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Full text of "Relations politiques des Pays-Bas et de l'Angleterre, sous le règne de Philippe II"

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ACADÉMIE  KOYALË 

DES  SCIENCES,  DES  LETTRES  ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BELGIQUE. 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE. 


iMM.   Le  baron  Kervvn  de  Lettenhove,  Président. 
Alphonse  Wauteks,  Secrétaire  et  Trésorier. 
Stanislas  Bormans. 
Charles  Piot. 
Léopold  Devillers. 
Gilliodts-Van  Sevehen. 
Léon  Vanderkindere,  Membre  suppléant. 
Napoléon  de  Pauw,  Id. 


RELATIONS  POLITIQUES 


DES 


PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE. 


RELATIONS  POLITIQUES 


DES 


PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE, 

sous  LE  RÈGNE  DE  PHILIPPE  II, 

PUBLIÉES   PAR 

H.  U  BAROni  KERVYN  DR  LETTENHOVB, 

PRÉSIDENT     DE     LA     COMMISSION     ROVAIE     d'hiSTOIRK. 


TOME  V. 

GOUVERNEMENT  DU  DUC  D  ALBE. 

Première   partie. 

(3  septembre  lo67  —  27  sepienibre  1570.) 


BRUXELLES, 

F    HAYEZ,  IMPRIMEUR  DE  L'ACADÉMIE  ROYALE  DE  BELGIQUE. 

1886 


I8Z2 

■t.  S- 


INTRODUCTION. 


Un  Espagnol  avait  dit  :  «  Il  faut  une  autre  main  que  celle  d'une  femme 
»  ou  d'un  cardinal  pour  gouverner  les  Pays-Bas.  » 

Le  duc  d'Albe,  à  qui  cette  lâche  était  dévolue,  avait  soixante  ans.  Dans 
les  armées  de  Charles-Quint,  il  s'était  signalé  par  son  courage,  et,  bien  que, 
comme  homme  de  guerre,  il  estimât  moins  Philippe  II,  il  avait  servi  sa 
cause  avec  le  même  zèle  en  Italie.  On  l'avait  vu  tour  à  tour  assurer  la 
défaite  de  Maurice  de  Saxe  et  des  protestants  et  porter  les  armes  contre 
le  pape  Paul  IV,  tout  en  se  faisant  scrupule  d'entrer  à  Rome  '.  Ses  con- 
temporains s'accordent  pour  le  peindre  d'un  naturel  froid  et  lent,  sévère 
et  orgueilleux,  ambitieux  et  jaloux  du  pouvoir  ^;  mais  il  avait  vu  déjà 
s'affaiblir  par  des  infirmités  précoces  cette  renommée  militaire  qui  le  faisait 
appeler  par  Brantôme  :  «  le  grand  duc  d'Albe  '.  » 

Dans  le  Conseil  de  Philippe  II,  le  duc  d'Albe  avait  été  naguère,  par 
opposition  à  Ruy  Gomez,  le  principal  partisan  de  l'alliance  anglaise.  «  II 
n  est,  écrivait  Throckmorton,  le  meilleur  ami  de  la  Reine  parmi  les  con-w 

*  Dans  une  Icltrc  du  21  août  15t>6,  le  duc  dWlbe  allait  Jusqu'à  accuser  Paul  IV  d'être  le  fléau  de  la 
chrétienté  :  Olvidandosc  de  que  haviendo  nacido  pastor,  su  ambicion  y  avaricia  lo  convirlio  eo  lobo 
sangrientu  de  la  Christiandad.  (Arch.  de  Simancas.) 

'  Relations  vénitiennes  publiées  par  M.  Gachard,  pp.  129,  lîJO,  187,  307,  310. 

•  Brantôme,  Édit.  de  M.  Lalanne,  t.  I". 

Tome  V.  « 


II 


INTRODUCTION. 


»  seillers  du  Roi  '.  »  —  «  Il  paraît,  ajoute  Chaloner,  porter  beaucoup  d'af- 
»  fection  à  la  Reine.  »  —  «  Lorsqu'elle  a  une  affaire  à  recommander,  c'est 
»  à  lui  qu'elle  s'adresse,  en  lui  faisant  connaître  qu'elle  compte  sur  son 
»  intervention  '.  » 

Cependant  quatre  mois  s'écoulèrent  avant  que  le  nouveau  gouverneur 
des  Pays-Bas,  dans  un  message  fort  concis,  fit  part  de  son  arrivée  à  la  reine 
d'Angleterre  '. 

Cette  longue  période  avait  été  remplie  par  des  soins  nombreux  :  l'insti- 
tution du  Conseil  des  Troubles,  l'arrestation  des  comtes  d'Egmont  et  de 
Hornes,  la  citation  du  prince  d'Orange,  la  répression  des  Gueux  de  la  West- 
Flandre.  Les  lettres  de  Richard  Clough,  d'Alexandre  Lynzeo,  de  Thomas 
Dulton,  de  Richard  Hill,  de  James  Spencer,  de  Henri  Lee,  de  lord  Wind- 
sor et  des  marchands  italiens  d'Anvers  renferment  des  détails  intéressants 
sur  la  situation  si  profondément  agitée  des  Pays-Bas  à  cette  époque. 

Bien  qu'Elisabeth  se  plaignit  de  ce  qu'elle  appelait  un  manque  de  défé- 
rence chez  le  duc  d'Albe,  l'influence  de  l'Espagne  conservait  tout  son  pres- 
tige sur  son  esprit,  et  il  n'était  point  de  témoignage  de  conCance  qu'elle 
n'accordât  à  l'ambassadeur  espagnol  don  Guzman  de  Sylva. 

La  monarchie  portée  à  un  si  haut  degré  de  gloire  par  Charles-Quint 
n'étail-elle  pas  la  plus  puissante  de  l'Europe?  il  avait  sufli  que  le  bruit  se 
répandît,  dans  les  derniers  jours  de  l'année  1567,  que  Philippe  II  aborde- 
rail  en  Angleterre  en  se  rendant  aux  Pays-Bas,  pour  qu'Elisabeth,  inquiète, 
fortifiât  ses  ports  et  appelât  les  milices  bourgeoises  aux  armes.  «  Est-il 
■>•>  vrai,  disait-elle  à  Sylva,  que  votre  maître  se  propose  de  me  forcer  à  me 
»  soumettre  au  Pape?  Je  saurais  en  ce  cas  me  défendre.  »  Et  elle  parlait 
avec  tant  de  vivacité  que  l'on  eût  cru  que  le  péril  était  imminent.  Sylva 
cherchait  à  la  rassurer  :  rien  ne  pouvait  affaiblir  l'amitié  que  lui  portait 

•  Lettre  de  Tlirockmorton,  du  20  avril  1561. 

»  Lettres  de  Chaloner,  du  9  février  et  du  IB  juin  1864. 

»  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  7  février  1868,  p.  06. 


liNTKODUCTIOIN.  m 

Philippe  II;  mais  il  espérait  qu'elle  ne  se  laisserait  point  égarer  par  des 
hommes  qui  cherchaient  à  exciter  partout  des  rébellions  contre  les  princes. 
Bien  qu'il  désirât  sa  conversion,  il  n'avait  point  la  garde  de  sa  conscience. 
Elisabeth  répondit:  «  Nous  ne  différons  que  sur  des  détails  de  peu  d'im- 
»  portancc  :  vous  le  verrez.  Dieu  connaît  le  fond  de  mon  cœur  '.  » 

Sylva  ne  laissait  échapper  aucune  occasion  d'ailîrmerà  Elisabeth  que  les 
catholiques  étaient  les  plus  fidèles  sujets  des  princes  *.  Sur  ce  point,  elle 
semblait  l'approuver:  et  un  jour  qu'en  traversant  les  rues  de  Londres  avec 
l'ambassadeur  espagnol,  elle  remarqua  un  vieillard  qui  faisait  retentir  le 
cri  de  »  Vive  la  Heine!  »  elle  prit  soin  de  lui  dire  :  «  C'est  sans  doute  un 
»  prêtre  de  l'ancienne  religion  ^  »  Ce  qui  l'effrayait,  c'était  le  développe- 
n)ent  trop  rapide  des  doctrines  de  la  Réforme,  c'étaient  surtout  les  excès 
des  Puritains  *;  et  Cecil  lui-même  partageait  en  ce  moment  leur  disgrâce  '. 

Il  n'était  point  de  caresses,  ni  de  flatteries  que  la  reine  d'Angleterre  ne 
prodiguât  à  don  Guzman.  Ayant  reçu  quelque  avis  d'un  projet  de  faire 
épouser  Marie  Stuart  à  don  Carlos,  elle  paraissait  le  rechercher  pour  elle- 
même.  «  Votre  prince  doit  être  grand  maintenant,  »  disait-elle  à  Sylva.  — 
«  Tous  me  dédaignent  »,  ajoutait-elle  en  soupirant  °.  Elle  affectait  surtout 
de  placer  les  Espagnols  au-dessus  des  Français.  «  N'ayons  point  confiance 
»  en  ces  gens,  ajoulait-elle  ;  mais,  soyons,  nous,  de  bons  amis  '.  »  Et  elle 
faisait  jouer  à  sa  cour  l'air  de  la  bataille  de  Pavie,  déclarant  que  c'était  la 
musique  qu'elle  entendait  le  plus  volontiers  *. 

'  Lettre  de  Sylva  à  Philippe  II,  du  17  janvier  lîi68.  (Aicli.  de  Simiincai.) 

'  Lettre  de  Sylva,  du  17  janvier  15(58.  (iérc/i.  de  Simanca».) 

'  Lettre  de  Sylva,  du  9  août  1H68.  (Arch.  de  Simancas.) 

'  Lettre  de  Sylva,  du  5  juillet  1SC8.  (Arch.  de  Simancas.) 

'  Lettre  de  Cccil  à  Henri  Sidncy,  du  10  août  15()8.  (Record  office.) 

'  Doc.  ineditos,  t.  XXVI,  p.  S07. 

'  /;oc.  i>ied.,t.  XXVI,  p.  807. 

■  Doe.ined.,  t.  XXVI,  p.  809. 


IV 


INTRODUCTION. 


Elisabeth  semblait  s'associer  à  tous  les  succès  de  l'Espagne.  Elle  se  van- 
tait (disait-elle  la  vérité  ?)  qu'elle  avait  repoussé  les  instances  du  prince 
d'Orange  et  du  comte  d'Egmont,  lorsqu'ils  avaient  réclamé  son  secours'. 
Quand  elle  apprit  le  supplice  du  vainqueur  de  Saint-Quentin,  elle  approuva 
le  duc  d'Albe  d'avoir  tranché  avec  sa  tête  la  cause  des  troubles  et  se  borna 
à  dire  :  «  Quelle  folie  chez  les  hommes  qui  se  prennent  de  pitié  pour  ceux 
»  que  l'on  châtie!  *.  »  Elle  permettait  à  Sylva  de  célébrer  la  défaite  de  Louis 
de  Nassau  à  Gemmingen.  par  un  banquet,  par  des  feux  de  joie  et  même 
par  un  Te  Deum  '.  Et  plus  tard,  quand  le  Taciturne  éprouva  les  mêmes 
revers  sous  le  drapeau  de  Condé,  elle  ne  manqua  pas  de  répéter  :  «  que 
»  Dieu  l'avait  justement  puny  *.  » 

Leicester,  à  l'exemple  de  sa  reine  bien-aimée,  déclarait  à  Sylva  que  le 
roi  d'Espagne  pouvait  compter  sur  son  dévouement  et  que  jamais  il  n'en- 
tretiendrait de  relations  ni  avec  le  prince  de  Condé,  ni  avec  Louis  de 
Nassau  *. 

Telle  était  la  situation  des  choses,  lorsque  Philippe  II  crut  devoir  rap- 
peler don  Guzman  de  Sylva.  «  J'espère,  lui  dit  Elisabeth,  que  votre  départ 
»  ne  cache  aucun  mystère.  »  Sylva  répondit  qu'il  n'y  avait  d'autre  cause  que 
le  climat  de  l'Angleterre  qui  convenait  peu  à  sa  santé  '.  Et  lorsqu'il  prit 
congé  d'elle,  elle  lui  témoigna  combien  elle  s'affligeait  de  le  voir  s'éloigner  '. 

Au  moment  où  Sylva  quittait  l'Angleterre,  deux  graves  incidents  venaient 
de  s'accomplir. 

•  Relation  de  Christ.  d'Assonleville,  p.  348. 

«  Lettre  de  Sylva  à  Philippe  II,  du  20 juin  1868.  (ilrcA.de  Simaneas.) 
'  Lettre  de  Sylvestre  niidc,  du  9  août  1868,  p.  U2. 
'  Lettre  de  La  Mothe,  du  28  décembre  1568. 

•  Lettre  de  Leicester  à  Sylva,  du  20  juilleH868. 

•  Lettre  de  Sylva  à  Philippe  II,  du  19  août  15G8.  {Arch.  de  Simaneas.) 

'   Lettre  de  Sylva  à  Philippe  II,  du  19  août  1868.  {Arch.  de  Simancat.)—  J'ai  vu  au  Brilish  Muséum 
^■ero,  B.  VII)  une  lettre  fort  inléressiiite  de  Sylva  à  Leicester,  du  26  juin  187*. 


INTRODUCTION.  v 

Le  (locleur  Man,  envoyé  anglais  en  Espagne,  ne  cachait  point  son  iiosti- 
lité  à  la  religion  catholique,  et  ses  serviteurs  en  troublaient  les  cérémonies. 
Le  G  août  IS68,  Philippe  11  prévint  la  reine  d'Angleterre  qu'il  l'avait  fait 
sortir  de  Madrid  et  qu'il  ne  le  considérait  plus  comme  son  ambassadeur  : 
résolution  qu'Elisabeth  devait  invoquer  plus  lard  pour  justifier  ce  qu'elle 
ferait  elle-même  contre  un  ambassadeur  espagnol. 

Le  16  mai  L568,  la  reine  d'Ecosse,  poursuivie  par  ses  sujets  révoltés, 
cherchait  un  asile  en  Angleterre  et  se  remettait  ainsi  entre  les  mains  d'une 
implacable  rivale. 

Le  roi  d'Espagne,  cédant  aux  prières  de  Francis  EngleGeld  et  d'autres 
Anglais  persécutés  par  Elisabeth,  avait  résolu  d'envoyer  à  Londres  un 
ambassadeur  qui  protégeât  chaleureusement  les  catholiques  '.  Son  choix 
s'arrêta  sur  un  homme  actif,  ardent,  impétueux,  imprudent  peut-être,  dont 
le  caractère  rappelait  à  bien  des  titres  celui  de  l'évêque  d'Aquila.  C'était 
don  Guérau  d'Espès,  chevalier  de  Calatrava. 

Le  20  août  lo68,  le  duc  d'Albe  remit  une  lettre  de  créance  à  don  Guérau 
d'Espès  '  :  elle  se  résumait  en  un  billet  de  cinq  ou  six  lignes,  un  valentin, 
selon  l'expression  d'Elisabeth.  Le  duc  d'Albe  était-il  donc  si  grand  et  elle 
si  petite,  disait-elle,  qu'il  ne  pût  prendre  la  peine  de  lui  adresser  une  plus 
longue  lettre  '  ? 

Don  Guérau  d'Espès,  dès  son  arrivée  en  Angleterre,  put  comprendre  que 
l'avenir  lui  réservait  une  position  moins  tranquille  et  bien  plus  difficile  que 
celle  de  don  Guzman  de  Sylva.  Par  un  hasard  étrange,  il  toucha  le  rivage 
le  même  jour  que  le  cardinal  de  Châtillon  qui  venait  soutenir  les  intérêts 
des  Huguenots  (.3  septembre  lo()8). 

Des  influences  hostiles  à  l'Espagne  s'étaient  réveillées  au  sein  du  Conseil 

'  Instructions  du  28  juin  1568.  {Arch.  de  Simancas.)  —  Dès  le  30  juillet  1568,  Cecil  recevait  l'avis 
que  rambassadeur  choisi  par  Philippe  II  était  don  Guérau  d'Espès.  (Dont,  pap.,  p.  313,  n»  27.) 

•  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  20  août  1568,  p.  U9. 

•  Lettre  de  La  Molhe,  du  20  janvier  1669. 


Ti  INTRODUCTION. 

de  la  reine  d'Angleterre;  et  voici  en  quels  termes  don  Guéraii  d'Espés 
jugeait  les  ministres  avec  lesquels  il  allait  négocier  : 

«  Le  principal  membre  du  Conseil  est  Guillaume  Cecil,  liomme  de  basse 
»  origine,  mais  astucieux,  faux,  menteur  et  plein  de  perfidie,  grand  héré- 
»  tique,  vrai  lourdaud  anglais  qui  croit  que  tous  les  princes  chrétiens  ne 
n  seraient  point  en  état  de  nuire  à  l'Angleterre  et  qui  traite  leurs  ambassa- 
»  deurs  avec  une  extrême  arrogance.  C'est  lui  qui  dirige  la  plupart  des 
»  alTaires  avec  activité  et  avec  astuce,  n'a}ant  ni  foi,  ni  parole;  il  se  flatte  de 
»  l'emporter  sur  tous  les  ambassadeurs  des  princes,  et  jusqu'à  ce  moment  il 
»  a  réussi  en  partie  dans  ses  desseins.  Après  CeciJ,  Robert  Dudiey,  comte  de 
»  Leicester,  occupe  la  première  place  parmi  les  conseillers  de  la  Reine,  non 
»  qu'il  soit  capable  de  rivaliser  avec  eux.  mais  à  raison  de  sa  grande  inti- 
»  mité  avec  la  Reine,  homme  léger  et  ambitieux  qui  soutient  les  voleurs  et 
»  s'enrichit  de  leur  butin,  méconnaissant  tous  les  bienfaits  de  Votre  Majesté 
»  et  fort  incliné  au  parti  français  par  lequel  il  est  entretenu  Une  autre  part 
»  du  gouvernement  est  entre  les  mains  du  lord  keeper  ou  garde  du  scel, 
»  hérétique  obstiné  et  fort  malicieux,  qui,  comme  beau-frère  de  Cecil,  est 
»  toujours  de  son  avis.  L'amiral  se  mêle  assez  peu  ties  affaires  :  c'est  un 
»  voleur  sans  vergogne,  qui  ne  professe  aucune  religion.  Il  en  est  de  même 
»  du  comte  de  Sussex  (tt  cela  est  vrai  pour  lui  plus  que  pour  personne)  :  il 
»  a  plusieurs  fois  exprimé  le  désir  de  servir  Votre  Majesté  parce  qu'il  est 
»  l'ennemi  du  comte  de  Leicester.  Dans  le  Conseil  siège  aussi  le  comte  de 
»  Bedford,  homme  monstrueux  par  la  figure  et  les  moeurs  et  grand  héré- 
»  tique.  Quant  aux  autres  qui  jouissent  de  moins  d'autorité,  ce  sont  des 
»   hommes  de  loi,  créatures  de  Cecil,  qui  ne  disent  que  ce  qu'il  veut  '.  » 

En  ce  moment,  Philippe  II  se  reposait,  avec  une  confiance  aveugle,  sur 
les  protestations  d'affection  et  d'amitié  qu'avait  multipliées  la  reine 
d'Angleterre.  Il  avait  même  pris  au  sérieux  certaines  déclarations  recueil- 

*  Uelation  de  don  Giiérau  d'Espès  (t.  VI). 


INTRODUCTION  vu 

lies  par  Sviva,  qui  permeltaient  de  prévoir  sa  rentrée  dans  le  giron  de 
l'Eglise  catholique. 

Il  semble  que  le  premier  soin  d'Espès  ait  été  d'exprimer  à  ce  sujet  les 
espérances  de  son  maître.  Le  discours  qu'il  prononça  nous  a  été  conservé. 
Il  n'était  point  d'éloge  qu'il  ne  prodiguai  à  Elisabeth  :  il  louait  à  la  fois  son 
éloquence,  sa  connaissance  des  langues  étrangères,  son  ailabililé  et  toutes 
ses  vertus  véritablement  royales.  En  se  rapprochant  des  princes  catho- 
liques, en  se  séparant  des  sophistes  qui  cherchaient  à  l'égarer,  elle  eût 
assuré  l'unité  religieuse  de  la  chrétienté;  et  Philippe  II.  en  facilitant  sa 
réconciliation  avec  le  pape,  se  serait  cru  tenu  de  porter  à  la  défense  de  la 
couronne  d'Angleterre  le  même  zèle  que  s'il  se  fût  agi  de  ses  Etals  de 
Castille  et  d'Aragon  '. 

INous  ignorons  quelle  fut  la  réponse  d'Elisabeth,  mais  sans  doute  elle  ne 
fut  point  de  nature  à  satisfaire  l'attente  de  Philippe  II. 

Un  autre  jour,  comme  don  Guérau  d'Espès  rapportait  que  son  maître 
réunissait  des  forces  pour  maintenir  l'ordre  dans  les  Pays-Bas  et  qu'il 
espérait  bien  que  la  reine  d'Angleterre  favoriserait  leur  passage  :  «<  Non, 
n  interrompit-elle  brusquement.  Le  roy  d'Espaigne  veult  encores  plus  tour- 
»  menter  ce  peuple.  »  Et  l'ambassadeur  lui  ayant  demandé  fièrement  si 
elle  ne  connaissait  pas  la  puissance  de  son  maître,  elle  répliqua  en  élevant 
la  voix  :  Nescis  quod  sum  domina  maris  *? 

Les  succès  des  Huguenots  en  France,  les  redoutables  armements  du 
prince  d'Orange  aux  bords  du  Khin  avaient  ranimé  en  Angleterre  le  zèle 
de  leurs  principaux  partisans,  en  relevant  avant  tout  l'influence  de  Cecil. 

Cecil,  longtemps  combattu  par  la  majorité  du  Conseil,  y  dominait  de 
nouveau  et  pouvait  donner  carrière  aux  deux  grandes  passions  de  sa  vie  : 
un  zèle  extrême  pour  les  doctrines  de  la  Réforme,  une  haine  plus  violente 

*  Mémoire  de  don  Guérau  d'Espès,  p.  733. 
'  Brit.  Mus.,  Titus,  B.  III.  f.  26. 


vin  INTRODUCTION. 

encore  contre  ce  qu'il  appelait  le  Papisme  :  «  Il  y  a  dans  le  ciel,  écrivait-il 
»  des  planètes  dont  il  faut  savoir  arrêter  le  cours.  Le  règne  d'Epiméthée 
»  est  fini,  celui  de  Fromélhée  commence  '.  »  Après  les  sots,  les  habiles. 
<c  J'espère,  niande-t-il  à  un  de  ses  amis,  qu'à  l'avenir  la  Reine  suivra  de 
n  bons  conseils.  Désormais  elle  veillera  avec  soin  sur  tout  ce  qui  touche 
n  à  sa  propre  sûreté  et  à  sa  grandeur  *.  » 

Ce  qui  importe,  c'est  de  combattre  partout  les  Papistes;  c'est  de  favoriser 
en  France  et  aux  Pays-Bas  les  efforts  des  Huguenots  et  des  Gueux  '.  Et 
sous  le  patronage  actif  mais  non  avoué  de  Cecil  s'organisent  et  se  déve- 
loppent ces  flottilles  de  corsaires  qui  infestent  la  mer  depuis  les  bouches 
de  l'Ems  jusqu'à  la  baie  de  la  Rochelle  pour  arrêter  tous  les  navires  des 
catholiques,  de  quelque  nation  qu'ils  soient  '. 

Les  Huguenots  avaient  failli  s'emparer  près  de  Meaux  de  la  personne  de 

Charles  IX;  ils  l'avaient    poursuivi  jusqu'aux  portes  de    Paris,  dont   ils 

.avaient  formé  le  siège;  et  le  roi  de  France  s'était  vu  réduit  à  s'adresser  au 

duc  d  Albe  pour  réclamer  sans  retard  le  secours  devenu  de  plus  en  plus 

urgent  des  troupes  espagnoles. 

Elisabeth  avait  reçu  une  humble  et  éloquente  requête  que  lui  adressait 
le  prince  de  Condé  au  nom  des  Huguenots.  C'était  en  elle  qu'ils  plaçaient 
leur  espoir  contre  «  le  superstitieux  roy  d'Espaigne.  »  Ils  la  suppliaient  de 
ne  s'arrêter  ni  aux  promesses,  ni  aux  menaces  de  l'ambassadeur  de  Phi- 
lippe II.  de  crainte  de  soulever  le  courroux  de  Dieu;  et  après  l'avoir  invo- 
quée comme  la  protectrice  de  tous  ceux  qui  luttaient  pour  la  défense  du 
protestantisme,  ils  ne  manquaient  point  de  flatter  son  ambition  par  une 
complaisante  allusion  aux  droits  qu'elle  pourrait  revendiquer  en  France 
comme  héritage  de  ses  ancêtres  ". 

'   Lettre  de  Cccil,  du  10  août  1508.  {flccoid  office.) 

'  Lettres  de  Cccil,  du  10  août  et  du  22  octobre  1 368.  {Rieord  office.) 

•  Note  de  Cecil,  du  25  septembre  1K68.  (Record  office.) 

'  Todos  los  iiavios  de  los  catholicos,  de  cualquier  nacion  que  fuessea.  RcL  de  Fr.  Diaz. 

•  Lcg.  819,  Eslado.  (Arch.  de  Simancas.) 


lîSTKODUCIION. 


IX 


Les  relations  d'Élisahelh  n  elaietit  pas  moins  élroiles  avec  les  Gueux 
qu'avec  les  Huguenots. 

Dans  les  derniers  jours  de  février  1568,  le  prince  d'Orange  s'était  adressé 
à  la  reine  d'Angleterre  pour  protester  contre  les  griefs  du  duc  d'Albe,  lui 
reprochant  de  vouloir  réduire  le  pays  «  en  extrême  calamité  et  servi- 
»  lude  '.  »  Un  mois  plus  lard,  Jérôme  T'Seraerls  réclamait,  en  faveur 
des  Gueux,  l'appui  d'Elisabeth;  et  nous  voyons,  peu  après,  le  Taciturne  la 
remercier  de  la  réponse  qu'elle  lui  avait  faite,  lui  offrant  de  nouveau 
«  son  petit  et  humble  service  '.  »  Les  réfugiés  flamands  s'armaient  en 
Angleterre  pour  se  joindre  à  Louis  de  Nassau  '. 

Le  principal  conseiller  d'Elisabeth  avait  pris  la  plus  notable  part  au 
succès  de  ces  démarches,  (hélait  à  Cecil  qu'écrivait  le  Taciturne  pour 
solliciter  "  sa  bonne  ayde  et  assistance  '  »  et  c'élait  Cecil  aussi  qu'il  remer- 
ciait de  s'y  être  employé  «  avec  sa  bonne  dextérité  et  prudence  '.  »  A  lui 
s'adressaient  successivement  tous  ces  agents  actifs  et  habiles,  qui  s'appe- 
laient Lumbres.  T'Seraerts  on  Dolhain. 

Sur  ces  entrefaites,  l'armée  du  prince  d'Orange  grossissait  de  jour  en 
jour,  et  c'était  une  opinion  gcntralement  répandue  en  Angleterre  qu'il 
chasserait  les  Espagnols  des  Pays-Bas  '. 

Cecil  déclarait  à  l'ambassadeur  de  Philippe  II  que  l'orgueil  espagnol  ten- 
dait à  dominer  l'univers  et  que  Ion  jugeait  sévèrement  en  Angleterre  les 
cruautés  du  duc  d  All;e  '.  Et  il  écrivait  à  Henri  INorris  :  «  Toute  notre 

'   I.fllrc  du  prince  d'Orange,  du  29  février  U)G8,  p.  7!). 
'   l.ellfc  du  prince  d'Orange,  du  21)  avril  1SC8,  p.  98. 

'  Avis  des  Pays-Bas,  du  2i  juillet  IK(i8,  l>.  135.  —  Le   H  juillet  1568,   Guznian  de  Sylva  cerivait 
à  Élisabelli  pour  se  plaindre  de  l'appui  que  les  (jueux  trouvaient  en  Angleterre,  (p.  124). 

*  Lettre  du  prince  d'Orange,  du  22  août  1508,  p.  131. 
'  Lettre  du  prince  d'Orange,  du  28  avril  I5(J8,  p.  98. 

•  Les  documents  ((uc  nous  publions  renfernienl  beaucoup  de  détails  sur  la  campagne  du  prince 
d'Orange  en  1508. 

'  Lettre  de  Ceci!,  du  29  avril  1508.  (.IrcA.  Je  Simancas.) 

Tome  V.  î 


X  IINTUODUCÏION. 

»  attente  est  fondée  sur  le  succès  de  ces  affaires  dans  les  Pays-Bas.  Si 
»  elles  réussissent,  l'effet  on  sera  considérable  dans  la  plus  grande  partie 
»  de  la  chrétienté  '.  » 

Le  duc  d'Albe,  intervenant  en  France  en  faveur  de  Charles  IX  et  bientôt 
réduit  à  se  défendre  lui-même,  attendait  impatiemment  des  envois  d'argent, 
lorsqu'il  apprit  que  les  navires  qui  le  portaient,  avaient  relâché  en  Angle- 
terre. Jamais  ses  relations  avec  Elisabeth  n'avaient  été  plus  froides.  Dès  la 
fin  de  l'année  1566,  il  déclarait  que  l'appui  prêté  par  Elisabeth  à  Ihérésie 
avait  brisé  tous  ses  liens  avec  elle,  et  on  lui  reprochait  d'avoir  dit  en  par- 
lant de  son  gouvernement  :  esto  perdido  y  acabado  reyno  ';  mais  il  se  voyait 
réduit  à  la  prier  de  vouloir  bien  faire  ravitailler  et  escorter  certains  navires 
chargés  des  deniers  du  Roi  pour  la  dépense  de  son  armée  aux  Pays-Bas  '. 

Ainsi  le  hasard  des  flots  livrait  entre  les  mains  des  Anglais  le  trésor  des- 
tiné à  des  soldats  espagnols  qui,  tôt  ou  tard,  peut-être,  menaceraient  l'Angle- 
terre'. N'y  avait-il  pas  là  une  heureuse  occasion  à  saisir,  et  n'étail-elle 
point  de  nature  à  tenter  à  la  fois  l'avarice  et  l'ambition  de  la  Reine? 

Elisabeth  avait  d'abord  annoncé  à  don  Guérau  d'Espès  qu'elle  se  char- 
gerait de  faire  escorter  les  navires  espagnols  par  sa  propre  flotte  jusqu'au 
port  d'Anvers;  mais  c'était  là  un  premier  mouvement  de  générosité,  dont 
elle  se  repentit  bientôt. 

Le  vice-amiral  Arthur  Champernowne,  qui  commandait  à  Plymouth, 
s'était  hâté  d'écrire  à  Cecil  :  «  J'ai  les  moyens  d'exécuter  la  saisie  du  trésor 
»  au  profit  de  la  Reine  afin  qu'elle  en  recueille  un  grand  avantage,  en 
»  laissant  peser  tout  le  blâme  sur  moi.  Après  quelques  feintes  démonslra- 

*  Our  whole  cxpcclation  rosteth  upon  the  success  of  thèse  matlcrs  in  the  Low-Cooniries,  whicb,  as 
Ihey  shall  f:ill  oui  so,  are  llkc  to  producc  conséquences  to  the  greater  part  of  Christcndom.  Lettre  de 
Cecil  à  Noms,  du  3  août  1868.  Caliala,  p.  IMI. 

*  Haynes,  p.  472. 

»  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  i"  décembre  1868,  p.  193. 

*  Deux  navires  seulement  échappèrent  à  la  tempête  et  aux  pirates  et  atteignirent  le  port  d'Anvers. 


INTRODUCTIOIN. 


XI 


M  lions  de  son  méconlentement  pour  colorer  le  fait,  die  m'en  saura  un  si 
);  grand  gré  que  je  suis  prêt  à  me  sacrifier  moi-même.  Ce  serait  une  grande 
»  pitié  que  ce  butin  échappât  à  la  Reine,  et  tout  ce  que  nous  pouvons 
»  prendre  à  celte  nation  maudite  est  favorable  à  nous-mêmes  '.  » 

William  Hawkins  invoquait  d'autres  considérations  qui  touchaient  plus 
directement  encore  Elisabeih.  Celle  princesse,  bien  qu'elle  se  déclarât  le 
champion  du  pur  Evangile,  spéculait  sur  la  traite  des  nègres,  et  un  premier 
essai  lui  avait  valu  un  bénéfice  de  soixante  pour  cent.  Aussi  avait-elle 
encouragé  la  nouvelle  expédition  de  John  Hawkins,  et  c'était  sur  un  de  ses 
navires  que  l'audacieux  corsaire  avait  arboré  son  pavillon;  mais  il  avait 
été  dépouillé  de  son  butin  sur  les  côtes  de  la  Floride  et  n'avait  échappé  à 
la  mort  qu'avec  les  plus  grands  périls.  William  Hawkins  pressait  donc  la 
Reine  de  venger  l'échec  subi  par  son  frère  en  saisissant  les  deniers  du  roi 
d'Espagne  '. 

Plus  le  Irésor  était  considérable,  plus  il  élait  de  l'intérêt  de  la  Reine  de 
se  l'approprier  '. 

Les  envoyés  du  prince  d'Orange,  soutenus  par  Cavaignes,  agent  des 
Huguenots,  et  Junius,  anibassadeur  du  duc  des  Deux-Ponts,  ne  manquè- 
rent point  d'appuyer  ces  conseils  et  d'insister  pour  qu'ils  fussent  écoutés  '. 

Elisabeth,  pour  rassurer  sa  conscience,  recourut  à  l'avis  de  l'évéque  de 
Salisbury,  qui  ne  manqua  point  de  tout  approuver.  On  en  donna  aussitôt 
avis  à  Coligny  et  au  prince  d'Orange.  La  moitié  de  ce  butin  devait  servir  au 
Taciturne;  l'autre  moitié,  assure-t-on,  fut  aussitôt  envoyée  à  la  Rochelle. 

On  apprit  inopinément  à  Londres  que  l'or  espagnol  avait  été  décharge 
des  navires  et  placé  sous  la  garde  des  magistrats  de  Plymoulh.  Don  Guérau, 
frappé  de  stupeur,  courut  au  palais.  On  lui  fit  attendre  son  audience  pen- 

'  Lettre  de  Cliampernowiic  à  Cccil,  du  19  déccmbie  lt)68,  p.  197. 
'   Lettre  de  Wiliiam  Hawkins,  du  3  déccnibrc  1568,  p.  194. 

•  Lettre  de  Cbampernowiie,  du  19  décembre  1568,  p.  197. 

*  Lettre  de  La  Motbe,  du  28  décembre  1508. 


XII 


INTRODUCTION. 


danl  une  semaine  entière;  et  quand  il  fui  reçu  par  la  Reine,  elle  se  borna  à 
lui  répondre  qu'elle  avait  pris  ce  (rcsor  en  sa  garde  de  peur  qu'il  ne  tombal 
au  pouvoir  des  pirates  qui  avaient  jeté  l'ancre  à  l'île  de  \N  ighl;  mais,  chan- 
geant presque  aussitôt  de  langage,  elle  déclara  que  cet  or  n'i»p[)arlen!iit 
point  au  roi  d'Espagne,  mais  à  des  marchands  génois,  et  qu'elle  était  décidée 
à  le  leur  emprunter. 

Sans  perdre  an  moment,  don  Guérau  d'Espès  écrivit  au  duc  d'Albe 
pour  que  l'on  saisît  les  biens  des  Anglais  à  Anvers  et  pour  que  l'on  agit  de 
même  en  Espagne '.Qu'avait-il  à  craindre  lui-même  de  la  colère  des  Anglais? 
il  était  déjîJ  à  peu  près  un  prisonnier  au  milieu  d'eux  *. 

Quant  à  cette  excellente  dame,  dont  le  langage  était  si  fallacieux,  il  serait 
aisé  de  la  renverser  du  Irône  pour  y  faire  monter  la  reine  d'Ecosse  '. 

Le  duc  d'Albe,  se  conforjnant  à  l'avis  d'Espès,  lit  aussitôt  mettre  la  main 
sur  les  biens  des  Anglais  à  Anvers  et  dans  d'autres  villes  *  :  on  s'attendait 
même  à  ce  que  cette  mesure  fût  suivie  d'une  déclaration  de  guerre 

A  celte  nouvelle,  Elisabeth,  qui  s'était  flattée  du  vain  espoir  de  tout  expli- 
quer, de  tout  juslilier,  fut  prise  d'une  vive  émotion.  Elle  perdit  connais- 
sance; mais  bientôt  elle  n'écoula  plus  que  sa  colère.  Elle  connaissait, 
disait-elle,  «  la  superbe  et  l'arrogance  du  duc  d'Albe;  mais  possible  il  avoit 
)'  remué  en  cecy  une  besoigne  qui  l'abaisseroit  autant  qu  il  pensoit  estre 
»  haut  eslevé  ".  »  Il  fut  aisé  à  Cecil  de  lui  faire  signer  l'ordre  d'autres  repré- 
sailles. Vers  onze  heures  du  soir,  le  maire  de  Londres  et  les  aldermen  se 
transportèrent  chez  les  marchands  flamands  et  espagnols  et  saisirent  toutes 
leurs  marchandises,  d'une  valeur  supérieure  des  deux  tiers  à  celle  des 
marchandises  anglaises  arrêtées  aux  Pays-Bas. 

"  Lcllrc  (le  don  Guéran  d'Espès,  du  21  décembre  1508,  p.  198. 

'   Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  p.  109. 

»  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  50  décembre  1S68,  p.  203. 

'  Con  loda  blandura  y  buen  Iratamcnto.  Lettre  du  duc  d'Albe  à  Philippe  II,  du  4  janvier  1569. 

•  Lettre  de  La  Mothe.  du  20  janvier  1669. 


INTIiODlJCTIO^  xi.i 

Cependant  don  Guérau  d'Espès  espère  que  le  peuple  anglais  ne  laissera 
point  dëcliirer  ainsi  le  pacte  sécubire  de  1  alliance  avec  la  maison  de  Bour- 
gogne. Au  sein  du  Conseil,  une  vive  opposition  s'est  manifestée  chez  le 
comte  d'Arundel  et  ses  amis.  Ceux  qui  excitent  la  reine  Elisabeth  contre 
le  duc  d'Albe.  "  craignent  qu'il  ne  leur  soit  quelquefois  reproché  d'avoir 
»  trop  légèrement  précipité  leur  niaistresse  en  ceste  périlleuse  entreprise 
»  et  que  les  maux  qui  proviendront  de  l'ouverture  de  la  guerre  avec  un 
»  si  puissant  prince,  ne  leur  soit  redemandé  au  péril  de  leurs  testes  *.  » 
Leicester  a  même  osé  dire  à  la  Reine  que  la  mort  de  Cecil  pourra  seule 
rétablir  la  paix  en  Angleterre. 

L'ambassadeur  espagnol,  malgré  les  périls  ,qu'il  a  à  redouter,  ne  perd  rien 
de  son  audace,  ni  de  sa  fierté;  et  dans  une  lettre  qu'il  sait  d'avance  devoir 
passer  sous  les  yeux  d'Elisabeth,  il  glisse  ces  paroles  :  «  Les  enchantements 
»  d'Amadis  se  renouvellent  en  Angleterre.  Je  suis  le  prisonnier  de  la  reine 
»   Oriane,  mais  j'espère  que  tout  finira  en  comédie  '.  » 

La  raillerie  de  l'ambassadeur  espagnol  irrita  la  Reine  plus  vivement  que 
ses  énergiques  remontrances.  Nous  retrouvons  ses  impressions  dans  le 
récit  dune  audience  donnée  à  Hamptoncourt  à  l'envoyé  de  Charles  IX  :  «  Il 
>i  ne  tonoit.  lui  dit-elle,  qu'à  l'ambassadeur  d'Espaigne  qu'il  n'y  eust  desjà 
»  guerre  allumée  entre  les  pays  de  son  maistre  et  les  siens.  Elle  avoit  esté 
»  trompée  en  ce  personnaige  qu'elle  avoit  estimé  bien  honneste  et  bien 
»  modéré.  Il  avoit  osé  la  nommer  Orianne,  de  quoy  elle  n'estoit  moins 
»  offensée  que  du  demeurant  :  s'il  eust  esté  son  subject,  elle  l'eust  desjà  faict 
n  poursuivre  par  la  rigueur  de  justice  '.  » 

Cecil  ne  s'arrête  point  dans  la  voie  où  il  s'est  engagé.  Les  marins  espa- 
gnols ont  été  jetés  en  prison^  et  lorsqu'ils  se  sont  plaints,  on  leur  a  répondu 
qu'on  les  enverra  à  la  Rochelle  où  ils  seront  pendus  par  les  Huguenots. 

•  Lettres  de  La  Molhc,  du  iO  et  du  17  janvier  1869. 

•  Lettre  do  don  Guérru  d'Espès,  du  10  janvier  1S6!(,  p.  234. 

•  Lettre  de  La  Molhe,  du  20  janvier  1569. 


xiv  IINTRODUCTION. 

Le  9  janvier  1569,  don  Guérau  d'Espès  écrit  au  duc  d'AIbe  que  ses 
lettres  sont  saisies  et  que  son  hôtel  est  gardé  à  vue  '.  Toutes  ses  démarches 
ne  lui  rendent  ni  la  dignité  de  ses  fonctions,  ni  même  la  liberté  de  sa 
personne.  «  Voilions  avec  soin  sur  le  renard,  »  écrit  Knollis  à  Cecil  '. 

Don  Guérau  d'Espès  était  plus  dangereux  comme  prisonnier  que  comme 
ambassadeur.  Dès  ce  jour  s'ouvrit  une  suite  d'intrigues  plus  ou  moins 
habiles,  de  complots  plus  ou  moins  secrets,  où  il  cherchait  à  réunir  contre 
la  reine  d'Angleterre,  d'une  part  la  reine  d'Ecosse  et  les  catholiques,  d'autre 
part  le  duc  de  Norfolk  et  tous  les  lords  jaloux  de  la  rapide  élévation  de 
Cecil  '.  De  nombreux  agents  servaient  ses  projets  :  le  plus  célèbre  fut  le 
Florentin  Ridolli. 

Espés,  après  être  convenu  avec  La  Mothe  d'un  signe  auquel  on  recon- 
naîtrait ses  lettres,  lui  proposa  de  travailler  d'accord  pour  faire  perdre  à 
Cecil,  le  plus  grand  hérétique  que  l'on  connût,  son  crédit  près  de  la  Heine. 
«  H  avait  déjà  commencé  d'y  donner  une  bonne  main,  »  et  il  espérait  que 
La  i\lolhe  ne  négligerait  point  «  de  frapper  son  coup  '.  » 

il  est  facile  de  rétablir  la  foi  catholique  en  Angleterre.  Tant  que  cela 
n'aura  point  été  fait,  il  n'y  aura  point  de  paix  pour  les  Pays-Bas  ^ 

Les  lettres  de  l'ambassadeur  espagnol  ne  rencontraient  plus  à  Bruxelles  le 
même  accueil  que  lorsque  le  duc  d'AIbe,  à  sa  prière,  avait  saisi  les  biens  des 
marchands  anglais.  Celte  mesure  avait  produit  de  regrettables  conséquences. 
«  La  vengeance  du  duc  d'AIbe  est  funeste  aux  Pays-Bas  »,  s'écrie  Taxis  *. 
et  Arias  Monlano  ajoute  :  «  Les  affaires  d'Angleterre  nous  causent  plus  de 
»  mal  qu'on  ne  saurait  le  dire.  Tout  le  commerce  est  ruiné  '.  >• 

'  Lettre  de  don  Giiérau  d'Espès,  du  9  janvier  1369,  p.  227. 

'  Lettre  de  Knollis,  du  <  2  janvier  1869,  p.  257. 

'  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  20  février  1509,  p.  500. 

'  Lettre  de  La  Mothe,  du  28  décembre  1568. 

»  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  9  janvier  1869,  p.  227. 

'  Taxis,  Comm.,  p.  145. 

'  Doc.  in.,  t.  XLL 


IINTKODIJCTION.  xv 

En  présence  de  ces  plaintes,  le  duc  d'Albe  s'émeut  et  regrette  ce  qu'il  a 
fait,  et  le  9  janvier  15(59,  c'est-à-dire  le  même  jour  où  Espès  exposait  les 
outrages  dont  il  était  l'objet,  il  chargea  un  conseiller  belge,  Christophe 
d'Assnnleville,  dese  rendre  à  Londres  [)our  négocier,  en  termes  humbles  et 
courtois,  le  rétablissement  des  relations  commerciales  et  la  restitution 
réciproque  de  tout  ce  qui  avait  été  saisi  '. 

Christophe  d'Assonleville  se  dirigea  en  toute  hâte  vers  Calais,  mais  les 
vents  contraires  persistèrent  pendant  trois  jours,  et  ce  ne  fut  point  sans  de 
sérieuses  difficultés  qu'il  poursuivit  son  voyage.  On  le  retint  à  Douvres, 
puis  à  Rochester  où  l'on  regretta  ce  retard;  car  il  avait  pu,  pendant  deux 
jours,  examiner  le  principal  arsenal  du  royaume  et  les  travaux  qu'on  y 
faisait  pour  la  construction  des  grands  navires  de  guerre.  A  Londres  on  le 
garda  à  vue  en  son  logis;  et,  comme  il  avait  envoyé  un  messager  vers  Cecil. 
celui-ci  lui  interdit  de  revenir,  disant  :  <  qu'on  manderoil  à  son  maistre  ce 
»  qu'il  auroit  à  fère,  sans  qu'il  envoyast  le  sçavoir*.  » 

On  avait  défendu  à  Christophe  d'Assonleville  de  voir  don  Guérau 
d'Espès.  Chaque  jour  il  apprenait  de  nouveaux  actes  de  piraterie  commis 
par  les  Anglais.  «  De  semblables  butins,  écrivait-il  au  duc  d'Albe,  les  font 
»  si  insolcns  et  rendent  ma  négociation  plus  didicile  '.  »  Après  plusieurs 
semaines  de  vains  efforts,  il  quitta  l'Angleterre,  sans  avoir  obtenu  une 
audience  de  la  Reine,  qui  ne  voulait  point  traiter  avec  le  duc  d'Albe;  et 
quand  il  descendit  des  navires  anglais  qui  l'avaient  ramené  à  Dunkerque, 
il  put  les  voir,  en  s'éloignant,  donner  la  chasse  à  des  bateaux  espagnols  *. 

L'insulte  faite  à  l'ambassadeur  de  Philippe  II  devait-elle  être  acceptée  avec 
la  même  patience  à  Madrid  qu'à  Bruxelles?  Philippe  II,  au  premier  moment, 

'  Instructions  de  Chr.  d'Assonleville,  p.  220. 

*  Lettre  de  La  Mothe,  du  30  janvier  1569. 

*  Lettre  de  Vitelli,  du  25  février  1869,  p.  306, 

*  Le  duc  d'Albe  fit  payer  six  cents  livres  à  Christophe  d'Assonleville  pour  les  frais  de  son  voyage. 
(Arch.  de  Lille.) 


XVI 


LNÏRODUCTION. 


la  ressenlil  profondément^  et  à  ses  yeux,  selon  ce  qu'il  écrivait  à  don  Guéiau 
(i'Espès,  elle  justifiait  tout  effort  pour  renverser  la  reine  Elisabeth  de  son 
trône,  mais  il  laissait  le  choix  <les  moyens  au  gouverneur  des  Fa}S-Bas  '. 

I^e  duc  d'Albe,  en  voyant  échouer  toutes  les  tentatives  conciliantes 
confiées  à  Assonleville,  n'était  plus  insensible  à  ces  menaces  et  à  ces  vio- 
lences. »  Don  Guerau,  mande-t-il  au  Uoi,  pense  que  le  moment  est  favo- 
»  rable  pour  priver  Elisabeth  de  la  couronne  et  pour  la  placir  sur  le  front 
»  de  la  reine  d'Ecosse.  Veuillez  me  faire  connaître  quelle  suite  il  convient 
»  de  donner  à  cet  avis.  S'il  devait  être  adopté,  je  me  réjouirais  beaucoup  de 
»  l'exécuter.  Jamais  l'occasion  n'a  été  plus  favorable  '.  » 

Bientôt  d'autres  préoccupations  s'emparèrent  de  l'esprit  de  Philippe  II. 
G'élait  l'insurrection  des  Maures  à  laquelle  les  Anglais  n'étaient  point  étran- 
gers, c'étaient  aussi  les  déchirements  intérieurs  dans  la  maison  royale 
révélés  par  l'arrestation  inopinée  de  don  Carlos,  tels  que  le  docteur  Mua  les 
dépeignait  complaisainmenl  dans  ses  dépêches.  Et  lorsque  le  cardinal  de 
Guise  lui  proposa  de  réunir  toutes  les  forces  de  la  France  et  de  l'Espagne 
pour  combattre  Elisabeth,  il  ne  reçut  que  celte  réponse  :  qu'il  fallait,  avant 
de  s'occuper  de  l'étranger,  régler  ses  propres  affaires  '\ 

Le  duc  d'Albe  hésitait  à  son  tour  :  «  Je  ne  sais  s  il  convient  aux  intéi-éls 
»  de  Votre  Alajesté  de  rompre,  ces  Etats  étant  si  peu  préparés  pour  la 
»  guerre  et  encore  si  agites  par  les  derniers  troubles.  Je  crois  que  la  nieil- 
»  leure  voie  est  celle  de  la  douceur  et  qu'il  vaut  mieux  écrire  des  lettres 
»  d'anulié  '.  »  Il  répétait  quelques  jours  après  :  «  Le  plus  sur  est  de  tempo- 
»  riser.  Attendons  les  événements  afin  d'en  profiter,  quoi  qu'il  arrive.  Que 
»  Votre  Majesté  me  marque  si  je  dois  me  servir  de  termes  âpres  ou  gra- 

'   Lettre  de  Philippe  M  à  don  Guerau  d'Espcs,  du  18  février  15C9.  {Arch.  de  Simnnca*.) 
'   Lettre  du  due  d'Albe,  du  18  février  15fi9.  {Doc.  in.,  t.  XXXVn.) 

'  Parecc  que  en  ninguna  mafiera  le  convicnc  rompcr  eon  ios  de  fucra,  sino  de  altcnder  al  assicnto 
de  sus  cosas  proprias.  {Déclur.  de  Philippe  II,  du  ôO  avril  Ui69.) 

*  Lettre  du  duc  d'Albe  au  Roi,  du  10  mars  1569.  {Doc.  in.,  t.  XXXVH.) 


INTIiODlCTION.  XVII 

»  d'eux  '.  Il  me  paraît  utile  de  ne  pas  rompre  avec  Elisabeth  et  d'agir  avec 
»  douceur,  en  cherchant  toutefois  à  l'effrayer '.  » 

Selon  le  duc  d'Albe,  don  Guérau  d'Espès  était  trop  arrogant  et  se  laissait 
tromper  ',  mais  d'autres  blâmaient  la  pusillanimité  du  gouverneur  des 
Pays-Bas.  «  Tout  serait  déjà  fait,  écrivait  Curiel,  si  l'évêque  d'Aquila  vivait 
»  encore  '.  » 

Cecil  triomphait  :  <<  La  reine  d'Angleterre,  bien  que  vacillante  et  indé- 
»  cise  dans  les  affaires  importantes,  subit  les  avis  de  Ceci!,  qui  se  résument 
»  en  un  seul  point  :  la  destruction  de  la  religion  catholique  '.  » 

Dans  les  premiers  jours  de  mai,  des  olliciers  de  justice  promenèrent 
dans  les  rues  de  Londres  des  crucifix  et  des  images  de  saints  qu'ils 
avaient  trouvés  chez  un  Espagnol  et  les  brûlèrent  publiquement  :  «  Voilà 
»  les  dieux  des  Espagnols!  criait  la  foule;  que  la  flamme  les  consume 
w  ensemble  M  » 

Chaque  jour  les  pirates  amenaient  dans  les  ports  anglais  de  riches 
prises  enlevées  aux  sujets  de  Philippe  H.  C'étaient  là,  comme  Cecil  l'écrivait 
à  Sidney,  des  (enlalions  auxquelles  on  ne  résistait  point  '. 

«  Je  saurais  assurer  à  la  Heine  l'empire  de  la  mer,  »  disait  Cecil  :  élément 
bien  inconstant,  remarque  Espès,  pour  l'assujélir  au  sceptre  d'une  femme  '. 

La  pensée  de  Cecil  allait  plus  loin  encore;  il  voulait  engager  Elisabeth 
dans  une  grande  lutte  où  elle  se  déclarerait  la  protectrice  de  tous  les  par- 
tisans de  la  Réforme  '. 

'  LcUrcs  du  duc  d'Alhc  au  Roi,  du  2  avril  lî)()9.  {Doc.  in.,  t.  XXXVIII.) 

•  Lettre  du  duc  d'Albc  au  Roi,  du  IS  mai  IS6!).  (Doc.  i».,  t.  XXXVIII.) 
'  Lettre  du  duc  d'Albe  au  Roi,  du  i  avril  1569.  (Doc.  in.,  t.  XXXVIII.) 

•  Lettre  de  Curlel,  du  C  avril  lt)C9.  (Doc.  in.,  t.  XXXVIII.) 

•  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès  à  Çuyas,  du  JO  avril  I5C9.  {4rch.  de  Simaticas.) 

•  Lettre  de  La  Mothe,  du  12  mai  ISOi). 

'  Lettre  de  Cecil  du  28  février  15(19.  [liccord  office.) 

'  Lettre  d'Espès  à  Philippe  II,  du  25  avril  1569.  (Arc/i.  de.  Simaiicas.) 

•  Notes  de  Cccil,  Burghley  papcrs,  t.  I,  pp.  579,  588. 

Tome  V.  s 


xviii  INTRODUCTIO>. 

Elisabeth,  se  prêtant  à  ces  projets,  se  vantail  d'empêcher  le  duc  d'Alhc 
de  réduire  les  Pays-Bas  à  un  état  aussi  misérable  que  celui  du  rojaunu- 
de  Naples  ou  de  l'Italie.  «  Je  me  tiens,  disait-elle  à  Leicester,  si  offencée 
»  du  duc  d'Albe  et  l'estime  si  cruel  et  si  superbe,  et  les  Espagnols  si  into- 
X  lérables,  qu'il  n'est  rien  que  je  ne  face  pour  chasser  et  luy  et  eulx  hors 
»  du  Pays-Bas'.  »  Elle  avait  donné  l'ordre  qu'on  fortifiât  le  rivage  depuis 
Arundel  vis-à-vis  du  Havre  jusqu'à  Yarmoulh  vis-à-vis  de  la  Zélande. 

Sur  ces  entrefaites,  des  secours  en  hommes  et  en  armes  ne  cessaient 
d'être  envoyés  des  ports  d'Angleterre  au  prince  d'Orange  et  au  bâtard  de 
Brederode.  Elisabeth  autorisait  tout  «  sans  faire  semblant  d'en  riens 
»  sçavoir  '.  » 

Néanmoins,  l'ambassadeur  espagnol  continuait  à  opposer  aux  intrigues 
de  Cecil  d'autres  intrigues  activement  poursuivies.  A  son  avis,  il  fallait,  si 
l'on  ne  détrônait  pas  Elisabeth,  ne  pas  hésiter  à  anéantir  le  crédit  de  Cecil. 
«  Tous  les  catholiques,  écrit  Espès,  se  soulèveront  si  l'étendard  du  roi 
»  d'Espagne  est  arboré  sur  le  rivage  de  l'Angleterre  :  rien  n'est  plus  aisé 
»  que  de  conquérir  ce  royaume  ou  fout  au  moins  d'y  changer  le  gouver- 
»  nement'.  »  A  moins  de  défense  formelle  de  la  part  du  duc  d'Albe,  il  veuf, 
dès  qu'il  aura  entendu  le  cri  :  «  Vive  la  reine  d'Ecosse!  »  aller  rejoindre 
Marie  Sfuart  '. 

Le  duc  d'Albe  ne  l'écoute  point.  11  ne  faut  pas  subsidier  les  catholiques 
anglais;  il  ne  faut  pas  même  les  encourager,  car  les  intentions  de  Philippe  II 
ne  sont  pas  connues  '.  Espès  ne  peut  rien  faire  sans  l'ordre  exprès  du  Roi  *. 
Toute  immixtion  dans  les  discordes  intérieures  de  l'Angleterre  est  péril- 

'  Lettre  de  La  Mothe,  du  6  avril  1SG9. 

'  Lettres  de  La  Molhc,  du  25  avril,  du  2i  juin,  du  22  août,  du  U  et  du  19  septembre  1569. 

'  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  2  avril  186!»,  p.  5bS. 

•  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  29  avril  1569,  p.  57S. 
'  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  20  avril  1569,  p.  368. 

*  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  29  avril  1 B69,  p.  573. 


INTRODUCTION.  xix 

leuse:  il  faut  s'abstenir  de  pratiques  de  ce  genre  '.  Qu'Espès  ne  se  mêle  ni 
des  affaires  de  l'Angleterre,  ni  de  celles  de  llrlande  '. 

Les  choses  en  sont  arrivées  à  ce  point  que  le  duc  d'Albe  n'ose  pas  adresser 
à  Elisabeth  une  lettre  un  peu  fière  do  Philippe  II,  de  peur  qu'une  princesse 
si  hautaine  et  si  présomptueuse  ne  la  laisse  interpréter  défavorablement 
par  le  cardinal  de  Châtillon  '\ 

En  vain  Marie  Stuart  supplie-t-elie  le  duc  d'Albe  de  venir  au  moins  en 
aide  à  ses  fidèles  vassaux  qui  luttent  en  Ecosse  *;  en  vain  Espès  joint-il  ses 
instances  pour  que  l'on  n'abandonne  point  cette  pauvre  dame  dans  un  si 
profond  malheur  '.  Le  duc  d'Albe  répond  qu'il  faut  user  avec  ses  agents 
d'une  extrême  prudence  ".  Tout  au  plus  enverra-t-il  à  la  noble  captive  une 
aumône  de  mille  écus  '. 

D'étroites  jalousies  séparaient,  en  bien  des  points,  la  France  et  l'Espagne. 
Philippe  il  eût  voulu  conclure  le  mariage  de  Marie  Stuart  et  de  don  Juan 
dAulriche  :  Catherine  de  Médicis  recommandait  à  La  Mothe  de  ne  rien 
négliger  pour  rempécher  *. 

Don  (îuérau  d'Espès  ne  s'était  point  trompé  en  comptant  quelque  peu  sur 
l'inconstance  de  l'esprit  d'Elisabeth.  Les  espérances  qu'elle  avait  fondées 
sur  les  succès  des  Huguenots  et  des  Gueux  s'étaient  évanouies.  Condé  avait 
péri  à  Jarnac;  et  le  duc  d'Albe  faisait  élever  sa  statue  à  Anvers  comme  s'il 
avait  éteint  la  sédition,  extincta  sedilione,  et  comme  si  le  prince  d'Orange 
n'était  plus  qu'un  homme  mort,  hors  d'état  de  relever  jamais  la  tête,  hombre 
muerlo  que  no  alzara  cabeça  \ 

«  I.tltrc  du  duc  d'Albe,  du  21  juin  IH69,  p.  406. 

•  Lcllre  du  duc  dAlbc,  dulS  juillet  1569,  p.  431. 

•  Lettre  du  duc  d'Albe  au  Roi,  du  12  juin  1869.  Uoc.  in.,  I.  XXXViil. 

«  Lettres  de  Marie  Stuart  (23  cl  30  avril,  16  mai,  8  juillet  1869),  pp.  371,  377,  385,  426. 

•  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  17  juillet  1569,  p.  431. 

•  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  14  juillet  1 569,  p.  429. 
'  Lettre  du  duc  d'Albe,  (lu  n  août  1569,  p.  441. 

•  Lettre  de  Catherine  de  Médicis,  du  21  septembre  1569. 

•  Doc.indd.,  t.  XXX VIL 


XX 


IJNÏKODUCTION. 


Le  moment  élait  revenu  de  flaller  le  roi  d'Espagne  el  le  roi  de  France. 
«  Je  n'ai  jamais  voulu  la  guerre  »,  répélait  Elisabeth;  et  elle  maudissait 
tous  ceux  qui  l'avaient  engagée  à  saisir  le  trésor  du  roi  d'Espagne  :  que  le 
diable  ne  les  avait-il  emportés  '! 

Un  autre  jour,  la  reinj  d'Angleterre  disait  à  l'ambassadeur  français  : 
«  Je  réprimerai  les  pirates  et  je  ne  secourrai  plus  les  rebelles  '.  »  Et  afin 
que  Charles  IX  ne  songeât  plus  à  faire  épouser  Marie  Stuarl  au  duc 
d'Anjou,  elle  semblait  elle-même  disposée  à  lui  accorder  sa  main.  Ce  qui 
faisait  dire  à  La  Molhe  que  jamais  on  n'aurait  vu  un  plus  beau  spectacle 
que  celui  de  son  entrée  solennelle  à  Paris  où  elle  serait  «  la  plus  honorée. 
)i  bien  venue  et  bénie  de  noblesse  et  de  peuple  '.  » 

Cette  situation  devait  profiter  à  don  Guérau  d'Espès.  La  Reine,  sans 
qu'elle  consentît  à  le  voir,  lui  fit  rendre  la  liberté  et  lui  permit  de  s'installer 
dans  l'hôtel  de  l'évéque  de  Winchester. 

