dix  huitiesme  jour  dud.  moys  de  Juing,  la 
Royne,  après  avoir  esté  couronnée  à  Sainct  Denis  en 
France,  en  la  manière  acoustumce,  envyron  douze 
ou  quinze  jours  avant  l'entrée  du  Roy,  arrivée  ce 
jourd'liuy  matin  au  prieuré  de  Sainct  Ladre,  mar- 
chèrent au  devant  d'elle  les  quatre  Mendians,  le 
Clergé  et  gens  d'Eglise,  les  gens  de  pied  esleuz  des 
Mestiers,  les  menuz  officiers  de  Ville,  archers,  arba- 
lestriers  et  hacquebuliers.  Et  commencèrent  à  partir, 
de  l'ordonnance  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Esclievins,  dès  huit  heures  du  matin,  les  EnITans 
(les  bonnes  maisons  de  lad.  Ville,  ou  mesme  ordre 
qu'ilz  furent  à  l'entrée  du  Roy,  excepté  que,  ou  lieu 
que  à  lad.  entrée  du  Roy  ilz  avoient  chemises  de 
maille,  ilz  portoient  aucuns  deulx  pourpointz  de 
satin  blanc  chiqueté. 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans  et  mess"  les  Es- 
chevins  et  Greffier  estoient  vestuz  de  robes  my  par- 
lies  de  velours  cramoisv  de  haulle  coulieur  et  ve- 


lours tanné,  ou  lieu  qu'ilz  estoient  vestuz,  à  l'entrée 
du  Roy  de  velours  cramoisy  brun  et  tanné,  acom- 
paignez  des  Conseillers,  Quarteniers,  bourgeois, 
gardes  des  marchandises  qui  debvoient  porter  le 
ciel,  et  de  toute  la  trouppe  qui  fut  à  l'entrée  du  Roy, 
feirent  marcher  leur  gens,  de  sorte  que  messei- 
gneurs  du  Corps  de  lad.  Ville  se  trouvèrent  devant 
led.  Prieuré  de  Sainct  Ladre  environ  deux  heures 
après  mydi,  où  trouvèrent  lad.  dame  ou  parron,oii 
théâtre,  qui  avoit  servy  au  Roy  à  sadicte  entrée, 
acompaignée  de  plusieurs  princes  et  seigneurs  et 
des  dames  du  sang  royal.  Incontinant  mondict  s'  le 
Prévost  des  Marchans  et  mesdictz  s"  les  Escheviiis 
descendirent  à  pied,  montèrent  les  degrez  dud. 
parron,  aprocherent  de  lad.  dame  et  la  saluèrent  à 
l'entrée.  Puis  mond.  s'  le  Prévost  s'aprocha  d'elle 
et  lui  feist  la  harengue  qui  ensuit  : 

fT Madame,  si  j'avoye  cent  langues  aussi   disertes 


'''  Jean  du  Tillet,  le  greflicr  du  Parlemcnl,  s'est  cicndu  beaucoup  plus  sur  la  description  de  ce  souper  au  Palais.  Voici  un  passage 
extrait  de  sa  relation  :  «El  le  soir  fut  faict  en  la  grand  salle  dud.  Palais  le  souppé  royal,  duquel  l'assietle  et  ordre  fut  tel  qu'il  ensuit. 
I.ed.  seigneur  fut  assis  au  meilleu  (h  la  lahie  de  marbre,  et  esloil  sur  luy  tendu  ung  dez  de  velours  pers,  semé  de  fleurs  dé  lys  d'or 
Irairl.  A  sa  main  droicte,  fut  assis  monsieur  le  cardinal  de  Bourbon,  comme  prince  du  sang  et  tenant  son  rang  de  l'Eglise,  et  au  dcs- 
soubz  de  luy  monsieur  le  cardinal  de  Vendosme,  aussi  comme  prince  du  sang  et  tenant  rang  de  l'Eglise.  A  main  scncstre,  furent  assis 
monsieur  le  duc  de  Vendosmoys,  Loys  monsieur  de  Vendosme,  son  fière,  mons'  le  duc  de  Monipcnsier  et  mons'  le  Prince  de  La 
Itocbe  sur  Yon,  son  frère.  Et  n'y  eut  autre  assis  eu  la  table  dud.  seigneur  que  lesd.  princes  de  son  sang,  qui  fut  de  l'ordonnance  d'icel- 
luy  seigneur,  lequel  aussi  jugea  le  différent  meu  entre  lesd.  princes,  voulans  les  ungs  seoir  à  la  dexlre,  selon  la  proximité  de  la  cou- 
ronne, et  lîeclaira  qu'il  donnoit  sa  dextrc  pour  liouorer  l'Eglise,  et  que  les  princes  de  son  sang  laiz  doyvent  estre  à  sa  seneslre  à  lad. 
talde.  Durant  led.  sonpper,  led.  s'  Conncstable  tint  en  sa  main  l'espée  royale  nue  devant  led.  seigneur.  Servit  monsieur  le  mareschal 
de  Saint-André  l'oflice  de  grant  maisiro,  monsieur  de  Guyse  celluv  de  panctier,  monsieur  de  Nemours  celluy  d'eschançon  et  monsieur  de 
Neverscelluy  de  varlet  trenclianl.  Fut  la  viande  portée  parlesgenlilzhommes  de  la  chambre.  .  .1  Suit  la  description  sonmiaire  des  autres 
labiés. 

On  peut  dire  d'une  façon  générale  que  la  relation  du  Bureau  delà  Ville  et  celle  du  Parlement  se  complètent  mutuellement,  la  pre- 
mière s'attachant  surtout  à  décrire  les  arcs  de  triomphes,  estrades,  tentures,  statues,  peintures,  etc.,  tout  ce  qui  constituait  la  décora- 
lion  artistique  extérieure,  tandis  que  la  seconde  insiste  particulièremenl  sur  le  cortège,  l'ordre  du  défilé,  les  vêtements,  les  armures, 
les  harnachements  des  chevaux,  etc.  Mais  ces  deux  relations  olTicielles  ne  donnent  à  peu  près  aucun  renseignement  sur  les  divertisse- 
ments populaires,  dont  les  principaux  furent  les  joutes  et  tournois  de  la  rue  Saint-Antoine  et  la  représentation  d'un  assaut  donné  à  la 
redoute  construite  dans  l'ile  Lonviers  pour  la  circonstance,  et  dont  il  a  été  question  sommairement  dans  une  note  précédente.  Le  re- 
gistre des  Comptes  comble  heureusement  cette  lacune  (KK  386,  fol.  g\  et  suiv.,  ilig  et  suiv.).  Nous  nous  contentons  d'y  renvoyer  le 
lecteur,  ne  pouvant  faire  un  résumé,  ni  même  donner  les  plus  intéressants  extraits  de  ce  registre,  ce  qui  nous  entraînerait  lieaucoup 
trop  loin. 

"'  Cette  relation  de  l'entrée  de  la  reine  Catherine  de  .Médicis  a  été  pubh'ée  aussi  par  Dom  FéUbien,  ainsi  que  les  deux  paragraphes 
suivants  relatifs  au  dîner  offert  à  la  reine  dans  le  Palais  épiscopal  et  au  présent  donné  parla  Ville  au  Hoi.  {Hial.  de  In  ville  de  Paria, 
t.  V,  Preuve»,  I.  IH,  p.  37/1.)  La  description  transcrite  sur  le  registre  du  Parlement,  qui  est  inédite,  est  beaucoup  plus  complète.  {Ar- 
chicet  )utt. ,  X''  i565,  fol.  175-177.)  Il  faut  y  joindre,  comme  pour  l'entrée  du  roi,  le  récit  des  cérémonies  observées  à  Notre-Dame  de 
Paris.  (Registre  capilulaire,  LL  n'iS,  p.  707-710.) 
'"   Les  deux  tiers  du  fol.  107  \°  sont  restés  en  blanc. 


180 


REGISTRES  DU  BUREAU 


que  celles  des  plus  eloquens  orateurs  du  monde,  je 
ne  seroye  pas  encores  assez  suffisant  pour  exprimer 
les  liaultcs  louenges  qui  vous  sont  deues  par  les  bons 
et  loyaulx  subgelz  du  Roy  en  tous  eslalz  de  son 
Royaulme,  speciallement  par  ceulx  de  sa  bonne  Ville 
de  Paris,  cité  cappitalle  d'icelluy,  lesquelz  sur  toutes 
nations  se  repulent  bienheurez  d'avoir  une  Royne  et 
dame  tant  acomplye  en  toutes  grâces  et  vertuz,  qu'il 
semble  que  Dieu  et  nature  ayent  vouUu  employer  les 
forces  de  leurs  puissances  à  vous  former  telle  qu'ilz 
vous  savoient  et  jugeoient  digne  pour  estre  très 
noble  espousc  et  très  chère  compaigne  du  Roy  très 
clirestien,  le  plus  excellent  et  magnanime'''  de  tous 
jes  princes  de  la  terre,  nostre  souverain  seigneur. 
^A  pour  ce,  Madame,  que  nous  desirons  vous  faire 
entendre  combien  Paris  se  sent  à  vous  tenu  et  obligé 
pour  sa  part  de  la  recongnoissance  de  si  grands  béné- 
fices et  biens  infiniz  en  la  France,  receuz  par  le  moyen 
de  vostre  très  requis  et  très  fructueulx  advenement 
en  ses  pays,  nous  en''^'  rendons  grâces  à  la  Magesté 
céleste,  laquelle  par  sa  bonté  et  divine  clémence  a 
faict  aux  Françoys  si  riche  et  precieulx  don,  au 
moyen  duquel  iiz  espèrent  se  veoir  avecques  toute 
l'Ytalye  joinctz,  alliez  et  confederez  en  amylié,  paix 
et  concorde  perpétuelle.  Vous  sup])liant.  Madame, 
que  à  vostre  nouvelle  et  joyeuse  entrée  à  Paris,  il 
vous  plaise  recevoir  de  face  graticuse  et  bénigne 
les  affections  très  humbles  et  plus  que  dévotes 
voluntez  des  citoyens  d'icelle,  faisans  emsemble  par 


[i5i9] 

unyon  ung  seul  cueur  à  vous  dédié  par  obeyssance 
loyalie  et  fidelle,  lequel,  Madame, je  vous  offre  et 
présente,  espérant  que,  mys  entre  voz  mains,  il  sera 
en  tous  affaires  envers  le  Roy  tousjours  singulière- 
ment recommandé,  fl 

Après  lad.  harangue,  s'en  retournèrent  en  la  Ville 
en  pareil  ordre  qu'ilz  estoient  parliz. 

La  Ville  incontinant  après  salua  lad.  dame  de 
la  mesme  quantité  d'artillerye  qu'elle  avoit  faict  le 
Roy.  Cela  faict,  quelque  intervalle  de  temps  après, 
marchèrent  ceulx  qui  estoient  de  sa  compaignée  en 
telle  ordre  et  magnificence  qu'il  est  ou  sera  descript 
à  son  entrée  imprimée,  par  quoy  n'est  besoing  cy  le 
declaircr.  Lad.  dame  en  si  grande  pompe  et  magni- 
fique compaignée  entra  dedans  la  Ville  de  Paris,  et 
passant  par  la  porte  et  rue  Sainct  Denis,  et  de  là 
par  le  pont  Nostre  Dame,  qu'elle  trouva  en  la  même 
parure  qu'ilz  estoient  le  jour  de  l'entrée  du  Roy,  \int 
en  l'église  Nosîre  Dame,  oii  elle  descendit,  pour  y 
faire  son  oraison  et  avec  elle  aucuns  princes,  mon- 
seigneur le  Chancellier  et  quelques  ungs  des  Che- 
valiers de  l'Ordre,  et  des  dames  Madame  Margue- 
rite (3). 

Lad.  dame,  son  oraison  achevée,  alla  au  Palais  où 
fut  faict  le  soir  le  soupper royal,  avec  les  ceremonyes 
et  solempnitez  acoustumées,  et  les  tables  ordonnées 
comme  le  jour  de  l'entrée  dud.  seigneur,  sans  autre 
différence. 


GLXXXIV  [CXXXIII].  —  [DÎNEB  offert  à  la  Reine  par  le  corps  de  ville 
EN  une  salle  du  Palais  épiscopal.] 

19  jiiin  i54g.  (Fol.  i58  v°.) 


Le  landemain,  lad.  dame  alla  oyr  messe  en  l'église 
Nostie  Dame  de  Paris,  oij  mons''  le  Prévost  des  Mar- 
«hans,  acompaigné  des  Eschevins,  Greffier,  Conseil- 
lers et  plusieurs  des  Enffans  de  la  Ville,  la  vindrent 
très  humblement  supplier  que  son  bon  plaisir  feust 
leur  faire  ccste  grâce  de  prandre  sa  reffeclion  en 


une  grande  salle  de  la  maison  de  monseigneur  le 
reverandissiuie  cardinal  du  Bellay,  que  niesd.  s" 
de  la  Ville  avoient  faict  pour  elle  magnifiquement 
apareiller.  Ce  que  lad.  dame  liberallement  accorda, 
et  pour  ce  faire  monta  par  ung  escaillier  beau  et 
riche  à   merveilles,   commençant  dès  l'issue  de  la 


'''  Le  texte  portait  t^mapiifiquen.  «Magnanimen  est  une  correction  à  peu  pi  es  contemporaine,  mais  d'une  main  dilTérente. 

'*'   «Nous  enrt  remplacent,  par  suite  d'une  correction  semblable,  les  deux  mots  tdonl  nouxrt  écrits  primilivemoul. 

'''  Marguerite  de  France,  dernière  fdle  de  François  I".  Son  frère  Henri  II  lui  donna  le  duché  de  Berry,  par  lettres  du  39  avril 
lô.'jo.  Elle  fut  mariée  à  Paris,  le  9  juillet  iSSg,  à  Emmanuel  Philibert,  duc  de  Savoie,  et  mourut  à  Turin,  le  i4  septembre  107a. 
D'aulres  dames  accompagnèrent  la  reine  à  Notre-Dame,  d'après  la  relation  du  greflier  du  Parlement  :  tiLa  Hoyne,  dit-il,  suyvie  de 
mad.  dame  Marguerite,  de  mesdames  de  Montpensier,  l'ainsnée  et  jeune,  et  madame  la  princesse  delà  Roche-sur-\on,  qui  toutes 
Irois  portèrent  la  queue  du  manlean  de  la  Royne.  Mess"  de  La  Tremoïlle  et  Montmorency  portèrent  la  queue  du  manteau  de  mad. 
ilame  Marguerite,  et  celles  des  manteaulx  desd.  dames  de  Montpensier  et  Roche-sur-Yon  furent  portées  par  aucuns  contes  et  grands 
seigneurs  à  ce  ordonnez.  ..n  (X'*  i565,  fol.  177  v").  Voir  surtout  la  description  des  cérémonir>s  de  Notre-Dame  et  les  discours  dons 
le  registre  capitulaire,  LL  n'i8,  fol.  708. 


[15/.9] 

porte  d'iccHe  église  et  régnant  comme  uflg  pont 
jusques  au  logis  de  mond.  seigneur  le  Cardinal,  le- 
quel escailler  lad.  Ville  avoit  faict  faire. 

Estant  arrivée  en  lad.  salle.  Sa  Magesté  avec 
plusieurs  princesses  et  dames  et  gentilzhommes  se 
prindrent  à  contempler  la  beaullé  de  lad.  salle,  pour 
les  belles  painctures  dont  elle  estoit  noblement  dé- 
corée. C'estoient  les  figures  des  dieux  et  déesses  qui 
se  trouvèrent  aux  nopces  de  Peleus  et  Tethis,  père 
et  mère  du  grant  Achilles'''.  Entre  ces  figures  colo- 
quées  soubz  le  rabbat,  sur  quoy  pose  le  couverture 
de  la  salle  faicte  en  emicycle,  estoient  de  singulière- 
ment beaulx  paysages,  tant  bien  representans  le  na- 
turel que  ceulx  qui  les  regardoient,  et  avec  ce  les 
gestes  de  plusieurs  personnages  s'esbalans  à  tous 
les  jeux  ausquelz  la  vénérable  antiquité  se  soulloit 
avec  pris  excerciter,  perdirent  lapetit  de  boire  et  de 
menger. 

Je  ne  descriptz  les  compartimens  mignotez  de 
grotesques,  dont  ces  pièces  estoient  bordées,  des- 
quelz  leur  invention  se  monstroit  si  plaisante  qu'on 
n'en  povoit  ester  la  veue. 

Dessoubz  cela  pendoit  jusques  à  terre  une  riche 
tappisserye  de  haulle  lisse,  pareillement  à  person- 
nages, qu'il  faisoit  merveilleusement  bon  veoir,  et 
environnoit  tous  les  quatre  flancs  de  la  salle  qui 
s'en  povoienl  tenir  à  bien  parez. 

Sur  ce  rabat,  seoit  ung  lacunaire  ou  plancher 
plat  à  par([uetz  de  moresques  dorées  et  diver»i(Iiées 
de  maintes  coulleurs  soubz  rosaces  d'or  emboutyes, 
tant  au  meilleu  que  sur  les  quatre  coings,  qui  don- 
noient  ung  grant  esclat,  joinct  que  cesd.  parquetz, 
à  l'endroit  de  leurs  commissures,  estoient  garnyz  de 
festons  de  lierre,  dont  la  verdeur  ne  povoit  sinon 
rendre  plaisir  de  delectacion. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS, 


181 


Tel  estoit  l'ornement  de  lad.  salle  préparée  pour 
lad.  dame,  laquelle,  quand  bon  luy  sembla,  print 
l'eaue  pour  laver  et  puis  se  mist  à  table  avec  les 
princesses  du  sang,  où  Sa  Magesté  fut  servye  de 
toutes  les  viandes  exquises  que  produisoit  nature 
en  sa  saison.  Et  tint  mond.  s'' le  Prévost  de  Marchans 
pour  ce  jour  le  lieu  de  son  maistre  d'hostel,  estant 
suyvy  à  l'assiette  des  plalz  par  les  gentilzhommes 
et  ofliciers  de  la  maison dicelje  dame,  qui  se  trouva 
grandement  satisfaicle  du  bon  devoir  qu'il  feist  en 
la  servant'-'. 

Quant  aux  daines,  tant  de  sa  suicle  que  de  Paris, 
elles  s'assirent  toutes  à  d'autres  tables,  expressément 
pour  ce  dressées  du  long  des  murailles  de  la  salle, 
et  furent  servyes  parles  Eschevins,  Grelfier  et  |)rin- 
cipaulx  Ofliciers  d'icelle  Ville,  ayans  après  eulx  pour 
porter  les  viandes  les  enfliins  des  bonnes  maisons, 
vestuz  de  leurs  riches  habitz  qu'ilz  avoient  porté  à 
l'entrée. 

Le  Roy  assista  en  personne  à  ce  festin  et  print 
le  passetemps  du  bal  après  disner,  et  par  especial 
des  enlTans  de  la  Ville,  lesquelz  par  son  commande- 
ment menèrent  danser  les  dames  de  la  Court  et  s'en 
acquicterent  de  bonne  grâce.  Puis  led.  bal  finy,  l'on 
redressa  de  nouvelles  tables,  dessus  lesquelles  fut 
apporté  la  collation  de  tant  de  sortes  de  dragées 
et  autres  confitures  qu'on  ne  savoit  ausquelles  se 
prandre. 

[Présent F\iT  a  la  Rei\e.] 
Cela  faict,  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans,  avec 
mess"  les  Esclievins  de  la  Ville,  feist  présent  à  la 
Royne  d'ung  bulTet  bien  acomply  de  vaisselle  d'argent 
doré  à  deux  couches,  si  qu'il  sembloit  que  ce  fut  tout 
fin  or,  semé  de  fleurs  de  lys  avec  croissans  '*'.  Et  fut  ce 


''*  L'état  des  peintures  décoratives  faites  aux  frais  de  la  Ville  pour  orner  la  salle  du  festin  ne  mentionne  pas  ce  tableau  des  noces  de 
Péiée  et  de  Thélis,  ce  qui  donnerait  â  penser  qu'il  faisait  partie  de  l'ameublement  ordinaire  du  Palais  épiscopal  ;  car  toutes  les  autres 
décorations  fai(es  pour  la  circonstance,  jusqu'aux  HH,  chiffres  cl  croissants,  sont  énumérées  et  décrites  par  le  menu  avec  le  plus 
grand  soin.  Ces  œuvres  d'arl  furent  payées  à  leurs  auteurs  rjean  Cousin,  Cliarles  Dorigny,  painctres,  et  Jehan  Goujon,  maistre  lail- 
lenr  de  figures,  demourans  à  Paris,  la  somme  de  760  livres  tournois».  (Archke$  nationale»,  KK  986,  fol.  126.) 

'*'  Le  détail  du  l>anqnet  offert  par  la  ville  à  Catherine  de  Médicis,  ainsi  que  les  réparations  et  les  travaux  de  décoration  de  l'hôlel 
épiscopal,  sont  minutieusement  consignés  dans  le  registre  de  Comptes  sous  les  rubriques  suivantes  :  nA  cause  du  festin,  disner  et 
recueil  faict  à  la  Royne,  le  lu' jour  de  juing  mv°  xlh,  en  la  salle  cpiscopalle  de  l'cvesché  de  Paris,  au  moyen  que  l'Ostel  de  ladicte  ville 
estoit  incommode  pour  le  bastimenl  neuf  que  l'on  faict  d'icelluy.  —  Œuvres  et  reparacions  faictes  oud.  logis  épiscopal  pour  l'appro- 
prier et  rendre  plus  commode  pour  faire  led.  festin.  —  Ouviaiges  de  painctrerie  faictz  en  lad.  grant  salle  pour  l'ornement  d'icelle.  — 
Achapl  de  vins,  viandes  et  paticerie.  —  Ustaucilles  de  cuysine  et  de  table,  tant  en  nappes,  serviettes,  vaisselle  d'estain,  etc.  (Notons 
dans  ce  chapitre  le  nom  de  Démélrius  Paléologue,  capitaine  de  l'hôtel  des  Tournellcs,  cliargé  de  l'achat  des  parfums  pour  le  linge 
de  table.)  —  Menuz  fraiz  faicts  tant  en  l'achapt  de  larl,  chair  de  veau  et  de  bœuf,  piez  de  veau,  pain,  etc.,  que  pour  le  paiement  de 
l'orfebvre  qui  a  fourny  la  vaisselle  d'argent.  — ■  Epiceries,  dragée^,  ypocras,  sucre,  cyre  et  autres  drogues  fournies  pour  icelluy  festin, 
et  pour  basions  de  torche,  livrez  aux  ofliciers  de  la  Ville.  —  Porte  chappes.  —  Taxations  à  ceuk  qui  ont  vacqué  pour  le  faict  diid. 
festin.  —  Joueurs  d'instrumens,  etc.  {Archive»  nalionnle»,  KK  38C,  fol.  laa  v°-i/io.) 

'^'  Lt  vaiss'lle  enfermcfe  dans  ce  bnlTet  se  composait  d'f  une  navire,  du  poix  de  58  mars  G  onces,  iing  autre   pot  de  Sî  mars  il 


182 


REGISTRES 


présent  Irouvë  tant  beau  et  rielie,  mesmement  par 
lad.  dame,  quelle  feist  demonsiration  de  l'avoir  en 
csliine.  Mais  encores  print  elle  autant  et  plus  à  gré 
la  harangue  que  luy  feist  à  ce  propos  mond.  s"^  le 
Prévost  des  Marchans,  dont  la  teneur  en  suit  : 

^Madame,  les  habitans  de  la  ville  de  Paris,  cap- 
pitalie  de  ce  Royaulnie ,  loyaulx ,  fidelles  et  très  obeys- 
sans  subgectz  du  Roy  et  voz  très  humbles  serviteurs, 
vous  font  par  moy  offrir  ce  petit  présent,  lequel  je 
vous  supplie  mesurer  non  à  sa  trop  petite  valleur. 


DU  BUREAU  [1549] 

mais  à  l'affection  de  leur  cueur,  totallement  dédié  à 
vostre  service;  recevant  neantmoings,  s'il  vous  plaist, 
ce  présent  de  liberalle  et  gratieuse  volunté,  leur  fai- 
sant octroy  de  vostre  bonne  grâce,  qui  est  le  neu  in- 
dissoluble pour  les  tenir  à  tousjours  liez  et  conjoinctz 
à  celle  du  Roy.7) 

Laquelle  harengue  elle  jugea  singulière  et  mo- 
deste en  sa  briefvelé  par  la  responce  mesme  rendue 
de  sa  bouche'''. 


CLXXXV  [CXXXIV].  —  Présent  faict  au  Roy. 

20  juin  iSig.  (Fol.  160.) 


Le  landemaiu,  jour  de  la  Feste  Dieu,  niond.  s''  le 
Prévost  des  Marchans  avec  les  Eschevins,  Greffier 
et  principaulx  olficiers  de  la  Ville,  allèrent  aux 
Tournelles  présenter  au  Roy  le  riche  présent  qu'ilz 
avoient  faict  faire  pour  Sa  Magesté.  Led.  présent 
ostoit  tout  de  fin  or  de  ducat,  cizelé,  buriné  el  con- 
duit par  tel  artiffice  d'orfaverye  que  l'on  ne  veist 
oncques  plus  belle  pièce  d'ouvrage  en  toute  Europe. 

C'estoit  une  base  triangulaire,  soustenuepar  trois 
harpies  assises  sur  ung  plan  bien  taillé,  enrichi  des 
armes,  devises  et  chiffre  de  Sa  Magesté,  mesme 
bordé  de  moullures  exquises  bien  à  la  haulteur  d'ung 
bon  poulce,  dedans  la  plalte  bande  desquelles  estoit 
escript  : 

He.NRIGO  II  PRIXCIPI  p.    F.   PItINCEPS  CIVITAS 
LUTETIA  D.  D. 

La  superficie  de  ceste  base  estoit  faicle  en  terrasse, 
semée  d'herbes  et  de  floreltes,  au  mcilleu  de  la- 
(luelle  sourdoit  ung  beau  palmier  le  myeulx  contre- 
faisant le  naturel  qu'il  est  possible;  aussi  avoit  il  esté 
curieusement  esmaillé  après  des  branches  véritables 
apportées  d'Itallye  et  d'ailleurs.  Mais  combien  que 


les  Ytaliennes  ne  portent  point  de  fruict,  si  esse  (sic) 
nonobstant  que  l'ouvrier  entendu  ne  laissa  point 
à  décorer  son  arbre  de  ses  grappes,  représentantes  à 
peu  près  les  raisins,  qui  luy  donnèrent  merveilleuse- 
ment bonne  grâce.  Autour  de  la  tige  de  ce  palmier, 
escaillée  comme  il  appartient,  estoient  trois  Roys 
plantez  debout,  armez  à  l'anlique  et  revestuz  de  leurs 
togues  iniperialles,  portans  couronnes  sur  leurs 
testes,  les  deux  garnyes  de  piquans,  non  de  fleurons, 
mais  seullement  la  tierce,  pour  donner  à  entendre 
que  les  deux  avoient  régné  et  que  le  tiers  est  de 
présent  en  règne.  Le  visaige  du  premier  se  rappor- 
toit  nayfvement  au  Roy  Loys  XII%  ayeul,  et  celuy  du 
j  second  au  Roy  François,  père  du  Roy  à  présent  re- 
i  gnant,  lequel  aussi  povoit  il  voir  le  sien  exprimé 
comme  en  ung  mirouer.  Ces  deux  luy  monstroient, 
chascun  d'une  main  levée  vers  le  houppcau  de 
l'arbre,  une  table  cari'ée  en  manière  de  càrtoche, 
atachée  à  lune  des  branches  avecques  une  petite 
chaisuetle  d'or  de  subtille  manufacture,  dedans  la- 
quelle estoit  escripi  d'email  blanc  sur  fons  noir  : 
Magnlji  magxa  decext. 
Contre  les  angles  ou  arestes  de  la  susdicte  base, 


demye  once,  une  buye  de  33  marcs  3  onces,  deux  flacons  de  aS  marcs  U  onces,  deux  vases  do  1 1  marcs  fi  onces,  deux  jjrans  Iwssins 
de  28  marcs  6  onces,  trois  sallières  dont  une  couverte,  de  G  marcs  3  onces,  six  yrans  lasses  et  deux  couvescles  posans  07  marcs 
0  onces  et  demye;  quatre  chandeiliers  à  (lambeaulx  pesans  29  marcs  5  onces  et  demye,  et  quatre  couppes  couvertes  du  poix  d^ 
i5  mars  1  once  6  g:os;  tonte  laquelle  vaisselle  ci-dessus  déclarée,  armoiée  aux  armes  du  roy  cl  do  la  royne,  pesant  ensemble  la 
quantité  do'  trois  cens  seize  marcs  une  once,  selon  la  pesde  faicte  par  François  IVrdrier,  alTmeur  et  deparleur  d'or  et  d'argent,  qui 
a  certiffié  et  affermé  icelle  vaisselle  eslre  bien  et  deuement  faicte,  et  toute  marquée  du  nouveau  poinçon  de  Paris.»  (KK  286, 
loi.  118  v°.  )  A  vingt-cinq  livres  tournois  le  marc,  suivant  le  marcbé  passé  avec  Pierre  Hotman,  marcliand  el  bourgeois  de  Paris,  la 
\ille  paya  de  ce  clicf  7,908  livres  2  sous  6  deniers.  Chaque  pièce  d'orfèvrerie  élail  enfermée  dans  un  écrin,  dont  la  description  el 
le  prix  se  trouvent  au  même  registre,  fol.  lao. 

'''  Le  registre  capilulaire  qui  relate  la  visile  du  roi  el  de  la  reine  à  la  cat'iédrale  et  le  diner  servi  à  l'hôtel  épiscopal,  ajoute 
qu'après  le  festin,  le  doyen  du  chapitre,  Antoine  Le  tirier,  accompagné  de  l'archidiacre  et  dn  chantre  de  l'église  de  Paris,  vint  trouver 
le  roi  el  le  supplia  de  maintenir  les  immunités  du  chapitre.  Ils  adressèrent  aussi  au  Connétable  cl  Grand  Mailre  de  France  une 
requête  pour  obtenir  l'expulsion  des  intrus  qui  s'élaient  logés  dans  le  cloître,  à  l'occasion  de  l'entrée  du  roi,  ce  qui  leur  fut  promis  et 
exécute  le  jour  même.  Henri  H  et  la  rein?  rolonnuTent  après  diner  à  la  cathédrale  cl  assisièrent  aux  vêpres.  {Archives  nal.,  LL  a48, 
fol.  710,  71 1.) 


I 


[i5i9] 

esloient  assis  trois  autres  personnages,  represen- 
tans,  Tung  Janus  à  deux  visages,  le  premier  viel, 
le  second  jeune,  signiflîant  le  temps  passé  et  le 
présent,  de  sa  main  gaulche,  il  tenoil  une  table 
tonte  blanche  et  en  la  droicte  ung  greffe  ou  stille 
pour  escripre  les  occurences  qui  se  présenteront  à 
l'advenir.  Cestuy  là  estoit  droictement  dessoubz  le 
Roy  Loys,  pour  declairer  sa  grande  sagesse  et  pro- 
vidence, par  laquelle  il  mérita  d'estre  appelé  le  Père 
du  Peuple.  Le  second  personnage  estoit  une  Justice, 
tenant  Tespée  nue  en  la  main,  et  soubz  ses  piedz 
la  forme  d'une  bourse,  pour  donner  à  congnoisire 
que  le  prince  dominateur  ne  veult  que  pa  •  pecune 
soient  aucunenicnl  corrompuz  ceulx  qu'il  a  consti- 
tuez pour  faire  droit  à  ses  subgetz.  Geste  là  estoit 
dessoubz  le  Roy  Françoys,  lequel  par  sa  doulce 
équité  a  sceu  gaigner  le  litre  de  Prince  Clément  en 
justice,  et  avec  ce  de  Restaurateur  des  bons  ars  et 
sciences,  comme  dessus  est  dict.  Le  tiers  pereon- 
nage  estoit  ung  Mavors,  armé  à  l'eroïque,  tenant  la 
main  droicte  sur  le  manche  de  son  espée  et  du 
bras  gaulche  ambrassant  une  targue  à  une  teste 
de  iyon,  pour  dénoter  la  Noblesse  françoyse,  tous- 
jours  appareillée  à  offendre  ou  deffendre  contre  les 
ennemys  de  la  couronne,  quant  les  ocasions  s'en 
offrent.  Cestuy  là  estoit  soubz  les  piedz  du  Roy 
Henry  second,  et  à  bon  droit  y  estoit  mys,  pour  ce 
que  c'est  le  père  des  nobles.  Ces  trois  avoicnt  les 
piedz  sur  le  dos  des  harpies  (pii  représentent  vices, 
comme  pour  dire  que  par  verluz  les  vices  doibvent 
estre  exterminez.  En  toutes  les  trois  faces  de  la  base 
y  avoil  les  armes  de  France,  enrichies  du  collier  de 
l'Ordre  et  couronnées  de  couronnes  imperialles; 
puis  à  l'entour  du  fons  de  lampe  estant  des-oubz 
lad.  base,  faict  en  façon  d'une  rosace  artistement 
ciselée,  s'il  en  fut  oncques,  estoient  les  armes  de  la 
Ville,  environn(!es  d'ung  roulleau  portant  ce  mot  : 

TuMIDIS  VELIS  AQUILONE  SECUHDO ''). 

Voilla  en  somme  quel  estoit  le  présent  qui  fut  faict 
à  Sa  Magesié  par  mondict  s'  le   Prévost  des  Mar- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


183 


chans,   acompaigné  des  dessusdictz,  lequel  en  luy 
présentant,  luy  feist  la  harangue  qui  ensuit  : 

f  Sire,  voycy  le  petit  présent  que  vos  très  humbles , 
très  obeyssans,  loyaulx  et  fidelies  subgetz,  les  ])our- 
geois,  manans  et  habitans  de  vostre  bonne  ville  de 
Paris,  vous  font  par  moy  offrir,  pour  recongnoissance 
de  si  hault  bien,  dont  il  a  pieu  à  Vostre  Royalle  Ma- 
gesté  les  bonnorer  par  vostre  joyeuse  nouvelle,  et 
Iriumphnnie  entrée  en  icelle;  vous  supplians.  Sire, 
en  la  plus  grande  humilité  et  révérence  que  je  puis, 
combien  que  le  présent  ne  corresponde  à  la  dignité 
du  Prince  tant  excellant  et  magnanime,  à  laquelle 
ne  doibt  estre  faicle  de  chose  humaine  comparaison , 
qu'il  vous  plaise  le  recevoir  pour  agréable  et  d'une 
volunté  autant  liberaile,  comme  de  bon  cueuril  vous 
est  présenté  par  ceulx  qui,  pour  les  plus  grans  biens 
qu'iiz  sauroient  désirer  en  ce  monde,  ne  demandent 
à  Dieu  fors  qu'il  vous  conserve  en  prospérité  et  eulx 
en  vostre  bonne  grâce,  n 

Le  Roy  receust  led.  présent  de  bon  cueur,  comme 
évidemment  manifesta  la  veue  qui  donnoit  signe  de 
liesse,  pendant  qu'il  respondoit  à  lad.  harangue  de 
mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans,  tant  bien  prinse 
que  myeulx  ne  povoit  estre,  singulièrement  pour 
avoir  exposé  l'intencion  de  la  manufacture,  qui 
rememoroil  les  vertuz  des  deux  monarques  de  la 
Gaulle,  et  leur  enseignement  utille  pour  faire  d'ung 
Roy  de  France  ung  seul  seigneur  de  tout  le  monde. 

[Le  Roi  et  la  Reine  au  feu  de  la  Saint  Jean.] 

La  responce  achevée,  mond.  s'  le  Prévost  des 
Marchans  supplia  la  Magesté  du  Roy  de  se  trouver 
le  dimcnche  prochain,  jour  de  la  vigille  saint  Jean 
Baptiste,  suyvant  rancienne  coustume  de  ses  prédé- 
cesseurs, en  la  place  de  Grève,  devant  l'Hostel  de  la 
Ville,  pour  mectre  le  feu  au  grant  arbre  préparé  en 
la  manière  acousiumée.  Ce  que  led.  seigneur  acorda, 
et  se  trouva  led.  jour,  avec  la  Royne,  plusieurs 
princes  et  princesses  du  sang  et  autres,  mist  le  feu 
aud.  arbre  d'une  torche  blanche,  que  mond.  s'  le 


"'  La  description  de  la  pièce  d'orfèvrerie  oITerlc  au  i-oi  se  trouve  encore  dans  le  raarclié  conclu  par-devant  notaires,  le  16  mars 
1 549,  entre  le  Prévôt  des  IMarchands  cl  les  Échevins  de  Pari»,  d'une  part,  et  quatre  orfèvres  nommés  Hance  Yonques,  Thibault  haii- 
renl,  Macé  Begault  et  Jean  Cousin,  d'autre  part.  Ceux-ci  s'engageaient  à  avoir  terminé  ce  vaisseau  en  se  conformant  à  un  devis  qui 
leur  serait  fourni,  pour  le  5  mai,  et  se  contentaient  de  six  cents  écus  pour  la  main-d'œuvre.  {Archives  nationales ,  K  907,  n°  l'i.) 
Le  ifgistre  de  Comptes  nous  apprend  qu'il  leur  fut  payé  par  la  ville  io,o85  livres  G  sous  10  denier-s  tournois,  tant  pour  le  métnl 
que  pour  la  main-d'œuvre.  La  description  du  registre  du  Bureau  est  empruntée  presque  textuellement  à  celui  des  comptes;  mais  ce 
dernier  donne  en  outre  l'état  des  changements  et  additions  faits  par  les  artistes,  dans  le  cours  de  leur  travail,  aux  dessins  et  devis 
primitifs,  et  fournit  les  états  précis  des  aiitr.-s  dons  fails  à  colle  occasion  par  la  ville  à  plusieurs  oITiciers  domestiques  de  la  mni«iu 
du  roi.  (KK  386,  fol.  it.i-118.) 


184 


REGISTRES 


Prévost  luy  bailla  en  la  main.  Et  après  la  tempeste 
de  l'artillerye  qui  sonna  à  l'instant  que  le  feu  fut 
niys  aud.  arbre,  le  Roy  et  la  Royne  montèrent  en 
la  grande  salle  de  TOstei  de  lad.  Ville,  où  la  cola- 
lion  estoit  sumptueusement  aprestëe,  et  prindrent 
passelemps  à  veoir  danser  les  dames  et  damoiselles 


DU  BUREAU  [i5i9] 

de  lad.  Ville.  Puis  s'en  retournèrent  aux  Tournelles. 
Le  Roy  et  la  Royne  séjournèrent  ung  moys  en  ceste 
ville,  logez  ausd.  Tournelles,  pendant  que  le  tournoy 
se  faisoit  en  la  grant  rue  Sainct  Anthoine,  ou  lieu 
011  Mess"  de  la  Ville  avoient  faict  faire  les  lisses ''>, 
ainsi  qui  sont  descriptes  à  lad.  impression. 


CLXXXVI  [CXXXV].  —  Belle  procession  faicte  par  le  Roy. 


i  juillet  tSig.  (Fol.  162. 


Du  [jeudi,  iv' jour  de  .Tuillet  mv'  xlix]  f^'. 

Après  le  tournoy  faict  et  parachevé',  le  Roy,  ad- 
verly  qu'il  y  avoit  plusieurs  hérétiques  et  sacramen- 
taires  prisonniers  au  Palais,  feist  faire  une  belle 
procession  de  l'église  et  paroisse  mons'  Sainct  Pol 
à  Nostre  Dame  de  Paris.  En  laquelle  église  Sainct 
Pol  se  trouvèrent  l'église  et  chappitre  de  Paris,  avec 
toutes  les  parroisses  et  communaultez  de  lad.  ville, 
toutes  les  religions  et  tout  le  clergé  de  l'Université, 
la  court  de  Parlement,  Chambre  des  Comptes,  Ge- 
neraulx  de  la  Justice,  Messieurs  de  la  Ville,  Chas- 
telet  et  toutes  les  justices  et  officiers  du  Roy,  toute 
la  maison  du  Roy,  celle  de  la  Royne  et  des  Princes. 
Et  en  laquelle  procession  furent  portez  tous  lesbeaulx 
reliquaires  de  Paris,  speciallement  la  Saincte  Cou- 
ronne d'espines,  la  vraye  Croix,  les  ossemens  mons'' 
sainct  Sébastian ,  les  chasses  mons''  sainct  Marcel  et 
madame  saincte  Geneviefve,  le  Sainct  Sacrement  de 
l'autel  qui  fut  porté  par  monseigneur  le  Cardinal 
de  Guise  devant  le  Roy  et  la  Royne,  qui  alloient 
après  à  pied,  tenans  chascun  ung  cierge  en  la  main. 


et  tous  les  archers,  suisses  et  autres  officiers  de  la 
Maison  du  Roy,  chascun  une  torche  armoyée  des 
armes  dud.  seigneur,  toutes  lesd.  communaultez  et 
officiers ,  chascun  ung  cierge ,  et  passèrent  par  les  rues 
Sainct  Anthoine,  Tixeranderye,  Coustellerye  et  par 
dessus  le  pont  Nostre  Dame,  qui  estoient  tendues 
de  belles  lappiceryesjusques  en  lad.  église  de  Paris, 
ou  led.  seigneur  feist  célébrer  la  messe  du  Sainct 
Sacrement  en  grande  révérence. 

Et  après  le  disner,  furent  brusiez  lesd.  hérétiques, 
partie  à  la  Place  Maubert,  partie  au  Cimetière  sainct 
Jehan  et  partie  en  la  rue  Sainct  Anthoine,  ou  le  Roy 
assista  et  les  veist  brusler,  et  feist  admonnester 
d'eulx  convertir'^'. 

Quant  à  l'ordre  du  marcher,  monsieur  le  Prévost 
des  Marchans  marchoit  avec  le  Prévost  de  Paris,  par 
ordonnance  du  Roy,  et  le  reste  tout  ainsi  qu'il  fut  faict 
à  la  pareille  procession  que  feist  faire  le  feu  Roy 
Françoys,  qui  est  enregistrée  au  précèdent  registre 
des  délibérations'*'. 


'■'  Le  tournoi  avail  été  annoncé  à  son  de  trompe  dès  le  1"  avril  précédent,  conformément  aux  ordres  dti  roi  (lettres  datées  de 
Chantilly,  le  3i  mars  iBig,  n.  s.).  Voir  les  payements  laits  par  la  ville  aux  hérauts  d'armes  et  aux  trompettes  (KK  286,  fol.  3i).  Les 
travaux  de  terrassement,  do  charpenterie  et  de  peintures  pour  l'arc  de  triomphe  dressé  devant  l'église  Saint-Pol,  ainsi  que  pour 
les  trlisses  et  eschauffaulx  faictz  en  la  grant  rue  Sainct  Anthoine,  pour  les  jousles  et  lournoyn,  forment  un  chapitre  important  du 
même  registre  (fol.  gi  v°-i  12). 

'*'  La  date  manque  au  registre.  Nous  avons  pu  la  rétablir,  grâce  à  deux  recueils  qui  nous  ont  conservé  la  relation  très  détaillée  de 
celle  cérémonie,  à  savoir  le  registre  du  Parlement  de  Paris  et  celui  des  Délibérations  capitulaires  de  Notre-Dame  (Archives  nationalet, 
X''  i56.T,  fol.  216  v°et  LL  3/18,  p.  723-729).  La  première,  celle  du  Parlement,  a  été  publiée  parDom  Féhbien ,  f/i«(.  delà  Ville  de 
Paris,  in-fol.,  t.  IV  (Preuves,  t.  Il),  p.  7^5. 

(■■')  Parmi  ces  malheureux  se  trouvaient  trois  prêtres  du  clergé  de  Paris,  convaincus  de  professer  les  nouvelles  doctrines  et  qui,  la 
veille,  avaient  subi  la  dégradation  sur  le  parvis  Notre-Dame  et  avaient  été  livrés  au  bras  séculier  (reg.  LL  248,  p.  795).  «Pott- 
moduin  1res  sacerdnies  herelici  Lulherani ,  Itei-i  degradati,  cum  certis  aliis  calhoUce  fidei  inimicis,  ad  e.rempliim  alionim  et  ipsius  domini 
nostri  Bej;isfdoin  innmiandam ,  igné  sunl  consumfti,  duo  videticet  obslinali  in  Paii'isio  Ecclesie  et  indunili,  alii  rero  in  plnteis  publias 
ville  Parisius.  Deus  del  Ecclesie  itnilatem  et  pacem.  Amen.-n  Ainsi  se  termine  la  relation  du  registre  capitulaire.  Le  greffier  du  Parlement 
dit  simplement  :  wCclle  après-disnée ,  fut  faicte  execucion  d'aucuns  condemnez  au  feu  pour  crime  d'heresie,  tant  au  Parviz  Nostre- 
Damo  que  en  la  place  devant  Saincte  Catlierine  du  Val  des  Escolliei-s.n 

''')  Le  registre  précédent  mentionne  plusieurs  processions  qui  eurent  lieu  sous  le  règne  de  François  1"  ;  mais  il  est  évidemment  fait 
allusion  ici  à  celle  qui  fut  faite  le  s  1  janvier  i535,  n.  s.  (voir  le  tome  II  de  la  présente  publication,  à  celte  date),  en  réparation  de 
placards  hérétiques  qui  avaient  été  affiches  en  divers  rues  et  carrefours  de  Paris,  quelques  jours  auparavant.  Dom  Félibien  on  a 
publié  la  relation,  ainsi  qu'un  extrait  des  registres  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Paris,  intitulé  :  Ordre  des  rangs  aux  processions 
m)  le  Roiassiste.  (Op.  cit.,  t.  III,  p.  682,  IV,  p.  G85,  et  V,  p.  343.) 


[i569] 

Et  fault  noter  que  monseigneur  ie  Cardinal  de 
Guyse  fit  une  harengue  au  Roy  pour  les  prelatz  de 
l'Eglise,  mens"'  le  premier  Président  pour  la  jus- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


185 


tice,  et  le  Prévost  des  Marchans  pour  les  estatz  de 
la  Ville  comme  il  est  escript  en  la  page  prochaine 
cy  devant,  à  ceste  marque t^'. 


CLXXXVII  [CXXXVI].  —  Harangue  faicte  pour  la  Ville 

À    LA    PROCESSION    FAICTE   PAR    LE    RoY    CONTRE    LES    HERETIQUES. 

4  juillet  1549.  (Fol.  161  v°.) 


Sire,  le  sinbolle  et  devise  que  vostre  bonne  Ville 
de  Paris,  capitalle  de  vostre  Royaulme,  a  porté  d'an- 
lienneté  et  porte  encores  de  présent  :  trung  Dieu, 
ung  Roy,  une  foy,  une  loyn  tesmoigne  suflisanment 
de  la  religion  ef  vie  catholique  des  habitansd'icelle, 
de  leur  grande  oheyssance,  amour  et  dillection  en- 
vers leur  prince  et  du  zelle  fervent  qu  ilz  ont  à  gar- 
der et  entretenir  sa  justice,  à  l'observance  de  toutes 
lesquelles  choses ,  comme  très  sainctes  et  sacrées ,  il 
a  esté  par  cy  devant  faict  et  sera,  moyennant  l'ayde 
du  Créateur,  continué  aussi  bon  devoir  que  en  autre 
ville  de  vostre  Royaulme.  Vous  suppliant  très  hum- 
blement, Sire,  croire  que  lesmananst'^'  chrestiens  et 
partubateurs  de  l'unyon  et  concorde  eclesiastique, 


lesquelz  se  pourroient  trouver  en  la  multitude  in- 
Cnye  du  peuple,  affluant  de  toute  pars  audict  Paris, 
se  l'on  en  veult  informer  à  la  vérité,  seront  con- 
gneuz  eslrc  tous  estrangers,  non  extraitz  ne  advouez 
du  nombre  des  habitans  de  vostredicte  bonne  Ville, 
laquelle,  par  la  grâce  et  bonté  divine,  avec  vostre 
bon  ayde.  Sire,  et  de  voz  prédécesseurs,  a  esté 
jusques  aujourd'uy  préservée  de  recevoir  faulces 
doctrines  et  erreurs  contraires  à  la  foy.  Aussi  ne  se 
trouvera  il.  Sire,  autre  ville  ne  lieu  en  ce  monde, 
ou  il  se  face  plus  dilligente  inquisition  contre  les 
gens  notez  et  suspetz  de  mauvaise  vie,  ne  ou  par 
justice  ilz  soient  plus  promptement  corrigez  et  puniz 
de  leurs  démérites  '^'. 


CLXXXVIII  [CXXXVII]. 


Pour  la  revente  du  ni  fourché  et  huitiesme  de  Grève. 

ao  juillet  i54g.  (Fol.  i6a  v°.) 


Du  samedi,  xx'jour  de  Juillet  mil  v'  xux. 

Aujourd'uy  ont  esté  apportées  par  la  poste  lectres 
de  monseigneur  le  Connestable,  envclopées  d'ung 
papier,  sur  lequel  estoit  escript  ce  qui  ensuit  : 

t  Lettres  de  monseigneur  le  Connestable  à  mons' 
le  Prévost  des  Marchans  de  la  ville  de  Paris,  h  Paris, 
inconlinant,  inconlinanl^.  Faict  à  Sainct  Germain 
en  Laye,  ce  xx"  jour  de  Juillet  mil  v"  xlix,  à  vu  heures 
du  soir.  1 

Signé  :  «Davencl.» 

Et  dedans  lesd.  lectres  estoit  escript  : 

tiMons'  le  Prévost,  pour  quelque  affaire  que  nous 

avons  ycy  de  vous,  je  vous  prie  ne  faillir  de  vous 

rendre  en  ce  lieu  demain  au  matin  par  devers  moy, 

avec  deux  des  Eschevins  de  la  Ville,  pour  entendre 


l'intention  et  vouUoir  du  Roy  sur  lad.  affaire.  Et  à 
tant,  mons'  le  Prévost,  je  prie  Dieu  qu'il  vous  ayt  en 
sa  garde. 

(fDe  Sainct  Germain  en  Laye,  ce  xx'  jour  de 
Juillet. 

<r  Vostre  bon  amy. 

Montmorency,  r, 

Incontinant  lesd.  lectres  receues,  mond.  s"^  le  Pré- 
vost des  Marchans  manda  les  Eschevins  de  lad.  Ville. 
Et  pour  leur  excuse,  le  landemain,  led.  Prévost, 
acompaîgné  du  Greffier  de  la  Ville,  allèrent  aud. 
Sainct  Germain  vers  le  Roy  et  led.  seigneur  Con- 
nestable. Et  le  voulloir  dud.  seigneur  entendu,  re- 
tourna en  dilligence  en  ceste  ville,  le  lundy  xxn'  '^' 
jour  dud.  moys.  Et  incontinant  feist  expédier  man- 


"'  Ce  dernier  .iliiiéa  a  été  ajouté  après  coup  par  une  main  différente,  d'une  écriture  très  cursive.  La  marque  renvoie  au  verso 
du  feuillet  précédent,  où  se  trouve  en  effet  le  discours  du  Prévôt  des  Marchands;  nous  le  rétablissons  à  sa  place  dans  le  paragraphe 
suivant. 

<*'  Sic.  Il  faudrait  peut-être  lire  :  maiivai»  chreilietu. 

W  Ce  discours  et  le  paragraphe  qui  précède  ont  été  publiés  par  Dom  Félil)icn,  Hitt.  ie  la  Vilk  de  Parti,  t.  V  (Preuves,  t.  111), 
p.  378. 

''>  La  répétition  du  mot  inoonlinanl,  qui  figure  au  registre,  peut  avoir  été  textuellement  relevée  sur  l'original.  Ellle  aurait  été  faite 
avec  intention  par  l'expéditeur  pour  indiquer  que  celle  dépêche  devait  élre  pressée  cl  la  recommander  à  la  diligence  du  porteur. 

'"  Le  texte  porte  fautivement  xx/' jour.  La  même  erreur  est  reproduilc  plus  bas. 

III.  a& 


iHrKiueniB  x.tio^iâle. 


186 


REGISTRES  DU  RUREAU 


démens  aux  Conseillers  et  Quarteniers ,  dont  la  teneur 
ensuit  : 

ffSire  Jehan  Rasannier,  Quartenier  de  lad.  Ville, 
appeliez  huit  des  plus  notables  personnes  de  vostre- 
dict  quartier,  et  soyez  tous  demain,  à  une  heure 
actandant  deux  de  relevée,  en  l'Ostel  de  ceste  Ville, 


[,549] 

pour  adviser  sur  la  revente  que  le  Roy  entend  faire 
à  lad.  Ville  des  fermes  du  pié  fourché,  comprins 
Sainct  Laurens,  et  huitiesine  du  quartier  de  Grève. 
Si  n'y  faictes  faulte,  car  l'affaire  requiert  grande 
diiligence. 

ttFaict  au  Rureau  de  lad.  Ville,  le  xxii"  juillet  mil 

V'  XLIX.H 


GLXXXIX  [CXXXVIIl].  —  [Assemblée  pour  entendre  les  propositions  du  Roi 

RELATIVES  À  LA  VENTE  DES  FERMES  DU  PIED  FOURCHE  ET   DU  HUITIEME  DE  GrÈVE.] 

23  juillet  ij'uj.  (Fol.  162  v°.) 


Du  mardi,  xxiii' jour  de  Juillet  milv'xLi'i. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  i'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  huit  notables 
personnes  de  chascun  quartier,  mandez  pour  adviser 
sur  la  revente  que  le  Roy  entant  faire  à  lad.  Ville 
des  fermes  du  pié  fourché,  comprins  Sainct  Lau- 
rens, et  huitiesme  de  Grève;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Guyot; 

Mess"  Lecirier,  Vialart,  Pommereu,  Courtin, 
Eschevins  ; 

Mess"  d'Athis,  Prévost,  M.  de  Rragelongne,  Per- 
drier,  le  s"'  de  Jumeauville,  de  Livres,  Lecomle, 
Rerthelemy,  Conseillers  de  Ville; 

Rasannier,  Maciot,  de  Sainct  Germain,  Danès, 
Parfaict,  Hac,  Lescalopier,  Roucher,  Kerver,  Pelle- 
rin,  Quarteniers  d'icellc  ville; 

Et  plusieurs  bourgeois  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  récit  à  lad.  compaignée  que ,  après  lesd.  lectres 
receues,  il  s'en  alla,  acompaigné  du  Greffier  de  lad. 
Ville,  vers  le  Roy  ou  il  le  trouva  à  Sainct  Germain 
en  Laye,  ou  Mess"  du  Conseil  Privé  luy  dirent  que 
le  Roy  avoit  esté  si  bien  traicté  et  honnoré  en 
sa  nouvelle  entrée  en  lad.  ville  qu'il  avoit  occasion 
de  s'en  contempler  et  qu'il  la  voulloit  favoriser  et 
doulcement  traicter  plus  que  toutes  les  autres  villes 
de  son  Royaulme;  mais  pour  ce  qu'il  avoit  faicte  une 
entreprinse  à  l'encontre  de  ses  ennemys  qu'il  avoit 
délibéré  de  mectre  de  brief  à  expédition''',  il  avoit 


affaire  promptement  de  deniers,  qu'il  aymoit  niyeulx 
recouvrer  par  vendition  de  son  dommaine  et  aydes 
que  de  fouller  sa  ville  de  Paris.  A  ceste  cause  que 
mond.  s'^  le  Prévost  des  Marchans  eust  à  faire 
assemblée  de  ville,  à  laquelle  il  voulloit  vendre  à 
rachapt  perpétuel  les  fermes  du  pié  fourché,  com- 
prins Sainct  Laurens,  et  huitiesme  de  Grève;  sur 
lesquelles  les  particulliers  de  lad.  Ville  pourront 
bailler  argent  à  rentes  bien  asseurées  sur  lesd. 
fermes  ; 

Et  seront  aussi  bien  payéez  qu'ilz  ont  esté  parcy 
devant,  quant  ilz  estoient  à  lad.  Ville,  ou  autre- 
ment et  ainsi  qu'il  sera  advisé  par  le  Conseil  et 
liabitans  de  lad.  Ville.  Et  que  le  Roy  entendoit 
recouvrer  sur  lesd.  fermes  la  somme  de  deux  cens 
cinquante  mil  livres  tournois,  et  pour  lad.  somme 
vendre  lesd.  aydes  à  lad.  faculté,  et  à  la  charge 
que  les  plus  vaileurs  desd.  fermes  seront  employées 
au  rachapt  des  rentes  constituées  sur  icelles.  Et  qu'il 
eust  à  faire  toute  diiligence  et  assembler  le  Conseil, 
et  que  tant  plustost  la  ville  auroit  accordé  prandre 
lesd.  fermes,  de  tant  plus  feroit  elle  service  agréable 
au  Roy. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que, 
actendu  que  la  compaignée  est  trop  petite  et  que  la 
matière  est  d'importance,  que  l'assemblée  devoit 
estre  remise  à  demain  une  heure  précisément  de  re- 
levée, et  faire  mandemens  comminatoires  aux  bour- 
geois de  comparoir,  surpeyne  de  perdre  leur  previl- 
leige  de  bourgeois  de  Paris;  et  que  mesd.  s"  de  la 
Ville  allassent  prier  les  cours  souveraines. 


f  Cette  expédition  contre  les  Anglais,  qui  commença  dès  les  premiers  jours  du  mois  d'aoiïl,  avait  nour  butta  reprise  de  Boulogne. 
Elle  se  termina  par  un  traité  conclu  le  a4  mars  i55o,  où  élait  stipulée  la  restitulion  de  celle  ville  à  la  France.  Pour  les  détails  di' 
cette  campagne,  voir  les  Mémoires  du  maréchal  de  Vieilleville,  édit.  Michaud  et  Poujoulat,  i"  série,  t.  IX,  p.  98-104. 


[15/.9] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


187 


CXC  [CXXXIX]. 


AcHAPT   DES   FERMES    DU   PIE  FOURCHÉ    ET  VIII^  DE  GrEVE. 

3/1  juillet  1549.  (Fol.  1 64.) 


Du  mercredi,  xxiui' jour  de  Juillet  mil  v'  slix. 

En  assemble'e  generalie,  le  jour  d'uy  faicle,  de 
Mess"  les  Prévost  desMarchans,  Eschevins,  Conseil- 
lers, les  Cours  souveraines,  Quarteniers  et  huit 
bourgeois  de  chascun  quartier,  mandez  pour  ad- 
viser  sur  la  revente  que  le  Roy  entend  faire  à  lad. 
Ville  des  fermes  du  pie  fourché,  comprins  Sainct 
Laurens,  et  huitiesme  du  quartier  de  Grève,  à 
Paris; 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  récité  les  causes  pour  lesquelles  le  Roy  Tavoit 
mandé  et  commandé  faire  la  présente  assemblée 
pour  la  revente  desd.  fermes,  et  pour  plusieurs 
causes  dictes  et  proposées  par  mond.  s' le  Prévost  en 
l'assemblée  du  jour  d'hier; 

A  esté  conclud ,  advisé  et  délibéré  que  lad.  Ville 
peult  bien  prandre  et  achepter  lesd.  fermes  du  pié 


fourché,  comprins  Sainct  Laurens,  et  huitiesme  de 
Grève,  pour  la  somme  de  deux  cens  cinquante  mil 
livres  tournois,  pour  en  joyr  par  lad.  Ville,  comme 
elle  faisoit  auparavant,  avec  droit  de  justice,  sur  les- 
quelles seront  constituées  rentes  aux  particuliers  de 
lad.  Ville  au  denier  douze,  pourveu  que,  là  où  lesd. 
fermes  ne  monteroient  à  la  valleur  du  payement  des 
rentes  constituées  sur  icelles,  le  surplus  soit  prins 
sur  les  plus  valleurs  des  autres  fermes  par  cy  de- 
vant vendues  par  led.  seigneur  à  lad.  Ville.  Et  ou 
il  y  auroit  aussi  plus  de  deniers  desd.  deux  fermes 
qu'il  ne  fault  pour  le  payement  desd.  rentes,  les 
plus  valleurs  retourneront  au  Roy  et  seront  em- 
ployées, à  son  prouffit,  au  rachapt  desd.  rentes.  Et 
en  ceste  sorte  dévoient  contracter  mes"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  avec  mess"  les  Commis- 
saires du  Roy  '•'. 


CXCI  [CXL].  —  Beauvais  controlleur. 

a 4  juillet  1549.  (Fol.  i64.) 


Aujourd'uy,  après  l'assemblée  generalie  tenue  en 
la  grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  mess"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  et  la  plus  grande 
partie  des  Conseillers  d'icelle  Ville  se  sont  retirez  au 
Bureau  de  lad.  Ville,  environ  (juatre  heures  de  re- 
levée, pour  adviser  sur  plusieurs  affaires  particulières 
d'icelle  Ville.  Où  esloil  m*  Robert  de  Beauvais,  con- 
trerolleur  des  deniers  commungs,  dons  et  octroyz  de 
lad.  Ville,  auquel  a  eslé  dit  par  m'  Nicole  Lecirier, 
Eschevin  de  lad.  Ville,  qu'il  eusl  à  se  retirer  hors 
dud.  Bureau  et  que  la  Ville  voulloit  délibérer  d'au- 
cuns affaires  et  qu'il  n'avoit  que  faire  d'y  estre,  s'il 


n'estoit  mandé.  Lequel  de  Beauvais  luy  a  faict  res- 
ponce  que,  pour  le  devoir  de  sa  charge,  luy  compe- 
toit  d'assister  en  toutes  les  assemblées  de  lad.  Ville, 
et  n'estoit  aud. Lecirier  à  luy  ordonner  soy  retirer,  s'il 
n'estoit  délibéré  par  le  Conseil,  et  que  c'estoit  au 
Prévost  des  Marchans,  qui  estoit  président  de  la 
compaignée. 

Ce  faict,  led.  Beauvais  s'est  retiré. 

Cependant,  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
mys  la  matière  en  délibération,  assavoir  si  led.  de 
Beauvais  devoit  assister  aud.  Conseil,  ou  non. 

Tous  lesquelz  ont  conclud  et  advisé  que  icelluy 


'''  Le  contrat  de  vente  fut  passé  le  8  août  suivant,  devant  Jean  Cordelle  et  Jean  Quetin,  notaires  au  Cbâtelet  de  Paris.  Nicolas  de 
Nenfville,  seigneur  de  Villeroy,  Conseiller  au  Conseil  Privé,  Aymar  Nicolaï,  premier  président  de  la  Chambre  des  Comptes,  Jean 
Lhuiliier,  présidente  la  même  cour,  et  René  Baillet,  Conseiller  au  Parlement,  fondés  de  pouvoirs,  stipulèrent  au  nom  du  Roi.  Les 
principales  riauses  de  ce  contrat  sont  conformes  aux  délibérations  du  Bureau  de  la  Ville.  Il  y  est  dit  formellement  que  les  2.5o,ooo  livres 
sont  destinées  â  la  solde  de  l'armée  cliargée  de  reconquérir  le  Boulonnais.  La  plus-value  desdites  aides  devra  êlre  employée  au  rachat 
des  rentes  qui  seront  constituées,  et  si  les  fermes  ne  pouvaient  fournir  au  payement  des  rentes,  le  surplus  serait  prélevé  sur  les  plus- 
values  des  fermes  du  poisson  de  mer,  et  du  huitième  du  vin  vendu  en  détail  dans  les  quartiers  des  Halles  et  du  Pelit  Pont,  sur  le 
vin  vendu  en  gros  i  Paris  et  dans  les  faubourgs,  etc.  L'original  des  lettres  de  ratification  royale,  données  à  Villers-Coterets  le  10  août 
■  549  et  enregistrées  au  Parlement  le  ta,  est  joint  au  contrat  de  vente.  {Archives  nationale!,  K  967,  n°  31.) 

Avant  que  la  Ville  eût  payé  le  prix  de  la  vente,  quelques  marchands  de  Paris  offrirent  de  prendre  lesdilcs  fermes  à  bail  pour  six 
.ins.  A  la  suite  de  cette  proposition,  un  mandement  fut  adressé  de  la  part  du  Roi  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Erhevins,  les  invitant 
à  faire  publier  que  les  aides  susdites  seraient  baillées,  ensemble  ou  séparément,  au  plus  offrant  et  dernier  enchérisseur,  Amiens,  le  7  sep- 
tembre 1549.  Cependant  l'affaire  n'eut  pas  lieu  dans  ces  conditions,  et  le  4  octobre  suivant,  le  Bureau  de  la  Ville  reçut  un  nou- 
veau mandement,  daté  de  Compiègne,  ordonnant  de  ne  point  s'arrêter  à  la  clause  de  six  ans  pour  les  baux  et  de  faire  publier  une 
nouvelle  mise  aux  enchères,  en  annonçant  qu'on  recevrait  les  offres  pour  une,  deux  ou  trois  années.  (Ibid.,  967,  n°  aa.) 

94. 


188 


REGISTRES  DU  RUREAU 


de  Beauvais  se  doibt  retirer  dud.  Conseil,  s'il  n'y  est 
mandé,  et  qu'il  ne  doibt  avoir  aud.  Conseil  que  lesd. 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  xxini  Conseillers 
et  ung  GrefTicr  pour  enregistrer  la  conclusion  dud. 
Conseil. 

lucontinant  a  esté  appelle  ied.  de  Reauvais,  au- 
quel, en  la  présence  de  tous  les  dessusdictz,  a  esté 
prononcé  lad.  conclusion.  Lequel  de  Beauvais  a  dit 
et  fait  responce  qu'il  est  pourveu  par  le  Roy  dud. 
estât  de  Contrerolleur  en  lad.  Ville,  ayant  pour  le 
devoir  de  sa  charge  tel  regard  es  affaires  d'iceile  que 


[1549] 

lad.  compaignée  peuit  assez  entendre  et  qu'il  est 
porté  par  ses  letlres  d'institucion  et  estabiissement, 
dont  il  a  souventesfoys  faict  communication,  et  qu'il 
n'estoit  loisible  à  lad.  compaignéo,  en  leurs  expédi- 
tions, desliberalions  et  conclusions  luy  reffuzer  l'en- 
trée et  faire  retirer,  ne  soy  cacher  de  luy.  Et  a  pro- 
testé d'atemplat  et  le  tout  faire  reparer  en  temps  et 
lieux.  Dont  aud.  de  Beauvais,  ce  requérant,  a  esté 
octroyé  acte ,  pour  luy  servir  et  valloir  ce  que  de  raison. 
Après  laquelle  délibération ,  ied.  de  Beauvais  s'est 
retiré. 


CXCIl  [CXLI].  —  Pour  le  previlege  des  Conseillers  et  Quarteniers. 

34  juillet  iSAg.  (Fol.  166  v".) 


Mesd.  s"  les  Conseillers  ont  remonstré  à  mesd. 
s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  que,  pour 
les  peynes  et  travaulx  qu'ilz  avoient  de  venir  à  chas- 
cun  mandement  à  la  Ville,  pour  conseiller  les  affaires 
d'iceile  sans  gaiges,  qu'il  estoit  expédient  et  très 
requis  que  lad.  Ville  allast  vers  le  Roy  demander 
confirmation  de  leur  previiiege  d'exemption  de 
payer  huitiesme  ne  autre  subside  à  lad.  Ville,  non 
seullement  pour  eulx  qui  y  sont  à  présent,  mais  aussi 


pour  tous  les  xxiiii  Conseillers  de  lad.  Vilie,  pre- 
sens  et  advenir,  et  semblablement  pour  les  Quar- 
teniers. 

Et  après  avoir  mys  la  matière  en  délibération ,  a 
esté  conclud  et  advisé  que  lad.  Ville  demandera  au 
Roy  Ied.  previiiege,  tant  pour  iesd.  Conseillers  que 
Quarteniers.  Et  fera  icelle  Ville  ies  fraiz  des  seaulx 
et  de  ce  qui  coustera  à  avoir  les  lettres  de  déclara- 
tion dud.  seigneur'^'. 


CXGIII  [GXLll].  —  MoNs'  M*^  Claude  Guyot,  Conseiller  de  Ville. 

3  aoûtiSig.  (Fol.  iG5.) 


Du  m' jour  d'Aoust  mil  v'=  xlix. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Vilie  de  Paris,  de  mess"  ies  Conseillers  de  lad.  Ville, 
pour  procéder  à  l'eslection  d'ung  Conseiller  de  ville 
ou  lieu  de  feu  m*  Jehau  Tronson;  en  iaqueile  se  sont 
trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons"'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Mess"  Lecirier  et  Courlin,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  Dudrac,  J.  Berthelemy,  M.  de  Bra- 
geiongne,  Courtin,  de  Thou,  Prévost,  de  Livres, 
Paiilart,  Lecomte,  Bouchart,  Baiiiet,  Larclier,  de 
i'Ospital,  Lelieur,  D.  Berthelemy,  Leiievre,  Croquet, 
Conseillers  d'iceile  Ville. 

Touslesquelz  assemblez  aud.  bureau,  mond.  s' le 
Prévost  des  Marclians  leur  a  remonstré  la  cause  de 
lad.  assemblée  estre  que  feu  m"  Jehan  Tronson,  na- 
gueres  decedé,  estoit  i'ung  des  xxiiii  Conseillers  de 


lad.  Vilie  et  que  en  son  iieu ,  pour  fournir  le  nombre , 
estoit  besoing  y  commectre  ung  homme  de  bien, 
capable  et  savant,  pour  ayder  à  conseiller  les  affaires 
de  lad.  Ville,  les  priant  de  procéder  à  l'eslection  de 
telle  personne  notable  de  iad.  Ville  qu'ilz  advise- 
roient. 

Le  serment  de  mons'  Guyot,  Conseiller  de  ville. 
Après  laquelle  remonslrance  faicte,  ont  délibéré 
chascun  particulièrement  et  procédé  à  lad.  eslection 
et  nomination  dud.  office  et  estât  de  Conseiller.  Et 
ont  tous  de  vive  voix  esieu  Mons'  m"  Claude  Guyot, 
Prévost  des  Marchans  f^'.  Après  laquelle  eslection 
faicte,  a  esté  ied.  s'  Guyot  receu  et  faict  le  serment 
solempnei  en  tel  cas  requis,  es  mains  de  m°  Nicole 
Lecirier,  ancien  Eschevin,  et  installé  oud.  office  de 
Conseiller,  en  son  ordre. 


<■>  Henri  II  confirma  peu  de  temps  après  un  privilège  qui  avait  été  accordé  temporairement  par  François  I"  aux  vingt-quatre  Con- 
seillers de  la  Ville  de  Paris,  celui  d'être  exempts  de  lous  impots  sur  le  vin  de  leur  cru  qu'ils  vendraient  en  gros  ou  en  détail.  Letlres 
datées  de  Villers-Cotterels,  aoùtiSig.  (Original,  Archives  nalionales,  K  907,  n°  19.) 

'ï'  Claude  Gupt  fut  réélu  Prévôt  des  Marchands  en  août  i55o,  de  sorte  qu'il  exerça  cette  charge  quatre  années  consécutives. 


[i569] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


189 


CXCIV  [CXLIll].  —  Lettres  missives  du  Roy  [au  sujet  de  son  expe'dition  du  Boulonnais]. 

26  août  1549.  (Fol.  i65  v°.) 


«De  par  le  Roy. 

rTrès  chers  et  bien  amez,  nous  estimons  que 
vous  avez  bien  sceu  l'eutreprinse  que  avons  faict  de 
venir  en  ce  pays  de  Boullenoys  essayer  de  recouvrer 
ce  que  les  Angioys  nous  détiennent  injustement,  et 
remettre  dedans  leurs  terres  nos'^'  pauvres  subgectz 
qui  en  ont  esté  dechassez,  où  nous  avons,  avec  la 
grâce  de  Dieu  et  bon  et  grand  devoir  des  princes, 
seigneurs,  gcntilzliommes  et  bons  souldars,  qui  nous 
ont  acompaigné  en  ce  voyage,  tellement  exploicté 
que  nous  avons  remys  par  force  en  nostre  obeys- 
sance  le  fort  de  Heliaque  <-'  avec  le  port  et  la  ville 
d'Ambleteux  l'I,  qui  est  une  place  de  telle  importance 
que  nous  espérons,  moyennant  la  grâce  de  Dieu,  re- 
couvrer le  surplus.  Et  pour  ce  que  nous  savons  que 
de  sa  bonté  et  grande  grâce  procède  ceste  victoire, 
dont  il  est  très  raisonnable  qu'il  soit  remercié  par 
tout  nostre  royauime  et  mesmes  en  nostre  ville  cap- 
pitaile  de  Paris; 

rA  ceste  cause,  nous  vous  pi'ions  donner  ordre, 
incontinant  la  présente  receue,  et  sans  faire  tirer 
artillerye  ne  autre  demonstracion  de  joye ,  que  par 
nostredicle  ville  et  en  vostre  bonne  et  notable  com- 
paignée  et  celle  des  gens  de  nostre  court  de  Parle- 
ment'^', ausquelz  en  escripvons  à  ceste  fin,  soient 
faictes   processions  humbles  et  devotz  remercimens 


à  Dieu  de  la  grâce  qu'il  nous  afaicte  et  à  nostredict 
Royauime  de  remettre  en  noz  mains  une  telle  place, 
à  ce  que  par  sa  clémence  il  continue  à  se  monstrer 
favorable  à  la  poursuilte  et  parfection  de  noslrcdicte 
entreprinse,  qui  redondera  à  l'augmenlacion  de  son 
service  et  au  bien  de  son  Eglise. 

(T  Donné  au  camp  d'Ambleteux,  le  xxvi' jour  d'aoust 
mil  v'xLix». 

Signé  :  «HENRY 7,. 
Et  au  dessoubz  :  tt  de  L'Aubespine». 

Et  au  dessus  desd.  lettres  esloit  escript  : 

kA  noz  très  chéri  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 

chans,  Eschevins,   bourgeois,    manans   et  habitons  de 

nostre  bonne  Ville  de  Paris,  v 

Processions. 

Les  processions  furent  faictes ,  le  samedi  dernier 
jour  d'Aousl  mil  v'  xlix,  par  mess"  les  Prévost  des 
Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et 
six  notables  bourgeois  de  chascun  quartier  de  lad. 
Ville,  avec  la  court  de  Parlement.  Et  furent  de  la 
Saincte  Chappelle  en  l'Eglise  de  Paris,  et  y  furent 
appeliez  les  archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers 
pour  meclre  ordre  et  éviter  à  la  foulle  du  peuple. 


CXCV  [CXLIV].  —  Pour  l'enterrement  de  sire  Jehan  Lelieur. 

i"seplembre  iS^ig.  (Fol.  166  v°.) 


Du    dimenche,  premier  jour   de   Septembre   v' 

XLlX. 

Cejourd'uy,  sur  ce  que  m'  Germain  Lelieur,  Con- 
seilli'r  du  Roy  en  son  Trésor  à  Paris,  est  venu  par 
dcvors  mons'  le  Prévost  des  Marchans,  estant  en  son 
hoslel,  rue  de  Jouy,  luy  a  faict  entendre  le  dcccz  de 
feu  Jehan  Lelieur,  en  son  vivant  Conseiller  et  na- 
gueres  esleu  Eschevin  de  la  Ville  de  Paris,  et  luy  a 


dit  avoir  charge  des  parens  de  le  semondre  et  toute 
la  compaignée  du  Bureau  de  assister  à  l'enterrement 
de  feu  sondict  frère  qui  se  faisoit  aujourd'uy  en  l'église 
des  Inocens,  environ  neuf  heures  du  soir.  Auquel  Lo- 
lyeur  led.  s"'  Prévost  des  Marchans  a  faict  res[)once 
qu'il  assembleroit  la  compaignée  après  disner,  pour 
en  adviser. 

Suyvant  laquelle  responce,  led.  s''  Prévost  des 


(■I  Le  copiste  a  écrit  me»  au  lieu  de  not,  par  distraction. 

'•'  Il  n'y  a  point  de  localité  de  ce  nom  dans  le  Boulonnais.  Sans  doute  il  faut  lire  Ilalingheni,  canton  de  Samer,  arrondissement 
de  Boiilogne-sur-Mer.  Dans  les  mémoires  du  maréchal  de  Vieilleville  (loc.  cit.),  il  csl  question,  vers  cette  dale,  entre  le  28  et  If 
a6  août,  de  la  prise  de  Salcncqucs,  qui  serait  Scnlecques,  canton  de  Desvres,  arrondissement  de  Boulogne  (Pas-de-Calais). 

'''  Amblelense,  port  sur  la  Manche,  canton  de  Marquise  (Pas-de-Calais), 

'"  l,a  lettre  du  Roi  au  Parlement  est  conçue  exactement  dans  les  mêmes  termes  et  porte  la  même  date;  elle  est  enregistrée  sur  lo 
registre  du  Conseil  à  la  dale  du  99  aoiîl.  A  la  suite  se  trouve  une  délibération  de  la  Cour  sur  les  mesures  à  prendre  pour  déférer 
au  désir  exprimé  par  le  Roi.  (Archives  nationalei,  X'*  i.")65,  fol.  /laa  v",  4a3.)  Voir  aussi  le  registre  capitulaire  de  Notre-Dame  qui 
contient  une  courte  relation  de  cette  cérémonie.  {Ibid.,  LL  a48,  p.  778.) 


190 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Marchans,  Pomereu,  Courlin  et  Soly,  Eschevins, 
ont  esté  assemblez  ladicte  aprèsdynée,  pour  y  ad- 
viser. 

Et  après  ce  que  moud,  s' le  Prévost  des  Marchans 
a  mys  la  matière  en  délibération  entre  eulx  seulz, 
parce  qu'iiz  estoient  trop  pressez  pour  assembler  les 


[.5i9] 

Conseillers  de  lad.  Ville;  a  esté  conclud  que,  ac- 
tendu  que  led.  deffunct  avoit  esté  seullement  esleu 
Eschevin  et  n'avoit  esté  institué  ne  faict  le  serment 
aud.  estât '^',  que  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  n'yroient  audict  enterrement  en  forme  de  Corps 
de  Ville. 


CXCVl  [GXLV].  —  Sire  Oudart  Hennequin,  Conseiller  de  ville. 

4  septembre  t54g.  (Fol.  166  v°.) 


Du  mercredi,  un' jour  de  Septembre  mil  v'xlix. 

En  assemblée,  le  jourd'uy  faicte,  de  Mess"  les 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers  de 
lad.  Ville,  pour  procéder  à  l'eslection  d'ung  Con- 
seiller de  lad.  Ville,  au  lieu  de  feu  sire  Jehan  Lelieur 
qui  est  decedé;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est 
assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Guyot; 

Mess"  Soly,  Courtin,  Pomereu,  Eschevins; 

Mess"  Luillier,  Président  des  Comptes,  Viole, 
s'  d'Athis,  Dudrac,  de  TOspital,  Rerthelemy,  M.  de 
Rragelongne,  Courlin,  Perdrier,  de  Thou,  Paillart, 
T.  de  Rragelongne,  Lecomte,  Larcher,  D.  Rerthe- 
lemy, Lelievre,  Vivyen,  Croquet,  tous  Conseillers 
d'icelie  Ville; 


Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  proposé  le  decez  et  trespas  dud.  feu  sire  Jehan 
Lelieur,  au  lieu  duquel  estoit  requis  eslire  ung 
Conseiller  de  ville  homme  de  bien.  Et  la  matière 
mise  en  deliberalion,  a  esté  esleu  partons  les  dessus- 
dictz  maistre  Oudart  Hennequin,  bourgeois  de  Pa- 
ris, par  protestation  quilz  n'entendent  aucunement 
desroger  à  l'edit  du  Roy  sur  le  faict  des  esleclions  des 
officiers  de  ville,  parce  que  led.  Hennequin  est 
pourveu  de  par  le  Roy  de  quelque  office  de  con- 
trerolle. 

Ce  fait,  a  esté  mandé  led.  Hennequin,  lequel  est 
comparu  et  a  faict  le  serment  en  la  manière  acous- 
tumée,  soubz  les  protestations  dessusdictes. 


CXCVII  [CXLVl].  —  Assemble'e  pour  garder  les  previlleges  de  la  Ville. 

4  septembre  iS^g.  (Fol.  167.) 


Aujourd'uy,  après  l'eslection  faicte  dud.  Conseiller 
de  ville,  au  lieu  de  feu  sire  Jehan  Lelieur  qui  est 
decedé,  a  esté  advisé  par  mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  et  xxiin  Conseillers  de  lad.  Ville, 
que,  suyvant  la  délibération  du  Conseil  d'icelie  du 
xvii"  jour  de  Janvier  dernier,  on  doibt  poursuivre 
continuellement  et  le  plus  dilligemment  que  faire  ce 
pourra  envers  le  Roy  et  nosseigneurs  de  son  Con- 
seil Privé  la  confirmation  des  previlleiges  de  lad. 
Ville,  spécialement  le  previlleige  donné  par  le  feu 
Roy  Loys  unziesme  de  povoir  par  icelle  Ville  com- 
mettre ung  Contreroileur  et  Maistre  d'Artillerye,  icel- 
luy  previlleige  confirmé  par  le  feu  Roy  Françoys, 
que  Dieu  absolve,  et  demander  aud.  seigneur  qu'il 
luy  plaise  faire  tant  de  bien  à  sa  Ville  cappitalle  de 


Paris  de  révoquer,  casser  et  adnuHer  certaine  pro- 
vision dud.  office  de  Contreroileur  des  deniers  com- 
mungs,  dons  et  octroiz  d'icelie  Ville,  nagueres  obte- 
nu dud.  seigneur  par  maistre  Robert  de  Reauvais''^', 
Procureur  en  la  Chambre  des  Comptes,  lequel  par 
sa  provision  n'a  donné  à  entendre  lesd.  previlleges 
mais  l'a  obtenu  par  surprinse;  et  qu'il  plaise  au 
Roy  faire  déclaration  pareille  que  feist  le  feu  Roy 
son  père,  à  qui  Dieu  face  pardon,  lequel  avoit  aussi 
donné  semblable  provision  par  surprinse  à  feu  Au- 
bertReauclerc,  laquelle  il  révoqua  et  adnulla,  ayant 
entendu  lesd.  previlleiges,  et  réintégrer  lad.  Ville 
en  sesd.  previlleiges.  Laquelle  Ville  fera,  s'il  est  be- 
soing,  semblable  remboursement  qui  fut  faict  du 
temps  dud.  feu  Roy. 


'■'  Jean  Lelieur  avait  dté  élu  le  16  août  précédent,  avec  Antoine  Soly.  Il  fut  remplacé  comme  écbevin  par  Guillaume  Chouart,  ou 
Clioart,  marchand  drapier. 

'''  L'affaire  du  Contrôleur  des  deniers  communs  avait  déjà,  au  commencement  de  l'année,  longuement  occupé  le  Bureau  de  la  Ville. 
Voir  particulièrement  au  i7Janvier  iSig,  p.  i46-i5o  ci-dessus,  où  nous  avons  donné  quelques  éclaircissements  sur  les  lettres  de 
Louis  XI  et  de  François  I",  dont  il  est  de  nouveau  question  ici. 


i 


[.5i9] 

Et  seront  expédiées  lettres  missives  adressantes 
aud.  seigneur  à  ceste  fin,  et  autres  princes  et  sei- 
gneurs estans  près  de  sa  personne ,  ainsi  que  l'on 
advisera,  et  toulesfoys  et  quantes  que  besoing  sera. 
Et  pour  faire  les  dilligences  et  aller  devers  le  Roy 
et  nosseigneurs  de  sond.  Conseil,  aux  despens  de 
lad.  Ville,  a  esté  esleu  et  commis  m' Pierre  Perdrier, 
notaire  et  secrétaire  dud.  seigneur,  l'ung  desdictz 
xxiiii  Conseillers,  auquel  a  esté  ordonné  faire  dil- 
ligence  et  continuer  la  poursuitte  dud.  affaire,  de 
sorte  que,  s'il  est  possible,  il  obtienne  avec  le  temps 
ce  que  dit  est  et  qu'il  y  employé  ceulx  qu'il  verra 
estre  neccessaire. 

Le  PREVILE6E  DE  COHMITIHUS  AUX  CONSEILLERS 
ET  QcARTENIERS. 

A  esté  aussi  conclud  et  advisé  qu'il  sera  demandé 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


191 


aud.  seigneur  lettres  par  lesquelles  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville,  esleuz  et  qui 
seront  esleuz  èsdictz  estatz  cy  après,  puissent  joyr, 
leurs vyes  durant,  du  previlleige  de  commitlimiis,  tel 
et  semblable  que  ont  obtenu  dernièrement  les  Con- 
seillers et  Quarteniers  de  lad.  Ville,  en  recongnois- 
sance  des  services  qu'ilz  font  à  lad.  Ville  pendant 
qu'ilz  sont  esdictz  estatz  (''. 

Et  pareillement  à  ce  que  les  deux  Lieuxtenans  de 
lad.  Prevostédes  Marclians  et  Eschevinage,  qui  sont 
offices  perpeluelz,  ayeni  meilleure  occasion  de  faire 
résidence  à  lad.  Ville,  sera  aussi  demandé  poureulx 
deux  pareil  et  semblable  previlleige,  que  les  autres 
officiers  perpetuelz  de  lad.  Ville.  Et  quant  à  ce  qui  a 
esté  proposé  pour  le  faict  de  l'esleclion  desd.  Pré- 
vost et  Escbevins  et  de  l'edict  du  Roy  sur  icelles  eslec- 
tions,  en  sera  advisé  au  premier  jour. 


CXGVIII  [GXLVIl].  —  Pour  l'entrée  et  réception  des  ambassadeurs 
DES  Ligues  des  Suisses. 

33  septembre  i5^.  (Fol.  168.) 


Du  lundi,  xxiii""jour  de  septembre  milv'xLix, 
furent  apportées  lettres  missives  à  lad.  Ville,  dont 
la  teneur  ensuit  : 

33  septembre  \bltg. 
-De  par  LE  Roy. 

rTrès  chers  et  bien  amez,  les  seigneurs  des  Ligues 
des  Suisses,  avecques  Icsquclz  nous  avons  nagueres 
renouvelé  l'aliance  qui  fut  faicte  entre  feu  nostre 
très  honoré  seigneur  et  père,  que  Dieu  absoille,  et 
culx''^',  envoyent  présentement  par  devers  nous  leurs 
ambassadeurs  pour  apporleretjurerle  conctratdud. 
renouvellement.  Et  pour  autant  que  nous  desirons 
que  par  les  Villes  de  nostre  Royaulme,  oîi  ilz  passe- 
ront, ilz  soient  bien  et  honnorablement  receuz,  re- 
cueilliz,  logez  et  trairiez,  ainsi  qu'ilz  ont  ja  esté  es 
lieux  où  ilz  sont  passez,  mesmement  en  nostre  ville 
de  Lyon,  et  que  arrivans  en  nostre  bonne  ville  et 


cité  de  Paris,  cappilalle  de  nostre  Royaulme,  où  il 
est  bien  raisonnable  qui  le  soient  encores  myeulx, 
pour  leur  faire  congnoistre  combien  nous  les  esti- 
mons et  avons  chers. 

tr  A  ceste  cause,  nous  vous  prions  donner  ordre  de 
leur  faire  tenir  preslz  quatre  ou  cinq  bons  et  grans 
logis  d'hostellerye ,  les  plus  belles  et  commodes  que 
faire  ce  pourra,  pourveues  de  bons  meubles  et  ce 
qui  sera  neccessaire  pour  les  loger  et  recevoir  leurs 
personnes,  gens  et  chevaulx,  qui  pourront  estre  au 
nombre  de  cent  cinquante  chevaulx,  y  comprins 
lesd.  ambassadeurs  qui  sont  vingt  et  ung.  Et  arri- 
vans en  icelle  ville,  dont  vous  serez  advertiz  d'heure 
par  le  Maistre  des  Requestes  Mesnage  qui  les  con- 
duit, aller  avec  le  corps  de  nostredicte  Ville,  et 
quelque  nombre  des  plus  apparans  habitans  dicelle 
au  devant  d'eulx,  au  meilleur  equipaige  que  faire 


'"  Les  vingl-qnalre  Conseillers  de  la  Ville  avaient  obtenu  que  leurs  causes  personnelles  et  possessoires  fussent  commises  au\  Mailres 
des  Requêtes  du  Palais,  dès  le  mois  de  novembre  i536,  par  lettres  de  François  I",  données  i  Loches.  Elles  furent  enregistrées  au 
Parlement  de  Paris  le  sa  février  lîii'].  (Archives  nalionatet,  X''  86 13,  fol.  23.  L'original  en  est  conservé  dans  le  carton  K  gSi , 
n"  69.)  Le  Prévôt  des  Marchands  et  les  Echevins  obtinrent,  à  la  suite  des  démarches  mentionnées  ici,  un  privilège  semblable,  par 
lettres  données  à  Fontainebleau ,  au  mois  d'octobre  1 54  9 ,  dont  le  cartulaire  de  la  Ville  de  Paris  nous  a  conservé  le  texte.  (  K  K  1013. 
foL97v'.) 

<"  Voir  le  traité  de  paix  et  d'alliance  entre  François  l"et  les  cantons  de  Zurich,  Lucernc,  Unterwalden,  Bâle,  Fiibourg,  Soleure, 
SchaiTouse,  Appenzel,  la  Ligue  grise,  etc.,  conclu  à  Genève,  le  7  novembre  i5i5  (Original,  Archives  nationales ,  Trésor  des  Charles, 
J.  73'!,  n"  1;  et  copie  du  xvi*  siècle,  Bibl.nat.,  mss  fr.  9986,  fol.  10,  et  3o35,  fol.  1 13);  et  un  autre  traité  entre  le  même  roi  et  los 
cantons  suisses  de  la  prandc  et  ancienne  Ligue  de  la  haute  Allemagne,  à  Fribourg,  le  29  novembre  j5i6.  (Original,  1.  724,  n°  a  ; 

I copie,  Dibl.  nat.,  mss.fr.  ag'iC,  fol.  63,  et  3o33,  fol.  85.)  Ce  dernier  est  publié  dans  le  flecueiV  i/fi  Traitez  depaix,  de  Léonard, 
t.  Il,  p.  7'.- 
I 


192 


REGISTRES  DU  BUREAU 


ce  pourra ,  pour  les  honnorer,  recevoir,  admener  et 
conduire  jusques  en  leurdict  logiz,  avequcs  le  plus 
gracieulx  recueil  et  bon  visaige  dont  vous  pourrez 
adviser,  leur  faisant  presens  de  vins,  vivres  et  toutes 
autres  gratieusetez  qui  se  pourront  recouvrer,  comme 
led.  Mesnage  vous  dira  plus  avant  qu'il  a  esté  usé  en 
leur  endroit  es  autres  lieux,  et  myeulx  encores,  si 
l'aire  ce  peult,  en  manière  qu'ilz  sentent  et  l'aise  que 
l'on  aura  de  leur  venue  et  l'oppullence  de  lad.  Ville, 
qui  sera  chose  que  nous  aurons  très  agréable  et  en 
quoy  nous  recevrons  ung  singulier  plaisir. 

tf  Donné  à  Compiengne,  le  xxn°  jourde  septembre 
milv'^XLiXD. 

Ainsi  signé  :  tt  HENRY». 

Et  au  bas  :  kde  L'Aubespines. 

Au  doz  desquelles  estoit  escript  : 

tiA  noz  très  chers  et  bien  aviez  les  Prévost  des  Mar- 
chans ,  Eschevins  et  bourgeois  de  nostre  bonne  ville  et  cité 
de  Paris,  n 


[1549] 

Et  cachetées  du  cachet  du  Roy. 

Suyvant  lesquelles  lettres  et  après  lecture  d'icelles 
faicte  au  Bureau  de  lad.  Ville,  a  esté  ordonné  que 
mons''  le  Prévost  des  Marchans  de  lad.  Ville  yroit 
vers  le  Roy  et  monseigneur  le  Connestable  pour  en- 
tendre plus  à  plain  sa  volunté,  et  seroit  parly  led. 
jour,  et  luy  de  retour,  auroit  faict  faire  les  prepara- 
tifz,  ainsi  que  le  Roy  luy  auroit  commandé;  puys 
advertiz  de  leur  venue,  auroit  envoyé  mandemens 
aux  Conseillers,  Quarteniers  et  bourgeois  de  lad. 
Ville,  aux  bandes  d'archers,  arbalestriers  et  haquebu- 
tiers  d'icelle  Ville,  le  Maistre  d'ArlilIerye  de  lad.  Ville 
qu'il  eust  à  aprester  et  faire  charier  l'artillerye  de 
lad.  Ville  sur  les  murailles  d'entre  les  portes  Sainct 
Jacques  et  Sainct  Michel,  pour  les  saluer,  et  ausdiclz 
Conseillers,  Quarteniers  et  bourgeois,  archers,  arba- 
lestriers et  hacquebutiers  d'eulx  trouver  à  l'heure 
de  mydi,  le  xxix"  jour  de  septembre,  pour  aller  au 
devant  desd.  ambassadeurs  <''. 


GXGIX  [CXLVIIl].  —  [Réception  des  ambassadeurs  des  Ligues  Suisses.] 

ag  septembre  iSig.  (Foi.  167  v°.) 


Auquel  jour,  mesdictz  s"  partirent  de  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  vestuz  de  leurs  robbes  my  parties,  acom- 
paignez  de  leurs  sergens,  et  tous  les  dessusdictz 
avec  grant  nombre  de  bourgeois  de  lad.  Ville,  et 
allèrent  au  devant  desdictz  ambassadeurs,  jusques 
à  la  Maladerye  qui  est  entre  les  faulxbourgs  Sainct 
Jacques  et  le  Bourg  la  Royne ,  oii  mess"  de  lad.  Ville 
trouvèrent  iceulx  ambassadeurs,  conduilz  et  acom- 
paignez  dud.  Mesnage  et  mons''  de  Mandosse,  l'un 
des  gentilzhommes  de  la  Chambre'-',  et  plusieurs 
gentilzhommes  que  le  Roy  y  avoit  envoyez,  pour  leur 
faire  honneur.  Et  quant  ilz  veirent  que  mesdictz  s" 
de  la  Ville  s'approchoient  d'eulx,  se  arresterent  et 
rengerent  le  long  de  la  chaussée;  puis  mesdictz  s" 
de  la  Ville  leur  feirent  plusieurs  grandes  saluta- 
cions  et  révérences,  et  mesmes  mondict  seigneur  le 
Prévost  des  Marchans,  lequel,  estant  au  meilleu 
d'entre  eulx,  leur  feist  la  harengue  qui  ensuit  : 


Harengue  faicte  aux  Suisses. 
tr Illustres  seigneurs,  les  habitans  de  Paris,  cité 
capilalle  du  Royaulme  de  France,  entendans  que  la 
cause  de  vostre  venue  est  pour  conclurre,  jurer,  con- 
tinuer et  confermor  avec  le  Roy  Très  Chrestien,  le 
plus  puissant,  belliqueux,  magnagnime  et  excellent 
de  tous  les  Princes  de  la  terre,  nostre  très  cher  sou- 
verain et  naturel  seigneur,  les  aliances  faictes  entre 
le  feu  Roy,  que  Dieu  absolve,  et  les  magnifiques,  il- 
lustres et  honnorez  seigneurs  les  Princes  des  haultes 
Allemaignes  et  haultz  Gantons  des  Ligues  de  Suisse , 
rendent  en  premier  lieu  grâces  à  Dieu  éternel,  le- 
quel par  sa  bonté  infinye  a  conduit  ceste  alliance, 
supplians  très  humblement  Sa  Magesté  la  voulloir 
rendre  ferme,  stable  et  pardurable,  à  la  gloire  et 
exaltacion  de  son  sainct  et  sacré  nom,  au  bien,  uti- 
lité et  proufiit  commung  du  Roy,  ses  subgetz  et  du 
vénérable  estât  des  Gantons  et  Ligues  de  Suisse.  Et 


'"  Le  registre  de  Comptes  de  ia  ville  do  Paris  pour  les  années  i548-i549  a  tout  im  cliapitrc  consacré  aux  dépenses  occasionnées 
par  l'arrivée  et  le  séjour  à  Paris  des  ambassadeurs  des  Ligues  suisses.  Comme  il  est  question  un  peu  plus  loin  du  banquet  qui  leur  fut 
offert  par  la  Ville,  nous  compléterons  ce  passage  de  notre  registre  à  l'aide  de  quelques  renseignements  intéressants,  puisés  à  cette 
source. 

")  Ces  mots  rde  Mandosse,  l'un  des  gentilzhommes  de  la  Chambrev  sont  une  correction  d'une  écriture  différente.  Le  texte  primitif 
portait  :  tr  Mon»'  (blanc),  premier  Maislre  d'Hoslel  du  Roy,  avec  les  Suisses  de  la  garde  dud.  seigneur.v  Ce  dernier  membre  de  phrase 
est  raluié. 


[,549] 

pour  lecongnoissance  de  ceste  amytié,  aliénée  et 
fédération,  nous,  par  le  commandement  du  Roy, 
vous  venons  au  devant  offrir  et  présenter  les  biens  de 
la  Ville  en  gênerai  et  en  particulier,  vous  asseurans 
que  vous  y  serez  les  très  bien  venuz  et  recueilliz,  et 
ne  trouverez  aux  habitans  d'icelle  faulte  de  devoir 
et  office  de  vrays,  bons  et  loyaulx  amys,  alliez  et 
confederez  <''  ». 

Après  lad.  harangue  finye ,  lesd.  ambasadeurs  firent 
plusieurs  remercymens  et  commencèrent  à  marcher 
pour  entrer  en  cesledicte  ville;  et  lesvoulloit  mener 
mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  au  coste'  dextre, 
ce  que  led.  s'  de  Mandosse  ne  voulut  souffrir,  ains 
se  mist  aud.  costé  dextre,  disant  qu'il  estoit  envoyé 
par  le  Roy  pour  les  conduire;  et  led.  Prévost, 
d'autre  part,  disoit  qu'il  estoit  Lieutenant  du  Roy 
en  la  ville  de  Paris,  et  quec'esloit  à  luyà  marcher 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


193 


au  costé  dextre,  tellement  qu'il  y  eust  grande  con- 
temption  entre  eulx.  Toutesfoys  pour  éviter  scan- 
dalle,  le  premier  desdictz  ambaxadeurs  fut  conduict 
par  le  s'  de  Mesnage,  ambassadeur  du  Roy,  et  par 
led.  Mandosse,  le  second  par  led.  Prévost  et  ung 
gentilhomme  de  la  Maison  du  Roy;  le  tiers  par 
l'anlien  Eschevyn,  et  ainsi  les  autres  par  les  Esche- 
vyns  et  Conseillers  de  ville  '-'. 

Et  ainsi  marchèrent  jusques  en  lad.  Ville.  Ce 
pendant  l'artillerye  sonnoit  de  telle  impétuosité  que, 
pour  le  bruit  qu'elle  faisoit,  on  n'eust  sceu  oyr 
parler  i'ung  l'autre,  et  pour  la  grande  fumée  qu'elle 
rendoit,  on  feust  quelque  espace  de  temps  sansveoir 
goutte. 

Feurent  conduitz  en  ceste  sorte  jusques  en  i'Os- 
lel  de  Tiron,  rue  Sainct  Anthoine,  et  autres  logis 
prochains,  oîi  leur  fut  faict  de  beaulx  presens 
d'ypocras,  vins  exquiz  et  autres  singularitez'''. 


ce  [CXLIX].  —  Banquet  faict  aux  Suisses. 

i"  octobre  iS^g.  (Fol.  169  v°.) 


Le  [1"  jour  d'Octobre'*']  ensuyvant,  mesdiclz  s" 
de  la  Ville  leur  feire[nt]  préparer  ung  beau  banquet 
solempnel,  en  la  grande  salle  del'OsIel  de  lad.  Ville, 
auquel  y  avoit  de  toutes  les  sortes  de  viandes  qu'on 
sauroit  demander  exquises,  lad. salle  bien  tappissée 
et  garnye  d'ung  riche  buffet  de  vaissaille  d'argent 
vermeille  dorée.  Y  avoit  tabourins  et  autres  instru- 
mens  de  musique.  Auquel  banquet  assistèrent  lesd. 


ambassadeurs  avec  plusieurs  Suisses,  pensionnaires 
du  Roy,  escoliers  et  autres,  pour  leur  tenir  compai- 
gnée,  et  mess"  de  lad.  Ville,  entremeslez  I'ung 
devant  l'autre,  c'est  assavoir  lesdictz  Suisses  et  am- 
bassadeurs, assiz  tous  d'ung  costé,  et  mess"  de  la 
Ville  de  l'autre,  où  devisèrent  de  leur  pays.  Et 
s'esmervoilloient  de  l'honneur  et  de  la  bonne  chère 
qn'on  leur  fdisoif.  A  leur  entrée  en  l'Ostel  de  lad. 


'"  A  la  suite  on  lit  :  rFault  en  cest  endroit  tourner  lefeutlet  -|-  B.''  En  effet  la  fin  du  paraf^raphe  relatif  à  la  réception  des  ambas- 
sadeurs suisses  se  trouve  renvoyée  au  folio  169  verso,  sous  cette  marque  -f-  B.  I>a  seconde  partie  du  recto  est  occupée  par  la  harangue 
faite  au  roi  après  la  prise  d'Ambleteuse  (ci-dessous  n'CCI).  Nous  rétablissons  l'ordre  chronologique. 

'"  Il  faut  not«r  que  ce  passage,  depuis  rie  premier  dexiiclz  ambaxadeurtv,  a  été  ajouté  en  marge  par  une  main  différente.  La  pre- 
mière rédaction  portait  simplement  :  rrpour  éviter  tcandalle,  led.  Mnndoine  demeura  au  coité  dextre.  v  Ces  derniers  mots  ont  été  raturés. 

'''  Les  ambassadeurs  des  Lignes  avec  leur  introducteur,  le  Maître  des  Requêtes  Mesnage,  et  son  truchement,  occupèrent  dix-neuf 
chambres  et  une  salle  dans  diverses  hûlellerics  de  Paris.  Au  Faucon,  rue  Saint-Antoine,  étaient  logés  les  députes  de  Lucerne  et  de 
Berne.  Ceux  de  Zurich  et  des  deux  Uiiterwalden  résidaient  à  Ttcu  de  France;  ceux  de  Zoug  et  de  Claris,  à  la  Souche;  ceux  de  Bâle 
et  de  Schafl'ouse,  à  la  Crot$e;  ceux  de  Soleure  et  de  Valais,  à  l'Our»;  tous  ces  hôtels  situés  rue  Saint-Antoine.  Les  envoyés  des  trois 
Ligues  grises  et  ceux  du  canton  de  Fribourg  étaient  au  Mouton,  cimetière  Saint-Jean;  ceux  de  Saint-Gall  et  d'Appenzell,  aux  Trois 
Cornelf.  Enfin  le  Maître  des  Requêtes  Mesnage  et  son  truchement  logèrent  à  riiolel  de  Tiron.  Les  chambres  avaient  été  tendues  de 
tapisseries  louées  pour  la  circonstance  par  la  Ville  de  Paris,  qui  prit  à  sa  charge  tous  les  frais  de  l'ambassade  pendant  son  séjour 
dans  la  capitale.  Les  présents  mentionnés  sommairement  dans  notre  registre  sont  énumérés  avec  la  plus  rigoureuse  précision  dans  le 
Registre  des  (iomptes.  A  leur  arrivée,  le»  ambassadeurs  reçurent  vingt-quatre  quartes  d'hypocras  blanc  et  clair  et  quarante-huit 
boites  d'épices  de  chambre,  de  deux  livres  chacune,  vgarniet  de  canellnt ,  orengent ,  giroffal ,  pignollat  et  armoiries  en  sucre  rosalv, 
quarante-liuit  torches  de  cire  jaune,  de  deux  livres  chacune,  et  quarante-huit  flambeaux  d'nne  livre  pièce.  Le  i"  octobre  au  matin, 
on  leur  présenta  encore  vingt-quatre  quartes  d'hvpocras  blanc  pour  leur  déjeuner,  le  2  octobre,  douze  quartes  d'hypocras,  et  le  len- 
demain la  même  quantité.  Ces  épices  et  celles  du  banquet  et  des  autres  repas  qui  leur  furent  offerts  constituèrent  une  dépense  de 
plus  de  quatre  cents  livres  que  la  ville  paya  k  Pierre  Séguier,  apothicaire  et  épicier  de  Paris.  (Archives  nat.,  KK  a86,  fol.  9o5 
et  ai  1.) 

"'  La  date  était  resiée  en  blanc.  Le  Registre  des  Comptes  de  la  ville  nous  permet  de  la  rétablir.  Il  est  question  dans  ce  recueil  de 
plusieurs  banquets  offerts  aux  amliassadours;  mais  le  plus  solennel  eut  lieu  le  1"  octobre  dans  la  grande  salle  de  l'Hôtel  de  Ville. 
CeUe  réception  et  les  quaire  journées  de  séjour  dos  envovés  des  Lijjues  suis  es  à  Paris  coulèrent  à  la  Ville  la  somme  de  i,556  livres 

III.  s5 


IMI'niVrniE    nATIOVtLI 


m 


REGISTRES  DL  RUREAU 


ViHe,  feurent  salluez  de  grosses  pièces  d'arliilerye 
qui  furent  mises  en  la  place  de  Grève,  près  la 
rivière. 

Et  après  qu'ilz  eurent  disné  et  bien  veu  l'Oslel 


[.5i9] 

de  lad.  Ville,  s'en  retournèrent  en  leur  logis,  où 

Mess"  de   la  Ville  allèrent  soupper  et  leur  feirent 

plusieurs  presens,  et  tous  les  jours,  pendant  qu'ilz 
feurent  en  lad.  Ville  '■'. 


CCI  [CL],  HaKKNGUE   FAICTE   AU  RoY   APRES  LA  PRISE  d'AmBLETEUX  (^). 

9/1  octobre  iSig.  (Fol.  16g.) 


Du  xxiui"  jour  d'Octobre  v'  xlix. 

Ce  jour,  mons"^  le  Prévost  des  Marchans ,  estant  allé 
de  par  la  Ville  vers  le  Roy,  estant  retourné  du  '^' 
camp  près  Roullongne,  après  la  prinse  d'Ambleteux 
et  des  fors  circonvoisins ,  salua  led.  seigneur  et  luy 
dit  ce  qui  ensuit  : 

f  Sire,  Paris,  cité  capitalle  de  voslre  Royaulme, 
remplie  d'ung  nombre  inumerable  de  très  humbles, 
loyaulx,  très  obeyssans  et  fidelles  subgetz  vostres, 
congnoissans  les  effetz  très  fructueulx  de  l'espérance 
quilz  avoient  par  cy  devant  conceue  de  voz  très 
grandes  et  très  excelentes  vertuz  et  magnanimité, 
pour  signe  de  congratulacion ,  se  prosternent  en  ma 


personne,  en  toute  humilité  et  révérence  deue,  aux 
piedz  de  Vostre  Royallc  Magcslé  et  rendent  au  Dieu 
éternel  la  gloire  de  voz  haultz  faiclz  héroïques  et 
belliqueux,  disant  en  vostre  personne  :  Bmedicttis 
Dominus  Deus  meus  qui  docel  manus  meas  ad  prelium.  Il 
vous  a  certes  si  bien  instruict  au  faict  et  conduicte 
des  armes,  pourveu  de  si  bon  el  loyal  conseil  des 
princes  et  seigneui's  estans  près  de  vostre  personne, 
que  vous  avez.  Sire,  en  peu  de  jours,  avec  petite 
trouppe,  sans  perdre  ung  seul  de  voz  hommes,  par 
grande  dilligcnce  et  vigillance  faict  sentir  à  fAn- 
gloys,  ancien  enneiny  de  la  couronne  de  France .  com- 
bien l'ayde  du  Souveiain  est  favorable  au  bon  droict 


t>  sous  1  denier  lonrnois.  Les  en-tètos  des  chapitres  de  ce  Compte  que  nous  donnons  ici,  en  suivant  l'ordre  du  registre,  fournissent  dos 
détails  intéressants  qui  complètent  la  relation  du  greQier: 

Vingt-quatre  tambourins  et  fifres,  pour  avoir  joué  de  leurs  instruments  à  l'arrivée  des  ambassadeurs  et  chaque  jour,  à  leur  lever, 
dîner,  souper  et  coucher',  1 1 0  livres  tournois. 

Neuf  trompettes  qui  accompagnèrent  les  archers,  arquebusiers  et  arbalétriers  le  jour  de  l'entrée  et  donnèrent  des  aubades,  pendant 
trois  jours,  au  dineret  an  souper  desdils  ambassadeurs,  58  hvres  10  sous  tournois. 

Jacqueline  Defrcsne,  veuve  d'Etienne  Passavant,  tapissier,  pour  avoir  fourni  et  posé  les  tapisseries,  i  o.3  livres. 

Jean  Aubry,  coinrier,  qui  porta  les  dépèches  échangées  entre  la  Ville  et  les  ambassadeurs,  depuis  leur  passage  à  Châtillon-sur- 
Loing,  38  livres  19  sous. 

Guillaume  Pcnsier,  courtier  juré  de  vin,  pour  fournitures  de  vins,  87  livres  17  sous  4  deniers. 

Biaise  de  Sarrebrusse,  marchand  rôtisseur,  pour  avoir  fourni  les  viandes,  volailles  et  gibiers,  dont  le  détail ,  -i-iZ  livre?. 

Pierre  Moulin,  maître  boulanger,  g  livres  19  sons  G  deniers  pour  soixanle-dix-sept  douzaines  de  petits  pains  blancs. 

Pierre  Moireau,  dit  Bridou,  maître  pâtissier,  70  livres  tournois. 

Jean  de  Pardieu,  porte-chape,  pour  le  délail  des  fournitures  faites  pour  les  dîners  offerts  aux  ambassadeurs,  101  livres  i4  sous. 

Jean  Bsaudieu,  maître  queux,   ia3  livres  17  sous. 

Pierre  Séguier,  apothicaire  et  épicier,  pour  avoir  fourni  les  hvpocras,  confitures,  épiées,  torches,  flambeaux,  sucres,  etc.,  partie 
offerte  en  présents  el  partie  employée  pgur  les  dîners  et  collations,  iaa  livres  8  sous  3  deniers. 

Macé  Golombel,  marchand  orfèvre,  3o  livres  tournois,  pour  location  de  vaisselle  d'argent. 

Claude  .Marcel,  aussi  orfèvre,  g  livres,  pour  avoir  dressé  un  grand  buffet  de  vaisselle  d'argent  doré,  destiné  à  parer  la  salle  du 
festin. 

Perrette  Troppé,  veuve  d'Etienne  Cardon,  potier  d'étain,  pour  location  des  ustensiles  de  cuisine,  vaisselles  d'étain  cl  linge. 
60  livres. 

Jean  Durand,  Canonnier  du  Roi  el  Maître  do  l'Artillerie  de  la  ville,  54  livres  19  sons  10  deniers,  pour  les  salves  d'artillerie  tirées 
par  trois  divers  joure,  la  poudre  employée  et  le  charroi  des  pièces,  etc. 

Nicolas  Convers,  roi  et  maître  dos  joueurs  d'instruments,  1  5  livres  pour  lui  et  neuf  compagnons  qui  sonnèrent  des  cornets,  haut- 
bois, (lûtes  d'Allemagne  et  autres  instruments,  le  jour  du  festin. 

Jean  Verne,  dit  maître  Gonnin,  v joueur  d'esballemensv ,  k  livres  10  sons,  à  lui  et  à  ses  compagnons  'spour  avoir  joué,  au  logis  de 
Tiyoïi,  de  plttsieurs  gnries  dejetuc  et  eshallemens ,  en  présence  desd.  ambaisadeurs ,  pour  donner  passetempsn. 

Simon  Jacquart,  Gilles  Chéron  cl  Guy  Laurent,  rtdcimeurs  de  moritfjmtn,  qui  donnèrent,  avec  plusieurs  autres,  une  représentation 
aux  ambassadeurs,  le  1"  octobre,  après  Inir  souper,  et  pour  la  location  de  leurs  accoutrements,  100  sous. 

El  enfin  28  livres  17  sous  9  deniers  aux  sergents  de  la  Ville.  [Ardmes  nat. ,  KK  aSI),  fol.  2o3  v"-9i8.) 

'''  Les  ambassadeurs  quittèrent  Paris  te  jeudi  3  octobre,  à  deux  heures  api  es  midi.  {Idem ,  fol.  ao5.) 

'^'  Amhleleuse,  canton  de  Marqiii<e,  arrondissement  de  Boulogne  (Pas-de-Calais). 

'^'  Correction  interlinéaire.  On  lisait  primilivenicnl  :  restant  au  cawp-. 


[.5/.9] 

et  juste  querelle  d'ung  Roy  Très  Chrestien;  et  à  bon 
droict  povez  dire  ce  que  dit  Cesart  :  Veni,  vidi,  vici. 
-Si  je  vouUois,  Sire,  réciter  en  cest  endroit  les 
haultes  louenges,  prières  et  veuz  que  tous  bons  et 
loyaulx  Françoys  présentent  par  chascun  jour  en 
fervente  dévotion  à  la  bonté  souveraine,  laquelle  par 
sa  grâce  les  a  vouliu  pourvoir  de  prince  tant  illustre 
et  preux,  ce  seroit  une  entreprinse  sur  Testât  et 
ofEce  des  plus  eloquens  orateurs  de  ce  monde, 
ausquelz  j'en  laisseray  la  charge,  estant  asseuré  que 
y  faisant  le  devoir  quilz  sont  lenuz,  ilz  ne  seront 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


195 


trouvez  encores  assez  suHisans  pour  salisfaire  à  tel 
si  hault  et  tant  excellent  ouvraige. 

trPour  conclusion.  Sire,  vostre  bonne  ville  de 
Paris  vous  remercye  plus  humblement  que  ma 
langue  exprimer  ne  le  peult,  tant  pour  elle  que  pour 
tout  le  pauvre  peuple  de  vostre  Royaulme  et  obeys- 
sance,  de  rafleclion  tant  singulière  qu'il  vous  a  pieu 
leur  demonstrer,  exposant  vostre  propre  personne 
et  le  très  sacré  chef  royal  aux  perilz  et  dangers  de 
la  guerre  pour  le  pourchatz  de  leur  repos  et  trans- 
quilité.» 


CCII  [CXLI].  —  Enterrement  de  feue  Madame  de  Nevers. 

Il  novembre  i54g.  (Fol.  170.) 


Du  mardi ,  iiii°"  jour  de  Novembre  mil  v'  xlix. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  delà 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle  ville,  pour  adviser 
sur  le  faict  de  l'enterrement  de  feu  Madame  de  Ne- 
vers!'';  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Pomereu,  Courtin,  Soly,  Choart,  Eschevins; 

Mess"  Paiilart,  Baillet,  T.  de  Bragelongne,  Le- 
comte,  Larchcr,  Leiievre,  Croquet,  Hennequin, 
Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  nions"^  le  Prévost  des  Marchans  a  faict 
récit  à  lad.  compaignée  que,  le  jour  d'hier,  mons"^ 
de  Lesigny'^'  luydistque  le  Roy  avoitvoulloirquela 
Ville  leist  honneur  ù  mad.  dame  de  Nevers  en  ses 
obsèques,  pour  aucunes  causes  qu'il  a  à  plain  de- 
clairées  en  lad.  conqiaignée,  et  que  on  a  regardé 
à  ce  que  lad.  Ville  a  faict  par  cy  devant  aux  prin- 
cesses de  sa  qualité;  a  esté  conclud,  advisé  et  déli- 
béré partons  les dessusdictz  que  lad.  Ville  yroit  aud. 
enterrement  et  que  mesd.  s"  seroient  vestuz  de  leurs 
robbes  iny  parties,  et  donneroit  icelle  Ville  cin- 
quante torches  qui  seroient  portées  par  les  archers, 
arbalestriers  et  hacquebuliers  d'icelle  ville,  et  mar- 
cheroient  en  leur  ordre  acoustumé. 

Ce  qui  a  esté  faict. 


QuAT  DES  AUGUSTIÎIS. 

Aujoui-d'uy,  mons"'  m°  Claude  Guyot,  Prévost  des 
Marchans,  a  lecité  à  mess"  les  Eschevins  de  la  ville 
que  monseigneur  le  Connestable  l'a  voit  mandé,  le 
jour  d'hier,  et  luy  avoit  dit  que  le  voulloir  du  Roy 
estoit  que  la  descente  du  quay  des  Augustins,  par 
laquelle  on  se  va  embarquer  pour  passer  l'eaue,  feust 
reffaicte  et  reparée  de  neuf,  emsemble  ce  qui  est  à 
reparer  aud.  quay,  depuis  la  tour  de  Nesle  jusques 
au  pont  Sainct  Michel,  et  que  la  Ville  eusl  à  le  faire 
reparer  en  dilligence;  et  le  tout  mys  en  delibera- 
cion  aud.  Bureau  de  la  Ville; 

A  esté  ordonné  que  lesd.  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Procureur,  Contrerolleur,  Maistres  des 
euvres  de  maçonnerye  et  charpenteryc  de  lad.  Ville 
yroient  erasemblement  visiter  led.  lieu,  pour  savoir 
quelles  réparations  y  sont  nécessaires. 

Et  après  qu'iiz  se  sont  transportez  sur  les  lieux  et 
visité  led.  (|uay  de  toutes  pars,  l'ont  trouvé  grande- 
ment desmoly  et  ruysné,  et  qu'il  a  grant  besoing 
de  prompte  réparation.  A  ceste  cause,  ont  ordonné 
au  Bureau  d'icelle  Ville  qu'il  sera  reparé  et  reffaici, 
selon  le  voulloir  dud.  seigneur  et  selon  les  devyz 
et  marchez  qui  en  seront  faictz  avec  les  maçons, 
charpentiers  et  autres  ouvriers  qui  vouidront  entre- 
prandre  de  reffaire  et  reparer  ied.  quay. 


■''  Marie  d'Albrel,  fille  alliée  el  hériliérc  de  Jean  d'Albret,  seigneur  d'Orval,  et  de  Charlollo  de  Bourgogne,  comtesse  d'Eu,  avait 
épousé,  le  35  janvier  i5o4,  Charles  deClèves,  comte  de  Ncvera,  d'Auxerre,  de  Retliel  et  d'Eu,  pair  de  France.  Elle  mourut  i  Paris, 
le  a^  octobre  i.î'ig,  selon  le  P.  Anselme  (t.  III,  p.  45o),  et  fut  enterrée  dans  l'église  des  Récollcts  de  Nevers.  Son  fils  unique, 
François,  avait  élc  créé  duc  de  Nevers  par  lettres  de  François  I"  en  date  du  17  février  lîiSg  (n  ».). 

"'  Le  telle  porte  ici  Lérigny,  mais  le  même  personnage  figure  en  plusieurs  endroits  sous  le  nom  de  Lézigny,  ou  Lésigny  qui  est 
la  véritable  orthographe.  Il  s'agit  de  Charles  de  Pierrevive,  seigneur  de  Lésigny.  (Voir  ri-dessus,  p.  163,  note  1.)  Lésigny,  canton 
do  Bric-Comte-Rnbert  (Seine-et-Marne). 


a5. 


196 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


CCIII  [CLIl].  —  Pour  le  recouvrement  de  l'artillerye. 

a'i  décembre  iSfig.  (Fol.  171.) 


Du  xxiiii'  jour  de  Décembre  mil  v"  xlix,  vigiHe  de 
Noël. 

Aujourd'huy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris ,  a  esté 
conciud  et  advisé  que  mons''  m"  Claude  Guyot,  Pré- 
vost des  Marchans,  et  sire  Guillaume  Pommereu, 


Eschevin  de  lad.  Ville,  yront  par  devers  le  Roy  et 
son  Conseil,  pour  demander  l'assignation  el  recou- 
vrement de  l'artillerye  prestée  par  lad.  Ville  au  feu 
Roy.  Suyvanl  laquelle  délibération ,  sont  partiz  lesd. 

s",  le..'.  (') 


1550. 


CCIV  [CLllI].  —  [Retour  des  députés.] 

1 3  janvier  i55o.  (Fol.  171.) 


Et  le  xiii""jour  de  Janvier,  sontrevenuz  lesd.  dep- 
putez  et  ont  rapporté  l'expédition  dud.  affaire,  à  la 


charge  de  l'employer  aux  réparations  du  quay,  depuis 
le  Port  au  Foing  jusques  au  Port  à  TArclievesque. 


CCV  [CLIV].  LX'  LIVRES  TOURNOIS   demandez  PAU  LE  RoY  X    LA   ViLLE. 

ai  janvici'  i55o.  (Foi.  171.) 


Le  lundi,  xxi""  jour  de  Janvier  oud.  an,  mess" 
les  Lieutenant  civil  et  m"  Martin  de  Bragelongne, 
Lieutenant  particulier  de  la  Prevosté  de  Paris,  ont 
apporté  au  Bureau  de  lad.  Ville  lettres  patentes 
et  missives  du  Roy,  par  lesquelles  le  Roy  demande 
à  icelle  ville  et  es  villes  closes  de  lad.  Prevosté 
de  Paris,  pour  ceste  année  présente,  la  somme  de 
soixante  mil  livres  tournois. 

Et  après  lecture  faicle  desd.  lettres  patentes,  a 
esté  remonsfré  par  mons'  le  Prévost  des  Marchans 


que  l'adresse  d'icelles  lettres  n'estoit  au  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins,  mais  au  Prévost  de  Paris,  et 
qu'il  estoit  neccessaire  adviser  sur  ce  point.  Et  après 
la  matière  mise  en  délibération,  a  esté  conciud  et 
advisé  que  l'on  doibt  faire  assemblée  generalle  des 
estatz  de  lad.  Ville,  en  la  manière  acoustumée, 
pour  avoir  advis  sur  le  tout  et  donner  responce 
au  Roy.  Et  pour  ce  faire,  a  esté  commandé  man- 
demens  estre  expédiez  à  samedi  prochain,  une 
heure  précisément. 


CCVI  [CLV].  —  [Délirération  sur  le  mode  de  perception  des]  lx"  livres  tournois 

DEMANDEZ   PAR    LE  RoY  À  LA   ViLLE. 

9  5  janvier  i55o.  (Fol.  171  v".) 


Du  samedi ,  xxv°  jour  de  Janvier  mil  v"  xlix. 

En  assemblée  generalle,  tenue  ce  jourd'uy  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  la  Ville  de  Paris,  de  Mes" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  les 
Cours  souveraines,  estatz  et  communaultez  de  lad. 
Ville,  Quarteniers  et  six  notables  bourgeois  de 
chascun  quartier,  pour  adviser  sur  le  recouvrement 
de  la  somme  de  soixante  mil  livres  tournois  deman- 
dée par  le  Roy  à  lad.  Ville  et  es  villes  closes  de 
la  Prevosté  de  Paris,  en  ceste  présente  année; 

''>  La  date  est  restée  en  blanc. 


Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
remonslré  les  charges  que  lad.  Ville  a  à  supporter,  et 
faict  plusieurs  ouvertures  de  moyens  les  plus  doulx  et 
moings  grevables  à  la  chose  publique  de  lad.  Ville, 
et  des  dilficultez  qui  ont  esté  trouvées  par  cy  devant 
à  lever  deniers  en  lad.  Ville  par  capitacion,  et  aussi 
du  dommage  advenu  au  commerce  d'icelle,  à  cause 
des  grandes  impositions  mises  sus  nouvellement.  El 
le  tout  mys  en  délibération  et  demandé  l'avis  et 
oppinyon  à  chascun  des  assistans  eu  particulier. 


[i55o] 

A  esté  conclue! ,  advisë  et  délibéré  que ,  pour  le  plus 
doulx  et  moings  grevable  au  peuple  et  habitans 
d'icelle  Ville,  en  obeyssant  au  Roy,  Ton  doibt  lever 
lad.  somme  de  lx"  livres  tournois  à  constitucion  de 
rente  au  denier  douze,  sur  l'imposition  du  poisson 
de  mer  fraiz  qui  avoit  esté  par  cy  devant  octroyé  par 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


197 


le  Roy  avec  le  poisson  salle;  c'est  assavoir  six  deniers 
pour  livre  oultre  et  par  dessus  les  xii  deniers  pour 
livre  d'antienneté. 

Et  pour  ce  faire,  sera  demandé  aud.  seigneur 
provision  et  lettres  patentes,  qui  seront  veriffiées 
èsd.  Cours  souveraines'''. 


GCVII  [CLVI].  —  Permission  de  avoir  fontaine  à  monseigneur  le  mabeschal  de  Sainct  André. 

a8  février  j55o.  (Fol.  173  »°.) 


Du  dernier  jour  de  Février  mil  v'  xlix. 
Aujourd'uy,  sur  les  lettres  missives  du  Roy  en- 
voyées à  la  Ville  de  Paris,  dont  la  teneur  ensuit  : 

3  février  i55o. 
(tDe  pab  le  Roy. 

(T  Très  chers  et  bien  amez ,  pour  ce  que  nous  avons 
esté  advertiz  que  le  gros  thuyau  du  cours  des  fon- 
taines de  la  Croix  du  Tirouer  passe  par  la  maison 
des  Filles  Pénitentes,  bien  proche  de  la  maison  de 
nostre  très  cher  et  bien  amé  cousin,  le  s'  de  Sainct 
André '■^',  mareschal  de  France,  et  qu'il  pourra  advenir 
que,  lorsque  nous  ferons  cejour  en  nostre  Ville  de 
Paris,  nous  pourrons  quelquefoys  nous  y  retirer, 
pour  adviser  à  noz  affaires  secretz  et  pour  n'estre 
|)oint  importunez;  à  ceste  cause,  désirant  faire  acom- 
moder  lad.  maison,  vous  mandons  et  commandons 
que  vous  faictes  prandre  dud.  gros  thuyau  ung  fil 
d'eaue  de  la  grosseur  d'ung  pois,  et  le  faictes  con- 
duire à  voz  despens  en  lad.  maison,  es  lieux  les  plus 
commodes  et  nécessaires,  pour  l'usage  de  nostredict 
cousin,  et  luy  en  faictes  expédier  telles  lettres  de 


permission  que  avez  de  coustume  faire  expédier  aux 
autres  qui  ont  par  cy  devant,  de  vous  ou  de  voz 
antecesseurs,  Prévost  des  Marchans  etEschevins,  eu 
telz  et  semblables  congez  et  permissions.  En  quoy 
faisant,  vous  ferez  chose  qui  nous  sera  très  agréable, 
ir  Donné  à  Fonlainebleaue,  le  m"  jour  de  Février 
mil  v°  XLix.D 

Signé:  tr HENRY. « 
Et  au  dessoubz  :  «Bourdln.d 

Mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
après  avoir  oy  le  Procureur  du  Roy  de  lad.  Ville,  ont 
ordonné  que,  suyvant  le  voulloir  du  Roy  contenu 
èsd.  lectres,  sera  prins  dud.  gros  thuyau  dud.  cours 
des  fontaines  de  la  Croix  du  Tirouer,  ou  branche 
deppendant  d'icelluy,  estant  le  plus  prochain  de  la 
maison  dud.  s'  de  Sainct  André,  la  grosseur  d'ung 
poix  d'eaue,  et  que  icelle  sera  conduicte  par  thuyaulx 
de  plomb  jusques  en  l'ostel  d'icelluy  seigneur  de 
Sainct  André,  estant  scitué  en  la  rue  des  Filles  Péni- 
tentes''', es  lieux  les  plus  commodes  et  nécessaires 


'''  Indépendainmenl  de  celte  somme,  Henri  II  demanda  encore  à  la  ville,  vers  la  fin  de  mara  suivant,  90,000  livres  tournois,  comme 
contribution  au  rachat  de  la  ville  do  Boulogne.  Notre  Registre,  dont  nous  avons  à  plusieurs  reprises  constaté  les  lacunes,  ne  dit  rien  de 
cette  nouvelle  imposition,  mais  deui  documents  authentiques  en  font  foi.  Ce  sont  un  contrat  de  vente  au  Prévôt  des  Marchands  et  aux 
Echevins  des  plus-values  de  certaines  fermes  et  des  lettres  patentes,  datées  de  Paris,  le  3i  mars  i55o  (n.  ».),  dont  nous  exirayons 
le  passage  suivant  :  trComme  pour  subvenir  et  ayder  à  partie  du  paiement  de  la  somme,  que  nous  avons  promis  paier  à  nostre  très 
cher  et  très  amé  frère  le  roi  d'Angleterre,  par  le  Iraiclé  de  paix  que,  avec  l'ajde  de  Dieu,  nous  avons  puis  naguères  faict  et  accordé 
avec  luy,  pour  le  recouvrement  de  nostre  ville  de  Bouliongne,  avons  fait  requérir  et  demander  aux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris  nous  voulloir  secourir  et  ayder  de  deniers,  jusques  à  la  somme  de  90,000  livres  tournois,  reve- 
nant, au  denier  douze,  à  la  somme  de  7,5oo  livres  tournois  de  rente,  par  chascun  an,  et  que  pour  l'assignation  et  seurcté  du  paie- 
ment et  continuation  d'icelle  et  des  fraiz  neccessaires ,  nous  leur  ferions  vendre  et  aliéner  jusques  à  ceste  concurancc  les  plus  valleurs  des 
fermes  de  noz  aydes  et  impositions  du  poisson  de  mer  fraiz  et  salle,  vendu  es  halles  et  ailleurs  en  nostredicte  ville,  du  liwitiesme  du 
vin  vendu  en  détail  es  quartier  des  Halles,  la  Cité  et  le  Petit  Pont,  du  vin  vendu  en  (jros  en  icelle  ville  et  faulxbourgs,  des  draps  aussi 
vendu!  en  gros  en  lad.  ville,  et  antres  fermes.  .  .  n  Suit  la  ratification  du  contrat  de  vente  desdiles  plus-values.  Ces  deux  actes  sont 
consenés  aux  Archives  nationale!,  sous  la  cote  K  967,  n"  a3  '  "  '.  Ils  furent  homologués  par  le  Parlement,  le  mercredi  a  avril  i.'jBo, 
n.  f.  {Regittre  du  Comeil,  X"  i566,  fol.  3a g.  ) 

'>'>  Jacques  d'Albon.  marquis  de  Fronsac,  seigneur  de  Saint-André,  né  vers  i5o5,  nommé  maréchal  de  France  en  1647,  à  la 
place  d'Oudart  du  Biez,  tué  d'un  coup  de  pistolet  après  la  bataille  de  Dreux  (i  9  décembre  1  ôGa  ),  où  il  avait  été  fait  prisonnier. 

(')  La  rue  des  Filles-Pénitentes,  c'est  la  rue  d'Orléans-Saint-Honoré,  où  était  situé  l'hôtel  d'Orléans,  dont  ces  religieuses  occu- 
pèrent une  partie  jusqu'en  1Ô79.  A  celte  époque,  Catherine  de  Médicis  ordonna  leur  transfert  à  l'abbaye  de  Saint-Miigloire,  rue 
Saint-Denis,  et  fit  construire  sur  l'emplacement  de  leur  couvent  un  nouvel  hôtel,  qui  fut  connu  depuis  sous  le  nom  d'Hôtel  de 
SoiuoHt.  (Voir  Sauvai,  //«(.  e(  antiquité»  de  la  ville  de  Pari»,  L  1,  p.  576,  578,  879,  58a;  et  Félibien,  Uist.  de  l'aris,  t.  II, 
p.  11 13  et  1  i  1/1.) 


198 


REGISTRES  DU  BUREAU 


pour  l'usage  dud.  seigneur,  aux  despens  de  lad. 
Ville,  el  que  lettres  luy  en  seront  expedie'es,  à  la 
charge  toutesfoys  que,  s'il  advenoit  que,  par  seiche- 
resse  de  temps,  le  publiq  en  eust  nécessité,  en  ce  cas 


[i55o] 

nous  pourrons,  pour  le  temps  de  lad.  nécessité,  re- 
traindre  led.  cours,  et  aussi  que  led.  seigneur  sera 
tenu  faire  faire  en  sad.  maison  ung  puys,  si  faict 
n'y  est'^l 


CGVIII  [GLVII].  —  Fontaine  en  Barbette  pour  madame  la  duchesse  de  Valentïnois. 


12  mars  i55o.  (Fol.  178.) 


10  février  i55o. 
tDe  par  le  Roy. 

rTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  esté  adver- 
tiz  que  de  longtemps  et  antienneté  y  a  eu  en  l'Ostel  de 
Barbette'-',  apartenant  à  uostre  très  chère  et  très  amée 
cousine,  la  duchesse  de  Valentinoys,  ung  fil  d'eaue 
procédant  du  gros  thuyau  des  fontaines  venans  en 
nostredicte  Ville  de  Paris,  du  costé  de  Belleville  et 
du  pré  Sainct  Gervaiz,  et  que,  au  moyen  de  la 
desmolition  et  ruyne  du  bastiment  dud.  hostel  qui  a 
esté  longtemps  dellaissé  sans  estre  reparé  ne  habité, 
led.  fil  d'eaue  n'a  esté  entretenu,  comme  il  devoit 
estre,  en  son  cours  acoustumé,  et  que  les  conduitz 
et  thuyaulx  en  sont  de  présent  rompuz  et  cassez,  de 
sorte  que  lad.  fontaine  n'a  plus  son  cours  oud. 
hostel;  et  pour  ce  que  nostredicte  cousine  a  desli- 
beré  de  brief  faire  bastir  et  reparer  aud.  lieu  ce 
qu'il  sera  besoing  pour  sa  demeure  en  nostre- 
dicte Ville  de  Paris,  quant  elle  yra;  en  quoy  elle 
désire  estre  acommodée  de  lad.  fontaine,  suyvant  le 
droit  qu'elle  en  a,  oii  nous  luy  voulions  bien  sub- 
venir. 

(tA  ceste  cause,  vous  mandons  et  commandons 
que  vous  faictes  entièrement  reparer,  à  voz  despens, 
les  thuyaulx  et  conduitz  qu'il  sera  besoing  reparer 
et  faire  de  neuf  pour  remeclre  led.  cours  d'eaue  de 
lad.  fontaine  aud.  hostel  de  Barbette,  es  lieux  les 
plus  commodes  pour  l'aisance  d'icelluy  hostel.  Et  si 
d'aventure,  pour  la  longueur  du  temps,  les  lettres  et 
tiltres  dud.  cours  d'eaue,  appartenant  aud.  hostel 
de  Barbette,  avoient  esté  perdues  et  adhirées,  faictes 
à  nostredicte  cousine  expédier  lettres  de  permission 


dud.  cours  d'eaue,  telles  qu'il  sera  besoing  et  que 
en  pareil  cas  avez  de  couslume  l'aire  pour  ceulx  qui 
ont  semblables  droictz.  En  quoy  faisant,  vous  ferez 
chose  qui  nous  sera  très  agréable. 

t:  Donné  à  Fontainebleaue ,  le  x°  jour  de  Février 
mil  v'  XLix.D 

Signé  :  tHEXRY.t, 
Et  au  dessoubz  :  irCLAussE.n 

Et  sur  lesquelles  est  escript  ce  qui  ensuit  : 

«A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  (les  Mar- 

chans   et  Eschevins   de   nostre   bonne   ville   et   cité  de 

Paris,  -n 

Du  xii°  jour  de  Mars  mil  \'  xlix. 

Aujourd'huy,  en  considération  des  grans.  louables 
et  recommandables  plaisirs  faictz  à  lad.  Ville,  et  que 
nous  espérons  estre  continuez,  par  haulte  et  puis 
santé  dame  et  princesse,  Dyane  de  Poitiers,  duchesse 
de  Valentinoys  et  de  Diois,  vefve  de  hauit  et  puis- 
sant seigneur,  messire  Loys  de  Breszé,  en  son  vivant 
Chevalier  de  l'Ordre,  comte  de  Maulevrier,  grântSe- 
neschal,  Gouverneur  et  Lieutenant  gênerai  pour  le 
Roy  en  ses  pays  de  Normandie,  mess"  les  Prévost 
des  Marclians  et  Eschevins  de  lad.  Ville,  assemblez 
au  Bureau  d'icelle  Ville,  en  obtempérant  au  voulloir 
du  Roy,  du  consentement  du  Procureur  dud.  sei- 
gneur et  de  lad.  Ville,  a  esté  permis  et  octroyé  à  lad. 
dame  princesse  et  duchesse  dessusdicte  prandre  du 
gros  thuyau  dos  fontaines  de  lad.  Ville,  venant 
du  regard  estant  devant  l'ostel  d'Ardoise  '^',  ung  fil 
d'eaue  vifve,  pour  icelluy  estre  conduit  et  mené  en 


'''  Les  permissions  s'ctant  multipliées  outre  mesure  et  le  nombre  des  prises  d'eau  particulières  réduisant,  au  grand  préjudice  des 
Parisiens,  le  débit  des  fontaines  publiques,  Henri  II  rendit,  quelque  temps  après,  une  ordonnance  portant  suppression  de  tous  les 
privilèges  de  cette  nature  accordés  antérieurement.  Cinq  hôtels  seulement  furent  exceptés,  ceux  du  s'  de  Villeroy,  du  duc  de  Mont- 
morency, de  la  duchesse  de  Valentinois,  d'André  Guillart,  s'  du  Mortier,  Conseiller  au  Conseil  Privé,  et  enfin  l'Hôpital  de  la  Trinité, 
rue  Saint-Denis.  (Lettres  données  à  Compiègne,  le  i4  mai  i55â.  Archives  nat.,  Carlul.  de  la  Ville  de  Paris  au  j  rr'  siècle,  KK  1013, 
foL  12Ù  v".) 

'•>  Cet  hôtel,  qui  devait  son  nom  à  Etienne  Barbette,  Prévôt  des  Marchands  en  1398,  se  nommait  aussi  le  Petit  séjour  delà  Reine, 
depuis  qu'il  était  devenu  propriété  royale.  La  rue  Barbette,  allant  de  la  rue  des  Trois-Pavlllons  à  la  rue  Vieille-du-Temple,  fut  ou- 
verte en  i563,  sur  une  partie  de  l'emplacement  de  cet  hôtel. 

<^>  Sauvai  cite  un  hôtel  d'Ardoise,  dont  il  a  trouvé  mention  dans  un  document  de  l'an  i4G5  et  qui  était  alors  situé  sur  les  rempart», 
près  la  porte  Saint-Antoine.  {Hisl.  et  anliquith  de  Paris,  t.  H,  p.  553.)  Est-ce  le  même  dont  il  est  ici  question? 


[i55ô] 

son  hostel  de  Barbette,  au  |lieu  le  plus  aisie  pour 
l'aisance  de  lad.  maison.  Et  luy  en  sera  expédié 
lettres  pour  luy  servir,  à  ses  hoirs  ou  ayans  cause ,  de 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


199 


renouvellement  de  ses  tiltres  perduz  et  adirez,  ainsi 
qu'il  est  contenu  es  lettres  missives  du  Roy  cy  de- 
vant transcriptes'^'. 


CCIX  [CLVIIl].  —  Pour  la  police  des  monnoyes  rongnées. 

ja  mars  i55o.  (Fol.  175)'^'. 


13  mars  i55o. 
(tDe  par  le  Rot. 

"Très  chers  et  bien  amez,  pour  ce  que  nous 
avons  este'  advertiz  que  les  changeurs  de  nostre  ville 
de  Paris  commectent  ordinairement  plusieurs  abbuz, 
Iromperyes  et  larrecins  sur  le  change  des  monnoyes 
rongnées  qui  leur  sont  portées,  à  la  foulle  de  noz 
subgectz  et  mesnies  de  nostre  povre  menu  peuple, 
lequel ,  pour  n'avoir  congnoissance  de  la  valleur  desd. 
monnoyes,  se  laisse  aysemeut  abuser  et  tromper.  A 
eeste  cause,  désirant  faire  pourveoir  à  cela,  ainsi 
que  le  bien  de  la  chose  publique  le  requiert,  vous 
mandons,  commandons  et  expressément  enjoignons 
que  vous  ayez  à  depputter,  en  chascun  bureau  desd. 
changeurs,  un  notable  bourgeois  de  nostredicte  Ville, 
qui  assistera  à  veoir  changer  Icsd.  monnoyes  rongnées 
et  aura  l'œil  sur  lesd.  changeurs,  pour  leur  en  faire 
bailler  la  juste  valleur  et  telle  qu'il  est  designé  ou 
dernier  edict  par  nous  faict  sur  le  faict  d'icelles 
monnoyes  f^>.  Lesquelz  bourgeois  vous  changerez 
de  temps  à  autre  et  les  ferez  servir  à  tour  de  rolle, 
tant  et  si  longuement  que  verrez  estre  requis  pour 
le  bien  de  nostredict  pauvre  peuple  et  de  la  chose 


publique,  et  que  le  changement  desd.  monnoyes 
durera;  mais  n'y  faicles  faulte.  Car  tel  est  nostre 
plaisir. 

t  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xu""'  jour  de  Mars 
mil  v'xLix.n 

Signé  :  .t  HENRY.  :^ 
Et  au  dessoubz  :  «Bourdin.ti 

Et  sur  le  dos  desquelles  lettres  est  escript  ce  qui 
ensuit  : 

(f  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  ri 

Incontinantlesd.  lectres  receues'*',  mesd.  s"  ont 
faict  faire  mandemens  aux  seize  Quarteniers  de  lad. 
Ville,  pour  eslire  six  notables  bourgeois  de  chascun 
quartier,  pour  assister  chascun  jour,  l'ung  après 
l'autre  et  de  temps  à  autre ,  es  bureaulx  des  chan- 
geurs de  cestedicte  Ville,  pour  avoir  i'œil  sur  eulx 
et  faire  bailler  la  juste  valleur  des  monnoyes  ron- 
gnées au  pouvre  peuple,  suyvant  le  contenu  èsdictes 
lettres  missives.  Et  ont  commis  l'ung  des  sergens  de 
lad.  Ville  pour  faire  les  dilligences  et  réitérer  led. 
mandement  toutes  les  sepmaines. 


Cl  L,a  seconde  moitié  du  folio  173  verso  est  restée  en  blanc. 

">  Maljjrc  sa  date,  ce  paragraphe  a  l'té  transcrit  sur  le  Registre  après  les  trois  suivanis.  Il  avait  été  copié  une  première  fois  an 
folio  170  verso,  entre  des  actes  du  4  novembre  et  du  ■?.!>  décembre,  puis  biffé  et  accompagné  en  marge  de  cette  note  df  renvoi: 
fCtcy  est  enregvitré  cy-aprè>  «  $rin  jour,  au  v' feullet.-:^ 

(''  L'édit  en  question  porte  règlement  pour  l'exécution  de  celui  du  ih  janvier  précédent  (voir  ci-dessous  arl.  CCXVl),  le  prix  des 
espèces  d'or  et  d'argent  et  le  décri  des  monnaies  rognées,  Fontainebleau ,  iS  janvier  lôjo  (n.  s.).  H  fut  enregistré  à  la  (jour 
des  Monnaies  le  3i  janvier  suivant,  et  a  été  imprimé  par  Fontanon,t.  II,  p.  l'iS.  Deux  aulres  déclarations  royales,  touchant  aussi  les 
prix  et  cours  des  monnaies  rognées,  furent  publiées  qui.dqiies  mois  après,  Saiut-Germain-en-Laye,  a  et  10  juin  i55c.  (Fonlanon, 
t  II,  p.  i&o  et  i&t.) 

'*'  Les  lettres  du  Roi  furent  reçues  le  même  jour,  12  mars,  au  Bureau  do  la  Ville,  comme  il  est  formellement  exprimé  dans  le 
mandement  adressé  aux  Quarteniers,  dont  le  texte  figure  dans  la  première  rédaction  de  ce  paragraphe  (fol.  170  v°  biffé),  au  lieu  de 
l'analyse  pure  et  simple  qui  se  trouve  ici.  Voici  rétabli  le  texte  de  ce  mandement  :  vSire  Jehan  Basannier,  Qunrtimier  de  lad.  Ville, 
apportez  nou$  demain ,  à  dix  heuret  du  matin ,  le»  nom»  de  six  notable»  hourgeoi»  de  vosliedict  (/uartier,  pour  eslre  par  nom  depputtez  pour 
astitter  chaicun  jour,  l'ung  aprèi  l'autre  et  de  lempi  à  autre,  è»  bureaulx  des  changeurs  de  cestedicte  ville,  pour  avoir  l'œil  sur  lesd. 
changeurs,  à  vroir  changer  les  monnoyes  rongnées  et  en  faire  bailler  la  juste  valleur  à  ung  chasam  et  telle  qu'il  est  designé  ou  dernier 
edict  faict  par  le  Roy.  Lesquelz  b'iurgeoi»  serviront  à  tour  de  mile,  tant  et  si  longuement  que  verrons  estre  requis  pour  le  soutlagenient  du 
pauo-e  peuple  et  de  la  chose  publique,  ainsi  qu'il  nom  e»t  mandé  par  lettres  dud.  seigneur,  données  à  Fontainebleaue,  le  jour  d'uy.  Et  n'y 
Jaicte»  faulte.  Faict  au  Bureau  d'icelle  Ville,  le  Jii'  jour  de  Mars  mil  v'  xux.n 


200 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i55o] 


CGX  [CLIX].  —  [Mandement  pour  les]  obsèques  de  la  royne  de  Navarre. 

18  mars  i55o.  (Fol.  17^.) 


9  mars  i55o. 
kDe  par  le  Roy. 

trTrès  chers  et  bien  amez,  nous  envoyons  presen- 
lement  à  Paris  nostre  amé  et  féal  Conseiller,  Maistre 
d'Hoslel  ordinaire  et  Trésorier  de  France,  le  seigneur 
de  Lezigny  f'',  porteur  de  cestes,  pour  le  faict  des 
obsèques  et  funérailles  de  feue  noslre  très  chère  et 
très  ame'e  tante,  la  Royne  de  Navarre''^',  que  nous 
entendons  eslre  faictes  en  l'église  Nostre  Dame,  en 
la  plus  grande  ceremonye  et  soiempnité  que  faire  ce 
pourra.  A  ceste  cause,  nous  vous  mandons  que  vous 
ayez  à  vous  y  trouver  et  assister,  ainsi  que  vous  avez 


acoustumé  de  faire  en  telz  actes,  au  jour  qui  vous 

sera  dit  et  deciairé  par  led.  s'  de  Lezignv,  auquel 

vous  adjousterez  sur  ce  telle  foy  que  à  nous  mesmes. 

((Donuéà  Fontainebleaue,  le  ix'  jour  de  Mars  mil 

V'  XLIX.r? 

Signé  :  tr  HENRY.  T, 
Et  au  dessoubz  :  ttCLAussE.n 

Et  sur  le  dos  desquelles  est  escript  : 
(tj4  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  n 
Receues  le  xviii"  Mars  v'  xlix. 


CCXI  [GLX].  —  [Service  pour  la  reine  de  Navarre.] 

ig  et  20  mars  i55o.  (Fol.  17^.) 


Du  XIX'  jour  de  Mars  mil  v'  xlix. 

Aujourd'uy,  suivant  les  lettres  missives  dessus- 
dictes,  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
ontincontinant  envoyé  mandemens  aux  Conseillers, 
Quarteniers  et  six  bourgeois  de  chascun  quartier, 
pour  eulx  trouver  demain  en  l'Eglise  de  Paris  et 
assister  à  Vigille  de  mortz,  et  le  landeniain  au  ser- 
vice qui  se  fera  pour  lad.  dame  '^'. 

Auquel  jour  et  heure,  mesd.  seigneurs  partirent 
del'Ostel  de  lad.  Ville  avec  lesd.  mandez  et  allèrent 
en  robbes  noires  èsd.  Vigilles,  et  les  sergens  de  la 


Ville,   vestuz  de  leurz    robbes  my  parties,  devant 
eulx. 

El  le  landemain,  xx'dud.  moys,  mesd.  seigneurs 
et  lesd.  mandez  partirent  de  l'Ostel  de  lad.  Ville 
pour  aller  aud.  service,  à  neuf  heures  de  matin,  en 
robbes  noires.  Et  avoient  devant  eulx  vingt  arbales- 
triers  et  lesd.  sergens  de  la  Ville,  vestuz  de  Icursdictes 
robbes  de  livrée,  et  lesd.  arbalestriers  de  leurs  hoc- 
quetons.  Puis,  au  retour,  vindrent  disner  en  l'Ostel 
de  lad.  Ville. 


CCXII  [CLXI].  —  [Délibération  relative  au  quai  do  Port  au  Foin  et  au  pavage 
DEPUIS  le  Pont  Notre-Dame  jusqu'aux  moulins  du  Temple.] 

20  mars  i55o.  (Fol.  17/1  v°.) 


Après  lequel  disner,  mesd.  s"  se  sont  retirez  de 
la  grande  salle  au  Bureau  de  lad.  Ville,  et,  appelle 
avec  eulx ,  c'est  assavoir  : 

Mons'  de  Livres,  mons'  m°  Thomas  de  Rrage- 
longne,  sire  Guillaume  Larcher,  sire  Anthoine  Le- 
lievre.  Conseillers; 

Sires  Vincent  Maciot,  Jehan  de  Sainct  Germain, 


Guillaume  Danès,  Jehan  Lejay,  m"  Pierre  Gohory, 
Thomas  le  Lorrain,  111°  Pierre  Pelierin,  Jehan  Les- 
calopier,  Jehan  Boucher,  Nicolas  Hac,  Quarteniers 
de  lad.  Ville; 

Ausquelz  inond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  mons- 
tre le  pourtraict  que  lad.  Ville  a  faict  faire,  suyvant 
le  voulloir  du  Roy,  du  quay  antien  depuis  le  Port  au 


>''  Le  texte  porte  encore  en  cet  endroit  rLérignyn,  et  un  peu  plus  bas  ttLézignyn.  C'est  sous  ce  dernier  nom  que  ce  personnage 
figure  sur  les  états  des  officiers  de  la  Maison  du  Roi,  parmi  les  Maîtres  d'hùtcl.  Voir  notamment  le  registre  de  l'année  iSSg.  {Archim 
nationales,  KK  lag,  fol.  li.) 

'^'  Marguerite  d'Angoulême,  duchesse  d'Alençon ,  reine  de  Navarre,  sœur  de  François  I",  née  à  Angoulème,  le  1 1  avril  liga, 
morte  à  Odos  (Bigorre),  le  91  décembre  iSàg. 

W  Le  Registre  capitulaire  se  contente,  à  la  date  du  mardi  18  mars,  d'annoncer  le  service  pour  le  lendemain  {Archives  nalionalet, 
LL  aiS,  p.  895),  mais  il  ne  donne  aucun  renseignement  sur  la  cérémonie. 


[i55o] 

Foing  jusques  au  Trou  pugnays,  et  leur  a  demande 
leur  avis  de  la  commodité  ou  incommodité  d'icelluy 
pour  le  bien  public,  en  la  présence  du  Procureur  du 
Roy  et  de  lad.  Ville  et  de  m'  Guillaume  Guillain , 
Maistre  des  euvres  de  maçonnerye  de  lad.  Ville. 

Tous  lesquelz  ont  esté  d'avis  que  on  doibt  paver  ce 
qui  est  neccessaire  de  paver,  depuis  le  Pont  Nostre 
Dame  jusques  aux  MouUins  du  Temple,  le  plus  dilli- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


201 


gemment  que  faire  ce  pourra,  et  ce  pendant  assem- 
bler les  deux  Maistres  des  euvres,  les  Maistrcs  des 
pontz,  plusieurs  marchans  voicturiers  par  eaue  et 
par  terre,  lesquelz  visiteront  les  lieux,  et  sera  mys 
leur  avis  par  escript  et  rapporté  au  Rureau  de  lad. 
Ville,  pour  après,  icelluy  veu,  en  estre  ordonné  par 
niesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  ce 
qu'ilz  verront  bon  estre. 


CCXIII  [CLXII].  —  Lettres  pour  faire  crïer  la  paix. 

a8  mars  i55o.  (Fol.  176  v°.) 


97  mars  i55o. 
«De  par  le  Roy. 

«Très  chers  et  bien  amez,  il  a  pieu  à  Dieu  nostre 
Créateur  par  sa  grâce  et  bonté  faire  et  establir  une 
bonne,  ferme  et  perpétuelle  paix  entre  le  Roy  d'An- 
gleterre et  nous'i',  noz  royaulmes,  paysetsubgectz, 
laquelle  nous  desirons  et  entendons  estre  de  nostre 
part  inviolablement  gardée  et  observée;  et  affin  que 
aucun  n'en  puisse  prétendre  cause  d'ignorance,  l'a- 
vons ja  faicl  publier  sur  la  frontière  de  nostre  pays 
de  Picardie  et  mandé  faire  le  semblable  es  autres 
endroitz  de  nostre  royaulme,  ainsi  que  nous  enten- 
dons estre  faict  en  cesie  nostre  bonne  ville  et  cité  de 
Paris. 

ffA  ceste  cause,  nous  voulions  et  vous  mandons 
que  vous  ayez  à  icelle  faire  cryer  et  publier  samedi 
prochain,  à  son  de  trompe  et  cry  publique  en  nostre- 


dicte  Ville,  en  la  forme  que  nous  vous  l'envoyons 
présentement  par  escript,  aux  lieux  et  avec  les  so- 
lempnitez  en  tel  cas  acoustumées,  faisant  faire  le 
soir  les  feux  et  toutes  les  autres  demonstracions  de 
joye  dont  l'on  se  pourra  adviser.  Car  tel  est  nostre 
plaisir. 

«Donné  à  Paris,  le  xxvn'  jour  de  Mars  mil  v" 

XLIX.  i> 

Signé  :«HENRy.^ 
Et  au  dessoubz  :  rde  L'Aubespine.  1 

Sur  lesquelles  lettres  est  escript  : 
f  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  n 

Lesd.  lettres  receues  le  xxviii'  jour  de  Mars  mil 
v'  XLIX  avant  Pasques, 


CCXIV  [CLXIII].  —  Le  cry  de  la  paix  entre  le  Roy  de  France  et  d'Angleterre. 

39  mars  i55o.  (Fol.  176  v°.) 


Le  landemain  samedi,  xxis*  jour  de  mars,  lad. 
paix  fut  cryée  et  publiée  par  les  heraulx  d'armes  du 
Roy  qui  estoient  acompaignez  de  trente  arbaleslriers 
et  dessergens  de  lad.  Ville,  vestuz  de  leurs  hocque- 
tons  et  robbes  de  livrée,  et  de  m' Regnauit  Rachelier, 
commis  ou  lieu  de  Mess"  de  lad.  Ville,  et  le  cry 
faict  par  les  lieux  et  places  acoustumez,  en  la  ma- 
nière qui  ensuit  : 

«De  par  le  Roy. 
(tOu  faict  assavoir  à  tous  qu'il  appartiendra  que,  à 
la  louenge  de  Dieu  le  Créateur  et  de  sa  glorieuse 


mère,  bonne,  ferme,  inviolable,  sincère  et  certaine 
paix,  amytié,  confédération,  ligue  et  unyon  perpé- 
tuelle a  esté  faicte,  conclute,  traictée  et  arrestée 
entre  très  haultz,  très  excelens  et  très  puissans  prin- 
ces le  Roy  nostre  souverain  seigneur  et  le  Roy 
d'Angleterre,  leurs  hoirs  et  successeurs,  emsemble 
leurs  Royaulmes,  pays,  terres,  seigneuryes  et  sub- 
getz,  par  laquelle  tous  leursdictz  subgetz,  de  quelque 
estât,  dignité,  qualité  et  condition  qu'ilz  soient,  pe- 
vent  seuremen  t  et  librement ,  tant  par  mer,  par  terre , 
que  eaues  doulces,  aller,  venir,  fréquenter,  marchan- 
der et  trafOquer  en  tous  lieux  et  endroitz  d'une  part 


"'  Signée  le  a4  mars  précédent.  Voir  sur  une  imposition,  qui  fut  pour  Paris  la  conséquence  de  ce  traité  de  paix,  la  note  i,  p.  197, 
au  bas  du  paragraphe  CCVl  ci-dessus. 

lu.  a6 


mmixcate  ïiirio:iti.e. 


■202 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[iô5o] 


et  d'autre,  sans  qu'il  leur  soit  faict,  mys  ou  donné 
aucun  trouble,  destourbier  ny  empeschement  quel- 
quonque,  mais  joyr  paisiblement,  comme  bons  et 
vrays  amys,  alliez  et  confederez  les  ungs  avecques 
les  autres,  du  fruict  de  ceste  bonne,  saincte  et  heu- 
reuse paix,  laquelle  Dieu,  par  sa  saincte  grâce  et 
miséricorde,  vueille  maintenir,  conserver  et  perpé- 
tuer à  tousjours.  Amen. 

ffDE  L'AuBESPIlSE.D 


Fedx  de  joye. 


Ced.  jour,  fut  faict  un  granl  feu  de  joye  de\anl 
THostel  de  la  Ville,  en  forme  de  piramide,  et  tiré 
plusieurs  pièces  d'artillerye.  Et  après  Icd.  feu  alumé, 
mess"  de  lad.  Ville  feiient  deffoncer  ung  muy  de  vin , 
et  douze  douzaines  de  pain  qui  furent  distribuez  ii 
tous  venans  qui  cryoient  :  Vive  le  Roy.  Et  furent  faictz 
aussi  les  feux  par  toutes  les  rues  de  Paris. 


