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HISTOIRE GÉNÉRALE DE PARIS
COLLECTION DE DOCUMENTS
PUBLIEE
SOUS LES AUSPICES DE L'ÉDILITÉ PARISIENNE
REGISTRES DES DÉLIBÉRATIONS
DU
BUREAU DE LA VILLE DE PARIS
L'Administration municipale laisse, pour chaque volume, la responsabilité de l'édition
aux collaborateurs nominativement désignés à cet effet.
TOUS DROITS RESERVES.
HISTOIRE GÉNÉRALE DE PARIS
->♦<-
REGISTRES
jc._ '
DES DELIBERATIONS
DU
BUREAU DE LA VILLE DE PARIS
PUBLIÉS PAR LES SOINS DU SERVICE DES TRAVAUX HISTORIQUES
TOME TROISIÈME
1539-1552
TEXTE EDITE ET \MNOTE
PAR PAUL GUERIN
ABCBIVISTE ADX «RCHIVES NATIONALES
So««u dt I« Pr^viU du Htrchuda XV'-XVI' siicle
Cf. tf.^l^.
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
M DCCC LXXXVl
DC
P3
t. 5
CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE PARIS.
SÉANCE DU 5 AOÛT 1880.
[Extrait.)
Étaient présents : MM. Bixio, Bodrneville, de Boutkiller, Bbaleret, Cadet, Gattiaux, Gernesson,
Gleray, Collin, François Combes, Ccsset, Darlot, Deubrousse, Delattre, Delpegh, Ddbois, Oujarrier,
Forest, Frère, Grimadd, Yves Gdyot, Ernest Hamel, Hattat, Henricy, de HEREnrA, Hovelacqub, Jacqdes ,
JoBBÉ-DcvAL, Sigismond Lacroix, Lafont, Lamouroux, de Lanessan, Leneveux, Level, Levradd, Loiseau.
Maillard. Mamer, Henry Maret, Marsoelan, Antide Martin, le colonel Martin, Mathé, Métivier ,
MoRiN, Mcrat. Ulvsse Parent, Réty, Reygeal, Riant, Rigact, Jules Roche, Sick, Songeon, Vaczy.
Le Conseil :
Vu le Rapport de sa 5" Commission ,
Délibère :
Article prehiek. La publication des Registres du Bureau de la Ville sera faite par les soins
du Service historique de la Ville de Paris.
Art. 2. Cette publication sera limitée tout d'abord à la partie comprise entre 1Û99
et 1610.
Le Sénatelr, Préfet de la Seine,
Vu la délibération en date du 5 août 1880, etc.
Arrête :
Article premier. La délibération du Conseil municipal en date du 5 août 1880 est
approuvée.
Art. 2. La [)ublication des Registres du Bureau de la Ville sera faite par les soins du Ser-
vice historique de la Ville de Paris.
Art. 3. Cette publication sera limitée tout d'abord à la partie comprise entre les années
1699 et 1610.
Fait à Paris, le 26 août 1880.
Signé : F. HEROLD.
COMMISSION PERMANENTE
PRISE AU SEIN DE LA COMMISSION DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET CHARGÉE DE LA SURVEILLANCE.
MM. HAURÉAIJ (Jean-Barthélemï), C. ^, Membre de l'Académie des Inscriptions et Beiies-
Lettres, Président.
DELISLE (Léopold-Victor), C. ^ I. Il, Membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, Administrateur général Directeur de la Bibliothèque nationale.
COUSIN (Jules), ^, Conservateur de la Bibliothèque et des Collections historiques de
la Ville de Paris.
GUIFFREY (Jules), ^, Archiviste aux Archives nationales.
DE LA GOUBLAYE DE MÉNORVAL (Eugène), I. Q, Membre du Conseil municipal.
RENAUD (Armand), A. CI, Inspecteur en chef des Beaux-Arts et Travaux historiques,
Seci'étaire.
LE VAYER (Paul-Marie- Victor), A. &, Commis principal du Service des Travaux
historiques. Secrétaire adjoint.
ATTACHÉS AU SERVICE DES TRAVAUX HISTORIQUES
POUR LA PARTIE TECHNIQUE.
MM. BONNARDOT (François), I. Il, Archiviste paléographe.
PETIT (Auguste), Commis paléographe.
SOMMAIRES.
1539.
Pages.
6 novembre . Le Bureau de la Ville s'entend avec le Cbancelier de France pour la réception de l'empereur
Charles-Quint i
8 Mesures recommandées au Bureau de la Ville pour la réception de l'Empereur 2
8 Le Bureau de la Ville est invité par le Chancelier à couvrir les égouts et à nettoyer les rues 2
10 Assemblée tenue pour délibérer sur les préparatifs de l'entrée : décision portant qu'on fera appel
aux gens compétents, afin d'organiser des représentations dramatiques, et que le Bureau de la
Ville aura plein pouvoir de diriger les préparatifs 3
1 1 Le Bureau de la Ville confère avec le Chancelier au sujet de la place que le Procureur de la Ville
et les Conseillers devront occuper lors de l'entrée de l'Empereur 3
i3 Conformément aux lettres patentes, en date du 2G septembre iSSg, par lesquelles le Roi ordonne
l'ouverture de la porte de Buci , le Bureau de la Ville décide qu'on entreprendra immédiatement
les travaux nécessaires et que la porte sera ouverte au mois de mars à
17 Recommandations adressées aux capitaines des archers, des arbalétriers et des hacq uebu tiers ,
pour l'entrée de l'Empereur 4
3o Un des Échevins , délégué auprès du Chancelier |)our s'entendre avec lui sur les préparatifs de
l'entrée , rend compte de sa mission h
37 décembre. Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi invite le Bureau de la Ville h
prendre des mesures pour l'entrée du cardinal Farnèse, légat du Saint-Siège : décision portant
qu'on rendra au Légat les honneurs usités en pareil cas 6
1540.
1" janvier. . . Eaitrée de l'empereur Charles-Quint : énumération des mesures prises antérieurement pour cette
solennité ; ordre du cortège; honneurs rendus à l'Empereur 7
1 6 avril Assemblée tenue pour statuer sur la démi.ssion de l'office de conseiller de Ville faite par Charles
de .Montmiral en faveur de son fils Thierry de Montrairal : admission de ce dernier comme con-
seiller de Ville 10
ià juin Assemblée tenue afin de délibérer sur les lettres du Roi, qui demande la somme de 1 0,000 livres
tournois pour les fortifications de Chauny : décision portant qu'un des Conseillers ira trouver le
Roi et lui représentera l'état des finances de la Ville, qui ne permet pas de satisfaire à cette de-
mande 10
1" juillet. . . Assemblée tenue pour délibérer sur les communications du Conseiller chargé de présenter au Roi
les remontrances de la Ville : remise de la délibération à un autre jour 11
38 août Assemblée tenue pour statuer sur le remplacement de Guillaume Budé, conseiller de Ville, dé-
cédé : élection de l'échevin Lecomte comme Conseiller • '
5 octobre. . . Assemblée tenue afin de parer à la contrainte que le Roi vient de décerner contre la Ville pour le
III. A
IMPRIUERIE NATtONJkLI.
II REGISTRES DU RUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
PigM.
payement de la somme de 9,000 livres destinée aux fortiOcations de Chauny : remise de la
délibération à un autre jour 1 a
9 j octobre. . . Assemblée tenue pour délibérer sur l'affaire ci-dessus mentionnée : décision portant qu'on payera
la somme de a, 000 livres réclamée par le Roi, mais qu'on présentera des remontrances à ce
prince 19
1541.
17 mars Assemblée tenue pour délibérer sur la requête présentée par plusieurs marchands parisiens relati-
vement au nouveau mode de levée de l'imposition foraine, et aux conséquences d'un édit visant
l'aunage des draps vendus à Paris : décision portant qu'on adressera des remontrances au Roi . 1 3
ili Le Bureau de la Ville communique aux principaux marchands le projet des remontrances qu'on
doit adresser au Roi , et les invite à y ajouter les réclamations qu'ils jug'eront convenables 1 3
9 juillet.... Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres du Roi, qui demande à la Ville la somme de
36,109 ''vrss 17 sous 3 deniers tournois, destinée aux fortifications : décision portant qu'on
diminuera le nombre des ouvriers travaillant à la construction de l'Hôtel de Ville, et qu'en
attendant on présentera des remontrances au Roi 1 4
9 Décision du Bureau portant que la moitié du nombre des ouvriers travaillant à la construction de
l'Hôtel de Ville seront congédiés 1 4
6 Assemblée tenue pour l'élection d'un Conseiller de Ville en remplacement de Louis Braillon, dé-
cédé : admission de Bouchard comme conseiller i5
16 Assemblée tenue afin de délibérer sur le choix des délégués qui doivent présenter au Roi les re-
montrances de la Ville, concernant la demande de 34,109 livres 17 sous 3 deniers, faite précé-
demment par ce prince 16
93 août Assemblée tenue pour délibérer sur la demande ci-dessus mentionnée : renvoi de la décision à une
autre assemblée 16
29 Assemblée tenue pour déliWrer sur la réponse faite par le Roi aux délégués qui lui ont présenté
les remontrances de la Ville : renvoi de la décision à une autre assemblée 17
3 septembre. Assemblée tenue pour délibérer sur le sujet ci-dessus mentionné : décision portant qu'on réunira
une partie de la somme demandée par le Roi , et qu'on le suppliera de s'en contenter 17
1542r
6 juillet. . . . Convocation d'une Assemblée appelée à délibérer sur la demande du cardinal de Rourbon, qui
voudrait qu'on procédât au recensement de tous les habitants 18
7 Assemblée tenue pour délibérer sur la demande du cardinal de Bourbon : décision portant que les
membres du Rureau de la Ville iront s'entendre avec le Cardinal 19
7 Conformément aux résolutions de l'Assemblée, les membres du Bureau de la Ville se transportent
chez le cardinal de Bourbon, et conviennent avec lui qu'une Assemblée se réunira le lendemain
dans son hôtel 19
8 .Assemblée tenue pour délibérer sur la question du recensement : décision portant que les Quarte-
niers dresseront l'état exact des chefs de maison de leurs quartiers 19
6 août .4ssend)lée tenue pour délibérer sur l'édit royal qui crée des receveurs dans les villes du royaume :
décision portant qu'on adressera des remontrances au Roi 21
1 3 novembre . Nicole de Hacqueville , sieur d'Altichi , donne sa démission de lieutenant de la Prévôté des Mar-
chands en faveur de Nicole de Hacqueville, son fils, qui est admis à lui succéder dans son
office 21
17 Assemblée tenue pour délibérer sur le choix d'un Conseiller de Ville en remplacement de Nicole
de Hacqueville père, décédé : élection de René Baillet comme conseiller 99
t3 décembre. Assemblée tenue pour délibérer sur la protestation des notaires contre la création de nouveaux ta-
bellions : décision portant qu'on adressera des remontrances au Roi 9 3
SOMMAIRES. m
15^3.
Pages,
93 janvier . . . Assemblée tenue pour délibe'rer sur la réponse du Roi aux remonlrances qui lui ont été présentées
par la Ville relativement à la création des nouveaux offices de tabellions : décision portant qu'on
suivra l'affaire 2 3
26 avril Nicole de Hacqueville fils se démet de son office de lieutenant de la Prévôté des Marchands, en
faveur de Thomas de Bragelongne, qui est admis à le remplacer ait
7 juin Le Corps municipal assiste aux funérailles de l'amiral Chabot a/l
16 août Admission de Guillaume Larcher comme conseiller de Ville, en remplacement de Gervais Larcher,
son père, démissionnaire 96
■jo septembre. Assemblée tenue pour délibérer sur un arrêt du Parlement concernant l'office de receveur des
pauvres : Jean Courtin, conseiller de Ville, accepte cette charge, et Denis Picot, échevin, est
nommé contrôleur de la recette 96
i5 octobre.. . Assemblée tenue pour délibérer sur les décisions du Roi relatives à l'élection des Prévôt des Mar-
chands et des Échevins, à l'étendue des droits de la Ville en matière de juridiction, et à d'autres
questions intéressant les privilèges de la Ville 27
92 Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens d'empêcher que la municipalité de Rouen applique
de nouveaux droits aux marchandises passant par celte ville : décision portant qu'on adressera
au Roi un mémoire concernant cette affaire 28
1544.
93 février. . . . Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres par lesquelles le Roi demande 5o,ooo écus d'or à la
Ville : décision portant que les Quarteniers s'adresseront aux plus riches bourgeois , afin de
réunir cette somme 28
8 mars Assemblée tenue pour statuer sur le remplacement de Léonard Poart, procureur de la Ville, dé-
missionnaire en faveur d'Antoine Poart, son frère 29
2 3 avril Réception des lettres patentes, en date du 92 février précédent, par lesquelles le Roi demande à la
Ville la somme de 180,000 livres pour la solde de 7,600 fantassins 3o
ai Assemblée tenue pour délibérer sur la demande ci-dessus mentionnée : remise de la solution au
surlendemain 3o
26 Assemblée tenue pour délibérer sur la demande du Roi : décision portant qu'on suppliera ce prince
de réduire le chiffre de sa demande 3o
5 mai Assemblée tenue pour le même sujet : décision portant qu'on priera le Roi de comprendre tous les
habitants dans le rôle des taxes nécessaires pour la levée de la somme exigée , et qu'on choisira
des notables pour la répartition 3 1
6 Instructions données aux Quarteniers afin d'assurer le recouvrement de la somme exigée par le
Roi 39
9 juin Assemblée tenue pour délibérer sur les ordres du Roi concernant les travaux de défense de la Ville :
décision portant : 1° que les Quarteniers s'aboucheront avec les habitants de leur circonscription
afin de savoir combien ceux-ci pourraient fournir de manœuvres pour les travaux de fortifica-
tion; 9* que les Quarteniers dresseront l'état exact des armes, des munitions et des vivres ren-
fermés dans chaque maison ; 3° que , avec l'autorisation du Lieutenant général , on invitera les
habitants h se pourvoir de vivres pour six mois; 4° qu'on priera le Roi d'exemj)ter la Ville de
toute fourniture de vivres pour les gens de guerre ; 5° que les Quarteniers apporteront les rôles
dressés pour le recouvrement des 180,000 livres 32
h Décision municipale fixant létaux auquel les percepteurs des taxes recevront les diverses monnaies,
et |)rescrivant différentes mesures pour la défense de la \ ille 33
3 juillet. . . . Présentation des lettres patentes en vertu desquelles les Chartreux sont exemptés de la contribution
qui leur a été imposée *''
iT REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
sa juillet .... Assemblée tenue pour délibérer sur les communications d'un envoyé du Roi, chargé par ce prince
de demander à la Ville une nouvelle subvention pour le payement des troupes : décision portant
qu'on hâtera le recouvrement des sommes accordées au Roi pour la solde de 7,800 fantassins. 34
1 6 août Composition du Bureau de la Ville 87
18 Instructions données aux Quarleniers pour le recouvrement des 80,000 écus qu'on doit fournir au
Roi 38
3o Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur les moyens de recouvrer le complément des 80,000 écus
dus au Roi ; a* sur les lettres patentes en vertu desquelles ce prince a créé trois nouveaux
offices de mesureurs de charbon : décision portant que le Roi sera prié d'accorder une diminu-
tion du chiffre de la somme, ou du moins un délai pour le payement, et qu'on protestera
contre la création de nouveaux offices de mesureurs de charbon, attendu que la nomination de
ces agents appartient au Bureau de la Ville 89
3 septembre. Assemblée tenue pour le même objet que la précédente et suivie des mêmes résolutions 89
6 Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres du Roi qui annoncent les succès de l'armée et re-
commandent de presser les travaux de défense : décision portant qu'on fera des processions pour
remercier le Ciel, qu'on hâtera les travaux des fortifications, qu'on préparera les armes et les
munitions nécessaires pour la défense de la Ville , qu'on invitera les habitants à se fournir de
vivres, que les villageois qui doivent apporter des denrées à Paris s'acquitteront immédiate-
ment de leurs obligations, et, enfin , que les religieux étrangers et les mendiants seront expulsés
de la Ville 4o
1 3 Le Corps municipal assiste à la procession de la châsse de sainte Geneviève ha
ao Proclamation du traité de paix conclu entre le roi de France et l'empereur d'Allemagne; réjouis-
sances publiques ordonnées à cette occasion 49
i3 octobre.. . Assemblée tenue pour délibérer sur les communications du Prévôt de Paris, annonçant que le Roi
se plaint du retard apporté au payement des sommes qui lui sont dues et menace de recourir
aux mesures de rigueur : décision portant qu'on s'efforcera de satisfaire le Roi û3
1 4 Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse qu'on doit faire au Roi lii
5 novembre. Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens d'empêcher les communications entre le public et
les pauvres, particulièrement les mendiants venus de la Champagne et de la Picardie, qui ont
apporté à Paris des germes de maladies contagieuses : décision portant : 1° qu'on reléguera
dans des lieux déterminés les pauvres invalides et qu'on fera des quêtes pour leur procurer 'le
nécessaire; 9° qu'on fera retirer les lépreux dans leurs maladreries, avec défense de venir à
Paris ; 3° que les mendiants de la Champagne et de la Picardie seront expulsés de Paris; 4° que
les pauvres valides seront employés au curage des égouts et à d'autres travaux publics 45
16 Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres patentes, en date du 7 du même mois, en vertu
desquelles le Roi confie au Bureau de la Ville le soin de secourir les pauvres de Paris : confor-
mément aux ordres du Roi , la Ville accepte cette charge 46
1545.
6 mars Réception des lettres patentes, en date du la févriei', et des lettres missives, en date du aa du
même mois, en vertu desquelles le Roi, après avoir exposé la nécessité de mettre sur pied une
nombreuse année , déclare qu'il se voit contraint de lever sur les villes closes du royaume la
somme de 800,000 livres tournois, à laquelle les villes de la Prévôté et Vicomte de Paris contri-
bueront pour 120,000 livres 47
6 Convocation d'une Assemblée appelée h délibérer sur la demande du Roi 5o
7 Assemblée tenue pour délibérer sur la demande du Roi : décision portant : 1° qu'on suppliera ce
prince de diminuer le chiffre de la somme exigée et d'accorder un délai pour le recouvrement ;
a° que l'on réunira une nouvelle Assemblée pour délibérer sur ce sujet 5o
8 Assemblée tenue dans le même but que la précédente et suivie des mêmes résolutions 5o
SOMMAIRES. T
Pages.
9 mars Assemblée géne'rale tenue pour délibérer sur la demande du Roi : décision portant qu'on repré-
sentera au Roi l'état fâcheux des finances de la Ville ; nomination des délégués chargés de pré-
senter ces remontrances 5 1
9 Décision municipale portant que les Quarteniers choisiront , dans les dizaines de leur circonscrip-
tion, des hommes capables et sûrs, afin de procéder à la répartition des taxes 5i
10 avril Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse du Roi aux remontrances de k Ville : ce prince
ayant refusé de diminuer le chiffre de sa demande, il est décidé qu'on s'efforcera de le satis-
faire 52
10 Les sergents de la Ville reçoivent l'ordre d'assister les Quarteniers Sa
11 Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens de recouvrer la somme exigée par le Roi : renvoi
de la solution à une Assemblée générale qui se réunira le surlendemain 5a
i3 Assemblée générale tenue pour délibérer sur les moyens de réunir les 120,000 livres exigées par
le Roi : décision poi-tant que celte somme sera répartie entre (ous les habitants, à l'exception
des pauvres 53
9 mai Ordonnance portant que les petits locataires seront compris dans la répartition aussi bien que les
propriétaires 54
35 Comparution des Quarteniers, des Cinqnanteniers et des Dizeniers chargés de la répartition, qui
prêtent serment de remplir fidèlement leur devoir 54
1 8 juin Conformément aux lettres patentes délivrées par le Roi le 1 1 juin , le Bureau de la Ville décide que
les vins à destination des Flandres cesseront d'être soumis aux impositions qui les frappaient
depuis le commencement de la guerre 50
.3 juillet. . . . Décision municipale portant qu'on demandera au Roi, pour les Échevins, l'exemption des tailles et
des autres impositions 5G
9 Assemblée tenue pour délibérer sur le recouvrement des 1 a 0,000 livres : décision portant que les
Quarteniers percevront les taxes conformément aux nouveaux rôles qui leur seront délivrés. . . 56
9 Injonction aux Quarteniers de recueillir immédiatement les taxes indiquées dans le rôle de leurs
quartiers respectifs 67
10 Décision municipale |>ortant que Jean de Sainct-Germain , échevin et quartenier, sera remplacé par
un Cinquantenier pour la levée des taxes de son quartier 5(5
11 Asscmblc'e tenue pour di'libérer sur les communications du Roi, qui demande le prompt recou-
vrement des 1 20,000 livres 58
Il Les Quarteniers consentent h percevoir les taxes de leurs quartiers respectifs 59
i3 Le Rureau de la Ville décide qu'on demandera au Roi les provisions nécessaires pour la levée de
la somme exigée par ce prince 60
i4 Mandement aux Quarteniers pour le recouvrement des 120,000 livres 60
1546.
8 lévrier . . . .\ssemblée tenue pour déliljérer sur le choix d'un Conseiller de Ville, en remplacement de Germain
Lelieur, décédé : élection de Michel de l'Hôpital G 1
a mars Assemblée tenue pour déliljérer sur les lettres du Roi qui imposent aux villes closes de la Prévôté
de Paris une contribution de <jo,ooo livres pour la solde des troupes : décision portant qu'on
adressera des remontrances au Roi Ci
29 Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse du Roi aux remontrances de la Ville : décision por-
tant : 1° qu'on exposera à ce prince l'état des finances de la Ville et qu'on le priera de diminuer
le chiffre de sa demande, ou, du moins, de supprimer les exemptions de payement qu'il a
accordées à diverses personnes; 2° que, pour recouvrer les fonds, on imposera les objets de
luxe au lieu d'augmenter les droits sur les denrées de première nécessité 62
27 Sur la requête des Quarteniers, le Bureau décide que ces officiers rendront leurs comptes à l'Hôtel
de Ville 64
VI
REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
Page».
a5 juin Réception des lettres, datées de la veille, par lesquelles le Roi recommande au Bureau de la Ville
de préparer une réception honorable à l'ambassadeur d'Angleterre 64
a 3 juillet. . . . Assemblée tenue pour délibérer sur l'offre de Gilles Desfroissis, qui propose de rendre la Cure na-
vigable, ou au moins flottable : décision portant qu'avant de statuer sur cette affaire on visitera
les lieux 65
7 décembre . Assemblée tenue pour délibérer : i " sur la proposition de Gilles Desfroissis ; a" sur les réclamations
des propriétaii'es de certaines maisons abattues près de la porte Saint-Denis ; 3° sur les préten-
tions des senileurs du roi de Navarre, qui demandent le remboursement des deniers versés par
eux pour le payement des taxes ; à° sur la requête du fermier des aides du poisson de mer, qui
demande la prolongation de son bail : décision portant qu'on adressera des remontrances au
Roi ou au Chancelier, relativement aux trois premières questions, et qu'il n'y a pas lieu de
faire droit à la requête du fermier , 66
1547.
5 janvier. .
i3 février.
i3, ili et 1
i4
6.
91.
31.
26
1 " mars.
!i
i8
29
1" avril.
9
Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur plusieurs lettres du Roi qui intéressent les privilèges de la
Ville; a° sur la requête de Gilles Desfroissis, qui demande qu'on lui concède pour neuf années
et au maximum du prix obtenu précédemment, le bail de la ferme du poisson de mer, soug
la condition qu'on rabattra de ce prix la somme de a, 000 écus au soleil pour les travaux de la
Cure : décision portant : 1° qu'on fera vidimer les lettres du Roi et qu'on gardera les originaux
au trésor de la Ville; a° que Gilles Desfroissis prendra dès le 1" janvier de l'année suivante, au
prix que lui-même a proposé , la ferme du poisson de mer, sous la condition qu'avant d'entrer
en possession de cette ferme, il ait rendu la Cure flottable 67
Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi ordonne au Bureau de la Ville de
mettre vingt hommes à la disposition du maître de l'artillerie, afin de garder les pièces de canon
dont on doit faire l'essai à Montfaucon 70
Le Bureau de la Ville prend des mesures conformes aux ordres du Roi 70
Réception des lettres, en date du ta, par lesquelles le Roi demande au Bureau de la Ville son
avis sur une requête des rôtisseurs, qui protestent contre le monopole des marchands de vo-
lailles '. . 70
Réception des lettres patentes, datées du 5, par lesquelles le Roi, après avoir déclaré qu'il est con-
traint de lever sur les villes closes du i-oyaume la somme de 600,000 livres tournois destinée
à l'entretien de 95, 000 fantassins, fixe la contribution des villes de la Prévôté de Paris à
90,000 livres et invite le Prévôt de Paris à répartir cette dernière somme entre les villes de son
ressort 72
Réception des lettres missives du Roi, adressées au lieutenant civil de la Prévôté de Paris, sous la
date du 1 2 , et relatives au même sujet 76
Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres du f{oi ci-dessus mentionnées : décision portant
qu'on adressera des remontrances à ce prince 7a
Assemblée générale tenue pour le même objet que la précédente : décision portant que le Prévôt
des Marchands et l'un des Echevins iront trouver le Roi et lui présenteront les remontrances de
la Ville 75
Avis du Bureau de la Ville sur la requête des rôtisseui-s 75
Acquiescement du Bureau de la Ville à un arrêt du Parlement qui statue sur un litige entre le
chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois et les marguilliers des Saints Innocents 76
Sur la requête de Gilles Desfroissis, le Bureau de la Ville décide que trois de ses membres, assistés
de quelques autres personnes, se transporteront sur les bords de la Cure, afin de s'assurer si
cette rivière a été rendue flottable 77
Le Bureau de la Ville décide qu'il ira saluer le nouveau roi Henri II 77
Les membres du Bureau de la Ville partent pour Saint-Germain afin de saluer le Roi 78
SOMMAIRES. vil
Pages .
3 avril Après avoir passé la nuil à Conflans, les membres du Bureau de la Ville se transpartent h Saint-
Germain, où ils sont présentés au Roi : harangue adressée à ce prince par le Prévôt des Mar-
chands ; réponse du Roi .^8
3 A l'issue de cette séance , le Bureau prie le connétable Anne de Montmorency et le Chancelier
de France d'intercéder auprès du Roi pour que ce prince exempte les habitants de Paris de la
contribution que son prédécesseur a imposée à la Ville ^8
i Le Bureau renouvelle sa demande d'intercession et présente en outre diverses requêtes concernant
les privilèges de la Ville nn
i3 Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Bureau de la Ville est invité à prendre
des mesures pour les obsèques de François l" et pour l'entrée solennelle du nouveau roi 8o
1 9 et a 1 ... . Assemblée tenue pour délibérer sur le cérémonial qui doit être observé, soit aux obsèques de Fran-
çois I", soit à l'entrée du nouveau roi 8o
3o Le Bureau de la Ville signale à la Chambre des comptes l'état de délabrement du pont de Saint-
Cloud 8-2
6 mai Assemblée tenue pour délibérer sur le remplacement de Robert Leiieur, conseiller de Ville, dé-
missionnaire en faveur de Jean Leiieur, son ûls ; admission de ce dernier 8 a
9 Le Prévôt des Marchands et un des Echevins, délégués auprès du Roi pour les affaires de la
Ville, rendent compte de leur mission ; ils annoncent, notamment, que le Roi demande la ces-
sion d'un local pour la fonte des pièces d'artillerie, la constatation de la quantité de salpêtre
appartenant à la Ville, et le détournement des égouts qui passent devant le parc des Touriielles. 83
10 Réception des lettres, en date du 5, par lesquelles le Roi accrédite auprès du Bureau de la Ville
trois de ses ofliciers chargés de ses instructions 85
10 Le Bureau de la Ville s'entend avec les mandataires du Roi pour les obsèques de François I" . . . . 80
2-2 Le Corps municipal accompagne le cercueil du roi défunt depuis Nolre-Dame-des-Champs jusqu'à
Notre-Dame de Paris : ordre du cortège 86
aS Le Corps municipal accompagne le cercueil jusqu'au couvent de Saint-Lazare 88
a4 Le Corps municipal accompagne le cercueil jusqu'à Saint-Denis 88
9 juillet. . . . Présentation des lettres patentes, en date du la avril, par lestjuelles le Roi annonce qu'il réduit
de moitié la contribution de 600,000 livres imposée par son prédécesseur aux villes closes du
royaume 88
la Assemblée tenue pour délivrer : 1° sur les lettres patentes en vertu desquelles le Roi réduit à
ao,ooo écus, au lieu de /io,ooo, la ])art contributive de la Ville: a° sur les lettres missives par
lesquelles ce même prince prie la Ville de loger et nourrir les animaux qu'il a reçus d'Afrique :
décision ])orlant qu'on exposera au Roi la difficulté de fournir la somme demandée et l'impossi-
bilité de loger les animaux y o
18 Réception des lettres, en date du 16, par lesquelles le Roi réitère à la Ville la prière qu'il lui a
faite d'héberger les animaux d'Afrique : le Bureau fait droit h cette requête go
2 août Décision municii>ale prescrivant la démolition d'une maçonnerie près de l'hôtel de Nesle 91
1 a Décision municipale relative à l'ouverture d'une voie descendant dans la rue des Mathurins et aux
arrérages dus à la Ville par Geoffroy Luillier 91
la Décision municipale faisant droit à une requête des habitants de la rue de la Tabletterie, cl sta-
tuant sur d'autres affaires qui intéressent la Ville 92
a6 septembre. Les clés des fontaines de la Ville sont confiées h Denis Ilamel, plombier.. gii
ay Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Boi annonce son intention de racheter
les fermes du pied fourché et du vin vendu en Grève gS
3o Remontrances adressées aux mandataires du Roi et relatives aux conditions dans lestjuelles ce
prince voudrait opérer le rachat 9^
• "octobre. . . AssendJéc générale tenue pour délibérer sur les conditions mises par le Roi au rachat des fermes. 95
8 novembre. Réception des lettres, en date du 5, par lesquelles le Roi ordonne au Bureau de la Ville de faire
venir des vivres à Paris 97
vm REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
Pag«.
10 novembre. Réception des lettres, en date du 17 octobre, par lesquelles le Roi fixe à cinquante milliers la
quantité de salpêtre que la Ville doit lui fournir 97
1 4 Mandements aux Quarteniers pour le rachat des fermes 100
ao Assemblée tenue pour délibérer sur l'édit qui défend d'élire, comme prévôts des marchands ou
échevins , les avocats ou les procureurs des Cours souveraines et les autres officiers royaux : dé-
»' cision portant qu'on adressera des remontrances au Roi 100
1" décembre. Le Bureau de la Ville certifie qu'il a reçu les lettres patentes du 17 octobre relatives aux livrai-
sons de salpêtre • loi
8 Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi invite le Bureau de la Ville à con-
férer avec lui loi
i6 Réception des lettres du Roi, en date du la , relatives à une proposition de revente des fermes et
aux droits perçus sur le sel i o 1
17 Assemblée tenue pour délibérer sur la revente des fermes proposée par le Roi 102
? Texte des remontrances que la Ville doit adi'esser au Roi , relativement aux conditions de la vente
des fermes i o3
22 Texte adopté pour de nouvelles remontrances relatives à la même question to3
96 Lettres du Roi annonçant que ce prince accepte les offres faites par la Ville relativement à la vente
des fermes du pied fourché et du huitième de Grève 1 o/i
1548.
s janvier. . . Assemblée tenue pour délibérer sur la question de la revente : conditions que la Ville met à cette
opération » o5
ao Réception des lettres , datées du 16, par lesquelles le Roi, après avoir annoncé que des particuliers
proposent de fonder une banque à Paris, demande l'avis du Bureau de la Ville 107
a3 Le Bureau de la Ville consulte plusieurs marchands notables, qui expriment un avis défavorable à
l'établissement de la banque projetée 1 07
22 Réception des lettres patentes et des lettres missives, en date du a8 décembre, par lesquelles le
Roi demande aux villes closes de la Prévôté de Paris la somme de 80,000 écus pour l'entretien
de l'armée 109
3 février . . . Assemblée tenue pour délibérer sur la demande du Roi : renvoi de la solution à une Assemblée
générale m
1 0 Assemblée générale tenue pour le même objet que la précédente : décision portant qu'on repré-
sentera au Roi l'impossibilité de le satisfaire 111
g mars Convocation de deux Assemblées appelées à délibérer sur la réponse du Roi aux remontrances de
la Ville 1 1 3
12 Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse du Roi : lecture des lettres par lesquelles le Roi
charge le sieur de Mandosse, son maître d'hôtel, d'expliquer la nécessité où il est de lever
1 80,000 livres tournois ii3
i3 Assemblée générale tenue pour délibérer sur la question des 80,000 écus demandés par le Roi :
renvoi de la discussion au 1 6 mars 1 1 4
ih Réception des lettres, en date du 98 février, par lesquelles le Roi presse le recouvrement des
80,000 écus ii5
16 Assemblée générale tenue pour délibérer sur la demande du Roi : décision portant qu'on adres-
sera des remontrances à ce prince 117
27 Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur la revente des fermes proposée par le Roi ; 2° sur les con-
ditions dans lesquelles on doit renouveler les baux des maisons du pont Notre-Dame 119
29 Réception des lettres, en date du même jour, par lesquelles le Roi presse le recouvrement des
80,000 écus J 21
SOMMAIRES. IX
Pages .
4 avril Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse du Roi aux délégués de la Ville : remise de la dis-
cussion au surlendemain 121
6 Assemblée tenue pour le même objet que la précédente : décision portant : 1° qu'on priera le Roi
de lever sur les anciennes fermes du poisson de mer, du bétail, du sel et du vin, les 80,000 écus
qu'il a demandés; a" qu'on acceptera l'échange de ses fermes, pourvu que les rentiers soient
assurés du payement 129
t3 Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi ordonne au Rureau de la Ville de
répartir les 80,000 écus sur les contribuables de Paris 128
1 3 Convocation d'une Assemblée pour le lendemain laB
i4 Assemblée tenue pour délibérer sur les ordres du Roi : renvoi de la discussion à une Assemblée
générale 1 94
i6 Assemblée tenue pour délibérer sur les ordres du Roi : décision portant qu'on demandera à ce
prince la permission de lever les 80,000 écus sur les aides lai
20 Réception des lettres, en date du i5, par lesquelles le Roi accorde à Guillaume Postel les privi-
lèges dont jouissent les membres de son Conseil privé : entérinement de ces lettres 126
2 mai Assemblée tenue pour délibérer sur la réponse du Roi concernant la répartition des 80,000 écus :
renvoi de la discussion à une Assemblée générale 127
4 Assemblée générale tenue pour délibéi'er sur la levée de 80,000 écus ordonnée par le Roi : déci-
sion portant qu'on lèvera la moitié de cette somme et qu'on priera le Roi de s'en contenter.. . . 127
8 juin Assemblée tenue pour délibérer sur l'écbange des fermes proposé par le Koi : conditions mises à
cet échange 129
16 Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens de lever la seconde moitié des 80,000 écus i3o
3o Assemblée tenue pour délibérer sur le remplacement de Jean Morin, conseiller de Ville, décédé :
élection de Denis Berthelemy comme conseiller 1 3o
6 juillet .... Assemblée tenue pour déliWrer sur le projet d'établissement d'un sanitat entre l'Hôtel-Dieu et le
Petit-Pont: protestations contre le choix de l'emplacement; renvoi de la décision à une autre
Assemblée 1 3 1
16 Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens de recouvrer la seconde moitié des 80,000 écus :
décision portant qu'on représentera au Roi la difficulté de lever cette somme autrement que sur
le vin, et, au besoin, sur les marchandises de luxe 1 3 1
al Réception des lettres, en date du i8, par les(|uelles le Roi prescrit des mesures pour la répres-
sion des troubles qui ont lieu sur le territoire de Saint-Germain-des-Prés 182
9 août Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens de compléter la somme de 80,000 écus due au Roi :
renvoi de la discussion h une Assemblée générale 1 33
n Assemblée tenue pour le même objet que la précédente : décision portant qu'on lèvera sur les
draps le complément des 80,000 écus i34
1 3 Décision municipale fixant les droits auxquels les diverses espèces de draps seront assujettis 1 35
16 Assemblée tenue pour délibérer sur le choix d'un Prévôt des Marchands et de deux Echevins, en
remplacement de ceux de ces magistrats qui ont achevé leur temps d'exercice : élection de
Claude Guyot comme prévôt des marcliands, et de Guillaume Pommereul et Guichard Courtin
comme echevins i35
i5 septembre. Réception des lettres, en date du 8, par lesquelles le Roi annonce qu'il a envoyé en Guyenne le
connétable de Montmorency avec une forte année, pour mettre fin aux troubles de cette pro-
vince 187
i5 Réception des lettres du connétable de Montmorency, portant la même date que les précédentes et
relatives au même sujet 1 87
17 novembre. Une partie des membres du Bureau de la Ville se rendent à Saint-Germain pour saluer le Roi.. . . i38
i8 Allocution adressée au Roi par le Prévôt des Marchands; réponse de ce prince i38
19 Le Roi recommande au Bureau de la Ville de faire une réception honorable à la princesse de
Ferrare 1 38
IMl'nniCllIE flATlOIlALC.
!• REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
Pages,
a 6 novembre. Assemblée tenue pour délibérer sur les honneurs qui doivent être rendus à la princesse de Fer-
rai-e 1 3()
4 décembre. Entrée de la princesse de Ferrare ; harangue qui lui est adressée par le Prévôt des Marchands; ré-
ponse de la princesse ; présent qui lui est offert par la Ville i 3f)
7 Réception des lettres, en date du 99 novembre, par lesquelles le seigneur de la Rocbepot accré-
dite auprès du Bureau de la Ville le sieur des Essarts , beulenant de l'artillerie en Picardie 1 4 1
19 Réception des lettres patentes, en date du si novembre , par lesquelles le Roi autorise Guillaume
Geoffroy à remiser dans Paris le charbon qu'il aura préparé dans les bois de Ghevreuse 1 43
aa Assemblée tenue pour délibérer sur le remplacement de Clauile Leiièvre, conseiller de Ville, dé-
missionnaire en faveur d'Antoine Leiièvre, son fds : admission de ce dernier 1 44
a janvier. . . Lettres du Roi invitant le Bureau de la Ville à assister au replacement des corps saints dans l'église
de Saint-Denis 1 45
8 Le Corps municipal assiste au replacement des corps saints dans l'église de Saint-Denis 1 45
17 Assemblée tenue pour délibérer sur les prétentions de Robert de Beauvais, indûment nommé
contrôleur des deniers communs : décision portant qu'on priera le Roi d'annuler cette nomi-
nation 1 40
94 Départ du Prévôt des Marchands, d'un Échevin et du Greffier, chargés de présenter au Roi les re-
montrances de la Ville 1 5o
a8 Arrêt du Conseil privé du Roi statuant sur l'affaire de Robert de Beauvais i5o
3 février ... . Lettres du connétable de Montmorency, annonçant la naissance d'un fils du Roi et invitant le
Rureau de la Ville à préparer des réjouissances publiques à l'occasion de cet événement i5i
3 Feux de joie et autres réjouissances publiques 101
k ........ , Le Rureau de la Ville , après avoir reçu notification de la démission donnée par Claude Prévost ,
quartenier, en faveur de Michel Duru, décide qu'on procédera au remplacement de Claude
Prévost par voie d'élection 102
5 Election de Nicolas Paulmier comme quartenier, en remplacement de Claude Prévost; admission
de Michel Duru comme cinquanlenier, en remplacement de ÎNicolas Paulmier 1 53
iG Assemblée tenue pour délibérer sur les préparatifs de l'entrée solennelle du Roi et de la Reine. . i53
6 mars Inslrnclions données aux archers, aux arbalétriers et aux hacquebutiers de la Ville, pour l'entrée
du Roi 1 55
i5 Assemblée tenue pour déhbérer sur la requête de Regnauld Bachelier, commis au greffe municipal
et contrôleur des dépenses de construction de l'Hôtel de Ville, qui demande à rester en posses-
sion de ce dernier office, contrairement aux piétentions de Robert de Beauvais : décision faisant
droit à cette requête 1 55
7 avril Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur le remplacement d'André Guillard et d'Etienne de Mont-
miral, conseillers de Ville, démissionnaires; 9° sur les préparatifs de l'entrée du Roi et de la
Reine : remise de la solution en ce qui concerne le remplacement des Conseillers démission-
naires ; décision portant qu'on imposera aux nouveaux locataires des maisons du pont Notre-
Dame l'obligation de recevoir les personnes notables qui voudraient assister à l'entrée royale. . . i58
8 Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur le remplacement des deux Conseillers démissionnaires;
9° sur les préparatifs de l'entrée du Roi et de la Reine : élection de René Vivien et de Jean
Croquet comme conseillers, en remplacement d'André Guillard et d'Etienne de Montmiral ; dé-
cision portant que les Conseillers et les Quarteniers seront pourvus d'une robe aux frais de la
Ville, lors de l'entrée royale 1 5f)
? Arrangements divers pris pour l'entrée du Roi et de la Reine 1 60
3 mai et jours suiv. Mandements divers adressés, en vue de la cérémonie, au maître des oeuvres de charpenterie , au\
Enfants de la Ville et aux locataires des maisons du pont Notre-Dame 16a
SOMMAIRES. XI
^ Pages.
5 juin Le Bureau de la Ville est invité, par le conne'table de Montmorency, à aller au-devant du Dau-
plii" 1G2
11 Le Corps municipal va au-devant du Dauphin, puis l'accompagne à son entrée dans Paris 169
1 3 Le Bureau de la Ville est informé que l'entrée du Roi est remise au dimanche suivant, 1 6 du mois . 1 63
1 4 Présent offert au Dauphin par le Bureau de la Ville i63
9 ei jours soiranis. Rcvues dcs divers corps de métiers qui doivent figurer dans le cortège municipal lors de l'entrée
du Roi et de la Reine 1 63
i5 Mandements aux Conseillers, aux Quarteniers et aux principaux bourgeois, pour l'entrée royale. i64
16 Entrée du Roi : ordre du cortège, harangue du Prévôt des Marchands, harangue du capitaine des
Enfants de la Ville, description des édifices provisoires élevés pour la circonstance i64
18 Entrée de la Reine : relation de la cérémonie it()
19 Banquet offert à la Reine dans la grande salle du palais épiscopal ; présent fait par la Ville à celte
princesse ; harangue prononcée par le Prévôt des Marchands en cette circonstance 180
30 Présent offert au Roi; harangue qui lui est adressée par le Prévôt des Marchands à celle occasion. 182
a 3 Le Roi et la Reine assistent au feu de la Saint-Jean i83
à juillet .... Le Roi et le Corjjs municipal assistent à une procession , suivie du supplice de plusieurs héré-
tiques i84
i Harangue adressée au Roi par le Prévôt des Marchands, pendant la cérémonie susmentionnée. ... 1 85
ao Lettres par lesquelles le connétable de Montmorency invite le Prévôt des Marchands à se rendre
auprès de lui avec deux Echevins 1 85
aa Convocation d'une Assemblée pour le lendemain 1 86
a3 Assemblée tenue pour délibérer sur la revente des fermes dn pied fourché et du huitième de
Grève : remise de la solution au lendemain 186
a 4 Assemblée générale tenue pour délibérer sur la revente des fermes : décision portant qu'on accep-
tera les fermes au prix de 9 5o,ooo livres 187
a 4 Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur les prétentions du contrôleur Robert de Beauvais, qui
veut assister aux séances; 9° sur l'exemption de laxes réclamée par les Conseillers de Ville et
les Quarteniers : rejet des prétentions de Robert de Beauvais ; décision portant qu'on priera le
Roi de confirmer les privilèges des Conseillers et des Quarteniers 187
3 août Assemblée tenue pour statuer sur le remplacement de Jean Tronson, conseiller de Ville, décédé :
élection de Claude Guyot comme conseiller 1 88
a 6 Réception des lettres, datées du 96, par lesquelles le Roi annonce la prise de deux places fortes
dans le Boulonnais, et invite le Bureau de la Ville à remercier le Ciel par une procession géné-
rale 189
3 1 Le Corps municipal assiste h une procession générale 189
I "septembre. Le Bureau de la Ville refuse d'assister en corps aux funérailles de Jean Lelieur, conseiller de Ville,
élu échevin , mais décédé sans avoir prêté serment 1 8(j
4 Assemblée tenue pour délibérer : i* sur le choix d'un Conseiller de Ville en remplacement de Jean
Lelieur; 9° sur les démarches h faire auprès du Roi pour obtenir l'annulation de la nomination
de Robert de Beauvais; 3° sur une concession de privilèges réclamés en faveur du Prévôt des
Marchands et des Echevins : élection d'Oudart Hennc({uin comme conseiller ; choix du délégué
qui doit porter au Roi les protestations de la Ville en ce qui regarde Robert de Beauvais ; déci-
sion portant qu'on demandera au Roi, pour le Prévôt des Marchands et les Echevins, les pri-
vilèges dont jouissent les Conseillers et les Quarteniers 190
23 Réception des lettres, en date de la veille, invitant le Bureau de la Ville à préparer une réception
honorable aux délégués des cantons suisses 1 9 «
ag Réception des délégués des cantons suisses : harangue qui leur est adressée par le Prévôt des Mar-
chands; conflit relatif aux préséances, entre ce magistrat et le sieur de Mandosse, maître
d'hôtel du Roi 192
\" octobre.. Banquet offert aux délégués suisses dans la grande salle de fHôlel de Ville 193
XII REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
a 4 octobre. . . Le Prévôt des Marchands complimente le Roi à l'occasion des succès remportés par ce prince sur
les Auglais i gi
4 novembre. Assemblée tenue pour délibérer : i° sur le cérémonial à suivre pour les funérailles de la comtesse
de Nevers; a° sur les ordres du Roi qui prescrivent la reconstruction des (juais de la rive
gauche : décision portant que le Corps municipal assistera en costume aux obsèques de la dé-
funte, et que les membres du Bureau de la Ville visiteront les quais afin de constater quelles
sont les réparations nécessaires i gB
26 décembre. Décision du Bureau de la Ville portant que le Prévôt des Marchands et l'un des Echevins iront
trouver le Roi pour lui demander la restitution des pièces d'artillerie prêtées à son prédéces-
seur 196
1550.
1 3 janvier . . . Retour des délégués envoyés h la Cour 196
91 Décision municipale portant qu'une Assemblée générale sera appelée à délibérer sur les lettres
patentes par lesquelles le Roi demande la somme de 60,000 livres tournois aux villes closes de
la Prévôté de Paris 196
95 Assemblée générale tenue dans le but susmentionné : décision portant qu'on lèvera sur le poisson
de mer frais les 60,000 livres demandées par le Roi 1 96
a8 février.. . . Réception des lettres, en date du 3, par lesquelles le Roi demande la concession d'une prise d'eau
en faveur du maréchal de Saint-André : le Bureau de la Ville fait (h-oit à cette requête 1 97
1 a mars Réception des lettres , en date du 1 o février, par lesquelles le Roi demande une concession ana-
logue en faveur de la duchesse de Valenlinois : admission de la requête 198
la Réception des lettres, en dat« du même jour, par lesquelles le Roi prescrit des mesures pour
empêcher les fraudes commises par les changeurs dans leurs opérations : ordres donnés par le
Bureau de la Ville conformément aux intentions du Roi 199
18 Réception des lettres , en date du 9 , par lesquelles le Roi invite le Bureau de la Ville à assister aux
obsèques de Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre 200
19 et 90 ... . Le Corps municipal assiste aux obsèques de la reine de Navarre aoo
ao Assemblée tenue pour délibérer sur les réparations du quai du Port au Foin : décision portant que
des experts visitei'ont les lieux et donneront leur avis a 00
a 8 Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi annonce la conclusion d'un traité
de paix entre la France et l'Angleterre aoi
39 Proclamation du traité de paix entre la France et l'Angleterre : réjouissances publiques préparées
à cette occasion ao 1
i3 avril Réception des lettres missives, en date du même jour, et des lettres patentes, datées du a a jan-
vier, par lesquelles le Roi demande à la Ville son avis sur une réforme projetée dans l'organisa-
tion du guet 20a
ao mars Délibération sur l'opportunité de la réforme projetée dans l'organisation du guet : l'Assemblée de
Ville opine pour le statu quo 2o5
1 8 avril Communication d'un extrait d'une ordonnance royale, en date du 1 4 janvier, concernant la nomi-
nation des officiers monnayeurs 207
a a Les membres du Bureau de la Ville, les maîtres des œuvres et plusieurs marchands, se rassemblent
sur le Port au Foin afin de constater quels sont les travaux qui doivent être exécutés à partir
de cet endroit 308
2 4 Le Bureau de la Ville, informé que le Roi a cré(; un office d'assesseur du Prévôt des Marchands,
décide qu'on protestera contre cette mesure 308
aS Le Prévôt des Marchands, accompagné d'un Echevin, va trouver le Chancelier de France et lui
expose les raisons qui militent contre la création d'un assesseur royal : texte des remontrances
de la Ville 909
SOMMAIRES. xin
Pages.
26 avril Lettres du Roi annonçant que Roulogne est rendue à la France et invitant le Rureau de la Ville à
remercier le Ciel par une procession générale 210
2^ Le Corps municipal assiste à une procession générale a 1 0
3 mai Le Rureau de la Ville, après avoir pris connaissance des lettres patentes, en date du »3 avril, au-
torisant l'ouverture du pont-levis de la porte de Nesle, ordonne les travaux nécessaires pour
cette opération 211
6 juin Réception des lettres, en date du même jour, par lesquelles le Roi invite le Rureau de la Ville a
surveiller la conversion des monnaies de billon en espèces de bon aloi 212
25 Rapport sur les travaux des quais situés entre le Port au Foin et l'arche Reaufilz 2 1 3
26 Assemblée tenue pour délibérer sur la demande de 180,000 livres tournois adressée par le Roi à
la Ville : renvoi de la décision h une Assemblée générale a 1 4
27 Réjouissances publiques à l'occasion de la naissance du duc d'Alençon, troisième (ils du Roi 21/1
28 Assemblée générale tenue pour délibérer sur l'affaire des 180,000 livres demandées par le Roi :
décision portant que la Ville prêtera cette somme, mais qu'on priera le Roi d'accorder un délai. aiS
1 7 juillet .... Règlement des frais de garde d'une certaine quantité de pastel confisquée au profit de la Ville .... a 1 6
1 g Sur la plainte de plusieurs voiluriers par eau , le Rureau de la Ville décide que la Seine sera dra-
guée devant le Louvre 216
2 août Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi enjoint à l'Échevinage de tenir
la main à ce que le contrôleur Robert de Reauvais ne louche aucun salaire sur les fonds de In
ViUe 2.7
1 3 Le Rureau de la Ville fait ouvrir les coffres de la hanse et ordonne de fabriquer de nouvelles clés
pour les fermer a 1 8
7 septembre. Réception des lettres, en date du même jour, par lesquelles le Roi invite le Prévôt des Marchands
à venir le trouver 218
7 Conformément aux lettres ci-dessus mentionnées, deux Échevins, en l'absence du Prévôt, se
rendent à la Cour, et le Roi les invite à prendre des mesures pour le détournement des
égouts 218
Il Réception des lettres, en date du même jour, par lesquelles le cardinal de Lorraine invite le Pré-
vôt des Marchands à une entrevue avec le Roi 219
12 Le Prévôt des Marchands va trouver le Roi qui lui recommande la clôture des faubourgs de la
rive gauche, la construction d'un pont entre le Louvre et la porte de Nesle, et le creusement
d'un port dans cette dernière région ; mais le Prévôt des Marchands présente diverses objections
contre ces projets 219
6 novembre. Communication des lettres patentes, en date du 8 septembre, par lesquelles le Roi invite le Pn;vôt
de Paris h s'entendre avec le Rureau de la Ville pour la clôture des faubourgs de la rive
gauche 22a
6 Réception des lettres, en date dn (j septembre, par lesquelles le Roi recommande la construction
d'un bac, dont les revenus seraient employés pour la clôture des faubourgs aaS
6 Réception des lettres, en date du 9 septembre, par lesquelles le Roi invite le Prévôt de Paris à
s'entendre avec le Rureau de la Ville pour le recouvrement des fonds nécessaires h la clôture
des faubourgs aai
6 Réception des lettres, en date du 9 septembre, par lesquelles le Roi enjoint au Rureau de la Ville
de veiller h ce que les Commissaires et les (Juarleniers soient répartis convenablement dans les
quartiers et s'acquittent exactement de leurs fonctions aai
6 Réception des lettres, en date du 9 septembre, par lesquelles le Roi invile Philibert Delorme,
son architecte, h faire les études nécessaires pour le déversement des égouts dans la Seine. ... 226
2 4 Assemblée tenue pour délibérer : 1° sur les ordres du Roi relatifs à la clôture des faubourgs, au
détournement du cours des égouts, au creusement d'un port et à la construcfion d'un bac;
2° sur la réédification des maisons du Petit-Pont; 3° sur un procès pendant entre la Ville et la
Iwncherie de Reauvais : décision portant : 1° que les membres du Rureau de la Ville, accom-
pagnés de personnes compétentes, visiteront les faubourgs qu'il s'agit de clore; que le bac
SI» REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
l'ages.
pourra élre construit ; 3° qu'on s"enten(Ira avec l'abbé de Saint-Geiinain-des-Prés pour le ié-
versement des égouts, mais qu'il serait plus avantageux de faire passer un bras de la rivière
dans ces mêmes égouts; i° qu'on demandera au Roi la permission de prélever sur la plus-value
des aides les fonds nécessaires pour la reconstruction des maisons du Petit-Pont; 5° qu'on
payera la somme due par la boucherie de Beauvais , plutôt que de s'engager dans une pour-
suite coûteuse • 226
37 novembre. Le Bureau de la Ville transmet au Châtelet les décisions prises par l'Assemblée municipale dans la
séance du ai 227
97 Nomination des officiers monnayeui-s 228
1" décembre. Réception des lettres, en à&le du i5 novembre, par lesquelles le connétable de Montmorency
annonce que le Roi a nommé Antoine du Belloy capitaine général des archers, des arbalétriers
et des hacquebutiers de la Ville 929
1" Communication des lettres patentes, en date de septembre, contenant la nomination d'Antoine du
Belloy 22f)
5 Assemblée tenue pour délibérer sur la création de l'oflice de capitaine général : décision portant
que l'on consultera sur celte question les capitaines des archers, des arbalétriers et des hacque-
butiers 281
g Élection de deux gouverneurs de l'hôpital des Enfants-Rouges 281
i3 Assemblée tenue pour délibérer sur la Vjuestion de l'oflice de capitaine général des archers, des
arbalétriers et des hacquebutiers : renvoi de la solution à une autre Assemblée 282
1 4 Le Corps municipal assiste à une procession générale 288
1 4 Assemblée tenue pour délibérer sur l'affaire de foffice de capitaine général : décision portant qu'on
priera le connétable de Montmorency d'intercéder auprès du Roi pour que rien ne soit changé
dans l'organisation des compagnies d'archers, d'arbalétriers et de hacquebutiers 284
17 Le Procureur de la Ville va trouver le Connétable et le Chancelier de France, afin de présenter au
premier de ces personnages les remontrances de l'Assemblée, et d'obtenir du second les lettres
patentes nécessaires pour la reconstruction des maisons du Petit-Pont 286
3o Réception des lettres, en date du 27, par lesquelles le Roi demande des explications sur la dimi-
nution de certaines fermes 286
3i Le Prévôt des Marchands part pour Blois, résidence de la Cour, afin de donner au Roi les explica-
tions demandées par ce prince 286
1551.
16 février.. . . Communication des lettres patentes, en date du 20 août précédent, par lesquelles le Roi autorise
Jean Bellechere, Guillaume Poussepin et Guillaume Salonnier, marchands, à faire flotter leur
bois sur les affluents de la Seine 287
t6 Conformément aux lettres ci-dessus mentionnées, le Bureau de la Ville permet à Guillaume Salon-
nier de préparer dans la Cure les constructions nécessaires pour le flottage de son bois 288
21 Assemblée tenue pour délibérer : i° sur les prétentions de la Chambre des comptes, qui veut
s'immiscer dans la comptabilité de la Ville; 2° sur une requête des fermiers de la Ville tendant
à ce que l'appel de leurs causes soit porté devant les généraux des aides : décision portant, en
ce qui regarde le premier point, qu'on demandera au Roi le maintien des privilèges de la
Ville, et, en ce ([ui concerne la seconde question, qu'on priera ce même prince de donner satis-
faction aux fermiers 289
1" mars.. . . L'Assemblée municipale vérifie les comptes du domaine de la Ville de l'année 1689 à l'année
i548 24i
10 Décision municipale portant que des experts visiteront un local proposé par Charles Leconte,
maître des œuvres de charpenterie , pour remiser l'artillerie de la Ville 24i
SOMMAIRES. XV
Pages.
a avril RéceptioQ des lettres missives , en date du a i mars , par lesquelles le Roi recommande aux Éclie-
vins les études nécessaires pour assurer la navigabilité de la Marne, de l'Oise et de la Biaise. . 2 4q
a Réception des lettres patentes, en date du 18 janvier précédent, par lesquelles le Roi autorise le
Prévôt des Marchands à visiter les rivières susmentionnées et à étudier les moyens de les
rendre navigables aia
? Le Prévôt des Marchands part afin de remplir la mission qui lui est confiée par le Roi a43
8 Extrait d'un arrôt du Parlement prescrivant une enquête sur l'opportunité de la reconstruction
des maisons du Petit-Pont projetée par la Ville a43
8 Le Bureau de la Ville enjoint aux maîtres des œuvres de procéder h la démolition des maisons du
Petit-Pont menaçant ruine .j44
16 Le Bureau de la Ville applique h vingt indigents les dispositions d'un arrêt du Parlement qui l'au-
torise à employer pour les travaux publics un certain nombre de mendiants valides -ilih
la mai Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres, en date du 9, par lesc[uelles le Roi demande à la
Ville un prêt de a4o,ooo livres tournois : renvoi de la solution à une Assemblée générale. . . . 246
12 Réception des lettres, en date du 9, par lesquelles le Roi prie la Ville de s'entendre avec les
marguilliers de Saint-Eustache, pour la cession d'un vieux moulin qui leur appartient et où ce
prince voudrait établir un atelier monétaire 94t
1 3 Le Bureau de la Ville s'abouche avec les marguilliers de Saint-Eustache pour la cession de leur
moulin a 48
i5 Assemblée générale tenue pour délibérer sur la demande d'un prêt de a4o,ooo livres adressée par
le Roi à la Ville : décision portant qu'on accordera à ce prince la somme demandée, dont le
rerab jursement sera garanti par une rente au denier douze sur les revenus des fermes ai8
i5 Réception des lettres du Roi qui reconmiandent au Bureau de la Ville de faire une réception hono-
rable au marquis de Northainpton, ambassadeur d'Angleterre aiq
9 juin Les marguilliers de Saint-Eustache font connaître au Bureau de la Ville les conditions sous lesquelles
ils céderaient le moulin demandé par le Roi a5o
4 Assemblée tenue pour délibérer sur les offres de Charles Leconte, qui propose de céder un local
propre à remiser l'artillerie de la Ville : admission de cette proposition aôi
5 Le Prévôt des Marchands reçoit le serment des experts chargés d'estimer le moulin que le Roi a
demandé aux marguilliers de Saint-Eusiache aSa
i3 Le Corps municipal assiste à la procession de la châsse de sainte Geneviève a 5a
a5 juillet. . . . Réception des lettres, en date du i5, par lesquelles le Roi recommande au Bureau de la Ville de
saluer l'ambassadeur d'Angleterre, lors du retour de ce diplomate à Paris a5.''
a.5 Conformément à l'invitation du Roi, les membres du Bureau de la Ville vont saluer l'ambassadeur
d'Angleterre cl lui offrir un pi-ésent a5;J
8 août Le cardinal de Lorraine expose au Bureau de la Ville l'urgente nécessité ofi se trouve le Roi d'em-
prunter une nouvelle somme de 3oo,ooo écus 253
la Réception des lettres, en dote de la veille, par lesquelles le Roi demande à la Vdie un prêt de
3oo,ooo écus ; convocation d'une Assemblée appelée à délibérer sur cette affaire. 9o5
i3, Décision municipale portant que la somme de 9a livres i3 sous 6 deniers, provenant d'une con-
fiscation, sera employée aux frais de décoration du nouvel Hôtel de Ville 255
i3 Assemblée générale tenue pour délibérer sur la demande d'un prêt de 3oo,ooo écus adressée par
le Roi à la Ville : décision portant qu'on s'efforcera de satisfaire ce prince 956
i3 Lettres du Bureau de la Ville annonçant au Roi qu'on fera en sorte de réunir la somme qu'il de-
mande, mais que celle opération ne s'accomplira pas sans difficulté et exigera du temps 258
17 Assendjiée tenue pour délibérer sur les formes dans lescpielles les deux Echevins élus ce jour-là
prêteront serment : décision portant qu'on s'adressera à François Olivier, chancelier honoraire. 958
17. Iji Chancelier honoraire, consulté, répond qu'il ne peut rien entreprendre sans la volonté du Roi,
et l'Assemblée municipale décide qu'on en référera à ce prince : texte des lettres écrites par le
Bureau de la Ville conformément à cette décision 959
ivi REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
Pages.
19 aoùl Réception des ietlres, en date de ia veille, par lesquelles le Roi prescrit aux Échevins nouveaux de
prêter serment entre les mains du Premier Président au Parlement 260
19 Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le connétable de Montmorency engage la
Ville à réunir les fonds demandés par le Roi 260
19 Démarche faite par le Prévôt des Marchands auprès du Premier Président, conformément aux in-
tentions du Roi 260
92 Décision du Bureau de la Ville portant que le Prévôt des Marchands ira trouver le Roi et lui
demandera une procuralion pour l'emprunt de 3oo,ooo écus, ainsi que de nouvelles lettres de
jussion pour la reconstruction des maisons du Petit-Pont 261
a6 Le Prévôt des Marchands apporte au Bureau de la Ville les pièces qu'il a été chargé de demander
au Roi 361
27 Démarche faite auprès du Grand Conseil pour le litige qui divise la Ville et le contrôleur Robert de
Béarnais 261
a9 Levée d'un arrêt du Parlement statuant sur les différends qui divisent le Bureau de la Ville, d'une
part, et plusieurs locataires du pont Notre-Dame, d'autre part 261
3 septembre. Réception des lettres, en date du même jour, par lesquelles le Roi invite les membres du Bureau
de la Ville à se transporter dans les faubourgs de la rive gauche, avec un architecte qui a dressé
le plan de la clôture de ces mêmes faubourgs 268
19 Rapport des maîtres des œuvres sur les travaux qui doivent être exécutés au Port au Foin 268
a8 Assemblée tenue pour délibérer : i°sur la réception qu'on doit faire à Gaspard de Coligny, sieur
de Châtillon, gouverneur de Paris; 2° sur la requête des lieutenants de la Prévôté des Mar-
chands, qui demandent une allocation de jetons en récompense de leurs services : décision por-
tant qu'on fera au nouveau Gouverneur de Paris la même réception qu'à ses prédécesseurs, et
qu'on donnera aux lieutenants de la Prévôté la récompense qu'ils demandent 266
1" octobre. . Communications du Gouverneur de Paris relatives à la clôture des faubourgs a 65
1" Le Bureau de la Ville décide qu'on représentera au connétable de Montmorency la difficulté de
réunir les fonds nécessaires pour la clôture des faubourgs 266
2 Lettres du connétable de Montmorency, conseillant à la Ville d'exécuter les ordres donnés par le
Roi relativement à la clôture des faubourgs 266
i5 Toisé du quai nouvellement construit à partir de l'arche Beaufdz 266
ai Assemblée tenue pour délibérer sur l'arrêt rendu par le Grand Conseil en faveur du contrôleur
Robert de Beauvais : remise de la discussion au 97 du mois 266
37 Assemblée tenue dans le même but que la précédente : nouvelle remise 267
i4 novembre. Décision municipale portant : 1° qu'on abattra les charpentes de l'ancien Hôtel de Ville qui me-
nacent ruine, et qu'avec les bois provenant de la démolition des maisons du Petit-Pont, on
construira un escalier donnant accès au nouvel édifice; 2° qu'on transférera dans les étages su-
périeurs du nouvel édifice les armes et les munitions remisées dans l'ancien bâtiment 267
18 Le Corps municipal assiste à une procession générale, où figurent le Roi et les Cours souveraines. a68
.5 décembre. Assemblée tenue pour délibérer sur les propositions que Gilles Desfroissis a adressées à la Ville,
concernant la distribution des eaux , le nettoyage des égouls , la construction de plusieurs mou-
lins, rétablissement d'un bac et le bail des fermes : rejet de ces propositions 268
12 Assemblée tenue pour délibérer sur les honneurs qu'on doit rendre au Légat, lors de l'entrée de
ce dignitaire 274
i3 Entrée du Légat : harangue qui lui est adressée par le Prévôt des Marchands; ordre du cortège. 274
37 Le Corps municipal assiste à une procession solennelle 276
3i Réception des lettres, en date du 26, par lesquelles le Roi propose à la Ville les revenus des gre-
niers à sel dans la généralité d'Outre-Seine et Yonne , en échange des rentes constituées sur les
fermes de la banlieue 276
SOMMAIRES.
1552.
Pages.
i janvier. . . Assemblée tenue pour déliWrer: i° sur l'échange proposé par le Roi dans ses lettres du a6 dé-
cembre ; a° sur une demande de subvention en faveur d'im chirurgien habile dans l'opération
de la taille: 3° sur la question du pavage des chaussées; 4° sur les devis présentés pour les
réparations du Petit-Pont : décision portant : i° qu'on soumettra à une Assemblée générale la
question de l'échange des fermes; 9° qu'il n'y a pas lieu de subventionner le chirurgien avant
que son habileté soit démontrée ; 3° que rien ne doit être innové en ce qui regarde les obliga-
tions de la Ville dans la question du pavage; 4° que les devis des réparations du Petit-Pont
sont acceptables 277
7 Assemblée générale tenue pour délibérer sur l'échange de fermes proposé par le Roi : conditions
que la Ville met h l'admission de cette proposition 278
(j Le Bureau de la Ville décide qu'on soumettra au trésorier Groslier, à l'architecte Philibert Delorme
et à d'autres personnes compétentes le projet des réparations du Petit-Pont 279
11 Le trésorier Groslier approuve le projet susmentionné 279
i3 Le Bureau de la Ville consulte des experts sur la nature des travaux qui doivent être entrepris au
Petit-Châlelel , et siu- le projet des réparations du Petit-Pont 980
18. L'architecte Philibert Delorme approuve le projet des réparations du Petit-Pont 980
19 L'ingénieur Meigret approuve également le projet 280
9 0 Réception des lettres patentes, en date du 8, par lesquelles le Roi déclare qu'il est contraint de
lever sur les villes closes de la Prévôté de Paris, pour la solde de 5o,ooo hommes pendant
quatre mois, la somme de 1,900,000 livres, à laquelle Paris contribuera pour 180,000 hvres. 981
90 Convocation d'une Assemblée appelée à délibérer siu- les lettres du Roi aSi
93 Assemblée tenue pour délibérer sur les lettres du Roi : renvoi de la solution à une Assemblée gé-
nérale aSi
96 Assemblée générale tenue dans le but susmentionné : décision portant qu'on priera le Roi de ré-
duire le chiffre de l'imposition, et que, en cas de refus, on demandera à ce prince l'autorisation
de lever les 1 80,000 livres à constitution de rente au denier douze sur les aides du vin 985
A février. ... Le Prévôt des Marchands, chargé par l'Assemblée municipale de présenter au Roi les remontrances
de la Ville, rapporte que ce prince a refusé toute modération de la somme de 180,000 livres
et tout délai de payement, mais qu'il a accordé les lettres patentes nécessaires pour lever la
somme sur les aides du \'m 28ti
5 Injonction aux Quarieniers de stimuler le zèle des bourgeois pour le recouvrement de la somme
exigée par le Roi et de dresser le rôle des habitants de leurs quartiers respectifs 986
7 Les membres du Bureau de la Ville vont saluer Gaspard de Coligny, gouverneur de Paris 987
9 Assemblée tenue pour la réception de GaspanI de Coligny à l'Hôtel de Ville : présentation des
lettres, en date du 9 septembre précédent, qui le nomment gouverneur de Paris; harangue du
Prévôt des Marchands; réponse du Gouverneur 987
13 Présent offert par la Ville au Gouverneur de Paiis 989
90 Assemblée tenue pour délibérer sur les moyens de lever la somme de 180,000 livres exigée par le
Roi : décision portant que les Quarieniers présenteront les rôles de leurs quartiers respectifs , et
qu'on priera les membres des Cours souveraines d'aider le Bureau de la Ville à la répartition de
la somme 990
ati Démarche faite auprès des Cours souveraines dans le but susmentionné 290
atJ Mandements aux Quarteniers pour la répartition des 180,000 Hvres 991
37 D('signation des membres des Cours souveraines qui doivent aider le Bureau de la Ville dans la ré-
partition 291
IMPntHEKIE Njt nOXALC.
»vai REGISTRES DU BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
37 février. . . Enregistrement des lettres, en date du a 9 janvier, par lesquelles le Roi autorise le Bureau de la
Ville à lever les 180,000 livres agi
a mars Invite par Claude d'Urfé, gouverneur du Dauphin, à se rendre au-devant de ce prince, le Bureau
de la Ville décide que les membres du Corps municipal seront convoqués dans ce but 292
3 avril Le Corps municipal va au-devant du Dauphin 398
3 Le Bureau de la Ville reçoit le rapport des maîtres des œuvres sur les travaux qui doivent être en-
» trepris au Petit-ChAtelet, et les lettres du trésorier Groslier qui permettent l'exécution de ces
travaux 293
h Comparution du maire de Montdidier, qui demande, au nom de ses administrés, un secours d'ar-
tillerie et de munitions; transmission de cette requête au connétable de Montmorency 296
9 Le Bureau de la Ville ordonne qu'on examine les poutres destinées à étayer le Petit-Pont : rapport
de deux experts sur ce sujet 296
9 Assemblée tenue pour délibérer sur le remplacement de René Baillet, conseiller de Ville, démis-
sionnaire : élection de Claude Palluau comme conseiller 297
10 Le Corps municipal va au-devant du cardinal de Bourbon, lieutenant du Roi à Paris, l'accom-
pagne jusqu'à son hôtel et lui offre un présent 299
iC Réception des lettres, en date du 7, par lesquelles le connétable de Montmorency invite la Ville à
prêter au Roi cinquante milliers de salpêtre 299
16 Réception des lettres, en date du 11, par lesquelles le connétable de Montmorency annonce que
l'armée royale a pris possession de Metz 3oo
16 Le Bureau de la Ville écrit au connétable de Montmorency qu'on fournira au Roi la quantité de
salpêtre dont on pourra disposer, puis il assiste à un Te Deum dans l'église de Saint-Jean-en-
Grève 3oo
27 Assemblée tenue pour statuer sur la démission de Pierre Perdrier, greffier de la Ville : décision
portant qu'on invitera Pierre Perdrier à désigner la personne en faveur de laquelle il donne sa
démission 3oi
28 Le Corps municipal assiste à la descente des corps saints dans l'église de Saint-Denis 3o2
29 Assemblée tenue pour délibérer sur le remplacement de feu Pierre Perdrier, soit comme greffier,
soit comme conseiller de Ville : élection de Cosnie Luillier comme conseiller, et de Regnauld
Bachelier comme greffier, en remplacement du défunt 3o3
29 liCttres de commission délivrées à Regnauld Bachelier, greffier de la Ville 3o8
1 2 mai Réception dss lettres, en date du 10, par lesquelles la reine Catherine de Médicis invite le Bureau
de la Ville h payer les gages de Robert de Beauvais, contrôleur des deniers communs 809
12 Décision municipale portant que les gages de Robert de Beauvais seront payés sur les fonds du
domaine de la Ville 3io
29 Réception des lettres, en date du 28, par lesquelles le connétable de Montmorency, après avoir
informé la Ville que le Roi approuve la nomination du greffier Regnauld Bachelier, fait con-
naître la situation des affaires militaires en Champagne 3i 1
9 juin Le Bureau de la Ville soumet aux avocats du Conseil la protestation de Germain le Maçon, tré-
sorier de Vendôme, contre l'élection de Regnauld Bachelier 3ii
3 Les avocats du Conseil ayant conclu à la validité de l'élection de Regnauld Bachelier, le Bureau de
la Ville prend en main la cause de ce dernier 3 1 a
19 Le Corps municipal assiste à une procession générale 3 1 2
22 Le Bureau de la Ville invite le cardinal de Bourbon, lieutenant du Roi, à assister au feu de la
Saint-Jean 3i 3
2 3 Le Bureau de la Ville assiste au feu de la Saint-Jean , qui est allumé par le cardinal de Bourbon et
deux autres cardinaux 3i 3
2 3 Lettres du connétable de Montmorency, confirmant la prise de Damvilliers et priant la Ville de
fournir au Roi la plus grande. quantité possible de salpêtre 3 1 /i
2 3 Autre» lettres du connétable de Montmorency, annonçant la prise d'Ivoy 3i5
SOMMAIKES. xix
Page».
a 6 juin Nouvelles lettres du conne'table de Montmorency annonçant la reddition de Montmédy 3i5
■j6 Le Corps municipal assiste à un Te Deutn et ordonne des réjouissances publiques, à l'occasion des
succès de l'armée royale 3 1 6
suivants!..''""" On signale des pluies abondantes, d'oii résultent de grands dommages pour les récoltes 3i6
ai Enregistrement d'un arrêt du Parlement, en date du i3, concernant un litige entre plusieurs
passeurs d'eau, d'une part, et les gardes des bateaux, d'autre part 3t6
3o Le Bureau de la Ville ordonne l'examen d'un bâtardeau situé près de Corbeil, signalé comme
apportant des obstacles à la navigation 317
i3 août Décision municipale portant que le procès-verbal de la visite du bâtardeau de Corbeil sera enre-
gistré 3 1 8
16 Assemblée tenue pour délibérer sur le choix d'un Prévôt des Marchands et de deux Echevins, en
remplacement de ceux de ces magistrats qui ont achevé leur temps d'exercice : opérations du
scrutin; élection de Christophe de Thou comme prévôt des marchands; décision portant que le
résultat sera transmis au Roi ; lettres écrites au Roi à ce sujet par le Bureau de la Ville et par
les scrutateurs 3 1 8
ao Réception des lettres, en date de la veille, par lesquelles le Roi confirme l'élection de Christophe
de Thou comme prévôt des Marchands 3ao
ao Réception des lettres du connétable de Montmorency, portant la même date que celles du Roi et
relatives au même sujet Sa 1
ao Christophe de Thou. prévôt des marchands, Thomas le Lorrain et Jean de Breda, echevins nou-
veaux, prêtent serment entre les mains du Premier Président du Parlement 3a t
REGISTRES
DU
BUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
1539.
1. — Preparatifz pour l'entrée de l'Empereur '''.
6 novembre iBSg. (Fol. a.)
Du jeudi vi" jour de Novembre mil y' xxiix.
Aujourd'uy ont esté mandez messeigneurs les
(juatre Eschevins de la ville de Paris par monsei-
gneur le Chancelier'^', luy arrivé en ceste ville et logé
en l'ostel d'Ercules'''. Auquel lieu se sont transpor-
tez lesd. quatre Eschevins, acompaignez du greffier
et du procureur du Roy et de lad. Ville. Et eulx ar-
rivez oud. lieu, ledit s' leur a remonsiré et donné à
entendre le voulloir et intencion du Roy qui est telle :
Que par cy devant nous avons veu l'Empereur et
le Roy en grande inimitié; mais, la grâce à Dieu,
ilz sont aujourd'uy en si grande amytié que led.
seigneur Empereur a délibéré venir en France vers
le Roy. El combien que du temps de l'Archeduc qui
jadis vint audit Royaulme'*' pour traicter quelques
affaires avec le Royet luy, convynt bailler ostages pour
sa personne, ueantmoings led. seigneur Empereur
demonstrant la grande confidence qu'il a envers le
Roy et les Françoys, combien qu'il ne soit en riens
subgect aud. Royaulme, comme estoit led. Arche-
duc, à cause de la conté de Flandres, vient aud.
Royaulme sans avoir demandé aucuns hostages; et
qui plus est, se remect du lout au Roy de luy faire
bailler potagers, cuisiniers et aulres officiers pour
sa bouche. A ceste cause, le Roy vouUant de sa part
monstrer l'amytié réciproque envers led. seigneur
Empereur, luy auroit dit qu'il eust à adverlir mesd.
s" de la Ville qu'il vouHoit qu'on feist aud. Empe-
reur la plus magnifique entrée et le plus riche pré-
sent qu'il seroil possible; par quoy leur declairoit
qu'ilz eussent à y adviser et à faire tenir la ville
necte. Et après en avoir advisé et délibéré, qu'on luy
feist savoir et entendre, pour en advertir led. sei-
gneur. A quoy luy a esté faict responce par mesd. s"les
Eschevins que l'argent estoit court à la Ville , et qu'ilz
estoient prestz neanlmoings à obeyr au Roy de tout
leur pouvoir, et qu'ilz y adviseroient le plus brief-
vement que faire se pourra. Mais quant au faict de
>'* Le registre H 1780, ou plutôt la partie de ce registre qui renferme les délibérations des années 1 539-1 564 est dépourvue de
litre. Lie premier feuillet est occupé par des lettres patentes du 3 février i53i, en faveur du Prévôt des Marciiands et des Échevins de
Paris, qui étaient poursuivis au Parlement par une veuve Le Picart, en réparation des dommages que des éboulements de terrains,
occasionnés par les travaux faits aux remparts, avaient causés aux propriétés de celte dame. Le Roi décharge le Prévôt et les Echevins
de toute responsabilité en celle affaire. Ces lettres ont été reportées â leur ordre chronologique dans le volume précédent.
■' Guillaume Poyct, baron de Beine, chancelier de France (i538-i54a).
''' L'hôtel d'Hercule était situé à l'angle de la rue et du quai des Augustins. Bâti par le président de la Chambre des Comptes, La
Driesche, il lirait son nom de peintures à fresque représentant les travaux d'Hercule. Charles VIII l'acheta en l'igS, et dès lors il fut
plus communément appelé l'Hôtel du Roi, près les Augustins. Il paraît qu'il portait aussi, l'an ligg, le nom d'Hôtel de Clérieu, du
nom d'un gouverneur de Paris, qui y était logé. Louis XII, qui y séjourna quelquefois avec Anne de Bretagne, en fit don au chancelier
Du Prat, en i5i4. Jacques V, roi d'Ecosse, avait aussi demeuré à l'hôtel d'Hercule, lorsqu'il vint à Paris, en i536, pour épouser
Madeleine de France. (Sauvai, Hiiloire H Antiquité» de la ville de Paris, t. 11, p. 112, 187 et 337.)
*'• Maximilien, premier archiduc d'Autriche, puis empereur d'Allemagne. Par son mariage avec Marie de Bourgogne, fille de
Charles-le-Téméraire, il possédait le comté de Flandres que les rois de ï"rance persistaient à regarder comme relevant de leur cou-
ronne.
IKPnlWEniE IfJlTIOnALE,
2
REGISTRES DU BUREAU
nettoyer la ville, la congnoissance et police en
aparlient au Lieutenant cryminei. Et par led. s'^
[1539]
Chancelier a esté dit qu'il envoiroit quérir led. lieu-
tenant.
II. — [Conférence des Échevins avec le s"" de Viueroy et le Connétable
TOUCHANT l'arrivée DE l'EmPEREUR.]
8 novembre lôSg. (Fol. a v".)
Du vin" jour de Novembre mil v" xxxix.
Ce jour d'uy, messires Croquet et Le Comte, Es-
clievins de la ville de Paris , ont rapporté au Bureau
de lad. Ville, que, le jour d'hier, environ six heures
de soir, ilz se transportèrent, de l'ordonnance dud.
Bureau, au logis de Mons' de Villeroy ''', auquel es-
toit arrivé et logé Monseigneur le Conneslable et
Grant Maistre de France'-', lequel les avoil mandez
venir par devers luy. Et leur dit et declaira que le Roy
luy avoil donné charge de mander mess" de la Ville
et leur dire que son vouUoir et intencion estoitqu'ilz
eussent à regarder de faire les preparatifz, tant
pour l'entrée de l'Empereur en ceste ville de Paris,
réception d'iceluy que pour le présent qu'il con-
viendra luy faire par lad. Ville; lesquelz il enten-
doit estre plus singuliers et magnifiques et de plus
grande valleur que à sa personne; et que, à ceste
fin, ilz eussent à trouver de bons maistres paintres
inventeurs pour faire les choses qui seroient trou-
vées en toute singularité. Et davantage que, le Roy
arrivé en ceste Ville, l'on eust à se retirer vers luy
et luy faire la révérence, luy donner à entendre ce
(jui auroit esté délibéré de faire tant pour la magni-
ficence que pour le présent. En oultre, que l'on eust à
regarder quelle artilleryc l'on avoit à la Ville , dont on
luy bailla la déclaration, pour ce que led. seigneur
entendoit que, à ce jour de l'entrée, la ville feust
en feu par l'impétuosité desd. pièces; et qu'on eust
à faire la plus grande dilligence que faire se pourra;
et seinblablement que l'on eust à faire tenir les rues
nettement et entretenir l'ordonnance qui sur ce a
esté faicte. Auquel par les dessusdictz a esté faict res-
ponce qu'ilz estoient prestz d'acomplir le bon voulloir
du Roy et dud. seigneur, mais (jue les deniers estoient
cours à la Ville, et (ju'il savoit quelles sommes l'on
povoit avoir par les estatz qui avoient les jours passez
esté portez au Conseil. Sur laquelle remonstrance
led. seigneur a declairé que le Roy n'avoit jamais
faict reffuz à sa ville de Paris de chose dont il eust
esté requis; et que de sa part il esloit bourgeois et
parisien, et s'i esloit tousjours employé etencores le
l'eroit. Mais il convenoit passer oultre, car c'est le
plus grant plaisir que lad. Ville pourroit faire au
I Roy pour estre de la plus grande renommée de son
1 Royaulme. El laquelle il entant monslrer aud. sei-
gneur Empereur en toute magnificence. Et que pour
ce, on eust à donner ordre à tout ce que dessus. En
oultre, après luy avoir donné à entendre le petit
nombre d'artillerye estant en ceste ville, nous a de-
clairé que, suyvant ce qu'il nous avoit demandé par
cy devant, que l'on avoit délivré au cappitaine Cha-
peron certaines pièces d'artillerye, et que l'on eust
à luy faire estât de toutes les pièces d'artillerye et de
munitions de guerre que l'on avoit baillées pour le
Roy, tant auparavant huy, que aud. Chapperon;
desquelles il nous feroit rembourser, comme il avoit
tousjours promis. Et pour ce que n'avions si grosses
pièces par deçà comme il seroit requis pour led.
jour de l'entrée, il nous feroit ayder des grosses
pièces qui sont par deçà pour le Roy ; et que ayons
à nous informer des autres grosses pièces qui sont à
l'entour de la ville de Paris, lesquelles il nous fera
bailler par emprunt pour nous en ayder.
III. — Ouverture des aigoustz.
8 novembre loSg. (Fol. 3.)
Ce jour d'uy, M° Pierre Perdrier, greffier de la Ville
de Paris, est venu et comparu au Bureau de lad.
Ville, lequel a dit à Mess" les Eschevins, présent le
procureur de la Ville, que Monseigneur le Chance-
lier l'avoit piesentement envoyé quérir pour leur
faire entendre que, incontinant, tous les aigoustz de
'" Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, etc., secrétaire du Roi, puis lieutenant général au gouvernement de l'île de France,
et Prévôt des marchands.
'*' Anne de Montmorency.
[,539]
ceste dite Ville fussent ouvers, afin que les ordures
et immondices estans es rues eussent cours, pour te-
nir la ville plus necte; et que en toute dilligence fut
mise ordre de nectoyer par tout la Ville; item que
l'on feist la plus grande provision que possible seroit
DE LA VILLE DE PARIS.
de pavés pour fournir en toutes les rues de ceste dicte
Ville ou il y a besoing paver, sauf que après la pre- '^■~
miere foys es lieux qui ne sont delà croisée ne sera
pavé aux despens de lad. Ville; mais seront con-
trainctz chascunes personnes paver en leur endroict.
IV. — Deliberacion pour adviser sur l'entrée de l'Empereur Charles d'Aultriche.
10 novembre iSSg. (Fol. l) v°)'''.
Du lundy x' jour de Novembre mil v' xxxix.
En assemblée ce jour d'uy faicte en l'Ostel de la
ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle pour
adviser sur les préparatifs ordonnez à lad. Ville estre
faictz pour l'entrée de l'Empereur en cesled. Ville,
suyvant l'ordonnance de Mess" les Conneslable et
Chancellier de France, en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, de Thou; Croquet,
Danès, Le Comte et Parfaict, Eschevins; Mess" du
Mortier, d'Athis, Dudrac, Morin, R. Le Lieur, G.
Lelievre, M. de Rragelongne, Perdrier, Prévost et
T. de Rragelongne, Conseillers d'icelle Ville. Après
ce que mond. s'' le Prévost des Marchans a recité le
voulloir du Roy, declairé à Mess" les Eschevius par
Mesd. s" les Coneslable et Chancellier, touchant lad.
entrée de l'Empereur en cette Ville, que est que led.
seigneur veult et entant lad. entrée estre la plus hon-
norable et magnifique, tant en misteres, triumphes,
presens, que auitres choses qu'il sera possible, et
luy faire tel honneur comme à sa personne et plus ;
et pour ceste cause a demandé aux dessusdictz leur
avis de ce qu'il est bon d'en faire. Lesquelz ont tous
esté d'avis qu'on se doibt délibérer d'obeyr entière-
ment au Roy et faire les choses concernans lad. en-
trée les plus magnifiques et honnorables qu'il sera
possible, et, pour ce faire, mander partout où on
pourra trouver gens savans inventeurs, pour faire
les théâtres et choses convenables et décentes à lad.
entrée. Et quant au présent, aller veoir le Roy pour
savoir de luy son bon voulloir et intencion et en
faire selon ce qu'il luy plaira commander. Et sur ce
que mond. s'' le Prévost des Marchans a requis à
mesd. s" les Conseillers presens qu'ilz eussent à eslire
aucuns d'entre eulx pour vacquer à conseiller et
adviser es affaires de lad. Ville touchant lad. entrée,
lesquelz ont tous d'une voix remys à Mess" les Pré-
vost des Marchans et Eschevins d'en faire ce qu'il
leur plaira ; et ou cas qu'ilz eussent affaire d'aucuns
d'entre eulx, ils les pourroient choisir et mander
quant bon leur senibleroit.
V. — Procureur de la Ville. —
Il novembre lâSg. (Fol. 4.)
Ej
NTREE.
L'unziesme jour de Novembre mil v" xxxix. Mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville de
Paris, le Procureur et Receveur d'icelle, se trou-
vèrent au logis de Monseigneur le Chancelier, à
l'issue de son disner, pour luy rapporter ce qui avoit
esté advisé à l'assemblée le jour précèdent faicte en
rOstel de lad. Ville, touchant l'entrée de l'Empereur.
Et après avoir oy le voulloir dud. seigneur, luy feust
par mond. s' le Prévost des Marchans, presens les
Eschevins, dict et remonslré qu'il y avoit quelque
différent entre Mess" les Conseillers de lad. Ville et
led. Procureur pour la préférence d'aller devant, et
que du temps qu'il esloit Conseiller et Lieutenant de
lad. Ville, il en avoit veu quehpios altercations et
seroit bon y pourveoir. Et après que mond. s' le
Chancelier a oy led. Procureur et entendu qu'il y
avoit eu quelque jugement provisionnai donné, de-
puis lequel led. Procureur a tousjours esté après
Mess" les Eschevins, il a ordonné ausd. Prévost et
Eschevins que on ne inove riens, et que led. Pro-
cureur voise .«elon led. jugement provisionnai par
cy devant donné, dont led. Procureur a requis acte.
'■' Dans le Registre cd article n'est pas transcrit à sa date; il occupe à tort le verso du folio A. Nous lui donnons le numéro d'ordre
auquet il a droit. L'interversion porte sur les trois paragraphes suivants.
REGISTRES DU BUREAU
[.539]
VI. — Porte de Bucy.
i3 novembre iBSg. (Fol. 3 v°.)
Du xiii" Novembre mil v" xxxix.
Aujourd'uy, veues au Bureau de la ville de Paris
les lettres patentes et missives du Roy nostre sei-
gneur, lesd. patentes données à Compiengne, le
xxvi" jour de Septembre mil v° xxxix , et lesd. mys-
sives données aud. lieu, le dernier Octobre ensui-
vant, faisant mencion de l'ouverture de la porte de
Bucy, présentées au Bureau par M' Pierre Perdrier,
greffier de lad. Ville, lequel a déclaré pour sa créance
que le vouUoir du Roy estoit que le contenu en
icelles lettres feust entièrement acomply; et en con-
sidération de l'importunité du temps de l'yver qui
est ja commencé, a esté advisé en icelluy Bureau que
lad. porte de Bucy ne sera pour le présent totalle-
ment ouverte, ains sera attendu jusques au moys de
mars prochain venant, pendant lequel temps on fera
les apreslz des matières et choses nécessaires pour
l'ouverture d'icelle porte; et oud. temps du moys de
mars, sera ouverte, bastye et ediffiée comme les
autres portes de cested. Ville, et ce pendant sera
faicte quelque petite porte et mys deux planches
pour passer les gens de pied seullement, si commo-
dément se peult faire.
VII. — Injonction aux archers.
17 novembre iSSg. (Fol. 4.)
Du xvii° jour de Novembre mil v" xxxix.
Aujourd'uy, au Bureau de l'Ostel de la ville de
Paris, ont esté mandez les trois cappitaines des ar-
chers, arbalestriers et hacquebutiers de lad. Ville,
ausquelz, en la présence de Nicolas Chauvet, cappi-
taine desd.six vinglz archers, Guillaume Driart, lieu-
tenant des soixante arbalestriers, Michel Bastonnier
et Pierre Chambigez, lieuxtenans pour le cappitaine
des cent hacquebutiers, avec plusieurs personnes de
leurs nombres, a esté déclaré que, suyvant le voul-
loir du Roy, ilz eussent à eulx aprester dechevaulx.
harnoys, becquetons et basions à ce convenables
pour l'entrée de l'Empereur qui sera faicte en cested.
Ville à la fin de ce moys, ou environ; et qu'ilz
eussent à faire monstre et reveue de leurs gens,
chascun en son endroit, pour avoir le nombre fourny
à lad. entrée. Lesquelz ont faict responce qu'ilz en
feront leur devoir, et qu'il plaise à Mess" leur ayder
à garder leurs anciens privilèges. Ausquelz a esté faict
responce par mesd. s" qu'ilz en feroient leur plain et
entier devoir de les garder et faire garder en iceulx,
pourveu qu'il plaise au Roy.
VIII. — Voyage en court Croquet pour le faict de l'entrée dud. Empereur.
3o novembre 1539. (Fol. 5.)
Du dernier jour de Novembre mil v^xxxix, de re-
levée.
Est comparu sire Jehan Croquet, Eschevin de la
\ille de Paris, au logis de Mons''le Prévost des Mar-
chans, Mons' niaistre Augustin de Thon, où estoient
assemblez : Mess" Danès et Parfaict et le Receveur
de lad. Ville; auquel lieu leura recité que, suyvani la
commission à luy baillée par le Bureau d'icelle Ville
avec maistre Jehan Benoise, procureur du Roy et de
lad. Ville; lequel pour la maladie à luy survenue
n'auroit sceu faire led. voyage, et congnoissant par
icelluy Croquet le cas requérir célérité, se seroit re-
tiré vers Monseigneur le Chancelier estant à Briarre-
la-Riviere'^', cheniyn de Fonlainebleaue à Orléans;
auquel, après l'avoir salué de par la Ville, auroit
mys en avant le faict de sa commission estant sur
les inventions des théâtres qu'il convenoit faire à
l'entrée de l'Empereur, et sur le présent qu'il plai-
soit au Roy luy estre faict à sa bienvenue en la
ville de Paris, selon ce quil luy plairoit en ordon-
ner. Lequel seigneur Chancellier auroit declairé
aud. Croquet quil n'y voullolt entrer et qu'il eust à
se retirer la part où le Roy seroit, luy declairant ce
qui auroit esté advisé pour sur ce entendre son
"' Briare-sur-Loing , chef-lieu de canton de rarrondissement de Gien (Loiret).
[i539]
désir. Et auquel s' ChanceUier, après avoir esté re-
monstré par led. Croquet la briefveté du temps,
Ta supplie' le vouloir expédier, ce qu'il n'auroit
vouHu faire. Luy feust par luy requis vouUoir or-
donner certaines missives estre faictes aux ofBciers
et marchans d'icelle Ville qui sont deppultez pour
porter le ciel sur ledit s"^ Empereur, quilz eussent
à estre prestz en habitz de soye, selon ce quilz ont
esté par cy devant es entrées cy devant faictes; et
que lesd. marchans, bourgeois eussent à avoir la
plus grande compaignie de gens de leur eslat qu'il
seroit possible, tous d'une mesme pareure d'habit;
et que les orfèvres et autres gens qu'il conviendroit
avoir pour faire le présent, eussent à y besongner
toutes choses cessantes ; ce que ledit s"" Chancelier
auroit accordé. Et d'avantage, luy auroit esté dit
par led. Croquet que, suyvant ce que led. seigneur
avoit accordé au Prévost des Marchans, il avoit ap-
porté ung formulaire ou brief d'une lettres pour le
remboursement des deniers qu'il estoit requis four-
nir, tant pour la valleur dud. présent, inventions
qui se léroient sur les théâtres que fraiz pour le
faict de lad. entrée ; et que, à ceste fin, il luy pleust
veoir la mynutte pour y estre corrigé ce qu'il luy plai-
soil. Lequel seigneur Chancelier auroit faict reponce
que led. Croquet eust à bailler led. formulaire à
aucun de ses gens , et qu'il l'avoit ainsi promis aud.
Prévost des Marchans , et feroit expédier lesd. lettres.
Sur quoy led. Croquet, voyant Mons' de Bobigny
présent, lorscjue led. s'^ luy auroit ordonné bailler
lad. coppie à l'ung de ses gens, considérant led.
de Bobigny estre du nombre de la Ville et qu'il se-
roit plus inclin de poursuyvir l'expédition desd.
lettres que autre personne de la maison dudit s',
semblablement que icelluy de Bobigny l'auroit re-
quis, entandu le voulloir dud. s' ChanceUier, les luy
laisser; luy auroit icelle coppie baillée, pour les faire
despescher par icelluy s' ChanceUier, ce qu'il pro-
mist faire dès le mardi xxv" Novembre dernier, en-
semble de retirer les lettres pour les officiers de
Ville et autres communaullez, pour, le lout par luy
receu, les envoyer à messieurs les Prévost des Mar-
chans et Eschevins. Et quant au regard du comman-
dement de despaver rue Sainct-Anthoine, au lieu oii
le tournoy doibt estre faict, après avoir remonslré
par led. Croquet audit s' ChanceUier (|ue, pour le
grant apport et venue du populaire par la porte de
la Bastille, se pourroient acumuller grant nombre
DE LA VILLE DE PARIS.
d'ymmondices, qui seroit au grant vitupère de la
Ville, y estans pour le jour de lad. entrée, fut dit
aud. Croquet que le Roy le vouUoit ainsi et qu'on
eust à l'exécuter, et que les remonstrances faictes par
led. Croquet avoient esté données à entendre au
Roy, lequel toutesfoys l'avoit ainsi ordonné estre
dépavé. Et pour ce que led. s' ChanceUier auroit
ordonné aud. Croquet se retirer vers le Roy la part
oiî il seroit pour entendre son voulloir, tant sur le
faict des inventions pour les théâtres, que pour lad.
entrée et présent qu'il entendoit esire faici, aud. s'
Empereur, se seroit retiré à Montargis, auquel lieu
ayant présenté à Monseigneur de Boisy les lettres
que Mons' le ChanceUier luy avoit baillées pour
les présenter au Roy, et que le Roy luy auroit
faict commander de soy trouver à C, oîi il alloit
disner; se seroit trouvé aud. lieu, et après l'avoir
salué de par la Ville, luy auroit monstre le poiir-
traict des aigles que l'on avoit advisé faire pour estre
mys aux deux boulz du buffet qui seroit donné pour
présent aud. Empereur. Lesquelz aigles et buffet il
n'auroit trouvé bons, disant que autresfoys l'Em-
pereur luy auroit recité qu'il delestoit les lappisse-
ryes de son pays de Flandres, pour ce que en icelles
sont tousjours figureez quelques banquelz, potz,
tasses ou raisins, qui sont actes de mengerye; et
d'avantage que ung buffet estoit pour présenter au
premier ambassadeur qui viendroit par après aud.
Empereur; mais il convenoit adviser luy faire pré-
sent de chose destinée pour luy et qui luy demourast
pour mémoire.
Et après avoir esté mys plusieurs actes en avant,
auroit led. seigneur Roy advisé faire faire ung de-
cin ou pourtraict d'un Hercules, couvert de sa peau
de lyon bien dorée, led. Hercules tenant en ses
deux mains deux coulonnes, comme les planlans par
force en terre, et lesquelles coulonnes feussent appli-
quées à y meclre flamheaulx quant l'on vouidroit;
ausquelles coulonnes seroit escript le devis de l'fim-
pereur, qui est : Plus oultre, et en l'escharpe dud.
Hercules : Altéra alterius robur. Et pour faire led.
pourtraict, auroit ordonné à niond. s' de Roisy faire
lettres à M" Rousse, paiiitre dicelluy seigneur, estant
à Fontainebleaue, pour en faire le decin, selon son
désir; et pour faire les mosles pour le gecter, si
besoing estoit, auroit nommé ung nommé Chevrier,
estant d'Orléans, demeurant en la ville de Paris.
Pour acomplir le vouloir duquel seigneur, icelluy
"' Il y a ici un mol en blanc dans le Registre.
6
REGISTRES DU BUREAU
Croquet se seroit retiré avec les lettres du Roy
faictes par led. de Boisy, aud. Fontainebleaue , et
icelluy pourlraicl faict faire par led. M" Rousse; le-
quel il nous auroit apporté pour suyvre et accom-
plir le .voulloir dud. seigneur Roy.
Oullre, a dit led. Croquet que led. seigneur n'en-
tand au ciel qui sera porté sur led. Empereur, y
avoir autres armaryes que celles dud. Empereur,
comme le tout estant totallement à iuy destiné. Et
quant aux inventions pour les théâtres, les trouvoit
bonnes; mais il voulloit que tout ce qui concernoit
led. Empereur fut à dextre. Et aussi, pour ce que
en l'une d'iceiles inventions y avoit une sahnandre
qui povoit designer sa personne ''' , voulloit icelle
saimandre estre ostée et au lieu y estre mys l'aigle
à deux testes '"^^ et le surplus demourer en la forme
qu'il avoit esté advisé, sauf de soy informer si l'aigle
[1539]
devoit estre couronné; lequel depuis fut trouvé qu'il
ne devoit porter couronne.
Et pour ce qui Iuy fut par icelluy Croquet dit que
aucuns personnages, quant l'Empereur passeroit,
pourroient proférer quelque dixain à son honneur,
fut commandé que le dixain fut mys en escripteau
bien aparant et lisable, sans estre proféré, pour ce
qu'il disoit estre une manière de farce , et que pour
ce, l'Empereur ne s'arresteroit pour l'oyr; mais au-
cune personne pourroit prandre l'escript pour par
après Iuy en faire rapport. Et pour ce que au rap-
port du contenu cy dessus faict par led. Croquet,
Mons"' Le Comte, eschevin, n' avoit esté présent,
lequel loutesfoys icelluy Croquet auroit trouvé le
soir dud. jour et Iuy auroit icelluy Croquet recité
le contenu cy dessus.
IX. — Entrée du cardiinal Frenese à Paris, légat.
27 décembre
Du xxvii" jour de Décembre mil v" xxxix.
Aujourd'uy ont esté apportées au Bureau de la
Ville de Paris certaines lettres missives du Roy et de
Monseigneur le Connestable, dattées du xxvi' jour
de Décembre mil v'^ xxxix, faisans mencion de l'en-
trée ot prochaine venue à Paris du cardinal de Fre-
nese'*', légal de nostre sainct Père le Pape, dont la
teneur ensuit :
De par le Roï.
Très chers et bien amez , nous avons esté présen-
tement advertiz que le cardinal Freneze, legât de
nostre très sainct Père le Pape, arrivera bien tost
à Paris. A ceste cause donnez ordre qu'il y soit
receu ainsi qu'il appartient et que l'on a acoustumé
de faire en tel cas à gens de la qualité dont il est.
Et vous nous ferez service en ce faisant, ainsi que
vous dira plus amplement de nostre part le s' de
Vely'^', auquel vous adjousterez foy comme à nous
mesmes.
Donné à Fontainebleaue, le xxvfjourde Décembre
mil v" XXXIX.
539. (FoL7v'')(^i.
Lequel s' de Velly a dit pour sa créance que le
Roy avoit envoyé Mons"^ d'isernay au devant dud.
légat pour le prier de se hasler de venir et faire
entrée devant celle de l'Empereur, afin qu'ilz eussent
à conférer ensemble de par le Pape, et qu'on Iuy
feist honnestement, ainsi qu'il estoil coustume de
faire.
Suyvant lesquelles missives et créance, ont esté
envoyez mandemens aux Conseillers et Quarleniers
de lad. Ville pour eulx trouver led. jour à trois
heures de relevée , en l'Ostel de lad. Ville , pour oyr
la lecture desd. lettres. En laquelle se sont trouvez
Mess" de Thou, Prévost des Marchans; Croquet,
Danès, Le Comte et Parfaict, Eschevins; Mons"' de
Marly, La Vaudonere, du Mortier, Lelievre, d'Ati-
chi, Courtin, Perdrier, Jumeauville, Viole, Berthe-
lemy, G. Lelieur, conseillers d'icelle Ville.
A esté conclud, après avoir remonstré à sire Per-
rot, Raoul, Lejay, de Sainct Germain, Courtin, Le
Lorrain etMaciot, quartenierspresens, qu'ilz eussent
à faire tendre les rues et faire comme ilz avoient
acoustumé, que on fera comme on a fait par cy dé-
fi On sait que la salamandre fournil la pièce principale des armes de François I".
W C'est-à-dire l'aigle d'Aulriclie, armes de l'Empereur.
'" Les deux tiers du fol. 7 recto sont demeurés en blanc.
'*) Alexandre Farnèse, fils aîné de Pierre-Ijouis Farnèse, premier duc de Parme, Plaisance et Castro, fut créé cardinal en i.')36 à
l'âge de 1/1 ans, par le pape Paul III (Alexandre Farnèse), son aïeul, archevêque d'Avignon en i535, légatdu Saint-Siège sous plu-
sieurs pontifes.
W Claude Dodieu, sieur de A'ely, diplomate, évêque de Rennes ( 1 54 1 ), mort à Paris en i558.
[i5H
vant es autres legatz de France, et selon ce qu'il est
contenu es Registres de lad. Ville, et que le ciel
DE LA VILLE DE PARIS.
sera porté par les bourgeois et marchans et non
par les Eschevins.
1540.
X. — L'entrée de l'empereur Charles d'Alltriche à Paris.
i" janvier i54o. (Fol. 8.)
L'an mil cinq cens trente neuf, le jeudi premier
jour de Janvier, fut faicte l'entrée de l'Empereur en
ceste ville de Paris, comme il sera cy après declairé.
El pour ce que le huictiesme jour de Novembre der-
nier passé, Monseigneur le Connestable, logé au logis
de Messire Nicolas de Neufville, chevalier, seigneur
de Maigny et de Villeroy ''', envoya quérir Mess" de
la Ville, et y allèrent Mess" Croquet et Le Comte,
Eschevins, ausquelz led. seigneur declaira que le
Roy luy avoit donné charge de mander Mess" de la
Ville et leur dire que son voulloir et intencion
estoit qu'iiz eussent à regarder de faire les prepara-
tifz, tant pour l'entrée dud. Empereur en cested. Ville
de Paris, réception d'icelluy, que pour le présent
qu'il conviendra luy faire par lad. Ville, lesquelz il
entendoit eslre plus singuliers et magnifiques et de
plus grant valleur que à sa personne ; et que à
ceste fin ilz eussent à trouver de bons maistres
paintres et inventeurs pour faire les pourlraiclz et
autres devis nécessaires pour lad. entrée et pré-
sent'^*. Et le landemenl leur en fut autant dici par
Mons' le Chancellier.
A cesie cause mesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins assemblèrent le Conseil de lad. Ville
pour adviser qu'il esloit de faire pour lad. entrée.
Lequel Conseil assemblé, furent ensembicment
d'avis d'obeyr au Roy et de faire lad. entrée la plus
honnorable et magnifique qu'il seroil possible , tant en
misteres, Iheaires, Iriuniplies que présent, comme
il est cy devant escript. Et que ce qui seroit advisé
et inventé par lesd. inventeurs, painires et ou-
vriers en ce congnoissans, les pourtraiz et devis
seroient portez au Roy pour en donner son avis et
faire acomplir son bon voulloir. Suyvant lequel avis,
auroient esté mandez plusieurs inventeurs, paintres
et autres gens de savoir, pour faire les devis et
pourlraiclz d'iceulx triumplies, théâtres et misteres.
Lesquelz auroient apporté plusieurs desd. pour-
traitz et devis , tant par escript que en platle painc-
ture , qui furent portez au Roy par sire Jehan Cro-
quet, Eschevin de lad. Ville, led. seigneur estant à
Monlargis et es environs. Lequel seigneur les auroit
veuz en la présence de plusieurs nobles seigneurs de
son sang et Conseil, et auroit ordonné et choisy ce
qui a esté faict en lad. entrée, comme il sera dict
par l'ordre (|ui ensuict :
Premièrement, après ce que led. Croquet feust de
retour en cested. ville et qu'il eust apporté le voul-
loir dud. seigneur, feust commandé à tous les pa-
veurs de Paris de paver par toutes les rues cl en-
droitz par où debvoit passer led. Empereur. Et pour
ce que le Roy avoit faict faire des lices à la rue Saincl-
Anlhoine, près les Tournelles, lad. Ville feist dep-
paver lad. rue Sainct Anthoine, qui cousta gros de-
niers. Et depuis led. seigneur envoya le trésorier,
PieiTe Vive, dire à lad. Ville qu'il n'entendoit faire
le tournoy à lad. rue Sainct Anthoine, mais au
Louvre, et qu'on eust à repaver ce qui avoit esté de-
pavé; ce qui fut faict à grant dilligcnce. Aussi fut
faict marché aux painctres et orfèvres de faire les
théâtres et triumphes, et présent, comme il sera dict
cy après.
Et led. premier jour de Janvier mil cin([ cens
trente neuf, qui fut le jour de lad. entrée , après ce
que le clergé et l'Université de Paris furent passez
devant en la manière acoustumée, vesluz de leurs
chappes docloralles et autres habitz commungs à
chascun pour la science et trésor de lad. Université,
fut faicte l'assemblée de lad. Ville à huit heures du
matin, qui acompaignerent mesd. sieurs les Pré-
vost des Marchans et Eschevins d'icelle, pour aller
à lad. entrée :
C'est assavoir deux sergens de lad. Ville qui par-
tirent environ unze heures du matin à cheval, ves-
'> Voir la note (i) de la page a.
'*' Voir la séance dn 8 novembre iSSg, de laquelle il est fait mention, ci-dessus, page a.
8
REGISTRES DU BUREAU
luz de leurs robbes de livrées et la navire d'orfaverye
sur le bras ;
Après marchoienl les crieurs de corps et de vins,
vesluz de robbes niy parties de bleu et rouge, jus-
ques au nombre de six ;
Après marchoient les vendeurs de vins à pied,
vesluz de robbes my parties et tenant chascun ung
baslon blanc à la main, jusques au nombre de douze;
Après marchoient les courtiers de vins, vesluz
desd. livrées, en l'ordre que dessus, jusques au
nombre de douze;
Après marchoienl quatre jaulgeurs de vins, vesluz
comme dessus;
Après marchoient douze deschargeurs de vins, en
Tordre et habilz que dessus;
Après douze mesureurs de sel, en lad. ordre et
habit;
Après quatre courtiers de sel , en l'ordre que des-
sus ;
Après quatre briseurs de sel, comme dessus;
Après douze hanouars porteurs de sel, comme
dessus ;
Après marchoient six mesureurs de charbon,
comme dessus;
Après six porteurs de charbon , comme dessus ;
Après marchoient dix mosleurs de boys, en l'ahit
et ordre que dessus;
Après vingt mesureurs de grains, vesluz et en
ordre susdicl;
Après marchoient vingtz porteurs de bled, idem
comme dessus;
Après lesd. officiers de Ville, marchèrent à che-
val les cent hacquebutiers de lad. Ville, vestuz de
leurs hocquelons de livrée, portans hacquebuttes à
la main, et devant eulx trompettes, clairons et tabou-
rins de guerre avec deux enseignes desployées, donl
l'une de lad. Ville;
Après marchoient les six vingtz archers d'icelle
Ville à cheval, vestuz de leurs hocquelons de livrée
aux armoiryes de lad. Ville d'orfaverye, lenans et
portans chascun une javeline de barde, et devant
eulx les tabourins de guerre et deux enseignes des-
ployées, donl l'une de lad. Ville;
Après marchoienl les soixante arbalestricrs d'i-
celled. Ville, portans javelines de barde et richement
vestuz de leurs becquetons de livrée, différente des
autres nombres, chascun ung pourpoint de satin
blanc et leurs chevaulx bardez de rouge, el devant
eulx trompettes et clerons sonnans mélodieuse-
ment;
[ihlio]
Après marchoienl les nobles enffans de lad. Ville
jusques au nombre de quatre vingtz quatre, lesquelz
estoient si richement vestuz et magnifiquement
montez que c'estoit une grande el admirable exce-
lence de les veoir en leurs habilz , tous d'une pareure ,
qui estoit une cazaque de velours noir enrichi d'or-
faverye et de passemens d'or, une manche couppée
de drap d'or fiizé et de broderye , et dessoubz le pour-
poinct de satin jaulne paille , avec leurs bonnetz si
très remplis de dyamans, rubis, esmerauldes, perles,
marguerites et autres pierres précieuses, el boutons
d'or esmaillez, que quatre d'iceuix bonnetz ont esté
estimez la somme de cinquante mil escus d'or soleil.
Et estoient leurs chevaulx richement bardez et
houssez de caparassons de beau velours des coulleurs
dud. Empereur frangez et pourfillez de passemens
d'or de Cipre. Et avoient une enseigne desployée,
richement paincle el pourtraicte des armes dud. Em-
pereur el du Roy. El faisoient merveilles de piquer
leurs chevaulx de leurs espérons dorez et faire bon-
dir et saulter leursd. chevaulx; dont le Roy, les
princes et le peuple estoient très contans et joyeulx
de les veoir, et estoient esmervcillez coramant en si
peu d'heures ilz furent prestz, actendu qu'ilz n'en
savoienl riens vingt quatre heures devant. Et si le
cappitaine, qui fut Germain Boursier, l'eusl sceu
deux jours devant, ilz eussent esté plus de cinq cens,
ainsi qu'il a dit depuis;
Après eulx, marchoienl à cheval les huit autres
sergens de lad. Ville, vestuz de leurs robbes my par-
lies de la livrée de lad. Ville et les navires d'argent
d'orfaverye sur leurs manches droicles en la ma-
nière acoustumée ;
Après, marchoient Messieurs les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et greffier de lad. Ville, vestuz de
riches robbes my parties de velours cramoisi el
velours tanné, celle dud. Prévost des Marchans
fourrée de marthes sublinnes, et celles desd. Esche-
vins et greffier doublées de velours noir;
L'ordre du Procureur et Receveur.
Après eulx, marchoient les Procureur et Receveur
de lad. Ville, vestuz, c'est assavoir led. Procureur
d'une robbe longue de velours rouge cramoisy dou-
blée de velours noir, cl led. Receveur d'une belle
robbe de salin fourrée de marlhres;
Après marchoient les Conseillers d'icelle Ville,
vesluz de riches habilz de soyc, fourrez de belles
et riches pennes, chascun selon leur voulloir;
[i54o]
Après marchoient les seize Quaileniers de lad.
\'ille, tous vesluz de robbes de satin tanné;
L'ordre des porteurs du ciel.
Après, marchoient les quatre esleuz de la drap-
perye qui dévoient porter le ciel après messieurs
de la Ville, et estoient vesluz de robbes de velours
tanne' ;
Après, les quatre maisLes de l'espicerie, vestuz
de robbes de velours noir;
Après, les quatie maistres de la mercerye, vesluz
de robbes de velours pers;
Après, les quatre esleuz de la pelleterye, vestuz
de robbes de velours violet fourrées de lubernes;
Après, les quatre maistres de la bonnclerye, ves-
tuz de robbes de velours gris;
Après, les quatre maistres de rorfaverye, vestuz
de robbes de velours rouge ;
Après suyvoit grande multitude de bourgeoys de
lad. Ville, richement et honnorablement vestuz de
bons habilz.
Et quant MonsMe Prévost des MarchansdeThou,
chef de lad. Ville, fut arrivé à Sainct Anthoine des
Champs avec Mess" les Eschevins et autres officiers
du corps d'icelle cy dessus nommez, descendirent
à terre et entrèrent en une maison de boys toute
verrynée à l'entour que le Roy nostre sire a faict
faire aud. lieu de Sainct Anthoine des Ciinmps,
cil illec trouvèrent l'Empereur acompaigné de Mess"
les cnffans du Roy; et avoit à son coslé dexlre
Mons' le Connestable et à son coslé senestre Mons'
le Chancelier de France. Et luy fut par mond. s' le
Prévost des Marchans faict une belle harangue et
congratulation, en luy présentant les clefz de lad.
Ville, lesquelles il print et bailla à ung archer qui
les rendit à Mess" les Eschevins d'icelle; et feist led.
Empereur sa responce par la bouche de mond. s"^ le
Connestable, disant qu'il remercioil la Ville et qu'on
luy faisoil trop d'honneur.
Crocqiet, Da:«bs, Le Comte, Parfaict.
Ces choses faictes, mesd. s" de la Ville \iudrent
alendre led. Empereur à la porte Sainct Anthoine,
en laquelle avoit ung bel arc triumphal oiî estoient
les armes dud. Empereur, que mesd. s" de la Ville
avoient faict faire. Et lenoient Mess" Danès, Cro-
quet, Le Comte et Parfaict, Eschevins, ung beau
ciel de drap d'or frizé, armoyé des aigles impe-
DE LA VILLE DE PARIS.
riallcs et armes dud. Empereur, le tout de bro-
derye.
Et quant led. Empereur feust party dud. Sainct
Anthoine des Champs, on ne le povoit à peyne veoir
pour l'impétuosité des coups d'artillerye qui sans
cesse liroicnt depuis son parlement dud. Sainct An-
thoine jusques à lad. porte, qu'on estimoit bien à
huit cens coups de canon.
Led. Empereur estoit monté sur ung beau cheval
moireau et vestu d'ung petit manteau de drap noir,
et en sa teste ung chappeau de feustre noir, parce
qu'il porloit le deul de sa femme. Et après estre
arrivé à lad. porte Sainct Anthoine, feust ti'ès instam-
ment prié et requis de mesd. s" de la Ville se
mectre soubz led. beau ciel, ce qu'il ne voulloit
acorder, disant ce apartenir au Roy. Mais à la fin, à
la persuasion et requeste de Mess" le Connestable
et de la Ville, s'i acorda; et alla jusques devant les
Tournelles, oiî il y avoit un arc triumphal que le Roy
avoit faict faire. Puys passa oultre avec l'ordre de la
court de Parlement, Chastelet et autres justices
qui sont à plain contenues et declairées à lad. entrée
de l'Empereur imprimée, qui a esté à présent dellais-
sée pour cause de briefveté, parce qu'il n'est ques-
tion en ce présent registre que du faict de lad.
Ville.
Et quant led. Empereur feust à la porte Baudoyer,
s'arresta à veoir ung bcaumistere qui estoit aud. lieu
sur ung grant eschaffault; auquel mistere avoit un;
parc nommé le parc Françoys, remply de beaux lys
et autres belles fleurs, dedans lequel parc avoit une
fontaine enrousant led. parc; et aux deux extremitez
de toutes pars d'icelluy, y avoit deux portes : l'une
bien fermée et verroullée, nommée la porte de
Guerre; et l'autre ouverte, nommée la porte de
Paix, de laquelle sortoit une belle nymphe el dame
céleste, nommée Aliance, qui entroit en ce parc
Françoys. El au nieilleu d'icelluy parc avoit ung grant
mouton à la toison d'or tourné devant ung beau
grant S' Michel tout d'or; el porloit par escript led.
mouton ces motz : Ambulabo in pace, quoniam tu
mecitm es. El led. S' Michel porloit aussi par es-
cript : Custodiam te in omnibus viis luis. Et lad. Aliance
disoit. . . '•'
Après led. mistere veu, passa oultre jusques au
bout de la haulle Vennerye, o\i il y avoit encores
ung autre mistere, et par dessus le pont Nostre
Dame tout couvert de feullées de lierre, d'escus-
rd
'*' La légende manque dans le Registre.
IMPHtmilt XATIOSALI.
iO
REGISTRES DU BUREAU
sons , candélabres et aultres triuniphes à plain con-
tenus à lad. entrée imprimée. Et alla à Nostre-
Dame et de là au Palais, oii Mess" de lad. Ville
furent soupper.
El le landemain alla loger au chasteau du Louvre ,
où mesd. s" de la Ville luy furent présenter ung bel
et granl HercuUes effigie tout d'argent et vestu d'une
peau de lion, lequel estoit de environ six piedz de
bault et tenoil deux grosses coulonnes d'argent, les-
[i5Zio]
quelles il plantoit à force dedans terre. Et portoit
en son escbappe ung grant escripteau oîi il y avoit
escript : Altéra alterius robur. Et alentour desd.
coulonnes esloit escript : Plus oultre, qui est la
devise dud. Empereur. Et avoit à ses piedz sur le
devant ung aigle à deux testes. Lequel Hercules
fut mys dedans ung estuy de cuyr, sur lequel avoit
des aigles à deux testes dorées, et estoit doublé de
salin verd'^'.
XI. — MoNS"" M*" Thierry de Montmirel, Conseiller de Ville.
16 avril i56o. (Fol. i3)W.
Du xvi° jour d'Avril mil v'^ quarante.
En assemblée le jour d'uy faicte en l'Ostel de la
ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle Ville,
pour adviser sur la résignation de l'office de Con-
seiller d'icelle que entant faire Mons' M" Charles de
Montmirel, ou procureur pour luy, au prouffit de
M' Thierry de Montmirel, son filz;
Et en laquelle se sont trouvez :
Mons"' le Prévost des Marchans, de Thou;
Mess" Croquet, Danès, Le Comte et Parfaict,
Eschevins;
Mess" M" Estienne de Montmirel, C. Le Lieur,
Courlin, Paillart, Morin, M. de Bragelongne, T. de
Bragelongne, Budé'^', de Hacqueville, Prévost, de
Livres, de Thou, Tronson, Viole et Du Drac, Con-
seillers d'icelle Ville;
Après ce que M" Jehan Le Roy, procureur en Par-
lement et procureur dud. de Montmirel, fondé de
lettres de procuration, a declairé qu'il resignoit led.
estât de Conseiller en vertu d'icelle procuration , au
prouffit dud. M" Thierry de Montmirel; a esté con-
clud et advisé par tous les dessusdictz de admeclre
lad. résignation ; et de faict a esté admise. Et en la
présence de tous les dessusdictz a esté receu au ser-
ment en tel cas acoustunié.
Xn. — Delireration. — Chaulny, x" livres.
i4 juin i54o. (Fol. i3 v°.)
Du xnu' jour de Juing mil v" quarante.
En assemblée le jour d'uy faicte en l'Ostel de la
Ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour adviser sur les lettres missives du Roy en-
voyées à lad. Ville, pour fournir dix mil livres tour-
nois aux commis à tenir le compte des ouvrages de
la fortiffication de la ville de Chaulny'*', en laquelle
se sont trouvez :
Mons'' le Prévost des Marchans, de Thou;
Mess" Croquet, Danès, Le Comte et Parfaict,
Eschevins;
Mess" Larcher, Paillart, Du Drac, de Livres,
Perdrier, Viole, M. de Bragelongne, T. de Brage-
longne, Conseillers d'icelle Ville;
Après ce, lecture desd. lettres missives a esté
faicte en la présence des dessusdictz , autres lettres du
dernier May dernier, les remonstrances sur ce faictes
par mond. s"^ le Prévost des Marchans des affaires
de lad. Ville et des debtes d'icelle, et la déclaration
des lettres missives envoyées par lad. Ville au Roy,
à Monseigneur le Chancellier et à Monseigneur le
cardinal de Tournon ^'^\ emsemble Testai au vray en
t'> Tout ce qui concerne les préparatifs pour la réception de l'Empereur et la relation de l'entrée de Charles-Quinl, c'est-à-dire
les délibérations des 6, 8, 10, 1 1 et 3o novembre i53g ci-dessus, ainsi que la présente en date du 1" janvier i54o, a été publié
nnc première fois par doni M. Felibien et dom Lobineau, Histoire de la ville de Pari», in-fol. 1735, t. V, /Veuve», p. 35i-357.
Le fragment le plus considérable de cette relation de l'entrée de l'Empereur est imprimé aussi dans l'ouTrage de M. le comte A. de
Coëtlogon, publié par le Bureau des Travaux bistoriques sous le titre : Les Armoiries de la ville de Paris, t. I, 1876, p. a6 1-263.
''1 Les trois quarts du fol. 13 r" et le verso tout entier sont restés en blanc.
'" Guillaume Budé, le célèbre professeur au collège de France, ainsi que Pierre Danès.
'*' Chauny, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Laon (Aisne).
<'' François de Tournon (1^189-1,569), cardinal d'Ostie, fut successivement archevêque d'Embrun, de Bourges, d'Aucb, de
Lyon, abbé de Tournus, d'Ambournay, de la Cbaise-Dieu, d'Ainay, de Saint-Geimain-des-Prez, etc., conseiller et ambassadeur de
François I". En i525 il avait accompagné le Président de Selve à Madrid pour y traiter de la délivrance du Roi.
[i5io]
brief de la recepte et despence de lad. Ville, par le-
quel est apparu estre deu au Receveur, et que aussi
par autre estât faict par les maistres des euvres de
lad. Ville, apert estre deu gros deniers aux mar-
chans qui ont fourny les matières pour le bastiment
de lad. Ville, quaiz et fontaines d'icelle; a este' con-
clud par les dessusdiclz, veu fexoine de mond. s'
le Prévost des Marchans, détenu d'une maladie qui
ne requiert labeur ne travail, que Mons' d'Athis
doibt faire ce bien à la Ville d'aller vers le Roy,
DE LA VILLE DE PARIS.
11
garny dud. estât du Receveur, et faire les renions-
trances qu'il n'y a nul argent à lad. Ville pour y
satisfaire , et qu'il est deu grosses sommes de deniers
aux ouvriers qui ont fourny les matières des ou-
vrages du bastiment de lad. Ville, quaiz et fontaines
d'icelle ; ce qu'il a acordé faire pour faire service à
lad. Ville. Et luy a esté baillé pour compaignée
Mons' d'Acheres, procureur du Roy et de lad.
Ville, et avec eulx, M'Françoys de Vigny, procureur
en la Chambre des Comptes.
XIII. — Voyage en court, Viole, — Chaulny.
t" juillet i54o. (Fol. i4.)
Du premier jour de Juillet mil v" quarante.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la
ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour oyr la responce du voyage faict par Mons'
d'Athis pour lad. Ville vers le Roy nostre sire,
estant à Fontainebleaue, pour remonstrer aud.
seigneur et son Conseil Testât au vray de la re-
cepte et despence d'icelle Ville, pour l'excuser
de payer ia somme de dix mille livres tournois
demandée par led. seigneur pour fortiffier la
ville de Chaulny; en laquelle assemblée se sont
trouvez :
Sires Jehan Croquet, Danès, Le Comte et Par-
faict, Eschevins;
Led. s' d'Athis, Perdrier, N. de Hacqueville,
Paillart, T. de Rragelongne, Courlin;
Et pour ce qui ne s'est trouvé plus grande com-
paignée que les dessusdiclz, et que Mons'' le Prévost
des Marchans s'est envoyé excuser pour aucuns af-
faires où il est empesché, led. s'' d'Athis, acompaigné
du Procureur du Roy et de lad. Ville, qui ont faict
led. voyage, ont avec les dessusdiclz advisé de re-
mectre l'affaire jusques à ung autre jour que led. Pré-
vost des Marchans et plus grande assemblée y sera.
XIV. — Conseiller de Ville, Le Comte.
sSaoût i5&o. (Foi. i& v°.)
Du xxviii' jour d'Aoust mil v" xl.
En assemblée le jour d'uy faicte en l'Ostel de ia
Ville de Paris de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle Ville, pour procéder
à leslection d'ung Conseiller de lad. Ville ou lieu de
feu Mons' M* Guillaume Rude '•', en son vivant sei-
gneur de Marly, maistre des Requestes ordinaire de
l'Ostel du Roy et Conseiller de lad. Ville;
A laquelle assemblée sont comparuz :
Mons' le Prévost des Marchans, de Montmirel'^',
Le Comie, Parfaict, Legras et Courlin, Eschevins
de lad. Ville;
Viole, Du Drac, Tronson, Morin, Lelievre, Hac-
queville, Larcher, G. Lelieur, Berihelemy, M. de
Bragelongne, de Livres, Braiiton, Courtin, de Thou,
Prévost, Paillart, T. de Bragelongne et T. de Mont-
mirel;
Et avant que procéder à lad. eslection, a [esté]
requis par led. de Thou , que ceulx de la compaignée
prétendant aud. estât de Conseiller, sortissent et se
retirassent de lad. assemblée, et que led. Le Comte
en esloit l'ung, par quoy devoit sortir d'icelle.
Et après la matière mise en deliberacion , a esté
conclud que led. Le Comte se retireroit de lad. as-
semblée ; ce qu'il a faict.
Ce faict, sont comparuz M' '" Enjorrant,
advocat en la court de Parlement et trois des enffans
dud. delTunct Budé, led. Anjorrant stipullant pour
eulx; lesquelz ont remonstré à la compaignée les
services que icelluy deffunct a cy devant faictz à lad.
"1 Décédé le a4 août précédent.
"' L'acte d'élection de ce nouveau Prévôt des Marchands, successeur d'Augustin de Thou, et des deux échevins Guillaume Legras et
Guichard Courlin, en remplacement de Jean Croquet et de Guillaume Danès, manque dans le Registre.
(^) Le prénom e»t resté en blanc.
12
REGISTRES DU BUREAU
Ville et que, en commémoration d'iceulx, il pleust
à lad. compaignéc préférer oud. estât de Conseiller
M' Dreux Budé, filz aisne' dud. deffuncl. Ce faict, se
sont retirez. Et a esté procédé à lad. eslection; el
après les voix des eslisans en icelle recoligez, a esté
[i5/io]
trouvé led. Lccomte avoir en icelle eslection quinze
voix et led. Budé sept. Ce faict, a esté conclud que
led. Lecomtc seroil pourveu et receu oud. estât de
Conseiller de lad. Ville. Dont led. deThou et sire Ger-
main Lelieur ont appelle de la conclusion cy dessus.
XV. 11* LIVRES W TOURNOIS, ClIAULNY. AsSEMBLEE.
5 octobre i54o. (Foi. i5 v°.)
Du v' jour d'Octobre mil v" xl.
En assemblée le jourd uy faicte en l'Ostel de la
Ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur la contraincle et exécutoire décernée par
le Roy à Mons"" le Lieutenant cyvil pour la somme de
deux mil livres tournois sur la ville de Paris pour
la fortiffication de la ville de Chaulny; en laquelle
se sont trouvez :
Mess" le Prévost des Marchans, de Montmirel;
Le Comte, Parfaict, Legras, Courlin, Esche-
vins;
Viole, Du Drac, Paillart;
Et pour ce qu'il ne s'est trouvé autre nombre,
l'assemblée a esté remise à ung autre jour qui sera
advisé.
XVI. — Délibération pour ii" livres tournois, Chaulny,
21 octobre i54o. (Fol. i5 ï°.)
Du jeudi xxi" jour d'Octobre mil v'' quarante.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la
Ville de Paris de .Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur la somme de deux mil livres tournois
demandée par le Roy à lad. Ville pour la fortiffica-
tion de la ville de Chaulny, et dont y a exécutoire,
adressant à Mons' le Lieutenant cyvil; suivant les
autres assemblées par cy devant faictes pour lad.
cause, dont ne s'estoit trouvé nombre suffisant pour
y adviser, et pour ce, auroient esté mandez pour la
troisiesme foys'-'. En laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, de Monlmirel;
Le Comte, Parfaict, Legras, Courtin, Esche-
vins ;
Paillart, Courtin, Larcher, R. Lelieur, G. Lelieur,
Prévost, Lelievre, M. de Bragelongne, Morin, Du
Drac, Viole, T. de Montmirel, de Livres et Berthe-
lemy. Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
faict les remonstrances des assemblées qui ont esté
par cy devant faictes pour l'affaire dont est question,
qui est pour la somme de deux mil livres tournois
dont le Roy a envoyé exécutoire sur lad. Ville
adressant à Mons' le Lieutenant cyvil, led. exécu-
toire datte du derrenier jour d'Aoust derrenier, si-
gné Breton; et que nagueres, luy estant à Sainct
Germain en Laye , Monseigneur le Connestable luy
auroit dit qu'il failloit payer lad. somme, autrement
que le Roy seroit très mal comptant, et que nonobs-
tant les remonstrances à luy faictes des grans et
urgens affaires estans en lad. Ville et les grans fraiz
que par cy devant avoit convenu frayer par icelle,
il failloit contenter le Roy.
Et après avoir conféré et demandé les oppinyons
particulières à l'asistance, a esté conclud par les
dussusdictz que lad. somme de deux mil livres
tournois sera baillée entre les mains du trésorier La-
guette, suyvant le bon plaisir dud. seigneur. Et pour
s'excuser de l'advenir, remonstrances seront faictes
au Roy des grans et urgens affaires d'icelle Ville , et
des fraiz qu'il conviendra faire par chascunan, tant
pour les fontaines, quaiz, murailles, hostel de lad.
ville et autres réparations nécessaires d'icelle. Et
pour faire lesd. remonstrances, ont esté esleuz et
depputtez par la compaignée dossusdicte, Mons' le
Prévost des Marchans de Montmirel, Mons' M' An-
thoine Le Comte, Conseiller du Roy et de lad. Ville,
etEschevin d'icelle, Mons' M' Pierre Viole, s' d'Athis,
et sire Claude Lelievre, Conseillers d'icelle Ville.
Lesquelz se transporteront vers la personne du Roy
et parleront à luy mesmes, et feront la plus grande
dilligence qu'il leur sera possible.
^'> H y a bon ici et dans l'article suivant ii', detuc mil livres tournois, bien qu'il soit question, la première fois (cf. n° XII), de x",
dix mil livres.
"' La première assemblée avait eu lieu ie i^i juin i54o (voy. ci-dessus n' XII), et la seconde, le 5 octobre précédent.
[i54i]
DE LA VILLE DE PARIS.
13
1541.
XVII. — Délibération pour l'imposition foraine.
17 mars i54i
Du jeudi XYii'jour de Mars mil cinq cens quarante.
En assemblée le jouiti'uy faicte en TOstel de la
Ville de Paris de Mess" les Conseillers de lad. Ville,
pour donner leur avis sur certaines refjuestes pré-
sentées par les marchans dicelle Ville, tant pour
raison des travaulx, pertes et dommages importables
au Roy et aux marchans de ce Royaulme pour la nou-
velle maniera qui court de présent à lever l'imposi-
tion foraine''', que aussi pour le faict et conséquence
d'ung edict nouveau touchant Taulnage des draps f^'
venduz à Paris et autres villes de France ; en laquelle
se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans , de Montmirel ;
Le Comte, Parfaict, Le Gras et Courtin, Esche-
vins;
Viole, Morin, R. Lelieur, Lelievre, de Hacque-
ville, Berlhelemy, M. de Bragelongne, Courtin,
Prévost, Paillart, T. de Bragelongne et T. de Mont-
mirel, tous Conseillers dicelle Ville;
Après lecture faicle desd. requestes et autres
articles en lad. assemble'e, et considéré par les
dessusdictz la conséquence de lad. nouvelle manière
de lever lad. imposition foraine, par laquelle on
peult facillement congnoistre et entendre le dom-
mage du Roy et la future ruyne et détriment de
. (Fol. 17.)
lad. Ville pour l'advenir, led. edict nouveau ayant
cours; a esté conclud et advisé par tous les dessus-
dictz que mond. s' de Montmirel, Prévost des Mar-
chans, deux desd. Eschevins de lad. Ville et quelque
bon nombre de notables marchans de tous estalz et
marchandises de lad. Ville, doibvent aller vers la
personne du Roy nostre sire, garnys d'articles bien
couchez et corrigez, faire les remonstrances de l'im-
portable fetz et détriment de la Ville de Paris et
eslrangoment des forains aj)portani l'or et l'argent
en ce royaulme, l'interest dudit seigneur et Lien
publiq pour la nouvelle manière qui de présent a
cours à lever lad. imposition foraine; en le suppliant
très humblement de garder lad. Ville en ses anciens
previlleges, qu'il a jurez et conlermcz, suivant ses
prédécesseurs; emsemble, de remectre la bonne
mesure de Tannage en la manière acoustumée, et
pour les causes à plain speciffiées èsd. articles; et
de tout obtenir déclaration dud. seigneur soubz
son bon plaisir. Et, pour ce faire, ont esté esleuz
et depputtez avec led. Prévost des Marchans, sire
Guillaume Legras, Eschevin. Et depuis a esté esleu
au Bureau de lad. Ville Mons'M'Anthoine Le Comte,
Conseiller et Eschevin de lad. Ville, pour aller oud.
voyage avec les dessusdictz.
XVIII. — Reql'este présentée par les marchans. — Foraine.
a'i mars i5'ii. (Fol. 17 ï°.)
Du xx!!!!' jour de Mars mil v'' xl.
Aujourd'uy sont comparuz au Bureau de la Ville
de Paris sire Jehan de Moussy, Fiacre Charpentier,
Nicolas Perrot, Pierre Leiellier, Pierre Pelctier,
Françoys Garraull, Jean Boucher, Robert Preud-
homme, Joachin Rolland, Guillaume Beannyer,
Jehan Dubuz, Jehan Lescalopier, Nicolas Co(juerel,
Robert Desprez, Nicolas Paulmier, Jehan Le Riche,
Jehan Dampmartin et Jehan Rouvet, tous marchans
bourgeois de Paris, ausquelz a esté remonstré et
declairé par Mons' le Prévost des Marchans, pre-
sens les Eschevins, que, suyvant les requestes par
eulx présentées aud. Bureau, auroit esté faict assem-
blée de Mess" les Conseillers de lad. Ville, lesquelz
'■> L'édit de Fontainebleau, a5 novembre i54o, réglant le taux et la perception de l'imposition foraine fut modifié par dodara-
lion donnée  Chiltellcrault, le 10 juin i54i. Cette dernière porte que les marcliands ne seront tenus de fournir caution qu'aux
extrémités du royaume. Voir le texte de ces deux ordonnances dans Fontaiion, t. II, p. '102 et 45'i.
"* Edit portant que les aunes seront partout égales et qu'il n'y aura plus désormais qu'une seule manière d'auiier. Evreux,
avril i54o (Fontanon, ibid., t. I, p. 9 '10).
14
REGISTRES DU BUREAU
auroient advisé, après avoir oy la lecture des articles
par lesquelles les grans dommages et préjudice du
Roy et de lad. Ville sont aparans, que on devoit
aller vers le Roy nostre sire, faire les remons-
trances avec bons articles. Lesquelles auroient esté
baillées à Mons' d'Atichi pour eslre corrigées ; les-
quelles ii auroit rapportées aud. Bureau le jour d'uy.
Et leur ont esté leues lesd. articles cori-igées par
Mons' d'Atichi; après laquelle lecture faicte, leur a
esté demandé s'ilz avoient autres articles à y adjous-
ter et que , suivant icelles , ilz eussent à eslire quelques
notables bourgeois de chascun estât pour aller jeudi
[i54i]
prochain à la court vers le Roy, faire les remons-
trances susdictes; et pour ce faire, qu'ilz eussent à
donner à entendre à quelque homme savant, advo-
cat ou autre, lesd. articles pour faire les remons-
trances pour le particulier de la Marchandise, et
que lad. Ville feroit icelles remonstrances pour le
commung. Et ce pendant, sera doublé trois ou
quatre doubles desd. articles pour bailler à chas-
cune communaulté, comme la drapperie, mercerye,
espicerye, et vinoterye, pour savoir s'ilz y pourront
autre chose adjouster.
XIX. — Délibération pour xxxiiii» cix livres xvii solz tournois demandée par le Roy
À LA Ville.
a juillet i5ii. (Fol. 19)'».
Du 11° jour de Juillet mil y" xli.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la
Ville de Paris de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle , pour donner leur
avis sur les lettres patantes du Roy, par lesquelles
led. seigneur demande à lad. Ville la somme de trente
quatre mil cent neuf livres dix sept solz trois deniers
tournois qui est la valleur d'une année du revenu
des dons et octrois et deniers commungs spéciale-
ment destinez pour les fortiffications et réparations
de lad. Ville et autres urgens affaires d'icelle; en la-
quelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, de Montmirel;
Mess" Le Comte, Parfaict, Le Gras et Courtin,
Eschevins;
Mess" Viole, Luillier, Tronson, de Hacqueville,
M. de Bragelongne, Paiilart, Courtin, G. Leiieur,
T. de Monlmirel, Morin, Berthelemy, Prévost et de
Thou, Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que lecture de la coppie coUationnée à
l'original desd. lettres a esté leue devant lad. as-
semblée, a esté conclud par les dessusdictz qu'on
doibt dyminuer partie des ouvriers du bastiment de
lad. Ville en attandant le bon vouHoir du Roy, et
aller en dilligence vers sa personne luy porter Tes-
tât de lad. Ville , signé et certiffié de Mess" du Bureau
de lad. Ville et du Receveur d'icelle, et luv remons-
trer la dyminution des aydes, mesmes du sel, qui se
va abolir; le grant dommage qui peult advenir et
adviendra s'ilfault dellaisser led. bastiment et autres
fortiffications des portes et murailles d'icelle ville,
à cause des matières et estoffes de maçonnerye et
charpenterie prestes à mectre en euvre, et des mar-
chez passez aux chaufourniers, couvreux, serru-
riers, charpentiers et menuisiers qui ont ja faict, ou
partie, les ouvrages et livré les matières pour lesd.
bastimens, qui demourront perissibles et inutilles,
icelluy dellaissé; le deshonneur du Roy et de lad.
Ville de veoir par les estrangers cesser lesd. basti-
mens. Et pour faire lesd. remonstrances a esté esleu
Mons' le président Luillier, s"' de Boulencourt f^' ,
lequel a declairé à lad. compaignée qu'il est empes-
ché à la Chambre du Conseil pour les affaires du
Roy et qu'il n'y sauroit aller. Et pour aller avec
led. président a esté esleu Mons' maistre Jehan Pré-
vost, s" de Vilabry.
XX. — La moictié des ouvriers du bastiment de la Ville cassez.
3 juillet i54i. (Fol. 19 v°.)
Aujourd'uy au Bureau de la Ville de Paris, oiî es-
toient Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
de lad. Ville, retirez à l'issue de l'assemblée le jour-
d'uy faicte de Mess" les Conseillers d'icelle Ville,
pour raison de la demande faicte par le Roy de la
somme de trente quatre mil cent neuf livres dix
(') Le verso du fol. 1 8 est demeuré en blanc dans le Registre.
<'' Jean Luillier, seigneur de Boulencourt, était président à la Chambre des Comptes et vécut jusqu'en i588.
[i5ii]
sept solz trois deniers tournois, qui est une anne'e
du revenu des dons et octroys et deniers com-
mungs de lad. Ville , spécialement destinez pour les
fortifficalions et réparations de lad. Ville et mesmes
pour le basliment de FOstel neuf d'icelle''', a esté
ordonné par lesd. Prévost des Marchans et Eschevins
que, suyvant lad. délibération du Conseil, sera osté
DE LA VILLE DE PARIS.
15
et cassé la moitié des ouvriers besongnans aud. bas-
timent et l'autre moictié, montant xxx maçons , tail-
leurs de pierre et quatorze aydes, demourra pour
besongner oud. basliment; lesquelz ouvriers seront
payez par chascune sepmaine parle Receveur de lad.
Ville, en la manière acoustumée. Lequel a esté pour
ce mandé et luy a esté ordonné ce faire.
XXI. — Election de Conseiller.
6 juillet i54i.(Fol. ao.)
B
OCCHART.
Du jeudi vi* jour de Juillet mil v" quarante et
ung.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la
ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour procéder
à l'eslection [d'un Conseiller] dicelle Ville au lieu
de feu m" Loys Braillon, qui est decedé; en laquelle
se sont trouvez :
Mess" les Prévost des Marchans , de Montniirel ;
Lecomte etLegras, Eschevins;
Mess" le président Luillier, du Mortier, Tronson,
Viole, Du Drac, Morin, R. Leiieur, Lelievre, de Hac-
queville, G. Leiieur, Berthelemy, M. de Brage-
iongne, Courlin, Perdrier, de Livres, Prévost,
Larcher, Paillart, T. de Bragelongne, T. de Mont-
mirel et de Thou, Conseillers de lad. Ville;
Auquel lieu, avant que proposer par mond. s' le
Prévost des Marchans l'avis aux assistans en lad.
assemblée, sire Guillaume Le Gras, estant assis en
la place, a faicl leclure dung escript signé de sa
main, par lequel il se seroit opposé et empescbé
qu'il ne soit passé oultre à lad. eslection de Conseil-
ler, protestant, ou l'on vouldroit passer oultre, qu"il
s'en porloitpour appellant pour les causes contenues
oud. escript, dont il a requis acte; et que, inconli-
nant la lecture dud. escript faicte par led. Le Gras,
ou lieu du commis du greffier de lad. Ville qui ne
sauroit sceu lire , parce quil estoit fraiz escript de la
main dud. Le Gras, icelluy Le Gras s'est levé et re-
tiré hors du grant bureau et assemblée susdicte. Et
après autre lecture faicte d'une lettres missives de
Monseigneur le Chancelier adressantes à mesd. s"
les Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers
d'icelle Ville, par laquelle il recommande Mons'
maistre Dreux Budé. fils de feu Mons' de MarlyC^>,
laquelle lettre leue en lad. assemblée, mond. s' le
Prévost des Marchans a demandé ausd. assistans
qu'il estoit de faiie. Lesquelz ont dit : c'est assavoir
Mess" le président Luillier, Tronson, Viole, Morin,
de Hacqueviile, G. Leiieur, M. de Bragelongne,
Prévost, T. de Bragelongne et de Montmirel, Con-
seillers, led. s' Prévost des Marchans et Le Comte,
Eschevin, que, en la dernière assemblée qui fut sa-
medy derrenier '*>, il fut advisé et délibéré en la
compaignée que lad. assemblée se feroit le jour-
d'uy, et que les mandemens seroient faictz et portez,
et que au moyen de ce ilz estoienl d'avis qu'on de-
voit passer oultre, nonobstant le dire dud. Le Gras,
qui n'y avoit aucun interest. Et que autres de la
compaignée présente ont esté de cest avis, a esté
proceddé à lad. eslection; et par la plurallité desd.
assistans, et jusques au nombre de dix huit, a esté
esleu oud. estât de Conseiller Mons' maislre . . . '*'
Bouchart, seigneur de Champigny. Lequel, après
lad. eslection faicte, a esté mandé et est comparu, et
a esté receu au serment en tel cas acoustumé.
'■' La construction de IVOstel neufn de la Ville destiné à remplacer l'antique «Maison aux Piliersi, commencée en juillet i533,
ne fut aciievée que sous Henri IV.
"' Voir ci-<lessus, p. 1 1 , art. XIV.
<'' C'est-à dire le a juillet précédent. Le procès-verbal de celte séance, publié ci-dessus, ne faisant pas mention de la délibération
dont il est question ici , doit être considéré comme incomplet. La page blanche que nous avons signalée à la note i de la page pré-
cédente était destinée sans doute à le compléter.
'•' Le prénom est en blanc au Registre.
16
REGISTRES DU BUREAU
[i5ùi]
XXII. — Délibération.
Voyage pour les xxxiuim cix livres xvii sols m deniers tournois
DEMANDEZ PAR LE Roï.
16 juillet i54i. (Fol. ai.)
Du xvi' jour de Juillet mil v' quarante et ung.
En assemblée ce jourd'uy l'aide en l'Ostel de la
Ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
aviser sur aucunes urgens affaires de lad. Ville; en
laquelle se sont trouvez :
Mons'' le Prévost des Marchans, de Montmirel ;
Le Comte, Parl'aict, Le Gras etCourtin, Eschevins;
Mess" Viole, Tronson, G. Lelieur, de Hacque-
\ille, de Thou, Prévost, T. de Bragelongne, Bou-
chart,Luillier, Courtin, T. de Montmirel et Morin,
Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a remonstré à lad. compaignée que, à la derreniere
assemblée faicte le 11" jour de juillet derrenier passé
pour le faict des xxxim" cix livres xvii solz m deniers
tournois, qui est la valleur d'une année du revenu
des dons et octroys et deniers commungs, special-
lement destinez pour les fortifEcations et réparations
de lad. Ville, fut advisé que mond. s' le Président
Luillier et mons'' de Villabry, Conseillers d'icelle
Ville, yroient faire les remonstrances au Roy conte-
nues en lad. deliberacion dud. jour, et que allors de
lad. assemblée, led. Luillier distpourses excuses l'em-
peschemenl et occupation qu'il avoit à la Chambre
du Conseil pour les affaires du Roy, et qu'il auroit
depuis requis aucuns de mesd. s" les Conseillers
presens, mesmes mons"" d'Alhis qui auroit pareille-
ment allégué ses excuses légitimes et raisonnables ;
par quoy voyant le temps se passer sans exécuter
lad. deliberacion, auroit esté mandé lad. compai-
gnée pour adviser qu'il estoit bon de faire. Après aussi
que M° Léonard Poart, notaire et secrétaire du Roy
et procureur dud. seigneur et d'icelle Ville, estant
oud. bureau et assemblée, a remonstré à lad. compai-
gnée, qu'il estoit détenu d'une griefve maladie de flux
de ventre qui le travaille principalement de nuyt, au
moyen de laquelle a prié lad. compaignée que leur
plaisir feust l'excuser d'y aller pour le présent, et
autres empeschemens qu'il a requis declairer plus
amplement; a esté conclud en lad. assemblée et
esleu pour y aller sire Guillaume Le Gras, et avec
luy le Procureur du Roy et de lad. Ville; lequel Le
Gras a aussi remonstré qu'il y a esté trois moys et
n'en faict que de revenir, comme bien scet lad. com-
paignée et qu'il luy seroit impossible pour le présent
d'y aller, suppliant lad. compaignée l'en voulloir
excuser de présent. Sur quoy a esté dit parles des-
susdictz que Mess" du Bureau y adviseront entre eulx
et feront dilligence d'y aller ou envoyer.
Et quant à certaines lettres que a escriptes à lad.
Ville et Conseillers d'icelle. Monseigneur le Chan-
celier pour raison de l'office de Conseiller de Ville
pour mons' Budé, 6lz de feu mons' de Marlv, a esté
conclud que on fera les excuses par ung mesme
moyen le plus doulcement et gratieusement qu'il
sera possible, ou luy en rescripre lettres.
XXIII. — Rapport du voyage susdict.
a3 août i54i. (Fol. 33) '''.
Assemblée.
Du lundi xxui' jour d'Aoust mil cinq cens qua-
rante et ung(2>.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la
Ville de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
oyr la responce des depputlez par led. Conseil tenu
en lad. Ville, le 11' jour de Juillet derrenier passé,
pour le faict de la somme de xxxnn' cix livres
xvn solz m deniers tournoys demandez par le Roy
à lad. Ville pour une année du revenu des dons et
octroys de lad. Ville ; en laquelle se sont trouvez :
Mess" de Montmirel, Prévost des Marchans;
Le Gras, Courtin, de Bragelongne et Perrot"',
Eschevins;
Viole, R. Lelieur, M. de Bragelongne, Courtin,
de Thou, Lecomte, Conseillers d'icelle Ville;
Après les remonstrances faictes par mond. s' le
''' Le dernier tiers du fol. 2 1 v° est demeuré en blanc.
''' Il y a erreur dans cette date, sur le nom du jour; on doit rétablir tmardi a3 aoùti, comme c'est indiqué expressément dans
l'article qui suit.
W L'élection des deux échevins, Thomas de Bragelongne et Nicolas Perrol, en remplacement d'Antoine Le Comte et de Jean Par-
fait, dont il n'est point fait mention dans le Registre, avait eu lieu le iG août.
[i54i]
Prévost de h légation desd. depputtez, des lettres,
remonstrances , estatz et instructions à euix baillées,
la requeste présentée par lesd. depputez et la res-
ponce faicte à icelle, a esté advisé par les dessusdictz
que le rapport se debvoit faire par lesd. depputtez,
pour servir de récit au reste de la compaignée de
Mess" les Conseillers qui ne sont comparuz, sans
autrement en délibérer, attendu que l'affaire est
d'importance. Et pour ceste cause, sire Guichard
Courtin, Eschevin de lad. Ville, l'ung des depputtez
avec M' Françoys de Vigny, procureur en la Chambre
DE LA VILLE DE PARIS.
17
des Comptes, a recité amplement le discours de leur
voyage et les dilligences par eulx faictes, contenues
en la requeste par eulx présentée au Conseil privé
du Roy, dont lecture a esté présentement faicte en
lad. assemblée; et considéré par icelle le petit
nombre de lad. compaignée, a esté advisé et délibéré
que autre assemblée se devoit faire plus ample, à
autre jour, pour lad. affaire, et faire mandemens
portans la neccessité, briefveté et scelerité de l'affaire ,
à xxix° jour d'Aoust mil v° xli.
XXIV. — Assemblée. — Responce cominuée.
39 août i54i. (Fol. 39 v°.)
Du XXIX' jour d'Aoust mil v'' xli.
En assemblée le jourd'uy faicte de Mess" les Con-
seillers, en rOstel de lad. Ville, pour adviser sur la
responce des depputtez par le Conseil de lad. Ville
à aller vers le Roy, pour le faict de la somme de
xxxiiii" cix livres xvii solz m deniers tournois deman-
dée par le Roy nostre sire à icelle Ville, pour une
année du revenu et valleur des deniers commungs
des dons et octroys d'icelle, spécialement destinez
pour les fortiffications et réparations de lad. Ville;
en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, de Montmirel;
Legras, Courtin, de Rragelongne et Perrot,
Eschevins;
Courtin, de Hacqueville, Rouchart, Lecomte,
Viole, Paiilarl et T. de Montmirel, Conseillers d'icelle
Ville ;
Après ce que mond. s' le Prévost a remonstré
que pour l'affaire qui est occurrent a esté ja faicte
assemblée de niesd. s" les Conseillers, le mardi
xxiii' jour de ce présent moys d'Aoust, à laquelle
assemblée ne se trouva nombre suffisant des Con-
seillers pour conclure qu'il est de faire sur lad.
responce, qui fut lors recitée aux assistans ; et que
encores il voit le nombre bien petit, et que à ceste
cause lesd. assistans eussent à adviser qu'il estoit
bon de faire.
Sur quoy tous les dessusdictz ont conclud que
autre assemblée se doibt faire à samedy prochain
et les mandemens libellez de se excuser sur les
deffaillans, et ce pendant deux des clercs du
greffe yront vers les deffaillans les prier de n'y
faire faulte, en leur remonstrant la m" convo-
cation.
XXV. ReSPOXCE du RETOt'R DES DEPPUTEZ A ALLER VERS LE RoY POUR LES DONS ET OCTROIS.
3 septembre 1 56 1. (Fol. 33.)
Du samedy 111' jour de Septembre mil cinq cens
quarante et ung.
En assemblée le jourd'uy faicte en l'Ostel de la Ville
de Paris de Mess" les Conseillers d'icelle, pour oyr
la responce des depputtez par le Conseil de lad.
Ville à aller vers le Roy, pour le faict du revenu
d'une année des deniers commungs, dons et oc-
troys d'icelle Ville demandez par le Roy à lad. Ville,
montans xxxiiii" eix livres xvii sols m deniers tournois
spécialement destinez pour les fortillicacions et répa-
rations de lad. Ville; en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans , de Montmirel ;
Mess" Legras, Courtin, de Rragelongne et Per-
ret, Eschevins;
Mess" Luillier, Viole, Tronson, Morin, Prévost,
Bouchard, Courtin, Lelievre, Rerthelemy, de Hac-
queville, Paillart, M. de Rragelongne, R. Leiieur,
Lecomte, T. de Montmirel, de Livres et Larcher,
Conseillers d'icelle Ville ;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
recité lad. responce faicte par led. Courtin, Esche-
vin, en la première assemblée'*'; et que de pré-
sent est la tierce foys que lad. assemblée et convo-
cation de mesd. s" les Conseillers a esté faicte pour
"' Le 93 août précédent (n* XXIII ci-dessus).
IMPRINEKII NITIONALI.
18
REGISTRES DU BUREAU
led. affaire, et neantinoings la conclusion différée
eu esgard au petit nombre qui s'en est trouvé par
cy devant; aussi que l'affaire dont est question re-
quiert célérité et briefve expedicion , veu le temps dé-
terminé par le Conseil privé du Roy, contenu en la
requestc de lad. Ville présentée aud. Conseil par
iceulx deppultez, dont lecture a esté f'aicle en lad.
présente assemblée avec la responce faictc sur icelle;
et oy encores le récit faict par icelluy Courtin du
discours de sa légation et voyage avec maistre Fran-
çoys de Vigny, procureur de la Chambre des Comptes ,
et la matière mise en deliberacion ; a esté conclud
et advisé que on doibt savoir et veoir par estât le
fons de tous les deniers de lad. Ville, et icelluy
veu et sceu, fournir jusques à une bonne somme
[i542]
de deniers, laquelle sera tenue preste à offrir au
Roy par celuy qui sera depputté à aller vers luy, luy
offrir lad. somme, en le suppliant très humblement
se contenter, et luy remonstrer les ruynes des bas-
timens d'icelle Ville, très neccessaires à faire,
comme l'Ostel d'icelle, les murailles, boulevert et
les fontaines; et s'il est possible parler à sa personne,
et ou il plaira aud. seigneur avoir toute lad. somme,
luy demander terme pour satisfaire au reste de lad.
offre. Et neantmoings ce pendant, de peur d'estre
saisie, sera pourveu par emprunt, interesl, rente ou
autrement, pour avoir lesd. deniers pour les fournir
aud. seigneur, s'il en est besoing et neccessité. Et ce
pendant, sera tousjours par le menu continué le
bastiment de lad. Ville '^'.
1542.
XXVI. — Pour que chaque quartenier fasse description des iiabitans
POUR entendre le secours que le Roy pourroit avoir en ses afaires.
6 juillet i54a. (Fol. ai t°. )
Du VI" jour de Juillet mil v' quarante et deux.
Cejourd'uy, en ensuivant le mandement faict de
la part de Monseigneur le revei'andissime Cardinal
de Bourbon''^', Mess" de Monlmirel, Prévost des
Marchans; Legras, Courtin, de Bragclongne et Per-
rot, Eschevins, sont comparuz à une heure de
relevée en la maison des Tournelles, rue Sainct
Anlhoine, en laquelle estoit logé led. s'' reveran-
dissime. Ausquelz il a remonstré que pour les affaires
urgens du Roy il estoit besoing que chascun Quar-
tenier feist description des habilans de son quartier,
tant riches, de moyen estât, que povres, pour en-
tendre le secours que le Roy pourra avoir en ses
affaires; et que en ce, il les prioil faire toute la dil-
ligence qu'il leur seroit possible. Auquel s' reve-
randissime mesd. s" les Prévost des Marchans et
Eschevins ont faict responce qu ilz estoient prestz en
tout ce qu'il seroit en leur puissance, obeyr au Roy, et
que demain ilz assembleroient les vingt quatre Con-
seillers de la Ville et qu'ilz feroient entendre aud.
s'' reverandissime leur avis, pour après y donner
promptement ordre pour le service du Roy en la
plus grant dilligence qui sera possible. El ce faict,
mesd, s" les Prévost des Marchans et Eschevins de
lad. Ville se sont retirez oud. Hostel de Ville, Du-
quel ilz ont incontinant faict faire les mandemens,
et iceulx envoyez aux vingt-quatre Conseillers de
lad. Ville en la forme qui ensuit :
tfMons'' le Président, plaise vous trouver demain
à rOslel de lad. Ville pour entendre ce que Mon-
seigneur le reverandissime Cardinal de Bourbon
nous a ce jourd'uy dit de par le Roy, pour ses urgens
affaires; et vous prions n'y voulloir faillir. Faict au
Bureau de lad. Ville, le vi" jour de juillet mil cinq
cens quarante deux, n
<■' A la suite de celte séance, le Registre porte un blanc d'une page et demie.
<'' Louis de Bourbon, dit le cardinal de Vendôme, évoque de Laon, arcbevcquo de Sens, administrateur de plusieurs évéchés et
abbayes, créé cardinal par Léon X à l'âge de a4 ans (i493-i556). Le cardinal agit ici en qualité de Lieutenant générai du Roi pour
Paris et l'Ile de France.
[i5A2]
DE LA VILLE DE PARIS.
19
XXVII. — [Relatio?* de l'emrevue du Prévôt des Marchands et des Échevins
AVEC LE CARDINAL DE BoLRBOS.]
7 juillet iSia. (Fol. a5.)
Du vendredi vu' jour de juillet mil v' quarante
deux.
En assemblée le joiird'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers dicelle, pour
entendre le récit que Monseigneur le Cardinal de
Bourbon a dit de par le Roy aux Prévost des Mar-
chans et Eschevins de la ville de Paris, pour ses
urgens affaires ; en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, de Monlmirel;
Legras, Courlin, de Bragelongne et Perrot, Es-
chevins ;
Mess" Luillier, Viole, Morin, Dudrac, Lelievre,
de Hacqueville, Perdrier, R. Lelieur, Courtin, M. de
Bragelongne, Lecomle, Paillart,T. deMontmirel, de
Livres, Prévost, Bouchart, Conseillers dicelle Ville;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
recité que le jour d'hier, suivant le mandement à luy
faict et aux Eschevins de lad. Ville, par mond. s' le
Cardinal de Bourbon, d'aller vers luy pour entendre
les grans et urgens affaires du Roy, se transpor-
tèrent à une heure de relevée en son logis, aux Tour-
nelles,rue SaiuclAnthoine, auquel lieu leurdeclaira
et remonstra iesd. affaires dud. seigneur, cy devant
escriptes du jour d'hier, suyvant lesquelles il avoit
faict faire les mandemens et convoqué la présente
assemblée. Et après leur avoir demandé leur avis,
a esté conclud que mesd. s" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de lad. Ville doibvent retourner
par devers mond. s"" le reverandissime Cardinal de
Bourbon pour captiver sa benevolence et le prier de
declairer ou il luy plaist que l'assemblée des Con-
seillers, Quarleniers et bourgeois se face, soit en
sond. logis ou ailleurs, et à quel jour, pour incon-
linant les mander et luy remonstrer la forme et
manière acoustumée en lad. Ville en telz affaires, et
savoir plus à plain son voulloir, s'il est possible.
XXVIIl. — [Nouvelle visite du Prévôt des Marchands et des Échevins
AU cardinal de Bourbon.]
7 juillet i5'ia.(Fol. a5 v°.)
Dud. jour de relevée.
Suyvant la deliberacion du Conseil assemblé ce
jourd'uyen l'Ostel de la Ville, Mess" de Montmirel,
Prévost des Marchans; Legras, de Bragelongne et
Perrot, Eschevins, se sont transportez par devers
Monseigneur le Reverandissime Cardinal de Bour-
bon, en son hostel des Tourneltes, rue Sainct An-
thoine; auquel led.s' Prévost des Marchans a faict les
remonstrances telles qu'ilz avoient esté délibérées par
le Conseil assemblé led. jour oud. Hostel de Ville. Et
ce faici , led. s"^ reverandissime Cardinal leur a dit
([u'ilz envoyassent mandemens aux Conseillers et
Quarleniers de lad. Ville, pour eulx Irouver demain
à trois heures de relevée précise, oud. hostel des
Tournelles; et qu'il leur dira ce qui leur veult faire
entendre de par le Roy. Et incontinant Iesd. s" Pre
vost des Marchans et Eschevins se sont retirez oud.
Hostel de Ville, et ont esté envoyez mandemens aus-
dictz Conseillers et Quarleniers.
XXIX. — [Communication faite par le cardinal de Bourbon
AUX Prévôt des Marchands, Echevins, Conseillers de Ville et Quarteniers,
DE LA PART DU Roi.]
8 juillet 1 54a. (Fol. 36.)
Du vin' jour de Juillet mil v'xL.11. I Monseigneur le reverandissime Cardinal de Bour-
En l'hostel des Tournelles, ouquel estoit logé | bon, acompaigné de Mess" les reverandissime
3.
20
REGISTRES DU BUREAU
Cardinal de Meudon '■', TEvesque de Soissons '^' et
seigneur de Vilieroy''', sont comparuz, suivant les
niandemens envoyez le jour d'hier:
Mess" de Montmirel , Prévost des Marclians ;
Legras, Courlin, de Bragelongne et Perrot, Es-
chevins;
Morin, Lieutenant criminel;
Viole, Bertheleniy, Courtin,T. de Montmirel, de
Hacqueville, de Thou, de Livres, Lecomte, Pail-
lart, Lareher, Prévost, de Bragelongne, tous Con-
seillers de lad. Ville;
Basannier, Godeiïroy, Maciol, Prévost, Hac, Ber-
ihelemy, Croquet, Danès, de Sainct Germain, Goliory,
Quinette et Parfaict, tous Quartenicrs de lad.
Ville ;
Ausquelz mond. s'' le reverandissime Cardinal a
faict entendre et declairé que l'intencion du Roy
estoit pour ses urgens affaires, qui s'offrent de pré-
sent, pour secourir ses arme'es divisées en trois
parts'*', que led. seigneur a esté contrainct mectre
sus pour la deffence de son Royaulme et ses sub-
getz, recouvrir des habitans de cestediete ville de
Paris la somme de deux cens mil escus par prest que
le Roy entant et veult eslre en brief remboursez,
dont ja led. s"^ reverandissime a devers luy l'acquict
scellé sur le quartier finissant le derrenier jour de
décembre prochain venant. Et à ceste fin, a led.
s' reverandissime commande' ausd. Quarteniers,
parlant à ceulx qui estoient presens, tant pour eulx
que pour leurs autres compaignons Quarteniers , ilz
eussent, chascun en son esgard et quartier, faire la
description et roolle entier, sans aucune obmission,
de tous les habitans de chascun quartier, tant de
la Ville que des faulxbourgs; et lesd. roolles mectre
es mains des Prévost des Marchans et Eschevins de
cested. Ville, pour après estrc par eulx apportées
aud. s' reverandissime, afin de promplement mectre
l'ordre que l'on pourra pour secourir le J{oy en ses
urgens affaires.
Et ce faict, les dessusdictz Prévost des Marchans
et Eschevins de cestediete Ville, Conseillers et Quar-
teniers, se sont retirez en une salle appart pour
adviser ensemble et faire responce à ce que leur a
dit led. s'' reverandissime, ainsi qu'il est cy dessus
recité. Et après avoir oy les oppinyons de chascun
en particulier, a esté conclud et advisé que chascun
Quartenier fera description au vray en son quartier
et apportera le roolle au vray, sans obmission , de tous
les chefz d'hoslel, laut de la ville que des faulx-
])ourgs, par devers Mess" les Prévost des Marchans
et Eschevins pour, ce faict, estre par exprès portez à
moud, s' le re\erandissime Cardinal de Bourbon;
et loutesfoys, que l'on devoit faire en l'Ostel de
Ville assemblée de notables bourgeois avecques lesd.
Prévost des Marchans et Eschevins, pour leur faire
entendre tout ce que dit est, afin qu'ilz en ayent
plus grant contentement.
Et ce faict, sont tous retournez par devers led.
s'' reverandissime Cardinal de Bourbon, Lieutenant
gênerai pour le Roy en ceste dicte ville de Paris, et
ses conssors dessusdictz; auquel led. Prévost des
Marchans a declairé ce qui avoit esté avisé par la
compaignée, ainsi que dessus est declairé. Lequel
s'' reverandissime leur a dit qu'il entendoit assez
la bonne volunté qu'ilz avoient de faire service au
Roy en ses urgens affaires, et a commandé bien
expressément aux Quarteniers qu'ilz eussent, chas-
cun en son quartier, tant en la ville que es faulx-
bours, faire la description et roolle au vray sans
obmission, ainsi que dit est; et que dedans quatre
jours les anciens Quarteniers les apportent devers
lesd. Prévost des Marchans et Eschevins, par ce
qu'ilz en doibvent avoir meilleure congnoissance
que les nouveaulx; et les autres Quarteniers nou-
veaulx dedans huit jours, sans y faire faulte, parce
que les affaires du Roy ne pevent porter plus long
dellay. Ce que lesd. Quarteniers ont promis faire en
la plus grande dilligence qu'il leur sera possible. Et
'■''' Antoine Sanguin, dit lo cnrdinal de Meudon, second fils d'Antoine Sanguin, seigneur du même lieu, oncle de la ducliessc
d'Étaïupes, fut successivement abbé de Fleury-sur-Loire , maitre de la cbapeile du Roi, cvèque d'Orléans, arcbevêque de Toulouse;
cardinal en iSSg, il fut sacré à Notre-Dame de Paris par le cardinal Farnèse, légat du Saint-Siège, alors de séjour de Paris.
(Conf. art. JX, la note /i , page 6 ci dessus.) Sanguin fut le premier grand-aumonier de France. Pendant la guerre avec l'empereur
Charles-Quint, il remplit les fonctions de gouverneur de Paris; il lui, avec le président de Selve et le cardinal de Tournon (voy.
ci-dessus, page lo, note 5), l'un des députés chargés de négocier la délivrance du Roi prisonnier à Madrid et resta en otage aux
mains de l'Empereur jusqu'à la complète exécution du traité. Il mourut en laSg.
W Mathieu de Longuejoue. Fils de Jean de Longnejoue, seigneur d'Iverny, Conseiller au Parlement, et de Geneviève Baillet; il fut
lui-même conseiller au Chàtelet de Paris, conseiller au Parlement (i5i5), puis maître des Requêtes de l'Hôtel. Devenu veuf de
Madeleine Chambellan, il fut élu évèque de Soissons le 6 février i53à, et occupa ce siège jusqu'à sa mort (6 septembre i557).
"' Nicolas de Neufville de Villeroy, le même dont il est question à la note i de l'art. II.
'*' Il s'agit de la triple campagne de j5i2 en Italie, en Roussillon et en Luxembourg.
[i542]
a dit Jed. reverandissime qu'il ne couseiHoit de
faire assemble'e de Ville parce qu'il ne scet si le Roy
en seroit contant, pour ce que l'on ne demande
aucuns deniers au corps de la Ville quant à pré-
sent. Et ce faict, a promis led. s' reverandissime faire
bailler ausd. Prévost des Marchans et Eschevins la
coppie du povoir qu'il a du Roy pour l'affaire qui
DE LA VILLE DE PARIS.
21
se offre; aussi de l'acquicl qu'il a tout scellé, pour
le remboursement prompt de ceulx qui feront prest
au Roy. Et ce faict, sont depparlis lesd. Prévost
des Marchans et Eschevins, Conseillers et Quarte-
niers. Et ont esté incontinanl envoyez mandemens de
par lad. Ville ausd. Quarteniers pour faire lad.
description.
XXX. — Assemblée pour le faict de l'office du Receveur de ladicte Ville.
6 août i54a. (Foi. 37 y°.)
Du dimenche vi"" jour d'Aoust mil v'' quarante
deux.
En assemblée, le jourd'uy faicte , en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour adviser sur l'edict du Roy faict sur la création
par luy faicte des offices de Receveurs des deniers
commungs, octrois et propres des villes de ce
Royaulme ''' : en laquelle se sont trouvez :
Mess" de Montmirel , Prévost des Marchans ;
Legras, Courtin, de Bragelongne, Perrot, Esche-
vins;
Viole, Tronson, R. Lelieur, Lelievre, Larcher,
Luillicr, G. Lelieur, M. de Bragelongne, Courtin,
de Livres, Lecomte, Paillart et Boucharl, tous
Conseillers d'icelle Ville;
Après la lecture de la coppie desd. lettres patentes
de création faicte, a esté demandé par mond. s' le
Prévost des Marchans aux assistans leur avis. Les-
quelz ont tous conclud et advisé que la Ville doibt
aller ou envoyer vers la personne du Roy, luy faire
remonslrance des previlleges de toute ancienneté
donnez et octroyez par les Roys de France , et par
led. seigneur confermez à lad. Ville, de pourvoir des
offices de lad. Ville, mesmes du Receveur d'icelle,
au grant prouffit du Roy et du bien publiq de lad.
Ville, actendu que les bonnes coustumes, décora-
tions, forlifficalions et réparations de lad. Ville en
sont myeulx observez et entretenus; et porter bons
mémoires, chartres, previleges et estalz qui pevent
servir à conserver les droitz et previlleges de lad.
Ville ; et neantmoings , ce pendant qu'on fera lap-
prest pour aller vers luy, aller prier Mess" les reve-
randissimes Cardinaulx de Bourbon et de Meudon
d'en rescripre au Roy et leur donner l'affaire de lad.
Ville à entendre ; emsemble, aller vers Mons' le Pré-
sident de Montelon'^' le prier d'avoir les affaires de
lad. Ville en recommandation et luy donner aussi le
cas à entendre, actendu qu'il est mandé pour aller
à la court vers led. seigneur. Et pour aller vers led.
seigneur en court , a esté conclud que l'ung de
Mess" du Bureau de lad. Ville avec l'ung desd.
Conseillers yront faire lesd. remonstrances.
XXXI. — De Hacqueville, lieutenant de la Prevosté des Marchans.
i3 novembre i54a. (Fol. 28 v°) '*.
Du lundy xiii'jour de Novembre mil \' xlii.
Aujourd'uy est comparu au Bureau de la Ville de
Paris M" Mederic Pouliet, advocat en Parlement, ou
nom et comme procureur fondé de lettres de pro-
curation passée par devant de Sainction et Go-
guyer, le mercredi viii* jour de Novembre v" xlii
derrenier passé, de noble homme et sage maistre
Nicole de Hacqueville, advocat en Parlement et
lieutenant de la Prevosté des Marchans et Eschevi-
nage de la Ville de Paris, lequel, en vertu de lad.
procuration, a declairé qu'il resignoit sond. estât de
lieutenant des Prévost des Marchans et Eschevins
(•) Cet édil, portant la date de juillet i54a, avait été enregistré à la Chambre des Comptes et figurait sur l'ancien Mémorial coté
a K , fol. 1 4 1 . On le chercherait en vain sur les registres reconstitués après l'incendie de 1 787 ; il ne se trouve pas davantage dans les
recueils il'ordonnancps imprimées.
■') François de Monlliolon, Président à mortier au Parlemonl île Paris, depuis l'année i534 , après avoir rempli pendant deux ans
l'office d'avocat général en cette cour; il devint garde des sceaux l'année suivante ut mourut (juclques mois plus lard à Villers-Cotte-
rèls, le 13 juin i543.
■'' Les deux tiers du recto de ce feuillet sont en blanc au Registre.
22
de lad. Ville es mains d'iceuk, pour et ou nom et
proufGt de M' Nicole de Hacqueville, aussi advocat
en lad. court, son filz. Et après ce que avons esté
cerlifOez de la suffisance dud. de Hacqueville, l'a-
vons receu au serment acouslumé , pour en joyr aux
gaiges, droictz, proufGtz, revenuz et esmolumens
acoustumez.
REGISTRES DU RUREAU [iSia]
HuiCT ABPENS DE BOIS DONNEZ PAR LE RoY A LA ViLLE.
Et a pareillement apporté au Rureau de lad. Ville
les lettres patentes faisans mencion de huit arpens
de boys de hauile futaye que le Roy a donné à
lad. Ville es boys de la Traconne pour le bastiment
de lad. Ville.
XXXII. ESLECTION d'uNG CONSEILLER.
17 novembre i542. (Foi. 2g.)
Du xvu'jour de Novembre mil v' xlii.
En l'assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle, pour procédera
l'eslection d'ung Conseiller de lad. Ville, ou lieu de
l'eu M° Nicole de Hacqueville, s' d'Atichi'^*; à la-
quelle assemblée sont comparuz :
Mess"^" M" André Guillard, s' du Mortier, Prévost
des Marchans;
De Rragelongne, Perrot, Picol et Godeffroy'-',
Eschevins;
Luillier, président des comptes ;
Tronson, de Montmirel et Dudrac, Conseillers
en la court de Parlement ;
Morin, Lieutenant criminel;
Lelievre, Berthelemy, M. de Rragelongne, Cour-
tin, Lecomte, Paillart, de Livres, Prévost, de Thou
et Perdrier, tous Conseillers de lad. Ville ;
Et avant que de oppiner en lad. assemblée, est
comparu. . .''' Dampont, lequel a présenté la pro-
curation dont la teneur ensuit :
ff Noble homme et sage maislre Nicole de Hacque-
ville, advocat en Parlement et Conseiller de la ville
de Paris, faict et constitue son procureur, honno-
rable homme M' Françoys d'Auvergne, aussi advo-
cat en Parlement, pour resigner es mains de Mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville de
Paris, led. office de Conseiller en lad. Ville, pour
et ou nom et prouffit de M" Nicole de Hacqueville,
son filz, aussi advocat en Parlement, et non d'autre.
Et généralement, etc., promectant, etc., obligeant,
etc. Faict et passé, l'an mil cinq cens quarante et
deux, le mercredi vni° jour de Novembre. Signé:
Bergeron et Seguier. «
Ce faict, led. Dampont a faict plusieurs remons-
Irances des services que led. de Hacqueville, à pré-
sent deifunct, avoit faictz à lad. Ville ; et que lad.
résignation esloit facciable du père au filz , et qu'il
pleust à la compaignée admectre lad. résignation.
Auquel Dampont a eslé ordonné soy retirer et que
l'on y adviseroit. Led. M' Christofle de Thou a re-
monslré que mesd. s" Prévost des Marchans et Es-
chevins avoient admys '*' la résignation faicte par
led. delfunt audit M° Nicole de Hacqueville, son filz,
de l'office de lieutenant de la Prevosté des Marchans
et Eschevinage de lad. Ville, et que led. office estoit
reuny à luy qui est lieutenant de lad. Prevosté et
Eschevinage, par le trespas dud. de Hacqueville; et
que d'ancienneté il n'est acoustumé d'avoir en lad.
Ville que ung lieutenant, et que la séparation qui
avoit esté faicte dud. estât en deux offices de lieute-
nant avoit esté du temps que Mons'' le Président de
Thou, son père, et feu M' Nicole Charmolue, en
son vivant Lieutenant cyvil de la Prevosté de Paris,
estoient advocatz en la court de Parlement, com-
paignons et grands amys, par condition que, adve-
''' Atticliy, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Compiègne (Oise). La famille de Hacqueville a produit plusieurs magistrats
et administrateurs distingués aux xv' et xvi" siècles, entre autres un premier président du Parlement de Paris. Nicole ou Nicolas,
dont il est ici question et dont la mort était toute récente, avait épousé Marie Charmolue. Nicole, qui le remplace en qualité de Con-
seiller de la Ville, était son second fils ; il obtint une charge de Conseiller au Parlement de Paris, au mois de juillet i544, et laissa
plusieurs enfants de sa femme, Marie Couitin, dame de Pompono. (La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, 'm-!\°, t. Vil,
p. 607; F. Blanchard, Catalogue des Conseillers du Parlement de Paris, in-fol. p. 66).
''' Denis Picot, auditeur des comptes, et Henri Godefroy, quartenier, les deux nouveaux échevins, avaient été élus en remplace-
ment de Guillaume Legras et de Guichard Courtin.
<^' Le prénom est resté en blanc dans le Registre.
'" Le manuscrit porte fautivement atmys.
[i5i3]
nans le decez diid. Charmolue, seroient remys
lesd. offices en ung et reconsolidez ('' aud. principal
estât, qui cstoitceiuy dont avoit este' pourveuled.de
Thou. Ce neaiitmoings, led. M' Christofle de Thou a
declairé ne voulloir empescher la provision faicte
par Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
dud. office de lieutenant. Et après les matières mises
en délibération, par i'oppinyon des assislans a esté
conclud que led. M" Nicole de Hacqueville a grande
cause soy contenter de l'admission à luy faicte
dud. office de lieutenant, actendu mesmement le
DE LA VILLE DE PARIS. 23
jeune aage dud. de Hacqueville, et qu'il avoit esté
grandement gratiffié par Mess" les Prévost et Esche-
vins.
MoNS' Baillet, Conseiller de Ville.
Ce faict, maistre René Baillet, Conseiller du Roy
en sa court de Parlement (■'', a esté esleu, par toute
lad. compaignée. Conseiller de lad. Ville, au lieu
dud. deffunct M' Nicole de Hacqueville. Lequel a
esté mandé et en la présence desd. assistans, a
faict le serment en tel cas acoustumé.
XXXIII. — Assemblée pour le faict des notaires et tabelions.
j3 décembre i54a. (Fol. 3o t")
(3).
Du mercredi xiii' jour de Décembre mil v° xlii.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur les remonstrances faicles au Bureau de
lad. Ville par les notaires d'icelle , touchant la créa-
tion des tabellions'"' en ceste dicte ville; en laquelle
se sont trouvez :
Mons' M' André Gaillard, s' du Mortier, Prévost
des Marchans;
Mess" de Bragelongne, Perrot, Picot et Godef-
froy, Eschevins de lad. Ville;
Mess" M' René Baillet, de Livres, T. de Montmirel,
Paillart, Prévost, de Thou, M. de Bragelongne et R.
Lelieur, Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que lecture de la requesle et articles pré-
sentées par lesd. notaires a esté faicte en lad. assem-
blée et que M" Jacques Aubry, advocal en la court
de Parlement, a esté oy pour lesd. notaires, lequel
a renionstré l'interest de lad. Ville et desd. notaires,
et la matière mise en délibération ; après avoir con-
sidéré l'interest et dommage qu'il pourrait advenir
dud. edict du Roy faict sur lesd. tabelionnages à la
communaulté et membres de lad. Ville , à plain de-
cluirées par led. Aubry et esd. articles, a esté con-
clud et advisé que lesd. noiaires esliront homme
sçavant et bien instruict, de leur part, pour aller
avec celuy qui va de par la court de Parlement vers
le Roy et son Conseil, pour faire lesd. remonstrances,
et de la part de lad. Ville, sera instruict led. esleu
par lesd. notaires de l'interest d'icelle pour le re-
monstrer aud. Conseil. Et aydera icelle Ville de la
moictié des fraiz du voyage de celuy qui ainsi sera
esleu. Laquelle conclusion leur a esté prononcée par
mond. s' le Prévost des Marchans, dont ilz ont re-
mercié lad. Ville.
1543.
XXXIV. — Responces touchans les tabellionnages.
33 janvier i5&3. (Fol. 3i.)
Du mardi xxiii' jour de Janvier mil y' xliii.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
oyr la response de M' Jacques Aubry, advocat en la
"' Au matmscrit recntmlidez.
"' Fils de Thiliaull Baillet, Président au Parlement, et de Jeanne d'Aunoy, il était depuis le 3 juin précédent gendre du Prévôt
des Marchands en exercice, par son mariage avec Isabcaii Guillart. Maitre des Requêtes le 4 septembre i55o, premier Président au
Parlement de Bretagne, puis, le g juin iSS/l, second Président au Parlement de Paris, il mourut en 1579 et fut inhumé à Saint-
Merry. (Blanchard, le» Prétidenlt mt iiiortier, in-fol. 16/17, P- '«Set 9i5.)
"' Le recto du fol. .'io est en lilanc au Registre, sauf quatre lignes du précédent article.
'•' L'édit portant confirmation de l'institution des taliellions, donné à Angouléme, au mois de novembre 1 54 a, ne fut enregisiré au
Pariement de Paris que le 3i juillet i543, sur l'ordre exprès du Roi, réitéré à plusieurs reprises. (Isaml)ert,flecMei7 de> ancienne! lois
françaitet, t. XII, p. 790.)
24
REGISTRES DU BUREAU
[i543]
court de Parlement, lequel avoit esté par cy devant
deppulté pour aller, de la part de lad. Ville et des
cent notaires d'icelle, en court, vers le Roy nostre
sire et nosseigneurs de son Conseil, luy faire re-
monstrances du grant interest et dommage dud.
seigneur et de lad. Ville, pour la nouvelle création
des tabellions en lad. Ville et autres de ce Royaulme,
suivant les mémoires à luy baillez, ad ce qu'il
pleust aud. seigneur declairer qu'il n'entend lad.
ville de Paris esire comprinse en l'cdict nouveau
desd. tabellions. En laquelle assemble'e se sont trou-
vez :
Mons' du Mortier, Maistre des Requestes de l'Os-
tel du Roy, Prévost des Marchans;
Mess" de Bragelongne, Perrot, Picot et Godef-
froy, Esclievins;
Mess" Luillier, président des Comptes ;
De Livres, de Thou, Prévost, Paillart et Baillet,
Conseillers d'icelle Ville ;
Et après ce que led. Aubry a recité le discours de
sond. voyage et les dilligences qu'il a faictes, suivant
sa légation, a présenté une lettres missives de Mon-
seigneur le Président de Montelon , adressans à lad.
Ville, dont la teneur ensuit :
A Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris.
Mess", j'ay receu voz lettres par Mons' Aubry,
présent porteur, et veu les remonstrances que par
luy avez envoyées sur la publication de l'edict des
tabelionnages, qui ont esté veues au Conseil et re-
mises au Roy, qui a ordonné que l'affaire seroit re-
mise à Fontainebleaue , où il en ordonnera, ainsi
qu'il verra estre à faire. Vous pourrez, si voyez que
bon soit, faire voz remonstrances aud. lieu. Sur ce,
me recommandant à voz bonnes grâces , je prie Dieu
vous donner en santé longue vie.
De Melle, le viii° de Janvier.
Vosire frère et bon amy,
François de Montelon.
Après laquelle lecture des lettres cy-dessus, led.
Aubry a encores adverty la compaignée de plusieurs
moyens pour parachever led. affaire. Sur quoy a esté
conclud et advisé que, quant led. seigneur sera de
retour, sera poursuivy le reste dud. affaire envere
led. seigneur ou son conseil, ainsi qu'on verra estre
affaire pour le myeulx'').
XXXV. — De Bragelogne, lieutenant de la Prevosté des Marchans.
a6 avril i543. (Foi. 35.)
Du xxvi' jour d'Avril mil v" xliii. ,
Aujourd'uy, au Bureau de la Ville de Paris, où
esloient Mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins de lad. Ville, est comparu M" Denis Picot, au-
dicteur du Roy en sa Chambre des Comptes et
Eschevin d'icelle Ville , ou nom et comme procureur
fondé de lettres de procuration de noble homme et
sage M' Nicole de Hacquevilie, seigneur d'Atichi,
advocat en la court de Parlement, Lieutenant des
Prévost des Marchans et Eschevins de la ville de
Paris, lequel, en vertu de lad. procuration, dactée
du mardi xxiui" jour d'Avril milv' xliii, signée Ma-
lien et Monligné, a declairé qu'il resignoit et mec-
toit en noz mains led. office de Lieutenant de la Pre-
vosté des Marchans et Eschevinage de lad. Ville, au
prouflit de noble homme et sage M" Thomas de
Bragelongne , Conseiller du Roy en la Conservatioa
des previlleiges royaulx de l'Université de Paris, et
non d'autre. Ce faict, est comparu led. de Brage-
longne, lequel a acepté led. office. Pour ces causes,
a esté receu au serment en tel cas acoustumé.
XXXVI. — Enterrement de mons' l'admiral Chabot aux Celestins de Paris.
7 juin i543. (Fol. 35.)
Du vu" jour de Juing mil v'' xliii.
Ensuict l'ordre tenu à l'enterrement et convoy de
feu Messire Pliilippes Chabot, admirai de France,
lequel est deceddé en son hostel à Paris, rue des
Juifz, et enterré led. jour en l'église et monastère
des Celestins ;
Et premièrement
Partirent de sad. maison, les Cordeliers, les Ja-
''' Les trois quarts du fol. 3i v" et les folios 3a-34 sont restés en blanc au Registre.
DE LA VILLE DE PARIS.
25
[i543]
copins, les Augustins et les Carmes, avec leurs
croix, à chascune desquelles y avoit deux torches
aux arinoiryes dud. seigneur.
Après marchoient les Billettes, les Blancs Man-
teaulx et le Sainct Esperit avec leur croix ; à chascune
desd. croix deux torches aux annoiryes dud. sei-
gneur.
Après marchoient les prebstres des parroisses et
chanonneryes de cested. ville, estans en grant
nombre, et y avoit xxxiii croix; à l'entour de chas-
cune dicelles y avoit deux torches aux armoiryes
dud. seigneur.
Après marchoient cent povres, tous vestus de
robbes et chapperons de deul , porlans chascun une
torche ardante garnyes des armoiryes dud. seigneur.
Après marchoient les religieulx Madame Saincle
Geneviefve.
Après marchoient >ingt deux eryeurs de la ville
de Paris, vestuz de deul et garnys d'escussons devant
et derrière, aux armoiryes dud. seigneur, et son-
noyent par les rues de leurs sonnettes.
Après marchoit ung gentilhomme de la maison
dud. seigneur, veslu de deul, tenant ung baston en
sa main, lequel menoit et conduisoit cent neuf ser-
viteurs, officiers et entremecteurs dud. seigneur,
tous portans le deul.
Après marchoient les gentilzhommes, maistres
d'hostelz de sa maison et plusieurs cappitaines sans
deul , mais vestuz de bons et riches habitz.
Après marchoient les doyen et chanoines de Sainct
Germain de l'Auxcrrois, la Saincle Chapelle; puys
Fegiise de Paris , du costë dextre , et du cosié senestre ,
marchoient les quatre Facultez de l'Universilé de
Paris avec le Recteur et ses bedeaulx.
Torches de la Ville.
Après marchoient douze archers et hacquebutiers
de lad. Ville, vestuz de leurs hocquetons de livrée,
portant chascun une torche ardante, armoyé des
armes de lad. Ville.
Après marchoit ung gentilhomme vestu de deul ,
portant la coste d'armes armoyée des armes dud. sei-
gneur, estant de salin cramoisy dorée.
'■' Philippe I.cbel, de Lusarche, abbé de Sainte-Geneviève (i 534-1 558), et Charles Boucher d'Orsay, abbé de Saint-Magloire
(i 536-1 55g) et en mime lemps évêqiie inparlibmde Mégarc.
"' Jean, cardinal du Bellay, fut évéque de Paris du 90 septembre i539 au i5 mars i55o.
''' Ce blanc est au manuscrit.
'*> Sans doute Louis de Clèves, second fils d'Engilbcrt, comte de Nevers, et de Catherine de Bourbon, qui, d'après le P. Anselme,
prit le titre de comte d'Auxeire et mourut l'an i545.
'*' Blanc au Registre.
'*' Claude de Longwy, cardinal de Givry, évéque-ducde Langres (i53o-9 août i56i).
m. li
Après marchoient deux gentilzhommes, portans
deux estandars de coulleurde blanc, noiret jaulne,
et avoit pourtraict à chascun l'image sainct Chris-
tofle.
Après marchoit ung autre gentilhomme portant
l'escu.
Après ung autre portant l'espée.
Après ung autre portant le heaulme ou armet.
Après ung autre portant le guidon.
Après marchoient trois des heraulx d'armes du
Roy, vestuz de leurs costes d'armes sur habillemens
de deul.
Après marchoient les abbés de Saincte Gene-
viefve et de Sainct Magloire''', puys Mons'' le Car-
dinal du Bellay, evesque de Paris'^', qui donnoit la
benediclion au peuple.
Après marchoient Mess" (^', porlans le
deul, et lesquelz portoient le corps dud. seigneur,
lequel estoit couvert d'ung grant poille de drap d'or,
sur lequel avoit ung bel oreiller de broderye, où
estoit mise et posée la couronne de conte dud. sei-
gneur; et y avoit six torches ardantes, armoyées
comme dessus, à l'entour dud. corps.
Après marchoit Loys Mons" de Nevers '*', menant
le premier deul.
Après Mons'" '^'
Après marchoit Mons' le Cardinal de Gyvry t*^', seul ,
vestu d'une robbe de camelot violet à longue queue
traynant, et y avoit ung homme derrière qui luy por-
toit sa queue.
Après marchoient les huissiers de la court du
costé destre et les sergens de la Ville, de l'autre
costédu ruisseau, vestuz de leurs robes de livrée
et navires.
Après marchoit la court de Parlement dud. costé
dextre, la Ville, de l'autre costé senestre, avec la
Chambre des Comptes qui estoit vers le ruisseau.
Après, et deriere lad. court, marchoient Mess"
de Chastellel.
En laquelle ordre, allèrent porter led. corps en
l'église et monastère des Gelestins , laquelle estoit ten-
due de velours noir, armoyé des armes dud. seigneur
et broderye. El y avoit ung sercueil de boys tout cou-
IMPniUEKIi: HAIIONALC.
26
REGISTRES DU RUREAU
vert de si grande quantité de cierges ardans avec
ceulx qui estoient à renlour de lad. église, qu'il
sembloit que tout feust en i'eu. Puis, feust ceJebre'e
la belle grande messe de Requien, chantée musical-
iement par multitude de chantres; et fut dicte lad.
messe par Mons'' Cenalis''', evesque d'A\ranches;
labbé de Saiucte Geneviefve faisoit le diacre et l'abbé
[i543]
de Sainct Magloire le soubz diacre; puis, fut faict
une belle prédication par ung docteur en théologie,
nommé Deaurati'^', jacopin, à la iouenge dud. sei-
gneur, lequel print pour son thesme les deux versetz
du prophète David i ftin pace in idipsum dormiam
et requiescam , qmniam tu , Domine , singulariler in spe
constituisli me, y>lesi[ueh il exposa bien au propos'^'.
XXXVII. — Larcheh, Conseiller de Ville.
16 août )543. (Fol. 87.)
Du XVI"" jour d'Aoust mil v° xliii , du matin.
Aujourd'uy à l'assemblée faicte, en l'Ostel de
ceste 'Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour procéder à l'eslection de deux Eschevins nou-
veaulx, ou lieu de ceulx qui ont faict leur temps'"',
sire Gervais Larcher, l'ung desd. Conseillers, a re-
monstré son ancien aage, et que, pendant qu'il a
excercé led. estât, il s'est employé à son povoir pour
le service de lad. Ville; auquel il ne povoit plus
bonnement vacquer, et qu'il remectoit led. estât es
mains de Mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins , au proffit de Guillaume Larcher, son filz. Ce
faict, a supplié la compaignée voulloir admectre
lad. résignation. Et la matière mise en délibération,
a esté concludque lad. résignation seroit admise, et
après lad. eslection faicte, que led. Guillaume Lar-
cher seroit receu au serment dud. office; lequel ser-
ment il auroit faict au Buieau de lad. Ville, led. jour,
environ trois heures de relevée.
XXXVIII. — Eslection d'ung receveur des povhes.
20 seplembrc i543. (Fol. 87 y°.)
Du xx° jour de Septembre mil v' xliii.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess"les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur certain arrest de la court de Parlement
donné, à la requeste de Robert de Reauvais, sur le
faict de la recepte des deniers, aumosnez et laissez
aux povres de lad. Ville '^'; en laquelle se sont trou-
vez :
Mons"^ du Mortier, Prévost des Marchans ;
Mess" Picot, Godeffroy, Seguier et Choppin,
Eschevins ;
Mess" Tronson, Courtin, Raiilet, de Rrage-
longne, Larcher et autres Conseillers de lad. Ville;
En laquelle assemblée Mons' Tronson a remons-
tré, presens les dessusdictz, à Mons' maistce Jehan
Courtin, Conseiller du Roy el auditeur en sa Chambre
des Comptes, et Conseiller de lad. Ville, qu'il avoit
esté, le jour d'uy malin, prié et requis à la cour! de
Parlement de prandre la charge de la recepte desd.
povres, et que suivant icelle, lad. compaignée le
prioit de accepter lad. charge, en charité, pour ung
an seullement. Lequel Courtin, après avoir esté prié
"' Robert Cénalis, évéque d'Avranches (1589-27 août i56o).
'*' Aliàs Auratu», de son vrai nom Pierre Doré, dominicain, célèbre controversiste , né à Orléans vers laoo, mort à Paris le
19 mai 1559.
'') Cette relation des obsèques de l'amiral Chabot est imprimée dans YHist. de la ville de Paris, de dom Félibicn, in-fol., l. V
(Preuves, III), p. 357, 358.
'*' Il n'est point autrement question dans notre Registre de l'élection des deux nouveaux échevins, Pierre Séguier, Lieutenant cri-
minel, et Jean Chopin, marchand, en remplacement de Thomas de Bragelongne et de Nicolas Perrot. Les membres du Parlement,
qui étaient en même temps conseillers de ville, avaient été convoqués pour cette élection, le iC août au matin. {Arch. nat, X" i55i,
fol. 35o.)
f*' Le Parlement, sérieusement préoccupé de la question des pauvres de Paris, avait nommé, le 28 août précédent, une commis-
sion de douze membres, choisis parmi les conseillers de la cour, chargés de rechercher avec le Premier Président s les moyens plus
expediens pour rentretcnemcnt et nourriture desdicts povrosi. (Arch. nat., reg. du Conseil du Pari., X " 1 55i. fol. 356.) Les commis-
saires élaborèrent un long règlement eu 87 articles, <[ui l'ut promulgué en Parlement, le 12 novembre i543. Le texte en a été publié
par Fontanon, t. I, p. gi 1, el par dom Félibien, Hist.de la ville de Paris, in-fol. (Preuves), 1. 1, p. 622.
[i5ù3]
et requis par lad. compaigne'e de soy délibérer à
faire ce bien aux povres, pour l'honneur de Dieu, a
dit que ou lad. courl de Parlement et lad. Ville luy
vouldront commander faire lad. recepte, il est prest
et délibéré d'en prendre la charge, pour ung an,
commençant au premier jour d'octobre prochain ve-
nant, pourveu qu'on luy baille ung contrerolleur
DE LA VILLE DE PARIS.
27
homme de bien. Ce faict, a esté prié Mons' maistre
Denis Picot, s''d'Amboille, Eschevin de lad. Ville, de
faire led. contrerolle pour ung an. Ce qu'il a accordé
faire avec led. Courtin , pour l'honneur de Dieu et
en faveur de lad. Ville, le tout sans aucun sallaire;
de laquelle offre lad. compaignée les ont remerciez
et les ont supplié en faire leur devoir.
XXXIX. — Touchant plusieurs edictz du Roy.
i5 octobre 1 543. (Foi. .38.)
Du lundy xv' jour d'Octobre mil v" quarante et
trois.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour adviser sur certaines provisions envoyées par le
Roy à lad. Ville, l'une faisant mencion de la manière
de Tesleclion des Prévost des Marchans etEschevins
de la ville de Paris ; l'autre de la justice de lad.
Ville, par laquelle il est permis à icelle Ville exécuter
les sentences nonobstant l'appel jusques à la somme
de XXV livres tournois et au dessoubz; l'autre tou-
chant les previlleiges et franchises des Prévost des
Marchans et Eschevins et les olBciers perpetuelz du
corps d'icelle Ville'''; et l'autre touchant Robert de
Beauvais, nagueres receveur des povres de lad. Ville,
et prohibicion à la court de Parlement de n'ordon-
ner des deniers de lad. Ville; en laquelle se sont
trouvez :
Mons'' le Prévost des Marchans, Guillart;
Mess" Picot, Godeffroy, Seguier et Choppin, Es-
chevins ;
Mess" Tronson , de Montmirel, Viole, Morin,
Baillet, de Livres, M. de Bragelongne, Lecomle,
T. de Bragelongne, Paillart, Perdrier, Dudrac et
Larcher, tous Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
declairé à lad. compaignée que, voyant les services
et secours que icelle Ville a fait par cy devant au Roy,
au moyen desquelz on pourroit facillement obtenir
dud. seigneur provisions à l'utilité et augmentacion
d'icelle, au moyen de quoy, auroit esté advisé ou
Bureau de lad. Ville envoyer M' Pierre Perdrier,
greffier dicelle, avec mémoires pour les obtenir;
lequel Perdrier auroit dit que il avoit faict son de-
voir d'acomplir l'ordonnance de Mess" du Bureau,
et que neantmoiugs n'auroitpeu obtenir entièrement
tout ce qu'il avoit poursuivi ,juxte l'intencion de mesd.
s" du Bureau; ains auroit obtenu les provisions sus-
dictes, dont lecture a esté présentement faicte en lad.
assemblée. Et après icelles oyes, et certaine re-
quesle présentée par les Quarteniers d'icelle Ville,
par laquelle ilz requièrent les lettres sur le faict de
lad. eslection leur estre communiquées, a esté con-
clud et advisé par tous les dessusdictz que lesd.
lettres, faisant mencion de Robert de Beauvais, na-
gueres Receveur des povres, et portans lesd. prohi-
bicions, seront mises au trésor de lad. Ville, pour
servir à icelle , quant besoing sera. Et quant aux lettres
touchant la justice et d'exécuter nonobstant l'appel
jusques à xxv livres tournois et au dessoubz , sera veu
le procès que aucuns ont dit pour la mesme cause
estre entre les mains de Mons' Le Roux'^', Conseiller
en lad. court, pour icelluy veu, estre poursuyvi, si plus
ample se treuve et à l'avantage de lad. Ville que lad.
provision faisant mencion desd. xxv livres tournois;
ou moindre soit ou moingsadvantageuxpourlad. Ville,
sera poursuyvi l'entérinement de lad. présente provi-
sion desd. xxv livres tournois. Et quanlausd. lettres fai-
sautmencion de lad. eslection et des Quarteniers, lesd.
lettres deraoureront comme non obtenues, et se fera
l'eslection en la manière acoustumée. Et neant-
moiugs ont esté mandez sire Jehan Basannier, Gui-
chard Courtin, Jehan de Sainct Germain et M' Pierre
Gohory, stipullans pour tous les Quarteniers, aus-
quelz a esté declairé ce que dessus, et leur a esté en-
joinct et remonstré qu'ilz eussent doresnavant à
garder l'ordonnance et de eslire les quatre de
chascun quartier à vive voix et genz notables, et
"' Au mois de septembre précédent le Roi avait donné des telires en faveur du Préïot des Marchands, des Échevins, du Procureur
du Roi, du Grpflîer cl du Receveur de la Ville, portant que leurs causes seraient commises aux Requêtes du Palais, et leur accordant
exemption de l'impôt sur le vin de leur cru , par eux vendu en gros ou en détail. Celte ordonnance fut enregistrée au Parlement de
Paris, le A octobre 1543. {Arch.mt., X'* 8Ci4, fol. 5.)
<" Jacques Le Roux, reçu conseiller au Parlement, le i8 novembre i5oo, mourut en charge le a août i555.
4.
28
REGISTRES DU RUREAU
eulx y gouveraer honnestement sans brigues ne fa-
veurs : ce qu'ilz ont promis faire et le dire à leurs
compaignons. Et quant aux lettres des previlleiges des
officiers du corps de lad. Ville, sera poursuyvi que les
Conseillers d'icelle soient comprins par mesme previl-
leige. Et oultre, a esté ordonné que, doresnavani,
après lesd. Prévost des Marchans et Eschevins, les
Conseillers d'icelle Ville marcheront immédiatement à
toutes assemble'es, et suivront , après lesd. Conseillers,
les Procureur, Receveur etQuarteniersde lad. Ville.
XL. — Assemblée touchant une Chambre des Comptes à Rouen.
33 octobre i543. (Fol. 3g v°.)
Du lundi xxu' jour d'Octobre mil v" quarante
trois.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur plusieurs affaires de lad. Ville qui gran-
dement concernent le fait de la marchandise de lad.
Ville; en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, du Mortier;
Mess" Picot, Godeffroy, Seguier et Choppin,
Eschevins;
Mess" de Livres, Perdrier, Lelievre, Rerthelemy,
M. de Bragelongne et Paillart, Conseillers d'icelleVille ;
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans a
remonstré à lad. compaignée qu'il a esté adverti que
les manans et habitans de la ville de Rouen ont esté
vers le Roy pour obtenir en leurd. ville une Chambre
des Comptesf'',et que pour ce faire ont accordé plu-
sieurs impostz sur toutes marchandises comme
guesdes, pastel, espicerye, drapperye, toilles, cidres
et autres marchandises passans et rappassans par lad.
ville de Rouen, au grand préjudice, dommage et de-
trimant de cested. Ville et des autres villes au des -
soubz de Paris; et si lesd. impostz avoientlieu, le
commerce et traffîque de marchandise se pourroit
par laps de temps adnichiller et dellaisser, ainsi
qu'il a esté adverty par aucuns marchans de cested.
Ville; au moyen de quoy, a prié lad. compaignée
donner sur ce leur avis. Lesquelz ont tous conclud,
délibéré et advisé que, pour obvier ausd. imposi-
tions, on doibt oyr les marchans de lad. Ville, de
chascun estât, et faire bons mémoires pour aller vers
le Roy et son Conseil privé, luy remonstrer l'interest
que le Roy et lad. Ville et bien publiq peult avoir
à octroyer lesd. impositions, qui est la ruvne de ses
bonnes villes, et qu'il suffîst à ceulx dud. Rouen de
obtenir lesd. subsides et impositions sur eulx et leur
duché de Normandye seuHement, sans charger les
autres pays du Roy et lad. ville de Paris, cappitalle
de son Royaulmc. Et pour faire lesd. remonstrances
ont esté dcpputtez Mons'' maistre Pierre Seguier, Con-
seiller du Roy ou Chastelet de Paris, et sire Henry
Godeffroy, Eschevins de lad. Ville, lesquelz, à la
plus grande dilligence que faire ce pourra, yront
faire led. voyage.
1544.
XLI. Poun CINQUANTE MIL ESCUZ DEMANDEZ PAR LE RoY A LA ViLLE.
a3 février i544. (Fol. io.)
Du xxm' jour de Février mil v" xlhi.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillei's d'icelle, pour
oyr ce qui estoit ordonné leur dire par le Roy ; en
laquelle se sont trouvez :
Mons'" du Mortier, Prévost des Marchans;
Godeflroy, Seguier et Choppin, Eschevins;
Mess" Morin , Lieutenant criminel ;
Tronson, de Livres, M. de Bragelongne, Cour-
tin, G. Lelieur, E. de Montmirel, T. de Montmirel,
Perdrier, Paillart, T. de Bragelongne et Larcher,
Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. s"" le Prévost des Marchans
a ouvert la matière aux dessusdictz, a dit qu'il avoit
"* Une Chambre des Comptes fut en effet établie à Rouen vers celte époque par le roi François I", pour tenir la place do celle qui
existait du temps de la domination anglaise; mais elle fut supprimée peu de temps après, à la sollicitation des Étals de la province.
Henri III la rétablit, en i58o, sur le modèle et avec les mêmes droits et prérogatives que la Cbambre des Comptes de Paris.
[i5M]
lettres de créance du Roy pour remonstrer à la com-
paignée et aux Quarteniers et bourgeois mandez,
estans en la grand salle dud. hostel, le grant affaire
que le Roy nostred. seigneur avoit de présent à sup-
porter au pays de Piedmont et ailleurs, et que
nonobstant que lad. Ville luy ayt par cy devant si
bien aydé et secouru , et faict son devoir de luy ayder
d'argent pour le faict de ses guerres, dont il a ma-
tière de soy bien contenter d'icelle Ville, neant-
moings, prie encores icelle Ville luy ayder promp-
tement, et dedans trois jours, de la somme de cin-
quante mil escus d'or soleil pour ses grands et urgens
affaires susdictz; et il en baillera telle asseurance de
remboursement que lad. Ville vouldra demander et
adviser, avec tel gré qu'il appartient à ses bons et
loyaul.v subgelz, mesmes ceulx de Paris qui ne l'ont
jamais laissé au besoing. Sur quoy a esté advisé et
délibéré par tous les dessusdictz qu'on doibt obeyrau
Roy et qu'on doibt dire ausd. Quarteniers et mar-
chans qu'il est neccessaire trouver promptement lad.
somme, et qu'on leur baillera telle seureté qui
vouldront demander, mesmes d'obliger le Rureau de
la Ville, si besoing est.
Ce faict, se sont mesd. s™ les Prévost des Mar-
nhans, Eschevins et Conseillers susdictz retirez en
la grand salle dud. Hostel, en laquelle estoient lesd.
Quarteniers et bourgeois, c'est assavoir :
Sires Jehan Rasannier, Danès, Lejay, Lelor-
rain, Prévost, Pellerin, de Sainct Germain, Rerthe-
lemy, Kerver, Parfaict, Gohory, Courtin et Hac,
Quarteniers;
Sire Jacques Pinel, M' Jacques Lesecq, M" Abel
Rourguignon, advocatdu Railliage;
Jehan de Moners, Joacbin Rolland, Nicolas Viel-
DE LA VILLE DE PARIS.
29
lart, Jehan de la Table , Jehan de la Place , Philippes
Cramoisy, Jacques Coquillart, Fiacre Charpentier,
et autres bourgeois d'icelle Ville;
Ausquelz,presens tous les dessusdictz , a esté faict
lecture desd. lettres missives, desquelles la teneur
ensuit :
De par le Roy.
«Très chers et bien amez, nous avons donné
charge à nostre amé et féal Conseiller et Maistre des
Requestes ordinaire de nostre Hostel , le seigneur du
Mortier, vous declairer les affaires où nous sommes
de présent, et sur ce vous dire aucune chose de
nostre part, dont vous prions le croire comme nous
mesmes. Priant Dieu, très chers et bien amez, vous
avoir en sa garde.
«Escript à Paris, ce xxui' Février mil v" xliii.d
Signé : «François, de Neufville.b
Et au dessus : cA nos très chers et bien amez les
Prévost des Marchans et Eschevins de nostre bonne
ville et cité de Paris.»
Et après lad. lecture faicte et que mond. s' le
Prévost a faict les remonstrances et sa créance,
comme dessus, a esté conclud et arreslé que en dil-
ligence lesd. Quarteniers manderont les plus riches
bourgeois de leursd. quartiers et leur declairer (sîc) la
prompte neccessité et affaire du Roy, lequel il fault
secourir par prest d'argent, en leur declairant que
l'argent qu'ilz bailleront leur sera remboursé avec
celuy qui leur est deu et qu'ilz baillèrent dernière-
ment à Mess" les Cardinaulx, avec bonne asseurance
telle qui la vouldront demander. Ce que lesd. Quar-
teniers ont promis faire et en rendre responce de-
main à huit heures de matin, en l'Ostel de lad.
Ville.
XLII. — Maistre Amhoine Poart, procureur du Roy et de la Ville, par résignation.
8 mars i544. (Fol. ûi v°.)
Du samedi viii' jour de Mars mil v'' xlui.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et bourgeois
d'icelle Ville, pour adviser sur la résignation que
entant faire maistre Léonard Poart , Procureur du
Roy et de lad. Ville, dud. estât et office, au prouffit
de M' Anthoine Poart, son frère, suyvant les man-
demens le jour d'hier envoyez ausd. Conseillei-s et
Quarteniers d'icelle, et deux notables personnes de
chascun quartier; en laquelle assemblée se sont
trouvez :
Mons' du Mortier, Prévost des Marchans;
Mess" Godeffroy, Seguier et Choppin, Esche-
vins;
Mons'le Lieutenant criminel, Morin;
Raillet, de Livres, M. de Rragelongne, G. Le-
lieur, Courtin, Perdrier, C. Lelievre, Prévost, Poul-
lart, T. de Montmirel, de Thou et Rerthelemy, tous
Conseillers de lad. Ville;
Rasannier, Maciot, de Sainct Germain, Courtin,
Lejay, Leiorrain, Rerthelemy, Croquet, Hac, Par-
fait et Pellerin, Quarteniers d'icelle Ville;
Mess" d'Yverny, Maistre des Requestes;
30 REGISTRES DU RUREAU
Mons' maistre Guillaume de Vaudetar, s''^'
[i54i]
mectre leursd. deniers en rente, comme les autres.
XLIII. — Lettres patentes apportées par Mons' le Lieutenant civil.
a3 avril i5i4. (Fol. ia.)
Du xxiii' jour d'Avril mil v"" xluii, après Pasques.
Aujourd'uy au Rureau de la Ville de Paris a estd
apporté, environ dix heures de matin, par Mens'' le
Lieutenant cyvil et Mons"^ i'Advocat du Roy, Goyet,
unes lettres patentes du Roy nostre sire, données
à Paris , le xxii" jour de Février mil v" xuii , signées :
Par le Roy en son Conseil , de Neufville, et scellées
en simple queue du grand seau de cire jaulne , par les-
quelles led. seigneur demande , sur les habitans d'icelle
Ville, le fort portant le foible, la somme de neuf
vingt mil livres tournois pour la soulde de vu' y'
hommes de guerre à pied , pour le faict de ses guerres.
Sur quoy a esté dit aud. lieutenant que on assem-
bleroit le Conseil de lad. Ville demain et que, après
icelluy oy, on luy en renderoit responce. Et à l'heure
ont esté faictz mandemens aux Conseillers, Quarte-
niers et deux notables bourgeois de chascun quar-
tier, qui leur ont esté portez, pour eulx trouver à
lad. Ville, demain une heure précisément de re-
levée.
XLIV. — [Ajournement de la délibération
a4 avril i544.
Du jeudi xxiiii' jour d'Avril mil v' xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicle, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers, Quarteniers
et deux notables bourgeois de chascun quartier, suy-
vant les mandemens le jour d'hier envoyez , pour
adviser sur les lettres patentes du Roy, apportées par
Mons"' le Lieutenant cyvil ; en laquelle se sont trou-
suR les subsides demandés par le Roi.]
. (Fol. 4a.)
vez Mess" les Prévost des Marchans, Eschevins
et plusieurs Conseillers et Quarteniers, lesquelz,
voyant qu'il n'y avoit nombre suffisant, ont conclud
que l'affaire se doibt remectre à samedi, une heure
précise de relevée, et faire mandemens commina-
toires et appeller six notables personnes de chascun
quartier.
XLV. — Assemblée generalle pour vu" v" hommes de guerre octroyez au Roy.
a6 avril i5/i/i.(Fol. 4a v°.)
Du samedi xxvii™ jour d'Avril mil v'' xluii.
En assemblée generalle tenue le jour d'uy, en la
grant salle de l'Oslel de Ville de Paris, pour adviser
sur les lettres patentes du Roy, apportées par Mons"'
le Lieutenant cyvil, par lesquelles le Roy demande
à icelle Ville la somme de i\" m. livres tournois,
pour subvenir au payement et soulde de vu" v' hom-
mes de guerre à pied, pour quatre moys, pour la
deffense du Royaulme; en laquelle se sont trouvez :
Mons'" le Prévost des Marchans, Guillart;
Mess" Picot, Godeffroy et Seguier, Eschevins;
Mess"Luillier, Tronson, Viole, E. de Montmirel,
Dudrac, G. Lelieur, de Livres, Paillart,T. de Mont-
mirel, Lecomte, M. de Rragelongne, Perdrier, Rer-
thelemy, Rouchart, Courlin et Larcher, tous Con-
seillers de lad. Ville;
'■' Le folio 4 a ne présente aucune suite raisonnable avec le folio
causée par l'onlèvement d'un ou de plusieurs feuillets.
Mess"Gayant, Spifame, Clausse, Guedon, Rou-
tin , Leiirant, Pommereul, Rebours, Goullas et
Perron, bourgeois d'icelle Ville;
Rasannier, Maciot, Lelorrain, Croquet, Parfaict,
Rerthelemy, Prévost, Courtin, Lejay, Danès, Hac,
Pellerin et Gohory, Quarteniers;
PineljRouUiaud, Larousse, de Sainct Jehan, Vil-
lemart, Payen, du Mesnil, Peroton, Pencher, Lom-
bart, Doriot, Legoix, Lescelier, Lejay, Richevillain,
Jourdain, Rouquet, Dolu, Varengelier, Ronnault,
Rolland, Pajot, Favyn, Lecorecteur, Rerthelemy,
Marant et Lamy, tous bourgeois et marchans d'icelle
Ville;
Après lecture desd. lettres patentes faicte, en la
présence des dessusdiclz, et que mond. s'' le Prévost
des Marchans a faict plusieurs grandes remonstrances
4 1 verso. 11 est à présumer qu'il y a en cet endroit une lacune
des affaires du Roy et ouvert plusieurs moyens pour
savoir lequel seroit le meilleur pour recouvrer lad.
somme; et la matière mise en délibération, a esté
conclud et advisé par la plus grande et seyne partie
des dessusdictz que on doibt prier très humblement
le Roy de refformer lesd. lettres patentes et les adres-
ser aux Prévost des Marchans et Eschevins de lad.
Ville; que toutes personnes, de quelque estât, qua-
lité et condition qu'il soit, soient previllegiez ou non
previllegiez, y soient comprins, le fort portant le
foible; et que lad. somme se doibt lever par teste sur
tous les habitans de lad. Ville et faulxbourgs d'icelle,
sans en riens excepter ne excuser des chefz d'hostel
ny locatifz; et neantmoings, demander modération
de lad. somme et plus long terme, aclendu les
grosses sommes de deniers qui ont esté nagueres
DE LA VILLE DE PARIS.
31
fournyes par les habitans de lad. Ville au Roy, et la
grande difficulté qui sera à recouvrer lad. somme.
Et pour tenir l'ordre de l'cslection des personnes en
chascun quartier pour vacquer à visiter les maisons
d'iceulx, a esté enjoinct aux Quarteniers d'apporter,
dedans trois jours, les noms et surnoms des chefz
des habitans de leursd. quartiers, sans aucune
obmission, et toutesfoys, qu'ilz apportent ce pendant
les noms de xxx personnes des plus notables de
chascun quartier, pour choisir et eslire huit per-
sonnes de chascun desd. quartiers, assavoir : ung
Conseiller de la Court, ung des Comptes, ung Con-
seiller de Ville, ung homme d'église, ung Quartenier
et trois bourgeois, si besoing est, pour faire la re-
cherciie et estimation desd. maisons et louages de
leursd. quartiers.
XLVI. ToUCHAPiT LES IX" MIL LIVRES.
5 mai 1544. (Fol. 43 ï°.)
Du lundi v" jour de May mil y' xliui.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers et Quarte-
niers d'icelle, pour oyr la lecture des lettres patentes
et missives du Roy, pour le faict de la somme de
IX" M. livres tournois liberallement octroyée par lad.
Ville au Roy nostre sire , pour subvenir au faict de
ses guerres ; en laquelle se sont trouvez :
Mons' le Prévost des Marchans, Guillart;
Mess" Luillier, Viole, Raillet, M. deRragelongne,
G. Lelievre, Perdrier, de Livres, T. de Rragelongne,
Courlin,G. Lelieur, de Thou, Paillart et Rouchart,
Conseillers d'icelle Ville;
Rasannier, Maciot, de Sainct Germain, Lejay,
Croquet, Prévost, Courtin, Danès, Rerthelemy, Ker-
ver, Parfaict, Gohory, Hac et Pellerin, tous Quarte-
niers de lad. Ville;
Après lecture faicte desd. lettres patentes et mis-
sives, par lesquelles patentes leRoyveultet ordonne
de son propre mouvement que lad. somme de ix"m.
livres tournois soit levée sur toutes les maisons et
héritages de la Ville et faulxbourgs de Paris,
sur toutes personnes, tant propriétaires que loca-
tifz, excepté les notaires et secrétaires du Roy et
les officiers domestiques dud. seigneur, et lesd.
missives adressantes à Monseigneur le reveran-
dissime Cardinal de Meudon ''', pour faire exé-
cuter lad. provision en dilligence; et que mond.
s'' le Prévost des Marchans a faict plusieurs remons-
trances et ouvertures pour plus aisément recouvrer
lad. somme, a esté conclud par tous les dessusdictz
qu'on doibt aller vers le Roy luy prier de refformer
lesd. lettres patentes et declairer que toutes per-
sonnes y soient comprins, soient secrétaires, domes-
tiques ou autres , actendu que le peuple simple en
pourroil autrement murmurer, etoster ce mot : coû-
tée, et mectre ou lieu : liberallement accordée; et
eslire de chascun quartier six ou huit notables per-
sonnes pour faire les estimations et taxes desd. mai-
sons cl héritages, savoir est : ung Conseiller de la
Court, ung maistre des Comptes, ung Conseiller de
Ville, ung Quartenier, ung homme d'église et
deux bourgeois ou marchans ; et lever iad. somme
le plus doulcement que faire cepourra, en consi-
dérant les personnes et les maisons, et le fort por-
tant le foible. Et ce faict, mond. s' le Prévost des
Marchans, a prié lesd. Quarteniers de apporter
demain, après disner, les noms de douze des plus
notables "personnes de leursd. quartiers, pour en
eslire six pour faire lesd. taxes; et a prié aucuns
desd. Conseillers d'y assister, ce qu'ilz promisdrent
faire.
'" Le cardinal de Meudon Tenait d'êlre nommé lieutenant général du Roi :\ Paris. Le texte de ses provisions, données à l'abbaye
du Bec, le 17 avril i544, a été publié par FSSBrén, Hitt. de la Ville de Parit, t. III {Preuves, t. I"), p. 628.
32
REGISTRES DU BUREAU
[i5/i4]
XLVII. — Description des maisons de la Ville et faolxbolrgs.
6 mai 1544. (Fol. 44 v°.)
Advis et deliberacion de Conseil assemblé en
rOslel de la Ville de Paris, le vi"" jour de May
mil y" xLiiii, dont a esté baillé coppie signé et ca-
cheté à chascun Quartenier :
Premièrement, en chascun quartier, eslire huit
personnes, savoir est ung de Mess" de la Court,
ung des Comptes, ung Conseiller de Ville, ung
homme d'église, le Quartenier et trois notables bour-
geois, si faire ce peult. Lesquelz feront le serment
à la Ville que en leurs loyauUez et consciences ilz
procéderont à faire ce qui s'ensuit :
C'est assavoir que ilz, ou les quatre d'eulx, pour
l'empeschement des autres, feront descriptions au
long et particulièrement de chascune maison dud.
quartier; prandront par escript les noms des de-
mourans en icelle, tant propriétaires que locatifz,
escripveront le pris du louage de chascun locatif, soit
pour la totalité de la maison ou pour partie et por-
cion ; et au cas de reffuz, feront commandement ausd.
locatifz de le declairer, sur peyne d'amende arbitraire ,
leur signilTîant que , par deflault d'obeyr et d'avoir faul-
cement et contre vérité declairé led. pris dud. louage,
lad. amende sera taxée contre eulx par les Prévost des
Marchans et Eschevins, et sur eulx levée selon la taxe
qui en sera faicte, sans diminution de la cottité en
laquelle ilz seront cotisez; et par faulte d'avoir fourny
dud. bail à louage, ilz seront contrainctz se purger
par serment et faire déclaration dud. louage; et en
deffault de le declairer, sera neantmoings procédé par
les dessusdictz à faire estime du louage de lad. maison.
Item, et pour plus certainement entendre et sa-
voir au vray le pris desd. louages, seront par les
dessusdictz enquis des propriétaires desd. maisons du
pris desd. louages.
Item, pourront les dessusdictz faire papier appart,
en leurs loyaultez et consciences , des qualitez et con-
dicions desdictz locatifz, pour, en faisant les cotisa-
cions, y avoir tel esgard que de raison.
Item, visiteront les maisons des propriétaires,
en gi'os et par preuves apparantes, pour, en leur
conscience, faire estime du pris que chascune pour-
roit valloir de louage par chascun an, et ce tant en
la Ville que es faulxbourgs dud. quartier.
Lesquelles choses seront rédigées par escript et
signées de touslesd. huit ou quatre dessus nommez,
et seront apportées au Bureau de l'Ostel de lad.
Ville, pour procéder, avecques lesd. huit ou quatre,
à la particulière cotisacion.
Sire Thomas Leiorrain, Quartenier de lad. Ville,
faictes savoir à M" Jehan Lecharron, Conseiller en
la Court, Mons'de Pompoingz, auditeur des Comptes,
Pierre Favyn, Adam Bailly, Anthoine Turpin,
Mous'' de Chambourcy et M'* Josse, prebstre, esleuz
de vosired. quartier, pour faire et acomplir le con-
tenu cy dessus, qu'ilz ayent à eulx trouver, demain
deux heures de relevée précisément, en l'Ostel de
ceste Ville, pour faire le serment et entendre au
surplus ce qui leur sera ordonné, suyvant le voulloir
du Roy ; et à ce ne faictes faulte.
Faict au Bureau de l'Ostel de lad. Ville, le
sixiesme joiir de May mil v" xliiii.
Et a esté faict et porté pareil mandement et articles
à tous les seize Quarteniers d'icelle Ville; et aucuns
desquelz mandez sont comparuz et ont faict le ser-
ment, les vil, VIII, IX et x"' jours de May ensuivant,
de faire et acomplir le contenu es articles et mande-
ment cy dessus.
XLVIII. — Articles pour la fortiffication de Paris.
2 juin i544. (Fol. 46.)
Du II' jour de Juing mil v"' xliiii.
Aujourd'uy a esté conclud en assemblée de Ville
que, pour obeyr au Roy, affîn de luy dire quelz
nombrtî de pionniers lad. Ville pourroit proinpte-
ment mectre sus pour icelle fortilIîer,les Quarteniers
apporteront les rooUes qui furent faictz pour semblable
affaire l'an mil v' xxxvi, le xxx' juillet, les ennemys
tenans la ville de Peronne assiégée. Et sera besoing
semblablement recouvrer les roolles qui furent lors
faictz de la contribution de chascune des commu-
naultez particulièrement, comme de la court de
Parlement, Chambre des Comptes, gens d'église et
autres.
Faull contraindre chascun Quartenier ayant
faulxbourgs, d'assembler aujourd'uy les babitans
desd. faulbourgs et ceulx de la Ville qui y ont mai-
[i5A/i]
sons, affin de savoir d'eulx respectivement combien
ilz ofl'riront de pionniers pour la fortifficalion de
leursd. faulxbourgs, et pour chascun desd. faulx-
bourgs distinctement, appart, pour, iesd. roolles
l'aictz, en adverlir le Roy dedans mercredi pour
tout ie jour.
Item, faire ung autre second rooHe contenant man-
dement aux Quarteniers pour commencer à lever
les cotisacions des maisons et qu ilz y facent extrême
dilligence.
Item, faire ung autre tiers mandement et rooHe
ausd. Quarteniers, allin qu'ilz facent description par
chascune maison de leurs quartiers , tant à la Ville que
es faulxbourgs, des harnois, basions et munitions de
guerre, qu'ilz y pourront trouver. Et aussi, quelles
provisions de vivres , quelz gens et serviteurs ilz ont
avec eulx, et de quelles nations, et en quelle vo-
lunté ilz sont de servir le Roy et deffendre la Ville;
et de tout faire bon et loyal registre.
Item, savoir de Monseigneur le Lieutenant gêne-
rai quant il luy plaira que l'on signiffie à cry publiq
à tous babilans, tant de la Ville que des faulx-
bourgs, qu'ilz ayent à se fournir de vivres, pour
eulx et leurs familles, pour six moys. Et sera advisé
avecqucs led. s' Reverandissime s'il trouverra meil-
leur faire Iesd. commandemens, particulièrement à
DE LA VILLE DE PARIS.
33
chascun, sans faire cry publiq, pour éviter aux en-
cherissemens de vivres et autres considérations.
Item, seront monstrées aud. s' Reverandissime
les lettres qui ont esté dressées pour le faict des
monstres.
A esté aussi advisé en lad. assemblée que l'on
suppliroit le Roy et led. s' Reverandissime des-
charger la Ville et la tenir pour excusée de fournir
munitions de vivres pour les gens de guerre qu'il
plaira au Roy retirer en lad. Ville, la grand necces-
sité advenant, et y retirant sa pei'sonne, car ce seroit
chose du tout imposible à ceulx de lad. Ville,
actendu les grandes charges qu'ilz ont portées par cy
devant, et ausquelz ilz fournissent de jour en jour,
considéré mesmement qu'ilz n'ont aucuns deniers
commungs; mais plaira au Roy, led. cas advenant,
y faire pourveoir par les Commissaires par luy ordon-
nez sur le faict des vivres de son camp et armée.
Item, sera ordonné à chascun Quartenier d'ap-
porter le rooUe de la dernière description des de-
lempteurs des maisons pour le fournissement des
neuf vingtz mil livres, et admenent avec eulx leurs
dixainiers, afin de adviser du nombre de pionniers
que chascun pourra fournir, sans retardation toutes-
foys de procéder continuellement à lever les deniers,
selon la cotlité des roolles qu'ilz leur ont esté laissez.
XLIX. — Visitation des vivres et iiarsoys.
à juin i544. (Fol. 67.)
Du nu" jour de Juing v' xliiii.
A esté ordonné que les payemens que feront les
liabitans de Paris pour la somme de quatre vingtz
mil escuz soleil, sera receu Tescu à xlv solz tour-
nois, ducatz à XLviii, nobles rose à cxii solz vi de-
niers, angelotz [à] lxxii solz, desirez [à] xxv livres
tournoisC), et le raoings d'angelotz et nobles qu'on
pourra.
Item, sera sceu des harnois et vivres des maisons
et se on fera commandement de se pourveoir de vivres
pour six moys; et les Quarteniers feront les comman-
demens, chascun en particulier, et non à cry publiq,
pour le présent.
Si les Quarteniers renderont à ceulx qui ont preste
les sommes entières par eulx preslées, ou s'ilz achè-
veront le remboursement , deduict sur ce qu'ilz auront
preste.
Les Quarteniers receveront les autres qui n'ont
preste pour advance au logis de Monseigneur le
Reverandissime Cardinal de Meudon, Lieutenant gê-
nerai pour le Roy, oîi ilz seront payez et rembour-
sez comptant, en la présence dud. seigneur Reve-
randissime.
A esté aussi ordonné, pour le faict des pionniers,
que, dedans demain pour tout le jour, les Quarte-
niers apporteront le nombre de ce que ceulx , tant
de la Ville que des faulxbourgs, pourront fournir.
A esté ordonné que les maisires des euvres yront
visiter les pontz levys par toutes les portes, aussi les
chesnes et rouetz, et les mectront en estât qu'ilz
"' Le texte porte bien x\v livres; il est vraisemlilablc que c'est une erreur de scribe et qu'il faut lire xxv solz, la monnaie connue
sous le nom de déliré, en latin desideratum , ne paraissant pas avoir jamais eu une valeur aussi considérable. Du Cange ne cite à l'appui
de ce mot qu'un seul exemple , emprunté à un acte du Trésor des Chartes de l'année liai, mais il est assez concluant en ce qui touche
la valeur relativement peu élevée de cette monnaie : vUne paire de lolen, que le $uppliant vendi A Cambray quatre desikeb.-b
lUMItHCRlE ^4Tlo:tALS.
34
REGISTRES DU BUREAU
puissent servir; et de tout feront leur rapport par
escript, qu'Hz signeront.
Ileni, led. jour, le Maistre de i'Artilierye a este',
par ordonnance de mond. seigneur le Reverandissime
[iBii]
Cardinal, devers Lepeuple, maislre des œuvres de
charpenterye du Roy, et a enjoinct aud. Lepeuple
qu'il feist tendre la chesne pour veoir si elle est en
estât, et s'elle ny est, qui luy face mectre.
Du m' Juillet mil v' xliiii.
Aujourd'uy, frère Loys Macère, procureur du cou-
vent des Chartreux, à Paris, a présente' au Bureau de
lad. Ville certaines lettres patentes du Roy, données
à Paris, le dernier jour de Juing mil v' xliiii, signées
par le Roy en son Conseil, M° Jehan Jacques de
Mesmes, maistre des Requestes ordinaire de l'Ostel,
présent, de Neufville, par lesquelles led. seigneur
a tenuz lesd. Chartreux quictes, paisibles et deschar-
L. — Lettres d'exemption, Chartreux.
3 juillet i544. (Fol. iS.)
gez de la somme de vi" xiii livres vi solz viii denier?
tournois, à quoy ilz ont esté assiz et cotisez pour
leurd. couvent, pour l'impost des un" m escuz, oc-
Iroyez par lad. Ville au Roy, pour le faicl de ses
guerres, nous requérant l'entérinement et responce
de la présentation desd. lellres; sur quoy avons or-
donné qu'iiz auront seuUement acte de la présenta-
tion d'iceiies, pour leur servir ce que de raison.
LI. — Assemblée generalle tant pour les iiii" m. escuz que pour les pionniers.
aa juillet i54/i. (Fol. iitj) O.
Du mardy, xxii° jour de Juillet mil v' xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Conseillers, Quarte-
niers et bourgeois d'icelle, pour adviser sur aucuns
affaires concernans le bien du Roy et de lad. Ville;
en laquelle se sont trouvez :
Mess" Picot, Godeffroy, Seguier et Choppin,
Eschevins ;
Mess" Luillier, Tronson, Morin, de Livres, Bail-
let, E. de Montmirel, Berlhelemy, G. Lelieur et
Larcher, Conseillers d'icelle Ville;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Courtin,
Prévost, Parfaict, Le Lorrain, Croquet, Pellerin,
Kerver, GohoryetHac, Quarteniers;
Charlet, Guerart, Destas, Barjot, Chesneau, du
Riant, du Hamel, Dembeez, Bichevillain, Dolu,
Laniy, Legoix, Payen, Perrot,Cramoisy, Le Tellier,
et autres bourgeois et marchans de lad. Ville.
Est aussi comparu en lad. assemblée Mons'' de
Sainct Ciergue'-', Lieutenant gênerai du Roy en Tou-
raine , lequel a présenté deux paires de lettres mis-
sives adressantes à lad. Ville, desquelles la teneur
ensuit :
A noz très chers et bien amei les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville de Paris.
De par le Roy.
ifTrès chers et bien amez, nous escripvons à
''' La moitié du recto et le verso tout entier du foi. A8 sont restes en blanc au registre.
'■' Antoine Bohier, baron de Saint-Cierjjue.
noslre cousin le Cardinal de Meudon , nostre Lieute-
nant gênerai à Paris, et avons commandé au s'' de
Sainct Ciergue, aussi nostre Lieutenant gênerai en
Touraine,de vous faire assembler pour vous dire au-
cunes choses concernans noz grandz et urgens affaires
et le bien et seureté de voz personnes et biens,
mesmement l'advancement de la forliilication de
nostre bonne ville de Paris, ainsi que plus au long
ilz vous diront et dcclaireront noz voulloir et inlen-
cion. Si vous prions et neantmoings mandons les
croire, tout ainsi que feriez nostre propre personne.
Si n'y faictes faulte, car tel est nostre plaisir.
«Donné à Sainct Mor des Fossez, le xxi' jour de
Juillet, l'an mil cinq cens quarante quatre. i?
Signé : r François, de l'Aubespine.t»
De par le Rov.
(tTrès chers et bien amez, ayant entendu par le
s' de Sainct Ciergue l'indisposition de noslre cousin
le Cardinal de Meudon, pour l'entière seureté que
nous avons de la suffisance et expérience dud. de
Sainct Ciergue, luy avons commandé de vous faire en-
tendre noz affaires et speciallement ce (jue en iceulx
vous concernent. Si vous prions et neantmoings
mandons le croire et faire ce qu'il vous dira de
nostre part, tout ainsi que feriez pour nostre propre
personne. Si n'y faictes faulte, car tel est noslre
plaisir.
[i564]
tr Donné à Sainct Mor des Fossez, ie xxi' jour de
Juillet mil v' xliiu.t)
Signé : tt François, de l'Aubespinb.i
Après lecture faicte desd. lettres, a présenté une
autre missives, de laquelle la teneur ensuit :
A mon cousin le Cardinal de Meudan,
mon Lieutenant gênerai à Paris.
Mon COUSIN ,
rj'av comandé au s' de Sainct Ciergue vous aller
trouver à Meudon, à ce que, en vostre compaignée,
il se puisse trouver à l'assemblée que j'enlendz
promptement estre faicte, en l'Ostel de Ville, des
Prévost des Marchans, Eschevins et autres habitans
de la ville de Paris que adviserez, pour leur esire par
vous et luy exposé ce qu'il vous dira de ma part,
dont je vous prie le croire, comme feriez ma propre
personne, et à Dieu, mon Cousin, qu'il vous ayt en
sa saincte garde.
cEscript à Sainct Mor des Fossez, le xx' jour de
Juillet mil v" xuiili
Signé : (f François, de l'Aubespine. »>
Créance de mons'' de Saint Ciergue.
Laquelle lettre a aussi esté leue en lad. assem-
blée, et a led. s'' de Sainct Ciergue proposé en icelle
les grans et urgens affaires que le Rov a de présent à
soutenir, tant à l'encontre de l'Empereur que du Roy
d'Angleterre, au moyen de quoy il souldoye à pré-
sent bien cent mil liommes, en comprenant quinze
mil hommes qu'il a au pays de Piedmont. Et pour
ce que le payement des Suisses doibt estre faict, le
premier jour d'Aoust, le-<iuelz sont assignez sur les
iiii" M escuz, à luy octroyez par lad. Ville, desquelz
restent encores deux payemens et quartiers, qui
escherront le xv" jour d'Aoust prochain, est besoing
lesd. deniers luy estre advancez. Et encores avoil
délibéré led. seigneur s'ayder encores des xx' livres
tournois deubz à la vefve François Daubray, pour le
remboursement desquelz lad. Ville est obligée et que
lad. obligation lour sera rendue, eten feroit Icd. sei-
gneur interesl à lad. vefve, ou autrement l'appoincte-
roit comme elle vouldroit; et aussi que lad. Ville eust
à emprunter argent des particuliers d'icelle Ville, suf-
fisans à ce faire, en leurpromectantet asseurant les
rembourser. Et à ce moyen, seroient soullagez les
povres de lad. Ville, lesquelz ne pevent payer leur
rotisacion desd. iiii" m escuz, et que le voulloir du
Roy estoit les exempter.
DE LA VILLE DE PARIS.
35
Aussi que led. seigneur avoit voulloir de continuer
la fortifficacion de lad. Ville, soit soubz sa main ou
que lad. Ville en preigne la charge, mais qu'il n'en-
tendoit que les povres feussent tenuz et contrainctz
payer les pionniers, parce qu'ilzn'y pourroient lon-
guement fournir, mais qu'il voulloit que lad. Ville
advisast quelque autre moyen, soit par ayde levé
sur toutes personnes ou autre manière, la moings
domniagable et myeulx à propos qui seroit possible,
tant pour lever la soulde des ouvriers qu'il fauit avoir
pour lad. fortilTicacion, que pour le remboursement
de ceulx qui auront pi'esté et advancé lesd. deux moys
qui escherront à la my Aoust, et qu'on eust à y adviser
et en rendre responce aud. seigneur, parce qu'il est
prest confermer et ratidier à icelle Ville tout ce qu'elle
aura délibéré en cest endroict, soit ayde, subside
ou quelque autre bon moyen que lad. conipaignée
pourra trouver. Ce faict, a esté dit aud. s'' de Sainct
Ciergue qu'il eust à soy retirer et que la conipaignée
y adviseroit, puis luy en seroit rendu responce.
Allors s'est led. s"^ retiré. Et a esté lad. matière
mise en délibération, présente toute lad. assem-
blée. En laquelle a esté conclud, advisé et délibéré
que Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
de lad. Ville manderont les Quarteniers d'icelle,
lesquelz desclaireront quelz deniers ilz ont en leurs
mains pour le payement du troisiesme quartier de
la soulde de vu" v" hommes de pied, accordez cy
devant au Roy nostre sire; que lesd. Quarteniers
apporteront les roolles des cotisacions faictes en
leurs quartiers pour led. payement, et sera advisé
par mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins,
appelle deux ou trois Conseillers de Ville et deux
des plus aparans bourgeois de chascune dixaine
desd. quartiers, à modérer la cotisacion des plus
povres desd. quartiers, ou les distraire du tout desd.
roolles, s'ilz veoient qu'il soit besoing, et après avoir
congneu leur povreté ; que les debteurs des sommes
qui resteront à payer, contenuz èsd. roolles, seront
contrainctz dilligemment de payer et fournir à leurs
cotisacions. Et pendant ce temps, seront faictz roolles
des plus sullisans des quartiers, ausquelz et à chas-
cun d'eulx sera demandé par emprunct la somme de
cent ou VI" livres tournois, de laquelle somme les
Quarteniers leur bailleront leur ceduUe, comme pour
prest à les payer et rembourser dedans deux ou
trois moys. Et desquelles promesses lesd. Prévost
des Marchans et Eschevins les promecteront garan-
tir et desdommager. Lesquelles sommes se repran-
dront sur les deniers procedans desd. cotisacions
5.
36
REGISTRES DU BUREAU
restans à payer. Et le surplus se prandra sur les
premiers deniers procedans de l'ayde qui sera nou-
vellement leve'e pour le faict des l'ortiffications de
lad. Ville.
Et a esté aussi advisé que mesd. s" les Prévost
des Marchans et Esclievins appelleront avec eulx six
ou qualre Conseillers de lad. Ville et pareil nombre
des plus apparans , bourgeois d'icelle , pour ensemble-
ment délibérer et donner avis au Roy sur quelles
marchandises sera plus à propos et commode pour
lever led. ayde; et que pendant ce temps et jusqu'au
jour de la niy Aoust prochain les cotizez foui-niront
[i5/ti]
et continuront de pionniers, selon leurs cotisa-
cions. Et cependant, on advisera de bailler lesd.
forliffications à la loise à gens en ce congnoissans
et expérimentez, et nombre suffisant. Et afin que
lesd. fortifficacions qui sont de grand coustz et fraiz
ne soient interrompues, mesd. s" yront vers le Roy
le supplier très humblement de faire faire ung decin
tel qui luy plaira, icelluy arrester et le faire signer
par Tung des secrétaires de ses commandemens ou
des finances, à ce qu'il soit tenu ou exécuté, sans y
riens changer, augmenter ne diminuer, le tout soubz
le bon plaisir du Roy'''.
"' Au foi. 5a du Registre H 1780, commencent les «Ordonnances, mandemens et autres expéditions faicles au Greffe de la Ville de
Paris'^, depuis le 1" janvier i568.