Deux  courants  très  opposés  sont  à  signaler  dans  la  politique  espagnole  en 
Angleterre. 

Espès  ne  cesse  de  réclamer  du  duc  d'Albe  une  action  énergique  :  «  INous 
»  attendons  les  événements  qui  ne  larderont  point  à  s'accomplir,  et,  s'ils 
»  prennent  une  bonne  voie,  le  roi  pourra  infliger  un  châtiment  trop 
»  mérité  *.  »  Il  s'agit  de  déclarer  la  reine  d  Ecosse  héritière  de  la  couronne 
d'Angleterre.  Leicester  y  est  favorable;  Cecil  a  dit  qu'il  ne  s'y  opposerait 
point  °.  Tous  les  grands  noms  de  l'aristocratie  anglaise  figurent  dans  celte 
revendication  :  Norfolk,  Arundel,  Pembroke,  Northumberland,  Westmore- 
land,  Montagne,  Morley  :  «  les  plus  puissans  et  bien  aimés  du  peuple'.  » 

'  Lettre  d'un  agent  italien,  du  18  mars  1S69;  leltre  d'Espès,  du  20  avril  1669.  (Areh.de Simanfat.) 

•  Lettres  de  La  Mothe,  du  mois  d'avril  lbC9. 

•  Lettre  de  La  Molhe,  du  27  juillet  15()0. 

'  Lettre  d'Espès,  du  2S  juillet  ISCO,  p.  437. 

'  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  i"  août  1509,  p.  iZi. 

'  Mém.  de  La  Motlie,  du  13  mars  1569. 


INTRODUCTION.  xxi 

L'ambassadeur  espagnol  est  l'âme  de  (oute  celte  agitation.  <i  C'est  don 
»  Guéraii  qui  soulève  l'Angleterre,  dit  Elisabeth  à  l'ambassadeur  français. 
»  mais  je  sais  tout  ce  qu'il  dit,  même  quand  il  est  seul  avec  l'évéque 
«  de  Koss  '.  » 

Le  ducd'Albe,  au  lieu  de  traiter  ouvertement  au  nom  du  Roi  son  maiire, 
s'attachait  à  des  négociations  clandestines  conduites  par  des  marchands.  A 
la  voie  des  armes  il  préférait  de  basses  intrigues  fondées  sur  la  corruption. 
Ses  principaux  agents  étaient  Spinola  et  P'iesco,  tous  les  deux  Génois. 
Spinola  trahissait  et  avait  accepté  d'Elisabeth  le  bénéfice  de  Sainte-Cathe- 
rine à  Londres.  Fiesco  devait  tout  cacher  à  l'ambassadeur  espagnol.  C'était 
lui  qui  était  chargé  de  séduire,  à  prix  d'argent,  les  conseillers  de  la  Reine  '. 
Il  réclamait  quinze  à  vingt  mille  écus  pour  corrompre  les  plus  influents  '. 
Il  faut  continuer  à  payer  Leicesler;  il  importe  surtout  de  gagner  Cecil  '. 
«  Si  cela  se  découvrait,  observe  le  duc  d'Albe,  Cecil,  qui  gouverne  entiè- 
)■  rement  la  Reine,  serait  perdu  \  » 

Cecil,  loin  d'accepter  les  présents  du  duc  d'Albe,  avait  reconquis  son 
influence  sur  l'esprit  d'Elisabeth.  Les  persécutions  contre  les  catholiques 
se  renouvelaient,  marquées  par  d'horribles  tortures  et  d'injustifiables  con- 
fiscatians.  Un  mouvement  ne  devait  pas  tarder  à  éclater.  Parmi  les  catholi- 
ques, il  en  est  bon  nombre  à  qui  il  répugne  de  rechercher  l'appui  du  duc 
d'Albe,  «  car  ne  veulent,  à  ce  qu'ils  dient,  combattre  pour  conquérir  ce 
»  royaulme  au  roy  d'Espaigne,  ny  rien  avoir  à  faire  avec  ceste  nation-là  '.  » 
Mais  Espès  insiste.  Le  pape  n'a-l-il  point  déposé  la  fille  adultère  d'Anne 
Roleyn;  le  roi  d'Espagne,  comme  le  premier  des  monarques  catholiques, 

"  Lettre  de  La  Mothe,  du  2i  octobre  1509. 

•  Lettre  du  duc  d'.Mbe,  du  U  juillet  1869,  p.  438. 

*  Lettre  du  duc  d'Albe  au  Uoi,  da  i3  juin  1869.  Doc.  in.,  t.  XXXVIII. 
'  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  25  juillet  1869,  p.  434. 

•  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  28  septembre  1869.  Doc.  in.,  t.  XXXVIII. 

*  Lettre  de  La  Mothc,  du  17  août  1869. 


XXII 


IMRODUCÏION. 


le  duc  d'Albe,  comme  son  lieutenant,  ne  sont-ils  pas  appelés  à  exécuter 
cette  sentence?  II  suffirait  que  le  duc  d'Albe  envoyât  quelques  capitaines 
pour  diriger  des  milices  inexpérimentées,  quelques  arquebusiers  pour  sou- 
tenir le  premier  choc;  et  déjà  la  voix  publique  rapporte  que  le  duc  d  Albe 
a  oiTertaux  seigneurs  catholiques  mille  Espagnols  et  deux  mille  Wallons  '. 
D'autres  ajoutent  qu'il  a  réuni  en  Zélande  quatre  ou  cinq  mille  hommes; 
et  selon  une  troisième  version  il  promet  aux  lords  des  comtés  du  Nord  un 
secours  de  deux  mille  arquebusiers,  de  mille  corselets  et  de  cinq  cents  che- 
vaux. On  le  dépeint  comme  organisant  Tinvasion,  comme  croyant  déjà 
assurée  la  conquête  de  l'Angleterre  '. 

Cette  fois  encore,  don  Guérau  dEspès  avait  été  imprudent  en  n'écoulant 
que  son  zèle.  Le  duc  d'Albe  lui  écrivait  le  4  septembre  13(59  :  «  Laissez-moi 
»  le  soin  de  diriger  ces  alTaires.  N'intervenez  en  rien.  Je  vous  ai  écrit  cin- 
»  quantc  fois  de  vous  abstenir  de  toute  négociation  *.  »  Et  le  Secrétaire 
Albornoz  ajoutait  quel(|ues  lignes  pour  insister  sur  ce  point  *.  Mais  Espés 
ne  se  décourageait  point.  11  conjurait  Philippe  II  d'intervenir.  Jamais 
aucune  occasion  plus  favorable  ne  s'était  off'erte  de  châtier  ceux  qui  avaient 
si  longtemps  insulté  l'Espagne'.  Les  mêmes  instances  s'adressaient  au  duc 
d'Albe.  Espès  lui  mandait  que  la  lutte  était  ouverte  et  que  les  lords  des 
comtés  du  Nord  réclamaient  son  intervention  :  «  C'est  une  entreprise  faite  '. 
»  Que  Votre  Excellence  juge  ce  qu'il  convient  de  répondre  '.  »  Lord  Mon- 
lague  se  rendra  aux  Pays-Bas  pour  le  supplier  de  ne  pas  refuser  son  appui. 

Le  duc  d'Albe  répond   qu'il  ne  recevra  point  l'envoyé  des   lords  des 

'   l.eltre  de  La  .Mollie,  du  23  mai  JS69. 

•  Lettres  de  La  .Mollie,  du  23  novembre  et  du  17  décembre  156i). 
'  Lettre  du  duc  d'.\lbc,  du  i  septembre  156!),  p.  i',i^. 

*  Lettre  d'Albornoz,  du  5  septembre  1809,  p.  487. 

'  Lettre  de  don  Gucrau  d'Espès,  du  20  novembre  1509.  {Arch.  deSamanca$.) 

'  Cierto  es  empresa  hecha. 

'  Lettre  de  don  Guérau  d'Espès,  du  8  novembre  1569,  p.  508. 


IlNTKODllCTION.  xxm 

comtés  «lu  Nord,  qu'il  faut  poursuivre  les  négociations  commerciales'. 
Cette  fois  encore  le  Secrétaire  Albornoz,  (icicle  à  la  pensée  de  son  maître, 
prend  soin  d'engager  Espès  à  souffrir  toutes  les  insultes,  si  l'on  peut  à  ce 
prix  arrivera  une  solution  satisfaisante  '. 

A  celte  heure  même,  les  catholiques  prenaient  les  armes,  comptant  sur 
l'appui  du  duc  d'Albe  qui  les  abandonnait! 

Le  duc  d'Albe  avait  résolu  d'envoyer  en  Angleterre  un  illustre  capi- 
taine °,  Chiappino  Vitelli,  non  pour  combattre,  mais  pour  négocier  comme 
Assonleville,  peut-être  aussi  pour  lui  rendre  un  conjpte  exact  des  ressources 
militaires  de  la  Reine  et  de  ses  adversaires. 

Chiappino  Vitelli  arriva  le  15  octobre  i5G9  à  Douvres,  mais  telle  était 
l'inquiétude  ressentie  par  Elisabeth  qu'elle  lui  ordonna  de  se  séparer  de 
soixante  gentilshommes  qu'il  avait  amenés  et  de  ne  garder  avec  lui  que 
cinq  serviteurs.  Elle  consentit  toutefois  à  le  recevoir  en  audience  et  lui 
permit  de  négocier  avec  ses  conseillers.  D'autre  part,  Vitelli  usait,  vis-à-vis 
de  la  Keine,  de  si  gracieuses  et  si  humbles  paroles  que  les  soupçons  dont 
il  était  l'objet  s'étaient  quelque  peu  affaiblis.  Elisabeth  se  laissait  charmer 
par  ces  beaux  discours.  On  disait  autour  d'elle  :  «  Que  cette  princesse  est 
«  variable  '  '  »  Elle  n'était  qu'habile  :  son  intérêt  n'était-il  pas  de  dissimuler 
avec  le  duc  d'Albe? 

En  ce  moment,  la  nouvelle  de  la  victoire  de  Moncontour  était  arrivée  à 
Londres,  et  Espès  eût  voulu  que  Vitelli,  saisissant  cette  conjoncture  favo- 

'  Lcllre  du  duc  d'Albe,  du  15  novembre  1669,  p.  510. 

'  Lettre  d'Albornoz,  du  13  novembre  i669,  p.  !S11, 

•  En  1864,  Vitelli  avait  cumniandé  une  expédition  en  Afrique,  et  depuis  son  arrivée  aux  Pays-Bas 
il  y  avait  occupe  le  premier  rang  par  ses  connaissances  militaires.  J'ai  vu  un  mémoire  où  Vitelli 
énumcre  ses  services.  Il  a  servi  sous  Cbarles-Quint,  puis  aux  Pays-Bas  pendant  quatre  ans  et  demi. 
Il  a  livré  des  combats,  fortifié  des  villes  et  fait  divers  voyages,  notamment  en  Angleterre.  {Bri(.  Mus., 
Add.,  28538.) 

'  Lettres  de  La  Mothe,  du  S  et  du  21  décembre  1509. 


xx.v  iWTKODUCTlON. 

rable ,  parlât  à  Élisabelh  «<  plus  bravement  que  ne  le  portait  sa  coniniis- 


»  sion  '.  )' 


Le  mouvement  calliolique  prévu  depuis  longtemps  était  compromis  ou 
plulôi  perdu  d'avance  parles  hésitations  du  duc  d'Albe.  Quatre  jours  avant 
Tan  ivée  de  Vitelli,  le  duc  de  Norfolk  avait  été  arrêté.  Le  même  sort  était 
réservé  aux  comtes  d'Arundel  et  de  Pembroke ,  aussi  bien  qu'à  l'agent 
florentin  Pu'dolfî;  et  il  ne  resta  aux  comtes  de  iNorihumberland  et  de  West- 
iiioreland  qu'à  prendre  les  armes  en  déclarant  que  leur  seul  but  était 
(l'éloigner  de  la  Heine  certains  personnages  coupables  qui  abusaient  de 
son  pouvoir  et  de  sa  personne. 

Un  instant,  Vitelli  comprit  combien  son  rôle  était  honteux.  Dans  une 
dernière  audience,  il  osa  dire  à  la  Reine  que  ses  actes  ne  répondaient  pas  à 
ses  paroles  et  qu'elle  se  laissait  égarer  par  des  conseillers  qui  ne  recher- 
chaient que  leur  gain  particulier.  A  cette  même  lettre  où  il  rendait  compte 
de  cette  audience,  il  joignait  quelques  lignes  pour  annoncer  la  prise  d'armes 
des  catholiques  dans  les  comtés  du  Nord,  et  il  ajoutait  en  en  prévenant  le 
duc  d'Albe  :  «  S'il  semble  à  Vostre  Excellence  que  je  puisse  faire  à  Tadvan- 
)i  chi nient  de  l'esmolion  susditte  quelque  service  à  Dieu  ou  au  Ro},  il  luv 
)>  plaira  me  le  mander;  car  je  présente  ma  personne  à  tout  faire  et  n'espar-- 
»  gneray  ma  vye  *.  »  Vitelli  eût  voulu  que  les  insurgés  marchassent 
directement  sur  Londres  '. 

Qu'avait  répondu  le  duc  d'Albe  à  Vitelli?  Il  ne  convenait  point  qu'il  fit 
chose  contraire  à  son  devoir  d'ambassadeur.  Ce  serait  compromettre  sa 
personne  <(  avecq  peu  d'espoir  de  grand  fruict;  »  ce  serait  de  plus  s'exposer 
à  une  rupture  ouverte  avec  Elisabeth  :  graves  questions  sur  lesquelles  le 
duc  d'Albe  s'expliquerait  avec  Vitelli  à  son  retour  à  Bruxelles  *. 

'  LoUre  (le  U  Mollic,  du  12  novembre  l8Cil. 

•  l.ellrede  Vilclli,  du  18  novembre  1KC9,  p.  S13. 
'  I.ftlre  d'Espcs,  du  1"  décembre  1869,  p.  S30. 

*  I.ellre  du  ducdAlbe,  du  i  décembre  1469,  p.  533. 


liNTRODUCTION. 


XXV 


Ce  fut  on  ce  moment  que  l'ambassadeur  de  Ciiaries  IX  alla  trouver  celui 
de  Philippe  II  et  lui  proposa  de  favoriser  le  mouvement  d'un  commua 
accord.  Situation  assurément  bien  pénible  pour  don  Guérau  d'Espès  qui 
avait  tout  excité,  tout  préparé  :  il  se  borna  à  répondre  qu'il  n'avait  point 
d'ordres  de  son  maître:  mais,  en  même  temps,  il  envoya  Barberini  porter 
un  nouveau  message,  plus  pressant,  au  duc  d'Albe*. 

Barberini  devait  faire  connaître  au  duc  d'AIbe  les  forces  dont  disposaient 
les  lords  des  comtés  du  JNord  :  il  convenait  de  placer  à  leur  tête  quelque 
capitaine  expérimenté.  Il  s'agissait  d'acquérir  une  grande  gloire  et  de  rendre 
un  grand  service  à  la  couronne  d'Espagne.  Le  duc  d'AIbe  ne  pouvait  oublier 
les  faits  d'armes  qui  avaient  illustré  son  nom  '. 

L'ambassadeur  français  La  Mothe  nous  a  conservé  sur  cette  mission  de 
Barberini  quelques  détails  intéressants.  Vitelli  et  Espès  lui  avaient  remis 
quatre  mots  seulement  :  «  Croyez  entièrement  le  porteur.  »  Barberini 
était  chargé  de  dire  de  vive  voix  au  duc  d'AIbe  qu'il  n'y  avait  plus  lieu  de 
temporiser,  que  tout  traité  avec  Elisabeth  était  impossible  et  qu'il  fallait, 
sans  perdre  un  moment,  entreprendre  la  guerre  contre  l'ennemie  la  plus 
obstinée.  Vitelli,  ajoute  La  Mothe,  éprouvait,  après  tant  d'injures,  un  impé- 
rieux désir  de  se.  ven<2;er  '. 

Il  était  trop  lard.  i\vanl  que  Vitelli  quittât  l'Angleterre,  Elisabeth  put  lui 
annoncer  que  le  mouvement  insurrectionnel  était  étouffé  dans  les  comtés 
du  Nord.  «  De  brief,  ajouta-l-elle,  j'y  feroie  couper  des  testes  *.  » 

Le  11  novembre,  les  lords  des  comtés  du  ISord  avaient  occupé  Uurliam. 
Cinq  semaines  plus  tard,  n'ayant  pu  délivrer  Marie  Sluart  et  ne  recevant 
aucun  secours  du  duc  d'AIbe,  ils  s'étaient  vus  réduits  à  se  réfugier  en 
Kcosse. 

•  Lettre  <ie  don  Gucrau  d'Espès,  du  1"  décembre  1869,  p.  830. 

•  Lettre  de  don  Gucrau  d'Espès,  du  6  décembre  1869,  p.  839. 

•  Lettre  do  La  Modie,  du  27  décembre  1809. 

•  Lettre  de  Vitelli,  du  17  décembre  IBCU,  p.  8i8. 

Tome  V.  '  * 


xjiyi  INTRODUCTION. 

Les  instructions  attendues  de  Madrid  arrivèrent  enfin  :  «  Il  convient. 
»  écrivait  Philippe  H  au  duc  d'Alhe,  que  Vitelii  se  retire  fièrement  {con 
»  hravada)  et  que  l'on  recoure  à  la  voie  de  la  force  puisque  celle  de  la 
»  raison  n'a  servi  à  rien.  Nous  avons  de  justes  motifs  d'aider  la  reine 
»  d'Ecosse.  Saisissez  l'occasion  sans  attendre  d'autres  ordres,  de  peur 
»  qu'elle  ne  se  perde.  Néanmoins  il  faut  veiller  d'abord  à  notre  propre  salut 
M  et  considérer  avec  prudence  comment  cette  détermination  sera  accueillie 
»  par  la  France  et  les  princes  protestants  d'Allemagne  '.  » 

Le  duc  d'Albe  justifiait  en  ces  termes  sa  patience  «l  son  inaction  : 
«  La  reme  d'Angleterre  est  ambitieuse  et  croit  pouvoir  tout  faire,  grâce  à 
»  l'argent  qu'elle  a  retiré  des  pirateries.  Elle  a  auprès  d'elle  les  hérétiques 
»  les  plus  obstinés;  mais  une  rupture  entraînerait  de  grands  inconvénients. 
»  Déjà  les  Pa3'S-Bas  se  plaignent  d'être  ruinés  par  l'interruption  du  com- 
»  merce  '.  » 

La  conclusion  se  trouve  dans  une  autre  lettre  de  Philippe  II  :  «  Notre 
»  réputation  commence  à  se  perdre  en  différant  si  longtemps  le  remède 
»  aux  graves  dommages  que  celle  femme  '  cause  à  mes  sujets  et  à  mes 
»  amis.  Le  mieux  serait  peut-être  d'aider  secrètement  par  des  secours  en 
»  argent  les  catholiques  des  comtés  du  Nord  et  de  l'Irlande  Examinez  tout. 
»  avec  prudence  '.  » 

Ainsi  s'étaient  évanouies  ces  occasions  favorables  que  don  Guérau  d'Ëspès 
appelait  dans  une  lettre  à  Philippe  II  «  dos  grandes  commodidades  para 
»  ensenorarse  V.  M.  de  aquella  ysla,  »  mais,  ajoute-il,  elles  ne  manqueront 
»  point  de  se  reproduire  en  usant  d'artifice  et  se  retrouveront  entre  les 
»  mains  de  V.  M.  quand  elle  voudra  s'emparer  de  l'Irlande,  ce  qui  ouvri- 

'  Lettre  de  Philippe  II  au  duc  d'Albe,  du  24  décembre  1569.  Doe.  in.,  t.  XXXVIII. 
'  Lettre  du  duc  d'Albe  à  Philippe  II,  du  1 1  décembre  1J)69.  Doc.  in.,  t.  XXXVIII. 

*  Aquella  muger. 

*  Lettre  de  Philippe  II  au  duc  d'Albe,  du  16  décembre  1569.  Doc.  i;i.,  t.  XXXVIIL 


INTRODUCTIOIN.  xx^ii 

»  rail  un  chemin  plus  facile  pour  conquérir  et  conserver  rAngIclerre.  para 
»  ganar  y  poder  siistenlar  Inglaterra  '.  » 

(Cependant  Englefield  et  ses  amis  tentaient  de  nouvelles  démarches  à 
Madrid,  et  un  Anglais,  nommé  Kempe,  parent  de  la  duchesse  de  Feria, 
recevait  des  lettres  adressées  à  Marie  Stuart  et  aux  seigneurs  catholiques 
pour  leur  faire  connaître  que  le  roi  d'Espagne  avait  résolu  de  les  secourir; 
mais  à  peine  le  duc  l'Alhe  en  fut-il  instruit  qu'il  ne  négligea  rien  pour  que 
cette  mission  restât  sans  suite.  Il  faut  user  d'une  extrême  prudence;  il  faut 
savoir  patienter.  Le  moment  n'est  pas  venu  d'entreprendre  quelque  chose  : 
no  es  tiempo  de  acometer  impresas.  Il  convient  de  s'abstenir  de  toutes  pra- 
tiques '.  «  J'ai  peur  de  don  Guérau,  »  écrit  le  duc  d'Albe  à  Alava '. 

Les  plaintes  de  la  reine  d'Ecosse  émeuvent  peu  le  gouverneur  des  Pays- 
Bas  *.  Il  n'a  d'autre  conseil  à  lui  donner  que  de  traiter  avec  sa  rivale  '. 

Le  prince  d'Orange  continue  à  être  soutenu  par  Elisabeth,  qui  reçoit  de 
nouveau  son  agent  Jérôme  T'Sefaerts.  Les  navires  armés  sous  le  pavillon 
de  la  reine  de  Navarre  et  du  Taciturne  multiplient  leurs  courses.  Une  pro- 
clamation royale  du  lô  juin  lo70  a  déclaré  qu'ils  font  bonne  guerre  et  ne 
peuvent  être  assimilés  à  des  pirates. 

Cependant  le  duc  d'Albe  réunissait  de  nombreux  navires  en  Zélande;  et 
bien  qu'il  eût  pris  soin  de  déclarer  à  Elisabeth  qu'ils  étaient  destinés  à 
escorter  la  jeune  reine  d'Espagne,  Anne  d'Autriche,  qui  allait  s'embarquer 
dans  les  Pays-Bas  pour  se  rendre  en  Biscaye,  ces  armements  avaient 
répandu  quelque  inquiétude  en  Angleterre. 

Henri  Cobham  est  chargé  de  se  rendre  à  Anvers  pour  saluer  la  reine 
d'Espagne  et  pour  lui  offrir  un  diamant  de  trois  mille  écus.  Tout  ce  que 

•  Relation  d'Espès,  t.  VI. 

•  LeUrcs  du  duc  d'Albe,  du  10  mars,  du  20  juin  el  du  27  juillet  1870,  pp.  6  J 2,  668,  680. 
»  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  29  juillet  1870. 

•  Lettres  de  Marie  Stuart,  du  20  et  30  avril. 

'  Lettre  de  Marie  Stuart,  du  It  juin  1570,  p.  664. 


XXVIII 


liNTRODUCTION. 


voitCobham  le  rassure.  Il  trouve  le  duc  d'AJbe  gracieux  ul  courtois.  Vitelli 
lui-même  multiplie  les  protestations  d'amitié  '. 

La  reine  d'Angleterre  avait  écrit  au  duc  d'Albe  qu'elle  ne  doutait  point 
«  de  sa  bonne  adresse  et  faveur  '.;  et  le  duc  d'Albe  lui  répond  en  la  remer- 
»  ciant  de  ses  courtoisies  et  de  ses  bons  et  amiables  offices  '.  » 

Quand  la  reine  d'Espagne  passe  devant  les  côtes  d'Angleterre,  Elisabeth 
envoie  à  bord  de  son  navire  le  grand-amiral  qu'elle  a  chargé  de  la  féliciter. 

C'est  la  réconciliation  entre  l'Espagne  et  l'Angleterre. 

Le  duc  de  Norfolk  a  vu  s'ouvrir  les  portes  de  la  Tour  de  Londres. 
Walsingham  recommande  liidolfi  à  Cecil  comme  digne  de  toute  sa 
conliance. 

(i  On  a  dit,  écrit  don  Tomas  Gonzalez,  que  le  duc  d'Albe  avait  été  gagné 
»  par  les  ministres  d'Elisabeth^  qui  écartèrent  ainsi  une  invasion  préparée 
»  contre  l'Angleterre  '.  »  Mais,  comme  le  remarque  1  erudit  archiviste  de 
Simancas,  sa  conduite  s'explique  bien  mieux  par  ce  qu'il  redoutait  de  la 
jalousie  de  la  France,  des  complots  formés  en  Allemagne,  de  l'agitation 
même  qui  renaissait  aux  Pays-Bas! 

Quant  à  (Iccil.  il  avait  vu  Elisabeth  dédaigner  ses  conseils,  et,  en  sortant 
du  Palais,  il  avait  dit  à  sa  femme  :  «  Si  Dieu  ne  nous  aide,  nous  sommes 
»  perdus.  Puisque  la  mauvaise  fortune  nous  menace,  réunissez  vos  bijoux 
))  el  préparez-vous  h  me  suivre  '.  » 

(]c  n'était  point  la  première  fois  que  Cecil  avait  lutté  contre  la  mauvaise 
fortune  et  qu'il  avait  réussi  à  la  surmonter. 

Ce  volume  renferme  cinq  cent  vingt-sept  documents.  Un  grand  nombre 
de  dépêches  du  duc  d'Albe  se  trouvent  déchiffrées  pour  la  première  fois. 

•  I.cUrcs  de  Henri  Cobliam,  du  28  et  du  51  août  1870,  pp.  097  el  701. 
«  Lettre  d'Elisabeth,  du  18  août  lJi70,  p.  692. 

•  Lettre  du  duc  d'Albe,  du  31  août  1570,  p.  698. 
'  Mrm.  de  l\lcad.  d'Iiisloire  de  Madrid,  t.  \ll. 

»  Lettre  citée  par  M.  Fronde  (d'après  les  Archives  de  Simancat). 


RELATIONS  POLITIQUES 
DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE 

sous  LE  RÈGNE   DE  PFIILIPPE  II. 


MDCXl. 
Guzman  de  Sylva  à  Cecil. 

(Londres,  '.i  septembre  lâ67.) 

Il  le   remercie  de  la  faveur  qu'il   a  témoignée  à  Jean-Baptiste  de  Saint-Victor. 

{Record  office.  Cal.,  n»  1666.) 


MDCXII. 

Richard   Clough  à  Gresham 

(Anvers.  7  septembre  1567.) 

Dettes  de  la  reine  d'Angleterre.  —  Le  duc  d'Albe  est  à  Bruxelles.  —  Mesures  prises  à  Gand  et  à 
Bruxelles  pour  réprimer  les  excès  des  soldats  espagnols.  —  Discours  menaçants  des  Espagnols.  — 
Sermon  de  l'aumônier  de  la  Régente  contre  les  Espagnols.  —  Le  comte  d'Egmont  exposera  au  duc 
d'Albe  combien  il  importe  de  maintenir  l'ordre  dans  son  armée,  car  il  y  a  plusieurs  villes  qui  sont 
assez  puissantes  pour  lui  résister.  —  Nouvelles  d'Orient.  —  Le  bruit  a  couru,  mais  sans  se  con- 
firmer, que  le  Roi  était  arrivé  près  des  côtes  d'Angleterre.  —  Envoi  de  lettres  du  comte  de  Sussex. 

Rj'ghtt  worshepfull  Sir.  Vit  maje  plesse  you  to  iinderstande  that  1  sende  you  my 
last  by  posl  to  Dounkerke,  and  so  for  Londoii,  with  a  paccetl  l  receved  from  my  lorde 
Tome  V.  i 


2  liELATIONS  POLITIQUES 

of  Sussex,  wcche  I  irysl  ys  com  in  safty  to  yowr  liandes,  syns  ihe  weche  I  hâve  recevcii 
Your  Mastershippcs  of  ihe  30  of  tlie  last,  where  by  I  do  perseve  ihat  you  had  receaved 
dyvers  of  myne  and  for  sychc  moneye  as  you  hâve  chargyd  hy  exchange,  so  well  for  rny 
lorde  of  Leseturs  accoiinli  as  for  your  howne.  I  wyll  folo  your  order  for  ihe  payraenil 
there  of,  and,  as  lowcliyng  the  wagan  and  the  cherys,  I  hâve  putt  lliemc  lo  makynji, 
and  shalle  be  sende  awaye  as  soiie  as  they  con  be  done. 

Hère  wilh  ali  I  do  mende  to  sende  you  ix  of  the  Quens  Majestics  bondes  and  ihe 
Celles  ofLondon, where  of,  att  the  wrj  tyng  hcre  of,  I  wanlyd  2,  to  saye  Jasper  RombaUde 
and  John  Kamell ,  weche  commytt  that  John  Kamell  ys  nott  yelt  paid ,  for  he  wyll 
hâve  ail  contantt,  and  Stycher  hathe  hytt  nott  oontantt,  that  nott  witli  standyng  I  do 
trysl  to  sende  you  thème  by  theys  brynngger. 

As  for  hoder,  hère  ys  nott  worthye  of  wrytyng  butt  thatt  Duke  d'Allve  ys  styli  ait 
Brysselles,  and,  where  as  he  was  onst  myndyd  to  hâve  com  hère,  hc  stayylli  nowe,  buti 
whatt  the  matter  ys  I  do  nott  knowe. 

The  sawdyers  that  corne  with  Duke  d'Allve,  ar  ail  plasyd  in  towns  and  vylages,  to 
saye,  in  Lovanne,  hère,  Brysselles  and  Gawnit  and  in  dyvers  hoder  smallc  towns 
there  abouti,  and  att  there  fyrst  enterye  into  Gawntl  they  toke  the  ollde  casiel  per 
force  and  kepylt  hytt.  The  wentt  to  the  newe  caslell  and  wolide  hâve  had  hyii,  butt 
the  cappytane  bade  thème  to  avoyde,  or  he  wolide  sende  thème  awaye,  ande  so  they 
departyd. 

Then  the  wentl  to  the  boro-master  and  demandyd  the  kaysse  of  the  lowne,  weche 
lie  refused  lo  do,  where  appon  the  enieryd  hys  howssc  and  toke  thème  per  force. 

They  demandyd  to  hâve  had  the  kaysse  of  ail  mens  liowsys,  beeause  they  myghtt 
goo  in  and  lioult  att  there  picsure,  weche  was  deneyd,  and  nott  beyng  contentyd  with 
any  ihynke  that  they  lownse-mcn  collde  do  lo  thème ,  letlyng  thème  sieppe  in  there 
hone  bcdes  wilh  syche  lyke. 

Amongst  the  rest,  there  was  on  that  collde  notte  plcsyd  wilh  no  ihynke,  and  notl 
knoyng  howe  to  anger  the  pore  men  where  he  lave,  he  toke  x  or  xu  li.  of  boutler  and  putt 
hytt  in  a  kettell  on  ihe  fyre,  and  putt  2  stones  into  the  boultcr,  and  sayd  that  he  wolide 
nott  hoilde  up  of  trowbelyng  of  him  lyll  tlie  slones  where  as  soft  as  the  boulter:  aiid 
an  hoder  pore  man  havyng  5  or  6  ehjlld(  inc  logyd  u  Spanyardes,  whome  wolhk-  elle 
up  hys  meit  and  wolide  notl  lett  hym,  nor  hys  ehyllderneeie  wilh  thème,  where  uppon 
the  men  beyng  desperatt  toke  a  spryli  and  drove  iheme  bolhe  houit  of  hys  howsse, 
where  uppon  the  sanie  men,  getlyng  40  or  oO  with  thème,  eome  the  next  nyghtt,  brake 
up  the  mens  howsse,  toke  the  man  and  caryd  hym  lo  the  ollde  castell.  So  that  wiih 
meny  syche  lyke  they  trowbelyd  the  pepell,  w  bore  uppon  the  Lordes  sende  to  the  Coui  tt 
and  complaynyd  of  the  greit  outrage.  Where  appon  commysyon  came  from  the  Courtt 
ihat  fyrst  ihey  shullde  cary  ihe  kaysse  of  the  lowne  lo  the  boro-master,  he  that  had 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  3 

selhyn  ihe  stones  in  the  boiiiter  lo  be  lianggyd,  and  ail  ihey  ihal  had  takyn  ilie  maii 
lioull  of  liys  liowsse  to  be  appreliendyd,  and  ihat  from  that  tyme  forwardes  no  cappytane 
10  hâve  any  power  of  justys,  buU  whati  somever  lie  were  lliat  dyd  offende,  Spanyarde, 
Italyan  or  hoder,  to  be  ponysslied  and  jugyd  by  (lie  Lordes  of  ihe  lowne.  So  ihat 
nowe  hylt  ys  ibouglut  liie  pore  pepell  slialle  be  more  quyettcr. 

Alt  Brysselles  there  was  moche  adoo  thys  last  weke,  a  Spanyard  eommyng  inio 
(lie  bochcrry  and  oder  wolide  liave  fleshe  for  no  tliynke,  or  elles  at  hys  hone  prysse, 
butt  in  fyne  be  wolide  bave  caryyd  the  fleshe  a  waye,  weche  tbc  bocher  wolldc  noll 
soffer.  So  (bal  tiiere  was  som  blooes,  wbere  appon  the  Spanyarde  wenit  and  facliyd  a 
grett  conipany  in  armore,  and  so  enteryd  the  bocherry  and  siewe  3  of  the  lowns-nieii, 
wbere  appon  was  moche  adoo,  (be  Spanyardes  iakyng  the  markelt  plasse,  and  the 
comyns  mos(  in  armore,  butt  bytt  was  sessyd  wiili  ibe  delbe  of  5  men,and,  as  the  sayng 
ys  hère,  shall  4  Spaynyardes  be  exsecutyd  for  that  matter. 

Att  Lovan,  iiere  and  hoder  plasys  ait  the  fyrst  they  kepte  a  mervelus  siyre,  butt 
nowe  they  ar  som  wliad  quyetier,  for  att  the  fyrst  the  iettyd  noit  lo  saye  that  ail 
ihe  landes  and  howsys  was  forfelyd  to  tlic  Kyng,  and  the  gudes  for  thème. 

As  I  do  hère  saye,  the  Regenttes  gostyly  fader  ys  forbedyn  to  prêche  any  more,  and 
commylt  by  thys  menés,  before  the  eommyng  of  the  Spaynyardes,  lie  moche  presyd 
thème  and  that  be  liopyd  they  wolide  ponyshe  (be  herytykes  for  there  prechyng  and 
syngyjig  of  salîmes,  with  syclie  lyke;  and  nowe,  syns  the  coaimyngof  Uuke  d'Allve,  he 
hathe  prechyd  before  the  Regcnit  and  the  Duke,  and  hathe  nowe  more  relyed  on  the 
Spaynyardes  ilien  hc  dyd  on  the  hoder,  callyng  thème  theves  and  robbers  and  saytt  that 
the  hoder  was  and  ys  moche  better  ihen  they,  for  the  hoder  toke  no  menés  gudes,  and 
they  robbeall  men,  so  that  hys  sarmone  was  so  well  lykyd  that  he  ys  commandyd  nott 
to  prêche  any  more. 

Hytt  ys  sayd  (bal  the  County  of  Egmonde  shalle  saye  to  the  Duke  that  he  mosi  take 
gude  ordir  amonxt  hys  sawdyers,  and  that  they  do  nott  molesl  the  peiîeil  as  they  do, 
for  hytt  ys  nott  x  or  xx  thowsande  men  that  can  masler  thys  counlre,  for  hère  on 
towne  can  make  so  ineny,  and  ail  sawdyers,  wbere  in  hytt  semytt  the  Duke  wyll  folo 
hys  counsell. 

As  for  any  provysyon  lo  the  see  in  thys  counlre,  I  can  nott  undersiande  of  any  ;  buti, 
when  any  syche  ihynke  shalle  be  menyed,  there  can  be  no  wantt  of  shippes,  ail  ihough 
hytt  were  att  a  sodcn. 

The  saying  ys  lliat  there  ys  a  pesse  conclowdyd  betwene  thcTourke  and  the  Empo- 
rowre,  and  grett  doubt  of  warrcs  belwene  the  Tourke  and  the  Vencsyans,  aboult 
Syprousse  and  those  costes. 

Hcre  was  a  brewtte  of  laie  that  the  Kyng  was  under  Engglande,  weche  foloytt  nott 
il  be  trewe  and  grett  doutl  that  hc  wyll  noll  com  thys  ycre. 


4  RELATIONS  POLITIQUES 

Herewith  ail  I  do  sendc  you  ail  the  olldc  bondes,  savyng  John  Kamell,  whome  ys 
nott  yeit  payd,  for  Gorys  Stycher  assynyd  hym  to  Gramaye,  whome  hathe  noll  coniantt, 
butt  hy  my  nexl,  God  wyllyng,  I  wyll  sende  you  thème. 

Herewilh  ail  you  shalle  allso  reseve  a  paccctt  of  letters  tliat  came  atl  ihys  instantt 
from  my  Lord  of  Soussex  lo  be  dehveryd  to  hys  stewarde,  as  for  hoder  hère  ys  nott 
worihye  of  wrytyng,  butt  preyng  God  to  sendc  you  hellthe  and  long  lyffe  to  your  hartes 
desyre. 

Herewith  ail  I  do  sende  Your  Mastershippe  a  nott  of  syclie  moneye  as  I  havc 

lakyn  up  hy  exchange  for  the  Quenes  Majestie  accountt,  for  retourne  of you 

chargyd  me  with  ail as  allso  a  coppy  of  sych  occoranlts,  as  ys  wryttyn  from  above. 

{Record  office.  Cal.,  n'  1671.) 


,  MDCXIIL 

i 

Thomas  Dutton  à  Gresham. 

(AKVEBS,  7  Si:PTEMBRK  1Ô67.) 

Le  duc  d'Albe  est  à  Bruxelles.  —  Plaintes  contre  les  soldais  espagnols;  mesures  sévères  prises  contre 
eux.  —  On  croit  que  le  Iloi  ne  se  rendra  point  aux  Pays-Bas.  —  Tout  est  tranquille  à  An?ers.  — 
Nouvelles  d'Orient.  —  État  du  change  ;  il  y  a  abondance  d'argent. 

Ryght  worshiplull  Sir.  My  dutye  donne,  I  reiorned  me  unto  Your  Maistershepe,  etc., 
my  laste  I  sent  Your  Worshipe  per  our  last  ordinary  of  suche  newes  as  tliere  dothe 
passe,  by  ihe  whicho  tyme  there  is  nother.  The  Ducke  of  d'Alva  is  stell  at  Bruxselles 
and  doth  scale  every  daye  in  counsell  with  the  other  lordes. 

Hère  is  great  complayntes  upon  the  Spanyardes  shuidyours  of  ihere  orryhie  levyng 
and  unhoncst  ilealyng  in  ail  places  where  the  he,  but  nowe  there  is  suche  sharpe  ordar 
taken  for  them  ihat  whare  so  evar  the  offendc,  the  shuli  suffarc,  accordyng  nuto  the 
lawes  of  lliis  countrey.  And  there  is  airedy  of  them  hangid  as  esierdaje  m  at  Gentand 
dyvers  of  them  be  in  prison,  who  shall  suiïar  witli  there  fellowes  to  macke  there 
nombar  Icsser,  so  ihat  ilie  porre  knaves  shall  reeeve  according  unto  the  désertes. 

Ail  tliis  wecke  in  Andwarp  hère  hathe  benne  moche  talke  of  the  Kinges  coumiing 
and  moche  mony  layd  that  he  shuld  he  upon  zeabord,  nott  with  standyng  hère  ys  a 
great  number  of  honest  and  wisse  men  in  Andwarp  that  be  of  oppynyon  that  ihe  Kyng 
will  nott  corne  this  yere.  The  Welzus,  whom  hathe  as  good  advyze  out  of  Spayne  as 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  5 

anny  merchant  can  liave,  lold  me  of  laite  for  ceiten  iliat  there  is  no  apparanec  of  the 
Kinges  comrneng  for  ihis  yere,  as  I  wiotl  Your  Maistership  in  my  foimall  letters  that 
the  Kynges  porpose  is  prcvenlid,  suche  a  man  is  God. 

Al  this  présent,  Andwarp  is  in  good  rest  and  quyclnes,  and  Ihe  pepole  hère  do  well 
agre  with  lhescsouldyours[of]  the  Duchés.  Ido  iiere  no  man  complayneof  thcin,  and  par 
contrary  I  do  hcre  oui  of  ail  places  ail  meii  wondar  and  complayne  of  the  Spanyardes. 

Hère  is  newes  with  the  last  letters  oui  of  Italye  that  the  Torcke  hath,  by  his  ambas- 
sadoure  sent  unto  the  Emperour,  confermyd  the  pease  beiwext  iheni  bouthe,  and  nowe 
the  Greate  Torcke  dothe  begene  and  dothe  niaeke  a  questyon  unto  them  of  the  Senyory 
of  Venes,  and  dothe  demaund  of  iheni  the  holle  Kyngdome  of  Sypres,  so  that  olher 
ihe  Venesyanes  most  tacke  warre  agaynst  the  Torcke,  oiher  elles  lo  bye  the  pease  with 
them  with  there  mony,  as  eommenly  the  do. 

Olher  newes  hère  is  nott  al  ihis  présent  worlliey  to  adverlize  Your  Maistershcpe  of, 
saveng  that  ail  Your  Worshipes  frendes  hère  in  Andwarp  be  in  good  lielthe. 

This  knowglhe  ihe  Lorde,  whoni  I  do  bescche  to  presant  Your  Maistershipe,  my  good 
Lady  and  ail  yotirs  in  helllie  and  loving  lyffe.  Amen. 

The  exchange  dolhe  pase  al  25  s.  4.  d.  usance  by  cause  of  the  paymentes  whiche  be 
nowe  past  and  donne  made  the  exchange  a  lyllill  to  faulc,  but  noweyt  will  up  agayne, 
for  hère  ys  great  plenty  of  mony. 

(Record  office.  Cul.,  n»  167'i.) 


MDCXIV. 

Avis  d'Anvers. 

(7   SEPTEMBHE  1o67.) 

Le  duc  d'Albp  est  à  Bruxelles;  on  trouve  son  autorité  excessive.  —  Les  seigneurs  du  pays  restent 
dévoués  à  la  duchesse  de  Parme  :  ce  qui  cause  quelque  jalousie  au  duc  d'Albc.  —  Plainte  contre  les 
soldais  espagnols;  mesures  sévères  prises  par  le  duc  d'Albe  pour  réprimer  leurs  excès.  —  La 
Régente  est  sans  nouvelles  du  Roi  ;  on  croit  qu'il  ne  viendra  point  aux  Pays-Bas.  —  Troubles  de 
Corse. 

Il  Ducca  d'Alva  si  trova  luttavia  a  Bruseles,  dove  non  è  molto  bene  vcduto  da  questi 
Signori  del  paese,  i  quali  si  tirano  tutti  dulla  banda  di  Madama,  alla  quale  fanno  di 
molle  carezze,  e  per  quello  si  puo  comprendere  non  manca  qualche  gelosia  e  picea  fra 
detto  Ducca  e  Madama,  alla  quale  viene  a  restare  scemata  molta  autorità,  per  cio  che 


6  RELATIONS  POLITIQUES 

detto  Ducca  ha  il  carrico  asolulo  sopra  le  cose  délia  giierra,  il  che  é  di  grande  impor- 
tanza,  puotendo  lare  e  disfaii'  e  eomaiulare  a  liitli  a  posta  sua,  corne  se  il  Re  fussi  qua 
présente,  quale  grandissima  auioiilà  inolto  dispiacc  a  lutli  questi  Signori,  nel  resto  non 
ha  sino  aqui  detto  Ducca  auiorilà  di  mescorlarsene,  resiando  il  governo  a  Madama.  Li 
soldati  spagnoli  restano  riparlili  Ira  Bruselcs  e  alcune  alire  ville,  li  quali  non  mancatio 
di  usare  alquante  anzi  moite  insolentie,  che  dano  mollo  da  niorniorar' a  popiili,  tal  clie 
se  continuerano  vi  sara  che  fare.  Ma  il  Ducca  dimoslra  pur'  di  volere  lenere  buonn  gius- 
titia,  havendo  fatto  impicare  tre  di  essi  Spagnoli ,  quali  fecero  un  mondo  di  discorlesie 
co'  morti  di  alcune  persone. 

Dolla  venuta  del  Re  quasi  non  si  ragiona  piu,  ne  si  vede  sia  da  aspetarla  allrimente 
per  questo  anno,  siando  slate  lutte  slralageme  e  ântioni  si  come  gia  fu  giudieato  più 
giorni  fa.  Sono  alcune  sellimane  che  Madama  manca  di  litcre  dal  detto  Rc,  il  die  da 
pur  qualche  amiratione  e  si  aspetla  ogni  giorno  quak-he  correro  co'  la  tottale  risolulione 
di  essa  venuta  del  Re. 

Di  Genoa  son  litere  di  15  de  agosio.  Dicono  che  siano  seguite  in  Corsica  doa  scara- 

miizze  co'  alquanto  dampnn  delli  ribelli,  li  quali  cominciavano  a  perdere  la  speranzn 

délia  asistenza,  ne  favore  di  Francia,  e  se  cosi  seguira  sarann  essi  ribelli  facilmenle 

dominati. 

(liecord  office.  Cal.,  n'  1073.) 


MDCXV. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

{ANVERS,  H   SEPTEMBRE   1567.) 

Arrestation  du  bourgmestre  d'Anvers  et  des  comtes  de  Hornes  et  d'Egmunt.  —  Le  comte  de  Mansfeid 
a,  dit-on,  pris  la  fuite.  —  Autres  accusations.  —  On  assure  aussi  tjue  Gaspard  Scliclz  sera  arrêté. 
—  Supplice  de  dix-sept  gentilshommes.  —  Arrestations  à  Bruxelles  et  dans  d'autres  villes.  —  On 
dit  que  les  navires,  préparés  pour  aller  uu-devant  du  Roi,  conduiront  les  prisonniers  en  Espagne. 

Ryghlt  worshepfull  Sir.  Ytt  niaye  plesse  yoii  to  understand  ihat  I  sende  you  my  last 
by  liowre  post,  wheieby  I  wrolte  you  atl  large,  and  by  llie  same  F  sendc  you  eighl  nf  ihe 
Quens  Majestés  bondes  and  the  Cettes  of  London,  as  allso  a  pacccll  that  come  from  niy 
Lorde  of  Soussex. 

Havyng  nott  to  wrytl  Yoiir  Mastersheppe  worlhyc  of  wryiyng  lowohyng  yoiu-  afferes 
boder  llien  by  my  last. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  7 

And  for  llial  ihe  lyme  bcgyiinyll  nowo  lo  aliter  Itère,  I  hâve  ihoughll  gud  lo  wryit 
Your  Mastershcppe  whal  liallie  chansyd  syns  my  iasi,  as  on  lewsedaye  lasl  past,  by 
commyssvon  from  Duke  d'AIbc,  Sirawlle,  Boromasier  of  Andwarpe,  was  takyn  on  the 
waye  lo  Brysselles  by  ibc  County  l.adione  and  caryd  from  ihense  to  Lere  and,  as  som 
thynke,  fourtiie  to  llie  castcll  of  Vyllvordc,  and  the  same  daye  ihe  County  Ladrone 
enteryd  hys  howsse  and  sessyd  ail  hys  gudes  for  the  Kyiig,  puliyng  hoult  hys  wyffeand 
famyly. 

And,  the  same  day,  the  Counly  of  Horne  was  apprehendyd  about  xj  of  the  clocke,  and 
the  County  of  Egmoiide  the  same  nyghtt  ait  sopper  tyme. 

And,  as  towchyng  the  Counly  of  Horne,  hc  was  send  for  to  Bresselles,  where  att  hys 
commyng  there  was  appoynlyd  a  logyng  for  hym,  and  wilhin  two  howres  afler  appre- 
hendyd and  nowe  gardyd  with  150  sawdyers. 

And,  as  towchyng  the  County  of  Egmond,  hc  was,  as  the  sayng  ys,  apprehendyd  by 
the  Duke  and  comytlyd  to  the  offysers,  where  appon,  when  the  cappytane  thaï  had  the 
charge,  dcmandyd  liys  wcpone,  hc  was  in  a  gret  rage  and  toke  his  sowrde  from  hys 
syde  and  east  hytt  lo  the  grownde,  notwilhslandyng  he  was  lysensyd  lo  goo  lo  speke 
with  his  wyffe,  and  nowe  ys  in  bolide. 

And,  as  the  sayng  ys,  the  young  Counly  of  Manslyllde,  understandyng  of  ihyes  ihyn- 
kes,  flede  and  y  s  esskapid. 

There  ys  takyn  allso  the  secretary  of  the  County  of  Hourne  and  the  prynsypail  coun- 
seler  of  the  County  of  Egmond,  with  divers  hoder  geutyllnic  ti. 

The  sayng  ys  hère  ihat  Sir  Jasper  Skettes  shulldc  be  laken  ;  bnfl ,  so  fer  as  I  can 
lerne,  hytt  ys  nott  soo. 

There  was  pull  to  deilie  in  the  caslell  of  Vyllfordc  and  in  Kcprycmonde,  on  tews- 
dayc  ait  nyghtt  :  xvij  genlyllmen,  to  saye  the  three  soncs  of  Batembourgeand  fourteen 
more. 

As  aiso  on  tewsdaye  lasl  pasl  was  takyn  on  of  ilie  Lordes  of  Brysselles ,  dyvers  in 
Gawnti  and  Hamslerdame  and  al  Bousse,  besydis  dyvers  hotler  plasys  in  thys  countre, 
ail  ait  on  tyme. 

And  as  thys  daye  was  takyn  in  thys  lowne  the  rcsever  of  Bournolye,  ihe  osl  in  the 
Owyer  or  Slorke  by  the  Towne-ilowsse,  with  divers  more. 

And  hyll  ys  lokyd  for  ihat  meny  more  shalle  be  takyn  :  God  sende  us  quyettnes 
hère! 

And,  as  the  sayng  ys  hère,  there  ar  vere  meny  flede  bout  of  ail  plasys  genlyllmen, 
for  ihat  the  do  mené  to  take  ail  ihat  bave  soubskrybyd  with  ihe  Gowssys. 

And,  as  Jasper  Croppe  loUdc  me,  hytl  ys  nowe  thoughlt  ihat  the  sheppes  thaï  where 
preparyd  to  fâche  the  Kyng,  shullc  retourne  and  cary  som  of  ihesse  nobellemen  pry- 
soners  inlo  Spayne. 


g  RELATIONS  POLITIQUES 

As,  for  hoder,  hère  ys  noit  presently  wnnhy  of  wrylyng;  bu»,  as  I  liave,  F  wyll 
wryll  Your  Mastersheppe.  Prayiij?  God  lo  sendc  yoii  hellthc  and  long  lyffe  lo  your  har- 

tes  desyre. 

{Record  office.  Cal.,  n'  1663.) 


MDCXVL 

Richard  Clough   à   Greshatn. 

(Anvers,  14  septembre  1.161.) 

Arrestation  des  comtes  d'Egmont  et  de  Homes,  ainsi  que  de  Straeleii  et  de  Backerzeele.  —  Crainte  des 
nobles  qui  ont  signé  la  requête  des  Gueux.  —  On  dit  que  le  comte  de  Bueren  sera  envoyé  en 
Espagne.  —  La  plupart  des  confédérés  se  réuniront  en  Allemagne.  —  On  plaint  le  comte  de  Hornes 
plus  que  le  comte  d'Egmont.  —  On  attend  les  Espagnols  à  Anvers.  —  Nouvelles  de  Franco.  —  Envoi 
de  pierres  en  Angleterre.  —  Prix  de  la  poudre  et  du  salpêtre.  —  Dettes  de  la  reine  d'Angleterre. 
—  Le  capitaine  du  château  de  Gand  a  déclare  qu'il  ne  le  remettrait  aux  Espagnols  que  sur  l'ordre 
du  comte  d'Egmont.  —  Pouvoirs  accordés  par  le  Roi  au  duc  d'Albe. 

Ryglitl  worshcpfull  Sir.  Ytt  niaye  plesse  you  lo  understande  ihaj  I  sende  you  my  last 
of  the  II  of  ihys  presenil,  whereby  I  wrode  you  of  syi-he  occurranles  as  ihen  passyd  liere, 
to  saye  that  the  Counly  of  Kgmonde  and  the  Counly  of  Horne  wliere  apprchendyd  and 
in  hollde,  weche,  as  I  do  understande,  shullde  be  in  the  howssc  of  the  Duke  d'Ail vc, 
beyng  eder  appowyntyd  a  chamber  and  a  page  to  sewe  thème.  And  for  the  hoder  that 
where  takyn  as  Strawilc,  Mounsure  Baccersseile,  hoderwysse  callyd  KelTe-and-Brode, 
prynsypall  counseler  lo  the  County  of  Egmonde,  and  ilie  County  of  Hornes  sccrciary, 
they  are  sende  to  the  castell  of  Reprymonde,  besydcs  dyvers  liodiT,  as  allso  hyit  folloyit 
yett  that  the  young  Coutty  of  Mansefelde  ys  flode,  for  he  wcnit  houit  a  hounlynp;,  bult 
he  ys  non  retournyd,  with  divers  hoder  nf  eslymasynn. 

And,  as  I  do  niulerslande,  the  County  of  Horne  came  to  the  Cntirit  iippon  ihc  worde 
of  the  County  of  Egmonde  and  the  County  of  Mansefellde,  beyng  reqiieryd  by  the 
Duke  and  the  Regonii  so  lo  do,  and,  when  he  was  apprchendyd,  ihe  to  pièges  or 
sliourlys  was  in  a  greli  rage,  in  so  moche  that  the  County  of  Egmonde  shnilde  saye 
that  he  woulde  di-ye  in  ihe  querell,  buti  in  fyne  he  was  Iakyn  the  same  nyghi.  So  that, 
as  I  do  understande,  most  of  the  nobelles  of  the  Courtt  af  in  grelle  fera,  for  inost  of 
thème  soubskrybyd  to  the  fyrst  request  tliat  was  geven  over,  and  f<T  ihf  gentyllmen 
that  shididc  be  puit  lo  deihe,  the  tailke  ys  as  styli,  but  no  gielt  scrtcni)  ihcrcof. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ArSGLETERKE.  9 

The  sîiyng  is  herc  tliat  ilie  Piynsc  of  Horanjçes  son,  wliome  ys  nowe  Counly  of 
Howrne,  whonie  lialhe  bene  al  skolle  in  Lovan,  ys  sendc  for  lo  the  Courlt,  but  for  whal 
poiirposse  nott  knoyn,  bult  as  soin  ihynke  to  bo  sende  lo  Spayne  and  thcre  to  be 
broughu  iip  in  the  papyslie  icrnyng;  bult  for  the  Prynse  hys  fader,  as  I  do  understande, 
lie  inenylt  no  more  to  (oni  in  lo  liiys  counlie  for  thaï  he  hallie  no  lyvyng  hère,  bult 
halhc  madc  ail  to  bis  sone  the  Counly  of  fjowrne,  and  some  rytt  lo  rememe  in  Assowne 
bis  bone  counlre  and  noit  lo  bave  to  do  hère  any  more. 

ÎVolw'itbslandyng  ihe  newsse  ys  hère  ihal  ibe  Prynse,  the  County  of  Hogeslratle,  my 
iorde  of  Bredroo,  ihe  Yerlle  of  Culemboiirge,  the  Yerlle  of  Mowres,  the  Yerlle  of  the 
Barehe  and  nieny  more  thaï  ar  of  the  confrederatt  of  the  Gewssys  bave  mette  at 
Arforde  in  Germany  and  bave  appowyntyd  to  mette  agayne  at  Norembourge,  wiib 
dyvers  bodcr  of  Germany.  So  ihat  bylt  ys  iboughlt  hère,  there  wyll  yett  be  som  whal 
a  doo,  buil  I  doutl  no,  for  as  1  do  understande  ihat,  notlwithslandyng  the  grelte  power 
the  Kyng  halhe  in  tbys  counlre,  yeil  be  batbe  as  grett  a  power  in  a  redjues  in  Ger- 
many to  letl  thème  thaï  shulldo  styr  agaynsl  thème  bere,  so  that  there  ys  non  hoder 
hoppe  butt  to  stande  lo  llie  Kynges  mersy. 

Ail  men  moelie  lamentyng  the  Counly  of  Horne,  butt  no  man  the  Counly  of  Egmoiide, 
for  ibal  as  the  sayngys,  be  was  the  fyrsl  begynner,  as  allso  fyrst  brake  of  to  hys 
confiisyon  and  ail  othcrs,  so  ihai,  syns  the  takyng  of  ihesse  men,  ail  batbe  bene  styll, 
savyng  ihnl  as  yesterdaye  ihere  was  4  burnnyd  herc,  as  the  sayng  ys,  for  tliat  ibey 
where  Annabaptystes. 

And  where  as  the  men  of  warre  in  tbys  towne  wbere  plasyd  by  one  and  ihree  in  a 
liowsse,  ihey  wyll  nowe  plnsse  thème  by,  ait  ibe  lest,  vi  in  a  howsse,  and  more,  and 
that  ihcy  mosl  bave  ibe  loer  parles  nf  ihe  howsys,  wilh  the  kaysse  of  the  doors,  and 
ihey  of  the  howsse  to  dwelle  above,  as  allso  they  loke  for  Spaynyardes  hère  vere  shour- 
tyly,  so  that  most  men  herc  ar  in  ferc  of  som  grelte  persecusyon,  weche  ys  non  hoder 
lyke. 

Ilere  ys  wrytyng  houil  of  Franse  that  the  Prynse  of  Counde  was  lyke  to  bave  bene 
takyn,  and,  as  hyll  ys  thoughlt,  shullde  bave  bene,  butt  that  they  where  in  doult  howe 
mallers  wollde  passe  bere,  butt  nowe  hytl  ys  Ihoughit  that  thesse  men  ar  takyn  bere 
and  ail  C|nyelt,  that  the  Papysles  in  Franse  wyll  begyn  lo  stoure,  and  bere  ys  vere  large 
lallkc  th.'il  and  yf  ihynkes  where  endyd  liere,  they  w\lle  in  bande  wilb  us,  wbere  of 
ys  som  doutl,  for  that  hytl  ys  in  mosl  mens  mowtbes,  wecbyng  lo  God  that  gons  mygbtt 
be  hoderwysse  sofferyd  ihen  they  ar,  and  ihen  wee  nedyd  nott  lo  eare  for  non  of  thème, 
;ind  nott  soiferyd  butt  commandyd  to  be  bocupyde  by  ail  men  that  shulle  travell,  flbr 
and  yf  any  ihynke  sballe  boune  as  bylt  sballe  be  there  hourseinen  where  of  wee  hâve 
;is  giid  as  they  bave,  and  yf  they  were  cxsersysyd  ihere  in. 

Ilavyiig  syns  my  last  reseved  Your  Mastersheppes  of  ihe  6  dylo  and  ihere  witb  aile 
Tome  V.    .  2 


40  RELATIONS  POLITIQUES 

letters  lo  bc  sende  lo  my  lorde  of  Soussex  and  my  lorde  Northe,  whenhe  I  hâve  sendc 
awaye,  as  allso  I  hâve  reseved  letlers  tn  bc  sende  for  Spayne,  weche  shullde  be  sende 
by  the  fyrst  thaï  Shalle  départi. 

And  as  towchyng  ihatyou  wollde  hâve  sayde  to  Hcnryke,  I  bave  so  donc,  and  he 
wyll  make  bis  provysyon  there  afier,  and  wyll  com  wilhall  a  long  seese,  for  he  sayii 
lie  wyll  nolt  goo  over  and  levé  Uie  stones  behynde  hym,  and  for  ihe  skialtes  ihey  shalle 
be  bioughlt  and  sendc  you  with  ihe  rest  of  the  stoffe. 

i  wroite  Your  Mastersheppe  by  my  formalle  lelters  whall  order  was  (akyn  hère 
towchyng  powder  and  salite-peiier  weche  goyit  forwardes,  and  presentiiy  sallic-peller 
ys  ati  xxiiij  gyllderns,  and  powder  att  xxvij  gyllderns. 