CGXV  [CLXIV].  —  Le  Roy  demande  avis  à  mess"  de  la  Ville 
POUR  le  faict  de  l'augmentacion  du  guet. 

i3  avrili55o.  (Fol.  i76v°.)") 
Du  xiii'  jour  d'Avril  mil  v°  l,  après  Pasques. 


tDe  par  le  Roy. 
«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  puis  na- 
gueres  faict  expédier  noz  lettres  patentes  à  vous  et 
aux  Lieutenans  civil  et  criminel ,  et  nostre  Procureur 
en  la  Prevosté  de  Paris  adressans,  par  oiî  vous  aurez 
veu  ce  qui  a  esté  mys  en  avant  pour  le  faict  de 
l'augmentacion  du  Guet  de  nostredicte  Ville.  Et  pour 
ce  que  nous  desirons  en  avoir  voz  avis,  à  ceste 
cause,  nous  voulions  et  vous  prions  que  vous  ayez  à 
vous  assembler  avec  lesd.  Lieuxtenans  et  nostredicl 
Procureur,  et  là  adviser  et  délibérer  par  emsemble 
ce  que  verrez  et  congnoistrez  estre  requis  pour  le 
faict  de  lad.  augmentacion,  et,  ce  faict,  nous  en  en- 
voyer vosdictz  avis,  pour,  iceulx  veuz  en  nostredicl 
Conseil,  estre  sur  ce  par  nous  ordonné  ce  que  ver- 
rons estre  à  faire '■'>. 

f  Donné  à  Paris,  le  xiii"  jour  d'Avril  mil  v'  l.  i> 

Signé:  rr HENRY.'» 

Et  au  dessoubz:  (tde  L'Aubespine.» 

Et  sur  le  doz  estoit  escript  : 
fA  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  v 

Lettres  patentes  pour  ledict  guet. 

Ensuit  lesd.  lettres  patentes  : 

tt  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu ,  Roy  de  France ,  à 
nostre  amé  et  féal  le  Prévost  de  Paris,  ou  ses  Lieux- 
tenans civil  et  criminel ,  et  à  noz  cbers  et  bien  amez 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  dud.  Paris, 


salut.  Comme  ces  jours  passez  nous  ayent  esté  pré- 
sentez, en  nostre  Conseil  Privé,  certains  articles  et 
remonstrances  sur  le  faict  du  Guet  de  nostredicte 
Ville  de  Paris,  lesquelles  auroit  esté  ordonné  vous 
estre  communiquez,  pour  sur  iceulx  nous  donner 
vostre  avis  respectivement  avec  ceiuy  de  noz  Advocat 
et  Procureur,  lesquelz  vous,  Prévost  de  Paris,  ou 
vosdictz  Lieuxtenans,  appellerez  avec  vous,  après 
qu'ilz  auront  esté  veues  par  vous,  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins. 

(tA  ceste  cause,  nous  vous  mandons  que,  suyvant 
l'appoinctemenl  et  ordonnance  mys  au  pied  desdictz 
articles,  vous  ayez  à  nous  envoyer,  en  nostredict 
Conseil  Privé,  vosdictz  avis,  feablement  cloz  et  sellez , 
aGn  que,  suyvant  iceulx,  il  soit  par  nous  pourveu 
sur  le  contenu  èsd.  articles,  ainsi  que  verrons  estre 
à  faire  par  raison.  Car  tel  est  nostre  plaisir. 

«Donné  à  Fontainebleaue,  le  xxii°  jour  de  Janvier 
l'an  de  grâce  mil  v'  xlix,  et  de  nostre  rogne  le  m"".-' 

Signé  :  tr  Par  le  Roy  en  son  Conseil ,  Breton,  r 
Et  sellé  du  grant  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 

Articles  baillées  au  Roy  par  ceulx 
DU  Guet  royal  cojitre  le  guet  de  patroulle 

ET  gens  des  MESTIERS  DE  PaBIS. 

Ensuit  lesd.  articles  : 

ft  Plaise  au  Roy  ou  à  mess"  du  Privé  Conseil  en- 
tendre les  faultes  et  abbuz  qui  se  font  au  Guet  de  la 
Ville  de  Paris,  pour  y  ordonner  tel  ordre  et  reffor- 
mation  que  Icd.  seigneur  verra  estre  affaire. 

ft  Premièrement,  plaise  au  Roy  ou  à  mess"  de  son 


"'  Le  dernier  tiers  du  recto  du  foi.  176  est  demeuré  en  blanc. 

'*'  On  verra  par  la  suite  de  ce  paragraphe  que  ia  réponse  du  Bureau  de  la  Ville  était  prête  depuis  ie  ao  mars  précédenl. 


[i55o] 

Privé  Conseil  entendre  que  en  ia  Ville  de  Paris  y  a 
deux  formes  de  Guet,  I  un{f  est  le  Guet  à  cheval  et  à 
pied,  appelle  le  Guet  Royal ,  pour  aller  et  venir  durant 
la  nuyt  par  lad.  Ville,  oii  ilz  sont  vingt  hommes  à 
fheval  et  quarante  à  pied,  soubz  la  charge  d'ung 
cappitaine,  appelle  le  Chevalier  du  Guet,  ou  de  ses 
lieuxtenans  en  son  absence,  payez  de  leurs  gages 
sur  la  recepte  du  dommaine  de  Paris,  assavoir  :  led. 
Chevalier  à  raison  de  dix  solz  parisis,  lesd.  gens  de 
pied  à  raison  de  xii  deniers  parisis,  et  lesd.  gens  de 
cheval  à  raison  de  deux  solz  six  deniers  parisis, 
aussi  par  jour  seullement;  et  sont  tenuz  nourrir  or- 
dinairement ung  cheval  à  l'estable  lesd.  gens  de  che- 
val. Et  servent  alternativement  de  deux  nuytz  Tune, 
qui  sont  vingt  hommes  à  pied  et  dix  de  cheval  à 
chascune  nuyt. 

-Et  l'antre  est  le  Guet  ordonné  en  plusieurs  car- 
refours, lieux  et  places  de  lad.  Ville,  appelle  le  Guet 
assis,  autrement  dit  le  Guet  de  la  patrouUe,  et  ce 
faict  par  les  marchans  et  gens  de  mestier  de  lad. 
Ville,  à  leurs  dépens.  Et  de  toute  ancienneté  a  esté 
prefix  l'heure  pour  l'assemble'e  et  assiette  dud.  Guet 
et  l'heure  pour  la  retraicte  et  retour.  Et  auquel  Guet 
assis,  autrement  dit  de  la  palroulle,  doibt  avoir  le 
nombre  de  quarante  hommes  de  pied,  par  chascune 
nuyt. 

-  El  y  a  deux  clercs  greffiers  instituez  pour  faire 
registre,  à  l'heure  de  lad.  assiette,  et  des  comparans 
ou  defaillans,  et  pour  faire  payer  aux  defaillans 
l'amende  et  commectre  autres  gens  en  leur  lieu;  le 
tout  selon  qu'il  est  ordonne  par  les  edilz  et  ordon- 
nances, mesmes  par  les  dernières  faictes  en  l'an  mil 
cinq  cens  trente  neuf,  ou  moys  de  Janvier''*. 

f  Et  pour  entendre  par  le  Roy  ou  par  mess"  de 
sondict  Privé  Conseil,  les  faultes  et  abbuz  qui  se 
commeclent  au  faict  dud.  guel; 

rEslassaNoir  (|ue  aud.  Guetassiz,  dit  le  Guet  de  la 
|)atroulle'"^',  les  marchans,  gens  de  mestier  y  envoyent 
povres  gens,  serviteurs  et  gaigne  deniers,  mal  en 
ordre  et  sans  armures  ne  bastons,  et  du  tout  inulil- 
les  et  pour  en  avoir  meilleur  marché,  et  lesquelz 
souventesfoys  font  les  noizeset  larrecins,  et  si  empes- 
chent  le  service  dud.  Guel  Royal ,  parce  qu'ilz  ne  sça- 
vent  et  n'ont  pas  l'intelligence  de  la  manière  d'y  pro- 
céder. Le  tout  venant  au  scandalie  des  officiers  dud. 
Guel  Royal  et  cmpeschent  leur  scr\ice. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


203 


trEt  si  losl  que  par  led.  Chevallier  ou  ses  lieuxte- 
nans leur  est  baillé  le  lieu ,  la  place  ou  carrefour 
pour  faire  le  guet,  incontinant  et  avant  les  heures 
ordonnées  pour  la  retraicte,  la  pluspart  d'eulx  se  re- 
tirent, de  sorte  que  ceulx  qui  demeurent  sont  inu- 
tilles,  d'autant  qui  ne  sont  armez  ne  embastonnez, 
comme  dict  est,  et  qui  demeure  peu  de  gens  et 
quasi  de  nulle  deffence,  tellement  que  vaccabons, 
larrons  et  autres  mauvais  garsons  ne  craignent  au- 
cunement le  Guet,  mais  le  plus  souvent  ceulx  qui 
sont  commis  au  lieu  des  deffaillans,  pour  servir  aud. 
Guet  assis,  sont  baptuz  et  navrez,  pour  les  causes 
que  dessus,  et  mesmes  par  les  gens  de  mestier  qui 
ne  se  veullent  trouver  comme  ilz  doivent,  et  lesquelz 
sont  tenuz  les  ayder. 

et  Et  quant  à  ceulx  dud.  Guet  assis  qui  deffaillent 
à  comparoir  et  se  trouver  aud.  Guel,  les  amendes  et 
deffaulx,  dont  doibvent  estre  payez  et  sallariez  ceulx 
qui  servent  et  sont  commis  en  leur  lieu,  suyvant 
lesd.  editz  et  ordonnances,  demeurent  nulzetne  se 
payent  aucunement,  par  ce  que,  quant  aucuns  sont 
exécutez,  intentent  plusieurs  procès  et  preignent 
les  sergens  et  clercs  greffiers  dud.  Guet  à  partie, 
soustenant  n'estre  non  plus  tenuz  de  servir  aud.  Guet 
que  plusieurs  qui  s'en  dient  exemps,  comme  orfè- 
vres, barbiers,  apoticaires,  tenneurs,  bauldroyeurs , 
cordonniers,  messagers,  megissiers,  boursiers  et 
plusieurs  qui  se  dient  estre  messagers,  monnoyers, 
gardes  de  rouetz,el  autres  qui  sont  officiers  de  lad. 
Ville  et  de  l'Université,  qui  font  la  plus  grande  et 
riche  partie  desd.  marchans  et  gens  de  mestier. 

(tParquoyne  sera  plus  personne  mys  en  leur  lieu, 
par  faulte  de  payement;  consequemmenl  s'en  va  led. 
Guel  aneanty,  au  grant  péril  et  ruyne  des  habitans 
d'icelle,  comme  chascun  peull  congnoislre  et  juger. 
Et  lequel  requiert,  à  ceste  fin,  estre  grandement 
augmenté,  comme  il  est  très  neccessaire,  parce  que 
led.  Guet  qui  est  de  présent  ne  peult  suffire  pour  la 
grandeur  de  lad.  Ville,  car  quant  et  pendant  qu'il 
est  à  l'Université,  pevent  advenir  plusieurs  inconve- 
niens  au  quartier  de  la  Ville  et  aussi  de  la  Cité,  el 
autres  infiniz  endroilz,  ausquelz  led.  Guet  ne  peull 
secourir. 

(fPar  ainsi,  pour  obvier  aux  larrecins,  meurtres, 
volleryes  et  autres  grans  inconveniens  qui  souvent 
adviennent  en  lad.  Ville,  et  principallemenl  durant 


i5'io 


'"  L'ordonnance  de  François  1"  sur  le  (juel  de  la  ville  de  Paris,  comprenant  douze  arlicles,  donnée  à  Saint-Quentin,  en  janvier  il 
(n.  8.),  a  été  publiée  par  Fontanon , /jVk»  et  Ordonnaiicei  iletroi»  de  France,  in-fol. ,  t.  I,  p.  88o,  et  par  Isamhert,  Hecueit  desanctennes 
loi»  franraite» ,  in-H",  t.  XII,  p.  6()0. 

(')  Dans  l'ordonnance  précitée,  il  est  aussi  appelé  Guel  dormant. 

!)C. 


204 


REGISTRES  DU  RUREAU 


la  nuyl,  tant  pour  raison  du  petit  nombre  de  gens 
qui  n'est,  encores  qu'il  n'y  eust  aucuns  deffaillans, 
aud.  Guet,  tant  dud.  Guet  Royal  que  de  ceiuy  de 
la  palroulle,  qui  est  de  soixante  hommes  de  pied  et 
dix  hommes  de  cheval  par  chascune  nuyt,  que  aussi 
parceque  ordinairement  les  gens  dud.  Guet  Royal 
sont  en  mauvais  équipage,  au  moyen  des  petitz 
gages  qu'ilz  ont  et  telz  que  dict  est. 

"S'il  plaist  au  Roy  et  à  mess"  de  son  Privé  Con- 
seil, sera  ordonné  ce  qui  s'ensuit  ou  ainsi  que  par 
led.  seigneur  sera  advisé  pour  le  myeulx  : 

TQue  doresnavant  led.  Chevalier  aura  soubz  sa 
charge  et  conduicte,  oultre  et  pardessus  le  nombre 
ancien  dud.  Guet  Royal,  qui  est  tel  que  dict  est  cy 
dessus,  le  nombre  de  quatre  vingtz  dix  hommes  de 
pied ,  qui  seront  ordonnez  et  créez  par  le  Roy,  assa- 
voir lesd.  quatre  vingtz  pour  led.  Guet  assis  et  dix 
pour  aller  et  marcher  avec  led.  Guet  à  cheval  et  à 
pied,  pour  renfort,  qui  feront  le  tout  ensemble  le 
nombre  de  cent  cinquante  hommes,  tant  de  pied  que 
de  cheval. 

rtEt  ou  lesd.  officiers  seroient  impotentz,  seront 
contrainctz  resigner  à  gens  cappables,  dedans  certain 
temps,  alias  y  serapourveu  comme  vacquans; 

trLesquelz  serviront  alternativement  de  deux  nuytz 
l'une,  à  la  manière  acoustumée,  c'est  assavoir  par 
chascune  nuyt  dix  hommes  de  cheval  et  vingt  cinq 
hommes  de  pied  avec  eulx;  et  quarante  hommes  de 
pied  pour  le  Guet  assis,  qui  est  à  dire  pour  le  Guet 
qui  ne  bouge  des  lieux  et  places  où  il  est  ordonné  : 
soixante  et  quinze  hommes,  tant  de  pied  que  de  che- 
val, par  chascune  nuyt. 

n  Et  quant  il  sera  besoing ,  on  pourra  assembler  les 
deux  nuylz  en  une,  ou  les  diviser  par  moitié,  pour 
aller  les  aucuns  par  l'Université  et  les  autres  par  la 
Ville. 

tr  Et  en  ce  faisant ,  les  gens  de  meslier  ne  seront  plus 
tenuz  faire  led.  Guet  acoustumé,  mais  au  lieu  de  ce, 
tous  lesd.  gens  de  mestier  payeront  la  somme  de  cinq 
mil  quatre  cens  livres  tournois,  qui  sera  taxée,  assise 
et  cotizée  par  justice,  comme  par  mons''  le  Prévost 
de  Paris,  ou  son  Lieutenant,  appelle  avec  lui  le 
Procureur  du  Roy  ou  Chastelet  de  Paris  et  autres 
telz  qu'il  plaira  au  Roy  et  à  mesd.  seigneurs  du 
Privé  Conseil,  appeliez  aussi  toutesfoys  les  jurez 
et  gouverneurs  des  mestiers,  qui  auront  regard 
au  grant  nombre  et  [à]  la  richesse  et  povreté  desd. 
mestiers v"  un'  1.  t. 


[i55o] 

ttEt  affin  que  led.  Guet  soit  bien  payé  et  partant 
deuement  entretenu  et  continué,  et  pour  le  soullage- 
ment  l'ung  de  l'autre,  et  actendu  que  led.  Guet  se 
faict  pour  le  bien  publiq  et  qui  touche  particulière- 
ment l'interest  de  chascun  habitant  de  lad.  Ville, 
pour  payer  lad.  coctisacion ,  sera  bon  ordonner  que 
tous  marchans ,  artizans  et  gens  de  mestiers  tenans 
et  ayans  estaulx,  boutiques  et  ouvrouers  dedans 
lad.  ville  de  Paris,  et  aussi  maçons,  charpentiers, 
tailleurs  de  pierres,  mencstriers,  passeurs  et  pes- 
cheurs  sur  la  rivière,  musnyers,  voicturiers  par 
eaue  et  par  terre,  hosteliers,  marchans  de  boys,  de 
vins,  de  bledz,  de  foings,  de  chevaulx,  et  d'autres 
semblables  estatz,  qui  se  sont  vouHu  excuser  aud. 
Guet,  disans  qu'ilz  n'ont  aucunes  boutiques  et  ou- 
vrouers, soient  contrainctz  au  payement  desd.  cinq 
mil  quatre  cens  livres  tournois  par  an;  et  que  à  ce 
faire,  eulx  et  sembla])lement  toutes  autres  personnes 
de  mestier,  previlegiez  et  non  previiiegiez,  exemps 
et  non  exemps,  soient  contrainctz,  par  toutes  voyes 
etmanieres  deues  et  raisonnables,  nonobstant  oppo- 
sitions ou  appellations  queizconques. 

ff  Laquelle  somme  de  cinq  mil  quatre  cens  livres 
tournois  sera  levée  par  ung  sergent  colecteur,  qui  à 
ce  faii'e  sera  commis  et  payé  sur  lesd.  deniers,  ou 
par  les  jurez  et  gouverneurs  desd.  mestiers,  ou  autres 
(]ui  à  ce  faire  seront  depputez  par  led.  Prévost  de 
Paris,  ou  son  Lieutenant  criminel,  appelle  le  Pro- 
cureur du  Roy  oud.  Chastelet  de  Paris,  et  lad.  somme 
mise  entre  les  mains  du  Receveur  du  dommaine 
de  lad.  Ville,  ou  autre  qui  advisé  sera  pour  le 
myeulx,  pour  en  faire  la  distribution,  quant  besoing 
sera. 

tt  Item,  que  doresnavant  les  gaiges  des  officiers  dud. 
Guet  seront  payez,  à  raison  de  deux  solz  parisis 
pour  homme  dud.  Guet  à  pied  et  assiz,  et  quatre 
solz  parisis  pour  homme  de  cheval,  par  chascun  jour, 
vallant  emsemble  par  an,  à  trente  jours  par  moys, 
l'ung  portant  l'autre,  la  somme  de  sept  mil  six  cens 
cinquante  livres  tournois.  Cy vu"  vi'  l  1.  t. 

tf  Ayant  esgard  mesmement  que,  au  temps  de  la 
création  d'iceulx,  qui  sont  deux  cens  ans  et  plus,  du 
temps  et  règne  du  feu  Roy  Jehan  'i>,  les  vivres ,  louages 
de  maisons,  serviteurs  et  autres  fraiz  ordinaires  es- 
toient  pour  lors  à  grant  marché,  mesnies  qu'il  n'y 
avoit  pas  grant  peuple  en  lad.  Ville,  à  la  moictié 
près  qu'il  y  a  de  présent. 

ttEt  les  gages  du  Chevallier  dud.  Guet,  à  raison  de 


'''  Jean  le  Bon  fit  en  effet  dresser  un  règlement  pour  l'organisation  du  guet  dans  Paris.  Lettres  du  6  mars  i36/i  (n.  s.)  publiées 
dans  le  Hecueil  des  Ordonnances  des  rois  de  France,  in-fol.,  t.  III,  p.  668. 


[i55o] 

vinjl  deux  [sous]  '■'  parisis,  pour  chascun  jour,  vallant 

la  somme  de  v'  livres  tournois v'  ].  t. 

tfltem,  les  gaiges  du  commissaire  et  des  deux 
[clercs  gTefEers]'^',  à  raison  de  chascun  quatre  solz 
parisis,  par  chascun  jour,  vallant  par  an  deux  cens 
soixante  treize  livres  xv  solz  tournois.  Cy 

11°  LXXIII  1.  XV  s.  t. 

r  Item ,  pour  les  quatre  lieuxtenans  dud.  Chevallier 
et  qui  sont  prins  par  led.  Chevallier  au  nombre  desd. 
officiers  du  Guet,  savoir  est  lesd.  deux  lieutenans 
de  cheval  au  nombre  de  ceulx  de  cheval ,  et  les  deux 
de  pied  au  nombre  de  ceulx  de  pied,  qui  ont  acous- 
tumé  avoir,  oullre  les  gaiges  ordinaires  des  sergens 
dud.  Guet,  assavoir  les  deux  de  cheval  chascun 
quinze  livres  parisis  par  an,  et  les  deux  de  pied 
chascun  neuf  livres  parisis  aussi  par  an,  pour  les  lan- 
ternes et  chandelles  qu  ilz  livrent  pour  conduire  la 
compaignée  chascune  nuyt,  et  autres  fraiz  qu'ilz  font 
en  leur  estât,  par  an  vallant  la  somme  de  soixante 
livres  tournois.  Cy lx  I.  t. 

trPour  faire  laciuelie  somme  de  viii^iiu'  un''  m 
livres  xv  solz  tournois,  sera  leve'e,  comme  dit  est, 
sur  tous  les  gens  de  mestier,  sans  personne  en  ex- 
empter, la  somme  de  cinq  mille  quatre  cens  livres 
tournois  par  an,  lesquelz  tous  à  ce  moyen,  veu  la 
grande  quantité  de  mesliers  qui  est  en  lad.  Ville, 
ne  se  trouverront  en  riens  grevez  de  payer  lad. 
somme  de  v"  nu'  livres  tournois,  actendu  qu'il  n'y  a 
pas  la  huitiesme  partie  des  mestiers  de  lad.  Ville  qui 
contribuent  au  payement  des  quarante  hommes  de 
pied  qui  sont  ordinairement,  ou  doibvent  estre  par 
chascun  jour  pour  le  Guet  de  la  patroulie;  lesquelz 
quarante  hommes,  à  raison  de  ii  solz  parisis  par 
jour,  pour  chascun  homme  de  pied,  font  la  somme 
de  xvni'  livres  tournois,  laquelle  somme  de  xviii' 
livres  tournois  est  comprinse  en  lad.  somme  de  cinq 

mil  quatre  cens  livres  tournois.  Pour  ce,  cy 

v"iniM.  t. 

«rltem,  le  Roy  paye  de  tout  temps,  pour  le  Guet 
anciennement  ordonné,  la  somme  de  deux  mil  livres 
tournois,  qui  est  distribué  par  le  Receveur  du  Dom- 
maine  de  sad.  Ville  de  Paris.  Cy n"  1.  t. 

ff  Par  ainsi  ne  reste  pour  le  payement  desd.  cent 
cinquante  hommes,  tant  de  pied  que  de  cheval,  et 
dud.  Chevallier,  du  commissaire  et  des  greffiers  la 
somme  de  unze  ou  douze  cens  livres  tournois,  par 
chascun  an. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


205 


tfEt  à  ce  moyen,  le  Roy,  qui,  pour  la  création  de 
quatre  vingtz  dix  offices  des  gens  de  pied  aud.  Guet, 
à  raison  de  soixante  escuz  d'or  soleil  pour  chascun 
office,  recevra  la  somme  de  xii"  cl  livres  tournois, 
ne  sera  en  rien  intéressé  de  payer  chascun  an ,  sur 
la  Recepte generalle  de  Paris,  la  somme  de  xn°  livres 
tournois,  actendu  de  quelle  conséquence  est  ce  pré- 
sent affaire,  et  aussi  que  les  vaccations  et  résignations 
desd.  un"  x  offices  vauldront  par  an  mil  livres  tour- 
nois, ou  plus.  Pour  ce,  cy xn'l.  t. 

ffEt  à  ce  que  lesd.  officiers  du  Guet,  qui  ordinaire- 
ment en  excerçant  leur  estât,  sont  en  grandz  perilz 
et  dangers  de  leurs  personnes,  ayent  occasion  de 
bien  servir  et  eulx  entretenir  en  bon  équipage,  s'il 
plaist  au  Roy,  ilz  auront  pareilz  previileiges  comme 
les  archers,  arbalestriers  et  hacquebuliers  de  lad. 
Ville. 

tfLes  susdictes  remonstrances  sont  renvoyées  aux 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville  de 
Paris,  pour  y  adviser  et  leur  avis  envoyer  au  Pré- 
vost de  Paris  ou  ses  Lieuxtenans  civil  et  criminel, 
qui,  semblablement  appeliez  les  gens  du  Roy,  eu 
bailleront  leur  avis,  lequel  leur  avis  avec  celuy  des- 
dictz  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  envoyront 
clos  et  scellé,  au  Roy  et  Mess"  de  son  Conseil  Privé, 
pour,  le  tout  veu,  en  estre  ordonné  comme  de  raison. 

fFaict  au  Conseil,  le  xxi'""  jour  de  Janvier  mil 

V'  XLIX.  7) 

Signé  :  ^de  Connan.» 

Responce  faictk  au  Roy  pour  le  faict  dudict  guet. 

Ensuit  la  responce  et  avis  sur  lesd.  articles ,  faicte  par 
Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris: 

Aujourd'huy,  au  Bureau  de  l'Ostel  de  la  Ville  de 
Paris,  oii  esloient  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseil  de  lad.  Ville  assemblez,  pour 
adviser  sur  les  lettres  patentes  du  Roy  nostre  sire, 
données  à  Fontainebleaue,  le  xxii"  jour  de  Janvier 
dernier  passé,  signées  :  fPar  le  Roy  en  son  Conseil, 
Bretons»  et  scellées,  sur  simple  queue,  du  grant  scel, 
par  lesquelles  led.  seigneur  leurmandoit  iuy  donner 
avis  sur  certaines  articles  à  Mess"  de  son  Privé 
Conseil  présentées,  concernans  le  faict  du  Guet  de 
ceste  Ville  de  Paris,  iceulx  articles  atachez  ausdicles 
lettres,  soubz  le  coniresel  de  la  Chancellerye,  el  dont 


")  A  la  place  de  ce  mot,  il  y  a  un  blanc  au  Reijislrc. 

'•'  Nous  suppléons  également  ces  deui  mots,  omis  parle  scribe.  Le  troisième  des  articles  ci-dossus  montre  qu'il  s'agit  bien  ici  des 
clercs  grelliers. 


206 


REGISTRES  DU  BUREAU 


a  esté  laict  communication  au  Procureur  du  Roy  et 
de  la  Ville; 

Lesquelz,  pour  satisfaire  au  bon  plaisir  dud.  sei- 
pncur,  ont  advisé  ce  qui  s'ensuit  : 

(T  Premièrement,  quant  au  premier  article  faisant 
mention  du  nombre  des  officiers  du  Guet  Royal,  tant 
de  pied  que  de  cheval,  et  pareillement  de  leurs  gai- 
ges  et  taxacions  ordinaires,  icelluy  article  contenir 
vérité. 

«Le  deuxiesme  faisant  mention  du  Guet  assis,  qui 
est  composé  des  gens  [de  mestier]de  lad.  Ville,  con- 
tient aussi  vérité. 

«Le  Iroisiesme  faisant  mention  des  greffiers,  item. 

«Le  qualriesme,  par  lequel  est  dit  que  les  gens  de 
meslier  envoyent  gens  inutilles  aud.  Guet ,  et  lesquelz 
l'ont  les  noises  et  larrecins  et  empcschent  le  Guet 
Royal;  leur  a  semblé  que  les  officiers  dudit  Guet 
Royal  ne  se  doibvent  plaindre,  par  ce  qu'ilz  ne  sont 
tenuz  recevoir  gens  au  Guet  qui  ne  soient  de  ser- 
\ice;  et  leur  eslpourveu  par  l'ordonnance  d'en  com- 
meclre  d'aultres  en  leur  lieu  et  les  faire  mulcter, 
comme  les  deffaillans,  d'amendes  arbitraires,  qui 
sont  jugées  sur  le  seul  registre  de  leur  greffier  et 
exécutées  promptement.  Et  n'est  à  croire,  aussi  ne 
sera  trouvé,  que  les  habitans  de  la  Ville,  leurs  gens 
et  serviteurs  envoyez  au  Guet,  ayent  jamais  faict 
aucune  force,  violence  ou  larrecin.  Et  quant  iiz  le 
vouidroient  faire,  les  officiers  du  Guet  Royal  les  en 
peuvent  erapescher,  pour  ce  qu'ilz  sont  les  plus  fortz, 
leur  establissent  les  lieux  oiî  iiz  doibvent  faire  guet 
et  demeurer  pour  le  secours  du  Guet  Royal,  s'il 
advenoit  qu'il  eust  besoing  de  secours.  Et  doibvent 
faire  reveue  dud.  Guet  assis,  à  certaines  heures  con- 
tenues aux  ordonnances,  et  faire  registre  de  ceulx  qui 
se  seroient  retirez,  pour  les  faire  mulcter  d'amendes, 
comme  les  deffaillans.  Et  quant  à  ce  qu'ilz  dienl 
iceulx  gens  de  mestier  venir  aud.  guet  sans  armes,  ne 
les  doibvent  recevoir,  mais  y  commectre  autres  gens,  à 
leurs  despens,  ainsi  qu'ilz  ont  acoustumé  faire.  Et  se 
trouverra,  inquisition  deuement  faicte,  qu'ilz  ayment 
beaucoup  myeulx  recevoir  l'amende  des  deffaillans  ou 
de  ceulx  qui  se  veullent  excuser  que  de  les  con- 
traindre à  venir  en  personne  ou  envoyer  gens,  en 
bon  et  suffisant  estât.  Et  qui  est  pour  respondre  aud. 
article  et  au  subséquent. 

t  Quant  au  sixiesme ,  faisant  mention  des  exécutions 
des  amendes  par  l'ordre  de  justice,  ne  se  peult  tollir 
H  homme,  qui  se  sent  grevé,  la  voye  d'appel  intro- 


[i55o] 

duicte  au  Royaulme  pour  reparer  les  griefz  faictz  aux 
subgectz  du  Roy.  Et  quant  à  ce  que  par  le  mesme 
article  est  dit  que  plusieurs  se  veullent  exempter, 
combien  qu'ilz  n'ayent  exemption;  le  Prévost  de  Paris 
a  les  ordonnances,  par  lesquelles  sont  denuncez  ceulx 
qui  sont  tenuz  à  faire  guet,  et  aussi  ceulx  qui  en  sont 
exemps  par  previllege.  Et  ne  seroit  raisonnable  leur 
tollir  leur  dict  previllege,  actendu  qui  ne  sest  donné 
que  à  bonne  et  juste  occasion,  comme  il  est  vray- 
semblable. 

«Quant  au  septiesme,  les  responces  faictes  cy 
devant  y  doibvent  suffire. 

«Quant  au  huitiesme,  faisant  mention  que  le  guet 
est  composé  de  moindre  nombre  qui  puisse  suffire 
à  faire  guet,  tant  en  la  Ville,  Cité  et  Université,  est 
aisé  à  respondre  que,  depuis  cent  ans  ença,  la  ville 
n'est  point  creue  de  son  circuit,  et  neantmoings  est 
augmentée  de  maisons,  et  partant  aussi  se  sontmulti- 
pliez  les  artizans  et  gens  de  mestier  subgetz  au  guet; 
lesquelz,  estans  contrainctz  y  assister  sans  dissimula- 
lion,  seront  en  nombre  plus  que  suffisant  pour  faire 
led.  guet,  et,  s'ilz  deffaillent,  les  amendes  satisferont 
à  ceulx  qui  seront  commis  en  leur  lieu. 

«Le  neufiesme  n'est  autre  chose,  sinon  que  l'on 
veult  inférer  ce  que  dit  a  esté  aux  precedens  articles, 
qu'il  fault  casser  le  Guet,  assavoir  '^*  composé  des 
habitans  de  la  Ville,  et  augmenter  de  nombre  le  Guet 
Royal  de  plusieurs  officiers,  et  leur  establir  bons 
gaiges,  et  augmenter  ceulx  des  anciens,  ce  qui  est 
poursuivy  parles  dix,  unze,  douze,  treize,  quatorze, 
quinze,  seize  et  autres  articles  subsequens,  par  les- 
quelz sont  désignez  plusieurs  estalz  et  mestiers  de  lad. 
ville,  tant  subgectz  comme  exemptz  dud.  Guet,  sur 
lesquelz  on  demande  asseoir  une  grosse  somme  de 
deniers ,  pour  faire  et  establir  gaiges  ordinaires  à  gens 
officiers,  qui  peuvent  cstre  esleuz  et  choisiz,  tant 
naturelz  de  la  ville  que  estrangers.  Et  est  aisé  à 
congnoistre,  par  tout  le  discours,  que  ceulx  qui  ont 
baillé  lesdictz  articles  ne  tendent  que  au  prouffit 
particulier  du  Chevalier  et  officiers  dud.  Guet  Royal. 

«  Pour  à  quoy  respondre ,  semble  que  la  conser- 
vation des  habitans  de  la  ville  de  Paris  et  de  leurs 
biens  ne  peult  toucher  à  autre  plus  vivement  que  à 
eulx  niesmes  qui  sont  naturelz  de  lad.  ville,  et  ont 
intcrest  principal  à  la  conservation  de  leur  bien  ;  et 
partant  ne  se  peult  faire  meilleur  guet  que  de  celuy 
qui  a  interest  que  son  bien  et  de  son  voisin  et  conci- 
toyen soit  conservé  en  seureté.  Et  à  ceste  cause,  sera 


■■''  Sic.  Peut-être  faudrait-il  lire  :  «le  Guet  assis,  composé.  . .  .  .  i 


[i55o] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


207 


bon  faire  continuer  led.  Gaet  par  ceulx  qui  y  sont 
subgetz  et  faire  garder  les  antiennes  ordonnances, 
tant  pour  la  conlraincte  de  y  assister  comme  de  mulc- 
ter  les  deffaillans.  En  quoy  faisant,  sera  le  Guet  assez 
fort.  Et  seront  levez  assez  de  deniers  sur  les  def- 
faillans pour  augmenter  les  gaiges  du  Guet  Royal, 
actendu  le  grant  nombre  de  gens  de  mestier  et  arti- 
zans  subgetz  à  faire  le  Guet.  Et  ne  seroit  bon  y  rendre 
contribuables  les  previllegiez. 

trNe  seroit  bon  aussi  casser  led.  Guet,  pour  aug- 
menter le  Guet  Royal,  et  faire  assiette  de  deniers 
sur  les  habitans  de  Paris  pour  le  payement  des  gaiges 
des  officiers  dud.  Guet  ou  augmentation  d'iceulx,  de 
peur  de  émotion  popullaire,  qui  est  fort  à  craindre. 
Et  seroit  difficile,  voire  quasi  impossible,  lever  lad. 
somme  par  assiette,  par  ce  que  la  pluspart  des  ar- 
tizans  de  Paris  changent  de  maisons,  de  quartier 
en  quartier,  et  y  a  plusieurs  artizans  en  la  Ville, 
lesquelz,  ayant  amassé  quelque  peu  d'argent  pour 
leur  vivre  et  de  leur  famille,  ayment  niyeulx  aller  en 
personne  au  Guet  que  de  faire  delîault  et  payer 
l'amende,  ou  bien  bailler  argent  pour  servir  en  leur 
lieu. 

<t  Et  quant  les  personnes  subgectes  à  faire  guet  sont 
changées  de  jour  à  autre,  ilz  ont  moings  d'occasion 


d'abbuser  et  faire  volleryes  etlarrecins,  ainsi  qu'il  est 
porté  par  lesd.  articles,  pour  ce  qu'ilz  n'ont  le  plus 
souvent  congnoissance  l'ung  de  l'autre  et  sont  de 
divers  quartiers.  El  ([uant  ilz  seroient  ordinaires, 
pourroient  avoir  intelligence  les  ungs  avec  les  autres, 
congnoislre  les  bonnes  maisons,  aclendre  les  forains 
à  l'entrée  ou  yssue  de  la  Ville,  et  faire  plusieurs 
volleryes,  comme  a  esté  faict,  de  la  mémoire  des 
hommes,  par  les  officiers  du  Guet  de  Thoulouze  et 
d'Orléans,  qui  en  ont  esté  griefvement  pugnyz,  joinct 
aussi  que  multiplication  d'offices  n'apporta  jamais 
prouffit  à  ung  royaulme,  mais  toute  confusion. 

trPar  quoy  semble  que  le  meilleur  sera,  quant  au 
faict  dud.  Guet,  laisser  les  choses  en  leur  estât'*',  et 
quant  à  l'augmentation  des  gaiges  du  Chevallier 
et  officiers  du  Guet,  s'en  rapporter  au  bon  plaisir 
du  Roy. 

trEt  faull  entendre  que,  combien  que  les  officiers 
du  Guet  se  plaignent,  neantmoings  y  a  grant  presse 
à  avoir  lesd.  offices,  vaccation  escheant,  soit  pour  les 
gaiges,  previlleges  ou  prouflitz  qu'ilz  y  ont.  Et  neant- 
moings ceulx  qui  en  ont  les  charges  en  font  très 
mal  leur  devoir. 

«Faict  au  Rureau  de  la  Ville  de  Paris,  le  xx' jour 
de  Mars  mil  v'  xux'"^'.ii 


GCXVI  [CLXV].  —  Les  villes  nommeront  les  officiers  des  monnoyes. 

18  avril  i55oW.  (Fol.  17a.) 

Extrakt  de  T ordonnance f aide  par  le  Roy  sur  lefaicl  soit  bien  et  loyaulment  faict  et  continué  par  gens  de 

de  ses  monnoyes ,  le  quatoriiesine  jour  de  Janvier  dentier  bien,   ordonnons  que   les   villes   où   sont  cstablies 

passé  mil  v'  xu.v.  lesd.  Monnoyes  nous  présenteront  doresnavant  les 

(f  Et  affin  que  l'ouvrage  qui  se  fera  èsd.  Monnoyes  j    maistres ,  gardes ,  tailleurs ,  essayeurs  et  conlregardts 


'''  En  efTet  le«  clioses  furent  laissées  en  l'état  pendant  neuf  années  encore.  Ce  fut  seulement  au  mois  de  mai  iSSg  que  Henri  H 
rendit  un  édil  de  réorganisation  du  Guet,  donnant  satisfaction  et  au  delà  aux  demandes  très  modérées  contenues  dans  hs  Articles 
qui  précèdent,  articles  si  péremptoirement  repoussés  et  exécutés  par  le  Bureau  de  la  Ville.  Le  guet  royal  et  le  guet  de  patrouille, 
dont  la  rivalité  n'avait  que  de  fâcheux  résultais,  la  réponse  aigre  de  la  Ville  en  est  un  exemple,  sont  fondus  en  un  seul,  composé  de 
deux  cent  quarante  arcliei-s,  Irenle-deux  de  cheval  et  deux  cent  huit  de  pied  (au  lieu  des  cent  cinquante  hommes  réclamés  ici), 
divisi'S  en  quatre  compagnies,  sous  les  ordres  du  chevalier  ou  capitaine  du  guet  et  de  quatre  lieutenants.  Ils  se  recrutent  parmi  les 
artisans  et  autres  hahitanls  de  Paris  y  domiciliés,  auxquels  sont  délivrées  gratuitement  des  lettres  de  provisions.  Leurs  gages  sont 
relevés  à  trois  sous  parisis  par  nuit  pour  les  archers  à  pied ,  et  à  six  sous  parisis  pour  les  archers  à  cheval.  Les  Arliclei  ne  demandaient 
que  deux  sous  pour  les  premiers  et  quatre  pour  les  seconds.  L'édit  règle  minutieusement  leur  service  et  finalement  leur  accorde  divers 
privilèges  spéciaux.  Il  fut  enregistré  au  Parlement  de  Paris,  le  3o  mai  1659  (Archive»  nationale»,  X"  8Gaa,  fol.  aia),  et  a  été  publié 
par  Delamare,  Traité  de  la  Police,  in-fol.,  liv.  I,  lit.  XUl,  ch.  11,  et  par  Isambert,  Recueil  de»  ancienne»  loi»  françaite» ,  l.  XIII, 
p.  5a8. 

W  On  doit  se  reporter  à  la  lettre  missive  du  roi  qui  figure  en  télé  de  ce  paragraphe  pour  comprendre  le  motif  de  l'insertion  au 
Registre  du  i-'i  avril  d'une  délibération  du  Bureau  de  la  Ville  portant  la  date  du  90  mars.  Cette  réponse  ne  fut  évidemment  envoyée 
au  Conseil  du  Roi  qu'après  la  réception  de  la  lettre  du  »3  avril. 

0) L'eitrait  qui  suit  a  été  transcrit  dans  le  Registre  entre  deux  déli Itérations,  l'une  du  95  janvier,  l'autre  du  98  février.  Il  n'est  donc 
point  i  sa  place,  soit  qu'on  lui  assigne  la  date  du  i  4  janvier,  qui  est  celle  de  l'ordonnance,  soit  qu'on  le  range  à  la  date  du  jour  oii 
il  lut  apporté  au  Greffe  de  la  Ville,  c'est-à-dire  au  18  avril.  Cette  dernière  nous  a  paru  devoir  être  préférée,  et  nous  avons  rétabli 
l'ordre  chronologique  d'après  cette  donnée. 


208 


REGISTRES  DU  BUREAU 


desd.  Monnoyes,  el  nous  certifRront  iceulx  estre  gens 
de  bien  et  de  bonne  renommée  et  conversation; 
et  lesqueiz  seront  par  nous  proveuz  desd.  estatz,  à 
ia  susdicte  nomination  et  non  aultrement,  et  receuz 
par  les  Generaulx  de  noz  Monnoyes  à  Paris ,  après 
qu  ilz  auront  esté  par  eulx  examinez  et  trouvez  sut- 
fisans  pour  excercer  lesd.  estatz  et  offices.  Et  quant 
aux  officiers  qui  sont  à  présent  èsdictes  Monnoyes , 
nous  voulions  iceulx  nous  esire  cerliffiez  et  nommez 
par  lesd.  villes,  s'ilz  conjjnoissent  qu  ilz  soient  gens 
suffisans  et  de  probité  requise,  et  à  leur  nomina- 


[i55o] 

tion,  ilz  seront  de  nouvel  par  nous  proveuz.  Et  ou 
lesd.  villes  ne  les  vouldroient  nommer  el  certiffier, 
nous  voulions  et  leur  enjoignons  nous  en  nommer 
d'aultres,  telz  que  bon  leur  semblera,  ydoynes  tou- 
tesfois  et  suffisans,  pour  estre  par  nous  proveuz 
desd.  charges,  à  leur  nomination,  comme  dit  est'^'." 

Apporté  au  Greffe  de  la  Ville  par  m"  Pierre  Hen- 
ne(iuin,  s'  de  Malhau,  Procureur  du  Roy  en  la  jus- 
tice des  Monnoyes  à  Paris,  le  xviii'  avril  v'l,  après 
Kasimodo. 


CCXVII  [CLXVI].  —  Pour  le  quay  du  Port  au  Fonc  jusques  au  Trou  pugnaiz. 

32  avril  i55o.  (Fol.  i83  v°.)  « 


Du  xxii'  jour  d'Avril  mil  v''  l,  après  Pasques. 

Aujourd'huy,  suyvant  la  délibération  du  Conseil 
de  la  Ville  de  Paris  du  xx'  jour  de  Mars  dernier 
passé,  mess"  les  Prévost  des  marchans  etEschcvins 
de  la  Ville,  accompagnez  de  m'  Thierry  de  Montnii- 
rel,  s'  de  Chamboursy,  Conseiller  de  lad.  Ville, 
Guillaume  Guillain  et  Charles  Leconte,  Maistres  des 
euvres  de  maçonnerye  et  charpenterye  d'icelle  Ville, 
Anthoine  Turpin,  Maisire  des  pontz,  Thomas  Le 
Lorrain  et  Guillaume  Parfaict,  Quarteniers  de  lad. 
Ville,  Pierre  Gouffé,  juré  de  foing,  Nicolas  Hutin, 
Faron  Dohin,  Denis  Barthélémy,  Jehan  Leconte, 
Jehan  Delatable,  et  plusieurs  autres  marchans  et 
marigners  frequentans  la  rivière  de  Seyne,  se  sont 
trouvez,  à  neuf  heures  du  matin,  au  Port  au  Foing, 
lieu  à  eulx  assigné  pour  adviser  et  délibérer  sur 
le  portraict  et  figure  faict  pour  la  construction  du 
quav,  depuis  led.  Port  au  Foing  jusques  à  l'arche 
Beaufilz. 

Tous  lesqueiz,  après  avoir  discouru  par  le  menu 
delacomfifoditéou  incommodité  de  la  chose,  ont  esté 


d'avis  que,  incontinant  que  les  eaues  seront  abais- 
sées, l'on  face  ung  abreuvoir  à  clievaulx,  depuis  les 
piliers  des  moulins  du  Temple  jusques  à  la  vanne 
qui  arresle  les  basteaulx  de  foing,  lequel  abreuvoir 
sera  pavé  en  pente  et  au  nyveau ,  depuis  le  viel  pavé 
estant  sur  le  quay  jusques  à  l'endroit  qui  sera  néces- 
saire. Depuis  lequel  abreuvoir  jusques  au  coing  du 
viel  quay,  estant  vis  à  vis  de  la  rue  Geuffroy  Lasnier, 
ne  sera  faict  aucune  maçonnerye  pour  ceste  heure 
et  jusques  à  ce  que,  les  terres  estant  entre  deulx  ostées, 
soit  advisé  si  l'on  y  fera  ung  quay,  ou  bien  que  le 
lieu  soit  seuUement  pavé  en  pente  et  nyveau,  pour 
l'aisance  de  la  marchandise,  charrettes  et  basteaulx. 
Que,  avant  que  commencer  lad.  maçonnerye  du 
quay,  qu'il  convient  faire  depuis  lad.  rue  Geuffroy 
Lasnier,  seront  les  terres  estant  contre  le  viel  mur 
ostées,  pour  cognoistre  si  les  fondemens  d'icelluy 
viel  mur  seront  suffisans  pour  le  fondement  dud. 
quay.  Et  ce  faict,  sera  commencé  à  la  construction 
d'icelluy  sur  pillotis  ou  plateformes,  ainsi  que  l'on 
verra  estre  affaire  pour  le  myeulx. 


CCXVIII  [CLXVII].  —  Touchant  l'office  de  assesseur. 

sli  et  aS  avril  i55o.  (Fol.  18/1.) 


Du  xxmi°  jour  d'Avril  i55o  "'. 

Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 


la  Ville  de  Paris,  ayans  esté  adverliz  qu'il  avoit  esté 
scellé  ung  edict  du  Roy,  par  lequel  il  avoit  crée  en 


<■'  C'est  l'un  des  a3  articles  de  l'ordonnance  donnée  à  Fontainebleau,  le  i4  janvier  i55o  (n.  s.),  portant  règlement  pour  la  nou- 
velle fabrication,  le  poids,  i'aloi,  le  prix,  l'ouverlure  et  le  jufjement  des  boites;  l'établissement  du  lieu  et  l'ouverture  des  Monnaies; 
ia  présentation ,  les  gages  et  charges  des  maîtres  particuliers,  gardes,  essayeurs,  tailleurs,  contregardes ,  prévols,  ouvriers,  monnayeurs 
et  autres  officiers  des  Monnaies;  les  changeurs,  les  orfèvres  et  leurs  apprentis,  les  affineurs  et  batteurs  d'or;  la  justice  desdits  offi- 
ciers, etc.  Cette  ordonnance  fut  enregistrée  à  la  Cour  des  Monnaies,  le  3i  janvier  (Archives  nat. ,  Z'""  64 ,  fol.  34-38)  et  au  Parlement 
le  i3  février  suivant  (Archive»  nat.,  X''  8G16,  fol.  895 ).  Elle  a  été  publiée  par  Fontanon,  t.  II,  p.  i33. 

C  Les  deux  tiers  du  folio  1 83  recto  sont  en  blanc. 

f  Ce  millésime  en  chiffies  arabes  a  été  ajouté  postérieurement. 


[i55o] 

lad.  Ville  ung  office  d'assesseur  royal,  pour  juger 
avec  lesd.  Prévost  et  Eschevins  tous  procetz  pen- 
dans  en  lad.  Prevoslé,  à  telz  honneurs,  previlleiges 
et  droitz  que  iceulx  Prévost  et  Eschevins,  et  aux 
gaiges  qui  luy  seroient  après  ordonnez,  chose  de 
mauvaise  conséquence  pour  lad.  Ville,  en  laquelle  y 
a  deux  Lieuxtenans.  Pour  à  quoy  obvier,  ont  advisé, 
eslans  assemblez  ou  petit  Bureau  de  lad.  Ville,  que 
led.  Prévost  des  Marchans  yra  par  devers  monsei- 
gneur le  Chancellier,  aconipaigné  de  mons'  le  Lieu- 
tenant Bragelongne,  et  qui  luy  fera  toutes  les  re- 
monstrances  qu'il  verra  estre  à  faire  pour  empescher 
la  provision  dudit  assesseur. 

SuyvanI  lequel  advis,  moud,  s'^  le  Prévost  partit 
le  lendemain,  et  avec  luy  icelluy  de  Bragelongne,  et 
allèrent  trouver  monseigneur  le  Chancellier  à  Saincl 
Gei'main;  auquel  led.  Prévost  feist  de  bouche  et 
laissa  par  escript  les  remontrances  qui  seront  cy 
après  escriptes.  Lesquelles  entendues  par  mond.  s'' 
le  Chancellier,  dit  que,  quant  led.  edit  de  création 
d'assesspur  avoit  estédespesché,  l'on  avoit  faict  en- 
tendre au  Roy  que  les  Pre>ost  des  .Marchans  et  Es- 
chevins et  toute  la  Ville  le  demandoit  ainsi,  et  que 
en  cela  on  les  cuydoit  gratillier,  mais  entendaut  les 
remonstrances  qu'ilz  faisoient,  les  asseuroit  que 
led.  edict  n'auroit  point  de  lieu,  et  que  le  Roy  re- 
congnoissoit  sa  Ville  de  Paris  capitalle  de  son 
Royaulme  et  voulloit  bien  la  gratiffîer  et  favoriser 
sur  toutes  autres,  comme  celle  dont  il  esfoit  en 
tous  ses  affaires  promplement  et  de  bon  cueur  se- 
couru. Et  estoit  délibéré  leur  faire  toutes  les  grâces 
et  faveurs  à  luy  possibles,  et  que,  en  cest  afTaire,  il 
ne  leur  corromperoit  point  leur  previlleige,  mais 
plustost  leur  vouldroit  amplilfier,  et  qu'ilz  s'en  rap- 
portassent sur  luy.  • 

AilCIEN  POUVOIR   DE   LA   JuSTICE   E.N    LA   ViLLE  '''. 

r  Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville 
de  Paris  ont  antienncment  esté  juges  ordinaires  en 
la  Ville  de  Paris,  ayans  congnoissance  de  la  police 
et,  par  prévention  avec  le  Prévost  dud.  Paris,  de 
toutes  causes  civilles,  tant  personnelles,  possessoires, 
mixtes  et  petitoires  (|ue  aussi  des  causes  criminelles, 
qu'ilz  ont  jugées  définitivement  et  leurs  jugemens 
exécutez,  sinon  qu'il  y  ait  eu  appel;  lequel  appel 
ressortissoit  en  la  court  de  Parlement. 

irEt  lors  lesd,  Prévost  et  Eschevins  avoient  ung 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


209 


seul  Lieutenant  de  robbe  longue,  qui  faisoit  rapport 
des  procès  et  les  jugeoit  avec  lesd.  Prévost  et  Esche- 
vins, et  avoit  de  gages  la  somme  de  xx  livres  pa- 
risis  par  chascun  an. 

«Depuis,  le  Prévost  dud.  Paris  a  eu  la  congnois- 
sance de  la  police  et  de  la  justice  ordinaire,  tant  en 
causes  civilles  que  criminelles,  et  est  seullement  de- 
meuré aud.  Prévost  et  Eschevins  la  congnoissance 
et  justice  sur  la  rivière  et  portz  de  lad.  Ville,  et  tel- 
lement retraincle  leur  jurisdition  que  aujourd'uy  il 
n'y  a  en  lad.  Ville  que  trois  praticiens,  qui  n'ont  pas 
causes  pour  les  occupper  ou  les  nourrir. 

wLes  causes  qui  se  traictent  en  lad.  Ville  sont  cau- 
ses sommaires  qui  se  jugent  par  les  ordonnances 
escriptes  et  le  plus  souvent  sur  le  champ,  et  encores 
que  les  Prévost  et  Eschevins  ne  soient  nourrys  à  la 
pratique,  si  esse  qu'ilz  jugent  selon  lesd.  ordon- 
nances; il  n'y  a  point  ordinairement  d'appel,  et  si 
appel  y  a,  lad.  sentence  est  le  plus  souvent  confirmée. 

«Et  si  la  cause  est  telle  qu'elle  doibve  estre  ap- 
pointée en  droit  et  à  mecfre  par  devers  lesd.  Prévost 
et  Eschevins,  au  lieu  d'ung  seul  Lieutenant  quilz 
soulloient  avoir,  ilz  en  ont  de  présent  deux,  ausquclz 
ont  esté  departys  lesd.  gaiges,  à  chascun  dix  livres 
parisis  par  an. 

«Et  combien  que  lesd.  Prévost,  Eschevins  et  leurs 
Lieuxtenans  ayent  lousjours  bien  et  deuement  excercé 
lad.  justice  et  qu'il  n'en  soit  venu  plaiucte,  et  que 
la  Ville  de  Paris,  qui  est  cappitalle  du  Royaulme 
de  France,  ne  doibve  estre  moings  favorablement 
traictée  que  toutes  les  autres  villes  de  ce  Royaulme 
qui  ont  justice  ordinaire,  comme  Thoulouze, 
Amyens  et  autres,  et  que  èsd.  Villes  le  Roy  n'ayt  es- 
tably  assesseurs  ou  lieuxtenans,  neantmoings,  puis 
aucun  temps  en  ça,  a  esté  dressé  certain  edict  par 
lequel  le  Roy,  soubz  coulleur  que  la  moictié  des 
amendes  jugées  en  la  Prevoslé  des  Marchans  luy 
apartiennent  et  que  le  Procureur  de  la  Marchandise 
a  pris  tilfre  de  Procureur  du  Roy  et  de  la  Ville, 
aussi  que  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  ne 
peuvent  estre  esleuz  de  gens  de  pratique,  taisant 
qu'ilz  eussent  Lieuxtenans  de  robbe  longue,  a  esté 
créé  en  lad.  Ville  ung  office  de  assesseur  aux  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  la  Ville  de  Paris,  le- 
quel assesseur  pourra  tenir  la  jurisdition  de  lad. 
Ville,  tant  en  la  présence  que  en  l'absence  desd. 
Prévost  et  Eschevins,  pour  joyr  dud.  estât  à  telz 
honneurs,  auctoritez,  droitz  et  prouffilz  que  lesd. 


'"  Le  litre  placé  à  la  marge  a  été  écrit  par  une  main  différenlc. 
m. 


«7 


IHITIKt  nie     «ITIOf. 


210 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Prévost  et  Eschevins  ont  acoustumé  avoir,  et  aux 
gages  qui  luy  seront  cy  après  ordonnez,  de  sorte 
qu'il  seroit  commorant  avec  led.  Prévost,  et  ne  iuy 
restroil  aucune  auclorité. 

trEn  quoy  lad.  Ville  se  sent  grandement  fouUe'e, 
pour  les  causes  contenues  cy  après,  qu'elle  supplie 
très  humblement  le  Roy  son  souverain  seigneur  et 
xMess"  de  son  Privé  Conseil  considérer  et  y  avoir 
esgard. 

trEn  premier  lieu,  luy  supplient  considérer  que 
ce  qui  a  esté  cy  devant  commis  à  lad.  Ville  a  esté 
traicté  par  les  Prévost  et  Eschevins  si  fidellement 
qu'il  n'en  est  advenu  aucune  plaincte; 

«Que  iesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  luy 
l'ont  le  serment  et  à  son  Lieutenant  General. 

ff  Que  pour  la  fidellité  qu'il  et  ses  prédécesseurs  ont 
eue  des  habilans  de  lad.  Ville,  il  leur  a  laissé  l'es- 
lection  des  Prévost  et  Eschevins  et  ausd.  Prévost  et 
Eschevins  et  xxiiii  Conseillers  les  deux  Lieutenans, 
lesqueh  excercent  si  peu  de  justice  qui  leur  a  esté 
laissée. 

fcQue  toutes  les  causes  qui  se  traictent  en  lad.  jus- 
tice sont  sommaires ,  et  combien  à  la  vérité  que  les 
amendes  appartiennent  moictié  au  Roy,  toutesfoys 


[t55o] 

les  causes  sont  de  si  peu  de  conséquence  que  Iesd. 
amendes  ne  se  montent  au  prouffit  dud.  seigneur, 
ne  pareillement  de  lad.  Ville,  en  six  ans,  autant 
que  monteroient  les  droitz  dud.  assesseur,  qui  luy 
sont  ordonnez  telz  que  ausd.  Prévost  et  Eschevins, 
sans  les  gaiges  qui  luy  sont  reservez,  qui  seroit 
charge  nouvelle  et  insuportable  à  icelle  Ville; 

«Que,  au  moyen  de  lad.  création  d'assesseur  qui 
n'a  esté  faict,  comme  dit  est,  en  autre  ville  de  ce 
Royaulme,  semble  que  à  l'advenir  il  pourroil  prandre 
[pied]  de  Prévost  perpétuel,  qui  seroit  du  tout  toUir 
et  abolyr  les  droitz  et  previlleiges  des  habitans  de 
lad.  Ville,  qui  sont  si  obeissans  serviteurs  du  Roy, 
qui  ne  s'en  trouvera  de  plus  en  sondict  Royaulme. 

tt  Aussi  ne  seroit  raisonnable  que  estans  Iesd.  estatz 
de  Prévost  et  Eschevins  et  Lieuxtenans  populaires 
et  ellectifz  que  leur  assesseur  feust  royal. 

«Supplians  très  humblement  le  Roy  leur  voulloir 
conserver  et  les  entretenir  en  leurs  previlleiges,  et 
révoquer  led.  edil  de  création  dud.  assesseur  et 
s'asseurer  que,  come  Iesd.  habilans  luy  ont  tousjours 
esté  très  humbles,  loyaulx  et  fidelles  subgetz,  ilz 
persévéreront  en  ceste  volunté  jusques  à  l'extrémité 
de  leurs  vies.n 


CGXIX  [GLXVllI] 


-  La  REDUCTION  DE  BoULONGNE. 

a6  avril  i55o.  (Fol.  186.) 


Lettres  missives  du  Roy,  envoyées  le  xxvi"  Avril 


V^L. 


26  avril  i55o. 


«De  par  le  Roy. 
«Très  chers  et  bien  amez,  ayant  présentement  eu 
nouvelles  comme  hier  matin  nostre  ville  de  Roul- 
longne  et  fortz  de  RouUenoys  furent  renduz  et  re- 
mys  en  noz  mains,  nous  n'avons  vouUu  obmectre  à 
vous  en  advertir  incontinant,  vous  priant  en  rendre 
grâces  à  Dieu  et  vous  trouver  à  la  procession  que 
nous  escripvons  à  l'evesque  de  Paris  en  faire  demain, 
pour  l'en  remercier. 

«Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  xxvi°  jour 
d'Avril  mil  v''  l.d 

Signé:  rr HENRY. 

DE  L'AuBESPINE.  ■n 


El  au  dessus  : 

«  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins ,  bourgeois  et  habitans  de  nostre  bonne  ville  et 
cité  de  Paris,  n 

Procession. 

Incontinant  Iesd.  lettres  receues.  Mess"  de  la  Ville 
envoyèrent  mandemens  aux  Conseillers  et  aux  Quar- 
teniers,  pour  appeller  huit  notables  pei'sonnes  de 
chascun  quartier,  poureulx trouver,  demain  six  heures 
de  matin  précisément,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  pour 
acompaigner  mesd.  s"  à  aller  à  la  procession  gene- 
ralle  qui  se  fera  de  Nostre  Dame  de  Paris  à  l'entour 
de  la  Cité,  pour  rendre  grâces  à  Dieu  de  lad.  réduc- 
tion de  RouUongne  en  l'obeyssance  dud.  seigneur. 

Mesdictz  s"  y  furent,  vestuz  de  leui-s  lobbes  my 
parties,  avec  la  court  de  Parlement,  en  l'ordre 
qu'ilz  ont  acoustumé. 


i55ol 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


211 


GCXX  [CLXIX].  —  Pour  l'olverture  du  po^t  levis  de  JNesle. 

3  mai  i55o.  (Fol.  i86  v°.) 


Du  m' jour  de  May  mil  \'  cinquante. 

Veue  par  nous,  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  Ville  de  Paris,  la  requeste  à  nous  faicte  et 
presenfée  par  les  habitans  du  faubourg  Sainct  Ger- 
main des  Prez,  tendant  à  ce  (jue  le  pont  levys  de 
Nesle  soit  ouvert  pour  y  passer,  à  tout  le  moings  à 
pied  et  achevai,  sans  charrettes,  et  ordonner  aux 
passeurs  et  basteliers  de  passer  les  gens  dud.  faulx- 
hourg  à  mesure  qu'il/  arriveront,  sans  garder  rang 
et  ordre  acoustumé,  pour  les  causes  contenues  en 
lad.  requeste;  sur  laquelle  nous  aurions  ordonné 
qu'eili;  seroit  monstrée  et  communiquée  au  Pro- 
cureur du  Roy  et  de  lad.  Ville.  Après  laquelle  or- 
donnance, lesd.  supplians  se  seroient  retirez  par 
devers  le  Roy  nostre  sire  et  auroient  obtenu  lettres 
patentes,  dont  la  teneur  ensuit  : 

Lettres  patentes. 
K  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu ,  Roy  de  France.  A 
noz  amez  et  feaulx  les  Prévost  des  Marchans  et  Es- 
chevins de  nostre  i)onne  Ville  de  Paris,  salut  et 
dillection.  Receue  avons  l'humble  supplication  de  noz 
amez  les  manans  et  habitans  du  faulxbourg  Sainct 
Germain  des  Prez  lez  nostredicte  ville,  et  les  mon- 
noyers  de  noz  monnoyes  besongnans  ordinairement 
en  nostre  hostel  de  Nesle'",  contenant  que,  de  tout 
temps  et  antienneté,  entre  les  portes  de  nostredicte 
Ville  y  en  ayt  deux  fort  propres  et  aisées  pour  entrer 
et  sortir  de  nostredicte  Ville  aud.  faulxbourg,  l'une 
appellée  de  Bucy,  l'autre  le  pont  ievys  du  pont  de 
Nesle,  lesquelles  sont  demeurées  closes  et  fermées 
dès  et  depuis  le  temps  des  guerres,  par  lesquelles 
led.  faulxbourg  fut  ruyué  et  réduit  en  terre  labou- 
rable, mesmes  à  l'endroit  desd.  deux  portes,  et  jus- 
ques  à  ce  que  le  feu  Roy.  nostre  père,  que  Dieu 
ab.solve,  voyant  son  peuple  de  Paris  estre  par  su- 
cession  de  temps  tellement  creu  et  multiplié  qu'il 
estoit  très  diflicille  d'y  trouver  plus  maisons  à  vendre 
ne  louer,  pour  y  demeurer,  et  congnoissant  led. 
bourg  estre  lieu  fort  sain,  commode  et  bien  aéré, 
et  pour  donner  occasion  d'y  habiter,  auroit  ordonné 


lad.  porte  de  Bucy  estre  ouverte  et  le  pont  d'icelle 
estre  repaie  et  reffaict,  pour  y  passer  et  rappasser 
ordinairement,  comme  Ton  faict  par  les  autres 
portes  de  nostredicte  Ville,  et  ce  aux  despens  et  des 
deniers  commungs  d'icelle;  et  à  ceste  fin,  vous  au- 
roit envoyé  ses  lettres  de  commission  et  mandement 
exprès,  suyvant  lesquelles  et  son  vouUoir  auriez  dès 
lors  faict  ouvrir  et  aproprier  lad.  porte  de  BucyP',  oîi 
de  présent  l'on  passe  ordinairement; 

(tAu  moyen  de  quoy  et  que  nostredict  feu  père 
pretendoit  semblablement  faire  ouvrir  led.  pont  levys 
de  Nesle,  lequel  est  joignant  nostre  hostel  de  Nesle, 
le  long  du  quay  des  Augustins,  et  fort  commode  pour 
nosdiclz  monnoyers  et  habitans  dud.  Sainct  Ger- 
main, plusieurs  notables  personnages,  tant  de  nostre 
couri  de  Parlement,  du  Grant  Conseil,  noz  ollîciers 
domestiques,  gens  d'église,  et  autres  de  tous  estatz, 
y  ont  basty  et  ediffié  plusieurs  belles  maisons,  ès- 
quelles  ilz  sontdemourans,  et  qui  décorent  et  embel- 
lit (sic)  grandement  nostredicte  Ville.  Pour  crainte 
et  révérence  desquelz  et  de  justice,  beaucoup  de 
gens  mal  vivans  qui  s'i  souUoient  retirer  et  habiter, 
ont  esté  contrainctz  en  vuidcr  et  habondonner  led. 
fiiulxbourg,  lequel  est  aujourd'uy  l'ung  des  plus 
beaulx  que  autres  de  nostre  Royaulme. 

nLesquelz  supplians  nous  ont  très  humblement 
supplié  et  requis  voulloir  faire  ouvrir  led.  pont 
levys  de  Nesle,  qui  leur  est  très  aisé  et  commode, 
et  ce  en  la  mesme  façon  et  manière  que  a  esté  lad. 
porte  de  Bucy,  pour  y  passer  et  rappasser  ordinai- 
rement, comme  Ton  faici  par  les  autres  portes  de 
nostredicte  Ville,  à  j)ied  et  à  cheval  seullement,  sans 
ce  que  aucunes  charrettes  ni  chevaulx,  chargez  de 
marchandise  subgecteà  imposition, ypuissent passer; 
et  pour  ce  faire,  leur  octroyer  noz  lettres  de  provi- 
sion, ordonnance  et  déclaration  à  ce  nécessaires; 

ff  Pour  ce  est  il  que  nous,  inclinans  liberallement 
à  la  supplication  et  prière  desd.  supplians,  après  ce 
que  avons  veu  led.  pont  levys  et  eu  sur  ce  l'avys 
de  plusieurs  grans  personnages  estans  lez  nous, 
en  nostre  Privé  Conseil,  avons  vouUu,  ordonné  et 


'"  La  nouvelle  Monnaie  créée  à  l'hôtel  de  Nesle  n'était  installée  que  depuis  quelques  jours  seulement.  L'édit  d'institution  de  ce 
second  atelier  mnnélaire  parisien  porte  qu'on  n'y  fabriquera  que  des  pièces  de  six  blancs.  11  est  daté  de  Fontainebleau,  le  aS  mars  i55o 
(n.  s.)  et  fut  enref^stre  à  la  Cour  des  Monnaies,  le  a  août  suivant.  Voy.  Fontanon,  Editu  et  Ordotmancet,  t.  Il,  p.  i4o. 

"'  L'on  a  vu,  au  commencement  du  pR'sent  volume  (p.  A),  que  François  1"  ordonna  la  réouverture  de  la  porte  de  Bucy  par  lettres 
patentes,  données  à  Compiègne  le  a6  septembre  iû3i),  et  que  les  travaux  furent  ajournés  au  mois  de  mars  suivant. 


ï7- 


212 


REGISTRES  DU  BUREAU 


dcclairé,  voulions,  ordonnons  el  nous  plaisl  que  led. 
pont  levys  de  Nesle  soit  ouvert  et  reffaict,  reparé  et 
renij's  en  bon  et  suffisant  estât,  avec  ses  aisances 
et  commoditez,  en  la  forme  et  manière  que  a  esté 
et  est  à  présent  lad.  porte  de  Bucy,  pour  y  passer 
ordinairement,  ainsi  que  Ton  faict  par  les  autres 
portes  de  nostredicte  Ville,  à  pied  et  à  cheval  tant 
seullement,  sans  ce  que  aucunes  charrettes  ne  che- 
vaulx  chargez  de  marchandises  y  puissent  passer. 

tfSi  vous  mandons  et  enjoignons  expressément, 
par  ces  présentes,  que,  incontinant  icelles  receucs 
et  le  plustost  que  faire  pourrez,  vous  ayez  à  faire 
faire  ouverture  dud.  pont  levys  et  iceiluy  reparer  et 
remectre,  avec  ses  aysances,  en  bon  et  suffisant 
estât,  des  deniers  commungs  de  nostredicte  Ville, 
et  comme  a  esté  el  est  lad.  porte  de  Bucy,  de  façon 
et  manière  que  l'on  y  puisse  ordinairement  passer, 
aller  et  venir,  comme  l'on  faict  par  les  autres  portes 
de  nostredicte  Ville,  à  pied  et  à  cheval  tant  seulle- 
ment, et  sans  ce  que  aucunes  charrettes  ne  chevaulx 
chargez  de  marchandise  subgecte  à  imposition  y 
puissent  passer.  Et  à  ce  ne  faictes  faulte  ne  difficulté; 
car  tel  est  nostre  plaisir. 

tr Donné  à  Paris,  le  xiii' jour  d'Avril  l'an  de  grâce 
mil  cinq  cens  cinquante  après  Pasques,  et  de  nostre 
règne  le  iiii".  d 

Signé  :  k  Par  le  Roy,  le  seigneur  de  Montmorency, 
Gonneslable  de  France,  le  seigneur  d'Avançon, 
Maislre  des  Requestes  ordinaire,  et  autres,  presens, 

BOCHETEL.  « 

Et  scellées,  sur  simple  queue,  du  grant  scel  de 
cire  jaulne. 

Suyvant  lesquelles  lettres,  lesd.  habitans  et  les 
monnoyers  du  Roy  besongnans  ordinairement  oud. 
hostel  de  Nesle  nous  auroient  présenté  requeste,  ata- 
chée  ausd.  lettres  patentes,  par  laquelle  ilz  nous 


[i55o] 

requièrent  entériner  lesd.  lettres  et  les  acomplir, 
selon  le  voulloir  et  intention  dud.  seigneur.  Sur  la- 
quelle requeste ,  aurions  ordonné  que  ie  tout  seroit 
monstre  au  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  pour 
sur  ce  prandre  ses  conclusions.  Et  après  lesd.  con- 
clusions veues,  aurions  ordonné  que  lesd.  lieux 
seroientvcuz  et  visilez  par  nous,  en  la  présence  dud. 
Procureur,  Contreroolleur,  et  des  Maistres  des  eu- 
vres  de  lad.  Ville,  pour,  après  lad.  visilation  faicte, 
estre  ordonné  ce  que  de  raison. 

Poterne  de  Nesle  ouverte. 

Et  après  nous  estre  transportez  sur  les  lieux  avec 
lesd.  Procureur  du  Roy,  Contrerolleur,  Maistres  des 
euvresel  plusieurs  habitans,  tant  de  ceste  Ville  que 
faulxbourgs,  qui  ont  esté  tous  d'avis  qu'il  sera  très 
utille  et  neccessaire,  pour  la  commodité  des  habitans 
de  ceste  ville  el  faulxbourgs,  ouvrir  lad.  poteine;  et 
veu  lesd.  lettres  patentes  et  missives  du  Roy,  avec  le 
consentement  dud.  Procureur;  nous,  pour  et  au  nom 
de  lad.  Ville,  avons  ordonné  et  ordonnons  que  lad. 
poterne  sera  ouverte,  pour  y  faire  passage  pour  uiig 
homme  de  pied  et  de  cheval  seullemenl. 

Et  pour  ce  faire,  sera  faicte  une  pille  neufve  de 
pierre,  pour  soustenir  la  planchette,  et  les  vielles 
pilles  seront  reparées  et  mises  en  bon  el  suffisant 
estai,  pour  porter  le  pont  de  boys,  garny  de  garde- 
folz,  qui  sera  érigé  de  neuf  sur  lesd.  pilles.  Le  tout 
faict,  sera  la  muraille  estant  entre  les  murs  de  Nesle 
et  une  petite  maison  bastye  sur  lesd.  murs  des  an- 
ciens quaiz  de  la  Ville,  ouverte  pour  avoir  le  passage 
droit  à  lad.  poterne,  jusques  à  ce  que  lad.  maison, 
murs  anciens  et  jardins,  estans  entre  lad.  maison 
de  Nesle  et  le  quay  reparé  de  neuf,  ayenl  esté  aba- 
tues  el  razées.  Et  sera  le  tout  faict  aux  despens  de 
la  Ville,  ainsi  que  le  Roy  le  veull  et  mande  par  lesd. 
lettres  patentes. 


GCXXI  [CLXX].  —  Pour  le  faict  des  nouvelles  mo.nnoyes  et  du  billo?*. 

6  juin  )55o.  (Fol.  i88  »°.) 


(cDe  par  le  Roy. 

ffTrès  chers  et  bien   amez,  pour  ce  que  nous 

avons  journellement    plusieurs    plaintes  de    divers 

endroitz  du  peu  do  dilligence  qui  se  faict  en  noz 

Monnoyes,  et  mcsmement  en  celle  de  nosire  Ville 


de  Paris''',  de  convertir  en  bonne  monnoyele  billon 
qui  y  est  apporté,  selon  noz  ordonnances  dernière- 
ment faictes,  qui  tourne  à  grant  interest,  non  seul- 
lement à  ceulx  qui  délivrent  led.  billon  mais  aussi 
à  tous  noz  subgeclz,  lesquelz,  au  moyen  de  ce,  sont 


"'  Par  lettre  missive  du  même  jour,  Henri  II  se  plaignit  à  la  Cour  des  Monnaies  des  négligences  apportées  dans  la  fabrication  des 
espèces  à  la  Monnaie  de  Paris,  et  il  y  eut  une  correspondance  assez  active  sur  ce  sujet  échangée  entre  le  Roi  el  les  Généraux  des 
.Monnaies  dans  le  courant  du  mois  de  juin.  Le  6  de  ce  mois,  tme  quantité  considéral>le  de  billon  venant  de  Caen  fut  apporté  à  Thotel 
de  Nesle  et,  d'après  les  registres  de  la  Cour,  il  fut  rais  en  œuvre  immédiatement  (Archiiei  nationalei,  Z'""  i3). 


[i55o]  DE  LA  VILLE 

conlrainctz  se  deffaire  ailleurs  dud.  billion  à  beau- 
coup moindre  pris  que  ne  portent  nosdictes  ordon- 
nances; à  quoy  desirons  singulièrement  estre  re- 
médie'pour  le  souUagement  de  nosdictz  subgectz; 

«A  ceste  cause,  nous  vous  mandons  et  expressé- 
ment enjoignons  que  vous  ayez  à  depputter  ung  de 
vous  par  chascune  sepmaine,  à  tour  de  roolle,  pour 
assister,  tant  aux  délivrances  qui  se  feront  dud. 
billon  es  mains  de  Pinatel''',  commis  à  la  maistrise 
de  la  Monnoye  qui  se  fabrique  de  présent  en  Nesle, 
que  au  convertissement  dud.  billon  en  bonne  mon- 
noye et  au  remboursement  qui  sera  par  ied.  Pinatel 
faicl  à  ceulx  qui  luy  auront  délivre'  icelluy  billon. 

tr  Lequel  remboursement  nous  entendons  estre  faict 
de  deux  jours  en  deux  jours,  à  tour  de  roolle, 
sans  aucune  préférence  ne  qu'il  y  soit  usé  de  lon- 
gueur, comme  il  a  esté  faict  jusques  icy,  afSn  que 
noz  subgelz  s'en  puissent  ayder.  De  quoy  celuy  de 
vous  qui  y  assistera  fera  registre  et  contrerolie, 
afin  qu'il  ne  se  y  commecte  aucun  abbuz.  Le  double 
duquel  registre  vous  nous  envoyrez,  ou  aux  gens  de 
nostre  Conseil  Privé,  en  la  fin  de  chascune  sepmaine, 
j)our  veoir  comme  il  y  aura  esté  procédé  et  quelle 
dilligence  il  aura  esté  faicte. 

trEt  combien  qu'il  se  tienne  ou  doibve  tenir  re- 
gistre en  nostre  Monnoye  ancienne  de  nostredicte 
Ville  de  Paris,  par  les  officiers  d'icelle,  [de]  sem- 


DE  PARIS. 


213 


blables  délivrances  de  billon  et  monnoye,  toutesfoys, 
pour  estre  plus  certains  de  l'ordre  qui  s'i  tient, 
vous  vous  enquerrez  bien  et  dilligemment  du  devoir 
qu'il  y  a  esté  jusques  icy  faict,  tant  en  cela  que  au 
convertissement  dud.  billon.  Et  pour  cest  effect, 
vous  vous  ferez  représenter  le  contrerolie  qui  en  a 
esté  faict  depuis  nosdictes  dernières  ordonnances, 
et  nous  advertir[ez]  du  tout  à  la  vérité,  continuant 
cy  après  lesd.  inquisicion  et  advertissement  de  sep- 
maine en  sepmaine,  à  celle  fin  que  puissions  sa- 
voir quelle  quantité  de  monnoye  aura  esté  faicte 
en  nostredicte  Ville,  sans  y  faire  faulte.  Et  vous 
nous  ferez  service  agréable. 

«Donné  à  Sainct  Germain  en  Lave,  le  vi"  jour 
de  Juing  mil  v'  l.  n 

Signé  :tr  HENRY.  ^ 
Et  au  dessoubz  :  r  Chusse.  -n 

Et  sur  le  doz  estoit  escript  : 
ir  A  noz  très  chers  et  bien  amei  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  -a 

Suyvant  lesquelles  iectres ,  mesd.  s"  ont  esté  chas- 
cun  à  tour  de  roolle,  par  chascune  sepmaine,  en  lad. 
Monnoye,  ont  mys  par  escript  ce  qu'ilz  ont  veu  et 
trouvé,  et  l'ont  envoyé  au  Roy  et  à  mons'  le  Chan- 
celiier,  à  la  fin  de  chascune  desd.  sepmaines. 


CCXXII  [CLXXl].  —  Rapport  de  la  v 

95  juin  i55o. 

Du  xxv'  Juing  y"  l. 

Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
la  Ville  de  Paris  ont  ce  jour  d'huy  faict  faire  visitacion 
du  quay  encommencé  depuis  le  Poit  au  Foing  jus- 
ques à  l'arche  BeauGlz,  dont  a  esté  fait  rapport,  du- 
quel la  teneur  ensuit  : 

ir  A  la  requestede  mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  la  Ville  de  Paris,  nous,  Loys  Poi- 


ISITACION   DU  QUAY   DU  PORT  AU  FoINg''^'. 
(Fol.  19a  Y«.) 

reau,  Claude  Amaulry  et  Jehan  Beausault,  maçons, 
Jehan  Reliée  et  Jehan  Fontaine,  charpentiers,  jurez 
du  Roy  nostre  sire  es  offices  de  maçonnerye  et  cliar- 
penterye,  le  vingt  cinquiesme  jour  de  Juing  l'an 
mil  cinq  cens  cinquante,  nous  sommes  transportez 
sur  les  quaiz  de  la  rivière  de  Seyue,  entre  l'arche 
Beaufil/.  et  le  Port  au  Foing,  pour  veoir  et  visiter  les 
tranchées  à  présent  y  estant  faictes ,  savoir  si  bonne- 
ment, sûrement  et  commodément  on  peult  fonder 


'*>  Le  registre  da  3  avril  1 55o  de  la  Cour  des  Monnaies  nous  fournit  des  renseignements  sur  la  constitution  de  l'alelier  monétaire 
de  riiôtel  de  Nesie  et  les  noms  des  principaux  officiers  :  s  Sur  les  lettres  patentes  (du  a5  mars  précédent)  ce  jour  d'iuiy  publiées  et 
enregistrées,. ..  la  Chambre  a  commis  et  commect  m'  Jacques  Pinatel,  Conseiller  dud.  seigneur  et  gênerai  desd.  Monnoyes,  pour  tenir 
le  compte  et  exercer  icelle  maistrise  soubz  la  main  dud.  seigneur,  ensemble  Françojfs  Perdriel,  essayeur  gênerai  pour  faire  les  essaiz 
qu'il  y  conviendra  faire;  et  a  ordonné  cl  ordonne  que,  par  cliascum;  sepmaine,  l'ung  des  Generaulx  d'icelle  après  l'autre  se  transpor- 
tera en  lad.  Monnaye,  |K)ur  veoir  faire  les  délivrances  qui  se  feront  en  icelle  aud.  Pinatel,  de  l'ouvrage  qui  y  aura  esté  faict.  Et  pour 
priser  l'ouvrage  qui  se  fera  en  lad.  Moonoye,  avant  que  faire  la  délivrance  d'icelluy,  lad.  Cbambre  commect  André  Mutin  et  Jeban 
Dompoinct,  cbangeurs  de  la  ville  de  Lyonn  {Archive»  nalionalei,  '/,'''  19,  dernier  folio).  Au  mois  de  juin,  Marc  Bécliot,  graveur 
général  des  Monnaies,  fut  spécialement  attaclié  à  la  Monnaie  de  NesIe  {Idem,  Z''  i.3). 

'*'  Ce  paragraphe  est  transcrit  sur  le  Registre  après  les  trois  suivants,  des  96,  97  et  98  juin.  Nous  le  replaçons  à  son  ordre  chro- 
nologique. 


nà 


REGISTRES  DU  RUREAD 


sur  icelles  et  lever  la  maronnerye  des  quaiz  que 
mesdicU  s™  prétendent  faire  au  lieu  des  vielz,  et 
si  elle  sera  ferme  et  stable.  Lesquelles  tranchées 
faictes  pour  de  neuf  ediffier  lesd.  quaiz,  en  la  pré- 
sence de  maistre  Charles  Leconte  et  maistre  Guil- 
laume Guillain,  Maistres  des  ouvres  d'icelle  Ville, 
nous  avons  veuz  et  visitez,  et  avons  trouvé  ce  qui 
s'ensuit  : 

(f  Et  premièrement,  avons  trouvé  de  douze  à  treize 
toizes  desd.  tranchées,  à  prandre  depuis  rencoiigneure 
par  oïl  l'on  monte  de  lad  rivière  à  la  rue  Geuffroy 
Lasnier  tirant  vers  l'arche  Reaufdz,  esire  bonne  et 
suffisante  et  de  tuf  pour  porter  la  maçonnerye  et 
plattefonnes  de  charpenterye ,  et  le  résidu  desd. 
tranchées ,  au  lieu  oîi  il  ne  se  trouvera  tuf  et  terre 
ferme,  nous  disons  qu'il  seroit  et  est  besoing  de  les 


[i55ol 

pilloter  deux  piedz  de  large,  le  long  des  moslieres,  sur 
le  devant  de  la  rivière,  pour  plus  sûrement  porter 
et  soustenir  la  maçonnerye  desd.  quaiz,  et  sur  led. 
pillotiz  et  tuf  desd.  tranchées  faire  et  asseoir  des 
platles  formes  de  charpenterye,  au  dessus  desquelles 
se  fera  ta  maçonnerye;  esquelles  platteformes  seront 
mys  des  harpons  pour  lyaison  d'icelles  platteformes. 
Et  moyennant  ce,  l'on  pourra  faire  la  maçonnerye 
de  au  dessus  bonne  et  vallable,  au  moyen  desd.  fon- 
dations, comme  dit  est.  Et  avons  dit  et  disons  que, 
faisant  ce  que  dessus,  la  maçonnerye  qui  sur  lad. 
fondation  sera  faicte,  sera  bonne  et  vallable.  Et  tout 
ce  certiffions  estre  vray,  tesmoings  noz  seingz  ma- 
nuelz  cy  mis,  les  an  et  jour  dessusdictz.  " 

Ainsi  signé  :  k Poireau,  Amaulry,  Jehan  Rellék, 
Reaussault.'î 


CCXXIII  [CLXXIJ].  —  Pour  ix 


M.  LIVRES  TOURNOIS  DEMANDEZ  PAR   LE   RoY  À  LA  ViLLE. 

26  juin  i55o.  (Fol.  189  v°.)»l 


Du  xxvi""  jour  de  Juing  mil  v''  l. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  oyr  la 
lecture  des  lettres  missives  du  Roy,  apportées  par 
m'  Jacques  Veau,  Trésorier  des  guerres;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guyot; 

Pomereu,  Courtin,  Soly,  Choart'^',  Eschevins  de 
lad.  Ville; 

Mons"^  le  Président  Luillier,  mons'  de  Seaulx, 
mons'  de  Villabry  Prévost'",  mons'  m"  Thierry  de 


Montmirel,  Rerthelemy,  Croquet,  Hennequin,  Con- 
seillers d'icelle  Ville. 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  missives  de 
créance ,  et  lad.  créance  recitée  à  lad.  conipaignée  par 
mond.  s"'  le  Prévost  des  Marchans,  selon  ce  qu'il 
l'avoil  entendue  dud.  Veau,  Trésorier  des  guerres,  a 
esté  conclud,  adviséet  délibéré  par  tous  les  dessus- 
dictz  qu'on  doibt  faire  assemblée  generalle  des  Con- 
seillers, Quarteniers,  les  Cours  souveraines,  corps  et 
communaultez,  tant  d'église  que  séculiers,  à  samedi 
prochain,  une  heure  de  relevée. 


CCXXIV  [CLXXIII]. 


FeUZ  de  JOYE  POUR  LA  NATIVITE  DE  MONSEIGNEUR  d'AnGOULESME  . 
TIERS  FILZ  DU  RoY. 
37  juin  i55o.  (Fol.  iSgv".) 


Du  [xxvii' jour  de  Juin  v"  l'*']. 

Aujourd'uy  ont  esté  faictz  les  feuz  de  joye  pour  la 
nativité  de  Monseigneur  le  duc  d'Alençon,  m''  filz  du 
Roy,  et  mesmes  devant  l'Ostel  de  la  Ville  fut  fait 


ung  grant  feu  en  forme  de  piramide ,  et  fut  deffoncé 
ung  muy  de  vin  et  délivré  xii  douzaines  de  pain  à 
tous  venans,  combien  que  Mess"  de  la  Ville  n'eussent 
reçeu  aucunes  lettres  du  Roy. 


'''  La  seconde  moitié  du  leclo  est  en  blanc. 

'^'  Le  clerc  du  greffe  a  écrit  par  erreur  Cherart. 

'''  C'est-à-dire  Prévost,  seigneur  de  Villabry.  (  Voy. la  généalogie  do  la  famille  Prévost,  Blanctiard ,  fe»  Preiidens  av  mortier,  in-fol., 
1647,  p.  253). 

">  La  date  est  restée  en  blanc  sur  le  Registre.  Nous  la  rétablissons  d'après  le  jour  assigné  par  les  généalogistes  à  la  naissance  de 
Charles-Maximilien,  troisième  fils  de  Henri  II,  qui  vit  le  jour  à  Saint-Germain-en-Laye,  le  vendredi  37  juin  i55o,  à  cinq  heures 
un  quart  du  matin.  Ce  prince  qui  régna  après  son  frère  aîné,  François  H,  porta  d'abord  le  titre  de  duc  d'Angoulème,  puis  celui  de 
due  d'Orléans,  après  le  décès  de  son  autre  frère,  Louis  de  France,  qui  mourut  âgé  de  deux  ans,  le  ai  octobre  i55o.  Nous  ne  savons 
pourquoi  le  greffier,  deux  lignes  plus  bas,  t'appelle  duc  d'Alençon. 


[i55o] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


iU 


CCXXV  [CLXXIV].  —  [Assemblée  ge'ne'rale.  —  Délibe'ration  sur  les]  iiii" 

DEMANDEZ  PAR   LE  RoY  À  LA  ViLLE. 

38  juin  i55o.  (Fol.  190.) 


M.   ESCUZ 


Du  samedi,  xxviii'jour  de  Juing  mil  v'  h. 

En  assemblée  generalle,  tenue  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers,  les  Cours  sou- 
veraines, corps  et  communauUez,  tant  d'église  que 
seculliers,  avec  huit  des  plus  notables  personnes  de 
chascun  quartier,  mandez  et  convoquez  pour  adviser 
sur  les  lettres  de  créance  envoyées  par  le  Roy  à  lad. 
Ville  et  apporle'es  par  monsMe  Tn^sorier  des  Guerres, 
maistre  Jacques  Veau;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  desMarclians,  Guyol; 

Courtin,  Soly,  Choart,  Eschevins; 

Mons' d'Athis,  de  Livres,  de  Jumeauville,  T.  de 
Bragelongne,  T.  de  Monlmirel,  Larcher,  Lelievre, 
Hennequin,  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Mons'  Petremol,  mons'  Luillier,  Maistres  des 
Comptes; 

Mons'  Ruzé,  mons'  d'Asnieres,  Conseillers  es  Ge- 
neraulx  de  la  Justice; 

Mess"  de  Chappitre  de  Paris,  mess"  Guedon, 
Longuejoe,  Destas; 

Le  Procureur  de  l'Université  de  Paris; 

Basannier,  de  Sainct  Germain,  Godeffroy,  Lejay, 
Danès,  Lorrain,  Hac,  Gohory,  Pellerin,  Lescalopier, 
Boucher,  Parfaict,  Paulmier,  Quarteniers  de  lad. 
Ville; 

Fiacre  Charpentier,  Nicolas  Foucault ,  Philippe  Le- 
noir,  Philcbertde  Crevecueur,  Nicolas  Alexandre,  et 
plusieurs  autres  bourgeoys  de  lad.  Ville  mandez. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  proposé  en  lad.  assemblée  la  créance  dud.  Tré- 
sorier, suyvant  laquelle  se  seroit  retiré  par  devers 
le  Roy  et  monseigneur  le  Connestable,  pour  entendre 
plus  à  plain  son  voulloir  et  luy  l'aire  telle  responce 
qu'il  verroit  bon  estre.  Et  auroit  trouvé  led.  seigneur 
à  Sainct  Germain  en  Laye,  lequel  auroit  l'aict  re- 
monstrer  à  mond.  s'  le  Prévost  que  il  luy  convenoil 
de  brief  payer  sa  gendarmerye,  et  puis  après  les 
Anglois  du  reste  de  la  composition  iaicte  avec  eulx; 
mais  pour  ce  qu'il  ne  seroit  convenable  les  payer 
du  billon  qu'il  a  en  son  Espargne  et  Receptes  ge- 
neralles  en  grande  quantité,  car  ilz  le  vouldroient 
rebailler  par  force  au   peuple,  ainsi  rongné  qu'il 


est;  aussi  que  led.  billon  ne  peull  estre  co.nverty 
d'ung  an  en  bonne  monnoye;  vouldroit  bien  que  sa 
bonne  Ville  de  Paris  qui  l'a  tousjours  secouru  au 
besoing  print  led.  billon  jusques  à  la  valleur  de 
quatre  vingtz  mil  escuz,  vallans  i\"  m  livres  tournois, 
pour  sur  icelluy  emprunter  lad.  somme  ou  bien 
constituer  rente  sur  le  demaine  de  lad.  Ville  jusques 
à  xv"  livres  tournois  de  rente  aux  particuliers  de 
lad.  Ville.  Et  fourniroit  led.  seigneur  dud.  billon, 
tant  qu'il  en  fauldroit  pour  payer  le  principal  et  les 
arreraiges.  Lesquelles  rentes  se  rachepteroient  à 
mesure  que  icelle  Ville  feroit  forger  led.  billon.  Le- 
quel Prévost  auroit  faict  responce  que  le  peuple  de 
Paris  ne  vouldroit  bailler  aucun  argent  sur  led. 
billon,  parceque  lad.  rente  seroit  usuraire  d'avoir 
principal,  et  les  arreraiges,  contrôla  loy  divine  et 
ordonnances  royaulx;  et  si  led.  seigneur,  à  qui  Dieu 
doint  bonne  vie,  alloit  de  vie  à  trespas,  ses  suc- 
cesseurs pourroient  repeter  lad.  rente  et  condempner 
les  achepteurs  en  grosses  amendes. 

Après  lesquelles  remonstrances,  led.  seigneur  et 
les  gens  de  son  Conseil  auroient  accordé  que,  si  la 
Ville  luy  vcult  prester  son  nom  et  luy  bailler  lad. 
somme  de  ix"  m.  livres  tournois,  qu'il  baillera  pour 
seureté  la  gabelle  de  Paris,  qu'il  a  baillée  à  ferme 
pour  dix  ans,  sur  laquelle  sera  constitué  xv'  livres 
tournois  de  rente  à  ceulx  qui  en  vouldront  avoir.  Et 
oii  lad.  gabelle  de  Paris  ne  suffiroit,  obligera  toutes 
les  plus  valleurs  des  fermes  cy  devant  engagées  à 
lad.  Ville.  Ce  que  led.  s'  Prévost  des  Marchans 
[trouvoil]  beaucoup  le  meilleur  et  prioit  l'assistance 
d'y  adviser,  remonstrant  la  bonne  amour  que  led. 
seigneur  a  à  sa  Ville  de  Paris  et  plusieurs  autres 
admonitions  raisonnables.  A  tous  lesquclz  il  a  de- 
mandé leur  avis  et  oppinyon  en  particulier. 

Et  finallement,  a  esté  conclud ,  advisé  et  délibéré 
que  lad.  Ville  doibt  contracter  avec  le  Roy  et  ses 
procureurs,  avec  l'asseurance  dessusdicte.  Mais, pour 
ce  que  les  bourses  des  habitans  de  lad.  Ville  ont 
esté  par  cy  devant  vuidées  pour  le  service  dud. 
seigneur,  et  puis  nagueres  ilz  ont  eu  grosse  perte 
pour  le  decriment  dud.  billon,  sera  supplié  led. 
seigneur  que,  si  on  ne  peult  sitost  recouvrer  lad. 
somme,  qu'il  luy  plaise  avoir  patience. 


r 


216 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i55o] 


CCXXVI  [CLXXV]. 


T0UCHA^T  DU  PASTEL  ARRESTE  À  LA  REQUESTE   DU  PrOCUREL'R  DU  RoY. 

17  juillet  i55o.  (Fol.  191  v\) 


Du  xvii' jour  de  Juillet  v'  l,  a  este'  ordonné  ce 
(|ui  ensuit  estre  enregistré  en  ce  registre: 

Ensuit  le  guesde  et  pastel,  qui  a  esté  poisé  au 
poi\  du  Roy  à  Paris,  à  la  requeste  de  Léon  Texier, 
sergent  à  verge  ou  Chastelet  de  Paris,  à  Jehan  Gar- 
rot, dès  le  xv' jour  de  Février  mil  v'  xlvi. 
Et  premièrement  : 

Trois  sacs  pesans v'  v  livres. 

Trois  sacs  pesans v'  xxiiii  1. 

Trois  sacs un"  xlii  1. 

Trois  sacs vi'  vi  I. 

Trois  sacs iiii"  1111"  vu  I. 

Deux  sacs,  une  balle iiii'  iiii^'  x  1. 

Trois  sacs 1111°  lx  1. 

Trois  sacs v"  xxiu  1. 

Trois  sacs vM. 

Trois  sacs nu'  nu"  viii  I. 

Trois  sacs un'  Lxxnn  1. 

Trois  sacs v'  1. 

Plus  icy  est  le  poix  des  xxvi  balles  qui  estoient 
arreslées  à  la  requeste  de  Mess"  de  la  Ville  de  Paris, 
i[ui  ont  esté  repesées, à  leur  requeste,  présent  m" Noël 
Popineau,  le  xxvi' jour  d'Avril  mil  v'  cinquante  : 

Quatre  balles vi'  lxxv  livres. 

Quatre  balles vi"  nu"  xui  1. 

Quatre  balles vi'  l  1. 

Quatre  balles vi°  lx  1. 

Quatre  balles vi'  xLvn  j. 

Trois  balles  net V  1. 

Trois  balles  nect un'  Lxxni  1. 

Ensuit  les  xiui  balles  qui  furent  amenées  de  l'Os- 
lel  delà  Ville  et  pesées  aud. poix,  led.  jour  xxvi° Avril 
mil  y'  L. 

(Jinq  sacs vu'  livres. 

(iinq  sacs vu"  xxxvu  1. 

Quatre  sacs vu"  xxx  1. 

Somme  tout  :  douze  mil  cinq  cens  treize  li\res. 

f  Je  Claude  Palliot,  tenant  le  poix  du  Roy  à  Paris, 


cerlilfie  que  le  guesde  et  pastel  contenu  cy  dessus  et 
de  l'autre  part  a  esté  pesé  aud.  poix,  les  an  el  jour 
que  dessus,  tesmoing  mon  seing  manuel  cy   mvs, 
le  xui'jour  de  May  mil  v"  cinquante." 
Ainsi  signé  :  trPaillioti. 

Le  poix  se  monte  xu"  v'  xui  livres. 
Et  à  raison  de  ix"  livres  pour  balle. 
Qui  vallent  lxix  balles  et  im"  xni  livres  de  poix 
Qui  est  pour  chascune  balle  xLvni  solz  tournois., 
La  somme  de  clxvi  livres  xvu  solz  tournois. 
Sur  laquelle  somme  vient  à  desduire  la  somme 
de  cinquante  huit  livres  dix  solz  tournois,  que  led. 
Jehan  Garrot  a  payée  à  Léon  Texier,  sergent  à  ^erge, 
pour  la  garde  et  fraiz  diid.  pastel,  comme  à  plain  est 
contenu  par  la  quictance  dud.  Texier,  dattée  du  hui- 
tiesme  jour  de  May  mil  v'  l.  Et  partant  ne  reste  d'ar- 
gent  necl  que  cent  huit  livres  sept  solz  tournois, 
qu'il  a  cejour  d'uy  baillez  et  délivrez  au  Rureau  de 
lad.  Ville,  en  xlvu  escuz  soleil  et  v  solz  tournois 
monnoye,  le  xvu'  Juillet  mil  v' cinquante. 

Et  partant,  Claude  Pailliot,  Maistre  du  poix  du 
Roy,  [est]  deschargé  de  l'arrest  faicl  entre  ses  mains, 
à  la  requeste  du  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville. 
Plus  a  esté  payé  de  lad.  somme  aud.  Palliot  quinze 
livres  tournois,  pour  la  garde  du  pastel  arresté 
entre  ses  mains,  el  pour  le  droict  du  poix  treize  solz 
six  deniers  tournois. 

Faict  au  Rureau  de  lad.  Ville,  led.  xvu*  jour  de 
Juillet  mil  v'  l. 

Et  à  led.  jour  led.  Procureur  du  Roy  et  de  lad. 
Ville  rendu  et  mys  es  mains  de  Mess"  le  procès  faict 
pour  raison  dud.  pastel,  lequel  il  pretendoit  estre 
confisqué  comme  non  acquicté. 

Et  le  reste  de  toute  lad.  somme,  montant  un" 
xu  livres  xiu  solz  vi  deniers  tournois,  a  esté  em- 
ployé, ainsi  qu'il  est  contenu  cy  après  en  ce  registre, 
le  XHi' jour  d'Aoust  mil  v'  n  '". 


CCXXVII  [CLXXVIJ.  —  Pour  le  curement  de  la  rivière,  à  l'endroit  du  Louvre. 

ig  juillet  i55o.  (Fol.  198.) 


Du  XIX'  jour  de  Juillet  mil  v'  cinquante. 
Aujourd'uy,  sur  la  plaincte  faicte  par  les  marchans 


et  voicturiers,  apportant  et  conduisans  vivres  con- 
tremont  la  rivière  de  Seyne,  pour  prandre  port  en 


'"  C'esl-à-diie  aux  ornements  et  donires  du  plafond  du  petit  bureau  du  nouvel  Hôtel-de- Ville  (ci-dessous  S  CCLXVIII). 


(i55o] 

la  Ville  de  Paris,  de  raterrissement  de  certain  en- 
droit d'icelie  rivière,  à  l'endroit  du  Louvre,  de  façon 
que,  à  l'occasion  dud.alerrissement,  la  marchandise 
est  grandement  retarde'e,  et  leur  convient  faire  grans 
fraiz  pour  la  rendre  aisée  ; 

A  esté  adviséet  délibéré,  au  Bureau  de  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  que  le  lieu  de  lad.  rivière,  par  lequel  l'on 
a  acoustumé  monter  lesd.  basteaulx,  à  l'endroit  du 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


217 


Louvre,  sera  curée  et  gravoyée  de  deux  piedz  de  pro- 
fondz ,  aux  lieux  et  endroitz  qui  seront  monslrez  par 
les  Maistres  des  poutz,  sur  la  longueur  de  quarante 
à  cinquante  toises  et  huit  à  dix  toises  de  large, 
et  que,  pour  ce  faire,  seront  payez  par  lad.  Ville 
les  fraiz  qu'il  conviendra  faire  pour  led.  curement, 
à  iceulx  prandre  des  deniers  des  aydes  de  lad. 
Ville  (1). 


CCXXMII  [CLXXVII].  —  Lettres  missives  du  Roy  touchant  l'office  de  Contrerolleur. 

9  août  i55o.  (Fol.  ig3.) 


Du  II"  jour  d'Aoust  mil  v'  cinquante. 
Aujourd'uy  ont  esté  apporté  par  la  poste  lettres 
missives  du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

i"août  i55o. 
(fDE  PAB  LE  Roï. 
fTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  assez  am- 
plement faict  entendre,  par  noz  lettres  patentes  de 
declairacion,  données  àFontainebleaue,  lexvi""jour 
de  Janvier  dernier  passé '^',  noz  voulloir  et  intencion 
touchant  l'office  de  ContreroUeur  des  deniers  com- 
mungs,  dons  et  octroiz  de  nostre  bonne  ville  et  cité 
de  Paris,  et  par  icelles  révoqué,  cassé  et  adnullé 
la  provision  que  en  avions  faicte  à  m'  Robert  de 
Beauvais,  Procureur  en  la  Chambre  des  Comptes, 
par  surprinse  et  non  estans  advertiz  des  previlleges 
de  nostredicte  Ville;  laquelle  nostre  déclaration  tou- 
tesfoys  n'a  esté  leue  ne  enregistrée  en  nostre  court 
de  Parlement  de  Paris,  au  moven  des  cmpeschemens 
et  menées  que  a  faictz  led.  de  Beauvais.  Et  estans 
advertiz  que  icelluy  de  Beauvais,  contre  noz  voulloir 
et  intention,  excerce  led.  office  de  ContreroUeur,  au 
moyen  de  certain  arrest  provisionnl  de  nostredicte 
court  de  Parlement,  nonobstant  lequel,  nous  avons, 
par  nosdictes  lettres  de  déclaration,  cassé  et  révo- 
qué la  provision  dud.  office  faicte  aud.  de  Beauvais. 
Et  encores  demande  estre  pavé,  des  deniers  de 
nostredicte  Ville,  de  quelques  sallaires  et  laxacions, 
dont  il  vous  poursuit,  tout  ainsi  que  s'il  excerçoit 


led.  office  de  ContreroUeur,  de  nostre  consentement 
et  par  provision  de  vous,  suyvant  vosdiclz  previl- 
leiges.  Pour  ces  causes  et  saichans  que  nosdictes 
lettres  de  déclaration  dud.  xvi""'  Janvier  n'ont  en- 
cores esté  exécutées  et  sorty  effect,  comme  nous  en- 
tendons, et  que  les  deniers  de  nostredicte  Ville  ne 
soient  employez  ne  distribuez  à  autres  officiers  que 
ceulx  qui  sont  pourveuz  par  vous  et  servent  de 
nostre  consentement;  vous  mandons,  commandons 
et  très  expressément  enjoignons,  par  ces  présentes, 
que  n'ayez  à  payer  ne  faire  par  le  Receveur  de  nos- 
tredicte Ville  de  Paris  payer,  des  deniers  de  sad.  re- 
cepte,  aucunes  choses  pour  sallaire  et  taxacion  dont 
icelluy  de  Beauvais,  à  cause  dud.  Controlle,  pour- 
roil  faire  demande,  en  quelque  sorte  que  ce  soit,  et 
sur  peyne  de  le  recouvrer  sur  vous  ou  led.  Receveur. 
Car  tel  est  nostre  plaisir. 

«Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  premier 
jour  d'Aoust!')  mil  \'  i.ri 

Ainsi  signé  :  rr  HENRY,  n 
Et  au  dessoubz  :  <rDE  L'Acbespixe.b 

Et  sur  le  dos  eslescriptce  qui  ensuit  : 
kA  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chons et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris.  r> 

Lesd.  lettres  ont  esté  signiffiées  aud.  de  Beauvais 
par  deux  notaires  du  Chastellet  de  Paris,  le.  .  .  '*' 
jour  d'Aoust  mil  v"  l. 


'"  En  cet  endroit  du  Rcfpstre,  à  la  marge,  on  lit  la  note  suivante  qui  parait  ilre  d'une  friture  de  la  seconde  moitié  du  xtii*  siècle  : 
«Le  court  de  la  rivière  nettoyé  aux  fraiz  de  la  Ville  pour  la  facilité  de  la  navigalion.T 

'*'  Ces  lettres  patcjites  n'ont  été  enregistrées  ni  au  Parlement,  ni  à  la  Cliambrc  des  Comptes,  et  il  nous  a  été  impossible  d'en  re- 
trouver le  texte.  Mais  le  cartulaire  de  la  Ville  nous  a  conservé  une  déclaration  donnée  à  Paris,  le  i5  avril  i55o,  par  laquelle  le  Roi 
reconnail  et  maintient  le  droit  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Éclievins  de  nommer  aux  oITices  de  la  ville,  et  défend  au  Parlement 
et  au  Procureur  général  de  prendre  connaissance  des  comptes  du  domaine  et  des  autres  finances  de  la  Ville.  (Archive»  nationale», 
KK  ICI  a,  fol.  99  v°.  Voy.  aussi  K  958,  n"  i.) 

'^'  Le  Rp;;islre  porte  nJuilleln.  Il  n'est  pas  vraisemblable  qu'une  lettre  écrite  à  Saint-Germain-en-Laye  le  i"  juillet  ne  soit  par- 
venue à  l'Hôtel  de  Ville  de  Paris  que  le  3  août. 

'''   La  date  est  restée  en  blanc. 


98 

mpMjmiiE   »Ario?fiL*. 


318 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


CGXXIX  [CLXXVIII].  —  Ouverture  des  coffres  de  la  hanse. 

i3  août  i55o.  (Fol.  iq4.)''> 


Du  mercredi,  xiii"  jour  d'Aoust  mil  v''  cinquante. 

Aujourd'uy,  mess"  m"  Claude  Guyot,  Prévost  des 
Marchaus,  Pomcreu,  Courtin,  Soly  et  Clioarl,  Es- 
chevins  de  la  Ville  de  Paris,  assemblez  au  Bureau 
de  lad.  Ville  pour  vuider  plusieurs  affaires  d'icelle, 
et  mesmes  pour  adviser  à  sceller  les  hanses  advenues 
tant  eu  l'année  passée  que  présente, considerans  que, 
en  lad.  anne'e  passée,  ne  sceurent  ouvrir  le  coffre 
ouquel  est  le  scel  desd.  hanses ,  à  faulte  de  deux  clefz 
du  premier  coffre,  qui  ne  sceurent  recouvrer,  ne 
saichaut  qu'ilz  sont  devenues,  et  encores  le  jour  d'uy 
se  sont  efforcez  de  ouvrir  led.  coffre  et  n'ont  trouvé 
que  quatre  clel'z  ou  lieu  de  six,  desquelles  Terme 
led.  premier  coffre  dud.  scel  de  la  hanse; 

Les  clefz  rekfaictes. 
A  ceste  cause  et  qu'il   est  besoing  expédier  les 
marchans  enregistrez  hansez  sur  le  registre  de  lad. 


Ville,  dès  l'année  passée  et  présente,  a  esté  ordonné 
que  led.  coffre  sera  ouvert  par  ung  serrurier  qui 
reffera  lesd.  clefz  perdues  et  adhirées.  Ce  faict,  a  esté 
mandé  le  serrurier  de  lad.  Ville,  lequel,  en  la  pré- 
sence des  dessusdictz,  a  ouvert  led.  premier  coffre, 
et,  icelluy  ouvert,  a  esté  trouvé  ung  autre  petit  coffret 
ferré,  fermant  à  cinq  clefz,  desquelles  ne  s'en  est 
trouvé  que  quatre;  parquoy  a  esté  ordonné  que  le 
ressort  de  lad.  clef  deffaillanle  seroit  ouvert  par  led. 
serrurier,  ce  qu'il  a  faict.  Dedans  lequel  a  esté  trouvé 
une  bourse  de  velours  rouge,  où  estoit  le  scel  de  lad. 
hanse,  qui  a  esté  prinspour  sceller  lesd.  hanses,  puis 
enfermé  en  l'une  des  armoires  du  petit  bureau  jus- 
ques  au  laudemain  que  led.  serrurier  a  rapporté 
lesd.  coffres  et  clefz  neufves  reffaictes,  dedans  les- 
quelz  led.  sceau  a  esté  renfermé  et  les  clefz  délivrées 
à  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  quatre  Esche- 
vins,  en  la  manière  acoustumée'-'. 


GCXXX  [GLXXIX].  —  Lettres  de  monseigneur  le  Contestable. 

7  septembre  i55o.  (Fol.  i(|5.) 


Du  soptiesme  jour  de  Septembre  mil  v"  cinquante. 

Aujourd'uy,  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  ont 
este  receues  lettres  par  la  Poste  de  monseigneur  le 
Connestable,  adressant  à  mons'  le  Prévost  des  Mar- 
chans, dont  la  teneur  ensuit  : 

7  septembre  i55o. 

TMons'  le  Prévost,  pour  aucunes  choses  quej'ay  à 
vous  faire  entendre  de  par  le  Roy,  ne  faillcz  de 
partir,  incontinant  ceste  lettre  receue,  et  à  vous  rendre 
en  ce  lieu  de  si  bonne  heure,  avec  l'ung  des  Esche- 
vins  de  la  Ville,  que  admenerez  quant  et  vous,  que 
vous  y  puissiez  estre  cest  après  disnée,  avant  que  le 
Conseil  Privé  soit  levé.  Priant  Dieu,  nions''  le  Pré- 
vost, qu'il  vous  doint  ce  que  plus  desirez. 

ttEscript  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  septiesme 
jour  de  Septembre  mil  v' cinquante,  t 


Et  au  dessouhz  :  t  Vostre  bon  amy 

MoSTMORENCY.  " 

Et  sur  lesd.  lettres  : 

«A  Motif  le  Prévost  des  Marchans  de  Paris. y> 

Pour  le  changement  bu  cours  des  aigouz 
DE  LA  Ville. 
Et  pour  ce  que  led.  Prévost  des  Marchans  estoit 
pour  led.  jour  absent  de  la  Ville  de  Paris,  partirent 
incontinant  sires  Guillaume  Glioart  et  Jehan  Le- 
jay'^',  Eschevins  de  lad.  Ville,  pour  aller  entendre  le 
vouUoir  dud.  seigneur,  et  eulx  arrivez  par  devers 
luy,  à  Sainct  Germain  en  Laye,  les  présenta  au  Roy 
incontinant  après  son  disner.  Lequel  leur  dit  (jue 
son  voulloir  estoit  que  les  aigoustz  de  sa  ville  de 
Paris  l'eussent  ostez  des  lieux  oij  ilz  estoient  de  pre- 


"'  Le  dernier  tiers  du  fol.  i  g.3  v°  est  en  blanc. 

'*)  A  la  suite  de  ce  paragraphe  se  trouve  une  page  el  un  tiers  de  blanc,  le  bas  du  loi.  194  r°  et  le  verso  tout  entier. 
"'  Jean  Lejay,  marchand  et  bourgeois  de  Paris,  venait  d'élre  élu  échevin,  le  16  août  précédent,  avec  Gosme  Luiliicr,  à  la  place 
de  Guillaume  Pommereu  et  de  Guichard  Courtin. 


[i55o] 

sent,  mesmement  d'auprès  sa  maison  des  Tour- 
nelles,  et  aussi  du  long  du  villaige  de  Chailliot,  pour 
la  mauvaise  odeur  quilz  rendoient,  qui  pourroit 
estre  cause  de  grandes  pestes  et  maladies  en  sad. 
Ville,  qu'il  desiroit  demeurer  en  sanlé,  et  que  l'on 
regardas!  de  faire  tumber  lesd.  aigoustz  en  la  ri- 
vière de  Seyne,  ou  bien  faire  tranchées  pour  adme- 
ner  partie  de  la  rivière  de  Seyne  dedans  les  fossez 
de  lad.  Ville  et  faire  tumber  le  cours  desd.  aigoustz 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


219 


dedans  lesd.  fossez,  ou  bien  faire  en  telle  autre  sorte 
qu'il  seroil  advisé  pour  le  plus  commode ,  de  sorte 
que  lesd.  aigoustz  ne  passassent  plus  par  les  lieux 
susdictz. 

A  quoy  iceulx  Eschevins  feirent  responce  que  led. 
Prévost  des  Marchons  nestoit  pour  le  jour  en  lad. 
Ville  et  que,  à  son  retour,  ilz  luy  feroient  entendre 
son  vouUoir,  pour  y  estre  pourveu  à  leur  pouvoir, 
ainsi  qu'ilz  ont  tousjours  de  bonne  cousiume  faire. 


CGXXXI  [CLXXX].  —  Lettres  missives  de  monseigneur  le  cardinal  de  Lorraine 

POUR  LE   FAICT   DE  LA  CLOSTLRE  DES  FALLXBOURGS. 

II  septembre  i55o.  (Fol.  tgS  v".) 


Du  XI™  jour  de  Septembre  mil  v"  l. 

Aujourd'uy,  aud.  Bureau  de  la  Ville  de  Paris,  au 
soir,  ont  esté  receues  lettres  de  monseigneur  le  Reve- 
rendissime  Cardinal  de  Lorraine''',  adressées  aud. 
s'  Prévost  des  Marchans,  dont  la  teneur  ensuit  : 

1 1  septembre  1 55o. 

fr  Mons'  le  Prévost,  le  Roy  m'a  commandé  vous  es- 
cripre  que  ne  failliez  à  vous  trouver  demain  icy  à 
disner,  pour  chose  très  expresse  qu'il  a  à  vous  dire. 
Je  n'ay  voullu  faillir  à  vous  en  adverlir;  j'espère  aussi 
que  ne  fauldrez  de  venir,  qui  me  gardera  pour  cesle 
heure  vous  faire  plus  longue  lettre,  sinon  pour  prier 
Dieu,  mons'  le  Prévost,  vous  donner  entièrement  ce 
que  myeulx  desirez. 

rDe  Sainct  Germain  en  Laye,  le  xi""  jour  de 
Septembre  mil  cinq  cens  cinquante,  t 

Et  au  dessoubz  est  escript  : 

ffVostre  bon  amy 

Le  Cardinal  de  Lorraines. 

Et  à  la  subscription  est  escript  : 

<rA  Mont'  le  Prévost  des  Marchans  de  la  Ville  de 
Paris.  7) 

Le  landeniain  matin,  partit  led.  Prévost  et  appella 
le  sire  Guillaume  Clioart,Esclievin,  et  arriva  à  Sainct 
Germain,  à  l'issue  du  disner  du  Roy,  et,  [après]  luy 
avoir  faici  la  révérence,  led.  seigneur  Rov  le  retira 
près  une  fenestre,  et  estoit  avec  led.  seigneur  Roy 
monseigneur  le  Reverendissime  Cardinal  de  Lor- 
raine. Et  lors  led.  seigneur  Roy  luy  dit  que  les  ha- 
bitans  des  faulxbourgs  Sainct  Germain  des  Prez, 
Sainct  Jacques   et  Sainct   Marcel  luy  avoient   faict 


présenter  requeste,  tendant  à  trois principalles  lins: 
la  première,  pour  faire  clorre  lesd.  faulxbourgs, 
l'autre  pour  faire  ung  pont  traversant  la  rivière,  de- 
puis le  costé  de  Nesie  jusques  au  Louvre;  la  troi- 
siesme,  afin  d'avoir  près  la  Tour  de  Nesle  ung  port, 
pour  y  arriver  toutes  sortes  de  marchandises,  pour 
la  fourniture  et  neccessité  des  habitans  desd.  faulx- 
bourgs. Lesquelz  luy  avoient  aussi  présenté  ung 
pourtraicl  ou  dessaing  pour  l'acomplissement  des 
choses  susdictes. 

Dont  il  avoit  communiqué  aux  Princes  de  son 
sang  et  autres  grans  seigneurs  estans  près  de  sa  per- 
sonne et  de  son  Privé  Conseil,  et  que,  suy vaut  leur 
avis,  son  intencion  et  voulloir  estoit  que  les  choses 
susdictes  feussent  acomplies,  et  que,  à  cesle  cause, 
il  avoit  mandé  led.  Prévost,  pour  luy  faire  entendre 
son  intencion  et  (ju  il  eust  à  regarder  d'y  faire  be- 
songner  en  toute  dilligence. 

Auquel  seigneur  Roy  led.  Prévost  feist  responce 
que  son  peuple  de  sa  Ville  de  Paris  luy  avoit  tous- 
jours  esté,  et  estoit  plus  que  jamais,  tant  obeyssant 
qu'il  ne  trouveroit  jamais  chozedinîcille  à  exécuter, 
quant  elle  luy  seroit  par  luy  commandée.  Et  com- 
bien qu'il  n'eust  assemblé  les  estalz  de  la  Ville  , 
pour  faire  responce  à  demande  de  si  grande  impor- 
tance, toutesfoys  il  lui  sembloit  qu'il  y  avoit  des 
pointz  à  considérer  ;  s'il  plaisoit  à  Sa  Mageslé  luy 
donner  audience,  il  les  luy  feroit  entendre. 

En  premier  lieu,  que  sa  ville  de  Paris  qui  estoit 
cappitalle  de  son  Royaulme,  avoit  lousjours  esté 
favorisée  de  ses  prédécesseurs  et  de  luy,  depuis  son 
advenement  à  la  couronne,  plus  que  nulle  autre 
du  Royaulme,  et  à  bon  liltre,  pour  autant  qu'elle 


'■'  Charles  de  Lorrainc-Guise,  archevêque  de  Reims  depuis  Tannée  i538,  crée  cardinal  en  i5lt'],  mort  le  aC  décembre  157/1,  " 
Avignon. 

38. 


220 


REGISTRES  DU  BUREAU 


n'avoit  jamais  esté  retyve  à  faire  secours  en  tous 
affaires  et  si  liberalienient  que  led.  seigneur  Roy 
l'avoit  apperceu,  mesineuient  nouvellement  pour  la 
rediction  de  la  ville  de  Boulongne'*',  et  qui!  ne  sc- 
roit  pas  convenable,  et  croyoit  certainement  que 
led.  seigneur  Roy  ne  vouldroit  octroyer  aux  liabi- 
tans  des  l'aulxbourgs  clioze  qui  fut  à  fincommodité 
de  lad.  Ville.  Et  toutesl'oys,  par  leurs  requestes,  ilz 
demandoient  uug  port;  lequel ,  s'il  leur  es  toit  octroyé, 
feroit  telle  discommodité  aux  babilans  de  sa  Ville 
que  toutes  les  marchandises  venaus  de  la  mer  par 
la  rivière  de  Seyne  et  autres  qui  y  descendent,  par 
Oize  et  autres  rivières,  lesquelles  ont  acoustumé 
estre  descendues  au  port  de  Sainct  Germain  de 
l'Auxerrois,  qui  est  au  cueur  de  lad.  Ville,  près  des 
Halles,  rue  Sainct  Denis  et  autres,  les  plus  mar- 
chandes de  la  Ville,  seroient  doresnavant  descen- 
dues aud.  port  nouveau,  au  moyen  qu'il  est  plus  bas 
au  dessoubz  de  la  Ville,  plus  aisé  à  arriver  et  y  a 
plus  grand  fons  d'eauc,  qui  seroit  cause  d'y  attirer 
nouveaulx  marchans  et  faire  habandonner  le  cueur 
de  la  Ville,  qui  est  d'antienneté  bien  fournyc  de 
bons  et  notables  marchans.  Aussi  qu'il  ne  seroit 
pas  raisonnable  que  les  habitans  des  faulxbourgs 
feussent  premièrement  fournyz  de  vivres,  boys  et 
autres  choses  neccessaires  auparavant  que  ceuix  de 
la  Ville,  aclendu  mesures  que  le  commencement  des 
faulxbourgs  n'a  esté  par  le  passé  enduré,  sinon 
pour  faire  certaines  hostelleryes  pour  recevoir  ceulx 
qui  arrivent  es  villes  sur  le  tard,  après  que  les 
portes  sont  fermées;  et  si  on  les  a  souffcrtz  estandre 
plus  qu'ilz  ne  debvoienl,  cela  ne  doibt  porter  dom- 
mage ou  discommodité  aux  habitans  des  Villes. 

Quant  au  pont,  oultre  que  la  despence  en  seroit 
grande,  il  porteroit  ung  dommage  inestimable,  non 
seullement  à  la  Ville  mais  à  ceulx  d'amont  et  d'aval 
la  rivière,  car  encores  qu'il  y  eust  argent  pour  sa- 
tisfaire à  la  despence,  si  esse  qu'il  ne  peult  estre 
achevé,  quelque  dilligence  dont  on  use,  en  moings  de 
douze  ou  quinze  ans;  et  durant  ce  temps  le  trafficq 
de  la  marchandise  qui  se  faict  par  eaue  sera  du 
tout,  ou  plus  grande  partie,  dellaissé  au  moyen  des 
bastardeaulx  et  autres  instrumens  qu'il  fault  dresser 
sur  la  rivière,  pour  destourner  l'caue  et  pour  gccter 


[i55o] 

les  fondemens  dud.  pont.  Et  faict  bien  à  noter  que, 
après  la  cheutte  du  pont  Nostre  Dame,  qui  fut  en 
fan  ini°  nu"  xix  '-',  combien  que  pour  lors  il  n'y 
eust  passage  pour  passer  de  la  Ville  en  la  Cité  et 
Université  que  le  Pont  au  Change,  et  que  à  ceste 
cause  l'on  feist  extrême  dilligence  de  bastir  led.  pont, 
qui  n'avoit  de  travers  que  l'ung  des  bras  de  lad.  ri- 
vière ,  si  esse  qu'il  ne  feust  achevé  que  en  l'an  v'^  xii 
ou  xni'^>,  et  cousta  pour  lors  plus  de  deux  à  trois 
cens  mil  livres. 

Quant  est  de  la  closture,  pense  que  led.  seigneur 
Roy  n'a  délibéré  la  faire  sans  avoir  bien  avisé  s'il  est 
utille  et  prouffitable  de  ce  faire.  Et  quant  ainsi  auroit 
esté  trouvé  et  que  meilleur  feust  clorre  lesd.  faulx- 
bourgs que  les  destruire,  advenant  la  nécessité  de 
guerre,  si  esse  qu'il  est  raisonnable  que  la  despence 
soit  faicte  par  ceulx  des  faulxbourgs  qui  demandent 
à  soy  mectre  en  sûreté;  car  quanta  ceulx  de  la  ville, 
ilz  ont  desja  porté  par  deux  foys  les  fraiz  de  leur 
closture,  la  première  quant  la  ville  feust  première- 
ment faicte,  la  seconde  à  l'acroissement  de  la  ville 
du  costé  Sainct  Anthoine,  depuis  le  boullevert  jus- 
ques  à  la  Porte  Neufve  près  Sainct  Honnoré,  oultre 
que  par  deux  foys  ilz  ont  faict  une  despence  infinye 
pour  fortifiier  les  faulxbourgs  de  fossez  et  boullevers, 
qui  ont  esté  faictz  es  années  v"  [xxxvi]'*)  et  xliiii, 
aux  courveez  des  habitans  de  la  Ville,  et  que,  quant 
la  Ville  auroit  biens  patrimoniaulx ,  dons  et  octroitz 
pour  ce  faire,  ilz  leferoient  de  très  bon  cueur,  pour 
tenir  en  seureté  leurs  frères,  enffans,  gendres,  alliez, 
parens,  amys  et  concitoyens,  qui  demeurent  èsd. 
faulxbourgs;  mais  que  de  présent  la  ville  n'a  point 
plus  de  xn'  livres  tournois  à  disposer  pour  les  for- 
tiflîcatious  et  entretenemens  des  murailles,  fossez, 
rampars,  portes,  pons,  pavez,  bastiment  de  l'Ostel 
de  Ville,  antians  quaiz  et  des  nouveaulx,  commencez 
depuis  trois  moys,  qui  ne  seroit  honneste  dellaisser 
en  ruyne,  et  que,  cessans  tous  ces  euvres,  le  revenu 
de  la  Ville  ne  seroit  suffisant  pour  satisfaire  à  la 
moindre  partie  de  la  despence  qu'il  estime  estre  de 
plus  de  vi°  M  livres  tournois.  Car  pour  suivre  le  voul- 
loir  dud.  seigneur,  il  fauldroit  recompenser  les  pro- 
piietaires  des  terres  sur  lesquelles  se  feroient  les  mu- 
railles, fossez,  rampars  et  chemyns,  tant  dedans  la 
Ville,  allentour  des  rampars,  que  par  dehors,  alen- 


<''  Voy.  au  sujet  de  i'impôlpayé  par  la  villo  de  Pans,  pour  le  racbat  de  Boulogne,  la  note  i,  p.  197  de  ce  volume, 

l''  Voy.  te  tome  1"  des  Registres  du  Bureau  de  la  Ville,  à  la  date  du  95  octobre  i^i^g. 

"'  «Le  pont  Nottre  Dame  n'a  peu,  estre  bmli  que  par  le  temps  de  treize  ans.rt  Note  à  la  marge  du  Registre. 

'*'  Ce  millésime  est  resté  en  blanc  sur  le  Registre.  Il  s'agit  évidemment  des  travaux  de  fortification  exécutés  l'an  i536.  Voy.  ,1e 

tome  II  des  Délibei-alioni  du  Bureau  de  la  Ville,  aux  a8,  ag  juillet  et  1 1  août  da  celle  année. 


[,55o]  DE  LA  VILLE 

tour  des  fossez;  et  estant  l'accuit  cl  tour  dud.  enclos 
de  plus  de  u'  toises  de  tour,  il  failloit  par  dedans 
la  Ville  dix  toises  pour  faire  rampart  contre  la 
muraille  et  trois  toises  de  chemyn  contre  le  ram- 
part, et  hors  ia  muraille  il  failloit  xviii  toises  de 
fossé  et  cinq  toises  de  chemyn,  qui  estoit  xxxvi 
toises  de  travers  sur  n  toises  de  long,  qui  vaul- 
droient  quatre  vingtz  arpens  de  terre  à  cent  perches 
pour  arpent  et  xviii  piedz  pour  chascune  perche, 
dont  la  recompense  seroit  beaucoup  estime'e,  pour 
ce  qu'il  se  trouveroit  des  maretz  de  grant  revenu, 
des  vignes,  jardins  et  maisons,  tellement  que  chas- 
cun  arpent  cousteroit  plus  de  trois  censC  livres 
tournois,  qui  seroit  xxiiii' livres  tournois  pour  une 
foys;  que,  lad.  recompense  faicte,  faisant  la  mu- 
raille du  tour  dud.  circuytt^'  de  quatre  toises  de 
haulteur,  comprins  le  fondement,  et  y  faisant  des 
espérons  derrière  de  quinze  piedz  en  quinze  pieds 
et  de  lad.  haulteur  sur  neuf  piedz  despoix,  revien- 
droit  à  neuf  mil  toises  de  mur,  qui  vauldroienl,  à 
quinze  livres  tournois  la  toise,  vi"  xv'  livres  tour- 
nois. Plus  les  deux  quaiz,  depuis  les  antiens  quaiz 
jusques  aux  nouvelles  portes,  pourroient  couster,  en 
pilloliz,  plateformes,  maçonnerye,  anneaulx  de  fer 
et  pavé,  l"  livres  tournois;  le  fossé  de  xviii  toises  de 
large  sur  deux  mil  toises  de  long,  faict  en  tallut 
de  six  toises  de  hault  par  son  meilleu,  et  regectant 
la  terre  dud.  fossé  derrière  la  muraille  pour  servir 
de  rempart,  reviendroit  à  c  viii'  toises  de  vuidanges, 
qui  pourroient  couster,  comprins  les  engins  pour 
gecter  lesd.  terres  sur  le  rampart,  xxxv  solz  tour- 
nois chascune  toise,  vallant  ix"  ix*  livres  tournois. 
Plus  fauldroit  faire  les  portes,  houHevers,  pontz, 
chaussées,  pontz  levys,  faulxpontz  et  pavez,  qui 
seroient  d'une  grande  despence,  selon  la  grandeur 
que  l'on  vouldroit  lesd.  houllevers  et  portes,  et  selon 
les  matières  dont  on  les  vouldroit  construire. 

Quoy  entendu  par  led.  seigneur  Roy,  commanda 
aud.  Prévost  se  trouver  en  son  Privé  Conseil  et  qui 
luy  feroit  entendre  sa  délibération. 

Et  le  mesme  jour,  led.  Prévost  et  sire  Guillaume 
Choart,  Eschevin,  se  trouvèrent  au  Conseil,  auquel 
estoient  messeigneurs  les  Cardinaulx  de  Bourbon, 
de  Lorraine  et  du  Bellay,  monseigneur  le  Chancel- 
lier,  Maresclial  de  la  Marche  '",  Président  Remon 
et  General  de  La  Cliesnaye.  Et  après  avoir  faict 


DE  PARIS. 


221 


lire  la  requeste  présentée  par  lesd.  habitans  des 
fauKbourgs  par  mons''  d'Avençon,  et  vcu  certain 
pourtraicl  en  parchemyn,  aussi  par  eulx  présenté, 
fut  dit  par  led.  seigneur  Cardinal  de  Lorraine  que 
l'inlenlion  du  Roy  estoit  que  l'accroissement  fut 
faict,  tant  de  quaiz,  murailles,  fossez,  ranipars 
que  de  portes  et  houllevers,  qu'il  entendoit  estre  de 
bonne  et  suffisante  estoffe,  et  que,  à  ceste  cause, 
led.  Prévost  eust  à  regarder  j>ar  quel  bout  il 
fauldroit  commencer  et  que,  pour  ce  faire,  le  Roy 
laisseroit  à  la  Ville  les  antiens  fossez  et  murs  et 
donneroit  permission  de  faire  ung  bacq  pour  le  pas- 
sage, actandant  que  l'on  feist  ung  pont,  et  donneroit 
le  revenu  dud.  bac. 

Ausquelz  seigneurs  du  Conseil  led.  Prévost  dit 
qu'il  ne  leur  pouvoit  donner  responce,  sans  avoir 
assemblé  les  estatz  de  la  Ville,  et  que  c'estoit  l'affaire 
de  plus  grande  importance  qui  survint  depuis  la  vie 
des  hommes,  et  qu'il  apartenoit  bien  d'y  bien  penser. 
Et  quant  il  seroit  advisé  que  les  choses  susdictes  se 
debveroienl  acomplir,  il  trouvoit  bien  incommode 
pour  la  Ville  le  port  que  l'on  demandoit  aux  faulx- 
bourgs,  pour  les  raisons  escriptes  cy  dessus,  qui 
leur  declaira  de  rechef,  et  dit  qu'il  n'estoit  raison- 
nable que  la  Ville  se  sentit  de  ceste  despence,  pour 
les  raisons  qu'il  avoit  dictes  au  Roy. 

Sur  quoy  fut  délibéré  que  l'on  en  parleroit  en- 
cores  au  Roy  et  dresseroit  on  commissions  necces- 
saires  à  gens  ingenyeulx  pour  adviser,  tant  sur  les 
choses  susdictes  que  sur  les  aigoustz  que  le  Roy  en- 
tendoit faire  entrer  en  la  rivière.  A  quoy  led.  Pré- 
vost dit  que  autresfoys  ilz  y  avoient  entré,  chose  si 
pernicieuse  pour  la  salubrité  de  la  Ville  que  les 
poissons  qui  vivoient  en  l'eaue  vive  de  la  rivière,  na- 
geans  à  l'endroit  desdictz  aigoustz  mourroient  subite- 
ment et  venoicnt  flotlans  dessus  l'eaue,  qui  faisoit 
assez  congnoistre  combien  telle  infection  engcndre- 
roit  de  corruption  et  de  maladie  aux  personnes  ha- 
bitans de  la  Ville,  dont  moictié  estoient  contrainclz 
en  user,  tant  pour  la  cuisson  de  leurs  chairs  [que] 
pour  le  breuvage,  et  que  tous  les  chevaulx  de  la  Ville 
en  usoient;  et  que,  pour  donner  pente  èsd.  aigoustz 
pour  tumber  en  la  rivière,  il  fauldroit  ou  haulser  ou 
baisser,  en  telz  endroitz,  plus  de  quatre  toises,  et  que 
la  Ville  retiendroit  par  la  son  antian  nom  de  Lutetia. 

Ce  faict,  sont  le  mesme  jour  retournez. 


c  Le  mot  fcemv  omis  par  le  scribe  a  été  ajouté  itans  l'interligne. 

'"  Le  texte  portait  primitivement  raccuytji  mot  qui  se  trouve  déjà  à  la  quatorzième  ligne  en  remontant.  KdicKyti  est  une  cor- 
rection d'une  écriture  différente. 

'')  Robert  IV  de  la  MarrJc,  depuis  duc  de  Bouillon  (i5r>a),  mort  empoisonné  en  i55C. 


222 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


CGXXXII  [CLXXXl]. —  Pour  la  closture  des  faulxboubgs  de  l'Umversite'. 

G  novembre  )55o.  (FoJ.  ig8  \°.) 


Du  jeudi,  vi""  jour  de  Novembre  mil  v'  l. 

Aujourd'uy,  maisire  Gabriel  Montaigne,  nagueres 
buissier  des  Requestes  du  Palais,  babitantdu  fauk- 
bourg  Sainct  Germain  des  Prez,  est  venu  au  Bureau 
de  la  Ville  de  Paris  et  a  présenté  certaines  lettres 
patentes  du  Roy,  adressantes  à  mons"  le  Prévost  de 
Paris,  faisant  mention  tant  de  la  closture  des  fauk- 
bourgs  du  costé  de  l'Université,  pour  l'érection  d'ung 
bac,  pour  destourner  les  aigoustz  de  derrière  les  Tour- 
nelles,  que  autres  pour  savoir  oiî  on  prandra  les  de- 
niers pour  ce  faire.  Lesquelles  lettres  il  dit  avoir 
monstre'es  à  mous''  le  Prévost  de  Paris ,  ou  ses  Lieux- 
tenans,  Gens  du  Roy  et  Conseil  dud.  Cbastellet,  les- 
quelz  luy  ont  commandé  venir  au  Rureau  do  lad. 
Ville  monstrer  lesd.  lettres  à  mess"  les  Prévost  des 
Marcbans  et  Escbevins  de  la  Ville  de  Paris,  pour 
adviser  à  y  donner  ordre  de  leur  part. 

Et  après  avoir  icelles  veues,  ont  faict  responce 
aud.  Montaigne  que,  actendu  que  lesd.  lettres 
s'adressent  au  Prévost  de  Paris,  et  quant  il  vouidra 
ou  ses  Lieuxteuans  procéder  à  l'exécution  d'icelles, 
sont  prestz  d'y  entendre. 

Desquelles  lettres  la  teneur  ensuit  : 

Lettres  patentes  du  Roy  pour  paire  glorre 

LES  FAULXBOURGS  DU  COSTÉ  DE  l'UnIVERSITÉ. 

r Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris,  ou  à  son  Lieutenant,  salut. 

c Comme  depuis  quelque  temps  en  ça,  voyant  le 
grant  nombre  de  bastimens  qui  se  faisoient  es  faulx- 
bourgs  de  nostre  bonne  Ville  et  Université  de  Paris, 
où  se  retiroient,  comme  font  encores  une  multi- 
tude d'estrangers  et  autres  gens  de  toutes  sortes  et 
qualitez,  dont  se  pouvoient  ensuivre  les  discordz 
et  inconveniens  que  l'en  peult  penser,  nous  eussions 
faict  expresses  inhibitions  et  defTences  de  ne  plus  y 
bastir,  ne  construire  maisons  nouvelles  ne  parachever 


celles  qui  estoient  commencées  '",  et  depuis  nous  avons 
advisé  que,  pour  la  décoration  et  commodité  de  nos- 
tredicle  Ville  qui  est  la  cappitalle  de  nostre  Royaulme , 
il  seroit  fort  bon  et  à  propos  de  faire  enclorre  de- 
dans icelle,  avec  bonne  murailles,  fossez  et  rampars 
lesd.  faulxbourgs  de  nostredicte  Université,  selon  cer- 
tain pourtraict  et  devis  que  nous  en  avons  faict  dresser 
au  plus  près  de  nostre  intencion,  que  nous  avons  am- 
plement faict  entendre  à  noz  très  chers  et  bien  amez 
les  Prévost  des  Marcbans  et  Escbevins  de  nostredicte 
Ville. 

ttLesquelz  nous  vous  mandons  et  commectons, 
par  ces  présentes,  faire  convoquer  et  assembler  avec 
vous,  pour,  appelé  nostre  cher  et  bien  amé  Jhe- 
romme  Bellarmato ,  l'ung  de  noz  ingenyeulx ,  consul- 
ter, adviser  et  délibérer  sur  led.  pourtraict  et  devis, 
qui  est  es  mains  desdictz  Prévost  des  Marchans  et 
Escbevins,  de  ce  qui  sera  de  faire  pour  lad.  nouvelle 
closture  et  autres  ouvrages  deppendans  de  cesle  en- 
treprinse.  Et  après  y  avoir  prius  délibération  et  avis, 
vous  vous  transporterez,  avec  lesd.  Prévost  des  Mar- 
cbans et  Escbevins  et  led.  Bellarmato  en  voslre 
compaignée,  sur  les  lieux  où  se  doibt  faire  lad.  clos- 
ture, pour  par  icelluy  Bellarmato  faire  faire  le  des- 
seing, designer  et  merquer  les  limittes  et  ppurpris 
d'icelle  closture,  l'assiette  des  murailles,  portes, 
fossez  et  rampars,  avec  l'aisance  d'iceulx,  et  sem- 
blablement  les  rues  qu'il  fauldra  faire  et  alligner 
es  marchez  et  places  publiques  dud.  pourpris  et 
nouvel  encloz  d'icelle  Ville.  Lequel  desseing  faict, 
arresté  et  merqué  par  icelluy  Bellarmato  et  ayant 
esté  par  luy  au  vray  descript  et  rapporté  en  carte, 
nous  voulions  nous  estre  envoyé,  pour  veoir  et  en- 
tendre si  nostredicte  intencion  sera,  en  ce  faisant, 
deuement  ensuyvye  et  s'il  sera  besoing  y  adjousler 
ou  diminuer. 

T  Et  neantmoings  sera  permis  dès  lors  à  ung  cbas- 


to  Par  ordonnance  donnée  à  Saiiit-Germain-en-Laye,  au  mois  de  novembre  i  548,  enregistrée  au  Parlement  de  Paris  ie  17  jan- 
vier i5âg,  sauf  certaines  modifications  (j4rcfei»e«  nationales,  X"  8616,  fol,  239).  Elles  ont  été  transcrites  dans  le  Cartulaire  de  Paris 
(KK  1012  fol.  90)  avec  celte  note  :  «Le»  lettres  originales  du  présent  edict  sont  ilemourées  au  Grejfe  de  la  court  de  Parlement. y>  Elles 
ont  été  publiées  par  Kontanoii,  Edita  et  Ordonnances,  t.  I,  p.  84a,  parDelamare,  Traité  de  la  Police,  t.  I,  titre  VI,  cb.  v  ot  par  Isam- 
bert,  Anciennes  lois  françaises ,  t.  Xlil,  p.  63.  11  est  à  noter  que  notre  Registre  ne  les  a  pas  enrcj^istrées,  ni  même  mentionnées. 

Le  39  mai  i55o ,  le  Parlement  ayant  été  informé  que  l'on  contrevenait  journellement  aux  prescriptions  de  cette  ordonnance,  prit 
des  mesures  sévères  pour  en  assurer  l'exécution.  L'édit  et  l'arrêt  d'enregistrement  furent  publiés  à  nouveau  dans  les  carreloure  de  la 
ville  et  des  faubourgs,  à  son  de  trompe  et  cri  public.  Le  Prévôt  de  Paris  reçut  l'ordre  de  faire  informer  en  toute  diligence  par  des 
Commissaires  au  Chàtelet  au  sujet  des  maisons  et  édifices  construits  dans  les  faubourgs,  depuis  la  publication  des  défenses,  et  de  pro- 
céder immédiatement  à  leur  démolition.  {Archives  nat.,  X"  1667,  fol.  65.) 


[i55o] 

cun,  icelluy  faict  et  arreské,  de  povoir  bastir  et 
ediffier  maisons  dedans  lad.  nouvelle  closture,  ainsi 
dessignée  et  merque'e,  et  parachever  celles  qui  es- 
toient  commencées  auparavant  nosdicles  inhibitions 
et  deffenses,  lesquelles  à  ceste  fin  leur  seront  par 
vous  levées  et  ostées  à  pur  et  à  plain,  et  non  autre- 
ment. Car  tel  est  nostre  plaisir.  De  ce  faire  vous 
avons  donné  et  donnons  plain  povoir,  auctorité, 
commission   et   mandement  especial,  mandons  et 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


223 


commandons  à  tous  noz  justiciers,  officiers  et  sub- 
gectz  que  à  vous,  en  ce  faisant,  soit  obey. 

r Donné  à  Sainct  Germain  en  Lave,  le  huitiesme 
jour  de  Septembre  fan  de  grâce  mil  cinq  cens  cin- 
quante, et  de  nostre  règne  le  quatriesme.  tj 

Signé  :  trParle  Roy,  Duthier.s 

Et  scellé  du  grant  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


CCXXXIII  [CLXXXII].  —  Pour  l'érection  d'cng  bacqC'. 

6  novembre  i5jo.  (Foi.  199  v°.) 


f  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris,  ou  ses  Lieuxtenans,  salut. 

K  Comme  pour  décorer,  embelyr  et  augmenter 
nostre  bonne  Ville  de  Paris,  cappitalle  de  nostre 
Royaulme,  nous  ayons  advisé  et  ordonné  faire  joindre 
et  enclorre  en  icelle,  à  murailles  et  fossez,  les  faulx- 
bourgs  de  nostredicte  Université,  aligner  et  dresser 
les  rues,  icelles  paver  et  acommoder,  selon  le  pour- 
traict  et  devis  qui  en  a  esté  faict  au  plus  près  de  nostre 
intencion,  et  d'autant  que,  pour  l'exécution  et  acom- 
plissement  de  ceste  cnlreprinse,  il  est  bcsoing  faire 
une  grande  et  grosse  despence,  à  laquelle  il  seroit 
bien  diflicille  à  ceulx  de  lad.  Ville  de  povoir  satisfaire 
et  fournir,  sans  estre  de  nous  aydez  etsecouruz,  ce 
que  nous  voulions  bien  faire,  pour  le  singulier  désir 
que  nous  avons  de  veoir  mectre  la  main  à  l'cuvre  et 
poursuivre  lad.  enireprinse; 

r<X  cesie  cause  el  que  nous  avons  advisé  que  le 
moyen  plus  commode,  facille  et  aisé  pour  nous, 
quant  aud.  ayde  et  subvention  à  icelle  despence, 
pour  ce  commencement,  est  de  ériger  et  establir,  en 
tel  lieu  et  endroit  de  lad.  Ville  que  l'on  verra  estre 
plus  à  propos,  ung  bac([  pourung  passage  commung 
sur  la  rivière  de  Seyne,  avec  le  devoir  acoustumé 
d'estre  payé  aux  autres  bacqs  et  passages  de  lad. 
rivière,  pour  icelluy  bacq  estre  proclamé  et  baillé 
à  ferme  au  plus  offrant,  et  après,  selon  cclla,  vendu 
et  alliené  par  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins,  et  les  deniers  qui  en  proviendront  converliz 
et  employez  aux  ouvrages  de  l'entreprinse  dessus- 
dicte. 

(fPour  ce  est  il  que  nous  vous  mandons  et  com- 
mectons,  par  ces  présentes,  que,  appelle  nostre  Pro- 
cureur, lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  et 


autres  que  verrez  estre  besoing,  vous  voyez  et  visitez 
bien  et  exactement  le  lieu  et  cndroict  de  nostredicte 
Ville  plus  commode  et  à  propos  à  asseoir  led.  bacq 
commung  sur  lad.  rivière  de  Seyne.  Lequel  bacq, 
après  en  avoir  arresté  l'assiette,  vous  establirez  de 
parnous,  pour  servir  de  passage  commung  sur  lad. 
rivière,  moyennant  le  devoir  acoustumé  d'estre  payé 
aux  autres  bacqs  et  passages  d'icelle  rivière,  tant 
pour  chascune  personne  que  pour  beste,  chariotz, 
charrettes  et  marchandises;  au  payement  duquel 
devoir  de  passage  d'icelluy  nouveau  bacq,  vous  con- 
traindrez et  ferez  contraindre  les  passans,  rapassans 
et  autres  qu'il  appartiendra  et  qui  pour  ce  feront 
à  contraindre,  par  toutes  voyes  et  manières  deues  et 
en  tel  cas  requises  et  acoustumées.  En  permectant 
ausdictz  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  et  aus- 
quelz,  par  cesdictes  présentes,  nous  avons  permis 
et  permectons  faire  cryer  et  proclamer,  bailler  et 
délivrer  à  ferme  icelluy  bacq  et  droit  de  passage  au 
plus  offrant  et  dernien  enchérisseur,  à  l'estaincte  de 
la  chandelle,  comme  ilz  ont  acoustumé  faire  les 
autres  fermes  d'icelle  Ville,  et  que  lesd.  proclama- 
tion, bail  et  délivrance  faictzde  lad.  nouvelle  ferme 
dud.  bacq,  ilz  la  puissent  vendre  et  alliener,  ou  au- 
trement en  faire  et  disposer,  ainsi  qu'ilz  verront  estre 
à  faire  pour  le  myeuh.  Pour  les  deniers  qui  en  pro- 
viendront et  ystront  estre  converliz  et  employez  à 
partie  de  la  despense  qu'il  fault  faire,  comme  dit 
est,  pour  les  ouvrages  de  la  closture  desdictz  faulx- 
bourgs  et  autres  deppendans  de  l'entreprinse  des- 
susdicle;  dont  celuy  ou  ceulx  qui  en  feront  la  recepte 
et  despence  rendront  compte,  comme  des  autres  de- 
niers d'icelle  Ville. 

ffPromectant  parées  présentes,  signées  de  nostre 


'''  Ces  lettres  patentes,  ainsi  que  les  trois  suivantes,  ont  été  enref^strées  le  même  jour  que  les  précédentes,  c'est-à-dire  le  C  no- 
vembre; et  elles  ne  forment  ensemble  qu'un  seul  et  même  cbapitre  dans  notre  Registre.  Pour  plus  de  clarté,  nous  leur  avons  domié 
■  chacune  un  numéro  spécial. 


224  REGISTRES 

main,  avoir  agréable  tout  ce  qui  [par]  vous,  lesd. 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  aura  esté  faict, 
quant  à  l'exécution  et  establissement  dud.  baeq,  et 
les  bail  à  ferme,  vente  et  allienalion  d'icelluy,et  sur 
ce  en  faire  expédier,  si  besoing  est,  noz  lettres  d'ap- 
probation, ratiflication  et  autres  neccessaires,  se- 
lon et  ainsi  que  nous  en  serons  requis.  Car  tel  est 
nostre  plaisir. 

it  Et  de  ce  faire  ausdictz  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  avons  donné  et  donnons  plain  povolr, 
auctorité,  commission  et  mandement  spécial,  man- 


DU  RUREAU  [i55o] 

dons  et  commandons  à  tous  noz  justiciers,  officiers 
et  subgectz  que  à  vous  et  à  euh,  en  ce  faisant,  soit 
obey. 

tt  Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  neufiesme 
jour  de  Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cin- 
quante ,  et  de  nostre  règne  le  quatriesme.  u 

Signé:  <r HENRY. 7, 
Et  au  dessoubz  :  rPar  le  Roy,  Du  Thier.d 

Et  scellé  du  granl  sel,  en  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


CCXXXIV  [CLXXXIII].  —  Pour  trouver  demehs  à  faire  la  closture  des  faulxbourgs. 

C  novembre  i55o.  (Fol.  aoo  v°.) 


r  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris,  ou  son  Lieutenant,  salut. 

r  Comme  pour  la  décoration  et  commodité  de  nostre 
bonne  Ville  de  Paris,  qui  est  la  cappitalle  de  nostre 
Royaulme,  nous  ayons  vouUu  et  ordonné  que  les 
faulxbourgs  de  nostre  Université  seront  encloz  en 
icelle,  avec  bonnes  murailles ,  fossez  et  rampars,  et  que 
les  rues  seront  dressées  et  alljgnées  par  les  marchez 
et  places  publiques  du  nouvel  encloz,  selon  certain 
pourtraict  et  devis  que  nous  en  avons  faict  dresser 
au  plus  près  de  nostre  intencion,  en  actandant  que 
le  vray  desseing  en  soit  arreslé  par  gens  expertz  que 
nous  avons  commis  pour  cest  effect,  et  d'autant  que 
telz  ouvrages  seront  de  grande  despence,  pour  estre 
continuez  jusques  à  la  perfection  d'iceulx;  au  moyen 
de  quoy  est  requis,  en  premier  lieu,  de  savoir  ou  se 
prandront  les  deniers  pour  y  satisfaire; 

rNous,  à  ceste  cause,  vous  mandons  et  com- 
mectons,  par  ces  présentes,  que,  appeliez  avec  vous 
noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostredicle  Ville  qui  ont  par  de- 


vers eulx  led.  pourtraict  et  devys,  vous  ayez  par  en- 
semble à  adviser  et  regarder  dilligemment  et  exacte- 
ment où  se  pourront  plus  commodément  prandre 
et  lever  lesd.  deniers  pour  fournir  à  la  dessus- 
dicte  despence  d'ordinaire  et  (jui  dure  jusques  à 
ladicte  perfection  d'iceulx  ouvrages;  dont  vous 
pourrez  à  peu  près  comprandre  et  calculler  en  gros 
ce  qu'elle  pourra  monter.  Et  ce  faict,  vous  nous 
envoyrez  par  escript  l'avis  qui  aura  esté  sur  ce  prins 
en  lad.  compaignée  et  assemblée,  pour,  icelluy  par 
nous  veu,  en  ordonner  ainsi  qu'il  appartiendra  et 
verrons  estre  à  faire,  pour  l'exécution  de  l'entre- 
prinse.  Car  tel  est  nostre  plaisir.  Et  de  ce  faire  vous 
avons,  en  tant  que  besoing  seroit,  donné  et  donnons 
povoir,  auctoi'ité,  commission  et  mandement  spécial. 

fc Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  neufiesme 
jour  de  Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cin- 
quante et  de  notre  règne  le  quatriesme.  n 

Signé  :  (tPar  le  Roy,  Du  Tuier.h 

Et  sellé  du  granl  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


CCXXXV  [CLSXXIV]. 


Pour  l'establissement  et  département  des  Commissaires 

ET    QuARTEMERS   DE   PaRIS. 

6  novemlire  i55o.  (Fol.  201.) 


«Henry,  par  la  grâce  de  Dieu ,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris,  ou  ses  Lieuxtenans,  salut. 

tt  Comme  nous  soions  deuement  adverlyz  et  infor- 
mez que,  combien  qu'en  nostre  bonne  Ville,  Cité  et 
Université  de  Paris  y  aict  ung  grant  et  excessif  nombre 
de  Commissaires,  loutesfoys  ilz  [sont]  si  mal  or- 
donnez, establiz  et  départi/,  es  lieux  et  endroictz 
oij  ilz  doibvent  servir,  que  la  pluspart  sont  inutilles 
et  ne  font  aucun  devoir  es  choses  qui  deppendent 


de  leurs  estatz,  charges  et  offices,  ne  semblable- 
ment  les  Quarteniers,  qui  est  l'une  des  priucipalles 
causes  et  occasions  des  faultes  et  erreurs  qui  se  re- 
trouvent ordinairement  au  faict  de  la  police  de  nos- 
tredicte  Ville,  avec  plusieurs  larrecins,  destrousse- 
mens,  blesseures  et  meurdres; 

trPour  à  quoy  pourveoir  et  donner  ordre,  nous 
voulions,  vous  mandons,  commectons  et  enjoignons 
que,  appelle  avec  vous  noz  très  chers  et  bien  amez 


[i55o]  DE  LA  VILLE 

les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostredicte 
Viile,  vous  ayez  à  regarder  par  emsemble  au  dépar- 
tement et  establissenient  desdictz  Commissaires  par 
lesd.  lieux  et  endroitz  de  nostredicte  Ville,  Cité  et 
Université,  oii  il  est  besoing  et  neccessaire  d'y  en 
mectre,  afln  que  au  mesme  instant  vous  y  pourvoyez 
et  donnez  ordre.  Pareillement  vous  adviserez  quel 
nombre,  tant  desd.  Commissaires  de  la  nouvelle  et 
ancienne  création,  sans  en  faire  aucune  augmenta- 
cion  de  nouvelle,  actendu  qu'ilz  sont  assez,  que 
semblablement  des  Quarteniers,  oultre  le  nombre 
antien,  il  sera  requis  mectre,  establir  et  faire  ré- 
sider es  faulxbourgs  de  nostre  Université,  que  nous 
avons  [décidé]  estre  encioz  en  nostre  Ville  de  Paris. 
Lesquelz  Commissaires  et  Quarteniers  vous  con- 
traindrez roj  animent  et  de  faict,  par  toutes  les  voyes 
et  manières  deues  et  en  tel  cas  requises  et  acous- 


DE  PARIS. 


225 


tumées,  à  résider  actuellement,  chascun  endroit  sov, 
èsdictz  lieux  et  endroitz  de  nostredicte  Ville,  Cité, 
Université  et  faulxbourgs,  otj  respectivement  ih  se- 
ront ordonnez  et  establiz  par  vous;  et  ce  nonobstant 
oppositions  ou  appellations  quelzconques,  pour  les- 
quelles ne  voulions  estre  différé,  et  sans  préjudice 
d'icelles.  De  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons 
plain  povoir,  auctorité,  commission  et  mandement 
spécial;  mandons  et  commandons  à  tous  noz  justi- 
ciers, officiers  et  subgectz  que  à  vous,  en  ce  faisant, 
soit  obey. 

tr Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  neufiesme 
jour  de  Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cin- 
quante, et  de  nostre  règne  le  un"'',  n 

Signé  :  «Par  le  Roy,  Du  Thierti. 

Et  sellé  du  grant  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


CCXXXVI  [CLXXXV].  —  Pour  les  pentes  et  aigoustz  de  Paris. 

6  novembre  i55o.  (Fol.  20a.) 


f  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
nostre  amé  et  féal  Conseiller,  Aulmosnier  et  Archi- 
tecte ordinaire,  m"  Philebert  de  Lorme''',  abbé 
d'Evry,  salut  et  dillection. 

ff  Comme  il  soit  tout  notoire  et  manifeste  que  ce 
qui  tient  les  rues  de  nostre  bonne  Ville  de  Paris 
plus  ordes,  fangeuses  et  plaines  d'immondices,  qui 
apporte  le  mauvais  air  en  nostredicte  Ville,  c'est  qu'il 
n'y  a  point  de  lieux  ne  endroitz  dressez  à  propos, 
avec  pentes  et  conduitz  neccessaires  pour  bailler 
cours  aux  aigouslz  d'icelle  Ville  et  les  conduire  et 
faire  descendre  en  la  rivière;  pour  à  quoy  pourveoir 
et  donner  ordre,  pour  la  commodité  et  santé  des  ha- 
bitans  de  nostredicte  Ville,  il  vous  fut  par  cy  devant 
ordonné  faire  une  Visitation  desd.  lieux  et  endroitz, 
et  en  bailler  vostre  avis,  sur  quoy  il  ne  s'est  en- 
suyvie  aucune  conclusion  ne  expédition. 

f-A  ceste  cause,  nous  vous  mandons  et  comniec- 
tons,  par  ces  présentes,  que,  reprins  par  devers 
vers  vous  led.  avis  et  rapport  de  ce  qui  en  a  esté 
par  vous  faict,  vous  ayez  avec  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  de  nostredicte  Ville  et  quelques 
gens  expertz,  que  vous  appellerez  avec  vous,  à  faire 
autre  nouvelle  Visitation ,  regarder  les  pentes  et  ny- 


veller  les  lieux  et  endroitz  où  il  sera  besomg  bailler 
cours  ausdictz  aigouslz,  et  par  où  doresnavant  ilz 
deveront  estre  conduitz  et  descenduz  en  la  rivière. 

irEt  de  ce  qui  en  aura  par  vous  emsemblement 
esté  faict  et  advisé  vous  en  ferez  et  dresserez  ung 
procès  verbal,  contenant  les  raisons  de  vostredict 
avis,  lequel  vous  nous  envoyrez,  pour,  icelluy  veu, 
en  ordonner  ce  que  verrons  estre  à  faire.  Car  tel 
est  nostre  plaisir.  De  ce  faire  vous  avons  donné 
et  donnons  povoir,  auctorité,  commission  et  man- 
dement spécial,  mandons  et  commandons  à  tous 
noz  justiciers,  officiers  et  subgetz  que  à  vous,  en  ce 
faisant,  soit  obey. 

cr  Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  le  neufiesme 
jour  de  Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cin- 
quante, et  de  nostre  règne  le  quatriesme.  n 

Signé:  <rPar  le  Roy,  Du  Thierti. 

Et  sellé  du  grant  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 

Lesquelles  lettres  ont  esté  rendues  audit  Mon- 
taigne, pour  les  reporter  aud.  Prévost  de  Paris  ou 
ses  Lieuxtenans. 


'"  Pliilibort  Dclorme,  011  de  Lormo,  le  célèbre  archileric  du  Palais  des  Tuileries,  ne  à  Lyon  vers  i5i8,  mort  en  1577.  Quoiqu'il 
ne  fut  que  tonsuré,  Henri  II,  son  prolecteur,  le  nomma  son  Aumônier  el  le  pourvut  de  riches  bënéfices.  Outre  l'abbaye  d'Evry,  dont 
il  porte  le  litre  ici,  il  reçut  encore  en  don,  peu  de  temps  après,  celtes  de  Sainl-Eloi  de  Noyon  et  de  Saint-Serge  d'Angers. 


39 


IXPKHICHtE   jrATIONiLB. 