[i5/t/.] DE LA VILLE DE PARIS. 37
REGISTRE DES DELIRERATIONS"
DU CONSEIL DE LA VILLE DE PARIS,
ES ASSEMBLÉES FAICTES PAR MESSIEURS LES PrEVOST DES MaRCHANS ET EsCHEVINS DE LADICTE VlLLE ,
SELON LES JOURS ESQUELZ ILZ ONT APPELLE MESSIEURS LES CONSEILLERS ,
QUARTENIERS ET AUTRES , EMSEMBLEMENT OU SEPAREMENT,
SELON QUE LES AFFAIRES DE LADICTE ViLLE LE REQUEROIENT;
LEDiCT Registre encommencé
LE LUNDI DIX-HUITIESME JOUR d'aOUST MIL CINQ CENS QUARANTE QUATRE,
DONT LE SAMEDI PRECEDANT
MONS' MAISTRK JeHAN MoRIN, SEIGNEUR DE PaROIZ EN BrYe'^^,
CONSEILLER DU RoY ET LiEUTENANT CIVIL DE LA PrEVOSTÉ DE PaRIS,
auroit esté esleu en Prévost desdictz Marchans;
et pour eschevins anciens estoient
MAisTRE Pierre Seguier, seigneur de la Verrière '^',
AUSSI CONSEILLER DUDICT SEIGNEUR ET LIEUTENANT CRIMINEL DE LADICTE PREVOSTÉ DE PaRIS,
ET SIRE Jehan Choppin, marchant et bourgois de Paris;
ET ou lieu de deux AUTRES QUI AVOIENT FAICT LEUR TEMPS,
ESTOIENT ESLEUZ SIRE JeHAN DE SaINCT GeRMAIN ,
AUSSI BOURGEOIS ET QUARTENIER d'iCELLE ViLLE, ET SIRE JeHAN BeRTHELEMY,
seigneur du Plessis le vicomte, dict BellevilleW, et de Longperier en Mulcien*^),
conseiller de ladicte ville.
<'• C'est le registre portant actuellement auic Arcliives nationales la cole H 1781 qui commence ici. Il comprend 3oo feuillets et
s'étend du 18 août i544 au ao août i55a. Le dernier procès-verbal contenu dans les cinquante premiers feuillets du registre
H J780* étant du aa juillet i54i, la suite chronologique dos délibérations du Bureau de la Ville ne subit, pour ainsi dire, aucune
interruption durant cette période. L'unité logique de la première partie du registre H 1780' et du registre entier H 1781 se trouvant
rétablie par le fait de leur publication dans un seul et même volume, nous continuons la série des numéros de paragraphes, en plaçant
toutefois entre crochets les numéros d'ordre que présenteraient les procès-verbaux du registre H 1 78 1 , s'il était publié à part.
'•' Aujourd'huy Paroy-Jutigny, canton de Donnemarie-en-Montois (Seine-et-Marne).
'" Pierre Séguicr, seigneur de la Verrière, près de Chevreuse (Seine-etOisc), était le fils aine de Barthélémy Séguier, lieutenant
général au bailliage de Chartres, et de Margueiite Poulain. (Voir la généalogie de la branche de la Verrière dans Blanchard, Les Pré-
riden» au murlier, in-fol., p. 328.
''• Le Plcssis-Belleville, canton de Nanteuil (Oise).
"• Longperier, canton de Damroarlin (Seine-et-Marne).
38
REGISTRES DU RUREAU
[i5/i6]
LU [I]. ReMONSTRANCE aux QUARTEMERS pour les nil"M ESCUZ DEMANDEZ PAR LE RoY \ LA VlLLE.
18 août t544. (Fol. 1.)
Et PREMIEREMENT
Du lundi, xviii" jour d'Aoust mil cinq cens qua-
rante et quatre.
Aujourd'uy, suyvant le commandement faict aux
seize Quarteniers de comparoir à deux heures de
relevée, sont comparuz le jour d'uy au Rureau de
la Ville de Paris , c'est assavoir :
Mons'' le Prévost des Marchans, maistre Jehan
Morin, Lieutenant civil ;
Mons' maistre Pierre Seguier Lieutenant crimi-
nel, sire Jehan Choppin, Jehan de Sainct Germain
et Jehan Rerlhelemy, Eschevins de lad. Ville ;
Sires Jehan Rasannicr, Vincent Maciot, Jehan
Croquet, Denis Rerlhelemy, maistre Claude Prévost,
Guillaume Danès, Thomas Lelorrain, Guichart
Courlin, Jehan Parfaicl, Nicolas Hac, Jacques Ker-
ver, maisire Pierre Gohory et maistre Pierre Pel-
lerin, Quarteniers d'icelle Ville.
En laquelle assemble'e mond. s"^ le Prévost des
Marchans a remonstré ausd. Quarteniers quil fault
adviser à payer le resie des quatre vingtz mil escuz
deubz au Roy et dont lesd. Quarteniers ce sont, ces
jours passez, obligez pour vingt cinq mille francs, et
pour entendre ce qui reste est neccessaire de satis-
faire aux arlicles qui se enssuivent, et desquelz
articles sera baille coppie à chascun d'eulx; c'est
assavoir de bailler l'eslat au vray de la receple qu'ilz
ont faicte à cause des cotisations des maisons de
leur quarlier, depuis qu'ilz ont commencé de les re-
cevoir jusques à présent;
Item, les payemens sur ce faictz au Receveur gê-
nerai Marcel ;
Item, la déclaration des deniers qu'ilz ont en
leurs mains pour les faire délivrer aud. Marcel ;
Item, les deniers par eulx receuz par leurs ce-
dulles, à cause des prestz des cent livres tournois,
avec les noms et seurnoms de ceulx qui leur ont
preste losd. deniers, ensemble la datte desd. ce-
dulles; et le tout bailler par estât, comme dit est,
signé de leur main ;
Item, aussi bailler les noms et seurnoms avec les
sommes de deniers qui leur restent à recouvrer en
leurs quartiers pour le parachèvement du payement
des neuf vingtz mil livres tournois accordez au Roy.
Lesquelz Quarteniers ont promis dilligemment y
pourvcoir.
LUI [II]. — Les Conseillers asisteront à la recherche des rolles des cotizatiots.
3o août i544. (Fol. 2.)
Du samedi, xxx' jour d'Aoust mil v' xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour adviser sur plusieurs urgens affaires de lad.
Ville, en laquelle se sont trouvez, c'est assa-
voir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Jehan
Morin, Lieutenant civil ;
Mons' maisire Pierre Seguier, Lieutenant criminel;
sires Jehan Choppin, Jehan de Sainct Germain et
Jehan Rerthelemy, Eschevins ;
Mess" de Livres, Leiieur, T. de Rragelongne,
C. Lelievre, Paillart, Larcher et Perdrier, Conseil-
lers d'icelle Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a remonstré que, au commencement de son entrée
oud. estai, luy a convenu se obliger et les Eschevins
pour la somme de xxv" livres tournois, pour la ga-
randie des Quarleniers, et qu'il a esté par cy devant
promis au Roy iiii^^ m escuz soleil, et luy en estoit en-
cores deu de reste, à la my aoust, un" x" livres
tournois, lesquelles sont difficilles à recouvrer, tant
au moyen des previlleigiez que le Roy a exemptez
que pour la povreté des habitans de Paris; laquelle
difficulté auroit esté aucunement congneue par le
Roy et son Conseil, parce que le seigneur de Sainct
Ciergue vint en la dernière assemblée faire remons-
trance que led. seigneur n'entendoit les povres de
lad. ville esire contrainctz payer led. iuipost, ny pa-
reillement continuer les pionniers pour les boullevers
encommencez pour la fortifficalion d'icelle ville, et
que neantmoings led. seigneur voulloit estre payé
desd. ini^' m cscus, et que semblablement lad. fortiffi-
calion feust conlinuée, et que pour ce faire voulloit
qu'on advisast l'ayde le plus commode et myeulx à
propos pour lever promptement argent, tant pour
parachever le derrenier quartier desd. iiu" m escuz
que pour continuer lad. fortiffication, à ce que lesd.
[i544]
povres habitans ne feussent plus chargez. Suyvant
laquelle délibération, auroit esté convoqué et appelle
aucuns conseillers, quarleniers, bourgeois et mar-
chansde lad. Ville, qui auroienladvisé que, combien
que aydes et subsides feussent onéreuses et de grande
incommodité pour lad. Ville, toutesfoys, voyans et
considerans que la neccessité y contrainct, auroient
advisé que, pour éviter de plusieurs niaulx le pire,
seroit levé l'ayde de deux solz parisis pour chascun
muy de vin entrant en la ville de Paris, tant sur
previllegiez que non previllegiez. Laquelle delibera-
cion auroii esté recitée et declairéeà Monseigneur le
Heverandissime cardinal de Meudon , Lieutenant gê-
nerai du Roy à Paris, qui l'auroit faict savoir au
Rov ; et auroit octroyé ses lettres patentes pour lever
led. inipost , mais y auroit adjuslé encores ii solz pari-
sis qui sont iiii solz parisis pour muy, à cueillir led.
ayde tant sur previllegiei que non previllegiez et
sans nul exempter'''.
Sur lequel est besoing adviser si led. ayde sera
baillé à main ferme, ou levé et cueilly soubz la
main de lad. Ville. Et quant à l'exécution de la der-
nière délibération , auroient esté vcuz les rooUes d'au-
cuns quarteniers, et d'iceulx disiraictz les povres et
mys appart les riches et médiocres, qui pour-
roient payer leur coltité ou quelque autre somme.
Et afin que lesd. roolles feussent en brief temps
expédiez, a prié lesd. Conseillers voulloir assister
et estre presens à veoir les roolles des autres
quarteniers, au moings ung à chascun quartier,
avec les dixiniers et bourgeois desd. quartiers, pour
DE LA VILLE DE PARIS.
39
congnoistre et juger en leurs consciences les povres,
pour les distraire, et les riches'-', pour les faire payer.
Aussi que le Roy a, puis trois jours en ça, envoyé
une lettres patentes en lacz de soye et cire verd,
par lesquelles il a créé de nouvel trois mesureurs de
charbon, contre les previlleiges de lad. Ville; à ceste
cause auroit prié lesd. Conseillers donner sur ce
leur avis. Lesquelz ont tous conclud, advisé et déli-
béré que lesd. Conseillers de Ville assisteront à la
recherche des roolles desd. quarleniers avec les
dixiniers et deux bourgeois de chascun quartier,
pour distraire les povres et faire payer dilligem-
ment les riches ou médiocres qui y seront trouvez;
et ce pendant aller vers le Roy le supplier très
humblement de modérer lad. somme, à tout le
moings donner dellay du payement d'icelle, en luy
faisant remonstrances du devoir que icelle Ville a
tousjours faict par cy devant, et de la povreté des
habitans de lad. Ville quant à présent ; et par ung
mesme moyen, luy remonstrer les previlleiges et or-
donnances de lad. Ville, par lesquelz est concédé
es Prévost de; Marchans et Eschevins d'icelle Ville
pourveoir es offices de lad. Ville; lesquelz previl-
leiges seroient adnullez, si lesd. lettres patentes, en
forme de esdict et création de trois mesureurs de
charbon, nouvellement créez, estoient entérinées. Et
quant ausd. lettres patentes de l'imposition et ayde
de cinq '^' solz pour muy de vin entrant à Paris,
l'affaire a esté remise en la grande assemblée qui
sera de brief tenue. Et dès demain sera commencé à
besongner es roolles desd. quarteniers.
LIV [III]. — [Une dkputatiox sera envoyée au Roy dans le but d'obtemr un délai
POLR LE PAIEMENT DU DERNIER QUARTIER DE l'aIDe] '*'.
3 septembre i54'i. (Fol. 3.)
Du mercredi, m' jour de Septembre mil v'.xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicle, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers de lad. Ville,
pour adviser sur plusieurs urgens affaires d'icelle;
en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans et Lieutenant civil ,
maistre Jehan Morin ;
Mess" Choppin, de Sainct Germain et Berthe-
lemy, Eschevins;
Mess" Tronson, Viole, Lelievre, G. Lelieur, de Li-
vres, De Thou, T. de Monirairel, T. de Bragelongne,
Lecomte, Paillart, Perdrier, Conseillers d'icelle Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a recité à lad. eompaignée ce qui feust délibéré
'') Les lettres patentes autorisant la levée de l'impAt, dont il est question ici, jusqu'à la fin de mai i5A6, sont datées de Villers-Cot-
teréts, le 17 aoùl. Elles furent enre(;istrées au Parlement, le 6 septembre suivant. (Arch. nat., X'* 86i5, fol. 9.)
"' Le scribe a répété par erreur le mot povres.
''' Vérification faite sur le texte de l'ordonnance, ce chiffre cinq se trouve exact, et c'est par eiieur qu'il est question plus liaut de
quatre sols par muid.
'•' Les marges des feuillets à et 5 ayant été coupées et refaites par le relieur, les litres disposés en manchettes ont disparu pour
cette partie du Registre.
àO
REGISTRES DU RUREAU
samedi dernier''', en l'assemblée tenue oud. Hostel,
par laquelle feust conclud d'aller vers le Roy lui de-
mander modération ou dellay de la somme qui luy
est deue; que les Conseillers assisteroient à la re-
cherche des rooUes des quarteniers pour distraire
les povres et faire payer les autres ; qu'on remons-
treroit les previlleiges de lad. Ville, par lesquelz est
concède' à Mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins pourveoir des oflices de Ville, mesme de mesu-
reurs de charbon, cl de soy defTendre contre aucuns
qui ont obtenu lettres patentes de trois mesureurs
dud. charbon, oullre les neuf qui y sont de pré-
sent; et que l'affaire et négoce de l'entrée de ville
du vin, que le Roy a nouvellement levé par ses
lettres patentes estant de présent à la court de Par-
lement pour estre verifliées, seroit remise à plus
grande assemblée;
A ceste cause, auroit led. s"' Prévost des Mar-
chans demandé ausd. assistans leur avis et oppinion ;
lesquelz ont tous conclud, advisé et délibéré, suy-
vant lad. dernière deliberacion, d'aller vers le Roy, le
supplier très humblement de donner modération, à
tout le moings delay du payement du dernier quar-
tier des iiii'^^ M livres tournois à lui accordez pour le
faict de ses guerres; et ce pendant qu'on pourra
lever les deniers de l'ayde de v solz tournois pour
muy de vin nouvellement mys sus par le Roy, tant
pour parachever lad. somme que pour continuer la
[i5ù4]
fortiffication de lad. Ville, actenduque ledit seigneur
veult et ordonne les povres de lad. Ville estre sup-
portez ; lequel ayde sera levé soubz la main de lad.
Ville par le receveur dicelle, tant pour savoir la
valleur d'icelluy que pour ce qu'on n'a sceu trouver
nul qui l'ayt voullu prandre à main ferme, à la
charge de advancer deniers; neantmoings seront
mys affiches pour savoir combien on en vouidra
donner; aussi de parachever de faire la recherche des
roolles des quarteniers, et faire promptement rece-
voir les deniers qui y seront trouvez, et cesser les
rachaptz des rentes qui se font de l'entrée de ville
du pie fourché , et du guesde '"^^ et garance. Et quant
aux trois lettres patentes des trois charbonniers
nouvellement érigez et créez, remonslrer au Roy par
ung mesme moyen les anciens previlleiges de lad.
Ville, par lesquelz est concédé à Mess" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville y pourveoir,
qui est tout le sallaire de leurs labeurs, et se opposer
à la verifficalion d'iceulx, et sov deffendre tant en-
vers le Roy que sa court de Parlement; et pour ce,
faire savoir aux autres neuf anciens mesureurs de
charbon s'ilz veullent contribuer aux fraiz qu'il con-
viendra faire pour adnuUer lesd. lettres. Et pour
faire lequel voyage ont esté esleuz Mess" Berlhelemy,
conseiller et eschcvin de lad. Ville, et nions' maisire
Thomas de Bragelongne, lieutenant de lad. Prevoslé
des Marchans et Conseiller d'icelle Ville.
LV [IV]. — [Mesures résolues pour mettre la Ville en état de défense.]
6 septembre i544. (Fol. h.)
Du samedi, vi'^jour de Septembre mil v'^xliiii.
En assemblée generalle faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et deux notables
bourgeois de chascun quartier, en laquelle se sont
trouvez :
Mons'' le Prévost des Marchans, maisire Jean
Morin ;
Mess" Seguier, Lieutenant criminel, Choppin, de
Sainct Germain et Berlhelemy, Eschevins;
Mess" Tronson, de Monlmirel, Viole, de Thou,
T. de Bragelongne, G. Lelieur, Perdrier, Courlin,
Lecomte, Paillart, T. de Monlmirel, Du Drac, Pré-
vost, tous Conseillers de lad. Ville;
Basannier, Maciot , Danès, Godcffroy, Lejay, Cour-
tin , Prévost, Parfaict, Lelorrain, Hac, Gohory, Ker-
ver, Pellerin et Berthelemy, Quarteniers d'icelle
Ville;
Mess" Viole, maisire des comptes , mons'' de Pom-
ponne , le Contrerolleur de l'audience , Robert Legoix ,
le commissaire Tiersault , sire Jacques Pinel , Joachim
Rolland, Jehan Dampmartin, Jehan Laubigeois,
m° Adrian Oger, Richevillain, sire Jehan de Moucy,
mons" de Marie, mons' Leroux, Conseiller en la
Court, sire Claude Sanguyn, m" Fleurend de Saincl
Jehan, m° Jacques Lesecq, et le contrerolleur Me-
nant, tous bourgeois de ladicle ville.
En laquelle assemblée a esté leue une lettres
missives envoyées par le Roy à Monseigneur le Re-
verandissime cardinal de Meudon, Lieutenant gene-
"' Le 3o août i54i, ci-dessus n" LUI.
<'! Le suc de la guède, plante appelée autrement pattel, servait aux teinturiers pour donner aux draps une couleur bleue foncée.
rai du Roy à Paris, apportées par Mons' i'evesque
de Mascon ''>, desquelles la teneur ensuit :
4 septembre i5/i4.
A mon cousin le Cardinal de Meudon ,
mon Lieutenant gênerai à Paris.
ttMon cousin, ayant veu mes ennemys le bon
ordre et provision que j'ay donné en mon camp, qui
a esté telle que, encores que lesd. ennemys n'eussent
autre délibération que de le surprandre et venir à la
balailie, à laquelle ilz esloient contrainctz, pour le
peu de vivres qu ilz ont, neantmoings mond. camp
s'est mys et posé au devant d'eulx si bien à propos
et en si bonne délibération de les recevoir que lesd.
ennemys, voyans leur contenance, pour estre pro-
chaine et quasi joignans les ungs des autres, n'ont
ousé venir à la bataille que mon armée leur a présen-
tée; mais comme désespérez, ont assemblé vivres
pour neuf ou dix jours, ne laissant riens derrière
eulx, vivres, gens ne munitionnaires qui les puisse
suivre, en délibération, comme on peult juger, de
uieltre leur affaire à l'advanture, qui est l'endroit
où je les ay tousjours actendu et desirez; car estant
mon armée si forte qu'elle est et trop plus puis-
sante qu'ilz ne sont, en telle et si bonne volunté de
combatre qu'il n'est possible de plus, et de ce
m'ont faicl très instanment requérir. Ce que, tou-
tesfoys, je nay voullu accorder pour ne mettre en
liazard ung jeu que je voy avecques l'aydc de Dieu
tout asseuré. J'ay bien voullu vous en donner advis,
atlin que, pour venir à l'effect que je désire, vous
faictes en toute dilligence besongner aux rampars et
forteresses de ma ville de Paris, asseuranl bien les
babitans d'icelle qu'ilz n'ayent aucune doubte et
crainte, car si l'ennemy dresse là la leste par deses-
poir, comme je voy qu'il est contrainct, ou de se re-
tirer, j'ay toutes mes forces prestes et entières, dont
je mettray la plus grande partie au devant desd.
ennemys, et iray en personne pour les secourir'-',
laissant derrière une autre force à la queue desd.
ennemys, pour leur rompre le peu de vivres qu'ilz
pourront avoir et leur faire tout le dommage qu'il
DE LA VILLE DE PARIS.
4t
sera possible, ayant desja faict oster et destourner
tous vivres de devant eulx, rompre fours et moulins,
de sorte que je voy led. ennemy reduict en telle
extrémité, estant ainsi environné et enveloppé en
mon royaulme, qu'il est impossible qu'il ne soit en-
tièrement perdu et ruyné. Vous priant ce pendant
haster, comme dit est, lesd. réparations, en manière
qu'il soit pourveu si bien à toutes choses qu'il ne
soit mys en doubte une chose que nous voyons cer-
taine et asseurée. Croyant au demeurant ce que vous
dira plus amplement, de par moy, l'evesque de
Mascon, mon conseiller, que j'envoye par devers
vous expressément pour cest effect, tout ainsi que
feriez ma propre personne. Priant Dieu, mon cou-
sin, qu'il vous ayt en sa saincte garde. Escript à
Soudoyé ''^\ le un' jour de Septembre mil v"' xniii.*
Signé : FRANÇOIS.
BoCHETEL.
Après lecture desd. lettres, mond. s' le Prévost a
demandé aux assistans leur oppinion de ce qu'il est
bon de faire en cest endroict. Lesquelz ont tous con-
clud et advisé, suyvant la créance dud. evesque de
Mascon présent, que on doibt premièrement se re-
tourner vers Dieu, nostre créateur, en luy deman-
dant secours et pardon, et faire processions gene-
ralles et particulières, chascun jour, descendre les
corps saincts et les sainctes reliques, en les prians
intercéder pour nous envers Dieu ;
Qu'on doibt fermer trois portes delà les pontz, et
quatre deçà les pontz, les plus dangereuses et
moings venantes es grandz chemyns, et garder les
maistresses portes par les bourgeois de lad. Ville les
plus notables, jusques au nombre de huit à chascune
desd. portes ouvertes ;
Qu'on doibt faire haster la fortiffication de lad.
Ville, et pour ce faire, continuer les pionniers
comme ilz estoient, et plus, s'il est possible, et don-
ner charge au Maistre de l'ArtilIerye de monter
l'artillerye qui n'est montée, trouver les moyens
d'avoir bouUetz, pouidres, salpestres, charbon de
saulx et souffre, et fondre de nouvelle artillerye, si
on a le temps. Lequel Maistre de l'ArtilIerye pre-
'') Pierre Ili du Chastel, évéque de Màcon (iSiA-iSSa).
'" François 1" vint effectivement à Paris, quelques jours après. Le i o septembre, il donna audience, au Louvre, à une dépulation
dii Parlement, composée du premier président Lizet et des présidents de Saint-André et Bertrand; il leur renouvela les assurances
qu'il avait données au cardinal de Meudon et leur prescrivit diverses mesures à prendre pour ranimer la confiance des Parisiens,
ébranlée par des pn-paratifs de défense un peu piématurés, et engager les absents à rentrer dans la ville. ( Arch. nat., Reg. du Comeil
<hi Parlement de ParU, X" i553, fol. /187.)
'^' Saudoy, canton de Sézanne, arr. d'Epemay (Marne).
m. 6
lUPniMCntE HATIOfALR.
42
REGISTRES DU BUREAU
sent l'a promis faire en dilligence el en faire son
rapport ;
Que les Quarteniers yront par les maisons de
Paris savoir quelz basions à main et à feu,harnojs
et munitions de guerre il y a , et mesmes sur tous les
armuriers, fourbisseurs et merciers, et, s'il est bc-
soing, les apporter en i'Ostel de lad. Ville, en les
payant de la valleur d'iceulx, et, par ung mesme
moyen, savoir quelz vivres il y a et quelz gens
pourront porter armes et combien, pour en faire
monstre generalie ;
Qu'on fera crier à son de trompe par tous les
carrefours de Paris que Ions les habilaus d'icelle
ayant maisons, fermes et metairyes aux champs,
ayent à faire venir en extrême dilligence tous les
bledz, vins, bestiail et autres vivres et meubles, et
dedans quatre jours; autrement, à faulle de ce
faire, seront lesd. maisons et vivres bruslez et
[i5i4]
consommez, à ce que les ennemys du Roy ne les
puissent trouver et leur sera baille' lieu seur pour les
mecire ;
Item , que les gens des villages ayent semblable-
ment à admener leurs vivres à Paris dedans led.
temps, à ceulx à qui ilz les doibvent,au jour S. Mar-
tin procliain; et l'ault avoir arrest de la Court pour
les contraindre à payer promptement ; aussi qu'on
les recevera, eulx et leurs biens, en ceste Ville,
s'ilz y viennent, ou passeront oultre, se bon leur
semble.
Et sera advisé qu'on fera des povres mendicans,
valides et invalides, qu'ilz pourroient affamer lad.
Ville, s'ilz y demouroienten si grand nombre comme
ilz sont de présent, el aussi si on chassera les reli-
gieulx estrangers et autres, et s'il y eu a en ceste
ville, et s'en enquérir.
LVI [V]. — Processions.
i3 septembre i5/i/i. (Fol. 6 v°.)
Du xiii' jour de Seplembre.
Aujourd'uy ont esté faictes processions gene-
ralles par Mess" de la Court et de la ville de
Paris, et sont allez en l'église de Paris et de la
à Madame Saincte Geneviefve, oii a esté descen-
due sa chasse et portée en procession avec plusieurs
beaulx reliquaires estans en lad. Ville, pour prier
Dieu pour la paix d'entre le Roy et l'Empereur et
pour la conservation de ceste ville de Paris, et ne
povoient passer le peuple pour les chariolz el cha-
rettes chargez de biens des habilans de lad. Ville,
qui s'en alioient hors lad. Ville, pour la crainte de
l'armée dud. Empereur qui s'aprochoit d'icelle
Ville.
LVIl [VI]. [PliBLICATION DE L\ PAIX.]
30 septembre lôà'i. (Fol. 6 v°.)
Et le \x° jour dud. moys de Septembre v" xlhii,
vigille sainct Mathieu, le Roy nosire sire ordonna
faire cryer la paix '", et envoya ses heraulx d'armes
à la court de Parlement, lesquelz vindrent à la Ville,
el csloient vestuz de leurs coste d'armes; et furent
envoyé quérir par mess" les six trompettes d'icelle
Ville. Et crièrent lad. paix en la place de Grève
el par les lieux acoustumez, acompaignez de plu-
sieurs archers , arbalestriers et haquebutiers en la
manière qui ensuit :
On faict assavoir que bonne paix, amytié et con-
fédération est faicte entre le Roy nostre souverain
seigneur et l'Empereur, et leurs alliez et confederez;
et peuvent leurs subgectz traffiquer, marchander et
converser sûrement les ungs avec les autres.
Ce faict, revindrent lesd. heraulx disner au des-
pens de la Ville au Fer de mouilin, près Sainct Ger-
vaiz. Et led. jour, furent faictz feuz de joye en lad.
Ville, mesmes en la place de Grève, ou fut deffoncé
ung muy de vin et douze douzaines de pains baillez
à tous pauvres passans; cl y avoit gens à garder que
les riches ne beussent ou emportassent dud. vin. Et
pendant que on allumoit led. feu, l'arlillerye de lad.
Ville sonnoit.
''' Le traité de Crépy entre Chaiies-Quint et le roi de France avait été si^né i'avant-veille. Voir, au sujet de cette puIJiralion, les
instructions apportées de la part du roi au Parlement, et particulièrement les mesures décrétées pour purger les environs de Paris des
pillards et vagabonds qui y exerçaient leurs ravages. (Ârch. nat., X" iTiSS, fol. /191.)
[i5a]
DE LA VILLE DE PARIS.
43
LVIII [VII]. — Lettres de créance [du Prévôt de Paris,
CHARGÉ PAR LE Roi d'uNE MISSION AUPRES DU PrEVÔT DES MARCHANDS ET DES EcHEVlNS.]
t3 octobre i544 (Fol. 7.
Du lundi, xiii"jonr d'Octobre mil v'^xliiii.
En assemblée le jour d'huy faicle, en l'Oslel de
la ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
E]schevins, Conseillers, Quarteniers et deux bour-
jjeois de chascun quartier d'icelle, pouroyr la lecture
des lettres de créance de mons' le Prévost de Paris,
envoyd exprez de par le Roy à lad. Ville. En laquelle
se sont (rouvez, c'est assavoir:
Mons' le Lieutenant civil, maisire Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
Mess" Seguier, Lieutenant criminel, Choppin,de
Sainct Germain, Eschevins;
Mess" Luillier, Guillart, Tronson, Baillet, de
Tliou,Du Drac, PrevosI, G. Lelieur, M. de Brage-
longne, T. de Bragclongne, Paillart, Lecomte,
Courtin, De Livres, Larcher, Conseillers de lad.
Ville;
Basannier, Maciot, Courtin, Danès, Lejay, Pel-
lerin, Berthelemy, Croquet, Gohory, Quarteniers;
Jehan de Saincle Beufve, Chardon, Guerin, le
commissaire Janotin, Pierre de Villers, Valleran
Debez, Fauchet, et autres, bourgois dicelle Ville.
En laquelle assemblée s'est trouvé mond. s' ie
Prévost de Paris, lequel a présenté une missive» du
Roy, de laquelle la teneur cnsuict :
A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
De par le Rot.
-rTrès chers et bien amez, nous envoyons pré-
sentement par devers vous nostre amé et féal gen-
lilliomme ordinaire de nostre Chambre, le seigneur
de Naiitoullet'", Prévost de Paris, pour vous dire
et declairer aucunes choses de nostre pari. Dont
nous vous prions le croire, tout ainsi que feriez
nostre propre personne; nous faisant responce sur
les choses qu'il vous dira.
r Donné a Sainct Fucien '^', le dixiesme jour
d'Octobre mil \' xliiii."
Signé : FRANÇOIS.
BOCRETEL.
Après ce que la lecture de lad. lettre a esté faicte
en lad. assemblée, mond. s"^ le Prévost de Paris a
dit, pour sa créance, que le Roy luy a donné charge
venir en dilligence en lad. Ville pour remonstrer à
la présente compaignée que par cy devant led. sei-
gneur a trouvé les habitans de Paris ses bons et
loyaulx subgelz et leur a porté autant bonne amytié
que à nulle des autres villes de son royaulme, qui
le faict esmerveiller et esbayr que à présent, veu et
considéré qu'il est eu ses grans affaires, tant à ren-
contre des Anglois qui détiennent la ville de Boul-
longne, que pour les guerres qu'il acy devant souste-
nues, lad. Ville ne luy paye le reste des un" u escuz
à luy accordez et les v" escuz à la vefve Daubray,
dont lad. Ville est obligée; lesquelles sommes veult
led. seigneur sans difficulté et sans dissimulation
luy estre payées, actendu qu'il a tant de foys escript
à icelle Ville par amour et doulccur, puis par com-
mination, dont on n'a tenu compte, et que nean -
moings les autres villes de ce royaulme ont, dès
longtemps a, payé leur cottité, et mesnies la ville
de Rouen, laquelle a fourny plus de quarante mil
livres tournois plus que Paris. Aussi, ces jours pas-
sez, led. seigneur a faict demande à la ville
d'Amyens de xxv" livres tournois par prest,qui luy a
esté incontinant accorde et aussitost fournye sans
dellay. Et ne peult led. seigneur aultre chose pen-
ser sinon que le peuple de Paris est rebelle, inobe-
dient et non tenant sa promesse ; et a desclairé led.
seigneur qu'il en a très mauvais jugement et ne s'en
peult contempler. Par quoy est délibéré que, si de-
dans mercredi n'est baillé et fourny au Receveur
gênerai Marcel lesd. sommes et la responce à luy
dicte et portée, qu'il n'en mandera plus rien à icelle
Ville, mais fera et exécutera ce qu'il a délibéré et
dont commissions sont ja décernées. A ces causes, a
led. s' de Nantoullet prié lad. compaignée y en-
tendre et faire par amour ce qu'il fauldroit faire par
force et righeur,qui seroit ung grant inconvénient et
seandalle à lad. Ville, laquelle perdroit la grâce de
son prince. Et a prié lad. compaignée luy en rendre
"1 Antoine FM Dvi Prat, seigneur de Nanlonillel (arr. de Meaiix, Seine-et-Marne), fils aîné du célèbre cbancelier de P'ranvois I".
<'' Sainl-Fiiscien, commune du canton de Sains, arr. d'Amiens (Somme). Il y avait en cet endroit une ancienne abbaye de l'ordre
de Saint-Benoit et de la Congrégation de Saint-Maur, établie au ïi' siècle par Childebert. {Gall. Christ, t. X, col. i3o2.)
6.
àà
REGISTRES DU BUREAU
responce dedans demain mydi, par ce que le Roy
luy a donné charge estre de retour à luy mercredi à
son soupper, en la ville d'Arqués. Et après ce dit,
s'est retiré led. Prévost de Paris.
Ce faict, niond. s' le Prévost des Marchans a re-
monstré à lad. compaignée aucunes paroUes parti-
culières à luy dictes par mond. s" le Prévost de
Paris, les comminations et menasses par lettres quil
a veues de mettre les Prévost des Marchans, Esche-
vins et Quarteniers en la Bastide et vendre leurs
biens; la responce qu'il a eue de sire Jehan Berlhe-
lemy, Eschevin, envoyé par lad. Ville à la Court
pour cest effect; le danger ou est lad. Ville de
n'obeyr au Roy et de perdre sa grâce; les excuses
des Quarteniers de la grande difliculté de recevoir si
promptement lesd. sommes; et si a dit qu'il a faict
plusieurs ouvertures et délibérations par cy devant
de moyens pour recouvrer lad. somme ; à quoy on
n'a sceu satisfaire ; et neantmoings convenoit par
neccessité rendre responce aud. seigneur. Et après
plusieurs remonstrances par luy faictes, a supplié
de obeyr et satisfaire au Roy. Et sur ce a mys lad.
matière en délibération et demandé aux assistans
leur oppinion.
Lesquelz ont tous conclud,advisé et délibéré que
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Procureur, Greffier, Receveur, Quarteniers, cin-
quanteniers, dixiniers, archers, arbalestriers ,
hacquebutiers et toutes manières de gens solvables,
fortz et excepté ceux qui sont exemptz par ordon-
nance du Roy, payeront les deniers, si payé
n'ont, à quoy les maisons ont esté cotiséez; et si co-
[ibkU]
tisées n'ont esté, seront cotisées et les deniers payez.
Et encores lesd. Quarteniers esliront, chascun en
leur quartier, cinquante hommes bourgeois, ou plus,
lesquelz pourront prester sûrement à lad. Ville,
chascun cinquante livres tournois, et les moindres
XXV livres tournois, en ce non comprins ceulx qui
vouldront bailler argent à rente à lad. Ville, au de-
nier douze, lesquelz seront bien asseurez et rem-
boursez sur les fermes des aydes nouvelles de lad.
Ville; et que aussi le corps de lad. Ville se obligera
comprins le Greffier, Receveur et Procureur, à les
garantir et faire rembourser. Et pour plus grande
seureté de ceulx qui feront lesd. prestz, lesd. Pré-
vost des Marchans et Eschevins, soubz le bon plaisir
du Roy et par lettres que led. seigneur octroyera,
obligeront tous et chascuns les biens, renies et reve-
nuz du dommaine de lad. Ville. Et avec ce, seront
prins les deniers cstans es mains du Receveur de
lad. Ville, non comprins toutesfoys les deniers qui
apartiennent au Roy, jusques à la somme de
vil" livres tournois; c'est assavoir des deniers estans
de reste des fermes du pié fourché et huitiesme du
quartier de Grève, après les rentes et fraiz satis-
faictz, iiii" livres tournois; et des deniers ordonnez
pour le navigage de la rivière d'Ourc, m" livres
tournois, pour du tout faire ung calcul et veoir com-
mant on pourra fournir lad. somme aud. seigneur
et en rendre responce à Mons' le Prévost de
Paris; et que demain lad. compaignée se trouvera,
à sept heures de matin, en l'Ostel de lad. Ville,
pour procéder à l'exécution de la présente délibéra-
tion.
LIX [VIII]. — Remonstrances au Roy.
i4 octobre i5/i4. (Fol. 9.)
Du xiiu' jour d'Octobre mil v' xliiii.
Aujourd'uy, suivant la délibération du Conseil du
jour d'hier, sont comparuz au Bureau de la Ville de
Paris, c'est assavoir :
Mons' le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans;
Mons' Seguier, Lieutenant criminel, Choppin, de
Sainct Germain , Eschevins;
Mess" Tronson , Baillet, Prévost, de Thou, Pail-
lart. Conseillers de lad. Ville;
Basannier, Courtin, Leiorrain, Maciot, Danès,
Lejay, Croquet, Berthelemy, Prévost, Hac, Par-
faict, Gohory, PeHerin,Goddeffi'oy, Quarteniers;
Lesquelz ont emsemblement advisé rendre res-
ponce à Mons"^ le Prévost de Paris sur les lettres de
créance par luy présentées le jour d'hier en l'as-
semblée de Conseil, tenue en la grand salle de
l'Ostel de lad. Ville, en la forme qui s'ensuit :
Les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris supplient très humblement le Roy, leur
souverain seigneur et maistre, voulloir entendre que
le retardement du payement du dernier quartier de
la somme de iiii" m escuz d'or soleil procedde des
exemptions qui ont esté faictes depuis l'accord faict
parla Ville de Paris aud. seigneur de lad. somme;
neantmoings, pour obeyr aud. seigneur, ilz fourni-
ront à son Receveur gênerai Marcel , dedans samedi
prochain, comprins ce que depuis deux ou trois jours
[i5i4]
Hz ont fourny sur led. dernier quartier la somme
de vingt cinq mil livres tournois, et le surplus de-
dans l'autre samedi après ensuivant , suppiians très
humblement led. seigneur leur vouUoir octroyer,
actandant Texeculion contre ceulx qui doibvent en-
DE LA VILLE DE PARIS.
45
cores leurs cotisacions, afin de soliciter led. reste,
qu'ilz puissent obliger à aucuns particuliers de
Paris qui ont argent la ferme de deux solz six de-
niers tournois sur cbascun muy de vin entrant à
Paris").
LX [IX]. — Touchant les povres valides.
5 novembre i544. (Fol. lo.)
Du v"' jour de Novembre mil v" xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et quatre per-
sonnes notables de cbascun quartier, pour adviser
sur le faict des povres de lad. Ville, suyvant le
voulloir du Roy et ordonnance de la court de Par-
lement, en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
Mess" Seguier, Lieutenant criminel, Choppin,
de Saincl Germain, Eschevins;
Mess" Viole, de Rragelongne, Larcher, Con-
seillers ;
Rasannier, Maciot, GodelTroy, Lelorrain, Hac,
Gohory, Pellerin, Quarteniers;
Mess" Rinart, le curé de Sainct Eustace, Mery
Deprumes, Jehan Rourlon, Pierre Pelletier, Raoul
Leconte, Euverte Roillart, Nicolas de la Place,
Claude Leconte, Henry Devyn, Pierre Dclassus,
Walleran Debez, Nicolas Plastrier, Robert Legoix,
Robert Desprez , Mons' Roger, cirurgien, et autres,
bourgeois d'icelle Ville.
Après ce que mond. s"^ le Prévost des Marchans a
remonstré à la compaignée que, voyant par le Roy
et sa court de Parlement le temps assez adonné à
maladies contagieuses, comme peste et autres,
comme cbascun scet, et que les povres mendicans,
valides et invalides, pourroient estre cause en partie
desd. maladies, à cause de la frequentacion qu'ilz
font avec le peuple , et mesmement les povres ve-
nans des pays de Champaigne et Picardie, qui ap-
portent lesd. maladies, ont délibéré y mettre ordre;
et pour ce faire, a esté commandé par led. seigneur
et sa court de Parlement ''-', faire assemblée de Ville
pour adviser quelques bons moyens, tant pour faire
1') La réponse de François I" aux remontrances du Bureau de la ville et les suites de cette aiïaire figurent aux Registres d'au-
diences du Bureau de la Ville (juridiction de la Prévôté des Marctiauds). Nous les donnons ici parce qu'elles y trouvent leur place
naturelle et qu'elles constituent le complément nécessaire des délibérations qui précèdent :
«Vendredy, vingt-quatriesme jour d'octobre mil cinq cens quarente-quatre. Aujourd'buy est venu au Bureau de lad. Ville maistre
Jaques Marcel , Receveur général des finances d'oultre Seine et Yonne, lequel nous a présenté les lettres du Roy nostre sire, desquelles
la teneur s'ensuit :
B De par le Roy.
ffTrès chers et bien amez, nous avons entendu par le Prévost de Paris le contenu de la lettre que nous avez par luy escripte et les
remonstrances qu'il nous a faictes, qu'il ne vous est possible de mieuli faire pour satisfaire à nostre deu et que vous estes mis en de-
voir; et sur la promesse qu'il nous a faicte pour vous, que aux termes que avez prins pour nous paier, dont l'un est passé, samcdy der-
nier, et l'autre escherra samedy prochain , nous nous sommes contante qu'il vous ayt acordé lesd. termes, pourveu que ne faillez d'en-
tretenir votre promesse; car là où il y en aura faulte, il ne sera plus de bcsoing vous en escripre. Et pour en savoir la vérité, nous en-
voyons la présente au Receveur gênerai Afarcel, pour la vous bailler et nous faire savoir si tiendrez vostredicle promesse, auquel
Recepveur vous baillerez acte, signé de vostre greffier, de la réception de la présente, en laquelle elle soit de mot à autre insérée. Si n'y
fairtes faulte. Car tel est nostre plaisir. Donné à Arques, le vingt ungiesme jour d'octobre mil v' quarcnte quatre. Signé : Françoys, et
au dessoubz, de Neufville; et en suscription : A noz très cliers et bien amez les Prévost des Marchans et Eschevins de nostre bonne
Ville de Paris.
Après la lecture desquelles lettres, faictes en la présence dud. Marcel, avons faict response que, samedy dernier, luy a esté baillé
XI* livres tournois et que pour les autres xx" livres, pour samedy prochain, ne avons encores receu les provisions que mons' le Prévost
de Paris a emportées, pour faire despescher, et neantmoings que, toutes choses cessans et laissées, avons enjoinct et commandé aux
quarteniers de dilligenter pour achever le paiement; et encores avons emprunté et empruntons de toutes pars, tellement que, s'il y a
faulte, il faudra que les Quarteniers en respondent. Et faisons cependant dilligence jour et nuyt pour satisfaire au Roy, le suppliant très
humblement d'attendre le devoir que y faisons, et dont viennent li?s faultes.n (Arch. nat., Z 68iA, fol. 283.)
'•' Les lettres adressées par le Roi au Parlement â ce sujet sont datées de Saint-Germain-en-Laye, le 3 novembre i5A4. Elles ont
ëlë enregistrées au Conseil avec les délitiéra lions de la Chambre des Vacations, auxquelles elles donnèrent lieu. (Arch. nat., X'* i553,
fol. 591.)
Â6
REGISTRES DU BUREAU
opérer les valides que pour retirer et nourrir les
invalides et éviter aud. danger de peste. Ce qui au-
roit esté fuict et mande la présente compaignée avec
plusieurs autres Conseillers et Quarteniers qui n'y
seroient comparuz. Neanlmoings, pour ce que l'af-
faire requiert célérité et briefve responce, a demandé
led. s'' Prévost des Marchans à lad. compaignée,
Tung après l'aulre, leur avis et oppinyon, en leur
faisant plusieurs ouvertures de moyens pour y mettre
ordre.
Lesquelz ont tous conclud,advisé et délibéré que,
pour riionneur de Dieu et pour la santé des habilans
de lad. Ville, on doibt faire retirer en certains lieux
lous les povres invalides et les nourrir, sans ce qui
voisent plus par les églises ny parles ruesquester;
et pour ce faire, fault que le curé ou vicaire de
chascune parroisse avec les marguillors et autres
des plus gens de bien desd. parroisses les voisent
quester par chascune sepmaine, et exorter et inciter
le peuple de faire aumosnes ausd. povres, comme
par cy devant et myeulx, s'il est possible, et leurs
faire remonstrances en tel cas requises, faire lesd.
[i566]
exortacions par les prédicateurs et es prosnes; et si
on scet que aucuns riches et aisez ne facent leur
devoir envers lesd. povres, les contraindre, sans
toutesfoys faire description des noms, sinon en se-
cret; aller par les religions^ abbayes, prieurez et
communaultez, les admonnester comme dessus, et
les prier de faire quelque advance de deniers pour
lesd. povres; savoir aux hospitaulx les fondateurs
et fondations et l'ordre qu'il y a, et exécuter les
arrestz de lad. court de Parlement sur iceulx ; et
faire retirer les ladres en leurs maladreryes^ sans
les souffrir venir à Paris, ne quester; faire crier à
son de trompe que tous les povres et autres gens
venans desd. pays de Picardie et Champaigne,et qui
n'ont acoustumé eulx tenir en cestedicte Ville se
retirent hors lad. Ville, sur les peynes qu'il plaira à
la Court adviser; et faire besongner et opérer les
valides à curer les fossez et aigoustz ou es boullevers
et plateformes, encommencées, aux despens de lad.
Ville; laquelle advisera ou elle pourra recouvrer
deniers pour ce faire, j)arce qu'il n'y en a nulz
quant à présent'^'.
LXI [X]. — Assemblée pour les vovres de Paris.
16 novembre tbàl\. (Fol. 11 v°.)
Dudimenche, xvi'jour de Novembre mil v" xliiii.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess'"' les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et bourgeois de
lad. Ville, pour adviser sur les lettres patentes en-
voyées par le Roy, données à Bcyne^'-', levii" jourde
Novembre mil v" xliih, signées : par le Roy en son
Conseil, Rochetel, et scellées en double queue de
cire Janine, par lesquelles led. seigneur veult et or-
donne que lesd. Prévost des Marchans et Eschevins
ayent superintendence de l'ordre des povres de lad.
Ville, et convoquent et appellent certain nombre de
Conseillers de lad. Ville et quelque nombre de Con-
seillers de la court de Parlement, pour adviser lous
les moyens possibles à nourrir lesd. povres invalides
et faire opérer les validés, et pour ce faire, eslire
quelque quantité de gouverneurs desd. povres avec
ung receveur et contreroolleur, lesquelz auront toute
puissance de faire el disposer le bien desd. povres.
comme en tel cas est requis; et leur sera baillé tout
ayde et faveur neccessaire, tant par lad. Ville que par
la court de Parlement '^1 ;
En laquelle assemblée se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons' le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans;
Mess" Seguier, Lieutenant criminel, Choppin,
de Sainct Germain et Berthelemy, Eschevins;
Mess" Guillart, De Livres, T. de Montmirel, Le-
comte, G. Lelieur, Courtin, Dudrac, Perdrier, Lar-
cher. Conseillers de lad. Ville;
Rasannier, Danès, Gohory, Prévost, Hac, Par-
faict, Quarteniers d'icelle Ville;
Mons"" le curé de Sainct Eustace, Mons"" le curé de
Sainct Berthelemy, Mons' Clerlcy, docteur en theo-
logye, Mons' du Rueil, Mons"^ Destas, Jehan Cou-
sinot, Joachin Rolland, Jacques Delafa, Jehan De-
sainct, Henry Patroullart, Estienne Gregis, Jehan
Dampmartin, Philippes Cramoisy, Jehan Lobigeois,
"' La moitié du recto du fol. 1 1 est restée en blanc.
'-' Beynes, c°° de Monlfoit-l'Amaury, airondissement de Rambouillol (Seine-et-Oise).
"' Cette ordonnance fut enregistrée au Parlement, le i3 du même mois de novembre. {Arch. nat., X'' 86i5, fol. 77.) Elle a été
publiée par Félibien, Hist. de la Ville de Paris, t. V {Preuves, t. III), p. aSi.
[i545]
Claude de Moucy, Duboys, procureur en Parle-
ment, et autres, bourgeois de lad. Ville de Paris.
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans
a faict faire lecture desd. lettres patentes en lad.
assemble'e et qu'il a propose et recité les propos
tenuz et advisez en la dernière assemblée, tenue en
rOstel de lad. Ville pour le faict desd. povres, et
nommé plusieurs notables personnes de tous estatz
pour avoir la charge, gouvernement et administration
desd. povres soubz lad. Ville, a esté conclud, advisé
et délibéré que, suivant le voulloir du Roy, lad.
Ville doibt humblement accepter lad. charge des
povres d'icelle, en remerciant Dieu de ce qui luy a
pieu inspirer le Roy d'avoir cure et solicitude desd.
DE LA VILLE DE PARIS.
47
povres de ceste Ville, et que, pour commencer, au
régime et gouvernement d'iceulx ont esté esleuz
pour gouverneurs, c'est assavoir : Mons'' le curé de
Sainct Eustace, Mons' le curé de Sainct Nicolas des
Champs , Mons' le curé de Sainct Rerthelemy, Mons"^
Hennequyn, Conseiller en la Court, Mons'' Meigret,
Conseiller en lad. Court, Mons' Rebours, Mons' le
bailly Courlin, Mons' Desprunes, Mons' Rarrillon,
sire Claude Lelievre, sire Germain Leiieur et Joa-
chin Rolland; pour trésorier d'iceulx Mons' Pilloys,
et pour contreroolleur, sire Jehan Choppin , Eschevin
de lad. Ville; ausquelz sera faict savoir lad. eslection
et seront mandez à la court de Parlement pourfaire
le serment.
1545.
LXII [XI]. VI" MIL LIVRES TOUBXOIS DEMA?iDEZ PAR LE RoY À LA VILLE DE PaRIS.
C mars i545. (Fol. i4)(".
Du vendredi, vi° jour de Mars mil v" xliiii.
Aujourd'huy, au Bureau de la Ville de Paris, où
cstoient Mons' maistre Pierre Seguier, Lieutenant
criminel de la Prevosté de Paris, sire Jehan Chop-
pin, marchand et bourgeois de lad. Ville, sire Jehan
de Sainct Germain, marchant et quarlenier d'icelle,
et sire Jehan Berlhelemy, aussi marchant et conseil-
ler de lad. Ville, Eschevins de lad. Ville de Paris;
Est venu Mons' maistre Jehan Morin, Conseiller
du Roy et Lieutenant civil de la Prevosté de Paris,
acompaigné de maistre Jehan Lormier, greffier de
lad. Prevosté, qui a présenté ausd. Eschevins, aud.
Bureau, lettres missives du Roy a luy adressa ns, don-
nées à Chambourg '^l, le xxn' février derrcnier passé,
signées : François , Robertet ; et lettres patentes du
xii' dud. moys, signées : par le Roy estant en son
conseil : Bayard^ et scellées du grand .scel d'icelluy
seigneur; desquelles lellres missives et patentes la
teneur ensuit :
rFrancoys, par la grâce de Dieu, Roy de France,
au Prévost de Paris ou à son Lieutenant civil, sa-
lut. Puis que par les grandz effortz , conspirations et
entreprinses des plus grands et puissans princes de
la Clirestienté et de leurs royaulmes, pays, com-
munitez et subgetz, noz plus prochains voisins et
anciens ennemjs, enirez avec grosses et furieuses
armées en nostre royaulme, à diverses foys et en
divers endroitz, durant la dernière guerre, a esté
myeulx que jamais congneu, esprouvé et senty
quelle est la force et résistance de nostre royaulme,
conservé soubz la main de Dieu, nostre créateur, par
l'unyon, obeyssance et bonne volunté de tous les
estatz et subgectz d'icelluy, dont est provenue la
paix et aliénée faicte entre nous et nostre beau frère,
l'Empereur, laquelle, comme nous espérons, entre-
tiendra nous et les enffans, pays et subgectz de chîis-
cunde nous, à longue, parfaicte et prospère amytié
et transquililé; aussi, puis que de tout ce que nous
tenyons avant le commencement de lad. guerre, nous
n'avons à présent riens perdu, sinon nostre ville de
BouUongne, qui feust encores en noz mains, si les
chefz des gens de guerre estans en icelle eu.ssent eu
le cueur aussi bon comme ilz cstoient bien fourniz
de vivres, munitions et autres choses neccessaires à
leur deffence ; et que en la Chreslienfé qui nagueres
estoit quasi toute esmeue et armée contre nous,
n'avons pour le présent autre ennemy que le roy
d'Angleterre, lequel n'a voullu accepter les (rès
honnestes et plus que raisonnables offres et condi-
tions de payx, à luy présentées de nostre part, c'est
'" La moilié du fol. 19 v" et le fol. i3 entier, restés en blanc dans le Registre, représentent une lacune considérable de près de
quatre mois.
"' Il faut lire Chambord, comme on le voit par le texte des lettres publiées ci-dessous.
&8
REGISTRES DU RUREAU
chose condecente, neccessaire el appartenant à l'an-
cienne magnanimité des François, que non seulle-
nient nous mettons en debvoir de recouvrer lad.
ville de RouUongne et d'empescher led. roy d'An-
gleterre, nostre ennemy, de faire autre entreprinse
sur nous, mais en oultre de nous efforcer à gecter
en ses pays la guerre, à laquelle il est iniquement
obstiné; et à ceste cause avons faict dresser une
armée par terre que nous entretiendrons en nostre
pavs de Roullenoys, tant pour l'advitaillement de
nostre ville d'Ardre, que pour faire teste à noz
ennemys et empescher qu'ilz ne soient secouruz de
vivres et autres munitions à eulx neccessaires, en lad.
ville de RouUongne ; et faisons préparer, e(juipper
et advitailler grand nombre de gros navires, gallions,
galleres et autres vaisseaulx, tant en la mer de Po-
nant que en celle de Levant, pour faire une grosse
armée de mer, assez forte et puissante, non sculle-
ment pour garder les Angloys de courir sur la mer
et oultrager noz subgetz, en quoy faisant, nous
asseurerons le train et commerce de la marchandise
par lad. mer, grandement prouffitable à nosd. sub-
getz, mais aussi pour faire descentes es pays
d'Angleterre et exécuter certaines entreprinses dom-
mageables à nostredict ennemy '!>. Aussi faisons lever
grand nombre de gens de guerre pour lad. armée
en noz pays plus prochains de lad. mer, afin de pré-
server noz autres pays des dommages que leur pour-
roit porter le passage desd. gens de guerre, de la
fouile desquelz, quant ilz seront embarquez sur
mer, nostredict royaulme sera délivré. Pour Tenlre-
teuement desquelles armées de terre et de mer, et
pour subvenir et contribuer à la soulde d'une autre
grosse armée qui se dresse en Escosse, pour courir
sus à nostredict ennemy ; aussi pour le grand secours
que nous avons promis pour la deffence de la Chres-
tienté contre les ennemys de foy chrestienne, fai-
sans grands preparatifz contre icelle ; et pour les
grandes fontes et munitions d'artiilerye, vivres et
autres provisions neccessaires, réparations fortiffi-
cacions et deffences des places de frontière, et autres
grandes despences de cestedicte année, ceulx qui
ont veu et congneu ou entendu les incroyables des-
[i545]
pences, qu'il nous a convenu par cy devant suppor-
ter, pevent bien juger que tous les deniers ordinaires
et extraordinaires des années passées, n'est riende-
mouré bon qui ne soit deu et assigné pour reste des
despences faictes en icelles années passées; et qu'il
convient, par neccessilé, pour cestedicte année lever
et recouvrer autres grands deniers avec l'ayde de noz
bons et loyaulx subgectz, lesquelz continuans leur
bonne affection , seront prestz d'ayder, de leurs puis-
sances, à la conduicte de la guerre qui reste à faire
promptement, pour parvenir au reste de la paix et
unyon de la Chrestienté, ou pour le moings pour
gecter hors nostredict royaulme lad. guerre et les
souldars estrangcrs dont nosd. subgectz sont las et
ennuyez en leurs maisons, terres et héritages; au
moyen de quoy, et mesmement pour subvenir à la
soulde des gens de guerre à pied, qu'il nous con-
vient avoir et entretenir èsdictes armées en cestedicte
année, sommes contrainctz demander ayde auxhabi-
tans des villes closes de nostredict royaulme de la
somme de huit cens mil livres tournois, payables
aux premiers jours des moys d'Avril, May, Juing et
Juillet prochains venans, par quart et esgalle por-
cion; dont les villes closes de vostre Prevosté et
Viconté de Paris porteront la somme de six vingtz
mil livres tournoys. Si vous mandons que, appeliez
noz advocat et procureur et ung délégué de chas-
cune ville de lad. Prevosté et Viconté, comprins les
faulxbourgs d'icelles, le plus justement qu'il sera
possible, et les deniers de lad. cotisacion faictes
lever et recevoir en chascune ville par tel per-
sonnage que les habitans d'icelle vouldront eslire.
Ausquelz nous avons permis et permectons, par
cesdictes présentes, qu'ilz puissent asseoir et poser
lad. somme sur eulx, le fort portant le foible, em-
semble les deniers des fraiz neccessaires pour faire
lever, recevoir, porter et délivrer icelle somme,
sans y commectre aucun abbuz, ne aucunes per-
sonnes exempter, sinon les officiers domestiques de
nous et de nostre très chère et très amée compaigne
la Royne, noz amez et feaulx notaires et secrétaires,
et vefves d'iceulx'-', les officiers domestiques, ayans
six vingtz livres de gaiges ou au dessoubz, de noz
'•' On sait que l'amiral d'Annebaut remporta , celte année même , une victoire complète sur la flotte anglaise , près de Pile de
Wighl, dont il s'empara, le 6 juillet i545.
<^> Les lettres d'exemption en faveur des officiers domestiques et commensaux de la Maison du Roi sont de Fontainebleau, le
18 mars i5/i3 (n. s.), enregistrées au Parlement de Paris, le 17 avril suivant (Arcli. nat., X" 86i3, fol. SgS); celles qui concer-
nent les officiers de la Maison de la Reine portent la date du 1" avril i5/i3 et furent enregistrées le 22 mai suivant (M. ibid. ,
fol. 439); enfin les privilèges des Notaires et SecaHaires du Roi et de leurs veuves sont contenus dans une déclaration royale du
1 1 octobre 1 5/i/i , publiée dans VHtal. de la Chancellerie, d'A. Tessereau , in-fol. , 1710,1. I , p. 106.
[i545]
très chers et très amez filz et filles les daulphin et
duc d'Orléans, ladaulphine et Marguerite de France,
et les gens d'église, pour le regard du revenu
de leurs bénéfices et de leurs propres heritaiges,
tenuzen fiefz, en quelque lieu quilz soient scituez;
et pour les biens roturiers à eulx apartenans,
assis hors lad. Ville et faulxbourgs seullement ; ou
que pour icelle somme trouver, lesd. habitans
puissent engaiger ou ypothecquer le revenu patri-
monial dicelle Ville ou leurs nouveaulx aydes et
subsides, venans à charge sur eulx, jusques au par-
faict payement de leurdicle cotisacion; dont les de-
niers seront par lesd. habitans ou leur receveur, ou
commis, portez, fourniz et délivrez à leurs despens
en nostredictc ville de Paris, es mains du Receveur
gênerai de noz finances en icelle Ville, par ses quic-
tances ausd. quatre termes et payemens esgaulx,
qui escherront lesd. premiers jours d'Avril , May,
Juing et Juillet prochains venans. Et à ce faire,
souffrir et acomplir, contraignez ou faictes con-
traindre les habitans de lad. Ville et faulxbourgs, et
chascun d'eulx, royaulment et de faict, par toutes
>oyes et manières requises et acoustumées au
payement de noz deniers et pour noz propres af-
faires, nonobstant oppositions ou appellations quelz-
conques et sans préjudice d'icelles, pour lesquelles
ne voulions estre différé, actendu la neccessité et
importance desd. affaires, dont nous avons de nostre
propre mouvement plaine puissance et auctorité
royal retenu et retenons la congnoissance à nous et
à nostre personne, et d'icelles avons interdit et def-
fendu, interdisons et deffendons toute court, juris-
dicion et congnoissance à noz cours de Parlement,
Generaulx de la justice de noz Aydes, Esleuz et à
tous noz autres juges et officiers, par cesdicles pré-
sentes. Lesquelles nous voulions et ordonnons leur
cslre presente'es par nostre premier huissier ou ser-
gent, sur ce requis; auquel nous mandons ainsi le
faire sans difficulté, et de les signiffier partout ail-
leurs où il appartiendra, faire tous adjournemcns,
contrainctes et exploitz qui par vous seront ordonnez
pour l'effecl et acompHssement de ce que dit est,
circonstances et deppendances, et en bailler rapportz
ou certiffications suffisantes. De ce faire vous avons
donné et donnons pouvoir, auctorité, commission et
mandement especial, par cesdictes présentes. Man-
dons et commandons à touz nos justiciers, officiers
et subgetz, que à vous et aud. huissier ou sergent
à l'exécution d'icelle ilz obeyssent et entendent dilli-
gemment, prestent et donnent conseil, confort,
DE LA VILLE DE PARIS.
49
ayde et prisons , si mestier est et requis en sont. Et
pour ce que de cesdictes présentes l'on pourra avoir
affaire en plusieurs et divers lieux, nous voulions
que au vidimus d'icelles, deuement collationné, foy
soit adjoustée, comme à ce présent original. Donné
à Montargis, le douziesme jour de février, l'an de
grâce mil cinq cens quarante quatre, et de nostre
règne le trente et ungiesme.
Signé : par le Roy estant en son conseil, Rayard,
et scellé sur simple queue du grand scel en cire jaulne.
Et au dessoubz est escript ce qui s'ensuit :
Apportées et présentées à noble homme et saige
maistre Jehan Morin, conseiller du Roy nostre sire
et Lieutenant civil de la Prevosté de Paris, par
maistre Jacques Marcel, Receveur gênerai de ceste
ville de Paris, le jeudi cinqiesme jour de Mars mil
cinq cens quarante quatre.
De par le Roy.
T Nostre amé et féal , voyant que le roy d'Angleterre ,
nostre ennemy, ne veult entendre à la paix, mais
est obstiné à la guerre, laquelle nous desirons plus
lost gecter en ses pays que de la soutenir en nostre
royaulme, nous sommes contrainctz faire lever
grandes sommes de deniers sur noz subgectz de tous
estatz, pour conduire les despences de lad. guerre,
mesmement sur les habitans des villes closes de
nostre royaulme la somme de huit cens mil livres
tournois, pour subvenir à la soulde des gens de pied
qu'il nous convient entretenir en ceste présente
année. A ceste cause, nous vous envoyons noz lettres
patentes pour cottizer les villes de vostre Prevosté ,
à ce qu'elles doibvent porter de lad. somme. Et nous
ferez très agréable service de procedder à lad. cotti-
zacion avec toute dilligence et equalité, que nous
puissions estre secouruz des deniers dicelle soulde,
aux termes contenuz en nosdictes lettres, et que les
habitans desd. villes n'ayent occasion de se plaindre
du département que vous en ferez. Donné à Cham-
bort, le xxii' jour de février, l'an mil cinq cens qua-
rante quatre, r
Ainsi signé : Françoys, et au dessoubz: Hoberlet.
Et au doz est escript : A nostre amé et féal le Pré-
vost de Paris, ou son Lieutenant civil.
Et après lecture faicte desd. lettres patentes et
missives aud. Rureau, a esté faict responce par lesd.
Eschevins quilz vouUoient obeyr au Roy et que, pour
ce faire, ilz feroient assemblée de Ville. Et lors fut
advisé par eulx que assemblée se feroit de Mess" les
Conseillers de lad. Ville, et que, pour ce faire , man-
IMPBmEBIS MATtOITALI.
50
REGISTRES DU RUREAU
démens seroient décrétez pour faire appeller lesd.
Conseillers au landemain samedi , \n° jour dud. moy s.
Et de ce furent faictz mandemens en la forme qui
ensuit :
Monsieur le Président, plaise vous trouver de-
main à deux heures de relevée en l'Ostel de ceste
Ville, pour donner vostre avis sur les lettres patentes
envoye'es par le Roy à Mons' le Prévost de Paris , ou
[i645]
son Lieutenant civil, par lesquelles led. seigneur
demande à lad. Ville et autres villes closes de lad.
Prevosté la somme de vi*' mil livres tournois pour
le faict de ses guerres. Et vous prions n'y voulloir
faillir. Faict au Rureau de lad. Ville, le vi°jourde
Mars mil v" xliiii.
Les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville
de Paris, tous vostres'^'.
LXIII [XII]. — Refformeb les lettres du Prévost de Paris.
7 mars i545. (Foi. 16 v°.)
Du vu' jour de Mars oudit an y" xliiii.
Aujourd'uy, suivant les mandemens le jour d'hier
envoyez à Mess" les Conseillers de la viile de Paris,
pour adviser sur les lettres patentes du Roy, en-
voye'es à Mons' le Prévost de Paris , ou son Lieutenant ,
sont comparuz, c'est assavoir :
Mons"' le Lieutenant civil et Prévost des Mar-
chans, maistre Jehan Morin , acompaigné de maistre
Jehan Lormier, greffier en Chastelet ;
Mess" Seguier, Lieutenant criminel, Choppin, de
Sainct Germain et Rerlhelemy, Eschevins ;
Mess" Lelievre, T. Lelieur, Courtin, Prévost,
Lecomte, Larcher, M. de firagelongne, T. de Rra-
gelongne, Conseillers de lad. Ville.
Après lecture desd. lettres patentes et missives et
oy l'importance d'icelles, a esté conclud par tous
les dessusd. que on doibt prier le Roy de refformer
lesd. lettres et les adresser aux Prévost des Mar-
chans et Eschevins de lad. Ville et demander mode-
ration de lad. somme et prolongation du terme,
actendu la povreté des habitans de lad. Ville et les
grands deniers en quoy lad. Ville est redevable. Et
ncanlmoings, actendu le petit nombre des compa-
rans, seront faictz ileratifz mandemens aux autres
Conseillers qui ne sont comparuz, pour eux trouver
avec la présente compaignée demain quatre heures
de relevée, pour y adviser de rechef.
LXIV [XIll]. — VI" MIL livres tournois demandez par le Roy à la Ville.
8. mars i5à5. (Fol. 17.)
Du dimenche, viii" jour de Mars mil v° xtiiii.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris , de Mess" les Conseillers de lad. Ville ,
pour adviser sur les lettres patentes et missives du
Roy, par lesquelles il demande à lad. Ville la somme
de six vingtz mil livres tournois; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans;
Mons' maistre Pierre Seguier, Lieutenant crimi-
nel, sires Jehan Choppin, Jehan de Sainct Germain
et Jehan Rerlhelemy, Eschevins ;
Mons' le Président Luillier, sire Claude Lelievre,
T. de Montmirel, M. de Rragelongne, Courtin,
Prévost, G. Lelieur, Paillart, Rouchard, Larcher,
de Livres, Lecomte, Raillet, T. de Rragelongne,
Perdrier, Conseillers de lad. Ville.
Apres lecture faicte desd. lettres missives et pa-
tentes, en la présence des dessusdiclz, et, suyvant
les propos tenuz le jour d'yer, et considérant les
affaires de lad. Ville, la povreté des habilans d'icelle
et la peste qui a de présent cours en plusieurs en-
droiclz de lad. Ville, a esté conclud et advisé qu'on
doibt aller vers le Roy, luy faire les remonstrances
dessusdictes, et que lad. Ville est redevable de
l" livres tournois envers les particuliers d'icelle, et
le prier très humblement de modérer lad. somme et
donner plus long dellay de recouvrer ce qui luy
plaira arrester; aussi de refibrmer l'adresse desd.
lettres et les adresser à messieurs les Prévost des
'■' Le même jour, le Prévôt des Marcliands, Jean Morin , se rendit à la chambre du Conseil du Parlement et communiqua en séance
les lettres patentes et les lettres missives qu'il avait reçues du Roi , en qualité de Lieutenant du Prévôt de Paris. ( Arch. nat. , X'" 1 554 ,
M. 689 v°.)
[i545]
Marchans et Eschevins de lad. Ville; et neanlmoings,
avant que aller à la Court, faire l'assemblée gene-
ralle des Quarteniers et bourgeois, pour savoir leur
advis. Et incontinant ont esté expédiez mandemens
DE LA VILLE DE PARIS.
51
aux vingt quatre Conseillers et seize Quarteniers de
lad. Ville, pourappeller trois notables personnes de
chaseun quartier.
LXV [XIV]. — [Envoi d'une députation au Roi pour le prier de réduire la nouvelle imposition.]
9 mars i5à5. (Fol. 18.)
Du lundi, ix' jour de Mars mil \' xliiii.
En assemblée générale, le jour d'uy laicte, en
rOstel de la Ville de Paris, de Mess" les Conseillers,
Quarteniers et trois notables bourgeois de chaseun
quartier, pour adviser sur les lettres patentes et
missives du Roy, apportées au Bureau et présentées
par mons' le Lieutenant civil de la Prevosté de Paris,
par lesquelles le Roy nostre sire faict demande à lad.
Ville de la somme de six vingtz mil livres tournois ,
pour subvenir au faict de ses guerres; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons"^ le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
Mons' Seguier, Lieutenant criminel, mess" Chop-
pin, de Sainct Germain, Berthelemy, Eschevins;
Mess" Luillier, Viole, Lelievre, Courtin, de
Livres, G. Lelieur, Prévost, Larcher, Conseillers;
Basannier, Godeffroy, Danès, Maciot, Lejay,
Prévost, Barthélémy, Quarteniers;
Mons' le Président Prévost, mons'' Dumont,
mons'' Mathieu, mons' Lotin, mons' de Marie,
maistre Nicole Guedon, mons' Ribier, mons' Four-
maget, sire Jacques Pinel, maistre Jacques Lesec,
sire Nicolas Perrot, sire Jehan de Moucy, mons' Tan-
neguy, advocat, Jehan Dampmartin, Poncelet Lé-
preux, Léon Danisi, Anthoine Abelly, Guillaume
Pellerin, Girard Fremyn, Guillaume Bazin, Pierre
Favyn, Claude de Moucy, et autres, bourgeois de
lad. Ville.
Après lecture faicte desd. lettres patentes et mis-
sives, en la présence de tous les dessusdictz, et que
monsdict s' le Prévost des Marchans a récité plusieurs
affaires de lad. Ville, et comme elle est de présent en
arreraiges de l* livres tournois , et que neantmoings
luy est mandé exécuter lesd. patentes pour le se-
cours du Roy, priant lad. compaignée adviser les
moyens de le secourir encores cette année en ses
urgens affaires ; et lad. matière mise en délibéra-
tion, a esté conclud par tous les dessusdictz que,
actendu et considéré la povreté des habitans de lad.
Ville, la gendarmerye qui a passé es environs
d'icelle, qui ont tout mengé leur revenu, la cherté
et stérilité des vivres et la peste qui règne en
iceile; emsemble les previllegiez que le Roy veull
exempter qui sont ceulx qui debveroient payer; qu'on
doibt aller vers le Roy, nostre sire, le prier très
humblement avoir pitié de son povre peuple de
Paris, qui par cy devant a tousjours faict son entier
devoir de ayder aud. seigneur, en ce qui leur a esté
possible; et qu'il luy plaise quicter iceile, ou à tout
le moings modérer lad. somme de moiclié, ou autre
somme qu'il luy plaira; emsemble de prolonger le
temps du payement de ce qui luy plaira arrester;
et refformer lesd. lettres patentes et les adresser aux
Prévost des Marchans et Eschevins de lad. Ville,
pour, la responce oye dud. seigneur, faire assemblée
generalle et remonstrer en iceile que chaseun face
son debvoir de payer promptement la somme en la-
quelle il sera cottisé. Et pour aller vers led. seigneur,
ont esté esleuz, c'est assavoir ung de Mess" les
Eschevins, ung Conseiller de Ville et ung Quarte-
nier, lesquelz seront choisyz par Mess" du Bureau de
lad. Ville, et ausquelz seront baillez bons mémoires
pour faire leur légation et voyage.
LXVl [XV]. — Pour la cottizacion des Quarteniers
9 mars t5i5. (Fol. ig.)
Dudict lundi, ix' Mars v' xlhii de relevée.
Aujourd'uy, au Bureau de la Ville de Paris, oîi
estoient Mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins de lad. Ville, au retour de l'assemblée gene-
ralle tenue en la grant salle de l'Ostel de lad. Ville,
a esté par eulx ordonné que, ce pendant qu'on yroit
à la Court, vers le Roy nostre sire, pour exécuter le
contenu en la délibération de lad. assemblée gene-
ralle, on manderoit les seize Quarteniers d'icelle,
lesquelz feroient le serment de nommer et eslire
chaseun en droit soy, le plus homme de bien de
chascune dixaine de leursd. quartiers et myeulx
7-
52
REGISTRES DU RUREAU
congnoissans, par antiquité ou autrement, la fa-
culté des personnes demourans en chaseune dixaine
desd. quartiers, pour faire ia cotization egallenient et
[i545]
justement, le fort portant le foible, afin de dilligenter
à veoir et savoir commant on pourra lever ia somme
qu'il plaira au Roy arrester et demander à lad. Ville '''.
LXVII [XVI]. — [Réponse rapportée par les Députés envoyés vers le Roi.]
10 avril 1 545. (Fol. 34)(«.
Du vendredi , x' jour d'Avril mil \' quarante cinq.
Aujourd'uy, en assemblée faicte après la messe de
la réduction de Paris '^', Mess" retirez ou Rureau de
lad. Ville pour adviser es affaires de lad. Ville, où
estoient, c'est assavoir :
Mons"" le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans;
Mons' le Lieutenant criminel, maistre Pierre
Seguier, Choppin et de Sainct Germain, Esche-
vins;
Mons' maistre Martin de Rragelongne, Paillant,
T. de Rragelongne, T. de Montmirel, Lecomte, Rou-
chard, Conseillers;
Rasannier, Courtin, Parfaicl, Maciot, Danès,
Prévost, Gohory, Hac, Quarleniers de lad. Ville;
Ausquelz mond. s' le Prévost des Marchans a re-
monstré qu'il est bon de faire demain assemblée,
pour adviser sur les vi" m livres tournois deman-
dez par le Roy à lad. Ville , et sur la responce et retour
de maistre Thomas de Rragelongne, qui avoit, en
la dernière assemblée, estéesleu par Mess" pour aller
avec sire Jehan Rerlhelemy, Eschevin, vers le Roy,
pour demander modération de lad. somme, delay du
terme et payement d'icelle, et adresse des lettres
patentes à lad. Ville; lequel Bragelongne a declairé
que le Roy ne son Conseil n'ont voulloir modérer
lad. somme, ne donner terme, pour la conséquence
qu'il pourroit estre pour les autres villes; et auroit
obtenu lad. adresse au Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. Ville, à ce que led. seigneur feust
obey et que lad. somme feust levée, selon le contenu
èsd. lettres.
Après lequel récit, a esté conclud et advisé que,
pour obeyr au Roy, seroit demain faicte assemblée de
Mess" les Conseillers et Quarteniers de lad. Ville,
pour adviser quelz moyens et quel ordre on y pour-
roit garder, alfin de penser la forme et manière
de lever lad. somme, et après faire assemblée ge-
neralle pour faire la dernière conclusion. Ce faict,
led. maistre Thomas de Rragelongne a présenté à
mesdictz s" lesd. lettres patentes du Roy, faisant
mencion de l'adresse à lad. Ville, au lieu de Mons' le
Prévost de Paris.
[Ordre aux sergents de se tenir à la disposition
DES Quarteniers.]
Aujourd'huy, au Bureau de lad. Ville, presens
plusieurs Conseillers et Quarteniers d'icelle, a esté
enjoinct par mesd. s" de lad. Ville à Robert Cotart,
Mathurin Petit, Pierre Carré, Jehan Nalin, Simon
de Fresnes, Pierre du Moussoy et Thomas Dutoy,
sergens de lad. Ville et aux autres sergens d'icelle,
d'aller servir les Quarteniers, ainsi qui leur a esté
mandé, sur peyne de privation de leurs estatz. Les-
quelz sergens ont faict responce qu'ilz sont prestz de
servir le Roy et la Ville à toutes heures, pourveu
que on leur donne sallaire pour vivre et qu'ilz soient
payez par chaseune sepmaine, et que l'esté passé ilz
ont besongné pour lesd. Quarteniers, dont ilz n'ont
eu aucun sallaire'*'.
LXVIII [XVII]. — Pour les six vingtz mil livres.
I 11 avril i545. (Fol. a5.)
Du samedi, xi' jour d'Avril mil v' xlv après
Pasques.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins, Conseillers et Quarteniers de
lad. Ville, suyvant les mandemens le jour d'hier
'"> Les deux tiers du fol. i g v° sont demeurés en blanc.
'') Ici l'ordre est inlerverli dans le Registre. Les fol. ao à aS sont occupés par le procès-verbal de la séance du 35 mai i555,
que l'on trouvera ci-dessous, art. LXXl [XX], rétabli à sa place chronologique.
W Cérémonie commémorative de la reprise de Paris sur les Anglais par Charles VII, l'an i/i36.
''' La moitié du verso du fol. ai est en blanc.
[i545] DE LA VILLE
envoyez, en laquelle se sont trouvez, c'est assa-
voir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Jehan
Morin, Lieutenant civil;
Mons^ maistre Pierre Seguier, Lieutenant criminel ,
Mess" Choppin, de Sainct Germain, Eschevins;
Mess" M. de Bragelongne, T. de Bragelongne,
Paillart, Lecomte, Bouchard, Conseillers;
Basannier, Lelorrain, Courlin, Danès, Pellerin,
Gohory, Lejay, Hac, Quarteniers;
Mond. s' le Prévost des Marchans a recité ce qui
DE PABIS.
53
fut advisé le jour d'hier de faire l'assemblée du
jour d'huy pour adviser ce qu'il seroit bon de faire
pour obeyr au Roy, et quant on fera l'assemblée ge-
neralle, pour adviser les moyens de lever la somme
que le Roy demande. Et voyant par les dessusdictz
la difficulté de lever lad. somme pour les causes cy
devant proposées, a esté conclud et advisé que on
fera lundi assemblée generalle des Conseillers,
Quarteniers et huit personnes de chascun quartier,
pour adviser les moyens de lever lad. somme et
exécuter ce qui aura esté délibéré en icelle.
LXIX [XVIII]. — La responce des Depputez à aller vers le Roy
POUR les Vl" MIL LIVRES TOURNOIS.
i3 avrif i545.(Fol. a5 v°.)
Du lundi, xiii™''' jour d'Avril mil v'xlv.
En assemblée générale, tenue en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" Ips Conseillers, Quarteniers
et huit des plus apparans et notables bourgeois de
chascun quartier, mandez poOr oyr la responce eue
sur le faict des vi'^ m. livres tournois, que le Roy
mande estrc levez en cesledicte Ville, et adviser les
moyens d'obeyr et satisfaire au Roy; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Jehan
Morin ;
Mons' le Lieutenant criminel, Seguier, Choppin
et de Sainct Germain, Eschevins;
Paillart, T. de Bragelongne, Prévost, Lecomte,
T. de .Monlmirel, Bouchart, Conseillers;
Basannier, Maciot, Danès, Lejay, Croquet, Ber-
thelemy, Lelorrain, Prévost, Gohory, Kervcr, Pel-
lerin, Hac, Quarteniers;
Maistre Jehan Hamel, Procureur en Parlement,
Mons' Ruzé, Conseiller des Generaulx, Mons' Pom-
mereul , maistre des Comptes , Mons' Rubentcl , Mons'
Charlet , Conseiller, maistre Jehan deRueil , Mons' du
Moussoy, advocat en Parlement, Mons' Poussemye,
Conseiller en Chastelet, Jehan Cousinot, marchant,
Estienne Gregis, marchant, Philippes de Beingné,
M" Hubert Duco(]uier, Mons' Brodeau, Procureur,
Jacques Danès, Pierre Sanglier, Agnen Tardif, Jehan
Levasseur, Cardin Mahault, Jerosme Panyot, Raoul
Leconte , Robert Estienne , Robert Chaudière ,
Nicolas Piquet, drappier, Mons' Payen, noiaire,
Pierre de Rains, appoticaire, Philippes Cramoisy,
Anthoine Turpin, Adam Bailly, Léon Danisy, Jehan
Levignelier, drappier, Nicolas Foucault, Jehan
Dampmartin, Claude Dauvergne, Drouet Parant,
drappier, François Vallin, Guillaume Petit, Rece-
veur des barrages, Jehan Hubert, boucher, Guil-
laume Rolland, M" Jehan Lormier, Jehan Chappe-
lot, Jehan Loblé, Nicolas Lepaintre, le Contrerolleur
des guerres, et autres bourgeois, marchans et habi-
tans de lad. Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
remonstré à lad. compaignée les grands et urgens
affaires du Roy et les fraiz importables qu'il a à sous-
tenir contre les Anglois, noz anliens ennemys,
qui détiennent à présent la ville de Boulongne, aus-
quelz il ne pourroit satisfaire sans l'ayde de son
peuple , mesmes des habitans de sa bonne ville de
Paris, ainsi qu'il appart par les lettres patentes
dud. seigneur, données au Plessis lez Tours, le ini"
jour d'Avril mil v" XLini avant Pasques '-', signées par
le Roy en son Conseil : Bayard, el sellées de
double queue du grand scel de cire jaulne, par les-
quelles led. seigneur a refformé l'adresse faicte au
Prévost de Paris, ou son Lieutenant civil, de con-
traindre les habitans de lad. Ville à payer lesd.
VI" M francs, et l'auroit adressé à mesd. s" les Pré-
vost des Marchans et Eschevins de lad. Ville, suy-
vant les anciens previlleges d'icelle, dont lecture a
esté présentement faicle en lad. assemblée; et que
Mons' maistre Thomas de Bragelongne, Conseiller et
Lieutenant de lad. Prevosté des Marchans, commis et
esleu, avecques sires Jehan Berthelemy, Eschevin, et
''' Lo telle porte par erreur \u'. Pâques tomba le 5 avril, en i545; le la était par conséquent un dimanche.
<•' Ce sont les mêmes lettres que celles datées de Montargis, lo la février i5/i4 (a. s.), qui ont été publiées ci-dessns (n° LXII);
seulement, au lieu d'être adressées au Prévôt de Paris, elles le sont aux Prévôt des Marchands et Echevins,
54
REGISTRES DU RUREAU
Henri Godeffroy, Quartenier de lad. Ville, à aller
vers ied. seigneur, demander modération de lad.
somme et dellay du payement d'icelle, a recité tout
le discours de sa légation et voyage, c'est assavoir,
en sommaire, que le Roy n'a vouUu donner modé-
ration , ne terme du payement de lad. somme, et qu'il
en a faict son estât, actendu les grans affaires qu'il a
à supporter; et que mond. s'' le Prévost des Mar-
chans a encores recité que lad. Ville est redevable
envers les particuliers d'icelle de cinquante mil
francs, et le failz qu'elle porte encores tous les
jours à payer les povres mendicans valides, beson-
gnansau bouHevert de la porte Sainct Anthoine, et
encores (ju'il est bcsoing frayer autres deniers pour
sallarier les médecins et cirurgiens qu'il convient
députer à penser et medicamenter les malades de
peste'", et la difficulté de lever lad. somme au moyen
du reste des nu" m escuz de l'année passée qui n'est
encores achevé de lever; et plusieurs autres raisons
[i545]
et moyens alléguez et proposez par Ied. Prévost en
lad. assemblée, sur lesquelles auroit demandé son
avis et délibération aux assistans.
Lesquelz auroient tous conclud , advisé et délibéré
que, pour le plus brief et aysé, lad. somme se doibt
lever par teste, le fort portant le foible; et pour ce
faire, seront veuz les derniers roolles des quarleniers
et seront prins en iceulx les plus riches, puis les
médiocres, sans prandre les povres, lesquelz seront
taxez justement, loyaulment et esgallement, le fort
portant le foible, en la présence d'ung Conseiller de
la court de Parlement, d'ung Maistre ou Auditeur des
Comptes, du Quartenier, du Dixinier et deux nota-
bles bourgeois de chascune dixaine , ayans congnois-
sance des facultez des personnes habitans en lad.
dixaine , et le tout faire selon Dieu , raison et equicté,
et sans acception de personne, pour, après lad. taxe
faicte et liquidée, faire le myeulx qu'on pourra quant
au seurplus '^i.
LXX [LXIX]. — Les cameristes'^' seront taxez.
9 mai i545. (Fol. 28.)
Du samedi, ix'jour de May mil v" xlv.
Aujourd'uy a esté ordonné que les manans et ha-
bitans de la ville de Paris lenans chambres, bas'*' et
autres demourances en cestedicte ville de Paris et
faulxbourgs seront taxez et cotizez aux deniers oc-
troyez au Roy, comme les detempteurs des maisons,
domicilies et autres habitacions de lad. Ville et faulx-
bourgs, chascun particulièrement, et que les Quar-
teniers de cestedicte Ville, leurs cinquanteniers et
dixainiers prendront les noms desd. locatifz desd.
chambres, bas et demourances, et en feront roolles
comme des autres propriétaires et locatifz, detemp-
teurs desd. maisons et demourances d'icelle Ville et
faulxbourgs, pour en faire leur rapport, afin de les
taxer et cotiser selon leurs puissances et facultez
particulièrement.
LXXI [XX]. — Sermeînt des Députez et cottisacions.
25 mai i545. (Fol. 20.)
Du lundi, xxv'jour de May mil v°xlv.
Aujourd'uy sont comparuz en la grande salle de
rOstel de la Ville de Paris, c'est assavoir :
Sire Vincent Maciot, Quartenier;
Germain Nepveu, Michel Gilles, cinquantenyers,
Jehan Bélier, Guillaume Marcoureau, Jacques Dau-
bremont, Gabriel Hervieu, Jehan Desainctz, dixi-
nyers dud. quartier.
Sire Guillaume Danès, Quartenier;
Pierre Chesnard, Jehan Potier, Estienne Daubre-
mont, Anthoine Gilbert, Jacques Gourlin, dixiniers
dud. quartier;
Sire Henry Godeffroy;
Philebert de Crevecueur, cinquantenier, Jehan
Damyens, dixinier, Pierre Gervaiz, dixinier, Hugues
"' La peste exerçait ses ravages à Paris depuis le milieu de l'année précédcnle, cl elle n'avait pas encore disparu à la Gn de juillet
i545. On trouve des ordonnances de police émanées du Parlement, à l'occasion de celte épidémie, aux dates des a5 septembre, 1 1 oc-
tobre i544, ai janvier, 91 mans, i3et 18 juillet i545. Elles sont publiées dans V Histoire de la Ville de Paris, par Félibien , in-fol. ,
t. IV (Preuves, t. Il), p. 711, 71/1 et 725.
'*' Le verso du folio 27 est en blanc.
''1 Ce mot paraît être pris ici dans le sens de petits locataires, n'occupant qu'une seule chambre ou une boutique.
'*' Probablement rez-de-chaussée.
[i545]
Du mont , cinquantenier, Pierre Logeât , Jehan Drouet ,
dixiniers dud. quartier.
Sire Guichard Courtin, Quartenier;
Pierre Moireau , cinquantenier, Guillaume Drouyn,
maistrc Adrian Rougeault (absent), Guillaume Du-
lartre, Christofle Henry, Jehan Thibault, Jehan Du-
saulsay, Jehan de Froncieres, Jehan Penelle, Pierre
Delarry, Robert Dusaulsay, Gilles Lelievre, dixiniers
dud. quartier.
Thomas Lelorrain, Quartenier;
M' Guillaume Duboys, Claude Rubentel, cinquan-
teniers, Anthoine Foucroy, Pierre Prévost, Jehan
Guichon, Jehan Maillot, Loys Turin, Germain Le-
l'evre, Jacques Courte, dixiniers.
Mcolas Hac;
Pierre Pelletier, cinquantenier, Raoul Leconte,
Jehan Lefer, Jehan Touret, Claude Paris, Jehan Bor-
dereau, Jacques Rarbe, Jehan de Ponthoise, Raul-
dichon Guilgan, dixiniers.
Sire Jehan Croquet ;
Jehan Boucher, Claude Dauvergne, cinquanle-
niers, Guillaume Mauclerc, Jehan Vente, Pierre
Tissart, maistre Guillaume Roger, Pierre Eustace,
Jacques Roussel, Estienne Tostée, Thibault Robin,
dixiniers.
Sire Denis Berthelemy ;
Henry Lecomte, cinquantenier, Nicolas Huault,
Jacques Montineliart , Jehan Lescaloppier, Jacques
Scoppart, Jehan Tronson, Pierre Talion, René Du-
chesne, Guillaume Paste, dixiniers.
Sire Jehan Parfaict;
Philippes Cramoisy, cinquantenier, Roger Aleaul-
me, Rolin Pan, René Lestele, Eslienne Petit, Gi-
rard Fremyn , Guillaume Poupincourt, Jehan Mignot,
Jacques Ralancier, Vincent Bertrand, dixiniers.
Maistre Pierre Pellerin, Quartenier;
Denis Roué, cinquantenier, Jehan Bazin, Jehan
Doublet, Nicolas Danès, Philippes Hardi, Jehan
Huet, Jacques Horrv, Jehan Ledament, maistre Jehan
de Sainction, Jehan Bélier, Guillaume Docerot, dixi-
niers.
Jacques Kerver, Quartenier;
Nicolas Bequet, cimiuantenier, Loys Demoy,
Adrian de Houdan, Jehan Huot, Jacques Perier, Ni-
DE LA VILLE DE PARIS.
55
colas Delacourt, Jehan Moqueron, Pierre Lemoyne,
Jehan Bisange, Pierre Chaiivet, dixiniers.
Sire Jehan deSainct Germain, Eschevin et Quar-
tenier;
Jehan Guerard, Raoul Sandras, cinquanteniers ,
Pierre Croisart, Lucas Vacher, Aubert Graillot, Yves
Moust , Noël de Compans, François Dampont, Claude
de Moucy, dixiniers.
Maistre Pierre Gohory, Quartenier;
Philebert Bourlon, Regnault Huot, cinquante-
niers, Valeran Debez, PierreDelassus, Jehan Gohory,
Jehan Reliée, Jehan Pinçon, Berthault Sedille, Ro-
bert Janotin, Oudin Petit, dixiniers.
Maistre Claude Prévost, Quartenier;
Nicolas Paulmier, cinquantenyer, M' Hubert De-
lahaye, Léon Cornu, Guillaume Pellerin, Robert
Chevremont, Jacques Guespin, dixiniers.
Jehan Lejay, Quartenier;
Robert Desprez, cinquantenier, Pierre Lejay,
Ponce de Miraulmont, Jacques Fraulde, Jacques
Nyverd, Pierre Lefevre, Laurens Leschassier, Jehan
Villain, Pierre Ricouart, Lepaintre, dixiniers.
Sire Jehan Basannier, absent.
Tous lesquelz dessusdictz ont faict le serment so-
lempnel ne receler aucunes personnes de leurs
quartiers et dixaines, pour la cotisacion des vi" m
livres tournois, demandez par le Roy à lad. Ville, en
ceste présente année; et ont promis faire reveue de
leursdictes dixaines, pour savoir s'il y a nulle obmis-
sion en ce quilz ont ja prins par escript. Et s'ilz treu-
vent aucuns, povres ou riches, qui n'ayt point esté
escript en leurs roolles, le viendront apporter par
escript au Rureau de lad. Ville.
Ce faict, après plusieurs remonstrances faictes
par les Quarteniers, a esté ordonné par Mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins que il sera prié
à Mess" les Commissaires, depputtez par le Roy à
l'audition des comptes desd. Quarteniers, de bailler
ausd. Quarteniers les originaulx des roolles d'iceulx
Quarteniers, signez par le greffier de lad. Ville,
pour le recouvrement des quatre vingtz mil escuz,
pour servir à la cotizacion et recepte des vi" m livres
tournois, demandez par le Roy à lad. Ville, en ceste
présente année '''.
"> La fin da recto et le verso du fol. a3 sont restés en blanc.
56
REGISTRES DU BUREAU
[i5i5]
LXXII [XXI]. — Pour le passage des vms en Flandre.
i8juin i545. (Fol. a8.)
Du xviii"" jour de Juing mil \' xlv.
Aujourd uy, est comparu au Bureau de la Ville de
Paris Messire Girard Ride', chevalier, seigneur de la
Blanchemotte , lequel a présenté certaines lettres pa-
tentes du Roy, données à Argentan, le xi""' jour de ce
présent moys de Juing, par lesquelles le Roy mande à
Mons' le Prévost de Paris et autres faire passer les
vins que les marchans de Flandres vouldront passer
franchement et quictement , sans payer sinon les an-
ciens subsides et acoustumez , et non les nouvelles
impositions, emsemble de restituer les deniers qui
ont esté prins desd. marchans de Flandres et autres
habitans dud. pays, depuis la publication du traité
de paix d'entre le Roy et l'Empereur. Et après avoir
veues lesd. lettres patentes et que par cy devant
lesd. marchans et habitans dud. conté de Flandres
ont tousjours joy desd. previlleiges , auparavant les
guerres, a esté ordonné qu'il sera obey au voulloir
du Roy et que doresnavant lesd. marchans passe-
ront leursdictz vins, en payant les anciens subsides
seuUement, et en baillant bonne et suffisante caucion
de rapporter certifficacion comme lesd. vins auront
esté débitez, venduz et distribuez aud. pays et conté
de Flandres, et non ailleurs; et de ceulx qu'ilz ont
par cy devant passez depuis lad. publicacion aud.
traiclé de paix, et dont ilz ont payé les nouveaulx sub-
sides, leur seront renduz, comme dit est, iesd. de-
niers en rapportant certifficacion, comme dessus'''.
, LXXIll [XXII]. — [Immunité
3 juillet i5A5.
Du ui" jour de Juillet mil v'' xlv.
Aujourd'uy, au Bureau de la ville de Paris, ou
estoient Mess" les quatre Eschevins d'icelle, a esté
conclud et advisé que, veu les peynes et labeurs
qu'ilz ont eues et ont chascun jour pour les affaires
du Roy, dellaissant leurs propres affaires , seroit en-
voyé vers led. seigneur en court homme exprès , pour
obtenir dud. seigneur lettres de déclaration comme
DEMANDÉE PAR LES ÉcHEVINS.]
(FoL 29.)
il n'entend que lesd. Eschevins de lad. Ville, pen-
dant qu'ilz sontesdictz estatz, soient comprins es em-
pruntz, tailles et subsides de lad. Ville, mises sus ou
à mettre, pour quelque cause que ce soit, et que les
deniers des cotizacions des maisons de l'année passée
leur soient renduz, suyvant les anciens previlleges
donnez par led. seigneur, ou ses prédécesseurs, ausd.
Prévost des Marchans et Eschevins de lad. Ville.
LXXIV [XXIII]. — Pour les vi" mil livres tournois.
9 juillet 1.545. (Fol. 29.)
Du jeudi , ix°" jour de Juillet mil v" xlv.
En assemblée le jour d'uy faicte , en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers et Quarte-
niers de lad. Ville, pour adviser à promptement
lever la somme de vi" m livres tournois , demandée
par le Roy à lad. Ville, et dont il presse icelle Ville,
parce que les termes par luy donnez sont escheuz;
en laquelle se ont trouvez, suyvant les mandemens
à eulx envoyez, c'est assavoir :
Mons' maistre Jehan Morin, Ueutenant civil, Pré-
vost des Marchans ;
Seguier, Lieutenant criminel, Choppin, de Sainct
Germain, Eschevins;
Luillier, Tronson, Lelievre, M. de Rragelongne,
Courtin, Paillart, T. de Rragelongne, Lecomte,
Larcher, Conseillers de lad. Ville ;
Basannier, Danès, Lejay, Croquet, Berthelemy,
Lorrain, Kerver, Gohory, Pellerin, Quarteniers de
lad. Ville.
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans
a remonslré qu'il est assez notoire à la compaignée
que le Roy demande à lad. Ville la somme de
vi" M livres tournois, et que on a faict toute extrême
dilligence possible de faire les cotizacions sur les
habitans de cestedicte Ville, en la présence des Quar-
teniers, cinquantenyers , dixinyers et deux bour-
geois de chascune dixaine; lesquelz ayant laissé les
vrays povres, a esté trouvé que le reste des plus
'■' Le verso du fol. 28 est resté en blanc, sauf cinq lignes en tête.
[i5i5]
riches et médiocres, le fort portant le foible, suffi-
samment cottizez, ne se monte que à la somme de
cinquante neuf mil livres tournois, qui n'est pas la
moiclié de lad. somme. Ce faict, auroit esté prié et
requis de par lad. Ville à Mess" de la Court de Par-
lement''' et des Comptes commectre aucuns d'eulx
pour veoir faire les augmentacions desd. rooHes et
adviser ce qui! est bon de faire pour obeyr au Roy.
Lesquelz commis et depputtez par lad. Court et la
Chambre des Comptes auroient journellement as-
sisté, par l'espace d'ung moys et plus, à veoir aug-
menter par les Quarleniers et dixiniers lesd. rooUes
en toute extrême dilligence et en y besongnant
chascun jour, sans discontinuation, et voyans que le
temps est court et que le Roy presse de bailler de-
niers, auroit esté advisé par le Bureau de lad. Ville
mander les Quarteniers, pour savoir d'eulx s'ilz
veullent pas faire la recepted'iceulx, chascun en son
endroict, et en faire leur debvoir. Lesquelz Quarte-
niers comparurent en partie, le jour d'hier, et feirent
plusieurs remonstrances des peynes, labeurs et dan-
gers où ilz avoient esté pour leurs roolles des
DE LA VILLE DE PARIS.
57
nu" M escuz de l'année passée , et qu'ilz estoient en-
cores empeschez à recevoir ung extraict de leurd.
rooUe des deniers renduz et non receuz, à eulx
envoyé par nosdictz s" des Comptes, commis par le
Roy à la rediclion d'iceulx, et plusieurs auti-es re-
monstrances par eulx faictes, au moyen desquelles
auroit esté advisé de mander le Conseil de lad. Ville,
pour conclure et arrester si lesd. Quarteniers deb-
voient faire lad. recepte ou non, et adviser le
moyen de satisfaire aud. seigneur. Ce faict, mond.
s' le Prévost auroit mys led. affaire en deliberacion
et demandé ausd. assistans leur advis; lesquelz au-
roient conclud, advisé et délibéré que lesd. Quarte-
niers doibvent recevoir, chascun en leur endroict,
lesd. cotizacions par le menu, ainsi qu'il est con-
tenu en chascun rooUe qui leur sera pour ce baillé,
signé du greffier de lad. Ville. Et oiî il y auroit au-
cuns d'eulx qui eussent tel empeschement qu'ilz ne
le sceussent faire, pourront prandre leurs cinquan-
teniers pour faire lad. recepte, desquelz ilz seront
responsables, et leur sera baillé toute faveur et
ayde.
LXXV [XXIV]. — Injonction aux Quarteniers.
9 juillet 1 545. (Fol. 3o.)
Dud. jeudi , ix' Juillet v' xlv.
Par délibération de Conseil, par vertu et au
moyen des lettres patentes du Roy, il est enjoinct et
commandé très expressément aux Quarteniers de la
ville de Paris que, en toute dilligence et sans dis-
continuation ou intermission, et promptement, ilz
ayent à lever et cueillir les deniers à quoy par les
roUes de leurs quartiers les manans et habitans de
cesledicte Ville ont esté cotizez, pour iceulx incon-
tinant et si tost que lesd. deniers auront esté
receuz par eulx, iceulx bailler au Receveur gênerai
Marcel, à Paris, en declairant que, à faulle de ce
faire, on se prandra à eulx, leurs personnes et
biens, comme pour les propres debles et affaires
du Roy.
Lesquelz Quarteniers, c'est assavoir : Basannier,
Danès, Lejay, Croquet, Berthelemy, Lorrain, Ker-
ver, Gohory et Pellerin, presens, ont faict responce
qu'il leur seroit impossible faire lad. recepte, par ce
qu'ilz sont encores chargez de l'autre rolle des
iiii" M escuz de l'année passée, supplians mesd. s"
en bailler la charge à leurs cinquanleniers, desquelz
ilz accordent estre cautions et responsables pour les
deniers qui seront par eulx receuz, pour ceste foys
seuUement, et sans ce que le faict leur puisse tourner
à conséquence pour ladvenir.
'" Jean Tronson et Guillaume Abot, conseillers au Parlement, avaient élé délégués par la Cour, le 5 juin précédent, pour assister
à la revision des rôles d'imposition : tCe jour, est venu en la court le Lieutenant criminel de la Prevosié de Paris, Esclievin de cesle
Ville de Paris, de part les Prévost des Marchans et Eschevins de cesledicte Ville, requérir à icelie court leur bailler, commettre et
députer les conseillers par cy devant ordonnez, ou aultres en leur lieu, pour assister à la revision de la taxe et imposition faicte par
les Quarteniers de cesle Ville sur les habitans d'icelle, d'autant que ceuU jà commis s'esloient excusez de soy y trouver plus. Et sur
ce ont, esté commis maislres Jeban Tronsou cl Guillaume Abot, qui jà y ont assisté.» (Arch. nat., Registre du Conseildu PartemenI,
X" i555. fol. 179 v°.)
mPAlUCHIC HATIONILK.
58
REGISTRES DU RUREAU
[i565]
LXXVI [XXV]. — [Jean GuÉRARD, cinquantenier,
EST COMMIS À LA PLACE DE SON QuARTENIER, POUR LA RECETTE DE l'aIDE.]
10 juillet i545. (Fol. 3o v°.)
Du x" jour de Juillet mil v' xlv.
Aujourd'uy, pour i'empeschemenl quesire Jehan de
Sainct Germain, Quartenier de lad. Ville, a es flaires
d'icelle, à cause de son estât de Eschevin, a esté or-
donné que Jehan Guerard, son cinquantenier, sera
commis en son lieu et place pour faire la receple
du roolle dud. quartier, pour sa part de la cottité de
la somme de vi" m livres tournois, octroyée au Roy
par lad. Ville; lequel Guerard, présent et acceplant,
a promis en faire son debvoir et en rendre bon
compte, en lui baillant povoir et commission pour
ce requise. Laquelle commission, avec led. rolle
dud. quartier, luy a esté baillé et a esté par lui re-
ceu pour lexecuter.
LXXVIl [XXVI]. — Pour les vi" m livres tournois. — M. de Monchenu envoyé
DE PAR le Roy X LA Ville.
11 juillet i545. (Fol. 3o v°.)
De par le Roy.
Très chers et bien amez, nous envoyons présen-
tement par delà le s' de Montchenu , noslre premier
Maistre d'hostel, pour haster et dilligenter le paye-
ment des deniers qui nous sont deubz en noslre
bonne ville et cité de Paris, et luy avons donné
charge vous dire et declairer aucunes choses de
noslre part, dont nous vous prions le croire, tout
ainsi que vous feriez nous mesmes. Donné à
Touques'^', le \° jour de Juillet mil v" xlv.
Signé : FRANÇOIS.
DE l'AuBESPINE.
Puis a présenté deux commissions pour con-
traindre, par toutes voyes et manières, lad. Ville et
habitans d'icelle [payer] la somme de vi" m livres de-
mandée parle Roy à lad. Ville, pour cestedicte année.
Après lecture desquelles en lad. assemblée, led. s' de
Montchenu a proposé pour sa créance qu'il a esté
envoyé exprès de par le Roy à lad. Ville , pour re-
monstrer que led. seigneur voyant son ennemy, le
Roy d'Angleterre, détenir sa ville et pays de Roulle-
noys, a levé une si belle et grosse armée de mer
qu'il n'en fut veue une pareille, passé a mil ans;
aussi qu'il a envoyé le cappitaine Lorge''*' en Escosse,
avec plusieurs gens d'armes françois, lesquelz il
''' Marin de Montchenu, sénéchal de Limousin et de la basse Marche, bailli de Viennois, etc., rendit de grands services militaires
et diplomatiques à François I". Fait prisonnier à Pavie avec ce prince, il ne voulut point le quitter et fut conduit eu Espagne. A son
retour, le Roi le chargea de lover six milles Suisses, ce qu'il fit avec tant de désintéressement qu'il engagea ses terres de Savoie et du
comté de Genève. Par une prérogative très rare, il fut enterré à Saint-Denis (La Cliesnaye-Dcsbois, Dictionnaire de la Noblette,
t. X, p. 3oo.
'•> Arrondissement cl canton de Pont-l'Évèque (Calvados).
<'' Jacques de Montgommery, seigneur de Lorge, capitaine des gardes de François 1", puis colonel général de l'infanterie fran-
çaise, père du fameux Montgommery, qui blessa mortellement le roi Henri 11.
Du samedi, xi"' jour de Juillet mil v" xlv.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers et Quarto-
niers de la ville de Paris, pour oyr la lecture des
lettres du Roy, et de deux commissions données à
Mons'"de Montchenu'*', premier Maistre d'hostel dud.
seigneur, et sa créance; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons"^ le Lieutenant civil, maislre Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
Seguier, Lieutenant criminel, Choppin, de Sainct
Germain, Eschevins;
Mess" Luillier, Tronson, de Montmirel, Raillet,
Lelievre, M. de Rragelongne, Courtin, Perdrier,
Paillart, T. de Rragelongne, Lecomle, Larcher, Con-
seillers de lad. Ville.
Rasannier, Maciot, GodefTroy, Danès, Lejay,
Lorrain, Croquet, Prévost, Kerver, Pellerin, Cour-
lin, Gohory, Quarteniers de lad. Ville.
En laquelle assemblée est comparu le seigneur
de Montchenu, Gouverneur de Limosin, premier
maistre d'hoslel de la maison du Roy, lequel a pré-
senté certaines lettres missives du Roy, dont la teneur
ensuit :
A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
[i545]
convenoil souldoyer, non seuHement iesd. François,
mais aussi Iesd. Escossoys, emsemble l'armée qu'il a
levée en Picardie par terre, pour faire barbe ausd.
Anglois, et recouvrer, avec l'ayde de Dieu, led. pays
de Boullenoys''*; lesquelles armées sont prestes à
marcher. !Ve reste que argent pour les souldoyer et
advitailler; et pour ce qu'il se actendoit aux villes
closes de son royaulme , mesmes à sa bonne ville de
Paris, cotisée à vi" h livres tournois, pour cestedicte
année, laquelle somme n'a esté aucunement fournye
ne encommencée, combien que tous les termes con-
tenuz es lettres patentes du Roy sont escheuz; ce
que led. seigneur treuve grandement estrange, ac-
tendu le bon voulloir et obeyssance que luy a tous-
jours porlé lad. Ville, et aussi que chascun scet
qu'on ne sauroit riens faire touchant la guerre sans
argent; à ceste cause, led. seigneur luy auroit donné
charge de ne jamais bouger de cestedicte ville de
Paris, pour hasier Iesd. deniers par tous moyens, et
jusques à ce que lad. somme soit receue et livrée es
mains de Mons' le Receveur gênerai Marcel, pré-
sent. Et que, pendant qu'il sera en cestedicte Ville,
luy a esté ordonné par les Commissaires dudit sei-
gneur quatre escuz soleil par jour, qui sont grands
fraiz pour lad. Ville.
Sur quoy luy a esté remonslré par mond. s' le
Prévost des Marchans que , si le Roy savoit la povreté
DE LA VILLE DE PARIS.
59
de lad. ville de Paris, il en auroit grande pitié, car
il est certain que dès l'année passée, pour luy four-
nir la somme de un" m escuz, lad. Ville s'est obligée
envers les particuliers d'icelle et est demourée rede-
vable de l" livres tournois, dont les Quarteniers
sont obligez , en leur propre et privé nom , et lad.
Ville à les garantir, et en sont chascun jour pour-
suyviz et condempnez à rendre Iesd. prestz ; aussi
que les meilleures bourses de Paris ne payent riens
parce qu'ilz sont previllegiez , comme les gens
d'église, les secrétaires du Roy, leurs vefves, les
officiers domestiques du Roy et de la Royne,
de nos seigneurs les enffans des Roy et Royne de
Navarre , autres qui ont esté reprins pour le faict du
sel, qui soulloient estre les plus riches habitans de
Paris; aussi qu'on ne sauroit riens prandre sur les
povres qui sont le tiers, dont le quart font le tout,
des habitans de lad. Ville, et plus, emsemble la peste
qui règne fort en lad. Ville et faulxbourgs. Neant-
moings, comme bons et loyaulx subgectz du Roy,
n'ont cessé journellement de vacquer à chercher les
moyens de luy obeyr, et ont faict plusieurs assem-
blées de Conseillers, Quarteniers et bourgeois de
lad. Ville, lesquelz ont esté d'avis chercher autre
moyen et aller vers led. seigneur, obtenir quelques
provisions pour constituer rente sur lad. Ville à
ceulx qui vouldront advancer deniers.
LXXVIII [XXVII]. GoPiTRAINCTES DE PAYEMENT À LA REQUESTE DU PROCUREUR DU Roï
ET DE LA Ville.
11 juillet i5&5. (Fol. 3a.)
Aujourd'huy, en lad. assemblée de Conseil, tenue
en l'Ostel de la ville de Paris, a esté demandé aux
Quarteniers .s'ilz veuUent pas accepter lad. charge
de recevoir les deniers de leurs rooUes, chascun en
son endroit, pour le faict des vi" h livres tournois,
lesquelz Quarteniers , excepté maistre Claude Prévost ,
après plusieurs excuses par eulx faictes, ont accepté
pour cesle foys lad. charge, sans tirer à conséquence
pour l'advenir, actendu la neccessité et le secours
(ju'il convient faire au Roy, à la charge de n'estre
point responsables des deniers qu'ilz ne pourront
recevoir, et de rendre compte par devant Mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins, et non ailleurs,
des deniers par eulx receuz; aussi qu'ilz pourront
commectre, se bon leur semble, leurs cinquante-
niers et dixiniers à faire lad. recepte, desquelz ilz
seront responsables, et qui leur sera donné toute
faveur et ayde par lad. Ville, et que les contraincles
se feront à la requeste du Procureur du Roy et de
lad. Ville, lequel fera les dilligences possibles avec
eulx et prandra la cause pour eulx, s'ilz sont inquiétez
et poursuiviz pour led. affaiie. Et seront contrainctz
Iesd. cinquanteniers et dixiniers, par mandemens
comminatoires, tant en la qualité de Commissaire du
Roy comme de Prévost des Marchans, à leur obeyr;
aussi que Iesd. Quarleniers seront payez de leurs
sallaires et remboursez des fraiz qu'ilz feront pour
lad. recepte , ce qui leur a esté accordé.
Boulogne-sur-Mer demeura au pouToir des Anglaia jusqu'au traité d'Oulreau (ai mars i55o).
60
REGISTRES DU BUREAU
[i545]
LXXIX [XXVllI]. — [Demande des provisions nécessaires pour la levée du tiers du subside.]
i3 juillet i545. (Fol. 3a v°.)
Du xiii' jour de Juillet mil v' xlv.
Aujourd'uy, au Bureau de la Ville de Paris, où
esloient Mess" les Pi'evost des Marchans et Esche-
vins de lad. Ville, Mess" le Président Luillier, Tron-
son et Abot, Conseillers du Roy en sa court de
Parlement, et maistre Jehan Pommereul, aussi Con-
seiller dud. seigneur et Maistre ordinaire de ses Comp-
tes, a este' délibéré et conclud, après avoir oy le
seigneur de Monlchenu, envoyé' de par le Roy, tier-
cer les cotizacionsja faictes, et pour ce quil est con-
gneu appertement de la difficulté et impossibilité
de lever le tiercement promptement, sans la grâce
du Roy, neantmoings pour lousjours faire venir de-
niers ens et ne relarder, sera envoyé vers led. sei-
gneur pour le supplier commander les provisions telles
qu'il a esté advisé par le Conseil de lad. Ville , et cepen-
dant que led. tiercement surcerrajusques après avoir
entendu sur ce le bon plaisir et voulloir dud. seigneur.
LXXX [XXIX j. — Préparation du subside suivant les quartiers;
mandement aux Quarteniers.
i4 juillet i545. (Fol. 82 v°.)
De par les Prévost des Marchans et Eschevins
de la Ville de Paris.
Thomas Lelorrain, Quartenier de lad. Ville, nous
vous mandons que, pour mectre, à extrême dilli-
gence, à exécution la commission qui vous a esté par
nous ordonnée, pour la recepte de la somme de
II' II' Lxiu livres xv solz tournois, à laquelle les ha-
bitans de vosiredict quartier ont esté cottisez pour
leur porcion de la somme de vi" m livres tournois ac-
cordée au Roy nostre sire, en ceste presenle année,
pour la soulde el porcion de lad. Ville des gens de
guerre à pied , levez pour le service dud. seigneur, que
vous appeliez voz cinquanteniers et dixiniers, et leur
dictes et enjoignez , de par le Roy et nous , qu'ilz ayent,
à la plus grande et extrême dilligence que faire ce
pourra, toutes affaires cessans et sans aucune dis-
continuacion , à vacquer avec vous à la recepte et
levée de lad. somme de n" a' lxiii livres xv solz,
selon la cottité desd. habitans, contenue à la fin de
ce présent rolle, et à ce faire contraindre lesd. habi-
tans par toutes voyes deues et raisonnables, comme
pour les propres debtes el affaires du Roy; auxquels
cinquanteniers el dixiniers nous mandons et en-
joignons, chascun en droit soy, vous obeyr el entiè-
rement faire tout ce que en cest endroit leur sera
par vous commandé el ordonné, sans y faire faulte ,
sur peyne de privation de leurs eslatz el d'eslre
declairez rebelles el inobediens au Roy, d'amende
arbitraire et de prison, si meslier est. Faict le
xini'jour de Juillet mil v' xlv.
Et est à noter que pareil mandat a esté baillé sur
le rolle des xvi Quarteniers, lesquelz rolles montent,
c'est assavoir :
Audit. Lelorrain , pour
son quartier,lad. somme de 11' if xiii 1. xv s. t.
A sire Henry Godeffroy,
montant m" m' lv 1. 11 s. vi d.
A sire Jehan de Sainct
Germain, montant mr v° xxxvii I. x s. t.
A Nicolas Hac, mon-
tant Vl" VIII° LVll 1. 1.
A M' Pierre Gohory . . xvi" iiif xvi 1. mi s. vi d.
A sire Vincent Maciot . v" vi" xlvi 1. vu s. vi d.
A Jehan Lejay, mon-
tant xi' II" xxxvii 1. V s. t.
Le rolle des faulx-
bourgs dud. Lejay monte xi' xxviii I. x s. t.
A sire Jehan Croquet, vi' vin' 11 1. xvii s. vi d.
A sire Guichart Cour-
lin Vlu" Vl' IX 1. v s. t.
A sire Guillaume Danès 11' iiii' lxi 1. 1.
A sire Jehan Parfaicl. 11' v' xxv 1. xvu s. vi d.
A M" Pierre Pellerin,
montant v' viii' ini 1. vu s. vi d.
A Denis Berlhelemy . . vu' m' im" 11 1. xii s. vi d.
A M° Claude Prévost, un' nu' xxix 1. un s. t.
A sire Jehan Basan-
nier xn" clix 1. 1.
A Jacques Kerver, le
xix' Juillet, luy a esté en-
voyé son rolle montant, x" ix' xxvn 1. xu s. vi d.
Somme : cxu v' lui livres xi solz tournois.
[i546]
DE LA VILLE DE PARIS.
61
1546.
LXXXI [XXX]. — Conseiller de ville, de Lospital.
8 février 15/46. (Fol. 34)0.
Du lundi, viii" jour de Février mil v" xlv.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour procéder à l'esleclion d'ung Conseiller de Ville,
au lieu de feu sire Germain Lelieur, qui est dé-
cédé, en laquelle, suivant les mandemens le jour
d'iiyer envoyez, se sont trouvez c'est assavoir :
Mons'' le Lieutenant civil, maislre Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
Mess" de Sainct Germain, Berthelemy et Tanne-
guy f^', Eschevins ;
Mess" du Mortier, de Montmirel , Baillet, Prévost,
G. Lelievre, M. de Bragelongne, de Thou, de
Livres, T. de Bragelongne, Viole, Courtin, A. de
Montmirel, Paillart, Larcher, Conseillers de lad.
Ville;
Lesquelz , après avoir par mond. s'' le Prévost des
Marchans mys la matière en deliberacion et de-
mandé l'avis aux assistans, ont tous esleu pour
Conseiller de Ville, ou lieu dud. deffunct sire Ger-
main Lelieur, Mons' maislre Michel de Lospital î^'.
Conseiller du Roy en sa court de Parlement, lequel
a esté pour ce mandé et receu au serment, en la
manière acoustumée.
LXXXII [XXXI]. — lia" x" livres tournois demandez par le Roy à la Ville.
3 mars 1 546. (Fol. 34 v°.)
Du mardi, ii'jour de Mars mil v'' xlv.
En assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers et Quarteniers, bourgeois et
Mess" les depputtez par les cours de Parlement,
Chambre des Comptes, Generaulx de la Justice et
Requesles du Palais, à Paris, pour adviser sur les
lettres patentes et missives envoyées par le Roy à
Mons' le Prévost de Paris, ou son Lieutenant civil,
par lesquelles il \eult estre procédé par led. Prévost
de Paris au département des villes closes de lad.
Prevoslé et faulxbourgs d'icelle, et iceulx cottizer
pour la somme de quatre vingtz dix mil livres tour-
nois, pour partie de la soulde de xxv' hommes de
guerre à pied, pour lefaict de ses guerres, payables
aux xv" jours de Mars, Avril, May et Juing prochains
venans; en laquelle se sont trouvez, en la grande
salle de l'Ostel de lad. Ville, suivant les mandemens
le jour d'hier envoyez, c'est assavoir :
Mons"^ maistre Jehan Morin, Lieutenant civil, Pré-
vost des Marchans ;
Mess" de Sainct Germain, Berthelemy, Aubery,
Tanneguy, Eschevins;
Mess" Viole, s' d'Athis, Du Drac, de Lospital,
Baillet, Prévost, Courtin, Perdrier, de Livres, Pail-
lart,!. de Bragelongne, Larcher, Conseillers de lad.
Ville;
Mess" Leroux, Gayant, Delion, Levoix , Lefevre et
Audouart, Conseillers en la Court;
Mess" Pommereul,Seguyer,Maistresdes Comptes;
Dumont, Conseiller es Requestes du Palais;
Mess" Ruzé etLotin, Conseillers es Generaulx;
Sires Jehan Basannier, Maciot, Courtin, Cro-
quet, Berthelemy, Danès, Prévost, Hac, Pellerin,
Gohory, Lejay, Godeffroy, Parfaict, Quarteniers de
lad. Ville;
Robert Legoix, sire Nicolas Perrot, Jehan Chop-
pin, Mons' Rubentel, le contrerolleur Menant,
Mathieu Marcel, Jehan Guerard, Fiacre Charpen-
tier, Joachin RoUant, Pierre Sanglier, Jacques Le-
gros, Jehan Guenault, Claude Rubentel, Pierre
Favyn, Mons' Malingre, Jehan Bigant, Anthoine
*'' Le fol. 33 V* est demeuré en blanc au Registre, et la lacune porte sur près de sept mois.
'" Denis Tanneguy, avocat, avait été élu échevin, le 16 août i545, avec Jacques Aubry, en remplacement de Pierre Séguier et de
Jean Cboppin.
"' Le célèbre Micbel de L'Hôpital qui fut plu» tard Chancelier de France. H était, depuis 1637, gendre de Jean Morin, qui de
Lieutenant criminel au Cbâtelet de Paris était devenu Lieutenant civil, et occupait alors la charge de Prévôt des Marchands.
62 REGISTRES DU BUREAU
Chardon, Thibault Haullement, Nicolas Viellart,
bourgoys de lad. Ville.
Eu laquelle assemblée, mond. s' le Prévost des
Marchans a recité que le Roy nostre sire luy avoit,
dès le vendredi derrenier, envoyé une lettres patentes
et missives, à luy adressans, pour faire le depparte-
ment et contraindre les Villes closes de lad. Pre-
Yosté à imposer sur eulx , le fort portant le foibie, ou
lever par aydes la somme de nii^' x' livres tournois
pour les causes cy dessus, et qu'il auroit présenté
lesd. lettres, dès led. jour de vendredi, à lad. Ville,
qui auroit incontinant envoyé mandemens à Mess"
les Conseillers d'icelle, pour aviser qu'il esloit bonde
faire et quelle responce on devoit rendre au Roy ; les-
quelz auroient conclud et advisé , dimenche dernier ''',
qu'on debvoit faire la présente assemblée, pour faire
entendre les affaires de lad. Ville et donner avis si
on debvoit accorder lad. somme et les moyens , et
aussi si on debvoit reiformer l'adresse desd. lettres.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans leur
a particulièrement demandé à chascun leur avis et
oppinyon, ont tous emsemble conclud, advisé et dé-
libéré qu'on doibt bien expressément aller vers la
personne du Roy nostre sire, incontinant qu'il sera
arrivé en ceste Ville et qu'on aura accès et opportu-
nité de parler à luy, luy remonstrer très humble-
ment que sa ville de Paris, en laquelle habite la
fleur de ses loyaulx subgetz , a aussi bon cœur et
voulloir de luy obeyr de corps et de biens qu'elle
eust jamais, si elle en avoit la puissance. Mais au
moyen des guerres qui ont régné par cy devant,
comme à présent, et des gros deniers qui ont esté
prins en icelle extraordinairement, à son commande-
ment, des redevances en quoy elle est [tenue] envers
[i546]
aucuns particuliers pour son secours; et que on ne
peult trouver moyen de recouvrer, ne satisfaire au reste
des iiii^'m escuz et des vi''m livres tournois, à luy four-
nyz es années v" xliih et xlv dernières passées , de la
peste qui a resgné en lad. Ville, des grosses imposi-
tions qui sont en icelles sur toutes marchandises,
principallement sur les vivres , de la charte et stéri-
lité du temps et des vivres, de l'absence et ruyne
des gros marchans qui y soulloient habiter et de-
mourer, des riches previllegiez qui ne payent riens,
et des povrcs habitans et artisans qui n'ont rien et
ne pevent à grande peyne gaigner leur vie, sinon
au jour la journée, ainsi qu'on veoit ocullairement
et que chascun scet; le prier très humblement et
affectueusement estandre sa miséricordieuse pitié
sur ses loyaulx subgetz et povres habitans de Paris
qui ont lousjours faict ce qu'ilz ont peu, jusques à
présent qu'ilz sont en telle agonye et extrémité de
povreté qui leur seroit impossible trouver lad.
somme, sans leur totale ruyne et destruction; et
qu'il luy plaise les traicter comme sa famille, en
usant envers eulx de son cueur tousjours royal et
amyable, en leur remectant etquictant, quanta pré-
sent, lad. somme pour la neccessité dessusdicte, ou
à tout le moings la modérer et faire quequesoit payer
les previllegiez, exemptez par lesd. lettres, qui sont
les plus riches de lad. Ville, et autres remonstrances
qu'on verra estrc véritables.
Et pour ce faire ont esté esleuz par tous les des-
susdictz, c'est assavoir: Mons' d'Athis'"^', Conseiller
dud. seigneur en sa court de Parlement, et Mons'
maistre Jacques Aubery, Eschevin de lad. Ville, avec
aucuns Quarteniers et bourgeois qui seront choisys
par Mess" du Bureau d'icelle Ville.
LXXXIII [XXXII]. — Pour les iiu" x" livres tournois.
ag mars i546. (Fol. 36 v°.)
Du lundi, xxix' jour de Mars mil cinq cens qua-
rante cinq.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et quatre no-
tables bourgeois de lad. Ville, mandez avec les dep-
puttez des courts de Parlement, Chambre des
Comptes et Generaulx de la Justice des Aydes, priez
de par lad. Ville, pour y assister et donner leur avis
sur la responce de Mess" d'Athis et Aubry, deppul-
lez par la dernière assemblée generalle à aller vers
le Roy faire les remonstrances pour le faict des
iiii" x" livres tournois, demandez par led. seigneur
à lad. Ville, en ceste présente année, pour le faict de
''"' C'est une séance dont le procès-verbal n'a pas été conservé.
"' Pierre Viole, seigneur d'Alhis-sur-Orge (Seine-et-Oise), Conseiller au Parlement de Paris depuis le 7 janvier i5a9, avait été
Prévôtdes Marchands en i533-i533. On a vu ci-dessus (p. 1 1, n° XllI) qu'il avait élé chargé d'une commission semblable à celle-ci,
le t" juillet i54o. La généalogie de la famille Viole a été imprimée dans VHiHoire du Gâtinais de dom Guillaume Morin, Paris. Che-
valier, i63o, in-4°, p. i6i.
[i5i6]
ses guerres; en iaqucHe assemblée se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mens' le Prévost des Marchans et Lieutenant ci-
vil, niaislre Jehan Morin;
Mess" de Sainct Germain, Berthelemy, Aubery,
Tanneguy, Eschevins;
Mess" Luiilier, Président des Comptes, de Mont-
mirel, Viole, M. de Brageiongne, Courlin, de Livres,
Perdrier, Paillarf, T. de Montmirel, Bouchart, Le-
comte, Larcher, Conseillers de Ville;
Mess" Le Roux, Gayant, Delyon, Audouart, Con-
seillers en Parlement ;
Mess" de Plancy, Pommereul, Seguier, Maistres
des Comptes ;
Mons' Pajot, gênerai des Aydes;
Maislre Nicolas Guesdon , advocat ;
Mons'' Le Bourguignon, advocat du Roy en la
Conservacion ;
Basannier, Godeffrov, Danès, Lelorrain, Ber-
thelemy, Croquet, Prévost, Goliory, Parfaict, Le-
jay, Hac, Pellerin, Kerver, Quarteniers de lad. Ville ;
Pierre Moireau, cinquantenycr, pour Courtin ;
Sire Jacques Pinel, Jacques Legros, Jehan Gue-
nault, René de Nouveau, François Perdrier, Jehan
Garrault, Fiacre Charpentier, Jehan Duluz, PieiTe
Pelletier, Jehan Paluau, Jehan Bigant, Jehan Guerin,
Jehan Guerard, Pierre Favyn, maistre Pierre Leroy,
notaire.
En laquelle assemblée, mesd. s" d'Athis et Aubery
ont recité le discours de leur voyage et légation, et
les propos qu'ilz ont tenuz à la personne du Roy et à
Mess" l'Admirai''' et Chancelier'^', et la responce
qu il leur a esté faicle. Depuis laquelle ont esté en-
voyées lettres missives adressans à Mess" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville, de laquelle
la teneur ensuit :
De par le Ror.
Très chers et bien amez, nous avons entendu par
voz depputtez le grant nombre d'exemps qui sont en
nostre ville de Paris, et, pour ce que nous voulions
entendre au vray combien il y en a et de quelle
qualité ilz sont, nous voulions et vous mandons
nous en envoyer ung roolie au vray, pour après y
pourveoir, ainsi que nous verrons estre à faire. Ce
DE LA VILLE DE PARIS.
63
pendant ne laissez, mais fiuctes toute dilligence, de
mectre emsemble les deniers que nous vous avons par
cy devant mandé, en sorte qu'il n'y aict faulte que nous
en soyons secouruz , au terme que nous avons ordonné.
Et n'y faictes faulte, sur tant que vous desirez nous
obeyr et secourir à nostre besoing. Très chers et bien
amez, nostre Seigneur vous ayt en sa garde. Donné
à Braye Conte Robert '^1, le xxV jour de Mars l'an mil
V' XLV.
Ainsi signé : FRANÇOIS.
Bayard.
Après lecture desd. lettres et que mond. s' le Pré-
vost des Marchans a faict plusieurs ouvertures pour
regarder les moyens d'obeyr au Roy, et remonstré
les choses passées, a mys la matière en deliberacion
et demandé l'avis et oppinyon particulièrement à
chascun des dessusdictz, ont tous conclud, advisé,
délibéré et arreslé que, en considération de la
grande et extrême povreté des habitans de lad. Ville,
mesmes des artisans , des gros deniers qui ont esté levez
es années passées à lad. Ville, de la charte des vivres
qui est à présent, et des prcvillegiez d'icelle que le
Roy a exemptez par ses lettres patentes, desquelz il
demande les noms et qualitez, qu'on doibt prandre
des seize Quarteniers ung roolie de tous les exemplz
de leursdiclz quartiers, et leurs qualitez et cotlizacion,
et les porter audit seigneur et son Conseil, et luy
faire iteratifves remonslrances de l'impossibilité de
recouvrer lad. somme, et qu'il luy plaise à tout le
moings icelle modérer ou rabatre lesd. prcvillegiez,
et ou led. seigneur vouldra faire payer lad. Ville tout
au long, luy demander permission de soy ayder à le
payer des deniers de lad. Ville, s'aucuns en y a.
cotization par teste est perilleuse.
Privilège de l\ Ville pour n'estre taillable.
Et pour éviter de deulx maulx le pire, prandre et
lever le surplus par quelque nouvel ayde, comme
douze deniers pour livre sur les draps de soye et
orpbaveryes, ou autre qui sera advisé pour le
myeulx, et non sur les vivres neper caj»!fa, parce que
ceste voye a esté ja par trois foys temptée, expéri-
mentée et trouvée griefve au peuple, et sans qu'on
ayt sceu lever cy devant la moictié des deniers de-
'" Claude d'Annelaut, baron de Reli et de La Hunaudaye, maréchal et amiral de France (il possédait cette derniore charge de-
puis r.nn i543), mort à La Fère, le a novembre i5.5a.
"' François Olivier, né à Paris, en 1697, successivement chancelier de Marguerite, sœur de François I", président à mortier au
Parlement de Paris (i5'i3), garde des sceaux, puis chancelier de France (i545), mort à Amboise, le 3o mars i56o.
''' Brie-Comle-Robert , chef-lieu de canton de l'arrondissement de Melun (Seine-et-Marne).
6&
REGISTRES DU HUREAU
mandez, pour la povrelé des liabitans; et aussi que ce
n'est pas la coustume d'icelle ville d'estre taillée. Et
afin que lad. ville ne tumbe en plus grands fraiz de
voyages, ceulx qui seront depputtez pour porter lesd.
noms des exemps et faire les secondes remonstrancos ,
. [i5i6]
selon la responce et seconde jussion qui leur sera
faicte, demanderont et obtiendront dud. seigneur les
provisions neccessaircs, telles qui seront preveues et
advise'es au Bureau de lad. Ville, avant que faire led.
voyage , lequel se fera le plus tost qu'il sera possible.
LXXXIV [XXXIII]. — Ordonnance pour la redition des Comptes des Quarteniers.
?!7 mars i546. (Fol. 38 v°.)
Du xxvii" jour de Mars mil v" xlv.
Aujourd'uy, oye la requeste verballement faicte
par devant Mess" en l'Ostel de lad. Ville, après
l'assemblée du Conseil tenu en icelle , par sires Jehan
Basannier, Jehan Croquet et tous les autres Quarte-
niers d'icelle Ville , par laquelle ilz requeroient à mes-
dietz s" que, suyvant la deliberacion du Conseil du
unziesme jour de juillet v° xlv dernier O, par laquelle
il feust ordonné, après que iesd. Quarteniers se acor-
doient recevoir, chascun en son quartier, les cotiza-
tions de leurs roolles faictz pour raison des six
vingtz mil livres tournois ordonnez par le Roy estrc
levez en lad. Ville, au moings ce que recevoir en
pourroient, qu'ilz en rendraient compte du receu en
rOslel de lad, Ville, et non ailleurs, suyvant lad. de-
liberacion; que, pour ce faire, ilz leur voulsissent
ordonner et déléguer telz commissaires qu'ilz ver-
roienl estre à faire par raison , pour oyr, examiner et
clorre leursd. comptes, qu'il leur vouUoient présenter
en l'Ostel de lad. Ville. Pour ce, en ayant esgard à
icelle requeste et suyvant lad. deliberacion du Con-
seil du xi'"" jour de Juillet v' xlv, ont ordonné que,
dedans quinze jours prochains venans, lesd. Quarte-
niers présenteront leursdictz comptes pour raison
desd. vi"' M livres tournois , par devant Mess" maistres
Denis Picot et Simon de Machault, Conseillers et au-
diteurs du Roy nostre sire en sa Chambre des
Comptes, pour par eulx lesd. comptes oyz et exami-
nez, estre cloz en noz présences, au Bureau de lad.
Ville (2).
LXXXV [XXXIV]. — Lettres pour recevoir le s'' de Morette, ambassadeur d'Angleterre W.
25 juin i5i6. (Fol. Sg v°.)
Du xxv' jour de Juing milv^XLVi.
Aujourd'uy, au Bureau de la Ville de Paris est
venu le seigneur de Morette, lequel a présenté une
lettres missives du Roy, dont la teneur ensuit :
De par le Roy.
Très chers et bien amez , nous envoyons présen-
tement le seigneur de Morette à Paris, pour y rece-
voir l'ambassadeur que le Roy d'Angleterre envoyé
par deçà pour y tenir sur fons notre petite fille (">, luy
ayant donné charge vous dire là dessus aucunes
choses de nostre part ; en quoy nous vous prions
vous employer et le croire , comme vous ferifez nostre
propre personne. Donné à l'abbaye de Barbeau'^',
ce xxnu' jour de Juing mil v' xlvi.
Après lecture faicte desd. lettres, led. s' de Mo-
rette a dit, pour sa créance, que le Roy l'avoit en-
voyé exprez par deçà pour advertir lad. Ville que
led. seigneur vouUoit et entendoit que les gou-
verneurs d'icelle Ville allassent honnorablement au
devant dud. ambassadeur d'Angleterre, et quant il
seroit arrivé en icelle Ville, on luy feist don et
présent autant ou plus que à aucuns autres ambas-
sadeurs qu'il soit venu en France.
(y Voir ci-dessus le paragraptie LXXVIII.
'*' A la suite, une nouvelle lacune; le bas du fol. 38 v° et le recto du folio 39 sont demeures en blanc.
''' On remarquera l'erreur du secrélaire chargé de rédiger les litres en marge du Registre. Le s' de Morelte n'est point l'ambas-
sadeur d'Angleterre, mais le gentilhomme chargé de représenter le roi de France pour receroir l'envoyé d'Henri VIII.
<'' Elisabeth do France, fille du dauphin Henri et de Catherine de Médicis, née à Fontainebleau, le a avril précédent. Elle devint
reine d'Espagne, le aa juin iBSg, par son mariage avec Philippe 11. La paix venait d'être signée avec Henri VIII, roi d'Angleterre, le
7 juin.
<*' Noire-Dame de Barbeaux, abbaje de Cisterciens, au diocèse de Sens, fondée, en 1 1 h"], par le roi Louis VII , qui y fut enterré.
Barbeaux est aujourd'hui un hameau de la commune de Fontaine-le-Port, canton du Chàtelet-en-Brie, arrondissement de Meiun
(Seine-et-Marne).
fi546]
Sur quoy mesd. S" de lad. Ville luy ont faict
responcc ((uiiz adviseroient à acomplir entièrement
le vouiloir du Roy.
Ce faict, mesd. S'* se sont relirez en leur petit
bureau et ont advise emsemble que, dimenche
prooliain. \\\n' Juing, seroit faict présent aud. am-
DE LA VILLE DE PARIS.
65
bassadeur de xxiiii quartes d'ypocras et xxim livres
de espices de chambre, et le lundi ensuivant,
xxvin' Juing, autres xxuii quartes ypocras et autres
xxini livres espices de chambre, et douze torches
de deux livres pesans. Ce qui a esté faict.
LXXXVI [XXXV]. POL'R LE FLOTAGE DE LA RIVIERE DE CuRRE.
2.3 juillet i546. (Fol. 89 v°.)
Du vendredi, xxiii' jour de Juillet mil v' xlvi.
En assemblée le jour d'huy faicte, en TOstel de
la Ville de Paris, de mess" les Conseillers d'icelle,
pour donner leur avis sur l'entreprinse faicte par
ung nommé Gilles Desfroissiz,maistre des forges de
Nyvernois, de rendre la rivière de Curre''' navigable
et fournir, tous les ans, à lad. Ville pour cent mil
livres tournois de boys de chauffage, ainsi que led.
Desfroissiz a donné à entendre au Roy; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Lieutenant civil, maistre Jehan Morin,
Prévost des Marchans ;
De Sainct Germain, Berthelemy, Tanneguy, Es-
clievins ;
Sires Robert Lelieur, I^elievre, Perdrier, T. de
Brageiongne, Lecomie, Larcher, Conseillers d'icelle
Ville;
Après ce que mond. s'' le Prevostdes Marchans a
proposé Icnlreprinse dud. Desfroissiz de rendre la
rivière de Curre navigable , à tout le moings flotable,
pourveu que lad. Ville luy baillast la somme de deux
mil escuz soleil pour faire les fraiz, en baillant par
led. Desfroissis caution bourgeoise en cestedicle Ville;
et pour ce faire, auroit obtenu lettres patentes du Roy.
Sur quoy lad. compaignée a esté d'avis, avant
(|ue passer oultre, qu'on devoit oyr verballement
led. Desfroissiz; lequel appelle seroit comparu et
auroit declairé à lad. compaignée que, si lad. ri-
vière de Curre estoit navigable, ce seroit le plus
grant bien qu'on sauroit estimer pour la ville de
Paris , parce que le long d'icelle rivière y a grande
(|uantité de boys, à luy apartenant et à d'autres, qui
est prest à floter et faire venir à bon marché, ne
reste que d'avoir argent pour faire les fraiz. Par
quoy, pour le bien de lad. Ville, il en auroit adverty
le Conseil du Roy, duquel il auroit obtenu lettres
patentes et permission de faire lad. rivière navi-
gable , avec permission de prandre lesd. deniers sur
les aydes de lad. Ville. Et afin que icelle Ville ne
soit trop grevée, est comptant de recevoir d'icelle
que cinq cens escuz pour le présent, autres v" escuz
à la Sainct Remy, et autres à la Sainct Martin, et le
reste à Noël. Et neantmoings baillera sires Guillaume
Legras et Jehan Rouvet'"-*', bourgeois de Paris, pour
cautions, ou cas qu'il ne rendist lad. rivière navi-
gable ou flotable, de rendre lad. somme de u" escuz
à lad. Ville.
Sur quoy a esté interrogué s'il vouiloit enlre-
prandre fournir à lad. Ville pour cent mil francs de
boys tous les ans, d'ycy à dix ans. A dit que non,
mais qu'il en fourniroit pour cent mil francs en dix
ans, ou pour dix mil livres tournois chascun an.
Luy a esté demandé s'il vouiloit promectre bailler
la voye de boys, rendue es portz de cestedicte Ville,
pour quarante cinq solz tournois, actendu que de
présent le plus cher ne vault que l solz tournois la
voye. A dit que non , et que la voye luy reviendra à
plus de L solz tournois, quant elle sera à Paris.
Puis s'est retiré.
Ce faict, mond. s'' le Prévost a demandé l'avis aux
assistans, qui ont tous conclud et advisé que la com-
paignée estoit bien petite et neantmoings que, avant
que passer oultre ne riens bailler aud. marchant, on
devoit aller en dilligence visiter et soy informer de
la commodité ou incommodité des lieux par gens en
ce congnoissans, telz qu'il sera advisé par le Bureau
de lad. Ville, pour, lad. visitacion faicte et leur rap-
port veu , faire ce qu'il apartiendra par raison '''.
"' La Cure, rivière qui prend sa source un peu au-dessus de Gien-sar-Cure (Nièvre) et tombe dans l'Yonne au-dessus de
Cra»anl.
"' Ce Jean Rouvet, ne à Glamecy (Nièvre), passe pour l'inventeur du Qollage à bûches perdues. On lui a drigé, à ce litre, en
1838, un hiiste dans sa ville natale.
'" Le-i deux tiers du fol. 4o v" et le reclo du fol. '1 1 sont en blanc au Re.tlslre.
lUPlUUKIltE XATtOHALB.
66
REGISTRES DU BUREAU
[,5i7]
LXXXVII [XXXVI]. — [Assemblée pour traiter de diverses affaires.]
7 décembre i5ifi. (Fol. lii v°.)
Du mardi, vu" jour de Décembre milv'XLVi.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour adviser sur plusieurs urgens affaires de lad.
Ville , en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Prévost desMarcbans, M' Loys Gayanl''' ;
Mess" Tanneguy, Berthelemy, Charpentier '^', Es-
chevins;
Mess" Tronson, Et. de Montmirel, Dudrac, Bail-
let, Berthelemy, Perdrier, Paillart, T. de Brage-
longne, Bouchart, Larcher, Conseillers ;
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans a
declairé qu'il y avoit plusieurs causes, pour les-
quelles il avoit faict congreger et assembler lad.
compaigne'e, mais pour éviter prolixité, il n'en pro-
poseroit quant à présent que quatre.
Rivière de Curre.
La première est que ung nommé Gilles Desfroissiz
de Rouen, à présent maistre des forges de Nyver-
nois, alier de quelques marchans de Paris, qui ont
achepté certaine quantité de boys debout, estans près
la rivière de Curre, a esté vers le Conseil du Roy
donner à entendre qu'il fourniroit la ville de Paris
de boys à bon marché, si la ville de Paris luy voul-
loit bailler deux mil escuz pour faire et rendre lad.
rivière de Curre navigable, au moings flotabie, qui
seroit ung bien inestimable à lad. Ville, ainsi quil
disoit. Au moyen de quoy auroit obtenu lettres pa-
tentes du Roy, par lesquelles il est mandé à icellc
Ville luy bailler lad. somme, en baillant caucion
bourgeoise, comme il offre faire de présent. Suyvant
lesquelles auroit esté par cy devant faict deux assem-
blées de Conseil''! pour y adviser, où auroit esté con-
clud, advisé et délibéré que, avant que passer
oultre, lad. rivière et lieux circomvoisins seroient
veuz et visitez par gens notables à ce congnoissans,
qui seroient choisiz et esleuz par le Bureau de lad.
Ville. Ce qui auroit esté bien et deuement faict"par
lesd. depputlez, qui en auroient rapporté au Bureau
de lad. Ville la figure et leur procès verbal, par le-
quel il apert que, au moyen des rochers et pierres
estans dedans lad. rivière et de l'eaue venant en
manière de torrant des montaignes, elle ne pourroil
commodément se faire navigable, qu'elle ne coustast
plus de cinquante mil escuz. Et voyant par led. Des-
froissiz lad. deliberacion , pour recouvrer son honneur
et ne cherchant que son prouflit particullier, auroit
mys à l'avanture grosse quantité de sond. boys de-
dans lad. rivière, pour le faire flotter et le faire con-
duire par force de gens jusques à Crevan"''; mais,
ainsi qu'il a confessé luy mesmes, en a perdu grosse
quantité. Et voyant par luy que si peu qu'il en avoit
aud. Crevan, luy cousteroit gros deniers à faire voic-
turer par eaue , est venu de rechef devers lad. Ville
pour demander des basteaulx pour l'admener, em-
semble persévère à demander lesd. deux mil escuz
contenuz en sesd. lettres patentes, en baillant cau-
tion.
Maisons abatues à la ville ïneufve.
La seconde est que lad. Ville est inquiétée et
poursuyvie pour faire recompense aux proprié-
taires des maisons abatues à la Ville neufv«, près la
porte Sainct Denis, en l'année y' xliiu'^', de l'ordon-
nance du Roy, nostre sire, et n'y a nulz deniers à lad.
Ville pour ce faire.
Les domestiques des Roy et Roy.\e de Navarre.
La troisiesme est que les officiers domestiques du
Roy et Royne de Navarre ont obtenu lettres patentes
de exemption des empruntz et subsides, qui ont
esté levez en cestedicte Ville , es années v" xluii et xlv
dernières, dont les Quarleniers d'icelle Ville ont
faict recepte et les deniers mys es mains du Rece-
veur gênerai Marcel; et veullent que leurs deniers,
<■> Louis Gayant, seigneur de Varâtre, conseiller au Parlement de Paris, avait été élu Prévôt des Marchands, le 16 août précé-
dent, en remplacement de Jean Morin.
'" Denis Barthélémy, quartenicr, et Fiacre Charpentier, marchand, les deux nouveaux échevins, élus au lieu de Jean de Sainl-
Germain et de Jean Barthélémy.
''' On ne trouve dans le Begistre qu'une seule assemblée, celle du 28 juillet précédent, où il ait été question de cette affaire.
'*' Gravant, canton de Vermenton (Yonne).
''' A la fin du mois d'août et au commencement de septembre iâ44, pour mettre la Ville de Paris en état de défense. On craignait
que les Imp;'riaux, qui venaient de s'emparer de Saint-Dizier, ne poussassent jusque sous les murs de la capitale. (Voir, ci-dessus,
p. l>o, n" LV.)
[i547]
qu ilz ont baillez ausd. Quarteniers pour leur cottité,
leurs soient renduz et restituez, ce que lesd. Quar-
teniers ne pourroient faire, parce que leurs comptes
sont cloz et renduz.
La ferme du poisson de mer.
La quatriesnie est que ung nommé Pierre Be-
noist, fermier de xii deniers pour livre du poisson
de mer vendu à Paris, l'année mil v'^xliiii finissant
le dernier jour de Décembre mil v'' xlv, après avoir
eu modération de la somme de ii' v' livres parisis
pour les pertes qu'il disoit avoir eues en lad. ferme,
au moyen des guerres contre les Anglois, durant
icelle année, auroit, le xxii° jour de May dernier
passé, présenté requeste à Mess" les Prévost des
Marchans et Eschevins qui pour lors estoient, afin
de iuy bailler et continuer pour deux années lad.
ferme du poisson de mer, pour le pris de huit mil
livres parisis par an; lesquelz, après l'avoir renvoyé
au Roy ou son Conseil, auroit esté renvoyé dud.
(Jonseil du Roy à lad. Ville, de laquelle il auroit ob-
tenu bail de lad. ferme pour deux années consécu-
tives, pour led. pris de huit mil livres parisis, à la
charge de advancer, par chascune desd. deux années,
quatre mil livres parisis, pour estre employée aux
rachaptz des rentes d'icelle, led. bail datte du xxiiii"
Juillet mil v'xlti; suyvant lequel se seroit trans-
porté par devers le Roy ou son Conseil, pour
obtenir confirmacion dud. bail. Et veu par led. Con-
seil led. bail, auroit icelluy eu agréable, aux charges
y contenues, pourveu que lad. ferme appartienne
entièrement à lad. Ville par les cession et transport
que led. seigneur en a faict à icelle, et sans ce qui Iuy
en doibve retourner aucune chose, ainsi qu'il appert
DE LA VILLE DE PARIS.
67
par les lettres patentes apportées par led. Benoist,
données aux Marchaiz'i', le xyin"" jour de Novembre
mil y" XLvi, signées par le Roy en son Conseil, Du-
thier, et scellées du grant seau en simple queue,
dont lecture a esté faicte en la présente assemblée.
Et voyant par moud, s' le Prévost des Marchans
l'interestz que le Roy et lad. Ville pourroient avoir
aud. bail, auroit mys la matière en deliberacion et
demandé aux assistans leur oppinyon.
Lesquelz auroient tous conclud, advisé et délibéré
que, quant aux trois premiers pointz mencionnez
cy dessus, mond. s' le Prévost des Marchans, acom-
paigné d'ung Eschevin de lad. Ville, doibt aller vers
le Roy ou Monseigneur le Chancellier Iuy faire les
humbles remonstrances de lad. Ville, telles qu'il
saura bien adviser.
Et quant aud. Pierre Benoist, après avoir oy le
récit dud. Prévost et veu led. bail, qui est anticipé
et n'est du temps des Prévost des Marchans et
Eschevins estans de présent, qu'il n'a esté faict pour
neccessité urgente, pour utilité apparante, ne com-
modité évidente, et que ce seroit plus tost le dom-
mage du Roy, parce que les deniers revenans bons
Iuy retournent, etl'interest de lad. Ville, parce que
lad. ferme est pour ceste année à ix' livres parisis ,
et pourra estre pour l'advenir de x' livres parisis
et plus , et pour la conséquence qui pourroit tour-
ner pour les autres fermes, que lesd. lettres ne
doibvent estre entérinées, mais doibt estre lad.
ferme baillée, comme les autres, au plus offrant et
dernier enchérisseur, en la manière acoustumée; et
neantmoings en faire remonstrance à moud, s' le
Chancelier, par ung mesme moyen, à ce que led.
Benoist n'y retourne plus.
1547.
LXXXVIII [XXXVIl]. — Retour des ambassadeurs de la Ville.
5 janvier iSSy. (Fol. /i3.)
Du v"" jour de Janvier mil v' xlvi.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
pour oyr la responce des depputtez par la dernière
assemblée à aller en court vers le Roy et son Con-
seil, et adviser sur aucuns alfaires de lad. Ville;
en laquelle se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons'' le Prevostdes Marchans, maistre Loys Gayant;
Mess" Tanneguy, Berthelemy, Charpentier, Es-
chevins;
'" Marchais, canton de Condé^n-Brie, arrondissement de Château-Thierry (Aisne).
68 REGISTRES DU RUREAU
Mess" Tronson, Dudrac, Lelievre, Courtin, Per-
drier, de Livres, PaiHart, M. de Rragelongne, Lar-
cher, Conseillers d'icelle Ville;
Après ce que mond. s" le Prévost des Marchans a
recité le discours de son voyage et légation à lad.
compaigne'e, à laquelle ilauroit présenté cinq lettres
patentes du Roy par luy obtenues;
La première, donnée à Compiengne, le xxvn''jour
de Décembre v" xlvi, signée : «Par le Roy en son
Conseil, de L'Aubespine,?) par lesquelle led. seigneur
a révoqué, cassé et adnullé certaines lettres par cy
devant obtenues par Jacques Herlement et autres,
pour avoir recompense des maisons et edifiiees
abatuesenl'an v'xliiu, durant les guerres, à la Ville-
neufve es faulxbourgs Sainct Denis et autres lieux
prochains.
La seconde, donnée aud. Compiengne, led. xxvii
Décembre, signées : «Par le Roy en son Conseil, de
L'AuBESPiNE,!) et scellée du grand scel, en simple
queue de cire jaulne, par lesquelles led. seigneur
veult et mande à Mess" de son Grant Conseil des-
charger et mectre hors de court et de procès
Mess" le Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris, poursuyviz aud. Grant Conseil par les
officiers domestiques des Roy et Royne de Navarre
[15/.7]
pour raison de leur part et porcion de la cottizacion
de ix" M livres tournois octroyée par lad. Ville aud.
seigneur, en Tan v'xliiii, pour sa part de la soulde de
l' hommes de pied, nonobstant les lettres d'exemp-
tion obtenues dud. seigneur par lesd. officiers du
Roy et Royne de Navarre, actendu que les deniers
desd. cotlizacions ont esté ja l'ourniz et livrez a
M° Jacques Marcel, Receveur gênerai des finances,
estably à Paris.
La troisiesme, donnée aud. Compiengne, led.
xxvii"" Décembre v'^ xlvi , signées aussi : Par le Roy
en son Conseil, de L'Aubespi-ne,d et scellées comme
dessus , par lesquelles apert que led. seigneur a évoqué
et évoque certaine cause, pendant par devant les Ge-
neraulx Conseillers sur le faict des Aydes à Paris,
entre Charles Lefevre, fermier [du] huictiesme [de]
Grève''', l'année finye v" xliiii, sa vefve et héritiers,
d'une part, et mesd. s" les Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. Ville, d'autre, à luy et sa court de
Parlement, pour les causes contenues esdictes lettres
d'évocation.
La quatriesme, donnée aud. Compiengne, led. jour,
et signée et scellée comme dessus, par laquelle led.
seigneur mande à Mess" des Comptes faire payer
par le Receveur de lad. Ville des deniers provenans
!') Le Registre porte /«•«lier huictiesme Grève, ce qui est incompréhensible. Il s'agit de la ferme de l'imposition du huitième denier
prélevé sur le vin vendu en détail, dans le quartier de Grève. Ce droit avait été établi, le 3 avril i383; on appelait huitenier le commis
des Aides chargé de le percevoir. 11 y eut sans doute, dès l'origine, un fermier pour chacun des quatre quartiers. Les extraits suivants
d'une ordonnance d'avril 1 54 4 (n. s.) , portant création , en titre d'olTices , de quatre clercs ou commis du huitième , fournissent des détails
précis sur cet impôt indirect et sur les moyens employés pour ie faire payer aux détaillants, en les empêchant, autant que possible,
d'user de fraude : tt François, etc. Sçavoir faisons. . . comme par cy devant ait tousjours eu par et chascun des quatre quartiers de noslre
Ville de Paris, c'est à sçavoir des Halles, Grève, en la Cité et Petit Pont, quatre clercs ou commis pour voir, visiter, inventorier, en-
registrer, marquer et certifier les vins vendus en détail, eu tavernes et hôtelleries, pour la conservacion de nos droits de huitiesme,
et obvier aux fraudes et abus que l'on y eut pu et pourroit commettre à nostre préjudice et du bien public, auxquels registres et inven-
taires on a tousjours eu foy et recours pour la vérification de nosd. droicts;. . . à iceux commis et clercs a esté par cy devant pourveu
par commission seulement de nos amez et féaux Gcneraulx sur le fait de la justice de nos Aydes, de nos Elus, des Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostredicte Ville de Paris, depuis que iceux Prévost des Marchans et Eschevins ont acquis de nous led. hui-
tiesme à rachat perpétuel, aux gages acoustuniés, qui leur ont tousjours esté payés par lesd. fermiers du huitiesme, et aux autres
droits, revenus, etc.; et pour la variété desdites provisions par commission, plusieurs differens se sont mis, à la diminution de nos-
dicts droits. Pour à quoy obvier à i' advenir, et à ce que certainement et sans fraude et abus, nosd. droits soient conservés, est requis
et neccessaire que ceux qui exercent et exerceront lesd. commissions ayent serment à nous, et que icelles commissions leur soient per-
pétuelles. Pour ce, etc., avons créé, érigé et estabU, par edit perpétuel et irrévocable, lesd. quatre commissions en chef et titre d'offices
'ormes, es dits quatre quartiers de nostred. Ville de Paris, c'est à sçavoir aux Halles, Grève, la Cité et Petit Pont, et se intituleront
ceux qui seront par nous pourvus clercs commissaires du huitiesme. . . Iront lesd. clercs et commis es maisons, caves et celliers des
taverniers, hostelliers et autres vendans, ou qui feront vendre vin en détail et taverne, et là où l'entrée leur seroit refusée, en feront
faire ouverture par serruriers, appelles deux notables personnages, voisins des lieux. . . . Evreux, ou mois d'avril i543, avant Pas-
qncs.n Cet édit fut enregistré à la Cour des Aides trde l'exprès commandement du Roi, à la charge que ceux pourvus desdits étals
et offices seront tenus de faire résidence et d'exercer actuellement en personnen, le 91 mai i544. (Copie coUationnéc faite par
ordre de la Cour des Aides, Archives nat., Z'" Say.)
Le rachat et, peu de temps après, une nouvelle aliénation des fermes du huitième de Grève et du pied fourché furent l'objet,
dans le courant do l'année iS'iy, comme on le vcr.a, d'un grand nombre de délibérations au Bureau de la Ville.
[i547]
de l'ayde de ii solz vi deniers pour muy de vin , tant
entrant que yssant Paris, qui a eu par cy devant
cours, aucuns parliculliers habitans de lad. Ville
qui ont preste à icelle chascun cent livres tournois ,
dont les Quarteniers d'icelle Ville se sont obligez
par leur ceduUe ausd. habitans, pourveu que, à la
l'ediclion des comptes desd. Quarteniers, il ne se
Ireuve fons pour faire led. remboursement.
La cinquiesme est une lettre d'évocation de la
cause et procès, pendant par devant les commis-
saires depputtez par le Roy à la Chambre d'Anjou,
d'entre lad. Ville et Leonnet de Laube, marchant,
pour raison du droit que lad. Ville devoit prandrc
sur le sel passant à Mante; laquelle évocation a esté
faicte de lad. Chambre d'Anjou en la court de Par-
lement.
La sixiesme, donnée aud. Compiengne, l'an et jour
<|ue dessus, par lesquelles le Roy a dit, statué et
ordonné que doresnavant les jugemens et sentences
qui sont données par mesd. s" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins sur le différend des marchons
et marchandises venans le long de la rivière de
Seyne, tant d'amont que d'aval, voictures et autres
deppendances d'icelles, dont ilz ont acoustumé con-
gnoistre, ne excedans en principal la somme de
xïi livres parisis, seront exécutées tant en principal
que despens, nonobstant oppositions ou appellations
quelconques et sans préjudice d'icelles, en baillant
caution de rendre et restituer le tout en diflinitive,
s'il est dit que faire se doye!''.
Et quant à ung des pointz de lad. dernière deli-
beracion de Conseil, faisant mencion du bail de la
ferme du poisson de mer, à ix ans, à Pierre Benoist,
demeurant à Paris, pour le pris de huit mil livres
parisis par an, a declairé et remonstré moud, s' le
Prévost à lad. compaignée qu'il a faict les re-
monstrances telles qu'il apartenoit au Conseil du
Roy, et après avoir par Monseigneur le Chancellier
faict \eoir par ung advocat dud. Conseil la produc-
tion diid. Henoist, et son rapport oy, auroit mys
le tout au néant, sans en bailler aucunes lettres.
Ce faict, mond. s' le Prévost des Marchans a rap-
porté à lad. compaignée une requeste présentée au
DE LA VILLE DE PARIS.
69
Roy et son Conseil Privé par Gilles Desfroissiz , soy di-
sant maistre des forges à fer de Raveau^', près la Cha-
rité, signée Du Pré, par laquelle il luy est accordé par
led. Conseil la ferme du poisson de mer fraiz et salle,
à main ferme , pour neuf années , au plus hault pris
qu'elle ayt vallu et monté depuis dix ans, et sur le
pris d'icelle la somme de deux mil escuz soleil, par
luy demandée à lad. Ville pour rendre la rivière de
Curre flotable, luy estre desduicte et rabatue pro-
porcionnement, par chascun an, durant lesd. neuf
années et jusques à la fin d'icelles, si à ce toutesfoys
lad. Ville se consentoit. A laquelle requesie estoit
atachée une autre requeste adressant à Mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins de lad. Ville,
tendant à ce que icelle Ville eust à donner son con-
sentement et entériner lad. requeste, et, en ce fai-
sant, luy faire bail de lad. ferme du poisson de mer
pour neuf ans.
Sur quoy, mond. s'' le Prévost des Marchans a
mys lesd. matières en délibération et demandé l'avys
aux assislans, lesquelz l'ont tous remercié humble-
ment de la bonne dilligence et briefve expédition
qu'il a obtenue en sa légation et commission, et ont
tous conclud et advisé qu'on doibt faire vidimer
toutes lesd. lettres patentes et garder lesvidimus au
Bureau de lad. Ville , faire veriflier et exécuter le con-
tenu en icelles, puis mettre les originaulx au Trésor
de lad. Ville, pour y avoir recours, quant besoing
sera.
Et quant à lad. requesie présentée par led. Des-
froissiz, en considération que visitacion et pour-
traict a esté faict de lad. rivière de Curre, par la-
quelle a esté congneu la grande difficulté de la faire
flotable et qu'il est notoire que led. Desfroissis a,pour
son excuse et sauver son honneur, mesmement
pour tenir promesse à Monseigneur le revcrandis-
sime cardinal de Meudon, faict flotter par ravynes
d'eauc, quelque quantité de boys jusques à Crevan,
dont il en a perdu plus de la moiclié, ainsi qu'il a
confessé luy mesures, qu'on ne luy doibt quant à
présent entériner sad. requeste, aclendu que lad.
ferme est ja baillée et délivrée, pour l'année com-
mençant le premier jour de janvier dernier passé et
finissant l'an révolu, à Robert Pellerin, bourgeois
de Paris, à x' c livres parisis, mais luy bailler, durant
le temps contenu en sad. requeste, à commencer au
"' CeUc ordonnance ne fut cnrc|;islrée an Parlement de Paris que le ii juillet i548, par provision et avec dos lettres confirma-
tives d'Henri H. (Archicei nat., V 861G, fol. 180 v°.) Nous n'avons point trouvé trace de l'enregistrement des autres lettres du
27 décembre i5A6, mentionnées ci-dessus.
f Raveau, arrondissement de Cosne, canton de La Charité (Nièvre).
70
REGISTRES DU BUREAU
premier jour de Janvier prochain venant v' xlvii,
pourveu qu'il s'obii{je corps et biens et qu'il baille
bonne et suffisante caulion en cestedicte Ville, de
prendre lad. ferme, au pris qu'il l'a demande, à tous
ses perilz, perles et fortunes, sans espérer jamais
en avoir rabaiz ne modération , pour quelque chose
qu'il puisse advenir; qu'il rende, cependant et avant
que de joyr de lad. ferme, lad. rivière llotabJe, non
seullement pour luy mais pour tous ceulx en gênerai
qui vouldront faire floler boys en lad. rivière ; et pour
ce faire sera visite'e par gens en ce congnoissans, en
sa présence et à ses despens; de fournir par chas-
[1547]
cun an, à commencer l'esté prochain, pour dix mil
livres tournois dud. boys de flotte, bon, loyal et
marchant, sans eslre escorché, et à pris raisonnable
et subget au rabaitz, selon les ordonnances de lad.
Ville. Et ou cas que lad. rivière ne soit flotable à
tousjours, dedans le jour Sainct Remy prochain ve-
nant, et qu'il seroit trouvé n'estre bien et deuement
faicte , comme il apartient, par ceulx qui seront commis
à faire lad. visitacion en sa présence, sera tenu, luy
et sesd. pleiges et adherens, en tous despens, dom-
mages etinterestz envers le Roy et lad. Ville, et sera
deboutté de sad. requeste et de l'elTect d'icelle.
LXXXIX [XXXVIII]. — EssAY de l'artillerye du Roy.
t3 février iSiy. (I<'ol. /i5)
Du xiii" jour de Février mil v" xlvi.
Aujourd'uy, Mons' Gayant, Prévost des Marchans,
a apporté certaines lettres missives du Roy, de la-
quelle la teneur ensuit :
r.A Messieurs les Prévost des Marchans et Eschevins
de la Ville de Paris.
13 février 1547.
ftMess" les Prévost et Eschevins, j'ai ordonné estre
faict espreuve et essay des pièces d'artillerye qui
sont de présent en l'astelier de ma fonte à Paris ; et
pour ce qu'il y en a ung gros nombre et que l'on
pourra mectre quelque temps , tant à les mener jus-
ques devant la montaigne de Monlfaucon, ou se fera
led. essay, que à séjourner, en faisant icelluy essay, et
que ce pendant pour éviter à tout inconvénient, il
est besoing y avoir garde et bon guet, mesinement
durant les nuylz; à ceste cause, je vous prie et
neantmoings ordonne expressément que vous bail-
liez et fournissiez à nostre cousin le seigneur de
Thais''^', chevalier de nostre ordre et Maistre de nos-
tredicte Artillerye, le nombre de vingt hommes pour
faire le guet ausd. pièces, durant les nuvtz que lesd.
pièces séjourneront aud. lieu, en actendant qu'ilz
seront entièrement essayées. Et en ce faisant, vous
me ferez service bien agréable. Priant Dieu qu'il
vous ayt en sa garde. Escript à Sainct Germain en
Laye, ce xu°jour de Février, w
Signé : tr FRANÇOIS
BOCHETEL. i)
Et à l'instant, a esté faict mandement au cappi-
taine des lx arbalestriers de lad. Ville pour envoyer
vingt hommes de son nombre garder lad. arliilerye.
Ce quil a faict.
Et le lendemain, autre mandement au cappitaine
des VI" archers, pour envoyer vingt hommes de sond.
nombre.
Et le xvi' février, autre mandement au cappitaine
des cent hacquebutiers, qui aussi y a envoyé vingt
hommes de sond. nombre, et ainsi consequenment
l'ung après l'autre, jusques à ce qu'elle ayt esté essayée.
XC [XXXIX]. — Les maistres rôtisseurs de Paris.
i4 février 1647. (Fol. 45 v")'''.
Lettres et Requeste présentées au Bureau,
le xiiii fevrier v' xlvi.
ftFrançoys, par la grâce de Dieu, Roy de France,
au Prévost des Marchans et Eschevins de nostre
ville de Paris, salut. Nous vous renvoyons la re-
queste cy atachée soubz le contrescel de nostre chan-
''' La moitié du verso du fol. 44 esl en bianc.
<*' Jean, seigneur de Taix, pannelier de François I", en iSag, gouverneur de Loches, s'était distingué à la bataille de CerisoUes
( i544); il était pourvu, depuis un an, de la charge de Maître de rArtilleric, et de celle de Colonel général de l'Infanterie, qui lui
avaient été attribuées à la mort du célèbre Galyot de Genouillac. Il fut tué dans ia tranchée, au siège d'Hesdin, en t553. (Voir le
P. Anselme, Hi»t. généal., t. VIII, p. 177.)
(') La seconde partie du recto du fol. 45 est en blanc.
[i5/.7]
cellerye, à nous et à nostre Conseil Privé presente'e
par les maistres rôtisseurs de nostredicte ville de
Paris, pour, appeliez avec vous nostre Procureur au
Chastelet et douze notables bourgeois d'icelle Ville, à
ce congnoissans, donner avis sur le contenu en
lad. requesle, lequel vous renvoyrez feablement
cloz et scellez par devers nous et nostredict Conseil
Privé, pour, le tout veu, estre ordonné sur lad. re-
queste, ainsi que verrons estre à faire par raison.
Car tel est nostre plaisir. Donné à Sainct Germain
en Laye, le xii' jour de Février l'an de grâce mil
\' XLvi , et de nostre règne le xxxm""'. v
Signé : «Par le Roy en son Conseil, Le Pic art»,
et scellé, en simple queue, de cire jaulne.
ft Au Roy et Nosseigneurs de son Privé Conseil.
tr Supplient humblement les maistres rôtisseurs de
vostre bonne ville de Paris, comme le mestier de rô-
tisseur soit l'ung des plus anciens mestiers jurez de
lad. Ville, neccessaire à la République, les maistres
duquel mestier ont de tout temps et ancienneté
vendu vollaillesetgibieràlaplume,en poil, blanchis,
creuz et roliz, suivant les previlleiges à eulx donnez
et octroyez par voz predeccesseurs, et par vous con-
fermez''', et de ce en ont obtenu plusieurs arreslz de
vostre court de Parlement à Paris, à Tencontre des
pouHaillers regratiers de lad. Ville, qui les voulloient
empescher vendre voilailles et gibier, mesmement
creux; dont iceulx pouHaillers regratiers ont tousjours
esté déboutiez , et lesd. supplians mainleiiuz et gardez
en leurs droitz. Et se sont tousjours si bien conduilz
et gouvernez en leur estât, quil n'en est venu aucun
plaintif. Et durant qu'ilz ont vendu voilailles et gi-
bier, la Ville a esté tousjours l)ieii fournye, sans
nulle faulte; à toutes heures que les eslrangers sont
arrivez en lad. Ville, ont esté par lesd. supplians
fourniz de ce qu'ilz ont eu à faire pour leur vivre ;
aussi quant aucuns ont par cy devant faict quelques
lestes nuptiales ou autres bancquelz, ont esté par
lesd. supplians bien et deuement fournys de bonne
viande, à pris competant et raisonnable. Neant-
moings lesd. pouHaillers regratiers ont tousjours
aspiré de abollir Testât et mestier de rousseur, et pour
y parvenir, puis nagueres auroient donné à entendre
à vostre Prévost de Paris, ou son lieutenant, que les
DE LA VILLE DE PARIS.
7t
rôtisseurs estoient cause de la cherté des victualles,
et auroient, à leur poste, faict faire quelques informa-
cions , par lesquelles neantmoings ne se sont lesd. sup-
plians trouvez chargez; au contraire, s'est trouvé que
lesd. pouHaillers regratiers ont faict et font chascun
jour plusieurs monopolles et sont cause de la cherté,
tellement que les aucuns d'eulx en ont esié long-
temps detenuz prisonniers, et leur procès extraordi-
naire à eulx faiclz. Et pour éviter pugnition , auroient
offert fournir la ville de vollaille et gibier, à quelque
pris, pourveu que deffences feussent faictes ausd.
rôtisseurs de n'en vendre; qui esloit toute l'affaire à la-
quelle ilz ont tousjours tendu. Laquelle offre auroit
esté acceptée par vostre Prévost de Paris, ou son
lieutenant'"^', et ont esté faicles deffences ausd. rôtis-
seurs de n'en vendre vollaille ne gibier, qui est leur
interdire leur mestier et abollir leurs previlleiges, par
vous à eulx ainsi donnez, et desiruire du tout lesd.
supplians, femmes et enfans, serviteurs, qui ont
toute leur vie esté nourriz aud. mestier. Et qui pis est ,
nonobstant l'obligacion passée par lesd. pouHaillers
regratiers, ilz ne fournissent la Ville, laquelle est
souventsans vollaille et gibier;et ce qu'ilz en vendent,
le vendent à tel pris qui veullent, voire à pris exces-
sif, et est [l'on] forcé d'achepter à leur mot, à cause qu'il
fault passer par leurs mains; tellement que les voi-
lailles et gibier en sont encheriz de la moitié; et qui
veult faire festes nuptialles ou autres banquetz,està
grande peyne de trouver viandes, et luy cousle au
double plus (jue durant que lesd. supplians ven-
doient lesd. voilailles el gibier, à la grant fouHe du
peuple de lad. Ville et de ceulx qui y affluent.
Ce considéré. Sire, et qu'il est question de l'obser-
vation des previlleiges par vous et voz prédécesseurs
donnez ausd. rôtisseurs, et que en les laissant et souf-
frant vendre voilailles et gibier à pris raisonnable,
comme ilz ont faict par cy devant, lad. Ville en sera
myeulx fournye , à moindre pris ; et que la prohibition
qui leur est faicte et permission donnée ausd. poulail-
lers regratiers sont dommageables à la Republique,
vous plaise, de vostre grâce, statuer et ordonner que
lesd. supplians venderont voilailles et gibier, comme
ilz faisoient d'ancienneté et selon leursdictz previl-
leiges et arrestz de vostredicte court, nonobstant les
deffences susdictes , donnez par provision ; lescjuclles ,
''' Les lettres patentes de François I" en faveur des rôtisseurs sont datées de Saint-Germain-en-l,aye, mars iSaC. Les poulaillers
s'opposi'rpnt à l'cnrej^islrement de ces priïilè{;cs au Châtelet de Paris, comme ils l'avaient fait déjà, en mars iBog, lors de la confir-
mation par Louis XII des statuts de leurs concurrents. Le texte de ces deux ordonnances, avec des détails sur le différend entre les
rôtisseurs et les poulaillers, se trouve dans Dclamare, Traité de la Police, liv. V, titre 93, tome II, p. liSa, i433.
f L'ordonnance du Prévôt de Paris à ce sujet est du ai octobre i5'ii. {Id. ibid., p. ili'èi.)
72
REGISTRES DU BUREAU
emsemble tout autre enipeschement, vous plaise le-
ver et osier et les remectre duloutenleurprislin estât,
ou qu'il vous plaise, Sire, leur permectre de vendre ,
comme ilz avoient acoustume' à tel pris raisonnable
qu'il sera promptement advise', eulx oyz, eu esgard
au temps et à la cherté des denrues, et que lesd.
supplians, leurs femmes, et enffans et serviteurs se
puissent entretenir et vivre. Et lesd. supplians pri-
ront Dieu pour vostre bonne prospérité, -n
[i5i7]
ffLa présente requesie est renvoyée au Prévost des
Marchans et Eschevins de la ville de Paris, pour,
appeliez avec eulx le Procureur du Roy au Cliastelet
et douze notables bourgeois de lad. Ville, à ce con-
jjnoissans, donner avis au Roy sur le contenu en
icelle '•'. Faict au Conseil privé du Roy, tenu à Sainct
Germain en Laye,le x° jour de Février l'an mil cinq
cens quarante six.n
Signé : (tde Co!snam).
XCI [XL]. au" x" LiVRKS TOURNOIS DEMANDEZ PAR LE Roï À LA ViLLE.
ai février 1547. (Fol. i6 ï°.)
Du xxi° Février mil v" xlvi.
Aujourd'uy, Mons' le Lieutenant civil a apporté
au Bureau de la Ville de Paris une lettres patentes
du Roy, de laquelle la teneur ensuit :
ttFrançoys, par la grâce de Dieu, Roy de France,
au Prévost de Paris, ou son Lieutenant, salut. Com-
bien que la paix que nous avons de présent avec
tous les princes et potentatz de la Chreslienté
deust asseurer le repos et transquilité que nous
avons tousjours cherchez et desirez, au bien de
nostre royaulme et soulagement de noz bons et
loyaulx subgectz, soubz laquelle asseurance, entre
plusieurs moyens par nous advisez pour soulager
nosd. subgetz , eussions délibéré que , pour l'année
présente et autres années à venir, nous les deschar-
gerions d'une grande partie des deniers extraordi-
naires qu'il a convenu lever sur eulx, à cause de la
guerre , es années passées. Toutesfoys , pour ce que nous
avons certains advertissemens des grans preparatifz de
guerre que font aucuns puissans princes, noz voisins,
contre lesquelz est requis nous fortiffier, munir et
pourveoir, affin qu'ilz ne puissent riens surprandre
sur nous au depourveu; aussi pour ce que le Roy
d'Angleterre, par le traicté de paix dernièrement
faict entre nous et luyf'^', est tenu de nous rendre
nostre ville de Boullongne et tout ce qu'il tient au
pays de Boullenoys, en luy fournissant par nous
certaine grosse somme de deniers, qui ne se peult
mectre ensemble, sinon avec le temps, et eu plu-
sieurs années, dont est requis commencer à faire la
reserve en cestedicte présente année, et que de noz
deniers ordinaires d'icelle, après avoir payé nostre
gendarmerye et autres noz despences ordinaires,
emsemble les garnisons des gens de guerre, qu'il
convient ordinairement souldoyer et entretenir en
noz pays de Picardye et Piémont, ne pouiroit riens
demourer de reste pour reserver en espargne, ne
pour subvenir aux autres despences extraordinaires
d'icelle année , au moyen de quoy, pour reparer et for-
tiffier à grande dilligence noz villes et places de
frontière, icelles fournir de vivres, artillerye et autres
munitions neccessaii'es , faire forger boulletz, achep-
(ercuyvreSjSalpestres et autres provisions pour fontes,
remonslages d'artillerye el composicions depouldres,
tant pour lesd. places que pour la campaigne, ra-
douber et équiper noz navires et autres vaisseaulx de
guerre pour la mer, et commencer la reserve des de-
niers requis pour le recouvrement de nostredicte
ville de Boullongne et pays de Boullenoys, ou pour
dresser armées de terre et de mer, s'il en estoit be-
soing, pour la deffence de nostredict royaulme,
convient par neccessité et à faulte d'autres fons, lever
encores, en cestedicte année, autant de deniers
extraordinaires, comme il en a esté levé en l'année
dernière passée, tant sur les gens d'église et liabi-
(ans des villes closes de nosiredict royaulme que
<" Celle requêle fut l'objet d'une délibération que l'on trouvera consignée plus loin, sous la date du 4 mars 15^7. Les Prévôt
des Marchands et Echevins, après avoir conféré avec le Procureur du Roi au Chàtelet et douze notables, furent d'avis que l'on pou-
vait permettre aux rôtisseurs de vendre toute espèce de volailles et de gibiers, ainsi que le faisaient les poulaillers, du moins pen-
dant un. temps déterminé, el à condition de no point faire de monopole. Pendant cette période, on verrait s'ils tiendraient leur pro-
messe de vendre bon marché, et, dans le cas où ils en reviendraient aux prix excessifs d'autrefois, on leur imposerait un larif, ou
bien on renouvellerait les défenses contenues dans l'ordonnance du Prévôt de Paris. Les lettres patentes données en faveur des rôtis-
seurs, le 9 avril i.5.'i7 (n. s.), sont conformes de lous points aux conclusions du Prévôt des Marchands el des Echevins, comme on
pourra le voir ci-ajtrès, à la date du 4 mars.
'-■ La paix entre François 1" et Henri VIII avait été signée, près d'Ardres, le 7 juin 1546; le roi d'Angleterre s'y était engagé à
rendre Boulogne, au bout de huit ans, moyennant huit cent mille écus.
[15/.7]
sur noz autres subgelz, conlribuables à la taille. En
quoy faisant, nous espérons si bien forfiflier et mu-
nir toutes noz frontières, et estre si bien pourveu de
toutes provisions neccessaires à la defience de nos-
tredict Royaulme, que nosdictz ennemys n'y pour-
roienl faire offence. Et pour les autres années adve-
nir, ne sera besoing pour cest effecl lever aucuns
deniers extraordinaires sur nosdictz subgetz.
ifEt, à ces causes, sommes contrainctz faire lever
sur lesdictz habitans des villes closes de nostredict
rovaulme la somme de six cens mil livres tournois ,
pour la soulde de vingt cinq mil hommes de pied,
durant quatre moys de cestedicte année, dont les
villes closes de vostre Prevosté et Vicomte de Paris
porteront la somme de quatre vinglz dix mil livres
tournois, payable par quart et esgalle porcion, aux
quinziesmes jours de mars, avril, may et juing pro-
chains venans. Si vous mandons que, appeliez noz Ad-
voeatet Procureur, et ung délégué de chascune ville,
que les habitans d'icelle pourront eslire et envoyer
devers vous, si bon leur semble, vous faictes inconli-
nantlacottizacion et département de lad. somme, le
plus justement qu'il sera possible, sur toutes les villes
closes et faulxbourgs d'icelles qui sont de lad. Pre-
vosté et Viconlé de Paris, anciens ressors et enclave
d'icelle, sans vous arrestcr ne différer, pour quelques
lettres de distractions, éclipses et separacions d'icelle
Prevosté et Viconté de Paris, ressort et jurisdicion
d'icelle, pour quelques inbibicions et deffences à
vous cy devant faictes de procéder à telle cottizacion
sur aucunes villes estans de l'ancien ressort et enclave
d'icelle Prevosté, ne pour quelques sentences, arreslz
ne exécution d'iceulx, sur ce intervenuz. Car, nonob-
stant tout ce que dit est et quelques opposicions, ap-
pellacions ou protestacions qu'on puisse faire, pour
empesclier ou retarder l'exécution de cesdictes pré-
sentes, nous voulions, entendons et expressément
vous enjoignons que vous procédez à lad. cottizacion
et département sur toutes les villes de nostredicte
Prevosté et Viconté de Paris, et des anciens ressers
et enclaves d'icelle, sans ce que lad. cottizacion puisse
en autre chose prejudicier aux droitz et exemptionsdes
habitans des villes d'iceulx anciens ressors et encla-
ves, pretendans estre exemps de vostre jurisdicion.
«Et les deniers de lad. cotisacion faictes lever et
recevoir en chascune ville, par tel personnage que les
habitans d'icelle vouidront eslire ;ausquelz nous avons
permis et permectons, par cesd. présentes, qu'ilz
puissent asseoir, imposer et cueillir lad. somme sur
eulx, le fort portant le foible, emsemble les deniers
DE LA VILLE DE PARIS.
73
des fraiz nécessaires pour faire lever, recevoir, porter
et délivrer icelle somme sans y commectre aucuns
abbuz, ne aucune personne en exempter, sinon les
officiers domestiques de nous et de nostre très chère
et très aymée compaigne la Royne, noz amez et feaulx
notaires et secrétaires, et les vefves d'iceulx, les offi-
ciers domestiques, ayans six vingtz livres de gaiges
ou au dessoubz, de nostre très cher et très aymé filz
le Daulphin, et de noz très chers et très aymées filles,
la Daulphine et Marguerite de France, et les gens
d'église , pour le regard de leurs bénéfices et de leurs
propres heritaiges, tenuz en fief, en quelque lieu
qu'ilz soient scituez, et pour les biens roturiers à eulx
appartenans assiz hors lad. Ville et faulxbourgs seul-
lement, ou que, pour icelle somme trouver, lesd. ha-
bitans puissent engager ou ypothequer le revenu pa-
trimonial d'icelle Ville, ou lever nouveaulx aydes et
subsides venans à charge sur eulx, jusques au parfaict
payement de leurdicte cotizacion, dont les deniers
seront par lesd. habitans ou leurs receveurs, ou com-
mis, portez et fourniz et délivrez, à leurs despens,
en nostredicte ville de Paris, es mains du Receveur
gênerai de noz finances en icelle Ville, par ses quic-
tances, ausd. quatre termes etpayemens esgaulx, qui
escherront lesd. quinziesmes jours de mars, avril,
may et juing prochains venans. Et de ce faire, souffrir
et acomplir contraignez ou faictes contraindre les
habitans desd. villes et faulxbourgs , et chascun d'eulx ,
royaulment et de faict, par toutes voyes et manières
requises et acoustumées au payement de noz deniers
et pour noz propres affaires, nonobstant lesd. distrac-
tions, exemptions, arrestz, exécutions, opposicions,
appellacionset autres lettres et choses à ce contraires,
pour lesquelles ne voulions estre différé, aclendu la
nécessité et importance de nosd. affaires. Et d'icelles
avons, de nostre propre mouvement, plaine puis-
sance et auctorité royal, retenu et retenons la con-
gnoissance à nous et à nostre personne ; en avons
interdict et deffendu, interdisons et deffendons toute
court, jurisdicion et congnoissance à noz cours de
Parlement, Generaulx de la justice de noz Aydes,
Esleuz, et à tous noz autres juges et officiers, par
cesd. présentes; lesquelles nous voulions et ordon-
nons leur estre présentées par nostre premier huissier
ou sergent, sur ce requis; au([uel nous commandons
ainsi le faire, sans difficulté, et de les signiffier par-
tout ailleurs ou il apartiendra, faire tous adjourne-
mens, contrainctes et exploitz, qui par vous seront
ordonnez pour l'effect et acomplissement de ce que
dit est, et en bailler rapportz oucertifficacionssuffi-
MPHlMEItlE HATlOilALB
7â REGISTRES
santés. De ce faire vous avons donné et donnons
povoiret auctorité, commission et mandement espc-
ciaJ par cesdictes présentes; mandons et comman-
dons à tous noz justiciers, officiers et subgectz que à
vous et aud. huissier, ou sergent, à l'exécution
d'iceiies, obeyssent et entendent diliigemment,
prestent et donnent conseil, confort, ayde et pri-
sons, si mestierest et requis en sont. Et pour ce que
de cesdictes présentes l'on pourra avoir afaire en
plusieurs et divers lieux, nous voulions que au vidi-
mus d'iceiies, deuement coHationné, foy soit adjous-
tée, comme à ce présent original. Donne' à Saincl
Germain en Laye, le cinquiesme jour de février, l'an
de grâce mil cinq cens quarante six, et de nostre
règne le xxxui"".»
Ainsi signé : ttPar le Roy : Rurgensisb, et scellé,
sur simple queue, du grant scel de cire jaulne.
Lettres au Lieutenant civil.
12 février i547-
«De par le Roy.
tt Nostre amé et féal , nous vous envoyons noz lettres
DU RUREAU [1567]
patentes pour faire la cotisacion et département sur
les villes closes de vostre Prevosté et Viconté de
Paris, de ce qu'elles doibvent porter pour leur por-
cion de la soulde de vingt cinq mil hommes de
guerre à pied, durant quatre moys de ceste présente
année, laquelle soulde nous convient faire lever sur
les villes closes de nostre royaulme, pour résister aux
entreprinses de noz ennemys. Et nous ferez service
très agréable de procéder promptement à lad. cotti-
zacionet tenir la main au payement d'icelie soulde,
aux termes contenuz en nosd. lettres, comme noz
urgens affaires le requièrent. Donné à Sainct Ger-
main en Laye, le xn' jour de février l'an mil cinq
cens quarante six.n
Signé : a FRANÇOIS.
RURGENSIS. n
Et au dessus desdicles lettres est escript :
tfA nostre amé et féal le Prévost de Paris, ou son
Lieutenant. »
XGII [XLI]. — Assemblée pour lesdictes un" x" livres tournois.
26 février 1547. (Fol. 48.)
Du samedi , xxvi"" jour de Février mil v" xi<vi.
En assemblée le jourd'uy faicte generalle, en la
grande salle de l'Ostel de la ville de Paris , de Mess"
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Quarteniers et bourgeois de lad. Ville, mandez
pour adviser sur les lettres patentes et missives du
Roy, apportées au Rureau par Mons"^ le Lieutenant
civil, par lesquelles le Roy demande à lad. VUle et
autres villes closes de lad. Prevosté de Paris la
somme de iiii"x" livres tournois, pour ceste présente
année, payable aux xv"' jours de mars , avril, may et
juing prochains venans; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Loys
Gayant;
Mess" Aubry, Tanneguy, Rarthelemy, Charpentier,
Eschevins;
E. de Montmirel, de Livres, Paillart, T. de Mont-
mirel, Morin, Lieutenant civil, Lecomte, Perdrier,
Gourlin, T. de Rragelongne, Larcher, Conseillers
de Ville;
Mess" Charlet, Conseiller en la Court, Ruzé,
Conseiller es Generaulx;
. Rasannier, Danès, Prévost, Courtin, Sainct Ger-
main, Parfaict, Pellerin, Gohory, Lejay, Croquet,
Hac, Kerver, Quarteniers d'icelie Ville;
Sire Nicolas Perrot, mons"' Renevent, mons' Pil-
loys, auditeur des Comptes, m" Pierre Buchereau,
m° Guillaume Chevalier, Jehan Marcel, Raoul de
Noyon, mons' de la Place, mons' de Tanières, An-
thoine Lelievre, Estienne Guerin, Thomas Bahuel,
Nicolas Duboys, André Ronnelle, m" Claude Ysam-
bert, Joachin Rolland, Anthoine Perolon, Heury
Lecomte, m' Jehan Pilleu, Severin Petit, Godeffroy
Moireau, Nicolas Alexandre, Jehan Guerard, ven-
deur de bestail, Claude de Moucy, bourgeois et mar-
chans de lad. Ville.
Après plusieurs remonstrances et ouvertures des
affaires du Roy et lecture faicte desd. lettres, Mons'
le Prévost des Marchans a prié la compaignée advi-
ser les moyens d'obeyr et satisfaire au Roy; et la
matière mise en deliberacion , a esté conclud et advisé
qu'on doibt aller vers le Roy, luy remonstrer la po-
vreté de lad. Ville et demander remission de lad.
somme, et neantmoings faire plus grande assemblée,
pour y adviser de rechef, à mardi prochain, deux
heures de relevée, et faire mandemens commina-
toires. Ce qui a esté faict incontinant.
[i547]
DE LA VILLE DE PARIS.
75
XCIII [XLIl]. — [Envoi de députés au Roi pour en obtenir la remise des tailles.]
i" mars 1547. (Fol. /19.)
Du mardi, premier jour de Mars mil y' xlvi.
En assemble'e generalle le jourd'uy faicte, en la
jjrande salle de l'Ostei de la Ville de Paris, pour
aviser sur les lettres patentes du Roy, suyvant la pré-
cédente assemblée de samedi dernier, en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons'le Prévost des Marchans, M' Loys Gayant;
Mess" Aubery, Tanneguy, Berthelemy, Char-
pentier, Eschevins;
E. de Montmirel, Viole, seigneur d'A tins, de L'Os-
pital, Baillet, Morin, Prévost, Berthelemy, de
Livres, Larcher, Courtin, Bouchart, Conseillers de
Ville;
Mess" de Bicourt, Pommereul, maistres des
Comptes, Ruzé, General de la Justice, Charlet,
Conseiller en la Court, Fourmaget, Deslas, de
Chappes, Du Riant, Conseiller en la Court, m'Jar-
<|ues Lelieur, Correcteur des Comptes, m'' Emond
Bretle, m' Eustace Pilloys, m' Guillaume Martin,
J. de Crevecueur, Guillaume Petit, Receveur des
Barrages, bourgeois;
Basannier, de Sainct Germain, Danès, Godef-
Iroy, Pellerin, Prévost, Gohory, Lejay, Croquet, Hac,
Quarfeniers ;
Robert Legoix, mons"^ Pilleu, Jehan Guerard,
l'Esleu Tardif, Jehan Garrault, Guillaume Chouart,
Estienne Gregis, Jehan Marcel, Jehan Laurens,
mons" Plume, advocat, mons' Dufour, m* Jehan
Deluc, Jehan Moussart, mons' Adrian Auger, mar-
chans et bourgeois de lad. Ville.
Après lecture desd. lettres, et la matière mise en
délibération, a esté conchid, advisé et délibéré par
les dessusdictz que mons' le Prévost des Marchans
et mons"' maisire Jacques Aubery, Eschevin de lad.
Ville, doibvent aller en diiligence vers la personne
du Roy, pour luy faire les remonstrances des gros
deniers qui ont esté prins en icelle Ville exlraordi-
nairement par son commandement, depuis cinq
ans, des redevances en quoy elle est [tenue] envers
aucuns particuliers, pour son secours, de la peste
qui a régné en lad. Ville, de la charte de bled/,
qui fut Tannée passée, des grosses impositions qui
sont en icelle Ville, quasi sur toutes marchandises,
mesmement sur les vivres, de l'absence et ruyne
des gros marchans qui y souHoient habiter et de-
mourer, des riches previllegiez qui ne payent riens,
et des povres habitans et artisans qui n'ont riens,
sinon leur vie au jour la journée, et que lad. Ville
l'a tousjours secouru au besoing; et le prier très
liumblement avoir pitié de ses loyaulx subgectz et
habitans de Paris, et leur remectre et quicler lad.
somme, et les garder et entretenir en leurs anciens
previlleges par lesquelz lad. Ville de Paris, capitalle
de laChrestienté, n'a jamais esté taillable, maisjadix
llorissante en renommée de liberté, autant ou plus
que Rome ne autre ville de renom, jusques à présent
que, au moyen des dernières guerres et choses des-
susdictes, elle est grandement afoiblye et demourée
en egeste et extrême povreté, quant au commung
peuple à qui est demandée lad. somme, actendu
que les riches sont previllegiez; et ou led. seigneur
vouldra avoir toute lad. somme ou partie, selon le
propos et responce qu'il fera ausd. ambassadeurs,
demanderont et obtiendront la reflbrmacion de l'a-
dresse, et feront au surplus ce que Dieu leur con-
seillera, en obeyssant au Roy.
XCIV [XLIII].
Avis donné par la Ville au Roy touchant les maistres rôtisseurs de Paris.
4 mare 1567. (Fol. 5o v'.)
Du vendredi, nu' jour de Mars mil v"' xlvi.
Sur les lettres patentes du Roy, données à Sainct
Germain en Laye, le dixiesme jour de février der-
nier passé '", par lesquelles est mandé aux Prévost
des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris que,
appeliez avec eulx le Procureur dud. seigneur au
Chastellef de Paris, et douze bourgeois d'icelle Ville,
donner f'^' avis au Roy sur le contenu d'une re-
queste à luy présentée par les maistres rôtisseurs
de lad. Ville, atachée ausd. lettres, soubz le conlre-
sel de la Chancellerye; après avoir, suyvant icelles,
mandé les maistres rôtisseurs et pouUaillers d'icelle
''' Ou plutôt le 12 février. Voir, ci-dessus, le paragraphe XC [XXXIX].
* Cette pliraseest incorrecte. Il faudrait trtje. . . ilom>ern ou rque. . . lY» dmnenl-
76
REGISTRES DU BUREAU
[1547]
Ville et iceulx amplement ouys sur le contenu d'icelle
requosle, et aussi faict comparoir en l'Ostel d'icelle
Ville led. Procureur dud. seigneur et plusieurs
bons et notables bourgeois d'icelle Ville , tant offi-
ciers dud. seigneur que autres, et eu sur ce leur
avis et oppinyon, sur le contenu de lad. requeste;
lesd. Prévost des Marchans et Eschevins sont d'avis,
soubz le bon plaisir dud. seigneur, qu'il peult
et doibt ordonner, en entérinant lad. requeste, que
l'on doibt laisser vendre tous gibiers et volatilles
ausd. rôtisseurs, poullaillers et autres personnes qui
en vouldront vendre en liberté, toutesfoys que ce
soit à pris raisonnables et non excessifz, sans y
mectre aucuns pris ne taulx , et ce pour quelque temps
et par provision, jusques à ce que autrement par led.
seigneur en soit ordonné, pendant lequel temps l'on
pourra veoir comment iesd. rôtisseurs et poullaillers
feront marchez raisonnables desd. gibiers et vola-
tilles, ainsi qu'ilz offrent faire par leur requeste.
Et oiî l'on verroit cy-après que lesd. rôtisseurs et
voUaillers retourneroient à vendre les dessusdictz
gibiers et volatilles à pris excessifz et non raison-
nables, en ce cas, que led. seigneur leur doibt
bailler pris, ou continuer lesd. deffences; et pendant
qu'ilz venderonten liberté, que deffences leur soient
faictes, sur grosses peynes, de ne plus monopoller.
abuser, aller ou envoyer au devant desd. marchan-
dises, et de garder et observer invyolablement les
ordonnances dud. seigneur, sur telles peynes qu'il
plaira au Roy et sondict Conseil ordonner'".
XCV [XLIV]. — [Avis du Pbévôt des Marchands et des Échevins
SUR UN litige entre LE CHAPITRE DE SaIM-GeRMAIN-l'AuXERROIS ET LES MARGUILLIERS
DES Saints-Innocents.]
j8 mars 1547. (Fol. 5i.)
Du xvm"" jour de Mars mil v' xlvi.
Les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris, après avoir veu les productions des Doyen,
Chanoynes et Chappitre de l'église Sainct Germain
de l'Auxerrois, demandeurs en matière d'exécution
d'arrest, et des marguilliers de l'église des Sainctz
Inocens, deffendeurs, suyvant l'arrest de la Court,
donné entre les parties, le neufiosme jour d'Avril
mil y" xLiii'"^', par lequel est ordonné que lesd. pro-
ductions seront communiquées au Procureur de la
''' L'ordonnance rendue, le g avril suivant, par Henri II, en faveur des rôtisseurs de Paris, est absolument conforme, dans ses
principales dispositions, à l'avis du Prévôt des Marchands et des Echevins : w Avons ordonné et ordonnons. . . que lesd. supplians et
poulaillers, et aultres puissent et leur loise achepler, vendre et distribuer toutes sortes de volailles et gibier, tout ainsi qu'ils faisoient
et pouvoient faire auparavant lesd. deffenses, et nonobstant icelles à ceste fin, nous leur avons levé et oslé, levons et osions, par ces
présentes, le tout par manière de provision, poiirveu toutefois et à la charge qu'ils seront tenus garder et observer les anciennes ordon-
nances sur ce faictes, mesmement de ne commeclre cy après aucunes faultes, monopoles et abus, et qu'ils ne iront au devant des
marchans et aultres, admenans volailles et gibier en cestedicte Ville; ains en useront ainsy que leur est licite et permis par leurs dictes
ordonnances, droits et privilèges, et comme il est en tel cas requis et accoustumé; sur peine aux delinquans et commettans lesdites
faultes et abus, pour la première fois estre fustigez par les carrefours de ladicte Ville, et de la bart, pour la seconde fois. Et si les-
dictz rôtisseurs viennent à vendre cy-après à prix excessifs, nous y pourvoirons, comme il appartiendra par raison. . .1 (Isambert,
Recueil gén. des anc. lois, t. XIII, p. 1, et Delamare, Traité de la Police, livre V, titre a3, tome II, p. ti'àli.)
'" Cet arrêt du 9 avril ihhli (n. s.) reconnaît aux chanoines de Saint-Germain-l'Auxerrois le droit d'instituer et de destituer les
fossoyeurs du cimetière des Saints-Innocents «pour faire les fosses des parroissiens qui deceddent, non seullement es parroisses dud.
Sainct Germain, Sainct Eustace et Sainct Saulveur, mais aussi pour faire les fosses de ceulx qui deceddent es aullres parroisses,
excepté celle desd. Sainctz Innocens et aultres lieux et parroisses declairées et exceptées par la sentence du Prévost de Paris, donnée le
xxiii' jour de décembre mcccltii, confirmée par arrest du xxix* jour de janvier mil cccclxxii.» En second heu, la Cour ordonna que
les demandeurs auraient, ainsi que les marguilliers des Saints-Innocents, les clefs des trois portes du cimetière, à leurs dépens et en
se conformant au règlement relatif aux heures d'ouverture et de clôture. C'est sur le troisième chef que le Parlement s'en remit au Prévôt
des Marchands, aux Echevins et au Procureur de la Ville, qui donnent ici, après un intervalle de trois ans, un avis favorable à la
prétention des chanoines de posséder en outre les clefs des maisons et chambres ouvrant sur les charniers. Après avoir réglé la ques-
tion des croix, tombes et épitaphes érigées dans le cimetière, pendant la durée du procès, l'arrêt se termine par cette disposition qui
mérite d'être reproduite, parce qu'elle fournit un renseignement curieux touchant la police du principal cimetière de Paris :
tiEt au surplus a ladicte Court ordonné et ordonne que, suivant led. dernier arrest, seront mis et atachez trois tableaux ou épitaphes
en chascune desd. trob portes dud. cymetiere des Sainctz Innocens, contenans ce qui s'ensuit :
itLa Court, suivant l'arrest par elle donné, le seiziesme jour de février mil v' xxxiui, entre les doyen, chanoines et chappitre de
Sainct Germain de l'Auxerrois et les marguilliers de l'œuvre et fabrique des Sainctz-Innocens, a défendu et jlefend à leurs fossoyeurs
[i5A7]
Ville, pour le regard du troisiesme chef de la de-
mande desd. de Sainct Germain, afin d'avoir par
eulx les ciefz des maisons et chambres qui sont sur
les portes et charnyers du cymetiere desd. Sainctz
DE LA VILLE DE PARIS.
77
Inocens; declairent que, en tant que à eulx est,
consentent et accordent que la Court face droit aux
parties, ainsi quelle verra estre à faire.
XCVl [XLV]. DePPUTEZ pour la VISITACION de la RIVIERE DE CuRE.
99 mars iS'iy.
Du mardi, xxix" jour de Mars mil v" xlvi.
Aujourdhuy, au Bureau de la Ville de Paris,
Gilles Desfroissiz, maistre des forges de Raveau,
a requis à Mess" les Prévost des Marchans et Es-
chevins de lad. Ville, que, suyvant l'ordonnance du
Conseil Privé du Roy, il leur pleust depputter aucuns
d'entre eulx pour faire la visitacion et veoir flotter
la rivière de Curre, et de partir le plus tost qu'il
seroit possible; lesquelz Prévost des Marchans et.
Eschevins, et Desfroissiz, ont emsemble advisé et
accorde' pour faire lad. visitacion, c'est assavoir:
Mons'' maistre Denis Tanneguy et Denis Bertbe-
lemy, Eschevins de lad. Ville, m' Regnault Bachelier,
(Fol. 5i V.)
pour Grefiîer, m° Pierre Pellerin, Quartenier et
bourgeois de lad. Ville, Laurens Valin, maistre char-
pentier à Paris, Nicolas Hutin, maistre passeur d'eaue
es portz de Paris. Et partiront tous les dessudictz,
samedi prochain, et consigneront lesd. Prévost des
Marchans et Eschevins cent escuz soleil, et led. Des-
froissiz autres cent escuz d'or soleil es mains dud.
m' Regnault Rachelier, pour faire les fraiz dud.
voyage en commung, et ce dedans demain '", et ont
acordé m' Philippes Roux pour conducteur.
Le jeudi, dernier jour de Mars, led. Desfroissiz
a mys au Greffe lesd. cent escuz pour faire lad.
despence.
XGVII [XLVI]. — Pour aller faire la reverance au nouveau roy Henry.
1", 9 et 3 avril 15/17. C»'- Sa)
L"an mil cinq cens quarante six, le vendredi,
premier jour d'Avril de relevée, avant Pasques , mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins de ceste
Ville de Paris, certainement advertiz que le Roy
Henry, deuxiesme de ce nom , avoit envoyé lettres mis-
sives à Mess" de la court de Parlement '^' et Chambre
des Comptes, aud. Paris, par lesquelles il leur avoit
faict entendre le trespas du feu Roy Françoys de
Valoys, son père, que Dieu absoille, et qu'il estoit
deccedé le jour précèdent, dernier jour de Mars, en-
viron l'heure de deux à trois heures de relevée, en la
maison de RambouUet, près Montfort l'Amaulry, par
délibération faicte au Bureau de lad. Ville, ouquel
estoient assemblez mesd. s" M' Loys Gayant, Con-
seiller du Roy en sa court de Parlement, Prévost
des Marchans, m" Jacques Aubery et Denis Tan-
e( serviteurs de ne prandre ne exiger doresenavant, pour les fosses qui seront faictes oudict cymetiere, soit au dedans d'icelluy ou des
charniers, et en quelque lieu que ce soil, plus grande somme que quatre solz parisis pour les grandes fosses et deux soiibz parisis et
au dessoubz pour les petites, et leur enjoinct de faire lesdictes fusses de profondeur de deux piedz et demy, et de ne mectre en chas-
cune fosse, soil grande ou petilte, plus d'un corps, et ce sur peine d'amende arbitraire.» {Archive» nat., X'* i55a , fol. 879 v°.)
■'' Tout ce paragraphe, jusqu'aux mots 'et ce dedans demain", figure aussi, enfermes identiques et à la même date, sur le Registre
d'audience! du Bureau de la Ville {Archive! nat., ï. 681 5, fol. 91 1 v"). On y peut lire à la suite :
cEl le jeudi dernier mars, iedicl Desfroissis a mis au Greffe lesd. cent escui pour faire la despence».
f Aujourd'huy (.3i mars), au Bureau de l'Hoslel de la Ville de Paris, a esté ordonné que maistre Pierre Perdrier, notaire et secré-
taire du Roy et greflicr de ladite Ville, vuidcra ses mains de la somme de cent escuz d'or soleil qu'il a le jourd'huy receuz de Gilles
Desfroissiz, maistre des forges de Itaveau, suyvant nostre ordonnance, et les mectre es mains de maistre Regnault Bachelier, demourant
à Paris, pour faire les fraictz et despcns d'un voyage que maislres Denis Tanneguy et Denis Barthélémy, Eschevins, et autres depputlez,
vont faire pour la Visitation de la rivière de Cure. Lequel Perdrier a présentement mis lesd. cent escuz soleil es mains dud. Bachelier.
Et partant demourera icelluy Perdrier descliargé desd. cent escuz soleil. Ainsi signé : Gayant, Aubry, Tanneguy, Barlheliemy et Char-
pentier.» A la suite se trouve la quittance de Regnault Bachelier, à la date du a avril. (W., fol. ai3.)
'*' Les lettres missives adressées par Henri II au Parlement et présentées par le s' de Villeroy, sont datées de Hautebruyère, le
3i mars. Elles furent enregisticcs, le lendemain, avec la réponse de la Cour {Archive» nat., X'" 1.559, f"'- ^^^ ''°)' ^ '* ™ite, le
greffier, Jean du Tillet, a transcrit un long récit de la maladie et de la mort de François I", récit composé par l'évéque de Mécon, et
la description minutieuse de toutes les cérémonies observées aux obsèques du feu roi, tant au prieuré de Hautebruyère, qu'à Paris
et à Saint-Denis.
78
REGISTRES DU BUREAU
neguy, advocatz en lad. Court, sires Denis Berthe-
lemy et Fiacre Charpentier, Eschevins d'iceiie Ville,
a esté conclud et délibère' qu'il estoit expédient aller
devers led. seigneur Roy Henry, estant lors à Sainct
Germain en Laye, pour luy faire la révérence et luy
offrir l'humble et deue obeyssance des bourgeois,
manans et habitans d'iceiie, sans parler d'autres
affaires pour ce voyage , si n'estoit que l'on trouvast
les choses en disposicion et à propos d'en povoir
parler, parcequ'il y avoit plusieurs affaires de lad.
Ville, lesquelles il estoit besoing faire entendre
aud. seigneur Roy et à mess" de son Privé Conseil.
Suyvant laquelle délibération, le samedi ensui-
vant, second jour dud. moys d'Avril, sont partiz de
ceste Ville de Paris mesd. s" le Prévost des Marchans,
Aubery et Charpentier, Eschevins, acompaignez de
m' Pierre Perdrier, Greffier, et m= Anthoine Poart,
Procureur de lad. Ville de Paris; et pour ce que aud.
lieu de Sainct Germain estoit bien diflîciile avoir
logis, à cause de la grande suitte de la Court, sont
demeurez au giste à Conflans, distant de deux lieues
dud. Sainct Germain en Laye.
Le lendemain, jour de Pasques fleuryes, tiers
jour dud. moys d'Avril , après avoir oy le dyvin ser-
vice aud. lieu de Conflans, sont lesd. Prévost des
Marchans et Eschevins , acompaignez comme dessus ,
arrivez aud. lieu de Sainct Germain en Laye , et
tost après sont allez saluer Monseigneur le Connes-
lable, messire Anne de Montmorancy, chevalier.
Grand Maistre de France , chef lors du Conseil Privé
dud. seigneur Roy, et ayant la superintendance des
affaires du Royaulme, et semblablement Monseigneur
le Chancellier, messire François Olivier, chevalier,
pour savoir l'heure oportune de povoir faire la reve-
rance aud. seigneur Roy.
Et ce mesme jour, à l'issue du diner dud. seigneur ,
Roy, led. s' Connestable luy présenta lesd. Prévost
des Marchans et Eschevins, acompaignez comme
dessus, lesquelz, nues testes et ung genoil en terre,
feirent très humbles révérences, commença à propo-
ser led. Prévost des Marchans, entre autres choses,
ce qui ensuit :
ffSire, voz très humbles et très obeyssans subgetz,
les bourgeois, manans et habitans de vostre bonne
ville et cité de Paris, cappilalle de vostre royaulme,
advertiz du décès du feu Roy, vostre père, à qui Dieu
face pardon, et de vostre nouvel advenement, vous
saluent très humblement, rendent grâces à Dieu de
ce qui luy a pieu donner ung si humain et si bon
Roy, vous supplient très humblement leur com-
[.567]
mander, vous asseurant. Sire, que de tout ce que
sera en leur puissance, serez de bien bonne volunté
obey. Hz vous supplient, Sire, très humblement les
avoir en recommandacion et les tenir tousjours en
vostre protection et sauvegarde. •"
Led. seigneur Roy feist responce ausd. Prévost
des Marchans et Eschevins, en la manière qui en-
suit : rtVous soyez les très bien venuz; je vous en
sçay bon gré. Vous avez perdu ung bon Roy ; j'es-
poire, avecques la grâce de Dieu, que en aurez ung
bon, qui vous traictera bien humainement. Vous
soyez les très bien venuz. «
Et ce faict, se levèrent lesd. Prévost des Marchans
et Eschevins, acompaignez comme dessus, estans
fort contans du bon racueil que leur avoit faict le
Roy.
Environ l'heure de quatre à cinq heures de rele-
vée, après ce que led. seigneur Roy et ceulx de son
Privé Conseil feurent levez dud. Conseil, iceulx
Prévost des Marchans et Eschevins, acompaignez
comme dit est, allèrent remercier bien liumblement
mesd. s" les Connestable et Chancellier. Et voyans
le bon racueil qui leur avoit esté faict, tant par led.
seigneur Roy que par lesd. s" Connestable et Chan-
cellier, et autres du Privé Conseil et estans autour
de la personne du Roy, ont emsemblenient advisé et
conclud qu'ilz parleroient ausd. s" Connestables et
Chancellier de quelques autres affaires de lad. Ville
de Paris. Et de faict, leur ont faict remonstrance des
grandes charges et affaires que a supporté lad. Ville
de Paris, depuis quatre ans, au moyen desquelles la
pluspart des habitans d'iceiie sont povres, suppiians
très humblement iceulx Connestable et Chancellier,
chascun en particulier, le voulloir remonstrer au
Roy, et qu'il luy plaise à son nouvel advenement
à la Couronne, exempter lad. Ville de Paris de la
somme de xl" escuz, que le feu Roy, que Dieu
absoille, leur avoit faict demander, pour leur part
de la cotization des villes closes de son Royaulme,
pour la soulde des gens de guerre à pied, pour
ceste année; ce que promisrent faire lesd. s" Con-
nestable et Chancellier, et tenir la main pour faire
descharger lad. Ville de Paris et habitans d'iceiie de
lad. somme, ou de partie.
Et lors led. s'' Connestable leur dit qu'ilz feissent
chercher en leurs registres tout ce qu'ilz avoient par
escript des entrées des Roys, spécialement quant
le filz a succédé au Royaulme, après le décès du père,
et qui luy envoyassent ce qu'ilz en trouveroicnt, par-
ceque le Roy entendoit faire la plus grande pompe
[i547]
et magnificence, tant es obsèques et enterrement du
feu Roy, son père, et messeigneurs ses deux frères,
que aussi à son enlre'e, et aussi à i'enlrée de la Royne,
et qu'il ne vouHoit que riens y feust espargné, et
DE LA VILLE DE PARIS. 79
que , à ceste cause, îesd. Prévost des Marclians et Es-
chevins advisassent de faire dresser leurs preparatifz
pour y faire leur devoir, qui sera exemple aux autres
villes.
XCVIII [XLVII]. — [Remontrances du Pre'vôt des Marchands et des Echevins
AU Connétable et au Chancelier.]
h avril 1547. (Fol. 53.)
Le lundi ensuivant, quatriesme jour dud. moys
d'Avril, lesd. Prévost des Marchans et Eschevins al-
lèrent du matin devers lesd. s" Conneslable et Clian-
cellier, pour leur faire souvenir de faire entendre
aud. seigneur Roy la neccessité de lad. Ville de Paris
et habitans d'icelle, afin de les faire descharger de
lad. somme de quarante mil escuz.
Lesd. s" Connestable et Chancellier leur feirent
responce que le Roy en estoit adverty et que encores
l'on en parleroit au Conseil ce jourd'uy, et que les
choses estoient en bons termes et qu'ilz obtiendroient
ce qu'ilz demandoient , ou pour le moings une grande
partie, et qu'ilz actandissent encores pour ce jour.
Et le mesmes jour, environ les cinq heures de re-
levée, après que le Privé Conseil fut levé, iceulx
Prévost des Marchans et Eschevins, acompaignez
comme dessus, retournèrent devers mesd. s" le Con-
nestable et Chancellier, pour entendre la resolution
et responce dud. affaire; lesquelz leur feirent res-
ponce qu'ilz en avoient encores parlé au Roy, mais
n'estoit encores arresté, et leur dit led. s' Chan-
celier qu'il sulliroil de laisser ung de leur compaignée
pour actendre la responce dud. affaire, quant la re-
solucion en aura esté faicte.
Encores lesd. Prévost des Marchans et Eschevins,
ayans trouvé led. Chancellier à propos, luy remons-
trerent que par cy devant le Roy leur avoit accordé
par ses lettres patentes que les sentences données
par iceulx Prévost des Marchans et Eschevins seroient
exécutées, nonobstant l'appel, jusques à la somme de
seize livres parisis, et quilz avoient présenté lesd.
lettres à la court de Parlement, pour demander la
verilïïcacion, ce que lad. Court n'avoit voullu faire*''.
A quoy led. s' Chancellier feist responce qu'ilz feissent
dresser une provision telle qu'ilz verroient estre nec-
cessaire, et qu'il leur fera despescher.
Semblablement, luy ont remonstré que, depuis
quelque temps, a esté érigé trois offices nouvelles de
mesureurs de charbon en la Ville de Paris, lesquelz
ne veuUent obeyr à la jurisdicion de lad. Ville
comme les autres, et disent qu'ilz ne respondront
par devant les Prévost des Marchans et Eschevins,
mais feront donner assignations à leurs parties au
Grant Conseil, qui est ung grant trouble pour la
jurisdicion de lad. Ville et grande vexacion pour les
parties, et qu'il luy pleust y avoir esgard. Et led. s'
Chancellier leur a faict responce qu'ilz feissent
dresser une provision telle qu'il sera neccessaire , et
qu'il fera renvoyer toutes les causes pardevant eulx,
comme la raison veult.
Luy ont aussi remonstré iceulx Prévost des Mar-
chans et Eschevins que, depuis la nouvelle création
desd. trois offices de mesureurs de charbon, il avoit
esté ordonné que, en les remboursant de ce qu'ilz en
avoient payé, et leur fraiz, dommages et interestz,
lesd. offices seroient suprimées, et qu'il luy pleust ac-
corder que , en faisant le remboursement comme dit
est, elles feussent supprimées. Lequel s' Chancelier
feist responce que, si ceulx de la Ville eussent faict
leur devoir de les rembourser, elles eussent esté su-
primées, et que pour les négligences, après plusieurs
deffaulx, il a esté forcé de faire recevoir ceulx qui
avoient achepté lesd. trois offices nouvelles créés;
neantmoings qu'ilz présentassent une requeste bien
ample au Conseil, et que l'on y fera ce que l'on
pourra
(2).
*'' Ce» lettres patentes avaient ^té délivrées le 27 décembre précédent (voir ci-dessus le n" LXXXVIII). Le Parlement ne consentit
à les enregistrer que sur une nouvelle ordonnance de Henri II, le 19 juillet i548.
") Le bas du fol. 53 v" est en blanc.
80
REGISTRES DU RUREAU
[1567]
XGXIX [XLVIII]. — Lettres missives du Roy pour l\ pompe funèbre du feu roï Françoîs
ET JOÏEUSE entrée DU ROY HeNRY.
i3 avril 1547. (Fol. 54.)
Le xia'jour d'Avril mil v'^ xlvii, après Pasques,
ont esté apportées au Rureau de la Ville de Paris
deux lettres missives, desquelles la teneur ensuit :
ft A noz très chers el bien amez , les Prévost des Mar-
chans, Eschevins, bourgeois, manans et habitans de
nostre bonne Ville et cité de Paris.
la avril 1567.
«De par le Roy
ff Très chers et bien amez , pour ce que nous desi-
rons singulièrement que es obsèques et pompe funèbre
du feu Roy, nostre très cher seigneur et père , que
Dieuabsoille, soit faict non seuUement tel devoir
qu'il a esté observé à ses prédécesseurs Roy s, mais
que l'on y face davantage, s'il est possible, à quoy
de nostre part nous ne voulions riens espargner,
comme aussi nous estimons que vous ne ferez de la
vostre. Saichant bien qu'il va du temps à faire en
cela ses preparatifz , encores qu'il n'y aict que tarder,
nous vous avons bien vouUu escripre la présente,
vous priant aussi affectueusement que faire povons
que incontinant vous ayez à vous assembler, pour
adviser, consulter et délibérer des choses requises
et neccessaires à la celebracion desd. obsèques et
pompe funèbre , pour y satisfaire selon nostre désir
et l'asseurance que nous avons de vostre bonne vo-
lunté et affection en chose si recommandable qu'est
ceste cy. Et tout par ung mesme moyen , vous pour-
rez en ceste assemblée regarder et adviser de bonne
heure, pour ce que ce sont actes qui se suyveront
de près, ce que vous aurez à faire pour la joyeuse
et nouvelle entrée de nous et de nostre très chère
et très aymée compaigne, la Royne, ou nous tenons
tant de vous que vous n'oublirez riens pour nous
faire congnoistre par effect la devocion que vous nous
portez, comme noz très bons et très affectionnez
subgetz et serviteurs, actendu mesmes que vous
devez donner l'exemple à tous les autres ; qui est
tout ce que nous vous dirons en cest endroict, sinon
que vous croirez nostre amé et féal notaire et secré-
taire, le seigneur de Bobigny, vostre Greffier, de ce
qu'il vous dira là dessus de nostre part, comme nous
mesmes. Donné à Sainct Germain en Lave, le xu'
jour d'Avril, mil v' xlvii, après Pasques. i?
Signé: rrHEARY.
Clausse.w
Lettres de mons' le Connestable.
«A mess" les Prévost des Marchans el Eschevins de
la Ville de Paris, -n
13 avril 1547.
trMess", j'ay veu ce que m'avez escript et entendu
ce qu'avez envoyé par le Greffier de la Ville, présent
porteur, pour le faict tant des obsèques et funérailles
que des entrées en lad. Ville des feuz Roys et Roy nés,
que Dieu absoille, sur quoy vous pourrez régler. Tou-
tesfoys, vous prie faire encores chercher s'il s'en
pourra trouver quelque chose davantage , afin de vous
efforcer de faire de myeulx en myeulx ce qu'il sera
possible, tant pour les obsèques et funérailles qui
sont présentement à faire, que pour les joyeuses
entrées du Roy et de la Royne, à ce qu'ilz congnois-
sent de plus en plus la bonne et affectionnée volunté
que vous avez de leur faire service. Et afin que vous
entendiez de bonne heure à ce qui sera neccessaire
préparer pour cela, led. seigneur vous en escript
par ce porteur, qui me gardera de vous faire plus
longue lettre, estant asseuré que mectrez peyne en
suyvant son intencion, au plus près que possible
vous sera, qui luy sera plaisir très agréable. Vous
asseurant que en toutes choses ou je vous en pour-
ray faire, que m'y emploiray tousjours d'aussi bon
cueur que amy que vous ayez. Priant nostre Sei-
gneur qu'il vous doint, mess", ce que desirez. De
Sainct Germain, le xu" jour d'Avril mil v' xlvii,
après Pasques.
tr Vostre bon voisin et amy
Montmorency, -n
G [XLIX]. — Pour la pompe funèbre du feu roy François.
19 et ai avril 1547. (Fol. 54 v°.)
Du mardi xix'etjeudi xxi'jours d'Avril mil y' xlvii ,
après Pasques.
En assemblée, le jourd'huy faicle, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de mess" les Conseillers d'icelle.
[i547]
pour adviser sur les lettres missives du Roy, concer-
nans la pompe funèbre du Roy Françoys et les
joyeuses entre'es des Roy et Royne, à présent ré-
gnant, la teneur desquelles est cy dessus transcripte,
en laquelle se sont trouvez , c'est assavoir, led. mardy
xrx' :
Mons' le Prévost des Marchans, Gayant, mons'
Charpentier, Eschevin, mons' le Lieutenant Brage-
longne. Du Drac, R. Lelieur, Lelievre, Lecomte,
T. de Bragelongne, Larclier, Conseillers;
Et led. jeudy ensuivant, c'est assavoir :
Mond. s' le Prévost des Marchans, M' Loys Gayant,
mess" Aubery, Charpentier, Eschevins; mess" Viole,
Morin, Lieutenant civil, de Thou, Courtin, R. Le-
lieur, Paillart, Larcher, Conseillers;
Après lecture faicte desd. lettres et autres en-
voyées par Monseigneur le Connestable,etquemond.
s' le Prévost des Marchans a propose et recité le
vouUoir du Roy et la créance de mons' de Bobigny,
Greffier de lad. Ville, absent pour aucuns affaires
dont il estoit pressé aller, laquelle il avoit recitée au
Bureau de lad. Ville, avant son partement, et est pa-
reille et semblable au contenu esd. lettres missives;
et après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
faict plusieurs ouvertures de ce qu'il avoit cherché
et veu, sur les Registres anciens de lad. Ville, des
obsèques et pompe funèbre des Roys et Roynes, et
joyeuses entrées d'iceulx, et mesmement du Roy
Françoys, dernier decedé, que Dieu absoille, et de
la Royne Alienor''', et autres propos lenuz et ouvers
pour myeulx observer les ceremonyes en tel cas re-
quises, à l'honneur de Dieu , du Roy trespassé et du
Roy Henry, à présent régnant. Et la matière mise en
deliberacion , a esté conclud, advisé et délibéré que,
quant aux obsèques et pompe funèbre du feu Roy
Françoys, et actendu que feuz messeigneurs les
Daulphin et duc d'Orléans seront portez à Sainct
Denis et enterrez avec leur père, que le corps de la
Ville y doibt aller bien honnorablement vestuz de
robbes de deul, emsemble ceulx qui ont acoustumé
y aller, et pour ce faire, seront veuz les Registres
anciens;
Que ladicte Ville doibt fournir quatre cens
torches de cire jaulne de deux livres pièce, garnyes
chascune de deux eseussons aux armoiries de lad.
DE LA VILLE DE PARIS.
81
Ville, qui sont un" torches plus qu'on a acoustumé
par cy devant, qui sera deux cens pour le jour qu'il
partira de Nostre Dame des Champs et porté en
l'Eglise de Paris, et deux cens pour le landemain,
qui sera porté de lad. Eglise à Sainct Denis en
France ;
Qu'on doibt fournir d'escussons aux habitans des
rues par oii les corps passeront, depuis la porte
Sainct Jacques jusques à la porte Sainct Denis; les-
quelz habitans fourniront de chascun une torche
ardante à leur huys;
Qu'on doibt tendre le bouHevert des portes Sainct
Jacques et Saiuct Denis en la manière acoustumée
et y mectre des eseussons;
Que lesd. torches seront portées par une partie
des Archers, Arbalestriers et Hacquebutiers de lad.
Ville, qui seront vestuz de leurs hocquetons, et des-
sus ung bonnet noir, chapperon noir, le bas du
hocqueton noir, et chausses noires, et l'autre partie
par les mandians;
Que le reste desd. Archers, Arbalestriers et Hac-
quebutiers garderont les barrières et coings des rues,
et mectront ordre à éviter la fouUe du peuple;
Que aucuns officiers de lad. Ville yront devant
icelle, vestuz de noir, tenans chascun ung baston de
torche noir en la main , et au reste faire comme au
feu Roys Loys ''^' ;
Qu'on doibt faire paver les rues, et mander le
paintre pour faire lesd. eseussons, et l'appoticaire
pour faire lesd. torches , emsemble lesd. Archers , et
autres officiers qui seront depputlez pour aller aud.
convoy, et les admonnester de eulx tenir prestz et
en bon ordre.
Et quant aux joyeuses entrées du Roy et de la
Royne, y aller en la plus grande triumphe qu'il sera
possible, c'est assavoir : Mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et Greffier, vestuz de robbes de ve-
lours my parties, aux coulleurs de lad. Ville, les
Procureur et Receveur, en robbes de satin noir ou
tanné; mess" les xxmt Conseillers de lad. Ville, en
robbes de satin tanné, et [à] ceulx desd. Conseillers
qui y assisteront sera donné quelque partie de l'argent,
que aura cousté leursdictes robbes; les seize Quar-
teniers de lad. Ville, vestuz de robbes de damas noir,
ou tanné, ausquelz sera pareillement aydé par lad.
'■• Les déliixfrations relatives à l'entrée de François 1" sont imprimées, aux dates des sa janvier, i5 février et 1 1 mars i5i5,
dans le premier Regùtre de» Délibéralioita du Bureau de la Ville, p. 991 ; les préparatifs pour la récepticn de la reine Eléonorc
(i*'décembre i53o) et la relation de la cérémonie de son entrée (i6 mars i53i) se trouvent aux pages 77 et 111 du
Registre II.
"' Voir la relation des obsèques de Louis XII, dans le I" Registre imprimé, page aîo.
mpKiMcftie nAiioniLL.
83
REGISTRES DU BUREAU
Ville; les Cinquanteniers etDixiniers, en leurs bons
el honnestes liabitz; les officiers tenans les offices
de lad. Ville, en robes de drap my parties, aux
coulleurs de lad. Ville, à pied, tenant chascun un
baston blanc à la main; les Archers, Arbalestriers
et Hacquebutiers, à cheval, en bon ordre et bien
equippez.
Aussi sera faict une bande à cheval des enffans de
lad. Ville, vestuz le plus richement qui leur sera pos-
sible, qui marcheront devant le corps de lad. Ville.
Et après lad. Ville, une trouppe des plus anciens
et notables bourgeois, bien et honnestement vestuz
de leurs bons habitz, lesquelz seront esleuz et choisiz
par lesd. Quarteniers, selon quilz les congnoistront
en leursd. quartiers;
CI [L]. — Rapport fait à Mess" des Comptes
3o avril i i
Du samedi, xxx' et dernier jour d'Avril mil v'^xlvii.
Aujourd'uy, suyvant le rapport faict à Mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris
par Jehan Naslin , sergent de la marchandise de Teaue ,
de l'arche du pont de Sainct ClouC, par laquelle les
basteaulx et marchandises passent, qui est en ruyne
et en danger de tumber par terre, qui empesche le
cours de la marchandise et pourra encores plus em-
pescher cy après, si elle n'est repare'e de brief; pour
ceste cause, de l'ordonnance de mesd. s", mons'
maistre Thomas de Bragelongne, Conseiller et Lieu-
tenant gênerai de lad. Prevoste' des Marchans , et le
Procureur du Roy et d'icelle Ville se sont transportez
[1547]
Qu'on fera faire barrières au coing des rues par
011 le Roy passera ;
Qu'on fera de beaulx eschauffaulx et misteres es
portes Sainct Denis, le Ponceau et autres lieux
acoustumez; et pour ce faire, seront mandez pain-
tres, inventeurs, et gens de bon esperit, pour com-
poser et adviser ausdictz misteres ;
Qu'on fera commandement aux habitans desd. rues
d'abatre les auvens et tendre devant leur huys de
belles tappisseryes, le jour de lad. entrée;
Qu'on fera pourtraictz, devys et figures desd.
friumphes et du présent que la Ville fera au Roy,
lequel doibt estre et sera de la valleur de dix ou
douze mil livres tournois.
DE LA RUYNE DE l ARCHE Dll PONT DE OAINCT LlOLD.
/17. (Fol. 56.)
par devers Mess" des Comptes , estans en leur bureau ,
au Palais; ausquelz a este' remonstré et signiffié par
led. Bragelongne led. inconvénient qui peult adve-
nir aud. pont de Sainct Cloud, s'il n'est reparé, et
le dommage du bien publiq de lad. Ville, offrant
faire faire visilacion des reparacions qu'il y convient
faire par les maistres des euvres d'icelle Ville.
Lesd. s" des Comptes ont faict responce qu'il
failloit que lad. visitacion se feist de par lad. Chambre
des Comptes, et qu'ilz envoiroient quérir m^ Pierre
des Hostelz et le Trésorier de France, pour y pour-
veoir. Et ont enjoinct au Procureur desd. Comptes,
présent, d'en faire les dilligences.
Cil [LI]. — Sire Jehan Lelieur, Conseiller de Ville.
6 mai 1.547. (Fol. 57 v°)W.
Du vendredi, vi' jour de May mil v' xlvii.
En assemble'e le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur la résignation que entant faire sire Robert
Lelieur de son office de Conseiller de Ville , au prouffit
de sire Jehan Lelieur, son filz, en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, Gayant, Tanneguy,
Berthelemy, et Charpentier, Eschevins;
Tronson, Viole, Baillet, Lelievre, Berthelemy,
'■' Voici le rapport de Jean Nalain, tel qu'il est transcrit au Regùtre d'audiences du Bureau de la Ville : ttDu vendredi, vingt neu-
fiesme jour d'apvril v" quarante sept. Aujourd'uy, est venu au Bureau de la Ville, heure de unie heures de matin, Jehan Nasiain,
sergent de lad. Ville, lequel, en la présence de maistre Aignan Personnier, substitut du Procureur du Roy et d'icelle Ville, a présenté
le rapport et denonciacion qui s'ensuit : Je Jelian Xaslain, sergent de l'Hostel de la Ville de Paris, sur le faict de la marchandise de
l'eaue, dénonce, advertiz et certiffie à Mons' le Procureur du Roy et de lad. Ville, que l'arche principalle dos pontz de Sainct Cloud,
par laquelle montent et avallent les basteaulx chargez de marchandise affluant en lad. Ville, se périt, desrompt et lumbe en ruyne,
moyennant quoy, la navigation des marchandises et basteaulx pourra estre emposchée et du tout retardée, au préjudice du bien puhlicq ;
et parlant requiers acte de mond. advertissement, ad ce que n'en puisse estre inquiété, comme sergent de lad. marchandise, là où
il en viendroit aucun inconvénient. Fait ce vingt huitiesme jour d'avril v' xlvii. Ainsi signé : NAStAm.)) (Arch. nal., Z. 68i5,
fol. 336 y'.)
*" Le procès verbal de la séance du 6 mai figure sur le registre après celui du 9 mai. Noua^rétablissons l'ordre chronologique.
[,567]
T. de Bragelongne^ de Thou, Courtin, Perdrier et
Lareher, ConseiHers de Ville.
Est aussi comparu M" Germain Leiieur, Conseiller
au Trésor, lequel a présenté à lad. compaignée une
procuration dont la teneur ensuit :
(T A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, An-
thoine Duprat, Chevalier, baron de Thiert et de
Viteaulx, seigneur de Nantouillet et de Precy, Con-
seiller du Roy nostre sire, gentilhomme de sa
Chambre et garde de la Prevoste' de Paris, salut.
Savoir faisons que par devant Michel Merault et Jehan
Cordelle, notaires du Roy nostre sire ou Chastelet
de Paris, fut présent honnorable homme sire Robert
Leiieur, marchant bourgeois de Paris, et l'ung des
xxiv Conseillers de lad. Ville de Paris, lequel
pour luy, en son nom, feist, nomma, ordonna, cons-
titua, faict, constitue, ordonne et establist son pro-
cureur gênerai et especial , maistre Germain Leiieur,
Conseiller du Roy en son Trésor, à Paris, fdz dud.
Robert Leiieur, auquel seul et pour le tout led.
constituant a donne' et donne plain povoir, puis-
sance, auclorité et mandement especial de, pour et
ou nom de luy, resigner sond. estât de Conseiller de
Ville es mains de mess" les Prévost des Marchans ,
Eschevins et Conseillers d'icelle Ville de Paris, pour,
ou nom et au proullil de honnorable homme Jehan
Leiieur, marchant bourgeois de Paris , et non d'autre ,
DE LA VILLE DE PARIS.
83
en requérir l'expedicion des lettres au prouffit dud.
Jehan Leiieur, et généralement d'autant faire, en ce
que dit est et qui en deppend, comme ied. consti-
tuant feroit et faire pourroit, si présent en sa per-
sonne y estoit, jaçoit ce que le mandant requist
mandement plus especial, ou présence de personne.
Promectant led. constituant, en bonne foy etsoubz l'o-
bligacion de tous ses biens , avoir agréable , tenir ferme
et estable à tousjours tout ce qui par sond. procu-
reur sera faict, en ce que dit est et qui en deppend.
En tesmoing de ce, nous, à la relation desd. no-
taires, avons faict mettre le scel de lad. Prevosié de
Paris à cesd. présentes, qui passées furent l'an mil
v' XLvii, le mercredi, un" jour de May. t
Signé : n Merault, Cordelle. r
Et après lecture de lad. procuration, a esté con-
clud et advisé que, en considération des bons services
que led. sire Robert Leiieur a faictz à lad. Ville
par long temps , et à cause de son ancien aage , que
lad. résignation se faict de père à filz et que led.
filz est aagé de xl ans ou environ et sufiîsant pour
excercer led. estât, que lad. résignation doibt estre
admise.
Ce faict, a esté mandé led. sire Jehan Leiieur,
lequel est comparu et a faict le serment en tel cas
acoustumé.
cm [LUI]. — Remonstrances pour la confirmation des previlleigës et des aydes de la Ville.
9 mai jSi;. (Fol. 56 v°.)
Le lundi, ix' jour de May v' xtvii, Mons' maistre
Loys Gayand, Conseiller du Roy en sa court de Par-
lement, Prévost des Marchans, et sire Denis Berthe-
lemy, Eschevin de lad. Ville, ont faict récit comme
samedi dernier, par ordonnance du Bureau d'icelle
Ville, ilz s'estoicnt transportez à Sainct Germain en
Laye, pour obtenir du Roy confirmacion, tant des pre-
viileges de lad. Ville que des aydes et subventions qui
ont esté permis par le feu Roy, et autres ses prédé-
cesseurs, estre levez en lad. Ville, pour subvenir aux
fraiz extraordinaires d'icelle et payement des arre-
raiges des rentes constituez sur lad. Ville, et que eulx
estans aud. Sainct Germain, qui fut le landemain,
huitiesme jour dud. présent moys, ilz se adressèrent
vers monseigneur le Connestable, et après luy avoir
faict la révérence, luy auroient recitez les affaires
pour lesquelz ilz estoient allez aud. Saint Germain ,
luy suppliant très humblement d'en parler au Roy et
d'eslre moyen de leur faire octroyer leur requeste et
confermer leursd. previlleges, et autres choses des-
susdictes; lequel seigneur Connestable leur auroit
faict très bon recueil et promis les faire expédier. Tou-
tesfoys, actenduque pour lors y avoit trois ou quatre
ambassades et autres choses de grande importance
qu'il convenoit sommerement expédier, il leur avoit
dit que l'on ne sauroit amplement entendie à leur
affaire, mais qu'ilz revynssent dedans Iroys ou quatre
jours, et il les feroit expédier. Et après son congé,
auroient pareillement esté faire la révérence à mon-
seigneur le Chancellier, qui leur auroit tenu pareil
propos que led. seigneur Connestable.
Parquoy led. jour de dimenche, se seroient retirez
en ceste Ville. Et que le mercredi, xi"" jour dud.
moys, ilz seroient derechef, par ordonnance et pour
les mesmes causes que dessus, partiz de cested. Ville
pour aller aud. Sainct Germain. Et le landemain, se
seroient derechef transportez pardevers led. seigneur
Connestable, et après luy avoir présenté les très
8i
REGISTRES DU BUREAU
[15/.7]
humbles recomniandacions des manans et habitans
de lad. ViJle, liiy auroient derechef supplié que son
plaisir feust les faire expédier; auquel ilz auroient rc-
monstré que, suyvant son ordonnance, ilz auroient
faict dresser ce qu'ilz demandoienl par articles, qui
luy auroient présentées, pour iceulx veoir, si c'estoit
son bon plaisir. Lequel leur auroit enjoinct iceulx
mectre par devers monseigneur le Président Ber-
trandi''', et luy monstrer et communiquer les previl-
ieiges et octroysdesd. aydesfaictz à lad. Ville. Ce qu'ilz
auroient faict led. jour, de releve'e, et auroit led. s'
Bertrandi prins la peyne de les lire et veoir bien au
long, et verifiîer lesd. aydes sur chascune des lettres
contenans lesd. previlleiges et octroyz desd. aydes.
Ce faict, auroient faict toutes les diiligences à eulx
possibles pour en avoir expedicion, tant envers led.
seigneur Connestable, le Chancellier que mons' de
Reins'-'. Mais au moyen des grans et urgens affaires
qui pour lors estoient à expédier, n avoient esté des-
pechez.
Et dimenche dernier, xv" jour du présent moys,
messeigneurs estant assemblez au Conseil , leur
auroit esté dit par lesd. Connestable et Chancelier
qu'il estoit imposible pour lors leur faire expedicion,
et qu'ilz se retirassent à Paris, pour donner ordre au
faict des obsèques et funérailles du feu Roy; et que,
après avoir faict veoir leursdictz previlleiges , ilz les en
feroient expédier. Par quoy led. jour, se seroient re-
tirez à Paris, jusques à ce que autre opportunité se
offrit pour soliciter led. affaire.
[Le Roi demande a la ville sa grange de l'artillerie. J
Plus auroient recité que led. seigneur Connestable ,
en devisant avec luy, leur auroit dit que le Roy luy
avoit commandé leur dire qu'il vouUoit en entendoit
avoir la granche qui est au bout de la Granche de
l'Artillerye'^', derrière les Celestins, parcequ'il en-
tendoit augmenter les fourneaulx à fondre artillerye ,
qu'il voulloit faire aud. lieu, disant qu'il nous en-
tendoit recompenser, et que advisissions à la re-
compense que vouldrions demander.
Qu'on amasse du salpestre.
Aussi les chargea led. seigneur Connestable expres-
sément de faire veoir et adviser la quantité de sal-
pestre qui estoit en lad. Ville, pour en servir aud.
seigneur, si ses affaires le requeroient, et qu'on fist
delligence d'en faire faire la plus grande quantité
qu'il nous seroit possible, et que en ce faisant, ferions
service très agréable aud. seigneur. Sur quoy, auroient
faict responce aud. seigneur Connestable qu'ilz et
tous ceulx de la Ville estoient très humbles subgectz
et serviteurs dud. seigneur et qu'il les trouveroit
tousjours prestz et appareillez luy obeyr en ce qui
leur seroit possible, et que dud. affaire communi-
queroient au Bureau et Conseil de lad. Ville,
[Égouts et ruisseaux de la porte Baudoyer
au parc des touknelles.]
Aussi ont remonstré que monseigneur le Cardinal
'■' Jean Bertrandi ou Bertrand, comme on le nomme plus communément, remplissait les fonctions de premier président au 'Par-
lement de Toulouse, lorsque, en iSSg, le Connétable de Montmorency, qui l'avait en particulière estime (on en voit ici une nou-
velle preuve), lui fit obtenir la charge de président au Parlement de Paris, que laissait vacante la nomination de Guillaume Poyet
au poste de Chancelier de France. Après la démission de Pierre Lizet, l'an i5jo, à la prière de la duchesse de Valenlinois et du
cardinal de Lorraine, Henri II nomma Bertrand premier président au même Parlement, poste qu'il n'occupa pas longtemps, car, après
la disgrâce du Chancelier Olivier, le Roi lui confia les sceaux et en sa faveur érigea en titre d'office la charge de Garde des Sceaux de
France, par lettres patentes, données à Amboise, au mois d'avril i55i. Devenu veuf, il entra dans les ordres, à l'exemple du Chan-
celier du Prat, son prédécesseur, et, comme lui, il devint archevêque de Sens, et fut créé cardinal par Paul IV, en 1567. A l'avène-
ment de François II, Bertrand vit diminuer son crédit et dut remettre les sceaux entre les mains du Chancelier Olivier, rentré en
grâce. Il se retira pendant quelque temps à Rome, puis, étant de retour en France, il fut envoyé ambassadeur extraordinaire à Venise,
oii il mourut, le l\ décembre i56o, âgé de quatre-vingt-dix ans.
<*> Charles de Lorraine, cardinal de Guise, plus connu sous le nom de cardinal de Lorraine, fils cadet de Claude I", duc de Guise,
né à Joinville, le 17 février i5a4, mort à Avignon, le 26 décembre i^)jli. Il avait été nommé archevêque de Reims (i538), à l'âge
de quatorze ans, sur la démission de son oncle, Jean de Lorraine.
™ Jusqu'en i533, l'Arsenal de la Ville était installé en cet endroit; il se composait de deux granges, d'un logis pour le garde de
l'artillerie et de quelques bâtiments accessoires, et ne s'appelait point autrement que les Granges de l'Artillerie de la Ville. François I",
ayant besoin d'un emplacement pour établir une fonderie de canons , demanda à la Ville de lui prêter une de ces granges, ce qui ne
lui fut point accordé de bonne grâce. La négociation de cette affaire dura au moins trois mois. (Voir, dans le vol. précédent, les délibé-
rations des 31 juillet, ja et 16 septembre i533.) L'événement prouva du reste que le Corps de Ville avait quelque raison d'hésiter
et de manquer de confiance, cette première grange ne lui ayant jamais été restituée. Quant à la seconde, sa cession au roi Henri 11 pa-
raît avoir présenté moins de difficulté, soit que la Ville ait obtenu réellement quelque dédommagement, soit qu'elle ait sacrifié son
intérêt particulier à l'utilité générale. Telle fut l'origine de la fondation de l'Arsenal du Roi. (Cf. Sauvai, Histoire et recherches des
antiquités de la Ville de Paris, in-fol., 172/1, t. Il, p. 326, 827.)
[i547]
du Bellay t'I leur avoit dit que le Roy luy avoit com-
mande' dire aud. Prévost qu'il vouHoit et enlendoit
que l'on estât et divertist le cours des aigoustz et
ruisseaulx qui vont et fluent depuis la porte''^' Bau-
doyer jusques aux aigoustz de lad. Ville, le long du
parc des Tourneiles. Aussi qu'il entendoit et voulloit
que l'on divertist le cours du ruisseau estant devant
les Tourneiles, qui dérive de la rue Sainct Anthoine,
pour empescher qu'ilz ne s'espande plus, courrant
devant lesd. Tourneiles, mais que l'on face que ied.
ruisseau preigne son cours vers et dedans la rivière
de Seyne, prenant son cours par la rue Sainct Pol ou
autre endroit plus convenable. Et leur avoit prié se
trouver devers luy, quant ilz seroient de retour à
Paris , pour aller sur les lieux et adviser sur ce. Auquel
Reverandissime Ied. Prévost auroit faict responce que
aulresfoys monseigneur le Reverandissime Cardinal de
DE LA VILLE DE PARIS.
85
Meudon avoit envoyé au Bureau de lad. Ville lettres
patentes du feu Roy, par lesquelles il voulloit que l'on
divertist le cours du ruisseau de la porte Raudoyer,
pour iceJluy faire descendre dedans lad. rivière, pour
éviter aux eaues crouppies, venans du poisson de mer
fraiz et salé, et autre poisson vendu aud. lieu de la
porte Raudoyer, afin d'éviter à la puantise desd. eaues
croupies, passans près desd. Tourneiles pour descendre
aux aigoustz ; que , en ensuivant Ied. mandement, ilz
avoient faict incontinant, sans delay, veoir et visiter
lesd. lieux par les Maistres des euvres de lad. Ville
et autres jurez et expers et gens à ce congnoissans.