By  my  lasle  I  sende  you  5  of  ihe  Queens  Majeslies  bondes  and  ihe  SeUes  of  London, 
so  thaï  there  wantyd  on,  weche  ys  Ihe  bond  of  John  Hamell,  weche  you  shaii  nolt  fayllc 
of  by  my  nexi  and  shullde  hâve  bene  sende  before  nowe,  savyng  thalt  there  ys  howyng 
to  Stycher  by  the  Staltes  of  thys  countre  5000"  and,  for  the  better  assuranse,  Slrawle 
and  Gramaye  ar  bounden  to  hym  as  pryncypall,  and,  nowe  thaï  Slrawle  ys  takyn,  he 
wyl  be  payd  of  Giamaye,  and  haih  assynyd  John  Kamell  lo  hym,  and  he  hathe  pro- 
niysyd  paymenil,  huit  he  most  lary  for  moneye  ihatt  commylt  boute  of  Holande,  weche 
they  loke  every  howre  for,  so  that,  and  yf  the  moneye  do  nolt  com  the  soner,  tlien  he 
wyll  paye  hym  hoult  of  hys  chest,  for  he  hathe  by  hym  for  the  payementt  th-  re  of, 
aud  for  the  better  proceweryng  hym  to  the  paymentt  liiere  of,  he  requerytt  lo  Ictt  the 
bondes  remene,  and  hc  wyll  delyver  me  hys  hollde  bonde  lyil  the  hoder  be  delyveryd, 
butt,  wheder  he  paye  or  no,  he  hathe  promysyd  me  thème  to  sende  by  the  noxi. 

I  wrotie  you  by  my  formalle  letters  howe  thaï  the  Spaynyardes  wollde  hâve  had  the 
caslell  of  Gawnlt  att  there  fyrst  enlery,  wech(>  the  cappytane  rcfusyd  lo  do,  and  sayde 
that  he  wollde  delyver  hytt  to  non  bult  lo  hym  that  putt  hym  into  the  castell,  weche 
was  the  Counly  of  Kgmond,  so  that,  syns  the  County  of  Egmonde  hathe  bene  presoner, 
he  hathe  bene  forsyd  to  wryit  hys  lelter  lo  the  cappytane  to  delyver  the  castell  to  the 
Spaynyardes,  weche  he  dyd  on  frydaye  ait  x  of  the  eloke,  and  ait  the  entery  of  the  Spay- 
nyardes they  toke  ihe  cappytane  and  2  more,  whome  they  handelyd  vere  erewelly, 
spowlyng  there  howsys  and  ail  that  they  had,  and  so  earyyd  thème  prysoners  to  Brys- 
sel,  so  that  hytt  ys  thoiiglitt  that  Spaynyardes  shalle  be  plasyd  in  ail  the  bolides  in  the 
countre,  ffor,  ps  ihe  sayng  ys,  the  commysyon  of  ihe  Duke  d'Allve  holldytt  that  he 
maye  pull  houii  and  pull  in  ail  kynde  of  offysers  and  that  he  maye  breke  downe  and 
make  up  castells  where  he  wyll.  So  lliat  I  thynke  he  wyll  shourty  shewc  more  what 
he  can  do. 

Havyng  not  elles  lo  molest  Your  Mastersheppe,  butt  preyng  God  to  sende  you  hell- 
the  and  long  lyffe  to  your  hartes  desyre. 

[Record  office.  Cal.,  n»  1 686.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  H 

MDCXVII. 

Alexandre  f.ynzeo  à  Richard  Clougk. 

(BRDXELLES,   15  SKPTEIIBRE   1867.) 

Lci  Rcigneurs  arrêtés  ont  été  conduits  au  château  de  Gand.  —  On  dit  que  le  Roi  ne  châtiera  que  ceux 
qui  se  sont  rendus  coupables  d'alliance  avec  des  princes  étrangers.  —  On  rapporte  que  Backcrzeele 
a  fait  certains  aveux  qui  compromettent  beaucoup  de  personnes.  —  Tout  le  monde  et  le  duc  d'Albe 
lui-même  admirent  la  fermeté  du  comte  d'Egmont.  —  On  estime  moins  le  comte  de  Homes.  —  Le 
prince  d'Orange,  Brcderode  et  d'autres  seront  cités  à  une  assemblée  générale  de  la  noblesse  du 
pays.  —  On  attend  des  nouvelles  importantes  de  France. 

Myii  one  loving  and  trusty  frinde.  In  ail  persseverance  and  fidelcly  of  harl,  I  salut 
youe,  cericffing  unlo  youe  that  by  thys  my  lettre  I  do  intend  for  to  make  the  olde 
proverbe  a  lyer,  the  wiclie  dolh  say  :  «  Owt  of  siglit,  owi  of  inynde  »  ;  for  tliat  I  say  that 
your  pcrson  and  gentillnes  shall  never  be  owt  of  my  mynde,  whill  a  living  mynde 
rcmaynclh  in  my  body,  and  the  grelesl  buissnes  at  ihis  that  I  bave  for  to  write  youe, 
is  to  only  dessire  youe  to  remember  me,  as  1  remember  youe,  and  to  accept  my  hart  as 
1  wisb  youe,  et  cetera. 

As  for  llie  curreiit  nyus  that  wc  bave  hier,  is  llial  tiiese  noble  men  that  ar  apre- 
bended,  shall  be  cared  to  the  castelle  of  Gaunl  ther  to  remayn  to  knowe  the  pleasure 
of  the  Mageste,  the  wicbe,  as  it  is  undersiand,  is  like  to  be  gracious  unto  ail  offenders, 
exeept  only  unto  sucbc  as  may  be  fournie  that  had  praitisod  any  externe  or  owlward 
aliaunce  o  •  (onffederacion  with  any  forayn  prince  or  potestat,  the  wicbe  will  semé  to  be 
as  diflicull  hier  to  be  pardoned  as  a  mater  of  hye  Ireasson  in  Inglande,  the  wiche  we 
call  hier  Crimen  lesœ  Mngvslalis.  Thcy  say  hier  that  one  Mons'  Bakersell,  chieIT  Coun- 
seller  and  Secretnry  of  the  Compte  of  Agmont,  hatb  conffessed  by  torment  divers 
maters  of  gret  perill  and  muche  to  the  disavantag  of  many,  of  ibe  wiche  a  dispach  and 
a  relacion  therof  is  made  to  the  Kyng.  I  pray  God  that  therin  be  no  occasion  of 
jrelossy,  for  il  is  as  a  comun  saing  thaï  Kyiiges  and  women  ar  the  geiioust  kynde  of 
Ibe  world. 

The  noble  Compt  of  Agmoiint  doih  shew  in  bis  callamety  and  imprisonment  syehe 
counstancy  and  persineranec  that  the  Duc  hemself  and  ail  the  noble  men  (bat  doih 
hem  visit,  ar  in  lowe  with  bis  venue  and  patience.  As  for  ihc  Earle  of  Horne,  no  man 
comelh  at  hem,  uor  gret  acumpt  is  not  made  of  hym.  The  next  wike,  they  say  shall  be 
made  a  generall  convocation  or  collyng  of  the  Princes  and  nobilite  of  the  land,  and 


12  RELAllorSS  l'OLITIQUES 

siiche  as  will  not  apier,  it  may  be  to  hys  desgiadiiig  and  percll.  The  Prince  of  Arang  is 
in  ihe  fyrsl  of  ihe  Roll,  Bryderode  and  so  fortli. 

We  look  owt  of  France  lo  hier  shorlly  mervells,  I  say,  concerning  the  Prince  of 
Coundee,  the  Admirall  with  ther  adhérentes.  The  coming  of  the  King  for  ihis  yier  it 
seraeth  us  hier  to  be  rather  more  doubtefull  ihen  eertenne. 

No  more,  but  ihat  in  ail  humiiity  I  dessyr  youe  rather  to  command  me  then  to  dessyre 
me,  and  rather  to  forgive  me  than  forget  me,  and  so  I  make  an  end  with  salutacion 
unto  your  dame,  unto  master  Awton  and  bis  bed-felowe,  and  your  negbborand  my  good 
frinde  M' Thomas  Slenton. 

{Record  office.  Cal.,  n»  1706.) 


MDCXVIII. 

Guzman  de  Sylva  à  Cecil. 

(LONDHES.  16  SEPTEMBRE  1567.) 

Le  porteur  de  celte  lettre  est  chargé  d'entretenir  Cecil  de  diverses  matières. 

{Record  office.  Cal.,  n*  4694.) 


MDCXIX. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  21  septembre  156l.i 
Il  lui  envoie  des  lettres  du  comte  de  Sussex. 

Ryghtt  worshepfull  Sir.  Ytt  maye  piesse  you  lo  understande  thaï  I  sendc  you  my 
last  thys  daye  on  bowre  post  by  howre  post  whome  ys  deparlyd.  Syns  ihe  wheche 
I  bave  reseved  thys  paccelt  from  my  Lorde  of  Soussex,  wheclie  i  do  sende  you  bere 
inclosyd.  I  reseved  a  ietter  from  my  Lorde,  huit  no  newsse  with  ail.  So  ibat  presentlv 
I  liave  nott  lo  wrytie  Your  Mastersheppe  worthyc  of  wrytyng,  bull  preyng  God  to  sende 
you  bellthe  and  long  lyiïe  lo  your  harles  desyre. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1707.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  13 

MDCXX. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(ANVEBS,  23  SEPTEMBRE    1567.) 

Résidences  assignées  aux  seigneurs  qui  ont  été  arrêtés.  —  Ceux  qui  ont  signé  la  requête  des  Gueux 
jugent  prudent  de  fuir.  —  Démarches  du  clergé  en  faveur  du  comte  d'Egmonl.  —  Le  prince  de 
Condé  et  Coligny,  craignant  les  mêmes  mesures  de  répression,  ont  pris  les  armes  en  France,  mais  on 
leur  a  garanti  la  liberté  de  conscience. 

Ryghtt  worshepfull  Sir.  Ylf  maye  plesse  yoii  lo  nnderstande  thaï  I  sende  you  my 
last  by  howre  posl,  where  by  I  wrotte  yoii  ait  large,  and  by  ihe  same  I  sende  you  a 
gretl  pacceit  thaï  camp  from  my  Lorde  of  Sotissex,  wheche  I  trysl  ys  corn  in  safiy  inio 
yotir  handes,  and  I  wrotle  you  of  syclie  occtirranites  as  ihen  passyd. 

Syns  the  weche,  wee  bave  newsse  thaï  llie  Couniy  of  Egmond  ys  sende  prysoner  lo 
the  castell  of  Gawnil,  ibe  County  of  Home  lo  ihe  casteli  of  Dornyx,  and  Strawlee  and 
dyvers  hoder  lo  Vyllvorde.  As  allso  they  wryil  from  Brysselles  ihal  ihe  County  of 
Mansefellde  and  ihe  County  of  Megam  ar  commendyd  lo  keepe  ihere  howsys  niid  nou 
to  deparlt  the  towne  of  Brysselles.  And  fourder  wee  hâve  newsse  ihat  ail  ihe  gentyil 
men  thaï  servyd  under  Monsure  Norlhecarme  agaynsl  Valensyn  ar  fled,  as  allsi  raosl 
of  thème  ihal  servyd  the  County  of  Megam  and  the  Counly  of  Aremhourge  ar  gon  allso, 
for  lliat  meny  of  thème  liave  soiihskrybyd  lo  ihe  fyrsl  requcsi.  So  that  nowe  for  ihere 
good  serves  agaynsl  God  and  ihere  ncbors  ihey  reseve  ihcre  rewarde,  and  shall  noi 
only  losse  there  gudes,  bull  be  abbnrryd  of  ail  men  allso.  So  thaï  hytl  ys  moehe  feryd 
that  the  Kyng  wyll  make  confyscasyon  of  ail.  iNollwilhsiandyng  the  spyrylualily 
begyn  som  whalt  to  slyre,  and,  as  hyll  is  saydc,  hâve  of  lalle  made  a  melyng,  where 
they  hâve  determynyd  (o  pull  up  a  requcsi  for  ihe  relesliyng  of  the  Counly  of  Egmond, 
and,  ihal  by  so  fer  as  thaï  they  maye  noll  be  harde  hère,  they  ar  determynyd  lo  sende 
a  besshoppe  into  Spayne  lo  the  Kyng,  as  allso  hyll  ys  thouglill  liiai  they  do  smell 
thaï  thys  plaige  wyll  fall  so  well  on  thème  as  on  the  nobelles  and  comyns,  and  that, 
when  ail  the  nobelles  shulde  be  dysplasyd  and  Spaynyardes  in  ihere  plasse,  they  wyll 
allso  dysplasse  bothe  beshoppes  and  abolies  and  hoder  the  hedes  of  the  spyrylualily 
and  pull  Spaynyardes  in,  so  that  ihesse  maliers  begyn  to  lirewe,  bull  I  do  douit  hytt 
wyll  be  lo  latte,  on  lesse  God  worke. 

And  whereas  2  dayssc  pasi,  hère  came  lelters  from  Parys  ihal  ihe  Prynse  of  Coundy, 
he  Admyralle  and  Dandeioii  where  departyd  the  Courtl  and  that  Dandelolt  was  in  ihe 


14  RELATIONS  POLITIQUES 

fyllde  with  2000  hourse-men  and  a  nmnber  of  foUe-nien,  there  ar  lettcrs  presently 
coni,  whereby  they  wrytt  that  ihe  Pi yiise  and  tlie  Admyralle  where  att  the  Couru,  and 
came  there  appon  the  apprehendyng  of  Ihe  nobclles  herc,  and  deelaryd  to  the  Kyng 
the  danger  that  myght  folo,  and  yf  any  syche  besynes  shullde  chanse  in  Franse.  So  ihat. 
as  they  déclare,  that  came  from  thensc  that  hytt  ys  proclcmyd  in  Parys  al!  nien  to  levé 
accordyng  lo  there  consyens  and  to  the  fyrst  edycle  made  there,  butt  for  hoder  they 

saye  ail  ys  styll. 

Herewith  ail  I  do  sende  you  dyvers  letters  ihal  I  resevyd  thys  daye  houtt  of  Spayne, 
from  John  Syall,  with  a  byll  of  exchan.se  for  your  aecountt  in  master  bonde.  Havyng 
nott  elles  to  molest  Your  Maslershippe  worihye  of  wryting,  butt  preyng  God  to  sende 
you  hellthe  and  long  lyffe  to  your  hartes  desyre. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1709.) 


MDCXXI. 
Richard  Clougli  à  Gresham. 

(ANTEBS,  25  SEPTKNBRK  icffl.) 

Les  magistrats  d'Anvers  ont  été  appelés  à  Bruxelles;  on  craint  qu'ils  ne  soient  arrêtés.  —  On  raconte 
que  le  duc  de  Brunswick  a  voulu  faire  enlever  le  prince  d'Orange,  mais  il  n'y  a  point  réussi.  — 
Le  duc  d'Âlbe  veut  abolir  les  privilèges  de  la  ville  de  Bruges,  qui  prohibent  toute  confiscation  contre 
ceux  qui  y  ont  droit  de  bourgeoisie. 

Ryghtt  worshepfull  Sir.  Ytt  maye  plesse  you  to  underslande  lliat  I  sende  you  my 
last  by  Pasqualle  Spynola,  where  by  I  whrotte  you  howe  thynkes  passyd  ail  that  presenlt. 
Syns  the  weche  hère  hath  nott  passyd  worthye  of  wrytyng,  huit  ihat  ail  the  Lordes  of 
Andwarpe,  to  saye  the  Margrave,  the  two  boromasters  and  Lanselott  van  Ursyll  ar  sende 

for  lo and  Brousselles,  where  they. ..  remenc,  as  soni  saye  abouti  the  makyng  of  a 

castell  in  Andwarpe  and  for  tlie  gederyng  of  moneye  for  ihe  makyng  thereof.  That 
noitwithstandyng,  the  tailke  ys  hère  that  they  shall  be  ail  apprehendyd  there  and  in 
persone,  butt  thereof  att  tlie  wryling  hère  of  we  liad  no  sertayne  newsse. 

Hère  ys  a  browtte  that  the  Prynse  of  Horange  was  lyke  to  hâve  beiu;  takyn,  and  thaï 
the  Duke  of  Brounsewycke  had  appowynlyJ  a  company  of  hoursemen  for  the  doing 
thereof,  whome  lee  in  wayth  for  the  Prynse,  and  the  prynse  having  300  hoursemen  for 
liys  garde,  menyng  to  liave  gon  to  Duke  Augustus,  passyng  ihro  a  wode,  lie  melt 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  15 

iO  hoursenicii,  wliome  persevyng  llie  Prynse  lo  Le  so  Moroiig,  meit  hyni  and  dyd 
hyni  revercnse  and  goyng  a  lyttell  fourder  nieti  40  more,  where  appon  he  perseved 
that  hytl  was  tresone,  and  sett  appon  thème  and  siewe  12  of  ilieme,  and  toke  dyvers 
prysoneis,  whome  hâve  confessyd  thaï  there  were  above  3000  made  houit  for  that 
pourposse,  bull,  as  God  wollde,  he  esskapyd;  and  for  llie  Duke  of  Cleve,  he  csskapyd 
vere  harde,  beyng  betrayd  by  on  of  hys  owne  genlyl)  men,  whome  was  prynsypally 
sett  to by  the  Beshoppe  of  Luke. 

The  sayng  ys  hère  allso  that  Duke  d'Allvc  hatlie  demandyd  of  the  towne  of  Breges 
to  hâve  there  preveleges,  wheche  they  hâve  deneyd,  in  sayng  (bat  ihcy  hâve  nolt 
offendyd  the  Kyng  by  no  menés.  Nottwithstandyng  hylt  semytt  thaï  he  wyll  bave  hytt, 
for  they  bave  sycl)e  preveleges  that  no  maii  beyng  porter  or  freman  of  Breges,  can  by 
no  menés,  nedcr  by  tresone,  nor  hoderwysse,  forfelt  hys  gndes,  biitt  only  hys  lyfle, 
weche  nowe  moche  trowbelylt  the  Duke  d'AlIve,  ITor  that,  as  I  do  nnderstande,  ail  the 
nobell  men  of  (hys  eountre  ar  porters  or  fremen  of  Breges,  as  allso  moste  of  the 
ryche  men  of  ihys  towne  and  of  ,il!  the  eountre.  So  that  tiiey  maye  tacke  there  lyves 
butt  nott  there  gudes;  butt  wliatt  wyll  folo,  God  knoyli. 

Havyng  nott  ells  lo  molest  Your  Mastershippc  worihye  of  wrytyng  pra\ing  God 
to  sende  you  hellthe  and  long  lyffe  lo  your  harles  désire. 

{Hecord  office.  Cal.,  n*  1713.) 


MDCXXIL 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  38  septembre  i&ffl.) 

Envoi  de  pierres  pour  la  Bourse  de  Londres.  —  Personne  ne  peut  quitter  le  pays  sans  en  donner  avis 
un  mois  d'avance.  —  On  a  arrêté  à  FIcssinguc  trois  bourgeois  de  Valeneiennos.  —  Le  comte  de  Homes 
a  été  enfermé  avec  le  comte  d'Egmont  au  château  de  Gand.  —  Le  comte  d'Egmont  supporte  mieux 
son  emprisonnement  que  le  comte  de  Hornes,  qui  refuse  de  répondre  aux  Espagnols.  —  On  trouve 
que  le  comte  d'Egmunt  a  mérité  son  ciiâtiment.  Sa  femme  urcompagnée  de  ses  enfants  est  allée  récla- 
mer l'appui  de  la  Régente.  —  Blessure  du  comte  de  Hoogstraeten.  —  Le  duc  d'Albe  veut  construire 
une  citadelle  à  Anvers.  —  Les  princes  protestants  d'Allemagne  auraient  voulu  introduire  la  confes- 
sion d'Augsbourg  dans  les  Pays-Bas.  —  Précautions  à  prendre  en  Angleterre  contre  les  Espagnols. 

Ryghtl  worshepfull  Sir.  Ytt  maye  plesse  you  lo  imderslande  thaï  I  send  you  3  of 
myne  thys  weeke  pasl,  lo  saye,  by  the  post,  by  Pasqual  Spynola  and  John  Conyes, 


16  RELATlOiNS  POLITIQUES 

whcreTsy  I  wrollie  yon  att  large.  Syns  ihe  wheche  I  hâve  resevyd  Your  Maslerslicppes 
of  ihe  20  dyto  and  there  witli  ail  dyvers  letters  to  be  sonde  to  my  l.orde  of  Soussex, 
wheche  I  hâve  sende  awaye  as  thys  daye,  and  do  perscve  by  that  your  lelier  thaï  ihc 
sklattes  wherc  nott  corn  fiom  Dorti,  where  of  I  havc  mervell.  So  ihal  I  wyll  sende 
awaye  llie  hoder  thaï  yoii  wrotte  for,  hopynp;  that  Henryke  ys  aryvyd  witli  yoii  long 
post,  and  ail  sychc  stones  as  was  laceyng  for  the  Bourse,  and  I  do  loke  dayly  for 
Master  Secretarys  porlte,  wheche  ys  promysyd  to  be  hère  hy  Mychellesmas-daye. 

By  my  formalle  Ictter  F  hâve  wryKyn  unto  you  of  svche  occurranttes  as  then 
passyd,  syns  the  wheche  hère  ys  a  proclemasyon  niade  that  no  persone,  wliatt  som 
evcr  he  bee,  havyng  kepte  howsse  within  ihis  countre,  shall  from  hcnse  fourihe  transe- 
portie  or  sende  awaye  any  kyndo  of  howsollde  sioffe  or  movabelles.  or  départi  thème 
sellfe,  bult  shal!  on  monthe  before  geve  ihc  Magestnittes  to  understande  of  ihere 
drpartyng,  and  tlien  and  yf  hytt  be  Ihoiightt  nielle  by  the  Mageslrattes  he  maye 
deparlt,  bult  hoder  wysse  nolt. 

There  was  Iakyn  att  Floshyng  thys  weeke  [lasl  ô  inen  thaï  where  goyng  for 
Engglande,  beyng  ail  3  of  importanse  :  the  on  was  secretary  of  Valensyn,  and  ihe 
hoder  2,  on  a  cappylanne  and  the  hoder  a  ryche  man  of  the  same  towne. 

VVee  had  newsse  thys  weke  pasi  that  the  Coiinty  of  Horne  was  ded,  and  that  he 
dyyd  on  the  waye  to  Dornyx,  bult  nowc  woe  do  understande  tiiail  he  ys  nol  dede,  butt 
ys  caryyd  lo  the  castell  of  Gawntl,  willi  liie  County  of  Egmond,  wheche  I  take  to  be 
for  that  he  was  seke,  and  dDurst  nolt  caryyc  hyin  any  fourder.  And,  when  ihey  were 
caryyd  lo  Gawnit,  the  County  of  Egmond  was  caryyd  in  a  liourse-letter,  and  tlie  County 
of  Flornc  in  a  waiïon,  as  sonie  saye,  hounden,  and  a  Spaynyarde  styllyng  on  h>s  ryghll 
bande. 

FFytt  ys  reponted  ihat.lhe  Counly  of  Egnnond  lakyii  hys  iniprisonemenlt  vcre 
pasyently,  bult  the  Counly  of  Horne  non,  for  he  wyll  nott  spcko,  nor  make  answere  to 
any  Spaynyardi-,  sayng  thalt  he  ys  (rower  lo  the  Kyng  ihcn  ihcy  ar,  and  bélier  borne 
thcn  any  of  thera,  whome  ys  moche  lamentyd  of  ail  men,  and,  so  fer  as  I  can  hero,  ihe 
County  of  Egmond  of  no  man,  bult  ail  men  sayng  Ihalt  he  linthe  hys  desertl.  As  allso 
herc  goytt  a  browiie  that  he  toke  of  the  spyrytualliy  on  liounderylt  ihowsande  crowns 
to  breke  of  froni  ihe  rcst  of  Ihc  nobelles. 

Mylord  of  Malaga,  wiiomc  was  in  Engglande  wilhe  ihe  Emperowres  imbassadore, 
ys  dcpartyd  for  .soroo,  for,  as  sonc  as  he  barde  that  the  Counly  of  Egmond  was  iakyn, 
he  toke  syche  a  fryghit  and  there  appon  a  burnnyng  agewe,  and  dyyd  houit  of 
hande. 

Hère  ys  a  lallkc  that  the  Counly  of  Flogesirotte  shullde  be  dede  of  ilie  huril  in  hys 
hande  he  resevyd  wiib  a  gone,  bult  som  thynke  thaï  hytt  ys  butt  a  taie  geven  lioiiit. 

The  Coimles  of  Egmond  halhe  bene  with  the  Regcnl,  wilh  ail  hyr  chyl!dern(-,  lo 


DKS  PAYS-BAS  ET  DE  L'ArSGLETERRE.  17 

sayc  viii  doiightlcrs  and  ii  sons,  besekyng  Ityr  to  he  gud  to  hyr  housbande;  buit,  as  the 
sayng  ys,  she  gave  hyr  buU  smalle  coinl'oide  and  bade  hyr  goo  lo  ihe  Duke. 

Herc  was  newsse,  thys  lasl  weeke,  thaï  dyvers  of  ihc  Lordes  of  Andwai<pe  shullde 
bave  bene  prysonyd  att  Brysselles,  biid  nowe  we  hâve  iiewssc  ihalt  byll  ys  not  soo, 
ffor  ihey  where  sende  for  to  Brysselles  abouti  the  makyng  of  a  caslell  in  Andwarpc,  and, 
heyng  coinmandyd  by  the  Duke  to  make  provysyon  of  moneye,  they  made  answere 
ihat  ihcy  had  non  and  thaï  they  howyd  more  ihen  they  where  abell  lo  paye,  where 
appon  Ihcrc  passyd  greil  wordes  by  the  Duke.  So  tliall  hylt  was  ihoughtl  by  thème 
llial  whero  by  ihai  ihey  shullde  havo  bene  commyKyd  lo  presone.  And  so  dyvers 
wiotle  from  Brysse,  butl  in  fyne  hylt  was  fonde  ihat  (lie  lowne  was  notl  abell  to  make 
provysyon  of  thème  sellfe,  where  uppon,  as  hylt  ys  sayd,  there  was  a  lallke,  thatl  ail 
cnstonies  shullde  Le  lysyii  hère,  bollie  inwarde  and  houttwarde,  and  no  man  to  be 
frec.  So  thaï  whall  wyll  folo,  God  knoyll. 

Sir,  hère  ys  slyll  gretl  brewthe  anionxt  ihe  sawdyers  so  well  the  Spaynyardes  as  the 
hodcr,  thaï  and  yf  thjnkes  where  osvnet  ail  a  staye  hère,  and  syclie  order  takyn  ihal 
tliere  shullde  com  no  power  hoult  of  Germany,  thaï  ihen  they  wyll  bave  a  sayng  with 
us,  wheche  ys  som  w  hall  lo  be  dowtyd,  eonsyderyng  the  gretl  power  they  bave  ail  redy, 
and  yen  appownlyd  lo  be  takyn  up,  besydes  a  gretl  nomber  of  hoursemen  thaï  bave 
had  wache  monye  more  then  9  menthes  pasl. 

And,  as  som  wryll,  there  ys  no  lyclyode  of  any  power  that  shullde  com  hoult  of  Ger- 
many, ffor  thatl  ihey  can  notl  agrée  amonxl  thème  sellves,  for,  as  som  saye,  hylt  was 
ownst  delermynyd  amonxl  the  Protestanttes  to  bave  made  a  power  and  thercwith  lo 
bave  plasyd  the  confessyon  of  Ausbouige  ihroo  hoult  ail  Germany,  as  allso  in  thesse 
Lo-Counlrcsse,  huit,  when  hylt  came  lo  the  jmwynt,  Duke  Augusius  broke  off,  ffor 
thaï  he  lokylt  shourtly  lo  be  made  Kyng  of  Romeins,  butl  hylt  ys  ihoughlt  rader  Kyng 
Fylyppe  or  hys  sone  lokylt  for  thaï,  and  then  possybell  Duke  Augusius  maye  spede  as 
well  as  ihe  Counly  of  Egmond  halhe  done. 

ïloult  of  Spayne  there  ys  no  newsse  ail  ail  of  the  Kyng  eommyng,  yen  there  ys 
gretl  prepaïasyon  of  sheppes,  men  and  vytalles,  weche  ys  notl  well  (o  be  lykyd,  appon 
llie  tailke  ihut  goyl  hère,  amonxl  the  Spaynyardes,  and  that  there  ys  3  plasys 
appowyntyd,  where  they  shalle  lande,  weehe  yf  hylt  so  fell  hoult,  and  that  they  toke 
3  or  /(.  bolides,  and  havyng  ail  thesse  men  redy  and  sheppes  ait  ail  lymes  to  Iranse- 
porlte  thème,  they  myghlt  do  gretl  honrtl,  wheche  I  Iryet  ys  consyderyd  att  home,  ail 
ihoughc  I  tryst  yen  no  danger,  for  of  resone  there  apperienytl  meny  ihynkes  to  syche 
iiii  enterprysse,  iliat  nottwiihstandyng,  wee  bave  seene,  of  late,  fettes  of  waries  done, 
eontiary  te  resone,  and  so  they  knowe  well  hère,  hylt  mosl  be  done,  and  yf  ihey  bave 
lo  do  with  us,  where  fore  I  wollde  weehe  gud  regarde  lo  he  had  and  that  in  lyme,  and 
not  so  moehe  to  ihe  oounlie,  huit  lo  the  Quens  Majeslies  persone,  ffor  and  yf  lioder 
Tome  V.  3 


48  RELATIONS  POLITIQUES 

came  to  Hyr  Majestic  biitt  well,  ihc  matter  wherc  moche  worse  to  bc  lykjd,  and,  as 
the  tyme  ys  nowe,  ihc  dyvell  ys  besy  to  provokc  ail  myscheffes,  so  thaï  hys  kyngdom 
maye  continewc. 

Sir,  I  bave  thoughtt  best  to  wryle  you  thys  moclie,  whecbe  yf  you  ihyiike  gud,  you 
maye  sbowe  Master  Secrelary,  for  tbys  (bat  I  wryit,  hatlie  bene  sliewyd  me  by  dyvers, 
whome  batbc  wechyd  me  lo  wrytt  llicre  of,  and  ail  lliougbt  J  trysl  thcre  ys  no  danger, 
yett  I  am  sure  there  wantytt  no  gud  wyil  on  the  contrary  syde,  and,  yf  tyme  servyd, 
and  syclie  power  of  skyllfull  men  abell  lo  mâche,  wilb  a  moche  gretler  power  of 
unskyllfull  men,  wechyng  to  God  that  the  pystolett  wliere  notl  only  snferyd  lo  be 
yousyd,  but  commandyd,  and  ihen  wee  nede  nott  to  fere  any  forcn  power,  ffor,  yf  ever 
wee  do  souffre  any  damage,  hytl  shaJle  be  by  thème. 

I  do  non  berc  of  any  grctt  lyclyhode  prcsenlly  preparyd  in  thys  countrc  to  any  syehe 
pourposse,  butt  I  do  well  remcmber  ihat,  wlicn  the  last  sheppes  whcre  madc  redy, 
there  dyd  lade  bere  boder  sheppes  for  Spayne,  whome  had  gud  store  of  brasse  pessys, 
I  mené  nott  above,  bnlt  henethe  in  the  sheppes.  So  that  conferryng  the  on  with  the 
boder,  !  wollde  thynke  hylt  nedefull  lo  be  lokyd  unto,  and  beiter  in  lyme  ibcn  to  laie. 

Hère  with  al!  I  do  sende  you  the  proelemasyon  that  was  latlyly  made  hère,  as  aliso 
the  ollde  bondes  of  John  Kamell. 

The  exchange  beyngatt  23  s.  5  d.  usancc. 

Preyng  God  to  sende  you  beilthe  and  lang  lyffe  to  your  harles  desyre. 

(Record  office  Cal.,  n"  1722.) 


MDCXXIII. 

Thomas  Dutton  à  Gresham. 

(Anvers,  28  siiptehiire  1567.) 

On  a  remplacé  les  anciennes  garnisons  par  des  Espagnols.  —  Personne  ne  peut  quitter  les  Pays-Bas 
à  moins  d'obtenir  un  passe-port.  —  On  ne  parle  plus  de  Tarrivée  du  Roi.  —  Projet  du  duc  d'Albe 
de  construire  une  citadelle  à  Anvers.  —  Précautions  à  prendre  en  Angleterre,  car  on  pourrait  y 
trouver  des  traîtres. 

Rigbt  worsbipfull  Sir.  My  duiye  donne,  etc.  My  last  1  sent  Your  Maislersbepe  per  our 
last  ordinary  of  suche  accorantes  as  bere  dotbe  passe.  Sythe  that  tyme  yt  may  please 
Your  Worshipe  for  to  understande  that  ihose  noble  men,  whom  of  latte  was  aprehendid, 


DKS  PAYÎ5-liAS  Kl   DE  L'ANGLETERRE.  19 

ho  iipon  monday  lasl  removyd ,  lo  sayc  ihc  Grave  Van  Egniond  is  with  a  nombar 
of  Spanyardes  convayed  lo  ifie  caslell  of  Gaunl,  ihc  Grave  Van  Home  to  ihe  caslell  of 
Doriiecke,  Siralveldy  willi  ail  llic  rest  of  ihe  geiUilincn  iinto  tho  caslell  of  Felforde,  and 
in  ail  ihese  aforosaid  castells  ihere  is  placcd  Spanyardes,  whoii)  hâve  ihe  holle  charge, 
iind  thc  ould  dischargid. 

AIso  yi  niaye  phase  Your  Worshipc  to  understand  tiiat  ihis  weeke  in  Andwarpe  is 
niade  prociamaeyon  thaï  no  parson,  whal  so  ever  he  bc,  stranger  or  olhcr,  shali  départ 
oui  of  thèse  Lowe-Coiinlres,  otiier  transport  any  kynd  of  goodes  or  honsehold  siouffe, 
luit  niosic  ferslc  présent  hem  selffe  unlo  the  Lordes  of  the  towen  and  requere  lo  liave 
pasport,  whiche,  yf  thaï  Ihe  do  liienke  good,  they  niay  gcve.  This  maner  of  deallyng 
dothe  macke  hère  a  great  nombar  in  feare  and  do  dayely  convaye  themselves  awaye 
and  ont  of  the  eoiinirey,  I  saye  of  laite  no  smalie  nombar  of  ail  sorties  of  pcpollc,  and 
what  wyli  followe  of  iliese  ()rosedenges,  thaï  knowyeih  God.  I  do  assure  Your  Master- 
shepe  [  do  nolheng  lycke  tiiereof. 

AIso  Your  Maistershepe  shall  undersland  that  of  laite  be  lettars  corne  outof  Spayne 
of  liie  10  of  this  présent  by  ihe  sanie  we  do  understand  llial  in  Spayne  is  no  iyckely- 
hode  of  liie  Kynges  commeng  for  this  yere. 

Al  this  présent  dyvars  of  ihe  Lordes  of  Andwarp  be  ai  Bruyelles,  and  there  they  be 
conlfarryng  wilh  the  Duke  of  D'Alva  for  the  niakyng  of  a  caslell  within  Andwaip,  but 
as  yen  the  ean  nott  well  agre  upon  ihe^same,  for  that  they  do  nolt  knowe  bowe  or 
wliore  they  shuld  fyndo  mony  for  ihe  makyng  of  liie  said  eastell,  and  yt  is  thought 
that  the  Kyng  will  raise  bis  customes  and  toiles  npon  ail  kynd  of  marchandize  hère 
in  Andwarp  as  well  as  upon  ail  suche  commodytes  as  our  marchantes  of  Kngland 
shall  bryng  in  or  oui  as  upon  olhers  ail  in  lycke,  and  ihen  whcre  is  our  preveleges 
and  entercourse  whiche  they  do  saye  shall  tacke  no  place  or  effecle. 

Your  Worshipe  shall  understand  that  hère  is  in  Andwarp  dayely  suche  taicke  of 
newes  ail  nolt  worthey  to  advertize  Y'our  Maistershepe  of,  but  yett  amongeste  a 
nombar  of  talles  I  do  abill  marcke  whal  is  talkyd  towcheng  our  countrey  and  realrae 
of  Engin iide,  wheche  I  pray  God  ihat  our  Mageslrates  and  Governours  of  the  same 
maye  locke  well  unto,  for  wilhout  ail  dowglit  ihere  is  some  great  meschciïe  ment 
lowardes  bus,  and  I  pray  God  thaï,  wben  ail  is  donne,  thaï  there  be  nolt  fonde  some 
false  irators  wiihin  our  Healme,  that  is  onely  ail  wheche  1  am  in  dowght  of:  the  tyme 
will  lerne  bus  knoweledge  and  experyence  of  many  matlars  to  come.  And  I  pray  God 
that  we  in  England  maye  laeke  example  by  otbers  and  not  olhers  by  bus. 

Our  exchange  doibe  passe  at  25  s.  5  d.  usance.  This  knowylh  ihe  Lord  whom  1  do 

beseche  for  lo  presarvc  Your  Maistershepe,  my  good  Lady  your  bed-felowe  with  ail 

yours  in  helth  and  loving  lyffe.  Amen. 

{Record  of/Ue.  Cal.,  n'  17-21.) 


»  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCXXIV. 

Gttzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Angleterre. 

(Londres,  6  octobre  1.%7.) 

II  se  plaint  de  la  saisie  d'un  navire  espagnol  qui  a  été  conduit  par  Hawkins  à  Plymouth  ;  il  prie  Ih 
reine  d'Angleterre  de  défendre  aux  marins  anglais  de  se  rendre  aux   Indes. 

{Record  o/fuc  Cal.,  ii°  1746.) 

MDCXW 

Guzman  de  Sylva  à  Cecil. 

IMÊME  DATE.) 

Lettre  de  eréancc  pour  le  porteur  de  cette  lettre. 

(Record  office.  Cal.,  n'  4747.) 

MDCXXVL 

Richard   Clouqh  à  Gresham. 

(ANVERS,  b  OCTOBRE  1667.) 

Maladie  de  la  duchesse  de  Parme.  —  Deux  ambassadeurs  sont  arrivés  à  Bruxelles  :  l'un  du  duc 
Auguste  de  Saxe,  l'autre  du  duc  de  CIcvcs.  On  dit  que  ce  dernier  porte  plainte  contre  l'évcque  de 
Liège.  —  Le  comte  d'Egmont  jouit  d'une  grande  liberté  au  château  de  Gand.  —  Nouvelles  de 
France;  conspiration  de  Meaux;  appui  que  les  Huguenots  espèrent  trouver  dans  les  Pays-Bas.  — 
II  serait  aisé  de  susciter  les  mêmes  troubles  aux  Pays-Bas.  Les  soldats  allemands  qui  ont  leurs 
prêches,  ne  combattraient  pas  les  partisans  de  la  Reforme.  —  Ambassadeur  de  rÉIccteur-paiatin 
en  faveur  du  comte  d'Egmont.  —  Questions  financières. 

Ryghlt  worshepfull  Sir.  Yu  maye  plesse  you  lo  undersiande  llial  I  sende  you  my 
lasl  by  fiowrc  post,  where  by  I  wrotli"  yoii  att  large,  syns  ihe  weche  herc  ys  com  no 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  '2\ 

posi  froni  London,  so  that  I  hâve  iIk-  Icssc  lo  wrjlle;  nolt  wilh  slandynj;  I  «lo  iindcr- 
stande  ihal  liowrc  posi  and  thc  Doche  posi  was  sell  on  lande  ait  Blakenesies  on  icws- 
dayo  lasi  pasi  and  xvi  passyngers  more,  huit  hederio  wee  hâve  nolt  harde  froni  ihemi' 

As  towchyng  your  afferys  here,  1  havc  syns  my  last  takyn  up  ihe  rest  of  (ht-  fiOOO" 
sterling  l'or  the  Quens  Majcstics  accounll,  where  ol  I  do  scnde  yoii  ihc  genernlle  nolic 
here  witli  ail. 

As  allso  a  nolle  of  syche  moneye  as  I  hâve  Iakyn  up  so  well  for  yonr  aceoiintt,  as 
allso  niy  Lorde  of  Soussex  and  my  Lordc  of  Leselur,  havyng  nolt  moche  ells  lo  wnle 
unto  Your  Mastersheppe,  butt  thaï  ail  ys  styll  here.  The  Regentt  or  Governanii  vcrr 
seke  and  ihe  Duke  d'AlIve  nolt  vere  well. 

As  allso  they  wrytte  from  Brysscles  ihal  ihere  js  iwo  Imbassadois  th(  rc,  on  from 
Duke  Augustus  and  thc  hoder  from  ihe  Duke  ol  Cleve,  butt  whatt  ihe  matier  ys,  I  can 
nolt  understande;  bull,  as  som  saye,  ihe  occasyon  of  the  commyng  of  hytn  from  ihe 
Duke  of  Cleve  ys  towehyng  the  Iresone  laltyly  coniniyltyd  agaynst  hym  whereof  I  wrolic 
you,  wheehe  as  I  do  understande  ys  nowe  layde  appon  the  Beshoppe  of  Luke,  so  ihat 
hylt  semytt  by  thc  tailke  of  the  pepcll  ihai  he  requerytt  lysens  to  be  revengyd  on  hym. 

As  towchyng  the  County  of  Egmond  and  ihe  County  of  Ilourne,  ihey  do  hothe 
rcmene  in  thc  castell  of  Gawnit,  where  ihe  County  of  Egmond  halhe  grcile  lyberly  lo 
goo  rownde  aboult  the  eastell,  and  where  as  before  hc  had  lo  waytl  on  liym  hys  coke 
and  bouteler  and  a  pagys,  after  hytt  was  lysensyd  ihat  5  of  hysgentyll  nien  myglitt  coin, 
and  nowe  x.  So  that  most  of  hys  men  bave  frec  passage  to  hym. 

Houtt  of  Fransc  wc  bave  newsse  that  tberc  begynnyll.  ..  bcsynes,  ihe  Counsialiell 
and  hys  sone  beyng  bothe  sclt  of  ane  hoder  in  tberc  plasys,  as  allso  ihal  ihc  Prjnse 
of  Counde  and  ail  hys  company  procicmyd  enymys  to  the  Kyng.  As  allso  bytl  ys  decla- 
ryd  tbal  ihe  prynse  of  Coundye  balh  bcscged  the  Kyng  in  Meus  in  Bery,  where  the 
Kyng  ys,  and  ail  llie  Swechers  with  hym..  So  tbal  there  ys  lyke  grette  trowbellcs  lo  folo; 
flfor,  as  som  wrytl,  nolt  wilh  standyng  ihe  proclemasyon  made  by  the  Kyng,  be  and  hys 
company  hatb  Iakyn  meny  of  the  bolides,  where  houtt  they  bave  lakyn  ail  thc  Gue 
sawdyers  and  fournyshyd  thème  wilh  hoder  men ,  for  thys  last  weke  passyd  boull  of 
Amyansc  800  men  protestanttes,  and  ihe  lyke  houtt  of  most  of  the  townes  of  Franse, 
cveryeon  aceordyng  to  there  abylyte,  and  houtt  of  the  casiell  of  Cambersc,  ali  ihe  men 
ar  gon  lo  the  hellpe  of  the  Prynse,  savyng  vi  men,  as  allso  ail  ihe  genlyllmen  lied  houtt 
of  Flandcrs  ar  gon  to  hym  allso.  So  that  hytt  ys  doubtyd  ibat  grette  trowbelles  wyll 
folo. 

Presently  here  ys  on  com  from  Parys,  whom  brynggytl  newsse  ihal  on  tewsdaye, 
wensdaye  and  ihrousdayc  before  bis  departing  from  Parys,  there  passyd  houtt  of 
Normandy  ait  the  least  x  or  xj  ihowsande  men  lowardes  Orlycns,  noil  oïdy  the  men, 
butt  womcn  and  chylldcrne  allso,  and  ihe  lyke  houit  of  ail  ihe  parties  of  Franse,  and 


22  UELATIOrSS  POLITIQLKS 

ihal  lliey  do  goo  seli  awaye  ail  tliat  ihey  hâve,  lliat  ys  woilhc  c''  (or  xx'',  and  (liai  (lie 
newssc  was  ail  Parys  lliat  llicy  liad  non  motlie  lesse  llicn  8000  hoiirse  mon.  So  thaï  by 
resone  thaï  tlie  pepell  do  sell  awaye  ail  ihe  gudes,  hylt  semytt  ihal  ihey  ar  lesollvyd,  on 
waye or  lioder,  and  ihat,  befoie  ihey  will  départi,  ihey  wyl  he  recompensyd  Ihere  gudes, 
weche  can  iiolt  be  wilh  houll  ihe  iiiidoyng  of  meny  hoder.  So  thaï  hyit  ys  lyelye  a 
mcrveliis  Irowbclles  lo  (olo.  So  thaï  thcre  ys  no  hoppe  of  any  gud  end  :  (iod  tourne  ail 
to  the  hest. 

He  came  from  Parys  on  lewsdaye  last  past,  and,att  hys  commyng  from  ihense,  hylt 
was  non  knoyn  in  Parys  where  the  Kyng  was;  not  with  slandyng  the  sayng  was  herc 
thaï  lheK>ng  wasesskapyd  houll  of  Meus  and  ihalhe  waseom  lo  Parys,  weche,  yf  hyll  be 
so,  and  thaï  hylt  he  trewe  thaï  ys  reporlyd,  I  douli  wee  shalle  hère  shourily  of  the  bese- 
gyng  of  l*arys  ...,  and  appon  this  newsse  the  pepell  herc  hegyn  to  bylc  on  ihere  lyppys, 
and  soin  doull  Ihere  niyghl  irowbelles  folo,  for  and  yl  ihere  were  a  hcde,  there  wollde  be 
no  wanll  of  company,  as  hylt  ys  thoughtt,  and  presently  ail  the  sawdyers  hère  mosu-r 
and  ar  paid,  and  ihere  ys  soni  doull  ihat  and  yf  hyll  coni  lo  hlooys,  the  Doches  wyil 
nott  feghil,  for  al!  ihoughe  they  ar  hère  lo  serve  liie  King  for  the  mtnienans  of  the 
papyst  leligyon,  yelt  ihey  hâve  everye  holy  daye  ihere  sarnions  accordyng  lo  ilie  con- 
fessyon  of  Aushourge,  and  ihe  sawdyers  do  nott  lelt  to  saye  ihat  they  coni  lo  serve 
agaynst  llioni  lliat  ar  rebelles  agaynst  the  Kyng,  bull  nott  as  towehyng  thème  of  ilio 
relygyon  iliey  wyll  not  fegliii  agaynsl  thème 

So  ihai  hylt  semyll  by  nioste  mcn  ihai,  and  yff  ihe  nobells  where  nott  takyn,  they 
shullde  non  be  lak)ii,  and,  iiowe  ihat  ihcy  ar  in  bolide,  they  dare  noit  well  loti 
ihenic  goo. 

There  came  i»  Bryssclles  abouti  4  tlaysse  pasi  an  linbasadore  from  ihe  Pallse-grave, 
to  in  ireic  as  lowchyng  ihe  County  of  Egmond,  huit,  whalt  hys  answere  ys,  I  can  nott 
underslandc.  Stiawlc  lemcnyll  slyli  in  prcsone. 

Havyng  non  ells  lo  wiylte  Vour  Maslcrshcppe  al  this  présent  hoder  llien  before, 
weehe  ]  do  wryiie  jou  as  wee  hâve  hyll  herc,  huit  I  doull  non  ail  ircwe,  non  wilh 
Slandyng  hère  passylt  nioehe  more;  huit  thessç  thaï  I  wrytte  ys  the  lyclyest,  as  thys 
laslc  wckc  herc  was  newsse  lliat  iiiy  Lordc  of  Arondell  shullde  havc  bcne  appreliendyd 
and  moncyc  pioleryd  ihere  appon,  lo  geve  S.  P. I.  weche  came  from  amonxt  ihe  Italyans, 
as  meny  more  lycke  comyil,  huit,  ihankes  be  unto  God,  hylt  ys  non  soo.  Prejng  God 
lo  save  ibe  Quens  Majeslie,  for  ihere  appon  de|ieiidyll  ihe  liolle  niatter,  and  so  they  lell 
non  10  saye  liere,  nnd  llicy  ihat  love  Hyr  iMajeslie,  weche  ihat  gud  regarde  inaye  be 
liiid  10  hyr  persime,  and  ihal  houghll  ail  lo  praye. 

Syiis  ihe  begynn)ng  of  ihys  my  leller  1  bave  reseved  Vour  Maale'rsheppes  of  the 
'■17  of  (lie  Insi  with  lellers  lo  niy  Lordc  Soiisscx,  weche  came  to  laite,  for  the  posi  for 
Gciiiiaii)  «as  1:011.  s,)  (|,ai  |  wyll  sende  llieinc  by  my  nexl,  havyng  wrvliyn  my  Lorde 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'A^GLETERRE.  23 

by  ihys  last  for  ail  sycli  accoranttes  as  hore  passyll,  and  because  you  shal  bc  iinder- 
slande  ilie  occasyon  that  the  post  was  so  long  on  ihe  wayc  and  came  nott  before  soiidaye 
nonc,  tliere  postes  and  xvi  more  were  seti  on  land  bctwenc  Calys  and  Blekencsles  and 
commyng  lowardes  Calys,  they  werc  siayd  on  daye  before  they  colide  corn  Ip  Calys, 
and  on  lioder  daye  ait  Calys,  in  sayng  thaï  thoy  wliere  spyyes,  bnil  in  fyne  reslesliyd. 

Persevyng  by  lliat  Yonr  Masiersbcppes  leller  ihat  my  Lorde  Trcsurer  s(  nde  you 
worde  lie  colide  noll  paye  you  llie  8  m"  by  0  m",  wcchc  you  bopyd  yelt  lo  reeover,  and 
for  the  hoder  moneyc  you  bave  lent  ait  Master  Secretarys  request,  I  bave  axeptyd  your 
bills,  and  wyll  retourne  thème,  wbon  they  ar  dewe,  accordyng  lo  your  order,  and  for  the 
resi  of  your  ieiter  I  wyll  noll  faylle  lo  folo.  John  Mowlyner  beyng  gonc,  as  1  do  under- 
stande,  for  syns  bys  goyng  to  Brysseles  1  can  noll  bere  any  more  of  bym,  biilt  ibosse  ar 
butt  wordes  and  no  regarde  to  be  bad  tbere  unio,  where  fore  by  my  next  I  do  mené  to 
sende  you  bys  lelter,  and  yf  I  can  noll  bere  of  hym,  for  I  tliynk  bytt  noll  best  to  seke 
for  bym,  for  then  possybcll  be  myghtt  ibynkc  iliat  you  made  som  matter  tliere  of,  as 
tbere  ys  no  matter  att  ail,  and  so  I  wyll  tell  bym,  and  lolldc  hym  when  1  paid  bym  ibe 
moneye,  for  (bey  ar  ail  knaves  wilb  houll  honesly,  butt  they  most  bc  \ousyd  tliere 
after,  and  the  lesse  tliey  ar  selt  by,  llie  redyer  ibey  ar  to  pks  me,  wecbe  I  doutt  bowre 
men  shullde  fynde  and  yf  ibey  bave  lo  do  att  Hambro. 

Havyng  nott  elles  to  molest  Your  Mastersbeppe  wortbyeof  wrylyng,  butt  preyng  God 
10  sende  you  liellthe  and  long  lyffe  to  your  hartcs  desyre. 

{Record  office.  Cal.,  n*  1748.) 


MDCXXVII. 

Richard  Clough  à  Cecil. 

(Anvers,  7  octobre  1367.) 

Nouvelles  de  France.  —  Inquiétude  de  la  Régente  et  du  duc  d'ÂIbe  en  voyant  un  si  grand  nombre 
de  gentilshummes  quitter  les  Pays-Bas  pour  rejoindre  le  prince  de  Condé;  on  craint  rc  qui  se  pas- 
sera à  leur  retour.  —  Brcderode  est,  dit-on,  à  Metz.  —  On  annonce  l'arrivée  d'une  flotte  espagnole. 
—  On  va  commencer  à  Anvers  la  construction  de  la  citadelle. 

Ryghtt  worshepfull  Sir.  Vit  maye  you  to  undersiande  ibat  1  sende  you  my  last 
yesterdaye  by  bowre  post,  where  by  I  wroKe  you  atl  large  of  syche  occuranttes  as  then 
passyd.  Syns  the  wecbe  I  bave  reseved  a  pacceit  of  lelters  from  my  Lordc  of  Soussex 


24  RELATIONS  POLITIQIJES 

wilh  dyvers  hoder  smalle  leliers  to  Iioder,  weche  I  do  sende  you  hcre  wilh  ail,  as  allso 
lieie  ar  letters  corn  from  Parys  syns  my  lasl,  weche  came  from  Ljans,  bull  by  ilieine 
wee  hâve  no  scrtene  newsse  of  llie  prosedynges  ihere,  flbr  som  saye  thaï  llie  Prinse  of 
Coundv  lyyll  before  Parys  a»  a  plasse  callyd  Sanlt-Dynes  and  hathe  burniiyd  ail  the 
niylles  abouti  Parys  and  sloppyd  thc  passages  by  waller  and  by  lande,  and  sonie  hoder 
saye  (liai  lio  ys  by  Santl-Quentcne,  so  lliat  hère  ys  no  gretle  serienty  iheioof,  buit  dyvers 
wrytie  tliat  the  Kyng  esskapyd  houtt  of  Meus  and  ys  com  to  Parys. 

In  thesse  partys  wee  hâve  no  newsse  ait  ail,  huit  tbat  bytt  seniyit  the  Rcgentt  and 
iJie  Duke  begyn  to  be  afrayd,  d'or  that  ihere  goytt  so  meny  bol  lie  geiilyll  luen  and 
lioder  inio  Kianse  so  well  lioutt  of  Frysselande  as  allso  lioult  of  Flanders  and  llenagoo, 
and  ihal  hyti  ys  doutiyd  ihal  when  ihey  hâve  donc  there,  wee  shalle  nott  be  in  quyelt 
hère.  The  nuniber  of  ihe  genlyll  men  of  thys  countre  tbat  soubskrybyd  to  the  Reqnesi 
ys,  as  hylt  ys  sayd,  4000,  and  ihey  flee  awaye,  as  allso  hytl  ys  sayde  herc  tiiat  niy 
lorde  of  Brederoo  and  iiieny  more  of  thys  countre  ar  att  Mettes  in  Lorayne.  As  hytt  ys 
sayd  bere,  tbere  ys  a  post  com  to  Brysseles  from  Konketlthroo  Franse,  whom  bivng- 
gytt  letters  from  my  lorde  of  Wakenam,  wbom  wrytyll  thaï  he  with  h\s  sheppes 
niell  with  a  flette  ofSpayne  by  Conkelt,  where  in  ys  fiOOO  Spaynyardes,  and  that  they 
will  be  in  Selande  with  ibe  fyrste  wynde. 

As  allso  syns  my  last  bere  ar  bylles  sett  up  wyllyng  ail  workemen  that  wyll  worke 
appon  ihe  easiell,  to  com  to  the  lordes  of  the  lowne,  (for  ibat  liyit  sbullde  be  bestoyd 
by  tlie  rode  to  every  man  so  moehe  as  be  can  make. 

Havyng  nott  elles  to  molest  Your  Mastersbeppe  worthye  of  wrylyng  huit  preyng 
God  lo  sende  you  beiilbeand  long  lyffe  to  yonr  liarles  desyre  '. 

(necoril  office.  Cal.,  n*  174'J.) 

'  Noii!)  ne  possédons  pas  la  lettre  de  Clougli,  du  iU  octobre  j  mais  l'uiiaiyse  on  a  été  conservée  dans 
CCS  quelques  lignes  adressées  par  Gresbam  à  Cecil  : 

Kight  honoralilc  Sir.  It  mayc  picase  you  to  reccave  a  Icllre  from  my  scrvaunt  Iticliard  Clouglu-,  of 
Ihe  xii"'  of  lliis  présent,  wilhc  annother  lettre  of  a  frend  of  niync  wiilcn  from  Brusscis,  of  the  same 
date,  willie  instructions  from  thc  Kinge  of  Spayne  howc  lo  insucr  and  lo  incorporalc  to  be  Kinge 
absolule  of  thc  Lowe-Countreye,  aiul  lu  make  of  thc  cilié  of  Brussels  thc  place  royall,  as  London  is 
in  Englaunde  and  Parris  in  Frauiice,  wilhe  divers  ollier  articles  lo  Ihe  nuniber  of  xui,  as  lo  V'our 
HoDor  shall  appeare. 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETERRE.  28 

MDCXXVHI. 

Guzrnan  de  Sylva  à  Cecil. 

(Londres,  10  octobre  1567.) 
Au  sujet  d'un  procès  qui  intéresse  un  Espagnol. 

{Record  office.  Cal.,  n*  17!)4.) 

MDCXXIX. 

Guzrnan  de  Sylva  à  Cecil. 

(  MÊME  BATE.) 

Poursuites  exercées  contre  des  marchands  flamands  auxquels  on  a  voulu  extorquer  de  l'argent. 

{Record  office.  Cal.,  n*  1 755.) 

MDCXXX. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  14  octobre  1S67.) 

Nouvelles  d'.4llemagne.  —  Préparatifs  des  bourgeois  de  Paris  pour  la  défense;  forces  militaires 

et  réclamations  du  prince  de  Condé. 

Ryghtt  worshepfull  Sir.  Ytt  mayc  plesse  you  to  undcrstande  that  I  sende  yoii  niy 
last  by  howre  post,  where  by  I  wrotle  howe  thynkes  passyd. 

Syns  the  weche  hère  ys  notl  wortliye  of  wrylyng  bult  that  ihe  post  ys  com  hoiilt  of 
Gerniany,  where  by  I  havc  resevcd  no  letters,  nedcr  by  ihe  Empereurs  paccell,  i)or  by 
the  ordinary,  weche  causytl  me  to  thynko  that  iny  lorde  of  Soussex  halhe  seiidc  soni  on 
of  pourposse  in  post. 

Tome  V.  4 


26  IlKLATIONS  POLITIQUKS 

I  demandyd  of  hym  that  l  sende  mylordos  Iciiers,  by  wiiatt  hys  broder  wrotto  hym 
towchyng  my  lorde  aiul  he  sbewjd  me  hys  Iclters.  whcrc  by  he  wrolie  iliat  Duke 
Charlles  was  com  to  the  Couru  in  post  and  mciiy  nobell  and  geniyll  men  wiili  bym 
and  tliat  hc  ihoughl  that  my  lorde  wollde  shourtly  dcpartt,  wechc  was  ail  lliat  he  wrolic; 
bult  Gorys  Stycher  and  hodor  bave  wrytyng  thaï  ihe  Duke  was  com  to  the  Courtt  and 
that  there  was  gud  boppc  of  ilie  maragc. 

Hère  ys  com  houit  of  Fraiise,  whomc  was  in  Parys  on  soundaye  was  senyght  and  that 
sayi-  that  the  of  Parys  ar  in  gud  hoppe  to  défende  llieme  scIfTe  agaynst  the  Prynse  and 
liys  Company,  and  where  as  att  liie  fyrst  ihcre  was  grelle  >karsyte  of  brcdc,  afier  that 
order  was  takyn,  Ihere  was  no  iake,  as  allso  tliey  of  Parys  had  bruk)n  up  ail  liie  stoncs 
of  tlu'  slrcttes  and  carryd  thème  ahove  in  to  ihere  howsys,  as  allso  tliey  had  brokyn 
downc  ail  the  pendosys  from  iherc  hosvsys  bccause  they  myglitl  the  bciler  hourlle  the 
stones  and  yf  nedc  where.  The  déclare  allso  Ihal  the  Prynse  halhc  a  greltc  nund)er  of 
hoursemen  and  fotte  men,  and  that  he  was  knowyn  to  bave  sawdyers  by  sydes  a  mcr- 
vel  nomber  of  hoder  pepeil,  by  bourse  and  by  folle,  as  allso  js  saydc  bere  thaï  hys 
demandes  ar  syche  that  hytt  ys  ilioughtt  lin  y  wjil  noll  bc  granlyd,  where  of  ihey  bave 
comownyd,  as  allso  he  demaiidytl  for  the  performansc  ihere  of  most  of  ibe  bolides  in 
Fraiise,  as  Bolen,  Calys,  Mettes  and  dyvers  iioder,  so  that  there  ys  grelle  douit  they 
shalic  not  agrei',  and  ihe  Kyng  refusylt  ullcriy  to  com  ber  lo  the  Prynsys  bandes,  bult 
rader  to  losse  hys  crowne. 

Hère  wilh  ail  I  do  sende  you  a  ieller  that  comylt  from  Doucttore  Monli.  They  wrylt 
houtt  of  Germany  that  tl)ere  ar  men  of  warre  in  takyng  up  in  ihe  lande  of  Mysone,  bult 
for  wbome  hytl  ys  notl  knoyn. 

Havyng  nolt  elles  lo  molest  Your  .Mastersheppc  worlbye  of  wrytyng,  bult  pieynjf 
God  to  sende  you  helllhe  and  long  lyffe  lo  your  hartcs  desyre. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1764.) 