2S6 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


CGXXXVII  [CLXXXVl].  —  [Convocation  des  Conseillers  pour  délibérer 

SUR  LESDITES  LETTRES  PATENTES]. 

21  novembre  iSSo.  (Fol.  aoa  v°.) 


Le  xxi°"  jour  de  Novembre,  lesd.  lettres  patentes 
ont  este'  envoyées  à  lad.  Ville  par  mons"^  le  Prévost 
de  Paris  ou  ses  Lieuxlenans,  pour  adviser  par  mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville 
qu'il  est  bon  de  faire  pour  l'exécution  d'icelles. 

Et  après  icelles  veues,  mondict  s'  le  Prévost  des 


Marchans  auroit  commande'  mandemens  estre  faicti 
aux  vingt  quatre  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  eulx 
trouver  lundi  prochain,  à  une  heure  actandant  deux 
de  relevée,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  pour  donner 
leur  avis  sur  lesd.  lettres,  pour  le  faire  entendre  aud. 
Prévost  de  Paris  ou  sesdictz  Lieuxtenans. 


CCXXXVIII  [CLXXXVII].  —  Délibération  pour  la  closture  des  faulxbourgs. 

ai  novembre  i55o.  (Fol.  203  v°.) 


Du  lundi ,  xxuii"  jour  de  Novembre  mil  v''  l. 

En  assemblée  le  jourd'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  plusieurs  lettres  patentes  du  Roy  en  forme  de 
commission,  adressantes  au  Prévost  de  Paris,  con- 
cernant le  faict  de  la  closture  des  faulxbourgs  du 
costé  de  l'Université  et  autres  affaires  d'icelle  Ville; 
en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  maistre  Claude 
Guyot; 

Mess"Soly,  Choartet  Lejay,  Eschevins; 

Mess"  Viole,  s*^  d'Athis,  Dudrac,  de  l'Ospilal, 
Conseillers  en  la  court  de  Parlement,  Paillart,  s'  de 
Jumeauvilie,  Larcher,  Berthelcmy,  Croquet  et  Hen- 
nequin,  tous  Conseillers  d'icelle  Ville. 

Closture  des  faclxbocrgs  de  Paris. 
Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  faict  faire  lecture  desd.  lettres  et  recité  à  lad.  com- 
paignée  que  par  cy  devant  le  Roy  l'avoit  mandé 
pour  cest  effet,  lequel  luy  auroit  declairésa  volunté 
touchant  lad.  closture,  et  mesmes  que,  en  actendant 
qu'on  feist  ung  pont  pour  aller  et  venir  du  Louvre 
à  Sainct  Germain  des  Prez,  et  dud.  Sainct  Germain 
au  Louvre,  onferoit  ériger  ung  bac  pour  passer  har- 
nois  et  chevaulx,  le  revenu  duquel  bac  seroit  baillé 
à  ferme  par  lad.  Ville,  pour  les  deniers  de  ce  venans 
estre  employez  à  lad.  closture  dcsd.  faulxbourgs,  se- 
lon le  pourtraict  et  devis  qu'il  en  avoit  faict  faire 
monstre  à  lad.  compaignée;  aussi  que  led.  seigneur 
voulloit  et  entendoit  que  les  aygoustz  de  lad.  Ville, 
passans  le  long  du  parc  des  Tournelles  et  allans 
jusques  au  ponceau  de  Chailleau,  feussent  des- 
tournez et  allassent  tumber  en  la  rivière  ou  ail- 


leurs, où  il  seroit  advisé;  à  quoy  led.  s'  Prévost 
des  Marchans  auroit  faict  responce  que  la  matière 
estoit  de  si  grande  importance  qu'il  n'en  sauroit 
riens  conclure  sans  assembler  le  Conseil  de  lad. 
Ville. 

Et  neantmoings  auroit  remonstré  par  le  menu 
aud.  seigneur  et  à  son  Privé  Conseil  les  incommo- 
ditez  qui  pourroient  venir  à  lad.  Ville,  mesmes  au 
quartier  des  Halles  et  rue  Sainct  Denis,  011  est  la 
fleur  des  anciens  bourgeois  d'icelle  Ville,  si  onfaici 
ung  port  delà  l'eaue,  comme  le  veult  led.  seigneur, 
et  autres  grandes  remonstrances  qu'il  a  amplement 
desduictes  et  qui  sont  cy  devant  enregistrées. 

Aussi  a  proposé  à  lad.  compaignée  que  les  Maistres 
des  ouvres  avoient  rapporté  au  Bureau  d'icelle  que 
les  maisons  estans  sur  le  Petit  Pont  s'en  alloient 
tumber  par  terre  et  qu'il  estoit  neccessaire  icelluy 
faire  bastir  et  construire  tout  de  neuf;  et  encores 
qu'il  y  avoit  ung  procès  intenté  au  Grant  Conseil  du 
Roy  entre  lad.  Ville,  d'une  part,  joincle  avec  m' 
Pierre  Pellerin,  Quartenier  d'icelle,  d'une  part,  et  les 
bouchers  de  la  Boucherye  de  Beauvais,  d'autre,  pour 
raison  de  la  cotizacion  de  leurs  eslaulx  en  l'an  v'' 
XLiiii,  dont  led.  m"  Pierre  Pellerin  en  faict  pour- 
suicte,  pour  certaine  somme  qui  luy  est  deue,  auquel 
procès  a  esté  tant  procédé  que,  par  arrest  du  Conseil , 
a  esté  ordonné  que  les  parties  informeroient  sur 
certains  faictz,  qui  ne  se  peult  faire  sans  grande  des- 
pence, et  que  tous  les  rolles  des  cotlizations  des  mai- 
sons seroient  portez  aud.  Conseil,  choze  qui  seroit 
de  pernicieuse  et  dangereuse  conséquence,  que  la 
compaignée  peult  assez  juger,  et  cousteroit  plus  à 
informer  sur  lesd.  faiclz  que  nevault  le  principal, 
ainsi  qu'il  a  entendu. 

Sur  quoy  led.  s"  Prévost  des  Marchans  a  mys  le 


[i55o] 

tout  en  délibération  et  demandé  l'avis  et  oppinyon 
ausdictz  assistans. 

Tous  iesquelz  ont  conriud,  advisé  et  délibéré 
que,  pour  le  regard  de  lad.  closture  desd.  faulx- 
bourgs,  mons''le  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
mens""  le  Prévost  de  Paris,  les  Maistres  des  euvres 
de  lad.  Ville,  Bellarmato,  ingenyeulx  du  Roy, 
nommé  en  la  commission,  et  m'  Charles  Dorigny, 
paintre,  qui  a  pourtraict  et  figuré  la  ville  de  La 
Rochelle,  monstrée  au  Roy,  se  transporteront  sur 
les  lieux  pour  designer  et  aligner  lad.  closture, 
icelle  figurer  et  pourtraire  au  petit  pied  et  aligner 
au  vray;  puis  feront  estimation  en  gros  de  ce  que 
icelle  closture  pourra  couster,  et  de  tout  faire  ung 
procès  verbal ,  lequel  sera  porté  au  Roy,  pour,  icelluy 
veu,  en  ordonner  ce  qui  luy  plaira. 

BaCQ  sur  la  RIVIERE. 

Sont  aussi  d'avis  que  led.  bac  se  pourra  bien  faire 
et  dresser  selon  la  commission  dud.  seigneur. 

Aygoustz  de  la  Ville. 
Quant  au  détournement  desd.  aigoux,  en  commu- 
niquer avec  mons' de  Sainct  Germain''*,  et  toulesfoys 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


227 


sont  d'avis  faire  plustost  passer  ung  bras  de  la  ri- 
vière par  dedans  lesd.  aigoux  que  faire  entrer  lesd. 
aigouslz  en  la  rivière,  qui  en  seroit  infectée  et,  par- 
tant, le  peuple  de  Paris  privé  de  l'usance  d'icelle. 

Pour  la  heedification  des  maisons  de  Petit  Pont. 
Quant  aud.  Petit  Pont,  demander  permission  au 
Roy  de  prandre  une  année  des  plus  valleurs  des 
aydes  venans  à  charge  sur  lad.  Ville,  telles  qui  sera 
advisé  avec  le  Receveur  d'icelle,  pour  faire  reffaire 
led.  Petit  Pont  et  les  maisons  de  dessus,  sauf  à  re- 
peter deniers  sur  les  viagers,  s'il  est  trouvé  qu'il  en 
soit  deu  aucuns. 

Procès  au  Grant  Conseil. 
Bouchers. 

Et  quant  aud.  procès  intenté  aud.  Grant  Conseil , 
entre  lad.  Ville  et  lesd.  bouchers  de  la  Boucherye 
de  Beauvais,  sont  aussi  d'avis  de  payer  et  rem- 
bourser la  somme  dont  est  question  aud.  m'  Pierre 
Pellerin,  plustost  que  de  continuer  de  poursuivre 
led.  procès,  parce  qu'il  cousteroit  plus  que  ne  vault 
le  principal.  Et  fera  led.  Pellerin  extraict  par  le 
menu  des  parties  redevables  sur  sondict  compte. 


CCXXXIX  [CLXXXVIIIJ.  —  Lettres  portées  en  Ghastelet. 

;>7  novembre  i55o.  (Fol.  ao4.) 


Du  xxvii"  jour  de  Novembre  mil  v'  l. 

Aujourd'uy,  suivant  la  délibération  du  Conseil  de 
la  Ville  de  Paris  de  lundi  dernier,  a  esté  reporté 
ung  sac  ouquel  estoient  les  six  commissions  cy  des- 
sus declairces  et  enregistrées,  tant  pour  le  faict  de 
la  closture  des  faulxbourgs,  l'érection  d'ung  bac, 
destournement  des  aigoustz,  assiettes  de  commis- 
saires etQuarteniers,  que  pour  le  moyen  de  trouver 
deniers  pour  ce  faire,  et  autres  adressantes  à  Bellar- 
mato, ingenyeulx  du  Roy,  et  ont  esté  présentées  par 
mons'  m'  Thomas  de  Bragelongne,  Lieutenant  de 
lad.  Prevosté  des  Marchans,  à  mons'  le  Lieutenant 
criminel,  tenant  la  police,  avec  plusieurs  Conseillers, 


en  la  présence  du  Procureur  du  Roy  ou  Ghastelet 
de  Paris. 

Lequel  de  Bragelongne  leur  a  dit  et  declairé  ce 
qui  avoit  esté  délibéré  par  lad.  Ville,  et  que  mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  d'icelle  es- 
toient prestz  de  faire  la  visitacion,  quant  il  leur 
plairoitleur  mander  et  assigner  le  jour  et  que  led. 
Bellarmato  fut  venu ,  et  qui  seroit  bon  de  l'envoyer 
quérir.  Auquel  de  Bragelongne  a  esté  faict  responce 
par  mond.  s''  le  Lieutenant,  presens  les  dessusdictz, 
qu'ilz  se  assembleroient  avec  mons'  le  Lieutenant 
civil  et  adviseroient  ce  qui  seroit  bon  de  faire,  puis 
le  manderoient  à  lad.  Ville. 


'">  Sans  doute  i'ablxj  de  Saint-Germain-des-Prés,  qui  était  alors  le  cardinal  de  Tournon. 


228 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


GCXL  [CLXXXIX]. 


Dud.  jour  [97  Novembre  audit  an  mil  v'l'".] 
(t  Veues  les  informations  faictes  par  maistre  Cosme 
Luillier'^',  l'ung  de  nous,  et  maistre  Augustin  de 
Thou'^',  nostre  Lieutenant,  sur  la  bonne  famé  et  re- 
nommée et  sur  la  suffisance  de  Sébastian  de  Rive- 
roiles,  maistre  particulier;  Ferry  Hochecorne  et 
Jacques  Goyer,  gardes;  Nicolas  Vaudor,  essayeur; 
Claude  Lemay,  tailleur,  et  Guillaume  BrisartC',  con- 
tregarde  de  la  Monnoye  ordinaire  de  ceste  Ville  de 
Paris  ;  l'article  de  l'ordonnance  du  Roy  dernièrement 
faicte  sur  Tordre  et  establissement  des  Monnoyes, 
par  laquelle  il  ordonne  que  les  Prévost  et  Eschevins 
des  Villes  nommeront  aux  estatz  desd.  Monnoyes;  la 
certifilcacion  des  Generaulx  desd.  Monnoyes,  par  la- 
quelle ilz  certiffîent  les  dessusdictz  se  estre  tousjours 
bien  ethonnestement  gouvernez  èsd.  estatz,  sans  y 
avoir  malverse';  et  tout  considère',  il  a  esté  ordonné 
que  les  dessusdictz  seront  par  nous  nommez  au 
Roy,  pour  estre  pourveuz  desd.  estatz.  b 

Signé  :  kGuïot,  Soly,  Luillier.  n 

Suyvant  lequel  décret,  leur  en  a  esté   expédié 
lettres,  dont  la  teneur  ensuit  : 


Lettres  de  lad.  nomination. 
T  Claude  Guyot,  seigneur  de  Charmeau  et  du  Cou- 
lombier.  Conseiller,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy 
nostre  sire,  et  Contrerolleur  de  la  Chancellerye  de 


Nomination  des  officiers  de  la  Monnoye  de  Pauis. 

37  novembre  i55o.  (Fol.  ao4.) 

France ,  Prévost  des  Marchans ,  et  les  Eschevins  de  la 
Ville  de  Paris,  à  tous  ceulx  que  ces  présentes  lettres 
verront,  salut. 

tt  Comme  par  les  lettres  de  edict  dernièrement  fait 
par  le  Roy  sur  l'ordre  et  establissement  de  ses  Mon- 
noyes, données  à  Fontainebleaue,  le  xiiii°  Janvier 
mil  v'  xLix,  ayt,  entre  autres  choses,  esté  ordonné  que 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Maires,  Capi- 
tolz  et  autres  gouverneurs  et  officiers  des  Villes  nom- 
meroyent  gens  experlz,  de  bonne  vie  et  honneste 
conversation,  pour  excercer  les  estatz  et  offices  desd. 
Monnoyes'^'; 

ttSavoirfaisonsque,  pour  obtempérer  au  bon  plaisir 
et  voulloir  dud.  seigneur  et  après  (jue,  par  informacion 
deuement  faicte  et  certiffication  de  mess"  les  Gene- 
raulx des  Monnoyes,  nous  est  aparu  que  Sébastian 
de  RiberoUes,  Maistre particullier  delà  Monnoye  or- 
dinaire de  ceste  Ville  de  Paris,  Ferry  Hochecorne  et 
Jacques  Gohier,  gardes,  Nicolas  Vauldor,  essayeur, 
Claude  Lemay,  tailleur,  et  Guillaume  Brisart,  contre- 
garde  ,  sont  gens  de  bien ,  bonne  et  honneste  conver- 
sation, etlesquelz  se  sont  tousjours  bien  ethonnes- 
tement gouvernez  en  l'excercice  desd.  estatz,  sans  y 
avoir  aucunement  malversé  ne  faict  aucune  faulte; 
pour  ces  causes,  avons  au  Roy  nosiredict  jeigneur 
nommé  et  présenté,  nommons  et  présentons  iceulx 
Sébastian  de  RiberoUes  pour  Testât  de  Maistre  par- 
ticullier, Ferry  Hochecorne  et  Jacques  Gohier,  pour 


"'  Les  mots  entre  crochets  sont  une  addition  postérieure. 

<-'  Cosme  Luillier,  seigneur  du  Saussay  et  de  Saint-Gratien ,  avait  été  élu  éclievin  le  16  aoilt  précédent.  11  était  le  sixième  enfant 
de  Jean  Luillier,  seigneur  de  Vé,  Lieutenant  civil  au  Chàtelet,  puis  Procureur  général  au  Parlement,  mort  en  i5oû,  et  de  Jeanne 
de  Nanterre.  Moréri  (t.  VI,  p.  igg)  a  donné  la  généalogie  de  cette  ancienne  et  considérable  famille  parisienne. 

'"  Augustin  II,  quatrième  fds  d'Augustin  I",  seigneur  de  Bonneuil  et  de  Claude  de  Marie,  fut  successivement  Avocat  du  Roi  au 
Chàtelet  de  Paris  et  bailli  du  For-l'Evèque ,  puis  Avocat  général  au  Parlement  de  Paris,  en  1567,  et  enfin  Président  à  mortier  en  la 
même  Cour,  à  la  mort  de  Guy  du  Faur,  seigneur  de  Pibrac  (i58.5),  charge  dont  il  se  démit  au  bout  de  dix  ans. 

'*'  Dans  les  registres  de  la  Cour  des  Monnaies,  ce  nom  est  ordinairement  écrit  Boimrl  ou  Boissart. 

W  L'article  8  de  l'ordonnance  sur  les  Monnaies  donnée  à  Fontainebleau,  le  1/1  janvier  i53o  (n.  s.)  est  ainsi  conçu  :  cEt  iiflin 
que  t'ouvraige  qui  se  fera  èsd.  Monnoyes  soit  bien  et  loyaulment  laid  et  continué  et  par  gens  de  bien,  ordonnons  que  les  villes  où 
sont  establies  lesd.  Monnoyes  nous  présenteront  doresnavant  les  maistres,  gardes,  tailleurs,  essayeurs  et  contregardes  desd.  Monnoyes 
et  nous  certilTieront  iceulx  estre  gens  de  bien  et  de  bonne  renommée  et  conversation ,  et  lesquelz  seront  par  nous  pourveuz  desd. 
estatz  à  la  susd.  nomination  et  non  autrement,  et  receuz  par  les  Generaulx  de  noz  Moniioyes  à  Paris,  après  qu'ilz  auront  esté  par 
eulx  examinez  et  trouvez  suffisans  pour  excercer  lesd.  estatz  et  offices.  Et  quant  au\  olTiciers  qui  sont  de  présent  èsdictes  Monnoyes, 
nous  voulions  iceulx  nous  estre  certifiiez  et  nommez  par  lesd.  villes,  s'iiz  congnoissent  qu'ilz  soient  geus  suffisans  et  de  probité  requise 
et,  à  leur  nomination,  ilz  seront  de  nouvel  par  nous  pourveuz.  Et  oîi  lesd.  villes  ne  les  vouldroienl  nommer  et  certifTier,  nous  voul- 
ions cl  leur  enjoignons  nous  en  nommer  d'aultres,  telz  que  bon  leur  semblera,  ydoines  toutesl'ois  et  suffisans. n  Ladite  ordonnance 
fut  enregistrée  à  la  Cour  des  Monnaies,  le  3i  janvier  i5.to  {Archives  nationales,  Z'""  Ci,  fol.  ,34-38)  et  au  Parlement,  le  i3  février 
suivant,  mais  avec  des  modifications  aux  articles  10,  21  ot  2 a  (  Voy.  X'"  8616,  loi.  3g5,  et  Fonlanon,  t.  II,  p.  i33).  La  ville  de  Lyon 
fut  la  première  à  se  conformer  à  cette  prescription.  Elle  nomma  les  ofliciers  de  la  Monnaie  par  lettres  du  3o  mars  i55o  (Z'''  6.'i , 
fol.  66).  Paris  ne  s'exécuta,  comme  on  le  voit  ici,  que  huit  mois  après. 


[i55o] 

Testât  de  gardes;  Mcolas  Vaudor,  pour  Testât  d'es- 
sayeur, Claude  Lemay,  pour  Testât  de  tailleur,  et 
Guillaume  Brisart,  pour  Testât  de  contregarde, 
comme  suffisans,  cappables  et  expérimentez  pour 
Texcercice  desd.  estalz.  En  tesmoing  de  quoy,  nous 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


229 


avons  faict  niectre  le  scel  de  lad.  Prevostë  des  Mar- 
chans  à  cesd.  présentes. 

tA  Paris,  le  xxvir^  jour  de  Novembre  mil  cinq 
cens  cinquante,  •i 

Signé  :  «  Bachelier,  w 


CCXLI  [CXC].  —  Lettres  de  monseigneur  le  Connestable.  —  Archers. 

i"  décembre  i55of".  (Fol.  9o5.1 


Aujourd'uv  ont  este'  apporté  au  Bureau  de  la  Ville 
de  Paris  lettres  missives  de  monseigneur  le  Con- 
nestable,  et  la  coppie  d'une  lettres  patentes  du  Roy, 
dont  la  teneur  ensuit  : 

i5  novembre  i55o. 

T Messieurs,  le  Roy  ayant  singulier  désir  que  les 
ordonnances  faictes  par  ses  prédécesseurs  soient  ob- 
servées et  gardées,  comme  il  appartient,  mesmes 
es  choses  créés  et  establies  pour  le  reiglement  des 
bonnes  villes  de  son  royaulme,  et  speciallement  en 
sa  bonne  Ville  de  Paris,  qui  en  est  la  principalle,  a 
donné  la  charge,  cappitainerye  et  conduicte  des 
trois  bandes  d'archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers 
dicelle  au  s'du  Belloy,  gentilhomme,  proche  voisin  de 
vostredicle  Ville,  homme  de  bien  et  de  service,  pour 
les  mener,  dresser  et  conduire'^',  quant  besoing  sera 
pour  le  service  de  lad.  Ville,  afin  qu'ilz  ne  soient  et 
demeurent  plus,  ainsi  comme  ilz  sont  de  présent, 
inutilles,  sans  estre  si  peu  que  riens  employez  au 
service  d'icelle,  comme  chascun  peult  veoir  et  con- 
gnoistre,  par  faulte  d'estre  dressez,  menez  et  con- 
duilz  par  homme  qui  le  sache  faire,  comme  il  apar- 
tienl,  ainsi  que  s'en  sraura  bien  acquicter,  à  vostre 
contentement,  led.  du  Belloy,  qui  en  a  ses  lettres 
expédiées,  comme  pourrez  veoir  par  le  double  d"i- 
celles.  Dont  je  vous  ay  bien  voullu  advertir,  et  icelles 
vous  faire  communiquer  premier  que  les  faire  mectre 
au  sceau,  pour  entendre  s'il  y  a  chose  qui  empesche 
ce  que  soyez  plustost  pour  ensuivre  le  vouUoir  du 
Roy,  qui  désire  lousjours  le  bien  et  décoration  de 
vostredicle  Ville,  especiallement  en  cest  endroit, 
qui  est  chose  jà  par  cy  devant  ordonnée  par  ses 


prédécesseurs  et  tant  requise  pour  le  bien  et  seu- 
reté  de  vostredicte  Ville,  que  de  la  veoir  ainsi  de- 
meurer inutille;  et  sur  le  tout  m'en  mander  vostre 
avis,  pour  le  faire  entendre  aud.  seigneur  qui, 
comme  dit  est,  désire  sur  toutes  choses,  le  bien, 
repos  et  augmentacion  d'icelle,  avec  le  reiglement 
des  choses  ordonnées  pour  le  bien  de  la  chose  pu- 
blique, vous  advisant  qu'il  me  desplairoit  de  veoir 
chose  qui  fut  contrevenant  à  cela,  autant  que  voisin 
ne  amy  que  vous  ayez,  qui  me  fera  faire  fin  de  la 
présente.  Priant  nostre  Seigneur  vous  donner.  Mes- 
sieurs, ce  que  desirez. 

frD'Evreuz,  ce  xv"  jour  de  Novembre  mil  v' cin- 
quante. 

«  Vostre  bien  bon  amy 

ttMoNTMORANCY.  n 

Lettres  patentes  pour  la  création 

d'u.ng  cappitaine  des  arbalestriers,  archers 

et  hacquebutiers  de  la  Ville. 

(rlIraRY,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
tous  presens  et  advenir,  salut. 

r  Comme  pour  la  garde,  seureté  et  protection  de 
noslre  bonne  ville  et  cité  de  Paris,  principalle  et 
cappitalle  de  nostre  Royaulme,  et  afin  d'empescher 
toutes  ceditions  et  émotions  populaires  et  autres  as- 
semblées ilicites,  noz  prédécesseurs  Roys  ayent 
faict,  créé,  ordonné  et  estably  six  vinglz  archers, 
soixante  arbalestriers  et  cent  hacquebutiers,  qui  font 
trois  compaignées  faisans  en  nombre  deux  cens 
quatre  vingtz  personnes,  avec  les  previlleiges,  fran- 
chises et  droitz  qu'il  est  porté  par  leurs  lettres  de 
Chartres''';  lesquelz,  toutes  et  quantesfoys  que  be- 


'"'  Le  lîegisire  n'indiquant  point  de  date,  on  devrait  strictement  donner  à  ce  parafjraphe  celle  desdeuï  précédenis.  La  oonvocalion 
des  Conseillers  o vendredi  prochain  v'  décembre ti ,  qui  le  termine,  nous  a  déterminé  à  choisir  une  date  intermédiaire  entre  le  37  no- 
vembre et  le  5  décembre. 

"'  Antoine  du  Belloy,  scijjneur  de  Francières,  appartenait  à  une  ancienne  maison  de  l'Ile  de  France,  dont  la  généalogie  a  été 
composée  par  Claude-François- Marie,  marquis  du  Belloy  et  imprimée  sous  ce  litre  :  r Généalogie  de  la  Maison  Du  Belloy,  dressée  sur 
titres  originaux,  ntr  d'anciennes  montres,  acquits  ou  quittances  de  service  militaire,  rolles  des  compagnies  d'ordonnances  et  comptes 
ancien»  des  Trésoriers  des  Guerres  de  nos  Rois,  etc.  (Paris,  Tbiboust,  17Û7,  in-4°.) 

"  La  création  des  cent  arquebusiers  de  Paris  ue  remonte  qu'à  l'année  iSai  (édit  donné  à  Paris,  au  mois  de  mars  iSaS,  a.  s.), 


230 


REGISTRES  DU  BUREAU 


soing  est  pour  la  force  requise  pour  la  conservation 
de  Testât  de  nous  et  de  nostredicte  Ville,  et  main- 
tenir et  garder  on  seureté  les  bourgeois,  manans  et 
habitans  d'icelle,  sont  assemblez  en  armes,  conduitz 
et  menez  par  trois  cappitaines  choisiz  et  csleuz, 
suyvant  lesd.  franchises  et  previlleges,  par  le  nombre 
d'icelles  compaignées,  chascun  en  leur  regard;  et 
pour  ce  que  lesd.  cappitaines  estans  faictz  de  per- 
sonnes du  nombre  desd.  bandes  et  ainsi  par  eulx 
choisys  et  esleuz ,  ne  sont  gens  expérimentez  et  ex- 
cercitez  au  faict  des  armes,  ne  saichant  ce  qui  leur 
est  requis  faire  pour  la  conduicte  desd.  archers,  ar- 
balestriers  et  hacquebutiers,  y  allans  pour  les  rompre 
et  garder  d'eulx  assembler,  y  estoient  en  très  mau- 
vais ordre,  à  faulte  de  bonne  conduicte; 

r Avons  advisé  que,  pour  à  ce  pourveoir  et 
donner  bon  ordre  à  la  conduicte  des  gens  desd. 
trois  compaignées,  pour  s'en  servir  es  effeetz  des- 
susdictz,  quant  besoing  sera,  il  est  requis  de  créer, 
commectre  et  eslablir  ung  cappitaine  qui  soit  per- 
sonnage expérimenté  au  faict  des  armes,  que  nous 
congnoissions  estre  pour  bien  et  fideliement  s'en 
acquicter,  et  duquel  nous  ayons  entière  fiance  et 
seureté;  n'entendant  pourtant  par  ce  desroger  ne 
prejudicier  aux  previlleges,  franchises  et  libertez 
de  nostredicte  Ville,  archers,  arbalestriers  et  hac- 
quebutiers d'icelle. 

r  Savoir  faisons  que  nous ,  pour  les  causes  dessus- 
dictes  et  autres  bonnes  et  raisonnables  considéra- 
tions à  ce  nous  mouvans,  avons,  de  certaine  science, 
plaine  puissance  et  auctorité  royal,  faict,  créé,  érigé 
et  estably,  faisons,  créons,  érigeons  et  eslablissons, 
en  nostredicte  Ville  de  Paris,  ung  cappitaine  gêne- 
rai, pour  avoir  la  charge  et  conduicte  desd.  trois 
bandes  d'archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers;  et 
ce  loutesfoys  soubz  l'auctorilé  de  nostre  Prévost  de 
Paris  ou  son  Lieutenant,  et  des  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostredicte  Ville.  Et  en  ce 
faisant,  avons  cassé,  révoqué  et  supprimé,  cas- 
sons, révoquons  et  supprimons  les  trois  autres  cap- 
pitaines esleuz  par  ceulx  desd.  bandes,  et  au  lieu 
d'iceulx,  après  avoir  esté  deuement  informez  de  la 
suffisance  de  nostre  cher  et  bien  amé  Anthoine  du 
Belloy,  et  de  ses  sens,  loyaulté  et  expérience  au  faict 
des  armes,  iceliuy,  pour  ces  causes,  en  faveur  aussi 


[i55o] 

et  pour  considération  des  services  qu'il  a  par  cy  de- 
vant faictz  au  feu  Roy,  nostre  très  honnoré  seigneur 
et  père  et  à  nous,  au  faict  des  guerres,  avons  dep- 
putté,  ordonné  et  estably,  depputtons,  ordonnons 
et  establissons,  par  les  présentes,  en  l'estat  et  charge 
de  cappitaine  gênerai  desd.  trois  bandes  d'archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers  de  nostredicte  Ville  de 
Paris,  lesquelz  voulions  luy  obeyr  comme  à  leur 
cappitaine  gênerai,  soubz  l'auctorité  toutesfoys  de 
nostredict  Pi-evost  de  Paris,  ou  sondict  Lieutenant, 
et  desd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nos- 
tredicte Ville,  comme  dit  est;  voullans  que  les  sus- 
dictz  cappitaines  desdictes  trois  bandes,  qui  sont  à 
présent,  soient  et  demeurent,  pour  le  temps  qu'ilz 
ont  esté  esleuz,  lieutenans  dud.  du  Belloy,  en 
chascune  desd.  bandes,  et  que  cy  après,  vaccation 
advenant  desd.  lieutenans  ou  desd.  archers,  arbales- 
triers et  hacquebutiers  d'icelles  bandes,  led.  cappi- 
taine gênerai  en  puisse  choisir  d'autres  en  leur  lieu, 
qu'il  sera  tenu  présenter  à  nostre  Prévost  de  Paris 
et  Prévost  des  Marchans,  pour  recevoir  le  serment 
en  la  forme  et  manière  acoustumée,  et  sans  aucune- 
ment desroger  ne  prejudicier  aux  previlleges,  fran- 
chises et  libertez  de  nostredicte  Ville  et  desd.  archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers,  lesquelz,  comme  dit 
est,  voulions  demeurer  en  leur  force  et  vertu,  aussi 
que  toutes  et  quantesfoys  que  vaccation  adviendra 
cy  après  dud.  estât  de  cappitaine,  soit  par  mort, 
résignation  ou  autrement,  il  y  soit  pourveu  par  lesd. 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins;  pour  de  lad. 
charge  et  cappitainerye  joyr  et  user  par  led.  An- 
thoine du  Belloy,  aux  honneurs,  auctoritez,  préro- 
gatives, preheminences,  franchises,  libertez  et  droitz 
qui  y  appartiennent. 

ttSi  donnons  en  mandement,  par  ces  mesmes 
présentes,  au  Prévost  de  Paris  et  ausdictz  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  nostredicte  Ville  que 
noz  présentes  lettres  de  création  et  érection  ilz 
facent  lire,  publier  et  enregistrer  es  registres  de 
leurs  jurisdictions,  et  que  dud.  Anthoine  du  Belloy 
pris  et  receule  serment,  pour  ce  deuet  acoustumé, 
ilz  le  facent  joyr  et  user  de  lad.  charge  et  cappitai- 
nerye plainement  et  paisiblement,  cessans  et  fai- 
sans cesser  tous  troubles  et  empeschemens  au  con- 
traire.   Car  tel    est  nostre  plaisir.   Nonobstant  le 


mais  la  compagnie  des  arbalétriers  avait  été  établie  par  le  roi  Jean  le  Bon,  le  g  août  iSag,  et  celle  des  archers,  par  lettres  de 
Charles  VI,  en  date  du  12  juin  i4ii.  Les  privilèges  des  premiers  avaient  été  confirmés  par  Henri  II,  quelques  mois  après  son  avè- 
nement (Fontainebleau,  janvier  i5/i8,  n.  s.)  et  ceux  des  arbalétriers  le  mois  d'après.  Le  même  roi  donna  une  nouvelle  confirmation 
des  droits  et  prérogatives  des  trois  compagnies  parisiennes,  au  mois  d'août  1557.  (Voy.  Blanchard,  Compilation  chronologique  de»  Or- 
donnance!,  clc,  in-fol.  t.  l",  aux  dates.) 


[i55o] 

dessusdict  previileige  d'eslire  par  iesd.  archers ,  arba- 
lestriers  et  hacquebutiers  leursdictz  trois  cappi- 
taines,  à  quoy,  pour  ce  regard  seuHement,  nous 
avons  desrogé  et  desrogeons,  leursdictz  previileges 
et  autres  choses  demourans  en  leur  force  et  vertu. 
Et  afln  que  ce  soit  chose  ferme  et  stable  à  tousjours, 
nous  avons  faict  mettre  noslre  scel  à  cesdictfis  pré- 
sentes. Sauf  en  autres  choses  noslre  droict  et  Tautruy 
en  toutes. 

tr  Donné  à  Sainct  Germain  en  Laye,  au  moys  de 
Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cinquante, 
et  de  nostre  règne  le  quatriesme  ''*.  n 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


231 


Et  sur  le  reply  :  r  Par  le  Roy,  le  sire  de  Mont- 
morancy,  Connestable  et  Granl  Maistre  de  France, 
présent.  Du  Thier.  n 

ft  Collation  a  esté  faicte  de  la  présente  coppie  à 
l'original  par  moy,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy, 
Berthereau.n 

Suyvant  lesquelles  lettres,  mond.  s''  le  Prévost 
des  Marchans  commande  faire  mandemens  à  mess" 
les  Conseillers  de  lad.  Ville ,  pour  eulx  trouver  ven- 
dredi prochain,  v'decembre,  en  i'Ostelde  lad.  Ville, 
pour  dire  leur  avis  sur  lesdictes  lettres. 


CCXLII  [CXCl].  —  Assemblée  de  Conseil  pour  l\  création  d'ung  cappitaine  général 

DES  BANDES  d'aRCHERS,  ARBALESTRIERS   ET   HACQUEBUTIERS  DE    LA  VlLLE. 
5  décembre  i55o.  (Fol.  307.) 


Du  vendredi,  cinqiesme  jour  de  Décembre  mil 
v'  cinquante. 

En  assemble'e  le  jour  d'huy  faicte,  en  I'Ostelde  la 
Ville  de  Paris,  de  Mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  les  lettres  missives  de  monseigneur  le  Connes- 
table et  coppie  de  lettres  patentes  du  Roy  pour  le 
faict  de  la  création  et  érection  d'ung  cappitaine  gê- 
nerai des  trois  bendes  d'archers,  arbalestriers  et 
hacquebutiers  de  la  Ville  de  Paris;  en  laquelle  se 
sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons""  le  Prévost  des  Marchans,  m°  Claude 
Guyot  ; 

Mess"Lejay  et  Luillier,  Eschevins; 


Mons''  d'Athis,  Conseiller  en  la  Court,  mons'  de- 
Livres,  T.  de  Bragelongne,  Lecomte,  Larcher  et 
Hennequin,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  lecture  faicte  de?d.  lettres  patentes  et  mis- 
sives ,  mons''  le  Prévost  a  mys  la  matière  en  délibéra- 
tion, mais,  [veu]  que  l'assistance  estoit  trop  petite, 
a  esté  ordonné  que  l'affaire  seroit  remise  à  ung 
aulre  jour,  et  neantmoings,  ce  pendant,  Iesd.  lettres 
seroient  doublées  et  la  coppie  baillée  aux  cappitaines 
desd.  archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers  et  leurs 
iieuxtenans,  pour  en  communiquer  avec  leur  con- 
seil et  rapporter  leur  avis  par  escript  au  Bureau  de 
lad.  Ville,  dedans  trois  jours,  pour  estre  veu  par  le 
Conseil  d'icelle  Ville,  qui  pour  ce  sera  assemblé. 


CCXLIII  [CXCII]. —  Nomination  faicte  par  la  Ville  des  Maistbes  des  Enffans  Rouges'-''. 

9  déccrabrc  t55o.  (Fol.  207  v".) 


Du  ix""*  jour  de  Décembre  mil  v'  i. 

Veue  la  requesle  à  nous  faicte  et  présentée  par 
nobles  hommes,  m"  Michel  Tambonneau  et  An- 
thoine  Petremol,  Conseillers  du  Roy  nostre  Sire  et 
Maistres  ordinaires  de  ses  Comptes,  Gouverneurs  et 


administrateurs  de  la  maison  et  Hospital  des  Enf- 
fans  de  Dieu,  autrement  Rouges,  scituez  en  la  Ville 
de  Paris  près  le  Temple,  disans  que,  dès  l'an  mil 
cinq  cens  quarante  deux ,  en  vertu  des  lettres  patentes 
du  Roy,  données  à  Bryenne,  le  xx' jour  de  May  oud. 


'"  L'opposition  des  ofliciers  des  compagnies  et  les  remonstrances  de  la  Ville  aboutirent  au  retrait  de  celte  ordonnance,  ainsi  qu'on 
le  verra  plus  loin,  S  CCXLVI;  aussi  ne  la  trouve-l-on  enregistrée  dans  aucune  des  Cours  souveraines.  Cependant  Antoine  du  Belloy 
ne  renonça  point  an  droit  qu'elle  lui  conférait,  et  à  force  de  persévérance  il  parvint  à  se  faire  recevoir  capitaine  général  des  archers, 
arbalétriers  et  arquebusiers,  le  9  avril  i55.5  (n.  s.).  On  trouvera  à  cette  date,  dans  le  volume  suivant  (H  1783,  fol.  i3o)  la  délibération 
du  Bureau  de  la  Ville  portant  que  les  ofliciers  des  trois  comp.ignies  s'ctant  départis  de  leur  opposition ,  il  n'y  a  plus  de  motif  pour 
empêcher  le  capitaine  général  dans  l'exercice  de  sa  charge  (Voy.  Dom  l'élibien,  //i»(.  de  la  ville  de  Pari»,  t.  V,  p.  383).  L'ordonnance 
du  mois  de  septembre  i55o  ayant  obtenu  de  la  sorte  force  de  loi,  a  été  publiée  par  l'auteur  du  Recueil  de»  privilèges  de»  Archers 
de  la  Ville  de  Pui-i»,  p.  65. 

'*'  Le  titre  primitif  portait  simplement  :  Maistres  des  Enjfans  Rouges.  La  première  partie  est  une  addition  postérieure  d'un  siècle. 


232 


REGISTRES  DU  RUREAU 


an  v'xLii'*',  lesd.  supplians,  maislre  Thibault  de 
Longuejoe,  s'  d'Yverny®,  aussi  Consellier  du  Roy 
et  JMaistrc  des  Requestes  ordinaire  de  sonHostel,  et 
Vaast  de  Marie ,  s' de  Vaugien  '^'  auroient  à  la  nomi- 
nation, pour  reste  foy  seuliement,  de  feu  mons'le 
Président  Rriçonnet  C*',  en  son  vivant  premier  et  prin- 
cipal Gouverneur  desd.  Enffans,  par  nous  esté  esleuz 
aud.  gouvernement,  et  pour  i'advenir  que  nous  en 
esliryons  d'autres,  ainsi  que  adviserions  et  les  plus 
prochains  dud.  Hospital  que  nous  pourrions,  pourveu 
qu'il  y  en  eust  aucuns  officiers  du  Roy;  et  iceulx 
esleuz  nous  seroient  présentez  pour  en  recevoir  le 
serment,  comme  nous  faisons  des  Maistres  et  Gou- 
verneurs de  l'Ostel  Dieu  de  Paris ,  ainsi  qu'il  a  pieu 
au  feu  roy  Françoys  nous  ordonner  par  sesd.  lettres 
patentes;  lequel  s'Rriçonnet,  depuis  huitmoys  en  ça, 
seroit  allé  de  vie  à  trespas,  et  led.  s"^  de  Vaugyen, 
depuis  deux  ans  en  ça,  faict  sa  continuelle  résidence 
aud.  Vaugien,  ayant  du  tout  dellaissé  lad.  adminis- 


[i55o] 

tration;  et  qu'il  nous  pleust  eslire,  au  lieu  desd.  feu 
Rriçonnet  et  Vaugien,  comme  il  est  très  requis  et 
neccessaire,  deux  autres  gouverneurs  avec  led.  s' 
d'Yverny  et  lesd.  supplians,  pour  le  bien  et  admi- 
nistration dud.  Hospilal,  telz  qu'il  nous  plairoit, 
voisins  et  demourans  près  icelluy,  à  ce  que  le  bien 
et  affaires  desd.  povres  Enffans  puissent  estre  cntre- 
tenuz  et  administrez,  selon  l'inlencion  et  voulloir 
du  Roy,  fondateur  dud.  Hospital  ; 

Considéré  le  contenu  en  lad.  requeste,  nous 
estans  assemblez  au  Rureau  de  lad.  Ville,  la  ma- 
tière mise  en  délibération,  nous,  pour  et  ou  nom 
d'icelle,  avons  ou  lieu  desd.  Rrissonnet  et  Vaugyen 
nommé  et  esleu,  nommons  et  eslisons,  par  ces 
présentes,  pour  gouverneurs  dud.  Hospital  mons' 
m'  Simon  Hennequin,  Greffier  des  presentacions 
de  la  court  de  Parlement,  et  m°  Anthoine  Trouvé, 
commis  au  Greffe  du  Chastelet  de  Paris.  En  tes- 
moing,  etc. 


CCXLIV  [CXGIII].  —  Pour  me  cappitaine  des  archers. 

i3  décembre  i55o.  (Fol.  208.) 


Du  samedi ,  xiu°  Décembre  ensuivant  mil  v''  l. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans,  Es- 
chevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser  sur 
la  nouvelle  création  d'ung  Cappitaine  gênerai  des 
archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers  de  lad.  Ville; 
en  laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 


Mons"^  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude  Guyot; 

Mess" Lejay,  Soly,  Choart'^l,  Luillier,  Eschevins; 

Mess"  d'Athis,Courtin,de  Livres,  de  Jumeauville, 
T.  de  Rragelongne,  Rouchart,  Larcher,  Rerthelemy, 
Croquet,  Conseillers  de  Ville. 

Mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  faict- récit  à 
la  compaignée  de  ce  qui  fut  conclud  en  la  dernière 


<■'  L'Hôpital  des  Enfanis-Dieu,  ou  des  Enfants-Rouges,  fondé  par  Marguerite,  reine  de  Navarre,  sœur  de  François  I",  fut  confirmé 
et  organisé  par  lettres  patentes  de  ce  prince,  datées  de  Paris,  janvier  i537  (n.  s.),  enregistrées  au  Parlement,  sauf  réserve,  le 
i"mars  suivant  (Archives  nat.,  X''  86i3,  fol.  24  \°)  et  au  Cliàtelet  [Bannières,  id.,  Y  9,  fol.  78  v°).  Le  18  janvier  i54i  (n.s.), 
une  déclaration  royale,  donnée  à  Fontainebleau,  attribua  aux  administrateurs  des  Enfants-Rouges  les  mêmes  droits  et  pouvoirs  qu'au 
gouverneur  de  l'Hôpital  du  Saint-Esprit  en  Grève  (X"86i3,  fol.  361,  et  Y  9,  fol.  ai6  v°).  Les  lettres  patentes  du  ao  mai  i54a, 
dont  il  est  question  ici,  sont  enregistrées  au  Parlement  de  Paris  (X''  861 3 ,  fol.  358);  elles  durent  alors  faire  l'objet  d'une  délibéra- 
tion du  Bureau  do  la  Ville;  mais  nous  avons  constaté  une  lacune  de  notre  Registre  précisément  à  cette  époque,  du  3  septembre  i54i 
au  6  juillet  i54a  (ci-dessus,  page  18).  Ajoutons  que  l'on  conserve  aux  Archives  nationales  un  registre  des  comptes  de  l'Hôpital  des 
Enfants-Rouges,  des  années  t535  à  iSSg  (KK  334). 

'*'  Thibaut  de  Longuejoue,  s'  d'Iverny,  avait  remplacé,  en  qualité  de  Maître  des  Requêtes  de  l'Hôtel,  son  père,  Mathieu  de  Lon- 
guejoue,  devenu  évêque  de  Soissons  (1 534-1 557).  Il  avait  épousé  Madeleine  lîrironnet,  fille  de  Jean  Rriçonnet,  seigneur  du  Plessis- 
Rideau,  second  président  en  la  Chnmbre  des  Comptes  de  Paris,  celui-là  même  dont  il  est  question  quelques  lignes  plus  bas,  et  de 
Louise  Raguier  (Blanchard,  ùénéal.  de»  Maîtres  des  Requêtes  de  l'Hôtel,  1670,  infol.  p.  357);  Thibaut  de  Longuejoue  lui-même 
mourait  deux  jours  après,  1 1  décembre  i55o;  il  fut  inhumé,  le  i3,  à  Saint-Gervais  (Archives  nat.,  X"  i568,  fol.  88  v"). 

(^>  Vaugien,  aujourd'hui  château  dépendant  de  la  commune  do  Saint-Remy-lcz-Glievreuse  (Seine-et-Oise).  Les  généalogies  de  la 
famille  de  Marie  ne  font  aucune  mention  de  ce  Vaast  de  Marie,  soigneur  de  Vaugien. 

'*'  Jean,  fils  de  Guillaume  Rriçonnet  le  jeune,  seigneur  du  Plessis-Rideau,  et  de  Raoulette  de  Bcaune,  fut  Conseiller  d'Etat,  Tré- 
sorier général  de  Provence  et  de  Dauphiné,  puis  second  président  des  Comptes,  à  la  place  de  Guillaume  Briçonnet,  évêque  de  Lodève, 
son  frère,  par  lettres  du  10  novembre  1607.  Outre  l'Hôpital  des  Enfants-Rouges,  il  administra  l'Hôtel-Dieu  de  Paris  jusqu'au  3o  oc- 
tobre i54o,  époque  où  il  se  fit  remplacer  par  Robert  Dauvet,  son  autre  gendre,  et  fit  bâtir  la  chapelle  dite  des  Briçonnets  en  l'église 
Saint-Jean-cn-Grève.  Le  P.  Anselme  (t.  VI,  p.  44o)  dit  qu'il  mourut  le  34  avril  1569.  On  voit  ici  qu'il  faut  lire  i55o. 

W  Le  scribe  a  écrit  par  inadvertance  Cherar. 


[i55o] 

assemblée,  suyvant  laquelle  les  cappitaines  des  ar- 
chers, arbalestriers  et  hacquebutiers  auroient  esté 
vers  leur  conseil,  qui  auroit  esté  d'avis  qu'ilz  s'adres- 
sassent à  mess"  de  lad.  Ville,  pour  les  faire  entre- 
tenir en  leui-s  previlleges.  Depuis,  auroient  lesd. 
bandes  apporté  au  Bureau  d'icelle  Ville  une  lettres 
de  chartre  et  previllege  octroyé  par  le  roy  Charles 
aux  Lx  arbalestriers,  en  l'an  un"  un"  ni  ''',  par  la- 
quelle appert  que  pour  ie  bien  et  seureté  de  lad. 
Ville,  led.  Roy  a  vouHu  que  lx  hommes  adonnez 
à  tirer  de  l'arbaleslre  feussent  prins  et  choisiz  du 
peuple  de  Paris,  lesquelz  feroient  emsemble  une 
conlralernité  et  se  excerciteroient  souvent  à  jouer 
desd.  arbalestrcs  à  la  butte,  et  celuy  qui  tireroit 
l'année  le  plus  droict  et  frapperoit  trois  foys  de 
suilte  ie  blanc  feust  esleu  roy,  et  le  mcilleu  d'après 
luy  seroit  connestable,  et  esliroient  ung  cappitaine 
d'entre  eulx  le  plus  suffisant,  lequel  ilz  yroicnt  pré- 
senter à  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins,  et  Prcvosl  de  Paris,  pour  estre  par  eulx  receu 
au  serment,  pour  servir  lad.  année  à  dresser  et  faire 
obeyr  tout  led.  nombre  à  mesd.  s"  les  Prévost  dos 
Marchans  et  Eschevins,  et  Prévost  de  Paris;  et  oii  il 
adviendroit  vaccation  de  l'ung  desd.  lx  hommes, 
choisir  par  led.  cappitaine  le  meilleu  arbalcstrier 
et  plus  suffisant  des  autres  bourgeois  de  Paris  et  le 
présenter  à  mesd.  s",  pour  le  faire  recevoir  au 
nombre  desd.  lx  ,  pour  servir  à  ce  qui  leur  seroit 
commandé  par  iceulx  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  estre  garnyz  d'armes  el  hocquetons  et  ce 
qu'il  convient  aud.  estât. 

Lesquelz  arbalestriers  et  les  autres  bandes  créez 
après  eulx,  s'il  advenoit  que  Mess"  de  lad.  Ville 
les  ïoulsissent  mener  hors  la  banlieue  d'iccHe,  se- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


233 


roient  tenuz  les  suyvre  en  armes,  bien  montez  et 
equippez,  et  n'auroient  chascun  pour  tout  sallaire 
que  trois  solz  tournois  par  joux",  monnoye  courrant, 
et  le  cappitaine  cinq  solz  tournois;  avec  ce  joy- 
roicnt  des  previlleges  et  franchises  de  quatriesme, 
huitiesme,  dixiesme  impositions  et  quelzconques 
aulres  aydes,  tailles,  guelz  et  arriereguetz ,  et  autres 
contenuz  èsd.  chartres. 

Cappitaine  gexehal. 

Ce  faict,  sont  coniparuz  Jehan  Bellot'^',  cappitaine 
des  vi"  archers,  Pierre  Renard  ">,  nagueres  cappi- 
taine des  soixante  arbalestriers  et  plusieurs  autres, 
eulx  faisans  et  portans  fortz  pour  la  plus  grande 
partie  desd.  nombres;  lesquelz  ont  requis  mesd.  sei- 
gneurs et  lesd.  Conseillers  estre  maintenuz  et  gar- 
dez en  leursdiclz  previlleges,  comme  ilz  avoient 
ncoustumé  d'antienneté,  et  (ju'ilz  einpeschoient  for- 
mellement que  led.  du  Belloy  fut  receu  leur  cappi- 
taine, autrement  perdroient  le  courage  de  plus  eulx 
excerciter  au  traict,  car  leur  espoir  de  parvenir 
aud.  estât  de  cappitaine  seroit  perdu,  et  qu'ilz  ne 
doibvcnt  avoir  autre  Coronat  ne  Cappitaine  gênerai 
que  mons"^  le  Prévost  des  Marchans  et  les  Eschevins 
de  lad.  Ville,  en  son  absence,  ausquelz  ilz  ont  le 
serinent  et  ont  tousjours  obey;  et  ne  parlent  point 
hors  cestedicte  ville  plus  d'une  nuyt,  sans  leur  de- 
mander congé,  et  leur  ont  promis  ne  vendre,  ne  en- 
gager leurs  armes  et  obeyr  à  leurs  commandemens , 
comme  ilz  sont  encore  prestz  à  toutes  heures. 

Sur  quoy  inond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  mys 
la  matière  en  délibération.  Tous  lesquelz  ont  remys 
l'affaire  encores  à  plus  grande  assemblée,  qui  sera 
demain  au  retour  de  la  procession  generalle. 


CCXLV  [CXGIV].  —  Procession  ge.xeballe. 

iti  décembre  i55o.  (Fol.  a 09.) 


Du  dimenche,  xiin'jour  de  Décembre  mil  v'  cin- 
<|uante. 

Aujourd'huy  ont  esté  faictes  processions  generalles 
en  l'église  de  Paris  et  à  l'entour  de  la  Cité,  en  la- 
quelle ont  assisté  mess"  de  la  court  de  Parlement 
et  mess"  les  Prévost  des  Marchans  el  Eschevins  de 


la  Ville  de  Paris,  acompaignez  de  mess"  les  Conseil- 
lers ,  Quarleniers  et  deux  notables  bourgeois  de  chas- 
cun quartier,  avec  les  lx  arbalestriers.  Et  ont  marché 
en  la  manière  acousluinéc,  pour  reparer  l'injure 
faiete  à  l'yinage  Nostre  Dame  en  lad.  église  par  ung 
hérétique  qui  fut  jeudi  bruslé  '*'. 


"■  Lettre»  patentes  doonëes  à  Beaugency  en  novembre  1 483.  Elles  confirment  les  privilèges  et  exemptions  accordées  par  Louis  XI, 
en  septembre  1/161,  aui  arbalclricrs  de  Piiiis  (liecueit  de»  Ordonnance»  de»  roi»  de  France,  lomo  Xl\,  page  18a). 

<"  Successeur  d'Engilbert  Baudouin,  qui  était  capitaine  des  cent  vingt  arehcrs  aux  mois  d'août  et  septembre  i548  (ci-dessus, 
p.  i33). 

'^)   Alia»  Bernard  {ibidtm).  Ces  capitaines  étaient  élus  chaque  année. 

<•'   Ce  luthérien  se  nommait  Jean  Thuret  et  était  originaire  de  Lorraine.  I.,e  dimanche  précédent,  7  décembre,  à  l'issue  des 

m.  3o 


iUrKlXCKIt    RATIOSALIm 


234 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55o] 


CCXLVI  [GXCV]. —  Pour  ung  cappitaink  général  des  bandes  d'archers,  arbalestriers,  etc. 

i/j  décembre  i55o.  (Fol.  aog.) 


Dud.  jour  de  diinenche,  xmi'  jour  de  Décembre 
mil  V'  L. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  certaines  lettres  patentes  et  missives  du  Roy  et 
de  monseigneur  leConnestable,  faisant  mention  de 
la  nouvelle  création  d'ung  cappitaine  gênerai  sur 
les  trois  bandes  d'arbalestriers,  archers  et  hacque- 
butiers  d'icelie  Ville;  en  laquelle  se  sont  trouvez, 
c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans ,  m' Claude  Guyot  ; 

Mess"  Soly,  Choart,  Lejay  et  Luiliier,  Esche- 
vins; 

Mons'  le  Président  Luiliier,  mons"  Viole  s''  d'Athis, 
mous"^  Dudrac,  Prévost,  de  Livres,  T.  de  Brage- 
longne,  Courtin,  Paillart,  Bouchart,  Larcher,  Ber- 
thelemy,  Croquet,  Hennequin,  M.  de  Bragelongne, 
T.  de  Montmirel,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
remonstré  les  assemblées  jà  tenues  par  cy  devant 
pour  cest  effect,  différées,  pour  le  petit  nombre  de 
Conseillers  jusques  à  ce  jour  d'uy  oij  s'est  trouvé  ceste 
compaignée,  et  qu'il  a  faict  faire  lecture  de  la  coppie 
desd.  lettres  patenles  du  Roy  et  desd.  missives  de 
monseigneur  le  Conneslable,  emsemble  recité  le 
contenu  es  lettres  de  chartres  de  la  création  desd. 
arbalestriers,  à  eulx  octroyées  par  le  roy  CharJes,  l'an 
mil  nu"  mi'^  m,  faisant  mention  des  précédentes,  et 
les  remonstrances  faictes  en  plain  Conseil  par  les 
cappitaines,  lieuxtenans  et  maistres  de  la  confrairye 
desd.  bandes,  eulx  faisans  etporlans  fortz  pour  leurs- 
dictz  nombres,  ou  la  pluspart  d'iceulx,  a  uiys  la 


matière  en  délibération  et  demandé  l'avis  et  oppi- 
nyon  à  tous  les  assistans. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré 
que,  actendu  que,  depuis  la  création  desd.  bandes, 
n'y  a  eu  autre  cappitaine  gênerai,  sinon  monseigneur 
le  Gouverneur  de  Paris,  après  luy  mess"  les  Prévost 
de  Paiis  et  des  Marchans,  qui  ont  la  jurisdition  et 
auctorité  sur  lesd.  bandes,  pour  en  avoir  service 
toutes  les  foys  qu'il  en  a  esté  et  sera  besoing,  et 
commander  aux  cappitaines  esleuz  de  l'ung  d'entre 
eulx,  residens  à  Paris,  et  trouvé  le  plus  expert  au 
traict  et  qui  aura  pour  l'année  plus  souvent  frappé  au 
blanc;  laquelle  année  Gnye,  procèdent  à  l'eslection 
d'ung  autre  qu'ilz  présentent  emsemblement  aus- 
diclz  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  pour  estre 
d'eulx  receu  au  serment  ou  renvoyé;  par  lequel 
serment  leur  promectent  de  ne  partir  plus  d'une 
nuyt  hors  lad.  Ville,  sans  leur  congé  et  licence, 
qu'ilz  obeyrout  à  leurs  commandemens  et  quilz  ne 
venderont  ou  engageront  leurs  armes  et  hocquetons, 
sans  neccessité  et  le  faire  savoir  ausdictz  Prévost 
et  Eschevins,  et  d'obeyr  à  leur  cappitaine  esleu  et 
receu  par  lad.  Ville,  présent  et  advenir. 

Parquoy  on  doibt  implorer  l'ayde  de  mondict 
seigneur  le  Connestable,  qui  a  tousjours  esté  pro- 
tecteur des  previlleges  et  biens  de  lad.  Ville,  luy 
escripre  par  lettres  et  le  supplier  de  bouche  qui 
luy  plaise  supplier  le  Roy  ne  riens  inover,  laisser 
lad.  Ville  en  son  auctorité  et  previlleges  et  se  fier  à 
sa  bonne  Ville  qui  luy  a  esté  tousjours  si  fidelle  et 
obeyssante  que  chascun  scet  et  peult  congnoistre,  et 
qui  a  si  bien  gouverné  lesd.  bandes,  depuis  leur- 
dicte  création  que  jamais  n'en  vint  inconvénient; 


vêpres,  il  avait  pénétré,  une  épée  nue  à  la  main ,  dans  la  nef  de  Noire-Dame,  et  se  dirigeait  vers  la  slatue  de  la  Vierge;  il  fut  arrêté 
avant  d'avoir  pu  mettre  son  dessein  à  exécution  et  conduit  en  prison.  Interrogé  par  le  Bailli  du  Chapitre,  présent  à  celle  scène,  il 
avoua  que  son  but  était  de  frapper  et  de  détruire  la  statue.  Le  l^arlement  instruisit  promplement  son  procès  et  le  condamna  à  avoir  la 
langue  coupée  et  à  être  brûlé  vif.  L'arrêt  fut  exécuté  le  jeudi  1 1  décembre,  sur  le  parvis  Notre-Dame.  Les  lundi  et  mardi  précédents 
avaient  été  employés  par  les  cbanoines  à  des  cérémonies  expiatoires,  et  les  jours  suivants  la  procession  générale  fut  résolue  de  concert 
avec  le  Parlement  {Archives  nal.,  Reg.  capiluL,  LL  aSo,  p.  180-181).  Voir  aussi  les  délibérations  de  la  Cour  au  sujet  de  celle  pro- 
cession, les  mercredi  10  et  jeudi  11  décembre  (/îe,';.  du  Conseil,  X"  i568,  fol.  83  et  85).  Voici  une  courte  relation  de  la  cérémonie, 
extraite  du  même  registre  :  trDu  dymanche  xiiu'  décembre  mil  v"  l.  Ce  jour  d'buy,  suyvant  la  délibération  des  mercredy  et  jeiidy 
derniers,  la  Court  s'est  assemblée  ou  Palais,  envyron  huict  heures  du  matin,  et  est  partie  à  neuf  heures  et  allée  à  pied,  en  robbes 
rouges  et  chappcrons  à  bourlet,  par  la  rue  de  la  Calende,  à  l'église  Nostre-Dame,  et  assisté  à  la  procession  générale,  en  deue  révé- 
rence et  dévotion ,  faicte  d'icelle  église  par  ladicte  rue  de  la  Calende ,  court  du  Palais ,  ou  y  a  une  station  et  reposiloire ,  à  l'endroict  de 
la  Saincte  Chappelle,  pour  la  Vraye  Croix  et  chef  sainct  Denys,  estans  à  la  fenestre  haulte  de  ladicte  Saincte  Chappelle,  et  par  la  rue 
Saincte  Croix  et  le  Cloistre  retournant  à  ladicte  église.  A  laquelle  procession  a  esté  portée  l'hostie  sacrée,  vray  corps  de  nostre  Rédemp- 
teur, par  l'abbé  de  Sainct-Magloire,  qui  a  célébré  la  messe  solemnelle,  à  laquelle  seniblablement  a  assisté  lad.  Court»  (X"  i568, 
fol.  108  v"). 


[i55o] 

entretenir  aussi  icelles  bandes  en  leur  previUege 
acouslumé,  actendu  qu'ilz  n'ont  nulz  gages,  sinon 
le  previllege  de  leur  creu  et  d'eslire  et  présenter  à 
lad.  Ville  l'ung  d'entre  eulx  pour  cappitaine. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


235 


Et  pour  porter  lesdictes  lettres  et  faire  lesdictes 
remonslrances,  a  esté  esleu,  au  Bureau  d'icelle 
Ville,  m'  Anthoine  Poart,  Procureur  du  Roy  et  de 
ladicte  Ville. 


CGXLVII  [CXCVl].  —  Responce  dud.  Procureur  du  Roy. 

17  décembre  i55o.  (Fol.  ato  v°.) 


Lequel  Procureur  partit  de  cestedicte  Ville,  le 
xvii' jour  de  décembre  oud.  an,  et  luy  arrivé  à  Bloys, 
oîi  esloit  le  Roy,  feist  la  révérence  à  monseigneur  le 
Connestable.  Et  en  luy  présentant  les  lettres  de  lad. 
Ville,  luy  dit  que  Messieurs  d'icelle  se  recomman- 
doient  bien  humblement  à  sa  bonne  grâce  et  que  lad. 
lettre  contenoit  la  responce  des  lettres  qui  luy  avoit 
pieu  leur  escripre  pour  le  faict  de  la  création  d'ung 
cappitaine  gênerai  desd.  trois  bendes,  et  le  remercia 
du  bien  qu'il  avoit  faict  à  lad.  Ville  de  leur  deman- 
der leur  avis  sur  lad.  création,  auparavant  que  les 
lettres  feussent  expédiées  et  scellées,  et  que  en  ce 
iiz  avoient  congneu  le  bon  voulloir  qu'il  avoit  en- 
vers lad.  Ville  de  ne  voulloir  riens  faire  de  ce  qu'il 
pensoit  qui  leur  touchast,  sans  premièrement  les 
advertir. 

Lequel  seigneur  Connestable  feist  lire  lesd.  lettres 
par  inons'  Berthereau,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy 
et  Bailly  du  Palais.  Et  après  icelles  veues,  led. 
Procureur  luy  feist  les  remonslrances  bien  amples, 
ainsi  qu'ilz  avoient  esié  délibérées  par  le  Conseil, 
et  le  pria  bien  humblement  d'eslre  moyen  que  lad. 
Ville  feust  entretenue  en  ses  previlleiges,  franchises 
et  libériez,  et  que  autre  que  mondict  s' le  Prévost 
des  Marchans  et  Prévost  de  Paris  ne  feussent  cap- 
pitaine desd.  bandes,  soubz  monseigneur  le  Gouver- 
neur, son  frère ''h 

Sur  quoy  led.  seigneur  Connestable  luy  dist  qu'il 


pensoit  faire  plaisir  à  la  Ville  de  présenter  ung 
gentilhomme,  homme  de  bien,  pour  cappitaine 
desd.  trois  bendes,  et  que,  puisqu'il  a  entendu  le 
voulloir  de  Mess"  de  lad.  Ville,  qu'il  meclra  peyne 
de  ne  riens  faire  contre  leur  voulloir. 

[Maisons  du  Petit  Pont.] 
Et  quant  aux  lettres  de  provision  que  led.  Pro- 
cureur avoit  charge  de  obtenir,  pour  faire  baslir  les 
maisons  de  Petit  Pont,  après  en  avoir  parlé  à  mon- 
seigneur le  Chancellier  bien  au  long,  lequel  luy 
feist  responce  qu'il  en  failloit  parler  au  Conseil, 
présenta  les  pièces  concernans  lad.  provision  à 
mons'"  de  Seaulx  ('•'',  Conseiller  du  Roy  et  Maistre 
des  Requestes  ordinaires  de  son  Hostel,  pour  en  faire 
son  rapport  aud.  Conseil.  Et  à  l'issue  dud.  Conseil, 
fut  faicle  responce  aud.  Procureur  que  l'expédition 
des  lettres  de  lad.  provision  avoit  esté  retardée,  au 
moyen  qu'on  avoit  mys  en  faict  que  au  bail  des  fer- 
mes on  ne  faisoit  appeler  mons'  le  General  de  La 
Chesnaye,  ou  son  commis,  et  pour  autres  calomp- 
nyes  et  faulses  accusations,  pour  lesquelles  le  Roy 
avoit  escript  à  lad.  Ville  pour  y  venir  respondre. 

Ef  voyant  led.  Procureur  qui  n'en  estoil  adverty  et 
qu'il  u'avoit  les  pièces  pour  promptement  en  rendre 
raison  par  escript  et  respondre  ausdictes  accusations, 
s'en  retourna. 


("  François  de  Montmorency,  seigneur  de  La  Rochepot,  gouverneur  de  Paris  et  de  l'ile-de-France  (i538-i55i). 

'*  René  Baillol,  rhevalier,  seigneur  de  Sceaux,  de  Tresmes  et  de  Silly,  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  récemment  pourvu  de 
la  cliarge  de  ilailre  des  Requêtes  de  l'Hôtel  (lettres  du  4  septembre  i55o),  fut  nommé  peu  de  temps  après  premier  président  au 
Parlement  de  Rennes,  puis,  en  i554,  second  président  au  Parlement  de  Paris,  olTice  qu'il  exerça  jusqu'à  sa  mort,  c'est-à-dire  jus- 
qu'au 5  juin  1 576.  Il  fui  enterré  dans  la  cliapelle  de  sa  famille  en  l'église  Saint-Mcrry.  (Rlancbard,  Géneal.  des  Maîtres  des  Requèles 
de  l'Hôtel,  p.  iS3,  el  Les  Présidents  au  mortier  du  Parlement  de  Paris ,  in-fol    i6.'i7,  p.2i5.) 


3o. 


236 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i55o] 


CCXLVIIl  [GXCVII].  —  Missives  du  Roy  [touchant  les  baux  des  fermes  des  aides 
DU  bétail  à  pied  fourché  et  du  huitième  du  quartier  de  Grève]. 

3o  décembre  i55o.  (Fol.  211.) 


Le  pénultième  Décembre  ensuyvant,  ont  esté  ap- 
portées par  la  posie  lettres  missives  du  Roy,  dont  la 
teneur  ensuit  : 

37  décembre  j55o. 
!tDE  PAR  LE  RoY. 

«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  este  advertiz 
que  de  noz  fermes  à  vous  aliene'es  vous  avez,  ces 
jours  passez,  faict  bailler  délivrance  à  beaucoup 
moindre  pris  quelles  navoient  esté  baillées  les 
années  précédentes;  car  la  ferme  du  bestail  à  pie 
fourché  et  du  huitiesme  du  vin  vendu  en  Grève, 
qui,  dès  le  temps  qu'elles  esloient  en  noz  mains,  ont 
tousjours  acoustumé  valloir  xxiiii"  vi'  livres  parisis 
par  an,  ont  esté  par  vous  baillées,  pour  l'année 
prochaine,  à  xvn"  v'  livres  parisis  seullement;  le 
huitiesme  du  vin  de  Petit  Pont,  qui  valloit  xiiii  " 
livres  parisis,  n'a  esté  baillé  que  à  x"  v' livres  pari- 
sis; le  huitiesme  du  vin  du  quartier  des  Halles, 
qui  estoit  ceste  année  à  xui'  livres  parisis,  n'a 
esié  par  vous  baillé  que  à  ix'  livres  parisis;  et  la 
ferme  du  vin  vendu  en  gros,  qui  a  tousjours  vallu 
xim"  livres  parisis,  n'est  baillée,  pour  l'année  pro- 
chaine, que  à  xii"  livres  parisis.  Lesquelles  dimi- 
nutions nous  avons  trouvées  et  trouvons  fort  eslran- 
ges,  et  mesmement  encores  de  ce  que  vous  n'avez 
vouUu  appeler  à  veoir  faire  lesd.  baulx  et  déli- 
vrances le  General  de  la  charge,  ou  son  commis, 
que  vous  savez  estre  par  delà. 

nA  ceste  cause,  et  que  nous  voulions  bien  savoir 
et  entendre  comme  cela  s'est  faict  et  passé,  nous 
vous  mandons  et  très  expressément  enjoignons  ([ue, 
incontinant  la  présente  receue,  vous  ayez  à  deppu- 
ter  quelqu'un  d'entre  vous  pour  nous  venir  trouver  la 
part  que  nous  serons,  avec  les  procès  verbaulx  et 
actes  desd.  baulx,   enchères  et  délivrances  desd. 


fermes,  afin  que  nous  puissions  faire  veoir  et  ve- 
riffier  si  le  tout  a  esté  deuement  faict,  et  les  so- 
lempnitez  en  tel  cas  requises,  gardées  et  observées, 
pour  après  en  ordonner  ce  qu'il  appartiendra  et 
verrons  estre  à  faire.  Et  à  ce  ne  faites  faulte.  Car  tel 
est  noslre  plaisir. 

tt Donné  à  Rloys,  le  xxvii'  jour  de  Décembre  mil 
v"  cinquante.  15 

Signé  :  r  HENRY. 

DuTHIER.n 

Et  la  subscription  : 

kA  noz  1res  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  de  Paris,  -n 

MoNS''  LE  Prévost  envoyé  à  la  Court. 
Après  lecture  faicte  desd.  leltres  au  Rureau  de 
lad.  Ville,  a  esté  délibéré  aud.  Bureau  et  esleu 
mons'  m' Claude  Guyot,  Prévost  des  xMarchans,  pour 
aller  vers  led.  seigneur  et  son  Conseil  Privé,  garny 
de  procès  verbaulx  et  extraictz  des  registres  à  ce 
neccessaires. 

Responce  à  luy  faicte. 

El  partit  led.  s'"  Prévost  des  Marehans  le  lande- 
main,  et  s'en  alla  à  Bloys,  oii  estoit  le  Roy.  Et  fut 
oy  en  son  Conseil  Privé,  présent  le  (ireffier  de  lad. 
Ville,  et  feist  entendre  le  contraire  des  calompnves 
imposées  contre  lad.  Ville,  de  sorte  que  linable- 
ment,  les  parties  oyes  aud.  Conseil,  fut  faicte 
responce  aud.  s''  Prévost  des  Marehans  que  le  Roy 
estoit  bien  aise  de  congnoislre  que  luy  et  mess"  les 
Eschevins  estoient  gens  de  bien,  bons  administra- 
teurs des  affaires  de  lad.  Ville,  et  qu'ilz  s'en  retour- 
nassent faire  comme  ilz  avoient  acoustumé. 


i 


1551. 


GGXLIX  [GXGVIII].  —  Lettres  patentes  du  Roy.  Rivière  de  Curre. 

16  février  1.551.  (Fol.  311  v\) 


Le  XVI' jour  de  Février  v"  l,  ont  esté  présentées  à 
mess"  les  Prévost  des  Marehans  et  Eschevins  de  la 


Ville  de  Paris  lettres  patentes  du  Roy,  par  Guillaume 
Salonnier,  dont  la  teneur  ensuit  : 


[.55i] 

(T Henry,  par  ia  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France, 
aux  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  nostre 
ville  et  cité  de  Paris,  [salut]. 

ffDe  la  partie  de  noz  cliers  et  bien  amez  Jehan 
Beilecliere,  Guillaume  Poussepin  et  Guillaume  Sal- 
lonnier,  marchans  de  noslre  ville  de  Paris  et  de 
Moullins,nous  a  esté  remonsiré  que,  puis  nagueres, 
ilz  avoientà  leurs  fraiz  et  despens  faict  veoir  et  visi- 
ler,  et  sonder,  depuis  noslre  pays  de  Morvent  jus- 
ques  au  lieu  et  port  de  Bazarne  et  Crevan'",  oii  il 
y  a  grande  eslandue  de  pays,  les  rivières  de  Curre 
et  Yonne,  descendans  en  nostredicle  Ville  de  Paris, 
pour  en  icelles  expérimenter  de  faire  floller  et  con- 
duire jusques  aud.  Paris  certaine  (|uanlilé  de  boys 
de  mosle  et  autres  sortes  de  boys,  avecquesdifficullé 
expérimentée  par  autres  f'^',  pour  le  péril  et  double 
cil  jusques  icy  l'on  a  esté  que  led.  boys,  à  cause  de 
la  violence  et  creue  fréquente  de  lad.  rivière  d'Yonne, 
ne  se  perdit  et  submergast;  et  que  neanlmoings 
ilz  ont  désir  de  faire  exécuter,  toutes  voyes  à  leurs 
perilz  et  fortunes,  et  soubz  nostre  bon  plaisir,  ayde 
et  confort,  sans  lequel  ilz  ne  pourroient  aisément 
faire  lad.  enireprinse,  ne  seurement  faire  conduire  et 
flotter  led.  boys,  sans  grande  perte  et  péril,  obstant 
les  rebellions  des  propriétaires  ayans  moullins, 
terres  et  possessions  adjacentes  ausdicles  rivières, 
larecins  et  pilleryes  des  mounyers  et  paysans  voisins 
d'icelles,  qui  pourroient  piller,  faire  desrober  et 
enlever  leurdict  boys,  si  sur  ce  ne  leur  estoit  par 
nous  pourveu  de  noz  lettres  de  commission,  pour 
ce  requises  et  nécessaires,  hunjblenient  re(|uerant 
icelles. 

ffPour  ce  est-il  que  nous,  ce  que  dit  est  consi- 
déré, desirans  la  seureté  et  conduite  dud.  boys  et 
considérant  que  le  bien  et  utilité  en  revyent  à  la 
republique  de  nostre  royaulme,  mesmes  de  nostre- 
dicle ville  de  Paris,  aflin  aussi  que  lesd.  cxposans 
ne  rapportent  aucun  dommage  de  leurdicte  entre- 
prinse,  pour  la  facilité  et  promptitude  d'icelle,  avons 
ordonné  et  mandé,  ordonnons  et  mandons,  par  ces- 
dicles  présentes,  aux  propriétaires  desd.  moullins  et 
à  tous  autres,  de  quelque  eslat  et  conditions  qu'ilz 
soient,  ayans  terres  et  possessions  sur  les  cours 
d'eaue,  ruisseaulx  et  petites  rivières  flotables,  conli- 
gues  lesd.  rivières  de  Curre  et  Yonne,  et  autres  des- 
cendans en  icelles  rivières,  de  souiTrir  et  permectre 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


237 


ausdictz  exposans,  ou  à  l'ung  d'eux  seul  et  pour  le 
tout,  leurs  conssors,  facteurs  et  entremccleurs,  de 
edifïier  et  construire  portes,  perthuys,  relaiz ,  escluzes 
et  arrestz  sur  lesd.  rivières,  et  de  n'empescher,  di- 
rectement ou  indirectement,  leffect  et  acomplisse- 
ment  des  choses  dessusdicles,  ains  leur  obeyssent, 
prestcnl  ayde  et  conffort,  et  souffrent  faire  icelles 
portes,  perthuys  et  escluzes. 

rrEt  oultre,  voullans  obvier  et  pourvoir  ausdictz 
larrecins  et  pilleryes,  avons,  de  noz  propre  mou- 
vement, certaine  science,  grâce  especial,  plaine  puis- 
sance et  auctorité  royal,  dit  et  declairé,  disons  et 
declairons,  voulions  et  nous  plaist,  par  cesdictes 
présentes  que  le  boys  de  busche,  merrien  à  ung 
quartier  à  faire  eschallatz,  et  toutes  autres  sortes 
de  boys,  appartenans  ausdictz  exposans,  ou  autre 
ayant  droit  par  transport  d'eulx,  qui  seront  par  cy 
après  admenez  et  coîiduitz,  flottans  et  respanduz 
sur  et  le  long  desd.  rivières  et  autres,  seroient  en 
pareil  seureté,  sauvegarde,  comme  silz  estoient  en 
noz  villes  closes. 

(fEt  à  ceste  fin,  avons  inhibé  et  delTendu,  inhi- 
bons eldelTendons,  par  cesdictes  présentes,  à  toutes 
gens,  de  quelque  eslat  ou  qualité  qu'ilz  soient,  de 
ne  user  de  retencion  et  main  garnye  dud.  boys,  en 
payant  par  lesd.  exposans,  ou  l'ung  d'eulx,  ou  autre 
qui  auront  moyen  et  transport  d'eulx,  par  chascun 
moulin  à  bled  qu'il  empescheront  et  feront  ciiomer, 
la  somme  de  dix  solz  tournois  par  jour,  et  pour  chas- 
cun moulin  à  drap,  escorce  ou  papier,  aussi  ouvrans, 
quatre  solz  tournois  par  jour,  à  raison  de  xxiiii  heures 
par  jour,  pro  rata  des  heures  qu'ilz  empescheront 
lesd.  moullins;  et  semblablement  eulx  ingérer  ne 
enlremectre  de  transporter,  ne  enlever,  ne  faire 
transporter,  ne  enlever  aucune  pièce  de  boys  desd. 
exposans  hors  lesd.  rivières  et  cours  d'eaue,  sans 
leur  voulloir  et  consentement,  sur  peyne  de  x  solz 
tournois  pour  chascune  pièce  de  boys,  pour  la  pre- 
mière foys,  et  XLV  solz  tournois  pour  chascune  pièce, 
pour  la  seconde  foys,  et  de  pugnition  du  fouet  et 
admende  arbitraire,  pour  la  m""  foys. 

ff  Et  en  oultre,  avons  inhibé  et  deffendu,  inhibons 
et  deffendons  à  tous  basteliers,  et  autres  frequentans 
lesd.  rivières  et  cours  d'eaue,  de  ne  ouvrir,  ne  faire 
ouvrir  les  perthuis  estans  au  dessus  des  moullins 
desd.  rivières,  et  lors  de  la  flotte  dud.  boys,  comme 


'■'  Batarnes  cl  Oavant,  deux  communes  du  canton  do  Vermcnlon  (Yonne). 

'''  Voy.  les  propositions  faites  à  ta  ville  de  Paris  par  Gilles  L'esfroissis,  l'an  i546,  et  les  expériences  de  flotlage  qui  furent  faites 
sur  la  Cure  à  r^lte  occasion,  ci-dessus,  p.  G5,  66,  69,  77. 


238 


REGISTRES  DU  BUREAU 


autresfoys  auroient  faicl  et  dont  scroient  advenuz 
grandes  perles,  coiistz  et  dommages.  Et  aussi  deffen- 
dons  ausdietz  batelliers  de  eulx  ingérer  ne  enlre- 
mectre  de  transporter  aucunes  desd.  pièces  de  boys 
dedans  leurs  basteaulx,  sur  peyne  de  confiscacion 
de  ceuix  ausqueiz  sera  trouve'  led.  boys  caclié,  mes- 
mement  de  ne  donner  ausd.  exposans,  ou  ayans 
cause  et  moyen  d'eulx,  leurs  gens,  facteurs,  com- 
mis et  deppultez,  flotlans  et  conduisans  led.  boys 
par  lesd.  rivières  et  cours  d'eaue  aucun  (rouble,  ne 
empescbement,  sur  peyno  de  respondre  de  tous  des- 
pens,  dommages  et  interesiz. 

R  Et  pour  ce  que  aucunes  desd.  rivières  font  sépa- 
ration de  noz  pays  et  duché'  de  Bourgongne  et 
autres,  au  moyen  de  quoy  lesd.  exposans  ou  ayans 
moyen  d'eulx,  pourroient  estrc  molestez  en  plu- 
sieurs et  diverses  jurisdilions,  sur  lesd.  troubles  et 
empeschemens  qui  leur  pourroient  estre  faitz,  in- 
hibons et  deffendons  à  tous  noz  juges,  ofBcieis, 
et  à  tous  autres,  de  ne  prandre  en  ce  que  dit  est, 
circonstances  et  deppendances,  aucune  jurisdilion, 
court  ne  congnoissance,  ains  qu'ilz  ayent  à  renvoyer 
par  devers  vous  tous  et  chascuns  les  différends  pour 
raison  desd.  rivières  et  cours  d'eaue,  flotages  et  con- 
duicte  dud.  boys,  couverture  et  difl'erend  desd.  ri- 
vières, larecins  et  pilleryes. 

«  Si  donnons  en  mandement  au  premier  nostre 
huissier,  sergent  à  cheval  de  nostre  Chastelet  de 
Paris,  ou  autre  nostre  sergent  sur  ce  requis,  et  à 
chascun  d'eulx  respectivement  en  ses  fins  et  mettes, 
appelle  avec  luy  ung  adjoinct,  notaire  ou  autre 
homme  de  Testât  de  justice,  informer  promptement 
et  diiligemment  desd.  rebellions  et  desobeyssance, 
se  aucunes  estoient  pour  ce  faictes  par  iceulx  pro- 
priétaires desd.  mouUins;  et  pareillement  faire  re- 
cherche et  perquisition  desd.  larrecins  et  pilleryes, 
pour  lesd.  informations  et  perquisitions,  ensemble 
leur  procès  verbal  estre  renvoyez  par  devers  vous, 
pour  faire  aux  parties  oyes  raison  et  justice  et  pro- 
céder contre  les  delinquans  aux  amendes  et  correc- 
tions dessusdictes  ;  et  à  ceste  fin ,  ceste  nostre  pré- 
sente déclaration  estre  leue,  criée  et  publiée  à  son 
de  trompe  et  cry  publiq  par  nostre  bailly  d'Auxerre, 
juges  de  Crevan,  Vezelay  '''  et  autres  lieux  qui  con- 
viendra, et  enregistrer  et  garder  selon  sa  forme  et 
teneur.  Ausqueiz  pareillement  mandons  de  ainsi  le 


[i55i] 

faire,  chascun  en  son  regard.  Car  ainsi  nous  plaist 
il  estre  fait,  nonobstant  oppositions  ou  appellations 
quelconques,  faictes  ou  à  faire,  sans  préjudice 
d'icelles,  pour  lesquelles  ne  voulions  estre  différé 
ne  retardé,  et  aussi  quelconques  lettres,  restrinc- 
lions,  mandemens  ou  deffenses  à  ce  contraires. 

tfDonné  à  Leuville '^',  le  xx'  jour  d'Aoust,  l'an 
de  grâce  mil  v"  cinquante,  et  de  nostre  règne  le 
quatriesme.n 

Signé  :  «Par  le  Roy,  M"  Martin  Fumée,  Maistre 
des  Requestes  de  l'Ostel,  présent.  Leclerc.Ti 

Et  scellé,  sur  simple  queue,  du  grantsel  de  cire 
Janine. 

Veues  par  nous,  Prévost  des  Marclians  et  Esche- 
vins  de  lad.  Ville,  lesd.  lettres  patentes,  par  les- 
quelles est  permis  à  Guillaume  Sallonnier,  marchant 
de  boys,  demourant  à  Moullins  en  Gibertz  t^',  faire 
construire  et  ediffier  sur  la  rivière  de  Curre,  pour 
le  flotage  de  son  boys,  portz,  perthuys,  relais, 
escluzes  et  arrestz,  la  requeste  à  nous  faicte  et  pré- 
sentée par  led.  Sallonnier,  et  considéré  le  contenu 
en  icelle,  emsemble  les  conclusions  du  Procureur 
du  Roy  et  de  lad.  Ville; 

Nous  à  icelluy  Guillaume  Sallonnier  avons  permis 
et  permectons,  suyvant  lesd.  letties  du  Roy,  de  povoir 
faire  construire  gauitiers  et  arrestz  sur  lad.  rivière 
de  Curre,  pour  le  flotage  de  sondict  boys,  selon  et 
ainsi  qui  le  requiert,  et  en  cas  d'opposition  ou 
empescbement,  jour  sera  assigné  aux  opposans 
ou  empechans  par  devant  nous,  sans  retardation 
neantmoings  de  l'ouvrage  qui  pourroit  estre  encom- 
mencée. 

Et  sur  ce  que  led.  suppliant  requiert  luy  estre 
permis,  pour  remboursement  de  la  somme  qu'il 
auroit  advancée  pour  la  construction  desd.  gauitiers 
et  arrestz,  faire  payer  quelque  somme  aux  mar- 
clians qui  feront  passer  leurs  marchandises  par  les 
endroitz  oià  lesd.  gauitiers  auroient  esté  faiclz;  avons 
ordonné  que,  avant  que  droit  luy  soit  faict  sur  led. 
remboursement,  qu'il  fera  apparoir  de  la  despence 
qu'il  aura  faicte  pour  la  construction  desd.  gauitiers 
et  arrestz,  pour,  ce  faict  et  lesd.  marchans  oyz, 
ordonner  ce  que  de  raison. 

Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xvi' jour  de 
Février  mil  v"  cinquante. 


'■'  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  d'Availon  (Yonne). 

'"  Leuville,  canton  d'Arpajon,  arrondissement  de  Corbeil  (Seine-el-Oise).  Blanchard,  qui  cite  ces  lettres  patentes,  les  date  de  Saint- 
Germain-en-Laye,  mais  sans  indiquer  sa  source  d'information  {Compilalion  chronologiqrie  des  Ordonnances,  etc.,  in-fol.,  1. 1,  col.  655). 
'^'  Moulins-Engilbert,  chef-lieu  de  canton,  arrondissement  de  Châleau-Chinon  (Nièvre). 


[i55i] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


239 


CCL  [CXCIX].  —  Poun  les  comptes  de  la  Ville  et  justice  des  aydes. 


21  février  i55i.  (Fol.  aiâ.) 


Du  samedi,  xxi"  jour  de  Février  mil  v'  cin- 
quante. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicle,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  plusieurs  urgens  allaires  d'icelle;  en  laquelle  se 
sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Guyot; 

Mess"  Clioart '"',  Lejav,  Luillier,  Eschevins: 

Courtin,  de  Livres,  Paillart,  T.  de  Bragelongne, 
Boucharl,  Larcher,  Lelievre  et  Croquet,  Conseillers 
de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  proposi!  à  lad.  corapaignée  que,  par  délibération 
du  Conseil  tenue  en  TOstel  de  ladicte  Ville,  le  xxiiii' 
jour  de  Novembre  dernier  passe',  auroit  entre  autres 
choses  esté  conclud,  advisé  et  délibéré  (jue,  pour  le 
péril  emynent  où  estoient  et  sont  encores  de  présent 
les  maisons  assises  sur  le  Petit  Pont,  du  costé  d'a- 
mont l'eaiie,  il  estoit  neccessaire,  actendu  qu'il  n'y 
avoilnuiz  deniers  à  lad.  Ville  pour  y  satisfaire,  aller 
vers  le  Roy  lui  demander  permission  de  prandre 
XII  '  livres  tournois  sur  les  plus  valleurs  des  fermes 
venans  à  charge  sur  lad.  Ville,  pour  le  restablisse- 
ment  et  relTection  desd.  maisons  de  Petit  Pont;  et 
que,  incontinant  après  icelle  délibération,  le  Roy 
envoya  lettres  missives  à  lad.  Ville,  par  la([uelle 
il  mandoit  à  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  dicelle  de  inconlinant  l'aller  trouver, 
la  part  où  il  seroit,  pour  respondre  sur  certains 
mémoires  envoyez  en  court,  touchant  le  faict  des 
aydes  engagées  par  le  Roy  à  lad.  Ville,  et  mesmes 
pour  raison  du  bail  des  fermes,  commençant  le 
premier  jour  de  Janvier  dernier  passé; 

Pour  faire  lequel  voyage,  auroit  esté  esleu  au 
Bureau  d'icelle  Ville,  mond.  s' le  Prévost  des  Mar- 
chans, pour  y  aller,  garny  des  exlraiclz  des  re- 
gistres et  choses  neccessaires  à  lad.  responce;  suv- 
vant  laquelle  eslection,  seroit  party  le  landemain, 
premier  jour  de  Janvier,  et  seroit  alb;  à  Bloys,  où 
estoit  le  Roy  et  son  Conseil,  auquel  il  auroit  esté 
oy,  présent  le  Receveur  des  aydes  à  Paris,  qui  au- 
roit  escript    led.   mémoire,    et   faict  entendre    et 


monstre  le  contraire  des  impostures  et  calompnyes 
contenues  oud.  mémoire.  Qu'il  seroit  retourné,  ayant 
satisfaict  au  Roy  et  Mess"  de  son  Privé  Conseil,  et 
luyfut  dit  que  le  Roy  estoit  bien  aise  de  congnoistre 
que  icelluy  Prévost  des  Marchans  et  les  Eschevins 
estoient  gens  de  bien,  bons  administrateurs  et  gou- 
verneurs de  lad.  Ville,  loyaulxet  lidelles,  et  comme 
telz  s'en  retournassent  faire  comme  ilz  avoient 
acoustumé  ; 

Après  laquelle  responce,  remonstra  led.  s' Prévost 
des  Marchans  le  péril  emynent  desd.  maisons  de 
Petit  Pont,  de  sorte  qu'il  obtint  provision  dud.  sei- 
gneur pour  prandre  lad.  somme  de  xii  '  livres  tour- 
nois sur  lesd.  plus  valleurs  des  fermes  venans  à  charge 
sur  lad.  Ville,  adressantes  à  Mess"  des  Comptes,  pour 
les  veriflier  et  allouer  les  deniers  de  la  despence  es 
comptes  du  Receveur  de  lad.  Ville. 

Après  lesquelles  lettres  présentées  à  lad.  Chambre 
des  Comptes,  auroient  lesd.  gens  des  Comptes  or- 
donné par  arrest  que ,  avant  que  veriflier  lesd.  lettres , 
lad.  Ville  apporteroit  à  la  Chambre  desd.  Comptes 
les  comptes  du  donimaine  d'icelle  Ville  de  dix  années, 
pour,  iceulx  veuz,  en  estre  ordonné  comme  de  raison, 
chose  de  merveilleuse  conséquence  pour  lad.  Ville, 
qui  n'est  moindre  en  auctorité''^',  en  ce  qui  concerne 
le  faict  politique  d'icelks  que  Mess"  des  Comptes  en 
ce  qui  leur  touche,  et  n'avoient  sur  la  ville  aucune 
jurisdition;  et  quant  ilz  avoient  voullu  entreprandre 
quelque  congnoissance  sur  le  dommaine,  elle  leur 
avoit  esté  interdicte  et  deffendue,  et  à  toutes  autres 
cours.  Et  ne  recongnoist  lad.  Ville  en  ce  regard  su- 
périeur que  le  Roy,  lequel  s'est  tant  voullu  fier  à  son 
peuple,  qu'il  a  donné  à  ceulx  qui  sont  esleuz  pour  le 
gouvernement  politique,  non  seullement  la  congnois- 
sance du  dommaine  de  lad.  Ville,  qui  est  si  petit  et 
laiit  chargé  de  renies  qu'il  n'y  a  pour  satisfaire  aux 
petites  despences  inopinées  qui  peuvent  chascunjour 
survenir,  mais  aussi  leur  a  laissé  le?  clefz  de  la  Ville, 
la  garde,  delTence  et  seureté  de  tous  les  habilans 
d'icelle,  et  seroit  graut  injure  à  iceulx  gouverneurs 
d'avoir  defliance  de  leur  administration  touchant 
les  comptes,  qui  estoit  la  moindre  charge  qui  leur 
estoit  baillée,  et  que  chascun  congnoist  la  bonne 


'"'  hc  texte  encore  ici  porlc  Cherart ,  faute  du  loclurc  évidente. 

'"  A  la  marge,  en  regard  de  ce  passage,  une  main  du  xvn'  siècle  a  inscrit  ces  mois  :  ■■  L'auiliorité  de  ta  ville  de  Pari$.n 


•240 


REGISTRES  DU  RUREAU 


rcputacion  des  gens  de  bien  et  d'honneur  qui  y  ont 
cy  devant  esté  proposez. 

Aussi  remonstra  aud.  Conseil  que  les  fermiers 
de  lad.  Ville  avoient  presentJ  rcqueste  au  Bureau 
dicelle,  et  requis  qu'il  leur  pleust  renionslrer  au 
Roy  et  son  Conseil  que,  au  moyen  de  ce  que  lei 
fermes  eslans  à  charge  sur  lad.  Ville  ressortissent 
par  appel  en  la  court  de  Parlement,  ne  pevent 
avoir  payement  de  leurs  deniers,  par  ce  que  on  ne 
peult  en  icelle  Court  avoir  audience,  pour  le  grant 
nombre  d'autres  causes  qui  y  sont,  et  que,  si  l'appel 
desd.  fermes  ressortissoit  aux  Generaulx,  comme  les 
autres  fermes  du  Roy,  ce  seroit  le  prouffit  de  lad. 
Ville  et  desd.  fermiers,  et  que  estant  dernièrement 
en  Court,  le  Receveur  de-!  Aydes  le  remonstra 
au  Conseil,  ce  qui  fut  trouvé  bon,  et  dès  lors 
ordonna  à  iceiluy  Prévost  des  Marchans  qu'il  en 
feist  une  mynulte;  ce  qu'il  feist  incontinant,  et 
la  laissa  entre  les  mnins  de  mons''  le  General  de  la 
Chesnaye  qui  la  voullut  veoir.  Ce  pendant  s'en  revynt 
à  Paris  et  laissa  à  lad.  Court  mons''  de  Bobigny,  pour 
les  retirer  et  faire  expédier,  mais  incontinant  après 
led.  s'  de  Robiguy  envoya  à  lad.  Ville  une  autre  my- 
nulte toute  changée,  que  led.  s'  General  de  la  Ches- 
naye voullut  faire  seller,  par  laquelle  le  Roy  oste 
entièrement  à  lad.  Ville  la  congnoissance  de  la  jus- 
lice  desd.  fermes,  lant  celle  des  fermes  qu'il  a  ven- 
dues à  lad.  Ville  que  celle  des  aydes  venans  à  charge 
sur  icelle.  Et  pour  empescher  qu'elles  ne  feussent 
ainsi  scellées,  en  auroit  faict  escripre  à  monseigneur 
le  Connestable,  qui  n'a  pas  icceu  les  lettres,  car  ilz 
ont  esté  rapportées  en  ceste  ville.  Et  depuis  en  a  es- 
cript  aud.  s'  General  de  la  Chesnaye,  mais  on  n'en 
a  point  encores  eu  certaine  responce. 

Pour  ceste  cause,  lesd.  s"  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  auroienl  faict  assembler  lad.  compai- 
gnée,  pour  savoir  qu'il  estoit  bon  de  faire.  Et  au- 
roient  mys  la  matière  en  délibération,  en  leur  de- 
mandant leur  avis  et  oppynion. 

CoSCLDSION  POUR  LES  COMPTES  DE  LA  ViLLE. 

Tous  lesquelz  auroient  conclud,  ad  visé  et  déli- 
béré que,  actendu  (juc  les  xxiiii  Conseillers  de  lad. 
Ville  sont  ung  colleige  de  tous  cstatz,  c'est  assavoir 
de  Maistres  des  Requesles,  Conseillers  de  la  Court  de 
Mess"  des  Comptes,  des  Generaulx  de  la  Justice, 
Secrétaires  du  Roy,  de  Mess"  du  Chastelet  de  Paris, 


[i55i] 

et  des  bourgeois  et  marchans  d'icelle  Ville,  gens  aussi 
sulïisans  pour  oyr  les  comptes  du  dommaine  de 
lad.  Ville  que  nosd.  s"  des  Comptes,  et  qu'il  ne 
fut  jamais  veu  que  iceulx  complei  feussent  renduz 
ailleurs  que  par  devant  mesd.  s"  les  Prévost  des  Mar- 
chans et  Eschevins  d'icelle  Ville,  que  on  doibt  man- 
der six  ou  huit  Conseillers  de  lad.  Ville  de  tous  lesd. 
estatz,  pour  estre  presens  à  veoir  extraire  la  clostuie 
desd.  comptes  du  dommaine,  depuis  dix  ans,  et 
icelle  signer  et  certifficr.  Lesquelz  extraiclz  seront 
portez  par  mons''  le  Prévost  des  Marchans  par  de- 
vers le  Roy  et  son  Conseil,  et  luy  faire  les  lemon- 
strances  neccessaires.  Et  obtiendra,  s'il  est  possible, 
lettres  de  déclaration  par  lesquelles  led.  seigneur 
veult  lad.  Ville  estre  maintenue  et  gardée  en  ses 
prcvilleiges,  tellement  que  mesd.  s"^  des  Comptes, 
ne  autre  juge  n'ayt  court,  jurisdition  ne  congnois- 
sance sur  lad.  Ville;  ains  en  laisser  du  tout  laucto- 
rité  et  congnoissance  à  mess'''  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  et  vingt  quaire  Conseillers  d'icelle, 
comme  ilz  ont  tousjours  acoustumc. 

Co^CLUSIO^  pour  la  Justice  des  Aydes. 
Et  quant  à  la  justice  des  fermes  des  aydes  de 
lad.  Ville,  tant  vendues  et  allienées  par  led.  seigneur 
à  lad.  Ville,  à  rachapt  perpétuel,  que  venans  à 
charge  sur  icelle  Ville,  luy  sera  supplié  qu'il  luy 
plaise  garder  sa  promesse,  faicle  à  icelle  Ville  en 
contractant  avec  elle  et  vendant  lesd.  fermes,  et  la 
justice  d'icelles,  laquelle  est  aussi  bien  et  myeulx 
excercée  que  aux  Esleuz,  et  par  gens  congnoissans 
le  faict  des  aydes  de  toute  antiquité,  tellement  que, 
depuis  l'an  mil  v"  xxii  f'',  que  premièrement  au- 
cunes fermes  dud.  seigneur  furent  vendues  à  lad. 
Ville  jusques  à  présent,  n'en  est  venu  aucune  plaincte, 
sinon  par  ceulx  qui  y  pourroient  avoir  interest; 
et  aussi  remonstrer  que,  si  le  Roy  rompoit  son 
contract  faict  avec  lad.  Ville ,  icelle  Ville  perdroit  du 
tout  son  crédit  pour  le  secours  dud.  seigneur,  chose 
qui  luy  seroit  de  trop  plus  grande  conséquence 
qu'on  ne  pourroit  estimer. 

Par  quoy,  luy  sera  supplié  de  declairer  qu'il 
n'entend  aucunement  violer  lesd.  contractz,  et  seul- 
lement  atribuer  la  congnoissance  des  appellations 
aux  Generaulx  de  la  Justice,  qui  sera  moyen  d'abré- 
viation des  causes,  et  en  ce  faisant,  évoquer  celles 


'■'  Les  leltres  patentes  portant  que  la  ferme  du  pied  fourclié  et  diverses  autres  aides  seront  vendues  à  la  ville  de  Paris  et  nommant 
les  commissaires  royaux  chargés  de  cette  négociation,  sont  en  effet  datées  de  Paris,  le  a  septembre  iSaa.  [Cartul.  de  la  Ville,  Archivet 
nnt. ,KK  1012,  fol.  ig  et  aS  v°.) 


|t55i] 

qui  sont  relevées  à  la  Court,  et  l'aire  deffence  de 
faire  aucun  renvoy  par  devant  le  Prévost  de  Paris 
ou  Conservateur,  Requestes  du  Palais  et  de  l'Ostel , 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


241 


ou  autres  juges,  pour  raison  desd.  aydes  venduz  par 
le  Roy  à  icelle  Ville  et  pareillement  deceulx  de  lad. 
Ville. 


GGLI  [CG]. —  [Délibération  sur  les  comptes  du  domaine  de  la  Ville.] 

i"  mars  i55i.  (Fol.  ai6.) 


Du  dimenche,  premier  jour  de  Mars  mil  v'  l. 

Aujourd'huy,  suyvant  la  délibération  dud.  Con- 
seil du  x\i'  Février  dernier,  sont  venuz  et  comparuz 
au  Bureau  de  lad.  Ville,  c'est  assavoir  : 

Mous' le  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Cuyot; 

Mess"  Soly,  Choart,  Lejay  et  Luillier,  Esche- 
vins; 

Mons'  m*  Pierre  Viole,  s'  d'Athis,  Conseiller  en 
la  Court,  nions'  m'  Adrian  Dudrac,  Conseiller  en 
lad.  Court,  mons'  m"  Nicole  de  Livres,  Notaire  et 
Secrétaire  du  Roy,  mons'  m'  Jehan  Prévost,  Con- 
seiller es  Generaulx  de  la  Justice  des  Aydes,  mons' 
m*  Jehan  Bouchart,  s'  de  Champigny,  bourgeois 
de  Paris,  mons'  m'  Thomas  de  Bragelongne,  Con- 
seiller ou  Chaslelet  de  Paris,  Bailly  du  Chappilre  de 
Paris  et  Lieutenant  de  lad.  Prevosté  des  Marchans, 
sires  Denis  Berthelemy  et  Guillaume  Larcher,  mar- 
chans, tous  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Lesquelz,  en  la  présence  du  Receveur  de  lad. 
Ville,  feireiit  apporter  par  m'  François  de  Vigny, 
procureur  en  la  Chambre  des  Comptes,  les  comptes 
du  dommaine  de  lad.  Ville  de  dix  années,  et 
veirent  tous  les  chappitrcs,  lung  après  l'autre, 
qu'ilz  collationnerent  avec  l'extraict  de  Testât  desd. 


comptes,  avec  la  closture  d'iceulx,  chascun  en  par- 
ticulier; et  après  le  tout  bien  veu,  feirent  une  cer- 
liHication  au  bout  des  estatz  desd.  comptes,  telle 
qui  ensuit  : 

«Nous,  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Con- 
seillers de  la  ville  de  Paris,  cy  soubz  signez,  certif- 
fions  au  Roy  et  à  nos  seigneurs  de  son  Privé  Conseil, 
et  autres  qu'il  appartiendra,  cejourd'uy,  suyvant  les 
délibérations  du  Conseil  tenu  le  xxi"  lévrier  dernier 
passé,  avoir  faict  la  collation  et  verifficacion  du  pré- 
sent extraict,  contenant  quatre  feuliez  sur  lesd. 
comptes  dud.  dommaine,  pour  lesd.  neuf  années 
commençaus  au  jour  sainct  Jehan  Baptiste  mil  v" 
XXXIX  et  finissant  led.  jour  sainct  Jehan  Baptiste 
mil  y"  XLViii;  lesquelz  comptes,  à  ceste  fin,  ont  esté 
par  nous  veuz  et  visitez,  par  leurs  chappilres  parti- 
culiers, tant  en  recepte  que  despence,  iceulx  estatz 
finaulx  avons  trouvé  contenir  ainsi  que  dit  est  cy 
devant. 

r Faict  au  Bureau  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  le 
premier  jour  de  Mars  l'an  mil  cinq  cens  cinquante.  i> 

Ainsi  signé  :  «Guiot,  Solv,  Choart,  Lkjay,  Luil- 
lier, Viole,  Dudrac,  de  Livres,  de  Bragelongne, 
Bouchard,  Prévost,  Larcher,  Berthelemy.'» 


CGLII  [GGI].  —  Pour  une  grange  à  mettre  l'artillerve. 

10  mars  i55i.  (Fol.  317.) 


Du  X'  Mars  mil  v'  l. 

Aujourd'huy,  x"  jour  de  Mars  mil  cinq  cens  cin- 
quante, mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  de  la  Ville  de  Paris,  assemblez  au  Bureau  pour 
aucunes  affaires  de  lad.  Ville,  a  esté  mys  en  avant, 
présent  m'  Robert  de  Beauvais,  Contrerolleur  d'icelle 
Ville,  que  les  trois  places,  cy  devant  acquises  des 
commissaires  sur  ce  depputtez  par  le  Roy  ou  lieu  de 
la  Court  la  Royne''',  pour  y  faire  et  approprier  une 
grange  à  mectre  i'artillerye,  affustz  et  autres  muni- 
lions  d'icelle  Ville,  sont  en  lieu  fort  incommode  et 
mal  à  propos  pour  l'effect  que  dessus,  sans  avecq 
lesd.  trois  places  avoir  et  acquérir  encores  certaines 


autres  places  joignant,  des  appartenances,  desquelles 
sont  les  pignons  et  gros  murs  du  bastitnenl  estant 
de  présent  en  icelles  trois  places,  pour  la  répa- 
ration nécessaire  estre  faicte  ;  auquel  bastiment, 
pour  s'en  pouvoir  commodément  ayder,  conviendra 
frayer  grosse  somme  de  deniers,  et  que  m'  Charles 
Leconle,  Maistre  des  ouvraiges  de  charpenterye  de 
lad.  Ville,  a  aussi  cy  devant  acquis  et  faict  prinse 
d'une  place  en  la  Cousture  Saincte  Katherine, 
contenant  quarante  toises  de  long  sur  xxvi  de 
large,  en  laquelle  il  a  faict  construire  et  ediffier  de 
neuf  une  grange  portant  sept  travées,  en  laquelle 
l'on  pourroil  trop  plus  facillement  et  aisément  loger 


'"    Par  con(ral  du  10  août  iSig.  Voy.  ci-detsus,  p.  i5'i,  noie  1. 
m. 


3i 


1IJ>Rllltail    HAnontLB. 


242 


REGISTRES  DU   BUREAU 


laai 


lad.  arlillorye,  et  y  faire  une  grande  court  et  maga- 
zins  neccessaires  pour  inedre  les  affustz  et  autres 
munitions  neccessaires,  joincl  que  led.  Lecoiite,  pour 
le  service  de  lad.  Ville,  sera  comptant  transporter  ou 
eschanger  icelle  place  à  lad.  Ville,  ou  lieu  desd.  trois 
places  do  la  Court  la  Royne,  en  luy  faisant  soulte 
raisonnable  de  te  que  sondict  lieu  peult  valloir.  Et 
sera  trouvé  monter  par  gens  à  ce  congnoissans  par 
dessus  lesdicles  trois  places. 

Sur  quoy  a  esté  advisé  que,  pour  savoir  et  con- 
gnoisti'e  à  la  vérité  de  la  commodité  et  utilité  de 


l'ung  et  l'autre  desd.  lieux,  pour  loger  lad.  artil- 
lerye,  emsemble  du  pris,  valleur  et  estimation  de 
chascun  d'iceulx,  que  lesd.  lieux  seront,  en  la  pré- 
sence de  l'ung  de  mesd.  seigneurs  et  dud.  Contre- 
rolleur  et  du  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville, 
par  les  Maislres  des  ouvraiges  de  maçonnerve  et 
charpenterye  du  Roy  et  de  lad.  Ville  veuz  et  vi- 
sitez, pour,  le  lapport  de  la  commodité  ou  incom- 
modil(!,  prisée  et  estimation  veiiz,  en  estre  ordonné, 
pour  le  bien  et  ulillité  de  lad.  Ville,  ce  que  de 
raison''). 


CCLlll  [CCII]. 


VlSITACION   DES    RIVIERES   DE  OiSE,  M\RNE   ET   BlAIZE. 

a  avril  i55i.  (Fol.  318.) 


Lettres  missives  du  Hoy,  receues  le  ii*^  Avril  mil 
v"  Li,  après  Pasques. 

<s  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Eschevins  de  nostre 
bonne  ville  et  cité  de  Paris,  -n 

3 1  mars  1 55 1 . 
frDE  PAB  LE  RoY. 

ffTrès  chei-s  et  bien  amez,  nous  avons  puis  na- 
gueres  faict  expédier  noz  lettres  de  commission, 
données  en  ce  lieu  de  Bloys,  le  xviii°jour  de  Janvier 
dernier  passé,  et  icelles  adressées  à  nostre  amé  et 
l'eal  ConlreroUeur  gênerai  de  l'audience  de  la  Chan- 
cellene  de  France,  maistre  Claude  Guyot,  Prévost 
des  Marclians  de  nostre  ville  de  Paris,  pour  appeller 
avec  luy  tel  nombre  de  gens  expers  qu'il  advisera, 
soy  transporter  jusques  aux  lieux  des  sources  des 
rivières  de  Marne,  Oise  et  Rlaise'"^',  pour  les  visiter 
et  veoir  s'il  est  possible  les  rendre  navigables  plus 
haull  quelles  ne  sont,  approcbans  de  leursdictes 
sources.  Et  d'autant  que  l'exécution  de  lad.  com- 
mission ne  se  peult  faire  sans  fraiz  et  despens, 
ayans  regardé  que  cela  redondera  au  bien,  proullit 
et  commodité  de  nostredicle  Ville  de  Paris  et  des 
habitans  d'icelle,  il  est  raisonnable  que  lesd.  fraiz 
soient  faictz  aux  despens  et  des  deniers  commungs, 
dons  et  octroiz  par  nous  faictz  à  nostredicle  Ville. 

ft  A  cesle  cause,  nous  vous  mandons  et  très  expres- 
sément enjoignons  que  desd.  deniers  commungs, 
(Ions  et  octroiz  de  nostredicle  Ville  vous  faictes 
payer  par  nostre  amé  et  féal  Notaire  et  Secrétaire 
maistre   Philippes   Macé,  Receveur    desd.   deniers 


commungs,  toutes  les  parties  et  sommes  de  deniers 
pour  les  fraiz  desdites  visitacions  d'icelles  rivières, 
tant  en  la  despence  qu'il  conviendra  faire  par  led. 
Prévost  desMarchans,  comme  de  ceulx  qu'il  appel- 
lera avec  luy,  faisant  les  voyages  d'icelles  visita- 
cions; en)semble  leurs  sallaii-es,  journées  et  vacca- 
tions  que  autrement,  pour  tous  autres  fraiz  qui 
seront  neccessaires  pour  l'exécution  de  lad.  com- 
mission et  des  deppendences.  Et  par  rapportant 
par  ledit  Receveur  ces  présentes,  signées  de  nostn; 
main,  avec  voz  ordonnances  et  quictances  où  il 
escherra,  nous  voulions  lesd.  parties  et  sommes  de 
deniers  qu'il  aura  payées,  pour  les  causes  que  des- 
sus, estre  passées  et  allouées  en  ses  comptes  par  noz 
amez  et  feaulx  les  gens  de  noz  Comptes,  ausquelz 
nous  mandons  ainsi  le  faire,  sans  difficulté.  Car  lel 
est  nostre  plaisir. 

tf  Donné  à  Hloys,  le  xxi™  jour  de  Mars  mil  \'  l.w 

Signé  :rrHE.NRY. 
rociietel.  7) 

[Lettres  patentes  de  commission.] 
"Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  à 
nostre  amé  et  féal  ContreroHeur  gênerai  de  l'au- 
dience de  la  Cliancellerye  de  France,  m'  Claude 
Guyot,  Prévost  des  Marcbans  de  nostre  bonne  Ville 
de  Paris,  salut  et  dillection. 

ff  Comme  il  soit  ainsi  que  des  rivières  d'Oise  et 
Marne,  descendans  en  la  rivière  de  Seyne,  pro- 
viennent cbascun  jour  en  nostre  ville  de  Paris  grande 
commodité  et  allluence  de  vivi'es,  boys  et  autres 


f"  A  la  suite  de  ce  paragrapiie,  tos  trois  quarts  ilii  fol.  917  V"  sont  en  htanc. 

'•'  Il  s'agit  (le  la  RIaise,  qui  prend  sa  source  à  Gillancourl,  canton  de  Juzennecourt  (Haute-Marne),  et  tombe  dans  la  Marne  à 
Larzicourt  (Marne).  Une  autre  rivière  de  ce  nom  sort  de  l'étang  de  Tardais,  dans  la  forêt  de  Senonches  (Eure-et-Loir),  et  se  jette 
dans  l'Eure,  à  quatre  kilomètres  au-dessus  de  Dreux. 


[to5i]  DE  LA  VILLE 

sortes  de  marchandises,  fort  ufiHes  et  neccessaires, 
qui  est  pour  iceile  ville  ung  bien  inestimable,  lequel 
augmenteroit  de  beaucoup,  si  lesd.  rivières  portoient 
et  estoient  rendues  navigables  plus  bnult  et  plus 
approchans  de  leurs  sources  quelles  ne  sont  ;  c'est 
assavoir  celle  d'Oise,  depuis  la  ville  de  Guyse'*'  et 
çu  dessus,  et  celle  de  Marne,  depuis  la  ville  de 
Sainct  Dizier '-'  et  au  dessus,  avec  une  autre  petite 
rivière  qui  vient  se  rendre  et  tumber  en  icelle  ap- 
pçllée  Biaise,  laquelle  passe  parEsclairon'^',  depuis 
lequel  lieu  et  au  dessus,  si  faire  se  povoit,  il  seroit 
besoing  la  rendre  pareillement  navigable,  car  au 
long  et  es  environs  desd.  trois  rivières,  depuis  les 
lieux  dessus  declairez  jusques  là  oiî  elles  portent 
maintenant,  il  y  a  plusieurs  bons  et  fertilles  pays, 
dont  nostredicle  Ville,  où  demeure  et  afflue  ordinai- 
rement une  incroiable  multitude  de  peuple,  seroit 
grandement  secourue  et  aydée;  qui  nous  faict  sin- 
gulièrement désirer  que  ceste  entreprinse  se  exé- 
cute, s'il  est  possible. 

rPour  ce  est  il  que  nous,  conGans  à  plain  de  voz 
personne,  sens,  suffisance  et  dilligence,  et  du  grant 
zelle  et  affection  que  vous  avez  et  portez  au  bien, 
prouffit  et  utilité  publiques  de  nostredicte  Ville, 
vous  avons,  par  ces  présentes,  commis  et  depputté, 
commettons  et  depputtons,  pour,  appelle  avec  vous 
tel  nombre  que  vous  adviserez  de  gens  suffisans  et 
experiz  en  telz  négoces  et  affaires,  vous  transportez 
sur  les  lieux  et  endroiclz  desd.  trois  rivières  qu'il 
est  besoing  de  veoir  et  visiter,  pour  l'effect  dessus- 


DE  PARIS. 


243 


dict;  lesquelz  vous  visiterez ,  regarderez  et  adviserez 
à  tout  ce  qu'il  fauldra  et  sera  requis  de  faire,  pour 
l'exécution  de  lad.  entreprinse,  dont  vous  ferez  ample 
procès  verbal,  que  vous  nous  envoyrez  en  nostre 
Conseil  Privé,  afin  d'y  pourveoir  et  ordonner  des 
commissions  et  provisions  neccessaires  pour  beson- 
gner,  vacquer  et  entendre  dilligemment  en  ceste 
affaire  et  ce  qui  en  dépend.  Car  tel  est  nostre  plai- 
sir. De  ce  faire  vous  avons,  et  à  voz  commis  et  dep- 
puttez,  donné  et  donnons  plain  povoir,  commission 
et  mandement  especial,  mandons  et  commandons  à 
tous  noz  justiciers,  officiers  et  subgectz  que  à  vous, 
en  ce  faisant,  soit  obey. 

«Donné  à  Bloys,  le  xv!!!*"  jour  de  Janvier  l'an  de 
grâce  mil  v'  cinquante,  et  de  nostre  règne  le  qua- 
triesme.  " 

Signé  :  tPar  le  Roy,  Duthier.t» 

Et  scellé,  sur  simple  queue,  du  grant  scel  de 
cire  jaulne. 

Le  ...'*'  jour  d'Avril  mil  v'  li,  après  Pasques, 
mond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans,  acompaigné  de 
mons'  m'  Thomas  de  Bragelongne,  Conseiller  et 
Lieutenant  gênerai  de  lad.  Prevosté  des  Marchans, 
Charles  Leconte,  Maistre  des  euvres  de  charpenle- 
rye  d'icelle  Ville,  et  autres,  sont  partis  pour  aller 
à  lad.  visitacion,  de  laquelle  led.  s'  Prévost  des 
Marchans  a  depuis  rapporté  le  procès  verbal  et 
figures ,  qui  ont  esté  envoyées  au  Roy,  et  semblables 
procès  et  figures  mys  au  trésor'^'. 


CCLIV  [GCIII].   —  Abbest  [du  Parlemem]  touchant  les  maisons  de  Petit  Pont. 

8  a»ril  i55i.  (Fol.  f»if(  »°.) 


Extraict  des  Registres  de  Parlement. 

'■  Sur  la  requeste  présentée  à  la  Court  par  les  com- 
mis au  gouvernement  du  temporel  de  fHostel  Dieu 
de  Paris,  à  ce  que,  pour  la  santé  et  commodité  des 
povres  malades  et  angustie  d'iceiluy  Hostel  Dieu,  il 
pleust  à  lad.  Court  ordonner  que  l'entreprinse,  faicte 
par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  ceste 
Ville,  de  bastir  de  nouvel  certaines  petites  maisons 
assises  sur  la  rivière  de  Seyne,  entre  led.  Hostel 
Dieu  et  Petit  Pont,  estant  de  présent  en  ruyne,  de- 


cadence  et  cmynent  péril,  feust  tenue  en  surceance 
jusques  à  ce  que  lesd.  lieux  feussent  visitez  par  gens 
à  ce  congnoissans,  pour,  leur  rapport  oy,  leur  adju- 
ger par  lad.  Court  lesd.  lieux,  pour  laccroissement 
dud.  Hostel  Dieu;  après  avoir  ce  jour  d'uy  oy  par 
la  Court  lesd.  Gouverneurs  dud.  Hostel  Dieu,  em- 
semble  led.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
cestedicte  Ville,  requerans,  actendu  les  incommodi- 
tez  par  eulx  alléguées  et  le  péril  emynent  contenu 
par  le  rapport  et  visitacion  sur  ce  faicte,  leur  estre 
ce  pendent  permis  faire  abatre  et  dcsmolir  lesd. 


'•>  Cbcf-lieu  de  canton  de  rarrondissemenl  de  Vervins  (Aisne). 

'*'  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Vassy  (Haute-Marne). 

('    Eclaron,  canton  de  Saint-Dizier  (  Haute-Marae). 

'''  1^  date  est  restée  en  blanc. 

")  Les  deux  tiers  du  fol.  a  19  recto,  à  la  suite  de  ce  paragraphe,  sont  eu  blanc. 


SâA 


REGISTRES   DU   RUREAU 


maisons  eslans  sur  le  Petit  Pont,  du  costé  d'amont 
l'eaue,  à  ce  qu'il  n'en  advienne  aucun  inconvénient; 
et  sur  ce  pareillement  oy  le  Procureur  General  du 
Roy  qui  auroit  requis,  actendu  led.  péril  eniynent, 
lad.  desmolition  estre  promptement  faicte  desd.  mai- 
sons caduques  et  menassans  prochaine  ruyne,  et 
quant  au  surplus  qui  deppendoit  de  la  visitacion, 
que  pour  icelle  faire  la  Court  deputast  certains 
conseillers  d'icelle,  appeliez  gens  expers,  pour,  lad. 
Visitation  faicte  et  à  luy  communiquée,  requérir  ce 
qu'il  appartiendra  ; 

«Lad.  Court  a  ordonné  que  les  parties  bailleront 
par  escript  et  articles  respectivement  leurs  faietz  et 
moyens,  sur  la  commodité  de  basiir  et  accroistre 
led.  Hostel  Dieu,  et  incommodité  au  contraire  allé- 
guée de  la  part  desd.  Prévost  des  Marchans  [et 
Eschevins]  (').  Et  seront  à  ceste  fin  deppultez  deux 
des  conseillers  d'icelle,  pour  eulx  transporter  sur 
les  lieux  dont  est  question,  pour,  appeliez  avec 
eulx  gens  experlz  et  à  ce  congnoissans,  emsemble 
lesd.  parties,  faire  visitacion  d'iceulx  lieux  et  inqui- 
sicion  sur  lesd.  commodité  ou  incommodité,  res- 
pectivement alléguées,  pour,  ce  faict,  rapporté  et 


[i55i] 

veu  par  lad.  Gouit,  faire  droict  sur  les  requesles  des 
parties,  ainsi  qu'il  appartiendra  par  raison.  Et  neant- 
moings,  ce  pendant,  a  lad.  Court,  en  entherinant 
la  requeste  desd.  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins,  emsemble  dud.  Procureur  General,  permis  et 
permect  ausd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  faire  desmolir  lesd.  maisons  estans  en  péril 
emynent. 

rt Faict  en  Parlement,  le  huitiesme  jour  d'Avril 
l'an  mil  cinq  cens  cinquante  et  ung,  après  Pasques.n 

Signé  :  tDu  Tillet.d 

Obdon.nange  de  abatre  les  maisons  de  Petit  Pont 

estans  en  peril  emynent. 
Suyvant  lequel  arrest,  a  esté  ordonné  et  com- 
mandé à  m"  Guillaume  Guillain  et  Charles  Leconte, 
maisires  des  euvres  de  maçonnerye  et  charpenterve 
de  lad.  Ville,  de  faire  incontinant  abatre  et  desmolir 
lesd.  maisons  de  Petit  Pont  qui  sont  en  péril  emy- 
nent et  les  mectre  en  telle  sorte  qu'il  n'en  puisse 
venir  inconvénient,  et  faire  serrer  les  desmolicions 
en  rOstel  de  lad.  Ville,  pour  faire  reservir  ou  autre- 
ment en  faire  le  prouffit  d'icelle  Ville. 


CGLV  [CCIV]. 


Valides  en  besongne  porte  Montmartre. 

iG  avril  i5ui.  (Fol.  aao). 


Du  jeudi,  xvi°jour  d'Avril  mil  \'  li,  après  Pas- 
ques. 

Aujourd'huy,  sur  ce  que  le  baillif  des  gouverneurs 
des  povres  de  Paris  a  requis  à  mess"  les  Eschevins 
de  lad.  Ville,  estans  en  leur  Bureau,  que,  suyvant 
l'arrest  de  la  court  de  Parlement  donné  sur  la  po- 
lice desd.  povres,  dont  l'article  est  cy  dessus '-'  tran- 
script,  qu'ilz  eussent  à  adviser  à  mectre  en  besongne 
et  faire  enchesner  quelques  povres  valides  qui  sont 
prisonniers,  et  les  occupper  es  euvres  publiques,  en 
quelque  lieu  qu'il  leur  plaira;  et  après  avoir  mys  la 
matière  en  délibération,  a  esté  advisé  et  délibéré 
que,  actendu  que  les  deniers  de  lad.  Ville  sont  de 
présent  bien  cours  pour  les  charges  qui  sont  sur 
iceulx,que  lad.  Ville  fournira  de  chesnes  pour  en- 
chesner lesd.  valides,  jusques  au  nombre  de  vingt 
seullement  pour  le  présent,  emsemble  fournira  de 
hottes,  pelles  et  hoyaulx;  et  oultre  baillera  à  chascun 
desd.  vingt  povres  valides  douze  deniers  tournois 


par  jour,  pour  quelque  temps  qui  sera  advisé.  Et  se- 
ront mys  on  besongne  pour  le  commencement  à  la 
porte  de  Montmartre. 

Povres  valides  enchesnez. 

Coppie  de  l'article  de  V arrest  de  la  court  de  Parlement , 
du  Aviii'  Mars  v'  i,  touchant  la  •police  des  povres  de 
Paris. 

ffEt  pour  ce  que  en  toutes  republiques,  il  est  très 
neccessaire  avoir  ouvres  publiques,  pour  employer 
les  ocyeulx  et  fayneans,  et  aussi  qu'il  y  a  plusieurs 
arlizans,  aydes  à  massons,  et  plusieurs  autres  qui 
sontdemourans,  longtemps  a,  en  ceste  ville,  lesquel/. 
ne  peuvent  trouver  le  moyen  de  gaigner  leur  vie  en 
aucunes  saisons  de  l'année,  comme  en  y  ver,  et  sont 
quelquefoys  et  bien  souvent  contrainctz  mendier,  no 
trouvans  à  eulx  employer,  est  onjoinct  aux  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  cestedicte  Ville  de  drois- 


'■'  Ces  deux  mots  manquent  de  même  sur  la  copie  de  cel  arrêt,  transcrite  sur  le  registre  du  Conseil  du  Parlement  de  Paris. 
{Archive»  nationale»,  X"  iSGg,  fol.  Ix.) 

'''  L'extrait  de  l'arrêt  du  Parlement  de  Paris,  relatif  ii  la  police  des  pauvres,  est  en  etTel  transcrit  sur  le  Registre  en  tète  de  ce  para- 
graphe. Nous  l'avons  renvoyé  à  la  suite,  c'est-à-dire  à  sa  véritable  place. 


[i5âi]  DE  LA  VILLE  DE   PARIS.  245 


ser  quelques  euvres  publiques  en  divers  endroilz  de 
cesledicle  Ville  et  es  faulxbourgs  d'icelle,  pour  v  em- 
ployer, mectre  et  appliquer  lesd.  mendicans  et  en- 
chesner  deux  à  deux  les  ocyeulx  qui  ne  sçavent"'  et 
ne  excercent  aucun  mcstier;  lesquclz  seront  gardez 


par  deux  ou  trois  des  sergens  de  lad.  police  qui  les 
conduiront  au  soir  en  quelques  bospitaulx  de  ceste- 
dicte  Ville  pour  estre  coucbez  et  enfermez  soubz  la 
clef,  et  le  landemain  les  retourneront  quérir  pour  les 
conduire  èsdicles  euvres  publiques '■■''.  d 


'■'  Mot  corrigé  d'après  le  registre  du  Parlement.  Le  copiste  du  Bureau  de  la  Ville  avait  écrit  «sereeni». 

'^1  Le  règlement,  dont  cet  article  est  extrait,  est  de  la  plus  haute  importance  pour  la  question  de  la  police  des  pauvres  ù  Paris. 
Il  se  rattaclie  spécialement  aux  actes  soumis  aux  délibérations  du  Bureau  de  la  Ville,  le  Prévôt  des  Marchands  et  les  Échevins 
ayant,  depuis  les  lettres  patentes  du  9  novembre  i544  (ci-dessus,  page  46),  la  surintendance  des  pauvres  parmi  leurs  attributions, 
et,  de  plus,  il  parait  tout  à  fait  inédit,  n'ayant  pas  été  connu  de  Delamare,  Traité  de  la  Police,  ni  de  Félibien,  Hii(.  de  la  ville  de 
Pari»;  il  n'est  pas  indiqué  non  plus  dans  l'ouvrage  de  MM.  Bordier  et  Brièle  sur  les  Archive»  hospitalières ,  ni  dans  la  collection  des 
Dorumentt  relatifs  à  l'histoire  des  hôpitaux  de  Paris,  publié  par  M.  Brièle.  Ces  diverses  raisons  nous  ont  engagé  â  en  donner  ici  le  texte 
intégral,  malgré  son  étendue  : 

i-Du  ivni'  jour  de  Mars  mil  v'  l  (i35i  n.  s.). 

«Après  avoir  veu  par  la  Court  les  articles  advisez  en  l'assemblée  des  commissaires  eslabliz  sur  le  faict  de  la  police  des  pauvres  de 
cesle  ville  de  Paris,  pour  l'ordre  et  moyen  plus  commode  cl  nécessaire  au  faict  d'icelle  police,  et  sur  la  requeste  faicte  par  le  Procu- 
reur gênerai  du  Roy,  lad.  Court  a  ordonné  par  provision  et  jusques  à  ce  que  autrement  par  elle  en  soit  ordonné,  que  le  contenu 
èsdiclz  articles  sera  exécuté,  gardé  et  observé  et  entretenu,  pour  le  bien  de  la  chose  publique,  ainsi  qu'il  s'ensuict  : 

«Premièrement,  pour  ce  que,  depuys  l'institution  première  de  lad.  police,  le  nombre  des  pauvres  qui  furent  enrôliez  lofs  est  de 
présent  augmenté  de  plus  de  Iroys  partz,  feront  les  commissaires  des  pauvres,  assislans  les  marguilliers  et  cinq  ou  six  des  plus  no- 
tables bourgeois  en  chascune  parroisse  de  ccstedicte  ville  et  forsbourgs,  une  reveue  et  visitacion  générale  de  tous  les  pauvres  qui 
sont  sur  les  roolles  ordinaires  des  aulmosnes  en  chascune  parroisse,  assistans  ung  chirurgien,  pour  vcoir  et  visiter  lesd.  pauvres,  les- 
quelz,  i  tout  le  moiiigs  lesd.  commissaires  des  pauvres,  feront  sommaire  inquisition  assavoir  si  lesd.  pauvres  sont  natifz  de  cested.  ville 
ou  forsbourgs.  Et  ceulx  qu'ilz  trouveront  valides  seront  rayez  et  mys  hors,  ensemble  s'il  s'en  trouve  qui  abusent  et  feignent  quelque 
maladye,  seront  en  ce  cas  hvrez  à  justice  pour  estre  puniz. 

rToulesfois  demourcront  èsd.  roolles  ceulx  qui  ne  seront  natifz  de  cested.  ville,  qui  y  auront  demeuré  cinq  ans  ou  autre  long 
temps,  que  les  commissaires  adviseront,  selon  lenrs  consciences,  comme  artisans  et  gens  de  mcstier  gaignans  leur  vie,  lesquelz,  par 
maladies,  pertes  ou  autrement,  sont  tumbez  en  pauvreté  ou  impotence,  et  seront  reputez  comme  manans  et  habitans. 

-Et  les  autres  qui  se  trouveront  n'avoir  eu  aucun  moyen  de  gaigner  leur  vie,  fera  que  à  mandier  dès  lors  et  au  temps  qu'ilz  arri- 
veront en  ccstedicte  ville,  seront  cassez  et  mys  hors  desd.  roolles,  soient  valides  ou  invalides,  sinon  qu'ilz  fussent  sur  lesd.  roolles  dès 
l'institution  première  de  lad.  police,  açtendu  que  telz  mandians  estrangiers  se  sont,  conune  il  est  vraysemblable,  retirez  on  cested. 
ville,  en  intention  d'estre  mis  sur  lesd.  roolles  et  d'avoir  leur  prébende  par  chascune  sepmaine;  et  lesquelz  encores  ne  laissent  à 
mandier  par  les  rues  cl  églises,  faisans  le  desordre  qui  est  à  présent. 

rSera  aussi  publié  i  son  de  trempe  et  cry  publicq,  Iroys  ou  quatre  foys  l'an,  que  tous  mandicans  estrangiers  qui  ne  seront  sur  les 
roolles  ordinaires  des  aulmosnes,  soient  tenui  vuydcr  et  sortir  hors  de  la  ville  et  faulxhourgs  de  Paris  dedans  Iroys  joure  après,  sur 
peine  du  fouet  pour  la  première  foys,  et  des  galleres,  quant  aux  vallidcs,  el  d'estre  mys  es  œuvres  publiques,  et  autres  plus  grandes 
peines  corporelles,  s'ilz  y  escheent. 

"Que  les  défenses  qui  par  oy  devant  ont  esté  faictes  aux  manans  et  hahilans  de  cesled.  ville  et  forsbourgs  de  ne  plus  faire  aul- 
mosnes à  leurs  portes,  par  ce  que  c'est  atlrairc  les  pauvres  par  les  rues,  seront  réitérées  sur  les  peines  et  amendes  jà  indiclcs,  appli- 
cables suyranl  les  aireslz  de  lad.  Court,  el  mesmes  de  ne  murmurer  ne  aller  contre  lad.  police,  soit  par  parole  ou  par  elfect,  mais 
ayder  et  donner  secours,  chascun  endroit  soy,  à  renlretenemenl  d'icelle,  wp  peine  de  prison  et  d'estre  puniz  comme  infracteurs  des 
edictz  du  Roy  cl  arrestz  de  lad.  Court. 

-Et  par  ce  que  lesd.  propriétaires  el  localifz  sont  cause  de  altrairo  en  cesle  ville  lesd.  mendicans  et  mesmes  plusieurs  abuseurs  qui 
logent  èsd.  maisons,  à  ung  lyart  pour  une  nuicl,  on  chose  équivalent,  et  neanlmoins  le  long  du  jour  lesd.  mendicans  se  pourchassent 
par  les  rues  et  églises,  et  encores  trouvent  moyen  d'esire  mys  on  roolle  ordinaire  des  aulmosnes,  et  se  font  certifier  estre  demourans 
en  cesledicle  ville  par  ceulx  mesmes  qui  les  logent,  ou  leura  voisins,  qui  font  l'un  pour  l'autre  en  cas  pareil;  seront  faictes  inhibitions 
et  défenses  à  toutes  personnes,  de  quelque  quahlé  qu'ilz  soient,  de  ne  loger  en  leurs  maisons,  en  cesled.  ville  ou  forsbourgs,  lesd. 
mendicans,  soient  valide*  ou  invalides,  lesdietz  troys  jours  passez,  sur  peine  de  cent  livres  parisis  pour  la  première  fois,  aliencontre 
des  propriétaires  des  maisons,  èsquelles  il  se  trouvera  lesd.  mendicans  avoir  esté  par  eulx  receuz  et  logez,  pour  la  seconde  foys,  de 
privation  de  l'usuffriiict  ou  louage  de  leur  maison,  jusques  à  cinq  ans,  applicables  aux  pauvres;  el  quant  aux  locatifz,  à  semblable 
peine,  et  ce  pour  la  première  foys,  et  d'amende  arbitraire  el  corporelle  pour  la  seconde  foys,  si  bcsoing  est. 

«El  alTm  que  plus  facilement  on  sache  ceulx  qui  logeront  lesd.  mendicans  estrangiers,  sur  lesd.  amendes  adjugées  les  dénonciateurs 
auront  el  prendront  le  quart. 

"Semblabloment  seront  faicles  défenses  à  tous  maistres,  hospilalliers,  commis  ou  autres,  qui  pour  eulx  se  tiennent  es  hospitaulx 
el  exercent  la  charge  d'iceulx,  tant  de  cesledicle  ville  que  forsbourgs,  de  ne  recevoir  aucuns  desd.  mendicans  en  iceulx  hospitauU, 
s'ilz  ne  sont  passans  ou  repassans  ;  lesquelz  maistres  ou  commis  seront  lenuz  faire  registre  des  noms,  surnoms,  heux  et  demourances 
desd.  passans  el  repassans ,  et  du  jour  qu'ilz  seront  arrivez  èsd.  bospitaulx,  èsquclz  ilz  ne  pourront  demeurer  plus  que  deux  jours,  et 
ne  se  pourchasseront  par  la  ville  pendant  lesd.  deux  jours. 


246  REGISTRES  DU   RUREAU  [i55i] 

CCLVI  [CCYJ.  U'^  XL*  LIVRES  TOURNOIS  DEMANDEZ  PAR  LE  RoV. 

12  mai  i53i.  (Fol.  aao  v°). 


Du  xii"'jour  (le  May  mil  v'  li. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte  de  mess"  les  Pré- 
vost des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers  de  la 
Ville  de  Paris,  pour  aviser  sur  les  lettres  missives 
du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

Lettres  missives  du  Roy  pour  i.e  secourir 

D'ARGENT. 

g  mai  i55i. 
(tDe  par  le  Roy. 
ffTrès  chers  et  bien  amez,  pour  ce  que  nous  avons 
délibère',  oultre  le  fons  ordinaire  de  noz  finances, 


nous  tenir  pourveuz  d'une  bonne  et  grosse  somme 
d'argent,  pour  plus  commodément  subvenir  à  noz 
affaires,  s'il  en  est  besoing;  à  ceste  cause,  saichant 
quel  secours  nous  avons  receu  de  vous  en  semblables 
affaires  et  l'affection  que  par  grans  et  louables  effectz 
vous  avez  tousjours  montre'  porter  à  la  subvencion 
de  nosdicles  affaires,  quant  nous  vous  en  avons  faict 
requérir,  nous  avons  advisé  vous  faire  ceste  de- 
pesche,  pour  vous  ordonner  et  enjoindre  que,  incon- 
tinanl  la  présente  receue ,  vous  avez  à  vous  assem- 
bler, aflin  de  adviser  et  délibérer  par  emsemble 
quelle  somme  d'argent  nous  pourrons  recouvrer  en 


(tEl  aflin  que  Ton  puisse  congnoistre  s'il  y  cii  a  aucuns  qui,  alians  d'hospital  en  hospital,  sortans  de  l'un  et  entrans  en  l'autre, 
lournovent  pas  à  la  charge  du  peuple,  lesd.  maisires  liospitalliers  seront  teuuz  apporter  ou  envoyer,  tous  les  première  lundy  ou  jeudy 
du  moys,  jours  que  l'on  tient  le  Bureau  des  pauvres,  lesd.  registres  pour  entendre  et  rechercher  s'il  y  aura  quelques  ungs  qui,  soubz 
couleur  de  voyage ,  abusent  de  inandicité,  pour  les  faire  pugnir  par  justice. 

irEl  pour  l'exécution  plus  facile  de  lad.  police  desd.  pauvres,  et  entretenement  d'icelle,  sera  enjoinct  au  Prévost  de  Paris,  ses  Làeux- 
Icnans  civil  et  criminel,  Commissaires  et  examinateurs  du  Cliastoilet  de  Paris,  huissiers  de  lad.  Court,  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  Prévost  des  marescliaiiix  et  autres  haulx  justiciers,  bailliz,  maires  et  prevoslz  de  lad.  ville  et  forsbourgs,  de  contraindre 
les  sergens  du  Chastellet  de  Paris,  des  haulx  justiciers  et  autres  ofliciers  publiques,  chascun  en  son  regard,  de  prendre  et  aprehender 
les  mendicans  valides  qui  se  pourchassent  par  les  rues  et  églises,  et  d'aller  quelque  jour  de  la  sepmaine  es  rues  de  \erdbovs,  Frc- 
pault,  Frepillon,  des  Poulies,  autrement  dicte  Francs  Bourgeois,  et  autres  lieux  de  caignard,  èsquelz  lesd.  mendicans  se  retirent,  et 
illec  prendre  et  emporter  les  paillaces,  lictz  et  couches  servans  ausd.  mendicans  et  les  faire  vendre  au  proufict  des  pauvres,  et  neant- 
moins  prendre  les  mendicans  et  les  mener  es  prisons  plus  prochaine.s  ;  et  en  default  de  ce  faire  par  lesd.  sergens  et  de  siiyvir  par 
chascone  sepmaine  lesd.  commissaires  et  examinateurs,  quant  à  ceulx  du  Chastellet,  selon  la  distribution  de  leur  dizaine,  est  permis 
ausd.  examinateurs  de  faire  prendre  lesd.  sergens  au  corps  et  des  faullcs  qui  seront  rapportées  contre  eulx  par  lesd.  commissaires,  il: 
en  seront  creuz,  et,  sur  leurs  procès  verbaulx  et  rappoit  qui  sera  faict  par  eulx,  procédé  sommairement  par  adnimadversion  et  puni- 
tion contre  lesd.  sergens,  jusques  à  punition  corporelle  et  exemplaire  ;  et  le  semblable  quant  aux  hanli  justiciers  conire  leursd.  sergens , 
chascun  en  son  regard. 

cAusquelz  haulx  justiciers  est  enjoinct  faire  lesd.  captures  par  loursd.  sergens,  par  saisie  do  leur  temporel,  suspension  et  privation 
de  leursd.  haultes  justices,  en  cas  de  default,  s'il  y  eschet. 

ffEt  par  ce  qu'il  y  a  plusieurs  femmes  qui  se  trouvent  aux  portes  des  églises,  avec  une  pongnée  ou  deux  de  chandelle  de  cire,  qui 
leur  sert  de  couverture  pour  mandier,  lesquelles  tiennent  avec  elles  deux  ou  troys  petitz  enfans,  pour  inviter  et  esmouvoir  à  pitié  les 
habitans  de  cestedicte  ville,  seront  faictes  défenses  à  toutes  femmes  qui  vendront  chandelle  de  cire  aux  portes  des  egUses  de  ne  tenir 
avec  elles  aucuns  petitz  enfans,  sur  peine  de  confiscarion  de  lad.  chandelle  et  de  prison. 

»Sera  enjoinct  à  tous  concierges  et  geolliers  de  faire  ouverture  des  prisons,  sur  peine  de  dix  livres  parisis  pour  chascun  default, 
et  de  porter  le  roolle  des  mendicans  qui  seront  emprisonnez  par  devers  les  juges ,  dedans  vingt  quatre  heures ,  et  en  faire  charger  les 
escroues  par  lesd.  juges  ou  leurs  greffiers,  pour  estre  procédé  sommairement  au  jugement  desd.  emprisonnez;  et  en  default  de  ce 
faire  par  lesd.  geolliers,  ne  pourront  demander  la  despence  et  garde  desd.  emprisonnez  plus  avant  que  d'un  jour.n 

(Ici  se  place  l'extraict  transcrit  sur  le  registre  du  Bureau  de  la  Ville). 

(tEt  par  ce  aussi  qu'il  y  on  a  plusieurs  aultres  qui,  soubz  le  filtre  d'escoliers  ou  de  prebslres,  se  pourchassent  par  chascun  jour  par 
cestedicte  ville,  qui  pourroient  avoir  leur  vie  et  nécessitez  à  enseigner  les  enfans  es  villages  et  petites  villes,  ou  bien  lesd.  escoliers, 
qui  ne  sont  riens  moins  que  quaymans,  pourroient  suivre  autre  vacation  et  servir  à  la  republique;  et  pour  obvier  aux  abbuz  qui,  soubz 
ce  mesmes  tiltre  d'escolier  ou  de  prebstre,  se  commectent  de  jour  en  jour  en  cestedicte  ville,  sont  faictes  défenses  ausd.  escoiïers  de 
ne  plus  quester  et  mandier,  à  tout  le  moins  sans  avoir  permission  des  commissaires  des  pauvres,  après  qu'il  aura  esté  trouvé  qu'ilz 
sont  vrais  escoliers  estudians,  et  leur  sera  enjoinct  eulx  retirer,  ensemble  ausd.  gens  d'église  de  retourner  en  leur  pays,  soubz  la  puis- 
sance de  leur  evesque  qui  les  pourra  nourrir,  et  ce  sur  peine  de  prison. 

rSera  pareillement  publié  et  enjoinct  à  tous  notaires  qui  ont  receu  testamens,  èsquelz  y  a  legz  faict  aux  pauvres  ou  donations,  de 
les  porter  par  devers  les  commissaires  des  pauvres,  dedans  troys  jours  après  le  décès,  quant  aux  legs  testamentaires,  sur  les  peines 
jà  indictes  par  les  arrestz  de  la  Court. 

«Et  est  enjoinct  à  tous  marguilliers  des  parroisses  de  ne  souffrir  emporter  ou  enlever  aucuns  deniers  des  pardons  qui  se  quesleronl, 
autres  que  cenlx  de  leur  église  el  ceulx  qui  sont  ordinaires,  mais  de  tout  saisir  et  retenir  en  leurs  mains,  jusques  à  ce  que  les  eom- 


[t55»] 

nostre  Ville  de  Paris,  soit  par  vente  ou  engagement 
des  fermes  de  noz  aydes  et  gabelle  du  sel  que  pre- 
nons en  lad.  Ville,  ou  des  plus  valleurs  des  fermes 
que  feu  nostre  très  honnoié  seigneur  et  père,  (jue 
Dieu  absolve,  a  cy  devant  vendues  en  lad.  Ville,  et 
par  tous  autres  moyens  que  congnoistrez  plus 
propres,  aysez  et  commodes.  Et  incoutinant  nous 
en  envoyez  amples  mémoires,  contenant  expressé- 
ment celles  desd.  fermes  sur  lesquelles  vous  estime- 
rez que  l'on  pourra  plus  promptemeni  et  facillement 
recouvrer  argent,  jusques  à  quelle  somme  et  de- 
dans quel  temps,  alTin  que,  cela  veu  et  prinso  sur 
ce  une  bonne  et  prompte  resolution,  nous  facions 
expédier  toutes  et  chascunes  les  provisions  qui  seront 
nécessaires  pour  faire  lesd.  ventes  ou  engagement, 
telles  (jue  vous  nous  les  vouidrez  demander  et  que 
les  trouverez  neccessaires  pour  la  seurett?  des  achep- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


2A7 


teurs,  vous  employant  en  ce  que  dessus,  selon  la 
fiance  que  nous  en  avons  en  vous,  et  d'autant  que 
vous  desirez  faire  chose  qui  nous  soit  agréable. 

«Donné  au  Plessis  lez  Tours,  le  ix""jour  de  May 
mil  v"  u.T? 

Signé  :  tHENRY. 

BoURDIN.n 

Et  au  dessus  : 

«A  noz  très  cliers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chons, Eschevins,  bourgeois  et  habitans  de  nostre  bonne 
ville  de  Paris.  •» 

Lesd.  lettres  receues  le  x"  May  v''  li. 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  en  lad.  assemblée 
qui  s'est  trouvée  assez  petite,  a  esté  remise  à  l'as- 
semblée generalle,  à  vendredi  prochain ,  deux  heures 
de  relevée.  El  seront  priées  les  Cours  souveraines. 


CCLVII  [CCVI].  —  [Mandement  di:  Roi  pour  l'acquisition  d'un  moulin 

.APPARTENANT    À    SaINT-EuSTACIIE  ,    POUR    Y    INSTALLER    L?i    ATELIER    MONETAIRE,] 

la  mai  i.'iSi.  (Fol.  aai  v°.) 


Du  xii"'  jour  de  May  mil  v''  li. 
Aujourd'uy  ont  esté  apportées  par  la  poste  lettres 
missives  du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

Lettres  missives  du  Roy. 
t'A  nostre  amé  et/eal  Notaire  et  Secrétaire  et  Contre- 
rolleur  gênerai  de  nostre  Chancelier ije ,  m'  Claude  Guyot , 
Prévost  des  Marchans  de  nostre  ville  de  Paris. 

9  mai  i55i. 
«De  par  LE  Roy. 
«Nostre  amé  et  féal,  nous  avons  faict  venir  d'Al- 


leniaigne  certains  engins  à  monnoye ,  dont,  pour  les- 
perance  qu'il  y  a  d'en  tirer  grande  ulillité,  nous 
voulions  faire  faire  preuve  et  expérience;  pour  le- 
quel effect  il  est  besoing  s'ayder  d'ung  viel  moullin 
qui  est  à  la  porte  de  nostre  jardin  du  Palais  de 
Paris,  nommé  la  Gonwiliae,  appartenant  à  ceulx 
de  Tcglise  Sainct  Eustace,  ausquelz  nous  escripvon* 
présentement  estre  complans  bailler  led.  moullin  à 
nostre  amé  et  féal  Varlet  de  Chambre  ordinaire, 
Guillaume  Marillac''',  ayant  de  nous  charge  et  sih 
perinteiidence  desd.  engins,  les  adverlissans  que 
vous  adviserez  avec  eulx  sur  la  recompence  dud. 


missaires  des  pauvres  ayent  vcii  los  bulles  et  permissions  de  qiipsler  losd.  pardons  ot  induljjences,  pour  sravoir  s'il  y  aura  aucun 
ahnz. 

«Pourvoiront  au  surplus  li'sd.  commissaires  sur  le  faict  desd.  pauvre»,  ensnnilde  les  marjjuilliers  des  panoisses  de  cestedicte  ville  et 
forstwuqjs  que  les  qucstes  ordinaires  desd.  pauvres  soient  l'aides  et  entretenues  et  à  la  perception  des  restes  contre  ceuli  qui  m' 
payent  et  continuent  leurs  aulmosnes,  suyvant  les  arrestz  et  edicizdu  Roy  cy  devant  faiclz  et  publiez. 

«A  l'exécution  entière  de  tout  le  contenu  èsqueh  susdiclz  articles,  ordonne  lad.  Court,  et  enjoinct  aux  Prévost  de  Paris,  sesd. 
lieiixlcnans,  examinateurs  du  Cliaslellet,  Prévost  des  Marchans  et  autres  olFiciers,  bailliz,  maires  et  prevostz  de  cesled.  ville  et  fors- 
liourys,  cbascun  en  droit  soy,  de  procéder  soigneusement  et  en  toute  dilligence,  selon  qu'il  est  cy  devant  contenu,  pour  l'entière 
otwervance  et  entretenement  de  lad.  police,  8;ir  peine  de  s'en  prendre  A  eulx.n  (Archm»  nal.,  Regi»he  du  Cmteil  du  Parlement) 
V  1.568,  fol.  ri?i8,v"-.55i.) 

Le  mime  jour,  i  8  mars  i  T).")!  (n.  s.),  la  Cour  ordonna  au  Prévost  des  Marchands  it  aux  Kclievins  de  détacher  Ironie  des  archers 
de  la  Ville  à  la  surveillance  et  a  l'arrestation  des  mendiants  qui  conlreviemlraicnt  aux  préctklenli  articles.  (Idem,  fol.  491  v°.) 

'•'  L'établissement  de  ce  nouvel  atelier  monétaire  était  tout  récent.  Des  lettres  patentes  données  à  Blois,  le  37  mars  i55i  (n.  s.) 
portent  que  Guillaume  de  Marilloc,  charjjé  par  h  Roi  d'une  mission  à  l'étranger  pour  étudier  et  comparer  les  divers  procé<lés  de 
fabrication  des  monnaies,  avait  trouvé  en  Allcma(Tne  et  rapporté  de  ce  pays  une  presse  ou  machine  à  frapper,  bien  supérieure  au 
engins  employés  à  l'hôtel  de  la  Monnaie  de  Paris.  Les  pièces  de  celte  fabrique  défiaient  par  la  perfection  de  leur  forme  et  leur  roton- 
dité les  plus  habiles  rogneurs  de  monnaies.  • 

Des  expériences  avaient  été  faites,  en  présence  d'Henri  !I,  avec  les  nouvelles  machines,  installées  et  montées  dans  la  maison  dite  des 
Etuvcs,  au  bout  du  jardin  du  Palais  (Z'"  64,  fot.  106).  C'est  lu  que  fut  organisé  et  constitué  l'atelier  placé  sous  la  direction  de 


24S 


REGISTRES   DU  BUREAU 


[i55i] 


moulin,  ainsi  que  \ous  venez  par  noz  ieltres,  que 
led.  Mariliac  vous  monslrera.  Vous  priant  vous  trans- 
porter devers  eulx,  comme  aussi  fera  led.  Mariliac, 
et  tant  faire  qu'ilz  veulleut  promptenient  satisfaire  à 
la  requesie  que  nous  leur  en  faisons,  aflîn  que  led. 
affaire  ne  soit  aucunement  retarde',  et  au  demeurant 
regarder  d'accorder  avec  eulx  sur  la  recompense 
que  leur  en  deverons  faire,  au  plus  raisonnable  pris 


que  faire  se  pourra,  eu  e?gard  à  la  valleur  dud. 
moulin,  pour  après  nous  en  adverlir,  afin  d'y  faire 
satisfaire  à  leur  contentement.  Et  vous  nous  fei'ez 
service  très  agréable,  en  ce  faisant. 

«Donné  au  Plessis  lez  Toui-s,  le  i\""'jour  de  May 
mil  v"  LI.71 

Signé  :  r  HENRY. 
De  L'Al'bespine.ti 


CCLVIII  [CCVII]. 


—  Commission  sur  les  lettres  précédentes. 

i3  mai  ifiSi.  (Fol.  aai  v°. ) 


Du  mercredi,  xiii"  jour  de  May  mil  v"  li. 

Sont  comparuz  sires  Hugues  de  La  Fontaine  et  Ni- 
colas Geuffrin,  marguillers  de  l'église  Sainct  Eustace 
à  Paris,  ausquelz  mons'  le  Prévost  des  Marcbans 
a  communiqué  les  lettres  missives  du  Roy  cy  des- 
sus transcriples.  Lcsquclz  ont  faict  responce  qu'ilz 


veuUentobeyr  au  Roy,  et  neantmoings  ont  demandé 
temps  et  dellay,  pour  en  communiquer  à  leurs  com- 
paignons  et  aux  parroissiens  de  lad.  église  Sainct 
Eustace. 

Ce  faict,  en  rendront  responce  le  plus  brief  qu'il 
leur  sera  possible. 


CCLIX  [CCVIII].  —  Assemblée  generalle  pour  ii*^  xl*  livres  tournois  accordez  au  Roy. 

iSmaiiS.")!.  (Kol.  322.) 


Du  vendredi,  xv'jour  de  May  mil  v"  li. 

En  assemblée  generallc,  le  jour  d'uy  tenue  en 
rOstel  de  la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des 
Marcbans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers,  Of- 
ficiers du  Roy,  bourgeois  et  marcbans  de  tous  estatz 
de  lad.  Ville,  mandez  et  convoquez  en  la  grande 
salle  dud.  bostel,  pour  oyr  la  lecture  des  lettres 
missives  du  Roy,  données  au  Plessis  lez  Tours,  le 
ix°  jour  de  ce  présent  moys  de  May,  signées  tr  Henry  ^5 
el  au  dessoubz  rRourdinn,  envoyées  par  led.  sei- 
gneur à  lad.  Ville  et  receues  le  x"  jour  dud.  moys; 


par  lesquelles  led.  seigneur  demande  à  icelle  Ville 
secours  d'une  bonne  et  grosse  somme  d'argent,  pour 
subvenir  à  ses  affaires  par  engagement  de  ses  aydes 
et  gabelle  du  sel,  qu'il  prent  en  lad.  Ville,  ou  des 
plus  valleurs  des  fermes  que  le  feu  Roy  son  père  a 
cy  devant  vendues  à  lad.  Ville,  ou  autres  moyens 
que  icelle  Ville  verroit  estre  plus  aisez  et  commodes, 
promectant  faire  expédier  toutes  et  chascunes  les 
provisions,  contractz  et  seuretés  neccessaires  et  qu'on 
vouldra  demander. 

Après  lecture  faicte  desd.  lettres  en  lad.  assemblée 


Guillaume  de  Mariliac.  Cependant  ses  lettres  d'inslituliou,  ne  furent  pas  enregistrées  sans  contestation  à  la  Cour  des  Monnaies  et  à  la 
Cliambre  des  Comptes,  qui,  avant  de  s'exécuter,  réclamèrent  une  enquête.  De  nouvelles  expériences  furent  prescrites.  Mariliac  dut  les 
faire  en  présence  de  plusieurs  présidents  et  conseillers  de  ces  deux  cours.  Elles  eurent  lieu  le  ag  avril  et  ne  furent  pas  jugées  satis- 
faisantes, suivant  le  curieux  procès-verbal  qui  nous  en  a  été  conservé  dans  les  registres  de  la  Chambre  des  Comptes  (P  a554, 
fol.  175-179).  Cependant  Mariliac,  soutenu  par  le  roi,  vint  à  bout  de  lautes  les  oppositions.  Il  fut  chargé  d'organiser  la  nouvelle 
monnaie  et  de  choisir  lui-même  ses  collaborateurs.  Claude  Rouget  fut  nommé  maître,  Raymond  Dupoile,  garde  et  contrôleur,  Pierre 
Erondelle,  essayeur,  Jean  Erondelle  et  Pierre  Delaune,  graveurs,  Aubin  Olivier,  conducteur  des  engins  (Lettres  données  à  Fontaine- 
bleau, le  3i  janvier  i55a  n.  s.,  Z''  64,  fol.  122).  Deux  jours  avant,  une  déclaration  du  roi  donnait  cours,  par  tout  le  royaume,  à 
toutes  les  espèces  d'or,  d'argent  et  de  billonqui  avaient  été  déjà  et  seraient  par  la  suite  «forgée»,  bqluet  el  tetrées  en  presten  dans  l'ate- 
lier des  Étuves,  agrandi  et  augmenté  du  moulin  de  la  Gourdine  {idem,  fol.  137).  Le  a5  avril  suivant,  les  pouvoirs  des  olTiciers  de  la 
nouvelle  Monnaie  furent  renouvelés  pour  un  an  [idem,  fol.  i3i).  Enfin  par  édit  donné  à  Compiègne,  au  mois  de  juillet  i553,  Henri  II 
créa  définitivement  la  Monnaie  des  Etuves ,  dite  aussi  du  Moulin ,  ordonnant  en  même  temps  la  suspension  jusqu'à  nouvel  ordre  de 
tout  travail  dans  l'ancienne  Monnaie  de  Paris  el  dans  celles  d'Orléans  et  de  Troyes,  et  confirmant  Guillaume  de  Mariliac  dans  le 
privilège  de  nommer  les  ofTiciers,  nonobstant  l'ordonnance  du  1/1  janvier  i55o  n.  s.  (ci-dessus,  S  CCXVl),  qui  mettait  les  municipalités 
en  possession  de  ce  droit  {idem,  p.  1 88  ). 

Ce  Guillaume  de  Mariliac  fut  seigneur  de  Ferrières  et  grand-pèie  du  chancelier  Michel  de  Mariliac.  Pour  le  récompenser  des  services 
rendus  avec  le  nouveau  procédé  de  fabrication,  le  roi  le  créa  Générai  des  Monnaies  par  provisions  données  à  Saint-Germain-en- 
Laye,  le  1"  mars  i553  n.  s.  (Z''  64,  fol.  i64  v°).  Puis  il  fut  pourvu,  le  10  mars  i555,  d'une  charge  de  Maître  des  Comptes  à 
Paris,  qu'il  exerça  jusqu'en  1669,  fut  ensuite  intendant  et  général  des  finances  et  créé  chevalier,  au  mois  de  mars  1670.  Il  mourut 
l'an  1.573.    ; 


[i55i] 

et  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marclians,  m'  Claude 
Guyot,  a  remonstre'  à  iad.  conipaigne'e  ia  fiance  que 
ied.  seigneur  a  en  sa  ville  cappitalle  de  Paris  et  du 
prompt  secours  qu'il  espère  des  habitans  d'icelle  qui 
l'ont  tousjours  secouru  en  ses  afl'aires  ,et  autres  amples 
remonsirances  qu'il  a  faict  aud.  peuple;  et  sur  ce  a 
mys  la  matière  en  délibération  et  demandé  l'avis  à 
tous  les  assistans,  chascun  en  particullier. 