Lequel rapport ilz ont par devers eulx et le commu-
niqueront aud. seigneur, quant bon luy semblera;
et au surplus que, si tost qu'ilz seroient de retour
à Paris, ilz se retireroient par devers luy, pour luy
faire compaignée et entendre sur ce son bon voulloir.
CIV [LUI]. — Missives du Roy pour h pompe funèbre de son père.
10 mai 1547. (Fol. 58.)
Du dixiesme jour de May mil v" xlvii.
Aujourd'huy mess" de la Bourdoisiere''^ Tréso-
rier de France, Mandosse'*', premier Maistre d'Hos-
tel du Roy, et le s' de la Roche de Pouzay '^', Maistre
d'Hostel dud. seigneur, ont présenté certaines lettres
missives , dont la teneur ensuit :
5 mai 1667.
(tDe par le Rot
ffTrès chers et bien amez, nous avons donné charge
à noz amez et fcaulx les Senechal d'Agenoys, l'ung
des cappilaines de noz gardes, et s' de la Bourdai-
siere. Trésorier de France, de Mandosse, de la Har-
gerye et de la Roche de Pouzay, noz Conseillers et
Maistres ordinaires de noslre Hostel, et aux deux
et trois d'enire eulx, en l'absence des autres, eulx re-
tirer par devers vous pour communiquer avec vous
du faict des obsèques et funérailles du feu Roy, nostre
très honnoré seigneur et père. Vous priant, et neant-
moings ordonnant les croire de ce qu'ilz vous diront
en cest endroit, de nostre part, tout ainsi que vous
vouldriez faire nous mesmes. Et au surplus, vous leur
baillerez par escript l'ordre et rang auquel vous pré-
tendez devoir marcher en ceste pompe funèbre,
pour le nous rapporter, afin de y imposer nostre
décret et ordonnance, pour éviter aux differens, com-
bustions et debatz qui par cy devant sont souvent
intervenuz en telz affaires et assemblées. Sin'yvueillez
faire faulte, car lel est noslre plaisir. Donné à Es-
couen (*>, le cinquiesme jour de May mil \' xlvii. «
Signé : -r HENRY,
Du TlIIER.î)
"> Jean du Bellay, diplomate, poêle lalin, cardinal, né en liga, mort à Rome le t6 février i56o. Il fut successivement évéque
de Bayonne (i596), ambassadeur en Angleterre (i5a7), ambassadeur âRome, évêque de Paris (i53a), cardinal (i535), lieutenant
général en Champagne et en Picardie ( i536). Vers l'époque où nous sommes arrivé, il se retira â Rome, où Paul IV le créa évéque
d'Ostie.
'*' Le scribe a écrit fautivement l'apport.
Cl Pliilibert Babou de la Bourdaisièrc, Trésorier de France et de l'Épargne (i5a3), pourvu de la surintendance des Finances en
i5a4, par Louise de Savoie, mort maître d'iiôtel du roi, en 1657.
'*' Le s' de Mandosse remplissait encore ces fonctions de premier Maître d'Hôtel auprès de Charles IX ; il portait aussi le titre de
chevalier de l'ordre, le a3 janvier i56a, alors qu'il vint annoncer au Parlement, de la part de Catlierine de Médicis, le départ de
Charies IX pour l'armée. (Archive» nat., X'" iflo/i, fol. igS.)
<" Jean Chasteigncr, seigneur de la Rochepozay, de Saint-Georges-de-Rexe, de la Rochefatou , de la Meillcraye, etc., chevalier de
l'ordre de Saint-Michel, conseiller et chambellan des rois François I" et Henri II et leur maître d'hôtel ordinaire, mourut âgé de
soixanle-dii-sepl ans, le i"juin 156". (André Du Chesne, Hiêt. généal. de la maison ile$ Cliasleignera,m-(o]., iC3/i, p. aag et suiv.)
'" Écouen, canton de l'arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oisj).
86 REGISTRES DU RUREAÛ
El sur lesdictes lettres :
it A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins , bourgeois , manaiis et habitans de nostre bonne
Ville de Paris, ti
Led-s'clela Bourdaisierea dit, pourla créance, que
le Roy a advisé de faire pai'tir le corps du feu Roy
de Sainct Clou, oiî il repose de présent, le xviii'
jour de ce présent moys, et le faire admener à Nostre
Dame des Champs, et, le landemain, à Nostre Dame
de Paris, et, l'autre jour, à Sainct Denis. Et oultre,
que led. seigneur Roy veull bien entendre l'ordre des
ceremonyes et de marcher èsdictes obsèques, à ce
que led. seigneur ordonne sur le tout son bon plaisir.
[Ordre suivi pour les Funérailles
DES Rois de France.]
Et led. Prévost des Marchans a faict responce qu'il
a veu les registres et colligé la coustume de tenir es
obsèques des Roys et Roynes, qui est tel :
Le jour que le corps du Roy est admené de Nostre
Dame des Champs à Nostre Dame de Paris , lesd. Pré-
vost des Marchans, Eschevins, Clerc et Greffier de la
Ville, Receveur et Procureur du Roy en icelle, acom-
paignez des Conseillers d'icelledicte Ville, ou aucuns
d'eulx , et des Quarteniers et autres bourgeois , des Ser-
gens, Archers, Arbalestriers, Hacquebutiers et autres
officiers d'icelle Ville, se transportent, habillez en
deul, partant de l'Ostel de lad. Ville, jusques à la
porte et bouUevert Sainct Jacques, et illec estans,
lesd. Prévost des Marchans, Eschevins , Greffier, Pro-
cureur et Receveur de lad. Ville actendent la venue
dud. feu Roy jusques à lad. porte, à laquelle les
gentilzhommes qui auront apporté le poisle, ou ciel,
près la représentation de l'effigie dud. corps , laissent
led. ciel et est prins par lesd. Prévost des Marchans,
Eschevins, Greffier, et Procureur, et Receveur, les-
<]uelz portent led. ciel jusques à Nostre Dame de
Paris.
[1547]
Et au regard des Conseillers, Quarteniers et autres
bourgeoys de Ville qui les auront acompaignez
jusques à lad. porte Sainct Jacques, ilz passent oultre
allans jusques en l'Eglise Noslre Dame des Champs,
selon l'ordre qu'il plaira au Roy leur distribuer, ayant
esgard qu'ilz représentent l'universel corps de lad.
Ville, cappitalle et principalle du Royaulme, pour
. acompaigner led. corps jusques à Nostre Dame de
Paris.
[Service 'a Notre-Dame.]
Et le landemain matin, lesd. Prévost des Marchans
et Eschevins , acompaignez comme dessus , se trans-
portent à Nostre Dame, pour assister au service qui
se faict aud. lieu, selon l'ordre qu'il plaira aud. sei-
gneur ordonner.
Et led. jour, de relevée, lesd. Prévost et Eschevins
se trouvent aud. lieu de Noslre Dame, pour reprandre
led. ciel et icelluy porter sur et joignant lad. repre-
sentacion jusques à la porte Sainct Denis, où illec
estant led. corps arrivé, lesd. Prévost et Eschevins
laissent led. ciel, qui est reprins par les gentilz-
hommes qui l'avoient apporté depuis Nostre Dame
des Champs jusques à la porte Sainct Jacques, et le
portent jusques à Sainct Ladre , et passent plus oultre
ou demeurent illec, selon qu'il est advisé par les
maislres des ceremonyes.
[Cérémonies 'a Saint-Denis.]
Le landemain matin, lesd. Prévost et Eschevins,
Greffier, etc. , se treuventde bon matin à Saint Denis,
pour assister à tout le service, estans habillez en
robbes de deul, et après led. service et avoir assisté
aux grâces et prières qui se dient après le disner
fait aud. lieu, en ceste assemblée generalle, chascun
d'eulx retournent en leur maison. Laquelle ordre a
esté gardée et en a esté baillé coppie aud. s' de la
Bourdaisiere.
CV [LIV]. — C'est vordre qui a esté tenu es obsèques et pompe funèbre du feu roi Françoys,
PREMIER DE CE NOM, ET DE MESSEIGNEURS SES ENFANS,
LES DaULPHIN et DUC d'OrLEANS , LE [xXIl"](l) JOUR DU MOYS DE MAV MIL X" XLVU ,
DEPUIS Nostre Dame des Champs jusques à Sainct Denïs en France.
Q2 mai 1547. (Fol. Gg.)
Et premièrement
Marchoient les Cappitaines des Archers, Arba-
lestriers et Hacquebutiers porlans, led. jour, deux
cens torches aux armoiryes de lad. Ville, et vestuz de
''' La date est restée en blanc au ro{;istre. Nous la rétablissons, d'après la relation du grelTier du Parlement et d'après les notes
qui suivent, empruntées au Registre d'audiences du Bureau de la Ville: trDu samedi vingt ungiesme jour de may mil v" xlvii. — Ce
15^7]
DE LA VILLE DE PARIS.
87
noir par dessus leurs becquetons, et les autres te-
nans bastons noirs, pour renger le peuple et faire
vuider les rues;
Puis marcboient les Religieulx des Mynimes, les
Cordeliers, les Augustins, les Jacopins et les Carmes;
Les Vicaires et Cbappellains des paroisses avec
leurs croix;
Les cinq cens povres, vestuz de deul, portàns chas-
cun une torcbe aux armes du Roy;
Les Matburins;
Les xxiiii crieurs , vestuz de deul et armoyez des
armes du Roy;
Le guet de patroulle à pied;
Le guet de cheval à pied, avec bastons noirs;
Les Sergens à verge et du Prévost de Paris;
Les Sergens à cheval à pied, et les fieffez;
Les Commissaires et Notaires du Chastelet;
Les Lieuxtenans du Prévost de Paris et led. Pré-
vost, avec ung baston blanc contre bas, à cheval à
simple housse, allant ça et là avec quatre Sergens
de la douzaine, depuis son rang'^' jusques à l'effigie
de mons' dOrleans seullemenl, d'ung costé, et
d'autre, ceulx de lad. Ville;
Le coUeige des Renardins;
Les determinans, pretendans estre maistres es
arts en l'année;
Les colleiges Saincle Croix, RIancs Manteaulx, les
Rillettes, Sainct Magloire, Sainct Victor, Saincte
Geneviefve, Sainct Germain des Prez et Sainct Martin
des Champs, dont les deux derniers seront entre-
meslez ;
Les familles des Princes, Cardinaulx et autres sei-
gneurs, habillez en deul, sans avoir chapperon en
teste ;
Les Esleuz de Paris et leurs officiers;
Les Generaulx des Monnoyes;
Les Generaulx de la Justice;
Le Cbappitre Nostre Dame de Paris;
La Saincte Chappelle, Aumosniers du Roy, Sainct
Merry et autres coieiges , qui ont acoustumé de mar-
cher devant ceulx de Chappitre, comme est Sainct
Germain de l'Auxerrois, Sainct Honnoré et Saincte
Opportune. Ceulx de Nosire Dame de Paris avoient
la dextre et estoient entremeslez avec ceulx de la
Saincte Chappelle, et l'Université à la senestre, de
manière que le Recteur de l'Université et le Doyen
de Paris marcboient viz à viz l'ung de l'autre;
Les deux Prevostz de l'Ostel à cheval, pour mectre
ordre avec leurs Archers, et povoient lesd. Prevostz
aller ça et là avec ung nombre de leursdictz Archers;
Le Cappitaine de la Porte;
Les Cent Suisses portant hallebardes ;
Les deux cens gentilzhommes, le tout vestuz de
deul, portans bedefaucons !^' ;
Les Officiers du commung;
Les Officiers de la bouche et de la Chambre aux
Deniers, Contrerolleurs et Clercs d'office;
Varletz de chambre et garderobbe;
Médecins et cirurgiens , et l'honneur aux médecins ;
Huissiers de salle, la teste nue et chapperon
avallé;
Gentilzhommes servans, Maistres d'hostelz à
droicte, et Chambre des Comptes à senestre;
Le premier Varlet tranchant, portant le panon;
Les Trompettes et Haultboys, la teste nue et chap-
peron avallé;
Les Armuriers et Sommeliers d'armes;
Le Chariot d'armes;
Les douze Coursiers et Paiges , nues testes et chap-
peron avallé;
L'Escuyer de despence et la Grande Escuyrie à
cheval ;
Les quatre Escuyers, portans les offices ;
Le premier Escuyer de despence;
jourd'uy, a esté cryé au Palays, l'Hoslel de la Ville et carrefours de Paris, l'enterrement du Roy Françoys, ainsi qu'il s'ensuict :
Noble» et très dévotes personnes , prier Dieu pour l'ame de très hault et très puissant prince , le Roy Françoys , premier de ce nom , en
son vivant très magnagnime en clémence et clément en justice, reslorateur et père des bonnes lettres et saiiicles doctrines, lequel
trespassa au lieu de Remboullet, le dernier jour de mars. Et part ce jourd'huy son corps, à l'heure de midy, du pont Sainct Cloul,
pour estre apporlé à Nosire Dame des Champs. Priez Jésus qu'il luy face pardon à l'ame.
!tEt ce dict jour, a esté apporté le corps du dit Roy du lieu Sainct Clout, où il a faict séjour dcpuys deux moys, en attendant que
les corps de feu mcsscigneurs les Daulphin et duc d'Orléans feussent admenez à Nostre Dame des Champs, ou ilz ont esté la nuict
et le lendemain après midi, et, le service faict, apportez en grande solempnité à l'église Nostre Dame de Paris, ou les troys corps,
tous troys en un charriol, chascun en son sercucil, ont reposé la nuyct. Le landemain, après le service dit, ont esté portez de lad.
église Nostre Daine en l'église Sainct Denis en France, en pareille solempnité et ordre, telle qu'il appartient à leurs personnes et
qualitez, ainsi qu'il apperra par les registres faictz, mis au livre des délibérations, ou l'on a acoustumé y metire l'ordre.» {Archives
nal., Z. 68)5, fol. a. 3.3.)
'■' Le Registre porle par erreur »anfr.
'*' Lisez bec$ de faucon. Celle compagnie s'est appelée depuis la compagnie des genlilshorames au bec de corbin.
88
REGISTRES DU BUREAU
Les Archevesques et Evesques , sacrez et non sacrez ,
vestuz de chappes et de mytres blanches à Ja teste;
Les effigies de Messeigneurs''';
Le cheval d'honneur, que Ton menoit à main;
Mens' le Grant Escuyer à cheval, qui avoit deux
hommes à pied;
Mons"^ de Paris à pied, en chappe de Cardinal, qui
avoit deux assistans en chappe et estoit led. Cardinal
à main dextre et my pas entre led. Escuyer et l'ef-
figie du Roy, et avoit devant luy ung caudataire et
ung chappellain, portant la crosse;
Autour de l'effigie du Roy estoit la court de Par-
lement, dont les quatre Presidensportoient les quatre
coings du poisle;
Mons' l'Admirai auprès de la grande bannière,
faisant l'office de Grand Maisire, laquelle baniere
estoit portée par messire Honnorat de Savoye, conte
de Villars(2);
Et après alloit le ciel [ou] poisle, porté par Mess"
les Prévost des Marchans , Eschevins de Paris , chefz
et principaulx de Paris , avec leur Greffier, Receveur
et Procureur, et autour d'eulx les sergens de lad.
Ville, vestuz de deul et leurs navires d'argent sur
lespaulle;
[1547]
Après marchoient les cinq princes de deul sur
petites muUes, et chascun ung gentilhomme leur
portant la queue, qui estoient mys selon leur
ordre ;
Mons' le Légat à dextre et le premier, ayant sa
croix devant luy, et les cardinaulx ayans chascun deux
hommes;
Les vingt quatre Archers du corps, sur les costez
du deul;
Mess" les Ambassadeurs et les Prelatz, qui le
meynent à cheval ;
Les princes , seigneurs et chevaliers de l'ordre ;
Les huissiers de chambre, teste nue et chapperon
avallé;
Les gentilzhommes de chambre ;
Les quatre enseignes des gardes;
Les gardes ;
Et allèrent en tel ordre jusques en l'église de
Paris , et le landemain jusques à Sainct Ladre, comme
dit est cy devant.
Et le landemain, allèrent à Sainct Denis en
France, au service et disner, en la manière acous-
tumée '^'.
CVI [LV]. — [Présentation de lettres patentes du Roy
QUI réduisent de moitié la somme imposée aux villes closes, pour la solde de l'infanterie.]
9 juillet 15I7. (Fol. 60 v°.)
Du ix' jour de Juillet mil v" xlvii.
Aujourd'uy, maisire Pierre DoUet, commis au
greffe de Chastelet, apporte, de par mons'' le Lieu-
tenant civil, une coppie et vidimus, collationné à
l'original , d'unes lettres patentes du Roy, de laquelle
la teneur ensuit :
(t Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
tousRaillifz, Seneschaulx et autres justiciers et offi-
ciers de noz royaulme et pays, et à leurs lieutenans,
et à chascun d'eulx, salut et dillection. Comme feu
nostre très cher et très honnoré seigneur et père, le
Roy Françoys, dernier decedé, que Dieu absoille,
voyant les grandes et extrêmes despences extraordi-
naires qui luy convenoit supporter, pour munir, pour-
veoir et fortiffier nostre royaulme, et le mectre et
rendre en telle seureté qu'il fut hors de la puissance
de tous princes de l'offencer et endommager, et aussi
pour commencer de bonne heure à faire fons et
amas de deniers qui sont à fournir pour la reslitu-
cion et recouvrement de Boullongne et pays de
BouUenoys, occuppé par les Anglois, et pour autres
grandes et raisonnables causes, ad ce le mouvant,
eust, auparavant son trespas , faict expédier certaines
lettres de commission, à chascun de vous particullie-
rement adressantes, pour lever sur toutes les villes
closes de voz bailliaiges , seneschaussez et jurisdicions.
'" C'est-à-dire du Roi , du Daupliin et du duc d'Orléans.
'*' Aussi comte de Tende et do Sommerive. Il devint plus tard maréchal de Franco, et fut nommé, après l'assassinat de Coligny,
amiral de France et des mers du Levant, par lettres datées de Paris, le a4 août 1573. U se démit de cette charge en faveur du duc
de Mayenne, son gendre, en 1678, et mourut à Paris, en i58o. (Le P. Anselme, Hist. généal., t. VII, p. 287 et 884.)
'" Cf. la relation extraite des registres du Parlement de Paris et publiée par dom Félibien, Hist. de la Ville de Paris, in-fol. t. IV
(Preuves, 1. 11, p. 798, et une plaquette imprimée, portant ce titre : Le Treupas, Obsèques et Enterrement de très haull , très puissant
et très magnanime Françoys, par la grâce de Dieu, Roy de France très chrestien, premier de ce nom, prince clément, père des ars et
tciencet. Le» deux sermons funèbres prononcez es dictes Obsèques, l'ung à Nostre Dame de Paris, l'autre à Sainct Denys en France. Paris,
imp. de R. Eslienne, J567, in-W.
[i547]
la somme de six cens mil livres tournoys, pour la
soulde de vingl cinq mil hommes de pied , payables
aux premiers jours de ce présent moys d'avril et des
moys de may, juing et juillet prochainement venant;
et soit ainsi , combien que lesd. despences ne nous
soient en riens diminuées, mais de beaucoup plus
creues et augmente'es, ayans les mesmes fortiffica-
cions, munitions, provisions, fons et reserve de de-
niers à faire pour le recouvrement dud. Boullongne
et pays de BouUenoys, possédé par lesd. Anglois,
seureté et deffence de nostre royaulme, que avoit feu
nostredict seigneur et père , et oultre cela, à payer ses
obsèques et funérailles, avec ceulx de noz très chers
et 1res amez frères, les feuz Daulpiiin et duc d'Or-
léans, qui monteront à grande somme de deniers,
sans les autres despences extraordinaires qui sur-
viennent par chascun jour, de sorte que l'occasion
est beaucoup plus aparante pour nous de croistre et
augmenter les deniers extraordinaires , ordonnez eslre
levez en cestedicle année, que en riens les diminuer.
rCe neantmoings, pour faire congnoistre à ung
chascun combien nous desirons de tout nostre cueur
le support et soullagement de tous les estatz de nos-
tredict royaulme , et principallement des manans et
habitans desd. villes closes, pour lesquelz soullager,
aynions myeuix restraindre la despence de nostre
maison et de nostre très chère et très amée com-
paigne la Royne, et toutes autres, quelles qu'elles
soient, encores que les congnoissonslrèsneccessaires,
avons lad. somme de six cens mil livres tournois,
pour la soulde desd. gens de pied, modérée et mo-
dérons à la somme de trois cens mil livres tournois,
pour la moictié, payable au premier jour dud. moys
de Juillet et XV* jour de Septembre prochain venant,
par moictié et esgalle porcion; ayant toutesfoys cesle
ferme oppinyon que, tout ainsi que les manans et
habitans desd. ville nous aurons congneuz prestz à
les soullager et supporter en cest endroit, advenant
aussi l'occasion apparanle que nostredict royaulme
feust assailly et invahy, et nous contrainct d'entrer
en guerre, pour la conservation, seureté et deffence
de Testât commung dicelluy, nous les trouverons
d'autant plus prestz et en meilleure volunté et affec-
tion de nous ayder et secourir. Nous, à ces causes,
vous mandons, et à chascun de vous, en son regard,
que, appeliez avec vous ceulx qui ont assisté à lad.
première cottizacion et département qui a esté par
vous faict de lad. soulde, vous ayez à modérer la
DE LA VILLE DE PARIS.
89
somme à quoy se monte iceulx departeniens et cot-
tisacion à lad. moictié, el icelle moictié faictes lever
et recevoir ausd. premier jour de Juillet et xv° de
Septembre prochainement venant, par celuy qui jà a
esté esleu pour ce faire, en chascune ville, sur les
personnes et par les mesmes voyes et conirainctes
qu'il est contenu en nosdictes premières lettres de
commission , et les deniers qui en proviendront porter
es mains de ceulx des Receveurs generaulx de nos-
dictes finances qu'il appartiendra, pour après estre
par eulx envoyez en nostre espargne, suyvant l'ordre
et distribucion de noz finances , et là ou aucuns se
monstreroient si ingratz de la grâce dont voulions
user envers eulx en cest endroit, ilz feussent def-
faillans ou dellayans de payer leur cotte part et
porcion de la moictié de lad. soulde, aux termes
que dessus, nous voulions que, pour telle ingratte
volunté, ilz demeurent excluz et privez de nostredicle
grâce et que vous les contraignez et faictes con-
traindre à payer leur part de leurdicte soulde entière,
par les conirainctes que dessus. Car tel est nostre
plaisir.
(T De ce faire vous avons donné et donnons
plain povoir, puissance, auctorité, commission et
mandement especial par cesd. présentes, mandons
et commandons à tous noz justiciers, officiers et
subgetz que à vous en ce faisant soit obey, prestent
et donnent conseil, confort, ayde et prisons, si mes-
tier est et requis en sont, nonobstant quelconques
ordonnances, previlleges, oppositions ou appella-
tions, et lettres à ce contraires. Et pour ce que de
cesdictes présentes l'on pourra avoir à faire en plu-
sieurs et divers lieux, nous voulions que au vidimus
d'icelles, faict soubz scel royal, ou coUationné par
l'ung de noz amez et feaulx notaires el secrétaires,
foy soit adjoustée, comme à ce présent original.
Donné à Sainct Germain en Laye, le douziesme jour
d'avril, lan de grâce mil cinq cens quarante sept,
après Pasques, et de nostre règne le premier, n
Signé :
ftPar le Roy : Bocheteld, et scellée, sur simple
queue, de cire jaulne.
Et au dessoubz estoit escript :
f Collation a esté faicte de ceste coppie à l'origi-
nal par moy, notaire et secrétaire du Roy, le xxvi""
jour d'Avril l'an mil v'^ xlvii.i
Signé : trDELAGRANOE.n
III.
lUPniHEniE NATIOHALK.
90
REGISTRES DU RUREAU
[i5i7]
CVII [LVI]. XX" ESCUZ DEMANDEZ PAR LE RoY À LA V[LLE, MODEREZ DE XL".
19 juillet i5Û7. (Fol. 61 v°.)
Du mardy, xu' jour de Juillet mil v" xlvii.
En assemble'e le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,pour
adviser sur la coppie coliationne'e à l'original d'unes
lettres patentes du Roy Henry, par laquelle il de-
mande à lad. Ville la somme de vingt mil escuz so-
leil , modérée de xl* escuz , que demandoit le feu Roy
Françoys, son père, au mois de Février dernier; en
laquelle se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons"^ le Prévost des Marchans, M° Loys Gavant ;
Tanneguy, Berthelemy, Charpentier, Eschevins ;
Mons' le Lieutenant civil, Morin; Mons' le Lieu-
tenant particulier, de Bragelongne ; Perdrier, Pail-
lart, T. de Montmirel, Bouchard, Larcher, Lelieur,
Conseillers de Ville.
En la présence desquelz, Mons'" le Prévost des
Marchans a présenté une lettres missives du Roy,
dont la teneur ensuict :
Lettres missives du Roy.
11 juillet 1547.
"De PAR LE RoY
f Très chers et bien amez, pour ce que nous voul-
ions faire nourrir en nostre ville de Paris, pendant
nostre voyage , les bestes qui nous ont esté admenées
d'Affrique, à ceste cause vous les receverez et don-
nerez ordre à leur nourriture et à l'entretement de
ceulx qui en ont la charge, ainsi que vous dira plus
amplement de nostre part nostre cousin le Grant
Escuyer''), lequel vous croirez en cest endroit, comme
nous mesmes, et vous nous ferez service très
agréable. Donné à Sainct Germain en Laye, le xi' jour
de Juillet mil \' xlvii. »
Signé: «HENRY
DuTHlER.»
Et au dessus estoit escript :
tt A not très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne Ville de Paris. -n
Après lecture desd. lettres et que mond. s' le Pré-
vost a remonstré la dernière conclusion de l'as-
semblée pour lesd. xl" escuz, a esté conclud, advisé
et délibéré par les dessusdictz que, quant ausd. xx"
escuz, mond. s'' le Prévost des Marchans, ou autre du
Bureau de lad. Ville, doibt aller vers le Roy et son
Conseil, luy faire pareilles remonstrances qu'il a esté
délibéré pour lesd. xl* escuz, et des grans fraiz que
lad. Ville a faictz es obsèques du feu Roy, et de ceulx
qu'il conviendra faire es joyeuses entrées du Roy et
de la Royne, à présent regnans, qui cousteront plus
de xl" livres tournois. Et après avoir faict le devoir
de faire lesd. remonstrances et que le Roy et son
Conseil ne vueille quicter lad. Ville, ou faire mode-
racion, et qu'il ayt arresté d'avoir lad. somme, pour
son urgente neccessité, obtenir dud. seigneur lettres
telles qu'il sera neccessaire pour lever lad. somme
par le plus doulz moyen qu'il sera possible, et de-
mander dellay de temps, pour icelle lever.
Et quant ausdictes bestes, actendu que lad. Ville
n'a aucun lieu pour les loger et qu'elle est assez
chargée en autres choses, remonstrer l'imposibiiité
de ce faire.
CVIII [LVII]. — Bestes sauvages du Roy.
iSjuillet 1547. (Fol. 63.)
Du xviii' jour de Juillet mil v' xlvii.
Aujourd'uy sont venuz et comparuz au Bureau de
la Ville de Paris, Pierre Destaiz, gouverneur du dro-
madaire du Roy, Laurens Soriot, gouverneur de
l'once, et Michel Scofiier, gouverneur du lyon dud.
seigneur, lesquelz ont présenté à Mess" de la Ville
unes lettres missives du Roy, de laquelle la teneur
ensuit :
iG juillet 1547.
itDe par le Roy
(t Très chers et bien amez , à nostre parlement de
Sainct Germain en Laye, nous vous escripvismes par
"> Claude Gouffier, duc de Roannais, marquis de Boisy, comte de Maulévrier, chevalier de Tordre, avait succédé, le a 2 octobre
i546, à Jacques Galiot de Genouillac, en qualité de Grand Ecuyer; il conserva cette charge jusqu'à sa mort, arrivée en 1070, à
Viilers-Golteréts.
[i547]
nostre amë et féal cousin le Grant Escuyer, que vous
receussiez et feissiez loger et nourrir, attandant nostre
refour de Reims''', où nous allons présentement, les
bestes sauvages qui puis nagueres nous ont esté en-
voyées d'Affrique, emsemble ceulx qui en ont la
charge et garde, ce que vous avez reffuzé de faire,
ainsi que nosiredict cousin nous a advertiz, chose
que avons trouvé bien estrange et dont vous avons
bien voullu de rechef escripre , vous mandant et or-
donnant bien expressément que, sans plus y user de
dissimulation, longueur ou difficulté, vous ayez à
recevoir et faire loger et nourrir lesd. bestes sau-
vages et ceulx qui ont charge d'icelies, ainsi que par
nosdictes autres lettres vous avons escript. Autrement
nous ferez congnoistre que avez peu d'envye de nous
gratitfier et complaire, qui seroit pour nous garder
et continuer en 1 oppinyon que nous avons tousjours
DE LA VILLE DE PARIS.
91
eue du contraire. Donné à Chantilly, le xvi° jour
de Juillet mil v° xlvii. »
Signé : rt HENRY
Cladsse.h
Après lecture desd. lettres et que lesd. gouver-
neurs desd. bestes ont dit que le Roy leur avoit
ordonné, à Sainct Germain en Laye, à chascun
XVII solz tournois par jour, leur a esté ordonné par
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de lad.
Ville, à chascun vingt solz tournois par jour, pour
nourrir et loger leurs personnes et lesd. bestes, qui
est Lx solz tournois par jour, pour eulx trois; ce
qu'ilz ont accordé, à commencer du jour d'uy, et
viendront quérir leur payement à la fin de la sep-
maine'^'.
CIX [LVIII]. — [Ordre de démolir des constructions particulières
PRÈS DES FOSSÉS DE LA VlLLE , À CÔTÉ DE l'HÔTEL DE NeSLE.]
3 août 1547. (Fol. 6a v°.)
Du II" Aoust v" XLVII.
Aujourd'uy, suyvant la visitacion faicte, le m' Juil-
let dernier passé , des murailles et quaiz de lad. Ville ,
et les entreprinses faictes par Jehan Dumas, maislre
de la poste, et m' Anthoine Gourolles, et aussi de
m' Jehan Constantin, advocat ou Chastelet, sur ie
grant chemyn de la marchandise de l'eaue, du costé
Sainct Germain des Prez, au droit d'ung mur près
les fessez de lad. Ville, joignant l'ostel de Nesle; et
après avoir oy la lecture du rapport de visitacion
faicte, led. m' Juillet dernier passé, par les maistres
des euvres de lad. Ville, les maistres des pontz et
autres, marchans et voicturiers pareaue, à ce ap-
peliez , en la présence de Mons' le Prévost des Mar-
chans et aucuns Eschevins de lad. Ville, lesquelz
ont advisé que lesd. entreprinses doibvent estre aba-
tues et desmolyes;
A esté ordonné, au Rureau de lad. Ville, que les
entreprinses faictes par les dessusdiclz seront des-
molyes et abatues royaulment et de faict, et que, à
ceste fin, sera délivré commission aux maistres des
euvres de lad. Ville pour ce faire.
ex [LIX]. — [Demande d'ouverture d'une rue aboutissant à celle des Mathurins.]
13 août «5^7. (Fol. 63.)
de rOstel de lad. Ville, ont conclud et ordonné
qu'ilz se joindront avec Mons' M' Gilles Le Maistre'^',
Conseiller et advocat du Roy nostre sire en sa court
Du XII* jour d'Aoust mil v' xlvii.
Aujourd'uy, Mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de la ville de Paris, assemblez au Bureau
C Henri II fui sacré et couronné à Reims par Charles, cardinal de Lorraine, archevêque de cette ville, le a6 juillet suivant.
<'' La garde et la nourriture de ces animaux restèrent à ta charge de la ville, après te retour du Roi, comme nous l'apprend un
registre de comptes des années i548 et iSig. Toutefois, il n'y est plus question du lion, et la mort du dromadaire est mentionnée
au commencement de janvier iSig (n. s.). L'once ou jaguar, plus vigoureux, était encore vivant à la fin de mai de cette même année.
Les deux gardiens, Pierre Destas et Laurent Soriot, recevaient par jour, non plus fingt sous, comme il est stipulé ici, mais seulement
quinze sous. {Archives nat., reg. KK. 986, fol. Sa.)
"' Gilles Le Maislre, célèbre jurisconsulte, né à Paris ou à Monlihéry, en 1699, était avocat du Roi au Parlement depuis l'an i54o.
Henri II le pourvut de l'olTice de quatrième président en la même cour, l'an i55o,et, l'année suivante, il le nomma premier président,
à la place de Jean Bertrand, créé Garde des Sceaux. Le Maistre conserva celte charge jusqu'à sa mort arrivée à Paris, le 5 décembre
iû6a. (Voir sa généalogie, dans Blanchard, Ehget de» premien yrptidenlit, in-fol., p. 171.)
92
REGISTRES DU RUREAU
de Parlement à Paris, en la cause et poursuitte
faicte par maistre Geoffroy Luillier, aussi conseiller
dudit seigneur et maistre ordinaire en sa Chambre
des Comptes, pour raison de l'ouverture d'une rue
descendant en la rue des Mathurins, prochaine de
l'ostel dud. Le Maistre''', et requérir que l'ouver-
ture soit faicte de lad. rue, emsemble requérir contre
[1547]
led. Luillier qu'il soit condempné à payer à lad.
Ville les arreraiges par luy deubz, à cause des cens
et rente qu'il doibt par chascun an à icelle Ville, à
cause de sad. maison, estant en la censive et sei-
gneurie foncière de lad. Ville, en laquelle pend, ou
souUoit pendre pour enseigne la Teste noire.
CXI [LX]. — La rue de la Tabletterie n'est de la croisée de la Ville.
13 août iSi^. (Fol. 63.)
Dud. xii'''^' jour d'Aoust v" xlvii.
Sur la requeste présentée par les habitans de la
rue de la Tableterye, tendant afin de leur ordonner
le pavé qu'il fauldra doresnavant pour paver lad. rue ,
aux despens de lad. Ville, a esté ordonné, actendu
que lad. rue n'est de la croisée de lad. Ville, qu'il
ne sera, pour le présent ny par cy après, fourny aucun
pavé aux despens de lad. Ville, pour paver lad. rue,
mais seront tenuz lesd. supplians paver chascun
devant leurs maisons, à leurs despens, suivant l'or-
donnance.
[Raux de la ville et du cardinal du Bellay.]
Quant à ceulx qui prétendent avoir baulx de la
Ville et de Monseigneur le Cardinal du Bellay, à
cause de Sainct Eloy, le long des murailles de lad.
Ville, entre la porte des Barrez et le Trou Gaillard,
dit Pugnaiz, a esté ordonné que, en faisant aparoir
des baulx qu'ilz en dient avoir, tant de lad. Ville que
dud. seigneur Cardinal, et en en laissant autant à
lad. Ville et se inscrivant au papier terrier d'icelle,
leur sera permis de bastir, selon le contenu desd.
baulx, .si faire se doibt.
[Requête de Simon Larcher,
PROVISEUR du collège DE LiSlEUX.]
Touchant la requeste présentée par M" Simon
Larcher, scripteur de l'Université de Paris, provi-
seur du coleige de Lizieux, a esté advisé, veu les
deffenses faictes par le maire de Saincte Geneviefve,
à la requeste des religieulx, abbé et couvent de lad.
abbaye, aux maçons et ouvriers dud. Larcher, que
led. Larcher se doibt porter pour appellant desd.
deffences et de ce qui s'en est ensuivy, comme de
juge incompetant, qu'il doibt relever son appel par
devant le Prévost ordinaire et que les Prévost des
Marchans et Eschevins se joindront avecques led.
Larcher, et par vertu de leur previlleige feront ren-
voyer la cause en la court de Parlement.
[Requête du trésorier Bonacoursy.]
Sur la requeste présentée par le trésorier Bona-
coursy, louchant quelque place qu'il demande sur
les fossez, à l'opposite de sa maison, assise à Sainct
Germain des Prez, a esté accordé que le transport
qui luy a esté faict par Jehan Lamoureux, portera
son effect, et le consentent et accordent Mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins. Et quant à laug-
mentacion requise par led. Bonacoursy de quelque
largeur et longueur, oultre le contenu ou bail dud.
Lamoureux, qui a faict led. transport aud. Bona-
coursy, a esté ordonné que aucun bail n'en sera
faict aud. Bonacoursy, quant à présent
(3)
'•' Il s'agit, suivant Sauvai, de la rue Coupe-Gorge, qui dès le temps de Saint-Louis, servait de passage entre la rue des Poirées
et la rue des Malhurins-Sainl-Jacques: depuis, elle avait été fermée à l'une de ses extrémités. L'hôtel de Gilles Le Maistre, qu'on ap-
pelait aussi l'hôtel d'Harcourt, occupait tout l'espace compris entre cette ruelle et la rue des Maçons-Sorbonne. Après avoir rappelé la
présente délibération du Bureau de la Ville, Sauvai ajoute : «Deux ans après, Le Maistre obtint des lettres du Roy qui portoient qu'on
ouvriroit la rue Coupe-Gorge , et , par arrêt du dernier mai 1 55o , le Parlement ordonna que les édifices faits par la Sorbonne sur cette
rue seroient abatus, do telle sorte que l'hôtel d'Harcourt y auroit ses vues, ses égouls, ses taluts et autres commodités qu'il y avoit
eu autrefois; et qu'avant de ruiner la maison de Lbuillier, il seroit informé d'office, en présence du Procureur général, sur la com-
modité ou incommodité que le public recevroit de l'ouverture de la rue Coupe-Gorge. . . Je ne puis dire si cet arrêt s'exécuta , car la
maison de Lbuillier subsiste encore, les maisons de la Sorbonne couvrent toujours cette rue et les descendans de Le Maistre plaident à
la Grand'Chambre pour l'exécution des arrêts de 1607 et de i55o.j) (llist. et Antiquités de la Ville de Paris , in-fol., 1734, 1. 1, p. 169.)
'*' Le texte porte, sans doute par erreur, «Dud. n' jour.n
'^' La moitié du folio 63 v° est en blanc.
[i5i7]
DE LA VILLE DE PARIS.
93
CXII [LXI] — [Remise des clefs des fontaines de la Ville à Denis Hamel, plombier.]
36 septembre iSiy. (Foi. 64.)
Du xxvi"' jour de Septembre v" xlvii.
Aujourd'uy, ont esté délivrez les clefz des fon-
taines de la ville de Paris à Denis Hamel ''', plombier,
afBn que par provision et jusques à ce que par
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins y aict
esté pourveu, il preigne garde au faict desd. fon-
taines, dont il sera payé selon ses vaccations.
Premièrement, luy ont esté délivrez, présent le
maistre des euvres de maçonnerye de lad. Ville,
quatre trousseaulx de clefz, c'est assavoir: deux trous-
seaulx des Halles, contenant trente deux clefz; item,
deux autres trousseaulx pour les fontaines des In-
nocens et autres, contenant trente trois clefz.
Lequel Hamel s'est obligé et a promis rendre
esd. clefz , toutesfoys et quantes qu'il plaira à Mess"
de lad. Ville.
Le xxvi' Octobre ensuivant, led. fontenier a rendu
au Bureau lesd. clefz , parce qu'il a eues ceulx de feu
Jehan Dechon, fontenier.
Ce jour d'huy, Mons"^ le Lieutenant civil de la Pre-
voslé de Paris , M' Jehan Morin , a présenté à Mess"
les Prévost des Marchans et quatre Eschevins, estans
tous assemblez au Bureau de lad. Ville, lettres pa-
tentes et missives du Roy, desquelles la teneur en-
suict : . . . . C^'.
CXIII [LXII]. — Pour le rachapt des fermes du pied fourché et huitiésme de Grève.
37 septembre i5lfj. (Fol. 65 v°.)
Du XXVII' jour de Septembre mil v' xlvii.
Aujourd'huy, ont esté apportées par la poste une
lettres missives du Roy, desquelles la teneur en-
suict :
(f A noz très chers et bien amei les Prévost des Mar-
chans et Eschevins , bourgeois et habilans de nostre bonne
ville et cité de Paris.
36 septembre tblt-].
tDe par le Roy
«Très chers et bien amez, nous avons advisé en-
voyer demain à Paris noz amez et fcaulx l'Evesque
de Soissons'", Conseiller en nostre Conseil Privé, le
gênerai de La Chesnaye et le seigneur de Randeville ,
pour rachepter de vous les fermes du pié fourché,
comprins la foire Sainct Laurens, et du huitiésme
denier du vin vendu en détail au quartier de Grève'*',
que vous tenez de nous par engagement, dont vous
advertirez incontinant les particuliers, ausquelz
avez constitué aucunes rentes sur lesd. fermes, affin
qu'ilz se tiennent prestz pour estre remboursez de
vous de ce qu'ilz vous ont baillé pour lesd. rentes,
sur l'heure mesmes de vostredict remboursement, et
des deniers qui vous auront esté baillez pour icelles,
es présences, si besoing est, de nosd. Conseillers. Si
n'y faictes faulte, car tel e?t nostre plaisir.
tf Donné à Fontainebleau, le xxvi"" jour de Sep-
tembre mil v*^ XLVii. 1
Signé: -r HENRY.
De L'Aubespine. t)
Suyvant lesquelles lettres, mesd. s" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville allèrent le
landemain faire la révérence ausd. commissaires du
Roy, qui leur declairerent que le jour de demain,
dernier jour de Septembre, ilz se trouvassent au
(■' Denis Hamel avait été chargé déjà précédemment de la garde des fontaines. Quelque négligence dans son service lui avait attiré des
poursuites et même un emprisonnement à la Conciergerie, comme nous l'apprend ce passage des Registres d'audiences du Bureau de
la Ville : irAujourd'uy (aS juin i545), est venu au Bureau de la Ville Thibault Renard, plombier, demourant à Paris, lequel a ap-
porté soixante huict clefz, qu'il a dit estre celles des fontaines et regarda de iadicte Ville, servans tant aux champs qu'à ladicte Ville,
avec l'anneau servant à lever les pierres desd. regardz, lesquelles clefz et anneau en quatre trousseaux ont esté présentement baillées à
Jehan Dichon , fontenier, pour se transporter sur lesd. regardz et lieux desd. fontaines, savoir si lesd. clefz sont celles desd. fontaines et
regardz. Après lesquelles clefz et anneau rcceuz, avons consenti et accordé, en tant que touche lad. Ville, Denys Hamel estre délivré
des prisons de la Conciergerie, soubz le bon plaisir de la Court.-) (Anhivei nal., Z. 68i4, à la date.)
'" Les lettres missives annoncées ici n'ont point été transcrites. Elles devaient être d"une certaine étendue, car on avait réservé
pour les copier la moitié du reclo et le verso du fol. 64 , plus tout le recto du fol. 6 5 , qui sont restés blancs.
<'> Mathieu de Ijjnguejoue, évêque de Soissons, du 6 février i534 au 6 septembre 1557.
'•' Voir, sur cet impôt, le n° LXXXVIIl précédent, la délibération du 5 janvier 1 54 7 et la note de la page 68.
94
REGISTRES DU BUREAU
chasteau du Louvre pour recevoir ii*^ m livres tournois,
pour le rachapt desd. fermes du pie fourché et hui-
tiesme de Grève, ce quilz feirent; oii fut compte,
baillé et délivré au Receveur de lad. Ville lad. somme
de 11*^ M livres tournois, en doubles ducatz et ducatz
simples.
Et le landemain, vindrent lesd. commissaires en
rOstel de lad. Ville, pour advertir mesd. s" du voul-
loirdu Roy, qui estoit qu'il n'entondoit payer le der-
nier quartier, pour les causes quilz déduiront en
l'assemblée generalle qui sera faicte pour cest effect.
Et pareillement vint audict Bureau Mons'' '■',
Procureur dud. seigneur en son Conseil Privé, qui
monstra lettres patentes du Roy, par lesquelles il
estoit enjoinct au Greffier et Receveur de lad. Ville
bailler par estât toutes les fermes, valleurs d'icelles,
et à quelles personnes ilz ont esté bailléez, em-
semble toutes les aydes, dons et octroiz dud. seigneur,
dedans ung moys, sur peyne du quadruple; ce qui
luy fut accordé, suyvant le vouHoir dud. seigneur.
Et quant au faict dud. rachapt, mesd. s" les Pré-
vost des Marchans et Eschevins feirent responce ausd.
commissaires et leur baillèrent par escript, ainsi qu'il
s'ensuit :
(fLes Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris dient et remonstrent très humblement
à vous Monseigneur, Mons'' l'Evesque de Boissons, et
Mess" le gênerai de La Chesnaye et le seigneur de
Bandeville , commissaires ordonnez et depputtez par
le Roy sur le faict du rachapt des aydes du beslail à
pié fourché, vendu au marché de lad. Ville, comprins
le marché Sainct Laurens, et du huitiesme du vin
vendu en détail au quartier de Grève, à ce qu'il
vous a pieu leur dire et declairer, de la part
dud. seigneur;
K Premièrement que son voulloir et intention est
que les arreraiges des rentes constituées, pour les
deniers procedans de la vente desd. aydes, escheuz
pour le quartier finy le dernier jour de Septembre,
ne soyent payez, actendu que le rachapt s'est faict
dedans led. terme;
ft Dient que led. rachapt a esté faict, led. dernier
jour de Septembre, auquel les arreraiges dud. quar-
tier estoient escheuz, qu'iiz sont tenuz et obligez
envers les particuliers, ausquelz ont esté constituées
rentes, à leur payer les arreraiges escheuz et entrez
[1547]
pour portion de temps, à quoy ilz seront indubita-
blement contrainctz, suyvant les coniractz et obliga-
tions sur ce faictz, si à ce faire lesd. particuliers les
y veullenl contraindre. Le menu populaire eslimeroit
que lesd. Prévost et Eschevins, et autres officiers de
Ville eussent butiné les deniers desd. arreraiges
entre eulx, ce qui ne vouldroient avoir pensé. Led.
menu popullaire se pourroit reffi'oidir de subvenir
aud. seigneur, à ses urgens affaires , craignans estre
autresfoys retranchez. Toutesfoys, à l'assemblée de
Ville qu'il vous a pieu leur ordonner faire, ilz le
remonstreront et feront ce qu'il leur sera possible
pour faire accorder aux manans et habitans de lad.
Ville, rentiers, le bon plaisir et voulloir du Roy.
«A ce qu'il vous a aussi pieu leur remonstrer que
les deux cens mil livres, pour lesquelles avoit esté
faicte la vendition desd. aydes aux Prévost et Esche-
vins qui lors estoient, ne furent payez à ung seul
payement, mais par intervalle et à plusieurs foys,
et que le prouffit desd. aydes pour la portion con-
tingente des deniers non payez doibt appartenir au
Roy, jusques au jour que l'entier et parfaict paye-
ment desd. deux cens mil livres feust parachevé ;
tf Dient et acordent lad. remonstrance estre véri-
table et raisonnable; mais aussi dient que lesd. de-
niers procedans du prouffit desd. aydes, pour lad.
portion contingente, ont esté levez, mys et employez
au prouffit du feu Roy, que Dieu absoille, et par ses
ordonnances et mandemens qui luy a pieu sur ce
décerner, es années v'^xxii etxxiii, ainsi qu'il appart
par les comptes du Receveur de lad. Ville sur ce
renduz.
tr A ce qu'il vous a pieu davantaige leur remonstrer
que la plus valleurdesd. aydes et lesd. rentes et frayz,
pour icelles lever payez, devoit revenir et retourner
bon aud. seigneur;
tt Dient que , par le contract faict le xxvii"" jour de
Septembre v^xxiif", entre les procureurs et déléguez
dud. feu Roy et les Prévost des Marchans et Esche-
vins qui estoient lors, lesd. deux aydes, furent pure-
ment , simplement et entièrement venduz ausd. Pré-
vost et Eschevins, pour en faire et disposer comme
de leur propre chose et heritaige, pour lad. somme de
n' M livres tournois, à faculté de rachapt perpétuel,
sans que par après l'on leur en peust aucune chose
desduire ne retrancher, jusques au jour dud. rachapt
'■' Le nom est resté en blanc au registre.
C Le texte de ce contrat notarié, en date du 27 septembre iSas , portant vente par le roi François I" à la Ville de Paris de l'aide
du pied fourché et du huitième du quartier de Grève, a été transcrit sur un cartulaire de Paris, rédigé au xvi' siècle et ne compre-
nant que des actes de François I" et de ses successeurs, jusques et y compris Ciiarles IX. (Archives nat., KK, 1012, fol. ai -33.) Les
[i547]
et remboursement desd. ii° m livres tournois, ainsi qu'il
appert par lesd. lettres de contract; par le moyen
duquel lesd. plus valleurs ont appartenu et appar-
tiennent ausd. Prévost etEschevins, tout ainsi qu'ilz
eussent esté contrainctz porter la perte, si par for-
tune la valleur desd. aydes feust diminuée. Et les ont
cy devant employez, tant pour subvenir aux affaires
et pour le service du feu Roy que pour les fortifli-
cations, emparemens et réparations de lad. Ville,
quaiz, pavez et autres affaires d'icelle, suyvant la per-
mission qui sur ce leur en feust octroyée par led. feu
Roy, par ses lettres patentes du. . . jour de. . . . l'an
mil V' . . . ('', ainsi qu'il appert par les comptes dud.
Receveur sur ce renduz.
trEt voyant les Prévost et Eschevins qui sont de
présent que, par le compte à eulx rendu au moys
de Juillet dernier du revenu desd. aydes, y avoit
quelque fons procédant desd. plus valleurs, auroient
incontinant ordonné estre procédé aux réparations
qu'ilz voyoient estre neccessaires à faire en lad.
Ville, c'est assavoir : au réservoir ou bassin de la
fontaine des Saincts Inocens, qui dès longtemps
estoit en ruyne, qui est pour le grant prouflit,
DE LA VILLE DE PARIS.
95
honneur et embellissement de lad. Ville; aux portes
Sainct Denis et Sainct Martin, qu'ilz auroient faict
entièrement redresser, reparer et couvrir, tant d'ar-
doise que plomb, tout à neuf. Aussi auroient ordonné
les portes, harces, et pontz levys des portes de Sainct
Victor et Bordelles, Sainct Jacques et Sainct Michel
estre reparez et redressez à neuf, pour la grande
neccessité qu'il y ont trouvée, en faisant la visi-
tacion desd. lieux. Aussi ont ordonné et faict paver
la chaussée de la porte du Temple, tout à neuf,
jusques à l'orme de la Courtille, pour éviter au
mauvais et dangereulx chemyn qui y estoit. Ont
faict paver les quaiz estans es abreuvoirs Popin et
du Louvre; faict faire plusieurs grandes tranchées
pour recouvrer l'eaue venant es fontaines de lad.
Ville qui estoient à peu près taryes, pour la grande
seicheresse du temps, et faict plusieurs autres répa-
rations, chose qui ne se peult faire sans bien grande
despence, qui reviendra par estimation de quinze à
seize mil livres, ou environ. Et vous declairent neant-
moingtz qu'ilz sont très humbles et obeyssans sub-
getz et serviteurs du Roy, et que leurs corps et biens
sont et tousjours seront à son commandement.'?
CXIV [LXIII]. — [Assemblée générale touchant le rachat des fermes du pied fourché,
ET DU HUITIÈME DU QUARTIER DE GrÈVE.]
i" octobre ibli-j. (Fol. 67 v°.)
Du samedi, premier jour d'Octobre mil v' qua-
rante sept.
En assemblée le jourd'huy faicte, en la grande
salle de l'Ostel de la ville de Paris, de Mess" les
Conseillers et Quarteniers et huit notables bourgeois,
mandez de chascun quartier, pour oyr et entendre
ce que Monseigneur Mons' l'Evesque de Soissons,
Mess" le General de La Chesnaye et le seigneur de
Bandeville avoient à dire de par le Roy; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir :
Mond. seigneur l'Evesque de Soissons, de La Ches-
naye, de Bandeville, Commissaires du Roy;
Mons"^ le Prévost des Marchans, M' Loys Gayant;
Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Viallart'^',
Eschevins ;
Mess" de Bragelongne, de Livres, T. de Brage-
longne, Paillart, Courtin, Lecomte, Conseillers de
Ville;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Godeffroy,
commissaires nommés par le Roi pour conclure relie négociation étaient Pierre Filleul, archevêque d'Aix, Jean de Selve, premier
président du Parlement, Thibault Baillet, second président, Jean Nicolay, premier président de la Chambre des Comptes, et Louis
Picot, premier président de la Cour des Aides. Leur procuration, datée du a septembre i5a2, est incorporée dans l'acte de vente
ainsi que les délibérations du Bureau de la Ville du 1" et du 3 septembre, accompagnées de la liste des assistants à l'assemblée géné-
rale. Il y a d'autant plus d'intérêt à signaler ces derniers documents, qu'il sont extraits d'un registre de Délibération» du Bureau de la
Ville de Pari», aujourd'hui perdu. (Cf. notre l" vol. imprimé, p. 273.)
<■' Ces blancs sont au registre. Peut-être s'agit-il des lettres du 1" mars i543 (n. s.) , portant prorogation de divers aides, impôts
et octrois, en faveur de la Ville de Paris, ^rpour let denier» proceden» de»d. ayde» eilre converliz et employez è» fortijficacion» et repa-
raeiont de» fo»»ez , portaulx , muraille», rempart , quaiz et fonleine» de lad. Ville v, elc. {Archive» nat., X'* 861 3, fol. 3g5 , et KK. loia ,
fol. .Î7.)
'•' Nicole Lecirier, avocat, et Michel Vialarl, conseiller en la Conservation des privilèges de l'Université, les deux nouveaux éclievins,
élus le 16 août précédent, en remplacement de Jacques Aubry et de Denis Taiineguy.
96
REGISTRES DU BUREAU
Courtin, Lejay, Croquet, Prévost, Parfaicl, Hac,
Pellerin , Kerver, Quarteniers ;
Pousseznye, Conseiller en Chastelel; Denise,
Procureur; le bailly de Brye, Versorys, Jehan
Dampmartin, Jehan de Crevecueur, Denis Megissier,
Guillaume Pellerin, Philippes Chesnault, Odo Boy-
vyn, Nicolas Paulmier, Jehan Le Sellier, Jehan Le-
sueur, Jacques Lombart , Pierre Delassus , Estienne
Guerin, Jacques Gourlin, Pierre Legras, Jehan
Laurens, Nicolas Prévost, Ancellot Delalen, Noël
Dehere, Jehan Gay, Mathieu Marcel, Jehan Boul-
lenger, Jehan Danès, Jehan Pulleu, bourgeois de
lad. Ville;
Jehan Thierry, Jehan Bissange, Jehan LevilJain,
m' Jacques Dumoulin, Jehan Cousinot, Euverte Roul-
liard, Ponce de Miraulmont, Martin Brice, Pierre
Ricoart, m" Jehan Cordellc, Poncelet Lépreux,
m' Claude Lenormant, Pierre Maillait, Cardin Ma-
haull, Jehan Chappellier, Eustace Lebossu, Andry
Bonneul, Jehan Boger, Françoys Perdrier, Anthoine
Ribert, Jehan Gueret, Simon Caignet, Philibert de
Crevecueur, Jehan Boucher, Jacques Legros, An-
thoine Gasteau, Claude de Moussy, Jacques David,
Richard Cardon, Jehan Cramoisy, Nicolas Alexandre,
Raoul Leconte, Henry Patroullart et Jehan Royer,
bourgeois et marchans de lad. Ville.
En laquelle assemble'e, mond. seigneur de Soissons
a proposé et dit que le Roy, adverty que le feu Roy,
son père, avoit engagé son dommaine et plusieurs
fermes de ses aydes, durant les guerres passées, les-
({uelles il voulloit retirer et mectre ordre à ses
affaires ; à ceste cause , l'auroit envoyé avec les des-
susdictz en ceste ville de Paris, pour faire le rachapt
des fermes du pié fourché, vendu au marche de
Paris, comprins Sainct Laurens, et du huitiesme du
quartier de Grève, et que, le jour d'hier, fut baillé et
compté, dedans le chasteau du Louvre, au Receveur
de lad. Ville, presens Mess" d'icelle, la somme de
deux cens mil francs, en bon payement, pour led. ra-
chapt, pour rembourser les particuliers de lad. Ville,
dont il les voulloit bien advertir par la présente
assemblée; mais que led. seigneur n'enlendoit rem-
bourser les arreraiges du dernier quartier, escheu le
jourd'uy, actendu la longitude du temps de la cons-
titucion desd. rentes, lesquelles ont tousjours esté bien
payées ausdictz particuliers, sans ce qui leur soit
riens deu que led. dernier quartier; et aussi que.
[1547]
lors que la vendition desd. fermes feust faicte par
led. seigneur à lad. Ville, il n'eust si lost la totalité
de lad. somme; mais y eust bien demy an d'inter-
valle de temps, et que l'argent sera employé à faire
faire en ceste Ville une granche à mectre l'artillerye '''.
Et là oiî lesd. particuliers vouldroient estre payez
entièrement desd. an-eraiges , et par portion de temps ,
il le feroit savoir au Roy; lequel ne se vouldroit,
comme il pense, tenir à si peu de chose envers lesd.
habitans, qui est de un' livres tournois, ou environ.
Et au seurplus , que led. seigneur remercioit lesd. ha-
bitans de l'honneur qu'ilz avoient faict aux obsèques
et pompe funèbre du feu Roy, son père, et de Mess"
ses frères, et qu'il a bonne volunté de traicter lesd.
habitans de Paris , comme ses bons et loyaulx subgetz.
Mond. s' le Prévost des Marchans a faict responce
aud. seigneur de Soissons que les habitans de lad.
Ville remercioient très humblement le Roy de son
bon voulloir, priant aud. seigneur de Soissons iuy
faire entendre que le corps de lad. Ville et tous
les habitans d'icelle estoient ses très humbles et très
obeyssans serviteurs , prestz de Iuy obeyr d'une pure
et franche volunté, en tout ce qui leur plaira com-
mander. Et a aussi remercié lesd. commissaires du
bon voulloir qu'ilz ont envers icelle Ville.
Puis se sont iceulx commissaires retirez.
OCTROY FAICT AU RoY DES ARRERAIGES d'uNG TERME
DES RENTES CONSTITUEES EN L'AN V° XXII ET XXIII.
Et led. seigneur Prévost des Marchans s'est remys
en sa place, lequel a remonstré à lad. compaignée
que, si on demandoit par contraincte led. terme ou
dernier quartier, le Roy nostre sire pourroit taxer
lesd. habitans d'ingratitude et le provoquer à de-
mander plus rigoureusement les xx" escuz, qu'il a
demandez, dès le moys de May dernier, et qui ne Iuy
ont esté encores fournyz, dont il n'est comptant, et
que, pour si peu de chose qui seroit deu à chascun
desd. particulliers pour led. terme, on le deveroit
(juicter.
Et sur ce, a mys la matière en délibération et
demandé l'avis aux assistans. Tous lesquelz ont dit
en particulier, puis à haulte voix ont cryé que, de bon
cueur et bonne volunté, ilz quictoient au Roy led.
quartier, et estoient d'avis qu'on n'en devoit riens
demander, mais remercier le Roy de les faire si bien
rembourser.
(') Pour remplacer sans cloute celle que le Roi avait empruntée à la Ville, pour y installer son Arsenal. (Voir ci-dessus la délibération
du g mai 1567, n° ClII.)
[i547]
DE LA VILLE DE PARIS.
97
CXV [LXIV]. — Lettres missives du Boy pour faire venir vivres à Paris.
8 novembre 1547. (Fol. 69 v°.)
Lettres missives du Roy, receues le vm* Novembre
v' XLvii :
tr A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchons
et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
5 novembre 1547.
Db par le Roy.
ftTrès chers et bien amez, nous avons esté advertiz
de la très grande cherté de vivres , qui est maintenant
en nostre bonne ville de Paris, et mesmement de
ceulx des chevaulx, chose qui advient, comme il est
à présumer, à faulte d'ordre et police. Et pour ce que
nous desirons singulièrement que de bonne heure il
y soit pourveu et remédié, pour la commodité des
princes et seigneurs de nostre sang, et autres grans
personnages de nostre royaulme, et plusieurs autres,
de toutes quaiitez qu'ilz se trouverront en nostredicte
ville de Paris, au temps que nous y ferons nostre en-
trée, qui sera de brief; à ceste cause, nous vous
mandons, commandons et enjoignons que, inconti-
nant la présente receue, vous ayez à donner toutes
les provisions que verrez eslre requises et néces-
saires pour faire venir et admener vivres de toutes
pars en nostredicte ville de Paris, de manière qu'il
y en aiet en si bonne et grande habondance que
lad. cherté puisse cesser. Et en ce ne faictes faulte, et
vous nous ferez service très agréable.
(t Donné à Fontainebleaue, le v" Novembre
V* XLVII.7)
Signé : «HENRY
Clausse. D
CXVl [LXV]. — Pour le salpestre.
>o novembre i5i7. (Fol. 70.)
Du x' jour de Novembre mil v' xlvii.
Aujourd'huy, m* Simon Marcel, advocat en Parle-
ment et Procureur du Roy sur le faict de l'Artillerye
de France et ou Bailliage du Louvre, à Paris, est
venu et comparu au Bureau de la Ville de Paris, et
a présenté à Mess" les Eschevins de lad. Ville, estans
aud. Bureau, une lettres patentes du Roy, emsemble
une coppie de lettres missives, desquelles la teneur
ensuict :
r Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
noz amez et feaulx les Prévost des Marciians et
Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris,
salut et dilection. Comme à nostre nouvel advene-
menl à la couronne, nous ayons entre autres choses
délibéré de tenir doresnavant toutes les villes et
places de nostre royaulme au meilleur equipaige
d'arlillerye et munitions qu'il sera possible, et
entre autres choses faire faire en icelluy nostredict
royaulme une bonne et grosse provision et amas de
salpestres, jusques au nombre de huit cent miilerg,
pour la composition de noz pouldres à canon, tant
pour la tuicion, seurclé et deffence de nosdictes villes
et places que pour l'equippage de noz armées et
exécution de nostredicte artillcrye, en manière que
ne puissions lumber en l'inconvénient qui plusieurs
foys est advenu , par faulte de bonne provision desd.
salpestres et pouldres. Lesquelz viii' millers de sal-
pestres nous avons ordonné estre faictz, composez
et assignez par les villes et communaultez de nos-
tredict royaulme et payez de leurs deniers, tant pa-
trimoniaulx que autres deniers commungs et annuelz ,
chascun selon son povoir et regard, et suivant le dé-
partement que nous en avons faict faire en nostre
Conseil Privé; et après iceulx salpestres ainsi faictz
et recouvrez, estre par eulx gardez et conservez en
lieux propres et conmiodes pour ce faire , comme
une des meilleures et plus neccessaires munitions
qu'ilz pourroient avoir en leursdictes villes , jusques à
ce qu'il soit besoing de les employer ou exploicter,
soit pour la garde et defl'ence d'icelies, ou ailleurs,
ainsi que noz affaires se pourront offrir. Ouquelcas,
et si nous les faisons prandre, ou aucune partie
d'iceulx, pour les transporter et mener en autres villes
el lieux, selon la neccessitéde nosdictes affaires, nous
voulions et entendons qu'ilz soient payez et rem-
boursez de noz deniers, pour incontinant iceulx de-
niers estre convertiz et remployez par nosdictes villes
et communaultez en achapt et recouvrement d'autres
semblables nombre qui en aura esté prins et osté,
afin qu'ilz soient et demeurent tousjours garnyes et
munyes desd. salpestres, ainsi qu'il apartient pour la
seureté d'icelies. Pour partie duquel nombre devin'
i3
IMPHIMEftlE KATIO:iALC.
98
REGISTRES DU RUREAU
niillers, nosiredicte ville de Paris a este? cotisée eu
uostredict Conseil Privé eu la quantité de cinquante
niillers '".
tf Nous, à ces causes, desirans singulièrement led.
amas et provision d'iceulx salpes(res estre faicl, le
plus promptement et dilligemmenl qu'il sera possible,
en chascunede nosdictes villes, vous mandons, com-
mandons et très expressément enjoignons, par ces
présentes, que pour voslre part et porcion desd.
viu' millers, vous laciez incontinanl faire, composer
et affiner en nostredicte ville de Paris et es envi-
rons, et telz autres lieux que verrez bon esire, et par
tant de gens qui vous seront neccessaires, lad. quan-
tité de cinquante millers de salpestre, bon, loyal et
nmrchant, et de deux cuittes, selon noz ordonnances
et ainsi que l'on a acoustumé le recevoir en noz mu-
nitions et greniers. A quoy nous voulions et vous
ordonnons eslre par vous faicl et usé de telle dilli-
gence que vous ayez lesd. l millers de salpestre,
faict et assigné en voslre grenier, et prestà mectre el
composer èsdictes pouldres, dedans deux ans après la
presentacion qui vous sera faicte de cesdictes présentes ;
qui sera , pour chascun quartier desd. deux années,
six mil deux cens cinquante livres, lesquelz vous
ferez payer par les Receveurs des deniers com-
mungs de nostredicte ville de Paris, ou autre ayant
la charge d'iceulx, tant des deniers palrimoniaulx
que autres commungs et annuelz de lad. Ville, de
quelque nature et condition qu'ilz soient. Lesquelz
payemens, en rapportant par eulx cesdictes pré-
sente?, signées de nostre main, ou vidimus d'icelles,
fait sbubz scel royal, avec les ordonnances que leur
[1547]
en aurez expédiées pour cest effect, et les quic-
tances des parties où elles escherront tant seulle-
ment, nous voulions estre passez et allouez en la
despence de leurs comptes, et rabalues de leur
receple par les auditeurs d'iceulx, partout oià il
apartiendra, sans aucune difficulté.
ftEt afin que plus facillement vous puissiez recou-
vrer, dedans led. temps de deux ans, lesd. cin-
quante millers de salpestre, nous avons permis et
permectons, par cesdictes présentes, à ceulx que
commeclrez à chercher et faire led. salpestre, et à
tous autres qui y vouidront doresnavant vacquer,
qu'ilz puissent l'aller cherchei', prandre et recouvrer
par tous les lieux et endroitz où ilz en pourront
trouver, et icelluy faire composer et affiner, tout
ainsi que font et besongnent ordinairement noz
salpesiriers ordinaires, et que s'ilz avoient lettres
du Maistre et Cappitaine gênerai de nostredicte
Artillerye. En deffendant neantmoings et inhibant,
par cesdictes présentes, suyvant noz ordonnances,
tant à nosdictz salpesiriers ordinaires que à tous
autres qui s'emploironl doresnavant à faire et affiner
lesd. salpestres, de quelque estât, qualité et condi-
tion qu'il soient, sur peyne de la hart, de ne vendre,
porter ne tralliquer hors nostredict royaulme aucuns
salpestres, et consequemment aucunes pouldres; et
cesd. présentes estre leues el publiées, à son de
trompe et cry publique, en nostredicte ville de
Paris, et partout ailleurs que adviserez, afin que
personne n'en puisse prétendre cause d'ignorance,
et que, s'il se treuve, après lad. publication faicle,
aucuns qui vendent, portent ou traffiquent ' lesd.
'' Un registre des comptes de la Ville de Paris pour les années iSùS-iSig, intitulé : Dons et octrois de la Ville de Paris, fournit
des renseignements intéressants sur les acquisitions et emmagasinements de salpêtres, faits ])ar l'intermédiaire de Pien-e Séguier,
marchand et bourgeois de Paris. Du 6 octobre i548 au 28 septembre iSig, il acheta, pour le compte des Prévôt des Marchands et
Echevins, 17,^06 livres de salpêtre, moyennant le prix de laS livres le millier, pour la moitié, et de io5 livres, pour l'autre moitié.
La dépense s'élève pour ce chapitre à aoio livres tournois. Nous reproduisons ici le premier article de ce compte, à cause des dé-
tails précis qu'il donne sur les opérations de Pierre Séguier :
tf A Pierre Séguier, marchant bourgeois de Paris, la somme de sept cens soixante dix huit livres, treize solz, neuf deniers tournois,
à lui ordonné par mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins, et par leurs lettres de mandement, données soubz leurs signelz, le
derrenier jour de décembre mil cinq cens quarante huit, pour son remboursement de semblable somme, qu'il a paiée, de l'ordon-
nance et commandement de mesd. seigneurs, à plusieurs salpesiriers de cestedicle Ville et faulxbourgs, pour la quantité de six
milliers deux cens vingt neuf livres etdemye de salpestre, qu'ilz ont fourny et livré, mis el porté dedans le grenier en l'OsIel de lad.
Ville, pour la provision et municion d'icelle, depuis le samedi, vi" jour d'octobre, jusques au samedi, x\\x° jour dud. mois de décembre
ond. an, à raison de six vinglz cinq livres tournois le millier, qui est douze livres dix solz tournois le cent, suivant le pris cy devant
convenu par les prédécesseurs de mesd. seigneurs avec eux. Lequel salpestre a esté fourny par les jours et sepmaines, selon et ainsi
qu'il est plus à plain contenu et déclaré en ung cayer de papier, signé et cerlilTié par Claude Durant, canonnier ordinaire du Roy, par
mesd. seigneurs verballement commis à faire l'essay et espreuve dud. salpestre, en l'absence de Jehan Durant, Maisire de l'Artil-
lerie de lad Ville, son père. Duquel cayer les quictances particulières, passées par lesd. salpesiriers and. Séguier, par devant Quelin
et Cordelle, notaires ou Chastellet de Paris, sont esciiples en la fin de chascune sepmaine, comme il est contenu et déclaré èsd. lettres
de mandement cy rendues avec led. cayer en papier. En vertu desquelles, ce présent receveur a paiée aud. Séguier lad. somme de
tu' lxxtiii livres xiii solz ix deniers, ainsi qu'il appert par sa quictance escriple au doz d'icelles lettres de mandemenLn {Archives
liai., KK. aaC, fol. iC v° et suiv.)
[15/.7]
salpesires ou pouldres hors noslredict royaulme, et
par ce coiitrevenans à nosdictes ordonnances et def-
fences, que iceulx salpestres et pouldres soient à
nous confisque! et lesd. marclians et trafficans
pugnys, comme infracleurs et transgresseurs de nos-
dictes ordonnances. Dont nous enjoignons à nostre
Procureur, sur le deu de son office, d'en faire les
dilligences, et, à ceste cause, de vous présenter
cesdicles présentes, et veoir et entendre par chascun
moys (|uel devoir et dilligences vous ferez de vostre-
dicte part à l'exécution d'icelles. Auquel noslredict
Procureur vous baillerez aussi certiflication de la
réception de cesdictes présentes, pour la nous en-
voyer et souvent nous advertir, es mains dud. Maistre
de nostre Artillerye et du Contreroileur gênerai
d'icelle, de ce qui en aura esté faict sur ce, afin
de le nous faire entendre, pour y estre par nous
pourveu, soit par la saisie de vosdictz deniers ou
autrement, et ainsi que verrons y estre requis. Car
ainsi nous plaist il estre faict, nonobstant que
iceulx deniers patrimoniaulx et autres deniers com-
mungs et revenuz annuelz de nostredicte Ville
soient par noz editz et ordonnances, dons et oc-
Iroiz, vouez et dédiez pour estre employez à autres
choses que ausdictz salpestres, et que par autres
noz ordonnances est expressément dit que aucuns
ne pourront besongner ausdictz salpestres, en nostre-
dict royaulme, sinon ceulx qui auront lettres d'icel-
luy Maistre de nostredicte Arlillerye; à toutes
lesquelles ordonnances nous avons desrogé et des-
rogeons, et d'icelles avons relevé et relevons tous
ceulx qu'il appartiendra, de nostre certaine science,
plaine puissance et auctorité royale, par cesdictes
présentes.
«Donne' à Fontainebleaue, le xvii"" jour d'Oc-
tobre l'an de grâce mil cinq cens quarante sept,
et de nostre règne le premier, n
Signé: r HENRY.
Par le Roy en son Conseil : de Neufville.d
El scellées, sur simple queue, de cirejaulne.
«A nostre anié et féal nostre Procureur sur le
faict de l'Artillerye de France et ou Bailliage du
Louvre.
17 octobre 15/17.
-De par le Roy.
rtNosIrf amé et feai, nous vous envoyons noz
lettres patentes, par lesquelles vous entendrez coni-
DE LA VILLE DE PARIS.
99
mant nous avons ordonné estre faict amas et provi-
sion de salpestre par les villes et eommunaultez de
nostre royaulme, jusques au nombre de huit cens
millers, et entre autres, en nostre bonne ville et
cité de Paris, de la quantité de cinquante millers,
poix de marc, de la qualité et dedans le temps
contenu en noz lettres. Pour ceste cause, nous vous
mandons , par ces présentes , que vous ayez incon-
tinant à présenter icelles nosdictes lettres à noz
amez et feaulx les Prévost des Marclians et Esche-
vins de nostredicte Ville, à celle fin qu'ilz facent
toute dilligence de exécuter nostre vouUoir et inten-
cion ; desquelz vous prandrez certiflication de la ré-
ception qu'ilz en auront faicte, au dessoubz d'une
coppie d'icelles; laquelle vous nous envoyrez, et
adverlirez par chascun moys du devoir et dilligence
qu'ilz feront à l'exécution de nosdictes lettres , ainsi
qu'il vous est et à eulx par nous mandé, par icelles.
A quoy nous vous enjoignons, sur le deu de vostre
office et sur peyne de nous en prandre à vous, de
n'y faire aucune faulte. Vous ordonnans pareille-
ment de bailler au porteur de cesdicles présentes
certiffication de la réception que en aurez faicte,
aussi au dessoubz d'une coppie d'icelles.
«Donné à Fontainebleaue, le xvii' jour d'Oc-
tobre mil v' xLvii. «
Signé :rr HENRY
Bochetel.h
Soient présentées les lettres patentes du Roy à
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris, par le Procureur du Roy sur le faict
de l'Artillerye de France et au Bailliage du Louvre,
à Paris; desquelles lettres il prandra acquict et des-
charge, leur faisant les injonctions et commande-
mens y conlenuz, et mesmes de savoir quel nombre
de salpestre y a de présent faict en lad. Ville, pour
en cerliffier le Roy, Mons"^ le Grand Maistre de l'Ar-
tillerye, ou le Contreroileur gênerai d'icelle, en en-
joignant ausd. s" de lad. Ville de faire faire lesd.
salpesires, pour chascun quartier cy après à advenir,
jusques au nombre de six mil deux cens cinquante
livres, pour le moings bon, jusques à deux ans pro-
chains veuans, qui sera pour le psirfaict desd. deux
années cinquante millers, poix de marc, nombre
porté par lesd. lettres. Et est enjoinct aud. Procu-
reur du Roy, sur le deu de son office, d'en faire
les dilligences, et, à ceste cause, de présenter ausd.
s" de lad. Ville lesd. lettres, et d'aller veoir et
entendre par luy, par chascun moys, quel devoir et
i3.
100
REGISTRES DU BUREAU
dilligence lesd. s" de lad. Ville feront pour l'exé-
cution desd. lettres , et de tout ce en advertir le Roy,
I'5i7]
par chascun moys, mons' le Grand Maistre de l'Ar-
tillerye et son ContreroUeur gênerai.
CXVII [LXVI]. — [Mandement aux Quarteniers relatif aux fermes du pied fourché
ET DU HUITIÈME DE GREVE.]
i4 novembre iS'iy. (Fol. 73.)
Du xiin' jour de Novembre v*^ xlvii.
Aujourd'uy ont esté porté mandemens aux seize
Quarteniers, desquelz la teneur ensuit :
(T De par les Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris.
trSire Jehan Basannier, Quartenier de lad. Ville,
envoyez présentement vos cinquanteniers et dixi-
niers par toutes les maisons de vostredict quartier,
pour la seconde jussion et mandement, dire à ceulx
qui ont l'ente constituée sur les fermes du pie four-
ché et huiliesme de Grève, es années v" xxii et
v" xiii, qu'ilz ayent à apporter leurs lettres et quérir
l'argent du rachapt desd. rentes, et qu'ilz n'y facent
faulte.
(tFaict au Bureau de lad. Ville, le xiiii' Novembre
V' XLVIl.n
CXVIII [LXVII]. — Edict DU Roy TOuciiA^iT l'eslection DU Prévost des Marchans
ET Eschevins.
30 novembre 1547. (Fol. 73 v°.)
Du samedi, xx" jour de Novembre mil y" xlvii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'iceile, pour
adviser sur l'edict du Roy faisant mention de l'eslec-
tion des Prévost des Marchans et Eschevins de ce
Roy anime, et par lequel le Roy deffend de n'eslire
nul officier du Roy, advocatz ou procureurs des
Cours souveraines et autres '') ; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' m" Loys Gayant, Prévost des Marchans;
Mons' Lecirier, Eschevin:
Mess" de Seaulx, Lelievre, J. Berthelemy, M. de
Bragelongne, de Thou, T. de Bragelongne, Le-
comte, Bouchart'^', s' de Champigny, Larchcr, Le-
lieur. Conseillers de lad. Ville.
Après la remonstrance faicte par mond. s"" le Pré-
vost des Marchans dud. edict du Roy, sur le faicl
de l'eslection desd. Prévost et Eschevins des villes
de ce royaulme, et après lecture faicte de la coppie
d'icelluy, a esté la matière mise en délibération, et a
demandé l'avis aux assistans; tous lesquelz ont
conclud , advisé et délibéré que l'on doibt présenter
requesle à la court de Parlement, pour faire supper-
ceder la publication dud. edict t^', et au reste que, ce
pendant, l'on doibt envoyer devers le Roy mons"'
Seguier'"' et le Procureur de la Ville, pour luy faire
les remonslrances qui seront advisées de par la
compaignée, et, pour ce faire, que l'on envoyra
prier led. Seguier de prandre ceste charge de faire
lesd. remonslrances, et aussi que, ce pendant, l'on
pourra faire plus grande assemblée, si l'on veoit
que bon soit.
''' Par cet édit, donné à Fontainebleau au mois d'octobre 1567, le roi déclare que ttdoresnavant nos officiers es cours souveraines,
jurisdictions ordinaires, tant des prevotez, que bailliages, seneschaussées , et semblablement des jurisdictions extraordinaires, soit des
cours des Généraux de la justice des Aides, ou des Esleuz, et pareillement des Chambres de nos Comptes, et aussi tous advocats et
procureurs èsdictes jurisdictions, ne pourront estre par cy après promeuz en cbargos ou estais de prevoslz, maieuiï, eschevins, ou
autres estats de ville, soit par voye d'élection, ou autre manière de provision». Les électeurs qui contreviendront à cette défense sont
frappés d'une amende de cent écus d'or envers le roi et d'une somme égale au profit de la ville , et de la perte de leur droit d'élection ;
les officiers élus et qui auront de fait accepté la candidature, seront privés de leurs états et offices royaux, et, s'ils sont avocats ou
procureurs, ils payeront en outre une amende de cent écus d'or. (Fontanon, Edhs et Ordonnances, in-fol. t. I, p. 84, et Isambert,
Ancienne» loi», in-8°, t. XIII, p. 34.)
"' Plus ordinairement écrit ilochart.
''' Les registres du Conseil du Parlement de Paris ne portent point trace de cette démarche résolue par le Bureau de la Ville.
Du reste, si elle eut lieu effectivement, elle ne fut point couronnée de succès, car l'enregistrement de l'édit en question fut ordonné
parla Cour dès le 38 novembre suivant. (Archives nat., X'* 8616, fol. 4i.)
'' Pierre Séguier, alors Lieutenant criminel au Chàtolet de Paris et Conseiller de la Ville. Il avait élé Echevin en j543-i544.
[i547]
DE LA VILLE DE PARIS.
101
CXIX [LXVIII]. — Responce pour le salpestre
i" décembre 1547. (Fol. 7a)'''.
Les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville
de Paris certifEent qu'ilz ont receu les lettres pa-
tentes qu'il a pieu au Roy leur envoyer en dacte du
xvii' jour d'Octobre v° xlvii , touchant le faict du
salpesire, suyvant lesquelles et incontinant les avoir
receues, ilz ont mys payne, à leur povoir, de faire
le contenu d'icelles, et conlinuront cy après, le plus
dilligemment qu'il leur sera possible , pour satisfaire
au vouUoir dud. seigneur.
Faict le jeudi, premier jour de Décembre, mil
v' XLVII, et délivre aud. Marcel t^), le m" Décembre
ensuivant.
CXX [LXIX]. — [Mandement du Roi aux Prévôt des Marchands et Échevins
de venir le trouver.]
8 décembre 1547. (Fol. 78.)
Lettres missives du Roy, receues le viii' Décembre
v' XLVii, aux Prévost des Marchans et Eschevins de
la ville de Paris :
7 décembre 1547.
«De par lb Roy
trVous, Prévost, incontinant ces lettres receues,
partez et vous en venez en ce lieu, devers nous, avec
deux ou trois des Eschevins de nostre ville de Paris,
et apportez avec vous les lettres en vertu desquelles
vous faictes lever et exiger les dix solz pour poise
de tout le sel qui passe soubz les pontz de Mante,
venant de Rouen '^', et pour entendre autres choses
que avons à vous dire pour noz affaires. Et n'y
faictes faulte.
tr Donné à Fontainebieaue, le septiesme jour de
Décembre l'an mil v' xlvii. ri
Signé : «HENRY
DE La Cuesnaye. 1
Suivant lesquelles lettres, Mons'Gayant, Prévost
des Marchans, sires Jehan Rerthelemy et Fiacre
Charpentier sont partys pour aller à la Court.
CXXI [LXX]. — [Lettres missives du Roi aux Pre'vôt des Marchands et Échevins
POUR traiter avec les Commissaires chargés de vendre une partie du domaine et des aides.]
16 décembre 1647. (Fol. 78.)
Autres missives , receues le xvr" Décembre ensui-
vant v' XLVII, présentées par Mess" de Soissons et de
Villeroy :
la décembre 1547.
(tDe par le Roy
«Très chers et bien amez, la cause principalle
pour laquelle vous avons nagueres mandé venir vers
nous estoit pour la revente des fermes, par nous
nagueres racheplées , tant de vous que du s' de
Nanloullet. Par quoy et que nous avons depputté
Commissaires en nostre ville de Paris, pour vendre
portion de nostre dommaine et de noz aydes, vous
retirerez devers eulx pour en traicler et accorder
avecques eulx, vous advisant que nostre intention
est lad. revente [estre faicte] au denier douze, pour
le moings, actendu qu'il y a plus de verissimili-
tude en l'augmentacion desd. fermes que à la dimi-
nution. Toutesfoys, ou ne pourriez fournir aux de-
niers pour ce requis, sans les emprunter, ou partie
d'iceulx, des bourgeois de nostredicte Ville, nous
vous permectrons de constituer rentes sur l'émolu-
ment d'icelles fermes, à icelle raison du denier
douze. Et aussi, si besoing est imposer à rachapt
desd. renies les biens aisez d'ieelle Ville, ainsi qu'il
"' La réponse du Prévôt des Marchands et des Éclie?ins a élé intercalée sur le Registre, immédiatement après le texte des lettres
palcntps et missives relatives aux approvisionnements de salpêtres (n" CXVI) ; nous la replaçons à son ordre clironologique.
'*' Simon Marcel, le Procureur du Roi sur le fait de l'Arlillerie et au Railliage du I^ouvre (voir ci-dessus, au 10 novembre).
'" Par lettres patentes, données à Fontainebleau, le 1" mars i543 (n. s.), François I" avait prorogé de six années, en faveurde
la ville de Paris, le droit de perception de certaines aides, et entre autres de vdix lolz tournoi» lur chascune poise de $el amené contre-
monl la rivière de Seyne , au dettui et oullre les limitles du grenier à tel de Vemon enra.r (^Archires nal., Ordonnance» enreg. an Par-
lement, X'' 86i3, fol. 3().), et Carlulaire de Pari», auxvi' siècle, KK 101 2, fol. 67.)
102
REGISTRES DU RUREAU
a esté cy devant faict, nous vous en ferons expédier
lettres à ce nécessaires. Et au demeurant, quant aux
dix solz pour poise de sel, que prétendez avoir
droict de prandre sur tout le sel passant soubz les
pontz de Manie, pour monter contremont la rivière
de Seyne, envoyez seullement ung ou deux de
[.5/.7J
vous devers nous, inslruict de l'aiTaire, et qu'il
apporte les lettres et tiltres dud. droict prétendu,
selon que vous avons escript et mande' par noz der-
nières lettres.
«Donné à Fontainebleaue, le xii' jour de Dé-
cembre mil v' xLVii.n
GXXII [LXXI]. — Pour la revente des fermes du pie fourché et huitiesme de Grève.
17 décembre 1547. (Fol. 78 v°. )
Du samedi, xvii™' jour de Décembre mil v'' xlvh.
En assemblée le jourd'uy faicte, en TOstel de la
Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur plusieurs grans et urgens affaires d'i-
celle , et mesmes pour la revente que le Roy entant
faire à lad. Ville des fermes du pie fourché et hui-
tiesme de Grève, et autres affaires d'icelle Ville; en
laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Loys
Gavant ;
Mess" Rerthelemy, Charpentier, Lecirier, Via-
lard, Eschevins de lad. Ville;
Mess" de Robigny, de Livres, de Thou, T. de
Montmirel, Lecomte, Larcher, Paillart, T. de Rra-
gelongne. Conseillers de lad. Ville.
Après la lecture des lettres missives cy dessus
transcriptes , et que mond. s' le Prévost a recilé le
discours de son voyage consernant lesd. lettres, a
mys la matière en délibération et demandé son avis
etoppinyon aux assistans.Tousiesquelz ont conclud,
advisé el délibéré, quant à l'achapt des fermes dud.
pié fourché et huiliesme de Grève, on doibt faire
assemblée generalle et appeller six notables per-
sonnes de chascun quartier, pour adviser à recouvrer
les deniers pour l'achapt desd. fermes, et se reigler
comme au premier coniract, faict en l'an mil v" xxii;
mais auparavant savoir de Mess" les Commissaires
du Roy commant ilz ont délibéré de contracter avec
lad. Ville, el qu'ilz le baillent par escript, pour le
tout remonslrer en lad. assemblée generalle, el re-
monslrer ausd. Commissaires du Roy la poursuicte
que font les bourgeois de cesledicle Ville d'estre
remboursez des deniers qu'ilz ont preslez, tant aux
Quarteniers pour lad. Ville, que pour autres deniers
prestez au Roy, par ordonnance de Mess" les Cardi-
naux de Rourbon et de Meudon, en l'année mil
v' xLii, el les prier d'en rescripre au Roy, à ce que
iceulx bourgeois soient remboui-sez et que de meil-
leure volunté ilz baillent argent pour l'affaire qui
s'offre de présent.
El quant unerequeste présentée parles Canayes''',
de Sainct Marcel, a esté aussi advisé que, pour éviter
aux monopoUes et chertédes marchandises d'alungs '"^l,
et pour la conséquence qui en pourroit advenir, lad.
Ville se doibl joindre au Grant Conseil avec lesd. Ca-
nayes, en faisant par eulx les fraiz et despens.
Après laquelle assemblée, mond. s"' le Prévost se
seroit relire par devers lesd. Commissaires du Roy,
pour savoir d'eulx commant ilz ont délibéré de con-
tracter avec lad. Ville. Lesquelz luy ont fait responce
qu'ilz n'avoient autre charge du Roy que de suyvre
une lettres missives, à eulx envoyée par led. seigneur,
contenant en substance le contenu en la dernière
lettres escripte par le Roy à lad. Ville, cy dessus
transcripte, dont ilz avoient baillé coppie.
El après en avoir conféré au Rureau de lad. Ville,
'■' Célèbre famille de teinturiers du faubourg Sainl-Marcel , émules des Gobelins jusqu'en ih-^li, époque à laquelle ils cédèrent
leur maison à Micliel Charpentier, bourgeois de Paris, comme on le voit dans un registre du Parlement : «Du lundy i" mars
Mï' LXîiv. La cour a ordonné l'enregistiemenl du brevet octroyé par le roy à m" Michel Charpentier, bourgeois de Paris, levm' février
HDLXxiv, par lequel le dit seigneur, en considération du trafic de la teinture des draps, qu'il faict au lieu des Canayes, qu'il a acquis
au faubourg Sainct Marcel, luy 9 permis de prendre jusqu'à douze cens livres de rente et au dessoubz, de telles personnes que bon
luysemblera.il {Archives nntionaks , X'" 16/19, fol. i56.) Jean Canaye, chef de la famille, vers cette époque était propriétaire,
près l'église Saint-Médaid, de la maison dite du Patriarche, devenue historique au temps de la première guerre de religion, à la
suite d'un grave conflit survenu , le a 7 décembre 1 56 1 , entre les protestants , qui s'y assemblaient , et les catholiques réunis à Saint-Médard.
Jean Canaye, en réparation de ces excès, fil don aux pauvres de Paris de la maison du Patriarche, 18 août i56a (X'' i6o3,
à la date).
<^' L'alun est le principal des sels minéraux dont on se sert dans la teinture; il dispose les étoffes à recevoir les couleurs et donne
à celles-ci, surtout à l'écarlate, toute leur vivacité.
[i547] DE LA VILLE DE PARIS
auroient faict escripre les remonstrances qui
vent, pour leur présenter.
m
ensui-
iT Après avoir entendu le vouUoir du Roy, à nous
dict et declairé par Messeigneurs de Soissons, de
Villeroy, du Mortier et autres Commissaires dud.
seigneur, depputtez à Paris pour la vente de son
dommaine et aydes, et qu'il a esté recité ausd.
s" Commissaires la conclusion et resolution du Con-
seil d'icelle Ville, tenu à ceste fin en l'Ostel commung
de lad. Ville, samedi dernier, xvii""jourdu présent
moys, et en ensuivant ce que lesd. s" commissaires
nous ont ordonné de mectre et leur bailler par es-
cript nostre responce;
trDient et remonstrent lesd. Prévost et Eschevins
que, suyvant le voulloir dud. seigneur, ilz feront
toutes dilligences à eulx possibles, pour y satisfaire
le plus promptement qu'ilz pourront; mais que les
lettres dud. seigneur à euix envoyées contiennent que
son plaisir est que les aydes y mentionnées soient
revendues au denier douze pour le moings, sans de-
clairer par icelies lettres à quelle valleur led. seigneur
entant lesd. fermes se monter, et que, s'il entendoit
la valleur desd. fermes eslre estimées , selon qu'elles
ont esté baillées ceste présente année et autres pré-
cédentes, cela pourroit tourner au dommage et to-
talle ruyne, tant de lad. Ville que de ceulx qui au-
roient preste leurs deniers pour subvenir aux affaires
dud. seigneur, car il est à craindre que, pour aucuns
cas fortuitz, lesd. fermes ne vauldroient à beaucoup
près le payement et fraiz desd. rentes , ainsi qu'il est
souventes foys advenu par cy devant, combien que
lesd. fermes feussent estimées seuUement valloir, par
chascun an, de xvii à xvui". livres tournois;
kA ceste cause, supplient très humblement led.
seigneur et vous autres, Messeigneurs ses Commis-
saires, de voulloir suyvre la teneur du contract faict
et célébré entre le feu Roy, que Dieu absoille, Mes-
seigneurs lors ses Commissaires, et lad. Ville, ac-
tendu mesmement que la plus valleur desd. fermes ,
sy aucunes en y a, retournera aud. seigneur, suyvant
son bon vOulloir, et que lad. Ville n'entend y pré-
tendre aucun droict ny proufïît, mais seullement
que les rentiers, frayz et loyaulx coustz soient payez,
et les creantiers myeulx asseurez ; et aussi qu'il plaise
au Roy faire rembourser les bourgeois et particuliers
de lad. Ville, qui ont gratuitement faict prest aud.
feu Roy, pour subvenir à ses très urgens affaires,
à ce qu'ilz soient plus promptz de subvenir à l'af-
faire qui de présent s'offre, n
CXXIII [LXXII]. — Seconde remonstrance.
a a décembre \,)fi']. (Fol. 75.)
(f Pour salisfaire à ce qu'il a pieu au Roy escripre
et faire dire aux Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris, par Messeigneurs de Soissons,
de Villeroy, du Mortier et autres Commissaires, par
luy ordonnez en lad. ville de Paris sur le faict des
alienalions de ses aydes, mesmement pour les enga-
gemens que led. seigneur entend eslre faietz à lad.
Ville des fennes du pié fourché, huitiesme du quartier
de Grève et de la busche, nagueres racheplées;
après avoir par lesd. Prévost et Esche\ins conféré
sur cest affaire avec le Conseil de lad. Ville, sur ce
assemblé en l'Ostel commung d'icelle, considéré
que, à prandre la valleur desd. fermes au plus liault
pris qu'elles ont esté depuis dix ans, et au denier
douze, pour le moings, ainsi que portent lesd.
lettres missives dud. seigneur et qu'il a esté declairé
par lesd. Commissaires ausd. Prévost et Eschevins, il
a semblé au Conseil de lad. Ville qu'il sera difficille
et quasi impossible de trouver gens qui veullent
l'ouinir deniers à constilucion de rentes sur lesd.
fermes prinscs à lad. plus haulte valleur, craignans
qu'elles puissent cy après aussi bien diminuer que
augmenter, tant pour les inconveniens de maladie
que autres, qui pevent casuellement et inopinément
advenir, et des rabaiz et diminutions desd. fermes
qui en ensuivent; et, pour ceste cause, desirans que
le Roy soit subvenu promptement à ses affaires et
faciliser le recouvrement desd. deniers, il leur a
semblé que, si c'est le bon plaisir du Roy et de Mes-
seigneurs de son Conseil, arbitrer la valleur desd.
fermes à tel et si raisonnable pris, que chascun con-
gnoisse que vraysemblablemenl lesd. valleurs se
puissent bon an mal an entretenir, et, à ceste raison,
leur bailler au denier douze icelle valleur, aux
charges de rendre et payer au Roy la plus valleur
et oultre plus desd. fermes, s'aucunes en y a, les
rentes pour ce constituées et fraiz à ce neccessaires
payez, ainsi qu'il a esté faict et ce faict encores de
présent, pour autres fermes dud. seigneur, engagées
à lad. Ville, elordonnerque,si la valleur desd. fermes
ne povoit venir à la concurrance de la rente à quoy
elles leur seront baillées et fraiz sur ce neccessaires,
104
REGISTRES DU RUREAU
l'oultre plus soit prins sur les plus valleurs des
autres fermes engagées à lad. Ville, et dont lesd. plus
valleurs reviennent aud. seigneur, comme dit est.
ffEn quoy faisant, eniploiront lesd. Prévost et Es-
chevins toute la diliigence que possible leur sera
de recouvrer lesd. deniers, sans ce que lad. Ville y
aict ou puisse avoir et prétendre aucun prouffit ou
advantage. Et autrement ne voyenl que cela se puisse
commodément conduire, parce que, quant a esté
question de recouvrer par cy devant deniers à con-
stitucion de renies, imposant à ce les bien aisez de
lad. Ville, il a convenu user de grandes contraincles ,
et si ne sont les deniers venuz au temps que Ton ies
desiroit. Au contraire, si les personnes qui ont puis-
sance d'ayder au Roy ont congneu qu'il y ait asseu-
rance pour euix en l'assignation pour ce baillée à lad.
[1547]
Ville , ilz se sont eulx mesmes présentez liberallemenl
et promptement fourniz leursd. deniers, non seul-
lement des bien aysez de lad. Ville, mais aussi autres
non babitans d'icelle, tant gentiizhommes que autres.
ff Laquelle voye leur semble la plus convenable au
bien et contentement du Roy et des habitans de lad.
Ville. Et tant plus la seureté sera congneue, tant
plus facilles seront lesd. deniers à recouvrer, et en
ce n'aura le Roy aucun interest. A quoy lesd. Pré-
vost, Eschevins et autres officiers d'icelle Ville
s'emploiront et feront toutes les dilligences à eulx
possibles et à l'augmentacion desd. fermes par tous
moyens raisonnables, ainsi qu'ilz ont faict par cy
devant, comme l'on a veu et congneu par effect.
ttFaict au Bureau de lad. Ville, le xxii" jour de
Décembre mil v' xlvii.«
CXXIV[LXXIII].
Autres lettres missives du Roy, envoyées à Mess" les Commissaires
SUR LE FAICT DES REVENTES DES AyDES.
26 décembre 1567. (Fol. 76.)
ttMess", j'ay veu et entendu le contenu en voz
lettres du xxii' de ce moys et pareillement la res-
ponce et offres, que vous ont faicles et baillées par
escript les Prévost des Marclians et Eschevins de
Paris, sur ce que leur avez dict et fait entendre de
par moy pour le faict des fermes du pie fourché et
du huitiesme du quartier de Grève, que j'entends
leur faire revendre. Et après avoir conféré avec les
gens de mon Conseil de l'arbitrage que lesd. Prévost
et Eschevins demandent eslre faict de la valleur
desd. fermes, ay esté el suis contant arbitrer et esti-
mer lad. valleur à xxx" livres tournois par chascun
an, jaçoit ce qu'elles ont plus vallu la dernière année
et qu'il y ait plus de verissimilitude en l'augmenta-
cion que en la diminution d'icelles fei-mes.
rEt pareillement, j'ay esté et suis comptant que la
vente s'en face selon lesd. offres, qui est au denier
douze de lad. estimation, el aux charges de me rendre
et payer la plus valleur, si aucune s'en treuve, les
rentes pour ce constituées et fraiz aussi pour ce néces-
saires payez. Et leur acorde aussi , comme ilz le de-
mandent, que, si lesd. fermes ne pevent venir à lad.
somme de xxx" livres tournois et à payer les fraiz
dessusdictz, iceulx Prévost et Eschevins puissent
reprandre ce qui s'en fauldra sur les plus valleurs
de mes autres fermes, qu'ilz tiennent encores de
présent en engagement.
rrPar quoy, Mess", vous leur ferez entendre, et
que j'ay eu et ay très agréable leur diliigence et le
devoir auquel ilz se sont exposés et exposent, pour
mon service. Et les advertirez que j'ay commandé vous
estre expédié nouveau povoir, pour en contracter
avec eulx, lequel vous sera de brief envové; les
priant de par moy que ce pendant ilz facent dilii-
gence d'asseurer leurs deniers.
ftEt autant en ferez entendre au s'' de Nantoullet,
pour pareillement faire tenir prestz les vi" m. livres
tournois, pour lesquelles je luy ay accordé la ferme
de la busche. Et au demourant, quant aux estatz
particuliers des valeurs de mon dommaine et de
me? autres aydes, que dictes vous estre diffiçille à
recouvrer, le trésorier Groslier s'en est allé à Paris
pour y satisfaire de sa part; mais, pour plus grande
seureté, vous pourrez, ainsi que vous ay mandé par
mes dernières lettres, envoyer deux de vous, des
plus portatifz, par les receptes particulières, pour
les faire extraire au vray, tant des registres des Re-
ceveurs particuliers que des Greffes , èsquelz les baulx
ont esté respectivement faictz; ou sinon y envoyer
quelqu'un des huissiers et messages de ma Chambre
des Comptes; le voyage et fraiz duquel, emsemble
les autres fraiz qu'il conviendra faire pour l'exécu-
tion de vostre commission , vous ferez payer par le
Receveur gênerai de Paris, et, les employant en son
estât, ilz luy seront desduictz parle Trésorier de mon
Espargne. Et à Dieu, Mess", qui soit garde de vous.
ff Escript à Fontainebleaue, le xxvi° jour de Dé-
cembre mil v' XLvii. 15
Signé : -r HENRY
DE L\ Chesnaïe.h
[i548]
DE LA VILLE DE PARIS.
105
1548.
CXXV [LXXIV]. — [Assemblée gé>ér
g janvier i548
Du lundi, ii"" jour de Janvier mil v" xlvii.
En assemblée generalle le jourd'uy faicte, en
rOstel de la ville de Paris, de Mess" les Prévost des
Marehans, Eschevins, Conseillers, Quarleniers et
huit notables bourgeois de cbascun quartier, man-
dez pour adviser sur la revente que le Roy entend
faire des fermes du pie' fourche et huitiesme de
Grève, nagueres par luy racheptées; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Prévost des Marehans, Gayant;
Mess" Berlhelemy, Charpentier, Lecirier, Esche-
vins;
Mess" Viole, s' d'Athis, Prévost, Berthelemy,
M. de Bragelongne, T. de Bragelongne, de Livres,
Paillart, Lecomte, Larcher, Courtin, Conseillers de
lad. Ville;
Mons' de Ranconnet, mons' Ruze', General de la
Justice, mons' Deslas, Chevalier, m' Jehan Gontier,
m" Jehan de Rueil, Bourgeois;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Courtin,
Lejay, Croquet, Parfaict, Gohory, Danès, Hac,
Prévost, Quarteniers de lad. Ville;
Anthoine Peroton, Claude Defresnes, Jacques
Danès, Nicolas Ma heu, Jehan Levasseur, sire Jehan
de Moussy, Guillaume Lecomie, sire Nicolas Per-
rol, Jehan Dampmartin, Mcolas Lesellier, Jehan
Guerrault, Jehan Boursin, Claude Bagorré, Phi-
lippes Lejars, Mcolas Lesellier, Estienne Gregis,
Jehan Lesellier, drappier, Jacques de Cueilly, Gilles
Dupuis, mons' Mestrac, le Contrerollcur Lemoyne,
Jehan Lamaque, Jacques Herlement, Jehan Dau-
tart, Nicolas Aubry, Jehan de Crevecueur, Claude
Bourdereul, m' Milles Perrol, m' Pierre Robert,
Pierre Delassus, Philebert de Crevecueur, Pierre
Dyer, Liger Procher, Odo Boyvin , m' Pierre Hame-
lin, m' Jehan Despoignys, Nicolas Alexandre, Pon-
cet Lépreux, Thomas Debresme, François Gui-
chard, GodefTroy Moireau, Pierre Holman, Thibault
Comtel, Philippes Lejay, le greffier Nepveu, Jehan
Lejay, tous bourgeois et marehans de lad. Ville :
Aprrs lecture faicle en ladictc assemblée de deux
ictires missives du Roy, envoyées à lad. Ville, cy des»
ale] pour ladicte revente des fermes.
.(Fol. 77.)
sus transcriptes, la coppie d'une autre lettres mis-
sives, envoyez par led. seigneur à mes^eigneurs ses
Commissaires, les remonstrances faictes par icelle
Ville et baillées par escript ausd. s" Commissaires,
qu'ilz ont envoyées au Roy, et de la responce faicte
par led. seigneur à icelle Ville, et que mond. s' le
Prévost des Marehans a proposé et declairé, en lad.
assemblée, ce qui avoil esté ordonné à luy et aux
Eschevins de lad. Ville, tant par messeigneurs du
Conseil Privé du Roy que par messeigneurs ses
Commissaires, estans en ceste Ville pour le faict des
aliénations et reventes desd. fermes et autre dom-
maine dud. seigneur, ensemble les urgens affaires
du Roy; mis la matière en délibération et demandé
aux assistans leur avis et oppinyon ;
A esté conclud, advisé et délibéré, après avoir
desduict plusieurs bonnes et grandes raisons, et
considéré les gros deniers qui ont esté par cy devant
levez à lad. Ville , et fournys au Roy de son ordon-
nance; et actendu la pauvreté d'aucuns marehans
d'icelle qui souUoient esire riches et souUager les
povres ; que lesd. fermes pevent cy après plus tost
diminuer que augmenter, assavoir : led. pié fourché,
à cause de ce que l'entrée de Ville du bestail achepté
hors Paris, qui fait valloir lad. ferme du marché
de Paris plus de m m. livres parisis par an qu'elle
ne vauldra, quant elle n'aura plus de cours, qui
doibt estre d'icy à vi ou sept ans , et lors les bouchers
yront liberement et franchement achepter leur bes-
tail au plus loing, pour en avoir meilleur marché,
et en achepteront bien peu au marché de Paris; et
led. quartier de Grève, tant pour la peste et guerre
qui peult advenir que pour les ferlilles années qui
les fera donner à si petit pris, comme on l'a vcu,
qu'il pourra aucunesfoys diminuer de moictié, et
aussi que, s'il y a des plus valleurs, elles retourne-
ront au Roy; et encores qu'il sera bien difficille et
quasi imposible de recouvrer si gros deniers ; que on
doibt s'enquérir, par les quartiers de lad. Ville, aux
bourgeois et habitans d'iceulx, quelz deniers ilz
vouldront promplement mectre en rente, et en faire
rapport à mesd. s" les Commissaires, et, selon la
i4
IMPRIMERIF. NiTIOKALr..
106
REGISTRES DU BUREAU
puissance de lad. Ville, acorder et contracter avec
inesd. s" les Commissaires du Roy, et prandre lesd.
fermes à la raison de dix huit ou vingt mil
livres tournois, et, au pis aller, à la raison de dix
anne'es, lune portant l'autre, et non autrement, car
les constituans ne seroient asseurez autrement de
leurs rentes.
m" Rksponce.
tLes Prévost des Marchans et Eschevins de la ville
de Paris remonstrent à vous, Messeigneurs les Com-
missaires du Roy sur le faict des engagemens, que
pour satisfaire au voulloir dud. seigneur, declairé es
lettres par luy à vous escriptes, qu'il vous a pieu
nous communiquer, ilz ont faict assembler, en l'Os-
tel commung de lad. Ville, les Conseillers d'icelle,
Quarteniers et bourgeois, et autres de tous estatz, et
là, remonslré l'intencion dud. seigneur sur la re-
vente qu'il entend faire à lad. Ville des fermes du
pie fourché vendu au marché d'icelle, comprins le
jour et foire Saincl Laurens, et du huitiesme du vin
vendu en détail au quartier de Grave, sur l'estima-
tion de xxx" livres tournois, et au denier douze;
(fEu laquelle assemblée, nous a esté dict d'une
voix que , comme très humbles et obeyssans subgetz
et serviteurs du Roy, et suyvanl ce qu'ilz ont tous-
jours faict et leurs prédécesseurs, ilz désirent singu-
lièrement et parfaiclement subvenir et ayder aud.
seigneur de leurs facultez et puissances; toutesfoys
que de tirer promplement si grands deniers, ilz le
treuvent très dilficille et quasi imposible, et, sur ce
les oppinyons particulièrement demandées , nous ont
dicl et faict diverses remonstrances des deniers par
cy devant tirez de lad. Ville, tant pour subvenir aux
affaires du feu Roy, que Dieu absoille, qui se monte
IX" Lx' livres tournois et plus, que par création et
vendition d'offices nouvelles, des incommoditez et
pauvretez que ont apporté la gueri-e, inconvénient
des maladies et charte de tous vivres, que aucuns
marchans, et des meilleures bourses de lad. Ville
sont de présent empeschez, tellement que l'on n'en
peult pas de ceste heure espérer grans services;
"Que Mess" les Cardinaulx, envoyez à Romme,
ont tiré et tirent encores grans deniers de lad. Ville,
par constitucions de rente, vente de boys et autres
moyens; semblablement qu'il a esté faict plusieurs
emprunclz par le feu Roy, que Dieu absoille, tant
d'officiers, marchans que autres particuliers de lad.
Ville, lesquelz n'ont encores esté remboursez, telle-
ment que, quant l'on viendra à leur en demander de
[i568]
nouvel, ilz ne vouldronl ou ne pourront y contri-
buer.
tr Davantage a esté dit, en lad. assemblée, que l'es-
timation desd. xxx" livres tournois estoit excessive, et
(|u'il y avoit plus grande aparance en la diminution
desd. fermes que à l'augmentacion d'icelles, parce
que, quant elles furent baillées à lad. Ville en l'an-
née v' XXII, finissant v' xxiii, elles n'estoient, par
une commune année prinse de six ans, que de xvii
à xvm" livres tournois, et que, plus de vingt ans
après, l'une année portant l'autre, les rabaitz sur ce
faictz desduitz, ne sont venuz à xx* livres. L'augmen-
tacion, depuis advenue en la ferme du bestail à pié
fourché vendu au marché de Paris, est notoirement
venue par le moyen du nouveau subside sur le bestail
à pié fourché entrant en lad. Ville, non vendu au
marché d'icelle, mis sus, avec autres subsides, pour
fournir aud. feu Roy certaine grande somme de de-
niers, à conslitucion de rentes faicte par lad. Ville,
qui ordinairement se rediment et rachaptent, ainsi
que les plus valleurs desd. nouveaulx subsides le
peuvent porter; que depuis led. temps, mesmes es
dernières années , le vin a esté communément à bien
liault pris, et que venant à vil pris, comme l'on en
veoit les années disposées pour l'advenir, les fermes
du huitiesme du vin vendu en détail ne vauldront la
moictié, ou à beaucoup près, ce qu'elles vallent
aujourd'uy.
«Nonobstant toutes lesquelles choses, que les con-
voquez en lad. assemblée désirent estre entendues,
ilz ont esté concordablement d'avis que, pour seure-
ment procéder en cest affaire et n'abuser l'affaire du
Roy, promectant une chose incertaine, que l'on ne
puisse après tenir, il est expédient que les seize
Quarteniers de lad. Ville apportent au Bureau d'icelle ,
chascun en son esgard, les noms de tous les per-
sonnages y résidons, et que avec eulx soit regardé
et cotté les personnes, que l'on pourra conjecturer
avoir puissance de bailler argent à conslitucion de
rentes, leur faisant toutes les remonstrances et exor-
tacions, que l'on verra plus à propos, pour les y faire
condescendre, pour après vous advertir de tout, afin
de adviser ce qui sera à faire pour le service du Roy,
auquel lesd. Prévost et Eschevins et autres ministres
de lad. Ville feront tousjours tout le devoir et dilli-
gence qui leur seront possibles ;
f Vous remonstrant, comme ilz ont jà faict, par
leur première délibération et remonslrance, qu'il n'y
a meilleur moyen de attirer à la fourniture desd.
deniers, non seullemcnt les habitans de lad. Ville,
[i548]
mais aussi plusieurs gentilhommes et autres non ha-
bitans d'icelie , voullans faire prouffiter leurs deniers ,
que de ieur faire congnoisire la seureté d'iceulx.
Pour laquelle cause, toute lad. assemblée a esté
d'avis que led. seigneur doibf bailler lesd. fermes,
soubz l'estimation de xx" livres tournois et au des-
soubz, ou bien, et pour le plus hault, faire une
année commune des dix dernières , qui sont les plus
haultes qu'ilz ont point vallu ; reservant à luy les plus
DE LA VILLE DE PARIS.
107
valleurs , s'aucunes en y a , ainsi qu'il se faict d'autres
fermes; et aussi, s'il y avoit moindre valleur, elle
se reprandra sur les plus valleurs desd. autres
fermes dud. seigneur, cy devant engagées à lad. Ville;
en quoy led. seigneur n'aura point d'interest. Doub-
tans neantmoings grandement que avec ce il soit mer-
veilleusement difficille, pour les raisons dessusdicles,
que lesd. deniers viennent si tost et promptement
qu'ilz le desireroient , pour le service dud. seigneur.
CXXYI [LXXV]. — Pour l'érection d'une banque.
ao janvier i548. (Fol. 80.)
Lettres missives du Roy, receues le xx' Janvier
V' XLVll :
ff A noz très chers et bien amez les Prévost cUs Marchans
H Eichevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
16 janvier i5i8.
«Très chers et bien amez, aucuns personnages
nous ont présenté certaines instructions et articles
pour mectre sus une banque en nostre ville de
Paris, et, combien que en cela nous ne voyons que
unggranl proufiit pour nous, ung bien et augmen-
tacion pour nostredicle Ville, avec ung grant souila-
gement et commodité pour noz subgeclz, pour les rai-
sons que verrez par lesd. articles et que pourrez
entendre de bouche par le sire Vincent de Sainct
Donyno, neantmoings, avant que passer plus avant
aud. alfiiire, voulions bien en avoir vosire avis; vous
mandant, à ceste cause , que , inconlinant cesle lettre
receue, vous ayez à assembler avec vous six ou sept
des principaulx et plus notables bourgeois, marchans
de noslredicte Ville, et avec eulx voyez et conférez
exactement et dilligemment le contenu es articles et
instructions que nous vous envoyons à ceste fin , par
nostre amé et féal Conseiller et Procureur gênerai
en nostre Privé Conseil; emsemble le prouffict ou
dommage qui proviendront, à nous et à la chose
publique, de l'estabiissement de lad. banque, et la
seureté qui seroit besoing y donner. Et sur le tout
faictes dresser vostre avis, que vous baillerez, signé
de voz mains, à uostredict Conseiller et Procureur
gênerai , pour le nous apporter.
«Donné à Fontainebleaue, le xvi" jour de Janvier
mil v'' xLvii. D
Signé : «HENRY
DE L'AuBESPINE.n
Incontinant lesd. lettres receues, onl esté faict six
doubles desd. articles, qui onl esté portés, c'est
assavoir : ung aux maistres et gardes de la drap-
perye, ung aux maistres et gardes de la mercerye,
ung autre aux maistres de l'espicerye, ung autre aux
maisires de la pelleterye, ung autre aux maistres de
l'orfaverye, et ung autre aux marchans de vins, à ce
qu'ilz eussent à eulx assembler et veoir lesd. articles,
pour sur icelles donner leur avis.
CXXVII [LXXVI]. — [Réponse du Bureau de la Ville
À LA PROPOSITION D'ETABLISSEMENT D'UNE BANQUE.]
a3 janvier i5/i8. (Fol. 80 v°.)
Et neantmoings mesd. s" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de lad. Ville ont mandé au
Bureau d'icelie, le xxiii' Janvier ensuivant, aucuns
marchans, ausquelz ilz ont communiqué lesd. lettres
du Roy et lesd. articles; et après lecture d'icelles a
esté demandé leur avis. Lesquelz ont dit qu'il estoit
besoing se retirer par devers les théologiens, pour
savoir si l'usure de huit pour cent seroit point contre
Dieu et contre la ioy, et que , au surplus , ilz doublent
que ceste invention de banque pourroit plus tost
tourner au détriment de la chose publique que au
proulfit du Roy et de lad. Ville, et ont tous condud
ce qui ensuit :
irLes Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris, en ensuivant le bon plaisir et com-
mandement du Roy, contenu par ses lettres missives
108
REGISTRES DU BUREAU
envoyées ausd. Prévost et Eschevins, le xvi' jour de
Janvier dernier passe', ont faict assembler plusieurs
bourgeois et marchans de tous estatz d'icelie, à plu-
sieurs et divers jours, ausquelz ilz ont communiqué
les instructions et articles qu'il a pieu aud. seigneur
leur envoyer par son Procureur gênerai en son Conseil
Privé, contenans le faict de l'érection d'une banque
en lad. ville de Paris. Et pour iceuk plus ample-
ment entendre, ont oy de vive voix Vincent de Sainct
Donyno, en l'Ostel commung d'icelie Ville, en la
présence desd. bourgeois et marchans. Et après
l'avoir entendu, et sur le tout amplement délibéré,
ont esté et sont d'avis , soubz le bon plaisir dud. sei-
gneur que ce n'est chose convenable, utille ne prouf-
fitable d'ériger en lad. Ville icelle banque, et que
l'érection d'icelie tourneroit contre l'honneur de
Dieu, dud. seigneur et de lad. Ville, pour les raisons
desduictes et alléguées à ceste fin, qui ensuivent:
«Premièrement, que lad. banque ne pourroit estre
instituée, sans contrevenir directement à la loy et
commandement de Dieu, tradition et constitution
de nosfre mère Saincte Eglise, au moyen de l'usure
aparante qui se commectroit en la conduicte d'i-
celie, chose aliène de la profession d'ung vray chres-
tien, et de tout temps tenue pour exécrable et abho-
minable en ce royaulme, mesmes du temps des feuz
Roys Philipes Auguste et Philipes de Valloys, les-
quelz, pour conserver le liltre de Roys très chrestiens,
bannyrent hors de leur royaulme toutes personnes
exerçans usures et faisans traffique de banque; et à
leur imitacion, le feu Roy feist plusieurs edictz et
constitutions pour extirper lesd. usures, et, à ceste
fin, establist juges particuliers et commissaires en sa
court de Parlement, pour les pugnir.
(f Secondement, l'érection de lad. banque tourne-
roit à la subversion des bonnes meurs, destruction
de tous estatz , mestiers et vaccations honnestes de
ce Royaulme. Et n'y auroit membre en la Repu-
blique qui n'en fut grandement afFoibly et débi-
lité;
ttEn premier lieu, quant à la noblesse, laquelle
de son naturel est encline à libéralité et despence,
ce seroit luy donner occasion de faire mauvais mes-
nage et consommer tout son bien prodigallement,
sans penser à la conduicte de sa maison et à tenir
prest l'équipage neccessaire pour aller au service du
Roy, soubz l'ombre de l'espérance certaine qu'elle
auroit de recouvrer deniers en lad. banque, toutes
les foys que bon luy sembleroit; et qui est plus à
craindre, après que lesd. nobles seroient une foys
[i548]
encrez et endebtez en lad. banque, il seroit bien
dilïicille et quasi impossible qu'ilz s'en peussent ja-
mais retirer, sans parvenir à vile distraction de leurs
terres et biens inmeubles, actendu le grand et
excessif prouffit de unze pour cent qui courroit sur
eulx, en actandant qu'ilz eussent la commodité de
rendre les deniers qu'ilz auroicnt prins en lad.
banque;
Quant à la marchandise, laquelle ne se peult
conduire, sans y employer grand soing et dilligence,
soubz le hazard et événement doubteux de la for-
tune, et encores le plus souvent à peu de prouffit,
comme de quatre à cinq pour cent, elle seroit
entièrement dellaissée, et se trouveroit bien peu de
personnes qui n'aymassenl myeulx meclre leurs de-
niers en lad. banque, pour vivre en leurs maisons
du prouffit qu'ilz en retireroient, en joye, repoz et
seureté, que de s'entremectre de traffîquer mar-
chandise en loingtaines régions, en travail de corps
et d'esperit, et au danger et péril continuel de nau-
frages, destrousseniens et autres cas fortuitz.
Le pareil se peult dire en gênerai de tous autres
estatz, car ayant quelque somme d'argent pour
mectre à prouffit, ilz dellaisseroient leurs vaccationet
mestiers ordinaires, pour vivre en oysiveté, qui est
nourrice de tous maulx et la peste la plus perni-
cieuse qu'il sauroit advenir en la Republique.
Il seroit fort dur et estrange qu'on ostast au père,
à la mère, ou autres prochains parans, esleuz tu-
teurs, le gouvernement et administration du bien
de leurs myneurs, pour le bailler à prouffiter à uug
banquier d'estrange nation. Aussi il serait de très
pernitieuse conséquence qu'on fut contrainct révéler
le secret des maisons et descouvrir la povreté, ou
richesse latente.
Davantage , il seroit grandement à craindre que ,
au moyen du grand fond de deniers que les
maistres de lad. banque auroient par devers eulx, ilz
feissent, contre le nom de quelques personnes inter-
posées, passer toutes marchandises par leurs mains,
pour après les revendre à si hault pris qu'il leur
plairoit, qui seroit une grande charge sur tout le
peuple et ruyne totalle de Testât de marchan-
dise.
Le prouffit promis aud. seigneur ne seroit tel que
l'inventeur de lad. banque s'efforce persuader, joinct
que l'utilité ne peult estre séparée de l'honnesteté; et
sera beaucoup plus honneste et utille aud. seigneur
de conserver son royaulme en tel repos et transqui-
lité qu'il est de présent, que de mectre les choses en
[i5i8]
trouble et desordre, en s'aydant de Jadicte inven
tiond'.w
DE LA VILLE DE PARIS.
109
Laquelle responce a esté porte'e au Roy, en son
Conseil, le xvi" Février v' xltii'^'.
GXXVIII [LXXVII]. — Lettres patentes pour un" m escuz'^) demandez par le Roy à la Ville.
39 janvier liliS. (Fol. 83.)
Du lundi, xxii" jour de Janvier mil v" xlvii.
Aujourduy, mons' m" Jehan Morin, Lieutenant
civil de la Prevosté de Paris , accompaigné du Pro-
cureur du Roy ou Chastelet de Paris, est venu au
Bureau de lad. Ville et a présenté à Messieurs les
Prévost des Marchans et Eschevins d'icelle unes
lettres patentes et missives, desquelles la teneur
ensuit :
r Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, au
Prévost de Paris, ou son Lieutenant, salut et dilec-
tion. Comme chascun congnoisse assez les grandz
troubles et divisions qui, puis six ans en ça, ont con-
tinuellement régné en la chrestienté et qui encores
durent en toutes les parties d'icelle, tellement qu il
est vray semblable à doubler que de longtemps, sans
grande grâce de Dieu, on y puisse espérer transqui-
lité certaine et asseurée; par quoy et que tous
princes et potentatz se renforcent de toutes pars,
faisans grandes assemblées et levée d'argent et de
gens, etgrans munitions et appareilz de guerre, est
bien requis que de nostre part facions le semblable,
pour obvier à surprinse et nous préparer de toutes
choses neccessaires à la conservation et deffence de
nostre estât et chose publique d'icelluy, et mesme-
ment de deniers, sans lesquelz nulles forces peuvent
subsister et estre entretenues et conduicles.
rPour ces causes, et que avons trouvé, au jour du
trespas du feu Roy, nostre très honoré seigneur et père ,
que Dieu absoille, ses finances grandement en ar-
rière, à l'ocasion des grandes affaires de guerre qu'il a
par longtemps soustenuz et jusques à sond. trespas, et
aussi pour les despences qu'il nous a convenu faire,
depuis nostre advenement à la couronne, tant pour
le faict de ses obsèques et funérailles, et de noz
frères et seur, que de nostre sacre et couronnement,
et pour avoir entretenu grant nombre de gens de
guerre estranges, pour nous asseurer contre lesd.
troubles, avons advisé pour, à nostre povoir, soulla-
ger nostre peuple tant du bas que du moyen estât,
de vendre de nostre dommaine et de noz aydes,
jusques à la somme de deux millions de francs ou
environ'*', et de faire lever quatre decymes sur le
clergé de nostre royaulme.
(T Mays ay ans considéré , avec les princes et seigneurs
de nostre sang et gens de nostre Conseil, les grands
preparatifz de guerre que font generallement tous
noz voisins et leurs alliez, nous avons trouvé que les
deniers qui proviendront desd. moyens ne pourroient
suffire à la soulde et entretenement des forces qui
nous est requis assembler pour nostredicte deffence ;
au moyen de quoy, avons, à nostre grant regret, par
l'avis et oppinyon toutesfoys desd. princes de nostre
sang et gens de nostredict Conseil, advisé de faire
lever, en Tannée qui commencera le premier jour de
Janvier prochain venant, sur les habilans des villes
closes de nostredict royaulme, la somme de douze
cens mil livres tournois, pour la soulde de cinquante
mil hommes de guerre à pied, durant quatre moys
de lad. année prochaine, qui est à raison de six livres
tournois pour chascune paye, par moys. Pour partie
duquel nombre de cinquante mil hommes, les villes
closes de vostre Prevosté et Viconté porteront le
nombre de sept mil cinq cens hommes, dont la
soulde montera, pour lesd. quatre moys, la somme
de neuf vingtz mil livres tournois.
<tSi vous mandons que, appeliez noz Advocat et
Procureur et ung délégué de chascune ville close de
vostre Prevosté et Viconté, que les habitans d'icelle
pourront eslire et envoyer devers vous, si bon leur
semble, vous faictes incontinant les cotizations et
département dud. nombre et soulde desd. vu mille
V cens hommes, sur toutes les villes closes et faulx-
bourgs d'icelles, qui sont de vostredicte Prevosté et
Viconté, anciens ressor.s et enclaves d'icelle, sans
(') Un résumé de la réponse faite par le Bureau de la Ville à la p-oposition d'établissement de cette Banque a été publié par
dom Félibien, Hùt. de la Ville de Parie, tome V (Preuvee, tome III), p. 358. Ce projet parait, d'ailleurs, avoir été immédiatement
abandonné.
"' Le bas du fol. 8a recto et le verso tout entier sont restés en blanc.
'-'> Le texte des lettres patentes ci-dessous porte itii" m. livres tournoisn. On verra , par la délibération du i o février suivant (n" CXXX) ,
que celte somme, en effet, était alors l'équivalent de un" m. écus soleil,
'*' L'édit relatif à cette nouvelle aliénation d'une portion de domaine de la couronne porte la date de Fontainebleau, novembre
1.5S7. Il fut enregistré au Parlement de Paris, le i" décembre suivant. {Archivée nat., X'" 8616, fol. 47.)
110
REGISTRES DU RUREAU
vous arrester ne différer, pour quelques lettres de
distraction, éclipses et séparations d'icelle Prevosié,
ressort et jurisdition, pour quelques inhibitions et
deffences, à vous cy devant faictes, de procéder à
telles cotisations sur aucunes villes estans de l'ancien
ressort et enclaves d'icelle Prevoste' et Viconté, ne
pour quelques sentences, arrestz ne exécution d'i-
ceulx, sur ce intervenus; car nonobstant tout ce que
dit est et quelques oppositions , appellations ou pro-
testacions qu'on puisse faire, pour empescher ou re-
lai-der l'exécution de cesd. présentes, nous voulions,
entendons et très expressément vous enjoignons que
vous procédez à lad. cotization et département sur
toutes lesd. villes d'icelle vostredicte Prevoste et Vi-
conte', anciens ressoitz et enclaves d'icelle, sans ce
que lad. cotization puisse en autre chose prejudicier
aux droitz et exemptions des habitans des villes d'i-
ceulx anciens ressortz et enclaves, pretendans estre
exemptz de vostre jurisdition.
ffEt les deniers de lad. cotization faictes lever
et recevoir en chascune ville, par tel personnage
que les habitans d'icelle vouldront eslire, ausquelz
nous avons permis et permectons, par cesdictes
présentes, qu'ilz puissent asseoir, imposer et cueillir
lad. somme sur eulx, le fort portant le foible, em-
semble les deniers des fraiz neccessaires pour faire
lever, recevoir, porter et délivrer icelle somme, sans
y commectre aucun abuz ne aucune personne en
exempter, sinon les officiers domestiques de nous et
de nostre très chère et très ame'e compaigne, la
Roy ne, noz amez et feaulx Notaires et Secrétaires,
les vefves d'iceulx, les officiers domestiques, ayans
six vingtz livres de gaiges et au dessoubz, de noz
1res chers et très amez enffans et de nostre très
chère et très amée seur, Marguerite de France, et les
gens d'Eglise, pour le regard du revenu de leurs béné-
fices et de leurs propres heritaiges tenuz en fief, en
(juelque lieu qu'ilz soient scituez, et pour leur» biens
roturiers assis hors desdictes villes et faulxbourgs
seullement, ou que pour icelle somme trouver
lesdictz habitans puissent engager ou ypothequer le
revenu patrimonial de leursdictes villes, ou lever nou-
veaulx aydes et subsides, venans à charges sur eulx,
jusques au parfaict payement de leurdicte cotization;
dont les deniers seront par lesdiclz habitans , ou leurs
receveurs ou commis, portez, fournys et délivrez,
à leurs despens, à nostredicte ville de Paris, es
mains du Receveur gênerai de noz finances estably
en icelle, par ses quictances, à quatre termes et
payemens esgaulx, qui escherront les quinziesmes
[i568]
jours de Mars, Avril, May et Juing de lad. année
prochaine.
ff Et à ce faire , souffrir et acomplir, contraignez et
faictes contraindre les habitans desd. villes clozes et
faulxbourgs d'icelles, et chascun d'eulx, royaulment
et de faict, par toutes voyes et manières requises et
acoustumées au payement de noz deniers et pour noz
propres affaires , nonobstant lesd. distractions , exemp-
tions, arrestz, exécutions, oppositions, appellations
et autres lettres à ce contraires, pour lesquelles, ac-
tendu la neccessité et importance de nosd. affaires ,
ne voulions estre différé. La congnoissance et décision
desquelles oppositions et appellations nous avons
retenu et retenons à nous et à nostre personne; et
icelle avons interdicte et deffendue, interdisons et
deffendons à noz courts de Parlement, Generaulx de
la Justice de noz Aydes, Esleuz et à tous autres juges
et officiers, quelz qu'ilz soient, de nostre certaine
science, plaine puissance et auctorité royal, par ces
présentes. Lesquelles nous voulions et ordonnons
leur estre présentées par nostre premier huissier ou
sergent, sur ce requis; ausquelz nous commandons
ainsi le faire sans difficulté et de les signiffier par-
tout ailleurs où il aparliendra, et aussi de faire tous
adjournemens , contrainctes et exploitz qui par vous
seront ordonnez, pour l'effect et acomplissement de
ce que dit est, leurs circonstances etdeppendances,et
en bailler rapportz et cerliffications suffisantes.
trDe ce faire vous avons donné et donnons povoir,
auctorité, commission et mandement especiiil, par
cesd. présentes, mandons et commandons à tous noz
justiciers, officiers et subgectz que à vous et aud.
huissier et sergent, à l'exécution d'icelle, obeyssent
et entendent dilligemment, preslent et donnent con-
seil, confort et ayde, et prisons, si mestier est et
requis en sont. Et pour ce que de cesd. présentes l'on
pourra avoir à faire et besongner en plusieurs et
divers lieux, nous voulions que au vidimus d'icelles,
deuement colationné, foy soit adjouslée comme à ce
présent original.
rr Donné à Fontainebleaue, le xxvin"" jour de Dé-
cembre l'an de grâce mil cinq cens quarante sept,
et de nostre règne le premier.»
Ainsi signé : «Par le Roy, Robertet.iî
Et au dessus est escript : ttPrevosté de Paris d.
Pour lesd. ix" m. livres.
28 décembre 1547.
ctDe par le Roy
et Nostre amé et féal, pour ce que nous voyons que
[i5i8]
tous princes et polentatz se renforcent de toutes
pars, faisans grandes assemble'es et levée d'argent
et de gens, et grandz munitions et preparatifz de
guerre, nous voulions, comme aussi il est très re-
quis et neccessaire, y pourveoir de nostre part, pour
obvier à surprinse et résister aux entreprinses que
l'on pourroit faire sur nous, avons advisé de faire
ung bon fons de deniers et, entre autres choses, de
faire lever sur les habitans des villes clozes de nos-
tredict royaulme la soulde de cinquante mil hommes
de pied, pour quatre moys, ainsi que verrez plus à
plain par la commission que vous envoyons présen-
tement, à vous adressant; suyvant laquelle, nous vous
mandons procéder incontinant à départir et faire
lever sur les villes closes de vostre Prevosté et Vi-
conté la somme à quoy monte leur part et portion
de la contribution de lad. soulde, le tout selon et
ainsi que le porte et contient lad. commission.
kEI pour ce que le Receveur gênerai de noz finan-
ces, estably à Paris, ne peult faire recepte certaine
ne user de contraincte pour lad. contribution , sans
avoir le département que vous en ferez , contenant ce
que chascune desdictes villes doibt porter pour sa
portion de lad. somme, nous vous mandons que, si
tosl que vous l'aurez faict, vous le baillez et envoyez
DE LA VILLE DE PARIS.
111
aud. Receveur gênerai, afin que lesd. deniers ne
puissent estre aucunement retardez; à l'advancement
desquelz vous tiendrez la main et ferez user de toutes
les dilligences possibles, à ce qu'ilz puissent estre
payez aux termes contenuz en lad. commission,
ainsi que avons à vous fiance, et vous nous ferez
service très agréable. Mais aussi là oii il y aurait
faulte et retardation, procédant de vous, ce nous
seroit donner occasion de mal contentement envers
vous, actendu les iuconveniens qui en pourroient
advenir.
(r Donne' à Fontainebleaue, le vingt huitiesme jour
de Décembre mil v' xlvii. n
Ainsi signé :tt HENRY.»
Et au dessoubz : kRobertet.»
Et au doz est escript ce qui s'ensuit : ttA nostre
amé et féal le Prévost de Paris, ou son Lieutenant
civil. 7)
Suyvant lesquelles lettres, mesd. s" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville ont ordonné
que mandemens seroient faictz aux xxiiii Conseillers
d'icelle Ville, pour adviser sur lesd. lettres, à ven-
dredi prochain, une heure de relevée, m" jour de
Février.
CXXIX [LXXVIll]. — [Délibération touchant les ix" m. livres demandées
PAR LE Roi à la Ville.]
3 février i5/i8. (Foi. 86.)
Du vendredi , iii°" jour de Février mil v' xlvii.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'OsIel de la
ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle, pour
adviser sur les lettres patentes et missives du Roy,
envoyées à Mons' le Lieutenant civil, et par luy
apportées à lad. Ville, pour faire le département des
villes clozes de la Prevosté et Viconté de Paris, et
sur icelles asseoir la somme de ix" m. livres tour-
nois, le fort portant le foible, en ceste présente
année, pour le faict de ses guerres; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gavant;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Vialart, Esche-
vins;
M. de Bragelongne, Lelievre, T. de Bragelongne,
Prévost, Courtin, T. de Montmirel, Lecomte,
Bouchart, Larcher, Lelieur, Conseillers de lad.
Ville;
Après lecture desd. lettres patentes et missives, a
esté conclud et advisé qu'on doibt faire remons-
trance au Roy de la povreté de lad. Ville , et neant-
inoings faire plus grande assemblée generalle de
tous estatz, à vendredi prochain, x' Février, et in-
continant ont esté faictz les mandemens.
CXXX [LXXIX]. — [Assemblée générale touchant les ix" m livres demandées
PAR LE Roi à la Ville.]
10 février 1 548. (Fol. 86 v°.)
Du vendredi, x' jour de Février mil v" xlvii.
En assemblée generalle le jour duy faicte, en la
grande salle de l'Ostel de lad. Ville, de Mess" les
Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Quarteniers , les Cours souveraines et communaul-
tez de lad. Ville, tant d'église que séculiers, avec
112
REGISTRES DU RUREAU
huit des plus aparans et notables personnes de
chascun quartier, mandez et convoquez, pour donner
leur avis sur les lettres patentes et missives du Roy,
adressantes à Mons' le Lieutenant civil, et par luy
apportées à lad. Ville, pour lever de par led. sei-
gneur sur les villes clozes de lad. Prevosté de Paris,
la somme de quatre vingtz mil escuz d'or soleil , val-
lans IX" u. livres tournois, en ceste présente année,
pour le faict de ses guerres; en laquelle assemblée
se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gayand ;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Via-
lard, Escbevins;
Mess" de Bragelongne, Lieutenant particulier,
Prévost, de Livres, Berthelemy, Perdrier, Lecomte,
T. de Montmirel, Courtin, Larcher, Bouchart, Le-
lieur. Conseillers de Ville;
Mons"^ Chambon, Conseiller de la Court, pour
lad. Court;
Le Sindiede l'Université de Paris, pour lad. Uni-
versité;
Mons' l'abbé de Saincte Geneviefve ''' ;
Le Procureur de l'abaye de Sainct Victor;
Le Procureur de la Prieuré de Sainct Martin des
Champs;
Le Procureur de Sainct Magloire;
Le Procureur des Celestins ;
Sires Jehan Basannier, Maciot, de Sainct Ger-
main, Lejay, GodelTroy, Lelorrain, Parfaict, Danès,
Hac, Gohory, Kerver, Quarteniers d'icelie Ville.
Robert Besle , Nicolas Alexandre , m' Hubert Co-
quel, m' Jehan Marchant, Hugues Brusiart, Turet,
notaire, Nicolas Bethisy, Christofle Gobillon, Jehan
Leconte, Jehan Boquet, Guillaume Pichonnat, Guil-
laume Rolland, sire Jehan Choppin, Philippes Lejay,
Lienard Valengelier, Jehan de Saincte Beufve, Jac-
ques Legros, Anthoine Chardon, Nicolas Foucault,
Claude Danès , Jehan Lesellier, Jehan Letellier, drap-
pier, sire Claude Sanguyn, sire Jehan de Moucy,
Jehan Guerrault, Jehan Boursin, Nicolas Duboys,
Estienne Gregis, Jehan Cramoisy, André Bonnet,
Jehan d'Espinay, Anthoine Gilbert, Jehan Cousinot,
Jehan Lecamus, Jehan Legay, Jehan Guenault,
François Leprebstre, Michel Bouviller, m* Balta-
sar Hesselin, Joachin Rolland, François Garrault,
Nicolas Geufirin, Loys Maheu, Jehan Blanchet,
mons' Denise, advocal, mons' l'esleu Lecomte,
mons' Bardon, advocat, Odo Boyvin, nions' de
[i548]
Montery, Pierre Letellier, Andry Hac, Nicolas Pe-
roton, Germain Boursier, Jacques Duboys, sire
Jehan Laubigeois, Raulequin Peraut, le Procureur
de l'Université, Jehan Roursin, Jehan Geufrin, et
autres, bourgeois et marchans de lad. ville de Paris.
Conclusions du procureur du Roy et de la Ville
CONTRE l'absence DES CONSEILLERS,
Quarteniers et Rolrgeois de la Ville.
Le Procureur du Roy et de lad. Ville, suyvant la
réquisitoire par luy faict mardi dernier, a requis
que, pourl'inobedience d'aucuns Conseillers, Quarte-
niers et bourgeois qui ont esté mandez en la présente
assemblée par cy devant, dont ilz n'ont tenu compte,
les deffaillans feussenl privez, c'est assavoir, lesd.
Conseillers et Quarteniers de leurs estatz, et lesd.
bourgeois et marchans de leur privilleige de bour-
geois. Surquoy a esté ordonné qui luy sera fait droict
au Bureau de lad. Ville.
Ce faict, a esté faict lecture desd. lettres patentes en
lad. assemblée, et après ce que mond. s' le Prévost
des Marchans a proposé et mys en termes les affaires
du Roy, et persuadé aux assislans de luy voulloir
obeyr, a mys la matière en délibération et demandé
l'avis aux assislans, chascun en particulier. Tous
lesquelz ont conclud, advisé et délibéré que mond.
s' le Prévost des Marchans, deux Eschevins, deux
Conseillers de Ville, avec aucuns depputez de par
la court de Parlement et de l'Université, doibvent
aller pour le commung de lad. Ville en court, vers le
Roy, et parler à sa personne, et le supplier très hum-
blement qui luy plaise quicler lad. Ville de lad.
somme, actendu qu'il est imposible d'y savoir satis-
faire, pour la povreté des habitans d'icelie Ville,
lesquelz ont par cy devant fourny au feu Roy, à sa
neccessité, tout ce qu'il leur a esté possible, que lad.
Ville est si chargée d'impositions et subsides que le
commerce y est quasi aboly, qu'on a jà par quatre
foys tempté par cy devant à lever pareille somme par
les maisons et par teste, mais jamais on n'en sceust
recouvrer la moictié à toute righeur; et que, si on
voulloit encores procéder par ce moyen, seroit en
doubte si lesd. Prévost et Eschevins seroient obeys;
aussi que lad. Ville, qui est cappitalle du Royaulme,
a esté tousjours gardée et réservée pour secourir le
Roy au grant besoing, et ne fut oncques chargée
par imposition de si gros deniers, sinon depuis six
ou sept ans. Et , ou aucuns deniers y auroient esté
"' Ptiilippe Lebel, de Lusarche, abbé de Sainte-Geneviève, de l534 à j558. (GaH. C/imt., tome Vil, col. 769.)
[i548]
levez pour subvenir aux affaires des feuz Roys, se
aurait esté par emprunlz qui auraient depuis esté
renduz. Et auraient tousjours iesd. seigneurs Roys
décorée et entretenue lad. Ville par tous moyens de
beaulx previlieiges, qui l'a tousjours faict fleurir
jusques aujourd'huy ; que lad. Ville est celle qui four-
nist argent aux gens des villages de plus de sept
lieues à la ronde, de quoy ilz payent les tailles et
nourrissent les gens d'armes; car la pluspart sont la-
boureurs de terres ou de vignes apartenans aud.
bourgeois de Paris; encores, que les riches preville-
giez et gens d'Eglise sont exemptz de lad. somme
par Iesd. lettres patentes, les povres n'ont riens, et
DE LA VILLE DE PARIS.
113
le moyen estât est en partie deslruict, tant pour le
sel que pour le voyage de Flandres. Et on a veu
que les Roys de France ont, le temps passé, sous-
tenu grosses armées contre tous leurs ennemys et eu
de belles victoires, sans lever aucuns deniers sur le
peuple, sinon les tailles ordinaires, qui ont depuis
tousjours augmenté.
A ceste cause, les habitans de lad. Ville supplient
très humblement le Roy y avoir esgard et les tenir
en paix, et neantmoings vueullent demeurer, comme
ilz ont tousjours faict, ses très humbles serviteurs
et subgectz, prestz à luy obeyr en tout ce qui sera
en leur puissance.
CXXXI [LXXX]. — Retour de la Court par les ammsadeurs de la Ville,
9 mars 1 548. (Fol. 89 v°.)
Du vendredi, ix* jour de Mars mil v' xlvii.
Aujourd'huy mons' le Prévost des Marchans et
Eschevins et autres, depputtez de par la Ville de Pa-
ris à aller vers le Roy, pour le faict des ix" »i. livres
tournois, demandez par le Roy Henry à lad. Ville,
en ceste présente année, suyvant la dernière assem-
blée, sont revenuz de la court, et ont ordonné estre
faicte assemblée particulière de mess" les Conseillers,
à lundi, et assemblée generalle des Quarleniers,
bourgeois et communaullez, à mardi prochain, une
heure de relevée, pour oyr leur responce; de laquelle
la teneur ensuict :
rSire Jehan Basannier, Quartenier de lad. Ville,
appeliez huit des plus apparans et notables personnes
devosiredict quartier, et soyez tous mardi prochain,
à une heure précisément de relevée, pour oyr la
responce des delleguez à aller vers le Roy nostre sei-
gneur, pour le faict des iiii" mil escuz soleil, de-
mandez par led. seigneur à lad. Ville, en ceste pré-
sente année, et adviser sur icelle. Si n'y faicles
faulte.
tr Faict au Bureau de lad. Ville, le x"" jour de Mars
mil V'' XLVlI.n
Et ausd. Conseillers, pareil mandement en sub-
stance, à venir à lundi et mardi.
CXXXII [LXXXI]. — [Relation de la mission du Prévôt des Marchands à la Cour.]
la inarsi548. (Foi. 89 ï°.)
Led. jour de lundi, xn' jour de Mars mil v' xltu,
suyvant les mandemens envoyez, samedi dernier, à
mess" les Conseillers de lad. Ville, sont comparuz,
c'est assavoir :
Mons" m" Loys Gayant, Prévost des Marchans;
Berthelemy, Charpentier, Lccirier, Eschevins;
M. de Bragelongnc, Courtiu, Lelievre, Lecomte,
Bouchart, T. de Bragelongne, Lelieur, Conseillers
de lad. Ville;
Avant que procéder au récit dud. voyage et que
riens conclure, est venu et comparu au Bureau de
lad. Ville mons" de Mandosse, premier Maistre
d'Hostel du Roy, lequel a présenté une lettres mis-
sives dud. seigneur, de laquelle la teneur ensuit :
Lettres de créance de mons' de Mandosse.
t A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
39 février i548.
ttDE PAR le Roy
tTrès chers et bien amez, nous envoyons en nostre
bonne Ville et cité de Paris nostre amé et féal Con-
seiller et premier Maistre d'Hostel, le s"' de Man-
dosse, présent porteur, pour les causes que enten-
drez de luy, lequel vous croyrez de ce qu'il vous
dira de nostre part, tout ainsi que vouldriez faire
nous mesmes, sans v faire faulte.
13
lUl-nmEltie HATIOKALI.
ÎU
REGISTRES DU BUREAU
rDonné àFontainebleaue, le dernier jour de Fé-
vrier mil V' XLvu. V
Signé: tf HENRY
Clausse.'"
Après lecture faicte desd. lettres, led. s'' de Man-
dosseadit, pour sa créance, que le Roy, adverty des
grans preparatifz que font ses ennemys et voisins de
gens et munitions de guerre, estimant que, si leur
apostume doibt crever et sortir, ce sera en ce moys
d'Apvril prochain venant, ou qu il conviendra aud.
seigneur les assaillir de brief, et pour ce que l'ar-
gent est l'anie de la guerre, led. seigneur l'auroit
envoyé en ceste Ville, pour soliciter et servir d'im-
portun à lad. Ville à faire lever en toute dilligence
les ix'" mil livres tournois, par luy demandez à
icelle Ville, en ceste présente année, et de ne bou-
ger de lad. Ville jusques à ce que lesd. deniers soient
fournyz aud. seigneur. A ceste cause, a priémesd. s"
y adviser et luy bailler acte de ses dilligences, ou en
escripreaud. seigneur, à ce qu'il congnoisse le devoir
et exécution de son commandement. -
Auquel s'' de Mandosse mons"^ le Prévost des Mar-
chans a faict responce que le corps de lad. Ville et
[i548]
babitans d'icelle, en gênerai et particulier, esloient
très humbles et obeyssans serviteurs du Roy; el
quant aux corps de lad. Ville, feront toutes les dilli-
gences à eulx possibles de persuader au peuple , tant
par amour que contraincle, d'obeyr aud. seigneur
et lever lad. somme; et bien que la chose soit bien
difficille et quasi imposible, neantmoings se mecte-
ront en leur devoir, que led. s' de Mandosse pourra
congnoistre, s'il y veult estre présent.
Sur quoy led. s'' de Mandosse s'est retiré.
Ce faict mond. s'" le Prévost des Marchans a de-
mandé aux assistans leur avis et oppinyon, qu'il est
de faire en ce cas et affaire si urgent. Et leur a re-
cité le discours de son voyage et légation. Lesquelz
ont esté d'avis que demain, en la grande assemblée,
on doibt bien enhorter et persuader le peuple à
penser les moyens d'obeyr au Roy, et que on face re-
cherche et description entière par les quartiers de
toutes les maisons et chefz d'hostel y demourans,
tant propriétaires, locatifz.que cameristes, pour, se-
lon ce qui sera adviséen l'assemblée generalle, pro-
céder aux taxes et cotizations, comme de raison.
CXXXIII [LXXXIIJ. — Assemblée generalle pour iiii^^m. escuz.
i3 mars i548. (Fol. gi.)
Du mardi, xiii'C jour de Mars mil v"" xlvii.
En assemblée generalle faicte, en l'Ostel de la Ville
de Paris, de mess" les Prévost des Marchans, Es-
chevins, Conseillers, Quarteniers, bourgeois et com-
munaullez de lad. Ville, tant d'église que séculiers,
pour oyr la responce des delleguez à aller vers le Roy,
pour le faict des nu" m. escuz soleil, demandez par le
Roy à lad. Ville, en ceste présente année, pour le
faict de ses guerres; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gayanl;
Mess" Barthélémy, Charpentier, Lecirier, Esche-
vins;
Sire Claude Lelievre, Berthelemy, M. de Bra-
gelongne, Lecomte, Larcher, Bouchart, Lelieur,
Conseillers de lad. Ville;
Le Procureur de Saint Magloire, le Procureur de
Saincte Geneviefve;
Sire Claude Sanguyn, sire Jehan Basannier, Par-
faict, Gohory, Kerver, Hac, de Sainct Germain, Pré-
vost, Danès, Lejay, Courtin, Lelorrain, Quarteniers;
Joachin Rolland, Robert Belle, Guillaume Du-
clou, Jacques David, Simon Cressé, Jehan de Saincte
Beufve, Nicolas Foucault, m" Nicole Mestrac, Ni-
colas Letellier, drappier, Jehan Lesellier, Claude
Danès, Jehan Philippes, Jacques de Cueilly, Jacques
Danès, Jehan Daubray, Godeffroy Moireau, Hugues
Boullard, Jehan Marchant, nions'' Fauchel, procu-
reur, Nicolas Alexandre, Thomas de Bresme, m' Ni-
cole Guedon, Jehan Leconte, Jehan Guenault, Phi-
lebert de Crevecueur, Guillaume Chouart, m' Jacques
Lesecq, Estienne Gregis, Jehan Cousinol, Anthoine
Gilbert, Martin Brice, bourgeois de lad. Ville de
Paris.
CoiVCLUSIONS PENALES DU PROCUREUR DU RoV
ET DE LA Ville.
Le Procureur du Roy et de lad. Ville, voyant le
petit nombre de peuple, pour l'affaire dont est ques-
tion assemblé, a requis que plus grande assemblée
<■' Le Registre porto à tort rrxn'jow de marxn.
I
[i548]
fut laide à vendredi prochain, et que les Cours sou-
veraines soient appelle'es et les Commnnaultez de lad.
Ville, avec douze personnes de chascun quartier, de
tous eslatz, avec mandemens comminatoires d'eulx y
trouver, assavoir: ausd. Quarteniers et bourgeois, en
peyne de perdre leur previlieige de bourgeois de
lad. ville, et de vingt livres parisis d'amende à chas-
cun des deffaillans.
Sur quoy, mond. s' le Prévost des Marchans a
mys la matière en délibération, avant que reciter
son voyage. Et ont esté tous d'avis de faire plus grande
assemblée à vendredi prochain, deux heures do re-
levée, et d'appeller et prier la court de Parlement,
la Chambre des Comptes et les Generaulx de la Jus-
lice, les religions et communaultez de lad. Ville, avec
douze bourgeois d'icelle, de tous estatz, et, à faulte
d'eulx y trouver, seront adjugées et exécutées les con-
clusions du Procureur du Roy et de lad. Ville, ou
autres qu'il plaira à mess" adviser.
Suyvant laquelle délibération, ont esté expédiez
mandemens, au Bureau de lad. Ville, ausdictz Con-
seillers et Quarteniers, celuy desquelz Quarteniers
la teneur ensuict :
DE LA VILLE DE PARIS.
115
ffDe par les Prévost des Marchans et Eschevins
de la Ville de Paris.
crSire Jehan Basannier, Quartenier de lad. Ville,
appeliez douze notables personnes de vostredict
quartier, de tous estatz, et soyez tous vendredi pro-
chain, à deux heures de relevée, en l'Ostel de ceste
Ville, pour oyr la responce des déléguez à aller vers
le Roy, pour le faict des iin" m. escuz, demandez par
led. seigneur à lad. Ville, en ceste prosente année,
et adviser sur icelie. Et qu'ilz n'y facent faulte, sur
peyne de privation do leurs previlieiges de bourgeois
et de quarante livres parisis d'amende, et aultre plus
grande, selon qui sera advisé. Et vous mesmes parlez
à leurs personnes et nous en rapportez responce,
signée de vostre main, à ce qu'ilz ne prétendent
cause d'ignorance.
K Faict au Bureau de lad. Ville, le xiii' jour de
Mars mil v' XLVii.n
Et aux vingt quatre Conseillers , a esté faict chascun
un mandement d'y venir, comme dessus, sur peyne
de s'en excuser sur eulx.
CXXXIV [LXXXIII]. — Lettres patentes pour les un" m. escuz demandez parle Roy à la Ville.
lit mars i548. (Fol. 93.)
Le mercredi, xini' jour de Mars mil v' xlvii, ont
esté apportées les lettres patentes du Roy, desquelles
la teneur ensuit :
T Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
noz bien amez et feaulx les Prévost des Marchans et
Eschevins de noslre bonne Ville et cité de Paris,
salut et dillection. Comme par noz lettres patentes,
données à Fontainebleaue, le vingt huitiesme jour
de Décembre dernier passé''', adressantes à nostre
Prévost de Paris, ou son Lieutenant, nous eussions
voullu et ordonné estre levé sur les habitans des
villes closes de nostredicte Prevosté et Viconlé de
Paris, anciens ressorlz et enclaves d'icelle, la somme
de neuf vingt mil livres tournois, pour la soulde et
payement de sept mil cinq cens hommes de guerre à
pied, durant quatre moys de ceste prosente année,
sans soy arrester ne différer, pour quelques lettres de
distraction, éclipses et séparations d'icelle Prevosté,
rossoriz et jurisdition, pour quelques inhibitions et
deffences cy devant faictes de procéder à telles coti-
zalions sur aucunes villes, estans de l'aucieu ressort
d'icelle Prevosté et Viconté.
T Laquelle somme aurions ordonné estre levée sur
tous les manans et habitans desd. villes closes de
nostredicte Prevosté et Viconlé de Paris, le fort por-
tant le foible, sans y commectre abbuz, ne aucun
personnage en exempter, sinon les officiers domes-
tiques de nous et de nostre très chère et très amée
compaigne,la Royne, noz amez et feaulx Notaires et
Secrétaires, les vefves diceulx , les officiers domesti-
ques, ayans six vingtz livres de gaiges et au des-
soubz, de noz très chers et très amez enffans et de
[noslre] très chère et très amée seur, Marguerite de
France, et les gens d'Eglise pour le regard du revenu
de leurs bénéfices et de leurs propres héritages
tenuz en fief, en quelque lieu qu'ilz soient scituez,
et pour leurs biens roturiers assis hors desd. villes
et fauixbourgs seuilement.
trEt parceque depuis, sur les remonstrances qui
l^« lettres patentes visses ici sont publiées ci-dessus, à la date du 22 janvier i548 {n° CXXVIll).
116
REGISTRES DU RUREAU
nous ont esté faictes du grant nombre de ceulx qui
se disent previilegiez en lad. Ville et qui se veuUcnt
prétendre exemptz de la contribution de lad. soulde,
il nous a semblé devoir faire si ample déclaration
de nostre vouiioir et intention en cest endroict, que
la chose ne viengne en différend ne controverse , au
retardement du payement de lad. somme;
(tNous, à ces causes, après avoir eu sur ce l'avis
et délibération avec aucuns princes de nostre sang
et gens de nostre Privé Conseil, avons, de nostre
certaine science, plaine puissance et auclorilé royal,
dict, ordonné et declairé, disons, ordonnons et de-
clairons, voulions et nous plaist que, après le dépar-
tement faict par nostredict Prévost de Paris, ou son
Lieutenant, de lad. somme de ix" m livres sur lesd.
villes closes de nostredicte Prevosté et Viconté de
Paris, vous procédez, Incontinant et sans dellay, à la
cotization et assiette particulière de la somme à la-
quelle nostredicte Ville et faulxbourgs de Paris aura
esté taxée par led. deppartement, emsemble des fraiz
qui pour ce conviendra faire sur tous et chascuns
les manans et habitans de nostredicte Ville et faulx-
bourgs d'icelle, le fort portant le foible, exemptz
et non exemptz, previlleigiez et non previlleigiez,
de quelque eslat, qualité ou condition qu'ilz soient,
fors et exeplé lesd. gens d'église, pour le regard des
maisons scituées et assises èsd. villes et faulxbourgs,
à eulx apartenans, à cause de leurs bénéfices, pour
raison desquelz ilz nous ont payé ou payeront de-
cymes, et aussi les gens de nostre Conseil Privé,
Maistres des Requestes de nostre Hoslel, et noz
amez et feaulx Notaires et Secrétaires, et les vefves
d'iceulx, semblablement nosd. officiers domestiques
et commensaulx, ceuk de nostredicte compaigne,
aussi les officiers domestiques, ayans vi"^ livres de
gaiges et au dessoubz, do nosdictz enffans'^', de
nosfre dicte seur, Marguerite de France '-', et de
nostre très cbere et très amée belle mère, la Roy ne
Leonor'^', douairière de France, et de nostre très
chère et très amée tante, la Royne de Navarre'*', qui
[i548]
se trouverront couchez et employez es estalz desd.
maisons; lesquelz, à ceste fin, seront mys pardevers
vous, signez, savoir est des mains de nostredicte
compaigne, enffans et seur de nous, ceulx de nostre-
dicte belle mère et tante, de leurs mains et non
autres, quelque previlleige et exemption qu'ilz en
puissent avoir et prétendre; ausquelz, pour cest
effect seullement, nous avons desrogé et desrogeons
par ces présentes, posé ores qu'ilz eussent obtenu
de nous confirmation de leurs previlleiges, et sans
prejudicier à iceulx previlleiges pour l'advenir.
rr Lesquelz deniers , provenans de lad. assiette , vous
ferez bailler et délivrer es mains du Receveur gêne-
rai de noz finances à Paris, par ses quictances, par
quatre termes et payemens esgaulx, qui escherront
les quinziesmes jours de May, Juing, Juillet et Aoust
prochains venans. Et à ce faire, souffrir et acom-
plir, contraignez ou faictes contraindre les habitans
de nostredicte Ville et faulxbourgs d'icelle, et chas-
cun d'eulx, royaulment et de faict, par toutes voyes
et manières requises et acoustumées au payement
de noz deniers, et comme pour noz propres affaires,
nonobstant oppositions ou appellations queizconquos;
pour lesquelles, actendu la neccessité et importance
de nosdictes affaires, ne voulions estre différé. La
congnoissance et décision desquelles oppositions ou
appellations nous avons retenu et retenons à nous,
à nostre personne; et icelle avons interdicte et del-
fenduo, interdisons et deffendons à noz cours de Par-
lement, Generaulx de la Justice, Esleuz, et à tous
noz autres juges et officiers, quelz qu'ilz soient, de
nostredicte certaine science, plaine puissance et
auctorité royal, par ces présentes; lesquelles nous
voulions et ordonnons leur estre présentées par
nostre premier huissier ou sergent, sur ce requis.
Ausquelz nous mandons ainsi le faire sans difficulté,
et de les signillier partout ailleurs qu'il aparliendra,
et aussi de faire tous adjournemens, conlraincles et
exploiclz qui par vous seront ordonnez, pour l'effect
et acomplissement de ce que dit est, leurs circons-
(') Les enfants de Henri II, à cette époque , étaient : François, qui lui succéda, né le 19 janvier i543; Etisabelh, née le 2 avril
i545, mariée, le 22 juin iBSg, à Philippe II, roi d'Espagne; et Claude, née le 12 novembre iSiy, mariée, le 22 janvier i558, à
Cbai'les II, duc de Lorraine.
'"' Marguerite de France, la plus jeune fille de François I", naquit à Saint-Germain-en-Laye, le 5 juin i5a3. Elle épousa à
Paris, le 9 juillet i559, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, et mourut à Turin, le 16 septembre 1674.
'•" Eléonore d'Autriche, sœur de Charles-Quint, veuve en premières noces d'Emmanuel, roi de Portugal, survécut onze ans à son
second mari. Elle se retira cette année même (i548) eu Flandre, puis en Espagne, l'an i555, où elle mourut à Talavera, à trois
lieues de Badajoz, le 1 8 février i558. Une déclaration portant règlement pour les privilèges des officiers domestiques et commensaux
de sa maison, avait été rendue quelques jours auparavant, à Fontainebleau, le 20 février i548 (n. s.). Elle fut enregistrée, le
23 août suivant, au Parlement de Paris. {Archives nat., X" 8616, fol. 198.)
''' La sœur de François I" mourut le 21 décembre iSig.
[i548]
lances et deppendances, et en bailler rapportz et
suffisantes certiffications.
r De ce faire vous avons donné et donnons povoir,
auclorité, commission et mandement especiai par
cesdictes présentes, mandons et commandons à tous
noz justiciers, officiers et subgectz, que à vous et
aud. huissier ou sergent, à l'exécution d'icelles,
obeyssent et entendent dilligenment, prestent et
donnent conseil, confort, ayde et prisons, si mestier
est et requis en sont. Et pour ce que de cesd. présentes
DE LA VILLE DE PARIS.
117
l'on pourra avoir à besongner en plusieurs et divers
lieux, nous voulions que auvidimus d'icelles, deue-
ment collationne', foy soit adjouste'e, comme à ce
présent original.
ff Donné à Fontainebleaue, le xxvni' jour de Fé-
vrier l'an de grâce mil v"^ xlvii, et de nostre règne
le premier. 11
Signé : ttPar le Roy, de l'Aubespine. »
Et scellé du grand sel, en simple queue, de cire
jaulne.
CXXXV [LXXXIV]. — Assemblée generalle pour les iiii" m. escuz.
)6marsi5?i8. (Fol.gS")).
Du vendredi, xvi°" jour de Mars mil v' xlvii.
En assemblée generalle faicte et tenue, en la
grande salle de l'Ostel de la Ville de Paris, de
mess" les Prévost des Marcbans, Eschevins, Con-
seillers, Quarteniers, les Cours souveraines et com-
munaultez, tant d'église que séculiers, avec douze
notables personnes de chascun quartier, mandez
pour oyr la responce des déléguez à aller vers le Roy
nostre seigneur par la dernière assemblée, pour le
faict des quatre vingt mil escuz d'or soleil, par led.
seigneur demandez à lad. Ville, en cesle présente
année, pour le faict de ses guerres; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mens' le Prévost des Marcbans, m" Loys Gayant;
Mess" Bertbelemy, Charpentier, Lecirier, Esche-
vins de lad. Ville ;
Mess" le Président Luillier, Tronson, Lelievre,
M. de Bragelongne, Courtin, de Livres, Pcrdrier,
T. de Bragelongne, T. de Monlmirel, Lecomte,
Bouchard, Larclier, Lelieur, Conseillers de lad. Ville;
Mess" Leroux, Desasses, Bouete, Abot, de Hac-
quevilie, Président des Requestes, Cbambon, de
La Rosière le Clerc, Charron, Dulion, Oudart, Bar-
jot. Conseillers du Roy en la court de Parlement;
M' Jacques Luillier, Président es Generaulx ;
Mess" Lolin, Mathieu , Conseillers des Generaulx;
Mess" Pommereul, Vaillant, Petremol, maistres
des Comptes;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Godef-
froy, Danès, Courtin, Pellerin, Parfaict, Gohory,
Kerver, Lojay, Prévost, Croquet, Hac, Lelorrain,
Quarteniers de lad. Ville;
Messieurs de l'Université, par leur procureur;
Mons' de Sainct Victor'^), les Celestins, Sainct
Magloire, Sainct Martin des Champs, Religions et
communaultez ;
Mess" Sanguyn , Guedon, Lobigeois, Fleury, Per-
rot,Pinel, Fromaget, Choppin, Lesueur, Greffier des
Generaulx, m' Julien d'Orléans, Jehan Colas, Jehan
dEspinay, Estienne Gregis, Anthoine Gilbert, Jehan
Cousinot, Gervaiz Lescoffier, mons' le commissaire
Gohet, mons' Roussel, advocat, mons' Benevent,
Claude Lesueur, mons' Desprez, conseiller, mons'
Thuret, notaire, Pierre de Rains, m° Bastian Da-
nisy, mons' Goullas, mons' l'esleu Tardif, mons' le
corecteur Allegrain, Jehan Leconle, m* Françoys
Bastonneau, Jehan Messier, Simon Cressé, Jehan
de Saincle Beufve, Jacques Legros, Anthoine Char-
'■' Au fol. 94 v" du Registre, entre les n" CXXXIV et CXXXV, figure le paragraphe qui suit, maladroitement intercalé une année
entière après sa date. Comme il est trop tard pour le replacer à son ordre chronologique, nous l'insérons ici , en note, sous le numéro
qu'il devrait régulièrement porter :
KCV*". — Le service de feu Henry, boï d'Angleterre.
11 mars 1547. (Fol. gi i°.)
Du lundi, m' jour de Mars mil »° ilïi.
Le jour d'hier, a esté commencé, et le jourd'huy achevé, en
l'église Nostre Dame de Paris, le service solempnel de feu
Henry, Roy d'Angleterre, qui est docedé en son pays, ou mois
Henri VIII mourut dans la nuit du 28 au ag janvier 10/17.
!'' Antoine Caraccioli était alors abbé de Saint-Victor. {Gall. Christ., t. VII, col. C89. )
de Janvier dernier passé. Et n'y ont assisté mess" les Prévost des
Marchans et Eschevins de lad. Ville, parce qu'ilz n'y ont esté
semondz, mandez, ne convoquez.
118
REGISTRES DU BUREAU
don, sire Jacques Pinel, Joachin Roiland, Germain
Megissier, François Guerraull, Jehan Daubray, Noël
Lesellier, nions' Charpentier, procureur en Chaste-
let, m'' René Contesse, m" Jehan Mousson, Guil-
laume du Bourgeois, Jehan Contesse, appothicaire,
Jehan Thouart, m' Archambault de Moret, ni' Ma-
thieu Coignet, mons' Dumont, Pierre Letellier,
Pierre Clozeau, Jacques David, Nicolas d'Auvergne,
Estienne Deladehors, Jehan Laurens,geol lier, Jehan
Dampmarlin, mons' Berthelemy, procureur en Par-
lement, Nicolas Alexandre, mons'' Fauchet, procu-
reur en Chastelet, m' Jehan Desmaretz, advocal,
François Guichart, Hugues BruUart, Severin Petit,
m' Nicole Meslrac, Michel Duru, Jacques Hermant,
Jehan Sediile, Pierre Pelletier, Jehan Guerraull,
Jehan Ciiappellier, Jehan Boursin , Henry Patroullart ,
Jehan Boullenger, Jehan Sauvage, Guillaume Bazin,
Raoul Leconte, m' Nicole Guedon, m' Jehan Deluc,
Liger Parodier, Pierre Dyer, Jehan Bigant, Jehan
Lecamus, drappier, nions"' Bouele, procureur en
Parlement, Léon Danisy, mons' Denise, procureur,
Jehan Gueiiault, mons' Berthelemy, corecteur des
Comptes, et autres, grant nombre de bourgeois de
lad. Ville, de tous estatz, mandez en lad. assemblée.
Et après lecture des lettres patentes du Roy, cy
dessus transcriptes, portans déclaration du vouUoir
dud. seigneur et la responce f'aicte à mond. s' le
Prévost des Marchans, laquelle il a proposée et re-
citée de mot à mot, en la présente compaignée, et
prié icelle vouUoir satisfaire au voulloir dud. sei-
gneur et en adviser les moyens;
Ce faicl, a mys la matière en délibération et
demandé l'avis à tous lesd. assistans, l'ung après
l'autre. Tous lesquelz, ou la plus grande et seyne
partie d'iceulx, ont conclud, advisé et délibéré que,
veu et considéré les gros deniers qui ont esté cy
devant levez à lad. Ville et fournyz au feu Roy, que
Dieu absoille, et mesmes vingt mil escuz, depuis
quatre moys en ça, aud. seigneur; que la Ville do
Paris est bien diminuée d'argent, tant à cause de la
fuitte qui fut faicte à la venue de l'Empereur, en
l'année v^xliiii, que pour la grande famyne et charte
de blez et autres vivres, la peste et autres inconve-
niens advenuz depuis trois ans en ça, les molestes
donnez aux marchans, tant de sel que autres, qui
ont esté au voyage de Flandres, durant la guerre;
qu'il y a la moictié du peuple de Paris, pour le
moings, qui ne sauroit riens payer, pour la povrelé
d'iceulx, lesquelz ne vivent que au jour la journée,
en travaillant de leurs arts et mestiers, desquelz ilz
[i548]
ont bien à faire à vivre, eulx vestir et à payer le
louage de leurs maisons, ou chambres; l'autre moic-
tié consiste aux officiers du Roy et gens d'église, qui
sont la plusparf previllegiez; et grant nombre du
moyen estât est grandement ypothequé pour led. sel
et pour grosses debles et rentes, qu'ilz ont sur eulx
constituées.
A ceste cause, ont tous lesd. bourgeois et habi-
tans, ou la pluspart d'iceulx, remonstré qu'il y avoit
douze heures au jour, en l'une desquelles le Roy
povoit changer d'oppinyon, car son cueur est en la
main de Dieu qui le pourra tourner à avoir pitié de
son peuple, et qu'il estoit très neccessaire le prier de
rechef et remonstrer qu'il est impossible lever lad.
somme par les moyens contenuz èsd. lettres, pour
l'inequalité des personnes; et lesquelz moyens ont
esté par quatre foys cy devant temptez et essayez, et
on a veu que on ne sceust jamais trouver moyen
de recouvrer la moictié des sommes de deniers de-
mandées à toute rigueur;
Qu'on doibt encores aller remonstrer aud. sei-
gneur et instamment prier, par plusieurs foys et par
importunité, s'il en est besoing, qu'il luy plaise re-
mectre icelle somme à lad. Ville. Et, ou son bon
plaisir seroit voulloir avoir lad. somme entière, ou
partie, qu'il luy pleust permectre la lever par impost
sur telle marchandise qu'il sera advisé, la moings
dommageable et préjudiciable au bien publiq de
lad. Ville; car les babitans d'icelle Ville n'y voient
autre moyen. Et seroit plus expédient que led. sei-
gneur feisl lever ce qui luy plairoit par ses officiers,
à ce qu'ilz congnoissent la povreté de lad. Ville, et
que lesd. babitans ne se vueullent excuser sans
cause.
Et depuis a esté ordonné au Bureau de lad. Ville
qu'on porteroit à la Court lad. délibération, ainsi
qu'il s'ensuit :
Conclusion envoyée au Roy.
A esté advisé, conclud et délibéré que les babitans
de la Ville de Paris sont de présent si pauvres et
atténuez, tant au moyen des empruntz continuelz
dont ilz ont esté chargez du leinps du feu Roy, que
pour la grande famine, pestillence^ et autres maulx
à eulx advenuz, depuis trois ans en ça, qu'il n'est
possible, de quehjue contraincte et rigueur d'exécu-
tion qu'on puisse user, secourir le Roy de si grosse
et excessive somme de deniers que celle qu'il de-
mande ;
Que toute la richesse et oppulence de la Ville de
[i548]
Paris, consiste es personnes de trois qualilez : gens
d'église, officiers, ou inarchans. Les gens d'egiise ne
sont contribuables, au moyen des decynics dont ilz
sont chargez; les officiers sont exemptz en si grant
nombre quil n"est pas croyable; ceulx qui ne sont
excmplz ont payé finances, pour la confirmation de
leurs offices. La [)lus grande partie des marchans ont
levé' le siège et habandonné le trafficq de leurs mar-
chandises, au moyen du trouble auquel ilz sont con-
stituez, partie pour la commission du sel, partie pour
le transport des deniers hors du royaulme. Ne reste
que le commung populaire, duquel le Roy ne peult
espérer aucun secours;
DE LA VILLE DE PARIS.
119
Que, pour ceste cause, il estoit neccessaire avoir
recours à la Magesté du Roy, pour la seconde foys,
implorer sa clémence et bénignité, luy remonstrer
non seuHement la difficulté, mais impossibilité to-
lalle, d'exécuter son mandement, et le supplier,
par commisération de son povre peuple tant affligé,
remectre lad. somme, ou partie d'icelle; et neant-
moings, à ce que lad. somme modérée se puisse
lever à moindre trouble et par voye plus doulce et
gratieuse, que par cappitation, ou assiette sur le
louage des maisons , donner permission de remectre
quelque impost et subside antien, pour le recouvre-
ment desd. deniers.
CXXXVI [LXXXV]. —
ET VIll''
Délibération pour l'eschance des fermes du pie fourché
Grève aux petites fermes des villages.
97 mars i5'i8. (Fol. 99.)
Du mardi , xxvii"" jour de Mars mil v' xlvii , avant
Pasques.
Les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris, veues les lettres missives du Roy, escriptes
à Fontainebleaue, le xxi°"jour de Mars mil v' xlvii,
adressantes à mess" les Commissaires, depputez par
led. seigneur sur le faict de la vente et engagement
de SCS dommaine et aydes, communiquées et bail-
lées pariceulx commissaires ausd. Prévost et Esche-
vins, afin d'estre sur le contenu d'icelles pourveu et
.satisfaict, selon l'intention dud. seigneur, après avoir
ce jourd'huy convoqué et assemblé le Conseil de
lad. Ville, et en icelle compaignée leueslesd. lettres,
desquelles la teneur ensuit :
31 mars i5i8.
irMess", pour la difficulté qui se treuve à revendre
les deux fermes du pié fourché et du huitiesme du
quartier de Grève, que j'ay nagueres faict rachepter
des Prévost des Marchans et Eschevins de Paris''', je
vous ay faict dire, par diverses foys, que vous eussiez
à convenir avec eulx pour leur bailler lesd. deux
fermes, en me dellaissant les autres petites fermes
quilz tiennent en engagement, pour ce que plus fa-
cillement pourriez revendre lesd. petites fermes; tou-
tesfoys, je n'ay point encores entendu que en ayez
aucune chose Iraicté avec eulx. Parquoy vous advi-
serez de les mander, incontinant ces présentes receues,
venir devers vous pour vous exiber les contractz de
l'aquisition qu'ilz ont faicte desd. petites fermes, des-
quelz vous me envoyrez coppie, deuement collation-
née, afin d'entendre quelles elles sont et pour quelle
valleur elles leuront esté baillées, et aussi pour sur ce
vous faire expédier ung povoir, pour en accepter le
dellaissement,en leur dellaissant par eschange lesd.
deux fermes du pié fourché et du huitiesme du
quartier de Grève; lesquelles deux fermes je seray
comptant leur dellaisser pour vingt six mil livres de
rente. Si vous prie y faire dilligence et vous me ferez
service très agréable.
tEscript à Fontainebleaue, le xxi^'jour de Mars
mil v° XLVII. r;
Icelles lettres, signées de la main dud. seigneur et
contresignées «de La Chesnayea.
Subscriptes: rt A mess" les Commissaires, par moy
depputez à Paris, pour la vente et engagement de
mon dommaine à Paris, pour subvenir au faict de la
guerre, n
A esté en lad. assemblée advisé et délibéré que,
pour satisfaire au bon plaisir dud. seigneur, dellais-
sant par luy à lad. Ville pour xxvi mil livres tour-
nois de rente les fermes du pié fourché vendu au
marché dicelle, coniprins le jour et foire Sainct
Laurens, et du huitiesme du vin vendu en détail au
quartier de Grève, nagueres racheptées de lad.
Ville, icelle Ville luy cédera et transportera les ine-
'') Le Bureau de la Ville s'occupa du radial demandé par le Roi des fermes du pied fourché et du huitième du quartier de Grè»e,
dans ses séances du 37 septembre el du i"oclobre 10^7 (ci-dessus, n°' CXHI et CXIV, p. 98 et 9')). La proposition de revente de
ces mêmes fermes, faite très peu de temps après, fut examinée dans les assemblées des 17 el 22 décembre (11°' CXXII et CXXIII,
p. )oa-io3).
120
REGISTRES DU BUREAU
nues fermes, cy devant el dès le xxni' jour de Mars
mil V' XLUi, engagées à lad. Ville pour la somme de
xvui'va" L livres lournoiz de rente, qui est le pris
dud. engagement, elle surplus, montant vu" a" l livres
tonrnois de rente, et en principal, au denier douze,
lin" vn' livres tournois, lad. Ville le recouvrera
etprandra à constitution de rente, pour estre, incon-
tinant et le plus promptement que faire se pourra,
fournye aud. seigneur.
Et si lesd. deux fermes excédent en valleur, chascun
an, lesd. xxvi" livres tournois, l'oultre plus, les fraiz
de la cueillette d'icelles desduitz, reviendra aud.
seigneur, ainsi que en pareil cas se faict de présent
des fermes de xn deniers parisis pour livre du poisson
de mer fraiz et salle, vendu en lad. Ville de Paris,
du vin vendu en détail et taverne es quartiers des
Halles et Petit Pont, et du vin vendu en gros en
[i568]
icelie Ville, engagées ausd, Prévost des Marchans et
Eschevins, es années V xxxvi etxxxvii'''. Et au con-
traire, s'il advenoit que lesd. deux fermes ne venoient
à la valleur desd. xxvi" livres tournois, chascun an,
pour acquicter les rentes sur ce constituées et fraiz
pour ce neccessaires et acoustumez, ce qui s'en def-
fauldra se prandra sur les plus valleurs revenans au
Roy des quatre fermes dessusdictes, vendues à lad.
Ville, èsd. années v' xxxvi et xxxvii.
En quoy faisant, estiment lesd. Prévost et Esche-
vins qu'il se trouvera assez gens, tant de lad. Ville que
d'ailleurs, qui congnoissans leur seureté fourniront
promptement lad. somme de un" vu" livres tournois
à constitucion de rente, pour le service et affaires
dud. seigneur, eslans icelles rentes en pareil droict
et prérogative d'ypotheque qu'ilz avoient sur lesd.
fermes vendues oud. an y' xuu.
CXXXYII [LXXXVI]. — Pour l'eschange des fermes. — Pour les un" mil escuz
DEMANDEZ PAR LE RoY. PoUR LE PONT NoSTRE DaME.
27 mars i548. (Foi. 100 v°.)
Dud. xxvu"' jour de Mars v" xlvu, avant Pasques.
A esté faicte assemblée de mess" les Conseillers de
lad. Ville, en laquelle se sont trouvez, assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m" Loys Gayant;
Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Eschevins;
Mess" Tronson, Prévost, Lelievre, T. de Brage-
longne,T.deMontmirel,Perdrier,Paillart,Bouchart,
Larcher, Lelieur, Conseillers de lad. Ville.
Ausquelz a esté proposé par mond. s'' le Prévost
des Marchans trois pointz qu'il estoit nécessaire ad-
viser en diiligence :
Le premier estoit pour l'eschange que le Roy en-
tendoit faire des fermes du pié fourché et huitiesnie
de Grève aux petites fermes des villaiges apartenans
à lad. Ville. Et a esté conclud ce qui est cy dessus en-
registré, de ce jour.
Le second estoit pour aller exécuter la dernière
délibération de l'assemblée generalle, et qui y devoit
aller au lieu de mons'' le Conservateur qui y avoit
esté csleu, mais n'auroit sceu acomplir le voyage,
pour sa maladie'^).
Le troisiesme, pour rebailler à louage, à neuf ans,
les maisons du Pont Nostre Dame, appartenant à lad.
l" Ces quatre fermes furent vendues par le Roi aux Prévôt des Marcliands et Écliovins, en deux fois. Le premier contrat, daté du
mardi 26 septembre J 536, comprend l'aliénation de la ferme du poisson de mer et du poisson d'eau douce pour cinq mille livres tour-
nois de renie, et de celle du huitième du vin vendu au détail dans le quartier des Halles, moyennant la somme annuelle de trois mille
trois cent trente-trois livres, six sons huit deniers tournois. Le second acte de vente, passé devant François Bastonneau et Jean Cor-
delle, notaires du roi au Chàtelet de Paris, le samedi 7 juillet 1 687, porte sur la ferme du vin vendu en détail dans le quartier du
Petit-Pont, pour une somme annuelle de cinq mille trois cent dix-neuf livres dix sous parisis, et sur la ferme de l'imposition du vin
vendu en gros à Paris et dans les faubourgs, moyennant quatre mille sept cent quatre-vingt-onze livres treize sous quatre deniers
parisis, à payer chaque année au roi, soit pour les quatre fermes un total de vingt et un mille cinq cent trente-six livres trois sous
quatre deniers parisis, ou vingt-six mille neuf cent vingt livres quatre sous deux deniers tournois. Les commissaiies chargés par le
roi de cette négociation étaient Louis, cardinal de Bourbon , archevêque de Sens, Jean, cardinal du Bellay, évéque de Paris, et le chan-
celier Antoine Du Bourg; les preneurs, au nom de la ville, étaient Jean Tronson, conseiller au Parlement et Prévôt des Marchands,
el les quatre Echevins, Christophe de Thou, Eustache Le Picart, Claude Lelievre et Pierre Raoul. François I", par lettres patentes
données à Ablon, le 9 juillet ihS-j, ratifia la vente de ces quatre fermes. Ces actes ont été transcrits sur le cartulaire de l'Hôtel de
Ville, du xTi° siècle (^rcWïc«not.,KK, 101a, fol. 38v°ct 43 v°); ils avaient été enregistrés au Parlement de Paris, le 12 juïUetiBSy
(/dm., X" 861 3, fol. 54).
W La dernière assemblée générale dont il soit fait mention dans le Registre est celle du 16 mars précédent (ci-dessus n° CSXXV);
il n'y est point question de la désignation de ce député, ni d'un autre.
[i548]
Ville, parceque les baulx finissent au jour Sainct
Jehan Baptiste prochain venant, et sur lequel Pont
y a grosse rente constituée à aucuns particuliers de
lad. Ville, qui seroit besoing rachepter, ou partie.
Et lesd. matières mises en délibération, a esté
conclud et advisé que sire Fiacre Charpentier yroit
exécuter la d(;liheration de lad. assemblée generalle,
aconipagné de m" Regnault Bachelier, Greflier de
Beauvais, ce qu'ilz ont accepté.
Et quant aux baulx dud. Pont Nostre Dame, qu'on
doibt rebailler les maisons dicelluy à neuf ans,
à ceulx qui y demeurent, au pris de lx livres tournois
de louage par an, qui sont x livres tournois oultre
le pris des derniers baulx, et en advançanl par eulx
DE LA VILLE DE PARIS.
121
et chascun d'eulx, sur et tant moingsdesd. louages,
la somme de quarante escuz soleil, moictié à la
Sainct Jehan, et moictié à la Sainct Remy, pourestie
employée au rachapt de xvi° x livres tournois de
rente, constituée sur le dommaine de lad. Ville.
Et sans faire lad. avance pour l'effect que dessus, ne
seront continuez lesd. baulx à ceulx qui seront ref-
fusans faire icelle advance, mais baillez à autres qui
donneront deniers pour le prouffit de lad. Ville. De
laquelle somme leur sera baillée quictance par led.
Receveur, au doz de leurs lettres de baulx.
Et quant à ceulx qui ont offencé et contrevenu aux
clauses de leursdictz baulx, età ceulx qui reffuseront
faire lad. advance, lad. Ville advisera et ordonnera
cy après, comme elle verra estre à faire par raison '•'.
GXXXVIII [LXXXVII]. — Lettres de uoss' de Mandosse pour les un" m. escuz.
•29 mai-s i548. (Fol. 100.)
Lettres missives apportées par mons"^ de Mandosse ,
le XXIX* Mars v' xlvii, avant Pasques.
tDe par le Roy.
ff Très chers et bien amez , ayant entendu le peu de
dilligence dont vous usez à l'assiette et cotizacion de
ce que nostre bonne Ville et cité de Paris doibt
fournir, pour sa part et portion de la soulde des cin-
<juanto mil hommes de pied, que nous souldoyent les
villes closes de noslre Royaulme, nous avons bien
vouUu vous escripre la présente, par laquelle vous
mandons et ordonnons très expressément que vous
ayez à y procéder plus dilligemment, de sorte que
vous puissiez fournir es mains du Receveur gênerai
de noz Finances aud. Paris, aux termes que avons
ordonnez, les deniers de lad. cotizacion. Autrement
vous nous donneriez occasion d'estre mal conlans de
vous et de nous en prandre à voz personnes, ainsi
que vous dira plus amplement, de nostre part, nostre
amé et féal Conseiller et premier Maistre d'Hostel ordi-
naire, le s"' de Mandosse, dont vous le croirez, comme
vouldriez faire nous-mesmes, sans y faire faulte.
(T Donné à Fontainebleaue, le xxix'jourde Mars
l'an mil y' xlvii. n
Signées: rc HENRY.
Cl\USSE. n
CXXXIX [LXXXVIII].
Pour la responce des depputëz à aller vers le Roy
POUR LES un" M. ESCUZ.
4 avril 1548. (Fol. 101 v°.)
Du mercredi, 1111™ jour d'Avril mil v' xlvhi après
l'asi|ues.
En assemblée le jourd'uy faicte , en fOstel de la
Villede Paris, de mess" les Conseillers d'icellc Ville,
pour oyr la responce des depputëz par la dernière
assemblée generalle à aller vers le Roy, pour le faict
des un" m. escuz soleil, dennindez par led. seigneur
il luil. Ville, en ceste présente année; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir:
Monsieur le Prévost des Marchans, maistre Loys
Gayant;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Vialard,
Eschevins;
Mess" Lelievre, Paillart, Lecômte, Bouchart, Le-
lieur, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que le sire Fiacre Charpentier a recité
en lad. compaignée le discours de son voyage, et
considéré le contenu en la responce par luy l'aicte,
a esté conclud et advisé par les dessusdictz qu'il y
avoit trop petite compaignée pour y adviser, et a esté
l'assemblée remise à vendredi prochain, jour de la
réduction de Paris, à une heure de relevée.
''' Celte séance a élé insérée aa Registre après celle du ag mars. Nous rétablissons l'ordre chronologique.
iG
IMPIliUrRIK flATIO'IALB.
122
REGISTRES DU RUREAU
[i548]
CXL [LXXXIX]. — Délibération sur la responce des déléguez à aller vers le Roy
POUR LE FAICT DES Illl" M. ESCUZ.
6 avril i548. (Fol. 102.)
Du vendredi, vi"* jour d'Avril mil v" xlviii, après
Pasques.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de Mess" les Conseillers d'icelle,
prias et appeliez au retour de la messe de la réduc-
tion de lad. Ville''', en la manière acoustumée, les
Quarteniers de lad. Ville, pour adviser sur la res-
ponce des déléguez de par la Ville à aller porter la
dernière délibération de l'assemble'e generalle, pour
le fait des iiii" m escuz demandez par le Roy à lad.
Ville; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons"' le Prévost des Marcbans, m' Loys Gayant;
Mess" Rerthelemy, Charpentier, Lecirier, Esche-
vins ;
Mess" E. de Montmirel, Lelievre, Rerthelemy,
M. de Rragelongne, Paillart, T. de Rragelongne,
T. de Montmirel , Rouchart, Lelieur, Conseillers
de la Ville ;
Rasannier, Maciot, Croquet, Danès, de Sainct
(iermain, Lelorrain, Parfaict, Hac, Lejay, Gohory,
Courtin, Quarteniers d'icelle Ville.
Après ce que le sire Fiacre Charpentier, Eschevin
de lad. Ville, qui avoit esté envoyé' à la Court vers
le Roy, a recité avoir parlé à la personne dud. seigneur
à Messeigneurs les Conneslable et Chancelier, et à
iceulx présenté la délibération du Conseil gênerai
dernier, par lequel fut advisé qu'on ne povoit aucu-
nement fournir aud. seigneur lad. somme, sinon qu'il
octroyast et permist à lad. Ville la lever sur quelque
impost anlien; et qu'il luy fut faict responce par
mond. s' le Chancelier qu'il s'en revint à Paris, pour
adviser sur quel impost on avoit délibéré la lever,
pour quoy ilz furent levez et mys sus, combien ilz
ont eu cours et combien ilz ont vallu, et le tout ren-
voyer par devers led. seigneur et son Conseil, pour y
adviser; et neantmoings qu'on feist dilligence de re-
couvrer deniers, en sorte qu'on ne laisse passer le
terme que led. seigneur a donné à lad. Ville, autre-
ment il y pourvoiroit par autre moyen ;
Et que mond. s' le Prévost des Marchans a dit et
recité en lad. compaignée que Mons"' du Mortier,
l'ung des Commissaires du Roy sur la revente de ses
"' Voir, ci-dessns, la note 3 de la page 53.
'•' Ce blanc et ceux qui suivent sont au Rogistre.
dommaine et aydes, l'avoit mandé et luy avoit dit
que le Roy entendoit faire eschange à lad. Ville de
la ferme du pié fourché du marché de Paris aux pe-
tites fermes des villaiges, qui sont à lad. Ville, et
qu'on eust à y adviser; et avoir par luy mises lesd.
matières en délibération;
A esté conclud, advisé et délibéré, quant aux
un" M. escuz, qu'on doibt supplier très humblement
le Roy que son bon plaisir soit voulloir permectre
(]ue les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris puissent lever la somme de un"' m. escuz
soleil , à laquelle il luy a pieu cotizer lad. Ville et
autres villes closes de la Prevosté de Paris, par im-
position sur les fermes anciennes, qui ont autresfois
esté imposées pour subvenir aux affaires des prédé-
cesseurs Roys de France et de lad. Ville;
Fermes antiennes pour lever les iiii" m. escuz
DEMANDEZ PAR LE RoV.
C'est assavoir, sur l'imposition de douze deniers
pour livre, à prandre sur le poisson de mer fraiz
et salle, vendu en lad. Ville, oultre les douze de-
niers pour livre qui se lievent, au prouffit dud. sei-
gneur, sur led. poisson de mer fraiz et salle;
Plus, sur l'ayde et ferme de six deniers pour livre
sur le bestail à pié fourché, vendu au marché de
Paris, oultre les douze deniers parisis pour livre
que y prend led. seigneur. Lesquelles deux fermes
feurent érigées et mises sus, dès l'année mil un'
iiii"x. . .'-', qui valloient par une année commune,
c'est assavoir : celle du poisson de mer, la somme
de , et celle desd. vi deniers pour livre dud.
pié fourché, la somme de , lesquelles deux
fermes expirèrent en l'an mil v'
Plus , sur l'ayde de vingt livres tournois sur chascun
muy de sel, vendu au garnier de Paris, qui fut oc-
troyé à lad. Ville, pour subvenir aux affaires d'icelle,
en l'année mil v\ . ., qui valloit, pour une com-
mune année, la somme de de rente, qui
expira, par ordonnance du feu Roy, en l'année
V'. . .
Plus, sur l'ayde de 11 solz vi deniers tournois pour
chascun muy de vin entrant en lad. Ville et banlieue
i
[i5i8] DE LA VILLE
d'icelle, et sur autre ii solz vi deniers sur chascun
muy de vin, yssant hors lad. Ville et faulxbourgs,
qui fut mise sus en i'an mil y' xlv'", pour subvenir,
tant aux affaires dud. seigneur et deniers à luy ac-
cordez, que pour aucunes fortilTications, réparations
et autres affaires de lad. Ville , laquelle fut abollve
en l'an mil v" xlvi, par ordonnance dud. seigneur.
Les deniers procedans de laquelle ferme ont vallu
pour vingt moys, qu'elle a eu cours seullement, la
somme de , les fraiz sur ce desduitz , comme
il apert par le registre et recepte du Receveur de
la Ville.
Les deniers procedans desquelles fermes seront
employez au payement de xv" livres tournois de rente
qui seront nécessaires constituer, pour le recouvre-
ment desd. iiii" M escuz; et le surplus, les fraiz
nécessaires sur ce payez, sera employé' au racliapt et
admortissement desd. rentes, le plus dilligemment
DE PARIS.
123
que faire se pourra, et, icelles racheptées, demour-
ront lesd. aydes et subsides extainctz et admortis.
El en octroyant par led. seigneur les dessusdictes
aydes, auront les manans et habitans de Paris
moyen de secourir le Roy; autrement leur seroit
impossible d'y satisfaire.
Et quant à l'eschange desd. fermes du pie' fourche'
du marché de Paris aux fermes des villaiges, suyvre
la dernière délibération faisant mention desd. es-
changes, ou faire lad. eschange en sorte que les ren-
tiers soient bien asseurez de leurs payemens, et non
autrement.
Ce faict, a esté faict une lettres missives au Roy
et une à mond. s' le Chancellier, et l'extraict desd.
fermes sur les comptes. Et a esté ordonné ([ue
maistre Regnault Rachelier, Greffier de Reauvais,
les porteroit aud. seigneur et à son Conseil, pour
obtenir provisions neccessaires etobeyr aud. seigneur.
CXLI [XG]. — Lettres missives du Roy
POUR LEVER LA SOMME DE llll" M. ESCLZ PAR CAPITACION.
i3 avril i5^i8. (Fol. io3 v°.)
Du xiii' jour d'Avril v' xlviii, après Pasques, ont
esté apportées lettres missives du Roy à lad. Ville,
par m" Regnault Rachelier, dont la teneur ensuit :
la avril iS&S.
tDe par le Rov
•rTrès chers et bien amcz, nous avons receu la
lettre que nous avez escript par ce porteur, du vi"" de
ce moys, et veu l'eslat contenant plusieurs aydes
i|ui ont esté niys sus en nostre ville de Paris, pour
subvenir aux affaires de noz prédécesseurs et de lad.
Ville; et pour autant que c'est chose (|ui reviendroit
l> trop grande charge de nostre pauvre peuple, et
sans laquelle il nous semble que facillement vous
nous povez satisfaire des quatre vingtz mille escuz,
que nous vous demandons pour vostre contribution
du payement de cinquante mil hommes de pied, dont
il y a jà un terme escbeu; à ceste cause, nous voul-
ions et vous mandons que, cessans toutes les remons-
trances dont vous avez usé et usez en cest endroit,
vous ayez à départir et esgaller lad. somme sur les
contribuables de noslredicte Ville, le plus tost et dilli-
gemment que faire se pourra , suyvant la commis-
sion qui vous en a esté cy devant envoyée; et ce
faict, faire procéder au recouvrement d'icelle pour
nous en satisfaire, ainsi que vous estes tenu et que
lad. commission le porte. Autrement vous nous ferez
congnoistre que vous avez la volunté autre que nous
n'avons tousjours estimé, et donnerez occasion d'y
faire pourveoir par autre voye.
iT Donné à Nogenf, le xii" jour d'Avril mil V'
XLVIII. 71
Signé : «HENRY 7,.
El au dessoubz :
trDE l'AuBESPINBu.
Et au dessus : «A noz très chers et bien amei les
Prévost des Marchaiis et Eschevlns , bourgeois et habitans
de nostre bonne ville et cité de Paiis. -n
Incontinant lesd. lettres reccues, ont esté faict
mandemens aux Conseillers et Quarteniers de lad.
Ville, poureulx trouver demain samedi, une heure de
relevée, pour donner leur avis sur le contenu desd.
lettres.
'" Il y a ici uiieertCnf; l'ordonnance autorisant la levde de cet impôt à Paris n'est point de l'année i545, mais du 17 août i544.
l/oclroi, aux termes de ces lettres, dut prendre fin en mai i5AG (voir, ci-dessus, p. 89 et note).
iG.
\2à
REGISTRES DU BUREAU
[i548]
GXLII [XCl]. — Assemblée pour lesd. lettres missives du Roy.
i4 avril i5i8. (Fol. lo'i.)
Du samedi , xiin"" jour d'Avril mil v' xlviii, après
Pasques.
En assemblée le jourd'huy faicle, en TOstel de la
Ville de Paris , de messieurs les Prévost des Mar-
chans, Esclievins, Conseillers et Quarteniers de
lad. Ville, pour adviser sur les lettres missives du
Roy cy dessus transcriples, contenans la responce
faicte à m' Regnault Bachelier, Greflier de Beauvais,
envoyé' devers le Roy pour le faict des iiu^^ m. escuz
soleil, demandez par led. seigneur à lad. Ville; en
laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Prévost des Marchans, ni'^Loys Gayant;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Esche-
^ins;
Mess" Lelievre, M. de Bragelongne , Courtin,
de Livres, Paillart, T. de Bragelougne, Lecomte,
Conseillers de Ville;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Godeffroy,
Danès, Parfaict, Lorrain, Courtin, Croquet, Pré-
vost, Gohory, Hac, Kerver, Quarteniers d'icelle Ville;
Après lecture desd. lettres missives en lad. com-
paigne'e , a esté mise la matière en délibération et
demandé l'avis aux assistans. Lesquelz ont tous con-
clud et advisé qu'on devoit tenir la dernière délibé-
ration du Conseil, et neantmoings faire faire l'as-
semble'e generalle des cours souveraines, commu-
naultez et bourgeois, pour y adviser plus amplement,
à lundi prochain, une iieure de relevée. Suyvant la-
quelle, ont esté expédiez mandemens ausd. commu-
naultez et mesmes ausd. Quarteniers, duquel la
teneur ensuit :
tt De par les Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris.
tf Sire Jehan Basannier, Quartenier de lad. Ville,
appeliez les douze notables personnes de vostredici
quartier, qui furent appeliez en la dernière assem-
blée generalle, et, pour l'absence neccessaire d'iceulx
ou de partie, appeliez en d'aultres jusques aud.
nombre, et soyez tous lundi prochain à une heure
précisément de relevée, en l'Ostel de ceste Ville,
pour adviser sur les lettres missives envoyées par le
Roy à lad. Ville. Et qu'ilz n'y facent faulte, sur peyne
de perdre leur previllege de bourgeois et de xx livres
parisis d'amende; car l'affaire est d'importance et
requiert célérité.
«Faict au Bureau de lad. Ville, le xiiii"jour d'Avril
mil v" XLvm, après Pasques. d
GXLIII [XGIl]. — [Assemblée générale. — Nouvelle délibération
sur le mode de recouvrement des III1"M. ECUS DEMANDÉS PAR LE Roi À LA VlLLE.]
16 avril i5/i8. (Fol. io5.)
Du lundi, xvi""" jour d'Avril mil v' xlviii, après
Pasques.
En assemblée générale le jourd'uy faicte, en la
grande salle de l'Ostel de la ville de Paris, de Mess"
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Quarteniers, les Cours souveraines et Communaul-
lez, tant d'Eglise que séculières, avec douze no-
tables personnes de chascun quartier, mandez pour
oyr la lecture des lettres missives du Roy, envoyées
à lad. Ville, pour le faict des quatre vingtz mil escuz
soleil, par luy demandez à icelle Ville, en ceste pré-
sente année, pour le faict de ses guerres; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons"^ le Prévost des Marchans, m" Loys Gayand;
Chai-pentier, Eschevin ;
Mess" Tronson , Viole , Dudrac , Courtin , de Livres ,
Paillart, T. de Bragelongne, Lelicur, Conseillers de
lad. Ville;
Mess" Leroux, Bouete, Abot, Dulyon, Tiraqueau,
Vermondet, Fleury, Berthelot, Grassin,Barjot, Con-
seillers de la court de Parlement ;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Godef-
froy, Gohory, Hac, Prévost, Lejay, Lelorrain, Pelle-
rin. Croquet, Danès, Quarteniers de ladicte Ville;
M' Pierre Robert, advocat, uions"^ Bequet, mons'
Danisi, Masseperote, greffier de Bourdeaulx, l'huis-
sier Bachelier, le commissaire Delacroix, bourgeois;
Les deux curez de Sainct Jehan le Rond, pour
Mess" du Chappiire de Paris;
Le procureur de l'Université, le procureur de
Sainct Magloire, le procureur de Sainct Victor, les
Celestins, Religions;
Mons'' l'advocat du Bailliage, Bourguignon, mons"'
Benevent, mons' Denise, sire Claude Sanguyn,
Drouet Parent, Pierre Letellier, Martin Delaplanche,
Jacques Hermant, sire Guillaume Legras, Jehan
Dampmartin, Eslienne Deladehors, Jehan Laurens,
Denis GodelTroy, Anthoine Patroullart, Philibert de
Crevecueur, mons'' Destas, advocat, Nicolas Pré-
vost, drappier, Eslienne Levast, marchant de fer,
m' Frajiçoys Gayand, Receveur de Gisors, François
Perdrier, Prévost de la Monnoye, m' René Contesse,
notaire, Jelian Thouart, m' Eustace Bachelier,
m' Jehan Morisson, Jehan Lesellier, Jehan Guerard,
Gilles Dupuys, Claude Danès, Nicolas Letellier,
Michel Du?eau, Nicolas Bequet, m" Hubert de Co-
quiel, Begnaull Ghauldiere, Hugues Bruslart, Seve-
rin Petit, m' Jehan Leriche, Françoys Guichart,
Nicolas Alexandre, Poncet Lépreux, nions"" Faulchet,
Pierre Lamy, Eslienne Lemaire , Jacques David , Jehan
Guerrault, Jehan Boursin, Henry Patroullart, Jehan
Lefer, Raoul Leconte, Jacques Legros, Anthoine
Chardon, Nicolas Foucault, nions' Boullault, Simon
Cresse, Jehan Lauhigeois, Guillaume Pichonnal,
Jehan Picarl, Biaise Charles, Nicolas Bequet, Guil-
laume Barbedor, Nicolas Prévost, Nicolas Viellart,
Eslienne Vast, Françoys Mesnart, Guillaume Le-
comle, Pierre Boue', Michel Duru, Estienne Gregis,
Guillaume Beannyer, Jehan Guy, et plusieurs autres,
bourgeois et marcbans d'icelle Ville, de tous estatz.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marcbans a
amplement et au long remonstré l'intencion et
vouUoir du Roy et faict l'aire lecture desd. lettres
missives, cy devant escriptes, en lad. assemblée, et
remonstré que jà par deux foys on avoit esté vers led.
seigneur et son Conseil luy faire les humbles remon-
strances de ce qui avoit esté délibéré par cy devant,
et de la responce par luy falote et par sond. Conseil ,
(|ui avoit donné à entendre lesgrans et urgens.alfaires
iricelluy seigneur, pour lesquelles il estoit neccessilé
luy fournir de par lad. Ville lad. somme de quatre
vingtz mil escuz soleil en grande dilligence, et que
Ind. Ville estoit grandement solicitée par le seigneur
de Mandosse, son premier Maistre d'Hostel.
Pour ces causes, auroit prié et exorté le peuple
DE LA VILLE DE PARIS.
r>;
voulloir s'efforser de trouver les moyens de obeyr
aud. seigneur et satisfaire à son voulloir. El ce faict,
a mys la maliere en délibération, et demandé l'avis
et oppinyon aux assistans. Tous lesquelz, conside-
rans le grand péril et danger qui pourroit advenir,
comme aulresfoys Ton a veu, de lever pareille somme
par cappilacion ou sur les maisons , chose si difficille
que jamais ne c'est peu mener à fin, et que, en ce
faisant, ce seroit rendre par led. seigneur taillable
sa bonne ville de Paris, cappitalle de son royaulme,
en laquelle afflue et vient peuple de toutes nations
et contrées pour l'estude et pour la justice , et dont ses
ennemys se pourroient resjouyr, pour le jugement
qu'ilz en pourroient faire, et que le commung popu-
laire est si povre qu'il est quasi au desespoir, joinct
la cherté des logis et des vivres qui y est de présent,
et le faiclz qu'ilz onl porté par cy-devant;
Qu'on doibt derechef retourner vers led. seigneur,
Roy et Mess" de son Conseil ,el persévérer de implo-
rer sa clémence et bénignité, à ce qui luy plaise user
de miséricorde et pitiéenvers ses povreset très humbles
subgectz, les manans ethabitans de sad. ville de Pa-
ris , et luy supplier 1res humblement que , si ses affaires
sont si urgens et pressez qu'il ne puisse aucune chose
modérer d'icelle somme, que son bon plaisir soit per-
mectre icelle eslre levée par aydes, ainsi qu'il a
permis par ses premières lettres et qu'il a esté déli-
béré en la dernière assemblée generalle de lad.
Ville, où le commung peuple l'a ainsi requis et se
atant et pense qu'il soit ainsi arreslé et accordé par
led. seigneur;
Et, que les choses bien debatues et digérées par
lesd. assistans, leur semble estre imposible, et ne
voient ne congnoissent autre moyen pour secourir
led. seigneur et éviter aux choses dessusdictes, que
par led. moyen d'impost et ayde, telz qu'il plaira
permecire aud. seigneur, pour les causes contenues
en lad. dernière délibération de l'assemblée generalle ,
qui luy doibvent encores estre remonstrées par mons'
d'Athis et mons' de CelyC', Conseillers Je lad. Ville,
et deux de Mess" de la court de Parlement, qui
seront esleuz de par icelle à y aller, comme bour-
geois de lad. Ville.
"' Pierre Viole, seigneur d'Atliis-sur-Orge, et Christophe de Thou, seigneur de Cély (i.5o8-i582), depuis premier président du
Pariemenl de Paris.
126
REGISTRES DU RUREAU
[i548]
CXLIV [XCIII]. — [Lettres patentes portant exemption d'impôts
EN faveur de Guillaume Postel, naguère Procureur général au Conseil privé.]
30 avril i548. (Fol. io8.)
Du xx° jour d'Avril mil v' xlviii, après Pasques.
Aujourd'uy ont esté apporté au Bureau de la ville
de Paris certaines lettres patentes du Roy, par Ger-
main Boursier, de Paris, dont la teneur ensuit :
<t Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France , à
tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.
Combien que, en considération des biens et recom-
maudables services l'aiclz par nostre amé et féal
conseiller, M'Guillaume Postel, s' des Fou rneauix''',
tant aux charges et estatz, qu'il a euzdenous avant
nostre advenement à la couronne, que depuis, en
l'oHice de nostre Procureur gênerai en nostre Privé
Conseil, nous, en actandant que, en rescompence de
sond. oflice de nostredict Procureur gênerai, lequel
nous avons nagueres supprimé, il aict esté pourveu
de semblable ou meilleur office, ainsi que desirons
et voulions faire, luy aions, par autres noz lettres
[>alentes, délaissé et ordonné la somme dehuict cens
livres tournois, par forme de bien faict et pension
annuelle, et que nostre intention aict esté que, en
contemplation du lieu qu'il a tenu près de nous
et de nostredict Conseil, il joisse à tousjours des
exemptions, libériez, franchises et immunitez, soit
d'empruntz generaulx et parliculliers, paiement de
soldes et autres charges, exactions etimpostz, et de
tous previlleges dont les gens de nostre Privé Con-
seil , commensaulx , familiers et domesticquesjoissent,
à cause de leurs estalz; neantmoings est à doubler
que, ne joissant plus nostredict Conseiller de sond.
office de nostre Procureur gênerai, ainsi supprimé,
les gens des villes et lieulx ausquelz il a domicilie,
biens et revenu, le voulsissent empescher en la jois-
sance desd. exemptions , libériez , franchises, immu-
nitez et previlleges, s'il navoit de nous lettres ex-
presses;
rr Nous , pour CCS causes , en contemplation des biens
et recommendables services que, dès longtemps, tant
avant nostre advenement à la couronne que depuis,
il nous a faictz, et en perpétuelle mémoire du lieu
qu'il a tenu près de nous et en nostre Privé Conseil , à
icelluy avons donné et octroie, donnons et oc-
troions, voulions et nous plaist qu'il joisse à l'ad-
venir de tous et chascun les previlleiges, fran-
chises, libériez, exemptions et immunitez dont ont
acoustumé joir et user noz domesticques et gens de
nostre Conseil Privé, et ainsi qu'il faisoitpar cy de-
vant et feroict encores, tenant et exerçant led. office
de nostre Procureur gênerai en nostredict Conseil;
voulions et nous plaist que, nonobstant la suppres-
sion de sond. office, que ne voulions avoir lieu pour
le regard desd. previllaiges, franchises, libériez,
exemptions et immunitez, il soit neantmoings tenu
et réputé comme nostre commensal, famillier etdo-
meslicque, et en ce l'avons retenu et retenons, de
nostre certaine science, par ces présentes, pour ce
signées de nostre main, par lesquelles nous mandons
etcommectons au premier nostie huissier, ou sergent,
que icelles il signiffie à tous Prevostz, Esclievins,
Conseillers et gouverneurs de villes, noz officiers et
tous autres qu'il apartiendra, et dont par led. s' des
Fourneaulx il sera requis, à ce qu'ilz n'en pré-
tendent cause d'ignorance , leur faisant inhibicious
et deffences, de par nous, de non y contrevenir au-
cunement.
t Et si aucune chose avoient faicte, à ce contraire ou
préjudiciable, qu'ilz le reparent et remectent à son
premier estât et deu; car lel est nostre plaisir. Et
pour ce que de ces présentes l'on pourra avoir affaire
en plusieurs et divers lieulx, nous voulions que au
vidimus d'icelles, faict soubz sceel royal ou seing de
l'un de noz notaires et secrétaires, foy soil adjoustée
partout, comme au présent original. En tesmoing de
quov, nous avons faict meclre nostre sceel à cesdictes
présentes.
rc Donné à Nogent sur Seine, le quinziesme jour
d'Apvril l'an de grâce mil cinq cens quarante huict,
et de nostre règne le deuxiesme.iî
Ainsi signé : tt HENRY, -n
Et sur le reply desd. lettres : trPar le Roy, les
cardinal de Guyse et duc d'Aubmale, le seigneur de
''' 11 appartenait à une famille nolile de l'élection de Conclies, dans la haute Normandie, sur laquelle La Chcsnaye-Desbois a réuni
quelques renseignements (jénéalogiques (Dictionnaire de la noblesse, t. XI, p. 453); il ne faut pas le confondre avec son liomonyme,
contemporain et compatriote, Guillaume Postel, professeur de mathématiques et de langues orientales au Collège de France, le célèbre
érudit et visionnaire (i5io-i58i).
[i5i8] DE LA VILLE DE PARIS.
Montmorency, Connestable de France, et autres pre-
sens. 5)
Signé: tDo Thier,!) et scellées, sur double queue,
de cire jauine.
Après lecture desd. lettres, et en considération
127
d'aucuns bons services que ledict s' Postel a faict
à ladicte Ville, a esté conclud et délibéré d'obeyr
au voulloir dudict seigneur, et a ladicte Ville en-
tériné et entérine lesdictes lettres, selon leur forme
et teneur.
CXLV [XGIV]. — [Relation du voyage de M. d'Athis en Cour.]
a mai i548. (Fol. 108 ¥°.)
Du mercredi, u""jour de May mil y' xltiii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers et Quarteniers de lad. Ville,
pour oyr la responce des déléguez par la dernière
assemblée generalle à aller à la Court, vers le Roy,
pour le faict des un" m. escuz, par led. seigneur
demandez à lad. Ville, en ceste présente année, en
la(|uelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marcbans, m" Loys Gayand;
Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Vialart, Es-
chevins;
Mons' d'Athis, ambasadeur;Lelievre, Berthelemy,
de Livres, Paillart, Lecomie, Lelieur, Conseillers;
Plume, prins par mons' d'Athis;
Nicolas Hac , Pellerin, Croquet , Prévost, Courtin,
Parfaict, Danès, Godeffroy, de Sainct Germain,
Maciot, Basannier, Quarteniers de lad. Ville;
Après ce que mond. s' d'Athis a recité le dis-
cours de son voyage et que lecture a esté faicte
d'ung arrest du Conseil Privé du Roy, par lequel est
ordonné la moictié de lad. somme estre levée sur les
fermes de vi deniers pour livre du bestail à pié four-
ché, vendu au marché de Paris, et vi deniers pour
livre sur le poisson de mer, vendu es Halles de Paris,
et l'autre moictié par capitacion;
A esté conclud, advisé et délibéré qu'on doibt faire
lad. responce en la grande assemblée generalle,
vendredi prochain, afin que le peuple entende les
dilligences desd. ambassadeurs. Puis ont remercié
led. s' d'Athis.
Incontinant mandemens ont esté expédiez à toutes
les communaultez, pour eulx trouver led. jour de
vendredi, 11 heures de relevée, en la grande salle
de l'Ostel de lad. Ville.
GXLVI [XCV]. — [Délibération touchant la répartition et le mode de payement
DES un" M. ECUS DEMANDÉS PAR LE Roi.]
4 mai »548. (Fol. 109 ï°.)
Du vendredi, nu' jour de May mil v' xlvui.
En l'assemblée generalle le jourd'huy faicte, en
rOstel de la ville de Paris, de Mess" les Prévost des
Marchans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers, les
Cours souveraines et Communaultez, tant d'église
que séculiers , avec douze notables bourgeois de chas-
cun quartier, mandez pour oyr la responce des del-
leguez par la dernière assemblée generalle à aller
en Court, vers le Roy, pour le faict des nii" m. escuz
soleil, par led. seigneur demandez à lad. Ville, en
ceste présente année; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gayand ;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Vialart,
Eschevins ;
Mess" de Montmirel, Viole, Paillart, T. de Bra-
gelongne, T. de Montmirel, Bouchart, Lelieur,
Conseillers de Ville;
Mons' ''', Conseiller en la Court;
Mons' l'archediacre de Brye^^', mons' Bouchiny "',
curé de Sainct Jehan, pour le chappitre de Paris;
Mons'Ruzé, General des Aydes;
Mons' Destas;
Le bailly Sanguyn ;
Mons' Chevillart ;
Mons' le Receveur de Gisors;
"' Ce blanc est au rc(;islre.
'*) Jean Touslain était alors archidiacre de Brie en l'Eglise de Paris. Il donna sa démission , à cause de son grand âge, au mois de
mars |553, et fut remplacé, le 8 mai suivant, par Etienne Dugué. {Reg. capitul. de N.-D, de Paris, Archives nat., LL. aSo, p. 649.)
'•'' Robert Bouchigny, suivant les Registres rapitulaires; il mourut dans son canonicat, au mois de novembre )55o.
128
REGISTRES DU RUREAU
Mons' Requel ;
Sire Guillaume Legras;
Sire Jehan Rasannier, Maciot, de Saincl Germain,
Gohory,Prevost, Parfaict, Lejay, Lelorraiu, Kerver,
Hac, Danès, Quarteniers de lad. Ville;
Mons' Pilleu, advocal, Joachin Rolland, le Com-
missaire Joly, Pierre Pelletier, mons'' Jacquelot,
Jacques Hermant, Jehan Dampmartin, Pierre Le-
lellierO, sire Claude Sanguyn, Nicolas Foucault,
Fauchet, Procureur, Jehan de Saincte Reufve, Jehan
Cousinot, Philebert de Crevecueur, bourgeois;
Et plusieurs autres qui estoient en la dernière
assemblée generalie.
Après ce que mons'' d'Athis a récité, au long et
par le menu, le discours de son voyage et doclairé la
voluntédu Roy et Mess" de son Conseil, ausquelz il
a faict les humbles remonstrances de lad. Ville,
lant en gênerai que en parliculier, et présenté à lad.
fompaignée une ordonnance ou arrest dud. Conseil
Privé du Roy, du xxvi* jour d'Avril dernier passé '^',
signé de L'Aubespine, par lequel appert que led. sei-
gneur et son Conseil permect à lad. Ville lever la
[i5/i8]
moictié desd. iiu" m. escuz sur les aydes de vi de-
niers pour livre du bestail à pié fourché, vendu au
marché de Paris, et vi deniers pour livre sur le
poisson de mer fraiz et salle, vendu es Halles de
Paris et autres lieux de lad. Ville, durant six années,
pendant lesquelles lad. Ville sera tenue rachepter
les rentes constituées sur lesd. aydes, de sorte que,
en fin d'icelles, lesd. aydes cessent; et l'autre moictié
par assiette et colizacion sur les personnes contri-
buables;
Et que moud, s"' le Prévost des Marchans a recité
tous les voyages qui ont esté faictz par cy devant
devers le Roy, pour cest effect, ausquelz on n"au-
roit sceu riens obtenir dud. seigneur et que, pour
la dernière foys, y auroit esté envoyé par lad.
assemblée generalie mond. s'' d'Athis et autres du
corps de lad. Ville, qui avoient grandement faici
leur devoir, dont il les a remerciez;
El pour ce qu'il entendoit que led. seigneur avoit
plusieurs grosses affaires, auroit prié et exorté le
peuple ne plus luy contredire , mais luv obeyr en-
licrement, ainsi qu'il estoit raisonnable; et sur ce
f) Le scribe répèle ici, par inadveilance, les noms de vSire Guillaume Lrgrasi) et rrJoachin Rollanlv.
'*' Lesletires patentes rendues en conséquence de la transaction convenue entre le Conseil du Roi et les députés de la Ville, sont
(lalécs de Troyes, le 1 1 mai i 548. Elles furent enregistrées au Parlement de Paris, le 18 du même mois {Archues nat., X'* 8616,
loi. i63), et ont été publiées par Delamare, Traité de la Police, liv. V, tit. 90. — Elles accordaient aux Prévôt des Marcbands et
Ecbovins la permission de constituer 7,^00 livres tournois de rente, alTectant à son payement cet impôt de six deniers pour livre sur
tout lehélail à pied fourché et sur le poisson de mer vendus à Paris. En outre, elles fixaient une taxe de cinq sous sur chaque bœuf entrant
à Paris, mais non vendu dans la ville; sur chaque vache, deux sous six deniers; sur chaque porc, quinze deniers; et sur chaque veau,
sept deniers obole. Cet octroi devait durer jusqu'au plein remboursement du capital dcsdiles rentes.
Ce ne fut pas sans opposition de la part des marchands de besliaux, des bouchers et des marcbands de marée, que la publication
de CCS lettres eut lieu au Parlement, comme le prouvent deux arrêts de cette Cour rendus, l'un le 18 mai i548, l'autre le 96 du
même mois, dont nous allons donner le dispositif. On y apprend que le poisson de mer frais fut, jusqu'à nouvel ordre, soustrait au
nouvel impôt :
rSur la requesle, piesontcment et verballement faicte à la court, à huys cloz, par le Prévost des Marchans de cesto ville de Paris,
par laquelle il reqiieroit que, actondu que les marchans de bestail à pié fourché et les bouchers de cesle ville n'avoient dedans le
jour d'hier satisfaict à l'ordonnance, etc., etc., tout considéré : La Court a ordonné que, sans avoir regard à l'opposition desd. mar-
chans de bestail à pié fourché et bouchers, et à lad. requesle desd. marchans vendeurs de marée, pour le regard du poisson de
mer salle, il sera mis sur le reply desd. lettres : Lecta, publicata et registrata, audito Procurntore generali Régis, suh decUnacionibiis
et o)im6u» m regitiro, sexta décima hiijut mensis die facto, contentis. Et pour le regard du poisson de mer fraiz, vendu tant es halles
que aulres lieux de cesledicle ville, la Court a ordonné et ordonne que led. procureur de la marée sera oy au premier jour, et luy
enjoinct de venir vendredi prochain prccisement, à huys cloz, alias sera passé oultre en la matière, ainsi que de raison. Faicl en
Parlement, le dix huictiesmer, joui- de may l'an mil v' quarante huit.n {Archives nat., X'' i56-! , fol. 110.)
ff Après avoir par la court oy à huys cloz, le jour d'hier, ni' François Delaporte, pour les maistres bouchers de ceste ville de Paris,
m* Léon Goulas pour les Prevosl des Marchans et Eschevins, m' Jacques Lefevre pour maistre Pierre Tanneguy, procureur de la
marée, m' Jehan Jaquelot pour Jehan Pellerin, fermier du bastail à pié fourché, m' Guillaume Boucherai pour les marchans ven-
deurs de bestail au marché en cesledicle ville, et Lcmaislre pour le Procureur gênerai du Roy, etc., etc.; La court a ordonné et ordonne
que son arrest du xviii" jour de ce mois tiendra, et, suyvant icelhiy arrest, la ferme du pied fourché et celle du puisson de mer salle
seront baillées par les Prévost des Marchans et Eschevins de ceste ville de Paris au plus offrant cl dernier enchérisseur, appeliez les
marchans vendeurs de bestail à pié fourché, les maisires bouchers et aussi les marchans vendeurs de poisson de mer, et aussi le
procureur de la marée, pour, après la délivrance desd. fermes faicle, rapportée par devers lad. court, délibérer par elle et ordonner
de la publicalion et verifTiralion desd. lettres patentes du Roy, pour le regard du poisson de mer fraiz, ainsi qu'elle verra estre à faire
par raison, et sauf à Pellerin, fermier, se pourveoir pour le rabais de sa ferme, où il aparliendra. Faict en Parti meni , le vingt sixiesme
jour de may l'an mil cinq cens quarante huit.» [Archives nat,, KK. 1019, fol. 74.)
[i548]
point a mys la matière en délibération et demandé
l'oppinyon et avis aux assistans.
Tous lesquels ont remercié humblement mond.
s' d'Athis du devoir qu'il a faict aud. voyage, em-
semble les depputtez avecques luy, et neantmoings
ont conclud, advise' et délibéré que, le plus dilli-
gemnient que faire ce pourra, on doibt dresser la
mynutte des provisions desd. aydes de vi deniers
pour livre du bestail à pie fourché, vendu au marché
de Paris, comprins Sainct Laurens, et y adjouster
pareille somme, ou la valleur, sur le bestail à pié
fourché entrant en lad. Ville, faulxbourgs et ban-
lieue, actendu que si led. pié fourché entrant n'esloit
chargé, seroit cause de la diminution dud. pié four-
ché du marché de Paris et desd. vi deniers parisis
pour livre du poisson de mer fraiz et salle, vendu es
DE LA VILLE DE PARIS.
129
Halles de Paris; et sur lesd. fermes lever à rente,
au denier douze, les xl". escuz, faisant moictié
desd. iiii" M. escuz.
Et quant à l'autre moictié, après lesd. xl". escuz
fournyz aud. seigneur, qu'on luy doibt aliors encores
remonstrer l'impossibilité de les lever par cappita-
cion, ne sur les maisons, actendu que lad. Ville ne
feust jamais taillable, et la povreté des habilans
d'icelle; et que s'il ne luy plaist se contempter
desd. xl". escuz, qu'il luy plaise les permectre lever
sur les II solz vi deniers tournoiz pour muy de vin
entrant, et ii solz vi deniers tournoiz [pour muy] de
vin yssant hors Paris;
Et neantmoings faire, ce pendant, son devoir de
essayer à faire les taxes et le prandre par cappita-
tion, le fort portant le foible.
CXLVII [XCVI]. — [Délibération touchant l'échange de la ferme du pied fourché
CONTRE LES ANCIENNES FERMES DES VILLAGES.]
8 juin 1548. (Fol. m.)
Du vendredi, vin"" jour de Juing mil v'xlviii.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Mai-
chans, Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour
oyr la lecture des lettres patentes du Roy, envoyées
à Mess" les Commissaires, depputez par led. seigneur
sur la revente de son dommaine et aydes, pour l'es-
change que led. seigneur entend faire de la ferme de
xii deniers pour livre du bestail à pié fourché, vendu
au marché de Paris, aux anciennes fermes des vil-
lages du plat pays; en laquelle se sont trouvez, c'est
assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gayand;
Berthelemy, Charpentier, Eschevins;
Mess" Viole, M. de Bragelongne, de Livres,
Paillart, Lecomtc, Larcher, Lelieur, T. de Brage-
longne, Conseillers d'icelle Ville;
Après lecture faicte des lettres patentes du Roy,
envoyées à Mess" les Commissaires sur le faict de la
vendition et aliénation de son dommaine, à eulx
communiquées par lesd. s", a esté conclud et déli-
béré qu'on peult bien offrir, suyvant le bon plaisir
du Roy contenu èsd. lettres, eschanger avec lesd.
Commissaires les petites fermes, vendues par le feu
Roy, que Dieu absoille, avec la ferme du bestail à pié
fourché, vendu au marché de Paris, compris le jour
et foire Sainct Laurens, nngueres racheptées par
led. seigneur desd. Prévost et Eschevins, selon la
concurrance de la valleur d'icelle ferme, comprins
le jour et foire Sainct Laurens, à prendre de cinq
dernières années une commune, tant de la valleur
desd. fermes du pié fourché, que desd. petites
fermes, l'une supportant l'autre, à la charge que, si
les rentes constituées sur lesd. fermes et fraiz pour
ce neccessaires payez, il y a plus valleur, lad. plus
valleur reviendra et apartiendra aud. seigneur.
Et aussi, s'il advenoit que les deniers procedans
du résidu desd. petites fermes et de lad. ferme du
pié fourché, comprins Sainct Laurens, n'estoient
suflisans pour payer les arreraiges desd. rentes et
fraiz nécessaires, ce qui s'en deflàuldra sera prins
sur les plus valleurs des fermes du vin" du vin vendu
en détail et taverne, aux quartiers des Halles et
Petit Pont, et sur la ferme de l'imposition de
XII deniers pour livre, à prandre sur le poisson fraiz
et salle, vendu es Halles et autres lieux de lad. ville
de Paris, venduz par le feu Roy ausd. Prévost et
Eschevins, ou leurs prédécesseurs, dès les années
v" xxxTi et xxxTii. Et aussi que, en ce faisant, le bon
plaisir dud. seigneur sera ordonner que lad. ferme
du pié fourché, comprins le jour et foire Sainct Lau-
rens, .sera et demourera chargée et ypothequée au
payement desd. rentes, tout ainsi et en la forme et
manière que sont et ont esté lesd. petites fermes qui
luy seront baillées en contre eschange.
»7
HAT10:«ALC.
130
REGISTRES DU BUREAU
[i5i8]
CXLVIII [XCVII]. — [Assemblée générale. — Délibération touchant le mode de répartition
DE LA seconde MOITIÉ DES IIIl" M. ECUS DEMANDES PAR LE Roi.]
16 juin i5/i8. (Fol. 1 1 2.)
Du samedi , xvi"" jour de Juinjj mil v" xlviii.
En assemblée gencraile le jourd'uy faicle, en
rOstel de la ville de Paris, de Mess" les Prévost des
Marchans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers, les
Cours souveraines et Communaultez, tant d'Eglise
que séculiers, avec huit des plus apparans et no-
tables personnes de chascun quartier, mandez et con-
voquez, pour adviser sur la forme et manière de
lever sur les contribuables de lad. Ville la somme
de xl". escuii soleil restant des iiii'" mil escuz, de-
mandez par le Roy à lad. Ville, en cesle présente
annt^e; en laquelle se sont trouvez, c'est assa-
voir :
Mons' le Prévost des Marchans, m" Loys Gayant;
Berlhelemy, Charpentier, Lecirier, Vialart, Es-
chevins;
Mess" d'Athis, Lelievre, de Livres, Bouchart,
Larcher, Conseillers de lad. Ville;
Mons' Ruze', Conseiller des Generaulx ;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Gohory,
Hac, Lelorrain, Danès, Kerver, Courtin, Croquet,
Parfaict, Quarteniers d'icelle Ville;
Mess" de Sainct Magloire ;
Mons'' Dufour, nions' d'Espoigny, mons' Gayant,
Receveur de Gisors, mons"' Troussel , Bailly de Sainct
Denis, m" Loys Dumoulin, Joachin Rolland, Jehan
Lelievre, mons'^ Turet, Jehan Patroullart, Jehan
Boursin, Jacques Legros, Pierre Lamy, Noël de Hère,
Anthoine Chardon, Loys Chastelier, Jacques Maheu,
Jacques de Cueilly, Jehan Cousinot, Philebert de
Crevecueur, et plusieurs autres, bourgeois et mar-
chans de lad. Ville;
Et après plusieurs remonstrances,
.(1)
CXLIX [XCVIII]. — Sire Denis Berthelemy, Conseiller de Ville.
3o juin i5/i8. (Fol. ii3 v°.)
Du samedi , dernier jour de Juing mil v' xlviii .
En assemble'e le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle, pour procéder à
l'esiection d'ung Conseiller de Ville, ou lieu de feu
m" Jehan Morin , en son vivant Lieutenant civil de
la Prevoste' de Paris; en laquelle se sont trouvez, c'est
assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Loys Gayant;
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Esche-
vins;
Mess" Tronson, Viole, Lelievre, Baillet, M. de
Bragelongne, de Livres, Paillart, Lecomte, Ber-
thelemy, Perdrier, Courtin, E. de Montmirel, T. de
Montmirel, T. de Bragelongne, Lelieur, Conseillers
d'icelle Ville.
Après que mond. s' le Prévost des Marchans a
proposé en lad. compaignée l'edict du Roy, con-
fermé et vérifié par la court de Parlement, sur le
faict de l'esiection des Prévost des Marchans, Esche-
vins et autres officiers du corps des villes'"^), par le-
quel est prohibé de ne eslire èsd. estatz, officiers
du Roy, tant des Cours souveraines que autres jus-
tices, advocatz ou procureurs desd. Cours et Jus-
tices; et la matière mise en délibération, a esté esleu
et nommé par tous les dessusdictz pour Conseiller de
lad. Ville, ou lieu dud. feu m" Jehan Alorin, Lieu-
tenant civil, le sire Denis Berthelemy'^', à présent
Eschevin de lad. Ville, et le premier, lequel, après
lad. eslection, a faict le serment en la manière
acoustumée.
'•' Ce procès-verbal est resté inachevé. I* bas du folio 1 1 a v° et le folio 1 1 3 r° sont demeurés en blanc au Registre.
(') Voii' ci-dessus, p. 100, note 1.
''> Denis Barthélémy était Quartenier au moment de son élection à réchevinnge, le 16 août i546.
[i548]
DE LA VILLE DE PARIS.
131
CL [XCIX]. — Pour ung sanitat qu'on voulloit faire entre Petit Pont et l'Ostel Dieu.
6 juillet 1 548. (Fol. ii4.)
Du samedi, vi" Juillet mil v' xltiii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en 1 Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, les Cours et Communaultez,
tant d'Eglise que séculiers, Quarleniers et bourgeois
marchans dicelle Ville, mandez et convoquez pour
adviser sur le sanitat que Mess" les Gouverneurs du
temporel de l'Ostel Dieu de Paris''' entendent faire
entre l'Hostel Dieu et Petit Pont, sur la rivière, et
pour ce faire demandent les maisons apartenans à
la Ville, eslans sur le Petit Ponl; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m" Loys Gayant;
Mess" Berthelemy, Du Fay'^', Eschevins;
Mess" de Livres, Paillart, T. de Bragelongne,
T. de Montmirel, Couriin, Perdrier, Conseillers de
Ville ;
Basannier,de Saincl Germain, Godeffroy,Courtin,
Pellerin, Hac, Gohory, Kerver, Quarleniers de lad.
Ville;
Mons'Desfas, mons' Guillemot, mons' Chenart,
mons'' Versoris, Joachin Rolland, Guillaume
Chouart, Eslienne Gregis, Thomas Alan, Jehan
Colas et autres, bourgeois et marchans dicelle Ville.
Le sa.mtat se doibt faire e> l'isle Maquerelle'''.
Après lecture faicte de certain mémoire envoyé
par lesd. de l'Ostel Dieu, a esté conclud, advisé et
délibéré que led. accroissement ou sanitat ne se
doibt faire sur led. Petit Pont, ne au travers lad. ri-
vière pour les inconveniens qui en adviendroient,
tant à cause de ce que lad. rivière seroit infectée
des immondices dud. Hostel Dieu, et par conséquent
le peuple habitant, tant es rues circonvoisines que
le long des Augustins, le Palais et le Louvre, mai-
son du Roy, qui ne se peult passer de l'eaue de lad.
rivière, qui redonderoit au demeurant de lad. Ville,
joinct que led. Hostel Dieu est scitué au meilleu de
la Ville, comme le cueur au meilleur de l'homme,
qui, au moyen du mauvais air ordinaire estant en
icelluy, peult infecter tout le reste du corps et tous
les membres et cndroitz d'icelle Ville; aussi, s'il
estoit permis faire led. accroissement, ce seroit mys
du boys au feu, du venyn avec du venyn. Par quoy,
seroit trop meilleur faire led. sanitat en l'isle Ma-
querelle, ou autre lieu hors lad. Ville, comme es
autres villes de ce royaulme.
Ce faict, m" René Guillemot, et autres habitans
en la rue de la Buscherye, se sont levez et ont dit
à haulte voix que les maisons de lad. rue estoient
assez infectées dud. Hostel Dieu, de la boucherye
et de la marée, sans croistre led. Hostel Dieu; par
quoy, ont declairé qu'ilz s'opposoient formellement
à l'enlreprinse dud. sanitat. Et neantmoings, a esté
ordonné que une autre foys en sera faicte plus
grande assemblée, si on voit que bon soit.
CLI [C]. — [Nouvelle assemblée touchant la levée et répartition des xl" écus
restant à payer au Roi.]
i6 juillet i548. (Fol. ii5.)
Du lundi , xvi"" jour de Juillet mil v' xlviii. escuz rcstans des un'' m. escuz que le Roy demande
En assemblée generalle le jour d'uy faicte, eu à lad. Ville, en ceste présente année; en laquelle se
rOsIel de la Ville de Paris, pour oyr la responce des sont trouvez, c'est assavoir :
deppulez à aller vers le Roy, pour le faict des xl". Mons' le Prévost des Marchans, m" Loys Gayant:
"> Un mois avant cette date, le 6 juin 1 548 , le Parlement avait nommé quatre nouveaux gouvernetirt du temporel de l'Hùlel-Dieu,
présentés à la Cour par les Prévôt des Marchands et Eclievins, au lieu de deux qui étaient décédés et de deux antres qui avaient été
relevés de leur rliarge, par ce qu'ils •m'y pouvaient bonnement enlendren. Ces nouveaux administrateurs, dont la Cour reçut le serment,
ce même jour, étaient m' Thomas Rappouel, scifjneur de Bandeville, m* François Gayant, Jean Croquet et Nicolas Perrot, marchands
et bourgeois de Paris. (Archken nationale», X" i56a, fol. soi ï°.)
" A moins que ce nom ne soit le litre d'un lief de quelqu'un des trois autres échevins, Charpentier, Lecirier ou Vialart, ce qui
est peu vraisemblable, il a été écrit ici par suite de l'inadvertance du commis greffier.
''' La délibération qui suit avait été transcrite d'abord en termes un peu différents. Cette première rédaction, comprenant qua-
torze lignes du fol. 1 1 4 v°, a été biffée sur le Registre.
»7-
132 REGISTRES
Mess" Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Escfie-
vins;
Mess" le Président Luiilier, Vioie, Dudrac,
Raillet, Courtin, Perdrier, de Livres, Pailiart, Bou-
chard , Lelieur, Conseillers de lad. Ville ;
Mens' '•', mons'' de Chanlecler, mons'
Duval, mons' , mons' Delaporle, nions''
Charlet, la Court;
Mons' de Montery, mons' Pommereul, Maistre
des Comptes, mons' Petremol, mons' Frager, mons'
Luiilier, mons' Destas, Mess" des Comptes;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain , Godeffroy,
Courtin, Lorrain, Danès, Parfaict, Lejay, Hac,
Croquet, Prévost, Gohory, Lescalopier, Quarleniers
d'icelle Ville;
Mons' d'Asnieres, Leiievre, m' François Gayand,
Jehan Lobigeois, Bastonneau, notaire , Euverte Roul-
liard, Nicolas Guillart, Nicolas Soly, Jehan Duluz,
Jehan Garrault, Jehan Boursier, Nicolas Lavocat,
Jehan Guenault, Anlhoine Patroullart, Pierre Parant,
Jehan Daubray, mons' Fauchet, et plusieurs autres,
grant nombre de bourgeois de lad. ville.
Après lecture des lettres missives envoyées à lad.
Ville par M. Vialart, Lieutenant de la Conservation
et Eschevin de lad. Ville, estant encorcs à la Court,
actandant l'avis de lad. Ville, mond. s' le Prévost
des Marchans a mys la matière en délibération, pour
savoir sur quel ayde le moings préjudiciable à la
chose publique lesd. xl" escuz se pourroient promp-
tement lever, parce que led. seigneur et son Conseil
ne veullent aucune imposition estre mise sur aydes
ou choses concernans les vivres; toutes choses con-
sidere'es par lad. compaignée, qui ont mys en avant
DU BUREAU [i5i8]
plusieurs sortes de marchandises, sur lesquelles on
pourroit lever lad. somme; mais, parce qu'il a esté
trouvé que toules sortes de marchandises sont si
chargées de subsides et impositions que cela est
cause de eslranger tous marchans forains de lad.
Ville, qui se vont pourveoir par ce moyen en autres
villes et lieux estranges, pour éviter ausdictz subsides
et impositions et avoir leurs marchandises à meilleur
compte.
A esté conclud, advisé et délibéré par toute l'as-
sistance que on doibt prier la court de Parlement de
verifFier l'ayde de vi deniers pour livre sur le poisson
fraiz'-^' jà octroyé par le Roy, et remonstrer encores
aud. seigneur qu'il n'y a nui moyen meilleur de
lever promptement lad. somme de xl" escuz, sinon
sur les II solz vi deniers pour muy de vin entrant en
lad. Ville, et ii solz vi deniers lournoiz pour muy
yssant d'icelle, à tout le moings leur accorder l'ung
ou l'autre desd. subsides. Et ou led. seigneur ne le
vouldroit octroyer, qu'il luy plaise permectre lever
icelle somme sur l'imposition de xii deniers pour
livre sur tous draps de soye'^' et sur les orfaveryes,
et sur toutes autres sortes de marchandises qu'il
sera advisé, à ce que les rentes consliluées sur lesd.
aydes soient plus lost racheptées; et à ceste fin, ob-
tenir dud. seigneur permission de povoir lever led.
ayde de vi deniers pour livre sur tout le poisson de
mer fraiz vendu , tant en lad. Ville que es faulxbourgs
de Paris, pour subvenir à la conslilucion et paye-
ment des rentes qui seront constituées pour recou-
vrir les xl' escuz reslans à payer aud. seigneur, comme
il avoit permis estre faict pour le payement des autres
xl" escuz qui luy ont jà esté fourniz.
CLII [Cl]. — [Mesures prises pour réprimer les séditions advenues
AU FAUBOURG SaINT-GeRMAIN.]
21 juillet i548. (Fol. 117 v'')(»\
Du xxi"° jour de Juillet mil v° xlviii.
Aujourd'huy ont esté apportées au Bureau de
lad. Ville une lettres missives du Roy, de laquelle la
teneur ensuit :
ffDE PAR LE Roy.
ffTrès chers et bien amez, pour ce que nous voul-
ions et mandons estre pourveu et donné ordre, le
plus promptement que faire ce pourra, à faire ces-
ser certaines séditions et commotions popullaiivs,
qui sont advenues, et se continuent chascun jour de
faire, en nostre ville de Paris, es faulxbourgs de
Sainct Germain des Prez, et que les aucleurs avec
leurs complices principaulx soient prins et aprehen-
dez au corps, quelque part que trouvez et aprehendez
pourront estre, pour en faire une démonstration
'" Ces blancs sont au Registre.
C Voir, ci-dessus, la note 2, page 128.
'" C'est ce dernier impôt qui prévalut, comme on le verra ci-dessous, aux assembk'es des 11 et i3 août i548.
"' Les fol. 1 1 5 v° et i iG sont restés en blanc, sans cependant qu'il paraisse y avoir d'interruption ni de lacune dans le texte.
[t5i8]
publique, afin de servir d'exemple; à ceste cause,
nous escripvons presenlement à nostre court de
Parlement faire assembler pour cest effect les archers,
arbalestriers et liacquebutiers de nostre ville de Pa-
ris, les sergens du guet, tant de pied que de cheval,
ceulx du Chaslelet et les archers du Prévost Genton ,
pour faire ce qu'il leur sera commandé et ordonné
en cest endroit par nostredicle Court. Dont nous vous
avons bien vouUu advertir, afin que de vostre part
vous donnyez ordre à faire tenir prestzlesd. archers,
arbalestriers et hacquebutiers, et le reste de la force
dont vous povez disposer et faire estât, pour assister
et prester la main forte et armée, si besoing est, à
ceulx qui seront depputtez par noslredicle Court pour
la pacification desd. commotions et séditions, prinse
DE LA VILLE DE PARIS.
133
et caplion des delinquans, en sorte que la force et
auctorité nous en demeure, sans ce que nous ayons
occasion d'y niectre autrement la main. Si n'y vueil-
lez faire faulte; car tel est nostre plaisir.
tr Donné à Angilly'^', le xviii' jour de Juillet mil
V" XLVIll.i)
Et sur la subscription estoit escript :
tr A noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chatis et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, n
Incontinant mesd. s" de la Ville ont mandé les
trois cappitaines, ausquelz ilz ont enjoinct aller la
nuyt en armes au Pré aux Clercs, jusques à ce que
autrement en feust ordonné, et faire que le Roy et la
main de justice soit la plus forte. Ce qu'ilz ont
faict !^-).
CLIII [Cil]. — [Renvoi à une assemblée
PLUS NOMBREUSE DE L\ DECISION À PRENDRE AU SUJET DES XL" ECUS REDUS AU RoY.]
9 août i548. (Fol. 118.^
Du jeudi, ix'jour d'Aoustmil v'xlviii.
En assemblée generalle le jourduy faicle, en la
grande salle de l'Ostel de la Ville de Paris, de Mess"
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Quarteniers, les Cours souveraines et douze notables
personnes de chascun quartier, de tous estatz, pour
oyr la responce de mons"^ Vialart, Lieutenant de la
Conservation et Eschevin de lad. Ville, envoyé par
lad. Ville vers le Roy, pour le faict des xl" escuz
soleil restans à payer aud. seigneur, en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans , m° Loys Gayant ;
'') n faut lire sans doute Argilly, canton de Nuits (Côle-d'Or). Le roi et la cour étaient à Dijon les jours précédents.