MDCXXXI. 

Guzman  de  Sylva  au  Conseil  Privé. 

{I.oniiren,  m  (iCTOUKE  to67.) 
Plaiiito  ail  sujet  de  certaines  |i(iiirsniles  dirigées  ciiiitre  des  marchands. 

[Record  office.  Cal.,  W  1770) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  17 

MDCXXXII 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  19  octobre  15K7.) 

AfTaires  financières.  —  On  assure  que  l'on  a  arrêté  en  E.<pagne  Monligny  cl  Renard.  —  On  a  renonc* 
à  construire  la  citadelle  d'Anvers;  mais  on  élèvera  un  infjnicnse  retranchement,  forme  de  terre  et 
de  palissades,  d'où  l'on  pourra  à  toute  heure  renlrer  dans  la  ville.  Détails  à  ce  sujet.  —  Le  roi  de 
France  a  fait  réclamer  des  secours  qui  seront  placés  sous  les  ordres  des  comtes  de  Meghem  et 
d'Arcnberg.  On  ne  sait  guères  ce  qui  se  passe  en  France.  —  Blessure  du  comte  de  Hoogsti-aclen; 
il  a  fallu  lui  amputer  la  main,  comme  après  le  siégu  de  Hasselt  on  l'avait  fait  à  l'évcque  de  Liège. 
—  On  attend  le  due  d'Âlbe  à  Anvers. 

Uyghlt  woishcjjftill  Sir.  Yll  inaye  plessc  you  lo  uiulcrstandc  that  I  sciide  yoii  dyvers 
lettcrs  ihys  lasl  weke,  so  well  by  yoiing  Casielyn  as  by  howre  post,  whcre  by  I  wroihc 
you  ait  large  of  syclie  occiirrantcs  as  tlieii  passyil.  Syns  ilic  woclio  I  bave  roseved  Yoiir 
Masteisheppes,  of  ihc  n  of  tliis  presenlt,  wcll  iinderstandyng  the  eflecte  ilu-rcof,  as  well 
for  the  moncye  you  bave  cliargyd  me  by  exchange  flbr  ihe  Quens  Majeslics  accouiilt, 
my  lordc  of  Lesetar  and  your  bone,  where  in  I  wyll  folo  your  ordrr;  butt  and  yf  hyit 
had  bene  possybell  1  wollde  liave  wesshyd  tbal  you  had  nott  so  fer  enierjd  appon  ihe 
exchange,  as  you  bave  nowe  donc,  and  for  so  ineny  mens  accounti,  consyderyng  (liys 
trowbellsom  lyme,  for  bytt  ys  barde  to  saye  liowe  Ibynkes  maye  falle  bouil  bere, 
wbere  by  ail  trades  myght  coin  to  a  stayc,  bult  I  hopc  in  (Jod  byd  shallc  nott  '. 

And  for  lliat  for  my  lordo  of  Arondellcs  accounti,  wbcn  bytt  sballe  falle  dewe,  I  wyll 
folo  your  order  tberein. 

As  towchyng  ail  your  afferys  bere,  ail  ys  in  gude  order,  ail  men  payd  ait  ibere  daye, 
as  I  boppe  ihe  resl  shalle  bc,  and,  for  ihe  skieltes  ibal  1  had  ownsl  bougbtt,  I  bave 
puU  of  the  bargen  accordyng  lo  your  order. 

And  for  ihc  byrone  hyll  cost  \i  s  the  c  of  this  wegblt:  bopyng  ibat  you  sbullde  be  no 
grclte  losor  by  bytt,  and  moche  lesse  ihere  bere,  by  resonc  of  the  charges  bako  agayne 
ffor  hyll  was  vysylyd  by  the  lowne  smylt  accordynp:  to  tbe  order  bere. 

As  for  occuranllcs  licrc  ys  non  moche  nnd  that  ys  so  doullfull  ibal  I  do  noU 
knowewbatuo  wryll,  bult  irowc.  Hyll  ys  ihat,  as  sone  as  tbe  newsse  came  into  Spayne 

*  Gresham  écrivait  le  31  octobre  1507  à  Cecil  qu'il  ne  devait  plus  compter  sur  les  emprunts  à  con- 
tracter à  Anvers;  car,  à  son  avis,  l'arrivée  du  duc  d'Albe  y  réduirait  &  rien  le  commerce  cl  le  change. 
{Record  office.  Cal.,  n'  i  796.) 


28  RELATIONS  POLITIQLKS 

that  the  County  of  Egmond  and  the  County  of  Horne  was  (akyn,  incontyncntt  Mon- 
sure  Moimtene,  ihe  County  of  Hornes  broder,  was  takyn  ihere,  and  on  Renarde,  and 
commyltyd  to  presone. 

And  where  as  the  Courtt  was  ownst  determynyd  to  hâve  made  a  castell  hère,  and 
ail  the  masons  of  the  counlre  sende  for,  nowe  that  pourposse  ys  changyd.  Wheder  hylt 
be  ihroo  any  message  from  the  Emperyall  thamber,  as  I  wrotle  you  by  my  last,  or  no, 
I  do  nott  knoo,  bult  so  hytt  ys  geven  houtt  hcre.  So  ihat  nowe  ihey  do  intende  to  make 
a  hollde  withhoutt  the  towne  fast  by  Saim-Mychellcs  gatle  of  ycrthe  and  fagottes,  weche 
shullde  be  begon,  oder  on  tewsdaye  nexl  or  on  tewsdaye  com  senyghli,  for  hytt  was 
ownst  deicrmynyd  to  bave  bene  begon  on  tewsdaye  next  and,  as  hytt  ys  sayd,  ys  sett  of 
for  viii  daysse,  where  of  I  wyll  wrytte  you  by  my  next,  and  shall  be  made  after  thys 
ordcr. 

Tiie  l'ont  of  hylt  selITe  shall  be  vere  gretle,  as  bege  as  the  towne  of  Baroo,  and  the 
dychys  aboutt  hylt  shallc  be  c  fotte  brode  and  xii  folle  deppe,  and  the  yerlhe  of  the 
dyches  niost  be  broughtt  wiihin  the  fortl,  and  there  with  the  wallcs  shalle  be  made  to 
saye  i  fotte  and  a  hailfc  of  yerlhe  and  llien  a  lee  of  fagottes. 

Thys  worke  ys  pull  forihe  lo  lax  and  was  ail  besioyd  on  tewsdaye  lasl,  and  ihey  ihal 
hâve  takjn  hylt  in  bande,  most  bave  for  every  rode  of  yerthe  that  they  do  lake  houtt 
of  liie  dyche  and  lee  on  the  rampere  ii  s.  m  d.  the  rode,  beyng  xx  fotle  fore-skware 
and  I  folle  deppe,  and  so  to  ihe  booiliome  of  the  dyckc,  and  ihey  that  do  cary  the  yerthe 
ar  boundyn  lo  faehe  the  fagolles  abouti  2  boo  shotitt  and  to  lee  thème,  as  allso  they  ar 
boundyn  that  thys  worke  most  be  donc  by  ihe  last  of  november  next  appon  a  grelle 
pêne.  Hylt  ys  besioyd  to  dyvers  men,  to  eviry  man  x  rodes  long  and  5  rodes  brode. 
So  thaï  ihe  Kyng  haihe  no  more  lo  soro  for,  huit  ihe  moneye  to  paye  thème  and  som 
veers  lo  se  liyil  well  done. 

The  dyche  of  the  lortt  shalle  go  along  the  towne  dyche  from  the  gaie  to  the  next 
boiillwcrke,  and  ihe  newe  dyche  to  bi-  wiihin  4  lotte  of  the  ollde  dythe,  as  hytt  ys  nowe 
slakyd  houll,  and,  as  hylt  ys  sayd,  ail  ihe  walle  belwrne  ihe  font  and  ihe  lowiie  shall  be 
brokyn  downe  and  the  rampere  allso.  So  ihal  the  towne  shullde  lyge  flalie  as  bcfore 
hylt,  as  in  dedc  hyli  shalle  be  abell  lo  spowllc  the  holle  lowne  at  there  plesure. 

By  my  last  I  wTolte  you  of  an  liibassadorc  thaï  was  com  from  tlie  Freneli  Kyng 
for  hayde  agaynsl  the  Prynse  of  Coumly,  whoine,  as  ihe  sayng,  ys  halhe  optaynyd  hys 
request,  and  ait  thys  prcsenlt  Ihey  take  up  men  of  warre  hère  and  in  dyvers  plasys  for 
that  pourposse,  and,  as  hytt  ys  sayd,  ihcre  shalle  go  abouti  1500  hoursys  lo  saye  : 
1000  Hourgonyons,  Ilalyans  and  Ilenowers  and  4  bandes  of  ihys  Counle  lo  the  number 
of  1500  or  ihere  abouti  and  as  som  saye  3  regymcnties  of  fotlemen  and  som  hoder 
saye  3000.  So  ihat  the  sertenty  ys  nott  knoyn  abrode. 

Alt  the  Couru  and  thro  ail  thys  countre  ail  ys  quyelt  and  styll,  bult  hoult  of  Franse 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  29 

wce  liere  no  seiteniy  by  resone  ihe  passages  nr  so  layde,  so  tliat,  and  yf  any  thyrike 
to  passe  witli  Coundy,  ail  ys  sccrcti,  buti  tliiit  passyt  ajjaynst  hym  ys  brewlyd  abmde. 

Ail  thys  insliintl  hylt  ys  geven  lioull  ihat  ilie  County  of  Mcgam  aiid  ihe  Counly  of 
Arembarche  siialle  goo  willi  th(!ssc  mon  inlo  Franse.  and  som  men  doubtl  ihai  ibey 
rnaye  eary  Bryas  lelter  wilh  iheme.  wccbe  made  no  inaller  as  soin  ihynke,  buH  I  doull, 
before  ibey  wyl  lie  rcdy,  ibe  Prynse  wyll  liave  done  ihat  he  nicnyll  lo  do,  or  elles  lie 
maye  be  mcii  wilb  ail. 

The  Counly  of  Hogeslralle,  wliome  I  wroUe  you  iiad  bourtt  hys  bande  wilh  a  gon, 
iiowe  for  wanl  of  a  giide  souigone  bys  bande  ys  sawyd  of,  and  tlie  iyke  ys  ail  tbys 
prescnlt  wilb  ibe  Beslioppe  of  Luke,  wbome,  long  pasl  ail  ilie  sege  of  on  of  hys 
lowiis  callyd  Hnssellde,  ibougiil  to  ba\e  sboll  of  bys  dage  and,  havyng  geven  fyre, 
and  wolldeiiotl  goo  of,  tlien  inenyng  lo  pull  ilie  dage  in  ibe  casse,  hylt  wenli  of  and 
sbolt  byin  liiroo  ibe  folte,  and  iiowe  by  resone  of  yll  soiirgery  bys  folle  ys  sawyd  of. 

Duke  d'AlIve  ys  lokyd  for  bere  ibys  next  weke,  wbome,  as  hyll  ys  sayd,  wyll  lee 
the  fyrst  erlbe  or  fagoU  of  the  fortie. 

The  excbange  passyi  ail  23  s  busancc,  snialle  slore  of  moneye  and  lakers, 

Havyng  non  elles  lo  molest  Your  Maslersbcppcs,  butt  pieyng  God  to  sende  you 
helllhe  and  long  lyffe  lo  your  barles  desyre. 

{Record  office.  Cul.,  n'  1774.) 


WDCXXXIII. 

Le  seigneur  de  JVacken  à  Guzman  de  Sylva. 

(Ile  de  Wigbt,  23  octobre  iSffl.) 
Plainte  contre  Hawkins. 

Voulant  entrer  le  xxx"  d'aougst  dernier  an  pori  de  Plemude,  il  a  pieu  à  ung 
maisire  Jeban  Hacquines,  se  disant  général  de  (|ueiques  navires  de  la  Uoyne  aiidict 
port  ancrées  en  ung  lieu  noiné  Icallegai,  et  aussy  ceulx  de  la  \ille  de  Plumiide  d'tfne 
tour  de  tirer  après  les  bannières  royalles  de  Sa  Majesté  six  ou  sept  coups  d'artillerie 
jusques  atiaindie  de  pleine  volée  ma  navire  estant  encoires  à  voillc  pour  aller  jecter 
l'ancre  soubs  l'isle  de  Trislram  audicl  port,  ce  que  ne  m'est  avenu  en  xvm  ans  que 
J'ay  eu  cesle  charge  de  Sa  Majesté. 

En  oullre,  ayant  envoyé  au  devant  une  pinace  à  descouvrir  terre,  a  esté  pillée  et  des- 


30  RELATIOÎNS  POLITIQUES 

garnie  de  certaines  pièci's  d'arlillcrio  el  anllrcs  appareils  de  navire  à  l'tniboucheiire 
diidict  port,  el  ne  seait-on  bonnemeni  si  fut  par  coniniandemonl  de  Hacqin'nes  on  non. 

Davanlaige  estant  audict  lieu  snrnomc  Icattegat,  se  voulut  sauver  de  lempcsle  et 
oraige  une  navire  soubs  la  charge  du  capitaine  Luys  de  Bngama,  aiant  en  sa  dicte 
navire  quelques  condan)nés  sur  les  galères  de  Sa  Majesté  pour  les  mener  en  Espaigne. 
Ledictmaistre  Jehan  Hacquincs,  trois  jours  après,  les  a  (aict  lever  dudict  navire,  de  faict 
et  de  force  les  faisant  mener  où  qu'il  luy  pleut,  estant  dix  Espaignois  dudicl  navire 
que  se  mirent  en  défence  blessés  de  telle  sorte  que  deux  ou  trois  d'euix  en  sont  allés 
de  vie  à  trespas.  Aussy  ung  aultre  marchant  Espaignol  navré  à  ouitrance  pour  avoir 
voulu  ayder  les  gens  dudict  navire  du  capitaine  Luys  de  Rugania  susdict. 

Plus  j'ay  veu  que  voulant  entrer  audict  port  une  navire  estrange  pour  se  sauver  de 
tempeslc  et  vent,  lediel  Hacquincs  l'a  faict  tirer  tant  des  coups  de  canon  que  force  luy 
fut  d'habandonner  lediel  poil  et  après  périr  en  mer. 

Semblables  choses  se  font  par  ces  costes  et  ports  que,  si  les  enlendoit  laRoyneSéré- 
nissime,  elle  ne  pourroit  laiser  de  les  chastier  exemplairement,  ni  si  le  Roy  aussy 
Nostre  Sire  en  fut  bien  informé  je  croy  qu'il  ne  pourroit  tiisimuler  en  aucune  manière 
de  s'en  resentir  en  remonsirant  à  la  Royne  Sérénissime  les  grans  outrages  et  excès  que 
journelement  sont  attentés  contre  ses  subjects. 

{Record  office.  Cal.,  n"  1780.) 


MDCXXXIV 

Le  seigneur  de  H'acken  à 


(  Ile    de    Wight,    2<    octobre    1367.) 
Autre  plainte  contre  Hawkins. 

Monseigneur.  Je  n'ay  votdu  d'adveriir  à  Voslre  Seigneurie  que,  après  le  parlement 
du  Martin  Ramircz  auquel  j'ai  délivré  lettres  pour  Vostre  Seigneurie  (advisanl  pareille- 
ment icelle  du  succès  de  mon  voyage),  est  ce  meisme  jour  arrivé  une  azabre  ou  iacliie 
venant  de  Flandres,  laquelle,  moy  estant  à  Falamude,  j'avoy  envoyé  en  Plemuyde 
pour  s'enquerre  des  nouvelles  de  l'armée  de  Sa  Majesté  à  cause  que  j'avois  entendu 
estant  illecques  que  à  Plemuyde  estoit  arrivé  quelque  navire  de  Biscaye,  ce  que  n'a  esté 
vray,  el  m'a  déclairé  le  capitaine  de  la  dicte  iachte  que  luy  estant  à  l'ancre  soubs 
risle  de  Trostram  audict  port  de  Plemuyde,  pensant  retourner  vers  moy,  sont  venus  à 


DES  FAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  5< 

son  bord  ou  nnvirc  (|iiel(|tK's  xix  ou  \ingl  personnes  anglois  en  iing  bool  ou  schyf, 
(liant  les  visaigcs  caeliés  ol,  après  Iny  avoir  prins  qirelque  xxin  ou  xxiiu  eseus,  chemises 
el  autres  hanles  que  luy  et  ses  gens  avoient,  niisient  au  seliyf  de  ladicle  iachle  trois 
niatelols  dudiel  capitaine  avecqucs  la  nioictié  de  leurs  gens  propres,  et  se  firent  mecire  à 
terre  ne  seachant  où  qu'ils  sont  devenus  pour  n'en  avoir  eu  oncques  depuis  aucunes 
nouvelles,  ny  au.^sy  dudiel  sehyl'.  Le  surplus  desdicts  Anglois  demorarcnt  en  ladicle 
iachle  c(,  enlertnant  eir  bas  ledicl  ciipilaine  et  le  surplus  de  ses  gens,  lirenl  voisie  et  se 
inisrent  en  mer,  nonobstant  l'insianlc  requesle  dudict  capitaine  suppliant  qu'ils  le 
voidsissent  nieclrc  à  (erre  et  fissent  leur  volunté  de  ladicle  navire,  en  la  quietant  et 
habandonnant  à  leur  plaisir  :  sur  quoy  ils  luy  respcindirenl  qu'ils  vonloient  aller  au 
bout  d'Angleterre  cerehcr  des  navires  bretons  pour  <  n  prendre  une  et,  ce  Caici,  luy 
rendre  la  siene,  de  sorte  que  après  avoir  navigué,  quelque  trois  jours,  sont  esté  contraints 
par  tempeste  se  relirer  à  (loxhaven  environ  deux  lieues  (iudict  Pleniu\de  où  lesdiets 
Anglois  se  misrent  à  (erre,  se  divisans  en  deux  parties  ou  trois,  habandonnant  ainsy 
iedict  capitaine  avec  sa  navire,  présumant  ledicl  capitaine  que  ce  pouvoient  esire  gens 
des  navires  de  Messire  Jehan  Hacquincs,  sans  toultefois  le  vouloir  affirmer.  Voyià,  Mon- 
sieur, comment  ils  vivent  avec  ceulx  de  noslro  nation,  et  est  ung  cas  forcé,  signamnient 
estant  à  l'ancre  en  tel  port  que  celuy  de  Pleuuiyde  où  |)enscrions  estre  afTranchis 
nieismes  y  estant  navire  de  la  Royne,  et  au  contraire  pillés,  ce  qu'esl  chose  dure  à  souf- 
frir. Je  supplie  h  Vosire  Seigneurie  que  puisse  estre  adverly  sy  ieelle  aura  receu  ceste 
car,  en  cas  que  ne  reçois  nouvelles,  j'adveriiray  par  autres  le  contenu  de  cestes.  Je  pen- 
sois  hier  faire  voislc  vers  Flandres,  mais  le  vent  devint  contraire  et  l'est  encoire  pour  le 
présent  :  s'il  continue  quelques  jours,  scray  constrainct  d'envoyer  à  Londres  pour  argent 
pour  nous  ravictuailler,  car  sans  icelluy  ne  trouvons  aucun  crédit. 

A  tant.  Monseigneur,  me  recommandant  humblement  en  la  bonne  grâce  de  Vostrc 
Seigneurie,  prie  le  Créateur  ieelle  avoir  en  sa  garde. 

En  l'isle  de  Wicht  ce  xxiiii  d'octobre  1367. 

(Record  office.  Cal.,  n"  1781.) 


32  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCXXXV. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  S6  octobre  1867.) 

r 
Affaires  financières.  —  Le  duc  d'Albe  à  Anvers.  Délails  sur  son  entrée  à  l'abbaye  de  Saint-Michel. 
Les  chevuu-légers  sont  mal  équipés.  On  tient  peu  de  compte  de  la  noblesse  du  pays.  Le  peuple,  en 
voyant  deux  moines  espagnols,  crie  :  Au  renard  !  —  On  dit  qu'en  Lorraine  on  a  embrassé  le  parti 
du  prince  de  Cundé.  —  Levées  en  Allemagne.  —  Le  roi  de  France  ne  réclame  qu'un  secours  de 
cavalerie.  —  Condé  bloque  Paris. 

Ryglit  worshf^pfull  Sir.  Yu  maye  plessc  you  to  understande  ihal  I  scndc  you  my 
lasl  in  posi  lo  Dounkerkc,  witli  letlers  I  i  eseved  froni  my  lordc  of  Soussex,  weche 
1  irysl  ys  com  in  safty  into  your  handes.  Syns  (he  weche  I  hâve  rescved  Your  Master- 
shcppes  of  ihe  18  of  ihys  presenli,  whcreby  1  do  perseve  that  you  hâve  lakyn  up  the 
resl  of  ihe  v  m"  for  the  Queens  Majesiies  aecouiilt,  as  ailso  dyvers  for  your  hone,  where 
of  I  hâve  axseplyd  ihe  bylles  and  wyll  folo  your  order  when  ihey  shalle  falle  dewe. 

Accordyng  to  your  order,  I  hâve  spokyn  wilh  Ottinore  Rygeler,  towchyng  John  Fy wy- 
lyams,  huit  he  niade  me  answere  that  hv  wollde  nott  prolong,  onlesse  oder  Your 
Maslerslieppe  or  I  wollde  be  boundyd,  bull  hoder  wyssc  wilh  no  bonde,  butt  wollde 
ha\e  hys  moneye. 

I  hâve  syiis  my  lasl  lakyn  up  hère  200"'  by  excliange  att  23  s.  3  dowbell  usance  and 
hâve  payd  ihe  sanie  loon  Hary  Poppe  appon  a  byll  of  jour  handc  lo  the  youssc  of  my 
lorde  of  Penbroke,  and  liere  wilh  ail  I  do  sentie  you  a  byll  of  hys  bande  of  the  resaytt 
thereof. 

And  for  syche  letlers  as  I  bave  reseved  boull  of  Englande  for  my  lorde  of  Soussex, 
and  my  lorde  Northe  I  bave  sende  awaye  ibys  daye  for  Vyena. 

1  bave  allso  as  yeslerdaye  payd  a  byll  of  my  lorde  of  Soussex  of  1200  gyllderns 
takyn  up  by  bym  in  Vyena,  appon  the  4000  dalers  you  gave  hym  credytt  for,  and  I 
loke  dayly  for  bylles  for  the  resl,  where  fore  hytl  maye  plesse  you  lo  wrylle  me  by 
your  next  afler  what  order  ihey  slialle  be  payd. 

And  for  the  resl  of  your  leller  I  wyll  folo  your  order  in  ail  powynltes. 

As  for  occuranltes  hère,  ys  noi  moche  bull  ihal  on  frydaye  laste  the  Duke  d'Allve 
came  to  thys  lowne  and  ys  logyd  att  Santt-Mychelles,  and  for  to  coundyit  hym,  came 
abouti  260  hoursys  lo  saye  200  lyghtt  hoursys,  and  60  demy-Iansys.  The  200  lyghtt 
hoursys  myghtl  well  be  callyd  lyghtt  hoursys,  for  I  dare  saye  the  Quens  Majestie  maye 
make  above  50,000  in  the  reme  beiter  tban  the  ail  thesse  hoursemen  ;  had  bagabouttes 


I)i:S  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLElEaKE.  33 

of  the  ordenary  sont  with  lioull  fyre  lokes,  beynjç  hallfe  in  bicwc  coites  and  liallfe  in 
rede  eveiy  on  with  a  inoren  on  liys  hede,  and  neder  sclioutttes  of  inclle,  nor  non  limier 
haines,  weche  meny  merveiyd  att,  and  yell  thesse  where  of  ihe  (lowre  of  llieme  thaï  lie 
hroughtt  dowiic  with  hym  for  garde  of  iiys  persone,  wechyng  to  God  that  wee  had  order 
in  Engglaiide  for  llie  yousse  of  gons  so  that  howre  hoiirsys  niyghtt  he  in  youie  with 
tiienie,  and  ihen  \ve  nedyd  nott  to  care  l'or  any  foren  power,  for  I  dare  saye  that  tliere  ys 
non  on  nian  of  any  extymasyon  within  howre  reine,  huit  he  hatlie  a  horse  or  gelldyng 
as  gud  as  the  best  of  thesse  where;  huit  hyll  was  sirange  to  see,  when  the  Duke  enicryd 
ihe  ahe-galle,  where  I  stodc  lo  se  hym  enter,  and  ihal  ail  ihe  hoursemen  sholt  of,  the 
hoursys  never  styrryd  more  llien  yf  lliey  had  bent-  abrode  in  ihe  fyildcs,  and  agaynst  liys 
cntry  ail  ihe  sawdyers  Gcrmens  siode  in  battcil  ree,  weche  was  a  fayre  syghlt  to  see; 
biitt,  whalt  the  occasyon  of  hys  eommyng  ys,  I  do  noit  knowe,  hoder  llien  lo  vewe  ihe 
plasse  where  the  caslcil  shiillde  stande. 

The  sayng  is  hère  that  nowe  of  latte  tliey  hâve  cast  downe  ail  the  images  throohoiitt 
the  lande  of  Loreiie  and  that  ail  the  gcntyll  men  and  sawdyers  of  the  eounlre  ar  gon 
lo  ihe  Prynse  of  Coundc,  as  allso  that  ihe  Court  hère  hathe  sende  lo  the  Doches  to 
knowe  and  yf  she  wollde  enter  into  the  lege  wilh  iheme  and  ihey  wyll  take  order  so 
well  for  hyr  eounlre  as  for  theres;  biili,  as  I  do  iinderstande,  she  haihe  niade  answere 
ihal  she  wyll  nott  marre  hyr  eounlre,  nor  inodell  with  ail,  huit  lett  ail  men  levé 
accordyng  lo  Ihere  eonsyens,  so  that  tliey  do  nott  dene  Cryst,  and  for  hyr  paru  she 
wyll  save  hyr  solle,  and  letl  the  restl  aione  for  iheres. 

Ilere  ys  newsse  that  there  ar  passyd  for  Franse  laOO  hoursys  houll  of  ihe  County 
Palalyns  eounlre,  and  in  the  counte  of  Ilessone  there  ys  4000  hiirsys  in  a  redynes, 
whacliyng  to  sec  and  yf  the  hoursys  wyll  gcder,  weche  the  Kyng  of  Spayne  hathe  so 
long  geven  enterlaynementl  by  the  Duke  of  Brownseweke,  weche  yf  ihey  do,  ihey  wyll 
selt  appon  thème  and  lett  thème  of  ihcre  pourposse. 

The  sayng  hcre  thaï  iherc  ys  an  hodcr  Inbasadorc  houti  of  Franse  com  to  the 
Courtt  heiT,  whome  nowe  requeryit  hayd  only  of  bourse  men  and  no  folle  men,  for,  as 
ihe  sayng  ys  ihe  kynge  halhe  more  fottemen  llien  ihe  Prynse  of  Counde. 

On  frydaye,  when  ihc  Duked'Alive  enleryd  thys  lowne,  the  County  of  Mansefellde 
and  ibc  County  of  Megani  came  wilh  hym  noil  lyke  nobelles  of  the  order,  buli  lyke 
sympell  gcntyll  men,  weche  was  moche  spokyn  of,  (Tor  there  was  ait  ibe  ksi  xii  persons 
belwene  the  Duke  and  thème,  as  aliso  on  saliirdaye  inornyng  1  wcntt  lo  the  Court  to  see 
what  was  there  and,  as  I  came  there,  ihc  Duke  wentl  to  masse  in  the  (|uere,  w  hère  went 
bel'ore  hym  meny  genlyll  men  and  nobellmen,  and,  amonxi  llic  rcsl,  the  County  of 
Manscfellde  and  the  Counly  of  Megam,xx  persons  bifoie  llic  Duke,  and  no  e\slymas\on 
more  then  hoder  gentyllmen,  weclie  was  moche  markyd  of  men,  and  ihe  da)e  before, 
when  the  Duke  enleryd,  there  foloyd  hym  nott  xxx  persons,  afler!2  frers,  wiiome  as  sone 
Tome  V.  5 


34  RELAÏIOÎSS  POLI'J'IQUES 

as  tliey  cam  nere  unto  the...,  the  popell  begoiie  to  cije  :  .  A  fox!  a  fox!  »  and  so  cryyd... 
thème  that  ihcy  myghlt  liave  bcne  hardc  5  strelles  ;  buil  wheder  liyil  was  for  fere,  or 
tlial  Ihe  frerys  thouglitl  ihal  liytt  had  bene  donc  to  wcllcome  thème,  they  cryyd  as  lowde 
as  the  hoder,  where  att  ihe  men  of  warre  stode  styll  and  sayd  non  on  wnrde.  Thys  cryv 
laslyd  from  willihoull  llie  gattes  tyll  Jasper  Doches  howse,  bntt  in  fyne  sessyd. 

As  for  hoder  hère  ys  nolt  worihye  of  wrylyng,  bult  preyng  God  to  sende  you  hellihe 
and  long  lyffe  lo  your  hartes  desyre. 

Hère  ys  presentl  newsse  tliat  the  Prynse  of  Comidy  drawytt  nerer  Parys  and  that 

they  wyll  soffer  no  man  lo  goo  in  or  hoiilt  so  ihat  hylt  ys  thoughtt  that  bcsyncs  wyll 

groo  lo  on  ende  or  hoder. 

(Iterord  office.  Cal.,  n"  1787.) 


MDCXXXVI. 

Adolphe  Blyleven  à   Gresham. 

(Anvers,  \"  novembbe  4567.) 
Expédition  du  comte  d'Arcnberg  en  France.  —  Nouvelles  de  Rome. 

Mon  irès-honoré  S',  tant  et  sy  huniblemenl  qtie  possible  m'est,  à  vosire  bonne  grâce 
me  recommande. 

Ne  fiit  que  M.  Rutsaerl  m'eiist  admonesté  d'escrivrc  cesto  à  V.  S.,  je  pensois  attendre 
occasion  plus  à  ce  opoilmie,  car  les  choses  survenues  depuis  ma  dernière  (laquelle 
je  suis  fort  aise  qu'avez  receu)  sont  sy  incertaines  que  je  les  estime  indignes  de  com- 
munication ;  car,  tant  des  affaires  de  nostre  païs  que  de  la  France,  le  monde  en  parle 
selon  qu'il  est  affectionné.  Tant  y  est  que  l'on  dict  poin-  certain  que  Mons'  le  Conte 
d'Aremberghe  se  retire  en  France  pour  donner  secours  au  Roy,  et  à  ycelle  fin  l'on 
envoya  le  27  d'octobre  de  Bruxelles  plusieurs  chariots  chargés  de  munitions  de  guerre 
vers  les  villes  fronlierres,  dont  estant  le  dernier  d'yceulx  chargé  d'argent  fut  renversé 
environ  une  demy-lieue  hors  de  la  porte,  et  un  des  secrétaires  de  Mons'  d'Aremberghe 
estant  sur  ledit  chariot  fricassé  et  mort  sur  la  place. 

De  Rome  j'eniens  que  le  S'  Pape  a  révoqué  la  sentence  donné  par  le  passé  contre 
ceulx  de  Caraffa  et  les  a  remis  en  premières  honneurs  et  estais  (mais  non  en  vie),  et  en 
signe  de  ce  a  fait  un  de  ladite  maison  Cardinal  en  lieu  du  suffoqué,  et  a  fait  un  édict 
publicq  par  lequel  il  défend  que  personne  ne  pouroit  parler  à  femme  mariée  sy  elle 
ne  luy  fût  parente,  à  paine  d'estre  mis  en  galère  sans  simulation  aulcune. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLE I  ERRE.  35 

Ne  soffcrant  aullrc,  je  prie  le  Seigneur  de  garder  Y.  S.  en  bonne  sanlé  <l  pros- 
périté, ainsi  que  par  sa  grâce  il  me  lail  avec  femme  et  enfans,  espérant  que  en  bon 
lu  ni  de  brief  il  me  fera  père  d'un  aullre. 

{Hecord  office.  Cal.,  a'  179'J.) 


MDCXXXVU. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(ANVKRS,  'i  NOVEMBRE  IS^I.) 

Affaires  flnancicres.  —  Nouvelles  de  France.  —  Détails  sur  la  construction  du  relrancheinenl,  dont 
on  fera  une  citadelle.  —  Les  ouvriers  veulent  être  payes  ;  le  duc  d'Albe  cherche  à  imposer  cette 
charge  aux  magistrats  de  la  ville,  qui  protestent  contre  la  démolition  des  remparts.  —  Querelle 
f.nlrc  le  capitaine  de  la  ville  et  le  capitaine  du  château  de  Gand;  le  capitaine  de  la  ville,  qui  jouait 
habituellement  aux  cartes  avec  le  comte  d'Egmont,  a  fait  arrêter  le  capitaine  du  ch&teau.  —  Expé- 
dition en  France. 

Highll  worshepfull  Sir.  Ytl  maye  plesse  you  lo  understaiide  liiat  I  sende  yen  my  last 
b)  liowre  posi,  wliere  by  I  wroile  you  ail  large,  syns  ihe  wecfie  f  bave  reseved  Your 
Masiersheppes  of  ihe  25  of  ibe  last,  wbere  by  I  do  pcrseve  that  you  bave  reseved  tlie 
.SOO"  of  my  lorde  of  Houniyngtone,  wccbe  comiuytt  woil  to  passe,  and  llial  nowe  you 
wyll  liave  no  men  sende  from  hense  for  the  pavyng  of  ibe  bourse,  and  ibat  as  ibe  24 
of  tbe  last  tbe  letters  came  into  your  bande,  weche  I  sende  in  post. 

IJavyng  nott  moche  to  wrytle  you  wortbye  df  wrytyng,  bult  ihat  syns  my  last  I  bave 
retonrnyd  parttof  tbe  v  m"  ffor  ibe  Qiiens  Majesties  accountt,  and  thys  next  weke  wyll 
relourne  the  rcsl,  as  allso  tbe  800"  ffor  ibe  accotnit  of  masier  Dakers,  whcreof  I  wyll 
sende  you  tbe  notte  hère  wilb  ail. 

And  for  occuranttes  as  yetl  \ve  bave  no  serlene  newsse  hoult  of  Franse  whatt  hatb 
passyd  therc,  ffor  Ihal  there  ar  com  no  letters  hoult  of  Parys  syns  the  secounde  of  oclo- 
ber,  butl  ibeie  batbe  com  hoult  of  tbe  campe  of  the  Prynse  of  Coundy,  bult  noit  of 
latte,  so  tliat  bere  ys  no  sericnty  wbalt  hatbe  passyd.  Hcre  came  letters  from  Rone  of 
latte,  and  ibere  balbe  bene  sende  Icilers  there,  bult  ail  ibe  letlers  ibnt  com  from  ihense, 
tbey  ar  fyrst  brougbtt  open  tu  tbe  lordes  of  tbe  lowne,  and  ibc  lordes  of  the  towne 
ilelyver  thème  lo  the  posi,and  tbe  lyke  idi  tbe  letlers  iliai  go  from  lnnse  ar  sende  open 
and  lyrst  delyveryd  lo  ibe  loidcs  tbcre,  and,  wben  tbey  bave  red  ibeme,  tben  delyvered 
lo  tlic   marchandes.  So  thaï  tbere  can  com  no  newsse  by  no  menés,  savyng  of  latte 


36  RELATIONS  POLITIQUES 

ncwsse  came  lo  Biysscllcs  ihal  lliey  of  llie  conipany  of  ihe  Pryiisc  oCCoundy  liave  takyii 
a  posi  wilh  ihc  Kiiifr  of  Spaynes  pactelt  and  liad  liangyd  h\m  and  ihc  paccetl  ahoiiii 
his  ncke. 

Wee  liave  no  newsse  hère  biiti  ihal  as  ihe  27  of  ilie  lasl  ihey  began  to  worke  on  llie 
castell  lieie,  weclie  goytt  forwardes  a  passe.  And  wyl  be  of  a  grcll  syrciilte,  bcyng 
made  with  3  boiillwcrkes  and  belwcne  every  boullwerke  a  wallc  lo  flanke,  of  aboiiu 
400  feue  or  non  moche  more,  buU  ihe  boullwerkcs  ar  vere  grell  and  ar  longer  from 
the  powyntl  to  the  cornell  then  ihe  flankardes  ar,  whereof  I  am  promysyd  thc  (h-aght 
or  patronc,  weche,  yf  1  can  gell,  1  wyll  sende  yoii  hytl  hère  wilh  ail.  There  workylt  nol 
yett  above  500  men,  buil  ihys  nexi  weke  ihey  sayc  shalle  worke  above  SOOO,  ffor  ihat 
they  ihat  bave  (akyn  hyll  in  hand  bave  promysyd  that  hytl  shalle  be  donc  by  the  laste 
of  tliys  monthe,  huit  I  can  non  perseve  that  liyti  wyl  be  donc  by  Crystynmas. 

Tliere  ys  a  sayng  that  iho  Kyng  menytt  to  bryng  ail  the  nionysyon  within  Brabaiiil 
in  thys  lowne  or  castell,  ffor  som  sayc  lijlt  shall  be  callyd  a  towne,  by  thc  natne  of 
Castylyn.  The  do  werke  yett  wilh  yertlie  and  fagotles,  huit  the  nextsomer  hytl  shall  be 
wallyd  wilh  stone,  ffor  llie  bargen  ys  in  bande  ffor  ihc  hollc  wallc,  whereof  I  bave  sine 
thc  patronc,  and  llic  worke  men  demande  50''  for  the  rode,  lo  sayc  xx  folle  foreskwarc, 
and  every  slone  to  be  as  long  as  I  am,  and  on  fotte  and  hallfe  wiihin  the  wallc,  and 
ail  lo  be  of  blowe  slone,  and  thc  couru  proferyit  huit  xx'',  huit  bytt  ys  ihoughu  they 
shall  agrée,  ffor  hytl  ys  noit  dere,  for  I  darc  sayc  ibc  walles  of  Barweke  slandytt  the 
Queens  Majeslie  in  inochc  more  ibe  rode, and  ail  iliys  slone  mosie  com  from  Namowre. 

The  Duke  d'Ailve  depariytt  from  hensc  within  a  daye  or  to  ffor  Gawnlt,  and  so  for 
V'alensyn  and  lo  the  frounters,  huit  hytl  ys  ihoughil  thaï  he  goytt  thc  soner  ffor  that 
the  cappylaiic  of  the  castell  of  Gawnlt  and  of  ilie  townc  bave  fallyn  houtt,  bolhe  Spay- 
nyardes,  and  came  by  thys  mcnys.  The  cappylane  of  ihe  towne  came  cornmenly  every 
daye  lo  playe  al  the  cardes  wilh  ihe  County  of  Egmonde,  where  wilh  the  cappylane  of 
the  castell  was  offindyd  wiihall  and  commandyd  hym  that  he  shullde  com  no  more, 
that  non  wilh  standyng  he  came  and  playd  with  bym  agayne,  wheie  uppon  ihe  cappy- 
lane of  thc  castell  toke  the  cardes  and  cast  thème  in  the  fjre,  where  appon  he  that 
playd  arosse,  and  drowe  liys  sourde,  and  wollde  liave  fougbltone,  huit  they  where 
departyd,  and  in  fyne  he  that  was  the  cappylane  of  the  lowne,  having  more  allorue 
then  he  of  the  casiell,  ffor  he  of  thc  towne  was  gencrall,  loke  the  hoder  cappylane 
and  pull  hym  in  prysone,  and  there  appon  loke  hys  bourse  and  came  in  post  lo  the 
Duke,  huit  he  was  sende  bake  inconlynenU  agayne. 

Ail  the  men  preparyd  in  thys  countre  to  be  sende  for  Franse,  ar  ait  Cambreke,  as 
hyu  ys  sayd,  ISOO  hoursys  and  5000  lotte  men,  where  of  the  County  of  Arembourge 
generalle,  huit  wheder  they  be  enteryd  or  no  hère  ys  no  sertenly. 

By  thesse  lasle  letiers  from  Venes  there  was  no  grette  mcnsyon  of  the  preparasyon  of 


DKS  PAYS-BAS  KT  l)K  l.'ANGLKTERRK.  57 

llie  Tourke,  wechc  commytl  ihat  thcy  had  noU  iiad  any  lellers  from  Constantynobell  of 
long  tyme. 

I  hâve  wilhin  your  paccetl  lesevocl  dyvcrs  lettei s  lo  my  lorde  of  Soussex  and  lo  my 
loidc  Norlhe,  weche  I  liavc  sende  awayc  as  ihys  daye,  and  hère  wilh  ail  I  do  sende  you 
a  letlcr  weche  I  leseved  from  my  lorde  Norlhe  by  the  last  post  dereclyd  lo  Master 
Oiisbourne,  bult  there  came  non  from  my  lorde  of  Soussex. 

As  yesierdaye  as  1  wenl  to  lake  ihe  patrone  of  ihe  caslell,  I  wcnit  by  Santi-Mychelles 
wliere  the  Duke  lyyll,  and  ihere  I  fonde  ail  the  laborers  that  had  lahoryd  on  the  castell 
tarryng  for  moneye,  where  ihey  made  a  gretle  uowsse  in  sayng  ihey  wolhle  be  payd 
for  ihal  ihey  had  done.with  hoder  uns(  mely  wordes;  huit,  so  fer  as  I  ean  perseve,  they 
ar  nolt  yelt  payd,  for  ihe  Duke  wollde  hâve  the  lordes  to  paje  iheme,  and  they  made 
hyni  answere  that  they  had  liytt  nolt,  where  appon  he  bade  thème  seke  hytt  and  sayd 
they  shullde  paye  hytt. 

Ilere  ys  a  sayng  that  the  lordes  hâve  protesiyd  agaynst  the  Duke  ihat  he  shullde 
nolt  brcke  downe  the  walles  of  ihe  towne  or  lee  the  lowne  opon,  weche  ys  nowe  closyd 
with  walles  and  made  by  the  consenti  of  the  Emperowre  Charles,  and  that  by  so  fer  as 
any  nnconvenyens  do  com  ther  of,  that  the  fautl  maye  be  in  hym  and  nolt  in  thème: 
butt,  as  hyit  ys  sayd,  he  lylyll  estemyd  thatt  and  wyll  go  forwardes  with  ail. 

As  for  hoder  hère  ys  nolt  worlhye  of  wrylyng,  huit  preyng  God  to  sende  you 
hellthe  and  long  lyffe  to  your  harlcs  desyrc. 

{Becord  office.  Cal.,  n'  1800.) 


MDCXXXVHI. 

Richard   Clough  à   Gresham. 

(MtHE  DATE.) 

Le  bruit  court  que  le  prince  de  Condé  s'est  emparé  de  Paris.  —  On  annonce  aussi  que  la  ville 
de  Nimèguc  a  été  prise  ou  est  menacée  par  un  corps  de  gens  de  guerre. 

Sir,  Syns  the  endyng  of  my  hoder  lellers  hyU  ys  geven  houll  that  the  Prynse  of 
Coundy  hathe  takyn  Parys  by  forse,  havyng  ait  ihe  fyrsl  storme  losl  ail  that  wenll  to 
hytt,  and  ther  appon  enteryd  with  ail  his  power,  and  tokc  hyll  and  slowe  ail  that  wilh 
stode  hym,  spesyally  the  sawdyers.  ïhys  ys  deciaryd  to  be  trowe,  as  hytt  ys  sayd  by  on 
that  was  by,  bult  wheder  hytt  be  Irowe  or  no  I  do  notl  knowe. 


58  KELAÏIONS  POLITIQUES 

Hère  ys  allso  newsse  corn  thaï  (her  ys  a  gederyng  of  men  of  warre  abouti  Nymegyii, 
and  thaï  oder  the  had  takyn  the  towne,  or  was  lyke  lo  liave  hytt,  where  fore  llie 
Counly  of  Megliam,  beyng  nott  well  ait  esse,  ys  goii  theder  in  posl.  TJiys  ys  reporlyd, 
where  fore  I  hâve  thoughlt  gud  lo  geve  you  to  understande,  biitt  and  yf  hylt  be  irowe 
1  wyll  wrytt  you  more  by  my  nextt. 

Tliys  2  of  Noveniber  1567. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1805.) 


MDCXXXIX. 
Richard  Hill  à   Cecil. 

(Londres,  14  novembre  lSb~.) 

Il  transmet  deux  lettres  écrites  par  ses  fils  à  Anvers  et  à  Cologne,  Elles  renferiuenl  la  copie  d'un  projet 
relatif  à  la  constitution  d'un  royaume  aux  Pays-Bas.  —  Le  duc  d'ÂIbe  fait  démolir  les  remparts 
d'Anvers.  —  On  ne  croit  pas  à  une  prise  d'armes  près  de  Mmègue.  —  Levées  en  Allemagne  pour 
les  Huguenots  et  les  Gueux.  —  Le  duc  de  Clèvcs  chasse  les  Gueux  de  ses  États.  —  L'abbé  de  Saint- 
Bernard  et  Bombergen  ont  failli  être  pris.  —  Le  prince  d'Orange  est  en  Allemagne;  Brederode,  dans 
le  pays  de  Clèves,  qu'il  serait  prudent  de  quitter. 

Right  honorable  Lorde,  In  my  mosle  humble  wise,  ihis  to  give  Your  Honour  know- 
leadge  ihat  ihis  daie  I  receaved  from  one  Gerson  Ililles  my  soune  a  lettre  dated  in 
Andwerpe  the  vni"'  daie  of  this  présente  monelh  of  Novembre  1567,  in  which  amongste 
other  maîtres  concerning  lus  awne  irade  of  merchaiindize  and  myne,  he  wrole  me  for 
newes,  tliere  and  al  Cullen  curraunle,  llie  wordes  cnsuinge.with  one  sheie  of  paper  in 
writting  ',  besydes  contayninge  xm  ariiclcs  whiche  I  do  nowe  also  sende  hère  wilh 
unto  Youre  Honour  to  reade  yf  lliat  il  n)aie  please  yow  lo  vouchesatife  so  lo  do. 

'  This  is  a  remembraunccand  rehersall  nf  xm  pointes  and  articles  very  neecssaric  and  convenyenle 
to  hc  put  in  elfecle  and  brouglil  to  passe  in  tlic  exlreame  calaniitie  of  the  présente  tyme  in  this  con- 
ttithe,  the  nhiche  cause  shall  effecluallie  wourckc  Ihe  oonservation  and  obeiliencc  of  our  mother 
llollie  Churche,  logelher  with  ihc  streanghtc  and  assurance  of  the  Kynge  and  allso  the  singulier 
benefitt,  the  incrcasc  of  honor  and  the  conimon  wcallhe  of  ail  the  provynccs  and  countrithes  of  the 
Lower-Gormanyc  or  Basse-Alniayiic. 

Chcafllie  and  abovc  ail  that  Ilis  Majeslie  dotlie  cause  to  bc  cncorporated  ail  the  provynces  and 
countrithes  of  this  Lowe-Countrithe  in  one  boddye  of  a  realmc  gevinge  it  the  name  or  lytle  of  the 
Kyngdome  of  Bassc-Alniaync  or  Lowc-Germaigney,  and  lo  make  of  the  towne  of  Bruxselles  a  melro- 


DKS  PAYS-BAS  ET  DR  L'ANr.UrrKhHE.  39 

Tlie  Duke  de  Alva  lialh  allreadio  hcgorino  to  bieake  downe  tlie  towne  walles  heiv 
not,  a  litle  againsl  iho  ijood  willc  of  tlic  wlioli;  lowiie;  but,  now  me  ihinckeih,  he  maie 
do  il,  for  ili'il  we  see  lie  doetli  doe  ail  iliat  iiini  listeili,  and  liere  incloscd  je  sliall 

politan  place,  seale  royall  or  clicairc  townc  of  llic  said  Kingdom,  as  Parris  iii  Frauncc  and  London  in 
Englande. 

For  the  2  poynte  that  His  Majcslie  do  niakc  a  certaine  politikc  lawe  unyvcrsallye  (hroughoute  the 
Hoyalme,  towcliing  the  conversacion  and  tran<|uililic  of  owre  cathnlicquc  religion,  nnd  thaï  the  sanic 
l)c  made  lawfullic  with  tlic  consent  of  ail  tlic  nations  and  provynces  of  this  said  Hoyalinc,  well  to  lie 
iinderstandcd,  that  the  said  generall  lawe  in  no  wisc  bc  cawicii  an  Inquisition,  bccanse  that  naturallie 
there  is  noihinge  more  odyous  to  the  nations  of  thèse  northe  partes  Ihen  Ihc  Inquisition  of  llispayne, 
not  with  standinge  the  ihingc  it  sealfe,  from  the  begynninge,  bc  bothe  good  and  honcste. 

For  the  3  poynte,  that  the  Kynge  dothc  cause  to  be  clcctcd  a  certayne  number  of  bisshoppes, 
whichc  be  good  mcn  and  approovcd,  of  good  lyvinge  and  Christian  doctryne,  to  whomc  shall  he 
ordeyncd  that  tliey  shall  be  alwayes  résidente  at  the  places  and  provynces  where  they  shall  be  assi- 
gncd  (and  nedfulle),  for  that  naturallie  there  is  noihinge  that  causithe  more  the  disobcdience  and 
iiisolencic  of  thu  laie  peopic  thcn  the  absence  and  négligence  of  a  good  and  valyante  sheppeardc  and 
liisshoppe,  whichc  is  not  alwaies  amongesle  theni  ad  liande,  as  by  expérience  we  liavc  sene  in  thèse 
lymes  and  calamities  pastc. 

For  the  4  pointe,  that  His  Majestie  to  cawse  to  hcabolyshed  in  ail  the  cillics  and  tovvnes  of  this  said 
Realme  that  manner  and  forme  of  cownsalle  ealled  Den  breeden  Radt  or  common  counsell,  becanse 
(hat  by  Ihc  unstedfastnesse  and  variablcnesse  of  thèse  manners  of  counsclles  arc  Ircwly  proceaded  ail 
the  tumulltcs  and  rebellions  of  the  people  of  the  daies  passed.cheaflie  to  be  uiiderstandedof  the  townes 
of  Andwerpe,  Amsterdam  and  Valentien.  For  Ihey  wei-e  so  luslie  and  slowte  in  this  theirc  manner  of 
counsell,  that  Ihey  did  attempte  against  ail  reason  to  prescribc  to  makc  lawes  to  theirc  Kynge  and 
prynce.  As  be  expérience  of  lyme  we  bave  sene. 

For  the  5  poynte,  that  the  Kynge  do  establishe  and  makc  a  newe  officcr  in  ail  the  townes  and  citties 
of  this  saide  Heairne  to  witt  that  fac  do  ordaync  and  appoytite  in  every  of  the  samo  a  wise  and  valiant 
nian  that  in  the  respecte  of  his  saide  oiryce  shall  liave  aucthorite  frclie  to  enter  in  to  the  counselles  and 
assemblies  of  such  citties  and  townes  as  well  into  the  senate  or  collège  of  the  lordcs,  as  the  counselles 
of  the  communes,  bccausc  that  naturallye  suche  offyces,  on  the  behaulfc  of  the  Kynge,  shall  be  caufe 
allwaics,  as  welle  the  great  as  the  smalle  and  discreate,  never  to  do  any  thinge  that  might  be  contrarie 
to  the  wille  and  authoritie  of  the  Kynge. 

For  the  6  poynte,  that  ilis  Majestie  doth  cause  lo  bu  crccted  and  builded  in  sonic  convenyent  places 
whcrc  any  dowbte  is  to  be  had,  certayne  casiclle  and  forterestes  vcry  stronge  and  welle  furnyshed  : 
that  is  to  saie  in  places  where  they  bave  deserved  lo  bc  punyshed  for  there  follies  and  inwlences.that 
by  this  meanes  to  asseurc  Ihcsc  contrilhes  from  coniraotions  and  rebellions  that  myght  happen, bccausc 
that  naturallie  there  is  nothingc  that  will  niake  proude  people  obey  more  tu  Ibe  mynde  and  wille  of 
the  prynce  llien  the  incerlaynynge  of  men  of  warre  to  kepe  in  quyetle  Ihose  that  seke  troubles  and 
tumulltes. 

For  the  7  poynte,  that  the  Kynge  dothe  cause  to  be  takcn  awaye  owte  of  ail  Ihe  citties  and  townes 
of  the  boddie  of  this  Realme  ail  the  wepons  and  arliliric  whichc  they  bave,  ercepté  in  the  townes  and 
places  of  the  borders,  and  that  ail  Iho  said  weapons  auU  nionysions  bi^  pult  und  welle  kcptc  wilbin  the 


40  RELAÏIOINS  POLITIQUES 

receiive  sucli  articles  as  tlie  sayiiig  is  lie  peiswadelh  tlie  Kinge  (o  niakc  a  protiffe  lo 
bringe  to  passe,  wliicli  wliellier  thej  be  ol' iriilhe  publisshed  (lor  other  eerlaine giowiide 
cf  lliem  I  liave  iiol)  I  knowe  iiot  jet.  The  procedinges  pai  lly  déclare  an  intente  and 

suide  castelles  and  fortes,  wliiche  llis  Majeslie  sliall  cause  to  be  niade  in  liie  boddyc  of  bis  said  Kealiiie 
to  the  cndc  in  the  lyme  of  nccessilic  thc  said  weapons  and  munitions  maie  bc  easelyc  distribuled  and 
employcd  where  ncadc  shall  requier  and  al  the  Kynges  plcasurc,  ffor  comnionlv  there  is  nothinge  that 
will  make  a  disordercd  people  more  obedicnt  and  quiet  then  to  see  thcyr  Kynge  welle  furncshedan 
armed  and  the  people  welle  apparled  and  unarnied. 

For  thc  8  poynte,  that  His  Majeslie  doîh  cause  lo  bc  appo>ntcd  a  ccriayiie  armorie,  that  is  to  saie 
a  pryncipallc  place  and  very  strongc  for  to  layc  in  ail  the  weapons  and  monylion  bclungiiige  unto  the 
Kynge,  like  unto  the  Armorys  whiche  tbey  havc  at  Vcnyze,  Constantinople,  Lysbon  and  Parris, 
whiche  be  a  greate  cawse  of  the  niayntcnance  ol  thc  force  and  straynghte  of  thc  said  rcalmes.  And  his 
fortrcssc  for  nmnition  to  bc  madc  in  thc  lowne  of  Mackhiin,  bcinge  in  thc  boddie  of  the  said  realmc 
and  comodions  for  ail  by  sca,  by  lande  and  freshe  ryvcrs  lo  distribulc  Ihe  saide  Arlilirie  and  munytion 
throughowtc  this  rcalme,  where  it  shall  be  rcquisite.  And  that  the  saide  armorie  and  fortrcssc  be  made 
in  Ihe  place  whiche  ys  [the]  greate  Mcgynehofîe  or  nunneryc  of  Machlyn,  in  thc  whiche  place  maye 
be  made  the  sirongcstc  forte  in  Chryslendonie,  and  thaï  wilh  smallc  coste  by  reason  of  thc  abundance 
of  water  and  marishe  that  there  ys.  And  by  this  mcanes  thc  Kynge  shall  hc  asscurcd  of  ô  thinges,  to 
witt  :  a  place  very  stronge  and  inyyncible  in  the  harte  of  his  saide  rcalme.  And  there  witli  shall  hâve 
weapon  and  niunyï  ion  sufTycicnlc  to  furnishc  a  C.impc  Ryallc  of  40  or  ^>0  thousandc  nien  in  the  felde. 
And  fynallyc  shall  be  asscnrcd  Ihai  his  people,  being  in  thc  boddie  of  his  contrithe  allwayes  wilh  owtc 
weapons,  thcy  shall  not  be  so  readye,  nor  able  to  rebelle  agaynst  their  prince,  for  it  is  fournie  Ibat  thc 
people  of  this  contrythc  gcneially  are  niorc  gyven  to  be  welle  apparled  and  stuffcl  in  theire  howses 
then  to  bc  well  fournyslied  w  Ith  weapons  in  thc  feeldc.  And  His  Majeslie  niyndinge  to  proceade  in  this 
aianner,  [the]  nunibrc  of  the  relygious  of  the  saide  nunneries  maye  casclie  départe  and  provide  Ihcni 
selves  of  olhir  hahylaclons  and  howses  [ofl  relygyon  In  olhcr  j;ood  towncs  herc  abowtes.  And  by  this 
mcanes  Ibt  Kynge  maye  bc  bcnefyted  wilh  tins  place,  and  the  nunnes  provided  of  llicire  habitation. 

For  the  9  pointe,  that  His  Majeslie  cause  lo  bc  appoynted  and  sctic  fourihc  in  this  countrilhe  an 
arniv  by  the  sea  of  the  nombre  of  20  of  30  shippcs  or  vessellcs,  greale,  nicane  and  smallc,  whiche 
shcll  be  allwaycs  maynteyned  (as  well  in  thc  lyme  of  peace  as  of  warrc)  of  [the]  unyversallc  Iradc  and 
transpnriynge  of  nierchaundizc  from  the  sca  of  ail  ibis  rcalme,  as  for  thc  ladiiigc  as  welle  owtwardes  as 
inwardes,  and  niany  other  thinges  thcrunto  aj)ertcynyng,  as  bc  the  cxaniple  of  ail  other  prynces, 
kynges  and  poteslatcs  whiche  bc  adjoynyiige  and  borderynge  uppon  the  occean  sea,  which  do  mayn- 
taync  ccrtayne  armys  at  the  sea,  ami  icriayniic  maie  be  donne  in  Ihis  countrilhe  more  commodiously 
then  in  anye  other  reaime  of  ehristcndonie  by  reason  of  the  greale  abundance  of  occupynge  and  traf- 
fjque,  which  is  hcre  more  then  in  any  other  place  in  the  world,  ffor  I  saie  and  am  able  la  prouve  by 
cxpcrycncc  that  Ihe  good  and  ryches  which  the  subjecls  of  Mis  Majeslie  onlie  hathe  losle  in  the  sea 
within  Ihcsc  fewe  ycrcs  by  the  roberje  and  theafle  of  Ihe  Inglysh  nacion  niyghl  bave  niaynlayned  such 
an  armyc  a  longe  tynie,  yca,  and  in  manner  bave  conquered  the  realmc  of  Inglande.  And  at  this  pré- 
sente there  is  nol  reamydyc  or  appearance  to  recover  any  thynge  of  the  saide  goodes  or  ryches  so 
losle  and  robbcd,  whioli  is  onlie  comme  in  clTecte  lor  lacke  of  suchc  an  armyc  by  Ihe  sea,  which  other 
prynces  and  potentales  do  nuiynliiyne,  and  coiiimonly  a  kynge,  howe  myghly  soevcr  hc  be  by  lande,  if 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4i 

mynde  not  alltogilher  abhorriiige  from  llie  meaningc-  ofiliem.  Hore  haih  ben  tliis  weke 
a  greale  lalcke  of  soiildiors  lliat  shuldo  linve  l)en  cntred  this  lande  aboute  NewnieKeii 
and  coniing    hitlicrwardes    lo  rosisle   llie  en i reprises  of  the  Hi^paiiniardes,  against 

lie  liavc  not  some  force  hy  tlie  sea,  he  caniiot  he  callod  iilltogether  a  myghte  kynge,  and  thcir  subjectcs 
by  Ihcirc  faull  sliall  be  pilled  dailie  and  robbed,  and  more  ovcr  dispiscd  of  other  nations  iicare  unto 
thcm,  and  sonic  tymos  shall  lose  inorc  of  their  goodos  by  sea  and  one  tynie  then  theic  shall  bc  able  to 
rocover  by  lande  in  ail  thcyr  lyvcs. 

For  the  10  poynle,  tliat  llis  Majeslic  sliall  tause  the  castelU  and  forlrcsscs  wbich  lie  sliall  do  lo  be 
made  in  the  boddy  of  this  rcalnie  to  bc  furnyshed  with  men  of  strange  nations  and  chefelyc  of  *e 
Spanyardes,  Italycnes,  Biirgunions  and  Alinayncs,  ffor  coninionly  the  strangers  which  is  in  the  boddye 
of  a  countrilhe  in  the  sorvase  and  garryson  of  the  Kynge  is  more  sure,  more  feithcfulle  and  niorc  ser- 
vyable  then  tbose  thut  bc  nalurallc  borne  in  the  counirithc.  And  it  is  found  allwaies  Ihat  the  people  of 
tbis  countrythe  by  more  gyven  to  laboure  and  cxcersise  then  to  the  warres. 

For  the  H  poynle,  thaï  the  Kynge  throughowte  this  rcalme  unyversallie  do  visite  and  renewe  ail 
the  previledges  of  the  religion  and  serymonis,  and  aiso  do  ordeyne  one  kyndc  of  waighte,  measure  and 
nionny  throughowte  this  rcalme,  bccausc  Ihat  commonlie  in  a  reaime  where  Ihe  waight,  measure  and 
rannny  is  correspondante  togyther  and  in  one  sorte,  il  gyvithe  courage  to  the  people  and  makythe  thcm 
more  confyrmable  and  Inistie  and  cheaflie  more  in  quyetnessc  and  obedyence  lo  therc  kynge  and  to 
bis  lawes. 