Tous  lesquelz  ont  eonciud,  advisé  et  délibéré  que, 
liberallement  et  de  bonne  volunté,  on  doibt  accorder 
aud.  seigneur  jusques  à  la  somme  de  deux  cens  qua- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


249 


rante  mil  livres  tournois,  à  conslitucion  de  rente  au 
denier  douze,  pour  lesquelles  Ied.  seigneur  vendera 
à  icelle  Ville,  c'est  assavoir  dix  mil  livres  tournois 
sur  le  grenier  à  sel  et  magazin  de  Paris,  et  autres 
dix  mil  livres  tournois  sur  les  plus  valleurs  desd. 
fermes  vendues  par  le  feu  Roy  cy  devant  à  lad.  Ville, 
en  faisant  veriflier  et  esmologuer  les  contractz  et 
provisions  par  les  Cours  souveraines  et  Generaulx 
des  finances,  comme  il  est  acoustumé;  et  neaut- 
moings  demander  terme  suffisant  pour  recouvrer  lad. 
somme. 


CCLX  [CCIX].  —  Ambassadeur  d'Angleterre  receu  à  Paris. 

i5  mai  i55i.  (Fol.  933  v°.) 


Dudict  jour. 

Aiijourduy  ont  esté  receues  lettres  missives  du 
Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

19  mai  i55i- 
-De  par  le  Roy. 

-Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  choisy  et 
ordonné  le  s"^  de  Mandosse,  gentilhomme  ordinaire 
de  nostre  Chambre,  pour  aller  au  devant,  conduire 
et  acompaigner  jusques  là  oii  nous  serons  le  mar- 
quis de  Noranthon  ''',  que  le  Roy  d'Angleterre,  nostre 
très  cher  et  très  amébon  frère  et  cousin,  envoyé  par 
devers  nous  pour  aucuns  grans  et  importans  affaires. 
Et  pourtant  que  nous  desirons  singulièrement  que, 
par  les  villes  et  lieux  de  nostre  Royauime  oîi  il  pas- 
sera, il  soit  gratieusement  recueuUy  et  gratiflié  par 
presens  de  bons  vins  et  autres  honnestetez  du  pays,  à 
ceste  cause,  nous  vous  prions  et  neantmoings  man- 
dons que,  passant  Ied.  marquis  et  sad.  compaignée 
par  vostre  Ville,  vous  y  faictes  tel  devoir  qu'il  ayt 
occasion  de  congnoistre  que  la  bonne  amytié  (|ui 
est  entre  sondict  maistre  et  nous  s'estend  de  mcsme 


affection  jusques  à  noz  subgectz  envers  les  siens  et  ce 
qui  procède  de  luy;  croyant  sur  ce  ce  que  vous  fera 
savoir  et  entendre  Ied.  s'  de  Mandosse,  comme  vous 
feriez  nous  mesmes.  Enquoy  faisant,  ferez  chose  qui 
nous  sera  très  agréable. 

(T  Donné  au  Plessis  lès  Tours,  le  xix'jour  de  May 
mil  v'  Li.n 

Signé:  tr HENRY. 
De  L'Aubespine.  a 

Presens  aux  Ahbasadeurs  d  A^GLETEnRE. 
Suyvant  lesquelles,  a  esté  conclud  et  ordonné  au 
Bureau  de  lad.  Ville  que  mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  yroient  au  devant  dudit  Ambas- 
sadeur, acompaignez  de  trente  archers  de  lad.  Ville 
et  les  sergens  d'icelle  vestuz  de  leurs  robbes  my 
parties  etlesd.  archers  de  leurs  hocquetons;  et  que, 
après  ce  qu'ilz  seront  arrivez  et  logez,  leur  sera  faict 
presens  d'ypocras,  espices  et  autres  singularilez  de 
lad.  Ville.  Ce  qui  a  esté  faict  par  l'espace  de  quinze 
jours  ou  environ. 


'"  Une  ieltre  de  Henri  il  à  M.  de  Cliémanll,  son  .irabassjideur  en  Anglelerie,  datée  du  l'Iessis-.Macé,  le  6  juin  i55i,  parle  en  ces 
termes  de  l'arrivée  du  marquis  de  Norlliamplon  et  de  l'état  de  ses  rapports  avec  l'Angleterre  :  «  Mons'  de  Chemault ,  j'ai  reçu  votre  lettre 
du  iiti'  du  mois  passé,  et  par  icelle  sceu  le  parlement  du  manjuis  de  Norantlion,  qui  jà  est  bien  avant  en  mon  royaume,  et  l'attendzen 
bonne  dévotion.  Depuis  j'ay  reçeu  votre  autre  lettre  du  xxiy'  dud.  mois,  par  où  j'ay  entendu  comme  le  Roy  d'Angleterre,  mon  bon 
frère,  et  les  sieurs  de  son  Conseil  ont  satisfaict  à  tous  les  poincis  que  ces  commissaires  estant  assemblez  avec  ceulx  d'Escosse,  n'avoient 
voullu  passer;  dont  vous  avez  adverty  le  s'  de  Lanssac.  De  quoy  et  de  tant  de  démonstrations  d'amylié  que  faict  Ied.  fioy  d'Angleterre 
en  mon  endroict,  je  remelz  à  le  faire  mercier  par  mon  cousin  le  niareschal  de  Sainct  André,  lequel  partira  dedans  cinq  ou  six  jours  et 
jà  a  faict  achcmyner  une  grande  parlye  de  «a  conjjiaignye.  n  (A.  Tculel,  Relationt  politique!  de  la  France  et  de  l'Etpagne  avec  l'ticotse  au 
m'  siècle,  in-8',  i86a.  1. 1,  p.  97a.) 


34 


350 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55i] 


CCLXI  [CGX].  —  Responce  des  marguillers  de  Sainct  Eustace 

TOUCHANT  LE  MOULLIN    DE  LA  GoURDINE. 
a  juin  i55j.  (Fol.  aa3.) 


Du  11°"°  jour  de  Juing  mil  v"  li. 

Au  Bureau  de  la  ViUe  de  Paris,  sont  comparuz, 
c'est  assavoir  :  Mons'  m°  Jehan  Hennequin  !'^  sei- 
gneur de  Tasnieres,  sires  Nicolas  GeufTrin  et  Hugues 
de  la  Fontaine,  marguillers  de  l'église  Sainct  Eustace, 
acompaignez  de  m'  Jeban  Desmarquetz,  soliciteur  de 
lad.  église,  lesquelz  ont  dit  pour  responce  aux  lettres 
missives  du  Roy  envoyées  à  mons'  le  Prévost  des 
Marchans,  faisant  mention  du  moulin  de  la  Gour- 
dine,  estant  derrière  le  jardin  du  Palais  dud.  sei- 
gneur, appartenante  la  fîibrique  dud.  Sainct  Eustace, 
que  ilz  ont  communiqué  lesd. lettres,  et  aultres  à  eulx 
envoyées  par  Icd.  seigneur  pour  cest  effect,  à  la  plus 
saine  partie  des  parroissiens  d'icelle  église,  pour  ce 
par  euh  convoquez  et  assemblez,  le  xvi^jour  de  May 
dernier  passé,  jour  et  feste  de  Penthecosle;  cl  après 
lecture  d'icelles  lettres  et  veu  leurs  lettres  et  liltres 
dud.  moulin,  ont  lesd.  parroissiens  donné  charge  à 
iceulx  marguillers  de  venir  devers  nosdictz  sieurs, 
pour  leur  faire  apparoir  de  la  fondation  faicte  à  lad. 
église  d'une  messe  par  chascun  jour  par  feu  messire 
Maliheu  de  Nanterre'^',  en  son  vivant  second  Prési- 
dent en  la  court  de  Parlement;  lequel  pour  lad.  fon- 
dation avoit  laissé,  entre  autres  choses,  à  lad.  église 
led.  moulin,  lequel  esloit  lors  baillé  à  xl  livres  pa- 
risis  de  ferme,  à  la  charge  de  mouldre  par  chascun 
an  pour  led.  s''  de  Nanterre  six  muysde  grain,  qu'ilz 
estiment  six  livres  tournois  par  an,  ainsi  quilz  ont 
faict  apparoir  par  lettres  passées  par  devant  Cheva- 
lier et  Baudequin,  notaires  ou  Chastelet  de  Paris, 
le  lundi  xu™"  jour  de  Mars  mil  ini°  ini"  et  vi;  et 
lequel  moulin  leur  avoit  esté  depuis  admorty  par  le 
feu  roy  François,  que  Dieu  absolve,  ainsi  qu'ilz  ont 
faict  apparoir  par  lettres  de  admortissement,  don- 
nées à  Boyenssy'",ou  mois  d'Octobre  l'an  mil  v"  xxvi. 


signées  :  tFRANçoiST),  et  au  dessoubz  :  «par  le  Roy, 

GeD0UYN7>. 

Moulin  de  la  Gourdlne. 
Aussi  ont  dit  que  led.  moulin  a  esté  par  leurs 
prédécesseurs  baillé  à  viage  à  Gilles  Morin,  pour  en 
joyr  par  luy  sa  vie  durant,  à  la  charge  de  payer  à 
la  fabrique  d'icelle  église,  par  chascun  an,  la  somme 
de  trente  livres  tournois  et  entretenir  led.  moulin  de 
toutes  réparations  quelconques;  lequel  Morin  en 
avoit  depuis  faict  bail  à  louage  à  Philippes  Bahuel, 
musnier,  à  présent  demourant  aud.  moulin,  pour  en 
joyr  par  icelluy  Bahuet,  du  jour  sainct  Remy  mil 
v'^  XLV  jusques  à  sept  ans  ensuivans,  finissans  aud. 
jour  sainct  Remy  que  l'on  dira  mil  v'  lu  ,  à  la  charge 
d'en  payer  cent  livres  tournois  par  chascune  desd. 
sept  années,  et  de  faire  toutes  les  réparations  necces- 
saires,  et  entretenir  les  tournans  et  travaillans  dud. 
mouUin  de  toutes  menues  réparations,  et  à  la  fin 
dud.  bail,  les  rendre  en  bon  et  suffisant  estât,  jus(|ues 
à  la  prisée  qui  fut  lors  faicte  desd.  tournans  et  tra- 
vaillans, moulant  à  la  somme  de  vin"  livres  tournois 
et  autres  charges  contenues  oud.  bail,  passé  par  de- 
vant Merault  et  Cordelle,  le  x"  Septembre  mil  v'  xlv, 
dont  pareillement  ilz  ont  faict  apparoir  aud.  s'  Pré- 
vost des  Marchans;  offrans  dellaisscr  led.  moulin  au 
Roy  nostre  dict  seigneur  pour  en  faire  à  son  bon 
plaisir,  en  leur  baillant  et  dellaissant  en  contre  es- 
change  la  somme  de  cent  livres  tournois  de  rente 
admortie  en  fons  d'héritage,  ou  deux  eslaulx  estans 
en  la  Bouclieryc  de  Beauvais,  que  tient  à  présent 
avecung  autre  estai  aussi  assis  en  ladite  boucherye, 
Denis  Rouget,  boucher,  demourant  à  Paris;  lesquelz 
trois  eslaulx  luy  sont  baillez  à  louage  à  viu^'  livres 
tournois  par  an,  qui  seroit  pour  lesd.  deux  estaulx 


'')  Le  texte  porte  par  erreur  ttHaliiequinn. 

'•>  D'une  famille  parisienne,  dont  sortirent  plusieurs  magisirats  éminents  au  xï°  siècle,  Matiiieu  de  Nanterre  était  entré  au  Parle- 
ment de  Paris,  en  qualité  de  conseiller,  l'an  i^Sy.  Il  devint  premier  président  de  cette  cour  à  la  mort  d'Hélie  de  Tourrcttes  et  fut 
installé  dans  celle  charge, le  aO  décemhro  lAGi.  Louis  XI  l'envoya  on  liflS,  avec  la  même  qualité, au  Parlement  de  Toulouse,  en  rem- 
placement de  Jean  Dauvet,  son  favori,  qu'il  voulait  avoir  près  de  lui  et  auquel  il  donna  la  première  présidence  de  la  cour  do  Paris. 
Matiiieu  de  Nanterre  ne  resta  pas  une  année  entière  à  Toulouse;  il  fut  rappelé  à  Paris  à  la  fin  do  la  même  année  1 4(55  et  se  contenta 
modestement  de  la  seconde  présidence  du  Parlement,  qu'il  exerça  jusqu'à  sa  mort  arrivée  l'an  1687.  (Blanchard,  Eloge  de»  Premier» 
Préiidenln,  in-fol.,  i6/i5,  p.  87  ;  id.,  Les  Présidents  à  mortier,  in-fol.,  1647,  p.  .3i-36.) 

'■'>  Il  faut  lire  sans  doute  tfBeaugencyn  (Loiret). 


[i55i] 

environ  cv  livres  lournois,  et  les  admortir;  ou  bien 
dellaisser  à  lad.  fabrique  une  place  vague  et  inutille 
appartenant  au  Roy,  nommée  le  reste  de  la  Halle 
de  Malignes'",  ayant  issue  par  une  grande  porte 
au  Marché  aux  Poirées,  et  permectreà  lad.  fabrique 
bastir  à  lad.  place  estaulx  pour  mectre  les  poisson- 
niers d'eaue  doulce  qui  vendent  en  la  rue  de  la  Cos- 
sonnerye,  qui  empeschent  le  chemyn,  et  dont  le  Roy 
n'a  aucun  prouffit. 

Et  pour  congnoistre  la  valieur  dud.  moullin  et  de 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


251 


lad.  place,  mond.  s"'  le  Prévost  des  Marchans  leur  a 
assigné  jour  à  vendredi  prochain,  une  heure  de  re- 
levée, pour  estre  presens  à  veoir  faire  lad.  visilacion 
dud.  moulin  par  les  maistres  des  euvres  de  charpen- 
terye  de  lad.  Ville,  et  Laurens  Valh'n,  faiseur  de 
moulins,  demeurant  à  Paris.  Et  pourront  lesd.  mar- 
guillers  admener  avec  eulx  quatre  bourgeois  de  lad. 
parroisse,  pour  assister  et  cslre  presens,  et  faire  lad. 
visitacion,  prisée  et  estimation,  si  besoing  est. 


CCLXII  [CCXIj.  —  Pour  l'aquisition  ou  escii.\isge  d'une  grange  à  mectre  l'artiller\e. 

h  juin  i55i.  (Fol.  aal.) 


Du  jeudi,  iiii' jour  de  Juing  mil  v'  li. 

En  assemblée  le  jourd'huy  faicte,en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle,  pour  adviser  sur 
l'eschange  ou  acquisition  d'une  grange  et  place  à 
mectre  l'arlillerye  de  lad.  Ville,  appartenant  à  m' 
Charles  Leconte,  Maistredes  euvres  de  charpenicrye 
de  lad.  Ville,  assise  à  la  Couslure  Saincle  Kathe- 
rine, bien  commode  pour  icelle  Ville;  en  laquelle  se 
sont  trouvez  plusieurs  desd.  Conseillers  avec  la  com- 
paignée  du  Bureau  d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  moncl.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  dit  et  proposé  en  lad.  compaignée  que  par  cy  de- 
vant la  Ville  avoit  acquis  du  Roy  trois  places  à  la 
Court  laRoyne''",  pourmectrclad.  arlilleryeetaulres 
munitions  de  lad.  Ville,  mais  pour  ce  que  mons'  de 
Ballegrant,  qui  a  prins  une  grande  place  joignant, 
a  commencé  à  bastir  et  mys  sa  place  à  l'alignement 
ordonné  pour  la  largeur  de  la  rue  qui  est  bien  es- 
Iroicte,  fauldroit  par  neccessité  que  lad.  Ville  feist 
abatre  la  vielle  grange  estant  csd.  trois  places  et  la 
faire  rebastir  de  neuf,  tant  pour  ce  qu'elle  est  en  ruyne 
et  péril  emynent  que  pour  suyvre  led.  alligneinent 
de  lad.  rue  qui  cousieroit  gros  deniers,  dont  la  Ville 
est  mal  gamye;  aussi  que  lesd.  places  n'ont  point 
d'issue  que  en  une  seule  rue  oiî  l'arlillerye  ne  pourra 
bonnement  tourner,  quant  il  la  conviendroit  charier, 
et  parlant  sont  lesd.  places  bien  peu  commodes  à  lad. 
Ville. 


Aumoyendequoy,adverty8  que  nagueres  led.  m' 
Charles  Leconte  auroit  faict  bastir  une  belle  grange 
neufve  en  une  place  estant  à  lad.  Couslure  Saincte 
Katherine,  close  de  murs  trois  foys  aussi  grande  que 
lesd.  places  de  la  Court  la  Royne,  qui  a  yssue  en  trois 
rues,  trop  plus  commode  pour  mectre  lad.  artillerye 
et  munitions  que  les  dessusdicles,  et  en  laquelle  on 
pourra  faire  fonte,  si  besoing  est;  et  encores,  quant 
on  y  vouidroit  bastir  quelques  logis  et  en  prandre  la 
moictié  pour  loger  ou  faire  baulx  à  d'autres,  on  en 
pourroit  recouvrer  telle  somme  de  deniers  que  l'autre 
nioiclié  ne  cousieroit  riens  à  lad.  Ville;  auroit  advisé 
au  Bureau  de  lad.  Ville,  sur  ce  appelle  le  Procureur 
du  Roy  et  Contrerolleur d'icelle,  qu'on  en devoit  parler 
and.  Lcconle;  qui  a  dit  qu'il  n'avoit  pas  faict  bastir 
led.  lieu  pour  vendre  ne  cschanger,  mais  pour  loger 
delà  marchandise, comme  il  y  a  de  présent, et  pour 
sa  récréation,  priant  mesd.  s"  de  luyvoulloir  laisser. 
Ce  neantmoings  feust  lad.  visitacion  faicle  par  les 
jurez  du  Roy  qui  en  ont  faict  leur  rapport,  qui  a  esté 
présentement  leu  en  lad.  assemblée  '^'. 

Ce  faict,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  de- 
mandé aux  assislans  leur  avis  et  oppinyon,  chascun 
en  parlicullier. 

Tous  lesquelz  ont  advisé  et  conclud ,  veue  lad.  visi- 
tacion et  rapport  de  jurez,  que  c'estoit  le  grant  bien, 
proullit  et  commodité  de  lad.  Ville  de  prandrc  lad. 
grange  et  place  dud.  Leconte,  estant  en  la  Couslure 
Saincte  Katherine,  pour  mectre  et  serrer  l'artiilerye  et 


'"  Emplaccincnl  des  grandes  Halles  lorié  aux  niar'cliands  forains  de  Malines  (Belgique);  il  y  avait  ainsi  les  halles  particulières  des 
villes  de  Bruxelles,  de  Louvain,  de  Douay,  d'Amiens,  etc.  Sauvai  (t.  I,  p.  Cig-CSo)  et  Jaillot  {Recherches  sur  Paris,  I.  H,  Quartier 
lies  halles,  p.  a.'i),  qui  les  mentionnent  et  les  énumèrcnt,  ne  déterminent  point  exactement  les  emplacements  occupés  par  ces  marches. 

'-'   Par  contrat  du  lo  août  lO/ig,  reproduit  en  partie  dans  une  note  du  présent  Volume,  ci-dessus  p.  i54,  note  i. 

■''  On  conserve  aux  Archives  nationales  le  mandat  de  pavement  du  Prévôt  des  Marchands  au  Maitre  des  œuvres  de  charpenlerie 
de  la  ville,  d'une  somme  de  quarante-cinq  livres  tournois  pour  la  visite  et  l'évaluation  de  la  grange  de  Charles  Lecomte  et  de  ses  terrains 
de  la  Coulure-Sainte-Catheriue,  acquis  par  la  ville  pour  y  installer  son  artillerie,  en  date  du  22  juin  i55i  (K  968,  n"  li). 

3a. 


252 


REGISTRES  DU  RUREAU 


autres  raunilions  d'icelle  Ville,  et  luy  bailler  en 
contre  eschange  iesil.  places  de  la  Court  la  Royne, 
avec  telle  soulle  que  lesd.  jurez  ont  rapporté,  et  aux 
charges  contenues  au  rapport  desd.  jurez;  et  toutes- 
fovs  prier  led.  Lecontedese  contenter  de  quinze  cens 
livres  tournois  pour  lad.  soulte  et  recompense.  Et 
où  led.Leconte  ne  vouldroit  prandre  pour  eschange 


[i55i] 

lesd.  places  de  la  Court  la  Royne,  et  qu'il  convint 
achepter  celle  dud.  Lecomte  en  deniers  comptans, 
lad.  Ville  deveroit  plustost  prandre  argent  à  consti- 
tucion  de  rente  qu'elle  n'acheptast  lad.  grange  et 
place;  et  que  niesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Esfhevins  en  dévoient  faire  le  marché  et  contract 
le  plus  tost  qu'ilz  pourront. 


CCLXIII  [CCXIl].  —  Visitation  du  moulin  de  la  Gourdine. 


5  juin  i55i.  (Fol.  aaS.) 


Du  vendredi,  v'jour  de  Juing  mil  v"li. 

Aujourd'uy,  suyvant  l'assignation  donne'e  par  nions'" 
le  Prévost  des  Marchans  aux  mnrguillers  de  Sainct 
Eustace,  se  sont  trouvez,  à  une  heure  actandant  deux 
de  relevée,  derrière  le  jardin  du  Palais  du  Roy,  devant 
le  moulin  de  la  Gourdine,  c'est  assavoir  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans,  m"  Claude  Guyot,  acompaigné 
de  m'  Charles  Leconte,  maisire  des  ouvres  de  ehar- 
penterye  de  la  Ville  de  Paris,  et  Laurens  Vallin, 
maisire  charpentier,  faiseur  de  moullins,  demourans 
à  Paris,  d'une  part,  et  mons""  de  Tasnieres  et  Nicolas 
Geuffrin,  marguillez  de  Saint  Eustace,  acompai- 
gnez  de  mons''  Rastonneau,  Notaire  ou  Chastelet  de 
Paris,  Anthoine  de  la  Rivière,  marchant  de  boys, 
Jehan  Relée,  charpentier  juré,  sire  Jehan  Laubigeois, 
bourgeois  de  Paris,  et  Jehan  Desmarquelz,  solici- 


teur  de  lad.  église  Sainct  Eustace,  d'autre   part. 

Ausquelz  mond.  s'"  le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  lever  les  mains,  tant  d'une  part  que  d'autre,  et 
jurer  par  serment  que,  en  leurs  loyaultez  et  con- 
sciences, ilz  visiteront  ied.  moulin  et  priseront  juste- 
ment combien  led.  moulin  peult  bien  valloir  pour 
une  foys  quant  à  présent,  et  combien  il  peult  bien 
valloir  de  renie  annuelle  et  perpétuelle,  ayant  con- 
sidération au  lieu  et  assiette  dud.  moulin,  sans  au- 
cune faveur  ne  acception  de  personnes,  et  qu'ilz  en 
feront  bon,  vray  et  loyal  rapport.  Ce  qu'ilz  ont  fous 
promis  faire. 

Puys  se  sont  embarquez  dedans  deux  fletles''' 
et  sont  allez  faire  la  visitaciondud.  moulin,  tant  par 
dedans  que  par  dehors,  et  de  tout  doibvent  faire 
leur  rapport. 


CCLXIV  [GCXIII]. 


Procession  et  descente  de  la  chasse  Saincte  Geneviefve. 

i3  juin  i55i.  (Fol.  aaS  v°.) 


Le  samedi,  xiii' jour  de  Juing,  l'ut  faicte  la  pro- 
cession solempneile  par  mess""'  de  la  Ville  avec  la  court 
de  Parlement'-',  oii  furent  portées  les  chasses  mons"' 
Sainct  Marcel  et  madame  Saincte  Geneviefve,  pour 
prier  Dieu  pour  avoir  beau  temps,  car  il  y  avoit  six 
sepmaines  qu'il  ne  cessoit  de  pleuvoir.  Et  partirent 
mesd.  s"  de  la  Ville,  acompaignez  de  la  bande  des 
archers  avec  mess"^  les  Conseillers,  Quarteniers  et 


([uatre  bourgeois  de  chascun  quartier,  et  allèrent  en 
l'église  Nostre  Dame.  De  là  s'en  allèrent,  suyvant 
mess""'  de  lad.  église,  portant  la  chasse  mons'  Sainct 
Marcel  jusques  à  Saincte  Geneviefve,  oià  ilz  trouvèrent 
mess"^'  de  la  Court.  Puis  s'en  revindrent,  à  la  manière 
acoustumée,  jusques  à  lad.  église  Nostre  Dame,  où 
furent  portées  lesd.  chasses  et  autres  beaulx  reli- 
quaires. Et  là  fut  dicte  et  célébrée  la  grande  messe, 


■''  Flelte,  synonyme  de  coche  d'eau,  se  disait  d'un  bateau  garni  de  sièges,  servant  de  voilure  publique. 

'*'  Celte  procession  avait  élé  ordonnée  par  le  Pailement,  le  lo  juin  précédenl  :  «Ce  jour,  sur  la  remonslrance  faicle  en  la  court  par 
Seguyer  (avocat  du  roi),  présent  le  Procureur  gênerai,  sur  la  calamité  advenue  au  royaulme  el  divers  endroiclz  d'icelluy  par  oraiges  el 
imindalions,  requérant,  aclendu  la  clameur  du  peuple  el  pour  faire  sacrifice  requis  envers  Dieu,  que  la  court  feisl  procession  exem- 
plaire; la  matière  mise  en  deliboration,  après  avoir  sur  ce  oy  l'evesque  de  Paris,  a  esté  arroslé  et  advisé  que  samedy  prochain  lad. 
court,  en  robbes  d'escarlatte  cl  chapperons  noirs,  parlira  du  Pallais  pour  aller  en  l'église  Saincte  Geneviefve,  etdudicl  lieu  acompaigner 
en  procession  la  chasse  d'icelle  saincte  jusques  en  l'église  de  Paris,  en  la  manière  accouslumée,  à  ce  qu'il  plaise  à  Dieu,  par  l'interces- 
sion de  ladicle  glorieuse  saincte,  tutelle  et  seur  recours  de  la  ville  de  Paris,  retirer  el  appaiser  son  yi-e,  saulver  les  fruictz  de  la  lorre 
et  continuer  envers  nous  sa  bonté.  Et  ce  faict,  a  esté  lad.  ordonnance  dicle  au  Prévost  des  Marchans ,  à  ce  que  de  sa  part  il  soit  prest 
aud.  jouri)  {Archivei  nat.,  Pari.  reg.  du  Conseil,  X'",  1669,  fol.  ?'.n7).  Le  m>me  registre,  à  la  date  du  i3  juin  (fol.  339  v°),  con- 
tien  une  courte  relation  de  la  cérémonie. 


[i55i] 

où  assistèrent  mesd.  s"  de  la  Court,  aux  haultes 
chaizes  du  cosié  dextre,  et  mesd.  s"  de  la  Ville,  aux 
haultes  chaizes  du  costé  senestre. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


253 


Puis  s'en  retournèrent  disner  en  TOslel  de  lad. 
Ville.  El  lors  commença  le  beau  temps  qui  a  duré 
bien  six  sepmaines  après. 


GGLXV  [CCXIV].  —  Retour  des  ambassadeurs  d'Angleterre  à  Paris. 

35  juillet  i55i.  (Fol.  226.) 

Et  sur  le  doz  est  escript  : 


c 


Du  XXV'  jour  de  Juillet  mil  v'  li. 

Aujourduy  ont  esté  receues  lettres  du  Roy,  dont  la 

teneur  ensuit  : 

i5  juillet  i53i. 

ffDl!  PAR   LE  Rot. 

trTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  entendu  par 
le  seigneur  de  Mandosse,  gentilhomme  de  nostre 
Chambre,  le  bon  devoir  que  vous  avez  faict  à  la  re- 
eption  et  passage  par  vostre  ville  de  nostre  cousin 
le  marquis  de  Noranthon  et  des  seijjneurs  et  gentil- 
hommes  de  sa  suilte,  dont  nous  avons  grant  conten- 
tement, et  que,  pour  autant  que  nous  desirons  qu'ilz 
ne  soient  moings  bien  mais  encores  myeulx  traictez 
et  recueilliz  en  leur  retour  qu'ilz  ont  esté  en  venant, 
nous  avons  bien  voullu  vous  en  escripre  et  prier  que, 
si  vous  avez  en  cela  bien  commencé  au  passer,  vous 
vueillez  encores  myeulx  achever,  si  faire  se  peult, 
vous  enforceant  de  leur  faire  congnoistre  que  ce  qui 
nous  plaist  et  avons  en  affection  vous  est  pour  sin- 
gulièrement recommandé,  ainsi  que  vous  fera  plus 
amplement  entendre  icelluy  9'  de  Mandosse,  auquel 
nous  vous  prions  adjouster  sur  ce  semblable  foy 
que  vous  feriez  ù  nous  mesmes. 

(t Donné  à  Nantes,  le  xv*  jour  de  Juillet  mil  v'  u.v 

Signé  :  r  HENRY. 
De  L'AuBESPiNE.n 


A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chons, Eschevins,  Bourgeois  et  habitans  de  nostre  bonne 
ville  et  cité  de  Paris. 


Presens  aosdictz  ambassadeurs. 

Suyvant  lesquelles  lettres  et  autres  qu'ilz  avoient 
auparavant  receues,  à  la  venue  desd.  ambassadeurs, 
mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
vestuz  de  leurs  robbes  communes,  acompaignez  des 
Sergens  de  la  Ville,  vestuz  de  leurs  robbes  my  par- 
ties, et  de  trente  archers  portans  leurs  hocquetons 
de  livrées  et  javelines  en  la  main,  estans  à  pied,  sont 
allez  trouver  monseigneur  le  marquis  de  Noranthon, 
chef  de  lad.  ambassade,  qui  estoit  une  heure  aupa- 
ravant arrivé  au  logis  de  madame  l'Admiralle  <•', 
derrière  le  Petit  Sainct  Anthoine,  auquel  ilz  ont  faict 
la  révérence  et  présenté  de  par  la  Ville  des  dragées 
et  ypocras  en  la  manière  acouslumée.  Et  ont  con- 
tinué à  leur  faire  présenter  chascun  jour  qu'ilz  ont 
séjourné,  tant  au  venir  que  au  retour,  ypocras  blanc 
et  cleret  ''^'. 


GCLXVI  [GCXV].  —  Légation  de  monseigneur  le  cardinal  de  Lorraine, 

ENVOYÉ  DE  PAR   LE   RoY  À  LA   ViLLE. 

8  août  i.55i.  (Fol.  aaG  v°.) 


Du  samedi,  vin' jour  d'Aoasl  mil  v'  cinquante  et 
ung. 

Aujourd'uy,  monseigneur  le  cardinal  de  Lorraine, 


arrivé  en  ceste  ville  de  Paris  et  logé  en  son  hostel 
de  l'Abbaye  de  Fescamp,  a  mandé  mess"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  de  se  trouver 


(0  Françoise  de  Tourncmine,  baronne  de  la  Hunaudaye  et  de  Retz,  femme  de  Claude  d'Annebaut,  maréchal  et  amiral  de  France, 
mort  à  La  Fère  le  3  novembre  i559. 

"'  Le  texte  de  ce  dernier  paraf);rapLe  a  remplacé  sur  le  registre  une  première  rédaction  plus  courte  et  quelque  peu  différente,  qui 
avait  été  d'abord  remaniée,  cl  fut  ensuite  bilTée  définitivement.  Elle  était  ainsi  conçue  :  rSuyvant  lesquelles  lettres,  mesd.  s"  les 
t'revost  des  Marclians  et  Ksrhevins  sont  allez  au  devant  d'eulx,  à  leurdict  retour,  comme  ils  avoient  faict  à  leur  venue,  acompaignez 
de  XXX  archers  et  des  sergens  de  lad.  ville.  Et  depuis  leur  dicte  venue,  leur  ont  envoyé  chascun  jour  force  presens  d'ypocras,  espices 
et  autres  singularitez  d'icellc  ville,  avec  plusieurs  sortes  de  bons  vins,  de  sorte  qu'ilz  se  contentent  grandement.»  Avant  la  suppression 
de  ce  passage,  on  avait  remplacé  les  mois  :  vnmt  allet  au  devant  d'euLcn,  par  rUf  tant  allez  $aluerii;  on  avait  effacé  «avec  plusieurs 
iortet  de  boiu  viniv,  cl  ajouté  :  rEt  eiloient  logez  au  logit  de  madame  l'AdmiratU.ii 


25i 


REGISTRES  DU  RUREAU 


en  sond. logis,  à liiiit  licuies  du  malin.  Ce quilz  ont 
faicl.  Ausquelz  niond.  s"^  le  cardinal,  acompaignc  de 
moQs'  l'evesque  de  Soissons  '"  et  de  mons"^  Du  Mor- 
tier, Conseiller  du  Roy  en  son  Prive  Conseil,  et  de 
nions'  de  Seaulx  t'^',  Maistrc  des  Requestes  et  Prési- 
dent de  Brelaigne,cn  la  présence  de  mess"  Mcolay, 
chevalier  f*',  premier,  et  Baiilil',  Président  en  la 
Chambre  des  Comptes,  et  du  s'  de  Randeville,  a 
faict  entendre  qu'il  estoit  exprez  venu  en  cesie  ville 
de  Paris,  par  le  commandement  du  Roy,  pour,  en 
la  présence  des  dessus  nommez,  les  remercier,  au 
nom  dud.  seigneur  Roy,  du  bon,  loyal  et  prompt 
devoir  qu'ilz  avoient  faict  pour  le  recouvrement  des 
11'  XL"  livres  tournois,  qu'ilz  avoient  depuis  nagueres 
accorde'e  aud.  seigneur  et  faict  fournir  es  mains  du 
Trésorier  de  son  Espargne,  et  qu'il  avoit  charge 
expresse  de  leur  faire  entendre  comme  le  Roy  estoit 
pour  entrer  à  la  guerx-e,  et  qu'il  y  en  avoit  ja  des 
commencemens; 

Que  tout  le  désir  qu'il  avoit  estoit  de  maintenir 
son  peuple  en  bonne  paix,  par  le  moyen  de  laquelle 
il  peust  seurement  vivre  de  son  bien  et  librement 
excercer  le  faict  et  traffiq  de  marchandise;  que  la 
guerre  estoit  cause  de  engendrer  la  paix  ;  que  depuis 
l'advenement  du  Roy  à  la  Couronne,  il  avoit  eu  de 
grandes  charges  à  supporter  et  avoit  faict  de  grandz 
fraiz  et  despence  pour  tenir  ses  places  de  frontière 
en  bonne  seureté,  à  quoy  il  avoit  despendu  par  cha- 
cun an  plus  de  ix"  m.  livres  tournois;  avoit  faict 
fondre  plus  de  douze  cens  grosses  pièces  d'artillerye, 
qu'il  avoit  faict  mectre  èsd.  places  de  frontière,  qui 
estoient  de  présent  tant  bien  munyes  de  gens  et  de 
toutes  autres  choses  neccessaires  que  ses  voisins,  en 
estans  adverliz,  se  garderoient  bien  de  les  venir  in- 
vahir  pour  les  surprandre; 

Aussi  que,  depuis  sondict  advenement  et  jusques 
àla  composition  et  redition  de  la  ville  de  Roulongne,il 
avoit  tousjours  eu  camp  et  arme'e,  tant  en  RouUe- 
noys  comme  en  Escosse,  pour  affoiblir  le  Roy  d'An- 
gleterre et  ses  alliez,  lors  ennemys  de  la  Couronne 
de  France,  et  avoit  tant  exploicte'  que,  par  force 
d'armes,  il  avoit  reconquis  en  peu  de  jours  et  sans 


[i55i] 

perte  de  gens  tout  le  conte'  de  BouUenois  et  con- 
trainct  le  Roy  d'Angleterre  luy  rendre  la  ville  de 
BouUongne  à  composition;  et  par  ce  moyen  avoit 
aussi  acquis  le  Royaulme  d'Escosse,  qui  estoit  si 
propre  unyon  au  Royaulme  de  France,  comme  chas- 
cun  de  bon  entendement  povoit  juger,  et  comme  le 
temps  le  feroit  congnoistre; 

Avecques  toutes  ces  choses  led.  seigneur  Roy,  prince 
libéral  et  magnanime,  auroitparsa  libéralité  acquis 
et  atiré  à  son  service  le  cueur  de  plusieurs  princes 
et  grans  seigneurs;  que  de  présent,  il  a  de  grandes 
entreprinseset  secrettes,qui  ne  sont  à  manifester,  qui 
concernent  entièrement  le  bien  et  seureté  de  son 
peuple;  lesquelles  il  luy  seroit  impossible  exploicter 
sans  argent  et  sans  le  secours  de  ses  bons  et  loyaulx 
subgectz,  entre  lesquelz  il  a  tousjours  estimé  les  ha- 
bilans  de  Paris  les  principaulx,  comme  estans  le 
cueur  de  son  royaulme;  ausquelz  il  voulloit  avant  tous 
autres  s'adresser,  pour  estre  secouru  et  aydé,  aflin  de 
n'avoir  occasion  de  mectre  creue  de  tailles,  imposi- 
tions nouvelles,  créations  de  nouveaulx  offices,  lever 
soubstes ''''  extraordinaires,  comme  aucunesfoys  la 
neccessité  de  la  guerre  contrainct  les  princes  à  ce 
faire  ; 

Mais  voullanl  monstrer  le  désir  qu'il  a  de  bien  et 
favorablement  traicter  ses  subgectz  et  les  soullager, 
les  prioit  de  le  secourir  jusques  à  la  somme  de  trois 
cens  mil  escuz,  ou  plus  grande  somme,  si  faire  se 
povoit,  en  constituant  par  luy  vingt  cinq  mil  escuz 
d'or  de  rente,  sur  telles  ses  gabelles  et  aydes,  ou 
autres  biens  patrimoniaulx  qui  seroit  advisé;  et  que 
pour  ce  faire  il  feroit  mectre  entre  les  mains  desd. 
Prévost  (les  Marchans  et  Eschevins  Testât  au  vray  de 
la  généralité  d'oultre  Seyne  et  Yonne,  et  feroit  telz 
et  si  surs  contractz  que  l'on  verroit  estre  à  faire. 

A  quoy  luy  a  esté  faict  responce  par  mond.  s' le 
Prévost  des  Marchans  que  les  habitans  de  Paris 
n'estoient  moings  eu  bonne  volunté  de  secourir  le 
Roy  et  y  employer  leurs  biens  et  personnes  qu'ilz 
avoient  esté  par  cy  devant ,  mais  que  la  somme  de 
II'  xl"  livres  tournois  qui  avoit  cy  devant  esté  pro- 
mise au  Rov  n'estoit  encores  du  tout  fournve,  et 


'"  Mathieu  de  Longiicjoue,  qui  avait  été  Maître  des  Requêtes  do  l'Hôtel  (voy.  ci-dessus,  p.  aSa,  note  2),  évèque  de  Soissons 
du  6  février  i534  au  6  septembre  1567.  (Gall.  Christ.,  t.  IX,  col.  877.) 

'*'  René  Baillet ,  fils  de  Thibaut,  seigneur  de  Sceaux ,  second  Président  au  Parlement  de  Paris,  conseiller  lui-mèmo  en  celte  cour  par 
lettres  du  1 1  décembre  1587,  Maître  des  Requêtes  de  l'Hôtel,  le  4  septembre  i55o,et  en  même  temps  premier  Président  du  Parle- 
ment de  Bretagne,  et  enfin  Président  à  mortier  au  Parlement  de  Paris,  en  i554.  Il  mourutà  Paris,  l'an  1679,  et  fut  enterré  dans 
la  chapelle  de  sa  famille,  à  Saint-Merry.  (Blanchard,  les  Présidents  à  mortier,  in-fol.  1G47,  p.  2i5.) 

"'  Aimar  Nicolai  avait  succédé ,  en  1 5 1 8 ,  à  son  père  Jean  iMcolaï ,  dans  la  charge  de  premier  Président  de  la  Chambre  des  Comptes, 
qu'il  transmit  à  son  tour,  l'an  i555,  à  son  fils  Antoine,  seigneur  de  Goussainville. 

'*'  Sic,  sans  doute  subsides. 


[i55ij 

s'en  failloit  encores  environ  xl'  livres  tournois,  dont 
ilz  se  Irouvoient  bien  empeschez,  pour  ce  qu'ilz 
nvoient  tiré  argent  de  toutes  pars,  tant  en  ceste  ville 
de  Paris  que  à  la  Court  du  Roy;  et  que  de  donner 
si  promptement  une  recharge  de  si  grosse  somme, 
il  luy  sembloit  qu'il  seroit  bien  diflîcille  de  la  re- 


DE  LA  VILLE  DE  PABIS,  255 

couvrer,  et  ne  povoient  faire  responce,  sans  pre- 
mièrement assembler  le  Conseil  et  les  Estatz  de  la 
Ville. 

Et  alors  niond.  s'  le  reverandissime  cardinal  leur 
dit  que  le  Roy  envoiroit  de  brief  ses  depputtez  avec 
lettres,  pour  en  faire  la  requeste. 


CCLXVII  [GCXVI].  —  Lettres 

13  août  i53i 

Du  xir'  jour  d'Aoust  mil  v"  li. 
Aujourd'uy  ont  esté  apportées  lettres   du    Roy, 
dont  la  teneur  ensuit  : 

ttA  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostre  bomie  ville  et  cité  de  Paris. 


Il  août  ir>5i. 


tDe  pab  le  Roy. 


cTrès  chers  et  bien  amez,  nous  avons  entendu  de 
noslre  très  cher  et  très  amé  cousin,  le  cardinal  de 
Lorraine,  la  bonne  volunté  et  affeclion  que  vous  avez 
de  nous  secourir,  dont  nous  demeurons  grandement 
contans.  Et  pour  ce  que  noz  affaires  requièrent  de 
recouvrer  jusqucs  à  la  somme  de  trois  cens  mil  es- 
cuz,  nous  escripvons  présentement  au  s"'  Du  Mor- 
tier et  de  Seaulx,  presens  porteurs,  vous  requérir  de 
nostre  part  dud.  aydc  et  secours  et  vous  dire  sur  ce 
aucunes  choses  de  par  nous,  dont  nous  vous  prions 


MISSIVES  DU  Roy  pour  iii'^  m.  escuz. 

.  (Fol.  337  v°.) 

les  voulloir  croire,  tout  ainsi  que  vous  feriez  nous 
mesmes. 

tf  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xi' jour  d'Aoust  mil 

V'  Ll.fl 

Signé  :  trHEARY. 
De  L'Aubespine.'î 
Incontinant  lesd.  lettres  veues,  ont  esté  expédiez 
mandement  aux  Conseillers,  Quarteniers,  huit  no- 
tables bourgeois  de  chascun  quartier,  et  a  esté  donné 
charge  à  mons'  le  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville 
d'aller  prier  les  Chappitres  de  l'Eglise  de  Paris  et 
mess"  de  la  Saincte  Cliappelle.  Et  ont  lesd.  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  esté  prier  les  Cours  sou- 
veraines'*', et  ont  chargé  les  sergens  de  la  Ville 
aller  prier  les  Estatz  et  Communaullez  de  lad.  Ville, 
pour  eulx  trouver  demain,  à  deux  heures  de  rele- 
vée, en  la  grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
pour  oyr  ce  que  vouldront  dire  lesd.  depputtez  de 
par  le  Roy. 


GCLXVIII  [CCXVII].  —  Confiscation  de  marchandises  EMPLOiéE  aux  despences  de  la  ville  t^'. 

1.3  août  i55t.  (Fol.  3!i8.) 


Du  jeudi,  xiii"  jour  d'Aoust  mil  v'  li. 

Aujourd'uy  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Es- 
chevins de  la  ville  de  Paris,  cstins  assemblez  en 
leur  petit  Bureau  pour  les  affaires  de  lad.  Ville,  ont 
advisé  et  délibéré  que  la  somme  de  (|uatre  vingtz 
douze  livres  treize  solz  six  deniers  tournois,  confis- 
quée aud.  Bureau,  provenue  de  la  vente  de  pastel  ou 
guesde,  |irelendu  par  le  Procureur  du  Roy  et  de  lad. 
Ville  avoir  esté  confisqué,  et  dont  n'est  encores  in- 


tervenu jugement  diUînilif;  lad.  consignation  cy  de- 
vant enregistrée,  du  xvii' Juillet  mil  \'  l'-*';  après  ce 
que  le  Receveur  de  lad.  Ville  ne  le  Greffier  d'icelle 
ne  se  sont  vouUuz  charger  de  lad.  somme,  et  aussi 
qu'il  ne  se  trouve  partie  qui  prétende  droit  aud. 
pastel  ou  guesde,  ne  qui  en  face  poursuitte,  quelle 
sera  employée  au  payement  de  l'aornement,  vemys 
et  dorrure  du  fons  du  plancher  du  petit  Rureau,  faict 
au  bastimenl  neuf  de  lad.  Ville,  et  que  la  quictance 


"'  Le  registre  du  conseil  du  Parlement  porte  mention  de  la  démarche  du  Prévôt  des  Marchands  et  des  Échevins,  à  la  date  dii  len- 
demain, i3  août.  Séance  tenante,  la  cour  délégua,  pour  assister  à  l'assemblée  générale,  outre  ceux  de  ses  membres  qui  faisaient  en 
même  temps  partie  du  Conseil  de  la  ville  de  Paris  et  qui  y  siégeraient  en  celte  dernière  qualité  et  non  nomme  curiie,  six  conseillers, 
assavoir  Louis  Gayant,  Guillaume  Allart,  Nicole  Hurault,  Robert  Bouële,  Guillaume  Abot  et  Antoine  Delyon  (Arch.  nat.,  X''  1670, 
fol.  73  v°).  On  verra  par  le  procès-verbal  de  la  séance  du  i3  août  (ci-dessous,  n°  CCLXIX)  que  Guillaume  Allart  et  Nicole  Hurault 
furent  remplacés  au  dernier  moment  par  Claude  Anjomnt  et  Mathieu  Vaillant. 

'"  Cette  manchette  est  d'une  écriture  plus  récente  que  le  corps  du  registre. 

"^  Voy.  ci-dessus  le  paragraphe  CCXXVI,  p.  fit 6. 


256 


REGISTRES  DU  BUREAU 


dud.  payement  sera  cy  dessoubz  escripte  et  enre- 
gistrée. Et  s'il  advenoit  cy  après  que  aucun  feist 
poursuitle  de  lad.  somme  et  qu'il  faulsist  icelle 
rendre,  qu  elle  sera  rendue  des  deniers  de  lad.  Ville. 
Et  ced.  jour,  selon  le  pourtraict  a  nous  baille'  par 
la  vefve  feu  m'  Charles  Dorigny,  paintre,  avons  faict 
marché  avec  elle  et  ses  gens  à  lad.  somme  de  un" 
XII  livres  xiii  solz  vi  deniers  tournois,  pour  la 
façon  dud.  aornement,  verniz  et  dorure  dud.  petit 
Bureau. 

ffAujourd'huy,  en  la  présence  des  notaires  du  Roy 
noslre  sire  ou  Chaslellel  de  Paris  soubz  signez,  Ja- 
quelineBordier,  vefve  de  feu  m"  Charles  Dorigny,  en 
son  vivant  painctre,  demeurant  à  Paris,  a  confessé 
avoir  eu  et  receu  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  la  somme  de  quatre 
vingtz  douze  livres  treize  solz  six  deniers  tournois, 


[i55i] 

à  quoy  lesd.  Prévost  et  Eschevins  ont,  suyvant  la 
délibération  escripte  de  l'autre  part,  verballement 
convenu  et  marchandé  avec  lad.  vefve  pour  la  painc- 
ture  et  façon  de  i'aornement  du  fons  du  plancher 
du  petit  Bureau  de  l'Hostel  neuf  de  lad.  Ville,  vernit 
et  dorure  d'icelluy,  qui  a  esté  faict  par  lad.  vefve, 
suyvant  le  portraict  par  elle  faict  et  baillé  qui  est  de- 
meuré au  Bureau  de  lad.  Ville.  Dont,  etc.  quic- 
tance,  etc.  Et  laquelle  somme  de  nu"  xn  livres  xni 
solz  VI  deniers  tournois  iceulx  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  ont  dict  et  declairé,  presens  lesd.  no- 
taires, estre  la  somme  qui  avoit  esté  cy  devant  con- 
signée en  leurs  mains,  pour  les  causes  et  ainsi  qu'il  est 
contenu  en  lad.  délibération ,  escripte  de  l'autre  part. 
Promectant,  etc.,  obligeant,  etc.,  renonçant,  etc. 

ttFaict  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  ung,  le  lundi 
XXVIII*  jour  de  Septembre,  n 

ffCoRDELLE,   QtETIS ''l.fl 


CCLXIX  [CCXVIII].  —  Pour  m'^  m.  esciz  demandez  par  le  Roy. 

i3  août  i55i.  (Fol.  229.) 


Dud.  jeudi,  xni°jour  d'Aoust  mil  v°  li. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte  generalle,  en  la 
grande  salle  de  l'Hostel  de  la  Ville  de  Paris,  de  Mess" 
les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins,  Conseillers, 
Quarteniers,  les  Cours  souveraines,  Estatz  et  Com- 
munaultez  de  lad.  Ville,  tant  d'église  que  séculiers, 
avec  huit  des  plus  apparans  et  notables  personnes 
de  chascun  quartier,  de  tous  eslalz,  pour  oyr  la  lec- 
ture des  lettres  missives  du  Roy,  cy  devant  enregis- 
trées et  la  créance  de  mess"  du  Mortier  et  de  Seaulx, 
pour  le  faict  de  trois  cens  mil  escuz  demandez  par  le 
Roy  à  icelle  Ville  à  constitution  de  rente  au  denier 
douze,  sur  les  magazins,  aydes  ou  greniers  à  sel  de 
la  charge  d'oullre  Seyne  et  Yonne,  ou  autre  seureté 
qui  sera  advisé;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est 
assavoir  : 

Mons''  ie  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Guyot; 

Mess"  Soly,  Choart,  Lejay  et  Luillier,  Esche- 
vins; 

Mess"  Luillier,  Président  des  Comptes,  Viole, 
Conseiller  en  la  Court,  Du  Drac,  Prévost,  Courtin, 
de  L'Ospital,  de  Livres,  Paillart,  T.  de  Bragelongne, 
T.  de  Montmirel,  Lecomte,  Bouchart,  s''  de  Cham- 


pigny,  Larcher,  Berthelemy,  Croquet,  Lelievre,  Hen- 
nequin.  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Mess"  Gayant,  Abot,  Boueste,  s"^  de  la  Chaize,  An- 
jorrant,  Dulyon,  Vaillant,  Conseillers  de  la  court  de 
Parlement,  deppultez  par  icelle  Court; 

Mess"  Tambonneau  et  Seguier,  Maistres  des 
Comptes  ; 

Mess"  Ruzé,  Anthonis,  de  Longueul,  Conseillers 
et  Generaulx  de  la  Justice; 

Mess"  Vialart,  Conservateur  des  previlleges 
royaulx  '^'  ; 

Poussemye,  Conseiller  ou  Chastelet  de  Paris; 

Les  depputtez  de  Mess"  de  Chappitre  de  Paris; 

Le  depputté  de  Mess"  de  la  Saincte  Chappelle; 

Les  Religieulx  Sainct  Victor; 

Les  Celeslins; 

Sainct  Martin  des  Champs; 

Sainct  Magloire; 

Saincte  Katherine; 

Les  Chartreux,  mandez  et  non  trouvez; 

Sires  Vincent  Maciot,  Jehan  de  Sainct  Germain, 
Henry  Godeffroy,  Guichart  Courtin,  m"  Pierre  Go- 
hory,  m"  Pierre  Pellerin,  Guillaume  Danès,  Thomas 


'"  Ces  deux  signatures  sont  autographes  et  accompagnées  de  paraphes.  L'acte  notarié  occupe  la  moitié  du  verso  du  feuillet  a 28, 
dont  la  seconde  partie  est  demeurée  blanche. Malgré  sa  date  postérieure  et  notre  respect  habituel  de  l'ordre  chronologique,  il  nous  a 
semblé  que  cette  quittance  ne  pouvait  sans  inconvénient  être  séparée  de  la  délibération  qui  motive  sa  présence  en  cet  endroit  du  registre. 

">  Add.  de  l'Université. 


[i55i]  DE  LA  VILL 

Lelorrain,  Nicolas  Hac,  Nicolas  Paulmier,  Jehan 
Lescaloppier,  Jacques  Kener,  Jehan  Boucher,  Guil- 
laume Parfaict,  Quarleniers  de  lad.  Ville; 

Mons'  de  Tanières,  Nicolas  Gregis,  nions'  Boi- 
vin,  nions' Dufour,  Jehan  Gay,  Françoys  Bonnarc, 
Jacques  Poullain,  Jehan  Caillou,  m''  Zacharie  Ber- 
trand, Claude  Defresne,  François  Garrault,  Me- 
nant, mons'  Nepveu,  Jehan  Lecamus,  Jehan  Leca- 
ron,  Simon  Caignel,  Hugues  Delafontaine,  Jehan 
Chappelier,  Jehan  Pulieu,  Henry  Patroullart,Euslace 
Lehossu,  sire  Guillaume  Pomereu,  Claude  de  Moucy, 
hourgeois  et  marchans  ; 

Et  plusieurs  autres  bourgeois  et  marchans  de 
tous  estatz,  mandez  et  convoquez  pour  les  causes  que 
dessus. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
proposé  à  lad.  compaignée,  que  samedi  dernier 
monseigneur  illustrissime  Cardinal  de  Lorraine 
l'envoya  quérir  et  mess"  les  Eschevins,  pour  aller 
parler  à  luy  en  son  hostel  de  l'Abbaye  de  Fescamp, 
à  huit  heures  du  matin,  où  ilz  le  trouvèrent,  acom- 
paigné  de  nions'  l'Evesque  de  Soissons  et  de  mons' 
du  Mortier,  Conseiller  du  Roy  en  son  Privé  Conseil, 
et  de  mons' de  Seaulx,  Maistre  des  Requestes  et  Pré- 
sident de  Bretaigne,  en  la  présence  de  nions'  le  Pré- 
sident Nicolay  et  du  s' de  Bandeville;  lequel  s'  illus- 
trissime Cardinal  leur  avoit  dit  qu'il  esloit  envoyé 
exprès  en  cesle  ville  pour  remercier  la  ville  du  secours 
qu'elle  luy  avoit  faict  des  ii'  il"  livres  tournois,  na- 
Ijueres  octroyée  et  fournye  au  Trésorier  de  son 
Espargne;  qu'il  estoit  pour  entrer  à  la  guerre  qui 
pstoit  ja  commencée,  qu'il  avoit  de  grandes  charges  à 
supporter  et  faict  de  grans  l'raiz,  depuis  son  advene- 
ment  à  la  couronne,  pour  munir  les  villes  et  places 
de  frontière,  faict  fondre  plus  de  douze  cens  pièces 
d'artillerye,  tenu  camp  et  armée,  tant  en  Boulle- 
noysque  en  Escosse, acquis  led.  Royaulmed'Escosse; 
et  que  de  présent  il  a  plusieurs  entreprinses  secreltes 
qui  ne  sont  à  manifester,  qui  concernent  le  bien  de 
son  peuple;  lesquelles  il  ne  sauroit  exploicter  sans 
argent  et  sans  le  secours  de  ses  bons  suhgeclz,  entre 
lesquelz  il  a  tousjours  estimé  les  habitans  de  Paris 
eslre  les  principaulx,  et  ausquelz  il  se  vouUoil  pre- 
mièrement adresser,  ettesprioitde  le  secourir  jusques 
à  la  somme  de  iii'm  escuz,  ou  autreplus  grande  somme, 
si  faire  se  povoit,  en  constituant  par  luy  vingt  cinq 
mil  escuz  d'or  de  renie,  sur  telles  ses  gabelles  et 
aydes,  ou  autres  biens  patrinionyaulx  qui  seroit  ad- 
visé;  et  que,  pour  ce  faire,  il  feroit  mettre  èsd.  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  Testât  au  vray  de  la 


E  DE  PARIS. 


257 


généralité  d'oultre  Seyne  et  Yonne,  et  feroit  telz  et 
sy  surs  coniracts  que  l'on  verroit  eslre  à  faire;  et 
autres  remonstrances  cy  devant  enregistrées  ; 

A  quoy  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  luy  feist 
responce  que  les  habitans  de  Paris  n'estoient  moings 
en  bonne  volunté  de  secourir  le  Roy  et  y  employer 
leurs  biens  et  personnes  qu'ilz  avoient  esté  par  cy 
devant,  mais  que  la  somme  de  n'  xl"  livres  tour- 
nois qui  avoit  esté  cy  devant  promise  au  Roy  n'es- 
toit  encores  du  tout  fournye,  et  s'en  failloit  encores 
de  XXX  à  xl'  livres  tournois,  dont  ilz  se  trouvoient 
bien  empeschez,  pour  ce  qu'ilz  avoient  tiré  argent 
de  toutes  pars,  tant  en  ceste  ville  de  Paris  que  à 
la  Court  du  Roy,  et  de  donner  si  promptement  une 
recharge  de  si  grosse  somme,  il  luy  sembloit  qu'il 
seroit  bien  difficille  de  la  recouvrer,  et  ne  povoit 
faire  responce  sans  premièrement  assembler  le  Con- 
seil et  les  Estatz  de  la  Ville.  Et  allors  mond.  s'  le 
illustrissime  Cardinal  leur  dit  que  le  Roy  envoiroit 
de  bref  ses  depputtez  avec  lettres,  pour  en  faire  la 
requeste. 

Et  le  jour  d'hier,  xii'  jour  de  ce  présent  nioys 
d'Aoust,  led.  seigneur  Roy  envoya  à  lad.  Ville 
lettres  de  créance  sur  les  seigneurs  du  Mortier  et 
de  Seaulx,  pour  venir  faire  lad.  requeste  à  cesle 
compaignée.  Incontinanl  lesd.  lettres  reccues,  au- 
roient  esté  envoyez  mandenïeus  pour  faire  la  pré- 
sente assemblée. 

Ce  faict,  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a  faict 
faire  lecture  desd.  lettres.  Puis  sont  arrivez  lesd.  s" 
du  Mortier  et  de  Seaulx,  qui  ont  faict  lad.  requeste 
de  par  le  Roy,  et  faict  pareillement  les  remonstrances 
que  dessus.  Ausquelz  a  esté  faict  responce  que  la 
compaignée  estoit  assemblée  pour  y  adviser,  et  que, 
après  en  avoir  délibéré,  on  leur  feroit  responce.  Et 
allors  se  sont  retirez.  Incontinant  mond.  s'  le  Pré- 
vost a  mys  la  matière  en  délibération  et  demandé  à 
tous  les  assistans  leur  avis  et  oppinyon,  chascun  en 
particullier. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré 
qu'ilz  sont  de  telle  volunté  et  affection  qu'ilz  ont 
tousjours  acouslumé  user  envers  le  Roy  pour  le  se- 
courir en  ses  affaires,  non  seullement  de  leurs  biens 
mais  aussi  de  leurs  personnes,  mais,  aclendu  qu'il 
s'en  fault  encores  de  xxx  à  xl  '  livres  tournois  que  lad. 
somme  de  ii'  xl"  livres  tournois  ne  luy  soit  fournye, 
que  les  bourses  de  ceulx  qui  ont  baillé  argent  sont 
vuides  et  que  la  partie  que  led.  seigneur  demande 
est  si  grosse  qu'il  sera  difficille  de  la  recouvrer,  en 

33 

IWPniVCnii:     IIATIO!<ALC. 


258 


REGISTRES  DU   BUREAU 


si  brief  temps  comme  il  désire,  qu'on  ne  luy  peult 
maintenant  faire  entendre  la  resolution  de  ce  qu'il 
demande,  mais  que,  pour  cest  efTeet,  on  fera  per- 
quisicion,  par  tous  les  quartiers  de  Paris,  quelle 
somme  on  pourra  recouvrer  des  particuliers  de  lad. 
Ville,  et  si  on  le  fera  savoir  aux  autres  villes 
prociiaines  et  autres  grands  seigneurs  suyvans  la 
Court,  en  faisant  toutes  les  dilligences  possibles, 
sans  y  perdre  heure  ne  temps,  en  remonslrant  les 
affaires  dud.  seigneur  et  l'asseurance  qu'il  baille 
pour  leurs  deniers.  Et  sera  faicle  toute  dilligence 
possible  de  recouvrer  le  plus  d'argent  et  jusques  à 
lad.  somme  de  m' m.  escuz,  si  faire  se  peult,  ou  autre 
telle  moindre  somme  que  faire  se  pourra;  et  que 
pour  les  sommes  que  l'on  pourra  recouvrer,  la  ville 
obligera  les  biens  patrimoniaulx  d'icelle,  en  faisant 
vente  par  led.  seigneur  à  lad.  Ville  des  greniers  et  ma- 
guazins  de  Ponthoise,  Meauk,  Melung  etautresqu'il 
sera  advisé  par  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins,  jusques  àlasonimedeLxx'iivres  tour- 
nois, ou  plus  grande  somme,  pour  employer  au 
payement  des  rentes  qui  seront  par  lad.  Ville  cons- 
tituéez  aux  particuliers,  et  au  payement  des  fraiz  et 
loyaulx  coustz ,  et  le  reste  et  plus  vaileur  estre  employé 
au  rachapt  desd.  rentes,  afiin  qu'il  demeure  tousjours 
plus  grant  fons  et  seurete'  à  lad.  Ville. 

Laquelle  conclusion  a  esté  dicte  aud.  s'^du  Mortier, 
lequel  a  conseillé  à  mesdictz  sieurs  d'en  escripre  au 
Roy  et  qu'il  porteroit  les  lettres. 

Responce  au  Ruy  de  l'assemblée  geneballe 
polr  111°  m.  escl'z. 

Incontinant  inesd.  s"  les   Prévost  et  Eschevins 


[i5bij 

ont  expédié  une  lettres  missives,  dont  la  teneur  en- 
suit : 

tAu  Roy. 

ttSire,  suyvant  les  lettres  qu'il  vous  a  pieu  nous 
escripre,  incontinant  icelles  receues,  nous  avons  faict 
l'assemblée  des  gens  de  tous  estatz  de  vostre  Ville; 
lesquelz  sont  de  telle  volunté  et  affection  dont  il/, 
ont  tousjours  acoustunié  de  user  envers  vous,  pour 
vous  secourir  et  ayder  en  voz  affaires,  non  seulle- 
ment  de  leurs  biens  mais  aussi  de  leurs  personnes, 
tant  et  si  avant  qu'il  est  possible  d'estimer.  Mais 
d'autant,  Siie,  que  la  partie  que  vous  demandez  est 
si  grosse  qu'il  sera  difficille  de  la  recouvrer,  en  si 
brief  temps  comme  le  desirez,  aclendu  que  puis  na- 
gueres  nous  vous  avons  promis  fournir  it"  \l"  livres 
tournois,  nous  ne  pouvons  maintenant  vous  faire 
entendre  la  resolution  de  ce  que  demandez.  Toutes- 
foys.  Sire,  nous  ferons  pour  cest  effect  toutes  les 
dilligences  à  nous  possibles,  sans  y  perdre  heure  ne 
temps,  comme  ceulx  qui  désirent  à  tousjours  vous 
obeyr,  ainsi  que  plus  amplement  vous  dira  le  s'  du 
Mortier,  présent  porteur.  Sire,  nous  supplions  le 
Créateur  vous  donner  en  santé  très  longue  et  très 
heureuse  vie. 

trDe  Paris,  lexiii"°  jour  d'Aoust  mil  v'  li. 

tfVoz  très  humbles  et  très  obeyssans  serviteurs  et 
subgectz, 

ft  Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  vostre 
ville  de  Paris.  ■» 


CCLXX  [GCXIX]. 


Assemblée  de  Conseil  pour  savoir  qui  doit  recevoir  le  serment 
DES  Eschevins  nouveaulx. 

17  août  i55i.  (Fol.  982. ) 


Du  lundi,xvii' jour  d'Aoust  mil  v'  li. 

Aujourd'huy,  en  procédant  à  l'eslection  de  deux 
Eschevins  nouveaulx''',  ou  lieu  de  ceulx  quiavoient 
faict  leur  temps,  et  après  avoir  ouvert  le  rapport 
des  Quarteniers  des  eslections  faicles  par  chascun 
d'eulx  de  quatre  notables  personnages  de  leursdictz 
quartiers,  pour  tirer  les  deux  au  sort  pour  avoir  voix 
eslective  desd.  Eschevins,  mons''  le  Prévost  des  Mar- 


chans a  proposé  à  mess"  les  Conseillers  de  la  Ville 
assemblez,  c'est  assavoir  : 

Mess"  les  ((uatre  Eschevins,  mons"^  Luillier,  Pré- 
sident des  Comptes,  nions''  d'Alhis  Viole,  mons''  le 
Lieutenant  Biagelongne,  mons' de  Livres,  Secrétaire 
du  Roy,  mons''  Courtin,  Auditeur  des  Comptes,  mons'^ 
m"  Thomas  de  Bragelongne,  mons'  Paillart,  sire 
Jehan  Bertheleniy,  mons'^  de  Montinirel,  sire  Denis 


'''  Les  deux   éclievitis  nouveaux,  élus  le  17   iioùl    i55i,  étaient  Gny  Lormicr   et  Robert  Desprez,  en  remplaocnicnl  d'Antoine 
Soly  et  de  Guillaume  Chouart. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


259 


[i55!] 

Berthelemy,  sire  Anthoine  Lclievrc,  sire  Jehan  Cro- 
quet, m'  Oudart  Hennequin,  sire  Guillaume  Lar- 
chcr,  Conseillers  d'icelle  Ville; 

Que  aucuns  de  la  compaigne'e  luy  faisoient  dire 
que  Tordonnançe  de  la  Ville  porte  que  l'eslection 
des  Prévost  et  Eschevins  faicle  et  le  scruline  faict, 
signé,  cloz  et  scellé  doibt  cstre  porté  au  Roy,  s'il  est 
en  la  ville,  à  mons"^  le  Chancellier  ou  mess"  du 
Conseil  du  Roy,  pour  en  requérir  la  confirmation  et 
recevoir  le  serment  des  eslcuz;  et  pour  en  entendre 
la  vérité,  ont  esté  apportées  les  ordonnances  et  faict 
lecture  de  l'article  faisant  mention  d'icelle  esleclion; 
que  monseigneur  le  Cliancellier  estoit  arrivé  en  ceste 
ville  de  Paris,  depuis  deux  jours,  qui  les  prioit  de 
délibérer  si,  l'eslection  faicte,  l'on  luy  devoit  porter 
led.  scruline. 

MoNs'  DE  Thol  envoyé  vers  uonseigneuk 

LE  CllAMCELIER. 

La  matière  mise  en  délibération,  tous  les  dessus 
nommez  ont  esté  d'avis,  actendu  que  le  Roy,  par  ses 
lettres  patentes  publiées  à  la  court  de  Parlement  f, 
pour  l'indisposition  de  mond.  s'  le  Chancellier, 
l'avoil  deschargé  de  l'excercice  dud.  estât,  luy  reser- 
vant toutesfoys  le  tiltre,  auctorité  et  dignité  de  l'of- 
fice, que  l'on  devoil  déléguer  deux  de  lacompaignée 
pour  aller  devers  luy  savoir  si  son  plaisir  estoit  que 
l'on  luy  portast  led.  scnitine,  qu'il  estoit  congneu 
tant  sage,  bien  avisé  et  modéré  qui  ne  vouidroit 
riens  entreprendre  qui  sceust  estre  contre  la  volunté 
du  Roy.  El  pour  aller  devers  luy,  ont  esté  esleuz 
nions'  le  GreOîer  et  Procureur  de  la  Ville,  Et  depuis 
a  esté  advisé  que  mons'  m'  Chrislofle  de  Thou  f'^). 
Notaire  et  Secrétaire  du  Roy,  yroil  devers  luy  ou 
lieu  dud.  Greffier.  Ce  qui  a  esté  faict. 

Et  eulx  de  retour,  a  led.  de  Thou  dit  que  mous"' 
le  Chancelier  remercioit  la  ville  de  la  bonne  sou- 
venance qu'elle  avoil  de  luy,  et  de  l'honneur  que 
l'on  luy  faisoil,  comme  Chancellier  qu'il  estoit  et 
n'en  savoil  autre  en  France.  Toutesfoys  qui  ne  voul- 
loit  ouvrir  led.  scruline  ne  recevoir  le  serment  des 
esleuz,  sans  savoir  la  \olunlé  du  Roy,  qui  devoit 

'■'  Les  lettres  patentes  portant  que  François  Ollivicr,  sons  prétexte  d'indisposition,  sera  déchargé  de  la  garde  des  sceaux  de 
France,  sous  la  réser-ve  néanmoins  du  titre  et  des  droits  et  iionneurs  attacliés  à  l'office  de  Cliancelier,  sont  datées  de  Chambord,  le 
3  janvier  i.")5i  (n.  s).  Elles  furent  enregistrées  au  l'arlenient  le  17  février  suivant  {Archives  nat.,  reg.  X'"  8617,  fol.  i3a).  Pour 
remplir  l'inlérim,  Henri  II  créa  un  ollice  de  (îarde  des  Sceaux  (édit  du  mois  d'avril  i.55i)  et  en  pourvut  Jean  Bertrand,  premier 
président  du  Parlement  de  Paris,  par  lellrcs  données  à  Oyron,  le  aa  avril  i55i.  (Id.  ibid.,  fol.  i63.) 

'''  Christoplie  de  Tliou,  seigneur  de  Bonncuil  et  de  Cély,  fut  élu  Prévôt  des  Marchands,  l'année  suivante,  à  la  place  de  Claude 
(iuyol.  Il  était  fds  aine  d'Augustin  I"  de  Thou  et  de  Claude  de  Marie.  Après  s'être  distingué  dans  plusieurs  charges  de  judicature, 
il  fut  choisi  par  Charles  IX,  à  la  prière  de  Catherine  de  Médici»,  pour  premier  Président  du  Parlement  de  Paris,  au  mois  de 
décembre  1062.  Il  mourut  le  1"  novembre  1682,  âgé  de  soixante-quatorze  ans. 

33. 


estre  demain  en  ceste  ville;  que  sou  avis  estoit  et 
conseilloil  à  mess"  de  la  Ville  qu'ilz  eussent  à 
actendre  jusques  à  demain  et  porter  led.  scruline 
au  Roy. 

Et  pour  ce  que  la  pluspart  de  mess"  les  Con- 
seillers de  la  Ville  se  estoienl  desja  retirez,  mesd. 
s"  les  Prévost  et  Eschevins  ont  assemblé  ceulx  qui 
seront  cy  après  nommez,  pour  savoir  ce  qu'ilz  avoient 
à  faire,  c'est  assavoir  : 

Mess"  les  Quatre  Eschevins,  le  Receveur  et  Pro- 
cureur; 

Mons'  d'Alhis  Viole,  mons''  Du  Drac,  mons'  le 
Lieutenant  Bragelongne,  mons"^  Paillart,  mons"^  de 
Montmirel,  mons'"  Larcher,  tous  Conseillers  de  la 
Ville; 

Mons'  Perrot,  Conseiller  en  la  Court,  mons'  de 
Thou,  mons'  m"  Jehan  Prévost,  advocat,  mons'  Go- 
hory,  Quartenier,  scrutateurs; 

Mons'  Lecamus,  advocat,  l'ung  des  eslecteurs; 

Sires  Lescaloppier,  Courtin,  de  Sainct  Germain, 
Godeffroy,  Boucher,  Quarleniers. 

Lettres  envoyées  au  Roy. 

Tous  lesquelz  ont  esté  d'avis  qu'on  devoil  envoyer 
devers  le  Roy  et  luy  escripre  pour  entendre  sa  vo- 
lunté. Et  a  esté  esleu  mons'  Soly,  pour  porter  les 
lettres,  desquelles  la  teneur  ensuit  : 

tfSire,  pour  la  difficulté  qui  s'est  présentement 
meue,  après  l'eslection  faicte  de  deux  Eschevins 
de  vostre  Ville  de  Paris,  d'autant  que  l'ordonnance 
porte  que  le  scruline  de  lad.  esleclion  sera  porté 
à  \ous.  Sire,  nions'  vostre  Chancellier  et  aux  gens 
de  vostre  Conseil,  pour  confirmer  lad.  esleclion  et 
prandre  le  serment  des  esleuz,  mond.  s' le  Chancel- 
lier estant  par  deçà,  nous  sommes  relirez  vers  luy 
pour,  suyvant  lad.  ordonnance,  recevoir  led.  scruline 
et  serment  dcsd.  esleuz;  lequel  nous  a  faict  responcc 
qu'il  avoit  entendu  (jue  vous,  Sire,  seriez  demain 
en  ceste  vostre  ville,  et  que  sans  savoir  vostre  voul- 
loir,  il  ne  receveroit  led.  serment.  Qui  est  la  cause. 
Sire,  (|ui  nous  a  meu  envoyer  vers  vous  ce  présent 
porteur,  l'ung  de  nous,  Eschevins,  auquel  il  vous 


260 


REGISTRES  DU  RUREAU 


plaira  dcclaircr  sur  ce  vostre  voulloir  et  intencion, 
pour  y  cstrc  par  nous  obey. 

r  Sire ,  nous  supplions  très  humblement  le  Créateur 
vous  conserver  en  bonne  prospérité  et  santë. 

rDe  Paris,  ce  xvii'  d'Aoust  mil  v'  li. 

T  Voz  très  humbles  et  très  obeyssans  serviteurs  et 
subgeclz , 


[i55i] 

trLcs  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  vostre 
ville  de  Paris,  u 

Aussi  furent  expédiées  lettres  à  monseigneur  le 
Connestable,  de  pareille  substance,  pour  le  prier 
d'avoir  prompte  responce. 


CGLXXI  [CCXX].  —  Lettres  missives  du  Roï  pour  le  serment  des  Eschevins 

ENTRE  LES  MAINS  DE  MONS'  LE  PrEMIER  PRESIDENT  (''. 

lOaoùt  i55i.  (Fol.  a33  v°.) 


Du  XIX'  Aoust  mil  v'^  li. 

Aujourd'uy  ont  esté  receues  lettres  du  Roy,  dont  la 
teneur  ensuit  : 

«  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris. 

18  août  i55i. 

sTrès  chers  et  bien  amez,  après  avoir  veu  ce  que 
vous  avez  escript  par  ce  porteur,  touchant  l'eslection 
par  vous  faicte,  à  ceste  my  Aoust  dernière,  de  deux 
Eschevins  nouvcaulx  et  du  serment  que,  selon  l'or- 
donnance, Icsd.  Eschevins  nous  sont  tenuz  faire, 
nous  avons  bien  vouUu  vous  escripre  la  présente, 
pour  vous  advertir  que  nous  voulions  et  entendons 
que  iceulx  Eschevins  nous  prestent  et  lacent  le  ser- 
ment es  mains  de  nostre  amé  et  féal  Conseiller  et 
premier  Président  en  nostre  court  de  Parlement  à 
Paris  f"^',  ainsi  qu'ilz  doibvent  et  que  en  tel  cas  il  est 
acoustumé  faire,  comme  vous  dira  plus  amplement 
ced.  porteur.  Très  chers  et  bien  amez,  nostre  Sei- 
gneur vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 

tf  Donné  à  Fontainebleaue,  le  xviii' jour  d'Aoust 
mil  v'  Li.» 

Signé:  «HENRY. 
Clausse.d 

Lettres  de  Monseigneur  le  Connestable. 

Mess",  j'ay  l'eceu  voz  lettres  par  ce  porteur  qu'avez 
escriptes  au  Roy,  touchant  feslection  par  vous  faicte 
de  deux  Eschevins  nouveaulx,  à  ceste  my  aoust  der-    1 


nieie;  lesquelles  j'ay  faict  veoir  aud.  seigneur,  qui 
vous  y  faict  présentement  responce  par  où  serez 
advertiz  de  son  vouUoir  et  intencion.  Laquelle, 
comme  je  suis  seur,  ne  fauldrez  d'ensuivre,  ny  aussi 
de  user  de  toute  la  dilligence  qui  vous  sera  possible 
pour  l'expédition  de  ce  qu'il  vous  a  puis  nagueres 
escript  et  faict  dire  de  sa  part  par  les  s"  du  Mortier 
et  de  Seaulx.  En  quoy  faisant,  luy  ferez  tel  service 
que  povez  penser,  qui  me  faict  vous  prier.  Mess",  de 
faire  en  sorte  qu'il  aict  occasion  de  vous  en  savoir 
gré.  Remectant  le  surplus  sur  ced.  porteur,  je  feray 
fin  en  priant  Dieu,  Mess",  qu'il  vous  doint  ce  que 
desirez. 

«De  Fontainebleaue,  ce  xviii"  jour  d'Aoust  mil 

V"  Li. 

i:  Vostre  bien  bon  amy 

ff  Montmorency.  •« 

[Serment]  faict  à  la  Chambre  du  Conseil. 
Suyvant  lesquelles  lettres,  mons"^  le  Prévost  des 
Marchans  alla  incontinant  au  logis  de  mons'  le  pre- 
mier Président,  acompaigné  de  sire  Anthoine  Soly, 
Eschevin,  du  Procureur  du  Roy  et  de  lad.  Ville,  et 
le  commis  du  Greflier  d'icelle,  et  luy  feist  narration 
du  contenu  cv  dessus,  et  luy  monslra  les  lettres  du 
Roy  avec  l'article  de  l'ordonnance  et  du  serment 
desd.  Eschevins.  Lequel  feist  responce  que  le  man- 
dement du  Roy  esloit  bien  aisé  à  exécuter,  et  que 
mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  les 
deux  esleuz  et  les  scrutateurs  se  trouvassent  demain, 
à  sept  heures  de  matin,  en  la  Chambre  du  Conseil, 


!''  Celte  seconde  partie  du  litre  «entre  les  mains  de  mons'  le  Premier  Présidentv  est  une  addilion  postérieure  d'un  siècle 
environ. 

f"  Gilles  Le  Maître,  premier  Président  du  Parlement  de  Paris  depuis  quelques  mois  (mai  i55i),  en  remplacement  de  Jean  Ber- 
trand, nommé  Garde  des  Sceaux,  conserva  cette  charge  jusqu'à  sa  mori,  arrivée  le  5  décembre  i562.  Voy.  ci-dessus,  p.  91  ,  note  3, 
et  p.  93,  note,  où  est  déterminé  l'emplacement  de  i'hotcl  de  ce  magistrat. 


[i55i] 

au  Palais,  et  qu'il  se  Irouveroit  avec  Mess"  de  la 
Court  des  Comptes,  pour  recevoir  led.  serment'^^.Ce 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


•261 


qui  fut  faict.  Et  est  led.  serment  enregistré  au  re- 
gistre des  oliiciers  de  lad.  Ville  "'. 


CCLXXII  [CGXXI].  —  Voyage  e\  Court  par  mons'  le  Prévost. 


aa  août  i55i.  (Fol.  a3à  v°.) 


Du  xxu""  jour  d'Aoust  ensuivant  v"  li. 

Aujourd'uy,  a  esté  advisé  et  délibéré  au  Bureau 
de  lad.  Ville  que  mons'  le  Prévost  des  Marchans, 
m' Claude  Guyot,  yroit  à  la  Court  vers  le  Roy  estant 
à  Fontainebleaue,  pour  plusieurs  affaires  de  lad. 
Ville,  et  mesmes  pour  la  procuration  et  contract  tou- 


chant les  m' M  escuz  demandez  par  le  Roy  à  icelle 
Ville,  et  obtenir  une  seconde  jussion  à  Mess"  des 
Comptes  d'entériner  les  lettres  patentes  du  Roy 
louchant  la  reediffication  des  maisons  de  Petit  Pont. 
Et  pour  lacompaigner,  yra  mons"^  Lejay. 


CCLXXIII  [CCXXIl].  —  Retour  dud.  voyage. 

a6  et  37  août  i55i.  (Fol.  a3'i  v°.) 


Le  mercredi,  xxvi""  jour  dud.  moys  d'Aoust  en- 
suivant, sont  revenuz  lesd.  s"  et  ont  rapporté  lesd. 
lettres,  tant  pour  lesd.  m' m  escuz  que  pour  la  ree- 
diffication desd.  maisons  de  Petit  Pont. 

Et  le  landemain,  ont  envoyé  le  sire  Robert  Des- 


prez,  Eschevin,  et  le  Procureur  du  Roy  et  de  lad. 
Ville  au  Grant  Conseil  estant  à  Melung,  pour  soli- 
citer le  procès  d'entre  lad.  Ville,  d'une  part,  et 
m'  Robert  de  Beauvais,  pour  raison  de  l'office  de 
Contrerolleur  des  deniers  commungs,dons  et  octroiz 
de  lad.  Ville, 


CCLXXIV  [CCXXIII].  —  Arrest  de  la  Court  de  Parlement 
touchant  les  maisons  du  Pont  Nostre  Dame. 

ag  août  t55i.  (Fol.  û3i  v°.) 


Du  xxix"  jour  d'Aoust  mil  v"  li. 
Aujourd'uy  a  esté  levé  ung  arrest  de  la  court  de 
Parlement,  dont  la  teneur  ensuit  : 

ExTRAICT  DES  REGISTRES  DE  PARLEMENT. 

(f  Entre  Richard  d'Aronde  et  Girard  de  Bornay, 
appellans  de  certains  commandeinens  de  vuyder  à 
eulx  faictz  par  le  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  de  la  ville  de  Paris,  d'une  part;  et  led.  Prévost 


des  Marciians  et  Eschevins,  inthimez,  demandeurs 
en  réparation  d'injures,  d'aultre;  et  encores  entre 
lesd.  Richard  d'Aronde  et  Anthoine  Chardon,  de- 
mandeurs à  l'entherinement  d'une  requesle,  d'une 
part;  et  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins, 
deffendeurs,  d'aultre;  veu  par  la  Court  le  plaidoyé 
des  parties,  arrest  donné  entre  icelles  le  penultime 
juillet  mil  v'  xlviii"'  ;  interrogatoires  faictz  à  m"  Ni- 
cole Le  Cirier  et  Pierre  Perdrier,  Greffier  de  lad. 


''  On  ne  trouve  aucune  mention  de  celle  preslalion  de  serment  dans  le  registre  du  Conseil  du  Parlement  (X'*  1570) ,  ni  à  cette 
date,  ni  aux  jours  précédents  et  suivants. 

'')  On  conserve  aux  Archives  nationales,  sous  la  cote  KK  loog,  un  RegUlre  det  ojficien  de  la  Ville,  mais  la  dernière  élection  qui 
y  soit  enregistrée  est  celle  du  16  août  i5'ia,  c'est-à-dire  colle  d'André  Guillart,  seigneur  du  Mortier,  comme  Prévôt  des  Marchands, 
ot  de  Denis  Picot  et  Henri  Godefroy,  comme  Eclievins.  Le  serment  d'André  Guillart  fut  prêté  entre  les  mains  du  Roi  à  Salellcs,  le 
1 1  septembre  seulement;  celui  des  Echcvins  avait  été  reçu,  le  jour  même  de  l'élection,  par  les  cardinaux  de  Bourbon  cl  de  Meudon, 
l'évèque  de  Soissons  et  le  s'  de  Villeroy,  Lieutenants  généraux  du  Roi  h  Paris,  réunis  à  l'hôtel  des  Tournelles,  rue  Saint-Antoine. 

(')  Ce  procès  avait  donné  lieu  à  des  débats  intéressanls,  fidèlement  reproduits  dans  le  registre  de  Plaidoiries  du  .'to  juillet  i5i8 
(Archive»  nationale»,  X''  A9.34,  fol.  1^8  v°-i5i  v°).  Suivant  de  Thon,  l'avocat  de  la  Ville,  Richard  d'Aronde  ne  refusait  pas  de 
payer  l'augmonlation  <le  loyer  qui  avait  été  décidée  par  le  Conseil  de  la  Ville  et  acceptée  par  les  autres  marchands  du  Pont  Notre- 
Dame,  dont  il  occupait  la  /i3*  maison  depuis  trente-six  ans;  mais  il  ne  voulait  point  avancer  les  quarante  écus  demandés  à  chacun 
des  locataires,  en  renouvelant  leur  bail  de  neuf  ans.  Sommé,  à  plusieurs  reprises,  de  se  prononcer,  il  avait  toujours  répondu  par  un 
refus  formel.  Alors  la  maison  qu'il  occupait  avait  été  baillée  à  un  nommé  Dorleans,  qui  s'était  déclaré  prêt  à  faire  une  avance,  non 
pas  seulement  de  quarante  mais  de  quatre-vingts  écus,  et  commandement  fait  à  d'Aronde  de  lui  laisser  la  pince  libre.  Quant  à 
lie  Bornay,  il  avait  été  dépossédé  parce  qu'on  lui  reprochait  d'avoir  contrevenu  aux  conventions  de  son  bail,  qui  étaient  de  ne 
sous-louer  ni  la  totalité  ni  une  partie  de  sa  maison,  et  de  ne  pas  travailler  du  gros  marteau  sur  l'enclume.  Or  il  s'était  adjoint  un 


262 


RKGISTIII-S   DL   BUREAL 


Ville ,  suyvant  icelluy  anest ;  les  informations  faictes , 
tant  à  la  requeste  du  Procureur  gênerai  du  Roy, 
Prévost  des  Marclians  et  Esclicvins,  ijuc  d'icelluy 
d'Aronde;  conclusions  dud.  Procureur  gênerai,  pro- 
ductions des  parties,  conlredictz  et  salvations  d'i- 
celles,  estât  des  deniers  receuz  par  le  Recepveur  de 
lad.  Ville,  à  cause  des  maisons  assises  sur  le  Pont 
Nostre  Dame,  depuis  le  jour  et  fesle  sainct  Jehan 
Baptiste  mil  v"  xlvui;  aullres  conclusions  dud.  Pro- 
cureur gênerai  du  Roy  ;  emsemble  tout  ce  qui  a  esté 
produit  par  les  parties,  et  tout  considère; 

ff  Dit  a  esté  que  lad.  Court  a  mys  toutes  lesd.  par- 
ties hors  de  Court  et  de  procès  sans  despens,  dom- 
mages et  interestz,  ordonne  que  lesd.  d'Aronde 
et  Chardon  seront  respectivement  entretenuz  es 
louaiges  des  maisons  qu'iiz  tiennent  sur  le  Pont 


[i55i] 

Nostre  Dame,  comme  ayans  satisfaict  à  la  délibéra- 
tion de  lad.  Ville  du  xvii"  Mars  mil  v"  xlvu  avant 
Pasques  ''',  en  payant  par  chascun  an  les  louaiges 
ordonnez  par  icelie  délibération.  Aussi  sera  led. 
Bournay  entretenu  au  louaigc  de  la  maison  (juil 
tient  sur  le  pont  Nosire  Dame  de  lad.  Ville  en  payant 
ce  qui  est  ordonné  par  lad.  délibération  dud.  x\n' 
Mars  mil  v'^  xlvii;  a  icelie  Court  faict  inhibitions 
et  delTenses  aud.  Bournay  et  tous  aultres  locataires 
demourans  sur  le  Pont  Nostre  Dame  de  associer 
avec  eulx  aultres  compaiguons  en  leurs  louaiges  '-', 
et  de  besongner  du  groz  marteau  sur  enclume  es 
maisons  assises  sur  led.  pont,  sur  les  peynes  conte- 
nues es  baulx  à  louaiges  à  eulx  l'aictz  par  lad.  Ville, 
ff  Prononcé  le  xiiii"  jour  d'Aoust  mil  v'  li'^'.t) 

Signé  :  r  Camus.  ■" 


associé  qui  lui  payait  de  foyer  plus  que  ia  Ville  no  lui  eu  réclamait  à  lui-même,  cl  il  fot^eail  au  gros  marteau,  ce  qui  ébranlait  le 
bâtiment  et  compromettait  sa  solidité. 

Richard  d'Aronde  répondit  par  la  bouche  de  Saint-Meloir,  son  avocat,  qu'il  n'avait  point  refusé  de  payer  les  quarante  écus 
d'avance,  mais  bien  cinquante  qui  lui  avaient  été  demandés  en  surplus,  contrairement  aux  termes  de  la  délibération,  et  que  son 
codcmandeur,  Antoine  Chardon,  était  dans  lo  même  cas.  En  effet,  ce  dernier,  qui  était  présent  à  l'audience,  déclara  qu'il  s'était  pré- 
senté à  l'Hotel-de-Ville,  devant  le  Bureau  où  étaient  le  Prévôt  des  Marchands,  l'Échevin  Du  Fay  (sans  doute  un  litre  de  fiel 
de  Nicole  Le  Cirier,  comme  nous  l'avons  vu  ailleurs),  et  Perdrier,  Grolller,  et  qu'ayant  offert  les  quarante  écus  d'avance,  le  Prévôt 
des  Marchands  lui  avait  répondu  qu'il  ne  voyait  pas  de  moyen  de  renouveler  le  bail  de  sa  maison ,  à  moins  qu'il  ne  payât  encore  cin- 
quante écus.  trEl  lors  led.  Greffier  Perdrier  demanda  aud.  Prévost  s'il  entendoit  en  ces  cinquante  cscuz  comprendre  les  quarante,  el 
led.  Prévost  lui  respondit  que  non,  mais  cinquante  oultre  les  quarante.^ 

Le  Prévôt  des  Marchands,  Louis  Gayant,  qui  avait  comparu  en  personne,  fit  au  procureur  du  Roi,  qui  l'interrogeait,  cette  réponse 
que  nous  donnons  intégralement,  parce  qu'elle  explique  la  manière  de  procéder  du  Bureau  de  la  Ville  en  matière  de  renouvellement 
de  baux  :  «Dicl  qu'il  n'entendit  jamais  parier  de  cinquante  oullre  quarante.  Car  lorsque  Chardon  alla  â  l'Hostet  de  la  Ville,  sa  mai- 
son estoit  jà  baillée,  parce  qu'il  n'avoit  fait  ses  diligences.  Et  lailloit  entendre  qu'il  y  avoit  trois  manières  de  conducteurs  et  habita- 
teurs  qui  furent  considérez  au  Bureau  de  la  Ville  :  assavoir  les  anciens  preneurs  qui  tousjours  de  baulx  en  baulx  ont  esté  continuez,  et 
leurs  ayans  cause,  excepté  ceulx  qui  avoient  deHnqué  et  contrevenu  â  leurs  baulx  ;  les  preneurs  depuis  neuf  ans,  et  ceulx  qui  ve- 
noienl  nouvellement  pour  prendre.  Quant  aux  anciens  preneurs,  on  ne  leur  demanda  jamais  riens  oultre  les  quarante  escuz  délibérez 
en  l'assemblée  de  Ville,  ne  à  ceulx  depuis  neuf  ans,  qui  avoient  auparavant  donné  quelque  chose  à  la  Ville,  pour  avoir  confirmation 
de  leur  bail,  lesquelz  ilz  reputoient  comme  anciens  preneurs.  Et  aux  nouveaulx  preneurs  qui  n'avoient  aucune  chose  donné,  on  leur 
remonsira  qu'il  faiiloit  qu'iiz  feissent  quelque  honnesteté  à  la  Ville,  comme  avoient  faict  les  anciens.  Les  aulcuns  de  ces  nouveaulx 
offrirent  vingt  escuz  et  aultres  quinze,  aultres  dix  ou  douze,  aultres  moins,  que  l'on  cognoissoil  estre  pauvres,  et  ces  pauvres  on 
admonesloit  de  ne  point  reveller  ce  qu'iiz  avoient  baillé,  à  ce  que  les  autres  plus  riches  qui  avoient  plus  baillé  ne  se  mutinassent. 
Et  voilà  comment  on  s'est  conduict  en  l'affaire.)) 

Après  ces  explications  quelque  peu  embarrassées,  le  Procureur  du  Roi  prit  la  parole  et  blâma  le  Prévôt  des  Marchands  de  ne 
point  s'être  tenu  aux  termes  de  la  délibération  et  d'avoir  exigé  plus  que  hi  somme  fixée.  Il  aurait  pu  ajouter  que  ce  système  de  pois 
de  vin  appliqué  aux  nouveaux  preneurs  menaçait  les  anciens  dans  leur  possession,  puisque  la  Ville  exigeant  une  plus  forte  somme  des 
premiers  que  des  seconds,  avait  tout  intérêt  au  changement.  Par  suite,  la  déposition  du  Prévôt  était  plutôt  une  présomption  en  faveur 
des  demandeurs  qu'une  justification  des  faits  reprochés  au  Bureau  de  la  Ville.  Du  reste,  la  Cour,  quoique  réservant  son  jugement 
définitif  après  plus  ample  informé  en  ce  qui  concernait  les  contraventions  reprochées  à  de  Bornay,  et  après  interrogatoire  de  l'Echevin 
et  du  Greffier,  pour  ce  qui  avait  trait  à  la  somme  exacte  que  le  Bureau  de  la  Ville  avait  exigé  de  Richaid  d'Aronde  et  d'Antoine 
Chardon,  la  Cour  ordonna  que  par  provision  les  trois  marchands  seraient  continués  en  leurs  baux,  après  avoir  avancé  les  quarante 
écus  fixés  par  la  délibération,  et  que  tous  les  deniers  prélevés  en  plus  par  la  Ville  sur  les  nouveaux  preneurs  seraient  consignés  jus- 
qu'à nouvel  ordre  au  Greffe  de  la  Cour. 

On  voit  ici  que  l'arrêt  définitif  se  fit  attendre  plus  de  trois  ans,  mais  qu'il  donna  gain  de  cause  aux  locataires  du  Pont  Notre- 
Dame. 

"'  C'est  le  27  mars  i548  (n.  s.),  et  non  le  17,  que  cette  délibération  eut  lieu.  Voy.  ci-dessus,  p.  lao  du  présent  volume. 

'"  ffDeffcnces  d'avoir  soubs  locataires  aulx  maisons  du  Pont  Notre-Dame.))  Note  marginale,  d'une  écriture  plus  récente. 

*''  Le  texte  de  cet  arrêt  a  été  collationnc  sur  le  registre  du  Conseil  du  Parlement  {Archives  nationales,  X"  1570,  fol.  )o4  v°),  ce 
qui  nous  a  permis  de  rectifier  certaines  erreurs  du  commis  qui  le  transcrivit  sur  le  Registre  de  la  Ville. 


I 


[i55i] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


263 


CCLXXV  [CCXXIV].  —  Lettres  missives  du  Roy  touchant  la  closture 

DES  FAULXBOCRGS  DE  l'UnIVERSITÉ. 
3  seplembre  i5âi.  (Fol.  235.) 


Du  m""  jour  de  Septembre  mil  y'  li. 
Onl  eslé  apporte'es  lettres  missives  du  Roy  par 
mons'  Montaigne,  dont  la  teneur  ensuit  : 

3  septembre  1 35i. 
!fDE  PAR  LE  Roy. 

;r  Très  chers  et  bien  amez ,  nous  vous  envo\  asmes , 
dès  l'année  passée,  no/,  lettres  de  commission  pour, 
entre  autres  choses,  faire  faire  le  desseing  selon  le- 
quel nous  voulions  estre  encloz,  avec  bonnes  mu- 
railles et  fessez  noz  faulxbourgs  de  l'Université  de 
Paris  avec  la  ville  f.  Et  à  reste  fin,  escrivismes  dès 
lors  à  mess"*  Jeromme  Bellarmato,  nostre  Ingcnieulx 
etfortifficateur  à  Chaailons,  de  venir  par  devers  vous 
pour  faire  led.  desseing,  le  merquer  sur  les  lieux, 
ainsi  qu'il  seroit  par  vous  et  luy  advisé,  et  après 
le  nous  rapporter  en  carte.  Ce  qui  n'a  encores  esté 
faict,  parce  qu'il  ne  vous  estoit  mandé  faire  les  fraiz 
dud.  desseing  des  deniers  commungs  de  lad.  Ville, 
combien  que  ce  soit  pour  le  bien,  décoration  et 
augmentacion  d'icelle,  et  que  lesd.  fraiz  ne  se  puis- 
sent gueres  monter.  Depuis  mess"  Jehan  Portinaris 
nous  a  faict  et  monstre  ung  pourtraict  qui  nous  a 
semblé  fort  à  propos  et  bien  dressé. 

<f  A  ceste  cause,  vous  vous  transporterez  avec  led. 
Portinaris  et  autres  à  ce  congnoissans  sur  les  lieux 


qu'il  convient  enclorre  et  fortiffier,  pour  marquei' 
avec  paulx  '-'  les  endroitz  oii  il  fauldra  faire  lesd. 
murailles  et  fossez;  ce  faict,  calculler  la  despence 
neccessaire  pour  l'ouvraige  de  lad.  nouvelle  clos- 
ture, le  plus  justement  que  faire  ce  pourra;  et  en 
ce  faisant,  adviser  où  l'on  pourra  plus  commodément 
prandre  les  deniers  pour  ce  neceessaires,  dont  Mon- 
taigne, l'ung  des  habitans  desd.  faulxbourgs,  nous 
a  faict  quelques  ouvertures,  qu'il  vous  dira.  Et  de 
tout  ce  que  vous  aurez  faict,  advisé,  progecté  et 
arresté  là  dessus,  vous  en  advertirez  nostre  amé 
et  féal  cousin  le  s'^de  Ghastillon,  Chevalier  de  nostre 
ordre,  vostre  Gouverneur,  auquel  nous  avons  donné 
charge  expresse  de  se  informer  à  la  vérité  comme 
les  choses  en  yront  et  passeront,  afin  de  le  nous 
faire  entendre,  pour  sur  ce  vous  dire  et  declalrer 
noz  voulloir  et  intencion. 

«Donné  à  Fontainebleaue,  le  in""  jour  de  Sep- 
tembre mil  \'  Li.D 

Signé:  «  HENRY.  >> 

Et  au  dessoubz  :  trDu  Tbier.ti 

Et  au  dessus  : 

vA  noz  trèt  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris , 
à  Paris.  V 


CCLXXVI  [CCXXV].  —  IVvpponi  des  jurez 

19  septemtire  i55i 

ff  De  l'ordonnance  de  mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  ceste  villi;  de  Paris,  nous  Loys 
Poireau,  Guillaume  Lebreton,  maçons  jurez  du  Roy 
nostre  sire  en  l'office  de  maçonnerye,  Guillaume 
Marchant  et  Jehan  Chapponnet,  aussi  maçons  mais- 
Ires  bacheliers  oud.  estât,  certiffions  à  (jui  il  apar- 
tiendra  que,  le  samedi  xix"  jour  de  Septembre  mil 
v'  cinquante  et  ung,  nous  sommes  transportez  sur 


DE  LA  VISITATION  DU  QUAY  DU  PoRT  AU  FoiNG. 

.  (Foi.  935  /.) 

les  quaiz  de  ceste  ville  de  Paris,  le  long  de  la 
rivière  de  Seyne,  à  l'endroit  du  Port  au  Foing, 
pour  veoir  et  visiter  les  rigolles  et  tranchées  des 
terres  faictes,  de  vingt  toises  de  longueur  ou  envi- 
ron, sur  le  devant  dud.  port,  entre  icelluy  port  et 
le  chemyn  desd.  quaiz,  et  savoir  si  les  terres  du 
fons  desd.  tranchées  et  rigolles  est  bonne  et  sufll- 
finte  pour  Sc'urement  mectre,  asseoir  et  poser  les 


• 


'')  Voy.  an  sujet  des  fortifications  de  Paris  i  cette  époque ,  les  lettres  patentes  du  roi  Henri  II ,  données  à  Nantes,  le  1 8  juillel  1 55 1 , 
portant  que,  depuis  l'an  1925,  l'on  n'a  cessé  de  Iravaillcr  aux  murs  et  aux  fossés  de  la  capitale,  qu'il  veut  que  ces  travaux  soient  conti- 
nués de  la  larf;eiir  et  de  l'étendue  adoptées  jusque  là ,  et  poussés  activement  ;  et  que  le  Prévôt  des  Marchands  cl  les  Échevins  seront 
déchargés  de  toute  responsabilité  en  ce  qui  concerne  les  réclamations  faites  par  les  particuliers  qui  pourraient  se  prétendre  lésés 
dans  leurs  maisons  ou  propriétés  par  le  tracé  des  fortifications  et  les  travaux  pour  creuser  les  fossés  ou  élever  les  murs.  (Vidimus  de  cet 
acte.  Archives  nalionaUt,  K  95?i,  n°  3a.) 

(')  Pieux,  poteaux. 


2«4 


REGISTRES  DU  BUREAU 


fondemens  de  la  maçonneiye  et  murs  des  quaiz  que 
on  érige  et  construict  aud.  Jieu,  pour  le  proulfit  de 
la  republiq,  ulilité  de  la  marchandise  et  décoration 
de  ville,  sans  faire  pillolis  et  piatte  forme  de  ciiar- 
penterye,  ainsi  que  onfaict  communément  en  terre 
près  les  eaues;  mesmes  à  l'endroit  et  soubz  les  quaiz 
faiclz  de  nouvel  le  long  de  lad.  rivière,  depuis  led. 
port  tirant  à  l'Arche  Beaufilz. 

ft  Lequel  fons  desd.  tranchées  et  rigoHesfaictes pour 
asseoir  lesd.  fondations,  en  la  présence  de  maistre 
Robert  de  Beauvais,  ConlreroUeur  de  lad.  ville,  et 
de  Guillaume  Guillain,  Maistre  des  euvres  de  ma- 
çonnerye  d'icelle  ville,  nous  avons  veu  et  visité, 
ainsi  qu'il  appartient,  et,  pour  savoir  la  disposi- 
tion et  nature  de  lad.  terre  pour  asseoir  lesd.  fon- 
dations, avons  icelles  sondées  et  foullées  en  plu- 
sieurs et  divers  lieux  et  endroitz  avec  broches, 
pinces,  picqs  et  autres  instrumens  de  fer,  et  avons 
trouvé  que  seurement  on  peult  asseoir,  mectre  et 
fonder  la  maçonnerye  des  murs  desd.  quaiz  dans 
lesd.  tranchées  et  rigolles  sur  la  terre  descouverte 
à  présent,  parce  que  au  bout  de  lad.  descouverture 


[i55i] 

et  le  long  d'icelle,  au  fons  desd.  tranchées,  est  une 
terre  appellée  tuf  et  des  soubz  est  gros  gravier  et 
sable  areneux,  le  tout  ferme,  stable  et  inmobille, 
sans  jamais  avoir  esté  descouvert  ny  remué,  sem- 
blable à  rocher,  à  cause  que  led.  tuf  et  sable  ont 
l'ung  avec  l'autre  {sic),  et  n'a  que  faire  led.  lieu 
de  pillotis  ny  platle  forme  de  charpentorye  pour 
asseoir  la  maçonnerye,  ains  y  pourroit  nuyre  plus 
que  ayder,  à  cause  que  pour  ficher  les  pieux  pour 
led.  pillotis,  les  teiTes  se  pourroient  esventer  et  ou- 
vrir, encores  qu'ilz  soient  solides  et  stables,  comme 
dit  est,  ce  qu'ilz  ne  peuvent  faire  sans  les  rompre  et 
defiermer;  aussi  que,  pour  lesd.  fondations  desd. 
quaiz,  sont  mys  gros  libage  de  pierre  de  taille  et 
grans  quartiers,  avec  espérons  ou  contreforiz  der- 
rière, pour  supporter  les  terres, de  manière  que  lesd. 
murs  ne  sont  fort  fouliez  et  grevez  par  haulteur,  faiz 
ny  charge.  Tesmoings  noz  seingz  manuelz  cy  mys, 
les  an  et  jour  dessusdictz.n 

Ainsi  signé  :  (tLe  Breton,  Poireau,  Marcu/^nt  et 
Cbapponnet.d 

Et  en  la  marge  du  hault  :  «Ita  est,  de  Beauvais. a 


CCLXXVII  [CCXXVl].  —  Pour  la  réception  de  Motfs'DE  Chastillon,  Gouverneur  de  Paris. 

a8  septembre  i55i.  (Fol.  286  v°.) 

Lieutenant,  Lecomte,  Conseiller  en  Chastellet,  Ber- 


Du  mardi,  xxviii' jour  de  Septembre  mil  v"^  li. 

En  assemblée  lejourd'huy  faicte,en  l'Ostclde  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  ville,  pour  adviser 
sur  l'ordre  qu'on  doibt  tenir  à  la  reception^de  mon- 
seigneur de  Chastillon,  Gouverneur  de  Paris  et  Ysle 
de  France,  ou  lieu  de  feu  monseigneur  de  La  Roche- 
pot;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude 
Guyot  ; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier  et  Desprez ,  Esche- 
vins; 

Mess"  Viole  s'  d'Athis,  Bailly,  Courtin,  de  Livres, 
Perdrier,  Secrétaires  du  roy,  T.  de  Bragelongnc, 


thelemy,  Croquet  et  Hennequin,  tous  Conseillers  de 
lad.  ville. 

Après  ce  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
a  proposé  à  lad.  compaignée  que  mond.  s"'  le  Gou- 
verneur avoit  présenté  ses  lettres  à  la  court  de  Par- 
lement''', pour  estre  veriflBées  et  que  le  mesme  jour 
qu'il  seroit  receu  en  la  Court,  il  les  viendroit  pré- 
senter en  rOstel  de  lad.  Ville,  et  estime  que  ce  sera 
jeudi  t^';  par  quoy  auroit  faict  convoquer  la  présente 
compaignée,  pour  adviser  l'ordre  qu'on  debvoit  gar- 
der à  sa  réception.  Ce  faict,  a  faict  faire '^'  lecture 
du  Registre  des  délibérations  de  Conseil,  faisant 
mention  des  réceptions  de  feuz  mons""  de  Barbezieux 


<■'  Les  lettres  de  provisions  de  la  charge  de  Gouverneur  de  Paris  en  faveur  de  Gaspard  de  Coligny,  seigneur  de  Chàtilion,  qui 
allait  être  créé  bientôt  après  amiral  de  France  (i55a),  sont  datées  de  Fontainebleau,  le  9  septembre  i55j.  Elles  furent  enregistrées 
au  Parlement  de  Paris,  le  16  novembre  suivant  seulement  {Archives  nationales,  X"  8617,  fol.  244).  Le  s'  de  Chàtilion  était  cousin 
du  feu  s'  de  La  Rochepot  et  d'Anne  de  Montmorency,  au  fils  duquel  la  charge  avait  été  promise,  mais  qui  était  trop  jeune  alors 
pour  l'exercer.  François  de  Monlmorency,  depuis  duc  et  pair  et  maréchal  de  France,  succéda  à  Gaspard  de  Coligny,  l'an  i556,  dans 
le  gouvernement  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France. 

"'  La  réception  de  Coligny  au  Bureau  de  la  Ville  n'eut  lieu  cependant,  on  ne  sait  pour  quelle  raison,  que  le  9  février  iSSa, 
comme  on  le  verra  plus  loin.  A  cette  date,  on  trouvera  en  même  temps  le  texte  de  ses  provisions,  avec  la  mention  de  leur  enregistre- 
ment au  Parlement  de  Paris. 

'"  Le  mot  (tfairei)  a  été  ajouté  d'une  autre  encre  dans  l'interligne. 


[ib5i] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


265 


et  dud.  s' de  La  Rochepot  '''  et  du  présent  qui  leur  fut 
faict,  après  ieurdicte  réception. 

Don  faict  au  Gocverneur  prins 

SDR    LES    AÏDEsf^'. 

Et  tout  veu  et  considère',  ont  tous  conclud,  ad- 
visé  et  délibéré  qu'on  doibt  mander  mesd.  s"  les 
Conseillers,  les  seize  Quarteniers  avec  deux  notables 
bourgeois  de  chascun  quartier  pour  assister  en 
rOstel  de  lad.  Ville,  et  estre  presens  à  recevoir  hon- 
norablement  led.  s' Gouverneur,  le  jour  qu'il  viendra 
présenter  ses  lettres,  et  qu'on  luy  préparera  le  vin 
et  collacion  pour  luy  et  ses  gentilzhoinmes,  avec 
tartes,  dragées,  confitures,  fruitz  et  autres  choses 
convenables;  aussi  qui  luy  sera  faict  présent  de 
pareille  valleur  que  celuy  qui  fut  présenté  aud.  s' de 
La  Rochepot,  lequel  sera  employé  sur  le  compte  des 
aydes,  actendu  que  le  dommaine  de  la  ville  ne  le 
pourrait  porter,  ainsi  qu'il  a  esté  ccrtifBé,  tant  par 
led.  Prévost  (jue  Eschevins,  lesquetz  ont  dit  que, 
pour  Testât  de  l'année  escheuc  le  jour  saiuct  Jehan 
dernier,  ilz  esloient  redevables  à  mons''  le  Rece- 
veur. 


Droitz  pour  les  deux  lieuxtenans  de  la  Prevosté 

DES  MaRCHANS. 

Ce  faict,  mons''  m"  Thomas  de  Bragelongne, 
Lieutenant  de  lad.  Prevosté,  a  dit  et  declairé,  tant 
pour  luy  que  pour  m"  Augustin  de  Thou,  aussi 
Lieutenant  d'icelle,  qu'ilz  n'avoient  que  dix  livres  de 
gages  par  an,  qui  n'estoit  somme  raisonnable  pour 
assister  souvent,  comme  ilz  font,  à  tenir  le  siège  et 
oyr  les  causes  de  lad.  ville,  requerans  qu'il  pleust 
à  lad.  compaignée  y  avoir  esgard  et  leur  ordonner 
prandre  pareilz  et  semblables  droitz  de  gectons  et 
autres  menuz  droitz,  que  prend  chascun  an  le  Pro- 
cureur de  lad.  ville,  pour  augmentacion  de  gages; 
autrement  ilz  se  pourvoiroient  devers  le  Roy,  pour 
estre  taxez. 

Et  après  qu'il  s'est  retiré,  et  avoir  le  tout  mys 
en  deliberacion,  a  esté  advisé  et  ordonné  que  lesd. 
deux  lieuxtenans  auront  pour  une  foys  seullemenl 
lesd.  droitz  de  gectons,  escriptoires,  canyvetz,  lu- 
nettes et  autres  menuz  droitz;  el,  oultre  leurs  gages 
ordinaires,  leur  sera  faict  par  chascun  an  taxacion 
de  dix  livres  parisis  à  chascun  d'eulx  pour  la  juris- 
dition  des  aydes  venduz  par  le  Roy,  et  autres  mys 
sus  pour  la  soulle  de  l"  hommes. 


CCLXXVIll   [CGXXVII].  [COMMUMCATION   RELATIVE   À   LA  CLÔTURE  DE  LA  VILLE 

DU  CÔTÉ  DE  l'UmVERSITÉ,] 
i"  octobre  i.ïSi.  (Fol.  987  v°.) 


Du  premier  jour  d'Octobre  mil  v°  li. 

Aujourd'huy  est  venu  au  Bureau  de  la  Ville  de 
Paris  le  seigneur  de  Gange  '^\  gentilhomme  de  la 
Maison  du  Roy,  aconipaigné  de  maistre  Gabriel 
Montaigne  et  Jehan  Portinaris,  ingenieulx  dud.  sei- 
gneur, lequel  a  dict  qu'il  avoit  charge  de  monsei- 
gneur de  Chastillon,  Gouverneur  de  Paris,  de 
advertir  mess"  de  la  Ville  que  le  Roy,  à  son  retour 
d'Annet,  voulloit  trouver  la  désignation  de  la  clos- 
ture  et  accroissement  de  ceste  ville  du  costé  de 
l'Université  faicte,  et  les  pieux  plantez,  tant  pour 
la  muraille,  rampart,  fossez,  que  pour  les  portes  et 


boullevers,  et  que  led.  s'  Gouverneur  n'avoit  sceu 
venir,  comme  il  avoit  mandé,  mais  que  de  brief  il 
viendroit  apporter  ses  lettres  de  Gouverneur. 

Auijuel  mond.  s"'  le  Prévost  des  Marchons  a  faict 
responce  qu'ilz  se  recommandoient  humblement  à 
la  bonne  grâce  de  monseigneur  le  Gouverneur  et 
(ju'il  serait  le  très  bien  venu;  et  quant  au  reste, 
ilz  y  adviseroient  et  satisferoient  au  voulloir  du 
Roy,  toutes  les  foys  qu'il  plairoit  à  mons'  le  Prévost 
de  Paris  assister  à  lad.  désignation,  suyvant  les 
lettres  patentes  à  luy  adressantes.  Lequel  Montaigne 
a  dit  qu'il  advertiroit  mess"  les  Lieuxtenans  civil 


I 


"1  Antoine  de  La  Rochefoucauld,  seigneur  de  Barbezieux,  en  faveur  de  qui  le  gouvernement  de  l'Île-de-France  fut  réuni  à  celui  de 
Paris.  Il  fut  pourvu  de  l'un  et  de  l'autre,  après  Ip  décès  de  Jean  de  La  Barre,  par  lettres  du  12  mars  153.5  n.  s.  (Doni  Félibien, 
Hitl.  de  Pari»,  in-fol.,  t.  II,  p.  996,  et  Preuve»,  I.  IV,  p.  683).  François  de  Montmorency,  seigneur  de  La  Rochepot,  avait  été  nommé 
(îouvcrncur  di'  Paris  et  de  l'Iie-de-France ,  le  10  février  i538  (n.  s.),  et  confii-mé  dans  ces  deux  charges  le  la  avril  15/17.  ^^  ''^" 
reption  à  l'Hotel-de-Ville,  le  i"  avril  i538,  figure  sur  le  Registre  précédent,  imp.,  p.  36i. 

"  Ce  titre  a  été  inscrit  à  la  marge  d'une  écriture  différente,  postérieure  de  plus  d'un  siècle. 

™  On  conserve  aux  Arcliives  nationales  un  registre  de  comptes  des  cent  gentilshommes  de  la  Maison  du  Roi  pour  l'année  i552, 
sur  lequel  figure  un  Claude  de  Coninghan,  dit  Cange  (KK  ii3,  fol.  ig).  C'est  le  nom  qui  se  rapproche  le  plus  de  celui-ci.  Sur 
l'état  de  i553-i554,  il  est  appelé  Claude  de  Conignan,  seigneur  de  Cange.  (W.,  fol.  33.) 

m.  34 


IMPRtHtniE    H«TIOflALa. 


266 


REGISTRES  DU  BUREAU 


el  particulier  de  prandre  jour  pour  y  vacqucr,  et 
feroit  savoir  ce  qu'iiz  en  auroient  délibéré  à  mess" 
de  la  Ville. 

Ce  laict,  a  esté  délibéré  au  Bureau  d'icelle  Ville 
escripre  à  monseigneur  le  Connestable  excuses,  ac- 
tendu  que  de  présent  la  Ville  estoit  en  peyne  de 
recouvrer  l'argent  que  le  Roy  avoit  demandé.  Lequel 
s'  Connestable  a  faict  la  responce  qui  s'ensuit  : 

a  octobre  i55i. 

«Mess",  j'ay  receu  la  lettre  que  m'avez  cscripte 
et  me  semble  que  l'excuse  que  vous  prenez  sur  ce 
que  vous  a  esté  mandé  par  le  Roy,  que  vous  feissiez 
planter  les  pieux  pour  l'accroissement  de  vostre 
ville ,  n'est  suffisante  pour  vous  empescher  et  garder 
de  le  faire;  car  il  n'est  en  la  puissance  du  Roy  ne 
de  la  vostre,  d'en  faire  faire  la  closture  en  dix  ans. 


[i55i] 

Partant  vous  ne  sauriez  myeulx  faire  que  de  faire 
ce  qui  vous  a  esté  mandé,  afin  que  led.  seigneur 
puisse  veoir  le  desseing  de  cela,  puis  qu'il  en  a 
envye;  et  cela  ne  vous  empeschera  de  riens  pour 
la  levée  des  deniers.  Priant  Dieu  qu'il  vous  doint, 
mess",  ce  que  plus  desirez. 

t  Ce  II""*  jour  d'Octobre  mil  v"  li. 

tt  Je  vous  advise  que  cela  est  pour  faire  congnoistre 
à  ses  ennemys  que  les  desseings  qu'il  a  faictz  durant 
la  paix  ne  sont  point  pour  estre  empeschez  durant 
la  guerre,  qui  ne  soient  exécutez. 

fT  Vostre  bon  amy 

ttMoNTMORANCY.fl 

Et  au  dessus: 

vA  mess"  les  Prévost  des  Marchons  el  Eschevins  de 
la  ville  de  Paris,  n 


CCLXXIX  [CCXXVIII].  —  Tezé  du  quaï  neuf^. 


1 5  octobre  1 55 1.  (I""ol.  289  v°.) 


Du  \\°  jour  d'Octobre  mil  v"  li. 

Aujourd'uy  a  esté  toisé  le  quay  faict  de  neuf  de- 
puis le  port  et  arche  Beaufilz,  tirant  le  long  de  la 
rivière  de  Seyne,  jusques  devant,  opposite  et  viz  à 
viz  de  la  rue  Geuffroy  Lasnier,  par  maistres  Charles 
Lecompte,  Maistre  des  euvres  de  charpenteryc  de 
lad.  ville,  et  Loys  Poireau,  maçon  juré  du  Roy  en 
l'office  de  maçonnerye,  en  la  présence  de  sires  Jehan 
Lejay  et  Robert  Desprez,  Eschevins,  et  m"  Robert 
de  Beauvais,  ContreroUeur.  Lesquelz  ouvrages  de 
maçonnerye  et  taille,  gargouUes,  descentes,  arches, 
troux,  plateformes  et  tranchées,  le  tout  avallué  à 
mur,  selon  la  cbustume  de  Paris,  montent  huit  cens 
quarante  six  toises  demye,  cinq  piedz  et  demy, 
qui,  à  raison  de  ex  solz  tournois  la  toise,  vallent 
nu  "  vi"  LVi  livres  xi  solz  x  deniers  tournois.  Et  pour 


le  renforcissement  desd.  quaiz,  oultre  et  pardessus 
le  marché,  qu'il  a  convenu  faire,  à  cau-^e  des  terres 
mouvantes  qui  se  sont  trouvées  es  fondemens,  aval- 
luez  par  lesd.  jurez  à  iiii"  lxviii  livres  xvi  solz  ix  de- 
niers tournois. 

Laquelle  somme  a  esté  reduicte  par  mesd.  s"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  à  la  somme 
de  111°  xLui  livres  vui  solz  m  deniers  tournois;  qui 
est  en  somme  toute,  pour  tous  lesd.  ouvrages  faictz 
èsd.  quaiz,  comprins  led.  renforcissement  et  creue 
d'espoisseur  :  v"  cent  xxv  livres  vin  solz  vu  deniers 
tournois. 

Dont  a  esté  levé  acquict  de  la  somme  de  v"  livres 
tournois  seuUement,  à  cause  de  lad.  réduction.  Sur 
laquelle  somme  luy  sera  desduict  ce  qu'il  a  par  cy 
devant  receu  '2'. 


CGLXXX  [CCXXIX].  —  Pour  l'arrest  du  Gbant  Conseil  contre  la  Ville. 

ai  octobre  i55i.  (Fol.  388  v°.) 


Du  samedi,  xxiv' jour  d'Octobre  mil  v°  li. 
En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Oslel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Mar- 


chans, Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  ville,  pour 
adviser  sur  l'arrest  du  Grant  Conseil  ■'',  uaguores 
donné  contre  lad.  ville,  au  prouffit  de  maistre  Ro- 


'■'  Ce  paragraphe  Cgure  sur  le  Registre  après  deux  délibérations  des  ai  et  27  octobre.  Nous  le  replaçons  à  son  ordre  chrono- 
logique. 

■''  A  la  suite  un  tiers  de  page  en  blanc. 

'''  L'arrêt  du  Grand  Conseil  dont  il  est  question  ici  et  qui  mit  fin  au  long  différend  entre  la  Ville  et  Robert  de  Beauvais,  fut 
rendu  le  i4  septembre  i55i.  Il  donne  gain  de  cause  à  celui-ci  et  le  maintient  en  possession  de  son  ollice  de  Contrôleur  des  deniers 


[i55i] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


267 


bert  de  Beauvais,  pour  raison  de  roflice  de  Contre- 
roileur  des  deniers  commungs,  dons  et  octroiz  de  lad. 
ville  ;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m' Claude  Guyot; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins; 


Mons'd'Athis  Viole,  de  Livres,  Courtin,  Leconte, 
Perdriev,  de  Jumeauville,  Berthelemy,  Larcher,  Cro- 
quet, Hennequin,  Conseillers  de  lad.  ville. 

Pour  ce  qu'il  ne  s'est  trouvé  nombre  suffisant, 
a  esté  remis  l'assemblée  à  mardi  prochain,  une 
heure  de  relevée  précisément. 


CCLXXXI  [CCXXX].  —  Pour  l'office  de  Contberolleur. 

37  octobre  i55i.  (Fol.  aSg.) 


Du  mardi,  xxTu'jour  d'Octobre  mil  v'^li. 

Aujourd'uy,  suyvant  la  conclusion  de  samedi  der- 
nier, a  esté  faicte  assemblée  pour  adviser  sur  l'arrest 
dud.  Grant  Conseil  donné  contre  lad.  ville,  pour 
rofGce  de  Contrerolleur,  comme  dessus;  en  laquelle 
se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  Guvot; 


Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Eschevins; 

Courtin,  Perdrier,  de  Jumeauville,  T.  de  Brage- 
longne,  T.  de  Montmirel,  Larcher,  Berthelemy, 
Hennequin,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Tous  lesquelz,  voyant  la  compaignée  trop  petite, 
ont  remis  l'affaire  à  plus  grande  assemblée. 


CCLXXXII  [CGXXXI].  —  Viz  de  vieil  boys  pour  monter  au  corps  d'Hostel  neuf. 

i4  novembre  i55i.  (Fol.  2^0.) 


Du  xiv'  jour  de  Novembre  mil  v"  li. 

Aujourd'uy,  a  esté  arresié  et  ordonné  au  Bureau 
de  l'Oslel  de  la  Ville  que  le  péril  emynent  rapporté 
verballement  par  lesMaistres  des  euvres  de  maçon- 
neryeet  charpenterye  de  lad.  Ville,  cslre  au  viel  corps 
d'Hostel  d'icelle,  où  de  présent  se  tiennent  les  bu- 
reauix  tant  de  la  Justice,  Conseil  que  des  Recepte 
et  Greffe,  sera  par  lesd.  Maistres  des  euvres  osté  le 
plus  promptement  que  faire  ce  pourra,  les  desmo- 
licions  serrées  et  mises  appart  en  lieu  et  place  où 


elles  pourront  moings  empescher,  et  que  ce  qui  de- 
inourra  en  estât  dud.  viel  corps  d'Hostel,  led.  péril 
emynent  préalablement  osté,  sera  restably,  acten- 
dant  qu'il  convienne  desmolir  le  surplus  pour  faire 
les  fondemens  du  corps  d'Hostel  neuf,  où  sera  la 
grande  salle; 

Et  que  pour  monter  aux  bureaulx  du  pavillon  et 
autres  lieux  du  logis  neuf,  sera  faict  une  viz  ou 
escailler  du  viel  boys  estant  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
provenu  de  la  desmolition  des  maisons  de  Petit  Pont, 


communs  de  Paris  :  «tDici  a  esté  que  le  Conseil  a  déboulé  et  déboute  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevyns  de  la  ville  de  Paris  de 
la  publication  par  eulx  requise  desd.  lettres  du  seiziesme  janvier  mil  v°  quarante  neuf  (lellres  confirmant  les  privilèges  prétendus  par 
la  Ville  de  créer  ellc-niémc  un  Contrôleur  des  deniers  communs  et  cassant  les  provisions  royales  dud.  office  accordées  audit  de  Beau- 
vais, dont  il  a  été  question  ci-dessus,  au  9  août  i55o,  S  CCXXVIII,  p.  317),  et  a  ordonné  et  ordonne  que  lod.  de  Beauvais  sera 
receu  et  institué  aud.  oQice,  suivant  sad.  provision,  pour  icelluy  esercer  bien  et  deuement  et  faire  bon  et  loial  contrcrolle  de  toutes 
et  chascunes  les  receptes  et  despences  de  deniers  qui  se  feront  en  lad.  Ville,  cbascune  année,  en  quelque  manière  et  pour  quelque 
cause  que  ce  facent  lesd.  receptes  et  despences  en  lad.  Ville,  et  luy  a  le  Conseil,  par  provision  etjusques  à  ce  que  par  le  Roy  autre- 
ment soict  ordonné,  adjugé  et  adjuge  pour  ses  gages  de  tous  les  contrerolles  nécessaires  à  lad.  Ville  et  dehors  d'icelle,  la  somme  de 
sept  cens  livres  scullement  par  chascun  an ,  et  en  faisant  droict  sur  ladicte  exécution  d'arrest  provisionnel ,  a  déboulé  et  déboute  lesd. 
Perdrier  et  Bachelier  de  leursd.  causes  d'opposition.  Et  a  ordonné  et  ordonne  que  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Esclicvyiis  de  la  ville 
de  Paris  payeronl  aud.  de  Beauvais,  puis  le  jour  de  son  institution  par  provision  faicte,  pour  tous  les  contrerolles  par  luy  fairiz,  à  la- 
dicte raison  de  sept  cens  livres  seullement  par  chascun  an.  Et  a  led.  Conseil  condampné  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
la  ville  de  Paris,  ensemble  led.  Perdrier,  es  despens  des  susdictcs  instances  respectivement  et  sans  despens,  quant  aud.  Bachelier;  la 
tauiation  desd.  despens  aud.  Conseil  réservée.  Prononcé  aux  procureurs  des  parties,  à  Meleun,  le  xiv*  septembre  mil  v"  li.»  {Archivet 
nalionaU$,  V  lo.'iT),  i  la  date.) 

L'assemblée  de  Ville  convoquée  pour  délibérer  sur  la  décision  du  Grand  Conseil  ne  s'étant  pas  trouvée  en  nombre  sulTisant,  ni  ce 
jour,  ni  le  mardi  suivant ,  97  octobre,  t'affaire  fut  encore  une  fois  ajournée  indéGniment,  si  bien  que,  le  la  mai  i55a  .l'arrêt  n'avait 
pas  encore  reçu  son  exécution.  A  celte  date  le  Bureau  de  la  Ville  reçut  une  lettre  de  la  reine  Catherine  de  Médicis,  qui  lui  enjoignait 
de  payer  à  Boliert  de  Beauvais  l'arriéré  de  ses  gages  et  déclarait  que  la  volonté  du  Roi  était  qu'il  jouit  paisiblement  de  son  office  de 
Contrôleur.  Le  Conseil  de  la  Ville  se  soumit  enfin  et  décida,  deux  jours  après,  de  se  conformer  à  l'arrêt  du  lit  septembre.  (Voy.  ci- 
dessous,  aux  la  etià  mai  i55a.) 

34, 


368 


REGISTRES  DU  RUREAU 


à  l'endroit  d'une  voulte  imparfaicte  estant  à  costé 
dexire  de  la  grande  porte  et  entrée  dud.  Hostel  de 
Ville,  pour  passer  du  dessus  de  lad.  voultc  au  grand 
escailler  dud.  corps  d'Hostel  neuf,  et  que,  tant  pour 
la  conservation  d'icelle  voulte  que  tenir  les  personnes 
à  couvert,  sera  faicl  sur  icelle  voulte  ung petit  comble 
de  charpenterye,  qui  sera  couvert  de  la  tuille  dud. 
viel  corps  d'Hostel. 

Et  affin  que  les  armes  et  autres  munitions  de 
guerre  qui  sont  de  présent   en  icelluy  viel  corps 


[i55i] 

d'Hostel  ne  se  perdent  et  degastent  en  faisant  lad. 
desmolition,  a  esté  aussi  ordonné  que  icelles  muni- 
tions seront  portées  et  mises  es  haultes  chambres  et 
greniers  dud.  logis  neuf,  aux  lieux  plus  commodes 
et  à  propos,  et  que  de  toutes  lesd.  munitions  et 
artillerye  de  lad.  ville  sera  faict  ung  sommaire 
inventaire  par  les  Contrerolieur  et  Maistre  d'Ar- 
tillerye  d'icelle;  lequel  sera  apporté  au  Rureau  avec 
les  clefz  desd.  chambres  et  greniers  où  seront  mises 
lesd.  munitions. 


CGLXXXIII  [CCXXXII]. —  Procession  faicte  par  le  Roy''). 

18  novembre  i55i.  (Fol.  288.) 


Du  xviii'  jour  de  Novembre  mil  v"  li. 

Aujourd'uy,  suyvant  les  mandemens  le  jour  d'hier 
envoyez  à  mess"  les  Conseillers,  Quarteniers  et 
bourgeois  de  la  ville  de  Paris,  ont  este  mess"  les 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  lesd.  mandez,  à 
la  procession  generalle  et  solempnelle  qui  a  esté 
faicte  par  le  Roy  nostre  sire  et  plusieurs  princes  et 
grans  seigneurs,  la  Royne  et  plusieurs  dames,  de 
la  Saincte  Chappelle  en  l'Eglise  de  Paris  et  à  l'en- 
tour  de  la  Cité,  oii  furent  portées  plusieurs  beaulx 
reliquaires,  et  mesmement  le  Sainct  Sacrement  de 


l'autel,  la  Saincte  Couronne  d'Espines,  la  Croix  de 
Victoire,  les  chasses  mons"'  sainct  Marceau  et  de 
madame  saincte  Geneviefve  et  plusieurs  sainctes 
reliques  de  toutes  les  parroisses  de  Paris;  où  assis- 
tèrent mess"  de  la  court  de  Parlement,  des  Comptes, 
des  Generaulx  et  autres  officiers  du  Roy;  lad.  Ville 
avec  ses  archers,  arbalestriers  et  hacquebuliers, 
marchans  en  leur  ordre  acoustumé.  Et  fut  célébrée 
la  grande  messe  en  lad.  Eglise  par  mons''  l'Evesque 
de  Paris,  qui  feist  led.  jour  son  entrée  en  cesledicte 
ville  (2). 


CGLXXXIV  [CCXXXUI].  —  [Procédé  pour  nettoyer  la  Ville 
proposé  par]  Gilles  Desfroissiz. 

5  décembre  i55i.  (Fol.  a4i  '''.) 


Du  samedi,  v' jour  de  Décembre  mil  v°  li. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  i'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  ville,  pour 
adviser  sur  certaines  re(juestes  présentées  au  Conseil 
Privé  du  Roy,  renvoyées  à  lad.  ville,  pour  en  avoir 
advis  et  dud.  Conseil,  par  Gilles  Desfroissiz,  maistre 
des  forges  de  Raveau''';  en  laquelle  se  sont  trou- 
vez, c'est  assavoir  : 

Mons''  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude  Guyot; 

Mons''  Luillier,  mons''  Desprez ,  Eschevins  ; 

Mess"  d'Athis,  de  Livres,  de  Jumeauville,  T.  de 


Bragelongne,  T.  de  Monlmirel,  Larcher,  Berthelemy, 
Leiievre,  Croquet,  Hennequin,  Conseillers  de  lad. 
Ville. 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans 
a  faict  faire  lecture  desd.  requestes,  dont  la  teneur 
ensuit: 

(f  A  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris,  supplie  humblement  Gilles 
Desfroissiz,  maistre  des  forges,  comme  ainsi  soit 
qu'il  ayt,  dès  le  mercredi,  xxviii"  jour  d'Octobre 
mil  y°  LI,  présenté  certains  articles  au  Roy  et  à  son 
Privé  Conseil,  tenu  led.  jour  à  Escouen  f^'  par  mes 


'')  Ce  paragraplie  est  place  sur  le  Registre  avant  les  quatre  précédents.  L'ordre  clironologique  est  ici  rétabli. 

<')  Cette  procession,  ainsi  que  les  cérémonies  de  l'entrée  d'Euslaclie  Du  Bellay,  cvêque  de  Paris,  dans  sa  ville  épiscopale,  sont 
décrites  au  long  dans  le  Registre  capitulaire  de  Notre-Dame,  aux  17  et  18  novembre  ]55i  {Archives  nationale!,  LL  a5o,  p.  376  à 
38a  ).  Une  autre  description,  rédigée  par  le  grelRer  du  Parlement  et  insérée  an  Registre  du  Conseil,  X"  1571,  fol.  1 1,  a  été  publiée 
par  Dom  Félibien,  Histoire  de  la  ville  de  Pans,  in-fol.  1.  IV  (Preuves,  l.  11),  p.  753. 

'■■''  Le  verso  du  fol.  aio  est  resté  eu  blanc,  sauf  les  quatre  premières  lignes. 

'')  Canton  de  la  Cbarité,  arrondissement  de  Cosne  (iN'ièvro). 

"i  Écoucn,  arrondissement  de  Pontoise  (Seine-et-Oise). 


[i55i] 

très  honnorez  seigneurs  les  reverandissiine  Cardinal 
de  Lorraine,  le  duc  de  Montmorency,  Gonnestable 
de  France,  le  Garde  des  Seaulx,  le  Mareschal  de 
La  Marche,  l'Evesque  de  Soissons  et  ie  gênerai  de 
La  Chesnaye,  par  lesquelz  seigneurs,  après  avoir 
entendu  iceulx  articles,  furent  baillées  à  vous,  nions' 
le  Prévost  des  Marchans,  afin  de  les  délibérer  avec 
mess"  les  Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  ville. 
Lesquelz  articles  sont  encores  par  devers  vous,  pour 
y  donner  vostre  avis,  et  faire  courir  les  eaues  par 
les  rues  de  Paris,  et  faire  emplir  les  fessez  depuis 
la  Bastille  jusques  au  Louvre,  et  iceulx  porter  bas- 
teaulx  et  vuider  les  inmondices  de  lad.  ville  C,  en 
payant  aud.  Desfroissiz  la  moictié  de  ce  qu'il  couste 
aux  habitans  et  forains  de  lad.  ville,  aux  tunibe- 
reaulx  à  vuider  lesd.  inmondices,  et  aussi  la  moictié 
de  ce  qu'il  couste  à  la  Maison  de  la  Ville  pour  curer 
les  fossez  oii  tumbent  les  espurins,  et  fraiz  à  cause 
des  inmondices,  ou  bien  que  les  propriétaires,  ioca- 
tifz  et  forains  payent  en  la  manière  acoustumée,  et 
la  Maison  de  la  Ville  ne  payera  rien  pour  l'advenir, 
pour  ce  qu'il  fault  fournir  la  somme  de  trente  mil 
escuz  pour  faire  les  fraiz. 

itEt  pour  ce  que  vous,  mond.  s' le  Prévost,  feisles 
responre  ausd.  s"  que  la  ville  estoit  à  retour  de 
douze  mil  livres,  et  qu'il  n'y  avoit  aucuns  deniers, 
et  que  si  les  pleiges  ou  mes  amys  ie  voulloient  four- 
nir, qu'ilz  seroient  remboursez  des  premiers  deniers; 
et  pour  ce  j'ay  tant  faict  avec  mes  amys  et  de  moy 
que  j'ay  trouvé  qui  advancera  sur  deux  fermes,  dont 
j'ay  baillé  et  présenté  requeste  au  Roy,  à  vous  ren- 
voyée, du  xvm"  jour  de  Novembre,  à  Paris,  pour  y 
donner  voslre  avis  ;  et  de  quoy  sur  les  pris  d'icelle , 
pour  ayder  à  ce  faire,  sera  advancé  trente  mil  livres 
tournois,  de  quoy  en  sera  rabatu  par  chascun  an 
la  somme  de  m"  livres  tournois,  en  baillant  lesd. 
fermes  qui  sont  les  xii  deniers  tournois  pour  muy 
de  vin  vendu  en  gros  en  la  ville  et  faulxbourgs  de 
Paris,  et  trois  solz  parisis  pour  queue  etxviii  de- 
niers parisis  pour  muy  porté  hore  par  gens  non 
previllegiez,  en  baillant  pour  dix  années,  à  com- 
mencer le  premier  jour  de  Janvier  prochain  \°  li,  et 
finissant  ie  premier  jour  de  Janvier  finissant  v'=  lxi, 
au  pris  qu'ilz  ont  vallu  depuis  dix  ans  passez,  et 
desd.  dix  années  passées  en  sera  faict  une  com- 
mune, le  fort  portant  le  foible.  Et  de  ce  baillera 
bonne  et   suffisante  caution  de  payer  de  moys  en 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


269 


moys,  ainsi  qu'il  sera  advisé,  en  rabatanl  lad.  somme 
de  trois  mil  livres  tournois  par  an.  Par  ainsi ,  Mess" 
pourroient  remplir  lesd.  m' livres  tournois  des  fraiz 
qu'il  couste  pour  lesd.  inmondices,  et  le  reste  y  a 
plusieurs  notables  personnages  qui  ayderont  voulen- 
tiers,  sans  aucune  contraincte,  à  ce  faire. 

(tEt  par  ce  aussi  qu'il  couste  beaucoup  à  vostre 
Ville  pour  les  aigoustz  d'icelle  qui  ne  laissent  à  estre 
ors  et  puans,  ainsi  que  chascun  congnoist,  et  en  ce 
faisant  sera  necte  et  claire  et  non  puante,  à  raison 
desd.  eaues  qui  par  icelle  courront  chascun  jour,  et 
qui  pourront  donner  grant  secours,  s'il  advenoit 
fortune  de  feu.  Et  led.  Desfroissis  baillera  bonne 
et  suffisante  caution  des  deniers  qu'il  en  recevera.  de 
iceulx  rendre  et  restituer,  en  deffault  de  ce  faire,  qui 
est  contenu  en  sesd.  articles,  ainsi  qu'il  en  sera  con- 
venu entre  vous  et  luy.  Et  afin  que  les  choses  soient 
et  demeurent  permanentes,  icelluy  Desfroissiz  offre 
qu'il  soit  employé  trois  mil  escuz  qui  seront  rabatuz 
sur  les  derniers  payemens,  en  une  maison  en  ceste 
ville  de  Paris. 

ttEt  aussi,  s'il  plaist  permeclre  par  le  Roy  et 
vous  aud.  Desfroissiz  faire  quatre  moulins  en  bas- 
leaulx,  comme  sont  sur  la  rivière  de  Loire,  savoir 
est  trois  à  bled  et  ung  pour  les  armuriers,  four- 
bisseurs  et  faiseurs  d'euvre  blanche,  qui  sera  au 
grant  prouffit  de  la  Republique,  et  iceulx  mettre  au 
dessoubz  des  arches  du  Pont  Nostre  Dame  et  du 
Change;  et  aussi  le  bacq  et  passag(!  du  Louvre  à  Sainct 
Germain  des  Prez,  qui  sera  au  grant  soulagement  des 
pontz,  pavez  et  empeschemens  des  barnois  qui  ordi- 
nairement sont  en  grant  foulle  dans  les  rues,  tant 
pour  gens,  chevaulx  et  mulles,  que  ordinairement 
l'on  n'y  peult  passer,  pour  la  grande  multitude  d'i- 
ceulx  harnoys,  lesquelz  pourront  passer  aud.  bac  et 
en  dilligence,  tant  pierres, piastre  que  autres  choses. 
qui  sera  une  grande  commodité  pour  lad.  ville;  et  le 
chahle  et  bac  ne  fera  aucun  empeschement  aux  bas- 
teaulx  montans  et  avallans,  ainsi  qu'il  est  contenu 
par  la  requeste  à  vous  renvoyée  par  led.  seigneur, 
dud.  xvni"  Novembre  oud.  an. 

ffEt  s'il  vous  plaist  accorder  aud.  Desfroissiz,  fera 
le  tout  faire  à  ses  despens  avec  lesd.  xxx"  escuz,  et 
demeurera  affecté  et  obligé  à  l'enlretenement  desd. 
vuidanges  et  choses  susdictes  lad.  maison,  moulins 
et  passage  dud.  bac,  avec  les  redevances  que  payent 
les  propriétaires  locatifz  et  estrangers  desd.  maisons 


'■'  En  cet  endroit,  on  lit  à  la  marge  celte  note,  disposée  comme  les  autres  titres  et  ëcrile  au  xvn'  siècle  :  tilnvmtion  de  tiettoier  la 
Ville  par  le  cours  de  la  riviéi'en. 


270 


REGISTRES  DU  BUREAU 


à  l'enlretenemenl  desd.  choses ,  pour  monstrer  que 
ied.  suppliant  y  veull  procéder  de  bonne  foy  à  faire 
ies  choses  dessusdictes. 

trCe  considéré,  il  vous  plaise  accorder  Ied.  bail 
desd.  fermes,  et  faire  le  marché  desd.  articles,  et 
accorder  ied.  passaige;  et  vous  ferez  le  grand  hon- 
neur, prouffit  et  utillilé  de  vostie  Ville  et  de  la  Re- 
publique. Et  a  le  suppliant  grant  vouiloir  de  vous 
faire  service,  comme  il  a  ja  parcy  devant  faict,  tant 
pour  les  bledz  qu'il  feist  venir  à  l'entrée  de  la  royno 
Leonor  à  Paris''*,  là  oii  il  valloit  sept  ou  huit  livres 
le  septier,  le  feist  avaller  et  amender  à  cinquante 
solz  tournois  et  trois  livres  ;  et  aussi  qu'il  a  rendu 
la  rivière  de  Curre  flottable,  et  monstre  à  mess"  les 
Eschevins  qui  pour  lors  feirent  faire  la  visitacion 
grant  nombre  de  boys  et  foreslz,  qui  sont  sur  icelle, 
qu'il  a  faict  enregistrer  en  voz  papiers  et  Greffe  de 
voslre  ville  de  Paris  ('^'  ;  et  encores  beaucoup  de 
moyens  de  vous  faire  beaucoup  de  services  en  beau- 
coup d'endroitz,qui  se  pourront  faire  à  pelilz  fraiz, 
qu'il  vous  dira  cy  après,  n 

Seconde  requeste  pour  ung  bac. 

t;  Plaise  au  Roy  permettre  et  octroyer  à  Gilles  Des- 
froissiz,  maistre  des  forges,  de,  pour  luy  et  ses 
hoirs  ou  ayans  cause,  ediffier  ung  bac  commung, 
pour  passer  et  rappasser  hommes,  femmes  et  enffans, 
bestes,  charrettes  et  charriotz,  de  sorte  que  chas- 
cun  qui  y  vouldra  passer,  pour  aller  du  Louvre  à 
Sainct  Germain  des  Prez,  payeront  pour  homme  et 
femme,  chascun  ung  denier,  pour  homme  et  cheval, 
trois  deniers,  et  pour  charrette  six  deniers,  et 
pour  chariot  xu  deniers  tournois.  Et  pour  ce  faire, 
fera  le  tout  à  ses  despeus.  Et  afin  que  la  corde 
ne  nuyse  ny  empesche  aux  basteauk  montans  et 
avallans ,  permectre  aud.  Desfroissiz  atacher  le  chable 


[i55i] 

ung  bout  à  l'une  des  tours  dud.  Louvre,  et  lautre 
bout  à  une  autre  tour  à  la  maison  de  Aesle,  en  la- 
quelle atache  [aura]  unepouUye  pour  passer  et  rap- 
passer Ied.  bac,  eu  la  sorte  qu'ilz  sont  sur  le  Rosne, 
qui  sera  pour  le  grant  soullagement  des  pontz  de 
cestedicte  ville  de  Paris  et  de  la  Republique,  et  par 
especial  pour  ceulx  qui  vouldront  bastir  vers  Ied. 
Louvre  pour  passer  la  pierre'^*.  Et  pour  ce  faire, 
Ied.  Desfroissiz  payera  par  chascun  an  aud.  seigneur 
en  son  dommaine,  en  ceste  ville  de  Paris,  vingt 
livres  parisis;  et  si  entretiendra  le  tout  à  ses  despens, 
et  Ied.  Desfroissiz  et  les  siens  prirent  Dieu  pour 
vostre  bonne  prospérité  et  santé,  n 

WV  requeste  pour  les  fermes. 

t  Plaise  au  Roy  bailler  les  fermes  des  douze  deniers 
pour  livre  du  vin  vendu  en  gros  en  la  ville  et  faulx- 
bourgs  de  Paris,  la  ferme  de  trois  solz  parisis  pour 
queue  et  xviii  deniers  parisis  pour  muy  du  vin  pas- 
sant et  tiré  hors  lad.  ville  par  gens  forains  non  pre- 
villegiez,  pour  le  temps  de  dix  années,  à  commen- 
cer du  premier  jour  de  Janvier  qu'on  dira  mil  cinq 
cens  cinquante  et  ung,  et  finissant  le  dernier  jour 
de  Décembre  y'  lxi;  les  cueillir  et  lever,  en  la  forme 
et  manière  que  par  cy  devant  a  esté  cueillve  et 
levée  par  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  ou 
leurs  fermiers  d'icelle  ville,  selon  l'edit  et  octrov 
faict  par  Ied.  seigneur  Roy  desd.  fermes,  pour  le 
pris  que  ont  vallu  lesd.  fermes,  les  dix  années  précé- 
dentes. Et  pour  ce  faire,  sera  prins  par  éxtraict  le 
calcul  des  valleurs,  selon  les  receptes  ou  baulx  faictz 
par  lesd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  durant 
lesd.  dix  années,  l'on  en  fera  une  commune,  la  forte 
portant  la  Ibible. 

tfEt  oultre  sera  advancé  comptant  aud.  seigneur 
la  somme  de  trente  mil  livres  tournois,  laquelle 


<■'  Le  volume  précédenl  contient ,  aux  années  1 5isg  et  1 53o ,  avant  l'entrée  de  la  Reine  et  au  moment  de  celte  cérémonie,  plusieurs 
délibérations  relatives  aux  approvisionnements  de  blé  (voy.  notamment  au  8  avril  et  au  a  septembre  iSag,  aux  aq  novembre  et  i"dé- 
cembre  i53o,  vol.  impr.,  p.  54,  58,  78,  77);  mais  le  nom  de  Gilles  Desfroissis  n'y  figure  pas.  En  revanche  nous  l'avons  rencontré 
à  maintes  reprises  dans  le  présent  Registre. 

'^'  Les  propositions  de  Desfroissis  pour  rendre  flottable  la  rivière  de  Cure,  furent  examinées  à  plusieurs  reprises  au  Bureau  de  la 
Ville,  et  donnèrent  lieu  à  des  expériences  qui  ne  furent  point  jugées  satisfaisantes,  comme  on  l'a  vu  précédemment  (p.  65,  66,  69, 
77);  mais  il  n'était  pas  homme  à  se  rebuter  pour  un  échec,  et  les  lettres  de  Henri  11,  du  ao  août  i55o  (ci-dessus,  p.  336  etsuiv.), 
en  faveur  de  Guillaume  Poussepain,  Guillaume  Salonnier  et  autres  marchands  de  bois  de  Paris,  sont  une  preuve  qu'il  avait  fini  par 
venir  à  bout  de  son  entreprise.  Un  de  ses  commanditaires,  Jean  Rouvet,  bourgeois  de  Paris,  en  usurpa  l'honneur  (voy.  p.  65,  note  a). 
On  voit  ici,  par  les  nouveaux  projets  de  Gilles  Desfroissis,  qu'il  avait  le  cerveau  fertile  en  inventions  et  en  combinaisons  financières. 
11  serait  assez  difficile  à  pareille  distance  de  se  prononcer  sur  leur  valeur  réelle,  et  de  dire  si  le  Conseil  de  Ville,  qui  les  rejeta  en 
bloc,  mérite  l'éloge  ou  le  blâme.  Cependant,  ce  Desfroissis  nous  apparaît  comme  le  type  curieux  d'un  esprit  dont  les  conceptions 
hardies  étaient  en  avance  sur  le  siècle. 

"'  A  la  marge  du  Registre,  en  regard  de  ce  passage,  on  lit  :  n Invention  d'un  bacq  pour  un  puisage  puhlicq-n ,  mots  ajoutes  par 
une  main  plus  récente. 


[i55i] 

souime  leur  sera  desduicte,  sur  le  pris  de  cliascune 
anne'e  commune,  la  somme  de  trois  mil  livres  tour- 
nois. Et  bailleront  iceulx  bonne  et  suffisante  caution 
aud.  seigneur  ou  au  Prévost  desdits  Marchans  et 
Eschevins,  de  payer  par  chascun  an  ou  chascun 
moys,  par  esgalle  portion,  les  pris  à  quoy  se  mon- 
teront la  valleur  desd.  années  communes,  sur  ce 
desduit  lesd.  trois  mil  livres  tournois  pour  chascune 
desd.  années." 

Et  au  bas  '')  desd.  requestes  est  escript  :  r  La  pré- 
sente requeste  est  renvoyée  aux  Prévost  des  Mar- 
chans, Eschevins  et  Conseillers  de  la  ville  de  Paris, 
pour  sur  icelle  donner  leur  avis. 

irFaict  à  Paris,  le  xvni"  jour  de  Novembre  mil 

V'  Ll.fl 

Signé:  tRobilurt." 

E>'SI'1T  LES  ARTICLES  PRESENTEZ  AL'  CoNSEIL  DU  RoY. 

!f  C'est  ce  que  Gilles  Desl'roissiz ,  maistre  des  forges 
dePryeî^',  deniourant  aud.  lieu,  veult  entreprandre 
de  faire  et  parfaire,  pour  le  bien  et  commodité  de  la 
republique  de  la  ville  de  Paris. 

fr  Premièrement. 

"Fera  venir  ung  cours  d'eaues  ayant  demy  pied  de 
diamètre,  au  sortir  du  canal  qui  Aura  incessammanl, 
et  les  mettra  par  toutes  les  grandes  rues  de  lad.  ville, 
comme  es  rues  Sainct  Honnoré,  Sainct  Martin,  Sainct 
Denis,  rue  au  Feurre,  descendant  aux  Halles,  passer 
par  le  Pont  Allez  et  descendre  à  la  Porte  Montmartre, 
et  autres  places  et  rues  qui!  fault  necressairement 
tenir  necte.«,  comme  la  vieille  rue  du  Temple,  rue 
de  Jouy,  Geufl'roy  Langcvyn,  rue  Sainct  Gervaiz, 
Verrerye,  Potcrye,  des  Lombars,  Auberv  le  Boucher 
et  autres  rues  en  lad.  ville  de  Paris,  la  rivière  de 
Seyne,  jusques  aux  fossez  qui  vont  de  la  Bastille  au 
Louvre. 

rrQui  sera  pour  tenir  la  Ville  necle  et  en  santé, 
subvenir  aux  perilz  et  dangers  du  feu  par  lesd.  eaues, 
dont  l'on  aura  prompt  secours,  estans  facillement 
retenues  èsd.  rues  en  telle  quantité  que  l'on  vouldra. 
Par  ce  ne  fauldrnit,  pour  tenir  lesd.  rues  nectes,  en- 
tretenir tant  de  tumbereaulx  qui  sont  de  grans  couslz 
et  despens,  fortz  que  à  tirer  les  grosses  inmondices 
qui  seront  delTendiies  gecler  èsd.  rues  et  cours  d'eaue, 
afin  qu'ilz  ne  demeurent  en  fons  desd.  cours  d'eaues, 
sur  peyne  de  l'amende. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


271 


rrEt  se  contentera,  pour  l'entretenement  desd. 
canaulx  et  cours  d'eaues  qui  feront  vuider  les  in- 
mondices de  lad.  ville,  de  cinq  cens  livres  tournois 
seullement,  qui  luy  seront  payées  par  chascun  an, 
à  ceste  charge. 

frEt  si  on  le  trouve  bon,  led.  Dcsfroissiz  entre- 
prandra  faire  curer  les  inmondices  par  les  rues  oii 
passeront  lesd.  cours  d'eaue,  et  tenir  vuides  et  nectz 
les  conduitz  par  où  elles  passent,  au  travers  des  fossez 
de  la  Ville,  pour  tumber  aux  fossez,  qui  les  conduit 
depuis  la  porte  Sainct  Anthoine  jusques  en  la  rivière 
de  Seyne,  au  dessoubz  de  Chailleau.  Lequel  fossé 
il  fera  tenir  autant  nect  (|u'il  est  aujoiird'uy  puant 
et  infaict,  y  faisant  courir  l'eaue  clere,  trois  foys 
la  sepmaine,  en  si  grande  quantité  que  ung  moullin 
à  bled  en  pourra  mouldre,  rendant  led.  fossé  au 
bout  de  chascun  an  en  aussi  bon  estât  ou  meilleur 
qu'il  n'est  de  présent; 

(cA  la  charge  qu'il  sera  payé  par  chascun  an  aud. 
Desl'roissiz,  ses  hoirs,  successeurs  et  ayans  cause, 
par  les  propriétaires  ou  localifz  des  maisons  de  lad. 
Ville,  pour  chascune  maison  estant  sur  lesd.  rues  où 
passeront  lesd.  cours  d'eaues,  la  moictié  de  ce  qu'ilz 
ont  acoustumé  de  payer,  pour  chascun  an,  aux 
tumbereaulx  portans  lesd.  inmondices;  dont  sera 
baillé  asseurance  aud.  Desfroissiz,  pour  en  estre 
payé,  comme  ceulx  qui  fournissent  iceulx  tumbe- 
reaulx. 

«Lesquelz  propriétaires  feront  nectoyer  la  fange  et 
ordure  qui  sera  aux  rues,  devant  leurs  maisons,  jus- 
ques dedans  lesd.  cours  d'eaues,  sans  ce  qu'ilz  y 
puissent  gecter  pierre,  sable  ou  terre,  ny  mectre 
aucun  rable  ou  rabot ''',  fors  seullement  la  fourche  ou 
râteau,  afin  que  lesd.  sables,  pierre  et  terre  de- 
meurent au  fons  desd.  ruisseaulx,  pour  estre  faiclz 
vuider  par  led.  Desfroissiz  par  tumbereaulx,  ou  au- 
trement,  afin  qu'ilz  n'empeschent  et  comblent  le  cours 
dud.  fossé. 

ir  Aussi  lesd.  propriétaires  ne  gecteront  et  ne  feront 
gecter  aucuns  sable,  terre  ou  pierres  dedans  lesd. 
ruisseaulx,  sur  peyne  de  l'amende  acoustumée,  qui 
tournera  au  proulfit  dud.  Desfroissiz; 

(tA  la  charge  pareillement  que,  pour  l'entretene- 
ment dud.  fossé  et  conduit  recevant  lesd.  inmon- 
dices, il  sera  payé  par  mess"  de  la  Ville  la  moictié 
de  ce  qui  leurcouste  à  l'entretenir  par  chascun  an;  et 


"'  Le  Ipxtc  porte  par  orrcur  :  Et  aiuti  detd.  roquettes. 
'''  Prye,  commune  de  la  Fermeté,  canton  de  Sainl-Bénin-d'Aiy  (Nièvre). 

"'   Ildhie,  instrument  à  manche  de  bols,  au  bout  duquel  se  trouve  un  fer  recourbe  en  forme  de  crosse;  rabot,  outil  fait  d'une  longue 
perche  terminée  par  une  petite  planche  carrée,  servant  aux  balayeurs  des  rues  pour  entraîner  la  boue. 


272  REGISTRES 

pour  le  congnoistre,  de  dix  années  en  sera  faicte  une 
commune. 

«Fera  aussi  passer  Teaue  depuis  la  rivière  de 
Sevne,  tout  à  l'entour  de  lad.  Ville,  depuis  lad.  ri- 
vière de  Seyne  le  long  de  la  Rastille  jusques  à  la 
porte  neufve  du  Louvre,  par  les  fossez  d'icelle  Ville, 
en  telle  quantité  qu  elle  portera  basteau  depuis  lad. 
porte  neufve  jusques  à  lad.  Rastille. 

T  Qui  servira  pour  la  fortifficacion  d'icelle,  pour  la 
commodité  de  ceulx  qui  habiteront  es  quartiers  qui 
sont  loing  de  la  rivière,  et  pour  porter  la  pierre  et 
autres  matières  qui  pourroient  estre  neccessaires, 
quant  on  vouldra  faire  besongner  aux  murailles  de 
lad.  Ville. 

rLesquelz  fossez  seront  entretenuz  plains  de  lad. 
eaueparled. Desfroissiz,àsesdespens,hors  les  periiz 
et  fortunes  de  la  guerre,  pour  le  prouffit  qui  en  vien- 
dra, tant  par  mouUins  à  bled  que  y  pourra  faire  bas- 
tir  led.  Desfroissiz  que  de  la  pesche  du  poisson  qu'il 
y  mectra;  prouflit  aussi  des  basteaulx  qu'il  y  fera 
faire  pour  aller,  venir,  passer  et  repasser;  le  tout  de 
grande  commodité  à  lad.  Ville. 

tf  Et  pourra  pour  ccst  effect  ied.  Desfroissiz  prandre 
les  eaues  neccessaires  oii  bon  luy  semblera,  sans  en- 
dommager les  cours  des  fontaines  de  lad.  Ville,  et 
passer  ses  canaulx  et  conduitz  par  les  lieux  moings 
dommageables  pour  lad.  Ville,  et  plus  propres  pour 
les  acommoder. 

ft  Pourra  aussi  se  ayder  et  servir  aux  bastimens 
desd.  moullins  des  murailles  qui  de  présent  sont 
faictes  aux  deux  boutz  desd.  fossez,  tant  devers  la 
Bastille  que  vers  lad.  porte  neufve;  lesquelz. moulins 
demeureront  perpétuellement  affetz  à  l'entretenement 
desd.  eaues. 

r Toutes  lesquelles  choses  il  enireprend  faire  et 
parfaire  dedans  quinze  moys,  en  luy  fournissant  la 
somme  de  trente  mil  escuz,  par  les  termes  qui  seront 
advisez;  pour  laquelle  il  baillera  et  fournira  bonne 
et  suflisante  caution  de  rendre  ce  qu'il  aura  receu, 
en  deffault  de  faire  et  parfaire  lad.  entreprinse. 