>'' Il n'est point nécessaire de retracer ici les scènes do désordre commencées, le 4 juillet précédent, au Pré-aux-Clercs , par les
écoliers de l'Lniversité contre l'abbaye de Saint-Gerniain-des-Prés, et qui se reproduisirent, à diverses reprises, dans le cours de
l'année i5&8 et au commencement de l'année i54g. Il n'en est plus question ailleurs dans notre Rej^istrc. Doni Félibien a ra-
conté avec détail ces événements dans son Hùtoire de la Ville de Paris, t. II, p. ioa5-i027, et donné parmi ses pièces justificatives
plusieurs extraits des registres du Parlement relatifs à celle aiïairc (H., t. IV, l*reittet, 11, p. 741, 7/13, 744, 747). N'ousy joindrons
un document nouveau, emprunté à un registre de Comptes de la Ville de Paris, qui se ratlaclie directoment aux mesures de ré-
pression prises par le Prévôt des Marchands et les Esclievins, sur l'ordre du roi. Il nous fournit les noms des capitaines des archers,
arquebusiers et arbalétriers de Paris et des renseignements oilicicls sur les services rendus par leurs compagnies dans cette circonstance.
irA Engilbert Bauldouyn, cappitaine des six vingtz archers, Pierre Bernard, cappilaine des soixante arballeslriers, et Anthoine
Moriccau, cappilaine des cent hacquebuttiers de lad. Ville, la somme de deux cent deux livres dix solz tournois, faisant la valleur de
quatre vingtz dix escuz soleil à xlv solz tournoiz pièce, â eulx aussi tauxée et ordonné, par mesdiclz sieurs [les Prévost des Marclians
et Eschevins] et par leurs lellres de mandement, données soubz leurs signetz, le dernier jour dud. mois de décembre oud. an
M. v" xuiii, pour estrc par eulx distribuée, ainsi qu'ilz adviseroient, à euh et à leurs gens de leurs nombres, pour leurs sallaires, journées
et vaccalions d'avoir esté , de l'ordonnance et commandement de mesd. sieurs , et suivant les arrostz et injonctions de la court de Par-
lement, par quelques journées, es moys de juillet et septembre oudict an v" xlviii, accompaignez de certain nombre desd. archers,
arballeslriers cl hacquebuttiers, tant à cheval que à pied, armez et equippez de basions, ainsi qu'il leur esloyt commandé, aux faulx-
bourgs Saincl Germain des Prez et es portes dud. Sainct Germain des Prez, Bucy et aultres poiles et rues estans de là les poutz,
pour accompaigner les Lieutenant criminel. Commissaires au Chastellet de Paris, le Prévost des Mareschauli, Genton, et ses archers,
pour résister et obvier aux monopolles, sediciuns, assemblées et ports d'armes, faictz par les escolliers, tant au Pré aux Clercs que ailleurs
en ceste dicte ville, dud. costé de delà les ponlz , et empesclier la desmolicion des maisons basiyes aud. Pixi aux Clercs, que lesdictz es-
colliers auruient en partie abattues et demollies; au moyen desquelles assemljlées et monopolles eussent peu advenir en cestedicte
ville pilleries et autres voyes de faict, et choses delTendues, ainsi qu'il est plus à plain conteim et déclaré en deux requestes desdiclz
cappitaines, à mesdiclz seigneurs présentées pour avoir ladicte tauxation, arreslz de lad. court et autres pièces y attachées. En vertu
desquelles cy rendues avec lesdictes lectres de mandement, portant reliefvement à cedict receveur de faire apparoir de la distribution
fairle de lad. somme par lesdictz cappitaines ausdiclz gens de leurs nombres qui ont vacqué à ce que dict est, icclhiy receveur a
paie ausd. Bauldouyn, Bernard et Moriceau, cappitaines susdiclz, lad. gomme de 11° a livresx solz tournois.» {Archive» nationales, K K
a86, fol. 3&.)
IZà
REGISTRES DU BUREAU
Mess" Berlheleiny, Charpentier, Lecirier, Vialart,
Eschevins;
Mess" de Brafrelongne, Courlin, Perdrier, Pail-
lait, Larcher, Lelieur, Conseillers de Ville;
Ruzê, General de la Justice;
Basannier, Maciot, de Sainct Germain, Courlin,
m" Pierre Pellerin, Croquet, Hac, Prévost, Lesca-
lopier, Quarteniers;
Jehan Dampmarlin, Phiiebcrt de Crevecueur,
Fauchet, procureur, Garrault, Abeliy, Jehan Collas,
Jehan de Crevecueur, Jacques Barbe, mons"^ Duf'our,
[i5/i8]
Nicolas Doriot, Jacques Hermant, Jehan Leconte;
Eslienne Gregis, et plusieurs autres.
Mons'' le Prévost des Marchans a recite' les assem-
ble'es qui ont estéfaictes, par cy devant, pour cest
eflect, et a demandé aux assistans si on devoit pas-
ser oultre ou actendre plus grande compaignée. Tous
lesquolz ont esté d'avis qu'on devoit remectre l'as-
semblée generalle à samedi prochain, deux heures
de relevée, et mander les Cours souveraines avec
XII notables bourgeois de chascun quartier.
CLIV [Clll]. — [Assemblée générale. — Proposition d'un impôt sur le drap et la soie
POUR PARFAIRE LA SOMME DUE AU Roi.]
11 août i548. (Fol. 119.)
Du samedi, xi""" jour d'Aoust mil v" xlviii.
En assemblée generalle le jourd'huy faicte, en
l'Ostei de la Ville de Paris, de Mess" les Prévost
des Marchans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers,
les Cours souveraines et douze notables bourgeois
de chascun quartier, de fous estatz, mandez pour oyr
la responce de mons'' Vialart, Lieutenant de la Con-
servation et Eschevin de lad. Ville, envoyé par lad.
Ville vers le Roy, pour le faict des xl' escuz soleil
restans à payer aud. seigneur; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir:
Mons'' m' Loys Gayant, Prévost des Marchans;
Berthelemy, Charpentier, Lecirier, Viallart, Es-
chevins ;
Mons' le Lieutenant particulier''', mons' de Bo-
bigny'^', de Livres, Paillart, T. de Montmirel, Le-
comte, Larcher, Lelieur, Conseillers de Ville ;
Mons'' de la Roziere, Conseiller de la Court;
Mons' Ruzé, mons' Anthenis, Generaulx de la
Justice ;
Basannier, de Sainct Germain, Courlin, Lorrain,
Pellerin, Danès, Hac, Lescaloppier, Kerver, Gohory,
Croquet, Quarteniers;
D'Asnieres, m" François Gayant, mons' Durant,
Jehan Dampmartin, Pierre Leiellier, mons' Dufour,
mons' '^', le Commissaire Poncet, m°
Jacques Lesecq, Jacques Danès, Descordes, mons'
d'Espoignyz, Jehan Laubigeois, sire Jehan Choppin,
Jehan Garrault, Geuffrin, Chouart, Joachin Rol-
land, Pichonnat, Estienne Gregis, Martin Planche,
Anthoine Chardon, Jehan Colas, Patroullart,
maistre de la Lanterne, François Perdrier, Poncet
Lépreux, Daubray, mons' Jaudouyn, Jehan de Gau-
mont, Thouarl, Estienne Vast, et plusieurs autres,
marchans et bourgeois de lad. Ville.
Après ce que led. Vialart a recité à lad. compai-
gnée le discours de son voyage et légation, et que
led. seigneur n'entend aucune imposition estre levée
ne mise sur les vivres , mond. s' 1 e Prévost des Marchans
a faict faire lecture des assemblées de Conseil tenues,
par cy devant, pour cest effecl, et faict plusieurs
belles remonstrances au peuple des affaires du Roy,
pour lesquelles le seigneur de Mandosse, son pre-
mier Maistre d'Hostel , poursuit continuellement lad.
Ville de parfournir lad. somme, ou autrement, suy-
vant sa commission , menasse de constituer prisonnier
non seuUement lesd. Prévost et Eschevins, mais aussi
grande quantité des plus aparans et notables bour-
geois d'icelle Ville.
Ce faict, a mys la matière en délibération et
demandé l'avis et oppinyon aux assistans. La plura-
lité desqueiz ont conclud, advisé et délibéré que,
pour plus promptement obéir aud. seigneur et lever
lesd. xl". escuz sur autre imposition que sur les
vivres, on doibt lever imposition sur chascune pièce
de drap, entrant en la Ville, faulxbourgs et ban-
lieue de Paris, et le reste sur les draps de soye,
selon et ainsi qui sera advisé au Bureau de lad.
Ville par Mess"^' d'icelle, qui en pourront communi-
quer à gens en ce congnoissans.
'■> Thomas de Bragelongnc.
"' Pierre Perdrier, Greffier de ia Ville.
''> BlaDC au Registre, ainsi que six lignes plus bas.
[i548]
DE LA VILLE DE PARIS.
135
CLV [CIV]. — [Le Bureau décide de demander au Roi les lettres nécessaires
POUR l'impôt proposé sur les draps de soie et de laine.]
i3 août i548. (Fol. lai v°)(').
Le xiii"" jour d'Aoust mil v" xltiii, a esté ad visa
et ordonne' au Bureau de la Ville de Paris qu'on
doibt aller vers le Roy nostre sire et son Conseil,
requérir et obtenir les provisions et lettres de edit
pour lever les xl". escuz restans à payer au Roy,
sur les draps de soye et de layne t"^', ainsi qu'il s'en-
suit, c'est assavoir :
Sur cbascune pièce de drap d'or etd'argent, qua-
rante solz tournois;
Sur pièce de toille d'or et d'argent, trente solz
tournois ;
Sur pièce de velours cramoisy, de quelque coul-
leur qu'il soit, vingt solz tournois;
Pour pièce de satin, damas et taffetas, dix solz
tournois ;
Sur pièce de velours, non estant cramoisy, dix
solz tournois;
Sur pièce de satin, damas et taffetas, non estant
cramoisy, serges et camelotz de soye, estalz rayz,
cinq solz tournoiz;
Pour cbascune pièce de camelot à unde et sans
unde, oslades et samyz, de quelque coulleur qu'ilz
soient, deux solz six deniers tournois;
Pour cbascune pièce de deniye ostade, serges et
petitz camelotz, ditz droguetz d'Amyens, bons basins
et fustaines, douze deniers tournoiz;
Item, pour cbascune pièce de drap de layne,
drapz fuzez et serges drappëes, deux solz six de-
niers tournois;
Et pour cbascune pièce de félin, doubleui'es et
forsailles, de quelque coulleur qu'ilz soient, douze
deniers tournois.
Et si led. seigneur et son Conseil veullent que
les rentes soient plus tost racbeptées, luy plaira
augmenter lesd. pris et faire ce qu'il verra bon estre
pour le bien de lad. Ville.
CLVI [GV]. — [Election et réception de Claude Guyot, Prévôt des Marchands,
ET DE DEUX EcHEVINS.]
16 août 1548. (Fol. 130.)
Du jeudi , xvi' jour d'Aoust mil y' X!.vin.
Ce jour d'uy, suyvant les bonnes et louables
coustumes, après avoir procédé, en l'Ostel commung
de cestc ville de Paris, à l'eslection d'ung Prévost des
Marchans et deux Escbevins'^', ou lieu de ceulx qui
avoient faict leur temps, le scrutine de lad. esicction
a esté porté en la Chambre du Conseil, au Palais,
par les scrutateurs , en la compaignée des Prévost des
Marcbans et Escbevins de lad. Ville; en laquelle
Cbambre du Conseil estoient :
Monseigneur le Premier Président de la court de
Parlement (*' ;
-Mess" Leroux et de Montmirel, Conseillers d'i-
celle Court;
Mess' Aymart Nicolaï, Premier Président des
Comptes ;
"' Nous rétablissons l'orJre chronologique inlcrverli dans le Registre entre ce paragrapiie et le suivant.
t*' Henri II el son Conseil, après ces longs pourparlers, finirent par accéder à la proposition, fuite par le Prévôt des Marchands et
les Ecbevins, d'imposer les draps de soie et de laine. Des lettres patentes furent données en conséquence, à Lyon, le3 septembre sui-
vant, reproduisant le tarif rédigé au Bureau de la Ville. Elles furent enregistrées au Parlement de Paris, le 6 octcbre de la même
année, puis à la Cour des Aides et à la Chambre des Comptes. {Archives nat., X'' i563, fol. Sig v°.) Cependant le texte de celte
ordonnance ne se trouve point sur les registres d'enregistrement du Parlement. Jean Poussepain , qui la signale dans son Inventaire
de$ lilret de la ville de Paris, dit qu'à ces lettres était s attaché un arrest de la court de Parlement contre aucuns marchans, voullant
empescher lesd. aydes et subventions n , mais il n'indique aucune date. {Archii-es nat., Q' logt)'", fol. 118.)
''' Le malin de ce jour, ffMcolle Lecirier, l'un des Eschevins de la ville do Paris, et m° Pierre Perdrier, grelTier de lad. Ville,
sont venuz en leurs habitz de ville supplier de la part d'icelle Ville la Court que son plaisir soict permectre aux Conseillers de ladicte
Court qui ont esté mandez pour procéder à l'eslection d'un nouveau Prévost des Marchans et deux Eschevins, d'aller en l'Hostel com-
mung de lad. Ville pour bailler leur voix, en la manière acoustumée. Ce qui leuracsté accordé. ■> (Archives nat., X" i563, fol. 299.)
"' Pierre Lizct, avocat puis président au Parlement de Paris (1 529), jurisconsulte, né à Viellemur (Cantal], en 1/182 , mort abbé
de Saint-Victor, le 7 juin i554.
136
REGISTRES DU BUREAU
Mess" Delacroix, de Hacqueville, Pommereul et
Tainbonneau , maislres desd. Comptes ;
Pour recevoir le rapport desd. scrulaleurs, faire
ouvrir led. scruline et en faire faire lecture et rece-
voir le serment desd. esleuz nouveaulx èsd. estatz de
Prévost des Marchans et Eschevins.
Et après que lecture dud. scrutine a esté faicte et
que m' Claude Guyot, Notaire et Secrétaire du Roy
et Contrerolleur de l'audience de la Chancelierye de
France, esleu Prévost des Marchans, sires Guillaume
Pommereul , marchant bourgeois, etGuichart Cour-
lin, Quartenier d'icelle Ville, esleuz Eschevins, ont
esté mandez, et cependant, et avant la venue desd.
Prévost et Eschevins esleuz, lecture a esté. faicte de
Tedict du Roy louchant le faict des esleclions des
Prévost des Marchans, Eschevins, maires, gouver-
neurs et administrateurs des villes ; a esté dit par
led. Premier Président, auquel appartient la récep-
tion du serment desd. Prévost des Marchans et
Eschevins, en l'absence du Roy, de son Chancellier,
des Gouverneurs et Lieuxtenans dud. seigneur en lad.
ville de Paris, comme il disoit, quant au Prévost des
Marchans, aucuns pourroient dire l'esleclion faicte
du Contrerolleur de l'Audience répugner et contra-
rier à l'intencion du Roy, en son edict nagueres par
luy faict''', par lequel, entre autres choses, il a or-
donné que l'on ne pourra eslire aucuns de ses offi-
ciers en la justice, neadvocatz, ne procureurs, aux
offices de Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris.
Combien que led. edict parle des officiers de la
justice, toutesfoys la raison d'icelluy, qui vraysem-
blablement a meu le Roy et les gens de son Con-
seil, semble estre afin que ses officiers ne feussent
disiraictz de leurs estatz et qui ne vaccassent ail-
leurs, et aussi que ceux qui seroient aux offices de
lad. Ville n'eussent autre charge qui les empeschast
de vacquer liberement ausd. offices; et que Tinter-
pretacion de lad. ordonnance apartient au Roy, ou à
sa court de Parlement, et non à autres; à ceste
cause, a declairé qu'il n'entendoit, en recepvant au
serment led. Prévost des Marchans, Controlleur de
l'Audience, desroger à l'intencion du Roy, en sond.
[i5i8]
esdict, ne approuver lad. eslection, ou elle seroit cy
après trouvée contre et desrogante aud. edict, bien
que, par provision et sans préjudice de l'edict du
Roy, affin que ce pendant l'Ostcl de la Ville de Paris
ne denieurast sans chef, qu'il procederoit à la récep-
tion dud. serment, et aux protestacions et conditions
susdicles et non autrement.
Et après ce que led. Guyot est arrivé à lad.
Chambre du Conseil, auparavant que voulloir faire
le serment, a remonstré que Mess" de la Ville qui
avoient faict eslection de sa personne, pour telle
charge conduire et administrer, luy avoient faict
trop plus d'honneur qu'il ne meritoit, et luy sem-
bloit qu'il se feust trouvé en lad. Ville beaucoup de
personnes plus anciens d'aage et d'expérience à ré-
gir et gouverner faictz publiques et politiques, que
luy qui n'y avoit jamais esté nourry. Ne vouldroit
toutesfoys reffuser deux années de son temps et la-
beur à sa patrie et à la ville en laquelle il avoit
prins sa naissance, sa nourriture et esté institué
dès sa jeunesse, à laquelle il pensoit beaucoup plus
devoir. Et très voluntiers acceptoit ceste charge, et
meclroit peyne et dilligence d'icelle bien et loyaul-
ment exercer, n'estoil qu'il a esté adverty que par
edit et ordonnance du Roy, puis nagueres faict sur
les eslections de telz estatz, il auroit expressément
deffendu aux eslecteurs de non eslire certains de ses
officiers déclarez èsd. lettres, et aux esleuz de non
accepter icelles charges ; qu'il estoit Notaire et Se-
crétaire d'icelui seigneur et Contrerolleur de l'Au-
dience en sa Chancelierye, et protestoit en cela, ne
autre chose, contrevenir aux edictz, ordonnances,
voulloir et intencion du Roy; suppliant très humble-
ment la compaignée l'eu voulloir excuser et des-
charger et luy donner acte de ceste remonslrance '"-'.
Après lesquelles remonstrances et protestacions,
a esté ordonné que , nonobstant icelles, il feroit le
serment et seroit receu. Et de faict a esté receu
ausd. estât, aux protestacions cy dessus à plain de-
clairées.
Et quant ausdictz deux Eschevins esleuz, ont
esté receuz purement et simplement èsd. estatz d'Es-
chevins.
''' En date de Fontainebleau, octobre 15^7. Voir ci-dessus, p. 100, noie i.
<') Malgré ces scrupules exprimés par le Premier Président et le récipiendaire, l'élection de Claude Guyot fut si peu contestée
qu'il exerça la cbarge de Prévôt des Marchands quatre années de suite, ayant été réélu au bout de ses deux années réglementaires.
[i5i8]
DE LA VILLE DE PARIS.
137
GLVII [CVl]. — [Réception de lettres missives du Roi et du Conne'tabljs ,
RELATIVES AUX TROUBLES SURVENUS EN GuYENNE , EN SaINTOXGE ET EN AnGOUMOIS.1
i5 septembre i548. (Foi. 12a.)
Le xv" jour de Septembre mil y' xlvhi, ont esté
apporle'es au Bureau de la Ville de Paris les lettres
du Roy, dont la teneur ensuit :
Lettres missives du Roy.
8 septeoibre i5à8.
(tDe par le Roy.
«Très chers et bien amez, estant de présent sur
le retour de nostre voyage de Piedmont, où nous
avons donne' ordre et pourveu si bien à toutes
choses que nous demourons en repos de ce costé là;
nous avons bien voullu vous en adverlirel, au de-
meurant, asscurer que nous avons merveilleusement
grant contentement du bon devoir que vous avez
faict, durant nostre absence, à contenir les choses de
nostre bonne ville de Paris en Testât et bonne affec-
tion que nous avons tousjours désiré de noz subgetz,
et aussi que nous faisons compte , après avoir séjourné
huit ou dix jours dans nostre ville de Lyon, oii nous
serons dedans peu de temps, nous achemyner vers
nosiredicte ville de Paris, afin d'estre plus près pour
pourveoir aux choses des frontières de delà, qui se
pourront offrir à la seureté de nostre royaulme et
bien de nosdictz subgetz.
«Et affin que vous ne soyez en peyne des émo-
tions que povez avoir entendues estre nagueres sur-
venues en aucuns lieux de noz pays de Xanclonge,
Angoulmois et Guyenne ''', nous vous advisons que
nous despeschons présentement nostre très cher et
très amé cousin , le s' de Montmorency, Connestable
de France, avecques une bonne et grosse force de
gens, tant de pied que de cheval, pour aller, par le
Languedoc, droit aud. pays de Guyenne, pourveoir
à ce qui y sera neccessaire, conforter noz bons et
loyaulx subgetz et chastier si bien les meschanlz,
qu'ilz puissent sentir ce que mérite leur ingrati-
tude et faire congnoislre à tout le monde la diffé-
rence qu'il y doibt avoir des bons aux mauvais.
Espérant qu'il y donnera tel ordre que bien tost les
choses y seront réduites ou chemyn que nous le de-
sirons; car desjà une partie d'entre eulx sont après
et nous font par soubz main requérir de miséri-
corde; dont nous sommes bien délibérez de user
envers ceulx qui en seront dignes, mais aussi, pour
l'importance dont est cest affaire, nous voulions
bien que l'exemple et réparation en soit faicle, telle
qu'il appartient.
tfVelà tout ce que nous vous dirons pour ceste
heure, après vous avoir priez de continuer en ces-
luy vosire bon devoir et de croire que nous ne le
mectrons jamais en oubly.
(f Donné à Sorges''^', le viii° jour de Septembre
mil cinq cens quarante huit.n
Signé: «HENRY. 7,
Et au dessoubz : «de l'Aubespine. n
Et au dessus :
« A noz, très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans, Eschevins, bourgeois et habitans de nostre bonne
ville et cité de Paris.
Autres lettres de Monseigneur le Connestable, dont
la teneur ensuit :
8 septembre i5&8.
A Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris.
«Mess", comme vous entendrez par ce que le Roy
vous escript, il demeure merveilleusement comptant
et satisfaict du bon devoir* qu'il a entendu que vous
avez faict, pendant son absence, à maintenir les
choses de delà en Testât et dévotion, en quoy elles
continuent. Et savez aussi comme il m'envoye pré-
sentement en Guyenne , pour pourveoir aux esmolions
C Cette révolte, causée par la galielie, prit naissance en Saintonge, d'où elle se propagea rapidement en Poitou, Angoumois, Li-
mousin, Pcrigord et surtout en Guyenne; la ville et le Parlement de Bordeaux furent un instant an pouvoir des rebelles. Ce fut sur
ce point que le connétable de Montmorency dirigea sea forces, et, bien qu'à son arrivée tout fût à peu près rentré dans l'ordre, il
traita Bordeaux en ville conquise et la souiçit aux rigueurs d'une répression implacable. Les faits qui se ratlacbent à cette expédition
ont été racontés par deux témoins oculaires. Le premier est l'Iiisloriographe François de Belleforcst, Annales de l'Histoire de France,
in-fol. 1600, liv. VI; le second, François de Scépeanx, maréclial de Vieilleville , Mémoires, rédigés par son secrétaire et confident,
Carloix. (Collection Michaud et Poujoulat, in-8°, i838, t. IX, p. 84-93.)
<•> Il n'y a de Sorges que dans le Maine-et-Loire et dans la Dordogne, arr. de Périgueux, canton de Savignac-les-Églises. Le Roi
étant sur la route de Lyon, revenant du Piémont, il faut vraisemblablement identifier cette localité avec Sorguei, Sorgues-sur-
l'Ouvéze, arr. d'Avignon, canton de Bédarrides (Vaucluse).
III. 1 8
PBIMERIE !IATIO'(.l
138
REGISTRES DU BUREAU
qui sont survenues, dont je ne vous diray autre chose,
sinon que j'espère, Messieurs, y faire en sorte que
Jedict seigneur et tous ceulx qui ayment le bien de
ses affaires, comme je m'asscure que vous faictes, en
auront plaisir et contentement.
f Ce pendant, et en actendant le retour dud. sei-
gneur vers Paris, (jui sera dedans peu de temps,
vous ne saurez myeulx faire que de continuer, estans
asseurez que nous sommes subgelz d'ung Roy si dé-
bonnaire et qui ayme tant son peuple, principalle-
ment les bons, que vous devez atendre et espérer
[i548]
très bonne et digne recongnoissance. Et de ma
part, je vous prie croyrc (jue, pour aymer Paris
comme je faiz, je me roppulte bien heureux de
congnoistre que led. seigneur en ayt à juste cause
si bonne oppinyon; en laquelle je mectray tousjours
peyne de le maintenir, et de faire pour vous, en
gênerai et en particulier, ce que je pourray. Priant
Dieu, Messieurs, vous donner ce que plus desirez.
itDe Sorges, le vni" jour de Septembre.
(fVostre bien bon amy,
MoXTMOREKCY '''.•»
CLVIII [GVIIJ. — Le Roy de retour de Piedmont.
1 7 et i8 novembre i348. (Fol. I33.)
Du samedi, xvii° jour de Novembre mil v" xlviii.
Ce jourd'uy. Mess" les Prévost des Marchans,
Guyot, deux Eschevins et le Greffier, pour Tacom-
paigner, sont partys avec m" Christofle de Thou,
advocat en Pai'lement et Conseiller de lad. Ville,
pour aller faire la révérence au Roy, à son retour de
Piedmont.
Et le landemain, dimenche,xvin''jour dud. moys,
estant à Sainct Germain en Laye, mond. s'" le Pré-
vost des Marchans a faict la reverance au Roy, en la
présence des dessusdictz, en la manière qui ensuit :
tSire, il n'eust sceu myeulx advenir à voz très
humbles et très obeyssans subgeclz et serviteurs, les
manans et habitans de vostre bonne ville et cité de
Paris, cappitalle de vostre royaulme, que d'avoir
congneu parla lettre, qu'il vous pleusl dernièrement
leur faire escripre, à vostre retour de Piedmont, l'as-
seurance que vous avez de la fidélité', loyaulté et
vraye obeyssance qu'il vous ont cy devant porte'e, en
laquelle ilz persévéreront, tant qu'il plaira à Dieu
leur donner vye. Vous supplians très humblement.
Sire, demeurer en ceste oppinyon et croyre que, de
tant do peuple que vouz avez soubz vostre obeys-
sance, vous n'avez subgetz qui de meilleure, plus
franche et liberalie volunle', veillent employer leurs
biens et leurs personnes pour vostre service. Nous
sommes venuz par deçà pour vous faire la révérence
et entendre ce qu'il vous plaira nous commandei-,
pour vous obeyr d'aussi bon cueur, comme nous
supplions très humblement le Créateur conserver
vostre royalle Magesté en toute prospérité et vous
donner très longue et très heureuse vie. '^
Le Roy luy feist telle responce :
trJe vous remercye et noz habitans. Tant que
vous demeurerez en ceste bonne volunté, je vous
seray bon prince et bon Roy.w
CLIX [CVIII]. — [Ordres pour la re'ceptiox de l\ fille aînée du duc de Ferrare.]
ig novembre i548. (Fol. i2.3 v°.)
Du lundi, xix' jour dud. moys, oudict an.
Ledict seigneur Roy a commandé à mesd. s" les
Prévost des Marchans et Eschevins, estans lors aud.
lieu de Sainct Germain en Laye, d'aller au devant
et faire tout l'honneur que l'on pourra faire, de
par la ville de Paris, à la venue de sa cousine, la
fille aisnée du duc de Ferrare'-', que l'on conduit
en ses pays.
Sont retournez mesd. s" les dessusdictz le mardi
x\' jour dud. moys, et ont laissé le greffier de lad.
Ville aud. lieu de Sainct Germain, pour poursuivre et
parachever les affaires qu'ilz avoient encommencées.
"' Lc.ç originaux de ces deux lettres du roi et du connétable sont conserves aux Archives nat., K 907, n°' 5" " ''.
'*' La princesse Anne, fdlo aînée d'Hercule II d'Esté, duc de Ferrare, et de Renée de France (fille de Louis XII et d'Anne de
Bretagne), épousa, le à décembre suivant, le fils aîné du duc de Guise, et en secondes noces, l'an i566, Jacques de Savoie, duc
de Nemours.
[i548]
DE LA VILLE DE PARIS.
139
CLX [CIX]. — [Préparatifs pour la réception de la princesse de Ferrare.]
96 novembre i548. (Fol. 128 v°.)
Du lundi, xxvi"' jour de Novembre mil \' xlviii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, suyvant les
mandemens à euix envoyez, pour adviser de l'hon-
neur et réception honnorable que l'on doibt faire à la
venue et entrée de la princesse de Ferrare, laquelle
vient en ce pays prendre aliance par loy de ma-
riage avec Mons' d'Aumalle, filz de Monseigneur le
duc de Guise''*; laquelle réception mond. s' le
Prévost des Marchans a récité luy avoir esté ver-
baliement commandé par le Roy, estant à Sainct
Germain en Laye dernièrement pour les aflaires de
lad. Ville, et luy faire tel honneur que à telle
dame de son sang apartient et qu'il entend, et que,
ce faisant, l'on luy fera grand plaisir et service. A
esté par mond. s' le Prévost des Marchans demandé
l'oppinvon sur lad. réception et bienvenue de lad.
Princesse en cestedicte Ville, et prié aux assistans et
comparans de declairer leur avis de la formalité de
lad. réception; en laquelle assemblée estoienl, c'est
assavoir :
Mond. 9' le Prévost des Marchans, Guyot;
Lecirier, Pommereul, Courtin, Eschevins ;
Viole, M. de Bragelongne, Courtin, Perdrier, de
Livres, de Montmirel et Lelieur, Conseillers d'icelle
Ville.
Tous lesquelz, après avoir entendu la déclaration
de mond. s' le Prévost des Marchans et commande-
ment à luy verballement fait par le Roy, ont tous
conclud, advisé et délibéré qu'on doibt aller au de-
vant de lad. Princesse en robbes my parties par
mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins,
acompaignez de Mess" les Conseillers, Quarteniers
et bourgeois de Paris en leurs bons babitz, en
grande compaignée, et les compaignées des archers,
arbalestriers et hacquebutiers d'icelle Ville, à che-
val, en leurs hoquetons de livrée et javelines, pour
garder et niectre ordre à la foulle du peuple ; et aller
hors la porte, à la distance de l'abbaye Sainct An-
thoine des Champs; et au seurplus, luy faire presens
de dragées et autres telles solempnitez que l'on a
acousiumé en tel cas, et par chascun jour; et que,
à son entrée en lad. Ville, l'on doibt lirer et faire
sonner artilleryes pour plus grande solempnité,
actendu la recommendation faicte par le Roy,
comme à son sang.
CLXI [CX]. — L'entrée de madame la princesse de Ferrare.
i décembre i548. (Fol. 194 v°.)
Du mardi, un"" jour de Décembre mil v' XLvni.
Ce jourd'huy, environ une heure après mydi, sont
partis de l'Ostel de la Ville de Paris Mess" les Pré-
vost des Marchans et Eschevins, vesluz de leurs
robbej my parties, et le Receveur d'icelle, acompai-
gnez d'aucuns de Mess" les Conseillers de lad. Ville,
Quarteniers et bourgeois, ayans devant eulx les
compaignées des archers, arbalestriers et hacquebu-
tiers de lad. Ville, conduitz par leurs cappitaines et
lieuxtenans, vestuz de leurs hocquelons, bien mon-
tez, ayans chascun une javeline de barde en la main,
et les sergens de lad. Ville aussi à cheval. Et sont
allez au devant de Madame la Princesse de Ferrare,
qu'ilz ont rencontrée ung peu au delà de la Bastille
Sainct Anthoine. Et après plusieurs coups d'artillerye
tirée de dessus les bouUevers et rampars de lad.
Ville, Mons' m' Claude Guyot, Prévost des Mar-
chans, luy a faict la révérence et dit ainsi qu'il en-
suit :
Harangue à madame ik pbincesse de Ferrare.
rr Combien, Madame, que les habitans de Paris,
ville cappilalle du Royaulnie, n'a vent acoustumé
d'aller au devant, sinon du Roy, leur Prince et sou-
verain seigneur, et de la Royne, à sa première en-
trée en la Ville, toutesfoys, Madame, par le com-
mandement du Roy, qui désire en toutes sortes vous
faire congnoislre combien vous estes la bien venue
en son royaulme, nous vous venons au devant faire
la reverance et porter l'honneur que nous sommes
'"' François, fils aîné de Claude de Lorraine, premier duc de Guise, né au cliàteau de Bar, le 17 février iSig, assassiné par
Pollrot de Méré, devant Orléans, le 18 février i563; il mourut six jours après. Son père décéda le la avril i55o, époque à la-
quelle François échangea son nom de M. d'Aumale contre celui Je duc de Guise, qu'il rendit si célèbre.
18.
140
REGISTRES DU BUREAU
tenuz et qui vous appartient, pour cstre princesse
yssue de la couronne et maison de France, acom-
plye de plusieurs grâces et dons de nature, et douée
de très grandes et très excelentes vertuz. Aussi,
Madame, pour Taliance que vous venez prandre en
la maison de Monseigneur le duc de Guyse, prince
du(]uel la Ville a receu tant de grâces, de faveurs et
biensfaictz, et pareillement de Messeigueurs le Reve-
randissime cardinal '•' et duc d'Aumalle, ses enffans,
(jue les liabitans d'icelle leur en seront perpeluelle-
nient tenuz et obligez, et à ceulx qui leur attiennent.
A cesie cause. Madame, nous vous présentons les
biens de la Ville, tant en gênerai comme en par-
ticulier, pour en user à voslre volunte', estans preslz
de vous obeyr, ainsi qu'il a pieu au Roy de nous
commander. Vous supplians très humblement. Ma-
dame, nous voulloir tenir en vostre bonne grâce et
avoir les aflaires de la Ville pour recommandez en-
vers la Magi'sté du Roy, esîans bien asseurez que
vous avez de luy telle part, que ceulx qui luy seront
de vous recommandez receveront le l'ruict de leur
espérance. Madame, vous soyez la très bien venue.
[Réponse de ladite dame. — Harakgue
DU dlg de Glise.J
A quoy madicte dame a faicl responce :
tt Mess", je remercye bien humblement le Roy et
vous de l'honneur que vous me faictes, beaucoup
plus grand qu'il ne m'appartient. Je vous asseure
que en tous endroitz où j'auray puissance de faire
plaisir à la Ville, je le feray de très bon cueur. n
Et ce faict. Monseigneur le duc de Guyse em-
brassa plusieurs foys led. Prévost, luy disant :
[i548]
fMons'' le Prévost, je suis grandement tenu à
Mess" de la Ville et à vous de l'honneur que vous
m'avez aujourd'huy faict, et à mes enffans. J'en rendz
grâces à Dieu et aux hommes, et vous asseure que je
ne m'espargneray jamais à faire plaisir à la Ville,
soit en gênerai ou en particulier, et vous en devez
tenir pour bien asseurez.n
Mond. s'^ le Prévost luy a faict responce :
«Monseigneur, la Ville ne sauroit jamais assez
faire pour vous qui leur avez esté protecteur et
seur rampart à la venue de l'Empereur, dont ilz
vous demeureront perpétuellement tenuz et obligez. »
El après plusieurs coups de canon tirez f^l, sont en-
trez en lad. Ville, en l'ordre qui s'ensuit :
L'ordre de lad. entrée.
Les bandes des archers, arbalestriers et hacque-
buliers;
Le train de Madame et de plusieurs Princes, sei-
gneurs et gentilzhommes, qui luy avoient faict com-
paignée et estoient allez au devant ;
Et après led. train, marchoient tous lesd. gentilz-
hommes; et estoit toute la trouppe de quatre à cinq
mil chevaulx;
Suyvoient lesd. gentilzhommes les sergens de la
Ville, aucuns Conseillers et Quarteniers, et les Es-
chevins et Prévost des Marchans, eslans immédiate-
ment au devant de Messeigueurs les Cardinaulx de
Vendosmc f^' et de Guyse, Monseigneur le duc d'En-
guyen'*', Loys'^', mons' son frère, Mess" de' Mont-
pensier '*', de Guyse, de Nevers'", d'Aumalle, mar-
W Charles de Lorraine, cardinal de Guise, plus connu sous le nom de cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, frère cadet du
précédonl, né à Joinville, le 17 février )594, mort à Avignon, le 26 décembre 157S.
'') Claude Durant, canonnicr ordinaire du roi, demeurant à Paris, fut chargé de faire lirer les salves d'artillerie et déboursa à
cette occasion, aux frais de la Ville, seize livres quinze sols dix deniers tournois, «tant pour la voicture de quelque nombre d'artillerie
et boulielz, qui ont esté menés près la porte Sainct Anthoine et depuys ramenez. . . qui furent tirez le iv' jour de décembre, à la
réception de Madame la princesse de Ferrare, passant par ceste ville pour aller à Sainct Germain eu Laje, ou estoit le Roy, ainsi que
led. seigneur avoit verballement commandé et ordonné à mesdictz sieurs» les Prevot des Marchands et Echevins. Claude Durand eut
en oulre quatre livres dix sols «pour ses peines et sallaires d'avoir eu la conduicte de lad. arlillerie et boittes, et icelles faict lirer, et
depuys reserrer, tant en la Grange de lad. Ville que en l'Blostel d'icelle. . . » {Archives nat. , KK 286, fol. 28).
(^' Charles, fils de Charles de Rourbon, comte de Vendôme, né à la Ferté-sous-Jouarre, le 22 décembre i520, mort à Fonlenay-
le-Comte, le 9 mai iSgo. Il fut successivement nommé évéque de Nevers (i54o), puis de Saintes (i544), cardinal (i548), arche-
vêque de Rouen (i55o), administrateur de l'évèché de Reauvais et enfin proclamé roi par les Ligueurs, sous le nom de Charles X.
(') Jean de Rourbon, comte de Soissons et d'Engliien, frère du précédent, sixième fils de Charles, comte de Vendôme, et de Fran-
çoise d'Alençon, né à La Fère, le 6 juillet i538, tué à la bataille de Saint-Quentin, le lo août 1557.
'') Louis, son frère, premier prince de Condé, né le 7 mai i53o à Vendôme, tué par Montesquiou à Jarnac ( i3 niai-s iSôg).
<«' Louis de Rourbon, duc de Monipensier, prince de la Roche-sur-Yon, dauphin d'Auvergne, né le 10 juin i5i3, mort le 22
septembre )582. Il élait fils de Louis, prince de la Roche-sur-Yon, et de Louise, sœur du connélable de Rourbon.
(" François 1" de Clèves, duc de Nevers (i5i6-i562), élait gouverneur de Champagne depuis l'année 1 545. C'est en sa faveur
qu'avait eu lieu ( iSSg) l'érection du comlé de Nevers en duché-pairie.
[i548]
quis du Maynef, Evesque de Troyes'-', Mons' le
P' , et René mons'' leur frère '*', Mess" de Ne-
mours '*' elde Longueville f^' qui marchoient tous d'ung
renc. Et les suyvoit Madame la Princesse, montée
sur une hacquene'e blanche, très richement acoustrée;
et estoit acompaignée de Messeigneurs le cardinal de
Bourbon et de Ferrare '''. Et après elle marchoient
madame la marquise du Mayne'*', mesdames de
Chasieàuvillain '^' et de Parroy, et plusieurs autres.
Et en cest ordre alla jusques en l'ostel de Reims ('"',
que Monseigneur le cardinal de Guise avoit faict
mectre en tel ordre qu'il estoit requis, pour telle
dame recevoir.
Présent faict par la Ville à la princesse
DE Ferrare.
Et peu auparavant son soupper, lesd. Prévost des
DE LA VILLE DE PARIS.
141
Marchans et Eschevins, vestuz de leurs robbes my
parties, luy feirent presens dedrage'es, massepins et
yppocras, en la manière acoustunie'e. Luy dit led.
Prévost :
!T Madame, nous vous présentons des biens de la
Ville. Le présent est petit pour le regard de vostre
grandeur, mais la bonne volunlé de ceulx qui le
vous présentent, et l'alTection qu'ilz vous portent
est telle que vous avez puissance de leur comman-
der. «
Elle feist responce qu elle remercioit la Ville et du
présent et de leur bon voulloir.
Le landemain et le jour ensuivant, luy feust en-
cores faict présent d'ypocras et dragée, à l'entrée de
son disner. Et après disner, partit pour aller à Sainct
Germain en Lave!"'.
CLXII [CXI]. — Lettres de monseigneur de La Rociiepot,
TOUCHANT DES TOURBES À BRUSLER.
7 décembre i548. (Fol. nô.)
Du vu°" jour de Décembre mil v' xlviii.
Aujourd'liuy le seigneur des Essars ''-' est venu au
Bureau de la Ville de Paris, lequel a présenté à
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de lad.
Ville lettres missives de créance, envoyées à lad. Ville
par Monseigneur de La Rochepot''^', gouverneur de
Paris, de laquelle la teneur ensuit :
<') Claude de Lorraine, depuis duc d'Aumale, Iroisièmc fils de Claude, premier duc de Guise, et d'Anloiiietle de Bourbon, portait
alors le titre de marquis du Maine ou de Mayenne. Né le i" août i BaG , il remplit les charges de grand veneur de France et de colonel
général de la cavalerie légère, et fut tué au siège de La Rochelle, le i4 mars 1578.
!•' I/>uis de Lorraine-Guise, frère du précédent, né le 31 octobre i5a7, fut évéque de Troyes du i3 juillet i545 au 37 juin.
i55o. Il devint archevêque d'Alby, puis de Sens, évéque de Metz et cardinal, et mourut à Paru le ag mai 1678.
"I Ce blanc est au Registre. Le contexte fait supposer avec une très grande vraisemblance qu'il devait y avoir sur la minute
François de Lorraine, chevalier de Malte, frère des précédents, qui fut depuis grand prieur et général des galères de France, mort
le 6 mars i563.
'•' René de Lorraine, marquis d'Elbeuf, né le t4 août i536, mort l'an 1066.
"' Jacques de Savoie, duc de Nemours, fils de Philippe de Savoie et de Charlotte d'Orléans, né le 13 octobre i53i, mort à
Annecy, le 1 5 juin 1 585.
''' Léonor d"Orléans, duc de Longueville et d'Estouleville , marquis de Rotbelin (i54o-i573). Son père, François, duc de Lon-
gueville, était mort le a 5 octobre précédent.
''' Hippolytc d'Esté, oncle de la princesse Anne.
t" Louise de Brézé, dame d'Anet, qui avait été mariée, le i" août i5'i7, à Claude de Lorraine, marquis de Mayenne, depuis
duc d'Aumale.
"' Antoinette de La Baume-Montrevel , dame de Châteauvillain, première femme de Jean d'Annebaut, baron de La Hiuiaudaye,
bailli et capitaine d'Évreux.
'•> L'hôtel de Reims, ou de l'archevêque de Reims, occupait l'espace compris entre la rue Hautcfcuille , la rue du Jardinet, la
rue du Paon et le cul-de-sac du même nom, appelé aussi, dans les titres, ruelle de Pluriel ou de l'archevêque de Reims. Dans cette
impasse se trouvait l'entrée principale de l'hâtel.
'") Tout ce passage, relatif à l'entrée de la princesse de Ferrare à Paris, a été publié par Dom Félibicn, Hittoire de la ville de
Paru, t. V {Preuvet, t. III), p. 358.
'") Sans doute Claude des Essars, seigneur de Sonnery, qui avait été maître d'hôtel de Henri II, alors qu'il était dauphin. (Voir le
P. Anselme, Ili$l. généal., t. VIII, p. 558.)
(") François de Montmorency, seigneur de La Rochcpot et de Chdtcauneuf, frère cadet du connétable, mort en i55i. Avec le
gouvernement de Paris et de l'Ile-de-France, il exerçait la lieutcnance générale en Picardie et en Artois, en l'absence du duc de
Vendoma. (W. ibid., t. III, p. 6o3.)
U2
REGISTRES DU RUREAU
kA Mess" les Prévost des Marchans et Escheviiis
de Ja ville de Paris.
ag novembre i548.
rMess", j'ay donné charge au seigneur des Es-
sais, Lieulenant de 1 arlillerye en ce pays de Picar-
die, présent porteur, vous dire quelque chose de ma
part qui concerne le bien et utilité de vostre ville ,
el je vous prie le croire et trouver moyen, s'il vous
est possible, que le personnage qu'il vous nieyne
l'ace résidence auprès''' de vous, pour user do la
commodité qu'il a inventée es environs d'Amyens,
ainsi que led. s"" des Essars vous dira. Asseuré, par
ce que j'en ay veu et entendu, que ce sera ung tel
acommodement pour le povre peuple et autre, que
vous en serez cy après louez et eulx grandement
tenuz à vous. Et en cest endroit. Mess", je prie
Nosire Seigneur vous donner ce que desirez.
<f A Ancre '^', le xxix" jour de Novembre v' \lviii.
(t Vostre entièrement bon amy
La Rochepot*').!;
Et après lecture faicte d'icelle, led. des Essars a
dit pour sa créance que mond. s' de La Rochepot
avoit envoyé avec led. des Essars, en ceste ville,
ung nommé Cornille, marchant d'Anvers, lequel
puis nagueres avoit trouvé moyen de faire , es envi-
rons d'Amyens , des tourbes , qui sont mottes de terre
qui servent à brusler, à chauffer fours à chaulx, à
piastre, à laintures, briques et tuilles, tellement
que en peu de temps qu'il ont esté auprès dud.
Amyens, et au moyen de leur invention, la bi-ique
qui soulloit estre chère est diminuée de la moictié
de son pris, et que le povre peuple d'Amyens et
des environs s'est acoustumé au faict desd. tourbes,
dont ilz se peuvent chauffer ung jour entier, pour
ung solz tournois et moings.
11 a semblé à mond. s' le Gouverneur devoir en-
voyer ied. Cornille en ceste ville de Paris, pour
[1.548]
trouver le moyen de faire desd. tourbes, qui seroit
cause de faire abaisser le pris et faire grande
espargne de boys, qui est de présent en très grande
charte; nous priant luy estre favorable, s'il treuve
lieu propre et commode pour faire desd. tourbes, et
que led. Cornille en avoit apporté quelque quantité
par deçà , pour en faire espreuve.
Au moyen de quoy, en la présence dud. s' des
Essars, avons faict allumer partie desd. tourbes et le
reste gardées pour estre bruslées en la présence des
Maistres des Euvres qui sont de présent absens. Et
quant partie desd. turbes ont esté allumées, mesd.
s" ont mandé Pierre Renot, Rastian Picart, Pierre
Paulmier et Robert Finet, maistres jurez mesureurs
de charbon à Paris, Anthoine Gilbert, maisire tain-
turier, Claude Durant, Canonnier ordinaire du Roy
et fondeur de l'arlillerye, ausquelz mond. s'' le Pré-
vost des Marchans a demandé qu'il leur sembloit
desd. tourbes et s'ilz serviroient bien aux choses des-
susdictes.
Lesquelz ont dit que autresfoys ilz en avoient veu
de semblable et que le charbon valloit beaucoup
myeulx, parce que le feu en est bien plus chault
et que les cendres en sont bonnes, mais desd.
turbes les cendres n'en vallent riens, sinon à fumer
les terres. Et a esté trouvé qu'ilz ont une odeur
fétide, et neantmoings qu'ilz pourroient bien servir
aux povres gens et à faire espargne de boys, pour-
veu (|u'il y en eust grande quantité et à bon
marché.
Ce faict, mesd. s" ont advisé, au Rureau d'icelle
Ville, que on rescriproit à mond. s'' de LaRoche-
pot, Gouverneur de Paris, que, parce que led. Cor-
nille est estranger et qu'il veult aller sonder le long
des rivières de ce pays s'il trouverra terre commode
pour faire lesd. turbes, il y auroit danger qui ne
voulsist tendre à autre fin; à ceste cause, qu'on
doibt surceoir, jusques à avoir entendu la volunté
du Roy. Et incoutinant, lesd. lettres ont esté expé-
diées et envoyées aud. s' Gouverneur.
'■' Le Registre porte par erreur autant.
(-' Érigée en duché-pairie pour le duc de Luynes, en juin lôao, sous le nom d'Albert, celle ville de Picardie (canton de l'arron-
dissement de Péronne, Somme), cessa depuis lors de porter le nom d'Ancre, el conserva celui d'Albert,
'') L'original de celle leltre esl conservé aux Archive» nat., K 967, n° 7.
[i5ù8]
DE LA VILLE DE PARIS.
143
CLXIII [CXII]. — [Permission à Guillaume Geoffroy, marchand et bourgeois de Paris,
DE FAIRP METTRE EN CHANTIER LE CHARBON PROVENANT DES BOIS
PAR LUI ACHETÉS AU DUC d'EtAMPES.]
12 décembre i548. (Fol. 127.)
Du douziesme jour de Décembre mil y' xlviu.
Aujourd'huy ont esté présentées au Bureau de
lad. Ville certaines lettres patentes du Roy, dont la
teneur ensuyt :
T Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
noz chers et bien amez les Prévost des Marchans et
Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, sa-
lut et dillection. IVostre cher et bien amé Guillaume
Geoffroy, marchans et bourgeoys de noslredicle
Ville, nous a faict dire et remonstrer que, depuys
quelque temps on ça, il a achapté de nostre très cher
[cousin] le duc d'Estampes"' certaine contrée de
boys tailiys estans près Chevreuse f'^', partye desquelz
il a faict consommer en charbon, pour l'admener
vendre et distribuer en nostredicte Ville, comme au
plus prochain lieu oij il se peult myeulx exploicter,
et, pour ce qu'il ne sçauroit sans une extrême des-
pence vendre et débiter led. charbon, à mesure
qu'il se faict, pour ce qu'il luy conviendroict le
mener en divers lieulx, places et marchez de lad.
Ville, et, pour ce faire, avoir plusieurs gens, servi-
teurs et enlremecteurs, et aussi qu'il est contrainct,
à mesme instant qu'il est faict, de le tirer et mectre
hors desd. tailliz, pour la grand perte, dommage
et deschet que ce luy seroict, si luy failloit laisser,
estant en danger d'estre desrobé et guasté de l'eaue;
ff Duquel charbon il en a voulu mectre une partie
en certaine grange, en icclle nostre ville, ce que
vous n'avez voulu perinectre , au moyen des ordon-
nances faictcs par noz prédécesseurs Roys sur le
faict de la vente et exploicl du charbon en lad.
Ville, par lesciuelles il n'est permys de mectre en
chantier le charbon, aflin que les marchans n'en
puyssent faire aucun amas ne pro\ision, pour,
quant la nécessité adviendroit que, par les très
grandes eaues ou trop basses, il n'en pourroict venir,
le revendre à leur volunté et hault pris, qui seroict
le grand dommage et interest de la chose public(jue;
mais, pour le regard dud. expozant qui faict faire luy
mesmes led. charbon desd. boys et en est le premier
marchant, la chose publicque n'en peult estre incom-
modée, ains plustost [avoir] grand proffict, ulillité
et commodité, aclendu mesmes la grande quan-
tité que led. exposant espère en faire amener et en
grande dilligence, et aussi que icelluy exposant est
très content ne exiber et mectre en vente led. char-
bon, que ce ne soit par vostre pennission et ordon-
nance, laquelle il sera tenu vous demander, le jour
ou le lendemain que icelluy charbon sera aryvé, en y
gardant au surplus, [tant] à l'assiete du pris que
du mesurage, les solempnitez que l'on a acoustumé
garder ctobser\er, et en payant les droictz et deb-
voirs qui seront pour ce deubz.
(tA ceste cause, led. exposant nous auroict très
humblement supplié et requis sur ce luy pourveoir
et impartir nostre grâce et remède convenable.
rtPour ce est-il que nous, ce considéré et que
par les offres que faict led. exposant il ne se peult
commectre aucun abbuz à la vente dud. charbon,
ne aussi la chose publicque de nostredicte Ville
n'en peult avoir dommage, mais profit et utilité,
voullant luy subvenir en cest endroict, vous man-
dons, commandons et expressément enjoignons que
aud. Guillaume Geoffroy, exposant, vous laissez,
souffrez et permectez, et auquel, de grâce, plaine
puyssance et auctorité royal, nous avons permys
oudict cas, par ces présentes, (juil puysse et luy
loise mectre et faire mectre et descendre en une
grange, ou autre lieu qu'il advisera, pour son
aisance et commodité, le charbon qu'il a faict et
fera faire desd. boys tailliz ([u'il a achaptez de
nostredict cousin, le duc d'Estampes, pour(|uant il
luy sera par vous ordonné et permys le vendre, dé-
biter et exploicter à qui en vouldra achapter, selon
le pris commun des bas-teaulx, places et marchez
où on a acoustumé exposer en vente le charbon, qui
y sera par vous ou voz commys mys et assis, suy-
vant le rapporteur des mesureurs de charbon de nos-
tredicte Ville, lesquelz nous voulons, pour ce faire, y
estre par vous envoyez et par led. exposant appeliez;
"' Jean de Brosse, dit de Bretagne, gouverneur de celte province, mari d'Anne de Pissoleii, en faveur de laquelle François I",
ddnt elle fut la maîtresse, avait érigé le comté d'Élampes en duché.
') Canton de l'arrondissement de Rambouillet (Seine-el-Oise).
lii
REGISTRES DU BUREAU
à la charge aussi qu'il ne ineclera en la grange , ou
autre lieu qu'il choisira pour descendre son char-
bon , aulre que ceiluy qu'il aura faict faire desd. boys
taillis, el observera et entretiendra au demeurant
lesd. ordonnances, soubz les peynes et amandes in-
dictes et declairées par icelles; ausquelles, en tant
que besoing est ou seroict, nous avons, ensemble à
la dérogatoire y contenue, desrogé et desrogeons,
pour ceste foys seullement et sans y prejudicier en
aucune manière; car tel estnostre plaisir, nonobstant
aussi quelzconques ordonnances, restrinctions, man-
demens ou deffenccs à ce contraires.
(t Donne' à Sainct Germain en Laye, le vingt qua-
triesme jour de Novembre, l'an de grâce mil v' qua-
rante huict, et de nostre règne le deuxiesme.
Signé : rrPar le Roy, m" Estienne de Montmirel,
maistre des Requestes de l'Hostel , présent le Clian-
cclier. n
Et scellées, sur simple queue, de cire jaulne, du
[i5i8]
nVeues les lettres patentes du Roy nostre sire,
obtenues par Guillaume Geoffroy, marchant et bour-
geoys de la ville de Paris, le vingt qualrlesme jour
de Novembre mil v'' xlviii, la requesle, icelles à
nous présentées par led. Geoffroy, le xi' jour de ce
présent moys de Décembre, les conclusions du Pro-
cureur du Roy en la court de céans, et tout consi-
déré, nous avons entherinées et entherinons lesd.
lettres patentes, selon leur forme et teneur; et, en ce
faisant, avons permys et permectons par ces pré-
sentes aud. Geoffroy de mectre en chantier le char-
bon qui proviendra des boys de M. le duc d'Es-
tampes, mentionné èsd. lettres, pour icelluy exposer
en vente, toutesfoys et quantes que par nous luy sera
ordonné, en prenant pour le mesurage d'icelluy des
mesureurs jurez de lad. Ville. Et seront lesd. lettres
enregistrées au Bureau de lad. Ville.
te Faict le xini°jour de Décembre l'an mil v' qua-
rante huict. n
grant sceel.
Sire Anthoine Lelievre, conseiller de Ville.
sa décembre i548. (Fol. 138.)
GLXiy [GXIII].
Du samedi, xxii'"' jour de Décembre mil v' xlviii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Oslel de la
ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. Ville, pour adviscr sur la résigna-
tion que sire Claude Lelievre entant faire de son office
de Conseiller de Ville au prouffit de Anthoine Lelievre ,
son filz; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, Guyot;
Vialarl, Pommereul et Courtin, Eschevins;
Mess" Tronson, Courtin, de Thou, de Livres,
Paillart, T. de Montmirel, Leconile, Lelieur et Ber-
tbelemy, Conseillers d'icelle Ville;
Led. Vialart a présenté une procuration qui luy
avoitesté baillée ce matin au Bureau de lad. Ville,
de laquelle la teneur ensuit :
trHonnorable homme, sire Claude Lelievre, mar-
chant bourgeois et Conseiller de la ville de Paris,
en son nom, faict et constitue ses procureurs
W, ausquelz et à chascun d'eulx, seul et pour
le tout, il a donné et donne plain povoir et puissance
de, pour et au nom de luy, resigner es mains de
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de lad.
ville de Paris, ou autre ayans povoir à ce, led.
office de Conseiller d'icelle ville de Paris, pour et
ou nom et au prouffit de honnorahle homme, sire
Anthoine Lelievre, aussi marchant et bourgeois de
<•' Les noms sont demeurés en blanc.
Paris, filz dud. constituant, et non d'aultre, et
consentir que aud. Anthoine, sondict Clz, en soit
délivré tant et telles lettres qu'il appartient, et ge-
nerallement, etc. Promectant, etc. Obligeant, etc.
Faict et passé par devant Philippes Cousin et Pierre
Pourtrain, notaires du Roy nostre sire au Chastelet
de Paris, l'an mil cinq cens quarante huit, ie samedi
xxii° jour de Décembre. »
Ainsi signé : tr Cousin et Pourtrain.»
Et après lecture de lad. procuration , mond. s'' le
Prévost des Marchans a demandé ausdictz assistans
leur avis et oppinyon, chascun en particulier. Tous
lesquelz ont conclud, advisé et délibéré que, en con-
sidération des bons et louables services que led. sire
Claude Lelievre a faictz à lad. Ville par longtemps
et que lad. résignation se faict de père à filz, et que
led. filz est en aage suffisant et homme capable
pour bien excercer led. estai, que lad. résignation
doibl esire' admise et led. sire Anthoine Lelievre
estre receu au serment d'icelle, et que doresnavant
ne se fera aucune difficulté de recevoir les résigna-
tions de pareilles offices, qui se feront de père à
filz, par procuration.
Ce faict, a esté mandé led. sire Anthoine Le-
lieur, lequel, présent tous les dessusdictz, a faict le
serment dud. estât, en la manière acoustumée.
[i569]
DE LA VILLE DE PARIS.
m
1549.
CLXV [CXIV]. — Lettres missives du Roy pour kemectre les corps sainctz.
3 janvier iSig. (Fol. 128 v°.)
Du II"" jour de Janvier mil v' xlviii.
Au jour d'uy ont esté apporté au Bureau de la
ville de Paris lettres missives du Roy, desquelles la
teneur ensuit :
rt A noi très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chons et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
a janvier 15^9.
rDe pab le Roy.
«Très chers et bien amez, nous avons délibéré
d'aller, lundi prochain , coucher à Sainct Denis , pour
remectre les corps sainctz, le landemain matin qui
sera mardy. De quoy nous avons bien voullu vous
adverlir, à celle fin que vous ne failliez de vous
trouver aud. lieu, led. jour de mardi, de bien bon
matin, pour assister aud. acte, selon et ainsi qu'avez
acoustumé faire en tel cas. A quoy nous vous prions
et neantmoings mandons n'y faire faulle.
"Donné à Sainct Germain en Laye, le n'jour de
Janvier mil v' xlviii. d'''
Signé: -r HENRY
Clausse. i>
[Ckbémomes à Saint-De?(TS.]
8 janvier.
Suyvant lesquelles lettres, le lundi vu* jour dud.
moys, partirent Mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de la ville de Paris, pour aller coucher à
Sainct Denis en France.
Auquel lieu, le landemain matin, environ huit
heures de matin, entrèrent au cueur de lad. église,
y eslantz auparavant entrez Mess" de Parlement et
Chambre des Comptes, qui avoient prins leurs
places, c'est assavoir : Mess" les Presidens de la
Court aux premières chaizes du costé droit de l'entrée
dud. cueur, et consécutivement Mess" les Con-
seillers es haultes et basses chaises dud. costé, et
du costé senestre, à l'entrée du cueur, Mess" les
Presidens, maistres, correcteurs et auditeurs des
Comptes; et du mesme costé, tirant vers le grant
autel , se misrent mesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins, es haultes chaizes, et aux basses
chaizes, au devant de mesd. s", estoient aucuns
Conseillers et Quarteniers de lad. Ville. Puis après,
arrivèrent les Generaulx de la Justice et le Recteur
de l'Université avec sa compaignée, qui ne trouvèrent
point de place.
Estant toute lad. compaignée ainsi assemblée,
arriva le Roy, lequel, après avoir faict ses oraisons,
alla à la procession, en l'ordre qui s'ensuit :
L'ordre tenu a remectre les corps sainctz.
Premièrement marchoient les religieulx de lad.
église, vestuz de chappes;
Après eulx , quelque nombre d'Evesques , aucuns
desquelz portoient les Corps sainctz;
Après lesquelz marchoit l'abbé de Saincle Gene-
viefve, faisant le soubz diacre'^' ;
L'abbé de Sainct Magloire''', faisant le diacre, et
Monseigneur le Cardinal de Guise, faisant l'of-
fice.
Suyvoient les Chevaliers de l'ordre;
Et après Monseigneur de Nemours, qui portoit la
main de Justice;
Monseigneur le Prince de la Roche sur Yon'*',
qui portoit le septre ;
'■' Des lettres de même teneur et de même date furent adressées au Parlement de Paris. Elles sont transcrites sur le registre du
Conseil, du 4 janvier iSig n. s. {Archives nat., X'*, i564, fol. ia4.)
"' Philippe Lebel. (Voir ci-dessus, p. 119, note 1.)
'"' Chartes Boucher d'Orsay, ahbé de Saint-Magloire, de iSaS à iSSg. {Gall. Chritl., l. VII, col. 39.5.)
'" Chartes de Bourbon, prince de la Boche-sur- Yon , duc deBeauprcau (juin 1.569), second fils de Louis I" de Bourbon et de Louise
de Bourbon, comtesse de Monlpensicr, daupbine d'Auvergne, mourut le lo octobre i565. (Voir le P. Anselme, Hitt. généal., t. l,
p. 353.)
»9
IHPniKERtE KATIOXALC.
146
REGISTRES DU RUUEAU
Après, Monseigneur le duc de Montpensier !"',
qui portoit la couronne royalle sur ung oreiller de
drap d'or;
AUoit le Roy après eulx, acompaigné, du costé
gaulche, de Monseigneur le Connestable portant
l'espée nue, et du costé droit, de Monseigneur
l'Evesque de Mascon (^', son grant aumosnier;
Suyvoient après Mess" les Cardinaulx de Lor-
raine, de Ferrare, de Chaslillon '^1 et de La
Chambre (*> ;
Après, la court de Parlement, du costé droict, la
Chambre des Comptes, du costé senestre, et entre
deux, après le premier ranc des Presidens, marchoit
Mous' le Prévost des Marchans, seul, Mess" les
Eschevins et Greffier en leurs robbes my parties, et
[1549]
derrière, plusieurs Conseillers, Quarleniers et bour-
geois, meslez parmy Mess" les Generaulx de la
Justice.
Et en cest ordre allèrent du cueur de lad. église,
par la grande porte de la croisée, en procession à
l'entour du cloistre, et vindrent rentrer par une
porte dud. cloistre en la nef de lad. église et au
cueur, où ilz se remisrent tous en leurs places, comme
auparavant lad. procession. Et après la messe célé-
brée, allèrent en ce mesme ordre jusques devant le
maislre autel faire leurs dévotions.
Ce fait, s'en allèrent disner; et fut toute la com-
paignée de la Ville dcffrayée aux despens de lad.
Ville W.
CLXVI [CXV]. — Pour l'arbest provisional donné pour raison de l'office
DE CoNTBEROLLEOR.
17 janvier iSig. (Fol. i.3o.)
Du jeudi, xvii""' jour de Janvier mil v" xlviii.
En assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de
la ville de Paris, de Mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins de la ville de Paris et vingl-
quatre Conseillers d'icelle, mandez et convoquez
pour donner leur avis sur certain arresl provisional
donné par la court de Parlement, pour raison de
l'oflice de cotitrerolleur gênerai des deniers com-
inungs et palrimoniaulx, dons et octroyz de la ville
de Paris, obtenue et impetrée du Roy par Robert de
Beauvais, Procureur en la Chambre des Comples,
parce que led. arrest est directement contre les pre-
villeiges donnez à lad. Ville par le feu Roy Loys
unziesme, confirmez par le feu Roy Françoys et le
Roy Henry, à présent régnant, à lad. ville de Paris;
en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mond. s' le Prévost des Marchans, Guyol;
Mess" Pommereul, Courtin, Eschevins;
Mess" Luillier, Président des Comples; de Mont-
mirel, Maistre des Requesles; Viole, Conseiller de la
Court; Dudrac, aussi Conseiller de la Court; Pré-
vost, Conseiller des Generaulx de la justice des
Aydes; M. de Rragelongne, Lieutenant particulier
civil et criminel de la Prevosté de Paris; Courtin,
C Louis II de Bourbon, frère aîné de Charles de Bourbon. (Voir la note 4 de la page précédente.)
''* Pierre du Cbastel, nommé évêque de Màcon le 7 décembre «544, fut transféré au siège épiscopal d'Orléans, à la fin de
l'année i55i.
W Odet de Coligny, dit le Cardinal de Cbâtillon (1517-1571), frère de l'amiral de Coligny, fut à la fois évêque de Beauvais, arche-
vêque de Toulouse et abbé de plusieurs grandes abbayes. Ayant embrassé le protestantisme, comme ses frères Coligny et d'Andelot, il
fut prive de la pourpre et excommunié (i563) , se maria et, sous le nom de comte de Beauvais, devint un des chefs du parti calvi-
niste. (Le P. Anselme, Hist. généal., I. II, p. 3oo.)
'*' Philippe de La Chambre, originaire de la Savoie, évêque de Bologne, après avoir été abbé de Saint-Picrre-de-Corbie, créé
cardinal par Clément Vil en i53.î, mourut à Rome, le ai février i55o.
'*' La dépense s'éleva à cent cinquante six livres six sous huit deniers, suivant le Registre de comptes de la Ville pour l'année 1549.
Ce document nous apprend en même temps que la cérémonie comprenait aussi le couronnement du roi Henri II : <t A Nicolas Delacroix ,
sergent de lad. ville, la somme de vu"" xvi livres vi solz viii deniers tournois, à luy ordonnée par mesd. sieurs (les Prévôt des
Marchands et Échevins) et par leurs lettres de mandement données soubz leurs signetz, leseiziesme jour de janvier oud. an mï° xlviii,
pour son remboursement de pareille somme, par Iny paiée et desboursée, par le commandement de mesd. sieurs, tant pour la des-
pense faicte en la ville Sainct Denis par eulx et par les Conseillers, Quarteniers, plusieurs bourgeois, sergens, archers, arballcs-
triers et hacquebuttiers de lad. Ville, par eulx appeliez pour les accompaigner à la procession faicte en l'église de Sainct Denys, pour
remettre les corps sainclz, qui descenduz avoient esté par ordonnance du feu roy, et pour assister au couronnement du Roy prêtent,
qui fut faicl le mardy, buictiesme jour de janvier mv" xtvin, . . . que pour aultres fraiz et mises qu'il a convenu pour ce faire. . . n
{Archives nat., KK a86, fol. a5 v°.)
[.549] .
auditeur des Comptes; Perdrier, qui s'est inconti-
nant retiré'*'; de Livres, Secrétaire du Roy; T. de
Montmirel, s"^ de Cliainboursy '-'; Bouchart, s' de
Nourroy'"; Larcher, marchant; Leiieur, marchant;
Bertheiemy, marchant; Lelievre, marchant, tous
Conseillers de lad. Ville.
Après ce que uiond. s"^ le Prévost des Marchans a
propose et donné à entendre à lad. compaignée
led. arrest provisional et que, par previlleige donné
par le Roy Loys unziesme, le ii' jour de Novembre,
mil iiii' Lxvi '"', dont lecture a esté faicte en la pré-
sence des dessHsdictz, les Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. Ville de Paris peuvent créer et
establyr ung Maistre d'Artillerye de lad. Ville et ung
Conirerolleur qui fera contrerolle de toutes les re-
ceptes et despences qui se feront en icelle Ville;
lesquelz, ainsi pourveuz, en joyront leur vie durant,
e( quant lesd. offices seront vaccans, lesd. Prévost
des Marchans et Eschevins y pourvoiront et non
autres. Suyvant lequel previleige, lesd. Prévost et
Eschevins ont faict les provisions desd. offices et,
pour plusieurs bonnes et grandes considérations,
ont tousjours vouUu que leur Greffier excerçast led.
contrerolle; ce que la Court a par plusieurs foys
approuvé, et mesmes par arrest donné Pan mil iiii'
lin" XIX, après la cheule du pont Nostre Dame,
quant il fut ordonné que l'office de Greffier et Rece-
veur seroient séparez <*', et que à l'office de Greffier
seroit pourveu d'ung notable personnage, qui feroit
registre de tous acquitz, taxations, modérations,
enchères, tiercemens et doublemens et autres choses
concernans la recepte et despence de lad. Ville, pour
DE LA VILLE DE PARIS.
147
servir de contrerolle à l'audition des comptes du
Receveur d'icelle, et partant led. contrerolle adjugé
par arrest au Greffier ;
Que le feu Roy Françoys, que Dieuabsoille, con-
firma en termes generaulx tous les previlleiges don-
nés par ses prédécesseurs à la ville de Paris; mais
depuis led. seigneur, en l'an v'^ xuii, par son edict
gênerai, créa par toutes les villes et forteresses de
sonRoyaulme ContreroUeurs des deniers commungs,
dons et octroys '^' , afin qu'ilz feissont dilligence
d'employer lesd. deniers aux fortiffications et répa-
rations desd. villes, et non ailleurs.
Appel de l'ebection dd controlleur de Beauvais'"'.
Après lequel edict gênerai, publié en la court de
Parlement, feu Aubert Beauclerc, taisant les pre-
villeiges susdictz donnez à lad. Ville, confermez par
led. feu Roy François, aussi taisant led. arrest de la
Court donné l'an mil lui' uii'^ xi\, par lequel est
ordonné que le Greffier seroit Conirerolleur de lad.
Ville, obtint provision du Roy de l'office de Contre-
roUeur des deniers commungs, dons et octroiz de
lad. ville de Paris, se veult faire instituer oud. estât,
dont le Procureur de la Ville appelle; la cause plai-
dée, le Procureur gênerai du Roy oy, est appoincté
au Conseil; lequel appel et décision dud. appoincté
au Conseil est encores indécis. Et depuis, [par] les
Prévost et Eschevins, qui estoient lors, fut remonstré
au Roy leurs previlleiges de pourveoir à l'office de
Contrerolleur gênerai de lad. Ville, par luy confer-
mez avec tous les autres previlleiges d'icelle, mes-
mement que par led. edict n'estoit faicte mention
'" Le Greflîer Pierre Perdrier étant en cause dans ce différend, puisqu'il exerçait le contrôle sur les receveurs de la Ville avant la
création d'un nouvel office de contrôleur des deniers communs , ne pouvait prendre part aux délibérations qui vont suivre.
'*' Chambourcy, canton de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
'" Jean Bochart, seigneur de Noroy (canton de Saint^Just, Oise).
'*' Les lettres de Louis XI, données à Orléans, le 2 novembre i466, visées ici, sont publiées dans le Recueil det Ordonnance» de»
Hou de France, l. XVI, p. Sa 1 .
'' La séparation des deux offices de greffier et de receveur fut prononcée par l'arrêt du Parlement du 9 janvier 1 5oo ( n. s. ) , le
même qui déclarait le Prévôt des Marchands, les Échevin», le Receteur et le Procureur de la Ville coupables d'avoir négligé les
mesures propres è prévenir la chute du Pont Notre-Dame, (i" Regi»tre ici Délibéraiioiu , impr. , p. 10.)
''' Le Prévôt des Marchands commet ici une légère erreur. La création des offices de contrôleurs des deniers communs ne suivit
pas, mais précéda de quelques jours la conGrmation générale des privilèges de la villede Paris, dont les lettres patentes furentdon-
nées à Paris, en avril i5i5 (n.s.), et enregistrées au Parlement, le i3 août de la même année (Archive» na/., X" 861 1, fol. 199),
tandis que l'édil de création des offices de contrôleurs des deniers communs dans toutes les villes du royaume porte la date de Paris,
mur» i5i5 (n. s.). Le Bureau de la Ville, considérant que celte institution était contraire aux privilèges des Prévôt des Marchands
et Échevins, éleva des protestations contre la publication de l'édit, dans sa séance du 1 1 mai i5i5. et décida de formuler des re-
montrances qui seraient soumises au Parlement, et de s'opposer à l'enregistrement des lettres patentes, du moins en ce qui concer-
nait la ville de Paris. (Voir le i" Regitire de» Délibération» , impr. p. aa3.) La Cour ne tint aucun compte de celte opposition et ren-
dit un arrêt d'enregistrement, dès le i4 mai suivant. (Archive» nationale», X'' 8611, fol. 5i.) Cet édit est publié dans Fontanon,
Edil» et Ordonnance» de» Roi» de France , I. II, p. 1 12g, et dans Isambert, Ancienne» loi» française» , t. XII, p. a6.
<" Ce titre, inscrit en marge du fol. i3i r°, est d'une main plus récente que l'écriture du corps de noire lîegisire. Il ne parait
point tout à fait à sa place; car il ne sera question qu'un peu plus loin de l'affaire du contrôleur Robert de Beauvais.
>9-
148 REGISTRES
ny desrogation ausd. lettres dud. feu Roy Loys un-
ziesme, par lesquelles les provisions desd. offices
esloient atribuez ausd. Prévost et Eschevins.
Finablement led. seigneur, par ses lettres patentes
du xini" Octobre mi! v° xvi ''), declaira qu'il n enten-
doit lad. ville de Paris estre comprinse en cest edict
gênerai de création des conlrerolleurs des deniers
commungs, dons et octroyz, ains confirma à lad.
Ville le previlleige à elle donné par le feu Roy Loys
unziesme, pour en joyr à iousjours et declaira la
provision faicte aud. Reauclerc nulle. Ce congnois-
sant, led. Reauclerc se désista de la poursuicte, en
manière que la disposition libère et planiere de-
meura à la Ville, et oncques puis n'en fut parle'.
Depuis ceste déclaration du feu RoyFrançoys,les
Prévost et Eschevins de lad. Ville ont pourveu aud.
office de ContreroUeur gênerai d'icelle, suyvant
leurdict previlleige. Et mesmes, l'au mil cinq cens
vingt sept, au moys de Novembre, ont pourveu
m° Pierre Perdrier de l'office de Greffier et Contre-
roUeur gênerai de lad. Ville, qui en est encores joys-
sant, par le decez de feu m" Jehan Hesselin. Se meut
procès qui depuis fut évoqué au Grant Conseil, entre
les Prévost des Marchans et Eschevins et led. Per-
drier, Greffier, pour raison de la distinlion du faict
de la recepte et contrerolle; mais, après plusieurs
procédures, l'an mil cinq cens trente trois, en
Aoust, pour sortir de procès et differendz, iceulx
Prévost et Eschevins avec leur Conseil transigèrent
avec led. Perdrier, et par icelle transaction qui a
esté leue en la présente compaignée, sont lenuz
faire joyr led. Perdrier vallablement et par effect
dud. contrerolle gênerai des deniers, tant ordinaires
que extraordinaires, tant du dommaine, aydes,
que forlifficalions de lad. Ville, présent et advenir,
quelque part que s'en face recepte et despence , et
que autre que luy ou ceulx qui seront de par luy
commis ne feront aucun contrerolle.
DU BUREAU [15/.9]
Depuis lad. transaction, lesd. procès estant appai-
sez entre lesd. Prévost et Eschevins et led. Perdrier,
icelluy Perdrier pourveut aux membres dependans
dud. contrerolle, faict recevoir et instituer ses com-
mis au reste, que voluntairement et à la prière et
requesle desd. Prévost et Eschevins, laisse joyr ung
nommé Caqueton , ung nommé Soutln et ung
nommé Gaultier de quelques membres particuliei's
dud. contrerolle, que excercerent les dessusdictz tant
en ceste ville de Paris que à Mante. Advenu que
led. Gaultier qui excerçoit le contrerolle du sel
passant par dessoubz les pontz de Mante va de vie
à trespas, led. Perdrier, suyvant lad. transaction, y
pourveoit de tel commis que bon luy semble, qui y
est encores de présent. Advenu aussi que, après le
trespas de feu Loys Caqueton, qui excerçoit le con-
trerolle des fortiffications et basiiment de lad. Ville,
membre deppendant dud. Contrerolle gênerai, à
quoy led. Perdrier veult pourveoir; ceneantmoings,
maistre Robert de Beauvais, Procureur en la Chambre
des Comptes, qui lors excerçoit la recepte des povres
de ceste ville de Paris, le x"" jour de May mil v" xxxviii ,
est pourveu ou lieu dud. Caqueton et par son tres-
pas, dud. contrerolle des fortiffications de lad. Ville,
pour le recompenser de l'administration de lad. re-
cepte des pauvres; laquelle provision, donnée par
lesd. Prévost des Marchans et Eschevins est limitée
pour le temps qu'il excerceroit lad. recepte des
pauvres tant seullement. Et luy est donné ceste
charge soubz couUeur qu'il disoit n'avoir aucun sal-
laire de lad. recepte des pauvres.
Led. Perdrier, adverty de l'intention desd. Prévost
et Eschevins, au paravant qu'ilz baillassent lad.
commission aud. de Beauvais, ou lieu dud. Caque-
ton, se retira par devers lesd. Prévost des Marchans
et Eschevins et leur remonstra que c'est à luy à y
pourveoir, leur pria ne luy donner empeschement
en l'exercice de sondict estât; et pour ce qu'ilz luy
<■' Les lettres visées ici ne figurent point à la date indiquée dans les recueils d'édits et ordonnances.il n'en est point fait mention
non plus dans le tome I" des Rej^istres de» délibérations du Bureau de la Ville. En revanche, on possède une déclaration de Fran-
çois I", de l'année i5^i9 , tout à fait favorable aux prétentions de la ville de Paris en cette matière; et l'on peut s'étonner de ne
point voir le Prévôt des Marchands l'invoquer ici à l'appui de sa thèse. Eu juillet iBàa, par édit daté de Vergy, le Roi avait institué
en litre d'offices des receveurs des deniers communs, c'est-à-dire qu'il enlevait aux municipalités le droit d'administrer leurs finances.
Aucune exception n'y était stipulée pour la ville de Paris. La Chambre des Comptes, dans son arrêt d'enregistrement de celte ordon-
nance, le 27 octobre, fait expressément la réserve du droit de la municipalité parisienne et signale des lettres du ag septembre de
cette même année qui le reconnaissent d'une manière formelle : vSalvit tamen et non comprehensi» , y est-il dit, in dicta puhltcatione
Preposito mercatorum , Scabinit et Receptore ville Pariêienti» , qui quidem , virtute litterarum patentium a prefato domino , die ixii teptembris
ultime lapti, per eo» obtentarum , juxta formam et lenorem earumdem, exemplione dicti edicti gaudebunl.v {Archives nationales, P a3o6,
p. 1101, et K 955, n° 32.) Il existe en effet à la dalc de Béziers, le 39 septembre lô/ia, des lettres patentes qui maintiennent la
ville de Paris dans son privilège de nommer son receveur des deniei-s communs. L'original en est conservé aux Archives nat. , carlon
K95.5,n°26.
[16/.9]
feirent responce qu'ilz y pourvoiroient,led. Perdrier
leur declaira qu'il protestoit d'appeler et qu'il se
pourvoiroit par l'avis de son conseil en justice.
Depuis laquelle prolestacion , après que iceulx
Prévost et Eschevins eurent faict lad. provision aud.
Beauvais et prins le serment, icelluy Perdrier mect
en procès au Conseil Privé lesd. Prévost et Esche-
vins, et pareillement iceluy de Beauvais, avec ung
nommé Souttin, qui excerçoit encores ung membre
deppendant dud. ContreroUe gênerai. Et après plu-
sieurs procédures, parties oyes aud. Privé Conseil,
par arrest d'icelluy donné le huitiesme Février mil
v' XXXIX , entre lesd. Prévost et Eschevins et led.
Perdrier, le ContreroUe gênerai des deniers, tant
ordinaires que extraordinaires feust adjugé aud. Per-
drier, pour en joyr par luy et ses commis, et non
autres, et condempnez iceulx Prévost et Eschevins
à l'en faire joyr.
Et par autre arrest dud. Privé Conseil, du xiiii""
jour dud. moys de Février oud. an v' xxxix, aussi
donné, parties oyes, par provision, est dit qu'il n'y
aura que ung Conirerolleur gênerai des deniers,
tant ordinaires que extraordinaires, d'icelle Ville,
qui sera led. Perdrier, et iceulx de Beauvais et
.Sotlin condempnez eulx départir des commissions
par eulx prétendues. Lcsquelz arrestz feurent exé-
cutez entre les parties, ausquellcs avoit esté baillé
coppie desdiclz arrestz et assignations, ou moys
d'Aoust v' XL, par mess"' Françoys Olivier'^', cheva-
lier, lors Chancellier d'Alençon et Maistre des Re-
questes ordinaire du Roy, à présent Chancelier de
France. Et en faisant lad. exécution,- led. Perdrier
commist autres ou lieu dud. Beauvais et Soltin qui
y sont encores de présent.
L'an mil y' xliii, ou moys d'Avril, Beauvais, non
contant de ce, obtient lettres patentes du Roy adres-
santes à la court de Parlement, donnant à entendre
ce que bon luy sembloil, pour faire casser iceulx
arrestz et iceulx declairer uulz; et, après quelque
poursuifte faicle par led. Beauvais contre led. Per-
drier, en vertu desd. lettres, les parties sont ren-
voyées au Grant Conseil, pour en décider; au(iuel
led. Beauvais a produict et allégué ce que bon luy a
semblé. Et voyant qu'il sentoit sa cause foible, et
craignant le jugement, obtint provision du Roy du
contrerolle des deniers commungs, dons et octroiz
de la ville de Paris, de la veriflicacion du<|uel est à
DE LA VILLE DE PARIS.
U9
présent question. Laquelle provision iceluy Beauvais,
pour fortiffier sa cause, a produicte aud. Grant Con-
seil, ou coppie d'icelle deuement collalionnée.
Nonobstant toutes lesquelles choses, pa arrest
dud. Grant Conseil, icelluy de Beauvais a esté de-
boulté de l'effect et entérinement des lettres par luy
obtenues, condempné es despens,en soixante livres
parisis d'amende envers le Roy, et trente livres pa-
risis d'amende envers led. Perdrier, sauf que ses
actions luy sont réservées contre les Prévost des
Marchans et Eschevins de la ville de Paris, qu'il
pourra poursuivre, si bon luy semble, comme de
tout appert par arrest dud. Conseil, leue en forme.
Se voyant led. de Beauvais ainsi débouté aud.
Grant Conseil, s'adresse depuis à la court de Parle-
ment et demande la vcrifficafion des lettres par luy
obtenues. La ville de Paris et led. Perdrier s'opposent
à la veriflTication d'icelles, et tellement a esté procédé
que, mardi dernier, quinziesme de ce moys de Jan-
vier, de relevée, le Procureur gênerai du Roy oy,
qui avoit conclud que led. de Beauvais feust de-
boulté de l'enterineuient de ses lettres, la Court par
provision a receu led. de Beauvais au serment dud.
estât de Contrerolleur, nonobstant led. esdict du Roy
Loys unziesme, arrestz de lad. Court, déclaration
du Roy Françoys dernier decedé, transaction faicle
avec led. Perdrier, arrestz du Roy en son Conseil
Privé, et encores depuis arrestz au Grant Conseil
exécutez avec led. de Beauvais.
Pour ces causes et autres grandes raisons allé-
guées par mond. s' le Prévost des Marchans, voyant
lesd. prexilleges de la Ville entamez, il a faict con-
voquer et assembler lad. compaignée, pour adviser
qu'il est bon d'en faire pour tousjours tenir tous
les previleges de lad. Ville, donnez par les Roys de
France et confirmez par le Roy à présent régnant
en leur entier. Et sur ce a mys la matière en délibé-
ration et demandé aux assistans leur oppinyon,
chascun en particulier.
Avis TOUCHANT l'eSTAT DE COXTREROLLEUR DE VILLE.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré que
mond. s' le Prévost des Marchans, acompaigné d'un
Eschevin et du Greffier de lad. Ville doibvent aller
vers la personne du Roy et nos seigneurs de son Con-
seil, luy requérir et demander confirmation dud.
previllege du Roy Loys xi'°° de l'an mil un' lxvi, et,
C Fils de Jacques Olivier, premier président au Parlement de Paris, il naquit i Paris en 1 697 et mourut à Amboise , le 3o mare
I 56o. Il fut successivement chancelier de Marguerite, sœur de François I", président à mortier au Parlement de Paris (i543), garde
des sceaux, puis Chancelier (i545). Les sceaux lui furent enlevés en i55) et rendus en i55g ; il les garda jusqu'à sa mort.
150
REGISTRES DU BUREAU
[,549]
en ce faisant, octroyer à icelle ville lettres patentes
de déclaration adressantes à la court de Parlement,
par lesquelles il declaire qu'il ne veult et n'entend
aucunement desroger aud. previllege de lad. Ville
par luy confirmé, et declairer qu'il abolist et mect
au néant Testât et office de ContreroUeur des deniers
communes, dons et octroiz de lad. Ville, obtenu
par Robert de Beauvais, nonobstant l'arrest provi-
sional par luy obtenu en lad. Court, et qu'il veult et
entend que le Greffier de lad. Ville soit Greffier et
ContreroUeur, comme ont este' par cy devant les
autres Greffiers d'icelle Ville; et que, s'il veult que
lesd. estatz soient séparez, en ce cas sera tenu led.
Greffier s'en desmectre à personne capable que led.
Perdrier chosira, qui en sera pourveu par lesd.
Prévost des Marchans et Eschevins, suyvant leurs-
dictz previlleges, par commission et non en tiltre
d'office.
Les GAIGES Dlj CONTROLLEUR DE LA VILLE
CASnELLES SELON LE MERITE DU LABEUR '''.
Lequel n'aura nulz gages ordinaires, mais bien
taxation, selon les labeurs qu'il prandra es affaires
qui surviendront des bastimens des fortiffications de
lad. Ville, et non autrement. Et ou led. seigneur
ne vouidroit octroyer lesd. lettres, à tout le moings
évoquer la cause d'entre lad. Ville et led. de Beau-
vais en son Conseil Privé, et en retenir la congnois-
sance, actendu la diversité des arrestz du Privé
Conseil, du Grant Conseil et de lad. court de
Pai'lement, et aussi s'adresser à Monseigneur le
Connestable, Monseigneur de Guise, Cardinal de
Guise, Chancellier et autres de Mess" du Conseil
du Roy, et les prier ayder à lad. Ville à ce que
les previlleiges d'icelle ne soient violez.
CLXVII [CXVI]. — [Le Prévôt des Marchands va en Cour avec un Échevin et le Greffier.
— Arrêt du Conseil Privé touchant l'office de Contrôleur des deniers communs.]
24-98 janvier iSig. (Fol. i33 v°.)
Suyvant laquelle conclusion, mond. s' le Pre\ost
des Marchans, sire Guichart Courtin, Eschevin, et
m° Pierre Perdrier, Greffier de lad. Ville, sont partiz
de Paris, le xxiiii' jour de Janvier ensuivant, pour
aller remonstrer au Roy et à Mess" de son Privé
Conseil le contenu cy dessus, et l'ont trouvé à Sainct
Germain en Laye. A esté mondict s' le Prévost des
Marchans oy aud. Conseil Privé, oii il a faict bien
amples remonstrances , ainsi que par lad. délibéra-
tion avoit esté advisé.
Et le xxviu' Janvier ensuivant, [fut] donné arrest
dud. Conseil, duquel la teneur ensuit:
Arrest du conseil privé.
ft Aujourd'huy, xxviii" jour de Janvier mil v' xlviii,
sur la requeste faicte au Conseil Privé du Roy par
les Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers
de la ville de Paris, à l'encontre de m° Robert de
Beauvais, ContreroUeur des deniers patrimoniaulx
commungg, dons et octroiz de lad. Ville, tendant à
ce que la provision faicte aud. de Beauvais dud.
contrerolle feust declairée nulle, et en cela esire
entretenu/ en leurs previlleiges, et autres moyens
par eulx alléguez, nonobstant certain arrest provi-
sional par led. de Beauvais obtenu sur ce en la
court de Parlement à Paris, le xv' jour de ce pré-
sent moys ;
fcLe Conseil, les parties oyes, sans avoir esgard
à lad. requeste dud. Prévost des Marchans, Esche-
vins et Conseillers d'icelle Ville, a ordonné qu'ilz
se retireront en lad. Court, où la matière est pen-
dant, pour y procéder ainsi que de raison ; et neant-
moings que au bout de ce présent arrest sera
inscript certaine déclaration faicte par led. de Beau-
vais aud. Conseil, qui est qu'il se contante de sem-
blables gaiges et sallaires que m" Pierre Perdrier a
euzcy devant, exerceant led. estât de ContreroUeur,
et aussi qu'il ne demande ne entend avoir aucune
chose du contrerolle qu'il fera des rentes qui se
constiluront pour le payement de la soulde de
cinquante mil hommes de pied, et autres deniers
extraordinaires qui se payeront en lad. Ville, pour
servir ausdictz Prévost, Eschevins et Conseillers ce
que de raison.
tr Faict au Conseil Privé, les an et jour que des-
sus."
Signé : tde l'Aubespine.'»
'■' Ce litre, inscrit à la marge du fulio i33 t°, est d'une écrituie pins récente que le corps du Registre.
[i549]
Ce faict, mond. s' le Prévost et led. Courtin ont
envoyé led. Greffier de la ville vers Monseigneur de
La Rochepol, Gouverneur de Paris, estant à Mer-
lou '•', pour luy communiquer des affaires de lad.
Ville, à ce qu'il luy pleust soustenir les previlleiges
DE LA VILLE DE PARIS.
151
d'icelle et en faire remonstrances au Roy, si besoing
est.
Et sont revenuz à Paris, assavoir led. Prévost,
le xxviii% led. Courtin, le xxix° Janvier, et led.
Perdrier, le 11"° jour de Février ensuivant P'.
CLXVIII [CXVII]. — Feux de joye pour la nativité du second filz du Roy.
3 février iSig. (Fol. i34.)
Du dimenche, m' jour de Fcbvrier mil v" xlviii.
Aujourd'uy ont este' apporlées lettres missives de
Monseigneur le Connestable, dont la teneur ensuit :
A Mess" les Prévost des Marchons et Escheviru de
la ville de Paris.
3 février tôig.
irMess", ceste lettre sera pour vous advertir qu'il
a pieu à nostre Seigneur donner un beau filz à la
Royne, dont elle est acouchée ceste nuyt'", de quoy
devons tous rendre grâces à nostre Seigneur. A
ceste cause, vous prie regarder d'en faire les feux
de joye en Grève, comme il est de bonne cous-
tume faire en tel cas. J'escriplz aussi aux lieuxtc-
nans et officiers de l'artillerye qu'ilz tirent, au
mesme instant que ferez le feu, une trantaine de
pièces darlillerye, et aux églises qu'ilz remercient
noslre Seigneur de la grâce qu'il nous a faicle, et
d'en faire chanter le Te Deum. Espérant que ainsi se
fera partout, priray nostre Seigneur qu'il vous doint.
Mess", ce que desirez.
rrDc vSainct Germain en Laye, le m" jour de Fé-
vrier.
ff Vostre bon amy
MONTMORANCY.D
Inconlinant lesd. lettres receues, mandemensont
este' expédiez aux seize Quarteniers de lad. Ville,
pour faire faire, chascun en son quartier, les feuz de
joye. Et ont este' mandez les maistres des euvres de
lad. Ville, ausquelz a esté ordonné et commandé
faire ung beau feu en la place de Grève, devant
l'Ostel de lad. Ville, et qu'ilz y employassent quatre
voyes de boys de traverse et demy cent de bourrées
et costeretz, avecques six gerbes de paille.
Lesquelz maistres des euvres feirent dresser led.
boys en forme d'une tour ronde; et, à l'instant «que
le feu y fut myz, le maistre de l'artillerye de lad.
Ville mist le feu en cinquante pièces d'artillerye ou
mortiers, quiestoient, partie dessus le bastiment de
l'Ostel de lad. Ville, et partie embas sur les sièges
dud. bastiment, qui feirent si grand bruyt qui cas-
sèrent les verrières du consierge de lad. Ville. Et
l'artillerye du Roy estant derrière les Celestins leur
respondoit et canonnoit si fort que les verrières des
Celestins en feurent aussi cassées.
Inconlinant que led. feu feust allumé, feust def-
foncé ung muy de vin, près la porte de l'Ostel de
lad. Ville, et six douzaines de pains qui furent dé-
livrez à tous venans qui crioyent à baulte voix :
Vive le Roy!
"' Mello, canton de Creil, arr. de Sentis (Oise), élaii une seigneurie appartenant, à celle époque, à la maison de Monlnjorency.
'' L'Ecbevin Guicliard Courlin accompagna le Prévôt des Marchands el le Greffier à Saint-Germain-cn-Laye. Ce voyage coûta à la
Ville cent soixante et onie livres cinq sous deux deniers tournois, dont cent six livres pour les frais de transport et d'hôtellerie,
avancés par Etienne Goullard, chargé sans doute du rôle de fourrier, et soixanle-riiiq livres pour les journées, salaires et vacations,
rassavoir and. Prévost xxv livres tournois, aud. Courtin x» livres, el aud. Perdrier xxv livres. En quoy faisant, ils ont vacqué, led. Pré-
vost des Marchans cinq jours, Courlin six jours et Perdrier dix journées, tant pour attendre l'expodicion de l'arrest du Privé Conseil
que pour aller devers Mons' de La nochepot. Gouverneur de Pans, luy porter lectres de lad. Ville pour cest elTect, parlans de ceste
ville de Paris enscmhlement, le xxiv' jour de Janvier, relournans, led. Prévost, le xxïiu'jour dud. mois, Courlin le lendemain, et icel-
luy Perdrier le 11' du, moys ensuivant, en ce non comprins leur despence qui leur a esté faicle de par lad. Ville. . . n (Rcg. de
Comptes des années iSiS-iS.'ig, Archive» nalionaki , KK aSC, fol. a6, 97).
'" Louis de France, duc d'Orléans, né à Sainl-Gennain-en-Laye, baptisé au même lieu, le ag mai suivant, mourut à Manies, le
9& octobre i55o.
152
REGISTRES DU BUREAU
[1549]
CLXIX [CXVIIIJ. — Pour l'eslection d'ung quartemer.
4 et 5 février iSig. (Fol. i34 v°.)
Du lundi, 1111"° jour de Février mil v' xlviii.
Aujourd'uy sont venuz et comparuz au Bureau de
la ville de Paris, m" Françoys de Vigny, Procureur
en la Chambre des Comptes, et Noël Popineau,
Procureur ou Chastellet de Paris et en l'Ostel de
lad. Ville, lesquelz nous ont présenté certaines pro-
curations dont la teneur ensuit :
rA tous ceulx qui ces présentes lettres verront,
Anthoine du Prat'*', chevalier, baron de Tliiert et de
Viteaulx, s' de Nantoullet et de Pressy, Conseiller
du Roy nostre sire, gentilhomme ordinaire de sa
chambre et garde de la Prevoste' de Paris, salut.
Savoir faisons que par devant Simon Le Barge et
Severien Godart, notaires du Roy nostre sire, par luy
ordonnez et establiz en son Chastelet de Paris, fut
présent en sa personne noble homme m° Claude Le
Prévost, seigneur d'Andilly soubz Montuiorancy,
Procureur en la Chambre des Comptes à Paris, et
l'ung des Quarteniers de la ville de Paris, a faict,
constitué, estably et ordonné ses Procureurs gene-
raulx et certains messagers especiaulx. M" Françoys
de Vigny f'^', ausquelz et chascun d'eulx seul
et pour le tout portant ces présentes, led. constituant
a donné et donne plaiji povoir et puissance de resi-
gner et mectre es mains de messeigneurs les Prévost
des Marchans et Eschevins de la ville de Paris sondict
estât de Quartenier, pour ou nom et au proulïit de
Michel Dura, marchant bourgeois de Paris, et non
d'autres, et consentir et accorder lettres luy en estre
deuement expédiées, et faire en ce que dit est des-
sus tout ainsi que led. constituant feroit ou faire
pourroit, si présent en sa personne y estoil, jaçoit ce
que le cas requist mandement plus especial. Pi'o-
mectant icelluy constituant, par les foy et serment
de son corps, et soubz l'obligation de tous ses biens,
avoir pour agréable à tousjours tout ce que par cesd.
Procureurs, ou l'ung d'eulx, sera faict, dit, resigné
ou autrement besongné, en ce que dit est dessus et
les deppendances. En tesmoing de ce, nous garde
dessoubz nommé, à la relacion desd, notaires, avons
mys [le] scel de lad. Prevoste de Paris à ces pré-
sentes, qui furent faictes et passées l'an mil cinq
cens quarante huit, le troisiesme jour de Février. d
Ainsi signé :
ctLe Barge, Gooart.»
ff Hounorable homme, Nicolas Paulmier, marchant
et bourgeois de Paris, en son nom, faict et constitue
son Procureur, m" Noël Popineau, Procureur ou
Chastelet de Paris, pour plaider, opposer, appeller,
substituer, eslire domicilie, et par especial pour soy
opposer ad ce que la résignation de Testât et office
de Quartenier, que possedoit feu m' Claude Prévost
ne soit admise par Mess" les Prévost des Marchans
et Eschevins de la ville de Paris au prouflit de Michel
Duru, au moyen de quelque prétendue résignation
que led. Duru prétend luy avoir esté faicte par led.
Prévost delîunct, et, ou mesd. s" les Prévost des
Marchans et Eschevins vouldroient passer oullre et
icelle résignation admectre, en appeller, et general-
lement, etc.
«Faict et passé le lundi [iiii'Jjour de Février l'an
mil cinq cens quarante huit.n
Signé : kBrullé et Fournier.:)
Après lesquelles procurations veues ou Bureau et
oy les parties qui sont comparues en personne,
avons ordonné que le Greffier de lad. Ville se trans-
porteroit en l'ostel dud. m'' Claude Prévost, pour le
veoir et savoir s'il estoit encores vivant et'^' decedé.
Lequel Greffier se seroit transporté en l'ostel dud.
Prévost , et nous a rapporté que ceulx de la maison
dud. Prévost n'ont voullu permectre qu'il soit
monté en sa chambre pour le veoir et n'en a sceu
savoir la vérité.
Oy lequel rapport, a esté ordonné que led. estât
et office de Quartenier demeureroit eu suspens
jusques à ce qu'il soit apparu au vray de son
trespas, par information ou autrement.
Et depuis, entendu et sceu au vray de l'heure du
trespas dud. Prévost, a esté ordonné que led. Duru
ne seroit receu, en vertu de lad. procuration, mais
W Fils du Chancelier, il garda la Prévôté de Paris jusqu'au 19 février 1 5 53, époque où il fut remplacé par son fils, Antoine IV.
'*' Ce blanc est au registre. Le second procureur paraît être cependant Noël Popineau, dont le nom figure plus haut à côté de
celui de François de Vigny.
'') Sic; le mot ou serait plus approprié.
[i549]
seroit procédé par esleclion oud. estât, en la ma-
nière acoustumée.
laconlinant a esté faict un mandement adressant
aud. Nicolas Paulmier, cinquantenier dud. quartier,
pour appeler ses dixiniers, et que chascun dixinier
print en sa dixaine quatre hommes bien famez et
renommez , qui ne feussent gens mécaniques ne de
bas estât, pour en eslire deux desd. quatre per-
sonnes par mesd. sieurs, et qu'ilz rapportassent le
laudemain matin au Bureau de lad. Ville, cloz el
scellé, ce que fait en auroient.
Nicolas Palluier, Quartemer de la Ville.
Suyvant lequel mandement, led. Paulmier ap-
porta, led. landemain, lesd. qualre personnes esleuz
de chascune dixaine, et desquelz fut faict ouverture
l'ung après l'autre, et les quatre noms estans en
iceulx mys en quatre pelitz billetz ployez dedans un
chappeau, ouquel chappeaulx fut tiré deux desd.
billetz de chascune dixaine, c'est assavoir : de la
dixaine Chevremont, Philippes de la Rivière et
Pierre Fortin; de la dixaine Guespin, Jacques Her-
mant et Jehan Lamaquc; de la dixaine Guillaume
DE LA VILLE DE PARIS.
153
Pellerin, m' Nicole Helye et Michel Bourdin; de la
dixaine Hubert Delahaye, Mathurin Regnyer et Guil-
laume Boue; et de la dixaine Léon Cornu, Jehan
Sercé et m' Jehan Mauclerc.
Et incontinant lesd. noms tirez, fut baillé man-
dement aud. Nicolas Paulmier, présent, pour ap-
peller et faire venir lesd. esleuz, à deux heures de
relevée, en l'Ostel de lad. Ville, pour procéder à
l'eslection d'ung Quartenier dud. quartier ou lieu
dud. feu m" Claude Le Prévost. Lesquelz dessus
nommez vindrent et comparurent à lad. heure, au
grant Bureau de lad. Ville, et après serment par
eulx solempnellement faict es mains de mond. s'' le
Prévost des Marchans de eslire en leurs loyaultez et
consciences le plus cappable personnage, suffisant
et ydoyne dud. quartier, pour excercer led. estât de
Quartenier, donnèrent leur voix chascun en parti-
culier, et esleurent led. Nicolas Paulmier.
Lequel Paulmier avoit auparavant resigné son
estât de cinquantenier au prouffîtdud. Michel Duru;
lesquelz Paulmier et Duru ont faict le serment desd.
estatz , en la manière acoustumée.
GLXX [CXIX]. — Pour l'entrée du Roy et de la Royne.
16 fémer lô/ig. (Fol. i36.)
Du samedi, xvi' jour de Février mil v'xlviii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur le faict de l'entrée du Roy et de la Royne en
icelle, ou moys de May prochain venant; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, Guyot;
Mess" Lecirier, Vialart, Pomereu, Courtin, Es-
chevins;
Mess" Courtin, Auditeur des Comptes, de Livres,
Secrétaire du Roy, T. de Bragelongne, Lieutenant de
lad. Prevosté, Lecomte, Conseiller en Chastelet,
Larcher, Leiieur, 1). Berthelemy, Lelievre, Conseil-
lers de lad. Ville.
Après ce que mond. seigneur le Prévost des Mar-
chans a proposé les assemblées et avis fairtz par cy
devant pour cest efliect, et comme le Roy, à son nou-
vel adveoementà la couronne, escript à lad. Ville de
adviser à faire triumphe et honneur, tant à la pompe
funèbre du feu Roy Françoys, son père, et de
nos seigneurs ses frères, que pour sa joyeuse entrée
à Paris, eiiisemble de celle de la Royne '''; suyvant
lesquelles lettres fut assemblé incontinant le Conseil
de lad. Ville, qui ordonna lad. pompe funèbre, en
ce qui concernoit lad. Ville, telle qu'elle a esté faicte
et enregistrée sur les registres de lad. Ville; et quant
aux joyeuses entrées du Roy et de la Royne, qu'on
feroit toutes les triumphes et magnificences qu'il
seroit possible et que lad. Ville le pourroit porter ;
mesmes que le présent qu'on feroit aud. seigneur
seroit de la valleur de dix à douze mil livres tour-
nois.
Depuis laquelle délibération, pour l'empesche-
ment que led. seigneur a eu, tant à aller en Pied-
mont que es autres villes frontières de son royaulme,
ne s'est faict aucun aprest jusques à présent, sinon
d'aucuns petitz pourtraictz qui sont encores à lad.
Ville, et aussi parceque led. seigneur n'en a aucune
chose faict savoir à icelle Ville, sinon depuis huit
jours en ça, que mons' de La Rochepot, Gouver-
neur de Paris et Ysie de France, a escript à lad.
"' Celle lettre, datée de $aint-Gerinain-en-Li.i]e le 12 avril 1647, a été publiée ci-dessus, p. 80 de ce Volume.
90
IWPKIMCNIt: NATIOTIALC.
154
REGISTRES DU RUREAU
Ville, que led. seigneur luy a dict qu'il feroit son
entrée à Paris au moys de May prochain, et que icelle
Ville eust à trouver inventeurs, faire faire pourtraictz
et devyz des triumphes et misteres qu'il apartient en
tel cas.
Mais, pour ce que puis nagueres lad. Ville a
achepté des places à la Court la Royne ''', pour mectre
l'arlilleryed'icelle, et faict besongner, tant au basti-
ment neuf de l'Ostel de lad. Ville que à la Fontaine
des Sainctz Inocens, lesquelz il est besoing de con-
tinuer, de peur de laisser gaster le reste, principal-
lement le pavillon encommencé et lad. Fontaine des
Sainctz Inocens, et que, pour ce faire, fauldroit
prandre du fons des deniers de la Ville, environ
douze mil livres tournois des deniers des plus val-
leurs des aydes du pie fourché et huitiesme de
Grève, nagueres racheptées par le Roy'-', qui ne
seroit suffisant pour employer à faire lesd. triumphes,
presens et autres fraiz desd. entrées, qui cousteront
plus de trente mil livres tournois, mais seullement
pour continuer lesd. bastimens ;
A ceste cause , auroit faict congreger et assembler
lad. compaignée, pour adviser tant sur le recouvre-
ment desd. deniers que de la manière d'y procéder,
et comment et en quelz habilz la Ville doibt marcher
et aller audevant dud. seigneur et de la Royne, pour
leur faire honneur à leurs entrées; et sur ce a mys
la matière en délibération et a demandé à chascun
desd. assistans leur oppinyon.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré
qu'on doibt faire toutes les magnifficences et trium-
phes qu'il sera possible à l'entrée dud. seigneur, tant
en théâtres, eschaulfauk, piramides que autres sin-
gularitez que adviseront Mess" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins. Et quant à la valleur du don et
présent qu'on doibt faire aud. seigneur, suyvre la
première délibération de Conseil, et donner à la
Royne la valleur de sept à huit mil livres tournois;
et pour trouver deniers pour ce faire, obtenir per-
mission du Roy de prandre les deniers des plus
valleurs des fermes du pié fourché vendu au marché
et huitiesme de Grève, nagueres racheptées par led.
seigneur''), jusques à la somme de xii" livres tour-
nois; et oultre, bailler à main ferme l'ayde de quinze
'') C'est-à-dire à l'hôtel de la Cour de la Reine, près les Célestins, dont les bâtiments et l'emplacement avaient été mis en vente par
lots par les Commissaires nommés pour diriger raiiénation du domaine royal. Cette acquisition , dont il est parlé seulement ici et d'une
façon tout à fait incidente, avait été faite par des prête-noms du Prévôt des Marchands et des Échevins, qui six mois après, par acte
notarié, déclarèrent avoir agi au nom et suivant les instructions de la municipalité, et avoir payé des deniers de la Ville les lots
achetés aux enchères. Le Registre étant très peu eiplicite sur celte affaire, il n'est pas inutile de donner ici quelques extraits de ce do-
cument et l'analyse des pièces y annexées.
ffPar devant Jehan Cordelle et Jehan Quetin, notaires ou Chastellet de Paris, furent presens noble homme maistre Regnault Ba-
chelier, greflier de l'eslection de Beauvays , et Jehan Lucas , marchant bourgeois de Paris , lesquelz recongnurent et confessèrent que , à
la prière et requeste de Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris et pour leur faire plaisir, ilz se seroient dès
le (la date en blanc), transportez en l'auditoire du Trésor à Paris, par devant Mess" les Commissaires ordonnez et depputez par le Roy
sur le faict de l'aliénation de son domaine, mesmes de l'hostel de la Court la Royne, assis en ceste ville de Paris, près les Celcstins,
qui led. jour se devoit, par lesdits commissaires, vendre, bailler et délivrer au plus offrant et dernier enchérisseur, pour enchérir et
mettre à pris trois places faisans portion dud. hostelde la Court la Royne, lesquelles places. .. furentpareulxencheriesetmisesàprix. ..,
assavoir la \° place par led. Bachelier à la somme de xii° iiii" xii livres dix solz tournois, et par ledit Lucas les ix' et xi' places dud .
hostel à H™ 111° Lxxv livres. . .; lesquelles places leur auroient esté led. jour adjugées par iceulx commissaires. . . Le pris desquelles
enchères montant ensemble à la somme de m'" vi° ixvii livres x solz, leur auroit depuis esté baillé et fourny des deniers d'icelle Ville
par noble homme m" Philippes Macé, Notaire et Secrétaire du Roy, Receveur de lad. Ville... Et n'ont iceulx Bachelier et Lucas, en ce
faisant , fait que presler leurs noms ausdits Prévost des Marchans et Eschevins , ausquelz , en tant que besoing seroit et est , iceulx Ba-
chelier et Lucas, font cession et transport d'icelles trois places, ainsi à eulx adjugées et baillées.. . Faict l'an mil v" xlu, le x' jour
d'aoust. »
A cet acte sont jointes deux quittances de même date, délivrées aux deux preneurs par Jean Turquain, Receveur ordinaire de
Paris, délégué à cet effet par les Commissaires du domaine, et deux lettres patentes de Henri IL Les premières sont des lettres
d'amortissement et d'ensaisinement en faveur du Prévôt des Marchands et des Échevins, <fpour esd. irai» places y faire et construire
une granche pour y meclre et loger les artilleries et municions appartenans à nostre ville de Paris, ou lieu des grnnches estans derrière
l'enclozdes Celeslins à eulx appartenans , que nous avons prinses pour y loger nostre artiUerie-n (Voir ci-dessus p. 86). Elles sont da-
tées de Villers-Cotterets, août i54g. Les secondes, données à Amiens le i8 août, sont un mandement adressé au Parlement pour
l'entérinement et l'exécution des premières. (K 967, n° ao.)
'*' Ce membre de phrase, depuis : des deniers des plus valleurs..., a été ajouté en marge sur le Registre.
''"' Permission de prélever six mille livres sur les plus-values des fermes du pied fourché et du huitième du vin vendu en détail au
, quartier de Grève, et en outre de faire un emprunt de trente mille livres sur les bourgeois de Paris, pour subvenir aui frais de l'entrée
du Roi et de la Reine, fut accordée aux Prévôt des Marchands et Echevins par lettres patentes, données à Saint -Gerraain-en-Laye le
3 mars iSig (n. s.). (Original scellé, Archives nalionali;s,K gSy, n° g.) Puis, par autres lettres du 18 avril suivant, Henri II porta à
douze mille livres la somme que pourrait prendre la Ville sur lesdites plus-values. (/(/. ibid., n° 1 3.)
[i5i9]
solz pour queue et dix solz tournois pour muy de
vin, yssant hors Paris, pour deux années, à la
charge de advancer par ceulx qui la prendront ia
somme de vingt mil livres tournois, ou constituer
quinze cens livres tournois de rente, ou autre telle
somme qu iiz adviseront, sur les aydes qui doibvent
eslre employez au rachapt des rentes constituées
sur iceulx. Et quant à la forme desd. presens qu'il
convient faire aud. seigneur et à la Royne, en
communiquer avec monseigneur le Conncstable et
à mond. s' le Gouverneur.
Oultre a este' advisé que lesd. Prévost des Marchans
et Eschevins et Greffier seront vestuz de robbes de
DE LA VILLE DE PARIS.
155
velours cramoisy my parties, des couUeurs de la
Ville, le Receveur et Procureur vestuz de robbes
de satin, comme à l'entrée du feu Roy Françoys,
de l'Empereur et au Ires Roys et Roy nos; Mess" les
Conseillers qui assisteront avec eulx esd. deux
entrées , vestuz de beau satin noir ou tanné , et au-
ront pour leur ayder à habiller chascun cinquante
livres tournois; les Quarteniers qui assisteront aussi
avec eulx, vesluz de robbes de damas noir ou
tanné, auront pour leur ayder, à chascun trente
livres tournois; les sergens et autres officiers, en la
manière et ainsi qu'il a esté par cy devant faict aux
autres entrées. '"
CLXXI [CXX]. — [Ordre donné aux capitaines des archers, arbalétriers et arquebusiers
DE SE préparer POUR l'eNTRÉE DU Roi.]
G mars iSig. (Fol. 187.)
Du VI* Mars \' xlviii.
Aujourd'huy ont esté mandez les trois cappitaines
des Archers, Arbaleslriers et Hacquebutiers de la
Ville de Paris '^', ausquelz a esté declairé que le
Roy nostre sire entant faire son entrée à Paris,
le premier jour du moys de May prochain, et que,
à ceste cause, ilz eussent à eulx aprester et acous-
frer, tant de chevaulx, harnoys que de becque-
tons, tous d'une pareure, et telle qui leur sera bail-
lée par pourtraict, et advertir leurs compaignées
à ce qu'ilz n'y facent faulte, sur peyne de privation
de leurs estalz.
CLXXIl [GXXI]. — Bachelier et Beauvais controlleur.
t5 mars iDSg. (Fol. 187 v").
Du vendredi , xv" jour de Mars mil r' xlviii.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'OsIel de la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser,
suyvant certaine requesle présentée par maisire Re-
gnaull Bachelier, décrétée par la court de Parlement,
signiffiée à Mess" les Prévost des Marchans et Es-
chevins d'icelle Ville, le xi* jour de ce présent moys
de Mars , en vertu de laquelle mandemens ont esté
faiclz et envoyez ausd. Conseillers pour venir le
jour d'uy donner leur avis sur la contempcion et dif-
férend d'entre m' Robert de Beauvais, pourveu par
le Roy et par arrest provisional de lad. Court en
l'office de Contrerolleur des deniers commungs et
patrimoniaulx, dons et octrois de lad. Ville de Paris,
et led. Regnault Bachelier, commis et ayant charge
sur les matières et ouvriers besongnans au basliment
neuf de l'Ostel de lad. Ville; en laquelle assemblée
se sont trouvez, c'est assavoir:
Mondict s"^ le Prévost des Marchans, m° Claude
Guyot;
Mess" Lecirier, Pomereu, Eschevins;
Mess" Viole, s' d'Athis, mons'"Dudrac, conseiller
en la Court, Courtin, auditeur des Comptes, de
Livres, Secrétaire du Roy, T. de Bragelongne, con-
seiller en Chastelet, T. de Montmirei, s' de Cham-
boursy, Lecomte, conseiller en Chastelet, Bouchard,
s' de Champigny, Larcber, Lelieur, Berthelemy, Le-
lievre. Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
recité à lad. compaignée que, par edict du Roy et
arrest provisional donné avec lad. Ville, maistre
"' Le roi, que préoccupait extrêmement le détail des cérémonies de son entrée dans sa capitale, fit dresser, le 10 avril, un
règlement relatif aux habits que porteraient ce jour-là les oITiciers de la Ville et aux sommes qui leur seraient allouées à chacun, pour
les indemniser de la dépense qu'ils seraient obligés de faire de ce chef. Ce sujet sera mis en question à plusieurs reprises encore
dans la suite et notamment dans une délibération du 7 avçil ci-dessous.
'*' Engilbert Baudouin, capitaine des cent vingt archers, Pierre Bernard, capitaine des soixante arbalétriers, et Antoine Monceau,
capitaine des cent arquebusiers.
156
REGISTRES DU BUREAU
Pierre Perdrier, Greffier et Contrerolleur d'icelle Ville ,
auroit esté dit que led. de Beauvais joyroit par pro-
vision dud. estât de Contrerolleur, et quant au prin-
cipal les parties appoinle'es au Conseil; lequel arrest
a esté exécuté par mons' Bourgoing, conseiller en
lad. Court. En procédant à laquelle exécution, led.
m" Regnault Bachelier, ayant lad. commission par-
ticulière qui n'avoit esté oy, s'est opposé et a esté
receu à opposition par led. Bourgoing, commissaire,
lequel a appoinclé les parties à certain jour, à bailler
leurs causes d'opposition , defiences , répliques et dup-
pliques, pour, ce l'aict et rapporté eu lad. Court, en
estre ordonné comme de raison; à quoy il estime
lesd. parties avoir fourny.
Depuis led. Bachelier auroit faict plusieurs dilli-
gences d'avoir audience, et mesmement vendredi
dernier, huitiesme jour de ce présent moys de Mars,
icelluy Prévost des Marchans, avec lesd. de Beauvais
et Bachelier, communiqua avec Mess" les gens du
Roy de lad. Court, lesqueiz feurent d'avis, avant
que plaider lad. matière, que led. Prevosl des Mar-
chans devoit prandre i'avis de mesd. s" les Conseil-
lers d'icelle Ville sur led. différend, pour sur icelluy,
en playdant lad. cause et matière , y avoir par lad.
Court tel esgard que de raison. Et voyant par
led. Bachelier que mesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins ne faisoient faire lad. assemblée de
Conseil pour avoir led. avis, à ce que led. procès
fut vuidé, auroit' présenté requeste à lad. Court,
à ce qu'il fut ordonné par icelle Court ausd. Prévost
et Eschevins de assembler led. Conseil, pour donner
leur avis et savoir s'il est besoing et neccessaire
pour le bien de la chose publique, ou non, que
led. Bachelier demeurast en sa charge et commis-
sion, ou que led. Beauvais la face et excerce avec
son contreroUe desd. deniers commungs, son estât
de Procureur des Comptes, et sa charge et commis-
sion des fossez, portaulx, murailles, rampars, quaiz,
fontaines, fortifiicacions et réparations de ladicte
Ville.
Sur laquelle requeste auroit esté ordonné par lad.
Court, le xi' Mars denier, ausd. Prévost des Mar-
chans et Eschevins d'icelle Ville, de assembler led.
Conseil et leur demander l'avis des choses susdictes
et en faire leur rapport dedans trois jours. Suyvant
laquelle ordonnance, auroient esté expédiez mande-
mens ausdictz Conseillers dès mercredi dernier, pour
eulx trouver le jour d'uy, à deux heures de relevée, en
"' A la marge du Registre, en cet endroit, on lit cette note
estre libre. j<
[i569]
l'Oslel de lad. Ville, pour donner leur avis, suyvant
lad. requeste; dont led. de Beauvais adverli, auroit
le jour d'uy presenlé requeste à lad. Court et requis
à icelle deffences estre faictes aud. Bachelier ne pro-
céder à demander avis ausdictz conseillers et autres ,
que premier la Court n'ayt oy le rapport dud. com-
missaire par elle ordonné, pardevant lequel a esté
fourny, d'une part et d'autre, de leurs demandes,
deffences, répliques et duppliques, et neantmoings
lad. requeste nous esire signiffiée. Lad. Court, veu
le réquisitoire des gens du Roy, a ordonné sur lad.
requeste que les parties yroient plaider et seroient
oyes en jugement, et ce pendant deffences faictes,
selon led. réquisitoire de mons'' le Procureur gêne-
rai du Roy, de demander aucun avis.
Sur quoy, mond. s'' le Prévost des Marchans a de-
mandé ausdictz assistans si on devoit passer oultre
ou non, actendu lad. requeste signiffiée.
Tous lesqueiz Conseillers ont dit qu'il ne fut ja-
mais veu que les Prévost des Marchans et Esche-
vins, tuteurs de la chose publique de lad. Ville,
cappilalle du Royaulme, laissassent à demander
conseil à mesd. s" les xxiiu Conseillers, qui est ung
colleige des plus notables personnes esleuz de tous
estatz de lad. Ville, pour ung particulier, et qu'ilz
croient que pour plus grande chose lad. Court ne
les vouidroit empescher eulx conseiller, et que con-
seil doibt estre lihere''', mesmes aux particuliers,
el que deffences ne sont pas faictes à lad. Ville,
mais seullement aud. Bachelier; parquoy on devoit
passer oultre.
Et après lecture faicte de certaines délibérations
de Conseil, pour le faict dud. bastiment de l'Ostel
de lad. Ville, des commissions dud. Bachelier pour
soy trouver, toutes les heures du jour que les ou-
vriers dud. bastiment entreront et sortiront des
ateliers d'icelluy bastiment, tant du matin sus jour
que de soir, et d'iceulx faire monstre et reveue, les
appeller par leurs noms et surnoms, selon le rooHe
qu'il en aura sur ce faict, aussi prandre garde aux
heures de leur repas, qui ne séjournent davantage,
sans eulx trouver aux heures ordinaires, et en faire
ung estât par escript, pour rabatre ausd. ouvriers,
au bout de chascune sepmaine, leur chômage qu'il
auront faict, et à ceulx qui auront livré les ma-
tières, et autres clauses contenues en lad. commis-
sion; veu aussi certain plaidoyé et arrest de lad.
Court, donné au prouffil dud. Bachelier à l'encontre
, d'une écriture plus récente que le texte : «Conseil de Ville doibt
I
[i569]
dud. de Beauvais, pour raison de lad. commission,
le xx"" jour de may mil v' xxxix;
Et après ce que led. de Beauvais a demande' à estre
oy, a esté appelle aud. Conseil et a dit de bouche et
baillé par escript ce qui ensuit :
fr Robert de Beauvais, Confrerolleur de parie Roy
des deniers commungs, dons et octroiz de la Ville
de Paris, estant adverty que, oultre et pardessus les
deffencesce jour d'uy faictes, à la requeste de mons'
le Procureur gênerai du Roy en sa court de Parle-
ment, et dud. Beauvais, suyvant l'ordonnance d'i-
celle Court, de ne procéder par mess" les Prévost
des Marclians, Escbevins et Conseillers de lad. Ville
à aucun avis ou délibération sur le différend d'entre
m' Regnault Bachelier, qui s'est rendu opposant à
l'inslilucion ou prinse de possession dud. office de
Contrerollour, et led. de Beauvais, et dont lad. court
de Parlement est saisye, led. s' Pievost des Mar-
chans, Escbevins et Conseillers, qui ont tousjours
esté ses parties et contraires à l'institucion dud.
estât, se sont neantmoings présentement assemblez
en rOstel commung de lad. Ville, pour donner avis
et délibérer sur les demandes dud. Bachelier. Au
moyen de quoy, led. de Beauvais ayant demandé
estre oy, a dict et déclaré en plaine assistance, par-
devant lesd. 8" Prévost des Marclians, Escbevins
et Conseillers, qu'il protestoit à rencoutre d'eulx et
dud. Bachelier d'actemplat et nullité de tout ce que
par eulx en cest endroit pourra estre faict, advisé,
consulté et délibéré, pour les causes qu'il entant
remonstrer en temps et lieu. Et de ce que dessus
a led. de Beauvais requis acte. Faict le xv' Mars mil
V' XLVIII.7)
Signé : rR. de Beauvais. ti
Lequel retiré, a esté dit par les dessusdictz Con-
seillers qu'il n'y a celuy de la compaignée qui ne
veulle obeyr au Roy et à nos seigneurs de la court
de Parlement, et que deffences ne leur ont esté
faicles par lad. Court de donner conseil à lad. Ville,
et ne le vouidroit ordonner par ce que, comme dit
est, conseil doibt estre libère, mesmement pour une
Republique comme est lad. Ville. Et sur ce a esté
mys la matière en délibération, et demandé par
mondict s' le Prévost des Marclians l'avis ausdictz
a.ssistans, à clinscun en particulier.
Tous lesquclz ont conclud, advisé et délibéré que
lad. commission dud. Bachelier n'a riens commung
DE LA VILLE DE PARIS.
157
avec led. Conlreroolle dud. Beauvais, et que pour
le bien, proulïît et uliiilé de lad. Ville, il est très
expédient et neccessaire (]ue led. Bachelier demeure
en sad. commission, aclendu que les ouvrages dud.
bastiment se font à journées et que les Maislres des
eu^res d'icelle Ville ne sont commis que pour dresser
et faire employer les euvres de maçonnerye et char-
penterye , et non pour faire besongner et haster les
ouvriers, comme faict led. Bachelier, toutes les heures
du jour, comme le contient sa commission. Ce que
ne pourroit faire ordinairement led. de Beauvais,
actendu qu'il est assez empesché à faire le contre-
rolle des deniers commungs, dons et octroiz, tant
en recepte que en despence, et mesmes les deniers
dud. bastiment, sondict estât de Procureur en la
Chambre des Comptes et commission des fortilEca-
tions, réparations des quaiz, fontaines, murailles
et rampars, portaulx et boullevers de lad. Ville. Et
seroit voulloir empescber l'auclorité desd. Prévost
des Marchans et Escbevins de commeclre gens en
choses neccessaires pour le prouffit de lad. Ville,
comme ceulx qui sont commis par eulx sur les rem-
pars à respandre les gravoys que les tumbeliers y
meynent chascun jour pour la forliflication d'icelle
Ville, autres qui sont commis sur les quaiz, fossez
et rivière de lad. Ville, pour prandre garde qu'on ne
gecle inmondices èsd. fossez et rivière, pour les
aterrir, et, s'il venoit presse au boys, d'y commectre
aucuns archers pour y mectre police;
A ceste cause, que led. Bachelier, qui a excercé
sad. commission du temps de m° Pierre Perdrier qui
estoil Contrerollour, et en sa présence, qui ne luy
a sceu ester, et qu'il est expérimenté et en a faict
son devoir, dès dix ans a et plus, doit demeurer et
estre conservé en icelle commission, comme il a
acouslumé, pour faire besongner lesd. ouvriers dil-
ligemment à toutes heures, mesmes quant ilz re-
tournent de boire et menger, et par chascun jour
adverlir lesd. Prévost des Marchans et Escbevins du
devoir que font iceulx ouvriers et ceulx qui auront
besongné ou failly.
Et ont esté aussi d'avis que, par chascune sep-
maine, à la fin du rolle sera couché le sallaire dud.
Bachelier, qui est de xv solz tournois par jour, et
payé comme lesd. maçons, au bout de la sepmaine.
Et par ce moyen seront ses journées, comme celles
des maçons et ouvriers, contrerollez par led. Beau-
vais , se bon luy semble.
158
REGISTRES DU BUREAU
[15/.9]
CLXXIII [CXXIl]. — Résignations d'offices de conseiller de Ville.
(Fol. 160)").
7 avril 1549.
Du samedy, vi''"^' jour d'.4vril mil v' xlviii avant
Pasques.
En assemblée le jourd'huy faicle, en i'Ostel de la
Ville de Paris , de mess" les Prévost des Marchans ,
Eschevins et Conseillers d'icelle, pour donner leur
avis sur les résignations que entendent faire mess"
(iu Mortier et de Montmirel de leurs offices de Con-
seillers de lad. Ville, parce quilz sont empeschez
ailleurs pour les affaires du Roy; en laquelle se sont
Irouvez, c'est assavoir:
Mond. s' le Prévost des Marchans Guyot;
Mess" Lecirier, Vialart, Pomereu, Courtin, Es-
chevins;
Mons' le Président Luillier,Tronson, Viole, M. de
Bragelong-ne , J. Berthelemy, Courtin, de Livres,
Paillart, Lecomte, Bouchart, Lelieur, D. Berthe-
lemy, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mons'' de Seaulx, soy disant procu-
reur de mons'' du Mortier, a declaire' qu'il resignoit,
en vertu de sa procuration , led. office de Conseiller au
prouffît de m° René' Vivyen (^), Notaire et Secrétaire
du Roy; mond. s" le Prévost a mys la matière en dé-
libération et demande' aux assistans leur avis. Qui
ont dit qu' ilz esloient bien petite compaigne'e, et ne-
antmoings ont tous conclud, advisé et délibéré que
lesd. procurations seront refformées et qu'ilz seront
faictes pures et simples, et qu'on rassemblera le
Conseil à demain, après vespres.
[Préparatifs de l'emhée du Roi et de la Reiise.I
Après laquelle délibération, mond. s' le Prévost
des Marchans a dit et proposé à lad. compaignée que,
pour l'entrée du Roy qui se va faire ou moys de
May prochain, il seroit bien décent et raisonnable
mectre, comme on a acoustumé faire es autres entrées ,
les plus honnestes personnages de lad. Ville avec
des plus nobles, belles et honnestes damoiselles sur
le pont Nostre Dame, qui sera paré et acoustré, ainsi
qu'il a esté ordonné aux painlres qui ont la charge
de ce faire'*' ; et que à l'assemblée qui a esté par cy
''' La seconde moitié du fol. 189 v° est resléc en blanc. Entre le i5 mars et le 7 avril il y eut cependant, entre la Cour et la Ville,
de nombreux échanges d'actes et de pourparlers au sujet de l'entrée du Roi à Paris, comme nous l'avons signalé déjà dans les notes 3
de la page 1 54 et 1 de la page i55 ci-dessus. Ces actes, provenant des anciennes archives du Bureau de la Ville, véritables pièces
justificatives ou complémentaires pour cette partie de notre Registre, sont conservés aux Archives nationales, carton K 967. L'occasion
se présentera un peu plus loin de donner des analyses ou des extraits des plus intéressants de ces documents. Pour combler la lacune
qui se rencontre en cet endroit, nous nous contenterons de donner le texte d'une lettre missive de Henri II aux Prévôt des Marchands
et Échevins, datée du i5 mars :
kDe par le Roï.
«Très chers et bien amez, pour l'affection que nous avons que, es entrées de nous et de nostre très chère compaigne la Royne,
proches l'une de l'autre , en nostre bonne ville et cité de Paris, vous faites vostre debvoir, ainsi que jà vous avons escript par autres
noz lettres missives, et que, pour ce faire, vous advisez entre vous, en vostre Bureau, tous les moyens exquis à faire triumphes et
pompes en la plus grande magnificence que l'on pourra faire et adviser, et sans vous arrester ne reigler à ce qui a esté faict par le
passé, es autres entrées des Hoys et Roynes, noz prédécesseurs, mais faire plus amples magnificences et triumphes, si faire le povez,
soit en voz habilz et des autres officiers de nostredicle Ville, comme de ceulx qui seront par vous ordonnez pour vostre garde el vous
acompaigner, et acoustreniens de voz raonsteures et autres despenses quelconques, nous vous avons bien voullu de rechef escripre la
présente, affm que n'y faictes faulte; autrement nous donnerez occasion de malcontenlement. Et la despence qui sera ainsi faicle par
voz advis, nous voulions estre allouée es comptes du Receveur de lad. Ville par voz acquitz et raandemens, sans y faire aucune diffi-
culté. Car tel est nostre plaisir. Donné à Sainct Germain en Laye, le xv' jour de Mars mil y" xlviii. ?)
Signé : it HENRY» et au dessous : oDutdier».
Suscription : «A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans et Eschevins de nostre ville eapitalle de Paris.n (K 957, n° 1 0.)
Des lettres patentes données à Ecouen, le a 3 mars suivant, renouvellent en termes presque identiques les recommandations du
Roi de ne rien épargner pour la magnificence des cérémonies de son entrée , de trouver quelque chose de nouveau et de faire mieux
que pour ses prédécesseurs. En même temps il mande au Receveur de la Ville de fournir les sommes nécessaires pour toutes ces dé-
penses. (Id. 161'd., n° 11.)
"' Le Registre porte à tort : tirn'jour d'avrih. Le samedi était le 6 et non le 7.
(') René Vivien résigna son office de Notaire et Secrétaire du Roi, en faveur de son fils, René II, à condition de survivance, et
celui-ci fut reçu à la place de son père, le 1 a septembre 1 555. (A. Tessereau, Hist. de la Grande Chancellerie , in-fol. t. I, p. 1 a4.)
<*> La décoration du pont Noire-Dame est décrite dans notre Registre et on la trouvera plus loin, avec la relation des cérémonies de
l'entréedu Roi. Les détails en sont plus précis et plus abondants dans le registre des Comptes de la. Ville pour les années 1 548-1 549.
Leur longueur même nous interdit malheureusement de les reproduire ici. Celte décoration emprunte une part de son importance à
[15/.9]
devant tenue, pour faire rebailler à louage lesd.
maisons dud. pont Noslre Dame, parceque le temps
des preneurs estoit expiré, il fut dit et conclud,
entre les autres clauses et charges que, s'il advenoit
durant le temps des neuf années de louage à quoy
ilz prenoient lesd. maisons, entrée de Roy, de Royne
ou autre solempnité en lad. Ville, que chascun
desd. preneurs seroient tenuz bailler leur première
chambre ausd. Prévost et Eschevins et Conseillers de
lad. Ville, ou autres gens d'auctorité quilz y voul-
droienl envoyer, pour veoir lesd. entrées et solemp-
nitez, neantmoings ont, depuis trois jours en ça, ref-
fuzé à vouHoir acorder à bailler leurdicte première
chambre ausd. jours, disans qu'il n'avoit pas esté
délibéré par le Conseil de lad. Ville, et n'ont vouUu
lever leursdictz baulx, disans que si on les y veult
contraindre, qu'ilz s'en porteront pour appellans.
Et sur ce a mys la matière en délibération.
DE LA VILLE DE PARIS.
159
CONCLOSION POUR LE PONT NoSTRE-DaME.
Tous lesquelz, memoratifz que, à lad. assemblée
de faire lesd. baulx, il fut advisé que lad. clause y
devoit esire mise, sont aussi d'avis qu'elle doibt de-
meurer ausd. baulx, c'est assavoir, que lesd. habi-
tans dud. Pont seront tenuz bailler leur première
chambre ausd. Prévost des Marchans, Eschevins et
Conseillers de lad. Ville, ou autres notables person-
nages qu'ilz vouldront envoyer en leur lieu, pour
veoir lesd. entrées ou autres solempnitez quant ilz
se feront, nonobstant que le registre qui fut lors faict
ne le porte expressément; et que le corps de la Ville
en gênerai peult aussi bien faire baulx aux charges
et clauses prouffitables et honnorables à icelle Ville
que font les manans et habitans d'icelle en parti-
culier, en baillant à louage leurs maisons et héri-
tages.
CLXXIV [CXXIII].
Resig?iation
8 avril i5Ag.
Du dimenche, vu' jour d'Avril mil v' xlviii avant
Pasques.
En assemblée le jour d'huy faicte , en l'Ostel de la
ville de Paris, après Vespres, de Mess" les Prévost
des Marchans, Eschevins et Conseillers de lad. Ville,
pour donner leur avis sur les résignations que en-
tendent faire Mess" du Mortier et de Montmirel de
leurs ollices de Conseiller de Ville, et pour le faict
de l'entrée du Roy et de la Royne; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mous' le Prévost des Marchans, Guyol;
Mess" Lecirier, Vialart, Pomereu , Courtin , Esche-
vins;
Mess" Luillier, Viole, Baillet, Berlhelemy, Cour-
tin, de Livres, Paillarl, T. de Montmirel, Leeomte,
Bouchard, Larcher, Leiieur, Berthelemy, Lelievre,
Conseillers de la Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost a dit que, le
jour d'hier, on avoit ad\isé que les procurations se-
roient relTorrnées et que, si ce n'est de père à filz,
nulle résignation ne sera admise infavorem, mais
sera procédé à l'esleclion de personnage capable,
tel qui sera advisé par lad. assemblée.
Ce faict, est comparu m" Françoys Coignel, le-
DE l'office de conseiller DE ViLLE.
(Fol. i4t.)
quel, ou nom et comme procureur de mons'^du Mor-
tier, a declairé qu'il resignoit sond. office de Conseil-
ler es mains de Mess" purement et simplement, en
vertu de lad. procuration pure et simple.
M* Rbné Vyvyen, conseiller de Ville.
Après lecture faicte d'icelle procuration, mons'le
Prévost a demandé aux assistans s'ilz savoient per-
sonnage cappable pour eslre pourveu oud. estât,
qu'ilz eussent à l'eslire. Tous lesquelz ont concorda-
blement esleu maistre René Vivyen, Notaire et Se-
crétaire du Roy. Et a esté mandé à lad. heure et, luy
comparu, a esté receu au serment en tel cas acous-
tumé.
Et à l'instant est venu m' Jehan Quetin, notaire
ou Chastelletde Paris, lequel comme procureur dud.
8' de Montmirel, a declairé qu'il resignoit purement
et simplement sondict office de Conseiller es mains de
Mess", pour y pourveoir tel personnage qu'ilz advi-
seroient, led. Quetin fondé de lettres de procuration
semblables à celle dud. s' du Mortier, dont la teneur
ensuit :
tr Noble homme et sage, mons'' m' Estienne de
Montmirel, Conseiller du Roy noslre sire et Maistre
ce fail que les arlistes qui en furent chargés, ainsi que des autres peintures et sculptures faites eu divers endroits de Paris, pour la
circonstanci», portent les tiouis illustres de : nJehan Cousin, muistre painctre , CUarlet Doriffn'j, aussi painctre , et Jehan Goujon, maistre
ymngier et tailleur Je figures, detnourant à l'arisn. Ils reçurent à eux trois, pour les travaux qu'ils exécutèrent à l'occasion de
l'entrée du Roi, la sonunc de trois mille livres tournois. (Archives nat., KK 286, fol. 56 et suiv. , 6a et suiv.)
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REGISTRES DU BUREAU
des Requestes de son Iloslel, Conseiller dud. sei-
gneur en sa court de Parlement et aussi Conseiller
de la ville de Paris, faict et constitue ses procureurs
honnorables hommes m' Jehan Quetin, etc., aus-
quelz et à chascun d'eulx Icd.s"^ constituant a donné
plain povoir, puissance, auclorité et mandement
especial de resigner et remectre es mains de Mess"
les Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers
de lad. ville de Paris, sondict office de Conseiller de
lad. Ville, pour par eulx en pourveoir personne ca-
pable et ydoyne tel qu'ilz verront bon eslre, pour
icelluy office excercer, et generallement d'autant y
faire comme led. s'' constituant feroit et faire pour-
roit, si présent en personne y estolt, jaçoit ce que
le cas requist mandement plus especial. Promectant,
etc., obligeant, etc. Faict l'an mil cinq cens qua-
rante huit, le dimenche septiesme jour d'Avril,
avant Pasques. «
Signé : « Godart et Le Barge. ■»
Sire Jeuan Croquet, conseiller de Ville.
Après lecture faicte de lad. procuration en lad.
assemblée, a esté procédé par les dessusdictz à l'es-
leclion d'ung autre personnage. Et la matière mise
en délibération, tous les dessusdictz ont esleu et
donné leur voix à sire Jehan Croquet, qui s'est
desmis le jour d'uy de son estât de Quartenier, au
[15/.9]
prouffit de Jehan Boucher, le jeune. Lequel Croquet
est comparu et a faict le serment acouslumé.
[Préparatifs de l'entrée du Roi et de la Reine.]
Après lesquelles eslections, mond. s' le Prévost
a remonslré à lad. compaignée que on faict les
appreslz en toute dilligence pour l'entrée du Roy et
de la Royne, et que, pour l'honneur que la Ville
a délibéré luy faire, il prioit ladicte compaignée y
voulloir assister en bonnes robbes de satin, doublées
de velours noir, et qu'ilz advisassent si on devoit
bailler les cinquante livres qui avoient esté advisez
par la dernière assemblée à tous lesd. Conseillers,
tant ceulx qui yront avec les Cours souveraines que
ceulx qui yront avec lad. Ville.
Tous lesquelz Conseillers, avec lesd. Vivven et
Croquet, ont conclud et advisé que, actendu qu'ilz
n'ont nulz gages et qu'ilz font plusieurs services
à lad. Ville, et à ce qu'il s'en puisse trouver, les
jours desdictes entrées, en plus grant nombre, que
chascun desd. Conseillers indifféremment doibvent
avoir chascun une robbe. Et leur sera baillé par lad.
Ville à chascun lx livres parisis, pour avoir satin et
doubleure; car à la première assemblée ne fui parlé
que de la robbe sans doubleure. Et les Quarteniers
aussi auront pour leur ayder à habiller de robbes
de salin ou damas, la somme de quarante livres pa-
risis à chascun'').
CLXXV [GXXIV]. — Pour l'entrée du Roy et de la Royise
Avril iSàg. (Fol. itis.)
Durant led. moys d'Avril, ont esté mandez tous
les maistres jurez des mesliers de Paris, ausquelz a
esté enjoinct fournir, pour l'entrée du Roy et de la
Royne, le nombre des personnes à eulx ordonnez.
vestuz et habillez selon le pourtraict à eulx liionstré,
à leurs despens. Lesquelz ont promis fournir le
nombre de gens qui sera cy après enregistré à l'en-
trée dud. seigneur et de la Royne.
<'' On a vu plus haut (n° CLXX) que le Bureau s'ëtait préoccupé déjà de cette question du costume de cérémonie et surtout de la
dépense qu'elle allait occasionner à chacun des officiers de la Ville. Henri II , qui avait à cœur que tout concourût à augmenter l'éclat de
son entrée dans la capitale, fit dresser un règlement spécial des hahils que devaient porter ce jour-là les Prévôt des Marchands, Eche-
vins, Conseillers de Ville, Quarteniers, etc., et de la somme qui serait allouée à chacun d'eux pour les indemniser : laPour cette
caute, oitant toutes dijjicultez que l'on vous pourvoit sur ce faire, nous avons iceulx habitz arrestez ainsi qui s'ensuit : c'est assavoir que
nous vous avons permis et accordé prandre pour vous, Prévost des Marchans, quatre Eschevins et Greffier de nostredicte Ville, à chacun
la somme de trois cens livres tournois pour convertir à la despense qu'il conviendra à chacun de vous faire , tant pour l'achapt de deux robes
mi parties, l'une de velours cramoisy brun et velours tanné pour le jour de nostredicte entrée, et l'autre de velours cramoisy de haulte coul-
letir et velours tanné pour le jour de l'entrée de noslre compaigne , que pour les acoustremens de voz montures; aitx Receveur et Procureur
de nostredicte Ville, à chacun d'eulx sept vingtz dix livres tournois pour la despense de l'achapt, chacun de deux robes de draps de soije ,
qu'ilz porteront indiferanmenl es jours desd. entrées, et aussi pour les acouslremens de leurs montures; aux vingt quatre Conseillers de
nostredicte Ville, à chacun d'eulx la somme de soixante et quinze livres tournois, et aux seize Quarteniers, à chacun cinquante livres tournois
pour subvenir à l'achapt de leurs robes es jours desd. entrées. Et quant aux autres officiers de nostredicte Ville , comme de ceulx qui seront
préposez de vostre garde el vous acompaigner, nous vous remettons a en ordonner, selon que vous adviserez et congnoisirez que pourra mon-
ter la despence qu'ilz feront pour cest ejfect. Voulions que toutes lesd. parties et sommes de deniers qui seront par vous prinses et ordonnées ,
ainsi que dessus est dict, soient paiez par le Receveur de nostredicte Ville. A Sainct Germain en Laye, le j' jour d'Avril mil r' XLViii avant
Patquet.i) (Archives nat., K gSy, n° la.)
[iSig]
DE LA VILLE DE PARTS.
161
Enffaxs de Paris mandez.
Et pareillement ont esté mandez, chascun jour
ilud. nioys, les plus apparans enffans de Paris, tant
mariez que à marier, pour eulx apprester et aller
à cheval au devant du Roy et de la Royne, à leur
entrée, vestuz et habillez, selon le pourtraict à eulx
baillé, qui est ungsaye ou cazaquyn de cheval, cou-
vert tout de broderye et orfaverye , des couHeurs du
Roy et de la Royne, soubz lequel avoit une chemyse
de maille ou corsellet doré, le morion d'argent en
leste, garnv de pennache desdictes coulleui-s, et le
cheval bardé et capparassonné tout de mesmes. L'ha-
bit estoit si riche et de si grant coust qu'il n'y avoit
que les enlTans des meilleures maisons de Paris qui
voulsissent promectre à le fournir à leurs despens.
et jusques au nombre qui sera descript à l'entrée
dud. seigneur.
Gerjiai\ RonnsiER, cappitaine.
Et pour conduyre lesd. enffans de Paris à cheval,
a esté esleu pour cappitaine Germain Boursier''', et
pour lieutenant Drouet Parent.
Ilem, pour conduire les gens de pied'^', a esté
prins par mesd. s", c'est assavoir : le seigneur de la
Saulnerye, nommé Françoys, et Jehan Lcgendre, s'
et viconte de Beaupré, qui ont promis fournir de
lieuxtenans et portenseignes, avec sergens de bende.
A esté faict marché aux paintres, tailleurs d'y-
mages de faire les théâtres, devises, arcs trium-
phalz, histoires et autres choses, selon les marchez
par escript (^'.
■'' Germain Boursier avait aussi un porte-onseijjne et un guidon. Sa troupe comptait de too à 120 clievaux, et les dépenses que
la Ville eut à supporter pour le rembourser de ses frais s'éleva à 433 livres. [Archives nal., KK 286, fol. l'ia v°.)
'* Il s'agit toujours des enfants de Paris, qui étaient partagés en cavalerie et infanterie. Le Registre des comptes déjà cité nous
apprend que les deux capitaines François de La Saunerie et le vicomte de Beaupré avaient pour lieutenanls Moiel et Saint-Gobert,
et, sous leurs ordres, neuf sergents de bandes et raulcuns soldars et gens expérimentez à la guerre, qu'ilz ont euz et enlretenuz
ordinairement à leur suyte, depuis le moys d'avril jusques au vingt deuxiesme juing, pour leur ayder à faire les monstres, reveues et
autres choses pour dreccr et aguerrir lesd. enfans de Paris.» L'entretien de cette troupe coûta à la Ville g.3o livres tournois. [Archives
nal., KK 286, foL 73.)
''' On conserve parmi les titres de la ville de Paris, aux Archives nationales, des lettres patentes du 2g avril iSig, qui règlent
le rang et l'ordre de marche des olliciers de la Ville dans les cérémonies des entrées, et qui sont indiquées, sur une copie jointe à
l'original, comme extraites des registres de l'Hôtel de Ville. De quel registre est-il question ? Il est dilTicile de le déterminer. Ce qui
est certain , c'est qu'elles ne figurent point sur le nôtre , et que cependant elles y trouveraient leur place naturelle. Aussi nous en donnons ,
sinon le texte intégral, au moins le dispositif et les parties essentielles :
rllenry, etc., à noz très cliers et bien amez les Prévost des Marchans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, salut et
dilection. Pour ce que nous desirons pourvcoir à toutes les choses requises pour le faict des entrées de nous et de nostre très chère
et très amée compagne la Royne, que nous ferons de brief en nostredicte Ville, mesmement que l'ordre que vous et les Greffier, Rece-
veur et Procureur. Conseillers, Quartcniers et autres officiers d'icelle Ville, devez tenir, à ce que, es jours desdictes entrées, ilz
n'entrent en contention les ungs avec les antres, ayant pour cest effect faict voir et entendre comme par cy devant les choses estoient
conduictcs et l'ordre que voz prédécesseurs et lesd. officiers avoient tenue et observée, et signamment en la dernière entrée faicte en
nostredicte Ville par nostre très cher et très amé frère l'Empereur (ci-dessus, p. 7-10); et après avoir sceu au vray en quel ordre
vous et lesd. officiers avez lousjours marché èsdictes entrées, cy devant faictes, vous en avons bien voulu de nostre part faire déclara-
tion. Sçavoir faisons que nous, après avoir eu sur ce l'advis des gens de nostre Privé Conseil, voulans maintenir lesd. officiers de
nostredicte Ville, et entre autres lesd. Greffier, Receveur et Procureur en leurs preeminances et aulboritez, comme bien ilz le
méritent, pour le continuel service ou ilz sont ordinairement occuppez, tant pour noz affaires que de ceux de nostredicte Ville et chose
publique d'icelle , avons dit et déclaré, voulu et ordonné, disons, déclarons, voulons et ordonnons par ces présentes que vous et
lesd. Greffier. Receveur, Procureur, vingt quatre Conseillers et seize Quarteniers de nostredicte Ville, marcherez èsdictes entrées en
l'ordre qu'avez par cy devant tenu es autres entrées, et mesmement en la dernière entrée qui a esté faicte par nostredict très cher
et très amé frère l'Enq)creur; c'est assavoir que vous, Prévost des Marchans, Eschevins et Greffier, marcherez deux à deux, vestuz
de robbes my partie de velours cramoisy et tanné, ainsy que avez faict par cy devant et que vous avons nagueres par autres lettres
ordonné. Après marcheront lesd. Receveur et Procureur; après, les vingt quatre Conseillers, aussy eu ordre, selon leurs antiquitez
ou qualitez de leurs estatz, offices et dignitez; et consequemment, les seize Quar'teniers d'icelle nostredicte Ville, aussy tous vestuz
de leurs babitz, que pour ce leur avons pareillement ordonnez. Et quant aux autres officiers de nostredicte Ville, marcheront comme
ilz ont acoustumé et ainsy que verrez qu'ilz ont faict èsd. autres entrées, etc. Donné à Saiuct Germain en Lave, le xxix" jour d'Avril
mil cinq cens quarante neuf.- (Original scellé et copie collationnce portant cette mention : vExlrail des llegisires de l'iloslel de la
ville de Paris (fol. cxn reito), par moi Conseiller et Secrétaire du Roy et de ses finances, Pitoys». (Archives iial., K g57, n° i5.)
lUPRIUCniE HATIOHALC.
16S
REGISTRES DU BUREAU
[1549]
CLXXVI [CXXV]. — Mo>s' de Lezigny envoyé par le Roy pour les lisses.
3 mai i54(j. (Fol. lia v°.)
Le 111°"' jour de May ensuivant, est venu Mons''de
Lezigny, autrement le trésorier Pierrevive'", lequel
a declairé à mesd. s" que le Roy l'avoit envoyé par
devers eulx pour deviser de ia façon des lisses et
qu'il convenoit faire grande dilligence de les des-
pescher, parce que le Roy ne veult plus targer à
faire son entrée. Par quoy, après plu.sieurs devis,
Mess" ont appelle m" Charles Leconte , Maistre des
euvres de charpenterye de lad. Ville, et sont allez
tous emseinble sur les lieux; et ont commandé aud.
Leconte les faire expédier, selon le Marché qu'ilz
ont faict à luy. Incontinant ont envoyé quérir le
paveur de lad. Ville, ausquelz ilz ont commandé
aller en dilligence despaver la rue Sainct Anthoine
à l'endroit où il convient faire lesd. lisses.
A esté aussi ordonné aud. Leconte que, suyvant
le voulloir dud. seigneur, il eust à faire faire le
parron à Sainct Ladre, devant la rue qui va à
Sainct Laurens'-', où se doibt mectre led. seigneur,
pour veoir venir au devant de luy la ville de Paris,
le jour de son entrée; et aussi de faii-e la charpen-
terye des arcs triumphalz qu'il convient faire, tant
à la Porte Sainct Denis, le Ponceau, la Porte aux
Paintrcs, du Rinoceros, devant le Sepulclire, le
Chaslelet,que aux deux boutz du Pont Noslre Dame.
Et de ce ont faictz marché par devant deux no-
taires, lequel Leconte a promis rendre le tout prest,
en sorte que les paintres pourront avoir faict leurs
ouvrages sus iceulx avant lad. entrée.
CLXXVII [CXXVI]. — [Suite des préparatifs de l'entrée du Roi et de la Reine.]
Mai iSig. (Fol. i4a v°.)
Durant led. moys de May, a esté envoyé mons' de
Bobigny et plusieurs sergens es maisons des enffans
de Paris qui avoient promis venir èsdictes entrées ,
pour savoir s'ilz faisoient leur devoir eulx aprester,
ou non, et ceulx qui n'avoient encores riens com-
mencé, a esté envoyé garnison en leurs maisons. Et
pareillement ont esté mandez les habitans du Pont
Nostre Dame, ausquelz a esté leue une lettres pa-
tentes du Roy, par laquelle il veult et ordonne que
mesd. s" de la Ville mectent en leurs premières
chambres ou ouvrouers des plus notables person-
nages de Paris, dames et damoiselles, et, à leur
relTuz, que commandement leur soit faict devuider
leursdictes maisons et les bailler à d'autres. La plus
grande partie desquelz sont comparuz et ont dit
qu'ilz vouUoient obeyr au Roy et à lad. Ville '^K
CLXXVIII [GXXVII]. — L'entrée de monseigneur le Daulphin à Paris.
5 et M juin 1549. (Fol. i/i3 v'.)
Le mardi, iv' jour de Juing'^' mil cinq cens qua-
rante neuf, ont esté receues lettres de Monseigneur
le Conneslable, par lesquelles il mande à lad. Ville
d'aller au devant de mond. seigneur le Daulphin
honnorablement, lequel arrivera encesle ville mardi
prochain. Et incontinant lesd. lettres receues, a esté
advisé au Bureau de lad. Ville qu'on devoit mander
Mess" les xxiiii Conseillers et seize Quarleniers avec
six des plus bonnestes bourgeois de lad. Ville de
chascun quartier pour acompaigner mesd. s" à aller
"' Charles de Pierrevive, seigneur de Lésigny, Maître d'Hôtel du Roi et Trésorier de France.
'^' La description de celle tribune se lira ci-dessous dans la relation des cérémonies de l'entrée ; elle se trouve aussi avec force dé-
tails dans le registre de comptes de la Ville pour l'année i5/ig. (Archives mal., KK 28O, fol. 175 v°.)
W Les trois quarts du folio i43 sont restés on blanc. Cet espace était réservé sans doute à la transcription des aniros actes relatifs
aux fêtes préparées pour l'entrée du Roi. Ainsi, le lû mai, par lettres données à la Rocheguyon , Henri II envoya mandement et com-
mission aux Prévôt des Marchands et Échevins de faire fortifier l'Ile Lonviers, d'y construire un bavre et au-dessus un fort avec bas-
tions, que l'on devait assaillir pour donner la représentation d'un siège et d'une prise d'assaul. Dans l'ile aux Vaclies et dans l'ile
Notre-Dame ils durent faire établir des ponts de bateaux, ttpour venir assaillir ledict fort par esbalemens et pour plus grande magni/i-
cmce (iesd. entrées V (K 957, n" iC). Cette construction est longuement décrite dans le registre des comptes, KK 286, fol. 1/19 et
suiv. ).
'*' Le Registre porte par erreur ; rfe mardi, y° jour de Juingn, Il faut lire : rie mardi ivri , ou bien sle mercredi ïti.
[i549]
au devant dud. Daulphin. Et furent incontinant
expédiez les mandemens.
Et Icd. jour de mardi, xi"' jour dud. moys, mesd.
s" de la Ville et lesd. Conseillers, Quarteniers et
bourgeois avec trente archers, xxx arbalestriers et
XXX liacquebutiers , mesd. s" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et Greffier, vestuz de leurs robbes
mv parties des coulleursde lad. Ville, leurs dix ser-
gens devant eulx, partirent de i'Oslel de lad. Ville,
DE LA VILLE DE PARIS.
163
environ deux heures de relevée, et s'en allèrent au
devant dud. seigneur jusques à la Maladerye du
RooUe, où ilz feirent la révérence à mond. seigneur le
Daulphin, qui estoit bien acompaigné de plusieurs
grans seigneurs et dames. Et marchèrent mesd. s" de
la Ville devant luy jusques à la porte Saine tHonnoré,
oiî il y avoit plusieurs pièces d'artillerye qui feurent
tirées à son entrée, et feirent grand bruyt. Et de
là le menèrent jusques au Palais , oii il devoit loger'".
CLXXIX [CXXVIII]. — L'entrée du Roy continue'e.
j3 juin iSig. (Fol. ii3 v°.)
Et le jeudi ensuivant, xiii"" jour dud. moys, qui
estoit le jour que le Roy avoit arresté faire son en-
Irée, mais pour les grandes innundalions d'eaues,
vent impetueulx et incommodité du temps, le Roy
envoyé en l'Ostel de lad. Ville, environ cinq heures
de soir, le seigneur de Maigny, lequel declaira que
led. seigneur luy avoit commandé venir dire à lad.
Ville que, pour lad. incommodité du temps, l'en-
trée dud. seigneur seroit continuée à diraenche pro-
chain, et incontinant fut envoyé quérir la trompette
de lad. Ville pour l'aller publier à l'heure par lad.
Ville, ce qui fut faict.
CLXXX [CXXIX]. — Présent à monseigneur le Daulphin.
i/ijuin 1 549. (Fol. i44.)
Et le landemain vendredi, xiiii""' jour dud. moys,
mesd. s" les Prévost des Marchans, Eschevins et
Greffier, vestuz de leurs bons habitz de soye, allè-
rent présenter à mond. seigneur le Daulphin un beau
grant bacin d'argent vermeil doré, plain de dragée
dorée '-^l
[Montres des métiers de Paris.]
Tout le long de lad. sepmaine, et speciallemenl
dimenche dernier, furent faictes les monstres des
mesliers de Paris, qui dévoient marcher à pied à
lad. entrée du Roy et de la Royne. Et pour la pre-
mière foys se assemblèrent à la porte Sainct An-
Ihoine et allèrent, soubz la charge desd. cappilaines
de la Saulnerye et viconle de Beaupré, jusques au
hoys de Vinciennes, oii ilz furent si bien mouliez de
la pluye que ceulx qui avoient porté leurs beaux
habilz de soye des couUeurs du Roy et de la Royne
furent gastez.
Et ne feirent ce jour leurs monstres les impri-
meurs, les maçons, tailleurs de pierres et les coustu-
riers; car lesd. imprimeurs avoient ung cappitaine
de leur estât qui estoit Loys Chaudière'^'; et les
maçons, tailleurs de pierre et charpentiers avoient
pour leurs cappitaines m' Guillaume Guillain , Maistre
des ouvres de maçonnerye de lad. Ville, et m" Claude
Girard, maistre charpentier, et les cousluriers ung
autre de leur estât, qui feirent leurs monstres, assa-
voir : lesd. imprimeurs en Nesle, lesd. maçons,
charpentiers et tailleurs de pierre à Sainct Martin des
Champs, et lesd. cousluriers le long de la rivière,
près le boullevert, et esloient bien six cens èsd.
trois bandes.
t'> Le récit de l'entrée du Dauphin ainsi que les trois parajp-aphes qui suivent ont été publiés par doni M. Félibien, Ihit. de la
Mlle de Parii, t. V {Preure», III), p. 36o. '
'* Ce bassin d'argent avait été fabriqué et vendu à la Ville par Jean Coûtant, orfèvre de Paris, moyennant 3 10 livres dix sols.
Il était rcyielé d'antique, en façon d'ovalle, pesant onze marcs quatre onces». Le Dauphin reçut les Prévôt des Marchands, Eclievins
et Greflicr, assistés de Jean Cordelle et de Jean Quclin, notaires au Cliitelet de Paris, «en une galierie, près le jardin du Pallais,
où il estoit acompaigné de Mess" de Humieres, senesclial d'Agenois, et autres ses gouverneurs, ledit bassin estant rcmply de dragées
dorées, an nipilleu desquelles estoit ung arbre de sucre doré avec douze grans boueltes espices... Lequel présent led. seigneur a eu
pour aggreable et commandé eslre porté en sa chambre». Le Dauphin était alors âgé de cinq ans et demi à peine. Ces détails com-
plémentaires nous sont fournis par le précieux registre de comptes KK a86, fol. lai. A la suite se trouvent les comptes d'épices et
dragées, minutieusement énumérées, dont la dépense s'éleva à quarante-neuf livres cinq sols.
''' Le registre dos comptes le nomme Claude Chaudière, rciippitaine de la bande de trois cens hommes de pié, imprimeurs, qui ont
esté èsd. entrées». H avait acheté à ses frais une enseigne de taffetas pour sa compagnie et des accoiilroments pour ses quatre tambou-
rins. La dépense s'élevait à soixante-sept livres dix sols tournois, dont il fut d'ailleurs indemnisé par la Ville. (KK 286, fol. i4i v°.)
164
REGISTRES DU BUREAU
[i5i9]
CLXXXI [CXXX]. — [Mandements aux Conseillers, Quartemers et Bourgeois
POUR \LLER AU DEVANT DU RoY.]
i5 juin i5i(). (Fol. ilih.)
Le samedi malin, xv' jorn* de Juing, furent por-
tez les mandemens à Mess" les Conseillers, Qiiar-
lenicrs et bourgeois de lad. Ville pour eulx trou-
ver demain, à neuf heures du matin, en l'Ostel
de lad. Ville, pour aller au devant du Roy, à son
entrée.
Et pareillement fut crié à son de trompe par les
carrefours de Paris lad. entrée, et que les gens de
cheval et de pied eussent à eulx trouver, assavoir
les gens de pied, à quatre heures de matin, le long
de la rivière, et les gens de cheval, à dix heures de
matin, à Sainct Martin des Champs.
GLXXXll [CXXXl]. — L'entrée du roy Henry à Paris C'.
16 juin i5ig. (Fol. i/j/i v".)
L'an mil cin(] cens quarante neuf, le dimenche
xvi° jour de Juing, environ huit heures du matin, le
clergé de l'Université de Paris se rayst en chemin
pour aller au devant dud. seigneur, 011 il estoit, à
Sainct Ladre, où lad. Ville avoit faict faire ung par-
ron de boys devant la rue Sainct Laurens, où le Roy
nostredict seigneur povoit veoir venir et passer par
devant luy tous ceulx de lad. Ville.
Après led. clergé passé et le Recteur de lad. Uni-
versité, mous'' le Prévost des Marchaiis, m' Claude
Guyot, feist marcher les gens de pied qui partirent
de l'Ostel de lad. Ville, environ unze heures du
matin; et y avoit deux des sergens de lad. Ville à
cheval, vestuz de leurs robbes my parties et leurs
navires d'orfaverye sur l'espaulle.
Après marchoient les cappitaines de gens de pied
des mestiers de lad. Ville, bien armez et richement
acoustrez selon leur estât avec les porte enseignes,
sergens de bande, lieutenans et autres appointez qui
mectoicnt en ordre lesd. gens de pied, les dressoient
et faisoient marcher lesd. gens de pied des mestiers
de lad. Ville, bien vestuz et equippez et qui estoient
en nombre, c'est assavoir :
Les paticicrs, cinquante hommes;
Les vitriers, vingt cinq hommes;
Les vergers, huit hommes;
Les mareschaulx, quarante hommes;
Les tonneliers, quarante hommes;
Les chandeliers, quarante hommes;
Les fourreux, trente hommes;
Les layetiers, dix hommes;
Les bourreliers, huit hommes;
Les coutepoinctiers, vingt cinq hommes;
Les chercuitiers, quinze hommes;
Les cousteliers, quinze hommes;
Les chappelliers, vingt hommes;
Les natiers, vingt hommes;
Les poullaillers, quinze hommes;
''' La présente relation a été publiée complète par dom Félibien, Hitl. de la Ville de Paris, in-folio, t. V {Pi-eutes, t. III), p. 36i-
.37 'j, cl des fragments importants en ont été extraits et insérés dans Les Armoiries de la Ville de Paris, etc., publication du Service
hislorique de la Ville de Paris, t. I, p. 366-278. Il en existe une autre rédigée par le greffier du Parlement de Paris, et transcrite sur
le registre du Conseil de celte Cour (Archives nat., X'' i565, fol. 172-17/1 v°). Quoique plus courte, elle rectifie et complète sur
plusieurs points celle du liureau de la Ville. Mais la plus développée et la plus précise description, sinon de la céi^émonie en elle-
même, du moins des travaux d'art et de décoration faits pour cette circonstance, se trouve dans le registre des comptes de la Mlle
pour les années i548-i.549, dont elle occupe cent cinquante feuillets (KK 386, foi. 53-ao3 v°). Ces deux dernières sont inédites.
Il est question plus loin de la relation imprimée de l'entrée du roi Henri H. La liiMiollièque nationale en conserve quatre exemplaires
(Lb^' 20*"), sous ce titre : C'est l'ordre qui a esté tesu à la .nouvelle et joïeuse entrée que très haut très excellest et très puissant
Prince, le Roy très ciirestien, He.ibï deuxième de ce nom, a faicte en sa donne tille et cité de Pabis, capitale de son roïabiie, le
SEIZIEME JOUR DE JUIN ibl>g. Oti ks Vend à Paris, par Jehan Dallier, sur le pont Saint Michel, à l'enseigne de la Rose blanche (iSig),
in-4°. Sur d'autres exemplaires, le nom du libraire est dififérent : On les vend à Paris, chez Jacques Roffet, dit le Fautcheur (i5'ig),
in-4°. Cette édition rare et très recherchée contient onze grandes planches gravées sur bois, justement considérées comme des chefs-
d'oeuvre de l'art de la gravure au xvi' siècle. Un exemplaire de chez Jehan Dallier était annoncé récemment dans un catalogue de la li-
brairie Morgand (n° i5, cote 8826), au prix de 800 francs. Citons encore la description imprimée à l'époque, sous le titre: Les grands
trimnphes faicli à l'entrée du très chreslien et victorieux Roy, Henry second de ce nom, en sa noble ville, cité et université de Paris. Imprimé
à Paris pour Germain De la Fosse, librayre (s. d.), in-8°, caract. gotli., avec portrait du roi sur le titre. A la fin est imprimé : La ma-
gnifique entrée de la Royne en la ville de Paris , quifutfaicte le mardy xrii i jour de juing mil cinq cens quarante neuf (BiU. nat. ,Lb" 21).
[i549]
Les espingliers, trente hommes;
Les taillandiers, quinze hommes;
Les pourpointiers, huit;
Les menuysiers , cinquante ;
Les serruriers, soixante;
Les gantiers, quinze;
Les charrons, dix;
Les orlogeurs, dix;
Les lihraires, cinquante. Hz ne tindrent pas pro-
messe.
Les orba leurs, quatre;
Les tourneurs de boys, huit;
Les vinaigriers, vingt cinq ;
Les potiers d'estain, vingt cinq;
Les peigners et tabletiers, cinq;
Les foulions de draps, cinq;
Les courroyeurs, quinze;
Les artiilers, cinq;
Les savetiers , quarante ;
Les boursiers , trente ;
Les couvreux, trente;
Les rôtisseurs, vingt cinq;
Les lixerrandz, trente;
Les jardiniers, cinquante;
Les esteuviers, quinze;
Les gaisniers, vingt;
Les potiei*s de terre, cinq;
Les perchemyniers , cinq ;
Les selliers, lormiers, coflretiers, malletiers,
trente ;
Les cordiers, quinze;
Les cordonniers, quatre vingtz;
Les venniers et boisseliers, dix;
Les boucliei-s, soixante;
Les bouUengers, cinquante;
Lesfreppiers, soixante;
Les tainturiers de toille, dix;
Les tondeurs, soixante;
Les tainturiers de cuyr, cin(|;
Les chauderonniers, quinze;
Les saincturiers, vingt cinq;
Les musniers, vingt;
Les fourbisseursd'espees, quinze;
Les tainturiers de soye, dix;
Les rubenniers, trente;
DE LA VILLE DE PARIS.
165
Les bonnetiers , quatre vingtz ;
Les bauldroyeurs , dix;
Les maçons, tailleurs de pierres et charpentiers,
deux cens ;
Les imprimeurs, deux cens cinquante;
Les cousturiers, tailleurs de robbes, deux cens ''';
Après marchoient trente porteurs de bled, vestuz
de robbes ou cazaquins de rouge et bleu, tenans
chascun ung baston blanc en leur main ;
Après, six porteurs de charbon;
Après, marchoient douze porteurs de sel;
Après, quatre briseurs de sel;
Après , seize mosleurs de boys ;
Après, quatorze vendeurs de vins;
Après, douze courtiers devins;
Après, douze crieurs de corps et de vins;
Après, six mesureurs de charbon;
Après, vingt mesureurs de grains;
Après, marchoient huit mesureurs de sel, tous
vestuz de ladicte livrée de ladicte Ville.
Après iesdiclz officiers de lad. Ville marchoient
les cent hacquebutiers de lad. Ville, portans hac-
quebutes, vestuz de leurs hoequetons de livrée
faictz tous de neuf, blanc vert et noir, ayans de-
vant eulx trompettes et clerons et tabourins de
guerre avec leurs enseignes desployées.
Après, marchoient les six vingtz archers d'icelle
Ville, à cheval, vestuz de leurs hoequetons des
livrées du Roy et de la Royne , aux armoiryes de la-
dicte Ville, dorfaverye, tenans et portans chascun
une javeline de barde, leurs enseignes et guidons
desployées, et devant eulx trompettes et tabou-
rins.
Après, marchoient les soixante arbalestriers d'i-
celle Ville, portant javelines de barde et richement
vestuz de la mesme livrée, leurs chevaulx bardez
et caparassonnez bien richement, et devant eulx
enseignes desployées avec trompettes et clairons
sonnans mélodieusement.
Après, marchoient les nobles enITans de lad.
Ville jusques au nombre de cent à six vingtz, les-
quelz estoient si magnifiquement montez de che-
vaulx bardez et caparassonnez de broderye, de
mesmes leurs babitz couvers de perles et autres
pierreryes taillées en petitz croissans, l'arc et les
>'' A la suite (le la liste dcscoqis de mëtiers, en marge du feuillet, on lit : v Oublié» : let p<u$ementters , le$ tallemeliert , les botcclwn-
nier$, let plmJiieri , let palemtlriert d'orji, ces derniers ixquitont d'un metlier téparé n de celui des tabletiers, csl-ildit dans une autre
note, placée en regard de l'article des peigniers et tabletiers. Ces annotations sont d'une écriture du xvi* siècle, mais différente de celle
du Uegistre.
166
REGISTRES DU BUREAU
trousses de Cupido, avec H rommaines cntrelassées
et autres devises du Roy, que c'estoit une chose
admirable et cxceiente de les voir. Hz porloienl le
uioriou en teste tout d'argent, le petit croissant d'or
au dessus, la chemise de maille sur le pourpoint, et
le hocqueton de broderye tout couvert, comme les-
dilz caparassons, avec feulles d'olivierd'or de Cipro,
rehaulsé de brodoryes des couUeurs du Roy; les
petitz croissans de perles remplys dedans de bou-
tons d'or et toute manière d'orfaverye, en sorte
que aucuns desditz acoustremens ont esld estimez
cinq cens escuz chascun, sans les cbesnes d'or qu'ilz
avoientau col et les bagues pendantes, oiî estoient
gros diamans, rubys, esmerauides, que on povoit
estimer valloir à aucuns dcsdictz cnffans de Paris
la somme de vingt mil escuz.
Et avoient une belle enseigne et porte guidon
qui alloit devant Germain Boursier, cappilaine des-
dictz cnfl'ans de Paris, et Drouet Parent, lieutenant,
à laquelle enseigne et guidon estoient paintes les
armes du Roy et de la Royne, et devises du Roy
et les armes de lad. 'Ville. Et faisoient merveilles
de piquer leurs chevaulx de leurs espérons dorez
devant le Roy et les princes, dont ilz furent très
contens et joyeulx de les veoir.
Après eulx, marchoient les Maistres des euvres
de maçonnerye et charpenterie de ladicle Ville , et le
cappitaine de l'artillerye à cheval, bien montez; et
estoient vestuz de beaulx cazaquins de velours noir,
couvert de broderye, et par dessoubz le pourpoint de
satin blanc , le bonnet de velours et la plume blanche ,
la seinlure de velours noir et l'espée au fourreau de
mesmcs, avec les petites botines blanches doublées
de velours noir.
Après, marchoient les sergens de ladicte Ville,
vestuz de leurs robbes my parties des couleurs de
lad. Ville, double'es de vellours, et aucunes de
[15Z.9]
damas, le saye de damas dessoubz, et leur navire
d'orfaverye sur l'espaulle, et bien montez.
Après, Mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins et Greffier de ladicte Ville marchoient par
ordre après les dessusdictz, et estoient vestuz de
belles robes my parties de velours cramoisy rouge,
brun et tanné, et bonnet de velours en teste.
Le Procureur marchoit après, vestu d'une robbe
toute de velours cramoisy rouge, sans autre coul-
leur (1).
Et n'y esloit le Receveur de ladicte Ville, parce
qu'il tumba malade, ne le ConlreroUeur, parce que
Mess" les Conseillers de ladicte Ville ne le voullurent
souffrir aller devant eulx '-'.
Après, marchoient mesdictz s" les Conseillers,
jusques au nombre de seize, tous vestuz de longues
l'obbes de satin noir, doublées de velours.
Après, suy voient les seize Quarteniers, tous ves-
tuz de satin tanné, et à leur dos estoient les
maistres jurez des marchandises de ladicte Ville, en
nombre de quatre pour chascun estât;
C'est assavoir les quatre maistres jurez et gardes
de la drapperye, vestuz de velours noir;
Les quatre maistres de l'espicerye, vestuz de ve-
lours tanné;
Les quatre de la mercerye, vestuz de velours
violet;
Les quatre maistres de la pclleterye, vestuz de
robbes de velours pers, fourrées de loups cerviers;
Les quatre bonnetiers, vestuz de velours tanné
et les quatre maistres jurez orfèvres, vestuz de ve-
lours cramoisy.
Lesquelz maistres jurez desdictes marchandises
estoient suivys et acompaignez d'ung gros nombre
des plus riches et plus apparans de leurs estatz ,
marchans et bourgeois de lad. Ville, bien montez et
habillez très richement, chascun selon sa qualité.
'" En marge, d'une écriture plus récente, les mois :« Le procurettr vesiu d'une robbe de velours cramoisy rouge sans aultre coulleurn
ont été écrits à nouveau et disposés en manchette, comme pour un titre.
'*' Le conllit entre le Bureau delà Ville etltobcrtde Beauvais, contrôleur des deniers communs, nommé par le roi au détriment
des droits et privilèges du Greffier, conllit dont il a été question longuement ci-dessus (n°' CLXVI et CLXXII), au lieu de s'apaiser,
était arrivé à l'élat aigu. Pensant bien que son rang dans le cortège des officiers de la Ville donnerait lieu à quelque difficulté, il avait
obtenu que le Roi adressât un mandement pressant aux Prévôt des Marchands et Echevins (Saint-Germain, le 16 mai i54g) de ne
point le troubler dans la jouissance des privilèges de son office et de le placer aux cérémonies sur te même rang que le Receveur de la
Ville : trVoullant pourvoir à tout ce qui concerne Tordre et police qui doibvent estre en nosdictes entrées, pour éviter à desordre et
confuzion, vous mandons, comraoctons et expressément enjoignons par ces présentes que, en faisant led. de Beauvais joir et user des
previllegcs et auctorilcz, libériez et droictz qui sont et deppondent de sond. estât et office, vous lui pourvoyez et donnez lion, reng et
place Iclz que la qualité de sond. estât et office le veult et requiert, avec le Receveur de noslredicle ville de Paris, tant à nostredicte entrée
que es autres assemblées, cérémonies et actes d'honneur qui se feront doresnavant en icelle. . . n (Ardxkes nat., K 957, n" 7.) On
voit que ces recommandations restèrent à l'état de lettre morte.
[t5i9]
Ce pendant que la trouppe de la Ville marchoit,
Mess" des Cours souveraines et de la Prevoste' de
Paris envoyoient leurs huissiers et sergens savoir
quant mesdiclz s" les Prévost des Marchans et
Eschevins partiroient de l'Ostel de ladicte Ville, pour
les suyvre après leurdicle trouppe, qui niist plus
de six heures à passer '''. Et quant mesdictz s" sor-
tirent de la place de Grève, après tous lesdessusdiclz
qui alloient (levant, vint le Chevalier du guet, ayant
devant luy la cojupaigne'e de ses sergens tous à
cheval, tenans chascun la javeline de hardc au
poing, vestuz de leurs hocquetons dorfaverye.
Après, marchoient les unze vingtz sergens à che-
val du Chastelet de Paris, richement acoustrez, qui
estoient suiviz des notaires, commissaires, greffier,
selleur et autres officiers dud. Chastelet, Lieuxlenans
civil, criminel et particulier de mons'' le Prévost de
Paris, advocatz et procureurs du Roy en sa jurisdi-
tion, vestuz d'escarlatle, et mcnans après eulx grant
nombre de conseillers, advocatz et procureurs au-
dict Chastelet, tous honnestement vestuz, bien mon-
tez et en bon équipage. Led. Prévost de Paris,
veslu d'une riche robbe de drap d'or, et si richement
acouslre qu'il est possible d'estre, acompaigne led.
Chastelet jusques au lieu où estoit le Roy, oiî il le
salua et feist sa harangue après la Ville, mais ne
retourna pas avec led. Chastelet, mais se mist en
la compaignée des gentilzhonunes de la Chambre
du Roy, et retourna avec eulx.
Après, suyvoient les Generaulx des Monnoyes,
leur président devant, vestu de velours noir, et
lesdictz Generaulx de satin de lad. coulleur.
Après eulx, marchoient Mess" les Generaulx et
conseillers des Aydes, avec leurs presidens vestuz
de velours, et lesdictz Generaulx de robbcs rouges
d'escarlate '^', portant chascun le chapperon sur l'es-
paullc, noir à bourrelet. Devant eulx marchoient
leurs huissiers, puis leur receveur et payeur avec le
DE LA VILLE DE PARIS.
167
receveur des amandes, advocat et procureur du Roy
en leur jurisdition.
Après eulx, alloient les Esleuz de Paris et autres
villes avec autres plusieurs Receveurs des aydes ,
tailles et gabelles, grenetiers, contreroUeurs, fer-
miers et autres manyans finance.
Après eulx , suyvoient Mess" des Comptes , les pre-
sidens vestuz de robbes de velours noir, les maistres
et correcteurs, de satin noir, les auditeurs, procu-
reurs et advocat du Roy en ladicte Chambre, parez
de damas noir, les receveurs et greffiers, de taffetas
noir, tous bien montez et précédez de leurs huissiers.
Après, suy voit la court de Parlement, souveraine
de France ;
Premièrement les huissiers alloient devant ;
Après, le Receveur et payeur d'icelle;
Puis les quatre Notaires, deux à deux;
Les Greffiers des présentations et criminel en-
semble, vestuz de robbes d'escarlate, ayans à leurs
ceintures escriptoires dorées '■*', et chapperons fourrez
sur leurs espaulles;
Après eulx, le Greffier civil tout seul, aussi veslu
de robbe de escarlafe et paré de son espitoge;
Suyvoit après le premier huissier, vestu de robbe
d'escarlate, portant sur la teste son mortier de drap
d'or fourré d'hermines, et tenant sa verge en sa
main;
Consequemment, Mess" les quatre Presidens de
la Grande Chambre, deux à deux, vestuz de robbes
d'escarlate et de leurs manteaulx pardessus, portans
en teste mortier de velours noir et ung gect de drap
d'or tout autour, suivant l'ancienne coustume. Hz
estoient suyviz des Presidens des autres Chambres
et Conseillers d'icelle Court, en ce gardé l'antiquité,
ordre et réception de leurs personnes, tous portans
robbe d'escarlate et chapperon de mesme, fourré de
menu ver, pompe vénérable et admirable, à raison
que tel Sénat ne cède à aucun autre de la terre.
f Les nouvelles du défilé n'étaient pas rapportées 1res exactement, si l'on en croit le GreflBer du Parlement : «tN'esloit gueres quo
dix heures, dit-il, quant messieurs de la Court sont partis du Palais, les derniers de tous ceulxqui allèrent au devant dud seigneur, et
sont montez à cheval, pour ce que l'ou est venu rapporter (|uc ceulx dos Comptes marchoient, qui a esté cause que l'on a séjourné
lon/rtiemenl par le» ruet, parce que la Ville et Chaslellet n'esloicnt encore passez^. {Archives nat., X'° i505, fol. 17a.)
"1 I-e Parlement, extrêmement jaloux, même de ses plus petiles prérogatives, avait fait défendre, les jours précédents, aux officiers
de la Prévôt»! et de la Cour de» Aides de porter des rolws d'écarlate à l'entrée du roi , prétendant qu'à lui seul , en sa qualité de Cour
souveraine, et à ses membres appartenait d'arborer cette couleur. Jusqu'au samedi i,5, veille de la cérémonie, il y eut des pourparlers
très actifs entre Louis Gayanl, conseiller et député à cet effet par le Parlement, et le Chancelier de F'rance, entre les Lieutenants de
la Prévoté, les Généraux des Aides et les présidents de la Cour. 1^ prétention de ces derniers ne fut pas admise, comme on le voit
ici. Voir, pour plus de détail, la délibération du Conseil du Parlement, du 1 5 juin i54g (X'' i565, fol. 170 v").
''1 En marge et d'une écriture plus récente, on lit : r.Marque dea CrrJJiers".
I
168
REGISTRES DU RUREAU
.■*'
A la queue de ces quatre Presidens de la Grant
Chambre, suy voient les Procureur et Advocatdu Roy,
vcstuz comme les Conseillers, puis ung grant nombre
d'autres advocatz et procureurs pratiquans en icclle
Court''', tous observans une gravité si grande qu'il
n'est pas possible de plus.
En ceste ordre marcboient lesdictes Cours après
lad. Ville, qui print son chemyn de la Grève droit
à la rue Sainct Denis et tout du long d'icelle jus-
ques hors lad. Ville et tournèrent sur les fossczjus-
ques es fauixbourgs de la perle Sainct Martin,
allèrent jusques à Sainct Laurens et entrèrent en
une rue près led. Sainct Laurens, qui va audict
Sainct Lazare es fauixbourgs Sainct Denis, oîi il y
avoit ung tribunal fort sumplueulx et magnifique , que
lad. Ville avoit faict faire, où le Roy nostre sire
estoit assis en une chaize couverte de velours azuré,
tout semé de fleurs de lys et fil d'or traict, relevées
par excelent artiflîce de broderye, pour là recevoir
et entendre les harangues tant du corps de ladicte
Ville que autres dessusdictes communaultez ; estant
led. seigneur acompaigné de messeigneurs les
princes.
Aux deux coslez estoient messeigneurs les Connes-
lable et Cbancellier de France, pour respondre aus-
dictes harengues qui furent faictes par les dessus
nommez, et singulièrement par nions'" m" Claude
Guyot, Prévost des Marchans, pour tout le corps
de ladicte Ville; lequel s'aprocha dudict seigneur en
grande humilité, le salua, tenant les clefz de ladicte
Ville en sa main, pendantes à ung cordon de soye
faict exprez des couUeurs dud. seigneur.
Et après ce que ledict Prévost fut monté les
degrez dud. tribunal avec les Eschevins de lad.
Ville, acompaignez des Greffier, Procureur et plu-
sieurs Conseillers d'icelle Ville, s'aprocha encores
plus près dud. seigneur et se myst à genoulx, et
proposa ce qui ensuit :
Habangue faicte au Rot.
ttSiRE,
f.Voz très humbles, très obeyssans, loyaulx et fi-
delles subgectz, les bourgeois, manans et habitans
de vostre bonne ville de Paris, cité capitalle de
[1569]
vostre royaulme, pour vous declairer la grande joye,
plaisir et delectacion indicibles qu'ilz receveront au
jour d'huy, à la nouvelle et bienheureuse entrée de
Vostre Royalle Magesié, acompaignée d'une multitude
très honnorable des princes de voslre très illustre sang
et autres seigneurs et chevaliers, en ordre sump-
tueulx et pompe si Iriumphante, vous font par moy
présenter les clefz de vostrediclc bonne Ville, en
signe de l'hommage et obeyssance qu'ilz vous doib-
vent et veulient porter à l'extrémité de leurs vies,
comme à leur Roy très puissant, très hault et très
magnanime prince, leur naturel, très cher et souve-
rain seigneur; en vous remerciant, Sire, très hum-
blement de ce qu'il vous plaist les repputer dignes
de vostre très noble visitacion, vous olfrant aussi
leurs personnes , leurs biens , leurs cueurs et volun-
tez en tous estalz, qu'ilz vous supplient vouHoir ac-
cepter et recevoir pour agréables, leur octroyant
vostre bonne grâce, très asseurez que, soubz l'umbre
d'icelle et protection de si bon, si jusie, si ver-
tueulx, équitable et débonnaire prince, tant ama-
teur du bien de paix, transquilité publique et seu-
reté de ses subgectz, ilz seront conservez et maintenuz
en la joyssance des beaulx previlleiges, franchises,
exemptions, libériez et prérogatives qui par voz pré-
décesseurs leur ont esté cy devant octroyez, et
mesmes par le feu Roy, vostre très cher seigneur
et père, duquel estant l'ame en i-epos, les faictz
héroïques et glorieuse renommée, dont il vous a
laissé comme son filz, vray et légitime successeur,
héritier unique, demeureront eternellemept en la
mémoire des hommes. Or, Sire, affiu que ma
prolixité ne feust cause du retardement de ceste très
louable cnlreprinse que avez faicte de visiter vos-
dictz subgectz , je ne vous diray plus autre chose sinon
que vous soyez plus que très bien venu. Priant à
Dieu qu'il luy plaise conserver en prospérité et bon-
heur ce chef (ju'il a décoré de tant précieuse cou-
ronne et tiltre de Roy Très Chrestien, vous donnant
la force de debeller et vaincre voz ennemys, et de
planter les bornes de vostre empire aussi avant
comme la grandeur de vostre cueur invincible le
mérite n.
Le sire Germain Roursier, cappitaine desd. enl-
fans de Paris, avoit auparavant, en marchant en
(') La relation du Parlement n'est pas d'accord ici avec le GrefTier de la Ville. On y lit en effet : c Quatre huissiers, les dernièrement
receuz. après lesd. rens du Roy, pour- clorrelad. Court. Car ne se trouvèrent aiicims adtncnlz et procureurs du commun, combien qu'il
leur eust esté enjoinct d'accompaigner lad. Court, suivant ce que acoustumé est de tout temps. iMais la curiosité de veoir lad. entrée les
a emmenez es maisons de leurs amys» f X'' 1 565 , loi. 172).
[.5/.9]
son ordre, salué le Roy et iuy auroit dil ce qui en-
suit :
irSlRE,
«Deux Hercules ont esté, l'ung de Libye, qui
par force plusieurs monstres combatit, et de vail-
lance le lolz emporta; i'aude des Gaulles, qui de
belle elo(iuence, prudence et justice l'ut, qui premier
les Celtes , par les champs espanduz , es villes enferma
et enisembie vivre et batailler enseigna. Mais ces
deux pour ung tiers parfaicl en vous se sont assem-
blez, et ce que Libye et Gaulle^ ont eu et n'ont
point eu, la France en vous a recouvert, qui, sans
massue, les vices, vrayz monstres, abattez et les re-
belles à obeyssance ramenez, et de vostre seul nom
les villes closes faictes devant vous saillir et à plain
les tirez. Or, Sire, ceste compaignée, ung eschan-
lillon seullement d'aultre infinye qui en la ville
vous restent, vient au devant de vous, tesmoignage
pour tous de vostre justice obeyr, et vostre vail-
lance par tout acompaigner. Dieu, Sire, qui jusques
icy vous a tant bien préservé, face et vostre entrée
et le reste de vostre vie très heureuse, n
Ceste harangue a esté enregistrée durant que led.
sire Germain Boursier estoit Eschevin '''.
Grand nombre de artillerie.
En ce plus que Iriumphant estât, vint sa Royalle
Majesté, acompaigné de sad. maison, le long des
faulxbourgs jusques à la porte Sainct Denis, où il
fut haullement salué de trois cens cinquante pièces
d'arlillerye, tant grosse que menue, laquelle feisl
ung si merveilleux tonnerre qui n'est en la puis-
sance des hommes de le représenter, mais bien
pourroit on dire que, depuis le matin jusques sur les
([uatre heures après mydi , que sad. Majesté feist son
entrée, jamais ne cessa de canonner, aûn de rendre
plusatlentifz les csprilz des spectateurs (|ui estoient
l'u si grande multitude aux portes et fenestres des
maisons, lantd'ung cosié que d'autre, mesraes sur
les tuilles et tout au long des rues, que aussitost
seroient nombrées les estoilles du ciel et les grains
DE LA VILLE DE PARIS.
169
de sable de la mer que l'on eust peu compter ce
peuple, parmy lequel se pouvoient aysement choisir
plusieurs gentilzhommes, dames et damoiselles, tant
de la Ville et environs que de toutes les autres par-
ties du royaulme, mesmes des pays circonvoisins,
qui estoient affluez à Paris pour veoir le plus magni-
fique Iriumphe qui jamais fut faict à Empereur ou
Roy, soit du temps des Egiptiens, Chaldes, Assi-
riens, Hebrieux, Persans, Mediens, Grecz, Rom-
mains, François, Germains, que autres, et ne sçay
s'il se pourra faire que la postérité le puisse egaller;
tant s'en fauU que je vueille dire que jamais elle le
surpasse.
En vérité les gentilzhommes et dames, acouldées
aux fenestres sur des tappis divers d'excelente manu-
facture, rendoient une beaulté si grande que jamais '
on n'en veist la pareille, et par especial les dames,
aux visaiges angeliques tant bien parées de car-
quans, jaseransC^', chesnes, bagues et autres dorures
par dessus leurs atours et robbes de velours ou de
soye, que l'on eust plus tost estimé Paris ung petit
paradis (jue une cité ou ville terrienne. Aussi sans
point de doubte, les seigneurs et gentilzhommes
qui suyvoient Sa Majesté trouvèrent assez de quoy
contempter leurs yeulx, mesmes pour nionslrer que
leurs courages estoient csmeuz par les vrayz aiguil-
lonnemens d'honneur mondain, (jui n'est <jue folye
et vanité, et neanlmoings les plaisans objectz des
demy déesses terrestres, ilz faisoient voltiger, bondir,
pennader et braver leurs chevaulx de telle sorte
que c'estoit une mervelle, et senibloit que ces bestes
domestiques entendissent qu'il estoit lors temps ou
jamais de faire service à leurs maistres ; à l'occasion
de quoy, toute l'assemblée demoura tousjours ravye
comme en extase, depuis que la maison du Roy
Iriumphateur se print à monstrer sur les rencs,
jusques à ce qu'il feust à Nostre Dame de Paris.
Mais pour retourner en matière, quant la fumée
de l'artillerye se feust incorporée avec les nuages de
l'air. Sa Majesté sacrée descouvrit ung avant portail
d'ou\rage tuscain et dorique et desdiez à la Force P',
■'' Germain Boursier fut élii cclievin le 16 août i555 seiiiement. Il faudrait donc admettre que celle partie du registre n'a été
Iraiisrrile au plus loi que six ans après les <5v(!nements dont il est question, à moins qu'il n'y ail eu en cet endroit un blanc dont le
capitaine des enfants de Paris, devenu éclioin, aurait profité pour faire insérer son discours. L'osanien de l'écriture n'apporte aucune
rason pour ou contre ces liypotlièses. Elle puniil élre de la même main que le contexte; seulement l'encre do la note qui suit le dis-
cours est plus lilanclie. Celte noie, particularité curieuse, se terminait par ces mots : «et par son seul commandement ,t> qui ont élé biffés.
On fera remarquer aussi que l'auteur de cette relation a omis de parler du discours du premier président du Parlement et de la
réponse faite au nom du Roi par le Chancelier, discours dont la sid>slanc5 a élé reproduite dans le récit rédigé par le greffier du
Parlement. {Archive» nal., \'' i565, fol. 17a v°.)
'•' Carquan», colliers ou chaînes de pierreriL'S ; ynjwaw , bracelets ou chaînes d"or tissues de mailles plates (Dic(. de Trévoux).
''' Cet arc de Irionqihc avait été dressé en avant de la porte Saint Denis.
33
tmHiuCRiE mrioniLt.
170
REGISTRES DU BUREAU
pour faire entendre qu'en Paris consiste ia princi-
pale force du Royaulme. Et pour venir à la des-
cription de cest avant portail, son diamètre par terre
estoit de dix piedz en largeur, louverture de dix
neuf de hault sur liuil de large et de trois toises
d'espoisseur; aux deux costcz des pilles esloient deux
stilobales ou piedestatz de proportion diagonée,
enrichiz de convenables moulures, sur les(iueiz po-
soient deux grans coilosses d'hommes, vcstuz à ia
rustique, portans treize piedz en baulteur, mys en
lieu de couionnes persanes ou cariatides, leurs
bases doriques entièrement couvertes d'oi', comme
aussi esloient leurs chappiteaulx garnyz de frize,
armilies, balancier, astragalie ou talus, piinle,
doulcine et taJlouer; iceulx coilosses tenans entre
leurs mains chascun ung grant croissant d'argent,
. qui avoient pour le moings cinq piedz de dia-
mètre, dedans lesquelz estoit escript en lectre rom-
maine : Donec totum impleat orbem, qui est la
devise du Roy. Le linge de drapperye dont ilz
estoient vestuz ne cedoient aucunement aux parures
naturelles, ains avoient leurs lineamens ou pliz gai-
gne' si bonne grare par l'artiflice du gentil ouvrier ''',
qui en avoiteu la conduicte, que les plus expers en
sculpture y prenoient merveilleusement grant plai-
sir. Quant est de leurs cbeveulx et barbes, cela
estoit si bien mené' el renfondu par vraye intelli-
gence que sembloit proprement que le vent les feist
mouvoir. Par dessoubz les panneaulx de joinct de la
rustique, lerminans sur la circunference de l'arc,
passoieut l'arcquitrave , la frize el la corniche, dont
les extremitez se pouvoient veoir dessus les chappi-
taulx. Dedans le plat fons du frontespicq estoit ung
grant escu aux armes de la Ville, enrichy de deux
branches de palme pour emplir le vuide du (impan ,
et sur ce frontespicq estoit levé ung sodé ou bien face
quarrée painte de pierre de mixture'-', dedans la-
quelle y avoil ung cartoche à l'antique, soustenu par
deux manequains assiz et appuyans leurs gaulches
sur le glaciz de la couronne, et sur le champ de ce
cartoche couché do noir estoit escript en lectre d'or:
Trahimur sequimurqcf, volentes,
hémistiche certes convenant merveilleusement bien
à quatre personnages en profll, plus grands que le
naturel, eslevez sus ce sodé, vestuz selon leur qua-
lité, assavoir: ung en la manière que l'on veoit
ordinairement noz evesques et prelatz; aussi repre-
sentoit il l'Eglise; ung autre armé à l'antique, por-
tant cymeterre au costé, sigtiifTiant Noblesse; le
tiers vestu comme les courtisans qui sont près la
personne du Roy, dénotant Conseil ; et le quart ha-
billé en vigneron, tenant une houe en sa main, qui
demonstroit Labeur. Ces quatre faisans contenance
do marcher franchement et à grant pas, les mains
tendues, devers ung Hercules de Gaulle estant de
Iront au meilleu d'euh, dont le visage se rappor-
toit singulièrement bien à celui du l'eu Roy Fran-
çoys, prince clément en justice, restaurateur des
bons arlz et sciences, mesmes plus éloquent que
autre qui ayt régné en France devant luy, depuis
le premier jusques au dernier. Cest Hercules es-
toit vestu de sa peau de lyoa, les patles nouées
sur l'extrémité du buste, pour cacher la partie que
commande nature, tout le reste de son corps nud.
En sa main droicle tenoit en lieu de massue une
lance entortillée d'ung serpent recouvert d'ung ra-
meau de laurier, signifîiant que prudence en guerre
est occasion de victoire. En la gaulche il tenoit
son arc et porloit en escharpe une grosse trousse
plaine de fleiches ; de sa bouche partoient quatre
chosnettes, deux d'or et deux d'argent, qui s'alloient
atacher aux oreilles des personnages dessus nom-
mez. Mais elles estoient si très lâches que chacun
les povoit juger ne servir de contraincte, ains qu'ilz
estoient voluntairement tirez par l'éloquence du
nouvel Hercules, lequel a faict fleurir en ce
Royaulme les langues hébraïque, grecque, latine,
italienne, espaignoUe et germaine, mesmcment ia
françoise qui par avant estoit assez champestre;
mais au moyen des bons ars et sciences qui luy ont
esté communiquez par la diiligence de ce bon Roy,
non jamais assez louable, elle s'est tant enrichie de
termes propres et signifllicatifz que maintenant luy
est loisible de dire tout ce que bon iuy semble, en
quoique matière que ce soit, aussi nayvement que
aucunes des modernes. Mais soit assez dit de cecy
pour venir à desduire que à la clef de cest arc pen-
doit ung tableau à fons noir, enrichi de ce quatrin
escript en lectre d'or :
Pour ma doulce éloquence et boïale bonté,
GuASCU.N FRENOIT PLAISIR À »E HOXOREK ET SDirnE,
CUASCLN TOÏAXT AUSSI MON SUCCESSEUR h'eSSUIVRE,
L'hONRORER suis CO.NTRAINCr DE FRANCHE TOLl'STÉf^'.
'') L'illustre sculplcur, architecte et graveur, Jean Goujon (i5i5-i57a), comme nous l'apprend le Registre de Comptes.
"' La description de ce monument fournie p;ir le Registre de Comptes emploie la même expression.
"' Ce dernier vers est ainsi corrigé dans la description fournie par le Registje de Comptes (KK a86, fol. 67 v") :
L'honore el siiyl, conlrainct de franche lolunlé.
[i5i9]
Toul homme de bon jugement peult congnoistre
que les deux derniers vers sonl à la louenge du Roy
Henrv, lrium|)hateur, de qui l'espérance est plus
grande que l'on ne la sauroit escripre.
Le berceau de cesl avant jiortail estoit partout
enrichi de grosses poinctes do diamant fainctes, qu'il
laisoil merveilleusement bon veoir et ses flancs re-
parez d'escussons aux armes du Roy et de la Royne,
environnez de chappeaulx de triumphe qui avoient
bien fort bonne grâce.
Au fons de ce berceau et droiclement sur Fentrée
de la Ville y avoit ung autre tableau de mesmes
façon et leclrequele précédant, où ces mo(z esloient
escriplz :
I.NGREDKRE ET HAG.NOS ADERIT JAH TEHPUS H0N0BE8
ÂGGREDERE.
Le Roy avec sa très noble compaignée passa par
dessoubz ce berseau, non sans avoir receu contente-
ment du mot des quatre eslatz, du quatrin d'Hercules
et des vers latins adressans à Sa Majesté Royalle.
Puis se trouvant en ung ])Ourprisquarré hipelhrique
ou à descouvert, entre les deux portes de la Ville,
dont les coslez estbient tenduz de riche tappisserye,
les musiciens à ce depputez luy feirenl oyr une trop
plus douke armonye que n'avoit esté le l;ruyt des
canons ordonnez sur les rampars, et ce pendant
Sad. Majesté' avec toute sa suitte entra dedans la
Ville, au plus bel ordre et triumphant arroy que l'on
sauroit ymaginer.
ïoutesfoys, il ne fault obmeclre que les quatre
Kschevins de la Ville, en toute humilité et révé-
rence, levèrent sur la teste de Sa Majesté ung riche
ciel de parement, dont le fons et les quatre penllies
doubles estoient de velours azuré, tout semé de
fleurs de lys de fil d'or traict à franges de mesmes,
ennobly des armes, chiffres et devise d'icelle sacrée
Majesté, le tout faict de la jilus excelente broderye
que ouctjues on en veist en Phrigic. Kt n'estoit pas
jusquesauxmanipuUes, soustenans les quatre coings
(lu rarré de ce poésie, qui ne feussenl tous recouvers
(le pareil velours et fleurs de lys.
Cellz qui portent le ciel.
Les quatre Eschevins donc à pied, les testes nues,
le portèrent sur le chef de Sa Majesté, depuis lad.
porie SaincI Denis jusques devant l'église de la Tri-
DE LA VILLE UE PARIS.
171
nité, où le receurent de leurs mains les quatre
gardes de la Drapperie de Paris, secondz en ordre,
pour en faire autant que les preuiiers jusques devant
l'église Sainct Leu Sainct Gilles, où ilz s'en déli-
vrèrent aux maistres Espiciers qui le portèrent jusques
à Sainct Inocent, et là les Merciers le receurent
qui en feirent leur devoir jusques devant Saincle
Opportune, où ilz le consignèrent aux Pelletiers, les-
quelz s'en acquiclerent jusques devant le Chastelet,
que l'on dit l'apport de Paris''', ou les Bonnetiers le
vindrent prandre pour le porter à Sainct Denis de la
Chartre; et là le rendirent aux Orfèvres qui en cou-
vrirent Sad. Majesté sans discontinuer jusques à
^ostreDame; mesmes, à son yssue, le reprindrent
encores et en eurent la charge jusques au Palais,
où les laquaiz du Roy le despartirent entre eulx.
Or pour rentrer en matière, passant le Roy par
devant la fontaine du Ponceau, où il veist ung autre
spectacle véritablement singulier :
C'estoient trois Fortunes de relief, beaucoup plus
grandes que le naturel, la première d'or, la seconde
d'argent et la tierce de plomb, assises soubz ung Ju-
piter de dix piedz en haulteur, planté sur ung globi
céleste, tenant son bras droict contremont et manyani
son fouidre sur la paulmede sa main en contenance
gratieuse, mais ce nonobstant redoubtable, tenant
en sa gaulche son sceptre pour demonslrer la qua-
druplicité de sa puissance qui s'estand sur le ciel,
la mer, la terre et les abismes.
Geste première Fortune representoit celle du Roy
et du Royaulme, à raison de quoy tout exprès luy
fut baillé un gouvernail en sa main droicte,'pour
donner à entendre que tout demeure soubz son gou-
vernement. De son bras gaulche elle ambrassoil une
Corne d'abondance, la gueuUe tournée contrebas,
d'où sortoit pluye d'or, signifliant que toute manières
de richesses sont en la Majesté Royalle.
La seconde estoit celle des Nobles, armée en Ama-
zone, tenant une targue en sa senestre et de sadroicte
faisant monstre de tirer son espée hors du fourreau,
pour donner à congnoistre qu'elle estoit tousjours
appareillée pour olfendre ou deffendre, ainsi que
le bon plaisir du Roy, gouverné par raison, est de le
commander.
La tierce denottoit celle du Peuple et lenoit sa
"' L'iT appfjrl -1 signifiait à celle époque un lieu d'assemblée ou de marché, où l'on apportait les marchandises, il y avait i Paris deux
apports, l'apport Baudoyer, près de Sainl-Gervais, et l'apporl de Paris, au gran 1 Cliâtelet. Par corruption l'on en a fait la porte Bau-
doyer et la porte de Paris. C'est donc à tort que ce mot apport a été corrigé précédemment (p. 85, note a de ce volume) et remplacé
p.Tr lo intil perle.
REGISTRES DU BUREAU [iSig]
que toutes les proportions et beaultez artificielles y
furent si bien observe'es, qu'il estoit hors tous dan-
{jiers de calompnie.
Mais pour en venir à la description, première-
ment, convient entendre que la rue, en cest endroict
là, porte cinq grandes toises et demye de dyametre,
qui sont trente trois piedz de large, dont l'ouver-
ture en eut quatorze soubz vingt six de hault , le de-
mourant de l'estendue fut applicqué aux pyles des
deux costez, dont l'espoisseur ou profondeur com-
prenoit trois loyses de mesure, les piedestalz avoyent
proportion superbiparciente (sic) les tierces, c'est
à dire estoyent justement d'un carré parfaict avec
deux tiers, sur chascun desquelz se relevoyent deux
colonnes de Corinthe canele'es et rudente'es, qui
portoyent vingt quatre piedz en longueur, depuis
leur empiétement jusques au dyametre d'en hault,
leur renflement prins sur la tierce partie et demye
de toute la tige, mesurée en sept divisions egalles,
selon la reigle qu'en baille messire Léon Baptiste
Albert'^', qui faict monstrer l'ouvrage de trop meil-
leure grâce que celle deVitruve. Les bases faignoyent
le marbre blanc, comme en semblable faisoyent
leurs chappiteaulx, tant bien taillez et revestuz de
leurs fueilles d'acanthe ou branque ursine, qu'il
sembloit à la veue, esblouye par trop les contem-
pler, qu'elles undoyassent au vent; la rudenture de
ces coulonnes, comprenant leur tierce partie, estoit
expressément bronzée par si excellent artifice, que
c'estoit chose fort exquise. Dessus les chappiteaulx
regnoyent l'architrave, la frize et lacornice, ou n'y
avoit ung seul poinct à redire; mesmes cest archi-
ti'ave estoit perlé et biileté par si bonne industrie,
suyvant la vraye antique, qu'aucun ouvrier ou autre
bon esprit entendant l'architecture n'en eust sceu
reporter que grant contentement. Quant à la frize,
son fons du costé de la porte Sainct Denis, premiè-
rement subgect à la veue du Roy, estoit d'or, et les
masques relevez avec les fleurons de dessus aussi
blancs que marbre poly, à moyen de quoy ilz ren-
doicnt ung esclat, lequel tenoit en admiracion les
yeulx de tous les regardans.
De la cornice n'est cy speciffié les parties, à rai-
son que le pourtraict peult satisfaire, et avec ce l'on
n'y eust sceu aucune chose désirer.
Dessus la clef de l'arc, posoit une Gaule couronnée
de trois tours, pour représenter ses parties, assavoir :
172
main droicte dessus son estoniach en signe de fidé-
lité et d'innocence; puis en la gaulche portoit ung
coultre de charrue, et avoit des aelles au doz, pour
manifester à chascun sa diligence tousjours labo-
rieuse. Vray est que les deux précédentes n'en
avoyent poinct, pour donner à congnoistre leur im-
mobilité et par cspecial de celle du Royaulme qui
portoit en son mot, escript en lectre d'or sur fons
d'azur, applicqué en la frize du massif de la fon-
taine :
Regnoiium sors diva coues
celui de la seconde en mesme forme et reng estoit :
Sons FIDA POTENTUM
et l'autre de la tierce, continuant en pareille ligne et
caractaires :
ImPIGRA JDSTAQUE sors PLEBIS
Après, le Jupiter disoit :
TlBI SCEPTRA JOVEMQUE CONCILIANT.
Et au pylastre ionique canelé, régnant dessus
l'areste des deux principalles faces de l'hexagone
constituant l'ediflSce de la fontaine, y pendoit une
autre cartoche enrichy de ce quatrin :
Le GBIIIT RoHAII) SA LODENGE Al'CTORISE
Do SORT FATAL DE SA PROSPÉRITÉ;
Mais PLUS d'honkeur a le Rot mérité
A QUI sort triple et ung Dieu favorise.
En cest endroict n'est poinct descript les autres
aornemens de piastre paincture, acommodez aux
faces de la maçonnerie, et passe tout exprès le dore-
ment des mouslures qui se monstroit de bonne
grâce.
Le Roy donc, ayant passé ceste fontaine qui ne
gectoit que son eaue toute claire, suyvant son naturel
et pour éviter les batelaiges du temps jadis, auquel
contre toute raison et en pervertissant le commun
cours des choses establies par le souverain Créateur,
aucuns se faisoyent sortir d'entre les Nymphes le vin
tant blanc que rouge. Sa Majesté Très Grestienne
trouva , droict devant Sainct Jaques de l'Hospital , ung
grant arc triumphal à deux faces, d'ordre corinthien ,
le myeulx coiiduict et entendu que jamais on en
veid en France, pour le petit espace de temps que
son architecte eut à le composer; et quant l'on diroit
(|u'un second Vitruve l'eust voluntiers advoué par
son œuvre, en quoy l'on nepenseroit faillir, à raison
(') Léon-Baptiste Alherli, architecte, peintre et sculpteur, ne à Florence en 1898 ou l'ioo, mort vers liSo. De ses nombreux
ouvrages, le plus estimé est son traité d'architecture : De re œdificatoria , en dix livres, qui ne fut publié qu'après sa mort, en 1 iS.j,
par son frèro, Bernard, (|ui le dédia à Laurent de Médicis, suivant les intentions de rnuleur.
[i549]
L'Aquitanique, la Belgique et la Celtique, portant
ses cheveulx espars sur ses espaulies, et monstrant
ung regard tant vénérable entremesle' de doulceur
gracieuse, que tout le monde en estoit resjouy. Elle
tenoit en ses deux mains des fruictz et fleurs de
mainte sorte, estons de sa production, pour dc-
monstrer l'heureuse fertilité qui luy est octroye'e par
le souverain Créateur, lelle et si grande que toutes
les nations prochaines et loingtaines ie pevent assez
tesmongner, par quoy n'en est autre chose dict.
Son acoustrement estoit d'un drap d'or azuré, tant
bien séant à sa facture que rien myeulx, et soubz
ses piedz, reposans dessus une grosse poincte de
dyamant, estoit escript en lectre noire sur le blanc :
Galia febtilis.
Mais aflin de ne rendre la chose trop prolixe en
petites particuliaritez, en sera laissé la narration,
pour attaindre le demeurant de ceste face d'arc, et
dire, suyvant le discours que dessus, le retour des
comices. Y avoit deux petitz enffans nudz représen-
tons le marbre, couschez et accoudez de bonne
grâce sur deux cornes d'abondance, pareillement
remplies de tous fruiclaiges, voulans denotter que
la Gaule est mère comnnme à tous peuples. Entre
ces deux figures se relcvoit un sodé en lieu de fron-
tispice, dedens lequel estoit escript en lectre d'or
sur fons d'azur:
Terra amiqia, potens armis atqob ubere gleb«,
TermaÎ'' tiei populos Gallia mater alo.
Sur ce sode estoyent formez deux anges, pour le
moings de dix piedz en haulteur, mais revenans
quasi en proportion naturelle devant les rayons de
la veue qui défaillent en montant. De leurs mains
droictes iiz tenoyenl ung escu de France au fons
d'azur à trois fleurs de Iiz d'or, taillées de relief et
rapportées eu vraye equidistance triangulaire, bru-
nyes et resplendissantes à merveilles contre le soleil.
Cest escu estoit environné et enrichy d'un colier de
l'ordre Sainct Michel à doubles coquilles, qui lui don-
noyent ung singulièrement beau lustre; les gaulches
de ces deux anges, amont eslevées, porloyenl une
couronne imperialle pour vray tymbre de cest escu,
en signifiancc que le Roy des François ne recon-
gnoist aucun supérieur en terre, ains est monarque
en son pays, qui ne tient sinon de Dieu et de l'cspée.
DE LA VILLE DE PARIS,
173
Telle estoit la première face de cest arc, excepté
que l'entredeux des coulonnes estoit garny des ar-
moiries du Roy et de la Royne, mises en chappeaulx
de triumphe, et sur les tympans, entre la circonfé-
rence du berceau et ie platfons de l'architrave, vol-
letoyent par semblant deux Victoires d'or, tenantes en
leurs mains droictes chascun sa couronne de laurier,
et aux gaulches ung rameau de palme. Puis dedens
les piedestalz y avoit deux tableaulx à l'antique pour
la dédicace de l'arc, adressant à la Gaule fertille, en
l'un desquelz estoit escript en lectre d'or sur ung
fons noir :
Matri pi*
et en l'autre :
POPULORUM OMNIUM ALUMN* S. D.
Le reste des piles esloit dyapré de pierre de myx-
ture tant bien faincte du naturel que l'œuvre s'en
monsiroit admirable.
Voilà en somme quelle estoit la première face de
cest arc; mais avant que passer à l'autre, fault en-
tendre que le fons du berceau fut paré d'un com
partiment de moresque et grosses rosaces d'or, avec
les devises et chiffres du Roy, les parquetz séparez
de festons de lyerre qui donnoyent un grant esgaye-
ment à toute la besongne. Dedens les flânez y avoit
deux quarrez de piastre paincture, véritablement
faicte de main de maistre, en l'un desquelz se veoyt
la represenlacion du fleuve Seine, portant couronne
de laurier, et non certes à tort, au moings si l'on veult
juger sans aflectacion, considéré que ses enflans
ont esté, sont et peuvent estre aussi bien triumpha-
teurs que les Romains et autres peuples precedens,
et n'a tenu sinon à ceulx qui debvoient escripre, les-
quelz vivoyent du tem|)8 de noz ancestres, que leurs
gestes dignes de l'immortalité ne soyent parvenuz
jusques à nous; et si cela feust succeddé par avanture,
n'aurions nous occasion d'admirer les faictz des es-
trangiers, ains verrions que si noz Gaulois ne les
surpassent, iiz pour le moings les peuvent egaller.
Mais soit icy modestie gardée, pour revenir à nostre
fleuve. Lequel estoit demy levé demy cousché sur des
rozeaulx aquaticques, et tenoit en l'une de ses mains
ung avyron pour monstrer qu'il est navigable, et
de l'autre s'accoudoit sur une hydrie, dont sortoit de
l'eaue en habondance, telle qu'il s'en faisoit une
grosse rivière, sur les bords et terrouers de laquelle
"' Le registre des délil)érations porte (erra et le registre de comptes t«ma. Celte dernière leçon parait préférable, l'inscription se
rapportant ainsi à la représentation d'une Gaule couronnée de trois tours, ou divisée en trois provinces, suivant la description (pii
précède.
174
REGISTRES DU BUREAU
se veoyoient plusieurs nymphes, ses filles, qui re-
pendoyenl leurs vases en son canal, afEn de la plus
augmenter; le paysage s'en monstroit doulx et flou,
pour autant que les traictz, menez par industrieuse
perspective, abusoyent tellement la veue qu'elle es-
timoit veoir bien loing en pays; ce neantmoins la
superficie en estoit toute egalle. Le goulet de l'urne
de ce fleuve s'environnoit d'une pancarpe ou feston
de tous fruictz, par especial de blez et de raisins,
pour monslrer la fertilité provenante de son cours.
En la plattebande ou ceincture régnante à nyveau
des mouslures du piédestal, tout autour du massif,
y avoit ung escripteau de lectres d'or, fons d'azui',
contenant ces motz :
Félix Sequan* ubertas.
Et à l'autre flanc ou coste', apparoissoit ung pareil
fleuve, représentant la rivière de Marne, dont la des-
cription cessera, nonobstant que la figure ne cedast
à la première, pour avoir esté faicte tout d'une
mesme main , mais pour éviter à prolixité. Ce fleuve
avoit pour sa devise :
Grata Matronj: amemtas.
Et l'autre face de l'arc, estant de semblable manu-
facture que la première, excepté que le fons de la
frize estoit cousché de blanc, et les masques avec
les fleurons très bien estoffez d'or, pour diversifier
la mode. Sur la clef, à l'opposite de la Gaule, seoit
ung bon Evénement, vestu d'un habit simple, tenant
en sa main droicte une couppe d'or, et en l'autre
une pougnée d'espicz de blé, suyvant la description
des antiques. Dessoubz ses piedz, estoit escript en
leclre noire sur le blanc, ne plus ne moings que soubz
la Gaule :
Bonus Eventos.
A ses deux coslez, sur les retours des cornices,
gisoyent aussi, doz contre doz, deux enflans, Flora
i^t Pomona, bien belles, accoudées, Flora sur ung
çainstre plain de fleurs, tenant en main ung vray
Hz naturel, et Pomona dessus son urne, propre à
cnroser jardins, maniant une serpette de bien fort
bonne grâce.
En droicte ligue du grant escu de France, tenu
par les deux anges, comme dessus est dict, posoit sur
le sodé ung Zephirus, regardant devers l'église du
Sepulchre et soufflant par deux trompes antiques
contre Flora et Pomona , pour donner à entendre que
la très doulce alcne de ce vent leur est sinn-ulierc-
ment profïitable, et dedens led. sodé y avoit deux
vers latins, aussi en lectre d'or sur fons d'azur, de
la teneur suyvante :
QCCM TIBI TOT FiVEANT FECUSDiE NlIHIIli TERBiE,
AdSUM ego et EVEMIS CU.NCTA SECC5D0 MEIS.
Et pour ce qu'en ung seul quatrin n'eut peu estre
comprinse la significacion de ces deux faces, fut
construict ung double tableau et mis soubz les piedz
de la Gaule, dedens lequel furent escriplz en lectre
d'or sur ung fons noir, au premier costé les vers qui
s'ensuyvenl :
L'artique Cïbele gloire pboduict aux dieux
Et preste iiabondamment substajce à la natdbe;
Moï, Gaule, je pboduïs Hos^EUB et souRRiTunE
Au ROy, À SES SUBGECTZ ET HOMMES DE TOUS LIEUX.
Puis en l'autre y avoit :
Flore promect par sos mabi Zephire
De fruictz et fleurs heubeux événement;
Le Roi promect par sok adtenement
Le traï bonheur où toute France aspire.
Assez bon espace de temps, arrcsla Sa Majesté,
avec toute sa suite, à veoir cestarc tant délectable,
mais l'ayant passé et estant arrivé devant l'église du
Sepulchre, elle y veid une merveilleuse aiguille por-
tant soixante et dix piedz en haulteur depuis son rez
de chaussée, non comprins en ce l'empietenientqui
estoit dedens terre plus de sept piedz en parfond,
laquelle structure et composition de laquelle mérite
bien d'estre aucunement célébrée. A ceste cause, pour
n'y faillir, sur sondict rez de chaussée elle estoit cir-
cuye d'un stilobate ou piédestal de neuf piedz et demy
de hault, de vingt piedz en longueur et de toise et
demye de large, painct en tous ses quatre costez
de pierres faincles de porphire, de jaspe, de serpen-
tine et autres que l'antiquité a grandement recom-
mandées, et que nous tenons encores aujourd'huy en
grant pris, à raison de leur nayfve beaulté; laquelle
toutesfois n'empeschoit que ces faces ou costez ne
feussent ennobliz des armes du Roy et delà Royne,
environnées de chappeauk de triumphe, ensemble
de croissans, II H doubles et autres chiffres de Sa
Majesté, qui diaproyenl les bordures tout alentour
et augmentoyent grandement la bonne grâce de la
besongne.
Dessus le plan de ce perron, posoit la figure d'un
animal d'Ethiopie nommé Rhynoceros, en couleur
d'escorce de buys armé d'escailles naturelles, ennemy
mortel de l'elephaot et qui de faict le tue en singulier
combat, nonobstaut qu'il ne soit pas du tout si
[i549]
hauh, mais bien égal en sa longueur, chose que son
ouvrier ayant considérée, ii luy donna dix huit piedz
d'estendue soubz unze de montée et au meillou du
doz luy applicqua une baslive bien ad'ermyede deux
sangles, sur quoy cest animal sembloit porter ce qui
surmontoit de Teguille, laquelle estoit en toutes ses
trois faces enrichye de compartimens dorez sur le
fons deporphire, et en la principalle y avoit ung
grant carré contenant les voeuz des Parisiens en
hyerogliplies, qui sera recité, après avoir dict que tout
au faiste de ceste aiguille, sur ung globe doré, fut
plantée une France de dix piedz en haulteur, armée
à l'antique, revestue d'une toque imperialle, azurée
et semée de fleurs de liz, faisant contenance de re-
mectre son espée au fourreau, comme victorieuse de
plusieurs animau h cruelz et saulvaiges,qui gisoyent
detrencbez et morlz dessoubz le ventre de ce Rbyno-
ceros. A la vérité'. Ton y povoil veoir des lyons, des
ours, des sangliers, des loupz, des regnardz et
autres telles besles ravissantes, fouldroyées d'un triple
fouldre partant du globe servant de marchepied à
la seconde Bellona, pour signiflîer aussi confirma-
cion de vœuz, et lequel estandoit ses flammes tout
au long des faces du trigone sacré, chose qu'il faisoit
merveilleusement bon veoir, et encores plus consi-
dérer. Ceste France avoit pour son mot :
QUOS EGO.
Puis pour la conservation de l'ayguille, en ung
carré, estoit escript de iecire d'or sur fons dazur :
HENRICO II REGI P. F. A. P. P.
ADVENTUS NOVI ERGO CIVES LITETIAM
VOVERU.\T D. D. Q. ANNO M. D XLIX.
Au bas de l'ayguille, près le doz du Rhynoceros,
esloit escript en grec :
AAEZIKAEfiS
qui vault autant à dire ir comme en domtant les
monstres et maulvaisT).
Mais ])our n'oublier les byeroglipbes, première-
ment il y avoit le devant d'un lyon et dun chien,
reposans chascun ung pied sur une couronne de
France imperialle, estant au miiyeu d'iceulx, ung
livre antique à gros fermouers; dedcus le livre une
espée nue traversante de bout en bout ung serpent
tortillé en forme de coulevre, ung croissant large
duquel les cornes reposoyent sur deux termes, ung
globe surmarché d'un pied tiré du naturel, une pompe
de navire, et ung trident, ung œil ouvert, unes faces
DE LA VILLE DE PARIS.
175
consulaires, ung rond ou cercle, ung pavois, ung
ancre de long, deux mains croisées sur des ranieaulx
d'olivier, une corne d'abondance dessus laquelle
tomboit pluye d'or, ung cerf, ung daulphin, une
couronne de laurier, une lampe antique allumée,
ung mors de cheval, et puis le timon d'un navire,
qui signiffioyent en s'adressant au Roy : Force et vigi-
lance puissent garder vostreRoyaulme; par conseil,
bonne evpedicion et prudence soyent voz limittes
estenduz, si qu'a vous soit soubzmise toute la
ronde machine de la terre, et que dominiez à la
mer, ayant tousjours Dieu pour vengeur et delîen-
seur contre voz ennemys, par ferme paix et con-
corde, en affluence de tous biens, longuement et
sainement, triumphateur, vivez, régissez et gou-
vernez.
En la première face du stylobate, y avoit ung ta-
bleau placqué, dedens lequel estoit escript en lectre
d'or sur ung fons noir ce qualrin disant, en la per-
sonne de France :
LONGCEMRKT A VESCU ET VIVRA LA MEMOIBE
D'HeRCBLES, on TANT A DE MONSTRES SURMONTEZ.
Les peuples fiers et fors par mot, France, domtez,
Furent, sont et seront ma perdurable gloire.
Telle estoit la dedication de ce trigone sacré à la
Majesté Royal, qui n'en print certes peu do con-
tentement.
Après donc que Sad. Majesté eut passé oultre, elle
advisa sur main droicle la fontaine Sainct Innocent,
de nouveau rebastie et d'un ouvrage singulier, faict
de bonne pierre blanche , tant proprement conduict
et enrichy de figures à demy taille, ensemble de fueil-
laiges artificiellement undoyans et refenduz qu'il
n'est possible de l'exprimer en peu de parolles. Et
pour continuer à dire que Sa Majesté sacrée, ayant
passé la susdicte fontaine, embellye dedensœuvre de
dames, damoiselles et bourgeoises, semblableinent
de gentilzhommes et autres cytoyens de la ville, tant
bien en ordre que c'estoit grant beaulté, après peu
de chemyn, elle trouva devant le Chastellet, en la
place dicte l'Apport de Paris, ung autre spectacle
de piastre paincture, qui ne faict pas à laisser en
arrière.
C'esloil ung portifjue à la mode ionique, propre-
ment diplerique , c'est à dire à double reng de cou-
lonnes, tant en son principal rencontre qu'en son
fons, dont l'estendue estoit de six toises et demye
en largeur, soubz cinq aulres et demye de hault; lesd.
coulonnes glacées de toutes les pierres de nieslange
176
REGISTRES DU BUREAU
que la nature peult produire, et pour telle diver-
sité l'œuvre en estoit infiniment plus belle. Leurs
bases cl cliappiteaulx represeutoyent le bronze, suy-
vant la manière de plusieurs antiques, chose qui
leur donnoit un très grant aornement. Par dessus
rcgnoyent l'architrave, la frize et la cornice, de
proportions bien observées. Dessus le plan de ce
portique, y avoil une Lutece représentant une nou-
velle Pandora , vestue en nymphe, les cheveulx espars
sur ses espaulles et au demeurant tressez alentour
de sa teste d'une merveilleusement bonne grâce,
elle agenouillée d'un genouil comme pour faire hon-
neur au Roy, à sa réception, et faisant contenance
d'ouvrir, de l'une de ses mains, ung vase antique
seuUement remply de tous les heureux presens des
puissances célestes, non des infortunez qui furent
jadis mis en l'urne de Vulcan, et tenant l'aulre
main levée en l'air, comme pour rendre la Mfijesté
Royalle attentive à son dire, qui estoit ung quatrin
escript en lectre d'or sur ung fons noir, contenant
ces paroUes :
Jadis chacun des Dieux feit ux double pbesem
A LA fille Vllcas, qui s'en komma Pasdobe.
Mais, Sire, cbacdn d'eclx detods bieks me pecobe
Et puis qu'à vous je suis, toct estvosire à pbesent.
Ce tableau estoit affiche dessus le plan d'un es-
cuiller par oiî l'on montoit, au moins pensoit on
monter, audict portique, tant il estoit bien ordonné
et les traiclz naïfvement menez par practique de
perspective, mesmes le jour et l'umbre en furent si
bien couschez à l'imitacion du naturel qu'il n'est pas
possible de myeulx. Et quant à la maçonnerie estant
sur led. escaillier, il n'y avoit coing de base ni de
chappiteau, lequel ne se rapportast au vray poinct
(lu mylicu; au moyen de quoy se renfondroyent et
relevoyent les membres par si grande apparence que
mesmes plusieurs ouvriers expertz eussent jugé qu'il
y avoit grande séparation entre la figure et le basti-
ment, en la frize duquel estoit escript en lectre
d'or sur fons d'azur :
SOSPES TE SOSPITE VIVAM.
Et en ung tableau fainct de relief au dessus de la
teste de celte Pandora, y avoit aussi en lectre d'or:
Lutetia nova Pandora.
Aux colonnes de ce portique pendoyentde beaulx
festons de verdure, où esloyent attachées les armes
du Roy et de la Royne, environnées de chappeaulx
de Irlumjihe, dont la disposition du fueillaige, emu-
[.5i9]
lateur de la nature, donnoit ung souverain plaisir
à tous entendans et se deleclans en l'art de Zeusis.
Encores pour myeulx persuader que tout l'ouvraige
estoit massif, celuy qui en feit l'ordonnance, dressa
au dessus de la cornice une gallerie hypethricque
ou à descouvert, percée à jour, laquelle mecloit
beaucoup de gens en double, à raison qu'ilz po-
voyent veoir l'air commun à travers, chose qui
grandement aydoit à l'artifice.
Quant le Roy eut quelque peu de temps arrcsté
devant led. portique, pour ce que la presse estoit
grande au carreffourde la Boucherie de Paris, oii il
failloit tourner pour aller sur le pont Nostre Dame,
Sa Majesté se remeist en chemyn et, en allant tout
le petit pas, arriva sur le bout d'icelluy pont, oiî es-
toit un arc triumpbal de l'ordre composé, contenant
quatre toises de large, en ce comprins les pyles,
dont l'ouverture du mylieu avoit unze piedz de dya-
metre, soubz vingt deux de hault et une bonne toise
d'espoisseur, dont le berceau fut enrichy d'un com-
partiment d'argent embouly sur fons noir, qui sont
les royalles couleurs, lesquelles luy donnoyent grant
lustre. Dessus la circonférence du dem y rond regnoit
ung architrave avec sa frize aornée de gros bouillons
de fleurs, et sa cornice de moulures convenables à
sa mode, cinqiesme en l'ordre des baslimens. Sur le
plan de laquelle estoit dressé ung plinthe bas, res-
pondant à nyveau du mi de l'arc, où se povoit veoir
debout ung Tiphis de dix piedz en stature, dont
le visaige approchoit fort des lincamens physiono-
miques du Roy triumphateur, et tant bien formé de
tous membres que Phidias et Praxileles n'y eussent
trouvé à redire. Mais pour couvrir la partie secrète,
il avoit ung floccard de lyerre ceinct au dessus de
ses hanches, et faisant proprement l'efTect pourquoy
il y fut applicqué. En ses deux mains il lenoit ung
grant mast de navire, garny de hune et d'un grant
voille de tafetas rayé d'argent, dont la lueur esloit
bien fort plaisante.
A sa dextre y avoit ung Castor argenté, et à sa se-
neslre ung Pollux tout noir, plus grans que le natu-
rel, et toutesfois semblans petilz auprès de sa grant
corpulence. Le Castor tenoit en l'une de ses mains
une grande estoille noire, et le Pollux une d'ar-
gent, pour designer l'immortalité ou renouvellement
de vye; cl aux deux autres, tenoyent chascun son
ancre, signiffiant asseurance en navigacion. Dedens
quatre niches faictes exprès, assavoir deux de chas-
cun costé contre la principalle face de cesl arc et
[.549]
encavez jusques à la septiesme parlye de son massif,
y avoit quatre des plus fameux Argonautes, vesluz à
l'antique et garniz de leurs avirons, chascun faisant
contenance diverse, mais de singulièrement bonne
grâce, dont les noms estoyentTELAMOX et PELEUS
avec HERCULES et HYLAS. Puis en l'autre face, y
en avoit ung pareil nombre de piastre paincture',
tant bien désignez et mis en couleur qu'ilz ne ced-
doyent à ceulx de relief. C'estoient : THESEUS et
PYRITHOUS, avec ZETHUS et CALAIS, tous les-
quelz, pour estre de nation grégeoise, disoyenl à
leurTlPHYS, après Homère :
HMEI2 EMMEMAfiTE2 ÀMÉ^OMEeA
qui signiffie : Nous désireux et promptz, te voulons
suyvre. Ce mot esloit en la circonférence de l'arc, en
caractères convenables à la langue. Contre les flancs,
tant d'un coslé que d'autre, y avoit deux tableaulx,
en l'un desquelz estant à la main droicle on povoit
veoir Phryxus consacrant au dieu Mars la toison d'or
de son mouton, surquoy il avoit traversé leBospore
de Trace, où sa seur Hellé se noya, laissant son nom
à ceste mer, qui dès lors jusques à présent en a esté
dicte Hellesponte. Sur ce Phryxus estoit son nom es-
cript en leclre d'or, et soubz ses piedz :
QuoD Marti Phrïxds sacraverat.
En l'autre y avoit ung Jason ravissant lad. peau
d'or et emmenant Medée,au bas duquel estoit aussi
escript pour respondre au premier :
Abstulit arte £somdes;
puis en s'adressanl au Roy :
Tu Marte feres.
En dedens le plinthe, sous les piedz de Tiplivs, se
povoit lire en lectre d'or sur fons d'azur ce vers de
Virgile, disant :
AlTER ERIT JAM TiPUYS et ALTERA QU« VEIIAT ArGO
DiLECTOS IIEROAS.
Pareillement au mylieu de cest arc y pendoit ung
tableau garny de ce quatrin :
P*B LP. SAICE TlPBÏS AbOO FIT COLVEBtlÉE,
PoiB ALLEB COTiglEBIB d'oB LA BICHE TOISON.
Et PAB vous, Roï PRl'DE^T, À SEMBLABLE BAISOS
SeBA KOSTU CRABT BEF BECREDSEIIEIIT MEItéE.
Cela estoit dict au Roy, pour aullant qu'il est
seigneur de la nef de Paris, non inférieure à l'an-
cienne Argo.
DE LA VILLE DE PARIS.
177
Mais voulant poursuyvre le reste, ce pont Nostre
Dame a environ soixante et quinze loizes de long, et
en chascun de ses costez sont scituées trente quatre
maisons, toutes marquées de lectres d'or sur ung
fons rouge, par nombre entresuyvant depuis la
première jusques à la dernière; sur les divisions
desquelles, au second eslaige, y avoit des seraines
de relief, plus grandes que le naturel, belles par
exelence, qui baulsoyent leurs bras contremont et
en chascune main tenoyent ung feston de lyerre mon-
tant par dessus le tiers estaige, dont se faisoit ung
compartiment singulier, lequel couvroit le pont,
tant du long que du large, et en estoyent les entrelas
enrichiz des devises du Roy, savoir est d'HH doubles
d'or sur fons d'azur, de croissans d'argent sur fons
noir, de fouidres et d'arcz à corde rompue, cous-
che^ sur ung plat fons, dont les extremitez faictes en
deihy rond estoyent garnyes de testes de Méduse,
criantes, ce sembloit, à bouche ouverte, et tressées
en lieu de cheveux de petitz serpenteaulx couchez de
verd de terre, tortillez en façon de neu sur le som-
met de chascune des testes.
Tant y avoit aussi de monde sur ce pont, aux fe-
nestres et aux bouticques, acousirées d'eschaufaulx
tout exprès, que c'estoit une grande noblesse, et par
especial des dames tant exquises en perfection de
beaulté, et davantaige tant bien parées que l'on eusl
plustost estimé estre au champ des bienheureux que
sur ung passaige terrestre, fondé sur l'eaue d'une
rivière. Ce nonobstant. Sa Majesté avec toute sa
Irouppe (ira oultre, et pour ce faire, passa par des-
soubz ung second arc estant à l'autre bout du pont
de semblable ordre et artifice que le premier, mais
non garny de pareilles figures, ains de diverse inven-
tion, pour laquelle descripre semble que ce ne sera
mal faict de commancer à la face du dedens œuvre,
combien qu'elle ne feust la principalle, mais à raison
qu'elle se presenloit en veue la première.
Il y avoit contre les pyles quatre nyches fainclz
de piastre paincture, dedens chascun desquelz estoit
planté de bonne grâce ung demy dieu ou demy déesse
des plus renommez de l'antiquité, singulièrement en
l'exercice d'archerie. Ceulx là estoyent : Calisto et
Arcas avec Crotos et Pandarus, tant bien exprimez
au naturel que l'on ne se povoit assouvir de les re-
garder; leurs noms estoyent escriplz dessoubz leurs
piedz. Et en la face principalle, que les passansavec
Sa Majesté n'eussent peu veoir sans retourner les
visaiges en arrière, se Irouvoyont ordonnez dedens
le massif quatre autres nyches, rempliz de pareil
2.3
IHfRIMEIIIE aiTIOKiLI.
178
REGISTRES
nombre de figures de relief, chascuiie représentant
son dieu, demy dieu ou déesse, dont les noms
lurent: Gemcs Principis, beau et jeune de dix huit
ans, mais fort approchant les lineamens pbysiono-
miques du Roy; Iris, messaigere de Juno,etles deux
CupiDONS, l'un grand sans bendeau et sans acUes,
ainsi que Platon le descript, et l'autre petit aveugle,
en la forme que les painctres et ymaigiers ordinaire-
ment le nous présentent. Lesquelz tenoyent aussi
chascun son arc au poing, comme preslz à le tendre
et en tirer pour le service du Roy Iriumphaleur, acte
que faisoyeut pareillement ung Piioebus et une
PiioEBÉ, Tun d'or et l'autre d'argent, de dix piedz
en haulteur, plantez dessus le plinthe assis sur la
cornice, ne plus ne moings que le Typhis et ses co-
lateraulx dessus l'arc précèdent, appuyans chascun
l'une de ses mains sur ung globe terrestre estant au
mylieu d'eulx et disans à Sa Majesté Royalle le dis-
tique escript de lectre d'or à fons d'azur, en la mais-
tresse face de ce plinthe :
UnDE ORIMUn TERRIS, TERRIS UBI CONDIMCR IISDEM,
Hic kegm duplex terminus esto tui.
A l'entour de la circonférence du berceau y avoit
pour tous ces archers, escript en lectre noir sur fons
blanc :
Arti pretendimus arcum.
Mesmes dedcns la carloche pendant à nyvcau de
son centre, pour dénoter l'iutencion de l'inventeur,
y avoit ce quatrin escript :
SinE, cnoïEz, PUIS que de si do.\ cueur,
Pour vostre aom perpétuer, se rende
De demv dieux et dieux ceste grand rende,
Que de vainqueurs vous serez le vainqueur.^
Dedens les flânez du susdict arc y avoit une Aurora
de visaige vermeil, couronnée de rozes, vestue en
nymphe, assise sur des nues obscures, que les rayons
du soleil orient faisoyent peu à peu disparoir parmy
la spaciosité de l'air, elle estant du bras gaulche ac-
coudée sur une leste de beuf sèche pour dénoter le
DU BUREAU [15/19]
retour au labeur, et tenant en sa main droicte une
lampe allumée signifiiant la lumière du jour appro-
chante de nostre hémisphère. Dessus sa teste estoit
son nom escript en lectre dor, et soubz ses piedz :
A ME PRINCIPIOM.
A l'autre flanc estoit ung Esperus, pareillement
assis sur des tourbillons de nuaige engrossissans par
les vapeurs terrestres, luy portant la face endormie
tournée contre bas, la perruque noire et pendante,
mesmes tenant ses braz croisez sur son gyron,
comme ne demandant que le repos. Son acoustre-
ment estoit aussi rougcastre couvert d'un manteau
noir semé d'estoilles peu apparoissantes, excepté une
qui rendoit grant clarté. Il avoit aussi son nom
dessuz sa teste, et soubz ses piedz ce mot:
.M Mil desixet.
Choses qui furent faictes expressément affin de ne
laisser muser le peuple en vain, devant ny après
l'entrée dud. seigneur Roy, lequel finablement passa
tous ces triumpbes et s'en alla devant la grant église
Nostre Dame, pour remercier Dieu tout puissant et
tout bon des biens et honneurs incompréhensibles
qu'il luy a prcstez en ce monde'''. Et son oraison
achevée, s'en alla, par la rue de la Kalendo, au
Palais, où il rencontra ung arc triumpbal descript
à lad. entrée imprimée. Et à la grant salle dud.
Pallais qui estoit tendue de belles et riches tappis-
seryes, fut faicl le festin et soupper en la manière
acoustumée.
Le Roy et les Princes furent assis à la pierre et
table de marbre; les ambasadeurs, depuis les Re-
questes du Palais jusques à la porte qui va à la Salle
aux Merciers; mess" de la Court de Parlement,
Chambre des Comptes, Generaulx de la Justice et
autres gens de justice, depuis la porte de la grande
Chambre jusques à la Chappclle, 011 l'on chante la
messe de mess" les Presidens; et mess" les Prévost
des Marchans et Eschevins, et autres oflîciers et
bourgeois de lad. Ville avoieut leur table depuis lad.
l'' Los princes du sang et les clievaliei's de l'ordre seulement entrèrent à Noire-Danie avec le roi.' En l'absence du cardinal Du
Kellay, évêque de Paris, ce fut le doyen du chapitre, Antoine LoCirier, qui.îi la litedes chanoines et des dignitaires de la cathédrale ,
sortit par une des portes enir'ouverte, que l'on referma aussitôt , cl alla au-devant d'Henri [I sur le parvis : precedentibus duabus cruci-
biis, duobus cereis, aqua benedkla, lexla mcrorum evanireliorum et vera cntce, illi obviant processit jaunis ipsius ecclaie, el eimdetn
cuin exullacione et reverenlia debitis eicepit. Il prononça un discours en français et le chancelier de France répondit au nom du roi.
Ensuite le roi prêta le serment accoutumé, la main étendue sur les Évangiles, adora et baisa la vraie croi\, reçut l'eau bénite et fil
son entrée dans la cathédrale. Les cérémonies observées en celte circonstance sont longuement et minutieusement décrites dans le
registre capilulaire, qui nous a conservé aussi le texte de l'allocution du doyen au roi. [Archives ital. , LL 2i8 , p. 692 , 69/1, 696
H 700, 703 h 70(1.)
[i549]
porte de la Salle aux Merciers jusques à la porte des
petits degrez dud. Palais '•>.
Et le reste de lad. entrée sera veu amplement
DE LA VILLE DE PARIS.
179
à limpresslon. Et quant au présent faict audict
seigneur par lad. Ville, il sera descript cy après
l'entre'e de la Roy ne, à son jour.
CLXXXIII [CXXXII]. — L'Entrke de la RoyneW.
i8 juin iSig. (Fol. i58 v°)W.
Le dix huitiesme jour dud. moys de Juing, la
Royne, après avoir esté couronnée à Sainct Denis en
France, en la manière acoustumce, envyron douze
ou quinze jours avant l'entrée du Roy, arrivée ce
jourd'liuy matin au prieuré de Sainct Ladre, mar-
chèrent au devant d'elle les quatre Mendians, le
Clergé et gens d'Eglise, les gens de pied esleuz des
Mestiers, les menuz officiers de Ville, archers, arba-
lestriers et hacquebuliers. Et commencèrent à partir,
de l'ordonnance de mess" les Prévost des Marchans
et Esclievins, dès huit heures du matin, les EnITans
(les bonnes maisons de lad. Ville, ou mesme ordre
qu'ilz furent à l'entrée du Roy, excepté que, ou lieu
que à lad. entrée du Roy ilz avoient chemises de
maille, ilz portoient aucuns deulx pourpointz de
satin blanc chiqueté.
Mons' le Prévost des Marchans et mess" les Es-
chevins et Greffier estoient vestuz de robes my par-
lies de velours cramoisv de haulle coulieur et ve-
lours tanné, ou lieu qu'ilz estoient vestuz, à l'entrée
du Roy de velours cramoisy brun et tanné, acom-
paignez des Conseillers, Quarteniers, bourgeois,
gardes des marchandises qui debvoient porter le
ciel, et de toute la trouppe qui fut à l'entrée du Roy,
feirent marcher leur gens, de sorte que messei-
gneurs du Corps de lad. Ville se trouvèrent devant
led. Prieuré de Sainct Ladre environ deux heures
après mydi, où trouvèrent lad. dame ou parron,oii
théâtre, qui avoit servy au Roy à sadicte entrée,
acompaignée de plusieurs princes et seigneurs et
des dames du sang royal. Incontinant mondict s' le
Prévost des Marchans et mesdictz s" les Escheviiis
descendirent à pied, montèrent les degrez dud.
parron, aprocherent de lad. dame et la saluèrent à
l'entrée. Puis mond. s' le Prévost s'aprocha d'elle
et lui feist la harengue qui ensuit :
fT Madame, si j'avoye cent langues aussi disertes
''' Jean du Tillet, le greflicr du Parlemcnl, s'est cicndu beaucoup plus sur la description de ce souper au Palais. Voici un passage
extrait de sa relation : «El le soir fut faict en la grand salle dud. Palais le souppé royal, duquel l'assietle et ordre fut tel qu'il ensuit.