For  the  12  poynte,  thaï  the  Kynges  Majcstic  dolhe  gyve  and  confyrme  lo  ail  Ihe  provynces  and 
countrythe  and  aiso  parlicularlie  to  ail  the  cittics  and  towncs  of  this  reaime  certayne  frcdonies  and 
lybortics  and  Ihat  for  the  encreasc  and  conlyncwance  of  the  bcgonnc  traffick  and  common  occupyinge 
of  Ihis  countrilhe,  (Tor  Ihat  trulie  men  fynde  by  expérience  thaï  Ihe  maynlenance  of  the  rychcs  and 
wcalthe  of  this  realmc  consyslitbe  and  dependithe  in  effccte  of  the  resortinge  and  frequenlyiige  of  ail 
nations  in  nianer  off  ail  Europe,  which  dolhe  Ihcre  trafycque  and  merchaundize  hère,  as  wcll  by  sea 
als  by  lande,  by  reason  of  barrenesse  of  the  countrythe,  and  for  the  capassitie  which  tbey  fyndc  in  the 
people  unyversallye  for  the  occupyinge  and  afTaiyres  as  well  by  sea  as  by  lande  niore  then  in  any 
olher  nation  of  ihe  worldc. 

For  the  13  and  lastc  poynte,  thaï  the  Kynge  do  gyve  a  royulle  remyssyoïi  and  gcnerallc  pardon 
throughowte  ail  this  reaime  lo  ail  the  inferior  people  of  ail  there  follic,  ingnorans,  tumultes  and 
errors  paste,  and  do  to  be  called  agayne  ail  those  which  for  Ihat  cawse  be  absentcd  and  fleddc,  usinge 
justice  meanly  with  thcm  which  havc  bene  headcs  and  pryncipallc  aucthors  of  thèse  roulacions  and 
tumultes  passcd,  welle  to  be  understandcd  allwaycsthat  the  saide  justes  be  ralher  myxlc  with  clcmcncie 
and  gentclnesse  then  with  cruellie  and  rygor,  ffor  Ihat  il  aperthaynethe  lo  the  myghtenesse  of  kynges 
and  likewise  corespondente  lo  the  proverbe  of  Cresus,  who  sailhe  :  Ihat  the  worlhines  and  myghtenesse 
of  a  noble  pryncc  coiisislythe  mouche  more  in  pardonyngc  with  love  then  chasiisynge  wyth  rygor, 
and  as  wclle  lo  a  monarche  and  prince  howc  myghlcy  socver  be  be;  ihal  he  make  the  poore  (wilh  his 
vertu  and  ryches)  and  ihat  he  be  a  vanquyshcr  by  force  and  valiantncs,  and  that  after  warde  lie  make 
the  lyke  proufc  of  his  bounlio  and  clcmcncie,  and  that  in  llie  eandc  he  governe  and  coinaunde  wilh 
love;  and  ever  so  I  saie  for  conclusyon  that  amongestc  ail  thinges  in  the  worlde  pittie  and  justycc  make 
pryncc  myghte  and  valienie. 

Tome  V.  6 


42  RELATIONS  POLITIQUES 

whome  certaine  soukliours  were  from  heare  sente  forthe.  But  I  do  not  thinckc  tliat 
there  are  any  suche  nombre  and  so  appointed  as  lliey  talcke  of,  for  tlie  laicke  wcante 
that  hère  were  corne  to  Newmegen  fowre  thowsande  horse  men  etc,  for  I  do  not  sec 
from  whence  so  many  culde  comme  thither.  For  in  VVesle-Frisclandc  are  ihe  Kingcs 
souldiours  in  possession,  and  from  Cullen  and  Germanye  commilh  no  newcs  of  suche. 
And  what  lykelihode  is  that  ihey  were  Cleaveners  or  Gealders  other  then  siicije  of  thèse 
Netherlandes  which  were  commaunded  to  départe  thence,  yc  shall  understande  by  ihe 
coppye  of  suche  ncwes  as  my  brother  Bernabas  wrileth  me  from  Cuilen,  as  hcreafter 
doth  immediateiy  ensue.  To  saie  : 

«  Newes  I  hâve  thèse.  Il  is  said  at  Spier,  Meiniz  and  Woi  mes  tiiat  Herizog  Casimerus, 
the  Phalsgrave,  his  seconde  sonne  and  ihe  landtgrave  his  seconde  brotlier  Philippus  do 
go  into  Fraunce  witii  wW^  horsemen  and  six  tiiowsaiide  footemen  to  the  Prince  of 
Condie  and  it  is  said  at  Wormes  that  on  Ihe  fyrslc  daie  of  Novembre  many  dewkes 
and  earles  of  Germanye  shulde  holde  a  counsel  there. 

»  It  is  toide  me  for  certaine  that  shorih'e  lenne  thowsande  souldiors  will  be  taken  up 
in  Dowchelande  for  the  Gheus,  The  Duke  of  Cleave  halh  commaunded  ail  Netherlan- 
ders  to  départe  from  Disbourg  and  Wesell,  tlial  are  there  for  rehgion,  and  from  ail 
other  places  of  his  landes.  But  it  is  thoughte  it  is  not  his  doinge,  but  his  Chanceliers 
which  is  a  papiste  and  halh  a  howse  at  Wesell,  where  had  ben  taken  allemoste  the 
Abbott  of  St-Bernardes  and  Bumbergen,  which  escaped  verie  hardlie  et  shulde  hâve 
ben  séante  into  Netherlande.  The  Duke  of  Cleave  halh  defect  of  speache,  so  do  other 
their  pleasurc.  Greate  feare  in  Germanye  ys  of  fallingc  owie  between  the  Emperour 
and  the  Phaisgraff.  One  monneth  since,  (he  Prynce  of  Orenge  was  witli  the  Phaisgraff 
and  is  nowe  wiih  ihe  Landgraff.  Brcadreawe  is  yet  in  Cleavclande,  but  oiher  Nether-' 
landers  départe  into  Dowchelande,  which  wolde  he  were  allso  from  Ihcance,  etc.  » 

Hitlierio  is  parte  of  a  lettre  written  hy  one  Bernabas  Hillc,  my  sonne,  from  Cullen 
in  the  beginning  of  this  présent  monneth  of  Novembre.  And  allthoughe  1  douhte  not, 
Righte  honorable  Lorde,  but  that  yf  there  be  any  mattre  of  irulhe  in  the  said  newes  or 
specially  in  the  said  writyng  of  the  xm  arlycles,  Yowrc  Honor  is  there  of  certified  yer 
this  tymc,  yet  for  the  more  suertie  I  ihoughte  it  to  be  my  bounden  dewtie  to  sende 
the  same,  suche  as  thcy  be,  unto  Your  Honour  or  unto  the  honorable  Sir  William 
Cecille,  the  Quenes  M'"  cheife  secrelarie,  myne  especiall  good  master,  that  ye  might 
consider  them  and  judge  or  conjecture  of  the  truthe  or  erroure  of  them,  as  to  Your 
Honors  shall  semé  moste  probable  or  bcst.  Other  matter  hâve  I  none  to  wryte  of  at 
thys  tyme,  but  that  I  beseachc  Allmighlie  God  longe  time  to  préserve  Yowrc  Hunours 
and  to  sende  yow  healthe  contynnewallie  Amen. 

Written  in  London,  the  xuii'"  daye  of  Novembre  1567. 

(Record  office.  Cal.,  n°  1 764.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLEïERKE.  43 

iMDCXL. 

Guzman  de  Sylva  à  Cecil. 

(Londres,  is)  novembri-:  1S67.) 
Recommandation  en  faveur  de  Richard  Tuckcr. 

{Record  office.  Cal.,  a'  1826.) 


MDCXLI. 

Guzman  de  Sylva  à   Cecil. 

(MÊME  DATE.) 

Les  officiers  de  la  reine  ont  dépouillé  de  certains  bijoux  le  porteur  de  cette  lettre. 

(Record  office.  Cal.,  n*  1827.) 


MDCXLII. 

La  duchease  de  Parme  à  la  reine  d'Angleterre. 

(Bruxelles,  21  novembre  iSffi.) 

Un  serviteur  de  son  secrétaire  Machiavel  a  olé  arrêté  à  Gravescnd  avec  deux  boites  remplies 
de  perles;  elle  prie  la  reine  de  le  faire  relâcher. 

[Record  office.  Cal.,  n'  18*8.) 


44  RELATIOISS  POLITIQUES 

MDCXLIII. 

Avis  d'Anvers. 

(23  NOVEMBKE  1867.; 

Nouvelles  de  France.  —  Démarches  de  l'Empereur  en  faveur  du  comte  d'Egmont;  on  dit  qu'il  sera 
conduit  en  Espagne.  —  La  vie  du  comte  de  Homes  parait  plus  menacée.  —  Lettre  du  Roi  à  la 
duchesse  de  Parme;  elle  était  fort  aimée  aux  Pays-Bas.  —  Le  duc  d'Alhc  est  attendu  à  Bruxelles. 
—  Travaux  du  ch&teau  d'Anvers j  on  dit  que  l'on  construira  d'autres  citadelles  à  Bois-le-Duc  et  i 
Valenciennes.  —  Nouvelles  de  Turquie. 

Venne  poi  comlirmala  la  gioniala  seguita  alli  10  di  questo  fra  il  Re  e  il  Conde,  ma 
non  sono  ancor  venute  al  Diicca  le  particolarità  dislinle  di  modo  che  non  si  basla  a  dire 
veramente  il  cerlo  del  successo  dclla  bataglia;  ma  per  dire  quello  che  é  riferito  da  uno 
partito  da  Pariggi  alli  16  di  questo,  pare  che  la  mortalità  de  l'una  e  l'altra  parle  sia 
stata  molto  maggioïc  di  qiianto  prima  fu  detto  c  che  siaiio  dalla  parte  del  Conde  morti 
gran  numéro  de  nobili,  non  lassando  di  dire  che  agiongino  a  numéro  300,  che  pare  cosa 
dura  a  credere  e  clie  -fra  essi  vi  fussi  il  Cardinale  Ciatiglione,  v  si  nominava  aisi  l'Armi- 
raglio  ma  non  per  cosa  cerla.  Dalla  parte  del  Ke,  oitra  il  Contcstabile  dicono  vi  sia  il 
Ducca  di  Longeville  c  alcuni  allri  nohili  e  che  tutta  la  quantita  dei  morti  fra  ambi  le 
parti  sia  a  numéro  .')"■,  ma  no'  si  crede  piiossino  essere  lanti.  Dice  che  la  battagiia  saria 
staia  compila  in  favore  del  Ile  se  no'  gli  sopragiongeva  loscurità  délia  noile,  quale 
impt'dendo  il  corso  délia  vitloria  diede  aggio  alli  nemici  a  ritirarsi,  Il  quali  si  giudica 
siano  andaii  a  San-Lis,  o,  veto  a  Sosioii  discosli  da  9  in  10  ieglie  da  Pariggi  e  che 
piiotevano  restare  al  Conde  ancor  da  4'°  cavalli  quali  pativano  di  molli  disagij.  Il  Re 
cresceva  ogni  giorno  piu  di  forze  e  seconde  si  diceva  doveva  il  fratelio  siio  tiscire  di 
Pariggi  con  lutta  la  eavalaria  e  diversi  fanli  per  andarc  alla  traccia  de  nemici  e  tenerli 
piu  in  disagio,  con  anime  di  dargli  la  stretla  quando  vedessi  il  vanlaglioe  che  hara  lo 
soccorso  délia  cavallaria  di  Mons"^  de  Arembeighe,  il  quaie  pare  fussi  gionio  vicino  a 
Pariggi  dieci  leghe  fiior  di  periculo  de  nimici,  il  che  siando  vero  dara  grande  favnre 
al  Re.  Dice  di  piu  che  si  aspettavano  allri  soccorsi  da  piu  bande  e  fra  li  allri,  il  Ducca 
di  Nivers  cioè  il  Gonzaga  con  4"  cavalli  e  6""  fanti  racolli  dil'ha  da  monii.  Dice  di  piu 
che  vedendo  il  Re  il  buono  successo  délia  sudella  giornata  e  che  le  sue  forze  andavano 
crescendo,  si  sia  risoluto  di  ordinare  al  Ducca  di  Guisa,  quale  si  trova  con  molli  cavalli 
e  fanti  in  le  parti  de  Lorena,  ch'l  debbi  fermarvisi,  per  vedere  di  obviare  il  passe  alli 
Allamani  che  puotessscro  venire  da  quelle  bande.  Di  quali  Allamani  no'  obslante  la 


DES  PAYS-BAS  ET  l)K  L'ANGLETERRE.  45 

voce  corsa  clie  dovessino  passarnc  buono  numéro  al  favore  di  Conde,  no'  si  senli  ancor 
con  foiulamenlo  che  siaiio  iiicaniinali  numéro  di  imporlanza,  ma  sene  parla  variamenle 
e  che  rimperatore  liabbi  mandalo  per  luilo  rimperio  a  penetrare  se  alcuno  dilli  prin- 
cipi  si  muove  in  aggiuto  del  Conde  non  animo  poi  di  rimediarii.  Hora  non  siando 
ancor  venute  le  nove  certe  al  S""^  Ducca  d'Alva  no'  si  puo  dare  fede  con  fondamenlo  ad 
altri  parlicolari  quali  si  aspelano  ogni  liora,  non  puotendo  tardare  a  venire  nove  piu 
l'resche. 

L'Imperalore  a  inslanza  délie  moglie  de  i  doa  conti  prigioni  che  mandarnno  correri 
a  posta  a  inlercedere  per  li  ioro  marili,  ha  di  novo  scrillo  al  Ducca  d'Alva  in  favore  di 
essi  conti,  alcgando  che  per  esseie  Ioro  soito  l'Imperio  non  cnnveniva  la  retmlione 
senza  darne  prima  aviso  a  lui  e  satisfatione  ad  altri  principi  Allamani  e  che  percio 
voglij  liberarli  e  restimirli  nel  prislino  stato  Ioro.  Hora  si  va  Iratando  la  causa  Ioro  e  il 
parère  di  molti  è  che  lo  Aghcmonte  sara  conduto  in  Spagna  a  starvi  per  qualche  tempo 
seno'  tutta  la  vitta  sua. 

Il  Conte  d'Orna  pare  piu  pcricoloso  délia  vitta,  ma  non  sene  puo  ancor  sapere  piu 
oitra. 

La  lilera  scrilta  dal  Re  a  Madama  circa  la  sua  licenza  di  partirsi  non  pare  bene 
chiara,  o,  che  non  sia  bene  inlerpretata,  di  modo  che  la  si  risolve  di  tornare  a  spedire  a 
Sua  Majesta  e  aspcttare  nova  risposta  segnandoli  facilmente  che  siando  cosi  il  suo 
piaccre  la  non  mancliera  di  fermarsi  ancor  un  pczzo  di  qua  dove  6  creduto  la  slaria 
volentieri  quando  li  havesse  il  suo  debilo  luogo,  oItra  che  si  vede  quanto  sia  amala  da 
tutii  questi  pacsi,  quali  gusteriano  il  governo  suo  piu  che  mai.  Ma  la  cosa  deve  essere 
gia  risoluta  di  dare  la  successione  del  governo  al  S"'  Ducca  benche  no'  si  scopri. 

Il  quale  Ducca  andera  questa  setimana  a  Bruseles  e  poi  ritornera  qua  a  fare  il  Natale 
c  starvi  sino  a  tanto  che  Madama  sia  parlita. 

La  forlezza  va  avanti  e  fra  uno  mese  si  puotra  guardare,  e  poi  quando  sara  presso  che 
finita  e  in  difesa  si  giudica  darano  licentia  a  questi  Allamani  sono  in  la  villa  di  quali  non 
sarano  piu  bisogno.  Dicono  che  di  presto  si  fara  un  altra  forlezza  a  Bolduche  ca  Valen- 
tines  e  cosi  di  mano  in  mano  in  altri  luoghi  che  piu  importano. 

Dell!  apparat!  del  Turco  por  mare  non  si  sente  piu  molta  furia  et  si  giudica  non 
fara  cosa  alcuna  di  momento  quesio  anno,  siando  esso  Turco  inclinato  alli  suoi  piaccre 
e  quicte. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1834.) 


46  RELATIONS  POLITIQUES 


MDCXLIV. 

.Adolphe  Blyleven  à  Gresham. 

(Anvers,  29  novembre  1567.) 

Il  lui  transmet  le  texte  des  articles  convenus  entre  le  duc  d'Albe  et  les  magistrats  d'Anvers.  — 
Remcrciments  pour  un  don  qui  lui  est  annoncé. 

Mon  très-lionoré  seigneur.  Premiscs  les  liumbles  recommandations,  je  vous  envoyé 
joinct  à  ceste  certains  poincls  et  articles  proposés  aux  bourgeois  et  communauté  de 
ceste  ville  le  26  du  présent,  et  le  jour  ensuyvant  par  le^icts  bourgeois  en  bonne  partie 
accordés,  et  passés  avecq  grand  contentement  du  ducq  d'Alva,  lequel  ce  présent  jour, 
partant  d'Anvers  pour  Bruxelles,  a  promis  toule  assistance  et  faveur  à  ceulx  de  la  ville 
vers  Sa  Majesté.  Et  ce  non  sans  raison  d'autant  que  les  articles  accordés  sont  de  grande 
importance,  et  charge  des  bourgeois,  ainsy  que  V.  S.  appercevera  par  la  lecture  d'yceulx 
dont  la  teneur  est  celle  qui  suyt  en  substance. 

Concept  des  moyens  pour  ai/clei-  reste  ville  d'A nvers  à  descfiarger  ses  grosses  debtes 
et  charges  èsqueUes  elle  se  retroeve  présentement,  ensamble  d'assister  Sa  Magesté  en  ce 
que  par  l" excellence  du  ducq  d'A  ha  a  esté  requis. 

Premièrement  que  l'on  nielteroit  sur  les  maisons  et  fons  de  terre  dedans  cesie 
ville  et  franchise  d'icellc,  nulles  exceptés  à  qui  ils  appertiennent,  certain  charge, 
assçavoir,  le  cenliesme  denier  de  hi  valeur  d'iceulx  selon  que  les  mesmes  maisons 
et  héritages  se  louent,  et  ceulx  qui  ne  seroienl  loués,  seront  tauxés  à  l'advenant,  et  sera 
la  mesme  charge  une  rente  fonchière  sur  lesdites  maisons  et  héritages.  —  Il  est  accordé. 

Que  l'on  debvra  rachapt(f  ladite  rente  fonchière  dedans  la  première  année  après 
l'imposition  et  consentement  au  denier  xvi,  et  en  la  seconde  année  du  denier  18  avecq 
le  cours  et  la  Iroisiesme  année  à  raison  du  denier  28,  ausi  avecq  le  cours,  et  après 
ne  sera  rachaptable  sinon  au  denier  24.  —  Accordé. 

Que  ladite  rente  non  rechaptée  se  debvra  payer  chacun  an  sur  certains  jours  à 
présager  sur  le  double,  et  ce  sur  réele  exécution,  et  es  mains  d'iceulx  qui  à  ce  (spécia- 
lement seront  commis  et  sur  telle  instruction  que  à  ceste  fin  sera  faicte.  —  Accordé. 

Que  Sa  Majesté  accordera  semblable  charge  hors  la  ville  et  franchise  sur  les  maisons 
et  héritages  au  lieu  oii  la  ville  paye  l'ayde,  assçavoir  le  deux  centiesine  denier,  à  nature 
et  à  rachapte  que  dessus. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  47 

Secondement  que  tous  propriétaires  des  maisons  et  héritages  dedans  la  ville  et  fran- 
ehisc  d'icclle,  nulls  exceptés,  seront  tenus  de  contribuer  et  payer  le  cincquiesme  denier 
de  la  valeur  selon  le  louaij^e  ou  taux  que  dessus  et  ce  pour  un  an.  Bien  entendu  que 
ledit  propriétaire  pourra  rebatlre  aux  rentiers  semblable  cincqiesme  denier  une  fois, 
non  obstanl  que  la  rente  fut  rendu  libre  et  francq  du  x°,  xx"  ci  aultres  deniers.  Kt  que 
aussi  Sa  Majesté  à  cestc  fin  ordonnera  letli^s  avccq  dérogation  de  la  franchise  et  sans 
préjudice  des  autres  affaires  et  charge.  —  En  lieu  du  6°  denier  est  accordé  le  10"  à 
condition  susdite. 

Que  aussy  Sa  Majesté  octroyera  à  cesie  ville  pour  ladite  subvention  povoir  rabatln» 
et  tenir  ens  une  fois  le  5"  denier  des  rentes  héritables  et  le  10°  denier  des  renies 
viagières  que  la  ville  doibt,  non  obstant  que  l'on  leur  eust  promis  par  les  lettraiges 
aulcune  franchise  au  contraire,  et  le  mesme  déroger  pour  raisons  que  l'on  pourroit 
insérer  audict  octroy.  —  Rien. 

Item  que  tout  lonaigicrs  seront  scmblablemem  tenus  de  contribuer  le  eincquesme 
denier,  si  avant  que  leur  louage  monte  cent  florins  par  an  ou  au-dessus,  et,  au  cas 
celluy  louage  ne  parvient  auxdits  cent  florins,  sei  ont  tenus  contribuer  le  x'  denier.  — 
En  lieu  du  3'  est  accordé  le  20°. 

Que  Sa  Majesté  de  sa  singulière  grâce  octroyera  aussi  à  ladite  ville  povoir  lever  es 
places  eircunvoisins  oii  icelle  paye  l'ayde  le  \°  denier  du  propriétaire  et  le  xx"  du 
louaiger  avec  dérogation  de  toutes  exemptions  en  vertu  de  quelques  coniraicis  ou 
aultrement. 

Tiercemenl  que  l'on  remeclera  et  accordera  Its  imposts  des  eervoises  brassées  en 
ce  pais,  farine  de  froment,  et  de  la  chair  dedans  la  ville  et  franchisse  d  icelle,  tout  ainsi 
qu'iceulx  ont  eu  cours  et  en  ceste  esté  payés  devant  Noël  a°  1361  au  proffict  des 
Estats  de  Brabant  et  sur  l'inslructioii  sur  ce  faicte,  saulf  (|ue  dudil  imposts  seront 
francqz  les  eervoises  de  9  miles  le  pot  et  desoubs,  moyennant  qu'ils  soyenl  seul  vendus 
et  consumés.  Mais  au  cas  que  les  mesmes  petites  eervoises  de  9  mites  viennent  à  eslre 
mesiés  avec  aultres  eervoises,  de  plus  hault  prix,  encores  que  l'accise  fût  payé  à  pari, 
seront  pareillement  tenus  audict  impost,  combien  que  du  passé  ils  soient  este  subjecLs 
audit  impost,  ce  que  s'accorderoit  à  cause  que  tels  eervoises  se  consument  plus  part 
des  rices  et  non  des  pauves.  —  Accordé. 

Que  l'on  accordeioil  lesdicls  imposts  pour  le  terme  de  10  ans,  ensamble  la  continua- 
tion des  imposts  des  vins  et  eervoises  estrangières,  lesquels  ont  présentement  cours, 
pour  le  mesme  terme,  pour  ce  que  vraysamblablement  lesdicts  imposts  auront  si  lon- 
guement cours  es  aultres  villes  et  au  platt  pays  de  Brabant  à  cause  de  plusieurs  aydes 
piéchà  accordées  à  Sa  Majesté.  —  Accordé. 

Que  Sa  Majesté  accorderoit  à  ladicte  ville  de  pouvoir  lever  semblables  imposts 
durant  ledict  terme  es  lieux  eircunvoisins  et  villaiges  pour  lesquels  icelle  paye  l'ayde. 


48  KELATIONS  POLITIQUES 

prennanl  considération  que  le  niesme  inipost  se  payera  la  plus  paît  par  les  itourgeois 
el  inhabitans  de  ceste  ville  qui  y  vont  boire  et  manger,  et  que  Sa  Majesté  à  eeste  fin 
accordera  ses  lettres  d'oetroy  en  la  melieure  forme  avecq  clausule  de  plaine  puissance 
el  dérogation. 

Quarlement,  comme  auitresfois  par  les  membres  de  ceste  al  esté  accordé  et  par 
après  ordonné  ([ue  l'on  ne  venderoil  cervoise  à  plus  liaull  pris  que  de  8  s.  de  gros  de 
Flandres  l'aime,  el  que  ce  nonobstant  icellesse  vendent  journellement  à  plus  liaull  pris 
au  grand  préjudice  des  inhabitans,  on  pourroit  accorder  et  ordonner  que  de  toutes 
cervoisesqui  seroient  vendues  à  plus  haull  pris  que  desdicts  8  s.  de  gros  l'aime,  fut  de 
9  ou  10  s.  l'aime,  le  bourgeois  paieroit  Spattârselle  lavernier  cincq  patars  pour  l'aime, 
el  ce  oultre  les  accoustumés  maltotes  el  imposts,  et  excédant  la  cervoise  le  prix  de  10  s. 
de  gros  l'aime,  seroit  le  lavernier  tenu  payer  de  troix  paiars  que  la  cervoise  sera  plus 
vendue  un  demi  patart,  el  d'un  chascun  sols  de  gros  plus  vendue  ung  patart,  et  ce  à 
roccasion  que  ce  nonobstant  le  lavernier,  conmic  l'on  trouve,  gaygne  encoires  sur 
cliascune  aime  raisoniiablemeiil. 

Au  cinquiesme  que  l'on  payeroit  de  chascune  aime  des  vins  de  France  pardessus 
la  mnltoteet  imposts  encoires  12  patarts,  ce  que  monteroii  pour  les  bourgeois  4  florins 
4  |)atarls  pour  l'aime  el  par  ainsi  un  florin  nioings  de  ce  que  donne  le  bourgeois  pour  le 
maltote  et  imposts  sur  l'aime  des  vins  de  Rin.  —  Accordé. 

El  comme  les  bourgeois  cl  inhabitans  sont  fort  exaclionnés  des  taverniers  des  vins, 
lesquels  vendent  le  vin  par  pots  nullanl  qu'il  leur  semble  bon,  sans  de  ce  payer  la 
ville  le  droicl  de  sa  nialloie  suyvant  le  pris  qui  est  alligé  à  leurs  huys,  el  que  selon 
l'ordonnance  (en  vendant  le  vin  à  divers  pris)  ils  doibvent  payer  la  maltote  à  plus 
haull  qu'il  eusl  vendu,  et  pour  l'aire  aux  bourgeois  avoir  le  vin  à  melieur  prix  et  que 
la  ville  ne  soit  défraudée  en  ces  accises,  que  doresenavanl  l'on  fera  csiroiclement 
observer  ladicte  ordonnance  de  ne  pouvoir  vendre  le  vin  à  plus  liault  pris  que  devant 
leur  huys  sera  marcqiié,  à  paine  coniprinse  èsdictes  ordonnances.  —  Accordé. 

Que  desdicts  rentes  fonchières  o,  10  ou  20  deniers  el  imposts  et  chaiges  nuls  mai- 
sons, ny  fonds  de  terre  seront  exceptés  ou  exempts,  ny  aussi  personnes  ecclésiaslicques 
ou  séculières,  soubs  couleur  ou  préiexl  de  quelques  spéciauix  ou  généranix  privilèges, 
franchises  ou  immunités,  encoires  (|ue  tels  biens  ou  personnes  eussent  esté  exempts  des 
aullres  semblables  charges.  —  Les  Espaignoh  s'y  sont  opjwsés,  tuais  ils  n'ont  eu 
yraiide  audience  du  ducq  d'Albe. 

Au  vi",  que  l'on  mettroit  ceitains  imposts  sur  ce  que  ensuyt  :  assçavoir  sur  chascun 
sanglier,  cerf  ou  bysse  6  patarts,  sur  chascun  lièvre  un  patart,  chascun  conin  un  liart, 
la  coupple  des  lampaises  un  liart.  Ft  pour  faisans,  calculs,  cocqs  et  gallines,  cignes, 
bitardes,  plivons,  grues,  |)0uilles  du  bois  un  patart  par  pièce; sur  chascun  héron,  chapon 
el  pilioir,  denii-painrt;  chascun  perlris  el  bécasse  un  liarl;  el  la  paire  de  guailles  un 


DES  PAYS-KAS  ET  DE  L'AiNGLETERRE.  49 

liait  ;  et  sur  ce  de  la  livre  de  cliair  9  mites  par  un  an  ;  et  que  l'on  payera  et  rccepvera 
cest  impost  selon  l'instruction  à  cesi  fin  à  conccpvoir.  —  Tout  accordé. 

Et  pour  aussi  augmenter  les  revenues  de  la  ville  que  Sa  Majesté  consentiroit  povoir 
iiaulcliier  et  augmenter  le  droict  de  la  Bourgeoisie  au  prouflict  de  la  ville  selon  la 
(|ualité  et  raciiltc  des  personnes  qui  vouldront  estre  bourgeois. 

Que  Sa  Majesté,  pour  donner  à  la  ville  d'Anvers  quelques  moyens  de  povoir  Curnirà 
la  contribution  pour  le  x°  du  ducq  d'Alve  demandé,  veuille  accorder  oetroj  de  lever 
hors  ladicte  ville  et  franchise  d'icelle  sur  les  maisons  et  héritages  aux  lieulx  ei  villaiges 
circonvoisins  où  elle  liève  quelques  accises,  une  rente  fonchière  du  n.  denier  de  la 
valeur  ou  nature,  et  à  raehapt  comme  seront  la  rente  fonchière  du  eentiesme  denier 
dedans  ladicte  ville. 

Mons%  sy  lost  que  je  auray  plus  plaine  résolution  des  articles  siisdiets  je  ne  fauldray 
de  le  communiquer  à  V.  S.,  vous  priant  cependant  servir  des  apostilles  joineies  à  la 
marge  d'icellos.  Enlin  me  reeommendant  à  la  bonne  grâce  de  V.  S.,  je  vous  remercie 
bien  affectueusement  de  ce  qu'avez  commandé  à  M.  Rutsaert  (ainsi  qu'il  m'a  dict  les 
jours  passés)  de  me  faire  certain  don  au  nom  de  V.  S.,  dont  prenuant  le  bon  vouloir 
de  V.  S.  pour  l'effect,  ne  désire  aultre  que  l'occasion  de  le  recognoistre.  Espérant  que 
Dieu  aidant  je  m'acquiterai  tellement  que  je  donnerois  contentement  à  V.  S.,  laquelle 
à  Dieu  recommandant  le  prie  la  conserver  en  santé  et  prospérité,  ainsi  qu'il  m'a  fait 
avecq  ma  famille  jusques  au  présent  jour  et  fera  pour  l'advenir  par  sa  grâce,  comme 
j'espère. 

[Record  office.  Cal.,  n"  1838.) 


MDCXLV. 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  30  novembhs  1867.) 

AtTaircs  financières.  —  Taxes  réclamées  à  Anvers  par  le  duc  d'Albe  pour  la  construction  du  cliâtcau. 

—  Nouveau  système  d'impôt  mis  en  avant  par  le  duc  d'Albe.  —  On  dit  qu'un  Italien,  du  nom  de 
Gonzaguc,  sera  créé  gouverneur  de  Flandre.  —  On  dit  que  le  comte  d'Arenberg  est  entré  à  Paris. 

—  Grands  armements  en  Allemagne.  —  Nouvelles  de  France. 

Uyghl  worshepfull  Sir.  Ytt  maye  plesse  you  lo  understande  tliat  I  sende  you  my  lasl 
by  liowre  post,  whereby  I  wrotte  you  atl  large,  and  with  ihe  same  I  sende  vou  a  lelicr 
Tome  V.  7 


50  RELATIONS  POLITIQIES 

I  reseved  houtt  of  Spayne  froni  Master  Man  dereciyd  lo  Masler  Secrelary,  syns  llie 
weche  I  hâve  reseved  Your  Maslersheppes  of  the  22  of  tliys  prescnlt  and  there  inrlos- 
syd  a  letler  from  M'  Governer  to  ihe  Company  in  niy  behalfe,  ffor  the  dyschargyng  of 
me  of  the  debytysheppe,  weche  as  yelt  ys  nolt  red,  butt  shalle  bc  to  moro  or  on  teiis- 
dayc,  weche  I  thynke  wyll  soffysse  as  allso  I  do  perseve,  ihat  wherc  as  you  stande 
boundyn  to  Master  Powns  and  hoder  (for  your  coussyn  John,  you  wyll  that  I  shall  pro- 
long the  same  for  a  tyme,  fTor  tliat  your  coussyn  ys  aboutt  makyng  of  provysyon  for 
the  paymentt  there  of,  where  in  F  wyll  do  that  I  can,  and  wyll  wryite  you  ihere  of  by 
my  next. 

And  where  as  by  your  formalle  leilers  you  wrotte  me  lo  move  the  Quens  Majeslies 
credytors  wheder  they  wollde  reseve  som  parti  of  there  débites  nowc  in  tliesse  pay- 
menttes,  alowyng  for  the  same,  as  they  arc  alowyd,  weche  I  dyd.and  fonde  som  of  tliemc 
wyilyng  so  to  do,  where  of  I  wrotte  you  by  my  formalle  Iciters.  Syns  the  weche  they 
hâve  bene  in  hand  with  me,  to  knowe  and  yff  you  wollde  paye  any  parti  there  off, 
weche  yfîyou  wyll,  hyit  mosl  be  done  houtt  of  hande,  where  oiï  hyli  maye  plesse  you 
to  wrytte  me  by  your  next,  and  by  so  fer  as  ilial  the  Quens  Majestie  can  spare  or  be 
dysposyd  to  make  any  paymentt  shourtyly,  hyli  can  nott  be  don  in  better  tyme  for  her 
Majeslies  profelt  then  nowe,  the  exehange  beyng  as  hytt  ys. 

As  for  ail  hoder  your  besynes  hère  ys  in  gud  order,  thankes  be  unto  God.  Havyng 
thys  last  weke  reseved  no  letlers  from  my  lorde  of  Soussex,  and  commyt  as  I  juge, 
because  he  was  gon  alirode,  wilh  scrtene  nobell  men,  lo  sec  the  Emperowres  holldes 
aboult  Vyena,  ffrom  whense  I  juge  he  was  noll  rctournyd,  butt  I  reseved  for  hoder  of 
my  lordes  Company  weche  I  bave  sendc  over  by  lliys  posl. 

As  for  occoranttes  hcre  ys  notl  hoder,  huit  thaï  the  Counseil  of  thys  lownc  hâve 
sytiin  counseil  ail  thys  weke  past,  lowcliyng  a  demande  made  by  the  Duke  d'AIIve,  of 
thys  lowne,  and  the  lyke  shalle  be  throo  the  holle  countre,  where  unto  they  hâve 
consentyd  in  som  poynlles  butt  noll  in  ail,  buii  as  hytt  semytt  lie  ys  plesyd  for  a  tyme. 

Hys  demande  was  to  hâve  for  ihe  spasse  of  x  yeres  exsysse  and  impost  appon  ail 
kynde  of  vytlailes  to  sayc,  for  every  pownde  weghtt  of  beffe,  mutton  and  hoder  fleshe 
solide  by  the  hocher,  a  farihyng  ;  appon  ail  kynde  of  brede  corne  afier  (he  ratie  ;  every 
barell  of  bere  xu"",  every  capone  i*",  every  parlryche  and  wod  cok  '/s  d,  and  the  lyke  on 
ail  kynde  of  fowlle,  as  allso  appon  wode,  tourve,  sawile,  erbes  and  ail  hoder  kynde  of 
vyltalles  to  be  etione  or  dronkyn,  weche  they  bave  consentyd  tyll  the  som  of  fore  houn- 
drytt  thowsande  gyllederns  ar  reseved,  weche  ys  for  the  makyng  of  the  caslell,  and 
before  that  shall  be  reseved  they  wyll  consyder  appon  hylt  wheder  they  shalle  be  abcll 
to  fulfyll  his  request. 

As  allso  hylt  ys  declaryd  that  hc  demandytt  of  every  howsse  in  Andwarpe  and  so 
throo  ihe  countre  the  fyfle  peny  of  the  propretarys  of  ail  the  renll  he  resevylt  of  his 


DES  PAYS-BAS  KT  IJE  L  AXJLETEKRE  M 

liowssc  or  howssys,  as  allso  (lie  x  peny  of  liym  thaï  liyryll  ilie  howsse,  weclic  wyll 
Ntiioiiiitt  to  a  woiiiulerfull  matter. 

As  allso  hyll  ys  geven  hoiitt  tliat  lie  dciuandyll  1  pcr  c'.  of  ail  tlie  landes  a lul  gudes 
witliin  ilie  counire,  and  iherc  olàll  nien  lo  be  exsamynyd  appon  there  liollie,  and  for 
giides,  10  be  payd  wilhin  on  yere,  biitt  for  landes  lo  be  payd  afler  ibys  order. 

Tlie  do  reconde  i''  lande  to  bc  xvi",  and  afiei  tliat  ordcr  ail  thc  landes  of  ihesse 
eoiiniie  ar  bouglitt  and  solide,  weehe  tliey  calle  on  pownde  a  flyke,  so  be  tlial  maye 
dysspende  c"  most  paye  on  pownde,  wheche  yâ  xvi",  and  in  payng  that,  tlie  fyrst  yerel 
bys  landes  sliall  be  clere,  bult  lie  tliat  payytt  bylt  nott  tbe  fyrst  yere,  niost  paye  the 
seconde  yere,  for  so  lonji  taryyng  xvni",  llie  thyid  yere,  sx",  and  llie  fortbe  yere,  xxiiii" 
and  non  payng  ilien,  tben  tlie  kyng  and  bys  liayres  to  bave  i"  a  yere  boult  of  tbe 
lande,  notl  to  be  redemyd  atl  no  prysse,  wet-be  wyll  com  to  a  mervelns  matter  wbeder 
tlicy  do  paye  or  prolong,  and  after  ibys  order  ail  landes  most  paye  for  x  s.  upwardes 
and  under  lo  be  reconyd. 

Hylt  ys  sayd  be  demandytt  ffor  every  chynuic  in  tbe  couiitre  v  s.  with  dyvers  lioder 
ibykes,  wecbe  yf  be  can  opptayne,  as  I  tbynke  be  sballe,  be  shall  bave  a  inervelus 
rycbes,  bult  liytt  seniytt  tbat  be  ys  contentyd,  for  ibys  lyme,  with  that  ibey  bave  gran- 
tyd,  and  as  tbys  day  ys  departyd  for  Brysselles. 

Hyll  ys  sayd  hère  that  on  Goiinsaga  an  Ilalyan,  sone  to  liyrn  tbal  was  Governer  of 
Mylaiie,  shall  bave  ibe  Counly  of  Egmondes  olîys,  lo  saye  Governer  of  Flanders,  and 
dyvers  lioder  Spaynyardes  and  Italyans  boder  otfysys  of  tlie  counire. 

Houttof  Fraiise  wee  bave  no  newsse  ait  ail  boder  tben  you  bave  in  London,  biitt  that 
hère  ys  serlene  newsse  tbal  tbe  (Counly  of  Arenibourge  ys  enteryd  Parys  with  300 
boursys  and  bathe  lefle  the  rest  of  bys  nien  in  tbe  vylages  there  abouti,  as  allso  hytt  ys 
sayde,  that  wbere  as  ibe  Prynse  of  Coundye  relyryd  after  ihe  battell,  hyll  was  to  passe 
over  the  ryver,  and  tbat  be  lyytt  now  on  the  boder  side  of  Parys,  vere  strong.  Tbys 
ys  sayd,  but  meny  ar  in  douhl  there  of,  iior  hederto  we  can  notl  understande  of  any 
hoursemen  tbat  ar  passyd  houth  of  Gerinany  for  France,  iioltwitbstandyng  some 
déclare  tbat  ibere  ar  passyd,  huit  I  spake  with  Hanse  Glaser,  whome  came  on  frydaye 
last  from  Ausbourge,  and  saytt  tbat  be  collde  not  understande  of  on  that  was  passyd, 
biitl  lie  saytt  tbat  there  ys  a  mervelus  browtle  of  a  grette  number  tbat  ar  redy,  more 
tben  sballe  passe  for  Franse. 

And  wbere  as  tbe  Uukc  of  Brownseweke  hatli  liad  allmost  2  yers  long  3000  bourse 
men  in  a  redynes  and  liath  geveii  thème  moncye  from  tynie  to  lyme,  abouti  on  nionlbe 
pasl  there  lyme  of  promysse  was  bouli  aiul  there  came  no  more  moneye  ait  the  just 
dayc,  nottwithslandyng  bylt  was  appon  the  wave.  So  tbal  the  lyme  beyng  exsperyd 
huit  5  dayes,  tliere  came  on  from  tbe  Landegrave  in  tbe  beheffe  of  tbe  Prynsse  of 
Conndy,  and  gave  thème  6  dalers  appon  every  bourse,  and  so  enterlaynyd  2500  of 


32  RELAT10JN8  POLITIQUES 

thème,  so  tlial  ihc  Kjng  ys  dysappowj nlyd,  and  can  noU  hâve  thème  for  motieye,  wh<'.re 
appon  ihe  Couiily  of  Mansefellde  hère  had  comniysyon  lo  take  iip  1500  hoursys,  hull 
hytt  semyit  that  liis  offysers  ar  retoiirnyd,  and  can  noit  sjiede,  so  thaï  hyti  seniyii  iliat 
the  Germans  liave  som  greiic  matter  in  hande,  biitt  where  God  knoylt. 

Syns  the  begynnyng  of  thys  my  lelier  I  do  undeistande  ihal  ihe  towne  hero  hath 
grantyd  lo  most  of  the  requestes  of  ihc  Duke,  and  ar  conteniyd  lo  paye  the  i  per  <•* 
weche  wyll  amonit  lo  a  greile  niaiter. 

Hère  ys  on  aryvyd  ait  thys  instanlh  a  post  of  Spayne,  whome  was  in  Parys  the  xxn  of 
thys  monthe,  and  he  saytt  that  ihc  Prynse  was  flede  with  4000  hoursys,  and  ihat  the 
same  daye  that  he  eame  from  Parys  ail  the  Kyiiges  powcr  wentt  lioutt  lo  pcrsiie  ihe 
Prynse,  as  he  saytl,  bcyng  8000  hoursys  and  50,000  folle  men  :  ihys  I  harde  hym 
dcclare,  huit  I  take  nolt  ail  lo  be  trowe,  ffor  he  sayd  he  sawe  thème  cary  houtt  of  Parys 
27  pesses  of  brasse,  inio  tiie  campe,  weche  was  no  pro\ ysyon  lo  folo  hym. 

As  for  hoder  hère  ys  nolt  worihye  of  wrylyng  bgti  preyng  God  lo  sende  you  helilhe 
and  long  lyffe  lo  your  hartes  desyre  '. 

{Record  ofiice.  Cal.,  n»  1843.) 


MDCXLVI. 

Avis  d'Anvers 

{30  KOVEHBRE  ih^l.) 

Nouvelles  de  France;  grand  accueil  fait  par  Charles  IX  au  comte  d'Arenberg.  —  On  annonce  que  le 
duc  d'Albe  a  reçu  du  Roi  un  pouvoir  complet  pour  gouverner  les  Pays-Bas;  mais  il  est  probable 
qu'il  l'avait  déjà  entre  ses  mains.  —  Le  duc  d'Albe  est  retourné  à  Bruxelles  pour  s'occuper  de 
diverses  affaires,  notamment  du  procès  des  prisonniers,  au  sujet  desquels  on  est  très  inquiet.  — 
Prochain  départ  de  la  duchesse  de  Parme,  qui  est  fort  regrettée.  —  Prochain  achèvement  du  châ- 
teau d'Anvers.  Quand  d'autres  citadelles  seront  construites,  les  Flamands  pourront  dire  adieu  à  la 
liberté.  —  Troubles  à  Lyon. 

Di  Prancia  sono  litere  de  22  :  la  baltaglia  seguila  a  10  non  fu  tanto  sangiiinolenta 
quanlo  fu  riportato,  non  siando  li  morti  tanto  numéro  ne  dalla  parte  del  Conde,  ne  dal 

'  Gresham  écrivait  le  i  décembre  1867  à  Cecil  : 

Right  honorable  Sir.  It  maye  pleasse  you  to  resseve  leallers  from  my  servaunt  Clowghc  and  other» 
of  the  30  of  the  last,  wherby  you  shall  persseve  how  the  Dueke  of  Alva  ys  partyd  from  Andwerpe 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  AINGLErERHE.  Hn 

Rc  «'  dollo  Armiraglio  iio'  viene  pin  delto  mila.  Viene  a  restare  Pariggi  libcro  da  ogni 
asscdio  e  il  camino  da  quelle  batule  franco.  Il  Conde  dicono  eh'l  si  irovava  a  Ligiii, 
vilagin  dislante  7  in  8  leglie  da  Pariggi,  cou  forsc  da  A"'  cavalli,  aspellando  il  soccorso 
di  Allamagna.  Il  Rc,  secondo  dicono,  era  mollo  galiardo,  accordandosi  tutti  a  dire  clic 
habbi  da  10'"  cavalli  e  20'"  pedoni  oitra  altri  6'"  Svi/ij  clie  di  piu  aspeiia,  quaii  gia 
erano  in  Borgojjna.  Il  l'iatello  del  Rc  fallo  générale  e  suo  luogo  tenienle  di  tutlo  lo  eser- 
cilo  dovera  fra  pocbi  giorni  niarcbiare  alla  volta  de  nemici  par  non  dare  loro  lenipo  ;i 
larsi  pin  galiardi  e  si  giudica  cbe  liera  si  Irovi  in  campagna  vicino  al  detto  ucmico 
(|uale  bara  cbe  farc  a  resistere.  Il  Conte  de  Aremberglie  co'  li  cavalli  gionse  salvo  in 
Pariggi  c  dovca  (are  la  moslra  a  24.  Il  quale  fuo  mollo  acarezato  dal  Re,  ipiale  li  b:i 
dalo  cura  délia  persona  sua  o  del  fratello  in  .-<ua  abscnlia  in  la  batiaglia,  in  vice  délia 
vanguardia  cbe  egli  barebbe  volulo. 

Detto  Re  aspetava  di  presto  niolti  altri  soccorsi  cosi  verso  Italia  corne  del  suo  regno, 
laie  cbe  dovera  essere  tan(o  galiardo  da  supcrare  il  Coude,  quando  bene  havcssi  lo  soc- 
corso  aspetta  delli  Ferraroli  di  Allamagna,  dove  si  dice  cbe  in  eflelto  si  preparino  pcr 
parle  del  detio  Conde  e  cbe  alli  12  del  prosinio  mese  di  décembre  dov<ano  l'are  la  mos- 
ira  4'"  cavalli,  bencbe  alcuni  vogliono  dire  cbe  il  mancamento  di  denari  limpedira.  In 
oItra  si  presentono  altri  motivi  di  cavalli  in  Allamagna,  ma  ancor  non  si  puo  sapcre  se 
siano  per  il  Conde,  o  vero  per  guardia  dcili  principi  de  Allamagna,  i  quali  voglino 
lenersi  proveduti  pcr  tutto  cio  cbe  puossi  acadcre;  ma  come  si  voglij  ogniuno  si  aeorda 
a  dire  che  non  puossino  passare  la  mostra  di  quesli  15  giorni,  di  modo  cbe  non  sarau'» 
in  Francia  per  tutto  il  mese,  fra  quale  termine  si  giudica  cbe  il  Re  eereara  di  estin- 
guere  li  nemici  mentre  sono  piu  deboli.  Furono  falti  prigioni  uno  mascbio  e  una  figlia 
picoli  del  Conde  con  la  madré  e  condulli  in  Pariggi  e  bavendoli  il  padre  mandati  a 
eliied(  re  al  Rc,  li  fece  rispondere  cbe  vuoleva  lui  guardargli  e  fargli  educare  in  miglior 
dotrina  che  la  sua,  di  piu  che  si  guardassi  niolto  bene  di  non  mettere  piu  il  fuogo  in 
villagio,  ne  casa  alcuna  come  in  molti  ha  fatto  per  avanti,percio  che  al  primo  eompianto 
che  il  Re  ne  senla  li  mandera  le  teste  di  delti  siioi  figlioli  in  doi  pialli  per  ricompensa; 
doppo  quale  anoniio  pare  che  il  Conde  si  sia  abslenuto  da  laie  incendij. 

De  Italia,  ne  llongaria  non  sono  nove,  mancando  la  posta,  quale  ancor  no'é  eoniparsa. 

Di  Spagna  non  sono  poi  siatc  litere  in  mercanti.  Alcuni  vogliono  dire  che  il  Signor 
Dueca  habbi  havnio  un  spachio  per  via  di  Francia  co'  li  suoi  ricapiti  e  comissione  di 

wilh  divers  grantes  aiid  subssidcw  consscantted  byc  Ihc  Lordes  of  Andwerpe  for  macking  of  lliu  cas- 
lell.  Other  I  hâve  nott  lo  moleast  Your  Hoiior  withall,  but  tbat  I  scande  unto  yoii  niy  niosl  tiiiniblo 
thancke.s  for  thc  Eric  of  Sussexc  iiioiiiiy   for  tliat  Sir  Wyllyani  iMyldmayc  haythe  geven  ordcr  to 
M'  Shellton  for  the  paymentt  of  ibe  same.  Thus  the  Lordc  presserve  you  with  increase  of  honnor. 
Krom  Greshara  Howssc  this  Itiowrsdayc  at  lu""  of  llie  clockc  in  ihe  aftyr  nowen. 


84  RELATIONS  POLITIQUES 

dovere  reslare  qua  luogolenente  e  Goveriiatore  per  il  Re  sino  alla  venuta  di  Sua  Ma- 
jesla,  ma  quesli  ricapiti  e  resolutione  si  crede  ch'l  delto  Ducca  li  habbi  portati  sin  dal 
principio  con  essa  lui  e  che  per  qualche  dissegni  non  li  sia  parso  di  palesarli  ;  quale 
Ducca  andô  hieii  a  Brnseles,  dicono  per  spedire  divers!  negocij,  fra  quali  la  causa  di 
quesli  prigioneri  il  ctii  processo  deve  reslare  forniio  e  seconde  l'opinione  liora  géné- 
rale si  dubita  la  farano  maie  :  Iddio  li  aggiuta. 

Deve  aisi  esso  Signor  Ducca  andare  per  rivedersi  co'  Madama  avanti  sua  partenza,  la 
quale  pare  pur  in  anime  di  volorsene  andare  alendendo  alla  sua  espedilionc  e  ad  impa- 
care  le  sue  bagaglie;  ma  sia  per  li  iristi  tempi  come  per  li  motivi  d'arme  in  Ailamagna, 
forsi  la  si  irateiiira  ancor  un  paro  di  mesi  in  circa,  la  cui  parlenza  duole  in  générale  a 
tutli.  Il  delto  Signor  Ducca  domando  a  quesli  signori  de  Anversa  v"  200°"  per  suplire 
aile  spese  délia  foriezza. 

Li  quali  l'hanno  concessi  e  per  provigione  di  cssi  meliono  impositioni  sopra  le  vito- 
vaglie  e  rendile  délie  case  per  doi  anni,  di  quali  rendite  di  case  li  habitatori  pagarano  5 
e  li  palroni  10  per  100.  Quale  principio  non  dovera  finire  qui.  La  délia  foriezza  sara 
fra  un  mese  in  lermine  da  essere  guardala  dalli  Spagnoli  in  guarnigione,  e  poi  anderano 
fabricando  li  altri  in  plu  luoglii  e  cosi  puoirano  quesli  Fiamingi  dire  adio  allé  loro 
ibertà. 

A  Lione  seguite  una  discordia  fra  li  Italiani  e  France  si  che  fu  per  partorire  scandali  : 
non  sa  il  parlicolare. 

(Record  office.  Cal.,  n»  1842  ) 


MDCXLVII 

Richard  Clough  à  Gresham. 

(ANVKRS,  3  tlËCEMUHE  -1067.) 

Etat  du  change  à  Anvers;  il  est  à  peu  près  impossible  d'y  lever  de  l'argent.  —  Nouvelles  de  France. 

Ryghtl  worshepfull  Sir.  Ytt  niayo  plisse  you  to  underslandc  ihat  I  sende  you  my  tast 
by  howre  posl,  wliere  by  I  wrotie  you  an  large.  Syns  ihe  weche  I  liave  received  as  ihys 
daye  leilers  houtl  of  Germany,  so  well  from  my  Lorde  of  Soussex,  as  allso  from  Douclor 
Mounil,  weche  1  do  sende  you  hère  wilhall  in  posl. 

Hère  wilhall  ys  a  pacceit  derectyd  to  Ryctiard  Candeler,  and  ys  from  Sir  Gylibarde 
Dedyche  lo  hys  wyffe,  as  allso  a  leller  n  i\r  Bromie,  and  one  lo  ihe  Besshoppe  of 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLKTERRE.  »S 

London.  As  for  hoder  I  hâve  nolt  moch  to  wrytl  unlo  Your  Mastersheppe,  but  lliat  ihe 
excliange  ys  fallyd  to  23  s.  2  d.,  and  no  moneye  to  be  liad  att  no  prysse  ;  for  where  as 
I  do  howc  for  Your  Mastersheppe  by  exchange,  1  am  forsyd  lo  boroo  of  dyvers  because 
I  oan  nott  fynde  appon  ihe  exchange  atl  no  prysse,  on  lesse  I  shulld  take  under  23  s., 
and  I  (foiitt  wyll  slyll  falle,  for  liere  ys  no  moneye,  parlyly  be  cause  howre  sheppes  ar 
nott  com,  as  allso  tliat  ihe  Italyans  take  up  ail  that  ihe  can  gett  by  ihe  exehange  for 
payment  lo  ihe  Kyng.  So  that  I  do  niociie  doutt  yen  shallc  nott  be  abell  to  do  any 
thynke  towchyng  the  Quens  Majestés  dettes;  for  and  yf  howre  sheppes  do  nolt  com 
the  soner,  the  exchange  wyll  com  to  22  s.  6  d.  and  under. 

The  sayng  ys  hère  that  the  Prynse  of  Coundy  ys  nowe  on  the  hoder  syde  of  Parys, 
and  hath  more  men  ihen  he  desyrytt. 

1  must  make  an  ende,  because  I  can  nott  wrylt  any  longger,  for  1  hâve  syche  a  payne 
in  my  hede  that  I  hâve  nott  siepte  on  wynke  of  ail  thys  nyghtt,  and  ys  sychc  as  I  never 
had  in  ail  my  lyiïe.  Prayng  (jod  to  scndc  you  hcllthe  and  long  lyffe  to  your  hartes 
desyre. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1847.) 


MDCXLVIII. 
Richard  Clough  à  Gresham. 

(Anvers,  H  d<:cembre  iSSl.) 

Triste  état  du  change  à  Anrers;  on  eraint  des  (roubles  avant  la  fin  de  mars.  —  Levées  en  Allemagne 
pour  la  guerre  de  France.  On  dit  que  la  reine  d'Angleterre  en  a  fait  faire  dans  le  Holstein. 

Ryghlt  worshepfull  Sir.  Ytt  maye  plesse  you  to  understande  that  I  dyd  nott  wrytt 
you  by  the  last  post,  for  that  I  was  so  dysesyd  in  the  hede  thaï  I  was  nott  abell  to  wrytt, 
havyng  in  x  daysse  and  x  nygliithys  never  rcslyd  on  howre.  Havyng  received  ihree  of 
Your  Mastersheppes,  lo  saye  of  the  19  and  30  of  the  last,  and  of  the  6  of  thys  presenlt, 
well  understandyng  your  plesure  therein,  perscvyng  ihereby  that  you  shalle  hâve  the 
m"  whereof  I  am  ryghlt  glad,  for  thaï  the  exchange  ys  nowe  fallyn  to  23  s.  and  under. 

And  for  the  crcdytie  you  wyll  hâve  sente  to  my  Lorde  of  Sousscx  hytl  shulle  be 
donc,  huit  hytl  most  be  donc  only  by  the  Pencelles,  for  ihal  ihere  ar  non  hère  of 
impourtanse  that  bave  any  moneye  Ihere  butt  the.  By  dyvers  of  your  letters,  I  hâve 
received  lettres  to  be  sende  to  my  Lorde  of  Soussex,  weche  I  bave  sende  awaye,  and 


m  RELATIONS  POLITIQUES 

hâve  geven  grette  uliarge,  for  ilial  1  do  perseve  ihere  ai-  lelires  of  Master  Sccretarys, 
bejng  rjglilt  glade  lo  understaïuie  ihal  my  Lorde  of  Lesctur,  my  Lordi-  of  Penbroke 
and  lioder  liave  paid  you,  so  thaï  you  wyll  notl  charge  me  bake  agayne  for  thème, 
weehyng  that  you  where  dyscharyd  of  llie  rest,  for  tliat  hytl  ys  nowe  no  lyme  to  be  in 
danger  hère  on  ihe  excliange,  notl  only  for  ihe  losse  by  ihe  excliange,  huit  ihe  danger 
you  pull  your  sellfe  in  nowe  in  thys  irowbellsome  tyme,  for  that  of  ail  lyclyode  liyti 
can  notl  be  but  hère  wyll  be  gretle  irowhelles  before  ihe  ende  of  Marche. 

For  ihc  shrrttes  and  handecerchefTys,  (be  ar  donc  and  shalle  be  sende  you  by  tbe 
Èicxi,  and  for  the  fellte  clokes  hère  ys  notl  on  felltc  in  al!  ihys  connire  lo  bc  fiad,  noder 
hère,  nor  al  Brysselles.  So  ibal  ihere  ys  no  remedy  huit  to  tary  tyll  ihe  do  coni.  For  the 
gloves,  tiie  ar  nolt  yélt  donc,  butl  I  ain  promysyd  ihcme  agaynst  the  nexl  post. 

I  liave  relournyd  ihe  10GI-9-0  for  my  Lorde  of  Arondelles  aceounil,  where  of  yon 
shalle  reseve  the  nolle,  and  bave  takyn  iip  of  Stycher  500"  for  your  account  tyll  the 
pnymenlles  ait  23  per  cent.  I  mosl  make  an  ende,  beeause  I  am  notl  abell  (o  wryti 
ha\yiig  non  sieple  in  xij  daysse  and  nyghtles  net  6  howrs. 

As  for  newsse  hère  ys  non  sorteiie  savyng  that  the  Germens  ar  passyd  for  Franse, 
beyng  8000  in  nuniber,  ihe  nanies  whcreof  I  do  sende  you  hère  inclosyd.  Hère  ys 
grette  lallke  of  a  company  of  men  of  warre  that  the  Duke  of  Howllst  takytt  iip,  wecbe 
the  wyll  nott  heleve  the  contrary  hère  huit  that  the  ar  for  the  Quens  Majesty.  Prayng 
(Jod  10  sende  you  hellthe  and  long  iylTe  (o  your  harles  desyre. 

[Record  office.  Cal.,  n°  1860.) 


MDCXLIX. 

j4vis  d'Anvers. 

(32  DÉCEMBRE  1567.J 

Nouvelles  de  France;  l'ambassadeur  d'Espagne  s'oppose  à  tout  accord  avec  les  HuguenoLs.  —  Lfs 
reîtrcs  s'avancent  vers  la  Lorraine.  —  Don  Juan  d'Autriche  a  reçu  le  gouvernement  de  l'Italie.  — 
Nouvelles  de  Turquie.  —  Prochain  départ  de  la  duchesse  de  Parme.  —  Le  duc  d'Albe  a  invité  les 
marchands  génois  d'Anvers  à  prêter  de  l'argent  au  roi  de  France. 

Sono  liiere  di  Pariggi  de  16  di  queslo  raese,  quali  dicono  corne  le  praliche  dello 
.(ovordio  gia  slale  rottc,  erano  tornale  ad  alacarsi  caldamente  e  che  si  teneva  per  con- 
çluso  a  molto  disavanlagio  del  Re,  al  qunle  per  cio  fu  proiestato  ehiaramenle  dallo 


DES  PAYS-BAS  El   DE  L'AISGLEÏEKRE.  57 

Ambassatore  de  Spagua,  che  a  modo  alcuiio  non  dovessi  consenlire  a  taie  iiidegiio 
accordio  sapendo  clic  il  suo  lie  ne  resleria  mallissimo  satisfatlo,  e  che  si  cio  procède 
per  niancan:i(iito  di  denari,  che  vi  sara  pioveduto  dal  detto  suo  Rc  Fillippo,  e  quando 
pur'  p(  r  allri  rispetti  si  lasci  consigliare  a  detto  accordio  sinistiamcnte,  al'  hora  puossi 
aspelarne  la  guerra,  la  quale  li  denontia  a  nome  di  detto  suo  Re,  etc.,  con  moite  allre 
hravalc.  il  che  si  giudica  puossi  forsi  impedire  detto  accordio  non  hohslante  che  ad 
csso  siano  hene  inclinali  alcuni  suoi  consigliari. 