(t  Estant  comptant,  pour  faire  congnoistre  qu'il 
désire  plus  le  bien  de  la  Republique  que  le  sien  par- 
ticuilier,  que  de  lad.  somme  de  xxx"  escuz  soleil  il 
soit  prins  et  retenu  la  somme  de  six  mil  livres  tour- 
nois, laquelle  sera  employée  en  ung  héritage  au  nom 
dud.  Desfroissiz  en  lad.  Ville,  pour  luy  demeurer 
propre  et  aux  siens,  ou  de  luy  ayans  cause,  affecté 
et  ypothcqué  perpétuellement,  avec  les  conditions  cy 


DU  BUREAU  [i55i] 

devant  apposées,  à  l'entretenement  des  choses  des- 
susdictes.  Et  en  ce  faisant,  led.  Desfroissiz  demeu- 
rera quicte  et  exempt,  luy  et  ses  hoirs,  de  tous 
subsides  mys  et  à  mectre  des  denrées  et  marchan- 
dises ,  que  luy  et  les  siens ,  demeurans  en  lad.  maison , 
qui  sera  acheptée  et  baillée  aud.  Desfroissiz  '''.  » 
Lesd.  articles  signées  dud.  Desfroissis. 

Lesquelles  trois  requestes  et  lesd.  articles  ont  esté 
communiquées  au  Procureurdu  Roy  et  de  lad.  Ville, 
qui  auroit  requis  que  la  présente  assemblée  fut 
faicte. 

[Délibération  sur  les  propositions 
DE  Gilles  Desfroissis.] 

Et  après  ce  que  mond.  s"^  le  Prévost  des  Marcbans 
a  proposé  à  lad.  compaignée  que  dernièrement,  le 
Roy  estant  à  Escouen,  il  receust  lettres  pour  aller 
trouver  led.  seigneur  le  lendemain,  ce  qu'il  feist,  et 
fut  mandé  l'apres  dinée  au  Conseil,  où  led.  Des- 
froissiz proposa  le  contenu  en  la  première  de  ses 
requestes  et  articles.  Ce  qui  fut  trouvé  bon  par 
mesd.  s"  du  Conseil;  lesquelz  lui  dirent  qu'il  falloit 
regarder  les  moyens  de  faire  ce  que  proposoit  led. 
Desfroissiz.  A  quoy  mond.  s"'  le  Prévost  feist  responce 
que,  pour  le  présent,  il  seroit  impossible  d'y  en- 
tendre et  qu'il  n'y  avoit  nulz  deniers  à  la  Ville;  et, 
bien  encores  qu'il  y  en  eust,  la  Ville  n'avoit  point 
acoustumé  de  contracter  de  si  grande  somme,  sans 
entendre  les  moyens  par  lesquelz  led.  Desfroissiz 
pourroit  acomplir  ce  qu'il  promecloit;  et  que,  s'il 
voulloit  les  declairer  à  mesd.  s"  du  Conseil  et  à  luy, 
qu'il  en  feroit  le  rapport  au  Conseil  de  la  Ville, 
pour  adviser  sur  ia  commodité  ou  incommodité 
d'icelle,  et  pour  appeller  gens  ingenyeulx  et  con- 
gnoissans  si  la  chose  se  pourroit  parfaire,  et,  quant 
elle  seroit  faicte,  si  elle  seroit  de  durée  et  prouffi- 
table  à  lad.  Ville. 

Et  combien  que  lors  led.  Desfrossiz  n'eust  encores 
parlé  des  deux  autres  requestes,  mesme  de  celle  fai- 
sant mention  du  bail  des  fermes,  toutesfoys,  il  dit 
à  mesd.  s"  du  Conseil  que,  ayant  eu  congnoissance 
de  Desfroissiz,  pour  avoir  entendu  que  aulresfoys  il 
avoit  contracté  avec  la  Ville  et  prins  du  Roy  cer- 
taines fermes  à  main  ferme,  à  bas  pris,  à  la  charge 
de  faire  venir  grande  quantité  de  boys  en  cesie  Ville, 
il  se  trouveroitcy  après  qu'il  ne  propose  lesd.  articles 
que  pour  parvenir  à  avoir  autres  des  fermes  de  lad. 


''>  Sic.  Les  deux  mots  :  trdevraient  fayern  manquent  pour  compléter  le  sens  de  cette  phrase. 


[i55i] 

Ville,  aussi  à  main  ferme,  pour  faire  son  prouffit, 
et  de  ceuk  qui  lui  en  baillent  les  mémoires,  et,  en 
ce  faisant,  faire  le  grant  dommage  du  Roy  et  de  la 
Ville.  Depuis  led.  Desfrossiz  a  présenté  au  Conseil 
lesd.  requestes,  qui  ont  esté  renvoyées  à  ceste  com- 
paignée  pour  en  adviser. 

Après  laquelle  proposicion ,  mesd.  s"  les  Conseillers 
de  la  Ville  ont  esté  d'avis  de  faire  appeller  led.  Des- 
froissiz  pour  entendre  de  luy  les  moyens  par  les- 
quelz  il  entendoit  parvenir  à  la  parfection  de  ses 
promesses. 

En  la  présence  duquel  Desfroissiz,  pour  ce  ap- 
pelle, mond.  s'  le  Prévost  a  [de]  rechef  faict  entier 
récit  du  contenu,  tant  en  lad.  requeste  que  èsd.  ar- 
ticles, le  priant  qu'il  voulsist  dire  à  lad.  compaignée 
lesd.  moyens  pour  adviser  s'ilz  porteroient  commodité 
ou  incommodité  à  lad.  Ville;  luy  promectant,  s'il  se 
trouvoit  bons  et  durables,  que  autre  que  luy  n'y 
seroit  employé;  et  que  la  Ville  n'avoit  point  acous- 
tumé  de  faire  marchez,  sans  entendre  ce  qu'elle  cou- 
Iractoit. 

Led.  Desfroissiz  a  faict  responce  qu'il  ne  declai- 
reroit  jamais  ses  moyens  et  qu'on  se  devoit  fier  en 
luy,  et  qu'il  n'y  feroit  point  de  faulte;  et  n'estoit 
raeu  à  si  bonne  ouvre  que  par  la  dévotion  qu'il  avoit 
au  bien  de  la  Ville,  et  pour  faire  prier  Dieu  pour 
luy  par  tous  ceulx  qui  en  auroient  congnoissance. 

Sur  quoy,  après  que  led.  Desfroissiz  a  esté  retiré 
et  que  plusieurs  de  la  compaignée  ont  dit  avoir  dès 
longtemps  congneu  led.  Desfroissiz  grant  entre- 
preneur et  petit  exécuteur,  mesmes  qu'il  avoit  esté 
conlrainct  habandonner  son  train  de  marchandise, 
pour  les  grandes  debtes  qu'il  devoil,  et  avoit  esté 
contrainct  se  retirer  en  Nyvernois,  pour  tenir  des 
forges  et  boys  de  La  Charilé,  soubz  Jehan  Rouvet,  et 
(|ue  la  ferme  du  poisson  de  mer  qui  luy  a  esié  cy 
devant  baillée, il  l'a  incontinant  cédée  et  transportée 
à  Fiacre  Rouvet,  Christofle  Aubery,  Henry  Guyot  et 
autres,  qui  font  de  présent  pareille  poursuitte  soubz 
le  nom  dud.  Desfroissiz,  pour  avoir  les  fermes  con- 
tenues en  son  autre  requeste;  et  est  certain  que,  si 
aujourd'uy,  la  Ville  avoit  consenty  led.  bail  estre 
faict,  ce  seroit  le  dommage  du  Roy  et  de  lad. 
Ville; 

A  esté  conclud  et  délibéré  que  tant  s'en  fault  que 
l'on  doibve  faire  marché  avec  led.  Desfroissiz,  qu'il 
ne  doibt  seullement  estre  oy,  et  que,  puisqu'il  ne 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


273 


veult  dire  les  moyens  de  faire  ce  qu'il  promect,  il  est 
à  croire  que  ce  sont  toutes  inpostures  pour  parvenir 
à  son  intencion  de  recouvrer  les  fermes  qu'il  demande  ; 
et  est  notoire  qu'il  n'est  maçon,  charpentier,  geo- 
metrien,  ne  architecte.  Et  quant  encores  il  pourroit 
faire  ce  qu'il  promect,  pourroit  apporter  beaucoup 
d'incommoditez  à  la  Ville,  mesmement  durant  l'iver, 
qu'elle  seroit  toute  plaine  de  glasses,  et  au  dégel 
empliroit  d'eaue  toutes  les  maisons;  et  quant  il 
prandroit  deux  piedz  d'eaue  en  carré  en  la  rivière, 
pour  faire  ce  que  dessus,  il  seroit  cause  d'empes- 
cher  la  navigation  au  temps  d'esté,  parceque  le  plus 
souvent  il  y  a  si  peu  d'eaue  en  la  rivière  que  les 
basteaulx  demeurent  à  sec,  et  sont  les  voicturiers 
contrainctz  d'alléger,  encores  que  leurs  basteaulx 
soient  peu  chargez.  Aussi  tel  ouvrage  ne  se  doibt 
entreprendre  durant  la  guerre,  mais  durant  la  paix, 
qu'on  doibt  penser  à  la  décoration  des  villes. 

Quant  à  la  seconde  requeste,  a  esté  dit  que  cy 
devant  le  Roy  a  décerné  ses  lettres  patentes  à  mess" 
les  Prévost  de  Paris  et  des  Marchans,  pour  establir 
ung  bacqf'l  au  lieu  que  requiert  led.  Desfroissiz,  du- 
quel bac(|  led.  seigneur  Roy  a  fait  don  à  la  ville, 
pour  le  revenu  d'icelluy  estre  employé  à  la  despence 
de  la  closture  nouvelle  des  faulxbourgs  de  l'Univer- 
sité, et  que,  quant  la  Ville  trouvera  la  commodité 
de  faire  led.  bac,  elle  le  fera.  Parlant,  ne  doibt  estre 
oy  led.  Desfroissiz. 

Quant  à  la  troisiesme  et  dernière  requeste,  après 
que  le  papier  du  bail  des  fermes  a  esté  veu  au  Rureau 
de  la  Ville  par  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  ainsi  que  a  récité  led.  s'  Prévost  à  lad. 
compaignée,  et  qu'il  a  esté  trouvé  que,  faisant  une 
année  commune  des  dix  dernières,  la  ferme  de  l'im- 
position de  douze  deniers  pour  livre  du  vin  vendu 
en  gros  reviendrait  seullement  à  viii'  vi"  x  livres  pa- 
risis,  combien  que  de  présent  elle  soit  baillée  à  xv' 
u'  livres  parisis,  et  les  trois  années  précédentes  à 
XII,  XIII  et  xiiii  '  livres  parisis,  ce  seroit  la  perte  très 
évidente  du  Roy,  lequel  seigneur  Roy,  soubz  l'ombre 
de  l'advance  de  xxx"  livres  tournois,  perderoiten  dix 
années  plus  de  lx  '  livres  parisis,  et  seroit  ung  évident 
dommage  pour  les  affaires  dud.  seigneur;  lequel,  de- 
puis son  advenement  à  la  couronne,  a  recouvert  sur 
la  plus  valleur  de  lad.  ferme  et  autres,  vendues  par 
le  feu  Roy  à  lad.  ville,  la  somme  de  deux  cens  dix 
mil  livres  tournois,  à  constitucion  de  xvii"  v'  livres 
tournois  de  rente,  en  deux  parties.  Laquelle  rente 


'"'  Lettres  datées  de  Sainl-Germain-en-l«iye,  le  9  septembre  i55o,  publiées  ci-dessus,  page  aaS. 
III. 


35 


I¥  PRIME  ni  E     HATIONALS. 


274 


REGISTRES  DU   RUREAU 


[i55i] 


seroit  impossible  à  lad.  ville  payer,  au  moyon  de  la 
diininulion  de  lad.  ferme,  et  du  rabaiz  (ju'il  lauldroit 
l'aire,  par  chascuu  au ,  sur  le  pris  d'icelle,  de  la  somme 
de  trois  mil  livres  tournois  pour  le  remboursement 
de  xxx'  livres  tournois  d'avance.  Et  parlant,  ne  re- 
viendroit  lad.  ferme  es  mains  de  lad.  Ville  que  à  six 
mil  deux  cens  dix  livres  parisis  par  chascun  an,  qui 
seroit  telle  et  si  évidente  diminution  que  impossible 
seroit  payer  les  rentes  sur  ce  constituées  et  autres 
assignations  et  charges,  mises  sur  les  plus  valleurs 
d'icelle  ferme  et  autres. 

El  quant  à  la  ferme  des  trois  solz  pour  queue  et 
xviii  deniers  parisis  pour  nuiy  de  vin,  tire'  hors  par 


gens  forains,  appartenant  à  la  Ville,  y  auroit  aussi 
grande  diminution;  cl  pour  autant  que  sur  icelle 
ont  esté  constituées  autres  rentes,  le  Conseil  a  esté 
d'avis  qu'elle  se  doibt  bailler  d'an  en  an  au  plus 
offrant  et  dernier  enchérisseur,  en  la  manière  acous- 
tumée.  Autrement,  seroit  donner  occasion  à  ceulx  qui 
ont  rentes  constituées  sur  lesd.  fermes  de  se  plaindre , 
et  retirer  ceulx  qui  ont  voulloir  de  secourir  le  Roy 
en  ses  affaires  de  bailler  argent  à  lad.  ville;  la- 
quelle, par  ce  moyen,  demeureroit  du  tout  descheue 
du  bon  crédit  qu'elle  a  eu  jusques  à  huy,  et  lequel 
crédit  elle  a  tousjours  vouUu  employer  pour  le  ser- 
vice du  Roy  <•'. 


GGLXXXV  [CCXXXIV].  —  Pour  l'entrée  de  mons'  le  Légat. 


la  décembre  i55i.  (Fol.  aig.) 


Du  samedi,  xii"  jour  de  Décembre  v°  li. 

En  l'assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  l'Ostel  de 
la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevius  et  Conseillers  de  lad.  ville,  pour  adviser 
sur  Tenlrée  de  Monseigneur  le  Légat  du  Pape'-',  qui 
.se  fera  demain;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est 
assavoir  : 

Mons^le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude  Guyol; 

Mess"  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esciievins; 

Mess"  Courtin,  T.  de  Rragelongne,  T.  de  Monl- 
mirel,  Lecomte,  Conseillers  de  lad.  ville. 

Après  lecture  des  lettres  missives  du  Roy  envoyées 
pour  ceste  fin,  a  esté  conclud  et  advisé  qu'on  yra  au 
devant  dud.  Légat  simplement,  c'est  assavoir: 

Le  corps  de  la  Ville,  en  leurs  habitz  my  parliz. 


acompaignez  d'aucuns  Conseillers,  Quarteniers  et 
quatre  bourgeois  mandez  de  chascun  quartier,  avec 
les  compaignées  d'archers,  arbalestriers  et  hacquebu- 
liers.  Et  luy  sera  présenté  à  l'entrée  de  la  ville  ung 
ciel  de  damas  blanc,  qui  sera  porté  par  les  maistres 
de  la  Drapperye,  depuis  lad.  Porte  Sainct  Jacques 
jusques  à  Sainct  Estiennedes  Grez,  où  il  sera  prins 
par  les  maistres  de  l'Espicerye  et  porté  jusques  à 
Sainct  Yves,  oii  le  prandront  les  maistres  de  la  Mer- 
cerye  et  le  porleront  jusques  à  l'Hostel  Dieu,  oîi  le 
prandront  les  maistres  de  l'Orfaverye  et  le  porteront 
jusques  en  l'Eglise  de  Paris.  Et  sera  faict  présent 
aud.  Légat  de  quatre  quartes  d'ypocras  blanc  et 
quatre  quartes  cleret,  et  quatre  quartes  de  vermeil, 
avec  douze  doubles  livres  de  espices  de  chambre. 


CCLXXXVI  [GCXXXV].  —  L'entrée  du  Légat. 

i3  décembre  i55i.  (Fol.  aiy  v".) 


Du  dimenche,  xm°  jour  de  Décembre  mil  v'li. 

Aujourd'uy,  suyvant  la  délibération  du  Conseil 
du  jour  d'hier,  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  ville  partirent  de  l'Ostel  d'icelle 
Ville, environ  une  heure  après  mydi,  vestuzdc  leurs 
robbes  my  parties,  acompaignez  de  plusieurs  Con- 
seillers, Quarteniers  et  bourgeois  d'icelle,  les  sergens 
vestuz  de  leurs  robbes  et  navii-es  d'argent,  les  trois 
bcndes  d'archers,  arbalestriers  el  hacquebutiers  qui 


alloient  devant.  Et  aussi  y  estoient  les  depputtez  pour 
porter  le  ciel  des  quatre  marchandises,  c'est  assavoir 
la  Drapperic,  l'Espicerye,  la  Merceryeet  l'Orfaverye, 
vestuz  de  leurs  bons  habitz,  qui  allèrent  attendre  led. 
Légat  aux  lieux  à  eulx  ordonnez. 

Et  allèrent  tous  à  cheval  droict  à  Sainct  Jacques 
du  Hault  Pas,  oii  esloit  logé  led.  Légat;  el  eulx 
arrivez,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans,  acom- 
paignez des  Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  ville, 


"1  Les  trois  quarts  du  fol.  369  verso,  à  la  suite  de  ce  paragraphe,  sont  demeurés  en  blanc. 

"'  Ce  Légat  était  Jérôme  Veralli,  aliàs  Vcraldo,  évéquo  de  Porto,  d'Ascoli,  puis  do  Caserte,  cl  archevêque  de  Rossano,  cardinal 
prêtre  du  titre  de  Saint-Martin-aux-Monts  et  du  titre  de  Saint-Marcel  (mort  en  1 555).  Le  Roi  lui  avait  accordé,  le  4  décembre  pré- 
cédent, par  lettres  données  à  Fontainebleau,  le  placel  nécessaire  pour  l'exercice  do  sa  légation.  (Archives  nal.,  reg.  du  Parlement, 
X'"86i7,  fol.  273.) 


[i55i] 

luy  feist  la  révérence  pour  toute  la  Ville,  et  iuy  dit 
ce  qu'il  s'ensuit  : 

Harrngue  faicte  a  Monseigneur  le  Légat. 
ff  Monseigneur  Reverendissime,  les  habilans  de 
ceste  ville  de  Paris,  cappitalle  du  très  chrestien 
Royaulme  de  France,  très  humbles  et  très  obeyssans 
subgectz  du  Roy  très  chrestien ,  premier  filz  de  nostre 
mère  saincle  Eglise,  le  plus  excellent,  vertueulx, 
viclorieulx  et  magnagnime  de  tous  les  Princes  de 
la  terre,  se  resjouyssent  à  vostre  nouvelle  venue,  et 
vous  présentent  par  moy,  pour  tous  les  estalz  d'icelle 
ville,  très  humble  révérence  en  tel  honneur  et  obeys- 
sance  qu'ilz  doibvent  et  veuUent  porter  au  sainct  et 
très  sacré  Siège  Apostolique,  duquel  vous  faictes  icy 
la  légation;  supplient  très  humblement  le  Pasteur 
Souverain,  espoulx  de  nostredicte  mère  l'Eglise, 
vouUoir  par  sa  bonté  inspirer  au  cueur  de  nostre 
Sainct  Père,  son  vicaire  et  lieutenant  en  terre, 
Kvesque  et  Pasteur  de  toute  la  Republique  chres- 
tienne,  la  volunlé  de  dellaisser  les  armes  qu'il  a 
prinses  contre  le  Roy''',  premier  filz  d'icelle  Eglise, 
pour  ambrasser  la  paix  et  donner  à  tout  ce  grant 
Irouppeau  pasture  qui  soit  à  luy  et  à  nous  fructueuse 
et  salutaire.  Monseigneur,  vous  soyez  le  très  bien 
venu.» 

Led.  seigneur  Reverendissime  luy  feist  responce 
en  langue  italienne.  Et  entre  autres  choses  luy  dit 
(jue  nostre  Sainct  Père  avoit  en  singulière  recom- 
mandation le  Roy,  qu'il  tenoit  pour  très  cher  filz  de 
l'Flsglise  et  que  la  guerre  s'esloit  meue  plus  par  l'in- 
discrétion des  ministres  de  Sa  Saincteté  que  par  sa 
volunté. 

Y  allèrent  aussi  mess"  de  la  Court  de  Parle- 
ment''^i  et  des  Comptes  en  leurs  liabitz  noirs,  qui 
feirent  autre  harangue  pour  lesd.  Courts. 

(îe  faict,  s'en  retournèrent  par  la  porte  Sainct 
Jacques,  en  l'ordre  qui  ensuit  : 

Premièrement,  marchoienl  lesd.  trois  bandes  d'ar- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


275 


chers,  arbalestriers  et  hacquebutiers,  bien  montez  et 
équipez  de  leurs  hocquetous  et  portans  la  javeline 
de  barde; 

Après  marchoient  les  sergens  de  la  ville  à  cheval, 
vestuz  de  leurs  robbes  my  parties  et  leurs  navires 
d'orfaverye  sur  l'espaulle  ; 

Après  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins,  vestuz  comme  dit  est; 

Après  mess"  les  Conseillers  de  lad.  Ville; 

Après  mess"  les  Quarteniers; 

Après  les  bourgeois  de  chascun  quartier  mandez; 

Après  eulx,  marchoient  les  gens  et  train  dud.  Lé- 
gat avec  son  dataire; 

Après  marchoit  mond.  s'  le  Légat,  acompaigné 
de  monseigneur  le  Cardinal  de  Meudon. 

Et  en  entrant  en  lad.  Ville,  à  lad.  porte  Sainct 
Jacques,  leur  fut  mys  led.  ciel  de  damas  blanc  sur 
eulx,  qui  fut  porté  par  lesd.  maistres  et  gardes  de 
la  Drapperye  jusques  à  Sainct  RenoisI,  oii  il  fut 
prins  par  les  maistres  de  l'Espicerye  et  porté  jusques 
à  Sainct  Yves,  où  estoient  les  maistres  de  la  Merce- 
rye  qui  le  prindrent  et  le  portèrent  jusques  à  l'Hos- 
tel  Dieu,  où  le  prindrent  les  maistres  del'Orfaverye, 
qui  le  portèrent  jusques  à  Nostre  Dame. 

Après  lesd.  Cardinaulx,  marchoient  mess"  de  la 
court  de  Parlement,  vestuz  simplement  de  robbes 
noires,  et  devant  eulx  leurs  huissiers  aussi  vestuz  de 
noir  et  tenans  verges  en  leurs  mains. 

Harangue  faicte  par  le  Recteuh. 
Et  eu  passant  par  devant  Sainct  Eslienne  des 
Graiz,  led.  seigneur  I^egat  s'arresta  pour  oyr  et 
entendre  la  harengue  qui  luy  fut  faicte  par  le  Rec- 
teur de  l'Université,  en  la  manière  acoustumée  d'an- 
cienneté. Et  continua  son  chemyn  jusques  à  Nostre 
Dame,  où  il  fut  receii  par  nions' l'Evesque  de  Paris, 
acompaigné  de  son  doyen  et  chanoines,  et  conduict 
jusques  devant  le  maistre  hostel,  en  chantant  Te 
Detim  landamus.  Et  là  feist  les  sermens  acoustumez 
et  donna  la  bénédiction  au  peuple'^'. 


I 


1')  Le  conflit  onlre  Jules  III  et  Henri  II  avait  pour  origine  la  proteclioii  accordée  par  ce  dernier  au  duc  de  Païuie  que  le  Pape,  de 
concert  avec  l'Empereur,  voulait  déposséder.  Jules  avait  excommunié  le  Roi  et  menaçait  de  mettre  le  royaume  en  interdit.  Henri  II, 
par  représailles,  défendit  à  ses  sujets  de  porter  de  l'argent  à  Rome  et  de  s'adresser  à  d'autres  qu'aux  ordinaires  pour  toutes  les  affaires 
ecclésiastiques.  Le  Pape  se  radoucit  bientôt  et  s'employa  même  à  faire  la  paix  entre  le  Roi  et  l'Empereur. 

'"  Le  Parlement  avait  reçu  la  veille  une  lettre  du  Roi ,  datée  de  Fontainebleau ,  le  9  décembre ,  l'invitant  «à  l'Iionnorer  [  le  Légat  ] 
à  Son  entrée  en  nostre  bonne  ville  de  Paris,  recevoir  et  accompaigner,  ainsi  qu'il  est  accoustumé  en  semblable  cas».  La  cour  nomma 
aussitôt,  pour  aller  au  devant  du  Légat,  une  députation  composée  de  ses  Présidents  et  de  seize  Conseillers.  (Rfg-  du  Conteil, 
V  1571,  fol.  85.) 

'"  Le  Registre  capituiaire  du  i3  décembre  i55i  contient  une  relation  détaillée  de  la  réception  qui  fut  faite  au  Légat  Veraido  eu 
l'église  Notre-Dame  de  Paris.  {Archkei  nat.,  LL  aSo,  p.  897.) 

35. 


276 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i55i] 


CCLXXXVII  [GGXXXVI].  —  Procession  solempnelle  comre  les  hérétiques. 

37  décembre  i55i.  (Fol.  aSi.) 


Du  dimenche ,  xxvii"  Décembre  mil  v"  li. 

Aujourd'lmy,  suyvant  les  lettres  envoye'es  par  le 
Roy  à  la  court  de  Parlement,  a  esté  faicl  une  belle 
procession  generalle  de  l'Eglise  Nostre  Dame  de  Paris 
en  TEsglise  monseigneur  Saiact  Gervaiz;  en  laquelle 
a  esté  dit  et  célébré  la  grande  messe  par  mens'" 
TEvesque  de  Paris  en  la  présence  de  monseigneur 
le  Légat,  envoyé  de  nostre  Sainct  Père  le  Pape, 
qui  faisoit  l'office,  acompaigné  de  plusieurs  Evesques 
et  gardaus  les  ceremonyes  eclesiastiques.  Durant  la- 
quelle messe  se  faisoit  le  sermon,  au  cimetière  dud. 
Sainct  Gênais,  par  mons"^  Maillart. 

A  laquelle  messe  et  procession  assistèrent  mes- 
seigneurs  de  la  court  de  Parlement,  vestuz  de  leurs 
robbes  d'escarlate  et  mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins,  vesluz  de  leurs  robbes  my  parties, 
plusieurs  Conseillers,  Quarteniers  et  quatre  bour- 
geois de  chascun  quartier  mandez,  vestuz  de  leurs 
bons  habitz. 

Laquelle  Ville  s'estoit  assemblée  en  l'Ostel  d'icelle 
avec  les  trois  nombres  d'archers,  arbaleslriers  et  hac- 


quebutiers,  qui  servoient  de  mectre  ordre  et  éviter 
à  la  fouUe  du  peuple.  Et  fut  lad.  Ville  la  première 
en  lad.  église  Sainct  Gervais,  environ  neuf  heures 
du  matin.  Et  partit  lad.  Gourl  du  Pallais ,  sans  aller 
à  Nostre  Dame;  vindrent  en  lad.  église  Sainct  Ger- 
vais; et  estoit  assise  lad.  Court  dedans  le  cueur 
du  costé  dextre,  et  lad.  Ville  du  costé  senestre,  es 
haultes  chaizes. 

Et  après  lad.  messe  dicte  et  célébrée,  allèrent 
tous  en  procession  le  long  de  la  rue  Sainct  Anthoine 
jusques  à  la  rue  des  Ballais;  et  remontèrent  le  long 
d'icelle  jusques  au  coing  de  la  rue  des  Juifz,  derrière 
le  petit  Sainct  Anthoine,  en  portant  plusieurs  beaulx 
reliquaires,  et  mesme  une  ymage  de  Nostre  Dame 
d'argent  qui  fut  icelle  beniste  par  ied.  Légal  et  par 
luy  mise  et  posée  au  coing  de  la  rue  des  Juifz,  où  le 
feu  Roy  en  avoit  autresfoys  mis  une  d'argent,  pour 
reparer,  pour  la  seconde  foys,  l'injure  faicte  par 
meschantz  hérétiques  à  une  autre  ymage  Nostre 
Dame  qui  estoit  aud.  lieu,  qui  avoit  esté  rompue  et 
cassée  '''. 


CGLXXXVIII  [GCXXXVII]. —  Lettres  missives  du  Roy. 


3i  décembre  i55i.  (Fol.  aSi  v°.) 


Du  dernier  jour  de  Décembre  mil  v'  cinquante 
et  ung. 

Aujourd'huy,  ont  esté  apportées  certaines  lettres 
missives  du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

(f  A  noz  très  chers  et  bien  amez  les  Eschevins ,  Conseil- 
lers, bourgeois,  manans  et  habitans  de  nostre  bonne  ville 
et  cité  de  Paris. 

a6  décembre  i55i. 
rDe  par  le  Roy. 

«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  advisé  que 
pour  recouvrer  plus  facillement  argent  de  la  vente 


de  nostre  dommaine  et  aydes,  que  nous  avons  or- 
donné cstre  faicte  en  la  généralité  d'oultre  Seyne 
et  Yonne,  pour  subvenir  à  la  grande  despence  que 
nous  avons  à  supporter  l'année  prochaine,  pour  ré- 
sister aux  entreprinses  de  l'Empereur,  il  nous  est 
besoing  retirer  de  vous  toutes  les  fermes  des  gros  et 
huitiesmes  de  la  banlieue,  et  des  quartiers  de  Hure- 
poix,  la  Brye  et  de  la  France  qui  vous  ont  esté  avec 
autres  fermes  de  nostre  ville  de  Paris  vendues  et 
aliienées,  à  faculté  de  rachapt  perpétuel,  par  feu 
nostre  très  honnoré  seigneur  et  père,  que  Dieu 
absolve,  et  au  lieu  desd.  fermes  vous  bailler   par 


'''  Cette  mutilation  avait  eu  lieu  dans  la  nuit  du  dimanche  i3  au  lundi  ih  décembre  précédent.  Le  Parlement  s'occupa  do  cette 
affaire  dans  la  séance  du  Conseil  du  17  décembre  et  décida  ce  qui  suit  :  nPour  avoir  preuve  et  procéder  à  la  punition  exemplaire 
et  exécution  du  scandaleux  opprobre  commis...  en  l'image  de  la  Vierge  Marie  estant  derrière  l'église  du  Petit  Sainct  Anthoine,  a  esté 
enjoinct  à  l'Evesque  de  Paris,  présent,  décerner  et  faire  publier  monitoires  et  censures  à  fin  do  révélation  par  tous  les  prosnes  des 
églises  de  son  diocèse;  et  pareillement  au  Lieutenant  criminel  de  la  Prevosté  de  Paris,  pour  ce  mandé,  de  enquérir  en  toute  diligence 
des  delinquans,  les  prendre  et  appréhender,  et  procéder  contre  eulx  à  punition  exemplaire»  {Archivée  nat.,  X'*  1671,  fol.  107  v°). 
Le  27  décembre,  l'Evêque  de  Paris  vint  de  nouveau  à  la  cour  et  lui  communiqua  dos  lettres  missives  da  roi,  datées  de  Blois,  le 
18  décembre,  ordonnant  la  procession  générale  relatée  ici.  Le  Parlement  fit  Iranscriro  les  lettres  sur  son  registre  et  prit  les  mesures 
nécessaires  pour  en  assurer  l'exécution  {M.,  fol.  ii5  v°).  Voir  aussi  dom  Félibien,  Hiiloiredela  ville  de  Paris,  t  IV  {Preuves,  t.  Il), 
p.  755. 


[i559] 

cschange,  transport  et  deliaissement ,  à  lad.  faculté  de 
rachapt,  le  prouflît  et  revenu  de  telz  noz  magua- 
zins  et  greniers  à  sel  de  lad.  généralité'  que  vous 
vouldrez  choisir,  pour  le  payement  des  rentes  cons- 
tituées sur  lesdictes  fermes  et  autres  parties  par 
nous  assignées  sur  icelles,  ainsi  que  vous  dira  de 
nostre  part  nostre  amé  et  féal  conseiller,  Notaire  et 
Secrétaire,  et  ContreroUeur  de  nostre  Chancellerye, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


277 


m'  Claude  Guyot,  Prévost  des  Marchans,  présent 
porteur,  lequel  vous  croirez  comme  nous  mesmes. 
Ce  faisant ,  vous  nous  ferez  service  très  agréable. 


p Donné    à 


Blois,  le  xxvi"  jour   de   Décembre 
Signé:  r: HENRY. 

BuRGENSIS.'n 


1552. 


CCLXXXIX  [CCXXXVIIl].  —  Délibération  pour  l'eschange  des  fermes  des  villages 

AUX  MAGAZIXS. 

4  janvier  jSSa.  (Fol.  aâa.) 


Du  un*  jour  de  Janvier  mil  v"  li. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  l'eschange  que  le  Roy  entend  faire  des  fermes 
de  la  banlieue,  Hurepoix,  la  Brye  et  la  France,  ven- 
dues par  le  feu  Roy  à  icelie  ville,  à  rachapt  perpétuel, 
ainsi  qu'il  est  contenu  es  lettres  de  créance  par  luy 
envoyées  à  mess"  les  Eschevips,  Conseillers,  Quar- 
tcniers  et  bourgeois  de  lad.  ville,  cy  dessus  enregis- 
trée ;  en  laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m'  Claude  Guyot; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins; 

Mess"  d'Alhis,  de  Livres,  Perdrier,  de  Jumeau- 
ville,  T.  de  Bragelongne,  de  Montmirel,  Vivyen, 
Henne(]uin,  Larcher,  Croquet,  Lelievre,  Conseillers 
d'icelle  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
dit,  pour  sa  créance,  que  le  Roy  avoit  cesle  année  à 
soustenir  la  guerre  contre  l'Empereur  et  ses  alliez, 
qui  faict  grandz  preparulifz  pour  venir  assaillir  le 
Royaulme,  sans  l'armée  qu'il  a  en  Ilalye  avec  celle 
du  Pape;  à  quoy  est  besoing  virillement  et  promp- 
tement  résister,  et,  pour  ce  faire,  trouver  deniers, 
sans  lesquelz  la  guerre  ne  se  peult  exécuter,  et  pour 
iceulx  recouvrer,  aymoit  myeulx  vendre  son  dom- 
mainc  et  aydes  que  de  trop  charger  son  peuple.  Et 
pour  ce  que  plus  promptement  il  pourra  trouver 
deniers  à  la  vente  desd.  petites  fermes  des  villaiges 
aux  habitans  d'iceulx  ou  autres  qui  la  vouldront 
achepter,  avoit  délibéré  de  les  retirer  d'icelle  Ville, 


en  luy  baillant  en  contre  eschange  telz  maguazins 
que  le  Conseil  de  lad.  Ville  adviseroit;  et  que  en  ce 
faisant,  icelie  Ville  n'auroit  point  d'interest,  mais 
seroit  encores  myeulx  asseurée  en  prenant  lesd. 
maguazins,  car  au  lieu  d'avoir  à  faire  à  plusieurs 
gens  de  village  incongneuz,  elle  n'auroit  à  faire  que 
à  trois  ou  quatre  bons  gros  marchans ,  bien  applei- 
gez,  habitans  en  cestedicle  ville,  ou  autres  bien 
cautionnez  et  asseurez. 

Pour  l'eschange  des  petites  fermes. 
Et  sur  ce  a  mys  la  matière  en  délibération,  et 
demandé  l'avis  et  oppinyon  à  tous  les  assistans. 
Tous  lesquelz  ont  condud  et  advisé  qu'ilz  n'y  trou- 
voient  aucun  interest;  mais  aclendu  que  l'achapt 
desd.  fermes  a  esté  faict  par  le  consentement  des 
bourgeois,  manans  et  habitans  de  lad.  ville,  qu'on 
doibt  mander  les  Quarleniers  et  bourgeois  d'icelle  en 
l'assemblée  generalle,  qui  se  fera  jeudi  à  une  heure 
de  relevée,  en  la  grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville , 
ad  ce  que  ceste  eschange  et  mutacion  ne  leur  sem- 
blast  estrange  et  doubteuse. 

Pour  un  cirurgien  nouveau. 
Pour  les  façons  du  pavé. 
Ce  faict,  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a  dit 
et  proposé  en  lad.  assemblée  que  mess"  de  la  Court 
l'ont  adverty  qu'il  y  avoit  en  ceste  Ville  ung  cirurgien 
nouveau  venu,  qui  estoit  excellent  pour  inciser  et 
tailler  de  la  pierre,  plus  que  ne  fut  jamais  maistre 
Cesart,  ne  autres,  et  que,  si  on  luy  vouUoit  donner 
quelque  previllege  en  cestedicte  Ville  et  quelques 


278 


REGISTRES  DU  BUREAU 


gaiges,  ce  seroit  occasion  de  le  retenir  et  faire 
aprandre  sa  science  aux  autres  cirurgiens,  dont  noz 
successeurs  habitans  de  cestedicte  Ville  pourroient 
avoir  secours,  quant  besoing  seroit ('>. 

Et  aussi  qu'il  y  avoit  procès  entre  aucuns  parti- 
culliers  habitans  de  la  rue  Sainct  Anthoine,  preten- 
dans  que  la  Ville  estoit  tenue  payer  la  façon  des 
pavemens  des  croisées  d'icelle  Ville  et  des  rues 
deppendans  d'icelles,  combien  que  par  les  registres 
de  lad.  Ville  on  ne  treuve  point  que  icelle  Ville 
fournisse  de  façons,  mais  bien  de  pave',  quant  ausd. 
croisées  seullement,  et  que,  s'il  convenoit  à  lad. 
Ville  fournir  de  façons,  aussi  bien  qu'elle  faict  de 


[i552] 

pavement,  le  domaine  d'icelle  ne  le  pourroit  porter. 

Sur  quoy,  mond.  s"^  le  Prévost  a  mys  le  tout  en  dé- 
libération, et  a  esté  conclud  par  toute  l'assistance 
que,  quant  aud.  cirurgien,  qu'on  ne  luy  devoit  riens 
promectre  ne  donner,  jusques  à  ce  qu'il  soit  plus 
expérimenté  et  que  lad.  Ville  sache  qu'il  scet  faire 
au  vray.  Et  oii  il  sera  trouvé  tel  cy  après  qu'on  dit, 
qu'il  seroit  bon  luy  donner  quelque  previllege  avec 
quelque  peu  de  gages  pour  le  faire  tenir  en  cestedicte 
Ville,  selon  ce  qu'on  verra  qu'il  le  devera  mériter. 

Et  quant  à  lad.  façon  du  pavement  des  croisées, 
qu'on  ne  doibt  riens  inover,  mais  faire  comme  on  a 
acoustumé  d'ancienneté. 


GCXC  [CCXXXIX].  —  Pour  le  bastiment  du  Petit  Pont. 


4  janvier  i553.  (Fol.  9,53  v°.) 


Dud.  jour. 

Après  lesquelles  délibérations,  mond.  s' le  Prévost 
des  Marchans  a  remonstré  que  les  Maistres  dos  ouvres 
de  lad.  Ville  avoient  faict  les  pourtraictz  et  devis 
pour  le  bastiment  du  Petit  Pont,  qu'il  a  monstrez  à 
lad.  compaignée. 


Et  après  avoir  esté  par  eulx  veuz,  se  sont  tous 
rapportez  à  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  les  conclure,  acorder  et  en  faire 
les  pris  et  marchez,  ainsi  qu'ilz  verront  estre  à 
faire.  Et  ont  declairé  que  lesd.  devis  leur  sembloient 
bons. 


CCXCI  [CCXL].  —  [Délibe'ration  touchant  l'Jeschange  des  fermes  aux  magazins. 

7  janvier  i5.^a.  (Foi.  253  v'.) 


Du  vu°  jour  de  Janvier  mil  v'=  li. 

En  assemblée  generalle  le  jour  d'huy  faicte,  en 
rOstel  de  la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des 
Marchans,  Eschevins,  Conseillers,  Quarteniers  et  six 
notables  bourgeois  de  chascun  quartier  de  tous  es- 
tatz,  mandez  en  la  grande  salle  de  l'Ostel  de  lad. 
Ville,  pour  adviser  sur  les  lettres  missives  du  Roy 
et  créance  sur  icelles,  pour  l'eschange  que  led.  sei- 
gneur entant  faire  des  fermes  des   villages  de  la 


banlieue, Hurepoix,  la  Brye  et  laFrance,  qu'il  veult 
retirer  et  bailler  en  contre  eschange  telz  magazins 
ou  greniers  à  sel  que  lad.  Ville  vouldra  choisir;  en 
laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans ,  m''  Claude  Guyot  ; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier  et  Desprez,  Esche- 
vins; 

Mess"  Violle,  Conseiller  en  la  Court,  Prévost, 
Conseiller  es  Generaulx,  de  Livres,  Secrétaire  du 


'')  Il  s'agit  de  Laurent  Tliélot,  cliirurgien  de  Trainel,  près  Nogent-sur-Seine  (Aube).  A  la  fin  de  décembre  i55o,  était  mort  à 
l'aris  m*  César  Devillo,  qui  avait  acquis  la  réputation  d'un  habile  opérateur  pour  la  taille  de  la  pierre.  Sa  perte  fut  vivement  ressen- 
tie et  le  Parlemenl  prit  t'iniliative  de  lui  chercher  un  successeur.  A  cet  effet  il  ordonna,  lo  7  janvier  suivant  (i55i  n.  s.),  que  les 
docteurs  do  la  faculté  de  médecine  et  les  maîtres  gradués  en  cbirurgie  s'assembleraient  pour  faire  choix  de  personnes  capables  de  rem- 
placer Deville  [Archives  nationales,  X''  iSôg,  à  la  date).  Les  candidats  à  cette  succession  n'étaient  pas  nombreux;  ou  dut  aller  à  trente 
lieux  de  Paris  chercher  un  opérateur  qui  réunit  les  qualités  requises.  La  cour  fit  bon  accueil  à  Thélot  et  le  recommanda  publiquement, 
comme  on  le  voit  ici,  après  une  enquête  prescrite  en  ces  termes,  le  mercredi  a  décembre  i55i  :  «La  court,  advertie  qu'en  reste 
ville  de  Paris  y  a  plusieurs  personnes  indisposées  et  malades  de  la  pierre,  et  que  pour  la  cure  et  (aille  d'icelle  est  nécessaire  y  com- 
mettre quelques  bons  et  expérimentez  personnages,  a  ordonné,  pour  à  ce  parvenir,  qu'aucuns  docteurs  de  la  faculté  de  médecine,  les- 
qiielï  ont  cy  devant  assisté  â  plusieurs  actes  et  incisions  de  lad.  pierre,  faictes  puis  nagueres  en  ceste  Ville  par  maistre  Laurens 
Tlielot,  chyrurgien  demeurant  à  Traynel,  près  Nogent  sur  Seyne,  s'assembleront  et  bailleront  leur  advis  à  lad.  court  sur  la  qualité, 
suilisance  et  expérience  dud.  Thelot  concernant  led.  art;  pour,  ce  faict,  estre  par  lad.  court  pourveu  ainsy  qu'il  appartiendra" 
{M.,  X"  1.571,  fol.  63  v"). 


[i552] 

Rov,  T.  de  Biiigeloiijjne,  Lieutenant  de  lad.  Pre- 
vosté,  Bertlielcmy,  Croquet,  Hennequin,  Conseiliers 
de  lad.  Ville; 

Sires  Jehan  Basannier,  Jehan  de  Sainct  Germain, 
Henry  Godeffroy,  m'  Pierre  Gohory.  m"  Pierre  Pel- 
lerin,  Thomas  Lelorrain,  Jacques  Kerver,  Jehan 
Lescalopier,  Nicolas  Hac,  Guillaume  Parfaict,  Jehan 
Boucher,  Guillaume  Danès,  Quarteniers  de  lad. 
Ville; 

Mons'  lesleu  Tardif , mons' Poncet ,  sireAnthoine 
Soly,  Philebert de  Crevecueur,  Jehan  Cousinot,  Roger 
Aleaume,  Gilles  Dupuys,  Anlhoine  Abeily,  Claude 
Defresne,  Estienne  Gregis,  Jehan  Contcsse,  Vincent 
Lefevre,  Claude  Choart,  Guillaume  Lecomle,  Jehan 
Dampmartin,  Nicolas  Prévost,  le  Receveur  de  la 
Saincte  Chappelle,  mons'  Lecomle,  advocat  en  Par- 
lement, Jehan  Leconte,  Girard  Fremyn,  bourgeois 
et  marchans  de  lad.  Ville  ; 

Et  plusieui-s  autres  Conseillers  de  la  court  de 
Parlement  et  de  autres  estalz  et  qualitez,  mandez  et 
dont  aucuns  ne  sont  comparuz. 

Après  lecture  desd.  lettres  missives  du  Roy,  et  que 
mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a  recité  sa  créance 
et  les  affaires  du  Roy,  telle  qui  la  proposa  lundi 
dernier,  et  qu'elle  est  enregistrée  dud.  jour,  a  mys 
la  matière  en  délibération,  et  demandé  l'avis  et  op- 
pinyon  aux  assistans,  chascun  en  particulier. 

Tous  lesquelz  ont  conclud,  advisé  et  délibéré  que 
l'on  doibt  accorder  au  Roy  lad.  eschange  des  petites 
Termes  de  la  banlieue  le  Hurepoix,  Brye  et  France, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


279 


qui  sont  estimées  valloir  de  xvin  à  xx'  livres  tour- 
nois par  chascun  an,  en  baillant  par  led.  seigneur  en 
contre  eschange  à  lad.  Ville  les  magazins  et  greniers 
à  sel  de  Chartres  et  Sens,  affermez  de  présent  à  xx" 
CL  livres  tournois  par  chascun  an,  à  la  charge  que 
icelluy  seigneur  promectera  garantir  à  tousjours 
lesd.  greniers  jusques  à  lad.  valleur  d'icelle  somme, 
par  chascun  an,  pour  convertir  et  employer,  ou 
lieu  desd.  fermes,  au  payement  des  rentes  consti- 
tuées sur  icelles  fermes,  fraiz  et  autres  charges  et 
assignations  sur  ce  baillées  par  le  Roy;  et  le  surplus, 
après  lesd.  rentes,  fraiz  et  assignations  sur  ce*'' 
payées,  s'aucune  chose  y  a  pour  le  prouffit  dud. 
seigneur,  sera  converty  en  achatz  desd.  rentes,  six 
moys  après  chascune  année  escheue. 

Et  aussi,  alTin  d'asseurer  lad.  Ville  et  les  particu- 
liers qui  ont  rentes  sur  lesd.  fermes,  ou  cas  que 
cy  après  lesd.  greniers  avec  les  autres  fermes  qui 
sont  et  demeurent  es  mains  de  lad.  Ville ,  ne  povoient 
satisfaire  au  payement  total  desd.  rentes,  fraiz  et 
assignations  sur  ce  baillez,  sera  requis  aud.  seigneur 
d'obliger  et  ypothequer  les  plus  valleurs  des  neuf 
autres  magazins,  cy  devant  venduz  par  le  Roy  à  lad. 
Ville,  pour  la  somme  de  m' m  escuz  soleil,  à  fournir 
et  payer  le  surplus  de  ce  qu'il  en  deffauldra,  et 
avec  autres  conditions  qu'il  sera  advisé  par  lad.  Ville, 
pour  la  seuretédesd.  particuliers;  et  que  led.  seigneur 
fera  ratiffier  lesd.  contractz  d'eschange  par  les  Cours 
souveraines,  comme  a  esté  fait  le  contract  de  la 
vente  desd.  fermes. 


CCXCII  [CCXLI].  —  Touchant  les  marchez  du  bastiment  du  Petit  Pont. 

9  janvier  tôâi.  (Fol.  255.) 


Du  IX""  jour  dud.  moys  de  Janvier  mil  v"  u. 

Aujourd'huy  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins,  eslans  assemblez  au  petit  Bureau  de  lad. 
Ville,  ont  advisé,  avant  que  faire  les  marchez  du 
bastiment  du  Petit  Pont,  de  communiquer  les  pour- 
traietz,  modelles  et  devis  qui  en  ont  esté  faicfz  par 
iceulx  Maistres  des  euvres,  à  mess"  les  Trésorier 
Groslier  et  s'  de  Clagny,  pour  en  avoir  leur  avis, 
et  encores  au  Maistre  des  euvres  de  maçonnerye  du 
Roy,  et  maistre  Loys  Poireau,  aussi  maistre  juré 
maçon;  et  (jue,  pour  ce  que  le  maistre  de  charpen- 
lerye  du  Roy  est  malade,  a  esté  advisé  qu'ilz  appel- 
leront Jehan  Reliée  et  Jehan  Fontaine,  jurez  du  Roy 
sur  le  faict  de  charpenterye. 


Suyvant  lequel  avis,  ont  esté  priez  mesd.  s"  Grol- 
lier  et  de  Claigny  se  voulloir  trouver,  le  lundi  xi""", 
en  rOstel  de  la  Ville. 

Auquel  jour  led.  s' Grollier  s'i  est  trouvé;  et  après 
avoir  veu  lesd.  portraictz  et  modelle  en  pierre,  qui 
a  esté  faicte  pour  le  rehaulsement  de  deux  pilles 
dud.  Petit  Pont,  portant  encorbellement  de  sept 
piedz  de  hault  de  grande  pierre  de  lyaiz,  ayant 
saillyc  de  v  piedz  de  chascun  costé,  à  prandre  du 
meilleur  de  la  pointe  desd.  pilles,  pour  sur  iceulx 
encorbcllemens  asseoir  les  soubz  poultreaulx  garnyz 
de  liens  pour  porter  les  poultres,  soubz  poultres  et 
poutreaulx  qui  porteront  les  planchers  et  pans  de 
charpenterye,  du  co&lé  de  l'eaue;  et  avoir  entendu 


"'  Los  mois  rbaillées  par  te  Ruyn  étaient  rvpétés  ici  ;  ils  ont  été  biffés. 


280 


REGISTRES  DU  BUREAU 


par  le  menu  les  devis  tant  de  lad.  maçonnerye  que 
charpenterye,  a  esté  d'avis  qu'il  failloit  suyvre  lesd. 
devis  et  modelles.  Et  luy  a  semblé  qu'il  ne  se  povoit 
aucune  chose  adjouster  pour  la   parfection   dudit 


[i559] 

ouvrage,  lequel,  estant  faict  et  parfaict,  selon  lesd. 
devis,  pourtraictz  et  modelle,  sera  de  très  longue 
durée,  de  grande  beaulté  et  décoration  pour  lad. 
Ville. 


GGXCIII  [CCXLIl].  —  [Travaux  à  faire  au  Petit  Chàtelet.] 

i3  janvier  i55a.  (Fd.  a55  v°.) 


Du  mardi,  xm*  jour  dud.  moys  de  Janvier 
mil  \'  Li. 

Ce  jour  d'uy,  mons'  le  Prévost  des  Marchans,  sires 
Jehan  Lejay  et  Robert  Desprez,  Eschevins  de  la  ville 
de  Paris,  m"  Robert  de  Beauvais,  Contrerolleur, 
acompaignez  des  Maistres  des  euvres  de  lad.  Ville, 
sont  allez  vers  mons''  le  Trésorier  Groslier,  lequel 
avoit  appelle  m"  Gilles  Le  Breton,  Maistre  des  euvres 
de  maçonnerye  pour  le  Roy  à  Paris,  et  Guillaume 
Le  Breton,  juré  du  Roy  aud.  estât  de  maçonnerye, 
et  sont  ensemblement  allez  au  Petit  Chasteiet,  pour 
veoir  et  adviser  ce  qui  esloil  affaire  oud.  Petit  Chas- 
teiet, tant  pour  le  recuUement  d'une  croisée  qui  em- 
pesche  les  bastimens  dud.  Petit  Pont,  comme  aussi 
pour  veoir  comment  seront  assis  les  encorbellemens 
qu'il  i'ault  mecire  du  costédud.  Petit  Chasteiet,  pour 
asseoir  les  poultres  qui  porteront  les  maisons.  Les- 
quelz  Bretons  en  ont  faict  et  baillé  leur  rapport  à 
mond.  s' le  Trésorier. 

Ce  faict,  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  ont  ordonné  aux  dessusdictz  Bretons  de 
veoir  avec  lesd.  Maistres  des  euvres,  en  la  présence 
dud.  Contrerolleur,  les  pilles  dud.  pont,  et  eulx  trou- 


ver, après  lesd.  pilles  veues,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
pour  veoir  les  decins,  modelles  et  devis  du  basti- 
ment  qui  se  doibt  faire  sur  lesd.  pilles. 

Ce  qu'ilz  ont  faict. 

Et  eulx  retournez  en  lad.  Ville,  en  laquelle 
avoient  pareillement  esté  appeliez  m"  Loys  Poireau, 
aussi  maçon,  m'  Jehan  Belée  et  m"  Jehan  Fontaine, 
charpentiers  jurez  du  Roy  en  cestedicte  Ville;  à 
tous  lesquelz  ont  esté  monstrez  les  pourtraictz,  de- 
cins et  modelle,  et  leuz  les  devis,  tant  de  la  char- 
penterye que  maçonnerye  qu'il  convient  faire  aud. 
pont,  ont  esté  priez  d'aviser  emsemble  sur  lesd. 
pourtraictz  et  devis,  savoir  s'il  se  peult  aucune 
chose  adjouster  ou  inmuer  pour  la  seurelé  et  bien- 
facture  desd.  bastimens,  ou  décoration  et  enrichisse- 
ment d'iceulx. 

Tous  lesquelz  ayans  emsemble  communiqué,  ont 
esté  d'avis  que,  pour  la  perfection  d'icelluy  euvre  et 
décoration  de  lad.  Ville,  il  failloit  suyvre  le  pour- 
traict,  decin  et  modelle  qui  est  demeuré  par  devers 
mesd.  sieurs  et  qui  avoit  esté  cy  devant  monstre  à 
mond.  sMe  Trésorier,  failloit  aussi  suyvre  les  devis, 
tant  de  la  charpenterye  que  maçonnerye. 


GCXGIV  [CCXLIII].  —  [Devis  des  travaux  soumis  à  mons"^  de  Glagny.] 


18  janvier  t55i.  (Fol.  a56.) 


Du  dimenche,  xviii°  jour  dud.  moys  de  Janvier. 

Ce  jour,  mons''  de  Claigny  est  venu  en  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  suyvant  la  prière  qui  luy  en  avoit  esté 
faicte;  et  après  communication  desd.  portraictz  et 
modelle  qu'il  a  trouvez  bien  faictz  et  devoir  cslre 


suyviz,  luy  a  esté  faicte  lecture  desd.  devis  qu'il  a 
trouvez  estre  très  bien  faictz.  Et  luy  a  semblé  que  si 
led.  ouvrage  est  faict  selon  lesd.  portraictz  et  devis, 
il  sera  très  bon ,  de  grande  durée  et  décoration  pour 
lad.  Ville. 


GGXCV  [CGXLIV].  —  [Devis  montrés  à  l'ingénieur  Louis  Meigret.] 

19  janvier  i55a.  (Fol.  356  v°.) 


Du  xix'  jour  de  Janvier  v"  li. 

Ce  jour,  lesd.   pourtraitz,  devis  et  modelle  ont 


esté  monstrez  à  maistre  Loys  Meigret''',  ingenyeulx, 
et  après  avoir  vcu  et  entendu  iceulx,  a  dit  qu'ilz 


'■'  Ce  personnage  paraît  être  le  même  que  Louis  Meigret,  né  à  Lyon  vers  i5io,  mort  à  Paris  après  i56o,  qui  est  célèbre  sur- 
tout comme  auteur  de  la  première  grammaire  française  qui  vit  le  jour,  et  par  ses  tentatives  pour  réformer  rorthographe  en  prenant 
la  prononciation  pour  base.  H  traduisit  plusieurs  ouvrages  du  grec  et  du  latin,  et  entre  autres  le  De  re  mililari  de  Robert  Valturio, 


[i55a.] 

estoient  bons,  bien  faiclz  et  de  grande  décoration 
pour  ladicte  Ville,  et  que  on  les  devoit  exécuter, 
ea  la  sorte  et  manière  qui  sont  faictz,  et  faire  les 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


281 


marchez  le  plus  tost  qu'on  pourra,  à  ce  que  led. 
Petit  Pont  ne  soit  plus  difforme  comme  il  est  à  pré- 
sent O. 


CCXCVI  [CCXLV].  —  Pour  iiu"  m.  escuz 

ao  janvier  i552. 

Du  xx'  jour  de  Janvier  mil  v"  li. 

Aujourd'huy,  mons"^  m'  Jacques  Aubery,  Lieute- 
nant civil  de  la  Prevoslë  de  Paris,  est  venu  au  Bu- 
reau de  la  Ville  de  Paris  et  a  présenté  à  mess"  les 
lettres  patentes  du  Roy,  dont  la  teneur  ensuit  : 

tf  Henry,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roy  de  France,  au 
Prévost  de  Paris  ou  son  Lieutenant,  salut. 

(f  Comme  chascun  congnoisse  assez  que,  depuis 
nostre  advenementà  la  couronne,  nous  avons  restably 
noslre  royaulme  en  son  entier,  par  la  réduction  de 
Boullongne  et  du  pays  de  Boullongnois  en  noz 
mains,  paciflié  et  composé  les  affaires  de  celluy 
d'Escosse  qui  est  maintenant  en  transquilité,  soubz 
nostre  protection  et  entière  devocion,  renouvelle 
l'aliance  avec  les  quantons  des  Ligues  et  autres 
princes,  pour  de  plus  en  plus  nous  fortiffier  d'amys, 
et  consequenment  pourveu  au  myeulx  qu'il  nous  a 
esté  possible  aux  affaires  dedans  et  dehors  nostre 
royaulme,  pour  le  grand  désir  que  nous  avons  tous- 
jours  eu  et  avons  encores  de  nous  maintenir  en  paix 
et  unyon  universelle  avec  tous  les  princes  chrestiens, 
pour  l'aise  et  soullagement  de  noz  subgectz; 

irEt  lors  que  nous  pensions  joyr  du  fruict  que 
par  les  moyens  dessusdictz  nous  estimons  avoir  pro- 


DEMANDEZ    PAR   LE  RoY   POUR   LES   l."  HOMMES. 

(Fol.  357.) 

duict,  c'est  assavoir  la  paix  et  unyon  universelle  avec 
tous  les  princes  chrestiens,  Nostre  Sainct  Père  le 
pape  JullesC^',  à  présent  sceant,  de  qui  nous  nous 
doublions  le  moings,  tant  pour  les  grandes  obliga- 
cions  que  luy  mesmes  confesse  avoir  envers  nous 
du  lieu  qu'il  tient,  que  pour  luy  avoir  par  nous 
tousjours  esté  obeyssant  et  dévot  filz,  auroit  assez 
indiscrectement  suscité  la  guerre,  forte  et  roidde, 
en  Italye,  induict  et  persuadé  l'Empereur  à  luy  as- 
sister de  ses  forces,  pour  courir  sus  au  duc  de  Parme''' 
et  son  estât,  soubz  l'ombre  de  ce  que  nous  l'avons 
prins  en  nostre  protection ,  après  avoir  esté  dellaissé 
et  habandonné  de  nostredict  Sainct  Père,  son  sei- 
gneur féodal,  sans  luy  voulloir  ayder  à  la  conserva- 
tion de  sond.  estât,  que  aucuns  de  .ses  voisins 
tasclioient  ordinairement,  par  tous  les  moyens  et 
ai-tiffices  qui  pouvoient  penser,  de  luy  lever  et  oster 
et  du  tout  l'en  spolier,  contre  tout  droit  et  raison; 

tfCeque  nous  n'aurions  voullu  permectre,  mais 
pour  la  révérence  et  singulière  observation  que  nous 
avons,  en  inmitant  noz  prédécesseurs  Roys  très 
chrestiens,  tousjours  eue  et  portée  au  Sainct  Siège 
appostolique,  et  tout  ce  qui  en  deppend,  pour  luy 
conserver  son  fief  et  son  vassal,  en  noz  propres 
coustz  et  despens,  sans  y  prétendre  autre  prouffit 


de  Rimini,  dédié  à  Sigismond  Pandolfe  Maiatesia,  pour  l'impression  de  laquelle  traduction  le  libraire  et  imprimeur  Chrétien 
Wechel  venait  d'obtenir,  huit  jours  avant,  privilège  du  Parlement  :  <tDu  mardy  xii"  janvier  mit  t°  li.  La  court  a  permis  et  permect  à 
Creslien  Vechel,  marchant  libraire  et  imprimeur  juré  en  l'tiniversité  de  Paris,  pouvoir  imprimer  et  faire  imprimer  par  tel  imprimeur 
que  bon  luy  semblera  six  coppies  de  diverses  sortes  :  ...la  n'"*,  les  douze  livres  de  Robert  Valturiu,  de  l'Art  militaire,  vouez  à 
magnanime  et  renommé  prince  Sigismond  Pandulphc  Malletcste,  très  excellent  roy  de  Rimene,  traduictz  de  latin  en  françoys  par 
m'  Loys  Meigret;  la  m"",  le  second  livre  de  Caius  Plinius  secundus  sur  l'histoire  des  œuvres  de  nature,  traduict  de  langue  latine  en 
françoise  par  led.  Meigretn  {Archivet  nat.,  X'"  1571,  fol.  189).  Louis  Meigret  était  de  la  même  famille  que  le  président  au  Par- 
lement de  Paris,  Jean  Meigret  (mai  i55i-mai  i556)  et  Lambert  Meigret,  qui  avait  occupé  plusieurs  hautes  fonctions  dans  l'admi- 
nistration des  linaoces,  sous  François  I"  (Cf.,  outre  les  biographies  générales,  le  P.  Niceron,  Mémoiret  pour  senir  à  l'hittoire  des 
hommei  iltuslret  de  la  république  det  Ultra,  t.  XLI;  pour  les  ouvrages  de  l,ouis  Meigret,  el  pour  sa  famille,  Blanchard,  U$  Préaident 
au  mortier,  in-fol.,  p.  ao.3-2o8). 

'"  La  moitié  du  fol.  a 56  verso  à  la  suite  de  ce  paragraphe,  est  restée  en  blanc. 

W  Jules  III,  Jean-Marie  del  Monte,  né  à  Arezzo  le  10  septembre  1487,  pape  du  8  février  i55o  au  2.3  mars  i555. 

'''  Octave  Famèse,  duc  de  Panne  (iblf]-iâHS).  Par  un  traité  signé  le  27  mai  de  l'année  précédente,  Henri  II  avait  pris  sous  sa 
protection  toute  la  maison  Famèse,  s'obligeant  à  entretenir,  au  service  du  duc  Octave,  deux  mille  hommes  avec  deux  cents  chevaux, 
pour  la  défense  de  Parme,  el  à  luy  payer  annuellement  douze  mille  écus  d'or,  avec  promesse  d'un  plus  grand  secours,  s  il  en  avait 
besoin.  Ces  chiffres,  donnés  par  les  auteurs  de  l'^rl  de  vérifer  les  dates  (édit.  in-fol.,  t.  III,  p.  658),  sont  très  inférieurs  à  ceux 
que  le  Roi  avoue  un  peu  plus  bas  dans  ces  mêmes  lettres  patentes.  Après  trois  mois  d'hostilités  et  l'envoi  d'une  armée  française  en 
Piémont,  sous  le»  ordres  du  s'  de  Brissac,  une  trêve  de  deux  ans  fut  conclue,  le  ag  avril  i55a ,  entre  le  Pape,  le  roi  de  France  et  le 
duc  Octave. 

III.  36 


MrniutniE  natiO!(A 


282 


REGISTRES  DU  RUREAU 


paiticuUier  ne  utillité  privée,  nous  aurions  libe- 
rallement  receu  led.  duc  avec  sondict  estât  en  nostre 
prolerlion,  réservant  tout  ce  qui  estoit  à  reserver 
aud.  Sainct  Siège  pour  ses  droitz  et  auctoritez; 

tfCe  que  noslredict  Sainct  Père  n'auroit  oncques 
vouHu  entendre,  quelque  rcrnonstrance  qui  luy  en 
eust  esté  faicte,  et  prenant  le  bon  offre  par  nous  faict 
en  cest  endroit  pour  mauvais,  après  avoir,  par  ses 
gens  de  guerre  et  ceulx  dud.  Empereur,  faict  brusler 
et  ruyner  tout  ce  qu  ilz  ont  peu  sur  les  terres  du 
Parmezan,  il  les  a  envoyez  niectre  le  siège  devant 
La  Mirandolle,  qui  est,  dès  le  temps  du  feu  Roy 
nostre  très  honnoré  seigneur  et  père,  en  la  protec- 
tion de  la  couronne  de  France,  comme  chascun  scet. 
Et  ce  pendant  il  fait  aussi  tenir  lad.  ville  de  Parme 
assiégée  par  ceulx  dud.  Empereur,  de  sorte  que  en 
ces  deux  places  et  autres  qui  deppendent  dud.  estât 
de  Parme,  nous  sommes  contrainclz  d'entretenir 
d'ordinaire,  pour  la  garde  d'icelle,  de  six  à  sept  mil 
hommes,  et  sept  cens  chevaulx  légers,  sans  la  force 
extraordinaire  que  nous  avons  durant  quelques  moys 
en  campaigne,  pour  favoriser  la  cueillette  des  bledz 
du  territoire  desd.  villes  et  places,  et  allin  que  l'on 
eust  moyen  de  les  advilailler,  pourveoir  et  munir, 
comme  elles  ont  esté,  de  tout  ce  qui  leur  esloit 
neccessaire  pour  la  conservation  d'icelles. 

te  Eu  voyant  les  forme  et  façon  de  faire,  telles 
que  dessus,  dont  le  Pape  estant  assisté  dud.  Empe- 
reur, usoit  envers  nous  et  ceulx  dont  nous  sommes 
protecteurs  et  delFenseurs,  et  que  d'autre  costé  icel- 
luy  Empereur,  ayant  prins  les  armes  en  main,  à 
la  requeste  et  soubz  couUeur  de  la  querelle  d'autruy, 
nonobstant  les  bonnes  paroUes  qu'il  nous  avoit  faict 
ordinairement  tenir  de  voulloir  invyolablement  obser- 
ver et  continuer  l'amytié  d'entre  nous,  a  faict  ce 
neantmoings  et  permis  à  ses  ministres  faire  acte  de 
pure  hostilité,  du  tout  repugnans  et  contrarians  à 
sesdictes  parolles,  ayant  faict  arrester  par  l'AUe- 
maigne  aucuns  des  paquetz  de  nostre  ambassadeur, 
tuer  de  noz  serviteurs  et  en  bannyr  d'autres  des 
terres  de  son  obeyssancc;  pratiquer  de  noz  amys  et 
alliez  pour  les  distraire  de  nostre  amytié  et  alliance, 
publier  par  tous  ses  pays  plusieurs  propos  inventif? 
et  controuvez  pour  suggiler  (sic)  nostre  honneur  et 
repulacion  envers  les  autres  princes  et  peuples;  et 
davantage  auroit  faict  sans  cause  retenir  en  ses 
Pays  Ras  les  personnes,  vaisseaulx  et  marchandises 
d'aucuns  noz  subgectz;  nous  avons,  pour  telles  rai- 
sons et  occasions,  esté  meuz  et  persuadez  de  nous 
armer  par  mer  et   par  terre   et  faire  contre  led. 


[i552] 

Empereur  et  ses  subgectz  les  mesmes  actes  que  l'on 
a  faict  et  voullu  faire  contre  nous  et  les  noslres;  et 
nous  sommes,  pour  cest  effect,  renforcez  de  grant 
nombre  de  gens  de  cheval  et  de  pied  du  costé  de 
Piedmont,  pour  entreprandre  ce  que  les  occasions 
permectrout. 

tt  Aussi  avons  nous  faict  armer  et  equipper,  comme 
il  appartient,  ung  bon  nombre  de  noz  gallaires  en 
Prouvencc,  tant  pour  employer  et  exploicter  aux 
lieux  et  endroiclz  oii  nous  adviserons,  que  pour  pa- 
reillement tenir  en  seureté  noz  portz  et  plaiges  des 
costez  desd.  Prouvence  et  de  Languedoc,  à  cause  des 
Turcs  qui  tiennent  et  occuppent  avec  grosses  forces 
les  mers  de  Levant,  ayant  jà  faict  descentes  en  plu- 
seurs  endroitz  de  la  Clirestienté,  oii  ilz  ont  prins  et 
emmené  grant  nombre  d'ames. 

tt  D'avantage  nous  tenons  prestz  es  raers  de  deçà 
ung  bon  gros  nombre  de  vaisseaulx  ronds,  pour  res- 
pondre  de  ce  costé  là  à  ceulx  qui  nous  vouldront 
riens  demander;  et  faire  en  oultre  telles  autres  entre- 
prinses  qui  se  pourroient  offrir  et  présenter,  pour  le 
bien  de  noz  affaires  et  services,  et  au  préjudice  et 
dommage  de  noz  adversaires;  ayant  au  surplus  faict 
lever  sur  noz  frontières  de  nostre  royaulme  nou- 
velles bandes  de  gens  de  pied,  pour  garnyr  noz 
places,  de  peur  de  surprinse; 

ttQui  sont  toutes  occasions  de  grosses  et  lourdes 
despences,  lesquelles  il  ne  nous  fault  seullement 
continuer,  mais  icelles  de  beaucoup  croistre  et  aug- 
menter, pour  les  grosses  et  puissantes  armées  que 
nous  avons  délibéré  et  convient  mectre  sus  en  ceste 
présente  année,  tant  pour  secourir  lesd.  deux  villes 
et  lever  les  sièges  d'icelles,  ce  que  nous  devons  par 
tous  moyens  essayer  de  faire  et  exécuter,  pour 
nostre  grandeur  et  conservation  de  nostre  honneur 
et  representacion,  et  pour  satisfaire  au  devoir  de 
lad.  protection  par  nous  prinse  des  ducs  de  Parme 
et  conle  de  LadmirandoUe,  qui  se  sont  geclez  entre 
noz  bras,  que  pour  obvier  et  résister  aux  surprinses 
et  dampnées  enti'eprinses  dud.  Empereur,  et  pour 
essayer,  à  bonne  et  juste  cause,  à  diminuer  et  affoi- 
blir  son  estai,  et  par  conséquent  endommager  ses 
subgectz,  pays,  terres  et  seigneuries  de  son  obeys- 
sancc. 

ttEt  oultre  toutes  les  despences  susdictes,  nous 
avons  encores  les  forliffications,  réparations,  empa- 
remens  et  advitaillemens  de  noz  villes,  places  et 
chasteaulx,  les  fontes  et  remontages  do  nostre  artil- 
lerye,  confection  de  noz  pouldres,  bouUetz  et  autres 
fraiz  ordinaires  et  extraordinaires  qui  en  deppendent. 


[i552] 

ffPour  satisfaire  à  toutes  lesquelles  despences, 
nous  avons,  pour  le  soullagement  de  nostre  povre 
peuple,  faict  vendre  elaliienerde  nostre  dommaine, 
emprunter  de  grandes  sommes  de  deniers  à  inle- 
restz,  dont  noz  finances  sont  chargées  et  ipotequées, 
et,  oullre  ce,  faict  requérir,  par  forme  de  don  gra- 
tuit, aux  gens  deglise  et  clergé  de  nostre  royaulme, 
quatre  décimes  des  fruictz  et  revenuz  de  leurs  béné- 
fices. Mais  ayant  considéré,  avec  les  Princes  de  nostre 
sang  et  gens  de  nostre  Conseil,  les  grands  prepa- 
ratil'z  de  guerre,  incroyable  despence  qu'il  nous 
convient  pour  ce  faire,  avons  trouvé  que  les  deniers 
qui  proviendront  desd.  moyens  ne  pourront  suffire  à 
l'entretenemcnt  des  forces  qu'il  nous  est  requis 
assembler,  et  des  despences  extraordinaires  qu'il 
nous  a  convenu  et  conviendra  faire  durant  ceste 
présente  année,  pour  le  faict  dessusdict. 

(f  Au  moyen  de  quoy,  avons  à  nostre  granl  regret, 
par  lavis  et  oppinyon  toutesfoys  desd.  Princes  de 
nostre  sang  et  gens  de  nostredict  Conseil,  advisé  de 
faire  lever  en  cestedicte  année,  commencée  le  pre- 
mier jour  de  ce  présent  moys  de  Janvier  mil  v'  li, 
sur  les  villes  closes  de  nostre  royaulme,  la  somme 
de  douze  cens  mil  livres  tournois,  pour  la  soulte 
de  cinquante  mil  hommes  de  guerre  à  pied,  durant 
(|uatre  moys  de  lad.  présente  année;  qui  est  à 
raison  de  six  livres  tournois  pour  chascune  paye 
par  moys.  Pour  partie  duquel  nombre  de  cinquante 
mil  hommes,  les  villes  closes  de  vostre  Prevosté  et 
Viconté  porteront  le  nombre  de  sept  mil  cinq  cens 
hommes,  dont  la  soulde  montera,  pour  lesd.  quatre 
moys,  la  somme  de  neuf  vingtz  mil  livres  tour- 
nois. 

f?Si  vous  mandons  que,  appeliez  uoz  Advocat  et 
Procureur,  et  ung  délégué  de  chascune  ville  close  de 
vostredicte  Prevosté  et  Viconté,  que  les  habitans 
d'icelles  pourront  eslire  et  envoyer  devers  vous,  si 
bon  leur  semble,  vous  faictes  incontinant  les  coli- 
zacions  et  deppartement  dud.  nombre  et  soulte 
desd.  vu"  v'  hommes  sur  toutes  les  villes  closes  et 
faulxbourgs  d'icelles,  qui  sont  en  vostredicte  Pre- 
vosté, anciens  ressors  et  enclaves  d'icelle,  excepté 
celles  qui  ont  esté  closes  du  temps  du  feu  Roy  nostre 
très  honnoré  seigneur  et  père,  lesquelles  sont  contri- 
buables à  l'augmentacion  des  souldes  de  nostre  gen- 
(larmerye,  pour  et  au  lieu  de  la  fourniture  des  vivres 
en  espèces,  sans  vous  arrester  ne  diflerer  pour  quel- 
(|ucs  lettres  de  distraction,  esclipse  et  séparation 
d'icelles (»ic)  vostre  ressort  et  jurisdition,qu'ilzayent 
obtenues,  ne  pour  quelques  inhibitions  et  defl'ences 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


283 


que,  à  leurs  requestes,  vous  ayent  cy  devant  esté 
faictes  de  procéder  par  vous  à  telle  cottizacion,  ne 
aussi  pour  quelques  sentences,  arrestz  et  exécutions 
d'iceulx,  sur  ce  intervenuz,  par  ce  que,  nonobstant 
tout  ce  que  dit  est,  quelconques  oppositions,  appel- 
lations ou  protestacioiis,  pour  ce  faictes  ou  à  faire, 
nous  ne  voulions  l'exécution  de  cesd.  présentes  eslre 
aucunement  retardée;  sans  préjudice  toutesfoys  des 
exemptions,  éclipses,  arrestz,  exécutions  et  autres 
choses. 

irEt  les  deniers  des  coctizacions  et  département 
que  pour  ce  ferez,  faictes  respectivement  lever  et 
recevoir,  en  chascune  ville,  par  tel  personnage  que 
les  habitans  d'icelle  vouldront  eslire.  Ausquelz  nous 
avons  permis  et  permectons,  par  cesdictes  présentes, 
qu'ilz  puissent  sur  eulx  asseoir,  imposer  et  cueillir, 
le  fort  portant  le  foible,  la  somme  de  laquelle  chas- 
cune d'icelles  villes  sera  par  vous  respectivement 
coctizée;  emsemble  les  fraiz  raisonnables  de  la  cocti- 
zacion  et  levée  qu'ilz  en  feront,  sans  y  commectre 
aucun  abbuz,  et  sans  aussi  aucunes  personnes  en 
exempter,  sinon  noz  amez  et  feaulx  Notaires  et 
Secrétaires  de  la  Maison  et  Couronne  de  France, 
et  les  officiers  domestiques  de  nous,  de  nostre  très 
chère  et  très  amée  compaigne  la  Royne,  de  noz 
très  chers  et  très  amez  enlTans,  et  de  nostre  très 
chère  et  très  amée  seur  Marguerite  de  France,  qui 
seront  couchez  es  estatz  et  prandront  gaiges,  comme 
ilz  feront  apparoir  par  certiffication  de  leurs  tréso- 
riers et  payeurs,  et  les  vefves  de  ceulx  de  nosdictz 
Notaires  et  Secrétaires  et  officiers  domestiques  de 
nous  et  de  nostredicte  compaigne  et  nosdictz  enffans 
et  seur,  qui  seront  décédez,  et  les  gens  d'église  pour 
le  regard  du  revenu  de  leurs  bénéfices  et  de  leurs 
propres  heritaiges,  tenuz  en  fiefz  en  quelque  lieu 
qu'ilz  soient  scituez,  et  pour  leurs  biens  roturiers 
assiz  hors  desd.  villes  et  faulxbourgs  seullement;  et 
sans  comprandre  au  nombre  desd.  exemps  autres 
officiers  domestiques  et  commensaulx  des  Princes 
et  Princesses  de  nostre  sang,  hors  ceulx  qui  sont  cy 
devant  nommez  etspeciffiez,  quelques  exemptions, 
previlleges,  concessions  et  clauses  de  desrogations 
apposées  en  iceulx,  que  n'entendons  avoir  lieu  pour 
ceste  foys  et  pour  ce  regard,  et  sans  préjudice 
d'iceulx  en  autres  choses. 

tEt  ausquelz  habitans  avons  permis  et  permec- 
tons, pour  trouver  les  sommes  èsquelles  ilz  se- 
ront coctizez,  qu'ilz  puissent  eulx  ayder  des  deniers 
et  revenuz  patrimonyaulx  de  leursdictes  villes,  et 
iceulx  engager  et  ypotequer,  si  besoing  est,  jusques 

36. 


284 


REGISTRES  DU  BUREAU 


au  pavfaict  payement  de  leurdicte  coctizacion,  dont 
les  deniers  seront  par  les  habilans,  ou  leui-s  rece- 
veurs ou  commis,  portez,  fourniz  et  délivrez,  à 
leurs  despens,  à  nostre  Ville  de  Paris,  es  mains 
du  Receveur  gênerai  de  noz  finances  estably  en 
icelle  Ville,  par  ses  quictances,  à  deux  termes  et 
payemens  esgaulx,  qui  escherront  les  xv"'°'  jours 
des  moys  d'avril  et  juillet  de  ccstedicte  présente 
année. 

tEt  à  ce  faire,  souffrir  et  obeyr,  contraignez  et 
faictes  contraindre  les  habilans  desd.  villes  closes  et 
faulxbourgs  d'icelles,  et  chascun  d'eulx  respective- 
ment, royaulment  et  de  faict,  par  toutes  voyes  et 
manières  requises  et  acouslume'es ,  au  payement  de 
noz  deniers  et  pour  noz  propres  affaires,  nonobstant 
et  ainsi  que  dit  est  lesd.  exemptions,  prcvilleges, 
concessions,  distractions,  oppositions  et  appellacions 
quelconques,  faictes  ou  à  faire,  la  congnoissance  et 
décision  desquelles  nous  avons  retenue  et  retenons  à 
nous  et  à  nostre  personne.  Et  icelle  avons  interdite 
et  deffendue,  interdisons  et  deffendons  à  toutes  noz 
cours  de  Parlement,  Generaulx  de  la  justice  de  noz 
aydes,  Esleuz  et  à  tous  autres  juges  et  officiers,  de 
nostre  certaine  science,  plaine  puissance  etauctorité 
royal,  par  cesd.  présentes,  lesquelles,  si  besoing  est, 
voulions  et  ordonnons  leur  estre  présentées  par  le 
premier  de  noz  huissiers  ou  sergens  sur  ce  requis; 
auquel  nous  mandons  de  ainsi  le  faire,  et  de  les  si- 
gnifBer  aussi  aux  parties  et  à  tous  autres  qu'il  appar- 


[i552] 

tiendra,  et  de  faire  tous  adjournemens,  contrainctes 
et  exploictz  qui  par  vous  leur  seront  ordonnez  pour 
l'ellect  et  accomplissement  de  ce  que  dit  est  et  qui  en 
deppendent. 

tfDe  ce  faire,  vous  avons  et  à  nosdictz  huissiers 
ou  sergens  donné  et  donnons  povoir,  auctorité, 
commission  et  mandement  espccial;  mandons  et 
commandons  à  tous  noz  justiciers,  officiers  et  subgcctz 
que  à  vous  et  aud.  huissier  ou  sergent,  à  Texeculion 
d'icelles ,  obeyssent  et  entendent  dilligemment,  pres- 
teut  et  donnent  conseil,  confort,  ayde  et  prisons,  si 
mestier  est  et  requis  en  sont.  Et  pour  ce  que  de  ces- 
dictes  présentes  l'on  pourra  avoir  affaire  en  plu- 
sieurs et  divers  lieux,  nous  voulions  que  au  vidimus 
d'icelles,  deuomcnt  collacionné,  foy  soit  adjousté 
comme  à  ce  présent  original. 

(t Donné  à  Rloys,  le  huitiesme  jour  de  Janvier 
l'an  de  grâce  mil  v"  cinquante  et  ung,  et  de  nostre 
règne  le  cinqicsme.D 

Signé  :  «Par  le  Roy, 

RoBERTET.  -n 
Et  sellé,  en  simple  queue,  du  grand  sel  de  cire 
jaulne. 

Incontinant  lesd.  lettres  receues,  mesd.  s"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  ont  ordonné  man- 
demens  eslre  faictz  à  mess"  les  xxiiii  Conseillers  de 
lad.  Ville,  pour  venir  donner  leur  avis  sur  icelles, 
samedi  prochain,  xxiii°  jour  de  Janvier  v'  li. 


CCXGVII  [CCXLVI].  —  Pour  ix"  m  livres  tournois  demandez  par  le  Roy  à  la  Ville 

a3  janvier  i5Sa 
Du  samedi,  xxm''^'  jour  de  Janvier  mil  v"  li. 


En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  d'icelle  Ville,  pour  adviser 
sur  les  lettres  patentes  du  Roy,  présentées  au  Bureau 
de  lad.  Ville  par  mons'  le  Lieutenant  civil,  par  les- 
quelles le  Roy  demande  à  icelle  Ville  la  somme  de 
u"  H  livres  tournois  pour  partie  de  la  soûl  te  de  l' 
hommes  de  pied,  pour  le  faict  de  ses  guerres;  en 
laquelle  se  sont  trouvez ,  c'est  assavoir  : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m'  Claude 
Guyot; 


(Fol.  261  v°.) 
Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier  et  Desprez,  Esche- 


vins ; 

Mess"  Viole,  s'^  d'Athis,  Prévost,  M.  de  Brage- 
longne,  de  Livres,  Courtin,  Croquet,  Hennequin, 
Conseillers  de  lad.  Ville. 

Pour  ce  que  lad.  compaignée  est  trop  petite,  ont 
le  tout  remys  en  l'assemblée  generalle  qui  se  fera 
mardi  prochain ,  en  la  grande  .salle  de  l'Ostel  de  lad. 
Ville.  Et  neantmoings  ont  dit  qu'ilz  ne  sçavoient  point 
de  meilleur  moyen  pour  lever  lad.  somme  que  sur 
l'aide  de  11  solz  vi  deniers  pour  muy  de  vin  entrant 
et  II  solz  VI  deniers  tournois  de  vin  [sic)  yssant  hors 
la  ville  de  Paris. 


"'  Le  Registre  porte  par  erreur  :  «tamedi  jxii'  jour  de  Janviwn. 


[i552] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


285 


CCXCVIII  [CCXLVII].  —  Assemblée  geineralle  pour  ix"  m  livres  tournois 

DEMANDEZ   À    LA    VILLE  DE   PaRIS. 


26  janvier  i53i 

Du  mardi,  xxvi'jour  de  Janvier  mil  v'li. 

En  assemblée  generaile  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Os- 
tel  de  la  Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des 
Marchans,  Esclievins,  Conseillers,  Quarteniers,  les 
Cours  souveraines,  l'Evesque  et  Chappitre  de  Paris, 
religions,  colleiges  et  communaultez,  et  liuit  no- 
tables bourgeois  de  chascun  quartier  de  tous  estatz, 
mandez  et  convoquez,  pour  adviser  sur  les  lettres 
patentes  du  Roy,  présentées  au  Bureau  de  lad.  Ville 
par  mous''  le  Lieutenant  civil,  par  lesquelles  le  Roy 
demande  à  icelle  Ville  la  somme  de  neuf  vingtz  mil 
livres  tournois,  pour  partie  de  la  soulte  de  cinquante 
mil  hommes  de  guerre  à  pied ,  pour  le  faict  de 
ses  guerres;  en  laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assa- 
voir: 

Mons'ie  Prévost  des  Marchans,  m*  Claude  Guyot; 

Mons'  Lejay,  mons'  Luiliier,  mons'Lormier,  mons' 
Desprez,  Esclievins; 

Mons'  d'Athis,  conseiller  en  la  Court,  mons'  Du- 
drac,  conseiller  en  la  Court,  mons"^  Prévost,  con- 
seiller es  Generaulx,  mons"^  de  Livres,  Secrétaire  du 
Roy,  nions'  Larcher,  mons'  Berthelemy,  mons"^  Le- 
lievre,  mons'  Croquet,  mons'  Hennequin ,  Conseillers 
de  lad.  Ville; 

Mons'  Abot,  nions'  Lecirier,  nions'  Potier,  mons' 
Vermondet,  mons'  Burdelot,  nions'  Allegrin,  nions' 
Berthelot,  mons'  Audouart,  mons'  Lecoq,  mons'  Bar- 
jot,  mons'  Anjorrant,  mons'  Berthelemy,  Conseillers 
de  la  court  de  Parlement  '''  ;  mons'  Charron,  mons' 
d'Asnieres,  mons'  Ruzé,  Generaulx  de  la  Justice; 

Mons'  Petremol,  mons'  Seguyer,  mons'  le  Correc- 
teur, Chambre  des  Comptes; 

Pour  l'Evesque  de  Paris,  le  curé  de  Sainct  Eus- 
tace; 

Le  Chappitre  de  Paris; 

Le  Procureur  de  l'Université; 

Mons'  de  Saincte  Geneviefve;  \  l'Eglise 

Mess"  de  Sainct  Magloire; 

Mons' de  Sainct  Martin  des  Champs;  ] 

Les  Chartreux;  j    , 

-      ,,  ,     .         S  absens. 

Les  Lelestins  ;    ) 


(Fol.  a6a.) 

Mons' Basannier,  sire  Jehan  de  Sainct  Germain, 
sire  Thomas  Le  Lorrain,  m'  Pierre  Goliory,  Nicolas 
Hac,  Jehan  Boucher,  Jehan  Lescaloppier,  Guillaume 
Parfaict,  Nicolas  Paulmier,  Quarteniers  d'icelle 
Ville; 

Sires  Guillaume  Choart,  Nicolas  Geuffrin,  Jehan 
Menant,  Jehan  Rouiller,  Faulchet,  Procureur  en 
Chastelet,  sire  Jehan  Laubigeois,  mons' de  Tasnieres, 
Philebert  de  Crevecueur,  Claude  de  Moucy,  Jean 
Lesellier,  mons'  Menant,  Jehan  Boucher,  m'  Tristan 
Cancien,  Eustace  Lebossu,  Jehan  Niceron,  mons' 
Dufour,  Claude  Pouidras,  Jehan  Roussin,  Jacques 
Poullain,  m"  Loys  Poncet,  conseiller  en  Chastelet, 
Jehan  Daubray,  Aignen  Tardif,  Guillaume  Martin, 
Jehan  de  Breda,  mons'  Formé,  procureur,  Nicolas 
Lesellier,  le  commissaire  Janolin,  Estienne  Gregis, 
Jehan  Feullet  le  jeune,  bourgeois  et  marchans  de 
iad.  Ville; 

Et  autre  grant  nombre  de  bourgeois  et  marchans 
mandez  par  lesd.  Quarteniers. 

Conclusion  pour  les  un"  mil  escuz 

DEMANDEZ   PAR   LE  RoY. 

Après  lecture  faicte  desdicles  lettres  patentes  du 
Roy,  et  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a  re- 
monslré  à  lad.  compaignée  les  grans  affaires  du  Roy, 
a  mys  la  matière  en  délibération  et  demandé  l'avis 
et  oppinyon  à  tous  les  assistans,  chascun  en  par- 
ticulier; 

Lesquelz  ont  tous  conclud,  advisé  et  délibéré  que, 
actendu  le  grant  nombre  de  gens  previllegiez  par 
lesd.  lettres  et  la  grande  quantité  des  povres  habitans 
de  lad.  Ville,  que  le  traffiq  de  marchandise  est  en 
partie  dellaissé  pour  les  guerres,  et  la  grande 
charte  de  vivres  qui  est  à  présent,  que  on  doibt 
faire  les  humbles  remonstrances  au  Roy  et  à  son 
Conseil,  à  ce  qu'il  luy  plaise  modérer  lad.  somme; 
et  oii  il  ne  vouidra  recevoir  lesd.  remonstrances  et 
qu'il  soit  neccessité  lever  lad.  somme  entière,  qu'il 
luy  plaise  permectre  lever  icelle  à  constitucion  de 
rente  au  denier  douze  sur  les  particuliers  de  lad. 


"'  La  veille,  deux  des  Échevins  étaient  allés  prier  le  Parlement  d'envoyer  une  députation  à  cette  assemblée  et  la  Cour  avait 
commis  quatre  de  ses  membres  seulement,  Guillaume  Abot,  Jean  Lecirier,  Jacques  Potier  et  Louis  Allegrain,  pour  la  représenter,  au 
lieu  des  douze  nommés  ici.  {Archivei  nat.,  X'"  1671,  fol.  aag.) 


286 


Ville,  et  octroyer  ses  lettres  pour  lever  l'ayde  de 
11  solz  VI  denici-s  tournois  pour  muy  de  vin  entrant, 
et  II  solz  VI  deniers  tournois  pour  muy  de  vin  yssant 
hors  la  Ville  et  faulxbourgs  de  Paris,  et  qu'il  luy 
plaise  qu'il  n'y  ait  nuiz  exemptz  pour  le  payment 
desd.  rentes,  fraiz  et  rachapt  d'icelles;  lequel  ayde 


REGISTRES  DU  BUREAU  [i559] 

sera  cueilly  et  levé  soubz  la  main  de  lad.  Ville,  ou 
baillé  à  main  ferme  pour  une,  deux  ou  trois  années, 
ou  d'an  en  an,  à  la  charge  de  advancer  deniers 
ou  autrement,  et  ainsi  que  mesd.  s"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  verront  bon 
estre. 


CGXGIX  [CCXLVIII]. —  Retour  de  la  Court  pour  lever  les  h  solz  vi  deniers  tournois 

POUR  MUY  DE  VIN. 


4  février  i552 

Du  jeudi,  nu' jour  de  Février  mil  v"  li. 

Aujourd'huy,  mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m" 
Claude  Guyol,  est  arrivé  de  la  Court  du  Roy,  où  il 
avoit  esté  envoyé  par  l'assemblée  generalle  du  Conseil 
et  Estatz  de  ceste  ville  de  Paris,  du  xxvi""  jour  de  Jan- 
vier dernier  passé; 

Lequel  a  dit,  pour  sa  responce,  que  pour  les 
grans  et  urgens  affaires  que  led.  seigneur  a  à  sup- 
porter ceste  présente  année,  il  ne  peult  aucune- 
ment modérer  lad.  somme  de  ix"  m.  livres  tournois. 


(Fol.  af)/i.) 

ne  prolonger  le  temps  et  termes  ppeciffiez  par  ses 
lettres  patentes.  Mais  a  rapporté  lettres  patentes  et 
commission  pour  lever  lad.  somme  à  constitucion  de 
rente  au  denier  douze,  sur  l'ayde  de  ii  solz  vi  deniers 
tournois  pour  muy  de  vin,  tant  entrant  que  yssant 
hors  Paris''',  ainsi  qu'il  avoit  esté  délibéré  par  lad. 
assemblée  generalle.  A  ceste  cause,  a  mandé  aux  seize 
Quarteniers  qu'ilz  eussent  à  eulx  trouver  demain  à 
une  heure  de  relevée  au  Bureau  de  lad.  Ville,  pour 
les  advertir  de  ce  qui  estoit  affaire. 


CGC  [CCXLIX].  —  Description  des  habitans  de  la  Ville. 

5  février  i552.  (Fol.  264  v°.) 


Et  le  landemain  vendredi,  v"  jour  dud.  moys. 

Sontcomparuz  lesd.  Quarteniers,  ausquelz  mond. 
s'  le  Prévost  des  Marchans  a  monstre  lesd.  lettres  et 
signiffié  le  contenu  cy  dessus,  et  les  a  priez  de  faire 
dilligence,  chascun  en  son  quartier,  de  eulx  enquérir 
et  exorter  les  bourgeois  de  lad.  Ville  à  fournir  argent 
pour  acquérir  lad.  rente.  Et  pour  myeulx  congnoistre 


les  facultez  des  personnes,  ont  esté  expédiez  man- 
demensausd.  seize  Quarteniers,  pour  faire  description 
de  tous  les  noms,  surnoms,  qualilez  et  demourances 
des  habitans  de  leursdictz  quartiers,  pour  congnoistre 
les  plus  sulfisans;  et  qu'ilz  eussent  à  les  apporter  par 
escript  dedans  trois  jours  au  Bureau  de  lad.  Ville. 
Ce  qu'ilz  ont  promis  faire. 


(')  Les  lettres  patentes  autorisant  la  Ville  à  faire  un  emprunt,  datées  de  Fontainebleau,  le  29  janvier  i552  (n.  s.),  sont  enre- 
gistrées ci-dessous,  à  la  séance  du  27  février.  Quant  à  l'édit  portant  concession  aux  Prévôt  des  Marchands  et  Echevins  d'un  octroi 
de  deux  sous  six  deniers  par  muid  de  vin  entrant  à  Paris  ou  en  sortant,  il  porte  la  date  de  Fontainebleau,  3o  janvier  i553  (n.  s.), 
mais  ne  figure  pas  sur  notre  registre.  Il  fut  enregistré  au  Parlement  de  Paris,  le  18  février  suivant,  et  à  la  Chambre  des  Comptes, 
le  6  juillet  i55a  (Archives  nat.,  X''  8617,  fol.  3a6),  et  a  été  publié  par  A.  Tessereau,  Histoire  de  la  Chancellerie,  1. 1,  p.  116.  Ces 
lettres  avaient  été  l'objet,  le  jeudi  11  février,  d'une  longue  délibération  au  Parlement,  où  avaient  été  convoqués  les  Prévôt  des 
Marcliands  et  Echevins,  au  sujet  des  exemptions  qu'elles  contenaient  en  faveur  d'environ  6,000  privilégiés  qui  étaient  dispensés  de 
payer  cet  impôt.  La  question  avait  été  soulevée  par  les  Conseillers  du  Pariement  qui  avaient  assisté  à  l'assemblée  do  la  Ville,  le 
36  janvier,  et  pris  part  aux  protestations  contre  les  privilèges.  Ils  représentaient  que  l'on  pouvait  craindre  une  mutinerie  du  peuple 
de  Paris,  si  les  exemptions  n'étaient  pas  supprimées  ou  considérablement  réduites.  La  cour  décida  de  faire,  et  présenta  effectivement 
des  remontrances  au  Roi,  mais  elles  restèrent  sans  résultat.  Après  une  semaine  de  résistance,  le  Parlement  se  décida  à  enregistrer 
l'édit,  sous  certaines  réserves  pour  l'avenir,  en  ce  qui  concernait  particulièrement  ses  privilèges  à  lui,  qu'il  estimait  méconnus  dans 
la  circonstance.  De  l'intérêt  public  il  n'était  même  plus  dit  un  mot.  {Archives  nat.,  X'*  1671,  fol.  276  v"  et  3o8  v°.) 


[i552] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


287 


ceci  [CCL].  —  [Visite  du  Pbévôt  des  Marchands  au  Gouverneur  de  Paris] 

7  février  i559.  (Fol.  264  v°.) 


Du  dimenche,  vu'  jour  de  Février  mil  v'  li. 
-Aujourd'huy,  après  ce  que  mess"  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris  ont  esté 


advertiz  de  la  venue  de  monseigneur  de  Chasllllon, 
Gouverneur  de  Paris  et  Ysle  de  France,  sont  allez 
en  son  logis  pour  luy  faire  la  révérence'''. 


CCCII  [CGLl]. 


La  RECEPTION  DE   MoNSEIGNEUR  DE  GhASTILLON,  GOUVERNEUR  DE  PaRIS. 
9  février  i55a.  (Foi.  a65.) 


Du  mardi,  ix' jour  de  Février  y'  i.i. 

Aujourd'huy,  suyvantles  mandemens  le  jour  d'hier 
envoyez  à  mess"  les  Conseillers,  Quartenierset  deux 
notables  bourgeois  de  chascun  quartier,  pour  rece- 
voir honnorablement  monseigneur  Gasparl  de  Coul- 
ligny,  seigneur  de  Chastillon  sur  Loing,  Chevalier  de 
l'Ordre,  en  Testât  de  Gouverneur  de  Paris  et  Ysle  de 
France'"^',  sont  comparuz  mess"  les  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins,  la  plus  grande  partie  de 
mess"  les  Conseillers  et  Quartcniers,  bourgeois  et 
trente  personnes  des  nombre  des  archers,  arba- 
lestriers  et  hacquebutiers  de  lad.  Ville,  vestuz  de 
leurs  hocquetons  de  livrée,  qui  gardoient  la  porte 
et  actendoient  mond.  seigneur  le  Gouverneur,  qui 
arriva  en  l'Ostel  d'icelle  Ville  à  deux  heures  de  re- 
levée, acompaigné  de  trente  ou  quarante  genlilz- 
hommes. 

Et  incontinant  que  mesd.  s"  de  la  Ville  sceurent 
sa  venue,  allèrent  au  devant  de  luy  jusques  à  la  porte 
d'embas  et  le  admenerent  en  la  grande  salle  tap- 
pissée  oij  estoient  lesd.  Conseillers,  Quarteniers  et 
bourgeois,  oiî  mond.  s'  le  Prévost  le  feist  seoir  au 
dessus  de  luy,  dedans  une  chaire  de  vellours  noir, 
puis  ordonna  que  ses  lettres  feussent  leues  haul- 
tement  en  lad.  rompaignée;  desquelles  la  teneur 
ensuit  : 

«Henry,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à 
tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut. 
Comme  puis  nagueres  soit  escheu  et  demouré  vac- 
cant  Testât  et  office  de  Gouverneur  et  nostre  Lieu- 
tenant General  en  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris 
et  pays  de  Tlsle  de  France,  par  le  trespas  de  feu 
nostre  cousin  le  seigneur  de  La  Rochepot'^',  en  son 
vivant  Chevalier  de  nostre  Ordre  ;  auquel  estât,  pour 


Timportance  dont  il  est,  est  très  requis  et  necces- 
saire  de  pourvoir  de  quelque  bon,  grant  et  notable 
personnage,  à  nous  seur,  feable  et  agréable,  et  en 
qui  nous  puissions  avoir  toute  seureté  et  fiance; 

(tSçavoir  faisons  que  nous,  considerans  que  ne 
saurions  faire  meilleure  eslection  en  cest  endroit 
que  de  la  personne  de  nostre  cher  et  amé  cousin 
Gaspart  de  Coulligny,  seigneur  de  Chastillon  sur 
Loing,  Chevalier  de  nostre  Ordre,  Cappitaine  de 
cinquante  lances  de  noz  ordonnances  et  Coilonnel 
de  noz  vielles  bandes  françoises,  qui  de  ses  jeunes 
ans  a  esté  nourry  près  nostre  personne,  et  depuis 
a  ordinairement  faict  service  au  feu  Roy,  nostre  très 
honnoré  seigneur  et  père,  au  faict  des  guerres,  et 
à  nous  pareillement  depuis  nostre  advenement  à  la 
Couronne,  es  charges  dessusdictes  et  autres  grandes 
et  honnorables  oi!i  il  a  par  nous  esté  employé, 
mesnies  pour  le  recouvrement  de  nostre  ville  de 
Roulongne  et  reconciliation  et  pacillîment  de  la 
bonne  paix  et  amytié  d'entre  nous  et  le  Roy  d'An- 
gleterre, qui  mérite  bien  que  nous  l'ayons  en  bonne 
et  singulière  recommandation. 

ftPour  ces  causes  et  pour  l'entière  confiance  que 
nous  avons  de  sa  personne  et  de  ses  sens,  prudence, 
vaillance,  intégrité,  vertuz,  bonne  conduicte  et  dilli- 
gencc,  l'avons  faict,  constitué,  ordonné  et  eslably, 
faisons,  constituons,  ordonnons  et  establissons,  par 
ces  présentes.  Gouverneur  et  nostre  Lieutenant  Gene- 
ral en  nosd.  ville  de  Paris  et  pays  de  Tlsle  de  France, 
et  led.  estât  et  office  de  Gouverneur  vaccant,  comme 
dit  est,  par  le  trespas  dud.  feu  s' de  La  Rochepot,  son 
oncle,  luy  avons  donné  et  octroyé,  donnons  et  oc- 
troyons par  ces  présentes,  pour  l'avoir,  tenir  et 
doresnavant  excercer,  aux  honneurs,  auctoritez,  pré- 
rogatives, preheminence,  franchises,  libériez,  gaiges, 


f  Un  blanc  de  six  on  huit  lifjncs  avait  été  réservé  à  la  suilc,  comme  si  la  relation  de  la  visite  du  Prévôt  des  Marchands  et  des 
Échcvins  au  Gouverneur  de  Paris  devait  avoir  plus  de  développement. 

'•''Cette  cérémonie  avait  été  fixée  primitivement  au  3o  septembre  i55l.  (Voir  ci-dessus,  le  paragraphe  CCLXXVII). 
!')  Voir  la  note  t  des  pages  j6'i  et  sCî  du  présent  volume. 


288 


REGISTRES  DU  BUREAU 


pensions,  droiclz,  proulTitz  et  csmolumens,  telz  et 
semblables  que  les  avoit  et  dont  joissoit  led.  feu 
seigneur  de  La  Rochepot ,  avec  les  pouvoirs ,  puissance 
et  facuhez  appartcnans  et  afferans  aud.  estât,  charge 
et  office  de  Gouverneur  et  nostre  Lieutenant  gênerai, 
pour  commander  et  faire  assembler,  toutes  et  quan- 
tesfoys  que  besoing  sera,  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  nostredicte  bonne  ville  et  cité  de 
Paris,  et  pareillement  les  maires,  marchans,  esche- 
vins  et  magistratz  des  autres  villes  de  son  gouver- 
nement, afin  de  leur  commander  et  ordonner  tout  ce 
qu'il  verra  et  congnoistra  estre  requis  et  neccessaire, 
tant  pour  le  bien  de  nostre  service  que  pour  le  faict 
de  la  police,  et  autres  choses  qui  se  offriront  con- 
cernant les  affaires  publiques  desd.  villes,  bourgs  et 
bourgades  d'icelluy  {gouvernement  et  pays  de  l'Isle  de 
France;  pourveoir  au  faict  et  establissement  des  gar- 
nisons de  gendarmes,  passages  et  logis  de  gens  de 
pied,  et  aux  vivres  qui  leur  seront  neccessaires,  y 
mectre  le  taux  et  pris  qu'il  verra  estre  raisonnable; 
faisant  entretenir,  garder  et  observer  ausd.  gens  de 
guerre,  chascun  en  droit  soy,  et  pareillement  à  nostre 
peuple,  en  tant  que  à  luy  sera,  les  ordonnances,  par 
nous  et  nos  prédécesseurs  l'aides,  de  sorte  qu'ilz 
puissent  vivre  les  ungs  avec  les  autres  en  bon  ordre, 
justice  et  police,  et  à  la  moindre  charge  et  foulle  de 
nostredict  peuple,  et  lesd.  gens  de  guerre  respecti- 
vement que  faire  ce  pourra. 

tt  Et  generallement  fera  nostredict  cousin  le  sei- 
gneur de  Chastillon  es  choses  dessusdictes  et  autres 
qui  deppendent  desd.  povoirs,  puissances,  facullez 
et  auctoritez,  ce  que  ung  bon  et  dilligent  Gouver- 
neur de  province  et  nostre  Lieutenant  gênerai,  re- 
présentant nostre  personne,  doibt  et  est  tenu  de 
faire,  sans  ce  que  autrement  il  soit  besoing  icy 
declairer  ne  speciffier  de  point  en  point  parle  menu 
iceulx  povoirs,  puissances,  facultez  et  auctoritez;  et 
lesquelz  nous  tenons  cy  pour  tous  speciffiez  et  de- 
clairez,  tant  qu'il  nous  plaira. 

ff  Si  donnons  en  mandement,  par  ces  mesmes  pré- 
sentes, à  noz  amez  et  feaulx  les  gens  de  nostre  court 
de  Parlement  à  Paris,  que  led.  seigneur  de  Chastil- 
lon, duquel  nous  avons  prins  et  receu  le  serment, 
en  tel  cas  requis  et  acoustumé,  et  icelluy  mys  en 
possession  et  saisine  dud.  estât,  charge  et  office,  ilz 
facent,  seuffrent  et  laissent  d'iceulx  joyr  et  user 
plainement  et  paisiblement,  emsemble  des  hon- 
neurs, auctoritez,  prérogatives,  preheminences,  po- 
voir,  puissances,  facultez,  droitz,prouffilz  et  esmo- 
lumens  qui  y  appartiennent.  Enjoignant  par  cesd. 


[i552] 

présentes  ausd.  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins 
de  nostredicte  ville  de  Paris,  maires,  mayeurs, 
magistratz,  bourgeois,  manans  et  habitans  desd. 
autres  villes  dud.  gouvernement,  cappitaines  des 
places  d'icelluy,  et  à  tous  noz  autres  justiciers,  offi- 
ciers et  subgectz  qu'il  appartiendra,  qu'ilz  et  chas- 
cun d'eulx  respectivement  ayent  à  obeyr  et  entendre 
dilligemment  aud.  s'  de  Chastillon,  Gouverneur 
dessusdicl,  de  tous  ceulx  et  ainsi  qu'il  appartiendra, 
es  choses  touchant  el  concernant  nostre  service,  le 
bien  de  la  chose  publique  et  autres  qui  deppendent 
desd.  povoirs  et  auctoritez,  et  sesd.  estât,  charge  et 
office  de  Gouverneur  et  nostre  Lieutenant  gênerai, 
sans  y  faire  aucune  faulte  ne  difficulté. 

rr Mandons  en  oullre  à  nostre  amé  et  féal  con- 
seiller, le  Trésorier  de  nostre  Espargne,  présent  et 
advenir,  qu'il  paye,  baille  et  délivre,  ou  face  payer, 
bailler  et  délivrer  aud.  de  Colligny  les  gages,  pen- 
sions et  droitz  aud.  office  appartenans  doresnavant 
par  chascun  an,  aux  termes  et  en  la  manière  acous- 
tume'e;  et  par  rapportant  ces  présentes,  ou  vidimus 
d'icelles  faict  soubz  scel  royal  pour  une  foys,  avec 
quiclance  dud.  de  Colligny  sur  ce  suffisante,  seulle- 
ment,  nous  voulions  lesd.  gaiges,  pension  et  droictz 
estre  passez  et  allouez  es  comptes  et  rabaluz  en  la 
reccpte  dudit  Trésorier  de  nostre  Espargne  ou  d'aultre 
qui  payez  les  aura,  par  noz  amez  et  feaulx  les  gens 
de  noz  Comptes,  ausquelz  nous  mandons  ainsi  le 
faire  sans  difficulté.  Car  tel  est  nostre  plaisir.  En 
lesmoing  de  ce,  nous  avons  faict  mettre  nostre  scel 
à  cesd.  présentes,  que  nous  avons  signées  de  nostre 
main. 

r Donné  à  Fontainebleau,  le  neufiesme  jour  de 
Septembre  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cinquante  et 
ung,  et  de  nostre  règne  le  cinqiesme.iî 

Ainsi  signé  :  r  HENRY.  » 

Et  sur  le  rcply  :  ttPar  le  Roy,  le  duc  de  Mommo- 
RENCY,  Pair  et   Connestable   de    France,   présent. 

ClAUSSE.  11 

Et  au  dessoubz  : 

wLecta,  publicata  et  registrata,  audito  et  consen- 
tiente  Procuratore  generali  Régis,  pro  gaudendo  per 
dictum  de  Coulligny,  juxta  ordinationes  réglas, 
absque  prejudicio  auctoritatis  Curie  et  jurisdilionis 
ordinarie  el  judicum  ordinariorum,  et  prout  sui 
predecessores  in  officio  uti  et  gaudere  consueverunf. 
Actum  in  Parlamento,  sextadecima  die  novembris 


[i552]  DE  LA  VILLE 

anno  domini  millesimo  quingentesimo  quinquage- 
simo  primo.  D 

El  au  dessoubz  :  trDu  Tillet.d 

El  scellé  sur  double  queue,  en  cire  jaulne,  du 
granl  scel. 

Har\ngde  faicte  par  hons'  le  Prévost  des  Marchans 
À  monseigneur  le  Gouverneur. 

Après  lecture  faicle  desd.  lellres,  mons'  le  Prévost 
des  Marchans  s'est  tourné  vers  led.  s'  Gouverneur  et 
luy  a  dit  ce  qui  ensuit: 

«Monseigneur,  depuis  ladvenement  très  heureux 
du  Roy  à  la  couronne,  ceste  ville  de  Paris,  cappitalle 
du  Royaulme,  n'avoil  point  eu  d'occasion  plus  grande 
de  rendre  grâces  à  la  bonté  divine  que  pour  avoir 
inspiré  au  cueur  très  sacré  et  très  magnanime  du 
Roy  la  volunté  de  vous  choisir  pour  chef  d'une  pro- 
vince, de  laquelle  tout  sondict  Royaulme  a  pris  sa 
dénomination.  Pour  congratulation  de  ce  bénéfice,  à 
voslre  bien  venue,  messieurs  qui  sont  icy  assemblez 
et  tous  les  habitans  de  cestedicte  Ville  se  sont  à 
grande  et  juste  occasion  resjouyz,  vous  voyant  Gou- 
verneur en  risle  de  France,  laquelle  est  tant  déco- 
rée et  enrichie  des  gestes  et  faictz  héroïques  des 
seigneurs  très  puissans  et  très  renommez  de  voslre 
très  noble  sang  cl  affinité,  par  dessus  tous  lesquelz 
voyons  aujourd'uy  resplandir  monseigneur  le  Duc 
de  Montmorency,  Pair  et  Conneslable  de  France, 
voslre  oncle,  des  vertuz  duquel  et  proesses  indi- 
cibles, suffisantes  assez  pour  eslever  jusques  au  plus 
hault  et  excelent  degré  et  liltre  d'honneur  toute  sa 
très  illustre  postérité  et  tous  ceulx  qui  luy  attiennent, 
vous  avez  esté  si  dilligenl  imitateur,  que  par  voslre 
générosité  et  admirables  cnlreprinses,  avec  ung  mar- 


DE  PARIS. 


289 


cial  courage,  es  haulx  faictz  d'armes  par  la  dexté- 
rité de  vostre  esperil  exécutez  sur  les  Anglois,  ilz  ont 
esté  conlrainctz  remectre  soubz  l'obeyssance  du  Roy 
la  ville  de  Roulongne  et  tout  le  pays  circonvoisin. 

ttJe  me  taiz  des  autres  services  très  recomman- 
dables  par  vous  faictz  en  tant  d'autres  charges  et 
affaires  d'importance,  èsquelz  il  a  pieu  à  la  Majesté 
du  Roy  vous  employer,  pour  vous  supplier  très  hum- 
blement, monseigneur,  vouUoir  recevoir  agréable  le 
salut  et  très  humble  révérence  que  je  vous  présente 
au  nom  de  tous  les  estatz  de  ceste  Ville,  au  gou- 
vernement de  laquelle  vous  soyez,  autant  que  fut 
oncques  autre  de  voz  prédécesseurs,  le  très  bien 
venu,  n 

Responce  faicte  par  monseigneur  le  Gouverxeur. 

Led.  seigneur  Gouverneur  feist  la  responce  qui 
ensuit  : 

(t  Messieurs,  je  vous  mercye  de  l'honneur  que  vous 
me  faictes.  Quant  à  Testât  auquel  il  a  pieu  au  Roy  me 
constituer,  je  ne  l'atribue  ne  à  mes  mérites  ne  à 
mes  forces,  mais  seullement  à  sa  libéralité  et  bonté. 
Je  suis  asseuré  que  vous  avez  eu  cy  devant  des  Gou- 
verneurs, personnages  de  grant  vertu  et  expérience, 
ausquelz  raisonnablement  je  doy  cedder  en  toutes 
choses,  fors  en  une  que  je  vous  prie  tenir  pour  cer- 
taine, c'est  en  bonne  volunté  de  m'employer  et  tout 
mon  entendement,  si  peu  que  Dieu  m'en  a  donné, 
au  bien  et  prouffit  de  la  Ville.  Et  oij  le  myen  ne  suf- 
firoit,  j'en  vouldroye  emprunter  de  personnages  que 
je  congnois  de  plus  grant  povoir,  expérience  et  suffi- 
sance; vous  promcctant,  messieurs,  que  toute  ma 
force  et  puissance  ne  seront  jamais  espargnez  en 
chose  qui  concerne  le  bien  de  ceste  Ville,  soit  en 
gênerai  ou  en  particulier,  v 


CCCIII  [CCLII].  —  Présent  audict  Gouverneur. 

la  février  i55a.  (Fol.  968.) 


Kt  le  vendredi,  xn"  jour  dud.  moys,  mesd.  s"  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  ont 
esté  faire  présent  à  mond.  seigneur  le  Gouverneur 
de  Paris  de  deux  beaulx  grands  bacins  en  forme  d'o- 
valle ,  deux  grandes  couppes  couvertes  et  deux  grandes 
aiguières  d'argent,  le  tout  vermeil  doré  et  buriné, 

'"  Ce  ctiitfro  est  reste  en  blanc  au  Registre. 
'*'  Voir  ci-dessus,  p.  a6'i-265. 


pesans  emsemble  quarante  quatre  marcs . . .  '"  onces, 
ainsi  qu'il  avoit  esté  délibéré  en  l'assemblée  du  Con- 
seil de  lad.  Ville,  du  xxviii"  jour  de  Septembre  dernier 


,:(2) 


passe 

Duquel  présent  led.  seigneur  Gouverneur  s'est  tenu 
pour  très  contant  et  a  remercié  lad.  Ville. 


37 


lUI'RIHIlAli;     ] 


290 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[iS5q] 


GGCIV  [GGLIII].  —  Pour  les  ix"  m  livres  tournois. 


30  février  i552. 

Du  samedi,  xx™  jour  de  Février  mil  y'  li. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Oslel  de  la 
Vilie  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans. 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  les  moyens  à  constitucion  de  renie  au  denier 
douze  de  la  somme  de  ix"m  livres  tournois  pour  les 
cinquante  mil  hommes  demandez  par  le  Roy  es  villes 
closes  de  son  Royaulme,  dont  les  villes  de  la  Prevosté 
et  Vicontè  de  Paris  sont  cottize'es  à  lad.  somme  de 
IX"  M  livres  tournois,  selon  le  département  faict 
d'icelles  par  le  Prévost  de  Paris;  en  laquelle  se  sont 
trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mons'  m'  Claude  Guyot,  Prévost  des  Marchans; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins; 

Mess"  de  Rragelongne,  Lieutenant  particullier,  le 
bailly  Courtin,  de  Livres,  de  Jumeauville,  T.  de  Rra- 
gelongne, Lecomte,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s''  le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  plusieurs  ouvertures  des  moyens  plus  doulx  et 
facilles  à  lever  lad.  somme  au  denier  douze,  sur  l'ayde 
de  11  solz  VI  deniers  tournois  pour  muy  de  vin  entrant 
et  autant  yssant  hors  Paris,  et  lecité  la  forme  qui  a 
autresfoys  esté  tenu  en  semblable  cas,  a  sur  ce  mys 
la  matière  en  deliberacion  et  demande'  l'avis  ausd. 
assistans. 

Tous    lesquelz    ont  conclud,  advisé  et  délibéré 


(Fol.  a68  v°.) 

que,  pour  plus  commodément  et  justement  lever 
lad.  somme,  mess"  les  Quarteniers  doibvent  apporter 
au  Rureau  de  lad.  Ville  leurs  rolles,  comme  il  leur  a 
esté  ordonné,  et  admener  avec  eulx  leurs  cinquante- 
niers,  dixiniers  et  quatre  notables  personnes  de 
leursdiclz  quartiers  de  tous  estatz,  aus  jours  qui  leur 
seront  assignez,  chascun  l'ung  après  l'autre.  Et  ce- 
pendant, mess"  yront  prier  mess"  de  la  Court,  des 
Comptes  et  des  Generaulx  de  la  justice,  de  déléguer, 
assavoir:  deux  de  lad.  Court,  deux  desd.  Comptes, 
et  ung  desd.  Generaulx,  pour  assister  au  Rureau  de 
lad.  Ville,  avec  inesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins,  ung  ou  deux  Conseillers  de  Ville,  telz 
que  mesd.  s"  vouldront  eslire,  lesd.  Quarteniers, 
cinquanteniers,  dixiniers  et  bourgeois,  pour  procé- 
der à  la  coctization  des  personnes  dénommées  èsd. 
rolles  desd.  Quarteniers,  oyr  les  personnes,  si  be- 
soing  est,  et  les  taxer  selon  leurs  qualitez  et  puis- 
sances. Et  oii  il  se  trouvera  aud.  loUe  aucuns  de  mesd. 
s"  de  la  Court,  des  Comptes  ou  dosd.  Generaulx, 
seront  baillez  par  escript  ausd.  depputtez  desd. 
cours,  pour  les  advertir  et  savoir  d'eulx  quelles 
sommes  ilz  veuUent  mecire  en  rente  liberallement , 
et  leur  responce  oyr;  et  [ou  cas]  qu'ilz  ne  veullent 
riens  bailler,  seront  cottizez  par  lesd.  depputtez 
comme  les  autres,  aCn  que  tous  les  autres  estatz 
ne  se  puissent  excuser. 


GCGV  [GGLIV].  —  [Visite  du  Prévôt  des  Marchaîjds  aux  Gours  souveraines.] 

a6  février  i552.  (Fol.  a6g.) 


Du  vendredi ,  xxvi"°  jour  de  Février  mil  v"  li. 

Aujourd'uy,  mons'  m*  Claude  Guyot,  Prévost  des 
Marchans,  et  mons'  m"  Guy  Lormyer,  Eschevin  de 
la  ville  de  Paris,  sont  allez  par  devers  mess"  de  la 
court  de  Parlement  '•',  la  Chambre  des  Comptes  et 
des  Generaulx  de  la  justice,  leur  faire  entendre 


la  délibération  du  Conseil  de  lad.  Ville  cy  dessus 
escripte.  Toutes  lesquelles  Cours  leur  ont  fait  res- 
ponce qu'ilz  y  adviseront  présentement,  lequel  avis 
ilz  feront  savoir  incontinanl  à  mesd.  s"  les  Prévost 
des  Marchans  et  Eschevins,  pour  estre  preslz  à  y 
besongner  jeudi  prochain. 


C'  L'extrait  suivant  du  registre  du  Conseil  du  Parlement,  où  se  trouve  relatée  celte  démarche  du  Prévôt  des  Marchands  et  de 
rÉchevin  Lormier,  nous  révèle  les(jraves  difficullés  que  rencontrait  le  Bureau  de  la  Ville  pour  faire  accepter  l'emprunt  forcé  :  «Par 
ledict  Prévost  des  Marchans  a  esté  dict  qu'ilz  avoienl  essayé  tous  moyens  pour  recouvrer  deniers  à  constitucion  de  rentes,  suivant  les 
dernières  lettres  patentes  du  Roy,  mais  trouvoyent  que  Lien  peu  de  personnes  y  porloient  leurs  deniers  volontairement  A  cesie  cause 
sont  contrainctz  d'user,  à  laur  (;rant  regret,  de  contrainctes.  Et,  parce  qu'ilz  ne  veullent  riens  faire  sans  l'advis  de  la  Court,  supplie 
icelle  qu'il  luy  plaise  députer  et  commectre  quelque  nombre  de  Conseillers  pour  eulx  transporter  en  l'Hoslel  de  Ville  et  se  trouver  en 
l'assemblée  qui  sur  ce  sera  faicte.  Lesd.  Prévost  dos  Marchans  et  Lormier,  Eschevin,  retirez,  la  matière  mise  en  délibération,  lad. 
Court  a  député  m"  Loys  Gayant  et  Robert  Boucle,  Conseillera  en  icelle,  pour  se  trouver  en  lad.  assemblée  de  Ville.r  (Archive!  nat., 
X"  )57i,fol.  345.) 


[i552] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


291 


CGC VI  [CCLV].  —  Mandement  aux  Quartemers. 


a6  février  iSaa.  (Fol.  269  v°.) 


Dud.  xxvi""  Février  v'  li. 

Aujourd'uy,  a  esté  envoyé  ung  mandement  à  sire 
Jehan  Basannier,  Quartenier  de  lad.  Ville,  duquel  la 
leneur  ensuit: 

(T  De  par  les  Prévost  des  Marchons  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Paris. 

(fSire  Jehan  Basannier,  Quartenier  de  ceste  Ville, 
appeliez  avec  vous  voz  cinquanteniers  et  dixiniers  et 
quatre  notables  bourgeois  de  vostre  quartier,  et  vous 
trouvez  tous  emsemble  jeudi  prochain  à  une  heure. 


aciandant  deux  de  relevée,  en  l'Ostel  commung  de 
ceste  Ville,  auquel  seront  assemblez  avec  nous  les 
depputtez  des  Cours  souveraines  et  Conseillers  de 
Ville,  pour  procéder  au  département  de  la  porcion 
de  ix"  mil  livres  tournois,  que  vostre  quartier  doibt 
porter  pour  la  soulte  de  cinquante  mil  hommes, 
dont  sera  constitué  rente  au  denier  douze  et  baillé 
seureté,  en  la  manière  acoustumée,  à  ceulx  qui 
fourniront  lesd.  deniers. 

trFaict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xxvi'jour  de 
Février  mil  \'  li.  ^ 


CCCVII  [CCLVI].  —  Depputez  des  Cours  souveraines. 

97  février  i55a.  (Fol.  369  v".) 


I 


Du  xxTii'  Février  v'  li. 

Aujourd'uy,  mess"  de  la  Court  ont  declairé  qu'ilz 
ont  esleuz  pour  estre  presens  à  faire  les  cottizacions 
dessus  dcclairées,  c'est  assavoir: 

Mons'  m'  Loys  Gayant  et  mons'  Boueste,  Con- 
seillers en  lad.  Court. 

Mess"  des  Comptes  ont  aussi  esleuz  et  depputez 
mons''  Petremol  et  mons"^  Viole. 

Mess"  les  Generaulx  ont  esleuz  et  depputez  mess" 
Ruzé  et  Longueul. 

CoMHISSlOK  POUR   LEVER    LES  IX"  >l   LIVRES  TOURNOIS. 

Ced.  jour,  a  esté  ordonné  que  la  commission  pour 
contraindre  les  relTusans  à  payer  et  bailler  à  rente 
les  sommes  es  quelles  ilz  seront  cottizez  sera  enre- 
gistrée, dont  la  teneur  ensuit: 

f  He^iry,  par  la  grâce  deDieu  Roy  de  France,  à  noz 
très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Marchans  et 
eschevins  de  nostre  bonne  ville  et  cité  de  Paris, 
salut. 

(f  Comme,  pour  subvenir  aux  grans  et  imporlans 
affaires  de  la  guerre  que  nous  avons  à  supporter,  tant 
du  costé  dltailye  que  par  deçà,  en  noz  pays  de  Pi- 
cardie et  Cliampaigne,  pour  la  protection  et  conser- 
vation de  nous  et  nostre  estât,  nostredicle  Ville  nous 
aict  accordé  fournir  et  payer  la  somme  de  neuf  vingtz 
mil  livres  tournois,  ou  ce  qu'elle  devera  porter  pour 
sa  porcion  de  lad.  somme,  pour  la  soulde  de  sept  mil 
cinq  cens  hommes  de  guerre  à  pied,  pour  quatre 
moys;  à  quoy  nostredicte  Ville  et  les  villes  closes  de 


la  Prevosté  et  Viconté  d'icelle  ont  esté  par  nous  cocti- 
zées .  faisans  partie  de  cinquante  mil  hommes  que 
nous  avons  mys  sus,  en  ceste  présente  année,  sur 
toutes  les  villes  closes  de  nostre  Royaulme;  pour  la- 
quelle somme  recouvrer,  nous  vous  avons  permis 
prandre  deniers  des  nianans  et  habitans  de  nostre- 
dicte Ville  et  faulxbourgs,  à  constitucions  de  rentes 
au  denier  douze,  et  icelles  constituer  sur  certain 
iinpost  que,  pour  cest  effect,  vous  avons  octroyé 
prandre  et  lever  eu  nostredicte  Ville,  et,  en  ce  fai- 
sant, ordonné  que  lesd.  manans  et  habitans  d'icelle 
Ville  et  faulxbourgs  qui  auront  la  puissance  d'a- 
chepter  lesd.  rentes  seront  contrainctz  par  toutes 
voyes  et  comme  pour  noz  propres  affaires;  au  moyen 
de  quoy  et  affin  que  n'ayez  occasion  d'excuse,  que 
lad.  somme  ne  nous  soit  foumye  au  temps  et  ainsi 
que  noz  affaires  le  requièrent,  sur  ce  que  lesd.  ma- 
nans et  habitans  pourroient  estre  reffusans  ou  del- 
layans  d'achepter  lesd.  rentes,  sans  avoir  noz  lettres 
de  contraincte  à  ce  neccessaires  ; 

«Pour  ce  est  il  que  nous  voulions  et  vous  man- 
dons que,  appeliez  les  seize  Quarteniers  de  nostre- 
dicte Ville,  vous  regardez  en  chascun  de  leurs  quar- 
tiers les  personnes,  tant  de  noz  officiers  de  noz 
Cours  souveraines,  Chambre  de  noz  Comptes  et  ju- 
risditions  ordinaires,  que  des  gens  nobles,  marchans, 
bourgeois,  manans  et  habitans  de  nostredicte  Ville  et 
faulxbourgs,  gens  d'église,  religions,  chappitres, 
corps,  coleiges,  communaultez,  tuteurs  de  mineurs 
et  autres  personnes,  de  quelque  qualité  et  condition 
qu'ilz  soient,  qui  auront  la  puissance   d'achepter 

37. 


292 


REGISTRES  DU  BUREAU 


lesd.  renies;  pour,  ce  faict,  estre  par  vous  coctizez 
et  taxez  à  telle  somme  de  deniers  que  vous  verrez 
et  congnoistrez  que  chascun  d'eulx  pourra  aisément 
porter,  selon  leur  puissance  et  faculté,  en  leur  cons- 
tituant lesd.  rentes  aud.  denier  douze. 

«Et  à  fournir  et  payer  lesd.  sommes  à  quoy  ilz 
auront  este  chascun  deulx  par  vous  cottizez,  voul- 
ions estre  contrainctz  par  garnisons '^',  qui  seront 
par  vous  envoyées  en  leurs  maisons,  jusques  à  tel 
nombre  d'archers,  arbalestriers  et  hacquebutiers  de 
nostredicte  Ville  qui  sera  par  vous  advisé,  comme 
il  a  esté  cy  devant  faict  et  exécuté  en  autres  cas 
semblables ,  et  par  autres  voyes  requises  et  acous- 
tumées  pour  noz  propres  deniers  et  affaires,  non- 
obstant oppositions  ou  appellations  quelzconques; 
pour  lesquelles  ne  voulions  estre  différé.  La  con- 
gnoissance  desquelles  avons  interdicte  et  deffendue 
à  tous  noz  juges,  et  icelle  avons  retenue  à  nous  et 
à  nostre   personne.  Et  ausquelz  archers,  arbales- 


[i552] 

triers  et  hacquebutiers  avons  ordonné,  à  chascun 
d'eulx,  pour  leur  sallaire  et  nourriture  quinze  solz 
tournois  par  jour,  pendant  le  temps  qu  ilz  séjour- 
neront èsd.  garnisons,  que  nous  voulions  et  enten- 
dons leur  estre  payez  par  ceulx  qui  auront  souffert 
et  enduré  la  garnison,  avant  que  desplacer  et  sortir 
de  leursdictes  maisons. 

trDe  ce  faire  vous  avons  donné  et  donnons  povoir, 
auctorité,  commission  et  mandement  spécial,  par 
cesd.  présentes,  mandons  et  commandons  à  tous  noz 
justiciers,  officiers  et  subgectz  que  à  vous  en  ce 
faisant  soit  obey.  Car  tel  est  nostre  plaisir. 

tr Donné  ik  Fontainebleaue,  le  xxix'  jour  de  Jan- 
vier, Tan  de  grâce  mil  cinq  cens  cinquante  et  ung, 
et  de  nostre  règne  le  cinquiesme.  « 

Signé  :  ttPar  le  Roy  en  son  Conseil,  de  Laubes- 

PÏNE  '■■''.  1) 

Et  sellé  du  grand  sel,  sur  simple  queue,  de  cire 
jaulne. 


GGCVIII  [CCLVII].  • —  Pour  aller  au  devant  de  monseigneur  le  Daulphin, 

a  mars  iSSa.  (Fol.  271.) 


Du  mercredi,  ii'  jour  de  Mars  mil  v''  li. 

Aujourd'uy  est  venu  par  devers  mons'  le  Prévost 
des  Marchans  uug  gentilhomme  qui  s'est  dit  estre 
envoyé  de  par  mons"^  d'Urfé  W,  Gouverneur  de  mon- 
seigneur le  Daulphin,  et  a  dit  que  sond.  maistre 
luy  avoit  donné  charge  de  venir  advertir  la  Ville  que 
led.  seigneur  s'en  venoit  à  Paris  et  qu'il  arrivera 
demain  sur  les  trois  heures  après  mydi,  el  qu'il 
estoit  sans  garde,  et  que  par  les  villes  par  où  il  a 
passé,  on  est  allé  au  davant  de  luy,  et  que  lad. 
Ville  devoit  faire  le  semblable. 

Lequel  s'  Prévost  des  Marchans  luy  a  faict  res- 
ponce  qu'il  estoit  bien  tart  pour  assembler  le  Con- 
seil, et  que  neantmoings  il  alloit  à  la  Ville  pour  y 
adviser.  Et  luy  arrivé  au  Bureau  de  lad.  Ville,  au- 


roit  trouvé  mess"  les  Eschevins  avec  aucuns  Con- 
seillers et  Quarteniers,  ausquelz  il  auroit  recité  le 
contenu  cy  dessus,  el  leur  en  auroit  demandé  leur 
avis. 

Et  auroient  tous  conciud  et  advisé  qu'on  devoit 
envoyer  mandemens  aux  Conseillers,  Quarteniers  et 
deux  notables  bourgeois  de  chascun  quartier,  avec 
vingt  cinq  hommes  de  chascune  bande  d'archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers,  pour  eulx  trouver,  à 
une  heure  de  relevée,  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  à 
cheval,  pour  acompaigner  mesd.  s",  qui  seroient 
vestuz  de  leurs  robbes  my  parties,  et  aller  au  de- 
vant de  mond.  seigneur  le  Daulphin  jusques  hors 
les  faulxbourgs  de  Nostre  Dame  des  Champs,  par  oîi 
il  doibl  venir  en  lad.  Ville. 


'"'  En  marge  du  Registre,  à  cet  endroit,  on  lit  :  txHentei  comlkuées  par  garnùontn ,  d'une  écriture  du  xvii' siècle. 

'*'  L'original  de  ces  lettres  patentes  est  conservé  aux  Archives  nationales,  K  968,  n°  3.  Sous  la  cote  6  du  même  carton,  se 
trouvent  d'autres  lettres  de  même  teneur,  datées  du  17  novembre  iSSa. 

<•'  Claude  d'Urfé,  seigneur  de  Beauvoir-sur-Arnon ,  d'Entragues,  baron  de  Cliâteauneuf,  fils  de  Pierre  d'Urfé,  Grand  Écuyer  de 
France,  et  d'Antoinette  de  Beauvau,  naquit  en  iSoa.  Il  fut  gouverneur  et  bailli  de  Forez,  écuyer  d'écurie  du  Roi,  gouverneur  du 
Dauphin,  depuis  François  II,  surintendant  de  la  maison  de  ce  prince,  capitaine  de  cent  lances  de  sa  compagnie,  ambassadeur  ù 
Rome  et  au  concile  de  Trente,  le  10  mai  i5à6.  Son  testament  est  daté  de  Compiègne,  le  28  août  i558. 


[t553] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


293 


CCCIX  [CCLVIIl].  —  [Le  Bureau  de  la  Ville  va  au  devant  du  Dauphin.] 

3  mars  i552.  (Fol.  a^i  v°.) 


Et  le  landemain  jeudi,  lu™  jour  dud.  moys,  sont 
allés  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins, 
Conseillers,  Quarteniers  et  deux  notables  bourgeois 
de  chascun  quartier,  lesd.  s"  vestuz  de  leurs  robbes 
my  parties;  et  estoient  acompaignez  de  leurs  ser- 
gens ,  vestuz  de  leurs  robbes  de  livrée  et  la  navire 
d'argent  sur  l'espaulle,  avec  xxv  hommes  de  chas- 
cune  desd.  bandes  d'archers,  arbalestriers  et  hac- 
quebutiers. 

Et  sont  partiz  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  environ 


trois  heures  de  relevée,  et  sont  allez  jusques  hors 
lesd.  faulxbourgs  Nostre  Dame  des  Champs,  où  ilz 
ont  rencontré  led.  seigneur  qui  estoit  dedans  une 
lictiere,  acompaigné  de  mons'  d'Anguyen  '')  et  autres 
grans  seigneurs.  Et  l'ont  conduit  jusques  au  logis  de 
monseigneur  le  Connestable,  près  Saincte  Âvoye  l'^*, 
où  ilz  luy  ont  faict  présent  de  huit  doubles  quartes 
d'ypocras  et  quinze  bouestes  de  espices  de  chambre, 
sorties  de  canelat,  oreugeat,  girofflat,  madrians 
et  autres  sortes  de  confitures. 


GCCX  [CGLIX].  —  Rapport  pour  l'ediffice  des  .maisons  de  Petit  Pont, 


3  mars  iSSa.  (Fol.  271  v°. 


Dudicl  jour. 

Aujourd'uy  a  esté  apporté  au  Bureau  de  la  Ville 
de  Paris  le  rapport  des  jurez,  duquel  la  teneur  en- 
suit : 

tr De  l'ordonnance  de  nosseigneurs  les  Tiesoriers 
de  France,  nous,  Gilles  Le  Breton,  Maistre  des 
euvres  de  maçonnerye  du  Roy  nostre  sire,  et  commis 
du  Voyer  dud.  seigneur,  Loys  Poireau,  Guillaume  Le 
Breton,  maçons,  et  Jehan  Belée,  charpentier,  jurez 
du  Roy  nostredict  seigneur  es  offices  de  maçonnerye 
et  charpenterye,  honneur  et  révérence,  avec  deue 
obeyssance. 

ff Chers  seigneurs,  plaise  vous  savoir  que,  de 
vostre  ordonnance  et  commandement,  avons  faict 
et,  suyvant  certaines  lettres  missives  à  vous  adres- 
sans  et  envoyées  par  le  Roy  nostredict  seigneur, 
escriples  à  Fontainebleaue,  le. . ."'  jour  de  Janvier 
mil  v'  Li,  signées  irpar  le  Roy,  Henrt  et  L'Aubes- 
piMEi,  et  après  le  serment  par  nous  faict,  par  de- 
vant noble  homme  m'  Jehan  Grollier,  Trésorier  de 
France,  et  es  présences  de  noble  homme  m'  Guy 


Lormier,  s'"  de  l'Espine,  et  honnorable  homme  sire 
Robert  Desprez,  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  et 
aussi  de  Guillaume  Guillain,  Maisire  des  euvres  de 
maçonnerye  de  lad.  Ville,  le  jeudi  xi""  jour  de  Fé- 
vrier oud.  an  mil  v'  li,  nous  sommes  transportez  au 
Petit  Chastelet  de  Paris,  pour  veoir  et  visiter  led. 
Petit  Chastelet,  assavoir  s'il  y  a  moyen  de  faire  et 
perser  une  croisée  dedans  le  gros  mur  dud.  Petit 
Chastelet,  du  costé  de  la  rivière  de  Seyne,  pour  servir 
à  donner  jour  et  clerté  dedans  la  chambre  ou  cuysine 
servant  au  geôlier  dudit  Petit  Chastelet;  parce  que 
en  editïïant  les  maisons  que  l'on  veult  de  brief  faire 
et  ediffier  de  neuf  sur  le  Petit  Pont,  entre  l'Ostel 
Dieu  et  led.  Petit  Chastelet,  en  mectant  d'ung  droicl 
alignement,  après  le  devant  des  pilles  dud.  Petit 
Pont,  le  pan  de  boys  desd.  maisons,  du  costé  de 
lad.  rivière,  l'on  pourra  estoupper  la  croisée  qui 
est  de  présent  aud.  gros  mur  et  servant  à  lad,  chambre 
ou  cuisine  dud,  geôlier;  et  veoir  le  lieu  où  l'on  pour- 
roit  faire  et  ériger  une  autre  croisée;  et  si  Ion  pourra 
ériger  des  corbeaulx  ou  encorbellemcns  dedans  led. 


"'  Jean  de  Bourijon,  comte  d'Eiigliieii,  de  Soissons,  duc  d'Estoiiteville,  sixième  fîls  de  Charles  de  Bourbon,  duc  de  Vendôme, 
et  de  Françoise  d'Alençon,  né  au  château  de  La  Fère,  le  6  juillet  i5a8,  tué  d'un  coup  de  pistolet  à  la  bataille  de  Saint-Quentin 
(10  août  1557). 

(»  Il  y  avait  à  Paris  plusieurs  hôtels  de  Montmorency.  Celui  de  la  rue  Sainte-Avoie,  dont  il  est  question  ici,  s'étendait  jusqu'aux 
rues  de  Braque  et  de  l'Homme-Anné,  d'après  Sauvai.  Le  Connétable  Anne  l'avait  agrandi  de  plusieurs  hôtels  particuliers,  entre 
autres  de  celui  du  financier  Maigret,  dont  il  avait  eu  la  confiscation.  C'est  par  suite  de  cet  a<-croissement  et  parce  que  Henri  II  y 
vint  demeurer  quelquefois  que  cet  hôtel  était  aussi  désigné,  en  i556  et  années  voisines,  sous  le  nom  de  Logit  du  Roi  qui  fut  à  feu 
Maigret.  Anne  de  Montmorency  et  sa  femme  le  donnèrent  à  François,  maréchal  de  France,  leur  fils  aîné.  Le  Connétable  y  mourut 
en  1567,  des  blessures  qu'il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Saint-Denis.  On  y  voyait  encore,  au  commencement  du  xviii' siècle,  une  gale- 
rie peinte  par  Nicolo  de  Modène,  d'après  les  dessins  du  Primatice.  [Hitt.  et  antiquité$  de  la  ville  de  Parie,  in-fd. ,  t.  Il,  pages  i43 
et  .89), 

'^'  Le  quantième  est  resté  en  blanc  sur  le  Registre. 


I 


294 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i553] 


gros  mur  dud.  Petit  Cliastelel,  pour  soustenir  les 
poultres,  poictral  et  pouleraulx  qui  soustiendront 
iesd.  maisons,  qui  seront  au  droit  de  la  première 
arche  dud.  Petit  Pont,  du  costé  dud.  Petit  Ciiastclet; 
et  aussi  veoir  prandre  et  bailler  Talignemenl  du  pan 
de  mur  sur  le  devant  desd.  maisons,  le  long  de  la 
rue  que  mesd.  s"  de  la  Ville  entendent  faire  et 
ediflîer  de  neuf  sur  les  pilles  dud.  Petit  Pont'''. 

t  Lequel  Petit  Cliastelet  et  la  place  oîi  Ton  veult 
faire  ediflier  Icsd.  maisons,  nous  avons  veuz  et  vi- 
sitez bien  et  dilligemment,  ainsi  qu'il  appartient.  Et 
après  avoir  veu  lepourtraict  etdeviz  qui  ont  esté  faictz 
desd.  maisons  sur  les.  pilles  dud.  Petit  Pont,  avons 
trouvé  que  l'on  pourra  percer  led.  gros  mur,  pour  y 
faire  et  ériger  une  croisée  de  la  haulteur  et  largeur 
de  celle  qui  y  est  de  présent,  et  icelle  besser  jusques 
au  nyveau  de  l'aire  de  lad.  chambre  ou  cuisine  dud. 
geôlier,  pour  avoir  plus  grande  aisance  en  lad.  cham- 
bre; et  fauldra  percer  et  asseoir  lad.  croisée  au  meil- 
leu  du  formeret  de  la  voulte,  près  la  chemynée  de 
lad.  chambre,  afin  qu'il  n'y  aict  aucune  difformité. 
Aussi  l'on  pourra  meclre  des  corbeaulx  en  façon 
d'encorbellemens  dedans  ied.  gros  mur  dud.  Petit 
Chastelet,  pour  soustenir  les  poultres,  poitral  et  pou- 
treaulx,  en  manière  que  chascun  desd.  corbeaulx  au- 
ront quatre  piedz  de  hault  et  trois  piedz  de  saillye 
oultrele  gros  mur,  et  de  deux  piedz  de  large,  eticeulx 
enfoncer  trois  piedz  dedans  le  corps  dud.  gros  mur. 

trEt  y  conviendra  faire  et  enfoncer  dedans  led. 
gros  mur  des  tranchées  pour  poser  et  asseoir  les 
boutz  des  poitrail,  poultres  et  soubz  poutreaulx 
d'ung  pied  et  demy  de  proufondeur,  et  de  la  haul- 
teur et  largeur  qu'il  appartiendra;  et  faire  aussi  des 
corbeaulx  pour  soustenir  les  liens  qui  soustiendront 
le  poitrail  et  les  deux  poultres  au  davant  de  lad. 
première  arche,  parce  que  la  poultre  ou  sablière 
qui  sera  posée  entre  les  testes  et  voulsoirs  de  la  pre- 
mière arche  sera  portée  sur  petilz  corbeaulx  de  fer; 
et  en  ce  faisant,  faire  faire  lad.  croisée,  dont  est  de- 
vant faicte  mencion,  de  pierre  de  cliquart  ou  hault 
liaiz  '^1,  tant  les  piedz  droictz,  voulsoirs,  voulsure, 
escuissons  et  les  paremens  entre  les  piedz  droiiz  et 
escuissons,  gardefolz  et  appuyés,  et  les  faire  de  la 
haulteur  des  pierres  qui  y  sont  de  présent,  afin  qu'il 


n'y  aict  aucune  enclave  ne  entaille,  et  paver  dedans 
lad.  croisée  de  petit  carreau  de  potier  ou  enduire  de 
bon  piastre;  et  aussi  faire  tous  Iesd.  corbeaulx  et 
encorbellemens  de  pierre  de  liaiz  entière  de  la  car- 
rière de  Nostre  Dame  des  Champs  lez  Paris;  et  en 
ce  faisant,  boucher  et  estoupper  lad.  croisée  y  estant 
de  présent,  en  lad.  chambre  ou  cuysine  dud.  geô- 
lier, de  deux  piedz  de  espoisseur,  à  prandre  par  de- 
hors euvre,  et  faire  le  parement  dedans  ouvre  de 
corbeaulx  de  pierre  de  hault  liaiz  ou  cliquart.  Et 
le  reste  de  lad.  muraille  sera  faict  de  bon  moillon, 
maçonné  de  chaulx  et  sable,  sans  oster  le  trillis, 
traversin  et  mesneau  qui  y  sont  de  présent,  qui  de- 
mourront  pour  la  seureté  dud.  lieu ,  et  l'ambrasement 
de  lad.  croisée  demourra  vuide  pour  l'aisance  dud. 
geôlier.  Et  aussi  faire  ung  chassiz  dormant  pour 
servir  à  lad.  croisée,  garny  de  ses  guichetz,  garnys 
de  leurs  ferrures  et  vitres,  ainsi  qu'il  appartient. 
Avec  ce,  faire  ung  treilliz  de  fer  en  saillye  au  devant 
de  lad.  croisée,  qu'il  conviendra  faire  et  ériger  de 
neuf,  lequel  sera  d'ung  pied  plus  large  en  tous 
sens  que  ne  sont  les  piedz  droitz  et  voulsoirs, 
d'ung  pied  plus  bas  que  ne  sera  l'aire  de  lad.  croisée, 
pour  la  seureté  du  lieu.  Et  le  tout  faire  aux  couslz  et 
despens  de  l'Ostel  de  la  Ville  de  Paris,  bien  et  deue- 
ment,  ainsi  qu'il  appartient. 

tf  Et  ne  trouvons  et  ne  nous  appert,  en  faisant  les 
choses  dessusdictes,  riens  dommageable  ne  préju- 
diciable audit  Petit  Chastelet,  ne  au  préjudice  du 
Roy  nostredict  seigneur,  actendu  que  l'augmentacion 
que  mesd.  s"  de  la  Ville  veullent  et  entendent  faire 
est  pour  le  bien  et  republiq. 

tt Lequel  alignement,  en  la  présence  des  dessus- 
dictz,  nous  avons  prins  et  baillé,  et,  pour  ce  faire, 
avons  tendu  les  lignes  et  prins  les  eschanlillons  en 
la  manière  acoustumée,  et  avons  trouvé  que  led. 
pan  de  mur  qui  sera  edifiîé  sur  le  devant  desd.  mai- 
sons, le  long  de  lad.  rue,  est  d'ung  droit  ahgne- 
ment  depuis  le  contrepiller  du  portail  de  l'Ostel 
Dieu  jusques  contre  le  gros  mur  dud.  Petit  Chastelet. 
Et  sera  planté  led.  mur  après  la  distance  de  quatre 
toises,  quatre  piedz,  quatre  poulces,  laquelle  dis- 
tance est  l'ouverture  et  largeur  de  lad.  rue,  à 
prandre  le  long  dud.  gros  mur  dud.  Petit  Chaste- 


'•'  Celle  affaire  ëtait  engagée  depuis  plus  d'un  an.  Le  projet  de  la  Ville  était  de  reconstruire  non  pas  seulement  les  maisons  du 
Petit  Pont,  mais  encore  wcerlaines  petites  maisons  assizos  sur  la  rivière  de  Seyne,  entre  THostel  Dieu  et  ied.  Petit  Pontii,  comme  on 
l'a  vu  précédemment,  mais  les  administrateurs  de  l'Hotel-Dieu  s'y  opposaient  et  réclamaient  cet  emplacement  pour  s'agrandir.  (Voir 
ci-dessus,  p.  24.3,  a'-tk.) 

'''  Le  liait,  pierre  fort  dure  qui  se  tirait  des  carrières  d'Arcueii,  près  Paris.  On  en  trouvait  aussi,  mais  plus  mêlé,  dans  celles  du 
faubourg  Saint-Jacques.  Le  nom  de  ctiquarl  était  donné  au  liais  de  tout  appareil. 


I 


[i553] 

iet.  Et  à  rendrait  dud.  contrepiller,  lad.  rue  a  aussi 
d'ouverture  et  largeur  quatre  toises  quatre  piedz  et 
demy. 

trEt  tout  ce,  nosdictz  seigneurs,  certiffious  estre 
vray  et  ainsi  avoir  esté  par  nous  faict,  à  noz  povoirs 
et  consciences.  Tesmoing  noz  seingz  mnnuelz  cy 
mys,  les  an  et  jour  dessusdictz.n 

Signé:  (tBellée,  Le  Breton,  Poireau  et  Le  Bre- 
ton. >) 

Peruission  de  perser  le  gros  udr  du  Petit  Ciustelet 

et  ¥  ERIGER  V^E  CROISÉE  POUR  LE  BASTIUENT 

DE  Petit  Pont. 
tr  Veu  le  rapport  cy  dessus  escripl,  il  est  permis  aux 
Prévost  des  Marchans  et  Esclievins  de  cesle  ville  de 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


•295 


Paris,  suyvant  le  voulloir  du  Roy  et  contenu  en  ses 
lettre;  à  nous  adressans,  eicripte^  à  Fontainebleaue, 
le  dernier  jour  de  Janvier  dernier  passé,  faire  percer, 
auxdespensde  lad.  Ville,  le  gros  mur  du  Petit  Chas- 
lelet  d'icelle,  du  costé  de  la  rivière  de  Seyne,  et  y 
ériger  une  croisée  au  lieu,  endroit,  façon,  haulteur, 
espoisseur,  et  pour  les  causes  declairées  aud.  rap- 
port; et  en  ce  faisant,  faire  bouscher  et  estoupper  la 
vielle  croisée  qui  y  est  de  présent,  le  tout  suyvant  le 
contenu  en  icelluy  rapport. 

ff  Faict  le  xw"'"  jour  de  Février  l'an  mil  cinq  cens 
cinquante  et  ung.  n 

Signé:  rcGROLIER.n 

Lequel  rapport  et  permission  a  esté  mys  au  Trésor 
de  lad.  Ville  ('). 


CCCXI  [CCLX]. 


Requeste  présentée  par  les  habitans  de  Mondidier. 

4  avril  i552.  (Fol.  376.) 


Du  nu"  jour  d'Avril  ''^'  mil  v'  li  avant  Pasques. 

Aujourd'uy,  les  babitans  de  la  ville  de  Montdidier 
ont  présenté  requeste  à  la  Ville  de  Paris,  dont  la 
teneur  en  suit,  led.  Maieur  en  personne  : 

<f  Supplient  humblement  les  Mayeur  et  Eschevins 
de  la  ville  de  Montdidier,  comme  puis  nagueres  l'ar- 
mée des  Bourguignons  et  ennemys  du  Royaulme 
ayent  passé  la  rivière  de  Somme,  couru  et  pillé  le 
pays  de  Santers  et  toute  la  frontière,  tenant  leur 
chemyn  vers  lad.  ville  de  Montdidier  et  pays  d'en- 
vyron;  et  pour  ce  que  lad.  ville  de  Montdidier  et 
le  pays  est  dénué  de  gendarinerye  et  forces  pour 
résister  à  l'invasion  desd.  ennemys,  lesd.  supplians, 
craignant  ne  povoir  supporter  et  soustcnir  si  grosse 
armée  àl'eiicontre  d'eulx,sontcontrainctz  demander 
secours  pour  la  deffense  de  leur  ville  et  pays  circon- 
voisin. 

ff  Ces  choses  considérées,  afin  de  éviter  le  péril  et 
danger,  tant  ausdictz  supplians  que  à  lad.  ville  de 
Paris,  si  lesd.  ennemys  passoient  oultre,  et  conser- 
ver le  pays  en  l'obeyssance  et  subgection  du  Roy, 
vous  plaise  ausd.  supplians  donner  secours  et  ayde 
de  certain  nombre  de  pièces  d'artillerye,  boullelz  et 
pouidre  à  canon,  aflin  que  lesd.  supplians  ayent 


meilleur  moyen  de  soustenir  l'invasion  des  ennemys 
et  résister  à  leur  entreprinse,  tellement  que  la  force 
en  soit  et  demeure  au  Roy,  et  lad.  ville  de  Paris  en 
plus  grande  seureté.  Et  lesd.  supplians  se  obligeront , 
eulx  et  les  biens  de  leur  ville,  à  la  restitucion  de  ce 
qui  leur  sera  par  vous  preste;  et  vous  ferez  le  devoir 
envers  la  Republique  de  France,  comme  loyaulx 
subgeclz  du  Roy.'? 

Présentée  par  Pierre  Parmentier,  maieur  de  la 
ville  de  Montdidier  "'. 

Lettres  envoyées  à  uonseigneur  le  Connestable. 

Sur  laquelle  requeste  veue  et  oy  led.  mayeur,  a 
esté  advisé  d'envoyer  lettres  à  monseigneur  le  Con- 
nestable,  dont  la  teneur  en  suit  : 

U  avril  i559. 

t  Monseigneur,  nous  avons  esté  cy  devant  advertiz 
que  la  vueille  de  Nostre  Dame  dernier'*',  les  Bourgui- 
gnons, ayant  passé  la  rivière  de  Somme,  sontvenuz 
courrir  jusques  près  la  ville  de  Montdidier,  pillé  le 
plat  pays  et  admené  grant  nombre  de  bestiail  et 
aucuns  prisonniers.  El  ce  jourd'uy  est  venu  vers  nous 
le  mayeur  dud.  Montdidier,  nous  advertir  que  lad. 
course  avoit  esté  principallement  faicle  pour  sonder 


"1  Le  dernier  tiers  du  fol.  37-3  v°  est  resté  en  blanc. 

'"  ïji  scribe  a  écrit  Mari.  On  verra  à  la  fin  de  ce  paragraphe  qu'il  faut  L're  Avril. 

W  Cette  requête  et  la  lettre  de  la  Ville  au  Connétable  ont  été  publiées  par  M.  Victor  de  Beauvillé,  Histoire  de  la  ville  de  Mont- 
didier, in-'i°,  Paris,  Didot,  1857,  t.  I",  p.  3o3-ao5. 

W  C'est-«-<lire  le  ai  mars  précédent,  veille  de  l'Annonciation.  L'armée  d'invasion  avait  été  envoyée  des  Pays-Bas  par  la  gouver- 
nante Marie,  sœur  de  Cbaries-Quint ,  et  veuve  de  Louis  11 ,  roi  de  Hongrie. 


296 


REGISTRES  DU  BUREAU 


et  veoir  i'endroit  du  passage  de  lad.  rivière  le  plus 
aysé,  et  que  le  s'  du  Reu  ''>  estoit  à  Bapaulme  ''^' 
avec  quelque  bon  nombre  de  gens  de  cheval  et  de 
pied,  faisans  marcher  ung  pont  de  basteauk  pour 
passer  lad.  rivière,  luy  et  sa  compaignée,  délibéré, 
comme  il  disoit,  avoir  certain  advertissement  pour 
surprendre  lad.  ville  de  Montdidier,  qui  est,  comme 
led.  mayeur  nous  a  dit,  mal  garnye  de  munitions 
de  guerre;  et  que,  à  ceste  cause,  il  estoit  venu  pour 
recouvrer  de  nous,  par  prest,  quelques  pièces  d'ar- 
tillerye,  boulletz  et  pouldre  à  canon,  pour  les  en- 
voyer aud.  Montdidier  pour  la  deffendre,  l'aflaire 
advenant.  Sur  quoy  luy  avons  faict  responce  que 
nous  en  adverlirions  le  Roy.  Et  pour  ce,  monsei- 
gneur, que  telle  enlreprinse  est  de  grande  impor- 
tance, nous  avons  bien  vouHu  de  nostre  part  vous 
en  advertir  et  en  escripre,  affin  que  vostre  bon 
plaisir  soit  nous  en  faire  escripre  son  voulloir,  pour 
y  estre  faict  tout  le  devoir  qu'il  nous  sera  possible , 


[i559] 

combien  que  nous  soyons  mal  garnyz  d'artillerye, 
comme  de  vingt  faulxcons  et  faulconneaulx  seulle- 
ment  '^'. 

«  Monseigneur,  ce  premier  bruit  a  estonné  quelques 
ungs  de  ceste  ville  de  Paris,  estans  les  moings  as- 
seurez,  voyans  qu'il  n'y  a  que  vingt  lieues  jusques 
aud.  Montdidier,  et  sera  cause  que  nous  recouvrerons 
à  plus  grande  difficulté'  les  deniers  de  la  soulte  des 
l"  hommes,  oiî  nous  faisons  toutes  les  dilligences 
possibles,  et  usons  de  prières  et  remonstrances  en- 
vers les  habilans  pour  tirer  d'eulx  amyablement  les 
deniers,  affin  de  n'avoir  occasion  de  user  de  con- 
traincte  à  l'encontre  d'eulx. 

tr  Monseigneur,  après  nous  estre  très  humblement 
recommandez  à  voslre  bonne  grâce,  nous  prirons 
nostre  Seigneur  vous  donner  en  santé  très  longue  et 
heureuse  vie. 

rtDe  Paris,  ce  iiii"  jour  d'Avril  mil  v"  li  avant 
Pasques  W.  n 


GCCXII  [CCLXI]. 


ViSITACION  DES  POIJLTBES   POUR  LE  BASTIMENT  DE  PeTIT  PoNT. 

g  avril  ir)5a.  (Fol.  275  v°.) 


Du  ix'  jour  d'Avril  mil  v'  li  avant  Pasques. 

Sur  la  remonslrance  ce  jour  d'uy  faicte  au  Bureau 


par  m' Robert  de  Beauvais,  Contrerolleur  de  la  Ville, 
que  aucunes  des  grandes  poultres  que  l'on  veuit 


<''  Adrien  Je  Croy,  premier  comte  de  Rœux,  commandait  les  Impériaux.  Il  fut  chambellan,  premier  maitre  d'hôtel  et  premier 
gentilhomme  de  la  chambre  de  Charles-Quint,  qui  avait  érigé  en  sa  faveur,  l'an  i53o,  la  terre  de  Rœux  en  comté,  gouverneur  des 
villes  de  Lille,  de  Douay  et  d'Orchies.  Déjà  en  1587,  il  était  venu  ravager  les  frontières  de  Picardie.  Ce  fut  lui  encore  qui  attaqua  et 
emporta  de  vive  force  la  ville  de  Hesdin,  le  g  novembre  i559  ;  il  mourut  l'année  suivante  au  camp  de  Thérouanne. 

'"  Bapaume,  chef-lieu  de  canton,  arrondissement  d'Arras  (Pas-de-Calais). 

'''  Ici  répétition  en  marge  de  ce  iilre  :  Lettres  envoyée»  par  la  Ville  à  monseigneur  le  Connestable. 