I.ed. seigneur fut assis au meilleu (h la lahie de marbre, et esloil sur luy tendu ung dez de velours pers, semé de fleurs dé lys d'or
Irairl. A sa main droicte, fut assis monsieur le cardinal de Bourbon, comme prince du sang et tenant son rang de l'Eglise, et au dcs-
soubz de luy monsieur le cardinal de Vendosme, aussi comme prince du sang et tenant rang de l'Eglise. A main scncstre, furent assis
monsieur le duc de Vendosmoys, Loys monsieur de Vendosme, son fière, mons' le duc de Monipcnsier et mons' le Prince de La
Itocbe sur Yon, son frère. Et n'y eut autre assis eu la table dud. seigneur que lesd. princes de son sang, qui fut de l'ordonnance d'icel-
luy seigneur, lequel aussi jugea le différent meu entre lesd. princes, voulans les ungs seoir à la dexlre, selon la proximité de la cou-
ronne, et lîeclaira qu'il donnoit sa dextrc pour liouorer l'Eglise, et que les princes de son sang laiz doyvent estre à sa seneslre à lad.
talde. Durant led. sonpper, led. s' Conncstable tint en sa main l'espée royale nue devant led. seigneur. Servit monsieur le mareschal
de Saint-André l'oflice de grant maisiro, monsieur de Guyse celluv de panctier, monsieur de Nemours celluy d'eschançon et monsieur de
Neverscelluy de varlet trenclianl. Fut la viande portée parlesgenlilzhommes de la chambre. . .1 Suit la description sonmiaire des autres
labiés.
On peut dire d'une façon générale que la relation du Bureau delà Ville et celle du Parlement se complètent mutuellement, la pre-
mière s'attachant surtout à décrire les arcs de triomphes, estrades, tentures, statues, peintures, etc., tout ce qui constituait la décora-
lion artistique extérieure, tandis que la seconde insiste particulièremenl sur le cortège, l'ordre du défilé, les vêtements, les armures,
les harnachements des chevaux, etc. Mais ces deux relations olTicielles ne donnent à peu près aucun renseignement sur les divertisse-
ments populaires, dont les principaux furent les joutes et tournois de la rue Saint-Antoine et la représentation d'un assaut donné à la
redoute construite dans l'ile Lonviers pour la circonstance, et dont il a été question sommairement dans une note précédente. Le re-
gistre des Comptes comble heureusement cette lacune (KK 386, fol. g\ et suiv., ilig et suiv.). Nous nous contentons d'y renvoyer le
lecteur, ne pouvant faire un résumé, ni même donner les plus intéressants extraits de ce registre, ce qui nous entraînerait lieaucoup
trop loin.
"' Cette relation de l'entrée de la reine Catherine de .Médicis a été pubh'ée aussi par Dom FéUbien, ainsi que les deux paragraphes
suivants relatifs au dîner offert à la reine dans le Palais épiscopal et au présent donné parla Ville au Hoi. {Hial. de In ville de Paria,
t. V, Preuve», I. IH, p. 37/1.) La description transcrite sur le registre du Parlement, qui est inédite, est beaucoup plus complète. {Ar-
chicet )utt. , X'' i565, fol. 175-177.) Il faut y joindre, comme pour l'entrée du roi, le récit des cérémonies observées à Notre-Dame de
Paris. (Registre capilulaire, LL n'iS, p. 707-710.)
'" Les deux tiers du fol. 107 \° sont restés en blanc.
180
REGISTRES DU BUREAU
que celles des plus eloquens orateurs du monde, je
ne seroye pas encores assez suffisant pour exprimer
les liaultcs louenges qui vous sont deues par les bons
et loyaulx subgelz du Roy en tous eslalz de son
Royaulme, speciallement par ceulx de sa bonne Ville
de Paris, cité cappitalle d'icelluy, lesquelz sur toutes
nations se repulent bienheurez d'avoir une Royne et
dame tant acomplye en toutes grâces et vertuz, qu'il
semble que Dieu et nature ayent vouUu employer les
forces de leurs puissances à vous former telle qu'ilz
vous savoient et jugeoient digne pour estre très
noble espousc et très chère compaigne du Roy très
clirestien, le plus excellent et magnanime''' de tous
jes princes de la terre, nostre souverain seigneur.
^A pour ce, Madame, que nous desirons vous faire
entendre combien Paris se sent à vous tenu et obligé
pour sa part de la recongnoissance de si grands béné-
fices et biens infiniz en la France, receuz par le moyen
de vostre très requis et très fructueulx advenement
en ses pays, nous en''^' rendons grâces à la Magesté
céleste, laquelle par sa bonté et divine clémence a
faict aux Françoys si riche et precieulx don, au
moyen duquel iiz espèrent se veoir avecques toute
l'Ytalye joinctz, alliez et confederez en amylié, paix
et concorde perpétuelle. Vous sup])liant. Madame,
que à vostre nouvelle et joyeuse entrée à Paris, il
vous plaise recevoir de face graticuse et bénigne
les affections très humbles et plus que dévotes
voluntez des citoyens d'icelle, faisans emsemble par
[i5i9]
unyon ung seul cueur à vous dédié par obeyssance
loyalie et fidelle, lequel, Madame, je vous offre et
présente, espérant que, mys entre voz mains, il sera
en tous affaires envers le Roy tousjours singulière-
ment recommandé, fl
Après lad. harangue, s'en retournèrent en la Ville
en pareil ordre qu'ilz estoient parliz.
La Ville incontinant après salua lad. dame de
la mesme quantité d'artillerye qu'elle avoit faict le
Roy. Cela faict, quelque intervalle de temps après,
marchèrent ceulx qui estoient de sa compaignée en
telle ordre et magnificence qu'il est ou sera descript
à son entrée imprimée, par quoy n'est besoing cy le
declaircr. Lad. dame en si grande pompe et magni-
fique compaignée entra dedans la Ville de Paris, et
passant par la porte et rue Sainct Denis, et de là
par le pont Nostre Dame, qu'elle trouva en la même
parure qu'ilz estoient le jour de l'entrée du Roy, \int
en l'église Nosîre Dame, oii elle descendit, pour y
faire son oraison et avec elle aucuns princes, mon-
seigneur le Chancellier et quelques ungs des Che-
valiers de l'Ordre, et des dames Madame Margue-
rite (3).
Lad. dame, son oraison achevée, alla au Palais où
fut faict le soir le soupper royal, avec les ceremonyes
et solempnitez acoustumées, et les tables ordonnées
comme le jour de l'entrée dud. seigneur, sans autre
différence.
GLXXXIV [CXXXIII]. — [DÎNEB offert à la Reine par le corps de ville
EN une salle du Palais épiscopal.]
19 jiiin i54g. (Fol. i58 v°.)
Le landemain, lad. dame alla oyr messe en l'église
Nostie Dame de Paris, oij mons'' le Prévost des Mar-
«hans, acompaigné des Eschevins, Greffier, Conseil-
lers et plusieurs des Enffans de la Ville, la vindrent
très humblement supplier que son bon plaisir feust
leur faire ccste grâce de prandre sa reffeclion en
une grande salle de la maison de monseigneur le
reverandissiuie cardinal du Bellay, que niesd. s"
de la Ville avoient faict pour elle magnifiquement
apareiller. Ce que lad. dame liberallement accorda,
et pour ce faire monta par ung escaillier beau et
riche à merveilles, commençant dès l'issue de la
''' Le texte portait t^mapiifiquen. «Magnanimen est une correction à peu pi es contemporaine, mais d'une main dilTérente.
'*' «Nous enrt remplacent, par suite d'une correction semblable, les deux mots tdonl nouxrt écrits primilivemoul.
''' Marguerite de France, dernière fdle de François I". Son frère Henri II lui donna le duché de Berry, par lettres du 39 avril
lô.'jo. Elle fut mariée à Paris, le 9 juillet iSSg, à Emmanuel Philibert, duc de Savoie, et mourut à Turin, le i4 septembre 107a.
D'aulres dames accompagnèrent la reine à Notre-Dame, d'après la relation du greflier du Parlement : tiLa Hoyne, dit-il, suyvie de
mad. dame Marguerite, de mesdames de Montpensier, l'ainsnée et jeune, et madame la princesse delà Roche-sur-\on, qui toutes
Irois portèrent la queue du manlean de la Royne. Mess" de La Tremoïlle et Montmorency portèrent la queue du manteau de mad.
ilame Marguerite, et celles des manteaulx desd. dames de Montpensier et Roche-sur-Yon furent portées par aucuns contes et grands
seigneurs à ce ordonnez. ..n (X'* i565, fol. 177 v"). Voir surtout la description des cérémonir>s de Notre-Dame et les discours dons
le registre capitulaire, LL n'i8, fol. 708.
[15/.9]
porte d'iccHe église et régnant comme uflg pont
jusques au logis de mond. seigneur le Cardinal, le-
quel escailler lad. Ville avoit faict faire.
Estant arrivée en lad. salle. Sa Magesté avec
plusieurs princesses et dames et gentilzhommes se
prindrent à contempler la beaullé de lad. salle, pour
les belles painctures dont elle estoit noblement dé-
corée. C'estoient les figures des dieux et déesses qui
se trouvèrent aux nopces de Peleus et Tethis, père
et mère du grant Achilles'''. Entre ces figures colo-
quées soubz le rabbat, sur quoy pose le couverture
de la salle faicte en emicycle, estoient de singulière-
ment beaulx paysages, tant bien representans le na-
turel que ceulx qui les regardoient, et avec ce les
gestes de plusieurs personnages s'esbalans à tous
les jeux ausquelz la vénérable antiquité se soulloit
avec pris excerciter, perdirent lapetit de boire et de
menger.
Je ne descriptz les compartimens mignotez de
grotesques, dont ces pièces estoient bordées, des-
quelz leur invention se monstroit si plaisante qu'on
n'en povoit ester la veue.
Dessoubz cela pendoit jusques à terre une riche
tappisserye de haulle lisse, pareillement à person-
nages, qu'il faisoit merveilleusement bon veoir, et
environnoit tous les quatre flancs de la salle qui
s'en povoienl tenir à bien parez.
Sur ce rabat, seoit ung lacunaire ou plancher
plat à par([uetz de moresques dorées et diver»i(Iiées
de maintes coulleurs soubz rosaces d'or emboutyes,
tant au meilleu que sur les quatre coings, qui don-
noient ung grant esclat, joinct que cesd. parquetz,
à l'endroit de leurs commissures, estoient garnyz de
festons de lierre, dont la verdeur ne povoit sinon
rendre plaisir de delectacion.
DE LA VILLE DE PARIS,
181
Tel estoit l'ornement de lad. salle préparée pour
lad. dame, laquelle, quand bon luy sembla, print
l'eaue pour laver et puis se mist à table avec les
princesses du sang, où Sa Magesté fut servye de
toutes les viandes exquises que produisoit nature
en sa saison. Et tint mond. s'' le Prévost de Marchans
pour ce jour le lieu de son maistre d'hostel, estant
suyvy à l'assiette des plalz par les gentilzhommes
et ofliciers de la maison dicelje dame, qui se trouva
grandement satisfaicle du bon devoir qu'il feist en
la servant'-'.
Quant aux daines, tant de sa suicle que de Paris,
elles s'assirent toutes à d'autres tables, expressément
pour ce dressées du long des murailles de la salle,
et furent servyes parles Eschevins, Grelfier et |)rin-
cipaulx Ofliciers d'icelle Ville, ayans après eulx pour
porter les viandes les enfliins des bonnes maisons,
vestuz de leurs riches habitz qu'ilz avoient porté à
l'entrée.
Le Roy assista en personne à ce festin et print
le passetemps du bal après disner, et par especial
des enlTans de la Ville, lesquelz par son commande-
ment menèrent danser les dames de la Court et s'en
acquicterent de bonne grâce. Puis led. bal finy, l'on
redressa de nouvelles tables, dessus lesquelles fut
apporté la collation de tant de sortes de dragées
et autres confitures qu'on ne savoit ausquelles se
prandre.
[Présent F\iT a la Rei\e.]
Cela faict, mond. s' le Prévost des Marchans, avec
mess" les Esclievins de la Ville, feist présent à la
Royne d'ung bulTet bien acomply de vaisselle d'argent
doré à deux couches, si qu'il sembloit que ce fut tout
fin or, semé de fleurs de lys avec croissans '*'. Et fut ce
''* L'état des peintures décoratives faites aux frais de la Ville pour orner la salle du festin ne mentionne pas ce tableau des noces de
Péiée et de Thélis, ce qui donnerait â penser qu'il faisait partie de l'ameublement ordinaire du Palais épiscopal ; car toutes les autres
décorations fai(es pour la circonstance, jusqu'aux HH, chiffres cl croissants, sont énumérées et décrites par le menu avec le plus
grand soin. Ces œuvres d'arl furent payées à leurs auteurs rjean Cousin, Cliarles Dorigny, painctres, et Jehan Goujon, maistre lail-
lenr de figures, demourans à Paris, la somme de 760 livres tournois». (Archke$ nationale», KK 986, fol. 126.)
'*' Le détail du l>anqnet offert par la ville à Catherine de Médicis, ainsi que les réparations et les travaux de décoration de l'hôlel
épiscopal, sont minutieusement consignés dans le registre de Comptes sous les rubriques suivantes : nA cause du festin, disner et
recueil faict à la Royne, le lu' jour de juing mv° xlh, en la salle cpiscopalle de l'cvesché de Paris, au moyen que l'Ostel de ladicte ville
estoit incommode pour le bastimenl neuf que l'on faict d'icelluy. — Œuvres et reparacions faictes oud. logis épiscopal pour l'appro-
prier et rendre plus commode pour faire led. festin. — Ouviaiges de painctrerie faictz en lad. grant salle pour l'ornement d'icelle. —
Achapl de vins, viandes et paticerie. — Ustaucilles de cuysine et de table, tant en nappes, serviettes, vaisselle d'estain, etc. (Notons
dans ce chapitre le nom de Démélrius Paléologue, capitaine de l'hôtel des Tournellcs, cliargé de l'achat des parfums pour le linge
de table.) — Menuz fraiz faicts tant en l'achapt de larl, chair de veau et de bœuf, piez de veau, pain, etc., que pour le paiement de
l'orfebvre qui a fourny la vaisselle d'argent. — ■ Epiceries, dragée^, ypocras, sucre, cyre et autres drogues fournies pour icelluy festin,
et pour basions de torche, livrez aux ofliciers de la Ville. — Porte chappes. — Taxations à ceuk qui ont vacqué pour le faict diid.
festin. — Joueurs d'instrumens, etc. {Archive» nalionnle», KK 38C, fol. laa v°-i/io.)
'^' Lt vaiss'lle enfermcfe dans ce bnlTet se composait d'f une navire, du poix de 58 mars G onces, iing autre pot de Sî mars il
182
REGISTRES
présent Irouvë tant beau et rielie, mesmement par
lad. dame, quelle feist demonsiration de l'avoir en
csliine. Mais encores print elle autant et plus à gré
la harangue que luy feist à ce propos mond. s"^ le
Prévost des Marchans, dont la teneur en suit :
^Madame, les habitans de la ville de Paris, cap-
pitalie de ce Royaulnie , loyaulx , fidelles et très obeys-
sans subgectz du Roy et voz très humbles serviteurs,
vous font par moy offrir ce petit présent, lequel je
vous supplie mesurer non à sa trop petite valleur.
DU BUREAU [1549]
mais à l'affection de leur cueur, totallement dédié à
vostre service; recevant neantmoings, s'il vous plaist,
ce présent de liberalle et gratieuse volunté, leur fai-
sant octroy de vostre bonne grâce, qui est le neu in-
dissoluble pour les tenir à tousjours liez et conjoinctz
à celle du Roy.7)
Laquelle harengue elle jugea singulière et mo-
deste en sa briefvelé par la responce mesme rendue
de sa bouche'''.
CLXXXV [CXXXIV]. — Présent faict au Roy.
20 juin iSig. (Fol. 160.)
Le landemaiu, jour de la Feste Dieu, niond. s'' le
Prévost des Marchans avec les Eschevins, Greffier
et principaulx olficiers de la Ville, allèrent aux
Tournelles présenter au Roy le riche présent qu'ilz
avoient faict faire pour Sa Magesté. Led. présent
ostoit tout de fin or de ducat, cizelé, buriné el con-
duit par tel artiffice d'orfaverye que l'on ne veist
oncques plus belle pièce d'ouvrage en toute Europe.
C'estoit une base triangulaire, soustenuepar trois
harpies assises sur ung plan bien taillé, enrichi des
armes, devises et chiffre de Sa Magesté, mesme
bordé de moullures exquises bien à la haulteur d'ung
bon poulce, dedans la plalte bande desquelles estoit
escript :
He.NRIGO II PRIXCIPI p. F. PItINCEPS CIVITAS
LUTETIA D. D.
La superficie de ceste base estoit faicle en terrasse,
semée d'herbes et de floreltes, au mcilleu de la-
(luelle sourdoit ung beau palmier le myeulx contre-
faisant le naturel qu'il est possible; aussi avoit il esté
curieusement esmaillé après des branches véritables
apportées d'Itallye et d'ailleurs. Mais combien que
les Ytaliennes ne portent point de fruict, si esse (sic)
nonobstant que l'ouvrier entendu ne laissa point
à décorer son arbre de ses grappes, représentantes à
peu près les raisins, qui luy donnèrent merveilleuse-
ment bonne grâce. Autour de la tige de ce palmier,
escaillée comme il appartient, estoient trois Roys
plantez debout, armez à l'anlique et revestuz de leurs
togues iniperialles, portans couronnes sur leurs
testes, les deux garnyes de piquans, non de fleurons,
mais seullement la tierce, pour donner à entendre
que les deux avoient régné et que le tiers est de
présent en règne. Le visaige du premier se rappor-
toit nayfvement au Roy Loys XII% ayeul, et celuy du
j second au Roy François, père du Roy à présent re-
i gnant, lequel aussi povoit il voir le sien exprimé
comme en ung mirouer. Ces deux luy monstroient,
chascun d'une main levée vers le houppcau de
l'arbre, une table cari'ée en manière de càrtoche,
atachée à lune des branches avecques une petite
chaisuetle d'or de subtille manufacture, dedans la-
quelle estoit escripi d'email blanc sur fons noir :
Magnlji magxa decext.
Contre les angles ou arestes de la susdicte base,
demye once, une buye de 33 marcs 3 onces, deux flacons de aS marcs U onces, deux vases do 1 1 marcs fi onces, deux jjrans Iwssins
de 28 marcs 6 onces, trois sallières dont une couverte, de G marcs 3 onces, six yrans lasses et deux couvescles posans 07 marcs
0 onces et demye; quatre chandeiliers à (lambeaulx pesans 29 marcs 5 onces et demye, et quatre couppes couvertes du poix d^
i5 mars 1 once 6 g:os; tonte laquelle vaisselle ci-dessus déclarée, armoiée aux armes du roy cl do la royne, pesant ensemble la
quantité do' trois cens seize marcs une once, selon la pesde faicte par François IVrdrier, alTmeur et deparleur d'or et d'argent, qui
a certiffié et affermé icelle vaisselle eslre bien et deuement faicte, et toute marquée du nouveau poinçon de Paris.» (KK 286,
loi. 118 v°. ) A vingt-cinq livres tournois le marc, suivant le marcbé passé avec Pierre Hotman, marcliand el bourgeois de Paris, la
\ille paya de ce clicf 7,908 livres 2 sous 6 deniers. Chaque pièce d'orfèvrerie élail enfermée dans un écrin, dont la description el
le prix se trouvent au même registre, fol. lao.
''' Le registre capilulaire qui relate la visile du roi el de la reine à la cat'iédrale et le diner servi à l'hôtel épiscopal, ajoute
qu'après le festin, le doyen du chapitre, Antoine Le tirier, accompagné de l'archidiacre et dn chantre de l'église de Paris, vint trouver
le roi el le supplia de maintenir les immunités du chapitre. Ils adressèrent aussi au Connétable cl Grand Mailre de France une
requête pour obtenir l'expulsion des intrus qui s'élaient logés dans le cloître, à l'occasion de l'entrée du roi, ce qui leur fut promis et
exécute le jour même. Henri H et la rein? rolonnuTent après diner à la cathédrale cl assisièrent aux vêpres. {Archives nal., LL a48,
fol. 710, 71 1.)
I
[i5i9]
esloient assis trois autres personnages, represen-
tans, Tung Janus à deux visages, le premier viel,
le second jeune, signiflîant le temps passé et le
présent, de sa main gaulche, il tenoil une table
tonte blanche et en la droicte ung greffe ou stille
pour escripre les occurences qui se présenteront à
l'advenir. Cestuy là estoit droictement dessoubz le
Roy Loys, pour declairer sa grande sagesse et pro-
vidence, par laquelle il mérita d'estre appelé le Père
du Peuple. Le second personnage estoit une Justice,
tenant Tespée nue en la main, et soubz ses piedz
la forme d'une bourse, pour donner à congnoisire
que le prince dominateur ne veult que pa • pecune
soient aucunenicnl corrompuz ceulx qu'il a consti-
tuez pour faire droit à ses subgetz. Geste là estoit
dessoubz le Roy Françoys, lequel par sa doulce
équité a sceu gaigner le litre de Prince Clément en
justice, et avec ce de Restaurateur des bons ars et
sciences, comme dessus est dict. Le tiers pereon-
nage estoit ung Mavors, armé à l'eroïque, tenant la
main droicte sur le manche de son espée et du
bras gaulche ambrassant une targue à une teste
de iyon, pour dénoter la Noblesse françoyse, tous-
jours appareillée à offendre ou deffendre contre les
ennemys de la couronne, quant les ocasions s'en
offrent. Cestuy là estoit soubz les piedz du Roy
Henry second, et à bon droit y estoit mys, pour ce
que c'est le père des nobles. Ces trois avoicnt les
piedz sur le dos des harpies (pii représentent vices,
comme pour dire que par verluz les vices doibvent
estre exterminez. En toutes les trois faces de la base
y avoil les armes de France, enrichies du collier de
l'Ordre et couronnées de couronnes imperialles;
puis à l'entour du fons de lampe estant des-oubz
lad. base, faict en façon d'une rosace artistement
ciselée, s'il en fut oncques, estoient les armes de la
Ville, environn(!es d'ung roulleau portant ce mot :
TuMIDIS VELIS AQUILONE SECUHDO '').
Voilla en somme quel estoit le présent qui fut faict
à Sa Magesié par mondict s' le Prévost des Mar-
DE LA VILLE DE PARIS.
183
chans, acompaigné des dessusdictz, lequel en luy
présentant, luy feist la harangue qui ensuit :
f Sire, voycy le petit présent que vos très humbles ,
très obeyssans, loyaulx et fidelies subgetz, les ])our-
geois, manans et habitans de vostre bonne ville de
Paris, vous font par moy offrir, pour recongnoissance
de si hault bien, dont il a pieu à Vostre Royalle Ma-
gesté les bonnorer par vostre joyeuse nouvelle, et
Iriumphnnie entrée en icelle; vous supplians. Sire,
en la plus grande humilité et révérence que je puis,
combien que le présent ne corresponde à la dignité
du Prince tant excellant et magnanime, à laquelle
ne doibt estre faicle de chose humaine comparaison ,
qu'il vous plaise le recevoir pour agréable et d'une
volunté autant liberaile, comme de bon cueuril vous
est présenté par ceulx qui, pour les plus grans biens
qu'iiz sauroient désirer en ce monde, ne demandent
à Dieu fors qu'il vous conserve en prospérité et eulx
en vostre bonne grâce, n
Le Roy receust led. présent de bon cueur, comme
évidemment manifesta la veue qui donnoit signe de
liesse, pendant qu'il respondoit à lad. harangue de
mond. s'' le Prévost des Marchans, tant bien prinse
que myeulx ne povoit estre, singulièrement pour
avoir exposé l'intencion de la manufacture, qui
rememoroil les vertuz des deux monarques de la
Gaulle, et leur enseignement utille pour faire d'ung
Roy de France ung seul seigneur de tout le monde.
[Le Roi et la Reine au feu de la Saint Jean.]
La responce achevée, mond. s' le Prévost des
Marchans supplia la Magesté du Roy de se trouver
le dimcnche prochain, jour de la vigille saint Jean
Baptiste, suyvant rancienne coustume de ses prédé-
cesseurs, en la place de Grève, devant l'Hostel de la
Ville, pour mectre le feu au grant arbre préparé en
la manière acousiumée. Ce que led. seigneur acorda,
et se trouva led. jour, avec la Royne, plusieurs
princes et princesses du sang et autres, mist le feu
aud. arbre d'une torche blanche, que mond. s' le
"' La description de la pièce d'orfèvrerie oITerlc au i-oi se trouve encore dans le raarclié conclu par-devant notaires, le 16 mars
1 549, entre le Prévôt des IMarchands cl les Échevins de Pari», d'une part, et quatre orfèvres nommés Hance Yonques, Thibault haii-
renl, Macé Begault et Jean Cousin, d'autre part. Ceux-ci s'engageaient à avoir terminé ce vaisseau en se conformant à un devis qui
leur serait fourni, pour le 5 mai, et se contentaient de six cents écus pour la main-d'œuvre. {Archives nationales , K 907, n° l'i.)
Le ifgistre de Comptes nous apprend qu'il leur fut payé par la ville io,o85 livres G sous 10 denier-s tournois, tant pour le métnl
que pour la main-d'œuvre. La description du registre du Bureau est empruntée presque textuellement à celui des comptes; mais ce
dernier donne en outre l'état des changements et additions faits par les artistes, dans le cours de leur travail, aux dessins et devis
primitifs, et fournit les états précis des aiitr.-s dons fails à colle occasion par la ville à plusieurs oITiciers domestiques de la mni«iu
du roi. (KK 386, fol. it.i-118.)
184
REGISTRES
Prévost luy bailla en la main. Et après la tempeste
de l'artillerye qui sonna à l'instant que le feu fut
niys aud. arbre, le Roy et la Royne montèrent en
la grande salle de TOstei de lad. Ville, où la cola-
lion estoit sumptueusement aprestëe, et prindrent
passelemps à veoir danser les dames et damoiselles
DU BUREAU [i5i9]
de lad. Ville. Puis s'en retournèrent aux Tournelles.
Le Roy et la Royne séjournèrent ung moys en ceste
ville, logez ausd. Tournelles, pendant que le tournoy
se faisoit en la grant rue Sainct Anthoine, ou lieu
011 Mess" de la Ville avoient faict faire les lisses ''>,
ainsi qui sont descriptes à lad. impression.
CLXXXVI [CXXXV]. — Belle procession faicte par le Roy.
i juillet tSig. (Fol. 162.
Du [jeudi, iv' jour de .Tuillet mv' xlix] f^'.
Après le tournoy faict et parachevé', le Roy, ad-
verly qu'il y avoit plusieurs hérétiques et sacramen-
taires prisonniers au Palais, feist faire une belle
procession de l'église et paroisse mons' Sainct Pol
à Nostre Dame de Paris. En laquelle église Sainct
Pol se trouvèrent l'église et chappitre de Paris, avec
toutes les parroisses et communaultez de lad. ville,
toutes les religions et tout le clergé de l'Université,
la court de Parlement, Chambre des Comptes, Ge-
neraulx de la Justice, Messieurs de la Ville, Chas-
telet et toutes les justices et officiers du Roy, toute
la maison du Roy, celle de la Royne et des Princes.
Et en laquelle procession furent portez tous lesbeaulx
reliquaires de Paris, speciallement la Saincte Cou-
ronne d'espines, la vraye Croix, les ossemens mons''
sainct Sébastian , les chasses mons'' sainct Marcel et
madame saincte Geneviefve, le Sainct Sacrement de
l'autel qui fut porté par monseigneur le Cardinal
de Guise devant le Roy et la Royne, qui alloient
après à pied, tenans chascun ung cierge en la main.
et tous les archers, suisses et autres officiers de la
Maison du Roy, chascun une torche armoyée des
armes dud. seigneur, toutes lesd. communaultez et
officiers , chascun ung cierge , et passèrent par les rues
Sainct Anthoine, Tixeranderye, Coustellerye et par
dessus le pont Nostre Dame, qui estoient tendues
de belles lappiceryesjusques en lad. église de Paris,
ou led. seigneur feist célébrer la messe du Sainct
Sacrement en grande révérence.
Et après le disner, furent brusiez lesd. hérétiques,
partie à la Place Maubert, partie au Cimetière sainct
Jehan et partie en la rue Sainct Anthoine, ou le Roy
assista et les veist brusler, et feist admonnester
d'eulx convertir'^'.
Quant à l'ordre du marcher, monsieur le Prévost
des Marchans marchoit avec le Prévost de Paris, par
ordonnance du Roy, et le reste tout ainsi qu'il fut faict
à la pareille procession que feist faire le feu Roy
Françoys, qui est enregistrée au précèdent registre
des délibérations'*'.
'■' Le tournoi avail été annoncé à son de trompe dès le 1" avril précédent, conformément aux ordres dti roi (lettres datées de
Chantilly, le 3i mars iBig, n. s.). Voir les payements laits par la ville aux hérauts d'armes et aux trompettes (KK 286, fol. 3i). Les
travaux de terrassement, do charpenterie et de peintures pour l'arc de triomphe dressé devant l'église Saint-Pol, ainsi que pour
les trlisses et eschauffaulx faictz en la grant rue Sainct Anthoine, pour les jousles et lournoyn, forment un chapitre important du
même registre (fol. gi v°-i 12).
'*' La date manque au registre. Nous avons pu la rétablir, grâce à deux recueils qui nous ont conservé la relation très détaillée de
celle cérémonie, à savoir le registre du Parlement de Paris et celui des Délibérations capitulaires de Notre-Dame (Archives nationalet,
X'' i56.T, fol. 216 v°et LL 3/18, p. 723-729). La première, celle du Parlement, a été publiée parDom Féhbien , f/i«(. delà Ville de
Paris, in-fol., t. IV (Preuves, t. Il), p. 7^5.
(■■') Parmi ces malheureux se trouvaient trois prêtres du clergé de Paris, convaincus de professer les nouvelles doctrines et qui, la
veille, avaient subi la dégradation sur le parvis Notre-Dame et avaient été livrés au bras séculier (reg. LL 248, p. 795). «Pott-
moduin 1res sacerdnies herelici Lulherani , Itei-i degradati, cum certis aliis calhoUce fidei inimicis, ad e.rempliim alionim et ipsius domini
nostri Bej;isfdoin innmiandam , igné sunl consumfti, duo videticet obslinali in Paii'isio Ecclesie et indunili, alii rero in plnteis publias
ville Parisius. Deus del Ecclesie itnilatem et pacem. Amen.-n Ainsi se termine la relation du registre capitulaire. Le greffier du Parlement
dit simplement : wCclle après-disnée , fut faicte execucion d'aucuns condemnez au feu pour crime d'heresie, tant au Parviz Nostre-
Damo que en la place devant Saincte Catlierine du Val des Escolliei-s.n
''') Le registre précédent mentionne plusieurs processions qui eurent lieu sous le règne de François 1" ; mais il est évidemment fait
allusion ici à celle qui fut faite le s 1 janvier i535, n. s. (voir le tome II de la présente publication, à celte date), en réparation de
placards hérétiques qui avaient été affiches en divers rues et carrefours de Paris, quelques jours auparavant. Dom Félibien on a
publié la relation, ainsi qu'un extrait des registres de la Chambre des Comptes de Paris, intitulé : Ordre des rangs aux processions
m) le Roiassiste. (Op. cit., t. III, p. 682, IV, p. G85, et V, p. 343.)
[i569]
Et fault noter que monseigneur ie Cardinal de
Guyse fit une harengue au Roy pour les prelatz de
l'Eglise, mens"' le premier Président pour la jus-
DE LA VILLE DE PARIS.
185
tice, et le Prévost des Marchans pour les estatz de
la Ville comme il est escript en la page prochaine
cy devant, à ceste marque t^'.
CLXXXVII [CXXXVI]. — Harangue faicte pour la Ville
À LA PROCESSION FAICTE PAR LE RoY CONTRE LES HERETIQUES.
4 juillet 1549. (Fol. 161 v°.)
Sire, le sinbolle et devise que vostre bonne Ville
de Paris, capitalle de vostre Royaulme, a porté d'an-
lienneté et porte encores de présent : trung Dieu,
ung Roy, une foy, une loyn tesmoigne suflisanment
de la religion ef vie catholique des habitansd'icelle,
de leur grande oheyssance, amour et dillection en-
vers leur prince et du zelle fervent qu ilz ont à gar-
der et entretenir sa justice, à l'observance de toutes
lesquelles choses , comme très sainctes et sacrées , il
a esté par cy devant faict et sera, moyennant l'ayde
du Créateur, continué aussi bon devoir que en autre
ville de vostre Royaulme. Vous suppliant très hum-
blement, Sire, croire que lesmananst'^' chrestiens et
partubateurs de l'unyon et concorde eclesiastique,
lesquelz se pourroient trouver en la multitude in-
Cnye du peuple, affluant de toute pars audict Paris,
se l'on en veult informer à la vérité, seront con-
gneuz eslrc tous estrangers, non extraitz ne advouez
du nombre des habitans de vostredicte bonne Ville,
laquelle, par la grâce et bonté divine, avec vostre
bon ayde. Sire, et de voz prédécesseurs, a esté
jusques aujourd'uy préservée de recevoir faulces
doctrines et erreurs contraires à la foy. Aussi ne se
trouvera il. Sire, autre ville ne lieu en ce monde,
ou il se face plus dilligente inquisition contre les
gens notez et suspetz de mauvaise vie, ne ou par
justice ilz soient plus promptement corrigez et puniz
de leurs démérites '^'.
CLXXXVIII [CXXXVII].
Pour la revente du ni fourché et huitiesme de Grève.
ao juillet i54g. (Fol. i6a v°.)
Du samedi, xx'jour de Juillet mil v' xux.
Aujourd'uy ont esté apportées par la poste lectres
de monseigneur le Connestable, envclopées d'ung
papier, sur lequel estoit escript ce qui ensuit :
t Lettres de monseigneur le Connestable à mons'
le Prévost des Marchans de la ville de Paris, h Paris,
inconlinant, inconlinanl^. Faict à Sainct Germain
en Laye, ce xx" jour de Juillet mil v" xlix, à vu heures
du soir. 1
Signé : «Davencl.»
Et dedans lesd. lectres estoit escript :
tiMons' le Prévost, pour quelque affaire que nous
avons ycy de vous, je vous prie ne faillir de vous
rendre en ce lieu demain au matin par devers moy,
avec deux des Eschevins de la Ville, pour entendre
l'intention et vouUoir du Roy sur lad. affaire. Et à
tant, mons' le Prévost, je prie Dieu qu'il vous ayt en
sa garde.
(fDe Sainct Germain en Laye, ce xx' jour de
Juillet.
<r Vostre bon amy.
Montmorency, r,
Incontinant lesd. lectres receues, mond. s"^ le Pré-
vost des Marchans manda les Eschevins de lad. Ville.
Et pour leur excuse, le landemain, led. Prévost,
acompaîgné du Greffier de la Ville, allèrent aud.
Sainct Germain vers le Roy et led. seigneur Con-
nestable. Et le voulloir dud. seigneur entendu, re-
tourna en dilligence en ceste ville, le lundy xxn' '^'
jour dud. moys. Et incontinant feist expédier man-
"' Ce dernier .iliiiéa a été ajouté après coup par une main différente, d'une écriture très cursive. La marque renvoie au verso
du feuillet précédent, où se trouve en effet le discours du Prévôt des Marchands; nous le rétablissons à sa place dans le paragraphe
suivant.
<*' Sic. Il faudrait peut-être lire : maiivai» chreilietu.
W Ce discours et le paragraphe qui précède ont été publiés par Dom Félil)icn, Hitt. ie la Vilk de Parti, t. V (Preuves, t. 111),
p. 378.
''> La répétition du mot inoonlinanl, qui figure au registre, peut avoir été textuellement relevée sur l'original. Ellle aurait été faite
avec intention par l'expéditeur pour indiquer que celle dépêche devait élre pressée cl la recommander à la diligence du porteur.
'" Le texte porte fautivement xx/' jour. La même erreur est reproduilc plus bas.
III. a&
iHrKiueniB x.tio^iâle.
186
REGISTRES DU RUREAU
démens aux Conseillers et Quarteniers , dont la teneur
ensuit :
ffSire Jehan Rasannier, Quartenier de lad. Ville,
appeliez huit des plus notables personnes de vostre-
dict quartier, et soyez tous demain, à une heure
actandant deux de relevée, en l'Ostel de ceste Ville,
[,549]
pour adviser sur la revente que le Roy entend faire
à lad. Ville des fermes du pié fourché, comprins
Sainct Laurens, et huitiesine du quartier de Grève.
Si n'y faictes faulte, car l'affaire requiert grande
diiligence.
ttFaict au Rureau de lad. Ville, le xxii" juillet mil
V' XLIX.H
GLXXXIX [CXXXVIIl]. — [Assemblée pour entendre les propositions du Roi
RELATIVES À LA VENTE DES FERMES DU PIED FOURCHE ET DU HUITIEME DE GrÈVE.]
23 juillet ij'uj. (Fol. 162 v°.)
Du mardi, xxiii' jour de Juillet milv'xLi'i.
En assemblée le jourd'huy faicte, en i'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers et huit notables
personnes de chascun quartier, mandez pour adviser
sur la revente que le Roy entant faire à lad. Ville
des fermes du pié fourché, comprins Sainct Lau-
rens, et huitiesme de Grève; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Lecirier, Vialart, Pommereu, Courtin,
Eschevins ;
Mess" d'Athis, Prévost, M. de Rragelongne, Per-
drier, le s"' de Jumeauville, de Livres, Lecomle,
Rerthelemy, Conseillers de Ville;
Rasannier, Maciot, de Sainct Germain, Danès,
Parfaict, Hac, Lescalopier, Roucher, Kerver, Pelle-
rin, Quarteniers d'icellc ville;
Et plusieurs bourgeois de lad. Ville.
Après ce que mond. s"^ le Prévost des Marchans a
faict récit à lad. compaignée que , après lesd. lectres
receues, il s'en alla, acompaigné du Greffier de lad.
Ville, vers le Roy ou il le trouva à Sainct Germain
en Laye, ou Mess" du Conseil Privé luy dirent que
le Roy avoit esté si bien traicté et honnoré en
sa nouvelle entrée en lad. ville qu'il avoit occasion
de s'en contempler et qu'il la voulloit favoriser et
doulcement traicter plus que toutes les autres villes
de son Royaulme; mais pour ce qu'il avoit faicte une
entreprinse à l'encontre de ses ennemys qu'il avoit
délibéré de mectre de brief à expédition''', il avoit
affaire promptement de deniers, qu'il aymoit niyeulx
recouvrer par vendition de son dommaine et aydes
que de fouller sa ville de Paris. A ceste cause que
mond. s'^ le Prévost des Marchans eust à faire
assemblée de ville, à laquelle il voulloit vendre à
rachapt perpétuel les fermes du pié fourché, com-
prins Sainct Laurens, et huitiesme de Grève; sur
lesquelles les particulliers de lad. Ville pourront
bailler argent à rentes bien asseurées sur lesd.
fermes ;
Et seront aussi bien payéez qu'ilz ont esté parcy
devant, quant ilz estoient à lad. Ville, ou autre-
ment et ainsi qu'il sera advisé par le Conseil et
liabitans de lad. Ville. Et que le Roy entendoit
recouvrer sur lesd. fermes la somme de deux cens
cinquante mil livres tournois, et pour lad. somme
vendre lesd. aydes à lad. faculté, et à la charge
que les plus vaileurs desd. fermes seront employées
au rachapt des rentes constituées sur icelles. Et qu'il
eust à faire toute diiligence et assembler le Conseil,
et que tant plustost la ville auroit accordé prandre
lesd. fermes, de tant plus feroit elle service agréable
au Roy.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré que,
actendu que la compaignée est trop petite et que la
matière est d'importance, que l'assemblée devoit
estre remise à demain une heure précisément de re-
levée, et faire mandemens comminatoires aux bour-
geois de comparoir, surpeyne de perdre leur previl-
leige de bourgeois de Paris; et que mesd. s" de la
Ville allassent prier les cours souveraines.
f Cette expédition contre les Anglais, qui commença dès les premiers jours du mois d'aoiïl, avait nour butta reprise de Boulogne.
Elle se termina par un traité conclu le a4 mars i55o, où élait stipulée la restitulion de celle ville à la France. Pour les détails di'
cette campagne, voir les Mémoires du maréchal de Vieilleville, édit. Michaud et Poujoulat, i" série, t. IX, p. 98-104.
[15/.9]
DE LA VILLE DE PARIS.
187
CXC [CXXXIX].
AcHAPT DES FERMES DU PIE FOURCHÉ ET VIII^ DE GrEVE.
3/1 juillet 1549. (Fol. 1 64.)
Du mercredi, xxiui' jour de Juillet mil v' slix.
En assemble'e generalie, le jour d'uy faicle, de
Mess" les Prévost desMarchans, Eschevins, Conseil-
lers, les Cours souveraines, Quarteniers et huit
bourgeois de chascun quartier, mandez pour ad-
viser sur la revente que le Roy entend faire à lad.
Ville des fermes du pie fourché, comprins Sainct
Laurens, et huitiesme du quartier de Grève, à
Paris;
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a récité les causes pour lesquelles le Roy Tavoit
mandé et commandé faire la présente assemblée
pour la revente desd. fermes, et pour plusieurs
causes dictes et proposées par mond. s' le Prévost en
l'assemblée du jour d'hier;
A esté conclud , advisé et délibéré que lad. Ville
peult bien prandre et achepter lesd. fermes du pié
fourché, comprins Sainct Laurens, et huitiesme de
Grève, pour la somme de deux cens cinquante mil
livres tournois, pour en joyr par lad. Ville, comme
elle faisoit auparavant, avec droit de justice, sur les-
quelles seront constituées rentes aux particuliers de
lad. Ville au denier douze, pourveu que, là où lesd.
fermes ne monteroient à la valleur du payement des
rentes constituées sur icelles, le surplus soit prins
sur les plus valleurs des autres fermes par cy de-
vant vendues par led. seigneur à lad. Ville. Et ou
il y auroit aussi plus de deniers desd. deux fermes
qu'il ne fault pour le payement desd. rentes, les
plus valleurs retourneront au Roy et seront em-
ployées, à son prouffit, au rachapt desd. rentes. Et
en ceste sorte dévoient contracter mes" les Prévost
des Marchans et Eschevins avec mess" les Commis-
saires du Roy '•'.
CXCI [CXL]. — Beauvais controlleur.
a 4 juillet 1549. (Fol. i64.)
Aujourd'uy, après l'assemblée generalie tenue en
la grande salle de l'Ostel de lad. Ville, mess" les
Prévost des Marchans et Eschevins et la plus grande
partie des Conseillers d'icelle Ville se sont retirez au
Bureau de lad. Ville, environ (juatre heures de re-
levée, pour adviser sur plusieurs affaires particulières
d'icelle Ville. Où esloil m* Robert de Beauvais, con-
trerolleur des deniers commungs, dons et octroyz de
lad. Ville, auquel a eslé dit par m' Nicole Lecirier,
Eschevin de lad. Ville, qu'il eusl à se retirer hors
dud. Bureau et que la Ville voulloit délibérer d'au-
cuns affaires et qu'il n'avoit que faire d'y estre, s'il
n'estoit mandé. Lequel de Beauvais luy a faict res-
ponce que, pour le devoir de sa charge, luy compe-
toit d'assister en toutes les assemblées de lad. Ville,
et n'estoit aud. Lecirier à luy ordonner soy retirer, s'il
n'estoit délibéré par le Conseil, et que c'estoit au
Prévost des Marchans, qui estoit président de la
compaignée.
Ce faict, led. Beauvais s'est retiré.
Cependant, mond. s' le Prévost des Marchans a
mys la matière en délibération, assavoir si led. de
Beauvais devoit assister aud. Conseil, ou non.
Tous lesquelz ont conclud et advisé que icelluy
''' Le contrat de vente fut passé le 8 août suivant, devant Jean Cordelle et Jean Quetin, notaires au Cbâtelet de Paris. Nicolas de
Nenfville, seigneur de Villeroy, Conseiller au Conseil Privé, Aymar Nicolaï, premier président de la Chambre des Comptes, Jean
Lhuiliier, présidente la même cour, et René Baillet, Conseiller au Parlement, fondés de pouvoirs, stipulèrent au nom du Roi. Les
principales riauses de ce contrat sont conformes aux délibérations du Bureau de la Ville. Il y est dit formellement que les 2.5o,ooo livres
sont destinées â la solde de l'armée cliargée de reconquérir le Boulonnais. La plus-value desdites aides devra êlre employée au rachat
des rentes qui seront constituées, et si les fermes ne pouvaient fournir au payement des rentes, le surplus serait prélevé sur les plus-
values des fermes du poisson de mer, et du huitième du vin vendu en détail dans les quartiers des Halles et du Pelit Pont, sur le
vin vendu en gros i Paris et dans les faubourgs, etc. L'original des lettres de ratification royale, données à Villers-Coterets le 10 août
■ 549 et enregistrées au Parlement le ta, est joint au contrat de vente. {Archives nationale!, K 967, n° 31.)
Avant que la Ville eût payé le prix de la vente, quelques marchands de Paris offrirent de prendre lesdilcs fermes à bail pour six
.ins. A la suite de cette proposition, un mandement fut adressé de la part du Roi aux Prévôt des Marchands et Erhevins, les invitant
à faire publier que les aides susdites seraient baillées, ensemble ou séparément, au plus offrant et dernier enchérisseur, Amiens, le 7 sep-
tembre 1549. Cependant l'affaire n'eut pas lieu dans ces conditions, et le 4 octobre suivant, le Bureau de la Ville reçut un nou-
veau mandement, daté de Compiègne, ordonnant de ne point s'arrêter à la clause de six ans pour les baux et de faire publier une
nouvelle mise aux enchères, en annonçant qu'on recevrait les offres pour une, deux ou trois années. (Ibid., 967, n° aa.)
94.
188
REGISTRES DU RUREAU
de Beauvais se doibt retirer dud. Conseil, s'il n'y est
mandé, et qu'il ne doibt avoir aud. Conseil que lesd.
Prévost des Marchans, Eschevins, xxini Conseillers
et ung GrefTicr pour enregistrer la conclusion dud.
Conseil.
lucontinant a esté appelle ied. de Reauvais, au-
quel, en la présence de tous les dessusdictz, a esté
prononcé lad. conclusion. Lequel de Beauvais a dit
et fait responce qu'il est pourveu par le Roy dud.
estât de Contrerolleur en lad. Ville, ayant pour le
devoir de sa charge tel regard es affaires d'iceile que
[1549]
lad. compaignée peuit assez entendre et qu'il est
porté par ses letlres d'institucion et estabiissement,
dont il a souventesfoys faict communication, et qu'il
n'estoit loisible à lad. compaignéo, en leurs expédi-
tions, desliberalions et conclusions luy reffuzer l'en-
trée et faire retirer, ne soy cacher de luy. Et a pro-
testé d'atemplat et le tout faire reparer en temps et
lieux. Dont aud. de Beauvais, ce requérant, a esté
octroyé acte , pour luy servir et valloir ce que de raison.
Après laquelle délibération , ied. de Beauvais s'est
retiré.
CXCIl [CXLI]. — Pour le previlege des Conseillers et Quarteniers.
34 juillet iSAg. (Fol. 166 v".)
Mesd. s" les Conseillers ont remonstré à mesd.
s" les Prévost des Marchans et Eschevins que, pour
les peynes et travaulx qu'ilz avoient de venir à chas-
cun mandement à la Ville, pour conseiller les affaires
d'iceile sans gaiges, qu'il estoit expédient et très
requis que lad. Ville allast vers le Roy demander
confirmation de leur previiiege d'exemption de
payer huitiesme ne autre subside à lad. Ville, non
seullement pour eulx qui y sont à présent, mais aussi
pour tous les xxiiii Conseillers de lad. Vilie, pre-
sens et advenir, et semblablement pour les Quar-
teniers.
Et après avoir mys la matière en délibération , a
esté conclud et advisé que lad. Ville demandera au
Roy Ied. previiiege, tant pour iesd. Conseillers que
Quarteniers. Et fera icelle Ville ies fraiz des seaulx
et de ce qui coustera à avoir les lettres de déclara-
tion dud. seigneur'^'.
CXGIII [GXLll]. — MoNs' M*^ Claude Guyot, Conseiller de Ville.
3 aoûtiSig. (Fol. iG5.)
Du m' jour d'Aoust mil v'= xlix.
En assemblée le jourd'huy faicte, en l'Ostel de la
Vilie de Paris, de mess" ies Conseillers de lad. Ville,
pour procéder à l'eslection d'ung Conseiller de ville
ou lieu de feu m* Jehau Tronson; en iaqueile se sont
trouvez , c'est assavoir :
Mons"' le Prévost des Marchans, Guyot;
Mess" Lecirier et Courlin, Eschevins;
Mess" Viole, Dudrac, J. Berthelemy, M. de Bra-
geiongne, Courtin, de Thou, Prévost, de Livres,
Paiilart, Lecomte, Bouchart, Baiiiet, Larclier, de
i'Ospital, Lelieur, D. Berthelemy, Leiievre, Croquet,
Conseillers d'iceile Ville.
Touslesquelz assemblez aud. bureau, mond. s' le
Prévost des Marclians leur a remonstré la cause de
lad. assemblée estre que feu m" Jehan Tronson, na-
gueres decedé, estoit i'ung des xxiiii Conseillers de
lad. Vilie et que en son iieu , pour fournir le nombre ,
estoit besoing y commectre ung homme de bien,
capable et savant, pour ayder à conseiller les affaires
de lad. Ville, les priant de procéder à l'eslection de
telle personne notable de iad. Ville qu'ilz advise-
roient.
Le serment de mons' Guyot, Conseiller de ville.
Après laquelle remonslrance faicte, ont délibéré
chascun particulièrement et procédé à lad. eslection
et nomination dud. office et estât de Conseiller. Et
ont tous de vive voix esieu Mons' m" Claude Guyot,
Prévost des Marchans f^'. Après laquelle eslection
faicte, a esté ied. s' Guyot receu et faict le serment
solempnei en tel cas requis, es mains de m° Nicole
Lecirier, ancien Eschevin, et installé oud. office de
Conseiller, en son ordre.
<■> Henri II confirma peu de temps après un privilège qui avait été accordé temporairement par François I" aux vingt-quatre Con-
seillers de la Ville de Paris, celui d'être exempts de lous impots sur le vin de leur cru qu'ils vendraient en gros ou en détail. Letlres
datées de Villers-Cotterels, aoùtiSig. (Original, Archives nalionales, K 907, n° 19.)
'ï' Claude Gupt fut réélu Prévôt des Marchands en août i55o, de sorte qu'il exerça cette charge quatre années consécutives.
[i569]
DE LA VILLE DE PARIS.
189
CXCIV [CXLIll]. — Lettres missives du Roy [au sujet de son expe'dition du Boulonnais].
26 août 1549. (Fol. i65 v°.)
«De par le Roy.
rTrès chers et bien amez, nous estimons que
vous avez bien sceu l'eutreprinse que avons faict de
venir en ce pays de Boullenoys essayer de recouvrer
ce que les Angioys nous détiennent injustement, et
remettre dedans leurs terres nos'^' pauvres subgectz
qui en ont esté dechassez, où nous avons, avec la
grâce de Dieu et bon et grand devoir des princes,
seigneurs, gcntilzliommes et bons souldars, qui nous
ont acompaigné en ce voyage, tellement exploicté
que nous avons remys par force en nostre obeys-
sance le fort de Heliaque <-' avec le port et la ville
d'Ambleteux l'I, qui est une place de telle importance
que nous espérons, moyennant la grâce de Dieu, re-
couvrer le surplus. Et pour ce que nous savons que
de sa bonté et grande grâce procède ceste victoire,
dont il est très raisonnable qu'il soit remercié par
tout nostre royauime et mesmes en nostre ville cap-
pitaile de Paris;
rA ceste cause, nous vous pi'ions donner ordre,
incontinant la présente receue, et sans faire tirer
artillerye ne autre demonstracion de joye , que par
nostredicle ville et en vostre bonne et notable com-
paignée et celle des gens de nostre court de Parle-
ment'^', ausquelz en escripvons à ceste fin, soient
faictes processions humbles et devotz remercimens
à Dieu de la grâce qu'il nous afaicte et à nostredict
Royauime de remettre en noz mains une telle place,
à ce que par sa clémence il continue à se monstrer
favorable à la poursuilte et parfection de noslrcdicte
entreprinse, qui redondera à l'augmenlacion de son
service et au bien de son Eglise.
(T Donné au camp d'Ambleteux, le xxvi' jour d'aoust
mil v'xLix».
Signé : «HENRY 7,.
Et au dessoubz : tt de L'Aubespine».
Et au dessus desd. lettres esloit escript :
kA noz très chéri et bien amez les Prévost des Mar-
chans, Eschevins, bourgeois, manans et habitons de
nostre bonne Ville de Paris, v
Processions.
Les processions furent faictes , le samedi dernier
jour d'Aousl mil v' xlix, par mess" les Prévost des
Marchans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers et
six notables bourgeois de chascun quartier de lad.
Ville, avec la court de Parlement. Et furent de la
Saincte Chappelle en l'Eglise de Paris, et y furent
appeliez les archers, arbalestriers et hacquebutiers
pour meclre ordre et éviter à la foulle du peuple.
CXCV [CXLIV]. — Pour l'enterrement de sire Jehan Lelieur.
i"seplembre iS^ig. (Fol. 166 v°.)
Du dimenche, premier jour de Septembre v'
XLlX.
Cejourd'uy, sur ce que m' Germain Lelieur, Con-
seilli'r du Roy en son Trésor à Paris, est venu par
dcvors mons' le Prévost des Marchans, estant en son
hoslel, rue de Jouy, luy a faict entendre le dcccz de
feu Jehan Lelieur, en son vivant Conseiller et na-
gueres esleu Eschevin de la Ville de Paris, et luy a
dit avoir charge des parens de le semondre et toute
la compaignée du Bureau de assister à l'enterrement
de feu sondict frère qui se faisoit aujourd'uy en l'église
des Inocens, environ neuf heures du soir. Auquel Lo-
lyeur led. s"' Prévost des Marchans a faict res[)once
qu'il assembleroit la compaignée après disner, pour
en adviser.
Suyvant laquelle responce, led. s'' Prévost des
(■I Le copiste a écrit me» au lieu de not, par distraction.
'•' Il n'y a point de localité de ce nom dans le Boulonnais. Sans doute il faut lire Ilalingheni, canton de Samer, arrondissement
de Boiilogne-sur-Mer. Dans les mémoires du maréchal de Vieilleville (loc. cit.), il csl question, vers cette dale, entre le 28 et If
a6 août, de la prise de Salcncqucs, qui serait Scnlecques, canton de Desvres, arrondissement de Boulogne (Pas-de-Calais).
''' Amblelense, port sur la Manche, canton de Marquise (Pas-de-Calais),
'" l,a lettre du Roi au Parlement est conçue exactement dans les mêmes termes et porte la même date; elle est enregistrée sur lo
registre du Conseil à la dale du 99 aoiîl. A la suite se trouve une délibération de la Cour sur les mesures à prendre pour déférer
au désir exprimé par le Roi. (Archives nationalei, X'* i.")65, fol. /laa v", 4a3.) Voir aussi le registre capitulaire de Notre-Dame qui
contient une courte relation de cette cérémonie. {Ibid., LL a48, p. 778.)
190
REGISTRES DU RUREAU
Marchans, Pomereu, Courlin et Soly, Eschevins,
ont esté assemblez ladicte aprèsdynée, pour y ad-
viser.
Et après ce que moud, s' le Prévost des Marchans
a mys la matière en délibération entre eulx seulz,
parce qu'iiz estoient trop pressez pour assembler les
[.5i9]
Conseillers de lad. Ville; a esté conclud que, ac-
tendu que led. deffunct avoit esté seullement esleu
Eschevin et n'avoit esté institué ne faict le serment
aud. estât '^', que les Prévost des Marchans et Esche-
vins n'yroient audict enterrement en forme de Corps
de Ville.
CXCVl [GXLV]. — Sire Oudart Hennequin, Conseiller de ville.
4 septembre t54g. (Fol. 166 v°.)
Du mercredi, un' jour de Septembre mil v'xlix.
En assemblée, le jourd'uy faicte, de Mess" les
Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers de
lad. Ville, pour procéder à l'eslection d'ung Con-
seiller de lad. Ville, au lieu de feu sire Jehan Lelieur
qui est decedé; en laquelle se sont trouvez, c'est
assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Soly, Courtin, Pomereu, Eschevins;
Mess" Luillier, Président des Comptes, Viole,
s' d'Athis, Dudrac, de TOspital, Rerthelemy, M. de
Rragelongne, Courlin, Perdrier, de Thou, Paillart,
T. de Rragelongne, Lecomte, Larcher, D. Rerthe-
lemy, Lelievre, Vivyen, Croquet, tous Conseillers
d'icelie Ville;
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans
a proposé le decez et trespas dud. feu sire Jehan
Lelieur, au lieu duquel estoit requis eslire ung
Conseiller de ville homme de bien. Et la matière
mise en deliberalion, a esté esleu partons les dessus-
dictz maistre Oudart Hennequin, bourgeois de Pa-
ris, par protestation quilz n'entendent aucunement
desroger à l'edit du Roy sur le faict des esleclions des
officiers de ville, parce que led. Hennequin est
pourveu de par le Roy de quelque office de con-
trerolle.
Ce fait, a esté mandé led. Hennequin, lequel est
comparu et a faict le serment en la manière acous-
tumée, soubz les protestations dessusdictes.
CXCVII [CXLVl]. — Assemble'e pour garder les previlleges de la Ville.
4 septembre iS^g. (Fol. 167.)
Aujourd'uy, après l'eslection faicte dud. Conseiller
de ville, au lieu de feu sire Jehan Lelieur qui est
decedé, a esté advisé par mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et xxiin Conseillers de lad. Ville,
que, suyvant la délibération du Conseil d'icelie du
xvii" jour de Janvier dernier, on doibt poursuivre
continuellement et le plus dilligemment que faire ce
pourra envers le Roy et nosseigneurs de son Con-
seil Privé la confirmation des previlleiges de lad.
Ville, spécialement le previlleige donné par le feu
Roy Loys unziesme de povoir par icelle Ville com-
mettre ung Contreroileur et Maistre d'Artillerye, icel-
luy previlleige confirmé par le feu Roy Françoys,
que Dieu absolve, et demander aud. seigneur qu'il
luy plaise faire tant de bien à sa Ville cappitalle de
Paris de révoquer, casser et adnuHer certaine pro-
vision dud. office de Contreroileur des deniers com-
mungs, dons et octroiz d'icelie Ville, nagueres obte-
nu dud. seigneur par maistre Robert de Reauvais''^',
Procureur en la Chambre des Comptes, lequel par
sa provision n'a donné à entendre lesd. previlleges
mais l'a obtenu par surprinse; et qu'il plaise au
Roy faire déclaration pareille que feist le feu Roy
son père, à qui Dieu face pardon, lequel avoit aussi
donné semblable provision par surprinse à feu Au-
bertReauclerc, laquelle il révoqua et adnulla, ayant
entendu lesd. previlleiges, et réintégrer lad. Ville
en sesd. previlleiges. Laquelle Ville fera, s'il est be-
soing, semblable remboursement qui fut faict du
temps dud. feu Roy.
'■' Jean Lelieur avait dté élu le 16 août précédent, avec Antoine Soly. Il fut remplacé comme écbevin par Guillaume Chouart, ou
Clioart, marchand drapier.
''' L'affaire du Contrôleur des deniers communs avait déjà, au commencement de l'année, longuement occupé le Bureau de la Ville.
Voir particulièrement au i7Janvier iSig, p. i46-i5o ci-dessus, où nous avons donné quelques éclaircissements sur les lettres de
Louis XI et de François I", dont il est de nouveau question ici.
i
[.5i9]
Et seront expédiées lettres missives adressantes
aud. seigneur à ceste fin, et autres princes et sei-
gneurs estans près de sa personne , ainsi que l'on
advisera, et toulesfoys et quantes que besoing sera.
Et pour faire les dilligences et aller devers le Roy
et nosseigneurs de sond. Conseil, aux despens de
lad. Ville, a esté esleu et commis m' Pierre Perdrier,
notaire et secrétaire dud. seigneur, l'ung desdictz
xxiiii Conseillers, auquel a esté ordonné faire dil-
ligence et continuer la poursuitte dud. affaire, de
sorte que, s'il est possible, il obtienne avec le temps
ce que dit est et qu'il y employé ceulx qu'il verra
estre neccessaire.
Le PREVILE6E DE COHMITIHUS AUX CONSEILLERS
ET QcARTENIERS.
A esté aussi conclud et advisé qu'il sera demandé
DE LA VILLE DE PARIS.
191
aud. seigneur lettres par lesquelles les Prévost des
Marchans et Eschevins de lad. Ville, esleuz et qui
seront esleuz èsdictz estatz cy après, puissent joyr,
leurs vyes durant, du previlleige de commitlimiis, tel
et semblable que ont obtenu dernièrement les Con-
seillers et Quarteniers de lad. Ville, en recongnois-
sance des services qu'ilz font à lad. Ville pendant
qu'ilz sont esdictz estatz (''.
Et pareillement à ce que les deux Lieuxtenans de
lad. Prevostédes Marclians et Eschevinage, qui sont
offices perpeluelz, ayeni meilleure occasion de faire
résidence à lad. Ville, sera aussi demandé poureulx
deux pareil et semblable previlleige, que les autres
officiers perpetuelz de lad. Ville. Et quant à ce qui a
esté proposé pour le faict de l'esleclion desd. Pré-
vost et Escbevins et de l'edict du Roy sur icelles eslec-
tions, en sera advisé au premier jour.
CXGVIII [GXLVIl]. — Pour l'entrée et réception des ambassadeurs
DES Ligues des Suisses.
33 septembre i5^. (Fol. 168.)
Du lundi, xxiii""jour de septembre milv'xLix,
furent apportées lettres missives à lad. Ville, dont
la teneur ensuit :
33 septembre \bltg.
-De par LE Roy.
rTrès chers et bien amez, les seigneurs des Ligues
des Suisses, avecques Icsquclz nous avons nagueres
renouvelé l'aliance qui fut faicte entre feu nostre
très honoré seigneur et père, que Dieu absoille, et
culx''^', envoyent présentement par devers nous leurs
ambassadeurs pour apporleretjurerle conctratdud.
renouvellement. Et pour autant que nous desirons
que par les Villes de nostre Royaulme, oîi ilz passe-
ront, ilz soient bien et honnorablement receuz, re-
cueilliz, logez et trairiez, ainsi qu'ilz ont ja esté es
lieux où ilz sont passez, mesmement en nostre ville
de Lyon, et que arrivans en nostre bonne ville et
cité de Paris, cappilalle de nostre Royaulme, où il
est bien raisonnable qui le soient encores myeulx,
pour leur faire congnoistre combien nous les esti-
mons et avons chers.
tr A ceste cause, nous vous prions donner ordre de
leur faire tenir preslz quatre ou cinq bons et grans
logis d'hostellerye , les plus belles et commodes que
faire ce pourra, pourveues de bons meubles et ce
qui sera neccessaire pour les loger et recevoir leurs
personnes, gens et chevaulx, qui pourront estre au
nombre de cent cinquante chevaulx, y comprins
lesd. ambassadeurs qui sont vingt et ung. Et arri-
vans en icelle ville, dont vous serez advertiz d'heure
par le Maistre des Requestes Mesnage qui les con-
duit, aller avec le corps de nostredicte Ville, et
quelque nombre des plus apparans habitans dicelle
au devant d'eulx, au meilleur equipaige que faire
'" Les vingl-qnalre Conseillers de la Ville avaient obtenu que leurs causes personnelles et possessoires fussent commises au\ Mailres
des Requêtes du Palais, dès le mois de novembre i536, par lettres de François I", données i Loches. Elles furent enregistrées au
Parlement de Paris le sa février lîii']. (Archives nalionatet, X'' 86 13, fol. 23. L'original en est conservé dans le carton K gSi ,
n" 69.) Le Prévôt des Marchands et les Echevins obtinrent, à la suite des démarches mentionnées ici, un privilège semblable, par
lettres données à Fontainebleau , au mois d'octobre 1 54 9 , dont le cartulaire de la Ville de Paris nous a conservé le texte. ( K K 1013.
foL97v'.)
<" Voir le traité de paix et d'alliance entre François l"et les cantons de Zurich, Lucernc, Unterwalden, Bâle, Fiibourg, Soleure,
SchaiTouse, Appenzel, la Ligue grise, etc., conclu à Genève, le 7 novembre i5i5 (Original, Archives nationales , Trésor des Charles,
J. 73'!, n" 1; et copie du xvi* siècle, Bibl.nat., mss fr. 9986, fol. 10, et 3o35, fol. 1 13); et un autre traité entre le même roi et los
cantons suisses de la prandc et ancienne Ligue de la haute Allemagne, à Fribourg, le 29 novembre j5i6. (Original, 1. 724, n° a ;
I copie, Dibl. nat., mss.fr. ag'iC, fol. 63, et 3o33, fol. 85.) Ce dernier est publié dans le flecueiV i/fi Traitez depaix, de Léonard,
t. Il, p. 7'.-
I
192
REGISTRES DU BUREAU
ce pourra , pour les honnorer, recevoir, admener et
conduire jusques en leurdict logiz, avequcs le plus
gracieulx recueil et bon visaige dont vous pourrez
adviser, leur faisant presens de vins, vivres et toutes
autres gratieusetez qui se pourront recouvrer, comme
led. Mesnage vous dira plus avant qu'il a esté usé en
leur endroit es autres lieux, et myeulx encores, si
l'aire ce peult, en manière qu'ilz sentent et l'aise que
l'on aura de leur venue et l'oppullence de lad. Ville,
qui sera chose que nous aurons très agréable et en
quoy nous recevrons ung singulier plaisir.
tf Donné à Compiengne, le xxn° jourde septembre
milv'^XLiXD.
Ainsi signé : tt HENRY».
Et au bas : kde L'Aubespines.
Au doz desquelles estoit escript :
tiA noz très chers et bien aviez les Prévost des Mar-
chans , Eschevins et bourgeois de nostre bonne ville et cité
de Paris, n
[1549]
Et cachetées du cachet du Roy.
Suyvant lesquelles lettres et après lecture d'icelles
faicte au Bureau de lad. Ville, a esté ordonné que
mons'' le Prévost des Marchans de lad. Ville yroit
vers le Roy et monseigneur le Connestable pour en-
tendre plus à plain sa volunté, et seroit parly led.
jour, et luy de retour, auroit faict faire les prepara-
tifz, ainsi que le Roy luy auroit commandé; puys
advertiz de leur venue, auroit envoyé mandemens
aux Conseillers, Quarteniers et bourgeois de lad.
Ville, aux bandes d'archers, arbalestriers et haquebu-
tiers d'icelle Ville, le Maistre d'ArlilIerye de lad. Ville
qu'il eust à aprester et faire charier l'artillerye de
lad. Ville sur les murailles d'entre les portes Sainct
Jacques et Sainct Michel, pour les saluer, et ausdiclz
Conseillers, Quarteniers et bourgeois, archers, arba-
lestriers et hacquebutiers d'eulx trouver à l'heure
de mydi, le xxix" jour de septembre, pour aller au
devant desd. ambassadeurs <''.
GXGIX [CXLVIIl]. — [Réception des ambassadeurs des Ligues Suisses.]
ag septembre iSig. (Foi. 167 v°.)
Auquel jour, mesdictz s" partirent de l'Ostel de
lad. Ville, vestuz de leurs robbes my parties, acom-
paignez de leurs sergens, et tous les dessusdictz
avec grant nombre de bourgeois de lad. Ville, et
allèrent au devant desdictz ambassadeurs, jusques
à la Maladerye qui est entre les faulxbourgs Sainct
Jacques et le Bourg la Royne , oii mess" de lad. Ville
trouvèrent iceulx ambassadeurs, conduilz et acom-
paignez dud. Mesnage et mons'' de Mandosse, l'un
des gentilzhommes de la Chambre'-', et plusieurs
gentilzhommes que le Roy y avoit envoyez, pour leur
faire honneur. Et quant ilz veirent que mesdictz s"
de la Ville s'approchoient d'eulx, se arresterent et
rengerent le long de la chaussée; puis mesdictz s"
de la Ville leur feirent plusieurs grandes saluta-
cions et révérences, et mesmes mondict seigneur le
Prévost des Marchans, lequel, estant au meilleu
d'entre eulx, leur feist la harengue qui ensuit :
Harengue faicte aux Suisses.
tr Illustres seigneurs, les habitans de Paris, cité
capilalle du Royaulme de France, entendans que la
cause de vostre venue est pour conclurre, jurer, con-
tinuer et confermor avec le Roy Très Chrestien, le
plus puissant, belliqueux, magnagnime et excellent
de tous les Princes de la terre, nostre très cher sou-
verain et naturel seigneur, les aliances faictes entre
le feu Roy, que Dieu absolve, et les magnifiques, il-
lustres et honnorez seigneurs les Princes des haultes
Allemaignes et haultz Gantons des Ligues de Suisse ,
rendent en premier lieu grâces à Dieu éternel, le-
quel par sa bonté infinye a conduit ceste alliance,
supplians très humblement Sa Magesté la voulloir
rendre ferme, stable et pardurable, à la gloire et
exaltacion de son sainct et sacré nom, au bien, uti-
lité et proufiit commung du Roy, ses subgetz et du
vénérable estât des Gantons et Ligues de Suisse. Et
'" Le registre de Comptes de ia ville do Paris pour les années i548-i549 a tout im cliapitrc consacré aux dépenses occasionnées
par l'arrivée et le séjour à Paris des ambassadeurs des Ligues suisses. Comme il est question un peu plus loin du banquet qui leur fut
offert par la Ville, nous compléterons ce passage de notre registre à l'aide de quelques renseignements intéressants, puisés à cette
source.
") Ces mots rde Mandosse, l'un des gentilzhommes de la Chambrev sont une correction d'une écriture différente. Le texte primitif
portait : tr Mon»' (blanc), premier Maislre d'Hoslel du Roy, avec les Suisses de la garde dud. seigneur.v Ce dernier membre de phrase
est raluié.
[,549]
pour lecongnoissance de ceste amytié, aliénée et
fédération, nous, par le commandement du Roy,
vous venons au devant offrir et présenter les biens de
la Ville en gênerai et en particulier, vous asseurans
que vous y serez les très bien venuz et recueilliz, et
ne trouverez aux habitans d'icelle faulte de devoir
et office de vrays, bons et loyaulx amys, alliez et
confederez <'' ».
Après lad. harangue finye , lesd. ambasadeurs firent
plusieurs remercymens et commencèrent à marcher
pour entrer en cesledicte ville; et lesvoulloit mener
mond. s' le Prévost des Marchans au coste' dextre,
ce que led. s' de Mandosse ne voulut souffrir, ains
se mist aud. costé dextre, disant qu'il estoit envoyé
par le Roy pour les conduire; et led. Prévost,
d'autre part, disoit qu'il estoit Lieutenant du Roy
en la ville de Paris, et quec'esloit à luyà marcher
DE LA VILLE DE PARIS.
193
au costé dextre, tellement qu'il y eust grande con-
temption entre eulx. Toutesfoys pour éviter scan-
dalle, le premier desdictz ambaxadeurs fut conduict
par le s' de Mesnage, ambassadeur du Roy, et par
led. Mandosse, le second par led. Prévost et ung
gentilhomme de la Maison du Roy; le tiers par
l'anlien Eschevyn, et ainsi les autres par les Esche-
vyns et Conseillers de ville '-'.
Et ainsi marchèrent jusques en lad. Ville. Ce
pendant l'artillerye sonnoit de telle impétuosité que,
pour le bruit qu'elle faisoit, on n'eust sceu oyr
parler i'ung l'autre, et pour la grande fumée qu'elle
rendoit, on feust quelque espace de temps sansveoir
goutte.
Feurent conduitz en ceste sorte jusques en i'Os-
lel de Tiron, rue Sainct Anthoine, et autres logis
prochains, oîi leur fut faict de beaulx presens
d'ypocras, vins exquiz et autres singularitez'''.
ce [CXLIX]. — Banquet faict aux Suisses.
i" octobre iS^g. (Fol. 169 v°.)
Le [1" jour d'Octobre'*'] ensuyvant, mesdiclz s"
de la Ville leur feire[nt] préparer ung beau banquet
solempnel, en la grande salle del'OsIel de lad. Ville,
auquel y avoit de toutes les sortes de viandes qu'on
sauroit demander exquises, lad. salle bien tappissée
et garnye d'ung riche buffet de vaissaille d'argent
vermeille dorée. Y avoit tabourins et autres instru-
mens de musique. Auquel banquet assistèrent lesd.
ambassadeurs avec plusieurs Suisses, pensionnaires
du Roy, escoliers et autres, pour leur tenir compai-
gnée, et mess" de lad. Ville, entremeslez I'ung
devant l'autre, c'est assavoir lesdictz Suisses et am-
bassadeurs, assiz tous d'ung costé, et mess" de la
Ville de l'autre, où devisèrent de leur pays. Et
s'esmervoilloient de l'honneur et de la bonne chère
qn'on leur fdisoif. A leur entrée en l'Ostel de lad.
'" A la suite on lit : rFault en cest endroit tourner lefeutlet -|- B.'' En effet la fin du paraf^raphe relatif à la réception des ambas-
sadeurs suisses se trouve renvoyée au folio 169 verso, sous cette marque -f- B. I>a seconde partie du recto est occupée par la harangue
faite au roi après la prise d'Ambleteuse (ci-dessous n'CCI). Nous rétablissons l'ordre chronologique.
'" Il faut not«r que ce passage, depuis rie premier dexiiclz ambaxadeurtv, a été ajouté en marge par une main différente. La pre-
mière rédaction portait simplement : rrpour éviter tcandalle, led. Mnndoine demeura au coité dextre. v Ces derniers mots ont été raturés.
''' Les ambassadeurs des Lignes avec leur introducteur, le Maître des Requêtes Mesnage, et son truchement, occupèrent dix-neuf
chambres et une salle dans diverses hûlellerics de Paris. Au Faucon, rue Saint-Antoine, étaient logés les députes de Lucerne et de
Berne. Ceux de Zurich et des deux Uiiterwalden résidaient à Ttcu de France; ceux de Zoug et de Claris, à la Souche; ceux de Bâle
et de Schafl'ouse, à la Crot$e; ceux de Soleure et de Valais, à l'Our»; tous ces hôtels situés rue Saint-Antoine. Les envoyés des trois
Ligues grises et ceux du canton de Fribourg étaient au Mouton, cimetière Saint-Jean; ceux de Saint-Gall et d'Appenzell, aux Trois
Cornelf. Enfin le Maître des Requêtes Mesnage et son truchement logèrent à riiolel de Tiron. Les chambres avaient été tendues de
tapisseries louées pour la circonstance par la Ville de Paris, qui prit à sa charge tous les frais de l'ambassade pendant son séjour
dans la capitale. Les présents mentionnés sommairement dans notre registre sont énumérés avec la plus rigoureuse précision dans le
Registre des (iomptes. A leur arrivée, le» ambassadeurs reçurent vingt-quatre quartes d'hypocras blanc et clair et quarante-huit
boites d'épices de chambre, de deux livres chacune, vgarniet de canellnt , orengent , giroffal , pignollat et armoiries en sucre rosalv,
quarante-liuit torches de cire jaune, de deux livres chacune, et quarante-huit flambeaux d'nne livre pièce. Le i" octobre au matin,
on leur présenta encore vingt-quatre quartes d'hvpocras blanc pour leur déjeuner, le 2 octobre, douze quartes d'hypocras, et le len-
demain la même quantité. Ces épices et celles du banquet et des autres repas qui leur furent offerts constituèrent une dépense de
plus de quatre cents livres que la ville paya k Pierre Séguier, apothicaire et épicier de Paris. (Archives nat., KK a86, fol. 9o5
et ai 1.)
"' La date était resiée en blanc. Le Registre des Comptes de la ville nous permet de la rétablir. Il est question dans ce recueil de
plusieurs banquets offerts aux amliassadours; mais le plus solennel eut lieu le 1" octobre dans la grande salle de l'Hôtel de Ville.
CeUe réception et les quaire journées de séjour dos envovés des Lijjues suis es à Paris coulèrent à la Ville la somme de i,556 livres
III. s5
IMI'niVrniE nATIOVtLI
m
REGISTRES DL RUREAU
ViHe, feurent salluez de grosses pièces d'arliilerye
qui furent mises en la place de Grève, près la
rivière.
Et après qu'ilz eurent disné et bien veu l'Oslel
[.5i9]
de lad. Ville, s'en retournèrent en leur logis, où
Mess" de la Ville allèrent soupper et leur feirent
plusieurs presens, et tous les jours, pendant qu'ilz
feurent en lad. Ville '■'.
CCI [CL], HaKKNGUE FAICTE AU RoY APRES LA PRISE d'AmBLETEUX (^).
9/1 octobre iSig. (Fol. 16g.)
Du xxiui" jour d'Octobre v' xlix.
Ce jour, mons"^ le Prévost des Marchans , estant allé
de par la Ville vers le Roy, estant retourné du '^'
camp près Roullongne, après la prinse d'Ambleteux
et des fors circonvoisins , salua led. seigneur et luy
dit ce qui ensuit :
f Sire, Paris, cité capitalle de voslre Royaulme,
remplie d'ung nombre inumerable de très humbles,
loyaulx, très obeyssans et fidelles subgetz vostres,
congnoissans les effetz très fructueulx de l'espérance
quilz avoient par cy devant conceue de voz très
grandes et très excelentes vertuz et magnanimité,
pour signe de congratulacion , se prosternent en ma
personne, en toute humilité et révérence deue, aux
piedz de Vostre Royallc Magcslé et rendent au Dieu
éternel la gloire de voz haultz faiclz héroïques et
belliqueux, disant en vostre personne : Bmedicttis
Dominus Deus meus qui docel manus meas ad prelium. Il
vous a certes si bien instruict au faict et conduicte
des armes, pourveu de si bon el loyal conseil des
princes et seigneui's estans près de vostre personne,
que vous avez. Sire, en peu de jours, avec petite
trouppe, sans perdre ung seul de voz hommes, par
grande dilligcnce et vigillance faict sentir à fAn-
gloys, ancien enneiny de la couronne de France . com-
bien l'ayde du Souveiain est favorable au bon droict
t> sous 1 denier lonrnois. Les en-tètos des chapitres de ce Compte que nous donnons ici, en suivant l'ordre du registre, fournissent dos
détails intéressants qui complètent la relation du greQier:
Vingt-quatre tambourins et fifres, pour avoir joué de leurs instruments à l'arrivée des ambassadeurs et chaque jour, à leur lever,
dîner, souper et coucher', 1 1 0 livres tournois.
Neuf trompettes qui accompagnèrent les archers, arquebusiers et arbalétriers le jour de l'entrée et donnèrent des aubades, pendant
trois jours, au dineret an souper desdils ambassadeurs, 58 hvres 10 sous tournois.
Jacqueline Defrcsne, veuve d'Etienne Passavant, tapissier, pour avoir fourni et posé les tapisseries, i o.3 livres.
Jean Aubry, coinrier, qui porta les dépèches échangées entre la Ville et les ambassadeurs, depuis leur passage à Châtillon-sur-
Loing, 38 livres 19 sous.
Guillaume Pcnsier, courtier juré de vin, pour fournitures de vins, 87 livres 17 sous 4 deniers.
Biaise de Sarrebrusse, marchand rôtisseur, pour avoir fourni les viandes, volailles et gibiers, dont le détail , -i-iZ livre?.
Pierre Moulin, maître boulanger, g livres 19 sons G deniers pour soixanle-dix-sept douzaines de petits pains blancs.
Pierre Moireau, dit Bridou, maître pâtissier, 70 livres tournois.
Jean de Pardieu, porte-chape, pour le délail des fournitures faites pour les dîners offerts aux ambassadeurs, 101 livres i4 sous.
Jean Bsaudieu, maître queux, ia3 livres 17 sous.
Pierre Séguier, apothicaire et épicier, pour avoir fourni les hvpocras, confitures, épiées, torches, flambeaux, sucres, etc., partie
offerte en présents el partie employée pgur les dîners et collations, iaa livres 8 sous 3 deniers.
Macé Golombel, marchand orfèvre, 3o livres tournois, pour location de vaisselle d'argent.
Claude .Marcel, aussi orfèvre, g livres, pour avoir dressé un grand buffet de vaisselle d'argent doré, destiné à parer la salle du
festin.
Perrette Troppé, veuve d'Etienne Cardon, potier d'étain, pour location des ustensiles de cuisine, vaisselles d'étain cl linge.
60 livres.
Jean Durand, Canonnier du Roi el Maître do l'Artillerie de la ville, 54 livres 19 sons 10 deniers, pour les salves d'artillerie tirées
par trois divers joure, la poudre employée et le charroi des pièces, etc.
Nicolas Convers, roi et maître dos joueurs d'instruments, 1 5 livres pour lui et neuf compagnons qui sonnèrent des cornets, haut-
bois, (lûtes d'Allemagne et autres instruments, le jour du festin.
Jean Verne, dit maître Gonnin, v joueur d'esballemensv , k livres 10 sons, à lui et à ses compagnons 'spour avoir joué, au logis de
Tiyoïi, de plttsieurs gnries dejetuc et eshallemens , en présence desd. ambaisadeurs , pour donner passetempsn.
Simon Jacquart, Gilles Chéron cl Guy Laurent, rtdcimeurs de moritfjmtn, qui donnèrent, avec plusieurs autres, une représentation
aux ambassadeurs, le 1" octobre, après Inir souper, et pour la location de leurs accoutrements, 100 sous.
El enfin 28 livres 17 sous 9 deniers aux sergents de la Ville. [Ardmes nat. , KK aSI), fol. 2o3 v"-9i8.)
''' Les ambassadeurs quittèrent Paris te jeudi 3 octobre, à deux heures api es midi. {Idem , fol. ao5.)
'^' Amhleleuse, canton de Marqiii<e, arrondissement de Boulogne (Pas-de-Calais).
'^' Correction interlinéaire. On lisait primilivenicnl : restant au cawp-.
[.5/.9]
et juste querelle d'ung Roy Très Chrestien; et à bon
droict povez dire ce que dit Cesart : Veni, vidi, vici.
-Si je vouUois, Sire, réciter en cest endroit les
haultes louenges, prières et veuz que tous bons et
loyaulx Françoys présentent par chascun jour en
fervente dévotion à la bonté souveraine, laquelle par
sa grâce les a vouliu pourvoir de prince tant illustre
et preux, ce seroit une entreprinse sur Testât et
ofEce des plus eloquens orateurs de ce monde,
ausquelz j'en laisseray la charge, estant asseuré que
y faisant le devoir quilz sont lenuz, ilz ne seront
DE LA VILLE DE PARIS.
195
trouvez encores assez suHisans pour salisfaire à tel
si hault et tant excellent ouvraige.
trPour conclusion. Sire, vostre bonne ville de
Paris vous remercye plus humblement que ma
langue exprimer ne le peult, tant pour elle que pour
tout le pauvre peuple de vostre Royaulme et obeys-
sance, de rafleclion tant singulière qu'il vous a pieu
leur demonstrer, exposant vostre propre personne
et le très sacré chef royal aux perilz et dangers de
la guerre pour le pourchatz de leur repos et trans-
quilité.»
CCII [CXLI]. — Enterrement de feue Madame de Nevers.
Il novembre i54g. (Fol. 170.)
Du mardi , iiii°" jour de Novembre mil v' xlix.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel delà
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle ville, pour adviser
sur le faict de l'enterrement de feu Madame de Ne-
vers!''; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' le Prévost des Marchans, Guyot;
Pomereu, Courtin, Soly, Choart, Eschevins;
Mess" Paiilart, Baillet, T. de Bragelongne, Le-
comte, Larchcr, Leiievre, Croquet, Hennequin,
Conseillers de lad. Ville.
Après ce que nions"^ le Prévost des Marchans a faict
récit à lad. compaignée que, le jour d'hier, mons"^
de Lesigny'^' luydistque le Roy avoitvoulloirquela
Ville leist honneur ù mad. dame de Nevers en ses
obsèques, pour aucunes causes qu'il a à plain de-
clairées en lad. conqiaignée, et que on a regardé
à ce que lad. Ville a faict par cy devant aux prin-
cesses de sa qualité; a esté conclud, advisé et déli-
béré partons les dessusdictz que lad. Ville yroit aud.
enterrement et que mesd. s" seroient vestuz de leurs
robbes iny parties, et donneroit icelle Ville cin-
quante torches qui seroient portées par les archers,
arbalestriers et hacquebuliers d'icelle ville, et mar-
cheroient en leur ordre acoustumé.
Ce qui a esté faict.
QuAT DES AUGUSTIÎIS.
Aujoui-d'uy, mons"' m° Claude Guyot, Prévost des
Marchans, a lecité à mess" les Eschevins de la ville
que monseigneur le Connestable l'a voit mandé, le
jour d'hier, et luy avoit dit que le voulloir du Roy
estoit que la descente du quay des Augustins, par
laquelle on se va embarquer pour passer l'eaue, feust
reffaicte et reparée de neuf, emsemble ce qui est à
reparer aud. quay, depuis la tour de Nesle jusques
au pont Sainct Michel, et que la Ville eusl à le faire
reparer en dilligence; et le tout mys en delibera-
cion aud. Bureau de la Ville;
A esté ordonné que lesd. Prévost des Marchans,
Eschevins, Procureur, Contrerolleur, Maistres des
euvres de maçonnerye et charpenteryc de lad. Ville
yroient erasemblement visiter led. lieu, pour savoir
quelles réparations y sont nécessaires.
Et après qu'iiz se sont transportez sur les lieux et
visité led. (|uay de toutes pars, l'ont trouvé grande-
ment desmoly et ruysné, et qu'il a grant besoing
de prompte réparation. A ceste cause, ont ordonné
au Bureau d'icelle Ville qu'il sera reparé et reffaici,
selon le voulloir dud. seigneur et selon les devyz
et marchez qui en seront faictz avec les maçons,
charpentiers et autres ouvriers qui vouidront entre-
prandre de reffaire et reparer ied. quay.
■'' Marie d'Albrel, fille alliée el hériliérc de Jean d'Albret, seigneur d'Orval, et de Charlollo de Bourgogne, comtesse d'Eu, avait
épousé, le 35 janvier i5o4, Charles deClèves, comte de Ncvera, d'Auxerre, de Retliel et d'Eu, pair de France. Elle mourut i Paris,
le a^ octobre i.î'ig, selon le P. Anselme (t. III, p. 45o), et fut enterrée dans l'église des Récollcts de Nevers. Son fils unique,
François, avait élc créé duc de Nevers par lettres de François I" en date du 17 février lîiSg (n ».).
"' Le telle porte ici Lérigny, mais le même personnage figure en plusieurs endroits sous le nom de Lézigny, ou Lésigny qui est
la véritable orthographe. Il s'agit de Charles de Pierrevive, seigneur de Lésigny. (Voir ri-dessus, p. 163, note 1.) Lésigny, canton
do Bric-Comte-Rnbert (Seine-et-Marne).
a5.
196
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CCIII [CLIl]. — Pour le recouvrement de l'artillerye.
a'i décembre iSfig. (Fol. 171.)
Du xxiiii' jour de Décembre mil v" xlix, vigiHe de
Noël.
Aujourd'huy, au Bureau de la Ville de Paris , a esté
conciud et advisé que mons'' m" Claude Guyot, Pré-
vost des Marchans, et sire Guillaume Pommereu,
Eschevin de lad. Ville, yront par devers le Roy et
son Conseil, pour demander l'assignation el recou-
vrement de l'artillerye prestée par lad. Ville au feu
Roy. Suyvanl laquelle délibération , sont partiz lesd.
s", le..'. (')
1550.
CCIV [CLllI]. — [Retour des députés.]
1 3 janvier i55o. (Fol. 171.)
Et le xiii""jour de Janvier, sontrevenuz lesd. dep-
putez et ont rapporté l'expédition dud. affaire, à la
charge de l'employer aux réparations du quay, depuis
le Port au Foing jusques au Port à TArclievesque.
CCV [CLIV]. LX' LIVRES TOURNOIS demandez PAU LE RoY X LA ViLLE.
ai janvici' i55o. (Foi. 171.)
Le lundi, xxi"" jour de Janvier oud. an, mess"
les Lieutenant civil et m" Martin de Bragelongne,
Lieutenant particulier de la Prevosté de Paris, ont
apporté au Bureau de lad. Ville lettres patentes
et missives du Roy, par lesquelles le Roy demande
à icelle ville et es villes closes de lad. Prevosté
de Paris, pour ceste année présente, la somme de
soixante mil livres tournois.
Et après lecture faicle desd. lettres patentes, a
esté remonsfré par mons' le Prévost des Marchans
que l'adresse d'icelles lettres n'estoit au Prévost des
Marchans et Eschevins, mais au Prévost de Paris, et
qu'il estoit neccessaire adviser sur ce point. Et après
la matière mise en délibération, a esté conciud et
advisé que l'on doibt faire assemblée generalle des
estatz de lad. Ville, en la manière acoustumée,
pour avoir advis sur le tout et donner responce
au Roy. Et pour ce faire, a esté commandé man-
demens estre expédiez à samedi prochain, une
heure précisément.
CCVI [CLV]. — [Délirération sur le mode de perception des] lx" livres tournois
DEMANDEZ PAR LE RoY À LA ViLLE.
9 5 janvier i55o. (Fol. 171 v".)
Du samedi , xxv° jour de Janvier mil v" xlix.
En assemblée generalle, tenue ce jourd'uy en la
grande salle de l'Ostel de la Ville de Paris, de Mes"
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers, les
Cours souveraines, estatz et communaultez de lad.
Ville, Quarteniers et six notables bourgeois de
chascun quartier, pour adviser sur le recouvrement
de la somme de soixante mil livres tournois deman-
dée par le Roy à lad. Ville et es villes closes de
la Prevosté de Paris, en ceste présente année;
''> La date est restée en blanc.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
remonslré les charges que lad. Ville a à supporter, et
faict plusieurs ouvertures de moyens les plus doulx et
moings grevables à la chose publique de lad. Ville,
et des dilficultez qui ont esté trouvées par cy devant
à lever deniers en lad. Ville par capitacion, et aussi
du dommage advenu au commerce d'icelle, à cause
des grandes impositions mises sus nouvellement. El
le tout mys en délibération et demandé l'avis et
oppinyon à chascun des assistans eu particulier.
[i55o]
A esté conclue! , advisë et délibéré que , pour le plus
doulx et moings grevable au peuple et habitans
d'icelle Ville, en obeyssant au Roy, Ton doibt lever
lad. somme de lx" livres tournois à constitucion de
rente au denier douze, sur l'imposition du poisson
de mer fraiz qui avoit esté par cy devant octroyé par
DE LA VILLE DE PARIS.
197
le Roy avec le poisson salle; c'est assavoir six deniers
pour livre oultre et par dessus les xii deniers pour
livre d'antienneté.
Et pour ce faire, sera demandé aud. seigneur
provision et lettres patentes, qui seront veriffiées
èsd. Cours souveraines'''.
GCVII [CLVI]. — Permission de avoir fontaine à monseigneur le mabeschal de Sainct André.
a8 février j55o. (Fol. 173 »°.)
Du dernier jour de Février mil v' xlix.
Aujourd'uy, sur les lettres missives du Roy en-
voyées à la Ville de Paris, dont la teneur ensuit :
3 février i55o.
(tDe pab le Roy.
(T Très chers et bien amez , pour ce que nous avons
esté advertiz que le gros thuyau du cours des fon-
taines de la Croix du Tirouer passe par la maison
des Filles Pénitentes, bien proche de la maison de
nostre très cher et bien amé cousin, le s' de Sainct
André '■^', mareschal de France, et qu'il pourra advenir
que, lorsque nous ferons cejour en nostre Ville de
Paris, nous pourrons quelquefoys nous y retirer,
pour adviser à noz affaires secretz et pour n'estre
|)oint importunez; à ceste cause, désirant faire acom-
moder lad. maison, vous mandons et commandons
que vous faictes prandre dud. gros thuyau ung fil
d'eaue de la grosseur d'ung pois, et le faictes con-
duire à voz despens en lad. maison, es lieux les plus
commodes et nécessaires, pour l'usage de nostredict
cousin, et luy en faictes expédier telles lettres de
permission que avez de coustume faire expédier aux
autres qui ont par cy devant, de vous ou de voz
antecesseurs, Prévost des Marchans etEschevins, eu
telz et semblables congez et permissions. En quoy
faisant, vous ferez chose qui nous sera très agréable,
ir Donné à Fonlainebleaue, le m" jour de Février
mil v° XLix.D
Signé: tr HENRY. «
Et au dessoubz : «Bourdln.d
Mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins,
après avoir oy le Procureur du Roy de lad. Ville, ont
ordonné que, suyvant le voulloir du Roy contenu
èsd. lectres, sera prins dud. gros thuyau dud. cours
des fontaines de la Croix du Tirouer, ou branche
deppendant d'icelluy, estant le plus prochain de la
maison dud. s' de Sainct André, la grosseur d'ung
poix d'eaue, et que icelle sera conduicte par thuyaulx
de plomb jusques en l'ostel d'icelluy seigneur de
Sainct André, estant scitué en la rue des Filles Péni-
tentes''', es lieux les plus commodes et nécessaires
''' Indépendainmenl de celte somme, Henri II demanda encore à la ville, vers la fin de mara suivant, 90,000 livres tournois, comme
contribution au rachat de la ville do Boulogne. Notre Registre, dont nous avons à plusieurs reprises constaté les lacunes, ne dit rien de
cette nouvelle imposition, mais deui documents authentiques en font foi. Ce sont un contrat de vente au Prévôt des Marchands et aux
Echevins des plus-values de certaines fermes et des lettres patentes, datées de Paris, le 3i mars i55o (n. ».), dont nous exirayons
le passage suivant : trComme pour subvenir et ayder à partie du paiement de la somme, que nous avons promis paier à nostre très
cher et très amé frère le roi d'Angleterre, par le Iraiclé de paix que, avec l'ajde de Dieu, nous avons puis naguères faict et accordé
avec luy, pour le recouvrement de nostre ville de Bouliongne, avons fait requérir et demander aux Prévost des Marchans et Eschevins
de nostre bonne ville et cité de Paris nous voulloir secourir et ayder de deniers, jusques à la somme de 90,000 livres tournois, reve-
nant, au denier douze, à la somme de 7,5oo livres tournois de rente, par chascun an, et que pour l'assignation et seurcté du paie-
ment et continuation d'icelle et des fraiz neccessaires , nous leur ferions vendre et aliéner jusques à ceste concurancc les plus valleurs des
fermes de noz aydes et impositions du poisson de mer fraiz et salle, vendu es halles et ailleurs en nostredicte ville, du liwitiesme du
vin vendu en détail es quartier des Halles, la Cité et le Petit Pont, du vin vendu en (jros en icelle ville et faulxbourgs, des draps aussi
vendu! en gros en lad. ville, et antres fermes. . . n Suit la ratification du contrat de vente desdiles plus-values. Ces deux actes sont
consenés aux Archives nationale!, sous la cote K 967, n" a3 ' " '. Ils furent homologués par le Parlement, le mercredi a avril i.'jBo,
n. f. {Regittre du Comeil, X" i566, fol. 3a g. )
'>'> Jacques d'Albon. marquis de Fronsac, seigneur de Saint-André, né vers i5o5, nommé maréchal de France en 1647, à la
place d'Oudart du Biez, tué d'un coup de pistolet après la bataille de Dreux (i 9 décembre 1 ôGa ), où il avait été fait prisonnier.
(') La rue des Filles-Pénitentes, c'est la rue d'Orléans-Saint-Honoré, où était situé l'hôtel d'Orléans, dont ces religieuses occu-
pèrent une partie jusqu'en 1Ô79. A celte époque, Catherine de Médicis ordonna leur transfert à l'abbaye de Saint-Miigloire, rue
Saint-Denis, et fit construire sur l'emplacement de leur couvent un nouvel hôtel, qui fut connu depuis sous le nom d'Hôtel de
SoiuoHt. (Voir Sauvai, //«(. e( antiquité» de la ville de Pari», L 1, p. 576, 578, 879, 58a; et Félibien, Uist. de l'aris, t. II,
p. 11 13 et 1 i 1/1.)
198
REGISTRES DU BUREAU
pour l'usage dud. seigneur, aux despens de lad.
Ville, el que lettres luy en seront expedie'es, à la
charge toutesfoys que, s'il advenoit que, par seiche-
resse de temps, le publiq en eust nécessité, en ce cas
[i55o]
nous pourrons, pour le temps de lad. nécessité, re-
traindre led. cours, et aussi que led. seigneur sera
tenu faire faire en sad. maison ung puys, si faict
n'y est'^l
CGVIII [GLVII]. — Fontaine en Barbette pour madame la duchesse de Valentïnois.
12 mars i55o. (Fol. 178.)
10 février i55o.
tDe par le Roy.
rTrès chers et bien amez, nous avons esté adver-
tiz que de longtemps et antienneté y a eu en l'Ostel de
Barbette'-', apartenant à uostre très chère et très amée
cousine, la duchesse de Valentinoys, ung fil d'eaue
procédant du gros thuyau des fontaines venans en
nostredicte Ville de Paris, du costé de Belleville et
du pré Sainct Gervaiz, et que, au moyen de la
desmolition et ruyne du bastiment dud. hostel qui a
esté longtemps dellaissé sans estre reparé ne habité,
led. fil d'eaue n'a esté entretenu, comme il devoit
estre, en son cours acoustumé, et que les conduitz
et thuyaulx en sont de présent rompuz et cassez, de
sorte que lad. fontaine n'a plus son cours oud.
hostel; et pour ce que nostredicte cousine a desli-
beré de brief faire bastir et reparer aud. lieu ce
qu'il sera besoing pour sa demeure en nostre-
dicte Ville de Paris, quant elle yra; en quoy elle
désire estre acommodée de lad. fontaine, suyvant le
droit qu'elle en a, oii nous luy voulions bien sub-
venir.
(tA ceste cause, vous mandons et commandons
que vous faictes entièrement reparer, à voz despens,
les thuyaulx et conduitz qu'il sera besoing reparer
et faire de neuf pour remeclre led. cours d'eaue de
lad. fontaine aud. hostel de Barbette, es lieux les
plus commodes pour l'aisance d'icelluy hostel. Et si
d'aventure, pour la longueur du temps, les lettres et
tiltres dud. cours d'eaue, appartenant aud. hostel
de Barbette, avoient esté perdues et adhirées, faictes
à nostredicte cousine expédier lettres de permission
dud. cours d'eaue, telles qu'il sera besoing et que
en pareil cas avez de couslume l'aire pour ceulx qui
ont semblables droictz. En quoy faisant, vous ferez
chose qui nous sera très agréable.
t: Donné à Fontainebleaue , le x° jour de Février
mil v' XLix.D
Signé : tHEXRY.t,
Et au dessoubz : irCLAussE.n
Et sur lesquelles est escript ce qui ensuit :
«A noz très chers et bien amez les Prévost (les Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de
Paris, -n
Du xii° jour de Mars mil \' xlix.
Aujourd'huy, en considération des grans. louables
et recommandables plaisirs faictz à lad. Ville, et que
nous espérons estre continuez, par haulte et puis
santé dame et princesse, Dyane de Poitiers, duchesse
de Valentinoys et de Diois, vefve de hauit et puis-
sant seigneur, messire Loys de Breszé, en son vivant
Chevalier de l'Ordre, comte de Maulevrier, grântSe-
neschal, Gouverneur et Lieutenant gênerai pour le
Roy en ses pays de Normandie, mess" les Prévost
des Marclians et Eschevins de lad. Ville, assemblez
au Bureau d'icelle Ville, en obtempérant au voulloir
du Roy, du consentement du Procureur dud. sei-
gneur et de lad. Ville, a esté permis et octroyé à lad.
dame princesse et duchesse dessusdicte prandre du
gros thuyau dos fontaines de lad. Ville, venant
du regard estant devant l'ostel d'Ardoise '^', ung fil
d'eaue vifve, pour icelluy estre conduit et mené en
''' Les permissions s'ctant multipliées outre mesure et le nombre des prises d'eau particulières réduisant, au grand préjudice des
Parisiens, le débit des fontaines publiques, Henri II rendit, quelque temps après, une ordonnance portant suppression de tous les
privilèges de cette nature accordés antérieurement. Cinq hôtels seulement furent exceptés, ceux du s' de Villeroy, du duc de Mont-
morency, de la duchesse de Valentinois, d'André Guillart, s' du Mortier, Conseiller au Conseil Privé, et enfin l'Hôpital de la Trinité,
rue Saint-Denis. (Lettres données à Compiègne, le i4 mai i55â. Archives nat., Carlul. de la Ville de Paris au j rr' siècle, KK 1013,
foL 12Ù v".)
'•> Cet hôtel, qui devait son nom à Etienne Barbette, Prévôt des Marchands en 1398, se nommait aussi le Petit séjour delà Reine,
depuis qu'il était devenu propriété royale. La rue Barbette, allant de la rue des Trois-Pavlllons à la rue Vieille-du-Temple, fut ou-
verte en i563, sur une partie de l'emplacement de cet hôtel.
<^> Sauvai cite un hôtel d'Ardoise, dont il a trouvé mention dans un document de l'an i4G5 et qui était alors situé sur les rempart»,
près la porte Saint-Antoine. {Hisl. et anliquith de Paris, t. H, p. 553.) Est-ce le même dont il est ici question?
[i55ô]
son hostel de Barbette, au |lieu le plus aisie pour
l'aisance de lad. maison. Et luy en sera expédié
lettres pour luy servir, à ses hoirs ou ayans cause , de
DE LA VILLE DE PARIS.
199
renouvellement de ses tiltres perduz et adirez, ainsi
qu'il est contenu es lettres missives du Roy cy de-
vant transcriptes'^'.
CCIX [CLVIIl]. — Pour la police des monnoyes rongnées.
ja mars i55o. (Fol. 175)'^'.
13 mars i55o.
(tDe par le Rot.
"Très chers et bien amez, pour ce que nous
avons este' advertiz que les changeurs de nostre ville
de Paris commectent ordinairement plusieurs abbuz,
Iromperyes et larrecins sur le change des monnoyes
rongnées qui leur sont portées, à la foulle de noz
subgectz et mesnies de nostre povre menu peuple,
lequel , pour n'avoir congnoissance de la valleur desd.
monnoyes, se laisse aysemeut abuser et tromper. A
eeste cause, désirant faire pourveoir à cela, ainsi
que le bien de la chose publique le requiert, vous
mandons, commandons et expressément enjoignons
que vous ayez à depputter, en chascun bureau desd.
changeurs, un notable bourgeois de nostredicte Ville,
qui assistera à veoir changer Icsd. monnoyes rongnées
et aura l'œil sur lesd. changeurs, pour leur en faire
bailler la juste valleur et telle qu'il est designé ou
dernier edict par nous faict sur le faict d'icelles
monnoyes f^>. Lesquelz bourgeois vous changerez
de temps à autre et les ferez servir à tour de rolle,
tant et si longuement que verrez estre requis pour
le bien de nostredict pauvre peuple et de la chose
publique, et que le changement desd. monnoyes
durera; mais n'y faicles faulte. Car tel est nostre
plaisir.
t Donné à Fontainebleaue, le xu""' jour de Mars
mil v'xLix.n
Signé : .t HENRY. :^
Et au dessoubz : «Bourdin.ti
Et sur le dos desquelles lettres est escript ce qui
ensuit :
(f A noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, ri
Incontinantlesd. lectres receues'*', mesd. s" ont
faict faire mandemens aux seize Quarteniers de lad.
Ville, pour eslire six notables bourgeois de chascun
quartier, pour assister chascun jour, l'ung après
l'autre et de temps à autre , es bureaulx des chan-
geurs de cestedicte Ville, pour avoir i'œil sur eulx
et faire bailler la juste valleur des monnoyes ron-
gnées au pouvre peuple, suyvant le contenu èsdictes
lettres missives. Et ont commis l'ung des sergens de
lad. Ville pour faire les dilligences et réitérer led.
mandement toutes les sepmaines.
Cl L,a seconde moitié du folio 173 verso est restée en blanc.
"> Maljjrc sa date, ce paragraphe a l'té transcrit sur le Registre après les trois suivanis. Il avait été copié une première fois an
folio 170 verso, entre des actes du 4 novembre et du ■?.!> décembre, puis biffé et accompagné en marge de cette note df renvoi:
fCtcy est enregvitré cy-aprè> « $rin jour, au v' feullet.-:^
('' L'édit en question porte règlement pour l'exécution de celui du ih janvier précédent (voir ci-dessous arl. CCXVl), le prix des
espèces d'or et d'argent et le décri des monnaies rognées, Fontainebleau , iS janvier lôjo (n. s.). H fut enregistré à la (jour
des Monnaies le 3i janvier suivant, et a été imprimé par Fontanon,t. II, p. l'iS. Deux aulres déclarations royales, touchant aussi les
prix et cours des monnaies rognées, furent publiées qui.dqiies mois après, Saiut-Germain-en-Laye, a et 10 juin i55c. (Fonlanon,
t II, p. i&o et i&t.)
'*' Les lettres du Roi furent reçues le même jour, 12 mars, au Bureau do la Ville, comme il est formellement exprimé dans le
mandement adressé aux Quarteniers, dont le texte figure dans la première rédaction de ce paragraphe (fol. 170 v° biffé), au lieu de
l'analyse pure et simple qui se trouve ici. Voici rétabli le texte de ce mandement : vSire Jehan Basannier, Qunrtimier de lad. Ville,
apportez nou$ demain , à dix heuret du matin , le» nom» de six notable» hourgeoi» de vosliedict (/uartier, pour eslre par nom depputtez pour
astitter chaicun jour, l'ung aprèi l'autre et de lempi à autre, è» bureaulx des changeurs de cestedicte ville, pour avoir l'œil sur lesd.
changeurs, à vroir changer les monnoyes rongnées et en faire bailler la juste valleur à ung chasam et telle qu'il est designé ou dernier
edict faict par le Roy. Lesquelz b'iurgeoi» serviront à tour de mile, tant et si longuement que verrons estre requis pour le soutlagenient du
pauo-e peuple et de la chose publique, ainsi qu'il nom e»t mandé par lettres dud. seigneur, données à Fontainebleaue, le jour d'uy. Et n'y
Jaicte» faulte. Faict au Bureau d'icelle Ville, le Jii' jour de Mars mil v' xux.n
200
REGISTRES DU RUREAU
[i55o]
CGX [CLIX]. — [Mandement pour les] obsèques de la royne de Navarre.
18 mars i55o. (Fol. 17^.)
9 mars i55o.
kDe par le Roy.
trTrès chers et bien amez, nous envoyons presen-
lement à Paris nostre amé et féal Conseiller, Maistre
d'Hoslel ordinaire et Trésorier de France, le seigneur
de Lezigny f'', porteur de cestes, pour le faict des
obsèques et funérailles de feue noslre très chère et
très ame'e tante, la Royne de Navarre''^', que nous
entendons eslre faictes en l'église Nostre Dame, en
la plus grande ceremonye et soiempnité que faire ce
pourra. A ceste cause, nous vous mandons que vous
ayez à vous y trouver et assister, ainsi que vous avez
acoustumé de faire en telz actes, au jour qui vous
sera dit et deciairé par led. s' de Lezignv, auquel
vous adjousterez sur ce telle foy que à nous mesmes.
((Donuéà Fontainebleaue, le ix' jour de Mars mil
V' XLIX.r?
Signé : tr HENRY. T,
Et au dessoubz : ttCLAussE.n
Et sur le dos desquelles est escript :
(tj4 noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, n
Receues le xviii" Mars v' xlix.
CCXI [GLX]. — [Service pour la reine de Navarre.]
ig et 20 mars i55o. (Fol. 17^.)
Du XIX' jour de Mars mil v' xlix.
Aujourd'uy, suivant les lettres missives dessus-
dictes, mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
ontincontinant envoyé mandemens aux Conseillers,
Quarteniers et six bourgeois de chascun quartier,
pour eulx trouver demain en l'Eglise de Paris et
assister à Vigille de mortz, et le landeniain au ser-
vice qui se fera pour lad. dame '^'.
Auquel jour et heure, mesd. seigneurs partirent
del'Ostel de lad. Ville avec lesd. mandez et allèrent
en robbes noires èsd. Vigilles, et les sergens de la
Ville, vestuz de leurz robbes my parties, devant
eulx.
El le landemain, xx'dud. moys, mesd. seigneurs
et lesd. mandez partirent de l'Ostel de lad. Ville
pour aller aud. service, à neuf heures de matin, en
robbes noires. Et avoient devant eulx vingt arbales-
triers et lesd. sergens de la Ville, vestuz de Icursdictes
robbes de livrée, et lesd. arbalestriers de leurs hoc-
quetons. Puis, au retour, vindrent disner en l'Ostel
de lad. Ville.
CCXII [CLXI]. — [Délibération relative au quai do Port au Foin et au pavage
DEPUIS le Pont Notre-Dame jusqu'aux moulins du Temple.]
20 mars i55o. (Fol. 17/1 v°.)
Après lequel disner, mesd. s" se sont retirez de
la grande salle au Bureau de lad. Ville, et, appelle
avec eulx , c'est assavoir :
Mons' de Livres, mons' m° Thomas de Rrage-
longne, sire Guillaume Larcher, sire Anthoine Le-
lievre. Conseillers;
Sires Vincent Maciot, Jehan de Sainct Germain,
Guillaume Danès, Jehan Lejay, m" Pierre Gohory,
Thomas le Lorrain, 111° Pierre Pelierin, Jehan Les-
calopier, Jehan Boucher, Nicolas Hac, Quarteniers
de lad. Ville;
Ausquelz inond. s'' le Prévost des Marchans a mons-
tre le pourtraict que lad. Ville a faict faire, suyvant
le voulloir du Roy, du quay antien depuis le Port au
>'' Le texte porte encore en cet endroit rLérignyn, et un peu plus bas ttLézignyn. C'est sous ce dernier nom que ce personnage
figure sur les états des officiers de la Maison du Roi, parmi les Maîtres d'hùtcl. Voir notamment le registre de l'année iSSg. {Archim
nationales, KK lag, fol. li.)
'^' Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Alençon , reine de Navarre, sœur de François I", née à Angoulème, le 1 1 avril liga,
morte à Odos (Bigorre), le 91 décembre iSàg.
W Le Registre capitulaire se contente, à la date du mardi 18 mars, d'annoncer le service pour le lendemain {Archives nalionalet,
LL aiS, p. 895), mais il ne donne aucun renseignement sur la cérémonie.
[i55o]
Foing jusques au Trou pugnays, et leur a demande
leur avis de la commodité ou incommodité d'icelluy
pour le bien public, en la présence du Procureur du
Roy et de lad. Ville et de m' Guillaume Guillain ,
Maistre des euvres de maçonnerye de lad. Ville.
Tous lesquelz ont esté d'avis que on doibt paver ce
qui est neccessaire de paver, depuis le Pont Nostre
Dame jusques aux MouUins du Temple, le plus dilli-
DE LA VILLE DE PARIS.
201
gemment que faire ce pourra, et ce pendant assem-
bler les deux Maistres des euvres, les Maistrcs des
pontz, plusieurs marchans voicturiers par eaue et
par terre, lesquelz visiteront les lieux, et sera mys
leur avis par escript et rapporté au Rureau de lad.
Ville, pour après, icelluy veu, en estre ordonné par
niesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins ce
qu'ilz verront bon estre.
CCXIII [CLXII]. — Lettres pour faire crïer la paix.
a8 mars i55o. (Fol. 176 v°.)
97 mars i55o.
«De par le Roy.
«Très chers et bien amez, il a pieu à Dieu nostre
Créateur par sa grâce et bonté faire et establir une
bonne, ferme et perpétuelle paix entre le Roy d'An-
gleterre et nous'i', noz royaulmes, paysetsubgectz,
laquelle nous desirons et entendons estre de nostre
part inviolablement gardée et observée; et affin que
aucun n'en puisse prétendre cause d'ignorance, l'a-
vons ja faicl publier sur la frontière de nostre pays
de Picardie et mandé faire le semblable es autres
endroitz de nostre royaulme, ainsi que nous enten-
dons estre faict en cesie nostre bonne ville et cité de
Paris.
ffA ceste cause, nous voulions et vous mandons
que vous ayez à icelle faire cryer et publier samedi
prochain, à son de trompe et cry publique en nostre-
dicte Ville, en la forme que nous vous l'envoyons
présentement par escript, aux lieux et avec les so-
lempnitez en tel cas acoustumées, faisant faire le
soir les feux et toutes les autres demonstracions de
joye dont l'on se pourra adviser. Car tel est nostre
plaisir.
«Donné à Paris, le xxvn' jour de Mars mil v"
XLIX. i>
Signé :«HENRy.^
Et au dessoubz : rde L'Aubespine. 1
Sur lesquelles lettres est escript :
f A noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, n
Lesd. lettres receues le xxviii' jour de Mars mil
v' XLIX avant Pasques,
CCXIV [CLXIII]. — Le cry de la paix entre le Roy de France et d'Angleterre.
39 mars i55o. (Fol. 176 v°.)
Le landemain samedi, xxis* jour de mars, lad.
paix fut cryée et publiée par les heraulx d'armes du
Roy qui estoient acompaignez de trente arbaleslriers
et dessergens de lad. Ville, vestuz de leurs hocque-
tons et robbes de livrée, et de m' Regnauit Rachelier,
commis ou lieu de Mess" de lad. Ville, et le cry
faict par les lieux et places acoustumez, en la ma-
nière qui ensuit :
«De par le Roy.
(tOu faict assavoir à tous qu'il appartiendra que, à
la louenge de Dieu le Créateur et de sa glorieuse
mère, bonne, ferme, inviolable, sincère et certaine
paix, amytié, confédération, ligue et unyon perpé-
tuelle a esté faicte, conclute, traictée et arrestée
entre très haultz, très excelens et très puissans prin-
ces le Roy nostre souverain seigneur et le Roy
d'Angleterre, leurs hoirs et successeurs, emsemble
leurs Royaulmes, pays, terres, seigneuryes et sub-
getz, par laquelle tous leursdictz subgetz, de quelque
estât, dignité, qualité et condition qu'ilz soient, pe-
vent seuremen t et librement , tant par mer, par terre ,
que eaues doulces, aller, venir, fréquenter, marchan-
der et trafOquer en tous lieux et endroitz d'une part
"' Signée le a4 mars précédent. Voir sur une imposition, qui fut pour Paris la conséquence de ce traité de paix, la note i, p. 197,
au bas du paragraphe CCVl ci-dessus.
lu. a6
mmixcate ïiirio:iti.e.
■202
REGISTRES DU BUREAU
[iô5o]
et d'autre, sans qu'il leur soit faict, mys ou donné
aucun trouble, destourbier ny empeschement quel-
quonque, mais joyr paisiblement, comme bons et
vrays amys, alliez et confederez les ungs avecques
les autres, du fruict de ceste bonne, saincte et heu-
reuse paix, laquelle Dieu, par sa saincte grâce et
miséricorde, vueille maintenir, conserver et perpé-
tuer à tousjours. Amen.
ffDE L'AuBESPIlSE.D
Fedx de joye.
Ced. jour, fut faict un granl feu de joye de\anl
THostel de la Ville, en forme de piramide, et tiré
plusieurs pièces d'artillerye. Et après Icd. feu alumé,
mess" de lad. Ville feiient deffoncer ung muy de vin ,
et douze douzaines de pain qui furent distribuez ii
tous venans qui cryoient : Vive le Roy. Et furent faictz
aussi les feux par toutes les rues de Paris.
CGXV [CLXIV]. — Le Roy demande avis à mess" de la Ville
POUR le faict de l'augmentacion du guet.
i3 avrili55o. (Fol. i76v°.)")
Du xiii' jour d'Avril mil v° l, après Pasques.
tDe par le Roy.
«Très chers et bien amez, nous avons puis na-
gueres faict expédier noz lettres patentes à vous et
aux Lieutenans civil et criminel , et nostre Procureur
en la Prevosté de Paris adressans, par oiî vous aurez
veu ce qui a esté mys en avant pour le faict de
l'augmentacion du Guet de nostredicte Ville. Et pour
ce que nous desirons en avoir voz avis, à ceste
cause, nous voulions et vous prions que vous ayez à
vous assembler avec lesd. Lieuxtenans et nostredicl
Procureur, et là adviser et délibérer par emsemble
ce que verrez et congnoistrez estre requis pour le
faict de lad. augmentacion, et, ce faict, nous en en-
voyer vosdictz avis, pour, iceulx veuz en nostredicl
Conseil, estre sur ce par nous ordonné ce que ver-
rons estre à faire '■'>.
f Donné à Paris, le xiii" jour d'Avril mil v' l. i>
Signé: rr HENRY.'»
Et au dessoubz: (tde L'Aubespine.»
Et sur le doz estoit escript :
fA noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, v
Lettres patentes pour ledict guet.
Ensuit lesd. lettres patentes :
tt Henry, par la grâce de Dieu , Roy de France , à
nostre amé et féal le Prévost de Paris, ou ses Lieux-
tenans civil et criminel , et à noz cbers et bien amez
les Prévost des Marchans et Eschevins dud. Paris,
salut. Comme ces jours passez nous ayent esté pré-
sentez, en nostre Conseil Privé, certains articles et
remonstrances sur le faict du Guet de nostredicte
Ville de Paris, lesquelles auroit esté ordonné vous
estre communiquez, pour sur iceulx nous donner
vostre avis respectivement avec ceiuy de noz Advocat
et Procureur, lesquelz vous, Prévost de Paris, ou
vosdictz Lieuxtenans, appellerez avec vous, après
qu'ilz auront esté veues par vous, Prévost des Mar-
chans et Eschevins.
(tA ceste cause, nous vous mandons que, suyvant
l'appoinctemenl et ordonnance mys au pied desdictz
articles, vous ayez à nous envoyer, en nostredict
Conseil Privé, vosdictz avis, feablement cloz et sellez ,
aGn que, suyvant iceulx, il soit par nous pourveu
sur le contenu èsd. articles, ainsi que verrons estre
à faire par raison. Car tel est nostre plaisir.
«Donné à Fontainebleaue, le xxii° jour de Janvier
l'an de grâce mil v' xlix, et de nostre rogne le m"".-'
Signé : tr Par le Roy en son Conseil , Breton, r
Et sellé du grant sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
Articles baillées au Roy par ceulx
DU Guet royal cojitre le guet de patroulle
ET gens des MESTIERS DE PaBIS.
Ensuit lesd. articles :
ft Plaise au Roy ou à mess" du Privé Conseil en-
tendre les faultes et abbuz qui se font au Guet de la
Ville de Paris, pour y ordonner tel ordre et reffor-
mation que Icd. seigneur verra estre affaire.
ft Premièrement, plaise au Roy ou à mess" de son
"' Le dernier tiers du recto du foi. 176 est demeuré en blanc.
'*' On verra par la suite de ce paragraphe que ia réponse du Bureau de la Ville était prête depuis ie ao mars précédenl.
[i55o]
Privé Conseil entendre que en ia Ville de Paris y a
deux formes de Guet, I un{f est le Guet à cheval et à
pied, appelle le Guet Royal , pour aller et venir durant
la nuyt par lad. Ville, oii ilz sont vingt hommes à
fheval et quarante à pied, soubz la charge d'ung
cappitaine, appelle le Chevalier du Guet, ou de ses
lieuxtenans en son absence, payez de leurs gages
sur la recepte du dommaine de Paris, assavoir : led.
Chevalier à raison de dix solz parisis, lesd. gens de
pied à raison de xii deniers parisis, et lesd. gens de
cheval à raison de deux solz six deniers parisis,
aussi par jour seullement; et sont tenuz nourrir or-
dinairement ung cheval à l'estable lesd. gens de che-
val. Et servent alternativement de deux nuytz Tune,
qui sont vingt hommes à pied et dix de cheval à
chascune nuyt.
-Et l'antre est le Guet ordonné en plusieurs car-
refours, lieux et places de lad. Ville, appelle le Guet
assis, autrement dit le Guet de la patrouUe, et ce
faict par les marchans et gens de mestier de lad.
Ville, à leurs dépens. Et de toute ancienneté a esté
prefix l'heure pour l'assemble'e et assiette dud. Guet
et l'heure pour la retraicte et retour. Et auquel Guet
assis, autrement dit de la palroulle, doibt avoir le
nombre de quarante hommes de pied, par chascune
nuyt.
- El y a deux clercs greffiers instituez pour faire
registre, à l'heure de lad. assiette, et des comparans
ou defaillans, et pour faire payer aux defaillans
l'amende et commectre autres gens en leur lieu; le
tout selon qu'il est ordonne par les edilz et ordon-
nances, mesmes par les dernières faictes en l'an mil
cinq cens trente neuf, ou moys de Janvier''*.
f Et pour entendre par le Roy ou par mess" de
sondict Privé Conseil, les faultes et abbuz qui se
commeclent au faict dud. guel;
rEslassaNoir (|ue aud. Guetassiz, dit le Guet de la
|)atroulle'"^', les marchans, gens de mestier y envoyent
povres gens, serviteurs et gaigne deniers, mal en
ordre et sans armures ne bastons, et du tout inulil-
les et pour en avoir meilleur marché, et lesquelz
souventesfoys font les noizeset larrecins, et si empes-
chent le service dud. Guel Royal , parce qu'ilz ne sça-
vent et n'ont pas l'intelligence de la manière d'y pro-
céder. Le tout venant au scandalie des officiers dud.
Guel Royal et cmpeschent leur scr\ice.
DE LA VILLE DE PARIS.
203
trEt si losl que par led. Chevallier ou ses lieuxte-
nans leur est baillé le lieu , la place ou carrefour
pour faire le guet, incontinant et avant les heures
ordonnées pour la retraicte, la pluspart d'eulx se re-
tirent, de sorte que ceulx qui demeurent sont inu-
tilles, d'autant qui ne sont armez ne embastonnez,
comme dict est, et qui demeure peu de gens et
quasi de nulle deffence, tellement que vaccabons,
larrons et autres mauvais garsons ne craignent au-
cunement le Guet, mais le plus souvent ceulx qui
sont commis au lieu des deffaillans, pour servir aud.
Guet assis, sont baptuz et navrez, pour les causes
que dessus, et mesmes par les gens de mestier qui
ne se veullent trouver comme ilz doivent, et lesquelz
sont tenuz les ayder.
et Et quant à ceulx dud. Guet assis qui deffaillent
à comparoir et se trouver aud. Guel, les amendes et
deffaulx, dont doibvent estre payez et sallariez ceulx
qui servent et sont commis en leur lieu, suyvant
lesd. editz et ordonnances, demeurent nulzetne se
payent aucunement, par ce que, quant aucuns sont
exécutez, intentent plusieurs procès et preignent
les sergens et clercs greffiers dud. Guet à partie,
soustenant n'estre non plus tenuz de servir aud. Guet
que plusieurs qui s'en dient exemps, comme orfè-
vres, barbiers, apoticaires, tenneurs, bauldroyeurs ,
cordonniers, messagers, megissiers, boursiers et
plusieurs qui se dient estre messagers, monnoyers,
gardes de rouetz,el autres qui sont officiers de lad.
Ville et de l'Université, qui font la plus grande et
riche partie desd. marchans et gens de mestier.
(tParquoyne sera plus personne mys en leur lieu,
par faulte de payement; consequemmenl s'en va led.
Guel aneanty, au grant péril et ruyne des habitans
d'icelle, comme chascun peull congnoislre et juger.
Et lequel requiert, à ceste fin, estre grandement
augmenté, comme il est très neccessaire, parce que
led. Guet qui est de présent ne peult suffire pour la
grandeur de lad. Ville, car quant et pendant qu'il
est à l'Université, pevent advenir plusieurs inconve-
niens au quartier de la Ville et aussi de la Cité, el
autres infiniz endroilz, ausquelz led. Guet ne peull
secourir.
(fPar ainsi, pour obvier aux larrecins, meurtres,
volleryes et autres grans inconveniens qui souvent
adviennent en lad. Ville, et principallemenl durant
i5'io
'" L'ordonnance de François 1" sur le (juel de la ville de Paris, comprenant douze arlicles, donnée à Saint-Quentin, en janvier il
(n. 8.), a été publiée par Fontanon , /jVk» et Ordonnaiicei iletroi» de France, in-fol. , t. I, p. 88o, et par Isamhert, Hecueit desanctennes
loi» franraite» , in-H", t. XII, p. 6()0.
(') Dans l'ordonnance précitée, il est aussi appelé Guel dormant.
!)C.
204
REGISTRES DU RUREAU
la nuyl, tant pour raison du petit nombre de gens
qui n'est, encores qu'il n'y eust aucuns deffaillans,
aud. Guet, tant dud. Guet Royal que de ceiuy de
la palroulle, qui est de soixante hommes de pied et
dix hommes de cheval par chascune nuyt, que aussi
parceque ordinairement les gens dud. Guet Royal
sont en mauvais équipage, au moyen des petitz
gages qu'ilz ont et telz que dict est.
"S'il plaist au Roy et à mess" de son Privé Con-
seil, sera ordonné ce qui s'ensuit ou ainsi que par
led. seigneur sera advisé pour le myeulx :
TQue doresnavant led. Chevalier aura soubz sa
charge et conduicte, oultre et pardessus le nombre
ancien dud. Guet Royal, qui est tel que dict est cy
dessus, le nombre de quatre vingtz dix hommes de
pied , qui seront ordonnez et créez par le Roy, assa-
voir lesd. quatre vingtz pour led. Guet assis et dix
pour aller et marcher avec led. Guet à cheval et à
pied, pour renfort, qui feront le tout ensemble le
nombre de cent cinquante hommes, tant de pied que
de cheval.
rtEt ou lesd. officiers seroient impotentz, seront
contrainctz resigner à gens cappables, dedans certain
temps, alias y serapourveu comme vacquans;
trLesquelz serviront alternativement de deux nuytz
l'une, à la manière acoustumée, c'est assavoir par
chascune nuyt dix hommes de cheval et vingt cinq
hommes de pied avec eulx; et quarante hommes de
pied pour le Guet assis, qui est à dire pour le Guet
qui ne bouge des lieux et places où il est ordonné :
soixante et quinze hommes, tant de pied que de che-
val, par chascune nuyt.
n Et quant il sera besoing , on pourra assembler les
deux nuylz en une, ou les diviser par moitié, pour
aller les aucuns par l'Université et les autres par la
Ville.
tr Et en ce faisant , les gens de meslier ne seront plus
tenuz faire led. Guet acoustumé, mais au lieu de ce,
tous lesd. gens de mestier payeront la somme de cinq
mil quatre cens livres tournois, qui sera taxée, assise
et cotizée par justice, comme par mons'' le Prévost
de Paris, ou son Lieutenant, appelle avec lui le
Procureur du Roy ou Chastelet de Paris et autres
telz qu'il plaira au Roy et à mesd. seigneurs du
Privé Conseil, appeliez aussi toutesfoys les jurez
et gouverneurs des mestiers, qui auront regard
au grant nombre et [à] la richesse et povreté desd.
mestiers v" un' 1. t.
[i55o]
ttEt affin que led. Guet soit bien payé et partant
deuement entretenu et continué, et pour le soullage-
ment l'ung de l'autre, et actendu que led. Guet se
faict pour le bien publiq et qui touche particulière-
ment l'interest de chascun habitant de lad. Ville,
pour payer lad. coctisacion , sera bon ordonner que
tous marchans , artizans et gens de mestiers tenans
et ayans estaulx, boutiques et ouvrouers dedans
lad. ville de Paris, et aussi maçons, charpentiers,
tailleurs de pierres, mencstriers, passeurs et pes-
cheurs sur la rivière, musnyers, voicturiers par
eaue et par terre, hosteliers, marchans de boys, de
vins, de bledz, de foings, de chevaulx, et d'autres
semblables estatz, qui se sont vouHu excuser aud.
Guet, disans qu'ilz n'ont aucunes boutiques et ou-
vrouers, soient contrainctz au payement desd. cinq
mil quatre cens livres tournois par an; et que à ce
faire, eulx et sembla])lement toutes autres personnes
de mestier, previlegiez et non previiiegiez, exemps
et non exemps, soient contrainctz, par toutes voyes
etmanieres deues et raisonnables, nonobstant oppo-
sitions ou appellations queizconques.
ff Laquelle somme de cinq mil quatre cens livres
tournois sera levée par ung sergent colecteur, qui à
ce faii'e sera commis et payé sur lesd. deniers, ou
par les jurez et gouverneurs desd. mestiers, ou autres
(]ui à ce faire seront depputez par led. Prévost de
Paris, ou son Lieutenant criminel, appelle le Pro-
cureur du Roy oud. Chastelet de Paris, et lad. somme
mise entre les mains du Receveur du dommaine
de lad. Ville, ou autre qui advisé sera pour le
myeulx, pour en faire la distribution, quant besoing
sera.
tt Item, que doresnavant les gaiges des officiers dud.
Guet seront payez, à raison de deux solz parisis
pour homme dud. Guet à pied et assiz, et quatre
solz parisis pour homme de cheval, par chascun jour,
vallant emsemble par an, à trente jours par moys,
l'ung portant l'autre, la somme de sept mil six cens
cinquante livres tournois. Cy vu" vi' l 1. t.
tf Ayant esgard mesmement que, au temps de la
création d'iceulx, qui sont deux cens ans et plus, du
temps et règne du feu Roy Jehan 'i>, les vivres , louages
de maisons, serviteurs et autres fraiz ordinaires es-
toient pour lors à grant marché, mesnies qu'il n'y
avoit pas grant peuple en lad. Ville, à la moictié
près qu'il y a de présent.
ttEt les gages du Chevallier dud. Guet, à raison de
''' Jean le Bon fit en effet dresser un règlement pour l'organisation du guet dans Paris. Lettres du 6 mars i36/i (n. s.) publiées
dans le Hecueil des Ordonnances des rois de France, in-fol., t. III, p. 668.
[i55o]
vinjl deux [sous] '■' parisis, pour chascun jour, vallant
la somme de v' livres tournois v' ]. t.
tfltem, les gaiges du commissaire et des deux
[clercs gTefEers]'^', à raison de chascun quatre solz
parisis, par chascun jour, vallant par an deux cens
soixante treize livres xv solz tournois. Cy
11° LXXIII 1. XV s. t.
r Item , pour les quatre lieuxtenans dud. Chevallier
et qui sont prins par led. Chevallier au nombre desd.
officiers du Guet, savoir est lesd. deux lieutenans
de cheval au nombre de ceulx de cheval , et les deux
de pied au nombre de ceulx de pied, qui ont acous-
tumé avoir, oullre les gaiges ordinaires des sergens
dud. Guet, assavoir les deux de cheval chascun
quinze livres parisis par an, et les deux de pied
chascun neuf livres parisis aussi par an, pour les lan-
ternes et chandelles qu ilz livrent pour conduire la
compaignée chascune nuyt, et autres fraiz qu'ilz font
en leur estât, par an vallant la somme de soixante
livres tournois. Cy lx I. t.
trPour faire laciuelie somme de viii^iiu' un'' m
livres xv solz tournois, sera leve'e, comme dit est,
sur tous les gens de mestier, sans personne en ex-
empter, la somme de cinq mille quatre cens livres
tournois par an, lesquelz tous à ce moyen, veu la
grande quantité de mesliers qui est en lad. Ville,
ne se trouverront en riens grevez de payer lad.
somme de v" nu' livres tournois, actendu qu'il n'y a
pas la huitiesme partie des mestiers de lad. Ville qui
contribuent au payement des quarante hommes de
pied qui sont ordinairement, ou doibvent estre par
chascun jour pour le Guet de la patroulie; lesquelz
quarante hommes, à raison de ii solz parisis par
jour, pour chascun homme de pied, font la somme
de xvni' livres tournois, laquelle somme de xviii'
livres tournois est comprinse en lad. somme de cinq
mil quatre cens livres tournois. Pour ce, cy
v"iniM. t.
«rltem, le Roy paye de tout temps, pour le Guet
anciennement ordonné, la somme de deux mil livres
tournois, qui est distribué par le Receveur du Dom-
maine de sad. Ville de Paris. Cy n" 1. t.
ff Par ainsi ne reste pour le payement desd. cent
cinquante hommes, tant de pied que de cheval, et
dud. Chevallier, du commissaire et des greffiers la
somme de unze ou douze cens livres tournois, par
chascun an.
DE LA VILLE DE PARIS.
205
tfEt à ce moyen, le Roy, qui, pour la création de
quatre vingtz dix offices des gens de pied aud. Guet,
à raison de soixante escuz d'or soleil pour chascun
office, recevra la somme de xii" cl livres tournois,
ne sera en rien intéressé de payer chascun an , sur
la Recepte generalle de Paris, la somme de xn° livres
tournois, actendu de quelle conséquence est ce pré-
sent affaire, et aussi que les vaccations et résignations
desd. un" x offices vauldront par an mil livres tour-
nois, ou plus. Pour ce, cy xn'l. t.
ffEt à ce que lesd. officiers du Guet, qui ordinaire-
ment en excerçant leur estât, sont en grandz perilz
et dangers de leurs personnes, ayent occasion de
bien servir et eulx entretenir en bon équipage, s'il
plaist au Roy, ilz auront pareilz previileiges comme
les archers, arbalestriers et hacquebuliers de lad.
Ville.
tfLes susdictes remonstrances sont renvoyées aux
Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville de
Paris, pour y adviser et leur avis envoyer au Pré-
vost de Paris ou ses Lieuxtenans civil et criminel,
qui, semblablement appeliez les gens du Roy, eu
bailleront leur avis, lequel leur avis avec celuy des-
dictz Prévost des Marchans et Eschevins, envoyront
clos et scellé, au Roy et Mess" de son Conseil Privé,
pour, le tout veu, en estre ordonné comme de raison.
fFaict au Conseil, le xxi'"" jour de Janvier mil
V' XLIX. 7)
Signé : ^de Connan.»
Responce faictk au Roy pour le faict dudict guet.
Ensuit la responce et avis sur lesd. articles , faicte par
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris:
Aujourd'huy, au Bureau de l'Ostel de la Ville de
Paris, oii esloient Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseil de lad. Ville assemblez, pour
adviser sur les lettres patentes du Roy nostre sire,
données à Fontainebleaue, le xxii" jour de Janvier
dernier passé, signées : fPar le Roy en son Conseil,
Bretons» et scellées, sur simple queue, du grant scel,
par lesquelles led. seigneur leurmandoit iuy donner
avis sur certaines articles à Mess" de son Privé
Conseil présentées, concernans le faict du Guet de
ceste Ville de Paris, iceulx articles atachez ausdicles
lettres, soubz le coniresel de la Chancellerye, el dont
") A la place de ce mot, il y a un blanc au Reijislrc.
'•' Nous suppléons également ces deui mots, omis parle scribe. Le troisième des articles ci-dossus montre qu'il s'agit bien ici des
clercs grelliers.
206
REGISTRES DU BUREAU
a esté laict communication au Procureur du Roy et
de la Ville;
Lesquelz, pour satisfaire au bon plaisir dud. sei-
pncur, ont advisé ce qui s'ensuit :
(T Premièrement, quant au premier article faisant
mention du nombre des officiers du Guet Royal, tant
de pied que de cheval, et pareillement de leurs gai-
ges et taxacions ordinaires, icelluy article contenir
vérité.
«Le deuxiesme faisant mention du Guet assis, qui
est composé des gens [de mestier]de lad. Ville, con-
tient aussi vérité.
«Le Iroisiesme faisant mention des greffiers, item.
«Le qualriesme, par lequel est dit que les gens de
meslier envoyent gens inutilles aud. Guet , et lesquelz
l'ont les noises et larrecins et empcschent le Guet
Royal; leur a semblé que les officiers dudit Guet
Royal ne se doibvent plaindre, par ce qu'ilz ne sont
tenuz recevoir gens au Guet qui ne soient de ser-
\ice; et leur eslpourveu par l'ordonnance d'en com-
meclre d'aultres en leur lieu et les faire mulcter,
comme les deffaillans, d'amendes arbitraires, qui
sont jugées sur le seul registre de leur greffier et
exécutées promptement. Et n'est à croire, aussi ne
sera trouvé, que les habitans de la Ville, leurs gens
et serviteurs envoyez au Guet, ayent jamais faict
aucune force, violence ou larrecin. Et quant iiz le
vouidroient faire, les officiers du Guet Royal les en
peuvent erapescher, pour ce qu'ilz sont les plus fortz,
leur establissent les lieux oiî iiz doibvent faire guet
et demeurer pour le secours du Guet Royal, s'il
advenoit qu'il eust besoing de secours. Et doibvent
faire reveue dud. Guet assis, à certaines heures con-
tenues aux ordonnances, et faire registre de ceulx qui
se seroient retirez, pour les faire mulcter d'amendes,
comme les deffaillans. Et quant à ce qu'ilz dienl
iceulx gens de mestier venir aud. guet sans armes, ne
les doibvent recevoir, mais y commectre autres gens, à
leurs despens, ainsi qu'ilz ont acoustumé faire. Et se
trouverra, inquisition deuement faicte, qu'ilz ayment
beaucoup myeulx recevoir l'amende des deffaillans ou
de ceulx qui se veullent excuser que de les con-
traindre à venir en personne ou envoyer gens, en
bon et suffisant estât. Et qui est pour respondre aud.
article et au subséquent.
t Quant au sixiesme , faisant mention des exécutions
des amendes par l'ordre de justice, ne se peult tollir
H homme, qui se sent grevé, la voye d'appel intro-
[i55o]
duicte au Royaulme pour reparer les griefz faictz aux
subgectz du Roy. Et quant à ce que par le mesme
article est dit que plusieurs se veullent exempter,
combien qu'ilz n'ayent exemption; le Prévost de Paris
a les ordonnances, par lesquelles sont denuncez ceulx
qui sont tenuz à faire guet, et aussi ceulx qui en sont
exemps par previllege. Et ne seroit raisonnable leur
tollir leur dict previllege, actendu qui ne sest donné
que à bonne et juste occasion, comme il est vray-
semblable.
«Quant au septiesme, les responces faictes cy
devant y doibvent suffire.
«Quant au huitiesme, faisant mention que le guet
est composé de moindre nombre qui puisse suffire
à faire guet, tant en la Ville, Cité et Université, est
aisé à respondre que, depuis cent ans ença, la ville
n'est point creue de son circuit, et neantmoings est
augmentée de maisons, et partant aussi se sontmulti-
pliez les artizans et gens de mestier subgetz au guet;
lesquelz, estans contrainctz y assister sans dissimula-
lion, seront en nombre plus que suffisant pour faire
led. guet, et, s'ilz deffaillent, les amendes satisferont
à ceulx qui seront commis en leur lieu.
«Le neufiesme n'est autre chose, sinon que l'on
veult inférer ce que dit a esté aux precedens articles,
qu'il fault casser le Guet, assavoir '^* composé des
habitans de la Ville, et augmenter de nombre le Guet
Royal de plusieurs officiers, et leur establir bons
gaiges, et augmenter ceulx des anciens, ce qui est
poursuivy parles dix, unze, douze, treize, quatorze,
quinze, seize et autres articles subsequens, par les-
quelz sont désignez plusieurs estalz et mestiers de lad.
ville, tant subgectz comme exemptz dud. Guet, sur
lesquelz on demande asseoir une grosse somme de
deniers , pour faire et establir gaiges ordinaires à gens
officiers, qui peuvent cstre esleuz et choisiz, tant
naturelz de la ville que estrangers. Et est aisé à
congnoistre, par tout le discours, que ceulx qui ont
baillé lesdictz articles ne tendent que au prouffit
particulier du Chevalier et officiers dud. Guet Royal.
« Pour à quoy respondre , semble que la conser-
vation des habitans de la ville de Paris et de leurs
biens ne peult toucher à autre plus vivement que à
eulx niesmes qui sont naturelz de lad. ville, et ont
intcrest principal à la conservation de leur bien ; et
partant ne se peult faire meilleur guet que de celuy
qui a interest que son bien et de son voisin et conci-
toyen soit conservé en seureté. Et à ceste cause, sera
■■'' Sic. Peut-être faudrait-il lire : «le Guet assis, composé. . . . . i
[i55o]
DE LA VILLE DE PARIS.
207
bon faire continuer led. Gaet par ceulx qui y sont
subgetz et faire garder les antiennes ordonnances,
tant pour la conlraincte de y assister comme de mulc-
ter les deffaillans. En quoy faisant, sera le Guet assez
fort. Et seront levez assez de deniers sur les def-
faillans pour augmenter les gaiges du Guet Royal,
actendu le grant nombre de gens de mestier et arti-
zans subgetz à faire le Guet. Et ne seroit bon y rendre
contribuables les previllegiez.
trNe seroit bon aussi casser led. Guet, pour aug-
menter le Guet Royal, et faire assiette de deniers
sur les habitans de Paris pour le payement des gaiges
des officiers dud. Guet ou augmentation d'iceulx, de
peur de émotion popullaire, qui est fort à craindre.
Et seroit difficile, voire quasi impossible, lever lad.
somme par assiette, par ce que la pluspart des ar-
tizans de Paris changent de maisons, de quartier
en quartier, et y a plusieurs artizans en la Ville,
lesquelz, ayant amassé quelque peu d'argent pour
leur vivre et de leur famille, ayment niyeulx aller en
personne au Guet que de faire delîault et payer
l'amende, ou bien bailler argent pour servir en leur
lieu.
<t Et quant les personnes subgectes à faire guet sont
changées de jour à autre, ilz ont moings d'occasion
d'abbuser et faire volleryes etlarrecins, ainsi qu'il est
porté par lesd. articles, pour ce qu'ilz n'ont le plus
souvent congnoissance l'ung de l'autre et sont de
divers quartiers. El ([uant ilz seroient ordinaires,
pourroient avoir intelligence les ungs avec les autres,
congnoislre les bonnes maisons, aclendre les forains
à l'entrée ou yssue de la Ville, et faire plusieurs
volleryes, comme a esté faict, de la mémoire des
hommes, par les officiers du Guet de Thoulouze et
d'Orléans, qui en ont esté griefvement pugnyz, joinct
aussi que multiplication d'offices n'apporta jamais
prouffit à ung royaulme, mais toute confusion.
trPar quoy semble que le meilleur sera, quant au
faict dud. Guet, laisser les choses en leur estât'*', et
quant à l'augmentation des gaiges du Chevallier
et officiers du Guet, s'en rapporter au bon plaisir
du Roy.
trEt faull entendre que, combien que les officiers
du Guet se plaignent, neantmoings y a grant presse
à avoir lesd. offices, vaccation escheant, soit pour les
gaiges, previlleges ou prouflitz qu'ilz y ont. Et neant-
moings ceulx qui en ont les charges en font très
mal leur devoir.
«Faict au Rureau de la Ville de Paris, le xx' jour
de Mars mil v' xux'"^'.ii
GCXVI [CLXV]. — Les villes nommeront les officiers des monnoyes.
18 avril i55oW. (Fol. 17a.)
Extrakt de T ordonnance f aide par le Roy sur lefaicl soit bien et loyaulment faict et continué par gens de
de ses monnoyes , le quatoriiesine jour de Janvier dentier bien, ordonnons que les villes où sont cstablies
passé mil v' xu.v. lesd. Monnoyes nous présenteront doresnavant les
(f Et affin que l'ouvrage qui se fera èsd. Monnoyes j maistres , gardes , tailleurs , essayeurs et conlregardts
''' En efTet le« clioses furent laissées en l'état pendant neuf années encore. Ce fut seulement au mois de mai iSSg que Henri H
rendit un édil de réorganisation du Guet, donnant satisfaction et au delà aux demandes très modérées contenues dans hs Articles
qui précèdent, articles si péremptoirement repoussés et exécutés par le Bureau de la Ville. Le guet royal et le guet de patrouille,
dont la rivalité n'avait que de fâcheux résultais, la réponse aigre de la Ville en est un exemple, sont fondus en un seul, composé de
deux cent quarante arcliei-s, Irenle-deux de cheval et deux cent huit de pied (au lieu des cent cinquante hommes réclamés ici),
divisi'S en quatre compagnies, sous les ordres du chevalier ou capitaine du guet et de quatre lieutenants. Ils se recrutent parmi les
artisans et autres hahitanls de Paris y domiciliés, auxquels sont délivrées gratuitement des lettres de provisions. Leurs gages sont
relevés à trois sous parisis par nuit pour les archers à pied , et à six sous parisis pour les archers à cheval. Les Arliclei ne demandaient
que deux sous pour les premiers et quatre pour les seconds. L'édit règle minutieusement leur service et finalement leur accorde divers
privilèges spéciaux. Il fut enregistré au Parlement de Paris, le 3o mai 1659 (Archive» nationale», X" 8Gaa, fol. aia), et a été publié
par Delamare, Traité de la Police, in-fol., liv. I, lit. XUl, ch. 11, et par Isambert, Recueil de» ancienne» loi» françaite» , l. XIII,
p. 5a8.
W On doit se reporter à la lettre missive du roi qui figure en télé de ce paragraphe pour comprendre le motif de l'insertion au
Registre du i-'i avril d'une délibération du Bureau de la Ville portant la date du 90 mars. Cette réponse ne fut évidemment envoyée
au Conseil du Roi qu'après la réception de la lettre du »3 avril.
0) L'eitrait qui suit a été transcrit dans le Registre entre deux déli Itérations, l'une du 95 janvier, l'autre du 98 février. Il n'est donc
point i sa place, soit qu'on lui assigne la date du i 4 janvier, qui est celle de l'ordonnance, soit qu'on le range à la date du jour oii
il lut apporté au Greffe de la Ville, c'est-à-dire au 18 avril. Cette dernière nous a paru devoir être préférée, et nous avons rétabli
l'ordre chronologique d'après cette donnée.
208
REGISTRES DU BUREAU
desd. Monnoyes, el nous certifRront iceulx estre gens
de bien et de bonne renommée et conversation;
et lesqueiz seront par nous proveuz desd. estatz, à
ia susdicte nomination et non aultrement, et receuz
par les Generaulx de noz Monnoyes à Paris , après
qu ilz auront esté par eulx examinez et trouvez sut-
fisans pour excercer lesd. estatz et offices. Et quant
aux officiers qui sont à présent èsdictes Monnoyes ,
nous voulions iceulx nous esire cerliffiez et nommez
par lesd. villes, s'ilz conjjnoissent qu ilz soient gens
suffisans et de probité requise, et à leur nomina-
[i55o]
tion, ilz seront de nouvel par nous proveuz. Et ou
lesd. villes ne les vouldroient nommer el certiffier,
nous voulions et leur enjoignons nous en nommer
d'aultres, telz que bon leur semblera, ydoynes tou-
tesfois et suffisans, pour estre par nous proveuz
desd. charges, à leur nomination, comme dit est'^'."
Apporté au Greffe de la Ville par m" Pierre Hen-
ne(iuin, s' de Malhau, Procureur du Roy en la jus-
tice des Monnoyes à Paris, le xviii' avril v'l, après
Kasimodo.
CCXVII [CLXVI]. — Pour le quay du Port au Fonc jusques au Trou pugnaiz.
32 avril i55o. (Fol. i83 v°.) «
Du xxii' jour d'Avril mil v'' l, après Pasques.
Aujourd'huy, suyvant la délibération du Conseil
de la Ville de Paris du xx' jour de Mars dernier
passé, mess" les Prévost des marchans etEschcvins
de la Ville, accompagnez de m' Thierry de Montnii-
rel, s' de Chamboursy, Conseiller de lad. Ville,
Guillaume Guillain et Charles Leconte, Maistres des
euvres de maçonnerye et charpenterye d'icelle Ville,
Anthoine Turpin, Maisire des pontz, Thomas Le
Lorrain et Guillaume Parfaict, Quarteniers de lad.
Ville, Pierre Gouffé, juré de foing, Nicolas Hutin,
Faron Dohin, Denis Barthélémy, Jehan Leconte,
Jehan Delatable, et plusieurs autres marchans et
marigners frequentans la rivière de Seyne, se sont
trouvez, à neuf heures du matin, au Port au Foing,
lieu à eulx assigné pour adviser et délibérer sur
le portraict et figure faict pour la construction du
quav, depuis led. Port au Foing jusques à l'arche
Beaufilz.
Tous lesqueiz, après avoir discouru par le menu
delacomfifoditéou incommodité de la chose, ont esté
d'avis que, incontinant que les eaues seront abais-
sées, l'on face ung abreuvoir à clievaulx, depuis les
piliers des moulins du Temple jusques à la vanne
qui arresle les basteaulx de foing, lequel abreuvoir
sera pavé en pente et au nyveau , depuis le viel pavé
estant sur le quay jusques à l'endroit qui sera néces-
saire. Depuis lequel abreuvoir jusques au coing du
viel quay, estant vis à vis de la rue Geuffroy Lasnier,
ne sera faict aucune maçonnerye pour ceste heure
et jusques à ce que, les terres estant entre deulx ostées,
soit advisé si l'on y fera ung quay, ou bien que le
lieu soit seuUement pavé en pente et nyveau, pour
l'aisance de la marchandise, charrettes et basteaulx.
Que, avant que commencer lad. maçonnerye du
quay, qu'il convient faire depuis lad. rue Geuffroy
Lasnier, seront les terres estant contre le viel mur
ostées, pour cognoistre si les fondemens d'icelluy
viel mur seront suffisans pour le fondement dud.
quay. Et ce faict, sera commencé à la construction
d'icelluy sur pillotis ou plateformes, ainsi que l'on
verra estre affaire pour le myeulx.
CCXVIII [CLXVII]. — Touchant l'office de assesseur.
sli et aS avril i55o. (Fol. 18/1.)
Du xxmi° jour d'Avril i55o "'.
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de
la Ville de Paris, ayans esté adverliz qu'il avoit esté
scellé ung edict du Roy, par lequel il avoit crée en
<■' C'est l'un des a3 articles de l'ordonnance donnée à Fontainebleau, le i4 janvier i55o (n. s.), portant règlement pour la nou-
velle fabrication, le poids, i'aloi, le prix, l'ouverlure et le jufjement des boites; l'établissement du lieu et l'ouverture des Monnaies;
ia présentation , les gages et charges des maîtres particuliers, gardes, essayeurs, tailleurs, contregardes , prévols, ouvriers, monnayeurs
et autres officiers des Monnaies; les changeurs, les orfèvres et leurs apprentis, les affineurs et batteurs d'or; la justice desdits offi-
ciers, etc. Cette ordonnance fut enregistrée à la Cour des Monnaies, le 3i janvier (Archives nat. , Z'"" 64 , fol. 34-38) et au Parlement
le i3 février suivant (Archive» nat., X'' 8G16, fol. 895 ). Elle a été publiée par Fontanon, t. II, p. i33.
C Les deux tiers du folio 1 83 recto sont en blanc.
f Ce millésime en chiffies arabes a été ajouté postérieurement.
[i55o]
lad. Ville ung office d'assesseur royal, pour juger
avec lesd. Prévost et Eschevins tous procetz pen-
dans en lad. Prevoslé, à telz honneurs, previlleiges
et droitz que iceulx Prévost et Eschevins, et aux
gaiges qui luy seroient après ordonnez, chose de
mauvaise conséquence pour lad. Ville, en laquelle y
a deux Lieuxtenans. Pour à quoy obvier, ont advisé,
eslans assemblez ou petit Bureau de lad. Ville, que
led. Prévost des Marchans yra par devers monsei-
gneur le Chancellier, aconipaigné de mons' le Lieu-
tenant Bragelongne, et qui luy fera toutes les re-
monstrances qu'il verra estre à faire pour empescher
la provision dudit assesseur.
SuyvanI lequel advis, moud, s'^ le Prévost partit
le lendemain, et avec luy icelluy de Bragelongne, et
allèrent trouver monseigneur le Chancellier à Saincl
Gei'main; auquel led. Prévost feist de bouche et
laissa par escript les remontrances qui seront cy
après escriptes. Lesquelles entendues par mond. s''
le Chancellier, dit que, quant led. edit de création
d'assesspur avoit estédespesché, l'on avoit faict en-
tendre au Roy que les Pre>ost des .Marchans et Es-
chevins et toute la Ville le demandoit ainsi, et que
en cela on les cuydoit gratillier, mais entendaut les
remonstrances qu'ilz faisoient, les asseuroit que
led. edict n'auroit point de lieu, et que le Roy re-
congnoissoit sa Ville de Paris capitalle de son
Royaulme et voulloit bien la gratiffîer et favoriser
sur toutes autres, comme celle dont il esfoit en
tous ses affaires promplement et de bon cueur se-
couru. Et estoit délibéré leur faire toutes les grâces
et faveurs à luy possibles, et que, en cest afTaire, il
ne leur corromperoit point leur previlleige, mais
plustost leur vouldroit amplilfier, et qu'ilz s'en rap-
portassent sur luy. •
AilCIEN POUVOIR DE LA JuSTICE E.N LA ViLLE '''.
r Les Prévost des Marchans et Eschevins de la Ville
de Paris ont antienncment esté juges ordinaires en
la Ville de Paris, ayans congnoissance de la police
et, par prévention avec le Prévost dud. Paris, de
toutes causes civilles, tant personnelles, possessoires,
mixtes et petitoires (|ue aussi des causes criminelles,
qu'ilz ont jugées définitivement et leurs jugemens
exécutez, sinon qu'il y ait eu appel; lequel appel
ressortissoit en la court de Parlement.
irEt lors lesd, Prévost et Eschevins avoient ung
DE LA VILLE DE PARIS.
209
seul Lieutenant de robbe longue, qui faisoit rapport
des procès et les jugeoit avec lesd. Prévost et Esche-
vins, et avoit de gages la somme de xx livres pa-
risis par chascun an.
«Depuis, le Prévost dud. Paris a eu la congnois-
sance de la police et de la justice ordinaire, tant en
causes civilles que criminelles, et est seullement de-
meuré aud. Prévost et Eschevins la congnoissance
et justice sur la rivière et portz de lad. Ville, et tel-
lement retraincle leur jurisdition que aujourd'uy il
n'y a en lad. Ville que trois praticiens, qui n'ont pas
causes pour les occupper ou les nourrir.
wLes causes qui se traictent en lad. Ville sont cau-
ses sommaires qui se jugent par les ordonnances
escriptes et le plus souvent sur le champ, et encores
que les Prévost et Eschevins ne soient nourrys à la
pratique, si esse qu'ilz jugent selon lesd. ordon-
nances; il n'y a point ordinairement d'appel, et si
appel y a, lad. sentence est le plus souvent confirmée.
«Et si la cause est telle qu'elle doibve estre ap-
pointée en droit et à mecfre par devers lesd. Prévost
et Eschevins, au lieu d'ung seul Lieutenant quilz
soulloient avoir, ilz en ont de présent deux, ausquclz
ont esté departys lesd. gaiges, à chascun dix livres
parisis par an.
«Et combien que lesd. Prévost, Eschevins et leurs
Lieuxtenans ayent lousjours bien et deuement excercé
lad. justice et qu'il n'en soit venu plaiucte, et que
la Ville de Paris, qui est cappitalle du Royaulme
de France, ne doibve estre moings favorablement
traictée que toutes les autres villes de ce Royaulme
qui ont justice ordinaire, comme Thoulouze,
Amyens et autres, et que èsd. Villes le Roy n'ayt es-
tably assesseurs ou lieuxtenans, neantmoings, puis
aucun temps en ça, a esté dressé certain edict par
lequel le Roy, soubz coulleur que la moictié des
amendes jugées en la Prevoslé des Marchans luy
apartiennent et que le Procureur de la Marchandise
a pris tilfre de Procureur du Roy et de la Ville,
aussi que les Prévost des Marchans et Eschevins ne
peuvent estre esleuz de gens de pratique, taisant
qu'ilz eussent Lieuxtenans de robbe longue, a esté
créé en lad. Ville ung office de assesseur aux Prévost
des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, le-
quel assesseur pourra tenir la jurisdition de lad.
Ville, tant en la présence que en l'absence desd.
Prévost et Eschevins, pour joyr dud. estât à telz
honneurs, auctoritez, droitz et prouffilz que lesd.
'" Le litre placé à la marge a été écrit par une main différenlc.
m.
«7
IHITIKt nie «ITIOf.
210
REGISTRES DU RUREAU
Prévost et Eschevins ont acoustumé avoir, et aux
gages qui luy seront cy après ordonnez, de sorte
qu'il seroit commorant avec led. Prévost, et ne iuy
restroil aucune auclorité.
trEn quoy lad. Ville se sent grandement fouUe'e,
pour les causes contenues cy après, qu'elle supplie
très humblement le Roy son souverain seigneur et
xMess" de son Privé Conseil considérer et y avoir
esgard.
trEn premier lieu, luy supplient considérer que
ce qui a esté cy devant commis à lad. Ville a esté
traicté par les Prévost et Eschevins si fidellement
qu'il n'en est advenu aucune plaincte;
«Que iesd. Prévost des Marchans et Eschevins luy
l'ont le serment et à son Lieutenant General.
ff Que pour la fidellité qu'il et ses prédécesseurs ont
eue des habilans de lad. Ville, il leur a laissé l'es-
lection des Prévost et Eschevins et ausd. Prévost et
Eschevins et xxiiii Conseillers les deux Lieutenans,
lesqueh excercent si peu de justice qui leur a esté
laissée.
fcQue toutes les causes qui se traictent en lad. jus-
tice sont sommaires , et combien à la vérité que les
amendes appartiennent moictié au Roy, toutesfoys
[t55o]
les causes sont de si peu de conséquence que Iesd.
amendes ne se montent au prouffit dud. seigneur,
ne pareillement de lad. Ville, en six ans, autant
que monteroient les droitz dud. assesseur, qui luy
sont ordonnez telz que ausd. Prévost et Eschevins,
sans les gaiges qui luy sont reservez, qui seroit
charge nouvelle et insuportable à icelle Ville;
«Que, au moyen de lad. création d'assesseur qui
n'a esté faict, comme dit est, en autre ville de ce
Royaulme, semble que à l'advenir il pourroil prandre
[pied] de Prévost perpétuel, qui seroit du tout toUir
et abolyr les droitz et previlleiges des habitans de
lad. Ville, qui sont si obeissans serviteurs du Roy,
qui ne s'en trouvera de plus en sondict Royaulme.
tt Aussi ne seroit raisonnable que estans Iesd. estatz
de Prévost et Eschevins et Lieuxtenans populaires
et ellectifz que leur assesseur feust royal.
«Supplians très humblement le Roy leur voulloir
conserver et les entretenir en leurs previlleiges, et
révoquer led. edil de création dud. assesseur et
s'asseurer que, come Iesd. habilans luy ont tousjours
esté très humbles, loyaulx et fidelles subgetz, ilz
persévéreront en ceste volunté jusques à l'extrémité
de leurs vies.n
CGXIX [GLXVllI]
- La REDUCTION DE BoULONGNE.
a6 avril i55o. (Fol. 186.)
Lettres missives du Roy, envoyées le xxvi" Avril
V^L.
26 avril i55o.
«De par le Roy.
«Très chers et bien amez, ayant présentement eu
nouvelles comme hier matin nostre ville de Roul-
longne et fortz de RouUenoys furent renduz et re-
mys en noz mains, nous n'avons vouUu obmectre à
vous en advertir incontinant, vous priant en rendre
grâces à Dieu et vous trouver à la procession que
nous escripvons à l'evesque de Paris en faire demain,
pour l'en remercier.
«Donné à Sainct Germain en Laye, le xxvi° jour
d'Avril mil v'' l.d
Signé: rr HENRY.
DE L'AuBESPINE. ■n
El au dessus :
« A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins , bourgeois et habitans de nostre bonne ville et
cité de Paris, n
Procession.
Incontinant Iesd. lettres receues. Mess" de la Ville
envoyèrent mandemens aux Conseillers et aux Quar-
teniers, pour appeller huit notables pei'sonnes de
chascun quartier, poureulx trouver, demain six heures
de matin précisément, en l'Ostel de lad. Ville, pour
acompaigner mesd. s" à aller à la procession gene-
ralle qui se fera de Nostre Dame de Paris à l'entour
de la Cité, pour rendre grâces à Dieu de lad. réduc-
tion de RouUongne en l'obeyssance dud. seigneur.
Mesdictz s" y furent, vestuz de leui-s lobbes my
parties, avec la court de Parlement, en l'ordre
qu'ilz ont acoustumé.
i55ol
DE LA VILLE DE PARIS.
211
GCXX [CLXIX]. — Pour l'olverture du po^t levis de JNesle.
3 mai i55o. (Fol. i86 v°.)
Du m' jour de May mil \' cinquante.
Veue par nous, Prévost des Marchans et Eschevins
de la Ville de Paris, la requeste à nous faicte et
presenfée par les habitans du faubourg Sainct Ger-
main des Prez, tendant à ce (jue le pont levys de
Nesle soit ouvert pour y passer, à tout le moings à
pied et achevai, sans charrettes, et ordonner aux
passeurs et basteliers de passer les gens dud. faulx-
hourg à mesure qu'il/ arriveront, sans garder rang
et ordre acoustumé, pour les causes contenues en
lad. requeste; sur laquelle nous aurions ordonné
qu'eili; seroit monstrée et communiquée au Pro-
cureur du Roy et de lad. Ville. Après laquelle or-
donnance, lesd. supplians se seroient retirez par
devers le Roy nostre sire et auroient obtenu lettres
patentes, dont la teneur ensuit :
Lettres patentes.
K Henry, par la grâce de Dieu , Roy de France. A
noz amez et feaulx les Prévost des Marchans et Es-
chevins de nostre i)onne Ville de Paris, salut et
dillection. Receue avons l'humble supplication de noz
amez les manans et habitans du faulxbourg Sainct
Germain des Prez lez nostredicte ville, et les mon-
noyers de noz monnoyes besongnans ordinairement
en nostre hostel de Nesle'", contenant que, de tout
temps et antienneté, entre les portes de nostredicte
Ville y en ayt deux fort propres et aisées pour entrer
et sortir de nostredicte Ville aud. faulxbourg, l'une
appellée de Bucy, l'autre le pont ievys du pont de
Nesle, lesquelles sont demeurées closes et fermées
dès et depuis le temps des guerres, par lesquelles
led. faulxbourg fut ruyué et réduit en terre labou-
rable, mesmes à l'endroit desd. deux portes, et jus-
ques à ce que le feu Roy. nostre père, que Dieu
ab.solve, voyant son peuple de Paris estre par su-
cession de temps tellement creu et multiplié qu'il
estoit très diflicille d'y trouver plus maisons à vendre
ne louer, pour y demeurer, et congnoissant led.
bourg estre lieu fort sain, commode et bien aéré,
et pour donner occasion d'y habiter, auroit ordonné
lad. porte de Bucy estre ouverte et le pont d'icelle
estre repaie et reffaict, pour y passer et rappasser
ordinairement, comme Ton faict par les autres
portes de nostredicte Ville, et ce aux despens et des
deniers commungs d'icelle; et à ceste fin, vous au-
roit envoyé ses lettres de commission et mandement
exprès, suyvant lesquelles et son vouUoir auriez dès
lors faict ouvrir et aproprier lad. porte de BucyP', oîi
de présent l'on passe ordinairement;
(tAu moyen de quoy et que nostredict feu père
pretendoit semblablement faire ouvrir led. pont levys
de Nesle, lequel est joignant nostre hostel de Nesle,
le long du quay des Augustins, et fort commode pour
nosdiclz monnoyers et habitans dud. Sainct Ger-
main, plusieurs notables personnages, tant de nostre
couri de Parlement, du Grant Conseil, noz ollîciers
domestiques, gens d'église, et autres de tous estatz,
y ont basty et ediffié plusieurs belles maisons, ès-
quelles ilz sontdemourans, et qui décorent et embel-
lit (sic) grandement nostredicte Ville. Pour crainte
et révérence desquelz et de justice, beaucoup de
gens mal vivans qui s'i souUoient retirer et habiter,
ont esté contrainctz en vuidcr et habondonner led.
fiiulxbourg, lequel est aujourd'uy l'ung des plus
beaulx que autres de nostre Royaulme.
nLesquelz supplians nous ont très humblement
supplié et requis voulloir faire ouvrir led. pont
levys de Nesle, qui leur est très aisé et commode,
et ce en la mesme façon et manière que a esté lad.
porte de Bucy, pour y passer et rappasser ordinai-
rement, comme Ton faici par les autres portes de
nostredicte Ville, à j)ied et à cheval seullement, sans
ce que aucunes charrettes ni chevaulx, chargez de
marchandise subgecteà imposition, ypuissent passer;
et pour ce faire, leur octroyer noz lettres de provi-
sion, ordonnance et déclaration à ce nécessaires;
ff Pour ce est il que nous, inclinans liberallement
à la supplication et prière desd. supplians, après ce
que avons veu led. pont levys et eu sur ce l'avys
de plusieurs grans personnages estans lez nous,
en nostre Privé Conseil, avons vouUu, ordonné et
'" La nouvelle Monnaie créée à l'hôtel de Nesle n'était installée que depuis quelques jours seulement. L'édit d'institution de ce
second atelier mnnélaire parisien porte qu'on n'y fabriquera que des pièces de six blancs. 11 est daté de Fontainebleau, le aS mars i55o
(n. s.) et fut enref^stre à la Cour des Monnaies, le a août suivant. Voy. Fontanon, Editu et Ordotmancet, t. Il, p. i4o.
"' L'on a vu, au commencement du pR'sent volume (p. A), que François 1" ordonna la réouverture de la porte de Bucy par lettres
patentes, données à Compiègne le a6 septembre iû3i), et que les travaux furent ajournés au mois de mars suivant.
ï7-
212
REGISTRES DU BUREAU
dcclairé, voulions, ordonnons el nous plaisl que led.
pont levys de Nesle soit ouvert et reffaict, reparé et
renij's en bon et suffisant estât, avec ses aisances
et commoditez, en la forme et manière que a esté
et est à présent lad. porte de Bucy, pour y passer
ordinairement, ainsi que Ton faict par les autres
portes de nostredicte Ville, à pied et à cheval tant
seullement, sans ce que aucunes charrettes ne che-
vaulx chargez de marchandises y puissent passer.
tfSi vous mandons et enjoignons expressément,
par ces présentes, que, incontinant icelles receucs
et le plustost que faire pourrez, vous ayez à faire
faire ouverture dud. pont levys et iceiluy reparer et
remectre, avec ses aysances, en bon et suffisant
estât, des deniers commungs de nostredicte Ville,
et comme a esté el est lad. porte de Bucy, de façon
et manière que l'on y puisse ordinairement passer,
aller et venir, comme l'on faict par les autres portes
de nostredicte Ville, à pied et à cheval tant seulle-
ment, et sans ce que aucunes charrettes ne chevaulx
chargez de marchandise subgecte à imposition y
puissent passer. Et à ce ne faictes faulte ne difficulté;
car tel est nostre plaisir.
tr Donné à Paris, le xiii' jour d'Avril l'an de grâce
mil cinq cens cinquante après Pasques, et de nostre
règne le iiii". d
Signé : k Par le Roy, le seigneur de Montmorency,
Gonneslable de France, le seigneur d'Avançon,
Maislre des Requestes ordinaire, et autres, presens,
BOCHETEL. «
Et scellées, sur simple queue, du grant scel de
cire jaulne.
Suyvant lesquelles lettres, lesd. habitans et les
monnoyers du Roy besongnans ordinairement oud.
hostel de Nesle nous auroient présenté requeste, ata-
chée ausd. lettres patentes, par laquelle ilz nous
[i55o]
requièrent entériner lesd. lettres et les acomplir,
selon le voulloir et intention dud. seigneur. Sur la-
quelle requeste , aurions ordonné que ie tout seroit
monstre au Procureur du Roy et de lad. Ville, pour
sur ce prandre ses conclusions. Et après lesd. con-
clusions veues, aurions ordonné que lesd. lieux
seroientvcuz et visilez par nous, en la présence dud.
Procureur, Contreroolleur, et des Maistres des eu-
vres de lad. Ville, pour, après lad. visilation faicte,
estre ordonné ce que de raison.
Poterne de Nesle ouverte.
Et après nous estre transportez sur les lieux avec
lesd. Procureur du Roy, Contrerolleur, Maistres des
euvresel plusieurs habitans, tant de ceste Ville que
faulxbourgs, qui ont esté tous d'avis qu'il sera très
utille et neccessaire, pour la commodité des habitans
de ceste ville el faulxbourgs, ouvrir lad. poteine; et
veu lesd. lettres patentes et missives du Roy, avec le
consentement dud. Procureur; nous, pour et au nom
de lad. Ville, avons ordonné et ordonnons que lad.
poterne sera ouverte, pour y faire passage pour uiig
homme de pied et de cheval seullemenl.
Et pour ce faire, sera faicte une pille neufve de
pierre, pour soustenir la planchette, et les vielles
pilles seront reparées et mises en bon el suffisant
estai, pour porter le pont de boys, garny de garde-
folz, qui sera érigé de neuf sur lesd. pilles. Le tout
faict, sera la muraille estant entre les murs de Nesle
et une petite maison bastye sur lesd. murs des an-
ciens quaiz de la Ville, ouverte pour avoir le passage
droit à lad. poterne, jusques à ce que lad. maison,
murs anciens et jardins, estans entre lad. maison
de Nesle et le quay reparé de neuf, ayenl esté aba-
tues el razées. Et sera le tout faict aux despens de
la Ville, ainsi que le Roy le veull et mande par lesd.
lettres patentes.
GCXXI [CLXX]. — Pour le faict des nouvelles mo.nnoyes et du billo?*.
6 juin )55o. (Fol. i88 »°.)
(cDe par le Roy.
ffTrès chers et bien amez, pour ce que nous
avons journellement plusieurs plaintes de divers
endroitz du peu do dilligence qui se faict en noz
Monnoyes, et mcsmement en celle de nosire Ville
de Paris''', de convertir en bonne monnoyele billon
qui y est apporté, selon noz ordonnances dernière-
ment faictes, qui tourne à grant interest, non seul-
lement à ceulx qui délivrent led. billon mais aussi
à tous noz subgeclz, lesquelz, au moyen de ce, sont
"' Par lettre missive du même jour, Henri II se plaignit à la Cour des Monnaies des négligences apportées dans la fabrication des
espèces à la Monnaie de Paris, et il y eut une correspondance assez active sur ce sujet échangée entre le Roi el les Généraux des
.Monnaies dans le courant du mois de juin. Le 6 de ce mois, tme quantité considéral>le de billon venant de Caen fut apporté à Thotel
de Nesle et, d'après les registres de la Cour, il fut rais en œuvre immédiatement (Archiiei nationalei, Z'"" i3).
[i55o] DE LA VILLE
conlrainctz se deffaire ailleurs dud. billion à beau-
coup moindre pris que ne portent nosdictes ordon-
nances; à quoy desirons singulièrement estre re-
médie'pour le souUagement de nosdictz subgectz;
«A ceste cause, nous vous mandons et expressé-
ment enjoignons que vous ayez à depputter ung de
vous par chascune sepmaine, à tour de roolle, pour
assister, tant aux délivrances qui se feront dud.
billon es mains de Pinatel''', commis à la maistrise
de la Monnoye qui se fabrique de présent en Nesle,
que au convertissement dud. billon en bonne mon-
noye et au remboursement qui sera par ied. Pinatel
faicl à ceulx qui luy auront délivre' icelluy billon.
tr Lequel remboursement nous entendons estre faict
de deux jours en deux jours, à tour de roolle,
sans aucune préférence ne qu'il y soit usé de lon-
gueur, comme il a esté faict jusques icy, afSn que
noz subgelz s'en puissent ayder. De quoy celuy de
vous qui y assistera fera registre et contrerolie,
afin qu'il ne se y commecte aucun abbuz. Le double
duquel registre vous nous envoyrez, ou aux gens de
nostre Conseil Privé, en la fin de chascune sepmaine,
j)our veoir comme il y aura esté procédé et quelle
dilligence il aura esté faicte.
trEt combien qu'il se tienne ou doibve tenir re-
gistre en nostre Monnoye ancienne de nostredicte
Ville de Paris, par les officiers d'icelle, [de] sem-
DE PARIS.
213
blables délivrances de billon et monnoye, toutesfoys,
pour estre plus certains de l'ordre qui s'i tient,
vous vous enquerrez bien et dilligemment du devoir
qu'il y a esté jusques icy faict, tant en cela que au
convertissement dud. billon. Et pour cest effect,
vous vous ferez représenter le contrerolie qui en a
esté faict depuis nosdictes dernières ordonnances,
et nous advertir[ez] du tout à la vérité, continuant
cy après lesd. inquisicion et advertissement de sep-
maine en sepmaine, à celle fin que puissions sa-
voir quelle quantité de monnoye aura esté faicte
en nostredicte Ville, sans y faire faulte. Et vous
nous ferez service agréable.
«Donné à Sainct Germain en Lave, le vi" jour
de Juing mil v' l. n
Signé :tr HENRY. ^
Et au dessoubz : r Chusse. -n
Et sur le doz estoit escript :
ir A noz très chers et bien amei les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris, -a
Suyvant lesquelles iectres , mesd. s" ont esté chas-
cun à tour de roolle, par chascune sepmaine, en lad.
Monnoye, ont mys par escript ce qu'ilz ont veu et
trouvé, et l'ont envoyé au Roy et à mons' le Chan-
celiier, à la fin de chascune desd. sepmaines.
CCXXII [CLXXl]. — Rapport de la v
95 juin i55o.
Du xxv' Juing y" l.
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de
la Ville de Paris ont ce jour d'huy faict faire visitacion
du quay encommencé depuis le Poit au Foing jus-
ques à l'arche BeauGlz, dont a esté fait rapport, du-
quel la teneur ensuit :
ir A la requestede mess" les Prévost des Marchans
et Eschevins de la Ville de Paris, nous, Loys Poi-
ISITACION DU QUAY DU PORT AU FoINg''^'.
(Fol. 19a Y«.)
reau, Claude Amaulry et Jehan Beausault, maçons,
Jehan Reliée et Jehan Fontaine, charpentiers, jurez
du Roy nostre sire es offices de maçonnerye et cliar-
penterye, le vingt cinquiesme jour de Juing l'an
mil cinq cens cinquante, nous sommes transportez
sur les quaiz de la rivière de Seyue, entre l'arche
Beaufil/. et le Port au Foing, pour veoir et visiter les
tranchées à présent y estant faictes , savoir si bonne-
ment, sûrement et commodément on peult fonder
'*> Le registre da 3 avril 1 55o de la Cour des Monnaies nous fournit des renseignements sur la constitution de l'alelier monétaire
de riiôtel de Nesie et les noms des principaux officiers : s Sur les lettres patentes (du a5 mars précédent) ce jour d'iuiy publiées et
enregistrées,. .. la Chambre a commis et commect m' Jacques Pinatel, Conseiller dud. seigneur et gênerai desd. Monnoyes, pour tenir
le compte et exercer icelle maistrise soubz la main dud. seigneur, ensemble Françojfs Perdriel, essayeur gênerai pour faire les essaiz
qu'il y conviendra faire; et a ordonné cl ordonne que, par cliascum; sepmaine, l'ung des Generaulx d'icelle après l'autre se transpor-
tera en lad. Monnaye, |K)ur veoir faire les délivrances qui se feront en icelle aud. Pinatel, de l'ouvrage qui y aura esté faict. Et pour
priser l'ouvrage qui se fera en lad. Moonoye, avant que faire la délivrance d'icelluy, lad. Cbambre commect André Mutin et Jeban
Dompoinct, cbangeurs de la ville de Lyonn {Archive» nalionalei, '/,''' 19, dernier folio). Au mois de juin, Marc Bécliot, graveur
général des Monnaies, fut spécialement attaclié à la Monnaie de NesIe {Idem, Z'' i.3).
'*' Ce paragraphe est transcrit sur le Registre après les trois suivants, des 96, 97 et 98 juin. Nous le replaçons à son ordre chro-
nologique.
nà
REGISTRES DU RUREAD
sur icelles et lever la maronnerye des quaiz que
mesdicU s™ prétendent faire au lieu des vielz, et
si elle sera ferme et stable. Lesquelles tranchées
faictes pour de neuf ediffier lesd. quaiz, en la pré-
sence de maistre Charles Leconte et maistre Guil-
laume Guillain, Maistres des ouvres d'icelle Ville,
nous avons veuz et visitez, et avons trouvé ce qui
s'ensuit :
(f Et premièrement, avons trouvé de douze à treize
toizes desd. tranchées, à prandre depuis rencoiigneure
par oïl l'on monte de lad rivière à la rue Geuffroy
Lasnier tirant vers l'arche Reaufdz, esire bonne et
suffisante et de tuf pour porter la maçonnerye et
plattefonnes de charpenterye , et le résidu desd.
tranchées , au lieu oîi il ne se trouvera tuf et terre
ferme, nous disons qu'il seroit et est besoing de les
[i55ol
pilloter deux piedz de large, le long des moslieres, sur
le devant de la rivière, pour plus sûrement porter
et soustenir la maçonnerye desd. quaiz, et sur led.
pillotiz et tuf desd. tranchées faire et asseoir des
platles formes de charpenterye, au dessus desquelles
se fera ta maçonnerye; esquelles platteformes seront
mys des harpons pour lyaison d'icelles platteformes.
Et moyennant ce, l'on pourra faire la maçonnerye
de au dessus bonne et vallable, au moyen desd. fon-
dations, comme dit est. Et avons dit et disons que,
faisant ce que dessus, la maçonnerye qui sur lad.
fondation sera faicte, sera bonne et vallable. Et tout
ce certiffions estre vray, tesmoings noz seingz ma-
nuelz cy mis, les an et jour dessusdictz. "
Ainsi signé : k Poireau, Amaulry, Jehan Rellék,
Reaussault.'î
CCXXIII [CLXXIJ]. — Pour ix
M. LIVRES TOURNOIS DEMANDEZ PAR LE RoY À LA ViLLE.
26 juin i55o. (Fol. 189 v°.)»l
Du xxvi"" jour de Juing mil v'' l.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour oyr la
lecture des lettres missives du Roy, apportées par
m' Jacques Veau, Trésorier des guerres; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, Guyot;
Pomereu, Courtin, Soly, Choart'^', Eschevins de
lad. Ville;
Mons"^ le Président Luillier, mons' de Seaulx,
mons' de Villabry Prévost'", mons' m" Thierry de
Montmirel, Rerthelemy, Croquet, Hennequin, Con-
seillers d'icelle Ville.
Après lecture faicte desd. lettres missives de
créance , et lad. créance recitée à lad. conipaignée par
mond. s"' le Prévost des Marchans, selon ce qu'il
l'avoil entendue dud. Veau, Trésorier des guerres, a
esté conclud, adviséet délibéré par tous les dessus-
dictz qu'on doibt faire assemblée generalle des Con-
seillers, Quarteniers, les Cours souveraines, corps et
communaultez, tant d'église que séculiers, à samedi
prochain, une heure de relevée.
CCXXIV [CLXXIII].
FeUZ de JOYE POUR LA NATIVITE DE MONSEIGNEUR d'AnGOULESME .
TIERS FILZ DU RoY.
37 juin i55o. (Fol. iSgv".)
Du [xxvii' jour de Juin v" l'*'].
Aujourd'uy ont esté faictz les feuz de joye pour la
nativité de Monseigneur le duc d'Alençon, m'' filz du
Roy, et mesmes devant l'Ostel de la Ville fut fait
ung grant feu en forme de piramide , et fut deffoncé
ung muy de vin et délivré xii douzaines de pain à
tous venans, combien que Mess" de la Ville n'eussent
reçeu aucunes lettres du Roy.
''' La seconde moitié du leclo est en blanc.
'^' Le clerc du greffe a écrit par erreur Cherart.
''' C'est-à-dire Prévost, seigneur de Villabry. ( Voy. la généalogie do la famille Prévost, Blanctiard , fe» Preiidens av mortier, in-fol.,
1647, p. 253).
"> La date est restée en blanc sur le Registre. Nous la rétablissons d'après le jour assigné par les généalogistes à la naissance de
Charles-Maximilien, troisième fils de Henri II, qui vit le jour à Saint-Germain-en-Laye, le vendredi 37 juin i55o, à cinq heures
un quart du matin. Ce prince qui régna après son frère aîné, François H, porta d'abord le titre de duc d'Angoulème, puis celui de
due d'Orléans, après le décès de son autre frère, Louis de France, qui mourut âgé de deux ans, le ai octobre i55o. Nous ne savons
pourquoi le greffier, deux lignes plus bas, t'appelle duc d'Alençon.
[i55o]
DE LA VILLE DE PARIS.
iU
CCXXV [CLXXIV]. — [Assemblée ge'ne'rale. — Délibe'ration sur les] iiii"
DEMANDEZ PAR LE RoY À LA ViLLE.
38 juin i55o. (Fol. 190.)
M. ESCUZ
Du samedi, xxviii'jour de Juing mil v' h.
En assemblée generalle, tenue en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers, Quarteniers, les Cours sou-
veraines, corps et communauUez, tant d'église que
seculliers, avec huit des plus notables personnes de
chascun quartier, mandez et convoquez pour adviser
sur les lettres de créance envoyées par le Roy à lad.
Ville et apporle'es par monsMe Tn^sorier des Guerres,
maistre Jacques Veau; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons' le Prévost desMarclians, Guyol;
Courtin, Soly, Choart, Eschevins;
Mons' d'Athis, de Livres, de Jumeauville, T. de
Bragelongne, T. de Monlmirel, Larcher, Lelievre,
Hennequin, Conseillers de lad. Ville;
Mons' Petremol, mons' Luillier, Maistres des
Comptes;
Mons' Ruzé, mons' d'Asnieres, Conseillers es Ge-
neraulx de la Justice;
Mess" de Chappitre de Paris, mess" Guedon,
Longuejoe, Destas;
Le Procureur de l'Université de Paris;
Basannier, de Sainct Germain, Godeffroy, Lejay,
Danès, Lorrain, Hac, Gohory, Pellerin, Lescalopier,
Boucher, Parfaict, Paulmier, Quarteniers de lad.
Ville;
Fiacre Charpentier, Nicolas Foucault , Philippe Le-
noir, Philcbertde Crevecueur, Nicolas Alexandre, et
plusieurs autres bourgeoys de lad. Ville mandez.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a proposé en lad. assemblée la créance dud. Tré-
sorier, suyvant laquelle se seroit retiré par devers
le Roy et monseigneur le Connestable, pour entendre
plus à plain son voulloir et luy l'aire telle responce
qu'il verroit bon estre. Et auroit trouvé led. seigneur
à Sainct Germain en Laye, lequel auroit l'aict re-
monstrer à mond. s' le Prévost que il luy convenoil
de brief payer sa gendarmerye, et puis après les
Anglois du reste de la composition iaicte avec eulx;
mais pour ce qu'il ne seroit convenable les payer
du billon qu'il a en son Espargne et Receptes ge-
neralles en grande quantité, car ilz le vouldroient
rebailler par force au peuple, ainsi rongné qu'il
est; aussi que led. billon ne peull estre co.nverty
d'ung an en bonne monnoye; vouldroit bien que sa
bonne Ville de Paris qui l'a tousjours secouru au
besoing print led. billon jusques à la valleur de
quatre vingtz mil escuz, vallans i\" m livres tournois,
pour sur icelluy emprunter lad. somme ou bien
constituer rente sur le demaine de lad. Ville jusques
à xv" livres tournois de rente aux particuliers de
lad. Ville. Et fourniroit led. seigneur dud. billon,
tant qu'il en fauldroit pour payer le principal et les
arreraiges. Lesquelles rentes se rachepteroient à
mesure que icelle Ville feroit forger led. billon. Le-
quel Prévost auroit faict responce que le peuple de
Paris ne vouldroit bailler aucun argent sur led.
billon, parceque lad. rente seroit usuraire d'avoir
principal, et les arreraiges, contrôla loy divine et
ordonnances royaulx; et si led. seigneur, à qui Dieu
doint bonne vie, alloit de vie à trespas, ses suc-
cesseurs pourroient repeter lad. rente et condempner
les achepteurs en grosses amendes.
Après lesquelles remonstrances, led. seigneur et
les gens de son Conseil auroient accordé que, si la
Ville luy vcult prester son nom et luy bailler lad.
somme de ix" m. livres tournois, qu'il baillera pour
seureté la gabelle de Paris, qu'il a baillée à ferme
pour dix ans, sur laquelle sera constitué xv' livres
tournois de rente à ceulx qui en vouldront avoir. Et
oii lad. gabelle de Paris ne suffiroit, obligera toutes
les plus valleurs des fermes cy devant engagées à
lad. Ville. Ce que led. s' Prévost des Marchans
[trouvoil] beaucoup le meilleur et prioit l'assistance
d'y adviser, remonstrant la bonne amour que led.
seigneur a à sa Ville de Paris et plusieurs autres
admonitions raisonnables. A tous lesquclz il a de-
mandé leur avis et oppinyon en particulier.
Et finallement, a esté conclud , advisé et délibéré
que lad. Ville doibt contracter avec le Roy et ses
procureurs, avec l'asseurance dessusdicte. Mais, pour
ce que les bourses des habitans de lad. Ville ont
esté par cy devant vuidées pour le service dud.
seigneur, et puis nagueres ilz ont eu grosse perte
pour le decriment dud. billon, sera supplié led.
seigneur que, si on ne peult sitost recouvrer lad.
somme, qu'il luy plaise avoir patience.
r
216
REGISTRES DU RUREAU
[i55o]
CCXXVI [CLXXV].
T0UCHA^T DU PASTEL ARRESTE À LA REQUESTE DU PrOCUREL'R DU RoY.
17 juillet i55o. (Fol. 191 v\)
Du xvii' jour de Juillet v' l, a este' ordonné ce
(|ui ensuit estre enregistré en ce registre:
Ensuit le guesde et pastel, qui a esté poisé au
poi\ du Roy à Paris, à la requeste de Léon Texier,
sergent à verge ou Chastelet de Paris, à Jehan Gar-
rot, dès le xv' jour de Février mil v' xlvi.
Et premièrement :
Trois sacs pesans v' v livres.
Trois sacs pesans v' xxiiii 1.
Trois sacs un" xlii 1.
Trois sacs vi' vi I.
Trois sacs iiii" 1111" vu I.
Deux sacs, une balle iiii' iiii^' x 1.
Trois sacs 1111° lx 1.
Trois sacs v" xxiu 1.
Trois sacs vM.
Trois sacs nu' nu" viii I.
Trois sacs un' Lxxnn 1.
Trois sacs v' 1.
Plus icy est le poix des xxvi balles qui estoient
arreslées à la requeste de Mess" de la Ville de Paris,
i[ui ont esté repesées, à leur requeste, présent m" Noël
Popineau, le xxvi' jour d'Avril mil v' cinquante :
Quatre balles vi' lxxv livres.
Quatre balles vi" nu" xui 1.
Quatre balles vi' l 1.
Quatre balles vi° lx 1.
Quatre balles vi' xLvn j.
Trois balles net V 1.
Trois balles nect un' Lxxni 1.
Ensuit les xiui balles qui furent amenées de l'Os-
lel delà Ville et pesées aud. poix, led. jour xxvi° Avril
mil y' L.
(Jinq sacs vu' livres.
(iinq sacs vu" xxxvu 1.
Quatre sacs vu" xxx 1.
Somme tout : douze mil cinq cens treize li\res.
f Je Claude Palliot, tenant le poix du Roy à Paris,
cerlilfie que le guesde et pastel contenu cy dessus et
de l'autre part a esté pesé aud. poix, les an el jour
que dessus, tesmoing mon seing manuel cy mvs,
le xui'jour de May mil v" cinquante."
Ainsi signé : trPaillioti.
Le poix se monte xu" v' xui livres.
Et à raison de ix" livres pour balle.
Qui vallent lxix balles et im" xni livres de poix
Qui est pour chascune balle xLvni solz tournois.,
La somme de clxvi livres xvu solz tournois.
Sur laquelle somme vient à desduire la somme
de cinquante huit livres dix solz tournois, que led.
Jehan Garrot a payée à Léon Texier, sergent à ^erge,
pour la garde et fraiz diid. pastel, comme à plain est
contenu par la quictance dud. Texier, dattée du hui-
tiesme jour de May mil v' l. Et partant ne reste d'ar-
gent necl que cent huit livres sept solz tournois,
qu'il a cejour d'uy baillez et délivrez au Rureau de
lad. Ville, en xlvu escuz soleil et v solz tournois
monnoye, le xvu' Juillet mil v' cinquante.
Et partant, Claude Pailliot, Maistre du poix du
Roy, [est] deschargé de l'arrest faicl entre ses mains,
à la requeste du Procureur du Roy et de lad. Ville.
Plus a esté payé de lad. somme aud. Palliot quinze
livres tournois, pour la garde du pastel arresté
entre ses mains, el pour le droict du poix treize solz
six deniers tournois.
Faict au Rureau de lad. Ville, led. xvu* jour de
Juillet mil v' l.
Et à led. jour led. Procureur du Roy et de lad.
Ville rendu et mys es mains de Mess" le procès faict
pour raison dud. pastel, lequel il pretendoit estre
confisqué comme non acquicté.
Et le reste de toute lad. somme, montant un"
xu livres xiu solz vi deniers tournois, a esté em-
ployé, ainsi qu'il est contenu cy après en ce registre,
le XHi' jour d'Aoust mil v' n '".
CCXXVII [CLXXVIJ. — Pour le curement de la rivière, à l'endroit du Louvre.
ig juillet i55o. (Fol. 198.)
Du XIX' jour de Juillet mil v' cinquante.
Aujourd'uy, sur la plaincte faicte par les marchans
et voicturiers, apportant et conduisans vivres con-
tremont la rivière de Seyne, pour prandre port en
'" C'esl-à-diie aux ornements et donires du plafond du petit bureau du nouvel Hôtel-de- Ville (ci-dessous S CCLXVIII).
(i55o]
la Ville de Paris, de raterrissement de certain en-
droit d'icelie rivière, à l'endroit du Louvre, de façon
que, à l'occasion dud.alerrissement, la marchandise
est grandement retarde'e, et leur convient faire grans
fraiz pour la rendre aisée ;
A esté adviséet délibéré, au Bureau de l'Ostel de
lad. Ville, que le lieu de lad. rivière, par lequel l'on
a acoustumé monter lesd. basteaulx, à l'endroit du
DE LA VILLE DE PARIS.
217
Louvre, sera curée et gravoyée de deux piedz de pro-
fondz , aux lieux et endroitz qui seront monslrez par
les Maistres des poutz, sur la longueur de quarante
à cinquante toises et huit à dix toises de large,
et que, pour ce faire, seront payez par lad. Ville
les fraiz qu'il conviendra faire pour led. curement,
à iceulx prandre des deniers des aydes de lad.
Ville (1).
CCXXMII [CLXXVII]. — Lettres missives du Roy touchant l'office de Contrerolleur.
9 août i55o. (Fol. ig3.)
Du II" jour d'Aoust mil v' cinquante.
Aujourd'uy ont esté apporté par la poste lettres
missives du Roy, dont la teneur ensuit :
i"août i55o.
(fDE PAB LE Roï.
fTrès chers et bien amez, nous avons assez am-
plement faict entendre, par noz lettres patentes de
declairacion, données àFontainebleaue, lexvi""jour
de Janvier dernier passé '^', noz voulloir et intencion
touchant l'office de ContreroUeur des deniers com-
mungs, dons et octroiz de nostre bonne ville et cité
de Paris, et par icelles révoqué, cassé et adnullé
la provision que en avions faicte à m' Robert de
Beauvais, Procureur en la Chambre des Comptes,
par surprinse et non estans advertiz des previlleges
de nostredicte Ville; laquelle nostre déclaration tou-
tesfoys n'a esté leue ne enregistrée en nostre court
de Parlement de Paris, au moven des cmpeschemens
et menées que a faictz led. de Beauvais. Et estans
advertiz que icelluy de Beauvais, contre noz voulloir
et intention, excerce led. office de ContreroUeur, au
moyen de certain arrest provisionnl de nostredicte
court de Parlement, nonobstant lequel, nous avons,
par nosdictes lettres de déclaration, cassé et révo-
qué la provision dud. office faicte aud. de Beauvais.
Et encores demande estre pavé, des deniers de
nostredicte Ville, de quelques sallaires et laxacions,
dont il vous poursuit, tout ainsi que s'il excerçoit
led. office de ContreroUeur, de nostre consentement
et par provision de vous, suyvant vosdiclz previl-
leiges. Pour ces causes et saichans que nosdictes
lettres de déclaration dud. xvi""' Janvier n'ont en-
cores esté exécutées et sorty effect, comme nous en-
tendons, et que les deniers de nostredicte Ville ne
soient employez ne distribuez à autres officiers que
ceulx qui sont pourveuz par vous et servent de
nostre consentement; vous mandons, commandons
et très expressément enjoignons, par ces présentes,
que n'ayez à payer ne faire par le Receveur de nos-
tredicte Ville de Paris payer, des deniers de sad. re-
cepte, aucunes choses pour sallaire et taxacion dont
icelluy de Beauvais, à cause dud. Controlle, pour-
roil faire demande, en quelque sorte que ce soit, et
sur peyne de le recouvrer sur vous ou led. Receveur.
Car tel est nostre plaisir.
«Donné à Sainct Germain en Laye, le premier
jour d'Aoust!') mil \' i.ri
Ainsi signé : rr HENRY, n
Et au dessoubz : <rDE L'Acbespixe.b
Et sur le dos eslescriptce qui ensuit :
kA noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chons et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris. r>
Lesd. lettres ont esté signiffiées aud. de Beauvais
par deux notaires du Chastellet de Paris, le. . . '*'
jour d'Aoust mil v" l.
'" En cet endroit du Rcfpstre, à la marge, on lit la note suivante qui parait ilre d'une friture de la seconde moitié du xtii* siècle :
«Le court de la rivière nettoyé aux fraiz de la Ville pour la facilité de la navigalion.T
'*' Ces lettres patcjites n'ont été enregistrées ni au Parlement, ni à la Cliambrc des Comptes, et il nous a été impossible d'en re-
trouver le texte. Mais le cartulaire de la Ville nous a conservé une déclaration donnée à Paris, le i5 avril i55o, par laquelle le Roi
reconnail et maintient le droit du Prévôt des Marchands et des Éclievins de nommer aux oITices de la ville, et défend au Parlement
et au Procureur général de prendre connaissance des comptes du domaine et des autres finances de la Ville. (Archive» nationale»,
KK ICI a, fol. 99 v°. Voy. aussi K 958, n" i.)
'^' Le Rp;;islre porte nJuilleln. Il n'est pas vraisemblable qu'une lettre écrite à Saint-Germain-en-Laye le i" juillet ne soit par-
venue à l'Hôtel de Ville de Paris que le 3 août.
''' La date est restée en blanc.
98
mpMjmiiE »Ario?fiL*.
318
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CGXXIX [CLXXVIII]. — Ouverture des coffres de la hanse.
i3 août i55o. (Fol. iq4.)''>
Du mercredi, xiii" jour d'Aoust mil v'' cinquante.
Aujourd'uy, mess" m" Claude Guyot, Prévost des
Marchaus, Pomcreu, Courtin, Soly et Clioarl, Es-
chevins de la Ville de Paris, assemblez au Bureau
de lad. Ville pour vuider plusieurs affaires d'icelle,
et mesmes pour adviser à sceller les hanses advenues
tant eu l'année passée que présente, considerans que,
en lad. anne'e passée, ne sceurent ouvrir le coffre
ouquel est le scel desd. hanses , à faulte de deux clefz
du premier coffre, qui ne sceurent recouvrer, ne
saichaut qu'ilz sont devenues, et encores le jour d'uy
se sont efforcez de ouvrir led. coffre et n'ont trouvé
que quatre clel'z ou lieu de six, desquelles Terme
led. premier coffre dud. scel de la hanse;
Les clefz rekfaictes.
A ceste cause et qu'il est besoing expédier les
marchans enregistrez hansez sur le registre de lad.
Ville, dès l'année passée et présente, a esté ordonné
que led. coffre sera ouvert par ung serrurier qui
reffera lesd. clefz perdues et adhirées. Ce faict, a esté
mandé le serrurier de lad. Ville, lequel, en la pré-
sence des dessusdictz, a ouvert led. premier coffre,
et, icelluy ouvert, a esté trouvé ung autre petit coffret
ferré, fermant à cinq clefz, desquelles ne s'en est
trouvé que quatre; parquoy a esté ordonné que le
ressort de lad. clef deffaillanle seroit ouvert par led.
serrurier, ce qu'il a faict. Dedans lequel a esté trouvé
une bourse de velours rouge, où estoit le scel de lad.
hanse, qui a esté prinspour sceller lesd. hanses, puis
enfermé en l'une des armoires du petit bureau jus-
ques au laudemain que led. serrurier a rapporté
lesd. coffres et clefz neufves reffaictes, dedans les-
quelz led. sceau a esté renfermé et les clefz délivrées
à mess" les Prévost des Marchans et quatre Esche-
vins, en la manière acoustumée'-'.
GCXXX [GLXXIX]. — Lettres de monseigneur le Contestable.
7 septembre i55o. (Fol. i(|5.)
Du soptiesme jour de Septembre mil v" cinquante.
Aujourd'uy, au Bureau de la Ville de Paris, ont
este receues lettres par la Poste de monseigneur le
Connestable, adressant à mons' le Prévost des Mar-
chans, dont la teneur ensuit :
7 septembre i55o.
TMons' le Prévost, pour aucunes choses quej'ay à
vous faire entendre de par le Roy, ne faillcz de
partir, incontinant ceste lettre receue, et à vous rendre
en ce lieu de si bonne heure, avec l'ung des Esche-
vins de la Ville, que admenerez quant et vous, que
vous y puissiez estre cest après disnée, avant que le
Conseil Privé soit levé. Priant Dieu, nions'' le Pré-
vost, qu'il vous doint ce que plus desirez.
ttEscript à Sainct Germain en Laye, le septiesme
jour de Septembre mil v' cinquante, t
Et au dessouhz : t Vostre bon amy
MoSTMORENCY. "
Et sur lesd. lettres :
«A Motif le Prévost des Marchans de Paris. y>
Pour le changement bu cours des aigouz
DE LA Ville.
Et pour ce que led. Prévost des Marchans estoit
pour led. jour absent de la Ville de Paris, partirent
incontinant sires Guillaume Glioart et Jehan Le-
jay'^', Eschevins de lad. Ville, pour aller entendre le
vouUoir dud. seigneur, et eulx arrivez par devers
luy, à Sainct Germain en Laye, les présenta au Roy
incontinant après son disner. Lequel leur dit (jue
son voulloir estoit que les aigoustz de sa ville de
Paris l'eussent ostez des lieux oij ilz estoient de pre-
"' Le dernier tiers du fol. i g.3 v° est en blanc.
'*) A la suite de ce paragraphe se trouve une page el un tiers de blanc, le bas du loi. 194 r° et le verso tout entier.
"' Jean Lejay, marchand et bourgeois de Paris, venait d'élre élu échevin, le 16 août précédent, avec Gosme Luiliicr, à la place
de Guillaume Pommereu et de Guichard Courtin.
[i55o]
sent, mesmement d'auprès sa maison des Tour-
nelles, et aussi du long du villaige de Chailliot, pour
la mauvaise odeur quilz rendoient, qui pourroit
estre cause de grandes pestes et maladies en sad.
Ville, qu'il desiroit demeurer en sanlé, et que l'on
regardas! de faire tumber lesd. aigoustz en la ri-
vière de Seyne, ou bien faire tranchées pour adme-
ner partie de la rivière de Seyne dedans les fossez
de lad. Ville et faire tumber le cours desd. aigoustz
DE LA VILLE DE PARIS.
219
dedans lesd. fossez, ou bien faire en telle autre sorte
qu'il seroil advisé pour le plus commode , de sorte
que lesd. aigoustz ne passassent plus par les lieux
susdictz.
A quoy iceulx Eschevins feirent responce que led.
Prévost des Marchons nestoit pour le jour en lad.
Ville et que, à son retour, ilz luy feroient entendre
son vouUoir, pour y estre pourveu à leur pouvoir,
ainsi qu'ilz ont tousjours de bonne cousiume faire.
CGXXXI [CLXXX]. — Lettres missives de monseigneur le cardinal de Lorraine
POUR LE FAICT DE LA CLOSTLRE DES FALLXBOURGS.
II septembre i55o. (Fol. tgS v".)
Du XI™ jour de Septembre mil v" l.
Aujourd'uy, aud. Bureau de la Ville de Paris, au
soir, ont esté receues lettres de monseigneur le Reve-
rendissime Cardinal de Lorraine''', adressées aud.
s' Prévost des Marchans, dont la teneur ensuit :
1 1 septembre 1 55o.
fr Mons' le Prévost, le Roy m'a commandé vous es-
cripre que ne failliez à vous trouver demain icy à
disner, pour chose très expresse qu'il a à vous dire.
Je n'ay voullu faillir à vous en adverlir; j'espère aussi
que ne fauldrez de venir, qui me gardera pour cesle
heure vous faire plus longue lettre, sinon pour prier
Dieu, mons' le Prévost, vous donner entièrement ce
que myeulx desirez.
rDe Sainct Germain en Laye, le xi"" jour de
Septembre mil cinq cens cinquante, t
Et au dessoubz est escript :
ffVostre bon amy
Le Cardinal de Lorraines.
Et à la subscription est escript :
<rA Mont' le Prévost des Marchans de la Ville de
Paris. 7)
Le landeniain matin, partit led. Prévost et appella
le sire Guillaume Clioart,Esclievin, et arriva à Sainct
Germain, à l'issue du disner du Roy, et, [après] luy
avoir faici la révérence, led. seigneur Rov le retira
près une fenestre, et estoit avec led. seigneur Roy
monseigneur le Reverendissime Cardinal de Lor-
raine. Et lors led. seigneur Roy luy dit que les ha-
bitans des faulxbourgs Sainct Germain des Prez,
Sainct Jacques et Sainct Marcel luy avoient faict
présenter requeste, tendant à trois principalles lins:
la première, pour faire clorre lesd. faulxbourgs,
l'autre pour faire ung pont traversant la rivière, de-
puis le costé de Nesie jusques au Louvre; la troi-
siesme, afin d'avoir près la Tour de Nesle ung port,
pour y arriver toutes sortes de marchandises, pour
la fourniture et neccessité des habitans desd. faulx-
bourgs. Lesquelz luy avoient aussi présenté ung
pourtraicl ou dessaing pour l'acomplissement des
choses susdictes.
Dont il avoit communiqué aux Princes de son
sang et autres grans seigneurs estans près de sa per-
sonne et de son Privé Conseil, et que, suy vaut leur
avis, son intencion et voulloir estoit que les choses
susdictes feussent acomplies, et que, à cesle cause,
il avoit mandé led. Prévost, pour luy faire entendre
son intencion et (ju il eust à regarder d'y faire be-
songner en toute dilligence.
Auquel seigneur Roy led. Prévost feist responce
que son peuple de sa Ville de Paris luy avoit tous-
jours esté, et estoit plus que jamais, tant obeyssant
qu'il ne trouveroit jamais chozedinîcille à exécuter,
quant elle luy seroit par luy commandée. Et com-
bien qu'il n'eust assemblé les estalz de la Ville ,
pour faire responce à demande de si grande impor-
tance, toutesfoys il lui sembloit qu'il y avoit des
pointz à considérer ; s'il plaisoit à Sa Mageslé luy
donner audience, il les luy feroit entendre.
En premier lieu, que sa ville de Paris qui estoit
cappitalle de son Royaulme, avoit lousjours esté
favorisée de ses prédécesseurs et de luy, depuis son
advenement à la couronne, plus que nulle autre
du Royaulme, et à bon liltre, pour autant qu'elle
'■' Charles de Lorrainc-Guise, archevêque de Reims depuis Tannée i538, crée cardinal en i5lt'], mort le aC décembre 157/1, "
Avignon.
38.
220
REGISTRES DU BUREAU
n'avoit jamais esté retyve à faire secours en tous
affaires et si liberalienient que led. seigneur Roy
l'avoit apperceu, mesineuient nouvellement pour la
rediction de la ville de Boulongne'*', et qui! ne sc-
roit pas convenable, et croyoit certainement que
led. seigneur Roy ne vouldroit octroyer aux liabi-
tans des l'aulxbourgs clioze qui fut à fincommodité
de lad. Ville. Et toutesl'oys, par leurs requestes, ilz
demandoient uug port; lequel , s'il leur es toit octroyé,
feroit telle discommodité aux babilans de sa Ville
que toutes les marchandises venaus de la mer par
la rivière de Seyne et autres qui y descendent, par
Oize et autres rivières, lesquelles ont acoustumé
estre descendues au port de Sainct Germain de
l'Auxerrois, qui est au cueur de lad. Ville, près des
Halles, rue Sainct Denis et autres, les plus mar-
chandes de la Ville, seroient doresnavant descen-
dues aud. port nouveau, au moyen qu'il est plus bas
au dessoubz de la Ville, plus aisé à arriver et y a
plus grand fons d'eauc, qui seroit cause d'y attirer
nouveaulx marchans et faire habandonner le cueur
de la Ville, qui est d'antienneté bien fournyc de
bons et notables marchans. Aussi qu'il ne seroit
pas raisonnable que les habitans des faulxbourgs
feussent premièrement fournyz de vivres, boys et
autres choses neccessaires auparavant que ceuix de
la Ville, aclendu mesures que le commencement des
faulxbourgs n'a esté par le passé enduré, sinon
pour faire certaines hostelleryes pour recevoir ceulx
qui arrivent es villes sur le tard, après que les
portes sont fermées; et si on les a souffcrtz estandre
plus qu'ilz ne debvoienl, cela ne doibt porter dom-
mage ou discommodité aux habitans des Villes.
Quant au pont, oultre que la despence en seroit
grande, il porteroit ung dommage inestimable, non
seullement à la Ville mais à ceulx d'amont et d'aval
la rivière, car encores qu'il y eust argent pour sa-
tisfaire à la despence, si esse qu'il ne peult estre
achevé, quelque dilligence dont on use, en moings de
douze ou quinze ans; et durant ce temps le trafficq
de la marchandise qui se faict par eaue sera du
tout, ou plus grande partie, dellaissé au moyen des
bastardeaulx et autres instrumens qu'il fault dresser
sur la rivière, pour destourner l'caue et pour gccter
[i55o]
les fondemens dud. pont. Et faict bien à noter que,
après la cheutte du pont Nostre Dame, qui fut en
fan ini° nu" xix '-', combien que pour lors il n'y
eust passage pour passer de la Ville en la Cité et
Université que le Pont au Change, et que à ceste
cause l'on feist extrême dilligence de bastir led. pont,
qui n'avoit de travers que l'ung des bras de lad. ri-
vière , si esse qu'il ne feust achevé que en l'an v'^ xii
ou xni'^>, et cousta pour lors plus de deux à trois
cens mil livres.
Quant est de la closture, pense que led. seigneur
Roy n'a délibéré la faire sans avoir bien avisé s'il est
utille et prouffitable de ce faire. Et quant ainsi auroit
esté trouvé et que meilleur feust clorre lesd. faulx-
bourgs que les destruire, advenant la nécessité de
guerre, si esse qu'il est raisonnable que la despence
soit faicte par ceulx des faulxbourgs qui demandent
à soy mectre en sûreté; car quanta ceulx de la ville,
ilz ont desja porté par deux foys les fraiz de leur
closture, la première quant la ville feust première-
ment faicte, la seconde à l'acroissement de la ville
du costé Sainct Anthoine, depuis le boullevert jus-
ques à la Porte Neufve près Sainct Honnoré, oultre
que par deux foys ilz ont faict une despence infinye
pour fortifiier les faulxbourgs de fossez et boullevers,
qui ont esté faictz es années v" [xxxvi]'*) et xliiii,
aux courveez des habitans de la Ville, et que, quant
la Ville auroit biens patrimoniaulx , dons et octroitz
pour ce faire, ilz leferoient de très bon cueur, pour
tenir en seureté leurs frères, enffans, gendres, alliez,
parens, amys et concitoyens, qui demeurent èsd.
faulxbourgs; mais que de présent la ville n'a point
plus de xn' livres tournois à disposer pour les for-
tiflîcatious et entretenemens des murailles, fossez,
rampars, portes, pons, pavez, bastiment de l'Ostel
de Ville, antians quaiz et des nouveaulx, commencez
depuis trois moys, qui ne seroit honneste dellaisser
en ruyne, et que, cessans tous ces euvres, le revenu
de la Ville ne seroit suffisant pour satisfaire à la
moindre partie de la despence qu'il estime estre de
plus de vi° M livres tournois. Car pour suivre le voul-
loir dud. seigneur, il fauldroit recompenser les pro-
piietaires des terres sur lesquelles se feroient les mu-
railles, fossez, rampars et chemyns, tant dedans la
Ville, allentour des rampars, que par dehors, alen-
<'' Voy. au sujet de i'impôlpayé par la villo de Pans, pour le racbat de Boulogne, la note i, p. 197 de ce volume,
l'' Voy. te tome 1" des Registres du Bureau de la Ville, à la date du 95 octobre i^i^g.
"' «Le pont Nottre Dame n'a peu, estre bmli que par le temps de treize ans.rt Note à la marge du Registre.
'*' Ce millésime est resté en blanc sur le Registre. Il s'agit évidemment des travaux de fortification exécutés l'an i536. Voy. ,1e
tome II des Délibei-alioni du Bureau de la Ville, aux a8, ag juillet et 1 1 août da celle année.
[,55o] DE LA VILLE
tour des fossez; et estant l'accuit cl tour dud. enclos
de plus de u' toises de tour, il failloit par dedans
la Ville dix toises pour faire rampart contre la
muraille et trois toises de chemyn contre le ram-
part, et hors ia muraille il failloit xviii toises de
fossé et cinq toises de chemyn, qui estoit xxxvi
toises de travers sur n toises de long, qui vaul-
droient quatre vingtz arpens de terre à cent perches
pour arpent et xviii piedz pour chascune perche,
dont la recompense seroit beaucoup estime'e, pour
ce qu'il se trouveroit des maretz de grant revenu,
des vignes, jardins et maisons, tellement que chas-
cun arpent cousteroit plus de trois censC livres
tournois, qui seroit xxiiii' livres tournois pour une
foys; que, lad. recompense faicte, faisant la mu-
raille du tour dud. circuytt^' de quatre toises de
haulteur, comprins le fondement, et y faisant des
espérons derrière de quinze piedz en quinze pieds
et de lad. haulteur sur neuf piedz despoix, revien-
droit à neuf mil toises de mur, qui vauldroienl, à
quinze livres tournois la toise, vi" xv' livres tour-
nois. Plus les deux quaiz, depuis les antiens quaiz
jusques aux nouvelles portes, pourroient couster, en
pilloliz, plateformes, maçonnerye, anneaulx de fer
et pavé, l" livres tournois; le fossé de xviii toises de
large sur deux mil toises de long, faict en tallut
de six toises de hault par son meilleu, et regectant
la terre dud. fossé derrière la muraille pour servir
de rempart, reviendroit à c viii' toises de vuidanges,
qui pourroient couster, comprins les engins pour
gecter lesd. terres sur le rampart, xxxv solz tour-
nois chascune toise, vallant ix" ix* livres tournois.
Plus fauldroit faire les portes, houHevers, pontz,
chaussées, pontz levys, faulxpontz et pavez, qui
seroient d'une grande despence, selon la grandeur
que l'on vouldroit lesd. houllevers et portes, et selon
les matières dont on les vouldroit construire.
Quoy entendu par led. seigneur Roy, commanda
aud. Prévost se trouver en son Privé Conseil et qui
luy feroit entendre sa délibération.
Et le mesme jour, led. Prévost et sire Guillaume
Choart, Eschevin, se trouvèrent au Conseil, auquel
estoient messeigneurs les Cardinaulx de Bourbon,
de Lorraine et du Bellay, monseigneur le Chancel-
lier, Maresclial de la Marche '", Président Remon
et General de La Cliesnaye. Et après avoir faict
DE PARIS.
221
lire la requeste présentée par lesd. habitans des
fauKbourgs par mons'' d'Avençon, et vcu certain
pourtraicl en parchemyn, aussi par eulx présenté,
fut dit par led. seigneur Cardinal de Lorraine que
l'inlenlion du Roy estoit que l'accroissement fut
faict, tant de quaiz, murailles, fossez, ranipars
que de portes et houllevers, qu'il entendoit estre de
bonne et suffisante estoffe, et que, à ceste cause,
led. Prévost eust à regarder j>ar quel bout il
fauldroit commencer et que, pour ce faire, le Roy
laisseroit à la Ville les antiens fossez et murs et
donneroit permission de faire ung bacq pour le pas-
sage, actandant que l'on feist ung pont, et donneroit
le revenu dud. bac.
Ausquelz seigneurs du Conseil led. Prévost dit
qu'il ne leur pouvoit donner responce, sans avoir
assemblé les estatz de la Ville, et que c'estoit l'affaire
de plus grande importance qui survint depuis la vie
des hommes, et qu'il apartenoit bien d'y bien penser.
Et quant il seroit advisé que les choses susdictes se
debveroienl acomplir, il trouvoit bien incommode
pour la Ville le port que l'on demandoit aux faulx-
bourgs, pour les raisons escriptes cy dessus, qui
leur declaira de rechef, et dit qu'il n'estoit raison-
nable que la Ville se sentit de ceste despence, pour
les raisons qu'il avoit dictes au Roy.
Sur quoy fut délibéré que l'on en parleroit en-
cores au Roy et dresseroit on commissions necces-
saires à gens ingenyeulx pour adviser, tant sur les
choses susdictes que sur les aigoustz que le Roy en-
tendoit faire entrer en la rivière. A quoy led. Pré-
vost dit que autresfoys ilz y avoient entré, chose si
pernicieuse pour la salubrité de la Ville que les
poissons qui vivoient en l'eaue vive de la rivière, na-
geans à l'endroit desdictz aigoustz mourroient subite-
ment et venoicnt flotlans dessus l'eaue, qui faisoit
assez congnoistre combien telle infection engcndre-
roit de corruption et de maladie aux personnes ha-
bitans de la Ville, dont moictié estoient contrainclz
en user, tant pour la cuisson de leurs chairs [que]
pour le breuvage, et que tous les chevaulx de la Ville
en usoient; et que, pour donner pente èsd. aigoustz
pour tumber en la rivière, il fauldroit ou haulser ou
baisser, en telz endroitz, plus de quatre toises, et que
la Ville retiendroit par la son antian nom de Lutetia.
Ce faict, sont le mesme jour retournez.
c Le mot fcemv omis par le scribe a été ajouté itans l'interligne.
'" Le texte portait primitivement raccuytji mot qui se trouve déjà à la quatorzième ligne en remontant. KdicKyti est une cor-
rection d'une écriture différente.
'') Robert IV de la MarrJc, depuis duc de Bouillon (i5r>a), mort empoisonné en i55C.
222
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CGXXXII [CLXXXl]. — Pour la closture des faulxboubgs de l'Umversite'.
G novembre )55o. (FoJ. ig8 \°.)
Du jeudi, vi"" jour de Novembre mil v' l.
Aujourd'uy, maisire Gabriel Montaigne, nagueres
buissier des Requestes du Palais, babitantdu fauk-
bourg Sainct Germain des Prez, est venu au Bureau
de la Ville de Paris et a présenté certaines lettres
patentes du Roy, adressantes à mons" le Prévost de
Paris, faisant mention tant de la closture des fauk-
bourgs du costé de l'Université, pour l'érection d'ung
bac, pour destourner les aigoustz de derrière les Tour-
nelles, que autres pour savoir oiî on prandra les de-
niers pour ce faire. Lesquelles lettres il dit avoir
monstre'es à mous'' le Prévost de Paris , ou ses Lieux-
tenans, Gens du Roy et Conseil dud. Cbastellet, les-
quelz luy ont commandé venir au Rureau do lad.
Ville monstrer lesd. lettres à mess" les Prévost des
Marcbans et Escbevins de la Ville de Paris, pour
adviser à y donner ordre de leur part.
Et après avoir icelles veues, ont faict responce
aud. Montaigne que, actendu que lesd. lettres
s'adressent au Prévost de Paris, et quant il vouidra
ou ses Lieuxteuans procéder à l'exécution d'icelles,
sont prestz d'y entendre.
Desquelles lettres la teneur ensuit :
Lettres patentes du Roy pour paire glorre
LES FAULXBOURGS DU COSTÉ DE l'UnIVERSITÉ.
r Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, au
Prévost de Paris, ou à son Lieutenant, salut.
c Comme depuis quelque temps en ça, voyant le
grant nombre de bastimens qui se faisoient es faulx-
bourgs de nostre bonne Ville et Université de Paris,
où se retiroient, comme font encores une multi-
tude d'estrangers et autres gens de toutes sortes et
qualitez, dont se pouvoient ensuivre les discordz
et inconveniens que l'en peult penser, nous eussions
faict expresses inhibitions et defTences de ne plus y
bastir, ne construire maisons nouvelles ne parachever
celles qui estoient commencées '", et depuis nous avons
advisé que, pour la décoration et commodité de nos-
tredicle Ville qui est la cappitalle de nostre Royaulme ,
il seroit fort bon et à propos de faire enclorre de-
dans icelle, avec bonne murailles, fossez et rampars
lesd. faulxbourgs de nostredicte Université, selon cer-
tain pourtraict et devis que nous en avons faict dresser
au plus près de nostre intencion, que nous avons am-
plement faict entendre à noz très chers et bien amez
les Prévost des Marcbans et Escbevins de nostredicte
Ville.
ttLesquelz nous vous mandons et commectons,
par ces présentes, faire convoquer et assembler avec
vous, pour, appelé nostre cher et bien amé Jhe-
romme Bellarmato , l'ung de noz ingenyeulx , consul-
ter, adviser et délibérer sur led. pourtraict et devis,
qui est es mains desdictz Prévost des Marchans et
Escbevins, de ce qui sera de faire pour lad. nouvelle
closture et autres ouvrages deppendans de cesle en-
treprinse. Et après y avoir prius délibération et avis,
vous vous transporterez, avec lesd. Prévost des Mar-
cbans et Escbevins et led. Bellarmato en voslre
compaignée, sur les lieux où se doibt faire lad. clos-
ture, pour par icelluy Bellarmato faire faire le des-
seing, designer et merquer les limittes et ppurpris
d'icelle closture, l'assiette des murailles, portes,
fossez et rampars, avec l'aisance d'iceulx, et sem-
blablement les rues qu'il fauldra faire et alligner
es marchez et places publiques dud. pourpris et
nouvel encloz d'icelle Ville. Lequel desseing faict,
arresté et merqué par icelluy Bellarmato et ayant
esté par luy au vray descript et rapporté en carte,
nous voulions nous estre envoyé, pour veoir et en-
tendre si nostredicte intencion sera, en ce faisant,
deuement ensuyvye et s'il sera besoing y adjousler
ou diminuer.
T Et neantmoings sera permis dès lors à ung cbas-
to Par ordonnance donnée à Saiiit-Germain-en-Laye, au mois de novembre i 548, enregistrée au Parlement de Paris ie 17 jan-
vier i5âg, sauf certaines modifications (j4rcfei»e« nationales, X" 8616, fol, 239). Elles ont été transcrites dans le Cartulaire de Paris
(KK 1012 fol. 90) avec celte note : «Le» lettres originales du présent edict sont ilemourées au Grejfe de la court de Parlement. y> Elles
ont été publiées par Kontanoii, Edita et Ordonnances, t. I, p. 84a, parDelamare, Traité de la Police, t. I, titre VI, cb. v ot par Isam-
bert, Anciennes lois françaises , t. Xlil, p. 63. 11 est à noter que notre Registre ne les a pas enrcj^istrées, ni même mentionnées.
Le 39 mai i55o , le Parlement ayant été informé que l'on contrevenait journellement aux prescriptions de cette ordonnance, prit
des mesures sévères pour en assurer l'exécution. L'édit et l'arrêt d'enregistrement furent publiés à nouveau dans les carreloure de la
ville et des faubourgs, à son de trompe et cri public. Le Prévôt de Paris reçut l'ordre de faire informer en toute diligence par des
Commissaires au Chàtelet au sujet des maisons et édifices construits dans les faubourgs, depuis la publication des défenses, et de pro-
céder immédiatement à leur démolition. {Archives nat., X" 1667, fol. 65.)
[i55o]
cun, icelluy faict et arreské, de povoir bastir et
ediffier maisons dedans lad. nouvelle closture, ainsi
dessignée et merque'e, et parachever celles qui es-
toient commencées auparavant nosdicles inhibitions
et deffenses, lesquelles à ceste fin leur seront par
vous levées et ostées à pur et à plain, et non autre-
ment. Car tel est nostre plaisir. De ce faire vous
avons donné et donnons plain povoir, auctorité,
commission et mandement especial, mandons et
DE LA VILLE DE PARIS.
223
commandons à tous noz justiciers, officiers et sub-
gectz que à vous, en ce faisant, soit obey.
r Donné à Sainct Germain en Lave, le huitiesme
jour de Septembre fan de grâce mil cinq cens cin-
quante, et de nostre règne le quatriesme. tj
Signé : trParle Roy, Duthier.s
Et scellé du grant sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
CCXXXIII [CLXXXII]. — Pour l'érection d'cng bacqC'.
6 novembre i5jo. (Foi. 199 v°.)
f Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, au
Prévost de Paris, ou ses Lieuxtenans, salut.
K Comme pour décorer, embelyr et augmenter
nostre bonne Ville de Paris, cappitalle de nostre
Royaulme, nous ayons advisé et ordonné faire joindre
et enclorre en icelle, à murailles et fossez, les faulx-
bourgs de nostredicte Université, aligner et dresser
les rues, icelles paver et acommoder, selon le pour-
traict et devis qui en a esté faict au plus près de nostre
intencion, et d'autant que, pour l'exécution et acom-
plissement de ceste cnlreprinse, il est bcsoing faire
une grande et grosse despence, à laquelle il seroit
bien diflicille à ceulx de lad. Ville de povoir satisfaire
et fournir, sans estre de nous aydez etsecouruz, ce
que nous voulions bien faire, pour le singulier désir
que nous avons de veoir mectre la main à l'cuvre et
poursuivre lad. enireprinse;
r<X cesie cause el que nous avons advisé que le
moyen plus commode, facille et aisé pour nous,
quant aud. ayde et subvention à icelle despence,
pour ce commencement, est de ériger et establir, en
tel lieu et endroit de lad. Ville que l'on verra estre
plus à propos, ung bac([ pourung passage commung
sur la rivière de Seyne, avec le devoir acoustumé
d'estre payé aux autres bacqs et passages de lad.
rivière, pour icelluy bacq estre proclamé et baillé
à ferme au plus offrant, et après, selon cclla, vendu
et alliené par lesd. Prévost des Marchans et Esche-
vins, et les deniers qui en proviendront converliz
et employez aux ouvrages de l'entreprinse dessus-
dicte.
(fPour ce est il que nous vous mandons et com-
mectons, par ces présentes, que, appelle nostre Pro-
cureur, lesd. Prévost des Marchans et Eschevins et
autres que verrez estre besoing, vous voyez et visitez
bien et exactement le lieu et cndroict de nostredicte
Ville plus commode et à propos à asseoir led. bacq
commung sur lad. rivière de Seyne. Lequel bacq,
après en avoir arresté l'assiette, vous establirez de
parnous, pour servir de passage commung sur lad.
rivière, moyennant le devoir acoustumé d'estre payé
aux autres bacqs et passages d'icelle rivière, tant
pour chascune personne que pour beste, chariotz,
charrettes et marchandises; au payement duquel
devoir de passage d'icelluy nouveau bacq, vous con-
traindrez et ferez contraindre les passans, rapassans
et autres qu'il appartiendra et qui pour ce feront
à contraindre, par toutes voyes et manières deues et
en tel cas requises et acoustumées. En permectant
ausdictz Prévost des Marchans et Eschevins, et aus-
quelz, par cesdictes présentes, nous avons permis
et permectons faire cryer et proclamer, bailler et
délivrer à ferme icelluy bacq et droit de passage au
plus offrant et dernien enchérisseur, à l'estaincte de
la chandelle, comme ilz ont acoustumé faire les
autres fermes d'icelle Ville, et que lesd. proclama-
tion, bail et délivrance faictzde lad. nouvelle ferme
dud. bacq, ilz la puissent vendre et alliener, ou au-
trement en faire et disposer, ainsi qu'ilz verront estre
à faire pour le myeuh. Pour les deniers qui en pro-
viendront et ystront estre converliz et employez à
partie de la despense qu'il fault faire, comme dit
est, pour les ouvrages de la closture desdictz faulx-
bourgs et autres deppendans de l'entreprinse des-
susdicle; dont celuy ou ceulx qui en feront la recepte
et despence rendront compte, comme des autres de-
niers d'icelle Ville.
ffPromectant parées présentes, signées de nostre
''' Ces lettres patentes, ainsi que les trois suivantes, ont été enref^strées le même jour que les précédentes, c'est-à-dire le C no-
vembre; et elles ne forment ensemble qu'un seul et même cbapitre dans notre Registre. Pour plus de clarté, nous leur avons domié
■ chacune un numéro spécial.
224 REGISTRES
main, avoir agréable tout ce qui [par] vous, lesd.
Prévost des Marchans et Eschevins, aura esté faict,
quant à l'exécution et establissement dud. baeq, et
les bail à ferme, vente et allienalion d'icelluy,et sur
ce en faire expédier, si besoing est, noz lettres d'ap-
probation, ratiflication et autres neccessaires, se-
lon et ainsi que nous en serons requis. Car tel est
nostre plaisir.
it Et de ce faire ausdictz Prévost des Marchans et
Eschevins avons donné et donnons plain povolr,
auctorité, commission et mandement spécial, man-
DU RUREAU [i55o]
dons et commandons à tous noz justiciers, officiers
et subgectz que à vous et à euh, en ce faisant, soit
obey.
tt Donné à Sainct Germain en Laye, le neufiesme
jour de Septembre l'an de grâce mil cinq cens cin-
quante , et de nostre règne le quatriesme. u
Signé: <r HENRY. 7,
Et au dessoubz : rPar le Roy, Du Thier.d
Et scellé du granl sel, en simple queue, de cire
jaulne.
CCXXXIV [CLXXXIII]. — Pour trouver demehs à faire la closture des faulxbourgs.
C novembre i55o. (Fol. aoo v°.)
r Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, au
Prévost de Paris, ou son Lieutenant, salut.
r Comme pour la décoration et commodité de nostre
bonne Ville de Paris, qui est la cappitalle de nostre
Royaulme, nous ayons vouUu et ordonné que les
faulxbourgs de nostre Université seront encloz en
icelle, avec bonnes murailles , fossez et rampars, et que
les rues seront dressées et alljgnées par les marchez
et places publiques du nouvel encloz, selon certain
pourtraict et devis que nous en avons faict dresser
au plus près de nostre intencion, en actandant que
le vray desseing en soit arreslé par gens expertz que
nous avons commis pour cest effect, et d'autant que
telz ouvrages seront de grande despence, pour estre
continuez jusques à la perfection d'iceulx; au moyen
de quoy est requis, en premier lieu, de savoir ou se
prandront les deniers pour y satisfaire;
rNous, à ceste cause, vous mandons et com-
mectons, par ces présentes, que, appeliez avec vous
noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostredicle Ville qui ont par de-
vers eulx led. pourtraict et devys, vous ayez par en-
semble à adviser et regarder dilligemment et exacte-
ment où se pourront plus commodément prandre
et lever lesd. deniers pour fournir à la dessus-
dicte despence d'ordinaire et (jui dure jusques à
ladicte perfection d'iceulx ouvrages; dont vous
pourrez à peu près comprandre et calculler en gros
ce qu'elle pourra monter. Et ce faict, vous nous
envoyrez par escript l'avis qui aura esté sur ce prins
en lad. compaignée et assemblée, pour, icelluy par
nous veu, en ordonner ainsi qu'il appartiendra et
verrons estre à faire, pour l'exécution de l'entre-
prinse. Car tel est nostre plaisir. Et de ce faire vous
avons, en tant que besoing seroit, donné et donnons
povoir, auctoi'ité, commission et mandement spécial.
fc Donné à Sainct Germain en Laye, le neufiesme
jour de Septembre l'an de grâce mil cinq cens cin-
quante et de notre règne le quatriesme. n
Signé : (tPar le Roy, Du Tuier.h
Et sellé du granl sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
CCXXXV [CLSXXIV].
Pour l'establissement et département des Commissaires
ET QuARTEMERS DE PaRIS.
6 novemlire i55o. (Fol. 201.)
«Henry, par la grâce de Dieu , Roy de France, au
Prévost de Paris, ou ses Lieuxtenans, salut.
tt Comme nous soions deuement adverlyz et infor-
mez que, combien qu'en nostre bonne Ville, Cité et
Université de Paris y aict ung grant et excessif nombre
de Commissaires, loutesfoys ilz [sont] si mal or-
donnez, establiz et départi/, es lieux et endroictz
oij ilz doibvent servir, que la pluspart sont inutilles
et ne font aucun devoir es choses qui deppendent
de leurs estatz, charges et offices, ne semblable-
ment les Quarteniers, qui est l'une des priucipalles
causes et occasions des faultes et erreurs qui se re-
trouvent ordinairement au faict de la police de nos-
tredicte Ville, avec plusieurs larrecins, destrousse-
mens, blesseures et meurdres;
trPour à quoy pourveoir et donner ordre, nous
voulions, vous mandons, commectons et enjoignons
que, appelle avec vous noz très chers et bien amez
[i55o] DE LA VILLE
les Prévost des Marchans et Eschevins de nostredicte
Viile, vous ayez à regarder par emsemble au dépar-
tement et establissenient desdictz Commissaires par
lesd. lieux et endroitz de nostredicte Ville, Cité et
Université, oii il est besoing et neccessaire d'y en
mectre, afln que au mesme instant vous y pourvoyez
et donnez ordre. Pareillement vous adviserez quel
nombre, tant desd. Commissaires de la nouvelle et
ancienne création, sans en faire aucune augmenta-
cion de nouvelle, actendu qu'ilz sont assez, que
semblablement des Quarteniers, oultre le nombre
antien, il sera requis mectre, establir et faire ré-
sider es faulxbourgs de nostre Université, que nous
avons [décidé] estre encioz en nostre Ville de Paris.
Lesquelz Commissaires et Quarteniers vous con-
traindrez roj animent et de faict, par toutes les voyes
et manières deues et en tel cas requises et acous-
DE PARIS.
225
tumées, à résider actuellement, chascun endroit sov,
èsdictz lieux et endroitz de nostredicte Ville, Cité,
Université et faulxbourgs, otj respectivement ih se-
ront ordonnez et establiz par vous; et ce nonobstant
oppositions ou appellations quelzconques, pour les-
quelles ne voulions estre différé, et sans préjudice
d'icelles. De ce faire vous avons donné et donnons
plain povoir, auctorité, commission et mandement
spécial; mandons et commandons à tous noz justi-
ciers, officiers et subgectz que à vous, en ce faisant,
soit obey.
tr Donné à Sainct Germain en Laye, le neufiesme
jour de Septembre l'an de grâce mil cinq cens cin-
quante, et de nostre règne le un"'', n
Signé : «Par le Roy, Du Thierti.
Et sellé du grant sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
CCXXXVI [CLXXXV]. — Pour les pentes et aigoustz de Paris.
6 novembre i55o. (Fol. 20a.)
f Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
nostre amé et féal Conseiller, Aulmosnier et Archi-
tecte ordinaire, m" Philebert de Lorme''', abbé
d'Evry, salut et dillection.
ff Comme il soit tout notoire et manifeste que ce
qui tient les rues de nostre bonne Ville de Paris
plus ordes, fangeuses et plaines d'immondices, qui
apporte le mauvais air en nostredicte Ville, c'est qu'il
n'y a point de lieux ne endroitz dressez à propos,
avec pentes et conduitz neccessaires pour bailler
cours aux aigouslz d'icelle Ville et les conduire et
faire descendre en la rivière; pour à quoy pourveoir
et donner ordre, pour la commodité et santé des ha-
bitans de nostredicte Ville, il vous fut par cy devant
ordonné faire une Visitation desd. lieux et endroitz,
et en bailler vostre avis, sur quoy il ne s'est en-
suyvie aucune conclusion ne expédition.
f-A ceste cause, nous vous mandons et comniec-
tons, par ces présentes, que, reprins par devers
vers vous led. avis et rapport de ce qui en a esté
par vous faict, vous ayez avec les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostredicte Ville et quelques
gens expertz, que vous appellerez avec vous, à faire
autre nouvelle Visitation , regarder les pentes et ny-
veller les lieux et endroitz où il sera besomg bailler
cours ausdictz aigouslz, et par où doresnavant ilz
deveront estre conduitz et descenduz en la rivière.
irEt de ce qui en aura par vous emsemblement
esté faict et advisé vous en ferez et dresserez ung
procès verbal, contenant les raisons de vostredict
avis, lequel vous nous envoyrez, pour, icelluy veu,
en ordonner ce que verrons estre à faire. Car tel
est nostre plaisir. De ce faire vous avons donné
et donnons povoir, auctorité, commission et man-
dement spécial, mandons et commandons à tous
noz justiciers, officiers et subgetz que à vous, en ce
faisant, soit obey.
cr Donné à Sainct Germain en Laye, le neufiesme
jour de Septembre l'an de grâce mil cinq cens cin-
quante, et de nostre règne le quatriesme. n
Signé: <rPar le Roy, Du Thierti.
Et sellé du grant sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
Lesquelles lettres ont esté rendues audit Mon-
taigne, pour les reporter aud. Prévost de Paris ou
ses Lieuxtenans.
'" Pliilibort Dclorme, 011 de Lormo, le célèbre archileric du Palais des Tuileries, ne à Lyon vers i5i8, mort en 1577. Quoiqu'il
ne fut que tonsuré, Henri II, son prolecteur, le nomma son Aumônier el le pourvut de riches bënéfices. Outre l'abbaye d'Evry, dont
il porte le litre ici, il reçut encore en don, peu de temps après, celtes de Sainl-Eloi de Noyon et de Saint-Serge d'Angers.
39
IXPKHICHtE jrATIONiLB.
2S6
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CGXXXVII [CLXXXVl]. — [Convocation des Conseillers pour délibérer
SUR LESDITES LETTRES PATENTES].
21 novembre iSSo. (Fol. aoa v°.)
Le xxi°" jour de Novembre, lesd. lettres patentes
ont este' envoyées à lad. Ville par mons"^ le Prévost
de Paris ou ses Lieuxlenans, pour adviser par mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins de lad. Ville
qu'il est bon de faire pour l'exécution d'icelles.
Et après icelles veues, mondict s' le Prévost des
Marchans auroit commande' mandemens estre faicti
aux vingt quatre Conseillers de lad. Ville, pour eulx
trouver lundi prochain, à une heure actandant deux
de relevée, en l'Ostel de lad. Ville, pour donner
leur avis sur lesd. lettres, pour le faire entendre aud.
Prévost de Paris ou sesdictz Lieuxtenans.
CCXXXVIII [CLXXXVII]. — Délibération pour la closture des faulxbourgs.
ai novembre i55o. (Fol. 203 v°.)
Du lundi , xxuii" jour de Novembre mil v'' l.
En assemblée le jourd'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur plusieurs lettres patentes du Roy en forme de
commission, adressantes au Prévost de Paris, con-
cernant le faict de la closture des faulxbourgs du
costé de l'Université et autres affaires d'icelle Ville;
en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, maistre Claude
Guyot;
Mess"Soly, Choartet Lejay, Eschevins;
Mess" Viole, s*^ d'Athis, Dudrac, de l'Ospilal,
Conseillers en la court de Parlement, Paillart, s' de
Jumeauvilie, Larcher, Berthelcmy, Croquet et Hen-
nequin, tous Conseillers d'icelle Ville.
Closture des faclxbocrgs de Paris.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a faict faire lecture desd. lettres et recité à lad. com-
paignée que par cy devant le Roy l'avoit mandé
pour cest effet, lequel luy auroit declairésa volunté
touchant lad. closture, et mesmes que, en actendant
qu'on feist ung pont pour aller et venir du Louvre
à Sainct Germain des Prez, et dud. Sainct Germain
au Louvre, onferoit ériger ung bac pour passer har-
nois et chevaulx, le revenu duquel bac seroit baillé
à ferme par lad. Ville, pour les deniers de ce venans
estre employez à lad. closture dcsd. faulxbourgs, se-
lon le pourtraict et devis qu'il en avoit faict faire
monstre à lad. compaignée; aussi que led. seigneur
voulloit et entendoit que les aygoustz de lad. Ville,
passans le long du parc des Tournelles et allans
jusques au ponceau de Chailleau, feussent des-
tournez et allassent tumber en la rivière ou ail-
leurs, où il seroit advisé; à quoy led. s' Prévost
des Marchans auroit faict responce que la matière
estoit de si grande importance qu'il n'en sauroit
riens conclure sans assembler le Conseil de lad.
Ville.
Et neantmoings auroit remonstré par le menu
aud. seigneur et à son Privé Conseil les incommo-
ditez qui pourroient venir à lad. Ville, mesmes au
quartier des Halles et rue Sainct Denis, 011 est la
fleur des anciens bourgeois d'icelle Ville, si onfaici
ung port delà l'eaue, comme le veult led. seigneur,
et autres grandes remonstrances qu'il a amplement
desduictes et qui sont cy devant enregistrées.
Aussi a proposé à lad. compaignée que les Maistres
des ouvres avoient rapporté au Bureau d'icelle que
les maisons estans sur le Petit Pont s'en alloient
tumber par terre et qu'il estoit neccessaire icelluy
faire bastir et construire tout de neuf; et encores
qu'il y avoit ung procès intenté au Grant Conseil du
Roy entre lad. Ville, d'une part, joincle avec m'
Pierre Pellerin, Quartenier d'icelle, d'une part, et les
bouchers de la Boucherye de Beauvais, d'autre, pour
raison de la cotizacion de leurs eslaulx en l'an v''
XLiiii, dont led. m" Pierre Pellerin en faict pour-
suicte, pour certaine somme qui luy est deue, auquel
procès a esté tant procédé que, par arrest du Conseil ,
a esté ordonné que les parties informeroient sur
certains faictz, qui ne se peult faire sans grande des-
pence, et que tous les rolles des cotlizations des mai-
sons seroient portez aud. Conseil, choze qui seroit
de pernicieuse et dangereuse conséquence, que la
compaignée peult assez juger, et cousteroit plus à
informer sur lesd. faiclz que nevault le principal,
ainsi qu'il a entendu.
Sur quoy led. s" Prévost des Marchans a mys le
[i55o]
tout en délibération et demandé l'avis et oppinyon
ausdictz assistans.
Tous iesquelz ont conriud, advisé et délibéré
que, pour le regard de lad. closture desd. faulx-
bourgs, mons''le Prévost des Marchans et Eschevins,
mens"" le Prévost de Paris, les Maistres des euvres
de lad. Ville, Bellarmato, ingenyeulx du Roy,
nommé en la commission, et m' Charles Dorigny,
paintre, qui a pourtraict et figuré la ville de La
Rochelle, monstrée au Roy, se transporteront sur
les lieux pour designer et aligner lad. closture,
icelle figurer et pourtraire au petit pied et aligner
au vray; puis feront estimation en gros de ce que
icelle closture pourra couster, et de tout faire ung
procès verbal , lequel sera porté au Roy, pour, icelluy
veu, en ordonner ce qui luy plaira.
BaCQ sur la RIVIERE.
Sont aussi d'avis que led. bac se pourra bien faire
et dresser selon la commission dud. seigneur.