Li  Rulers  nndavano  passando  verso  Lorena,  dicono  siano  da  circa  6"  e,  se  utia  voita 
si  eongiongano  eo!  Conde,  saia  di  grande  roviiia  alla  Francia.  Altri  parlicoiari  non  si 
intendono  |)er  iiora. 

In  Spagna  lu  elledo  Don  Gio.  d'Austria  Générale  in  mare  con  lilulo  di  Vicario  per 
il  Re  in  llalia;  dicono  che  in  Cieilia  aiidria  il  Comendadore  iMaggior  di  Castiglia,  o  vero 
Liiys  Chessada,  e  a  Napoli  si  parla  del  Coule  de  Feria. 

Li  apparat!  del  Tiireo  no'  paiono  piu  cosi  grandi  cotne  si  diceva,  il  quale  Turco  ha 
liherati  li  prigioni  di  Scio  che  teneva  in  Caffa. 

iMadama  di  Parma  partira  Ira  8  giorni  co"  una  bella  conipagnia  di  400  cavalli.  Il 
Conte  di  Mansfclt  laceompagnara  sino  in  Italia,  ma  la  sua  moglie  no'  dovera  passare 
Lucemborgo  dove  essa  Madania  si  l'erniara  qualche  pochi  giorni  per  seiitire  nova  di 
quelli  Rulers  di  Allamagna  e  vedere  corne  passerano  le  cose  di  Francia.  Andera  di 
primo  a  Piasenza  poi  a  Parma  dove  si  fermarn  sino  ai  primi  tempi,  poi  andera  a  com- 
pirc  UNO  suo  voto  a  L'Orelo,  passando  poi  per  Roma  a  (are  riverenza  al  Pappa,  quale 
mostra  grande  voglia  di  vederla  e  accarezarla.  Subito  che  la  sia  partita,  il  Signor  Ducca 
d'Alva  andera  a  relirarsi  in  lo  palla/./.o  a  Bruseles  e  prendera  il  posesso  del  novo 
goviriio. 

Siando  6  di  noi  altri  Genovesi  a  Bruseles  andati  per  l'are  riverenlia  a  Madama 
siamo  slati  domandati  davauti  al  Dueea,  il  quale  ci  propose  una  richiesta  falagli  dalle 
Ambassatore  di  Francia  in  nome  del  suo  Re  quale  desidera  essere  aggiutato  di 
quiilche  somma  di  denari  da  mercanti,  c  che  per  cio  ne  pregava  di  accomodarlo,  etc.; 
noi  li  risposimo  non  pnoierlo  farc,  siando  la  natione  nostra  Genocse  iroppo  carrica  di 
grosse  provigioni  che  habbiamo  a  pagare  qua  per  il  Rc  Fillippo.  Hora  dovera  essere 
falla  dotla  richiesta  ad  allrc  nalioni,  ma  credo  non  trovara  aggiuto  alcuno  diqua. 

{Record  office.  Cal.,  n°  1874.) 


Tome  V. 


58  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCL. 

Le  seigneur  de  Lumbres  à  Cecil. 

(Rue.  'M  DËCEMBliE  1867.) 
Offres  de  serrice  ;  motifs  du  retard  de  son  voyage  en  Angleterre. 

Monsieur.  Je  suis  bien  marry  que  jusques  icy  je  n'ay  eu  aultre  moyen  de  vous  escrire  : 
la  difficulté  a  esté  pour  les  divers  voiagcs  que  il  m'a  fallu  faire  pendant  le  peu  de  jours 
que  j'ai  eu  loysir  d'entendre  aulx  affaires  de  mes  frères;  mes  avecq  ceste  occasion  je  y 
ay  bien  volu  suppléer  pour  le  deffaul  de  la  nécessité  du  tans  passé  jusques  icy  par  vous 
envoler  les  mémoires  de  ce  peu  de  nouvelles  que  j'ay  peu  recoeuillir  de  la  main  des 
plus  apparents  et  principaulx  seigneurs  de  ces  frontières,  lesquelles  je  vous  prie 
recevoir  pour  la  milleure  part  et  en  gage  de  l'obbligation  que  je  vous  ay,  eu  respect 
au  travail  qu'il  vous  pleut  prendre  pour  m'accommoder  lorsque  j'estois  en  cour  auprès 
de  S.  M.  et  de  passe-port  et  aullres  nécessités  miennes,  pendant  que  l'occasion  se 
présentera  par  laquelle  je  vous  puisse  faire  aultre  service.  Le  peu  d'expédition  que  je 
peux  y  avoir  pour  la  délivrance  de  mes  frères,  est  cause  de  relarder  mon  voyage  vers 
votre  court  pour  y  employer  le  peu  de  puisance  que  il  me  reste  au  service  de  S.  M.,  et 
craignant  que  S.  M.  ne  l'impute  à  ma  lardivité  ou  nonclialoir,  j'auray  fort  aggréable, 
avec  obbligation  de  le  recosrnoisire,  sy  par  vostre   ...  S.  M.  sorte  de  ceste  impresion 

qny  ne  seroit  point  petit à  mon  préjudice  pour  le  désir  el  affection  que  j'ay  de 

démériter  l'iioneur  que  j'ay  reçeu  de  sa  faveur.  Kl  en  espérance  de  y  recouvrer  bien 
lost,  je  ne  feray  ceste  plus  longue,  sinon  pour  présenter  avec  mon  service  mes  affec- 
tionées  recommandations  à  votre  bonne  grâce;  mais,  s'il  i  a  queque  chose  de  nouveau 
de  votre  part,  je  seray  joieulx  d'entendre  queque  chose  de  votre  main. 

[Becord  office.  Cal.,  ii°  1881.) 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L  A^(;LETKKKE.  0 

MDCLl. 
^vis   de  Bruxelles. 

(Sn   DtCEMBRr.  ISHT.) 

^ouvclles  de  France.  —  Marche  des  reitres.  —  Levées  faites  par  le  duc  de  Saxe  pour  le  roi  de  France 
et  par  le  duc  de  Brunswick  pour  le  roi  d'Espagne.  —  Le  bruit  court  que  si  les  lluguenot.s  traitent 
en  France,  ils  envahiront  les  Pays-Bas.  —  Le  prince  d'Orange  et  d'autres  seigneurs  ont  été  cités; 
s'ils  ne  comparaissent  point,  leurs  biens  seront  confisques.  —  On  n  également  mis  sous  séquestre 
les  biens  des  seigneurs  prisonniers.  —  La  citadelle  d'Anvers  recevra  une  garnison  espagnole.  — 
Bruits  sur  la  venue  du  Roi  au  mois  de  mai. 

Le  piu  fresche  litere  di  Frniicia  sono  di  !23  ili  questo  di  Pariggi,  con  aviso  che  si 
iiiiendeva  cotne  la  gentc  del  Ke  haviano  rotio  cinque  compagnie  di  cavalli  del  Conde, 
ma  non  dicoiio  in  quai  luogo  sia  seguito,  ne  altri  particolari,  di  n)odo  che  a  (|uesta 
Corte  sene  sta  con  molta  aspelatione.  Molli  credono  che  ad  ogni  modo  debba  seguire 
l'accordio  con  condition!  molto  favorevoli  al  (londe  e  dizavantagliti  per  il  lie,  presso 
del  quale  sono  certi  consigliari  (juali  vano  tirando  le  eose  in  longa,  tralenendo  il  Re  a 
non  venire  a  battagiia  coine  puotria  Tare  a  suo  vantaglio  siando  niolto  piu  galiardi 
del  Conde. 

Fra  (|uesto  mezo  vano  passando  li  Ailamani  Rulers  a  numéro  6"",  benche  alcimi 
vogiiono  dire  non  siano  piu  di  4'";  dicono  che  il  Ducca  di  Guisa  in  Lorena  si  irovi 
insicme  di  moka  génie  per  lenlare  di  opporsi  a  dilti  Ailamani,  ma  é  cosa  dubiosa 
a  riuscire. 

Dicono  che  il  Ducca  Gio.  Gidieimo  di  Sassonia  facea  da  ô""  cavalli  in  favore  del  Re 
di  Prancia  col  quale  è  confederalo,  ma  sarano  cose  longhe.  Di  qua  il  Signor  Ducca  ha 
spedito  il  Ducca  di  Bronzuiche  per  fare  qualche  cavalli  che  stieiio  promti  al  servitio 
del  Re  Pillippo  e  dicono  che  gia  ne  ha  in  ordine  da  mille  in  circa. 

Non  mancano  farsi  discorsi  che,  se  in  Prancia  seguira  l'accordio,  puossino  voltarsi 
le  arme  contro  quesli  paesi,  ma  pare  che  il  Ducca  poco  ne  lemi  parendosi  essere  mollo 
galiardo. 

Si  va  procedendo  piu  caldamenle  contro  quesli  jirigioneri  e  allri  suspetti,  di  quelle 
fia  seguito  sino  a  qui,  siando  slali  cilati  a  comparere  li  signori  che  si  rilirorno,  cioé 
Aranges,  Ostrala,  Colemberghi,  Brederola  e  alcimi  allri,  e  se  non  vengono  a  giuslificarsi 
corne  non  doverano  volere  fare,  si  intenderano  per  ribelli  e  li  loro  béni  comfiscati,  i 
quali  béni  in  lanlo  a  buon  conte  si  vano  inveniariando  e  sequeslrando  per  tutti  questi 


60  RELATIONS  POLITIQUES 

paesi  a  nome  del  Re,  e  il  simile  li  béni  del  Conte  de  Agiiemonle,  Conte  d'Orna,  di 
Montagni  e  del  mono  Marchese  di  Berges,  il  che  é  mal  segno  di  casi  loro. 

La  citadella  di  Anversa  resta  a  buon  termine:  il  Ducca  andera  di  presto  a  meltere  in 
essa  la  guarnigione  di  800  Spagnoli  per  questo  principio,  e  poi  maggior  numéro 
quando  la  sara  (inita,  a  quai  tempo  dovera  il  novo  governo  cnminciare  a  rivedere 
conti,  etc.  Si  ragiona  molto  che  il  Re  di  Spagna  passera  di  (|iin  a  inaggio,  ma  hisogna 
crederlo  quando  si  vedera,  credendo  siano  pasture  che  si  darano  al  populo  accio  che  si 
vadino  acomodando  le  cose  al  novo  governo*. 

[Record  office.  Cul.,  n'  i886.) 

'  Henri  Cobham,  qui  venait  de  traverser  Bruxelles,  donne  dans  une  lettre  du  36  décembre  1S67 
quelques  détails  sur  les  armements  qui  se  faisaient  en  Allemagne  : 

Thowghe  I  dyd  not  certify  Your  Honor  of  my  safe  passage  over  thcy  seas,  yet  I  trust  my  Lorde 
Cobham  dyd  no  lesse  in  my  name.  And  for  that  it  roight  be  jugged  my  spede  to  be  betler  than  it  shall 
fall  ont,  I  resolved  to  let  the  caus  be  knowen,  which,  Sir,  is  this.  When  1  cani  to  Brussels,  the  post- 
master  adverlised  Juun  de  Albornos,  the  Duke  of  Alva  secretary,  who  wylled  I  shoold  rest  tyll  he  had 
spoken  with  the  Duke,  so  as  a  hole  dayc  I  tarryed  for  my  dispatche.  In  th'end  I  was  rcquired  to  cary 
a  Ictter  for  the  Cardnall  of  August,  and  an  other  to  Shantonet,  the  which  I  tooke,  least  sumnie  longer 
delay  might  havc  hapened  to  me.  I  parcevcd  thèse  lettcrs  wearc  sent  thus  by  me,  for  that  none  of  there 
curryars  of  latc  passe  this  way  ;  summe  suspicion  they  had  of  Casamirus  and  of  the  Marques  of  Baden , 
which  laye  in  they  poste  waye.  The  number  of  thosc  horsmen,  as  i  recevcd,  I  hâve  hère  inclosed  with 
the  eapteyns  names.  A  régiment  of  footmen  doo  marlchc  with  them  ;  other  2°  régiments  staye.  Thèse 
Swart[r]oyters  be  well  mountcd,  suerly  armcd,  eche  man  bis  4  daggs.  They  passe  in  hast  and  wyll 
muster  in  Loreyn.  The  Langrave  and  the  yownge  Duke  of  Wyttenbcrg  sturre  not.  Casamirus  and  this 
Marques  the  cldcr  of  the  house  of  Baden  be  commended  to  be  yownge  princis  of  most  expeclation  of 
any  other  in  Germany.  With  thèse  matters  of  Fraunce  and  thosc  of  Flanders,  thèse  Germayns  semé  to 
bc  niutchc  ocupied  withall  in  there  common  discourscs.  Other  occurrantes  I  bave  recevcd  nonc  as  I 
bave  posted.  Thus  I  umbly  recommend  me  into  Your  Honors  good  favor,  and  wisshe  your  good  beaith 
and  longe  Ijfe  in  the  servis  of  God.  From  Augusi,  the  26  of  december  4K67. 

Your  Honors  most  faythfull  to  obbcye, 

Henry  Cobuam. 


DES  PAYïî-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  61 

MDCLIL 

Avis  d'Anvers. 

(H  JANVIER   1568.) 

Le  duc  d'Albc  est  opposé  à  tout  accord  entre  le  roi  de  France  et  Condé.  —  On  craint  que  les  Huguenots 
n'envahissent  les  Pays-Bas.  —  Levées  en  Allemagne.  —  Bruits  sur  la  venue  du  Roi. 

Di  qua  qiiesto  novo  governo  ha  molto  a  malc  dello  accordio  Ira  il  Ue  e  il  Conde  e  si 
dice  l'he  il  Ducca  habbi  inandato  uno  signorc  a  protestare  al  Re  che  iiol  facci  a  modo 
alcuno,  ma  bisogna  v<'(lere  se  il  Re  puo  fare  di  meno,  e  se  sara  piu  in  tem|)o  a  tornare 
a  drietro  il  l'alto. 

Si  terne  qua  pin  del  solilo  che  siando  fatto  detto  accordio  puossino  designare  poi  li 
Proleslanti  di  voltare  le  loro  forze  a  dampno  di  questi  paesi,  per  il  che  si  fanno  buone 
guardie  e  quelle  maggior  provigioni  che  si  puossono  '. 

Dicono  che  nel  stado  di  Cleves  sono  falli  2'°  cavalli  bene  in  ordine  al  soido  del 
Re  Philippe,  e  che  fra  essi  vi  siano  quanlita  di  gentiihuomini.  In  oitra  il  Ducca  ha  di 
novo  spedito  al  Ducca  di  Brunswiche  per  fare  maggior  numéro  di  cavalli,  di  modo  che 
non  vuole  essere  colto  alla  sproveduta. 

Si  mottegia  tultavia  délia  venula  del  Re  di  Spagna  a  tempo  novo,  ma  molli  lo 
crederano  quando  lo  vederano. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1937.) 

'  Un  avis  d'Allemagne, du  itS  janvier  1568,  porte  que  si  les  Huguenots  s'entendent  avec  Charles  IX, 
ils  iront  aux  Pays-Bas  soutenir  le  prince  d'Orange  contre  les  Espagnols  afin  d'y  établir  la  même  liberté 
de  religion.  —  On  ne  pouvait  guère  compter  sur  les  princes  protestants  d'Allemagne.  Presque  tous 
montraient  peu  de  zèle,  plane  ttpidi.  Le  duc  de  Wurtemberg  s'entendait  fort  bien  avec  le  duc  d'Albe. 
{Record  office.  Cal,  n«  19i7.) 


§2  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCLIU 

^vis  d'envers. 

ll8  JANVIER  1S68.) 

On  craint  en  Bourgogne  l'entrée  des  reltrcs.  —  Armements  du  duc  d'Albe.  —  Troubles  à  Armentièrns, 
uù  on  a  brisé  les  images.  —  On  réunit  de  nombreux  navires  en  Espagne.  —  Mesures  prises  par  le 
Roi  pour  que  le  duc  d'Albe  ne  manque  pas  d'argent.  —  Départ  de  la  duchesse  de  Parme. 

In  Borgogna  nei  paesi  dei  Re  Fillippo  stavano  cou  paura  clie  li  detti  Risters  (si'}" 
cavalli  e  4°'  fanti  del  Conde  a  Tiro  liiogo  di  Lorena)  puossino  voUarsi  a  quella  banda, 
per  il  che  liaviano  fatto  7"  failli  e  600  cavalli  per  loro  guardia. 

Qui  il  Ducca  lia  dalo  ordiiie  sieno  faite  30  insegne  de  Valoni,  e  in  Allamagna  S" 
cavalli. 

In  Fiandra,  a  Armenlieri,  iina  banda  di  Proteslanti  risoluli  lianno  di  novo  rovinato 
le  imagine  :  il  Ducca  gli  manda  cavalli  e  pednni  per  casiigarli. 

Di  Spagna  nun  sono  allre  nove  salvo  la  preparalionc  di  molle  navi  di  armala  quale 
doverano  lare  frella  di  condure  se  non  il  Re  al  meno  qualchc  numéro  di  fanteria 
spagnola. 

Il  Re  ha  falto  uno  novo  cambio  per  pagare  qua  al  Ducca,  di  modo  che  non  li  man- 
cherano  denari,  quali  causano  lanto  coraggio  che  non  si  dimostra  il  timoré. 

Madame  di  Parma  ando  di  longo  al  siio  viagio. 

(Record  office.  Cal.,  n°  1932.) 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETERRK  63 

MDCLIV. 

y4vis  d'Anvers. 

(25  JANVIER   1S68.) 

Le  duc  d'AIbe  se  prépare  à  résister  à  toute  invasion  des  Huguenots.  —  Travaux  de  la  citadelle  d'An- 
vers. —  On  dit  que  le  procureur  général  conclura  h  ce  que  les  comtes  d'EgmonI  et  de  Hornes 
perdent  la  vie  et  les  biens.  —  Troubles  en  Flandre,  où  l'on  brise  les  images.  —  On  dit  que  la  reine 
d'Angleterre  fait  des  levées  en  Allemagne.  —  L'Empereur  a  accepté  l'ordre  de  la  Jarretière,  ce  qui 
a  fait  revivre  le  bruit  d'une  négociation  de  mariage  avec  la  reine  d'Angleterre.  —  Le  duc  d'AIbe  ne 
rroit  pas  que  le  prince  de  Condé  cherche  à  entrer  dans  les  Pays-Bas. 

Il  Ducca  d'Alva  spedite  li  50  capitani  pcr  Tare  gcntc  Valoiia  e  aspetta  qiialche  cavalii 
Allamani,  ma  se  sera  vero  elie  il  campo  del  Cot)dt'  si  vadi  discoslando  dal  paese, 
dnverano  délie  provigioni  di  génie  andare  aiciitandosi. 

La  forlt'zza  qua  resta  gia  in  defesa  e  fra  pochi  giorni  cominciarano  a  farli  la  oamisia 
di  muraglia  e  aggiongerli  piu  guardia  denlro,  quale  guardia  si  dice  sara  di  quesli 
Allamani  clie  sono  in  la  citla  di  quali  li  ne  va  ogni  giorno  una  compagnia,  ma  si  giudica 
elle  poi  col  tempo  sara  guardata  lutla  da  Spagnoli. 

Conlro  questi  prigioneri  e  aisi  altri  che  sono  absenli  si  procède  qua  tultavia  gaiiar- 
damenie,  facendosi  per  luito  invenlariare  li  loro  boni  per  il  Re;  e  alcuni  dicono  che  sia 
slala  falla  la  cerimonia  verso  li  doa  Conli  di  Aghenionl  e  Orna  demandandoli  il  Procu- 
ralore  générale  regio  corpo  c  béni,  e  qiiando  non  sia  ancor  seguilo  lo  doverano  fare, 
lai  che  pare  reslino  tutti  a  mal  termine,  e  siando  tanti  béni  confiscati  hara  il  Re  da  fare 
molle  mcrcedi  e  aggiutarsi  in  li  bisogni  di  guerra. 

Di  quello  tumulto  di  novo  suscilato  in  Fiandra  da  coloro  che  geltorono  a  basso  le 
imagini,  non  si  é  poi  sentito  altro  :  il  Ducca  li  niando  eavalli  e  fanli  e  se  ii  cogliono  li 
tratlerano  con  severiia  '. 


*  Sur  les  troubles  qui  curent  lieu  à  Tournay  vers  la  même  époque,  je  rencontre  au  Record  office  la 
note  suivante  : 

S'ensuit  le  faict  des  Espnngniollcs  depuis  l'arrivée  du  ducque  d'AIbe  au  Païs-Bas  que  monsieur  de 
Noirqucrme  et  monsieur  du  Rcu.ycheulx  gouverneur  du  cathian,  de  la  ville  et  bailluage  deTournesie, 
yeheulx  governeur  eulx  estant  commis  ont  faict  grande  cruauté  et  faict  apréhender  plusieurs  gentis- 
hommcs,  bourgois  et  marchans  et  constitué  prisonniers  dcdens  leur  calhiaux  et  en  la  ville,  dont  ieeulx 
prisonnier  rycc  et  opulent  ont  donné  à  icculx  gouvcrneulx  et  lieutenant  monsieur  de  Moulbaye 
desquels  ils  ont  acliepté  les  dons  et  gratuité  comme  vasclle  ouvrée  d'or  et  or  et  argent  en  gran 


64  RELATIONS  POLITIQUES 

Corrc  luttavia  voce clie  a  inslanza  délia  Seieiiissima  Regina  si  facino  buono  numéro 
de  cavalli  verso  Osierlante,  e  parlano  di  4  in  î>'"  il  elie  non  manca  di  dare  qua  gelosia. 

Pi  Corle  dello  Imperalore  sono  lilere  con  l'ultima  posta  di  Allamagna  e  dicono  corne 
Sua  Majesla  havia  accettato  l'ordine  délia  Garreiera,  il  clie  era  lenulo  per  buonissimo 
segno  del  mariaggio  quale  si  diceva  restava  concluso,  e  che  presto  sene  vcderiano  fuori 

nombre,  en  espérant  iceulx  prisonniers  estrc  aligés,  dont  ieheulx  prisonniers  ont  esté  exécutes  et 
pendu,  dont  en  y  a  encbrre  pour  le  présent  audict  chatiau  plusieurs  prisonniers  sy  comme  monsieur 
de  Chin,  monsieur  de  le  Ualle  et  plusieurs  marchans  et  laboreurs,  Pierre  Cliamart,  marciiant  de  vin, 
Franchois  le  Febvre,  niarchan,  et  plusieurs  femmes  et  damoiselles,  lesquels  sont  encorre  prisoniers 
en  grans  dépens  audict  chatiau  et  en  grande  povreté. 

S'ensuit  les  fes  et  innorniilés  des  Espagniolles  qu'ils  ont  faict  et  commis  en  ladict  ville  et  alentour 
de  ladicte  ville  : 

Premmiers  ycheulx  ont  tué  ung  marchan  de  bois  pour  ce  que  ledict  marchan  redcmandoit  se  mulle. 

Plus  ont  tué  ung  tinteur  de  wede  dcmourantcn  la  parois  Saincl-Brissc  pourtant  qu'ils  voloient  que 
la  femme  dudict  les  vint  servir  en  leur  canbre,  ne  se  volant  contenter  du  serviteur  et  servant  dudict 
marclian,  dont  il  tua  l'ung  des  Espagniolles,  dont  le  paige  dudict  cria:  aEspaigne!  Espaigne!»  et 
ycheulx  Espagniolles  s'asanblèrent  et  tuèrent  tant  ce  jour  que  lendemain  et  du  soir  xvi  à  xvni  hommes 
rencontrant  sur  le  rue  sans  avoir  aucunne  parolle,  sans  aucuns  enfans  venans  de  la  besongne  du 
soir  qu'ils  ont  jetés  en  la  ryvierre. 

Plus  le  jour  de  Cendre  dernier  passé,  monsieur  du  Reulx  lors  goaverneulx  se  mist  sus  avecque  gens 
de  chevaulx  et  piétons  et  illccque  comme  ung  prouvos  de  mariscalle  avecque  ung  billiet  en  sa  main  où 
qu'éliont  escript  biaucop  de  gens,  il  les  faisoit  prendre  sur  le  rue  et  es  maisons  et  les  constituoit  pri- 
songniers  o  chathiau  et  en  lu  ville  plus  de  cent  dont  les  uns  sont  mort  et  les  aultre  prisongniers  pour 
le  faict  de  l'EvangilIc;  aussy  audict  jour  courrurent  yceulx  que  desus  hors  de  la  ville  deulx  ou  trois 
lieulx  à  cheval  cl  à  pied  el  ramenèrent  grand  nonbrc  de  bons  laboureulx  par  carres  prisongniers  eir 
ladict  ville,  et  en  at  biaucop  pour  le  présent  de  encorre  prisongniers  sans  ceulx  quy  sont  couposés  en 
donnant  de  leurs  biens. 

Aussy  les  bourgois  et  mennans  de  la  ville  leur  a  fallu  norrir,  chaufer,  allymenter  sans  en  riens 
rechcvoir,  memme  les  falloit  donner  argent  et  esire  batu  en  leur  maison. 

Plus  aussy  au  faubourcque  de  ladicte  ville  et  à  l'eiitour  ung  lieu  ou  deulx  ont  prins  à  pluisieurs 
leur  biens,  foin,  aveine,  chevaulx  et  aultre  biens,  et  volloir  violer  femmes  et  filles, sy  comme  à  Blandin 
la  vcfvedu  Mortir  et  aultre  lille,  et  en  ont  giistc  biaucop. 

Plus  messieurs  de  la  justice  ont  démis  tous  oficiers  quclquonques  en  judivalure  el  aultres,  combien 
que  les  ont  achepté  à  leur  dépens,  ont  été  bannis  et  perdu  leurs  ofyces  pour  avoir  esté  à  la  preichc. 

Plus  aussy  ieheulx  sauldars  oii  que  les  gens  estoint  sorly  pour  la  crainte  de  justice  pour  le  fais  de 
l'Évangille,  ont  prins  et  piliic  le  maison  d'icculx  sans  y  avoir  regart  de  la  justice. 

Plus  madamme  du  Reux  et  aultre  danioiselle  du  chatiau  alloiiit  aux  vendus  des  seignieurs  et  mar- 
chans quy  se  faisoint  ençii  la  ville  et  dehors,  quy  se  doint  faire  au  proufit  du  ficque  du  Roy,  dont  ne 
s'en  trouverai  proufit  pour  ledict  seignieur  Roy  ii  cause  qu'icelle  damme  et  aultre  ont  achepté  pour 
ving  merveilleux  nonbre  de  bonne  bague  les  millieurs  qu'il  se  vendoint,  comme  va.sclle  et  aultre 
bague,  de  sorte  qu'il  ne  s'en  faict,  ne  fera  aulcunne  reeepte  au  proufit  dudict  fisc  h  raison  que  ils  ont 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  M 

le  capitolalioni.  Alcuni  altri  dicuno  esserc  uviso  du  deda  Corte  Cesarea  clie  per  uno 
giorno  intiero  fu  tutta  la  Corle  molio  alegra  peiisandosi  che  restasse  laie  pratica  coneluso 
del  tutto,  mâche  poi  il  seguente  giorno  le  cosc  parevano  aiquante  rafredate. 

Di  Spagna  non  si  intende  allro,  si  aspetla  ogni  giorno  qualche  correro. 

Foi  ho  inteso  che  le  provigioni  l'aceva  il  Oiaca  d'Alva  si  vano  sopracedendo  paren- 
doli  non  bisognarne  molto  poi  che  il  Coude  sene  rilorna  in  Franeia. 

Dicono  che  pcr  piu  voile  lo  oralore  caltolico  in  Francia  ha  proleslato  alli  Re  e  Kegina 
che  non  l'acino  aceordio  col  Conde  per  che  il  suo  Re  non  lo  giistera,  anzi  saria  uno  pro- 
voiarlo  a  rompcre  la  guerra. 

(Record  office.  Cal.,  n*  1963.) 


MDCLV. 

Les  comtes  de  Nuenaer  et  de  Hoogstraeten  à  la  reine  d'Angleterre. 

(Cologne,  'îttMHviER  1S68.) 

Ils  prient  la  reine  d'Angleterre  d'intercéder  près  du  roi  d'Espagne  en  farcur  des  comtes 

d'Egmont  et  de  Hornes. 

Madame.  Nous  scntans  tant  par  les  loix  de  nature  que  par  les  aullres  voyes  et  respects 
indicibles  obligiés  de  assister  et  aydier  nos  cousins,  frères  et  confrères  se  retronvans  en 
quelque  extrémité,  avons  conçu  ferme  espoir  que  Vostie  Majesté,  selon  sa  clémence 

faict  pelle-melle  de  biens  de  plusieurs  snygnieurs  et  inarchans  l'ung  aveque  l'autre,  ne  seroit  i  euU 
d'en  rendre  juste  conte  :  plaira  à  Vostre  noble  Scignourie  y  fairre  prendre  bon  regarl. 

Plus  vous  plaira  prendre  regart  sur  ung  recepveur  nommé  monsieur  Darcimon  dict  Goubau,  bour- 
gois  de  ladicte  ville  de  Tournay,  recepveur  commis  audict  oonfiscasion  et  aultrc  recepte;  aussy  ledirt 
u  la  cerge  d'ung  loterie  nommé  la  seignourie  de  Constantin,  laquelle  porte  bien  la  valleur  de  trente 
mille  florins  carollus  et  mieulx,  a  passe  deulx  ans  qu'elle  duibt  estre  vide  que  n'est  encorre  vidé,  et 
a  les  deniers  de  bonne  gens  quy  ont  mis  on  ladict  lotcrye,  aussy  les  biens  de  tous  les  povres  fugistifs. 

Sans  aultrc  article  qu'il  seroit  trop  loing  à  récister.  Aussy  ont  tué  ung  bon  marchan  nommé  Jaii 
Merlin,  tapissieur,  seulement  pour  ung  servyette  qu'elle  n'étoit  poinct  fainne  assés  à  leur  plaisir. 

Au  revers  :  Bien  say  que  vous  vous  e&tet  couroucé 

Pourtant  qu'avoy  «script  un  ordonnance. 
Pourtant  me  deCTendre  et  pour  rvspondre  à  <■• 
Qu'estoy  enquys,  dont  n'y  pensoy  offence. 
Sy  me  «vés  faicl  porter  pénitence. 

Tome  V.  9 


66  KELATIOISS  POLITIQUES 

innée  el  débonnaireté  a(!Conslumée,  ne  feroii  mal  son  proiiffict,  sy  prendions  cesie 
hardiesse  de  supplier  très-linmblemenl  à  Vo>trcdicie  Majesté  qu'il  pleusl  à  icelle  inter- 
céder vers  le  Roy  catholicque  d'Espaigne  pour  Messieurs  les  Contes  d'Ëgmont  et  de 
Hornes,  eslans  pour  le  présent  eslroictement  et  innoceniement  détenus  au  ehasteau  de 
Gand.Ët  ainsy  ensuyvant  ce  que  dessus  n'avons  voUu  obmectre,  pour  nosire  descliergc 
et  en  acquict  de  nosire  debvoir,  d'accompaignicr  ce  gentilhomme  de  ces  présentes  vers 
Vostredicte  Majesté  avecq  très-humble  el  instante  prière  qu'icelle  soit  ferme  luy  donm  r 
telle  audience  et  crédit  comme  à  nostre  personne  propre.  El  ce  faisant  Voslredicd' 
Majesté  nous  obligera  pour  jamais  luy  rendre  très-humble  service,  là  part  où  qu'en 
polrons  avoir  le  moyen,  joincl  la  promplitude  el  allègre  volunté  que  de  ce  en  av()n>. 
Ce  scet  le  Créateur  auquel,  Madame,  après  noz  très-humbles  et  deucs  recommandit- 
tions  à  la  bonne  grâce  de  Vostredicte  Majesté,  prierons  donner  à  iceile  en  parfaicie 
sanclé  longue  el  salutaire  vie,  ensemble  le  com[blej  de  ses  nobles  et  verlueulx  désirs. 

{Retord  office.  Cal.,  n' i96i.) 


MDCLVI. 

Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d'Angleterre. 

(7  fÈVRlER   IStitj.) 

Il  lui  annonce  qu'il  a  pris  possession  du  gouvernement  des  Pays-Bas. 

Très-haulle,  très-excellente  et  très-puissante  Princesse.  M'ayani  le  Roy  mon  maistre 
donné  charge  du  gouvernement  des  pays  de  pardeçà,  en  attendant  qu'il  y  arrive,  que 
j'espère  que  Dieu  sera  servy  permettre  en  brief,  et  m'esiant  surtout  enchargé  de 
Sa  Majesté  l'enlretenement  de  l'amitié  fraternelle  qui  a  tousjours  esté  entre  Vos  Majestés 
et  la  bonne  intelligence  et  voisinance  des  pays,  vassaulx  et  subjecls  d'une  part  et  d'aultre 
n'ay  voulu  obniettrede  vous  adverlir,  irès-haulte,  très-excellente  et  très-puissante  Prin- 
cesse, que  Vostre  Majesté  trouvera  en  moy  ung  entier  désir  de  luy  servir  et  accomplir 
en  tout  et  partout  ceste  bonne  et  tant  raisonnable  charge  que  Sa  Majesté  m'a  donné  en 
vostre  endroict,  et  ainsi  peut  Voslre  Majesté  faire  compie,  souffrant  elle  me  veulle  com- 
mander selon  que  l'ambassadeur  du  Roy  mon  maistre  pourra  faire  entendre  à  Vostre 
Majesté  plus  amplement,  à  laquelle  je  prie  Dieu,  irès-haulle,  très-excellente  et  très- 
puissante  Princesse,  donner  longue  et  heureuse  vie. 

{Record  office.  Cal.,  ii"  930;  Archives  de  Vienne.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKRE.  67) 

MDCLVII. 
Avis  d'Anvers. 

(S  FÉVRIER  4568.) 

Un  courrier  envoyé  par  l'Empereur  est  arrivé  à  Bruxelles.  Selon  les  uns,  la  négociation  pour  le  mariage 
d'Elisabeth  est  rompue  j  selon  d'autres,  il  est  conclu.  —  On  poursuit  ceux  qui  ont  pris  part  aux 
derniers  troubles,  et  Ton  confisque  les  biens  de  ceux  qui  ne  se  présentent  point.  —  On  dit  que  le 
comte  d'Egmonl  sera  conduit  en  Espagne  sur  un  navire  qui  se  trouve  en  Zélande.  —  Arrestation 
d'anabaptistes.  —  La  duchesse  de  Parme  a  passé  à  Bàle.  —  Nouvelles  de  France  et  de  Pologne. 

Fui  ullimamente  a  Bruselcs  ove  inlesi  che  era  venulo  un  correro  dalla  Corle  d  •  l'Im- 
peratore,  ma  quello  habbi  portalo  di  novo  non  si  diceva,  salvo  che  alcuni  volsero  dire 
ehe  la  pralica  del  mariagio  d'Ingilterra  restava  con  poca  speranza  e  quasi  del  lulto 
rolta;  ma  cio  non  ho  sentilo  (la  persone  di  niollo  credito.anzi  si  puo  credere  che  parlino 
secondo  forli  saria  l'humore  loro;  e  per  cio  non  gli  do  fede.  Altri  ehe  sono  piu  indi- 
l'erenti,  dicono  al  contrario  cioè  che  l'anihassadore  délia  Ser""*  Regina,  il  quale  dévia 
rilornare,  poriara  lui  la  conclusione,  ma  che  la  cosa  é  tenuta  mollo  segrela  ;  allro  non 
si  intende  sino  aqui. 

La  posta  di  Vineiia  non  e  ancor  comparsa,  e  non  sapiamo  altro  de  cerlo  de  l'armata 
lurca,  e  per  quanto  mi  fu  dello  a  Bruselcs,  pare  pur  dubitivo  al  sicuro  ehe  dctla  armala 
debbe  (jucsto  anno  nseire  fuori,  cui  dice  molto  galiarda  con  cavalli,  c  eui  dice  sola- 
mente  da  80  galère  per  guardia  di  suoi  paesi.  Ma  i  piu  temeno  di  armata  intera  e  che 
sara  a  dampni  délia  Golela  e  Malta,  lo  quai  easo  di  Malta  non  é  piu  da  dubilare,  ma  la 
Golela  portara  pericolo.  Il  Re  puo  havere  in  tullo  80  galère  quale  si  unirano  insieme  in 
Ilalia;  dicono  che  esso  Re  dissegna  armare  sino  a  numéro  ISO,  ma  saranocose  longhe. 
Qui  si  alende  ogni  giorno  a  citlare  coloro  quali  furono  capi  in  li  tumulli  passaii, 
[rivendi]  li  loro  béni,  quali  tiUti  si  inlenderano  cônfiscati  se  non  comparino.  Si  deee 
pur  che  il  Conte  de  Aghemonte  sara  eondulo  in  Spagna  con  le  nave  state  ritenute  in 
Zelanda  e  ehe  per  guardia  sarano  in  esse  navi  alcuni  capitanei  spagnoli  quali  vano  a 
lare  fanterie  per  condure  di  qua  :  quale  andata  di  dello  Conte  é  creduta  da  divers!  et  da 
huona  speran/a  ch'l  Irovera  in  lo  Re  clemenlia  di  vitla  e  béni.  Il  Conte  de  Orne  dicono 
che  non  andera  allrinicnti,  e  di  lui  si  fa  dubioso  giudicio.  Avanlehieri  in  questa  villa  di 
(  omandamento  del  Ducca  furono  presi  alcuni  anabatisli  quali  facevano  predicare  in  le 
cave  délie  loro  case,  e  reslano  puosli  in  guardia  de  Prevoslo  de  Barbante,  quali  dove- 
r  ano  essere  punili. 


68  .  KËLATIONS  POLITIQUES 

Madaina  de  Parma  gionse  a  Basilea  ei  era  passata  oilra,  tel  che  deve  essere  a  Piacenza. 
Délie  cose  di  Francia  non  si  intcnde  nove  eeile  ;  qiielli  che  pare  sieno  megiio  avisali, 
dk'ono  che  il  Re  et  la  Regina  Madré  hnnno  asecurato  il  Diicca  d'Alva  che  non  faraiio 
accordo  alcuno  che  prima  non  lo  facino  consapevolc.  H  volgo  dice  che  Ira  essi  Rc  <• 
Regina  siano  pure  d'accordo  col  Conde  in  scgrelto,  ma  che  le  dimoslrationi  in  contrario 

siano  f ad  arle,  percioche  il  Re  puossi  prima  cavare  denari  dalli  suoi  confedi- 

rati,  per  puotere  con  essi  licentiare  lei  soldati  fuorastieri,  i  quali  denari  sono  niolto 
scarsi  da  l'ima  parle  e  da  l'allra,  e  a  conlentare  li  tanli  Rislors  che  vi  sono,  sara  assai 
che  fare.  Il  procedere  délia  Regina  Madré  resta  alquanlo  sospilalo  e  ....  Dicono  che 
il  Conde  andava  alla  voila  di  Borgogna,  allri  dicono  di  Provenza,  e  altri  de  Orlians, 
di  modo  che  non  si  puo  sapere  il  cerlo. 

De  Agosta  viene  scrillo  ciie  fra  il  Re  di  Polonia  et  il  Moscovite  sia  segiiita  una 
grossa  giornata,  cioè  che  dal  principio  il  Moscovilo  ricevete  rolla  de  12"  cavalli,  ma 
che  siendosi  li  vincilori  disordinati  nel  prcdare,  le  venne  adosso  gran  numéro  di  Mos- 
coviti  (juaii  ruppero  lutli  li  Polachi,  e  si  parla  de  100"". 

(Archives  d'HatfielJ.) 


MDCLVIII. 

La  comtesse  de  Homes  à  la  reine  d'Angleterre. 

(WlCRT,  10  rËVRIER  1S68.) 

La  comtesse  de  Hornes  prie  la  reine  d'Angleterre  d'intervenir  en  faveur  de  son  fils. 

Madame.  Me  trouvant  environnée  et  affligée  de  tant  d'enuyts  et  adversités  à  cause  de 
la  détention  de  mon  fils  le  Conte  de  Horn,  faiclc  passés  quelques  mois  par  le  comman- 
dement de  nostre  Roy,  aiiisy  que  ne  double  à  Vostre  Majesté  est  assez  notoire,  n'ay  peu 
laisser  de  solliciter  toutes  lettres  favorables  tant  de  l'Empereur,  des  Princes  Electeurs 
que  Comtes  de  l'Empire  et  aulires  seigneurs  chevaliers  de  Tordre  de  la  Toison  d'or, 
alîin  qu'il  pleust  à  Sa  Majesté  Catholique  traicter  mondict  fils  en  toute  raison, 
équité  et  justice,  ainsy  qu'à  luy  comme  Comte  d'Empire  et  chevalier  dudict  ordre 
appartient,  cerchant  par  tous  moyens  ayder  et  secourir  mondict  fils  en  son  bon 
droicl;  en  considérant,  Madame,  entre  aultres  la  bonne  union  et  grande  amyiié 
qui  est  entre  Vostre  Majesté  et  nostrcdict  Roy,  y  joincte  la  renommée  de  vostre 
naïvfe  et  bénignité  souveraine  aceompaignée  d'irmumérables   vertus  et  grâces  non 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  69 

moins  louables,  ay  priiis  la  hardiesse  de  représenier  aussy  en  toute  huniiiilé  à  Vos- 

tredicte  Majesté  mon  juste  et   pitoyable  estai,  avec  espoir  que  ne  le  prenderez  dr 

mauvaise  part,  mais  plus  tost  qu'aurez  commisération  d'une  mère  si  désolée  en  ses 

vieulx  jours.  Priant  très-humblement  qu'il  plaise  à  Voslre  Majesté  d'escripre  à  nostre- 

dict  Roy  catholicque  et  au  Duc  d'Alve  en  laveur  de  mondict  lils,  afïin  que  pardtçà  il 

puisse  estre  ouy  en  ses  dcffences  et  justifications  devant  ses  juges  compétens  et  non 

suspects,  sans  qu'il  soit  emmené  de  ces  pays,  comme  certain   bruict  court  que  seroit 

l'intention  avecq   les  navires  que  présentement  l'on  Taict  esquipper  en  Zélande.  Ce 

qu'advenant  me  causeroit  mille  tourments  jusques  aux  derniers  soupirs,  ainsy  que 

Vostre  Majesté  peult  faciliement  comprendre,  m'asseurant  que  vostre  intercession, 

acconipaignée  de  telles  remonstrances  (|ue  y  sçaurez  fort  bien  approprier,  servira  de 

beaucoup  pour  subvenir  à  ce  que  dict  est  et  obtenir  de  Sadiete  Majesté  Catholicque 

ma  juste  et  raisonnable  requeste,  avecq  bon  espoir  que  de  brief  pourray,  cnsamble  tous 

nos  parens  et  amys  m'appcrcevoir  de  quelque  bon  fruict,  et  ne  fauldray  avecq  iceulx 

recognoistre  et  desservir  l'honneur  et  la  mercède  que  Vostre  Majesté  nous  impartira, 

en  tous  endroits  où  en  aurons  jamais  le  moyen;  et  ne  fut  l'estroicte  détention  où  mondict 

(ils  est,  n'cust  failli  mesmes  faire  le  debvoir  d'en  escripre  à  Voslre  Majesté,  mais  pour 

cestuy  respect  ne  doiibte  icelle  le  tiendra  pour  excusé  et  n'interprétera  sinon  en  bien 

que  le  fais  en  mon  nom  et  le  sien.  Sur  laquelle  confidence  iniposeray  fin  à  cesle.  Priant 

Dieu,  Madame,  donner  à  Vostre  Majesté,  en  parfaicte  santé  et  félicité,  joye  et  conlcn- 

lement. 

{Record  office.  Cal.,  n'  1999.) 


MDCLIX. 

Avis  d'Anvers. 

(18  FËVKIER  1868.) 

On  croit  à  Vienne  que  le  projet  de  mariage  avec  Elisabeth  n'est  pas  abandonné.  —  Arrestation 
de  don  Carlos.  —  On  ne  conduira  pas  en  Espagne  les  comtes  prisonniers,  mais  le  fils  du  prince 
d'Orange. —  Nouvelles  de  France;  insurrection  de  la  Hochelle.  —  Cliiapino  Vitelli,  «près  avoir 
achevé  la  citadelle  d'Anvers,  en  construira  une  autre  à  Valenciennes.  —  Le  duc  d'Albe  souffre 
de  la  goutte.  —  Nouvelles  de  Turquie. 

Le  ultime  literc  de  Viena  fiirono  qua  sono  de  27  di  genaro.  Il  volgo  dice  che  délia 
Dratica  del  mariaggo  restava  poca  speranza  dicendosi  che  la  dificoltà  batteva  in  ponti 


70  RELATIONS  POLITIQUES 

ili  religionc.  TuKavoIla  Ir  cosa  andava  tacite,  e  alciiiii  giiulit-aiio  tlie  alla  fine  Intto  si 
aceorde[ra]  alla  venuia  del  Sigiior  Ambassatore,  il  qiiale  si  aspctia  di  rilorno  e  [rt  il 
Hporto  dol  Cloulhe  dovera  csseie  qui  fra  quatre  giomi,  e  pare  voglij  vedere  di  conj- 
prare  quaiche  belle  gioe  e  allrc  cose,  il  che  saria  segno  di  buona  speraiiza  del  nia- 
riaggio. 

Di  Spagna  vennero  ultitiiaiiieiite  doi  correri,  l'uiio  al  Ducca,  l'altro  a  iiiercanli,  e 
se  bene  si  giudica  che  gia  8  giorni  prima  fussi  la  nova  venuia  per  via  di  Frauda 
in  lo  Ducea  no'  fu  palesala  sino  alla  venuia  di  dclli  correri;  quale  nova  fu  cli'  alli  18  di 
iienaro  di  meza  nolt[e]  il  Re  proprio  ando  con  Rui  Goinez,  il  Conte  de  Feria,  e  alcuni 
nllri  grandi,  alla  caméra  del  Principe  suc  figlio  rilenuto  prigionc  e  poi  lassato  in 
guardia  del  detto  Conte  di  Fcria  '.  La  causa  di  una  tante  risolulione  non  viene  scritta 
a  mcrcanti,  bene  cliiara,  parlandosi  varianicnlc  e  per  coiigictture,  dicendosi  che  lin\  ia 
dessignatodi  fare  amazzare  Don  Gio.  d'Austria,  e  deponere  il  Re  con  lenerlo  prigione 
per  havere  lui  il  governo.  Altri  li  danno  niaggiore  censo,  cioè  che  il  dissigno  era  di 
fare  morire  esso  padre,  cosa  lanio  inhuni;ma  che  non  pare  credibile.  Il  quale  Re 
diconn  che  subito  fece  convocare  li  Stati  insieme,  a  quali  fece  una  bella  oralioiie, 
(liinoslrandoli  che  havia  fatto  isso  alto,  prima  per  servitio  de  Dio,  conscrvalione  tielle 
Stali  e  per  il  discarrico  délia  sua  conscientia,  suggiongendoli  corne  ha  gia  comporlati 
piu  e  pin  insuiti  e  mali  governi  per  avanti  del  figliolo,  con  la  continoa  speranza 
clie'  i  dovessi  amendarsi,  ma  che  non  ha  piu  poulo  indurare,  ne  si  conveniva  a  l'are 
meno  di  quello  liora  ha  fatio,  si  corne  piu  aperlameiue  dicliiarera  loro  di  presto,  persua- 
dendoli  in  tanto  di  accettare  per  bene  detto  releniniento.  Questi  parlicolari  sono  cosi 
divulgati,  ma  Dio  sa  si  sono  poi  in  tutto  veri,  andando  le  cose  in  quesla  Corle  del 
Ducca  molto  segrelte,  ne  sino  aqui  si  dice  se  il  Principe  havessi  aliii  coniplici,  salvo 
che  pare  si  sia  l'ugilo  uno  servitore  di  caméra  :  si  giudica  bene  che  in  taie  machine 
no'  puotesse  cssere  solo.  11  caso  é  di  grandissima  importanza  e  di  talc  consequcntia 
che  porta  pcricolo  di  partorire  quaiche  scandali.  Aulcuni  dicoiio  che  la  sia  eosa 
dipendenle  da  religiono,  ma  non  viene  cio  scritto  di  Spagna.  Presto  si  intendera 
piu  oitra,  bene  si  giudica  che  il  Re  non  sapra  mai  venire  a  castigare  il  detto  ingrato 
figlio,  ma  che  per  non  starne  in  continua  gelosia  lo  fara  guardare  risiretto  in  quaiche 
castello.  Vogliono  dire  che  la  detla  congiura  sia  slata  scoperta  dal  medesinio  Don  Gio. 
d'Austria,  il  quale  il  Re  lece  subito  a  partire  dalla  Corle,  e  che  sia  esso  Don  Gio.  Prin- 
cipe mollo  aci'orte  e  in  molta  gralia  del  Re.  Il  signor  Pagano  Doria  qua  in  Corle  del 
Ducca  havea  ordinalo  di  Tare  per  questo  giorno  un  grande  banchetlo  con  certe  leste  e 

'  Par  des  lettres  du  22  janvier  4St)8,  Philippe  II  chargea  Guzoïan  de  Sylva  de  rendre  compte  a 
blisabeth  des  mesures  qu'il  avait  cru  devoir  prendre  contre  son  fils.  On  trouve  des  détails  fort  inté- 
ressants sur  l'arrestation  de  don  Carlos  dans  une  lettre  du  docteur  Man,  du  28  janvier  ISOS. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKRE.  71 

«iriici  iii  qtiesta  villa  a  honore  di  dames,  e  gia  fatta  la  maggior  parte  dcila  sprsa,  subito 
venuta  la  sudetla  nova  di  Spagna,  fu  coinaiidato  dal  Ddcca  di  non  procedero  piu  ollra  in 
simili  fcsic. 

Si  era  ragionato  assai  chu  li  doa  Conti  prigioni  sariano  condutti  in  Spagna  insieme 
col  (iglio  del  Principe  d'Oransjes,  a  qiiale  cffelto  era  gia  slala  fletata  una  nave  biscaina 
mollo  bene  a  ordine,  il  patione  di  quale  facea  preparare  le  camere  fornite  eon  tapisarie. 
Hora  poi  la  siidetta  inaspellata  nova  venula  di  Spagna,  parc  che  la  cosa  si  vadi  rafre- 
dando,  e  alcuni  pensano  che  non  anderano  pin  li  doa  Conti,  ma  si  bene  il  figliolo  di 
Oranges  accio  clie  sia  educalo  in  Corle  di  Spagna. 

Di  Francia  furono  ullimamente  iitere  di  Pariggi  fresche.  Dicono  che  il  Principe  di 
Condo  andava  alla  \olta  di  Oriiens  per  unirsi  col  grande  soceorso  che  gli  era  venuto 
di  Proven/.a,  il  quale  soceorso  in  tanto  havea  assediato  Blés,  quale  si  leneva  aneor  forte 
aspetando  essere  soecorsa  dal  Re,  il  quale  preparava  di  darglielo  s'el  puotra  ;  che  al  eampo 
del  Re  cominciavano  comparere  li  S"  cavalli  del  Ducca  Gio.  Gier"""  di  Sassonia  e  che  in 
brève  segli  aspetavano  maggior  numéro  de  altri  Ailamani,  sino  al  compimenlo  di  8*°,  al 
quale  tempo  dicono  che  il  Re  voglij  lentare  la  giornata  perchio  che  non  si  parlava  piu 
di  accordio;  che  doppo  la  personn  del  Ducca  fralello  del  Re,  il  govcrnalore  deiio  estr- 
cito  sia  il  Ducca  d'Oniala,  e  che  le  cose  procedino  con  piu  ordine  del  solito,  ma  con  tuilo 
cio  qua  non  mancano  di  slare  con  gelosia  diibilando  di  accordio,  etc. 

La  Rochiella  si  sulevô  a  nome  del  Principe,  c  hanno  getato  subito  a  terra  liiite  le 
chiese,  parte  di  (|uali  del  tutto  rovinale  e  il  reslo  inipile  di  terra  e  l'allo  molli  stracij  a 
eclesiastici  papisti.  Di  piu  dicono  che  armavano  12  navilij  per  andare  fuori  a  depre- 
dare,  la  (|ual  cosa  mette  molta  paura  a  niercanti  di  qua  per  rispelto  di  una  grossa 
somma  di  contanti  che  si  aspettano  con  alcune  zabrc  di  Biscaya,  quali  doveano  partire 
alii  4  di  questo  mese.  Si  aspettano  altri  denari  da  Genoa,  i  quali  erano  gionti  in 
Bnsiiea. 

Qiiesta  fortezza  é  molto  avanti,  e  il  Signor  Chiapino  Vittelli  andô  a  Bruseles  per  pas- 
sare  a  Valentienes  a  dare  principio  a  un  altra  fortezza. 

Il  Ducca  è  stato  travaglialo  dallegotte,  ma  hora  sia  bene. 

Di  l'armata  lurchesca  non  si  sente  altro  particolare  salvo  che  si  dubita  pur'  sia  per 
uscire  fuori  galiarda,  salvo  se  lia  vero  che  il  Turco  haiibi  qualche  rivolte  in  le  parti  di 
Soria,  corne  fu  scritto,  in  qiial  caso  puotria  ritenere  essa  armata  per  questo  anno. 

{Record  office.  Cal.,  n*  2009.) 


n  RELAT10^S  POLITIQUES 

MDCLX. 

La  reine  d'Angleterre  au  duc  d'Albe. 

(21   FÉVKIER    IS«)8.) 

Elle  répond  aux  lettres  par  lesquelles  il  lui  a  annoncé  sa  prise  de  possession   du  gouvernement 
des  Pays-Bas  et  lui  recommande  les  intérêts  des  marchands  anglais. 

VVe  have  receavid  your  leiters  dnled  ihe  vij""  of  ihis  presenl  febiiiary,  and  delyvcrud 
lo  us  by  ihe  Ambassadeur  résident  heere  o'  our  good  brolbcr  ihe  King  your  Mastcr. 
And  where  by  llie  same  lellérs  you  doo  adverlise  us  of  ihe  charge  of  ihe  ruie  of  ihose 
Lowe-Counlrcis  given  to  you  by  our  said  good  brother  the  king,  and  deelare  aiso  your 
trreate  desyre  to  doo  us  service  and  lo  aceomplishe  in  ail  pointes  tlie  charge  which  tire 
King  liatii  gyven  to  you  for  tlie  good  maytilenance  and  contynuing  of  the  brotherly  and 
Irendly  amitié  which  allwais  batli  bene  betwene  us  and  hini,  and  boih  our  countreis 
and  subjectes,  we  doo  humbiy  thank  you  bolh  for  your  adverlisemetit  gyven  lo  us  of 
llie  charge  that  you  have  there  (althoughe  we  had  hard  long  since  of  the  same  by  otiier 
meanes),  and  aIso  for  your  frendly  ofl'rc  loward  the  eiitrelaynment  of  ihe  good  muluall 
intelligence  that  is  and  hath  bene  allwais  beiwext  tliis  our  reaime  and  ihosc  Lowe- 
Couiilreis.  Touching  which  point  we  can  not  omilt  lo  remembre  unlo  you  ihus  muche 
that  you  wiil  have  a  regarde  lo  the  unquiet  devisees  of  sondry  merchanles  of  those 
partes,  that  by  iiinovatione  to  be  soughl  by  them,  they  be  not  cause  of  som  disquiet  of  • 
the  good  amilie  and  enirecourse  which  is  presently  belwene  us  and  our  sayd  good  bro- 
ther, and  bolh  our  subjectes  and  countreis.  Wher  of,  for  that  we  have  had  som  expé- 
rience of  laie  lymes,  we  doo  ihe  raiher  iake  occasion  at  this  presenl  to  desyre  you  ihai 
regard  be  had  unlo  suehe  kinde  of  persons,  for  the  desyre  that  we  have  lo  the  préser- 
vation of  our  muluall  amitié,  and  so  answring  you  of  our  redy  disposition  to  forsee  the 
lyke  of  oiir  pari,  as  we  doul  nolhirig  but  our  brolhers  Ambassador  hère  résident  can 
therein  well  adverlise  you,  we  commill  )oti  to  the  luilion  of  ihe  Almighty. 

(Hecord  office   Cal.,  n*  :20i>2.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  75 

MDCLXL  ^ 

j^vis  d'Anvers 

(â2  FÉVRIER  ises.) 

Nouvelles  de  France.  —  On  ne  parle  plus  d'envoyer  les  deux  comtes  prisonniers  en  Espagne;  le  fils 
du  prince  d'Orange  partira  seul.  —  Mémoire  présenté  par  la  comtesse  d'Egtnont;  il  est  appuyé 
par  le  président  du  Conseil  et  par  le  duc  d'Arschot.  —  Plusieurs  Flamands  ont  été  arrêtés  à 
Bruxelles. —  Lettre  du  Roi  sur  l'arrestation  de  son  fils. —  Nouvelles  de  Turquie.  —  Troubles 
dans  le  marquisat  de  Saluées. 

Li  Provensali  venuli  iii  favor'  del  Conde  hanno  oltenulo  Blés  a  patii,  non  sianHo  stato 
a  tempo  il  soccorso  ehe  gli  mandava  il  He,  al  quale  viene  a  essere  di  molla  pcrdita  la 
délia  villa  siando  assai  forte  e  in  btioiia  inarca  ;  di  quello  si  l'acci  il  Conde  non  si  ba.sia 
bene  a  inienderne  il  proprio,  salvo  ehe  la  voce  eorre  cii'  I  si  acoslava  alla  voila  di 
Pariggi,  e  dicono  ch'  I  sia  mollo  galiardo.  Il  Rc  aspetava  il  resto  delli  Risters  di  Alia- 
inagna,  quali  in  tiitto  vogliono  dire  sarano  da  10",  e  ehe  poi  vortti  tenlare  la  giornaia, 
in  tanto  dava  voce  il  detto  Re  di  volcrsi  trovare  lui  slesso  in  campo.  Si  giudica  ehe  saia 
nna  longa  gueira.  La  Regina  madré  è  teniita  a  sospello  giudicando  aleiini  ehe  la  giotlii 
a  doa  mano.  Si  dice  ehe  fn  sparala  una  archibrigiata  al  Cardinale  di  Lorena,  quale  diede 
a  un  altro  geuiiThuorno  in  iscainbio  ehe  li  era  apresso  e  morite  subito;  c  colui  ehe  fece 
il  colpo  hebbe  modo  di  scapare  via.  Il  campo  del  Re  era  ancor  in  Ciampagna  senzn 
fare  sino  aqui  eiïelto  alcimo  e  cosi  anderano  luui  dislrugendo  quello  rcgno,  quale  non 
si  ptioira  ristaurare  di  molti  anni.  H  Re  ha  chiesto  soccorso  di  denari  qua  al  Ducca,  ma 
si  credo  non  dara  nulla  senza  l'espresso  ordine  del  Re  di  Spagna. 

Délia  passata  in  Spagua  di  quesli  doa  Conti  prigioneri  non  si  parla  piu,  mollo  giudi- 
candosi  non  anderano  allritnenle  e  ehe  solo  manderano  il  Conte  di  Bura,  liglio  del 
Principe  d'Oranges,  il  quale  é  gia  qui  per  andarsi  a  imbarcare  in  Zelanda  col  primo 
btion  vento. 

l.:i  Contezza  di  Aghemonte  ha  daio  sopra  la  causa  del  marito  suppliea  a  quesli  stadi, 
quali  riianno  poslilaia  del  tenore  délia  coi)ia  aligata,  e  datola  al  Ducca,  e  quando  fu  pro- 
posta il)  eonsiglio  di  stado,  locco  al  Présidente  a  fare  le  parole  suggiondendo  al  Ducca 
ehe  li  loro  privilegij  coniporiavano  ch'  I  dovessi  essere  data  per  carcerc  una  terra  al 
Conte, il  quale  darebbe  siginla  délia  villa  e  béni.  Al  ehe  il  Duc-a  rispose  clii  saria  colui 
ihi  volessi  entrare  in  nna  similc  sigurla.  Il  Présidente  disse  ehe  pensava  lulti  qtielli 
signori  quali  crano  ivi  presenti  farebbero  tal  pregaria.  Sopra  ehe  subilo  il  Duecn 
Tome  V.  10 


74  RELATIOINS  POIJÏIQUES 

d'Ariscole  si  offerse  per  quanlo  egli  valeva,  e  il  simile  di  mano  in  niano  tutti  li  altri 
signori,  del  che  il  Diicca  resto  alqiiiinio  sopra  di  se  e  prese  tempo  a  dovergli  pensare  e 
respondere,  e  cosi  n-sla  la  cosa  siispesa,  ne  si  crcde  pereio  ciic  il  Ducea  vorra  iiberarlo 
del  castello  di  Guante,  ne  sia  per  mancare  di  mandario  in  Spagna  se  cosi  li  parera,  o 
sia  se  cosi  ha  comisione  dal  Re.  Il  quale  Ducca  si  moslra  in  tutto  bravo  esteriormenlf, 
pure  alcuni  giiidicano  chc  non  li  sin  niolto  gustato,  e  che  gli  dia  da  pensare  il  libero 
parlan'  che  hanno  falto  detii  signori  del  Stalo  a  favore  del  Conte  d'Aghemonle;  ma  il 
fatto  consiste  se  di  Francia  succederano  molestie  verso  questi  o  non;  e  quando  manchi 
taie  stimolo  tochera  ad  ogniuno  qua  havere  buona  patientia,  no'  bastandosi  a  con- 
trestare  nientre  chc  di  Spagna  tia  supiieo  si  aboiidantemente  di  denari  corne  segue 
sino  aqui. 