<*'  Ce  paragraphe,  écrit  d'une  main  différente  et  d'une  encre  plus  pâle,  a  dû  être  inséré  après  coup  sur  des  pages  réservées.  11  ne 
les  remplit  pas  entièrement,  du  reste,  car  le  bas  du  fol.  278  v"  et  le  recto  du  fol.  976  entier,  sauf  quatre  hgnes  en  tète,  sont  demeu- 
rés blancs.  La  lacune  est  assez  importante,  puisque,  sauf  cette  lettre  du  It  avril  écrite  par  la  Ville  au  Connétable,  elle  s'étend  du 
2  mars  au  g  avril,  plus  d'un  mois.  Le  Cartulaire  de  la  ville  de  Paris,  du  xvi*  siècle,  renferme  un  document  qui  permet  de  la  combler 
en  partie.  Ce  sont  des  lettres  données  à  Châlons-sur-Marne,  le  2  g  mars  iSSa  (n.  s.  ),  portant  règlement  pour  l'adjudication  de  la 
ferme  de  a  sols  6  deniers  par  muid  de  vin,  et  pour  la  levée  de  cet  octroi  dont  il  a  été  question  ci-dessus,  dans  les  délibérations  des 
25  janvier  et  4  février  de  la  présente  année  (n"  CCXCVIII  et  CCXCIX).  Christophe  Aubry,  marchand  et  bourgeois  de  Paris,  s'était 
fait  adjuger  la  ferme  de  cet  impôt  moyennant  1 8,000  livres  par  an.  Mais  au  début  il  n'avait  pas  été  pris  de  décision  au  sujet  des  passe- 
debout,  c'est-à-dire  des  marchandises  traversant  Paris  pour  arriver  à  leur  destination,  et  ne  devant  point  être  consommées  dans 
cette  ville.  Les  vins  entrant  dans  ces  conditions  pouvaient  être  déchargés  de  toute  taxe,  ou  au  contraire  subir  strictement  les  condi- 
tions du  nouvel  impôt,  c'est-à-dire  payer  à  l'entrée  et  à  la  sortie.  Le  Conseil  Privé  s'arrêta  à  un  moyen  terme  et  décida  qu'ils  paieraient 
l'entrée  seulement.  La  ferme  avait  été  adjugée  dans  l'hypothèse  que  les  passe-dcbout  seraient  complètement  affranchis ,  de  sorte  que 
les  revenus  de  l'octroi  se  trouvant  augmentés,  le  prix  de  la  ferme  devait  l'être  proportionnellement.  Le  bail  de  Christophe  Aubry  fut 
annulé  et  la  ferme  remise  en  adjudication  sur  la  mise  à  prix  de  20,000  livres  tournois.  Les  conditions  de  la  nouvelle  adjudication, 
réglées  par  les  lettres  du  ig  mars,  furent  quelque  peu  modifiées  par  une  autre  déclaration  donnée  à  Cliâlons,  le  8  mai  suivant,  cl 
l'annonce  en  fut  criée  le  27  mai  seulement,  suivant  le  procès-verbal  extrait  du  mémo  Cartulaire  :  «Le  contenu  de  l'autre  part  a  esté 
cryé,  leu  et  publyé,  et  signiffié  à  son  de  trompe  et  criz  publicq  par  les  carrefours  de  la  ville  de  Paris,  lieux  et  places  acoustumez  à 
faire  criz  et  proclamations,  en  la  place  de  Grève,  devant  l'Hostel  de  la  Ville  et  au  devant  de  la  principalle  porte  du  Palays,  et  ce  en 
vertu  de  certaine  ordonnance  donnée  de  messieurs  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  dabtée  du  iwii"  jour  de 
May,  signée  Bacheliier,  et  cachetée  du  cachet  de  ladicte  Ville,  par  moy  Paris  Creslien,  crieur  juré  du  Roy  nostre  sire  es  Ville,  Prevosié 
et  Viconté  de  Paris,  acompaigné  de  Jehan  Chotart,  commys  de  MicheL Gaultier,  trompette  juré  dud.  seigneur  èsd.  lieux,  le  vingt 
septicsme  jour  de  May  mil  v°  cinquante  deux.  Ainsy  signé  :  Crestien.»  (Archives  nationales,  KK  loja,  fol.  ig3  et  igi  v°.) 


ti559] 

appliquer  à  la  construction  du  bastiment  de  Petit 
Pont  [sont]  eu  aucuns  lieux  endommage'es,  a  este' 
ordonne  que,  avant  que  icelies  poulties  soient  mises 
en  œuvre  ne  empioye'es  aud.  bastiment,  qu  elles  se- 
ront veues  et  visite'es  par  m'  Claude  Girard  et  sire 
Nicolas  Doriot,  en  la  présence  dud.  de  Beauvais, 
pour  savoir  et  entendre  si  elles  sont  bonnes  et  rece- 
vables,  et  telles  qu'il  appartient  pour  led.  ouvrage, 
et  que  à  ceste  fin  leur  sera  communiqué  le  marche' 
de  m"  Charles  Leconte;  pour,  lad.  visitacion  faicte 
et  rapport  desd.  Girard  et  Doriot  veu,  en  ordonner 
comme  il  aparliendra  par  raison.  Et  y  assistera  le 
sire  Uobert  Desprez,  Eschevin. 

Rapport  de  visitacion. 
fDe  l'ordonnance  de  mess"  les  Prévost  des  Mar- 
chans  et  Eschevins  de  la  Ville  de  Paris,  nous,  Nicolas 
Doriot,  marchant  et  bourgeois  de  Paris,  et  Claude 
Girard ,  charpentier  juré  du  Roy  noslre  sire  en  l'office 
de  charpenterye,  le  samedi  ix"  jour  d'Avril  mil  v'  li 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


297 


avant  Pasques ,  nous  sommes  transportez  sur  le  Petit 
Pont  près  le  Petit  Chastelet,  pour  veoir  et  visiter  les 
poultres  que  l'on  veult  faire  servir  pour  soustenirles 
maisons  que  mesd  s"  veullent  faire  construire  et  re- 
diffier  de  neuf  du  costé  d'amont  l'eaue,  assavoir  si 
lesdites  poultres  sontde  bon  boys,  loyal  et  marchant, 
et  de  bonne  et  longue  durée,  lesquelles  poultres,  es 
présences  de  mons''  Luillier  et  le  sire  Robert  Desprez , 
Eschevins  de  lad.  Ville,  et  m'  Robert  de  Beauvais, 
ContreroUeur  d'icelle  Ville,  nous  avons  veues  et  vi- 
sitées, ainsi  qu'il  appartient,  et  avons  trouvé  que  les 
poultres  à  présent  commencées  à  mectre  en  ouvre  et 
celles  qui  sont  prestes  à  mectre,  estans  aud.  lieu, 
sont  de  bon  boys,  loyal  et  marchant,  et  sont  pour 
estre  de  bonne  et  longue  durée,  pour  le  soustenement 
desd.  maisons.  Et  tout  ce  certiffions  estre  vray,  tes- 
moingnoz  seingz  manuelz  cy  mys,  les  an  etjourdes- 
susdictz.fl 

Ainsi  signé  :  «Dorio  et  Girard,  t) 


CCCXIIl  [CCLXII].  —  Pour  l'office  de  Conseillek  de  Ville  de  mons'  de  Seaulx. 


9  avril  i55a.  (Fol.  976.) 


I 


Dudict  jour. 

En  assemblée  le  jour  d'uy  faicte,  en  l'Ostel  de  la 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  la  procuration  pure  et  simple,  envoyée  par  mons' 
in'René  Baillet,  s'deSeaulx''),  Conseiller  et  Maistre 
des  Requestes  de  l'Ostel  du  Roy,  premier  Président 
de  Bretaignc  et  Conseiller  d'icelle  Ville,  par  laquelle 
il  remect  es  mains  de  mess"  sondict  estât  de  Con- 
seiller, et  neantmoings  supplie  lad.  Ville  vouUoir 
préférer  sire  Claude  Paluau,  bourgeois  de  Paris;  en 
laquelle  se  sont  trouvez,  c'est  assavoir: 

Mons'  m'  Claude  Guyot,  Prévost  des  Marchans; 

Mons'  m*  Guy  Lormier,  Escbe>in; 

Mess"  Viole,  s'  d'Athis,  Hennequin,  Maistre  des 
Comptes,  nions'  de  Bragelongne,  Lieutenant  parti- 
culier, Courtin,  Perdrier,  de  Livres,  de  Montmirel, 
Lecomte,  Larcher,  Berihelemy,  Lelievre,  Vivyen  et 
Cro(|uct,  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans  a 
proposé  à  la  compaignée  que,  le  jour  d'hier,  mons' 
m"  Claude  Boucheron,  Conseiller  et  Procureur  gêne- 
rai du  Roy  en  sa  Court  des  Aydes,  luy  monsira  une 
procuration  passée  par  devant  deux  notaires  du  Chas- 


telet de  Paris,  par  laquelle  led.  s' de  Seaulx  donnoit 
povoir  et  auctorité  aud.  Boucheron  et  à  m"  Abel  Le 
Bourguignon ,  ses  procureurs  speciaulx,  de  resigner  et 
mettre  es  mains  de  mesd.  s"  sond.  estât  de  Conseiller 
de  Ville,  et  que  incontinant,  led.  s'  Prévost  en  vint 
advertir  mess"  les  Eschevins,  estans  au  Bureau  de 
lad.  Ville, et  mist  l'alTaire  en  délibération,  pour  savoir 
qu'il  estoit  bon  de  faire. 

Tous  lesquelz  feurent  d'avis  qu'on  despeschast 
mandemens  à  mess"  les  xxiiii  Conseillers,  pour  faire 
la  présente  assemblée  à  ce  jourd'huy  trois  heures 
de  relevée,  comme  ie  portent  les  mandemens  en- 
voyez, dès  le  jour  d'hier,  à  chascun  de  mess"  les 
Conseillers;  mais  pour  ce  qu'ilz  n'estoient  que 
quinze  en  nombre,  et  que  trois  de  mesd.  s"  les 
Eschevins  estoient  absens,  seroit  bon  de  adviser  si 
on  devoil  faire  entrer  et  oyr  led.  Procureur  et  veoir 
lad.  procuration  ou  non,  et  leur  en  a  mond.  s'  de- 
mandé leur  avis.  Lesquelz  ont  tous  esté  d'avis  faire 
entrer  led.  Boucheron. 

Ce  fait,  a  esté  appelle,  et  a  dit  et  declairé  en  lad. 
assemblée  qu'il  resignoit  lestât  et  office  de  Conseil- 
ler de  Ville  dud.  s'  de  Seaulx  es  mains  de  mess"  les 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers  de 


<')  Sur  René  Baillet,  voir  la  note  a  de  la  page  a35  ci-dessus. 
II. 


.38 


IXPKIHEniE    KiTIOSALB. 


•298 


REGISTRES  DU  RUREAU 


[i552] 


lad.  Ville,  en  verlu  de  la  procuration  qu'il  a  présen- 
tée. Et  neantinoings  led.  s''  de  Seaulx  prioit  lad. 
compaignée  avoir  pour  recommandé  sire  Claude 
Paluau,  marchant  et  bourgeois  de  Paris,  qu'il  con- 
gnoist  homme  sulïïsant.  Auquel  Roucheron  a  esté 
l'aict  responce  qu'il  se  retirast  et  que  on  y  advise- 
roit. 

Et  après  se  estre  relire',  mond.  s'  le  Prévost  a 
remonstré  à  lad.  compaignée  que  par  cy  davant  led. 
s'  de  Seaulx  a  faict  plusieurs  services  à  lad.  Ville 
en  sond.  estât,  et  que,  à  cause  que  le  Roy  l'employé 
en  ses  affaires  en  plus  grosses  charges,  et  mesmes 
pour  conseiller  la  Royne  que  led.  seigneur  Roy 
laisse  Régente  en  France,  il  ne  pourroit  vacquer 
en  lad.  Ville  pour  excercer  sond.  estât  de  Conseiller 
de  Ville,  mais  en  recommandoit  ung  qu'il  a  pensé 
estre  homme  de  bien  et  de  biens,  suffisant  et  ydoyne 
pour  bien  excercer  led.  estât,  et  qui  ne  devoit  point 
eslre  reffiizé,  si  la  compaignée  le  treuve  bon.  Puis 
a  faict  faire  lecture  de  lad.  procuration,  dont  la  te- 
neur ensuit: 

Procuration. 
tPar  devant  Hervé  Rergeon  et  Simon  Le  Rarge, 
notaires  du  Roy  nostre  sire,  de  par  luy  ordonnez  et 
establiz  en  son  Chastelet  de  Paris,  fut  présent  en  sa 
personne  noble  homme  et  sage  mons''m''René  Raillet, 
Conseiller  du  Roy  et  Maisire  des  Requesles  ordi- 
naire de  son  Hostei,  et  son  premier  Président  de 
Bretaigne,  et  aussi  Conseiller  de  la  Ville  de  Paris; 
lequel,  pour  luy  et  en  son  nom,  a  faict,  nommé, 
constitué,  ordonné  et  estably  ses  procureurs  gene- 
raulx  et  certains  messaigers  especiaulx  et  inrevo- 
cables,  nobles  hommes  m"  Claude  Boucheron, Con- 
seiller et  Procureur  gênerai  dud.  seigneur  en  sa 
Court  des  Aydes  à  Paris,  Abel  Le  Bourguignon, 
aussi  Conseiller  et  Advocat  d'icelluy  seigneur  ou 
Chastelet  de  Paris,  ausquelz  et  chascun  d'eulx  seul 
et  pour  le  tout,  portant  ces  présentes,  led.  seigneur 
conslituant  a  donné  et  donne  plain  povoir,  puissance, 
auctorité  et  mandement  especial  de,  pour  et  ou  nom 
de  luy,  resigner  et  remettre  es  mains  de  mess"  les 
Prévost  des  Marcbans  et  Eschevins  de  lad.  Ville  son- 
dict  estât  et  olfice  de  Conseiller  de  lad.  Ville,  pour 
et  ou  nom  et  au  prouffît  de  telle  personne  qu'il 
plaira  y  pourveoir  par  lesd.  Prévost  des  Marchans 


et  Eschevins  de  lad.  Ville,  et  generallement,  etc. 
Promettant,  etc.  Obligeanl,  etc. 

tr Faict  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  et  ung,  le 
mardi  cinqiesme  jour  d'Avril  avant  Pasques.n 

Signé  :  tr  Rergeon  ,  Le  Rarge.  ri 

Après  laquelle  lecture  oye,  a  esté  trouvé  que  lad. 
procuration  ne  s'adressoit  point  à  mesd.  s"  les  Conseil- 
lers, mais  à  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins seuUement.  Parquoy  s'est  meu  deux  difficultez: 
l'une,  savoir  si  on  devoit  faire  refformer  lad.  procura- 
tion et  y  adjouster  lesd.  Conseillers;  l'autre,  si  on  de- 
voit passer  oultre,  attendu  qu'il  y  avoit  trois  de  mess" 
les  Eschevins  absens. 

La  matière  mise  en  délibération  et  vcu  les  précé- 
dentes eslections,  par  le  registre  des  délibérations 
du  Conseil  de  lad.  Ville;  a  eslé  conclud,  quant  à  la 
première,  que,  nonobstant  l'absence  de  mess"  les 
Eschevins,  qui  ont  esté  d'avis  d'envoyer  les  mande- 
mens,  qu'on  devoit  passer  oultre,  et  que  la  com- 
paignée estoit  suffisante;  quant  à  la  seconde,  que, 
pour  ce  que  ledit  Roucheron  a  declairé  qu'il  enten- 
(loit  faire  lad.  résignation  es  mains  de  mess"  les 
Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseillers  de 
lad.  Ville,  nonobstant  que  lad.  procuration  ne  le 
porte,  que  cela  s'entend  par  la  clause  (tet  generalle- 
ment», et  n'est  que  une  obmission;  à  ceste  cause, 
elle  ne  sera  point  rcfformée  pour  ceste  foys.  Mais  a 
eslé  arresté  et  ordonné  |)ar  tous  les  dessusdictz  que 
(loresnavant  ne  sera  reeeu  aucun  à  resigner  par  pro- 
curation, si  lad.  procuration  ne  s'adresse  exprez  ausd. 
s"  Prévost  des  Marchans,  Esrhevins  et  Conseillers 
d'icelle  Ville. 

Sire  Claude  Paluad,  Conseiller  de  Ville. 
Ce  faict,  mond.  ■a  le  Prévost  des  Marchans,  pour 
procéder  à  l'eslection  d'ung  notable  personnage  de 
lad.  Ville  pour  led.  office,  ou  lieu  dud.  s'  de  Seaulx, 
a  requis  à  lad.  compaignée  qu'ilz  eussent  en  leurs 
loyaultez  et  consciences  à  eslire  et  nommer  celuy  ou 
ceulx  qoi  sauroienl  eslre  suffisant.  Tous  lesquelz  ont 
esleu  oud.  estai  de  Conseiller  de  Ville  sire  Claude 
Paluau,  bourgeois  de  Paris.  Lequel  ilz  ont  incon- 
linant  mandé,  et  a  eslé  i-eceu  au  serment  en  leni's 
]tresences  et  prins  possession,  en  la  manière  acous- 
tumée'''. 


'''  La  moitié  du  fol.  277  verso,  à  la  suite  d:  ce  paragraphe,  est  doiiieiirée  en  iilanc. 


[i552] 


DE  LA   VILLE  DE  PARIS. 


299 


GCCXIV  [CCLXlll].  —  Pour  aller  au  devant  de  monseigneur  le  Cardinal  de  Bourbon, 

Lieutenant  du  Roï  à  Paris. 

10  avril  i552.  (Fol.  278.) 


Du  dimenche,  x'jour  d'Avril  mil  v""  li. 

Aujourd'uy,  mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m" 
Claude  Guyot,  adverty  par  mons'  le  Prévost  de  Paris 
(]ue  nionsei{jneur  le  Cardinal  de  Bourbon,  Lieute- 
nant du  Roy  à  Paris''*,  arrivoit  ce  jour  d'uy  en  ceste 
Ville  et  qu'il  entendoit  que  la  Ville  allasl  au  devant 
de  luv  comme  Lieutenant  du  Roy,  anroit  inconti- 
nent faict  faire  mandemens  à  aucuns  Conseillers 
et  oflîciers  de  la  Ville  et  aux  trois  bandes  d'archers, 
arbalestriers  et  hacquebutiers,  pour  eulx  trouver  à 
cheval  ced.  jour,  heure  de  mydi,  bien  equippez,  de- 
vant l'Hoslel  de  lad.  Ville,  pour  aller  au  devant 
dud.  seigneur  hors  la  porte  Sainct  Denis.  A  laquelle 
heure  se  seroient  trouvez,  c'est  assavoir  : 

Mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans,  m'  Claude 
Guyot; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins; 

Le  Greffier,  Procureur  et  Receveur  de  lad.  Ville; 


Mess"  Hennequin,  Courtin,  Lecomte,  T.  Berthe- 
lemy.  Croquet,  Larcher,  Lelievre,  Paluau,  Con- 
seillers de  lad.  Ville; 

Et  vingt  hommes  de  chascune  desd.  bandes  d'ar- 
chers ,  arbalestriers  et  hacquebutiers  à  cheval ,  vestuz 
de  leurs  hocquetons  de  livrée,  tenans  la  javeline  de 
barde  à  la  main. 

Et  sont  mesd.  s"  partiz  dud.  Hostel  de  Ville, 
vestuz  de  leurs  bons  habitz  seuUement,  comme  il 
avoit  esté  délibéré,  et  marchoient  devant  eulx  lesd. 
bandes,  et  derrière  eulx  lesd.  Officiers  du  corps  et 
Conseillers  de  lad.  Ville,  aussi  en  leurs  bons  habitz. 
Et  allèrent  jusques  au  dessus  de  Sainct  Ladre,  où  ilz 
trouvèrent  led.  seigneur.  Et  après  luy  avoir  faict  la 
révérence,  le  conduisirent  aud.  ordre  jusques  en  son 
logis  de  l'hoslel  de  Sainct  Denis  '-),  où  luy  fut  pré- 
senté de  par  lad.  Ville  huit  doubles  quartes  d'ypocras 
et  douze  boistes  de  dragées  et  macepins  de  toutes 
sortes. 


CCCXV  [CCLXIV].  —  Lettres  envoyées  à  la  Ville  par  monseigneur  le  Gonnestable. 

16  avril  iSôa.  (Fol.  378  v°.) 


Du  samedi,  xvi""  jour  d'Avril  v'  li,  veulle  de 
Pasques. 

Aujourd'uy  ont  esté  receues  au  Bureau  de  la  Ville 
de  Paris  deux  lettres  missives,  dont  la  teneur  ensuit  : 

7  avril  i553. 

n  Mess",  pour  ce  que  j'ay  entendu  que  tous  les  sal- 
pcstres  qui  estoient  en  lArcenac  du  Roy  à  Paris  ont 
esté  exploictez,  et  qu'il  est  besoing  de  continuer  les 
pouldres  à  canon  pour  en  avoir  tousjours  une  bonne 
provision,  je  vous  prie  d'ayder  et  faire  prest  au  Roy 
du  nombre  de  cinquante  millers  de  salpestres,  de 
ceulx  que  vous  avez  en  vostre  munition,  et  iceulx 
faictes  délivrer  au  Trésorier  des  salpestres  en  la 
charge  d'Oullre   Seyne,  m'  Jehan  Maciot,  par  sa 


quiclance.  Et  il  n'y  aura  faulte  que  je  ne  les  vous 
face  rendre  ou  payer  de  brief ,  vous  advisant  que  en 
usant  en  ce  par  vous  de  bonne  dilligence,  afin  qu'il 
n'y  aict  aucun  temps  perdu  à  la  faction  desdictes 
pouldres,  vous  ferez  aud.  seigneur  service  bien 
agréable,  et  à  moy  grant  plaisir.  Priant  Dieu,  mess", 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 

ffEscript  àThou'*',  ce  va"  jour  d'Avril. 

(t  Vostre  bon  amy 

TMoJiTMORESCÏ.D 

Et  sur  lesd.  lettres  est  escript  : 
tr  A  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 
ville  de  Paris,  v 


'''  Chirles  de  Bourbon,  cardinal,  archevêque  de  Rouen,  avait  été  pourvu  de  la  cliar(i;e  de  Lieutenant  général  pour  le  Koi  dans  la 
ville  de  Paris  et  l'Ile  de  France  par  leUres  patentes  données  à  Reims,  le  i3  mars  précédent,  qjii  furent  enregistrées  au  Parlement  de 
Paris,  le  lundi  1  1  avril  de  la  même  année.  (Archivée  nationale»,  X''  8617,  fol.  890). 

'•'  L'Iiotcl  des  alibés  de  Saint-Denis  élait  alors  situé  rue  Saint-André-des-Arts,  près  la  porte  de  Bucy,  et  ses  dépendances  compre- 
naient de  très  grands  et  beaux  jardins.  Il  fut  vendu  l'an  1607  et  démoli  pour  le  tracé  des  rue»  Dauphine  et  Christine.  (Cf.  Sauvai, 
Hitl.  et  aniiq.  de  la  ville  de  Pari»,  t.  If,  p.  aGS.) 

W  Toul,  l'un  des  Trois-Évécliés ,  aujourd'hui  chef-lieu  d'arrondissement  du  département  de  Meurthe-et-Moselle. 

38. 


300 


REGISTRES    DU  BUREAU 


[i559] 


Seconde  lettre.  —  Entrée  de  Metz. 

1 1  avril  i552. 

irMess",  suyvant  ce  que  je  vous  ay  puis  n'a  gueres 
escript,  j  ay  faict  si  bonne  dilligence  que  hier,  dès  les 
huit  heures  du  malin,  j'arrive  davant  ceste  ville  où, 
grâces  à  Nostre  Seigneur,  les  choses  furent  con- 
duictes  de  sorte  que,  sans  aucun  effort,  j'entray  Ta- 
près  dine'e  dedans,  si  bien  acompaignc  que  le  Roy 
se  peult  asseurcr  que  à  son  arrivée,  il  y  sera  aussi 
bien  receu  qu'en  ville  de  son  Royaulnie  '^',  et  y  pourra 
commander  comme  maistre  et  seigneur,  ayant  main- 
tenant par  ce  moyen  alongé  la  frontière  de  Cham- 
paigne  de  beaucoup,  et  mys  ung  pied  dedans  l'Alle- 
maigne,  pour  y  entrer  et  en  estre  secouru  de  ses 
amys  et  alliez ,  quant  l'occasion  si  offrira.  Et  d'avan- 
tage pourra  d'oresnavant  si  bien  serrer  le  Luxem- 
bourg que  da  ce  costé  là  ne  devez  avoir  aucune 
double  que  l'Empereur  vous  puisse  plus  donner  de 
crainte,  comme  aussi  j'espère  qu'il  ne  fera  d'ail- 
leurs; car  l'ayant  le  duc  Morice'^)  et  autres  princes 
allemans,  ses  alliez,  prévenu,  comme  ilz  ont  estaus 
à  trois  petites  journées  de  luy,  il  est  impossible  qu'il 
ne  se  treuve  merveilleusement  empesché  et  eslonné, 
veu  mesmement  le  peu  de  gens  qu'il  a  et  qu'il  n'en 
peull  recouvrer,  quelque  peyne  qu'il  y  mette,  chose 
qui  donne  tel  espovenlement  à  tous  ces  quartiers 
de  deçà,  joinct  la  venue  du  Roy  avec  une  si  belle 
armée  que  Sa  Magesté  ne  sauroit  myeulx  désirer, 
pour  l'accroissement  de  sa  grandeur  et  seureté  de 
ses  subgectz.  De  quoy  j'ay  bien  vouUu  vous  adverlir, 
comme  les  principaulx  et  plus  affectionnez,  tant  pour 
l'aise  et  plaisir  que  je  suis  seur  que  ce  vous  fera, 
que  aussi  afiîn  que  vous  vous  mettiez  tous  en  devoir 
d'en  rendre  grâces  à  Nostre  Seigneur,  auquel  seul  la 
gloire  en  doibt  estre  airibuée.  Et  de  ma  pari,  je  le 
suppliray,  mess",  qu'il  vous  ayt  en  sa  très  saincte 
garde. 

tDe  Metz,  ce  xi""  jour  d'Avril  mil  v'  n  avant 
Pasques.7) 


GauzeW  prinse  d'assault. 


(fMess",  depuis  la  présente  escripte,  mons'"  d'Au- 
mallei*',  les  s"  de  Chastillon  et  conte  Raingrave'^' 
quej'avoys  [ envoyez '•^'J  davant  Gauze,  après  y  avoir 
faict  tirer  cinquante  coups  de  canon  et  faict  bresche, 
l'ont  prinse  d'assault,  et  ont  esté  hachez  en  pièces  vu 
ou  vin"  hommes  qui  estoient  dedans,  entre  lesquelz 
y  avoit  quelques  Espaignolz,  dont  quatre  seulle- 
ment  ont  esté  prins  pour  estre  penduz  et  cslranglez, 
ainsi  que  le  mérite  leur  oultrecuydance  d'attendre 
le  canon  dedans  une  si  foible  place  contre  l'armée 
d'ung  si  grant  Roy,  afin  que  ce  soit  exemple  aux 
autres. 


ftVostre  bien  bon  amy 


ftM0NTJI0RENCV.l1 


Quant  à  la  première  lettre,  mesd.  s"  ont  escript  à 
mond.  seigneur  le  Connestable  qu'ilz  estoient  prestz 
d'obeyr  au  Roy  et  bailler  led.  salpestre,  si  lant  s'en 
Irouvoit  en  la  provision  de  la  Ville;  et  de  faict  l'ont 
depuis  baillé  au  Commissaire  Raconis,  présent  le 
Receveur  des  salpestres  Maciot,  qui  en  a  baillé  sa 
quittance  au  Receveur  de  lad.  Ville. 

Te  Devm  làudamos  cuaxté  pour  l'entrée 
et  joissance  du  pays  de  Lorraine. 


Et  quant  à  la  seconde  lettre,  inconlinanf:  qu'elle 
a  esté  receue,  mesd.  s"  sont  allez  en  l'église  mons' 
Sainci  Jehan  en  Grève,  vestuz  de  leurs  robbes  niy 
parties,  acompaignez  de  leurs  sergens  et  plusieurs 
officiers  et  bourgeois  d'icelle  Ville,  et  ont  esté  en  pro- 
cession à  l'entour  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  et  par 
dedans  le  Sainct  Esperit,  retournant  en  lad.  église 
Sainct  Jehan,  où  estoient  tous  les  prebstres  d'icelle. 
Et  là  fut  chanté  le  Te  Deum  solempnellenient,  et  faict 
plusieurs  prières  pour  le  Roy  et  la  Royne  qui  estoit 
malade''''. 


avril,  huit  jours  ap:ès  la  prise  de  possession  par  le  Connétable, 
chef  des  princes  allemands  confédérés  contre  l'Empereur  dans  la   campagne  qui 


'''  L'entrée  de  Henri  II  à  Metz  eut  lieu  le  i 

'■''  Maurice,  électeur  de  Saxe  (i5/i8-i.^53 
aboutit  à  la  trêve  de  Passau  (a  août.  iSâa). 

W  Gorze,  abbaye  du  pays  iMessin  fondée  au  viu*  siècle  par  saint  Clirodcgang. 

'*'  Claude  H  de  Lorraine,  marquis  de  Mayenne,  puis  duc  d'Aumale  (i526-i573),  grand  veneur,  gouverneur  de  Boui'gogne. 

W  Philippe-François,  lihingrave  (i5i8-i5Gi). 

"'  Le  texte  porte  TJ'avoyezn,  la/nus  évident  du  scribe. 

'''  M.  Fr.  Bonnardot  a  publié  sous  le  titre  de  Documents  sur  le  siège  de  Metz  en  i55a,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  l'histoire 
de  Pari»  et  de  l'Ile  de  France,  i88.5,  5°  et  6'  livraisons,  les  extraits  des  Registres  du  Bureau  de  la  Ville  relatifs  aux  opérations  de 
celte  campagne.  Le  présent  paragraphe,  à  partir  de  la  seconde  lettre  du  duc  de  Montmorency,  et  cinq  autres,  que  nous  noterons 
à  leur  date,  sont  compris  dans  cette  publication. 


[loôs] 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


301 


CCCXVI  [CCLXV].  — Pour  l\  resig>atio\  de  l'office  de  Greffier. 

37  avril  i55a.  (Fol.  279  v°.) 


Du  mercredi,  xxvii"  jour  d'Avril  mil  y'  lu. 

En  assemblée  le  jour  d'huy  faicte,  en  i'Ostel  delà 
Ville  de  Paris,  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville,  pour  adviser 
sur  la  requeste  présentée  par  m'  Pierre  Perdrier, 
Greffier  d'icelle  Ville,  de  laquelle  la  teneur  ensuit: 

trA  mess"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins, 
Conseillers  et  Quarleniers  de  la  ville  de  Paris, 

ff  Supplie  humblement  Pierre  Perdrier,  Greffier  de 
lad.  Ville,  comme  led.  suppliant  soit  de  présent  en 
quelque  indisposition  de  sa  personne ,  et  pourroit  estre 
sad.  indisposition  longue,  et  ce  pendant  ne  pourroit 
faire  service  au  Roy  et  à  lad.  Ville,  comme  il  désire, 
ce  considéré,  il  vous  plaise  luy  permectre  de  resigner 
sond.  office  à  homme  suffisant,  cappable  et  à  vous 
agréable.  Et  vous  ferez  bien.n 

Signée  :  tPERDRIEB.n 

Et  au  dessoubz  est  escript: 

tNous,  notaires  du  Roy  noslre  sire  en  son  Chas- 
telet  de  Paris,  à  la  requeste  de  noble  homme 
m'  Pierre  Perdrier,  Greffier  de  la  Ville  de  Paris,  cy 
dessus  signé,  avons  signé  la  présente  requeste  cy 
dessus  Iranscripte,  pour  plus  grande  approbation 
dicelle. 

f  Fait  ce  xxv' jour  d'Avril  mil  ?°  m  après  Pasques.  n 
Signé  :  ^Bergeon,  Maheo.b 

En  laquelle  assemblée  se  sont  trouvez,  c'est  assa- 
voir : 

Mons'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude  Guyot; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins. 

Mess"  Viole,  s'  d'Athis,  Hennequin,  de  Brage- 
longne,  Courlin,  de  Livres,  de  Jumeauville,  Paillart 
Larcher,  Berthelemy,  Lelievre, Croquet,  Vivyen.Pa- 
luau.  Conseillers  de  lad.  Ville. 

Après  que  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a 
faict  lecture  de  lad.  requeste  et  des  lettres  de  pro- 
vision dud.  office  de  Greffier,  atachée  à  icelle  dont 
aussi  la  teneur  ensuit  : 

(tA  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront. 


Germain  de  Marie,  s'  du  Tillay,  Conseiller,  Notaire 
et  Secrétaire  du  Roy  nostre  sire,  et  General  de  ses 
Monnoyes,  Prévost  des  Marchans,  et  les  Eschevins 
de  la  Ville  de  Paris,  salut. 

tt  Savoir  faisons  que  aujourd'uy,  datte  de  ces  pré- 
sentes, en  ensuivant  la  délibération  du  Conseil  de  la 
Ville,  assemblé  en  la  manière  acoustumée,  et  les 
lettres  patentes  du  Roy  nostre  sire  dattées  du  quin- 
ziesme  jour  du  moys  de  Septembre  l'an  mil  v"  xxvii, 
et  autres  lettres  missives  envoyées  à  lad.  Ville  par 
ledict  seigneur  et  apportées  par  mess"  Jehan  de  La 
Barre,  chevalier,  conte  d'Estampes,  Lieutenant  gê- 
nerai dud.  seigneur  en  lad.  Ville  de  Paris  et  gouver- 
nement de  France,  escriptes  à  Chantilly,  le  xin"  jour 
d'Octobre  dernier  passé.  Après  lecture  faicte  desd. 
lettres  en  lad.  assemblée,  et  la  créance  dud.  Lieute- 
nant gênerai,  m"  Pierre  Perdrier,  s"^  de  Bobigny,  en 
la  présence  dud.  Lieutenant  gênerai,  après  le  serment 
par  luy  faict  en  noz  mains,  en  tel  cas  acoustumé,  et 
qu'il  a  baillé  et  payé  comptant  la  somme  de  quinze 
cens  escuz  d'or  soleil,  par  luy  offerte  à  lad.  Ville 
pour  raison  dud.  office.  Laquelle  avons  faict  mettre 
es  mains  de  Philippes  Macé,  Receveur  de  lad.  Ville, 
a  esté  rcceu  par  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans 
en  l'office  de  Clerc  et  Greffier  de  la  Prevoslé  et  Esche- 
>inage  de  lad.  Ville,  institué  et  mys  en  possession 
d'icelluy,  pour  en  joyr  aux  gages,  droiclz,  honneurs, 
prouffitz,  revenuz  et  esmolumens  acoustumez  et  qui 
y  apartiennent,  tout  ainsi  et  en  la  forme  que  faisoit 
l'eu  m"  Jehan  Ilesselin,  dernier  paisible  possesseur 
dud.  estât  et  office  de  Greffier.  En  tesmoing  de  ce, 
nous  avons  mys  à  ces  présentes  le  scel  de  lad.  Pre- 
vosté  des  Marchans.  Ce  fut  faict  le  lundi,  quator- 
ziesmejour  d'Octobre  l'an  mil  cinq  cens  vingt  sept,  n 

Signé  :  -rPar  commandement  de  mess".  Bache- 
lier, commis,»  et  scellées  du  scel  de  lad.  Ville. 

Ce  faict,  mond.  .s'  le  Prévost  a  faict  lecture  du 
registre  des  délibérations  de  Conseil  de  lad.  Ville, 
auquel  est  enregistré  commant  il  fut  procédé  à  l'es- 
lection  et  provision  dud.  office  à  feu  m°  Simon  Lar- 
cher, prédécesseur  de  m'  Jehan  Hesselin  '■',  qui  es- 
toit  Greffier  auparavant  led.  Perdrier  (mais  on  n'a 
sceu  trouver  le  registre  de  la  réception  dud.  Pcr- 


'"  L'élection  de  Simon  larcher  à  l'oflice  de  GrclTier,  en  remplacement  de  feu  Denis  Potier,  eut  lieu   le  18  novembre  iSoa 


302 


REGISTRES  DU  BUREAU 


drier'''),  etreinonslré  que  icelluy  Perdriera  excercé 
led.  office  depuis  le  jour  de  sad.  provision  jusques  à 
présent,  el  a  l'aict  son  devoir;  par  quoy  a  prié  lad. 
compaigne'e  de  adviser  si  on  luy  pourroit  faire 
quelque  plaisir.  Et  sur  ce  a  mys  la  matière  en  déli- 
bération et  demandé  l'avis  desd.  assistans,  chascun 
en  particulier. 

Tous  lesquelz  ont  conclud  et  advisé  que,  aclendu 
que  par  sad.  requeste ,  il  ne  nomme  point  celuy  à  qui 
il  entend  résigner,  et  qu'on  ne  scet  s'il  seroit  suffi- 
sant, cappable  et  à  lad.  Ville  agréable,  que  deux  de 


[i552] 

mess"  les  Eschevins  de  lad.  Ville,  acompaignez  d'ung 
Conseiller  d'icelle,  yroient  par  devers  led.  Perdrier, 
pour  savoir  de  luy  le  nom  et  surnom  de  celuy  à  qui 
il  entend  resigner  sondict  office. 

Et  ont  esté  depputtez  mess"  Luillier  et  Desprez, 
Escbevins,  et  sire  Denis  Berthelemy,  Conseiller. 
Lesquelz  y  sont  allez  à  l'instant,  et  ont  rapporté  avoir 
parlé  à  sa  personne;  luy  ont  dit  ce  qui  avoit  esté 
ordonné  par  ledit  Conseil.  Lequel  Perdrier  leur  a 
l'aict  responce  qu'il  y  penseroit,  puis  leur  feroit  sa- 
voir''^'. 


GGCXVII  [GCLXVl].  —  Desceinte  des  Corps  Sainctz. 

28  avril  i55i.  (Fol.  287  v"). 


Le  jeudi,  xxviu"  jour  d'Avril  v°lii. 

Mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de 
la  ville  de  Paris,  acompaignez  de  plusieurs  Con- 
seillers, Quarteniers  et  bourgeois  de  lad.  Ville,  allè- 
rent à  cbeval  à  Sainct  Denis  en  France,  pour  la 
descente  des  Corps  Sainctz,  suyvant  le  mandement  à 
eulx  faict,  le  jour  précèdent,  de  par  monseigneur  le 
Cardinal  de  Bourbon,  Lieutenant  du  Roy  à  Paris. 

Et  arrivèrent  mesd.  s"  aud.  Sainct  Denys  au  logis 
de  Baslian  Hinsse,  environ  sept  heures  du  matin,  oii 
ilz  se  vestirent  de  leurs  robbes  my  parties  et  leurs 
sergens  aussi,  et  lesd.  Conseillers,  Quarteniers  et 
bourgeois  [de]  leurs  bons  habitz.  S'en  allèrent  en 
l'église  et  se  seirent  aux  haultes  chaizes  du  cueur  au 
bout  du  costé  devers  l'autel,  à  l'opposile  de  messei- 
gncurs  les  Cardinaulx.  Et  de  l'autre  coslé  dextre 
estoit  la  court  de  Parlement,  au  dessoubz  desd.  Car- 
dinaulx. Et  dud.  costé  de  lad.  Ville,  estoient  mess" 
des  Comptes  et  des  Generaulx  de  la  Justice. 

Allèrent  en  tel  ordre  en  procession  à  l'entour  du 


cloistre,  où  premièrement  marchoient  tous  les  reli- 
gieulx  revcstuz  de  riches  chappes,  dont  les  aucuns 
portoient  les  deux  chasses  sainct  Rustique  et  sainct 
Eieutere ,  et  la  chasse  mons'  sainct  Denys  estoit  portée 
par  mess"  de  Chartres'^'  et  de  Rieux'*',  evesques. 

Après  marchoient  nions''  de  Saincte  Geneniefve  '^', 
soubz  diacre,  et  mons'  de  Sainct  Magloire  '•"',  diacre; 
après  mons''  de  Paris,  qui  faisoit  l'office;  elles  suy- 
voient  mess"  les  Cardinaulx  de  Bourbon,  du  Bellay 
et  de  Meudon ,  allans  emsemble  ; 

Après  marchoient  mess"  de  la  Court  et  des  Comptes 
emsemble;  après  l'Université; 

Après  marchoient  mess"  de  la  Ville  et  les  Gene- 
raulx de  la  Justice  emsemble. 

Lad.  procession  ainsi  faicte,  fut  célébrée  la  grande 
messe  solempnellement.  Et  iceile  dicte  et  le  service 
achevé,  allèrent  l'ung  après  l'autre  en  led.  ordre 
baiser  lesd.  Corps  Sainctz.  Aussi  pendant  l'offrande 
et  avant  la  préface  de  lad.  messe,  fut  faict  ung  beau 
sermon  par  mons''  Paris'''',  evesque  et  docteur  en 


(Regiitret  du  Bureau  de  la  Ville,  imp.  i883,  t.  I,  p.  70).  Celle  de  Jean  Hesseiiii  eut  lieu  le  13  août  i5o6,  mais  dans  des  condi- 
tions toutes  spéciales,  de  sorte  qu'elle  ne  pouvait  être  prise  comme  type.  En  effet  Hesselin  remplissait  antérieurement  les  fonctions 
de  Clerc  et  Receveur  de  la  Ville.  Cet  office  ayant  été  divisé  en  deux,  il  ne  fut  plus  que  Receveur,  et  ce  fut  en  quelque  sorte  pour  le 
dédommager  de  cette  réduction  de  sa  charge  qu'il  lui  fut  permis  d'opter  entre  ses  fonctions  de  Receveur  et  celles  de  Greffier  et  de 
résigner  à  qui  bon  lui  semblerait  l'office  dont  il  se  dessaisirait.  {Ibid.,  p.  122). 

'')  Il  est  curieux  de  constater  que  le  Registre  des  années  1517-1597  était  déjà  perdu  au  mois  d'avril  i552. 

'*'  A  la  suite,  on  lit  celte  note  :  <tN'  que  le  jeudi,  xxviii'  Avril  furent  descenduz  les  Corps  sainctz,  ainsi  qu'il  est  enregistré  cy 
après,  foi.  11°  iiii''  vum.  En  effet  la  relation  de  la  cérémonie  de  la  descente  des  Corps  saints  a  été  insérée  sur  le  Registre  après  l'élec- 
tion du  nouveau  Greffier,  bien  que  la  cérémonie  religieuse  ait  eu  lieu  la  veille  de  l'élection.  Nous  rétablissons  l'ordre  chronologique. 
Le  fol.  Il"  un"  viii  est  indiqué  ici  d'après  un  ancien  foliotage.  Celui  que  nous  avons  suivi,  c'est-à-dire  le  plus  récent,  porte  fol.  287  v°. 

W  Louis  Guillard  d'Espichelière  fut  évêque  de  Chartres  du  29  mars  i525  au  16  octobre  t553. 

'*'  François  Du  Bourg,  évêque  de  Rieux,  depuis  le  3  septembre  i5i2  jusqu'en  j5C/i. 

'*'  Philippe  Lebei,  de  Luzarches,  abbé  de  Sainte-Geneviève  (voir  ci-dessus,  p.  25,  note  1). 

'•'  Charles  Boucher  d'Orsay,  abbé  de  Saint-Magloire  (voir  ci-dessus,  ibid.). 

'''  Etienne  Paris,  né  à  Orléans,  devint  en  i53y  vicaire  du  provincial  des  Dominicains  de  France,  et  l'année  d'après  il  fui  lui- 
même  nommé  provincial,  charge  qu'il  occupa  onze  années.  Le  16  mai-s  i55i,  il  fut  sacré  évêque  in  partibua  d'Avion  (Albanie), 
d'aulres  disent  d'Athènes,  et  Charles  de  Bourbon,  cardinal  do  Vendôme,  archevêque  de  Rouen ,  qui  lui  témoignait  une  grande  estime. 


[i559] 

théologie  de  l'ordre  des  Frères  Prescheiirs,  à  la 
louenge  de  [)ieu,  dcsd.  Sainctz  et  du  très  chrestien 
Roy  de  France  Henry,  second  de  ce  nom,  à  présent 
régnant.  Elprint  led.  Paris  pour  son  thème  :  Corpora 
sanctorum  in  pace  sepulta  sunl,  etc.  ''' 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


303 


Ce  jour,  mesd.  s"  (?sfans  encores  en  lad.  ville 
Sainct  Denis,  lurent advertiz  de  la  mort  cttrespas  de 
feu  m"  Pierre  Perdrier,  en  son  vivant  Greffier  de  la 
Ville  de  Paris.  Par  quoy  s'en  revindrent  incontinant, 
pour  donner  ordre  en  l'Ostel  de  lad.  Ville '^'. 


CCCXVllI  [GCLXVIl]. 


Pour  i/eslection  de  l'office  de  Greffier  de  la  ville  de  Paris. 

39  avril  loôa.  (Fol.  281). 


Du  vendredi,  x\i\'  jour  d'Avril  mil  cinq  cens 
cinquante  deux. 

Aujourd'uy,  suyvanlles  mandemens  le  jour  d'hier 
envoyez  à  mess"  les  vingt  quatre  Conseillers,  seize 
(juarteniers,  cinquanteniers  et  dixinicrs,  et  huit 
notables  bourgeois  de  chascun  quartier  de  lad.  Ville, 
pour  eslire  ung  Greflier  ou  lieu  de  feu  m'  Pierre 
Perdrier  (|ui  est  decedé;  avant  ([ue  entrer  en  la  grande 
salle  dud.  Hostel,  mess"  les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins,  Conseillers  et  Quarteniers  seullementse 
sont  retirez  au  grant  Bureau  neuf  de  l'Ostel  de  lad. 
Ville,  pour  adviser  sur  les  moyens  de  procéder  à  lad. 
es'.ection. 

Auquel  lieu  moud,  s'  le  Prévost  a  dit  et  récite  à 
lad.  compaignée  que,  selon  la  conclusion  de  la  déli- 
bération du  Conseil  tenu  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
mercredi  dernier,  pour  adviser  sur  la  requeste  que 
avoit  faict  présenter  led.  feu  m"  Pierre  Perdrier, 
pour  resigner  sond.  estât  à  personnage  suffisant  et 
capable,  maislre  Cosme  Luillier  et  sire  Robert  Des- 
prez,  Eschevins  d'icclle  Ville,  et  sire  Denis  Berthe- 
lemy,  Conseiller,  se  seroient  transportez  vers  led. 
Perdrier  estant  en  son  lict  malade,  et  luy  auroieni 
demand(!  le  nom  de  celuy  ouquel  il  entendoit  re- 
signer. Le(|uel  leur  auroit  faict  responce  (|u'il  y  pen- 
seroil,  sans  l'avoir  voullu  nommer,  et  seroit  depuis 
decedé.  Par  quoy  estans  mesa"  les  Eschevins  et  luy 
adverliz  de  son  trespas,  saichans  que  pour  les  grands 
affaires  qui  surviennent  de  jour  à  autre  à  lad.  Ville, 


il  est  neccessaire  d'avoir  ung  Greffier  pour  faire  les 
expéditions  desd.  alfaires  ordinaires  et  extraordi- 
naires, auroient  ordonnez  mandemens  estre  envoyez 
à  mess"  les  xxmi  Conseillers  et  xvi  Quarteniers, 
dont  la  teneur  ensuit: 

ifMons'  le  Président,  plaise  vous  trouver  demain 
à  mydi,  attandant  une  heure  de  relevée,  en  l'Ostel  de 
reste  Ville,  pour  procéder  à  l'cslection  d'ung  Greffier 
de  lad.  Ville  ou  lieu  de  feu  maistre  Pierre  Perdrier, 
qui  est  decedé,  et  vous  prions  ny  voulloir  faillir. 

tr Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xxviii""jour 
d'Avril  mil  v°lii. 

(f  Les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la  ville 
de  Paris  tous  vostres.n 

ffSire  Jehan  Basannier,  Quarlenier  de  lad.  Ville, 
assemblez  voz  cinquanteniers  et  dixiniers  avec  huit 
des  plus  apparans  et  notables  personnes  de  vostrc- 
dict  quartier,  lesquelz  feront  serment  es  mains  de 
celuy  qui  présidera,  et  le  président  es  mains  du  plus 
ancien,  de  eslire  quatre  notables  personnes  dud. 
quartier,  ausquelz  esleuz  dictes  et  enjoignez  qu'ilz 
se  tiennent  demain  en  leurs  maisons  jus([ues  à  mydi, 
attandant  une  heure  de  relevée,  que  manderons 
deux  d'iceulx  venir  en  la  grande  salle  de  l'Ostel  de 
lad.  Ville,  pour  procéder  à  l'esleclion  d'ung  Clerc 
et  Greffier  d'icelle,  ou  lieu  de  feu  m°  Pierre  Per- 
drier, qui  est  decedé.  Et  nous   rapportez   a   lad. 


se  l'.ntlaclia  en  qualité  de  coadjuleur.  Paris  se  donna  tout  entier  à  ces  nouvelles  fondions  et  rendit  de  grands  services  à  son  prolec- 
leur;  il  mourut  à  Rouen,  au  mois  d'octobre  i56i.  (Quélif  et  Écliard,  Scriplore»  ordinit  h-œdicutorum,  in-fol.,  «721,  t.  II,  p.  129.) 

'"  Le  Greffier  du  Parlement  a  transcrit  sur  le  registre  du  Conseil  de  celte  cour  une  relation  assez  développée  de  la  cérémonift 
de  la  descente  des  Corp$  Saiutt.  On  sait  qu'il  était  d'usage  d'exposer  les  reliques  de  saint  Denis  et  de  ses  compagnons  sur  l'autel 
de  l'église  abbatiale  de  Saint-Denis,  quand  les  rois  de  France  s'absentaient  de  leur  royaume,  ce  qui  donnait  lieu  à  une  double  céré- 
monie solennelle  :  d'abord  l'exposition  publique,  puis  la  descente  des  Corps  saints  dans  la  crypte  (voir  le  registre  X"  iSaS, 
fol.  376).  Le  Greffier  du  Parlement  insiste  particulièrement  sur  un  incident  qui  faillit  troubler  la  cérémonie  du  28  avril.  Le  premier 
Président  de  la  Cour  des  Aides  (Généraux  de  la  Jusiice)  s'était  présenté  à  Saint-Denis  revélu  d'im  cliaperon  écarlale,  ce  qui  ne 
s'était  jamais  vu,  cette  couleur  étant  réservée  aux  officiers  du  Parlement.  Le  premier  Président  de  cette  cour  dénonça  celte  entre- 
prise au  cardinal  de  Bourbon,  et  après  un  écliange  actif  de  pourparlers,  le  Président  des  Aides  dut  battre  en  retraite  et  quitta  l'église. 
{Archivei  nat.,  X''  1672,  fol.  II). 

"<  A  la  suite  de  ce  para,7raplie,  on  lit  cette  note  :  rEI  fault  noter  que  cy  devant  est  faicle  mention  de  l'esleftion  du  Greffier, 
folio  II'  iru"  iiii.»  Ce  chiffre  est  celui  d^  l'ancien  foliolage  du  Registre. 


304  REGISTRES  DU  BUREAU 

heure,  cloz  et  scellé,  ce  que  faict  en  aurez.  Si  n'y 
faictes  faultc. 

K Faict  au  Bureau  de  lad.  Ville,  le  xxviii'  jour 
d'Avril  mil  y"  lu. 


El  pour  commencer  à  procéder  à  lad.  eslection , 
mond.  s"'  le  Prévost  auroit  leu  le  Registre  de  l'es- 
lection  faicle  en  l'an  v"  ii  qui  dit  que  des  quatre 
esleuz  par  lesd.  cinquanleniers,  dixiniers  et  bour- 
geois, mesd.  s"  en  esliroient  deux  pour  donner  leur 
voix.  Laquelle  façon  n'a  pas  acoustumée  d'estre  suy- 
vye  es  cslections  par  cy  devant  faictes;  mais  on  a 
acouslumé  d'cscripre  les  noms  desd.  quatre  esleuz 
de  chascun  desd.  seize  quartiers  en  quatre  bilietz 
qui  sont  ployez  et  mys  dedans  ung  chappeau,  l'ung 
quartier  après  l'autre,  et  meslez  emsemble;  puis  deux 
desd.  bilietz  estans  aud.  chappeau  tirez  au  sort  par 
mess"  les  Conseillers,  pour  les  dénommez  èsd.  bilietz 
ainsi  tirez,  de  chascun  quartier,  avoir  voix  à  lad. 
eslection.  Et  pensoit  que  cela  avoit  esté  faict  pour 
éviter  au  contennement  des  personnes;  car  si  on 
eslizoit  deux  desd.  quatre  esleuz  à  vive  voix,  il  sem- 
bleroit  qu'on  voulsist  contempner  les  deux  autres, 
et  auroit  occasion  de  murmurer.  Mais  pour  savoir 
s'il  y  avoit  autre  raison  ou  difficulté,  auroit  led. 
s""  Prévost  mys  la  matière  en  délibération  et  demandé 
à  lad.  compaignée  leur  avis. 

Tous  lesquelz  ont  conclud  qu'on  devoit  faire 
comme  on  avoit  acoustumé  et  tirer  lesd.  bilietz  au 
sort  dedans  led.  chappeau,  aussi  qu'on  devoit  faire 
ouverture  des  eslections  envoyées  par  les  Quarteniers 
par  escript,  afin  de  despescher  lad.  eslection.  Et 
après  avoir  gardé  la  solempnité  dessusdicte,  et  que 
les  esleuz  desd.  xvi  quartiers  ont  esté  tirez  dud. 


[i552] 

chappeau  par  mesd.  s"  les  Conseillers,  les  ungs  après 
les  autres,  ont  esté  mys  par  escript  les  noms  et 
surnoms  desd.  trente  deux  bourgeois  qui  ont  esté 
baillez  aux  scrgens  de  lad.  Ville,  pour  les  aller  quérir 
pour  donner  leur  voix  et  eslire  personnage  capable 
et  suffisant  de  lad.  Ville  pour  estre  Greffier  d'icelle. 

Et  pour  ce  que  maistre  Regnault  Bachelier  avoit 
donné  à  entendre  par  une  requeste  qu'il  y  a  trente 
ans  qu'il  a  excercé  led.  Greffe  par  le  commandement 
de  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  et 
du  consentement  des  Greffiers  de  lad.  Ville,  où  il 
auroit  faict  son  devoir  et  eu  de  grandes  peyncs,  sans 
y  avoir  eu  que  bien  peu  de  proulïil,  et  qu'il  rcqueroil 
à  lad.  compaignée  le  voulloir  préférer  oud.  estât, 
et  il  offroit  bailler  comptant  à  lad.  Ville  telle  somme 
qu'il  plairoit  à  lad.  compaignée  arbitrer,  pour  appli- 
quer au  prouffit  du  dommaine  d'icelle  Ville,  Martin 
Bachelier,  frère  dud.  m'  Regnault  Bachelier,  illec 
présent  et  faisant  ce  registre,  a  requis  à  mond.  s' 
le  Prévost  des  Marchans  que,  attendu  qu'il  estoit 
propre  frère  dud.  m"  Regnault,  pour  évitera  suspi- 
cion, il  luy  pleust  luy  donner  congé  de  soy  retirer 
et  eslire  ung  autre  Greffier  pour  cest  effect  en  sa 
place,  pour  parachever  lad.  eslection. 

La  matière  mise  en  délibération,  a  esté  conclud 
et  ordonné  par  tous  les  dessusdictz  que  led.  Bache- 
lier se  rctireroit  et  que  maistre  Françoys  de  Vigny 
seroit  Greffier  en  sa  place,  pour  parachever  lad. 
eslection,  et  l'ont  tous  esleu  et  commis  à  ce  faire 
et  à  rédiger  par  escript  tout  ce  qui  seroit  faict  en  la 
présente  assemblée.  Et  luy  venu  aud.  Bureau,  mond. 
s"'  le  Prévost  des  Marchans  luy  a  faict  faire  le  ser- 
ment. 

Ce  faict,  led.  Bachelier  s'est  retiré. 


CCCXIX  [CCLXVIII].  —  [Élection  du  nouveau  Greffier]. 


ag  avril  loSa. 

Dudil  xxix°  Avril  mil  v"  lu. 

Eslection  de  l'office  de  Clerc  et  Greffier  de  lad.  Ville , 
au  moyen  du  trespas  de  feu  maistre  Pierre  Perdrier, 
dernier  possesseur  dud.  office,  rédigée  par  escript 
par  moy  François  de  Vigny,  à  ce  commis  par  la 
deliberacion  dud.  Conseil  cy  devant  escriple,  selon 
et  ainsi  qu'il  s'ensuit: 

En  lad.  assemblée  faicte  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
au  grant  Bureau  d'icelle,  pour  ad  viser  sur  le  fait  de 
lad.  eslection,  estoient  presens  et  assistans  : 

Mons''  maistre  Claude  Guiot,  Prévost  des  Mar- 
chans ; 


(Fol.  aSa  v"). 

Sire  Jehan  Lejay,  m°  Cosme  Luillier,  m'  Guy 
Lormier,  sire  Robert  Desprez,  Eschevins; 

Conseillers  de  lad.  Ville: 

Mons'  m' Jehan  Luillier,  s"' de  Boullencourt,  Con- 
seiller du  Roy  et  Président  en  sa  chambre  des 
Comptes  ; 

Mons'  m'  Pierre  Viole,  s'  d'Athis,  Conseiller  du 
Roy  es  Requestes  de  son  Palais. 

Mons'  m'  Adrian  Dudrac,  Conseiller  du  Roy  en 
sa  court  de  Parlement; 

Mons' m"  Michel  de  L'Ospital,  aussi  Conseiller  du 
Roy  en  sad.  court  de  Parlement; 


[i55a] 

Mons'  m'  Oudart  Hennequin,  Conseiller  du  Roy 
et  Maislre  ordinaire  en  sa  Chambre  des  Comptes  ; 

Sire  Jehan  Barthélémy,  marchant  bourgeois  de 
Paris  ; 

Maislre  Martin  de  Bragelongne,  Conseiller  du  Roy 
et  Lieutenant  particulier  civil  et  criminel  de  la  Pre- 
voslé  de  Paris  ; 

Maislre  Jehan  Courtin,  Conseiller  du  Roy  et  au- 
diteur en  sa  Chambre  des  Comptes  ; 

Maistre  Nicolas  de  Livre,  s'deRavenel,  Notaire  et 
Secrétaire  du  Roy  ; 

M'  Christofle  de  Thou,  s' de  Sely,  aussi  Notaire  et 
Secrétaire  du  Roy,  advocat  en  Parlement; 

M"  Jaques  Paillart,  s' de  Jumeauviile  ; 

M'  Thierry  de  Montmirel,  s'  de  Chambourcy; 

Maistre  Anthoine  Lecomte,  Conseiller  du  Roy  ou 
Chastellet  de  Paris; 

Guillaume  Larcher,  marchant  bourgeois  de  Paris; 

Maistre  Règne'  Vivien,  Notaire  et  Secrétaire  du 
Roy; 

Sire  Denis  Barthélémy,  marchant  bourgeois  de 
Paris; 

Sire  Jehan  Croquet,  marchant  bourgeois  de 
Paris; 

Claude  Paluau,  marchant  bourgeois  de  Paris; 

Quarteniers  : 

Sire  Jehan  Basanier,  sire  Henry  Godefroy,  Thomas 
I^lorrain,  Vincent  Macyot,  Jaques  Kerver,  m'  Pierre 
Gohory,  maistre  Pierre  Pellerin,  Jehan  Boucher, 
Nicolas  Hac,  Jehan  de  Sainct  Germain,  Guicharl 
Courtin,  Guillaume  Danès,  Nicolas  Paulmier. 

Kn  la  présence  de  tous  les  dessus  nommez,  estans 
ainsi  assemblez  aud.  grant  Bureau  neuf  de  l'OsIel  de 
lad.  Ville,  a  esté  proposé  et  mis  en  termes  par  mond. 
s'  le  Prévost  des  Marchans  quatre  choses  :  la  pre- 
mière, si  l'on  procederoit  à  l'esleclion  d'un  Clerc  et 
Greffier  de  lad.  Ville  ou  lieu  dud.  defunct  Perdrier, 
suivant  lesd.  mandemens  envoyez  le  jour  d'hier. 

La  deuxiesme,  actendu  que  led.  office  avoit  este' 
cy  devant  vendu  à  pris  d'argent  au  prouffit  de  lad. 
Ville,  si  celui  (jui  seroit  présentement  esleu  l'achep- 
leroit  et  pour  quelle  somme,  et  si  elle  seroit  ap- 
plicquée  en  rachaptz  de  rentes  constitue'es  sur  le 
donimaine  de  lad.  Ville,  en  l'année  mil  v'xliiii  pour 
le  fait  de  la  soulde  des  l'  hommes  de  pyé;  que 
aucuns  personnaigcs  en  auroient  offert  de  vi  à 
vil'  livres  ou  autre  plus  grant  somme. 

La  troisiesme  que  led.  Greffierqui seroit  esleu,  que 
ce  fcusl  à  la  charge  qu'il  seroit  tenu  résider  et  excercer 
led.  office  en  personne,  et  non  par  commis,  sinon 


DE  LA   VILLE   DE   PARIS. 


305 


ou  cas  qu'il  y  eust  exoine  par  maladie,  absence  ou 
autre  cause  légitime,  dont  il  seroit  tenu  advertir  les 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins;  que  pour  sou- 
laiger  le  dommaine  de  lad.  Ville,  l'on  advisast  quelles 
tauxations  l'on  feroit  cy  après  tant  aud.  Greffier  que 
à  ses  clercs,  pour  autant  que  par  cy  devant,  du  temps 
dud.  defunct  Perdrier,  on  lui  avoit  fait,  à  lui  et  à  ses 
clercs,  plusieurs  tauxations,  combien  qu'il  feust  tenu 
de  les  stipendier. 

Et  la  quatriesme,  pour  la  contencion  et  murmure 
que  l'on  faisoit  de  l'ordre  en  la  quelle  led.  Greffier 
marchoit  es  actes  et  cerimonies  de  lad.  Ville,  qui 
estoit  avec  le  dernier  des  Eschevins,  l'on  advisast 
aussi  en  quel  ordre  et  rang  il  marcheroit  cy  après 
èsd.  actes  et  cerimonies,  et  en  quelle  vesture  et  habil- 
lement. 

Et  sur  tout  ce  que  dit  est,  a  supplié  lad.  compaignie 
voulloir  donner  leur  advis  et  oppinions,  avant  que 
procéder  à  lad.  eslection  dud.  Greffier. 

Ce  fait,  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  leur 
a  demandé  à  chascun  d'eulx  particulièrement  leurs 
oppinions.  Lesquelz  ont  conclud  et  advisé  par  la  plu- 
ralité d'icelles  que  l'on  procédera  à  lad.  eslection 
présentement,  sans  plus  attendre  ne  icelle  remectre 
à  ung  autre  jour,  et  que  pour  le  service  du  Roy  el 
de  lad.  Ville,  prouffit  et  utilité  d'icelle  et  de  la  chose 
publicque,  l'on  choisira  et  eslira  ung  personnaige 
homme  bien  expérimenté  et  de  telle  probité  el  tes- 
moingnaige  qu'il  est  requis  pour  l'excercice  dud. 
office. 

El  ayant  considéré  les  grans  et  urgens  affaires  que 
lad.  Ville  a  euz  cy  devant  à  supporter  et  encores  a 
de  présent,  sans  lesquel/,  ilz  estoient  d'advisiiuel'on 
ne  devoit  vendre  led.  office;  toulesfois,  actendu  lesd. 
affaires,  que  celui  qui  seroit  esleu  oudit  office,  l'on 
se  contentproit  de  prendre  el  tirer  de  lui  la  somme 
de  quatre  mil  huit  cens  livres  tournois,  laquelle  se- 
roit applicquée  au  rachaptde  quatie  cens  livres  tour- 
nois de  rentes  constituées  sur  led.  domaine,  comme 
dit  est,  nonobstant  que  aucuns  en  eussentofferl bailler 
de  VI  à  vu'  livres  tournois  ou  autre  plus  grant  somme, 
affin  que  par  cy  après  celui  qui  seroit  esleu  n'eust 
occasion  de  prendre  et  exiger  plus  grant  sallaire  que 
celui  qui  est  raisonnable  et  acousiumé;  et  aussi  pour 
éviter  à  autres  choses  indeues  qu'il  pourroit  com- 
meclre,  l'ayant  achaptée  à  si  hault  pris;  et  oullre  à  la 
charge  que  led.  Greffier  qui  sera  ainsi  esleu,  sera 
tenu  faire  el  excercer  ledit  office  en  personne  et  non 
par  commis,  si  ce  n'esloit  en  cas  d'exoine  et  ma- 
ladie, absence  ou  autre  cause  légitime,  dont  il  sera 

39 


mPIHKERIE 


306  REGISTRES 

tenu  adverlirlesPrevosl  des  Marchans  et  Eschevins; 
quil  n'aura  les  tauxations  cy  devant  faicles  aud. 
deffunct  Perdrier,  et  desquellez  il  ne  s'en  pourra 
ayder  pour  dire  et  alléguer  que  telles  tauxations  ont 
este'  faictes  à  son  prédécesseur.  Toutesfois  vacquant 
par  lui  ùs  affaires  extraordinaires  du  Roy  et  de  lad. 
Ville,  hors  le  deu  de  sond.  office,  lesd.  Prévost  des 
Marchans  et  Eschevins  adviseront  en  leurs  loyaultez 
et  consciences  à  lui  faire  telles  tauxations  qu'il  aura 
pour  lesd.  affaires  extraordinaires  mérité. 

Et  avec  ce  ne  seront  à  l'advenir  faictes  aussi 
aucunes  tauxations  îi  ses  clercs  et  commis,  pour  les 
choses  concernans  le  fait  dudict  office  de  Greffier, 
mais  vacquant  par  eulx  extraordinairement  es  affaires 
qui  surviennent  inopinément  pour  le  Roy  et  lad. 
Ville,  leur  sera  par  lesd.  Prévost  et  Eschevins  aussi 
fait  telles  tauxations  qu'ilz  auront  pour  lesd.  affaires 
extraordinaires  mérite'. 


DU   BUREAU  [i552] 

Et  quant  à  m' Martin  Bachelier,  qui  dès  longtemps 
a  s'est  tousjours  employé  et  occuppé  èsd.  affaires,  lui 
sera  pareillement  fait  telles  tauxations  qu'ilz  ver- 
ront aussi  qu'il  méritera,  vacquant  par  lui  èsdictes 
affaires. 

Et  aussi  que  doresenavant  led.  Greffier  marchera 
es  actes  et  cerimonies  de  lad.  Ville ,  vestu  de  sa  robbe 
my  partie  seul  et  tout  le  premier  devant  lesd.  Pré- 
vost des  Marchans  et  Eschevins  '",  combien  que  ses 
prédécesseurs  Greffiers  par  cy  devant  eussent  acous- 
tumé  marcher  avec  le  dernier  desd.  Eschevins; 
pareillement  qu'il  ne  pourra  estre  Conseiller  de  lad. 
Ville  avec  led.  office  de  Greffier,  comme  estoit  led. 
deffunct  Perdrier,  son  prédécesseur,  et  qu'il  sera 
tenu  faire  bons  et  vrays  registres  par  chascun  an ,  dis- 
tinctz  et  séparez  de  chascune  charge,  lesquelz  seront 
par  chascun  an  portez  au  Trésor  de  lad.  Ville,  pour 
y  avoir  recours  quant  besoing  sera. 


CGCXX  [CCLXIX].  —  M®  Cosme  Luillieb  esleu  Conseiller  de  Ville. 

29  avril  iSSa.  (Fol.  286.) 


Et  incontinant,  mond.  s' le  Prévost  des  Marchans 
a  fait  sortir  lesd.  Quarteniers  hors  dud.  Bureau,  et, 
eulx  retirez,  auroit  remonstré  ausd.  Conseillers  que 
led.  defunct  Perdrier  estoit  Conseiller  de  lad.  Ville, 
et  que  puisque  la  compaignie  estoit  ainsi  assemblée 
en  nombre  compectant,  l'on  devoit  sans  plus  attendre 
à  ung  autre  jour  procéder  à  l'eslection  d'un  autre 
Conseiller.  Toutesfois  sur  la  difficulté  que  aucuns  des- 
dictz  Conseillers  ont  alléguée  que  l'on  devoit  préa- 
lablement envoyer  les  mandemens  à  ceste  lin,  mond. 
s' le  Prévost  des  Marchans  a  demandé  les  oppinions, 
par  la  pluralité  des  quelles  a  esté  advisé  et  ordonné 


que  l'on  procederoit  à  lad.  eslection  d'un  Conseiller 
de  Ville,  ou  lieu  dud.  defunct  Perdrier,  nonobstant 
que  les  mandemens  n'eussent  esté  envolez  à  ceste 
fin.  Et  cela  fait,  a  mond.  s'  le  Prévost  demandé  à 
chascun  desd.  Conseillers  particulièrement  quel  per- 
sonnaige  ilz  eslisoient  pour  Conseiller  de  Ville.  Les- 
quelz ont  esleu  par  la  pluralité  des  voix  maistre 
Cosme  Luillier,  s''  du  Saulsay,  Eschevin  de  lad. 
Ville. 

Et  cela  fait,  a  led.  Luillier  fait  le  serment  pour  ce 
deu  et  acoustumé  es  mains  de  mond.  s''  le  Prévost 
des  Marchans. 


CCCXXI  [CCLXX].  —  [Suite  de  l'élection  du  Greffier.] 

39  avril  i55a.  (Fol.  a84  v°.) 

Et  après  lad.  eslection  faicte  dud.  Conseiller  de 
Ville,  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins 
et  Conseillers  cy  devant  nommez  se  sont  transportez 
en  la  grant  salle  dudit  Hostel  de  Ville,  en  laquelle, 
oultre  lesd.  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et 
Conseillers,  se  sont  trouvez  lesd.  Quarteniers  cy  de- 
vant nommez,  avec  deux  bourgeois  de  chascun  de 
leurs  quartiers;  lesquelz  auroient  esté  tirez  au  sort 
du  nombre  des  quatre  escriptz  au  scrutine  de  chas- 


cun desd.  Quarteniers,  apportez  au  Bureau  de  lad. 
Ville,  comme  dit  est  cy  devant. 

Les  noms  desquelz  bourgeois  sont  cy  après  de- 
clairez,  c'est  assavoir  : 

Du  quartier  de  Basannier:  Jaques  Danisy,  Jehan 
Levignetier; 

Du  quartier  de  Macyot:  maistre  Régné  Contesse, 
Jehan  Gervais; 


"'  A  la  mar^c,  on  regard  de  ce  passage,  ont  été  tracés,  d'une  écriture  de  la  fin  du  xvii'  siècle,  les  mots  :  Ordre  du  GreJjHer  «h 
marcher  èê  acte»  publics. 


[i552] 

Du  quartier  de  Sainct  Germain  :  Noël  de  Com- 
pans,  sire  Guillaume  Pomereu; 

Du  quartier  de  Godefroy:  le  commissaire  de  La 
Viezville,  sire  Guillaume  Choart; 

Du  quartier  de  Danès:  Jaques  Gourlin,  maistre 
Loys  Dumoulin  ; 

Du  quartier  du  Jay:  Ponce  de  Miraulmont ,  Léo- 
nard Vallengeliier; 

Du  quartier  de  Courtin  :  Moucy,  procureur  ou 
Chasleiiet,  Guillaume  Drouyn; 

Du  quartier  du  Lorrain:  mons'  Besle,  Conseiller 
en  Cliastellet,  m'  Régné  Broutesaulge; 

Du  quartier  de  Hac  :  Pierre  Pelletier,  Jaques  Barbe  ; 

Du  quartier  de  Kerver  :  Nicolas  Alexandre,  mons' 
(jodefroy,  Conseiller  en  Cliastellet; 

Du  quartier  de  Gohory  :  m*  Pierre  de  Balles  (le- 
dit de  Balles  n'y  est  comparu  et  estoit  absent), 
Jelian  Gohory; 

Du  quartier  de  Pellerin:  le  commissaire  Rameru, 
maistre  Jehan  Laflille; 

Du  quartier  de  Lescallopier  :  Jehan  Daubray, 
Nicolas  Croquet; 

Du  quartier  de  Boucher:  Jehan  Dubuz,  Estienne 
Tonnellier; 

Du  quartier  de  Parfait:  Girard  Fremin,  le  Con- 
Ircrolleur  de  lEscuyerie  de  Saccarlarre; 

Du  quartier  de  Paulmier:  Michel  Duru,  mons' 
Lecamus,  advocat  en  Parlement. 

El  estant  lad.  compaignie  ainsi  assemblée  en  lad. 
grant  salle; 

S'est  présenté  maistre  Nicolas  Allaire,  procureur 
ou  Cbastcilet  de  Paris,  soy  disant  procureur  de 
maistre  Germain  Lemaçon,  lequel  a  declairé  qu'il 
empeschoit  et  s'opposoit  à  l'eslection  dud.  Greffier, 
parcequ'il  disoit  led.  Maçon  eslre  Greffier  de  lad. 
Ville,  requérant  acte  lui  estre  de  ce  baillé,  pour  lui 
servir  et  valloir,  en  temps  et  lieu,  ce  que  de  raison. 
Sur  ce  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  lui  a  de- 
mandé sa  procuracion.  A  dit  et  declairé  n'en  avoir 
aucune  sinon  une  ad  lites  et  non  speeialle,  et  en- 
cores  qu'elle  estoit  en  sa  maison.  Enquis  si  ledit 
Lemaçon  estoit  en  ceste  Ville,  a  dit  que  non  et  qu'il 
[F]  avoit  seullement  chargé  de  former  lad.  opposi- 
tion. 

Sur  quoy,  actendu  qu'il  nn  faisoit  apparoir  d'au- 
cune procuracion,  a  esté  délibéré  par  les  assistans 
(|u'il  ne  lui  seroit  délivré  aucun  acte  de  lad.  opposi- 
tion, et  que  l'on  procederoit  à  lad.  esleclion. 

Et  en  ce  faisant,  mond.  s'  le  Prévost  des  Mar- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


307 


chans  a  remonstré  à  lad.  compaignie  tout  ce  qui 
avoit  esté  advisé  cy  devant  par  mess"  les  Conseillers 
et  Quarteniers,  eslans  assemblez  aud.  grant  Bureau, 
sur  le  fait  de  lad.  esleetion ,  comme  il  est  dit  cy  de^ 
vant,  mesmement  qu'il  estoit  très  requis  et  necces- 
saire  eslire  ung  personnaige  qui  fut  suffisant,  ydoine 
et  cappabie  pour  excercer  led.  office,  sans  s'arrester 
à  certaines  offres  faictes  par  aucuns  d'en  donner 
jusques  à  vi  ou  vu"  livres  tournois,  ou  autre  plus 
grant  somme;  que  pour  quelque  temps,  vaccantled. 
office,  l'esmolument  d'icelui  avoit  esté  regy  et  receu 
au  prouffit  de  lad.  Ville,  et  depuis,  pour  aucunes 
causes,  vendu  pour  le  prouffit  d'icelle  Ville  faire. 
Au  moyen  de  quoy,  avoit  esté  advisé  que  nonobs- 
tant lesd.  offres,  que  celui  qui  seroit  esleu,  affin 
qu'il  n'eust  ocasion  de  exiger  plus  grant  sallaireque 
de  coustume,  et  pour  ne  lui  donner  ocasion  de 
faire  choses  mauvaises  à  l'interestde  lad.  Ville,  qu'il 
payeroit  seullement  la  somme  de  quatre  mil  huit 
cens  livres  tournois,  pour  convertir  au  rachapt  de 
quatre  cens  livres  tournois  de  rentes  constituées  sur 
le  dommaine  de  lad.  Ville;  et  aux  autres  charges  et 
condicions  cy  devant  contenues  en  lad.  deliberacion 
faicte  aud.  grant  Bureau. 

Et  a  mond.  s"^  le  Prévost  des  Marchans  supplié 
toute  lad.  compaignie,  en  procédant  à  lad.  esleetion, 
ne  voulloir  porter  aucune  faveur,  pour  quelque  cause 
ou  ocasion  que  ce  feust,  mais  seullement  qu'ilz  eus- 
sent à  y  procéder  sincèrement  et  par  la  juste  voye 
d'esleclion.  Et  pour  ce  faire  auroit  fait  faire  à  tous 
les  assistans  le  serment  à  ceste  fin. 

Et  en  après,  leur  auroit  demandé  à  chascun  parti- 
culièrement, les  ungs  après  les  autres,  de  vive  voix, 
quel  personnaige  ilz  eslisoient  pour  estre  Clerc  et 
Greffier  de  lad.  Ville.  Lesquelz  tous  d'un  accord  una- 
nymement,  et  sans  aucune  contradicion,  contrariété 
et  répugnance  ont,  l'un  après  l'autre  de  vive  voix, 
esleu  m"  Regnault  Bachelier,  natif  de  Paris,  pour 
Clerc  et  Greffier  de  lad.  Ville,  à  la  charge  qu'il 
payera  es  mains  du  Receveur  d'icelle  Ville  ladicte 
somme  de  un'  viii'  livres  tournois  pour  convertir 
au  rachapt  desd.  iiii"  livres  tournois  de  rente,  et  aux 
autres  charges  cy  devant  declairées. 

Et  en  l'instant,  a  esté  mandé  led.  Bachelier,  au- 
quel mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans  a  recité  que, 
en  fiiveur  et  consideracion  des  longs  services  qu'il 
auroit  cv  devaot  faitz  à  lad.  Ville  ou  fait  et  excercice 
dudict  office  de  Greffier,  comme  commis  des  Gref- 
fiers d'icelle,  ù  il  n'estoit  encouru  en  aucun  re- 
proche ne  pl'i'nlif,  la  compaignie  l'avoit  choisy  et 

3(j. 


308 


REGISTRES   DU   BUREAU 


esleu  oud.  office,  à  la  charge  de  paier  lad.  somme 
de  iiii'  viii'  livres  tournois,  comme  dit  est;  et  aux 
autres  charges  cy  devant  contenues  en  lad.  delibe- 
racion  faicte  aud.  grant  Bureau.  Les  quelles  charges 
et  condieions  lui  auroieot  esté  declairées  et  exprimées 
par  le  menu  par  mond.  s"  le  Prévost  des  Marchans. 

Lequel  Bachelier  auroit  accepté  lad.  esleclion  ausd. 
charges  et  promis  paier  lad.  somme  dedans  huit 
jours,  ou  plus  tost.  Et  neantmoings  auroit  esté  or- 
donne que  ce  pendant  il  seroit  receu  au  serment 
dud.  office,  à  la  charge  toutesl'ois  qu'il  ne  excercera 
et  ne  joira  d'icelui  office,  jusques  à  ce  qu'il  ayt  effec- 
tuellement  payé  lad.  somme  de  iiii'  viii"  livres  tour- 
nois es  mains  dud.  Receveur.  Et  de  fait,  a  mond. 
s' le  Prévost  des  Marchans,  en  la  présence  de  toute 
lad.  compaignie,  receu  et  l'ait  faire  le  serment  aud. 
Bachelier,  ainsi  qu'il  s'ensuit: 

(f  Vous  jurez  que  bien  et  loyaulment  vous  excer- 
cerez  l'estat  et  office  de  Greffier  de  céans,  auquel 
estât  vous  avez  esté  esleu,  que  vous  tiendrez  bon  et 
loyal  registre  de  toutes  lesdeliberacions  du  Conseil, 
sans  en  riens  reveller,  et  garderez  seurement  lesd. 
registres,  ordonnances  de  Conseil,  deliberacions, 
actes  et  decretz,  sans  les  transporter  de  la  maison  de 
céans;  aussi  que  vous  tiendrez  bon,  seur  et  loyal 
registre,  tant  des  compaignies  françoises,  hanses, 
amendes,  saisines  que  autres  parties  dont  la  recepte 
est  veriffiée  sur  les  registres  du  GrelTe,  et  pareille- 
ment des  baulx  des  fermes,  et  que  vous  n'aurez  in- 
telligence ne  participerez  es  dictes  fermes  avec  les 
fermiers,  sur  peine  de  privacion  de  vostredict  office; 
aussi  que  vous  excercerez  led.  office  en  personne  et 
ferez  continuelle  résidence  céans,  et  obéirez  aux 
Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  es  choses  qui 
concernent  led.  estât  et  ne  prendrez  aucuns  dons 
corrumpables,  prohibez  de  droit,  ne  autre  sallaire 
que  celui  acoustumé.n 

El  en  après  led.  serment  fait,  a  esté  installé  et  mis 
en  possession  dud.  office  par  mons'  m"  Christofle 
de  Thou,  s'  de  Sely  en  Bière  (i',  l'un  des  Conseillers 
de  lad.  Ville,  c'est  assavoir  en  lad.  grant  salle  au 
Greffe  dud.  Hostel  et  au  grant  Bureau  d'iceluy. 

Lequel  Bachelier  auroit  depuis  payé  lad.  somme 
de  un'  viii°  livres  tournois  es  mains  de  m°  Phi- 
lippes  Macé,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy,  Receveur 
de  lad.  Ville,  par  sa  quictance,  de  laquelle  la  teneur 
ensuit  : 


«Je,  Philippes  Macé,  Notaire  et  Secrétaire  du  Roy, 
Receveur  de  la  Ville  de  Paris,  confesse  avoir  receu 
comptant  de  m'  Regnaull  Bachelier,  Clerc  et  Greffier 
de  la  ville  de  Paris,  la  somme  de  quatre  mil  huit  cens 
livres  tournois  en  ii'  escuz  soleil  à  xlvi  solz  pièce, 
el  le  reste  en  oboUes  à  xxv  solz  pièce  et  monnoye  de 
douzains,  qu'il  a  mise  et  fournie  en  mes  mains, 
de  l'ordonnance  de  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  lad.  Ville,  par  l'advis  et  deliberacion 
du  Conseil  d'icelle,  pour  l'office  de  Clerc  et  Greffier 
de  lad.  Ville,  duquel  ilz  ont  ce  jour  d'huy  pour- 
veu  led.  Bachelier,  par  le  trespas  de  feu  m'  Pierre 
Perdrier,  en  son  vivant  dernier  possesseur  dud.  of- 
fice, pour  icelle  somme  de  iiii'  viu"  livres  tournois 
eslre  par  moy  convertie  et  emploiée  au  racbapt  de 
1111°  livres  de  rentes  constituées  sur  le  dommaine  de 
lad.  Ville,  pour  le  fait  de  la  soulde  des  l"  hommes 
levez  par  le  Roy  en  l'année  mil  v°  xliiu  ,  pour  le  fait 
de  ses  guerres.  De  laquelle  somme  de  un"  vui' livres 
tournois  je  me  suis  tenu  et  tiens  pour  content  et  en 
ay  quicté  et  quicte  led.  m'  Regnault  Bachelier,  et 
tous  autres,  tesmoing  mon  seing  manuel  cy  mis,  le 
xxix' jour  d'Avril  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  deux.i 

Ainsi  signé  :  «  P.  Macé  «. 

Ensuit  la  teneur  des  lettres  de  provision  dud. 
office  expédiées  aud.  Bachelier  : 

(tA  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront, 
Claude  Guiot,  s''  de  Charmeau  et  du  Coullombier, 
Conseiller  du  Roy  et  Maistre  ordinaire  en  sa 
Chambre  des  Comptes,  Prévost  des  Marchans,  et  les 
Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  salut.  Comme  ce 
jour  d'huy  ayons  fait  assemblée  generalle,  en  l'Ostel 
de  lad.  Ville,  des  Conseillers,  Quarteniers  et  d'aucuns 
bourgeois  d'icelle,  pour,  en  ensuivant  les  privilleiges 
de  lad.  Ville,  procéder  à  l'eslection  d'un  Clerc  et  Gref- 
fier d'icelle  Ville,  ou  lieu  de  feu  m"  Pierre  Perdrier, 
en  son  vivant  dernier  possesseur  dud.  office,  ainsi 
qu'il  est  acoustumé  de  faire  en  tel  cas;  en  laquelle 
assemblée  se  sont  trouvez  plusieurs  notables  per- 
sonnes ,  officiers  du  Roy,  tant  de  la  court  de  Parlement 
(}ue  de  la  Chambre  des  Comptes,  avec  lesd.  Quarte- 
niers et  ungbon  nombre  d'iceulx  bourgeois;  lesquelz 
tous  d'un  accord  unanimement  et  sans  aucune  con- 
tradicion,  ont  l'un  après  l'autre  de  vive  voix  esleu 
maistre  Regnault  Bachelier,  natif  de  Paris,    pour 


'"'  CëW,  arrondissement  et  canton  de  Melun  (Seine-et-Marne). 


[i553] 

Clerc  et  Greffier  de  lad.  Ville,  ou  lieu  dud.  defunct 
Perdrier,  tant  en  faveur  et  consideracion  de  sa  bonne 
preudhommie ,  loyaulté,  expérience,  vigilence  et  des 
longs  et  continuels  services  qu'il  a  cy  devant  faitz  à 
lad.  Ville  ou  fait  et  excercice  dud.  office,  estant 
commis  des  Greffiers  qui  ont  esté  cy  devant  depuis 
trente  ans  en  ça,  où  il  n'est  encouru  en  aucun  re- 
proche ne  plaintif,  comme  moiennant  la  somme  de 
quatre  mil  huit  cens  livres  (ournois  qu'il  seroit  tenu 
fournir  es  mains  du  Receveur  de  lad.  Ville,  pour 
emploier  au  rachapt  de  un'  livres  tournois  de  rente 
constituées  sur  le  dommaine  d'icelle  Ville;  et  après 
que  led.  Bachelier  a  fait,  en  la  présence  de  toute 
lad.  assemblée,  en  noz  mains  le  serment  pour  ce 
requis  et  acoustumé,  et  accepté  led.  Greffe  aux 
charges  contenues  au  registre  de  ce  fait,  icelui,  pour 
ces  causes,  avons  par  l'un  des  Conseillers  d'icelle 
Ville  fait  mectre  en  possession  dud.  office  et  inslaler, 
tant  en  la  grant  salle  que  au  graiit  Bureau  de  lad. 
Ville,  pour  dud.  office  vaccanl,  au  moyeu  dudit 
Irespas  d'icelui  defunct  Perdrier,  joir  par  led.  Ba- 
chelier, aux  honneurs,  preheminances,  privilleiges. 


DE  LA   VILLE  DE   PARIS. 


309 


franchises,  libertez,  droilz,  prouffictz,  revenuz  et 
esmoluniens  acoustumez  et  aud.  office  appartenans. 
ttSi  donnons  en  mandement  au  Receveur  de  lad. 
Ville,  présent  et  advenir,  que  les  droitz  de  robbes  et 
autres  prouffitz  et  esmolumens  aud.  office  apparte- 
nans, il  paye  et  délivre  and.  Bachelier  par  chascun 
an,  aux  jours  qu'ilz  sont  deu/,,  par  ses  simples  quic- 
lances.  En  rapportant  lesquelles  avec  le  vidimus 
(le  ces  présentes,  fait  soubz  scel  royal  pour  une  fois 
tant  seullement,  lout  ce  qu'il  aura  pour  ce  payé  lui 
sera  passé  et  alloué  en  la  despense  de  ses  comptes 
et  rabbalu  de  sa  recette,  par  tout  oii  il  appartiendra. 
En  lesmoing  de  ce,  nous  avons  fait  mectre  à  ces 
présentes  le  grant  scel  de  lad.  Prevosté  et  Eschevi- 
naige  d'icelle  Ville,  après  ce  qu'il  nous  est  apparu 
du  paiement,  es  mains  du  Receveur  d'icelle  Ville,  de 
lad.  somme  de  un"  vni'  livres  tournois  par  sa  quic- 
lance.  Ce  fut  fait  le  xxix°  jour  d'Avril  l'an  mil  v"  cin- 
quante deux.fl 

Signé  :  «De  Vicmy,  commis  par  ordonnance  du 

Conseil  ■'>.') 


CCGXXIl   [GCLXXI  ].  l.,ETTRE.S   MISSIVES   DE  LA  RoïNE. 

13  mai  i55a.  (Fol.  a 88). 


Du  xu'  May  mil  v'  lu. 

Aujourd'uy  ont  esté  apportées  lettres  missives 
de  la  Royne,  dont  la  teneur  ensuit  : 

tiA  Mets"  les  Prévost  des  Marchons,  Eschevins  et 
Conseillers  de  la  ville  de  Paris. 

to  mai  i553. 

rrMess",  j'ay  entendu  que.  quelque  prière  et  re- 
monstrance  (jue  ayt  peu  faire,  tant  envers  vous  que 
voslre  Receveur,  m'  Robert  de  Reauvais,  Contrerol- 
leur  de  Paris,  affin  d'estre  payé  des  gages  de  son 
office  à  luy  adjugez  par  arrest  du  Grant  Conseil '-^l, 
il  n'en  a  encores  aucune  chose  louché,  ce  que  je 
treuve  estrange,  considéré  le  long  temps  qu'il  en  a 
esté  pourveu  et  l'a  excercé  et  que  sesd.  gages  luy  ont 
esté  arrestez  et  liquidez. 

tA  cesle  cause  et  que  tel  retardement  luy  est 
dommageable,  et  aussi  que  je  congnois  le  voulloir 


et  inlencion  du  Roy  mon  seigneur  estre  que  led.  de 
Beauvais  joïsse  paisiblement  de  sond.  office  et  soit 
payé  des  gages  et  droitz  qui  luy  appartiennent,  je 
vous  en  ay  bien  vouHu  escripre  ce  mot  et  prier  fort 
(|u'il  soit  payé,  ainsi  qu'il  est  acoustumé  faire  des 
autres  officiers  ordinaires  de  lad.  Ville,  afin  qu'il  se 
puisse  ayder  du  sien,  qui  ne  seroit  raisonnable  luy 
retenir.  Je  m'actendz  que,  pour  l'honneur  de  moy, 
vous  ne  vouldrez  contrevenir  à  chose  si  juste,  special- 
lement  à  l'endroit  de  mes  serviteurs,  du  nombre 
desquelz  est  led.  de  Reauvais;  et  vous  me  ferez  plaisir 
et  service  très  agréable  en  ce  faisant. 

s  Sur  ce,  je  prie  Dieu,  mess",  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  garde. 

rEscript  à  Chaallons,   le  dixiesme  jour  de  May 
mil  v'  L1I.7Î 

Signé  :  tCatehine.5) 
El  au  dessoubz  :  t  Mahieu.  n 


<•'  La  signature  autographe  et  arcompagnée  do  paraptie  de  François  de  Vigny,  Commit  par  ordonnance  du  Conseil,  est  répétée  à  la 
fin  de  ce  paragraphe,  qu'il  avait  écrit  tout  entier  de  sa  main,  ainsi  que  le  précédent.  La  moitié  de  la  page  à  la  suite  (fol.  287  r") 
est  restée  en  blanc. 

!''  L'arrêt  du  Grand  Conseil  visé  ici  est  celui  du  ik  septembre  i55i.  11  a  été  publié  ci-dessus,  dans  une  note  de  la  page  267. 


310 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[i552] 


CCCXXUI  [CCLXXII]. 


Du  xiii'  May  ensuivant  v"  lu. 

Ce  jour  d'huy,  xiii'May  v"  lu,  sur  la  remonstrance 
verballe  faicte  à  mess"  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  la  ville  de  Paris,  estans  au  Bureau 
d'icelie,  par  luaistre  Robert  de  Beauvais,  Contrerol- 
leur  des  deniers  commungs,  dons  et  oclroiz  de  lad. 
Ville ,  disant  que ,  depuis  le  xiiii""  Septembre  mil  cinq 
cens  cinquante  et  ung  dernier  passé,  que  led.  eslat 
de  ConlreroUeur  luy  fut  diffinitivement  adjugé  par 
arresldu  Grant  Conseil,  et  les  gages  dud.  office  or- 
donnez à  la  raison  de  sept  cens  livres  tournois  par 
an  seuUemeut,  à  courir  du  quinziesme  jour  de  Jan- 
vier mil  v"  XLVHi,  que  par  autre  arresl  de  la  court 
de  Parlement,  il  l'eust  institué  par  provision  aud. 
office''',  il  auroit  pluseurs  foys  prié  et  requis  noble 
bomnie  maistre  Philippes  Macé,  Notaire  et  Secré- 
taire du  Roy  et  Receveur  de  lad.  Ville,  luy  faire 
payement  par  ses  quictances  d'iceulx  gages  à  la  raison 
que  dessus,  escheuz  depuis  led.  quinziesme  Jan- 
vier v'^  xLviii;  en  quoy  faisant,  luy  auroit  offert  bailler 
sad.  quitance,  emsenible  le  vidimus  de  sesd.  lettres 
de  provision  et  arrest,  pour  en  jusliffier  sur  ses 
comptes. 

Lequel  Receveur  luy  auroit  faict  responce  que  au 
payement  desd.  gaiges  il  n'estoit  condempné,  ains 
lesd.  s"  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  et  aussi 
([ue  des  deniers  de  lad.  Ville  se  rendent  trois  comptes, 
assavoir  :  l'ung  pour  le  dommaine,  l'autre  du  l'aict 
des  aydes  appartenans  à  lad.  Ville,  et  l'autre  d'autres 
aydes  ordonnez  pour  convertir  aux  fortifïîcacions 
d'icelie;  et  que  parlant,  qu'il  convenoil  avant  faire 
aucun  payement  avoir  ordonnance  et  département 
desd.  s"  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins,  pour 
en  faire  porter  à  chascune  desd.  charges  sa  porcion, 
et  aussi  avoir  deniers  et  fons  qui  le  peust  porter, 
ce  qui  n'avoit  lors. 

Au  moyen  de  laquelle  responce  et  reffuz,  led.  de 
Beauvais  supplioit  la  compaignée  luy  en  vouUoir 
faire  faire  la  raison;  et  s'il  convenoit  [faire]  quelque 
ordonnance  ou  département,  pour  parvenir  à  sond. 
payement,  tant  pour  le  temps  escbeu  que  pour  l'ad- 
venir,  qu'il  pleust  ausd.  s'  Prévost  et  Eschevins  v 
procéder,  afin  qu'il  se  puisse  ayder  du  sien,  et  que 
pour  en  estre  payé,  il  ne  puisse  entrer  en  aucun 


-  Remonstrance  de  Beauvais,  Contrerolleor. 

la  mai  1.552.  (Fol.  a88.) 

débat  ne  dellaisser  l'excercice  de  sad.  charge  ;  combien 
qu'il  doibve  suffire  aud.  Receveur  prandre  pour  sond. 
acquit  quictance  dud.  de  Beauvais,  avec  le  vidimus 
de  sesd.  lectres  de  provision,  arrest  et  exécution 
d'icelluy,  par  lesquelz  est  mandé  luy  faire  led.  paye- 
ment par  ses  simples  quictances;  et  ausquelz  il  ne 
vouldroit  desrogucr  ne  riens  inover.  Remectant  led. 
de  Beauvais  à  mesd.  s"  d'ordonner  de  la  somme  de 
deux  cens  livres  tournois,  qu'il  auroit  cy  devant  eue 
de  taxacion,  pour  avoir  vacqué  aux  affaires  des 
entrées  du  Roy  et  de  la  Royne,  pour  ce  que  ce  sont 
vaccations  extraordinaires. 


Après  laquelle  remonstrance  ainsi  faicte  par  led. 
de  Beauvais,  mesd.  s"  ont  faict  lire  deux  arrestz, 
l'ung  de  la  court  de  Parlement,  datte  du  xv""  jour  de 
Janvier  mil  v"  xlviii,  par  lequel  led.  de  Beauvais  a 
esté  receu  et  institué  aud.  office  par  provision  et  faict 
le  serment  pour  ce  deu;  et  l'autre  du  Grant  Conseil, 
datte  du  xiin^^jour  de  Septembre  mil  v'li,  par  le- 
quel led.  office  luy  a  esté  adjugé  diffinitivement  et 
les  gages  d'icelluy  taxez  et  ordonnez  à  la  somme  de 
sept  cens  livres  tournois  par  chascun  an,  par  provi- 
sion et  jusques  à  ce  que  autrement  en  soit  ordonné 
par  le  Roy,  à  commencer  du  jour  de  son  institucion 
et  réception  aud.  office. 

Conclusion  pour  m'  Robert  de  Beauvais, 
contrerolleur  de  lad.  ville. 
La  matière  mise  en  délibération,  mesd.  s"  ont  or- 
donné que  led.  de  Beauvais  seroit  payé  desd.  gaiges, 
suyvant  led.  arrest  du  Grant  Conseil  dud.  xiiii""' jour 
de  Septembre  mil  v^li,  pour  le  temps  et  ainsi  qu'il 
est  contenu  en  icelluy,  à  lad.  raison  de  vu'  livres 
tournois  par  chascun  an,  laquelle  sera  portée  tant 
sur  le  dommaine,  aydes,  dons,  octroictz,  que  sur 
les  aydes  ordonnez  pour  les  fortifficacions  et  rappara- 
tionsdes  fossez,  portaulx,  murailles,  rempars,  quaiz, 
fontaines,  basiiment,  construction  et  ediffice  de  l'Os- 
tel  de  lad.  Ville  et  autres  ouvrages  d'icelie,  èsquelles 
charges  led.  de  Beauvais  faict  contrerolle  de  la  re- 
cepte  desd.  aydes  et  despence  des  ouvres  et  rapara- 
tions,  et  icelle  somme  pour  chascune  année  de 
partie  en  ceste  manière  :  assavoir  c  livres  tournois 


">   Voir  ci-dcs6us,  p.  i46  et  suiv.,  la  délibéralion  du  Bureau  de  fa  Ville  sur  l'arrêt  du  Parlement,  dont  il  est  ici  question. 


[i552] 

sur  led.  dommaine,  iir  livres  sur  lesd.  aydes,  dons 
et  octroltz,  et  pareille  somme  de  m' livres  sur  lesd. 
autres  aydes  ordonnez  pour  lesd.  forliffications,  ré- 
parations et  baslimenl  de  lOslel  neuf  de  lad.  Ville, 
le  tout  jusques  à  ce  que  autrement  en  soit  ordonne 
par  le  Roy. 

Et  à  cest  effect,  seront  expédiées  trois  ordonnances 
et  mandemens  de  mesd.  s"  pour  payer  led.  de  Beau- 


DE  LA  VILLE   DE  PARIS. 


311 


vais,  sans  ce  qui  luy  soit  sur  sesd.  gaiges  aucune 
chose  desduit  de  lad.  somme  de  deux  cens  livres 
tournois  qu'il  a  eu  de  taxacion  pendant  le  temps  des- 
susdict,  pour  avoir  vacqué  aux  affaires  des  entrées 
du  Roy  elde  la  Royne,  nagueres  faictes  en  lad.  Ville, 
qui  ne  viennent  cy  en  desduction  pour  ce  que  ce 
sont  vaccacions  extraordinaires. 


CCCXXIV  [CGLXXUI].  —  Lettres  de  monseigneur  le  Gonnestable. 

99  mai  i559.  (Fol.  289  v°.) 


Du  xxix'  May  v'  lu. 

Aujourd'huy,  ont  esté  receues  lettres  de  monsei- 
gneur le  Gonnestable,  dont  la  teneur  ensuit  : 

A  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  la 

ville  de  Paris. 

a3  mai  i553. 

!tMess",  j'ay  reçeu  voz   lettres,  et  vous  asseure 

que  le    Roy  trouve    très  bon  l'eslection  que  vous 

avez  faicte  de   vostre  Grefiier  de  maison  de  ville 

à  Paris,  pour  avoir  choisy,  à  ce  que  j'entendz,  ung 

très  homme  de  bien  et  entendu  en  cest  estât.  De 

ma  part,  j'en  suis  fort  aise,  et  vouldrois  tousjours 

tenir  la  main  à  la  conservation  des  previlleges  d'iceile , 

pour  estre  de  voz  bons  voisins  et  amys,  vous  priant 

de  le  croire  ainsi  et  esire  asseuré  que  ce  que  je  vous 

en   ay   escript  pour  Gedouyn  n'estoit   sinon   pour 

vous  nommer  ung  homme  de  bien,  de  preudhommye 


et  d'entendement,  qui  me  sembloit  estre  digne  de 
cest  estât  et  charge;  vous  priant  l'avoir  pour  recom- 
mandé en  quelque  autre  endroit,  et  estre  asseurez 
que  pour  jamais  vous  me  trouverez 
c  Vostre  bon  voysin  et  amy, 

wM0MU0RE.NCY.ll 

trJe  vous  veulx  bien  advertir  comme  tous  les 
affaires  du  Roy  se  portent  bien  de  tous  costez,  et 
comme  cejourd'uy  led.  seigneur  est  arrivé  en  ce  lieu, 
oij  j'estoie  venu  davant.  Et  prandrons  resolution  de 
toutes  choses  pour  avoir  nostre  revenche  du  peu  de 
dommage  qu'a  fait  l'armée  de  la  Royne  de  Hongrie  "> 
en  la  frontière  de  Ghampaigne,  et  marclierons  droit 
pour  l'aller  trouver. 

tr  C'est  du  camp  près  la  ville  de  Valdrevange '-', 
ce  lundi  xxiii"  jour  de  May  mil  v'  lii(''.d 


CGCXXV  [CGLXXIV].  —  [Remontrance  de  Regnault  Bachelier,  Greffier.] 

a  juin  i552.  (Fol.  990.) 


Du  II"  jour  de  Juing  mil  v°  lu. 

Ce  jourd'huy,  au  Bureau  de  la  Ville,  m'  Regnault 
Bachelier,  Greffier  de  lad.  Ville,  a  remonstré  à  mess" 
les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  que,  combien 
qu'il  ayt  esté  deuement  pourveu  dud.  office  de  Gref- 
fier, ce  neantmoings  maistre  Germain  Le  Maison  f^', 
Trésorier  de  Vendosmois,  se  seroit  porté  pourappel- 
lant  en  la  court  de  Parlement  do  lad.  ])rovision,  re- 
levé son  appel  et  fait  inthimer  et  adjourncr  led.  Ba- 


chelier en  lad.  court,  pour  avoir  l'entérinement  de 
certaines  lettres  royaulx  à  cest  effect  par  lui  obtenues, 
en  datte  du  xvin'jourde  May  dernier  passé.  A  ceste 
cause,  requeroit  que  lad.  Ville  eust  à  prendre  le  fait 
et  cause  pour  lui  à  l'enconlre  dud.  Le  Maçon. 

Surquoy  a  esté  par  mesd.  s"  ordonné  que  la  ma- 
tière seroit  consultée  et  mise  en  deliberacion  avec  les 
advocatz  du  Conseil  de  lad.  Ville  et  autres  que  l'on 
appellera,  pour,  eulx  oiz  et  veue  leur  dicte  delibe- 


"'  Marie,  sœur  de  Charles-Quint,  goavernante  des  Pays-Bas,  veuve,  depuis  i5a0,  de  Louis,  roi  de  Hongrie  et  de  Bohème. 

'''  Vaudrevange  sur  la  Sarre,  petite  place  située  entre  Bouzonville  et  Sarrelouis. 

"'  Ce  post-scriplum  de  la  lettre  du  Connétable  a  été  publié  par  M.  F.  Bonnardot,  Bulletin  de  la  Société  de  l'hitl.  de  Paris, 
la'  année,  i885,  5"  livraison,  p.  i38.  —  Le  dernier  quart  du  fol.  389  verso,  à  la  suite  de  la  lettre,  est  resté  en  blanc. 

'*'  L'on  a  vu  ci-dessus,  p.  807,  que  ce  Germain  Lo  Maçon  fit  présenter  par  Nicolas  Allairc,  procureur  au  Châtelet,  à  l'assemblée 
de  Ville  réunie  pour  l'élection  du  Gredier,  une  protestation  formelle  contre  cette  opération,  s'opposant  ù  ce  qu'aucune  personne  ne 
fût  pourvue  d'une  charge  qu'il  revendiquait  comme  sa  propriété  légitime. 


312 


REGISTRES   DU  BUREAU 


racion,  ordonner  sur  ce  ce  que  de  raison.  Lesquelz 
advocaU  appeliez  auroient  advisé  ce  qui!  s'ensuit  : 

(tSur  ce  qui  a  esté  mis  en  deliberacion,  de  ia  part 
des  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  ceste  ville 
de  Paris,  touchant  l'appel  interjecté  par  m'  Germain 
Le  Maçon  de  l'eslection  faicte  de  la  personne  de 
m'  ReguauU  Bachelier  en  Testât  et  office  de  Greffier 
de  la  Ville,  vaccant  par  le  décès  du  feu  sieur  de 
Bobigny. 

(fLe  conseil  soubzcript  est  d'advis  que  l'eslection 
faicte  de  la  personne  dud.  Bachelier  a  este'  bien  et 
deuement  faicte,  et  que  l'appel  interjecté'  par  led. 
Le  Maçon  n'est  recepvable,  d'autant  que,  si  aucune 
impression  lui  avoit  esié  faicte,  au  moyen  de  laquelle 
il  auroit  renoncé  à  l'eslection  qu'il  prétend  avoir 
esté  autresfois  faicte  de  sa  personne  aud.  estât  de 
Greffier,  elle  a  esté  personnelle  et  s'en  doit  led.  Le 
Maçon  adresser  aux  héritier/  dud.  de  Bobigny,  et 
non  à  celui  qui  a  esté  pourveu  par  son  décès.  N'est 
aussi  recepvable  lad.  impression  et  crainte,  d'autant 
que,  après  le  décès  du  feu  Roy,  par  crainte  duquel 
led.  Le  Maçon  prétend  avoir  fait  lad.  renonciacion , 


[i552] 

led.  defunct  de  Bobigny  a  joy  vingt  cinq  ans  paisi- 
blement dud.  estât  de  Greffier,  au  veu  et  sceu  dud. 
Le  Maçon,  sans  qu'il  en  ayt  jamais  fait  plaincte  ny 
poursuite  de  ses  pretenduz  appellacions.  Et  partant 
doivent  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  prendre 
la  cause  pour  led.  m°  Regnault  Bachelier,  pourveu 
par  eulx,  et  poursuivre  la  vuydange  du  procès,  à 
leurs  propres  coustz  et  despens. 

tfFait  et  délibéré  à  Paris  le  m' jour  de  Juing  mil 

v'  Ul.it 

Ainsi  signé  :  tcLEFEVBE,  de  Thou,  A.  de  Thou, 
GOULAS,  Lemaistre.t) 

Après  laquelle  deliberacion  veue  mesd.  s"  les  Pré- 
vost des  Marchans  et  [Eschevins]  ont  ordonné  qu'il 
sera  expédié  ordonnance  à  m'  Gilles  Le  Congneux, 
procureur  en  la  court  de  Parlement  et  Procureur  de 
lad.  Ville  en  icelie  court,  pour  prendre  la  cause 
pour  icelui  Bachelier,  et  que  les  diligences  et  pour- 
suites se  feront  par  lad.  Ville  et  aux  despens  d'iceile. 
Le  tout  suivant  lad.  deliberacion. 

De  Vigny  '".  Par  commandement  de  mesd.  sei- 


gneurs 


(2) 


CCCXXVI  [CGLXXV].  —  Procession 

19  juin  i55 

Du  dimenche,  xix'  jour  de  Juing  mil  v"  lu. 

Aujourduy,  suyvant  les  mandemens  le  jour  d'hier 
envoyez  à  mess"  les  Conseillers,  Quarteniers  et  deux 
notables  bourgeois  de  chascun  quartier,  avec  les  trois 
bendes  d'archers,  arbalestriers  et  bacquèbutiers, 
mess"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  des- 
susdictz  sont  partiz  à  sept  heures  du  matin,  vestuz 
de  leurs  robes  my  parties,  pour  aller  à  la  procession 
generalle  avec  la  court  de  Parlement  et  Chambre 
des  Comptes,  suyvant  le  mandement  du  Roy,  pour 
rendre  grâces  à  Dieu  de  plusieurs  victoires  que 
led.  seigneur  a  eues  depuis  peu  de  temps  sur  ses 
ennemys,  mesmes  pour  la  prinse  de  la  ville  [de] 


GENERALLE.  PhINSE  [de]  DaNVILLERS '''. 

a.  (Foi.  991.) 

Danvillers  '*'.  Et  sont  allez  mesd.  s"  à  la  Saincle 
Chappelle,  011  estoient  mesd.  s"  de  la  Court  et  des 
Comptes,  qui  attendoient  l'Evesque  et  Chappitre  de 
Paris  pour  de  lad.  Saincte  Chappelle  aller  à  l'entour 
de  la  Cité  et  dire  la  grande  messe  en  l'Eglise  de 
Paris. 

Mais  après  que  mond.  s''  l'Evesque  de  Paris,  acom- 
paigné  de  tout  son  Clergé  et  gens  d'Eglise,  revestuz 
de  belles  et  riches  chappes  portant  pusieurs  beaulx 
reliquaires,  mesmes  le  chef  nions'  sainct  Philippes 
et  le  tableau  sainct  Sébastian  avec  la  Saincte  Croix 
de  Nostre  Seigneur  portée  soubz  ung  ciel,  [furent] 
sortis  de  lad.  Eglise  de  Paris,  tournans  par  les  rues 


"'  Signature  autographe  et  accompagnée  de  paraphe. 

C  Sauf  les  cinq  premières  iifjnes,  le  fol.  a  90  verso  est  resté  en  blanc.  Celle  page  était  sans  doute  réservée  pour  la  transcription 
d'une  lellre  du  connélabie  de  Montmorency,  adressée  à  la  Ville  louchant  la  prise  de  Damvillers,  dont  il  est  question  au  début  du 
S  CCCXXVIII  ci-dessous. 

'''  M.  F.  Bonnardol  a  publié  ce  paragraphe  avec  d'autres  documents  relatifs  à  la  campagne  de  i553  et  au  siège  de  Melz,  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  de  l'histoire  de  Paris  et  de  l'Ile  de  France  ,13'  année ,  1 885 ,  5*  livraison ,  p.  1 38. 

<''  Damvillers,  alors  siège  d'une  prévôté  au  duché  de  Luxembourg,  est  aujourd'hui  une  commune  de  l'arrondissement  de  Montmédy 
(Meuse),  à  a/i  kilomètres  de  celle  ville.  On  voit  encore  les  ruines  des  fortifications  de  cette  petite  place,  que  Charles-Quint  avait 
agrandies,  en  iSaS,  et  qui  furent  démantelées  sous  Louis  XIV,  en  i683.  La  prise  de  Damvillers  par  Henri  II  avait  eu  lieu  le  ven- 
dredi soir  10  juin  précédent,  comme  on  l'apprend  par  une  lettre  du  Connétable  au  Parlement  de  Paris,  publiée  ci-dessous,  p.  3i4, 
note  3.  Elle  fut  restituée  à  l'Empereur  par  le  traité  de  Câteau-Cambrésis. 


[i552] 

lappissées  de  belles  tappisseries  jusques  à  l'entour 
du  Cloistre  et  rue  de  la  Magdalene,  pour  aller  en 
lad.  Saincte  Chappelie  quérir  mesd.  seigneurs,  est 
lombé  si  grosse  pluye  qu'ilz  ont  esté  contrainctz 
retourner  dedans  lad.  église  Nostre  Dame,  et  faire 
la  procession  dedans  icelle  église.  Ce  que  mond. 
s'  de  Paris  a  envoyé  dire  à  lad.  Court  par  mons"^  le 
Chantre. 

Puis  lad.  pluye  cessée,  mesd.  s"  de  la  Court,  des 
Comptes  et  Generaulx  de  la  Justice  sont  partiz  de 
lad.  Saincte  Chappelie,  et  fut  portée  la  Croix  de  Vic- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


313 


toire  dessoubz  ung  ciel,  et  sont  allez  jusques  en 
l'église  Nostre  Dame.  Et  marchoit  la  court  de  Parle- 
ment du  costé  dextre  et  derrière  eulx  mess"  les 
Generaulx  de  la  Justice,  et  du  costé  seneslre  mar- 
choient  mess"  des  Comptes  et  de  la  Ville;  et  prin- 
drent  leurs  places  dedans  le  cueur  en  cest  ordre, 
ouquel  fut  célébrée  la  messe  de  la  Croix  par  mond. 
s'  de  Paris;  après  laquelle  dicte,  sont  allez  baiser 
lad.  Vraye  Croix.  Puis  mesd.  s"  de  la  Ville  sont  re- 
venuz  disner  en  l'Ostel  de  lad.  Ville,  en  la  manière 
acoustumée  t^!. 


CCCXXVII  [CCLXXVI].  —  Feu  de  la  sainct  Jehan. 


13  et  a3  juin  i55a.  (Fol.  291  v°.) 


Du  xxii'  jour  de  Juing  mil  v'lii. 

Aujourd'uy,  mess"  les  Prévost  des  Marchans  et 
Eschevins  de  la  ville  de  Paris  estans  en  leur  petit 
Bureau,  pour  adviser  sur  les preparatifz  delasolemp- 
nilé  du  feu  de  la  sainct  Jehan,  advertiz  que  mon- 
seigneur le  illustrissime  Cardinal  de  Bourbon,  prince 
du  sang  du  Roy  et  son  Lieutenant  à  Paris,  esloit  en 
ceste  Ville,  logé  ensonostel  de  Sainct  Denis  ''^',  et  que 
la  coustume  est  telle  que  pour  mectre  le  feu  au  pira- 
mide  et  arbre  qu'on  a  acoustumé  dresser  en  la  place 
de  Grève,  on  doibt  semondre  le  Roy  ou  autre  prince 
de  son  sang,  s'ilz  sont  en  cestedicte  Ville;  ont  advisé 
qu'on  devoit  semondre  led.  illustrissime  Cardinal,  et 
de  faict  mond.  s'  le  Prévost  des  Marchans,  acom- 
paigné  de  mess"  les  Eschevins,  sont  allez  semondre 
led.  seigneur,  lequel  leur  a  promis  d'y  venir  et  de 
faire  tout  le  plaisir  à  lad.  Ville  qu'il  luy  seroit  pos- 
sible, tant  en  gênerai  que  en  particulier;  mais  qu'il 
admeneroit  avec  luy  compaignée  d'autres  cardinaulx 
et  evesques. 

Et  le  xxm""  jour  dud.  moys,  vueilie  monseigneur 
sainct  Jehan  Baptiste,  environ  cinq  heures  de  soir, 
mesd.  s"  de  la  Ville  envoyèrent,  avec  deux  de  mess" 
les  Eschevyns,  et  quatre  sergens  vestuz  de  leurs 
robbes  my  parlyes  W,  vingt  arbalestriers  au  devant 
dud.   seigneur  illustrissime  jusques  en   l'ostel  de 


monseigneur  le  Cardinal  de  Meudon  oii  il  avoyt 
disné'*'.  Et  incontinant  vint  en  l'Ostel  de  lad.  Ville, 
en  l'ordre  qui  ensuit  : 

Arrivèrent  messeigneurs  les  illustrissimes  Cardi- 
naulx de  Bourbon  et  de  Vendosme,  princes  du  sang 
du  Roy,  acompaignez  de  monseigneur  le  reve- 
randissime  Cardinal  de  Meudon,  archevesque  de 
Vienne  *^',  maistre  de  l'Oratoire  du  Roy,  archevesque 
de  Tours '^',  evesques  de  Evreux  et  de  Mascon  C),  de 
monseigneur  le  Prévost  de  Paris  '*'  et  de  pluseurs 
autres  grands  seigneurs.  Et  estans  montez  aux  pre- 
mières galleryes  de  lad.  Ville,  furent  baillées  les  es- 
charpes  acoustumées  à  mesd.  seigneurs  Cardinaulx. 
Et  après  que  les  archers,  arbalestriers  et  hacque- 
bustiers  de  lad.  Ville  eurent  faict  la  ronde  à  l'entour 
dud.  feu,  et  faict  ung  grand  large  chemyn,  estant  de 
deux  costez,  pour  empescher  la  fouHe  du  peuple  y  es- 
tant en  grande  habondance ,  sortirent  de  lad.  Ville  '*', 
plusieurs  gentilzhommes  de  la  maison  de  mesd. 
seigneurs,  et  après  eulx  les  sergens  de  lad.  Ville, 
qui  furent  suyviz  de  mess"les  Prévost  des  Marchans, 
Eschevins  et  Greffier  de  lad.  Ville.  Et  à  leur  doz 
marchoient  mesd.  seigneurs  les  Cardinaulx,  estant 
monseigneur  le  Cardinal  de  Bourbon  au  meilleu, 
et  au  dessus  à  main  droite  monseigneur  le  Cardinal 
de  Vendosme,  et  à  main  senestre  monseigneur  le 


"'  Le  Greffier  du  Parlement  nous  a  laissé  aussi  une  courte  relation  de  cette  cérëmoDie  (Arch.  naU,  X'*  1674,  fol.  ai4  v°).  Elle 
ne  diffère  pas  sensiblement  de  celle  du  Registre  de  la  Ville. 

<"  C'est-à-dire  de  l'abbaye  de  Saint-Denis.  Voy.  sur  cet  bôtel  situé  près  de  la  porte  de  Bucy,  la  note  a  de  la  page  agg  ci-dessus. 

'''  Ce  passage  depuis  tiavec  deux  de  meii'Ti  a  été  ajouté  à  la  marge  d'une  écriture  différente,  mais  contemporaine. 

<"  Correction  interlinéaire  d'une  main  différente.  Le  texte  portait  primitivement  :  njutque»  en  ton  diclhotlel  Sainct-Denyt.v 

'"  Pierre  Paulmier,  archevêque  de  Vienne,  de  1637  à  i554. 

'')  Etienne  de  Pencher,  archevêque  de  Tours,  du  6  avril  i55i  au  i5  mars  i553. 

'')  Gabriel  Le  Veneur  de  Tillières,  évêque  d'Évrcux  (t53a-i6  mai  iS-jli),  et  Pierre  Du  Châtei,  évéque  de  Mâcon  (i544-i553). 

"  Antoine  III  Du  Prat,  seigneur  de  Nantouillet  et  de  Précy. 

!"  C'est-à-dire  de  l'Hôtel  de  Ville. 

m.  ko 


IVpniwEnit:   KATio:iALE. 


Zià 


REGISTRES 


Cardinal  de  Meudon,  siiyviz  desd.  archevesques  et 
evesques  et  autres  prelalz  en  grand  nombre. 

Le  feu  hts  par  messeigneurs  les  cardinaulx 
DE  Bourbon  et  Vendosme. 
En  cest  ordre,  ayant  faict  ung  tour  à  l'entour  de 
la  piramide  dressée  pour  mectre  led.  feu,  furent  pre- 
senleez  par  mond.  s'  le  Prévost  et  ancian  Eschevin 
deux  torches  blanches  enmenchées  et  garnyes  de  ve- 
lours cramoisy,  l'une  à  mond.  seigneur  ie  Cardinal 
de  Bourbon,  et  l'autre  à  mond.  seigneur  le  Cardinal 
de  Vendosme,  lesquelz  misrent  le  feu  en  lad.  pira- 


DU  BUREAU  [i552] 

mide.  Ce  faict,  mond.  seigneur  le  Cardinal  de  Ven- 
dosme rendit  sa  torche  à  mond.  s' le  Prévost  et  luy 
dit  qui  la  presenlast  à  mond.  seigneur  le  Cardinal 
de  Meudon,  lequel  y  mist  pareillement  le  feu. 

Et  au  mesme  ordre  que  dessus,  retournèrent  en  la 
grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  oii  leur  esloit 
apreste'e  la  collation  bien  ample,  oii  ilz  prindrent 
leur  vin,  veirent  le  triumphe,  puis  remercièrent 
mess"  et  s'en  retournèrent. 

Et  demeurèrent  à  danser  en  lad.  grande  salle 
grant  nombre  de  dames  et  damoiselles  de  lad. 
Ville  (•). 


CGGXXVIII  [CGLXXVII].  —  Lettres  de  monseigneur  le  Gonnestable,  du  xxiii*  Juing  v"=  lu. 
Prinse  de  Denvillers.  — Demande  de  salpestres  (■^^. 

23  juin  i55a.  (Fol.  399  v°.) 


kA  mess",  mess"  les  Prévost  des  Marchans  el  Esche- 
vins  de  la  ville  de  Paris. 

aS  juin  i5.i2. 

ttMess",  je  vous  ay  dernièrement  escript  et  faict 
savoir  la  prinse  de  Denvillers'^',  et  comme  le  Roy  se 
deliberoit  poursuyvre  la  bonne  fortune  qui  se  pre- 
sentoit,  et  ne  laisser  perdre  ceste  belle  occasion  que 
Nostre  Seigneur  luy  donne  d'accroistre  et  augmen- 
ter sa  frontière.  Depuis  il  est  venu  atacher  [sic)  ceste 
place,  de  laquelle  j'espère  que  nous  n'aurons  pas 
moings  bonne  raison  que  de  l'autre.  Et  ne  se  conten- 


tera pas  seullement  de  ceste  là,  mais  a  délibéré  de 
borner  et  estandre  sad.  frontière,  et  de  ce  costé  et 
de  celuy  de  Picardie,  le  plus  avantqu'il  pourra,  ayant 
envoyé  monseigneur  de  Vendosme'^'  en  Picardie 
avecques  une  bonne  et  grosse  force  pour  résister  aux 
dessaings  de  la  Royne  de  Hongrye;  et  de  brief  y 
veult  faire  passer  une  trouppe  de  Suisses  et  autres 
forces,  pour  y  faire  quelque  bon  effect. 

(tEt  pour  autant  que  je  voy,  au  mestier  que  nous 
menons,  que  la  chose  dont  nous  avons  plus  affaire 
ce  pourra  estre  de  pouldres,  je  vous  prie  faire  ce 


"'  Six  lignes  de  blanc  ont  élé  réservées  à  la  suite  dans  le  Registre. 

W  Ce  paragraphe  et  les  deux  suivants  ont  été  publiés  par  M.  F.  Bonnardot  dans  ses  documents  sur  le  siège  de  Metz  en  i55a . 
(Bulletin  de  la  Société  de  l'hittoire  de  Paris,  12*  année,  i885,  5'  livraison,  p.  iSg-ilin.) 

"'  Les  lettres  dont  parle  ici  le  Connétable  n'ont  point  été  transcrites  sur  le  llegistre  de  la  Ville.  Le  Greffier  se  contenta  de  noter 
la  procession  solennelle  faite  à  l'occasion  de  ce  nouveau  succès  de  l'armée  royale.  Mais  on  peut  facilement  suppléer  k  cette  omission. 
En  effet,  le  Parlement  de  Paris  reçut,  le  17  juin,  et  fit  enregistrer  une  lettre  d'Anne  de  M»nlmorency,  datée  du  i3,  relatant  la  prise 
de  Damvillers.  Celle  qu'il  avait  adressée  à  la  Ville  devait  avoir  élé  expédiée  en  même  temps  et  dans  les  mêmes  termes,  comme  on  l'a 
vu  en  d'autres  circonstances  semblables.  Voici  le  texte  de  la  missive  reçue  par  la  Cour  : 

irMessieurs,  je  vous  ay  bien  voulu  faire  part  du  bon  succès  des  aHiiires  du  Roy,  duquel  il  a  pieu  à  Noslre  Seigneur  de  tant  favoii- 
ser  l'entreprinse ,  que  vendredy  au  soir  ceulx  de  Danvilliers,  apprès  avoir  enduré  mille  ou  douze  cens  coups  de  canon,  se  rendirent  à 
sa  miséricorde,  et  hier  matin  il  feyt  ceste  grâce  aux  gens  de  guerre  qui  estoient  au  nombre  de  deux  mil  hommes  de  pied  et  deux  cens 
rJievaulx,  de  les  faire  sortir  la  vye  saulve,  et  les  feyt  conduire  jusques  à  deux  lieues  près  de  Montmady.  Et  quant  aux  cappitaines  el 
chefz  de  lad.  place,  ilz  y  sont  demourez  prisonniers.  Il  y  a  trouvé  trente  huict  grosses  pièces  d'artillerye  de  bronse,  doubles  canons, 
canons  et  grandes  colevrinos,  et  environ  vingt  ou  vingt  cinq  autres  moindres.  Il  y  avoit  aussi  trois  cens  hacquebuttes  à  crocq,  cent  gros 
cacques  de  pouldre  et  une  infinité  d'aullres  munitions  de  guerre,  grande  quantité  de  bledz,  vins  et  autres  vivres,  de  manière  qu'estant 
ceste  place  bonne  et  forte  comme  je  l'estime  et  tous  ceulx  qui  s'entendent  en  telles  choses,  après  y  avoir  faict  bien  peu  de  despensc, 
il  l'a  pense  une  des  meilleures  de  toute  sa  frontière  et  d'aussi  grande  importance  pour  le  lieu  et  l'assiette  où  elle  est;  ayant  délibéré, 
pendant  que  l'occasion  s'offre,  essaier  d'estendre  sa  frontière  le  plus  avant  qu'il  pourra  et  de  tanler  quelques  autres  places,  où  il  faict 
marcher  son  armée,  après  avoir  laissé  icy  une  très  bonne  et  seure  garnison  et  donné  ordre  à  ce  qu'il  fault  pour  mettre  ceste  dicte  place 
hors  de  tout  dangier.  Priant  Dieu,  Messieurs,  vous  donner  ce  que  plus  desirez. 

«Du  camp  dedens  Denvilliers,  le  treizeiesme  jour  de  juin  mil  cinq  cens  cinquante  deux. 

ffVostre  entièrement  bon  amy,  Mostmorekcï.h  {Archives  nationales ,  X'"  1673,  fol.  194  v°.) 

"'  Antoine  de  Bourbon,  né  à  la  Fère,  le  aa  avril  j5j8,  deuxième  fils  de  Charles,  duc  de  Vendôme,  et  de  Françoise  d'Alençon, 
devint  gouverneur  de  Picardie  à  la  mort  de  son  père  (  1 587).  Roi  de  Navarre  par  son  mariage  avec  Jeanne  d'Albret,  il  mourut,  le 
17  novembre  i56a,  à  Andely,  d'une  blessure  reçue  au  siège  de  Rouen. 


[i559] 

service  aud.  seigneur  de  faire  bailler  et  délivrer  à 
ceulx  qui  ont  charge  de  son  artillerye  à  Paris,  lout 
ce  que  vous  aurez  de  salpeslres  et  le  plus  que  vous 
en  pourrez  recouvrer,  et  m'envoyer  ung  estât  de  ce 
que  en  aurez  fourny,  pour  vous  en  faire  incontinant 
payer  et  satisfaire,  dont  vous  n'aurez  à  faire  que  à 
inoy.  Qui  vous  veulx  bien  asseurer,  mess",  que  led. 
seigneur  a  intencion  de  vous  faire  de  si  bons  boul- 
levers  en  sesd.  frontières  et  les  eslongner  tant  de 
vous  que  les  pouldres  et  munitions  que  vous  gar- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


315 


deriez  en  voz  magazins  ne  vous  serviront  de  gueres 
sur  le  lieu  ;  aussi  m'asseuray  je  que  vous  ne  sauriez 
avoir  plus  de  plaisir  que  de  les  veoir  employées  en 
si  bons  effectz.  Priant  Dieu,  mess",  vous  donner  ce 
que  plus  desirez. 

irDu  camp  près  Yvoy''',  le  xxiii"  jour  de  Juing 
mil  \'  Lit.fl 

nVostre  bien  bon  amy, 

ttM0NTM0HANCÏ.i5 


CCCXXIX  [CCLXXVIll].  —  La  prinse  d'Yvoy.  —  Artillerye  trouvée  dedans  Yvoy. 

Fol.  293.) 


a3  juin  i553 

Autres  lettres  dudicl  jour  : 

33  juin  i553. 

tMess",  depuis  ce  que  je  vous  ay  cy  devant  es- 
cript  de  la  prinse  de  Damvillers,  nous  avons  faict 
marcher  l'armée  reste  part,  et  encores  que  ceste 
place  feust  forte  et  très  bien  munye  de  gens  et  de 
toutes  provisions  neccessaires,  et  que  l'on  sceust  bien 
que  le  conte  de  Mansfelt'^',  Gouverneur  de  Luxem- 
bourg et  Lieutenant  pour  l'Empereur  es  pays  de 
deçà,  se  feust  mys  dedans,  lequel  vous  pouvez  bien 
penser  qu'il  n'avoit  riens  laissé  derrière,  si  esse  que 
nous  n'avons  vouHu  différer  de  l'assaillir.  Et  après 
avoir  faict  aprocher  l'artillerye,  elle  commença  hier 
au  matin  à  faire  batterye  qui  a  continué  si  furieu- 
sement jusques  à  ce  jour  d'uy  dix  ou  unze  heures, 
que  à  mydi  ceulx  de  dedans  se  sont  renduz  à  la  mi- 
séricorde du  Roy.  El  se  trouve  dedans  sept  enseignes 
de  gens  de  pied  et  trois  compaignées  de  gens  de 


cheval,  trente  deux  pièces  de  grosse  artillerye,  infi- 
niz  vivres  et  munitions,  et  plus  de  trois  cens  hacque- 
buttes  à  croq.  Ce  soir  led.  seigneur  a  faict  sortir  les 
souldars ,  le  baston  blanc  à  la  main  ;  et  demeurent  les 
chefz  et  gentilzhommes  prisonniers,  qui  ne  sont  pas 
en  petit  nombre,  d'autant  que  beaucoup  de  gens  de 
respect  avoient  suyvy  led.  conte  de  Mansfelt,  qui 
est  personnage  de  grant  nom  en  ce  pays  et  fort 
estimé. 

tfDont  j'ay  bien  vouHu  vous  advertir,  aCn  que 
vous  saichez  l'heur  qu'il  plaist  à  Nostre  Seigneur 
donner  aux  affaires  du  Roy  et  que  chascun  l'en  re- 
mercye  de  sa  part.  Et  sur  ce,  mess",  je  prie  Dieu 
qu'il  vous  doint  tout  ce  que  desirez. 

(tDu  camp  devant  Yvoy,  ce  xxiii'  jour  de  Juing 
mil  v'Lii. 

rVostre  entièrement  bon  amy, 

itMoNTMOBANCÏ.'» 


CCCXXX  [CGLXXIX].  —  La  ville  de  Montmadi  rendue  au  Roy. 

36  juin  i55a.  (Fol.  393.) 
Autres  lettres  dud.  seigneur  : 


36  juin  i553. 
irMess",  je  vous  ay  escript  de  la  prinse  d'Ivoy, 


qni  est  de  présent  en  l'obeyssance  du  Roy,  et  à  ceste 
heure  vous  veulx  advertir  comme  ceste  après  disnéc 
j'ay  envoyay  (sic)  sommer  la  ville  de  Montmadi '*', 


'')  lïoy,  petite  place  sur  les  confins  de  la  Clianapagne  (Ardenncs),  qui  reçut  au  x?n*  siècle  le  nom  de  Carignan.  Successivement 
possédée  par  les  comtes  de  Cbiny  et  de  Luxembourg,  d'où  elle  passa  aux  maisons  de  Bourgogne  et  d'Autriche,  prise  par  Charies 
d'Amboisc  en  i48i,  rendue  par  Louis  XI,  elle  fut  encore  assiégée  en  i48(j,  saccagée  en  iSia  par  le  duc  d'Orléans  et  prise  de  nou- 
veau par  Henri  II.  Le  traité  de  Céleau-Cambrésis,  en  la  rendant  à  l'Espagne,  stipula  qu'elle  serait  démantelée.  Elle  tomba  encore,  en 
1687,  au  pouvoir  des  Français,  qui,  après  l'avoir  perdue  au  bout  de  peu  de  temps,  s'en  emparèrent  de  nouveau  en  1639  et  la  détrui- 
sirent presque  entièrement.  Elle  fut  cédée  définitivement  à  la  France  par  les  traités  des  Pyrénées  et  de  Nimègue.  Louis  XIV,  par  lettres 
de  juillet  1663 ,  érigea  Ivoy  et  ses  dépendances  en  duché  sous  le  nom  de  Carignan,  en  faveur  du  comte  de  Soissons,  de  la  maison 
de  Savoie. 

'•'   Pierre-Ernest,  comte  de  Mansfeld  (i5i7-i6o4),  l'un  des  plus  habiles  capitaines  de  Charles  Quint.  (Voir  la  note  de  M.  F.  Bon- 
nardot,  loc.  cil.,  p.  iSi,  note  a.) 

'^>  Monlmédy,  chef-lieu  d'arrondissement  du  département  de  la  Meuse,  autrefois  siège  d'une  prévôté  du  duché  de  Luxembourg,  ne 
fut  définitivement  attribuée  à  la  France  que  par  le  traité  des  Pyrénées. 

!>o. 


316 


REGISTRES  DU  RUREAU 


qui  s'est  rendue  aud.  seigneur  el  ay  bonne  espé- 
rance que  la  place  et  forteresse  de  Lûmes  '■'  n'en  fera 
pas  moings,  et  que,  moyennant  la  grâce  de  Nostre 
Seigneur,  les  affaires  dud.  seigneur  prospéreront  de 
myeulx  en  myeulx. 

«Vous  aurez  bien  entendu  comme  la  Royne  de 
Hongrye  a  vouilu  allumer  le  feu  en  aucuns  lieux  et 
pays  du  Roy,  dont  très  fort  me  desplaist;  mais  cela 
gardera  qu'elle  ne  devera  pas  trouver  estrange  que, 
si  pour  une  maison  ou  village  qu'elle  a  bruslez,  il 
luy  en  sera  bruslez  six,  de  sorte  que  les  subgectz 
de  son  pays  pourront  bien  dire  quelle  sera  cause  de 
leur  mal. 


[lâôa] 

tt  Mess",  je  supplie  Nostre  Seigneur  vous  donner 
en  parfaicte  santé ,  très  bonne  vie  et  longue. 
«De  Sedan,  le  xxvi°"  jour  de  Juing. 
tr  Vostre  bien  bon  amy, 

trMoNTMORANCï.» 

Feu  de  joye. 
Ce  jour  a  este  chante'  le  Te  Deum  en  l'église 
Saincl  Jehan  en  Grève,  oii  assistèrent  mess"  de  lad. 
Ville.  Et  feirent  faire  ung  beau  feu  de  joye  devant 
l'Hostel  d'icelle,  où  fut  tiré  mains  coups  d'arlil- 
lerye  '^'. 


CCGXXXI  [CCLXXXj.  —  Grande  pluye. 

8-30  juillet  i552.  (Fol.  293  v°.) 


Depuis  le  viii""jour  de  Juillet jusques  au  xx"  dud. 
moys,  a  faict  si  grande  habondance  de  pluye  '''  que 


les  bledz  lardifz  sont  demeurez  aux  champs  germez 
et  ne  les  povoit  on  serrer  pour  lesd.  eaues  (*'. 


CCCXXXII  [CCLXXXI].  —  Arbest  de  la  Court  pour  les  passeurs. 

31  juillet  i552.  (Fol.  296.) 


Arrest  du  1 3  juillet  1 552  '*'  : 

«Henry,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  à 
tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut. 
Savoir  faisons  que,  comparans  en  nostre  court  de 
Parlement  Nicolas  Grossier,  dit  Thouret,  soy  disant 
garde  de  basteaulx,  appellantune  foys  ou  plusieurs, 
en  adhérant  de  certaines  sentences  et  taxes  de  des- 
pens  contre  luy  donnez  par  les  Prévost  des  Marchans 
et  Eschevins  de  ceste  Ville  de  Paris  '"',  et  deffendeur 
à  l'entérinement  d'une  requeste  contre  luy  présentée 
à  noslredicte  Court  et  autres  dénommez  en  lad.  re- 
queste, le  xxii""  jour  d'Octobre  cinq  cens  cinquante 


et  ung,  d'une  part,  et  Nicolas  Hutin,  Jehan  Lan- 
glois,  Jehan  Rodin,  Jehan  Lierot,  Germain  du  Ri- 
chet  et  leurs  consors,  tous  maistres  passeurs  d'eaue 
es  portz  de  cestedicte  Ville,  Prevoslé  et  Viconl^, 
inthimez  et  demandeurs  à  l'entérinement  de  lad. 
requeste,  d'autre  part,  ou  les  procureurs  des  par- 
ties; nostredicte  Court,  oy  sur  ce  nostre  Procureur 
gênerai,  a  mys  et  mect  lesd.  appellations  au  néant 
sans  amende,  et  a  ordonne'  et  ordonne  que  lesd.  sen- 
tences et  taxes  de  despens  et  ce  dont  est  appelle  sor- 
tiront leur  plain  et  entier  effect,  nonobstant  oppo- 
sitions ou  appellations  quelconques,  faictes  ou  à 
faire,  et  sans  préjudice  d'icelles,  pour  lesquelles  ne 


"'  Lûmes,  village  du  canton  de  Mézières  (Ardennes). 

C  Le  dimanche  26  juin,  Eusiache  Du  Bellay,  évèque  de  Paris,  annonça  au  chapitre  la  capitulation  d'ivoy.  Pour  céléhrer  cette  vic- 
toire, un  Te  Deum  fut  chanté  le  jour  même  à  Notre-Dame,  et  une  procession  solennelle  décidée  pour  le  mercredi  suivant  2  g.  {Archives 
nalionalet,  LL  260,  Reg.  capitulaire,  p.  607.)  La  Ville  dut  assister  à  cette  dernière  cérémonie,  bien  que  le  Registre  ne  fasse  men- 
tion que  de  la  première.  Le  Parlement  y  assista  en  corps ,  mais  non  sans  avoir  adressé  au  cardinal  de  Bourbon  une  protestation  contre 
la  fréquence  de  ces  cérémonies.  {Archives  nationale»,  X'"  1673,  fol.  334  el  235  v°.) 

'''  Ici  un  membre  de  phrase  a  été  soigneusement  biffé.  Cependant  on  peut  le  lire  encore;  il  portait  icjiw  fe  Roy  e»l  demouré  saut 
rien»  faire,  à  cause  qu'on  ne  povoit  mener  l'artillerye,  et  que,  etc.» 

<''  La  moitié  du  fol.  296  v"  est  demeurée  en  blanc. 

'''  Les  mots  «du  i3  juillet  i552i>  sont  d'une  écriture  récente. 

'''  La  principale  sentence  rendue  dans  celte  affaire  par  les  Prévôt  des  Marchands  el  Échevins  était  du  20  février  iGig  (11.  s.).  Le 
Registre  des  Audiences  du  Bureau  de  la  Ville  pour  celte  date  n'existe  plus;  mais  il  subsiste  im  autre  jugenjent  émané  de  la  même 
juridiction,  à  la  date  du  22  juin  i55i,  portant  que  celui  du  20  février  iS/ig  sera  irexecuté  tant  en  principal  que  despens,  selon  sa 
forme  et  teneur,  nonobstant  l'appel  inlerjecté  par  led.  Grossier  el  autres  oppositions  quclzconques».  [Archive»  nationale»,  Z  6816, 
fol.  3  5  V».) 


[i552] 

seroit  différé.  Et  en  entérinant  lad.  requeste,  a  lad. 
Court  faict  inhibitions  etdeffenses  aud.  appellant  et 
tous  autres,  iceulx  disans  gardes,  dénommez  en  lad. 
requeste,  deffendeurs  à  Fenterinement  d'icelle,  et 
autre  personne  de  quelque  estât  et  condition  qu'ilz 
soient  de  ne  plus  troubler  ne  empescher  lesd.  in- 
thimez  en  la  possession  et  joissance  du  port  Saincl 
Germain  et  Sainct  Landry,  pour  raison  du  droit  de 
passage  qu'ilz  sont  tenuz  faire  au  commung  peuple 
par  chascun  jour,  au  bort  et  rivage  de  la  rivière, 
aussi  de  ne  plus  mectre  et  atacher  aucuns  basteaulx, 
tant  vuides  que  chargez,  à  l'endroit  et  place  dud. 
port  Saincl  Gervaiz,  ny  pareillement  des  moullins 
du  Temple;  ains  leur  est  enjoint  les  remonter,  mectre 
et  atacher  es  pieux  affichez  en  l'isle  Nostre  Dame, 
lieu  acoustumë  pour  ce  faire  d'antienneté;  et  ce, 
sur  lespeynes  indictes,  contenues  et  portées  par  les 
jugemens  sur  ce  donnez  par  lesd.  Prévost  et  Esche- 
vins,  et  oultre  de  la  somme  de  deux  cens  livres  pa- 
risis  d'amende  aux  contrevenans  de  ce  présent  arrest. 
Et  afin  que  nul  n'en  prétende  cause  d'ignorance, 
sera  ce  présent  arrest  publié  aud.  port  Sainct  Ger- 
vaiz et  autres  endroitz,  si  besoing  est,  à  son  de 
trompe  et  cry  publiq,  en  la  manière  acoustumée; 
et  pour  ce  faire  mises  affiches  aud.  port  portant 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


317 


lesd.  injonctions  et  deffenses.  El  neantmoings  est 
led.  appellant  condempné  es  despens  desd.  causes 
d'appel,  telz  que  de  raison,  emsembie  es  despens  de 
l'instance  de  lad.  requeste,  pro  rata,  et  de  ce  qui 
s'en  est  ensuivy  telz  que  de  raison. 

rrPour  ce  est  il  que  nous,  de  l'ordonnance  de 
nostre  dite  Court  et  à  la  requeste  desd.  inthimez 
demandeurs,  mandons  et  commectons  par  ces  pré- 
sentes au  premier  huissier  de  nostredicte  Court  ou 
nosire  sergeni,  sur  ce  premier  requis,  que  cesd. 
présentes  il  mecte  à  deue  et  entière  exécution,  selon 
leur  l'orme  et  teneur,  en  contraignant  ceulx  qui  pour 
ce  feront  à  contraindre  par  toutes  voyes  deues  et 
raisonnables.  Mandons  et  commandons  à  tous  noz 
justiciers,  olliciers  et  subgetz  que  aud.  huissier  ou 
sergent  en  ceste  partie  soit  obey. 

K  Donné  à  Paris  en  nostre  Parlement,  le  treiziesme 
jour  de  Juillet  l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  cinquante 
deux,  et  de  nostre  règne  le  sixiesme.n 

Ainsi  signé  :  tr  Par  la  Chambre,  Le  Cahls  ''>.t 

Et  scellé  de  cire  jaulne  sur  simple  queue. 

tr  Collation  a  esté  faicte  à  l'original  par  nioy  Gref- 
fier de  la  ville  de  Paris  soubzscripl ,  le  xxi'  jour  de 
Juillet  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  deux. -o 

Signé:  cR.  Bachelier.» 


CCCXXXIII  [CCLXXXII].   VlSlTACION  sera  faicte  du  BASTABDEAU  de  CORBUEIL, 

OU  DESCEND  LA  RIVIERE   d'EsSONNE. 
3o  juillet  i553.  (Fol.  agS.) 


Du  trentiesme  et  penultime  Juillet  v'  lu. 

Sur  les  remonsirances  à  nous  faictes  et  plusieurs 
foys  reilereez  par  les  marchans  et  voicturiers  frequen- 
tans  la  rivière  d'Essonne  '-'  qui  descend  de  la  ville 
d'Estampes  en  la  rivière  de  Seyne,  près  la  ville  de 
Corbueil,  par  lesquelles  ilz  nous  ont  faict  entendre 
que  près  lad.  Ville  y  a  des  moulins  aparlenans  au 
Roy,  assis  sur  lad.  rivière  d'Essonne,  qui  empeschent 
grandement  la  navigation,  au  moyen  d'ung  grant 
bastardeau  qui  est  au  travers  de  lad.  rivière,  et  lesd. 
moulins  audessoubz,  de  sorte  que  les  basteaulx 
chargez  de  marchandises  ne  peuvent  descendre  tout 
deboulen  la  rivière  de  Seyne,  mais  sont  les  marchans 
contrainctz  descendre  les  vins,  blez  et  autres  mar- 
chandises sur  une  motte  de  terre,  et  là  attendre  les 


basteaulx  de  la  rivière  de  Seyne,  pour  snr  iceulx  re- 
cherger  lesd.  marchandises,  lesquelles  ce  pendant 
sont  desrobées  par  pluseurs  mauvais  garsons,  qui 
leur  vient  à  grande  perte  et  dommage,  sans  les  iVaiz 
qu'il  leur  convient  faire  à  descharger  et  recharger 
lesd.  marchandises  qui  est  cause  d'icelles  enché- 
rir. Et  seroit  très  utille  pour  le  bien  de  lad.  Ville 
abatre  et  desmolir  lesd.  moulins  et  donner  passage 
droit  aux  basteaulx,  ou  bien  faire  une  tranchée  au 
travers  de  lad.  motte,  pour  par  lad.  tranchée  faire 
descendre  de  lad.  rivière  d'Essonne  en  la  rivière  de 
Seyne  les  basteaulx  tout  debout,  et  pour  cest  effect, 
faire  des  escluzes  et  porteaulx,  qui  seroit  le  bien 
publiq. 

La  matière  mise  en  délibération  au  Bureau  de  la 


'"  Le  dispositif  de  cet  arrêt  est  transcrit  sur  le  Registre  des  Plaidoiries  du  Parlement  à  celte  date.  Les  noms  des  défendeurs  y  sont 
plus  nombreux  ou  différents.  Ce  sont:  Nicolas  Hnlin,  Jean  I^anglois,  Jean  Bodin ,  Jean  Meresse,  Jean  Ferel,  Guillaume  Simon, 
Jean  Varlot,  Jean  de  Voysines,  René  Bodin,  Jean  Lidiot,  Jean  du  Biscbot  et  consorts.  (Archivet  nalionate»,  X'*  igig,  fol.  5io  v°.) 

'*  L'Essonne  se  forme  à  la  Neuville  (Loiret)  par  la  réunion  de  l'Œuf  et  de  la  Rimarde.  Elle  ne  passe  pas  à  Etampes,  comme  on 
pourrait  le  croire  d'après  ce  texte,  mais  à  Angerville-la-Rivière,  qui  en  est  éloignée  de  plusieurs  lieues. 


318 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Ville,  il  est  ordonné  que  nous,  Prévost  des  Marchans, 
Desprez,  Eschevin,  Procureur  et  Contrerolleur,  nous 
transporterons  sur  les  lieux,  et  iceulx  ferons  par  les 
Maistres  des  euvres  de  maçonnerye  et  charpenterye 


[i552] 

du  Roy  et  de  la  Ville,  en  noz  présences,  veoir,  visi- 
ter et  figurer,  se  mestier  est,  pour,  le  tout  rapporté 
et  par  nous  veu,  estre  ordonné  ce  que  de  raison. 
Faict  au  Bureau,  comme  dessus. 


CCCXXXIV  [CGLXXXIII].  —  [Visite  du  bassin  de  Corbeil.] 


i3  août  i553.  (Foi.  agS  t°.) 

Du  XIII'  jour  d'Aoust  mil  \'  m. 

Aujourd'uy  au  Bureau  de  la  Ville  de  Paris  a  esté 
conclud  et  ordonné  que  la  visitacion  qui  a  esté  faicte 
du  bassin  de  Gorbueil,  suyvant  la  délibération  du 


xxx°  Juillet  dernier,  sera  cy  après  enregistrée  et  exé- 
cutée, selon  le  rapport  qui  en  a  esté  faict,  leTii""jour 
de  ce  présent  moys  d'Aoust  (•'. 


CCCXXXV  [GCLXXXIV],  —  Pour  l'eslection  d'ung  Prévost  des  Marchans  et  deux  Eschevins. 

16  août  i55a.  (Fol.  396  v°.) 


autre  voye  illicite,  dont  je  tiens  ma  conscience  des- 
chargée. Et  vous  m'en  estes  fidelles  tesmoings,  d'au- 
tant que  vos  seulies  liberalles  voluntez  et  affections 
envers  moy  m'ont  en  ceste  charge  appelle,  et  depuis, 
pour  me  décorer  de  double  honneur,  continué,  chose 
qui  me  donne  occasion  grande  d'en  rendre  la  gloire 
à  Dieu,  et  à  vous,  messeigneurs ,  grâces  telles  que  je 
puis,  quant  il  est  hors  de  ma  puissance  les  rendre 
aussi  grandes  que  je  deveroye,  confessant  liberalle- 
ment  que  soubz  le  faictz  trop  pesant  de  ceste  charge, 
je  feusse  souventesfoys  demeuré  las  et  recreu,  sans 
l'ayde  et  bénigne  faveur  de  mess"  mes  compaignons; 
lesquelz,  ayans  plus  longue  expérience  des  faictz 
politiques  que  moy,  ont  de  leur  humani  lé  supporté  les 
faultes  de  mon  imperfection,  et  m'ont  donné  les 
moyens  plus  facilles  de  m'aquitter  envers  ceste  cité 
tant  excellente  d'une  partie  de  la  deble  en  laquelle 
je  luy  suis  naturellement  obligé.  Quant  au  reste,  je 
seray  toute  ma  vie  '^'  prest  et  délibéré  d'y  satisfaire, 
s'offrant  de  ce  faire  l'occasion,  n 

ESLECTION  DES  QUATRE  SCRUTATEUBS. 

Ce  faict,  mond.  s"^  le  Prévost  a  dit  qu'il  estoit  de 
coustume  d'eslire  quatre  scrutateurs,  pour  recevoir 
les  voix  des  singuliers  nommans  et  les  tenir  secrettes. 
Et  pour  ce  faire  a  demandé  à  tous  les  assistans  leur 
avis,  chascun  en  particulier,  en  commençant  au  pre- 
mier de  mesd.  s"  les  Conseillers. 

Tous  lesquelz  ont  esleuz,  c'est  assavoir  :  pour 
officier  du  Roy,  mons'  le  Président  Luillier,  s'  de 

'"'  Un  blanc  de  deux  pages  (fol.  sgB  v°  et  996  r°)  a  été  réservé  à  la  suite  pour  la  Iranscriplion  du  rapport  fait  par  le  Prévôt  des 
Marchands,  i'Echevin  Desprez  el  les  Procureur  cl  Contrôleur  de  la  Ville  de  leur  visite  au  bassin  de  Corbeil,  transcription  qui  n"a 
jamais  été  exécutée. 

'"  Les  mots  ftoutema  tien  ont  élé  ajoutés  dans  l'interligne  d'une  écriture  différente. 


Du  mardi,  xvi' jour  d'Aoust  mil  V  lu. 

Aujourd'huy,  suivant  les  mandemens  envoyez  di- 
menche  dernier  à  mess"  les  vingt  quatre  Conseillers 
et  seize  Quarleniers  de  la  ville  de  Paris ,  pour  procéder 
à  l'eslection  d'ung  Prévost  des  Marchans  et  deux  Esche- 
vins  nouveaulx,  ou  lieu  de  ceulx  qui  ont  faict  leur 
temps;  après  l'eslection  faicte  par  lesd.  seize  Quar- 
leniers de  quatre  bourgeois  de  chascun  quartier  ou- 
verte, et  leurs  noms  escriptz  en  quatre  petitz  billetz 
de  papier,  ployez  et  mys  dedans  ung  chappeau  que 
tenoit  nions"'  le  Prévost  des  Marchans,  m"  Claude 
Guyot,  desquelz  en  a  esté  tiré  deux  de  chascun  desd. 
quartiers  par  mesd.  s"  les  Conseillers,  l'ung  après 
l'autre,  ainsi  qu'il  est  acoustumé,  que  les  sergensde 
lad.  Ville  ont  esté  incontinant  quérir  en  leurs  mai- 
sons, pour  venir  donner  leur  voix  et  procéder  à  lad. 
esleclion.  Et  eulx  venuz,  se  sont  mesd.  s"  relirez  en 
la  grande  salle  de  l'Ostel  de  lad.  Ville,  oîi  ilz  ont 
faict  faire  lecture  des  ordonnances  d'icelle  sur  le  faict 
des  eslections,  en  la  présence  de  toute  lad.  com- 
paignée.  Puis  mond.  s""  le  Prévost  des  Marchans  a 
dit  ce  qui  ensuit  : 

(T  Messeigneurs,  congnoissant  par  expérience  com- 
bien l'eslat  très  honnorable  de  Prévost  des  Marchans 
est  une  charge  laborieuse  et  de  grant  poix  et  qui 
requiert  homme  acomply  de  toutes  parties,  pour  estre 
excercée  ainsi  qu'il  appartient,  je  penseroye  avoir  très 
grandement  offensé,  si  l'administration  que  j'en  av 
eue  m'estoit  advenue  par  le  pourchatz  d'ambition  ou 


[i552] 

Boulleneourt,  pour  Conseiller  de  Ville,  mons'  m' 
Oudait  Hennequin,  Maistre  des  Comptes;  pour 
Quartenier,  m'  Pierre  Pellerin,  et  pour  bourgeois, 
m'  Léon  Boullault.  Lesquelz  ont  faict  le  serment 
es  mains  de  mond.  s'  le  Prévost,  en  la  manière 
acousturaëe.  Puis  se  sont  assis  en  la  place  de  mesd. 
s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  et  ont 
prins  ung  chappeau,  pour  recevoir  les  nominations 
et  le  juraloire,  sur  lequel  ilz  ont  prins  le  serment 
de  tous  lesd.  eslizans,  ainsi  qu'il  est  acoustumé.  Et 
lesd.  voix  receues  dedans  led.  cliappeau,  se  sont 
retirez  au  petit  Bureau  de  lad.  Ville,  pour  coUiger 
lesd.  voix  de  nominations  et  les  ont  mises  par  es- 
cript  en  forme  de  scrutine  signé  de  leurs  mains,  et 
l'ont  cloz  et  scellé  du  cachet  de  lad.  Ville. 

Après  lad.  eslection  faicte ,  mesd.  s"  les  Prévost  des 
Marchans ,  Eschevins  et  Conseillers  de  lad.  Ville ,  avec 
lesd.  quatre  scrutateurs,  se  sont  retirez  au  grant  Bu- 
reau de  lad.  Ville,  pour  adviser  qu'il  esloit  bon  de 
faire  et  savoir  si  led.  scrutine  se  devoit  porter  au 
Hoy  ou  à  la  Chambre  du  Conseil  au  Palais,  pour  par 
les  esleuz  y  dénommez  faire  le  serment  es  mains  de 
mons'  le  premier  Président,  en  la  manière  acous- 
tumée.  En  laquelle  assemblée  se  sont  trouvez,  c'est 
assavoir: 

Mons'  m' Claude  Guyot,  Prévost  des  Marchans; 

Mess"  Lejay,  Luillier,  Lormier,  Desprez,  Esche- 
vins; 

Mons"^  le  Président  de  Boulencourt,  l'ung  desd. 
scrutateurs,  mons'  d'Athis,  mons'  Dudrac,  mons'  de 
L'Ospital,  mons' Hennequin,  l'ung  desd.  scrutateurs, 
mons'  le  bailly  Courtin,  mons'  de  Livres,  mons'  de 
Jumeauville,  mons'  le  Lieutenant  de  Bragelongne, 
mons'  m'  Tierry  de  Montmirel,  mons'  Lecomte, 
mons' Potier,  Conseillèrent  Court,  qui  s'i  est  trouvé, 
sire  Guillaume  Larcher,  et  sire  Anlhoine  Leiievre, 
Conseillers  de  lad.  Ville. 

Le  scrutine  porté  au  Roy. 

Après  ce  que  mond.  s' le  Président  Luillier  a  dit 
pour  les  quatre  scrutateurs  qu'il  y  avoit  occasion  de 
porter  le  scrutine  au  Roy,  d'autant  que  la  pluralité 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


319 


des  voix  tumbent  sur  certain  personnage  qui  estoit 
esleu  soubz  le  bon  plaisir  et  vouUoir  du  Roy; 

La  matière  mise  en  délibération,  a  esté  conclud, 
adviséet  délibéré  que  led.  scrutine  sera  porté  au  Roy 
par  m"  Guy  Lormier,  l'ung  des  Eschevins  de  lad. 
Ville,  le  Procureur  du  Roy  et  d'icelle  Ville,  et  m° 
Pierre  Pellerin,  l'ung  desd.  quatre  scrutateurs,  avec 
lettres  missives  de  lad.  Ville  et  desd.  scrutateurs, 
desquelles  lettres  de  lad.  Ville  la  teneur  ensuit  : 

Lettres  envoyées  au  Roy  par  la  Ville. 

(tAu  Roy. 

«Sire,  en  procédant  ce  jour  d'Iiuy  à  l'eslection 
d'ung  Prévost  des  Marchans  et  deux  Eschevins  de 
ceste  Ville,  il  s'est  trouvez  que  les  estatz  acoustuinez 
y  estre  appeliez  ont  esleu  soubz  vostre  bon  plaisir 
m"  Christofle  de  Thou  W,  vostre  Notaire  et  Secré- 
taire; qui  est  la  cause  pour  laquelle  il  a  esté  délibéré 
vous  envoyer  le  scrutine  d'icelle  eslection  pour  en- 
tendre, sire,  vostre  voulloir,  et  en  cela  et  toute  autre 
chose  qu'il  plaira  à  Vostre  Majesté  nous  commander, 
vous  obeyr. 

rtSire,  nous  supplions  très  humblement  Dieu  vous 
donner  en  bonne  santé  très  longue  et  très  heureuse 
vie.  De  vostre  Hostel  de  Ville  de  Paris,  le  xvi'"' jour 
d'Aoust  mil  v°  lu. 

itVoz  très  humbles  et  très  obeyssans  subgectz  et 
serviteurs. 

ff  Les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Conseil- 
lers de  vostredicte  Ville  de  Paris.») 

Lettres  envoyées  au  Roy  par  les  iiii  scrutateurs. 

Ensuit  la  lettre  desd.  scructateurs  : 

«Sire,  suivant  vostre  ordonnance,  nous  vous  en- 
voyons le  scrutine  de  l'eslection  d'ung  Prévost  des 
Marchans  et  deux  Eschevins  de  la  ville  de  Paris, 
pour  en  ordonner  vostre  bon  plaisir. 