Aygoustz de la Ville.
Quant au détournement desd. aigoux, en commu-
niquer avec mons' de Sainct Germain''*, et toulesfoys
DE LA VILLE DE PARIS.
227
sont d'avis faire plustost passer ung bras de la ri-
vière par dedans lesd. aigoux que faire entrer lesd.
aigouslz en la rivière, qui en seroit infectée et, par-
tant, le peuple de Paris privé de l'usance d'icelle.
Pour la heedification des maisons de Petit Pont.
Quant aud. Petit Pont, demander permission au
Roy de prandre une année des plus valleurs des
aydes venans à charge sur lad. Ville, telles qui sera
advisé avec le Receveur d'icelle, pour faire reffaire
led. Petit Pont et les maisons de dessus, sauf à re-
peter deniers sur les viagers, s'il est trouvé qu'il en
soit deu aucuns.
Procès au Grant Conseil.
Bouchers.
Et quant aud. procès intenté aud. Grant Conseil ,
entre lad. Ville et lesd. bouchers de la Boucherye
de Beauvais, sont aussi d'avis de payer et rem-
bourser la somme dont est question aud. m' Pierre
Pellerin, plustost que de continuer de poursuivre
led. procès, parce qu'il cousteroit plus que ne vault
le principal. Et fera led. Pellerin extraict par le
menu des parties redevables sur sondict compte.
CCXXXIX [CLXXXVIIIJ. — Lettres portées en Ghastelet.
;>7 novembre i55o. (Fol. ao4.)
Du xxvii" jour de Novembre mil v' l.
Aujourd'uy, suivant la délibération du Conseil de
la Ville de Paris de lundi dernier, a esté reporté
ung sac ouquel estoient les six commissions cy des-
sus declairces et enregistrées, tant pour le faict de
la closture des faulxbourgs, l'érection d'ung bac,
destournement des aigoustz, assiettes de commis-
saires etQuarteniers, que pour le moyen de trouver
deniers pour ce faire, et autres adressantes à Bellar-
mato, ingenyeulx du Roy, et ont esté présentées par
mons' m' Thomas de Bragelongne, Lieutenant de
lad. Prevosté des Marchans, à mons' le Lieutenant
criminel, tenant la police, avec plusieurs Conseillers,
en la présence du Procureur du Roy ou Ghastelet
de Paris.
Lequel de Bragelongne leur a dit et declairé ce
qui avoit esté délibéré par lad. Ville, et que mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins d'icelle es-
toient prestz de faire la visitacion, quant il leur
plairoitleur mander et assigner le jour et que led.
Bellarmato fut venu , et qui seroit bon de l'envoyer
quérir. Auquel de Bragelongne a esté faict responce
par mond. s'' le Lieutenant, presens les dessusdictz,
qu'ilz se assembleroient avec mons' le Lieutenant
civil et adviseroient ce qui seroit bon de faire, puis
le manderoient à lad. Ville.
'"> Sans doute i'ablxj de Saint-Germain-des-Prés, qui était alors le cardinal de Tournon.
228
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
GCXL [CLXXXIX].
Dud. jour [97 Novembre audit an mil v'l'".]
(t Veues les informations faictes par maistre Cosme
Luillier'^', l'ung de nous, et maistre Augustin de
Thou'^', nostre Lieutenant, sur la bonne famé et re-
nommée et sur la suffisance de Sébastian de Rive-
roiles, maistre particulier; Ferry Hochecorne et
Jacques Goyer, gardes; Nicolas Vaudor, essayeur;
Claude Lemay, tailleur, et Guillaume BrisartC', con-
tregarde de la Monnoye ordinaire de ceste Ville de
Paris ; l'article de l'ordonnance du Roy dernièrement
faicte sur Tordre et establissement des Monnoyes,
par laquelle il ordonne que les Prévost et Eschevins
des Villes nommeront aux estatz desd. Monnoyes; la
certifilcacion des Generaulx desd. Monnoyes, par la-
quelle ilz certiffîent les dessusdictz se estre tousjours
bien ethonnestement gouvernez èsd. estatz, sans y
avoir malverse'; et tout considère', il a esté ordonné
que les dessusdictz seront par nous nommez au
Roy, pour estre pourveuz desd. estatz. b
Signé : kGuïot, Soly, Luillier. n
Suyvant lequel décret, leur en a esté expédié
lettres, dont la teneur ensuit :
Lettres de lad. nomination.
T Claude Guyot, seigneur de Charmeau et du Cou-
lombier. Conseiller, Notaire et Secrétaire du Roy
nostre sire, et Contrerolleur de la Chancellerye de
Nomination des officiers de la Monnoye de Pauis.
37 novembre i55o. (Fol. ao4.)
France , Prévost des Marchans , et les Eschevins de la
Ville de Paris, à tous ceulx que ces présentes lettres
verront, salut.
tt Comme par les lettres de edict dernièrement fait
par le Roy sur l'ordre et establissement de ses Mon-
noyes, données à Fontainebleaue, le xiiii° Janvier
mil v' xLix, ayt, entre autres choses, esté ordonné que
les Prévost des Marchans, Eschevins, Maires, Capi-
tolz et autres gouverneurs et officiers des Villes nom-
meroyent gens experlz, de bonne vie et honneste
conversation, pour excercer les estatz et offices desd.
Monnoyes'^';
ttSavoirfaisonsque, pour obtempérer au bon plaisir
et voulloir dud. seigneur et après (jue, par informacion
deuement faicte et certiffication de mess" les Gene-
raulx des Monnoyes, nous est aparu que Sébastian
de RiberoUes, Maistre particullier delà Monnoye or-
dinaire de ceste Ville de Paris, Ferry Hochecorne et
Jacques Gohier, gardes, Nicolas Vauldor, essayeur,
Claude Lemay, tailleur, et Guillaume Brisart, contre-
garde , sont gens de bien , bonne et honneste conver-
sation, etlesquelz se sont tousjours bien ethonnes-
tement gouvernez en l'excercice desd. estatz, sans y
avoir aucunement malversé ne faict aucune faulte;
pour ces causes, avons au Roy nosiredict jeigneur
nommé et présenté, nommons et présentons iceulx
Sébastian de RiberoUes pour Testât de Maistre par-
ticullier, Ferry Hochecorne et Jacques Gohier, pour
"' Les mots entre crochets sont une addition postérieure.
<-' Cosme Luillier, seigneur du Saussay et de Saint-Gratien , avait été élu éclievin le 16 aoilt précédent. 11 était le sixième enfant
de Jean Luillier, seigneur de Vé, Lieutenant civil au Chàtelet, puis Procureur général au Parlement, mort en i5oû, et de Jeanne
de Nanterre. Moréri (t. VI, p. igg) a donné la généalogie de cette ancienne et considérable famille parisienne.
'" Augustin II, quatrième fds d'Augustin I", seigneur de Bonneuil et de Claude de Marie, fut successivement Avocat du Roi au
Chàtelet de Paris et bailli du For-l'Evèque , puis Avocat général au Parlement de Paris, en 1567, et enfin Président à mortier en la
même Cour, à la mort de Guy du Faur, seigneur de Pibrac (i58.5), charge dont il se démit au bout de dix ans.
'*' Dans les registres de la Cour des Monnaies, ce nom est ordinairement écrit Boimrl ou Boissart.
W L'article 8 de l'ordonnance sur les Monnaies donnée à Fontainebleau, le 1/1 janvier i53o (n. s.) est ainsi conçu : cEt iiflin
que t'ouvraige qui se fera èsd. Monnoyes soit bien et loyaulment laid et continué et par gens de bien, ordonnons que les villes où
sont establies lesd. Monnoyes nous présenteront doresnavant les maistres, gardes, tailleurs, essayeurs et contregardes desd. Monnoyes
et nous certilTieront iceulx estre gens de bien et de bonne renommée et conversation , et lesquelz seront par nous pourveuz desd.
estatz à la susd. nomination et non autrement, et receuz par les Generaulx de noz Moniioyes à Paris, après qu'ilz auront esté par
eulx examinez et trouvez suffisans pour excercer lesd. estatz et offices. Et quant au\ olTiciers qui sont de présent èsdictes Monnoyes,
nous voulions iceulx nous estre certifiiez et nommez par lesd. villes, s'iiz congnoissent qu'ilz soient geus suffisans et de probité requise
et, à leur nomination, ilz seront de nouvel par nous pourveuz. Et oîi lesd. villes ne les vouldroienl nommer et certifTier, nous voul-
ions cl leur enjoignons nous en nommer d'aultres, telz que bon leur semblera, ydoines toutesl'ois et suffisans. n Ladite ordonnance
fut enregistrée à la Cour des Monnaies, le 3i janvier i5.to {Archives nationales, Z'"" Ci, fol. ,34-38) et au Parlement, le i3 février
suivant, mais avec des modifications aux articles 10, 21 ot 2 a ( Voy. X'" 8616, loi. 3g5, et Fonlanon, t. II, p. i33). La ville de Lyon
fut la première à se conformer à cette prescription. Elle nomma les ofliciers de la Monnaie par lettres du 3o mars i55o (Z''' 6.'i ,
fol. 66). Paris ne s'exécuta, comme on le voit ici, que huit mois après.
[i55o]
Testât de gardes; Mcolas Vaudor, pour Testât d'es-
sayeur, Claude Lemay, pour Testât de tailleur, et
Guillaume Brisart, pour Testât de contregarde,
comme suffisans, cappables et expérimentez pour
Texcercice desd. estalz. En tesmoing de quoy, nous
DE LA VILLE DE PARIS.
229
avons faict niectre le scel de lad. Prevostë des Mar-
chans à cesd. présentes.
tA Paris, le xxvir^ jour de Novembre mil cinq
cens cinquante, •i
Signé : « Bachelier, w
CCXLI [CXC]. — Lettres de monseigneur le Connestable. — Archers.
i" décembre i55of". (Fol. 9o5.1
Aujourd'uv ont este' apporté au Bureau de la Ville
de Paris lettres missives de monseigneur le Con-
nestable, et la coppie d'une lettres patentes du Roy,
dont la teneur ensuit :
i5 novembre i55o.
T Messieurs, le Roy ayant singulier désir que les
ordonnances faictes par ses prédécesseurs soient ob-
servées et gardées, comme il appartient, mesmes
es choses créés et establies pour le reiglement des
bonnes villes de son royaulme, et speciallement en
sa bonne Ville de Paris, qui en est la principalle, a
donné la charge, cappitainerye et conduicte des
trois bandes d'archers, arbalestriers et hacquebutiers
dicelle au s'du Belloy, gentilhomme, proche voisin de
vostredicle Ville, homme de bien et de service, pour
les mener, dresser et conduire'^', quant besoing sera
pour le service de lad. Ville, afin qu'ilz ne soient et
demeurent plus, ainsi comme ilz sont de présent,
inutilles, sans estre si peu que riens employez au
service d'icelle, comme chascun peult veoir et con-
gnoistre, par faulte d'estre dressez, menez et con-
duilz par homme qui le sache faire, comme il apar-
tienl, ainsi que s'en sraura bien acquicter, à vostre
contentement, led. du Belloy, qui en a ses lettres
expédiées, comme pourrez veoir par le double d"i-
celles. Dont je vous ay bien voullu advertir, et icelles
vous faire communiquer premier que les faire mectre
au sceau, pour entendre s'il y a chose qui empesche
ce que soyez plustost pour ensuivre le vouUoir du
Roy, qui désire lousjours le bien et décoration de
vostredicle Ville, especiallement en cest endroit,
qui est chose jà par cy devant ordonnée par ses
prédécesseurs et tant requise pour le bien et seu-
reté de vostredicte Ville, que de la veoir ainsi de-
meurer inutille; et sur le tout m'en mander vostre
avis, pour le faire entendre aud. seigneur qui,
comme dit est, désire sur toutes choses, le bien,
repos et augmentacion d'icelle, avec le reiglement
des choses ordonnées pour le bien de la chose pu-
blique, vous advisant qu'il me desplairoit de veoir
chose qui fut contrevenant à cela, autant que voisin
ne amy que vous ayez, qui me fera faire fin de la
présente. Priant nostre Seigneur vous donner. Mes-
sieurs, ce que desirez.
frD'Evreuz, ce xv" jour de Novembre mil v' cin-
quante.
« Vostre bien bon amy
ttMoNTMORANCY. n
Lettres patentes pour la création
d'u.ng cappitaine des arbalestriers, archers
et hacquebutiers de la Ville.
(rlIraRY, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
tous presens et advenir, salut.
r Comme pour la garde, seureté et protection de
noslre bonne ville et cité de Paris, principalle et
cappitalle de nostre Royaulme, et afin d'empescher
toutes ceditions et émotions populaires et autres as-
semblées ilicites, noz prédécesseurs Roys ayent
faict, créé, ordonné et estably six vinglz archers,
soixante arbalestriers et cent hacquebutiers, qui font
trois compaignées faisans en nombre deux cens
quatre vingtz personnes, avec les previlleiges, fran-
chises et droitz qu'il est porté par leurs lettres de
Chartres'''; lesquelz, toutes et quantesfoys que be-
'"' Le lîegisire n'indiquant point de date, on devrait strictement donner à ce parafjraphe celle desdeuï précédenis. La oonvocalion
des Conseillers o vendredi prochain v' décembre ti , qui le termine, nous a déterminé à choisir une date intermédiaire entre le 37 no-
vembre et le 5 décembre.
"' Antoine du Belloy, scijjneur de Francières, appartenait à une ancienne maison de l'Ile de France, dont la généalogie a été
composée par Claude-François- Marie, marquis du Belloy et imprimée sous ce litre : r Généalogie de la Maison Du Belloy, dressée sur
titres originaux, ntr d'anciennes montres, acquits ou quittances de service militaire, rolles des compagnies d'ordonnances et comptes
ancien» des Trésoriers des Guerres de nos Rois, etc. (Paris, Tbiboust, 17Û7, in-4°.)
" La création des cent arquebusiers de Paris ue remonte qu'à l'année iSai (édit donné à Paris, au mois de mars iSaS, a. s.),
230
REGISTRES DU BUREAU
soing est pour la force requise pour la conservation
de Testât de nous et de nostredicte Ville, et main-
tenir et garder on seureté les bourgeois, manans et
habitans d'icelle, sont assemblez en armes, conduitz
et menez par trois cappitaines choisiz et csleuz,
suyvant lesd. franchises et previlleges, par le nombre
d'icelles compaignées, chascun en leur regard; et
pour ce que lesd. cappitaines estans faictz de per-
sonnes du nombre desd. bandes et ainsi par eulx
choisys et esleuz , ne sont gens expérimentez et ex-
cercitez au faict des armes, ne saichant ce qui leur
est requis faire pour la conduicte desd. archers, ar-
balestriers et hacquebutiers, y allans pour les rompre
et garder d'eulx assembler, y estoient en très mau-
vais ordre, à faulte de bonne conduicte;
r Avons advisé que, pour à ce pourveoir et
donner bon ordre à la conduicte des gens desd.
trois compaignées, pour s'en servir es effeetz des-
susdictz, quant besoing sera, il est requis de créer,
commectre et eslablir ung cappitaine qui soit per-
sonnage expérimenté au faict des armes, que nous
congnoissions estre pour bien et fideliement s'en
acquicter, et duquel nous ayons entière fiance et
seureté; n'entendant pourtant par ce desroger ne
prejudicier aux previlleges, franchises et libertez
de nostredicte Ville, archers, arbalestriers et hac-
quebutiers d'icelle.
r Savoir faisons que nous , pour les causes dessus-
dictes et autres bonnes et raisonnables considéra-
tions à ce nous mouvans, avons, de certaine science,
plaine puissance et auctorité royal, faict, créé, érigé
et estably, faisons, créons, érigeons et eslablissons,
en nostredicte Ville de Paris, ung cappitaine gêne-
rai, pour avoir la charge et conduicte desd. trois
bandes d'archers, arbalestriers et hacquebutiers; et
ce loutesfoys soubz l'auctorilé de nostre Prévost de
Paris ou son Lieutenant, et des Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostredicte Ville. Et en ce
faisant, avons cassé, révoqué et supprimé, cas-
sons, révoquons et supprimons les trois autres cap-
pitaines esleuz par ceulx desd. bandes, et au lieu
d'iceulx, après avoir esté deuement informez de la
suffisance de nostre cher et bien amé Anthoine du
Belloy, et de ses sens, loyaulté et expérience au faict
des armes, iceliuy, pour ces causes, en faveur aussi
[i55o]
et pour considération des services qu'il a par cy de-
vant faictz au feu Roy, nostre très honnoré seigneur
et père et à nous, au faict des guerres, avons dep-
putté, ordonné et estably, depputtons, ordonnons
et establissons, par les présentes, en l'estat et charge
de cappitaine gênerai desd. trois bandes d'archers,
arbalestriers et hacquebutiers de nostredicte Ville de
Paris, lesquelz voulions luy obeyr comme à leur
cappitaine gênerai, soubz l'auctorité toutesfoys de
nostredict Pi-evost de Paris, ou sondict Lieutenant,
et desd. Prévost des Marchans et Eschevins de nos-
tredicte Ville, comme dit est; voullans que les sus-
dictz cappitaines desdictes trois bandes, qui sont à
présent, soient et demeurent, pour le temps qu'ilz
ont esté esleuz, lieutenans dud. du Belloy, en
chascune desd. bandes, et que cy après, vaccation
advenant desd. lieutenans ou desd. archers, arbales-
triers et hacquebutiers d'icelles bandes, led. cappi-
taine gênerai en puisse choisir d'autres en leur lieu,
qu'il sera tenu présenter à nostre Prévost de Paris
et Prévost des Marchans, pour recevoir le serment
en la forme et manière acoustumée, et sans aucune-
ment desroger ne prejudicier aux previlleges, fran-
chises et libertez de nostredicte Ville et desd. archers,
arbalestriers et hacquebutiers, lesquelz, comme dit
est, voulions demeurer en leur force et vertu, aussi
que toutes et quantesfoys que vaccation adviendra
cy après dud. estât de cappitaine, soit par mort,
résignation ou autrement, il y soit pourveu par lesd.
Prévost des Marchans et Eschevins; pour de lad.
charge et cappitainerye joyr et user par led. An-
thoine du Belloy, aux honneurs, auctoritez, préro-
gatives, preheminences, franchises, libertez et droitz
qui y appartiennent.
ttSi donnons en mandement, par ces mesmes
présentes, au Prévost de Paris et ausdictz Prévost
des Marchans et Eschevins de nostredicte Ville que
noz présentes lettres de création et érection ilz
facent lire, publier et enregistrer es registres de
leurs jurisdictions, et que dud. Anthoine du Belloy
pris et receule serment, pour ce deuet acoustumé,
ilz le facent joyr et user de lad. charge et cappitai-
nerye plainement et paisiblement, cessans et fai-
sans cesser tous troubles et empeschemens au con-
traire. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant le
mais la compagnie des arbalétriers avait été établie par le roi Jean le Bon, le g août iSag, et celle des archers, par lettres de
Charles VI, en date du 12 juin i4ii. Les privilèges des premiers avaient été confirmés par Henri II, quelques mois après son avè-
nement (Fontainebleau, janvier i5/i8, n. s.) et ceux des arbalétriers le mois d'après. Le même roi donna une nouvelle confirmation
des droits et prérogatives des trois compagnies parisiennes, au mois d'août 1557. (Voy. Blanchard, Compilation chronologique de» Or-
donnance!, clc, in-fol. t. l", aux dates.)
[i55o]
dessusdict previileige d'eslire par iesd. archers , arba-
lestriers et hacquebutiers leursdictz trois cappi-
taines, à quoy, pour ce regard seuHement, nous
avons desrogé et desrogeons, leursdictz previileges
et autres choses demourans en leur force et vertu.
Et afln que ce soit chose ferme et stable à tousjours,
nous avons faict mettre noslre scel à cesdictfis pré-
sentes. Sauf en autres choses noslre droict et Tautruy
en toutes.
tr Donné à Sainct Germain en Laye, au moys de
Septembre l'an de grâce mil cinq cens cinquante,
et de nostre règne le quatriesme ''*. n
DE LA VILLE DE PARIS.
231
Et sur le reply : r Par le Roy, le sire de Mont-
morancy, Connestable et Granl Maistre de France,
présent. Du Thier. n
ft Collation a esté faicte de la présente coppie à
l'original par moy, Notaire et Secrétaire du Roy,
Berthereau.n
Suyvant lesquelles lettres, mond. s'' le Prévost
des Marchans commande faire mandemens à mess"
les Conseillers de lad. Ville , pour eulx trouver ven-
dredi prochain, v'decembre, en i'Ostelde lad. Ville,
pour dire leur avis sur lesdictes lettres.
CCXLII [CXCl]. — Assemblée de Conseil pour l\ création d'ung cappitaine général
DES BANDES d'aRCHERS, ARBALESTRIERS ET HACQUEBUTIERS DE LA VlLLE.
5 décembre i55o. (Fol. 307.)
Du vendredi, cinqiesme jour de Décembre mil
v' cinquante.
En assemble'e le jour d'huy faicte, en I'Ostelde la
Ville de Paris, de Mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur les lettres missives de monseigneur le Connes-
table et coppie de lettres patentes du Roy pour le
faict de la création et érection d'ung cappitaine gê-
nerai des trois bendes d'archers, arbalestriers et
hacquebutiers de la Ville de Paris; en laquelle se
sont trouvez , c'est assavoir :
Mons"" le Prévost des Marchans, m° Claude
Guyot ;
Mess"Lejay et Luillier, Eschevins;
Mons'' d'Athis, Conseiller en la Court, mons' de-
Livres, T. de Bragelongne, Lecomte, Larcher et
Hennequin, Conseillers de lad. Ville.
Après lecture faicte de?d. lettres patentes et mis-
sives , mons'' le Prévost a mys la matière en délibéra-
tion, mais, [veu] que l'assistance estoit trop petite,
a esté ordonné que l'affaire seroit remise à ung
aulre jour, et neantmoings, ce pendant, Iesd. lettres
seroient doublées et la coppie baillée aux cappitaines
desd. archers, arbalestriers et hacquebutiers et leurs
iieuxtenans, pour en communiquer avec leur con-
seil et rapporter leur avis par escript au Bureau de
lad. Ville, dedans trois jours, pour estre veu par le
Conseil d'icelle Ville, qui pour ce sera assemblé.
CCXLIII [CXCII]. — Nomination faicte par la Ville des Maistbes des Enffans Rouges'-''.
9 déccrabrc t55o. (Fol. 207 v".)
Du ix""* jour de Décembre mil v' i.
Veue la requesle à nous faicte et présentée par
nobles hommes, m" Michel Tambonneau et An-
thoine Petremol, Conseillers du Roy nostre Sire et
Maistres ordinaires de ses Comptes, Gouverneurs et
administrateurs de la maison et Hospital des Enf-
fans de Dieu, autrement Rouges, scituez en la Ville
de Paris près le Temple, disans que, dès l'an mil
cinq cens quarante deux , en vertu des lettres patentes
du Roy, données à Bryenne, le xx' jour de May oud.
'" L'opposition des ofliciers des compagnies et les remonstrances de la Ville aboutirent au retrait de celte ordonnance, ainsi qu'on
le verra plus loin, S CCXLVI; aussi ne la trouve-l-on enregistrée dans aucune des Cours souveraines. Cependant Antoine du Belloy
ne renonça point an droit qu'elle lui conférait, et à force de persévérance il parvint à se faire recevoir capitaine général des archers,
arbalétriers et arquebusiers, le 9 avril i55.5 (n. s.). On trouvera à cette date, dans le volume suivant (H 1783, fol. i3o) la délibération
du Bureau de la Ville portant que les ofliciers des trois comp.ignies s'ctant départis de leur opposition , il n'y a plus de motif pour
empêcher le capitaine général dans l'exercice de sa charge (Voy. Dom l'élibien, //i»(. de la ville de Pari», t. V, p. 383). L'ordonnance
du mois de septembre i55o ayant obtenu de la sorte force de loi, a été publiée par l'auteur du Recueil de» privilèges de» Archers
de la Ville de Pui-i», p. 65.
'*' Le titre primitif portait simplement : Maistres des Enjfans Rouges. La première partie est une addition postérieure d'un siècle.
232
REGISTRES DU RUREAU
an v'xLii'*', lesd. supplians, maislre Thibault de
Longuejoe, s' d'Yverny®, aussi Consellier du Roy
et JMaistrc des Requestes ordinaire de sonHostel, et
Vaast de Marie , s' de Vaugien '^' auroient à la nomi-
nation, pour reste foy seuliement, de feu mons'le
Président Rriçonnet C*', en son vivant premier et prin-
cipal Gouverneur desd. Enffans, par nous esté esleuz
aud. gouvernement, et pour i'advenir que nous en
esliryons d'autres, ainsi que adviserions et les plus
prochains dud. Hospital que nous pourrions, pourveu
qu'il y en eust aucuns officiers du Roy; et iceulx
esleuz nous seroient présentez pour en recevoir le
serment, comme nous faisons des Maistres et Gou-
verneurs de l'Ostel Dieu de Paris , ainsi qu'il a pieu
au feu roy Françoys nous ordonner par sesd. lettres
patentes; lequel s'Rriçonnet, depuis huitmoys en ça,
seroit allé de vie à trespas, et led. s"^ de Vaugyen,
depuis deux ans en ça, faict sa continuelle résidence
aud. Vaugien, ayant du tout dellaissé lad. adminis-
[i55o]
tration; et qu'il nous pleust eslire, au lieu desd. feu
Rriçonnet et Vaugien, comme il est très requis et
neccessaire, deux autres gouverneurs avec led. s'
d'Yverny et lesd. supplians, pour le bien et admi-
nistration dud. Hospilal, telz qu'il nous plairoit,
voisins et demourans près icelluy, à ce que le bien
et affaires desd. povres Enffans puissent estre cntre-
tenuz et administrez, selon l'inlencion et voulloir
du Roy, fondateur dud. Hospital ;
Considéré le contenu en lad. requeste, nous
estans assemblez au Rureau de lad. Ville, la ma-
tière mise en délibération, nous, pour et ou nom
d'icelle, avons ou lieu desd. Rrissonnet et Vaugyen
nommé et esleu, nommons et eslisons, par ces
présentes, pour gouverneurs dud. Hospital mons'
m' Simon Hennequin, Greffier des presentacions
de la court de Parlement, et m° Anthoine Trouvé,
commis au Greffe du Chastelet de Paris. En tes-
moing, etc.
CCXLIV [CXGIII]. — Pour me cappitaine des archers.
i3 décembre i55o. (Fol. 208.)
Du samedi , xiu° Décembre ensuivant mil v'' l.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris de mess" les Prévost des Marchans, Es-
chevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser sur
la nouvelle création d'ung Cappitaine gênerai des
archers, arbalestriers et hacquebutiers de lad. Ville;
en laquelle se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons"^ le Prévost des Marchans, m" Claude Guyot;
Mess" Lejay, Soly, Choart'^l, Luillier, Eschevins;
Mess" d'Athis,Courtin,de Livres, de Jumeauville,
T. de Rragelongne, Rouchart, Larcher, Rerthelemy,
Croquet, Conseillers de Ville.
Mond. s'' le Prévost des Marchans a faict- récit à
la compaignée de ce qui fut conclud en la dernière
<■' L'Hôpital des Enfanis-Dieu, ou des Enfants-Rouges, fondé par Marguerite, reine de Navarre, sœur de François I", fut confirmé
et organisé par lettres patentes de ce prince, datées de Paris, janvier i537 (n. s.), enregistrées au Parlement, sauf réserve, le
i"mars suivant (Archives nat., X'' 86i3, fol. 24 \°) et au Cliàtelet [Bannières, id., Y 9, fol. 78 v°). Le 18 janvier i54i (n.s.),
une déclaration royale, donnée à Fontainebleau, attribua aux administrateurs des Enfants-Rouges les mêmes droits et pouvoirs qu'au
gouverneur de l'Hôpital du Saint-Esprit en Grève (X"86i3, fol. 361, et Y 9, fol. ai6 v°). Les lettres patentes du ao mai i54a,
dont il est question ici, sont enregistrées au Parlement de Paris (X'' 861 3 , fol. 358); elles durent alors faire l'objet d'une délibéra-
tion du Bureau do la Ville; mais nous avons constaté une lacune de notre Registre précisément à cette époque, du 3 septembre i54i
au 6 juillet i54a (ci-dessus, page 18). Ajoutons que l'on conserve aux Archives nationales un registre des comptes de l'Hôpital des
Enfants-Rouges, des années t535 à iSSg (KK 334).
'*' Thibaut de Longuejoue, s' d'Iverny, avait remplacé, en qualité de Maître des Requêtes de l'Hôtel, son père, Mathieu de Lon-
guejoue, devenu évêque de Soissons (1 534-1 557). Il avait épousé Madeleine lîrironnet, fille de Jean Rriçonnet, seigneur du Plessis-
Rideau, second président en la Chnmbre des Comptes de Paris, celui-là même dont il est question quelques lignes plus bas, et de
Louise Raguier (Blanchard, ùénéal. de» Maîtres des Requêtes de l'Hôtel, 1670, infol. p. 357); Thibaut de Longuejoue lui-même
mourait deux jours après, 1 1 décembre i55o; il fut inhumé, le i3, à Saint-Gervais (Archives nat., X" i568, fol. 88 v").
(^> Vaugien, aujourd'hui château dépendant de la commune do Saint-Remy-lcz-Glievreuse (Seine-et-Oise). Les généalogies de la
famille de Marie ne font aucune mention de ce Vaast de Marie, soigneur de Vaugien.
'*' Jean, fils de Guillaume Rriçonnet le jeune, seigneur du Plessis-Rideau, et de Raoulette de Bcaune, fut Conseiller d'Etat, Tré-
sorier général de Provence et de Dauphiné, puis second président des Comptes, à la place de Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève,
son frère, par lettres du 10 novembre 1607. Outre l'Hôpital des Enfants-Rouges, il administra l'Hôtel-Dieu de Paris jusqu'au 3o oc-
tobre i54o, époque où il se fit remplacer par Robert Dauvet, son autre gendre, et fit bâtir la chapelle dite des Briçonnets en l'église
Saint-Jean-cn-Grève. Le P. Anselme (t. VI, p. 44o) dit qu'il mourut le 34 avril 1569. On voit ici qu'il faut lire i55o.
W Le scribe a écrit par inadvertance Cherar.
[i55o]
assemblée, suyvant laquelle les cappitaines des ar-
chers, arbalestriers et hacquebutiers auroient esté
vers leur conseil, qui auroit esté d'avis qu'ilz s'adres-
sassent à mess" de lad. Ville, pour les faire entre-
tenir en leui-s previlleges. Depuis, auroient lesd.
bandes apporté au Bureau d'icelle Ville une lettres
de chartre et previllege octroyé par le roy Charles
aux Lx arbalestriers, en l'an un" un" ni ''', par la-
quelle appert que pour ie bien et seureté de lad.
Ville, led. Roy a vouHu que lx hommes adonnez
à tirer de l'arbaleslre feussent prins et choisiz du
peuple de Paris, lesquelz feroient emsemble une
conlralernité et se excerciteroient souvent à jouer
desd. arbalestrcs à la butte, et celuy qui tireroit
l'année le plus droict et frapperoit trois foys de
suilte ie blanc feust esleu roy, et le mcilleu d'après
luy seroit connestable, et esliroient ung cappitaine
d'entre eulx le plus suffisant, lequel ilz yroicnt pré-
senter à mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins, et Prcvosl de Paris, pour estre par eulx receu
au serment, pour servir lad. année à dresser et faire
obeyr tout led. nombre à mesd. s" les Prévost dos
Marchans et Eschevins, et Prévost de Paris; et oii il
adviendroit vaccation de l'ung desd. lx hommes,
choisir par led. cappitaine le meilleu arbalcstrier
et plus suffisant des autres bourgeois de Paris et le
présenter à mesd. s", pour le faire recevoir au
nombre desd. lx , pour servir à ce qui leur seroit
commandé par iceulx Prévost des Marchans et
Eschevins, estre garnyz d'armes el hocquetons et ce
qu'il convient aud. estât.
Lesquelz arbalestriers et les autres bandes créez
après eulx, s'il advenoit que Mess" de lad. Ville
les ïoulsissent mener hors la banlieue d'iccHe, se-
DE LA VILLE DE PARIS.
233
roient tenuz les suyvre en armes, bien montez et
equippez, et n'auroient chascun pour tout sallaire
que trois solz tournois par joux", monnoye courrant,
et le cappitaine cinq solz tournois; avec ce joy-
roicnt des previlleges et franchises de quatriesme,
huitiesme, dixiesme impositions et quelzconques
aulres aydes, tailles, guelz et arriereguetz , et autres
contenuz èsd. chartres.
Cappitaine gexehal.
Ce faict, sont coniparuz Jehan Bellot'^', cappitaine
des vi" archers, Pierre Renard ">, nagueres cappi-
taine des soixante arbalestriers et plusieurs autres,
eulx faisans et portans fortz pour la plus grande
partie desd. nombres; lesquelz ont requis mesd. sei-
gneurs et lesd. Conseillers estre maintenuz et gar-
dez en leursdiclz previlleges, comme ilz avoient
ncoustumé d'antienneté, et (ju'ilz einpeschoient for-
mellement que led. du Belloy fut receu leur cappi-
taine, autrement perdroient le courage de plus eulx
excerciter au traict, car leur espoir de parvenir
aud. estât de cappitaine seroit perdu, et qu'ilz ne
doibvcnt avoir autre Coronat ne Cappitaine gênerai
que mons"^ le Prévost des Marchans et les Eschevins
de lad. Ville, en son absence, ausquelz ilz ont le
serinent et ont tousjours obey; et ne parlent point
hors cestedicte ville plus d'une nuyt, sans leur de-
mander congé, et leur ont promis ne vendre, ne en-
gager leurs armes et obeyr à leurs commandemens ,
comme ilz sont encore prestz à toutes heures.
Sur quoy inond. s' le Prévost des Marchans a mys
la matière en délibération. Tous lesquelz ont remys
l'affaire encores à plus grande assemblée, qui sera
demain au retour de la procession generalle.
CCXLV [CXGIV]. — Procession ge.xeballe.
iti décembre i55o. (Fol. a 09.)
Du dimenche, xiin'jour de Décembre mil v' cin-
<|uante.
Aujourd'huy ont esté faictes processions generalles
en l'église de Paris et à l'entour de la Cité, en la-
quelle ont assisté mess" de la court de Parlement
et mess" les Prévost des Marchans el Eschevins de
la Ville de Paris, acompaignez de mess" les Conseil-
lers , Quarleniers et deux notables bourgeois de chas-
cun quartier, avec les lx arbalestriers. Et ont marché
en la manière acousluinéc, pour reparer l'injure
faiete à l'yinage Nostre Dame en lad. église par ung
hérétique qui fut jeudi bruslé '*'.
"■ Lettre» patentes doonëes à Beaugency en novembre 1 483. Elles confirment les privilèges et exemptions accordées par Louis XI,
en septembre 1/161, aui arbalclricrs de Piiiis (liecueit de» Ordonnance» de» roi» de France, lomo Xl\, page 18a).
<" Successeur d'Engilbert Baudouin, qui était capitaine des cent vingt arehcrs aux mois d'août et septembre i548 (ci-dessus,
p. i33).
'^) Alia» Bernard {ibidtm). Ces capitaines étaient élus chaque année.
<•' Ce luthérien se nommait Jean Thuret et était originaire de Lorraine. I.,e dimanche précédent, 7 décembre, à l'issue des
m. 3o
iUrKlXCKIt RATIOSALIm
234
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CCXLVI [GXCV]. — Pour ung cappitaink général des bandes d'archers, arbalestriers, etc.
i/j décembre i55o. (Fol. aog.)
Dud. jour de diinenche, xmi' jour de Décembre
mil V' L.
En assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur certaines lettres patentes et missives du Roy et
de monseigneur leConnestable, faisant mention de
la nouvelle création d'ung cappitaine gênerai sur
les trois bandes d'arbalestriers, archers et hacque-
butiers d'icelie Ville; en laquelle se sont trouvez,
c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans , m' Claude Guyot ;
Mess" Soly, Choart, Lejay et Luiliier, Esche-
vins;
Mons' le Président Luiliier, mons" Viole s'' d'Athis,
mous"^ Dudrac, Prévost, de Livres, T. de Brage-
longne, Courtin, Paillart, Bouchart, Larcher, Ber-
thelemy, Croquet, Hennequin, M. de Bragelongne,
T. de Montmirel, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
remonstré les assemblées jà tenues par cy devant
pour cest effect, différées, pour le petit nombre de
Conseillers jusques à ce jour d'uy oij s'est trouvé ceste
compaignée, et qu'il a faict faire lecture de la coppie
desd. lettres patenles du Roy et desd. missives de
monseigneur le Conneslable, emsemble recité le
contenu es lettres de chartres de la création desd.
arbalestriers, à eulx octroyées par le roy CharJes, l'an
mil nu" mi'^ m, faisant mention des précédentes, et
les remonstrances faictes en plain Conseil par les
cappitaines, lieuxtenans et maistres de la confrairye
desd. bandes, eulx faisans etporlans fortz pour leurs-
dictz nombres, ou la pluspart d'iceulx, a uiys la
matière en délibération et demandé l'avis et oppi-
nyon à tous les assistans.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré
que, actendu que, depuis la création desd. bandes,
n'y a eu autre cappitaine gênerai, sinon monseigneur
le Gouverneur de Paris, après luy mess" les Prévost
de Paiis et des Marchans, qui ont la jurisdition et
auctorité sur lesd. bandes, pour en avoir service
toutes les foys qu'il en a esté et sera besoing, et
commander aux cappitaines esleuz de l'ung d'entre
eulx, residens à Paris, et trouvé le plus expert au
traict et qui aura pour l'année plus souvent frappé au
blanc; laquelle année Gnye, procèdent à l'eslection
d'ung autre qu'ilz présentent emsemblement aus-
diclz Prévost des Marchans et Eschevins, pour estre
d'eulx receu au serment ou renvoyé; par lequel
serment leur promectent de ne partir plus d'une
nuyt hors lad. Ville, sans leur congé et licence,
qu'ilz obeyrout à leurs commandemens et quilz ne
venderont ou engageront leurs armes et hocquetons,
sans neccessité et le faire savoir ausdictz Prévost
et Eschevins, et d'obeyr à leur cappitaine esleu et
receu par lad. Ville, présent et advenir.
Parquoy on doibt implorer l'ayde de mondict
seigneur le Connestable, qui a tousjours esté pro-
tecteur des previlleges et biens de lad. Ville, luy
escripre par lettres et le supplier de bouche qui
luy plaise supplier le Roy ne riens inover, laisser
lad. Ville en son auctorité et previlleges et se fier à
sa bonne Ville qui luy a esté tousjours si fidelle et
obeyssante que chascun scet et peult congnoistre, et
qui a si bien gouverné lesd. bandes, depuis leur-
dicte création que jamais n'en vint inconvénient;
vêpres, il avait pénétré, une épée nue à la main , dans la nef de Noire-Dame, et se dirigeait vers la slatue de la Vierge; il fut arrêté
avant d'avoir pu mettre son dessein à exécution et conduit en prison. Interrogé par le Bailli du Chapitre, présent à celle scène, il
avoua que son but était de frapper et de détruire la statue. Le l^arlement instruisit promplement son procès et le condamna à avoir la
langue coupée et à être brûlé vif. L'arrêt fut exécuté le jeudi 1 1 décembre, sur le parvis Notre-Dame. Les lundi et mardi précédents
avaient été employés par les cbanoines à des cérémonies expiatoires, et les jours suivants la procession générale fut résolue de concert
avec le Parlement {Archives nal., Reg. capiluL, LL aSo, p. 180-181). Voir aussi les délibérations de la Cour au sujet de celle pro-
cession, les mercredi 10 et jeudi 11 décembre (/îe,';. du Conseil, X" i568, fol. 83 et 85). Voici une courte relation de la cérémonie,
extraite du même registre : trDu dymanche xiiu' décembre mil v" l. Ce jour d'buy, suyvant la délibération des mercredy et jeiidy
derniers, la Court s'est assemblée ou Palais, envyron huict heures du matin, et est partie à neuf heures et allée à pied, en robbes
rouges et chappcrons à bourlet, par la rue de la Calende, à l'église Nostre-Dame, et assisté à la procession générale, en deue révé-
rence et dévotion , faicte d'icelle église par ladicte rue de la Calende , court du Palais , ou y a une station et reposiloire , à l'endroict de
la Saincte Chappelle, pour la Vraye Croix et chef sainct Denys, estans à la fenestre haulte de ladicte Saincte Chappelle, et par la rue
Saincte Croix et le Cloistre retournant à ladicte église. A laquelle procession a esté portée l'hostie sacrée, vray corps de nostre Rédemp-
teur, par l'abbé de Sainct-Magloire, qui a célébré la messe solemnelle, à laquelle seniblablement a assisté lad. Court» (X" i568,
fol. 108 v").
[i55o]
entretenir aussi icelles bandes en leur previUege
acouslumé, actendu qu'ilz n'ont nulz gages, sinon
le previllege de leur creu et d'eslire et présenter à
lad. Ville l'ung d'entre eulx pour cappitaine.
DE LA VILLE DE PARIS.
235
Et pour porter lesdictes lettres et faire lesdictes
remonslrances, a esté esleu, au Bureau d'icelle
Ville, m' Anthoine Poart, Procureur du Roy et de
ladicte Ville.
CGXLVII [CXCVl]. — Responce dud. Procureur du Roy.
17 décembre i55o. (Fol. ato v°.)
Lequel Procureur partit de cestedicte Ville, le
xvii' jour de décembre oud. an, et luy arrivé à Bloys,
oîi esloit le Roy, feist la révérence à monseigneur le
Connestable. Et en luy présentant les lettres de lad.
Ville, luy dit que Messieurs d'icelle se recomman-
doient bien humblement à sa bonne grâce et que lad.
lettre contenoit la responce des lettres qui luy avoit
pieu leur escripre pour le faict de la création d'ung
cappitaine gênerai desd. trois bendes, et le remercia
du bien qu'il avoit faict à lad. Ville de leur deman-
der leur avis sur lad. création, auparavant que les
lettres feussent expédiées et scellées, et que en ce
iiz avoient congneu le bon voulloir qu'il avoit en-
vers lad. Ville de ne voulloir riens faire de ce qu'il
pensoit qui leur touchast, sans premièrement les
advertir.
Lequel seigneur Connestable feist lire lesd. lettres
par inons' Berthereau, Notaire et Secrétaire du Roy
et Bailly du Palais. Et après icelles veues, led.
Procureur luy feist les remonslrances bien amples,
ainsi qu'ilz avoient esié délibérées par le Conseil,
et le pria bien humblement d'eslre moyen que lad.
Ville feust entretenue en ses previlleiges, franchises
et libériez, et que autre que mondict s' le Prévost
des Marchans et Prévost de Paris ne feussent cap-
pitaine desd. bandes, soubz monseigneur le Gouver-
neur, son frère ''h
Sur quoy led. seigneur Connestable luy dist qu'il
pensoit faire plaisir à la Ville de présenter ung
gentilhomme, homme de bien, pour cappitaine
desd. trois bendes, et que, puisqu'il a entendu le
voulloir de Mess" de lad. Ville, qu'il meclra peyne
de ne riens faire contre leur voulloir.
[Maisons du Petit Pont.]
Et quant aux lettres de provision que led. Pro-
cureur avoit charge de obtenir, pour faire baslir les
maisons de Petit Pont, après en avoir parlé à mon-
seigneur le Chancellier bien au long, lequel luy
feist responce qu'il en failloit parler au Conseil,
présenta les pièces concernans lad. provision à
mons'" de Seaulx ('•'', Conseiller du Roy et Maistre
des Requestes ordinaires de son Hostel, pour en faire
son rapport aud. Conseil. Et à l'issue dud. Conseil,
fut faicle responce aud. Procureur que l'expédition
des lettres de lad. provision avoit esté retardée, au
moyen qu'on avoit mys en faict que au bail des fer-
mes on ne faisoit appeler mons' le General de La
Chesnaye, ou son commis, et pour autres calomp-
nyes et faulses accusations, pour lesquelles le Roy
avoit escript à lad. Ville pour y venir respondre.
Ef voyant led. Procureur qui n'en estoil adverty et
qu'il u'avoit les pièces pour promptement en rendre
raison par escript et respondre ausdictes accusations,
s'en retourna.
(" François de Montmorency, seigneur de La Rochepot, gouverneur de Paris et de l'ile-de-France (i538-i55i).
'* René Baillol, rhevalier, seigneur de Sceaux, de Tresmes et de Silly, conseiller au Parlement de Paris, récemment pourvu de
la cliarge de ilailre des Requêtes de l'Hôtel (lettres du 4 septembre i55o), fut nommé peu de temps après premier président au
Parlement de Rennes, puis, en i554, second président au Parlement de Paris, olTice qu'il exerça jusqu'à sa mort, c'est-à-dire jus-
qu'au 5 juin 1 576. Il fui enterré dans la cliapelle de sa famille en l'église Saint-Mcrry. (Rlancbard, Géneal. des Maîtres des Requèles
de l'Hôtel, p. iS3, el Les Présidents au mortier du Parlement de Paris , in-fol i6.'i7, p.2i5.)
3o.
236
REGISTRES DU RUREAU
[i55o]
CCXLVIIl [GXCVII]. — Missives du Roy [touchant les baux des fermes des aides
DU bétail à pied fourché et du huitième du quartier de Grève].
3o décembre i55o. (Fol. 211.)
Le pénultième Décembre ensuyvant, ont esté ap-
portées par la posie lettres missives du Roy, dont la
teneur ensuit :
37 décembre j55o.
!tDE PAR LE RoY.
«Très chers et bien amez, nous avons este advertiz
que de noz fermes à vous aliene'es vous avez, ces
jours passez, faict bailler délivrance à beaucoup
moindre pris quelles navoient esté baillées les
années précédentes; car la ferme du bestail à pie
fourché et du huitiesme du vin vendu en Grève,
qui, dès le temps qu'elles esloient en noz mains, ont
tousjours acoustumé valloir xxiiii" vi' livres parisis
par an, ont esté par vous baillées, pour l'année
prochaine, à xvn" v' livres parisis seullement; le
huitiesme du vin de Petit Pont, qui valloit xiiii "
livres parisis, n'a esté baillé que à x" v' livres pari-
sis; le huitiesme du vin du quartier des Halles,
qui estoit ceste année à xui' livres parisis, n'a
esié par vous baillé que à ix' livres parisis; et la
ferme du vin vendu en gros, qui a tousjours vallu
xim" livres parisis, n'est baillée, pour l'année pro-
chaine, que à xii" livres parisis. Lesquelles dimi-
nutions nous avons trouvées et trouvons fort eslran-
ges, et mesmement encores de ce que vous n'avez
vouUu appeler à veoir faire lesd. baulx et déli-
vrances le General de la charge, ou son commis,
que vous savez estre par delà.
nA ceste cause, et que nous voulions bien savoir
et entendre comme cela s'est faict et passé, nous
vous mandons et très expressément enjoignons ([ue,
incontinant la présente receue, vous ayez à deppu-
ter quelqu'un d'entre vous pour nous venir trouver la
part que nous serons, avec les procès verbaulx et
actes desd. baulx, enchères et délivrances desd.
fermes, afin que nous puissions faire veoir et ve-
riffier si le tout a esté deuement faict, et les so-
lempnitez en tel cas requises, gardées et observées,
pour après en ordonner ce qu'il appartiendra et
verrons estre à faire. Et à ce ne faites faulte. Car tel
est noslre plaisir.
tt Donné à Rloys, le xxvii' jour de Décembre mil
v" cinquante. 15
Signé : r HENRY.
DuTHIER.n
Et la subscription :
kA noz 1res chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville de Paris, -n
MoNS'' LE Prévost envoyé à la Court.
Après lecture faicte desd. leltres au Rureau de
lad. Ville, a esté délibéré aud. Bureau et esleu
mons' m' Claude Guyot, Prévost des xMarchans, pour
aller vers led. seigneur et son Conseil Privé, garny
de procès verbaulx et extraictz des registres à ce
neccessaires.
Responce à luy faicte.
El partit led. s'" Prévost des Marehans le lande-
main, et s'en alla à Bloys, oii estoit le Roy. Et fut
oy en son Conseil Privé, présent le (ireffier de lad.
Ville, et feist entendre le contraire des calompnves
imposées contre lad. Ville, de sorte que linable-
ment, les parties oyes aud. Conseil, fut faicte
responce aud. s'' Prévost des Marehans que le Roy
estoit bien aise de congnoislre que luy et mess" les
Eschevins estoient gens de bien, bons administra-
teurs des affaires de lad. Ville, et qu'ilz s'en retour-
nassent faire comme ilz avoient acoustumé.
i
1551.
GGXLIX [GXGVIII]. — Lettres patentes du Roy. Rivière de Curre.
16 février 1.551. (Fol. 311 v\)
Le XVI' jour de Février v" l, ont esté présentées à
mess" les Prévost des Marehans et Eschevins de la
Ville de Paris lettres patentes du Roy, par Guillaume
Salonnier, dont la teneur ensuit :
[.55i]
(T Henry, par ia grâce de Dieu, Roy de France,
aux Prévost des Marchans et Eschevins de nostre
ville et cité de Paris, [salut].
ffDe la partie de noz cliers et bien amez Jehan
Beilecliere, Guillaume Poussepin et Guillaume Sal-
lonnier, marchans de noslre ville de Paris et de
Moullins,nous a esté remonsiré que, puis nagueres,
ilz avoientà leurs fraiz et despens faict veoir et visi-
ler, et sonder, depuis noslre pays de Morvent jus-
ques au lieu et port de Bazarne et Crevan'", oii il
y a grande eslandue de pays, les rivières de Curre
et Yonne, descendans en nostredicle Ville de Paris,
pour en icelles expérimenter de faire floller et con-
duire jusques aud. Paris certaine (|uanlilé de boys
de mosle et autres sortes de boys, avecquesdifficullé
expérimentée par autres f'^', pour le péril et double
cil jusques icy l'on a esté que led. boys, à cause de
la violence et creue fréquente de lad. rivière d'Yonne,
ne se perdit et submergast; et que neanlmoings
ilz ont désir de faire exécuter, toutes voyes à leurs
perilz et fortunes, et soubz nostre bon plaisir, ayde
et confort, sans lequel ilz ne pourroient aisément
faire lad. enireprinse, ne seurement faire conduire et
flotter led. boys, sans grande perte et péril, obstant
les rebellions des propriétaires ayans moullins,
terres et possessions adjacentes ausdicles rivières,
larecins et pilleryes des mounyers et paysans voisins
d'icelles, qui pourroient piller, faire desrober et
enlever leurdict boys, si sur ce ne leur estoit par
nous pourveu de noz lettres de commission, pour
ce requises et nécessaires, hunjblenient re(|uerant
icelles.
ffPour ce est-il que nous, ce que dit est consi-
déré, desirans la seureté et conduite dud. boys et
considérant que le bien et utilité en revyent à la
republique de nostre royaulme, mesmes de nostre-
dicle ville de Paris, aflin aussi que lesd. cxposans
ne rapportent aucun dommage de leurdicte entre-
prinse, pour la facilité et promptitude d'icelle, avons
ordonné et mandé, ordonnons et mandons, par ces-
dicles présentes, aux propriétaires desd. moullins et
à tous autres, de quelque eslat et conditions qu'ilz
soient, ayans terres et possessions sur les cours
d'eaue, ruisseaulx et petites rivières flotables, conli-
gues lesd. rivières de Curre et Yonne, et autres des-
cendans en icelles rivières, de souiTrir et permectre
DE LA VILLE DE PARIS.
237
ausdictz exposans, ou à l'ung d'eux seul et pour le
tout, leurs conssors, facteurs et entremccleurs, de
edifïier et construire portes, perthuys, relaiz , escluzes
et arrestz sur lesd. rivières, et de n'empescher, di-
rectement ou indirectement, leffect et acomplisse-
ment des choses dessusdicles, ains leur obeyssent,
prestcnl ayde et conffort, et souffrent faire icelles
portes, perthuys et escluzes.
rrEt oultre, voullans obvier et pourvoir ausdictz
larrecins et pilleryes, avons, de noz propre mou-
vement, certaine science, grâce especial, plaine puis-
sance et auctorité royal, dit et declairé, disons et
declairons, voulions et nous plaist, par cesdictes
présentes que le boys de busche, merrien à ung
quartier à faire eschallatz, et toutes autres sortes
de boys, appartenans ausdictz exposans, ou autre
ayant droit par transport d'eulx, qui seront par cy
après admenez et coîiduitz, flottans et respanduz
sur et le long desd. rivières et autres, seroient en
pareil seureté, sauvegarde, comme silz estoient en
noz villes closes.
(fEt à ceste fin, avons inhibé et delTendu, inhi-
bons eldelTendons, par cesdictes présentes, à toutes
gens, de quelque eslat ou qualité qu'ilz soient, de
ne user de retencion et main garnye dud. boys, en
payant par lesd. exposans, ou l'ung d'eulx, ou autre
qui auront moyen et transport d'eulx, par chascun
moulin à bled qu'il empescheront et feront ciiomer,
la somme de dix solz tournois par jour, et pour chas-
cun moulin à drap, escorce ou papier, aussi ouvrans,
quatre solz tournois par jour, à raison de xxiiii heures
par jour, pro rata des heures qu'ilz empescheront
lesd. moullins; et semblablement eulx ingérer ne
enlremectre de transporter, ne enlever, ne faire
transporter, ne enlever aucune pièce de boys desd.
exposans hors lesd. rivières et cours d'eaue, sans
leur voulloir et consentement, sur peyne de x solz
tournois pour chascune pièce de boys, pour la pre-
mière foys, et XLV solz tournois pour chascune pièce,
pour la seconde foys, et de pugnition du fouet et
admende arbitraire, pour la m"" foys.
ff Et en oultre, avons inhibé et deffendu, inhibons
et deffendons à tous basteliers, et autres frequentans
lesd. rivières et cours d'eaue, de ne ouvrir, ne faire
ouvrir les perthuis estans au dessus des moullins
desd. rivières, et lors de la flotte dud. boys, comme
'■' Batarnes cl Oavant, deux communes du canton do Vermcnlon (Yonne).
''' Voy. les propositions faites à ta ville de Paris par Gilles L'esfroissis, l'an i546, et les expériences de flotlage qui furent faites
sur la Cure à r^lte occasion, ci-dessus, p. G5, 66, 69, 77.
238
REGISTRES DU BUREAU
autresfoys auroient faicl et dont scroient advenuz
grandes perles, coiistz et dommages. Et aussi deffen-
dons ausdietz batelliers de eulx ingérer ne enlre-
mectre de transporter aucunes desd. pièces de boys
dedans leurs basteaulx, sur peyne de confiscacion
de ceuix ausqueiz sera trouve' led. boys caclié, mes-
mement de ne donner ausd. exposans, ou ayans
cause et moyen d'eulx, leurs gens, facteurs, com-
mis et deppultez, flotlans et conduisans led. boys
par lesd. rivières et cours d'eaue aucun (rouble, ne
empescbement, sur peyno de respondre de tous des-
pens, dommages et interesiz.
R Et pour ce que aucunes desd. rivières font sépa-
ration de noz pays et duché' de Bourgongne et
autres, au moyen de quoy lesd. exposans ou ayans
moyen d'eulx, pourroient estrc molestez en plu-
sieurs et diverses jurisdilions, sur lesd. troubles et
empeschemens qui leur pourroient estre faitz, in-
hibons et deffendons à tous noz juges, ofBcieis,
et à tous autres, de ne prandre en ce que dit est,
circonstances et deppendances, aucune jurisdilion,
court ne congnoissance, ains qu'ilz ayent à renvoyer
par devers vous tous et chascuns les différends pour
raison desd. rivières et cours d'eaue, flotages et con-
duicte dud. boys, couverture et difl'erend desd. ri-
vières, larecins et pilleryes.
« Si donnons en mandement au premier nostre
huissier, sergent à cheval de nostre Chastelet de
Paris, ou autre nostre sergent sur ce requis, et à
chascun d'eulx respectivement en ses fins et mettes,
appelle avec luy ung adjoinct, notaire ou autre
homme de Testât de justice, informer promptement
et diiligemment desd. rebellions et desobeyssance,
se aucunes estoient pour ce faictes par iceulx pro-
priétaires desd. mouUins; et pareillement faire re-
cherche et perquisition desd. larrecins et pilleryes,
pour lesd. informations et perquisitions, ensemble
leur procès verbal estre renvoyez par devers vous,
pour faire aux parties oyes raison et justice et pro-
céder contre les delinquans aux amendes et correc-
tions dessusdictes ; et à ceste fin , ceste nostre pré-
sente déclaration estre leue, criée et publiée à son
de trompe et cry publiq par nostre bailly d'Auxerre,
juges de Crevan, Vezelay ''' et autres lieux qui con-
viendra, et enregistrer et garder selon sa forme et
teneur. Ausqueiz pareillement mandons de ainsi le
[i55i]
faire, chascun en son regard. Car ainsi nous plaist
il estre fait, nonobstant oppositions ou appellations
quelconques, faictes ou à faire, sans préjudice
d'icelles, pour lesquelles ne voulions estre différé
ne retardé, et aussi quelconques lettres, restrinc-
lions, mandemens ou deffenses à ce contraires.
tfDonné à Leuville '^', le xx' jour d'Aoust, l'an
de grâce mil v" cinquante, et de nostre règne le
quatriesme.n
Signé : «Par le Roy, M" Martin Fumée, Maistre
des Requestes de l'Ostel, présent. Leclerc.Ti
Et scellé, sur simple queue, du grantsel de cire
Janine.
Veues par nous, Prévost des Marclians et Esche-
vins de lad. Ville, lesd. lettres patentes, par les-
quelles est permis à Guillaume Sallonnier, marchant
de boys, demourant à Moullins en Gibertz t^', faire
construire et ediffier sur la rivière de Curre, pour
le flotage de son boys, portz, perthuys, relais,
escluzes et arrestz, la requeste à nous faicte et pré-
sentée par led. Sallonnier, et considéré le contenu
en icelle, emsemble les conclusions du Procureur
du Roy et de lad. Ville;
Nous à icelluy Guillaume Sallonnier avons permis
et permectons, suyvant lesd. letties du Roy, de povoir
faire construire gauitiers et arrestz sur lad. rivière
de Curre, pour le flotage de sondict boys, selon et
ainsi qui le requiert, et en cas d'opposition ou
empescbement, jour sera assigné aux opposans
ou empechans par devant nous, sans retardation
neantmoings de l'ouvrage qui pourroit estre encom-
mencée.
Et sur ce que led. suppliant requiert luy estre
permis, pour remboursement de la somme qu'il
auroit advancée pour la construction desd. gauitiers
et arrestz, faire payer quelque somme aux mar-
clians qui feront passer leurs marchandises par les
endroitz oià lesd. gauitiers auroient esté faiclz; avons
ordonné que, avant que droit luy soit faict sur led.
remboursement, qu'il fera apparoir de la despence
qu'il aura faicte pour la construction desd. gauitiers
et arrestz, pour, ce faict et lesd. marchans oyz,
ordonner ce que de raison.
Faict au Bureau de lad. Ville, le xvi' jour de
Février mil v" cinquante.
'■' Chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Availon (Yonne).
'" Leuville, canton d'Arpajon, arrondissement de Corbeil (Seine-el-Oise). Blanchard, qui cite ces lettres patentes, les date de Saint-
Germain-en-Laye, mais sans indiquer sa source d'information {Compilalion chronologiqrie des Ordonnances, etc., in-fol., 1. 1, col. 655).
'^' Moulins-Engilbert, chef-lieu de canton, arrondissement de Châleau-Chinon (Nièvre).
[i55i]
DE LA VILLE DE PARIS.
239
CCL [CXCIX]. — Poun les comptes de la Ville et justice des aydes.
21 février i55i. (Fol. aiâ.)
Du samedi, xxi" jour de Février mil v' cin-
quante.
En assemblée le jour d'uy faicle, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur plusieurs urgens allaires d'icelle; en laquelle se
sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Clioart '"', Lejav, Luillier, Eschevins:
Courtin, de Livres, Paillart, T. de Bragelongne,
Boucharl, Larcher, Lelievre et Croquet, Conseillers
de lad. Ville.
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans
a proposi! à lad. corapaignée que, par délibération
du Conseil tenue en TOstel de ladicte Ville, le xxiiii'
jour de Novembre dernier passe', auroit entre autres
choses esté conclud, advisé et délibéré (jue, pour le
péril emynent où estoient et sont encores de présent
les maisons assises sur le Petit Pont, du costé d'a-
mont l'eaiie, il estoit neccessaire, actendu qu'il n'y
avoilnuiz deniers à lad. Ville pour y satisfaire, aller
vers le Roy lui demander permission de prandre
XII ' livres tournois sur les plus valleurs des fermes
venans à charge sur lad. Ville, pour le restablisse-
ment et relTection desd. maisons de Petit Pont; et
que, incontinant après icelle délibération, le Roy
envoya lettres missives à lad. Ville, par la([uelle
il mandoit à mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins dicelle de inconlinant l'aller trouver,
la part où il seroit, pour respondre sur certains
mémoires envoyez en court, touchant le faict des
aydes engagées par le Roy à lad. Ville, et mesmes
pour raison du bail des fermes, commençant le
premier jour de Janvier dernier passé;
Pour faire lequel voyage, auroit esté esleu au
Bureau d'icelle Ville, mond. s' le Prévost des Mar-
chans, pour y aller, garny des exlraiclz des re-
gistres et choses neccessaires à lad. responce; suv-
vant laquelle eslection, seroit party le landemain,
premier jour de Janvier, et seroit alb; à Bloys, où
estoit le Roy et son Conseil, auquel il auroit esté
oy, présent le Receveur des aydes à Paris, qui au-
roit escript led. mémoire, et faict entendre et
monstre le contraire des impostures et calompnyes
contenues oud. mémoire. Qu'il seroit retourné, ayant
satisfaict au Roy et Mess" de son Privé Conseil, et
luyfut dit que le Roy estoit bien aise de congnoistre
que icelluy Prévost des Marchans et les Eschevins
estoient gens de bien, bons administrateurs et gou-
verneurs de lad. Ville, loyaulxet lidelles, et comme
telz s'en retournassent faire comme ilz avoient
acoustumé ;
Après laquelle responce, remonstra led. s' Prévost
des Marchans le péril emynent desd. maisons de
Petit Pont, de sorte qu'il obtint provision dud. sei-
gneur pour prandre lad. somme de xii ' livres tour-
nois sur lesd. plus valleurs des fermes venans à charge
sur lad. Ville, adressantes à Mess" des Comptes, pour
les veriflier et allouer les deniers de la despence es
comptes du Receveur de lad. Ville.
Après lesquelles lettres présentées à lad. Chambre
des Comptes, auroient lesd. gens des Comptes or-
donné par arrest que , avant que veriflier lesd. lettres ,
lad. Ville apporteroit à la Chambre desd. Comptes
les comptes du donimaine d'icelle Ville de dix années,
pour, iceulx veuz, en estre ordonné comme de raison,
chose de merveilleuse conséquence pour lad. Ville,
qui n'est moindre en auctorité''^', en ce qui concerne
le faict politique d'icelks que Mess" des Comptes en
ce qui leur touche, et n'avoient sur la ville aucune
jurisdition; et quant ilz avoient voullu entreprandre
quelque congnoissance sur le dommaine, elle leur
avoit esté interdicte et deffendue, et à toutes autres
cours. Et ne recongnoist lad. Ville en ce regard su-
périeur que le Roy, lequel s'est tant voullu fier à son
peuple, qu'il a donné à ceulx qui sont esleuz pour le
gouvernement politique, non seullement la congnois-
sance du dommaine de lad. Ville, qui est si petit et
laiit chargé de renies qu'il n'y a pour satisfaire aux
petites despences inopinées qui peuvent chascunjour
survenir, mais aussi leur a laissé le? clefz de la Ville,
la garde, delTence et seureté de tous les habilans
d'icelle, et seroit graut injure à iceulx gouverneurs
d'avoir defliance de leur administration touchant
les comptes, qui estoit la moindre charge qui leur
estoit baillée, et que chascun congnoist la bonne
'"' hc texte encore ici porlc Cherart , faute du loclurc évidente.
'" A la marge, en regard de ce passage, une main du xvn' siècle a inscrit ces mois : ■■ L'auiliorité de ta ville de Pari$.n
•240
REGISTRES DU RUREAU
rcputacion des gens de bien et d'honneur qui y ont
cy devant esté proposez.
Aussi remonstra aud. Conseil que les fermiers
de lad. Ville avoient presentJ rcqueste au Bureau
dicelle, et requis qu'il leur pleust renionslrer au
Roy et son Conseil que, au moyen de ce que lei
fermes eslans à charge sur lad. Ville ressortissent
par appel en la court de Parlement, ne pevent
avoir payement de leurs deniers, par ce que on ne
peult en icelle Court avoir audience, pour le grant
nombre d'autres causes qui y sont, et que, si l'appel
desd. fermes ressortissoit aux Generaulx, comme les
autres fermes du Roy, ce seroit le prouffit de lad.
Ville et desd. fermiers, et que estant dernièrement
en Court, le Receveur de-! Aydes le remonstra
au Conseil, ce qui fut trouvé bon, et dès lors
ordonna à iceiluy Prévost des Marchans qu'il en
feist une mynulte; ce qu'il feist incontinant, et
la laissa entre les mnins de mons'' le General de la
Chesnaye qui la voullut veoir. Ce pendant s'en revynt
à Paris et laissa à lad. Court mons'' de Bobigny, pour
les retirer et faire expédier, mais incontinant après
led. s' de Robiguy envoya à lad. Ville une autre my-
nulte toute changée, que led. s' General de la Ches-
naye voullut faire seller, par laquelle le Roy oste
entièrement à lad. Ville la congnoissance de la jus-
lice desd. fermes, lant celle des fermes qu'il a ven-
dues à lad. Ville que celle des aydes venans à charge
sur icelle. Et pour empescher qu'elles ne feussent
ainsi scellées, en auroit faict escripre à monseigneur
le Connestable, qui n'a pas icceu les lettres, car ilz
ont esté rapportées en ceste ville. Et depuis en a es-
cript aud. s' General de la Chesnaye, mais on n'en
a point encores eu certaine responce.
Pour ceste cause, lesd. s" Prévost des Marchans
et Eschevins auroienl faict assembler lad. compai-
gnée, pour savoir qu'il estoit bon de faire. Et au-
roient mys la matière en délibération, en leur de-
mandant leur avis et oppynion.
CoSCLDSION POUR LES COMPTES DE LA ViLLE.
Tous lesquelz auroient conclud, ad visé et déli-
béré que, actendu (juc les xxiiii Conseillers de lad.
Ville sont ung colleige de tous cstatz, c'est assavoir
de Maistres des Requesles, Conseillers de la Court de
Mess" des Comptes, des Generaulx de la Justice,
Secrétaires du Roy, de Mess" du Chastelet de Paris,
[i55i]
et des bourgeois et marchans d'icelle Ville, gens aussi
sulïisans pour oyr les comptes du dommaine de
lad. Ville que nosd. s" des Comptes, et qu'il ne
fut jamais veu que iceulx complei feussent renduz
ailleurs que par devant mesd. s" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins d'icelle Ville, que on doibt man-
der six ou huit Conseillers de lad. Ville de tous lesd.
estatz, pour estre presens à veoir extraire la clostuie
desd. comptes du dommaine, depuis dix ans, et
icelle signer et certifficr. Lesquelz extraiclz seront
portez par mons'' le Prévost des Marchans par de-
vers le Roy et son Conseil, et luy faire les lemon-
strances neccessaires. Et obtiendra, s'il est possible,
lettres de déclaration par lesquelles led. seigneur
veult lad. Ville estre maintenue et gardée en ses
prcvilleiges, tellement que mesd. s"^ des Comptes,
ne autre juge n'ayt court, jurisdition ne congnois-
sance sur lad. Ville; ains en laisser du tout laucto-
rité et congnoissance à mess''' les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et vingt quaire Conseillers d'icelle,
comme ilz ont tousjours acoustumc.
Co^CLUSIO^ pour la Justice des Aydes.
Et quant à la justice des fermes des aydes de
lad. Ville, tant vendues et allienées par led. seigneur
à lad. Ville, à rachapt perpétuel, que venans à
charge sur icelle Ville, luy sera supplié qu'il luy
plaise garder sa promesse, faicle à icelle Ville en
contractant avec elle et vendant lesd. fermes, et la
justice d'icelles, laquelle est aussi bien et myeulx
excercée que aux Esleuz, et par gens congnoissans
le faict des aydes de toute antiquité, tellement que,
depuis l'an mil v" xxii f'', que premièrement au-
cunes fermes dud. seigneur furent vendues à lad.
Ville jusques à présent, n'en est venu aucune plaincte,
sinon par ceulx qui y pourroient avoir interest;
et aussi remonstrer que, si le Roy rompoit son
contract faict avec lad. Ville , icelle Ville perdroit du
tout son crédit pour le secours dud. seigneur, chose
qui luy seroit de trop plus grande conséquence
qu'on ne pourroit estimer.
Par quoy, luy sera supplié de declairer qu'il
n'entend aucunement violer lesd. contractz, et seul-
lement atribuer la congnoissance des appellations
aux Generaulx de la Justice, qui sera moyen d'abré-
viation des causes, et en ce faisant, évoquer celles
'■' Les leltres patentes portant que la ferme du pied fourclié et diverses autres aides seront vendues à la ville de Paris et nommant
les commissaires royaux chargés de cette négociation, sont en effet datées de Paris, le a septembre iSaa. [Cartul. de la Ville, Archivet
nnt. ,KK 1012, fol. ig et aS v°.)
|t55i]
qui sont relevées à la Court, et l'aire deffence de
faire aucun renvoy par devant le Prévost de Paris
ou Conservateur, Requestes du Palais et de l'Ostel ,
DE LA VILLE DE PARIS.
241
ou autres juges, pour raison desd. aydes venduz par
le Roy à icelle Ville et pareillement deceulx de lad.
Ville.
GGLI [CG]. — [Délibération sur les comptes du domaine de la Ville.]
i" mars i55i. (Fol. ai6.)
Du dimenche, premier jour de Mars mil v' l.
Aujourd'huy, suyvant la délibération dud. Con-
seil du x\i' Février dernier, sont venuz et comparuz
au Bureau de lad. Ville, c'est assavoir :
Mous' le Prévost des Marchans, m' Claude Cuyot;
Mess" Soly, Choart, Lejay et Luillier, Esche-
vins;
Mons' m* Pierre Viole, s' d'Athis, Conseiller en
la Court, nions' m' Adrian Dudrac, Conseiller en
lad. Court, mons' m" Nicole de Livres, Notaire et
Secrétaire du Roy, mons' m' Jehan Prévost, Con-
seiller es Generaulx de la Justice des Aydes, mons'
m* Jehan Bouchart, s' de Champigny, bourgeois
de Paris, mons' m' Thomas de Bragelongne, Con-
seiller ou Chaslelet de Paris, Bailly du Chappilre de
Paris et Lieutenant de lad. Prevosté des Marchans,
sires Denis Berthelemy et Guillaume Larcher, mar-
chans, tous Conseillers d'icelle Ville;
Lesquelz, en la présence du Receveur de lad.
Ville, feireiit apporter par m' François de Vigny,
procureur en la Chambre des Comptes, les comptes
du dommaine de lad. Ville de dix années, et
veirent tous les chappitrcs, lung après l'autre,
qu'ilz collationnerent avec l'extraict de Testât desd.
comptes, avec la closture d'iceulx, chascun en par-
ticulier; et après le tout bien veu, feirent une cer-
liHication au bout des estatz desd. comptes, telle
qui ensuit :
«Nous, Prévost des Marchans, Eschevins et Con-
seillers de la ville de Paris, cy soubz signez, certif-
fions au Roy et à nos seigneurs de son Privé Conseil,
et autres qu'il appartiendra, cejourd'uy, suyvant les
délibérations du Conseil tenu le xxi" lévrier dernier
passé, avoir faict la collation et verifficacion du pré-
sent extraict, contenant quatre feuliez sur lesd.
comptes dud. dommaine, pour lesd. neuf années
commençaus au jour sainct Jehan Baptiste mil v"
XXXIX et finissant led. jour sainct Jehan Baptiste
mil y" XLViii; lesquelz comptes, à ceste fin, ont esté
par nous veuz et visitez, par leurs chappilres parti-
culiers, tant en recepte que despence, iceulx estatz
finaulx avons trouvé contenir ainsi que dit est cy
devant.
r Faict au Bureau de l'Ostel de lad. Ville, le
premier jour de Mars l'an mil cinq cens cinquante. i>
Ainsi signé : «Guiot, Solv, Choart, Lkjay, Luil-
lier, Viole, Dudrac, de Livres, de Bragelongne,
Bouchard, Prévost, Larcher, Berthelemy.'»
CGLII [GGI]. — Pour une grange à mettre l'artillerve.
10 mars i55i. (Fol. 317.)
Du X' Mars mil v' l.
Aujourd'huy, x" jour de Mars mil cinq cens cin-
quante, mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins de la Ville de Paris, assemblez au Bureau pour
aucunes affaires de lad. Ville, a esté mys en avant,
présent m' Robert de Beauvais, Contrerolleur d'icelle
Ville, que les trois places, cy devant acquises des
commissaires sur ce depputtez par le Roy ou lieu de
la Court la Royne''', pour y faire et approprier une
grange à mectre i'artillerye, affustz et autres muni-
lions d'icelle Ville, sont en lieu fort incommode et
mal à propos pour l'effect que dessus, sans avecq
lesd. trois places avoir et acquérir encores certaines
autres places joignant, des appartenances, desquelles
sont les pignons et gros murs du bastitnenl estant
de présent en icelles trois places, pour la répa-
ration nécessaire estre faicte ; auquel bastiment,
pour s'en pouvoir commodément ayder, conviendra
frayer grosse somme de deniers, et que m' Charles
Leconle, Maistre des ouvraiges de charpenterye de
lad. Ville, a aussi cy devant acquis et faict prinse
d'une place en la Cousture Saincte Katherine,
contenant quarante toises de long sur xxvi de
large, en laquelle il a faict construire et ediffier de
neuf une grange portant sept travées, en laquelle
l'on pourroil trop plus facillement et aisément loger
'" Par con(ral du 10 août iSig. Voy. ci-detsus, p. i5'i, noie 1.
m.
3i
1IJ>Rllltail HAnontLB.
242
REGISTRES DU BUREAU
laai
lad. arlillorye, et y faire une grande court et maga-
zins neccessaires pour inedre les affustz et autres
munitions neccessaires, joincl que led. Lecoiite, pour
le service de lad. Ville, sera comptant transporter ou
eschanger icelle place à lad. Ville, ou lieu desd. trois
places do la Court la Royne, en luy faisant soulte
raisonnable de te que sondict lieu peult valloir. Et
sera trouvé monter par gens à ce congnoissans par
dessus lesdicles trois places.
Sur quoy a esté advisé que, pour savoir et con-
gnoisti'e à la vérité de la commodité et utilité de
l'ung et l'autre desd. lieux, pour loger lad. artil-
lerye, emsemble du pris, valleur et estimation de
chascun d'iceulx, que lesd. lieux seront, en la pré-
sence de l'ung de mesd. seigneurs et dud. Contre-
rolleur et du Procureur du Roy et de lad. Ville,
par les Maislres des ouvraiges de maçonnerve et
charpenterye du Roy et de lad. Ville veuz et vi-
sitez, pour, le lapport de la commodité ou incom-
modil(!, prisée et estimation veiiz, en estre ordonné,
pour le bien et ulillité de lad. Ville, ce que de
raison'').
CCLlll [CCII].
VlSITACION DES RIVIERES DE OiSE, M\RNE ET BlAIZE.
a avril i55i. (Fol. 318.)
Lettres missives du Hoy, receues le ii*^ Avril mil
v" Li, après Pasques.
<s A noz très chers et bien amez les Eschevins de nostre
bonne ville et cité de Paris, -n
3 1 mars 1 55 1 .
frDE PAB LE RoY.
ffTrès chei-s et bien amez, nous avons puis na-
gueres faict expédier noz lettres de commission,
données en ce lieu de Bloys, le xviii°jour de Janvier
dernier passé, et icelles adressées à nostre amé et
l'eal ConlreroUeur gênerai de l'audience de la Chan-
cellene de France, maistre Claude Guyot, Prévost
des Marclians de nostre ville de Paris, pour appeller
avec luy tel nombre de gens expers qu'il advisera,
soy transporter jusques aux lieux des sources des
rivières de Marne, Oise et Rlaise'"^', pour les visiter
et veoir s'il est possible les rendre navigables plus
haull quelles ne sont, approcbans de leursdictes
sources. Et d'autant que l'exécution de lad. com-
mission ne se peult faire sans fraiz et despens,
ayans regardé que cela redondera au bien, proullit
et commodité de nostredicle Ville de Paris et des
habitans d'icelle, il est raisonnable que lesd. fraiz
soient faictz aux despens et des deniers commungs,
dons et octroiz par nous faictz à nostredicle Ville.
ft A cesle cause, nous vous mandons et très expres-
sément enjoignons que desd. deniers commungs,
(Ions et octroiz de nostredicle Ville vous faictes
payer par nostre amé et féal Notaire et Secrétaire
maistre Philippes Macé, Receveur desd. deniers
commungs, toutes les parties et sommes de deniers
pour les fraiz desdites visitacions d'icelles rivières,
tant en la despence qu'il conviendra faire par led.
Prévost desMarchans, comme de ceulx qu'il appel-
lera avec luy, faisant les voyages d'icelles visita-
cions; en)semble leurs sallaii-es, journées et vacca-
tions que autrement, pour tous autres fraiz qui
seront neccessaires pour l'exécution de lad. com-
mission et des deppendences. Et par rapportant
par ledit Receveur ces présentes, signées de nostn;
main, avec voz ordonnances et quictances où il
escherra, nous voulions lesd. parties et sommes de
deniers qu'il aura payées, pour les causes que des-
sus, estre passées et allouées en ses comptes par noz
amez et feaulx les gens de noz Comptes, ausquelz
nous mandons ainsi le faire, sans difficulté. Car lel
est nostre plaisir.
tf Donné à Hloys, le xxi™ jour de Mars mil \' l.w
Signé :rrHE.NRY.
rociietel. 7)
[Lettres patentes de commission.]
"Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, à
nostre amé et féal ContreroHeur gênerai de l'au-
dience de la Cliancellerye de France, m' Claude
Guyot, Prévost des Marcbans de nostre bonne Ville
de Paris, salut et dillection.
ff Comme il soit ainsi que des rivières d'Oise et
Marne, descendans en la rivière de Seyne, pro-
viennent cbascun jour en nostre ville de Paris grande
commodité et allluence de vivi'es, boys et autres
f" A la suite de ce paragrapiie, tos trois quarts ilii fol. 917 V" sont en htanc.
'•' Il s'agit (le la RIaise, qui prend sa source à Gillancourl, canton de Juzennecourt (Haute-Marne), et tombe dans la Marne à
Larzicourt (Marne). Une autre rivière de ce nom sort de l'étang de Tardais, dans la forêt de Senonches (Eure-et-Loir), et se jette
dans l'Eure, à quatre kilomètres au-dessus de Dreux.
[to5i] DE LA VILLE
sortes de marchandises, fort ufiHes et neccessaires,
qui est pour iceile ville ung bien inestimable, lequel
augmenteroit de beaucoup, si lesd. rivières portoient
et estoient rendues navigables plus bnult et plus
approchans de leurs sources quelles ne sont ; c'est
assavoir celle d'Oise, depuis la ville de Guyse'*' et
çu dessus, et celle de Marne, depuis la ville de
Sainct Dizier '-' et au dessus, avec une autre petite
rivière qui vient se rendre et tumber en icelle ap-
pçllée Biaise, laquelle passe parEsclairon'^', depuis
lequel lieu et au dessus, si faire se povoit, il seroit
besoing la rendre pareillement navigable, car au
long et es environs desd. trois rivières, depuis les
lieux dessus declairez jusques là oiî elles portent
maintenant, il y a plusieurs bons et fertilles pays,
dont nostredicle Ville, où demeure et afflue ordinai-
rement une incroiable multitude de peuple, seroit
grandement secourue et aydée; qui nous faict sin-
gulièrement désirer que ceste entreprinse se exé-
cute, s'il est possible.
rPour ce est il que nous, conGans à plain de voz
personne, sens, suffisance et dilligence, et du grant
zelle et affection que vous avez et portez au bien,
prouffit et utilité publiques de nostredicte Ville,
vous avons, par ces présentes, commis et depputté,
commettons et depputtons, pour, appelle avec vous
tel nombre que vous adviserez de gens suffisans et
experiz en telz négoces et affaires, vous transportez
sur les lieux et endroiclz desd. trois rivières qu'il
est besoing de veoir et visiter, pour l'effect dessus-
DE PARIS.
243
dict; lesquelz vous visiterez , regarderez et adviserez
à tout ce qu'il fauldra et sera requis de faire, pour
l'exécution de lad. entreprinse, dont vous ferez ample
procès verbal, que vous nous envoyrez en nostre
Conseil Privé, afin d'y pourveoir et ordonner des
commissions et provisions neccessaires pour beson-
gner, vacquer et entendre dilligemment en ceste
affaire et ce qui en dépend. Car tel est nostre plai-
sir. De ce faire vous avons, et à voz commis et dep-
puttez, donné et donnons plain povoir, commission
et mandement especial, mandons et commandons à
tous noz justiciers, officiers et subgectz que à vous,
en ce faisant, soit obey.
«Donné à Bloys, le xv!!!*" jour de Janvier l'an de
grâce mil v' cinquante, et de nostre règne le qua-
triesme. "
Signé : tPar le Roy, Duthier.t»
Et scellé, sur simple queue, du grant scel de
cire jaulne.
Le ...'*' jour d'Avril mil v' li, après Pasques,
mond. s"^ le Prévost des Marchans, acompaigné de
mons' m' Thomas de Bragelongne, Conseiller et
Lieutenant gênerai de lad. Prevosté des Marchans,
Charles Leconte, Maistre des euvres de charpenle-
rye d'icelle Ville, et autres, sont partis pour aller
à lad. visitacion, de laquelle led. s' Prévost des
Marchans a depuis rapporté le procès verbal et
figures , qui ont esté envoyées au Roy, et semblables
procès et figures mys au trésor'^'.
CCLIV [GCIII]. — Abbest [du Parlemem] touchant les maisons de Petit Pont.
8 a»ril i55i. (Fol. f»if( »°.)
Extraict des Registres de Parlement.
'■ Sur la requeste présentée à la Court par les com-
mis au gouvernement du temporel de fHostel Dieu
de Paris, à ce que, pour la santé et commodité des
povres malades et angustie d'iceiluy Hostel Dieu, il
pleust à lad. Court ordonner que l'entreprinse, faicte
par les Prévost des Marchans et Eschevins de ceste
Ville, de bastir de nouvel certaines petites maisons
assises sur la rivière de Seyne, entre led. Hostel
Dieu et Petit Pont, estant de présent en ruyne, de-
cadence et cmynent péril, feust tenue en surceance
jusques à ce que lesd. lieux feussent visitez par gens
à ce congnoissans, pour, leur rapport oy, leur adju-
ger par lad. Court lesd. lieux, pour laccroissement
dud. Hostel Dieu; après avoir ce jour d'uy oy par
la Court lesd. Gouverneurs dud. Hostel Dieu, em-
semble led. Prévost des Marchans et Eschevins de
cestedicte Ville, requerans, actendu les incommodi-
tez par eulx alléguées et le péril emynent contenu
par le rapport et visitacion sur ce faicte, leur estre
ce pendent permis faire abatre et dcsmolir lesd.
'•> Cbcf-lieu de canton de rarrondissemenl de Vervins (Aisne).
'*' Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Vassy (Haute-Marne).
(' Eclaron, canton de Saint-Dizier ( Haute-Marae).
''' 1^ date est restée en blanc.
") Les deux tiers du fol. a 19 recto, à la suite de ce paragraphe, sont eu blanc.
SâA
REGISTRES DU RUREAU
maisons eslans sur le Petit Pont, du costé d'amont
l'eaue, à ce qu'il n'en advienne aucun inconvénient;
et sur ce pareillement oy le Procureur General du
Roy qui auroit requis, actendu led. péril eniynent,
lad. desmolition estre promptement faicte desd. mai-
sons caduques et menassans prochaine ruyne, et
quant au surplus qui deppendoit de la visitacion,
que pour icelle faire la Court deputast certains
conseillers d'icelle, appeliez gens expers, pour, lad.
Visitation faicte et à luy communiquée, requérir ce
qu'il appartiendra ;
«Lad. Court a ordonné que les parties bailleront
par escript et articles respectivement leurs faietz et
moyens, sur la commodité de basiir et accroistre
led. Hostel Dieu, et incommodité au contraire allé-
guée de la part desd. Prévost des Marchans [et
Eschevins] ('). Et seront à ceste fin deppultez deux
des conseillers d'icelle, pour eulx transporter sur
les lieux dont est question, pour, appeliez avec
eulx gens experlz et à ce congnoissans, emsemble
lesd. parties, faire visitacion d'iceulx lieux et inqui-
sicion sur lesd. commodité ou incommodité, res-
pectivement alléguées, pour, ce faict, rapporté et
[i55i]
veu par lad. Gouit, faire droict sur les requesles des
parties, ainsi qu'il appartiendra par raison. Et neant-
moings, ce pendant, a lad. Court, en entherinant
la requeste desd. Prévost des Marchans et Esche-
vins, emsemble dud. Procureur General, permis et
permect ausd. Prévost des Marchans et Eschevins
de faire desmolir lesd. maisons estans en péril
emynent.
rt Faict en Parlement, le huitiesme jour d'Avril
l'an mil cinq cens cinquante et ung, après Pasques.n
Signé : tDu Tillet.d
Obdon.nange de abatre les maisons de Petit Pont
estans en peril emynent.
Suyvant lequel arrest, a esté ordonné et com-
mandé à m" Guillaume Guillain et Charles Leconte,
maisires des euvres de maçonnerye et charpenterve
de lad. Ville, de faire incontinant abatre et desmolir
lesd. maisons de Petit Pont qui sont en péril emy-
nent et les mectre en telle sorte qu'il n'en puisse
venir inconvénient, et faire serrer les desmolicions
en rOstel de lad. Ville, pour faire reservir ou autre-
ment en faire le prouffit d'icelle Ville.
CGLV [CCIV].
Valides en besongne porte Montmartre.
iG avril i5ui. (Fol. aao).
Du jeudi, xvi°jour d'Avril mil \' li, après Pas-
ques.
Aujourd'huy, sur ce que le baillif des gouverneurs
des povres de Paris a requis à mess" les Eschevins
de lad. Ville, estans en leur Bureau, que, suyvant
l'arrest de la court de Parlement donné sur la po-
lice desd. povres, dont l'article est cy dessus '-' tran-
script, qu'ilz eussent à adviser à mectre en besongne
et faire enchesner quelques povres valides qui sont
prisonniers, et les occupper es euvres publiques, en
quelque lieu qu'il leur plaira; et après avoir mys la
matière en délibération, a esté advisé et délibéré
que, actendu que les deniers de lad. Ville sont de
présent bien cours pour les charges qui sont sur
iceulx,que lad. Ville fournira de chesnes pour en-
chesner lesd. valides, jusques au nombre de vingt
seullement pour le présent, emsemble fournira de
hottes, pelles et hoyaulx; et oultre baillera à chascun
desd. vingt povres valides douze deniers tournois
par jour, pour quelque temps qui sera advisé. Et se-
ront mys on besongne pour le commencement à la
porte de Montmartre.
Povres valides enchesnez.
Coppie de l'article de V arrest de la court de Parlement ,
du Aviii' Mars v' i, touchant la •police des povres de
Paris.
ffEt pour ce que en toutes republiques, il est très
neccessaire avoir ouvres publiques, pour employer
les ocyeulx et fayneans, et aussi qu'il y a plusieurs
arlizans, aydes à massons, et plusieurs autres qui
sontdemourans, longtemps a, en ceste ville, lesquel/.
ne peuvent trouver le moyen de gaigner leur vie en
aucunes saisons de l'année, comme en y ver, et sont
quelquefoys et bien souvent contrainctz mendier, no
trouvans à eulx employer, est onjoinct aux Prévost
des Marchans et Eschevins de cestedicte Ville de drois-
'■' Ces deux mots manquent de même sur la copie de cel arrêt, transcrite sur le registre du Conseil du Parlement de Paris.
{Archive» nationale», X" iSGg, fol. Ix.)
''' L'extrait de l'arrêt du Parlement de Paris, relatif ii la police des pauvres, est en etTel transcrit sur le Registre en tète de ce para-
graphe. Nous l'avons renvoyé à la suite, c'est-à-dire à sa véritable place.
[i5âi] DE LA VILLE DE PARIS. 245
ser quelques euvres publiques en divers endroilz de
cesledicle Ville et es faulxbourgs d'icelle, pour v em-
ployer, mectre et appliquer lesd. mendicans et en-
chesner deux à deux les ocyeulx qui ne sçavent"' et
ne excercent aucun mcstier; lesquclz seront gardez
par deux ou trois des sergens de lad. police qui les
conduiront au soir en quelques bospitaulx de ceste-
dicte Ville pour estre coucbez et enfermez soubz la
clef, et le landemain les retourneront quérir pour les
conduire èsdicles euvres publiques '■■''. d
'■' Mot corrigé d'après le registre du Parlement. Le copiste du Bureau de la Ville avait écrit «sereeni».
'^1 Le règlement, dont cet article est extrait, est de la plus haute importance pour la question de la police des pauvres ù Paris.
Il se rattaclie spécialement aux actes soumis aux délibérations du Bureau de la Ville, le Prévôt des Marchands et les Échevins
ayant, depuis les lettres patentes du 9 novembre i544 (ci-dessus, page 46), la surintendance des pauvres parmi leurs attributions,
et, de plus, il parait tout à fait inédit, n'ayant pas été connu de Delamare, Traité de la Police, ni de Félibien, Hii(. de la ville de
Pari»; il n'est pas indiqué non plus dans l'ouvrage de MM. Bordier et Brièle sur les Archive» hospitalières , ni dans la collection des
Dorumentt relatifs à l'histoire des hôpitaux de Paris, publié par M. Brièle. Ces diverses raisons nous ont engagé â en donner ici le texte
intégral, malgré son étendue :
i-Du ivni' jour de Mars mil v' l (i35i n. s.).
«Après avoir veu par la Court les articles advisez en l'assemblée des commissaires eslabliz sur le faict de la police des pauvres de
cesle ville de Paris, pour l'ordre et moyen plus commode cl nécessaire au faict d'icelle police, et sur la requeste faicte par le Procu-
reur gênerai du Roy, lad. Court a ordonné par provision et jusques à ce que autrement par elle en soit ordonné, que le contenu
èsdiclz articles sera exécuté, gardé et observé et entretenu, pour le bien de la chose publique, ainsi qu'il s'ensuict :
«Premièrement, pour ce que, depuys l'institution première de lad. police, le nombre des pauvres qui furent enrôliez lofs est de
présent augmenté de plus de Iroys partz, feront les commissaires des pauvres, assislans les marguilliers et cinq ou six des plus no-
tables bourgeois en chascune parroisse de ccstedicte ville et forsbourgs, une reveue et visitacion générale de tous les pauvres qui
sont sur les roolles ordinaires des aulmosnes en chascune parroisse, assistans ung chirurgien, pour vcoir et visiter lesd. pauvres, les-
quelz, i tout le moiiigs lesd. commissaires des pauvres, feront sommaire inquisition assavoir si lesd. pauvres sont natifz de cested. ville
ou forsbourgs. Et ceulx qu'ilz trouveront valides seront rayez et mys hors, ensemble s'il s'en trouve qui abusent et feignent quelque
maladye, seront en ce cas hvrez à justice pour estre puniz.
rToulesfois demourcront èsd. roolles ceulx qui ne seront natifz de cested. ville, qui y auront demeuré cinq ans ou autre long
temps, que les commissaires adviseront, selon lenrs consciences, comme artisans et gens de mcstier gaignans leur vie, lesquelz, par
maladies, pertes ou autrement, sont tumbez en pauvreté ou impotence, et seront reputez comme manans et habitans.
-Et les autres qui se trouveront n'avoir eu aucun moyen de gaigner leur vie, fera que à mandier dès lors et au temps qu'ilz arri-
veront en ccstedicte ville, seront cassez et mys hors desd. roolles, soient valides ou invalides, sinon qu'ilz fussent sur lesd. roolles dès
l'institution première de lad. police, açtendu que telz mandians estrangiers se sont, conune il est vraysemblable, retirez on cested.
ville, en intention d'estre mis sur lesd. roolles et d'avoir leur prébende par chascune sepmaine; et lesquelz encores ne laissent à
mandier par les rues cl églises, faisans le desordre qui est à présent.
rSera aussi publié i son de trempe et cry publicq, Iroys ou quatre foys l'an, que tous mandicans estrangiers qui ne seront sur les
roolles ordinaires des aulmosnes, soient tenui vuydcr et sortir hors de la ville et faulxhourgs de Paris dedans Iroys joure après, sur
peine du fouet pour la première foys, et des galleres, quant aux vallidcs, el d'estre mys es œuvres publiques, et autres plus grandes
peines corporelles, s'ilz y escheent.
"Que les défenses qui par oy devant ont esté faictes aux manans et hahilans de cesled. ville et forsbourgs de ne plus faire aul-
mosnes à leurs portes, par ce que c'est atlrairc les pauvres par les rues, seront réitérées sur les peines et amendes jà indiclcs, appli-
cables suyranl les aireslz de lad. Court, el mesmes de ne murmurer ne aller contre lad. police, soit par parole ou par elfect, mais
ayder et donner secours, chascun endroit soy, à renlretenemenl d'icelle, wp peine de prison et d'estre puniz comme infracteurs des
edictz du Roy cl arrestz de lad. Court.
-Et par ce que lesd. propriétaires el localifz sont cause de altrairo en cesle ville lesd. mendicans et mesmes plusieurs abuseurs qui
logent èsd. maisons, à ung lyart pour une nuicl, on chose équivalent, et neanlmoins le long du jour lesd. mendicans se pourchassent
par les rues et églises, et encores trouvent moyen d'esire mys on roolle ordinaire des aulmosnes, et se font certifier estre demourans
en cesledicle ville par ceulx mesmes qui les logent, ou leura voisins, qui font l'un pour l'autre en cas pareil; seront faictes inhibitions
et défenses à toutes personnes, de quelque quahlé qu'ilz soient, de ne loger en leurs maisons, en cesled. ville ou forsbourgs, lesd.
mendicans, soient valide* ou invalides, lesdietz troys jours passez, sur peine de cent livres parisis pour la première fois, aliencontre
des propriétaires des maisons, èsquelles il se trouvera lesd. mendicans avoir esté par eulx receuz et logez, pour la seconde foys, de
privation de l'usuffriiict ou louage de leur maison, jusques à cinq ans, applicables aux pauvres; el quant aux locatifz, à semblable
peine, et ce pour la première foys, et d'amende arbitraire el corporelle pour la seconde foys, si bcsoing est.
«El alTm que plus facilement on sache ceulx qui logeront lesd. mendicans estrangiers, sur lesd. amendes adjugées les dénonciateurs
auront el prendront le quart.
"Semblabloment seront faicles défenses à tous maistres, hospilalliers, commis ou autres, qui pour eulx se tiennent es hospitaulx
el exercent la charge d'iceulx, tant de cesledicle ville que forsbourgs, de ne recevoir aucuns desd. mendicans en iceulx hospitauU,
s'ilz ne sont passans ou repassans ; lesquelz maistres ou commis seront lenuz faire registre des noms, surnoms, heux et demourances
desd. passans el repassans , et du jour qu'ilz seront arrivez èsd. bospitaulx, èsquclz ilz ne pourront demeurer plus que deux jours, et
ne se pourchasseront par la ville pendant lesd. deux jours.
246 REGISTRES DU RUREAU [i55i]
CCLVI [CCYJ. U'^ XL* LIVRES TOURNOIS DEMANDEZ PAR LE RoV.
12 mai i53i. (Fol. aao v°).
Du xii"'jour (le May mil v' li.
En assemblée le jour d'uy faicte de mess" les Pré-
vost des Marchans, Eschevins et Conseillers de la
Ville de Paris, pour aviser sur les lettres missives
du Roy, dont la teneur ensuit :
Lettres missives du Roy pour i.e secourir
D'ARGENT.
g mai i55i.
(tDe par le Roy.
ffTrès chers et bien amez, pour ce que nous avons
délibère', oultre le fons ordinaire de noz finances,
nous tenir pourveuz d'une bonne et grosse somme
d'argent, pour plus commodément subvenir à noz
affaires, s'il en est besoing; à ceste cause, saichant
quel secours nous avons receu de vous en semblables
affaires et l'affection que par grans et louables effectz
vous avez tousjours montre' porter à la subvencion
de nosdicles affaires, quant nous vous en avons faict
requérir, nous avons advisé vous faire ceste de-
pesche, pour vous ordonner et enjoindre que, incon-
tinanl la présente receue , vous avez à vous assem-
bler, aflin de adviser et délibérer par emsemble
quelle somme d'argent nous pourrons recouvrer en
(tEl aflin que Ton puisse congnoistre s'il y cii a aucuns qui, alians d'hospital en hospital, sortans de l'un et entrans en l'autre,
lournovent pas à la charge du peuple, lesd. maisires liospitalliers seront teuuz apporter ou envoyer, tous les première lundy ou jeudy
du moys, jours que l'on tient le Bureau des pauvres, lesd. registres pour entendre et rechercher s'il y aura quelques ungs qui, soubz
couleur de voyage , abusent de inandicité, pour les faire pugnir par justice.
irEl pour l'exécution plus facile de lad. police desd. pauvres, et entretenement d'icelle, sera enjoinct au Prévost de Paris, ses Làeux-
Icnans civil et criminel, Commissaires et examinateurs du Cliastoilet de Paris, huissiers de lad. Court, Prévost des Marchans et
Eschevins, Prévost des marescliaiiix et autres haulx justiciers, bailliz, maires et prevoslz de lad. ville et forsbourgs, de contraindre
les sergens du Chastellet de Paris, des haulx justiciers et autres ofliciers publiques, chascun en son regard, de prendre et aprehender
les mendicans valides qui se pourchassent par les rues et églises, et d'aller quelque jour de la sepmaine es rues de \erdbovs, Frc-
pault, Frepillon, des Poulies, autrement dicte Francs Bourgeois, et autres lieux de caignard, èsquelz lesd. mendicans se retirent, et
illec prendre et emporter les paillaces, lictz et couches servans ausd. mendicans et les faire vendre au proufict des pauvres, et neant-
moins prendre les mendicans et les mener es prisons plus prochaine.s ; et en default de ce faire par lesd. sergens et de siiyvir par
chascone sepmaine lesd. commissaires et examinateurs, quant à ceulx du Chastellet, selon la distribution de leur dizaine, est permis
ausd. examinateurs de faire prendre lesd. sergens au corps et des faullcs qui seront rapportées contre eulx par lesd. commissaires, il:
en seront creuz, et, sur leurs procès verbaulx et rappoit qui sera faict par eulx, procédé sommairement par adnimadversion et puni-
tion contre lesd. sergens, jusques à punition corporelle et exemplaire ; et le semblable quant aux hanli justiciers conire leursd. sergens ,
chascun en son regard.
cAusquelz haulx justiciers est enjoinct faire lesd. captures par loursd. sergens, par saisie do leur temporel, suspension et privation
de leursd. haultes justices, en cas de default, s'il y eschet.
ffEt par ce qu'il y a plusieurs femmes qui se trouvent aux portes des églises, avec une pongnée ou deux de chandelle de cire, qui
leur sert de couverture pour mandier, lesquelles tiennent avec elles deux ou troys petitz enfans, pour inviter et esmouvoir à pitié les
habitans de cestedicte ville, seront faictes défenses à toutes femmes qui vendront chandelle de cire aux portes des egUses de ne tenir
avec elles aucuns petitz enfans, sur peine de confiscarion de lad. chandelle et de prison.
»Sera enjoinct à tous concierges et geolliers de faire ouverture des prisons, sur peine de dix livres parisis pour chascun default,
et de porter le roolle des mendicans qui seront emprisonnez par devers les juges , dedans vingt quatre heures , et en faire charger les
escroues par lesd. juges ou leurs greffiers, pour estre procédé sommairement au jugement desd. emprisonnez; et en default de ce
faire par lesd. geolliers, ne pourront demander la despence et garde desd. emprisonnez plus avant que d'un jour.n
(Ici se place l'extraict transcrit sur le registre du Bureau de la Ville).
(tEt par ce aussi qu'il y on a plusieurs aultres qui, soubz le filtre d'escoliers ou de prebslres, se pourchassent par chascun jour par
cestedicte ville, qui pourroient avoir leur vie et nécessitez à enseigner les enfans es villages et petites villes, ou bien lesd. escoliers,
qui ne sont riens moins que quaymans, pourroient suivre autre vacation et servir à la republique; et pour obvier aux abbuz qui, soubz
ce mesmes tiltre d'escolier ou de prebstre, se commectent de jour en jour en cestedicte ville, sont faictes défenses ausd. escoiïers de
ne plus quester et mandier, à tout le moins sans avoir permission des commissaires des pauvres, après qu'il aura esté trouvé qu'ilz
sont vrais escoliers estudians, et leur sera enjoinct eulx retirer, ensemble ausd. gens d'église de retourner en leur pays, soubz la puis-
sance de leur evesque qui les pourra nourrir, et ce sur peine de prison.
rSera pareillement publié et enjoinct à tous notaires qui ont receu testamens, èsquelz y a legz faict aux pauvres ou donations, de
les porter par devers les commissaires des pauvres, dedans troys jours après le décès, quant aux legs testamentaires, sur les peines
jà indictes par les arrestz de la Court.
«Et est enjoinct à tous marguilliers des parroisses de ne souffrir emporter ou enlever aucuns deniers des pardons qui se quesleronl,
autres que cenlx de leur église el ceulx qui sont ordinaires, mais de tout saisir et retenir en leurs mains, jusques à ce que les eom-
[t55»]
nostre Ville de Paris, soit par vente ou engagement
des fermes de noz aydes et gabelle du sel que pre-
nons en lad. Ville, ou des plus valleurs des fermes
que feu nostre très honnoié seigneur et père, (jue
Dieu absolve, a cy devant vendues en lad. Ville, et
par tous autres moyens que congnoistrez plus
propres, aysez et commodes. Et incoutinant nous
en envoyez amples mémoires, contenant expressé-
ment celles desd. fermes sur lesquelles vous estime-
rez que l'on pourra plus promptemeni et facillement
recouvrer argent, jusques à quelle somme et de-
dans quel temps, alTin que, cela veu et prinso sur
ce une bonne et prompte resolution, nous facions
expédier toutes et chascunes les provisions qui seront
nécessaires pour faire lesd. ventes ou engagement,
telles (jue vous nous les vouidrez demander et que
les trouverez neccessaires pour la seurett? des achep-
DE LA VILLE DE PARIS.
2A7
teurs, vous employant en ce que dessus, selon la
fiance que nous en avons en vous, et d'autant que
vous desirez faire chose qui nous soit agréable.
«Donné au Plessis lez Tours, le ix""jour de May
mil v" u.T?
Signé : tHENRY.
BoURDIN.n
Et au dessus :
«A noz très cliers et bien amez les Prévost des Mar-
chons, Eschevins, bourgeois et habitans de nostre bonne
ville de Paris. •»
Lesd. lettres receues le x" May v'' li.
Après lecture faicte desd. lettres en lad. assemblée
qui s'est trouvée assez petite, a esté remise à l'as-
semblée generalle, à vendredi prochain , deux heures
de relevée. El seront priées les Cours souveraines.
CCLVII [CCVI]. — [Mandement di: Roi pour l'acquisition d'un moulin
.APPARTENANT À SaINT-EuSTACIIE , POUR Y INSTALLER L?i ATELIER MONETAIRE,]
la mai i.'iSi. (Fol. aai v°.)
Du xii"' jour de May mil v'' li.
Aujourd'uy ont esté apportées par la poste lettres
missives du Roy, dont la teneur ensuit :
Lettres missives du Roy.
t'A nostre amé et/eal Notaire et Secrétaire et Contre-
rolleur gênerai de nostre Chancelier ije , m' Claude Guyot ,
Prévost des Marchans de nostre ville de Paris.
9 mai i55i.
«De par LE Roy.
«Nostre amé et féal, nous avons faict venir d'Al-
leniaigne certains engins à monnoye , dont, pour les-
perance qu'il y a d'en tirer grande ulillité, nous
voulions faire faire preuve et expérience; pour le-
quel effect il est besoing s'ayder d'ung viel moullin
qui est à la porte de nostre jardin du Palais de
Paris, nommé la Gonwiliae, appartenant à ceulx
de Tcglise Sainct Eustace, ausquelz nous escripvon*
présentement estre complans bailler led. moullin à
nostre amé et féal Varlet de Chambre ordinaire,
Guillaume Marillac''', ayant de nous charge et sih
perinteiidence desd. engins, les adverlissans que
vous adviserez avec eulx sur la recompence dud.
missaires des pauvres ayent vcii los bulles et permissions de qiipsler losd. pardons ot induljjences, pour sravoir s'il y aura aucun
ahnz.
«Pourvoiront au surplus li'sd. commissaires sur le faict desd. pauvre», ensnnilde les marjjuilliers des panoisses de cestedicte ville et
forstwuqjs que les qucstes ordinaires desd. pauvres soient l'aides et entretenues et à la perception des restes contre ceuli qui m'
payent et continuent leurs aulmosnes, suyvant les arrestz et edicizdu Roy cy devant faiclz et publiez.
«A l'exécution entière de tout le contenu èsqueh susdiclz articles, ordonne lad. Court, et enjoinct aux Prévost de Paris, sesd.
lieiixlcnans, examinateurs du Cliaslellet, Prévost des Marchans et autres olFiciers, bailliz, maires et prevostz de cesled. ville et fors-
liourys, cbascun en droit soy, de procéder soigneusement et en toute dilligence, selon qu'il est cy devant contenu, pour l'entière
otwervance et entretenement de lad. police, 8;ir peine de s'en prendre A eulx.n (Archm» nal., Regi»he du Cmteil du Parlement)
V 1.568, fol. ri?i8,v"-.55i.)
Le mime jour, i 8 mars i T).")! (n. s.), la Cour ordonna au Prévost des Marchands it aux Kclievins de détacher Ironie des archers
de la Ville à la surveillance et a l'arrestation des mendiants qui conlreviemlraicnt aux préctklenli articles. (Idem, fol. 491 v°.)
'•' L'établissement de ce nouvel atelier monétaire était tout récent. Des lettres patentes données à Blois, le 37 mars i55i (n. s.)
portent que Guillaume de Marilloc, charjjé par h Roi d'une mission à l'étranger pour étudier et comparer les divers procé<lés de
fabrication des monnaies, avait trouvé en Allcma(Tne et rapporté de ce pays une presse ou machine à frapper, bien supérieure au
engins employés à l'hôtel de la Monnaie de Paris. Les pièces de celte fabrique défiaient par la perfection de leur forme et leur roton-
dité les plus habiles rogneurs de monnaies. •
Des expériences avaient été faites, en présence d'Henri !I, avec les nouvelles machines, installées et montées dans la maison dite des
Etuvcs, au bout du jardin du Palais (Z'" 64, fot. 106). C'est lu que fut organisé et constitué l'atelier placé sous la direction de
24S
REGISTRES DU BUREAU
[i55i]
moulin, ainsi que \ous venez par noz ieltres, que
led. Mariliac vous monslrera. Vous priant vous trans-
porter devers eulx, comme aussi fera led. Mariliac,
et tant faire qu'ilz veulleut promptenient satisfaire à
la requesie que nous leur en faisons, aflîn que led.
affaire ne soit aucunement retarde', et au demeurant
regarder d'accorder avec eulx sur la recompense
que leur en deverons faire, au plus raisonnable pris
que faire se pourra, eu e?gard à la valleur dud.
moulin, pour après nous en adverlir, afin d'y faire
satisfaire à leur contentement. Et vous nous fei'ez
service très agréable, en ce faisant.
«Donné au Plessis lez Toui-s, le i\""'jour de May
mil v" LI.71
Signé : r HENRY.
De L'Al'bespine.ti
CCLVIII [CCVII].
— Commission sur les lettres précédentes.
i3 mai ifiSi. (Fol. aai v°. )
Du mercredi, xiii" jour de May mil v" li.
Sont comparuz sires Hugues de La Fontaine et Ni-
colas Geuffrin, marguillers de l'église Sainct Eustace
à Paris, ausquelz mons' le Prévost des Marcbans
a communiqué les lettres missives du Roy cy des-
sus transcriples. Lcsquclz ont faict responce qu'ilz
veuUentobeyr au Roy, et neantmoings ont demandé
temps et dellay, pour en communiquer à leurs com-
paignons et aux parroissiens de lad. église Sainct
Eustace.
Ce faict, en rendront responce le plus brief qu'il
leur sera possible.
CCLIX [CCVIII]. — Assemblée generalle pour ii*^ xl* livres tournois accordez au Roy.
iSmaiiS.")!. (Kol. 322.)
Du vendredi, xv'jour de May mil v" li.
En assemblée generallc, le jour d'uy tenue en
rOstel de la Ville de Paris, de mess" les Prévost des
Marcbans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers, Of-
ficiers du Roy, bourgeois et marcbans de tous estatz
de lad. Ville, mandez et convoquez en la grande
salle dud. bostel, pour oyr la lecture des lettres
missives du Roy, données au Plessis lez Tours, le
ix° jour de ce présent moys de May, signées tr Henry ^5
el au dessoubz rRourdinn, envoyées par led. sei-
gneur à lad. Ville et receues le x" jour dud. moys;
par lesquelles led. seigneur demande à icelle Ville
secours d'une bonne et grosse somme d'argent, pour
subvenir à ses affaires par engagement de ses aydes
et gabelle du sel, qu'il prent en lad. Ville, ou des
plus valleurs des fermes que le feu Roy son père a
cy devant vendues à lad. Ville, ou autres moyens
que icelle Ville verroit estre plus aisez et commodes,
promectant faire expédier toutes et chascunes les
provisions, contractz et seuretés neccessaires et qu'on
vouldra demander.
Après lecture faicte desd. lettres en lad. assemblée
Guillaume de Mariliac. Cependant ses lettres d'inslituliou, ne furent pas enregistrées sans contestation à la Cour des Monnaies et à la
Cliambre des Comptes, qui, avant de s'exécuter, réclamèrent une enquête. De nouvelles expériences furent prescrites. Mariliac dut les
faire en présence de plusieurs présidents et conseillers de ces deux cours. Elles eurent lieu le ag avril et ne furent pas jugées satis-
faisantes, suivant le curieux procès-verbal qui nous en a été conservé dans les registres de la Chambre des Comptes (P a554,
fol. 175-179). Cependant Mariliac, soutenu par le roi, vint à bout de lautes les oppositions. Il fut chargé d'organiser la nouvelle
monnaie et de choisir lui-même ses collaborateurs. Claude Rouget fut nommé maître, Raymond Dupoile, garde et contrôleur, Pierre
Erondelle, essayeur, Jean Erondelle et Pierre Delaune, graveurs, Aubin Olivier, conducteur des engins (Lettres données à Fontaine-
bleau, le 3i janvier i55a n. s., Z'' 64, fol. 122). Deux jours avant, une déclaration du roi donnait cours, par tout le royaume, à
toutes les espèces d'or, d'argent et de billonqui avaient été déjà et seraient par la suite «forgée», bqluet el tetrées en presten dans l'ate-
lier des Étuves, agrandi et augmenté du moulin de la Gourdine {idem, fol. 137). Le a5 avril suivant, les pouvoirs des olTiciers de la
nouvelle Monnaie furent renouvelés pour un an [idem, fol. i3i). Enfin par édit donné à Compiègne, au mois de juillet i553, Henri II
créa définitivement la Monnaie des Etuves , dite aussi du Moulin , ordonnant en même temps la suspension jusqu'à nouvel ordre de
tout travail dans l'ancienne Monnaie de Paris el dans celles d'Orléans et de Troyes, et confirmant Guillaume de Mariliac dans le
privilège de nommer les ofTiciers, nonobstant l'ordonnance du 1/1 janvier i55o n. s. (ci-dessus, S CCXVl), qui mettait les municipalités
en possession de ce droit {idem, p. 1 88 ).
Ce Guillaume de Mariliac fut seigneur de Ferrières et grand-pèie du chancelier Michel de Mariliac. Pour le récompenser des services
rendus avec le nouveau procédé de fabrication, le roi le créa Générai des Monnaies par provisions données à Saint-Germain-en-
Laye, le 1" mars i553 n. s. (Z'' 64, fol. i64 v°). Puis il fut pourvu, le 10 mars i555, d'une charge de Maître des Comptes à
Paris, qu'il exerça jusqu'en 1669, fut ensuite intendant et général des finances et créé chevalier, au mois de mars 1670. Il mourut
l'an 1.573. ;
[i55i]
et que mond. s' le Prévost des Marclians, m' Claude
Guyot, a remonstre' à iad. conipaigne'e ia fiance que
ied. seigneur a en sa ville cappitalle de Paris et du
prompt secours qu'il espère des habitans d'icelle qui
l'ont tousjours secouru en ses afl'aires ,et autres amples
remonsirances qu'il a faict aud. peuple; et sur ce a
mys la matière en délibération et demandé l'avis à
tous les assistans, chascun en particullier.
Tous lesquelz ont eonciud, advisé et délibéré que,
liberallement et de bonne volunté, on doibt accorder
aud. seigneur jusques à la somme de deux cens qua-
DE LA VILLE DE PARIS.
249
rante mil livres tournois, à conslitucion de rente au
denier douze, pour lesquelles Ied. seigneur vendera
à icelle Ville, c'est assavoir dix mil livres tournois
sur le grenier à sel et magazin de Paris, et autres
dix mil livres tournois sur les plus valleurs desd.
fermes vendues par le feu Roy cy devant à lad. Ville,
en faisant veriflier et esmologuer les contractz et
provisions par les Cours souveraines et Generaulx
des finances, comme il est acoustumé; et neaut-
moings demander terme suffisant pour recouvrer lad.
somme.
CCLX [CCIX]. — Ambassadeur d'Angleterre receu à Paris.
i5 mai i55i. (Fol. 933 v°.)
Dudict jour.
Aiijourduy ont esté receues lettres missives du
Roy, dont la teneur ensuit :
19 mai i55i-
-De par le Roy.
-Très chers et bien amez, nous avons choisy et
ordonné le s"^ de Mandosse, gentilhomme ordinaire
de nostre Chambre, pour aller au devant, conduire
et acompaigner jusques là oii nous serons le mar-
quis de Noranthon ''', que le Roy d'Angleterre, nostre
très cher et très amébon frère et cousin, envoyé par
devers nous pour aucuns grans et importans affaires.
Et pourtant que nous desirons singulièrement que,
par les villes et lieux de nostre Royauime oîi il pas-
sera, il soit gratieusement recueuUy et gratiflié par
presens de bons vins et autres honnestetez du pays, à
ceste cause, nous vous prions et neantmoings man-
dons que, passant Ied. marquis et sad. compaignée
par vostre Ville, vous y faictes tel devoir qu'il ayt
occasion de congnoistre que la bonne amytié (|ui
est entre sondict maistre et nous s'estend de mcsme
affection jusques à noz subgectz envers les siens et ce
qui procède de luy; croyant sur ce ce que vous fera
savoir et entendre Ied. s' de Mandosse, comme vous
feriez nous mesmes. Enquoy faisant, ferez chose qui
nous sera très agréable.
(T Donné au Plessis lès Tours, le xix'jour de May
mil v' Li.n
Signé: tr HENRY.
De L'Aubespine. a
Presens aux Ahbasadeurs d A^GLETEnRE.
Suyvant lesquelles, a esté conclud et ordonné au
Bureau de lad. Ville que mess" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins yroient au devant dudit Ambas-
sadeur, acompaignez de trente archers de lad. Ville
et les sergens d'icelle vestuz de leurs robbes my
parties etlesd. archers de leurs hocquetons; et que,
après ce qu'ilz seront arrivez et logez, leur sera faict
presens d'ypocras, espices et autres singularilez de
lad. Ville. Ce qui a esté faict par l'espace de quinze
jours ou environ.
'" Une ieltre de Henri il à M. de Cliémanll, son .irabassjideur en Anglelerie, datée du l'Iessis-.Macé, le 6 juin i55i, parle en ces
termes de l'arrivée du marquis de Norlliamplon et de l'état de ses rapports avec l'Angleterre : « Mons' de Chemault , j'ai reçu votre lettre
du iiti' du mois passé, et par icelle sceu le parlement du manjuis de Norantlion, qui jà est bien avant en mon royaume, et l'attendzen
bonne dévotion. Depuis j'ay reçeu votre autre lettre du xxiy' dud. mois, par où j'ay entendu comme le Roy d'Angleterre, mon bon
frère, et les sieurs de son Conseil ont satisfaict à tous les poincis que ces commissaires estant assemblez avec ceulx d'Escosse, n'avoient
voullu passer; dont vous avez adverty le s' de Lanssac. De quoy et de tant de démonstrations d'amylié que faict Ied. fioy d'Angleterre
en mon endroict, je remelz à le faire mercier par mon cousin le niareschal de Sainct André, lequel partira dedans cinq ou six jours et
jà a faict achcmyner une grande parlye de «a conjjiaignye. n (A. Tculel, Relationt politique! de la France et de l'Etpagne avec l'ticotse au
m' siècle, in-8', i86a. 1. 1, p. 97a.)
34
350
REGISTRES DU BUREAU
[i55i]
CCLXI [CGX]. — Responce des marguillers de Sainct Eustace
TOUCHANT LE MOULLIN DE LA GoURDINE.
a juin i55j. (Fol. aa3.)
Du 11°"° jour de Juing mil v" li.
Au Bureau de la ViUe de Paris, sont comparuz,
c'est assavoir : Mons' m° Jehan Hennequin !'^ sei-
gneur de Tasnieres, sires Nicolas GeufTrin et Hugues
de la Fontaine, marguillers de l'église Sainct Eustace,
acompaignez de m' Jeban Desmarquetz, soliciteur de
lad. église, lesquelz ont dit pour responce aux lettres
missives du Roy envoyées à mons' le Prévost des
Marchans, faisant mention du moulin de la Gour-
dine, estant derrière le jardin du Palais dud. sei-
gneur, appartenante la fîibrique dud. Sainct Eustace,
que ilz ont communiqué lesd. lettres, et aultres à eulx
envoyées par Icd. seigneur pour cest effect, à la plus
saine partie des parroissiens d'icelle église, pour ce
par euh convoquez et assemblez, le xvi^jour de May
dernier passé, jour et feste de Penthecosle; cl après
lecture d'icelles lettres et veu leurs lettres et liltres
dud. moulin, ont lesd. parroissiens donné charge à
iceulx marguillers de venir devers nosdictz sieurs,
pour leur faire apparoir de la fondation faicte à lad.
église d'une messe par chascun jour par feu messire
Maliheu de Nanterre'^', en son vivant second Prési-
dent en la court de Parlement; lequel pour lad. fon-
dation avoit laissé, entre autres choses, à lad. église
led. moulin, lequel esloit lors baillé à xl livres pa-
risis de ferme, à la charge de mouldre par chascun
an pour led. s'' de Nanterre six muysde grain, qu'ilz
estiment six livres tournois par an, ainsi quilz ont
faict apparoir par lettres passées par devant Cheva-
lier et Baudequin, notaires ou Chastelet de Paris,
le lundi xu™" jour de Mars mil ini° ini" et vi; et
lequel moulin leur avoit esté depuis admorty par le
feu roy François, que Dieu absolve, ainsi qu'ilz ont
faict apparoir par lettres de admortissement, don-
nées à Boyenssy'",ou mois d'Octobre l'an mil v" xxvi.
signées : tFRANçoiST), et au dessoubz : «par le Roy,
GeD0UYN7>.
Moulin de la Gourdlne.
Aussi ont dit que led. moulin a esté par leurs
prédécesseurs baillé à viage à Gilles Morin, pour en
joyr par luy sa vie durant, à la charge de payer à
la fabrique d'icelle église, par chascun an, la somme
de trente livres tournois et entretenir led. moulin de
toutes réparations quelconques; lequel Morin en
avoit depuis faict bail à louage à Philippes Bahuel,
musnier, à présent demourant aud. moulin, pour en
joyr par icelluy Bahuet, du jour sainct Remy mil
v'^ XLV jusques à sept ans ensuivans, finissans aud.
jour sainct Remy que l'on dira mil v' lu , à la charge
d'en payer cent livres tournois par chascune desd.
sept années, et de faire toutes les réparations necces-
saires, et entretenir les tournans et travaillans dud.
mouUin de toutes menues réparations, et à la fin
dud. bail, les rendre en bon et suffisant estât, jus(|ues
à la prisée qui fut lors faicte desd. tournans et tra-
vaillans, moulant à la somme de vin" livres tournois
et autres charges contenues oud. bail, passé par de-
vant Merault et Cordelle, le x" Septembre mil v' xlv,
dont pareillement ilz ont faict apparoir aud. s' Pré-
vost des Marchans; offrans dellaisscr led. moulin au
Roy nostre dict seigneur pour en faire à son bon
plaisir, en leur baillant et dellaissant en contre es-
change la somme de cent livres tournois de rente
admortie en fons d'héritage, ou deux eslaulx estans
en la Bouclieryc de Beauvais, que tient à présent
avecung autre estai aussi assis en ladite boucherye,
Denis Rouget, boucher, demourant à Paris; lesquelz
trois eslaulx luy sont baillez à louage à viu^' livres
tournois par an, qui seroit pour lesd. deux estaulx
'') Le texte porte par erreur ttHaliiequinn.
'•> D'une famille parisienne, dont sortirent plusieurs magisirats éminents au xï° siècle, Matiiieu de Nanterre était entré au Parle-
ment de Paris, en qualité de conseiller, l'an i^Sy. Il devint premier président de cette cour à la mort d'Hélie de Tourrcttes et fut
installé dans celle charge, le aO décemhro lAGi. Louis XI l'envoya on liflS, avec la même qualité, au Parlement de Toulouse, en rem-
placement de Jean Dauvet, son favori, qu'il voulait avoir près de lui et auquel il donna la première présidence de la cour do Paris.
Matiiieu de Nanterre ne resta pas une année entière à Toulouse; il fut rappelé à Paris à la fin do la même année 1 4(55 et se contenta
modestement de la seconde présidence du Parlement, qu'il exerça jusqu'à sa mort arrivée l'an 1687. (Blanchard, Eloge de» Premier»
Préiidenln, in-fol., i6/i5, p. 87 ; id., Les Présidents à mortier, in-fol., 1647, p. .3i-36.)
'■'> Il faut lire sans doute tfBeaugencyn (Loiret).
[i55i]
environ cv livres lournois, et les admortir; ou bien
dellaisser à lad. fabrique une place vague et inutille
appartenant au Roy, nommée le reste de la Halle
de Malignes'", ayant issue par une grande porte
au Marché aux Poirées, et permectreà lad. fabrique
bastir à lad. place estaulx pour mectre les poisson-
niers d'eaue doulce qui vendent en la rue de la Cos-
sonnerye, qui empeschent le chemyn, et dont le Roy
n'a aucun prouffit.
Et pour congnoistre la valieur dud. moullin et de
DE LA VILLE DE PARIS.
251
lad. place, mond. s"' le Prévost des Marchans leur a
assigné jour à vendredi prochain, une heure de re-
levée, pour estre presens à veoir faire lad. visilacion
dud. moulin par les maistres des euvres de charpen-
terye de lad. Ville, et Laurens Valh'n, faiseur de
moulins, demeurant à Paris. Et pourront lesd. mar-
guillers admener avec eulx quatre bourgeois de lad.
parroisse, pour assister et cslre presens, et faire lad.
visitacion, prisée et estimation, si besoing est.
CCLXII [CCXIj. — Pour l'aquisition ou escii.\isge d'une grange à mectre l'artiller\e.
h juin i55i. (Fol. aal.)
Du jeudi, iiii' jour de Juing mil v' li.
En assemblée le jourd'huy faicte,en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle, pour adviser sur
l'eschange ou acquisition d'une grange et place à
mectre l'arlillerye de lad. Ville, appartenant à m'
Charles Leconte, Maistredes euvres de charpenicrye
de lad. Ville, assise à la Couslure Saincle Kathe-
rine, bien commode pour icelle Ville; en laquelle se
sont trouvez plusieurs desd. Conseillers avec la com-
paignée du Bureau d'icelle Ville.
Après ce que moncl. s'' le Prévost des Marchans
a dit et proposé en lad. compaignée que par cy de-
vant la Ville avoit acquis du Roy trois places à la
Court laRoyne''", pourmectrclad. arlilleryeetaulres
munitions de lad. Ville, mais pour ce que mons' de
Ballegrant, qui a prins une grande place joignant,
a commencé à bastir et mys sa place à l'alignement
ordonné pour la largeur de la rue qui est bien es-
Iroicte, fauldroit par neccessité que lad. Ville feist
abatre la vielle grange estant csd. trois places et la
faire rebastir de neuf, tant pour ce qu'elle est en ruyne
et péril emynent que pour suyvre led. alligneinent
de lad. rue qui cousieroit gros deniers, dont la Ville
est mal gamye; aussi que lesd. places n'ont point
d'issue que en une seule rue oiî l'arlillerye ne pourra
bonnement tourner, quant il la conviendroit charier,
et parlant sont lesd. places bien peu commodes à lad.
Ville.
Aumoyendequoy,adverty8 que nagueres led. m'
Charles Leconte auroit faict bastir une belle grange
neufve en une place estant à lad. Couslure Saincte
Katherine, close de murs trois foys aussi grande que
lesd. places de la Court la Royne, qui a yssue en trois
rues, trop plus commode pour mectre lad. artillerye
et munitions que les dessusdicles, et en laquelle on
pourra faire fonte, si besoing est; et encores, quant
on y vouidroit bastir quelques logis et en prandre la
moictié pour loger ou faire baulx à d'autres, on en
pourroit recouvrer telle somme de deniers que l'autre
nioiclié ne cousieroit riens à lad. Ville; auroit advisé
au Bureau de lad. Ville, sur ce appelle le Procureur
du Roy et Contrerolleur d'icelle, qu'on en devoit parler
and. Lcconle; qui a dit qu'il n'avoit pas faict bastir
led. lieu pour vendre ne cschanger, mais pour loger
delà marchandise, comme il y a de présent, et pour
sa récréation, priant mesd. s" de luyvoulloir laisser.
Ce neantmoings feust lad. visitacion faicle par les
jurez du Roy qui en ont faict leur rapport, qui a esté
présentement leu en lad. assemblée '^'.
Ce faict, mond. s'' le Prévost des Marchans a de-
mandé aux assislans leur avis et oppinyon, chascun
en parlicullier.
Tous lesquelz ont advisé et conclud , veue lad. visi-
tacion et rapport de jurez, que c'estoit le grant bien,
proullit et commodité de lad. Ville de prandrc lad.
grange et place dud. Leconte, estant en la Couslure
Saincte Katherine, pour mectre et serrer l'artiilerye et
'" Emplaccincnl des grandes Halles lorié aux niar'cliands forains de Malines (Belgique); il y avait ainsi les halles particulières des
villes de Bruxelles, de Louvain, de Douay, d'Amiens, etc. Sauvai (t. I, p. Cig-CSo) et Jaillot {Recherches sur Paris, I. H, Quartier
lies halles, p. a.'i), qui les mentionnent et les énumèrcnt, ne déterminent point exactement les emplacements occupés par ces marches.
'-' Par contrat du lo août lO/ig, reproduit en partie dans une note du présent Volume, ci-dessus p. i54, note i.
■'' On conserve aux Archives nationales le mandat de pavement du Prévôt des Marchands au Maitre des œuvres de charpenlerie
de la ville, d'une somme de quarante-cinq livres tournois pour la visite et l'évaluation de la grange de Charles Lecomte et de ses terrains
de la Coulure-Sainte-Catheriue, acquis par la ville pour y installer son artillerie, en date du 22 juin i55i (K 968, n" li).
3a.
252
REGISTRES DU RUREAU
autres raunilions d'icelle Ville, et luy bailler en
contre eschange iesil. places de la Court la Royne,
avec telle soulle que lesd. jurez ont rapporté, et aux
charges contenues au rapport desd. jurez; et toutes-
fovs prier led. Lecontedese contenter de quinze cens
livres tournois pour lad. soulte et recompense. Et
où led.Leconte ne vouldroit prandre pour eschange
[i55i]
lesd. places de la Court la Royne, et qu'il convint
achepter celle dud. Lecomte en deniers comptans,
lad. Ville deveroit plustost prandre argent à consti-
tucion de rente qu'elle n'acheptast lad. grange et
place; et que niesd. s" les Prévost des Marchans
et Esfhevins en dévoient faire le marché et contract
le plus tost qu'ilz pourront.
CCLXIII [CCXIl]. — Visitation du moulin de la Gourdine.
5 juin i55i. (Fol. aaS.)
Du vendredi, v'jour de Juing mil v"li.
Aujourd'uy, suyvant l'assignation donne'e par nions'"
le Prévost des Marchans aux mnrguillers de Sainct
Eustace, se sont trouvez, à une heure actandant deux
de relevée, derrière le jardin du Palais du Roy, devant
le moulin de la Gourdine, c'est assavoir mond. s' le
Prévost des Marchans, m" Claude Guyot, acompaigné
de m' Charles Leconte, maisire des ouvres de ehar-
penterye de la Ville de Paris, et Laurens Vallin,
maisire charpentier, faiseur de moullins, demourans
à Paris, d'une part, et mons"" de Tasnieres et Nicolas
Geuffrin, marguillez de Saint Eustace, acompai-
gnez de mons'' Rastonneau, Notaire ou Chastelet de
Paris, Anthoine de la Rivière, marchant de boys,
Jehan Relée, charpentier juré, sire Jehan Laubigeois,
bourgeois de Paris, et Jehan Desmarquelz, solici-
teur de lad. église Sainct Eustace, d'autre part.
Ausquelz mond. s'" le Prévost des Marchans a
faict lever les mains, tant d'une part que d'autre, et
jurer par serment que, en leurs loyaultez et con-
sciences, ilz visiteront ied. moulin et priseront juste-
ment combien led. moulin peult bien valloir pour
une foys quant à présent, et combien il peult bien
valloir de renie annuelle et perpétuelle, ayant con-
sidération au lieu et assiette dud. moulin, sans au-
cune faveur ne acception de personnes, et qu'ilz en
feront bon, vray et loyal rapport. Ce qu'ilz ont fous
promis faire.
Puys se sont embarquez dedans deux fletles'''
et sont allez faire la visitaciondud. moulin, tant par
dedans que par dehors, et de tout doibvent faire
leur rapport.
CCLXIV [GCXIII].
Procession et descente de la chasse Saincte Geneviefve.
i3 juin i55i. (Fol. aaS v°.)
Le samedi, xiii' jour de Juing, l'ut faicte la pro-
cession solempneile par mess""' de la Ville avec la court
de Parlement'-', oii furent portées les chasses mons"'
Sainct Marcel et madame Saincte Geneviefve, pour
prier Dieu pour avoir beau temps, car il y avoit six
sepmaines qu'il ne cessoit de pleuvoir. Et partirent
mesd. s" de la Ville, acompaignez de la bande des
archers avec mess"^ les Conseillers, Quarteniers et
([uatre bourgeois de chascun quartier, et allèrent en
l'église Nostre Dame. De là s'en allèrent, suyvant
mess""' de lad. église, portant la chasse mons' Sainct
Marcel jusques à Saincte Geneviefve, oià ilz trouvèrent
mess"^' de la Court. Puis s'en revindrent, à la manière
acoustumée, jusques à lad. église Nostre Dame, où
furent portées lesd. chasses et autres beaulx reli-
quaires. Et là fut dicte et célébrée la grande messe,
■'' Flelte, synonyme de coche d'eau, se disait d'un bateau garni de sièges, servant de voilure publique.
'*' Celte procession avait élé ordonnée par le Pailement, le lo juin précédenl : «Ce jour, sur la remonslrance faicle en la court par
Seguyer (avocat du roi), présent le Procureur gênerai, sur la calamité advenue au royaulme el divers endroiclz d'icelluy par oraiges el
imindalions, requérant, aclendu la clameur du peuple el pour faire sacrifice requis envers Dieu, que la court feisl procession exem-
plaire; la matière mise en deliboration, après avoir sur ce oy l'evesque de Paris, a esté arroslé et advisé que samedy prochain lad.
court, en robbes d'escarlatte cl chapperons noirs, parlira du Pallais pour aller en l'église Saincte Geneviefve, etdudicl lieu acompaigner
en procession la chasse d'icelle saincte jusques en l'église de Paris, en la manière accouslumée, à ce qu'il plaise à Dieu, par l'interces-
sion de ladicle glorieuse saincte, tutelle et seur recours de la ville de Paris, retirer el appaiser son yi-e, saulver les fruictz de la lorre
et continuer envers nous sa bonté. Et ce faict, a esté lad. ordonnance dicle au Prévost des Marchans , à ce que de sa part il soit prest
aud. jouri) {Archivei nat., Pari. reg. du Conseil, X'", 1669, fol. ?'.n7). Le m>me registre, à la date du i3 juin (fol. 339 v°), con-
tien une courte relation de la cérémonie.
[i55i]
où assistèrent mesd. s" de la Court, aux haultes
chaizes du cosié dextre, et mesd. s" de la Ville, aux
haultes chaizes du costé senestre.
DE LA VILLE DE PARIS.
253
Puis s'en retournèrent disner en TOslel de lad.
Ville. El lors commença le beau temps qui a duré
bien six sepmaines après.
GGLXV [CCXIV]. — Retour des ambassadeurs d'Angleterre à Paris.
35 juillet i55i. (Fol. 226.)
Et sur le doz est escript :
c
Du XXV' jour de Juillet mil v' li.
Aujourduy ont esté receues lettres du Roy, dont la
teneur ensuit :
i5 juillet i53i.
ffDl! PAR LE Rot.
trTrès chers et bien amez, nous avons entendu par
le seigneur de Mandosse, gentilhomme de nostre
Chambre, le bon devoir que vous avez faict à la re-
eption et passage par vostre ville de nostre cousin
le marquis de Noranthon et des seijjneurs et gentil-
hommes de sa suilte, dont nous avons grant conten-
tement, et que, pour autant que nous desirons qu'ilz
ne soient moings bien mais encores myeulx traictez
et recueilliz en leur retour qu'ilz ont esté en venant,
nous avons bien voullu vous en escripre et prier que,
si vous avez en cela bien commencé au passer, vous
vueillez encores myeulx achever, si faire se peult,
vous enforceant de leur faire congnoistre que ce qui
nous plaist et avons en affection vous est pour sin-
gulièrement recommandé, ainsi que vous fera plus
amplement entendre icelluy 9' de Mandosse, auquel
nous vous prions adjouster sur ce semblable foy
que vous feriez ù nous mesmes.
(t Donné à Nantes, le xv* jour de Juillet mil v' u.v
Signé : r HENRY.
De L'AuBESPiNE.n
A noz très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chons, Eschevins, Bourgeois et habitans de nostre bonne
ville et cité de Paris.
Presens aosdictz ambassadeurs.
Suyvant lesquelles lettres et autres qu'ilz avoient
auparavant receues, à la venue desd. ambassadeurs,
mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins,
vestuz de leurs robbes communes, acompaignez des
Sergens de la Ville, vestuz de leurs robbes my par-
ties, et de trente archers portans leurs hocquetons
de livrées et javelines en la main, estans à pied, sont
allez trouver monseigneur le marquis de Noranthon,
chef de lad. ambassade, qui estoit une heure aupa-
ravant arrivé au logis de madame l'Admiralle <•',
derrière le Petit Sainct Anthoine, auquel ilz ont faict
la révérence et présenté de par la Ville des dragées
et ypocras en la manière acouslumée. Et ont con-
tinué à leur faire présenter chascun jour qu'ilz ont
séjourné, tant au venir que au retour, ypocras blanc
et cleret ''^'.
GCLXVI [GCXV]. — Légation de monseigneur le cardinal de Lorraine,
ENVOYÉ DE PAR LE RoY À LA ViLLE.
8 août i.55i. (Fol. aaG v°.)
Du samedi, vin' jour d'Aoasl mil v' cinquante et
ung.
Aujourd'uy, monseigneur le cardinal de Lorraine,
arrivé en ceste ville de Paris et logé en son hostel
de l'Abbaye de Fescamp, a mandé mess" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville de se trouver
(0 Françoise de Tourncmine, baronne de la Hunaudaye et de Retz, femme de Claude d'Annebaut, maréchal et amiral de France,
mort à La Fère le 3 novembre i559.
"' Le texte de ce dernier paraf);rapLe a remplacé sur le registre une première rédaction plus courte et quelque peu différente, qui
avait été d'abord remaniée, cl fut ensuite bilTée définitivement. Elle était ainsi conçue : rSuyvant lesquelles lettres, mesd. s" les
t'revost des Marclians et Ksrhevins sont allez au devant d'eulx, à leurdict retour, comme ils avoient faict à leur venue, acompaignez
de XXX archers et des sergens de lad. ville. Et depuis leur dicte venue, leur ont envoyé chascun jour force presens d'ypocras, espices
et autres singularitez d'icellc ville, avec plusieurs sortes de bons vins, de sorte qu'ilz se contentent grandement.» Avant la suppression
de ce passage, on avait remplacé les mois : vnmt allet au devant d'euLcn, par rUf tant allez $aluerii; on avait effacé «avec plusieurs
iortet de boiu viniv, cl ajouté : rEt eiloient logez au logit de madame l'AdmiratU.ii
25i
REGISTRES DU RUREAU
en sond. logis, à liiiit licuies du malin. Ce quilz ont
faicl. Ausquelz niond. s"^ le cardinal, acompaignc de
moQs' l'evesque de Soissons '" et de mons"^ Du Mor-
tier, Conseiller du Roy en son Prive Conseil, et de
nions' de Seaulx t'^', Maistrc des Requestes et Prési-
dent de Brelaigne,cn la présence de mess" Mcolay,
chevalier f*', premier, et Baiilil', Président en la
Chambre des Comptes, et du s' de Randeville, a
faict entendre qu'il estoit exprez venu en cesie ville
de Paris, par le commandement du Roy, pour, en
la présence des dessus nommez, les remercier, au
nom dud. seigneur Roy, du bon, loyal et prompt
devoir qu'ilz avoient faict pour le recouvrement des
11' XL" livres tournois, qu'ilz avoient depuis nagueres
accorde'e aud. seigneur et faict fournir es mains du
Trésorier de son Espargne, et qu'il avoit charge
expresse de leur faire entendre comme le Roy estoit
pour entrer à la guerx-e, et qu'il y en avoit ja des
commencemens;
Que tout le désir qu'il avoit estoit de maintenir
son peuple en bonne paix, par le moyen de laquelle
il peust seurement vivre de son bien et librement
excercer le faict et traffiq de marchandise; que la
guerre estoit cause de engendrer la paix ; que depuis
l'advenement du Roy à la Couronne, il avoit eu de
grandes charges à supporter et avoit faict de grandz
fraiz et despence pour tenir ses places de frontière
en bonne seureté, à quoy il avoit despendu par cha-
cun an plus de ix" m. livres tournois; avoit faict
fondre plus de douze cens grosses pièces d'artillerye,
qu'il avoit faict mectre èsd. places de frontière, qui
estoient de présent tant bien munyes de gens et de
toutes autres choses neccessaires que ses voisins, en
estans adverliz, se garderoient bien de les venir in-
vahir pour les surprandre;
Aussi que, depuis sondict advenement et jusques
àla composition et redition de la ville de Roulongne,il
avoit tousjours eu camp et arme'e, tant en RouUe-
noys comme en Escosse, pour affoiblir le Roy d'An-
gleterre et ses alliez, lors ennemys de la Couronne
de France, et avoit tant exploicte' que, par force
d'armes, il avoit reconquis en peu de jours et sans
[i55i]
perte de gens tout le conte' de BouUenois et con-
trainct le Roy d'Angleterre luy rendre la ville de
BouUongne à composition; et par ce moyen avoit
aussi acquis le Royaulme d'Escosse, qui estoit si
propre unyon au Royaulme de France, comme chas-
cun de bon entendement povoit juger, et comme le
temps le feroit congnoistre;
Avecques toutes ces choses led. seigneur Roy, prince
libéral et magnanime, auroitparsa libéralité acquis
et atiré à son service le cueur de plusieurs princes
et grans seigneurs; que de présent, il a de grandes
entreprinseset secrettes,qui ne sont à manifester, qui
concernent entièrement le bien et seureté de son
peuple; lesquelles il luy seroit impossible exploicter
sans argent et sans le secours de ses bons et loyaulx
subgectz, entre lesquelz il a tousjours estimé les ha-
bilans de Paris les principaulx, comme estans le
cueur de son royaulme; ausquelz il voulloit avant tous
autres s'adresser, pour estre secouru et aydé, aflin de
n'avoir occasion de mectre creue de tailles, imposi-
tions nouvelles, créations de nouveaulx offices, lever
soubstes '''' extraordinaires, comme aucunesfoys la
neccessité de la guerre contrainct les princes à ce
faire ;
Mais voullanl monstrer le désir qu'il a de bien et
favorablement traicter ses subgectz et les soullager,
les prioit de le secourir jusques à la somme de trois
cens mil escuz, ou plus grande somme, si faire se
povoit, en constituant par luy vingt cinq mil escuz
d'or de rente, sur telles ses gabelles et aydes, ou
autres biens patrimoniaulx qui seroit advisé; et que
pour ce faire il feroit mectre entre les mains desd.
Prévost (les Marchans et Eschevins Testât au vray de
la généralité d'oultre Seyne et Yonne, et feroit telz
et si surs contractz que l'on verroit estre à faire.
A quoy luy a esté faict responce par mond. s' le
Prévost des Marchans que les habitans de Paris
n'estoient moings eu bonne volunté de secourir le
Roy et y employer leurs biens et personnes qu'ilz
avoient esté par cy devant , mais que la somme de
II' xl" livres tournois qui avoit cy devant esté pro-
mise au Rov n'estoit encores du tout fournve, et
'" Mathieu de Longiicjoue, qui avait été Maître des Requêtes do l'Hôtel (voy. ci-dessus, p. aSa, note 2), évèque de Soissons
du 6 février i534 au 6 septembre 1567. (Gall. Christ., t. IX, col. 877.)
'*' René Baillet , fils de Thibaut, seigneur de Sceaux , second Président au Parlement de Paris, conseiller lui-mèmo en celte cour par
lettres du 1 1 décembre 1587, Maître des Requêtes de l'Hôtel, le 4 septembre i55o,et en même temps premier Président du Parle-
ment de Bretagne, et enfin Président à mortier au Parlement de Paris, en i554. Il mourutà Paris, l'an 1679, et fut enterré dans
la chapelle de sa famille, à Saint-Merry. (Blanchard, les Présidents à mortier, in-fol. 1G47, p. 2i5.)
"' Aimar Nicolai avait succédé , en 1 5 1 8 , à son père Jean iMcolaï , dans la charge de premier Président de la Chambre des Comptes,
qu'il transmit à son tour, l'an i555, à son fils Antoine, seigneur de Goussainville.
'*' Sic, sans doute subsides.
[i55ij
s'en failloit encores environ xl' livres tournois, dont
ilz se Irouvoient bien empeschez, pour ce qu'ilz
nvoient tiré argent de toutes pars, tant en ceste ville
de Paris que à la Court du Roy; et que de donner
si promptement une recharge de si grosse somme,
il luy sembloit qu'il seroit bien diflîcille de la re-
DE LA VILLE DE PABIS, 255
couvrer, et ne povoient faire responce, sans pre-
mièrement assembler le Conseil et les Estatz de la
Ville.
Et alors niond. s' le reverandissime cardinal leur
dit que le Roy envoiroit de brief ses depputtez avec
lettres, pour en faire la requeste.
CCLXVII [GCXVI]. — Lettres
13 août i53i
Du xir' jour d'Aoust mil v" li.
Aujourd'uy ont esté apportées lettres du Roy,
dont la teneur ensuit :
ttA noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostre bomie ville et cité de Paris.
Il août ir>5i.
tDe pab le Roy.
cTrès chers et bien amez, nous avons entendu de
noslre très cher et très amé cousin, le cardinal de
Lorraine, la bonne volunté et affeclion que vous avez
de nous secourir, dont nous demeurons grandement
contans. Et pour ce que noz affaires requièrent de
recouvrer jusqucs à la somme de trois cens mil es-
cuz, nous escripvons présentement au s"' Du Mor-
tier et de Seaulx, presens porteurs, vous requérir de
nostre part dud. aydc et secours et vous dire sur ce
aucunes choses de par nous, dont nous vous prions
MISSIVES DU Roy pour iii'^ m. escuz.
. (Fol. 337 v°.)
les voulloir croire, tout ainsi que vous feriez nous
mesmes.
tf Donné à Fontainebleaue, le xi' jour d'Aoust mil
V' Ll.fl
Signé : trHEARY.
De L'Aubespine.'î
Incontinant lesd. lettres veues, ont esté expédiez
mandement aux Conseillers, Quarteniers, huit no-
tables bourgeois de chascun quartier, et a esté donné
charge à mons' le Procureur du Roy et de lad. Ville
d'aller prier les Chappitres de l'Eglise de Paris et
mess" de la Saincte Cliappelle. Et ont lesd. Prévost
des Marchans et Eschevins esté prier les Cours sou-
veraines'*', et ont chargé les sergens de la Ville
aller prier les Estatz et Communaullez de lad. Ville,
pour eulx trouver demain, à deux heures de rele-
vée, en la grande salle de l'Ostel de lad. Ville,
pour oyr ce que vouldront dire lesd. depputtez de
par le Roy.
GCLXVIII [CCXVII]. — Confiscation de marchandises EMPLOiéE aux despences de la ville t^'.
1.3 août i55t. (Fol. 3!i8.)
Du jeudi, xiii" jour d'Aoust mil v' li.
Aujourd'uy mess" les Prévost des Marchans et Es-
chevins de la ville de Paris, cstins assemblez en
leur petit Bureau pour les affaires de lad. Ville, ont
advisé et délibéré que la somme de (|uatre vingtz
douze livres treize solz six deniers tournois, confis-
quée aud. Bureau, provenue de la vente de pastel ou
guesde, |irelendu par le Procureur du Roy et de lad.
Ville avoir esté confisqué, et dont n'est encores in-
tervenu jugement diUînilif; lad. consignation cy de-
vant enregistrée, du xvii' Juillet mil \' l'-*'; après ce
que le Receveur de lad. Ville ne le Greffier d'icelle
ne se sont vouUuz charger de lad. somme, et aussi
qu'il ne se trouve partie qui prétende droit aud.
pastel ou guesde, ne qui en face poursuitte, quelle
sera employée au payement de l'aornement, vemys
et dorrure du fons du plancher du petit Rureau, faict
au bastimenl neuf de lad. Ville, et que la quictance
"' Le registre du conseil du Parlement porte mention de la démarche du Prévôt des Marchands et des Échevins, à la date dii len-
demain, i3 août. Séance tenante, la cour délégua, pour assister à l'assemblée générale, outre ceux de ses membres qui faisaient en
même temps partie du Conseil de la ville de Paris et qui y siégeraient en celte dernière qualité et non nomme curiie, six conseillers,
assavoir Louis Gayant, Guillaume Allart, Nicole Hurault, Robert Bouële, Guillaume Abot et Antoine Delyon (Arch. nat., X'' 1670,
fol. 73 v°). On verra par le procès-verbal de la séance du i3 août (ci-dessous, n° CCLXIX) que Guillaume Allart et Nicole Hurault
furent remplacés au dernier moment par Claude Anjomnt et Mathieu Vaillant.
'" Cette manchette est d'une écriture plus récente que le corps du registre.
"^ Voy. ci-dessus le paragraphe CCXXVI, p. fit 6.
256
REGISTRES DU BUREAU
dud. payement sera cy dessoubz escripte et enre-
gistrée. Et s'il advenoit cy après que aucun feist
poursuitle de lad. somme et qu'il faulsist icelle
rendre, qu elle sera rendue des deniers de lad. Ville.
Et ced. jour, selon le pourtraict a nous baille' par
la vefve feu m' Charles Dorigny, paintre, avons faict
marché avec elle et ses gens à lad. somme de un"
XII livres xiii solz vi deniers tournois, pour la
façon dud. aornement, verniz et dorure dud. petit
Bureau.
ffAujourd'huy, en la présence des notaires du Roy
noslre sire ou Chaslellel de Paris soubz signez, Ja-
quelineBordier, vefve de feu m" Charles Dorigny, en
son vivant painctre, demeurant à Paris, a confessé
avoir eu et receu de mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de la ville de Paris, la somme de quatre
vingtz douze livres treize solz six deniers tournois,
[i55i]
à quoy lesd. Prévost et Eschevins ont, suyvant la
délibération escripte de l'autre part, verballement
convenu et marchandé avec lad. vefve pour la painc-
ture et façon de i'aornement du fons du plancher
du petit Bureau de l'Hostel neuf de lad. Ville, vernit
et dorure d'icelluy, qui a esté faict par lad. vefve,
suyvant le portraict par elle faict et baillé qui est de-
meuré au Bureau de lad. Ville. Dont, etc. quic-
tance, etc. Et laquelle somme de nu" xn livres xni
solz VI deniers tournois iceulx Prévost des Marchans
et Eschevins ont dict et declairé, presens lesd. no-
taires, estre la somme qui avoit esté cy devant con-
signée en leurs mains, pour les causes et ainsi qu'il est
contenu en lad. délibération , escripte de l'autre part.
Promectant, etc., obligeant, etc., renonçant, etc.
ttFaict l'an mil cinq cens cinquante ung, le lundi
XXVIII* jour de Septembre, n
ffCoRDELLE, QtETIS ''l.fl
CCLXIX [CCXVIII]. — Pour m'^ m. esciz demandez par le Roy.
i3 août i55i. (Fol. 229.)
Dud. jeudi, xni°jour d'Aoust mil v° li.
En assemblée le jour d'uy faicte generalle, en la
grande salle de l'Hostel de la Ville de Paris, de Mess"
les Prévost des Marchans, Eschevins, Conseillers,
Quarteniers, les Cours souveraines, Estatz et Com-
munaultez de lad. Ville, tant d'église que séculiers,
avec huit des plus apparans et notables personnes
de chascun quartier, de tous eslalz, pour oyr la lec-
ture des lettres missives du Roy, cy devant enregis-
trées et la créance de mess" du Mortier et de Seaulx,
pour le faict de trois cens mil escuz demandez par le
Roy à icelle Ville à constitution de rente au denier
douze, sur les magazins, aydes ou greniers à sel de
la charge d'oullre Seyne et Yonne, ou autre seureté
qui sera advisé; en laquelle se sont trouvez, c'est
assavoir :
Mons'' ie Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Soly, Choart, Lejay et Luillier, Esche-
vins;
Mess" Luillier, Président des Comptes, Viole,
Conseiller en la Court, Du Drac, Prévost, Courtin,
de L'Ospital, de Livres, Paillart, T. de Bragelongne,
T. de Montmirel, Lecomte, Bouchart, s'' de Cham-
pigny, Larcher, Berthelemy, Croquet, Lelievre, Hen-
nequin. Conseillers d'icelle Ville;
Mess" Gayant, Abot, Boueste, s"^ de la Chaize, An-
jorrant, Dulyon, Vaillant, Conseillers de la court de
Parlement, deppultez par icelle Court;
Mess" Tambonneau et Seguier, Maistres des
Comptes ;
Mess" Ruzé, Anthonis, de Longueul, Conseillers
et Generaulx de la Justice;
Mess" Vialart, Conservateur des previlleges
royaulx '^' ;
Poussemye, Conseiller ou Chastelet de Paris;
Les depputtez de Mess" de Chappitre de Paris;
Le depputté de Mess" de la Saincte Chappelle;
Les Religieulx Sainct Victor;
Les Celeslins;
Sainct Martin des Champs;
Sainct Magloire;
Saincte Katherine;
Les Chartreux, mandez et non trouvez;
Sires Vincent Maciot, Jehan de Sainct Germain,
Henry Godeffroy, Guichart Courtin, m" Pierre Go-
hory, m" Pierre Pellerin, Guillaume Danès, Thomas
'" Ces deux signatures sont autographes et accompagnées de paraphes. L'acte notarié occupe la moitié du verso du feuillet a 28,
dont la seconde partie est demeurée blanche. Malgré sa date postérieure et notre respect habituel de l'ordre chronologique, il nous a
semblé que cette quittance ne pouvait sans inconvénient être séparée de la délibération qui motive sa présence en cet endroit du registre.
"> Add. de l'Université.
[i55i] DE LA VILL
Lelorrain, Nicolas Hac, Nicolas Paulmier, Jehan
Lescaloppier, Jacques Kener, Jehan Boucher, Guil-
laume Parfaict, Quarleniers de lad. Ville;
Mons' de Tanières, Nicolas Gregis, nions' Boi-
vin, nions' Dufour, Jehan Gay, Françoys Bonnarc,
Jacques Poullain, Jehan Caillou, m'' Zacharie Ber-
trand, Claude Defresne, François Garrault, Me-
nant, mons' Nepveu, Jehan Lecamus, Jehan Leca-
ron, Simon Caignel, Hugues Delafontaine, Jehan
Chappelier, Jehan Pulieu, Henry Patroullart,Euslace
Lehossu, sire Guillaume Pomereu, Claude de Moucy,
hourgeois et marchans ;
Et plusieurs autres bourgeois et marchans de
tous estatz, mandez et convoquez pour les causes que
dessus.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
proposé à lad. compaignée, que samedi dernier
monseigneur illustrissime Cardinal de Lorraine
l'envoya quérir et mess" les Eschevins, pour aller
parler à luy en son hostel de l'Abbaye de Fescamp,
à huit heures du matin, où ilz le trouvèrent, acom-
paigné de nions' l'Evesque de Soissons et de mons'
du Mortier, Conseiller du Roy en son Privé Conseil,
et de mons' de Seaulx, Maistre des Requestes et Pré-
sident de Bretaigne, en la présence de nions' le Pré-
sident Nicolay et du s' de Bandeville; lequel s' illus-
trissime Cardinal leur avoit dit qu'il esloit envoyé
exprès en cesle ville pour remercier la ville du secours
qu'elle luy avoit faict des ii' il" livres tournois, na-
Ijueres octroyée et fournye au Trésorier de son
Espargne; qu'il estoit pour entrer à la guerre qui
pstoit ja commencée, qu'il avoit de grandes charges à
supporter et faict de grans l'raiz, depuis son advene-
ment à la couronne, pour munir les villes et places
de frontière, faict fondre plus de douze cens pièces
d'artillerye, tenu camp et armée, tant en Boulle-
noysque en Escosse, acquis led. Royaulmed'Escosse;
et que de présent il a plusieurs entreprinses secreltes
qui ne sont à manifester, qui concernent le bien de
son peuple; lesquelles il ne sauroit exploicter sans
argent et sans le secours de ses bons suhgeclz, entre
lesquelz il a tousjours estimé les habitans de Paris
eslre les principaulx, et ausquelz il se vouUoil pre-
mièrement adresser, ettesprioitde le secourir jusques
à la somme de iii'm escuz, ou autreplus grande somme,
si faire se povoit, en constituant par luy vingt cinq
mil escuz d'or de renie, sur telles ses gabelles et
aydes, ou autres biens patrinionyaulx qui seroit ad-
visé; et que, pour ce faire, il feroit mettre èsd. Pré-
vost des Marchans et Eschevins Testât au vray de la
E DE PARIS.
257
généralité d'oultre Seyne et Yonne, et feroit telz et
sy surs coniracts que l'on verroit eslre à faire; et
autres remonstrances cy devant enregistrées ;
A quoy mond. s' le Prévost des Marchans luy feist
responce que les habitans de Paris n'estoient moings
en bonne volunté de secourir le Roy et y employer
leurs biens et personnes qu'ilz avoient esté par cy
devant, mais que la somme de n' xl" livres tour-
nois qui avoit esté cy devant promise au Roy n'es-
toit encores du tout fournye, et s'en failloit encores
de XXX à xl' livres tournois, dont ilz se trouvoient
bien empeschez, pour ce qu'ilz avoient tiré argent
de toutes pars, tant en ceste ville de Paris que à
la Court du Roy, et de donner si promptement une
recharge de si grosse somme, il luy sembloit qu'il
seroit bien difficille de la recouvrer, et ne povoit
faire responce sans premièrement assembler le Con-
seil et les Estatz de la Ville. Et allors mond. s' le
illustrissime Cardinal leur dit que le Roy envoiroit
de bref ses depputtez avec lettres, pour en faire la
requeste.
Et le jour d'hier, xii' jour de ce présent nioys
d'Aoust, led. seigneur Roy envoya à lad. Ville
lettres de créance sur les seigneurs du Mortier et
de Seaulx, pour venir faire lad. requeste à cesle
compaignée. Incontinanl lesd. lettres reccues, au-
roient esté envoyez mandenïeus pour faire la pré-
sente assemblée.
Ce faict, mond. s' le Prévost des Marchans a faict
faire lecture desd. lettres. Puis sont arrivez lesd. s"
du Mortier et de Seaulx, qui ont faict lad. requeste
de par le Roy, et faict pareillement les remonstrances
que dessus. Ausquelz a esté faict responce que la
compaignée estoit assemblée pour y adviser, et que,
après en avoir délibéré, on leur feroit responce. Et
allors se sont retirez. Incontinant mond. s' le Pré-
vost a mys la matière en délibération et demandé à
tous les assistans leur avis et oppinyon, chascun en
particullier.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré
qu'ilz sont de telle volunté et affection qu'ilz ont
tousjours acouslumé user envers le Roy pour le se-
courir en ses affaires, non seullement de leurs biens
mais aussi de leurs personnes, mais, aclendu qu'il
s'en fault encores de xxx à xl ' livres tournois que lad.
somme de ii' xl" livres tournois ne luy soit fournye,
que les bourses de ceulx qui ont baillé argent sont
vuides et que la partie que led. seigneur demande
est si grosse qu'il sera difficille de la recouvrer, en
33
IWPniVCnii: IIATIO!<ALC.
258
REGISTRES DU BUREAU
si brief temps comme il désire, qu'on ne luy peult
maintenant faire entendre la resolution de ce qu'il
demande, mais que, pour cest efTeet, on fera per-
quisicion, par tous les quartiers de Paris, quelle
somme on pourra recouvrer des particuliers de lad.
Ville, et si on le fera savoir aux autres villes
prociiaines et autres grands seigneurs suyvans la
Court, en faisant toutes les dilligences possibles,
sans y perdre heure ne temps, en remonslrant les
affaires dud. seigneur et l'asseurance qu'il baille
pour leurs deniers. Et sera faicle toute dilligence
possible de recouvrer le plus d'argent et jusques à
lad. somme de m' m. escuz, si faire se peult, ou autre
telle moindre somme que faire se pourra; et que
pour les sommes que l'on pourra recouvrer, la ville
obligera les biens patrimoniaulx d'icelle, en faisant
vente par led. seigneur à lad. Ville des greniers et ma-
guazins de Ponthoise, Meauk, Melung etautresqu'il
sera advisé par mesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins, jusques àlasonimedeLxx'iivres tour-
nois, ou plus grande somme, pour employer au
payement des rentes qui seront par lad. Ville cons-
tituéez aux particuliers, et au payement des fraiz et
loyaulx coustz , et le reste et plus vaileur estre employé
au rachapt desd. rentes, afiin qu'il demeure tousjours
plus grant fons et seurete' à lad. Ville.
Laquelle conclusion a esté dicte aud. s'^du Mortier,
lequel a conseillé à mesdictz sieurs d'en escripre au
Roy et qu'il porteroit les lettres.
Responce au Ruy de l'assemblée geneballe
polr 111° m. escl'z.
Incontinant inesd. s" les Prévost et Eschevins
[i5bij
ont expédié une lettres missives, dont la teneur en-
suit :
tAu Roy.
ttSire, suyvant les lettres qu'il vous a pieu nous
escripre, incontinant icelles receues, nous avons faict
l'assemblée des gens de tous estatz de vostre Ville;
lesquelz sont de telle volunté et affection dont il/,
ont tousjours acoustunié de user envers vous, pour
vous secourir et ayder en voz affaires, non seulle-
ment de leurs biens mais aussi de leurs personnes,
tant et si avant qu'il est possible d'estimer. Mais
d'autant, Siie, que la partie que vous demandez est
si grosse qu'il sera difficille de la recouvrer, en si
brief temps comme le desirez, aclendu que puis na-
gueres nous vous avons promis fournir it" \l" livres
tournois, nous ne pouvons maintenant vous faire
entendre la resolution de ce que demandez. Toutes-
foys. Sire, nous ferons pour cest effect toutes les
dilligences à nous possibles, sans y perdre heure ne
temps, comme ceulx qui désirent à tousjours vous
obeyr, ainsi que plus amplement vous dira le s' du
Mortier, présent porteur. Sire, nous supplions le
Créateur vous donner en santé très longue et très
heureuse vie.
trDe Paris, lexiii"° jour d'Aoust mil v' li.
tfVoz très humbles et très obeyssans serviteurs et
subgectz,
ft Les Prévost des Marchans et Eschevins de vostre
ville de Paris. ■»
CCLXX [GCXIX].
Assemblée de Conseil pour savoir qui doit recevoir le serment
DES Eschevins nouveaulx.
17 août i55i. (Fol. 982. )
Du lundi,xvii' jour d'Aoust mil v' li.
Aujourd'huy, en procédant à l'eslection de deux
Eschevins nouveaulx''', ou lieu de ceulx quiavoient
faict leur temps, et après avoir ouvert le rapport
des Quarteniers des eslections faicles par chascun
d'eulx de quatre notables personnages de leursdictz
quartiers, pour tirer les deux au sort pour avoir voix
eslective desd. Eschevins, mons'' le Prévost des Mar-
chans a proposé à mess" les Conseillers de la Ville
assemblez, c'est assavoir :
Mess" les ((uatre Eschevins, mons"^ Luillier, Pré-
sident des Comptes, nions'' d'Alhis Viole, mons'' le
Lieutenant Biagelongne, mons' de Livres, Secrétaire
du Roy, mons'' Courtin, Auditeur des Comptes, mons'^
m" Thomas de Bragelongne, mons' Paillart, sire
Jehan Bertheleniy, mons'^ de Montinirel, sire Denis
''' Les deux éclievitis nouveaux, élus le 17 iioùl i55i, étaient Gny Lormicr et Robert Desprez, en remplaocnicnl d'Antoine
Soly et de Guillaume Chouart.
DE LA VILLE DE PARIS.
259
[i55!]
Berthelemy, sire Anthoine Lclievrc, sire Jehan Cro-
quet, m' Oudart Hennequin, sire Guillaume Lar-
chcr, Conseillers d'icelle Ville;
Que aucuns de la compaigne'e luy faisoient dire
que Tordonnançe de la Ville porte que l'eslection
des Prévost et Eschevins faicle et le scruline faict,
signé, cloz et scellé doibt cstre porté au Roy, s'il est
en la ville, à mons"^ le Chancellier ou mess" du
Conseil du Roy, pour en requérir la confirmation et
recevoir le serment des eslcuz; et pour en entendre
la vérité, ont esté apportées les ordonnances et faict
lecture de l'article faisant mention d'icelle esleclion;
que monseigneur le Cliancellier estoit arrivé en ceste
ville de Paris, depuis deux jours, qui les prioit de
délibérer si, l'eslection faicte, l'on luy devoit porter
led. scruline.
MoNs' DE Thol envoyé vers uonseigneuk
LE CllAMCELIER.
La matière mise en délibération, tous les dessus
nommez ont esté d'avis, actendu que le Roy, par ses
lettres patentes publiées à la court de Parlement f,
pour l'indisposition de mond. s' le Chancellier,
l'avoil deschargé de l'excercice dud. estât, luy reser-
vant toutesfoys le tiltre, auctorité et dignité de l'of-
fice, que l'on devoil déléguer deux de lacompaignée
pour aller devers luy savoir si son plaisir estoit que
l'on luy portast led. scnitine, qu'il estoit congneu
tant sage, bien avisé et modéré qui ne vouidroit
riens entreprendre qui sceust estre contre la volunté
du Roy. El pour aller devers luy, ont esté esleuz
nions' le GreOîer et Procureur de la Ville, Et depuis
a esté advisé que mons' m' Chrislofle de Thou f'^).
Notaire et Secrétaire du Roy, yroil devers luy ou
lieu dud. Greffier. Ce qui a esté faict.
Et eulx de retour, a led. de Thou dit que mous"'
le Chancelier remercioit la ville de la bonne sou-
venance qu'elle avoil de luy, et de l'honneur que
l'on luy faisoil, comme Chancellier qu'il estoit et
n'en savoil autre en France. Toutesfoys qui ne voul-
loit ouvrir led. scruline ne recevoir le serment des
esleuz, sans savoir la \olunlé du Roy, qui devoit
'■' Les lettres patentes portant que François Ollivicr, sons prétexte d'indisposition, sera déchargé de la garde des sceaux de
France, sous la réser-ve néanmoins du titre et des droits et iionneurs attacliés à l'office de Cliancelier, sont datées de Chambord, le
3 janvier i.")5i (n. s). Elles furent enregistrées au l'arlenient le 17 février suivant {Archives nat., reg. X'" 8617, fol. i3a). Pour
remplir l'inlérim, Henri II créa un ollice de (îarde des Sceaux (édit du mois d'avril i.55i) et en pourvut Jean Bertrand, premier
président du Parlement de Paris, par lellrcs données à Oyron, le aa avril i55i. (Id. ibid., fol. i63.)
''' Christoplie de Tliou, seigneur de Bonncuil et de Cély, fut élu Prévôt des Marchands, l'année suivante, à la place de Claude
(iuyol. Il était fds aine d'Augustin I" de Thou et de Claude de Marie. Après s'être distingué dans plusieurs charges de judicature,
il fut choisi par Charles IX, à la prière de Catherine de Médici», pour premier Président du Parlement de Paris, au mois de
décembre 1062. Il mourut le 1" novembre 1682, âgé de soixante-quatorze ans.
33.
estre demain en ceste ville; que sou avis estoit et
conseilloil à mess" de la Ville qu'ilz eussent à
actendre jusques à demain et porter led. scruline
au Roy.
Et pour ce que la pluspart de mess" les Con-
seillers de la Ville se estoienl desja retirez, mesd.
s" les Prévost et Eschevins ont assemblé ceulx qui
seront cy après nommez, pour savoir ce qu'ilz avoient
à faire, c'est assavoir :
Mess" les Quatre Eschevins, le Receveur et Pro-
cureur;
Mons' d'Alhis Viole, mons'' Du Drac, mons' le
Lieutenant Bragelongne, mons"^ Paillart, mons"^ de
Montmirel, mons'" Larcher, tous Conseillers de la
Ville;
Mons' Perrot, Conseiller en la Court, mons' de
Thou, mons' m" Jehan Prévost, advocat, mons' Go-
hory, Quartenier, scrutateurs;
Mons' Lecamus, advocat, l'ung des eslecteurs;
Sires Lescaloppier, Courtin, de Sainct Germain,
Godeffroy, Boucher, Quarleniers.
Lettres envoyées au Roy.
Tous lesquelz ont esté d'avis qu'on devoil envoyer
devers le Roy et luy escripre pour entendre sa vo-
lunté. Et a esté esleu mons' Soly, pour porter les
lettres, desquelles la teneur ensuit :
tfSire, pour la difficulté qui s'est présentement
meue, après l'eslection faicte de deux Eschevins
de vostre Ville de Paris, d'autant que l'ordonnance
porte que le scruline de lad. esleclion sera porté
à \ous. Sire, nions' vostre Chancellier et aux gens
de vostre Conseil, pour confirmer lad. esleclion et
prandre le serment des esleuz, mond. s' le Chancel-
lier estant par deçà, nous sommes relirez vers luy
pour, suyvant lad. ordonnance, recevoir led. scruline
et serment dcsd. esleuz; lequel nous a faict responcc
qu'il avoit entendu (jue vous, Sire, seriez demain
en ceste vostre ville, et que sans savoir vostre voul-
loir, il ne receveroit led. serment. Qui est la cause.
Sire, (|ui nous a meu envoyer vers vous ce présent
porteur, l'ung de nous, Eschevins, auquel il vous
260
REGISTRES DU RUREAU
plaira dcclaircr sur ce vostre voulloir et intencion,
pour y cstrc par nous obey.
r Sire , nous supplions très humblement le Créateur
vous conserver en bonne prospérité et santë.
rDe Paris, ce xvii' d'Aoust mil v' li.
T Voz très humbles et très obeyssans serviteurs et
subgeclz ,
[i55i]
trLcs Prévost des Marchans et Eschevins de vostre
ville de Paris, u
Aussi furent expédiées lettres à monseigneur le
Connestable, de pareille substance, pour le prier
d'avoir prompte responce.
CGLXXI [CCXX]. — Lettres missives du Roï pour le serment des Eschevins
ENTRE LES MAINS DE MONS' LE PrEMIER PRESIDENT (''.
lOaoùt i55i. (Fol. a33 v°.)
Du XIX' Aoust mil v'^ li.
Aujourd'uy ont esté receues lettres du Roy, dont la
teneur ensuit :
« A noz très chers et bien amez les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris.
18 août i55i.
sTrès chers et bien amez, après avoir veu ce que
vous avez escript par ce porteur, touchant l'eslection
par vous faicte, à ceste my Aoust dernière, de deux
Eschevins nouvcaulx et du serment que, selon l'or-
donnance, Icsd. Eschevins nous sont tenuz faire,
nous avons bien vouUu vous escripre la présente,
pour vous advertir que nous voulions et entendons
que iceulx Eschevins nous prestent et lacent le ser-
ment es mains de nostre amé et féal Conseiller et
premier Président en nostre court de Parlement à
Paris f"^', ainsi qu'ilz doibvent et que en tel cas il est
acoustumé faire, comme vous dira plus amplement
ced. porteur. Très chers et bien amez, nostre Sei-
gneur vous ayt en sa saincte garde.
tf Donné à Fontainebleaue, le xviii' jour d'Aoust
mil v' Li.»
Signé: «HENRY.
Clausse.d
Lettres de Monseigneur le Connestable.
Mess", j'ay l'eceu voz lettres par ce porteur qu'avez
escriptes au Roy, touchant feslection par vous faicte
de deux Eschevins nouveaulx, à ceste my aoust der- 1
nieie; lesquelles j'ay faict veoir aud. seigneur, qui
vous y faict présentement responce par où serez
advertiz de son vouUoir et intencion. Laquelle,
comme je suis seur, ne fauldrez d'ensuivre, ny aussi
de user de toute la dilligence qui vous sera possible
pour l'expédition de ce qu'il vous a puis nagueres
escript et faict dire de sa part par les s" du Mortier
et de Seaulx. En quoy faisant, luy ferez tel service
que povez penser, qui me faict vous prier. Mess", de
faire en sorte qu'il aict occasion de vous en savoir
gré. Remectant le surplus sur ced. porteur, je feray
fin en priant Dieu, Mess", qu'il vous doint ce que
desirez.
«De Fontainebleaue, ce xviii" jour d'Aoust mil
V" Li.
i: Vostre bien bon amy
ff Montmorency. •«
[Serment] faict à la Chambre du Conseil.
Suyvant lesquelles lettres, mons"^ le Prévost des
Marchans alla incontinant au logis de mons' le pre-
mier Président, acompaigné de sire Anthoine Soly,
Eschevin, du Procureur du Roy et de lad. Ville, et
le commis du Greflier d'icelle, et luy feist narration
du contenu cv dessus, et luy monslra les lettres du
Roy avec l'article de l'ordonnance et du serment
desd. Eschevins. Lequel feist responce que le man-
dement du Roy esloit bien aisé à exécuter, et que
mesd. s" les Prévost des Marchans et Eschevins, les
deux esleuz et les scrutateurs se trouvassent demain,
à sept heures de matin, en la Chambre du Conseil,
!'' Celte seconde partie du litre «entre les mains de mons' le Premier Présidentv est une addilion postérieure d'un siècle
environ.
f" Gilles Le Maître, premier Président du Parlement de Paris depuis quelques mois (mai i55i), en remplacement de Jean Ber-
trand, nommé Garde des Sceaux, conserva cette charge jusqu'à sa mori, arrivée le 5 décembre i562. Voy. ci-dessus, p. 91 , note 3,
et p. 93, note, où est déterminé l'emplacement de i'hotcl de ce magistrat.
[i55i]
au Palais, et qu'il se Irouveroit avec Mess" de la
Court des Comptes, pour recevoir led. serment'^^.Ce
DE LA VILLE DE PARIS.
•261
qui fut faict. Et est led. serment enregistré au re-
gistre des oliiciers de lad. Ville "'.
CCLXXII [CGXXI]. — Voyage e\ Court par mons' le Prévost.
aa août i55i. (Fol. a3à v°.)
Du xxu"" jour d'Aoust ensuivant v" li.
Aujourd'uy, a esté advisé et délibéré au Bureau
de lad. Ville que mons' le Prévost des Marchans,
m' Claude Guyot, yroit à la Court vers le Roy estant
à Fontainebleaue, pour plusieurs affaires de lad.
Ville, et mesmes pour la procuration et contract tou-
chant les m' M escuz demandez par le Roy à icelle
Ville, et obtenir une seconde jussion à Mess" des
Comptes d'entériner les lettres patentes du Roy
louchant la reediffication des maisons de Petit Pont.
Et pour lacompaigner, yra mons"^ Lejay.
CCLXXIII [CCXXIl]. — Retour dud. voyage.
a6 et 37 août i55i. (Fol. a3'i v°.)
Le mercredi, xxvi"" jour dud. moys d'Aoust en-
suivant, sont revenuz lesd. s" et ont rapporté lesd.
lettres, tant pour lesd. m' m escuz que pour la ree-
diffication desd. maisons de Petit Pont.
Et le landemain, ont envoyé le sire Robert Des-
prez, Eschevin, et le Procureur du Roy et de lad.
Ville au Grant Conseil estant à Melung, pour soli-
citer le procès d'entre lad. Ville, d'une part, et
m' Robert de Beauvais, pour raison de l'office de
Contrerolleur des deniers commungs,dons et octroiz
de lad. Ville,
CCLXXIV [CCXXIII]. — Arrest de la Court de Parlement
touchant les maisons du Pont Nostre Dame.
ag août t55i. (Fol. û3i v°.)
Du xxix" jour d'Aoust mil v" li.
Aujourd'uy a esté levé ung arrest de la court de
Parlement, dont la teneur ensuit :
ExTRAICT DES REGISTRES DE PARLEMENT.
(f Entre Richard d'Aronde et Girard de Bornay,
appellans de certains commandeinens de vuyder à
eulx faictz par le Prévost des Marchans et Esche-
vins de la ville de Paris, d'une part; et led. Prévost
des Marciians et Eschevins, inthimez, demandeurs
en réparation d'injures, d'aultre; et encores entre
lesd. Richard d'Aronde et Anthoine Chardon, de-
mandeurs à l'entherinement d'une requesle, d'une
part; et lesd. Prévost des Marchans et Eschevins,
deffendeurs, d'aultre; veu par la Court le plaidoyé
des parties, arrest donné entre icelles le penultime
juillet mil v' xlviii"' ; interrogatoires faictz à m" Ni-
cole Le Cirier et Pierre Perdrier, Greffier de lad.
'' On ne trouve aucune mention de celle preslalion de serment dans le registre du Conseil du Parlement (X'* 1570) , ni à cette
date, ni aux jours précédents et suivants.
'') On conserve aux Archives nationales, sous la cote KK loog, un RegUlre det ojficien de la Ville, mais la dernière élection qui
y soit enregistrée est celle du 16 août i5'ia, c'est-à-dire colle d'André Guillart, seigneur du Mortier, comme Prévôt des Marchands,
ot de Denis Picot et Henri Godefroy, comme Eclievins. Le serment d'André Guillart fut prêté entre les mains du Roi à Salellcs, le
1 1 septembre seulement; celui des Echcvins avait été reçu, le jour même de l'élection, par les cardinaux de Bourbon cl de Meudon,
l'évèque de Soissons et le s' de Villeroy, Lieutenants généraux du Roi h Paris, réunis à l'hôtel des Tournelles, rue Saint-Antoine.
(') Ce procès avait donné lieu à des débats intéressanls, fidèlement reproduits dans le registre de Plaidoiries du .'to juillet i5i8
(Archive» nationale», X'' A9.34, fol. 1^8 v°-i5i v°). Suivant de Thon, l'avocat de la Ville, Richard d'Aronde ne refusait pas de
payer l'augmonlation <le loyer qui avait été décidée par le Conseil de la Ville et acceptée par les autres marchands du Pont Notre-
Dame, dont il occupait la /i3* maison depuis trente-six ans; mais il ne voulait point avancer les quarante écus demandés à chacun
des locataires, en renouvelant leur bail de neuf ans. Sommé, à plusieurs reprises, de se prononcer, il avait toujours répondu par un
refus formel. Alors la maison qu'il occupait avait été baillée à un nommé Dorleans, qui s'était déclaré prêt à faire une avance, non
pas seulement de quarante mais de quatre-vingts écus, et commandement fait à d'Aronde de lui laisser la pince libre. Quant à
lie Bornay, il avait été dépossédé parce qu'on lui reprochait d'avoir contrevenu aux conventions de son bail, qui étaient de ne
sous-louer ni la totalité ni une partie de sa maison, et de ne pas travailler du gros marteau sur l'enclume. Or il s'était adjoint un
262
RKGISTIII-S DL BUREAL
Ville , suyvant icelluy anest ; les informations faictes ,
tant à la requeste du Procureur gênerai du Roy,
Prévost des Marclians et Esclicvins, ijuc d'icelluy
d'Aronde; conclusions dud. Procureur gênerai, pro-
ductions des parties, conlredictz et salvations d'i-
celles, estât des deniers receuz par le Recepveur de
lad. Ville, à cause des maisons assises sur le Pont
Nostre Dame, depuis le jour et fesle sainct Jehan
Baptiste mil v" xlvui; aullres conclusions dud. Pro-
cureur gênerai du Roy ; emsemble tout ce qui a esté
produit par les parties, et tout considère;
ff Dit a esté que lad. Court a mys toutes lesd. par-
ties hors de Court et de procès sans despens, dom-
mages et interestz, ordonne que lesd. d'Aronde
et Chardon seront respectivement entretenuz es
louaiges des maisons qu'iiz tiennent sur le Pont
[i55i]
Nostre Dame, comme ayans satisfaict à la délibéra-
tion de lad. Ville du xvii" Mars mil v" xlvu avant
Pasques ''', en payant par chascun an les louaiges
ordonnez par icelie délibération. Aussi sera led.
Bournay entretenu au louaigc de la maison (juil
tient sur le pont Nosire Dame de lad. Ville en payant
ce qui est ordonné par lad. délibération dud. x\n'
Mars mil v'^ xlvii; a icelie Court faict inhibitions
et delTenses aud. Bournay et tous aultres locataires
demourans sur le Pont Nostre Dame de associer
avec eulx aultres compaiguons en leurs louaiges '-',
et de besongner du groz marteau sur enclume es
maisons assises sur led. pont, sur les peynes conte-
nues es baulx à louaiges à eulx l'aictz par lad. Ville,
ff Prononcé le xiiii" jour d'Aoust mil v' li'^'.t)
Signé : r Camus. ■"
associé qui lui payait de foyer plus que ia Ville no lui eu réclamait à lui-même, cl il fot^eail au gros marteau, ce qui ébranlait le
bâtiment et compromettait sa solidité.
Richard d'Aronde répondit par la bouche de Saint-Meloir, son avocat, qu'il n'avait point refusé de payer les quarante écus
d'avance, mais bien cinquante qui lui avaient été demandés en surplus, contrairement aux termes de la délibération, et que son
codcmandeur, Antoine Chardon, était dans lo même cas. En effet, ce dernier, qui était présent à l'audience, déclara qu'il s'était pré-
senté à l'Hotel-de-Ville, devant le Bureau où étaient le Prévôt des Marchands, l'Échevin Du Fay (sans doute un litre de fiel
de Nicole Le Cirier, comme nous l'avons vu ailleurs), et Perdrier, Grolller, et qu'ayant offert les quarante écus d'avance, le Prévôt
des Marchands lui avait répondu qu'il ne voyait pas de moyen de renouveler le bail de sa maison , à moins qu'il ne payât encore cin-
quante écus. trEl lors led. Greffier Perdrier demanda aud. Prévost s'il entendoit en ces cinquante cscuz comprendre les quarante, el
led. Prévost lui respondit que non, mais cinquante oultre les quarante.^
Le Prévôt des Marchands, Louis Gayant, qui avait comparu en personne, fit au procureur du Roi, qui l'interrogeait, cette réponse
que nous donnons intégralement, parce qu'elle explique la manière de procéder du Bureau de la Ville en matière de renouvellement
de baux : «Dicl qu'il n'entendit jamais parier de cinquante oullre quarante. Car lorsque Chardon alla â l'Hostet de la Ville, sa mai-
son estoit jà baillée, parce qu'il n'avoit fait ses diligences. Et lailloit entendre qu'il y avoit trois manières de conducteurs et habita-
teurs qui furent considérez au Bureau de la Ville : assavoir les anciens preneurs qui tousjours de baulx en baulx ont esté continuez, et
leurs ayans cause, excepté ceulx qui avoient deHnqué et contrevenu â leurs baulx ; les preneurs depuis neuf ans, et ceulx qui ve-
noienl nouvellement pour prendre. Quant aux anciens preneurs, on ne leur demanda jamais riens oultre les quarante escuz délibérez
en l'assemblée de Ville, ne à ceulx depuis neuf ans, qui avoient auparavant donné quelque chose à la Ville, pour avoir confirmation
de leur bail, lesquelz ilz reputoient comme anciens preneurs. Et aux nouveaulx preneurs qui n'avoient aucune chose donné, on leur
remonsira qu'il faiiloit qu'iiz feissent quelque honnesteté à la Ville, comme avoient faict les anciens. Les aulcuns de ces nouveaulx
offrirent vingt escuz et aultres quinze, aultres dix ou douze, aultres moins, que l'on cognoissoil estre pauvres, et ces pauvres on
admonesloit de ne point reveller ce qu'iiz avoient baillé, à ce que les autres plus riches qui avoient plus baillé ne se mutinassent.
Et voilà comment on s'est conduict en l'affaire.))
Après ces explications quelque peu embarrassées, le Procureur du Roi prit la parole et blâma le Prévôt des Marchands de ne
point s'être tenu aux termes de la délibération et d'avoir exigé plus que hi somme fixée. Il aurait pu ajouter que ce système de pois
de vin appliqué aux nouveaux preneurs menaçait les anciens dans leur possession, puisque la Ville exigeant une plus forte somme des
premiers que des seconds, avait tout intérêt au changement. Par suite, la déposition du Prévôt était plutôt une présomption en faveur
des demandeurs qu'une justification des faits reprochés au Bureau de la Ville. Du reste, la Cour, quoique réservant son jugement
définitif après plus ample informé en ce qui concernait les contraventions reprochées à de Bornay, et après interrogatoire de l'Echevin
et du Greffier, pour ce qui avait trait à la somme exacte que le Bureau de la Ville avait exigé de Richaid d'Aronde et d'Antoine
Chardon, la Cour ordonna que par provision les trois marchands seraient continués en leurs baux, après avoir avancé les quarante
écus fixés par la délibération, et que tous les deniers prélevés en plus par la Ville sur les nouveaux preneurs seraient consignés jus-
qu'à nouvel ordre au Greffe de la Cour.
On voit ici que l'arrêt définitif se fit attendre plus de trois ans, mais qu'il donna gain de cause aux locataires du Pont Notre-
Dame.
"' C'est le 27 mars i548 (n. s.), et non le 17, que cette délibération eut lieu. Voy. ci-dessus, p. lao du présent volume.
'" ffDeffcnces d'avoir soubs locataires aulx maisons du Pont Notre-Dame.)) Note marginale, d'une écriture plus récente.
*'' Le texte de cet arrêt a été collationnc sur le registre du Conseil du Parlement {Archives nationales, X" 1570, fol. )o4 v°), ce
qui nous a permis de rectifier certaines erreurs du commis qui le transcrivit sur le Registre de la Ville.
I
[i55i]
DE LA VILLE DE PARIS.
263
CCLXXV [CCXXIV]. — Lettres missives du Roy touchant la closture
DES FAULXBOCRGS DE l'UnIVERSITÉ.
3 seplembre i5âi. (Fol. 235.)
Du m"" jour de Septembre mil y' li.
Onl eslé apporte'es lettres missives du Roy par
mons' Montaigne, dont la teneur ensuit :
3 septembre 1 35i.
!fDE PAR LE Roy.
;r Très chers et bien amez , nous vous envo\ asmes ,
dès l'année passée, no/, lettres de commission pour,
entre autres choses, faire faire le desseing selon le-
quel nous voulions estre encloz, avec bonnes mu-
railles et fessez noz faulxbourgs de l'Université de
Paris avec la ville f. Et à reste fin, escrivismes dès
lors à mess"* Jeromme Bellarmato, nostre Ingcnieulx
etfortifficateur à Chaailons, de venir par devers vous
pour faire led. desseing, le merquer sur les lieux,
ainsi qu'il seroit par vous et luy advisé, et après
le nous rapporter en carte. Ce qui n'a encores esté
faict, parce qu'il ne vous estoit mandé faire les fraiz
dud. desseing des deniers commungs de lad. Ville,
combien que ce soit pour le bien, décoration et
augmentacion d'icelle, et que lesd. fraiz ne se puis-
sent gueres monter. Depuis mess" Jehan Portinaris
nous a faict et monstre ung pourtraict qui nous a
semblé fort à propos et bien dressé.
<f A ceste cause, vous vous transporterez avec led.
Portinaris et autres à ce congnoissans sur les lieux
qu'il convient enclorre et fortiffier, pour marquei'
avec paulx '-' les endroitz oii il fauldra faire lesd.
murailles et fossez; ce faict, calculler la despence
neccessaire pour l'ouvraige de lad. nouvelle clos-
ture, le plus justement que faire ce pourra; et en
ce faisant, adviser où l'on pourra plus commodément
prandre les deniers pour ce neceessaires, dont Mon-
taigne, l'ung des habitans desd. faulxbourgs, nous
a faict quelques ouvertures, qu'il vous dira. Et de
tout ce que vous aurez faict, advisé, progecté et
arresté là dessus, vous en advertirez nostre amé
et féal cousin le s'^de Ghastillon, Chevalier de nostre
ordre, vostre Gouverneur, auquel nous avons donné
charge expresse de se informer à la vérité comme
les choses en yront et passeront, afin de le nous
faire entendre, pour sur ce vous dire et declalrer
noz voulloir et intencion.
«Donné à Fontainebleaue, le in"" jour de Sep-
tembre mil \' Li.D
Signé: « HENRY. >>
Et au dessoubz : trDu Tbier.ti
Et au dessus :
vA noz trèt chers et bien amez les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris ,
à Paris. V
CCLXXVI [CCXXV]. — IVvpponi des jurez
19 septemtire i55i
ff De l'ordonnance de mess" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de ceste villi; de Paris, nous Loys
Poireau, Guillaume Lebreton, maçons jurez du Roy
nostre sire en l'office de maçonnerye, Guillaume
Marchant et Jehan Chapponnet, aussi maçons mais-
Ires bacheliers oud. estât, certiffions à (jui il apar-
tiendra que, le samedi xix" jour de Septembre mil
v' cinquante et ung, nous sommes transportez sur
DE LA VISITATION DU QUAY DU PoRT AU FoiNG.
. (Foi. 935 /.)
les quaiz de ceste ville de Paris, le long de la
rivière de Seyne, à l'endroit du Port au Foing,
pour veoir et visiter les rigolles et tranchées des
terres faictes, de vingt toises de longueur ou envi-
ron, sur le devant dud. port, entre icelluy port et
le chemyn desd. quaiz, et savoir si les terres du
fons desd. tranchées et rigolles est bonne et sufll-
finte pour Sc'urement mectre, asseoir et poser les
•
'') Voy. an sujet des fortifications de Paris i cette époque , les lettres patentes du roi Henri II , données à Nantes, le 1 8 juillel 1 55 1 ,
portant que, depuis l'an 1925, l'on n'a cessé de Iravaillcr aux murs et aux fossés de la capitale, qu'il veut que ces travaux soient conti-
nués de la larf;eiir et de l'étendue adoptées jusque là , et poussés activement ; et que le Prévôt des Marchands cl les Échevins seront
déchargés de toute responsabilité en ce qui concerne les réclamations faites par les particuliers qui pourraient se prétendre lésés
dans leurs maisons ou propriétés par le tracé des fortifications et les travaux pour creuser les fossés ou élever les murs. (Vidimus de cet
acte. Archives nalionaUt, K 95?i, n° 3a.)
(') Pieux, poteaux.
2«4
REGISTRES DU BUREAU
fondemens de la maçonneiye et murs des quaiz que
on érige et construict aud. Jieu, pour le proulfit de
la republiq, ulilité de la marchandise et décoration
de ville, sans faire pillolis et piatte forme de ciiar-
penterye, ainsi que onfaict communément en terre
près les eaues; mesmes à l'endroit et soubz les quaiz
faiclz de nouvel le long de lad. rivière, depuis led.
port tirant à l'Arche Beaufilz.
ft Lequel fons desd. tranchées et rigoHesfaictes pour
asseoir lesd. fondations, en la présence de maistre
Robert de Beauvais, ConlreroUeur de lad. ville, et
de Guillaume Guillain, Maistre des euvres de ma-
çonnerye d'icelle ville, nous avons veu et visité,
ainsi qu'il appartient, et, pour savoir la disposi-
tion et nature de lad. terre pour asseoir lesd. fon-
dations, avons icelles sondées et foullées en plu-
sieurs et divers lieux et endroitz avec broches,
pinces, picqs et autres instrumens de fer, et avons
trouvé que seurement on peult asseoir, mectre et
fonder la maçonnerye des murs desd. quaiz dans
lesd. tranchées et rigolles sur la terre descouverte
à présent, parce que au bout de lad. descouverture
[i55i]
et le long d'icelle, au fons desd. tranchées, est une
terre appellée tuf et des soubz est gros gravier et
sable areneux, le tout ferme, stable et inmobille,
sans jamais avoir esté descouvert ny remué, sem-
blable à rocher, à cause que led. tuf et sable ont
l'ung avec l'autre {sic), et n'a que faire led. lieu
de pillotis ny platle forme de charpentorye pour
asseoir la maçonnerye, ains y pourroit nuyre plus
que ayder, à cause que pour ficher les pieux pour
led. pillotis, les teiTes se pourroient esventer et ou-
vrir, encores qu'ilz soient solides et stables, comme
dit est, ce qu'ilz ne peuvent faire sans les rompre et
defiermer; aussi que, pour lesd. fondations desd.
quaiz, sont mys gros libage de pierre de taille et
grans quartiers, avec espérons ou contreforiz der-
rière, pour supporter les terres, de manière que lesd.
murs ne sont fort fouliez et grevez par haulteur, faiz
ny charge. Tesmoings noz seingz manuelz cy mys,
les an et jour dessusdictz.n
Ainsi signé : (tLe Breton, Poireau, Marcu/^nt et
Cbapponnet.d
Et en la marge du hault : «Ita est, de Beauvais. a
CCLXXVII [CCXXVl]. — Pour la réception de Motfs'DE Chastillon, Gouverneur de Paris.
a8 septembre i55i. (Fol. 286 v°.)
Lieutenant, Lecomte, Conseiller en Chastellet, Ber-
Du mardi, xxviii' jour de Septembre mil v"^ li.
En assemblée lejourd'huy faicte,en l'Ostclde la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. ville, pour adviser
sur l'ordre qu'on doibt tenir à la reception^de mon-
seigneur de Chastillon, Gouverneur de Paris et Ysle
de France, ou lieu de feu monseigneur de La Roche-
pot; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' le Prévost des Marchans, m" Claude
Guyot ;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier et Desprez , Esche-
vins;
Mess" Viole s' d'Athis, Bailly, Courtin, de Livres,
Perdrier, Secrétaires du roy, T. de Bragelongnc,
thelemy, Croquet et Hennequin, tous Conseillers de
lad. ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans
a proposé à lad. compaignée que mond. s"' le Gou-
verneur avoit présenté ses lettres à la court de Par-
lement''', pour estre veriflBées et que le mesme jour
qu'il seroit receu en la Court, il les viendroit pré-
senter en rOstel de lad. Ville, et estime que ce sera
jeudi t^'; par quoy auroit faict convoquer la présente
compaignée, pour adviser l'ordre qu'on debvoit gar-
der à sa réception. Ce faict, a faict faire '^' lecture
du Registre des délibérations de Conseil, faisant
mention des réceptions de feuz mons"" de Barbezieux
<■' Les lettres de provisions de la charge de Gouverneur de Paris en faveur de Gaspard de Coligny, seigneur de Chàtilion, qui
allait être créé bientôt après amiral de France (i55a), sont datées de Fontainebleau, le 9 septembre i55j. Elles furent enregistrées
au Parlement de Paris, le 16 novembre suivant seulement {Archives nationales, X" 8617, fol. 244). Le s' de Chàtilion était cousin
du feu s' de La Rochepot et d'Anne de Montmorency, au fils duquel la charge avait été promise, mais qui était trop jeune alors
pour l'exercer. François de Monlmorency, depuis duc et pair et maréchal de France, succéda à Gaspard de Coligny, l'an i556, dans
le gouvernement de Paris et de l'Ile-de-France.
"' La réception de Coligny au Bureau de la Ville n'eut lieu cependant, on ne sait pour quelle raison, que le 9 février iSSa,
comme on le verra plus loin. A cette date, on trouvera en même temps le texte de ses provisions, avec la mention de leur enregistre-
ment au Parlement de Paris.
'" Le mot (tfairei) a été ajouté d'une autre encre dans l'interligne.
[ib5i]
DE LA VILLE DE PARIS.
265
et dud. s' de La Rochepot ''' et du présent qui leur fut
faict, après ieurdicte réception.
Don faict au Gocverneur prins
SDR LES AÏDEsf^'.
Et tout veu et considère', ont tous conclud, ad-
visé et délibéré qu'on doibt mander mesd. s" les
Conseillers, les seize Quarteniers avec deux notables
bourgeois de chascun quartier pour assister en
rOstel de lad. Ville, et estre presens à recevoir hon-
norablement led. s' Gouverneur, le jour qu'il viendra
présenter ses lettres, et qu'on luy préparera le vin
et collacion pour luy et ses gentilzhoinmes, avec
tartes, dragées, confitures, fruitz et autres choses
convenables; aussi qui luy sera faict présent de
pareille valleur que celuy qui fut présenté aud. s' de
La Rochepot, lequel sera employé sur le compte des
aydes, actendu que le dommaine de la ville ne le
pourrait porter, ainsi qu'il a esté ccrtifBé, tant par
led. Prévost (jue Eschevins, lesquetz ont dit que,
pour Testât de l'année escheuc le jour saiuct Jehan
dernier, ilz esloient redevables à mons'' le Rece-
veur.
Droitz pour les deux lieuxtenans de la Prevosté
DES MaRCHANS.
Ce faict, mons'' m" Thomas de Bragelongne,
Lieutenant de lad. Prevosté, a dit et declairé, tant
pour luy que pour m" Augustin de Thou, aussi
Lieutenant d'icelle, qu'ilz n'avoient que dix livres de
gages par an, qui n'estoit somme raisonnable pour
assister souvent, comme ilz font, à tenir le siège et
oyr les causes de lad. ville, requerans qu'il pleust
à lad. compaignée y avoir esgard et leur ordonner
prandre pareilz et semblables droitz de gectons et
autres menuz droitz, que prend chascun an le Pro-
cureur de lad. ville, pour augmentacion de gages;
autrement ilz se pourvoiroient devers le Roy, pour
estre taxez.
Et après qu'il s'est retiré, et avoir le tout mys
en deliberacion, a esté advisé et ordonné que lesd.
deux lieuxtenans auront pour une foys seullemenl
lesd. droitz de gectons, escriptoires, canyvetz, lu-
nettes et autres menuz droitz; el, oultre leurs gages
ordinaires, leur sera faict par chascun an taxacion
de dix livres parisis à chascun d'eulx pour la juris-
dition des aydes venduz par le Roy, et autres mys
sus pour la soulle de l" hommes.
CCLXXVIll [CGXXVII]. [COMMUMCATION RELATIVE À LA CLÔTURE DE LA VILLE
DU CÔTÉ DE l'UmVERSITÉ,]
i" octobre i.ïSi. (Fol. 987 v°.)
Du premier jour d'Octobre mil v° li.
Aujourd'huy est venu au Bureau de la Ville de
Paris le seigneur de Gange '^\ gentilhomme de la
Maison du Roy, aconipaigné de maistre Gabriel
Montaigne et Jehan Portinaris, ingenieulx dud. sei-
gneur, lequel a dict qu'il avoit charge de monsei-
gneur de Chastillon, Gouverneur de Paris, de
advertir mess" de la Ville que le Roy, à son retour
d'Annet, voulloit trouver la désignation de la clos-
ture et accroissement de ceste ville du costé de
l'Université faicte, et les pieux plantez, tant pour
la muraille, rampart, fossez, que pour les portes et
boullevers, et que led. s' Gouverneur n'avoit sceu
venir, comme il avoit mandé, mais que de brief il
viendroit apporter ses lettres de Gouverneur.
Auijuel mond. s"' le Prévost des Marchons a faict
responce qu'ilz se recommandoient humblement à
la bonne grâce de monseigneur le Gouverneur et
(ju'il serait le très bien venu; et quant au reste,
ilz y adviseroient et satisferoient au voulloir du
Roy, toutes les foys qu'il plairoit à mons' le Prévost
de Paris assister à lad. désignation, suyvant les
lettres patentes à luy adressantes. Lequel Montaigne
a dit qu'il advertiroit mess" les Lieuxtenans civil
I
"1 Antoine de La Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, en faveur de qui le gouvernement de l'Île-de-France fut réuni à celui de
Paris. Il fut pourvu de l'un et de l'autre, après Ip décès de Jean de La Barre, par lettres du 12 mars 153.5 n. s. (Doni Félibien,
Hitl. de Pari», in-fol., t. II, p. 996, et Preuve», I. IV, p. 683). François de Montmorency, seigneur de La Rochepot, avait été nommé
(îouvcrncur di' Paris et de l'Iie-de-France , le 10 février i538 (n. s.), et confii-mé dans ces deux charges le la avril 15/17. ^^ ''^"
reption à l'Hotel-de-Ville, le i" avril i538, figure sur le Registre précédent, imp., p. 36i.
" Ce titre a été inscrit à la marge d'une écriture différente, postérieure de plus d'un siècle.
™ On conserve aux Arcliives nationales un registre de comptes des cent gentilshommes de la Maison du Roi pour l'année i552,
sur lequel figure un Claude de Coninghan, dit Cange (KK ii3, fol. ig). C'est le nom qui se rapproche le plus de celui-ci. Sur
l'état de i553-i554, il est appelé Claude de Conignan, seigneur de Cange. (W., fol. 33.)
m. 34
IMPRtHtniE H«TIOflALa.
266
REGISTRES DU BUREAU
el particulier de prandre jour pour y vacqucr, et
feroit savoir ce qu'iiz en auroient délibéré à mess"
de la Ville.
Ce laict, a esté délibéré au Bureau d'icelle Ville
escripre à monseigneur le Connestable excuses, ac-
tendu que de présent la Ville estoit en peyne de
recouvrer l'argent que le Roy avoit demandé. Lequel
s' Connestable a faict la responce qui s'ensuit :
a octobre i55i.
«Mess", j'ay receu la lettre que m'avez cscripte
et me semble que l'excuse que vous prenez sur ce
que vous a esté mandé par le Roy, que vous feissiez
planter les pieux pour l'accroissement de vostre
ville , n'est suffisante pour vous empescher et garder
de le faire; car il n'est en la puissance du Roy ne
de la vostre, d'en faire faire la closture en dix ans.
[i55i]
Partant vous ne sauriez myeulx faire que de faire
ce qui vous a esté mandé, afin que led. seigneur
puisse veoir le desseing de cela, puis qu'il en a
envye; et cela ne vous empeschera de riens pour
la levée des deniers. Priant Dieu qu'il vous doint,
mess", ce que plus desirez.
t Ce II""* jour d'Octobre mil v" li.
tt Je vous advise que cela est pour faire congnoistre
à ses ennemys que les desseings qu'il a faictz durant
la paix ne sont point pour estre empeschez durant
la guerre, qui ne soient exécutez.
fT Vostre bon amy
ttMoNTMORANCY.fl
Et au dessus:
vA mess" les Prévost des Marchons el Eschevins de
la ville de Paris, n
CCLXXIX [CCXXVIII]. — Tezé du quaï neuf^.
1 5 octobre 1 55 1. (I""ol. 289 v°.)
Du \\° jour d'Octobre mil v" li.
Aujourd'uy a esté toisé le quay faict de neuf de-
puis le port et arche Beaufilz, tirant le long de la
rivière de Seyne, jusques devant, opposite et viz à
viz de la rue Geuffroy Lasnier, par maistres Charles
Lecompte, Maistre des euvres de charpenteryc de
lad. ville, et Loys Poireau, maçon juré du Roy en
l'office de maçonnerye, en la présence de sires Jehan
Lejay et Robert Desprez, Eschevins, et m" Robert
de Beauvais, ContreroUeur. Lesquelz ouvrages de
maçonnerye et taille, gargouUes, descentes, arches,
troux, plateformes et tranchées, le tout avallué à
mur, selon la cbustume de Paris, montent huit cens
quarante six toises demye, cinq piedz et demy,
qui, à raison de ex solz tournois la toise, vallent
nu " vi" LVi livres xi solz x deniers tournois. Et pour
le renforcissement desd. quaiz, oultre et pardessus
le marché, qu'il a convenu faire, à cau-^e des terres
mouvantes qui se sont trouvées es fondemens, aval-
luez par lesd. jurez à iiii" lxviii livres xvi solz ix de-
niers tournois.
Laquelle somme a esté reduicte par mesd. s" les
Prévost des Marchans et Eschevins à la somme
de 111° xLui livres vui solz m deniers tournois; qui
est en somme toute, pour tous lesd. ouvrages faictz
èsd. quaiz, comprins led. renforcissement et creue
d'espoisseur : v" cent xxv livres vin solz vu deniers
tournois.
Dont a esté levé acquict de la somme de v" livres
tournois seuUement, à cause de lad. réduction. Sur
laquelle somme luy sera desduict ce qu'il a par cy
devant receu '2'.
CGLXXX [CCXXIX]. — Pour l'arrest du Gbant Conseil contre la Ville.
ai octobre i55i. (Fol. 388 v°.)
Du samedi, xxiv' jour d'Octobre mil v° li.
En assemblée le jour d'huy faicte, en l'Oslel de
la Ville de Paris, de mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et Conseillers de lad. ville, pour
adviser sur l'arrest du Grant Conseil ■'', uaguores
donné contre lad. ville, au prouffit de maistre Ro-
'■' Ce paragraphe Cgure sur le Registre après deux délibérations des ai et 27 octobre. Nous le replaçons à son ordre chrono-
logique.
■'' A la suite un tiers de page en blanc.
''' L'arrêt du Grand Conseil dont il est question ici et qui mit fin au long différend entre la Ville et Robert de Beauvais, fut
rendu le i4 septembre i55i. Il donne gain de cause à celui-ci et le maintient en possession de son ollice de Contrôleur des deniers
[i55i]
DE LA VILLE DE PARIS.
267
bert de Beauvais, pour raison de roflice de Contre-
roileur des deniers commungs, dons et octroiz de lad.
ville ; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins;
Mons'd'Athis Viole, de Livres, Courtin, Leconte,
Perdriev, de Jumeauville, Berthelemy, Larcher, Cro-
quet, Hennequin, Conseillers de lad. ville.
Pour ce qu'il ne s'est trouvé nombre suffisant,
a esté remis l'assemblée à mardi prochain, une
heure de relevée précisément.
CCLXXXI [CCXXX]. — Pour l'office de Contberolleur.
37 octobre i55i. (Fol. aSg.)
Du mardi, xxTu'jour d'Octobre mil v'^li.
Aujourd'uy, suyvant la conclusion de samedi der-
nier, a esté faicte assemblée pour adviser sur l'arrest
dud. Grant Conseil donné contre lad. ville, pour
rofGce de Contrerolleur, comme dessus; en laquelle
se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' le Prévost des Marchans, Guvot;
Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Eschevins;
Courtin, Perdrier, de Jumeauville, T. de Brage-
longne, T. de Montmirel, Larcher, Berthelemy,
Hennequin, Conseillers de lad. Ville.
Tous lesquelz, voyant la compaignée trop petite,
ont remis l'affaire à plus grande assemblée.
CCLXXXII [CGXXXI]. — Viz de vieil boys pour monter au corps d'Hostel neuf.
i4 novembre i55i. (Fol. 2^0.)
Du xiv' jour de Novembre mil v" li.
Aujourd'uy, a esté arresié et ordonné au Bureau
de l'Oslel de la Ville que le péril emynent rapporté
verballement par lesMaistres des euvres de maçon-
neryeet charpenterye de lad. Ville, cslre au viel corps
d'Hostel d'icelle, où de présent se tiennent les bu-
reauix tant de la Justice, Conseil que des Recepte
et Greffe, sera par lesd. Maistres des euvres osté le
plus promptement que faire ce pourra, les desmo-
licions serrées et mises appart en lieu et place où
elles pourront moings empescher, et que ce qui de-
inourra en estât dud. viel corps d'Hostel, led. péril
emynent préalablement osté, sera restably, acten-
dant qu'il convienne desmolir le surplus pour faire
les fondemens du corps d'Hostel neuf, où sera la
grande salle;
Et que pour monter aux bureaulx du pavillon et
autres lieux du logis neuf, sera faict une viz ou
escailler du viel boys estant en l'Ostel de lad. Ville,
provenu de la desmolition des maisons de Petit Pont,
communs de Paris : «tDici a esté que le Conseil a déboulé et déboute lesd. Prévost des Marchans et Eschevyns de la ville de Paris de
la publication par eulx requise desd. lettres du seiziesme janvier mil v° quarante neuf (lellres confirmant les privilèges prétendus par
la Ville de créer ellc-niémc un Contrôleur des deniers communs et cassant les provisions royales dud. office accordées audit de Beau-
vais, dont il a été question ci-dessus, au 9 août i55o, S CCXXVIII, p. 317), et a ordonné et ordonne que lod. de Beauvais sera
receu et institué aud. oQice, suivant sad. provision, pour icelluy esercer bien et deuement et faire bon et loial contrcrolle de toutes
et chascunes les receptes et despences de deniers qui se feront en lad. Ville, cbascune année, en quelque manière et pour quelque
cause que ce facent lesd. receptes et despences en lad. Ville, et luy a le Conseil, par provision etjusques à ce que par le Roy autre-
ment soict ordonné, adjugé et adjuge pour ses gages de tous les contrerolles nécessaires à lad. Ville et dehors d'icelle, la somme de
sept cens livres scullement par chascun an , et en faisant droict sur ladicte exécution d'arrest provisionnel , a déboulé et déboute lesd.
Perdrier et Bachelier de leursd. causes d'opposition. Et a ordonné et ordonne que lesd. Prévost des Marchans et Esclicvyiis de la ville
de Paris payeronl aud. de Beauvais, puis le jour de son institution par provision faicte, pour tous les contrerolles par luy fairiz, à la-
dicte raison de sept cens livres seullement par chascun an. Et a led. Conseil condampné lesd. Prévost des Marchans et Eschevins de
la ville de Paris, ensemble led. Perdrier, es despens des susdictcs instances respectivement et sans despens, quant aud. Bachelier; la
tauiation desd. despens aud. Conseil réservée. Prononcé aux procureurs des parties, à Meleun, le xiv* septembre mil v" li.» {Archivet
nalionaU$, V lo.'iT), i la date.)
L'assemblée de Ville convoquée pour délibérer sur la décision du Grand Conseil ne s'étant pas trouvée en nombre sulTisant, ni ce
jour, ni le mardi suivant , 97 octobre, t'affaire fut encore une fois ajournée indéGniment, si bien que, le la mai i55a .l'arrêt n'avait
pas encore reçu son exécution. A celte date le Bureau de la Ville reçut une lettre de la reine Catherine de Médicis, qui lui enjoignait
de payer à Boliert de Beauvais l'arriéré de ses gages et déclarait que la volonté du Roi était qu'il jouit paisiblement de son office de
Contrôleur. Le Conseil de la Ville se soumit enfin et décida, deux jours après, de se conformer à l'arrêt du lit septembre. (Voy. ci-
dessous, aux la etià mai i55a.)
34,
368
REGISTRES DU RUREAU
à l'endroit d'une voulte imparfaicte estant à costé
dexire de la grande porte et entrée dud. Hostel de
Ville, pour passer du dessus de lad. voultc au grand
escailler dud. corps d'Hostel neuf, et que, tant pour
la conservation d'icelle voulte que tenir les personnes
à couvert, sera faicl sur icelle voulte ung petit comble
de charpenterye, qui sera couvert de la tuille dud.
viel corps d'Hostel.
Et affin que les armes et autres munitions de
guerre qui sont de présent en icelluy viel corps
[i55i]
d'Hostel ne se perdent et degastent en faisant lad.
desmolition, a esté aussi ordonné que icelles muni-
tions seront portées et mises es haultes chambres et
greniers dud. logis neuf, aux lieux plus commodes
et à propos, et que de toutes lesd. munitions et
artillerye de lad. ville sera faict ung sommaire
inventaire par les Contrerolieur et Maistre d'Ar-
tillerye d'icelle; lequel sera apporté au Rureau avec
les clefz desd. chambres et greniers où seront mises
lesd. munitions.
CGLXXXIII [CCXXXII]. — Procession faicte par le Roy'').
18 novembre i55i. (Fol. 288.)
Du xviii' jour de Novembre mil v" li.
Aujourd'uy, suyvant les mandemens le jour d'hier
envoyez à mess" les Conseillers, Quarteniers et
bourgeois de la ville de Paris, ont este mess" les
Prévost des Marchans, Eschevins et lesd. mandez, à
la procession generalle et solempnelle qui a esté
faicte par le Roy nostre sire et plusieurs princes et
grans seigneurs, la Royne et plusieurs dames, de
la Saincte Chappelle en l'Eglise de Paris et à l'en-
tour de la Cité, oii furent portées plusieurs beaulx
reliquaires, et mesmement le Sainct Sacrement de
l'autel, la Saincte Couronne d'Espines, la Croix de
Victoire, les chasses mons"' sainct Marceau et de
madame saincte Geneviefve et plusieurs sainctes
reliques de toutes les parroisses de Paris; où assis-
tèrent mess" de la court de Parlement, des Comptes,
des Generaulx et autres officiers du Roy; lad. Ville
avec ses archers, arbalestriers et hacquebuliers,
marchans en leur ordre acoustumé. Et fut célébrée
la grande messe en lad. Eglise par mons'' l'Evesque
de Paris, qui feist led. jour son entrée en cesledicte
ville (2).
CGLXXXIV [CCXXXUI]. — [Procédé pour nettoyer la Ville
proposé par] Gilles Desfroissiz.
5 décembre i55i. (Fol. a4i '''.)
Du samedi, v' jour de Décembre mil v° li.
En assemblée le jour d'huy faicte, en i'Ostel de
la Ville de Paris, de mess" les Prévost des Mar-
chans, Eschevins et Conseillers de lad. ville, pour
adviser sur certaines re(juestes présentées au Conseil
Privé du Roy, renvoyées à lad. ville, pour en avoir
advis et dud. Conseil, par Gilles Desfroissiz, maistre
des forges de Raveau'''; en laquelle se sont trou-
vez, c'est assavoir :
Mons'' le Prévost des Marchans, m" Claude Guyot;
Mons'' Luillier, mons'' Desprez , Eschevins ;
Mess" d'Athis, de Livres, de Jumeauville, T. de
Bragelongne, T. de Monlmirel, Larcher, Berthelemy,
Leiievre, Croquet, Hennequin, Conseillers de lad.
Ville.
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans
a faict faire lecture desd. requestes, dont la teneur
ensuit:
(f A mess" les Prévost des Marchans et Eschevins
de la ville de Paris, supplie humblement Gilles
Desfroissiz, maistre des forges, comme ainsi soit
qu'il ayt, dès le mercredi, xxviii" jour d'Octobre
mil y° LI, présenté certains articles au Roy et à son
Privé Conseil, tenu led. jour à Escouen f^' par mes
'') Ce paragraplie est place sur le Registre avant les quatre précédents. L'ordre clironologique est ici rétabli.
<') Cette procession, ainsi que les cérémonies de l'entrée d'Euslaclie Du Bellay, cvêque de Paris, dans sa ville épiscopale, sont
décrites au long dans le Registre capitulaire de Notre-Dame, aux 17 et 18 novembre ]55i {Archives nationale!, LL a5o, p. 376 à
38a ). Une autre description, rédigée par le grelRer du Parlement et insérée an Registre du Conseil, X" 1571, fol. 1 1, a été publiée
par Dom Félibien, Histoire de la ville de Pans, in-fol. 1. IV (Preuves, l. 11), p. 753.
'■■'' Le verso du fol. aio est resté eu blanc, sauf les quatre premières lignes.
'') Canton de la Cbarité, arrondissement de Cosne (iN'ièvro).
"i Écoucn, arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise).
[i55i]
très honnorez seigneurs les reverandissiine Cardinal
de Lorraine, le duc de Montmorency, Gonnestable
de France, le Garde des Seaulx, le Mareschal de
La Marche, l'Evesque de Soissons et ie gênerai de
La Chesnaye, par lesquelz seigneurs, après avoir
entendu iceulx articles, furent baillées à vous, nions'
le Prévost des Marchans, afin de les délibérer avec
mess" les Eschevins et Conseillers de lad. ville.
Lesquelz articles sont encores par devers vous, pour
y donner vostre avis, et faire courir les eaues par
les rues de Paris, et faire emplir les fessez depuis
la Bastille jusques au Louvre, et iceulx porter bas-
teaulx et vuider les inmondices de lad. ville C, en
payant aud. Desfroissiz la moictié de ce qu'il couste
aux habitans et forains de lad. ville, aux tunibe-
reaulx à vuider lesd. inmondices, et aussi la moictié
de ce qu'il couste à la Maison de la Ville pour curer
les fossez oii tumbent les espurins, et fraiz à cause
des inmondices, ou bien que les propriétaires, ioca-
tifz et forains payent en la manière acoustumée, et
la Maison de la Ville ne payera rien pour l'advenir,
pour ce qu'il fault fournir la somme de trente mil
escuz pour faire les fraiz.
itEt pour ce que vous, mond. s' le Prévost, feisles
responre ausd. s" que la ville estoit à retour de
douze mil livres, et qu'il n'y avoit aucuns deniers,
et que si les pleiges ou mes amys ie voulloient four-
nir, qu'ilz seroient remboursez des premiers deniers;
et pour ce j'ay tant faict avec mes amys et de moy
que j'ay trouvé qui advancera sur deux fermes, dont
j'ay baillé et présenté requeste au Roy, à vous ren-
voyée, du xvm" jour de Novembre, à Paris, pour y
donner voslre avis ; et de quoy sur les pris d'icelle ,
pour ayder à ce faire, sera advancé trente mil livres
tournois, de quoy en sera rabatu par chascun an
la somme de m" livres tournois, en baillant lesd.
fermes qui sont les xii deniers tournois pour muy
de vin vendu en gros en la ville et faulxbourgs de
Paris, et trois solz parisis pour queue etxviii de-
niers parisis pour muy porté hore par gens non
previllegiez, en baillant pour dix années, à com-
mencer le premier jour de Janvier prochain \° li, et
finissant ie premier jour de Janvier finissant v'= lxi,
au pris qu'ilz ont vallu depuis dix ans passez, et
desd. dix années passées en sera faict une com-
mune, le fort portant le foible. Et de ce baillera
bonne et suffisante caution de payer de moys en
DE LA VILLE DE PARIS.
269
moys, ainsi qu'il sera advisé, en rabatanl lad. somme
de trois mil livres tournois par an. Par ainsi , Mess"
pourroient remplir lesd. m' livres tournois des fraiz
qu'il couste pour lesd. inmondices, et le reste y a
plusieurs notables personnages qui ayderont voulen-
tiers, sans aucune contraincte, à ce faire.
(tEt par ce aussi qu'il couste beaucoup à vostre
Ville pour les aigoustz d'icelle qui ne laissent à estre
ors et puans, ainsi que chascun congnoist, et en ce
faisant sera necte et claire et non puante, à raison
desd. eaues qui par icelle courront chascun jour, et
qui pourront donner grant secours, s'il advenoit
fortune de feu. Et led. Desfroissis baillera bonne
et suffisante caution des deniers qu'il en recevera. de
iceulx rendre et restituer, en deffault de ce faire, qui
est contenu en sesd. articles, ainsi qu'il en sera con-
venu entre vous et luy. Et afin que les choses soient
et demeurent permanentes, icelluy Desfroissiz offre
qu'il soit employé trois mil escuz qui seront rabatuz
sur les derniers payemens, en une maison en ceste
ville de Paris.
ttEt aussi, s'il plaist permeclre par le Roy et
vous aud. Desfroissiz faire quatre moulins en bas-
leaulx, comme sont sur la rivière de Loire, savoir
est trois à bled et ung pour les armuriers, four-
bisseurs et faiseurs d'euvre blanche, qui sera au
grant prouffit de la Republique, et iceulx mettre au
dessoubz des arches du Pont Nostre Dame et du
Change; et aussi le bacq et passag(! du Louvre à Sainct
Germain des Prez, qui sera au grant soulagement des
pontz, pavez et empeschemens des barnois qui ordi-
nairement sont en grant foulle dans les rues, tant
pour gens, chevaulx et mulles, que ordinairement
l'on n'y peult passer, pour la grande multitude d'i-
ceulx harnoys, lesquelz pourront passer aud. bac et
en dilligence, tant pierres, piastre que autres choses.
qui sera une grande commodité pour lad. ville; et le
chahle et bac ne fera aucun empeschement aux bas-
teaulx montans et avallans, ainsi qu'il est contenu
par la requeste à vous renvoyée par led. seigneur,
dud. xvni" Novembre oud. an.
ffEt s'il vous plaist accorder aud. Desfroissiz, fera
le tout faire à ses despens avec lesd. xxx" escuz, et
demeurera affecté et obligé à l'enlretenement desd.
vuidanges et choses susdictes lad. maison, moulins
et passage dud. bac, avec les redevances que payent
les propriétaires locatifz et estrangers desd. maisons
'■' En cet endroit, on lit à la marge celte note, disposée comme les autres titres et ëcrile au xvn' siècle : tilnvmtion de tiettoier la
Ville par le cours de la riviéi'en.
270
REGISTRES DU BUREAU
à l'enlretenemenl desd. choses , pour monstrer que
ied. suppliant y veull procéder de bonne foy à faire
ies choses dessusdictes.
trCe considéré, il vous plaise accorder Ied. bail
desd. fermes, et faire le marché desd. articles, et
accorder ied. passaige; et vous ferez le grand hon-
neur, prouffit et utillilé de vostie Ville et de la Re-
publique. Et a le suppliant grant vouiloir de vous
faire service, comme il a ja parcy devant faict, tant
pour les bledz qu'il feist venir à l'entrée de la royno
Leonor à Paris''*, là oii il valloit sept ou huit livres
le septier, le feist avaller et amender à cinquante
solz tournois et trois livres ; et aussi qu'il a rendu
la rivière de Curre flottable, et monstre à mess" les
Eschevins qui pour lors feirent faire la visitacion
grant nombre de boys et foreslz, qui sont sur icelle,
qu'il a faict enregistrer en voz papiers et Greffe de
voslre ville de Paris ('^' ; et encores beaucoup de
moyens de vous faire beaucoup de services en beau-
coup d'endroitz,qui se pourront faire à pelilz fraiz,
qu'il vous dira cy après, n
Seconde requeste pour ung bac.
t; Plaise au Roy permettre et octroyer à Gilles Des-
froissiz, maistre des forges, de, pour luy et ses
hoirs ou ayans cause, ediffier ung bac commung,
pour passer et rappasser hommes, femmes et enffans,
bestes, charrettes et charriotz, de sorte que chas-
cun qui y vouldra passer, pour aller du Louvre à
Sainct Germain des Prez, payeront pour homme et
femme, chascun ung denier, pour homme et cheval,
trois deniers, et pour charrette six deniers, et
pour chariot xu deniers tournois. Et pour ce faire,
fera le tout à ses despeus. Et afin que la corde
ne nuyse ny empesche aux basteauk montans et
avallans , permectre aud. Desfroissiz atacher le chable
[i55i]
ung bout à l'une des tours dud. Louvre, et lautre
bout à une autre tour à la maison de Aesle, en la-
quelle atache [aura] unepouUye pour passer et rap-
passer Ied. bac, eu la sorte qu'ilz sont sur le Rosne,
qui sera pour le grant soullagement des pontz de
cestedicte ville de Paris et de la Republique, et par
especial pour ceulx qui vouldront bastir vers Ied.
Louvre pour passer la pierre'^*. Et pour ce faire,
Ied. Desfroissiz payera par chascun an aud. seigneur
en son dommaine, en ceste ville de Paris, vingt
livres parisis; et si entretiendra le tout à ses despens,
et Ied. Desfroissiz et les siens prirent Dieu pour
vostre bonne prospérité et santé, n
WV requeste pour les fermes.
t Plaise au Roy bailler les fermes des douze deniers
pour livre du vin vendu en gros en la ville et faulx-
bourgs de Paris, la ferme de trois solz parisis pour
queue et xviii deniers parisis pour muy du vin pas-
sant et tiré hors lad. ville par gens forains non pre-
villegiez, pour le temps de dix années, à commen-
cer du premier jour de Janvier qu'on dira mil cinq
cens cinquante et ung, et finissant le dernier jour
de Décembre y' lxi; les cueillir et lever, en la forme
et manière que par cy devant a esté cueillve et
levée par les Prévost des Marchans et Eschevins, ou
leurs fermiers d'icelle ville, selon l'edit et octrov
faict par Ied. seigneur Roy desd. fermes, pour le
pris que ont vallu lesd. fermes, les dix années précé-
dentes. Et pour ce faire, sera prins par éxtraict le
calcul des valleurs, selon les receptes ou baulx faictz
par lesd. Prévost des Marchans et Eschevins durant
lesd. dix années, l'on en fera une commune, la forte
portant la Ibible.
tfEt oultre sera advancé comptant aud. seigneur
la somme de trente mil livres tournois, laquelle
<■' Le volume précédenl contient , aux années 1 5isg et 1 53o , avant l'entrée de la Reine et au moment de celte cérémonie, plusieurs
délibérations relatives aux approvisionnements de blé (voy. notamment au 8 avril et au a septembre iSag, aux aq novembre et i"dé-
cembre i53o, vol. impr., p. 54, 58, 78, 77); mais le nom de Gilles Desfroissis n'y figure pas. En revanche nous l'avons rencontré
à maintes reprises dans le présent Registre.
'^' Les propositions de Desfroissis pour rendre flottable la rivière de Cure, furent examinées à plusieurs reprises au Bureau de la
Ville, et donnèrent lieu à des expériences qui ne furent point jugées satisfaisantes, comme on l'a vu précédemment (p. 65, 66, 69,
77); mais il n'était pas homme à se rebuter pour un échec, et les lettres de Henri 11, du ao août i55o (ci-dessus, p. 336 etsuiv.),
en faveur de Guillaume Poussepain, Guillaume Salonnier et autres marchands de bois de Paris, sont une preuve qu'il avait fini par
venir à bout de son entreprise. Un de ses commanditaires, Jean Rouvet, bourgeois de Paris, en usurpa l'honneur (voy. p. 65, note a).
On voit ici, par les nouveaux projets de Gilles Desfroissis, qu'il avait le cerveau fertile en inventions et en combinaisons financières.
11 serait assez difficile à pareille distance de se prononcer sur leur valeur réelle, et de dire si le Conseil de Ville, qui les rejeta en
bloc, mérite l'éloge ou le blâme. Cependant, ce Desfroissis nous apparaît comme le type curieux d'un esprit dont les conceptions
hardies étaient en avance sur le siècle.
"' A la marge du Registre, en regard de ce passage, on lit : n Invention d'un bacq pour un puisage puhlicq-n , mots ajoutes par
une main plus récente.
[i55i]
souime leur sera desduicte, sur le pris de cliascune
anne'e commune, la somme de trois mil livres tour-
nois. Et bailleront iceulx bonne et suffisante caution
aud. seigneur ou au Prévost desdits Marchans et
Eschevins, de payer par chascun an ou chascun
moys, par esgalle portion, les pris à quoy se mon-
teront la valleur desd. années communes, sur ce
desduit lesd. trois mil livres tournois pour chascune
desd. années."
Et au bas '') desd. requestes est escript : r La pré-
sente requeste est renvoyée aux Prévost des Mar-
chans, Eschevins et Conseillers de la ville de Paris,
pour sur icelle donner leur avis.
irFaict à Paris, le xvni" jour de Novembre mil
V' Ll.fl
Signé: tRobilurt."
E>'SI'1T LES ARTICLES PRESENTEZ AL' CoNSEIL DU RoY.
!f C'est ce que Gilles Desl'roissiz , maistre des forges
dePryeî^', deniourant aud. lieu, veult entreprandre
de faire et parfaire, pour le bien et commodité de la
republique de la ville de Paris.
fr Premièrement.
"Fera venir ung cours d'eaues ayant demy pied de
diamètre, au sortir du canal qui Aura incessammanl,
et les mettra par toutes les grandes rues de lad. ville,
comme es rues Sainct Honnoré, Sainct Martin, Sainct
Denis, rue au Feurre, descendant aux Halles, passer
par le Pont Allez et descendre à la Porte Montmartre,
et autres places et rues qui! fault necressairement
tenir necte.«, comme la vieille rue du Temple, rue
de Jouy, Geufl'roy Langcvyn, rue Sainct Gervaiz,
Verrerye, Potcrye, des Lombars, Auberv le Boucher
et autres rues en lad. ville de Paris, la rivière de
Seyne, jusques aux fossez qui vont de la Bastille au
Louvre.
rrQui sera pour tenir la Ville necle et en santé,
subvenir aux perilz et dangers du feu par lesd. eaues,
dont l'on aura prompt secours, estans facillement
retenues èsd. rues en telle quantité que l'on vouldra.
Par ce ne fauldrnit, pour tenir lesd. rues nectes, en-
tretenir tant de tumbereaulx qui sont de grans couslz
et despens, fortz que à tirer les grosses inmondices
qui seront delTendiies gecler èsd. rues et cours d'eaue,
afin qu'ilz ne demeurent en fons desd. cours d'eaues,
sur peyne de l'amende.
DE LA VILLE DE PARIS.
271
rrEt se contentera, pour l'entretenement desd.
canaulx et cours d'eaues qui feront vuider les in-
mondices de lad. ville, de cinq cens livres tournois
seullement, qui luy seront payées par chascun an,
à ceste charge.
frEt si on le trouve bon, led. Dcsfroissiz entre-
prandra faire curer les inmondices par les rues oii
passeront lesd. cours d'eaue, et tenir vuides et nectz
les conduitz par où elles passent, au travers des fossez
de la Ville, pour tumber aux fossez, qui les conduit
depuis la porte Sainct Anthoine jusques en la rivière
de Seyne, au dessoubz de Chailleau. Lequel fossé
il fera tenir autant nect (|u'il est aujoiird'uy puant
et infaict, y faisant courir l'eaue clere, trois foys
la sepmaine, en si grande quantité que ung moullin
à bled en pourra mouldre, rendant led. fossé au
bout de chascun an en aussi bon estât ou meilleur
qu'il n'est de présent;
(cA la charge qu'il sera payé par chascun an aud.
Desl'roissiz, ses hoirs, successeurs et ayans cause,
par les propriétaires ou localifz des maisons de lad.
Ville, pour chascune maison estant sur lesd. rues où
passeront lesd. cours d'eaues, la moictié de ce qu'ilz
ont acoustumé de payer, pour chascun an, aux
tumbereaulx portans lesd. inmondices; dont sera
baillé asseurance aud. Desfroissiz, pour en estre
payé, comme ceulx qui fournissent iceulx tumbe-
reaulx.
«Lesquelz propriétaires feront nectoyer la fange et
ordure qui sera aux rues, devant leurs maisons, jus-
ques dedans lesd. cours d'eaues, sans ce qu'ilz y
puissent gecter pierre, sable ou terre, ny mectre
aucun rable ou rabot ''', fors seullement la fourche ou
râteau, afin que lesd. sables, pierre et terre de-
meurent au fons desd. ruisseaulx, pour estre faiclz
vuider par led. Desfroissiz par tumbereaulx, ou au-
trement, afin qu'ilz n'empeschent et comblent le cours
dud. fossé.
ir Aussi lesd. propriétaires ne gecteront et ne feront
gecter aucuns sable, terre ou pierres dedans lesd.
ruisseaulx, sur peyne de l'amende acoustumée, qui
tournera au proulfit dud. Desfroissiz;
(tA la charge pareillement que, pour l'entretene-
ment dud. fossé et conduit recevant lesd. inmon-
dices, il sera payé par mess" de la Ville la moictié
de ce qui leurcouste à l'entretenir par chascun an; et
"' Le Ipxtc porte par orrcur : Et aiuti detd. roquettes.
''' Prye, commune de la Fermeté, canton de Sainl-Bénin-d'Aiy (Nièvre).
"' Ildhie, instrument à manche de bols, au bout duquel se trouve un fer recourbe en forme de crosse; rabot, outil fait d'une longue
perche terminée par une petite planche carrée, servant aux balayeurs des rues pour entraîner la boue.
272 REGISTRES
pour le congnoistre, de dix années en sera faicte une
commune.
«Fera aussi passer Teaue depuis la rivière de
Sevne, tout à l'entour de lad. Ville, depuis lad. ri-
vière de Seyne le long de la Rastille jusques à la
porte neufve du Louvre, par les fossez d'icelle Ville,
en telle quantité qu elle portera basteau depuis lad.
porte neufve jusques à lad. Rastille.
T Qui servira pour la fortifficacion d'icelle, pour la
commodité de ceulx qui habiteront es quartiers qui
sont loing de la rivière, et pour porter la pierre et
autres matières qui pourroient estre neccessaires,
quant on vouldra faire besongner aux murailles de
lad. Ville.
rLesquelz fossez seront entretenuz plains de lad.
eaueparled. Desfroissiz,àsesdespens,hors les periiz
et fortunes de la guerre, pour le prouffit qui en vien-
dra, tant par mouUins à bled que y pourra faire bas-
tir led. Desfroissiz que de la pesche du poisson qu'il
y mectra; prouflit aussi des basteaulx qu'il y fera
faire pour aller, venir, passer et repasser; le tout de
grande commodité à lad. Ville.
tf Et pourra pour ccst effect ied. Desfroissiz prandre
les eaues neccessaires oii bon luy semblera, sans en-
dommager les cours des fontaines de lad. Ville, et
passer ses canaulx et conduitz par les lieux moings
dommageables pour lad. Ville, et plus propres pour
les acommoder.
ft Pourra aussi se ayder et servir aux bastimens
desd. moullins des murailles qui de présent sont
faictes aux deux boutz desd. fossez, tant devers la
Bastille que vers lad. porte neufve; lesquelz. moulins
demeureront perpétuellement affetz à l'entretenement
desd. eaues.
r Toutes lesquelles choses il enireprend faire et
parfaire dedans quinze moys, en luy fournissant la
somme de trente mil escuz, par les termes qui seront
advisez; pour laquelle il baillera et fournira bonne
et suflisante caution de rendre ce qu'il aura receu,
en deffault de faire et parfaire lad. entreprinse.
(t Estant comptant, pour faire congnoistre qu'il
désire plus le bien de la Republique que le sien par-
ticuilier, que de lad. somme de xxx" escuz soleil il
soit prins et retenu la somme de six mil livres tour-
nois, laquelle sera employée en ung héritage au nom
dud. Desfroissiz en lad. Ville, pour luy demeurer
propre et aux siens, ou de luy ayans cause, affecté
et ypothcqué perpétuellement, avec les conditions cy
DU BUREAU [i55i]
devant apposées, à l'entretenement des choses des-
susdictes. Et en ce faisant, led. Desfroissiz demeu-
rera quicte et exempt, luy et ses hoirs, de tous
subsides mys et à mectre des denrées et marchan-
dises , que luy et les siens , demeurans en lad. maison ,
qui sera acheptée et baillée aud. Desfroissiz '''. »
Lesd. articles signées dud. Desfroissis.
Lesquelles trois requestes et lesd. articles ont esté
communiquées au Procureurdu Roy et de lad. Ville,
qui auroit requis que la présente assemblée fut
faicte.
[Délibération sur les propositions
DE Gilles Desfroissis.]
Et après ce que mond. s"^ le Prévost des Marcbans
a proposé à lad. compaignée que dernièrement, le
Roy estant à Escouen, il receust lettres pour aller
trouver led. seigneur le lendemain, ce qu'il feist, et
fut mandé l'apres dinée au Conseil, où led. Des-
froissiz proposa le contenu en la première de ses
requestes et articles. Ce qui fut trouvé bon par
mesd. s" du Conseil; lesquelz lui dirent qu'il falloit
regarder les moyens de faire ce que proposoit led.
Desfroissiz. A quoy mond. s"' le Prévost feist responce
que, pour le présent, il seroit impossible d'y en-
tendre et qu'il n'y avoit nulz deniers à la Ville; et,
bien encores qu'il y en eust, la Ville n'avoit point
acoustumé de contracter de si grande somme, sans
entendre les moyens par lesquelz led. Desfroissiz
pourroit acomplir ce qu'il promecloit; et que, s'il
voulloit les declairer à mesd. s" du Conseil et à luy,
qu'il en feroit le rapport au Conseil de la Ville,
pour adviser sur ia commodité ou incommodité
d'icelle, et pour appeller gens ingenyeulx et con-
gnoissans si la chose se pourroit parfaire, et, quant
elle seroit faicte, si elle seroit de durée et prouffi-
table à lad. Ville.
Et combien que lors led. Desfrossiz n'eust encores
parlé des deux autres requestes, mesme de celle fai-
sant mention du bail des fermes, toutesfoys, il dit
à mesd. s" du Conseil que, ayant eu congnoissance
de Desfroissiz, pour avoir entendu que aulresfoys il
avoit contracté avec la Ville et prins du Roy cer-
taines fermes à main ferme, à bas pris, à la charge
de faire venir grande quantité de boys en cesie Ville,
il se trouveroitcy après qu'il ne propose lesd. articles
que pour parvenir à avoir autres des fermes de lad.
''> Sic. Les deux mots : trdevraient fayern manquent pour compléter le sens de cette phrase.
[i55i]
Ville, aussi à main ferme, pour faire son prouffit,
et de ceuk qui lui en baillent les mémoires, et, en
ce faisant, faire le grant dommage du Roy et de la
Ville. Depuis led. Desfrossiz a présenté au Conseil
lesd. requestes, qui ont esté renvoyées à ceste com-
paignée pour en adviser.
Après laquelle proposicion , mesd. s" les Conseillers
de la Ville ont esté d'avis de faire appeller led. Des-
froissiz pour entendre de luy les moyens par les-
quelz il entendoit parvenir à la parfection de ses
promesses.
En la présence duquel Desfroissiz, pour ce ap-
pelle, mond. s' le Prévost a [de] rechef faict entier
récit du contenu, tant en lad. requeste que èsd. ar-
ticles, le priant qu'il voulsist dire à lad. compaignée
lesd. moyens pour adviser s'ilz porteroient commodité
ou incommodité à lad. Ville; luy promectant, s'il se
trouvoit bons et durables, que autre que luy n'y
seroit employé; et que la Ville n'avoit point acous-
tumé de faire marchez, sans entendre ce qu'elle cou-
Iractoit.
Led. Desfroissiz a faict responce qu'il ne declai-
reroit jamais ses moyens et qu'on se devoit fier en
luy, et qu'il n'y feroit point de faulte; et n'estoit
raeu à si bonne ouvre que par la dévotion qu'il avoit
au bien de la Ville, et pour faire prier Dieu pour
luy par tous ceulx qui en auroient congnoissance.
Sur quoy, après que led. Desfroissiz a esté retiré
et que plusieurs de la compaignée ont dit avoir dès
longtemps congneu led. Desfroissiz grant entre-
preneur et petit exécuteur, mesmes qu'il avoit esté
conlrainct habandonner son train de marchandise,
pour les grandes debtes qu'il devoil, et avoit esté
contrainct se retirer en Nyvernois, pour tenir des
forges et boys de La Charilé, soubz Jehan Rouvet, et
(|ue la ferme du poisson de mer qui luy a esié cy
devant baillée, il l'a incontinant cédée et transportée
à Fiacre Rouvet, Christofle Aubery, Henry Guyot et
autres, qui font de présent pareille poursuitte soubz
le nom dud. Desfroissiz, pour avoir les fermes con-
tenues en son autre requeste; et est certain que, si
aujourd'uy, la Ville avoit consenty led. bail estre
faict, ce seroit le dommage du Roy et de lad.
Ville;
A esté conclud et délibéré que tant s'en fault que
l'on doibve faire marché avec led. Desfroissiz, qu'il
ne doibt seullement estre oy, et que, puisqu'il ne
DE LA VILLE DE PARIS.
273
veult dire les moyens de faire ce qu'il promect, il est
à croire que ce sont toutes inpostures pour parvenir
à son intencion de recouvrer les fermes qu'il demande ;
et est notoire qu'il n'est maçon, charpentier, geo-
metrien, ne architecte. Et quant encores il pourroit
faire ce qu'il promect, pourroit apporter beaucoup
d'incommoditez à la Ville, mesmement durant l'iver,
qu'elle seroit toute plaine de glasses, et au dégel
empliroit d'eaue toutes les maisons; et quant il
prandroit deux piedz d'eaue en carré en la rivière,
pour faire ce que dessus, il seroit cause d'empes-
cher la navigation au temps d'esté, parceque le plus
souvent il y a si peu d'eaue en la rivière que les
basteaulx demeurent à sec, et sont les voicturiers
contrainctz d'alléger, encores que leurs basteaulx
soient peu chargez. Aussi tel ouvrage ne se doibt
entreprendre durant la guerre, mais durant la paix,
qu'on doibt penser à la décoration des villes.
Quant à la seconde requeste, a esté dit que cy
devant le Roy a décerné ses lettres patentes à mess"
les Prévost de Paris et des Marchans, pour establir
ung bacqf'l au lieu que requiert led. Desfroissiz, du-
quel bac(| led. seigneur Roy a fait don à la ville,
pour le revenu d'icelluy estre employé à la despence
de la closture nouvelle des faulxbourgs de l'Univer-
sité, et que, quant la Ville trouvera la commodité
de faire led. bac, elle le fera. Parlant, ne doibt estre
oy led. Desfroissiz.