Si  intende  che  siando  eoniparsi  a  Bruseles  diversi  del  paese  di  Fiandra  quali  eiano 
stati  cittati,  forono  subito  ritenuti  prigioni  di  ordine  del  Ducca,  il  che  da  terrore 
ad  altri. 

Del  ritenimento  del  Principe  di  Spagna  non  si  parla  molto,  ne  sino  aqui  si  puo  inten- 
.  dere  il  neito  per  quai  causa  sia  seguito;  bene  si  fa  giudicio  non  puossi  cssere  salvo  cosa 
molto  importante.  Il  Re  ha  scritto  qua  al  Ducca  iina  lilcra  che  si  publica  del  tenore 
secondo  la  copia  sotto  questa,  e  pare  che  da  buon  padre  voglij  sensare  c  coprirc  la  eolpa 
del  figiio  Ma  non  pcrcio  mancano  alcuni  di  lassarsi  intendere  che  fussi  machinato  contro 
il  padrc;  senc  dovera  senlire  piu  il  cerlo  verso  Ilalia  con  le  prime  titere.  Basti  che  pare 
stata  una  grandissima  risolutione  del  Re  a  venire  a  questo,  e  che  si  trovara  in  fastidio  e 
grande  stimolo  d'animo. 

Di  l'armata  turchesa  con  queste  litere  de  Vinetia  non  sene  sente  altri  particolari  e  sj 
ha  spcranza  non  sia  piu  per  uscirc  qiiestoanno  numéro  galiardo,  a  rispelto  chc  si  coni- 
ferrna  conie  li  populi  del  Carro  hanno  amazzato  il  Bassa'  e  il  medesimo  quelli  dcli° 
Arabia  felice  il  loro  governalore,  e  che  siano  sulevati  pretendendo  di  melersi  in  libertà. 
Dicono  che  a  cio  li  havessi  fomentati  il  Soffi  contro  quale  pare  che  il  Turco  habbi  gridata 
la  guerra,  di  modo  che  harano  a  fare  assai  fia  di  loro,  e  no'  punira  detto  Turco  atendere 
alla  dctta  armala,  ne  alla  Hnngaria. 

Alcuni  dicono  chc  nel  marchesato  di  Sahizzo  in  Piemonti,  il  quale  è  al  Re  di  Francia 
sotto  il  governo  de  Ludovico  Biiago, siano  suseilali  alquanii  Proleslanti  i  quali  habbino 
gettati  a  basso  le  chiese,  ma  non  intendo  bene  di  dove  venga  la  nova. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2023.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  7« 


MDCLXII. 

Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre. 

(DiLLEiiBnrR(;,  "29  févhier  186«.) 

Il  |irip  la  Reine  de  ne  pas  ajouter  foi  aux  allégations  du  dac  d'Aibe,  qui  use  de  violence  au  mépris 

des  privilèges  du  pays. 

Madame.  Oires  que  passé  long  temps  j'avois  proposé  d'adverlir  à  Vosire  Majesté  le 
piteulx  estai  du  Pays-Bas,  si  est-ce  que  l'ay  tousjouis  différé  pour  point  importuner.... 
saichaut  fort  bien  que  Vostre  Majesté  al  assez  d'occupations  pour  donner  ordre  aux 
affaires  de  son  royaulme  et  pays,  et  aussy  sur  l'espoir  que  j'avois  que  les  aiïaires  se 
traicteroyent  par  le  Duc  d'Alve  en  toute  doulceur,  selon  que  la  Majesté  Royalle  d'Es- 
paigne,  mon  niaislre,  l'avoit  escript  à  toutes  provinces  et  villes  ;  mais,  voyant  le  contraire 
et  que  sans  arrestcr  aux  privilèges  et  usances,  mesmes  au  droict  et  coniracts,  ledict 
Duc  d'Alve  ne  cerclie  que  soubs  faulx  et  controuvés  tiltres  et  prétcxt  de  rébellion  et 
sédition,  extirper  et  ruyner  les  povies  chrestiens  et  les  seigneurs  ayans  porté  quelque 
affection  à  la  religion  et  bien  puhlicq,  tendant  à  leuroster  par  bannissemens  leurs  biens 
et  honneurs,  et  par  ainsi  réduyre  le  pays  en  extrême  calamité  et  servitude,  me  touchant 
le  poinct  d'honneur  de  si  près,  ay  dépesthé  ce  gentilhomme  Jérosme  T'Seraerts  mon 
escuyer  porteur  de  ceste  vers  Vosire  Majesté  pour  la  très-humblement  prier  ne  voulloir 
acijouster  aucune  foy  aux  charges  et  accusations  contre  moy  et  aultres  seigneurs  à  tort 
ei  contre  vérité  publiés  par  ledict  Duc  d'Alve,  comme  espère  de  brieff  suffisamment 
faire  apparoir  par  ceriaine  ma  justification  et  léasse  faict  en  jugement,  ne  fust  que  ne 
puis  comparoir  pardevant  ledict  Duc  d'Alve,  juge  commis  en  ceste  partie,  pour  son  incom- 
pétence, et  que  en  tous  endroits  il  est  suspect  et  récusable  comme  par  certain  escript 
au  jour  servant  remonstreray,  lequel  avecq  ma  justiflcation  envoyeray  le  plus  tosl  qu'il 
me  sera  possible  à  Vostre  Majesté,  la  priant  cependant  continuer  en  l'opinion  qu'elle  at 
tousjours  eu  de  moy,  de  me  faire  l'honneur  et  faveur  de  donner  bénigne  audience  audiet 
gentilhomme,  et  luy  ailjouster  foy  et  crédenee  en  ce  que  sur  ce  et  aultres  poincis  luy  ay 
donné  charge,  il  déclarera  à  Vostre  Majesté,  et  m'obligera  à  son  perpétuel  service.  Et  à 
tant.  Madame,  baisant  très  humblement  les  mains  de  Vostre  Majesté,  prieray  le  Créa- 
teur donner  à  icellc  en  [irospérité  bonne  vie  et  longue. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2033.) 


^Ç  RELATIOiNS  POLITIQUES 


MDCLXIII. 
Avis  d'Anvers. 

(39  FËVRIEH    1S68.J 

Nouvelles  d'Espagne  ;  don  Carlos  est  toujours  retenu  en  prison.  —  Le  comte  de  Burcn  s'embarquera 
pour  l'Espagne  au  premier  vent  favorable.  —  Le  duc  d'Albe  a  permis  au  comte  d'Egmont  de 
choisir  ses  avocats.  —  Mort  de  Bredcrode.  —  Nouvelles  de  France.  —  Le  mariage  d'Ëlisabetli 
parait  un  projet  abandonné. 

Sono  lilcre  délia  Corte  di  Spagna  di  8di  febraro.  Li  noslri  mercanti  scrivcno  poco  o 
riulla  del  caso  del  Principe,  e  solo  da  altri  si  intende  corne  reslava  tultavia  prigione, 
tennto  pin  stretio  di  prima,  e  che  li  hanno  licentiato  lulla  la  sua  casa,  il  chc  saria  segno 
di  longa  prigione.  Il  suo  errore  si  tiene  celato,  ma  é  forza  ch'l  sia  eriminale,  ne  sino 
aqui  pare  che  havessi  inleligenlia  alcuna  con  nîuno  di  quelli  signori.  Alciini  dicono  che 
il  Re  voleva  la  causa  sua  fussi  veduta  pcr  giusticia,  ma  segli  dovera  interponerc  l'Impe- 
ralore  e  altri  grandi  principi,  e  col  timpo  la  cosa  si  acconiodara,  benche  siando  esso 
Principe  uno  spirito  inquieto,  malamente  il  Re  piiotra  fidarsene. 

Qui  è  vennio  il  Conte  di  Bura  figlio  del  Principe  d'Oranges,  quale  va  ad  imbarcarsi 
pcr  Spagna  col  primo  btion  vento.  Li  doa  Conti  che  sono  prigioni  si  liene  per  certo  non 
ariderano  per  hora  in  Spagna,  percio  che  il  Diicea  ha  concesso  al  Conte  di  Aghemonte 
quelli  avocali  che  ha  domandato  per  difendere  la  sua  causa,  il  cul  caso  è  pur  puosto  in. 
dubio  del  che  presio  si  vedera  pin  oltra. 

Il  Bredaroda  ha  finito  i  suoi  giorni  presso  Cologna  di  una  febre  aeula  di  modo  che 
resta  estinta  la  sua  casata. 

Délie  cose  di  Francia  poco  per  hora  si  intende  salvo  che  per  parte  del  Re  sono  assai 
maie  incaminate,  siando  in  le  sua  gcntc  poca  voglia  di  combattere,  e  per  ciô  il  Conde 
viene  havere  vantaglio  e  prospérité,  si  chc  si  puo  giudicarc  che  alla  fine  si  accbrdrrano 
corne  verra  il  Conde  con  poco  honore  del  Re,  la  cui  madré  non  è  tenula  di  sincero 
procedere. 

Il  Signor  Conte  di  Suces  si  trova  qui  vicino  e  si  aspetta  domani  qua  in  ogni  modo  e 
délia  pratica  di  mariaggio  non  sene  ha  qui  quasi  speranza  alcuna. 

(Record  office.  Ccd.,  n*  2034.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LAiNGLETEKHE.  11 

MDCLXIV. 

yivis  d'Anverg, 

(6  MARS  1668.) 

Le  comte  Palatin  a  fait  saisir  deux  cent  mille  ducats  envoyés  d'Espagne.  —  Le  comte  <Ie  Sussez  est 
parti  pour  l'Angleterre  ;  négociation  pour  le  mariage  d'EIi.sahetli.  —  Le  prince  de  Condé  est  aux 
environs  de  Chartres.  —  Don  (Carlos  a  été  enfermé  dans  une  tour  du  palais;  bruits  qui  courent  à 
ce  sujet.  —  Le  prince  d'Orange  refuse  de  comparaître;  motifs  qu'il  a  donnés.  —  Le  comte  de  Buren 
sera  conduit  en  Espagne.  —  Nouvelles  de  Turquie. 

Il  Conte  Palatino  lia  i'atto  nteiiere  nel  Reno,  a  uno  suo  luogo,  doa  barche  grosse 
piene  di  mercanl[ie]  che  d'italia  venivano  qua,  di  valuia  di  ÔOO"  ducaii,  e  piu  traiio 
jn  le  balle  circa  200*"  ducaii  di  contanti  in  leali  di  Spagna,  che  venivano  da  Genova, 
quali  mercantie  e  denari  il  detto  Conte  ha  latti'  tulle  conduie  a  in)0  suo  luogo  iioniinato 
la  Van,  dove  ha  ritenulo  prigioni  li  condutiori  che  liaveano  il  carrico  de  condurc  li 
denari.  Non  si  sa  ancor  sotto  quai  pretensione  habbi  fatto  laie  ritenimenlo,  non  haven- 
doli  causa  alcuna,  salvo  sel  vorra  (rovare  cavilalioni  con  dire  ehe  li  denari  conliinii  no' 
puossino  passarc  per  il  suo  paese  seiiza  licenza  sua,  il  che  saria  debolissiiua  occasione. 
Ma  si  dubita  assai  chel  vorra  servirsi  di  detti  denari  sia  per  favorire  il  Principe  di 
Conde,  corne  per  mantenersi  lui  galiardo  contro  coloro  che  voglino  opponersegli,  siando 
lui  sulo  il  capo  delta  rcligione  Calviriista  in  Allamagna,  per  quai  causa  resta  quasi  sepa- 
rato  da  molti  allri  signori,  di  modo  che  sara  dificiiissimo  a  cavarli  di  mano  li  contanti. 
Beiie  si  spera  che  rilassara  le  mercantie,  il  che  sara  mcn  maie.  Spettano  li  denari  e 
parte  délie  mercantie  a  Genovesi,  e  il  resto  ad  altri  Itnliarii,  e  parte  a  Fiaminghi. 

Il  Signor  Conte  de  Susez  é  partito  lioggi  a  niczo  giorno  di  qua  per  venire  in   Ingil- 
terra,  e  per  quello  che  viene  scritlo  da  Viena  pare  che  esso  Ambassatore  porli  in  petto 
la  totale  risolutione  de  i'Imperatore  e  de  TArciducca  Carlo,  tocante  la  pratica  del  ma- 
riaggio,  mostrandosi  ambi  moito  inciinali  a  volere  compiacere  la  Serenissima  Regina,  ' 
di  modo  che  la  cosa  non  é  l'uuri  di  moita  speranza,  ancor  che  vadi  segretissima. 

Di  Francia  non  si  sente  cosa  di  momento,  salvo  che  il  Principe  di  Conde  si  avicinava 
a  Ciarter  per  quanlo  scrivcno  di  Pariggi,  e  che  il  canipo  del  Re  lo  seguitara,  e  forsi  il 
Re  li  aridera  in  persona.  Qua  é  opinione  cerla  che  siaiio  essi  Francesi  tutti  d'accordo, 
ma  che  tutte  queste  dimostrationi  di  volere  combattere  siano  lime  per  qualche  loro 
rispetti. 

Del  caso  del  Principe  di  Spagna  série  comincia  a  parlare  piu  chiaro,  dicendosi  che 


78  RELAÏIOINS  POLITIQUES 

voleva  inacllinare  conlro  la  persona  del  padrc,  e  seli  agionge  anche  la  Ri-giiia,  le  don 
lijçliole  putine  e  la  sorella  del  Re,  e  che  il  lullo  sia  stalo  scopeito  da  Don  Gio.  il'Ans- 
iria,  al  quale  il  Principe  coniunico  il  suo  malvaggio  pensiero,  ricercando  lo  aggiiitio  suo. 
Il  quai  Principe  resta  mntato  in  iina  lorre  del  palazzo  di  cortc,  ovc  é  tennto  molto  stretio 
con  solo  doi  paggi  che  lo  scrveno,  e  si  dice  che  il  Re  vuole  fia  giudicala  la  cosa  pcr 
termini  di  giusticia,  e  clic  facilmentc  lo  Para  privare  dclla  successione  e  forsi  lorgli  la 
vitta.  Il  quale  Re  non  dovera  piu  partirsi  di  Spagna  di  qualche  tempo.  Hora  non  si 
dovera  piu  parlarc  del  ntariaggio  di  delto  Principe  con  la  figlia  de  l'Impcraiorc ,  alla 
quale  puotra  aspirare  il  Re  di  Francia,  c  il  Re  di  Portogallo  alla  seconda. 

Il  Principe  d'Oranges,  quale  fu  citato  a  comparere  di  qua,  ha  trovato  un  bcllo  modo 
di  scusarsi  a  non  puotere  cuaipaiere,  dicendosi  che  ha  otenuio  occasionc  dalli  Principi 
de  rimperio  di  andare  a  irallare  la  pace  o  accordio  fra  li  doa  Re  di  Deneniarche  c 
Souedia,  di  quale  pace  si  ha  qualche  spcranza  per  restare  quello  di  Suetia  divenulo 
fuor  del  senzo,  lai  che  se  la  cosa  riuscira  in  scusa  valida  al  detlo  Principe,  hara  fallo  un 
bcllo  tralto,  ma  trovera  un  duro  ozzo. 

Il  suo  figliolo  ando  in  Zelanda  a  imbarcarsi  pcr  Spagna,  ma  il  vente  si  é  niutato  con- 
trario. Qui  si  vano  incarcerando  qualche  borgesi  e  li  loro  béni  sono  inventariati,  il  che 
dà  Icrrorc  alli  altri.  Dio  voglij  clu^  il  Signor  Ducca  si  mostri  clemenie  a  nome  del  Re 
come  si  spcra. 

L'arniata  del  Turco  per  li  ultiiui  avisi  pare  non  si  dinioslri  tanto  galiarda  corne  fu 
dubilalo  e  che  non  uscira  fuori  salvo  per  la  guardia  de  suoi  mari;  presto  si  inteiidcra 
più  il  certo. 

(Hecord  office  Cal.,  ii"i^^20.) 


MDCLXV. 

.4vis  d'Anvers. 

(7  MARS  la68.) 
Actes  de  piraterie  sur  les  côtes  d'Angleterre. 

It  is  hère  sayd  that  a  Portingall  shipe  is  taken  in  tlie  wcst  counlry  of  Engiand  as  a 
prisoner  by  verliie  of  a  letler  of  mark  graunled  eyther  by  Toina  Wintcr  or  some  Alder- 
man  of  London. 

{Bril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  W 

MDCLXVI. 

Avis  d'Anvers. 

(8  MARS  ines.- 

Mesures  prises  à  Anvers  contre  les  Anglais. 

By  reason  thaï  divers  of  the  En^lislimnn  stcall  away  to  Hamborongh ,  tlie  rest  that 
tary  behinde  are  likc  lo  fare  the  worse  if  lliings  (ail  nol  oui  well,  and  are  ail  com- 
maunded  to  lye  in  tho  Englishe  house  and  nol  lo  go  ont  excepi  first  he  gevc  up  his  namo 
in  writing  lo  the  porter  appoynted  for  )l  piirpose,  and  so  at  night,  when  they  conie  in, 
to  put  oui  their  names  agayne,  by  which  means  il  is  knowen  who  comelh  not  in 
agayne,  and  ho  be  laken  traveling,  eyther  is  imprisoned  or  goeth  under  surties.^ 

^___  {Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 

MDCLXVIl. 

Avis  d'Anvers. 

(15  MABS  1S(>8.) 

Nouvelles  de  France.  —  On  attend  le  duc  d'Albe  à  Anvers.  Il  y  aura  pout-étre  en  son  absence  des 
exécutions  à  Bruxelles.  —  Départ  du  comte  de  Ruren  pour  l'Espagne.  —  La  réponse  du  prince 
d'Orange  à  la  citation  du  duc  d'Albe  a  été  afiîcbcc  à  Anvers  et  à  Bruxelles;  menaces  de  ses  parti- 
sans. —  Nouvelles  d'Espagne.  —  Le  comte  Palatin  refuse  de  restituer  les  ducats  qu'il  a  saisis. 

Nouvelles  de  Turquie. 

Di  Francia  sono  lilere  de  xj,  ma  di  quelle  cose  si  parla  variamente,  e  la  piu  parte 
coniinuano  a  volere  credere  che,  se  nor)  sono  gia  fra  loro  d'acordo,  lo  sarano  ad  ogni 
modo  a  dizavantaglio  del  Re.  A  Bruseies  ne  parlano  molto  poco  siandodi  delta  sentenza 
che  seguira  I  acordio,  e  alcuni  non  rnancano  di  dtibilare  che  la  gente  del  Conde  sia  per 
voltarsi  a  dampni  di  questi  paesi  se  dalla  parte  caltolica  non  li  sara  fallo  oppositionc 
dalli  medesimi  Francesi.  Il  Ducca  non  fa  sino  aqui  dimostratione  alcuna  di  haverne 
timoré  alcuno  no'  facendo  provigione  alcuna,  il  che  dà  segno  che  sapi  piu  oltra  di 
quello  che  il  volgo  giudiea. 


80  RELATIONS  POLITIQUES 

Il  quale  Ducca  si  aspetta  in  questa  villa  fra  poclii  giorni,  non  si  sa  la  causa  délia  sua 
vt'iiula,  salvo  che  alcuni  gindicano  che  iii  sua  abscncia  a  Bruseles  debbi  scguire  qualclif 
osecutione  di  alcuni  prigioni,  e  che  forsi  scguira  il  niedesimo  ancor  qui,  e  che  voglij 
ordinare  le  cose  si  spirituale  che  lemporale,  e  poi  dara  lu  nome  del  Ke  il  perdono 
genirale. 

Il  Conte  di  Bura  deve  esscre  pariito  per  Spagna,  mostrando  il  tempo  bello.  \'aiio  cou 
esso  di  molti  capitani  Spagnoli  per  fare  Canlerie  e  condurle  qua  alla  guardia  délie  for- 
lezze  di  questi  paesi. 

Il  Principe  d'Oranges  c  il  Conte  di  Oslrata  lianno  risposlo  per  scritti  mandati  ad 
alacare  alli  pesti  qui  ei  in  Bruseles,  e  alsi  il  Principe  con  persnna  mandata  a  posta  alla 
eilatione  gii  fu  falta  non  acilandola  per  valida,  ne  che  il  Ducca  sia  gimlice  compétente, 
per  cio  che  siando  loro  cavalicri  del  Ordine  segli  conviene  altro  giudico  e  sigurita  di 
puotero  comparere  personalamente  a  difendersi  corne  si  ofereno  di  fare  se  li  sara  dalo 
luogo  siguro,  e  cosi  protestano  contra  il  Ducca  in  quella  miglior  forma  puossono,  non 
mancando  di  tacliiare  bellamente  esso  Ducca.  Li  amici  di  detto  Principe  minaciano 
di  gran  cose  etc.,  ma  dubito  che  irnverano  un  duro  ozzo  e  che  harano  pacienlia. 

Di  Spagna  non  sono  poi  state  lilcre,  e  del  caso  del  Principe  non  sene  parla  pin  corne 
se  non  fussi  stalo  nuila,  di  modo  che  il  tempo  matura  ogni  cosa.  Il  Re  ha  dichiaralo  il 
Coniendador  di  Casiiglia,  che  è  stato  chianiato  da  Roma  in  Spagna,  per  luogotenente 
di  Don  Gio.  d'Austria  Générale  in  Mare,  di  modo  che  il  S"  Gio.  Andréa  Doria,  il 
quale  con  ragionc  aspirava  a  taie  grado,  corne  poco  safisfatto  si  è  partito  di  Spagna, 
(•on  animo  di  non  volere  piu  navigar  le  su  galère,  s'opra  quale  mandera  in  suc  luogo 
il  S"'  Piigano  Doria,  che  qui  si  Irova,  il  quale  partira  presto  per  Gcnova. 

Il  Conte  Palatino  quale  ha  rilassato  tutte  le  mercantie,  ha  ril<  niito  li  denari  con- 
pretensione  a  nome  de  l'Imperio,  per  la  legge  fatta  doi  anni  fu,  che  moneie  fuorasliere 
no'  puossino  uscire  fuor  delli  paesi  ioro,  imperché  pare  sia  esso  Conte  rimasto  mezo 
penlito  di  havcre  fatta  laie  dimoslratione,  atento  clie  si  come  li  era  stato  significalo. 
Aspetlava  che  la  somma  de  denari  fussi  molto  maggiore  e  che  lussino  del  Paj)pa  per 
niandaili  contro  li  Protestanti  di  Francia,  siioi  confederali,  dove  poi  si  è  chiarilo  del 
contrario,  di  mo<Io  che  si  spcra  debbi  rilassarli.  Il  Ducca  ne  ha  scritto  molto  caldamenle 
a  rimperatore  e  a  lulli  li  altri  signori  de  l'Imperio,  ma  al  Palatino  non  ha  voluto 
scrivere  nulla,  siando  poco  amici. 

Di  armata  Tiirca  pare  non  si  senti,  ne  si  temi  piu  per  qnestn  anno,  ne  alsi  di  canipo 
per  terra  in  Hongaria,  havendo  il  Turco  da  fare  assai  con  li  Persiani  con  quai!  è  in 
guerra. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2221  ) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AWGLETERRE.  81 

MDCLXVIII. 
Avis  d'Anvers. 

(  17   MAHS  1S68.) 

On  dit  que  la  paix  est  faite  en  France.  —  Troubles  en  Italie. 

Si  liene  per  ccrla  la  pace  falla  in  Fiatieia,  siaiulo  venula  la  nova  a  (juesta  Corle,  ma 
non  vogliono  ancor  dire  II  particolari,  il  clie  da  segno  ehe  siano  le  conditioni  a  po<o 
vanliiglio  delJ|Re,  anzi  si  tiene  siano  a  favore  e  honore  del  Principe  di  Condc,  non 
hobstante  ehe  aicuni'vogliono  dire  fussi  esso  Conde  ridulo  a  grande  necescita  de  dcnari 
e  allri  comodila,  il  ehe  l'hahbi  induto  a  lare  piu  presto  esso  accordio  di  qiianto  saria 
seguito  se  havessi  abbondato  di  denari  da  mantenere  li  Allamani.  Presto  si  intedera  il 
parlicolare  ;  in  tanio  manca  <|ua  di  temersi  ehe  qiielli  Allamani  si  puossino  con  la  parte 
Protestante  voltare  a  qucste  bande.  Delli  denari  raleniKi  dal  Palatino  non  si  intende 
altro. 

In  qnalche  liioghi  de  Italia  suscilano  niotivi  per  la  religione,  havendo  fra  li  altrj 
il  populo  di  Favenza,''che  é  sollo  il  domitiio  di  lloma,  amazzalo  lo  inquisitore  eon  tuiti 
li  suoi  scguaci  ehe  li  erano  slati  puosti  dal  Pappa.  Con  la  posta  di  Italia  ehe  si  aspella 
doniani  intenderemo  piu  ollra. 

{Record  office.  Cal.,  n»  2224.) 


MDCLXIX. 

Avis  d'Anvers. 

l-2[  MARS  IS68.) 

Nouvelles  de  la  paix  coneluc  en  France.  —  Le  duc  d'Albc  prend  des  mesures  contre  une  attaque  des 
Huguenots.  —  On  croit  que  l'on  relardera  le  procès  des  prisonniers.  —  Nouvelles  de  Turquie.  — 
l/arrcsialion  de  don  Carlos  u  provoqué  beaucoup  d'agitation  aux  Pays-Bas.  —  Le  comte  Palatin 
n'a  pas  restitué  les  ducals. 

Di  Franeia  é  venuto  uno  con  aviso  clie  la  pace  resii  coneiusa  del  tutlo,  ma  li  partico- 
lari sino  aqui  non  si  publicano,  salvo  ehe  si  continuerano  le  solilc  prediehe  per  tutto  il 
Tome  V.  11 


82  RELATIONS  POLITIQUES 

rogno,  salvo  cinque  leghe  presse  Pariggi,  e  clie  la  Regina  Madré  non  governara  piu; 
altro  parlicolare  non  si  dice.  Lo  quale  aocordio  poco  place  di  qiià,  etc. 

Fra  tanlo  si  dubita  che  quelii  Risters  hahbino  a  vollarsi  contro  questi  paesi,  per  il 
clic  il  Signer  Ducca  va  provcdendo,  havendo  spedilo  da  Bruseles  il  Diicca  de  Bron- 
zuyche  parlilo  per  andare  in  Allemagna  a  farc  cavalli. 

Hora  ehe  é  fatta  la  detta  pace,  si  giudica  che  qua  si  procédera  piu  lentamente  contro 
questi  prigioneri  massimamenlc  sino  a  tanto  che  H  Ristcrs  siano  passali  fuori  delli  con- 
fini,  ma  aP  hora  si  dubila  che  molti  di  essi  prigioneri  sarano  spediti.  In  tanto  chi  ha 
tempo,  ha  vitta. 

Di  Vinetia  scriveno  per  certo  che  non  tiscira  per  questo  anno  armata  Turchesca 
salvo  80  galère  per  giiardia  dejli  loro  mari. 

La  nova  dello  imprigionamenio  de!  Principe  di  Spagna  dava  mollo  da  pensare  a 
tulla  ilalia  ove  ne  fano  molli  discorsi  ;  diqua  non  scne  parla  piu,  ne  di  Spagna  si  sente 
altro. 

Delli  denari  ritennti  dal  Conte  Palatino  non  si  sente  altro  :  il  dubio  avanza  la  spe- 

ranza. 

(Record  office.  Cal.,  n»  2225.) 


MDCLXX. 
./4vis  d'Anvers. 

(27  HARS  1S68. 

On  annonce  que  la  paix  est  conclue  en  France.  —  Faveurs  accordées  par  Charles  IX  à  divers  Italiens, 

notamment  à  Strozzi  et  à  Gondi. 

Nfiwes  have  we  enoughe  dajiy,  but  so  many  falls  as  1  am  loth  lo  blot  paper  with 
them. 

Bv  letiers  from  Paiis,  dates  the  24"'  of  this  monetb,  it  is  sayd  the  King  of  France 
and  (he  Prince  of  Condy  are  agreed  and  peace  made  and  shal  be  proclaymtd  before  the 
last  of  this  nioneih  :  it  hath  bene  so  sayd  now  thés  x  or  xj  days  since,  but  1  will  bcicve 
when  I  hère  it  proelaymed. 

The  Iialians  leticrs  say  ther  is  a  triuinphe  appoynted  lo  be  made  upon  the  peace 
and  thaï  the  King  will  give  the  orders  S'-Michaeie  to  5  Florentines  of  those  bouses  that 
be  banished  from  Florcns  and  borne  in  France,  one  of  ihe  bouse  of  Strossyn,  another 
of  the  bouse  Salvyaty,  the  third  of  the  house  of  Gondy. 

[Uril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  AINGLETERKE.  8S 

MDCLXXI. 

Avis  d'Anvers. 

|t!8  MARS  4Stf8.) 

I.u  jiaix  faite  en  France  est  favorable  à  Condé.  —  Blessure  du  duc  de  Nercrs.  —  On  dit  que  le  duc 
de  (iuisc  se  retirera  en  Lorraine.  —  Le  duc  d'Allio  fera  proclamer  une  amnistie  vers  les  fêtes  de 
Pâques;  mais,  avant  ce  moment,  on  exécutera  ceux  qui  sont  en  prison.  —  On  dit  que  le  comte 
Palatin  prêtera  à  Condé  les  ducats  qu'il  a  saisis.  —  Nouvelles  d'Italie  et  de  Turquie. 

Lii  pacc  in  Francia  si  liciic  per  liitla,  ma  siiio  aqtii  non  si  inlindc  l'ullima  concliisione, 
ne  le  conditioni,  pailandosene  a  vaiii  niodi,  ma  i  piu  si  aeordano  a  dire  elie  la  sia  a 
mollo  vanlaglio  del  Conde,  il  qnale  forsi  reslara  Coiiteslabile.  il  lie  ha  da  pagarli  franclii 
(500'"  per  la  pa,Ka  de  soldat!  fuoraslcri,  li  qiiali  sarano  lieenliati,  e  si  pariirano  siibilo  che 
liarano  locco  denari,  di  qiialo  pace  la  pane  qiia  Caltoliea  ne  dinioslrano  pin  niesticia 
elle  allcgrezza,  dicendo  che  il  Ile  corne  giovane  sia  stalo  mal  eonsigliato,  etc. 

Il  Uticca  de  Nivers  fu  Cerito  <li  una  areliihujjiala  e  si  liene  non  puossi  viveir. 

Se  la  pacc  sara  in  efl'cllo  conelusa  n  f'avoie  di  (londe,  eoine  si  dice,  molto  gitidicano 
elle  la  casa  di  Guisa  si  ritirora  in  Lmena,  ma  sino  aqui  non  si  sa  cerli zza  alcuna. 

Parc  (lie  il  Signor  Dueea  d'Alva  stia  mollo  sieuro  ehe  li  Allamani  di  Francia  non 
siano  per  aenstarsi  a  qiiesli  paesi,  ne  l'arli  dainpno  aleuno.  Il  quale  Ducca  dicono  che 
dara  avanti  Pasqua  il  perdont)  générale  al  populo:  Ira  qiieslo  mezo  dovera  fare  morirc 
qiielli  prigioni  clic  pin  harano  errato,  e  si  dice  ehe  hoggi  o  domaiii  sarano  spediti 
alcuni  che  restano  del  castello  di  Vilvord.  Il  detlo  Dtieca  si  dimostra  di  volere  raco- 
glicre  denari,  e  si  gindiea  ehe  hisognaia  sia  soecorso  da  tutti  qnesli  stadi  per  snplire 
alla  iirande  spesa  che  causano  quesli  soldati  Allamani  c  aliri  luorestieri. 

Di  Spagna  non  sono  lilere  da  giorni  in  qua  i'  non  si  inlende  cosa  di  niomento. 

Delli  denari  rilcnuti  dal  Conle  Palalino  non  si  inlende  ancor  qtiello  vorra  fare,  salvo 
vienc  aviso  corne  in  Francia  sia  slalo  eonsigliato  al  He  e  al  Conde  ehe  dehbino  riehie- 
dere  detlo  Palatiiii)  a  concéder'  loro  dtlii  denari  in  (pieslo  loro  lanlo  hisogno  per  pagare 
li  soldai!,  offerendo  di  dare  alli  meroanli  inlcresali  huonissima  assignaiione  in  mercanti 
di  Pariggi  eon  rinleiesse  de  16  per  100  l'anno,  e  per  <io  si  giudica  che  hahbino  delli 
Fianeesi  scrilto  caldamenle  al  Palatino  voglij  rilenere  in  lui  detli  denari,  e  che  sara  piu 
dilieile  alla  reslitutione. 

Viene  scrilto  da  Lione  che  si  inlendeva  corne  il  Ducca  di  Firense  ha  compio  il  luego 
di  Finale,  eche  li  mandava  8  galère  eon  l,.')00  l'anli  a  prendcrne  il  possesso. 


84  RELATIONS  POLITIQUES 

Di  Vineiia  confermano   chc  questo  anno  non  iiscira  armata  Turchesca  salvo  da  80 
galère  per  guardia  de  loro  marine. 

{Record  office.  Cal.,  n*  22-2(;.) 


MDCLXXIL 

iévis  d'Anvers. 

{3i  MARS  4568.) 

Conditions  de  la  paix  conclue  en  France.  —  On  dit  qu'il  se  fait  en  Allemagne  de  grands  armements 
pour  aider  le  prince  d'Orange  et  délivrer  les  seigneurs  prisonniers  :  ce  qui  pourait  être  une  cause 
de  grands  troubles  aux  Pays-Bas.  On  a  voulu  dire  que  les  armements  étaient  payés  par  la  reTne 
d'Angleterre.  —  On  s'attend  à  ee  qu'en  diverses  Tilles  des  exécutions  aient  lieu  par  l'ordre  du  duc 
d'Albe;  il  fera  proclamer  ensuite  l'anmistie,  qui  est  fort  désirée.  —  On  espère  que  la  reine  d'An- 
gleterre favorisera  la  Compagnie  des  mines,  qui  pourra  employer  dix  raille  ouvriers. 

Alli  26  fti  publicnla  la  pace  in  Francia,  le  condilioni  si  miendono  essere  corne  soito. 

Il  Ke  pcrdona  a  tutti  li  Huglienolli  aciellanduli  per  buoni  vassali. 

Ciie  in  ogni  liiogo  di  Francia  si  puossi  predicnre  in  casa  di  cui  vorra  alla  Huphenola 
scnza  pregiiidicio,  ne  periculo  di  oui  vi  andcra  a  sentirlc. 

Clie  il  Principe  di  Conde  puossi  pralicarc  e  stare  in  Corte  a  suo  pincere,  ma  cho- 
l'Arniiraglio  e  Andalolo  stiano  a  case  loro,  senza  capitarc  in  Corlc,  se  non  li  sarano 
chiamali. 

Clie  il  Re  paghi  COO"  franchi  subito  per  spedire  li  Allamani,  li  quali  debbino 
ritornare  a  case  loro  per  via  dilla  Borgogna. 

Allri  parlicolari  chc  siano  d'importanza  sino  aqui  non  si  intende,  e  pare  che 
per  quanto  locca  a  religione  li  Protesianti  restino  contenti  di  havere  otenuto  (|uello 
riceicavano;  ma  l'Armiraglio  non  pare  molto  contenlo  per  quello  che  alcuni 
vogliono  dire. 

L'altro  giorno  qiia  fu  detto  chc  il  Conde  restava  mollo  amalato,  ma  non  si  sente 
coml'crmare  da  banda  degna  di  fede. 

Si  mormora  assai  che  in  Allamagna  si  fane  grande  preparationi,  cioè  il  Ducca 
Augusto  di  Sassonia  prepari  S"  cavalli  e  12""  fanti,  e  alcuni  allri  aisi  preparino  buona 
partila,  tutti  per  meiersi  in  aggiiito  del  Principe  di  Oranges  e  allri  signori  di  qui 
prigioneri  e  voliarsi  a  danni  di  quesli  paesi,  se  non  sarano  liberati  detii  signori  o  per 
il  meno  ristauralo  il  Principe  al  prislino  suo  grado,  la  quale  nova  é  mollo  vociferata 


DES  PAYS-BAS  I:T  DE  L'ANGLETERHE.  85 

da  Aliemaiii  e  allri;  ma  al'  incontro  il  Ducca  d'Aiva  dimostia  di  non  farne  conto,  ne 
cura  alcuna,  il  ciie  fa  credere  a  molli  che  non  siano  ven;  tante  prcparationi  ;  ma,  quando 
scgnisscro  da  dovcro,  saria  pur  da  dubitarc  di  giaiidissirno  dislurbo  c  travaglio  in  quesii 
paesi.  Non  voglio  taceivi  che  non  mancano  qua  di  irovarsi  di  maie  lingue  quaii 
vanamenlé  vogliono  dire  che  detli  cavalli  in  Allamàgna  sono  pagali  di  belli  angeloii 
délia  vcstra  Serenissima  R[egina],  etc. 

Si  tiene  che  in  qiiesta  sellimana  in  piu  luoghi  di  quesli  paesi  si  fara  giusticia  di 
alquanti  prigioneri,  e  digià  vogliono  dire  habbino  cominciato  in  Guantes  e  a  Valenliene 
di  aieuni  capi  ;  e  poi  si  ha  buona  speranza  clio  il  Ducca  dara  il  pcrdono  générale,  che 
piacia  a  Dio  segua  presto,  siando  da  tulii  mollo  desideralo.  Si  crcde  che  in  le  cose  di 
religionc  sara  ptiosto  ordine  severo,  e  per  scgno  di  cio  hieri  fonmo  presi  da  18  personc 
qui  fuora  le  porte  che  mangiavano  carne  in  una  tavcrna,  e  doverano  pagarla  cara. 

Di  Spagna  non  si  sente  altro,  ne  di  altre  i)an(le  cosa  di  momento,  ne  alsi  di  quelli 
denari  ritcnuli  lial  Conte  Pnlatino,  di  quali  fra  da  diibitare  longa  restitutione,  in  quai 
caso  sara  qua  il  denaro  scarso. 

Illuslrissimo  signor  e  patrone  mio  perpctuo,  non  puosso  màncare  di  dire  a  Vesira 
Eccelcnlia  di  quanta  importanza  sia  alla  Compagnia  délie  Mine,  il  irovare  modo  de 
havere  provigione  di  denari  per  puotere  abbraciarc  da  dovero  la  fabrica  loro,  quale 
solo  dipende  dal  volere  proprio  di  essa  Compagnia  in  provedere  di  piu  numéro  di 
minalori,  l'abricaro  fornaci  assai,  c  comprare  boschi  per  asicurarsi  di  continua  abbon- 
danza  di  carboni  e  ligna,  poicho  il  Signor  Idio  per  sua  sanla  gralia  ha  scoperto  a 
qiiesta  felicissima  e  Serenissima  Regina  il  duono  divino  di  esse  mine  lanlo  ferlili  e 
abbondantissime  che  si  puoiria  meltere  a  iavoro  lO"  minatori  continu!.  Qualc  bellis- 
sima  occasione  di  richezza  e  honorata  impresa  ,  siconie  in  quai  si  voglij  luogo  del 
mondo  saria  diiligentissimcnte  ingrossata  e  mantenuta,  eossi  sarebbe  di  biasimo  e 
pochissima  ripulatione  alla  detta  honorata  Compagnia,  se  mancando  a  se  siessi,  no' 
facessino  ogni^  loro  sforzo  a  sapere  raccogliere  il  fnitto  tanto  abbondante  che  c 
sicurissimo  in  loro  puotere,  se  vogliono  coltivarlo,  come  sono  ccrlissimo  che  Vestra 
Eccelentia  non  sia  per  mancare  porgendo  la  sua  soliia  proltetione  e  favore,  con 
dimostrare  a  Soa  Majesta  quanto  sia  necessario  habbi  provigione  di  rami  per  artiglicnV, 
non  rifuiando  questi  rami  délie  sue  mine  tanto  eccelenti  c  perfetti  quanto  si  puossi 
trovare  al  mondo,  qualc  finezza  gia  resta  qua  stata  saggiata  dalli  ufficiali  di  Soa  Majesta, 
i  qnali  puossono  farne  amplo  raporto,  e  il  medesimo  Vestra  Eccelentia  intendera  di 
presto  dil'ha  dal  mare  dove  ne  ho  mandato  le  mostre  in  piu  luoghi  e  gia  ne  sento  ottima 
rilatione,  talc  che  se  rifulandoli  Soa  Majesta,  il  che  non  credo,  li  manderemo  sia  in 
Portiigallo,  Spagna,  Francia,  Fiandra  o  Italia,  li  venderemo  a  molto  maggior  pregio 
di  quanto  li  pagara  Soa  Majesta,  la  quale  non  puotra  havere  allra  provigione  di  luogo 
alcuno,  che  non  li  costino  molto  piu  cari,  valendo  hora  in  Fiandra  3.  s.  lo  cantaro. 


«6  RELATIONS  POLITIQUES 

il  quale  peso  risponde  qiia  solo  104  libre,  iiel  elie  si  pende  8  pcr  ceiilo  oltra  le  spesi- 

di  eondurlo  qua,  ma  il  peggio  é  clie  non  sene  puo  havere  per  denaii  siandune  nianea- 

mento,  oltra  ehe  non  si  puotra  oltenere  dal  Diicc-a  lieeniia  di  cavarne  ftiori.  Il  ciie  ho 

voluto  denolare  a  Veslra  Eccelentia  supplicandola  a  volere  in  serxilio  del  regno  e  comodo 

di  Soa  Majesta  proeurare  di  fare  \eiidila  di  qualehe  bnona  qnanti(a  di  tssi   lami  a 

consignare  gioinalmenle  fra  termine  convienle,  pagando  Soa  Majesta  li  dcnari  pronla- 

mente  acein  pnossino  servira  alli  bisogni  délie  mine,  c  ehe  si  eavi  il  frutlo  con  celeriià, 

seiiza  aspetare  longo  tempo  per  maricamenlo  di  denari  da  qnali  il  luilo  consiste,  e  quando 

pur'  non  acomodi  a  Soa  Majesta  servirsi  di  essi  rami,  in  lai  caso  la  Compagnia  di  esse 

mine  suppliea  Veslra  Kceeleniia  a  proeurare  la  risoiula  risposia,  accio  sia  in  lora  liberia 

di  farne  partito  in  altri  liioglii  e  eercare  la  provigione  di  denari  pcr  ahra  via  quanto  pin 

presto  fia  possibile. 

{Record  office.  Cal.,  if  iiil.) 


MDCLXXIII. 

Le  duc  d'yilbe  à  la  reine  d' Angleterre. 

(BhUXEIXCS.  li  iVKIL   1568.) 

Réeluiiialioiis  contre  des  actes  de  piraterie. 

Très-liaidic,  trés-exeellenle  et  très-puissante  Princesse.  Je  me  recommande  l)ieii  Inim- 
blcmciitcn  la  bonne  gràec  deVostrc  .MajeslcS  advertissanl  icelle  comme  Jehan  de  C.uel- 
lar,  Diego  de  Chavnry,  Jacques  l.avoeanti,  (jilles  Hofman,  Charles  Escora,  Gérard 
Voel  el  aulires  leurs  eonsors,  tous  siibjeels  du  Roy  mon  maislre,  umt  de  la  nalion  d'Es- 
paigne  que  de  celle  de  ces  pays  de  pardeçii,  m'ont  plainelivement  remonstré  que,  ses- 
taiis  trouvés  grandement  endommagés  par  les  roblieries  cl  |iil!eries  que  de  leurs  biens 
et  marchandises  avoit  faict  le  corsaire  Eduard  Chuck,  d'Anton  en  vostre  royaulme 
d'Angleterre,  ils  nviont  longtcMi|)S  el  par  grand  iritvaulx  el  despens  faict  et  faict  faire  les 
diligences  requises  pour  la  rcciipéralioii  de  leurs  di(;ts  biens  et  denrées,  questiont  de 
grande  valeur.  Et  combien  que  par  intercession  de  l'Anibasadeur  de  Sa  Majesté  Catho- 
licque  résident  près  la  Vostre,  Icelle  avoit  ordonné  (|ue  aux  dicts  supplians  justice  fust 
administrée  par  ceulx  de  l'Adminililé  de  Vostre  Majesté  el  que  le  dici  corsaire  ait  effec- 
lueleinent  esté  mené  prisoimier  dois  Irlande  en  ladicte  ville  d'Anton,  toutefois  que 
jusques  orres,  quelques  instances  que  pour  ce  ayent  esté  faietes  de  leur  part,  ils 
n'avoient  sceu  obtenir  justice,  et  que  ledict  corsaire  fust  mené  pardevant  les  juges  de 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  87 

ladicle  Admiralitcà  Londres,  afin  que  l'on  s'informasl  et  procédasl  contre  luy  comme 
le  dioict  le  veult  el  ses  delicls  le  mcriloyent,  à  leur  très-grand  intértst,  dommaige  et 
perte  irréparables,  me  requérans  el  prians  parlant  den  vouloir  escripvre  à  Vosire 
Majesté,  en  quoy  je  n'ay  peu  leur  défaillir,  pour  estre  (eonmie  diet  est)  tous  subjccls 
diidict  S'  Roy  mon  maistre,  ausquels  (pour  hi  charge  qu'il  a  pieu  à  Sa  Majesté  me 
donner  en  cesdicls  pays),  je  dois  loule  ayde,  assislenee  cl  laveur  en  ce  qu'est  de  droict 
et  raison,  comme  esl  eeste  leur  poursuyle  :  qui  me  Caict  prier,  comme  je  prie  bien  ins- 
tamment Vostre  Majesté,  qu'elle  veuille  donner  ordre  et  commander  que  ausdicts  siip- 
plians  endroiet  leurdicte  poursuyK^  soitfaicle  et  administrée  bonne  et  briefve  justice  et 
procédé  en  cest  affaire  en  telle  et  si  prompte  expédition  qu'ils  puissent  recouvrer  et 
avoir  raison  de  ce  que  se  trouvera  leur  justement  appartenir  et  estre  deu.  En  quoy,  oultre 
que  ce  sera  œuvre  digne  de  Vostre  Majesté,  Icclle  fera  ce  que  et  la  raison  et  équité 
dictent,  et  les  mutueles  amitié,  commerce  et  négocialion  requièrent,  ainsy  que  ledict 
Ambassadeur  le  dira  bien  amplement  à  Vostre  Majesté  de  ma  part  el  luy  en  requerra 
encoires  plus  instamment  que  je  ne  fais  par  ceste  lettre,  laquelle  je  voy  finir  en  priant 
le  Créateur  donner,  très-haulle,  très-exeellenie  et  très-puissante  Princesse,  à  Vostre 
Majesté,  l'entier  de  ses  haults  et  vertueulx  désirs. 

De  Bruxelles,  le  vj™'  jour  d'Apvril  1567,  avant  Pasques. 

{Record  office.  Cal.,  n°  21U.) 


MDCLXXIV. 

Le  duc  d'Alhe  à  Guzman  de  Sylva. 

(Bruxelles,  6  avril  1568.) 
Même  objet. 

Monsieur  l'Ambassadeur.  Ayant  esté  prié  de  la  part  de  Jehan  de  Cucllar,  Diego  de 
Chavary,  Jacques  Lavocanti,  Gilles  Hoffmaii,  Charles  Escora,  Gérard  Voet  et  aultrcs 
leurs  consors,  tous  subjects  du  Roy  nostre  maistre,  tant  de  la  nation  d'Espagne  que  de 
celle  de  pardeçà,  de  vouloir  escripvre  en  leur  faveur  à  la  Royne  d'Angleterre,  je  le  fay 
présentement  par  une  lettre  de  la  teneur  que  verrez  par  la  copie  que  j'ai  commandé 
vous  estre  envoyée  avec  cestes.  lu  m'ayans  iesdicts  supplians  pareillement  prié  de  vous 
en  vouloir  aussy  escripvre,  je  n'ay  sceu  délaisser  de  vous  faire  despescher  ceste  dicte, 
afin  que  tant  vers  ladicie  dame  Royne,  comme  ceulx  de  son  Conseil,  que  adviserez  estre 


88  RELATIONS  POLITIQLIES 

à  propos,  vous  faicles  les  insiances  convenables  à  ce  que  les  susdicts  supplians  puissent 
consuyvre,  cndroicl  leur  poursuyte,  bonne  et  briel've  justice,  et  ce  qu'il  se  trouvera  esire 
de  droict  et  raison,  représentant  en  oullre  combien  que  pour  la  libre  navigation,  négo- 
ciation et  commerce  il  importe  au  publicq  que  les  complices  dudicl  corsaire  soyenl 
descouverts  et  cognus  et  tous  exemplairement  ehastiés  à  terreur  d'aultres. 

A  tant.  Monsieur  l'Ambassiideur,  je  prie  le  Créateur  vous  donner  ce  que  plus  luy 
vouidrez  demander. 

De  Bruxelles,  le  vj'jour  d'apvril  1567,  avant  Pasques. 

(Archives  du  Royaume  à  Hruxe.lUt.  .\ég.  d'Angleterre.) 


MDCLXXV. 

Avis  d'Anvers. 

(It  AVHii.  1568. 
Malgré  ce  que  l'on  dit  des  arnieiuenU  en  Allemagne,  le  duc  d'Albe  contioue  à  ordonner  les  exéculion.i. 

Tlie  Duke  proceditli  in  liis  exécution  as  one  noihin;ic  fering  any  resistans,  nlihougli 
tbeir  is  great  talk  of  great  prt-paralion  mad  in  Duicliland  to  eome  hetherward.  I  think 


ihis  but  talk  indead. 


(Brit.  Mvi.,  Tilu$,  B.  VI.) 


MOCLXXVI. 

Avis  d'Anvers. 

(M  AVitn.  1fi68.) 

Nouvelles  de  France.  —  Argent  envoyé  d'Espagne.  —  On  dit  que  l'on  clierclie  à  réconcilier  Philippe  II 
a%'ee  son  fils,  —  Exécutions  ordonnées  par  le  duc  d'Allic.  —  On  dit  que  les  armements  se  pour- 
suivent avec  moins  d'ardeur  en  Allemagne.  —  Nouvelles  de  Venise. 

Délia  pace  publicata  in  tutta  la  Francia  non  sene  parla  piu.  Si  tiene  per  cerlo  che 
qiielli  Rislers  andando  a  casa  loro  non  passerano  per  qiiesli  comlini,  ma  che  tenirano 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  89 

altrn  strada.  La  Regina  Madré  di  Francia,  quale  liebbe  certe  litere  dal  lie  di  Spagna, 
ullimamenle  fu  vedula  di  molla  mala  voglin,  piangendo.  La  causa  non  si  dice,  ma  si 
giiidica  che  il  Re  si  dolga  della  paee  si  pooo  honoravole  che  ha  falta,  elc. 

L'altro  giorno  comparsero  verso  Biseaya  3  délie  zabre  con  denari,  e  in  queslo  ponto 
sono  al. . .  gionic  le  restante  a!(ro  5,  qiiali  in  tiitlo  portano  la  somma  di  ducati  500""  a 
merean[ti]  Genovesi,  quali  liarano  a  pagarli  al  Uiicca  dAlva  per  parte  delli  cambij  fatti 
col  Re  in  Spagna.  Delli  altri  denari  rilcnuti  dal  Conte  Palalino  non  si  ha  molta 
sper[anza]  de  restiliitione. 

Con  dette  ultime  zabre  comparse  hora  é  venuto  uno  correro  dal  Re  a  qiiesta  Corle, 
molio  frescn;  domani  si  dovera  inlendere  quai  cosa  di  novo.  In  lanto  ho  sentilo  che  si 
dice  corne  alcuni  signori  délia  Corte  di  Spagna  irattavano  di  pacificare  il  Re  col 
Pimcipe  e  la  s[ua]  iiberatione.  Non  si  dirono  ancnr  aliri  particolari,  ne  si  puo  ancor 
credere  che  li  sia  buon  vers[o]  da  puotcria  acomodare. 

In  qiiesii  paesi  .si  vano  facendo  di  moite  esecutioni,  e  sene  aspelano  moite  altre,  poi 
dovera  uscir'fuori  il  générale  perdono. 

!n  Allamagna  pare  che  provigioni  di  génie  coniro  questi  paesi  vadino  rafredando,  e 
hora  che  il  Diicca  hara  denari  assai  puotra  provedersi  di  soctorso  se  bisognara. 

Di  Vinetia  viene  comfermata  la  tregua  fra  l'Imperatore  e  il  Turco  per  8  anni,  ma  li 
Viniliani  pare  non  li  siano  conclusi,  il  che  dava  pur  qualehe  novo  diibio,  pur  doverano 
acomodare  il  tutto.  In  alcuni  liioghi  de  llalia  si  facevano  rigidissinii  punitioni  per  conlo 
di  religione,  e  per  non  havere  ip  (|iiesla  voila  haviito  litere,  non  puosso  diie  per  hora 
allri  particolari. 

{Record  office.  Cal.,  n»  2228.) 


MDCLXXVII. 

Thomas  DuUon  à  Gresham. 

(ANVEHS,  18  AVKII.  iî>68  ) 

On  annonce  que  le  prince  d'Orange  soutenu  par  divers  nobles  entrera  dans  les  Pays-Bas.  —  Le* 
catholiques  eux-mêmes  reprochent  au  duc  d'Albe  de  vouloir  les  rédufl-e  en  servitude.  —  Le  duc 
dWlhe  a  renonce  au  projet  de  passer  les  fêtes  de  Pâques  dans  un  monastère  près  de  Bruxelles.  — 
On  dit  que  les  retires  congédiés  en  France  entreront  dans  les  Pays-Bas.  —  On  a  répandu  le  bruit 
de  la  mort  de  l'Empereur. 

Right  worshipfull  Sir,  My  diiiye  donne,  I  recommend  me  unto  Your  Maistershepe, 
etc.  My  lasie  I  send  Your  Worshipe  per  our  last  ordenary,  of  snche  aecorranles  as  liera 
Tome  V.  12 


90  RKLATIOISS  POLITIQUES 

dothe  pase.  Syilie  whiche  lynie  liere  is  nothing  but  ihat  Iirre  is  great  taicke  ihat  in  tlie 
este  partis,  in  Frjeslande  niid  in  Gelderlaiid,  th-  prynce  of  Orrenge  witli  olhers  of  ihe 
iiobylytyi'  do  tacke  up  nien  of  warre,  and  llie  lalcke  is  thaï  byfore  tlit;  last  of  maye  ihey 
wil  be  ail  hère  in  Brabant  for  lo  vyst-.tl  ihe  Ducke  de  Alva  with  his  Spanyardes.  No 
dowght  and  thcse  men  of  warri-  do  romme,  ni!  thc  liolle  countrey  will  stand  up  wilh 
llieni,  for  nowe  tlie  veroy  papistes  do  persove  ihai  the  Ducke  de  Alva  dotho  gn  abowgiii 
to  macke  tlicni  ail  slaves. 

Tlie  Duekc  nowe  ihis  Ester  dedo  suppose  for  to  bave  kcpt  bis  bouse  in  a  cloester 
ni  mylcs  wiibout  Bruxselles,  and  did  send  ail  bis  stoulTc  and  lioiischolde  tbiiher,  but 
lie  liatlic  barde  suebe  newes  tbal  bis  mynde  is  alieryd,  so  tbat  be  dolbe  reniayne  still  at 
Bi'uxsclles,  and  tbe  report  is  tbat  sborlly  after  ihe  bollydayes  hc  wil  be  licrc  at  Andwarp. 

Ferther  yl  maye  please  Your  W'orshipe  to  undarsland  tbat  the  newes  wc  bave  out 
of  France,  is  tbat  ail  thèse  duihe  borsemen  tbat  be  tbore,  will  corne  tliis  wave  bom- 
wardcs  by  cause  yt  is  noti  onely  tliere  next  waye,  but  aiso  for  ibal  ihis  countrey  is 
bettar  provydid  of  vyttualles  for  tbcm,  so  tbat  tbe  Ducke  sball  hâve  getics  upou  ail 
sydes. 

Fcrtlier  yt  maye  picase  Vour  >\  orsbipe  for  lo  umlarstand  ibat  liere  is  taickc  tbat 
the  Ëmpcrour  shiildc  bc  deade,  but  we  bave  no  certen  newes  tbcreof,  netlicr  do  I  gtve 
anny  ciedeit  ibere  nnto, 

Otbcr  at  tbis  présent  berc  is  notl  to  adverti/e  Your  VVorshipe  of.  This  knowMlie 
the  Lord,  whom  I  do  bescche  lo  presarve  ^'our  good  Miistcrshepe,  my  good  ladyc  your 
Ledfelowe  witli  ail  youis  in  beltbc  and  iownjj  lylTc.  Amen. 

The  ....  dothe  pase  at  23  s.  per  usance  and  is  lycke  for  lo  risse. 

This  wceke,  tbe  newe  eastcll  hère  in  Andwarp  liadde  almosie  benne  drowned  by 
reason  of  a  spryng  tyde  and  stormye  wetlur,  so  tbat  yf  yt  haddc  nott  cbanced  in  ihe 
daye  tyme  as  yt  dede,  and  forlbe  wil  be  foresene,  yt  wold  bave  marrid  ail  thèse  works, 
whiche  came  by  a  great  diche  tbat  is  madf  for  lo  leaie  out  ibe  wattar  oui  of  the  casicll- 
diche  inio  the  revar,  wliarc  ibe  spiyng-flude  dide  entar,  so  by  ail  reason  this  eastcll 
will  be  to  no  pourpose,  by  reason  yl  dolbe  stand  upoii  a  sandye  growndc. 

{Bril  Mus.,  Lansdown,  10.  —  Publié  fort  incorrectement  dans  les  Bul- 
letins de  la  Commission  d'histoire,  2'  série,  t.  XII,  p  62  ) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  91 


MDCLXXVIH. 

yfvis   d'Anvers. 

(\\\  AVHiL  \rm.] 

On  dit  que  les  retires  retournent  de  France  en  Allemagne  ;  mais,  selon  d'autres  avis,  ils  se  dirigeront 
vers  les  Pays-Bas.  —  Mesures  de  précaution  prises  [lar  le  duc  d'Albe.  —  Armements  du  duc  de 
Saxe  en  Allemagne.  —  >i'ouvelk's  diverses  de  France.  —  11  est  défendu  en  Espagne  de  parler  de 
don  Carlos.  —  Nouvelles  de  Turquie. 