«  Sire ,  nous  prions  le  Créateur  vous  donner  en  très 
bonne  santé  très  longue  et  très  heureuse  vie. 

tr  A  Paris,  ce  xvi""  jour  d'Aoust  mil  v'  m. 

«Voz  très  humbles  et  très  obeyssans  subgectz  et 
serviteurs, 

«Luillier,  Hennequin,  Pellerin  et  Boullault. n 


")  Chriitopiie  de  Thou,  seigneur  de  Bonneuil  et  de  Cély,  a  d^jà  été  ci-dessus  l'objet  d'une  courte  notice,  p.  i5g,  note  a. 


320 


REGISTRES  DU  BUREAU 


[1002] 


CCCXXXVI  [GCLXXXV].  —  [Confirmation  par  le  Roi  de  l'élection  de  Christophe  de  Thou 

EN  qualité  de  Prévôt  des  Marchands.] 

30  août  i553.  (Fol.  398.) 


Lesd.  scrutateurs  et  deppultez  sont  partis  led.  jour 
et  sont  retournez  le  xx'  jour  d'Aoust  ensuivant,  et 
ont  rapporté  les  lettres ,  dont  la  teneur  ensuit  : 

kA  not  très  chers  et  bien  amez  les  Prévost  des  Mar- 
chons ,  Eschevins  et  Conseillers  de  nostre  bonne  ville  et  cité 

de  Paris. 

19  août  i559. 

(tDe  par  le  Roy. 

«Très  chers  et  bien  amez,  nous  avons  receu  voslre 
lettre  du  seiziesme  de  ce  moys,  avec  le  scruline  que 
nous  avez  envoyé  de  l'eslection  qui  a  esté  faicte  de 
m'  Christofle  de  Thou,  nostre  Notaire  et  Secrétaire  et 
advocat  en  la  court  de  Parlement  de  Paris,  en  Testât 
de  Prévost  des  Marchans  de  lad.  Ville,  pour,  icelluy 
scrutine  veu ,  vous  en  mander  et  faire  entendre  nostre 
intencion.  Et  pour  ce  que  la  suffisance  et  sincérité 
dud.  de  Thou  est  telle  qu'elle  nous  a  semblé  bien 
requise,  utille  et  neccessaire  pour  l'administracion 
dud.  estât,  conduicte  et  direction  des  affaires  qui 
peuvent  survenir,  tant  pour  le  bien  de  nostre  service 
que  de  lad.  Ville,  au  temps  où  nous  sommes,  nous 
avons  eu  lad.  esleclion  pour  agréable ,  encores  qu'elle 
soit  contre  et  ou  préjudice  de  l'edict  par  nous  faict 
prohibitif  au  contraire  ''',  et  ce  pour  ceste  foys  tant 
seullement,  et  sans  tirer  la  chose  à  conséquence  pour 
l'ad venir.  Et  pour  ceste  cause,  escripvons  présente- 
ment au  premier  Président  de  nostredicte  court  de 
Parlement  et  aux  commissaires  qui  seront  appeliez 
en  la  Chambre  du  Conseil  iez  nostre  Chambre  des 
Comptes  à  Paris,  pour  la  réception  de  son  serment, 
qu'ilz  reçoivent  led.  de  Thou  au  serment  dud.  estât, 
pour  en  joyr  selon  et  ainsi  que  ont  faict  ses  prédé- 
cesseurs et  qu'il  est  acoustumé  en  semblable. 

«Donné  à  Viliers  Costeretz,  le  xix'  jour  d'Aoust 
mil  v'  LU.» 

Signé  :tf  HENRY.. 
Et  au  dessoubz  :  trBocRDiN.n 

vA  mestf'  le  premier  Président  ou  autre  président  et 


commissaires  qui  seront  appeliez  en  la  Chambre  du  Con- 
seil lez  la  Chambre  des  Comptes  à  Paris ,  pour  la  réception 
du  serment  du  Prévost  des  Marchans  et  Eschevins  de  lad. 
Ville. 

19  août  i553. 

«Mess",  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et 
Conseillers  de  la  ville  de  Paris  m'ont  envoyé  le  scru- 
tine de  l'eslection  qui  a  esté  faicte  de  la  personne 
de  m'  Christofle  de  Thou,  mon  Notaire  et  Secrétaire 
etadvocal  en  la  court  de  Parlement  de  Paris,  en  Testât 
de  Prévost  des  Marchans  de  lad.  Ville,  pour  icelluy 
scrutine  veu,  en  ordonner  ainsi  que  bon  me  sem- 
bleroit.  Et  encores  que  lad.  eslection  soit  contre  et 
au  préjudice  de  Tedict  cy  devant  faict,  prohibitif  au 
contraire,  neantmoings,  pour  Tasseurance  que  j'ay 
de  la  suffisance  et  intégrité  dud.  de  Thou,  qui  m'a 
semblé  grandement  requise,  utille  et  neccessaire 
pour  l'administration  dud.  estât,  conduicte  et  direc- 
tion des  affaires  qui  peuvent  survenir,  tant  pour  le 
bien  de  lad.  Ville  que  de  mon  service,  au  temps  où 
nous  sommes,  j'ai  eu  lad.  eslection  pour  agréable  et 
veulx  icelle  sortir  son  effect,  pour  ceste  foys  tant  seul- 
lement et  sans  tirer  la  chose  à  conséquence  pour 
Tadvenir. 

kAu  moyen  de  quoy,  sans  aucunement  vous  ar- 
rester  aud.  edict  ne  qu'il  soit  besoing  que  je  vous  en 
face  expédier  autres  lettres  ne  mandement  que  cesd. 
présentes,  signées  de  ma  propre  main,  vous  procé- 
derez incontinant  à  la  réception  dud.  de  Thou  au 
serment  dud.  estât,  et  le  mecterez  en  possession 
d'icelluy,  pour  en  joyr  selon  et  ainsi  que  ont  faict 
ses  prédécesseurs,  Prevostz  des  Marchans,  et  qu'il 
est  acoustumé  en  semblable.  A  quoy  vous  ne  ferez 
faulte.  Priant  Dieu,  mess",  qu'il  vous  ayl  en  sa 
garde. 

Escript  à  Viliers  Costeretz,  le  xix'  jour  d'Aoust 
mil  v"  Lii.T 

Signé:  tr HENRY. « 
Et  au  dessoubz  :  (tBourdiis.t) 


'■'  It  s'agit  de  i'édit  de  Fontainebleau  du  mois  d'octobre  1 5^7,  portant  que  les  prévôts,  maires,  échevins  et  autres  officiers  de  villes 
ne  pourront  élre  choisis  parmi  les  membres  des  cours  souveraines  ou  des  juridictions  ordinaires  et  extraordinaires,  les  maîtres  des 
comptes,  les  généraux  de  la  justice  des  aides,  les  élus,  etc.  Voir  ci-dessus,  p.  100,  note  1.  La  dernière  élection  de  Prévôt  des  Marchands 
s'était  faite  dans  des  conditions  exactement  semblables  à  celles-ci ,  puisque  Claude  Guyot,  nommé  le  16  août  i548  et  réélu  i6août  i55o, 
était  aussi  Notaire  et  Secrétaire  du  Roi.  Voir  ci-dessus,  p.  i35-i36. 


[iBSa] 

rr  A  mess"  ks  Prévost  des  Marcbans ,  Eschevins  et  Con- 
seillers de  la  ville  de  Paris. 

19  août  i553. 

it  Mess",  j'ay  receu  vostre  lettre  et  fait  veoir  au  Roy 
celle  que  luy  avez  escripte,  avec  ie  scrutine  de  l'es- 
lectionqui  a  esté  faicte  de  la  personne  de  m'  Chris- 
lofle  de  Thou ,  son  Notaire  et  Secrétaire  et  advocat  en 
la  court  de  Parlement  de  Paris,  en  Testât  de  Prévost 
des  Marchans  de  lad.  Ville.  Laquelle  eslection  led. 
seigneur,  pour  Tasseurance  qu'il  a  de  la  suffisance  et 
intégrité  dud.  de  Thou,  a  eu  bien  agréable  et  veult, 
ainsi  que  verrez  par  sa  lettre,  qu'elle  sorte  elïect.  Et 
pour  ceste  cause,  je  vous  envoyé  les  despesches  nec- 
cessaires  à  ceste  fin.  Et  s'il  y  a  autre  chose  oîi  je 
puisse  faire  plaisir  à  la  Ville  et  à  vous,  asseurez  vous 
que  je  m'y  eniployray  tousjours  de  bien  bon  cueur. 
Priant  Dieu,  mess",  qu'il  vous  doint  ce  que  plus  de- 
sirez. 

rDe  Villers  Costeretz,  le  xix'jour  d'Aousl  mil  v'  lu. 

ff  Vostre  bien  bon  amy, 

r  MoPiTMOREPiCÏ.  » 

Lesquelles  lettres,  tant  du  Roy  que  de  monseigneur 
leConnestable,  furent  apportez  par  lesd. déléguez,  le 
xx"  jour  dud.  moys  d'Aoust,  et  incontinant  icelles 
receues,  mesd.  s"  les  Prévost  des  Marchans  et  Esche- 
vins  envoyèrent  quérir  mess"  les  quatre  scrutateurs 
et  aucuns  officiers  de  lad.  Ville,  pour  eulx  trouver 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


321 


led.  jour,  à  deux  heures  de  relevée,  en  la  Chambre  du 
Conseil  au  Palais  lez  la  Chambre  des  Comptes,  pour 
porter  led.  scrutine  et  assister  à  veoir  recevoir  au 
serment  mons'  m' Christofle  de  Thou ,  Notaire  et  Se- 
crétaire du  Roy,  s''  de  Cely,  advocat  en  la  court  de 
Parlement,  et  sires  Thomas  Le  Lorrain  et  Jehau 
de  Rreda,  marchans  et  bourgeois  de  lad.  Ville. 

Ced.  jour  de  samedi ,  deux  heures  de  relevée ,  mesd. 
s"  les  Prévost  des  Marchans,  Eschevins  et  Greffier, 
vesluz  de  leurs  robbes  my  parties,  acompaignez  de 
leurs  sergens,  aussi  vestuz  de  leurs  robbes  et  navire, 
suyvys  par  aucuns  desd.  scrutateurs  et  quarteniers 
d'icelle  Ville,  sont  allez  en  lad.  Chambre  du  Conseil, 
puis  ont  envoyé  lesd.  sergens  au  devant  de  mons'  le 
premier  Président,  qui  est  venu  en  lad.  chambre, 
acompaigné  de  plusieurs  Conseillers  de  lad.  Court 
qui  se  sont  assiz  d'ung  costé  et  mess"  des  Comptes 
de  l'autre,  et  mesd.  s"  de  la  Ville  au  bout  du  Bureau, 
en  leur  place  acoustumée. 

Et  après  lecture  faicte  dud.  scrutine  par  le  Greffier 
de  lad.  Ville,  a  esté  mandé  mond.  s'  m'  Christofle  de 
Thou,  lequel  a  faict  le  serment  de  Prévost  des  Mar- 
chans en  la  manière  acoustumée.  Pareillement  ont 
esté  mandez  sires  Thomas  Le  Lorrain  et  Jehan  de 
Breda,  marchans  et  bourgeois  de  lad.  Ville,  lesquelz 
ont  aussi  faict  le  serment  de  Eschevins  d'icelle, 
comme  celuy  dud.  Prévost.  Puis  sont  retournez  en 
l'Ostel  de  lad.  Ville,  oii  ilz  ont  esté  mys  en  possession. 


lit 

HPHIHKIIU    MATIOUALI. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIEBES 


(0 


Affaires  utigiedses.  Procès  intenlé  à  la  Ville,  en  i546, 
pwr  des  propriétaires  qui  lui  réclament  des  indemnités 
pour  des  maisons  abattues  près  de  la  porte  Saint-Denis, 
66.  —  Rejet  de  la  demande  susmentionnée,  68.  —  La 
Ville  est  déchargée  des  poursuites  intentées  par  les  offi- 
ciers du  Roi  de  Navarre ,  qui  demandaient  la  restitution 
des  deniers  versés  par  eux  pour  leur  quote-part  de  la 
somme  de  1 8o,ooo  livres,  68.  —  Un  procès  pendant  de- 
vant la  cour  des  Aides,  entre  un  fermier  du  huitième  et  le 
Bureau  de  la  Ville,  est  porté  devant  le  Parlement,  68. 

—  Un  autre  procès,  pendant  devant  la  cour  d'Anjou, 
entre  la  Ville  et  un  marchand ,  est  également  porté  de- 
vant le  Parlement,  69.  —  Avis  de  l'Echevinage  sur  un 
différend  entre  le  chapitre  de  Saint-Germain-l'Auxerrois 
et  les  marguilliers  des  Saints-Innocents,  76,  77.  —  Le 
Bureau  de  la  Ville  décide  qu'il  se  joindra  à  Gilles  le 
Maistre,  conseiller  au  Parlement,  dans|  un  procès  in- 
tenté par  Geoffroy  Luillier,  maître  h  la  Chambre  des 
comptes  ,91,9a.  —  Délibération ,  en  date  du  2  4  novem- 
bre i55o,  sur  un  procès  pendant  entre  la  Ville  et  les 
bouchers,  aaô,  037.' — Démarche  motivée  par  un  dif- 
férend entre  la  Ville  et  Robert  de  Beauvais,  contrôleur 
des  deniers  communs,  961. —  Arrêt  du  Parlement, 
en  date  du  16  août  i55i,  statuant  sur  les  différends 
qui  divisent  le  Bureau  de  la  Ville,  d'une  part,  et  plu- 
sieurs locataires  du  pont  Notre-Dame,  d'autre  part, 
a6i,  969. 

Aides.  En  juin  i5i5,  le  Roi  ordonne  la  suppression  des 
impôts  levés  depuis  la  guerre  sur  les  vins  expédiés  en 
Flandre,  56.  —  Lettres  du  Roi,  en  date  du  96  sep- 
tembre 1547,  annonçant  le  rachat  des  fermes  du  pied 
Jourché  et  du  huitième  du  vin,  98.  —  Remontrances 
adressées  au  Roi  par  le  Bureau  de  la  Ville  relativement 
aux  conditions  dans  lesquelles  ce  prince  voudrait  opérer 
le  rachat,  94,  95.  —  Décision  prise  par  l'Assemblée 
de  Ville  concernant  tes  conditions  du  rachat,  95,  96. 

—  Les  rentiers  des  fermes  du  pied  fourché  et  du  hui- 
tième sont  invités  à  présenter  leurs  titres  pour  être 
remboursés,  100.  —  Propositions  du  Roi  relatives  à  la 
revente  de  ces  mêmes  fermes;  délibération,  en  date  du 
17  décembre  15^7,  sur  cette  affaire,  loa,  io3.  —  Re- 


montrances adressées  au  Roi  par  le  Bureau  de  la  Ville, 
relativement  aux  conditions  de  la  vente,  io3,  loi.  — 
Lettres  du  Roi,  en  date  du  96  décembre  1567,  annon- 
çant qu'il  accepte  les  offres  faites  par  la  Ville  pour  la 
revente  des  fermes  du  pied  fourché  et  du  huitième, 
io4.  —  Délibération,  en  date  du  a  janvier  i548,  sur 
la  revente  des  fermes,  io5,  106,  107.  —  Lettres,  da- 
tées du  91  mars  i548,  par  lesquelles  le  Roi  propose 
à  la  Ville  l'échange  des  fermes  du  pied  fourché  et  du 
huitième  de  Grève,  119.  —  Délibération,  en  date  du 
97  mars  1 5û8 ,  sur  la  proposition  du  Roi  concernant  l'é- 
change des  fermes ,  119, 1  a  o.  —  L'Assemblée  de  Ville , 
réunie  le  6  avril  i548,  décide:  1°  qu'on  proposera  au 
Roi  de  lever  la  somme  de  80,000  écus,  demandée  par 
ce  prince ,  sur  les  anciennes  fermes  du  poisson  de  mer, 
du  bétail,  du  sel  et  du  vin;  a°  qu'on  acceptera  l'échange 
de  fermes  proposé  par  le  Roi ,  sous  la  condition  que  les 
rentiers  soient  assurés  du  payement,  laa ,  laS.  —  Le 
Roi  permet  que  la  moitié  des  80,000  écus  destinés  à 
l'entretiffli  de  l'armée  soit  levée  sur  les  fermes  du  bétail 
et  du  poisson  de  mer,  et  l'Assemblée  de  Ville  délibère 
sur  cette  affaire  dans  les  séances  du  a  et  du  6  mai 
i548,  ia7,  198,  199. —   Délibération  en  date  du 

8  juin  i548,  sur  l'échange  des  fermes  proposé  par  le 
Roi,  199.  —  Le  mois  suivant,  l'Assemblée  de  Ville 
propose  de  lever  sur  certaines  fermes  la  moitié  des 
80,000  écus,  i3i,  189.  —  En  août  de  la  même  année, 
la  Ville  décide  qu'on  lèvera  cette  somme  de  ûo,ooo  écus 
sur  les  draps  et  la  soie,  et  qu'on  demandera  au  Roi  les 
lettres  nécessaires,  i34,  i35.  —  Vente  de  fermes  pro- 
posée par  le  Roi,  en  juillet  i549,  et  acceptée  par  la 
Ville,  186,  187.  —  Lettres  du  Roi,  en  date  du  97  dé- 
cembre i55o,  demandant  à  l'Echevinage  parisien  des 
explications  sur  la  diminution  de  certaines  fermes,  a36. 
—  Le  Prévôt  des  Marchands  donne  au  Roi,  concernant 
la  diminution  des  fermes ,  des  explications  qui  satisfont 
ce  prince,  286.  —  Délibération,  en  date  du  ai  février 
i55i,  sur  une  requête  des  fermiers  de  la  Ville,  qui  de- 
mandent que  l'appel  de  leurs  causes  soit  porté  devant 
la  justice  des  Aides,  a^o.  —  Par  des  lettres  en  date  du 

9  mai  i55i,  le  Roi  demande  h  la  Ville  des  fonds  pour 


'''  Cette  table  a  été  dressée  par  les  soins  de  M.  A.  Petit,  attaché  au  Service  des  Travaux  historiques. 


Al. 


324 


REGISTRES  DU  BUREAU 


lesquels  il  offre  en  garantie  les  revenus  de  quelques- 
unes  de  ses  fermes,  2i6,  ulf],  —  Par  une  délibéra- 
tion en  date  du  i5  mai  i55i,  l'Assemblée  de  Ville  ac- 
corde à  ce  prince  la  somme  de  24o,ooo  livres  tournois, 
dont  le  remboursement  sera  garanti  par  les  revenus  des 
fermes,  248,  2^9.  —  Lettres  du  Roi,  en  date  du  26  dé- 
cembre i55i,  proposant  à  la  Ville  les  revenus  des 
greniers  à  sel  dans  la  généralité  d'Outre-Seine  et  Yonne , 
en  écbange  des  rentes  constituées  sur  les  fermes  de  la 
banlieue,  277,  978.  —  Délibération,  en  date  du  4  jan- 
vier i55a,  sur  la  proposition  d'écliange  ci-dessus  men- 
tionnée, 977.  —  Nouvelle  délibération,  en  date  du  7 
du  même  mois,  sur  cette   même  proposition,  278, 
379.  —  Au  commencement  de  février  suivant,  le  Roi 
consent  à  ce  qu'on  lève  sur  la  ferme  du  vin  entrant  à 
Paris  ou  en  sortant  la  somme  de  180,000  livres  qu'il  a 
imposée  à  la  Ville,  386. 
Ambassadedrs.  En  juin  i546,  François  I"  invite  le  Bureau 
d  e  la  Ville  à  recevoir  honorablement  l'envoyé  du  Roi 
d'Angleterre,  64.  —  Lettres  de  Henri  II,  en  date  du 
23  septembre  iBig,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à 
préparer  une   réception  honorable  aux  délégués  des 
cantons  suisses,  191,  199.  —  Réception  de  ces  délé- 
gués, le  99  du  même  mois;  harangue  qui  leur  est 
adressée  par  le  Prévôt  des  Marchands,  199,  198. — 
Banquet  qui  leur  est  offert,  le  1"  octobre  suivant,  par 
le  Bureau  de  la  Ville,  198,  19 4.  —  Mesures  prises, 
en  mai  i55i,  pour  la  réception  de  l'envoyé  d'Angle- 
terre, lors  de  son  passage,  949.  —  Honneurs  rendus  au 
même  diplomate,  lors  de  son  retour  à  Paris,  en  juillet 
suivant,  9  53. 
Angoulême  (Marguerite  d'),  reine  de  Navarre.  Le  Corps 
municipal  assiste  aux  obsèques  de  cette  princesse,  les  1 9 
et  9  0  mars  i55o,  200. 
Archers,  Arbalétriers  et Hacquehotiers. Recommandations 
qui  leilr  sont  adressées  par  le  Bureau  de  la  Ville,  à 
l'occasion  de  l'entrée  prochaine  de  l'empereur  Charles- 
Quinl,  4.  —  Leur  costume  et  leur  rang  dans  le  cortège 
numicipal  à  l'entrée  de  l'empereur,  le  1"  janvier  i54o, 
8.  —  Costume  et  rang  des  archers  et  des  hacquebutiers 
dans  le  cortège  municipal ,  au  convoi  de  l'amiral  Chabot, 
le  7  juin  i543,  26.  —  Décision  de  l'Assemblée  de  Ville, 
concernant  le  costume  que  ces  miliciens  doivent  por- 
ter lors  des   obsèques  de  François  I",  81.  —  Autre 
décision,  relative  à  la  tenue  qu'ils  doivent  avoir  lors  de 
l'entrée  du  roi  Henri' Il  ,82.  —  Leur  tenue  et  leur  rang 
aux  obsèques  de  François  I",  le  22  mai  1647,  86,  87. 
—  En  juillet  io48,  les  capitaines  des  trois  compagnies 
sont  invités  par  le  Bureau  de  la  Ville  à  prêter  main- 
forte  aux  officiers  royaux  pour  la  répression  des  troubles 
du  faubourg  Saint-Germain,  i33.  —  Leur  costume, 
leur  rang  et  leur  rôle ,  à  la  réception  de  la  princesse  de 
Ferrare,  le  4  décembre  i548,  189.  —  Le  Bureau  de  la 
Ville  les  invite  à  faire  leurs  apprêts  pour  l'entrée  de 
Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis,  i55.  — Leur 


costume  et  leur  rang  dans  le  cortège  municipal  à  l'en- 
trée de  Henri  H,  le  16  juin  1649,  i65.  —  Leur  rôle 
aux  obsèques  de  la  comtesse  de  Nevers,  en  novembre 
1549,  195.  —  Costume  des  arbalétriers  aux  obsèques 
de  la  reine  de  Navarre,  le  20  mars  i55o,  200. — 
Nomination  d'Antoine  du  Bclloy  comme  capitaine  des 
trois  compagnies,  229,  280,  281. —  Protestations  des 
capitaines  des  trois  compagnies  contre  la  nomination 
d'un  capitaine  général,  282,  288.  —  L'Assemblée  de 
Ville  appuyé  ces  protestations  dans  une  délibération  du 
i4  décembre  i55o,  234,  235.  —  Costume  qu'il  leur 
est  enjoint  de  porter  à  la  réception  de  l'ambassadeur 
d'Angleterre,  249.  —  Leur  rang  et  leur  costume  à 
l'entrée  du  Légat,  le  i3  décembre  i55i,  274,  275. — 
Leur  costume  et  leur  rôle  à  la  procession  générale  du 
27  du  même  mois,  276.  —  Leur  tenue  à  la  réception 
du  cardinal  de  Bourbon,  lieutenant  du  Boi,  le  10  avril 
i552  ,  299.  —  Leur  rôle  pendant  la  cérémonie  du  feu 
de  la  Saint-Jean,  le  28  juin  i552,  818. 
Armes  et  Mdmtions.  En  mai  1647,  le  Roi  fait  demandera 
la  Ville  un  local  pour  la  fonte  des  pièces  d'artillerie,  84. 

—  En  octobre  de  la  même  aimée  le  Roi  demande  qu'on 
lui  fournisse  la  quantité  de  cent  milliers  de  salpêtre,  à 
laquelle  la  Ville  devra  contribuer  pour  cinquante  mil- 
liers, 97,  98,  99.  —  Le  Bureau  de  la  Ville  promet  de 
faire  droit  à  cette  demande,  101.  —  En  décembre 
1549,  le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  demandera 
au  roi  Henri  II  la  restitution  de  l'artillerie  prêtée  à  son 
prédécesseur,  196.  —  Recherche  d'un  local  convenable 
pour  remiser  l'artillerie  de  la  Ville,  24 1,  2  42.  —  Ac- 
ceptation d'un  local  situé  à  la  Culture  Sainte-Catherine 
et  propre  à  la  destination  susmentionnée,  201,  252. 

—  Décision  municipale,  en  date  du  i4  novembre  i55i, 
portant  qu'on  transférera  dans  les  étages  supérieurs  du 
nouvel  Hôtel  de  Ville  tout  le  matériel  de  guerre  remisé 
dans  les  anciens  bâtiments,  268.  —  En  avril  i552,  la 
ville  de  Montdidier  demande  de  l'artillerie  et  des  mu- 
nitions à  la  Municipalité  parisienne ,  qui  transmet  cette 
requête  au  connétable  de  Montmorency,  995,  296.  — 
Par  des  lettres  en  date  du  7  du  même  mois,  le  conné- 
table de  Montmorency  invite  le  Bureau  de  la  Ville  à 
prêter  au  Roi  cinquante  milliers  de  salpêtre,  299.  — 
La  Ville  consent  à  prêter  au  Roi  le  salpêtre  dont  elle 
peut  disposer,  800.  —  Lettres,  en  date  du  28  juin 
1 55  2 ,  par  lesquelles  le  connétable  de  Montmorency  prie 
de  nouveau  la  Ville  de  prêter  au  Roi  la  plus  grande  quan- 
tité possible  de  salpêtre,  81 4,  81 5. 

Adbry  (Jacques),  avocat  au  Parlement,  présente  à  l'As- 
semblée de  Ville,  réunie  le  18  décembre  i54a,  une 
requête  des  notaires  menacés  par  la  création  de  nou- 
veaux tabellions,  28.  —  Réponse  qu'il  rapporte  à  la 
suite  d'un  voyage  qu'il  a  fait  auprès  du  Roi  pour  ap- 
puyer les  réclamations  des  notaires,  a8,  24.  —  Eche- 
vin  (1 545-1 547)  :  actes  divers  datant  de  son  exercice, 
61  à  9a. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


325 


B 


Bachelier  (Regnauld),  commis  au  greffe,  contrôleur  des 
dépenses  de  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  est  chargé, 
en  avril  i548,  d'une  mission  auprès  du  Roi,  lai,  laS. 

—  Délibération,  en  date  du  i5  mars  iSig,  réglant  un 
différend  entre  ce  personnage  et  Robert  de  Beauvais , 
contrôleur  des  deniers  communs,  i55,  i56,  187.  — 
11  est  élu  greffier  de  la  Ville,  le  29  avril  iSSa,  en  rem- 
placement de  Pierre  Perdrier,  décédé,  807,  3o8.  — 
Lelti-es  de  provision  qui  lui  sont  délivrées,  sous  la  même 
date,  par  le  Bureau  de  la  Ville,  3o8,  809.  —  Lettres 
du  connétable  de  Montmorency  concernant  sa  nomina- 
tion, 3ii.  —  Sa  nomination,  attaquée  par  Germain 
le  Maçon,  est  soutenue  par  les  avocats  du  Conseil  de 
Ville,  3ii,  3iQ. 

Baillet  (René),  avocat  au  Parlement,  élu  conseiller  de 
Ville,  le  27  novembre  iSia,  en  remplacement  de  Ni- 
cole de  Hacqueville,  décédé,  a8.  —  En  avril  i559, 
il  résigne  son  office  de  conseiller  de  Ville,  297,  398. 

Ba5qde.  Lettres  du  16  janvier  i5/i8,  par  lesquelles  le  Roi 
consulte  le  Bureau  de  la  Ville  sur  l'opportunité  d'un  de 
ces  établissements  à  Paris,  107. —  Le  Bureau  delà 
Ville,  réuni  le  28  du  même  mois,  émet  un  avis  défa- 
vorable sur  ce  projet ,  107,  108,  109. 

Beadvais  (Robert  de),  receveur  des  pauvres.  Arrêt  du 
Parlement  rendu  à  la  requête  de  ce  personnage,  26.  — 
Décision  du  Corps  municipal,  datée  du  1 5  octobre  tbhS, 
dans  laquelle  il  est  mentionné,  27.  —  Sa  nomination 
k  l'emploi  de  contrôleur  général  des  deniers  communs 
est  désapprouvée  par  l'Assemblée  de  Ville,  à  la  suite 
d'une  délibération  du  17  janvier  iSig,  i46  à  i5o. — 
Arrêt  du  Conseil  privé  du  Roi,  en  date  du  28  janvier 
iSig,  concernant  sa  nomination,  i5o.  —  Délibéra- 
tion, en  date  du  i5  mai-s  de  la  même  année,  réglant 
une  contestation  entre  ce  personnage  et  le  conti'ôleur 
des  dépenses  de  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  i55, 
i56,  157.  —  L'Assemblée  de  Ville  lui  refuse  le  droit 
d'assister  à  ses  séances,  187,  188.  —  Le  Roi,  après 
avoir  annulé  la  nomination  de  ce  personnage  comme 
contrôleur  des  deniers  communs,  recommande  au  Pré- 
vôt des  Marchands  et  aux  Échevins  de  veiller  à  ce  qu'il 
ne  touche  aucun  salaire  sur  les  fonds  de  la  Ville,  217. 

—  Démarche  relative  au  procès  de  ce  personnage  avec 
la  Ville,  961.  —  Arrêt  du  Grand  Conseil  en  faveur  de 
ce  personnage,  966,  967.  —  Par  des  lettres  en  date 
du  10  mai  i559,  Catherine  insiste  auprès  de  la  Ville 
pour  qu'il  reçoive  les  gages  attachés  à  son  office,  809. 

—  Décision  municipale,  en  date  du  19  du  môme  mois, 
portant  que  ses  gages  seront  payés  sur  les  fonds  du  do- 
maine de  la  Ville,  810,  811. 

Bellarnato.  ingénieur,  est  chargé  par  Henri  II,  en  sep- 
tembre i55o,  de  dresser  le  plan  d'une  enceinte  pour 
les  faubourgs  de  la  rive  gauche,  92a. 


Berthelemy  (Denis),  échevin  (i5i6-i548),  élu  conseil- 
ler de  Ville  le  3o  juin  i5i48,  en  remplacement  de  Jean 
Morin,  décédé,  prête  serment  le  même  jour,  i3o.  — 
Actes  divers  datant  de  son  échevinage,  66  à  i36. 

Berthelemy  (Jean),  conseiller  de  Ville,  élu  échevin  le 
16  août  i5i4,  87.  —  Actes  divers  datant  de  son  exer- 
cice, 38  à  65. 

Bétail.  Par  des  lettres  en  date  du  26  septembre  iS/iy,  le 
Roi  annonce  à  la  Ville  qu'il  est  prêt  à  racheter  la  ferme 
du  pied  fourché,  98.  —  Décision  prise  par  l'Assemblée 
de  Ville  relativement  aux  conditions  du  rachat,  96,  96. 

—  Les  rentiers  de  la  ferme  du  pied  fourché  sont  invités 
à  présenter  leurs  titres,  100.  —  Propositions  faites  par 
le  Roi,  en  décembre  i5i7,  concernant  la  revente  de 
cette  même  ferme  du  pied  fourché;  actes  divers  se  rap- 
portant à  cette  affaire,  102  à  107,  119,  120.  —  Le 
Roi  permet  de  lever  sur  la  ferme  du  pied  fourché  une 
somme  destinée  à  l'entretien  de  l'armée,  et  l'Assemblée 
de  Ville  délibère  sur  cette  question  dans  les  séances  du 
9  et  du  i  mai  i548,  197,  198,  199. —  Délibération, 
en  date  du  8  juin  de  la  même  année,  sur  l'échange  de 
la  ferme  du  pied  fourché,  199.  —  La  Ville  consent,  par 
une  délibération  en  date  du  ai  juillet  iSig,  h  racheter 
la  ferme  du  pied  fourché,  dont  la  vente  lui  a  été  pro- 
posée par  le  Roi,  187. 

Bois  DE  chauffage.  Lettres  patentes,  en  date  du  20  août 
i55o,  autorisant  trois  marchands  à  faire  flotter  leur 
bois  dans  les  aflluents  de  la  Seine,  287,  288.  —  Cette 
autorisation  est  ratifiée  par  le  Bureau  de  la  Ville  le 
16  février  i55i,  288. 

BoNACODRCY,  trésorier,  obtient  du  Bureau  de  la  Ville  un 
terrain  situé  sur  les  fossés  en  face  de  Saint-Germain- 
des-Prés,  99. 

BoRDiER  (Jacqueline),  veuve  de  Charles  Dorigny,  chargée 
d'exécuter  des  travaux  de  décoration  dans  le  nouvel 
Hôtel  de  Ville,  956. 

BoDCHART,  élu  conseiller  de  Ville,  le  6  juillet  1 54 1,  en 
remplacement  de  Louis  Braillon,  décédé,  i5. 

Bourbon  (Le  cardinal  de),  mandataire  du  Roi,  confère  avec 
le  Bureau  de  la  Ville,  dans  le  courant  de  juillet  i549, 
pour  un  prêt  de  900,000  écus  demandé  par  ce  prince, 
18  à  21.  —  Nommé  lieutenant  du  Roi  à  Paris,  il  est 
reçu  dans  cette  Ville  parle  Corps  municipal,  le  10  avril 
i559.  —  Il  allume  le  feu  de  la  Saint-Jean,  le  28  juin 
i558,  3i3,  3i4. 

Boursier  (Germain),  élu  capitaine  des  Enfants  de  la  Ville 
qui  doivent  figurer  à  l'entrée  de  Henri  II  et  de  Cathe- 
rine de  Médicis,  161.  —  Son  rang  dans  le  cortège  mu- 
nicipal à  l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin   loig,  166. 

—  Harangue  qu'il  adresse  au  Roi  en  cette  circonstance , 
168,  169. 

Brageloxgxe  (Thomas  de),  échevin  (i5in-i543):  actes 


S26 


REGISTRES  DU  BUREAU 


divers  datant  de  son  exercice,  16  à  96.  —  Lea6  avril 
i5i3,  il  est  nommé  lieutenant  de  la  Prévôté  des  Mar- 
chands, en  remplacement  de  Nicole  de  Hacqueville  fils, 
démissionnaire,  ai.  —  En  cette  dernière  qualité,  il 
transmet  à  la  Prévôté  de  Paris  une  délibération  prise  par 
l'Assemblée  municipale  le  ai  novembre  i55o,  9-27.  — 
Comme  lieutenant  de  la  Prévôté  des  Marchands,  il  ob- 


tient de  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  98  septembre 
i55i,  une  allocation  de  jetons,  905. 

Bbeda  (Jean  de),  élu  échevin  le  16  aoiit  iSSa,  prête  ser- 
ment en  cette  qualité,  le  ao  du  même  mois,  Sa  t . 

Brci  (Porte  de).  Décision  municipale,  en  date  du  i3  no- 
vembre 1539,  fixant  au  mois  de  mars  suivant  l'ouver- 
ture de  celte  entrée,  4. 


Catherine  de  Médicis  ,  reine  de  France.  Mesures  prises 
pour  son  entrée  solennelle,  i53,  i54,  i55,  i58  à 
i64.  —  Son  entrée,  le  18  juin  iSig,  179,  180.  — 
Le  lendemain  de  son  entrée ,  elle  assiste  à  un  banquet 
organisé  par  le  Bureau  de  la  Ville,  qui  lui  offre  en  outre 
un  présent,  180,  181,  189.  — Le  23  juin  lôig,  elle 
assiste  au  feu  de  la  Saint-Jean ,  i83,  i84.  —  Ses  lettres, 
en  date  du  10  mai  i559,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  payer  les  gages  de  Robert  de  Beauvais,  contrôleur 
des  deniers  communs,  809. 

Chabot  (Philippe  de),  amiral  de  France.  Ses  obsèques,  le 
7  juin  i543,  94,  a5. 

Chambre  des  comptes.  Costume  et  rang  de  ses  membres  à 
l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin  1569,  167. —  Cette 
cour  veut  s'immiscer  dans  la  comptabilité  du  domaine 
de  la  Ville,  mais  ses  prétentions  sont  combattues  par 
une  délibération  de  l'Assemblée  municipale,  en  date  du 
ai  février  i55i,  989,  aio,  aii.  -r-  Sur  la  demande 
du  Bureau  de  la  Ville,  elle  nomme  des  délégués  pour 
une  répartition  de  taxes,  991. 

Charles-Quiint.  Mesures  prises,  en  novembre  iSSg,  pour 
l'entrée  de  ce  prince  à  Paris,  1  h  6.  —  Relation  détailr 
lée  de  son  entrée,  7810. 

Charpentier  (Fiacre),  échevin  (i546-i548),  délégué  par 
l'Assemblée  de  Ville  pour  adresser  des  reniontrances  au 
Roi,  rend  compte  de  sa  mission,  lai,  129.  —  Actes 
divers  datant  de  son  exercice,  66  à  i36. 

Cuâtillon  (Gaspard  de  Coligny,  seigneur  de),  gouverneur 
de  Paris.  Mesures  prises  en  septembre  i55i,  pour  la 
réception  de  ce  personnage  à  l'Hôtel  de  Ville,  964, 
9  65 .  —  Le  1  "  octobre ,  il  fait  annoncer  sa  prochaine 
arrivée  à  l'Hôtel  de  Ville,  965.  —  Sa  réception  à  l'Hô- 
tel de  Ville  :  lecture  des  lettres  du  Roi  qui  le  nomment 
gouverneur  de  Paris;  harangue  qui  lui  est  adressée  par 
le  Prévôt  des  Marchands;  réponse  qu'il  fait  à  cette  allo- 
cution, 987,  988,  989.  —  Présent  qui  lui  est  offert 
par  la  Ville,  989. 

Chauny.  En  juin  i5/io,  le  Roi  demande  à  la  Municipalité 
parisienne  1 0,000  livres  pour  les  fortifications  de  cette 
ville,  10. —  La  Municipalité  parisienne  présente  des 
remontrances  au  Roi  concernant  cette  demande,  et  plus 
lard  elle  consent  à  payer,  pour  le  même  objet ,  la  somme 
de  2,000  livres  tournois  exigées  par  le  Roi,  11,  la. 

Choart  (Guillaume),  échevin  (t549-i55i).  Actes  divers 
datant  de  son  e.iercice,  ?  à  261. 


Choppin  (Jean),  échevin  (i5i3-i545).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  96  à  60. 

Coligny.  Voir  Châtillon  (Gaspard  de  Coligny,  seigneur  de). 

CoMMUNAnTÉs  RELIGIEUSES.  Lcur  rang  dans  les  cérémonies 
suivantes  :  convoi  de  l'amiral  Chabot,  le  7  juin  i543, 
ai,  95  ;  —  obsèques  du  roi  François  I",  le  2 a  mai 
15^7.  —  Les  Chartreux  sont  exemptés,  par  des  lettres 
patentes  en  date  du  3o  juin  i544,  des  taxes  imposées 
à  leur  couvent  dans  la  répartition  d'une  somme  de- 
mandée par  le  Roi,  34. 

Conseillers  de  Ville.  Leur  costume  et  leur  rang  dans  le 
cortège  municipal  à  l'entrée  de  l'empereurCharles-Quint , 
le  1"  janvier  i54o,  8.  —  Election  de  l'un  d'eux,  le 
16  avril  i54o,  10.  —  Élection  analogue,  le  98  août 
i54o,  11,  19.  —  Autre  élection,  le  6  juillet  1 54 1,  i5. 

—  Autre  élection ,  le  97  novembre  i542,  92,  28.  — 
Autre  élection,  le  10  août  i543,  26.  —  Délibération 
de  l'Assemblée  de  Ville,  en  date  du  3o  août  i544,  por- 
tant qu'ils  examineront  les  rôles  dressés  par  les  Quar- 
teniers  pour  la  levée  des  frais  de  défense ,  et  qu'ils  en 
distrairont  les  noms  des  pauvres,  38,  89.  —  Élection 
de  l'un  d'eux ,  le  8  février  1 5  4  6 ,  6 1 .  —  Décision  relative 
au  costume  qu'ils  doivent  porter  lors  de  l'entrée  du  roi 
Henri  II ,  8 1 .  —  Remplacement  de  l'un  d'eux ,  démis- 
sionnaire, le  6  mai  1547,  89,  88.  —  Élection  de  l'un 
d'eux,  le3o  juin  i548,  i3o.  —  Remplacement  de  l'un 
d'eux,  démissionnaire,  le  92  décembre  i548,  i44.  — 
Élection  de  deux  d'entre  eux ,  le  8  avril  1549, 159, 160. 

—  Costume  et  rang  de  ces  officiers  à  l'entrée  de  Henri  II, 
le  16  juin  1549,  166.  —  Élection  de  l'un  d'eux,  le 
3  août  1549,  188.  —  Election  analogue,  le  4  du  mois 
suivant,  190.  —  Remplacement  de  l'un  d'eux,  dé- 
missionnaire, le  9  avril  i55a,  a97,  998.  —  Remplace- 
ment de  l'un  d'eux,  décédé,  le  39  du  même  mois, 
806. 

CoRBEiL.  Un  bâtardeau,  situé  près  de  cette  ville  et  signalé 
comme  portant  obstacle  à  la  navigation .  est  visité  par 
ordre  de  l'Échevinage  parisien ,  817,  3 1 8. 

CoRNiLLE,  marchand  d'Anvers,  est  envoyé  à  Paris  par  le 
seigneur  de  la  Rochepot  pour  faire  l'essai  de  la  tourbe 
comme  combustible,  i4a. 

CoDR  DES  Aides.  Costume  et  rang  de  ses  membres  k  l'en- 
trée de  Henri  H,  le  16  juin  i549,  167.  —  Sur  la  de- 
mande du  Bureau  de  la  Ville,  elle  nomme  des  délé- 
gués pour  une  cotisation  détaxes,  991. 


I 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


327 


CoDBTiN  (Guichard),  ëchevin  (i54o-i5i9).  Actes  divers 
datant  de  son  exercice ,  1 1  à  ai. 

CoDRim  (Guichard),  quartenier,  élu  échevin  le  16  août 
i568,  prête  serment  le  même  jour,  i36.  —  Il  accom- 
pagne le  Prévôt  des  Marchands  dans  une  démarche 
tentée  auprès  du  Roi,  pour  ohtenir  l'annulation  delà 
nomination  de  Robert  de  Beauvais  comme  contrôleur 
général  des  deniers  communs,  i5o.  —  Actes  divers 
datant  de  son  échevinage,  187  à  218. 

CouBTiN  (Jean),  conseiller  de  Ville,  désigné  par  le  Parle- 


ment pour  exercer  les  fonctions  de  receveur  des  pauvres , 
accepte  cette  charge  pour  la  durée  d'un  an,  a6,  27. 
Croquet  (Jean),  échevin  (i538-i5/4o),  s'entend  avec  le 
connétable  de  Montmorency,  pour  la  réception  de  l'em- 
pereur Charles-Quint,  1,  2.  —  Chargé  de  s'entendre 
avec  le  Chancelier  de  France  dans  le  même  but,  il  rend 
compte  de  sa  mission  au  Bureau  de  la  Ville,  5,6.  — 
Élu  conseiller  de  Ville,  le  8  avril  lôig,  en  remplace- 
ment d'Etienne  de  Monlrairal ,  démissionnaire,  160. — 
Actes  divers  datant  de  son  échevinage,  1  à  1 1. 


D 


Danès  (Guillaume),  échevin  (1 538-1 54o).  Actes  divers 
datant  de  son  exercice  ,1  à  11. 

Dadphii»  (Le),  fils  de  Henri  II.  Le  Bureau  de  la  Ville  est 
prié  d'assister  h  l'entrée  de  ce  prince,  162.  —  Son  en- 
trée, le  1 1  juin  15^9,  i63.  —  Présent  qui  lui  est  of- 
fert par  la  Ville,  i63.  —  L'Assemblée  municipale  prend 
des  mesures  pour  la  réception  de  ce  prince ,  le  2  mars 
i55a,  et,  le  lendemain,  le  Corps  de  Ville  va  au-devant 
de  lui,  puis  lui  offre  des  présents,  992,  293. 

Délibérations.  En  1839:  10  novembre,  sur  les  mesures  à 
à  prendre  pour  l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint,  3. 
—  27  décembre,  sur  les  honneurs  qui  doivent  être 
rendus  au  légat  du  Saint-Siège,  6,  7. 

En  i54o  :  16  avril,  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de 

Ville  en  remplacement  de  Charles  de  Montmiral,  démis- 
sionnaire, 10.  —  1 A  juin,  sur  les  lettres  du  Roi  qui  en- 
joignent h  la  Ville  de  fournir  10,000  livres  tournois 
pour  les  frais  de  la  fortification  de  Chauny,  j  0 ,  11.  — 
28  août,  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de  Ville,  en  rem- 
placement de  Guillaume  Budé,  décédé,  11,  12.  — 
a  1  octobre ,  sur  les  ordres  du  Roi  relatifs  à  la  part  con- 
tributive de  la  Ville  dans  les  frais  de  la  fortification 
de  Chauny,  12. 

En  i54i  :   17  mars,  sur  les  préjudices  causés  au 

commerce  parisien  par  les  édils  qui  changent  le  mode 
de  perception  de  Fimposition  foraine  et  les  règles  de 
l'aunage  des  draps,  i3.  —  2  juillet,  sur  la  demande 
de  34,109  livres,  17  sous,  3  deniers  tournois,  adres- 
sée par  le  Roi  à  la  Ville,  li.  —  6  juillet,  sur  le  choix 
d'un  Conseiller  de  Ville,  en  remplacement  de  Louis 
Braillon  ,  décédé,  i5.  —  16  juillet,  sur  la  demande  de 
34,109  livres,  17  sous,  3  deniers,  adressée  par  le 
Roi  h  la  Ville,  16.  — 3  septembre,  sur  le  même  sujet, 
17,18. 

En  1 54a  :  7  juillet,  sur  les  communications  du  car- 
dinal de  Bourbon  relatives  k  un  prêt  demandé  par  le 
Roi,  19.  —  6  août,  sur  la  création  des  recettes  de 
deniers  communs  dans  les  villes  du  royaume  ,91.  — 
17  novembre,  sur  le  choix  d'un  Conseiller  de  Ville,  en 
remplacement  de  Nicole  de  Hacqueville,  sieur  d'Atlichi, 
décédé,  22,  23.  —  i3  décembre,  sur  une  requête  des 
notaires,  qui  prolestent  contre  la  création   de  nou- 


veaux tabellions  ordonnée  par  un  édit  de  novembre,  9 3. 

—  En  i543  :  28  janvier,  sur  les  démarches  à  tenter 
en  faveur  des  notaires  menacés  par  la  création  de  nou- 
veaux tabellions,  28,  ai.  —  16  août,  sur  le  choix  de 
deux  Échevins  nouveaux,  en  remplacement  de  ceux  qui 
ont  accompli  leur  temps  d'exercice,  et  sur  le  rempla- 
cement d'un  Conseiller  de  Ville  démissionnaire,  aO.  — 
20  septembre,  sur  la  nomination  d'un  receveur  des 
pauvres,  96,  27.  —  i5  octobre,  sur  les  communica- 
tions du  Roi  relatives  à  l'élection  du  Prévôt  des  Mar- 
chands et  des  Echevins,  à  l'étendue  des  droits  de  la 
Ville  en  matière  de  juridiction,  et  à  d'autres  questions 
intéressant  les  privilèges  de  la  Ville,  27,  a8.  —  29  oc- 
tobre, sur  les  démarches  à  entreprendre  pour  empêcher 
l'application  des  droits,  (pie  la  municipalité  de  Rouen  a 
établis  sur  les  marchandises  passant  par  cette  ville,  28. 

—  En  i544  :  a3  février,  sur  la  demande  de  5o,ooo 
écus  d'or  adressée  par  le  Roi  à  la  Ville,  a8,  a 9.  — 
8  mars,  sur  le  remplacement  de  Léonard  Poart,  procu- 
reur de  la  Ville,  démissionnaire,  99.  —  a6  avril,  sur 
la  demande  de  180,000  livres  tournois  que  le  Roi 
adresse  h  la  Ville  pour  la  solde  de  7,5oo  fantassins, 
3o,  3i.  —  5  mai,  sur  le  môme  sujet,  3i.  —  6  mai, 
sur  les  moyens  de  répartir  convenablement  les  taxes 
qui  doivent  être  levées  pour  satisfaire  à  la  demande  du 
Roi,  82.  —  a  juin,  sur  les  mesures  à  prendre  pour  la 
défense  de  la  Ville,  3a,  88.  —  99  juillet,  sur  les  com- 
munications du  Roi  relatives  à  la  solde  des  troupes 
et  aux  mesures  à  prendre  pour  la  défense  de  la 
Ville,  34,  35,  36.  —  3o  août,  sur  les  moyens  de 
recouvrer  la  somme  de  90,000  livres  tournois  qui 
reste  due  au  Roi,  38,  89.  —  3  septembre,  sur  le 
même  sujet,  89,  4o.  —  6  septembre,  sur  les  me- 
sures à  prendre  pour  mettre  la  Ville  en  état  de  dé- 
fense et  assurer  les  approvisionnements,  4o,  4i,  49. 

—  i3  octobre,  sur  les  réclamations  du  Roi  tendant  au 
recouvrement  des  sommes  qui  lui  sont  duts,  43,  44. 

—  i4  octobre,  sur  la  réponse  qu'on  doit  faire  au  Roi, 
44.  —  5  novembre,  sur  les  mesures  à  prendre  à  l'égard 
des  pauvres,  soit  parisiens,  soit  étrangers,  45 ,  46.  — 
16  novembre,  sur  les  moyens  de  secourir  les  pauvres 
de  Paris,  46,  47. 


328 


REGISTRES  DU  BUREAU 


Délibérations.  En  i5i5  :  7  mars,  sur  la  demande  de 
» 20,000  livres  tournois  adressée  aux  villes  closes  de  la 
Prévôté  de  Paris,  5o. —  8  mars,  sur  le  même  sujet,  5o, 
5i.  —  9  mars,  sur  le  même  sujet,  5i.  —  10  avril, 
sur  le  même  sujet,  62.  —  1 1  avril,  sur  le  même  sujet, 
5a,  53.  —  i3  avril,  sur  le  même  sujet,  53,  54. — 
9  juillet,  sur  les  moyens  d'acliver  le  recouvrement  des 
sommes  exigées  par  le  Roi,  56,  57.  —  1 1  juillet,  sur 
les  mesures  à  prendre  pour  ce  même  recouvrement, 
58,59. 

En  1 546  :  8  février,  sur  le  remplacement  d'un  Con- 
seiller de  Ville  décédé,  61.  —  9  mars,  sur  la  demande 
du  Roi,  qui  exige  des  villes  closes  de  la  Prévôté  la 
somme  de  90,000  livres,  Ci,  62.  —  99  mars,  sur  les 
lettres ,  en  date  du  26,  par  lesquelles  le  Roi  demande 
communication  du  rôle  des  contribuables  exemptés  et 
insiste  pour  le  recouvrement  de  la  somme  susmention- 
née. 69,  63,  64. —  93  juillet,  sur  l'offre  de  Gilles 
Desfroissis,  qui  propose  de  rendre  la  Cure  navigable, 
ou,  au  moins,  flottable,  65.  —  7  décembre  :  1°  sur  la 
j)roposition  de  Gilles  Desfroissis;  2°  sur  les  réclamations 
des  propriétaires  de  certaines  maisons  abattues  près  de 
la  porte  Saint-Denis;  3°  sur  les  prétentions  des  officiers 
et  serviteurs  du  roi  de  Navarre ,  qui  réclament  le  rem- 
boursement des  deniers  versés  par  eux  pour  le  payement 
des  taxes;  4°  sur  la  requête  du  fermier  des  aides  du 
poisson  de  mer,  qui  demande  la  prolongation  de  son 
bail.  66,  67. 

En  1547  :  5  janvier,  sur  diverses  lettres  du  Roi  in- 
téressant les  privilèges  de  la  Ville ,  et  sur  la  proposition 
de  Gilles  Desfroissis,  67  à  70.  —  96  février,  sur  la 
levée  de  90,000  livres  que  le  Roi  veut  imposer  aux 
villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris,  74.  —  1"  mars, 
sur  le  même  sujet,  76.  —  19  et  21  avril,  sur  les  me- 
sures à  prendre  pour  les  obsèques  de  François  I"  et 
l'entrée  solennelle  du  nouveau  Roi,  80,  81,  82. — 
6  mai ,  sur  la  démission  de  Robert  Lelieur,  conseiller 
de  Ville,  au  profit  de  son  fils,  89,  83.  —  19  juil- 
let :  1  "  sur  les  lettres  par  lesquelles  le  Roi  demande  h 
la  Ville  la  somme  de  20,000  écus,  moitié  de  celle  qui 
avait  été  exigée  par  son  prédécesseur;  9°  sur  d'autres 
lettres,  par  lesquelles  ce  même  prince  prie  la  Ville  de 
Inger  et  de  nourrir  les  bêtes  sauvages  de  la  ménagerie 
royale,  90.  —  i"  octobre,  sur  les  conditions  que  le 
Roi  met  au  rachat  des  fermes  du  pied  fourché  et  du 
huitième  du  vin  vendu  en  Grève,  90,  96.  —  90  no- 
vembre, sur  l'édit  royal  qui  défend  de  choisir  pour  pré- 
vôt des  marchands  ou  pour  échevins  aucun  membre  des 
cours  souveraines,  100.  —  17  décembre,  sur  une  pro- 
position du  Roi  tendant  à  la  revente  des  fermes  du  pied 
fourché  et  du  huitième,  109,  io3. 

En  i548  :  9  janvier,  sur  la  question  de  la  revente 

des  fermes,  io5,  loO,  107.  —  3  février,  sur  les 
lettres  par  lesquelles  le  Roi  demande  aux  villes  closes 
de  la  Prévôté  la  somme  de  80,000  écus  pour  l'entre- 


tien de  l'armée,  111. —  10  février,  sur  le  même  sujet, 
111,  119,  ii3.  —  19  mars,  sur  le  même  sujet,  1 1 3 , 
11 4.  —  16  mars,  sur  le  même  sujet,  117,  118,  119. 
—  97  mars  :  1°  sur  l'échange  des  fermes  du  pied  four- 
ché et  du  huitième  de  Grève ,  proposé  par  le  Roi  quelques 
jours  auparavant;   9°  sur  les  conditions  auxquelles  on 
doit  renouveler  les  baux  des  maisons  du  pont  Noire- 
Dame,  119,  190,  191.  —  6  avril  :  1  °  sur  la  demande 
du  Roi  concernant  les  80,000  écus  destinés  à  l'entre- 
tien de  l'armée;  9°  sur  l'échange  des  fermes  proposé 
par  le  même  prince,  199,  19 3.  —  i4  avril,  sur  les 
lettres  par  lesquelles  le  Roi  invite  le  Rureau  de  la  Ville 
h  lever  par  capitalion  les  80,000  écus  destinés  à  l'entre- 
tien de  l'armée,  i9  4.  —  16  avril,  sur  le  même  sujet, 
194,  195.  —  9  mai,  sur  les  ordres  du  Roi  concernant 
la  levée  des  80,000  écus,  197.  —  4  mai,  sur  le  même 
sujet,   197,  198,  199.  —  8  juin,   sur  l'échange  des 
fermes  proposé  par  le  Roi,  199. —  16  juin,  sur  le 
mode  de  répartition  de  la  moitié  des  80,000  écus  de- 
mandés par  le  Roi,  i3o.  —  3ojuiu,  sur  le  choix  d'un 
Conseiller  de  Ville  en   remplacement  de  Jean  Morin, 
décédé,  i3o.  ■^-  6  juillet,  sur  le  projet  d'établissement 
d'un  sanitat  que  les  gouverneurs  de  l'Hôtel-Dieu  vou- 
draient construire  dans  le  voisinage  du  Petit-Pont,  i3i. 
^-16  juillet ,  sur  les  moyens  les  plus  convenables  de 
lever  la  seconde  moitié  des  80,000  écus  demandés  par 
le   Roi,  i3i,  i32. —  11  août,  sur  le  même  sujet, 
i34,  i35.  —  16  août,  sur  le  choix  d'un  Prévôt  des 
Marchands  et  de  deux  Echevins,  en  remplacement  de 
ceux  de  ces  magistrats  qui  ont  terminé  leur  temps 
d'exercice,  i35,  i36.  —  96  novembre,  sur  les  ordres 
du  Roi  concernant  la  réception  de  la  princesse  de  Fer- 
rare,  139.  —  9  2  décembre ,  sur  le  remplacement  de 
Claude  Leiièvre,  conseiller  de  Ville,  démissionnaire, 
i44. 
—  En  1549  :  17  janvier,  sur  la  nomination  de  Robert 
de  Beauvais  comme  contrôleur  général  des  deniers  com- 
muns de  la  Ville,  i46à  i5o.  —   16  février,  sur  les 
mesures  à  prendre  pour  l'entrée  solennelle  du  Roi  et  de 
la  Reine,  i53,  i54,  i55.  —  i5  mars,  sur  une  con- 
testation entre  Regnauld  Bachelier,  contrôleur  des  dé- 
penses de  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  et  Robert  de 
Beauvais,  contrôleur  des  deniers  communs,  i55 ,  106, 
157.  —  7  avril  :  1°  sur  le  remplacement  d'André  Guil- 
lard  et  d'Etienne  de  Montmiral,  conseillers  de  Ville  dé- 
missionnaires;  2°  sur  certaines  conditions  qu'il  s'agit 
d'imposer,  en  vue  des  entrées  solennelles ,  aux  nouveaux 
locataires  des   maisons  du   pont  Notre-Dame,   i58i 

159.  —  8  avril:  1°  sur  le  remplacement  d'André Guil- 
lard  et  d'Etienne  de  Montmiral ,  conseillers  démission- 
naires; 2°  sur  une  proposition  tendant  à  faire  payer 
par  la  Ville  les  frais  des  costumes  que  les  Conseillers 
porteront  lors  de  l'entrée  du  Roi  et  de  la  Reine .  159, 

160.  —  9  3  juillet,  sur  une  vente  de  fermes  proposée 
par  le  Roi  en  échange  d'une  somme  de  95o,ooo  livres 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


329 


tournois,  186.  —  ai  juillet,  sur  le  même  sujet,  187. 

—  ai  juillet:  1°  sur  les  prétentions  du  contrôleur 
Robert  de  Beauvais,  qui  veut  assister  aux  se'anees  de 
l'Assemblée;  3°  sur  l'exemption  de  toutes  les  taxes  muni- 
cipales réclamée  en  faveur  des  Conseillers  et  des  Quar- 
teniers  ,187,188.  —  3  août ,  sur  le  choix  d'un  Conseiller 
de  Ville  en  remplacement  de  Jean  Tronson,  décédé, 
188.  —  Ix  septembre:  1°  sur  le  choix  d'un  Conseiller 
de  Ville,  en  remplacement  de  Jean  Lelièvre,  décédé; 
a°  sur  une  démarche  à  faire  auprès  du  Roi  pour  obte- 
nir de  ce  prince  l'annulation  de  la  nomination  de  Robert 
de  Beauvais  comme  contrôleur  des  deniers  communs; 
3°  sur  luie  concession  de  privilèges  réclamée  en  faveur 
des  Prévôts  des  Marchands  et  des  Echevins,  190,  191. 

—  k  novembre:  1°  sur  le  cérémonial  à  suivre  pour  les 
obsèques  de  la  comtesse  de  Nevers;  a°  sur  les  ordres  du 
Roi  qui  prescrivent  la  reconstruction  des  quais  de  la 
rive  gauche,  195. 

Délibérations.  En  i55o  :  q5  janvier,  sur  le  recouvrement 
de  la  somme  de  60,000  livres  tournois  demandée  par  le 
Roi  aux  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris,  196,  197. 

—  20  mars ,  sur  les  réparations  du  quai  attenant  au  Port 
au  Foin,  900,  aoi.  —  20  mars,  sur  l'opportunité  des 
réformes  projetées  dans  l'organisation  du  guet,  2o5, 
906.  207.  —  96  juin,  sur  la  demande  de  180,000 
livres  adressée  par  le  Roi  à  la  Ville,  2i4.  —  28  juin, 
sur  le  même  sujet,  91 5.  —  94  novembre  :  1°  sur  les 
ordres  du  Roi  relatifs  à  la  clôture  des  faubourgs,  au  dé- 
tournement du  cours  des  égouts,  au  creusement  d'un 
|>ort  et  à  la  construction  d'un  bac  ;  9°  sur  la  réédifica- 
tion  des  maisons  du  Petit-Pont;  3°  sur  un  procès  pen- 
dant entre  la  Ville  et  la  boucherie  de  Beauvais,  226, 
927.  —  5  décembre,  sur  la  création  d'un  office  de  ca- 
pitaine général  des  archers,  des  arbalétriers  et  des  hac- 
quebuliers  de  la  Ville,  aSi.  —  i3  décembre,  sur  le 
même  sujet,  9  39,  9  33.  —  i4  décembre,  sur  le  même 
sujet,  9  36,  935. 

En  i55i  :  91  février:  1°  sur  les  prétentions  de  la 

Chambre  des  comptes,  qui  veut  s'immiscer  dans  la 
comptabilité  de  la  Ville  ;  9°  sur  une  requête  des  fermiers 
de  la  Ville  tendant  à  ce  que  l'appel  de  leurs  causes  soit 
porté  devant  les  généraux  des  Aides,  289,  94o,  94i. 

—  10  mai,  sur  la  demande  d'un  prêt  de  9^0,000 
livres  tournois  adressée  par  le  Roi  à  la  Ville,  948,  969. 

—  h  juin ,  sur  la  cession  d'un  local  proposé  par  Charles 
Leconte,  pour  remiser  l'arlillerie  de  la  Ville,  95i,  962. 

—  t3  août,  sur  un  nouveau  prêt  de  3oo,ooo  écus, 
demandé  par  le  Roi,  956,  957,  258.  —  17  août,  sur 
les  formes  dans  lesquelles  les  Echevins  élus  ce  jour- 
là  prêteront  serment  au  Roi,  958,  959.  —  98  sep- 
tembre :  1°  sur  les  mesures  à  prendre  pour  la  réception 
de  Gaspanl  de  Coligny,  seigneur  de  Châtillon,  gouver- 
neur de  Paris;  9*  sur  la  requête  des  lieutenants  de  la 
Prévôté  des  Marcliands ,  qui  demandent  une  allocation  de 
jetons  en  récompense  de  leurs  services,  gôi,  965.  — 


5  décembre,  sur  diverses  propositions  adressées  à  la 
Ville  par  Gilles  Desfroissis,  968  à  976. 

En  i552  :  Ix  janvier:  1°  sur  les  lettres  du  Roi  qui 


proposent  les  revenus  des  greniers  à  sel  dans  la  géné- 
ralité d'Outre-Seine  et  Yonne,  en  échange  des  rentes 
constituées  sur  les  fermes  de  la  banlieue;  2°  sur  une 
demande  de  subvention  en  faveur  d'un  chirurgien  ha- 
bile dans  l'opération  de  la  taille;  3°  sur  la  question  du 
pavage  des  chaussées  ;  U°  sur  les  devis  présentés  pour 
les  réparations  du  Petit-Pont,  977,  278.  —  7  janvier, 
sur  l'échange  proposé  par  le  Roi ,  278,  279.  —  26jan- 
vier,  sur  les  lettres  patentes  en  vertu  desquelles  le 
Roi  déclare  son  intention  de  lever  sur  les  villes  closes 
de  la  Prévôté  de  Paris  la  somme  de  1,900,000  livres, 
à  laquelle  Paris  contribuerait  pour  180,000  livres. 
985 ,  286.  —  20  février,  sur  les  moyens  de  lever  la 
somme  de  180,000  livres  demandée  par  le  Roi,  990. 
—  9  avril,  sur  le  remplacement  de  René  Baillet,  con- 
seiller de  Ville,  démissionnaire,  997,  998. —  97  avril, 
sur  la  démission  de  Pierre  Perdrier,  greffier  de  la  Ville, 
3oi,  3o9.  —  99  avril,  sur  le  remplacement  de  Pierre 
Perdrier,  soit  comme  greffier,  soit  comme  conseiller  de 
Ville,  3o3  à  3o8.  —  16  août,  sur  le  choix  d'un  Prévôt 
des  Marchands  et  de  deux  Echevins,  en  remplacement 
de  ceux  de  ces  magistrats  qui  ont  achevé  leur  temps 
d'exercice.  3i8,  319. 

Delorme  (  Philibert),  sieur  de  Clagny ,  architecte  de  Henri  II , 
est  autorisé  par  ce  prince  à  faire  les  études  nécessaires 
pour  le  déversement  des  égouts  dans  la  Seine,  995. —  Il 
approuve  le  projet  que  les  maîtres  des  œuvres  ont  pré- 
senté au  Bureau  de  la  Ville  pour  les  réparations  du 
Petit-Pont.  980. 

Des  Essarts  (Le  sieur),  lieutenant  de  l'artillerie  en  Picar- 
die, mandataire  du  seigneur  de  la  Rochepot,  propose 
au  Bureau  de  la  Ville  l'essai  des  tourbes  comme  com- 
bustible, l49. 

Desfroissis  (Gilles),  auteur  d'un  projet  tendant  à  rendre 
la  Cure  navigable  ou,  au  moins,  flottable,  développe 
ses  propositions  devant  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le 
93  janvier  1 546,  et  entre  en  pourparlers  pour  l'appro- 
visionnement du  bois  de  chauffage,  f>5.  —  Examen  de 
son  projet,  66.  —  Il  demande  qu'on  lui  concède  pour 
neuf  années  le  bail  de  la  ferme  du  poisson  de  mer, 
sous  la  condition  qu'on  rabattra  du  chiffre  du  bail  la 
somme  de  9,000  écus  pour  les  travaux  de  la  Cure,  et 
l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  5  janvier  i547,  déli- 
bère sur  cette  retjuête,  69,  70.  —  Sur  sa  demande,  le 
Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  visitera  la  Cure  afin 
de  s'assurer  si  cette  rivière  a  été  rendue  flottable,  77.  — 
L'Assemblée  municipale,  réunie  le  5  décembre  i55i, 
rejette,  après  examen,  les  propositions  qu'il  a  adressées 
h  la  Ville  concernant:  la  distribution  des  eaux,  le  net- 
toyage des  égouts ,  la  construction  de  plusieurs  moulins, 
l'établissement  d'un  bac  entre  le  Louvre  et  l'hôtel  de 
Nesle,  et  le  bail  des  fermes,  268  h  974. 

43 


iuphihbuie 


330 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Desprez  (Robert),  échevin  (i55i-i553)i  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  a6i  à  Sai. 

Devises  composées  à  l'occasion  de  l'entrée  solennelle  de 
Henri  II,  170  à  178.  —  Figurant  sur  une  pièce  d'or- 
fèvrerie offerte  par  la  Ville  à  ce  même  prince,  183, 
i83. 

Domaine  de  la  Ville.  Délibération,  en  date  du  37  mars 
i548,  sur  les  conditions  dans  lesquelles  on  doit  renou- 
veler les  baux  des  maisons  du  pont  Notre-Dame,  lao, 
191.  —  Délibération ,  en  date  du  1 7  janvier  1 5  4  9 ,  qui 
désapprouve  la  nomination  de  Robert  de  Reauvais 
comme  contrôleur  général  des  deniers  communs,  i46 
à  i5o.  —  Arrêt  du  Conseil  privé  du  Roi,  en  date  du 
a 8  janvier  i54(},  concernant  cette  affaire,  i5o.  — Dé- 
libération, en  date  du  i5  mars  lôAg,  réglant  une  con- 
testation entre  le  contrôleur  des  deniers  communs  et  le 
contrôleur  des  dépenses  de  construction  de  l'Hôtel  de 
Ville,  i55,  i56,  167.  —  Le  Roi  annule  la  nomina- 
tion de  Robert  de  Reauvais  comme  contrôleur  des  de- 
niers communs,  et  défend  h  la  Ville  de  payer  aucun 


salaire  h  ce  personnage ,  217.  —  Délibération,  en  date 
du  21  février  i55i,  sm*  les  prétentions  de  la  Chambre 
des  comptes,  qui  voudrait  s'immiscer  dans  la  compta- 
bilité de  la  Ville,  289,  alxo,  a4i.  —  Le  1"  du  mois 
suivant,  l'Assemblée  municipale  vérifie  les  comptes  de 
la  Ville,  24i. 

Du  Belloy  (Antoine),  seigneur  de  Francières,  nommé 
capitaine  général  des  archers,  des  arbalétriers  et  des 
hacquebutiers  de  la  Ville,  par  lettres  patentes  du  mois 
de  septembre  i55o,  229,  280,  aSi.  —  Protestations 
des  capitaines  des  trois  compagnies  contre  cette  nomi- 
nation, 282,  288.  —  Par  une  délibération  en  date  du 
1 4  décembre  1 55o ,  l'Assemblée  de  Ville  proteste  contre 
la  nomination,  2 8 4,  2  35. 

DoRH  (Michel),  marchand,  est  proposé  par  le  quarte- 
nier  Claude  Prévost  comme  successeur  de  ce  dernier, 
mais  la  proposition  n'est  pas  accueillie,  i52.  —  11  est 
admis  comme  cinquantenier,  le  5  février  iSig,  en 
remplacement  de  Nicolas  Paulmier,  démissionnaire. 
i53. 


E 


Ekv.  En  septembre  i547,  Denis  Hamel,  plombier,  reçoit 
du  Bureau  de  la  Ville  les  clés  de  diverses  fontaines  pu- 
bliques et  les  rend  le  mois  suivant,  98.  —  Lettres  du 
Roi,  en  date  du  3  février  i55o,  demandant  une  con- 
cession en  faveur  du  maréchal  de  Saint-André,  197.  — 
Par  une  décision  en  date  du  28  du  même  mois,  le  Bu- 
reau de  la  Ville  fait  droit  à  cette  demande,  197,  198. 

—  Par  des  lettres  datées  du  1  o  février,  le  Roi  demande 
une  concession  analogue  en  faveur  de  la  duchesse  de 
Valentinois,  et,  le  12  du  mois  suivant,  le  Bureau  de  la 
Ville  accueille  cette  requête,  198,  199.  —  Proposi- 
tion de  Gilles  Desfroissis  pour  la  distribution  des  eaux 
dans  la  Ville,  969,  271,  97a. 

ÉcHEviNS.  Costume  et  rang  de  ces  magistrats  dans  le  cor- 
tège municipal  à  l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint , 
le  1"  janvier  i54o,  8.  — En  juillet  i545,  ils  de- 
mandent à  n'être  pas  compris  dans  la  réj)artition  des 
taxes  levées  pour  les  frais  des  guerres,  56. —  Décision 
relative  au  costume  tpj'ils  doivent  porter  lors  de  l'entrée 
du  roi  Henri  H,  81.  —  Le  ao  décembre  1647,  l'As- 
semblée de  Ville  délibère  sur  l'édit  royal  qui  défend  de 
choisir  ces  magistrats  parmi  les  membres  des  Cours 
souveraines,  100.  —  Élection  de  deux  de  ces  magis- 
trats, le  16  août  i548,  i35,  i36.  —  Le  18  novembre 
de  la  même  année,  ils  présentent  leurs  salutations  au 
Roi,  188.  —  Leur  costume  à  la  réception  de  la  prin- 
cesse de  Fenare ,  le  4  décembre  i548,  189.  — Leur 
costume  et  leur  rang  ii  la  cérémonie  des  corps  saints 
dans  l'église  de  Saint-Denis,  le  8  janvier  i549,  i46. 

—  Leur  costume  à  l'entrée  du  Dauphin,  le  11  juin 
1649,  168.  —  Leur  costume,  leur  rang  et  leur  rôle, 
à  l'entrée  de  Henri  H,   le  16  juin  1549,  166,  169. 


—  Leur  costume  à  l'entrée  de  Catherine  de  Médicis.  le 
18  du  même  mois,  179.  —  Leur  rôle  dans  le  banquet 
offert  à  Catherine  de  Médicis  le  lendemain  de  l'entrée 
de  cette  princesse,  181.  —  Leur  costume  à  la  récep- 
tion des  délégués  des  cantons  suisses,  le  29  septembre 
1549,  192.  —  Leur  costume  aux  obsèques  de  la  com- 
tesse de  Nevers,  en  novembre  1049,  195.  —  Leur 
costume  aux  obsèques  de  la  reine  de  Navarre,  les  19  et 
20  mars  i55o,  200.  —  Leur  costume  à  la  procession 
générale  du  27  avril  i55o,  910.  —  Costume  qu'ils 
doivent  porter  à  la  réception  de  l'ambassadeur  d'An- 
gleterre, 249.  —  Deux  de  ces  magistrats  ayant  été 
élus  le  17  août  i55i,  l'Assemblée  de  Ville  délibère  sur 
la  forme  dans  laquelle  ils  prêteront  serment,  208, 
269,  a  60.  —  Le  Roi  prescrit  à  ces  deux  nouveaux 
magistrats  de  prêter  serment  entre  les  mains  du  Pre- 
mier Président  du  Parlement,  et  ils  accomplissent  cette 
formalité,  260,  261.  —  Leur  costume  et  leur  rang  à 
l'entrée  du  Légat,  le   i3  décembre  i55i,   274,  975. 

—  Leur  costume  à  la  procession  générale  du  97  dé- 
décembre i55i,  976.  —  Leur  costume  à  la  réception 
du  Dauphin,  le  8  mars  1 552 ,  998.  —  Leur  costumeà 
la  procession  du  16  du  mois  suivant,  3oo.  —  Leur  cos- 
tume et  leur  rang  à  la  cdrémonie  de  la  descente  des  corps 
saints  dans  l'église  de  Saint-Denis,  3o9,  8o3.  —  Leur 
costume  à  la  procession  du  19  juin  i552,  812. —  Dé- 
libération pour  l'élection  de  deux  de  ces  magistrats,  le 
16  août  i552,  3i8,  819.  —  Prestation  de  serment 
faites  par  les  deux  élus,  le  90  août  i65a,  821.  — 
Voir,  pour  les  particularités  relatives  à  chacun  de  ces 
magistrats  :  Adbry  (Jacques),  Berthelejiy  (Denis), 
Berthelemy  (Jean),  Bragelongne  (Thomas  de).  Breda 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


331 


(Jean  de).  Charpentier  (Fiacre),  Choart  (Guillaume), 
Choppin  (Jean),  Gourtin  (Guichard),  GRognET  (Jean), 
Dasès  (Guillaume),  Desprez  (Robert),  Godefroy 
(Henri),  Le  Girier  (Nicole),  Lecomte  (Antoine),  Lejay 
(Jean),  Legras  (Guillaume),  LELiEDR(Jean), Le  Lorrain 
(Thomas),  LoRMiER(Guy),  LuiLLiER(Gosme).  Parfaict 
(Jean),  Perbot  (Nicolas),  Picot  (Denis),  Pommereil 
(Guillaume) ,  Sainct-Germain  (Jean  de)  ,  Segcier  (  Pierre) , 
SoLY  (Antoine),  Tannegdy  (Denis),  V'ialart  (Michel). 

EoincES  DÉCORATIFS  élcvés  lors  de  l'entrée  de  Henri  II ,  le 
16  juin  15^9,  169  a  178. 

Élections.  En  i54o  :  16  avril , Thierry  de  Montmiral,  con- 
seiller de  Ville,  10.  —  a8  août.  Antoine  Lecomte,  con- 
seiller de  Ville,  11,  12. 

En  i54i  :  6  juillet,  Bouchart,  conseiller  de  Ville, 

i5. 

En  1 54a  :   i3  novembre,  Nicole  de  Hacqueville, 

lieutenant  de  la  Prévôté  des  Marchands,  91,  99.  — 
97  novembre,  René  Raillet.  conseiller  de  Ville,  92  ,  98. 

En  1 543  :  96  avril,  Thomas  de  Bragelong^ne ,  lieu- 
tenant de  la  Prévôté  des  Marchands,  9^.  —  16  août, 
Guillaume  [>archer,  conseiller  de  Ville,  96. 

En  i544  :  16  août,  Jean  Morin,  prévôt  des  mar- 
chands; Jean  de  Sainct-Germain  et  Jean  Berthelemy, 
échevins,  87. 

En  i5i6  :  8  février,  Michel  de  l'Hôpital,  conseiller 

de  Ville,  61. 

En  i548  :  3o  juin,  Denis  Berthelemy,  conseiller  de 

Ville,  i3o.  —  16  août.  Glande  Guyot,  prévôt  des  mar- 
chands; Guillaume  Pommereul  et  Guichard  Courtin, 
échevins,  i35,  i36. 

En  1549:  5  février,  Nicolas  Paulmier,  quartenier, 

i53.  —  8  avril,  René  Vivien  et  Jean  Croquet,  conseil- 
lers de  Ville,  159,  160.  —  3  août,  Claude  Guyot, 
conseiller  de  Ville,  188.  —  à  septembre,  Oudart  Hen- 
nequin,  conseiller  de  Ville,  190. 

En  1502  :   29  avril,  Cosme  Luillier,  conseiller  de 

Ville;  Regnauld  Bachelier,  g-relFier  de  la  Ville,  3o6, 
807.  —  16  août,  Christophe  de  Thou,  prévôt  des  mar- 
chands, 819. 

Enfams  de  la  Ville.  Leur  costume  et  leur  rang  dans  le 
cortège  municipal  h  l'entrée  de  l'empereur  Charles- 
Quint,  le    1"  janvier  i54o,  8.  —  Recommandations 


qui  leur  sont  adressées,  en  avril  15^9,  pour  l'entrée 
du  Roi  et  de  la  Reine  ;  choix  du  capitaine  et  du  lieute- 
nant qui  doivent  les  commander  en  cette  circonstance, 
161.  —  Leur  tenue  et  leur  rang  à  l'entrée  de  Henri  11, 
le  16  juin  1549,  i65,  166.  —  Leur  costume  à  l'en- 
trée de  Catherine  de  Médicis,  le  18  juin  i549,  179.  — 
Leur  rôle  dans  le  banquet  offert  par  la  Ville  à  Cathe- 
rine de  Médicis  le  lendemain  de  l'entrée  de  cette  prin- 
cesse ,181. 

Enfants-Rouges  (Hôpital  des).  Élection  de  deux  gouver- 
neurs de  cet  établissement,  le  9  décembre  i55o,  281, 
289. 

Entrées  et  Réceptions.  Mesures  diverses  prises,  en  novembre 
1589,  pour  l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint,  1  à 
6.  —  Mesui-es  prises,  le  97  décembre  1589,  pour  la 
réception  du  cardinal  Farnèse,  légat  du  Saint-Siège, 
6,  7.  —  Relation  de  l'entrée  de  l'empereur  Charles- 
Quint,  le  1"  janvier  i54o:  ordre  du  cortège;  ha- 
rangue du  Prévôt  des  Marchands;  détails  sur  les  mys- 
tères représentés  à  cette  occasion  ,7310.  —  Mesures 
prises,  en  avril  1647,  pour  l'entrée  solennelle  du  Roi 
Henri  II  et  de  la  reine  Catherine  de  Médicis,  81,  82. 
—  Préparatifs  pour  la  réception  de  la  princesse  de 
Ferrare,  189.  —  Réception  de  la  princesse  de  Fer- 
rare,  le  4  décembre  i548,  189,  i4o,  i4i.  —  Me- 
sures prises  pour  l'entrée  de  Hem-i  II  et  de  Catherine 
de  Médicis,  i53,  i54,  i55,  i58  à  i64.  —  Entrée 
du  Dauphin,  le  11  juin  i549,  i63.  —  Entrée  du 
Roi ,  le  1 6  du  même  mois  :  relation  détaillée  de  la  céré- 
monie, i64  à  179.  —  Entrée  de  la  Reine,  le  18  du 
même  mois,  179,  180.  —  Mesures  prises,  en  mai 
i55i,  pour  la  réception  de  l'ambassadeur  d'Angle- 
terre, 949.  —  Réception  faite  à  ce  même  diplomate, 
en  juillet  suivant,  lors  de  son  retour  h  Paris,  958.  — 
Mesures  prises,  en  septembre  i55i,  pour  la  ré- 
ception de  Gaspard  de  Goligny,  seigneur  de  Châtillon, 
gouverneur  de  Paris,  964,  9  65.  —  Entrée  de  Jérôme 
Veralli,  légat  du  Saint-Siège,  le  18  décembre  i55i, 
974,  975.  —  Réception  de  Gaspard  de  Coligny  à 
l'Hôtel  de  Ville,  le  9  février  i559,  287,  988,  989. — 
Réception  du  Dauphin,  le  8  mars  i659,  298.  —  Ré- 
ception du  cardinal  de  Bourbon,  lieutenant  du  Roi,  le 
10  avril  suivant,  999. 


Farnèse  (Le  cardinal),  légat  du  Saint-Siège.  Mesures 
prises,  le  27  décembre  lôSg,  pour  la  réception  de  ce 
dignitaire,  6,7. 

Ferrare  (La  princesse  de).  Préparatifs  pour  la  réception 
de  cette  dame  à  Paris,  iSy.  —  Son  entrée,  le  4  dé- 
cembre i548  :  cérémonial  observé  en  cette  circonstance, 
189,  i4o,  i4i. 

FoBTiricATioxs.  Délibération,  en  date  du  2  juin  i544, 
portant  qu'où  s'assurera  du  nombre  des  terrassiers  qui 


doivent  travailler  aux  ouvrages  de  défense,  82,  38.  — 
Mesures  prises  le  sm'lendemain  par  le  Bureau  de  la  Ville, 
en  conformité  de  la  délibération  susmentionnée,  33, 
34.  —  Le  Roi  exprime  le  désir  qu'au  lieu  de  faire 
contribuer  les  pauvres  aux  frais  des  travaux  de  défense, 
oii  ait  recours  à  la  levée  des  aides,  35.  —  Mesures  que 
la  Ville  prend  pour  se  conformer  aux  intentions  du  Roi 
en  cette  circonstance,  38,  89,  4o.  —  Par  des  lettres 
en  date  du  4  septembre  i544,  le  Roi  invite  le  Bureau 

&3. 


33-2 


REGISTRES  DU   BUREAU 


de  la  Ville  à  continuer  les  préparatifs  de  défense,  et 
l'on  se  conforme  à  ses  ordres,  ht.  —  En  septembre 
i55o,  Henri  II  recommande  au  Bureau  de  la  Ville  de 
clore  les  faubourgs  de  la  rive  gauche,  219.  —  Objec- 
tions du  Bureau  de  la  Ville  contre  ce  projet,  aao,  aai. 

—  Lettres  patentes  du  Roi,  datées  du  8  septembre 
i55o,  relatives  à  la  clôture  des  faubourgs,  aas,  aaS. 

—  Autres  lettres,  en  date  du  9  du  même  mois,  concer- 
nant les  moyens  de  subvenir  aux  frais  de  l'opération, 
•ja3,  a  a  4.  —  Nouvelles  lettres,  en  date  du  8  sep- 
tembre i55i,  relatives  à  la  clôture  des  faubourgs,  a 63. 

François  I".  En  i539  :  le  6  novembre,  ce  prince  invite 
le  Bureau  de  la  Ville  à  prendre  des  mesures  pour  la 
réception  de  l'empereur  Charles-Quint ,  1 .  —  Il  réitère 
cette  invitation,  a. —  Ses  lettres,  du  96  décembre, 
invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  faire  une  réception  ho- 
norable au  Légat  du  Saint-Siège,  6. 

En  ibtio:  il  invile  l'Échevinage  parisien  à  contri- 
buer pour  1 0,000  livres  aux  frais  des  fortifications  de 
Chauny;  l'Assemblée  de  Ville,  consultée  à  ce  sujet,  dé- 
cide qu'on  lui  adressera  des  remontrances ,  10,  11.  — 
Il  menace  la  Ville  de  la  soumettre  à  la  contrainte  pour 
la  somme  de  9,000  livres,  et  le  Corps  municipal  con- 
sent à  lui  accorder  cette  somme,  la. 

En  i5ii  :  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  17  mars, 


décide  qu'on  lui  adressera  des  remontrances  relative- 
ment à  l'édit  qui  change  le  mode  de  perception  de 
l'imposition  foraine,  i3.  —  Le  Bureau  de  la  Ville  con- 
sulte plusieurs  marchands  sur  les  griefs  qu'on  doit 
faire  valoir  dans  ces  remontrances ,  1 3 ,  1 4.  —  11  de- 
mande à  la  Ville  la  somme  de  34,009  livres  tournois, 
17  sous,  3  deniers,  et  le  Corps  municipal,  réuni  le 
6  juillet,  décide  qu'on  lui  enverra  des  délégués  pour  lui 
remontrer  la  ditliculté  de  trouver  cette  somme,  i4.  — 
Délibérations  et  autres  actes  se  rapportant  à  cette  même 
demande,  i4,  16,  17,  18. 
En  1 549  :  il  charge  le  cardinal  de  Bourbon  de  s'en- 
tendre avec  la  Ville  pour  un  prêt  de  aoo,ooo  écus; 
pourparlers  qui  s'engagent  à  cette  occasion  entre  le 
Bureau  de  la  Ville  et  le  cardinal ,  1 8  à  a  1 .  —  L'édit  par 
lequel  ce  prince  crée  des  offices  de  receveur  des  deniers 
communs  dans  les  villes  du  royaume ,  soulève  des  pro- 
testations au  sein  de  l'Assemblée  munici()ale,  réunie  le 
6  août,  91.  —  Il  cède  huit  arpents  de  bois  de  haute 
futaie  pour  la  construction  de  l'Hôtel  de  Ville,  99.  — 
Protestation  des  notaires  contre  l'édit  de  ce  prince  qui 
crée  de  nouveaux  tabellions,  93.  —  Démarches  faites 
auprès  de  ce  prince  pour  donner  satisfaction  aux  no- 
taires, a3,  94.  — Délibération  de  l'Assemblée  muni- 
cipale, en  date  du  i5  octobre,  sur  diverses  communi- 
cations de  ce  prince  intéressant  les  privilèges  de  la 
Ville,  27,  a8.  —  Le  99  du  même  mois,  l'Assemblée 
de  Ville  décide  qu'on  lui  présentera  des  remontrances 
au  sujet  des  droits  que  les  Rouennais  ont  établis  sur 
le»  marchandises  passant  par  leur  ville,  a 8, 


—  En  i544  :  il  demande  à  l'Assemblée  de  Ville,  réunie 
le  93  février,  la  somme  de  5o,ooo  écus  d'or  qui  lui 
est  nécessaire  pour  les  frais  de  la  guerre,  98,  99.  — 
Par  des  lettres  patentes,  en  date  du  9a  février,  il  de- 
mande h  la  Ville  la  somme  de  180,000  hvres  tournois 
pour  la  solde  d'une  troupe  de  fantassins,  3o.  —  Me- 
sures prises  par  la  Ville  pour  le  satisfaire,  3i,  39 ,  33. 
—  Ses  lettres,  en  date  du  a  1  juillet,  accréditant  auprès 
du  Bureau  de  la  Ville  le  sieur  de  Saint-Ciergue ,  lieute- 
nant de  ce  prince  en  Touraine,  34.  —  Ses  lettres  au 
Bureau  de  la  Ville,  datées  du  même  jour  et  relatives  au 
même  sujet,  34,  35.  —  Ses  lettres  au  cardinal  de 
Meudon,  en  date  du  90  juillet,  35.  — Décision  que 
prend  le  Corps  municipal  pour  se  conformer  aus  inten- 
tions de  ce  prince  en  ce  qui  regarde  la  solde  des  troupes 
et  la  défense  de  Paris,  35  à  39.  —  Délibération,  en 
date  du  3  septembre,  portant  qu'on  demandera  à  ce 
prince  une  réduction  de  la  somme  qui  lui  est  due,  et 
qu'on  lui  présentera  des  remontrances  au  sujet  de  cer- 
taines mesures  en  désaccord  avec  les  privilèges  de  la 
Ville,  39,  4o. —  Ses  lettres,  en  date  du  4  septembre, 
annonçant  au  cardinal  de  Meudon  la  marche  favorable 
des  affaires  militaires,  et  insistant  néanmoins  pour  que 
l'on  continue  les  travaux  de  défense  de  Paris,  4i.  — 
Le  90  septembre,  il  fait  proclamer  le  traité  de  paix 
qu'il  a  conclu  avec  l'empereur  Charles-Quint,  49.  —  Ses 
lettres,  en  date  du  10  octobre,  accréditant  auprès  du 
Bureau  de  la  Ville  le  seigneur  de  Nantouillet,  prévôt  de 
Paris,  43.  —  Par  l'intermédiaire  de  ce  personnage,  il 
réclame  à  l'Assemblée  de  Ville ,  réunie  le  1 3  octobre , 
les  sommes  qui  lui  sont  dues,  43 ,  44.  —  Remontrances 
qui  lui  sont  présentées,  à  ce  sujet,  par  le  Bureau  de  la 
Ville,  44,  45. 

—  En  i545  :  lettres  patentes,  datées  du  19  février 
et  adressées  au  Prévôt  de  Paris,  par  lesquelles  ce  prince 
demande  aux  villes  closes  de  la  Prévôté  la  somme  de 
190,000  livres  tournois  jiour  subvenir  aux  frais  de  la 
guerre  d'Angleterre ,  47,  48,  49.  —  Ses  lettres  mis- 
sives, en  date  du  99  février,  adressées  au  Prévôt  de  Paris 
et  relatives  au  même  sujet,  49.  —  L'Assemblée  de 
Ville,  après  avoir  délibéré  sur  la  demandede  ce  prince, 
décide  qu'on  le  priera  de  réduire  le  chiffre  de  la  somme 
exigée,  5i.  —  Il  refuse  toute  réduction,  52.  —  Me- 
sures prises  par  la  Ville  pour  le  satisfaire,  54  h  58.  — 
Ses  lettres,  en  date  du  5  juillet,  accréditant  auprès  de 
la  Ville  le  sieur  de  Montchenu,  qui  insiste  pour  que  la 
somme  de  120,000  livres,  demandée  pour  les  frais  de 
la  guerre,  soit  promptement  levée,  58,  59.  —  Me- 
sures prises  par  la  Ville  pour  le  recouvrement  des 
19  0,000  livres  dues  à  ce  prince,  69,  60. 

— .  En  i546  :  ce  prince  veut  imposer  aux  villes  closes 
de  la  Prévôté  de  Paris  le  payement  d'une  nouvelle 
somme  de  90,000  livres  pour  la  solde  des  troupes, 
61.  —  Ses  lettres,  en  date  du  95  mars,  relatives  à  la 
demande  susmentionnée,  63.  — Ses  lettres,  en  date  du 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


333 


a4  juin,  recommandant  au  Bureau  de  ia  Ville  de  rece- 
voir honorablement  l'ambassadeur  du  roi  d'Angleterre, 
64. 
François  I".  En  1547:  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  5  jan- 
vier, délibère  sur  diverses  lettres  de  ce  prince  intéressant 
les  privilèges  municipaux,  67, 68,  69. —  Ses  lettres,  en 
date  du  19  février,  prescrivant  au  Bureau  de  la  Ville 
de  mettre  à  la  disposition  du  grand  maître  de  l'artil- 
lerie un  certain  nombre  d'hommes,  afin  de  garder  les 
pièces  de  canon  dont  on  doit  faire  l'essai  à  Montfaucon , 
70. — Ses  lettres,  en  date  du  i4  février,  invitant  le 
Bureau  de  la  Ville  à  donner  son  avis  sur  une  requête 
des  rôtisseurs ,  qui  prolestent  contre  le  monopole  des 
marchands  de  volailles,  70,  71.  —  Ses  lettres  patentes, 


en  date  du  5  février,  ordonnant  la  levée  d'une  somme 
de  90,000  livres  sur  les  villes  closes  de  la  Prévôté  de 
Paris,  73,  78,  74.  —  Ses  lettres  missives,  en  date 
du  13  février,  recommandant  au  lieutenant  civil  de  la 
Prévôté  de  procéder  immédiatement  à  la  répartition  et 
au  recouvrement  de  la  somme  susmentionnée,  74.  — 
L'Assemblée  de  Ville  décide  qu'on  lui  enverra  des  délé- 
gués afin  de  solliciter  la  réduction  des  tailles,  76.  — 
Le  Bureau  de  la  Ville  lui  donne  son  avis  sur  la  requête 
des  rôtisseurs,  76,  76.  —  Sa  mort,  77.  —  Le  Bureau 
de  la  Ville  est  invité  à  faire  ses  préparatifs  pour  les  ob- 
sèques de  ce  prince,  78,  79.  —  Mesures  prises  pour 
ses  obsèques,  80,  81,  82.  —  Ses  obsèques,  le  23  mai, 
86,  87,  88. 


G 


Gange  (Le  seigneur  de),  gentilhomme  de  la  maison  du 
Roi,  recommande  au  Bureau  de  la  Ville,  réuni  le 
1"  octobre  i55i,  de  commencer  les  préparatifs  de  la 
clôture  des  faubourgs  de  la  rive  gauche,  et  en  même 
temps  il  annonce  la  prochaine  arrivée  de  Gaspard  de 
Coligny,  gouverneur  de  Paris,  266. 

Gâtant  (Louis),  conseiller  au  Parlement,  prévôt  des  mar- 
chands (i546-i  548).  Actes  divers  datant  de  son  exer- 
cice, 66  à  i36. 

Gens  de  métier.  Recommandations  adressées  aux  maîtres 
jurés  de  leurs  corporations ,  en  avril  1 Ô49 ,  pour  l'entrée 
solennelle  de  Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis,  160. 

—  Choix  des  commandants  qui  doivent  diriger,  dans 
cette  solennité,  la  milice  formée  par  leurs  corporations, 
161.  —  Revue  de  cette  milice ,  le  1 4  juin  1649,  i63. 

—  Rang  de  leurs  diverses  compagnies  dans  le  cortège 
municipal,  lors  de  l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin 
1549;  nombre  d'hommes  que  contenait  chacune  de  ces 
compagnies,  i64,  i65. 

Geoffroy  (Guillaume),  marchand,  est  autorisé,  par  des 
lettres  patentes  en  date  du  94  novembre  i548,  à  remi- 
ser dans  Paris  le  charbon  qu'il  aura  préparé  dans  les 
bois  de  Ghevreuse,  i43,  i44. 

(jodefroy  (Henri),  échevin  (i542-i544).  Actes  divers 
datant  de  son  exercice,  21  à  35. 

Greffier  de  la  Ville.  Costume  et  rang  de  cet  oUicier  dans 
le  cortège  municipal  à  l'entrée  de  l'empereur  Charles- 
Quint,  le  1"  janvier  i54o,  8.  —  Dérision  relative  au 
costume  qu'il  doit  porter  à  l'entrée  du  roi  Henri  H,  81. 

—  Son  costume  à  l'entrée  du  Dauphin,  le  11  juin 
1549,  i63.  —  Son  costume  et  son  rang  à  l'entrée  de 
Henri  II,  le  16  du  même  mois,  166.  —  Son  costume 
à  l'entrée  de  Catherine  de  Médicis,  le  18  du  même 
mois,  179.  —  Son  rôle  dans  le  banquet  offert  parla 
Ville  à  Catherine  de  Médicis,  le  lendemain  de  son  en- 
trée, 181.  —  Démission,  mort  et  remplacement  d'un 
de  ces  ofliciers,  en  avril  1 559, 3oi  à  3o8.  —  F'ormedu 
serment  imposé  au  nouveau  titulaire,  3o8. 


Groslier,  trésorier,  autorise  l'exécution  de  certains  tra- 
vaux dans  le  Petit-Châtelet,  par  des  lettres  en  date  du 
16  février  i559,  995. 

Guet.  Lettres  missives  du  Roi  datées  du  3  avril  i55o,  et 
lettres  patentes  du  même  prince  en  date  du  29  janvier 
précédent,  concernant  la  réforme  de  ce  service,  3 02.  — 
Mémoire  relatif  à  la  réforme  projetée,  203  à  2o5. 
—  Avis  du  Bureau  de  la  Ville  sur  cette  réforme,  2o5 , 
ao6,  907. 

GuiLLART  (André),  sieur  du  Mortier,  prévôt  des  marchands, 
(1 542-1 544).  Actes  divers  datant  de  son  exercice,  21 
à  35. 

GoisE  (Claude  de  Lorraine,  duc  de),  père  du  duc 
d'Aumale,  remercie  le  Bureau  de  la  Ville  qui  a 
complimenté  la  princesse  de  Ferrare,  sa  bru,  lors  de 
l'entrée  de  cette  dame  à  Paris,  le  4  décembre  i548, 
i4o. 

GuYOT  (Claude),  élu  prévôt  des  marchands  le  16  août 
i548,  en  remplacement  de  Louis  Gayant,  i36. — 
Harangue  qu'il  adresse  au  roi  Henri  II,  le  18  no- 
vembre i548,  i38.  —  Il  harangue  la  princesse  de 
Ferrare,  lors  de  l'entrée  de  cette  dame  h  Paris,  le  4  dé- 
cembre i548,  i4o.  —  En  janvier  i549,  il  fait  une 
démarche  auprès  du  Roi  pour  obtenir  l'annulation  de 
la  nomination  de  Robert  de  Beauvais  comme  contrôleur 
général  des  deniers  communs,  i5o.  —  Harangue  qu'il 
adresse  à  Henri  II,  lors  de  l'entrée  solennelle  de  ce 
prince,  168.  —  Harangue  qu'il  adresse  h  Catherine  de 
Médicis,  lors  de  l'entrée  de  cette  princesse,  le  18  juin 
1549,  179,  180. —  Nouvelle  allocution  qu'il  adresse  à 
celte  princesse  en  lui  offrant  un  présent,  le  lendemain 
de  l'entrée,  i8i.  —  Le  4 du  mois  suivant,  il  harangue 
le  Roi  à  l'occasion  du  supplice  de  plusieurs  hérétiques, 
)85.  —  Il  est  élu  conseiller  de  Ville,  le  3  août  i549, 
en  remplacement  de  Jean  Tronson,  décédé,  188.  —  11 
harangue  les  délégués  des  cantons  suisses  lors  de  leur 
arrivée  à  Paris,  le  29  du  mois  suivant,  199,  198.  — 
Le  94  octobre,  il  complimente  le  Roi  à  l'occasion  des 


33d 


REGISTRES  DU  RUREAU 


succès  remportés  par  ce  prince  sur  les  Anglais,  194, 
1  ()5.  —  Il  justifie  l'adminislration  municipale  des  accu- 
sations portées  contre  elle  à  la  suite  de  la  diminution  de 
certaines  fermes,  286.  —  Eu  août  i55i,  il  est  chargé 
d'une  mission  auprès  du  Roi,  261.  —  Harangue  qu'il 
adresse  au  légat  Jérôme  'i'eralli,  lors  de  l'entrée  de  ce 
dignitaire,  le  i3  décembre  i55i,  275.  —  Chargé  par 


H 


Hacqdeville  (Nicole  de),  sieur  d'Attichi,  lieutenant  de  la 
Prévôté  dos  Marchands  et  conseiller  de  Ville,  se  démet 
de  la  première  de  ces  fonctions  en  faveur  de  Nicole  de 
Hacqueville,  son  fils,  21,  22. 

Hacqueville  (Nicole  dk),  fils,  nommé  lieutenant  de  la 
Prévôté  des  Marchands,  le  1 3  novembre  1 542 ,  en  rem- 
placement de  son  père,  démissionnaire,  91,22.  —  11 
est  proposé,  mais  sans  succès,  pour  succéder  à  son 
père  comme  conseiller  de  Ville,  22,  28.  —  Il  résigne 
ses  fonctions  de  lieutenant  de  la  Prévôté  en  faveur  de 
Thomas  de  Bragelongne,  2  4. 

Masse  parisienne.  Les  coffres  renfermant  les  sceaux  de  cette 
compagnie  sont  ouverts  par  l'ordre  du  Bureau  de  la 
Ville,  qui  fait  fabriquer  de  nouvelles  clés,  218. 

Hesnequin  (Oudart),  bourgeois,  élu  conseiller  de  Ville,  le 
4  septembre  iSig,  en  remplacement  de  Jean  Lelieur, 
décédé,  190. 

He\neqdin  (Simon),  greffier  des  présentations  au  Parle- 
ment, nommé  gouverneur  de  l'hôpital  des  Enfants- 
Rouges,  le  9  décembre  i55o,  282. 

Henri  11.  En  1547  :  le  Bureau  de  la  Ville  va  présenter  ses 
hommages  à  ce  prince,  lors  de  son  avènement,  77,  78. 
—  Ses  lettres  missives,  en  date  du  12  avril,  invitant  le 
Bureau  de  la  Ville  à  faire  les  préparatifs  nécessaires 
pour  les  obsèques  du  feu  roi  François  I",  80.  —  En 
mai,  l'Echevinage  lui  demande  la  confirmation  des 
privilèges  de  la  Ville,  83,  84. —  Recommandations 
adressées  de  sa  part  au  Bureau  de  la  Ville  et  concer- 
nant :  1°  la  concession  d'un  local  pour  la  fonte  des 
pièces  d'artillerie;  2°  le  détournement  des  égouts  qui 
passent  devant  le  parc  des  Tournelles,  84,  85.  —  Ses 
lettres,  en  date  du  5  mai,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  prendre  des  mesures  pour  les  obsèques  de  François  I", 
85.  —  Ses  lettres  patentes,  datées  du  19  avril,  annon- 
çant qu'il  réduit  de  moitié  la  somme  imposée  aux  villes 
closes  de  la  Prévôté  de  Paris  pour  la  solde  de  l'infante- 
rie, 88,  89,  90.  —  Ses  lettres,  en  date  du  11  juillet, 
invitant  la  Ville  à  loger  et  à  nourrir  les  bêtes  sauvages 
de  la  ménagerie  royale,  90.  —  Ses  lettres,  en  date  du 
16  juillet,  réitérant  l'invitation  ci-dessus  mentionnée, 
90,  91.  —  Ses  lettres,  datées  du  2 G  septembre,  an- 
nonçant le  rachat  des  fermes  du  pied  fourché  et  du 
huitième  du  vin  vendu  en  Grève,  98.  —  Remontrances 
adressées  aux  délégués  de  ce  prince  relativement  aux  con- 
ditions dans  lesquelles  il  voudrait  opérer  le  rachat,  94, 


l'Assemblée  municipale  de  demander  au  Roi  la  réduc- 
tion d'une  somme  imposée  à  la  Ville,  il  apporte  la 
réponse  de  ce  prince,  286.  —  Harangue  qu'il  adresse 
à  Gaspard  de  Coligny,  gouverneur  de  Paris,  lors  de  la 
réception  de  ce  fonctionnaire  à  l'Hôtel  de  Ville,  le  9  fé- 
vrier i552 ,  289.  —  Actes  divers  datant  de  sa  prévôté, 
187  à  821. 


95.  —  Décision  prise  par  l'Assemblée  de  Ville  relative- 
ment aux  conditions  du  rachat,  95,  96.  — Ses  lettres, 
en  date  du  5  novembre,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  prendre  des  mesures  pour  les  approvisionnements, 
97.  —  Ses  lettres,  en  date  du  17  octobre,  demandant 
qu'on  lui  fournisse  la  quantité  de  huit  cent  milliers  de 
salpêtre,  à  laquelle  la  Ville  devra  contribuer  pour  cin- 
quante milliers,  97,  98,  99.  —  Ses  lettres  adressées, 
sous  la  même  date  que  les  précédentes,  au  procu- 
reur chargé  des  affaires  de  l'artillerie,  et  relatives  au 
même  sujet,  99.  —  Son  édit  relatif  à  l'élection  du  Pré- 
vôt des  Marchands  et  des  Echevins  est  l'objet  d'une 
délibération  de  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  20  no- 
vembre, 100.  —  Ses  lettres,  en  date  du  7  décembre, 
invitant  les  membres  de  Bureau  à  conférer  avec  lui  sur 
diverses  affaires,  notamment  sur  les  droits  auxquels  la 
Ville  assujettit  le  sel  passant  sous  le  pont  de  Mantes, 
101.  —  Ses  lettres,  en  date  du  12  décembre,  concer- 
nant la  revente  des  fermes  et  les  droits  perçus  par  la 
Ville  sur  le  sel,  101,  102.  —  L'Assemblée  de  Ville, 
réunie  le  17  décembre,  délibère  sur  la  revente  des 
fermes  proposée  par  ce  prince,  102,  io3.  -:-  Remon- 
trances qui  lui  sont  adressées,  par  le  Bureau  de  la 
Ville,  relativement  aux  conditions  de  la  vente,  io3, 
io4.  —  Ses  lettres,  en  date  du  96  décembre,  annon- 
çant qu'il  accepte  les  offres  de  la  Ville  relatives  à  la 
vente  des  fermes,  io4.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date 
du  28  décembre,  demandant  aux  villes  closes  de  la 
Prévôté  de  Paris  la  somme  de  80,000  écus  pour  l'en- 
tretien de  l'armée,  109,  110.  —  Ses  lettres  missives, 
portant  la  même  date  que  ses  lettres  patentes,  et  rela- 
tives au  même  sujet,  110,  111. 
—  En  i548  :  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  a  jan- 
vier, décide  qu'on  adressera  des  remontrances  à  ce 
prince  relativement  aux  conditions  de  la  vente  des 
fermes,  io5,  106,  107.  —  Lettres,  en  date  du  9  jan- 
vier, j)ar  lesquelles  ce  jîrince  consulte  le  Bureau  de  la 
Ville  sur  l'opportunité  de  l'établissement  d'une  banque 
à  Paris,  107.  —  L'Assemblée  de  Ville  après  avoir  dé- 
libéré, les  3  et  10  février,  sur  les  lettres  de  ce  prince 
qui  demandent  la  somme  de  80,000  écus,  décide  qu'on 
lui  adressera  des  remontrances,  111,  119,  n3.  —  Il 
renouvelle  sa  demande  par  l'intermédiaire  de  son  pre- 
mier maître  d'hôtel ,  et  l'Assemblée  de  Ville ,  réunie  le 
1 2  mars ,  décide  qu'elle  avisera  aux  moyens  de  le  sa- 


DE  Lk  VILLE  DE  PARIS. 


335 


tisfaire,  ii3.  1 14.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date  du 
a 8  février,  ordonnant  la  levée  des  80,000  écus  qu'il  a 
précédemment  demandés  aux  villes  closes  de  la  Prévôté 
de  Paris,  ii5,  116,  117.  —  L'Assemblée  de  Ville, 
i-éunie  le  1 6  mai-s  pour  délibérer  sur  les  derniei's  ordres 
de  ce  prince,  décide  qu'on  lui  exposera  la  pauvreté  de  la 
population  et  l'impossibilité  de  le  satisfaire,  117,  1 18, 
119.  —  Ses  lettres,  en  date  du  ai  mars,  proposant 
l'échange  des  fermes  du  pied  fourché  et  du  huitième  de 
Grève,  119.  —  Ses  lettres,  en  date  du  a 9  mars,  ac- 
créditant de  nouveau  son  premier  maître  d'hôtel  auprès 
du  Bureau  de  la  Ville,  121.  —  L'Assemblée  de  Ville, 
réunie  le  6  avril,  décide  :  1°  qu'on  proposera  à  ce 
prince  de  lever  sur  les  anciennes  fermes  du  poisson  de 
mer,  du  bétail,  du  sel  et  du  vin,  les  80,000  écus  qu'il 
a  demandés;  a"  qu'on  acceptera  l'échange  de  ses  fermes, 
pourvu  que  les  rentiers  soient  assurés  du  payement, 
12a,  ia3. —  Ses  lettres,  en  date  du  la  avril,  invi- 
tant le  Bureau  de  la  Ville  à  lever  par  capitation  les 
80,000  écus  dont  il  a  besoin,  laS.  —  L'Assemblée  de 
Ville,  réunie  le  16  avril,  décide  qu'on  lui  adressera  des 
remontrances,  ia4,  laS.  —  Ses  lettres  patentes,  da- 
tées du  ao  avril,  portant  exemption  d'impôts  en  faveur 
de  Guillaume  Postel,  ia6,  137.  —  Il  ordonne  que  les 
80,000  écus  destinés  h  l'entretien  de  l'armée  soient 
levés,  moitié  par  capitation,  moitié  sur  les  fermes  de 
Ijétail  et  du  poisson  de  mer,  et  l'Assemblée  de  Ville  déli- 
bère sur  cette  affaire  lésa  et  4  mai,  197,  128,  199. 
—  Délibération ,  en  date  du  8  juin ,  sur  l'échange  des 
fermes  proposé  par  ce  prince,  lag.  —  Mode  de  levée 
proposé  par  l'Assemblée  de  Ville  pour  la  seconde  moitié 
des  80,000  écus  demandés  parce  prince,  i3i,  i3a. — 
Ses  lettres,  en  date  du  18  juillet,  invitant  le  Bureau  de 
la  Ville  à  prêter  main-forte  aux  officiers  royaux  pour  la 
répression  des  désordres  qui  ont  eu  lieu  au  faubourg 
Saint-Germain,  t3a,  i33.  —  On  délibère  de  nouveau 
sur  les  moyens  d'obtenir  les  4o,ooo  écus  exigés  par  ce 
prince,  et  le  Bureau  de  la  Ville  décide  qu'on  lui  deman- 
dera les  lettres  nécessaires  pour  lever  cette  somme  sur 
les  draps  et  la  soie,  i34,  i35.  —  Ses  lettres,  en  date 
du  8  septembre,  annonçant  son  prochain  retour  à  Paris 
et  la  mission  dont  il  charge  le  connétable  Anne  de 
Montmorency,  137.  —  Le  18  novembre,  il  reçoit  à 
Saint-Germain-eu-Laye  les  salutations  du  Bureau  de 
la  Ville,  i38.  —  Il  recommande  au  Bureau  de  la  Ville 
de  préparer  une  réception  honorable  à  la  princesse  de 
Ferrare,  i38,  i3(j.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date  du 
ai  novembre,  autorisant  Guillaume  Geoffroy  à  remiser 
dans  Paris  le  charbon  qu'il  aura  préparé  dans  les  bois 
de  Chevreuse,  i43,  i44. 
Hekri  II.  En  tSIxçf  :  ses  lettres  du  a  janvier,  invitant  le 
Bureau  de  la  Ville  h  assister  au  replacement  des  corps 
saints  dans  l'église  de  Saint-Denis,  i45.  —  Le  8  du 
même  mois,  il  assiste  h  la  cérémonie  susmentionnée, 
)45,  i46. —  Démarche  tentée  auprès  de  ce  prince 


pour  qu'il  annule  la  nomination  de  Robert  de  Beauvais 
comme  contrôleur  général  des  deniers  communs  de  la 
Ville,  i5o.  —  Naissance  de  son  fils  Louis  de  France, 
dans  la  nuit  du  a  au  3  février,  1 5 1 .  —  Mesui'es  prises 
pour  son  entrée  solennelle,  i53,  i54,  i55,  i58  à 
i64.  —  Son  entrée  solennelle,  le  16  juin  1649  :  rela- 
tion détaillée  de  cette  cérémonie,  i64  à  179.  —  Pré- 
sent qui  lui  est  offert  par  la  Ville ,  le  20  du  même  mois, 
189,  183.  —  Le  93  du  même  mois,  il  assiste  au  feu 
de  la  Sainl-Jean,  i83,  i84.  —  Le  4  du  mois  suivant, 
il  assiste  à  une  procession  suivie  du  suppUce  de  plu- 
sieurs hérétiques,  i84,  i85.  —  Il  offre  à  la  Ville  les 
revenus  de  plusieurs  de  ses  fermes  en  échange  d'une 
somme  de  260,000  livres  tournois,  et  cette  proposition 
est  acceptée,  186,  187.  —  Ses  lettres,  en  date  du 
96  août,  annonçant  la  prise  de  deux  places  fortes  du 
Boulonnais  et  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  remercier 
le  Ciel  par  une  procession  générale,  189.  —  Ses  lettres, 
en  date  du  a  a  septembre,  recommandant  au  Bureau 
de  la  Ville  de  préparer  une  récej)tion  honorable  aux  dé- 
légués des  cantons  suisses,  191,  19a.  —  Le  94  oc- 
tobre, il  est  complimenté  par  le  Prévôt  des  Marchands, 
à  l'occasion  des  succès  qu'il  vient  de  remporter  sur  les 
Anglais,  194,  198.  —  En  novembre  1649,  il  invitele 
Bureau  de  la  Ville  à  assister  aux  obsèques  de  la  comtesse 
de  Nevers,  et  recommande  de  faire  réparer  les  quais  de 
la  rive  gauche,  196. —  Décision  municipale  portant 
qu'on  demandera  à  ce  prince  la  restitution  de  l'artillerie 
prêtée  à  son  prédécesseur,  1 96. 

En  i5.5o  :  en  janvier,  ce  prince  demande  aux  villes 

closes  de  la  Prévôté  de  Paris  la  somme  de  60,000  livres 
tournois,  196.  —  Délibération  de  l'Assemblée  de  Ville, 
en  date  du  25  janvier,  sur  la  demande  de  ce  prince, 
196,  197.  —  Ses  lettres,  en  date  du  3  février,  deman- 
dant au  Bureau  de  la  Vdle  la  concession  d'une  prise 
d'eau  en  faveur  du  maréchal  de  Saint-André,  197.  — 
Ses  lettres,  datées  du  10  février,  demandant  une  con- 
cession analogue  en  faveur  de  la  duchesse  de  Valenli- 
nois,  198.  —  Ses  lettres,  en  date  du  19  mars,  pres- 
crivant les  mesures  propres  à  empêcher  les  fraudes 
commises  parles  changeurs  dans  leurs  opérations,  199. 

—  Ses  lettres,  en  date  du  9  mars,  invitant  le  Bureau 
de  la  Ville  5  assister  aux  obsèques  de  Marguerite  d'An- 
goulême,  reine  de  Navarre,  900.  —  Ses  lettres,  en 
date  du  17  mars,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  faire 
publier  le  traité  de  paix  conclu  entre  la  France  et  l'An- 
gleterre et  à  préparer  des  réjouissances  publiques ,  a  0 1 . 

—  Ses  lettres  missives  du  1 3  avril  et  ses  lettres  patentes 
du  a  9  janvier,  demandant  l'avis  du  Bureau  de  la  Ville 
sur  une  réforme  projetée  dans  l'organisation  du  guet, 
909.  —  Extrait  de  son  ordonnance  du  i4  janvier  sur 
les  monnaies,  907,  908.  —  Il  crée  par  un  édit  un 
office  d'assesseur  royal  auprès  du  Bureau  de  la  Ville, 
qui  proteste  contre  cette  décision,  ao8,  309,  a  10.  — 
Ses  lettres,  en  date  du  a 6  avril ,  annonçant  que  Bon- 


336 


REGISTRES  DU  RUREAU 


logne  est  rendue  à  la  France ,  et  invitant  le  Bureau  de 
la  Ville  h  remercier  le  Ciel  par  inie  procession  générale, 
210.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date  dn  i3  avril,  au- 
torisant l'ouverture  du  pont-levis  de  la  porte  de  Nesle, 
911,  913.  —  Ses  lettres,  datées  du  6  juin,  relatives  à 
la  conversion  de  la  monnaie  de  biilon  en  espèces  de  bon 
aloi,  919,  91 3.  —  Il  demande  à  la  Ville  un  prêt  de 
180,000  livres  tournois,  et  l'Assemblée  municipale 
consacre  deux  délibérations  h  l'examen  de  cette  affaire, 
9i4,  91 5.  —  Réjouissances  publiques  à  l'occasion  de 
la  naissance  de  son  troisième  fils,  le  27  juin,  ai^. — 
Ses  lettres,  en  date  du  1"  août,  enjoignant  au  Prévôt 
des  Marchands  et  aux  Echevins  de  tenir  la  main  à  ce 
que  le  contrôleur  Robert  de  Beauvais  ne  touche  aucun 
salaire  sur  les  deniers  de  la  Ville,  917.  —  Il  invite  le 
Bureau  de  la  Ville  à  détourner  le  cours  des  égouts, 
918,919.  —  ''  recommande  au  Bureau  de  la  Ville  la 
clôture  des  faubourgs  de  la  rive  gauche,  la  construction 
d'un  pont  entre  le  Louvre  et  la  porte  de  Nesle,  et  le 
creusement  d'un  port  dans  cette  dernière  région  ;  mais 
le  Prévôt  des  Marchands  présente  diverses  objections 
contre  ces  projets,  919,  290,  221.  —  Ses  lettres  pa- 
tentes, en  date  du  8  septembre,  relatives  à  la  clôture 
des  faubourgs,  999,  993.  — Ses  lettres,  en  date  du 
9  septembre,  recommandant  au  Prévôt  de  Paris  de 
s'entendre  avec  le  Bureau  de  la  Ville  pour  l'établis- 
sement d'un  bac ,  dont  les  revenus  seraient  employés 
à  la  clôture  des  faubourgs,  9  23  ,  2 ai.  —  Ses  lettres, 
en  date  du  9  septembre,  invitant  le  Prévôt  de  Paris  à 
consulter  le  Bureau  de  la  Ville  pour  le  recouvrement 
des  fonds  nécessaires  à  la  clôture  des  faubourgs,  9 2/1. 

—  Ses  lettres,  en  date  du  9  septembre,  prescrivant 
au  Bureau  de  la  Ville  de  veiller  à  ce  que  les  Com- 
missaires et  les  Quarteniers  soient  convenablement 
répartis  dans  les  quartiers  et  s'acquittent  exactement  de 
leurs  fonctions,  22/1,  226.  —  Ses  letti-es,  en  date  du 
9  septembre,  invitant  Philibert  Delorme,  son  architecte, 
à  faire  les  études  nécessaires  pour  le  déversement  des 
égouts  dans  la  Seine,  226.  —  Ses  lettres  patentes,  da- 
tées de  septembre ,  nommant  Antoine  du  Belloy,  capi- 
taine des  archers ,  des  arbalétriers  et  des  hacquebutiers 
de  la  Ville,  229,  23o,  aSi.  —  Ses  lettres,  en  date  du 
27  décembre,  demandant  à  l'Echevinage  parisien  des 
explications  sur  la  diminution  de  certaines  fermes ,  2  36. 

—  Ces  explications  lui  sont  fournies  par  le  Prévôt  des 
Marchands,  936.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date  du 

90  août,  autorisant  trois  marchands  h  faire  flotter  leur 
bois  sur  les  affluents  de  la  Seine,  237,  238. 

Henri  II.  En  i55i  :  ses  lettres  missives,   en   date   du 

91  mars,  recommandant  aux  Echevins  les  études  néces- 
saires pour  assurer  la  navigabilité  de  la  Marne,  de  l'Oise 
et  de  la  Biaise,  262.  —  Ses  lettres  patentes,  en  date  du 
18  janvier,  autorisant  le  Prévôt  des  Marchands  à  visiter, 
dans  le  but  susmentionné,  la  Marne,  l'Oise  et  la  Biaise, 
3^9,  243.  —  Par  des  lettres  en  date  du  9  mai,  il  de- 


mande à  la  Ville  les  fonds  qui  lui  sont  nécessaires,  en 
offrant  pour  garantie  les  revenus  de  quelques-unes  de 
ses  fermes ,  2/16,  2/17.  —  Ses  lettres ,  en  date  du  9  mai , 
priant  le  Bureau  de  la  Ville  de  s'entendre  avec  les  mar- 
guilliers  de  Saint-Eustache,  pour  la  cession  d'un  mou- 
lin qui  leur  appartient  et  oîi  il  voudrait  établir  un  ate- 
lier monétaire,  9^7,  268.  —  Le  i5  mai,  l'Assemblée 
de  Ville  délibère  sur  la  demande  de  fonds  qui  lui  a  été 
adressée  par  ce  prince,  et  lui  accorde  2^0,000  livres 
tournois,  dont  le  remboursement  doit  être  garanti  par 
une  rente  au  denier  douze  sur  les  fermes  royales,  268, 
2^9.  —  Ses  lettres,  en  date  du  9  mai,  recommandant 
au  Bureau  de  la  Ville  de  faire  une  réception  honorable 
au  marquis  de  Northan)pton ,  ambassadeur  d'Angleterre, 
ùli^  el  Errala.  —  Ses  lettres,  en  date  du  1 5  juillet, 
invitant  la  Bureau  de  la  Ville  à  saluer  de  nouveau  le 
marquis  de  Northampton,  lors  du  retour  de  ce  diplo- 
mate à  Paris,  2  53.  —  Il  demande  à  la  Ville,  par  l'or- 
gane du  cardinal  de  Lorraine,  un  prêt  de  3oo,oooécus, 
953,  954,  955.  —  Ses  lettres,  en  date  du  11  août, 
concernant  le  prêt  de  3oo, 000  écus  qu'il  a  demandé, 
9  55.  —  L'Assemblée  municipale  délibère  sur  sa  de- 
mande le  i3  août,  et,  le  même  jour,  le  Bureau  de  la 
Ville  lui  écrit  qu'on  ne  poura  immédiatement  le  satis- 
faire, 956,  267,  258.  —  Par  des  lettres  en  date  du 
17  août,  le  Bureau  de  la  Ville  lui  demande  quelles  sont 
ses  intentions  relativement  à  la  prestation  de  serment 
des  Echevins  nouvellement  élus,  259,  960.  —  Il  or- 
donne que  les  nouveaux  Echevins  prêtent  serment  entre 
les  mains  du  Premier  Président  du  Parlement,  961.  — 
Ses  lettres,  en  date  du  3  septembre,  invitant  le  Bureau 
de  la  Ville  à  se  transporter  dans  les  faubourgs  de  la  rive 
gauche  avec  Jean  Porlinaris ,  auteur  d'un  projet  de  clô- 
ture de  ces  mêmes  faubourgs ,  903.  —  Le  1 8  novembre , 
il  assiste  à  une  procession  générale,  968.  —  Par  des 
lettres  en  date  du  96  décembre,  il  propose  à  la  Ville  les 
revenus  de  ses  greniers  à  sel  dans  la  généralité  d'Outre- 
Seine  et  Yonne,  en  échange  des  rentes  constiluées  sur 
les  fermes  de  la  banlieue,  276,  277. 
—  En  i552  :  délibération,  en  date  du  4  janvier,  sur 
l'échange  proposé  dans  les  lettres  ci-dessus  mentionnées, 
277. —  Lettres  patentes,  en  date  du  8  janvier,  par 
lesquelles  ce  prince  déclare  qu'il  se  voit  contraint  de 
lever  sur  les  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris,  pour 
la  solde  de  5o,ooo  hommes  pendant  quatre  mois, 
la  somme  de  1,200,000  livres,  à  laquelle  Paris  contri- 
buera pour  180,000  livres,  981  h  984.  —  Délibéra- 
tion, en  date  du  96  janvier,  portant  qu'on  demandera 
à  ce  prince  une  réduction  de  la  part  contributive  impo- 
sée à  la  Ville,  2  85,  286.  —  Il  refuse  de  réduire  le 
chiffre  de  1 80,000  livres  imposé  par  ses  lettres  patentes , 
mais  il  autorise  la  Ville  à  lever  celte  somme  sur  l'aide 
du  vin  entrante  Paris  ou  en  sortant,  286.  —  L'Assem- 
blée municipale ,  réunie  le  9  février,  prend  connaissance 
des  lettres,   datées   du    9  septembre  précédent,    par 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


337 


lesquelles  ce  prince  nomme  Gaspard  de  Goligny  gou- 
verneur de  Paris,  287,  288.  —  L'Assemblée  munici- 
pale prend  des  mesures  pour  lui  fournir  la  somme  de 
180,000  livres  qu'il  a  demandées,  290,  291.  — Ses 
lettres,  en  date  du  99  janvier,  autorisant  le  Bureau  de 
la  Ville  à  lever  les  180,000  livres  sur  les  habitants, 
291,  9 9Q.  —  Procession  ordonnée  par  ce  prince,  à 
l'occasion  de  ses  victoires ,  3 1 9  ,  3 1 3.  —  Ses  lettres ,  en 
date  du  19 août,  confirmant  l'élection  du  Christophe  de 
Thou  comme  prévôt  des  marchands,  Sao. 

Henri  VIII  ,  roi  d'Angleterre.  Sa  mort;  son  service  funèbre , 
célébré  à  Paris,  le  ai  mars  iSiy,  117  (note  1). 

Hôtel  de  Ville.  Déhbération,  en  date  du  9  juillet  i54i, 
|)ortanl  qu'on  représentera  au  Roi  les  inconvénients 
de  la  suspension  des  travaux  de  cet  édifice,  sus- 
pension qui  deviendrait  inévitable  si  l'on  accordait  à  ce 
prince  une  somme  considérable  qu'il  demande,  i4.  — 
Décision  municipale,  en  date  du  même  jour,  portant 
que  la  moitié  des  ouvriers  travaillant  à  l'édifice  seront 
congédiés,  i/i,  i5.  —  En  i.54a,  le  Roi  cède  huit  ar- 


pents de  bois  de  haute  futaie  pour  la  construction  de 
l'édifice,  29.  —  Décision  municipale,  en  date  du 
i3  août  i55i,  portant  que  la  somme  de  92  livres, 
i3  sous,  16  deniers,  provenant  d'une  confiscation, 
sera  consacrée  à  la  décoration  de  l'édifice,  953,  254. 
—  Décision  municipale ,  en  date  du  1 4  novembre  1 5  5 1 , 
portant  :  1°  qu'on  abattra  les  charpentes  de  l'ancien 
bâtiment  qui  menacent  ruine,  et  qu'avec  les  bois  pro- 
venant de  la  démolition  des  maisons  du  Petit-Pont  on 
construira  un  escalier  donnant  accès  au  nouvel  édifice; 
9°  qu'on  transférera  dans  les  étages  supérieurs  du  nou- 
vel édifice  les  armes  et  les  munitions  remisées  dans  l'an- 
cien, 967,  268. 
HÔTEL-DiEu.  Les  gouverneurs  de  cet  établissement  ayant 
proposé  d'installer  un  sanitat  dans  le  voisinage  du 
Petit-Pont,  l'Assemblée  de  Ville  s'y  refuse,  i3i.  — 
Requête  par  laquelle  les  administrateurs  de  cet  établis- 
sement prient  le  Parlement  de  surseoir  à  la  reconstruc- 
tion des  maisons  du  Petit-Pont  projetée  par  le  Bureau 
delà  Ville,  343,  344. 


Imposition  foraine.  Protestations  des  marchands  parisiens 
contre  l'édit  qui  change  le  mode  de  perception  de 
cette  contribution ,  1 3.  —  Les  marchands  sont  consultés 


par  le  Bureau  de  la  ViUe  sur  les  remontrances  qu'on 
doit  adresser  au  Roi  relativement  à  ce  même  édit, 
i3,  i4. 


Larchbr,  proviseur  du  collège  de  Lisieux,  est  invité  par 
le  Bureau  de  la  Ville  à  résister  aux  défenses  qui  lui 
ont  été  adressées  par  les  religieux  de  Sainte-Geneviève , 

IjArcher  (Guillaume),  admis  comme  conseiller  de  Ville,  le 
16  août  i543,  en  remplacement  de  Gervais  Larcher, 
son  père,  démissionnaire,  26. 

La  Rochepot  (François  de  Montmorency,  seigneur  de), 
gouverneur  de  Paris,  lieutenant  général  par  intérim  en 
Picardie.  Ses  lettres,  en  date  du  99  novembre  1 548, 
accréditant  auprès  du  Bureau  de  la  Ville  le  sieur  des 
Essarts,  lieutenant  de  l'artillerie  en  Picardie,  i49.  — 
Par  l'intermédiaire  de  ce  dernier  personnage,  il  propose 
au  Bureau  de  la  Ville  l'essai  de  la  tourbe  comme  com- 
bustible, i42.  —  Démarche  fuite  auprès  de  lui  pour  le 
maintien  des  privilèges  de  la  Ville,  compromis  par  la 
nomination  d'un  contrôleur  général  des  deniers  com- 
muns, i5i. 

Le  GiRiER  (Mcole),  échevin  (1547-1649).  Actes  divers 
datant  de  son  exercice,  98  à  188. 

Lecomte  (Antoine),  échevin  (i539-i54i),  s'entend  avec 
la  connétable  de  Montmorency  pour  la  réception  de 
l'empereur  (Charles-Quint,  9.  —  Élu  conseiller  de  Ville 
le  98  août  i54o,  en  remplacement  de  feu  Guillaume 
Budé,  11,  12. —  Il  est  chargé  jwr  l'Assemblée  de  ville, 
réunie  le  21  octobre  i54o,  de  présenter  des  remon- 


trances au  Roi,  1.2.  —  Actes  divers  datant  de  son  éche- 
vinage,  1  à  16. 

Leconte  (Charles),  maître  des  œuvres  de  charpenterie , 
conclut  un  marché  avec  la  Ville  pour  la  construction 
des  lices  et  des  ouvrages  décoratifs,  loi-s  de  l'entrée  de 
Henri  H  et  de  Catherine  de  Médicis,  169.  —  Il  propose 
un  local  pour  remiser  l'artillerie  de  la  Ville,  94 1 ,  949. 
—  Il  accompagne  le  Prévôt  des  Marchands  dans  la  vi- 
site de  la  Marne,  de  l'Oise  et  de  la  Biaise,  opérée  par 
ce  magistrat,  943.  —  La  proposition  qu'il  a  faite  d'un 
local  pour  remiser  l'artillerie  de  la  Ville,  est  acceptée 
par  l'Assemblée  municipale,  95i,  969.  —  Il  assiste  à 
la  visite  du  moulin  de  la  Gourdine,  262.  —  Il  procède, 
avec  un  maçon  juré,  au  toisé  du  quai  nouvellement 
construit  à  partir  de  l'arche  Beaufilz,  96G. 

Legras  (Guillaume),  échevin  (i54o-i549).  Actes  divers 
datant  de  son  exercice,  11  à  21. 

LEJAY(Jean),  échevin  (i55o-i552).  Actes  divers  datant 
de  son  exercice,  918  à  32 1. 

Lelieor  (Jean),  admis  comme  conseiller  de  Ville,  le  6  mai 
1547,  en  remplacement  de  Robert  Lelieur,  son  père, 
démissionnaire,  82,  83.  —  Il  prêle  serment  le  même 
jour,  83.  —  11  meurt ,  après  avoir  été  élu  échevin,  mais 
sans  avoir  prêté  serment,  et,  par  suite,  le  Bureau  de  la 
Ville  refuse  d'assister  en  corps  à  ses  obsèques,  1 89 ,  1 90. 

Lelièvre  (Antoine),  marchand,  admis  comme  conseiller  de 

43 


mnimiiB  katiouili. 


338 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Ville,  le  Qa  décembre  i548,  en  remplacement  de 
Claude  Lelièvre,  son  père,  i4û. 

Lblièvrb  (Claude),  conseiller  de  Ville,  est  chargé  par 
l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  ai  octobre  i5^o,de  pré- 
senter des  remontrances  au  Roi,  19.  —  Le  92  décem- 
bre 1 5  48,  il  résigne  ses  fondions  de  conseiller  de  Ville 
en  faveur  de  son  fils,  i46. 

Le  Maçon  (Germain),  trésorier  de  Vendôme,  s'oppose  à 
la  nomination  de  Regnauld  Bachelier  comme  grellierde 
la  Ville ,  et  voit  ses  prétentions  repoussées  par  les  avo- 
cats du  Conseil ,  3 1 1 ,  3 1 2. 

Le  Lorrain  (Thomas) ,  élu  échevin  le  1 6  août  1 552 ,  prête 
serment  en  cette  qualité,  le  ao  du  même  mois,  821. 

Lésigky  (Charles  de  Pierrevive,  seigneur  de)  ,  maître  d'hô- 
tel de  Henri  II ,  invite  le  Bureau  de  la  Ville  h  hâter  les 
préparatifs  faits  pour  l'entrée  solennelle  de  ce  prince, 
16a.  —  Il  invite  le  Bureau  de  la  Ville,  de  la  part  du 
Roi,  à  assister  aux  obsèques  de  la  comtesse  de  Nevers, 
195. 

Lettres.  En  lôSg:  26  décembre,  du  Roi,  invitant  le  Bu- 
reau de  la  Ville  à  prendre  des  mesures  pour  la  réception 
du  Légat,  6. 

En  i543:  8  janvier,  du  président  de  Montholon, 

relatives  aux  protestations  des  notaires  contre  l'édit  qui 
crée  de  nouveaux  tabellions,  ai. 

En  i544  :  aS  février,  du  Roi,  annonçant  à  la  Ville 

qu'il  a  chargé  de  ses  instructions  le  Prévôt  des  mar- 
chands, ag.  —  21  juillet,  du  Roi,  accréditant  auprès 
du  Bureau  de  la  Ville  le  sieur  de  Saint-Ciergue,  lieu- 
tenant de  ce  prince  en  Touraine,  3/i.  —  21  juillet,  du 
Roi,  concernant  le  même  sujet,  34,  35.  —  20  juillet, 
du  Roi,  invitant  le  cardinal  de  Meudon  à  exposer,  de- 
vant l'Assemblée  de  Ville,  les  intentions  de  ce  prince 
relatives  h  la  solde  des  troupes  et  aux  travaux  de  dé- 
fense de  Paris,  35. 

En  i545:  la  février,  du  Roi,  adressées  au  Prévôt 

de  Paris  et  demandant  aux  villes  closes  de  la  Prévôté  la 
somme  de  120,000  livres  tournois  pour  subvenir  aux 
frais  de  la  guerre  d'Angleterre,  iy,  48,  49.  —  aa  fé- 
vrier, du  Roi,  adressées  au  Prévôt  de  Paris  et  relatives 
au  même  sujet,  49.  —  5  juillet,  du  Roi,  accréditant  le 
sieur  de  Montchenu  auprès  de  l'Assemblée  de  Ville,  et 
insistant  sur  le  besoin  urgent  des  190,000  livres  de- 
mandées précédemment,  58. 

En  i546:  25  mars,  du  Roi,  demandant  à  la  Ville  la 

somme  de  90,000  livres,  pour  la  solde  des  troupes,  63. 
—  24  juin,  du  Roi,  accréditant  auprès  de  l'Assemblée 
de  Ville  le  seigneur  de  Morette,  qui  est  chargé  de  rece- 
voir l'ambassadeur  d'Angleterre,  64. 

En  1547:  12  février,  du  Roi,  prescrivant  au  Bureau 

de  la  Ville  de  mettre  à  la  disposition  du  grand  maître  de 
l'artillerie  un  certain  nombre  d'hommes ,  afin  de  garder 
les  pièces  de  canon  dont  on  doit  faire  l'essai  à  Monlfau- 
con,  70.  —  i4  février,  du  Roi,  invitant  le  Bureau  de 
la  Ville  à  donner  son  avis  sur  une  requête  des  rôtisseurs, 


qui  protestent  contre  le  monopole  des  marchands  de 
volailles,  70,  71.  —  5  février,  du  Roi,  annonçant  la 
levée  de  90,000  livres  sur  les  villes  closes  de  la  Prévôté 
de  Paris,  72,  78,  74.  —  19  février,  du  Roi,  recom- 
mandant au  lieutenant  civil  de  la  Prévôté  de  procéder 
immédiatement  à  la  répartition  et  au  recouvrement  de 
la  somme  susmentionnée,  74.  —  12  avril,  du  roi 
Henri  II,  recommandant  au  Bureau  de  la  Ville  de  faire 
des  préparatifs  pour  son  entrée  solennelle  et  pour  les 
obsèques  de  François  l",  80.  —  12  avril,  du  connéta- 
ble de  Montmorency,  adressées  au  Bureau  de  la  Ville  et 
relatives  aux  mêmes  sujets,  80.  —  5  mai,  du  Roi, 
concernant  les  obsèques  de  son  père,  85.  — 'ta  avril, 
du  Roi,  annonçant  qu'il  réduit  de  moitié  la  somme  im- 
posée aux  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris  pour  la 
solde  de  l'infanterie,  88,  89,90. —  11  juillet,  du  Roi, 
invitant  la  Ville  à  loger  et  à  nourrir  les  bêtes  sauvages 
de  la  ménagerie  royale,  90.  —  16  juillet,  du  Roi,  réi- 
térant l'invitation  susmentionnée,  90,  91.  —  96  sep- 
tembre ,  du  Roi ,  annonçant  le  rachat  des  fermes  du  pied 
fourché  et  du  huitième  du  vin  vendu  en  Grève,  98.  — 
5  novembre,  du  Roi,  invitant  le  Rureau  de  la  Ville  à 
prendre  des  mesures  pour  les  approvisionnements  de 
denrées  alimentaires,  97.  —  17  octobre,  du  Roi,  de- 
mandant qu'on  lui  fournisse  la  quantité  de  huit  cents 
milliers  de  salpêtre,  à  laquelle  la  Ville  devra  contribuer 
pour  cinquante  milliers,  97,  98,  99.  —  17  octobre, 
du  Roi,  adressées  au  procureur  des  affaires  de  l'artille- 
rie et  relatives  au  même  sujet  que  les  précédentes,  99. 
—  7  décembre,  du  Roi,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  conférer  avec  lui  sur  diverses  affaires,  101.  —  16  dé- 
cembre, du  Roi,  concernant  la  revente  des  fermes  du 
pied  fourché  et  du  huitième,  et  les  titres  en  vertu  des- 
quels la  Ville  perçoit  un  droit  sur  le  sel  passant  pai' 
Mantes ,  101,  loa.  —  96  décembre,  du  Roi,  annonçant 
que  ce  prince  accepte  les  offres  faites  par  la  Ville  relati- 
vement à  la  vente  des  fermes  du  pied  fourché  et  du 
huitième,  io4.  —  a8  décembre,  du  Roi,  demandant 
aux  villes  closes  de  la  Prévôté  de  Paris  la  somme  de 
80,000  écus  pour  l'entretien  de  l'armée  109,  110.  — 
28  décembre,  du  Roi,  relatives  au  même  sujet,  110, 
111. 

En  i548  :  16  janvier,  du  Roi,  annonçant  que  des 

particuliers  proposent  de  fonder  une  banque  à  Paris . 
1 07.  —  29  février,  du  Roi , accréditant  auprès  du  Bureau 
de  la  Ville  le  sieur  de  Mandosse,  premier  maître  d'hôtel 
de  ce  prince,  1 13, 1 14.  —  a  8  février,  du  Roi,  ordonnant 
la  levée  de  la  somme  de  80,000  écus  précédemment 
demandée  par  ce  prince ,115,116,117.  —  ai  mars . 
du  Roi,  proposant  à  la  Ville  l'échange  des  fermes  du 
pied  fourché  et  du  huitième  de  Grève,  119.  —  a  9  mars, 
du  Roi,  accréditant  de  nouveau  le  sieur  de  Mandosse 
auprès  du  Bureau  de  la  Ville,  lai.  —  12  avril,  du 
Roi ,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  lever  par  capita- 
tion  les  80,000  écus  destinés  à  l'entretien  de  l'armée, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


339 


12  3.  —  90  avril,  du  Roi,  portant  exemption  d'impôts 
en  faveur  de  Guillaume  Postel ,  136,197.  —  *^  juillet , 
du  Roi,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  prêter  main- 
forte  aux  officiers  royaux  pour  la  répression  des  désor- 
dres qui  ont  eu  lieu  au  faubourg  Saint-Germain,  189, 
i33.  —  8  septembre,  du  Roi,  annonçant  le  prochain 
retour  de  ce  prince  à  Paris  et  la  mission  dont  il  a  charge' 
le  connétable  Anne  de  Montmorency,  187.  —  99  no- 
vembre, du  seigneur  de  la  Rochepot,  accréditant  auprès 
du  Bureau  de  la  Ville  le  sieur  des  Essarls,  lieulenantde 
l'artillerie  en  Picardie,  lig.  —  9  4  novembre,  du  Roi, 
autorisant  Guillaume  Geoffroy,  marchand,  à  remiser 
dans  Paris  le  charbon  qu'il  aura  préparé  dans  les  bois 
de  Chevreuse,  i43,  i44. 

Lettres.  En  lôig  :  a  janvier,  du  Roi,  invitant  le  Bureau 
de  la  Ville  à  assister  au  replacement  des  corps  saints  dans 
l'église  de  Saint-Denis,  i4.5.  —  3  février,  du  conné- 
table Anne  de  Montmorency ,  annonçant  la  naissance  de 
Louis  de  France,  fils  de  Henri  II,  et  recommandant  au 
Bureau  de  la  Ville  de  préparer  des  réjouissances  pu- 
bliques à  l'occasion  de  cet  événement,  1 5 1 .  —  1 9  juillet, 
du  connétable  de  Montmorency,  mandant  le  Prévôt 
des  Marchands  et  deux  Échevins,  i85.  —  96  août,  du 
Roi,  annonçant  la  prise  de  deux  places  fortes  du  Boulon- 
nais, et  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  remercier  le  Ciel 
par  une  procession  générale,  189.  —  92  septembre, 
du  Roi ,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  préparer  une 
réception  honorable  aux  délégués  des  cantons  suisses, 
191,  199. 

En  i55o:  3  février,  du  Roi,  demandant  au  Bureau 

de  la  Ville  la  concession  d'une  prise  d'eau  en  faveur  du 
maréchal  de  Saint-André,  197.  —  10  février,  du  Roi, 
demandant  une  concession  analogue  en  faveur  de  la  du- 
chesse de  Valentinois,  198.  —  19  mars,  du  Roi,  pres- 
crivant des  mesures  propres  à  empêcher  les  fraudes 
commises  par  les  changeurs  dans  leurs  opérations,  199. 
—  9  mars,  du  Roi,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à 
assister  aux  obsèques  de  Marguerite  d'Angoulême,  reine 
de  Navarre,  200.  —  97  mars,  du  Roi,  invitant  le  Bu- 
reau de  la  Ville  à  publier  le  traité  de  paix  conclu  entre 
la  France  et  l'Angleterre,  et  à  préparer  des  réjouissances 
publiques,  901.  —  i3  avril,  du  Roi,  demandant  l'avis 
du  Bureau  de  la  Ville  sur  une  réforme  projetée  dans 
l'organisation  du  guet,  209.  —  99  janvier,  du  Roi, 
relatives  au  même  sujet,  909.  —  96  avril,  du  Roi,  an- 
nonçant fjue  Boulogne  est  rendue  à  la  France,  et  invi- 
tant le  Bureau  de  la  Ville  à  remercier  le  Ciel  par  une 
procession  générale,  910.  —  i3  avril, du  Roi,  autori- 
sant l'ouverture  du  pont-lcvis  de  la  porte  de  Nesle,  211, 
9  12.  —  G  juin,  du  Roi,  relatives  à  la  conversion  de  la 
monnaie  de  billon  en  bonnes  espèces,  912,  91 3.  — 
1"  août,  du  Roi,  enjoignant  au  Prévôt  des  Marchands 
et  aux  Echevins  de  tenir  la  main  à  ce  que  le  contrôleur 
Robert  de  Beauvais  ne  touche  aucun  salaire  sur  les  de- 
niers de  la  Ville,  217.  —  7  septembre,  du  connétable 


Anne  de  Montmorency,  priant  le  Prévôt  des  Marchands 
de  se  rendre  auprès  du  Roi  avec  l'un  des  Echevins,  918. 

—  11  septembre ,  du  cardinal  de  Lorraine ,  invitant  le 
Prévôt  des  Marchands  h  une  entrevue  avec  le  Roi,  a  19. 

—  8  septembre ,  du  Roi ,  invitant  le  Prévôt  de  Paris  à 
s'entendre  avec  le  Bureau  de  la  Ville  pour  la  clôture  des 
faubourgs  de  la  rive  gauche,  222,  9  93.  —  9  septem- 
bre, du  Roi,  recommandant  la  construction  d'un  bac, 
dont  les  revenus  seraient  employés  pour  la  clôture  des 
faubourgs,  228,  2  94.  —  9  septembre,  du  Roi,  invi- 
tant le  Prévôt  de  Paris  à  s'entendre  avec  le  Bureau  de  la 
Ville  pour  le  recouvrement  des  fonds  nécessaires  à  la 
clôture  des  faubourgs,  9  9  4.  —  9  septembre,  du  Roi, 
enjoignant  au  Bureau  de  la  Ville  de  veiller  à  ce  que  les 
Commissaires  et  les  Quarteniers  soient  répartis  conve- 
nablement dans  les  quartiers  et  s'acquittent  exactement 
de  leurs  fonctions,  924,  995.  —  9  septembre, du  Roi, 
invitant  l'architecte  Philibert  Delorme  à  faire  les  études 
nécessaires  pour  le  déversement  des  égouts  dans  la 
Seine,  226.  —  97  novembre,  du  Bureau  de  la  Ville, 
nommant  les  divers  officiers  des  Monnaies,  928,  229. 

—  i5  novembre,  du  connétable  Aune  de  Montmorency 
annonçant  à  l'Échevinage  parisien  que  le  Roi  a  nommé 
Antoine  du  Belloy  capitaine  des  archers,  des  arbalétriers 
et  des  hacquebutiers  de  la  Ville,  999.  —  Septembre, 
du  Roi,  nommant  Antoine  du  Belloy  capitaine  des  ar- 
chers, des  arbalétriers  et  des  hacquebutiers  de  la  Ville, 
929,  280,  281.  —  97  décembre,  du  Roi,  demandant 
à  l'Échevinage  parisien  des  explications  sur  la  diminu- 
tion de  certaines  fermes,  986.  —  20  août,  du  Roi, 
autorisant  trois  marchands  à  faire  flotter  leur  bois  sur 
les  affluents  de  la  Seine,  287,  288. 

—  En  i55i  :  21  mars,  du  Roi,  recommandant  aux 
Echevins  les  études  nécessaires  pour  assurer  la  naviga- 
bilité de  la  Marne,  de  l'Oise  et  de  la  Biaise,  242.  — 
18  janvier,  du  Roi,  autorisant  le  Prévôt  des  Marchands 
h  visiter  les  rivières  susmentionnées  et  à  étudier  les 
moyens  de  les  rendre  navigables ,  249,  943.  —  9  mai, 
du  Roi,  priant  la  Ville  de  procurer  à  ce  prince  les  fonds 
qui  lui  sont  nécessaires  et  pour  lesquels  il  offre  en  garan- 
tie les  revenus  de  quelques-unes  de  ses  fermes,  2  46, 
947.  —  9  mai,  du  Roi,  priant  la  Ville  de  s'entendre 
avec  les  marguilliers  de  Saint-Eustache  pour  la  cession 
d'un  vieux  moulin  situé  près  du  jardin  du  Palais,  oià  ce 
prince  voudrait  établir  un  atelier  monétaire,  947,  948. 

—  9  mai,  du  Roi,  recommandant  au  Bureau  de  la 
Ville  de  faire  une  réception  honorable  au  marquis  de 
Northanipton ,  ambassadeur  d'Angleterre,  949  et  Errata. 

—  1 5  juillet,  du  Roi,  invitant  de  nouveau  le  Bureau 
de  la  Ville  à  saluer  le  marquis  de  Northampton,  loi-s 
du  retour  de  ce  diplomate  h  Paris  ,958.  — 11  août ,  du 
Roi,  concernant  un  prêt  de  800,000  écus  qu'il  a  de- 
mandé à  la  Ville,  9  55.  —  18  août,  du  Bureau  de  la 
Ville,  annonçant  au  Roi  qu'on  ne  peut  immédiatement 
satisfaire  à  sa  demande,  958.  —  17  août,  du  Bureau 

43. 


340 


REGISTRES  DU  BUREAU 


(le  la  Ville,  demandant  quelles  sont  les  intentions  du  Roi 
relativement  à  la  prestation  de  serment  des  Echevins  nou- 
vellement élus,  269,  260.  —  18  août,  du  Roi,  pres- 
crivant aux  Echevins  nouveaux  de  prêter  serment  entre 
les  mains  du  Premier  Président  du  Parlement,  260.  — 
18  août,  du  connétable  Anne  de  Montmorency,  relati- 
ves au  prêt  de  3oo,ooo  écus  demandé  par  le  Roi,  960. 
—  3  septembre,  du  Roi,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  se  transporter  dans  les  faubourgs  de  la  rive  gauche, 
avec  un  architecte  qui  a  dressé  un  plan  pour  la  clôture 
de  ces  mêmes  faubourgs,  268.  —  9  septembre ,  du  Roi , 
nommant  Gaspard  de  Coligny  gouverneur  de  Paris, 
287,  288.  —  a  octobre,  du  connétable  Anne  de  Mont- 
morency, invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  commencer 
les  préparatifs  de  la  clôture  des  faubourgs,  266.  — 
2  6  décembre ,  du  Roi ,  proposant  à  la  Ville  les  revenus  des 
greniers  à  sel  dans  la  généralité  d'Outre-Seine  et  Yonne, 
en  échange  des  rentes  constituées  sur  les  fermes  de  la 
banlieue,  276, 277. 
Lettres.  En  i552  :  8  janvier,  du  Roi,  déclarant  que  ce 
prince  est  contraint  de  lever  sur  les  villes  closes  de  la  Pré- 
vôté de  Paris,  pour  la  solde  de  5o,ooo  hommes  pendant 
quatre  mois,  la  somme  de  1,200,000  livres,  h  laquelle 
Paris  contribuera  pour  180,000  livres,  281  à  28^.  — 
29  janvier,  du  Roi,  autorisant  l'Échevinage  h  lever  la 
somme  de  180,000  livres  imposée  à  la  Ville  par  ce 
prince,  291,  292.  —  16  février,  du  trésorier  Groslier, 
autorisant  l'exécution  de  certains  travaux  dans  le  Petit- 
Châtelet,  295.  —  4  avril,  du  Bureau  de  la  Ville,  annon- 
çant au  connétable  de  Montmorency  que  la  municipalité 
de  Montdidier  réclame  un  secours  d'artillerie  et  de  mu- 
nitions, 295,  296.  —  7  avril,  du  connétable  de  Mont- 
morency, invitant  la  Ville  à  prêter  au  Roi  cinquante 
milliers  de  salpêtre,  999.  —  11  avril,  du  connétable  de 
Montmorency,  annonçant  que  l'armée  royale  a  pris  pos- 


session de  Metz,  3oo.  —  29  avril,  du  Bureau  de  la 
Ville,  mettant  le  greffier  Regnauld  Bachelier  en  pos- 
session de  son  office,  3o8,  809.  —  10  mai ,  de  Cathe- 
rine de  Médicis,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  payer 
les  gages  de  Robert  de  Beauvais ,  contrôleur  des  deniers 
communs,  809.  —  28  mai,  du  connétable  de  Montmo- 
rency, concernant  la  nomination  de  Regnauld  Bachelier, 
greffier  de  la  Ville ,  et  la  situation  des  affaires  militaires 
en  Champagne,  3ii.  —  28  juin,  du  connétable  de 
Montmorency,  confirmant  la  prise  de  Damvilliers,  et 
priant  la  Ville  de  fournir  au  Roi  la  plus  grande  quantité 
possible  de  salpêtre,  3i4,  81 5.  —  28  juin,  du  môme 
personnage,  annonçant  la  prise  d'Ivoy ,  3i5.  —  2 6  juin, 
du  même  personnage,  annonçant  la  reddition  de  Mont- 
médy,  81 5,  3 16.  —  19  août,  du  Roi,  confirmant 
l'élection  de  Christophe  de  Thou ,  Prévôt  des  Marchands , 
820.  —  19  août,  du  connétable  de  Montmorency,  rela- 
tives au  même  sujet,  821. 

L'Hôpital  (Michel  de),  élu  conseiller  de  Ville,  le  8  février 
1 5i6 ,  en  remplacement  de  Germain  Lelieur,  décédé ,  C 1 . 

LoRMiER  (Guy),  échevin  (i55i-i553).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  261  à  821. 

Lorraine  (Le  cardinal  de).  Ses  lettres,  en  date  du  1 1  sep- 
tembre i55o,  invitant  le  Pi'évôt  des  Marchands  à  une 
entrevue  avec  le  Roi ,  219.  —  En  août  1 5  5 1 ,  il  est  chargé 
par  le  Roi  de  demander  à  la  Ville  un  prêt  de  3oo,ooo 
écus,  253,  gôi,  255. 

Ldillier  (Cosme),  échevin  (i55o-i552),  élu  conseiller 
de  Ville,  le  99  avril  i552,  en  remplacement  de  Pierre 
Perdries,  décédé,  3o6.  —  Actes  divers  datant  de  son 
échevinage,  218  a  821. 

LuiLi.iER  (Le  président),  sieur  de  Boulencourt,  conseiller 
de  Ville,  est  chargé  par  l'Assemblée  municipale,  réunie 
le  2  juillet  i54i,  de  présenter  des  remontrances  au 
Roi,  là. 


M 


Macé  (Philippe),  receveur  de  la  Ville.  Quittance  délivrée 
par  cet  officier,  le  29  avril  i559,  pour  le  cautionne- 
ment de  Regnauld  Bachelier,  nommé  greffier  le  même 
jour,  3o8. 

MifTRES  DE  LA  Marchandise.  Leur  costume  et  leur  rang  dans 
le  cortège  municipal  à  l'entrée  de  l'empereur  Charles- 
Quint,  le  i"janvier  i5io,  9. — Leur  costume,  leur  rang 
et  leur  rôle  à  l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin  1 549, 166, 
171.  —  Leur  rôle  à  l'entrée  de  Catherine  de  Médicis, 
le  18  du  même  mois,  179.  —  Leur  rôle  à  l'entrée  du 
Légat,  le  i3  décembre  i55i ,  275. 

Maîtres  des  Œuvres.  Leur  costume  et  leur  rang  dans  le 
cortège  municipal  à  l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin 
1549,  166.  —  Ils  assistent  à  l'examen  des  travaux  des 
quais,  ai  4.  —  Ils  reçoivent  l'ordre  de  démolir  les  mai- 
sons du  Petit-Pont  menaçant  ruine,  944.  —  Ils  prési- 
sident  au  toisé  du  quai  nouvellement  construit  à  partir 


de  l'arche  Beaufilz,  966.  —  Leurs  devis  pour  la  répara- 
lion  du  Petit-Pont  sont  adoptés  par  le  Bureau  de  la 
Ville,  279,  280. —  Ils  sont  consultés  sur  la  nature  des 
travaux  qu'on  doit  exécuter  au  Petit-Chàtelet ,  280.  — 
Leur  projet  pour  la  réparation  du  Petit-Pont  est  approuvé 
par  l'architecte  Philibert  Delorme,  sieur  de  Clagny,  et 
l'ingénieur  Louis  Meigret,  280,  981.  — Leur  rapport 
sur  les  travaux  qui  doivent  être  exécutés  au  Petit-Châle- 
let,  298,994,  295. 
Mandosse  (Le  sieur  de),  premier  maître  d'hôtel  de  Henri  II . 
est  accrédité  auprès  du  Bureau  de  la  Ville  par  des  lettres 
de  ce  prince,  en  date  du  99  février  et  du  2  9  mars  i548, 
ii3,  ii4,  121.  —  11  accompagne  les  délégués  des 
cantons  suisses ,  lors  de  leur  arrivée  à  Paris,  le  99  sep- 
tembre 1549,  et,  à  cette  occasion,  il  soulève  une  ques- 
tion de  préséance,  192,  198.  —  En  mai  i55i ,  il  est 
chargé  par  le  Roi  d'accompagner  le  marquis  de  Nor- 


{ 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


3/il 


thamptou,  ambassadeur  d'Angleterre,  a/if).  —  En  juillet 
suivant,  il  est  de  nouveau  accrMté  par  le  Roi  auprès 
du  Bureau  de  la  Ville,  253. 

Marchands  parisiens.  Protestations  qu'ils  formulent  contre 
les  édits  relatifs  à  l'imposition  foraine  et  à  l'aunage  des 
draps,  i3.  —  QueUiues-uns  d'entre  eux  sont  consultes 
par  le  Bureau  de  la  Ville,  sur  les  remontrances  qu'on 
doit  présenter  au  Roi  concernant  ces  mêmes  édits, 
i3,t/i. 

Marché  conclu  entre  la  Ville  et  Charles  Leconle,  maître 
des  œuvres  de  charpenterie ,  pour  les  lices  et  les  ou- 
vrages décoratifs  (jui  doivent  servir  lors  de  l'entrée  de 
Henri  II  et  de  Catherine  de  Médicis,  i6q. 

Meigret  (Louis),  ingénieur,  approuve  le  projet  que  les 
maîtres  des  œuvres  ont  présenté  pour  les  réparations  du 
Petit-Pont,  280,  981. 

Mends  officiers  ou  Agents  municipaux.  Leur  costume  et 
leur  rang  dans  le  cortège  municipal  à  l'entrée  de  l'em- 
pereur Gharlcs-Quiiit,  le  1"  janvier  i54o,  8.  —  Fran- 
çois I"  ayant,  contrairement  aux  privilèges  de  la  Ville, 
créé  trois  nouvelles  charges  chez  les  agents  de  cette  caté- 
gorie, le  Corps  municipal  décide  qu'on  adressera  des 
remontrances  à  ce  prince,  Sg,  'lo.  —  Après  l'avène- 
ment de  Henri  H,  le  Bureau  de  la  Ville  se  plaint  de  ce 
que  les  agents  nouvellement  créés  refusent  de  se  sou- 
mettre à  la  juridiction  municipale,  79.  —  Leur  costume 
et  leur  rang  dans  le  cortège  municipal,  lors  des  obsè- 
ques de  François  I",  le  aa  mai  lôiy,  87.  —  Leur  cos- 
tume et  leur  rang  à  l'entrée  de  Henri  II,  le  i6  juin 
1669, i65. 