Quant à la troisiesme et dernière requeste, après
que le papier du bail des fermes a esté veu au Rureau
de la Ville par mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins, ainsi que a récité led. s' Prévost à lad.
compaignée, et qu'il a esté trouvé que, faisant une
année commune des dix dernières, la ferme de l'im-
position de douze deniers pour livre du vin vendu
en gros reviendrait seullement à viii' vi" x livres pa-
risis, combien que de présent elle soit baillée à xv'
u' livres parisis, et les trois années précédentes à
XII, XIII et xiiii ' livres parisis, ce seroit la perte très
évidente du Roy, lequel seigneur Roy, soubz l'ombre
de l'advance de xxx" livres tournois, perderoiten dix
années plus de lx ' livres parisis, et seroit ung évident
dommage pour les affaires dud. seigneur; lequel, de-
puis son advenement à la couronne, a recouvert sur
la plus valleur de lad. ferme et autres, vendues par
le feu Roy à lad. ville, la somme de deux cens dix
mil livres tournois, à constitucion de xvii" v' livres
tournois de rente, en deux parties. Laquelle rente
'"' Lettres datées de Sainl-Germain-en-l«iye, le 9 septembre i55o, publiées ci-dessus, page aaS.
III.
35
I¥ PRIME ni E HATIONALS.
274
REGISTRES DU RUREAU
[i55i]
seroit impossible à lad. ville payer, au moyon de la
diininulion de lad. ferme, et du rabaiz (ju'il lauldroit
l'aire, par chascuu au , sur le pris d'icelle, de la somme
de trois mil livres tournois pour le remboursement
de xxx' livres tournois d'avance. Et parlant, ne re-
viendroit lad. ferme es mains de lad. Ville que à six
mil deux cens dix livres parisis par chascun an, qui
seroit telle et si évidente diminution que impossible
seroit payer les rentes sur ce constituées et autres
assignations et charges, mises sur les plus valleurs
d'icelle ferme et autres.
El quant à la ferme des trois solz pour queue et
xviii deniers parisis pour nuiy de vin, tire' hors par
gens forains, appartenant à la Ville, y auroit aussi
grande diminution; cl pour autant que sur icelle
ont esté constituées autres rentes, le Conseil a esté
d'avis qu'elle se doibt bailler d'an en an au plus
offrant et dernier enchérisseur, en la manière acous-
tumée. Autrement, seroit donner occasion à ceulx qui
ont rentes constituées sur lesd. fermes de se plaindre ,
et retirer ceulx qui ont voulloir de secourir le Roy
en ses affaires de bailler argent à lad. ville; la-
quelle, par ce moyen, demeureroit du tout descheue
du bon crédit qu'elle a eu jusques à huy, et lequel
crédit elle a tousjours vouUu employer pour le ser-
vice du Roy <•'.
GGLXXXV [CCXXXIV]. — Pour l'entrée de mons' le Légat.
la décembre i55i. (Fol. aig.)
Du samedi, xii" jour de Décembre v° li.
En l'assemblée le jour d'huy faicte, en l'Ostel de
la Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevius et Conseillers de lad. ville, pour adviser
sur Tenlrée de Monseigneur le Légat du Pape'-', qui
.se fera demain; en laquelle se sont trouvez, c'est
assavoir :
Mons^le Prévost des Marchans, m" Claude Guyol;
Mess" Luillier, Lormier, Desprez, Esciievins;
Mess" Courtin, T. de Rragelongne, T. de Monl-
mirel, Lecomte, Conseillers de lad. ville.
Après lecture des lettres missives du Roy envoyées
pour ceste fin, a esté conclud et advisé qu'on yra au
devant dud. Légat simplement, c'est assavoir:
Le corps de la Ville, en leurs habitz my parliz.
acompaignez d'aucuns Conseillers, Quarteniers et
quatre bourgeois mandez de chascun quartier, avec
les compaignées d'archers, arbalestriers et hacquebu-
liers. Et luy sera présenté à l'entrée de la ville ung
ciel de damas blanc, qui sera porté par les maistres
de la Drapperye, depuis lad. Porte Sainct Jacques
jusques à Sainct Estiennedes Grez, où il sera prins
par les maistres de l'Espicerye et porté jusques à
Sainct Yves, oii le prandront les maistres de la Mer-
cerye et le porleront jusques à l'Hostel Dieu, oîi le
prandront les maistres de l'Orfaverye et le porteront
jusques en l'Eglise de Paris. Et sera faict présent
aud. Légat de quatre quartes d'ypocras blanc et
quatre quartes cleret, et quatre quartes de vermeil,
avec douze doubles livres de espices de chambre.
CCLXXXVI [GCXXXV]. — L'entrée du Légat.
i3 décembre i55i. (Fol. aiy v".)
Du dimenche, xm° jour de Décembre mil v'li.
Aujourd'uy, suyvant la délibération du Conseil
du jour d'hier, mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. ville partirent de l'Ostel d'icelle
Ville, environ une heure après mydi, vestuzdc leurs
robbes my parties, acompaignez de plusieurs Con-
seillers, Quarteniers et bourgeois d'icelle, les sergens
vestuz de leurs robbes et navii-es d'argent, les trois
bcndes d'archers, arbalestriers el hacquebutiers qui
alloient devant. Et aussi y estoient les depputtez pour
porter le ciel des quatre marchandises, c'est assavoir
la Drapperic, l'Espicerye, la Merceryeet l'Orfaverye,
vestuz de leurs bons habitz, qui allèrent attendre led.
Légat aux lieux à eulx ordonnez.
Et allèrent tous à cheval droict à Sainct Jacques
du Hault Pas, oii esloit logé led. Légat; el eulx
arrivez, mond. s'' le Prévost des Marchans, acom-
paignez des Eschevins et Conseillers de lad. ville,
"1 Les trois quarts du fol. 369 verso, à la suite de ce paragraphe, sont demeurés en blanc.
"' Ce Légat était Jérôme Veralli, aliàs Vcraldo, évéquo de Porto, d'Ascoli, puis do Caserte, cl archevêque de Rossano, cardinal
prêtre du titre de Saint-Martin-aux-Monts et du titre de Saint-Marcel (mort en 1 555). Le Roi lui avait accordé, le 4 décembre pré-
cédent, par lettres données à Fontainebleau, le placel nécessaire pour l'exercice do sa légation. (Archives nal., reg. du Parlement,
X'"86i7, fol. 273.)
[i55i]
luy feist la révérence pour toute la Ville, et iuy dit
ce qu'il s'ensuit :
Harrngue faicte a Monseigneur le Légat.
ff Monseigneur Reverendissime, les habilans de
ceste ville de Paris, cappitalle du très chrestien
Royaulme de France, très humbles et très obeyssans
subgectz du Roy très chrestien , premier filz de nostre
mère saincle Eglise, le plus excellent, vertueulx,
viclorieulx et magnagnime de tous les Princes de
la terre, se resjouyssent à vostre nouvelle venue, et
vous présentent par moy, pour tous les estalz d'icelle
ville, très humble révérence en tel honneur et obeys-
sance qu'ilz doibvent et veuUent porter au sainct et
très sacré Siège Apostolique, duquel vous faictes icy
la légation; supplient très humblement le Pasteur
Souverain, espoulx de nostredicte mère l'Eglise,
vouUoir par sa bonté inspirer au cueur de nostre
Sainct Père, son vicaire et lieutenant en terre,
Kvesque et Pasteur de toute la Republique chres-
tienne, la volunlé de dellaisser les armes qu'il a
prinses contre le Roy''', premier filz d'icelle Eglise,
pour ambrasser la paix et donner à tout ce grant
Irouppeau pasture qui soit à luy et à nous fructueuse
et salutaire. Monseigneur, vous soyez le très bien
venu.»
Led. seigneur Reverendissime luy feist responce
en langue italienne. Et entre autres choses luy dit
(jue nostre Sainct Père avoit en singulière recom-
mandation le Roy, qu'il tenoit pour très cher filz de
l'Flsglise et que la guerre s'esloit meue plus par l'in-
discrétion des ministres de Sa Saincteté que par sa
volunté.
Y allèrent aussi mess" de la Court de Parle-
ment''^i et des Comptes en leurs liabitz noirs, qui
feirent autre harangue pour lesd. Courts.
(îe faict, s'en retournèrent par la porte Sainct
Jacques, en l'ordre qui ensuit :
Premièrement, marchoienl lesd. trois bandes d'ar-
DE LA VILLE DE PARIS.
275
chers, arbalestriers et hacquebutiers, bien montez et
équipez de leurs hocquetous et portans la javeline
de barde;
Après marchoient les sergens de la ville à cheval,
vestuz de leurs robbes my parties et leurs navires
d'orfaverye sur l'espaulle ;
Après mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins, vestuz comme dit est;
Après mess" les Conseillers de lad. Ville;
Après mess" les Quarteniers;
Après les bourgeois de chascun quartier mandez;
Après eulx, marchoient les gens et train dud. Lé-
gat avec son dataire;
Après marchoit mond. s' le Légat, acompaigné
de monseigneur le Cardinal de Meudon.
Et en entrant en lad. Ville, à lad. porte Sainct
Jacques, leur fut mys led. ciel de damas blanc sur
eulx, qui fut porté par lesd. maistres et gardes de
la Drapperye jusques à Sainct RenoisI, oii il fut
prins par les maistres de l'Espicerye et porté jusques
à Sainct Yves, où estoient les maistres de la Merce-
rye qui le prindrent et le portèrent jusques à l'Hos-
tel Dieu, où le prindrent les maistres del'Orfaverye,
qui le portèrent jusques à Nostre Dame.
Après lesd. Cardinaulx, marchoient mess" de la
court de Parlement, vestuz simplement de robbes
noires, et devant eulx leurs huissiers aussi vestuz de
noir et tenans verges en leurs mains.
Harangue faicte par le Recteuh.
Et eu passant par devant Sainct Eslienne des
Graiz, led. seigneur I^egat s'arresta pour oyr et
entendre la harengue qui luy fut faicte par le Rec-
teur de l'Université, en la manière acoustumée d'an-
cienneté. Et continua son chemyn jusques à Nostre
Dame, où il fut receii par nions' l'Evesque de Paris,
acompaigné de son doyen et chanoines, et conduict
jusques devant le maistre hostel, en chantant Te
Detim landamus. Et là feist les sermens acoustumez
et donna la bénédiction au peuple'^'.
I
1') Le conflit onlre Jules III et Henri II avait pour origine la proteclioii accordée par ce dernier au duc de Païuie que le Pape, de
concert avec l'Empereur, voulait déposséder. Jules avait excommunié le Roi et menaçait de mettre le royaume en interdit. Henri II,
par représailles, défendit à ses sujets de porter de l'argent à Rome et de s'adresser à d'autres qu'aux ordinaires pour toutes les affaires
ecclésiastiques. Le Pape se radoucit bientôt et s'employa même à faire la paix entre le Roi et l'Empereur.
'" Le Parlement avait reçu la veille une lettre du Roi , datée de Fontainebleau , le 9 décembre , l'invitant «à l'Iionnorer [ le Légat ]
à Son entrée en nostre bonne ville de Paris, recevoir et accompaigner, ainsi qu'il est accoustumé en semblable cas». La cour nomma
aussitôt, pour aller au devant du Légat, une députation composée de ses Présidents et de seize Conseillers. (Rfg- du Conteil,
V 1571, fol. 85.)
'" Le Registre capituiaire du i3 décembre i55i contient une relation détaillée de la réception qui fut faite au Légat Veraido eu
l'église Notre-Dame de Paris. {Archkei nat., LL aSo, p. 897.)
35.
276
REGISTRES DU BUREAU
[i55i]
CCLXXXVII [GGXXXVI]. — Procession solempnelle comre les hérétiques.
37 décembre i55i. (Fol. aSi.)
Du dimenche , xxvii" Décembre mil v" li.
Aujourd'lmy, suyvant les lettres envoye'es par le
Roy à la court de Parlement, a esté faicl une belle
procession generalle de l'Eglise Nostre Dame de Paris
en TEsglise monseigneur Saiact Gervaiz; en laquelle
a esté dit et célébré la grande messe par mens'"
TEvesque de Paris en la présence de monseigneur
le Légat, envoyé de nostre Sainct Père le Pape,
qui faisoit l'office, acompaigné de plusieurs Evesques
et gardaus les ceremonyes eclesiastiques. Durant la-
quelle messe se faisoit le sermon, au cimetière dud.
Sainct Gênais, par mons"^ Maillart.
A laquelle messe et procession assistèrent mes-
seigneurs de la court de Parlement, vestuz de leurs
robbes d'escarlate et mess" les Prévost des Marchans
et Eschevins, vesluz de leurs robbes my parties,
plusieurs Conseillers, Quarteniers et quatre bour-
geois de chascun quartier mandez, vestuz de leurs
bons habitz.
Laquelle Ville s'estoit assemblée en l'Ostel d'icelle
avec les trois nombres d'archers, arbaleslriers et hac-
quebutiers, qui servoient de mectre ordre et éviter
à la fouUe du peuple. Et fut lad. Ville la première
en lad. église Sainct Gervais, environ neuf heures
du matin. Et partit lad. Gourl du Pallais , sans aller
à Nostre Dame; vindrent en lad. église Sainct Ger-
vais; et estoit assise lad. Court dedans le cueur
du costé dextre, et lad. Ville du costé senestre, es
haultes chaizes.
Et après lad. messe dicte et célébrée, allèrent
tous en procession le long de la rue Sainct Anthoine
jusques à la rue des Ballais; et remontèrent le long
d'icelle jusques au coing de la rue des Juifz, derrière
le petit Sainct Anthoine, en portant plusieurs beaulx
reliquaires, et mesme une ymage de Nostre Dame
d'argent qui fut icelle beniste par ied. Légal et par
luy mise et posée au coing de la rue des Juifz, où le
feu Roy en avoit autresfoys mis une d'argent, pour
reparer, pour la seconde foys, l'injure faicte par
meschantz hérétiques à une autre ymage Nostre
Dame qui estoit aud. lieu, qui avoit esté rompue et
cassée '''.
CGLXXXVIII [GCXXXVII]. — Lettres missives du Roy.
3i décembre i55i. (Fol. aSi v°.)
Du dernier jour de Décembre mil v' cinquante
et ung.
Aujourd'huy, ont esté apportées certaines lettres
missives du Roy, dont la teneur ensuit :
(f A noz très chers et bien amez les Eschevins , Conseil-
lers, bourgeois, manans et habitans de nostre bonne ville
et cité de Paris.
a6 décembre i55i.
rDe par le Roy.
«Très chers et bien amez, nous avons advisé que
pour recouvrer plus facillement argent de la vente
de nostre dommaine et aydes, que nous avons or-
donné cstre faicte en la généralité d'oultre Seyne
et Yonne, pour subvenir à la grande despence que
nous avons à supporter l'année prochaine, pour ré-
sister aux entreprinses de l'Empereur, il nous est
besoing retirer de vous toutes les fermes des gros et
huitiesmes de la banlieue, et des quartiers de Hure-
poix, la Brye et de la France qui vous ont esté avec
autres fermes de nostre ville de Paris vendues et
aliienées, à faculté de rachapt perpétuel, par feu
nostre très honnoré seigneur et père, que Dieu
absolve, et au lieu desd. fermes vous bailler par
''' Cette mutilation avait eu lieu dans la nuit du dimanche i3 au lundi ih décembre précédent. Le Parlement s'occupa do cette
affaire dans la séance du Conseil du 17 décembre et décida ce qui suit : nPour avoir preuve et procéder à la punition exemplaire
et exécution du scandaleux opprobre commis... en l'image de la Vierge Marie estant derrière l'église du Petit Sainct Anthoine, a esté
enjoinct à l'Evesque de Paris, présent, décerner et faire publier monitoires et censures à fin do révélation par tous les prosnes des
églises de son diocèse; et pareillement au Lieutenant criminel de la Prevosté de Paris, pour ce mandé, de enquérir en toute diligence
des delinquans, les prendre et appréhender, et procéder contre eulx à punition exemplaire» {Archivée nat., X'* 1671, fol. 107 v°).
Le 27 décembre, l'Evêque de Paris vint de nouveau à la cour et lui communiqua dos lettres missives da roi, datées de Blois, le
18 décembre, ordonnant la procession générale relatée ici. Le Parlement fit Iranscriro les lettres sur son registre et prit les mesures
nécessaires pour en assurer l'exécution {M., fol. ii5 v°). Voir aussi dom Félibien, Hiiloiredela ville de Paris, t IV {Preuves, t. Il),
p. 755.
[i559]
cschange, transport et deliaissement , à lad. faculté de
rachapt, le prouflît et revenu de telz noz magua-
zins et greniers à sel de lad. généralité' que vous
vouldrez choisir, pour le payement des rentes cons-
tituées sur lesdictes fermes et autres parties par
nous assignées sur icelles, ainsi que vous dira de
nostre part nostre amé et féal conseiller, Notaire et
Secrétaire, et ContreroUeur de nostre Chancellerye,
DE LA VILLE DE PARIS.
277
m' Claude Guyot, Prévost des Marchans, présent
porteur, lequel vous croirez comme nous mesmes.
Ce faisant , vous nous ferez service très agréable.
p Donné à
Blois, le xxvi" jour de Décembre
Signé: r: HENRY.
BuRGENSIS.'n
1552.
CCLXXXIX [CCXXXVIIl]. — Délibération pour l'eschange des fermes des villages
AUX MAGAZIXS.
4 janvier jSSa. (Fol. aâa.)
Du un* jour de Janvier mil v" li.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur l'eschange que le Roy entend faire des fermes
de la banlieue, Hurepoix, la Brye et la France, ven-
dues par le feu Roy à icelie ville, à rachapt perpétuel,
ainsi qu'il est contenu es lettres de créance par luy
envoyées à mess" les Eschevips, Conseillers, Quar-
tcniers et bourgeois de lad. ville, cy dessus enregis-
trée ; en laquelle se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Claude Guyot;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins;
Mess" d'Alhis, de Livres, Perdrier, de Jumeau-
ville, T. de Bragelongne, de Montmirel, Vivyen,
Henne(]uin, Larcher, Croquet, Lelievre, Conseillers
d'icelle Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
dit, pour sa créance, que le Roy avoit cesle année à
soustenir la guerre contre l'Empereur et ses alliez,
qui faict grandz preparulifz pour venir assaillir le
Royaulme, sans l'armée qu'il a en Ilalye avec celle
du Pape; à quoy est besoing virillement et promp-
tement résister, et, pour ce faire, trouver deniers,
sans lesquelz la guerre ne se peult exécuter, et pour
iceulx recouvrer, aymoit myeulx vendre son dom-
mainc et aydes que de trop charger son peuple. Et
pour ce que plus promptement il pourra trouver
deniers à la vente desd. petites fermes des villaiges
aux habitans d'iceulx ou autres qui la vouldront
achepter, avoit délibéré de les retirer d'icelle Ville,
en luy baillant en contre eschange telz maguazins
que le Conseil de lad. Ville adviseroit; et que en ce
faisant, icelie Ville n'auroit point d'interest, mais
seroit encores myeulx asseurée en prenant lesd.
maguazins, car au lieu d'avoir à faire à plusieurs
gens de village incongneuz, elle n'auroit à faire que
à trois ou quatre bons gros marchans , bien applei-
gez, habitans en cestedicle ville, ou autres bien
cautionnez et asseurez.
Pour l'eschange des petites fermes.
Et sur ce a mys la matière en délibération, et
demandé l'avis et oppinyon à tous les assistans.
Tous lesquelz ont condud et advisé qu'ilz n'y trou-
voient aucun interest; mais aclendu que l'achapt
desd. fermes a esté faict par le consentement des
bourgeois, manans et habitans de lad. ville, qu'on
doibt mander les Quarleniers et bourgeois d'icelle en
l'assemblée generalle, qui se fera jeudi à une heure
de relevée, en la grande salle de l'Ostel de lad. Ville ,
ad ce que ceste eschange et mutacion ne leur sem-
blast estrange et doubteuse.
Pour un cirurgien nouveau.
Pour les façons du pavé.
Ce faict, mond. s'' le Prévost des Marchans a dit
et proposé en lad. assemblée que mess" de la Court
l'ont adverty qu'il y avoit en ceste Ville ung cirurgien
nouveau venu, qui estoit excellent pour inciser et
tailler de la pierre, plus que ne fut jamais maistre
Cesart, ne autres, et que, si on luy vouUoit donner
quelque previllege en cestedicte Ville et quelques
278
REGISTRES DU BUREAU
gaiges, ce seroit occasion de le retenir et faire
aprandre sa science aux autres cirurgiens, dont noz
successeurs habitans de cestedicte Ville pourroient
avoir secours, quant besoing seroit ('>.
Et aussi qu'il y avoit procès entre aucuns parti-
culliers habitans de la rue Sainct Anthoine, preten-
dans que la Ville estoit tenue payer la façon des
pavemens des croisées d'icelle Ville et des rues
deppendans d'icelles, combien que par les registres
de lad. Ville on ne treuve point que icelle Ville
fournisse de façons, mais bien de pave', quant ausd.
croisées seullement, et que, s'il convenoit à lad.
Ville fournir de façons, aussi bien qu'elle faict de
[i552]
pavement, le domaine d'icelle ne le pourroit porter.
Sur quoy, mond. s"^ le Prévost a mys le tout en dé-
libération, et a esté conclud par toute l'assistance
que, quant aud. cirurgien, qu'on ne luy devoit riens
promectre ne donner, jusques à ce qu'il soit plus
expérimenté et que lad. Ville sache qu'il scet faire
au vray. Et oii il sera trouvé tel cy après qu'on dit,
qu'il seroit bon luy donner quelque previllege avec
quelque peu de gages pour le faire tenir en cestedicte
Ville, selon ce qu'on verra qu'il le devera mériter.
Et quant à lad. façon du pavement des croisées,
qu'on ne doibt riens inover, mais faire comme on a
acoustumé d'ancienneté.
GCXC [CCXXXIX]. — Pour le bastiment du Petit Pont.
4 janvier i553. (Fol. 9,53 v°.)
Dud. jour.
Après lesquelles délibérations, mond. s' le Prévost
des Marchans a remonstré que les Maistres dos ouvres
de lad. Ville avoient faict les pourtraictz et devis
pour le bastiment du Petit Pont, qu'il a monstrez à
lad. compaignée.
Et après avoir esté par eulx veuz, se sont tous
rapportez à mesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins de les conclure, acorder et en faire
les pris et marchez, ainsi qu'ilz verront estre à
faire. Et ont declairé que lesd. devis leur sembloient
bons.
CCXCI [CCXL]. — [Délibe'ration touchant l'Jeschange des fermes aux magazins.
7 janvier i5.^a. (Foi. 253 v'.)
Du vu° jour de Janvier mil v'= li.
En assemblée generalle le jour d'huy faicte, en
rOstel de la Ville de Paris, de mess" les Prévost des
Marchans, Eschevins, Conseillers, Quarteniers et six
notables bourgeois de chascun quartier de tous es-
tatz, mandez en la grande salle de l'Ostel de lad.
Ville, pour adviser sur les lettres missives du Roy
et créance sur icelles, pour l'eschange que led. sei-
gneur entant faire des fermes des villages de la
banlieue, Hurepoix, la Brye et laFrance, qu'il veult
retirer et bailler en contre eschange telz magazins
ou greniers à sel que lad. Ville vouldra choisir; en
laquelle se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' le Prévost des Marchans , m'' Claude Guyot ;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier et Desprez, Esche-
vins;
Mess" Violle, Conseiller en la Court, Prévost,
Conseiller es Generaulx, de Livres, Secrétaire du
'') Il s'agit de Laurent Tliélot, cliirurgien de Trainel, près Nogent-sur-Seine (Aube). A la fin de décembre i55o, était mort à
l'aris m* César Devillo, qui avait acquis la réputation d'un habile opérateur pour la taille de la pierre. Sa perte fut vivement ressen-
tie et le Parlemenl prit t'iniliative de lui chercher un successeur. A cet effet il ordonna, lo 7 janvier suivant (i55i n. s.), que les
docteurs do la faculté de médecine et les maîtres gradués en cbirurgie s'assembleraient pour faire choix de personnes capables de rem-
placer Deville [Archives nationales, X'' iSôg, à la date). Les candidats à cette succession n'étaient pas nombreux; ou dut aller à trente
lieux de Paris chercher un opérateur qui réunit les qualités requises. La cour fit bon accueil à Thélot et le recommanda publiquement,
comme on le voit ici, après une enquête prescrite en ces termes, le mercredi a décembre i55i : «La court, advertie qu'en reste
ville de Paris y a plusieurs personnes indisposées et malades de la pierre, et que pour la cure et (aille d'icelle est nécessaire y com-
mettre quelques bons et expérimentez personnages, a ordonné, pour à ce parvenir, qu'aucuns docteurs de la faculté de médecine, les-
qiielï ont cy devant assisté â plusieurs actes et incisions de lad. pierre, faictes puis nagueres en ceste Ville par maistre Laurens
Tlielot, chyrurgien demeurant à Traynel, près Nogent sur Seyne, s'assembleront et bailleront leur advis à lad. court sur la qualité,
suilisance et expérience dud. Thelot concernant led. art; pour, ce faict, estre par lad. court pourveu ainsy qu'il appartiendra"
{M., X" 1.571, fol. 63 v").
[i552]
Rov, T. de Biiigeloiijjne, Lieutenant de lad. Pre-
vosté, Bertlielcmy, Croquet, Hennequin, Conseiliers
de lad. Ville;
Sires Jehan Basannier, Jehan de Sainct Germain,
Henry Godeffroy, m' Pierre Gohory. m" Pierre Pel-
lerin, Thomas Lelorrain, Jacques Kerver, Jehan
Lescalopier, Nicolas Hac, Guillaume Parfaict, Jehan
Boucher, Guillaume Danès, Quarteniers de lad.
Ville;
Mons' lesleu Tardif , mons' Poncet , sireAnthoine
Soly, Philebert de Crevecueur, Jehan Cousinot, Roger
Aleaume, Gilles Dupuys, Anlhoine Abeily, Claude
Defresne, Estienne Gregis, Jehan Contcsse, Vincent
Lefevre, Claude Choart, Guillaume Lecomle, Jehan
Dampmartin, Nicolas Prévost, le Receveur de la
Saincte Chappelle, mons' Lecomle, advocat en Par-
lement, Jehan Leconte, Girard Fremyn, bourgeois
et marchans de lad. Ville ;
Et plusieui-s autres Conseillers de la court de
Parlement et de autres estalz et qualitez, mandez et
dont aucuns ne sont comparuz.
Après lecture desd. lettres missives du Roy, et que
mond. s' le Prévost des Marchans a recité sa créance
et les affaires du Roy, telle qui la proposa lundi
dernier, et qu'elle est enregistrée dud. jour, a mys
la matière en délibération, et demandé l'avis et op-
pinyon aux assistans, chascun en particulier.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré que
l'on doibt accorder au Roy lad. eschange des petites
Termes de la banlieue le Hurepoix, Brye et France,
DE LA VILLE DE PARIS.
279
qui sont estimées valloir de xvin à xx' livres tour-
nois par chascun an, en baillant par led. seigneur en
contre eschange à lad. Ville les magazins et greniers
à sel de Chartres et Sens, affermez de présent à xx"
CL livres tournois par chascun an, à la charge que
icelluy seigneur promectera garantir à tousjours
lesd. greniers jusques à lad. valleur d'icelle somme,
par chascun an, pour convertir et employer, ou
lieu desd. fermes, au payement des rentes consti-
tuées sur icelles fermes, fraiz et autres charges et
assignations sur ce baillées par le Roy; et le surplus,
après lesd. rentes, fraiz et assignations sur ce*''
payées, s'aucune chose y a pour le prouffit dud.
seigneur, sera converty en achatz desd. rentes, six
moys après chascune année escheue.
Et aussi, alTin d'asseurer lad. Ville et les particu-
liers qui ont rentes sur lesd. fermes, ou cas que
cy après lesd. greniers avec les autres fermes qui
sont et demeurent es mains de lad. Ville , ne povoient
satisfaire au payement total desd. rentes, fraiz et
assignations sur ce baillez, sera requis aud. seigneur
d'obliger et ypothequer les plus valleurs des neuf
autres magazins, cy devant venduz par le Roy à lad.
Ville, pour la somme de m' m escuz soleil, à fournir
et payer le surplus de ce qu'il en deffauldra, et
avec autres conditions qu'il sera advisé par lad. Ville,
pour la seuretédesd. particuliers; et que led. seigneur
fera ratiffier lesd. contractz d'eschange par les Cours
souveraines, comme a esté fait le contract de la
vente desd. fermes.
CCXCII [CCXLI]. — Touchant les marchez du bastiment du Petit Pont.
9 janvier tôâi. (Fol. 255.)
Du IX"" jour dud. moys de Janvier mil v" u.
Aujourd'huy mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins, eslans assemblez au petit Bureau de lad.
Ville, ont advisé, avant que faire les marchez du
bastiment du Petit Pont, de communiquer les pour-
traietz, modelles et devis qui en ont esté faicfz par
iceulx Maistres des euvres, à mess" les Trésorier
Groslier et s' de Clagny, pour en avoir leur avis,
et encores au Maistre des euvres de maçonnerye du
Roy, et maistre Loys Poireau, aussi maistre juré
maçon; et (jue, pour ce que le maistre de charpen-
lerye du Roy est malade, a esté advisé qu'ilz appel-
leront Jehan Reliée et Jehan Fontaine, jurez du Roy
sur le faict de charpenterye.
Suyvant lequel avis, ont esté priez mesd. s" Grol-
lier et de Claigny se voulloir trouver, le lundi xi""",
en rOstel de la Ville.
Auquel jour led. s' Grollier s'i est trouvé; et après
avoir veu lesd. portraictz et modelle en pierre, qui
a esté faicte pour le rehaulsement de deux pilles
dud. Petit Pont, portant encorbellement de sept
piedz de hault de grande pierre de lyaiz, ayant
saillyc de v piedz de chascun costé, à prandre du
meilleur de la pointe desd. pilles, pour sur iceulx
encorbcllemens asseoir les soubz poultreaulx garnyz
de liens pour porter les poultres, soubz poultres et
poutreaulx qui porteront les planchers et pans de
charpenterye, du co&lé de l'eaue; et avoir entendu
"' Los mois rbaillées par te Ruyn étaient rvpétés ici ; ils ont été biffés.
280
REGISTRES DU BUREAU
par le menu les devis tant de lad. maçonnerye que
charpenterye, a esté d'avis qu'il failloit suyvre lesd.
devis et modelles. Et luy a semblé qu'il ne se povoit
aucune chose adjouster pour la parfection dudit
[i559]
ouvrage, lequel, estant faict et parfaict, selon lesd.
devis, pourtraictz et modelle, sera de très longue
durée, de grande beaulté et décoration pour lad.
Ville.
GGXCIII [CCXLIl]. — [Travaux à faire au Petit Chàtelet.]
i3 janvier i55a. (Fd. a55 v°.)
Du mardi, xm* jour dud. moys de Janvier
mil \' Li.
Ce jour d'uy, mons' le Prévost des Marchans, sires
Jehan Lejay et Robert Desprez, Eschevins de la ville
de Paris, m" Robert de Beauvais, Contrerolleur,
acompaignez des Maistres des euvres de lad. Ville,
sont allez vers mons'' le Trésorier Groslier, lequel
avoit appelle m" Gilles Le Breton, Maistre des euvres
de maçonnerye pour le Roy à Paris, et Guillaume
Le Breton, juré du Roy aud. estât de maçonnerye,
et sont ensemblement allez au Petit Chasteiet, pour
veoir et adviser ce qui esloil affaire oud. Petit Chas-
teiet, tant pour le recuUement d'une croisée qui em-
pesche les bastimens dud. Petit Pont, comme aussi
pour veoir comment seront assis les encorbellemens
qu'il i'ault mecire du costédud. Petit Chasteiet, pour
asseoir les poultres qui porteront les maisons. Les-
quelz Bretons en ont faict et baillé leur rapport à
mond. s' le Trésorier.
Ce faict, mesd. s" les Prévost des Marchans et
Eschevins ont ordonné aux dessusdictz Bretons de
veoir avec lesd. Maistres des euvres, en la présence
dud. Contrerolleur, les pilles dud. pont, et eulx trou-
ver, après lesd. pilles veues, en l'Ostel de lad. Ville,
pour veoir les decins, modelles et devis du basti-
ment qui se doibt faire sur lesd. pilles.
Ce qu'ilz ont faict.
Et eulx retournez en lad. Ville, en laquelle
avoient pareillement esté appeliez m" Loys Poireau,
aussi maçon, m' Jehan Belée et m" Jehan Fontaine,
charpentiers jurez du Roy en cestedicte Ville; à
tous lesquelz ont esté monstrez les pourtraictz, de-
cins et modelle, et leuz les devis, tant de la char-
penterye que maçonnerye qu'il convient faire aud.
pont, ont esté priez d'aviser emsemble sur lesd.
pourtraictz et devis, savoir s'il se peult aucune
chose adjouster ou inmuer pour la seurelé et bien-
facture desd. bastimens, ou décoration et enrichisse-
ment d'iceulx.
Tous lesquelz ayans emsemble communiqué, ont
esté d'avis que, pour la perfection d'icelluy euvre et
décoration de lad. Ville, il failloit suyvre le pour-
traict, decin et modelle qui est demeuré par devers
mesd. sieurs et qui avoit esté cy devant monstre à
mond. sMe Trésorier, failloit aussi suyvre les devis,
tant de la charpenterye que maçonnerye.
GCXGIV [CCXLIII]. — [Devis des travaux soumis à mons"^ de Glagny.]
18 janvier t55i. (Fol. a56.)
Du dimenche, xviii° jour dud. moys de Janvier.
Ce jour, mons'' de Claigny est venu en l'Ostel de
lad. Ville, suyvant la prière qui luy en avoit esté
faicte; et après communication desd. portraictz et
modelle qu'il a trouvez bien faictz et devoir cslre
suyviz, luy a esté faicte lecture desd. devis qu'il a
trouvez estre très bien faictz. Et luy a semblé que si
led. ouvrage est faict selon lesd. portraictz et devis,
il sera très bon , de grande durée et décoration pour
lad. Ville.
GGXCV [CGXLIV]. — [Devis montrés à l'ingénieur Louis Meigret.]
19 janvier i55a. (Fol. 356 v°.)
Du xix' jour de Janvier v" li.
Ce jour, lesd. pourtraitz, devis et modelle ont
esté monstrez à maistre Loys Meigret''', ingenyeulx,
et après avoir vcu et entendu iceulx, a dit qu'ilz
'■' Ce personnage paraît être le même que Louis Meigret, né à Lyon vers i5io, mort à Paris après i56o, qui est célèbre sur-
tout comme auteur de la première grammaire française qui vit le jour, et par ses tentatives pour réformer rorthographe en prenant
la prononciation pour base. H traduisit plusieurs ouvrages du grec et du latin, et entre autres le De re mililari de Robert Valturio,
[i55a.]
estoient bons, bien faiclz et de grande décoration
pour ladicte Ville, et que on les devoit exécuter,
ea la sorte et manière qui sont faictz, et faire les
DE LA VILLE DE PARIS.
281
marchez le plus tost qu'on pourra, à ce que led.
Petit Pont ne soit plus difforme comme il est à pré-
sent O.
CCXCVI [CCXLV]. — Pour iiu" m. escuz
ao janvier i552.
Du xx' jour de Janvier mil v" li.
Aujourd'huy, mons"^ m' Jacques Aubery, Lieute-
nant civil de la Prevoslë de Paris, est venu au Bu-
reau de la Ville de Paris et a présenté à mess" les
lettres patentes du Roy, dont la teneur ensuit :
tf Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, au
Prévost de Paris ou son Lieutenant, salut.
(f Comme chascun congnoisse assez que, depuis
nostre advenementà la couronne, nous avons restably
noslre royaulme en son entier, par la réduction de
Boullongne et du pays de Boullongnois en noz
mains, paciflié et composé les affaires de celluy
d'Escosse qui est maintenant en transquilité, soubz
nostre protection et entière devocion, renouvelle
l'aliance avec les quantons des Ligues et autres
princes, pour de plus en plus nous fortiffier d'amys,
et consequenment pourveu au myeulx qu'il nous a
esté possible aux affaires dedans et dehors nostre
royaulme, pour le grand désir que nous avons tous-
jours eu et avons encores de nous maintenir en paix
et unyon universelle avec tous les princes chrestiens,
pour l'aise et soullagement de noz subgectz;
irEt lors que nous pensions joyr du fruict que
par les moyens dessusdictz nous estimons avoir pro-
DEMANDEZ PAR LE RoY POUR LES l." HOMMES.
(Fol. 357.)
duict, c'est assavoir la paix et unyon universelle avec
tous les princes chrestiens, Nostre Sainct Père le
pape JullesC^', à présent sceant, de qui nous nous
doublions le moings, tant pour les grandes obliga-
cions que luy mesmes confesse avoir envers nous
du lieu qu'il tient, que pour luy avoir par nous
tousjours esté obeyssant et dévot filz, auroit assez
indiscrectement suscité la guerre, forte et roidde,
en Italye, induict et persuadé l'Empereur à luy as-
sister de ses forces, pour courir sus au duc de Parme'''
et son estât, soubz l'ombre de ce que nous l'avons
prins en nostre protection , après avoir esté dellaissé
et habandonné de nostredict Sainct Père, son sei-
gneur féodal, sans luy voulloir ayder à la conserva-
tion de sond. estât, que aucuns de .ses voisins
tasclioient ordinairement, par tous les moyens et
ai-tiffices qui pouvoient penser, de luy lever et oster
et du tout l'en spolier, contre tout droit et raison;
tfCeque nous n'aurions voullu permectre, mais
pour la révérence et singulière observation que nous
avons, en inmitant noz prédécesseurs Roys très
chrestiens, tousjours eue et portée au Sainct Siège
appostolique, et tout ce qui en deppend, pour luy
conserver son fief et son vassal, en noz propres
coustz et despens, sans y prétendre autre prouffit
de Rimini, dédié à Sigismond Pandolfe Maiatesia, pour l'impression de laquelle traduction le libraire et imprimeur Chrétien
Wechel venait d'obtenir, huit jours avant, privilège du Parlement : <tDu mardy xii" janvier mit t° li. La court a permis et permect à
Creslien Vechel, marchant libraire et imprimeur juré en l'tiniversité de Paris, pouvoir imprimer et faire imprimer par tel imprimeur
que bon luy semblera six coppies de diverses sortes : ...la n'"*, les douze livres de Robert Valturiu, de l'Art militaire, vouez à
magnanime et renommé prince Sigismond Pandulphc Malletcste, très excellent roy de Rimene, traduictz de latin en françoys par
m' Loys Meigret; la m"", le second livre de Caius Plinius secundus sur l'histoire des œuvres de nature, traduict de langue latine en
françoise par led. Meigretn {Archivet nat., X'" 1571, fol. 189). Louis Meigret était de la même famille que le président au Par-
lement de Paris, Jean Meigret (mai i55i-mai i556) et Lambert Meigret, qui avait occupé plusieurs hautes fonctions dans l'admi-
nistration des linaoces, sous François I" (Cf., outre les biographies générales, le P. Niceron, Mémoiret pour senir à l'hittoire des
hommei iltuslret de la république det Ultra, t. XLI; pour les ouvrages de l,ouis Meigret, el pour sa famille, Blanchard, U$ Préaident
au mortier, in-fol., p. ao.3-2o8).
'" La moitié du fol. a 56 verso à la suite de ce paragraphe, est restée en blanc.
W Jules III, Jean-Marie del Monte, né à Arezzo le 10 septembre 1487, pape du 8 février i55o au 2.3 mars i555.
''' Octave Famèse, duc de Panne (iblf]-iâHS). Par un traité signé le 27 mai de l'année précédente, Henri II avait pris sous sa
protection toute la maison Famèse, s'obligeant à entretenir, au service du duc Octave, deux mille hommes avec deux cents chevaux,
pour la défense de Parme, el à luy payer annuellement douze mille écus d'or, avec promesse d'un plus grand secours, s il en avait
besoin. Ces chiffres, donnés par les auteurs de l'^rl de vérifer les dates (édit. in-fol., t. III, p. 658), sont très inférieurs à ceux
que le Roi avoue un peu plus bas dans ces mêmes lettres patentes. Après trois mois d'hostilités et l'envoi d'une armée française en
Piémont, sous le» ordres du s' de Brissac, une trêve de deux ans fut conclue, le ag avril i55a , entre le Pape, le roi de France et le
duc Octave.
III. 36
MrniutniE natiO!(A
282
REGISTRES DU RUREAU
paiticuUier ne utillité privée, nous aurions libe-
rallement receu led. duc avec sondict estât en nostre
prolerlion, réservant tout ce qui estoit à reserver
aud. Sainct Siège pour ses droitz et auctoritez;
tfCe que noslredict Sainct Père n'auroit oncques
vouHu entendre, quelque rcrnonstrance qui luy en
eust esté faicte, et prenant le bon offre par nous faict
en cest endroit pour mauvais, après avoir, par ses
gens de guerre et ceulx dud. Empereur, faict brusler
et ruyner tout ce qu ilz ont peu sur les terres du
Parmezan, il les a envoyez niectre le siège devant
La Mirandolle, qui est, dès le temps du feu Roy
nostre très honnoré seigneur et père, en la protec-
tion de la couronne de France, comme chascun scet.
Et ce pendant il fait aussi tenir lad. ville de Parme
assiégée par ceulx dud. Empereur, de sorte que en
ces deux places et autres qui deppendent dud. estât
de Parme, nous sommes contrainclz d'entretenir
d'ordinaire, pour la garde d'icelle, de six à sept mil
hommes, et sept cens chevaulx légers, sans la force
extraordinaire que nous avons durant quelques moys
en campaigne, pour favoriser la cueillette des bledz
du territoire desd. villes et places, et allin que l'on
eust moyen de les advilailler, pourveoir et munir,
comme elles ont esté, de tout ce qui leur esloit
neccessaire pour la conservation d'icelles.
te Eu voyant les forme et façon de faire, telles
que dessus, dont le Pape estant assisté dud. Empe-
reur, usoit envers nous et ceulx dont nous sommes
protecteurs et delFenseurs, et que d'autre costé icel-
luy Empereur, ayant prins les armes en main, à
la requeste et soubz couUeur de la querelle d'autruy,
nonobstant les bonnes paroUes qu'il nous avoit faict
ordinairement tenir de voulloir invyolablement obser-
ver et continuer l'amytié d'entre nous, a faict ce
neantmoings et permis à ses ministres faire acte de
pure hostilité, du tout repugnans et contrarians à
sesdictes parolles, ayant faict arrester par l'AUe-
maigne aucuns des paquetz de nostre ambassadeur,
tuer de noz serviteurs et en bannyr d'autres des
terres de son obeyssancc; pratiquer de noz amys et
alliez pour les distraire de nostre amytié et alliance,
publier par tous ses pays plusieurs propos inventif?
et controuvez pour suggiler (sic) nostre honneur et
repulacion envers les autres princes et peuples; et
davantage auroit faict sans cause retenir en ses
Pays Ras les personnes, vaisseaulx et marchandises
d'aucuns noz subgectz; nous avons, pour telles rai-
sons et occasions, esté meuz et persuadez de nous
armer par mer et par terre et faire contre led.
[i552]
Empereur et ses subgectz les mesmes actes que l'on
a faict et voullu faire contre nous et les noslres; et
nous sommes, pour cest effect, renforcez de grant
nombre de gens de cheval et de pied du costé de
Piedmont, pour entreprandre ce que les occasions
permectrout.
tt Aussi avons nous faict armer et equipper, comme
il appartient, ung bon nombre de noz gallaires en
Prouvencc, tant pour employer et exploicter aux
lieux et endroiclz oii nous adviserons, que pour pa-
reillement tenir en seureté noz portz et plaiges des
costez desd. Prouvence et de Languedoc, à cause des
Turcs qui tiennent et occuppent avec grosses forces
les mers de Levant, ayant jà faict descentes en plu-
seurs endroitz de la Clirestienté, oii ilz ont prins et
emmené grant nombre d'ames.
tt D'avantage nous tenons prestz es raers de deçà
ung bon gros nombre de vaisseaulx ronds, pour res-
pondre de ce costé là à ceulx qui nous vouldront
riens demander; et faire en oultre telles autres entre-
prinses qui se pourroient offrir et présenter, pour le
bien de noz affaires et services, et au préjudice et
dommage de noz adversaires; ayant au surplus faict
lever sur noz frontières de nostre royaulme nou-
velles bandes de gens de pied, pour garnyr noz
places, de peur de surprinse;
ttQui sont toutes occasions de grosses et lourdes
despences, lesquelles il ne nous fault seullement
continuer, mais icelles de beaucoup croistre et aug-
menter, pour les grosses et puissantes armées que
nous avons délibéré et convient mectre sus en ceste
présente année, tant pour secourir lesd. deux villes
et lever les sièges d'icelles, ce que nous devons par
tous moyens essayer de faire et exécuter, pour
nostre grandeur et conservation de nostre honneur
et representacion, et pour satisfaire au devoir de
lad. protection par nous prinse des ducs de Parme
et conle de LadmirandoUe, qui se sont geclez entre
noz bras, que pour obvier et résister aux surprinses
et dampnées enti'eprinses dud. Empereur, et pour
essayer, à bonne et juste cause, à diminuer et affoi-
blir son estai, et par conséquent endommager ses
subgectz, pays, terres et seigneuries de son obeys-
sancc.
ttEt oultre toutes les despences susdictes, nous
avons encores les forliffications, réparations, empa-
remens et advitaillemens de noz villes, places et
chasteaulx, les fontes et remontages do nostre artil-
lerye, confection de noz pouldres, bouUetz et autres
fraiz ordinaires et extraordinaires qui en deppendent.
[i552]
ffPour satisfaire à toutes lesquelles despences,
nous avons, pour le soullagement de nostre povre
peuple, faict vendre elaliienerde nostre dommaine,
emprunter de grandes sommes de deniers à inle-
restz, dont noz finances sont chargées et ipotequées,
et, oullre ce, faict requérir, par forme de don gra-
tuit, aux gens deglise et clergé de nostre royaulme,
quatre décimes des fruictz et revenuz de leurs béné-
fices. Mais ayant considéré, avec les Princes de nostre
sang et gens de nostre Conseil, les grands prepa-
ratil'z de guerre, incroyable despence qu'il nous
convient pour ce faire, avons trouvé que les deniers
qui proviendront desd. moyens ne pourront suffire à
l'entretenemcnt des forces qu'il nous est requis
assembler, et des despences extraordinaires qu'il
nous a convenu et conviendra faire durant ceste
présente année, pour le faict dessusdict.
(f Au moyen de quoy, avons à nostre granl regret,
par lavis et oppinyon toutesfoys desd. Princes de
nostre sang et gens de nostredict Conseil, advisé de
faire lever en cestedicte année, commencée le pre-
mier jour de ce présent moys de Janvier mil v' li,
sur les villes closes de nostre royaulme, la somme
de douze cens mil livres tournois, pour la soulte
de cinquante mil hommes de guerre à pied, durant
(|uatre moys de lad. présente année; qui est à
raison de six livres tournois pour chascune paye
par moys. Pour partie duquel nombre de cinquante
mil hommes, les villes closes de vostre Prevosté et
Viconté porteront le nombre de sept mil cinq cens
hommes, dont la soulde montera, pour lesd. quatre
moys, la somme de neuf vingtz mil livres tour-
nois.
f?Si vous mandons que, appeliez uoz Advocat et
Procureur, et ung délégué de chascune ville close de
vostredicte Prevosté et Viconté, que les habitans
d'icelles pourront eslire et envoyer devers vous, si
bon leur semble, vous faictes incontinant les coli-
zacions et deppartement dud. nombre et soulte
desd. vu" v' hommes sur toutes les villes closes et
faulxbourgs d'icelles, qui sont en vostredicte Pre-
vosté, anciens ressors et enclaves d'icelle, excepté
celles qui ont esté closes du temps du feu Roy nostre
très honnoré seigneur et père, lesquelles sont contri-
buables à l'augmentacion des souldes de nostre gen-
(larmerye, pour et au lieu de la fourniture des vivres
en espèces, sans vous arrester ne diflerer pour quel-
(|ucs lettres de distraction, esclipse et séparation
d'icelles (»ic) vostre ressort et jurisdition,qu'ilzayent
obtenues, ne pour quelques inhibitions et defl'ences
DE LA VILLE DE PARIS.
283
que, à leurs requestes, vous ayent cy devant esté
faictes de procéder par vous à telle cottizacion, ne
aussi pour quelques sentences, arrestz et exécutions
d'iceulx, sur ce intervenuz, par ce que, nonobstant
tout ce que dit est, quelconques oppositions, appel-
lations ou protestacioiis, pour ce faictes ou à faire,
nous ne voulions l'exécution de cesd. présentes eslre
aucunement retardée; sans préjudice toutesfoys des
exemptions, éclipses, arrestz, exécutions et autres
choses.
irEt les deniers des coctizacions et département
que pour ce ferez, faictes respectivement lever et
recevoir, en chascune ville, par tel personnage que
les habitans d'icelle vouldront eslire. Ausquelz nous
avons permis et permectons, par cesdictes présentes,
qu'ilz puissent sur eulx asseoir, imposer et cueillir,
le fort portant le foible, la somme de laquelle chas-
cune d'icelles villes sera par vous respectivement
coctizée; emsemble les fraiz raisonnables de la cocti-
zacion et levée qu'ilz en feront, sans y commectre
aucun abbuz, et sans aussi aucunes personnes en
exempter, sinon noz amez et feaulx Notaires et
Secrétaires de la Maison et Couronne de France,
et les officiers domestiques de nous, de nostre très
chère et très amée compaigne la Royne, de noz
très chers et très amez enlTans, et de nostre très
chère et très amée seur Marguerite de France, qui
seront couchez es estatz et prandront gaiges, comme
ilz feront apparoir par certiffication de leurs tréso-
riers et payeurs, et les vefves de ceulx de nosdictz
Notaires et Secrétaires et officiers domestiques de
nous et de nostredicte compaigne et nosdictz enffans
et seur, qui seront décédez, et les gens d'église pour
le regard du revenu de leurs bénéfices et de leurs
propres heritaiges, tenuz en fiefz en quelque lieu
qu'ilz soient scituez, et pour leurs biens roturiers
assiz hors desd. villes et faulxbourgs seullement; et
sans comprandre au nombre desd. exemps autres
officiers domestiques et commensaulx des Princes
et Princesses de nostre sang, hors ceulx qui sont cy
devant nommez etspeciffiez, quelques exemptions,
previlleges, concessions et clauses de desrogations
apposées en iceulx, que n'entendons avoir lieu pour
ceste foys et pour ce regard, et sans préjudice
d'iceulx en autres choses.
tEt ausquelz habitans avons permis et permec-
tons, pour trouver les sommes èsquelles ilz se-
ront coctizez, qu'ilz puissent eulx ayder des deniers
et revenuz patrimonyaulx de leursdictes villes, et
iceulx engager et ypotequer, si besoing est, jusques
36.
284
REGISTRES DU BUREAU
au pavfaict payement de leurdicte coctizacion, dont
les deniers seront par les habilans, ou leui-s rece-
veurs ou commis, portez, fourniz et délivrez, à
leurs despens, à nostre Ville de Paris, es mains
du Receveur gênerai de noz finances estably en
icelle Ville, par ses quictances, à deux termes et
payemens esgaulx, qui escherront les xv"'°' jours
des moys d'avril et juillet de ccstedicte présente
année.
tEt à ce faire, souffrir et obeyr, contraignez et
faictes contraindre les habilans desd. villes closes et
faulxbourgs d'icelles, et chascun d'eulx respective-
ment, royaulment et de faict, par toutes voyes et
manières requises et acouslume'es , au payement de
noz deniers et pour noz propres affaires, nonobstant
et ainsi que dit est lesd. exemptions, prcvilleges,
concessions, distractions, oppositions et appellacions
quelconques, faictes ou à faire, la congnoissance et
décision desquelles nous avons retenue et retenons à
nous et à nostre personne. Et icelle avons interdite
et deffendue, interdisons et deffendons à toutes noz
cours de Parlement, Generaulx de la justice de noz
aydes, Esleuz et à tous autres juges et officiers, de
nostre certaine science, plaine puissance etauctorité
royal, par cesd. présentes, lesquelles, si besoing est,
voulions et ordonnons leur estre présentées par le
premier de noz huissiers ou sergens sur ce requis;
auquel nous mandons de ainsi le faire, et de les si-
gnifBer aussi aux parties et à tous autres qu'il appar-
[i552]
tiendra, et de faire tous adjournemens, contrainctes
et exploictz qui par vous leur seront ordonnez pour
l'ellect et accomplissement de ce que dit est et qui en
deppendent.
tfDe ce faire, vous avons et à nosdictz huissiers
ou sergens donné et donnons povoir, auctorité,
commission et mandement espccial; mandons et
commandons à tous noz justiciers, officiers et subgcctz
que à vous et aud. huissier ou sergent, à Texeculion
d'icelles , obeyssent et entendent dilligemment, pres-
teut et donnent conseil, confort, ayde et prisons, si
mestier est et requis en sont. Et pour ce que de ces-
dictes présentes l'on pourra avoir affaire en plu-
sieurs et divers lieux, nous voulions que au vidimus
d'icelles, deuomcnt collacionné, foy soit adjousté
comme à ce présent original.
(t Donné à Rloys, le huitiesme jour de Janvier
l'an de grâce mil v" cinquante et ung, et de nostre
règne le cinqicsme.D
Signé : «Par le Roy,
RoBERTET. -n
Et sellé, en simple queue, du grand sel de cire
jaulne.
Incontinant lesd. lettres receues, mesd. s" les Pré-
vost des Marchans et Eschevins ont ordonné man-
demens eslre faictz à mess" les xxiiii Conseillers de
lad. Ville, pour venir donner leur avis sur icelles,
samedi prochain, xxiii° jour de Janvier v' li.
CCXGVII [CCXLVI]. — Pour ix" m livres tournois demandez par le Roy à la Ville
a3 janvier i5Sa
Du samedi, xxm''^' jour de Janvier mil v" li.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers d'icelle Ville, pour adviser
sur les lettres patentes du Roy, présentées au Bureau
de lad. Ville par mons' le Lieutenant civil, par les-
quelles le Roy demande à icelle Ville la somme de
u" H livres tournois pour partie de la soûl te de l'
hommes de pied, pour le faict de ses guerres; en
laquelle se sont trouvez , c'est assavoir :
Mons' le Prévost des Marchans, m' Claude
Guyot;
(Fol. 261 v°.)
Mess" Lejay, Luillier, Lormier et Desprez, Esche-
vins ;
Mess" Viole, s'^ d'Athis, Prévost, M. de Brage-
longne, de Livres, Courtin, Croquet, Hennequin,
Conseillers de lad. Ville.
Pour ce que lad. compaignée est trop petite, ont
le tout remys en l'assemblée generalle qui se fera
mardi prochain , en la grande .salle de l'Ostel de lad.
Ville. Et neantmoings ont dit qu'ilz ne sçavoient point
de meilleur moyen pour lever lad. somme que sur
l'aide de 11 solz vi deniers pour muy de vin entrant
et II solz VI deniers tournois de vin [sic) yssant hors
la ville de Paris.
"' Le Registre porte par erreur : «tamedi jxii' jour de Janviwn.
[i552]
DE LA VILLE DE PARIS.
285
CCXCVIII [CCXLVII]. — Assemblée geineralle pour ix" m livres tournois
DEMANDEZ À LA VILLE DE PaRIS.
26 janvier i53i
Du mardi, xxvi'jour de Janvier mil v'li.
En assemblée generaile le jour d'uy faicte, en l'Os-
tel de la Ville de Paris, de mess" les Prévost des
Marchans, Esclievins, Conseillers, Quarteniers, les
Cours souveraines, l'Evesque et Chappitre de Paris,
religions, colleiges et communaultez, et liuit no-
tables bourgeois de chascun quartier de tous estatz,
mandez et convoquez, pour adviser sur les lettres
patentes du Roy, présentées au Bureau de lad. Ville
par mous'' le Lieutenant civil, par lesquelles le Roy
demande à icelle Ville la somme de neuf vingtz mil
livres tournois, pour partie de la soulte de cinquante
mil hommes de guerre à pied , pour le faict de
ses guerres; en laquelle se sont trouvez, c'est assa-
voir:
Mons'ie Prévost des Marchans, m* Claude Guyot;
Mons' Lejay, mons' Luiliier, mons'Lormier, mons'
Desprez, Esclievins;
Mons' d'Athis, conseiller en la Court, mons' Du-
drac, conseiller en la Court, mons"^ Prévost, con-
seiller es Generaulx, mons"^ de Livres, Secrétaire du
Roy, nions' Larcher, mons' Berthelemy, mons"^ Le-
lievre, mons' Croquet, mons' Hennequin , Conseillers
de lad. Ville;
Mons' Abot, nions' Lecirier, nions' Potier, mons'
Vermondet, mons' Burdelot, nions' Allegrin, nions'
Berthelot, mons' Audouart, mons' Lecoq, mons' Bar-
jot, mons' Anjorrant, mons' Berthelemy, Conseillers
de la court de Parlement ''' ; mons' Charron, mons'
d'Asnieres, mons' Ruzé, Generaulx de la Justice;
Mons' Petremol, mons' Seguyer, mons' le Correc-
teur, Chambre des Comptes;
Pour l'Evesque de Paris, le curé de Sainct Eus-
tace;
Le Chappitre de Paris;
Le Procureur de l'Université;
Mons' de Saincte Geneviefve; \ l'Eglise
Mess" de Sainct Magloire;
Mons' de Sainct Martin des Champs; ]
Les Chartreux; j ,
- ,, , . S absens.
Les Lelestins ; )
(Fol. a6a.)
Mons' Basannier, sire Jehan de Sainct Germain,
sire Thomas Le Lorrain, m' Pierre Goliory, Nicolas
Hac, Jehan Boucher, Jehan Lescaloppier, Guillaume
Parfaict, Nicolas Paulmier, Quarteniers d'icelle
Ville;
Sires Guillaume Choart, Nicolas Geuffrin, Jehan
Menant, Jehan Rouiller, Faulchet, Procureur en
Chastelet, sire Jehan Laubigeois, mons' de Tasnieres,
Philebert de Crevecueur, Claude de Moucy, Jean
Lesellier, mons' Menant, Jehan Boucher, m' Tristan
Cancien, Eustace Lebossu, Jehan Niceron, mons'
Dufour, Claude Pouidras, Jehan Roussin, Jacques
Poullain, m" Loys Poncet, conseiller en Chastelet,
Jehan Daubray, Aignen Tardif, Guillaume Martin,
Jehan de Breda, mons' Formé, procureur, Nicolas
Lesellier, le commissaire Janolin, Estienne Gregis,
Jehan Feullet le jeune, bourgeois et marchans de
iad. Ville;
Et autre grant nombre de bourgeois et marchans
mandez par lesd. Quarteniers.
Conclusion pour les un" mil escuz
DEMANDEZ PAR LE RoY.
Après lecture faicte desdicles lettres patentes du
Roy, et que mond. s' le Prévost des Marchans a re-
monslré à lad. compaignée les grans affaires du Roy,
a mys la matière en délibération et demandé l'avis
et oppinyon à tous les assistans, chascun en par-
ticulier;
Lesquelz ont tous conclud, advisé et délibéré que,
actendu le grant nombre de gens previllegiez par
lesd. lettres et la grande quantité des povres habitans
de lad. Ville, que le traffiq de marchandise est en
partie dellaissé pour les guerres, et la grande
charte de vivres qui est à présent, que on doibt
faire les humbles remonstrances au Roy et à son
Conseil, à ce qu'il luy plaise modérer lad. somme;
et oii il ne vouidra recevoir lesd. remonstrances et
qu'il soit neccessité lever lad. somme entière, qu'il
luy plaise permectre lever icelle à constitucion de
rente au denier douze sur les particuliers de lad.
"' La veille, deux des Échevins étaient allés prier le Parlement d'envoyer une députation à cette assemblée et la Cour avait
commis quatre de ses membres seulement, Guillaume Abot, Jean Lecirier, Jacques Potier et Louis Allegrain, pour la représenter, au
lieu des douze nommés ici. {Archivei nat., X'" 1671, fol. aag.)
286
Ville, et octroyer ses lettres pour lever l'ayde de
11 solz VI denici-s tournois pour muy de vin entrant,
et II solz VI deniers tournois pour muy de vin yssant
hors la Ville et faulxbourgs de Paris, et qu'il luy
plaise qu'il n'y ait nuiz exemptz pour le payment
desd. rentes, fraiz et rachapt d'icelles; lequel ayde
REGISTRES DU BUREAU [i559]
sera cueilly et levé soubz la main de lad. Ville, ou
baillé à main ferme pour une, deux ou trois années,
ou d'an en an, à la charge de advancer deniers
ou autrement, et ainsi que mesd. s" les Prévost
des Marchans et Eschevins de lad. Ville verront bon
estre.
CGXGIX [CCXLVIII]. — Retour de la Court pour lever les h solz vi deniers tournois
POUR MUY DE VIN.
4 février i552
Du jeudi, nu' jour de Février mil v" li.
Aujourd'huy, mons' le Prévost des Marchans, m"
Claude Guyol, est arrivé de la Court du Roy, où il
avoit esté envoyé par l'assemblée generalle du Conseil
et Estatz de ceste ville de Paris, du xxvi"" jour de Jan-
vier dernier passé;
Lequel a dit, pour sa responce, que pour les
grans et urgens affaires que led. seigneur a à sup-
porter ceste présente année, il ne peult aucune-
ment modérer lad. somme de ix" m. livres tournois.
(Fol. af)/i.)
ne prolonger le temps et termes ppeciffiez par ses
lettres patentes. Mais a rapporté lettres patentes et
commission pour lever lad. somme à constitucion de
rente au denier douze, sur l'ayde de ii solz vi deniers
tournois pour muy de vin, tant entrant que yssant
hors Paris''', ainsi qu'il avoit esté délibéré par lad.
assemblée generalle. A ceste cause, a mandé aux seize
Quarteniers qu'ilz eussent à eulx trouver demain à
une heure de relevée au Bureau de lad. Ville, pour
les advertir de ce qui estoit affaire.
CGC [CCXLIX]. — Description des habitans de la Ville.
5 février i552. (Fol. 264 v°.)
Et le landemain vendredi, v" jour dud. moys.
Sontcomparuz lesd. Quarteniers, ausquelz mond.
s' le Prévost des Marchans a monstre lesd. lettres et
signiffié le contenu cy dessus, et les a priez de faire
dilligence, chascun en son quartier, de eulx enquérir
et exorter les bourgeois de lad. Ville à fournir argent
pour acquérir lad. rente. Et pour myeulx congnoistre
les facultez des personnes, ont esté expédiez man-
demensausd. seize Quarteniers, pour faire description
de tous les noms, surnoms, qualilez et demourances
des habitans de leursdictz quartiers, pour congnoistre
les plus sulfisans; et qu'ilz eussent à les apporter par
escript dedans trois jours au Bureau de lad. Ville.
Ce qu'ilz ont promis faire.
(') Les lettres patentes autorisant la Ville à faire un emprunt, datées de Fontainebleau, le 29 janvier i552 (n. s.), sont enre-
gistrées ci-dessous, à la séance du 27 février. Quant à l'édit portant concession aux Prévôt des Marchands et Echevins d'un octroi
de deux sous six deniers par muid de vin entrant à Paris ou en sortant, il porte la date de Fontainebleau, 3o janvier i553 (n. s.),
mais ne figure pas sur notre registre. Il fut enregistré au Parlement de Paris, le 18 février suivant, et à la Chambre des Comptes,
le 6 juillet i55a (Archives nat., X'' 8617, fol. 3a6), et a été publié par A. Tessereau, Histoire de la Chancellerie, 1. 1, p. 116. Ces
lettres avaient été l'objet, le jeudi 11 février, d'une longue délibération au Parlement, où avaient été convoqués les Prévôt des
Marcliands et Echevins, au sujet des exemptions qu'elles contenaient en faveur d'environ 6,000 privilégiés qui étaient dispensés de
payer cet impôt. La question avait été soulevée par les Conseillers du Pariement qui avaient assisté à l'assemblée do la Ville, le
36 janvier, et pris part aux protestations contre les privilèges. Ils représentaient que l'on pouvait craindre une mutinerie du peuple
de Paris, si les exemptions n'étaient pas supprimées ou considérablement réduites. La cour décida de faire, et présenta effectivement
des remontrances au Roi, mais elles restèrent sans résultat. Après une semaine de résistance, le Parlement se décida à enregistrer
l'édit, sous certaines réserves pour l'avenir, en ce qui concernait particulièrement ses privilèges à lui, qu'il estimait méconnus dans
la circonstance. De l'intérêt public il n'était même plus dit un mot. {Archives nat., X'* 1671, fol. 276 v" et 3o8 v°.)
[i552]
DE LA VILLE DE PARIS.
287
ceci [CCL]. — [Visite du Pbévôt des Marchands au Gouverneur de Paris]
7 février i559. (Fol. 264 v°.)
Du dimenche, vu' jour de Février mil v' li.
-Aujourd'huy, après ce que mess" les Prévost des
Marchans et Eschevins de la ville de Paris ont esté
advertiz de la venue de monseigneur de Chasllllon,
Gouverneur de Paris et Ysle de France, sont allez
en son logis pour luy faire la révérence'''.
CCCII [CGLl].
La RECEPTION DE MoNSEIGNEUR DE GhASTILLON, GOUVERNEUR DE PaRIS.
9 février i55a. (Foi. a65.)
Du mardi, ix' jour de Février y' i.i.
Aujourd'huy, suyvantles mandemens le jour d'hier
envoyez à mess" les Conseillers, Quartenierset deux
notables bourgeois de chascun quartier, pour rece-
voir honnorablement monseigneur Gasparl de Coul-
ligny, seigneur de Chastillon sur Loing, Chevalier de
l'Ordre, en Testât de Gouverneur de Paris et Ysle de
France'"^', sont comparuz mess" les Prévost des
Marchans et Eschevins, la plus grande partie de
mess" les Conseillers et Quartcniers, bourgeois et
trente personnes des nombre des archers, arba-
lestriers et hacquebutiers de lad. Ville, vestuz de
leurs hocquetons de livrée, qui gardoient la porte
et actendoient mond. seigneur le Gouverneur, qui
arriva en l'Ostel d'icelle Ville à deux heures de re-
levée, acompaigné de trente ou quarante genlilz-
hommes.
Et incontinant que mesd. s" de la Ville sceurent
sa venue, allèrent au devant de luy jusques à la porte
d'embas et le admenerent en la grande salle tap-
pissée oij estoient lesd. Conseillers, Quarteniers et
bourgeois, oiî mond. s' le Prévost le feist seoir au
dessus de luy, dedans une chaire de vellours noir,
puis ordonna que ses lettres feussent leues haul-
tement en lad. rompaignée; desquelles la teneur
ensuit :
«Henry, par la grâce de Dieu Roy de France, à
tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.
Comme puis nagueres soit escheu et demouré vac-
cant Testât et office de Gouverneur et nostre Lieu-
tenant General en nostre bonne ville et cité de Paris
et pays de Tlsle de France, par le trespas de feu
nostre cousin le seigneur de La Rochepot'^', en son
vivant Chevalier de nostre Ordre ; auquel estât, pour
Timportance dont il est, est très requis et necces-
saire de pourvoir de quelque bon, grant et notable
personnage, à nous seur, feable et agréable, et en
qui nous puissions avoir toute seureté et fiance;
(tSçavoir faisons que nous, considerans que ne
saurions faire meilleure eslection en cest endroit
que de la personne de nostre cher et amé cousin
Gaspart de Coulligny, seigneur de Chastillon sur
Loing, Chevalier de nostre Ordre, Cappitaine de
cinquante lances de noz ordonnances et Coilonnel
de noz vielles bandes françoises, qui de ses jeunes
ans a esté nourry près nostre personne, et depuis
a ordinairement faict service au feu Roy, nostre très
honnoré seigneur et père, au faict des guerres, et
à nous pareillement depuis nostre advenement à la
Couronne, es charges dessusdictes et autres grandes
et honnorables oi!i il a par nous esté employé,
mesnies pour le recouvrement de nostre ville de
Roulongne et reconciliation et pacillîment de la
bonne paix et amytié d'entre nous et le Roy d'An-
gleterre, qui mérite bien que nous l'ayons en bonne
et singulière recommandation.
ftPour ces causes et pour l'entière confiance que
nous avons de sa personne et de ses sens, prudence,
vaillance, intégrité, vertuz, bonne conduicte et dilli-
gencc, l'avons faict, constitué, ordonné et eslably,
faisons, constituons, ordonnons et establissons, par
ces présentes. Gouverneur et nostre Lieutenant Gene-
ral en nosd. ville de Paris et pays de Tlsle de France,
et led. estât et office de Gouverneur vaccant, comme
dit est, par le trespas dud. feu s' de La Rochepot, son
oncle, luy avons donné et octroyé, donnons et oc-
troyons par ces présentes, pour l'avoir, tenir et
doresnavant excercer, aux honneurs, auctoritez, pré-
rogatives, preheminence, franchises, libériez, gaiges,
f Un blanc de six on huit lifjncs avait été réservé à la suilc, comme si la relation de la visite du Prévôt des Marchands et des
Échcvins au Gouverneur de Paris devait avoir plus de développement.
'•''Cette cérémonie avait été fixée primitivement au 3o septembre i55l. (Voir ci-dessus, le paragraphe CCLXXVII).
!') Voir la note t des pages j6'i et sCî du présent volume.
288
REGISTRES DU BUREAU
pensions, droiclz, proulTitz et csmolumens, telz et
semblables que les avoit et dont joissoit led. feu
seigneur de La Rochepot , avec les pouvoirs , puissance
et facuhez appartcnans et afferans aud. estât, charge
et office de Gouverneur et nostre Lieutenant gênerai,
pour commander et faire assembler, toutes et quan-
tesfoys que besoing sera, les Prévost des Marchans
et Eschevins de nostredicte bonne ville et cité de
Paris, et pareillement les maires, marchans, esche-
vins et magistratz des autres villes de son gouver-
nement, afin de leur commander et ordonner tout ce
qu'il verra et congnoistra estre requis et neccessaire,
tant pour le bien de nostre service que pour le faict
de la police, et autres choses qui se offriront con-
cernant les affaires publiques desd. villes, bourgs et
bourgades d'icelluy {gouvernement et pays de l'Isle de
France; pourveoir au faict et establissement des gar-
nisons de gendarmes, passages et logis de gens de
pied, et aux vivres qui leur seront neccessaires, y
mectre le taux et pris qu'il verra estre raisonnable;
faisant entretenir, garder et observer ausd. gens de
guerre, chascun en droit soy, et pareillement à nostre
peuple, en tant que à luy sera, les ordonnances, par
nous et nos prédécesseurs l'aides, de sorte qu'ilz
puissent vivre les ungs avec les autres en bon ordre,
justice et police, et à la moindre charge et foulle de
nostredict peuple, et lesd. gens de guerre respecti-
vement que faire ce pourra.
tt Et generallement fera nostredict cousin le sei-
gneur de Chastillon es choses dessusdictes et autres
qui deppendent desd. povoirs, puissances, facullez
et auctoritez, ce que ung bon et dilligent Gouver-
neur de province et nostre Lieutenant gênerai, re-
présentant nostre personne, doibt et est tenu de
faire, sans ce que autrement il soit besoing icy
declairer ne speciffier de point en point parle menu
iceulx povoirs, puissances, facultez et auctoritez; et
lesquelz nous tenons cy pour tous speciffiez et de-
clairez, tant qu'il nous plaira.
ff Si donnons en mandement, par ces mesmes pré-
sentes, à noz amez et feaulx les gens de nostre court
de Parlement à Paris, que led. seigneur de Chastil-
lon, duquel nous avons prins et receu le serment,
en tel cas requis et acoustumé, et icelluy mys en
possession et saisine dud. estât, charge et office, ilz
facent, seuffrent et laissent d'iceulx joyr et user
plainement et paisiblement, emsemble des hon-
neurs, auctoritez, prérogatives, preheminences, po-
voir, puissances, facultez, droitz,prouffilz et esmo-
lumens qui y appartiennent. Enjoignant par cesd.
[i552]
présentes ausd. Prévost des Marchans et Eschevins
de nostredicte ville de Paris, maires, mayeurs,
magistratz, bourgeois, manans et habitans desd.
autres villes dud. gouvernement, cappitaines des
places d'icelluy, et à tous noz autres justiciers, offi-
ciers et subgectz qu'il appartiendra, qu'ilz et chas-
cun d'eulx respectivement ayent à obeyr et entendre
dilligemment aud. s' de Chastillon, Gouverneur
dessusdicl, de tous ceulx et ainsi qu'il appartiendra,
es choses touchant el concernant nostre service, le
bien de la chose publique et autres qui deppendent
desd. povoirs et auctoritez, et sesd. estât, charge et
office de Gouverneur et nostre Lieutenant gênerai,
sans y faire aucune faulte ne difficulté.
rr Mandons en oullre à nostre amé et féal con-
seiller, le Trésorier de nostre Espargne, présent et
advenir, qu'il paye, baille et délivre, ou face payer,
bailler et délivrer aud. de Colligny les gages, pen-
sions et droitz aud. office appartenans doresnavant
par chascun an, aux termes et en la manière acous-
tume'e; et par rapportant ces présentes, ou vidimus
d'icelles faict soubz scel royal pour une foys, avec
quiclance dud. de Colligny sur ce suffisante, seulle-
ment, nous voulions lesd. gaiges, pension et droictz
estre passez et allouez es comptes et rabaluz en la
reccpte dudit Trésorier de nostre Espargne ou d'aultre
qui payez les aura, par noz amez et feaulx les gens
de noz Comptes, ausquelz nous mandons ainsi le
faire sans difficulté. Car tel est nostre plaisir. En
lesmoing de ce, nous avons faict mettre nostre scel
à cesd. présentes, que nous avons signées de nostre
main.
r Donné à Fontainebleau, le neufiesme jour de
Septembre l'an de grâce mil cinq cens cinquante et
ung, et de nostre règne le cinqiesme.iî
Ainsi signé : r HENRY. »
Et sur le rcply : ttPar le Roy, le duc de Mommo-
RENCY, Pair et Connestable de France, présent.
ClAUSSE. 11
Et au dessoubz :
wLecta, publicata et registrata, audito et consen-
tiente Procuratore generali Régis, pro gaudendo per
dictum de Coulligny, juxta ordinationes réglas,
absque prejudicio auctoritatis Curie et jurisdilionis
ordinarie el judicum ordinariorum, et prout sui
predecessores in officio uti et gaudere consueverunf.
Actum in Parlamento, sextadecima die novembris
[i552] DE LA VILLE
anno domini millesimo quingentesimo quinquage-
simo primo. D
El au dessoubz : trDu Tillet.d
El scellé sur double queue, en cire jaulne, du
granl scel.
Har\ngde faicte par hons' le Prévost des Marchans
À monseigneur le Gouverneur.
Après lecture faicle desd. lellres, mons' le Prévost
des Marchans s'est tourné vers led. s' Gouverneur et
luy a dit ce qui ensuit:
«Monseigneur, depuis ladvenement très heureux
du Roy à la couronne, ceste ville de Paris, cappitalle
du Royaulme, n'avoil point eu d'occasion plus grande
de rendre grâces à la bonté divine que pour avoir
inspiré au cueur très sacré et très magnanime du
Roy la volunté de vous choisir pour chef d'une pro-
vince, de laquelle tout sondict Royaulme a pris sa
dénomination. Pour congratulation de ce bénéfice, à
voslre bien venue, messieurs qui sont icy assemblez
et tous les habitans de cestedicte Ville se sont à
grande et juste occasion resjouyz, vous voyant Gou-
verneur en risle de France, laquelle est tant déco-
rée et enrichie des gestes et faictz héroïques des
seigneurs très puissans et très renommez de voslre
très noble sang cl affinité, par dessus tous lesquelz
voyons aujourd'uy resplandir monseigneur le Duc
de Montmorency, Pair et Conneslable de France,
voslre oncle, des vertuz duquel et proesses indi-
cibles, suffisantes assez pour eslever jusques au plus
hault et excelent degré et liltre d'honneur toute sa
très illustre postérité et tous ceulx qui luy attiennent,
vous avez esté si dilligenl imitateur, que par voslre
générosité et admirables cnlreprinses, avec ung mar-
DE PARIS.
289
cial courage, es haulx faictz d'armes par la dexté-
rité de vostre esperil exécutez sur les Anglois, ilz ont
esté conlrainctz remectre soubz l'obeyssance du Roy
la ville de Roulongne et tout le pays circonvoisin.
ttJe me taiz des autres services très recomman-
dables par vous faictz en tant d'autres charges et
affaires d'importance, èsquelz il a pieu à la Majesté
du Roy vous employer, pour vous supplier très hum-
blement, monseigneur, vouUoir recevoir agréable le
salut et très humble révérence que je vous présente
au nom de tous les estatz de ceste Ville, au gou-
vernement de laquelle vous soyez, autant que fut
oncques autre de voz prédécesseurs, le très bien
venu, n
Responce faicte par monseigneur le Gouverxeur.
Led. seigneur Gouverneur feist la responce qui
ensuit :
(t Messieurs, je vous mercye de l'honneur que vous
me faictes. Quant à Testât auquel il a pieu au Roy me
constituer, je ne l'atribue ne à mes mérites ne à
mes forces, mais seullement à sa libéralité et bonté.
Je suis asseuré que vous avez eu cy devant des Gou-
verneurs, personnages de grant vertu et expérience,
ausquelz raisonnablement je doy cedder en toutes
choses, fors en une que je vous prie tenir pour cer-
taine, c'est en bonne volunté de m'employer et tout
mon entendement, si peu que Dieu m'en a donné,
au bien et prouffit de la Ville. Et oij le myen ne suf-
firoit, j'en vouldroye emprunter de personnages que
je congnois de plus grant povoir, expérience et suffi-
sance; vous promcctant, messieurs, que toute ma
force et puissance ne seront jamais espargnez en
chose qui concerne le bien de ceste Ville, soit en
gênerai ou en particulier, v
CCCIII [CCLII]. — Présent audict Gouverneur.
la février i55a. (Fol. 968.)
Kt le vendredi, xn" jour dud. moys, mesd. s" les
Prévost des Marchans et Eschevins de lad. Ville ont
esté faire présent à mond. seigneur le Gouverneur
de Paris de deux beaulx grands bacins en forme d'o-
valle , deux grandes couppes couvertes et deux grandes
aiguières d'argent, le tout vermeil doré et buriné,
'" Ce ctiitfro est reste en blanc au Registre.
'*' Voir ci-dessus, p. a6'i-265.
pesans emsemble quarante quatre marcs . . . '" onces,
ainsi qu'il avoit esté délibéré en l'assemblée du Con-
seil de lad. Ville, du xxviii" jour de Septembre dernier
,:(2)
passe
Duquel présent led. seigneur Gouverneur s'est tenu
pour très contant et a remercié lad. Ville.
37
lUI'RIHIlAli; ]
290
REGISTRES DU RUREAU
[iS5q]
GGCIV [GGLIII]. — Pour les ix" m livres tournois.
30 février i552.
Du samedi, xx™ jour de Février mil y' li.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Oslel de la
Vilie de Paris, de mess" les Prévost des Marchans.
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur les moyens à constitucion de renie au denier
douze de la somme de ix"m livres tournois pour les
cinquante mil hommes demandez par le Roy es villes
closes de son Royaulme, dont les villes de la Prevosté
et Vicontè de Paris sont cottize'es à lad. somme de
IX" M livres tournois, selon le département faict
d'icelles par le Prévost de Paris; en laquelle se sont
trouvez, c'est assavoir :
Mons' m' Claude Guyot, Prévost des Marchans;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins;
Mess" de Rragelongne, Lieutenant particullier, le
bailly Courtin, de Livres, de Jumeauville, T. de Rra-
gelongne, Lecomte, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mond. s'' le Prévost des Marchans a
faict plusieurs ouvertures des moyens plus doulx et
facilles à lever lad. somme au denier douze, sur l'ayde
de 11 solz VI deniers tournois pour muy de vin entrant
et autant yssant hors Paris, et lecité la forme qui a
autresfoys esté tenu en semblable cas, a sur ce mys
la matière en deliberacion et demande' l'avis ausd.
assistans.
Tous lesquelz ont conclud, advisé et délibéré
(Fol. a68 v°.)
que, pour plus commodément et justement lever
lad. somme, mess" les Quarteniers doibvent apporter
au Rureau de lad. Ville leurs rolles, comme il leur a
esté ordonné, et admener avec eulx leurs cinquante-
niers, dixiniers et quatre notables personnes de
leursdiclz quartiers de tous estatz, aus jours qui leur
seront assignez, chascun l'ung après l'autre. Et ce-
pendant, mess" yront prier mess" de la Court, des
Comptes et des Generaulx de la justice, de déléguer,
assavoir: deux de lad. Court, deux desd. Comptes,
et ung desd. Generaulx, pour assister au Rureau de
lad. Ville, avec inesd. s" les Prévost des Marchans
et Eschevins, ung ou deux Conseillers de Ville, telz
que mesd. s" vouldront eslire, lesd. Quarteniers,
cinquanteniers, dixiniers et bourgeois, pour procé-
der à la coctization des personnes dénommées èsd.
rolles desd. Quarteniers, oyr les personnes, si be-
soing est, et les taxer selon leurs qualitez et puis-
sances. Et oii il se trouvera aud. loUe aucuns de mesd.
s" de la Court, des Comptes ou dosd. Generaulx,
seront baillez par escript ausd. depputtez desd.
cours, pour les advertir et savoir d'eulx quelles
sommes ilz veuUent mecire en rente liberallement ,
et leur responce oyr; et [ou cas] qu'ilz ne veullent
riens bailler, seront cottizez par lesd. depputtez
comme les autres, aCn que tous les autres estatz
ne se puissent excuser.
GCGV [GGLIV]. — [Visite du Prévôt des Marchaîjds aux Gours souveraines.]
a6 février i552. (Fol. a6g.)
Du vendredi , xxvi"° jour de Février mil v" li.
Aujourd'uy, mons' m* Claude Guyot, Prévost des
Marchans, et mons' m" Guy Lormyer, Eschevin de
la ville de Paris, sont allez par devers mess" de la
court de Parlement '•', la Chambre des Comptes et
des Generaulx de la justice, leur faire entendre
la délibération du Conseil de lad. Ville cy dessus
escripte. Toutes lesquelles Cours leur ont fait res-
ponce qu'ilz y adviseront présentement, lequel avis
ilz feront savoir incontinanl à mesd. s" les Prévost
des Marchans et Eschevins, pour estre preslz à y
besongner jeudi prochain.
C' L'extrait suivant du registre du Conseil du Parlement, où se trouve relatée celte démarche du Prévôt des Marchands et de
rÉchevin Lormier, nous révèle les(jraves difficullés que rencontrait le Bureau de la Ville pour faire accepter l'emprunt forcé : «Par
ledict Prévost des Marchans a esté dict qu'ilz avoienl essayé tous moyens pour recouvrer deniers à constitucion de rentes, suivant les
dernières lettres patentes du Roy, mais trouvoyent que Lien peu de personnes y porloient leurs deniers volontairement A cesie cause
sont contrainctz d'user, à laur (;rant regret, de contrainctes. Et, parce qu'ilz ne veullent riens faire sans l'advis de la Court, supplie
icelle qu'il luy plaise députer et commectre quelque nombre de Conseillers pour eulx transporter en l'Hoslel de Ville et se trouver en
l'assemblée qui sur ce sera faicte. Lesd. Prévost dos Marchans et Lormier, Eschevin, retirez, la matière mise en délibération, lad.
Court a député m" Loys Gayant et Robert Boucle, Conseillera en icelle, pour se trouver en lad. assemblée de Ville.r (Archive! nat.,
X" )57i,fol. 345.)
[i552]
DE LA VILLE DE PARIS.
291
CGC VI [CCLV]. — Mandement aux Quartemers.
a6 février iSaa. (Fol. 269 v°.)
Dud. xxvi"" Février v' li.
Aujourd'uy, a esté envoyé ung mandement à sire
Jehan Basannier, Quartenier de lad. Ville, duquel la
leneur ensuit:
(T De par les Prévost des Marchons et Eschevins
de la ville de Paris.
(fSire Jehan Basannier, Quartenier de ceste Ville,
appeliez avec vous voz cinquanteniers et dixiniers et
quatre notables bourgeois de vostre quartier, et vous
trouvez tous emsemble jeudi prochain à une heure.
aciandant deux de relevée, en l'Ostel commung de
ceste Ville, auquel seront assemblez avec nous les
depputtez des Cours souveraines et Conseillers de
Ville, pour procéder au département de la porcion
de ix" mil livres tournois, que vostre quartier doibt
porter pour la soulte de cinquante mil hommes,
dont sera constitué rente au denier douze et baillé
seureté, en la manière acoustumée, à ceulx qui
fourniront lesd. deniers.
trFaict au Bureau de lad. Ville, le xxvi'jour de
Février mil \' li. ^
CCCVII [CCLVI]. — Depputez des Cours souveraines.
97 février i55a. (Fol. 369 v".)
I
Du xxTii' Février v' li.
Aujourd'uy, mess" de la Court ont declairé qu'ilz
ont esleuz pour estre presens à faire les cottizacions
dessus dcclairées, c'est assavoir:
Mons' m' Loys Gayant et mons' Boueste, Con-
seillers en lad. Court.
Mess" des Comptes ont aussi esleuz et depputez
mons'' Petremol et mons"^ Viole.
Mess" les Generaulx ont esleuz et depputez mess"
Ruzé et Longueul.
CoMHISSlOK POUR LEVER LES IX" >l LIVRES TOURNOIS.
Ced. jour, a esté ordonné que la commission pour
contraindre les relTusans à payer et bailler à rente
les sommes es quelles ilz seront cottizez sera enre-
gistrée, dont la teneur ensuit:
f He^iry, par la grâce deDieu Roy de France, à noz
très chers et bien amez les Prévost des Marchans et
eschevins de nostre bonne ville et cité de Paris,
salut.
(f Comme, pour subvenir aux grans et imporlans
affaires de la guerre que nous avons à supporter, tant
du costé dltailye que par deçà, en noz pays de Pi-
cardie et Cliampaigne, pour la protection et conser-
vation de nous et nostre estât, nostredicle Ville nous
aict accordé fournir et payer la somme de neuf vingtz
mil livres tournois, ou ce qu'elle devera porter pour
sa porcion de lad. somme, pour la soulde de sept mil
cinq cens hommes de guerre à pied, pour quatre
moys; à quoy nostredicte Ville et les villes closes de
la Prevosté et Viconté d'icelle ont esté par nous cocti-
zées . faisans partie de cinquante mil hommes que
nous avons mys sus, en ceste présente année, sur
toutes les villes closes de nostre Royaulme; pour la-
quelle somme recouvrer, nous vous avons permis
prandre deniers des nianans et habitans de nostre-
dicte Ville et faulxbourgs, à constitucions de rentes
au denier douze, et icelles constituer sur certain
iinpost que, pour cest effect, vous avons octroyé
prandre et lever eu nostredicte Ville, et, en ce fai-
sant, ordonné que lesd. manans et habitans d'icelle
Ville et faulxbourgs qui auront la puissance d'a-
chepter lesd. rentes seront contrainctz par toutes
voyes et comme pour noz propres affaires; au moyen
de quoy et affin que n'ayez occasion d'excuse, que
lad. somme ne nous soit foumye au temps et ainsi
que noz affaires le requièrent, sur ce que lesd. ma-
nans et habitans pourroient estre reffusans ou del-
layans d'achepter lesd. rentes, sans avoir noz lettres
de contraincte à ce neccessaires ;
«Pour ce est il que nous voulions et vous man-
dons que, appeliez les seize Quarteniers de nostre-
dicte Ville, vous regardez en chascun de leurs quar-
tiers les personnes, tant de noz officiers de noz
Cours souveraines, Chambre de noz Comptes et ju-
risditions ordinaires, que des gens nobles, marchans,
bourgeois, manans et habitans de nostredicte Ville et
faulxbourgs, gens d'église, religions, chappitres,
corps, coleiges, communaultez, tuteurs de mineurs
et autres personnes, de quelque qualité et condition
qu'ilz soient, qui auront la puissance d'achepter
37.
292
REGISTRES DU BUREAU
lesd. renies; pour, ce faict, estre par vous coctizez
et taxez à telle somme de deniers que vous verrez
et congnoistrez que chascun d'eulx pourra aisément
porter, selon leur puissance et faculté, en leur cons-
tituant lesd. rentes aud. denier douze.
«Et à fournir et payer lesd. sommes à quoy ilz
auront este chascun deulx par vous cottizez, voul-
ions estre contrainctz par garnisons '^', qui seront
par vous envoyées en leurs maisons, jusques à tel
nombre d'archers, arbalestriers et hacquebutiers de
nostredicte Ville qui sera par vous advisé, comme
il a esté cy devant faict et exécuté en autres cas
semblables , et par autres voyes requises et acous-
tumées pour noz propres deniers et affaires, non-
obstant oppositions ou appellations quelzconques;
pour lesquelles ne voulions estre différé. La con-
gnoissance desquelles avons interdicte et deffendue
à tous noz juges, et icelle avons retenue à nous et
à nostre personne. Et ausquelz archers, arbales-
[i552]
triers et hacquebutiers avons ordonné, à chascun
d'eulx, pour leur sallaire et nourriture quinze solz
tournois par jour, pendant le temps qu ilz séjour-
neront èsd. garnisons, que nous voulions et enten-
dons leur estre payez par ceulx qui auront souffert
et enduré la garnison, avant que desplacer et sortir
de leursdictes maisons.
trDe ce faire vous avons donné et donnons povoir,
auctorité, commission et mandement spécial, par
cesd. présentes, mandons et commandons à tous noz
justiciers, officiers et subgectz que à vous en ce
faisant soit obey. Car tel est nostre plaisir.
tr Donné ik Fontainebleaue, le xxix' jour de Jan-
vier, Tan de grâce mil cinq cens cinquante et ung,
et de nostre règne le cinquiesme. «
Signé : ttPar le Roy en son Conseil, de Laubes-
PÏNE '■■''. 1)
Et sellé du grand sel, sur simple queue, de cire
jaulne.
GGCVIII [CCLVII]. • — Pour aller au devant de monseigneur le Daulphin,
a mars iSSa. (Fol. 271.)
Du mercredi, ii' jour de Mars mil v'' li.
Aujourd'uy est venu par devers mons' le Prévost
des Marchans uug gentilhomme qui s'est dit estre
envoyé de par mons"^ d'Urfé W, Gouverneur de mon-
seigneur le Daulphin, et a dit que sond. maistre
luy avoit donné charge de venir advertir la Ville que
led. seigneur s'en venoit à Paris et qu'il arrivera
demain sur les trois heures après mydi, el qu'il
estoit sans garde, et que par les villes par où il a
passé, on est allé au davant de luy, et que lad.
Ville devoit faire le semblable.
Lequel s' Prévost des Marchans luy a faict res-
ponce qu'il estoit bien tart pour assembler le Con-
seil, et que neantmoings il alloit à la Ville pour y
adviser. Et luy arrivé au Bureau de lad. Ville, au-
roit trouvé mess" les Eschevins avec aucuns Con-
seillers et Quarteniers, ausquelz il auroit recité le
contenu cy dessus, el leur en auroit demandé leur
avis.
Et auroient tous conciud et advisé qu'on devoit
envoyer mandemens aux Conseillers, Quarteniers et
deux notables bourgeois de chascun quartier, avec
vingt cinq hommes de chascune bande d'archers,
arbalestriers et hacquebutiers, pour eulx trouver, à
une heure de relevée, en l'Ostel de lad. Ville, à
cheval, pour acompaigner mesd. s", qui seroient
vestuz de leurs robbes my parties, et aller au de-
vant de mond. seigneur le Daulphin jusques hors
les faulxbourgs de Nostre Dame des Champs, par oîi
il doibl venir en lad. Ville.
'"' En marge du Registre, à cet endroit, on lit : txHentei comlkuées par garnùontn , d'une écriture du xvii' siècle.
'*' L'original de ces lettres patentes est conservé aux Archives nationales, K 968, n° 3. Sous la cote 6 du même carton, se
trouvent d'autres lettres de même teneur, datées du 17 novembre iSSa.
<•' Claude d'Urfé, seigneur de Beauvoir-sur-Arnon , d'Entragues, baron de Cliâteauneuf, fils de Pierre d'Urfé, Grand Écuyer de
France, et d'Antoinette de Beauvau, naquit en iSoa. Il fut gouverneur et bailli de Forez, écuyer d'écurie du Roi, gouverneur du
Dauphin, depuis François II, surintendant de la maison de ce prince, capitaine de cent lances de sa compagnie, ambassadeur ù
Rome et au concile de Trente, le 10 mai i5à6. Son testament est daté de Compiègne, le 28 août i558.
[t553]
DE LA VILLE DE PARIS.
293
CCCIX [CCLVIIl]. — [Le Bureau de la Ville va au devant du Dauphin.]
3 mars i552. (Fol. a^i v°.)
Et le landemain jeudi, lu™ jour dud. moys, sont
allés mesd. s" les Prévost des Marchans, Eschevins,
Conseillers, Quarteniers et deux notables bourgeois
de chascun quartier, lesd. s" vestuz de leurs robbes
my parties; et estoient acompaignez de leurs ser-
gens , vestuz de leurs robbes de livrée et la navire
d'argent sur l'espaulle, avec xxv hommes de chas-
cune desd. bandes d'archers, arbalestriers et hac-
quebutiers.
Et sont partiz de l'Ostel de lad. Ville, environ
trois heures de relevée, et sont allez jusques hors
lesd. faulxbourgs Nostre Dame des Champs, où ilz
ont rencontré led. seigneur qui estoit dedans une
lictiere, acompaigné de mons' d'Anguyen '') et autres
grans seigneurs. Et l'ont conduit jusques au logis de
monseigneur le Connestable, près Saincte Âvoye l'^*,
où ilz luy ont faict présent de huit doubles quartes
d'ypocras et quinze bouestes de espices de chambre,
sorties de canelat, oreugeat, girofflat, madrians
et autres sortes de confitures.
GCCX [CGLIX]. — Rapport pour l'ediffice des .maisons de Petit Pont,
3 mars iSSa. (Fol. 271 v°.
Dudicl jour.
Aujourd'uy a esté apporté au Bureau de la Ville
de Paris le rapport des jurez, duquel la teneur en-
suit :
tr De l'ordonnance de nosseigneurs les Tiesoriers
de France, nous, Gilles Le Breton, Maistre des
euvres de maçonnerye du Roy nostre sire, et commis
du Voyer dud. seigneur, Loys Poireau, Guillaume Le
Breton, maçons, et Jehan Belée, charpentier, jurez
du Roy nostredict seigneur es offices de maçonnerye
et charpenterye, honneur et révérence, avec deue
obeyssance.
ff Chers seigneurs, plaise vous savoir que, de
vostre ordonnance et commandement, avons faict
et, suyvant certaines lettres missives à vous adres-
sans et envoyées par le Roy nostredict seigneur,
escriples à Fontainebleaue, le. . ."' jour de Janvier
mil v' Li, signées irpar le Roy, Henrt et L'Aubes-
piMEi, et après le serment par nous faict, par de-
vant noble homme m' Jehan Grollier, Trésorier de
France, et es présences de noble homme m' Guy
Lormier, s'" de l'Espine, et honnorable homme sire
Robert Desprez, Eschevins de la ville de Paris, et
aussi de Guillaume Guillain, Maisire des euvres de
maçonnerye de lad. Ville, le jeudi xi"" jour de Fé-
vrier oud. an mil v' li, nous sommes transportez au
Petit Chastelet de Paris, pour veoir et visiter led.
Petit Chastelet, assavoir s'il y a moyen de faire et
perser une croisée dedans le gros mur dud. Petit
Chastelet, du costé de la rivière de Seyne, pour servir
à donner jour et clerté dedans la chambre ou cuysine
servant au geôlier dudit Petit Chastelet; parce que
en editïïant les maisons que l'on veult de brief faire
et ediffier de neuf sur le Petit Pont, entre l'Ostel
Dieu et led. Petit Chastelet, en mectant d'ung droicl
alignement, après le devant des pilles dud. Petit
Pont, le pan de boys desd. maisons, du costé de
lad. rivière, l'on pourra estoupper la croisée qui
est de présent aud. gros mur et servant à lad, chambre
ou cuisine dud, geôlier; et veoir le lieu où l'on pour-
roit faire et ériger une autre croisée; et si Ion pourra
ériger des corbeaulx ou encorbellemcns dedans led.
"' Jean de Bourijon, comte d'Eiigliieii, de Soissons, duc d'Estoiiteville, sixième fîls de Charles de Bourbon, duc de Vendôme,
et de Françoise d'Alençon, né au château de La Fère, le 6 juillet i5a8, tué d'un coup de pistolet à la bataille de Saint-Quentin
(10 août 1557).
(» Il y avait à Paris plusieurs hôtels de Montmorency. Celui de la rue Sainte-Avoie, dont il est question ici, s'étendait jusqu'aux
rues de Braque et de l'Homme-Anné, d'après Sauvai. Le Connétable Anne l'avait agrandi de plusieurs hôtels particuliers, entre
autres de celui du financier Maigret, dont il avait eu la confiscation. C'est par suite de cet a<-croissement et parce que Henri II y
vint demeurer quelquefois que cet hôtel était aussi désigné, en i556 et années voisines, sous le nom de Logit du Roi qui fut à feu
Maigret. Anne de Montmorency et sa femme le donnèrent à François, maréchal de France, leur fils aîné. Le Connétable y mourut
en 1567, des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Saint-Denis. On y voyait encore, au commencement du xviii' siècle, une gale-
rie peinte par Nicolo de Modène, d'après les dessins du Primatice. [Hitt. et antiquité$ de la ville de Parie, in-fd. , t. Il, pages i43
et .89),
'^' Le quantième est resté en blanc sur le Registre.
I
294
REGISTRES DU BUREAU
[i553]
gros mur dud. Petit Cliastelel, pour soustenir les
poultres, poictral et pouleraulx qui soustiendront
iesd. maisons, qui seront au droit de la première
arche dud. Petit Pont, du costé dud. Petit Ciiastclet;
et aussi veoir prandre et bailler Talignemenl du pan
de mur sur le devant desd. maisons, le long de la
rue que mesd. s" de la Ville entendent faire et
ediflîer de neuf sur les pilles dud. Petit Pont'''.
t Lequel Petit Cliastelet et la place oîi Ton veult
faire ediflier Icsd. maisons, nous avons veuz et vi-
sitez bien et dilligemment, ainsi qu'il appartient. Et
après avoir veu lepourtraict etdeviz qui ont esté faictz
desd. maisons sur les. pilles dud. Petit Pont, avons
trouvé que l'on pourra percer led. gros mur, pour y
faire et ériger une croisée de la haulteur et largeur
de celle qui y est de présent, et icelle besser jusques
au nyveau de l'aire de lad. chambre ou cuisine dud.
geôlier, pour avoir plus grande aisance en lad. cham-
bre; et fauldra percer et asseoir lad. croisée au meil-
leu du formeret de la voulte, près la chemynée de
lad. chambre, afin qu'il n'y aict aucune difformité.
Aussi l'on pourra meclre des corbeaulx en façon
d'encorbellemens dedans ied. gros mur dud. Petit
Chastelet, pour soustenir les poultres, poitral et pou-
treaulx, en manière que chascun desd. corbeaulx au-
ront quatre piedz de hault et trois piedz de saillye
oultrele gros mur, et de deux piedz de large, eticeulx
enfoncer trois piedz dedans le corps dud. gros mur.
trEt y conviendra faire et enfoncer dedans led.
gros mur des tranchées pour poser et asseoir les
boutz des poitrail, poultres et soubz poutreaulx
d'ung pied et demy de proufondeur, et de la haul-
teur et largeur qu'il appartiendra; et faire aussi des
corbeaulx pour soustenir les liens qui soustiendront
le poitrail et les deux poultres au davant de lad.
première arche, parce que la poultre ou sablière
qui sera posée entre les testes et voulsoirs de la pre-
mière arche sera portée sur petilz corbeaulx de fer;
et en ce faisant, faire faire lad. croisée, dont est de-
vant faicte mencion, de pierre de cliquart ou hault
liaiz '^1, tant les piedz droictz, voulsoirs, voulsure,
escuissons et les paremens entre les piedz droiiz et
escuissons, gardefolz et appuyés, et les faire de la
haulteur des pierres qui y sont de présent, afin qu'il
n'y aict aucune enclave ne entaille, et paver dedans
lad. croisée de petit carreau de potier ou enduire de
bon piastre; et aussi faire tous Iesd. corbeaulx et
encorbellemens de pierre de liaiz entière de la car-
rière de Nostre Dame des Champs lez Paris; et en
ce faisant, boucher et estoupper lad. croisée y estant
de présent, en lad. chambre ou cuysine dud. geô-
lier, de deux piedz de espoisseur, à prandre par de-
hors euvre, et faire le parement dedans ouvre de
corbeaulx de pierre de hault liaiz ou cliquart. Et
le reste de lad. muraille sera faict de bon moillon,
maçonné de chaulx et sable, sans oster le trillis,
traversin et mesneau qui y sont de présent, qui de-
mourront pour la seureté dud. lieu , et l'ambrasement
de lad. croisée demourra vuide pour l'aisance dud.
geôlier. Et aussi faire ung chassiz dormant pour
servir à lad. croisée, garny de ses guichetz, garnys
de leurs ferrures et vitres, ainsi qu'il appartient.
Avec ce, faire ung treilliz de fer en saillye au devant
de lad. croisée, qu'il conviendra faire et ériger de
neuf, lequel sera d'ung pied plus large en tous
sens que ne sont les piedz droitz et voulsoirs,
d'ung pied plus bas que ne sera l'aire de lad. croisée,
pour la seureté du lieu. Et le tout faire aux couslz et
despens de l'Ostel de la Ville de Paris, bien et deue-
ment, ainsi qu'il appartient.
tf Et ne trouvons et ne nous appert, en faisant les
choses dessusdictes, riens dommageable ne préju-
diciable audit Petit Chastelet, ne au préjudice du
Roy nostredict seigneur, actendu que l'augmentacion
que mesd. s" de la Ville veullent et entendent faire
est pour le bien et republiq.
tt Lequel alignement, en la présence des dessus-
dictz, nous avons prins et baillé, et, pour ce faire,
avons tendu les lignes et prins les eschanlillons en
la manière acoustumée, et avons trouvé que led.
pan de mur qui sera edifiîé sur le devant desd. mai-
sons, le long de lad. rue, est d'ung droit ahgne-
ment depuis le contrepiller du portail de l'Ostel
Dieu jusques contre le gros mur dud. Petit Chastelet.
Et sera planté led. mur après la distance de quatre
toises, quatre piedz, quatre poulces, laquelle dis-
tance est l'ouverture et largeur de lad. rue, à
prandre le long dud. gros mur dud. Petit Chaste-
'•' Celle affaire ëtait engagée depuis plus d'un an. Le projet de la Ville était de reconstruire non pas seulement les maisons du
Petit Pont, mais encore wcerlaines petites maisons assizos sur la rivière de Seyne, entre THostel Dieu et ied. Petit Pontii, comme on
l'a vu précédemment, mais les administrateurs de l'Hotel-Dieu s'y opposaient et réclamaient cet emplacement pour s'agrandir. (Voir
ci-dessus, p. 24.3, a'-tk.)
''' Le liait, pierre fort dure qui se tirait des carrières d'Arcueii, près Paris. On en trouvait aussi, mais plus mêlé, dans celles du
faubourg Saint-Jacques. Le nom de ctiquarl était donné au liais de tout appareil.
I
[i553]
iet. Et à rendrait dud. contrepiller, lad. rue a aussi
d'ouverture et largeur quatre toises quatre piedz et
demy.
trEt tout ce, nosdictz seigneurs, certiffious estre
vray et ainsi avoir esté par nous faict, à noz povoirs
et consciences. Tesmoing noz seingz mnnuelz cy
mys, les an et jour dessusdictz.n
Signé: (tBellée, Le Breton, Poireau et Le Bre-
ton. >)
Peruission de perser le gros udr du Petit Ciustelet
et ¥ ERIGER V^E CROISÉE POUR LE BASTIUENT
DE Petit Pont.
tr Veu le rapport cy dessus escripl, il est permis aux
Prévost des Marchans et Esclievins de cesle ville de
DE LA VILLE DE PARIS.
•295
Paris, suyvant le voulloir du Roy et contenu en ses
lettre; à nous adressans, eicripte^ à Fontainebleaue,
le dernier jour de Janvier dernier passé, faire percer,
auxdespensde lad. Ville, le gros mur du Petit Chas-
lelet d'icelle, du costé de la rivière de Seyne, et y
ériger une croisée au lieu, endroit, façon, haulteur,
espoisseur, et pour les causes declairées aud. rap-
port; et en ce faisant, faire bouscher et estoupper la
vielle croisée qui y est de présent, le tout suyvant le
contenu en icelluy rapport.
ff Faict le xw"'" jour de Février l'an mil cinq cens
cinquante et ung. n
Signé: rcGROLIER.n
Lequel rapport et permission a esté mys au Trésor
de lad. Ville (').
CCCXI [CCLX].
Requeste présentée par les habitans de Mondidier.
4 avril i552. (Fol. 376.)
Du nu" jour d'Avril ''^' mil v' li avant Pasques.
Aujourd'uy, les babitans de la ville de Montdidier
ont présenté requeste à la Ville de Paris, dont la
teneur en suit, led. Maieur en personne :
<f Supplient humblement les Mayeur et Eschevins
de la ville de Montdidier, comme puis nagueres l'ar-
mée des Bourguignons et ennemys du Royaulme
ayent passé la rivière de Somme, couru et pillé le
pays de Santers et toute la frontière, tenant leur
chemyn vers lad. ville de Montdidier et pays d'en-
vyron; et pour ce que lad. ville de Montdidier et
le pays est dénué de gendarinerye et forces pour
résister à l'invasion desd. ennemys, lesd. supplians,
craignant ne povoir supporter et soustcnir si grosse
armée àl'eiicontre d'eulx,sontcontrainctz demander
secours pour la deffense de leur ville et pays circon-
voisin.
ff Ces choses considérées, afin de éviter le péril et
danger, tant ausdictz supplians que à lad. ville de
Paris, si lesd. ennemys passoient oultre, et conser-
ver le pays en l'obeyssance et subgection du Roy,
vous plaise ausd. supplians donner secours et ayde
de certain nombre de pièces d'artillerye, boullelz et
pouidre à canon, aflin que lesd. supplians ayent
meilleur moyen de soustenir l'invasion des ennemys
et résister à leur entreprinse, tellement que la force
en soit et demeure au Roy, et lad. ville de Paris en
plus grande seureté. Et lesd. supplians se obligeront ,
eulx et les biens de leur ville, à la restitucion de ce
qui leur sera par vous preste; et vous ferez le devoir
envers la Republique de France, comme loyaulx
subgeclz du Roy.'?
Présentée par Pierre Parmentier, maieur de la
ville de Montdidier "'.
Lettres envoyées à uonseigneur le Connestable.
Sur laquelle requeste veue et oy led. mayeur, a
esté advisé d'envoyer lettres à monseigneur le Con-
nestable, dont la teneur en suit :
U avril i559.
t Monseigneur, nous avons esté cy devant advertiz
que la vueille de Nostre Dame dernier'*', les Bourgui-
gnons, ayant passé la rivière de Somme, sontvenuz
courrir jusques près la ville de Montdidier, pillé le
plat pays et admené grant nombre de bestiail et
aucuns prisonniers. El ce jourd'uy est venu vers nous
le mayeur dud. Montdidier, nous advertir que lad.
course avoit esté principallement faicle pour sonder
"1 Le dernier tiers du fol. 37-3 v° est resté en blanc.
'" ïji scribe a écrit Mari. On verra à la fin de ce paragraphe qu'il faut L're Avril.
W Cette requête et la lettre de la Ville au Connétable ont été publiées par M. Victor de Beauvillé, Histoire de la ville de Mont-
didier, in-'i°, Paris, Didot, 1857, t. I", p. 3o3-ao5.
W C'est-«-<lire le ai mars précédent, veille de l'Annonciation. L'armée d'invasion avait été envoyée des Pays-Bas par la gouver-
nante Marie, sœur de Cbaries-Quint , et veuve de Louis 11 , roi de Hongrie.
296
REGISTRES DU BUREAU
et veoir i'endroit du passage de lad. rivière le plus
aysé, et que le s' du Reu ''> estoit à Bapaulme ''^'
avec quelque bon nombre de gens de cheval et de
pied, faisans marcher ung pont de basteauk pour
passer lad. rivière, luy et sa compaignée, délibéré,
comme il disoit, avoir certain advertissement pour
surprendre lad. ville de Montdidier, qui est, comme
led. mayeur nous a dit, mal garnye de munitions
de guerre; et que, à ceste cause, il estoit venu pour
recouvrer de nous, par prest, quelques pièces d'ar-
tillerye, boulletz et pouldre à canon, pour les en-
voyer aud. Montdidier pour la deffendre, l'aflaire
advenant. Sur quoy luy avons faict responce que
nous en adverlirions le Roy. Et pour ce, monsei-
gneur, que telle enlreprinse est de grande impor-
tance, nous avons bien vouHu de nostre part vous
en advertir et en escripre, affin que vostre bon
plaisir soit nous en faire escripre son voulloir, pour
y estre faict tout le devoir qu'il nous sera possible ,
[i559]
combien que nous soyons mal garnyz d'artillerye,
comme de vingt faulxcons et faulconneaulx seulle-
ment '^'.
« Monseigneur, ce premier bruit a estonné quelques
ungs de ceste ville de Paris, estans les moings as-
seurez, voyans qu'il n'y a que vingt lieues jusques
aud. Montdidier, et sera cause que nous recouvrerons
à plus grande difficulté' les deniers de la soulte des
l" hommes, oiî nous faisons toutes les dilligences
possibles, et usons de prières et remonstrances en-
vers les habilans pour tirer d'eulx amyablement les
deniers, affin de n'avoir occasion de user de con-
traincte à l'encontre d'eulx.
tr Monseigneur, après nous estre très humblement
recommandez à voslre bonne grâce, nous prirons
nostre Seigneur vous donner en santé très longue et
heureuse vie.
rtDe Paris, ce iiii" jour d'Avril mil v" li avant
Pasques W. n
GCCXII [CCLXI].
ViSITACION DES POIJLTBES POUR LE BASTIMENT DE PeTIT PoNT.
g avril ir)5a. (Fol. 275 v°.)
Du ix' jour d'Avril mil v' li avant Pasques.
Sur la remonslrance ce jour d'uy faicte au Bureau
par m' Robert de Beauvais, Contrerolleur de la Ville,
que aucunes des grandes poultres que l'on veuit
<'' Adrien Je Croy, premier comte de Rœux, commandait les Impériaux. Il fut chambellan, premier maitre d'hôtel et premier
gentilhomme de la chambre de Charles-Quint, qui avait érigé en sa faveur, l'an i53o, la terre de Rœux en comté, gouverneur des
villes de Lille, de Douay et d'Orchies. Déjà en 1587, il était venu ravager les frontières de Picardie. Ce fut lui encore qui attaqua et
emporta de vive force la ville de Hesdin, le g novembre i559 ; il mourut l'année suivante au camp de Thérouanne.
'" Bapaume, chef-lieu de canton, arrondissement d'Arras (Pas-de-Calais).
''' Ici répétition en marge de ce iilre : Lettres envoyée» par la Ville à monseigneur le Connestable.
<*' Ce paragraphe, écrit d'une main différente et d'une encre plus pâle, a dû être inséré après coup sur des pages réservées. 11 ne
les remplit pas entièrement, du reste, car le bas du fol. 278 v" et le recto du fol. 976 entier, sauf quatre hgnes en tète, sont demeu-
rés blancs. La lacune est assez importante, puisque, sauf cette lettre du It avril écrite par la Ville au Connétable, elle s'étend du
2 mars au g avril, plus d'un mois. Le Cartulaire de la ville de Paris, du xvi* siècle, renferme un document qui permet de la combler
en partie. Ce sont des lettres données à Châlons-sur-Marne, le 2 g mars iSSa (n. s. ), portant règlement pour l'adjudication de la
ferme de a sols 6 deniers par muid de vin, et pour la levée de cet octroi dont il a été question ci-dessus, dans les délibérations des
25 janvier et 4 février de la présente année (n" CCXCVIII et CCXCIX). Christophe Aubry, marchand et bourgeois de Paris, s'était
fait adjuger la ferme de cet impôt moyennant 1 8,000 livres par an. Mais au début il n'avait pas été pris de décision au sujet des passe-
debout, c'est-à-dire des marchandises traversant Paris pour arriver à leur destination, et ne devant point être consommées dans
cette ville. Les vins entrant dans ces conditions pouvaient être déchargés de toute taxe, ou au contraire subir strictement les condi-
tions du nouvel impôt, c'est-à-dire payer à l'entrée et à la sortie. Le Conseil Privé s'arrêta à un moyen terme et décida qu'ils paieraient
l'entrée seulement. La ferme avait été adjugée dans l'hypothèse que les passe-dcbout seraient complètement affranchis , de sorte que
les revenus de l'octroi se trouvant augmentés, le prix de la ferme devait l'être proportionnellement. Le bail de Christophe Aubry fut
annulé et la ferme remise en adjudication sur la mise à prix de 20,000 livres tournois. Les conditions de la nouvelle adjudication,
réglées par les lettres du ig mars, furent quelque peu modifiées par une autre déclaration donnée à Cliâlons, le 8 mai suivant, cl
l'annonce en fut criée le 27 mai seulement, suivant le procès-verbal extrait du mémo Cartulaire : «Le contenu de l'autre part a esté
cryé, leu et publyé, et signiffié à son de trompe et criz publicq par les carrefours de la ville de Paris, lieux et places acoustumez à
faire criz et proclamations, en la place de Grève, devant l'Hostel de la Ville et au devant de la principalle porte du Palays, et ce en
vertu de certaine ordonnance donnée de messieurs les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris, dabtée du iwii" jour de
May, signée Bacheliier, et cachetée du cachet de ladicte Ville, par moy Paris Creslien, crieur juré du Roy nostre sire es Ville, Prevosié
et Viconté de Paris, acompaigné de Jehan Chotart, commys de MicheL Gaultier, trompette juré dud. seigneur èsd. lieux, le vingt
septicsme jour de May mil v° cinquante deux. Ainsy signé : Crestien.» (Archives nationales, KK loja, fol. ig3 et igi v°.)
ti559]
appliquer à la construction du bastiment de Petit
Pont [sont] eu aucuns lieux endommage'es, a este'
ordonne que, avant que icelies poulties soient mises
en œuvre ne empioye'es aud. bastiment, qu elles se-
ront veues et visite'es par m' Claude Girard et sire
Nicolas Doriot, en la présence dud. de Beauvais,
pour savoir et entendre si elles sont bonnes et rece-
vables, et telles qu'il appartient pour led. ouvrage,
et que à ceste fin leur sera communiqué le marche'
de m" Charles Leconte; pour, lad. visitacion faicte
et rapport desd. Girard et Doriot veu, en ordonner
comme il aparliendra par raison. Et y assistera le
sire Uobert Desprez, Eschevin.
Rapport de visitacion.
fDe l'ordonnance de mess" les Prévost des Mar-
chans et Eschevins de la Ville de Paris, nous, Nicolas
Doriot, marchant et bourgeois de Paris, et Claude
Girard , charpentier juré du Roy noslre sire en l'office
de charpenterye, le samedi ix" jour d'Avril mil v' li
DE LA VILLE DE PARIS.
297
avant Pasques , nous sommes transportez sur le Petit
Pont près le Petit Chastelet, pour veoir et visiter les
poultres que l'on veult faire servir pour soustenirles
maisons que mesd s" veullent faire construire et re-
diffier de neuf du costé d'amont l'eaue, assavoir si
lesdites poultres sontde bon boys, loyal et marchant,
et de bonne et longue durée, lesquelles poultres, es
présences de mons'' Luillier et le sire Robert Desprez ,
Eschevins de lad. Ville, et m' Robert de Beauvais,
ContreroUeur d'icelle Ville, nous avons veues et vi-
sitées, ainsi qu'il appartient, et avons trouvé que les
poultres à présent commencées à mectre en ouvre et
celles qui sont prestes à mectre, estans aud. lieu,
sont de bon boys, loyal et marchant, et sont pour
estre de bonne et longue durée, pour le soustenement
desd. maisons. Et tout ce certiffions estre vray, tes-
moingnoz seingz manuelz cy mys, les an etjourdes-
susdictz.fl
Ainsi signé : «Dorio et Girard, t)
CCCXIIl [CCLXII]. — Pour l'office de Conseillek de Ville de mons' de Seaulx.
9 avril i55a. (Fol. 976.)
I
Dudict jour.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur la procuration pure et simple, envoyée par mons'
in'René Baillet, s'deSeaulx''), Conseiller et Maistre
des Requestes de l'Ostel du Roy, premier Président
de Bretaignc et Conseiller d'icelle Ville, par laquelle
il remect es mains de mess" sondict estât de Con-
seiller, et neantmoings supplie lad. Ville vouUoir
préférer sire Claude Paluau, bourgeois de Paris; en
laquelle se sont trouvez, c'est assavoir:
Mons' m' Claude Guyot, Prévost des Marchans;
Mons' m* Guy Lormier, Escbe>in;
Mess" Viole, s' d'Athis, Hennequin, Maistre des
Comptes, nions' de Bragelongne, Lieutenant parti-
culier, Courtin, Perdrier, de Livres, de Montmirel,
Lecomte, Larcher, Berihelemy, Lelievre, Vivyen et
Cro(|uct, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mond. s' le Prévost des Marchans a
proposé à la compaignée que, le jour d'hier, mons'
m" Claude Boucheron, Conseiller et Procureur gêne-
rai du Roy en sa Court des Aydes, luy monsira une
procuration passée par devant deux notaires du Chas-
telet de Paris, par laquelle led. s' de Seaulx donnoit
povoir et auctorité aud. Boucheron et à m" Abel Le
Bourguignon , ses procureurs speciaulx, de resigner et
mettre es mains de mesd. s" sond. estât de Conseiller
de Ville, et que incontinant, led. s' Prévost en vint
advertir mess" les Eschevins, estans au Bureau de
lad. Ville, et mist l'alTaire en délibération, pour savoir
qu'il estoit bon de faire.
Tous lesquelz feurent d'avis qu'on despeschast
mandemens à mess" les xxiiii Conseillers, pour faire
la présente assemblée à ce jourd'huy trois heures
de relevée, comme ie portent les mandemens en-
voyez, dès le jour d'hier, à chascun de mess" les
Conseillers; mais pour ce qu'ilz n'estoient que
quinze en nombre, et que trois de mesd. s" les
Eschevins estoient absens, seroit bon de adviser si
on devoil faire entrer et oyr led. Procureur et veoir
lad. procuration ou non, et leur en a mond. s' de-
mandé leur avis. Lesquelz ont tous esté d'avis faire
entrer led. Boucheron.
Ce fait, a esté appelle, et a dit et declairé en lad.
assemblée qu'il resignoit lestât et office de Conseil-
ler de Ville dud. s' de Seaulx es mains de mess" les
Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers de
<') Sur René Baillet, voir la note a de la page a35 ci-dessus.
II.
.38
IXPKIHEniE KiTIOSALB.
•298
REGISTRES DU RUREAU
[i552]
lad. Ville, en verlu de la procuration qu'il a présen-
tée. Et neantinoings led. s'' de Seaulx prioit lad.
compaignée avoir pour recommandé sire Claude
Paluau, marchant et bourgeois de Paris, qu'il con-
gnoist homme sulïïsant. Auquel Roucheron a esté
l'aict responce qu'il se retirast et que on y advise-
roit.
Et après se estre relire', mond. s' le Prévost a
remonstré à lad. compaignée que par cy davant led.
s' de Seaulx a faict plusieurs services à lad. Ville
en sond. estât, et que, à cause que le Roy l'employé
en ses affaires en plus grosses charges, et mesmes
pour conseiller la Royne que led. seigneur Roy
laisse Régente en France, il ne pourroit vacquer
en lad. Ville pour excercer sond. estât de Conseiller
de Ville, mais en recommandoit ung qu'il a pensé
estre homme de bien et de biens, suffisant et ydoyne
pour bien excercer led. estât, et qui ne devoit point
eslre reffiizé, si la compaignée le treuve bon. Puis
a faict faire lecture de lad. procuration, dont la te-
neur ensuit:
Procuration.
tPar devant Hervé Rergeon et Simon Le Rarge,
notaires du Roy nostre sire, de par luy ordonnez et
establiz en son Chastelet de Paris, fut présent en sa
personne noble homme et sage mons''m''René Raillet,
Conseiller du Roy et Maisire des Requesles ordi-
naire de son Hostei, et son premier Président de
Bretaigne, et aussi Conseiller de la Ville de Paris;
lequel, pour luy et en son nom, a faict, nommé,
constitué, ordonné et estably ses procureurs gene-
raulx et certains messaigers especiaulx et inrevo-
cables, nobles hommes m" Claude Boucheron, Con-
seiller et Procureur gênerai dud. seigneur en sa
Court des Aydes à Paris, Abel Le Bourguignon,
aussi Conseiller et Advocat d'icelluy seigneur ou
Chastelet de Paris, ausquelz et chascun d'eulx seul
et pour le tout, portant ces présentes, led. seigneur
conslituant a donné et donne plain povoir, puissance,
auctorité et mandement especial de, pour et ou nom
de luy, resigner et remettre es mains de mess" les
Prévost des Marcbans et Eschevins de lad. Ville son-
dict estât et olfice de Conseiller de lad. Ville, pour
et ou nom et au prouffît de telle personne qu'il
plaira y pourveoir par lesd. Prévost des Marchans
et Eschevins de lad. Ville, et generallement, etc.
Promettant, etc. Obligeanl, etc.
tr Faict l'an mil cinq cens cinquante et ung, le
mardi cinqiesme jour d'Avril avant Pasques.n
Signé : tr Rergeon , Le Rarge. ri
Après laquelle lecture oye, a esté trouvé que lad.
procuration ne s'adressoit point à mesd. s" les Conseil-
lers, mais à mess" les Prévost des Marchans et Esche-
vins seuUement. Parquoy s'est meu deux difficultez:
l'une, savoir si on devoit faire refformer lad. procura-
tion et y adjouster lesd. Conseillers; l'autre, si on de-
voit passer oultre, attendu qu'il y avoit trois de mess"
les Eschevins absens.
La matière mise en délibération et vcu les précé-
dentes eslections, par le registre des délibérations
du Conseil de lad. Ville; a eslé conclud, quant à la
première, que, nonobstant l'absence de mess" les
Eschevins, qui ont esté d'avis d'envoyer les mande-
mens, qu'on devoit passer oultre, et que la com-
paignée estoit suffisante; quant à la seconde, que,
pour ce que ledit Roucheron a declairé qu'il enten-
(loit faire lad. résignation es mains de mess" les
Prévost des Marchans, Eschevins et Conseillers de
lad. Ville, nonobstant que lad. procuration ne le
porte, que cela s'entend par la clause (tet generalle-
ment», et n'est que une obmission; à ceste cause,
elle ne sera point rcfformée pour ceste foys. Mais a
eslé arresté et ordonné |)ar tous les dessusdictz que
(loresnavant ne sera reeeu aucun à resigner par pro-
curation, si lad. procuration ne s'adresse exprez ausd.
s" Prévost des Marchans, Esrhevins et Conseillers
d'icelle Ville.
Sire Claude Paluad, Conseiller de Ville.
Ce faict, mond. ■a le Prévost des Marchans, pour
procéder à l'eslection d'ung notable personnage de
lad. Ville pour led. office, ou lieu dud. s' de Seaulx,
a requis à lad. compaignée qu'ilz eussent en leurs
loyaultez et consciences à eslire et nommer celuy ou
ceulx qoi sauroienl eslre suffisant. Tous lesquelz ont
esleu oud. estai de Conseiller de Ville sire Claude
Paluau, bourgeois de Paris. Lequel ilz ont incon-
linant mandé, et a eslé i-eceu au serment en leni's
]tresences et prins possession, en la manière acous-
tumée'''.
''' La moitié du fol. 277 verso, à la suite d: ce paragraphe, est doiiieiirée en iilanc.
[i552]
DE LA VILLE DE PARIS.
299
GCCXIV [CCLXlll]. — Pour aller au devant de monseigneur le Cardinal de Bourbon,
Lieutenant du Roï à Paris.
10 avril i552. (Fol. 278.)
Du dimenche, x'jour d'Avril mil v"" li.
Aujourd'uy, mons' le Prévost des Marchans, m"
Claude Guyot, adverty par mons' le Prévost de Paris
(]ue nionsei{jneur le Cardinal de Bourbon, Lieute-
nant du Roy à Paris''*, arrivoit ce jour d'uy en ceste
Ville et qu'il entendoit que la Ville allasl au devant
de luv comme Lieutenant du Roy, anroit inconti-
nent faict faire mandemens à aucuns Conseillers
et oflîciers de la Ville et aux trois bandes d'archers,
arbalestriers et hacquebutiers, pour eulx trouver à
cheval ced. jour, heure de mydi, bien equippez, de-
vant l'Hoslel de lad. Ville, pour aller au devant
dud. seigneur hors la porte Sainct Denis. A laquelle
heure se seroient trouvez, c'est assavoir :
Mond. s' le Prévost des Marchans, m' Claude
Guyot;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins;
Le Greffier, Procureur et Receveur de lad. Ville;
Mess" Hennequin, Courtin, Lecomte, T. Berthe-
lemy. Croquet, Larcher, Lelievre, Paluau, Con-
seillers de lad. Ville;
Et vingt hommes de chascune desd. bandes d'ar-
chers , arbalestriers et hacquebutiers à cheval , vestuz
de leurs hocquetons de livrée, tenans la javeline de
barde à la main.
Et sont mesd. s" partiz dud. Hostel de Ville,
vestuz de leurs bons habitz seuUement, comme il
avoit esté délibéré, et marchoient devant eulx lesd.
bandes, et derrière eulx lesd. Officiers du corps et
Conseillers de lad. Ville, aussi en leurs bons habitz.
Et allèrent jusques au dessus de Sainct Ladre, où ilz
trouvèrent led. seigneur. Et après luy avoir faict la
révérence, le conduisirent aud. ordre jusques en son
logis de l'hoslel de Sainct Denis '-), où luy fut pré-
senté de par lad. Ville huit doubles quartes d'ypocras
et douze boistes de dragées et macepins de toutes
sortes.
CCCXV [CCLXIV]. — Lettres envoyées à la Ville par monseigneur le Gonnestable.
16 avril iSôa. (Fol. 378 v°.)
Du samedi, xvi"" jour d'Avril v' li, veulle de
Pasques.
Aujourd'uy ont esté receues au Bureau de la Ville
de Paris deux lettres missives, dont la teneur ensuit :
7 avril i553.
n Mess", pour ce que j'ay entendu que tous les sal-
pcstres qui estoient en lArcenac du Roy à Paris ont
esté exploictez, et qu'il est besoing de continuer les
pouldres à canon pour en avoir tousjours une bonne
provision, je vous prie d'ayder et faire prest au Roy
du nombre de cinquante millers de salpestres, de
ceulx que vous avez en vostre munition, et iceulx
faictes délivrer au Trésorier des salpestres en la
charge d'Oullre Seyne, m' Jehan Maciot, par sa
quiclance. Et il n'y aura faulte que je ne les vous
face rendre ou payer de brief , vous advisant que en
usant en ce par vous de bonne dilligence, afin qu'il
n'y aict aucun temps perdu à la faction desdictes
pouldres, vous ferez aud. seigneur service bien
agréable, et à moy grant plaisir. Priant Dieu, mess",
qu'il vous ayt en sa saincte garde.
ffEscript àThou'*', ce va" jour d'Avril.
(t Vostre bon amy
TMoJiTMORESCÏ.D
Et sur lesd. lettres est escript :
tr A mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris, v
''' Chirles de Bourbon, cardinal, archevêque de Rouen, avait été pourvu de la cliar(i;e de Lieutenant général pour le Koi dans la
ville de Paris et l'Ile de France par leUres patentes données à Reims, le i3 mars précédent, qjii furent enregistrées au Parlement de
Paris, le lundi 1 1 avril de la même année. (Archivée nationale», X'' 8617, fol. 890).
'•' L'Iiotcl des alibés de Saint-Denis élait alors situé rue Saint-André-des-Arts, près la porte de Bucy, et ses dépendances compre-
naient de très grands et beaux jardins. Il fut vendu l'an 1607 et démoli pour le tracé des rue» Dauphine et Christine. (Cf. Sauvai,
Hitl. et aniiq. de la ville de Pari», t. If, p. aGS.)
W Toul, l'un des Trois-Évécliés , aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de Meurthe-et-Moselle.
38.
300
REGISTRES DU BUREAU
[i559]
Seconde lettre. — Entrée de Metz.
1 1 avril i552.
irMess", suyvant ce que je vous ay puis n'a gueres
escript, j ay faict si bonne dilligence que hier, dès les
huit heures du malin, j'arrive davant ceste ville où,
grâces à Nostre Seigneur, les choses furent con-
duictes de sorte que, sans aucun effort, j'entray Ta-
près dine'e dedans, si bien acompaignc que le Roy
se peult asseurcr que à son arrivée, il y sera aussi
bien receu qu'en ville de son Royaulnie '^', et y pourra
commander comme maistre et seigneur, ayant main-
tenant par ce moyen alongé la frontière de Cham-
paigne de beaucoup, et mys ung pied dedans l'Alle-
maigne, pour y entrer et en estre secouru de ses
amys et alliez , quant l'occasion si offrira. Et d'avan-
tage pourra d'oresnavant si bien serrer le Luxem-
bourg que da ce costé là ne devez avoir aucune
double que l'Empereur vous puisse plus donner de
crainte, comme aussi j'espère qu'il ne fera d'ail-
leurs; car l'ayant le duc Morice'^) et autres princes
allemans, ses alliez, prévenu, comme ilz ont estaus
à trois petites journées de luy, il est impossible qu'il
ne se treuve merveilleusement empesché et eslonné,
veu mesmement le peu de gens qu'il a et qu'il n'en
peull recouvrer, quelque peyne qu'il y mette, chose
qui donne tel espovenlement à tous ces quartiers
de deçà, joinct la venue du Roy avec une si belle
armée que Sa Magesté ne sauroit myeulx désirer,
pour l'accroissement de sa grandeur et seureté de
ses subgectz. De quoy j'ay bien vouUu vous adverlir,
comme les principaulx et plus affectionnez, tant pour
l'aise et plaisir que je suis seur que ce vous fera,
que aussi afiîn que vous vous mettiez tous en devoir
d'en rendre grâces à Nostre Seigneur, auquel seul la
gloire en doibt estre airibuée. Et de ma pari, je le
suppliray, mess", qu'il vous ayt en sa très saincte
garde.
tDe Metz, ce xi"" jour d'Avril mil v' n avant
Pasques.7)
GauzeW prinse d'assault.
(fMess", depuis la présente escripte, mons'" d'Au-
mallei*', les s" de Chastillon et conte Raingrave'^'
quej'avoys [ envoyez '•^'J davant Gauze, après y avoir
faict tirer cinquante coups de canon et faict bresche,
l'ont prinse d'assault, et ont esté hachez en pièces vu
ou vin" hommes qui estoient dedans, entre lesquelz
y avoit quelques Espaignolz, dont quatre seulle-
ment ont esté prins pour estre penduz et cslranglez,
ainsi que le mérite leur oultrecuydance d'attendre
le canon dedans une si foible place contre l'armée
d'ung si grant Roy, afin que ce soit exemple aux
autres.
ftVostre bien bon amy
ftM0NTJI0RENCV.l1
Quant à la première lettre, mesd. s" ont escript à
mond. seigneur le Connestable qu'ilz estoient prestz
d'obeyr au Roy et bailler led. salpestre, si lant s'en
Irouvoit en la provision de la Ville; et de faict l'ont
depuis baillé au Commissaire Raconis, présent le
Receveur des salpestres Maciot, qui en a baillé sa
quittance au Receveur de lad. Ville.
Te Devm làudamos cuaxté pour l'entrée
et joissance du pays de Lorraine.
Et quant à la seconde lettre, inconlinanf: qu'elle
a esté receue, mesd. s" sont allez en l'église mons'
Sainci Jehan en Grève, vestuz de leurs robbes niy
parties, acompaignez de leurs sergens et plusieurs
officiers et bourgeois d'icelle Ville, et ont esté en pro-
cession à l'entour de l'Ostel de lad. Ville, et par
dedans le Sainct Esperit, retournant en lad. église
Sainct Jehan, où estoient tous les prebstres d'icelle.
Et là fut chanté le Te Deum solempnellenient, et faict
plusieurs prières pour le Roy et la Royne qui estoit
malade''''.
avril, huit jours ap:ès la prise de possession par le Connétable,
chef des princes allemands confédérés contre l'Empereur dans la campagne qui
''' L'entrée de Henri II à Metz eut lieu le i
'■'' Maurice, électeur de Saxe (i5/i8-i.^53
aboutit à la trêve de Passau (a août. iSâa).
W Gorze, abbaye du pays iMessin fondée au viu* siècle par saint Clirodcgang.
'*' Claude H de Lorraine, marquis de Mayenne, puis duc d'Aumale (i526-i573), grand veneur, gouverneur de Boui'gogne.
W Philippe-François, lihingrave (i5i8-i5Gi).
"' Le texte porte TJ'avoyezn, la/nus évident du scribe.
''' M. Fr. Bonnardot a publié sous le titre de Documents sur le siège de Metz en i55a, dans le Bulletin de la Société de l'histoire
de Pari» et de l'Ile de France, i88.5, 5° et 6' livraisons, les extraits des Registres du Bureau de la Ville relatifs aux opérations de
celte campagne. Le présent paragraphe, à partir de la seconde lettre du duc de Montmorency, et cinq autres, que nous noterons
à leur date, sont compris dans cette publication.
[loôs]
DE LA VILLE DE PARIS.
301
CCCXVI [CCLXV]. — Pour l\ resig>atio\ de l'office de Greffier.
37 avril i55a. (Fol. 279 v°.)
Du mercredi, xxvii" jour d'Avril mil y' lu.
En assemblée le jour d'huy faicte, en i'Ostel delà
Ville de Paris, de mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser
sur la requeste présentée par m' Pierre Perdrier,
Greffier d'icelle Ville, de laquelle la teneur ensuit:
trA mess" les Prévost des Marchans, Eschevins,
Conseillers et Quarleniers de la ville de Paris,
ff Supplie humblement Pierre Perdrier, Greffier de
lad. Ville, comme led. suppliant soit de présent en
quelque indisposition de sa personne , et pourroit estre
sad. indisposition longue, et ce pendant ne pourroit
faire service au Roy et à lad. Ville, comme il désire,
ce considéré, il vous plaise luy permectre de resigner
sond. office à homme suffisant, cappable et à vous
agréable. Et vous ferez bien.n
Signée : tPERDRIEB.n
Et au dessoubz est escript:
tNous, notaires du Roy noslre sire en son Chas-
telet de Paris, à la requeste de noble homme
m' Pierre Perdrier, Greffier de la Ville de Paris, cy
dessus signé, avons signé la présente requeste cy
dessus Iranscripte, pour plus grande approbation
dicelle.
f Fait ce xxv' jour d'Avril mil ?° m après Pasques. n
Signé : ^Bergeon, Maheo.b
En laquelle assemblée se sont trouvez, c'est assa-
voir :
Mons' le Prévost des Marchans, m" Claude Guyot;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins.
Mess" Viole, s' d'Athis, Hennequin, de Brage-
longne, Courlin, de Livres, de Jumeauville, Paillart
Larcher, Berthelemy, Lelievre, Croquet, Vivyen.Pa-
luau. Conseillers de lad. Ville.
Après que mond. s' le Prévost des Marchans a
faict lecture de lad. requeste et des lettres de pro-
vision dud. office de Greffier, atachée à icelle dont
aussi la teneur ensuit :
(tA tous ceulx qui ces présentes lettres verront.
Germain de Marie, s' du Tillay, Conseiller, Notaire
et Secrétaire du Roy nostre sire, et General de ses
Monnoyes, Prévost des Marchans, et les Eschevins
de la Ville de Paris, salut.
tt Savoir faisons que aujourd'uy, datte de ces pré-
sentes, en ensuivant la délibération du Conseil de la
Ville, assemblé en la manière acoustumée, et les
lettres patentes du Roy nostre sire dattées du quin-
ziesme jour du moys de Septembre l'an mil v" xxvii,
et autres lettres missives envoyées à lad. Ville par
ledict seigneur et apportées par mess" Jehan de La
Barre, chevalier, conte d'Estampes, Lieutenant gê-
nerai dud. seigneur en lad. Ville de Paris et gouver-
nement de France, escriptes à Chantilly, le xin" jour
d'Octobre dernier passé. Après lecture faicte desd.
lettres en lad. assemblée, et la créance dud. Lieute-
nant gênerai, m" Pierre Perdrier, s"^ de Bobigny, en
la présence dud. Lieutenant gênerai, après le serment
par luy faict en noz mains, en tel cas acoustumé, et
qu'il a baillé et payé comptant la somme de quinze
cens escuz d'or soleil, par luy offerte à lad. Ville
pour raison dud. office. Laquelle avons faict mettre
es mains de Philippes Macé, Receveur de lad. Ville,
a esté rcceu par mond. s' le Prévost des Marchans
en l'office de Clerc et Greffier de la Prevoslé et Esche-
>inage de lad. Ville, institué et mys en possession
d'icelluy, pour en joyr aux gages, droiclz, honneurs,
prouffitz, revenuz et esmolumens acoustumez et qui
y apartiennent, tout ainsi et en la forme que faisoit
l'eu m" Jehan Ilesselin, dernier paisible possesseur
dud. estât et office de Greffier. En tesmoing de ce,
nous avons mys à ces présentes le scel de lad. Pre-
vosté des Marchans. Ce fut faict le lundi, quator-
ziesmejour d'Octobre l'an mil cinq cens vingt sept, n
Signé : -rPar commandement de mess". Bache-
lier, commis,» et scellées du scel de lad. Ville.
Ce faict, mond. .s' le Prévost a faict lecture du
registre des délibérations de Conseil de lad. Ville,
auquel est enregistré commant il fut procédé à l'es-
lection et provision dud. office à feu m° Simon Lar-
cher, prédécesseur de m' Jehan Hesselin '■', qui es-
toit Greffier auparavant led. Perdrier (mais on n'a
sceu trouver le registre de la réception dud. Pcr-
'" L'élection de Simon larcher à l'oflice de GrclTier, en remplacement de feu Denis Potier, eut lieu le 18 novembre iSoa
302
REGISTRES DU BUREAU
drier'''), etreinonslré que icelluy Perdriera excercé
led. office depuis le jour de sad. provision jusques à
présent, el a l'aict son devoir; par quoy a prié lad.
compaigne'e de adviser si on luy pourroit faire
quelque plaisir. Et sur ce a mys la matière en déli-
bération et demandé l'avis desd. assistans, chascun
en particulier.
Tous lesquelz ont conclud et advisé que, aclendu
que par sad. requeste , il ne nomme point celuy à qui
il entend résigner, et qu'on ne scet s'il seroit suffi-
sant, cappable et à lad. Ville agréable, que deux de
[i552]
mess" les Eschevins de lad. Ville, acompaignez d'ung
Conseiller d'icelle, yroient par devers led. Perdrier,
pour savoir de luy le nom et surnom de celuy à qui
il entend resigner sondict office.
Et ont esté depputtez mess" Luillier et Desprez,
Escbevins, et sire Denis Berthelemy, Conseiller.
Lesquelz y sont allez à l'instant, et ont rapporté avoir
parlé à sa personne; luy ont dit ce qui avoit esté
ordonné par ledit Conseil. Lequel Perdrier leur a
l'aict responce qu'il y penseroit, puis leur feroit sa-
voir''^'.
GGCXVII [GCLXVl]. — Desceinte des Corps Sainctz.
28 avril i55i. (Fol. 287 v").
Le jeudi, xxviu" jour d'Avril v°lii.
Mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de
la ville de Paris, acompaignez de plusieurs Con-
seillers, Quarteniers et bourgeois de lad. Ville, allè-
rent à cbeval à Sainct Denis en France, pour la
descente des Corps Sainctz, suyvant le mandement à
eulx faict, le jour précèdent, de par monseigneur le
Cardinal de Bourbon, Lieutenant du Roy à Paris.
Et arrivèrent mesd. s" aud. Sainct Denys au logis
de Baslian Hinsse, environ sept heures du matin, oii
ilz se vestirent de leurs robbes my parties et leurs
sergens aussi, et lesd. Conseillers, Quarteniers et
bourgeois [de] leurs bons habitz. S'en allèrent en
l'église et se seirent aux haultes chaizes du cueur au
bout du costé devers l'autel, à l'opposile de messei-
gncurs les Cardinaulx. Et de l'autre coslé dextre
estoit la court de Parlement, au dessoubz desd. Car-
dinaulx. Et dud. costé de lad. Ville, estoient mess"
des Comptes et des Generaulx de la Justice.
Allèrent en tel ordre en procession à l'entour du
cloistre, où premièrement marchoient tous les reli-
gieulx revcstuz de riches chappes, dont les aucuns
portoient les deux chasses sainct Rustique et sainct
Eieutere , et la chasse mons' sainct Denys estoit portée
par mess" de Chartres'^' et de Rieux'*', evesques.
Après marchoient nions'' de Saincte Geneniefve '^',
soubz diacre, et mons' de Sainct Magloire '•"', diacre;
après mons'' de Paris, qui faisoit l'office; elles suy-
voient mess" les Cardinaulx de Bourbon, du Bellay
et de Meudon , allans emsemble ;
Après marchoient mess" de la Court et des Comptes
emsemble; après l'Université;
Après marchoient mess" de la Ville et les Gene-
raulx de la Justice emsemble.
Lad. procession ainsi faicte, fut célébrée la grande
messe solempnellement. Et iceile dicte et le service
achevé, allèrent l'ung après l'autre en led. ordre
baiser lesd. Corps Sainctz. Aussi pendant l'offrande
et avant la préface de lad. messe, fut faict ung beau
sermon par mons'' Paris'''', evesque et docteur en
(Regiitret du Bureau de la Ville, imp. i883, t. I, p. 70). Celle de Jean Hesseiiii eut lieu le 13 août i5o6, mais dans des condi-
tions toutes spéciales, de sorte qu'elle ne pouvait être prise comme type. En effet Hesselin remplissait antérieurement les fonctions
de Clerc et Receveur de la Ville. Cet office ayant été divisé en deux, il ne fut plus que Receveur, et ce fut en quelque sorte pour le
dédommager de cette réduction de sa charge qu'il lui fut permis d'opter entre ses fonctions de Receveur et celles de Greffier et de
résigner à qui bon lui semblerait l'office dont il se dessaisirait. {Ibid., p. 122).
'') Il est curieux de constater que le Registre des années 1517-1597 était déjà perdu au mois d'avril i552.
'*' A la suite, on lit celte note : <tN' que le jeudi, xxviii' Avril furent descenduz les Corps sainctz, ainsi qu'il est enregistré cy
après, foi. 11° iiii'' vum. En effet la relation de la cérémonie de la descente des Corps saints a été insérée sur le Registre après l'élec-
tion du nouveau Greffier, bien que la cérémonie religieuse ait eu lieu la veille de l'élection. Nous rétablissons l'ordre chronologique.
Le fol. Il" un" viii est indiqué ici d'après un ancien foliotage. Celui que nous avons suivi, c'est-à-dire le plus récent, porte fol. 287 v°.
W Louis Guillard d'Espichelière fut évêque de Chartres du 29 mars i525 au 16 octobre t553.
'*' François Du Bourg, évêque de Rieux, depuis le 3 septembre i5i2 jusqu'en j5C/i.
'*' Philippe Lebei, de Luzarches, abbé de Sainte-Geneviève (voir ci-dessus, p. 25, note 1).
'•' Charles Boucher d'Orsay, abbé de Saint-Magloire (voir ci-dessus, ibid.).
''' Etienne Paris, né à Orléans, devint en i53y vicaire du provincial des Dominicains de France, et l'année d'après il fui lui-
même nommé provincial, charge qu'il occupa onze années. Le 16 mai-s i55i, il fut sacré évêque in partibua d'Avion (Albanie),
d'aulres disent d'Athènes, et Charles de Bourbon, cardinal do Vendôme, archevêque de Rouen , qui lui témoignait une grande estime.
[i559]
théologie de l'ordre des Frères Prescheiirs, à la
louenge de [)ieu, dcsd. Sainctz et du très chrestien
Roy de France Henry, second de ce nom, à présent
régnant. Elprint led. Paris pour son thème : Corpora
sanctorum in pace sepulta sunl, etc. '''
DE LA VILLE DE PARIS.
303
Ce jour, mesd. s" (?sfans encores en lad. ville
Sainct Denis, lurent advertiz de la mort cttrespas de
feu m" Pierre Perdrier, en son vivant Greffier de la
Ville de Paris. Par quoy s'en revindrent incontinant,
pour donner ordre en l'Ostel de lad. Ville '^'.
CCCXVllI [GCLXVIl].
Pour i/eslection de l'office de Greffier de la ville de Paris.
39 avril loôa. (Fol. 281).
Du vendredi, x\i\' jour d'Avril mil cinq cens
cinquante deux.
Aujourd'uy, suyvanlles mandemens le jour d'hier
envoyez à mess" les vingt quatre Conseillers, seize
(juarteniers, cinquanteniers et dixinicrs, et huit
notables bourgeois de chascun quartier de lad. Ville,
pour eslire ung Greflier ou lieu de feu m' Pierre
Perdrier (|ui est decedé; avant ([ue entrer en la grande
salle dud. Hostel, mess" les Prévost des Marchans,
Eschevins, Conseillers et Quarteniers seullementse
sont retirez au grant Bureau neuf de l'Ostel de lad.
Ville, pour adviser sur les moyens de procéder à lad.
es'.ection.
Auquel lieu moud, s' le Prévost a dit et récite à
lad. compaignée que, selon la conclusion de la déli-
bération du Conseil tenu en l'Ostel de lad. Ville,
mercredi dernier, pour adviser sur la requeste que
avoit faict présenter led. feu m" Pierre Perdrier,
pour resigner sond. estât à personnage suffisant et
capable, maislre Cosme Luillier et sire Robert Des-
prez, Eschevins d'icclle Ville, et sire Denis Berthe-
lemy, Conseiller, se seroient transportez vers led.
Perdrier estant en son lict malade, et luy auroieni
demand(! le nom de celuy ouquel il entendoit re-
signer. Le(|uel leur auroit faict responce (|u'il y pen-
seroil, sans l'avoir voullu nommer, et seroit depuis
decedé. Par quoy estans mesa" les Eschevins et luy
adverliz de son trespas, saichans que pour les grands
affaires qui surviennent de jour à autre à lad. Ville,
il est neccessaire d'avoir ung Greffier pour faire les
expéditions desd. alfaires ordinaires et extraordi-
naires, auroient ordonnez mandemens estre envoyez
à mess" les xxmi Conseillers et xvi Quarteniers,
dont la teneur ensuit:
ifMons' le Président, plaise vous trouver demain
à mydi, attandant une heure de relevée, en l'Ostel de
reste Ville, pour procéder à l'cslection d'ung Greffier
de lad. Ville ou lieu de feu maistre Pierre Perdrier,
qui est decedé, et vous prions ny voulloir faillir.
tr Faict au Bureau de lad. Ville, le xxviii""jour
d'Avril mil v°lii.
(f Les Prévost des Marchans et Eschevins de la ville
de Paris tous vostres.n
ffSire Jehan Basannier, Quarlenier de lad. Ville,
assemblez voz cinquanteniers et dixiniers avec huit
des plus apparans et notables personnes de vostrc-
dict quartier, lesquelz feront serment es mains de
celuy qui présidera, et le président es mains du plus
ancien, de eslire quatre notables personnes dud.
quartier, ausquelz esleuz dictes et enjoignez qu'ilz
se tiennent demain en leurs maisons jus([ues à mydi,
attandant une heure de relevée, que manderons
deux d'iceulx venir en la grande salle de l'Ostel de
lad. Ville, pour procéder à l'esleclion d'ung Clerc
et Greffier d'icelle, ou lieu de feu m° Pierre Per-
drier, qui est decedé. Et nous rapportez a lad.
se l'.ntlaclia en qualité de coadjuleur. Paris se donna tout entier à ces nouvelles fondions et rendit de grands services à son prolec-
leur; il mourut à Rouen, au mois d'octobre i56i. (Quélif et Écliard, Scriplore» ordinit h-œdicutorum, in-fol., «721, t. II, p. 129.)
'" Le Greffier du Parlement a transcrit sur le registre du Conseil de celte cour une relation assez développée de la cérémonift
de la descente des Corp$ Saiutt. On sait qu'il était d'usage d'exposer les reliques de saint Denis et de ses compagnons sur l'autel
de l'église abbatiale de Saint-Denis, quand les rois de France s'absentaient de leur royaume, ce qui donnait lieu à une double céré-
monie solennelle : d'abord l'exposition publique, puis la descente des Corps saints dans la crypte (voir le registre X" iSaS,
fol. 376). Le Greffier du Parlement insiste particulièrement sur un incident qui faillit troubler la cérémonie du 28 avril. Le premier
Président de la Cour des Aides (Généraux de la Jusiice) s'était présenté à Saint-Denis revélu d'im cliaperon écarlale, ce qui ne
s'était jamais vu, cette couleur étant réservée aux officiers du Parlement. Le premier Président de cette cour dénonça celte entre-
prise au cardinal de Bourbon, et après un écliange actif de pourparlers, le Président des Aides dut battre en retraite et quitta l'église.
{Archivei nat., X'' 1672, fol. II).
"< A la suite de ce para,7raplie, on lit cette note : rEI fault noter que cy devant est faicle mention de l'esleftion du Greffier,
folio II' iru" iiii.» Ce chiffre est celui d^ l'ancien foliolage du Registre.
304 REGISTRES DU BUREAU
heure, cloz et scellé, ce que faict en aurez. Si n'y
faictes faultc.
K Faict au Bureau de lad. Ville, le xxviii' jour
d'Avril mil y" lu.
El pour commencer à procéder à lad. eslection ,
mond. s"' le Prévost auroit leu le Registre de l'es-
lection faicle en l'an v" ii qui dit que des quatre
esleuz par lesd. cinquanleniers, dixiniers et bour-
geois, mesd. s" en esliroient deux pour donner leur
voix. Laquelle façon n'a pas acoustumée d'estre suy-
vye es cslections par cy devant faictes; mais on a
acouslumé d'cscripre les noms desd. quatre esleuz
de chascun desd. seize quartiers en quatre bilietz
qui sont ployez et mys dedans ung chappeau, l'ung
quartier après l'autre, et meslez emsemble; puis deux
desd. bilietz estans aud. chappeau tirez au sort par
mess" les Conseillers, pour les dénommez èsd. bilietz
ainsi tirez, de chascun quartier, avoir voix à lad.
eslection. Et pensoit que cela avoit esté faict pour
éviter au contennement des personnes; car si on
eslizoit deux desd. quatre esleuz à vive voix, il sem-
bleroit qu'on voulsist contempner les deux autres,
et auroit occasion de murmurer. Mais pour savoir
s'il y avoit autre raison ou difficulté, auroit led.
s"" Prévost mys la matière en délibération et demandé
à lad. compaignée leur avis.
Tous lesquelz ont conclud qu'on devoit faire
comme on avoit acoustumé et tirer lesd. bilietz au
sort dedans led. chappeau, aussi qu'on devoit faire
ouverture des eslections envoyées par les Quarteniers
par escript, afin de despescher lad. eslection. Et
après avoir gardé la solempnité dessusdicte, et que
les esleuz desd. xvi quartiers ont esté tirez dud.
[i552]
chappeau par mesd. s" les Conseillers, les ungs après
les autres, ont esté mys par escript les noms et
surnoms desd. trente deux bourgeois qui ont esté
baillez aux scrgens de lad. Ville, pour les aller quérir
pour donner leur voix et eslire personnage capable
et suffisant de lad. Ville pour estre Greffier d'icelle.
Et pour ce que maistre Regnault Bachelier avoit
donné à entendre par une requeste qu'il y a trente
ans qu'il a excercé led. Greffe par le commandement
de mess" les Prévost des Marchans et Eschevins et
du consentement des Greffiers de lad. Ville, où il
auroit faict son devoir et eu de grandes peyncs, sans
y avoir eu que bien peu de proulïil, et qu'il rcqueroil
à lad. compaignée le voulloir préférer oud. estât,
et il offroit bailler comptant à lad. Ville telle somme
qu'il plairoit à lad. compaignée arbitrer, pour appli-
quer au prouffit du dommaine d'icelle Ville, Martin
Bachelier, frère dud. m' Regnault Bachelier, illec
présent et faisant ce registre, a requis à mond. s'
le Prévost des Marchans que, attendu qu'il estoit
propre frère dud. m" Regnault, pour évitera suspi-
cion, il luy pleust luy donner congé de soy retirer
et eslire ung autre Greffier pour cest effect en sa
place, pour parachever lad. eslection.
La matière mise en délibération, a esté conclud
et ordonné par tous les dessusdictz que led. Bache-
lier se rctireroit et que maistre Françoys de Vigny
seroit Greffier en sa place, pour parachever lad.
eslection, et l'ont tous esleu et commis à ce faire
et à rédiger par escript tout ce qui seroit faict en la
présente assemblée. Et luy venu aud. Bureau, mond.
s"' le Prévost des Marchans luy a faict faire le ser-
ment.
Ce faict, led. Bachelier s'est retiré.
CCCXIX [CCLXVIII]. — [Élection du nouveau Greffier].
ag avril loSa.
Dudil xxix° Avril mil v" lu.
Eslection de l'office de Clerc et Greffier de lad. Ville ,
au moyen du trespas de feu maistre Pierre Perdrier,
dernier possesseur dud. office, rédigée par escript
par moy François de Vigny, à ce commis par la
deliberacion dud. Conseil cy devant escriple, selon
et ainsi qu'il s'ensuit:
En lad. assemblée faicte en l'Ostel de lad. Ville,
au grant Bureau d'icelle, pour ad viser sur le fait de
lad. eslection, estoient presens et assistans :
Mons'' maistre Claude Guiot, Prévost des Mar-
chans ;
(Fol. aSa v").
Sire Jehan Lejay, m° Cosme Luillier, m' Guy
Lormier, sire Robert Desprez, Eschevins;
Conseillers de lad. Ville:
Mons' m' Jehan Luillier, s"' de Boullencourt, Con-
seiller du Roy et Président en sa chambre des
Comptes ;
Mons' m' Pierre Viole, s' d'Athis, Conseiller du
Roy es Requestes de son Palais.
Mons' m' Adrian Dudrac, Conseiller du Roy en
sa court de Parlement;
Mons' m" Michel de L'Ospital, aussi Conseiller du
Roy en sad. court de Parlement;
[i55a]
Mons' m' Oudart Hennequin, Conseiller du Roy
et Maislre ordinaire en sa Chambre des Comptes ;
Sire Jehan Barthélémy, marchant bourgeois de
Paris ;
Maislre Martin de Bragelongne, Conseiller du Roy
et Lieutenant particulier civil et criminel de la Pre-
voslé de Paris ;
Maislre Jehan Courtin, Conseiller du Roy et au-
diteur en sa Chambre des Comptes ;
Maistre Nicolas de Livre, s'deRavenel, Notaire et
Secrétaire du Roy ;
M' Christofle de Thou, s' de Sely, aussi Notaire et
Secrétaire du Roy, advocat en Parlement;
M" Jaques Paillart, s' de Jumeauviile ;
M' Thierry de Montmirel, s' de Chambourcy;
Maistre Anthoine Lecomte, Conseiller du Roy ou
Chastellet de Paris;
Guillaume Larcher, marchant bourgeois de Paris;
Maistre Règne' Vivien, Notaire et Secrétaire du
Roy;
Sire Denis Barthélémy, marchant bourgeois de
Paris;
Sire Jehan Croquet, marchant bourgeois de
Paris;
Claude Paluau, marchant bourgeois de Paris;
Quarteniers :
Sire Jehan Basanier, sire Henry Godefroy, Thomas
I^lorrain, Vincent Macyot, Jaques Kerver, m' Pierre
Gohory, maistre Pierre Pellerin, Jehan Boucher,
Nicolas Hac, Jehan de Sainct Germain, Guicharl
Courtin, Guillaume Danès, Nicolas Paulmier.
Kn la présence de tous les dessus nommez, estans
ainsi assemblez aud. grant Bureau neuf de l'OsIel de
lad. Ville, a esté proposé et mis en termes par mond.
s' le Prévost des Marchans quatre choses : la pre-
mière, si l'on procederoit à l'esleclion d'un Clerc et
Greffier de lad. Ville ou lieu dud. defunct Perdrier,
suivant lesd. mandemens envoyez le jour d'hier.
La deuxiesme, actendu que led. office avoit este'
cy devant vendu à pris d'argent au prouffit de lad.
Ville, si celui (jui seroit présentement esleu l'achep-
leroit et pour quelle somme, et si elle seroit ap-
plicquée en rachaptz de rentes constitue'es sur le
donimaine de lad. Ville, en l'année mil v'xliiii pour
le fait de la soulde des l' hommes de pyé; que
aucuns personnaigcs en auroient offert de vi à
vil' livres ou autre plus grant somme.
La troisiesme que led. Greffierqui seroit esleu, que
ce fcusl à la charge qu'il seroit tenu résider et excercer
led. office en personne, et non par commis, sinon
DE LA VILLE DE PARIS.
305
ou cas qu'il y eust exoine par maladie, absence ou
autre cause légitime, dont il seroit tenu advertir les
Prévost des Marchans et Eschevins; que pour sou-
laiger le dommaine de lad. Ville, l'on advisast quelles
tauxations l'on feroit cy après tant aud. Greffier que
à ses clercs, pour autant que par cy devant, du temps
dud. defunct Perdrier, on lui avoit fait, à lui et à ses
clercs, plusieurs tauxations, combien qu'il feust tenu
de les stipendier.
Et la quatriesme, pour la contencion et murmure
que l'on faisoit de l'ordre en la quelle led. Greffier
marchoit es actes et cerimonies de lad. Ville, qui
estoit avec le dernier des Eschevins, l'on advisast
aussi en quel ordre et rang il marcheroit cy après
èsd. actes et cerimonies, et en quelle vesture et habil-
lement.
Et sur tout ce que dit est, a supplié lad. compaignie
voulloir donner leur advis et oppinions, avant que
procéder à lad. eslection dud. Greffier.
Ce fait, mond. s' le Prévost des Marchans leur
a demandé à chascun d'eulx particulièrement leurs
oppinions. Lesquelz ont conclud et advisé par la plu-
ralité d'icelles que l'on procédera à lad. eslection
présentement, sans plus attendre ne icelle remectre
à ung autre jour, et que pour le service du Roy el
de lad. Ville, prouffit et utilité d'icelle et de la chose
publicque, l'on choisira et eslira ung personnaige
homme bien expérimenté et de telle probité el tes-
moingnaige qu'il est requis pour l'excercice dud.
office.
El ayant considéré les grans et urgens affaires que
lad. Ville a euz cy devant à supporter et encores a
de présent, sans lesquel/, ilz estoient d'advisiiuel'on
ne devoit vendre led. office; toulesfois, actendu lesd.
affaires, que celui qui seroit esleu oudit office, l'on
se contentproit de prendre el tirer de lui la somme
de quatre mil huit cens livres tournois, laquelle se-
roit applicquée au rachaptde quatie cens livres tour-
nois de rentes constituées sur led. domaine, comme
dit est, nonobstant que aucuns en eussentofferl bailler
de VI à vu' livres tournois ou autre plus grant somme,
affin que par cy après celui qui seroit esleu n'eust
occasion de prendre et exiger plus grant sallaire que
celui qui est raisonnable et acousiumé; et aussi pour
éviter à autres choses indeues qu'il pourroit com-
meclre, l'ayant achaptée à si hault pris; et oullre à la
charge que led. Greffier qui sera ainsi esleu, sera
tenu faire el excercer ledit office en personne et non
par commis, si ce n'esloit en cas d'exoine et ma-
ladie, absence ou autre cause légitime, dont il sera
39
mPIHKERIE
306 REGISTRES
tenu adverlirlesPrevosl des Marchans et Eschevins;
quil n'aura les tauxations cy devant faicles aud.
deffunct Perdrier, et desquellez il ne s'en pourra
ayder pour dire et alléguer que telles tauxations ont
este' faictes à son prédécesseur. Toutesfois vacquant
par lui ùs affaires extraordinaires du Roy et de lad.
Ville, hors le deu de sond. office, lesd. Prévost des
Marchans et Eschevins adviseront en leurs loyaultez
et consciences à lui faire telles tauxations qu'il aura
pour lesd. affaires extraordinaires mérité.
Et avec ce ne seront à l'advenir faictes aussi
aucunes tauxations îi ses clercs et commis, pour les
choses concernans le fait dudict office de Greffier,
mais vacquant par eulx extraordinairement es affaires
qui surviennent inopinément pour le Roy et lad.
Ville, leur sera par lesd. Prévost et Eschevins aussi
fait telles tauxations qu'ilz auront pour lesd. affaires
extraordinaires mérite'.
DU BUREAU [i552]
Et quant à m' Martin Bachelier, qui dès longtemps
a s'est tousjours employé et occuppé èsd. affaires, lui
sera pareillement fait telles tauxations qu'ilz ver-
ront aussi qu'il méritera, vacquant par lui èsdictes
affaires.
Et aussi que doresenavant led. Greffier marchera
es actes et cerimonies de lad. Ville , vestu de sa robbe
my partie seul et tout le premier devant lesd. Pré-
vost des Marchans et Eschevins '", combien que ses
prédécesseurs Greffiers par cy devant eussent acous-
tumé marcher avec le dernier desd. Eschevins;
pareillement qu'il ne pourra estre Conseiller de lad.
Ville avec led. office de Greffier, comme estoit led.
deffunct Perdrier, son prédécesseur, et qu'il sera
tenu faire bons et vrays registres par chascun an , dis-
tinctz et séparez de chascune charge, lesquelz seront
par chascun an portez au Trésor de lad. Ville, pour
y avoir recours quant besoing sera.
CGCXX [CCLXIX]. — M® Cosme Luillieb esleu Conseiller de Ville.
29 avril iSSa. (Fol. 286.)
Et incontinant, mond. s' le Prévost des Marchans
a fait sortir lesd. Quarteniers hors dud. Bureau, et,
eulx retirez, auroit remonstré ausd. Conseillers que
led. defunct Perdrier estoit Conseiller de lad. Ville,
et que puisque la compaignie estoit ainsi assemblée
en nombre compectant, l'on devoit sans plus attendre
à ung autre jour procéder à l'eslection d'un autre
Conseiller. Toutesfois sur la difficulté que aucuns des-
dictz Conseillers ont alléguée que l'on devoit préa-
lablement envoyer les mandemens à ceste lin, mond.
s' le Prévost des Marchans a demandé les oppinions,
par la pluralité des quelles a esté advisé et ordonné
que l'on procederoit à lad. eslection d'un Conseiller
de Ville, ou lieu dud. defunct Perdrier, nonobstant
que les mandemens n'eussent esté envolez à ceste
fin. Et cela fait, a mond. s' le Prévost demandé à
chascun desd. Conseillers particulièrement quel per-
sonnaige ilz eslisoient pour Conseiller de Ville. Les-
quelz ont esleu par la pluralité des voix maistre
Cosme Luillier, s'' du Saulsay, Eschevin de lad.
Ville.
Et cela fait, a led. Luillier fait le serment pour ce
deu et acoustumé es mains de mond. s'' le Prévost
des Marchans.
CCCXXI [CCLXX]. — [Suite de l'élection du Greffier.]
39 avril i55a. (Fol. a84 v°.)
Et après lad. eslection faicte dud. Conseiller de
Ville, mesd. s" les Prévost des Marchans, Eschevins
et Conseillers cy devant nommez se sont transportez
en la grant salle dudit Hostel de Ville, en laquelle,
oultre lesd. Prévost des Marchans, Eschevins et
Conseillers, se sont trouvez lesd. Quarteniers cy de-
vant nommez, avec deux bourgeois de chascun de
leurs quartiers; lesquelz auroient esté tirez au sort
du nombre des quatre escriptz au scrutine de chas-
cun desd. Quarteniers, apportez au Bureau de lad.
Ville, comme dit est cy devant.
Les noms desquelz bourgeois sont cy après de-
clairez, c'est assavoir :
Du quartier de Basannier: Jaques Danisy, Jehan
Levignetier;
Du quartier de Macyot: maistre Régné Contesse,
Jehan Gervais;
"' A la mar^c, on regard de ce passage, ont été tracés, d'une écriture de la fin du xvii' siècle, les mots : Ordre du GreJjHer «h
marcher èê acte» publics.
[i552]
Du quartier de Sainct Germain : Noël de Com-
pans, sire Guillaume Pomereu;
Du quartier de Godefroy: le commissaire de La
Viezville, sire Guillaume Choart;
Du quartier de Danès: Jaques Gourlin, maistre
Loys Dumoulin ;
Du quartier du Jay: Ponce de Miraulmont , Léo-
nard Vallengeliier;
Du quartier de Courtin : Moucy, procureur ou
Chasleiiet, Guillaume Drouyn;
Du quartier du Lorrain: mons' Besle, Conseiller
en Cliastellet, m' Régné Broutesaulge;
Du quartier de Hac : Pierre Pelletier, Jaques Barbe ;
Du quartier de Kerver : Nicolas Alexandre, mons'
(jodefroy, Conseiller en Cliastellet;
Du quartier de Gohory : m* Pierre de Balles (le-
dit de Balles n'y est comparu et estoit absent),
Jelian Gohory;
Du quartier de Pellerin: le commissaire Rameru,
maistre Jehan Laflille;
Du quartier de Lescallopier : Jehan Daubray,
Nicolas Croquet;
Du quartier de Boucher: Jehan Dubuz, Estienne
Tonnellier;
Du quartier de Parfait: Girard Fremin, le Con-
Ircrolleur de lEscuyerie de Saccarlarre;
Du quartier de Paulmier: Michel Duru, mons'
Lecamus, advocat en Parlement.
El estant lad. compaignie ainsi assemblée en lad.
grant salle;
S'est présenté maistre Nicolas Allaire, procureur
ou Cbastcilet de Paris, soy disant procureur de
maistre Germain Lemaçon, lequel a declairé qu'il
empeschoit et s'opposoit à l'eslection dud. Greffier,
parcequ'il disoit led. Maçon eslre Greffier de lad.
Ville, requérant acte lui estre de ce baillé, pour lui
servir et valloir, en temps et lieu, ce que de raison.
Sur ce mond. s' le Prévost des Marchans lui a de-
mandé sa procuracion. A dit et declairé n'en avoir
aucune sinon une ad lites et non speeialle, et en-
cores qu'elle estoit en sa maison. Enquis si ledit
Lemaçon estoit en ceste Ville, a dit que non et qu'il
[F] avoit seullement chargé de former lad. opposi-
tion.
Sur quoy, actendu qu'il nn faisoit apparoir d'au-
cune procuracion, a esté délibéré par les assistans
(|u'il ne lui seroit délivré aucun acte de lad. opposi-
tion, et que l'on procederoit à lad. esleclion.
Et en ce faisant, mond. s' le Prévost des Mar-
DE LA VILLE DE PARIS.
307
chans a remonstré à lad. compaignie tout ce qui
avoit esté advisé cy devant par mess" les Conseillers
et Quarteniers, eslans assemblez aud. grant Bureau,
sur le fait de lad. esleetion , comme il est dit cy de^
vant, mesmement qu'il estoit très requis et necces-
saire eslire ung personnaige qui fut suffisant, ydoine
et cappabie pour excercer led. office, sans s'arrester
à certaines offres faictes par aucuns d'en donner
jusques à vi ou vu" livres tournois, ou autre plus
grant somme; que pour quelque temps, vaccantled.
office, l'esmolument d'icelui avoit esté regy et receu
au prouffit de lad. Ville, et depuis, pour aucunes
causes, vendu pour le prouffit d'icelle Ville faire.
Au moyen de quoy, avoit esté advisé que nonobs-
tant lesd. offres, que celui qui seroit esleu, affin
qu'il n'eust ocasion de exiger plus grant sallaireque
de coustume, et pour ne lui donner ocasion de
faire choses mauvaises à l'interestde lad. Ville, qu'il
payeroit seullement la somme de quatre mil huit
cens livres tournois, pour convertir au rachapt de
quatre cens livres tournois de rentes constituées sur
le dommaine de lad. Ville; et aux autres charges et
condicions cy devant contenues en lad. deliberacion
faicte aud. grant Bureau.
Et a mond. s"^ le Prévost des Marchans supplié
toute lad. compaignie, en procédant à lad. esleetion,
ne voulloir porter aucune faveur, pour quelque cause
ou ocasion que ce feust, mais seullement qu'ilz eus-
sent à y procéder sincèrement et par la juste voye
d'esleclion. Et pour ce faire auroit fait faire à tous
les assistans le serment à ceste fin.
Et en après, leur auroit demandé à chascun parti-
culièrement, les ungs après les autres, de vive voix,
quel personnaige ilz eslisoient pour estre Clerc et
Greffier de lad. Ville. Lesquelz tous d'un accord una-
nymement, et sans aucune contradicion, contrariété
et répugnance ont, l'un après l'autre de vive voix,
esleu m" Regnault Bachelier, natif de Paris, pour
Clerc et Greffier de lad. Ville, à la charge qu'il
payera es mains du Receveur d'icelle Ville ladicte
somme de un' viii' livres tournois pour convertir
au rachapt desd. iiii" livres tournois de rente, et aux
autres charges cy devant declairées.
Et en l'instant, a esté mandé led. Bachelier, au-
quel mond. s' le Prévost des Marchans a recité que,
en fiiveur et consideracion des longs services qu'il
auroit cv devaot faitz à lad. Ville ou fait et excercice
dudict office de Greffier, comme commis des Gref-
fiers d'icelle, ù il n'estoit encouru en aucun re-
proche ne pl'i'nlif, la compaignie l'avoit choisy et
3(j.
308
REGISTRES DU BUREAU
esleu oud. office, à la charge de paier lad. somme
de iiii' viii' livres tournois, comme dit est; et aux
autres charges cy devant contenues en lad. delibe-
racion faicte aud. grant Bureau. Les quelles charges
et condieions lui auroieot esté declairées et exprimées
par le menu par mond. s" le Prévost des Marchans.
Lequel Bachelier auroit accepté lad. esleclion ausd.
charges et promis paier lad. somme dedans huit
jours, ou plus tost. Et neantmoings auroit esté or-
donne que ce pendant il seroit receu au serment
dud. office, à la charge toutesl'ois qu'il ne excercera
et ne joira d'icelui office, jusques à ce qu'il ayt effec-
tuellement payé lad. somme de iiii' viii" livres tour-
nois es mains dud. Receveur. Et de fait, a mond.
s' le Prévost des Marchans, en la présence de toute
lad. compaignie, receu et l'ait faire le serment aud.
Bachelier, ainsi qu'il s'ensuit:
(f Vous jurez que bien et loyaulment vous excer-
cerez l'estat et office de Greffier de céans, auquel
estât vous avez esté esleu, que vous tiendrez bon et
loyal registre de toutes lesdeliberacions du Conseil,
sans en riens reveller, et garderez seurement lesd.
registres, ordonnances de Conseil, deliberacions,
actes et decretz, sans les transporter de la maison de
céans; aussi que vous tiendrez bon, seur et loyal
registre, tant des compaignies françoises, hanses,
amendes, saisines que autres parties dont la recepte
est veriffiée sur les registres du GrelTe, et pareille-
ment des baulx des fermes, et que vous n'aurez in-
telligence ne participerez es dictes fermes avec les
fermiers, sur peine de privacion de vostredict office;
aussi que vous excercerez led. office en personne et
ferez continuelle résidence céans, et obéirez aux
Prévost des Marchans et Eschevins es choses qui
concernent led. estât et ne prendrez aucuns dons
corrumpables, prohibez de droit, ne autre sallaire
que celui acoustumé.n
El en après led. serment fait, a esté installé et mis
en possession dud. office par mons' m" Christofle
de Thou, s' de Sely en Bière (i', l'un des Conseillers
de lad. Ville, c'est assavoir en lad. grant salle au
Greffe dud. Hostel et au grant Bureau d'iceluy.
Lequel Bachelier auroit depuis payé lad. somme
de un' viii° livres tournois es mains de m° Phi-
lippes Macé, Notaire et Secrétaire du Roy, Receveur
de lad. Ville, par sa quictance, de laquelle la teneur
ensuit :
«Je, Philippes Macé, Notaire et Secrétaire du Roy,
Receveur de la Ville de Paris, confesse avoir receu
comptant de m' Regnaull Bachelier, Clerc et Greffier
de la ville de Paris, la somme de quatre mil huit cens
livres tournois en ii' escuz soleil à xlvi solz pièce,
el le reste en oboUes à xxv solz pièce et monnoye de
douzains, qu'il a mise et fournie en mes mains,
de l'ordonnance de mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de lad. Ville, par l'advis et deliberacion
du Conseil d'icelle, pour l'office de Clerc et Greffier
de lad. Ville, duquel ilz ont ce jour d'huy pour-
veu led. Bachelier, par le trespas de feu m' Pierre
Perdrier, en son vivant dernier possesseur dud. of-
fice, pour icelle somme de iiii' viu" livres tournois
eslre par moy convertie et emploiée au racbapt de
1111° livres de rentes constituées sur le dommaine de
lad. Ville, pour le fait de la soulde des l" hommes
levez par le Roy en l'année mil v° xliiu , pour le fait
de ses guerres. De laquelle somme de un" vui' livres
tournois je me suis tenu et tiens pour content et en
ay quicté et quicte led. m' Regnault Bachelier, et
tous autres, tesmoing mon seing manuel cy mis, le
xxix' jour d'Avril l'an mil cinq cens cinquante deux.i
Ainsi signé : « P. Macé «.
Ensuit la teneur des lettres de provision dud.
office expédiées aud. Bachelier :
(tA tous ceulx qui ces présentes lettres verront,
Claude Guiot, s'' de Charmeau et du Coullombier,
Conseiller du Roy et Maistre ordinaire en sa
Chambre des Comptes, Prévost des Marchans, et les
Eschevins de la ville de Paris, salut. Comme ce
jour d'huy ayons fait assemblée generalle, en l'Ostel
de lad. Ville, des Conseillers, Quarteniers et d'aucuns
bourgeois d'icelle, pour, en ensuivant les privilleiges
de lad. Ville, procéder à l'eslection d'un Clerc et Gref-
fier d'icelle Ville, ou lieu de feu m" Pierre Perdrier,
en son vivant dernier possesseur dud. office, ainsi
qu'il est acoustumé de faire en tel cas; en laquelle
assemblée se sont trouvez plusieurs notables per-
sonnes , officiers du Roy, tant de la court de Parlement
(}ue de la Chambre des Comptes, avec lesd. Quarte-
niers et ungbon nombre d'iceulx bourgeois; lesquelz
tous d'un accord unanimement et sans aucune con-
tradicion, ont l'un après l'autre de vive voix esleu
maistre Regnault Bachelier, natif de Paris, pour
'"' CëW, arrondissement et canton de Melun (Seine-et-Marne).
[i553]
Clerc et Greffier de lad. Ville, ou lieu dud. defunct
Perdrier, tant en faveur et consideracion de sa bonne
preudhommie , loyaulté, expérience, vigilence et des
longs et continuels services qu'il a cy devant faitz à
lad. Ville ou fait et excercice dud. office, estant
commis des Greffiers qui ont esté cy devant depuis
trente ans en ça, où il n'est encouru en aucun re-
proche ne plaintif, comme moiennant la somme de
quatre mil huit cens livres (ournois qu'il seroit tenu
fournir es mains du Receveur de lad. Ville, pour
emploier au rachapt de un' livres tournois de rente
constituées sur le dommaine d'icelle Ville; et après
que led. Bachelier a fait, en la présence de toute
lad. assemblée, en noz mains le serment pour ce
requis et acoustumé, et accepté led. Greffe aux
charges contenues au registre de ce fait, icelui, pour
ces causes, avons par l'un des Conseillers d'icelle
Ville fait mectre en possession dud. office et inslaler,
tant en la grant salle que au graiit Bureau de lad.
Ville, pour dud. office vaccanl, au moyeu dudit
Irespas d'icelui defunct Perdrier, joir par led. Ba-
chelier, aux honneurs, preheminances, privilleiges.
DE LA VILLE DE PARIS.
309
franchises, libertez, droilz, prouffictz, revenuz et
esmoluniens acoustumez et aud. office appartenans.
ttSi donnons en mandement au Receveur de lad.
Ville, présent et advenir, que les droitz de robbes et
autres prouffitz et esmolumens aud. office apparte-
nans, il paye et délivre and. Bachelier par chascun
an, aux jours qu'ilz sont deu/,, par ses simples quic-
lances. En rapportant lesquelles avec le vidimus
(le ces présentes, fait soubz scel royal pour une fois
tant seullement, lout ce qu'il aura pour ce payé lui
sera passé et alloué en la despense de ses comptes
et rabbalu de sa recette, par tout oii il appartiendra.
En lesmoing de ce, nous avons fait mectre à ces
présentes le grant scel de lad. Prevosté et Eschevi-
naige d'icelle Ville, après ce qu'il nous est apparu
du paiement, es mains du Receveur d'icelle Ville, de
lad. somme de un" vni' livres tournois par sa quic-
lance. Ce fut fait le xxix° jour d'Avril l'an mil v" cin-
quante deux.fl
Signé : «De Vicmy, commis par ordonnance du
Conseil ■'>.')
CCGXXIl [GCLXXI ]. l.,ETTRE.S MISSIVES DE LA RoïNE.
13 mai i55a. (Fol. a 88).
Du xu' May mil v' lu.
Aujourd'uy ont esté apportées lettres missives
de la Royne, dont la teneur ensuit :
tiA Mets" les Prévost des Marchons, Eschevins et
Conseillers de la ville de Paris.
to mai i553.
rrMess", j'ay entendu que. quelque prière et re-
monstrance (jue ayt peu faire, tant envers vous que
voslre Receveur, m' Robert de Reauvais, Contrerol-
leur de Paris, affin d'estre payé des gages de son
office à luy adjugez par arrest du Grant Conseil '-^l,
il n'en a encores aucune chose louché, ce que je
treuve estrange, considéré le long temps qu'il en a
esté pourveu et l'a excercé et que sesd. gages luy ont
esté arrestez et liquidez.
tA cesle cause et que tel retardement luy est
dommageable, et aussi que je congnois le voulloir
et inlencion du Roy mon seigneur estre que led. de
Beauvais joïsse paisiblement de sond. office et soit
payé des gages et droitz qui luy appartiennent, je
vous en ay bien vouHu escripre ce mot et prier fort
(|u'il soit payé, ainsi qu'il est acoustumé faire des
autres officiers ordinaires de lad. Ville, afin qu'il se
puisse ayder du sien, qui ne seroit raisonnable luy
retenir. Je m'actendz que, pour l'honneur de moy,
vous ne vouldrez contrevenir à chose si juste, special-
lement à l'endroit de mes serviteurs, du nombre
desquelz est led. de Reauvais; et vous me ferez plaisir
et service très agréable en ce faisant.
s Sur ce, je prie Dieu, mess", qu'il vous ayt en
sa saincte garde.
rEscript à Chaallons, le dixiesme jour de May
mil v' L1I.7Î
Signé : tCatehine.5)
El au dessoubz : t Mahieu. n
<•' La signature autographe et arcompagnée do paraptie de François de Vigny, Commit par ordonnance du Conseil, est répétée à la
fin de ce paragraphe, qu'il avait écrit tout entier de sa main, ainsi que le précédent. La moitié de la page à la suite (fol. 287 r")
est restée en blanc.
!'' L'arrêt du Grand Conseil visé ici est celui du ik septembre i55i. 11 a été publié ci-dessus, dans une note de la page 267.
310
REGISTRES DU BUREAU
[i552]
CCCXXUI [CCLXXII].
Du xiii' May ensuivant v" lu.
Ce jour d'huy, xiii'May v" lu, sur la remonstrance
verballe faicte à mess" les Prévost des Marchans
et Eschevins de la ville de Paris, estans au Bureau
d'icelie, par luaistre Robert de Beauvais, Contrerol-
leur des deniers commungs, dons et oclroiz de lad.
Ville , disant que , depuis le xiiii"" Septembre mil cinq
cens cinquante et ung dernier passé, que led. eslat
de ConlreroUeur luy fut diffinitivement adjugé par
arresldu Grant Conseil, et les gages dud. office or-
donnez à la raison de sept cens livres tournois par
an seuUemeut, à courir du quinziesme jour de Jan-
vier mil v" XLVHi, que par autre arresl de la court
de Parlement, il l'eust institué par provision aud.
office''', il auroit pluseurs foys prié et requis noble
bomnie maistre Philippes Macé, Notaire et Secré-
taire du Roy et Receveur de lad. Ville, luy faire
payement par ses quictances d'iceulx gages à la raison
que dessus, escheuz depuis led. quinziesme Jan-
vier v'^ xLviii; en quoy faisant, luy auroit offert bailler
sad. quitance, emsenible le vidimus de sesd. lettres
de provision et arrest, pour en jusliffier sur ses
comptes.
Lequel Receveur luy auroit faict responce que au
payement desd. gaiges il n'estoit condempné, ains
lesd. s" Prévost des Marchans et Eschevins, et aussi
([ue des deniers de lad. Ville se rendent trois comptes,
assavoir : l'ung pour le dommaine, l'autre du l'aict
des aydes appartenans à lad. Ville, et l'autre d'autres
aydes ordonnez pour convertir aux fortifïîcacions
d'icelie; et que parlant, qu'il convenoil avant faire
aucun payement avoir ordonnance et département
desd. s" Prévost des Marchans et Eschevins, pour
en faire porter à chascune desd. charges sa porcion,
et aussi avoir deniers et fons qui le peust porter,
ce qui n'avoit lors.
Au moyen de laquelle responce et reffuz, led. de
Beauvais supplioit la compaignée luy en vouUoir
faire faire la raison; et s'il convenoit [faire] quelque
ordonnance ou département, pour parvenir à sond.
payement, tant pour le temps escbeu que pour l'ad-
venir, qu'il pleust ausd. s' Prévost et Eschevins v
procéder, afin qu'il se puisse ayder du sien, et que
pour en estre payé, il ne puisse entrer en aucun
- Remonstrance de Beauvais, Contrerolleor.
la mai 1.552. (Fol. a88.)
débat ne dellaisser l'excercice de sad. charge ; combien
qu'il doibve suffire aud. Receveur prandre pour sond.
acquit quictance dud. de Beauvais, avec le vidimus
de sesd. lectres de provision, arrest et exécution
d'icelluy, par lesquelz est mandé luy faire led. paye-
ment par ses simples quictances; et ausquelz il ne
vouldroit desrogucr ne riens inover. Remectant led.
de Beauvais à mesd. s" d'ordonner de la somme de
deux cens livres tournois, qu'il auroit cy devant eue
de taxacion, pour avoir vacqué aux affaires des
entrées du Roy et de la Royne, pour ce que ce sont
vaccations extraordinaires.
Après laquelle remonstrance ainsi faicte par led.
de Beauvais, mesd. s" ont faict lire deux arrestz,
l'ung de la court de Parlement, datte du xv"" jour de
Janvier mil v" xlviii, par lequel led. de Beauvais a
esté receu et institué aud. office par provision et faict
le serment pour ce deu; et l'autre du Grant Conseil,
datte du xiin^^jour de Septembre mil v'li, par le-
quel led. office luy a esté adjugé diffinitivement et
les gages d'icelluy taxez et ordonnez à la somme de
sept cens livres tournois par chascun an, par provi-
sion et jusques à ce que autrement en soit ordonné
par le Roy, à commencer du jour de son institucion
et réception aud. office.
Conclusion pour m' Robert de Beauvais,
contrerolleur de lad. ville.
La matière mise en délibération, mesd. s" ont or-
donné que led. de Beauvais seroit payé desd. gaiges,
suyvant led. arrest du Grant Conseil dud. xiiii""' jour
de Septembre mil v^li, pour le temps et ainsi qu'il
est contenu en icelluy, à lad. raison de vu' livres
tournois par chascun an, laquelle sera portée tant
sur le dommaine, aydes, dons, octroictz, que sur
les aydes ordonnez pour les fortifficacions et rappara-
tionsdes fossez, portaulx, murailles, rempars, quaiz,
fontaines, basiiment, construction et ediffice de l'Os-
tel de lad. Ville et autres ouvrages d'icelie, èsquelles
charges led. de Beauvais faict contrerolle de la re-
cepte desd. aydes et despence des ouvres et rapara-
tions, et icelle somme pour chascune année de
partie en ceste manière : assavoir c livres tournois
"> Voir ci-dcs6us, p. i46 et suiv., la délibéralion du Bureau de fa Ville sur l'arrêt du Parlement, dont il est ici question.
[i552]
sur led. dommaine, iir livres sur lesd. aydes, dons
et octroltz, et pareille somme de m' livres sur lesd.
autres aydes ordonnez pour lesd. forliffications, ré-
parations et baslimenl de lOslel neuf de lad. Ville,
le tout jusques à ce que autrement en soit ordonne
par le Roy.
Et à cest effect, seront expédiées trois ordonnances
et mandemens de mesd. s" pour payer led. de Beau-
DE LA VILLE DE PARIS.
311
vais, sans ce qui luy soit sur sesd. gaiges aucune
chose desduit de lad. somme de deux cens livres
tournois qu'il a eu de taxacion pendant le temps des-
susdict, pour avoir vacqué aux affaires des entrées
du Roy elde la Royne, nagueres faictes en lad. Ville,
qui ne viennent cy en desduction pour ce que ce
sont vaccacions extraordinaires.
CCCXXIV [CGLXXUI]. — Lettres de monseigneur le Gonnestable.
99 mai i559. (Fol. 289 v°.)
Du xxix' May v' lu.
Aujourd'huy, ont esté receues lettres de monsei-
gneur le Gonnestable, dont la teneur ensuit :
A mess" les Prévost des Marchans et Eschevins de la
ville de Paris.
a3 mai i553.
!tMess", j'ay reçeu voz lettres, et vous asseure
que le Roy trouve très bon l'eslection que vous
avez faicte de vostre Grefiier de maison de ville
à Paris, pour avoir choisy, à ce que j'entendz, ung
très homme de bien et entendu en cest estât. De
ma part, j'en suis fort aise, et vouldrois tousjours
tenir la main à la conservation des previlleges d'iceile ,
pour estre de voz bons voisins et amys, vous priant
de le croire ainsi et esire asseuré que ce que je vous
en ay escript pour Gedouyn n'estoit sinon pour
vous nommer ung homme de bien, de preudhommye
et d'entendement, qui me sembloit estre digne de
cest estât et charge; vous priant l'avoir pour recom-
mandé en quelque autre endroit, et estre asseurez
que pour jamais vous me trouverez
c Vostre bon voysin et amy,
wM0MU0RE.NCY.ll
trJe vous veulx bien advertir comme tous les
affaires du Roy se portent bien de tous costez, et
comme cejourd'uy led. seigneur est arrivé en ce lieu,
oij j'estoie venu davant. Et prandrons resolution de
toutes choses pour avoir nostre revenche du peu de
dommage qu'a fait l'armée de la Royne de Hongrie ">
en la frontière de Ghampaigne, et marclierons droit
pour l'aller trouver.
tr C'est du camp près la ville de Valdrevange '-',
ce lundi xxiii" jour de May mil v' lii(''.d
CGCXXV [CGLXXIV]. — [Remontrance de Regnault Bachelier, Greffier.]
a juin i552. (Fol. 990.)
Du II" jour de Juing mil v° lu.
Ce jourd'huy, au Bureau de la Ville, m' Regnault
Bachelier, Greffier de lad. Ville, a remonstré à mess"
les Prévost des Marchans et Eschevins que, combien
qu'il ayt esté deuement pourveu dud. office de Gref-
fier, ce neantmoings maistre Germain Le Maison f^',
Trésorier de Vendosmois, se seroit porté pourappel-
lant en la court de Parlement do lad. ])rovision, re-
levé son appel et fait inthimer et adjourncr led. Ba-
chelier en lad. court, pour avoir l'entérinement de
certaines lettres royaulx à cest effect par lui obtenues,
en datte du xvin'jourde May dernier passé. A ceste
cause, requeroit que lad. Ville eust à prendre le fait
et cause pour lui à l'enconlre dud. Le Maçon.
Surquoy a esté par mesd. s" ordonné que la ma-
tière seroit consultée et mise en deliberacion avec les
advocatz du Conseil de lad. Ville et autres que l'on
appellera, pour, eulx oiz et veue leur dicte delibe-
"' Marie, sœur de Charles-Quint, goavernante des Pays-Bas, veuve, depuis i5a0, de Louis, roi de Hongrie et de Bohème.
''' Vaudrevange sur la Sarre, petite place située entre Bouzonville et Sarrelouis.
"' Ce post-scriplum de la lettre du Connétable a été publié par M. F. Bonnardot, Bulletin de la Société de l'hitl. de Paris,
la' année, i885, 5" livraison, p. i38. — Le dernier quart du fol. 389 verso, à la suite de la lettre, est resté en blanc.
'*' L'on a vu ci-dessus, p. 807, que ce Germain Lo Maçon fit présenter par Nicolas Allairc, procureur au Châtelet, à l'assemblée
de Ville réunie pour l'élection du Gredier, une protestation formelle contre cette opération, s'opposant ù ce qu'aucune personne ne
fût pourvue d'une charge qu'il revendiquait comme sa propriété légitime.
312
REGISTRES DU BUREAU
racion, ordonner sur ce ce que de raison. Lesquelz
advocaU appeliez auroient advisé ce qui! s'ensuit :
(tSur ce qui a esté mis en deliberacion, de ia part
des Prévost des Marchans et Eschevins de ceste ville
de Paris, touchant l'appel interjecté par m' Germain
Le Maçon de l'eslection faicte de la personne de
m' ReguauU Bachelier en Testât et office de Greffier
de la Ville, vaccant par le décès du feu sieur de
Bobigny.
(fLe conseil soubzcript est d'advis que l'eslection
faicte de la personne dud. Bachelier a este' bien et
deuement faicte, et que l'appel interjecté' par led.
Le Maçon n'est recepvable, d'autant que, si aucune
impression lui avoit esié faicte, au moyen de laquelle
il auroit renoncé à l'eslection qu'il prétend avoir
esté autresfois faicte de sa personne aud. estât de
Greffier, elle a esté personnelle et s'en doit led. Le
Maçon adresser aux héritier/ dud. de Bobigny, et
non à celui qui a esté pourveu par son décès. N'est
aussi recepvable lad. impression et crainte, d'autant
que, après le décès du feu Roy, par crainte duquel
led. Le Maçon prétend avoir fait lad. renonciacion ,
[i552]
led. defunct de Bobigny a joy vingt cinq ans paisi-
blement dud. estât de Greffier, au veu et sceu dud.
Le Maçon, sans qu'il en ayt jamais fait plaincte ny
poursuite de ses pretenduz appellacions. Et partant
doivent les Prévost des Marchans et Eschevins prendre
la cause pour led. m° Regnault Bachelier, pourveu
par eulx, et poursuivre la vuydange du procès, à
leurs propres coustz et despens.
tfFait et délibéré à Paris le m' jour de Juing mil
v' Ul.it
Ainsi signé : tcLEFEVBE, de Thou, A. de Thou,
GOULAS, Lemaistre.t)
Après laquelle deliberacion veue mesd. s" les Pré-
vost des Marchans et [Eschevins] ont ordonné qu'il
sera expédié ordonnance à m' Gilles Le Congneux,
procureur en la court de Parlement et Procureur de
lad. Ville en icelie court, pour prendre la cause
pour icelui Bachelier, et que les diligences et pour-
suites se feront par lad. Ville et aux despens d'iceile.
Le tout suivant lad. deliberacion.
De Vigny '". Par commandement de mesd. sei-
gneurs
(2)
CCCXXVI [CGLXXV]. — Procession
19 juin i55
Du dimenche, xix' jour de Juing mil v" lu.
Aujourduy, suyvant les mandemens le jour d'hier
envoyez à mess" les Conseillers, Quarteniers et deux
notables bourgeois de chascun quartier, avec les trois
bendes d'archers, arbalestriers et bacquèbutiers,
mess" les Prévost des Marchans, Eschevins et des-
susdictz sont partiz à sept heures du matin, vestuz
de leurs robes my parties, pour aller à la procession
generalle avec la court de Parlement et Chambre
des Comptes, suyvant le mandement du Roy, pour
rendre grâces à Dieu de plusieurs victoires que
led. seigneur a eues depuis peu de temps sur ses
ennemys, mesmes pour la prinse de la ville [de]
GENERALLE. PhINSE [de] DaNVILLERS '''.
a. (Foi. 991.)
Danvillers '*'. Et sont allez mesd. s" à la Saincle
Chappelle, 011 estoient mesd. s" de la Court et des
Comptes, qui attendoient l'Evesque et Chappitre de
Paris pour de lad. Saincte Chappelle aller à l'entour
de la Cité et dire la grande messe en l'Eglise de
Paris.
Mais après que mond. s'' l'Evesque de Paris, acom-
paigné de tout son Clergé et gens d'Eglise, revestuz
de belles et riches chappes portant pusieurs beaulx
reliquaires, mesmes le chef nions' sainct Philippes
et le tableau sainct Sébastian avec la Saincte Croix
de Nostre Seigneur portée soubz ung ciel, [furent]
sortis de lad. Eglise de Paris, tournans par les rues
"' Signature autographe et accompagnée de paraphe.
C Sauf les cinq premières iifjnes, le fol. a 90 verso est resté en blanc. Celle page était sans doute réservée pour la transcription
d'une lellre du connélabie de Montmorency, adressée à la Ville louchant la prise de Damvillers, dont il est question au début du
S CCCXXVIII ci-dessous.
''' M. F. Bonnardol a publié ce paragraphe avec d'autres documents relatifs à la campagne de i553 et au siège de Melz, dans le
Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France ,13' année , 1 885 , 5* livraison , p. 1 38.
<'' Damvillers, alors siège d'une prévôté au duché de Luxembourg, est aujourd'hui une commune de l'arrondissement de Montmédy
(Meuse), à a/i kilomètres de celle ville. On voit encore les ruines des fortifications de cette petite place, que Charles-Quint avait
agrandies, en iSaS, et qui furent démantelées sous Louis XIV, en i683. La prise de Damvillers par Henri II avait eu lieu le ven-
dredi soir 10 juin précédent, comme on l'apprend par une lettre du Connétable au Parlement de Paris, publiée ci-dessous, p. 3i4,
note 3. Elle fut restituée à l'Empereur par le traité de Câteau-Cambrésis.
[i552]
lappissées de belles tappisseries jusques à l'entour
du Cloistre et rue de la Magdalene, pour aller en
lad. Saincte Chappelie quérir mesd. seigneurs, est
lombé si grosse pluye qu'ilz ont esté contrainctz
retourner dedans lad. église Nostre Dame, et faire
la procession dedans icelle église. Ce que mond.
s' de Paris a envoyé dire à lad. Court par mons"^ le
Chantre.
Puis lad. pluye cessée, mesd. s" de la Court, des
Comptes et Generaulx de la Justice sont partiz de
lad. Saincte Chappelie, et fut portée la Croix de Vic-
DE LA VILLE DE PARIS.
313
toire dessoubz ung ciel, et sont allez jusques en
l'église Nostre Dame. Et marchoit la court de Parle-
ment du costé dextre et derrière eulx mess" les
Generaulx de la Justice, et du costé seneslre mar-
choient mess" des Comptes et de la Ville; et prin-
drent leurs places dedans le cueur en cest ordre,
ouquel fut célébrée la messe de la Croix par mond.
s' de Paris; après laquelle dicte, sont allez baiser
lad. Vraye Croix. Puis mesd. s" de la Ville sont re-
venuz disner en l'Ostel de lad. Ville, en la manière
acoustumée t^!.
CCCXXVII [CCLXXVI]. — Feu de la sainct Jehan.
13 et a3 juin i55a. (Fol. 291 v°.)
Du xxii' jour de Juing mil v'lii.
Aujourd'uy, mess" les Prévost des Marchans et
Eschevins de la ville de Paris estans en leur petit
Bureau, pour adviser sur les preparatifz delasolemp-
nilé du feu de la sainct Jehan, advertiz que mon-
seigneur le illustrissime Cardinal de Bourbon, prince
du sang du Roy et son Lieutenant à Paris, esloit en
ceste Ville, logé ensonostel de Sainct Denis ''^', et que
la coustume est telle que pour mectre le feu au pira-
mide et arbre qu'on a acoustumé dresser en la place
de Grève, on doibt semondre le Roy ou autre prince
de son sang, s'ilz sont en cestedicte Ville; ont advisé
qu'on devoit semondre led. illustrissime Cardinal, et
de faict mond. s' le Prévost des Marchans, acom-
paigné de mess" les Eschevins, sont allez semondre
led. seigneur, lequel leur a promis d'y venir et de
faire tout le plaisir à lad. Ville qu'il luy seroit pos-
sible, tant en gênerai que en particulier; mais qu'il
admeneroit avec luy compaignée d'autres cardinaulx
et evesques.
Et le xxm"" jour dud. moys, vueilie monseigneur
sainct Jehan Baptiste, environ cinq heures de soir,
mesd. s" de la Ville envoyèrent, avec deux de mess"
les Eschevyns, et quatre sergens vestuz de leurs
robbes my parlyes W, vingt arbalestriers au devant
dud. seigneur illustrissime jusques en l'ostel de
monseigneur le Cardinal de Meudon oii il avoyt
disné'*'. Et incontinant vint en l'Ostel de lad. Ville,
en l'ordre qui ensuit :
Arrivèrent messeigneurs les illustrissimes Cardi-
naulx de Bourbon et de Vendosme, princes du sang
du Roy, acompaignez de monseigneur le reve-
randissime Cardinal de Meudon, archevesque de
Vienne *^', maistre de l'Oratoire du Roy, archevesque
de Tours '^', evesques de Evreux et de Mascon C), de
monseigneur le Prévost de Paris '*' et de pluseurs
autres grands seigneurs. Et estans montez aux pre-
mières galleryes de lad. Ville, furent baillées les es-
charpes acoustumées à mesd. seigneurs Cardinaulx.
Et après que les archers, arbalestriers et hacque-
bustiers de lad. Ville eurent faict la ronde à l'entour
dud. feu, et faict ung grand large chemyn, estant de
deux costez, pour empescher la fouHe du peuple y es-
tant en grande habondance , sortirent de lad. Ville '*',
plusieurs gentilzhommes de la maison de mesd.
seigneurs, et après eulx les sergens de lad. Ville,
qui furent suyviz de mess"les Prévost des Marchans,
Eschevins et Greffier de lad. Ville. Et à leur doz
marchoient mesd. seigneurs les Cardinaulx, estant
monseigneur le Cardinal de Bourbon au meilleu,
et au dessus à main droite monseigneur le Cardinal
de Vendosme, et à main senestre monseigneur le
"' Le Greffier du Parlement nous a laissé aussi une courte relation de cette cérëmoDie (Arch. naU, X'* 1674, fol. ai4 v°). Elle
ne diffère pas sensiblement de celle du Registre de la Ville.
<" C'est-à-dire de l'abbaye de Saint-Denis. Voy. sur cet bôtel situé près de la porte de Bucy, la note a de la page agg ci-dessus.
''' Ce passage depuis tiavec deux de meii'Ti a été ajouté à la marge d'une écriture différente, mais contemporaine.
<" Correction interlinéaire d'une main différente. Le texte portait primitivement : njutque» en ton diclhotlel Sainct-Denyt.v
'" Pierre Paulmier, archevêque de Vienne, de 1637 à i554.
'') Etienne de Pencher, archevêque de Tours, du 6 avril i55i au i5 mars i553.
'') Gabriel Le Veneur de Tillières, évêque d'Évrcux (t53a-i6 mai iS-jli), et Pierre Du Châtei, évéque de Mâcon (i544-i553).
" Antoine III Du Prat, seigneur de Nantouillet et de Précy.
!" C'est-à-dire de l'Hôtel de Ville.
m. ko
IVpniwEnit: KATio:iALE.
Zià
REGISTRES
Cardinal de Meudon, siiyviz desd. archevesques et
evesques et autres prelalz en grand nombre.
Le feu hts par messeigneurs les cardinaulx
DE Bourbon et Vendosme.
En cest ordre, ayant faict ung tour à l'entour de
la piramide dressée pour mectre led. feu, furent pre-
senleez par mond. s' le Prévost et ancian Eschevin
deux torches blanches enmenchées et garnyes de ve-
lours cramoisy, l'une à mond. seigneur ie Cardinal
de Bourbon, et l'autre à mond. seigneur le Cardinal
de Vendosme, lesquelz misrent le feu en lad. pira-
DU BUREAU [i552]
mide. Ce faict, mond. seigneur le Cardinal de Ven-
dosme rendit sa torche à mond. s' le Prévost et luy
dit qui la presenlast à mond. seigneur le Cardinal
de Meudon, lequel y mist pareillement le feu.
Et au mesme ordre que dessus, retournèrent en la
grande salle de l'Ostel de lad. Ville, oii leur esloit
apreste'e la collation bien ample, oii ilz prindrent
leur vin, veirent le triumphe, puis remercièrent
mess" et s'en retournèrent.
Et demeurèrent à danser en lad. grande salle
grant nombre de dames et damoiselles de lad.
Ville (•).
CGGXXVIII [CGLXXVII]. — Lettres de monseigneur le Gonnestable, du xxiii* Juing v"= lu.
Prinse de Denvillers. — Demande de salpestres (■^^.
23 juin i55a. (Fol. 399 v°.)
kA mess", mess" les Prévost des Marchans el Esche-
vins de la ville de Paris.
aS juin i5.i2.
ttMess", je vous ay dernièrement escript et faict
savoir la prinse de Denvillers'^', et comme le Roy se
deliberoit poursuyvre la bonne fortune qui se pre-
sentoit, et ne laisser perdre ceste belle occasion que
Nostre Seigneur luy donne d'accroistre et augmen-
ter sa frontière. Depuis il est venu atacher [sic) ceste
place, de laquelle j'espère que nous n'aurons pas
moings bonne raison que de l'autre. Et ne se conten-
tera pas seullement de ceste là, mais a délibéré de
borner et estandre sad. frontière, et de ce costé et
de celuy de Picardie, le plus avantqu'il pourra, ayant
envoyé monseigneur de Vendosme'^' en Picardie
avecques une bonne et grosse force pour résister aux
dessaings de la Royne de Hongrye; et de brief y
veult faire passer une trouppe de Suisses et autres
forces, pour y faire quelque bon effect.
(tEt pour autant que je voy, au mestier que nous
menons, que la chose dont nous avons plus affaire
ce pourra estre de pouldres, je vous prie faire ce
"' Six lignes de blanc ont élé réservées à la suite dans le Registre.
W Ce paragraphe et les deux suivants ont été publiés par M. F. Bonnardot dans ses documents sur le siège de Metz en i55a .
(Bulletin de la Société de l'hittoire de Paris, 12* année, i885, 5' livraison, p. iSg-ilin.)
"' Les lettres dont parle ici le Connétable n'ont point été transcrites sur le llegistre de la Ville. Le Greffier se contenta de noter
la procession solennelle faite à l'occasion de ce nouveau succès de l'armée royale. Mais on peut facilement suppléer k cette omission.
En effet, le Parlement de Paris reçut, le 17 juin, et fit enregistrer une lettre d'Anne de M»nlmorency, datée du i3, relatant la prise
de Damvillers. Celle qu'il avait adressée à la Ville devait avoir élé expédiée en même temps et dans les mêmes termes, comme on l'a
vu en d'autres circonstances semblables. Voici le texte de la missive reçue par la Cour :
irMessieurs, je vous ay bien voulu faire part du bon succès des aHiiires du Roy, duquel il a pieu à Noslre Seigneur de tant favoii-
ser l'entreprinse , que vendredy au soir ceulx de Danvilliers, apprès avoir enduré mille ou douze cens coups de canon, se rendirent à
sa miséricorde, et hier matin il feyt ceste grâce aux gens de guerre qui estoient au nombre de deux mil hommes de pied et deux cens
rJievaulx, de les faire sortir la vye saulve, et les feyt conduire jusques à deux lieues près de Montmady. Et quant aux cappitaines el
chefz de lad. place, ilz y sont demourez prisonniers. Il y a trouvé trente huict grosses pièces d'artillerye de bronse, doubles canons,
canons et grandes colevrinos, et environ vingt ou vingt cinq autres moindres. Il y avoit aussi trois cens hacquebuttes à crocq, cent gros
cacques de pouldre et une infinité d'aullres munitions de guerre, grande quantité de bledz, vins et autres vivres, de manière qu'estant
ceste place bonne et forte comme je l'estime et tous ceulx qui s'entendent en telles choses, après y avoir faict bien peu de despensc,
il l'a pense une des meilleures de toute sa frontière et d'aussi grande importance pour le lieu et l'assiette où elle est; ayant délibéré,
pendant que l'occasion s'offre, essaier d'estendre sa frontière le plus avant qu'il pourra et de tanler quelques autres places, où il faict
marcher son armée, après avoir laissé icy une très bonne et seure garnison et donné ordre à ce qu'il fault pour mettre ceste dicte place
hors de tout dangier. Priant Dieu, Messieurs, vous donner ce que plus desirez.
«Du camp dedens Denvilliers, le treizeiesme jour de juin mil cinq cens cinquante deux.
ffVostre entièrement bon amy, Mostmorekcï.h {Archives nationales , X'" 1673, fol. 194 v°.)
"' Antoine de Bourbon, né à la Fère, le aa avril j5j8, deuxième fils de Charles, duc de Vendôme, et de Françoise d'Alençon,
devint gouverneur de Picardie à la mort de son père ( 1 587). Roi de Navarre par son mariage avec Jeanne d'Albret, il mourut, le
17 novembre i56a, à Andely, d'une blessure reçue au siège de Rouen.
[i559]
service aud. seigneur de faire bailler et délivrer à
ceulx qui ont charge de son artillerye à Paris, lout
ce que vous aurez de salpeslres et le plus que vous
en pourrez recouvrer, et m'envoyer ung estât de ce
que en aurez fourny, pour vous en faire incontinant
payer et satisfaire, dont vous n'aurez à faire que à
inoy. Qui vous veulx bien asseurer, mess", que led.
seigneur a intencion de vous faire de si bons boul-
levers en sesd. frontières et les eslongner tant de
vous que les pouldres et munitions que vous gar-
DE LA VILLE DE PARIS.
315
deriez en voz magazins ne vous serviront de gueres
sur le lieu ; aussi m'asseuray je que vous ne sauriez
avoir plus de plaisir que de les veoir employées en
si bons effectz. Priant Dieu, mess", vous donner ce
que plus desirez.
irDu camp près Yvoy''', le xxiii" jour de Juing
mil \' Lit.fl
nVostre bien bon amy,
ttM0NTM0HANCÏ.i5
CCCXXIX [CCLXXVIll]. — La prinse d'Yvoy. — Artillerye trouvée dedans Yvoy.
Fol. 293.)
a3 juin i553
Autres lettres dudicl jour :
33 juin i553.
tMess", depuis ce que je vous ay cy devant es-
cript de la prinse de Damvillers, nous avons faict
marcher l'armée reste part, et encores que ceste
place feust forte et très bien munye de gens et de
toutes provisions neccessaires, et que l'on sceust bien
que le conte de Mansfelt'^', Gouverneur de Luxem-
bourg et Lieutenant pour l'Empereur es pays de
deçà, se feust mys dedans, lequel vous pouvez bien
penser qu'il n'avoit riens laissé derrière, si esse que
nous n'avons vouHu différer de l'assaillir. Et après
avoir faict aprocher l'artillerye, elle commença hier
au matin à faire batterye qui a continué si furieu-
sement jusques à ce jour d'uy dix ou unze heures,
que à mydi ceulx de dedans se sont renduz à la mi-
séricorde du Roy. El se trouve dedans sept enseignes
de gens de pied et trois compaignées de gens de
cheval, trente deux pièces de grosse artillerye, infi-
niz vivres et munitions, et plus de trois cens hacque-
buttes à croq. Ce soir led. seigneur a faict sortir les
souldars , le baston blanc à la main ; et demeurent les
chefz et gentilzhommes prisonniers, qui ne sont pas
en petit nombre, d'autant que beaucoup de gens de
respect avoient suyvy led. conte de Mansfelt, qui
est personnage de grant nom en ce pays et fort
estimé.
tfDont j'ay bien vouHu vous advertir, aCn que
vous saichez l'heur qu'il plaist à Nostre Seigneur
donner aux affaires du Roy et que chascun l'en re-
mercye de sa part. Et sur ce, mess", je prie Dieu
qu'il vous doint tout ce que desirez.
(tDu camp devant Yvoy, ce xxiii' jour de Juing
mil v'Lii.
rVostre entièrement bon amy,
itMoNTMOBANCÏ.'»
CCCXXX [CGLXXIX]. — La ville de Montmadi rendue au Roy.
36 juin i55a. (Fol. 393.)
Autres lettres dud. seigneur :
36 juin i553.
irMess", je vous ay escript de la prinse d'Ivoy,
qni est de présent en l'obeyssance du Roy, et à ceste
heure vous veulx advertir comme ceste après disnéc
j'ay envoyay (sic) sommer la ville de Montmadi '*',
'') lïoy, petite place sur les confins de la Clianapagne (Ardenncs), qui reçut au x?n* siècle le nom de Carignan. Successivement
possédée par les comtes de Cbiny et de Luxembourg, d'où elle passa aux maisons de Bourgogne et d'Autriche, prise par Charies
d'Amboisc en i48i, rendue par Louis XI, elle fut encore assiégée en i48(j, saccagée en iSia par le duc d'Orléans et prise de nou-
veau par Henri II. Le traité de Céleau-Cambrésis, en la rendant à l'Espagne, stipula qu'elle serait démantelée. Elle tomba encore, en
1687, au pouvoir des Français, qui, après l'avoir perdue au bout de peu de temps, s'en emparèrent de nouveau en 1639 et la détrui-
sirent presque entièrement. Elle fut cédée définitivement à la France par les traités des Pyrénées et de Nimègue. Louis XIV, par lettres
de juillet 1663 , érigea Ivoy et ses dépendances en duché sous le nom de Carignan, en faveur du comte de Soissons, de la maison
de Savoie.
'•' Pierre-Ernest, comte de Mansfeld (i5i7-i6o4), l'un des plus habiles capitaines de Charles Quint. (Voir la note de M. F. Bon-
nardot, loc. cil., p. iSi, note a.)
'^> Monlmédy, chef-lieu d'arrondissement du département de la Meuse, autrefois siège d'une prévôté du duché de Luxembourg, ne
fut définitivement attribuée à la France que par le traité des Pyrénées.
!>o.
316
REGISTRES DU RUREAU
qui s'est rendue aud. seigneur el ay bonne espé-
rance que la place et forteresse de Lûmes '■' n'en fera
pas moings, et que, moyennant la grâce de Nostre
Seigneur, les affaires dud. seigneur prospéreront de
myeulx en myeulx.
«Vous aurez bien entendu comme la Royne de
Hongrye a vouilu allumer le feu en aucuns lieux et
pays du Roy, dont très fort me desplaist; mais cela
gardera qu'elle ne devera pas trouver estrange que,
si pour une maison ou village qu'elle a bruslez, il
luy en sera bruslez six, de sorte que les subgectz
de son pays pourront bien dire quelle sera cause de
leur mal.
[lâôa]
tt Mess", je supplie Nostre Seigneur vous donner
en parfaicte santé , très bonne vie et longue.
«De Sedan, le xxvi°" jour de Juing.
tr Vostre bien bon amy,
trMoNTMORANCï.»
Feu de joye.
Ce jour a este chante' le Te Deum en l'église
Saincl Jehan en Grève, oii assistèrent mess" de lad.
Ville. Et feirent faire ung beau feu de joye devant
l'Hostel d'icelle, où fut tiré mains coups d'arlil-
lerye '^'.
CCGXXXI [CCLXXXj. — Grande pluye.
8-30 juillet i552. (Fol. 293 v°.)
Depuis le viii""jour de Juillet jusques au xx" dud.
moys, a faict si grande habondance de pluye ''' que
les bledz lardifz sont demeurez aux champs germez
et ne les povoit on serrer pour lesd. eaues (*'.
CCCXXXII [CCLXXXI]. — Arbest de la Court pour les passeurs.
31 juillet i552. (Fol. 296.)
Arrest du 1 3 juillet 1 552 '*' :
«Henry, par la grâce de Dieu Roy de France, à
tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.
Savoir faisons que, comparans en nostre court de
Parlement Nicolas Grossier, dit Thouret, soy disant
garde de basteaulx, appellantune foys ou plusieurs,
en adhérant de certaines sentences et taxes de des-
pens contre luy donnez par les Prévost des Marchans
et Eschevins de ceste Ville de Paris '"', et deffendeur
à l'entérinement d'une requeste contre luy présentée
à noslredicte Court et autres dénommez en lad. re-
queste, le xxii"" jour d'Octobre cinq cens cinquante
et ung, d'une part, et Nicolas Hutin, Jehan Lan-
glois, Jehan Rodin, Jehan Lierot, Germain du Ri-
chet et leurs consors, tous maistres passeurs d'eaue
es portz de cestedicte Ville, Prevoslé et Viconl^,
inthimez et demandeurs à l'entérinement de lad.
requeste, d'autre part, ou les procureurs des par-
ties; nostredicte Court, oy sur ce nostre Procureur
gênerai, a mys et mect lesd. appellations au néant
sans amende, et a ordonne' et ordonne que lesd. sen-
tences et taxes de despens et ce dont est appelle sor-
tiront leur plain et entier effect, nonobstant oppo-
sitions ou appellations quelconques, faictes ou à
faire, et sans préjudice d'icelles, pour lesquelles ne
"' Lûmes, village du canton de Mézières (Ardennes).
C Le dimanche 26 juin, Eusiache Du Bellay, évèque de Paris, annonça au chapitre la capitulation d'ivoy. Pour céléhrer cette vic-
toire, un Te Deum fut chanté le jour même à Notre-Dame, et une procession solennelle décidée pour le mercredi suivant 2 g. {Archives
nalionalet, LL 260, Reg. capitulaire, p. 607.) La Ville dut assister à cette dernière cérémonie, bien que le Registre ne fasse men-
tion que de la première. Le Parlement y assista en corps , mais non sans avoir adressé au cardinal de Bourbon une protestation contre
la fréquence de ces cérémonies. {Archives nationale», X'" 1673, fol. 334 el 235 v°.)
''' Ici un membre de phrase a été soigneusement biffé. Cependant on peut le lire encore; il portait icjiw fe Roy e»l demouré saut
rien» faire, à cause qu'on ne povoit mener l'artillerye, et que, etc.»
<'' La moitié du fol. 296 v" est demeurée en blanc.
''' Les mots «du i3 juillet i552i> sont d'une écriture récente.
''' La principale sentence rendue dans celte affaire par les Prévôt des Marchands el Échevins était du 20 février iGig (11. s.). Le
Registre des Audiences du Bureau de la Ville pour celte date n'existe plus; mais il subsiste im autre jugenjent émané de la même
juridiction, à la date du 22 juin i55i, portant que celui du 20 février iS/ig sera irexecuté tant en principal que despens, selon sa
forme et teneur, nonobstant l'appel inlerjecté par led. Grossier el autres oppositions quclzconques». [Archive» nationale», Z 6816,
fol. 3 5 V».)
[i552]
seroit différé. Et en entérinant lad. requeste, a lad.
Court faict inhibitions etdeffenses aud. appellant et
tous autres, iceulx disans gardes, dénommez en lad.
requeste, deffendeurs à Fenterinement d'icelle, et
autre personne de quelque estât et condition qu'ilz
soient de ne plus troubler ne empescher lesd. in-
thimez en la possession et joissance du port Saincl
Germain et Sainct Landry, pour raison du droit de
passage qu'ilz sont tenuz faire au commung peuple
par chascun jour, au bort et rivage de la rivière,
aussi de ne plus mectre et atacher aucuns basteaulx,
tant vuides que chargez, à l'endroit et place dud.
port Saincl Gervaiz, ny pareillement des moullins
du Temple; ains leur est enjoint les remonter, mectre
et atacher es pieux affichez en l'isle Nostre Dame,
lieu acoustumë pour ce faire d'antienneté; et ce,
sur lespeynes indictes, contenues et portées par les
jugemens sur ce donnez par lesd. Prévost et Esche-
vins, et oultre de la somme de deux cens livres pa-
risis d'amende aux contrevenans de ce présent arrest.
Et afin que nul n'en prétende cause d'ignorance,
sera ce présent arrest publié aud. port Sainct Ger-
vaiz et autres endroitz, si besoing est, à son de
trompe et cry publiq, en la manière acoustumée;
et pour ce faire mises affiches aud. port portant
DE LA VILLE DE PARIS.
317
lesd. injonctions et deffenses. El neantmoings est
led. appellant condempné es despens desd. causes
d'appel, telz que de raison, emsembie es despens de
l'instance de lad. requeste, pro rata, et de ce qui
s'en est ensuivy telz que de raison.
rrPour ce est il que nous, de l'ordonnance de
nostre dite Court et à la requeste desd. inthimez
demandeurs, mandons et commectons par ces pré-
sentes au premier huissier de nostredicte Court ou
nosire sergeni, sur ce premier requis, que cesd.
présentes il mecte à deue et entière exécution, selon
leur l'orme et teneur, en contraignant ceulx qui pour
ce feront à contraindre par toutes voyes deues et
raisonnables. Mandons et commandons à tous noz
justiciers, olliciers et subgetz que aud. huissier ou
sergent en ceste partie soit obey.
K Donné à Paris en nostre Parlement, le treiziesme
jour de Juillet l'an de grâce mil cinq cens cinquante
deux, et de nostre règne le sixiesme.n
Ainsi signé : tr Par la Chambre, Le Cahls ''>.t
Et scellé de cire jaulne sur simple queue.
tr Collation a esté faicte à l'original par nioy Gref-
fier de la ville de Paris soubzscripl , le xxi' jour de
Juillet l'an mil cinq cens cinquante deux. -o
Signé: cR. Bachelier.»
CCCXXXIII [CCLXXXII]. VlSlTACION sera faicte du BASTABDEAU de CORBUEIL,
OU DESCEND LA RIVIERE d'EsSONNE.
3o juillet i553. (Fol. agS.)
Du trentiesme et penultime Juillet v' lu.
Sur les remonsirances à nous faictes et plusieurs
foys reilereez par les marchans et voicturiers frequen-
tans la rivière d'Essonne '-' qui descend de la ville
d'Estampes en la rivière de Seyne, près la ville de
Corbueil, par lesquelles ilz nous ont faict entendre
que près lad. Ville y a des moulins aparlenans au
Roy, assis sur lad. rivière d'Essonne, qui empeschent
grandement la navigation, au moyen d'ung grant
bastardeau qui est au travers de lad. rivière, et lesd.
moulins audessoubz, de sorte que les basteaulx
chargez de marchandises ne peuvent descendre tout
deboulen la rivière de Seyne, mais sont les marchans
contrainctz descendre les vins, blez et autres mar-
chandises sur une motte de terre, et là attendre les
basteaulx de la rivière de Seyne, pour snr iceulx re-
cherger lesd. marchandises, lesquelles ce pendant
sont desrobées par pluseurs mauvais garsons, qui
leur vient à grande perte et dommage, sans les iVaiz
qu'il leur convient faire à descharger et recharger
lesd. marchandises qui est cause d'icelles enché-
rir. Et seroit très utille pour le bien de lad. Ville
abatre et desmolir lesd. moulins et donner passage
droit aux basteaulx, ou bien faire une tranchée au
travers de lad. motte, pour par lad. tranchée faire
descendre de lad. rivière d'Essonne en la rivière de
Seyne les basteaulx tout debout, et pour cest effect,
faire des escluzes et porteaulx, qui seroit le bien
publiq.
La matière mise en délibération au Bureau de la
'" Le dispositif de cet arrêt est transcrit sur le Registre des Plaidoiries du Parlement à celte date. Les noms des défendeurs y sont
plus nombreux ou différents. Ce sont: Nicolas Hnlin, Jean I^anglois, Jean Bodin , Jean Meresse, Jean Ferel, Guillaume Simon,
Jean Varlot, Jean de Voysines, René Bodin, Jean Lidiot, Jean du Biscbot et consorts. (Archivet nalionate», X'* igig, fol. 5io v°.)
'* L'Essonne se forme à la Neuville (Loiret) par la réunion de l'Œuf et de la Rimarde. Elle ne passe pas à Etampes, comme on
pourrait le croire d'après ce texte, mais à Angerville-la-Rivière, qui en est éloignée de plusieurs lieues.
318
REGISTRES DU BUREAU
Ville, il est ordonné que nous, Prévost des Marchans,
Desprez, Eschevin, Procureur et Contrerolleur, nous
transporterons sur les lieux, et iceulx ferons par les
Maistres des euvres de maçonnerye et charpenterye
[i552]
du Roy et de la Ville, en noz présences, veoir, visi-
ter et figurer, se mestier est, pour, le tout rapporté
et par nous veu, estre ordonné ce que de raison.
Faict au Bureau, comme dessus.
CCCXXXIV [CGLXXXIII]. — [Visite du bassin de Corbeil.]
i3 août i553. (Foi. agS t°.)
Du XIII' jour d'Aoust mil \' m.
Aujourd'uy au Bureau de la Ville de Paris a esté
conclud et ordonné que la visitacion qui a esté faicte
du bassin de Gorbueil, suyvant la délibération du
xxx° Juillet dernier, sera cy après enregistrée et exé-
cutée, selon le rapport qui en a esté faict, leTii""jour
de ce présent moys d'Aoust (•'.
CCCXXXV [GCLXXXIV], — Pour l'eslection d'ung Prévost des Marchans et deux Eschevins.
16 août i55a. (Fol. 396 v°.)
autre voye illicite, dont je tiens ma conscience des-
chargée. Et vous m'en estes fidelles tesmoings, d'au-
tant que vos seulies liberalles voluntez et affections
envers moy m'ont en ceste charge appelle, et depuis,
pour me décorer de double honneur, continué, chose
qui me donne occasion grande d'en rendre la gloire
à Dieu, et à vous, messeigneurs , grâces telles que je
puis, quant il est hors de ma puissance les rendre
aussi grandes que je deveroye, confessant liberalle-
ment que soubz le faictz trop pesant de ceste charge,
je feusse souventesfoys demeuré las et recreu, sans
l'ayde et bénigne faveur de mess" mes compaignons;
lesquelz, ayans plus longue expérience des faictz
politiques que moy, ont de leur humani lé supporté les
faultes de mon imperfection, et m'ont donné les
moyens plus facilles de m'aquitter envers ceste cité
tant excellente d'une partie de la deble en laquelle
je luy suis naturellement obligé. Quant au reste, je
seray toute ma vie '^' prest et délibéré d'y satisfaire,
s'offrant de ce faire l'occasion, n
ESLECTION DES QUATRE SCRUTATEUBS.
Ce faict, mond. s"^ le Prévost a dit qu'il estoit de
coustume d'eslire quatre scrutateurs, pour recevoir
les voix des singuliers nommans et les tenir secrettes.
Et pour ce faire a demandé à tous les assistans leur
avis, chascun en particulier, en commençant au pre-
mier de mesd. s" les Conseillers.
Tous lesquelz ont esleuz, c'est assavoir : pour
officier du Roy, mons' le Président Luillier, s' de
'"' Un blanc de deux pages (fol. sgB v° et 996 r°) a été réservé à la suite pour la Iranscriplion du rapport fait par le Prévôt des
Marchands, i'Echevin Desprez el les Procureur cl Contrôleur de la Ville de leur visite au bassin de Corbeil, transcription qui n"a
jamais été exécutée.
'" Les mots ftoutema tien ont élé ajoutés dans l'interligne d'une écriture différente.
Du mardi, xvi' jour d'Aoust mil V lu.
Aujourd'huy, suivant les mandemens envoyez di-
menche dernier à mess" les vingt quatre Conseillers
et seize Quarleniers de la ville de Paris , pour procéder
à l'eslection d'ung Prévost des Marchans et deux Esche-
vins nouveaulx, ou lieu de ceulx qui ont faict leur
temps; après l'eslection faicte par lesd. seize Quar-
leniers de quatre bourgeois de chascun quartier ou-
verte, et leurs noms escriptz en quatre petitz billetz
de papier, ployez et mys dedans ung chappeau que
tenoit nions"' le Prévost des Marchans, m" Claude
Guyot, desquelz en a esté tiré deux de chascun desd.
quartiers par mesd. s" les Conseillers, l'ung après
l'autre, ainsi qu'il est acoustumé, que les sergensde
lad. Ville ont esté incontinant quérir en leurs mai-
sons, pour venir donner leur voix et procéder à lad.
esleclion. Et eulx venuz, se sont mesd. s" relirez en
la grande salle de l'Ostel de lad. Ville, oîi ilz ont
faict faire lecture des ordonnances d'icelle sur le faict
des eslections, en la présence de toute lad. com-
paignée. Puis mond. s"" le Prévost des Marchans a
dit ce qui ensuit :
(T Messeigneurs, congnoissant par expérience com-
bien l'eslat très honnorable de Prévost des Marchans
est une charge laborieuse et de grant poix et qui
requiert homme acomply de toutes parties, pour estre
excercée ainsi qu'il appartient, je penseroye avoir très
grandement offensé, si l'administration que j'en av
eue m'estoit advenue par le pourchatz d'ambition ou
[i552]
Boulleneourt, pour Conseiller de Ville, mons' m'
Oudait Hennequin, Maistre des Comptes; pour
Quartenier, m' Pierre Pellerin, et pour bourgeois,
m' Léon Boullault. Lesquelz ont faict le serment
es mains de mond. s' le Prévost, en la manière
acousturaëe. Puis se sont assis en la place de mesd.
s" les Prévost des Marchans et Eschevins et ont
prins ung chappeau, pour recevoir les nominations
et le juraloire, sur lequel ilz ont prins le serment
de tous lesd. eslizans, ainsi qu'il est acoustumé. Et
lesd. voix receues dedans led. cliappeau, se sont
retirez au petit Bureau de lad. Ville, pour coUiger
lesd. voix de nominations et les ont mises par es-
cript en forme de scrutine signé de leurs mains, et
l'ont cloz et scellé du cachet de lad. Ville.
Après lad. eslection faicte , mesd. s" les Prévost des
Marchans , Eschevins et Conseillers de lad. Ville , avec
lesd. quatre scrutateurs, se sont retirez au grant Bu-
reau de lad. Ville, pour adviser qu'il esloit bon de
faire et savoir si led. scrutine se devoit porter au
Hoy ou à la Chambre du Conseil au Palais, pour par
les esleuz y dénommez faire le serment es mains de
mons' le premier Président, en la manière acous-
tumée. En laquelle assemblée se sont trouvez, c'est
assavoir:
Mons' m' Claude Guyot, Prévost des Marchans;
Mess" Lejay, Luillier, Lormier, Desprez, Esche-
vins;
Mons"^ le Président de Boulencourt, l'ung desd.
scrutateurs, mons' d'Athis, mons' Dudrac, mons' de
L'Ospital, mons' Hennequin, l'ung desd. scrutateurs,
mons' le bailly Courtin, mons' de Livres, mons' de
Jumeauville, mons' le Lieutenant de Bragelongne,
mons' m' Tierry de Montmirel, mons' Lecomte,
mons' Potier, Conseillèrent Court, qui s'i est trouvé,
sire Guillaume Larcher, et sire Anlhoine Leiievre,
Conseillers de lad. Ville.
Le scrutine porté au Roy.
Après ce que mond. s' le Président Luillier a dit
pour les quatre scrutateurs qu'il y avoit occasion de
porter le scrutine au Roy, d'autant que la pluralité
DE LA VILLE DE PARIS.
319
des voix tumbent sur certain personnage qui estoit
esleu soubz le bon plaisir et vouUoir du Roy;
La matière mise en délibération, a esté conclud,
adviséet délibéré que led. scrutine sera porté au Roy
par m" Guy Lormier, l'ung des Eschevins de lad.
Ville, le Procureur du Roy et d'icelle Ville, et m°
Pierre Pellerin, l'ung desd. quatre scrutateurs, avec
lettres missives de lad. Ville et desd. scrutateurs,
desquelles lettres de lad. Ville la teneur ensuit :
Lettres envoyées au Roy par la Ville.
(tAu Roy.
«Sire, en procédant ce jour d'Iiuy à l'eslection
d'ung Prévost des Marchans et deux Eschevins de
ceste Ville, il s'est trouvez que les estatz acoustuinez
y estre appeliez ont esleu soubz vostre bon plaisir
m" Christofle de Thou W, vostre Notaire et Secré-
taire; qui est la cause pour laquelle il a esté délibéré
vous envoyer le scrutine d'icelle eslection pour en-
tendre, sire, vostre voulloir, et en cela et toute autre
chose qu'il plaira à Vostre Majesté nous commander,
vous obeyr.
rtSire, nous supplions très humblement Dieu vous
donner en bonne santé très longue et très heureuse
vie. De vostre Hostel de Ville de Paris, le xvi'"' jour
d'Aoust mil v° lu.
itVoz très humbles et très obeyssans subgectz et
serviteurs.
ff Les Prévost des Marchans, Eschevins et Conseil-
lers de vostredicte Ville de Paris.»)
Lettres envoyées au Roy par les iiii scrutateurs.
Ensuit la lettre desd. scructateurs :
«Sire, suivant vostre ordonnance, nous vous en-
voyons le scrutine de l'eslection d'ung Prévost des
Marchans et deux Eschevins de la ville de Paris,
pour en ordonner vostre bon plaisir.
« Sire , nous prions le Créateur vous donner en très
bonne santé très longue et très heureuse vie.
tr A Paris, ce xvi"" jour d'Aoust mil v' m.
«Voz très humbles et très obeyssans subgectz et
serviteurs,
«Luillier, Hennequin, Pellerin et Boullault. n
") Chriitopiie de Thou, seigneur de Bonneuil et de Cély, a d^jà été ci-dessus l'objet d'une courte notice, p. i5g, note a.
320
REGISTRES DU BUREAU
[1002]
CCCXXXVI [GCLXXXV]. — [Confirmation par le Roi de l'élection de Christophe de Thou
EN qualité de Prévôt des Marchands.]
30 août i553. (Fol. 398.)
Lesd. scrutateurs et deppultez sont partis led. jour
et sont retournez le xx' jour d'Aoust ensuivant, et
ont rapporté les lettres , dont la teneur ensuit :
kA not très chers et bien amez les Prévost des Mar-
chons , Eschevins et Conseillers de nostre bonne ville et cité
de Paris.
19 août i559.
(tDe par le Roy.
«Très chers et bien amez, nous avons receu voslre
lettre du seiziesme de ce moys, avec le scruline que
nous avez envoyé de l'eslection qui a esté faicte de
m' Christofle de Thou, nostre Notaire et Secrétaire et
advocat en la court de Parlement de Paris, en Testât
de Prévost des Marchans de lad. Ville, pour, icelluy
scrutine veu , vous en mander et faire entendre nostre
intencion. Et pour ce que la suffisance et sincérité
dud. de Thou est telle qu'elle nous a semblé bien
requise, utille et neccessaire pour l'administracion
dud. estât, conduicte et direction des affaires qui
peuvent survenir, tant pour le bien de nostre service
que de lad. Ville, au temps où nous sommes, nous
avons eu lad. esleclion pour agréable , encores qu'elle
soit contre et ou préjudice de l'edict par nous faict
prohibitif au contraire ''', et ce pour ceste foys tant
seullement, et sans tirer la chose à conséquence pour
l'ad venir. Et pour ceste cause, escripvons présente-
ment au premier Président de nostredicte court de
Parlement et aux commissaires qui seront appeliez
en la Chambre du Conseil iez nostre Chambre des
Comptes à Paris, pour la réception de son serment,
qu'ilz reçoivent led. de Thou au serment dud. estât,
pour en joyr selon et ainsi que ont faict ses prédé-
cesseurs et qu'il est acoustumé en semblable.
«Donné à Viliers Costeretz, le xix' jour d'Aoust
mil v' LU.»
Signé :tf HENRY..
Et au dessoubz : trBocRDiN.n
vA mestf' le premier Président ou autre président et
commissaires qui seront appeliez en la Chambre du Con-
seil lez la Chambre des Comptes à Paris , pour la réception
du serment du Prévost des Marchans et Eschevins de lad.
Ville.
19 août i553.
«Mess", les Prévost des Marchans, Eschevins et
Conseillers de la ville de Paris m'ont envoyé le scru-
tine de l'eslection qui a esté faicte de la personne
de m' Christofle de Thou, mon Notaire et Secrétaire
etadvocal en la court de Parlement de Paris, en Testât
de Prévost des Marchans de lad. Ville, pour icelluy
scrutine veu, en ordonner ainsi que bon me sem-
bleroit. Et encores que lad. eslection soit contre et
au préjudice de Tedict cy devant faict, prohibitif au
contraire, neantmoings, pour Tasseurance que j'ay
de la suffisance et intégrité dud. de Thou, qui m'a
semblé grandement requise, utille et neccessaire
pour l'administration dud. estât, conduicte et direc-
tion des affaires qui peuvent survenir, tant pour le
bien de lad. Ville que de mon service, au temps où
nous sommes, j'ai eu lad. eslection pour agréable et
veulx icelle sortir son effect, pour ceste foys tant seul-
lement et sans tirer la chose à conséquence pour
Tadvenir.
kAu moyen de quoy, sans aucunement vous ar-
rester aud. edict ne qu'il soit besoing que je vous en
face expédier autres lettres ne mandement que cesd.
présentes, signées de ma propre main, vous procé-
derez incontinant à la réception dud. de Thou au
serment dud. estât, et le mecterez en possession
d'icelluy, pour en joyr selon et ainsi que ont faict
ses prédécesseurs, Prevostz des Marchans, et qu'il
est acoustumé en semblable. A quoy vous ne ferez
faulte. Priant Dieu, mess", qu'il vous ayl en sa
garde.
Escript à Viliers Costeretz, le xix' jour d'Aoust
mil v" Lii.T
Signé: tr HENRY. «
Et au dessoubz : (tBourdiis.t)
'■' It s'agit de i'édit de Fontainebleau du mois d'octobre 1 5^7, portant que les prévôts, maires, échevins et autres officiers de villes
ne pourront élre choisis parmi les membres des cours souveraines ou des juridictions ordinaires et extraordinaires, les maîtres des
comptes, les généraux de la justice des aides, les élus, etc. Voir ci-dessus, p. 100, note 1. La dernière élection de Prévôt des Marchands
s'était faite dans des conditions exactement semblables à celles-ci , puisque Claude Guyot, nommé le 16 août i548 et réélu i6août i55o,
était aussi Notaire et Secrétaire du Roi. Voir ci-dessus, p. i35-i36.
[iBSa]
rr A mess" ks Prévost des Marcbans , Eschevins et Con-
seillers de la ville de Paris.
19 août i553.
it Mess", j'ay receu vostre lettre et fait veoir au Roy
celle que luy avez escripte, avec ie scrutine de l'es-
lectionqui a esté faicte de la personne de m' Chris-
lofle de Thou , son Notaire et Secrétaire et advocat en
la court de Parlement de Paris, en Testât de Prévost
des Marchans de lad. Ville. Laquelle eslection led.
seigneur, pour Tasseurance qu'il a de la suffisance et
intégrité dud. de Thou, a eu bien agréable et veult,
ainsi que verrez par sa lettre, qu'elle sorte elïect. Et
pour ceste cause, je vous envoyé les despesches nec-
cessaires à ceste fin. Et s'il y a autre chose oîi je
puisse faire plaisir à la Ville et à vous, asseurez vous
que je m'y eniployray tousjours de bien bon cueur.
Priant Dieu, mess", qu'il vous doint ce que plus de-
sirez.
rDe Villers Costeretz, le xix'jour d'Aousl mil v' lu.
ff Vostre bien bon amy,
r MoPiTMOREPiCÏ. »
Lesquelles lettres, tant du Roy que de monseigneur
leConnestable, furent apportez par lesd. déléguez, le
xx" jour dud. moys d'Aoust, et incontinant icelles
receues, mesd. s" les Prévost des Marchans et Esche-
vins envoyèrent quérir mess" les quatre scrutateurs
et aucuns officiers de lad. Ville, pour eulx trouver
DE LA VILLE DE PARIS.
321
led. jour, à deux heures de relevée, en la Chambre du
Conseil au Palais lez la Chambre des Comptes, pour
porter led. scrutine et assister à veoir recevoir au
serment mons' m' Christofle de Thou , Notaire et Se-
crétaire du Roy, s'' de Cely, advocat en la court de
Parlement, et sires Thomas Le Lorrain et Jehau
de Rreda, marchans et bourgeois de lad. Ville.
Ced. jour de samedi , deux heures de relevée , mesd.
s" les Prévost des Marchans, Eschevins et Greffier,
vesluz de leurs robbes my parties, acompaignez de
leurs sergens, aussi vestuz de leurs robbes et navire,
suyvys par aucuns desd. scrutateurs et quarteniers
d'icelle Ville, sont allez en lad. Chambre du Conseil,
puis ont envoyé lesd. sergens au devant de mons' le
premier Président, qui est venu en lad. chambre,
acompaigné de plusieurs Conseillers de lad. Court
qui se sont assiz d'ung costé et mess" des Comptes
de l'autre, et mesd. s" de la Ville au bout du Bureau,
en leur place acoustumée.
Et après lecture faicte dud. scrutine par le Greffier
de lad. Ville, a esté mandé mond. s' m' Christofle de
Thou, lequel a faict le serment de Prévost des Mar-
chans en la manière acoustumée. Pareillement ont
esté mandez sires Thomas Le Lorrain et Jehan de
Breda, marchans et bourgeois de lad. Ville, lesquelz
ont aussi faict le serment de Eschevins d'icelle,
comme celuy dud. Prévost. Puis sont retournez en
l'Ostel de lad. Ville, oii ilz ont esté mys en possession.
lit
HPHIHKIIU MATIOUALI.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIEBES
(0
Affaires utigiedses. Procès intenlé à la Ville, en i546,
pwr des propriétaires qui lui réclament des indemnités
pour des maisons abattues près de la porte Saint-Denis,
66. — Rejet de la demande susmentionnée, 68. — La
Ville est déchargée des poursuites intentées par les offi-
ciers du Roi de Navarre , qui demandaient la restitution
des deniers versés par eux pour leur quote-part de la
somme de 1 8o,ooo livres, 68. — Un procès pendant de-
vant la cour des Aides, entre un fermier du huitième et le
Bureau de la Ville, est porté devant le Parlement, 68.
— Un autre procès, pendant devant la cour d'Anjou,
entre la Ville et un marchand , est également porté de-
vant le Parlement, 69. — Avis de l'Echevinage sur un
différend entre le chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois
et les marguilliers des Saints-Innocents, 76, 77. — Le
Bureau de la Ville décide qu'il se joindra à Gilles le
Maistre, conseiller au Parlement, dans| un procès in-
tenté par Geoffroy Luillier, maître h la Chambre des
comptes ,91,9a. — Délibération , en date du 2 4 novem-
bre i55o, sur un procès pendant entre la Ville et les
bouchers, aaô, 037.' — Démarche motivée par un dif-
férend entre la Ville et Robert de Beauvais, contrôleur
des deniers communs, 961. — Arrêt du Parlement,
en date du 16 août i55i, statuant sur les différends
qui divisent le Bureau de la Ville, d'une part, et plu-
sieurs locataires du pont Notre-Dame, d'autre part,
a6i, 969.
Aides. En juin i5i5, le Roi ordonne la suppression des
impôts levés depuis la guerre sur les vins expédiés en
Flandre, 56. — Lettres du Roi, en date du 96 sep-
tembre 1547, annonçant le rachat des fermes du pied
Jourché et du huitième du vin, 98. — Remontrances
adressées au Roi par le Bureau de la Ville relativement
aux conditions dans lesquelles ce prince voudrait opérer
le rachat, 94, 95. — Décision prise par l'Assemblée
de Ville concernant tes conditions du rachat, 95, 96.
— Les rentiers des fermes du pied fourché et du hui-
tième sont invités à présenter leurs titres pour être
remboursés, 100. — Propositions du Roi relatives à la
revente de ces mêmes fermes; délibération, en date du
17 décembre 15^7, sur cette affaire, loa, io3. — Re-
montrances adressées au Roi par le Bureau de la Ville,
relativement aux conditions de la vente, io3, loi. —
Lettres du Roi, en date du 96 décembre 1567, annon-
çant qu'il accepte les offres faites par la Ville pour la
revente des fermes du pied fourché et du huitième,
io4. — Délibération, en date du a janvier i548, sur
la revente des fermes, io5, 106, 107. — Lettres, da-
tées du 91 mars i548, par lesquelles le Roi propose
à la Ville l'échange des fermes du pied fourché et du
huitième de Grève, 119. — Délibération, en date du
97 mars 1 5û8 , sur la proposition du Roi concernant l'é-
change des fermes , 119, 1 a o. — L'Assemblée de Ville ,
réunie le 6 avril i548, décide: 1° qu'on proposera au
Roi de lever la somme de 80,000 écus, demandée par
ce prince , sur les anciennes fermes du poisson de mer,
du bétail, du sel et du vin; a° qu'on acceptera l'échange
de fermes proposé par le Roi , sous la condition que les
rentiers soient assurés du payement, laa , laS. — Le
Roi permet que la moitié des 80,000 écus destinés à
l'entretiffli de l'armée soit levée sur les fermes du bétail
et du poisson de mer, et l'Assemblée de Ville délibère
sur cette affaire dans les séances du a et du 6 mai
i548, ia7, 198, 199. — Délibération en date du
8 juin i548, sur l'échange des fermes proposé par le
Roi, 199. — Le mois suivant, l'Assemblée de Ville
propose de lever sur certaines fermes la moitié des
80,000 écus, i3i, 189. — En août de la même année,
la Ville décide qu'on lèvera cette somme de ûo,ooo écus
sur les draps et la soie, et qu'on demandera au Roi les
lettres nécessaires, i34, i35. — Vente de fermes pro-
posée par le Roi, en juillet i549, et acceptée par la
Ville, 186, 187. — Lettres du Roi, en date du 97 dé-
cembre i55o, demandant à l'Echevinage parisien des
explications sur la diminution de certaines fermes, a36.
— Le Prévôt des Marchands donne au Roi, concernant
la diminution des fermes , des explications qui satisfont
ce prince, 286. — Délibération, en date du ai février
i55i, sur une requête des fermiers de la Ville, qui de-
mandent que l'appel de leurs causes soit porté devant
la justice des Aides, a^o. — Par des lettres en date du
9 mai i55i, le Roi demande h la Ville des fonds pour
''' Cette table a été dressée par les soins de M. A. Petit, attaché au Service des Travaux historiques.
Al.
324
REGISTRES DU BUREAU
lesquels il offre en garantie les revenus de quelques-
unes de ses fermes, 2i6, ulf], — Par une délibéra-
tion en date du i5 mai i55i, l'Assemblée de Ville ac-
corde à ce prince la somme de 24o,ooo livres tournois,
dont le remboursement sera garanti par les revenus des
fermes, 248, 2^9. — Lettres du Roi, en date du 26 dé-
cembre i55i, proposant à la Ville les revenus des
greniers à sel dans la généralité d'Outre-Seine et Yonne ,
en écbange des rentes constituées sur les fermes de la
banlieue, 277, 978. — Délibération, en date du 4 jan-
vier i55a, sur la proposition d'écliange ci-dessus men-
tionnée, 977. — Nouvelle délibération, en date du 7
du même mois, sur cette même proposition, 278,
379. — Au commencement de février suivant, le Roi
consent à ce qu'on lève sur la ferme du vin entrant à
Paris ou en sortant la somme de 180,000 livres qu'il a
imposée à la Ville, 386.
Ambassadedrs. En juin i546, François I" invite le Bureau
d e la Ville à recevoir honorablement l'envoyé du Roi
d'Angleterre, 64. — Lettres de Henri II, en date du
23 septembre iBig, invitant le Bureau de la Ville à
préparer une réception honorable aux délégués des
cantons suisses, 191, 199. — Réception de ces délé-
gués, le 99 du même mois; harangue qui leur est
adressée par le Prévôt des Marchands, 199, 198. —
Banquet qui leur est offert, le 1" octobre suivant, par
le Bureau de la Ville, 198, 19 4. — Mesures prises,
en mai i55i, pour la réception de l'envoyé d'Angle-
terre, lors de son passage, 949. — Honneurs rendus au
même diplomate, lors de son retour à Paris, en juillet
suivant, 9 53.
Angoulême (Marguerite d'), reine de Navarre. Le Corps
municipal assiste aux obsèques de cette princesse, les 1 9
et 9 0 mars i55o, 200.
Archers, Arbalétriers et Hacquehotiers. Recommandations
qui leilr sont adressées par le Bureau de la Ville, à
l'occasion de l'entrée prochaine de l'empereur Charles-
Quinl, 4. — Leur costume et leur rang dans le cortège
numicipal à l'entrée de l'empereur, le 1" janvier i54o,
8. — Costume et rang des archers et des hacquebutiers
dans le cortège municipal , au convoi de l'amiral Chabot,
le 7 juin i543, 26. — Décision de l'Assemblée de Ville,
concernant le costume que ces miliciens doivent por-
ter lors des obsèques de François I", 81. — Autre
décision, relative à la tenue qu'ils doivent avoir lors de
l'entrée du roi Henri' Il ,82. — Leur tenue et leur rang
aux obsèques de François I", le 22 mai 1647, 86, 87.
— En juillet io48, les capitaines des trois compagnies
sont invités par le Bureau de la Ville à prêter main-
forte aux officiers royaux pour la répression des troubles
du faubourg Saint-Germain, i33. — Leur costume,
leur rang et leur rôle , à la réception de la princesse de
Ferrare, le 4 décembre i548, 189. — Le Bureau de la
Ville les invite à faire leurs apprêts pour l'entrée de
Henri II et de Catherine de Médicis, i55. — Leur
costume et leur rang dans le cortège municipal à l'en-
trée de Henri H, le 16 juin 1649, i65. — Leur rôle
aux obsèques de la comtesse de Nevers, en novembre
1549, 195. — Costume des arbalétriers aux obsèques
de la reine de Navarre, le 20 mars i55o, 200. —
Nomination d'Antoine du Bclloy comme capitaine des
trois compagnies, 229, 280, 281. — Protestations des
capitaines des trois compagnies contre la nomination
d'un capitaine général, 282, 288. — L'Assemblée de
Ville appuyé ces protestations dans une délibération du
i4 décembre i55o, 234, 235. — Costume qu'il leur
est enjoint de porter à la réception de l'ambassadeur
d'Angleterre, 249. — Leur rang et leur costume à
l'entrée du Légat, le i3 décembre i55i, 274, 275. —
Leur costume et leur rôle à la procession générale du
27 du même mois, 276. — Leur tenue à la réception
du cardinal de Bourbon, lieutenant du Boi, le 10 avril
i552 , 299. — Leur rôle pendant la cérémonie du feu
de la Saint-Jean, le 28 juin i552, 818.
Armes et Mdmtions. En mai 1647, le Roi fait demandera
la Ville un local pour la fonte des pièces d'artillerie, 84.
— En octobre de la même aimée le Roi demande qu'on
lui fournisse la quantité de cent milliers de salpêtre, à
laquelle la Ville devra contribuer pour cinquante mil-
liers, 97, 98, 99. — Le Bureau de la Ville promet de
faire droit à cette demande, 101. — En décembre
1549, le Bureau de la Ville décide qu'on demandera
au roi Henri II la restitution de l'artillerie prêtée à son
prédécesseur, 196. — Recherche d'un local convenable
pour remiser l'artillerie de la Ville, 24 1, 2 42. — Ac-
ceptation d'un local situé à la Culture Sainte-Catherine
et propre à la destination susmentionnée, 201, 252.
— Décision municipale, en date du i4 novembre i55i,
portant qu'on transférera dans les étages supérieurs du
nouvel Hôtel de Ville tout le matériel de guerre remisé
dans les anciens bâtiments, 268. — En avril i552, la
ville de Montdidier demande de l'artillerie et des mu-
nitions à la Municipalité parisienne , qui transmet cette
requête au connétable de Montmorency, 995, 296. —
Par des lettres en date du 7 du même mois, le conné-
table de Montmorency invite le Bureau de la Ville à
prêter au Roi cinquante milliers de salpêtre, 299. —
La Ville consent à prêter au Roi le salpêtre dont elle
peut disposer, 800. — Lettres, en date du 28 juin
1 55 2 , par lesquelles le connétable de Montmorency prie
de nouveau la Ville de prêter au Roi la plus grande quan-
tité possible de salpêtre, 81 4, 81 5.
Adbry (Jacques), avocat au Parlement, présente à l'As-
semblée de Ville, réunie le 18 décembre i54a, une
requête des notaires menacés par la création de nou-
veaux tabellions, 28. — Réponse qu'il rapporte à la
suite d'un voyage qu'il a fait auprès du Roi pour ap-
puyer les réclamations des notaires, a8, 24. — Eche-
vin (1 545-1 547) : actes divers datant de son exercice,
61 à 9a.
DE LA VILLE DE PARIS.
325
B
Bachelier (Regnauld), commis au greffe, contrôleur des
dépenses de construction de l'Hôtel de Ville, est chargé,
en avril i548, d'une mission auprès du Roi, lai, laS.
— Délibération, en date du i5 mars iSig, réglant un
différend entre ce personnage et Robert de Beauvais ,
contrôleur des deniers communs, i55, i56, 187. —
11 est élu greffier de la Ville, le 29 avril iSSa, en rem-
placement de Pierre Perdrier, décédé, 807, 3o8. —
Lelti-es de provision qui lui sont délivrées, sous la même
date, par le Bureau de la Ville, 3o8, 809. — Lettres
du connétable de Montmorency concernant sa nomina-
tion, 3ii. — Sa nomination, attaquée par Germain
le Maçon, est soutenue par les avocats du Conseil de
Ville, 3ii, 3iQ.
Baillet (René), avocat au Parlement, élu conseiller de
Ville, le 27 novembre iSia, en remplacement de Ni-
cole de Hacqueville, décédé, a8. — En avril i559,
il résigne son office de conseiller de Ville, 297, 398.
Ba5qde. Lettres du 16 janvier i5/i8, par lesquelles le Roi
consulte le Bureau de la Ville sur l'opportunité d'un de
ces établissements à Paris, 107. — Le Bureau delà
Ville, réuni le 28 du même mois, émet un avis défa-
vorable sur ce projet , 107, 108, 109.
Beadvais (Robert de), receveur des pauvres. Arrêt du
Parlement rendu à la requête de ce personnage, 26. —
Décision du Corps municipal, datée du 1 5 octobre tbhS,
dans laquelle il est mentionné, 27. — Sa nomination
k l'emploi de contrôleur général des deniers communs
est désapprouvée par l'Assemblée de Ville, à la suite
d'une délibération du 17 janvier iSig, i46 à i5o. —
Arrêt du Conseil privé du Roi, en date du 28 janvier
iSig, concernant sa nomination, i5o. — Délibéra-
tion, en date du i5 mai-s de la même année, réglant
une contestation entre ce personnage et le conti'ôleur
des dépenses de construction de l'Hôtel de Ville, i55,
i56, 157. — L'Assemblée de Ville lui refuse le droit
d'assister à ses séances, 187, 188. — Le Roi, après
avoir annulé la nomination de ce personnage comme
contrôleur des deniers communs, recommande au Pré-
vôt des Marchands et aux Échevins de veiller à ce qu'il
ne touche aucun salaire sur les fonds de la Ville, 217.
— Démarche relative au procès de ce personnage avec
la Ville, 961. — Arrêt du Grand Conseil en faveur de
ce personnage, 966, 967. — Par des lettres en date
du 10 mai i559, Catherine insiste auprès de la Ville
pour qu'il reçoive les gages attachés à son office, 809.
— Décision municipale, en date du 19 du môme mois,
portant que ses gages seront payés sur les fonds du do-
maine de la Ville, 810, 811.
Bellarnato. ingénieur, est chargé par Henri II, en sep-
tembre i55o, de dresser le plan d'une enceinte pour
les faubourgs de la rive gauche, 92a.
Berthelemy (Denis), échevin (i5i6-i548), élu conseil-
ler de Ville le 3o juin i5i48, en remplacement de Jean
Morin, décédé, prête serment le même jour, i3o. —
Actes divers datant de son échevinage, 66 à i36.
Berthelemy (Jean), conseiller de Ville, élu échevin le
16 août i5i4, 87. — Actes divers datant de son exer-
cice, 38 à 65.
Bétail. Par des lettres en date du 26 septembre iS/iy, le
Roi annonce à la Ville qu'il est prêt à racheter la ferme
du pied fourché, 98. — Décision prise par l'Assemblée
de Ville relativement aux conditions du rachat, 96, 96.
— Les rentiers de la ferme du pied fourché sont invités
à présenter leurs titres, 100. — Propositions faites par
le Roi, en décembre i5i7, concernant la revente de
cette même ferme du pied fourché; actes divers se rap-
portant à cette affaire, 102 à 107, 119, 120. — Le
Roi permet de lever sur la ferme du pied fourché une
somme destinée à l'entretien de l'armée, et l'Assemblée
de Ville délibère sur cette question dans les séances du
9 et du i mai i548, 197, 198, 199. — Délibération,
en date du 8 juin de la même année, sur l'échange de
la ferme du pied fourché, 199. — La Ville consent, par
une délibération en date du ai juillet iSig, h racheter
la ferme du pied fourché, dont la vente lui a été pro-
posée par le Roi, 187.
Bois DE chauffage. Lettres patentes, en date du 20 août
i55o, autorisant trois marchands à faire flotter leur
bois dans les aflluents de la Seine, 287, 288. — Cette
autorisation est ratifiée par le Bureau de la Ville le
16 février i55i, 288.
BoNACODRCY, trésorier, obtient du Bureau de la Ville un
terrain situé sur les fossés en face de Saint-Germain-
des-Prés, 99.
BoRDiER (Jacqueline), veuve de Charles Dorigny, chargée
d'exécuter des travaux de décoration dans le nouvel
Hôtel de Ville, 956.
BoDCHART, élu conseiller de Ville, le 6 juillet 1 54 1, en
remplacement de Louis Braillon, décédé, i5.
Bourbon (Le cardinal de), mandataire du Roi, confère avec
le Bureau de la Ville, dans le courant de juillet i549,
pour un prêt de 900,000 écus demandé par ce prince,
18 à 21. — Nommé lieutenant du Roi à Paris, il est
reçu dans cette Ville parle Corps municipal, le 10 avril
i559. — Il allume le feu de la Saint-Jean, le 28 juin
i558, 3i3, 3i4.
Boursier (Germain), élu capitaine des Enfants de la Ville
qui doivent figurer à l'entrée de Henri II et de Cathe-
rine de Médicis, 161. — Son rang dans le cortège mu-
nicipal à l'entrée de Henri II, le 16 juin loig, 166.
— Harangue qu'il adresse au Roi en cette circonstance ,
168, 169.
Brageloxgxe (Thomas de), échevin (i5in-i543): actes
S26
REGISTRES DU BUREAU
divers datant de son exercice, 16 à 96. — Lea6 avril
i5i3, il est nommé lieutenant de la Prévôté des Mar-
chands, en remplacement de Nicole de Hacqueville fils,
démissionnaire, ai. — En cette dernière qualité, il
transmet à la Prévôté de Paris une délibération prise par
l'Assemblée municipale le ai novembre i55o, 9-27. —
Comme lieutenant de la Prévôté des Marchands, il ob-
tient de l'Assemblée de Ville, réunie le 98 septembre
i55i, une allocation de jetons, 905.
Bbeda (Jean de), élu échevin le 16 aoiit iSSa, prête ser-
ment en cette qualité, le ao du même mois, Sa t .
Brci (Porte de). Décision municipale, en date du i3 no-
vembre 1539, fixant au mois de mars suivant l'ouver-
ture de celte entrée, 4.
Catherine de Médicis , reine de France. Mesures prises
pour son entrée solennelle, i53, i54, i55, i58 à
i64. — Son entrée, le 18 juin iSig, 179, 180. —
Le lendemain de son entrée , elle assiste à un banquet
organisé par le Bureau de la Ville, qui lui offre en outre
un présent, 180, 181, 189. — Le 23 juin lôig, elle
assiste au feu de la Saint-Jean , i83, i84. — Ses lettres,
en date du 10 mai i559, invitant le Bureau de la Ville
à payer les gages de Robert de Beauvais, contrôleur
des deniers communs, 809.
Chabot (Philippe de), amiral de France. Ses obsèques, le
7 juin i543, 94, a5.
Chambre des comptes. Costume et rang de ses membres à
l'entrée de Henri II, le 16 juin 1569, 167. — Cette
cour veut s'immiscer dans la comptabilité du domaine
de la Ville, mais ses prétentions sont combattues par
une délibération de l'Assemblée municipale, en date du
ai février i55i, 989, aio, aii. -r- Sur la demande
du Bureau de la Ville, elle nomme des délégués pour
une répartition de taxes, 991.
Charles-Quiint. Mesures prises, en novembre iSSg, pour
l'entrée de ce prince à Paris, 1 h 6. — Relation détailr
lée de son entrée, 7810.
Charpentier (Fiacre), échevin (i546-i548), délégué par
l'Assemblée de Ville pour adresser des reniontrances au
Roi, rend compte de sa mission, lai, 129. — Actes
divers datant de son exercice, 66 à i36.
Cuâtillon (Gaspard de Coligny, seigneur de), gouverneur
de Paris. Mesures prises en septembre i55i, pour la
réception de ce personnage à l'Hôtel de Ville, 964,
9 65 . — Le 1 " octobre , il fait annoncer sa prochaine
arrivée à l'Hôtel de Ville, 965. — Sa réception à l'Hô-
tel de Ville : lecture des lettres du Roi qui le nomment
gouverneur de Paris; harangue qui lui est adressée par
le Prévôt des Marchands; réponse qu'il fait à cette allo-
cution, 987, 988, 989. — Présent qui lui est offert
par la Ville, 989.
Chauny. En juin i5/io, le Roi demande à la Municipalité
parisienne 1 0,000 livres pour les fortifications de cette
ville, 10. — La Municipalité parisienne présente des
remontrances au Roi concernant cette demande, et plus
lard elle consent à payer, pour le même objet , la somme
de 2,000 livres tournois exigées par le Roi, 11, la.
Choart (Guillaume), échevin (t549-i55i). Actes divers
datant de son e.iercice, ? à 261.
Choppin (Jean), échevin (i5i3-i545). Actes divers da-
tant de son exercice, 96 à 60.
Coligny. Voir Châtillon (Gaspard de Coligny, seigneur de).
CoMMUNAnTÉs RELIGIEUSES. Lcur rang dans les cérémonies
suivantes : convoi de l'amiral Chabot, le 7 juin i543,
ai, 95 ; — obsèques du roi François I", le 2 a mai
15^7. — Les Chartreux sont exemptés, par des lettres
patentes en date du 3o juin i544, des taxes imposées
à leur couvent dans la répartition d'une somme de-
mandée par le Roi, 34.
Conseillers de Ville. Leur costume et leur rang dans le
cortège municipal à l'entrée de l'empereurCharles-Quint ,
le 1" janvier i54o, 8. — Election de l'un d'eux, le
16 avril i54o, 10. — Élection analogue, le 98 août
i54o, 11, 19. — Autre élection, le 6 juillet 1 54 1, i5.
— Autre élection , le 97 novembre i542, 92, 28. —
Autre élection, le 10 août i543, 26. — Délibération
de l'Assemblée de Ville, en date du 3o août i544, por-
tant qu'ils examineront les rôles dressés par les Quar-
teniers pour la levée des frais de défense , et qu'ils en
distrairont les noms des pauvres, 38, 89. — Élection
de l'un d'eux , le 8 février 1 5 4 6 , 6 1 . — Décision relative
au costume qu'ils doivent porter lors de l'entrée du roi
Henri II , 8 1 . — Remplacement de l'un d'eux , démis-
sionnaire, le 6 mai 1547, 89, 88. — Élection de l'un
d'eux, le3o juin i548, i3o. — Remplacement de l'un
d'eux, démissionnaire, le 92 décembre i548, i44. —
Élection de deux d'entre eux , le 8 avril 1549, 159, 160.
— Costume et rang de ces officiers à l'entrée de Henri II,
le 16 juin 1549, 166. — Élection de l'un d'eux, le
3 août 1549, 188. — Election analogue, le 4 du mois
suivant, 190. — Remplacement de l'un d'eux, dé-
missionnaire, le 9 avril i55a, a97, 998. — Remplace-
ment de l'un d'eux, décédé, le 39 du même mois,
806.
CoRBEiL. Un bâtardeau, situé près de cette ville et signalé
comme portant obstacle à la navigation . est visité par
ordre de l'Échevinage parisien , 817, 3 1 8.
CoRNiLLE, marchand d'Anvers, est envoyé à Paris par le
seigneur de la Rochepot pour faire l'essai de la tourbe
comme combustible, i4a.
CoDR DES Aides. Costume et rang de ses membres k l'en-
trée de Henri H, le 16 juin i549, 167. — Sur la de-
mande du Bureau de la Ville, elle nomme des délé-
gués pour une cotisation détaxes, 991.
I
DE LA VILLE DE PARIS.
327
CoDBTiN (Guichard), ëchevin (i54o-i5i9). Actes divers
datant de son exercice , 1 1 à ai.
CoDRim (Guichard), quartenier, élu échevin le 16 août
i568, prête serment le même jour, i36. — Il accom-
pagne le Prévôt des Marchands dans une démarche
tentée auprès du Roi, pour ohtenir l'annulation delà
nomination de Robert de Beauvais comme contrôleur
général des deniers communs, i5o. — Actes divers
datant de son échevinage, 187 à 218.
CouBTiN (Jean), conseiller de Ville, désigné par le Parle-
ment pour exercer les fonctions de receveur des pauvres ,
accepte cette charge pour la durée d'un an, a6, 27.
Croquet (Jean), échevin (i538-i5/4o), s'entend avec le
connétable de Montmorency, pour la réception de l'em-
pereur Charles-Quint, 1, 2. — Chargé de s'entendre
avec le Chancelier de France dans le même but, il rend
compte de sa mission au Bureau de la Ville, 5,6. —
Élu conseiller de Ville, le 8 avril lôig, en remplace-
ment d'Etienne de Monlrairal , démissionnaire, 160. —
Actes divers datant de son échevinage, 1 à 1 1.
D
Danès (Guillaume), échevin (1 538-1 54o). Actes divers
datant de son exercice ,1 à 11.
Dadphii» (Le), fils de Henri II. Le Bureau de la Ville est
prié d'assister h l'entrée de ce prince, 162. — Son en-
trée, le 1 1 juin 15^9, i63. — Présent qui lui est of-
fert par la Ville, i63. — L'Assemblée municipale prend
des mesures pour la réception de ce prince , le 2 mars
i55a, et, le lendemain, le Corps de Ville va au-devant
de lui, puis lui offre des présents, 992, 293.
Délibérations. En 1839: 10 novembre, sur les mesures à
à prendre pour l'entrée de l'empereur Charles-Quint, 3.
— 27 décembre, sur les honneurs qui doivent être
rendus au légat du Saint-Siège, 6, 7.
En i54o : 16 avril, sur le choix d'un Conseiller de
Ville en remplacement de Charles de Montmiral, démis-
sionnaire, 10. — 1 A juin, sur les lettres du Roi qui en-
joignent h la Ville de fournir 10,000 livres tournois
pour les frais de la fortification de Chauny, j 0 , 11. —
28 août, sur le choix d'un Conseiller de Ville, en rem-
placement de Guillaume Budé, décédé, 11, 12. —
a 1 octobre , sur les ordres du Roi relatifs à la part con-
tributive de la Ville dans les frais de la fortification
de Chauny, 12.
En i54i : 17 mars, sur les préjudices causés au
commerce parisien par les édils qui changent le mode
de perception de Fimposition foraine et les règles de
l'aunage des draps, i3. — 2 juillet, sur la demande
de 34,109 livres, 17 sous, 3 deniers tournois, adres-
sée par le Roi à la Ville, li. — 6 juillet, sur le choix
d'un Conseiller de Ville, en remplacement de Louis
Braillon , décédé, i5. — 16 juillet, sur la demande de
34,109 livres, 17 sous, 3 deniers, adressée par le
Roi h la Ville, 16. — 3 septembre, sur le même sujet,
17,18.
En 1 54a : 7 juillet, sur les communications du car-
dinal de Bourbon relatives k un prêt demandé par le
Roi, 19. — 6 août, sur la création des recettes de
deniers communs dans les villes du royaume ,91. —
17 novembre, sur le choix d'un Conseiller de Ville, en
remplacement de Nicole de Hacqueville, sieur d'Atlichi,
décédé, 22, 23. — i3 décembre, sur une requête des
notaires, qui prolestent contre la création de nou-
veaux tabellions ordonnée par un édit de novembre, 9 3.
— En i543 : 28 janvier, sur les démarches à tenter
en faveur des notaires menacés par la création de nou-
veaux tabellions, 28, ai. — 16 août, sur le choix de
deux Échevins nouveaux, en remplacement de ceux qui
ont accompli leur temps d'exercice, et sur le rempla-
cement d'un Conseiller de Ville démissionnaire, aO. —
20 septembre, sur la nomination d'un receveur des
pauvres, 96, 27. — i5 octobre, sur les communica-
tions du Roi relatives à l'élection du Prévôt des Mar-
chands et des Echevins, à l'étendue des droits de la
Ville en matière de juridiction, et à d'autres questions
intéressant les privilèges de la Ville, 27, a8. — 29 oc-
tobre, sur les démarches à entreprendre pour empêcher
l'application des droits, (pie la municipalité de Rouen a
établis sur les marchandises passant par cette ville, 28.
— En i544 : a3 février, sur la demande de 5o,ooo
écus d'or adressée par le Roi à la Ville, a8, a 9. —
8 mars, sur le remplacement de Léonard Poart, procu-
reur de la Ville, démissionnaire, 99. — a6 avril, sur
la demande de 180,000 livres tournois que le Roi
adresse h la Ville pour la solde de 7,5oo fantassins,
3o, 3i. — 5 mai, sur le môme sujet, 3i. — 6 mai,
sur les moyens de répartir convenablement les taxes
qui doivent être levées pour satisfaire à la demande du
Roi, 82. — a juin, sur les mesures à prendre pour la
défense de la Ville, 3a, 88. — 99 juillet, sur les com-
munications du Roi relatives à la solde des troupes
et aux mesures à prendre pour la défense de la
Ville, 34, 35, 36. — 3o août, sur les moyens de
recouvrer la somme de 90,000 livres tournois qui
reste due au Roi, 38, 89. — 3 septembre, sur le
même sujet, 89, 4o. — 6 septembre, sur les me-
sures à prendre pour mettre la Ville en état de dé-
fense et assurer les approvisionnements, 4o, 4i, 49.
— i3 octobre, sur les réclamations du Roi tendant au
recouvrement des sommes qui lui sont duts, 43, 44.
— i4 octobre, sur la réponse qu'on doit faire au Roi,
44. — 5 novembre, sur les mesures à prendre à l'égard
des pauvres, soit parisiens, soit étrangers, 45 , 46. —
16 novembre, sur les moyens de secourir les pauvres
de Paris, 46, 47.
328
REGISTRES DU BUREAU
Délibérations. En i5i5 : 7 mars, sur la demande de
» 20,000 livres tournois adressée aux villes closes de la
Prévôté de Paris, 5o. — 8 mars, sur le même sujet, 5o,
5i. — 9 mars, sur le même sujet, 5i. — 10 avril,
sur le même sujet, 62. — 1 1 avril, sur le même sujet,
5a, 53. — i3 avril, sur le même sujet, 53, 54. —
9 juillet, sur les moyens d'acliver le recouvrement des
sommes exigées par le Roi, 56, 57. — 1 1 juillet, sur
les mesures à prendre pour ce même recouvrement,
58,59.
En 1 546 : 8 février, sur le remplacement d'un Con-
seiller de Ville décédé, 61. — 9 mars, sur la demande
du Roi, qui exige des villes closes de la Prévôté la
somme de 90,000 livres, Ci, 62. — 99 mars, sur les
lettres , en date du 26, par lesquelles le Roi demande
communication du rôle des contribuables exemptés et
insiste pour le recouvrement de la somme susmention-
née. 69, 63, 64. — 93 juillet, sur l'offre de Gilles
Desfroissis, qui propose de rendre la Cure navigable,
ou, au moins, flottable, 65. — 7 décembre : 1° sur la
j)roposition de Gilles Desfroissis; 2° sur les réclamations
des propriétaires de certaines maisons abattues près de
la porte Saint-Denis; 3° sur les prétentions des officiers
et serviteurs du roi de Navarre , qui réclament le rem-
boursement des deniers versés par eux pour le payement
des taxes; 4° sur la requête du fermier des aides du
poisson de mer, qui demande la prolongation de son
bail. 66, 67.
En 1547 : 5 janvier, sur diverses lettres du Roi in-
téressant les privilèges de la Ville , et sur la proposition
de Gilles Desfroissis, 67 à 70. — 96 février, sur la
levée de 90,000 livres que le Roi veut imposer aux
villes closes de la Prévôté de Paris, 74. — 1" mars,
sur le même sujet, 76. — 19 et 21 avril, sur les me-
sures à prendre pour les obsèques de François I" et
l'entrée solennelle du nouveau Roi, 80, 81, 82. —
6 mai , sur la démission de Robert Lelieur, conseiller
de Ville, au profit de son fils, 89, 83. — 19 juil-
let : 1 " sur les lettres par lesquelles le Roi demande h
la Ville la somme de 20,000 écus, moitié de celle qui
avait été exigée par son prédécesseur; 9° sur d'autres
lettres, par lesquelles ce même prince prie la Ville de
Inger et de nourrir les bêtes sauvages de la ménagerie
royale, 90. — i" octobre, sur les conditions que le
Roi met au rachat des fermes du pied fourché et du
huitième du vin vendu en Grève, 90, 96. — 90 no-
vembre, sur l'édit royal qui défend de choisir pour pré-
vôt des marchands ou pour échevins aucun membre des
cours souveraines, 100. — 17 décembre, sur une pro-
position du Roi tendant à la revente des fermes du pied
fourché et du huitième, 109, io3.
En i548 : 9 janvier, sur la question de la revente
des fermes, io5, loO, 107. — 3 février, sur les
lettres par lesquelles le Roi demande aux villes closes
de la Prévôté la somme de 80,000 écus pour l'entre-
tien de l'armée, 111. — 10 février, sur le même sujet,
111, 119, ii3. — 19 mars, sur le même sujet, 1 1 3 ,
11 4. — 16 mars, sur le même sujet, 117, 118, 119.
— 97 mars : 1° sur l'échange des fermes du pied four-
ché et du huitième de Grève , proposé par le Roi quelques
jours auparavant; 9° sur les conditions auxquelles on
doit renouveler les baux des maisons du pont Noire-
Dame, 119, 190, 191. — 6 avril : 1 ° sur la demande
du Roi concernant les 80,000 écus destinés à l'entre-
tien de l'armée; 9° sur l'échange des fermes proposé
par le même prince, 199, 19 3. — i4 avril, sur les
lettres par lesquelles le Roi invite le Rureau de la Ville
h lever par capitalion les 80,000 écus destinés à l'entre-
tien de l'armée, i9 4. — 16 avril, sur le même sujet,
194, 195. — 9 mai, sur les ordres du Roi concernant
la levée des 80,000 écus, 197. — 4 mai, sur le même
sujet, 197, 198, 199. — 8 juin, sur l'échange des
fermes proposé par le Roi, 199. — 16 juin, sur le
mode de répartition de la moitié des 80,000 écus de-
mandés par le Roi, i3o. — 3ojuiu, sur le choix d'un
Conseiller de Ville en remplacement de Jean Morin,
décédé, i3o. ■^- 6 juillet, sur le projet d'établissement
d'un sanitat que les gouverneurs de l'Hôtel-Dieu vou-
draient construire dans le voisinage du Petit-Pont, i3i.
^-16 juillet , sur les moyens les plus convenables de
lever la seconde moitié des 80,000 écus demandés par
le Roi, i3i, i32. — 11 août, sur le même sujet,
i34, i35. — 16 août, sur le choix d'un Prévôt des
Marchands et de deux Echevins, en remplacement de
ceux de ces magistrats qui ont terminé leur temps
d'exercice, i35, i36. — 96 novembre, sur les ordres
du Roi concernant la réception de la princesse de Fer-
rare, 139. — 9 2 décembre , sur le remplacement de
Claude Leiièvre, conseiller de Ville, démissionnaire,
i44.
— En 1549 : 17 janvier, sur la nomination de Robert
de Beauvais comme contrôleur général des deniers com-
muns de la Ville, i46à i5o. — 16 février, sur les
mesures à prendre pour l'entrée solennelle du Roi et de
la Reine, i53, i54, i55. — i5 mars, sur une con-
testation entre Regnauld Bachelier, contrôleur des dé-
penses de construction de l'Hôtel de Ville, et Robert de
Beauvais, contrôleur des deniers communs, i55 , 106,
157. — 7 avril : 1° sur le remplacement d'André Guil-
lard et d'Etienne de Montmiral, conseillers de Ville dé-
missionnaires; 2° sur certaines conditions qu'il s'agit
d'imposer, en vue des entrées solennelles , aux nouveaux
locataires des maisons du pont Notre-Dame, i58i
159. — 8 avril: 1° sur le remplacement d'André Guil-
lard et d'Etienne de Montmiral , conseillers démission-
naires; 2° sur une proposition tendant à faire payer
par la Ville les frais des costumes que les Conseillers
porteront lors de l'entrée du Roi et de la Reine . 159,
160. — 9 3 juillet, sur une vente de fermes proposée
par le Roi en échange d'une somme de 95o,ooo livres
DE LA VILLE DE PARIS.
329
tournois, 186. — ai juillet, sur le même sujet, 187.
— ai juillet: 1° sur les prétentions du contrôleur
Robert de Beauvais, qui veut assister aux se'anees de
l'Assemblée; 3° sur l'exemption de toutes les taxes muni-
cipales réclamée en faveur des Conseillers et des Quar-
teniers ,187,188. — 3 août , sur le choix d'un Conseiller
de Ville en remplacement de Jean Tronson, décédé,
188. — Ix septembre: 1° sur le choix d'un Conseiller
de Ville, en remplacement de Jean Lelièvre, décédé;
a° sur une démarche à faire auprès du Roi pour obte-
nir de ce prince l'annulation de la nomination de Robert
de Beauvais comme contrôleur des deniers communs;
3° sur luie concession de privilèges réclamée en faveur
des Prévôts des Marchands et des Echevins, 190, 191.
— k novembre: 1° sur le cérémonial à suivre pour les
obsèques de la comtesse de Nevers; a° sur les ordres du
Roi qui prescrivent la reconstruction des quais de la
rive gauche, 195.
Délibérations. En i55o : q5 janvier, sur le recouvrement
de la somme de 60,000 livres tournois demandée par le
Roi aux villes closes de la Prévôté de Paris, 196, 197.
— 20 mars , sur les réparations du quai attenant au Port
au Foin, 900, aoi. — 20 mars, sur l'opportunité des
réformes projetées dans l'organisation du guet, 2o5,
906. 207. — 96 juin, sur la demande de 180,000
livres adressée par le Roi à la Ville, 2i4. — 28 juin,
sur le même sujet, 91 5. — 94 novembre : 1° sur les
ordres du Roi relatifs à la clôture des faubourgs, au dé-
tournement du cours des égouts, au creusement d'un
|>ort et à la construction d'un bac ; 9° sur la réédifica-
tion des maisons du Petit-Pont; 3° sur un procès pen-
dant entre la Ville et la boucherie de Beauvais, 226,
927. — 5 décembre, sur la création d'un office de ca-
pitaine général des archers, des arbalétriers et des hac-
quebuliers de la Ville, aSi. — i3 décembre, sur le
même sujet, 9 39, 9 33. — i4 décembre, sur le même
sujet, 9 36, 935.
En i55i : 91 février: 1° sur les prétentions de la
Chambre des comptes, qui veut s'immiscer dans la
comptabilité de la Ville ; 9° sur une requête des fermiers
de la Ville tendant à ce que l'appel de leurs causes soit
porté devant les généraux des Aides, 289, 94o, 94i.
— 10 mai, sur la demande d'un prêt de 9^0,000
livres tournois adressée par le Roi à la Ville, 948, 969.
— h juin , sur la cession d'un local proposé par Charles
Leconte, pour remiser l'arlillerie de la Ville, 95i, 962.
— t3 août, sur un nouveau prêt de 3oo,ooo écus,
demandé par le Roi, 956, 957, 258. — 17 août, sur
les formes dans lesquelles les Echevins élus ce jour-
là prêteront serment au Roi, 958, 959. — 98 sep-
tembre : 1° sur les mesures à prendre pour la réception
de Gaspanl de Coligny, seigneur de Châtillon, gouver-
neur de Paris; 9* sur la requête des lieutenants de la
Prévôté des Marcliands , qui demandent une allocation de
jetons en récompense de leurs services, gôi, 965. —
5 décembre, sur diverses propositions adressées à la
Ville par Gilles Desfroissis, 968 à 976.
En i552 : Ix janvier: 1° sur les lettres du Roi qui
proposent les revenus des greniers à sel dans la géné-
ralité d'Outre-Seine et Yonne, en échange des rentes
constituées sur les fermes de la banlieue; 2° sur une
demande de subvention en faveur d'un chirurgien ha-
bile dans l'opération de la taille; 3° sur la question du
pavage des chaussées ; U° sur les devis présentés pour
les réparations du Petit-Pont, 977, 278. — 7 janvier,
sur l'échange proposé par le Roi , 278, 279. — 26jan-
vier, sur les lettres patentes en vertu desquelles le
Roi déclare son intention de lever sur les villes closes
de la Prévôté de Paris la somme de 1,900,000 livres,
à laquelle Paris contribuerait pour 180,000 livres.
985 , 286. — 20 février, sur les moyens de lever la
somme de 180,000 livres demandée par le Roi, 990.
— 9 avril, sur le remplacement de René Baillet, con-
seiller de Ville, démissionnaire, 997, 998. — 97 avril,
sur la démission de Pierre Perdrier, greffier de la Ville,
3oi, 3o9. — 99 avril, sur le remplacement de Pierre
Perdrier, soit comme greffier, soit comme conseiller de
Ville, 3o3 à 3o8. — 16 août, sur le choix d'un Prévôt
des Marchands et de deux Echevins, en remplacement
de ceux de ces magistrats qui ont achevé leur temps
d'exercice. 3i8, 319.
Delorme ( Philibert), sieur de Clagny , architecte de Henri II ,
est autorisé par ce prince à faire les études nécessaires
pour le déversement des égouts dans la Seine, 995. — Il
approuve le projet que les maîtres des œuvres ont pré-
senté au Bureau de la Ville pour les réparations du
Petit-Pont. 980.
Des Essarts (Le sieur), lieutenant de l'artillerie en Picar-
die, mandataire du seigneur de la Rochepot, propose
au Bureau de la Ville l'essai des tourbes comme com-
bustible, l49.
Desfroissis (Gilles), auteur d'un projet tendant à rendre
la Cure navigable ou, au moins, flottable, développe
ses propositions devant l'Assemblée de Ville, réunie le
93 janvier 1 546, et entre en pourparlers pour l'appro-
visionnement du bois de chauffage, f>5. — Examen de
son projet, 66. — Il demande qu'on lui concède pour
neuf années le bail de la ferme du poisson de mer,
sous la condition qu'on rabattra du chiffre du bail la
somme de 9,000 écus pour les travaux de la Cure, et
l'Assemblée de Ville, réunie le 5 janvier i547, déli-
bère sur cette retjuête, 69, 70. — Sur sa demande, le
Bureau de la Ville décide qu'on visitera la Cure afin
de s'assurer si cette rivière a été rendue flottable, 77. —
L'Assemblée municipale, réunie le 5 décembre i55i,
rejette, après examen, les propositions qu'il a adressées
h la Ville concernant: la distribution des eaux, le net-
toyage des égouts , la construction de plusieurs moulins,
l'établissement d'un bac entre le Louvre et l'hôtel de
Nesle, et le bail des fermes, 268 h 974.
43
iuphihbuie
330
REGISTRES DU RUREAU
Desprez (Robert), échevin (i55i-i553)i Actes divers da-
tant de son exercice, a6i à Sai.
Devises composées à l'occasion de l'entrée solennelle de
Henri II, 170 à 178. — Figurant sur une pièce d'or-
fèvrerie offerte par la Ville à ce même prince, 183,
i83.
Domaine de la Ville. Délibération, en date du 37 mars
i548, sur les conditions dans lesquelles on doit renou-
veler les baux des maisons du pont Notre-Dame, lao,
191. — Délibération , en date du 1 7 janvier 1 5 4 9 , qui
désapprouve la nomination de Robert de Reauvais
comme contrôleur général des deniers communs, i46
à i5o. — Arrêt du Conseil privé du Roi, en date du
a 8 janvier i54(}, concernant cette affaire, i5o. — Dé-
libération, en date du i5 mars lôAg, réglant une con-
testation entre le contrôleur des deniers communs et le
contrôleur des dépenses de construction de l'Hôtel de
Ville, i55, i56, 167. — Le Roi annule la nomina-
tion de Robert de Reauvais comme contrôleur des de-
niers communs, et défend h la Ville de payer aucun
salaire h ce personnage , 217. — Délibération, en date
du 21 février i55i, sm* les prétentions de la Chambre
des comptes, qui voudrait s'immiscer dans la compta-
bilité de la Ville, 289, alxo, a4i. — Le 1" du mois
suivant, l'Assemblée municipale vérifie les comptes de
la Ville, 24i.
Du Belloy (Antoine), seigneur de Francières, nommé
capitaine général des archers, des arbalétriers et des
hacquebutiers de la Ville, par lettres patentes du mois
de septembre i55o, 229, 280, aSi. — Protestations
des capitaines des trois compagnies contre cette nomi-
nation, 282, 288. — Par une délibération en date du
1 4 décembre 1 55o , l'Assemblée de Ville proteste contre
la nomination, 2 8 4, 2 35.
DoRH (Michel), marchand, est proposé par le quarte-
nier Claude Prévost comme successeur de ce dernier,
mais la proposition n'est pas accueillie, i52. — 11 est
admis comme cinquantenier, le 5 février iSig, en
remplacement de Nicolas Paulmier, démissionnaire.
i53.
E
Ekv. En septembre i547, Denis Hamel, plombier, reçoit
du Bureau de la Ville les clés de diverses fontaines pu-
bliques et les rend le mois suivant, 98. — Lettres du
Roi, en date du 3 février i55o, demandant une con-
cession en faveur du maréchal de Saint-André, 197. —
Par une décision en date du 28 du même mois, le Bu-
reau de la Ville fait droit à cette demande, 197, 198.
— Par des lettres datées du 1 o février, le Roi demande
une concession analogue en faveur de la duchesse de
Valentinois, et, le 12 du mois suivant, le Bureau de la
Ville accueille cette requête, 198, 199. — Proposi-
tion de Gilles Desfroissis pour la distribution des eaux
dans la Ville, 969, 271, 97a.
ÉcHEviNS. Costume et rang de ces magistrats dans le cor-
tège municipal à l'entrée de l'empereur Charles-Quint ,
le 1" janvier i54o, 8. — En juillet i545, ils de-
mandent à n'être pas compris dans la réj)artition des
taxes levées pour les frais des guerres, 56. — Décision
relative au costume tpj'ils doivent porter lors de l'entrée
du roi Henri H, 81. — Le ao décembre 1647, l'As-
semblée de Ville délibère sur l'édit royal qui défend de
choisir ces magistrats parmi les membres des Cours
souveraines, 100. — Élection de deux de ces magis-
trats, le 16 août i548, i35, i36. — Le 18 novembre
de la même année, ils présentent leurs salutations au
Roi, 188. — Leur costume à la réception de la prin-
cesse de Fenare , le 4 décembre i548, 189. — Leur
costume et leur rang ii la cérémonie des corps saints
dans l'église de Saint-Denis, le 8 janvier i549, i46.
— Leur costume à l'entrée du Dauphin, le 11 juin
1649, 168. — Leur costume, leur rang et leur rôle,
à l'entrée de Henri H, le 16 juin 1549, 166, 169.
— Leur costume à l'entrée de Catherine de Médicis. le
18 du même mois, 179. — Leur rôle dans le banquet
offert à Catherine de Médicis le lendemain de l'entrée
de cette princesse, 181. — Leur costume à la récep-
tion des délégués des cantons suisses, le 29 septembre
1549, 192. — Leur costume aux obsèques de la com-
tesse de Nevers, en novembre 1049, 195. — Leur
costume aux obsèques de la reine de Navarre, les 19 et
20 mars i55o, 200. — Leur costume à la procession
générale du 27 avril i55o, 910. — Costume qu'ils
doivent porter à la réception de l'ambassadeur d'An-
gleterre, 249. — Deux de ces magistrats ayant été
élus le 17 août i55i, l'Assemblée de Ville délibère sur
la forme dans laquelle ils prêteront serment, 208,
269, a 60. — Le Roi prescrit à ces deux nouveaux
magistrats de prêter serment entre les mains du Pre-
mier Président du Parlement, et ils accomplissent cette
formalité, 260, 261. — Leur costume et leur rang à
l'entrée du Légat, le i3 décembre i55i, 274, 975.
— Leur costume à la procession générale du 97 dé-
décembre i55i, 976. — Leur costume à la réception
du Dauphin, le 8 mars 1 552 , 998. — Leur costumeà
la procession du 16 du mois suivant, 3oo. — Leur cos-
tume et leur rang à la cdrémonie de la descente des corps
saints dans l'église de Saint-Denis, 3o9, 8o3. — Leur
costume à la procession du 19 juin i552, 812. — Dé-
libération pour l'élection de deux de ces magistrats, le
16 août i552, 3i8, 819. — Prestation de serment
faites par les deux élus, le 90 août i65a, 821. —
Voir, pour les particularités relatives à chacun de ces
magistrats : Adbry (Jacques), Berthelejiy (Denis),
Berthelemy (Jean), Bragelongne (Thomas de). Breda
DE LA VILLE DE PARIS.
331
(Jean de). Charpentier (Fiacre), Choart (Guillaume),
Choppin (Jean), Gourtin (Guichard), GRognET (Jean),
Dasès (Guillaume), Desprez (Robert), Godefroy
(Henri), Le Girier (Nicole), Lecomte (Antoine), Lejay
(Jean), Legras (Guillaume), LELiEDR(Jean), Le Lorrain
(Thomas), LoRMiER(Guy), LuiLLiER(Gosme). Parfaict
(Jean), Perbot (Nicolas), Picot (Denis), Pommereil
(Guillaume) , Sainct-Germain (Jean de) , Segcier ( Pierre) ,
SoLY (Antoine), Tannegdy (Denis), V'ialart (Michel).
EoincES DÉCORATIFS élcvés lors de l'entrée de Henri II , le
16 juin 15^9, 169 a 178.
Élections. En i54o : 16 avril , Thierry de Montmiral, con-
seiller de Ville, 10. — a8 août. Antoine Lecomte, con-
seiller de Ville, 11, 12.
En i54i : 6 juillet, Bouchart, conseiller de Ville,
i5.
En 1 54a : i3 novembre, Nicole de Hacqueville,
lieutenant de la Prévôté des Marchands, 91, 99. —
97 novembre, René Raillet. conseiller de Ville, 92 , 98.
En 1 543 : 96 avril, Thomas de Bragelong^ne , lieu-
tenant de la Prévôté des Marchands, 9^. — 16 août,
Guillaume [>archer, conseiller de Ville, 96.
En i544 : 16 août, Jean Morin, prévôt des mar-
chands; Jean de Sainct-Germain et Jean Berthelemy,
échevins, 87.
En i5i6 : 8 février, Michel de l'Hôpital, conseiller
de Ville, 61.
En i548 : 3o juin, Denis Berthelemy, conseiller de
Ville, i3o. — 16 août. Glande Guyot, prévôt des mar-
chands; Guillaume Pommereul et Guichard Courtin,
échevins, i35, i36.
En 1549: 5 février, Nicolas Paulmier, quartenier,
i53. — 8 avril, René Vivien et Jean Croquet, conseil-
lers de Ville, 159, 160. — 3 août, Claude Guyot,
conseiller de Ville, 188. — à septembre, Oudart Hen-
nequin, conseiller de Ville, 190.
En 1502 : 29 avril, Cosme Luillier, conseiller de
Ville; Regnauld Bachelier, g-relFier de la Ville, 3o6,
807. — 16 août, Christophe de Thou, prévôt des mar-
chands, 819.
Enfams de la Ville. Leur costume et leur rang dans le
cortège municipal h l'entrée de l'empereur Charles-
Quint, le 1" janvier i54o, 8. — Recommandations
qui leur sont adressées, en avril 15^9, pour l'entrée
du Roi et de la Reine ; choix du capitaine et du lieute-
nant qui doivent les commander en cette circonstance,
161. — Leur tenue et leur rang à l'entrée de Henri 11,
le 16 juin 1549, i65, 166. — Leur costume à l'en-
trée de Catherine de Médicis, le 18 juin i549, 179. —
Leur rôle dans le banquet offert par la Ville à Cathe-
rine de Médicis le lendemain de l'entrée de cette prin-
cesse ,181.
Enfants-Rouges (Hôpital des). Élection de deux gouver-
neurs de cet établissement, le 9 décembre i55o, 281,
289.
Entrées et Réceptions. Mesures diverses prises, en novembre
1589, pour l'entrée de l'empereur Charles-Quint, 1 à
6. — Mesui-es prises, le 97 décembre 1589, pour la
réception du cardinal Farnèse, légat du Saint-Siège,
6, 7. — Relation de l'entrée de l'empereur Charles-
Quint, le 1" janvier i54o: ordre du cortège; ha-
rangue du Prévôt des Marchands; détails sur les mys-
tères représentés à cette occasion ,7310. — Mesures
prises, en avril 1647, pour l'entrée solennelle du Roi
Henri II et de la reine Catherine de Médicis, 81, 82.
— Préparatifs pour la réception de la princesse de
Ferrare, 189. — Réception de la princesse de Fer-
rare, le 4 décembre i548, 189, i4o, i4i. — Me-
sures prises pour l'entrée de Hem-i II et de Catherine
de Médicis, i53, i54, i55, i58 à i64. — Entrée
du Dauphin, le 11 juin i549, i63. — Entrée du
Roi , le 1 6 du même mois : relation détaillée de la céré-
monie, i64 à 179. — Entrée de la Reine, le 18 du
même mois, 179, 180. — Mesures prises, en mai
i55i, pour la réception de l'ambassadeur d'Angle-
terre, 949. — Réception faite à ce même diplomate,
en juillet suivant, lors de son retour h Paris, 958. —
Mesures prises, en septembre i55i, pour la ré-
ception de Gaspard de Goligny, seigneur de Châtillon,
gouverneur de Paris, 964, 9 65. — Entrée de Jérôme
Veralli, légat du Saint-Siège, le 18 décembre i55i,
974, 975. — Réception de Gaspard de Coligny à
l'Hôtel de Ville, le 9 février i559, 287, 988, 989. —
Réception du Dauphin, le 8 mars i659, 298. — Ré-
ception du cardinal de Bourbon, lieutenant du Roi, le
10 avril suivant, 999.
Farnèse (Le cardinal), légat du Saint-Siège. Mesures
prises, le 27 décembre lôSg, pour la réception de ce
dignitaire, 6,7.
Ferrare (La princesse de). Préparatifs pour la réception
de cette dame à Paris, iSy. — Son entrée, le 4 dé-
cembre i548 : cérémonial observé en cette circonstance,
189, i4o, i4i.
FoBTiricATioxs. Délibération, en date du 2 juin i544,
portant qu'où s'assurera du nombre des terrassiers qui
doivent travailler aux ouvrages de défense, 82, 38. —
Mesures prises le sm'lendemain par le Bureau de la Ville,
en conformité de la délibération susmentionnée, 33,
34. — Le Roi exprime le désir qu'au lieu de faire
contribuer les pauvres aux frais des travaux de défense,
oii ait recours à la levée des aides, 35. — Mesures que
la Ville prend pour se conformer aux intentions du Roi
en cette circonstance, 38, 89, 4o. — Par des lettres
en date du 4 septembre i544, le Roi invite le Bureau
&3.
33-2
REGISTRES DU BUREAU
de la Ville à continuer les préparatifs de défense, et
l'on se conforme à ses ordres, ht. — En septembre
i55o, Henri II recommande au Bureau de la Ville de
clore les faubourgs de la rive gauche, 219. — Objec-
tions du Bureau de la Ville contre ce projet, aao, aai.
— Lettres patentes du Roi, datées du 8 septembre
i55o, relatives à la clôture des faubourgs, aas, aaS.
— Autres lettres, en date du 9 du même mois, concer-
nant les moyens de subvenir aux frais de l'opération,
•ja3, a a 4. — Nouvelles lettres, en date du 8 sep-
tembre i55i, relatives à la clôture des faubourgs, a 63.
François I". En i539 : le 6 novembre, ce prince invite
le Bureau de la Ville à prendre des mesures pour la
réception de l'empereur Charles-Quint , 1 . — Il réitère
cette invitation, a. — Ses lettres, du 96 décembre,
invitant le Bureau de la Ville à faire une réception ho-
norable au Légat du Saint-Siège, 6.
En ibtio: il invile l'Échevinage parisien à contri-
buer pour 1 0,000 livres aux frais des fortifications de
Chauny; l'Assemblée de Ville, consultée à ce sujet, dé-
cide qu'on lui adressera des remontrances , 10, 11. —
Il menace la Ville de la soumettre à la contrainte pour
la somme de 9,000 livres, et le Corps municipal con-
sent à lui accorder cette somme, la.
En i5ii : l'Assemblée de Ville, réunie le 17 mars,
décide qu'on lui adressera des remontrances relative-
ment à l'édit qui change le mode de perception de
l'imposition foraine, i3. — Le Bureau de la Ville con-
sulte plusieurs marchands sur les griefs qu'on doit
faire valoir dans ces remontrances , 1 3 , 1 4. — 11 de-
mande à la Ville la somme de 34,009 livres tournois,
17 sous, 3 deniers, et le Corps municipal, réuni le
6 juillet, décide qu'on lui enverra des délégués pour lui
remontrer la ditliculté de trouver cette somme, i4. —
Délibérations et autres actes se rapportant à cette même
demande, i4, 16, 17, 18.
En 1 549 : il charge le cardinal de Bourbon de s'en-
tendre avec la Ville pour un prêt de aoo,ooo écus;
pourparlers qui s'engagent à cette occasion entre le
Bureau de la Ville et le cardinal , 1 8 à a 1 . — L'édit par
lequel ce prince crée des offices de receveur des deniers
communs dans les villes du royaume , soulève des pro-
testations au sein de l'Assemblée munici()ale, réunie le
6 août, 91. — Il cède huit arpents de bois de haute
futaie pour la construction de l'Hôtel de Ville, 99. —
Protestation des notaires contre l'édit de ce prince qui
crée de nouveaux tabellions, 93. — Démarches faites
auprès de ce prince pour donner satisfaction aux no-
taires, a3, 94. — Délibération de l'Assemblée muni-
cipale, en date du i5 octobre, sur diverses communi-
cations de ce prince intéressant les privilèges de la
Ville, 27, a8. — Le 99 du même mois, l'Assemblée
de Ville décide qu'on lui présentera des remontrances
au sujet des droits que les Rouennais ont établis sur
le» marchandises passant par leur ville, a 8,
— En i544 : il demande à l'Assemblée de Ville, réunie
le 93 février, la somme de 5o,ooo écus d'or qui lui
est nécessaire pour les frais de la guerre, 98, 99. —
Par des lettres patentes, en date du 9a février, il de-
mande h la Ville la somme de 180,000 hvres tournois
pour la solde d'une troupe de fantassins, 3o. — Me-
sures prises par la Ville pour le satisfaire, 3i, 39 , 33.
— Ses lettres, en date du a 1 juillet, accréditant auprès
du Bureau de la Ville le sieur de Saint-Ciergue , lieute-
nant de ce prince en Touraine, 34. — Ses lettres au
Bureau de la Ville, datées du même jour et relatives au
même sujet, 34, 35. — Ses lettres au cardinal de
Meudon, en date du 90 juillet, 35. — Décision que
prend le Corps municipal pour se conformer aus inten-
tions de ce prince en ce qui regarde la solde des troupes
et la défense de Paris, 35 à 39. — Délibération, en
date du 3 septembre, portant qu'on demandera à ce
prince une réduction de la somme qui lui est due, et
qu'on lui présentera des remontrances au sujet de cer-
taines mesures en désaccord avec les privilèges de la
Ville, 39, 4o. — Ses lettres, en date du 4 septembre,
annonçant au cardinal de Meudon la marche favorable
des affaires militaires, et insistant néanmoins pour que
l'on continue les travaux de défense de Paris, 4i. —
Le 90 septembre, il fait proclamer le traité de paix
qu'il a conclu avec l'empereur Charles-Quint, 49. — Ses
lettres, en date du 10 octobre, accréditant auprès du
Bureau de la Ville le seigneur de Nantouillet, prévôt de
Paris, 43. — Par l'intermédiaire de ce personnage, il
réclame à l'Assemblée de Ville , réunie le 1 3 octobre ,
les sommes qui lui sont dues, 43 , 44. — Remontrances
qui lui sont présentées, à ce sujet, par le Bureau de la
Ville, 44, 45.
— En i545 : lettres patentes, datées du 19 février
et adressées au Prévôt de Paris, par lesquelles ce prince
demande aux villes closes de la Prévôté la somme de
190,000 livres tournois jiour subvenir aux frais de la
guerre d'Angleterre , 47, 48, 49. — Ses lettres mis-
sives, en date du 99 février, adressées au Prévôt de Paris
et relatives au même sujet, 49. — L'Assemblée de
Ville, après avoir délibéré sur la demandede ce prince,
décide qu'on le priera de réduire le chiffre de la somme
exigée, 5i. — Il refuse toute réduction, 52. — Me-
sures prises par la Ville pour le satisfaire, 54 h 58. —
Ses lettres, en date du 5 juillet, accréditant auprès de
la Ville le sieur de Montchenu, qui insiste pour que la
somme de 120,000 livres, demandée pour les frais de
la guerre, soit promptement levée, 58, 59. — Me-
sures prises par la Ville pour le recouvrement des
19 0,000 livres dues à ce prince, 69, 60.
— . En i546 : ce prince veut imposer aux villes closes
de la Prévôté de Paris le payement d'une nouvelle
somme de 90,000 livres pour la solde des troupes,
61. — Ses lettres, en date du 95 mars, relatives à la
demande susmentionnée, 63. — Ses lettres, en date du
DE LA VILLE DE PARIS.
333
a4 juin, recommandant au Bureau de ia Ville de rece-
voir honorablement l'ambassadeur du roi d'Angleterre,
64.
François I". En 1547: l'Assemblée de Ville, réunie le 5 jan-
vier, délibère sur diverses lettres de ce prince intéressant
les privilèges municipaux, 67, 68, 69. — Ses lettres, en
date du 19 février, prescrivant au Bureau de la Ville
de mettre à la disposition du grand maître de l'artil-
lerie un certain nombre d'hommes, afin de garder les
pièces de canon dont on doit faire l'essai à Montfaucon ,
70. — Ses lettres, en date du i4 février, invitant le
Bureau de la Ville à donner son avis sur une requête
des rôtisseurs , qui prolestent contre le monopole des
marchands de volailles, 70, 71. — Ses lettres patentes,
en date du 5 février, ordonnant la levée d'une somme
de 90,000 livres sur les villes closes de la Prévôté de
Paris, 73, 78, 74. — Ses lettres missives, en date
du 13 février, recommandant au lieutenant civil de la
Prévôté de procéder immédiatement à la répartition et
au recouvrement de la somme susmentionnée, 74. —
L'Assemblée de Ville décide qu'on lui enverra des délé-
gués afin de solliciter la réduction des tailles, 76. —
Le Bureau de la Ville lui donne son avis sur la requête
des rôtisseurs, 76, 76. — Sa mort, 77. — Le Bureau
de la Ville est invité à faire ses préparatifs pour les ob-
sèques de ce prince, 78, 79. — Mesures prises pour
ses obsèques, 80, 81, 82. — Ses obsèques, le 23 mai,
86, 87, 88.
G
Gange (Le seigneur de), gentilhomme de la maison du
Roi, recommande au Bureau de la Ville, réuni le
1" octobre i55i, de commencer les préparatifs de la
clôture des faubourgs de la rive gauche, et en même
temps il annonce la prochaine arrivée de Gaspard de
Coligny, gouverneur de Paris, 266.
Gâtant (Louis), conseiller au Parlement, prévôt des mar-
chands (i546-i 548). Actes divers datant de son exer-
cice, 66 à i36.
Gens de métier. Recommandations adressées aux maîtres
jurés de leurs corporations , en avril 1 Ô49 , pour l'entrée
solennelle de Henri II et de Catherine de Médicis, 160.
— Choix des commandants qui doivent diriger, dans
cette solennité, la milice formée par leurs corporations,
161. — Revue de cette milice , le 1 4 juin 1649, i63.
— Rang de leurs diverses compagnies dans le cortège
municipal, lors de l'entrée de Henri II, le 16 juin
1549; nombre d'hommes que contenait chacune de ces
compagnies, i64, i65.
Geoffroy (Guillaume), marchand, est autorisé, par des
lettres patentes en date du 94 novembre i548, à remi-
ser dans Paris le charbon qu'il aura préparé dans les
bois de Ghevreuse, i43, i44.
(jodefroy (Henri), échevin (i542-i544). Actes divers
datant de son exercice, 21 à 35.
Greffier de la Ville. Costume et rang de cet oUicier dans
le cortège municipal à l'entrée de l'empereur Charles-
Quint, le 1" janvier i54o, 8. — Dérision relative au
costume qu'il doit porter à l'entrée du roi Henri H, 81.
— Son costume à l'entrée du Dauphin, le 11 juin
1549, i63. — Son costume et son rang à l'entrée de
Henri II, le 16 du même mois, 166. — Son costume
à l'entrée de Catherine de Médicis, le 18 du même
mois, 179. — Son rôle dans le banquet offert parla
Ville à Catherine de Médicis, le lendemain de son en-
trée, 181. — Démission, mort et remplacement d'un
de ces ofliciers, en avril 1 559, 3oi à 3o8. — F'ormedu
serment imposé au nouveau titulaire, 3o8.
Groslier, trésorier, autorise l'exécution de certains tra-
vaux dans le Petit-Châtelet, par des lettres en date du
16 février i559, 995.
Guet. Lettres missives du Roi datées du 3 avril i55o, et
lettres patentes du même prince en date du 29 janvier
précédent, concernant la réforme de ce service, 3 02. —
Mémoire relatif à la réforme projetée, 203 à 2o5.
— Avis du Bureau de la Ville sur cette réforme, 2o5 ,
ao6, 907.
GuiLLART (André), sieur du Mortier, prévôt des marchands,
(1 542-1 544). Actes divers datant de son exercice, 21
à 35.
GoisE (Claude de Lorraine, duc de), père du duc
d'Aumale, remercie le Bureau de la Ville qui a
complimenté la princesse de Ferrare, sa bru, lors de
l'entrée de cette dame à Paris, le 4 décembre i548,
i4o.
GuYOT (Claude), élu prévôt des marchands le 16 août
i548, en remplacement de Louis Gayant, i36. —
Harangue qu'il adresse au roi Henri II, le 18 no-
vembre i548, i38. — Il harangue la princesse de
Ferrare, lors de l'entrée de cette dame h Paris, le 4 dé-
cembre i548, i4o. — En janvier i549, il fait une
démarche auprès du Roi pour obtenir l'annulation de
la nomination de Robert de Beauvais comme contrôleur
général des deniers communs, i5o. — Harangue qu'il
adresse à Henri II, lors de l'entrée solennelle de ce
prince, 168. — Harangue qu'il adresse h Catherine de
Médicis, lors de l'entrée de cette princesse, le 18 juin
1549, 179, 180. — Nouvelle allocution qu'il adresse à
celte princesse en lui offrant un présent, le lendemain
de l'entrée, i8i. — Le 4 du mois suivant, il harangue
le Roi à l'occasion du supplice de plusieurs hérétiques,
)85. — Il est élu conseiller de Ville, le 3 août i549,
en remplacement de Jean Tronson, décédé, 188. — 11
harangue les délégués des cantons suisses lors de leur
arrivée à Paris, le 29 du mois suivant, 199, 198. —
Le 94 octobre, il complimente le Roi à l'occasion des
33d
REGISTRES DU RUREAU
succès remportés par ce prince sur les Anglais, 194,
1 ()5. — Il justifie l'adminislration municipale des accu-
sations portées contre elle à la suite de la diminution de
certaines fermes, 286. — Eu août i55i, il est chargé
d'une mission auprès du Roi, 261. — Harangue qu'il
adresse au légat Jérôme 'i'eralli, lors de l'entrée de ce
dignitaire, le i3 décembre i55i, 275. — Chargé par
H
Hacqdeville (Nicole de), sieur d'Attichi, lieutenant de la
Prévôté dos Marchands et conseiller de Ville, se démet
de la première de ces fonctions en faveur de Nicole de
Hacqueville, son fils, 21, 22.
Hacqueville (Nicole dk), fils, nommé lieutenant de la
Prévôté des Marchands, le 1 3 novembre 1 542 , en rem-
placement de son père, démissionnaire, 91,22. — 11
est proposé, mais sans succès, pour succéder à son
père comme conseiller de Ville, 22, 28. — Il résigne
ses fonctions de lieutenant de la Prévôté en faveur de
Thomas de Bragelongne, 2 4.
Masse parisienne. Les coffres renfermant les sceaux de cette
compagnie sont ouverts par l'ordre du Bureau de la
Ville, qui fait fabriquer de nouvelles clés, 218.
Hesnequin (Oudart), bourgeois, élu conseiller de Ville, le
4 septembre iSig, en remplacement de Jean Lelieur,
décédé, 190.
He\neqdin (Simon), greffier des présentations au Parle-
ment, nommé gouverneur de l'hôpital des Enfants-
Rouges, le 9 décembre i55o, 282.
Henri 11. En 1547 : le Bureau de la Ville va présenter ses
hommages à ce prince, lors de son avènement, 77, 78.
— Ses lettres missives, en date du 12 avril, invitant le
Bureau de la Ville à faire les préparatifs nécessaires
pour les obsèques du feu roi François I", 80. — En
mai, l'Echevinage lui demande la confirmation des
privilèges de la Ville, 83, 84. — Recommandations
adressées de sa part au Bureau de la Ville et concer-
nant : 1° la concession d'un local pour la fonte des
pièces d'artillerie; 2° le détournement des égouts qui
passent devant le parc des Tournelles, 84, 85. — Ses
lettres, en date du 5 mai, invitant le Bureau de la Ville
à prendre des mesures pour les obsèques de François I",
85. — Ses lettres patentes, datées du 19 avril, annon-
çant qu'il réduit de moitié la somme imposée aux villes
closes de la Prévôté de Paris pour la solde de l'infante-
rie, 88, 89, 90. — Ses lettres, en date du 11 juillet,
invitant la Ville à loger et à nourrir les bêtes sauvages
de la ménagerie royale, 90. — Ses lettres, en date du
16 juillet, réitérant l'invitation ci-dessus mentionnée,
90, 91. — Ses lettres, datées du 2 G septembre, an-
nonçant le rachat des fermes du pied fourché et du
huitième du vin vendu en Grève, 98. — Remontrances
adressées aux délégués de ce prince relativement aux con-
ditions dans lesquelles il voudrait opérer le rachat, 94,
l'Assemblée municipale de demander au Roi la réduc-
tion d'une somme imposée à la Ville, il apporte la
réponse de ce prince, 286. — Harangue qu'il adresse
à Gaspard de Coligny, gouverneur de Paris, lors de la
réception de ce fonctionnaire à l'Hôtel de Ville, le 9 fé-
vrier i552 , 289. — Actes divers datant de sa prévôté,
187 à 821.
95. — Décision prise par l'Assemblée de Ville relative-
ment aux conditions du rachat, 95, 96. — Ses lettres,
en date du 5 novembre, invitant le Bureau de la Ville
à prendre des mesures pour les approvisionnements,
97. — Ses lettres, en date du 17 octobre, demandant
qu'on lui fournisse la quantité de huit cent milliers de
salpêtre, à laquelle la Ville devra contribuer pour cin-
quante milliers, 97, 98, 99. — Ses lettres adressées,
sous la même date que les précédentes, au procu-
reur chargé des affaires de l'artillerie, et relatives au
même sujet, 99. — Son édit relatif à l'élection du Pré-
vôt des Marchands et des Echevins est l'objet d'une
délibération de l'Assemblée de Ville, réunie le 20 no-
vembre, 100. — Ses lettres, en date du 7 décembre,
invitant les membres de Bureau à conférer avec lui sur
diverses affaires, notamment sur les droits auxquels la
Ville assujettit le sel passant sous le pont de Mantes,
101. — Ses lettres, en date du 12 décembre, concer-
nant la revente des fermes et les droits perçus par la
Ville sur le sel, 101, 102. — L'Assemblée de Ville,
réunie le 17 décembre, délibère sur la revente des
fermes proposée par ce prince, 102, io3. -:- Remon-
trances qui lui sont adressées, par le Bureau de la
Ville, relativement aux conditions de la vente, io3,
io4. — Ses lettres, en date du 96 décembre, annon-
çant qu'il accepte les offres de la Ville relatives à la
vente des fermes, io4. — Ses lettres patentes, en date
du 28 décembre, demandant aux villes closes de la
Prévôté de Paris la somme de 80,000 écus pour l'en-
tretien de l'armée, 109, 110. — Ses lettres missives,
portant la même date que ses lettres patentes, et rela-
tives au même sujet, 110, 111.
— En i548 : l'Assemblée de Ville, réunie le a jan-
vier, décide qu'on adressera des remontrances à ce
prince relativement aux conditions de la vente des
fermes, io5, 106, 107. — Lettres, en date du 9 jan-
vier, j)ar lesquelles ce jîrince consulte le Bureau de la
Ville sur l'opportunité de l'établissement d'une banque
à Paris, 107. — L'Assemblée de Ville après avoir dé-
libéré, les 3 et 10 février, sur les lettres de ce prince
qui demandent la somme de 80,000 écus, décide qu'on
lui adressera des remontrances, 111, 119, n3. — Il
renouvelle sa demande par l'intermédiaire de son pre-
mier maître d'hôtel , et l'Assemblée de Ville , réunie le
1 2 mars , décide qu'elle avisera aux moyens de le sa-
DE Lk VILLE DE PARIS.
335
tisfaire, ii3. 1 14. — Ses lettres patentes, en date du
a 8 février, ordonnant la levée des 80,000 écus qu'il a
précédemment demandés aux villes closes de la Prévôté
de Paris, ii5, 116, 117. — L'Assemblée de Ville,
i-éunie le 1 6 mai-s pour délibérer sur les derniei's ordres
de ce prince, décide qu'on lui exposera la pauvreté de la
population et l'impossibilité de le satisfaire, 117, 1 18,
119. — Ses lettres, en date du ai mars, proposant
l'échange des fermes du pied fourché et du huitième de
Grève, 119. — Ses lettres, en date du a 9 mars, ac-
créditant de nouveau son premier maître d'hôtel auprès
du Bureau de la Ville, 121. — L'Assemblée de Ville,
réunie le 6 avril, décide : 1° qu'on proposera à ce
prince de lever sur les anciennes fermes du poisson de
mer, du bétail, du sel et du vin, les 80,000 écus qu'il
a demandés; a" qu'on acceptera l'échange de ses fermes,
pourvu que les rentiers soient assurés du payement,
12a, ia3. — Ses lettres, en date du la avril, invi-
tant le Bureau de la Ville à lever par capitation les
80,000 écus dont il a besoin, laS. — L'Assemblée de
Ville, réunie le 16 avril, décide qu'on lui adressera des
remontrances, ia4, laS. — Ses lettres patentes, da-
tées du ao avril, portant exemption d'impôts en faveur
de Guillaume Postel, ia6, 137. — Il ordonne que les
80,000 écus destinés h l'entretien de l'armée soient
levés, moitié par capitation, moitié sur les fermes de
Ijétail et du poisson de mer, et l'Assemblée de Ville déli-
bère sur cette affaire lésa et 4 mai, 197, 128, 199.
— Délibération , en date du 8 juin , sur l'échange des
fermes proposé par ce prince, lag. — Mode de levée
proposé par l'Assemblée de Ville pour la seconde moitié
des 80,000 écus demandés parce prince, i3i, i3a. —
Ses lettres, en date du 18 juillet, invitant le Bureau de
la Ville à prêter main-forte aux officiers royaux pour la
répression des désordres qui ont eu lieu au faubourg
Saint-Germain, t3a, i33. — On délibère de nouveau
sur les moyens d'obtenir les 4o,ooo écus exigés par ce
prince, et le Bureau de la Ville décide qu'on lui deman-
dera les lettres nécessaires pour lever cette somme sur
les draps et la soie, i34, i35. — Ses lettres, en date
du 8 septembre, annonçant son prochain retour à Paris
et la mission dont il charge le connétable Anne de
Montmorency, 137. — Le 18 novembre, il reçoit à
Saint-Germain-eu-Laye les salutations du Bureau de
la Ville, i38. — Il recommande au Bureau de la Ville
de préparer une réception honorable à la princesse de
Ferrare, i38, i3(j. — Ses lettres patentes, en date du
ai novembre, autorisant Guillaume Geoffroy à remiser
dans Paris le charbon qu'il aura préparé dans les bois
de Chevreuse, i43, i44.
Hekri II. En tSIxçf : ses lettres du a janvier, invitant le
Bureau de la Ville h assister au replacement des corps
saints dans l'église de Saint-Denis, i45. — Le 8 du
même mois, il assiste h la cérémonie susmentionnée,
)45, i46. — Démarche tentée auprès de ce prince
pour qu'il annule la nomination de Robert de Beauvais
comme contrôleur général des deniers communs de la
Ville, i5o. — Naissance de son fils Louis de France,
dans la nuit du a au 3 février, 1 5 1 . — Mesui'es prises
pour son entrée solennelle, i53, i54, i55, i58 à
i64. — Son entrée solennelle, le 16 juin 1649 : rela-
tion détaillée de cette cérémonie, i64 à 179. — Pré-
sent qui lui est offert par la Ville , le 20 du même mois,
189, 183. — Le 93 du même mois, il assiste au feu
de la Sainl-Jean, i83, i84. — Le 4 du mois suivant,
il assiste à une procession suivie du suppUce de plu-
sieurs hérétiques, i84, i85. — Il offre à la Ville les
revenus de plusieurs de ses fermes en échange d'une
somme de 260,000 livres tournois, et cette proposition
est acceptée, 186, 187. — Ses lettres, en date du
96 août, annonçant la prise de deux places fortes du
Boulonnais et invitant le Bureau de la Ville à remercier
le Ciel par une procession générale, 189. — Ses lettres,
en date du a a septembre, recommandant au Bureau
de la Ville de préparer une récej)tion honorable aux dé-
légués des cantons suisses, 191, 19a. — Le 94 oc-
tobre, il est complimenté par le Prévôt des Marchands,
à l'occasion des succès qu'il vient de remporter sur les
Anglais, 194, 198. — En novembre 1649, il invitele
Bureau de la Ville à assister aux obsèques de la comtesse
de Nevers, et recommande de faire réparer les quais de
la rive gauche, 196. — Décision municipale portant
qu'on demandera à ce prince la restitution de l'artillerie
prêtée à son prédécesseur, 1 96.
En i5.5o : en janvier, ce prince demande aux villes
closes de la Prévôté de Paris la somme de 60,000 livres
tournois, 196. — Délibération de l'Assemblée de Ville,
en date du 25 janvier, sur la demande de ce prince,
196, 197. — Ses lettres, en date du 3 février, deman-
dant au Bureau de la Vdle la concession d'une prise
d'eau en faveur du maréchal de Saint-André, 197. —
Ses lettres, datées du 10 février, demandant une con-
cession analogue en faveur de la duchesse de Valenli-
nois, 198. — Ses lettres, en date du 19 mars, pres-
crivant les mesures propres à empêcher les fraudes
commises parles changeurs dans leurs opérations, 199.
— Ses lettres, en date du 9 mars, invitant le Bureau
de la Ville 5 assister aux obsèques de Marguerite d'An-
goulême, reine de Navarre, 900. — Ses lettres, en
date du 17 mars, invitant le Bureau de la Ville à faire
publier le traité de paix conclu entre la France et l'An-
gleterre et à préparer des réjouissances publiques , a 0 1 .
— Ses lettres missives du 1 3 avril et ses lettres patentes
du a 9 janvier, demandant l'avis du Bureau de la Ville
sur une réforme projetée dans l'organisation du guet,
909. — Extrait de son ordonnance du i4 janvier sur
les monnaies, 907, 908. — Il crée par un édit un
office d'assesseur royal auprès du Bureau de la Ville,
qui proteste contre cette décision, ao8, 309, a 10. —
Ses lettres, en date du a 6 avril , annonçant que Bon-
336
REGISTRES DU RUREAU
logne est rendue à la France , et invitant le Bureau de
la Ville h remercier le Ciel par inie procession générale,
210. — Ses lettres patentes, en date dn i3 avril, au-
torisant l'ouverture du pont-levis de la porte de Nesle,
911, 913. — Ses lettres, datées du 6 juin, relatives à
la conversion de la monnaie de biilon en espèces de bon
aloi, 919, 91 3. — Il demande à la Ville un prêt de
180,000 livres tournois, et l'Assemblée municipale
consacre deux délibérations h l'examen de cette affaire,
9i4, 91 5. — Réjouissances publiques à l'occasion de
la naissance de son troisième fils, le 27 juin, ai^. —
Ses lettres, en date du 1" août, enjoignant au Prévôt
des Marchands et aux Echevins de tenir la main à ce
que le contrôleur Robert de Beauvais ne touche aucun
salaire sur les deniers de la Ville, 917. — Il invite le
Bureau de la Ville à détourner le cours des égouts,
918,919. — '' recommande au Bureau de la Ville la
clôture des faubourgs de la rive gauche, la construction
d'un pont entre le Louvre et la porte de Nesle, et le
creusement d'un port dans cette dernière région ; mais
le Prévôt des Marchands présente diverses objections
contre ces projets, 919, 290, 221. — Ses lettres pa-
tentes, en date du 8 septembre, relatives à la clôture
des faubourgs, 999, 993. — Ses lettres, en date du
9 septembre, recommandant au Prévôt de Paris de
s'entendre avec le Bureau de la Ville pour l'établis-
sement d'un bac , dont les revenus seraient employés
à la clôture des faubourgs, 9 23 , 2 ai. — Ses lettres,
en date du 9 septembre, invitant le Prévôt de Paris à
consulter le Bureau de la Ville pour le recouvrement
des fonds nécessaires à la clôture des faubourgs, 9 2/1.
— Ses lettres, en date du 9 septembre, prescrivant
au Bureau de la Ville de veiller à ce que les Com-
missaires et les Quarteniers soient convenablement
répartis dans les quartiers et s'acquittent exactement de
leurs fonctions, 22/1, 226. — Ses letti-es, en date du
9 septembre, invitant Philibert Delorme, son architecte,
à faire les études nécessaires pour le déversement des
égouts dans la Seine, 226. — Ses lettres patentes, da-
tées de septembre , nommant Antoine du Belloy, capi-
taine des archers , des arbalétriers et des hacquebutiers
de la Ville, 229, 23o, aSi. — Ses lettres, en date du
27 décembre, demandant à l'Echevinage parisien des
explications sur la diminution de certaines fermes , 2 36.
— Ces explications lui sont fournies par le Prévôt des
Marchands, 936. — Ses lettres patentes, en date du
90 août, autorisant trois marchands h faire flotter leur
bois sur les affluents de la Seine, 237, 238.
Henri II. En i55i : ses lettres missives, en date du
91 mars, recommandant aux Echevins les études néces-
saires pour assurer la navigabilité de la Marne, de l'Oise
et de la Biaise, 262. — Ses lettres patentes, en date du
18 janvier, autorisant le Prévôt des Marchands à visiter,
dans le but susmentionné, la Marne, l'Oise et la Biaise,
3^9, 243. — Par des lettres en date du 9 mai, il de-
mande à la Ville les fonds qui lui sont nécessaires, en
offrant pour garantie les revenus de quelques-unes de
ses fermes , 2/16, 2/17. — Ses lettres , en date du 9 mai ,
priant le Bureau de la Ville de s'entendre avec les mar-
guilliers de Saint-Eustache, pour la cession d'un mou-
lin qui leur appartient et oîi il voudrait établir un ate-
lier monétaire, 9^7, 268. — Le i5 mai, l'Assemblée
de Ville délibère sur la demande de fonds qui lui a été
adressée par ce prince, et lui accorde 2^0,000 livres
tournois, dont le remboursement doit être garanti par
une rente au denier douze sur les fermes royales, 268,
2^9. — Ses lettres, en date du 9 mai, recommandant
au Bureau de la Ville de faire une réception honorable
au marquis de Northan)pton , ambassadeur d'Angleterre,
ùli^ el Errala. — Ses lettres, en date du 1 5 juillet,
invitant la Bureau de la Ville à saluer de nouveau le
marquis de Northampton, lors du retour de ce diplo-
mate à Paris, 2 53. — Il demande à la Ville, par l'or-
gane du cardinal de Lorraine, un prêt de 3oo,oooécus,
953, 954, 955. — Ses lettres, en date du 11 août,
concernant le prêt de 3oo, 000 écus qu'il a demandé,
9 55. — L'Assemblée municipale délibère sur sa de-
mande le i3 août, et, le même jour, le Bureau de la
Ville lui écrit qu'on ne poura immédiatement le satis-
faire, 956, 267, 258. — Par des lettres en date du
17 août, le Bureau de la Ville lui demande quelles sont
ses intentions relativement à la prestation de serment
des Echevins nouvellement élus, 259, 960. — Il or-
donne que les nouveaux Echevins prêtent serment entre
les mains du Premier Président du Parlement, 961. —
Ses lettres, en date du 3 septembre, invitant le Bureau
de la Ville à se transporter dans les faubourgs de la rive
gauche avec Jean Porlinaris , auteur d'un projet de clô-
ture de ces mêmes faubourgs , 903. — Le 1 8 novembre ,
il assiste à une procession générale, 968. — Par des
lettres en date du 96 décembre, il propose à la Ville les
revenus de ses greniers à sel dans la généralité d'Outre-
Seine et Yonne, en échange des rentes constiluées sur
les fermes de la banlieue, 276, 277.
— En i552 : délibération, en date du 4 janvier, sur
l'échange proposé dans les lettres ci-dessus mentionnées,
277. — Lettres patentes, en date du 8 janvier, par
lesquelles ce prince déclare qu'il se voit contraint de
lever sur les villes closes de la Prévôté de Paris, pour
la solde de 5o,ooo hommes pendant quatre mois,
la somme de 1,200,000 livres, à laquelle Paris contri-
buera pour 180,000 livres, 981 h 984. — Délibéra-
tion, en date du 96 janvier, portant qu'on demandera
à ce prince une réduction de la part contributive impo-
sée à la Ville, 2 85, 286. — Il refuse de réduire le
chiffre de 1 80,000 livres imposé par ses lettres patentes ,
mais il autorise la Ville à lever celte somme sur l'aide
du vin entrante Paris ou en sortant, 286. — L'Assem-
blée municipale , réunie le 9 février, prend connaissance
des lettres, datées du 9 septembre précédent, par
DE LA VILLE DE PARIS.
337
lesquelles ce prince nomme Gaspard de Goligny gou-
verneur de Paris, 287, 288. — L'Assemblée munici-
pale prend des mesures pour lui fournir la somme de
180,000 livres qu'il a demandées, 290, 291. — Ses
lettres, en date du 99 janvier, autorisant le Bureau de
la Ville à lever les 180,000 livres sur les habitants,
291, 9 9Q. — Procession ordonnée par ce prince, à
l'occasion de ses victoires , 3 1 9 , 3 1 3. — Ses lettres , en
date du 19 août, confirmant l'élection du Christophe de
Thou comme prévôt des marchands, Sao.
Henri VIII , roi d'Angleterre. Sa mort; son service funèbre ,
célébré à Paris, le ai mars iSiy, 117 (note 1).
Hôtel de Ville. Déhbération, en date du 9 juillet i54i,
|)ortanl qu'on représentera au Roi les inconvénients
de la suspension des travaux de cet édifice, sus-
pension qui deviendrait inévitable si l'on accordait à ce
prince une somme considérable qu'il demande, i4. —
Décision municipale, en date du même jour, portant
que la moitié des ouvriers travaillant à l'édifice seront
congédiés, i/i, i5. — En i.54a, le Roi cède huit ar-
pents de bois de haute futaie pour la construction de
l'édifice, 29. — Décision municipale, en date du
i3 août i55i, portant que la somme de 92 livres,
i3 sous, 16 deniers, provenant d'une confiscation,
sera consacrée à la décoration de l'édifice, 953, 254.
— Décision municipale , en date du 1 4 novembre 1 5 5 1 ,
portant : 1° qu'on abattra les charpentes de l'ancien
bâtiment qui menacent ruine, et qu'avec les bois pro-
venant de la démolition des maisons du Petit-Pont on
construira un escalier donnant accès au nouvel édifice;
9° qu'on transférera dans les étages supérieurs du nou-
vel édifice les armes et les munitions remisées dans l'an-
cien, 967, 268.
HÔTEL-DiEu. Les gouverneurs de cet établissement ayant
proposé d'installer un sanitat dans le voisinage du
Petit-Pont, l'Assemblée de Ville s'y refuse, i3i. —
Requête par laquelle les administrateurs de cet établis-
sement prient le Parlement de surseoir à la reconstruc-
tion des maisons du Petit-Pont projetée par le Bureau
delà Ville, 343, 344.
Imposition foraine. Protestations des marchands parisiens
contre l'édit qui change le mode de perception de
cette contribution , 1 3. — Les marchands sont consultés
par le Bureau de la ViUe sur les remontrances qu'on
doit adresser au Roi relativement à ce même édit,
i3, i4.
Larchbr, proviseur du collège de Lisieux, est invité par
le Bureau de la Ville à résister aux défenses qui lui
ont été adressées par les religieux de Sainte-Geneviève ,
IjArcher (Guillaume), admis comme conseiller de Ville, le
16 août i543, en remplacement de Gervais Larcher,
son père, démissionnaire, 26.
La Rochepot (François de Montmorency, seigneur de),
gouverneur de Paris, lieutenant général par intérim en
Picardie. Ses lettres, en date du 99 novembre 1 548,
accréditant auprès du Bureau de la Ville le sieur des
Essarts, lieutenant de l'artillerie en Picardie, i49. —
Par l'intermédiaire de ce dernier personnage, il propose
au Bureau de la Ville l'essai de la tourbe comme com-
bustible, i42. — Démarche fuite auprès de lui pour le
maintien des privilèges de la Ville, compromis par la
nomination d'un contrôleur général des deniers com-
muns, i5i.
Le GiRiER (Mcole), échevin (1547-1649). Actes divers
datant de son exercice, 98 à 188.
Lecomte (Antoine), échevin (i539-i54i), s'entend avec
la connétable de Montmorency pour la réception de
l'empereur (Charles-Quint, 9. — Élu conseiller de Ville
le 98 août i54o, en remplacement de feu Guillaume
Budé, 11, 12. — Il est chargé jwr l'Assemblée de ville,
réunie le 21 octobre i54o, de présenter des remon-
trances au Roi, 1.2. — Actes divers datant de son éche-
vinage, 1 à 16.
Leconte (Charles), maître des œuvres de charpenterie ,
conclut un marché avec la Ville pour la construction
des lices et des ouvrages décoratifs, loi-s de l'entrée de
Henri H et de Catherine de Médicis, 169. — Il propose
un local pour remiser l'artillerie de la Ville, 94 1 , 949.
— Il accompagne le Prévôt des Marchands dans la vi-
site de la Marne, de l'Oise et de la Biaise, opérée par
ce magistrat, 943. — La proposition qu'il a faite d'un
local pour remiser l'artillerie de la Ville, est acceptée
par l'Assemblée municipale, 95i, 969. — Il assiste à
la visite du moulin de la Gourdine, 262. — Il procède,
avec un maçon juré, au toisé du quai nouvellement
construit à partir de l'arche Beaufilz, 96G.
Legras (Guillaume), échevin (i54o-i549). Actes divers
datant de son exercice, 11 à 21.
LEJAY(Jean), échevin (i55o-i552). Actes divers datant
de son exercice, 918 à 32 1.
Lelieor (Jean), admis comme conseiller de Ville, le 6 mai
1547, en remplacement de Robert Lelieur, son père,
démissionnaire, 82, 83. — Il prêle serment le même
jour, 83. — 11 meurt , après avoir été élu échevin, mais
sans avoir prêté serment, et, par suite, le Bureau de la
Ville refuse d'assister en corps à ses obsèques, 1 89 , 1 90.
Lelièvre (Antoine), marchand, admis comme conseiller de
43
mnimiiB katiouili.
338
REGISTRES DU RUREAU
Ville, le Qa décembre i548, en remplacement de
Claude Lelièvre, son père, i4û.
Lblièvrb (Claude), conseiller de Ville, est chargé par
l'Assemblée de Ville, réunie le ai octobre i5^o,de pré-
senter des remontrances au Roi, 19. — Le 92 décem-
bre 1 5 48, il résigne ses fondions de conseiller de Ville
en faveur de son fils, i46.
Le Maçon (Germain), trésorier de Vendôme, s'oppose à
la nomination de Regnauld Bachelier comme grellierde
la Ville , et voit ses prétentions repoussées par les avo-
cats du Conseil , 3 1 1 , 3 1 2.
Le Lorrain (Thomas) , élu échevin le 1 6 août 1 552 , prête
serment en cette qualité, le ao du même mois, 821.
Lésigky (Charles de Pierrevive, seigneur de) , maître d'hô-
tel de Henri II , invite le Bureau de la Ville h hâter les
préparatifs faits pour l'entrée solennelle de ce prince,
16a. — Il invite le Bureau de la Ville, de la part du
Roi, à assister aux obsèques de la comtesse de Nevers,
195.
Lettres. En lôSg: 26 décembre, du Roi, invitant le Bu-
reau de la Ville à prendre des mesures pour la réception
du Légat, 6.
En i543: 8 janvier, du président de Montholon,
relatives aux protestations des notaires contre l'édit qui
crée de nouveaux tabellions, ai.
En i544 : aS février, du Roi, annonçant à la Ville
qu'il a chargé de ses instructions le Prévôt des mar-
chands, ag. — 21 juillet, du Roi, accréditant auprès
du Bureau de la Ville le sieur de Saint-Ciergue, lieu-
tenant de ce prince en Touraine, 3/i. — 21 juillet, du
Roi, concernant le même sujet, 34, 35. — 20 juillet,
du Roi, invitant le cardinal de Meudon à exposer, de-
vant l'Assemblée de Ville, les intentions de ce prince
relatives h la solde des troupes et aux travaux de dé-
fense de Paris, 35.
En i545: la février, du Roi, adressées au Prévôt
de Paris et demandant aux villes closes de la Prévôté la
somme de 120,000 livres tournois pour subvenir aux
frais de la guerre d'Angleterre, iy, 48, 49. — aa fé-
vrier, du Roi, adressées au Prévôt de Paris et relatives
au même sujet, 49. — 5 juillet, du Roi, accréditant le
sieur de Montchenu auprès de l'Assemblée de Ville, et
insistant sur le besoin urgent des 190,000 livres de-
mandées précédemment, 58.
En i546: 25 mars, du Roi, demandant à la Ville la
somme de 90,000 livres, pour la solde des troupes, 63.
— 24 juin, du Roi, accréditant auprès de l'Assemblée
de Ville le seigneur de Morette, qui est chargé de rece-
voir l'ambassadeur d'Angleterre, 64.
En 1547: 12 février, du Roi, prescrivant au Bureau
de la Ville de mettre à la disposition du grand maître de
l'artillerie un certain nombre d'hommes , afin de garder
les pièces de canon dont on doit faire l'essai à Monlfau-
con, 70. — i4 février, du Roi, invitant le Bureau de
la Ville à donner son avis sur une requête des rôtisseurs,
qui protestent contre le monopole des marchands de
volailles, 70, 71. — 5 février, du Roi, annonçant la
levée de 90,000 livres sur les villes closes de la Prévôté
de Paris, 72, 78, 74. — 19 février, du Roi, recom-
mandant au lieutenant civil de la Prévôté de procéder
immédiatement à la répartition et au recouvrement de
la somme susmentionnée, 74. — 12 avril, du roi
Henri II, recommandant au Bureau de la Ville de faire
des préparatifs pour son entrée solennelle et pour les
obsèques de François l", 80. — 12 avril, du connéta-
ble de Montmorency, adressées au Bureau de la Ville et
relatives aux mêmes sujets, 80. — 5 mai, du Roi,
concernant les obsèques de son père, 85. — 'ta avril,
du Roi, annonçant qu'il réduit de moitié la somme im-
posée aux villes closes de la Prévôté de Paris pour la
solde de l'infanterie, 88, 89,90. — 11 juillet, du Roi,
invitant la Ville à loger et à nourrir les bêtes sauvages
de la ménagerie royale, 90. — 16 juillet, du Roi, réi-
térant l'invitation susmentionnée, 90, 91. — 96 sep-
tembre , du Roi , annonçant le rachat des fermes du pied
fourché et du huitième du vin vendu en Grève, 98. —
5 novembre, du Roi, invitant le Rureau de la Ville à
prendre des mesures pour les approvisionnements de
denrées alimentaires, 97. — 17 octobre, du Roi, de-
mandant qu'on lui fournisse la quantité de huit cents
milliers de salpêtre, à laquelle la Ville devra contribuer
pour cinquante milliers, 97, 98, 99. — 17 octobre,
du Roi, adressées au procureur des affaires de l'artille-
rie et relatives au même sujet que les précédentes, 99.
— 7 décembre, du Roi, invitant le Bureau de la Ville
à conférer avec lui sur diverses affaires, 101. — 16 dé-
cembre, du Roi, concernant la revente des fermes du
pied fourché et du huitième, et les titres en vertu des-
quels la Ville perçoit un droit sur le sel passant pai'
Mantes , 101, loa. — 96 décembre, du Roi, annonçant
que ce prince accepte les offres faites par la Ville relati-
vement à la vente des fermes du pied fourché et du
huitième, io4. — a8 décembre, du Roi, demandant
aux villes closes de la Prévôté de Paris la somme de
80,000 écus pour l'entretien de l'armée 109, 110. —
28 décembre, du Roi, relatives au même sujet, 110,
111.
En i548 : 16 janvier, du Roi, annonçant que des
particuliers proposent de fonder une banque à Paris .
1 07. — 29 février, du Roi , accréditant auprès du Bureau
de la Ville le sieur de Mandosse, premier maître d'hôtel
de ce prince, 1 13, 1 14. — a 8 février, du Roi, ordonnant
la levée de la somme de 80,000 écus précédemment
demandée par ce prince ,115,116,117. — ai mars .
du Roi, proposant à la Ville l'échange des fermes du
pied fourché et du huitième de Grève, 119. — a 9 mars,
du Roi, accréditant de nouveau le sieur de Mandosse
auprès du Bureau de la Ville, lai. — 12 avril, du
Roi , invitant le Bureau de la Ville à lever par capita-
tion les 80,000 écus destinés à l'entretien de l'armée,
DE LA VILLE DE PARIS.
339
12 3. — 90 avril, du Roi, portant exemption d'impôts
en faveur de Guillaume Postel , 136,197. — *^ juillet ,
du Roi, invitant le Bureau de la Ville à prêter main-
forte aux officiers royaux pour la répression des désor-
dres qui ont eu lieu au faubourg Saint-Germain, 189,
i33. — 8 septembre, du Roi, annonçant le prochain
retour de ce prince à Paris et la mission dont il a charge'
le connétable Anne de Montmorency, 187. — 99 no-
vembre, du seigneur de la Rochepot, accréditant auprès
du Bureau de la Ville le sieur des Essarls, lieulenantde
l'artillerie en Picardie, lig. — 9 4 novembre, du Roi,
autorisant Guillaume Geoffroy, marchand, à remiser
dans Paris le charbon qu'il aura préparé dans les bois
de Chevreuse, i43, i44.
Lettres. En lôig : a janvier, du Roi, invitant le Bureau
de la Ville à assister au replacement des corps saints dans
l'église de Saint-Denis, i4.5. — 3 février, du conné-
table Anne de Montmorency , annonçant la naissance de
Louis de France, fils de Henri II, et recommandant au
Bureau de la Ville de préparer des réjouissances pu-
bliques à l'occasion de cet événement, 1 5 1 . — 1 9 juillet,
du connétable de Montmorency, mandant le Prévôt
des Marchands et deux Échevins, i85. — 96 août, du
Roi, annonçant la prise de deux places fortes du Boulon-
nais, et invitant le Bureau de la Ville à remercier le Ciel
par une procession générale, 189. — 92 septembre,
du Roi , invitant le Bureau de la Ville à préparer une
réception honorable aux délégués des cantons suisses,
191, 199.
En i55o: 3 février, du Roi, demandant au Bureau
de la Ville la concession d'une prise d'eau en faveur du
maréchal de Saint-André, 197. — 10 février, du Roi,
demandant une concession analogue en faveur de la du-
chesse de Valentinois, 198. — 19 mars, du Roi, pres-
crivant des mesures propres à empêcher les fraudes
commises par les changeurs dans leurs opérations, 199.
— 9 mars, du Roi, invitant le Bureau de la Ville à
assister aux obsèques de Marguerite d'Angoulême, reine
de Navarre, 200. — 97 mars, du Roi, invitant le Bu-
reau de la Ville à publier le traité de paix conclu entre
la France et l'Angleterre, et à préparer des réjouissances
publiques, 901. — i3 avril, du Roi, demandant l'avis
du Bureau de la Ville sur une réforme projetée dans
l'organisation du guet, 209. — 99 janvier, du Roi,
relatives au même sujet, 909. — 96 avril, du Roi, an-
nonçant fjue Boulogne est rendue à la France, et invi-
tant le Bureau de la Ville à remercier le Ciel par une
procession générale, 910. — i3 avril, du Roi, autori-
sant l'ouverture du pont-lcvis de la porte de Nesle, 211,
9 12. — G juin, du Roi, relatives à la conversion de la
monnaie de billon en bonnes espèces, 912, 91 3. —
1" août, du Roi, enjoignant au Prévôt des Marchands
et aux Echevins de tenir la main à ce que le contrôleur
Robert de Beauvais ne touche aucun salaire sur les de-
niers de la Ville, 217. — 7 septembre, du connétable
Anne de Montmorency, priant le Prévôt des Marchands
de se rendre auprès du Roi avec l'un des Echevins, 918.
— 11 septembre , du cardinal de Lorraine , invitant le
Prévôt des Marchands h une entrevue avec le Roi, a 19.
— 8 septembre , du Roi , invitant le Prévôt de Paris à
s'entendre avec le Bureau de la Ville pour la clôture des
faubourgs de la rive gauche, 222, 9 93. — 9 septem-
bre, du Roi, recommandant la construction d'un bac,
dont les revenus seraient employés pour la clôture des
faubourgs, 228, 2 94. — 9 septembre, du Roi, invi-
tant le Prévôt de Paris à s'entendre avec le Bureau de la
Ville pour le recouvrement des fonds nécessaires à la
clôture des faubourgs, 9 9 4. — 9 septembre, du Roi,
enjoignant au Bureau de la Ville de veiller à ce que les
Commissaires et les Quarteniers soient répartis conve-
nablement dans les quartiers et s'acquittent exactement
de leurs fonctions, 924, 995. — 9 septembre, du Roi,
invitant l'architecte Philibert Delorme à faire les études
nécessaires pour le déversement des égouts dans la
Seine, 226. — 97 novembre, du Bureau de la Ville,
nommant les divers officiers des Monnaies, 928, 229.
— i5 novembre, du connétable Aune de Montmorency
annonçant à l'Échevinage parisien que le Roi a nommé
Antoine du Belloy capitaine des archers, des arbalétriers
et des hacquebutiers de la Ville, 999. — Septembre,
du Roi, nommant Antoine du Belloy capitaine des ar-
chers, des arbalétriers et des hacquebutiers de la Ville,
929, 280, 281. — 97 décembre, du Roi, demandant
à l'Échevinage parisien des explications sur la diminu-
tion de certaines fermes, 986. — 20 août, du Roi,
autorisant trois marchands à faire flotter leur bois sur
les affluents de la Seine, 287, 288.
— En i55i : 21 mars, du Roi, recommandant aux
Echevins les études nécessaires pour assurer la naviga-
bilité de la Marne, de l'Oise et de la Biaise, 242. —
18 janvier, du Roi, autorisant le Prévôt des Marchands
h visiter les rivières susmentionnées et à étudier les
moyens de les rendre navigables , 249, 943. — 9 mai,
du Roi, priant la Ville de procurer à ce prince les fonds
qui lui sont nécessaires et pour lesquels il offre en garan-
tie les revenus de quelques-unes de ses fermes, 2 46,
947. — 9 mai, du Roi, priant la Ville de s'entendre
avec les marguilliers de Saint-Eustache pour la cession
d'un vieux moulin situé près du jardin du Palais, oià ce
prince voudrait établir un atelier monétaire, 947, 948.
— 9 mai, du Roi, recommandant au Bureau de la
Ville de faire une réception honorable au marquis de
Northanipton , ambassadeur d'Angleterre, 949 et Errata.
— 1 5 juillet, du Roi, invitant de nouveau le Bureau
de la Ville à saluer le marquis de Northampton, loi-s
du retour de ce diplomate h Paris ,958. — 11 août , du
Roi, concernant un prêt de 800,000 écus qu'il a de-
mandé à la Ville, 9 55. — 18 août, du Bureau de la
Ville, annonçant au Roi qu'on ne peut immédiatement
satisfaire à sa demande, 958. — 17 août, du Bureau
43.
340
REGISTRES DU BUREAU
(le la Ville, demandant quelles sont les intentions du Roi
relativement à la prestation de serment des Echevins nou-
vellement élus, 269, 260. — 18 août, du Roi, pres-
crivant aux Echevins nouveaux de prêter serment entre
les mains du Premier Président du Parlement, 260. —
18 août, du connétable Anne de Montmorency, relati-
ves au prêt de 3oo,ooo écus demandé par le Roi, 960.
— 3 septembre, du Roi, invitant le Bureau de la Ville
à se transporter dans les faubourgs de la rive gauche,
avec un architecte qui a dressé un plan pour la clôture
de ces mêmes faubourgs, 268. — 9 septembre , du Roi ,
nommant Gaspard de Coligny gouverneur de Paris,
287, 288. — a octobre, du connétable Anne de Mont-
morency, invitant le Bureau de la Ville à commencer
les préparatifs de la clôture des faubourgs, 266. —
2 6 décembre , du Roi , proposant à la Ville les revenus des
greniers à sel dans la généralité d'Outre-Seine et Yonne,
en échange des rentes constituées sur les fermes de la
banlieue, 276, 277.
Lettres. En i552 : 8 janvier, du Roi, déclarant que ce
prince est contraint de lever sur les villes closes de la Pré-
vôté de Paris, pour la solde de 5o,ooo hommes pendant
quatre mois, la somme de 1,200,000 livres, h laquelle
Paris contribuera pour 180,000 livres, 281 à 28^. —
29 janvier, du Roi, autorisant l'Échevinage h lever la
somme de 180,000 livres imposée à la Ville par ce
prince, 291, 292. — 16 février, du trésorier Groslier,
autorisant l'exécution de certains travaux dans le Petit-
Châtelet, 295. — 4 avril, du Bureau de la Ville, annon-
çant au connétable de Montmorency que la municipalité
de Montdidier réclame un secours d'artillerie et de mu-
nitions, 295, 296. — 7 avril, du connétable de Mont-
morency, invitant la Ville à prêter au Roi cinquante
milliers de salpêtre, 999. — 11 avril, du connétable de
Montmorency, annonçant que l'armée royale a pris pos-
session de Metz, 3oo. — 29 avril, du Bureau de la
Ville, mettant le greffier Regnauld Bachelier en pos-
session de son office, 3o8, 809. — 10 mai , de Cathe-
rine de Médicis, invitant le Bureau de la Ville à payer
les gages de Robert de Beauvais , contrôleur des deniers
communs, 809. — 28 mai, du connétable de Montmo-
rency, concernant la nomination de Regnauld Bachelier,
greffier de la Ville , et la situation des affaires militaires
en Champagne, 3ii. — 28 juin, du connétable de
Montmorency, confirmant la prise de Damvilliers, et
priant la Ville de fournir au Roi la plus grande quantité
possible de salpêtre, 3i4, 81 5. — 28 juin, du môme
personnage, annonçant la prise d'Ivoy , 3i5. — 2 6 juin,
du même personnage, annonçant la reddition de Mont-
médy, 81 5, 3 16. — 19 août, du Roi, confirmant
l'élection de Christophe de Thou , Prévôt des Marchands ,
820. — 19 août, du connétable de Montmorency, rela-
tives au même sujet, 821.
L'Hôpital (Michel de), élu conseiller de Ville, le 8 février
1 5i6 , en remplacement de Germain Lelieur, décédé , C 1 .
LoRMiER (Guy), échevin (i55i-i553). Actes divers da-
tant de son exercice, 261 à 821.
Lorraine (Le cardinal de). Ses lettres, en date du 1 1 sep-
tembre i55o, invitant le Pi'évôt des Marchands à une
entrevue avec le Roi , 219. — En août 1 5 5 1 , il est chargé
par le Roi de demander à la Ville un prêt de 3oo,ooo
écus, 253, gôi, 255.
Ldillier (Cosme), échevin (i55o-i552), élu conseiller
de Ville, le 99 avril i552, en remplacement de Pierre
Perdries, décédé, 3o6. — Actes divers datant de son
échevinage, 218 a 821.
LuiLi.iER (Le président), sieur de Boulencourt, conseiller
de Ville, est chargé par l'Assemblée municipale, réunie
le 2 juillet i54i, de présenter des remontrances au
Roi, là.
M
Macé (Philippe), receveur de la Ville. Quittance délivrée
par cet officier, le 29 avril i559, pour le cautionne-
ment de Regnauld Bachelier, nommé greffier le même
jour, 3o8.
MifTRES DE LA Marchandise. Leur costume et leur rang dans
le cortège municipal à l'entrée de l'empereur Charles-
Quint, le i"janvier i5io, 9. — Leur costume, leur rang
et leur rôle à l'entrée de Henri II, le 16 juin 1 549, 166,
171. — Leur rôle à l'entrée de Catherine de Médicis,
le 18 du même mois, 179. — Leur rôle à l'entrée du
Légat, le i3 décembre i55i , 275.
Maîtres des Œuvres. Leur costume et leur rang dans le
cortège municipal à l'entrée de Henri II, le 16 juin
1549, 166. — Ils assistent à l'examen des travaux des
quais, ai 4. — Ils reçoivent l'ordre de démolir les mai-
sons du Petit-Pont menaçant ruine, 944. — Ils prési-
sident au toisé du quai nouvellement construit à partir
de l'arche Beaufilz, 966. — Leurs devis pour la répara-
lion du Petit-Pont sont adoptés par le Bureau de la
Ville, 279, 280. — Ils sont consultés sur la nature des
travaux qu'on doit exécuter au Petit-Chàtelet , 280. —
Leur projet pour la réparation du Petit-Pont est approuvé
par l'architecte Philibert Delorme, sieur de Clagny, et
l'ingénieur Louis Meigret, 280, 981. — Leur rapport
sur les travaux qui doivent être exécutés au Petit-Châle-
let, 298,994, 295.
Mandosse (Le sieur de), premier maître d'hôtel de Henri II .
est accrédité auprès du Bureau de la Ville par des lettres
de ce prince, en date du 99 février et du 2 9 mars i548,
ii3, ii4, 121. — 11 accompagne les délégués des
cantons suisses , lors de leur arrivée à Paris, le 99 sep-
tembre 1549, et, à cette occasion, il soulève une ques-
tion de préséance, 192, 198. — En mai i55i , il est
chargé par le Roi d'accompagner le marquis de Nor-
{
DE LA VILLE DE PARIS.
3/il
thamptou, ambassadeur d'Angleterre, a/if). — En juillet
suivant, il est de nouveau accrMté par le Roi auprès
du Bureau de la Ville, 253.
Marchands parisiens. Protestations qu'ils formulent contre
les édits relatifs à l'imposition foraine et à l'aunage des
draps, i3. — QueUiues-uns d'entre eux sont consultes
par le Bureau de la Ville, sur les remontrances qu'on
doit présenter au Roi concernant ces mêmes édits,
i3,t/i.
Marché conclu entre la Ville et Charles Leconle, maître
des œuvres de charpenterie , pour les lices et les ou-
vrages décoratifs (jui doivent servir lors de l'entrée de
Henri II et de Catherine de Médicis, i6q.
Meigret (Louis), ingénieur, approuve le projet que les
maîtres des œuvres ont présenté pour les réparations du
Petit-Pont, 280, 981.
Mends officiers ou Agents municipaux. Leur costume et
leur rang dans le cortège municipal à l'entrée de l'em-
pereur Gharlcs-Quiiit, le 1" janvier i54o, 8. — Fran-
çois I" ayant, contrairement aux privilèges de la Ville,
créé trois nouvelles charges chez les agents de cette caté-
gorie, le Corps municipal décide qu'on adressera des
remontrances à ce prince, Sg, 'lo. — Après l'avène-
ment de Henri H, le Bureau de la Ville se plaint de ce
que les agents nouvellement créés refusent de se sou-
mettre à la juridiction municipale, 79. — Leur costume
et leur rang dans le cortège municipal, lors des obsè-
ques de François I", le aa mai lôiy, 87. — Leur cos-
tume et leur rang à l'entrée de Henri II, le i6 juin
1669, i65.
Meodon (Antoine Sanguin, dit le cardinal de), lieutenant
général à Paris. Lettres qui lui sont adressées par le Roi
sous la date du ao juillet i544, 35. — Autres lettres,
en date du U septembre de la même année, qui lui sont
adressées par le Roi , l\i. — Il allume le feu de la Saint-
Jean, le 23 juin i55a, 3i 4.
Monnaies. Décision municipale, en date du h juin i5i4,
fixant le taux auquel les diverses pièces seront reçues
lorsqu'on procédera au recouvrement des sommes exi-
gées par le Roi, 33. — Ordres donnés par le Roi, sous
la date du 12 mars i55o, pour empêcher les fraudes
commises par les changeurs dans leurs opérations , igi).
— Extrait d'une ordonnance royale, en date du 1 4 jan-
vier i55o, concernant la nomination desolllciers mon-
nayeurs, 207 , 208. — lettres du Roi , datées du 6 juin
) 55o, relatives à la conversion du billon en bonnes es-
pèces, 212, 21 3. — Lettres du Bureau de la Ville, en
date du 27 novembre i55o, nommant les divers offi-
ciers monnayeurs, 228, aag. — Le Roi demande la
cession d'un vieux moulin, appartenant à l'église de
Saint-Eusiache , dans le((uel il voudrait établir un atelier
monétaire, a/17, ai8. — Conditions mises par les mar-
guilliersà la cession du moidiii , a5o, a5i.
MoNTCHENU ( Marin de) , maître d'hôtel du Roi , insiste auprès
de l'Assemblée municipale, réunie le 11 juillet i545.
pour que la Ville paye la somme de 120,000 livres
réclamée par co prince et destinée à subvenir aux fiais
de la guerre, 58, 59.
MoNTDiDiER. En avril iSSa, la municipalité de cette ville
demande de l'artillerie et des munitions à l'Échevinage
parisien, agS. — L'Echevinage parisien communique
cette demande au connétable Anne de Montmorency,
995, 296.
MoNTHOLON (François de), président au Parlement. Dé-
cision de l'Assemblée municipale portant qu'on re-
commandera à ce magislrat les intérêts de la Ville,
compromis par la création des receveurs de deniers
communs ,21. — Ses lettres , en date du 8 janvier 1 5 /i 3 ,
adressées au Bureau de la Ville et relatives aux protes-
tations des notaires contre la création de nouveaux ta-
bellions, 96.
MoNTMiRAL (Etienne de), prévôt des marchands (loio-
i542), est chargé par l'Assemblée de Ville, réunie le
21 octobre i54o, de présenter des remontrances au
Roi , 1 2 . — Actes divers datant de son exercice , 11 h 2 1 .
MoNTMiRAL (Thierry de), élu conseiller de Ville le iG août
i54o,en remplacement de Charles de Montmiral , son
père, démissionnaire, 10.
Montmorency (Anne de), grand maître et connétable de
France , invite le Bureau de la Ville à prendre des me-
sures pour la réception de l'empereur Charles-Quint, 2.
— II présente au roi Henri II le Prévôt des Marchands
et les Echevins, venus pour saluer ce Prince à son
avènement, écoute leurs requêtes et les invite à faire
des préparatifs pour les obsèques de François I", 78,
79. — Il a une nouvelle entrevue avec le Bureau de
la Ville, 79. — Ses lettres, en date du 19 avril iSiy,
invitant le Bureau de la Ville à faire des préparatifs
pour les obsèques de François I" et pour l'entrée
solennelle du nouveau roi, 80. — Il reçoit le Prévôt
des Marchands, qui lui (irésenle une requête tendant
au maintien des privilèges de la Ville, 83, %l>. —
Il communique au Bureau de la Ville les intentions du
Roi concernant: 1° la cession d'un local dont ce prince
a besoin pom- la fonte de fartillerie; 9" la quantité de
salpêtre que la Ville peut mettre à la disposition de l'ar-
mée ; 3° le détournement de l'égout qui passe devant
le parc des Tournelles, 84, 85. — Mission qui lui est
confiée par le Roi, 187. — Lettres, en date du 8 sep-
tembre i548, par les<|uelles il annonce cette mission à
la Ville, 1 37, i38. — Ses lettres, en date du 3 février
15^9, invitant le Bureau de la Ville à préparer des ré-
jouissances publiques, h l'occasion de la naissance de
Louis de France, fils de Henri II, i5i. — Par des
lettres en date du 19 juillet iS^g, il mande le Prévôt
des Marchands et deux Echevins, i85. — Ses lettres,
en date du 7 septembre i55o, priant le Prévôt des
Marchands de se rendre auprès du Roi avec un des
Echevins, a 18. — Ses lettres, en date du i5 no-
vembre i55o, annonçant à PÉchevinage parisien la
842
REGISTRES DU BUREAU
nomination d'Antoine du Belloy comme capitaine des
archers , des arbalétiiers et des hacquebutiers de la Ville ,
aag. — Démarche tentée auprès de lui pour que cette
nomination soit annulée, a35. — Ses lettres, en date
du 18 août i55i , relatives à un prêt de 3oo,ooo écus
demandé par le Roi,a6o. — Ses lettres , en date du 9 oc-
tobre de la même année, invitant le Bureau de la Ville
à commencer les préparatifs nécessaires pour la clôture
des faubourgs de la rive gauche, a66. — Il est informé
par l'Kchevinage parisien que la ville de Montdidier de-
mande un secours d'artillerie et de munitions, 295 , 296.
— Ses lettres, en date du 7 avril i552, invitant le
Bureau de la Ville h prêter au Roi cinquante milliers
de salpêtre, 999. — Ses lettres, en date du 11 avril,
annonçant que l'armée royale a pris possession de Metz,
3oo. — Ses lettres, en date du 28 mai, concernant la
nomination de Begnauld Bachelier, greffier de la Ville ,
et la situation des affaires mihtaires en Champagne,
3ii. — Ses lettres, en date du 28 juin, annonçant la
prise de Damvilliers et priant la Ville de fournir au
Roi la plus grande quantité possible de salpêtre, 3 1 4 ,
3i5. — Ses lettres, de même date que les précé-
dentes, annonçant la prise d'Ivoy, 3i5. — Ses lettres,
en date du 96 du même mois, annonçant la reddition
de Montmédy, 3i5, 3 16. — Ses lettres, en date du
19 août, relatives à l'élection de Christophe de Thou
comme prévôt des marchands , 82 1.
MoBETTE (Le seigneur de), chargé par le Roi de recevoir
l'ambassadeur d'Angleterre, présente au Bureau de la
Ville, réuni le aS juin i546, les lettres qui raccréditent
en cette qualité, 64.
MoRiN (Jean), lieutenant civil de la Prévôté de Paris, élu
prévôt des marchands le 16 août i544, 87. — Actes
divers datant de son exercice, 38 k 65.
Mystères représentés à l'occasion de l'entrée de l'empereur
Charles-Quint, le 1" janvier i54o, 9.
N
Nantouillet (Antoine Duprat, seigneur de), prévôt de
Paris, mandataire du Roi, invite l'Assemblée de Ville,
réunie le i3 octobre i544, à presser le recouvrement
des sommes dues à ce prince, 48, 44.
Navigation. Examen d'un projet de Gilles Desfroissis, ten-
dant à rendre la Cure navigable ou, au moins, flottable,
65, 66. — Décision municipale, en date du 5 janvier
1547, concernant ce même projet, 69, 70. — Sur
la requête de Gilles Desfroissis, le Bureau de la Ville
décide qu'on visitera la Cure afin de constater l'état de
celte rivière, 77. — En avril 1547, le Bureau de la
Ville signale à la Chambre des comptes les obstacles que
l'état de ruine du pont de Saint-Cloud apporte à la
marche des bateaux, 89. — Décision municipale, en
date du 1 9 juillet 1 55o , prescrivant le curage de la Seine
dans le voisinage du Louvre, 916, 917. — Dans le
mois de septembre suivant, le Boi recommande au Bu-
reau de la Ville divers ouvrages d'utilité publique, no-
tamment le creusement d'un port dans le voisinage de
la tour de Nesie , et le Prévôt des Marchands présente des
objections contre ce projet ,219,920. — Lettres du Roi ,
en date du ai mars i55i, recommandant les études
nécessaires pour assurer la navigabilité de l'Oise , de la
Marne et de la Biaise, 94a. — Lettres de commission
délivrées dans ce but au Prévôt des Marchands, 94a,
943. — Décision municipale, en date du 80 juillet
i559, portant qu'on visitera un batardeau situé près de
Corbeil et signalé comme présentant des obstacles à la
marche des bateaux, 817,318.
Nevers (La comtesse de). Mesures prises pour ses obsèques
le 4 novembre i549, 195.
NoRTHAMPTON (Lc marquis de), ambassadeur d'Angleterre.
Mesures prises, en mai i55i , pour la réception de ce
diplomate à Paris, 949. — Honneurs qui lui sont ren-
dus par le Bureau de la Ville, lors de son retour à
Paris, 953.
Notaires. Requête, en date du 18 décembre i549, paria-
quelle ils protestent contre l'édit royal qui crée de nou-
veaux tabellions, aS. — Démarches tentées, dans le
cours de janvier i543, pour leur donner satisfaction,
98, 94.
Notre-Dame (Pont). Délibération en date du 37 mars
i548, ayant pour objet les conditions du renouvelle-
ment des baux des maisons situées sur cet édifice, lao,
191. — Conditions imposées aux nouveaux locataires
par une délibération du 7 avril i549, 159. — In-
jonctions adressées aux locataires, en mai i549, à
l'occasion de l'entrée prochaine de Henri II et de Ca-
therine de Médicis, 169. — Edifices décoratifs élevés
sur cette voie en l'honneur de Henri II, lors de l'entrée
solennelle de ce prince, le 16 juin i549, 176, 177.
178. — Arrêt du Parlement, en date du i4 août i55i ,
statuant sur des litiges entre la Ville et divers locataires ,
a6i , 969.
0
OssiiQiEs: de l'amiral Chabot, le 7 juin i548, 94, 95,
96; — de François I", le 29 mai i547, 86, 87, 88;
— de Henri VIII, roi d'Angleterre, le 91 mars i547,
1 1 7 ( note 1 ) ; — de la comtesse de Nevers , en no-
vembre 1549, 195; — de Marguerite d'Angoulême,
reine de Navarre, les 19 et ao mars i55o, 900.
Olivier (François), chancelier de France, accueille le Pré-
vôt des Marchands et les Échevins venus pour saluer le
DE LA VILLE DE PARIS.
U'6
roi Henri II à son avënement, 78. — Remontrances qui
lui sont adressées par le Bureau de la Ville, relative-
ment à la création de trois nouveaux offices de mesu-
reurs de charbon et à la prétention de ces nouveaux
agents, qui refusent de se soumettre à la juridiction
municipale, 79. — Démarche faite auprès de lui parle
Procureur de la Ville, qui demande les lettres patentes
nécessaires pour la réédification des maisons du Pelit-
Pont, 235. — Prié par la Ville de recevoir le ser-
ment de deux Echevins nouvellement élus, il déclare
qu'il attendra la décision du Roi en cette circonstance,
aSg.
Paix. Publication d'un traité entre François I" et l'empe-
reur Charles-Quint, le a 2 septembre i544, ia. — La
conclusion d'un traité entre la France et l'Angleterre est
portée à la connaissance du public, le 29 mars i55o,
301 , 20Q.
Palluao (Claude), marchand, admis comme conseiller de
Ville, le 9 avril i55a, en remplacement de RenéBaillet,
démissionnaire, 298.
Parent (Drouet), choisi pour lieutenant des Enfants de la
Ville qui doivent figurer à l'entrée de Henri II et de
Catherine de Médicis, 161. — Son rang à l'entrée
de Henri II, le 16 juin lôig, 1G6.
Parfaict (Jean), échevin (i539-i54i). Actes divers da-
tant de son exercice, 1 à 16.
Parlehext. Costume et rang des magistrats de cette cour
à l'entrée de Henri II , le j 6 juin 1 5^9 , 1 O7 , 168. —
Arrêt de celte cour, en date du 8 avril i55i , prescri-
vant une enquête sur l'opportunité de la reconstruction
des maisons du Petit-Pont projetée par la Ville, 243,
2W. — Extrait de son arrêt, en date du 18 mars i55i,
autorisant le Bureau de la Ville h eni|)loyer pour les tra-
vaux publics un certain nombre de mendiants valides,
2/1 4, 945. — Par des lettres en date du 18 avril i55i,
le Roi décide que les deux Echevins élus la veille prête-
ront serment entre les mains du Premier Président de
cette cour, et cette formalité est accom|)lie le surlen-
demain, 2f)0, 26). — Son arrêt, en date du i4 août
i55i, statuant sur les différends qui divisent le Bu-
reau de la Ville, d'une part, et plusieurs locataires du
pont Notre-Dame, d'autre part, 961 , 962. — Costume
et rang de ses membres à l'entrée du Légat, le i3 dé-
cembre i55i , 970. — Costume de ses membres, à la
procession générale du 27 du même mois, 276.
— Sur la demande du Bureau de la Ville, il nomme
des délégués pour une répartition de taxes, 29 j. —
Son airêt, en date du i3 jaillet i559. concernant un
litige entre plusieurs passeui-s d'eau , d'une part, et les
gardes de bateaux, d'autre part, 3i6, 317.
Paulhier (Nicolas), cinquantenier, s'oppose au remplace-
ment de Claude PrevosI, quartenier, |)ar Michel Duru,
109. — 11 est élu quartenier, le 5 février i549, en
remplacement de Claude Prévost, décédé, i53.
I'erdrier (Pierre), gredierdela Ville, communique au Bu-
l'cau de la Ville, réuni le 8 novembre \h3q, les ordres
du Ciiancelier de France, concernant les égouts, 2, 3.
— Il intervient dans les protestations du Bureau de la
Ville contre la nomination de Robert de Beauvais à
l'emploi de conlnMeur général des deniers communs,
lig, i5o. — Raccompagne le Prévôt des Marchands
et un Echevin dans une démarche que ces deux magis-
trats font auprès du Roi, afin d'obtenir que la nomina-
tion de Robert de Beauvais soit annulée, iSo. — Il est
chargé, dans le même but, d'une démarche auprès du
Gouverneur de Paris, i5i. — Délibérations, en date des
97 et 99 avril i552, sur sa démission et son remjilace-
ment, 3oi à 3o5.
Perrot (Nicolas), échevin (1 54 1-1 543). Actes divers da-
tant de son exercice, 16 à 26.
Petit-Pomt. Déhbération, en date du 24 novembre i5oo,
relative J« la reconstruction des maisons situées sur celte
voie, 996, 927. — La Ville fait demander au Chan-
celier de France les lettres patentes nécessaires poiu-
l'opération susmentionnée, 935. — Extrait d'un arrêt
du Parlement, en date du 8 avril i55i , qui soumet à
une enquête la démolition des maisons situées sur cette
voie et menaçant mine, 943, 944. — Ordre aux maî-
ti'es des œuvres de procéder immédiatement h cette
démolition, 244. — Nouvelle démarche entreprise aliii
d'obtenir les lettres patentes nécessaires pour la réédili-
cation des maisons, 961. — Délibération, en date du
4 janvier i559, concernant le devis des réparations de
l'édifice, 978. — Le Bureau de la Ville soumet b l'exa-
men des hommes compétents le projet des réparations
de l'édifice, 279, 980. — Ce projet est approuvé par
l'architecte Philibert Delorme et l'ingénieur Louis Mei-
gref, 980, 281. — Examen des poutres destinées ii
étayer l'éditice, 997.
Picot (Denis), échevin (i549-i544), est nommé contrô-
leur de la recette des pauvres, le 90 septembre i54;i,
97. — Actes divers datant de son échevinage, 91 à
35.
PoART (Antoine), nommé procureur de la Ville, en rem-
placement de Léonard Poart , son frère, démissionnaire,
99. — En décembre i55o, il est chargé de faire une
démarche auprès du connétable Anne de Montmorency,
pour obtenir l'annulation des lettres patentes qui nom-
ment un capitaine général des archers, des arbalétriers
et des hacquebutiers de la Ville ; il est chargé également
de demander au Chancelier de France les lettres pa-
tentes nécessaires pour la rééilification des maisons du
Petit-Pont, 235.
Poisson DE MER. Le fermier des aides de cette denrée
344
REGISTRES DU RUREAU
demande la prolongation de son bail, 67. — Rejet de
cette requête, 67, 69. — Décision de l'Assemblée de
Ville, en date du 5 janvier 1647, repoussant provisoi-
rement la requête de Gilles Desfroissis, qui demande
le bail de la ferme de cette denrée, 69, 70. — Le Roi
permet de lever sur cette denrée une partie de la
somme de 80,000 écus qu'il a demandée pour l'entre-
tien de l'armée, ia8.
Police. Le Chancelier de France recommande au Rureau
de la Ville de veiller à la propreté des rues, en vue de
l'entrée prochaine de l'empereur Charles-Quint, 9, 3.
— Mesures diverses projetées, en septembre 1 5i4 , pour
assurer la subsistance de la Ville, qu'on croit menacée
par l'ennemi, 4a. — Mesures prises à l'égard des pau-
vres, 45, 46, Ifj. — LettresduRoi, en date du 18 juil-
let i548, invitant le Rureau de la Ville à prêter main-
forte aux officiers de la couronne pour la répression des
désordres commis dans le faubourg Saint-Germain,
iSa, i33. — Ordres donnés par le Roi, sous la date
du 12 mars i55o, pour empêcher les fraudes commises
par les changeurs de monnaies, 199. — Réforme pro-
jetée dans l'organisation du guet, 209. — Mémoire re-
latif à cette réforme, 902 à 9o5. — Avis du Rureau
de la Ville sur cette même affaire, 2o5, 206, 907. —
Frais de garde d'une certaine quantité de pastel contis-
qué au profit de la Ville, 216. — Lettres du Roi, en
date du 9 septembre i55o, enjoignant au Prévôt de
Paris et au Rureau de la Ville de veiller à ce que les
Commissaires et les Quarteniers s'acquittent exactement
de leurs fonctions , 29 4, 9 95. — En avril i55i, le Bu-
reau de la Ville applique à vingt indigents les disposi-
tions d'un arrêt du Parlement qui l'autorise à employer
pour les travaux publics un certain nombre de men-
diants valides; extrait de cet arrêt, a44, 245. — Ar-
rêt du Parlement, en date du i3 juillet i552, défen-
dant aux gardes des bateaux de troubler les passeurs
d'eau dans l'exercice de leur métier, 3i6, 317.
PoMMEREUL (Guillaume), élu échevin le 16 août i548,
prête serinent le même jour, i36. — Actes divers da-
tant de son exercice, 187 à 918.
Portes de la Ville. Décision municipale, en date du
i3 novembre i539, fixant au mois de mars suivant
l'ouverture de la porte de Ruci, 4. — Ordonnance
municipale, en date du 4 juin i544, prescrivant aux
maîtres des œuvres de mettre les entrées en état de dé-
fense, 33, 34. — Lettres patentes, en date du i3 avril
i55o, autorisant l'ouverture du pont-levis de Nesie,
211, 9 12. — Conformément aux lettres susmention-
nées, le Rureau de la Ville ordonne d'exécuter les tra-
vaux nécessaires pour l'ouverture ,212.
PoRTiNARis (Jean), ingénieur du Roi, auteur d'un projet
pourlaclôturedesfaubourgsde la rive gauche, 963, 966.
PosTEL (Guillaume), ancien procureur général au Conseil
privé, est exempté de toute imposition par des lettres
patentes du Roi, datées du 20 avril i548, 126, 127.
PoYET (Guillaume), chancelier de France, communique
au Rureau de la Ville les intentions du Roi concernant la
réception de l'empereur Charles-Quint, 1,2. — Il re-
commande au Bureau de la Ville, en vue de cette solen-
nité, de veiller à la propreté des voies publiques, 2, 3.
Prévost (Claude), quartenier, résigne son office en faveur
de Michel Duru , par une procuration datée du 3 février
1549, i59. — Élection de son successeur, le 5 du
même mois, i53.
Prévost (Jean), sieur de Villabry, conseiller de Ville, est
chargé par l'Assemblée de Ville, réunie le 9 juillet i54i.
de présenter des remontrances au Roi, i4.
Prévôt de Paris. Lettres patentes et lettres missives adres-
sées h cet officier en 1 545, et par lesquelles le Roi demande
aux villes closes de la Prévôté la somme de 120,000
livres tournois pour subvenir aux frais de la guerre
d'Angleterre, 47, 48, 49. — Délibération, en date du
7 mars suivant, portant que l'on priera le Roi de chan-
ger la suscription des lettres susmentionnées et de les
adresser au Prévôt des Marchands, 5o. — Costume et
rang de ce magistrat et de sa suite h l'entrée de Henri II,
le 16 juin 1549, 167. — Par des lettres patentes en
date du 8 septembre i55o, le Roi lui recommande de
s'entendre avec le Rureau de la Ville pour la clôture des
faubourgs de la rive gauche, 999 , 223. — Lettres, en
date du 9 septembre, par lesquelles le Roi lui recom-
mande de s'entendre avec le Rureau de la Ville pour la
construction d'un bac dont les revenus seraient em-
ployés ù la clôture des faubourgs, 29 3, 2 2 4. — Autres
lettres, portant la même date que les précédentes, par
lesquelles le Roi l'invite k conférer avec le Rureau de
la Ville pour le recouvrement des fonds nécessaires h la
clôture des faubourgs , 224.
Prévôt des Marchands. Costume et rang de ce magistrat
dans le cortège municipal à l'entrée de l'empereur Char-
les-Quint, le 1" janvier i54o, 8. — Délibération, en
date du 16 août i548, sur le remplacement d'un de ces
magistrats, qui est arrivé au terme de son exercice,
i35, i36. — Son costume à la réception de la prin-
cesse de Ferrare, le 4 décembre i548, 139. — Son
costume à l'entrée du Dauphin, le 11 juin i549, i63.
— Son costume et son rang à l'entrée de Henri II, le
16 du même mois, 166. — Son costume h l'entrée de
Catherine de Médicis, le 18 du même mois, 179. —
Son rôle dans le banquet offert a Catherine de Médicis
le lendemain de l'entrée de cette princesse, 181. —
Son costume a la réception des délégués des cantons
suisses, le 29 septembre 1549; contestation, au sujet
des préséances, soulevée dans le cours de la cérémonie
entre ce magistrat et un envoyé du Roi, 192, 198. —
Son costume aux obsèques de la comtesse de Nevers , en
novembre i549, 196. — Son costume aux obsèques
de la reine de NavaiTe, les 19 et 20 mars i55o, 900.
— Son costume à la procession générale du 27 avril
j55o, 210. — Costume qu'il doit porter, lore de la
DE LA VILLE DE PARIS.
Uh
rëceplion (le l'ambassadeur d'Angleterre, a 6 9. — Son
costume et son rang à l'entrée du Légat, le i3 décem-
bre i55i, 276, 275. — Son costume à la procession
générale du 97 décembre )55i , 976. — Son costume
à la réception du Dauphin, le 3 mars i55a, 998. —
Son costume à la procession du 16 avril suivant, 3oo.
— Son costume et son rang à la cérémonie de la des-
cente des corps saints, dans l'église de Saint-Denis, le
a8 du même mois, 3o2. — Son costume à la proces-
sion du 1 9 juin suivant , 3 1 2 . — Son rôle à la cérémo-
nie du feu de la Saint-Jean, le 9 3 du même mois, 3i/i.
— Délibération, en dote du t6 août suivant, pour le
choix d'un de ces magistrats, 3i8, 3 19. — Prestation
de serment du magistrat élu, le 90 août, Sai. — Voir,
pour les particularités relatives h chacun des magis-
trats de ce grade, Gayant (Louis), Gdillart (André).
GoYOT (Claude), Mommiral (Etienne de), Morin (Jean),
Thou (Augustin de), Thou (Christophe de).
Processions: le i3 septembre i544, en vue de la paix
conclue entre le roi de France et l'empereur Charles-
Quint, ^2. — Le 8 janvier lôig, pour le replacement
des corps saints dans Téglise de Saint-Denis, i45. —
Le h juillet iSig, en témoignage de l'horreur inspirée
par l'hérésie, i84, i85. — Le 97 avril i55o, à l'occa-
sion de la remise de Boulogne à la France, 9 1 0. — Le
ià décembre i55o, en réparation d'un sacrilège com-
mis dans l'église Notre-Dame, 9 33. — Le i3juini55i,
pour la cessation des pluies, 962 , 953. — Le 18 no-
vembre i55i , 968. — Le97dumois suivant, en répa-
ration des outrages commis par les hérétiques, 976.
— Le 16 avril i552, h l'occasion des succès rempor-
tés par l'armée royale, 3oo. — Le 98 du même mois,
pour la descente des corps saints dans l'église de Saint-
Denis, 3o2. — Le 19 juin i552, h l'occasion des suc-
cès remportés par l'armée royale, 3i2 , 3i3.
Procureur de la Ville. Contestation, au sujet des pré-
séances, entre ce magistrat et les Conseillers de Ville, 5.
— Son costume et son rang dans le cortège municipal à
l'entrée de l'empereur Charles-Quint, le 1" janvier 1 54o,
8. — Démission et remplacement d'un magistrat de
cette catégorie, le 8 mars 1644,99. — Décision relative
au costume que ce magistrat doit porter lors de l'entrée
du roi Henri II, 81. — Son costume et son rang dans
cette dernière solennité, le 16 juin lôig, 166.
Q
QiARTEîiiERS. Ordres donnés h ces officiers par le Bureau
de la Ville, à l'occasion de l'entrée du Légat, 6. — Cos-
tume et rang de ces oflîciei-s dans le cortège municipal ,
à l'entrée de l'empereur Charles-Quint, le 1" janvier
i54o, 9. — Le cardinal de Bourbon, lieutenant du Boi,
demande qu'ils fassent le recensement de tous les habi-
tants, 18. — Instructions qui leur sont données par le
cardinal de Bourbon pour le recensement des habitants,
90. — Bequête qu'ils adressent à l'Assemblée de Ville,
97. — L'Assemblée de Ville décide qu'ils s'entendront
avec les plus riches habitants de leur quartier pour lever
une somme de .5o,ooo écus d"or demandée par le Boi,
99. — Instructions qui leur sont données par l'Assem-
blée de Ville, en date du 6 mai i544, pour la réparti-
tion d'une somme de 180,000 livres demandée par le
Boi et levée sur les habitants, 89. — Décision de l'As-
.seniblée de Ville, en date du a juin i544, portant
qu'ils recenseront les maisons de leurs quartiers respec-
tifs, afin de déterminer le nombre de terrassiers que
chacun des propriétaires pourra fournir pour les travaux
de défense, 39 , 33. — Ordres qui leur sont donnés le
surlendemain, dans le même but, 33. — Autre déci-
sion, en date du 99 juillet de la même année, concer-
nant le versement des sommes qu'ils ont recueillies pour
la solde des troupes, 35. — Déclai-ations qui sont exi-
gées d'eux relativement aux sommes qu'ils ont reçues et
à celles (|u'ils ont à recouvrer, 38. — Décision portant
que leurs rôles seront revisés par les Conseillers de Ville,
39. — Autre décision, en date du 6 septembre, portant
qu'ils procéderont au recensement des armes détenues
par les habitants et les armuriers , 42 . — En mars 1 5 4 5 ,
le Bureau de la Ville décide que ces officiers prendront
les mesures nécessaires pour répartir entre les contri-
buables les sommes demandées par le Boi, 5i , 59. —
En mai de la même année, conjointement avec leurs
Cinquanteniers et leurs Dizeniers, ils prêtent serment de
procéder loyalement à la répartition des taxes, 54, 55.
— Difficultés qu'ils rencontrent dans l'accomplissement
de cette mission, 56, 67. — Injonctions qui leur sont
adressées à ce sujet, 57. — Ils consentent h recueillit
les taxes levées en cette circonstance, 69. — Ils reçoi-
vent l'ordre de procéder h la levée des taxes dans leurs
quartiers respectifs, 60. — Décision municipale, en date
du 99 mars i546, portant que ces officiers délivreront
Je rôle des habitants de leur quartier exemptés des taxes ,
63. — Ils demandent à présenter les comptes de leur
recette, 64. — Décision relative au costume qu'ils doi-
vent porter lors de l'entrée du roi Henri II, 81. — Ils
sont invités à faire connaître aux habitants de leur quar-
tier les décisions prises pour le rachat des fermes, 100.
— Élection de l'un d'eux, le 5 février 1649, i53. —
Costume et rang de ces officiers dans le cortège muni-
cipal, à l'entrée de Henri II, le 16 juin 16^9, i66. —
Lettres du Boi, en date du 9 septembre i55o, recom-
mandant au Bureau de la Ville de veiller à ce que
ces officiers soient répartis convenablement dans les
quartiei-s et s'acquittent exactement de leurs fonctions,
994, 995. — En février i559, le Bureau de la Ville
leur enjoint de procéder au recensement des habitants,
986.
44
IHpniNKRIt NITIONAI.!.
346
REGISTRES DU BUREAU
R
Recevedr de la Ville. Costume et rang de cet ollicierdans
le cortège municipal h l'entrée de l'empereur Charles-
Quint, le i"janvier i54o,8. — Décision relative au cos-
tume qu'il doit porter lors de l'entrée du roi Henri II, 8 1 .
Réjouissances pdbliqdes : le 9 0 septembre i544, h l'occa-
sion de la paii entre le roi de France et l'empereur
Charles-Quint, lia; — le 3 février loig, à l'occasion
de la naissance de Louis de France, deuxième fils de
Henri II, i5i; — le 99 mars i55o, à l'occasion
du traité de paix conclu entre la France et l'Angle-
teiTC, 203 ; — le 97 avril de la môme année, à l'occa-
sion de la naissance de Gharles-Maximilien , troisième
fils de Henri II, 9i4 ; — en juin i55a, à l'occasion
de la reddition de Montmédy, 3 1 6.
Rôtisseurs. Requête par laquelle ces industriels pi'otestent
contre le monopole des marchands de volailles, 71 , 72.
— Le Bureau de la Ville émet un avis favorable à leur
requête, 70, 76.
Rouen. Les habitants de cette ville ayant établi de nouveaux
droits sur les marchandises qui la traversent, l'Assem-
blée municipale de Paris, réunie le 99 octobre i543,
décide qu'elle adressera des remontrances au Roi pour
empêcher l'application de ces mesures, 98.
Rousse , peintre du Roi , est chargé de dessiner le modèle
d'une statue en argent que la Ville doit offrir à l'empe-
reur Charles-Quint, 5, 6.
Sainct- Germain (Jean de), quartenier, élu échevin le
16 août i544, 87. — Actes divers datant de son exer-
cice, 38 à 65.
Saint-André (Le maréchal de). Lettres du Roi, datées du
3 février i55o, demandant la concession d'une prise
d'eau en faveur de ce personnage, 197. — Par une
décision en date du 98 du même mois, le Bureau de la
Ville accorde la concession demandée, 197, 198.
Saint-Ciergue (Antoine Bohier, baron de), mandataire du
Roi auprès de la Ville, communique à l'Assemblée mu-
nicipale, réunie le 29 juillet i5/ii, les demandes du Roi
relatives h la solde des troupes et h la défense de Paris,
3/i, 35,36.
Saint-Cloud. En avril iolij, le Bureau de la Ville signale
à la Chambre des comptes l'état de délabrement dans
lequel se ti'ouve le pont de celte localité, 89.
Saint-Eustache (Eglise). Propositions faites à ses niarguil-
liere pour la cession d'un moulin (jui leur appartient el
où le roi Henri II voudrait établir un atelier monétaire,
2^7, 9/(8. — Réponse des marguilliers à ces proposi-
tions, 968. — Conditions qu'ils mettent h la cession de
leur propriété, 200, 95 1.
Saint-Germain (Faubourg). Lettres du Roi, en date du
18 juillet i548, signalant des désordres commis dans
cette région, 189, i33.
Saint-Jean (Feu de la): le 28 juin iS'ig. i83, i34; —
le 93 juin i559 , 3i3.
Salubrité publique. Mesures proposées, en novembre
i544, pour empêcher la propagation des maladies con-
tagieuses, 46. — Recommandations adressées par le
lioi au Bureau de la Ville, en mai 1 5^7 , et relatives au
détournement de l'égout qui passe près du pure des
Touinelles, 85. — Délibération, en date du 6 juillet
i5/(8, sur le choix d'un lieu où l'on pourrait établir le
sanitat projeté par les administrateurs de IHûtel-Dieu,
i3i. — En septembre i55o, le Roi invite le Bureau
de la Ville h détourner le cours des égouts, qui répan-
dent des exhalaisons pestilentielles, 918, 219. — Le
Prévôt des Marchands objecte, à l'encontre de cette pro-
position, les dangers que présenterait pour l'hygiène le
déversement des égouts dans la Seine, 221. — Le Roi
invite son architecte à faire les études nécessaires pour
le déversement des égouts ,29 5. — Délibération , en date
(lu 96 novembre iô5o, sur le projet de détournement
des égouts, 296, 297. — Propositions adressées à la
Ville par Gilles Desfroissis pour le nettoyage des égouts,
269, 271.
Seguier (Pierre), échevin (i543-i545). Actes divers da-
tant de son exercice, 26 h 60.
Sel. Eu décembre 1567 , le Roi invile le Bureau delà Ville
il lui montrer les titres en vertu des jueis il perçoit des
droits sur le transport de cette denrée |)ar Mantes, 101.
— Lettres du même prince, en date du iG décembre
1547, relatives au même sujet, 101, 102. — Lettres
liu Boi, en date du 26 décembre i55i . proposant h la
Ville les revenus des greniers dans la généralité d'Gutiv-
Seine et Yonne, en échange des renies constituées sur
les fermes de la banlieue, 276, 977. — Délibération,
en dale du 4 janvier suivant, sur l'échange proposé par
le Boi, 277.
Sergents de ia Ville. Leur costume el leur rang dans le
cortège municipal a l'entrée de l'empereur Charles-Quint ,
II' 1" janvier i5'40, 7, 8. — Leur costume el leur rang
au convoi de l'amiral Chabot, le 7 juin i5/i3, -sa. — En
avril i5/i5, ils reçoivent l'ordre d'assister les ()uarte-
iiiers pour le recouvrement des sommes demandées par
le Boi, 09. — Leur costume et leur l'aiig dans le cor-
tège municipal, lors des obsèques de François I". !»'
99 mai i5'i7, 88. — Leur co-slumeel leur rang ;i l'en-
trée de Henri II, le i6juin iS'ig, 166. — Lourcostiime
DE LA VILLE DE PARIS.
347
aux obsèques de ia reine de Navarre, les 19 et a o mars
io5o, 300. — Leur costume et leur rang h l'entre'edu
Légat, le i3 décembre i55i. 37/1, ayS. — Leur cos-
tume à la réception du Dauphin, le 3 mars 1 55-2 . 398.
— Leur costume h la cérémonie du feu de la Saint-Jean ,
le 9 3 juin iSSs, 3i3.
SoLY (Antoine), échevin (iSig-iôôi ). Actes divers datant
de son exercice, 189 h 361.
TANfiEGCv (Denis), échevin (io45-i547). Actes divers
datant de son exercice, 61 à ga.
Thou (Augustin de), prévôt des marchands(i538-i54o).
Actes divers datant de son exercice, 1 à 11.
Thoc (Augustin de), fils du précédent, lieutenant de la
Prévôté des Marchands, obtient de l'Assemblée de \ille,
réunie le aS septembre i55i . une allocation de jetons,
965.
Thod (Christophe de), secrétaire du Roi, est chargé par
l'Assemblée de Ville, réunie le 17 août i55i. d'une
démarche auprès du Chancelier de France, aSg. — Il
est élu prévôt des marchands, le 16 août i559, en
remplacement de Claude Guyot, 3ig. — Sa nomination
est confirmée par le Roi, Sao. — Il prête serment le
90 août.
Trouvé (Antoine), commis au greffe du Châtelet. nommé
gouverneur de l'hôpital des Enfants-Rouges, le 9 décem-
bre i55o, aSa.
u
Urfé (Claude d'), gouverneur du Dauphin, fait annoncer au Prévôt des Marchands la prochaine arrivée de ce prince, 299.
(
Vale\ti>oi8 (Diane de Poitiers, duchesse de). Prise d'eau
accordée h celle dame par le Bureau de la Ville, le
i-i mars iS5o, sur la demande du Roi, 198, 199.
Vendôme (Le cardinal de), invité par le Bureau de la Ville,
allume le feu delà Saint-Jean le s 3 juin i5.53.3i3, 3i4.
Verilli (Jérôme), légat du Saint-Siège. Mesures prises,
le la décembre i55i , pour l'entrée de ce dignitaire.
97/i. — Son entrée, le jour suivant, 274. 970. —
]je 97 du même mois, il assiste à une procession géné-
rale, 976.
Vi.uART (Michel), échevin (i547-i549). Actes divers da-
tant de son exercice, 93 à 188.
Vijrs. En juin i54o, le Roi décide que les expéditions de
cette denrée en Flandre seront assujetties seulement aux
anciennes taxes et non aux impositions nouvelles, 56.
— En septembre 1 5^7 , le Roi rachète la ferme du hui-
tième de cette denrée vendue en Grève, 93. — Les ren-
tiers de la ferme du huitième sont invités à présenter
leurs litres pour être remboursés , 100. — Propositions
du Roi, qui veut revendre la ferme du huitième; acles
divers se rattachant a celte question, 109 à 107, 119,
19 0. — Délibération, en date du ai juillet lôig, sur
la revente de la ferme du huitième, proposée par le
Roi, 187. — Lettres du Roi, en date du 97 décembre
i55o, demandant des explications sur la diminution des
fermes de celle denrée, 9 36.
Viole (Pierre), conseiller de Ville, est chargé par l'Assem-
blée municipale, réunie le »4 juin i54o, de présenter
des remontrances au Roi, concernant une demande de
fonds adressée par ce prince, 10, 11. — En mai i548
il rend compte d'une mission dont il a été chargé auprès
de Henri H, 197.
Vivien (René), secrétaire du Roi, élu conseiller de Ville le
8avril 15^9, en remplacement d'André Guillard, démis-
sionnaire, 159.
Voirie. Le Bureau de la Ville est invilé par le Chancelier
à prendre des mesures pour que les rues soient pavées
et délwrrassées des immondices, 9,3. — Sur l'ordre
du Roi, le Bureau de la Ville fait paver toutes les rues
par lesquelles doit passer l'empereur Chnrles-Quint, 7.
— Procès intenté à la Ville pat les propriétaires de plu-
sieurs maisons abatlues près de la porte Saint-Denis,
lesquels réclament des indemnités, 66. — Rejet de la
demande des propriétaires, ci-dessus mentionnée, 68.
— Décision du Bureau de la Ville , en date du a août
1547, portant qu'on abattra certaines constractions in-
dûment élevées près de l'hôtel de Nesle, 91. — Déci-
sion, en date du 19 du même mois, portant que la Ville
interviendra dans un litige motivé par le projet d'ouver-
ture d'une rue près des Malhurins, 99. — Le Bureau
de la Ville refuse de contribuer aux frais du pavage de
la rue de la Tabletterie, et, en même temps, il accorde,
moyennant certaines conditions, la permission de bâtir
le long de l'enceinte entre la porte des Barrés et le Irou
Gaillard. 9a. — En novembre iSig, le Bureau de la
Ville, décide, conformément aux ordres du Roi, que les
quais de la rive gauche seront remis à neuf, depuis la
tour de Nesle jusqu'au pont Saint-Michel, 195. —
Décision municipale, en date du i3 janvier i55o, con-
cernant la réparation des quais, 196. — Délibération,
en date du 90 mars i55o, portant que les quais seront
pavés depuis le pont Noire-Dame jusqu'aux moulins du
Temple. 900, 901. — Les membres du Bureau de la
Ville, les maîtres des œuvres et plusieurs mariniers , se
3Zi8
REGISTRES DU RUREAU DE LA VILLE DE PARIS.
rassemblent sur le Port au Foin, pour constater quels
sont les travaux qui doivent être exécutés à partir de cet
endroit, 208. — Rapport sur les travaux des quais si-
tués entre le Port au Foin et l'arche Beaufils , a 1 3 , 2 1 /i .
— En septembre i55o, le Roi recommande au Bureau
de la Ville divers travaux d'utilité publique, notamment
la construction d'un pont entre le Louvre et la tour de
Nesle ; mais le Prévôt des Marchands présente plusieurs
objections contre ce projet, a 19, 220. — Déhbéralion,
en date du 24 novembre i55o, sur la réédification des
maisons du Petit-Pont, 226, 227. — La Ville fait de-
mander au Chancelier de France les lettres patentes né-
cessaires pour la reconstruction susmentionnée, 235.
— Extrait d'un arrêt du Parlement, en date du 8 avril
1 55 1 , prescrivant une enquête sur l'opportunité de la
démolition des maisons du Petit-Pont, 2 43, 2 44. —
Ordre aux maîtres des œuvres de procéder immédiate-
ment à cette démolition, 244. — Nouvelle démarche
entreprise afin d'obtenir les lettres patentes nécessaires
pour la réédification des maisons du Petit-Pont, 261.
— En septembre i55i, des maîtres maçons visitent le
Port au Foin, afin de constater quels sont les travaux
nécessaires en cet endroit, 263, 264. — Toisé du quai
nouvellement construit a partir de l'arche Beaufilz, 266.
— Délibération en date du 4 janvier i552 , concernant
le pavage des chaussées et les devis des réparations du
Petit-Pont, 277, 978. — Le Bureau de la Ville soumet
à l'examen des hommes compétents le |)rojet des répara-
tions du Petit-Pont, 279, 280. — Le Bureau de la Ville
consulte des experts sur la nature des travaux qui
doivent être entrepris au Petit-Châtelet, et sur le projet
des réparations du Petit-Pont, 280. — Le projet présenté
par les maîtres des œuvres pour la réparation du Petit-
Pont est approuvé par l'architecte Philibert Delorme
et fingénieur Louis Meigret, 280 , 281 . — Rapport des
maîtres des œuvres sur les travaux qui doivent être exé-
cutés au Petit-Châtelet, 293, 294, 296. — Examen
des poutres destinées à étayer le Petit-Pont, 297.
INDEX.
Abelly, bourgeois, i3i.
Abelly (Antoine), bourgeois, 5i, 279.
Abot, conseiller au Parlement, 60, 1 17,
ia4, a56, a85.
AcBÈREs (Le sieur d'), 11.
Alan (Thomas), bourgeois, i3i.
Albert (Léon-Baptiste), ou plutôt Al-
BERTi, peintre et sculpteur, 172 et
note 1.
Aleaclme (Roger), alias Aleaume,
dizenier, 55 , 379.
Alençoh (Charles-Maximilien, impro-
prement nommé duc d' ) , troisième
fils de Henri II, 9i4 et note ti.
Alexandre (Nicolas), bourgeois, 74,
96, io5, lia, ii4, 118, ia5,
ai5, 807.
Allaire (Nicolas), procureur au Châ-
telet, 807.
A LLEGRiiN, correcteur, 117.
Allegrin , conseiller au Parlement ,985.
Amaulry (Claude), maçon, qi3, 9i4.
Anihenis, alias Anthonis, général de la
justice des Aides, i34, a56.
Arcas, 177.
Aronde (Richard d'), locataire d'une
des maisons du pont Notre-Dame,
a6i, a6a.
AsNiÈRES (D'), bourgeois, i3a, i34.
AsmÈREs (D'), conseiller des généraux
des Aides, ai5, a85.
ATHis(Le sieiu-d'). Voir Viole (Pierre).
Attichi (Le sieur d'). Voir Hacqueville
(Nicole de).
Aobery (Christophe), 378.
Adbry (Jacques), alias Adbery, avocat
au Parlement, a3, a4; échevin, 61,
6a, 63, 74, 77, 81; lieutenant ci-
vil de la Prévôté de Paris, a8i.
Aubry (Nicolas), bourgeois, io5.
Addouart, conseiller au Parlement, 61,
63, 285.
Adger (Adrien), bourgeois, 76.
Acmale ( François de Lorraine , duc d' ) ,
ia6, 189 et note 1, i4o,
Advergne (François d'), avocat au Par-
lement, a a.
Auvergne (Nicolas d'), bourgeois, iiS.
Avançon (Le seigneur d'), maître des
requêtes, ai a.
B
Bachelier , huissier, lai.
Bachelier (Eustache), Ijourgeois, laS.
Bachelier ( Martin ), greffier provisoire ,
3o4, 3o6.
Bachelier (Regnauld), commis au
greffe de la Ville, 77, lai, ia8,
i56, 157,901,939, 3o4; greffier
de la Ville, 807, 3o8, 809, 3ii,
3i9 , 817.
Bagorr^ (Claude), bourgeois, io5.
Baboel (Thomas), bourgeois, 'jh.
Bahdet (Philippe), locataire du moulin
de la Gourdine, 35o.
Baillet (René), maître des requêtes,
conseiller de la Ville, souvent men-
tionné sous le nom de sieur de
Scaulx, a8, ai, 96, 37, ag, 3i,
34, 43, 44, 5o, 58, 61, 66,78,
8a, 100, 180, 189, i58, 189,
188, 195, ai 4, a35 et note a,
a54, a55, a56, 357, a6o, 397,
398.
Baillif, président à la Chambre des
comptes, a54.
Bailly (Adam), bourgeois, 89, 53.
Balancier (Jacques), dizenier, 55.
Balles (Pierre de), bourgeois, 807.
Bandeville (Le seigneur de), 98, 94,
95, 354, 357.
Barbe (Jacques), dizenier, 55, i84,
807.
Barbedor (Guillaume) , bourgeois, 1 ao.
Barbeziëux (Antoine de la Rochefou-
cauld, seigneur de), a64, a65
(note 1).
Bardon, avocat, 1 la.
Barillon, bourgeois, 47.
Barjot, bourgeois, 84.
Baejot, conseiller au Parlement, 117,
134.
Basannier ( Jean ) , alias Basanier ,
quartenier, ao, 37, 39, 3o, 81,
34, 38, 4o, 43, 44, 45, 46, 5i,
Sa, 53, 55, 56, 57, 58, 60, 61,
63, 64, 74,75, 77,95, 100, io5,
113, ll3, ll4, ll5, 117, 133,
ia4, 137, ia8, i3o, i3i, i3a,
i84, 186, 3i5, 379, 385, 991,
3o8, 3o5, 3o6.
Bastonneau, notaire au Châtelet, i3a,
353.
Bastonneau (François) , bourgeois, 117.
Bastonnier (Michel), lieutenant des
hocquebutiers de la Ville, 4.
350
Baddeqdin, notaire au Châtelet, a5o.
Bavard, secrétaire du Roi, 53, 63.
Bazin (Guillaume), bourgeois, 5 1, 1 18.
Bazin (Jean), dizenier, 55.
Beannyer (Guillaume), bourgeois, i3,
ia5.
Beauclerc (Aubert), contrôleur géné-
ral des deniers communs, lAy.
Beaupré (Jean Legendre, vicomte de),
capitaine des gens de métier, i6i,
i63.
Beacsault (Jean), maçon, ai 3, aii.
Beauvais (Robert de), receveur des
pauvres, 26, 97; procureur h la
Chambre des comptes et contrôleur
des deniers communs, i46, i48,
149, i5o, i55, i56, 167, 187,
188, 190, 917, ail, 961, a64,
266, 267, 980, 996, 997, 809,
3io, 3ii.
Beixgné (Philippe de), bourgeois, 53.
Bélier (Jean), dizenier, 54, 55.
Bellarmato (Jérôme), ingénieur du
Roi, 997, 903.
Bellechere (Jean), marchand, 287.
Bellée (Jean), alias Belée, charpen-
tier juré, 9i3, 9i4, 252, 279,
980, 298, 295.
Bellée (Jean), dizenier, 55.
Bellot (Jean), capitaine des archers
de la Ville, 933.
Benard (Pierre), capitaine des arbalé-
triers de la Ville, 9 33.
Benevent, bourgeois, jh, 117, 125.
Benoise (Jean), procureur de la
Ville, 4.
Ben'oist (Pierre), fermier du poisson
de mer, 67, 69.
Beqket, bourgeois, ia4, ia8.
Beqdet (Nicolas), cinquantenier, 55,
195.
Berjeon (Henri), notaire au Châtelet,
998, 3oi.
Bergeron, 92.
Berthelemv, bourgeois, 3o.
Berthelemï, conseiller au Parlement,
985.
Berthelemv, correcteur des comptes,
118.
Bertiielemy, procureur au Parlement,
118.
Berthelemv (Denis), marinier, 908.
Berthelehy (Denis), quarlenier, 20,
99, 3o, 3i, 38, 4o, 43 , 44, 5i,
53, 55 , 50, 57, 60, 61, 63;éche-
REGISTRES DU BUREAU
vin, 66, 67, 74, 75, 77, 78, 82.
83, 90, 95, 101, loa, io5, lia,
ii3, ii4, 117, lao, lai, laa,
124, 197, 129, i3o; échevin el
conseiller de Ville, i3o, i3i, 189 ,
i34; conseiller de Ville, i53, i55,
i58, 159, 188, 190, 94i, 258.
269, 802 , 808, 3o5.
Berthelemv (Jean), conseiller de Ville ,
6, 11, 12, i3, i4, i5, 17, 90,
99, a8, ag, 80, 34; échevin et
conseiller de Ville, 87, 88, 89 , 4o,
44, 46, 47, 5o, 5i, 5a, 58, 68,
65; conseiller de Ville, 66,75,82,
100, io5, lia, ii4, 122, 127,
180, i44, 147, i58, 159, 188,
190, 958, 3o5.
Berthelemv (Denis? ou Jean?), 186,
9i4, 926, 989, 934, 956, 264,
267, 268, 278, 985, 997, 999,
3oi.
Berthelot, conseiller au Parlement,
194 , 985.
Berthereao, secrétaire du Roi, 981,
985.
Bertrand (Vincent), dizenier, 55.
Bertrand (Zacharie), bourgeois, 257.
Bertrandi (Jean), président au Parle-
ment, 84 et note 1.
Besle, conseiller au Châtelet, 807.
Besle ( Robert) , alias Belle , bourgeois ,
112, 1 14.
Bethisy (Nicolas), bourgeois, 119.
Bicodrt (De), maître des comptes, 75.
Bigant. (Jean), bourgeois, 61, 63,
118.
BiNART, bourgeois, 45.
BisANGE (Jean), alias Bissange, dize-
nier, 55.
Blanchet (Jean), bourgeois, 119.
Bobignv (Le sieur de). Voir Perdrier
(pierre).
BocBETEL, secrétaire du Roi, 4i , 43,
46, 70, 89, 99, 919, 949.
BoDiN (Jean), maître passeur d'eau,
3i6.
Boisv (Le seigneur de), 5, 6.
BoiviN, bourgeois, 957.
BoNAconBSY, 92.
BoNNARE (François), bourgeois, 267.
BoNNiOLT, bourgeois, 3o.
BoNNELLE (André), bourgeois, 74.
Bonnet (André), bourgeois, 1 la.
BoNNEDL (Andry), bourgeois, 96.
BoQUET (Jean), bourgeois, 112.
Bobdier (Jacqueline), veuve du peintre
Dorigny, 2 56.
BoRNAv (Girard de), alias Bodrnay,
locataire d'une des maisons du pont
Notre-Dame, 261.
BoDCHART (Jean), sieur de Cham-
pigny, conseiller de Ville, i5, 16,
17, 19, 91, 3o, 3i, 5o, 59, 53,
63, 66, 75, 90, 100, 1 12, 118,
ii4, 117, 120, 191, 192, 127,
i3o, 182, 147, i55, i58, 159,
188, 982, 234, 289, 24i, 256.
Boucher (Jean), bourgeois, 285.
Boucher (Jean), cinquantenier, 18,
55, 96 ; quarlenier, 160, 186, 900,
9i5, 257, 969, 979, 985, 8o5,
807.
Boucheron (Claude), procureur géné-
ral à la cour des Aides, 997, 298.
BoucHiNY (Robert), ou plutôt Bouchi-
GNv, chanoine du chapitre de Paris,
127, et note 8.
BouÉ (Denis), cinquantenier, 55.
BouÉ (Guillaume), bourgeois, 108.
BoDÉ (Pierre), bourgeois, 125.
BouETE, alias Bo'jeste, conseiller au
Parlement, 117, 124, 256, 991.
Bouete, procureur au Parlement, 1 18.
Boclencourt (Le sieur de). Voir Luil-
LiER (Jean).
BoL'LLARD (Hugues), bourgeois, 11 4.
Boullault, bouigeois, 125.
BouLLAULT(Léon), bourgeois, 819.
Boullenger (Jean), bourgeois, 96. 1 18.
Bouquet, bourgtois, 3o.
Bourbon (Le cardinal d^'). i8elnole 9 ,
19, 90, 91, 102, l4l,291,9 99,
809 , 3i3, 8i4.
Bourdebeul (Claude), bourgeois, io5.
BouRDiN, secrétaire du Roi, 197, 199,
9'i7, 948, 890.
BoiRDiN (iMicliel), bourgeois, i53.
BoiRGOiNG,cons'iller au Parlement, 106.
Bourguignon (Abel), aliasLt: Bourgui-
gnon, avocat du bailliage. 29, 63,
195, 997, 998.
BouRLON (Philibert), cinquantenier, 55.
Boursier (Germain), bouj-geois, capi-
taine des Enfants de la Ville, 8,
119, 161, 166, 168, 169.
Boursier (Jean), bourgeois, 189.
Boursin (Jean), bourgeois, io3, 119,
118, 125, i3o.
Boutin, bourgeois, 3o.
Bouviller (Michel), bourgeois, 1 12.
BoTviN (Odo), boiu-geois, 96, 11a.
Bragelogne (Martin de), lieutenant
particulier de la Prévôté de Paris,
conseiller de Ville, 3, 10, 11, 19,
l3, l4, 10, 16, 17, 19, 30, 91,
39, 93, 30, 97, 38, 99, 3o, 43,
5o, 59, 53, 55, 58, 61, 63, 68,
90, 95, 100, io5, 1 19 , 1 13, n4,
117, 193, ait, 199, i3o, 189,
i46, i58, 186, 188, 190, 196,
934, 958, 959. 984, 390, 397,
3o5, 819.
Rragelongne (Thomas de), conseiller
de Ville, 3, 10, 11, i3, i5, 16;
échevin et conseiller de Ville, 16,
17, 18, 19, 90, 91, 99, 93, 94;
lieutenant de la Prévôté des Mar-
chands et conseiller de Ville, 94,
97. 98, 3i, 38, 39, 4o, 43, 45,
DE LA VILLE DE PARIS.
5o, 59, 53, 56, 58, 61, 65, 66,
74, 81, 89, 83, 95, 100, 109,
lo5, ll3, 117, 19 0, 199, 194,
197, 139, i3o, i3i, i53, i55,
190, 195, 900, 309, 3i5, 937,
93i, aSa , 234, 989, 94i, 943,
956, 958, 964, 265, 967, 974,
977, 979, 990.
Bbagelongne (Martin? ou Thomas?),
i34, 3ot.
Braillon (Louis), conseiller de Ville,
11, i5.
Breda (Jean de), bourgeois, 3 85;
échevin, 891.
Breton-, secrétaire du Roi, 909, 9o5.
Brette (Emond), bourgeois, 75.
Brezé (Louis de), orthographié Breszé,
198.
Brice (Martin), bourgeois, 96, ij4.
351
Briçonnet (Jean de), président à la
Chambre des comptes, 982 et
note 4.
Brisart (Guillaume), contregarde de
la Monnaie, 928, 999.
Brodeau, procui'eur, 53.
Broctesadlge (René), bourgeois, 807.
Brdllé, l52.
Bruslart (Hugues), altos Brdllart,
bourgeois, 119, 118, 195.
Brïe (Le bailli de), 9O.
BncHEREAD (Pierre), bourgeois, 74.
Bddé (Dreux), 19, i5, 16.
BuDÉ (Guillaume), sieur de Marly, con-
seiller de Ville, 6, 10 et note 3,
11, i5.
BuRDELOT, conseiller au Parlement,
985.
Bdrgensis, secrétaire du Roi, 74, 977.
Càignet (Simon), bourgeois, 96,957.
Caillod (Jean), boui-geois, 957.
Calais, 177.
Calisto, 177.
Camus, alias Le Camus, groflier au Par-
lement, 969, 817.
r.ANAVE (Les), famille de teinturiers,
109 et note 1.
Cancien (Tristan), bourgeois, 985.
<>AQiJET0\ (Louis), commis du contrôle
des deniers communs, i48.
Cardon (Richard), bourgeois, 96.
(JARBÉ (Pierre), sergent de la Ville,
09.
Castor, 176.
Caterwe, ou philôt Catherine de Mé-
uicis, 809.
Gelv (Le sieur de). Voir Thou (Chris-
tophe de).
Cenalis (Robert), évoque d'Avranche»,
96 et note 1.
Chabot (Philippe), amiral de France,
9').
Chahbigez (Pierre), lieutenant des hac-
i|Uf'butiers de la Ville, 4.
(JHAJiBON , conseiller au Parlement ,119,
117.
Ch\«boubcy (!/« sieur île). Voir Mont-
MiREL (Thierry de).
Chami'igny (Le sieur de). Voir Bou-
<;habt (Jean).
Cbantecleb (De), conseiller au Parle-
ment, 189.
Cuappelier (Jean), bourgeois, 96,
1 18, 957.
Chappelot (Jean), bourgeois, 53.
(jHApperon, capitaine d'artillerie, 9.
Chappes (De), bourgeois, 75.
CHAppoîiNBT(Jean), maçon, 963, 964.
Chardon, bourgeois, 48.
Chardon (Antoine) , bourgeois , 6 1 , 69 ,
119, 117, 118, 195, i3o, i34,
961 , 969.
Charles VIII, roi de France, 988,
a34.
(iHARLEs (Biaise), bourgeois, 196.
Charlet, bourgeois, 34.
Charlet, conseiller au Parlement, 53,
74, 70, i39;
Charmolde (Nicole), lieutenant de ta
Prévôté des Marchands, 99, 98.
Charpentier, procureur au ChAtelel.
118.
Charpentier (Fiacre), bourgeois, 18,
99, 61 ,68; échevin, 66, 67, 74,
75, 78, 81, 89, 90, 95, 100,
101, io5, 119, ii3, ii4, 117,
190, 121, 199, 194, 197, 199,
i3o, 189, i84; bourgeois, 91 5.
Charron, consr'iller au Parlement, 1 1 7.
Charron , général de la justice des Aides,
985.
Chasteauvillain (Antoinette de), ou
plutôt CuÀTEADVILLAlN, 1 4 1 et iiote 9.
Chastelier (Louis), bourgeois, i3o.
Chastillo.n (Gas[iard de Coligny, sei-
gneur de), ou plutôt Châtillon,
gouverneur de Paris, a68, 264 et
note 1, 965, 987, 988.
Chastillo.n (Le seigneur de), ou plutôt
ChÂtillon, 800.
(JUASTILLON (Odet de Coligny, cardinal
de), ou plutôt Chàtillo.n, i46 el
note 8.
Chaudière (Louis), capitaine du groupe
des imprimeurs, i63.
CuALDiiiRE (Robert), bourgeois, 58.
Chauldière (Regiiauld), bourgeois,
190.
Chadvet (Nicolas), capitaine des ar-
chers de la Ville, 4.
Chauvet (Pierre), dizenier, 55.
Chenaud, bourgeois, 181.
(jHesnard (Pierre), dizenier, 54.
Chesnault (Philippe), bourgeois, gli.
Chesneau, bourgeois, 34.
CiiEVALiEii, bourgeois, io5.
Chevalier, notaire au Châtelet, 9 5o.
Chevalier (Guillaume), bourgeois, 7'i.
CiiEviLLART, bourgeois, 197.
Cheviiemont (Robert), dizenier, 55,
i58.
Chevrier. 5.
352
REGISTRES DU RUREÂU
Choart (Claude), bourgeois, 979.
Choart (Guillaume), échevin, 195,
ai4, 9i5, ai8, 221, 926, 989 et
note 5, 934, 289 et note 1, 961,
9 56; bourgeois, 9 85, 807.
Choppin, bourgeois, 117.
Choppin (Jean), échevin, 96 et noie 4,
97, 98, 99, 34, 37, 38, 89, 4o,
. 43,44,45, 46, 47, 5o, 5i, 62,
53, 56, 58; bourgeois, 61, 119,
i34.
Chouart, bourgeois, i34.
CiioDART (Guillaume), bourgeois, 75,
1 14, 181.
Clagny (Le sieur de). Voir Lorme
(Philibert de).
Cladsse, bourgeois, 3o.
Clacsse, secrétaire du Roi, 80, 91,
97, ii4, 191, i45, 198, 900,
9i3, 960, 988.
Clericv, docteur en théologie, 46.
Clèves (François, duc de), i4o et
note 7.
Clozeau (Pierre), bourgeois, 1 18.
CoiGNET (François), 159.
CoiGNET (Mathieu), bourgeois, 118.
Colas (Jean), alias Collas, bourgeois,
1 17, i3i, i34.
CoMPANS (Noëlde), dizenier, 55, 807.
CoMTAL (Thibaut), bourgeois, io5.
CoxDÉ (Louis de), i4o et note 5.
CoMNAN (De), secrétaire, 79, 2o5.
Constantin (Jean), avocat au Châtelet,
9»-
CoNTESSE (Jean), apothicaire, 1 18, 279.
CoNTEssE (René), notaire, 118, 125,
3o6.
CoQDEL (Hubert), alias de Coqdeil,
bourgeois, 119, 19 5.
CoQUERET (Nicolas), bourgeois, 18.
C0QCILLART (Jacques), bourgeois, 99.
CoRDELLE (Jean), notaire au Châtelet,
83, 96, 95o, 256.
CoRMLLE , marchand d'Anvers , 1 49.
CoRNL' (Jeau), dizenier, 55.
CoRND (Léon), dizenier, 1 53.
Cotart (Robert), sergent de la Ville,
52.
Courle( Jacques), dizenier, 55.
CocRTW (Guichard), quartenier, 6;
échevin , 1 1 et note 9,19, 1 3 , 1 4 ,
16, 17, 18, 19, 90, 91; quarte-
nier, 27, 29, 3o, 81, 34, 38, 4o.
43, 44, 59, 53, 55,58, 60,61,
74, 96, 105, ll4, 117, 129,
194, 197, i3o, i3i, 189, i34;
échevin, i36, 189, i44, i46,
i5o, i5i, i53, i58, 159, 186,
188, 190, 195, 9i4, 9i5, 918;
quartenier, 956, 259, 8o5 , 807.
CoDRTiN (Jean), auditeur des comptes,
conseiller de Ville , 6, 10, 11, 12,
i3, i4, i5, 16, 17, 19, 90, 91,
22, 96, 28, 99, 3o,8i, 4o, 43,
46, 5o, 5i,56,58, 61, 63, 68,
74, 75, 81, 88, 95, io5, 119,
ii3, 117, 124, i3o, i3i, 182,
i34, 189, i44, i53, i55, i58,
159, 188, 190, 982, 234, 289,
956^958, 964, 267, 274,284,
990, 997, 999, 3oi, 8o5, 819.
Cousin (Philippe) , notaire au Châtelet ,
i44.
CoDSiNOT (Jean), marchand, 46,53,
96, 119, ii4, 117, 128, i3o,
279-
Cramoisy, bourgeois, 34.
Cramoisy (Jean) , bourgeois , 96 , 112.
Cramoisy (Philippe), cinquantenier, 99 ,
46,58, 55.
Cressé (Simon), bourgeois, 1 1 4, 117,
195.
Crevecuedr (Jean de), bourgeois, 75,
96, io5 , i84.
Crevecuedr (Philibert de), cinquan-
tenier, 54, 96,105, ii4, 195,
128, i3o, i34, 9i5, 279, 9 85.
Croisart (Pierre), dizenier, 55.
Croquet (Jean) échevin, g, 8, 4,5,
6, 7, 9, 10, 1 1 et note 9; quarte-
nier, 90, 99, 80, 81, 84, 38.
43, 44, 58, 55, 56,57,58, 60,
61, 63, 64, 74, 75, 96, io5,
117, 192, 124, 197, 180. 189,
i34, 160; conseiller de Ville , 160,
188, 190, 195, 9i4, 996, 989,
934, 989, 956, 95g, 964, 967,
268, 977, 979, 984, 285, 997,
999, 3oi, 3o5.
Croquet (Nicolas), bourgeois, 807.
Croton, 1 77.
Cdeilly (Jacques de), bourgeois, io5 ,
ii4, 180.
CupiDo et CupiDONs, 166, 178.
Cybele, 174.
D
Dampmartin (Jean ) , bourgeois , 1 8 , 4o ,
46, 5i, 53, 96, io5, 118, 195,
198, i84, 979.
Dampost, 99.
Dampoxt (François), dizenier, 55.
Damyens (Jean), dizenier, 54.
Danès (Claude) , bourgeois , 1 1 9 , 1 1 4 ,
195.
Danès (Guillaume), échevin, 3, 4,6,
9 , 10, 1 1 , et note 9 ; quartenier,
90, 99, 80, 3i, 88, 4o, 43, 44,
46, 5i, 59,58, 54,56,57,58,
60, 61, 63, 74, 75, io5, 119,
ll4, 117, 199, 194, 197, 198,
i3o, 182, i84, 186, 200, 9i5,
956, 279, 8o5, 807.
Danès (Jacques), bourgeois, 53, io5 ,
n4, i34.
Danès (Jean), bourgeois, 96.
Danès (Nicolas), dizenier, 55.
Damsi, bourgeois, 19 4.
Danisi (Léon), alias Danisy, bourgeois,
5i,53, 118.
Danisy (Basiien), bourgeois, 117.
Damsv (Jacques), bourgeois, 806.
Dacbray, bourgeois, i84.
Daubray (François), 35, 43.
Daubray (Jean) , bourgeois, 1 1 4 , 118,
189, 985, 807.
Dacbremont (Ktienne), dizenier, 54.
Daubremoxt (Jacques), dizenier, 54.
Dautart (Jean), bourgeois, io5.
Dauvergne (Claude), cinquantenier,
53, 55.
Davenet, i85.
David (Jacques) , bourgeois, 96 , 1 1 4 .
1 18, 195.
David (Le prophète), 96.
Deaurati (Pierre Doré, mentionné sous
le nom de), jacobin. 96 et note a.
Debez (Valleran), dizenier, 48, 45,
55.
Dedbesme (Thomas), alias De Bresme,
bourgeois, io5, 1 14.
Dechon (Jean), alias De Chon, fontai-
nier, 98.
Defresnes (Claude), alias Defresxe.
bourgeois, io5, 957, 979.
DE LA VILLE DE PARIS.
353
Dehere (Noël), alias De Hère, bour-
geois, 96, i3o.
Delacourt (Nicolas), dizenier, 55.
Delacroix, commissaire, ia4.
Delacroix, maître des comptes, i36.
Deladebors (Etienne), bourgeois, 1 18,
195.
Delafa (Jacfjues), bourgeois, 46.
Delagrange, secrétaire du Roi, 89.
Delahaye (Habei-t), dizenier, 55, i53.
Delalex (Ancelot), bourgeois, 96.
Delaplanche (Martin), alias Planche,
bourgeois, 195, i34.
Delaporte, conseiller au Parlement,
i3a.
Delarry (Pierre), dizenier, 55.
Délasses (Pierre), dizenier, 45, 55,
96, io5.
Delion, alias Delyon, Dolion et Dd-
lïON, conseiller au Parlement, 61,
63, 117, ia4 , 256.
Delorme (Philibert). Voir Lobhe (Phi-
libert de).
Delic (Jean), bourgeois, 75, 118.
Dembeez, bourgeois, 34.
Demot (Louis), dizenier, 55.
Desise, procureur, 96, 119,118, i25.
Deprches (Mery), bourgeois, 45.
Desawct (Jean), alias Desaikctz, di-
zenier, 54.
Desasses, conseiller au Parlement, 117.
Descordes, bourgeois, i34.
Des Essars (Claude) , lieutenant de l'ar-
tillerie en Picardie, i4i et note 19,
l49.
Desfroissis (Gilles), maître de forges
dans le Nivernais, 65, 66, 69, 77,
968, 969, 970, 971, 979, 973.
Des Hotelz (Pierre), 89.
Desharetz (Jean), avocat, 118.
Desmarqbetz (Jean), solliciteur de
IVglise Saint-Eustache , 95o, 959.
Despoignïs (Jean), bourgeois, io5.
Desprez, conseiller, 117.
Desprez (Robert), cinquantenier, i3.
45, 55; échevin, 961, 964, a66,
967, 968, 974, 977, 978, a8o,
984, 985, 990, 293, 997, 999,
3oi, 3oa , 3o3 , 3o4, 319.
Despbunes, bourgeois, 47.
Destaiz (Pierre), gardien dans la mé-
nagerie du Roi, 90.
Destas, avocat, i95, 197, i3i, 2i5.
Destas, bourgeois, 34, 46, 75, io5.
Destas, maître des comptes, i32.
Devyn (Henri), bourgeois, 45.
DocEROT (Guillaume), dizenier, 55.
DoHiFi (Faron), marinier, 908.
DoLLET (Pierre), commis an greffe du
Ghâtelet, 88.
DoLu, bourgeois, 3o, 34.
DoRDEREAD ( Jean) , dizenier, 55.
DoRiGNY (Charles), peintre, 997,966.
DoRioT, bourgeois, 3o.
DoRioT (Nicolas), marchand, i34,
297-
DoDBLET(Jean), dizenier, 55.
Driart (Guillaume), lieutenant des ar-
balétriers de la Ville, 4.
Drohet (Jean), dizenier, 55.
Dbodyn (Guillaume), dizenier, 55,
307.
Dd Bellay (Jean), cardinal, évêque
de Paris, 95 et note 9, 85, 9a,
aai ; cardinal, 3o9.
Dd Belloy ( Antoine ) , seigneur de Fran-
cières, 999 et note a, 93o.
Dd Bicuet (Germain), maître passeur
d'eau, 3 16.
Dd Boi'RGEOis (Guillaume), bourgeois,
118.
Ddboys, procureur au Parlement, 47.
DoBOYs(Guillaume), cinquantenier, 55.
DoBOYs (Jacques), bourgeois, 119.
DcBOïs (Nicolas), bourgeois, 74, 1 19.
DoBUZ (Jean), bourgeois, i3, 807.
Ddchesne (René), dizenier, 55.
Ddclod (Guillaume), bourgeois, ii4.
Ddcoqdier (Hubert), bourgeois, 53.
Dddrac (Adrien), conseiller au Parle-
ment, conseiller de Ville, 3 , 10,11,
ia, i5, 19, 99, 97, 3o, 4o, 43,
46, 61, 66, 68, 81, 194, 182,
i46, i55, 188, 190, 936, 934,
356, 269, 985, 3o4.
Dd Fay (?), échevin, i3i et note 2.
Dofodr, bourgeois, 76, i3o, i34,
267, 985.
DoHamel, bourgeois, 34.
Ddldz (Jean), bourgeois, 63, i32.
DoMAs(Jean), maître de poste, 91.
Dd Mesnil, bourgeois, 3o.
Ddmont, bourgeois, 5i, 118.
Du MONT, conseiller des requêtes du Pa-
lais, 61.
DuMOM (Hugues), cinquantenier, 54,
55.
Du Mortier (Le sieur). Voir Guillard
(André).
Ddmodlin (Jacques), bourgeois, 96.
Ddmodlin (Louis), bourgeois, i3o,
307.
Du MoussoY, avocat au Parlement , 53.
Du Pré, secrétaire, 69.
Dupi'is (Gilles), alias Dupuïs, bour-
geois, io5, 125, 979.
Durant (Claude), canonnier ordinaire
du Roi, i42.
Du Riant, bourgeois, 34.
Du Riaxt, conseiller au Parlement, 75.
DuRD (Michel), bourgeois, 118, i25 ,
i52; cinquantenier, i53, 307.
Dd Rdeil, bourgeois, 46.
Ddsadlsay (Jean), dizenier, 55.
Ddsadlsaï (Robert), dizenier, 55.
Dlsead (Michel), bourgeois, lao.
Do ToiER, alias Ddthieb, secrétaire du
Roi, 85, 90, 197, 923, 9a4, aaô,
23i, 936, 943, 963.
Du TiLLET, greffier au Parlement, a44 ,
389.
DoioY (Thomas), sergent de la Ville,
52.
Ddval, conseiller au Parlement, iSa.
Dyer (Pierre), bourgeois, io5, 118.
E
ËLEONOR, improprement nommée Alie-
NOR et Leonor , reine de France ,81,
116.
Engbien (Jean de Bourbon, comte d'),
i4o et note 4, 998.
E>'jorrant, alias Anjorrant, avocat au
Pariement, 1 1 ; conseiller au Pai-le- Étampes (Jean de Brosse, ducd'), i43
ment, 956. et note 1, i44.
EspiNAY (Jean d'), bourgeois, 119, Étampes (Jean de la Barre , comte d'),
1 17. lieutenant du Roi à Paris, 3oi.
EspoiGNY (D'), alias Espoignyz, bour- Etienne (Robert), bourgeois, 53.
geois, i3o, i34. Edstack (Pierre), dizenier, 55.
45
lUrniMERIE !
354
REGISTRES DU RUREAU
F
Fauchet, alias Faolchet, procureur au
Châtelet, 43,ii4,ii8,ia5,i98,
iSa, i36, a85.
Favïn, bourgeois, 3o.
Favyn (Pierre), bourgeois, Sa, 5i,
61, 63.
Ferbabe (Hercule d'Est, duc de), i38
et note 9.
Ferrare (Hippolyte d'Esté, cardinal de) ,
i4i et note 7, i46.
Febbabe (La princesse de), i38, iSg.
Febbon, bourgeois, 3o.
Feollet (Jean), le jeune, bourgeois,
q85.
FiM ET (Robert), mesureur de charbon.
Fledry, bourgeois, 117.
Fleubv, conseiller au Parlement, ia4.
Flora, alias Flore, 174.
Fontaine ( Jean) , charpentier juré , 2 1 3,
279, 280.
Formé, procureur, 286.
Fortin (Pierre), bourgeois, i53.
FoDCADLT (Nicolas), bourgeois, 53,
112, 116, 125, 198, 21 5.
FoDCROY (Antoine), dizenier, 55.
FouRMAGET, attos Fromaget, bourgeois,
5i, 75, 1 17.
FODRNIER, l59.
Fbager, maître des comptes, i32.
François 1", mentionné nominative-
ment ou sous son titre de Roi, 1 à
88,passiin; mentionné nominative-
ment, ilij, i48, 169, i53, i55,
182, i83 , i84, 190, 95o.
Fraolde (Jacques), dizenier, 55.
Fremyn (Girard), alias Fbeviin, dize-
nier, 5i, 55 , 279, 307.
Frenesse (Le cardinal), alias Fbenèze,
mais plutôt Fabnèse, légat du Saint-
Siège , 6 et note 4 .
Fresnes (Simon de), sergent de la
Ville, 52.
Froncières (Jean de), dizenier, 55.
Fdmée (Martin), maître des requêtes,
238.
Gange (Claude de Coninghan, seigneur
de), gentilhomme de la maison du
Roi, 265 et note 3.
Gabradlt, bourgeois, i34.
Gabbadlt (François), bourgeois, i3,
lia, 957.
Gabradlt (Jean), bourgeois, 63, 75,
i39, i3li.
Gasteau (Antoine), bourgeois, 96.
Gaultier, commis du contrôle des de-
niers communs, i48.
Gaumont (Jean de), bourgeois, i34.
Gaurolles (Antoine), 91.
Gay (Jean), bourgeois, 96, 957.
Gayand (François), receveur de Gisors ,
125, i3o, i32.
Gayant, bourgeois, 3o.
Gayant (François), bourgeois, i34.
Gayant (Louis), alias Gayand, conseil-
ler au Parlement, 61, 63; prévôt
des marchands, 66, 67, 70, 76,
75, 77, 81, 89, 90, 95, 100, 101,
102, io5, 119, ii3, lii, 117,
120, lai, 192, 12^, 197, 129,
i3o, i3i, i33; conseiller au Parle-
ment, 956, 991.
Gedouyn, secrétaire du Roi , 95o, 3ii.
Geneviève (Sainte), i8i.
Geoffroy (Guillaume), marchand, ii3,
iW.
Gervais (Jean), bourgeois, 3o6.
Gervais (Pierre), dizenier, 5i.
Geuffhin, bourgeois, idlt.
Gedffrin (Nicolas), marguiilier de Saint-
Eustache, 119, 248, 95o, 252,
985.
Geufrin (Jean), bourgeois, 1 19.
Gilrert (Antoine), teinturier, dize-
nier, 54, 1 19, 11 4, 1 17, 162.
Gilles (Michel), cinquantenier, 54.
Girard (Claude), maître charpentier,
i63; 297.
GivRY (Louis de Longwy, cardinal de),
25 et noie 6.
GoBiLLON (Christophe), bourgeois, 1 12.
GoDART (Séverin), notaire au Châtelet,
i53, 160.
Godeffroy (Denis), bourgeois, 126.
GoDEFFROY (Henri), quartenier, 20;
échevin, 22 et note 2, 23, 94, 96,
97, 98, 99, 3o, 34; quartenier, 4o,
44, 45, 5i,54, 58, 60, 61, 63,
75, 95, 112, 117, ia4, 127, i3i,
i39, 9i5, 956, 959, 279, 3o5,
307.
GoDEFROY, conseiller au Châtelet, 307.
GOGDYER ,21.
G011ET, commissaire, 117.
GoiiiER (Jacques ) , garde de la Monnaie ,
998.
GoiiOBY (Jean), dizenier, 55, 307.
GoHORY (Pierre), quartenier, 90, 97,
99, 3o, 3i, 34, 38, 4o, 43, 44 ,
45, 46, 59, 53, 55,56, 57, 58,
60, 61, 63, 74, 75, io5, lia,
ii4, 117, 12a, ia4, 198, i3o,
i3i, i39, i34, 900, 2i5, 956,
959, 964, 979, 985, 3o5, 307.
GoNTiER (Jean), bourgeois, io5.
GouFFÉ (Pierre), juré du foin, 208.
GocLAs, 3 12.
GoDLLAs, bourgeois, 3o, 117.
GouRLiN (Jacques), dizenier, 54, 96,
807.
GovET, avocat du Roi, 3o.
Graillot (Aubert), dizenier, 55.
Grassin, conseiller au Parlement, 19 4.
Gbegis (Etienne), marchand, 46, 53,
75, io5, 119, ii4, 117, 195,
i3i, i34, 979, a85.
Gregis (Nicolas), bourgeois, 957.
Gbosliee (Jean), alias Gbollier et Geô-
lier, trésorier de France, io4, 279,
293, 295.
GuEDON, bourgeois, 117.
Gdedon ( Nicole ) , alias Gdesdon , avocat ,
5i, 63, ii4, 118, 9i5.
Gdenault (Jean), bourgeois, 61, 63,
119, ii4, 118, l39.
Gderard, bourgeois, 34.
Gderard (Jean), vendeur de bétail,
cinquantenier, 55, 58, 61, 63, 74,
75, 195.
Gderet (Jean), bourgeois, 96.
Gderin, bourgeois, 43.
GuERiN (Etienne), bourgeois, 74, 96.
Gderin (Jean), bourgeois, 63.
GDERRAnLT( François), bourgeois, 1 18.
GuERRACLT (Jean), bourgeois, io5,
112, 118, laS.
Gdespix (Jacques), dizenier, 55, i53.
GoiCHARD (François), bourgeois, io5,
118, ia5.
Gdichon (Jean), dizenier, 55.
GuiLGAN (Bauldichon), dizenier, 55.
Gdillain (Guillaume), maître des œuvres
de maçonnerie, i63, aoi, 208,
ai4, a64, 293.
DE LA VILLE DE PARIS.
GaiLURD (André), souvent mentionné
sous le nom de sieur Du Mortier,
conseiller de Ville, 3, 6, i5; con-
seiller de Ville et prévôt des mar-
chands, 22, 23, ai, a6, 27, a8,
99, 3o, 3i ; conseiller de Ville, 43,
46, 61, io3, i58, 159; membre
du conseil privé du Roi, a54, 955,
956, 957, 958, 260.
Gdillakd (Nicolas), bourgeois, iSa.
GniLLEBOT (René), bourgeois, i3i.
GuisE (Le cardinal de). Voir Lorraine
(Le cardinal de Guise, dit plus tard
cardinal de).
Gdisb (Le duc de), 139, i4o, i5o.
355
Guy (Jean), bourgeois, 125.
GuvoT (Claude), contrôleur de l'au-
dience de la Chancellerie , prévôt des
marchands, i36, iSg, i44, i46,
i53, i55, i58, 159, i64, 168,
186, 188; prévôt des marchands et
conseiller de Ville , 188, 190, 196,
196, 2i4, 9i5, 218, 926, 228,
93l, 232, 934, 936, 989, 94i.
242, 247, 949, 959, 256, 261,
964, 267, a68, a74, a77, 378,
284, 985, 290, 297, 999, 3oi,
3o4, 3o8,3i8, 819.
Gdyot (Henri), a73.
H
Hac (Andry), bourgeois, 112.
Hac (Nicolas), quartenier, ao, ag, 3o,
3i, 34, 38, 4o, 44, 45,46, 5a,
53, 55, 60, 61, 63, 74, 75, 96,
io5, lia, 11 4, 117, 129, ia4,
127, 128, i3o, i3i, i39, i34,
186, 900, 2i5, 957, 279. 985,
3o5, 807.
Hacqcevillb (De), maître des comptes,
i36.
Hacqdeville (De), président des i-e-
quêtes au Parlement, 117.
Hacqoeville (Nicole de), sieur d'Atti-
chi, avocat au Parlement, lieutenant
de la Prévôté des marchands et con-
seiller de Ville, 6, 10, 11, i3, i4,
l5, 16, 17, 19, 90, 91, 92, a3.
Hacquevills (Nicole de), fils du précé-
dent, avocat au Parlement, lieute-
nant de la Prévôté des marchands,
29, 28, 24.
Hamel (Denis), plombier, gS.
Hamel (Jean), procureur au Parle-
ment, 53.
Hamelin (Pierre), bourgeois, io5.
Hardi (Philippe), dizenier, 55.
Hadltehent (Thibaut), bourgeois, 62.
Hellé, 177.
Helye (Nicole), bourgeois, i58.
Henneqcin (Jean), sieur de Tasnières,
raarguillier de l'église Sainl-Eus-
tache, 74,250 et note 1, a59, 957,
985.
Hennequin ( Oudart) , conseiller de Ville ,
195, 3i4, 9i5, 996, 981, 934,
256, 269, 964, 967, 968, 977,
979, 284, 985, 997, 999, 3oi,
3o5, 819.
Henxeqdin (Pierre), procureur du Roi
h la justice des Monnaies, 908.
Henxeqdi!» (Simon), greffier des pré-
sentations au Parlement, 982.
Hesneqdyn, conseiller au Parlement,
47.
Henri II, mentionné nominativement
ou sous son titre de roi, 77 à 821,
passim.
Henry (Christophe), dizenier, 55.
Hercules , alias Hercolles, 5,10,169,
170, 171, 175, 177.
Herlement (Jacques), bourgeois, 68,
io5.
Hermant (Jacques), bourgeois, 118,
195, 198, i34, i58.
Hehvieu (Gabriel), 54.
Hesselin (Balthasar), bourgeois, 119.
Hesselin (Jean), greffier de la Ville,
i48,8oi.
HociiECORNE (Ferry), garde de la Mon-
naie, 998.
HoRRY (Jacques), dizenier, 55.
HoTMAN (Pierre), bourgeois, io5.
Hoodan (Adrien de), dizenier, 55.
HuAi'iT (Nicolas), dizenier, 55.
Hubert (Jean), boucher, 53.
HuET (Jean), dizenier, 55.
HuoT(Jean), dizenier, 55.
HuoT (Regnault), cinquanlenier, 55.
HuTiN (Nicolas), maître passeur d'eau,
77, 908, 3i6.
HVLAS, 177.
Ibis, 178. — Isernay (Le sieur d'), 6. — Ivernv (Le sieur d'). Voir Longoejoe (Thibaut de).
Jacqcelot, bourgeois, 198.
Jarotix, commissaire, 43, 985.
Janotis (Robert), dizenier, 55.
Jeaudodyn, bourgeois, i34.
JoLY, commissaire, 198.
JossE, prêtre, 89.
Jourdain, bourgeois, 80.
JuMEADviiLE (Le sieur de). Voir Pail-
LART (Jacques).
45.
3S6
REGISTRES DU BUREAU
K
Kerver (Jacques), quartenier, 99, 3i, 34, 38, lio, 53, 55, 56, 67, 58, 60, 63, 76, 96, 112, 11/4, 117, lai,
198, i3o, i3i, i34, 186, 257, 979, 3o5, 807.
La Blanchemotte (Girard Ridô, sei-
gneur de), 56.
La Bodrdaisière ( Philibert Babou , sieur
de), tnîsorier de France, 85 el
note 3, 86.
L\ Ghesvaye ( De ) , général des finances ,
93, 96, 95, 101, io4, 119, 121,
a4o, 269.
Laffille (Jean), bourgeois, 807.
La Foxtaixe (Hugues de), alias Lktoh-
tainb , marguiilier de Saint-Eustache ,
a/i8, 25o, 902 , 957.
La Hargerie (Le sieur de), maître
d'hôtel du Roi, 85.
La Lanterne (De), bourgeois, i34.
Lamaqde (Jean), bourgeois, io5, i53.
La Marche (Bobert IV de la Marck, dit
le maréchal de), 991 et note 3,
969.
Lamouredx (Jean), 99.
Lahy, bourgeois, 3o, 34.
Lamy (Pierre), bourgeois, 195, i3o.
Langlois (Jean), maître passeur d'eau ,
3i6.
La Place (De), bourgeois, jli.
La Place (Jean de), bourgeois, 99.
La Place (Nicolas de), bourgeois, 45.
Larcber (Gervais), conseiller de Ville,
10, 11, 19 , l5, 17, 90, 91 ,
96.
Larcher (Guillaume), fils du précé-
dent, conseiller de Ville, aO, 97,
98, 3o, 34, 38, 43, 45,46,5o,
5i, 56,58, 61, 63, 65, 66, 68,
74, 75, 81, 83, 90, 100, 102,
100, 119, ii4, 117, 190, 199,
i3o, i34, 189, 147, i53, i55,
159, 188, 190, 195, 900, 9l5,
996, 23i, 939, 934, 989, 94l,
956, 259, 267, 268, 277, 997,
999, 3oi, 3o5, 319.
Larcher (Simon), greffier de la Ville,
3oi.
Larcher (Simon), proviseur du col-
lège de Lisieux, 92.
La Rivière (Antoine de), marchand de
bois, 959.
La Rcvière (Philippe de), bourgeois,
i53.
La Rocheposay (Jean Chasteignier, sei-
gneur de), improprement nommé
de La Roche de Pouzvy, maître d'hô-
tel du Roi, 85 et note 5.
La Rochepot (François de Montmo-
rency, seigneur de) , gouverneur de
Paris, i4i et note i3, i42, i5i,
i53, 964, 905, 987, 288.
La Roche-sur-Yon (Charles de Bour-
bon, prince de), i44 et note 4.
La Rosière (De), alias La Rozièrb,
conseiller au Parlement, 117, i34.
Larousse , bourgeois , 3o.
La Saulnerye (François de), capitaine
des gens de métier, 161, i63.
La Table (Jean de), alias Delatable,
marchand, 99, 908.
Laube (Léonnet de), marchand, 69.
Laubespine (De), secrétaire du Roi,
34, 35, 58, 68, 98, 117, 128,
198, 187, i5o, 189, 199, 201,
909, 910, 917, 948, 949, 953,
955, 999 , 993.
LAUBiGEOis(Jean), n/rnsLoBiGEOis, bour-
geois, 4o, 46,112 , 117, 19 5, 1 39 ,
i34, 259 , 985.
Laure.vs (Jean), geôlier, 75,96, 118,
195.
La Vaudonère , conseiller de Ville , 6.
La Viezville (De), commissaire, 807.
Lavocat (Nicolas), bourgeois, 189.
Le Barge (Simon), notaire au Ghàtelet,
i59, 160, 998.
Lecossd (Eustache), bourgeois, 96,
967, 985.
Le Breton (Gilles), maître des œuvres
de maçonnerie du Roi, 980, 298,
995.
Le Breton (Guillaume), alias Lebre-
TON, maçon juré, 268, 964, 980,
998, 995.
Lecamds, avocat au Parlement, 269,
807.
Lecamds (Jean), drapier, 119, 118,
257.
Lecaron (Jean), bourgeois, 907.
Lecharron (Jean), conseiller au Parle-
ment, 39.
Lecirier (Jean), conseiller au Parle-
ment, 985 et note 1 .
Lecirier (Nicole), avocat, échevin, 96
et note 9, loo, 109, io5, 119,
118, ll4, 117, 190, 191, 192,
194, 197, i3o, 182, i34, i53,
i55, i58, 159, 186, 187, 188;
avocat, 961.
Leclerc, 988.
I^ Clerc, conseiller au Parlement,
117.
Lecobte, avocat au Parlement , 979.
Lecomte, élu, 11 9.
Le Comte (Antoine), conseiller au Châ-
telet, échevin, 9, 3, 6, 7, 9, 10,
11; échevin et conseiller de Ville,
19, 18, i4, i5, 16; conseiller de
Ville, 16, 17, 19, 20, 21, 92,
27, 3o, 89, 4o, 43, 46, 5o, 52,
53, 56,58, 68, 65, 74,81,95,
100, 109, io5, 119, ii3, ii4,
117, 121, 124, 127, 129, 180,
i84, i53, i55, i58, iSg, 186,
188, 190, 195, 981, 956, 264,
967, 974, 985, 990, 997, 999,
3o5, 819.
Lecomte (Guillaume), bourgeois, io5,
195, 979.
Lecomte (Henri), cinquantenier, 55,
74.
Le Gongnedx (Gilles), procureur de la
VUle devant le Parlement, 819.
Leconte (Charles), alias Lecomte et
Lecompte, maître des œuvres de
charpenterie , 162, 208, 2i4,
24i, 942, 943, 95i, 25a, 966,
297-
Leconte (Claude), bourgeois, 45.
DE LA VILLE DE PARIS.
357
Leconte (Jean ) , marchand , 1 1 a , 1 1 4 ,
117, i34, ao8, -279.
Leconte (Raoul), dizenier, 45, 53,
55, 96, 118, 195.
Lecorectedr, bourgeois, 3o.
Lefer (Jean), dizenier, 55, i25.
LEPfevRE, 3 12.
Lefèvre , conseiller au Parlement ,61.
LEFiiVRE (Charles), fennier du hui-
tième de Grève, 68.
Lefèvre (Germain), dizenier, 55.
Lefèvre (Pierre), dizenier, 55.
Lefèvre (Vincent), bourgeois, ayg.
Leflament (Jean), dizenier, 55.
Legoix, bourgeois, 3o, 34.
Lbgoix ( Robert) , bourgeois , 4o, 45,
61, 75.
Legbas (Guillaume), bourgeois, éche-
vin , 11 et note a, 12, i3, i4, i5,
16,17, 18,19,20,21; bourgeois,
65, 125, 128.
Legbas (Pierre), bourgeois, 96.
Legros (Jacques), bourgeois, 61, 63,
96, 112, 117, laS, i3o.
Lejars (Philippe), bourgeois, io5.
Lejav, bourgeois, 3o.
Lejay (Jean), alias Leg4v, bourgeois,
io5, 1 12.
Lejaï (Jean), quarlenier, 6, 29, 3o,
3i, 4o, 43, 44, 5i, 53, 55, 56,
58, 60, 61, 63, 74, 75, 96, io5,
lia, ii4, 117, 122, 124, 128,
i32, 200, 2i5; échevin, 218,
9a6, 23i, a39, a34, 239, 24i,
a56, 961, 964, 966, 967, 977,
978, 980, 984, 985, 990, 999,
3oi, 3o4, 307, 319.
Lejay (Philippe), bourgeois, io5,
1 19.
Leiaï (Pierre), dizenier, 55.
Le Liedr (Germain), conseiller de
Ville, 6, 10, 11, 19, i4, i5, 16,
91, 98, 99, 3o, 3i, 34, 89, 4o,
43, 46, 47, 5o, 5i, 61.
Lelieor (Germain), conseiller au Tré-
sor, 83, 189.
Leliecr (Jacques) , correcteur des
comptes, 75.
Le LiEUR (Jean), marchiind, 89, 83;
conseiller de Ville, 83, 90, 100,
119, ll3, ll4, 117, 190, 191,
199, 194, 197, 199, i3o, l32,
i34, 139, i44, 147, i53, i55,
i58, 159, 188, 189, 190.
Le Lieur (Robert), conseiller de Ville,
3, 12, i3, i5, 16, 17, 19, 91,
93,65,81,82, 83.
Leliedr (Germain? ou Robert?), con-
seiller de Ville, 38.
Lelièvre, bourgeois, 182.
Lelièvre (Antoine), bourgeois, 74;
conseiller de Ville, i44, 147, ido,
i55, 169, 188, lyo, 195,200,
2i5, 289, 956, 259, 968, 377,
985, 297, 999, 3oi, 319.
Lelièvre (Claude), conseiller de Ville,
3, 11, 19, i3, i5, 17, 19, 31,
98, 99, 3i, 38, 89, 47, 5o, 5i,
56, 58, 61, 65, 68,81,89, 100,
ll3, ll4, 117, 190, 191, 199,
194 , 197, i3o, i44.
Lelièvre (Gilles), dizenier, 55.
Lelièvre (Jean), bourgeois, i3o.
Le Lorrain (Thomas), alias Lorrain,
quartenier, 6, 2g, 3o, 39, 34, 38,
4o, 44,45,53,55, 56, 57, 58,
60, 63, 119, ll4, 117, 199, 194,
198, i3o, i39, i34, 900, 908,
9i5, 956, 957, 979, 985, 3o5,
807; échevin, 821.
Lemaçon (Germain), alias Maçon et Le
Maçon , trésorier du Vendômois ,807,
3ii, 819.
Lemaire ( Etienne ) , bourgeois , 1 9 5 .
Lemaistrb, 3 19.
Le Maistre (Gilles), conseiller au Par-
lement, 91, 99.
Lehay (Claude), tailleur h la Monnaie,
998, 929.
LEHOvnE, contrôleur, io5.
Lemoyne (Pierre), dizenier, 55.
Lenoir (Philippe), bourgeois, 91 5.
Lenorhant (Claude), bourgeois, 96.
Lepaintre, dizenier, 55.
Lepaintre (Nicolas), bourgeois, 53.
Lepecple, maître des œuvres de char-
penterie,34.
Le Picart, secrétaire, 71.
Leprebstre (François), bourgeois, 113.
LEPREDx(Poncelet,a/i(wPoncet), bour-
geois, 5i, 96, io5, 125 , i84.
Le Riche (Jean), bourgeois, 18, 195.
Le Roox (Jacques), conseiller au Par-
lement, 97 et note 2, 4o, 61, 63,
1 17, 194, i84.
Leroy (Pierre), notaire, 63.
Lescalopier (Jean), aiïas Lescaloppier,
dizenier, 18, 55; quarlenier, 189,
i34, 186, 200, 9i5, 957, 959,
979, 985, 807.
Lescelier, bourgeois, 3o.
Leschassier (Laurent), dizenier, 55.
Lescoffier (Gervais), bourgeois, 117.
Lesecq (Jacques), alias Lesec, bour-
geois, 29, 4o, 5i, ii4, i34.
Le Seli.ier (Jean), alias Lesellier,
drapier, 96, io5, 112, ii4, 125,
985.
Lesellier (Nicolas), bourgeois, io5,
985.
Lesellier (Noël), bourgeois, 118.
Lestele (René), dizenier, 55.
LssuEnR, greffier des généraux des
Aides, 117.
Lesueor (Claude), bourgeois, 117.
Lesdehr (Jean), bourgeois, 96.
Le Tellier, bourgeois 34.
Letellier (Jean), drapier, 1 12.
Letellier (Nicolas), drapier, ii4,
125.
Letellier (Pierre), bourgeois, i8,
119, 118, 195, 198, i84.
Letirant, bourgeois, 3o.
Levassedr (Jean), bourgeois, 53,
io5.
Levast (Etienne), marchand de fer,
laS.
Levignetier (Jean), drapier, 53,
3o6.
Le Villain (Jean), bourgeois, 96.
Lezignï (Charles de Pierrevive, sei-
gneur de), trésorier de France, 169
et note 1, 200 et note 1.
Lierot (Jean), maître passeur d'eau ,
3i6.
Livres (Nicole de), secrétaire du Roi,
conseiller de Ville , 10, 11, 12, 1 5 ,
17, 20, 21, 22, 28, 24, 27, 28,
99, 3o, 3i, 34, 38, 89, 43, 46,
5o, 5i, 61, 63, 68, 74, 75, 95,
109, io5, 112, 117, 12^4, 197,
199, i3o, 181, 182, i34, 189,
i44, 147, i58, i55, i58, 159,
186, 188, 900, 9i5, 981, 989,
984, 989, 94i, 956, 258, 264,
967,968, 277, 978, 984, 285,
290, 997, 3o), 3o5, 819.
LoBLÉ (Jean), bourgeois, 55.
Logeai (Pierre) , dizenier, 55.
LoMBART, bourgeois, 3o.
LoMBART (Jacques) . bourgeois ,96.
LoNGUEJOE, bourgeois, 91 5.
LoNGUEJOE (Tliiba(itde),sieurd'lverny,
maître des requêtes, 29, 289 et
note 2.
358
REGISTRES DU RUREAU
LoNGDEDL (De), conseiller de la justice
des Aides, a56, agi.
LoNGHEviLLE (Lëoiior d'Orléans, duc
de), i4i et note 6.
LoRGE (Jacques de Montgommery,
seigneur de), capitaine des gardes,
58 et note 3.
LoRME (Philibert de), ou Delorme,
sieur de Ciagny, architecte du Roi,
9a5 et note, 279, 980.
LoRMiER (Guy), ëchevin, 9 64, 967,
974, 977,978, 984, 985, 990,
993, Q97, 999, 3oi, 3o4, 319.
LoRMiER (Jean), greffier de la Prévôté
de Paris, 47, 5o, 53.
Lorraine (Le cardinal de), i46.
Lorraine (Le cardinal de Guise, dit
plus tard cardinal de), 196, i4o
et note 1, i4i, i45, i5o, i84,
i85, 919 et note 1, 921, 953,
957,*269.
Lorraine (René de), i4i et note 4.
LospiTAL (Michel de), conseiller au
Parlement, conseiller de Ville, 6t,
76, 188, 190, 99C, 956, 3o4,
319.
LoTifi , bourgeois , 5 1 .
LoTiN, conseiller des généraux des
Aides, 61, 117.
LoDis XI, roi de France, i48, 149,
J90.
Loois XII, roi de France, 81, 189,
i83.
Luillier (Cosme),échevin, 998, 93i,
939, 934, 989, 24i, 956, 964,
267, 968, 974, 277, 978, 984,
985, 990, 997, 999, 3oi, 3o2,
3o3, 3o4; échevin et conseiller de
Ville, 3o6, 319.
Luilmer (Geoffroy), maître à la
Chambre des comptes, 92, i39,
910.
Ldillier (Jacques), président des gé-
néraux des Aides, 117.
Luillier (Jean), sieur de Boulencourt,
président à la Chambre des comptes ,
conseiller de Ville, i4, i5, 16, 17,
19, 91, 99, 94, 3o, 3i, 34, 43,
5o,5i, 56, 58,6o, 61, 117,189,
i46, i58, 159, 190, 9i4, 934,
256, 958, 3o4, 3i8, Sig.
M
Macé (Philippe), receveur des deniers
communs, 249, 3oi, 3o8, 3 10.
Macère (Louis), procureur du couvent
des Chartreux, 34.
Machault (Simon de), auditeur des
comptes, 64.
Maciot (Jean), trésorier des salpêtres,
299, 3oo.
Maciot (Vincent), alias MACY0T,quar-
tenier, 6,20, 29, 3o, 3i,34,38,
4o,43, 44, 45, 5i, 52,53,54,
58, 60, 61, 95, io5, 119, 117,
192, 124, 197, 198, i3o, 189,
i34, 186, 900, 956, 3o5, 3o6.
Mahadlt (Cardin), bourgeois, 58, 96.
Mahed, notaire au Châtelet, 94, 3oi.
Maheo (Jacques), bourgeois, i3o.
Mahed (Louis), bourgeois ,119.
Maheu (Nicolas), bourgeois, io5.
Mahieu, secrétaire, 809.
Maigny (Le seigneur de), 168.
Maillart, prédicateur, 976.
Maillart (Pierre), bourgeois, 96.
Maillot (Jean), dizenier, 55.
Malingre, bourgeois, 61.
Maxdosse ( Le sieur de ) , premier maître
d'hôtel du Roi , 85 , 1 1 3 , 1 1 4 , 1 2 1 ,
i34, 199, 198, 249, 253.
Mansfeld (Le comte de), orthographié
Mansfelt, 3i5 et note 9.
Marant, bourgeois, 3o.
Marcel (Jacques), receveur général
de la Ville, 43, 44, 49, 09, 66, 68.
Marcel (Jean), bourgeois, 74.
Marcel (Mathieu), bourgeois, 61, 96.
Marcel (Saint), i84.
Marcel (Simon), procureur de l'artil-
lerie de France, 99, 101.
Marchait (Guillaume), maçon, 968,
964.
Marchant (Jean) , bourgeois , 1 1 2 , 1 1 4.
Marcodreac (Guillaume), dizainier, 54.
Marguerite de France, fille de Fran-
çois I", 73, 116, 180.
Marillac (Guillaume de), valet de
chambre du Roi, 947.
Marle (De), bourgeois, 5i.
Marle (Germain de) , général des Mon-
naies, 801.
Marle (Le sieur de), 4o.
Marle (Vaast de), seigneur de Vau-
gien, 282 et note 3.
Marly (Le sieur de). Voir Budé (Guil-
laume).
Mars, a/îfw Mavors, 177, i83.
Martin (Guillaume), bourgeois, 76,
985.
Masseperote, greffier, 19 4.
Mathieu, bourgeois, 5i.
Mathieu, conseiller de la justice des
Aides, 117.
Maeclerc (Guillaume), dizenier, 55.
Madclerc (Jean), bourgeois, i58.
Maurice, orthographié Morice, électeur
de Saxe, 800.
Mayne (Claude de Lorraine, marquis
du), ou plutôt du Maine, i4i et
note 1 ; dncd'AoMALE, 3ooetnote 4.
Mayne (La marquise du), ou plutôt du
Maine , 1 4 1 et note 8.
Médée, 177.
Megissier (Denis) , bourgeois, 96.
Megissier (Germain), bourgeois, 1 18.
Meigret, conseiller au Parlement, 47,
Meigret (Louis), ingénieur, 280.
Menant, bourgeois, 257.
Menant, contrôleur, 4o, 61, 9 85.
Menant (Jean), bourgeois, 2 85.
Merauli (Michel), alias Meraut, no-
taire au Châtelet, 88, 95o.
Mesmes (Jean-Jacques de), maître des
requêtes ordinaires de l'hôtel, 34.
Message, maître des requêtes, 191,
192, 198.
Mesnart (François), bourgeois, 12 5.
Messier (Jean), bourgeois, 117.
Mestrac (Nicole) , bourgeois, 1 o5 , 1 1 4 ,
118.
Meudon ( Antoine Sanguin , dit le car-
dinal de), 20 et note 1, 91, 3i,
83, 34, 4o, 4i, 109, 975, 809,
3i3, 3i4.
Michel (Saint), 9.
Miraclmont (Ponce de), dizenier, 55,
96, 807.
MoiREAU (Godeffroi), bourgeois, 74,
io5, ii4.
MoiREAu (Pierre), cinquantenier, 55,
63.
MoNERS (Jean de), bourgeois, 99.
Montaigne (Gabriel), huissier des re-
quêtes du Palais, 299, 968, 265.
MoxTCHEND ( Marin de ) , premier
maître d'hôtel du Iloi, 58 et note i,
60.
MoNTERV (Le sieur de), conseiller au
Parlement, iia , i32.
MosTHOi.oN (François de), orthogra-
phié MoNTOLON , président au Pai'le-
ment, 91 et note a, ai.
MoNTiGNÉ, notaire au Chàtelet, a4.
MoMMEi.iART (Jacques), dizenier, 55.
MoMMiREL (De), conseiller au Parle-
ment, i35.
MoNTUiREL (Charles de), conseiller de
Ville, 10.
Mo-NTHiREL (Etienne de), maitre des
requêtes de l'hôtel, conseiller de
Ville, to; prévôt des marchands et
conseiller de Ville, 11, 19, i3, i4,
i5, 16, 17, 18, 19, 90, 91; con-
seiller de Ville, 98, 3o, 34, /40,
6t, 63, 66, 74, 75, 199, 197,
i3o, ttilt, i46, t58, 159.
MosmiREL (Thierry de), sieur de Cham-
DE LA VILLE DE PARIS.
bourcy, conseiller de Ville, 10, 11,
la, i3, li, i5, 16, 17, 19,90,
99, a3, 97, 98, 39, 3o, 3a, Sg,
4o, 46, 5o, 59, 53, 61, 63, 74,
90, 109, lia, 117, 190, laa,
137, i3o, i3i, i34, i44, 147,
i55, 169, 908, 3i4, 9i5, 934,
a56, 958, 359, 967, 968, 974,
377, 997, 3o5, 319.
MoNTMiREL (Etienne (?) ou Thierry (?),
conseiller de Ville, 58, 139.
MosTHORExcY (Anne de), connétable
de France, 78, 80, 197,137, i38,
i5i, i85, 919, 318, 999, 33i,
960, 966, 969, 988, 989, 999,
3oo, 3ii, 3i5, 3i6, 39 1.
MosTPENsiEB (Louis de Bourbon, duc
de), i4o et note 6, i46.
MoQUERoti (Jean), dizenier, 55.
MoRET (Archambaud de), bourgeois,
118.
MoRETTE (Le seigneur de), mandataire
du Roi, 64.
359
MoRix (Gilles), possesseur viager du
moulin de la Gourdine, 95o.
MoRiN (Jean), lieutenant criminel , puis
lieutenant civil de la Prévôté de
Paris , conseiller de Ville , 3 , 1 0 , 1 1 .
13, i3, i4, i5, 16, 17, 19, 30,
39, 97, 98, 9g, 34; prévôt des
marchands et conseiller de Ville, 87,
38,39, ^0, 43, 44,45, 46, 47,
49, 5o, 5i, 5a, 53, 56, 58, 61,
63, 65; conseiller de Ville, 74, 75,
81, 90, 93, 109, i3o.
MoRissoN (Jean), bourgeois, i95.
MoucY, procureur au Chàtelet, 307.
MoDSSART (Jean), bourgeois, 75.
MoDssoN (Jean), bourgeois, 118.
MoLssoY (Pierre de), sergent de la
Ville, 59.
Moossï (Claude de), alias Mouci-, dize-
nier, 47, 5 1, 55, 74, 96, 357,985.
MoDssY (Jean de), alias Moucy, bour-
geois, i3, 4o, 5i, io5, 113.
MoosT (Yves), dizenier, 55.
N
Nalin (Jean), alias NiSLW, sergent de
la Ville, 5a, 89.
Nakterre (Mathieu de), second prési-
dent du Parlement, aSo.
Nantodiliet (Antoine Duprat, seigneur
de), improprement nommé Nan-
TOCLLET, prévôt de Paris, 43 et
note 1, 83, io4, i59.
Nehodrs (Jacques de Savoie, duc de),
i4i et note 5, i45.
Nepvbc, bourgeois, 967.
Nepved, greffier, io5.
Nepveo (Germain), cinquantenier, 54.
Neufville (Nicolas de), seigneur de
Villeroy, secrétaire du Roi, 9 et
note 1, 7, 90 et note 3, 99, 3o,
34, 97, 101, io3.
Nevers (Louis de), 90 et note 4.
Nevers (Marie d'Albret, comtesse de),
195 et note 1.
NicKRON (Jean), bourgeois, 985.
NicoLAï (Aymar), alias Nicolay, pre-
mier président des comptes, i35,
954, 957.
NoRTHAMPTON (Lc marquis de), impro-
prement nommé Norantuon , ambas-
sadeur d'Angleterre , 949, 953.
NoDVEAH (René de), bourgeois, 63.
Novoîf (Raoul de), bourgeois, 74.
Nyverd (Jacques), dizenier, 55.
0
Oger (Adrien), boui^eois, 4o. Orl^ams (Julien d'), bourgeois, 117. Oudart, conseiller au Parlement,
Olivier ( François ) , chancelier de Orléans ( Le duc d") , Cls de François I", 117.
France, 78, 149. 81, 87, 89.
Paillari (Jacques), sieur de Jumenu-
ville, conseiller de Ville, 6, 10, 11,
19, l3, l4, l5, 17, 19, 90, 91,
99, 93, 94, 97, 98, 99 (?), 3o,
3i , 38, 39, 4o, 43, 44, 5o, Sa,
53, 56, 58, 61, 63, 66, 68, 74, Pajot, bourgeois, 3o.
81, 90,95, 109, io5, 190, 191, Pajot, général des Aides, 63
199, 194, 197, 199, i3o, i3i, Palliot (Claude), alias Pailliot,
i39, i34, i44, i58, 169, 186, maître du poids du Roi, 916.
Paldao (Claude), bourgeois, 997,398;
conseiller de Ville, 998, 999, 3oi,
3o5.
Pal0ad (Jean), bourgeois, 63.
Pan (Rolin), dizenier, 55.
188, 190, 195, 9l5, 996, 939
934, 939, 956, 958, 969, 967,
968, 977, 990, 3oi, 3o5, 319.
360
REGISTRES DU RUREAU
Pandards, 177.
Paxdore, 176.
Panïot (Jérôme), bourgeois, 53.
Param (Drouet) , altos Parent, drapier,
53, ia5; lieutenant du capitaine
des Enfants de la Ville, 161, 166.
Parant (Pierre), bourgeois, iSa.
Parfaict (Jean), alias Parfait, éche-
vin , 3 , 6 . 6 , 9 , 10,11, 1 a , 1 3 ,
ili, 16; quartenier, 90, 99, 3o,
3i, 34, 38, 4o, Mi, 46, 53,55,
60, 61, 63, 7/1, 96, io5, 119,
ii4, 117, 199, 124,127,198,
i3o, i39, 186, ao8, ai5, 957,
979, 985, 307.
Paris (Claude), dizenier, 55.
Paris (Etienne), docteur en théologie,
3o9 et note 7.
Parme ( Octave Farnèse , duc de), 981
et note 3.
Pabmestier (Pierre), maire de Mont-
didier, 995.
Parroy (Ladamede), i4i.
Paste (Guillaume), dizenier 55.
Patrocllart, bourgeois, i34.
Patrodllart (Antoine), bourgeois,
l39.
Patrocllart (Henri), bourgeois, 46,
96, 118, 195, 957.
Patrodllart (Jean), bourgeois, i3o.
Paulmier (Nicolas), cinquantenier, i3,
55,96,i59,i53; quartenier, i53,
9i5, 957, 985, 3o5, 307.
Paulmier (Pierre), mesureur de char-
bon, l49.
Payen, bourgeois, 3o, 34.
Payen, notaire, 53.
Peletier (Pierre), alias Pelletier, cin-
quantenier, i3, 45, 55, 63, 118,
198, 307.
Peleus, 177.
Pellerin (Guillaume), dizenier, 5i,
55, 96, i53.
Pellerin (Pierre), quartenier, 99, 3o,
3i,34, 38, 4o, 43, 44,45, 53,
55,56, 57, 58, 60,61, 63, 74,
75, 77, 96, 117, 194, 197, i3i,
i34, 186, 900, 9i5, 296, 997,
956, 279, 3o5, 307, 319.
Pellerin (Robert), bourgeois, 69.
Pexelle (Jean), dizenier, 55.
Perant (Raulequin), bourgeois, 119.
Perdrier (François), prévôt de la Mon-
naie, 63, 96, 125, i34.
Perdrier (Pierre), sieur de Bobigny,
greffier de la Ville et conseiller de
Ville , 9,3, 4, 5, 6, 10, 11, i5,
19, 99, 97, 98, 99, 3o, 3i, 38,
39, 4o, 46, 5o, 58, 61, 63, 65,
66, 68, 74, 78, 80, 83, 90, 109,
lia, 117,120, i3o, i3i, i39,
i34, 139, 147, i48, 149, i5o,
i5i, i56, 167, 186, 190, 191,
24o, a6i, 964, 967, 977, 997,
3oi, 3o9 , 3o3, 3o4, 3o5, 3o6,
3o8, 309, 3i9.
Perier (Jacques), dizenier, 55.
Peroton, bourgeois, 3o.
Peroton (Antoine), bourgeois, 74,
io5.
Peroton (Nicolas), bourgeois, 119.
Perrot, bourgeois, 34, 117.
Perrot, conseiller au Parlement, 959.
Perrot, quartenier, 6.
Perrot (Miles), bourgeois, io5.
Perrot (Nicolas), bourgeois, i3;éche-
vin, 16, 17, 18, 19, 90, 91, 99,
93, 94; bourgeois, 5i, 61, 74,
io5.
Petit (Etienne), dizenier, 55.
Petit (Guillaume), receveur des bar-
rages, 53, 75.
Petit (Mathurin), sergent de la Ville,
59.
Petit (Oudin), dizenier, 55.
Petit (Severin), bourgeois, 74, 118,
195.
Petrehol (Antoine), maître des comp-
tes, 1 17, 1 39, 91 5, 93 1, 285, 991.
Phidias, 176.
Philippe-Augdste , improprement ortho-
graphié PiiiLiPES, roi de France,
108.
Philippe de Valois, improprement or-
thographié Philipes de Valloys, roi
de France, 108.
Philippes (Jean), bourgeois, 11 4.
Phoebe, 178.
Phoebds, 178.
Piiryxds, 177.
PicART (Bastien), mesureur de char-
bon, l49.
PiCART (Jean), bourgeois, laS.
Pichonnat, bourgeois, i34.
PicHONNAT (Guillaume), bourgeois,
119, 195.
Picot (Denis), auditeur des comptes,
échevin, 29 et note 9, a3, 94 , 26,
97, 98, 3o, 34; auditeur des
comptes, 64.
PiLLED, avocat, 75, 198.
Pilleu (Jean), bourgeois, 74.
PiLLOvs, auditeur des comptes, 74.
PiLLOYs, bourgeois, 47.
Pilloys (Eustache), bourgeois, 75.
PiNATEL (Jacques), maître de la Mon-
naie, 91 3.
Pinçon (Jean) , dizenier, 55.
Pinel, bourgeois, 3o, 117.
PiNEL (Jacques), bourgeois, 99, 4o,
5i, 63, 118.
Piquet (Nicolas), drapier, 53.
Plancv (De), maître des comptes, 63.
Plastrier (Nicolas), bourgeois, 45.
Platon, 178.
Plume, avocat, 75, 127.
Poart (Antoine), procureur de la Ville,
29, 78, 235.
Poart (Léonard), procureur de la Ville,
16, 29.
Poireau (Louis), maçon juré, 9i3,
2i4, 903, 964, 266, 279, 280,
993, 995.
Pollux, 176.
Pommereul, bourgeois, 3o.
Pommeredl (Guillaume) , alias Poherec ,
marchand , échevin ,i36,i39,i44,
i46, i53, i55, i58, 159, 186,
190, 195, 196, 9i4, 918; mar-
chand, 957, 307.
Pommereul (Jean ) , maître des comptes ,
53, 60, 61, 63, 75, 117, i39,
i36.
Pomona, 174.
PoMPoiNGz (De), auditeur des comptes.
39.
Pomponne (De), contrôleur de l'au-
dience, 4o.
PoNCET, commissaire, i34, 979.
Poncet (Louis), conseiller au Châtelet.
985.
Po.ncher, bourgeois, 3o.
PoNTHoisE (Jean de), dizenier, 55.
PopiNEAU ( Noël ) , procureur au Châtelet ,
l59.
PoRTiNARis (Jean), ingénieur du Roi,
963, 965.
Postel (Guillaume), procureur général
au Conseil privé du Roi, 196, 197.
Potier (Jacques), conseiller au Parle-
ment, 285 et note 1, 319.
Potier (Jean), dizenier, 54.
PouLDRAs (Claude), boiu-geois, 285.
PouLiET (Mederic), avocat au Parle-
ment, 21.
DE LA VILLE DE PARIS.
361
Poi'LLAis (Jacques), bourgeois, 267,
285.
PocPiNCODRT (Guillaume), dizenier, 55.
PoDRTRAiN (Pierre), notaire au Ghâ-
telet. ilili.
PoussEMYE, conseiller au Châtelet, 53,
96, 956.
PoDSSEPiN (Guillaume), marchand, 287.
Praxiteies, 176.
Precdhomhe (Robert), bourgeois, i3.
Prévost (Claude), altos Le Prévost,
quartenier, 20, 29, 3i, Si, 38,
4o,44, i6,5i, 52,53,55, 58,
59, 60, 61, 63, 74, 75, 96, io5,
ii4, 117, 194, 197, 128, 189,
i34, i59, i53.
Prévost (Jean), avocat, 269.
Prévost (Jean), sieur de Villabry,
conseiller de la justice des Aides;
conseiller de Ville, 3, 10, 11, 19,
i3, i4, i5, 16, 17, 19, 90, 99,
93, 94, 99, 3o, 4o, 43, 44, 5o,
5i, 53, 61, 75, io5, 112, lao,
i46, 186, 188, 2i4, 234, 24i,
956, 978, 284, 985.
Prévost (Le président) , 5 1 .
Prévost (Nicolas), drapier, 96, ia5,
379-
Prévost (Pierre), dizenier, 55.
Procher (Liger), alias Parociier, bour^
geois, io5, 118.
PïïLLBD (Jean), bourgeois, 96, 967.
Pyrithous, 177.
Q
QoETis (Jean), notaire au Châtelet, 169, 160, 956. — Qoinette (Guillaume), quartenier, 90.
R
Racoris, commissaire de l'artillerie,
3oo.
Rains (Pierre de), apotliicaire, 53, 1 17.
Ramebd, commissaire, 807.
Rançonset (De), bourgeois, io5.
Raodl, quartenier, 6.
Rebours, bourgeois, 3o.
Regnter (Matluirin), bourgeois, i53.
Remon (Le président), 291.
Renot (Pierre), mesureur de charbon,
l42.
RiBERT (Antoine), bourgeois, 96.
RiBiER, bourgeois, 5i.
RiCHEviiLAi^, bourgeois, 3o, 34, 4o.
RicouART (Pierre), alias Ricoart, di-
zenier, 55 , 96.
RivEROLLEs (Sébastien), maître parti-
culier de la Monnaie, 998.
Robert (Pierre), avocat, io5, i94.
RoBERTET, secrétaire du Roi, 47, 49,
109, 984.
R0BILLART, secrétaire, 971.
Robin (Tliibaul), dizenier, 55.
RoGEB, chirurgien, 45.
Roger (Guillaume), dizenier, 55.
Roger (Jean), bourgeois, 96.
RoiLLART (Euverte), alias Rodlliard,
bourgeois, 45, 96, 189.
Rolland, bourgeois, 3o.
RoLLASD (Guillaume), bourgeois, 53,
119, i84.
Rolland (Joachim), alias Rollant,
bourgeois, i3, 29, 4o, 46, 47, 61,
74, 119, 11 4, 118, 198, i3o, i3i.
Rougeadlt (Adrien), dizenier, 55.
RoDGET (Denis), boucher, 95o.
RooLLUDD, bourgeois, 3o.
RonLLiER (Jean), bourgeois, 9 85.
RoDssE, peintre du Roi, 5, 6.
Roussel (Jacques), dizenier, 55.
RoussET, avocat, 117.
RoussiN (Jean), bourgeois, 285.
RoBVET (Fiacre), 278.
RoDVET (Jean), bourgeois, 18, 65,
978.
Roux (Philippe), 77.
RoïER (Jean), bourgeois, 96.
RcBENTEL, bourgeois, 53, 61.
RcBEXTEL (Claude), cinquanlenier, 55,
61.
RoEiL (Jean de), bourgeois, 53, io5.
RuzÉ, conseiilerdes généraux des Aides,
53, 61, 74, 75, io5, 197, 180,
i34, 9i5, 256, 985, 991.
SiccABLARE (De), contrôleur de l'Écu-
rie, 807.
Sainct-Andbé (Le maréchal de), 197.
Sainct-Ciergde (Antoine Rohieri baron
de), lieutenant du Roi en Touraine,
34 et note 9 , 85.
Sainci-Dems (Railly de), bourgeois,
i3q.
SAmcT-DoTTfNo (Vincent de), 107,
108.
SAncTE-REUFVE (Jean de), bourgeois,
48, 119, ii4, 117, 128.
Sainct-Germain (Jean de), quartenier,
6, 20, 97, 99, 3i, 34; échevin et
quai'tenier, 87, 38, 89, 4o, 43,
44, 45, 46, 47, 5o, 5i, 59, 53,
55,56,58, 60, 61, 68, 65; quar-
tenier, 74, 75, g5, io5, 119, it4,
117, 192, 194, 197, 128, i3o,
i3i, 189, i84, 186, 200, 9i5,
956, 259, 279, 285, 8o5, 807.
Sainction (De), 91.
Sainctios (Jean de), dizenier, 55.
Sadict-Jehas (De), bourgeois, 80.
Sainct-Jehan (Fleurend de), bourgeois,
4o.
Salonnier (Guillaume), alias Sallon-
nier, marchand, 286, 287, 988.
Sandras (Raoul), cinquantenier, 55.
Sanglier (Pierre), bourgeois, 58,
61.
Sanguyn, bailli, 197.
Sanguvn, bourgeois, 117.
Sasguyn (Claude), bourgeois, 4o ,112,
195, 198; mentionné comme quar-
tenier, 11 4.
46
IVrniHEHIE KATIOMALE.
S62
SAOVAGB(Jean), bourgeois, 118.
ScoFFiER (Michel), gardien dans la
ménagerie du Roi, 90.
ScoppART (Jacques), dizenier, 55.
Skaulx (Le sieur de). Voir Baillet
(René).
Sébastien (Saint), i84.
SEDiLLE^Berlhaut), dizenier, 55.
Sedille (Jean), bourgeois, 118.
Segdier, notaire, 2a.
REGISTRES DU BUREAU
Segcier, alias Seguyer, maître des
comptes, 61 , 63, 256, a85.
Segoier (Pierre), lieutenant criminel
de la Prévôté de Paris, échevin et
conseiller de Ville, 26 et note 4 , 97,
28,29,30,34,37,38, io, 43,
44, 45, 46, 47, 5o, 5i, 52, 53,
56, 58; conseiller de Ville, 100.
Sergé (Jean), bourgeois, i53.
Sol Y (Antoine), échevin, 190, 195,
2i4, 2i5, 218, 296, 228, 23a,
234, 24i, 956, 259, 260; après
l'échevinage, 279.
SoLY (Nicolas), boiu-geois, 182.
SoRioT (Laurent), gardien dans la mé-
nagerie du Roi , 90.
SouTiN, alias Souttin et Sottiw, com-
mis du contrôle des deniers com-
muns, i48, 169.
Spitame, boui'geois, 3o.
Taix (Jean, seigneur de), impropre-
ment nommé de Thaïs, pannetier du
Roi, 70 et note 2.
Tallon (Pierre), dizenier, 55.
Tambonnead (Michel), maître des comp-
tes, i36, 23i, 256.
Taxneguy (Denis), avocat, 5i; éche-
vin, 61, 63, 65, 66, 67, 74, 75,
77,78, 82, 90.
Tardif, élu, 75, 217, 279.
Tardif (Agnen ou Aignan), bourgeois,
53, 985.
Tasnières (Le sieur de). Voir Henne-
QOiN (Jean).
Telamon, 177.
Texieb (Léon), sergent h verge au
Ghâtelet, 916.
Theseus, 177.
Thibadlt (Jean) , dizenier, 55.
TmERRY (Jean), bourgeois, 96.
Tnon (Augustin l" de) , prévôt des mar-
chands, 3, 4, 6, 10.
TflOD (Augustin II de), lieutenant de
la Prévôté des marchands, 298,
a65, 3i9.
Thod (Christophe de), sieur de Gely,
conseiller de Ville , 10, ii,i2,i4,
i5, 16, 20, 22, 23, 94, 29, 3i,
34, 39, 4o, 43,44, 61, 81, 83,
100, 102, 125, i38, i44, 188,
190, 959, 3o5, 3o8, 3i9 319;
prévôt des marchands, 32 1.
Tuouart, bourgeois, i34.
Thouart (Jean), bourgeois, 118, i9 5.
Thouret (Nicolas Grossier, dit), garde
de bateaux, 3 16.
TiERSAULT, commissaire, 4o.
TiPHYs, 177, 178.
TiRAQDEAO, conseiller au Parlement,
194.
TissART (Pierre), dizenier, 55.
ToNNELLiEH (Etienne), bourgeois, 807.
TosTÉE (Etienne), 55.
ToDRET (Jean), dizenier, 55.
TouRNON (Le cardinal de), ioetnote5.
Tbonson (Jean) , conseiller de Ville ,10,
11, i4, i5,i6, 17, 21, 99, 96,
27, 28, 3o, 34, 39, 4o, 43, 44,
56, 58,60,66, 68,89, 117, 190,
194, i3o, i44, i58, 188.
Tronson (Jean), dizenier, 55.
Trodssel, bourgeois, i3o.
Trouvé (Antoine), commis au greffe
du Ghâtelet, 239.
Tdret, alias Thdret, notaire, 112.
117, i3o.
ToRiN (Louis), dizenier, 55.
Tdrpin (Antoine), maître des ponts.
32, 53, 208.
u
Urfé (Claude d'), gouverneur du Dauphin, 292 et note 3.
Vacher (Lucas), dizenier, 55.
Vaillant, conseiller au Parlement, 956.
Vaillant, maître des comptes, 117.
Valengelier (Liénard), bourgeois,
112, 307.
Valentinois ( Diane de Poitiers , duchesse
de), 198.
Valin (Laurent), alias Vallin, maître
charpentier, 77, 25i, 259.
Vallix (François), bourgeois, 53.
Varengelier, bourgeois, 3o.
Vast (Etienne), bourgeois, 195 , i34.
Vaudetar (Guillaume de), 3o.
Vaudor (Nicolas), essayeur à la Mon-
naie, 928, 299.
Veau (Jacques), trésorier des guerres,
21 4, 9 1 5.
Velly (Claude Dodieu, sieur de),
ou plutôt Vely, diplomate, 6 et
note 5.
Vendosme (Le cardinal de), ou plutôt
Vendôme, i4o et note 3, 3i3,
3i4.
Vente (Jean), dizenier, 55.
Vermo.ndet, conseiller au Parlement,
124, 985.
Versorys, alias Versoris, bourgeois,
96, i3i.
ViALART (Michel), alias Viallart, con-
servateur des privilèges de l'Univer-
sité, échevin, 95 et note 9, 109,
112, 191, 127, i3o, i39, i33,
i34, i44, i53, i58, 159, 186;
après l'échevinage, 256.
ViELLART (Nicolas), bourgeois, 29, 69,
195.
ViG!«y (François de), procureur à la
Chambre des comptes , ii, 17, 18,
iSa, 3&1, Boh, 3og.
ViLLABRY (Le sieur de). Voir Prévost
(Jean).
ViLLAiN (Jean), dizenier, 55.
ViLiARS ( Honorât de Savoye , com le de ),
88.
ViiLEMART, bourgeois, 3o.
ViLLEROY (Le seigneur de). Voir Nedf-
viLLE (Nicolas de).
DE LA VILLE DE PARIS.
ViLiERs (Pierre de), bourgeois, 43.
Viole, maître des comptes, io,
991.
Viole (Pierre), souvent mentionné sous
le nom de sieur d'Athis, conseiller
de Ville, 6, 10, 11, la, i3, i4,
i5, 16, 17, 19, 20, 91, 97, .'^o,
3i, 39, 4o, 45, 5i, 61, 69, 63,
75, 81, 89, io5, 194, 195, 197,
198, 199, i3o, i39, 139, i46,
i55, i58, 159, 186, 188, 190,
363
916, 996, 93l, 932, 234, 94l,
956, 258, 959, 264, 967, 968,
977, 978, 984, 985, 997, 3oi,
3o4, 319.
Vive (Pierre), trésorier du Roi, 7.
VivïEN (René), alias Vivien, notaire
du Roi, i58, 169; conseiller de
Ville, 190, 277, 997, 3oi, 3o5.
Vdlcain, orthographié Vulcan, 176.
YsAHBERT (Claude), bourgeois, 74.
Zephyrus, alks Zepuïre, 174. — Zedxis, orthographié Zedsis, 176.
i6.
TABLE DU VOLUME.
Page».
SoHHAiHEs (années i53g-i55â) i
Texte do Registre H 1780' (1" partie) :
iSSg 1
i54o 7
i54i i3
i549 18
i543 a3
i544 28
Texte dd Registre H 1781 :
Anoées.
i544 37
1 545 47
i546 61
1547 67
i548 io5
1549 i45
i55o 196
i55i 936
i55a 377
Table ALPBAséTiQOE des matières 393
Index des noms de personnes cités dans le voldme 349
17^211 4
0
DC Paris
702 Registres des délibérations
P3 du bureau de la ville de Paris
t. 3
PLEASE DO NOT REMOVE
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