Meodon  (Antoine  Sanguin,  dit  le  cardinal  de),  lieutenant 
général  à  Paris.  Lettres  qui  lui  sont  adressées  par  le  Roi 
sous  la  date  du  ao  juillet  i544,  35.  —  Autres  lettres, 
en  date  du  U  septembre  de  la  même  année,  qui  lui  sont 
adressées  par  le  Roi ,  l\i.  —  Il  allume  le  feu  de  la  Saint- 
Jean,  le  23  juin  i55a,  3i  4. 

Monnaies.  Décision  municipale,  en  date  du  h  juin  i5i4, 
fixant  le  taux  auquel  les  diverses  pièces  seront  reçues 
lorsqu'on  procédera  au  recouvrement  des  sommes  exi- 
gées par  le  Roi,  33.  —  Ordres  donnés  par  le  Roi,  sous 
la  date  du  12  mars  i55o,  pour  empêcher  les  fraudes 
commises  par  les  changeurs  dans  leurs  opérations ,  igi). 
—  Extrait  d'une  ordonnance  royale,  en  date  du  1 4  jan- 
vier i55o,  concernant  la  nomination  desolllciers  mon- 
nayeurs,  207 ,  208.  —  lettres  du  Roi ,  datées  du  6  juin 
)  55o,  relatives  à  la  conversion  du  billon  en  bonnes  es- 
pèces, 212,  21 3.  —  Lettres  du  Bureau  de  la  Ville,  en 
date  du  27  novembre  i55o,  nommant  les  divers  offi- 
ciers monnayeurs,  228,  aag.  —  Le  Roi  demande  la 
cession  d'un  vieux  moulin,  appartenant  à  l'église  de 
Saint-Eusiache ,  dans  le((uel  il  voudrait  établir  un  atelier 
monétaire,  a/17,  ai8.  —  Conditions  mises  par  les  mar- 
guilliersà  la  cession  du  moidiii ,  a5o,  a5i. 

MoNTCHENU  (  Marin  de)  ,  maître  d'hôtel  du  Roi ,  insiste  auprès 
de  l'Assemblée  municipale,  réunie  le  11  juillet  i545. 


pour  que  la  Ville  paye  la  somme  de  120,000  livres 
réclamée  par  co  prince  et  destinée  à  subvenir  aux  fiais 
de  la  guerre,  58,  59. 

MoNTDiDiER.  En  avril  iSSa,  la  municipalité  de  cette  ville 
demande  de  l'artillerie  et  des  munitions  à  l'Échevinage 
parisien,  agS.  —  L'Echevinage  parisien  communique 
cette  demande  au  connétable  Anne  de  Montmorency, 
995,  296. 

MoNTHOLON  (François  de),  président  au  Parlement.  Dé- 
cision de  l'Assemblée  municipale  portant  qu'on  re- 
commandera à  ce  magislrat  les  intérêts  de  la  Ville, 
compromis  par  la  création  des  receveurs  de  deniers 
communs  ,21.  —  Ses  lettres ,  en  date  du  8  janvier  1  5  /i  3 , 
adressées  au  Bureau  de  la  Ville  et  relatives  aux  protes- 
tations des  notaires  contre  la  création  de  nouveaux  ta- 
bellions, 96. 

MoNTMiRAL  (Etienne  de),  prévôt  des  marchands  (loio- 
i542),  est  chargé  par  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le 
21  octobre  i54o,  de  présenter  des  remontrances  au 
Roi ,  1 2 .  —  Actes  divers  datant  de  son  exercice ,  11  h  2 1 . 

MoNTMiRAL  (Thierry  de),  élu  conseiller  de  Ville  le  iG  août 
i54o,en  remplacement  de  Charles  de  Montmiral ,  son 
père,  démissionnaire,  10. 

Montmorency  (Anne  de),  grand  maître  et  connétable  de 
France ,  invite  le  Bureau  de  la  Ville  à  prendre  des  me- 
sures pour  la  réception  de  l'empereur  Charles-Quint,  2. 
—  II  présente  au  roi  Henri  II  le  Prévôt  des  Marchands 
et  les  Echevins,  venus  pour  saluer  ce  Prince  à  son 
avènement,  écoute  leurs  requêtes  et  les  invite  à  faire 
des  préparatifs  pour  les  obsèques  de  François  I",  78, 
79.  —  Il  a  une  nouvelle  entrevue  avec  le  Bureau  de 
la  Ville,  79.  —  Ses  lettres,  en  date  du  19  avril  iSiy, 
invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  faire  des  préparatifs 
pour  les  obsèques  de  François  I"  et  pour  l'entrée 
solennelle  du  nouveau  roi,  80.  —  Il  reçoit  le  Prévôt 
des  Marchands,  qui  lui  (irésenle  une  requête  tendant 
au  maintien  des  privilèges  de  la  Ville,  83,  %l>.  — 
Il  communique  au  Bureau  de  la  Ville  les  intentions  du 
Roi  concernant:  1°  la  cession  d'un  local  dont  ce  prince 
a  besoin  pom-  la  fonte  de  fartillerie;  9"  la  quantité  de 
salpêtre  que  la  Ville  peut  mettre  à  la  disposition  de  l'ar- 
mée ;  3°  le  détournement  de  l'égout  qui  passe  devant 
le  parc  des  Tournelles,  84,  85.  —  Mission  qui  lui  est 
confiée  par  le  Roi,  187.  —  Lettres,  en  date  du  8  sep- 
tembre i548,  par  les<|uelles  il  annonce  cette  mission  à 
la  Ville,  1 37,  i38.  —  Ses  lettres,  en  date  du  3  février 
15^9,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville  à  préparer  des  ré- 
jouissances publiques,  h  l'occasion  de  la  naissance  de 
Louis  de  France,  fils  de  Henri  II,  i5i.  —  Par  des 
lettres  en  date  du  19  juillet  iS^g,  il  mande  le  Prévôt 
des  Marchands  et  deux  Echevins,  i85.  —  Ses  lettres, 
en  date  du  7  septembre  i55o,  priant  le  Prévôt  des 
Marchands  de  se  rendre  auprès  du  Roi  avec  un  des 
Echevins,  a  18.  —  Ses  lettres,  en  date  du  i5  no- 
vembre i55o,  annonçant  à  PÉchevinage   parisien   la 


842 


REGISTRES  DU  BUREAU 


nomination  d'Antoine  du  Belloy  comme  capitaine  des 
archers ,  des  arbalétiiers  et  des  hacquebutiers  de  la  Ville , 
aag.  —  Démarche  tentée  auprès  de  lui  pour  que  cette 
nomination  soit  annulée,  a35.  —  Ses  lettres,  en  date 
du  18  août  i55i ,  relatives  à  un  prêt  de  3oo,ooo  écus 
demandé  par  le  Roi,a6o.  — Ses  lettres ,  en  date  du  9  oc- 
tobre de  la  même  année,  invitant  le  Bureau  de  la  Ville 
à  commencer  les  préparatifs  nécessaires  pour  la  clôture 
des  faubourgs  de  la  rive  gauche,  a66.  —  Il  est  informé 
par  l'Kchevinage  parisien  que  la  ville  de  Montdidier  de- 
mande un  secours  d'artillerie  et  de  munitions,  295 ,  296. 
—  Ses  lettres,  en  date  du  7  avril  i552,  invitant  le 
Bureau  de  la  Ville  h  prêter  au  Roi  cinquante  milliers 
de  salpêtre,  999.  —  Ses  lettres,  en  date  du  11  avril, 
annonçant  que  l'armée  royale  a  pris  possession  de  Metz, 
3oo.  —  Ses  lettres,  en  date  du  28  mai,  concernant  la 
nomination  de  Begnauld  Bachelier,  greffier  de  la  Ville , 
et  la  situation  des  affaires  mihtaires  en  Champagne, 


3ii.  —  Ses  lettres,  en  date  du  28  juin,  annonçant  la 
prise  de  Damvilliers  et  priant  la  Ville  de  fournir  au 
Roi  la  plus  grande  quantité  possible  de  salpêtre,  3 1 4 , 
3i5.  —  Ses  lettres,  de  même  date  que  les  précé- 
dentes, annonçant  la  prise  d'Ivoy,  3i5.  —  Ses  lettres, 
en  date  du  96  du  même  mois,  annonçant  la  reddition 
de  Montmédy,  3i5,  3 16.  —  Ses  lettres,  en  date  du 
19  août,  relatives  à  l'élection  de  Christophe  de  Thou 
comme  prévôt  des  marchands ,  82 1. 

MoBETTE  (Le  seigneur  de),  chargé  par  le  Roi  de  recevoir 
l'ambassadeur  d'Angleterre,  présente  au  Bureau  de  la 
Ville,  réuni  le  aS  juin  i546,  les  lettres  qui  raccréditent 
en  cette  qualité,  64. 

MoRiN  (Jean),  lieutenant  civil  de  la  Prévôté  de  Paris,  élu 
prévôt  des  marchands  le  16  août  i544,  87.  —  Actes 
divers  datant  de  son  exercice,  38  k  65. 

Mystères  représentés  à  l'occasion  de  l'entrée  de  l'empereur 
Charles-Quint,  le  1"  janvier  i54o,  9. 


N 


Nantouillet  (Antoine  Duprat,  seigneur  de),  prévôt  de 
Paris,  mandataire  du  Roi,  invite  l'Assemblée  de  Ville, 
réunie  le  i3  octobre  i544,  à  presser  le  recouvrement 
des  sommes  dues  à  ce  prince,  48,  44. 

Navigation.  Examen  d'un  projet  de  Gilles  Desfroissis,  ten- 
dant à  rendre  la  Cure  navigable  ou,  au  moins,  flottable, 
65,  66.  —  Décision  municipale,  en  date  du  5  janvier 
1547,  concernant  ce  même  projet,  69,  70.  —  Sur 
la  requête  de  Gilles  Desfroissis,  le  Bureau  de  la  Ville 
décide  qu'on  visitera  la  Cure  afin  de  constater  l'état  de 
celte  rivière,  77.  —  En  avril  1547,  le  Bureau  de  la 
Ville  signale  à  la  Chambre  des  comptes  les  obstacles  que 
l'état  de  ruine  du  pont  de  Saint-Cloud  apporte  à  la 
marche  des  bateaux,  89.  —  Décision  municipale,  en 
date  du  1 9  juillet  1 55o ,  prescrivant  le  curage  de  la  Seine 
dans  le  voisinage  du  Louvre,  916,  917.  —  Dans  le 
mois  de  septembre  suivant,  le  Boi  recommande  au  Bu- 
reau de  la  Ville  divers  ouvrages  d'utilité  publique,  no- 
tamment le  creusement  d'un  port  dans  le  voisinage  de 
la  tour  de  Nesie ,  et  le  Prévôt  des  Marchands  présente  des 
objections  contre  ce  projet  ,219,920.  —  Lettres  du  Roi , 
en  date  du  ai  mars  i55i,  recommandant  les  études 
nécessaires  pour  assurer  la  navigabilité  de  l'Oise ,  de  la 
Marne  et  de  la  Biaise,  94a.  —  Lettres  de  commission 
délivrées  dans  ce  but  au  Prévôt  des  Marchands,  94a, 
943.  —  Décision  municipale,  en  date  du  80  juillet 
i559,  portant  qu'on  visitera  un  batardeau  situé  près  de 


Corbeil  et  signalé  comme  présentant  des  obstacles  à  la 
marche  des  bateaux,  817,318. 

Nevers  (La  comtesse  de).  Mesures  prises  pour  ses  obsèques 
le  4  novembre  i549,  195. 

NoRTHAMPTON  (Lc  marquis  de),  ambassadeur  d'Angleterre. 
Mesures  prises,  en  mai  i55i ,  pour  la  réception  de  ce 
diplomate  à  Paris,  949.  —  Honneurs  qui  lui  sont  ren- 
dus par  le  Bureau  de  la  Ville,  lors  de  son  retour  à 
Paris,  953. 

Notaires.  Requête,  en  date  du  18  décembre  i549,  paria- 
quelle  ils  protestent  contre  l'édit  royal  qui  crée  de  nou- 
veaux tabellions,  aS.  —  Démarches  tentées,  dans  le 
cours  de  janvier  i543,  pour  leur  donner  satisfaction, 
98,  94. 

Notre-Dame  (Pont).  Délibération  en  date  du  37  mars 
i548,  ayant  pour  objet  les  conditions  du  renouvelle- 
ment des  baux  des  maisons  situées  sur  cet  édifice,  lao, 
191.  —  Conditions  imposées  aux  nouveaux  locataires 
par  une  délibération  du  7  avril  i549,  159.  —  In- 
jonctions adressées  aux  locataires,  en  mai  i549,  à 
l'occasion  de  l'entrée  prochaine  de  Henri  II  et  de  Ca- 
therine de  Médicis,  169.  —  Edifices  décoratifs  élevés 
sur  cette  voie  en  l'honneur  de  Henri  II,  lors  de  l'entrée 
solennelle  de  ce  prince,  le  16  juin  i549,  176,  177. 
178.  — Arrêt  du  Parlement,  en  date  du  i4  août  i55i , 
statuant  sur  des  litiges  entre  la  Ville  et  divers  locataires , 
a6i ,  969. 


0 


OssiiQiEs:  de  l'amiral  Chabot,  le  7  juin  i548,  94,  95, 
96;  —  de  François  I",  le  29  mai  i547,  86,  87,  88; 
—  de  Henri  VIII,  roi  d'Angleterre,  le  91  mars  i547, 
1 1 7  (  note  1  )  ;  —  de  la  comtesse  de  Nevers ,  en  no- 


vembre 1549,  195;  —  de  Marguerite  d'Angoulême, 
reine  de  Navarre,  les  19  et  ao  mars  i55o,  900. 
Olivier  (François),  chancelier  de  France,  accueille  le  Pré- 
vôt des  Marchands  et  les  Échevins  venus  pour  saluer  le 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


U'6 


roi  Henri  II  à  son  avënement,  78.  —  Remontrances  qui 
lui  sont  adressées  par  le  Bureau  de  la  Ville,  relative- 
ment à  la  création  de  trois  nouveaux  offices  de  mesu- 
reurs de  charbon  et  à  la  prétention  de  ces  nouveaux 
agents,  qui  refusent  de  se  soumettre  à  la  juridiction 
municipale,  79.  —  Démarche  faite  auprès  de  lui  parle 


Procureur  de  la  Ville,  qui  demande  les  lettres  patentes 
nécessaires  pour  la  réédification  des  maisons  du  Pelit- 
Pont,  235.  —  Prié  par  la  Ville  de  recevoir  le  ser- 
ment de  deux  Echevins  nouvellement  élus,  il  déclare 
qu'il  attendra  la  décision  du  Roi  en  cette  circonstance, 
aSg. 


Paix.  Publication  d'un  traité  entre  François  I"  et  l'empe- 
reur Charles-Quint,  le  a 2  septembre  i544,  ia.  —  La 
conclusion  d'un  traité  entre  la  France  et  l'Angleterre  est 
portée  à  la  connaissance  du  public,  le  29  mars  i55o, 
301 ,  20Q. 

Palluao  (Claude),  marchand,  admis  comme  conseiller  de 
Ville,  le  9  avril  i55a,  en  remplacement  de  RenéBaillet, 
démissionnaire,  298. 

Parent  (Drouet),  choisi  pour  lieutenant  des  Enfants  de  la 
Ville  qui  doivent  figurer  à  l'entrée  de  Henri  II  et  de 
Catherine  de  Médicis,  161.  —  Son  rang  à  l'entrée 
de  Henri  II,  le  16  juin  lôig,  1G6. 

Parfaict  (Jean),  échevin  (i539-i54i).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  1  à  16. 

Parlehext.  Costume  et  rang  des  magistrats  de  cette  cour 
à  l'entrée  de  Henri  II ,  le  j  6  juin  1 5^9 ,  1 O7 ,  168.  — 
Arrêt  de  celte  cour,  en  date  du  8  avril  i55i ,  prescri- 
vant une  enquête  sur  l'opportunité  de  la  reconstruction 
des  maisons  du  Petit-Pont  projetée  par  la  Ville,  243, 
2W.  —  Extrait  de  son  arrêt,  en  date  du  18  mars  i55i, 
autorisant  le  Bureau  de  la  Ville  h  eni|)loyer  pour  les  tra- 
vaux publics  un  certain  nombre  de  mendiants  valides, 
2/1 4,  945.  —  Par  des  lettres  en  date  du  18  avril  i55i, 
le  Roi  décide  que  les  deux  Echevins  élus  la  veille  prête- 
ront serment  entre  les  mains  du  Premier  Président  de 
cette  cour,  et  cette  formalité  est  accom|)lie  le  surlen- 
demain, 2f)0,  26).  —  Son  arrêt,  en  date  du  i4  août 
i55i,  statuant  sur  les  différends  qui  divisent  le  Bu- 
reau de  la  Ville,  d'une  part,  et  plusieurs  locataires  du 
pont  Notre-Dame,  d'autre  part,  961 ,  962.  —  Costume 
et  rang  de  ses  membres  à  l'entrée  du  Légat,  le  i3  dé- 
cembre i55i ,  970.  —  Costume  de  ses  membres,  à  la 
procession   générale    du    27    du  même    mois,   276. 

—  Sur  la  demande  du  Bureau  de  la  Ville,  il  nomme 
des  délégués  pour  une  répartition  de  taxes,  29 j.  — 
Son  airêt,  en  date  du  i3  jaillet  i559.  concernant  un 
litige  entre  plusieurs  passeui-s  d'eau  ,  d'une  part,  et  les 
gardes  de  bateaux,  d'autre  part,  3i6,  317. 

Paulhier  (Nicolas),  cinquantenier,  s'oppose  au  remplace- 
ment de  Claude  PrevosI,  quartenier,  |)ar  Michel  Duru, 
109.  —  11  est  élu  quartenier,  le  5  février  i549,  en 
remplacement  de  Claude  Prévost,  décédé,  i53. 

I'erdrier  (Pierre),  gredierdela  Ville, communique  au  Bu- 
l'cau  de  la  Ville,  réuni  le  8  novembre  \h3q,  les  ordres 
du  Ciiancelier  de  France,  concernant  les  égouts,  2,  3. 

—  Il  intervient  dans  les  protestations  du  Bureau  de  la 


Ville  contre  la  nomination  de  Robert  de  Beauvais  à 
l'emploi  de  conlnMeur  général  des  deniers  communs, 
lig,  i5o. —  Raccompagne  le  Prévôt  des  Marchands 
et  un  Echevin  dans  une  démarche  que  ces  deux  magis- 
trats font  auprès  du  Roi,  afin  d'obtenir  que  la  nomina- 
tion de  Robert  de  Beauvais  soit  annulée,  iSo.  —  Il  est 
chargé,  dans  le  même  but,  d'une  démarche  auprès  du 
Gouverneur  de  Paris,  i5i.  —  Délibérations,  en  date  des 
97  et  99  avril  i552,  sur  sa  démission  et  son  remjilace- 
ment,  3oi  à  3o5. 

Perrot  (Nicolas),  échevin  (1 54 1-1 543).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  16  à  26. 

Petit-Pomt.  Déhbération,  en  date  du  24  novembre  i5oo, 
relative  J«  la  reconstruction  des  maisons  situées  sur  celte 
voie,  996,  927.  —  La  Ville  fait  demander  au  Chan- 
celier de  France  les  lettres  patentes  nécessaires  poiu- 
l'opération  susmentionnée,  935.  —  Extrait  d'un  arrêt 
du  Parlement,  en  date  du  8  avril  i55i ,  qui  soumet  à 
une  enquête  la  démolition  des  maisons  situées  sur  cette 
voie  et  menaçant  mine,  943,  944.  —  Ordre  aux  maî- 
ti'es  des  œuvres  de  procéder  immédiatement  h  cette 
démolition,  244.  —  Nouvelle  démarche  entreprise  aliii 
d'obtenir  les  lettres  patentes  nécessaires  pour  la  réédili- 
cation  des  maisons,  961.  —  Délibération,  en  date  du 
4  janvier  i559,  concernant  le  devis  des  réparations  de 
l'édifice,  978.  —  Le  Bureau  de  la  Ville  soumet  b  l'exa- 
men des  hommes  compétents  le  projet  des  réparations 
de  l'édifice,  279,  980.  —  Ce  projet  est  approuvé  par 
l'architecte  Philibert  Delorme  et  l'ingénieur  Louis  Mei- 
gref,  980,  281.  —  Examen  des  poutres  destinées  ii 
étayer  l'éditice,  997. 

Picot  (Denis),  échevin  (i549-i544),  est  nommé  contrô- 
leur de  la  recette  des  pauvres,  le  90  septembre  i54;i, 
97.  —  Actes  divers  datant  de  son  échevinage,  91  à 
35. 

PoART  (Antoine),  nommé  procureur  de  la  Ville,  en  rem- 
placement de  Léonard  Poart ,  son  frère,  démissionnaire, 
99.  —  En  décembre  i55o,  il  est  chargé  de  faire  une 
démarche  auprès  du  connétable  Anne  de  Montmorency, 
pour  obtenir  l'annulation  des  lettres  patentes  qui  nom- 
ment un  capitaine  général  des  archers,  des  arbalétriers 
et  des  hacquebutiers  de  la  Ville  ;  il  est  chargé  également 
de  demander  au  Chancelier  de  France  les  lettres  pa- 
tentes nécessaires  pour  la  rééilification  des  maisons  du 
Petit-Pont,  235. 

Poisson  DE  MER.  Le  fermier  des  aides  de  cette  denrée 


344 


REGISTRES  DU  RUREAU 


demande  la  prolongation  de  son  bail,  67.  —  Rejet  de 
cette  requête,  67,  69.  —  Décision  de  l'Assemblée  de 
Ville,  en  date  du  5  janvier  1647,  repoussant  provisoi- 
rement la  requête  de  Gilles  Desfroissis,  qui  demande 
le  bail  de  la  ferme  de  cette  denrée,  69,  70.  —  Le  Roi 
permet  de  lever  sur  cette  denrée  une  partie  de  la 
somme  de  80,000  écus  qu'il  a  demandée  pour  l'entre- 
tien de  l'armée,  ia8. 

Police.  Le  Chancelier  de  France  recommande  au  Rureau 
de  la  Ville  de  veiller  à  la  propreté  des  rues,  en  vue  de 
l'entrée  prochaine  de  l'empereur  Charles-Quint,  9,  3. 
—  Mesures  diverses  projetées,  en  septembre  1 5i4 ,  pour 
assurer  la  subsistance  de  la  Ville,  qu'on  croit  menacée 
par  l'ennemi,  4a.  —  Mesures  prises  à  l'égard  des  pau- 
vres, 45,  46,  Ifj.  —  LettresduRoi,  en  date  du  18  juil- 
let i548,  invitant  le  Rureau  de  la  Ville  à  prêter  main- 
forte  aux  officiers  de  la  couronne  pour  la  répression  des 
désordres  commis  dans  le  faubourg  Saint-Germain, 
iSa,  i33.  —  Ordres  donnés  par  le  Roi,  sous  la  date 
du  12  mars  i55o,  pour  empêcher  les  fraudes  commises 
par  les  changeurs  de  monnaies,  199.  —  Réforme  pro- 
jetée dans  l'organisation  du  guet,  209.  —  Mémoire  re- 
latif à  cette  réforme,  902  à  9o5.  —  Avis  du  Rureau 
de  la  Ville  sur  cette  même  affaire,  2o5,  206,  907.  — 
Frais  de  garde  d'une  certaine  quantité  de  pastel  contis- 
qué  au  profit  de  la  Ville,  216.  —  Lettres  du  Roi,  en 
date  du  9  septembre  i55o,  enjoignant  au  Prévôt  de 
Paris  et  au  Rureau  de  la  Ville  de  veiller  à  ce  que  les 
Commissaires  et  les  Quarteniers  s'acquittent  exactement 
de  leurs  fonctions ,  29  4,  9  95. —  En  avril  i55i,  le  Bu- 
reau de  la  Ville  applique  à  vingt  indigents  les  disposi- 
tions d'un  arrêt  du  Parlement  qui  l'autorise  à  employer 
pour  les  travaux  publics  un  certain  nombre  de  men- 
diants valides;  extrait  de  cet  arrêt,  a44,  245.  —  Ar- 
rêt du  Parlement,  en  date  du  i3  juillet  i552,  défen- 
dant aux  gardes  des  bateaux  de  troubler  les  passeurs 
d'eau  dans  l'exercice  de  leur  métier,  3i6,  317. 

PoMMEREUL  (Guillaume),  élu  échevin  le  16  août  i548, 
prête  serinent  le  même  jour,  i36.  —  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  187  à  918. 

Portes  de  la  Ville.  Décision  municipale,  en  date  du 
i3  novembre  i539,  fixant  au  mois  de  mars  suivant 
l'ouverture  de  la  porte  de  Ruci,  4.  —  Ordonnance 
municipale,  en  date  du  4  juin  i544,  prescrivant  aux 
maîtres  des  œuvres  de  mettre  les  entrées  en  état  de  dé- 
fense, 33,  34.  —  Lettres  patentes,  en  date  du  i3  avril 
i55o,  autorisant  l'ouverture  du  pont-levis  de  Nesie, 
211,  9  12. —  Conformément  aux  lettres  susmention- 
nées, le  Rureau  de  la  Ville  ordonne  d'exécuter  les  tra- 
vaux nécessaires  pour  l'ouverture  ,212. 

PoRTiNARis  (Jean),  ingénieur  du  Roi,  auteur  d'un  projet 
pourlaclôturedesfaubourgsde  la  rive  gauche,  963,  966. 

PosTEL  (Guillaume),  ancien  procureur  général  au  Conseil 
privé,  est  exempté  de  toute  imposition  par  des  lettres 
patentes  du  Roi,  datées  du  20  avril  i548,  126,  127. 


PoYET  (Guillaume),  chancelier  de  France,  communique 
au  Rureau  de  la  Ville  les  intentions  du  Roi  concernant  la 
réception  de  l'empereur  Charles-Quint,  1,2.  —  Il  re- 
commande au  Bureau  de  la  Ville,  en  vue  de  cette  solen- 
nité, de  veiller  à  la  propreté  des  voies  publiques,  2,  3. 

Prévost  (Claude),  quartenier,  résigne  son  office  en  faveur 
de  Michel  Duru ,  par  une  procuration  datée  du  3  février 
1549,  i59.  —  Élection  de  son  successeur,  le  5  du 
même  mois,  i53. 

Prévost  (Jean),  sieur  de  Villabry,  conseiller  de  Ville,  est 
chargé  par  l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  9  juillet  i54i. 
de  présenter  des  remontrances  au  Roi,  i4. 

Prévôt  de  Paris.  Lettres  patentes  et  lettres  missives  adres- 
sées h  cet  officier  en  1 545,  et  par  lesquelles  le  Roi  demande 
aux  villes  closes  de  la  Prévôté  la  somme  de  120,000 
livres  tournois  pour  subvenir  aux  frais  de  la  guerre 
d'Angleterre,  47,  48,  49.  —  Délibération,  en  date  du 
7  mars  suivant,  portant  que  l'on  priera  le  Roi  de  chan- 
ger la  suscription  des  lettres  susmentionnées  et  de  les 
adresser  au  Prévôt  des  Marchands,  5o.  —  Costume  et 
rang  de  ce  magistrat  et  de  sa  suite  h  l'entrée  de  Henri  II, 
le  16  juin  1549,  167.  —  Par  des  lettres  patentes  en 
date  du  8  septembre  i55o,  le  Roi  lui  recommande  de 
s'entendre  avec  le  Rureau  de  la  Ville  pour  la  clôture  des 
faubourgs  de  la  rive  gauche,  999 ,  223.  —  Lettres,  en 
date  du  9  septembre,  par  lesquelles  le  Roi  lui  recom- 
mande de  s'entendre  avec  le  Rureau  de  la  Ville  pour  la 
construction  d'un  bac  dont  les  revenus  seraient  em- 
ployés ù  la  clôture  des  faubourgs,  29  3,  2  2  4.  —  Autres 
lettres,  portant  la  même  date  que  les  précédentes,  par 
lesquelles  le  Roi  l'invite  k  conférer  avec  le  Rureau  de 
la  Ville  pour  le  recouvrement  des  fonds  nécessaires  h  la 
clôture  des  faubourgs ,  224. 

Prévôt  des  Marchands.  Costume  et  rang  de  ce  magistrat 
dans  le  cortège  municipal  à  l'entrée  de  l'empereur  Char- 
les-Quint, le  1"  janvier  i54o,  8. — Délibération,  en 
date  du  16  août  i548,  sur  le  remplacement  d'un  de  ces 
magistrats,  qui  est  arrivé  au  terme  de  son  exercice, 
i35,  i36.  —  Son  costume  à  la  réception  de  la  prin- 
cesse de  Ferrare,  le  4  décembre  i548,  139.  —  Son 
costume  à  l'entrée  du  Dauphin,  le  11  juin  i549,  i63. 

—  Son  costume  et  son  rang  à  l'entrée  de  Henri  II,  le 
16  du  même  mois,  166.  —  Son  costume  h  l'entrée  de 
Catherine  de  Médicis,  le  18  du  même  mois,  179.  — 
Son  rôle  dans  le  banquet  offert  a  Catherine  de  Médicis 
le  lendemain  de  l'entrée  de  cette  princesse,  181.  — 
Son  costume  a  la  réception  des  délégués  des  cantons 
suisses,  le  29  septembre  1549;  contestation,  au  sujet 
des  préséances,  soulevée  dans  le  cours  de  la  cérémonie 
entre  ce  magistrat  et  un  envoyé  du  Roi,  192,  198.  — 
Son  costume  aux  obsèques  de  la  comtesse  de  Nevers ,  en 
novembre  i549,  196.  —  Son  costume  aux  obsèques 
de  la  reine  de  NavaiTe,  les  19  et  20  mars  i55o,  900. 

—  Son  costume  à  la  procession  générale  du  27  avril 
j55o,  210.  —  Costume  qu'il  doit  porter,  lore  de  la 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


Uh 


rëceplion  (le  l'ambassadeur  d'Angleterre,  a 6 9.  —  Son 
costume  et  son  rang  à  l'entrée  du  Légat,  le  i3  décem- 
bre i55i,  276,  275.  —  Son  costume  à  la  procession 
générale  du  97  décembre  )55i ,  976.  —  Son  costume 
à  la  réception  du  Dauphin,  le  3  mars  i55a,  998.  — 
Son  costume  à  la  procession  du  16  avril  suivant,  3oo. 

—  Son  costume  et  son  rang  à  la  cérémonie  de  la  des- 
cente des  corps  saints,  dans  l'église  de  Saint-Denis,  le 
a8  du  même  mois,  3o2.  —  Son  costume  à  la  proces- 
sion du  1 9  juin  suivant ,  3 1 2 .  —  Son  rôle  à  la  cérémo- 
nie du  feu  de  la  Saint-Jean,  le  9  3  du  même  mois,  3i/i. 

—  Délibération,  en  dote  du  t6  août  suivant,  pour  le 
choix  d'un  de  ces  magistrats,  3i8,  3 19.  —  Prestation 
de  serment  du  magistrat  élu,  le  90  août,  Sai.  — Voir, 
pour  les  particularités  relatives  h  chacun  des  magis- 
trats de  ce  grade,  Gayant  (Louis),  Gdillart  (André). 
GoYOT (Claude),  Mommiral  (Etienne de),  Morin  (Jean), 
Thou  (Augustin  de),  Thou  (Christophe  de). 

Processions:  le  i3  septembre  i544,  en  vue  de  la  paix 
conclue  entre  le  roi  de  France  et  l'empereur  Charles- 
Quint,  ^2.  —  Le  8  janvier  lôig,  pour  le  replacement 
des  corps  saints  dans  Téglise  de  Saint-Denis,  i45.  — 


Le  h  juillet  iSig,  en  témoignage  de  l'horreur  inspirée 
par  l'hérésie,  i84,  i85.  —  Le  97  avril  i55o,  à  l'occa- 
sion de  la  remise  de  Boulogne  à  la  France,  9 1 0.  —  Le 
ià  décembre  i55o,  en  réparation  d'un  sacrilège  com- 
mis dans  l'église  Notre-Dame,  9  33.  —  Le  i3juini55i, 
pour  la  cessation  des  pluies,  962 ,  953.  —  Le  18  no- 
vembre i55i ,  968.  —  Le97dumois  suivant,  en  répa- 
ration des  outrages  commis  par  les  hérétiques,  976. 

—  Le  16  avril  i552,  h  l'occasion  des  succès  rempor- 
tés par  l'armée  royale,  3oo.  —  Le  98  du  même  mois, 
pour  la  descente  des  corps  saints  dans  l'église  de  Saint- 
Denis,  3o2.  —  Le  19  juin  i552,  h  l'occasion  des  suc- 
cès remportés  par  l'armée  royale,  3i2  ,  3i3. 

Procureur  de  la  Ville.  Contestation,  au  sujet  des  pré- 
séances, entre  ce  magistrat  et  les  Conseillers  de  Ville,  5. 

—  Son  costume  et  son  rang  dans  le  cortège  municipal  à 
l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint,  le  1"  janvier  1 54o, 
8.  —  Démission  et  remplacement  d'un  magistrat  de 
cette  catégorie,  le  8  mars  1644,99.  —  Décision  relative 
au  costume  que  ce  magistrat  doit  porter  lors  de  l'entrée 
du  roi  Henri  II,  81.  —  Son  costume  et  son  rang  dans 
cette  dernière  solennité,  le  16  juin  lôig,  166. 


Q 


QiARTEîiiERS.  Ordres  donnés  h  ces  officiers  par  le  Bureau 
de  la  Ville,  à  l'occasion  de  l'entrée  du  Légat,  6.  —  Cos- 
tume et  rang  de  ces  oflîciei-s  dans  le  cortège  municipal , 
à  l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint,  le  1"  janvier 
i54o,  9.  —  Le  cardinal  de  Bourbon,  lieutenant  du  Boi, 
demande  qu'ils  fassent  le  recensement  de  tous  les  habi- 
tants, 18.  —  Instructions  qui  leur  sont  données  par  le 
cardinal  de  Bourbon  pour  le  recensement  des  habitants, 
90.  —  Bequête  qu'ils  adressent  à  l'Assemblée  de  Ville, 
97.  —  L'Assemblée  de  Ville  décide  qu'ils  s'entendront 
avec  les  plus  riches  habitants  de  leur  quartier  pour  lever 
une  somme  de  .5o,ooo  écus  d"or  demandée  par  le  Boi, 
99.  —  Instructions  qui  leur  sont  données  par  l'Assem- 
blée de  Ville,  en  date  du  6  mai  i544,  pour  la  réparti- 
tion d'une  somme  de  180,000  livres  demandée  par  le 
Boi  et  levée  sur  les  habitants,  89.  —  Décision  de  l'As- 
.seniblée  de  Ville,  en  date  du  a  juin  i544,  portant 
qu'ils  recenseront  les  maisons  de  leurs  quartiers  respec- 
tifs, afin  de  déterminer  le  nombre  de  terrassiers  que 
chacun  des  propriétaires  pourra  fournir  pour  les  travaux 
de  défense,  39  ,  33.  —  Ordres  qui  leur  sont  donnés  le 
surlendemain,  dans  le  même  but,  33.  —  Autre  déci- 
sion, en  date  du  99  juillet  de  la  même  année,  concer- 
nant le  versement  des  sommes  qu'ils  ont  recueillies  pour 
la  solde  des  troupes,  35.  —  Déclai-ations  qui  sont  exi- 
gées d'eux  relativement  aux  sommes  qu'ils  ont  reçues  et 
à  celles  (|u'ils  ont  à  recouvrer,  38.  —  Décision  portant 
que  leurs  rôles  seront  revisés  par  les  Conseillers  de  Ville, 
39.  —  Autre  décision,  en  date  du  6 septembre, portant 
qu'ils  procéderont  au  recensement  des  armes  détenues 


par  les  habitants  et  les  armuriers ,  42 .  —  En  mars  1 5  4  5 , 
le  Bureau  de  la  Ville  décide  que  ces  officiers  prendront 
les  mesures  nécessaires  pour  répartir  entre  les  contri- 
buables les  sommes  demandées  par  le  Boi,  5i ,  59.  — 
En  mai  de  la  même  année,  conjointement  avec  leurs 
Cinquanteniers  et  leurs  Dizeniers,  ils  prêtent  serment  de 
procéder  loyalement  à  la  répartition  des  taxes,  54,  55. 

—  Difficultés  qu'ils  rencontrent  dans  l'accomplissement 
de  cette  mission,  56,  67.  —  Injonctions  qui  leur  sont 
adressées  à  ce  sujet,  57.  —  Ils  consentent  h  recueillit 
les  taxes  levées  en  cette  circonstance,  69.  —  Ils  reçoi- 
vent l'ordre  de  procéder  h  la  levée  des  taxes  dans  leurs 
quartiers  respectifs,  60.  —  Décision  municipale,  en  date 
du  99  mars  i546,  portant  que  ces  officiers  délivreront 
Je  rôle  des  habitants  de  leur  quartier  exemptés  des  taxes , 
63.  —  Ils  demandent  à  présenter  les  comptes  de  leur 
recette,  64.  —  Décision  relative  au  costume  qu'ils  doi- 
vent porter  lors  de  l'entrée  du  roi  Henri  II,  81.  —  Ils 
sont  invités  à  faire  connaître  aux  habitants  de  leur  quar- 
tier les  décisions  prises  pour  le  rachat  des  fermes,  100. 

—  Élection  de  l'un  d'eux,  le  5  février  1649,  i53.  — 
Costume  et  rang  de  ces  officiers  dans  le  cortège  muni- 
cipal, à  l'entrée  de  Henri  II,  le  16  juin  16^9,  i66.  — 
Lettres  du  Boi,  en  date  du  9  septembre  i55o,  recom- 
mandant au  Bureau  de  la  Ville  de  veiller  à  ce  que 
ces  officiers  soient  répartis  convenablement  dans  les 
quartiei-s  et  s'acquittent  exactement  de  leurs  fonctions, 
994,  995.  — En  février  i559,  le  Bureau  de  la  Ville 
leur  enjoint  de  procéder  au  recensement  des  habitants, 
986. 

44 


IHpniNKRIt    NITIONAI.!. 


346 


REGISTRES  DU  BUREAU 


R 


Recevedr  de  la  Ville.  Costume  et  rang  de  cet  ollicierdans 
le  cortège  municipal  h  l'entrée  de  l'empereur  Charles- 
Quint, le  i"janvier  i54o,8.  —  Décision  relative  au  cos- 
tume qu'il  doit  porter  lors  de  l'entrée  du  roi  Henri  II,  8 1 . 

Réjouissances  pdbliqdes  :  le  9  0  septembre  i544,  h  l'occa- 
sion de  la  paii  entre  le  roi  de  France  et  l'empereur 
Charles-Quint,  lia;  —  le  3  février  loig,  à  l'occasion 
de  la  naissance  de  Louis  de  France,  deuxième  fils  de 
Henri  II,  i5i;  —  le  99  mars  i55o,  à  l'occasion 
du  traité  de  paix  conclu  entre  la  France  et  l'Angle- 
teiTC,  203  ;  —  le  97  avril  de  la  môme  année,  à  l'occa- 
sion de  la  naissance  de  Gharles-Maximilien ,  troisième 
fils  de  Henri  II,  9i4  ;  —  en  juin  i55a,  à  l'occasion 
de  la  reddition  de  Montmédy,  3 1 6. 


Rôtisseurs.  Requête  par  laquelle  ces  industriels  pi'otestent 
contre  le  monopole  des  marchands  de  volailles,  71 ,  72. 
—  Le  Bureau  de  la  Ville  émet  un  avis  favorable  à  leur 
requête,  70,  76. 

Rouen.  Les  habitants  de  cette  ville  ayant  établi  de  nouveaux 
droits  sur  les  marchandises  qui  la  traversent,  l'Assem- 
blée municipale  de  Paris,  réunie  le  99  octobre  i543, 
décide  qu'elle  adressera  des  remontrances  au  Roi  pour 
empêcher  l'application  de  ces  mesures,  98. 

Rousse  ,  peintre  du  Roi ,  est  chargé  de  dessiner  le  modèle 
d'une  statue  en  argent  que  la  Ville  doit  offrir  à  l'empe- 
reur Charles-Quint,  5,  6. 


Sainct- Germain  (Jean  de),  quartenier,  élu  échevin  le 
16  août  i544,  87.  —  Actes  divers  datant  de  son  exer- 
cice, 38  à  65. 

Saint-André  (Le  maréchal  de).  Lettres  du  Roi,  datées  du 
3  février  i55o,  demandant  la  concession  d'une  prise 
d'eau  en  faveur  de  ce  personnage,  197.  —  Par  une 
décision  en  date  du  98  du  même  mois,  le  Bureau  de  la 
Ville  accorde  la  concession  demandée,  197,  198. 

Saint-Ciergue  (Antoine  Bohier,  baron  de),  mandataire  du 
Roi  auprès  de  la  Ville,  communique  à  l'Assemblée  mu- 
nicipale, réunie  le  29  juillet  i5/ii,  les  demandes  du  Roi 
relatives  h  la  solde  des  troupes  et  h  la  défense  de  Paris, 
3/i,  35,36. 

Saint-Cloud.  En  avril  iolij,  le  Bureau  de  la  Ville  signale 
à  la  Chambre  des  comptes  l'état  de  délabrement  dans 
lequel  se  ti'ouve  le  pont  de  celte  localité,  89. 

Saint-Eustache  (Eglise).  Propositions  faites  à  ses  niarguil- 
liere  pour  la  cession  d'un  moulin  (jui  leur  appartient  el 
où  le  roi  Henri  II  voudrait  établir  un  atelier  monétaire, 
2^7,  9/(8.  —  Réponse  des  marguilliers  à  ces  proposi- 
tions, 968.  —  Conditions  qu'ils  mettent  h  la  cession  de 
leur  propriété,  200,  95 1. 

Saint-Germain  (Faubourg).  Lettres  du  Roi,  en  date  du 
18  juillet  i548,  signalant  des  désordres  commis  dans 
cette  région,  189,  i33. 

Saint-Jean  (Feu  de  la):  le  28  juin  iS'ig.  i83,  i34;  — 
le  93  juin  i559 ,  3i3. 

Salubrité  publique.  Mesures  proposées,  en  novembre 
i544,  pour  empêcher  la  propagation  des  maladies  con- 
tagieuses, 46.  —  Recommandations  adressées  par  le 
lioi  au  Bureau  de  la  Ville,  en  mai  1 5^7 ,  et  relatives  au 
détournement  de  l'égout  qui  passe  près  du  pure  des 
Touinelles,  85.  —  Délibération,  en  date  du  6  juillet 
i5/(8,  sur  le  choix  d'un  lieu  où  l'on  pourrait  établir  le 
sanitat  projeté  par  les  administrateurs  de  IHûtel-Dieu, 


i3i.  —  En  septembre  i55o,  le  Roi  invite  le  Bureau 
de  la  Ville  h  détourner  le  cours  des  égouts,  qui  répan- 
dent des  exhalaisons  pestilentielles,  918,  219. —  Le 
Prévôt  des  Marchands  objecte,  à  l'encontre  de  cette  pro- 
position, les  dangers  que  présenterait  pour  l'hygiène  le 
déversement  des  égouts  dans  la  Seine,  221.  —  Le  Roi 
invite  son  architecte  à  faire  les  études  nécessaires  pour 
le  déversement  des  égouts  ,29  5.  —  Délibération ,  en  date 
(lu  96  novembre  iô5o,  sur  le  projet  de  détournement 
des  égouts,  296,  297.  —  Propositions  adressées  à  la 
Ville  par  Gilles  Desfroissis  pour  le  nettoyage  des  égouts, 
269,  271. 

Seguier  (Pierre),  échevin  (i543-i545).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  26  h  60. 

Sel.  Eu  décembre  1567  ,  le  Roi  invile  le  Bureau  delà  Ville 
il  lui  montrer  les  titres  en  vertu  des  jueis  il  perçoit  des 
droits  sur  le  transport  de  cette  denrée  |)ar  Mantes,  101. 
—  Lettres  du  même  prince,  en  date  du  iG  décembre 
1547,  relatives  au  même  sujet,  101,  102.  —  Lettres 
liu  Boi,  en  date  du  26  décembre  i55i .  proposant  h  la 
Ville  les  revenus  des  greniers  dans  la  généralité  d'Gutiv- 
Seine  et  Yonne,  en  échange  des  renies  constituées  sur 
les  fermes  de  la  banlieue,  276,  977.  —  Délibération, 
en  dale  du  4  janvier  suivant,  sur  l'échange  proposé  par 
le  Boi,  277. 

Sergents  de  ia  Ville.  Leur  costume  el  leur  rang  dans  le 
cortège  municipal  a  l'entrée  de  l'empereur  Charles-Quint , 
II'  1"  janvier  i5'40,  7,  8.  —  Leur  costume  el  leur  rang 
au  convoi  de  l'amiral  Chabot,  le  7 juin  i5/i3,  -sa.  — En 
avril  i5/i5,  ils  reçoivent  l'ordre  d'assister  les  ()uarte- 
iiiers  pour  le  recouvrement  des  sommes  demandées  par 
le  Boi,  09.  —  Leur  costume  et  leur  l'aiig  dans  le  cor- 
tège municipal,  lors  des  obsèques  de  François  I".  !»' 
99  mai  i5'i7,  88.  —  Leur  co-slumeel  leur  rang  ;i  l'en- 
trée de  Henri  II,  le  i6juin  iS'ig,  166.  — Lourcostiime 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


347 


aux  obsèques  de  ia  reine  de  Navarre,  les  19  et  a o  mars 
io5o,  300.  —  Leur  costume  et  leur  rang  h  l'entre'edu 
Légat,  le  i3  décembre  i55i.  37/1,  ayS.  — Leur  cos- 
tume à  la  réception  du  Dauphin,  le  3  mars  1 55-2 .  398. 


—  Leur  costume  h  la  cérémonie  du  feu  de  la  Saint-Jean , 
le  9  3  juin  iSSs,  3i3. 
SoLY  (Antoine),  échevin  (iSig-iôôi  ).  Actes  divers  datant 
de  son  exercice,  189  h  361. 


TANfiEGCv   (Denis),  échevin   (io45-i547).  Actes  divers 

datant  de  son  exercice,  61  à  ga. 
Thou  (Augustin  de), prévôt  des marchands(i538-i54o). 

Actes  divers  datant  de  son  exercice,  1  à  11. 
Thoc  (Augustin  de),  fils  du  précédent,  lieutenant  de  la 

Prévôté  des  Marchands,  obtient  de  l'Assemblée  de  \ille, 

réunie  le  aS  septembre  i55i .  une  allocation  de  jetons, 

965. 
Thod  (Christophe  de),  secrétaire  du  Roi,  est  chargé  par 


l'Assemblée  de  Ville,  réunie  le  17  août  i55i.  d'une 
démarche  auprès  du  Chancelier  de  France,  aSg.  —  Il 
est  élu  prévôt  des  marchands,  le  16  août  i559,  en 
remplacement  de  Claude  Guyot,  3ig.  — Sa  nomination 
est  confirmée  par  le  Roi,  Sao.  —  Il  prête  serment  le 
90  août. 
Trouvé  (Antoine),  commis  au  greffe  du  Châtelet.  nommé 
gouverneur  de  l'hôpital  des  Enfants-Rouges,  le  9  décem- 
bre i55o,  aSa. 


u 

Urfé  (Claude  d'),  gouverneur  du  Dauphin,  fait  annoncer  au  Prévôt  des  Marchands  la  prochaine  arrivée  de  ce  prince,  299. 


( 


Vale\ti>oi8  (Diane  de  Poitiers,  duchesse  de).  Prise  d'eau 
accordée  h  celle  dame  par  le  Bureau  de  la  Ville,  le 
i-i  mars  iS5o,  sur  la  demande  du  Roi,  198,  199. 

Vendôme  (Le  cardinal  de),  invité  par  le  Bureau  de  la  Ville, 
allume  le  feu  delà  Saint-Jean  le  s  3  juin  i5.53.3i3,  3i4. 

Verilli  (Jérôme),  légat  du  Saint-Siège.  Mesures  prises, 
le  la  décembre  i55i  ,  pour  l'entrée  de  ce  dignitaire. 
97/i.  —  Son  entrée,  le  jour  suivant,  274.  970.  — 
]je  97  du  même  mois,  il  assiste  à  une  procession  géné- 
rale, 976. 

Vi.uART  (Michel),  échevin  (i547-i549).  Actes  divers  da- 
tant de  son  exercice,  93  à  188. 

Vijrs.  En  juin  i54o,  le  Roi  décide  que  les  expéditions  de 
cette  denrée  en  Flandre  seront  assujetties  seulement  aux 
anciennes  taxes  et  non  aux  impositions  nouvelles,  56. 
—  En  septembre  1 5^7 ,  le  Roi  rachète  la  ferme  du  hui- 
tième de  cette  denrée  vendue  en  Grève,  93.  —  Les  ren- 
tiers de  la  ferme  du  huitième  sont  invités  à  présenter 
leurs  litres  pour  être  remboursés ,  100.  —  Propositions 
du  Roi,  qui  veut  revendre  la  ferme  du  huitième;  acles 
divers  se  rattachant  a  celte  question,  109  à  107,  119, 
19  0.  —  Délibération,  en  date  du  ai  juillet  lôig,  sur 
la  revente  de  la  ferme  du  huitième,  proposée  par  le 
Roi,  187.  —  Lettres  du  Roi,  en  date  du  97  décembre 
i55o, demandant  des  explications  sur  la  diminution  des 
fermes  de  celle  denrée,  9  36. 

Viole  (Pierre),  conseiller  de  Ville,  est  chargé  par  l'Assem- 
blée municipale,  réunie  le  »4  juin  i54o,  de  présenter 
des  remontrances  au  Roi,  concernant  une  demande  de 
fonds  adressée  par  ce  prince,  10,  11.  —  En  mai  i548 
il  rend  compte  d'une  mission  dont  il  a  été  chargé  auprès 
de  Henri  H,  197. 


Vivien  (René),  secrétaire  du  Roi,  élu  conseiller  de  Ville  le 
8avril  15^9, en  remplacement  d'André  Guillard,  démis- 
sionnaire, 159. 

Voirie.  Le  Bureau  de  la  Ville  est  invilé  par  le  Chancelier 
à  prendre  des  mesures  pour  que  les  rues  soient  pavées 
et  délwrrassées  des  immondices,  9,3.  —  Sur  l'ordre 
du  Roi,  le  Bureau  de  la  Ville  fait  paver  toutes  les  rues 
par  lesquelles  doit  passer  l'empereur  Chnrles-Quint,  7. 

—  Procès  intenté  à  la  Ville  pat  les  propriétaires  de  plu- 
sieurs maisons  abatlues  près  de  la  porte  Saint-Denis, 
lesquels  réclament  des  indemnités,  66.  —  Rejet  de  la 
demande  des  propriétaires,  ci-dessus  mentionnée,  68. 

—  Décision  du  Bureau  de  la  Ville ,  en  date  du  a  août 
1547,  portant  qu'on  abattra  certaines  constractions  in- 
dûment élevées  près  de  l'hôtel  de  Nesle,  91.  —  Déci- 
sion, en  date  du  19  du  même  mois,  portant  que  la  Ville 
interviendra  dans  un  litige  motivé  par  le  projet  d'ouver- 
ture d'une  rue  près  des  Malhurins,  99. —  Le  Bureau 
de  la  Ville  refuse  de  contribuer  aux  frais  du  pavage  de 
la  rue  de  la  Tabletterie,  et,  en  même  temps,  il  accorde, 
moyennant  certaines  conditions,  la  permission  de  bâtir 
le  long  de  l'enceinte  entre  la  porte  des  Barrés  et  le  Irou 
Gaillard.  9a.  —  En  novembre  iSig,  le  Bureau  de  la 
Ville,  décide,  conformément  aux  ordres  du  Roi,  que  les 
quais  de  la  rive  gauche  seront  remis  à  neuf,  depuis  la 
tour  de  Nesle  jusqu'au  pont  Saint-Michel,  195.  — 
Décision  municipale,  en  date  du  i3  janvier  i55o,  con- 
cernant la  réparation  des  quais,  196.  —  Délibération, 
en  date  du  90  mars  i55o,  portant  que  les  quais  seront 
pavés  depuis  le  pont  Noire-Dame  jusqu'aux  moulins  du 
Temple.  900,  901.  —  Les  membres  du  Bureau  de  la 
Ville,  les  maîtres  des  œuvres  et  plusieurs  mariniers ,  se 


3Zi8 


REGISTRES  DU  RUREAU  DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


rassemblent  sur  le  Port  au  Foin,  pour  constater  quels 
sont  les  travaux  qui  doivent  être  exécutés  à  partir  de  cet 
endroit,  208.  —  Rapport  sur  les  travaux  des  quais  si- 
tués entre  le  Port  au  Foin  et  l'arche  Beaufils ,  a  1 3 , 2 1  /i . 

—  En  septembre  i55o,  le  Roi  recommande  au  Bureau 
de  la  Ville  divers  travaux  d'utilité  publique,  notamment 
la  construction  d'un  pont  entre  le  Louvre  et  la  tour  de 
Nesle  ;  mais  le  Prévôt  des  Marchands  présente  plusieurs 
objections  contre  ce  projet,  a  19,  220.  —  Déhbéralion, 
en  date  du  24  novembre  i55o,  sur  la  réédification  des 
maisons  du  Petit-Pont,  226,  227.  —  La  Ville  fait  de- 
mander au  Chancelier  de  France  les  lettres  patentes  né- 
cessaires pour  la  reconstruction  susmentionnée,   235. 

—  Extrait  d'un  arrêt  du  Parlement,  en  date  du  8  avril 
1 55 1 ,  prescrivant  une  enquête  sur  l'opportunité  de  la 
démolition  des  maisons  du  Petit-Pont,  2  43,  2  44.  — 
Ordre  aux  maîtres  des  œuvres  de  procéder  immédiate- 
ment à  cette  démolition,  244.  —  Nouvelle  démarche 
entreprise  afin  d'obtenir  les  lettres  patentes  nécessaires 


pour  la  réédification  des  maisons  du  Petit-Pont,  261. 

—  En  septembre  i55i,  des  maîtres  maçons  visitent  le 
Port  au  Foin,  afin  de  constater  quels  sont  les  travaux 
nécessaires  en  cet  endroit,  263,  264.  —  Toisé  du  quai 
nouvellement  construit  a  partir  de  l'arche  Beaufilz,  266. 

—  Délibération  en  date  du  4  janvier  i552 ,  concernant 
le  pavage  des  chaussées  et  les  devis  des  réparations  du 
Petit-Pont,  277,  978.  — Le  Bureau  de  la  Ville  soumet 
à  l'examen  des  hommes  compétents  le  |)rojet  des  répara- 
tions du  Petit-Pont,  279,  280. — Le  Bureau  de  la  Ville 
consulte  des  experts  sur  la  nature  des  travaux  qui 
doivent  être  entrepris  au  Petit-Châtelet,  et  sur  le  projet 
des  réparations  du  Petit-Pont,  280.  —  Le  projet  présenté 
par  les  maîtres  des  œuvres  pour  la  réparation  du  Petit- 
Pont  est  approuvé  par  l'architecte  Philibert  Delorme 
et  fingénieur  Louis  Meigret,  280 ,  281 .  —  Rapport  des 
maîtres  des  œuvres  sur  les  travaux  qui  doivent  être  exé- 
cutés au  Petit-Châtelet,  293,  294,  296. —  Examen 
des  poutres  destinées  à  étayer  le  Petit-Pont,  297. 


INDEX. 


Abelly,  bourgeois,  i3i. 

Abelly  (Antoine),  bourgeois,  5i,  279. 

Abot,  conseiller  au  Parlement,  60, 1 17, 
ia4,  a56,  a85. 

AcBÈREs  (Le  sieur  d'),  11. 

Alan  (Thomas),  bourgeois,  i3i. 

Albert  (Léon-Baptiste),  ou  plutôt  Al- 
BERTi,  peintre  et  sculpteur,  172  et 
note  1. 

Aleaclme  (Roger),  alias  Aleaume, 
dizenier,  55 ,  379. 

Alençoh  (Charles-Maximilien,  impro- 
prement nommé  duc  d'  ) ,  troisième 
fils  de  Henri  II,  9i4  et  note  ti. 

Alexandre  (Nicolas),  bourgeois,  74, 
96,  io5,  lia,  ii4,  118,  ia5, 
ai5,  807. 


Allaire  (Nicolas),  procureur  au  Châ- 

telet,  807. 
A LLEGRiiN,  correcteur,  117. 
Allegrin  ,  conseiller  au  Parlement  ,985. 
Amaulry  (Claude),  maçon,  qi3,  9i4. 
Anihenis,  alias  Anthonis,  général  de  la 

justice  des  Aides,  i34,  a56. 
Arcas,  177. 
Aronde  (Richard  d'),  locataire  d'une 

des  maisons  du  pont  Notre-Dame, 

a6i,  a6a. 
AsNiÈRES  (D'),  bourgeois,  i3a,  i34. 
AsmÈREs  (D'),  conseiller  des  généraux 

des  Aides,  ai5,  a85. 
ATHis(Le  sieiu-d').  Voir  Viole  (Pierre). 
Attichi  (Le  sieur  d').  Voir  Hacqueville 

(Nicole  de). 


Aobery  (Christophe),  378. 

Adbry  (Jacques),  alias  Adbery,  avocat 
au  Parlement,  a3,  a4;  échevin,  61, 
6a,  63,  74,  77,  81;  lieutenant  ci- 
vil de  la  Prévôté  de  Paris,  a8i. 

Aubry  (Nicolas),  bourgeois,  io5. 

Addouart,  conseiller  au  Parlement,  61, 
63,  285. 

Adger  (Adrien),  bourgeois,  76. 

Acmale  (  François  de  Lorraine ,  duc  d'  ) , 
ia6,  189  et  note  1,  i4o, 

Advergne  (François  d'),  avocat  au  Par- 
lement, a  a. 

Auvergne  (Nicolas  d'),  bourgeois,  iiS. 

Avançon  (Le  seigneur  d'),  maître  des 
requêtes,  ai  a. 


B 


Bachelier  ,  huissier,  lai. 

Bachelier  (Eustache),  Ijourgeois,  laS. 

Bachelier  ( Martin ),  greffier  provisoire , 
3o4,  3o6. 

Bachelier  (Regnauld),  commis  au 
greffe  de  la  Ville,  77,  lai,  ia8, 
i56,  157,901,939,  3o4;  greffier 
de  la  Ville,  807,  3o8,  809,  3ii, 
3i9 ,  817. 

Bagorr^  (Claude),  bourgeois,  io5. 

Baboel  (Thomas),  bourgeois,  'jh. 

Bahdet  (Philippe),  locataire  du  moulin 
de  la  Gourdine,  35o. 

Baillet  (René),  maître  des  requêtes, 
conseiller  de  la  Ville,  souvent  men- 
tionné sous  le  nom  de  sieur  de 
Scaulx,  a8,  ai,  96,  37,  ag,  3i, 
34,  43,  44,  5o,  58,  61,  66,78, 


8a,  100,  180,  189,  i58,  189, 
188,  195,  ai 4,  a35  et  note  a, 
a54,  a55,  a56,  357,  a6o,  397, 
398. 

Baillif,  président  à  la  Chambre  des 
comptes,  a54. 

Bailly  (Adam),  bourgeois,  89,  53. 

Balancier  (Jacques),  dizenier,  55. 

Balles  (Pierre  de),  bourgeois,  807. 

Bandeville  (Le  seigneur  de),  98,  94, 
95, 354, 357. 

Barbe  (Jacques),  dizenier,  55,  i84, 
807. 

Barbedor  (Guillaume) ,  bourgeois,  1  ao. 

Barbeziëux  (Antoine  de  la  Rochefou- 
cauld, seigneur  de),  a64,  a65 
(note  1). 

Bardon,  avocat,  1  la. 


Barillon,  bourgeois,  47. 

Barjot,  bourgeois,  84. 

Baejot,  conseiller  au  Parlement,  117, 

134. 

Basannier  (  Jean  ) ,  alias  Basanier  , 
quartenier,  ao,  37,  39,  3o,  81, 
34,  38,  4o,  43,  44,  45,  46,  5i, 
Sa,  53,  55,  56,  57,  58,  60,  61, 
63,  64, 74,75, 77,95, 100, io5, 

113,    ll3,    ll4,    ll5,    117,    133, 

ia4,  137,  ia8,  i3o,  i3i,  i3a, 
i84,  186,  3i5,  379,  385,  991, 
3o8,  3o5,  3o6. 
Bastonneau,  notaire  au  Châtelet,  i3a, 

353. 

Bastonneau  (François) ,  bourgeois,  117. 
Bastonnier   (Michel),    lieutenant   des 
hocquebutiers  de  la  Ville,  4. 


350 

Baddeqdin,  notaire  au  Châtelet,  a5o. 

Bavard,  secrétaire  du  Roi,  53,  63. 

Bazin  (Guillaume),  bourgeois, 5 1, 1 18. 

Bazin  (Jean),  dizenier,  55. 

Beannyer  (Guillaume), bourgeois,  i3, 
ia5. 

Beauclerc  (Aubert),  contrôleur  géné- 
ral des  deniers  communs,  lAy. 

Beaupré  (Jean  Legendre,  vicomte  de), 
capitaine  des  gens  de  métier,  i6i, 
i63. 

Beacsault  (Jean),  maçon,  ai 3,  aii. 

Beauvais  (Robert  de),  receveur  des 
pauvres,  26,  97;  procureur  h  la 
Chambre  des  comptes  et  contrôleur 
des  deniers  communs,  i46,  i48, 
149,  i5o,  i55,  i56,  167,  187, 
188,  190,  917,  ail,  961,  a64, 
266,  267,  980,  996,  997,  809, 
3io,  3ii. 

Beixgné  (Philippe  de),  bourgeois,  53. 

Bélier  (Jean),  dizenier,  54,  55. 

Bellarmato  (Jérôme),  ingénieur  du 
Roi,  997,  903. 

Bellechere  (Jean),  marchand,  287. 

Bellée  (Jean),  alias  Belée,  charpen- 
tier juré,  9i3,  9i4,  252,  279, 
980,  298,  295. 

Bellée  (Jean),  dizenier,  55. 

Bellot  (Jean),  capitaine  des  archers 
de  la  Ville,  933. 

Benard  (Pierre),  capitaine  des  arbalé- 
triers de  la  Ville,  9  33. 

Benevent,   bourgeois,  jh,  117,  125. 

Benoise  (Jean),  procureur  de  la 
Ville,  4. 

Ben'oist  (Pierre),  fermier  du  poisson 
de  mer,  67,  69. 

Beqket,  bourgeois,  ia4,  ia8. 

Beqdet  (Nicolas),  cinquantenier,  55, 

195. 

Berjeon  (Henri),  notaire  au  Châtelet, 

998,  3oi. 
Bergeron,  92. 
Berthelemv,  bourgeois,  3o. 
Berthelemï,  conseiller  au  Parlement, 

985. 
Berthelemv,  correcteur  des  comptes, 

118. 
Bertiielemy,  procureur  au  Parlement, 

118. 
Berthelemv  (Denis),  marinier,  908. 
Berthelehy  (Denis),  quarlenier,  20, 

99,  3o,  3i,  38,  4o,  43  ,  44,  5i, 

53,  55 ,  50,  57,  60,  61,  63;éche- 


REGISTRES  DU   BUREAU 

vin,  66,  67,  74,  75,  77,  78,  82. 
83,  90,  95,  101,  loa,  io5, lia, 
ii3,  ii4,  117,  lao,  lai,  laa, 
124,  197,  129,  i3o;  échevin  el 
conseiller  de  Ville,  i3o,  i3i,  189 , 
i34;  conseiller  de  Ville,  i53,  i55, 
i58,  159,  188,  190,  94i,  258. 
269,  802 ,  808,  3o5. 
Berthelemv  (Jean),  conseiller  de  Ville  , 
6,  11,  12,  i3,  i4,  i5,  17,  90, 

99,  a8,  ag,  80,  34;  échevin  et 
conseiller  de  Ville,  87,  88,  89 ,  4o, 
44,  46,  47,  5o,  5i,  5a,  58,  68, 
65;  conseiller  de  Ville,  66,75,82, 

100,  io5,  lia,  ii4,  122,  127, 
180,  i44,  147,  i58,  159,  188, 
190, 958, 3o5. 

Berthelemv  (Denis?  ou  Jean?),  186, 
9i4,  926,  989,  934,  956,  264, 
267,  268,  278,  985,  997,  999, 
3oi. 

Berthelot,  conseiller  au  Parlement, 
194 ,  985. 

Berthereao,  secrétaire  du  Roi,  981, 
985. 

Bertrand  (Vincent),  dizenier,  55. 

Bertrand  (Zacharie),  bourgeois,  257. 

Bertrandi  (Jean),  président  au  Parle- 
ment, 84  et  note  1. 

Besle,  conseiller  au  Châtelet,  807. 

Besle  (  Robert) ,  alias  Belle  ,  bourgeois , 
112,  1 14. 

Bethisy  (Nicolas),  bourgeois,  119. 

Bicodrt  (De),  maître  des  comptes,  75. 

Bigant.  (Jean),  bourgeois,  61,  63, 
118. 

BiNART,  bourgeois,  45. 

BisANGE  (Jean),  alias  Bissange,  dize- 
nier, 55. 

Blanchet  (Jean),  bourgeois,  119. 

Bobignv  (Le  sieur  de).  Voir  Perdrier 
(pierre). 

BocBETEL,  secrétaire  du  Roi,  4i ,  43, 

46,  70,  89,  99,   919,  949. 

BoDiN  (Jean),   maître  passeur  d'eau, 

3i6. 
Boisv  (Le seigneur  de),  5,  6. 
BoiviN,  bourgeois,  957. 
BoNAconBSY,  92. 

BoNNARE  (François),  bourgeois,  267. 
BoNNiOLT,  bourgeois,  3o. 
BoNNELLE  (André),  bourgeois,  74. 
Bonnet  (André), bourgeois,  1  la. 
BoNNEDL  (Andry),  bourgeois,  96. 
BoQUET  (Jean),  bourgeois,  112. 


Bobdier  (Jacqueline),  veuve  du  peintre 
Dorigny,  2  56. 

BoRNAv  (Girard  de),  alias  Bodrnay, 
locataire  d'une  des  maisons  du  pont 
Notre-Dame,  261. 

BoDCHART  (Jean),  sieur  de  Cham- 
pigny,  conseiller  de  Ville,  i5,  16, 
17,  19,  91,  3o,  3i,  5o,  59,  53, 
63,  66,  75,  90,  100,  1 12,  118, 
ii4,  117,  120,  191,  192,  127, 
i3o,  182,  147,  i55,  i58,  159, 
188,  982,  234,  289,  24i,  256. 

Boucher  (Jean),  bourgeois,  285. 

Boucher  (Jean),  cinquantenier,  18, 
55,  96 ;  quarlenier,  160, 186,  900, 
9i5,  257,  969,  979,  985,  8o5, 
807. 

Boucheron  (Claude),  procureur  géné- 
ral à  la  cour  des  Aides,  997,  298. 

BoucHiNY  (Robert),  ou  plutôt  Bouchi- 
GNv,  chanoine  du  chapitre  de  Paris, 
127,  et  note  8. 

BouÉ  (Denis),  cinquantenier,  55. 

BouÉ  (Guillaume),  bourgeois,  108. 

BoDÉ  (Pierre),  bourgeois,  125. 

BouETE,  alias  Bo'jeste,  conseiller  au 
Parlement,  117,  124,  256,  991. 

Bouete,  procureur  au  Parlement,  1 18. 

Boclencourt  (Le  sieur  de).  Voir  Luil- 
LiER  (Jean). 

BoL'LLARD  (Hugues),  bourgeois,  11 4. 

Boullault,  bouigeois,  125. 

BouLLAULT(Léon),  bourgeois,  819. 

Boullenger  (Jean),  bourgeois,  96. 1 18. 

Bouquet,  bourgtois,  3o. 

Bourbon  (Le  cardinal  d^').  i8elnole  9  , 

19,  90,  91,    102,    l4l,291,9  99, 

809 ,  3i3,  8i4. 

Bourdebeul  (Claude),  bourgeois,  io5. 

BouRDiN,  secrétaire  du  Roi,  197,  199, 
9'i7,  948,  890. 

BoiRDiN  (iMicliel),  bourgeois,  i53. 

BoiRGOiNG,cons'iller  au  Parlement,  106. 

Bourguignon  (Abel),  aliasLt:  Bourgui- 
gnon, avocat  du  bailliage.  29,  63, 
195,  997,  998. 

BouRLON  (Philibert),  cinquantenier,  55. 

Boursier  (Germain),  bouj-geois,  capi- 
taine des  Enfants  de  la  Ville,  8, 
119,  161,  166,  168,  169. 

Boursier  (Jean),  bourgeois,  189. 

Boursin  (Jean),  bourgeois,  io3,  119, 
118,  125,  i3o. 

Boutin,  bourgeois,  3o. 

Bouviller  (Michel),  bourgeois,  1 12. 


BoTviN  (Odo),  boiu-geois,  96,  11a. 

Bragelogne  (Martin  de),  lieutenant 
particulier  de  la  Prévôté  de  Paris, 
conseiller  de  Ville,  3,  10,  11,  19, 

l3,   l4,    10,    16,   17,    19,  30,  91, 

39,  93,  30,  97,  38,  99,  3o,  43, 
5o,  59,  53,  55,  58,  61,  63,  68, 
90,  95, 100,  io5, 1 19 , 1 13,  n4, 
117,  193,  ait,  199,  i3o,  189, 
i46,  i58,  186,  188,  190,  196, 
934,  958,  959.  984,  390,  397, 
3o5,  819. 
Rragelongne  (Thomas  de),  conseiller 
de  Ville,  3,  10,  11,  i3,  i5,  16; 
échevin  et  conseiller  de  Ville,  16, 
17,  18,  19,  90,  91,  99, 93,  94; 
lieutenant  de  la  Prévôté  des  Mar- 
chands et  conseiller  de  Ville,  94, 
97.  98,  3i,  38,  39,  4o,  43,  45, 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

5o,  59,  53,  56,  58,  61,  65,  66, 

74,  81,  89,  83,  95,  100,  109, 

lo5,    ll3,    117,    19  0,   199,     194, 

197,  139,  i3o,  i3i,  i53,  i55, 
190,  195,  900,  309,  3i5,  937, 
93i,  aSa ,  234,  989,  94i,  943, 
956,  958,  964,  265,  967,  974, 
977,  979,  990. 

Bbagelongne  (Martin?  ou  Thomas?), 
i34,  3ot. 

Braillon  (Louis),  conseiller  de  Ville, 
11,  i5. 

Breda  (Jean  de),  bourgeois,  3  85; 
échevin,  891. 

Breton-,  secrétaire  du  Roi,  909,  9o5. 

Brette  (Emond),  bourgeois,  75. 

Brezé  (Louis  de),  orthographié  Breszé, 
198. 

Brice  (Martin),  bourgeois,  96,  ij4. 


351 

Briçonnet  (Jean  de),  président  à  la 
Chambre  des  comptes,  982  et 
note  4. 

Brisart  (Guillaume),  contregarde  de 
la  Monnaie,  928,  999. 

Brodeau,  procui'eur,  53. 

Broctesadlge  (René),  bourgeois,  807. 

Brdllé,  l52. 

Bruslart  (Hugues),  altos  Brdllart, 
bourgeois,  119,  118,  195. 

Brïe  (Le  bailli  de),  9O. 

BncHEREAD  (Pierre),  bourgeois,  74. 

Bddé  (Dreux),  19,  i5,  16. 

BuDÉ  (Guillaume),  sieur  de  Marly,  con- 
seiller de  Ville,  6,  10  et  note 3, 
11,  i5. 

BuRDELOT,  conseiller  au  Parlement, 
985. 

Bdrgensis,  secrétaire  du  Roi,  74,  977. 


Càignet  (Simon),  bourgeois,  96,957. 

Caillod  (Jean),  boui-geois,  957. 

Calais,  177. 

Calisto,  177. 

Camus,  alias  Le  Camus,  groflier  au  Par- 
lement, 969,  817. 

r.ANAVE  (Les),  famille  de  teinturiers, 
109  et  note  1. 

Cancien  (Tristan),  bourgeois,  985. 

<>AQiJET0\  (Louis),  commis  du  contrôle 
des  deniers  communs,  i48. 

Cardon  (Richard),  bourgeois,  96. 

(JARBÉ  (Pierre),  sergent  de  la  Ville, 
09. 

Castor,  176. 

Caterwe,  ou  philôt  Catherine  de  Mé- 
uicis,  809. 

Gelv  (Le  sieur  de).  Voir  Thou  (Chris- 
tophe de). 

Cenalis  (Robert),  évoque  d'Avranche», 
96  et  note  1. 

Chabot  (Philippe),  amiral  de  France, 
9'). 

Chahbigez  (Pierre),  lieutenant  des  hac- 
i|Uf'butiers  de  la  Ville,  4. 

(JHAJiBON ,  conseiller  au  Parlement  ,119, 
117. 

Ch\«boubcy  (!/«  sieur  île).  Voir  Mont- 
MiREL  (Thierry  de). 

Chami'igny  (Le  sieur  de).  Voir  Bou- 
<;habt  (Jean). 


Cbantecleb  (De),  conseiller  au  Parle- 
ment, 189. 
Cuappelier   (Jean),    bourgeois,    96, 

1 18,  957. 

Chappelot  (Jean),  bourgeois,  53. 
(jHApperon,  capitaine  d'artillerie,  9. 
Chappes  (De),  bourgeois,  75. 
CHAppoîiNBT(Jean),  maçon,  963,  964. 
Chardon,  bourgeois,  48. 
Chardon  (Antoine) ,  bourgeois ,  6 1 ,  69 , 

119,  117,  118,  195,  i3o,   i34, 
961 ,  969. 

Charles  VIII,   roi  de  France,   988, 

a34. 
(iHARLEs  (Biaise),  bourgeois,  196. 
Charlet,  bourgeois,  34. 
Charlet,  conseiller  au  Parlement,  53, 

74, 70,  i39; 
Charmolde  (Nicole),  lieutenant  de  ta 

Prévôté  des  Marchands,  99,  98. 
Charpentier,   procureur  au  ChAtelel. 

118. 
Charpentier  (Fiacre),  bourgeois,  18, 

99,  61  ,68;  échevin,  66,  67,  74, 

75,  78,  81,  89,   90,   95,    100, 

101,   io5,  119,  ii3,  ii4,  117, 

190,     121,     199,     194,     197,    199, 

i3o,  189,  i84;  bourgeois,  91 5. 
Charron,  consr'iller  au  Parlement,  1 1  7. 
Charron  ,  général  de  la  justice  des  Aides, 

985. 


Chasteauvillain  (Antoinette  de),    ou 

plutôt  CuÀTEADVILLAlN,  1  4 1  et  iiote  9. 

Chastelier  (Louis),  bourgeois,  i3o. 

Chastillo.n  (Gas[iard  de  Coligny,  sei- 
gneur de),  ou  plutôt  Châtillon, 
gouverneur  de  Paris,  a68,  264  et 
note  1,  965,  987,  988. 

Chastillo.n  (Le  seigneur  de),  ou  plutôt 
ChÂtillon,  800. 

(JUASTILLON  (Odet  de  Coligny,  cardinal 
de),  ou  plutôt  Chàtillo.n,  i46  el 
note  8. 

Chaudière  (Louis),  capitaine  du  groupe 
des  imprimeurs,  i63. 

CuALDiiiRE  (Robert),  bourgeois,  58. 

Chauldière    (Regiiauld),    bourgeois, 

190. 

Chadvet  (Nicolas),  capitaine  des  ar- 
chers de  la  Ville,  4. 

Chauvet  (Pierre),  dizenier,  55. 

Chenaud,  bourgeois,  181. 

(jHesnard  (Pierre),  dizenier,  54. 

Chesnault  (Philippe),  bourgeois,  gli. 

Chesneau,  bourgeois,  34. 

CiiEVALiEii,  bourgeois,  io5. 

Chevalier,  notaire  au  Châtelet,  9  5o. 

Chevalier  (Guillaume),  bourgeois,  7'i. 

CiiEviLLART,  bourgeois,  197. 

Cheviiemont  (Robert),  dizenier,  55, 
i58. 

Chevrier.  5. 


352 


REGISTRES  DU  RUREÂU 


Choart  (Claude),  bourgeois,  979. 
Choart   (Guillaume),  échevin,    195, 

ai4,  9i5,  ai8,  221,  926,  989  et 

note  5,  934,  289  et  note  1,  961, 

9  56;  bourgeois,  9  85,  807. 
Choppin,  bourgeois,  117. 
Choppin  (Jean),  échevin,  96  et  noie  4, 

97,  98,  99,  34,  37,  38,  89,  4o, 
.    43,44,45,  46,  47,  5o,  5i,  62, 

53,  56,  58;  bourgeois,  61,  119, 

i34. 
Chouart,  bourgeois,  i34. 
CiioDART  (Guillaume),  bourgeois,  75, 

1 14,  181. 
Clagny    (Le  sieur  de).    Voir  Lorme 

(Philibert  de). 
Cladsse,  bourgeois,  3o. 
Clacsse,  secrétaire  du  Roi,  80,  91, 

97,   ii4,    191,  i45,   198,  900, 

9i3,  960, 988. 
Clericv,  docteur  en  théologie,  46. 
Clèves   (François,  duc  de),    i4o    et 

note  7. 
Clozeau  (Pierre),  bourgeois,  1 18. 
CoiGNET  (François),  159. 
CoiGNET  (Mathieu),  bourgeois,  118. 
Colas  (Jean),  alias  Collas, bourgeois, 

1 17,  i3i,  i34. 
CoMPANS  (Noëlde),  dizenier,  55,  807. 
CoMTAL  (Thibaut),  bourgeois,  io5. 
CoxDÉ  (Louis  de),  i4o  et  note  5. 
CoMNAN  (De),  secrétaire,  79,  2o5. 
Constantin  (Jean),  avocat  au  Châtelet, 

9»- 
CoNTESSE  (Jean),  apothicaire,  1 18, 279. 


CoNTEssE  (René),  notaire,  118,  125, 

3o6. 
CoQDEL   (Hubert),  alias  de  Coqdeil, 

bourgeois,  119,  19  5. 
CoQUERET  (Nicolas),  bourgeois,  18. 
C0QCILLART  (Jacques),  bourgeois,  99. 
CoRDELLE  (Jean),  notaire  au  Châtelet, 

83,  96,  95o,  256. 
CoRMLLE ,  marchand  d'Anvers ,  1 49. 
CoRNL'  (Jeau),  dizenier,  55. 
CoRND  (Léon),  dizenier,  1 53. 
Cotart  (Robert),  sergent  de  la  Ville, 

52. 

Courle( Jacques),  dizenier,  55. 

CocRTW  (Guichard),  quartenier,  6; 
échevin ,  1 1  et  note  9,19,  1 3 ,  1 4 , 
16,  17,  18,  19,  90,  91;  quarte- 
nier, 27,  29,  3o,  81,  34, 38,  4o. 
43,  44,  59,  53,  55,58,  60,61, 

74,     96,     105,      ll4,     117,       129, 

194,  197,  i3o,  i3i,  189,  i34; 
échevin,  i36,  189,  i44,  i46, 
i5o,  i5i,  i53,  i58,  159,  186, 
188,  190,  195,  9i4,  9i5,  918; 
quartenier,  956,  259,  8o5 ,  807. 
CoDRTiN  (Jean),  auditeur  des  comptes, 
conseiller  de  Ville ,  6,  10,  11,  12, 
i3,  i4,  i5,  16,  17,  19,  90, 91, 
22,  96,  28, 99,  3o,8i, 4o,  43, 
46,  5o,  5i,56,58,  61,  63,  68, 
74,  75,  81,  88,  95,  io5,  119, 
ii3,  117,  124,  i3o,  i3i,  182, 
i34,  189,  i44,  i53,  i55,  i58, 
159,  188,  190,  982,  234,  289, 
956^958,  964,  267,  274,284, 


990,  997,  999,  3oi,  8o5,  819. 
Cousin  (Philippe) ,  notaire  au  Châtelet , 

i44. 
CoDSiNOT  (Jean),  marchand,  46,53, 

96,  119,   ii4,  117,   128,   i3o, 

279- 
Cramoisy,  bourgeois,  34. 
Cramoisy  (Jean) ,  bourgeois ,  96 ,  112. 
Cramoisy  (Philippe),  cinquantenier,  99 , 

46,58,  55. 
Cressé  (Simon),  bourgeois,  1 1 4,  117, 

195. 

Crevecuedr  (Jean  de),  bourgeois,  75, 
96,  io5 ,  i84. 

Crevecuedr  (Philibert  de),  cinquan- 
tenier, 54,  96,105,  ii4,  195, 
128,  i3o,  i34,  9i5,  279,  9  85. 

Croisart  (Pierre),  dizenier,  55. 

Croquet  (Jean)  échevin,  g,  8,  4,5, 
6,  7,  9,  10,  1 1  et  note  9;  quarte- 
nier, 90,  99,  80,  81,  84,  38. 
43,  44,  58,  55,  56,57,58,  60, 
61,   63,  64,  74,  75,  96,  io5, 

117,    192,    124,     197,    180.     189, 

i34,  160;  conseiller  de  Ville ,  160, 
188,  190,  195,  9i4,  996,  989, 
934,  989,  956,  95g,  964,  967, 
268,  977,  979,  984,  285,  997, 
999,  3oi,  3o5. 

Croquet  (Nicolas),  bourgeois,  807. 

Croton,  1 77. 

Cdeilly  (Jacques  de),  bourgeois,  io5 , 
ii4, 180. 

CupiDo  et  CupiDONs,  166,  178. 

Cybele,  174. 


D 


Dampmartin  (Jean ) ,  bourgeois ,  1 8 ,  4o , 
46,  5i,  53,  96,  io5,  118,  195, 
198,  i84, 979. 

Dampost,  99. 

Dampoxt  (François),  dizenier,  55. 

Damyens  (Jean),  dizenier,  54. 

Danès  (Claude) ,  bourgeois ,  1 1 9 , 1 1 4 , 

195. 

Danès  (Guillaume),  échevin,  3,  4,6, 
9 ,  10,  1 1 ,  et  note  9  ;  quartenier, 
90,  99,  80,  3i,  88,  4o,  43,  44, 
46,  5i,  59,58,  54,56,57,58, 
60,  61,  63,  74,  75,  io5,  119, 

ll4,    117,    199,    194,    197,    198, 

i3o,  182,  i84,  186,  200,  9i5, 
956,  279,  8o5,  807. 


Danès  (Jacques),  bourgeois,  53,  io5  , 

n4,  i34. 
Danès  (Jean),  bourgeois,  96. 
Danès  (Nicolas),  dizenier,  55. 
Damsi,  bourgeois,  19 4. 
Danisi  (Léon),  alias  Danisy,  bourgeois, 

5i,53,  118. 
Danisy  (Basiien),  bourgeois,  117. 
Damsv  (Jacques),  bourgeois,  806. 
Dacbray,  bourgeois,  i84. 
Daubray  (François),  35,  43. 
Daubray  (Jean) ,  bourgeois,  1 1 4 ,  118, 

189,  985,  807. 
Dacbremont  (Ktienne),  dizenier,  54. 
Daubremoxt  (Jacques),  dizenier,  54. 
Dautart  (Jean),  bourgeois,  io5. 


Dauvergne    (Claude),    cinquantenier, 

53,  55. 
Davenet,  i85. 
David  (Jacques) ,  bourgeois,  96 ,  1 1 4 . 

1  18,   195. 

David  (Le  prophète),  96. 

Deaurati  (Pierre  Doré,  mentionné  sous 

le  nom  de),  jacobin.  96 et  note  a. 
Debez  (Valleran),   dizenier,   48,  45, 

55. 
Dedbesme  (Thomas),  alias  De  Bresme, 

bourgeois,  io5,  1 14. 
Dechon  (Jean),  alias  De  Chon,  fontai- 

nier,  98. 
Defresnes  (Claude),  alias  Defresxe. 

bourgeois,  io5,  957,  979. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


353 


Dehere  (Noël),  alias  De  Hère,  bour- 
geois, 96,  i3o. 
Delacourt  (Nicolas),  dizenier,  55. 
Delacroix,  commissaire,  ia4. 
Delacroix,  maître  des  comptes,  i36. 
Deladebors  (Etienne),  bourgeois,  1 18, 

195. 

Delafa  (Jacfjues),  bourgeois,  46. 

Delagrange,  secrétaire  du  Roi,  89. 

Delahaye  (Habei-t),  dizenier,  55,  i53. 

Delalex  (Ancelot),  bourgeois,  96. 

Delaplanche  (Martin),  alias  Planche, 
bourgeois,  195,  i34. 

Delaporte,  conseiller  au  Parlement, 
i3a. 

Delarry  (Pierre),  dizenier,  55. 

Délasses  (Pierre),  dizenier,  45,  55, 
96,  io5. 

Delion,  alias  Delyon,  Dolion  et  Dd- 
lïON,  conseiller  au  Parlement,  61, 
63,  117,  ia4 ,  256. 

Delorme  (Philibert).  Voir  Lobhe  (Phi- 
libert de). 

Delic  (Jean),  bourgeois,  75,  118. 

Dembeez,  bourgeois,  34. 

Demot  (Louis),  dizenier,  55. 

Desise, procureur,  96,  119,118,  i25. 

Deprches  (Mery),  bourgeois,  45. 

Desawct  (Jean),  alias  Desaikctz,  di- 
zenier, 54. 

Desasses,  conseiller  au  Parlement,  117. 

Descordes,  bourgeois,  i34. 

Des  Essars  (Claude) ,  lieutenant  de  l'ar- 
tillerie en  Picardie,  i4i  et  note  19, 

l49. 

Desfroissis  (Gilles),  maître  de  forges 
dans  le  Nivernais,  65,  66,  69,  77, 
968, 969,  970,  971,  979, 973. 

Des  Hotelz  (Pierre),  89. 

Desharetz  (Jean),  avocat,  118. 

Desmarqbetz  (Jean),  solliciteur  de 
IVglise  Saint-Eustache ,  95o,  959. 

Despoignïs  (Jean),  bourgeois,  io5. 

Desprez,  conseiller,  117. 

Desprez  (Robert),  cinquantenier,  i3. 


45,  55;  échevin,  961,  964,  a66, 
967,  968,  974,  977,  978,  a8o, 
984,  985,  990,  293,  997,  999, 
3oi,  3oa ,  3o3 ,  3o4,  319. 

Despbunes,  bourgeois,  47. 

Destaiz  (Pierre),  gardien  dans  la  mé- 
nagerie du  Roi,  90. 

Destas,  avocat,  i95,  197,  i3i,  2i5. 

Destas,  bourgeois,  34,  46,  75,  io5. 

Destas,  maître  des  comptes,  i32. 

Devyn  (Henri),  bourgeois,  45. 

DocEROT  (Guillaume),  dizenier,  55. 

DoHiFi  (Faron),  marinier,  908. 

DoLLET  (Pierre),  commis  an  greffe  du 
Ghâtelet,  88. 

DoLu,  bourgeois,  3o,  34. 

DoRDEREAD  ( Jean) ,  dizenier,  55. 

DoRiGNY  (Charles),  peintre,  997,966. 

DoRioT,  bourgeois,  3o. 

DoRioT    (Nicolas),    marchand,   i34, 

297- 
DoDBLET(Jean),  dizenier,  55. 
Driart  (Guillaume),  lieutenant  des  ar- 
balétriers de  la  Ville,  4. 
Drohet  (Jean),  dizenier,  55. 
Dbodyn    (Guillaume),    dizenier,    55, 

307. 
Dd  Bellay  (Jean),   cardinal,   évêque 

de  Paris,  95  et  note  9,  85,  9a, 

aai  ;  cardinal,  3o9. 
Dd  Belloy  (  Antoine  ) ,  seigneur  de  Fran- 

cières,  999  et  note  a,  93o. 
Dd  Bicuet  (Germain),  maître  passeur 

d'eau,  3 16. 
Dd  Boi'RGEOis  (Guillaume),  bourgeois, 

118. 
Ddboys,  procureur  au  Parlement,  47. 
DoBOYs(Guillaume),  cinquantenier,  55. 
DoBOYs  (Jacques),  bourgeois,  119. 
DcBOïs  (Nicolas),  bourgeois, 74,  1 19. 
DoBUZ  (Jean),  bourgeois,  i3,  807. 
Ddchesne  (René),  dizenier,  55. 
Ddclod  (Guillaume),  bourgeois,  ii4. 
Ddcoqdier  (Hubert),  bourgeois,  53. 
Dddrac  (Adrien),  conseiller  au  Parle- 


ment, conseiller  de  Ville,  3 ,  10,11, 
ia,  i5,  19,  99,  97,  3o,  4o,  43, 
46,  61,  66,  68,  81,  194,  182, 
i46,  i55,  188,  190,  936,  934, 
356,  269,  985,  3o4. 

Dd  Fay  (?),  échevin,  i3i  et  note  2. 

Dofodr,  bourgeois,  76,  i3o,  i34, 
267,  985. 

DoHamel,  bourgeois,  34. 

Ddldz  (Jean),  bourgeois,  63,  i32. 

DoMAs(Jean),  maître  de  poste,  91. 

Dd  Mesnil,  bourgeois,  3o. 

Ddmont,  bourgeois,  5i,  118. 

Du  MONT,  conseiller  des  requêtes  du  Pa- 
lais, 61. 

DuMOM  (Hugues),  cinquantenier,  54, 
55. 

Du  Mortier  (Le  sieur).  Voir  Guillard 
(André). 

Ddmodlin  (Jacques),  bourgeois,  96. 

Ddmodlin  (Louis),  bourgeois,  i3o, 
307. 

Du  MoussoY,  avocat  au  Parlement ,  53. 

Du  Pré,  secrétaire,  69. 

Dupi'is  (Gilles),  alias  Dupuïs,  bour- 
geois, io5,  125,  979. 

Durant  (Claude),  canonnier  ordinaire 
du  Roi,  i42. 

Du  Riant,  bourgeois,  34. 

Du  Riaxt,  conseiller  au  Parlement,  75. 

DuRD  (Michel),  bourgeois,  118,  i25 , 
i52;  cinquantenier,  i53,  307. 

Dd  Rdeil,  bourgeois,  46. 

Ddsadlsay  (Jean),  dizenier,  55. 

Ddsadlsaï  (Robert),  dizenier,  55. 

Dlsead  (Michel),  bourgeois,  lao. 

Do  ToiER,  alias  Ddthieb,  secrétaire  du 
Roi,  85,  90,  197,  923,  9a4,  aaô, 
23i,  936,  943,  963. 

Du  TiLLET,  greffier  au  Parlement,  a44 , 
389. 

DoioY  (Thomas),  sergent  de  la  Ville, 

52. 

Ddval,  conseiller  au  Parlement,  iSa. 
Dyer  (Pierre),  bourgeois,  io5,  118. 


E 


ËLEONOR,  improprement  nommée  Alie- 
NOR  et  Leonor  ,  reine  de  France  ,81, 
116. 

Engbien  (Jean  de  Bourbon,  comte  d'), 
i4o  et  note  4,  998. 

E>'jorrant,  alias  Anjorrant,  avocat  au 


Pariement,  1 1  ;  conseiller  au  Pai-le-  Étampes  (Jean de  Brosse,  ducd'),  i43 

ment,  956.  et  note  1,  i44. 

EspiNAY  (Jean  d'),  bourgeois,   119,  Étampes  (Jean  de  la  Barre ,  comte  d'), 

1 17.  lieutenant  du  Roi  à  Paris,  3oi. 

EspoiGNY  (D'),  alias  Espoignyz,  bour-  Etienne  (Robert),  bourgeois,  53. 

geois,  i3o,  i34.  Edstack  (Pierre),  dizenier,  55. 

45 


lUrniMERIE     ! 


354 


REGISTRES  DU  RUREAU 


F 


Fauchet,  alias  Faolchet,  procureur  au 

Châtelet,  43,ii4,ii8,ia5,i98, 

iSa, i36, a85. 
Favïn,  bourgeois,  3o. 
Favyn  (Pierre),  bourgeois,  Sa,  5i, 

61, 63. 
Ferbabe  (Hercule d'Est,  duc  de),  i38 

et  note  9. 
Ferrare  (Hippolyte  d'Esté,  cardinal  de) , 

i4i  et  note  7,  i46. 
Febbabe  (La  princesse  de),  i38,  iSg. 
Febbon,  bourgeois,  3o. 
Feollet  (Jean),  le  jeune,  bourgeois, 

q85. 
FiM ET  (Robert),  mesureur  de  charbon. 


Fledry,  bourgeois,  117. 

Fleubv,  conseiller  au  Parlement,  ia4. 

Flora,  alias  Flore,  174. 

Fontaine  (  Jean) ,  charpentier  juré ,  2 1 3, 

279,  280. 
Formé,  procureur,  286. 
Fortin  (Pierre),  bourgeois,  i53. 
FoDCADLT   (Nicolas),    bourgeois,    53, 

112,  116,  125,  198,  21 5. 
FoDCROY  (Antoine),  dizenier,  55. 
FouRMAGET,  attos  Fromaget,  bourgeois, 

5i,  75,  1 17. 

FODRNIER,   l59. 

Fbager,  maître  des  comptes,  i32. 
François   1",    mentionné    nominative- 
ment ou  sous  son  titre  de  Roi,  1  à 


88,passiin;  mentionné  nominative- 
ment, ilij,  i48,  169,  i53,  i55, 
182,  i83 ,  i84, 190,  95o. 

Fraolde  (Jacques),  dizenier,  55. 

Fremyn  (Girard),  alias  Fbeviin,  dize- 
nier, 5i,  55  ,  279,  307. 

Frenesse  (Le  cardinal),  alias  Fbenèze, 
mais  plutôt  Fabnèse,  légat  du  Saint- 
Siège  ,  6  et  note  4 . 

Fresnes  (Simon  de),  sergent  de  la 
Ville,  52. 

Froncières  (Jean  de),  dizenier,  55. 

Fdmée  (Martin),  maître  des  requêtes, 
238. 


Gange  (Claude  de  Coninghan,  seigneur 
de),  gentilhomme  de  la  maison  du 
Roi,  265  et  note  3. 

Gabradlt,  bourgeois,  i34. 

Gabbadlt  (François),  bourgeois,  i3, 
lia,  957. 

Gabradlt  (Jean),  bourgeois,  63,  75, 
i39,  i3li. 

Gasteau  (Antoine),  bourgeois,  96. 

Gaultier,  commis  du  contrôle  des  de- 
niers communs,  i48. 

Gaumont  (Jean  de),  bourgeois,  i34. 

Gaurolles  (Antoine),  91. 

Gay  (Jean),  bourgeois,  96,  957. 

Gayand  (François),  receveur  de  Gisors , 
125,  i3o,  i32. 

Gayant,  bourgeois,  3o. 

Gayant  (François),  bourgeois,  i34. 

Gayant  (Louis),  alias  Gayand,  conseil- 
ler au  Parlement,  61,  63;  prévôt 
des  marchands,  66,  67,  70,  76, 
75,  77,  81,  89,  90,  95,  100,  101, 
102,  io5,  119,  ii3,  lii,  117, 
120,  lai,  192,  12^,  197,  129, 
i3o,  i3i,  i33;  conseiller  au  Parle- 
ment, 956,  991. 

Gedouyn,  secrétaire  du  Roi ,  95o,  3ii. 

Geneviève  (Sainte),  i8i. 

Geoffroy  (Guillaume),  marchand,  ii3, 
iW. 

Gervais  (Jean),  bourgeois,  3o6. 


Gervais  (Pierre),  dizenier,  5i. 

Geuffhin,  bourgeois,  idlt. 

Gedffrin  (Nicolas),  marguiilier  de  Saint- 
Eustache,  119,  248,  95o,  252, 
985. 

Geufrin  (Jean),  bourgeois,  1 19. 

Gilrert  (Antoine),  teinturier,  dize- 
nier, 54,  1 19,  11 4,  1 17,  162. 

Gilles  (Michel),  cinquantenier,  54. 

Girard  (Claude),  maître  charpentier, 
i63;  297. 

GivRY  (Louis  de  Longwy,  cardinal  de), 
25  et  noie  6. 

GoBiLLON  (Christophe),  bourgeois,  1 12. 

GoDART  (Séverin),  notaire  au  Châtelet, 
i53,  160. 

Godeffroy  (Denis),  bourgeois,  126. 

GoDEFFROY  (Henri),  quartenier,  20; 
échevin,  22  et  note  2,  23,  94,  96, 
97,  98,  99,  3o,  34; quartenier,  4o, 
44,  45,  5i,54,  58,  60,  61,  63, 
75,  95,  112,  117,  ia4,  127,  i3i, 
i39,  9i5,  956,  959,  279,  3o5, 
307. 

GoDEFROY,  conseiller  au  Châtelet,  307. 

GOGDYER  ,21. 

G011ET,  commissaire,  117. 

GoiiiER  (Jacques  ) ,  garde  de  la  Monnaie , 

998. 
GoiiOBY  (Jean),  dizenier,  55,  307. 
GoHORY  (Pierre),  quartenier,  90,  97, 


99,  3o, 3i,  34, 38,  4o,  43,  44 , 
45,  46,  59, 53, 55,56, 57,  58, 
60,  61,  63,  74,  75,  io5,  lia, 
ii4,  117,  12a,  ia4,  198,  i3o, 
i3i,  i39,  i34,  900,  2i5,  956, 
959,  964,  979,  985,  3o5,  307. 

GoNTiER  (Jean),  bourgeois,  io5. 

GouFFÉ  (Pierre),  juré  du  foin,  208. 

GocLAs,  3 12. 

GoDLLAs,  bourgeois,  3o,  117. 

GouRLiN  (Jacques),  dizenier,  54,  96, 
807. 

GovET,  avocat  du  Roi,  3o. 

Graillot  (Aubert),  dizenier,  55. 

Grassin,  conseiller  au  Parlement,  19 4. 

Gbegis  (Etienne),  marchand,  46,  53, 
75,  io5,  119,  ii4,  117,  195, 
i3i,  i34,  979,  a85. 

Gregis  (Nicolas),  bourgeois,  957. 

Gbosliee  (Jean),  alias  Gbollier  et  Geô- 
lier, trésorier  de  France,  io4,  279, 
293,  295. 

GuEDON,  bourgeois,  117. 

Gdedon  (  Nicole  ) ,  alias  Gdesdon  ,  avocat , 
5i,  63,  ii4, 118, 9i5. 

Gdenault  (Jean),  bourgeois,  61,  63, 
119,  ii4, 118,  l39. 

Gderard,  bourgeois,  34. 

Gderard  (Jean),  vendeur  de  bétail, 
cinquantenier,  55,  58,  61,  63,  74, 

75,   195. 


Gderet  (Jean),  bourgeois,  96. 
Gderin,  bourgeois,  43. 
GuERiN  (Etienne),  bourgeois,  74,  96. 
Gderin  (Jean),  bourgeois,  63. 
GDERRAnLT( François),  bourgeois,  1 18. 
GuERRACLT   (Jean),   bourgeois,   io5, 

112,  118,  laS. 
Gdespix  (Jacques),  dizenier,  55,  i53. 
GoiCHARD  (François),  bourgeois,  io5, 

118,  ia5. 
Gdichon  (Jean),  dizenier,  55. 
GuiLGAN  (Bauldichon),  dizenier,  55. 
Gdillain  (Guillaume),  maître  des  œuvres 

de  maçonnerie,   i63,   aoi,   208, 

ai4, a64,  293. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

GaiLURD  (André),  souvent  mentionné 
sous  le  nom  de  sieur  Du  Mortier, 
conseiller  de  Ville,  3,  6,  i5;  con- 
seiller de  Ville  et  prévôt  des  mar- 
chands, 22,  23,  ai,  a6,  27,  a8, 
99,  3o,  3i  ;  conseiller  de  Ville,  43, 
46,  61,  io3,  i58,  159;  membre 
du  conseil  privé  du  Roi,  a54,  955, 
956,  957,  958,  260. 

Gdillakd   (Nicolas),  bourgeois,   iSa. 

GniLLEBOT  (René),  bourgeois,  i3i. 

GuisE  (Le  cardinal  de).  Voir  Lorraine 
(Le  cardinal  de  Guise,  dit  plus  tard 
cardinal  de). 

Gdisb  (Le  duc  de),  139,  i4o,  i5o. 


355 

Guy  (Jean),  bourgeois,  125. 

GuvoT  (Claude),  contrôleur  de  l'au- 
dience de  la  Chancellerie ,  prévôt  des 
marchands,  i36,  iSg,  i44,  i46, 
i53,  i55,  i58,  159,  i64, 168, 
186,  188;  prévôt  des  marchands  et 
conseiller  de  Ville ,  188,  190,  196, 
196,  2i4,  9i5,  218,  926,  228, 

93l,    232,    934,    936,    989,    94i. 

242,  247,  949,  959,  256,  261, 
964,  267,  a68,  a74,  a77,  378, 
284,  985,  290,  297,  999,  3oi, 
3o4,  3o8,3i8, 819. 
Gdyot  (Henri),  a73. 


H 


Hac  (Andry),  bourgeois,  112. 

Hac  (Nicolas),  quartenier,  ao,  ag,  3o, 
3i,  34,  38,  4o,  44,  45,46,  5a, 
53,  55,  60,  61,  63,  74,  75,  96, 
io5,  lia,  11 4,  117,  129,  ia4, 
127,  128,  i3o,  i3i,  i39,  i34, 
186,  900,  2i5,  957,  279.  985, 
3o5,  807. 

Hacqcevillb  (De), maître  des  comptes, 
i36. 

Hacqdeville  (De),  président  des  i-e- 
quêtes  au  Parlement,  117. 

Hacqoeville  (Nicole  de),  sieur  d'Atti- 
chi,  avocat  au  Parlement,  lieutenant 
de  la  Prévôté  des  marchands  et  con- 
seiller de  Ville,  6,  10,  11,  i3,  i4, 

l5,  16,    17,   19,  90,   91,   92,  a3. 

Hacquevills  (Nicole  de),  fils  du  précé- 
dent, avocat  au  Parlement,  lieute- 
nant de  la  Prévôté  des  marchands, 

29,  28,  24. 

Hamel  (Denis),  plombier,  gS. 
Hamel  (Jean),  procureur   au   Parle- 
ment, 53. 


Hamelin  (Pierre),  bourgeois,  io5. 

Hardi  (Philippe),  dizenier,  55. 

Hadltehent  (Thibaut),  bourgeois,  62. 

Hellé,  177. 

Helye  (Nicole),  bourgeois,  i58. 

Henneqcin  (Jean),  sieur  de  Tasnières, 
raarguillier  de  l'église  Sainl-Eus- 
tache,  74,250  et  note  1,  a59,  957, 
985. 

Hennequin  (  Oudart) ,  conseiller  de  Ville , 
195,  3i4,  9i5,  996,  981,  934, 
256,  269,  964,  967,  968,  977, 
979,  284,  985,  997,  999,  3oi, 
3o5,  819. 

Henxeqdin  (Pierre),  procureur  du  Roi 
h  la  justice  des  Monnaies,  908. 

Henxeqdi!»  (Simon),  greffier  des  pré- 
sentations au  Parlement,  982. 

Hesneqdyn,  conseiller  au  Parlement, 
47. 

Henri  II,  mentionné  nominativement 
ou  sous  son  titre  de  roi,  77  à  821, 
passim. 

Henry  (Christophe),  dizenier,  55. 


Hercules  ,  alias  Hercolles,  5,10,169, 
170,  171,  175,  177. 

Herlement  (Jacques),  bourgeois,  68, 
io5. 

Hermant  (Jacques),  bourgeois,  118, 
195,  198, i34, i58. 

Hehvieu  (Gabriel),  54. 

Hesselin  (Balthasar),  bourgeois,  119. 

Hesselin  (Jean),  greffier  de  la  Ville, 
i48,8oi. 

HociiECORNE  (Ferry),  garde  de  la  Mon- 
naie, 998. 

HoRRY  (Jacques),  dizenier,  55. 

HoTMAN  (Pierre),  bourgeois,  io5. 

Hoodan  (Adrien  de),  dizenier,  55. 

HuAi'iT  (Nicolas),  dizenier,  55. 

Hubert  (Jean),  boucher,  53. 

HuET  (Jean),  dizenier,  55. 

HuoT(Jean),  dizenier,  55. 

HuoT  (Regnault),  cinquanlenier,   55. 

HuTiN  (Nicolas),  maître  passeur  d'eau, 
77,  908,  3i6. 

HVLAS,   177. 


Ibis,  178.  —  Isernay  (Le  sieur  d'),  6.  —  Ivernv  (Le  sieur  d').  Voir  Longoejoe  (Thibaut  de). 


Jacqcelot,  bourgeois,  198. 
Jarotix,  commissaire, 43,  985. 
Janotis  (Robert),  dizenier,  55. 


Jeaudodyn,  bourgeois,  i34. 
JoLY,  commissaire,  198. 
JossE,  prêtre,  89. 


Jourdain,  bourgeois,  80. 
JuMEADviiLE  (Le  sieur  de).  Voir  Pail- 
LART  (Jacques). 

45. 


3S6 


REGISTRES  DU  BUREAU 


K 

Kerver  (Jacques),  quartenier,  99,  3i,  34,  38,  lio,  53,  55,  56,  67,  58,  60,  63,  76,  96,  112,  11/4,  117,   lai, 
198,  i3o,  i3i,  i34,  186,  257,  979,  3o5,  807. 


La    Blanchemotte  (Girard  Ridô,   sei- 
gneur de),  56. 
La  Bodrdaisière  (  Philibert  Babou ,  sieur 

de),    tnîsorier  de  France,    85    el 

note  3,  86. 
L\  Ghesvaye  (  De ) ,  général  des  finances , 

93,  96,  95,  101,  io4,  119,  121, 

a4o,  269. 
Laffille  (Jean),  bourgeois,  807. 
La  Foxtaixe  (Hugues  de),  alias Lktoh- 

tainb  ,  marguiilier  de  Saint-Eustache , 

a/i8,  25o,  902 ,  957. 
La  Hargerie   (Le    sieur  de),   maître 

d'hôtel  du  Roi,  85. 
La  Lanterne  (De),  bourgeois,  i34. 
Lamaqde (Jean),  bourgeois,  io5,  i53. 
La  Marche  (Bobert  IV  de  la  Marck,  dit 

le  maréchal  de),    991   et  note   3, 

969. 
Lamouredx  (Jean),  99. 
Lahy,  bourgeois,  3o,  34. 
Lamy  (Pierre),  bourgeois,   195,  i3o. 
Langlois  (Jean),  maître  passeur  d'eau , 

3i6. 
La  Place  (De),  bourgeois,  jli. 
La  Place  (Jean  de),  bourgeois,  99. 
La  Place  (Nicolas  de),  bourgeois,  45. 
Larcber  (Gervais),  conseiller  de  Ville, 

10,     11,      19  ,      l5,      17,      90,     91  , 

96. 
Larcher  (Guillaume),  fils  du  précé- 
dent, conseiller  de  Ville,  aO,  97, 
98, 3o, 34,  38,  43,  45,46,5o, 
5i,  56,58,  61,  63,  65,  66,  68, 
74,  75,  81,  83,  90,  100,  102, 
100,  119,  ii4,  117,  190,  199, 
i3o,  i34,  189,  147,  i53,  i55, 

159,    188,    190,    195,    900,   9l5, 

996,  23i,  939,  934,  989,  94l, 
956,  259,  267,  268,  277,  997, 
999,  3oi,  3o5,  319. 

Larcher  (Simon),  greffier  de  la  Ville, 
3oi. 

Larcher  (Simon),  proviseur  du  col- 
lège de  Lisieux,  92. 


La  Rivière  (Antoine  de),  marchand  de 
bois,  959. 

La  Rcvière  (Philippe  de),  bourgeois, 
i53. 

La  Rocheposay  (Jean  Chasteignier,  sei- 
gneur de),  improprement  nommé 
de  La  Roche  de  Pouzvy,  maître  d'hô- 
tel du  Roi,  85  et  note  5. 

La  Rochepot  (François  de  Montmo- 
rency, seigneur  de) ,  gouverneur  de 
Paris,  i4i  et  note  i3,  i42,  i5i, 
i53,  964,  905,  987,  288. 

La  Roche-sur-Yon  (Charles  de  Bour- 
bon, prince  de),  i44  et  note  4. 

La  Rosière  (De),  alias  La  Rozièrb, 
conseiller  au  Parlement,  117,  i34. 

Larousse  ,  bourgeois ,  3o. 

La  Saulnerye  (François  de),  capitaine 
des  gens  de  métier,  161,  i63. 

La  Table  (Jean  de),  alias  Delatable, 
marchand,  99,  908. 

Laube  (Léonnet  de),  marchand,  69. 

Laubespine  (De),  secrétaire  du  Roi, 
34,  35,  58,  68,  98,  117,  128, 
198,  187,  i5o,  189,  199,  201, 
909,  910,  917,  948,  949,  953, 
955,  999 ,  993. 

LAUBiGEOis(Jean),  n/rnsLoBiGEOis,  bour- 
geois, 4o,  46,112 ,  117, 19  5, 1 39 , 
i34, 259 , 985. 

Laure.vs  (Jean),  geôlier,  75,96,  118, 

195. 

La  Vaudonère  ,  conseiller  de  Ville ,  6. 
La  Viezville  (De),  commissaire,  807. 
Lavocat  (Nicolas),  bourgeois,  189. 
Le  Barge  (Simon),  notaire  au  Ghàtelet, 

i59, 160, 998. 
Lecossd  (Eustache),  bourgeois,   96, 

967,  985. 
Le  Breton  (Gilles),  maître  des  œuvres 

de  maçonnerie  du  Roi,  980,  298, 

995. 
Le  Breton  (Guillaume),  alias  Lebre- 

TON,  maçon  juré,  268,  964,  980, 

998,  995. 


Lecamds,  avocat  au  Parlement,  269, 
807. 

Lecamds  (Jean),  drapier,  119,  118, 
257. 

Lecaron  (Jean),  bourgeois,  907. 

Lecharron  (Jean),  conseiller  au  Parle- 
ment, 39. 

Lecirier  (Jean),  conseiller  au  Parle- 
ment, 985  et  note  1 . 

Lecirier  (Nicole),  avocat,  échevin,  96 
et  note  9,  loo,   109,  io5,  119, 

118,    ll4,     117,     190,    191,    192, 

194,  197,  i3o,  182,  i34,  i53, 
i55,  i58,  159,  186,  187,  188; 
avocat,  961. 

Leclerc,  988. 

I^  Clerc,  conseiller  au  Parlement, 
117. 

Lecobte,  avocat  au  Parlement ,  979. 

Lecomte,  élu,  11 9. 

Le  Comte  (Antoine),  conseiller  au  Châ- 
telet,  échevin,  9,  3,  6,  7,  9,  10, 
11;  échevin  et  conseiller  de  Ville, 
19,  18,  i4,  i5,  16;  conseiller  de 
Ville,  16,  17,  19,  20,  21,  92, 
27,  3o,  89,  4o,  43,  46,  5o,  52, 
53,  56,58,  68,  65,  74,81,95, 
100,  109,  io5,  119,  ii3,  ii4, 
117,  121,  124,  127,  129,  180, 
i84,  i53,  i55,  i58,  iSg,  186, 
188,  190,  195,  981,  956,  264, 
967,  974,  985,  990,  997,  999, 
3o5,  819. 

Lecomte  (Guillaume),  bourgeois,  io5, 

195,  979. 

Lecomte  (Henri),  cinquantenier,  55, 
74. 

Le  Gongnedx  (Gilles),  procureur  de  la 
VUle  devant  le  Parlement,  819. 

Leconte  (Charles),  alias  Lecomte  et 
Lecompte,  maître  des  œuvres  de 
charpenterie ,  162,  208,  2i4, 
24i,  942,  943,  95i,  25a,  966, 

297- 
Leconte  (Claude),  bourgeois,  45. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


357 


Leconte  (Jean  ) ,  marchand ,  1 1  a  ,  1 1 4 , 

117,  i34,  ao8,  -279. 
Leconte  (Raoul),  dizenier,  45,   53, 

55, 96,  118,  195. 
Lecorectedr,  bourgeois,  3o. 
Lefer  (Jean),  dizenier,  55,  i25. 

LEPfevRE,  3 12. 

Lefèvre  ,  conseiller  au  Parlement  ,61. 

LEFiiVRE  (Charles),  fennier  du  hui- 
tième de  Grève,  68. 

Lefèvre  (Germain),  dizenier,  55. 

Lefèvre  (Pierre),  dizenier,  55. 

Lefèvre  (Vincent),  bourgeois,  ayg. 

Leflament  (Jean),  dizenier,  55. 

Legoix,  bourgeois,  3o,  34. 

Lbgoix  ( Robert) ,  bourgeois ,  4o,  45, 
61,  75. 

Legbas  (Guillaume),  bourgeois,  éche- 
vin ,  11  et  note  a,  12,  i3,  i4,  i5, 
16,17,  18,19,20,21;  bourgeois, 
65,  125,  128. 

Legbas  (Pierre),  bourgeois,  96. 

Legros  (Jacques),  bourgeois,  61,  63, 
96,  112,  117,  laS,  i3o. 

Lejars  (Philippe),  bourgeois,  io5. 

Lejav,  bourgeois,  3o. 

Lejay  (Jean),  alias  Leg4v,  bourgeois, 
io5,  1 12. 

Lejaï  (Jean),  quarlenier,  6,  29,  3o, 
3i,  4o,  43,  44,  5i,  53,  55,  56, 
58,  60,  61,  63, 74,  75,  96,  io5, 
lia,  ii4,  117,  122,  124,  128, 
i32,  200,  2i5;  échevin,  218, 
9a6,  23i,  a39,  a34,  239,  24i, 
a56,  961,  964,  966,  967,  977, 
978,  980,  984,  985,  990,  999, 
3oi,  3o4,  307,  319. 

Lejay    (Philippe),    bourgeois,    io5, 

1  19. 

Leiaï  (Pierre),  dizenier,  55. 

Le  Liedr  (Germain),  conseiller  de 
Ville,  6,  10,  11,  19,  i4,  i5,  16, 
91,  98,  99,  3o,  3i,  34,  89,  4o, 
43,  46,  47,  5o,  5i,  61. 

Lelieor  (Germain),  conseiller  au  Tré- 
sor, 83,  189. 

Leliecr  (Jacques) ,  correcteur  des 
comptes,  75. 

Le  LiEUR  (Jean),  marchiind,  89,  83; 
conseiller  de  Ville,  83,  90,  100, 

119,    ll3,    ll4,    117,    190,    191, 

199,  194,  197,  199,  i3o,  l32, 
i34,  139,  i44,  147,  i53,  i55, 
i58,  159,  188,  189,  190. 
Le  Lieur  (Robert),  conseiller  de  Ville, 


3,  12,  i3,  i5,  16,  17,  19,  91, 
93,65,81,82,  83. 

Leliedr  (Germain?  ou  Robert?),  con- 
seiller de  Ville,  38. 

Lelièvre,  bourgeois,  182. 

Lelièvre  (Antoine),  bourgeois,  74; 
conseiller  de  Ville,  i44,  147,  ido, 
i55,  169,  188,  lyo,  195,200, 
2i5,  289,  956,  259,  968,  377, 
985,  297,  999,  3oi,  319. 

Lelièvre  (Claude),  conseiller  de  Ville, 
3,  11,  19,  i3,  i5,  17,  19,  31, 
98,  99,  3i,  38,  89,  47,  5o,  5i, 
56,  58,  61, 65,  68,81,89,  100, 

ll3,    ll4,    117,    190,    191,    199, 

194 ,  197,  i3o,  i44. 

Lelièvre  (Gilles),  dizenier,  55. 

Lelièvre  (Jean),  bourgeois,  i3o. 

Le  Lorrain  (Thomas),  alias  Lorrain, 
quartenier,  6,  2g,  3o,  39,  34,  38, 
4o,  44,45,53,55,  56,  57,  58, 

60, 63,  119,  ll4,  117,  199,  194, 

198,  i3o,  i39,  i34,  900,  908, 
9i5,  956,  957,  979,  985,  3o5, 
807;  échevin,  821. 

Lemaçon  (Germain),  alias  Maçon  et  Le 
Maçon  ,  trésorier  du  Vendômois  ,807, 
3ii,  819. 

Lemaire  (  Etienne  ) ,  bourgeois ,  1 9  5 . 

Lemaistrb,  3  19. 

Le  Maistre  (Gilles),  conseiller  au  Par- 
lement, 91,  99. 

Lehay  (Claude),  tailleur  h  la  Monnaie, 
998,  929. 

LEHOvnE,  contrôleur,  io5. 

Lemoyne  (Pierre),  dizenier,  55. 

Lenoir  (Philippe),  bourgeois,  91 5. 

Lenorhant  (Claude),  bourgeois,  96. 

Lepaintre,  dizenier,  55. 

Lepaintre  (Nicolas),  bourgeois,  53. 

Lepecple,  maître  des  œuvres  de  char- 
penterie,34. 

Le  Picart,  secrétaire,  71. 

Leprebstre  (François),  bourgeois,  113. 

LEPREDx(Poncelet,a/i(wPoncet),  bour- 
geois, 5i,  96,  io5,  125  ,  i84. 

Le  Riche  (Jean), bourgeois,  18,  195. 

Le  Roox  (Jacques),  conseiller  au  Par- 
lement, 97  et  note  2,  4o,  61,  63, 
1 17,  194,  i84. 

Leroy  (Pierre),  notaire,  63. 

Lescalopier  (Jean),  aiïas  Lescaloppier, 
dizenier,  18,  55;  quarlenier,  189, 
i34,  186,  200,  9i5,  957,  959, 
979,  985, 807. 


Lescelier,  bourgeois,  3o. 

Leschassier   (Laurent),  dizenier,  55. 

Lescoffier  (Gervais),  bourgeois,  117. 

Lesecq  (Jacques),  alias  Lesec,  bour- 
geois, 29,  4o,  5i,  ii4,  i34. 

Le  Seli.ier  (Jean),  alias  Lesellier, 
drapier,  96,  io5,  112,  ii4,  125, 
985. 

Lesellier  (Nicolas),  bourgeois,  io5, 
985. 

Lesellier  (Noël),  bourgeois,  118. 

Lestele  (René),  dizenier,  55. 

LssuEnR,  greffier  des  généraux  des 
Aides,  117. 

Lesueor  (Claude),  bourgeois,  117. 

Lesdehr  (Jean),  bourgeois,  96. 

Le  Tellier,  bourgeois  34. 

Letellier  (Jean),  drapier,  1 12. 

Letellier    (Nicolas),    drapier,    ii4, 

125. 

Letellier  (Pierre),  bourgeois,  i8, 
119, 118, 195, 198, i84. 

Letirant,  bourgeois,  3o. 

Levassedr  (Jean),  bourgeois,  53, 
io5. 

Levast  (Etienne),  marchand  de  fer, 
laS. 

Levignetier  (Jean),  drapier,  53, 
3o6. 

Le  Villain  (Jean),  bourgeois,  96. 

Lezignï  (Charles  de  Pierrevive,  sei- 
gneur de), trésorier  de  France,  169 
et  note  1,  200  et  note  1. 

Lierot  (Jean),  maître  passeur  d'eau , 
3i6. 

Livres  (Nicole  de),  secrétaire  du  Roi, 
conseiller  de  Ville ,  10,  11,  12,  1 5  , 
17,  20,  21,  22,  28,  24,  27,  28, 
99,  3o,  3i,  34,  38,  89,  43,  46, 
5o,  5i,  61,  63,  68,  74,  75,  95, 
109,  io5,  112,  117,  12^4,  197, 
199,  i3o,  181,  182,  i34,  189, 
i44,  147,  i58,  i55,  i58,  159, 
186,  188,  900,  9i5,  981,  989, 
984,  989,  94i,  956,  258,  264, 
967,968,  277,  978,  984,  285, 
290,  997,  3o),  3o5,  819. 

LoBLÉ  (Jean),  bourgeois,  55. 

Logeai  (Pierre) ,  dizenier,  55. 

LoMBART,  bourgeois,  3o. 

LoMBART  (Jacques) .  bourgeois  ,96. 

LoNGUEJOE,  bourgeois,  91 5. 

LoNGUEJOE  (Tliiba(itde),sieurd'lverny, 
maître  des  requêtes,  29,  289  et 
note  2. 


358 


REGISTRES   DU  RUREAU 


LoNGDEDL  (De),  conseiller  de  la  justice 

des  Aides,  a56,  agi. 
LoNGHEviLLE   (Lëoiior  d'Orléans,   duc 

de),  i4i  et  note  6. 
LoRGE    (Jacques    de    Montgommery, 

seigneur  de),  capitaine  des  gardes, 

58  et  note  3. 
LoRME   (Philibert  de),   ou  Delorme, 

sieur  de  Ciagny,  architecte  du  Roi, 

9a5  et  note,  279,  980. 
LoRMiER  (Guy),  ëchevin,  9 64,  967, 

974,  977,978,   984,  985,  990, 

993,  Q97,  999,  3oi,  3o4,  319. 
LoRMiER  (Jean),  greffier  de  la  Prévôté 

de  Paris,  47,  5o,  53. 
Lorraine  (Le  cardinal  de),  i46. 
Lorraine  (Le  cardinal  de  Guise,    dit 


plus  tard  cardinal  de),  196,  i4o 

et  note  1,  i4i,  i45,  i5o,  i84, 

i85,   919   et  note  1,  921,  953, 

957,*269. 
Lorraine  (René de),  i4i  et  note  4. 
LospiTAL   (Michel   de),  conseiller   au 

Parlement,  conseiller  de  Ville,  6t, 

76,  188,   190,  99C,   956,  3o4, 

319. 
LoTifi ,  bourgeois ,  5 1 . 
LoTiN,    conseiller   des  généraux    des 

Aides,  61,  117. 
LoDis  XI,  roi  de  France,  i48,  149, 

J90. 
Loois  XII,  roi  de  France,  81,  189, 

i83. 
Luillier  (Cosme),échevin,  998,  93i, 


939,  934,  989,  24i,  956,  964, 

267,  968,  974,  277,  978,  984, 

985,  990,  997,  999,  3oi,  3o2, 
3o3,  3o4;  échevin  et  conseiller  de 
Ville,  3o6,  319. 

Luilmer    (Geoffroy),     maître  à    la 

Chambre  des  comptes,   92,  i39, 

910. 

Ldillier  (Jacques),  président  des  gé- 
néraux des  Aides,  117. 

Luillier  (Jean),  sieur  de  Boulencourt, 
président  à  la  Chambre  des  comptes , 
conseiller  de  Ville,  i4,  i5,  16,  17, 
19,  91,  99,  94,  3o,  3i,  34,  43, 
5o,5i,  56,  58,6o, 61,  117,189, 
i46,  i58,  159,  190,  9i4,  934, 
256,  958,  3o4, 3i8, Sig. 


M 


Macé  (Philippe),  receveur  des  deniers 
communs,  249,  3oi,  3o8,  3 10. 

Macère  (Louis),  procureur  du  couvent 
des  Chartreux,  34. 

Machault  (Simon  de),  auditeur  des 
comptes,  64. 

Maciot  (Jean),  trésorier  des  salpêtres, 
299,  3oo. 

Maciot  (Vincent),  alias  MACY0T,quar- 
tenier,  6,20,  29,  3o,  3i,34,38, 
4o,43,  44,  45,  5i,  52,53,54, 
58,  60,  61,  95,  io5,  119,  117, 
192,  124,  197,  198,  i3o,  189, 
i34,  186,  900,  956,  3o5,  3o6. 

Mahadlt  (Cardin),  bourgeois,  58,  96. 

Mahed,  notaire  au  Châtelet,  94,  3oi. 

Maheo  (Jacques),  bourgeois,  i3o. 

Mahed  (Louis),  bourgeois  ,119. 

Maheu  (Nicolas),  bourgeois,  io5. 

Mahieu,  secrétaire,  809. 

Maigny  (Le  seigneur  de),  168. 

Maillart,  prédicateur,  976. 

Maillart  (Pierre),  bourgeois,  96. 

Maillot  (Jean),  dizenier,  55. 

Malingre,  bourgeois,  61. 

Maxdosse  (  Le  sieur  de  ) ,  premier  maître 
d'hôtel  du  Roi ,  85 ,  1 1 3 , 1 1 4 , 1 2 1 , 
i34,  199, 198, 249,  253. 

Mansfeld  (Le  comte  de),  orthographié 
Mansfelt,  3i5  et  note  9. 

Marant,  bourgeois,  3o. 

Marcel  (Jacques),  receveur  général 
de  la  Ville,  43, 44, 49, 09,  66, 68. 

Marcel  (Jean),  bourgeois,  74. 


Marcel  (Mathieu),  bourgeois,  61,  96. 

Marcel  (Saint),  i84. 

Marcel  (Simon),  procureur  de  l'artil- 
lerie de  France,  99,  101. 

Marchait  (Guillaume),  maçon,  968, 
964. 

Marchant  (Jean) ,  bourgeois ,  1 1 2 , 1 1 4. 

Marcodreac  (Guillaume),  dizainier,  54. 

Marguerite  de  France,  fille  de  Fran- 
çois I",  73,  116,  180. 

Marillac  (Guillaume  de),  valet  de 
chambre  du  Roi,  947. 

Marle  (De),  bourgeois,  5i. 

Marle  (Germain  de) ,  général  des  Mon- 
naies, 801. 

Marle  (Le  sieur  de),  4o. 

Marle  (Vaast  de),  seigneur  de  Vau- 
gien,  282  et  note  3. 

Marly  (Le  sieur  de).  Voir  Budé  (Guil- 
laume). 

Mars,  a/îfw  Mavors,  177,  i83. 

Martin  (Guillaume),  bourgeois,  76, 
985. 

Masseperote,  greffier,  19  4. 

Mathieu,  bourgeois,  5i. 

Mathieu,  conseiller  de  la  justice  des 
Aides,  117. 

Maeclerc  (Guillaume),  dizenier,  55. 

Madclerc  (Jean),  bourgeois,  i58. 

Maurice,  orthographié  Morice,  électeur 
de  Saxe,  800. 

Mayne  (Claude  de  Lorraine,  marquis 
du),  ou  plutôt  du  Maine,  i4i  et 
note  1  ;  dncd'AoMALE,  3ooetnote  4. 


Mayne  (La  marquise  du),  ou  plutôt  du 
Maine  ,  1 4 1  et  note  8. 

Médée,  177. 

Megissier  (Denis) ,  bourgeois,  96. 

Megissier  (Germain),  bourgeois,  1 18. 

Meigret,  conseiller  au  Parlement,  47, 

Meigret  (Louis),  ingénieur,  280. 

Menant,  bourgeois,  257. 

Menant,  contrôleur,  4o,  61,  9  85. 

Menant  (Jean),  bourgeois,  2  85. 

Merauli  (Michel),  alias  Meraut,  no- 
taire au  Châtelet,  88,  95o. 

Mesmes  (Jean-Jacques  de),  maître  des 
requêtes  ordinaires  de  l'hôtel,  34. 

Message,  maître  des  requêtes,  191, 
192,  198. 

Mesnart  (François),  bourgeois,  12 5. 

Messier  (Jean),  bourgeois,  117. 

Mestrac  (Nicole) ,  bourgeois,  1  o5 , 1 1 4 , 
118. 

Meudon  (  Antoine  Sanguin ,  dit  le  car- 
dinal de),  20  et  note  1,  91,  3i, 
83,  34,  4o,  4i,  109,  975,  809, 
3i3,  3i4. 

Michel  (Saint),  9. 

Miraclmont  (Ponce  de),  dizenier,  55, 
96,  807. 

MoiREAU  (Godeffroi),  bourgeois,  74, 
io5,  ii4. 

MoiREAu  (Pierre),  cinquantenier,  55, 
63. 

MoNERS  (Jean  de),  bourgeois,  99. 

Montaigne  (Gabriel),  huissier  des  re- 
quêtes du  Palais,  299,  968, 265. 


MoxTCHEND  (  Marin  de  ) ,  premier 
maître  d'hôtel  du  Iloi,  58  et  note  i, 
60. 

MoNTERV  (Le  sieur  de),  conseiller  au 
Parlement,  iia ,  i32. 

MosTHOi.oN  (François  de),  orthogra- 
phié MoNTOLON ,  président  au  Pai'le- 
ment,  91  et  note  a,  ai. 

MoNTiGNÉ,  notaire  au  Chàtelet,  a4. 

MoMMEi.iART  (Jacques),  dizenier,  55. 

MoMMiREL  (De),  conseiller  au  Parle- 
ment, i35. 

MoNTUiREL  (Charles  de),  conseiller  de 
Ville,  10. 

Mo-NTHiREL  (Etienne  de),  maitre  des 
requêtes  de  l'hôtel,  conseiller  de 
Ville,  to;  prévôt  des  marchands  et 
conseiller  de  Ville,  11,  19,  i3,  i4, 
i5,  16,  17,  18,  19,  90,  91;  con- 
seiller de  Ville,  98,  3o,  34,  /40, 
6t,  63,  66,  74,  75,  199,  197, 
i3o,  ttilt,  i46,  t58,  159. 

MosmiREL  (Thierry  de),  sieur  de  Cham- 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

bourcy,  conseiller  de  Ville,  10,  11, 
la,  i3,  li,  i5,  16,  17,  19,90, 
99, a3,  97,  98,  39,  3o,  3a, Sg, 
4o,  46,  5o,  59,  53,  61,  63,  74, 
90,  109,  lia,  117,  190,  laa, 
137,  i3o,  i3i,  i34,  i44,  147, 
i55,  169,  908,  3i4,  9i5,  934, 
a56, 958,  359,  967,  968,  974, 
377,  997,  3o5,  319. 

MoNTMiREL  (Etienne  (?)  ou  Thierry (?), 
conseiller  de  Ville,  58,  139. 

MosTHORExcY  (Anne  de),  connétable 
de  France,  78,  80,  197,137,  i38, 
i5i,  i85,  919,  318,  999,  33i, 
960,  966, 969,  988, 989,  999, 
3oo,  3ii,  3i5,  3i6,  39 1. 

MosTPENsiEB  (Louis  de  Bourbon,  duc 
de),  i4o  et  note  6,  i46. 

MoQUERoti  (Jean),  dizenier,  55. 

MoRET  (Archambaud  de),  bourgeois, 
118. 

MoRETTE  (Le  seigneur  de),  mandataire 
du  Roi,  64. 


359 

MoRix  (Gilles),  possesseur  viager  du 
moulin  de  la  Gourdine,  95o. 

MoRiN  (Jean),  lieutenant  criminel ,  puis 
lieutenant  civil  de  la  Prévôté  de 
Paris ,  conseiller  de  Ville ,  3 , 1 0 , 1 1 . 
13,  i3,  i4,  i5,  16,  17,  19,  30, 
39,  97,  98,  9g,  34;  prévôt  des 
marchands  et  conseiller  de  Ville,  87, 
38,39,  ^0,  43,  44,45,  46,  47, 
49,  5o,  5i,  5a,  53,  56,  58,  61, 
63,  65;  conseiller  de  Ville,  74,  75, 
81,  90,  93,  109,  i3o. 

MoRissoN  (Jean),  bourgeois,  i95. 

MoucY,  procureur  au  Chàtelet,  307. 

MoDSSART  (Jean), bourgeois,  75. 

MoDssoN  (Jean),  bourgeois,  118. 

MoLssoY  (Pierre  de),  sergent  de  la 
Ville,  59. 

Moossï  (Claude de),  alias  Mouci-,  dize- 
nier, 47,  5 1,  55,  74,  96,  357,985. 

MoDssY  (Jean  de),  alias  Moucy,  bour- 
geois, i3,  4o,  5i,  io5,  113. 

MoosT  (Yves),  dizenier,  55. 


N 


Nalin  (Jean),  alias  NiSLW,  sergent  de 
la  Ville,  5a,  89. 

Nakterre  (Mathieu  de),  second  prési- 
dent du  Parlement,  aSo. 

Nantodiliet  (Antoine  Duprat,  seigneur 
de),  improprement  nommé  Nan- 
TOCLLET,  prévôt  de  Paris,  43  et 
note  1,  83,  io4,  i59. 

Nehodrs  (Jacques  de  Savoie,  duc  de), 
i4i  et  note  5,  i45. 


Nepvbc,  bourgeois,  967. 

Nepved,  greffier,  io5. 

Nepveo  (Germain),  cinquantenier,  54. 

Neufville  (Nicolas  de),  seigneur  de 

Villeroy,  secrétaire  du   Roi,  9   et 

note  1,  7,  90  et  note  3,  99,  3o, 

34,  97,  101,  io3. 
Nevers  (Louis  de),  90  et  note  4. 
Nevers  (Marie  d'Albret,  comtesse  de), 

195  et  note  1. 


NicKRON  (Jean),  bourgeois,  985. 

NicoLAï  (Aymar),  alias  Nicolay,  pre- 
mier président  des  comptes,  i35, 
954,  957. 

NoRTHAMPTON  (Lc  marquis  de),  impro- 
prement nommé  Norantuon  ,  ambas- 
sadeur d'Angleterre ,  949,  953. 

NoDVEAH  (René  de),  bourgeois,  63. 

Novoîf  (Raoul  de),  bourgeois,  74. 

Nyverd  (Jacques),  dizenier,  55. 


0 

Oger  (Adrien),  boui^eois,  4o.  Orl^ams  (Julien  d'),  bourgeois,  117.       Oudart,     conseiller     au    Parlement, 

Olivier     (  François  ) ,    chancelier    de    Orléans  (  Le  duc  d") ,  Cls  de  François  I",         117. 
France,  78,  149.  81,  87,  89. 


Paillari  (Jacques),  sieur  de  Jumenu- 
ville,  conseiller  de  Ville,  6,  10,  11, 

19,   l3,    l4,   l5,    17,    19,    90,    91, 

99,  93,  94,  97,  98,  99  (?),  3o, 

3i ,  38,  39,  4o,  43,  44,  5o,  Sa, 

53,  56,  58,  61,  63,  66,  68,  74,    Pajot,  bourgeois,  3o. 

81,  90,95,  109,  io5,  190,  191,    Pajot,  général  des  Aides,  63 


199,  194,  197,   199,  i3o,  i3i,    Palliot    (Claude),     alias     Pailliot, 
i39,  i34,  i44,  i58,  169,  186,        maître  du  poids  du  Roi,  916. 

Paldao (Claude),  bourgeois,  997,398; 
conseiller  de  Ville,  998,  999,  3oi, 
3o5. 
Pal0ad  (Jean),  bourgeois,  63. 
Pan  (Rolin),  dizenier,  55. 


188,    190,    195,    9l5,   996,    939 

934,  939,  956,  958,  969,  967, 
968,  977,  990,  3oi,  3o5,  319. 


360 


REGISTRES  DU  RUREAU 


Pandards,  177. 

Paxdore,  176. 

Panïot  (Jérôme),  bourgeois,  53. 

Param  (Drouet) ,  altos  Parent, drapier, 
53,  ia5;  lieutenant  du  capitaine 
des  Enfants  de  la  Ville,  161,  166. 

Parant  (Pierre),  bourgeois,  iSa. 

Parfaict  (Jean),  alias  Parfait,  éche- 
vin ,  3 ,  6 .  6 ,  9 ,  10,11,  1  a ,  1 3 , 
ili,  16;  quartenier,  90,  99,  3o, 
3i,  34,  38,  4o,  Mi,  46,  53,55, 
60,  61,  63,  7/1,  96,  io5,  119, 
ii4,  117,  199,  124,127,198, 
i3o,  i39,  186,  ao8,  ai5,  957, 
979,  985,  307. 

Paris  (Claude),  dizenier,  55. 

Paris  (Etienne),  docteur  en  théologie, 
3o9  et  note  7. 

Parme  ( Octave  Farnèse ,  duc  de),  981 
et  note  3. 

Pabmestier  (Pierre),  maire  de  Mont- 
didier,  995. 

Parroy  (Ladamede),  i4i. 

Paste  (Guillaume),  dizenier  55. 

Patrocllart,  bourgeois,  i34. 

Patrodllart    (Antoine),    bourgeois, 

l39. 

Patrocllart  (Henri),  bourgeois,  46, 
96,  118,  195, 957. 

Patrodllart  (Jean),  bourgeois,  i3o. 

Paulmier  (Nicolas),  cinquantenier,  i3, 
55,96,i59,i53; quartenier,  i53, 
9i5,  957,  985,  3o5,  307. 

Paulmier  (Pierre),  mesureur  de  char- 
bon, l49. 

Payen,  bourgeois,  3o,  34. 

Payen,  notaire,  53. 

Peletier  (Pierre),  alias  Pelletier,  cin- 
quantenier, i3,  45,  55,  63,  118, 
198,  307. 

Peleus,  177. 

Pellerin  (Guillaume),  dizenier,  5i, 
55,  96,  i53. 

Pellerin  (Pierre),  quartenier,  99,  3o, 
3i,34,  38,  4o,  43,  44,45,  53, 
55,56,  57,  58,  60,61,  63,  74, 
75,  77,  96,  117,  194,  197,  i3i, 
i34,  186,  900,  9i5,  296,  997, 
956,  279,  3o5,  307,  319. 

Pellerin  (Robert),  bourgeois,  69. 

Pexelle  (Jean),  dizenier,  55. 

Perant  (Raulequin),  bourgeois,  119. 

Perdrier  (François),  prévôt  de  la  Mon- 
naie, 63,  96, 125, i34. 

Perdrier  (Pierre),  sieur  de  Bobigny, 


greffier  de  la  Ville  et  conseiller  de 
Ville ,  9,3,  4,  5,  6,  10,  11,  i5, 
19,  99,  97,  98,  99,  3o,  3i,  38, 
39,  4o,  46,  5o,  58,  61,  63,  65, 
66,  68,  74,  78,  80,  83,  90, 109, 
lia,  117,120,  i3o,  i3i,  i39, 
i34,  139,  147,  i48,  149,  i5o, 
i5i,  i56,  167,  186,  190,  191, 
24o,  a6i,  964,  967,  977,  997, 
3oi,  3o9 ,  3o3,  3o4,  3o5,  3o6, 
3o8,  309,  3i9. 

Perier  (Jacques),  dizenier,  55. 

Peroton,  bourgeois,  3o. 

Peroton  (Antoine),  bourgeois,  74, 
io5. 

Peroton  (Nicolas),  bourgeois,  119. 

Perrot,  bourgeois,  34,  117. 

Perrot,  conseiller  au  Parlement,  959. 

Perrot,  quartenier,  6. 

Perrot  (Miles),  bourgeois,  io5. 

Perrot  (Nicolas),  bourgeois,  i3;éche- 
vin,  16,  17,  18,  19,  90,  91,  99, 
93,  94;  bourgeois,  5i,  61,  74, 
io5. 

Petit  (Etienne),  dizenier,  55. 

Petit  (Guillaume),  receveur  des  bar- 
rages, 53,  75. 

Petit  (Mathurin),  sergent  de  la  Ville, 

59. 

Petit  (Oudin),  dizenier,  55. 

Petit  (Severin),  bourgeois,  74,  118, 

195. 

Petrehol  (Antoine),  maître  des  comp- 
tes, 1 17, 1 39,  91 5,  93 1,  285,  991. 

Phidias,  176. 

Philippe-Augdste  ,  improprement  ortho- 
graphié PiiiLiPES,  roi  de  France, 
108. 

Philippe  de  Valois,  improprement  or- 
thographié Philipes  de  Valloys,  roi 
de  France,  108. 

Philippes  (Jean),  bourgeois,  11 4. 

Phoebe,  178. 

Phoebds,  178. 

Piiryxds,  177. 

PicART  (Bastien),  mesureur  de  char- 
bon, l49. 

PiCART  (Jean),  bourgeois,  laS. 

Pichonnat,  bourgeois,  i34. 

PicHONNAT     (Guillaume),     bourgeois, 

119,  195. 

Picot  (Denis),  auditeur  des  comptes, 
échevin,  29  et  note  9,  a3,  94  ,  26, 
97,  98,  3o,  34;  auditeur  des 
comptes,  64. 


PiLLED,  avocat,  75,  198. 

Pilleu  (Jean),  bourgeois,  74. 

PiLLOvs,  auditeur  des  comptes,  74. 

PiLLOYs,  bourgeois,  47. 

Pilloys  (Eustache),  bourgeois,  75. 

PiNATEL  (Jacques),  maître  de  la  Mon- 
naie, 91  3. 

Pinçon  (Jean) ,  dizenier,  55. 

Pinel,  bourgeois,  3o,  117. 

PiNEL  (Jacques),  bourgeois,  99,  4o, 
5i,  63,  118. 

Piquet  (Nicolas),  drapier,  53. 

Plancv  (De),  maître  des  comptes,  63. 

Plastrier  (Nicolas),  bourgeois,  45. 

Platon,  178. 

Plume,  avocat,  75,  127. 

Poart  (Antoine),  procureur  de  la  Ville, 
29,  78,  235. 

Poart  (Léonard),  procureur  de  la  Ville, 
16,  29. 

Poireau  (Louis),  maçon  juré,  9i3, 
2i4,  903,  964,  266,  279,  280, 
993,  995. 

Pollux,  176. 

Pommereul,  bourgeois,  3o. 

Pommeredl  (Guillaume) ,  alias  Poherec , 
marchand ,  échevin  ,i36,i39,i44, 
i46,  i53,  i55,  i58,  159,  186, 
190,  195,  196,  9i4,  918;  mar- 
chand, 957,  307. 

Pommereul  (Jean  ) ,  maître  des  comptes , 
53,  60,  61,  63,  75,  117,  i39, 
i36. 

Pomona,  174. 

PoMPoiNGz  (De),  auditeur  des  comptes. 

39. 

Pomponne  (De),  contrôleur  de  l'au- 
dience, 4o. 

PoNCET,  commissaire,  i34,  979. 

Poncet  (Louis),  conseiller  au  Châtelet. 
985. 

Po.ncher,  bourgeois,  3o. 

PoNTHoisE  (Jean  de),  dizenier,  55. 

PopiNEAU  (  Noël  ) ,  procureur  au  Châtelet , 

l59. 

PoRTiNARis  (Jean),  ingénieur  du  Roi, 
963,  965. 

Postel  (Guillaume), procureur  général 
au  Conseil  privé  du  Roi,  196,  197. 

Potier  (Jacques),  conseiller  au  Parle- 
ment, 285  et  note  1,  319. 

Potier  (Jean),  dizenier,  54. 

PouLDRAs  (Claude),  boiu-geois,    285. 

PouLiET  (Mederic),  avocat  au  Parle- 
ment, 21. 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 


361 


Poi'LLAis  (Jacques),  bourgeois,  267, 

285. 
PocPiNCODRT  (Guillaume),  dizenier,  55. 
PoDRTRAiN  (Pierre),  notaire  au  Ghâ- 

telet.  ilili. 
PoussEMYE,  conseiller  au  Châtelet,  53, 

96,  956. 
PoDSSEPiN (Guillaume),  marchand,  287. 
Praxiteies,  176. 

Precdhomhe  (Robert),  bourgeois,  i3. 
Prévost  (Claude),  altos  Le  Prévost, 


quartenier,  20,  29,  3i,  Si,  38, 
4o,44,  i6,5i,  52,53,55,  58, 
59,  60,  61,  63,  74,  75,  96,  io5, 
ii4,  117,  194,  197,  128,  189, 
i34,  i59,  i53. 

Prévost  (Jean),  avocat,  269. 

Prévost  (Jean),  sieur  de  Villabry, 
conseiller  de  la  justice  des  Aides; 
conseiller  de  Ville,  3,  10,  11,  19, 
i3,  i4,  i5,  16,  17,  19,  90, 99, 
93,  94,  99,  3o,  4o,  43,  44,  5o, 


5i,  53,  61,  75,  io5,  112,  lao, 
i46,  186,  188,  2i4,  234,  24i, 
956,  978,  284,  985. 

Prévost  (Le  président) ,  5 1 . 

Prévost  (Nicolas),  drapier,  96,  ia5, 

379- 
Prévost  (Pierre),  dizenier,  55. 
Procher  (Liger),  alias  Parociier,  bour^ 

geois,  io5,  118. 
PïïLLBD  (Jean),  bourgeois,  96,  967. 
Pyrithous,  177. 


Q 


QoETis  (Jean),  notaire  au  Châtelet,  169,  160,  956.  —  Qoinette  (Guillaume),  quartenier,  90. 


R 


Racoris,   commissaire   de   l'artillerie, 

3oo. 
Rains  (Pierre de),  apotliicaire,  53, 1 17. 
Ramebd,  commissaire,  807. 
Rançonset  (De),  bourgeois,  io5. 
Raodl,  quartenier,  6. 
Rebours,  bourgeois,  3o. 
Regnter  (Matluirin),  bourgeois,  i53. 
Remon  (Le  président),  291. 
Renot  (Pierre),  mesureur  de  charbon, 

l42. 

RiBERT  (Antoine),  bourgeois,  96. 

RiBiER,  bourgeois,  5i. 

RiCHEviiLAi^,  bourgeois,  3o,  34,  4o. 

RicouART  (Pierre),  alias  Ricoart,  di- 
zenier, 55 ,  96. 

RivEROLLEs  (Sébastien),  maître  parti- 
culier de  la  Monnaie,  998. 


Robert  (Pierre),  avocat,  io5,  i94. 
RoBERTET,  secrétaire  du  Roi,  47,  49, 

109,  984. 
R0BILLART,  secrétaire,  971. 
Robin  (Tliibaul),  dizenier,  55. 
RoGEB,  chirurgien,  45. 
Roger  (Guillaume),  dizenier,  55. 
Roger  (Jean),  bourgeois,  96. 
RoiLLART  (Euverte),  alias  Rodlliard, 

bourgeois,  45,  96,  189. 
Rolland,  bourgeois,  3o. 
RoLLASD  (Guillaume),  bourgeois,  53, 

119,  i84. 
Rolland    (Joachim),    alias    Rollant, 

bourgeois,  i3,  29,  4o,  46,  47,  61, 

74,  119, 11 4, 118,  198,  i3o,  i3i. 
Rougeadlt  (Adrien),  dizenier,  55. 
RoDGET  (Denis),  boucher,  95o. 


RooLLUDD,  bourgeois,  3o. 

RonLLiER  (Jean),  bourgeois,  9  85. 

RoDssE,  peintre  du  Roi,  5,  6. 

Roussel  (Jacques),  dizenier,  55. 

RoussET,  avocat,  117. 

RoussiN  (Jean),  bourgeois,  285. 

RoBVET  (Fiacre),  278. 

RoDVET  (Jean),   bourgeois,   18,    65, 

978. 
Roux  (Philippe),  77. 
RoïER  (Jean),  bourgeois,  96. 
RcBENTEL,  bourgeois,  53,  61. 
RcBEXTEL  (Claude),  cinquanlenier,  55, 

61. 
RoEiL  (Jean  de),  bourgeois,  53,  io5. 
RuzÉ,  conseiilerdes  généraux  des  Aides, 

53,  61,  74,  75,   io5,  197,  180, 

i34,  9i5,  256,  985,  991. 


SiccABLARE  (De),  contrôleur  de  l'Écu- 
rie, 807. 

Sainct-Andbé  (Le  maréchal  de),  197. 

Sainct-Ciergde  (Antoine  Rohieri  baron 
de),  lieutenant  du  Roi  en  Touraine, 
34  et  note  9 ,  85. 

Sainci-Dems  (Railly  de),  bourgeois, 
i3q. 

SAmcT-DoTTfNo  (Vincent  de),  107, 
108. 

SAncTE-REUFVE  (Jean  de),  bourgeois, 
48,  119,  ii4,  117,  128. 


Sainct-Germain  (Jean  de),  quartenier, 
6,  20,  97,  99,  3i,  34;  échevin  et 
quai'tenier,  87,  38,  89,  4o,  43, 
44,  45,  46,  47,  5o,  5i,  59,  53, 
55,56,58,  60,  61,  68,  65;  quar- 
tenier, 74,  75,  g5,  io5, 119,  it4, 
117,  192,  194,  197,  128,  i3o, 
i3i,  189,  i84,  186,  200,  9i5, 
956,  259,  279,  285,  8o5,  807. 

Sainction  (De),  91. 

Sainctios  (Jean  de),  dizenier,  55. 

Sadict-Jehas  (De),  bourgeois,  80. 


Sainct-Jehan (Fleurend de),  bourgeois, 
4o. 

Salonnier  (Guillaume),  alias  Sallon- 
nier,  marchand,  286,  287,  988. 

Sandras  (Raoul),  cinquantenier,  55. 

Sanglier  (Pierre),  bourgeois,  58, 
61. 

Sanguyn,  bailli,  197. 

Sanguvn,  bourgeois,  117. 

Sasguyn (Claude),  bourgeois,  4o ,112, 
195,  198;  mentionné  comme  quar- 
tenier, 11 4. 

46 


IVrniHEHIE     KATIOMALE. 


S62 

SAOVAGB(Jean),  bourgeois,  118. 
ScoFFiER  (Michel),   gardien  dans  la 

ménagerie  du  Roi,  90. 
ScoppART  (Jacques),  dizenier,  55. 
Skaulx  (Le  sieur  de).    Voir   Baillet 

(René). 
Sébastien  (Saint),  i84. 
SEDiLLE^Berlhaut),  dizenier,  55. 
Sedille  (Jean),  bourgeois,  118. 
Segdier,  notaire,  2a. 


REGISTRES  DU  BUREAU 

Segcier,  alias  Seguyer,  maître  des 
comptes,  61 ,  63,  256,  a85. 

Segoier  (Pierre),  lieutenant  criminel 
de  la  Prévôté  de  Paris,  échevin  et 
conseiller  de  Ville,  26  et  note 4 ,  97, 
28,29,30,34,37,38,  io,  43, 
44,  45,  46,  47,  5o,  5i,  52,  53, 
56,  58;  conseiller  de  Ville,  100. 

Sergé  (Jean),  bourgeois,  i53. 

Sol  Y  (Antoine),  échevin,  190,  195, 


2i4,  2i5,  218,  296,  228,  23a, 
234,  24i,  956,  259,  260;  après 
l'échevinage,  279. 

SoLY  (Nicolas),  boiu-geois,  182. 

SoRioT  (Laurent),  gardien  dans  la  mé- 
nagerie du  Roi ,  90. 

SouTiN,  alias  Souttin  et  Sottiw,  com- 
mis du  contrôle  des  deniers  com- 
muns, i48,  169. 

Spitame,  boui'geois,  3o. 


Taix  (Jean,  seigneur  de),  impropre- 
ment nommé  de  Thaïs,  pannetier  du 
Roi,  70  et  note  2. 

Tallon  (Pierre),  dizenier,  55. 

Tambonnead  (Michel),  maître  des  comp- 
tes, i36,  23i,  256. 

Taxneguy  (Denis),  avocat,  5i;  éche- 
vin, 61,  63,  65,  66,  67,  74,  75, 
77,78,  82,  90. 

Tardif,  élu,  75,  217,  279. 

Tardif  (Agnen  ou  Aignan),  bourgeois, 
53,  985. 

Tasnières  (Le  sieur  de).  Voir  Henne- 
QOiN  (Jean). 

Telamon,  177. 

Texieb  (Léon),  sergent  h  verge  au 
Ghâtelet,  916. 

Theseus,  177. 

Thibadlt  (Jean) ,  dizenier,  55. 

TmERRY  (Jean),  bourgeois,  96. 


Tnon  (Augustin  l"  de) ,  prévôt  des  mar- 
chands, 3,  4,  6,  10. 

TflOD  (Augustin  II  de),  lieutenant  de 
la  Prévôté  des  marchands,  298, 
a65,  3i9. 

Thod  (Christophe  de),  sieur  de  Gely, 
conseiller  de  Ville ,  10,  ii,i2,i4, 
i5,  16,  20,  22,  23,  94,  29,  3i, 
34,  39,  4o,  43,44,  61,  81,  83, 
100,  102,  125,  i38,  i44,  188, 
190,  959,  3o5,  3o8,  3i9  319; 
prévôt  des  marchands,  32 1. 

Tuouart,  bourgeois,  i34. 

Thouart  (Jean),  bourgeois,  118,  i9  5. 

Thouret  (Nicolas  Grossier,  dit),  garde 
de  bateaux,  3 16. 

TiERSAULT,  commissaire,  4o. 

TiPHYs,  177,  178. 

TiRAQDEAO,   conseiller  au  Parlement, 

194. 


TissART  (Pierre),  dizenier,  55. 

ToNNELLiEH  (Etienne),  bourgeois,  807. 

TosTÉE  (Etienne),  55. 

ToDRET  (Jean),  dizenier,  55. 

TouRNON  (Le  cardinal  de),  ioetnote5. 

Tbonson  (Jean) ,  conseiller  de  Ville  ,10, 
11,  i4,  i5,i6,  17,  21,  99,  96, 
27,  28,  3o,  34,  39,  4o,  43,  44, 
56,  58,60,66, 68,89, 117, 190, 
194,  i3o, i44, i58, 188. 

Tronson  (Jean),  dizenier,  55. 

Trodssel,  bourgeois,  i3o. 

Trouvé  (Antoine),  commis  au  greffe 
du  Ghâtelet,  239. 

Tdret,  alias  Thdret,  notaire,  112. 
117,  i3o. 

ToRiN  (Louis),  dizenier,  55. 

Tdrpin  (Antoine),  maître  des  ponts. 
32,  53,  208. 


u 


Urfé  (Claude  d'),  gouverneur  du  Dauphin,  292  et  note  3. 


Vacher  (Lucas),  dizenier,  55. 
Vaillant,  conseiller  au  Parlement,  956. 
Vaillant,  maître  des  comptes,  117. 
Valengelier     (Liénard),     bourgeois, 

112,  307. 
Valentinois  (  Diane  de  Poitiers ,  duchesse 

de),  198. 
Valin  (Laurent),  alias  Vallin,  maître 

charpentier,  77,  25i,  259. 
Vallix (François),  bourgeois,  53. 
Varengelier,  bourgeois,  3o. 
Vast  (Etienne),  bourgeois,  195  ,  i34. 


Vaudetar  (Guillaume  de),  3o. 

Vaudor  (Nicolas),  essayeur  à  la  Mon- 
naie, 928, 299. 

Veau  (Jacques),  trésorier  des  guerres, 
21 4,  9  1 5. 

Velly  (Claude  Dodieu,  sieur  de), 
ou  plutôt  Vely,  diplomate,  6  et 
note  5. 

Vendosme  (Le  cardinal  de),  ou  plutôt 
Vendôme,  i4o  et  note  3,  3i3, 
3i4. 

Vente  (Jean),  dizenier,  55. 


Vermo.ndet,  conseiller  au  Parlement, 
124,  985. 

Versorys,  alias  Versoris,  bourgeois, 
96,  i3i. 

ViALART  (Michel),  alias  Viallart,  con- 
servateur des  privilèges  de  l'Univer- 
sité, échevin,  95  et  note  9,  109, 
112,  191,  127,  i3o,  i39,  i33, 
i34,  i44,  i53,  i58,  159,  186; 
après  l'échevinage,  256. 

ViELLART  (Nicolas),  bourgeois,  29,  69, 

195. 


ViG!«y  (François  de),  procureur  à  la 

Chambre  des  comptes ,  ii,  17,  18, 

iSa,  3&1,  Boh,  3og. 
ViLLABRY  (Le  sieur  de).  Voir  Prévost 

(Jean). 
ViLLAiN  (Jean),  dizenier,  55. 
ViLiARS  (  Honorât  de  Savoye ,  com  le  de  ), 

88. 
ViiLEMART,  bourgeois,  3o. 
ViLLEROY  (Le  seigneur  de).  Voir  Nedf- 

viLLE  (Nicolas  de). 


DE  LA  VILLE  DE  PARIS. 

ViLiERs  (Pierre  de),  bourgeois,  43. 

Viole,  maître  des  comptes,  io, 
991. 

Viole  (Pierre),  souvent  mentionné  sous 
le  nom  de  sieur  d'Athis,  conseiller 
de  Ville,  6,  10,  11,  la,  i3,  i4, 
i5,  16,  17,  19,  20,  91,  97,  .'^o, 
3i,  39,  4o,  45,  5i,  61,  69,  63, 
75,  81,  89, io5,  194,  195, 197, 
198,  199,  i3o,  i39,  139,  i46, 
i55,  i58,  159,  186,  188,  190, 


363 

916,  996,    93l,    932,   234,    94l, 

956,  258,  959,  264,  967,  968, 
977,  978,  984,  985,  997,  3oi, 
3o4,  319. 

Vive  (Pierre),  trésorier  du  Roi,  7. 

VivïEN  (René),  alias  Vivien,  notaire 
du  Roi,  i58,  169;  conseiller  de 
Ville,  190,  277,  997,  3oi,  3o5. 

Vdlcain,  orthographié  Vulcan,  176. 


YsAHBERT  (Claude),  bourgeois,  74. 


Zephyrus,  alks  Zepuïre,  174.  —  Zedxis,  orthographié  Zedsis,  176. 


i6. 


TABLE   DU  VOLUME. 


Page». 

SoHHAiHEs  (années  i53g-i55â) i 

Texte  do  Registre  H  1780'  (1"  partie)  : 


iSSg 1 

i54o 7 

i54i i3 

i549 18 

i543 a3 

i544 28 

Texte  dd  Registre  H  1781  : 

Anoées. 

i544 37 

1 545 47 

i546 61 

1547 67 

i548 io5 

1549 i45 

i55o 196 

i55i 936 

i55a 377 

Table  ALPBAséTiQOE  des  matières 393 

Index  des  noms  de  personnes  cités  dans  le  voldme 349 


17^211      4 


0 


DC  Paris 

702  Registres  des  délibérations 

P3  du  bureau  de  la  ville  de  Paris 
t. 3 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 


* 


•i-'i..-   ■  ~'M 


"  *;-;;jj^: 


■  >'■'  i'\'^''.''^ 


''i^t?^é 


im 


;;;:*,