P^r  iinn  aviso  di  Paiiggi,  iJi  12  ili  qurslo,  vicne  scritio  che  tli  gia  li  Allamani  «lella 
parle  dei  Coude  c. . .  a  maicliiare  per  via  di  Horgogna  a  picole  gioriiale,  c  di  poi  farano 

il  iiiedesiino  qnelli  dalla del  Ke  tutti  per  ritoniare  in  Ailamagna  a  casa  loro;  etie 

(|uello  medesimo  giorno  eran. .  .  libérât!  li  figlioli  del  Coude,  quali  erano  prigioni,  stati 

molio  aearezzali  dal  Re;  clie  li  lia aisi  sene  ritoriiavano    in  Ilalia;  clie  qiiello 

giorno  saria  restiiiiito  Orliins  c  al .  . .  lennii  da  Proleslanti  al  Rc,  lalmente  che  pareva 

il  tiiito  quielo.  Ma  liie deilo  dal  Conte  di  Lodron  come  alli  16  di  queslo  il  Diicea 

dAlva  trovaiidosi  in  chiesi. .  .  ufficij  liibbe  una  posta  da  Pariggi  con  litere  di  14  per 

(|iiali  li  scrivcno  che  pa Allainiiiii  vogliono  ad  ogiio  modo  passare  da  quesle  parti, 

e  per  cio  il  Ducca  sta  con e  ehc  debbino  tutti  dclli  Allamani  cosi  dalla  parte  di 

(;onde  coinc  dtl  Re  unirsi  insieme. . .  . ,  ca\alli  corne  pedoni,  con  li  quali  anche  si  terne 
siano  per  aprosimarsi  qualclic  l'anla.  . .  Alciini  dicono  prepararsi  in  Ailamagna  a 
inslaiiza  di  detti  di  Francia,  e  per.  . .  il  Uucca,  per  non  cssere  colto  alla  sprovistà,  lia 

spedito  Colonelli  per  fare  in  qu paesi  6'"  Valoni,  e  piu  al  Ducca  di  Branzuiche 

clie  fa'ii  1500  siiio  in  2""  cavalli,  o  al  Conte  di'  Arcmberghe  ha  ordinato  in  Francia  che 
debba  quanio  prima  ritorna.  . .  qua  con  la  cavalaria  Borgognona.  In  oltra  se  sara 
bisogiio  dara  ordine  por  m. . .  di  gcnle  e  cavalli,  c  munira  lutte  quesle  frontière,  tal  clie 
liara  di  presto  insi.  . .  26°"  fanli  e  molli  cavalli,  di  modo  che,  se  li  Allamani  vorrano 
lentare  quesli  paesi  damiiilicarli,  pensa  dello  Ducca  che  trovarano  saliarda  resislenza, 

ma  sara  bu. .  .  non  si  venghi  a  taie  cimento.  Preslo  si  dovera  intendere  piu  oltra 

niotivi  de  preparalione  in  Ailamagna,  in  ciïetlo  si  sente  pur'  ehe  il  Ducca  Augusto. . . 
Sassonia  ne  habbi  in  ordine  alquanti  cavalli,  ma  pare  ehe  qua  lengono  per  eerlo  che 
siano  a  ilampni  di  (piesti  paesi,  an/i  si  asicurano  che  siano  per  dift  sa  del  suo  sta. . .,  ehe 
il  cugiiio  Ducca  Gio.  Gulielmo,  ehe  a  capo  délia  gente  in  Francia,  volessi  a.  .  ,  lentare 
qualeosa  contro  di  lui.  Si  é  aisi  mntegiato  che  il  Lansgrave  f.  . .,  ma  si  dicono  tante 
bugie  inventiite  ogni  giorno  ehe  non  bisogna  piu  ercdere  ....  con  saiilo  Thomaso, 

Con  li  pcnullimi  avisi  di  Francia  fu  scritio  come  Mons'  de  Moluehe  cra  con  buono 


92  RliLATIONS  POLITIQUES 

numéro.  . .  ail'  asccdio  cicila  Rnchiella,  qiialc  vuoi  ii  sia  restituita  a  nome  dfl  Re  ; 
che. . .  de  Nivcrs  eia  guarilo  délia  archibiisata  liavuta,  e  si  trovara  ancora  in  arme. . . 
sua  geiue  Italiana;  clic  Ii  Guisi  aisi  uon  si  disarniavaiio;  e  ciie  moite  ville  n. . .  olevano 
accettare  la  pace,  ne  a  modo  alcuno  comporlare  che  Ii  llugeiioti  Ii  ritornassino  dentre, 
lai  che  si  faceva  giudicio  non  piiotessi  detia  pace  durare  molto;  ma  quello  aviso  di  12 
scritto  da  uiio  Italiano  parla  molto  chiaro  che  il  tutto  passava  hene  e  quieto,  hor 
bisogna  aspeiare  altri  avisi. 

Di  Spagna  furono  lilere  de  Corte,  di  22  di  marzo,  ma  non  scrivono  nulla  di  novo 
siando  prohibito  il  parlare  délie  cose  del  Principe,  pur  alciuii  a  Bruseles  si  lassano 
intendere  che  si  iratava  di  pacificarlo  col  padre. 

Di  Viena  sonp  litere  fresche  con  aviso  che  di  Cosiantinopoli  era  ritornaio  quello 
M.  Edoardo  quale  fu  dal  Turco,  c  ha  porlato  la  eonclusione  délia  tregua^per  ono  anni, 
del  che  l'Imperalore  era  molto  contcnto.  Per  qiiesio  auno  non  si  dubita  pin  di  armata 
del  Turco  per  mare. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2i29  ) 


MDCLXXIX. 

James  Spencer  à  Cecil. 

{  Dantzick  .  33  AVKiL  1K68.) 

Armements  pour  aider  le  prince  d'Orange.  —  Les  corsaires  de  Danliig.  —  .Nouvelles  de  Prusse 

et  de  Russie. 

Right  honorable,  I  persived  wiili  my  rude  handc  and  adverlysmenls  lo  syngnyflie 
Your  Honor  of  the  newis  a(  Anlwarpc,  whcrof  I  doubt  nol  but  Your  Honor  [more 
cerlynly  avertysid  ihis  what  I  hâve  herd  in  thèse  countreis  1  bave  passed  syns  (hat  tymc. 
I  présume  aiso  to  lel  Your  Honor  undersland  as  in  the  landes  of  Saxon,  Rroncswike, 
Westphalia,  Makdeborough ,  llessen  and  Pomcrlande  lliere  is  grcal  taking^  upp  of 
men,  as  well  roiters  as  franch  knyghts,  for  whome  or  to  what  purpose  I  could  not  lernc 
certenlye,  but  as  the  voyce  goilhe,  some  of  thème  shuld  be  for  the  prynec  of  Oriengc, 
and  some  hired  hy  the  state  of  l.ubcke  to  aide  the  Kjnge  of  Denmarke,  in  which  slale 
1  abode  foure  days,  duringe  wliich  lyme  I  sawe  great  expeciance  of  warres  wiih  manye 
outcries  of  the  pore  for  the  grcat  paymenls  that  was  there  a  coleclinge  which  was  ofof 
duysent  heuse,  great  dolors  of  cvery  house-kcpcr a  dolor  ard  for  evere  his 


DES  PAYS-BAS  KT  DK  L'A^GLln  KKRE.  »3 

childif nd  ard They  compell  thc  stranyers  wieh  passe  llirowe  lo  pay  also. 

Their  povorlie  semyclie  lo  growo  great  by  reson  of  tlieyr  greai  losses  susnaymed  by  ilie 
warrcs.  They  seul  dyvers  of  ibe  lowne  wiih  a  caplain  of  the  Kyng  of  Deniimarke,  wbo 
eiiired  Swedcn  wilh  bis  coriipanye,  wich  wcre  peirnylled  lo  biirne  and  spoyie  and  passi; 
dyvers  prays,  but  seudenly  they  were  surprised  by  ihe  Sweddens  and  vere  few  eseaped, 
bul  etber  s'ayne  or  lakcn  as  they  of  Lubeke  ihcmselffes  export. 

Hère  in  Dansyke  is  great  préparation  of  ffrebuiers,  to  the  nomber  of  fyve  and  tweniic 
seales,  but  shippes  of  no  great  burden,  save  in  which  be  of  syne  score  laste;  ihey  supose 
lo  hâve  great  prayes  of  the  inglesehe  shippes  whare  bownd  for  the  navy  they  spare 
nelher  hoUander  or  other  that  goilh  thither  :  hère  daily  rise  qnarelle  amongst  (he  foryers 
of  the  towne  abowle  the  spoiles  tiiesc  freebntters  do  compte,  theyr  shippes  are  better 
manned  then  furnysbed  ether  with  monytion  or  ordynance,  for  that  is  itut  weak.  I  went 

a  bord  of  purpose there  I  hear  is  lyke  to  ryse  great  slryiïe  betwene  the  Kynge  of 

Pôle  and  the  tord  of  Brandenbourg  and  other  iheyr  Ifrends  of  the  Dutches,  aboiil  the 
custodie  of  the  yonge  duke  of  Prensia,  whose  fatlier  the  olde  duke  departid  his  lyffe  the 
23  of  marche,  and  the  dutches  his  wyffe  the  soms  day  also,  at  which  instant  the  yongc 
duke  eseaped  wilh  great  péril!  of  his  lyffe.  As  he  departid  froni  the  place  where  hc  layc 
towards  ihem,  his  horse  fell  tiirowe  the  ise  and  was  drowned,  but  wilh  great  dyficulte 
ihe  servants  reeoverid  the  yonge  prynce.  The  duke  his  falher  and  the  duchesse  are  not 
as  buryed,  for  yt  the  Kynge  meanyth  to  corne  in  person  thither,  with  is  much  doubted 
lo  be  more  for  treasure  of  the  yonge  duke  then  to  soienise  the  ffuncrall  of  his  parents, 
wherfore  they  fortyffie  wilh  great  spede  ail  ihe  townes  of  any  sirenghe  in  Preusia.  Hit 
is  sayd  hère  ihe  Kynge  is  sycke,  and  dyvers  légales  from  Rome  ihere,  which  atende  to 
hâve  his  presens,  but  are  not  permysscd  till  his  better  amendment.  Hère  is  a  sect  of 
religiouse  persons  called  Fornitois,  placed  by  the  Kynge  commandements  and  the 
Popes  in  thèse  places,  where  God's  word  was  preehed ,  the  preehers  expellid  and  the 
people  compellid  to  herr  theyr  masses.  At  Dansyke  they  bave  apoyntid  them  a  charge 
by  themselffes. 

Hère  is  also  newis  that  the  Moscovyles  haihe  wasted  and  overeome  fyfftie  myles  in 
Polland,  till  they  corne  wilhin  fyve  myles  oflhe  wildc,  and  this,  havinge  for  feare  I  be 
over  tediose,  wil  pray  to  God  for  the  lange  preservinge  of  Your  Honor,  wilh  al  yours 
to  the  will  of  God. 

From  Danzyke,  this  25  of  aprill  1568. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.  —  Publié  dans  les  BuUelins  de  la 
Commission  Royale  d'histoire,  2'  série,  t.  XH,  p.  64.) 


94  RELATIONS  POLUIQUKS 

iMDCLXXX. 
^vis  d'Anvers. 

[•&  AVRIL   l.%8.) 

Quatre  milles  reitrcs  se  sont  approchés  de  Philippevillc;  d'autres  s'assemblent  près  de  Cologne.  — 
Des  armements  considérables  se  font  en  Allemagne  en  faveur  du  prince  d'Orange.  —  l>ré|>aratifs 
militaires  du  duc  d'.\lbe.  —  Agitation  dans  diverses  parties  des  Pays-Bas.  —  Des  bandes  jx-u  nom- 
breuses se  sont  montrées  en  Frise  et  dans  le  Lirobourg.  —  Complot  pour  livrer  Saint-Omer  au 
prince  de  Condé.  —  Le  seigneur  de  Carloo  a  voulu  mettre  la  main  sur  le  duc  dWlbe.  —  Conspi- 
ration à  Bruxelles.  —  Arrestations  à  .Anvers.  —  Quelques  nobles  cberchont  à  organiser  des  prêches 
et  à  soulever  le  peuple.  —  Mesures  prises  par  le  comte  de  Lodron  à  Anvers'.  —  Procès  des  auteurs 
des  troubles.  —  Les  armements  faits  en  Allemagne  produiront  pou  d'offel.  —  On  a  arrêté  a  Anvers 
ceux  qui  levaient  des  recrues  pour  les  (iueux.  —  Selon  les  uns,  l'Empereur  aidera  Philippe  II; 
selon  d'autres,  on  saura  l'en  empêcher. 

Ai  eomfiiii  di  Marjnborgt' c  Fili|i|»o\illc  si  sono  lerniali  da  4"  ciivalli  .Vlhiiiiahi, 
seconde  dicoiio,  di  (|iielii  solto  guida  ili  C;)«$iniiro  ligliolo  del  (>(inlc  Palaliiio  clic  scnri- 
vano  in  Francis  dalla  parle  del  Conde.  Il  Dncea  d'Alva  gli  niando  aictini  irombotli  e 
gciitiriiiioiiiini  piT  irilendere  (jiial  fiis^p  l'inientionc  lori)  di  passarc  «oine  aniici,  ii  non. 
La  ripo.«ta  loro  ambigua  resia  iiilerprelala  clie  siano  a  dampni  di  qiiesli  paesi,  hcnelie 
non  si  lascino  bene  intendere.  Si  dice  cbe  in  li  cnnfiiii  di  Maslricbc  e  Leggi  c  inlorno 
Cologna,  \i  sia  radunta  massa  di  12  iiisegne  di  pedoni  e  ali-iini  cavalli.  Si  sente  clie  in 
molli  allri  liiojîlii  d'Allaiiiagna  si  pirparaiio  ^enle  a  iiiedi  e  lavalli,  a  inslanza  (sceondo 
dicorio)  di'l  Prinripe  d'Oranges,  c  che  sarano  ititli  sotio  stia  guida.  Di  Olaiida  scriveno 
che  si  intendeva  coniu  in  quei  comlitii  si  facovano  aisi  molle  génie,  ma  non  «i  sapeva  a 
cbe  effello  fiissino.  Di  modo  ebe  la  voce  eorre  clie  liitto  sia  contre  qtiesti  paesi  a  nome 
de!  siuktlo  Principe  d'Oranges  e  abri  sigiiori  stali  dal  Re  diebiarali  per  eoninmaci,  i 
qiiali  vedendosi  a  mal  paiiilo  vogliiio  itiilarf  ogiii  loro  iiliinio  forzo. 

AT  inconlro  per  parte  del  Dncea  sono  subilo  slalte  faite  e  si  fanno  di  moite  galiarde 
pnivigioni,  cidè  fja  orditialo  siano  falli  sino  a  8"  Valoiii;  lia  pedito  al  Ducea  di  Brans- 
vicbe,  pensioiinrio  di  sua  .Majcsia,  ilebba  condure  la  SMa  eav.illaria  cosi  «piella  cbe  già 
haxea  in  ordine  da  tempo  in  qiia,  eome  iiiaggior  numéro  ebe  fa  di  novo,  clie  in  tutlo 
dicono  sarano  da  4"  cavalli;  di  pin  lia  spedilo  in  Francia  alcuni  Capitani  a  fare  il  numéro 
di  mille  cavalli  llaliniii  di  queili  die  eraiio  al  servitio  del  Re.  Il  Conte  d'Aremberghc, 
coii  plu  di  2'"  cavalli  Borgognoni,  si  Irova  presse  (!ambray,  lai  cbe  si  conta  bara  il 
Ducca  di  presto  in  ordine  piu  di  ôO™  failli  e  8"  cavalli,  e  seconde  cbe  vedera  il  bisogno, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLirrERRE.  95 

ne  anderH  facemlo  masrgior  numéro  cli  modo  elie  a  giiidicio  di  quelli  che  sono  fuor  di 
passioiie  pare  che  sia  baslanle  essoDneca  non  solo  a  pnolere  difendere  li  pacsi,  ma  ancor 
oftndero  li  advèrsarij,  siando  fornito  di  denari  che  è  il  prinripale  aggiuto. 

In  molti  luoghi  di  qiiesii  paesi  sono  siiiii  leiilnli  li  popoli  a  dcvere  lumultuarc,  ma 
sine  aqui  non  si  senle  che  in  luogo  alcuno  liai)l)ino  preso  effello  taii  incitale  persna- 
sioni ,  salvo  fra  li  confini  délia  Frigia  e  Lumhorghe,  o\e  si  sono  radunati  insieme 
alqunnle  popiili  di  poca  ievatura,  contre  quali  il  Uiicca  ha  mandalo  certe  compagnie  di 
Spagnoli  a  piedi  e  a  cavidio  insieme  con  alenni  Aiiamani,  e  si  liene  per  cerlo  li  melle- 
rano  snbito  in  fiiga. 

In  Santome  si  é  scoperto  nno  iratnto  che  nn  gentil'huomo  di  qiiesii  paesi,  seguace 
del  Conte  di  Agamonie,  prociuava  di  dare  detto  luogo  al  Principe  di  Conde,  il  qtial 
genlilhnomo  fti  condnito  a  Bruseles,  e,  (piando  vidde  che  volevano  tormçntarlo,  si  risol- 
veie  di  scoprire  ogni  eosa. 

Un  altro  Mens'  de  Chiarlos,  di  (picsli  paesi,  il  quale  tratlava  di  Tare  siilevare  li  populi 
in  piu  parte,  a  fine  che  il  Ducca  mandassi  tiitte  le  l'orze  verso  le  frontière,  e  poi  lui  con 
qualche  segiiilo  di  gente  alla  sprovista  cogliere  il  Ducca  al  bosco  vicino  a  Bruseles,  a 
una  capella  ove  si  ritirava  nci  giorni  sanli  per  atendere  al  spirito,  c  ivi  amazzarlo,  il 
quai  tratalo  é  stato  scoperto  dal  sudctto  gentiriuiomo  del  tralato  di  Santome,  e  per  cio 
il  detto  Mons'  de  Chiarlos  si  e  fugilo  e  sca|)alo  via. 

Hieri  furono  l'atti  prigioni  in  Bruseles  27  horghesi,  (|uali,  secondo  si  dice,  tratlavano 
di  fare  uno  Vespro  Ciciliano  a  tutti  li  Spagnoli. 

Qui  in  Anversa  sono  siaii  près!  (loi  o  tre  in  le  eni  case  si  facevano  congregationi  di 
gente,quali  asoldavano  soldati  per  li  Ghoes,  li  quali  dovcrano  scoprire  piu  oitra. 
y     Alquanli  jîcntilhuoinini  a  cavallo  sono  slali  in  alenni  villaggi  qiia  per  tentarc  di  sule- 
vare  i  populi  e  niettere   l'uori    le  prediche  alla  Calvinista,  ma  sino  aqui  ogniuno  sla 
basso  con  timoré 

Il  Ducca  spedite  avaniihieri  notte  utia  slaffeita  al  Conte  di  Lodron  qua,  che  ha  il 
governo  e  carrico  di  quesla  ciltà,  con  ordine  che  dovessi  stare  in  guardia  straordinaria, 
percio  che  presentiva  como  li  advèrsarij  dessignavano  di  impalronirsi  di  questa  villa: 
sopra  quale  aviso  esso  governatore  ha  puosli  di  molli  ordini,  e  fra  li  allri,  che  siano 
subilo  bandati  fuor  délia  terra  tutti  li  vagabondi  quali  non  hanno  légitima  causa  di 
starvi,  li  quali  sarano  di  molli.  Il  quale  Conte  di  Lodron  ha  qua  il  suo  regimentn  di 
3,600  Tedeschi,  e  é  persona  mollo  désira  e  svisceraio  del  Re,  e  sta  vigilante,  di  modo 
che  menlre  stara  col  suo  regimenlo  in  questa  villa,  [tare  dcbba  guardarsi  da  pericolo, 
la  quale  villa  resta  pur  aperta  in  piu  luoghi,  siandovi  le  mura  getate  a  basso,  ma  al' 
inconlro  il  castcllo  é  tenulo  che  sia  forte  a  bastanza  per  difendere  essa  villa  con  haverc 
debito  presidio;  ma  cio  non  hobslante  li  mercanli  Aiiamani  non  si  lengono  sicuri  per- 
ché mandano  via  le  loro  robbe  fuor  di  questa  villa,  il  che  causa  maggior  sospello. 


9G  FiKL/MlONS  POLITIQLES 

FI  DiTcca  ha  fatto  finire  liilti  li  processi  di  questi  prigionieri  per  li  Inmulii  passait, 
risalvati  li  doa  Conli,  e  chc  fra  doi  giorni  fara  darc  la  lor  scnU-nza,  e  poi  sarano  giiisti- 
cia[ti]  corne  seguiti  di  piu  di  (iOO  altri  per  liitto  il  pacse  stali  morli  avanli  le  feste,  il  che 
dà  molto  terrore. 

Delli  signori  di  Allamagna  non  si  sente  i-lie  siano  aliri  adversarij  clie  il  Conte  Pala- 
tine e  forse  il  Lansgrave,  che  prcndino  sino  aqui  la  protetlionc  delli  signori  qna  eon- 
tumaci,  e  se  non  harano  maggiori  appoggi  no'  hastcranua  faro  molto,  perche  nianchcra 
loro  il  denaro,  henche  se  il  Palatino  vorra  servirsi  delli  conlanti  ralenuti,  cocne  é  d« 
eredere  fara,  piiotra  suplire  per  qiialche  tempo. 

Poi  in  qiiesto  ponio  il  Conte  di  Lodron  hn  Taito  prendere  in  questa  villa  doi  altri 
borghesi  a  sospeito  che  punssino  havere  tenuto  mano  con  qiielli  che  giorni  fa  diedero 
dcnari  per  fare  soldali,  c  se  sono  colpevoli  scoprirario  l'origine. 

Da  Viona  viene  conifermala  la  tregiia  per  oilo  atini  fra  il  Turco  e  l'Imperaiore,  e  per 
cio  si  giudiea  clie  il  detio  Cesare  piioira  porgere  agginto  e  favore  qua  al  Re. 

A  Tincontro  la  voce  qua  de  pariiali  con  poco  fondanienlo  corre  che  li  nemici  sarano 
tanlogaliardi  che  hastcrano  non  solo  a  farc  la  giicrra  al  Re,  ma  ancora  a  u-nere  l'Im- 
peratore  in  li  suoi  limili,  e  cosi  il  populo  si  pasce  di  speranze,  e  sparge  molle  nove 
quali  corne  parole  di  volgo  non  sono  degne  da  scrivere,  ne  da  darli  fede. 

(Record  office  Cal.,  i\'  2ir,0.) 


IHDCLXXXI. 

Aviê    d'Anvers. 

(4l>  AVHIL  ir>68) 

Arnicmentj  en  Allemagne  en  faveur  du  prince  d'Orange ,  mais  ils  se  réduisent  à  peu  de  chose.  —  Le* 
bandes  qui  s'étaient  formées  en  Frise  ri  dans  le  Limbourg  se  sont  dispersées.  —  Le  comte  d'Aren- 
berg  est  arrive  à  Bruxelles.  —  Mouvement  de  troupes.  —  On  arme  la  citadelle  d'Anvers.  —  Le  duc 
d'Albe  parait  ne  rien  craindre. 

Hieri  scrissi  le  nove  si  senliv.ino,  e,  havendo  hora  la  coiiiodilà  di  una  scutia  che 
parle  con  bello  vento,  non  voglio  mancare  di  dire  quel  piu  che  iniendo.  (^osa  chiara  é 
che  in  li  confini  di  Lucetnborglie  si  irovano  quelli  cavalli  Allamani  di  Francia,  quali 
stano  ivi  fermi  sparsi  in  piu  luoghi  e  dove  si  diceva  per  cosa  cerla  fussino  quelli  che 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  97 

servivano  il  Conde  soUo  guidn  d'il  Cassimiio  figlio  del  Palatiiio.  llora  mi  viene,  detio 
da  uiio  che  piio  sapere,  corne  essi  Aiiamani  sono  di  qiielli  altri  quali  servivano  al  Re 
di  Francia  sotio  guida  d'il  Diicca  Gio.  Gulielrno  di  Sassonia,  il  quale  habbi  mandato  a 
oferire  il  suo  servilio  a  questo  Diicca  d'Alvn,  il  qiiale  lo  ha  mollo  ringratiato,  rispon- 
deudoli  che,  se  bisognara,  lo  accctlcra  volontieri ,  di  modo  che,  siando  ciô  vero,  il 
Ducca  non  ha  da  dubiiare  di  loro,  liquaii,  parc  che  stiano  in  delte  confini  solo  per 
aspcitare  li  sia  mandata  la  paga  che  resta  lor  deviita  dal  Re  di  Francia,  la  quai  cosa 
non  mi  pare  habbi  molto  del  verisimile  per  cio  che  non  sogliono  li  Aiiamani  parlirsi 
che  prima  non  siano  pngali,  si  che  questo  fermarsi  cosi  vicini  a  quesli  paesi  deve  pur 
volere  inl'erire  quai  cosa.  Dice  di  pin  che  li  altri  cavalli  d'il  Cassimiro  marchiavano 
a  case  loro  per  la  via  di  Lorena,  la  quai  cosa  aisi  non  vogiio  ancor  crcdere  sia  vera  ; 
pure  esso  laie  dipendcntc  di  Coitc  mi  lo  dice  [ler  cosa  vcrissinia,  d'il  che  presto  si 
chiariremo. 

Hieri  sono  venuti  alcuni  mercanti  di  F>ancherforte  et  Colonia,  quali  tutti  si  accor- 
dano  a  dire  che  in  quelle  circonstanze  non  hanno  trovalo  si  faccino  gente  alcuna,  se 
benc  qua  fu  detto  il  contrario. 

Verso  Liège  e  Mastriche  ove  erano  alcuni  vagabond!  sulevati,  andarono  alcune 
com|)agnie  di  pedoni  e  cavalli  Spagnuoli  per  darli  adosso,  ma'non  li  hanno  piu  trovati, 
siandosi  subito  fugiti  di  modo  che  sino  nqui  sono  fuochi  dî  piglia  senza  fondamento. 

Alcuni  che  fano  professione  di  cssere  meglio  avisât!,  comfermano  pur  che  in  molti 
liioghi  di  Alemagna  si  faccino  molle  preparalîoni  di  gente  et  che  giudîcano  siano  per 
venire  contro  a  quesli  slad!,  ma,  quando  si  recerca  piu  oltra  il  fondamento,  non  si  puo 
ancor  trovare.  Riscontro  fermo  ne  alcuna  cerla  informalione,  tal  che  sono  discorsi  in 
aère. 

Il  Comte  d'Aremberge  è  venuto  a  Brusscles  et  ha  lassata  la  sua  cavallaria  di  qua  da 
Cambray. 

Ilogg!  hanno  mandato  qualro  compagnie  di  quesli  Allan)an!  a  Bolduche  per  starvi 
in  luogo  di  quelli  Spagnoli,  che  di  l'ha  forono  mandati  a  Mastriche. 

Doa  altre  compagnie  sarano  doman!  stabilité  di  detti  Aiiamani  alla  guardia  ferma 
d'il  castello,  ncl  quale  è  venuto  da  Brusscles  il  s°'  Chiapino  Vitlelli  per  ponere  in  esso 
le  arligliare  et  altre  provigioni  et  per  fare  fornire  le  corlini  di  muraglie. 

Il  Ducca  atende  a  fare  lutte  quelle  provigioni  che  si  convengono,  non  dimostrando 
havere  timoré  alcuno  per  trovarsi  fornilo  di  denari,  et  cosi  allô  fine  li  allri  liarano  piu 
paroi  le  che  fait!,  al  solito. 

(Record  office.  Foreign  papers.  Queen  Hlizubeth,  Cal.,  I.  Il,  n°  1077 
avec  la  date  inexacte  de  1560.) 


Tome  V.  13 


98  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCLXXXIL 

Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre. 

(HORNBACa,  %)  AVRIL  1568.) 

Remcrcimenls.  —  Il  espère  se  justifier  romplrteoienl  de  tout  ce  dont  on  Ta  accosé. 

Madame.  Ayant  receu  la  lettre  qu'il  a  pieu  à  Voslre  Majesté  m'eseripn-,  criseniblt- 
entendu  par  le  rapport  de  mon  escuyer  le  grand  honneur  et  faveur  qu'il  a  reeeu  d'ieelle, 
en  luy  donnant  si  bénigne  audience,  n'a)  sceu  (pour  l'acquyl  de  mon  debvoir)  délaisser 
d'en  remcrchier  Vostre  Majesté  très-liumblemcnt  et  luy  offrir  lousjours  mon  petit  et 
humble  service,  me  confiant  enlhièrenient  que  Vostre  Majesté,  selon  sa  bonté  nayfve, 
nonobstant  les  faulses  calumnies  que  l'on  a  semé  de  moy,  ne  changera  jamais  la  bonne 
opinion  quelle  a  tousjours  eu  de  mes  actions ,  de  la  sincérité  desquels  j'espère  de  brief 
faire  tellement  apparoir  à  Voslre  Majesté  et  à  tous  aultres  Princes  et  potentats  par  ma 
justilieatioti  qu'ils  auront  raison  de  soy  contenter,  et  démonstrer  si  vifvement  mon  inno- 
cence qu'il  n'en  demoura  aucune  double  au  cœur  des  ignorans.  Suppliant  Vostre 
Majesté  très-humbicmcnl  qu'il  plaise  à  icelle  continuer  cependant  en  la  bonne  affection 
qu'il  luy  a  pieu  jusques  oires  me  démonstrer.  El,  baisant  à  tant  plus  très  que  humble- 
ment les  mains  de  Vostre  Majesté,  prieray  le  Créateur  donner  à  icelle  en  santé  bonne 

et  heureuse  vie. 

(Record  office  Cal.,  W  2231.) 

MDCLXXXIIL 

Le  prince  d'Orange  à  Cecil. 

(HOBNBACB,  S9  AVRIL  48(Sti.) 

Il  le  remercie  de  son  appui.  —   La  reine,  en  soutenant  les  protestants  des  Pays-Bas,  méritera  la 
reconnaissance  de  toute  la  chrétienté  et  assurera  la  tranquillité  de  ses  États. 

Monsieur  Cécille.  Estant  mon  escuyer  Jérosme  Tseraerts  retourné  d'Angleterre,  m'a 
faict  tout  ample  rapport  de  la  bonne  assistence  et  addresse  qu'il  vous  a  pieu  luy  faire 
envers  Sa  Majesté.  Ce  que  tenant  grandement  à  obligalion  n'ay  voulu  faillir  vous  en 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'AISGLEIERRE.  99 

lemt'icliier  bien  afferteiisemenl,  vous  asseiirant  que  avecq  l'ayde  de  Dieu  nefauldray  le 
desservir  en  tous  cndroicts  où  me  pourray  employer  pour  vous  ou  les  voslres,  tenant 
pour  chose  asseiirée  (veu  vostre  bonne  affection)  que  continuerez  lousjours  au  mesme 
debvoir  envers  Sa  Majesté  à  fin  qu'il  plaise  à  icelle  demeurer  en  la  mesme  opinion  que 
jusqnos  oireselle  at  eu  de  nioy,  et  de  mes  actions,  et  ne  diminuer  rien  de  la  singulière 
affection  et  grande  dévotion  qu'elle  at  tousjours  démonslré  à  la  Religion.  En  quoy  non 
seullemeiit  le  Pays-Bas,  présentement  constitué  en  si  grandes  misères  et  calamités  par 
les  ennemis  de  la  foy,  mais  aussi  la  reste  de  la  chrestienté  luy  demourerat  à  jamais 
obligée,  oiiltre  ce  que  Sa  Majesté  en  ce  cas  demourerat  en  tant  plus  libre  et  paisible 
possession  de  son  règne  comme  à  part  vous  le  pourrez  mieulx  considérer.  Par  quoy  vous 
requiers  bien  affccteusemenl  de  vous  y  employer  tousjours  en  tant  que  pourrez  et  selon 
vostre  bonne  dextérité  et  prudence.  En  quoy  me  confiant  entbièremenl  finirai  la  présente 
par  mes  bien  ailecteuses  recommandations  en  vostre  bonne  grâce,  priant  Dieu  qu'il  luy 
plaise  vous,  Wons',  maintenir  éternellement  en  la  sienne. 
De  Hornenborch,  ce  xxix  d'apvril  1508. 

(Record  office.  Cul.,  ii"  225:2.) 


MDCLXXXIV. 

/4vis  d'Anvers. 

CJSl  AVRIL  1368.) 

Vii-loire  des  Espagnols  à  Dacllicm.  —  Le  seijjncur  de  Villcrs  se  trouve  parmi  les  prisonniers;  on 
espère  qu'il  révélera  les  secrets  du  prince  d'Orange.  —  Le  comte  de  Megliem  a  été  envoyé  en 
Gui-ldre  pour  combattre  ceux  qui  y  ont  pris  les  armes.  —  Les  reîtres  sortis  de  France  se  sont  arrêtés 
aux  frontières  du  Luxembourg.  —  On  ne  sait  rien  de  certain  des  armements  du  prince  d'Orange 
en  Allemagne.  —  Le  duc  d'Albe  semble  ne  rien  craindre;  on  a  découvert  un  nouveau  complot 
dirigé  contre  lui.  —  On  conduit  de  l'artillerie  à  la  citadelle  d'Anvers;  les  bourgeois  seront,  dit-on, 
désarmés.  —  L'auteur  de  cette  lettre  se  prépare  h  partir  pour  Uénes  et  ne  reviendra  à  Anvers  que 
viTS  la  Noël. 

Ilieri  venue  la  nova  corne  il  Conte  di  Erncslen,  Allamano,  Collonelo  di  12  enscgne, 
il  qnale  sta  alla  guardia  di  Masiriche,  useite  ultimamente  fuori  di  esso  luogo  con  quatro 
di  dette  ensegne  de  Allamani,  insieme  con  aleuni  compagnie  di  cavalli  legieri  Italianie 
Spagnoli  c  aleuni  pedoni  Spagnoli,  quaii  andorono  per  ricontrarsi  con  S"  iiuomini  di 
quelle  parti  circonvicine  clie  si  eiano  sulevali,  e  si  andavano  mettendo  insieme,  e  cosi 


100  RELATIONS  POLITIQUES 

verinero  alln  bîitîiglia,  dal  principio  di  qiiale  cssi  nemici  si  difendevano  valorosamcnte, 
ma  assai  presto  forono  iiilii  puosii  in  fiiga  c  rotia,  siatone  morte  al  meno  900,  iienche 
si  (lita  molio  piu  numéro,  ma  lo  no'  Irovo  riscontro  salve  di  8  in  900  morii,  e  da  1700 
ferili  e  presi  prigioni,  e  il  reslo  da  400  si  salvorono  fugcndo.  Fra  li  prigioni  li  sono 
circa  20  di  qualelie  qualilà,  nel  numéro  di  quali  vi  c  uiio  Mons'  de  Viliers,  gentil'huomo 
del  Principe  d'Aranges,  il  quale  era  suo  favoritissimo  e  al  tempo  de  Gués  era  uno  de 
eapi,  li  quali  20  snrano  condiitli  a  Bruseles,  dovo  sarano  csaminati,  e  si  giudica  clie 
scoprirano  tutli  li  segretti  di  esso  Principe,  etc.  Délia  banda  de  Spagnoli  non  vi  sono 
rcstali  morli  per  quelle  dicono  salvo  22  in  tuito,  di  modo  clie  si  vanlano  di  liaverc  falla 
una  brava  giornata,  e  ne  prendano  grande  coraggio. 

Verso  la  Ghcldria  si  sono  radunati  insieme  dn  4"°  allri  liuomini,  eontro  quali  é  amlato 
il  Conte  di  Mega  con  numéro  di  genk-  pcdoni  c  eavalli,  e  hieri  fu  scritlo  da  >imcga 
conic  esso  Conte  li  lia  rinciiiusi  a  uno  ccrlo  passo  di  dove  non  puossono  uscire  senza 
combaiere,  c  combalcndo  si  dice  clic  sarano  aisi  vinti,  ma  cio  c  in  mano  deila  roriuiia. 

Li  Allamani  di  Fniiicia,  cosi  del  Casimero  come  del  Ducca  Gio.  Gui"',  sono  lutti 
fermati  aile  frontière  de  Liiccmborghe,  dando  la  voce  che  as()ei(ano  la  paga  doviitali 
dal  Rc  di  Francia,  ma  dcbeno  voicrc  infi  rire  piu  ollra  il  clie  presto  si  eliiarira. 

In  Allamagna  pare  si  facino  grandi  rumori  de  arme  a  nome  del  Principe  de  Oranges, 
e  si  dicono  cosu  grande,  ma  al  rislrelto  non  si  puo  inlendere  il  particolare  con  fonda- 
menlo,  e  per  cio  mine  rnportaro  a  cui  meglio  sia  advcrtilo  di  me  bene  alTermo  che  l'opi- 
nionc  di  molli  corrc  che  alla  fine  sarano  piu  parollc  che  fatti,  pur'  operibus  crédite. 

Il  Durca  d'Alva  si  va  provcdendo  galiardamenle  di  faniarie  e  eavalli,  c  irovandosi 
mollo  fornilo  di  denari  no'  dimostra  liaverc  timoré  alcuno. 

Contro  delto  Ducca  si  c  poi  scopcrto  un  altro  traltalo  di  aicuni  gentiihuomini  di 
qiiesti  paesi,  persone  quasi  di<:pcraii,  quali  volevano  amazzarlo.  Non  si  dicono  ancor  li 
particolari. 

Vano  meitendo  artigliarie  nel  castcllo  di  qna  e  allrc  munitione  e  viltovaglie  nccc's- 
sarie.  Si,  dire  che  di  presto  sarano  loltc  le  armi  al  populo,  o  per  il  meno  li  pistoictti. 

Altro  non  habbiamo  per  hora  degno  da  puotere  scrivere.  lo  aspetto  li  eavalli  per 
mettcrmi  a  camino  piT  Genova,  dove  c  per  tullo  ove  saro  mi  sara  gramlissimo  favore 
clie  il  noslro  patrone  Signor  S[ecreta]rio  C[ccil]  mi  i'omandi,  o  sia  la  illustrissima 
Signora,  Madame  sua  moglic,  se  in  cosa  alcuna  gli  occorrc  impicgarnii,  del  che  aspetto 
sapcre  la  loro  volonta,  a  (|uale  sempre  obediro  corne  siamo  tutti  obligati,  c  se  in  mia 
absentia  non  bavera  Soa  Ecccllcnlia  quelli  avisi  clie  gli  darei  lo,  la  supplico  havcrmi 
per  scusato  sino  al  mio  rilorno  de  iialia,  clic  sara  a  Natale,  (liaccndo  a  Dio,  a  quai 
tempo  siipliro  ove  haro'mancato. 

{Record  office.  Cal.,  n°  2iô3.j 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETEHRE.  101 

MDCLXXXV. 

Avis  d'Anvers. 

(2  MAI  itm.) 

Nouveaux  détails  sur  le  combat  de  Daclhem.  —  Succès  du  comte  de  Mcghem  en  Gucidrc.  —  Louis  de 
Nassau  est  enlré  en  Frise;  le  comte  d'Arenberg  se  prépare  à  le  combattre.  —  Les  Gueux  se  sont 
emparés  de  Gavre.  —  Aucun  prince  allemand  ne  se  prononce  en  faveur  du  prince  d'Orange.  —  Los 
reitres  venus  de  France  restent  aux  frontières  du  Luxembourg.  —  Le  duc  de  Saxe  a  offert  ses  .ser- 
vices au  duc  d'Albe.  —  Le  duc  d'Albe  réunit  son  armée.  —  On  a  arrêté  à  Bruxelles  le  maltre- 
d'bôtel  du  prince  d'Orange.  —  Détails  sur  le  complot  du  seigneur  de  Carloo.  —  On  a  mis  cent  pièces 
d'artillerie  dans  la  citadelle  d'Anvers  et  on  y  a  transporté  toutes  les  armes  qui  étaient  à  l'hôtel  de 
ville;  quelques  bourgeois  ont  été  arrêtés.  —  On  dit  que  le  comte  de  Megliem  s'est  emparé  de 
Woerden.  —  Nouvelles  d'Italie  et  d'Espagne. 

Comferniasi  la  rolta  data  alli  3""  hiiomini  sulovati  a  do  leghe  prcsso  Mastriche  com- 
batuti  dal  Conte  di  Elvesten.  Li  inorli  fiirono  pir  quello  si  dice  circa  1400.  Il  nîsio 
feriti  e  prcsi  risalvati  400,  quali  con  buone  garnbe  e  cavalli  si  salvoiono  fiigendo.  Tra 
li  prigioni  vi  é  Mons'^  Viiers  e  22  allri  iiobili  o  sia  genlilhuoinini,  quali  sarano  conduii 
a  Bruseles.  llave\ano  diversi  carri  di  corsaletli  e  allre  armature  di  rispello  con  qual- 
che  numéro  de  vcstimenli  da  soldali.  Dicono  ebe  alsi  bavevano  12°'  dallari  di  eonlanli 
e  ebe  li  soldali  baviaiio  tulli  qualcbe  denari  in  borza.  Il  lora  disigno  era  di  congiongersi 
col  Principe  d'Oranges,  il  quale  veniva  con  700  eavnlli  per  soccorerli,  e  se  si  agionia- 
vano  insieme  bariano  cominciato  a  divenlare  mollo  forti  per  il  grande  numéro  di  altra 
génie  ebe  erano  ordinati  di  molli  luogbi  inteligcnli  col  dello  Principe  fra  le  confini  di 
Mastriche,  la  Gbeldria,  Friggia  e  Clevts  e  Colonia,  dove  bora  con  quesla  rotia  doverano 
diseoragiarsi  molli  di  loro. 

Reslano  in  Ghelder  da  4""  allri  huomini  pur  a  nome  dello  Principe  de  Oranges,  li 
quali  si  sono  falli  forli  in  uno  Itiogo  nominalo  Verden,  ebe  credo  sia  di  Culcmborgbe, 
quaie  luogo  per  naiura  resta  forte,  e  ivi  disegnano  di  aspetare  mafggior  numéro  di  gente, 
contro  quali  li  ando'  il  Conte  di  Mega  con  6  sino  in  7"  fanli  e  1,500  cavalli,  il  quale 
Conte  con  una  slraitagema  incilô  da  500  a  uscire  fuor  délia  terra  a  scaramuciare,  poi 
li  diede  la  carrica  a  dosso  amazzandone  alquanli  secondo  dicono,  e  li  allri  fugendo  si 
salvorono  nel  fosso  andando  in  l'acqua  sino  al  gola,  dil'esi  da  quelli  di  denlro  con  l'arli- 
gliarie.  Ne  reslorono  alcuni  presi  prigioni  fra  quali  il  loro  capo  con  allri  6  gentirhuo- 
mini,  e  si  guidico  che  tutti  essi  di  dentro  non  baslerano  a  lenersi  mollo  in  esso  luogo 
se  non  harano  grande  soccorso. 


lOÎ  RELATIOINS  l'OLlTIQUES 

Un  allra  handii  di  ji;ente  si  Irovario  in  Frisia  col  Conte  Ludovico,  fralelio  del  Principe, 
qiiali  iiano  ocupato  una  Cerra  aperia  del  Conte  de  Aremberghc,  Governatore  di  (|ucila 
provincia,  il  quale  si  prépara  con  buon  numéro  de  pedoni  e  eavalli  per  andare  a  rieu- 
perar'  csso  liiogo  t;  comballere  li  neinici. 

Da  ciria  !200  huomini  délia  parle  nemica  fu  preso  uno  castello  spetante  al  Principe, 
liiogo  nominalo  Grave,  a  4-  leghe  presso  di  Boldiiche,  per  via  délia  niozza,  cou  inteli- 
gentia  di  quelli  di  dentro,  e  facero  gridare  e  giurare  lidelta  al  detto  Principe  d'Oranges, 
il  quale  luogo  é  di  qualche  importanza,  ma  resta  lanlo  avanli  in  lo  paese  di  Hrahante 
che  sara  diOcile  al  Principe  a  niiintenerlo  per  qiianto  si  giudica. 

Sino  aqui  non  si  sente  che  niinio  Principe  di  Allaningna  si  dimoslri  alla  scopcria 
tenire  la  parte  del  Principe,  e  si  giudica  ciie  qucsto  calivo  principio  délia  rolta  riccpula 
a  Mastriehe  Tare  rafredare  colore  quali  haviano  anitno  di  aggiutare  esso  Principe  se  le 
cose  li  snccedessino  favorevole,  tna  il  inale  sara  per  il  nianeamenlo  di  denari,  senza 
quali  si  trovano  poclii  amiei,  di  modo  clie  si  giudica  sara  fuoco  di  paglia. 

Tutti  li  Allamani  che  erano  in  Francia,  si  fermorono  in  li  froniiere  di  l.ucemborgo  in 
numéro  da  8"  in  piu  ocupato  di  molti  villagi  dilha  dalla  moza  del  territoriofii  Francia  c 
parte  de  Vescovato  di  Leggi,  non  facendo  <l.nmpiio  alciMio  salvo  di  prenderc  qualche  vit- 
lovaglieacredcnza,dando  voceche  aspctiavano  il  resto  délie  pnghe  loro  dovuie  in  Francia. 

Il  Diicca  Gio.  Gui"*  mando  a  oferire  al  Ducca  d'Alva  il  suo  servilio,  e  li  fu  risposto 
che  non  ne  lia  di  bisogno,  ringratiando  del  buono  animo,  sopra  la  quale  risposla  ht)r« 
dieono  che  esso  Ducca  (àio.  (îuliclnio  con  la  sua  gcnie  si  sia  partilo  per  andare  a  casa 
sua  verso  il  camino  di  Trevr,  ma  non  si  sa  per  cosa  certa,  e  i|uando  sia  vera,  si  puo 
giudicare  che  il  Cnsimiro  Tara  il  niedesimo,  il  che  presto  si  vedera. 

Il  Ducca  d'Alva  si  va  mettendo  in  ordine,  siando  quasi  presti  li  6"  Valoni  ehe  ha 
niandnto  a  Tare.  I.i  eavalli  Italiani  racolti  in  Francia  sarano  circa  GUO  hene  ad  ordine. 
Sono  ordinali  a  farsi  S"  Suyseri.  Il  Ducca  di  Hransviche  va  preparando  la  sua  banda  di 
eavalli,  in  modo  che  di  presto  sara  esso  Diieca  d'Alva  molin  galiardo. 

A  Bruseles  é  siato  preso  il  mnggiordomo  del  Princi|K!  d'Oranges  che  li  guardava  la 
casa,  il  quale  fu  subito  puosto  al  tormetito. 

In  li  congiurati  contra  la  persona  del  Ducca  vi  era  Mens' de  Cliiarlot,  persona  di 
huona  rcndiia  di  terra,  e  un  aiiro  cavallerizzo  tiel  Conic  de  Aghemonle,  che  si  sono 
fugiii.  Il  loro  disegno  era  di  am.izzare  il  Durca  e  il  prior  suo  Kglio  quando  andavano  al 
monnsicro  del  bosco. 

Il  Signor  Chiapino  Vittelli  ha  puesto  da  100  pezzi  d'artclarie  in  lo  castello,  insiemc 
con  tulle  l'arme  che  erano  in  la  casa  délia  villa,  alli  signori  di  (jiialc  é  mollo  dispiaciuto 
il  vedesi  privare  di  esse  armi.  Alla  guardia  del  castello  reslano  deptitale  hora  ferme  doa 
compagnie  di  Tedeschi,  e  per  castelano  resta  ellctto  il  Signor  Gabrio  Serbelone  per 
modo  di  provigione,  e  si  giudica  chl  sara  comfermalo  dal  Re. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEHHE.  103 

Il  Conledi  Lodron  si  ferma  in  questa  villa  al  governo  cou  parle  délia  sua  gentc. 

Sono  slati  presi  alcuni  poci  borgesi  a  sospello  clie  liavessino  inteligentia  con  (|ueili 
che  furono  rotti  a  Mastriclie,  fra  qnali  orano  alquanli  di  questa  villa. 

In  qiieslo  ponio  si  c  dello  essere  qualchc  aviso  che  li  sopradetii  liiiomini  congie- 
gali  ncl  paesc  di  Ghelder  si  siano  fugili  dal  liiogo  di  Verdem,  in  quai  caso  esso  liiogo 
dovera  essere  slalo  pveso  dal  Conle  di  Mega,  ma  questa  voce  é  la  prima  nova,  non  so 
se  sia  vera,  in  quai  caso  la  parle  del  Principe  prendera  disfavore.  , 

De  Italia  non  si  sente  nova  alcuna  da  scrivero.  In  Spagna  gionse  il  figliolo  del  Prin- 
cipe d'Oranges  acarczato  in  quclla  Corle,  in  qualc  Spagna  si  preparano  uno  numéro  de 
fantaria  a  dissegno  di  passarc  di  qua.  Délie  cose  del  ligliolo  del  Ke  non  si  sente  pariare 
nulla. 

(Record  office.  Cal.,  n"  2234.) 


MDCLXXXVI 

Le  duc  d'Alhe  à  Guzman  de  Sylva. 

(Bruxelles.  8  mai  iUSS.) 
Plainte  d'un  marchand  de  Bruges. 

Monsieur  l'Ambassadeur,  Loys  Thiéryn,  marchant  et  bourgeois  résident  en  la  ville 
de  Bruges,  m'a  puis  naguères  présenté  requeste  et  par  icelle  exjiosé  comme,  en 
l'an  1563,  il  auroit  envoyé  par  son  commis  et  agent  d'Anvers,  en  Barbarie,  bonne  quan- 
tité de  diverses  marchandises,  pour  les  y  vendre  et  commuter.  El  pour  le  retour  cliargé 
a  sur  la  mesmes  navire  et  conduicle  du  niesmes  facteur,  iij°  xliiij  casses  de  succre  et 
deux  balles  de  plumes  d'austruce,  pour  ammener  aiidici  Anvers.  Estant  en  passant 
entré,  de  son  bon  gré,  au  port  de  Dorthmuid  en  Angleterre  (comme  en  port  d'amis), 
un  nommé  Artus  de  Champernon,  gentilhomme  anglois,  assisté  de  25  aullres  Anglois, 
seroit  de  son  auctorité  privée,  mesmes  contre  la  volunlé  du  maire  dudict  lieu  de 
Dorthmuid  et,  au  descheu  de  l'admirai  ou  ses  commis,  entré  en  ladicte  navire,  spolié 
icelle  et  emporté  ce  que  bon  luy  avoit  semblé,  nonobstant  que  ladicle  navire  fut 
flamengue,  comme  esloit  le  maisire  d'icelle,  pareillement  le  conducteur,  agent  et  facteur 
dudict  suppliant,  et  qu'il  apparut  des  lettres  et  chartes-parties  que  la  marchandise  fut 
notée  des  marques  du  suppliant,  et  qu'il  apparut  de  tous  aullres  enseignements  sufli- 
sans  en  tel  cas  aceoustumés,  pour  monslrer  que  Icsdicles  marchandises  luy  apparie- 


104  RELATIONS  POLITIQUES 

noient  et  cstoient  achaptces  et  chargées  en  son  nom,  lesquelles  Artus  et  ses  adhérens, 
après  s'eslre  saisis  de  ladicte  navire,  anroient  emmené  ceiilx  que  bon  leur  a  samblé, 
hors  ladicle  navire,  prins  lors  pariie  desdicis  siiecres  et  distribué  iceulx  à  leur  bon 
plaisir,  le  tout  par  voye  de  faici,  violence  et  spoliation,  contre  tout  droit  des  gens, 
mesmes  contre  les  traictés,  tant  d'csiroicie  alliance  que  entrecours,  faicts  entre  les 
prédécesseurs  du  Roy  et  de  la  Royne  d'Anglelerre,  prélexant  ledict  Artus  et  complices 
que  lors  la  guerre  esloit  entre  Angleterre  et  France,  et  que  les  biens  apparlenoient  aux 
François,  dont  il  ne  faisoil  de  riens  apparoir,  ains,  au  contraire,  apparissoit  que  la 
navire,  les  conducteurs,  les  marchandises,  pilotes  et  matelots  estoieni  naturels  subjects 
de  par-deçà,  et,  combien  que  selon  iceulx  traictés  et  nommément  selon  l'article  22*  de 
Tentrccours  de  lan  1495  (qui  est  le  principal),  lesdictes  niarcliandiscs,  sur  la  seulle 
estimation  et  déclaration  dudict  Thiérin  ou  mai^tre  de  ladicte  navire,  dcbvoient  passer 
sans  exiger  de  luy  aulire  chose,  ne  luy  faire  ultérieur  arrcsl,  touleffois,  quelque 
instance,  poursujte  ou  dilligence  qu'il  ayt  seeu  faire  en  offrant  caution  pour  avoir  la 
main-levée,  on  luy  auroit  refusé  contre  tout  ordre  de  droit,  et  n'a  peu  obtenir  aidtre 
chose  sinon  que  la  eognoissance  de  eeste  matière  a  esté  remise  à  aucuns  juges  délégués 
pnr  ladicle  Royne,  pour  eongnoistre  du  faici  de  ladicte  déprédation,  qui  est  (selon 
qu'est  dit)  contre  lesdiets  articles  de  traiclé  cl  contre  tout  droit,  de  dépossesscr  une 
personne  sans  l'oyr  en  ses  raisons;  et  combien  que  Icsdicis  juges  se  debvoient  arrester 
aux  choses  susdictes,  du  moins  considérer  que  la  preuve  incumboit  audiel  Anus  et 
aultres  spoliateurs,  et  monsirer  que  la  marchandise  |)ar  eulx  prinse  appartcnoit  aux 
ennemis  du  royaume  d'Anglelerre,  el  non  an  sup|)iiai)t  qui  possédoit  lesiiicls  biens  par 
ses  procureurs  et  maistre  de  la  navire,  el  que  pour  luy  qui  estoit  spolié  fui  assez 
d'exhiber  lesdictes  chartes-parties,  lettres  de  charge,  les  marques  de  ladicte  marchandise 
que  le  hasieau  esloit  des  pays  de  par-deçà,  et  que  luy  ou  le  maistre  de  la  navirct 
esians  subjects  du  Roy  le  déclairoient  ainsy,  comme  aussy  dès  le  commencement  ils 
déelairarenl,  sans  debvoir  estre  prins  regard  à  une  déclaration  el  confession  depuis 
par  ledit  spoliateur  (Morquée  du  faclenr  d'iceliny  suppliant  durant  sa  détention  el 
emprisonnement  soubs  la  puissance  de  ses  adversaires,  de  tant  plus  que  après,  estant 
mis  en  liberté,  auroii  solempnellement  el  judiciairement  révocqué  lesdicles  déclaration 
et  confession  :  touteslois,  iceulx  juges  auroieni,  le  lu*  jour  du  mois  d'apvril  dernier, 
rendu  sentence  en  ladicle  cause,  par  laquelle  ils  ont  déclaré  ledit  demandeur  avoir 
moins  que  suilisammenl  prouvé  el  fondé  son  inlention  el  qu'il  auroit  esté  déffaillnnt  en 
la  preuve,  par  quoy  aueroient  (contre  toute  forme  de  droit,  justice  cl  raison)  absouls 
ledict  Artus  et  consors,  approuvant  par  ce  moyen  la  violente  spoliation  faicle  par  lesdiets 
Anglois,  de  leur  auetorilé  privée,  et  au  surplus  condampné  ledict  suppliant  es  despens 
du  procès  à  leur  taxation,  par  où  le  suppliant  dit  enthièremcnl  estre  ruiné  avec  sa 
femme  et  enfants,  comme  Iny  portant  ladicle  sentence  préjudice  plus  de  wi"  ducats  en 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LAÎNGLETEKUE.  108 

iiiarciiandise  et  quatre  mil  ducats  qu'il  a  exposé  à  la  poursuyte,  ayant  ad  ces  fins  joinct 
avec  sadicte  requête  le  double  de  tout  le  procès,  avec  plussieures  consultations  et 
iidvis  do  gens  liiierés  sur  icelluy,  dont  a  esté  faict  rapport  au  conseil  privé  de  Sa 
Majesté,  cstans  tous  unanimement  d'un  advis  qu'on  luy  a  laicte  Irès-grande  et  notoire 
injustice  par  ladicte  sentence,  et  à  ceste  cause  me  requcr  qu'il  luy  fût  contre  ce 
poiirvcii  de  remède  convenable.  Pour  ceste  cause,  je  n'ay  peu  délaisser  de  vous 
escripvre  cesles  nffîn  de  le  remonstrer  bien  amplement  à  ladite  Royne  et  comment 
cecy  est  de  grand  préjudice  et  conséquence,  et,  s'il  passe  de  ceste  sorte,  que  cela  pour- 
roit  donner,  de  costé  et  d'aultre,  occasion  et  audace  de  molester  et  arrester,  à  tous 
propos,  les  bons  marchans  et  leurs  marcbandises  et  les  piller,  voyant  que  cecy  auroit 
bien  succédé  à  tels  violens  spoliateurs,  et  que  l'on  charge  les  marchands  mesmes  de  la 
preuve  contre  tout  droit  et  les  traiclés,  ce  que  je  ne  vouidrois  souffrir  de  mon  costé, 
comme  liens  que'ne  \ouldroit  faire  ladicte  Royne.  Pour  à  quoy  obvier,  je  désire  que 
vous  luy  rcmonstrcz  cecy  bien  particullièrement,  et  que  parlant,  sans  avoir  regard  à 
ladicte  sentence  si  apparemment  injuste  cl  inicque  (encoircs  qu'il  n'y  eult  que  la  voye 
de  faict  desdicts  Arlus  et  consors  à  l'article  diidicl  traicté  ne  permettant  les  subjectsde 
l'un  ou  l'aullre  prince  esire  inquiétés  davanlaige  que  faire  la  déclaration  susdicte  soubs 
timbre  qu'ils  pourroieni  avoir  biens  d'ennemis),  qu'elle  voculle  de  son  auctorilé 
royalle  et  plaine  puissance  relaxer  lesdicles  marchandises  audict  Thiérin  et  le  leisser 
joyr  de  ses  biens  et  marcliandises  ou  la  valeur  d'icelles,  imposant  silence  audict  Artus 
et  aullres  spoliateurs  ses  consors. 

El  où  vous  ne  pourriez  à  ce  parvenir,  et  (pi'elle  n'y  voulsist  entendre  (dont  néani- 
moins  vous  ferez  instance),  à  tous  le  moins  que  vous  luy  dictes  qu'elfe  face  porter  tout 
le  procès,  widé  par  lesdicls  députés,  par  devers  elle  ou  ceulx  de  son  conseil  lez  elle,  et 
illec  face  de  nouveau  voir  et  visiter  Icdic!  procès  avec  les  griefs  que  le  suppliant 
vouidra  joindre,  et  les  respoiisives  que  Icdicl  Artus  et  consors  vouldront  donner  au 
contraire,  pour  le  faire  de  nouveau  bien  et  deumenl  examiner,  pesant  toutes  choses  et 
les  traictés  des  loix  faicts  pour  eulx  et  leurs  subjecis,  afïin  de  ne  souffrir  en  chose  si 
importante  estre  faict  quelque  tort  aux  subjecis  de  Sa  Majesté,  contre  droit,  mesmes 
contre  la  l'orme  desdicts  trairtés,  en  tenant  cependant  en  estât  et  surcéanee  la  sentence 
d'iceulx  députés  tant  que  aultrenienl  par  elle  ou  lesdicts  de  son  conseil  en  soit  ordonné, 
ou  aulirement  pourveoir  à  ce,  suppléant  deuemcnl  et  droicturièremcnt,  comme  les 
mérites  de  sa  cause  re(|uièn'nt,  mesmes  s'il  fût  nécessaire  quelque  ultérieure  et  plus 
ample  prœuve  pour  mieulx  advérer  la  chose  en  faveur  de  la  justice,  et  pour  tant 
mieulx  informer  de  tout,  et  que  cela  se  face  affin  que  de  ce  costé  l'on  ne  soit  con- 
siraiiict  souffrir  le  mesmes,  pour  l'indempniié  des  subjects  de  Sa  Majesté,  désirant 
estre  adverti  de  ce  que  vous  aurez,  faict  et  négocié,  ensemble  de  la  response  de  ladicte 
Royiic. 

Tome  V.  14 


106  UliLATIOr^S  POLITIQUES 

A  tant,  Monsieur  l'ambassadeur,  je  prie  le  Créalcur  vous  av>ir  en  sa  très-sîiincte  garde. 
De  Bruxelles,  le  viu"  jour  de  may  1568. 

{Archives  du  Royaume  d  Biuxellet;  Record  office.  Cal.,  a'  2168.) 


MDCLXXXVII. 

yivis  d'Anvers. 

(lâ  HM  iTje».) 

Arrivée  prochaine  d'inraiileric  espagnole.  —  On  parle  <!<■  la  réeonciliation  dr  Philippe  II  et  de  son 
fils.  —  Armcracnls  du  prince  d'Orange  en  Allemagne.  —  Le  Comte  Palatin  ne  veut  rien  rc<ililiier. 
—  Nouvelles  de  France. 

Una  zahra  eomparsa  di  Biscaya  porta  nova  corne  iti  csso  luogo  imbarcavano  nave 
percondiire  qiia  l'antaria  di  Spagnoli  bisogoi,  quali  dovcrano  venire  col  primo  vento, 
e  si  dJce  chc  sarano  a  numéro  5"  di  modo  che  etnpierano  il  paese,  quale  bisognera 
habbi  paticnza. 

Alcuni  dicono  che  in  Spagna  si  traltava  caldamente  il  riconcilianienlo  dri  Principe 
col  padre,  c  chc  speravano  hara  luogo. 

Dclle  cose  di  qua,  per  quanto  hora  il  voigu  diço,  pare  cho  li  rumori  de  Allamagnn 
contro  questi  paesi  vadino  mollo  rafrednndo,  siandosi  ritornalo  a  casa  sua  il  Principe 
d'Oranges  c  disfatlo  l'asemblea  di  molli  capilani,  e  che  per  suo  eonto  non  si  sente  plu 
massa  di  gcnte;  e  dicono  che  le  moite  prcpnratinni  faKc  in  plu  luoghi  dclla  Germania 
da  divorsi  signori  siano  pin  per  parlicolare  gelosia  che  hanno  di  quelli  Risters  di 
Francia,  e  no'  per  conto  del  Principe,  e  cosi  alcuni  vano  dicendo  che  il  Ducca  d'Alva 
non  mandera  pin  fnori  il  suo  campo,  il  quale  tiene  promto,  ma  qucsle  nove  non  siano 
dette  con  fondamento,  siando  voce  di  volgo  ;  presto  si  intendera  plu  oitra.  Il  Ducca  de 
Cleves  ha  mandato  a  fare  molti  compimcnti  col  Ducca  d'Alva,  dimosirando  che  vojïlij 
conservare  l'amicitia  col  Re  di  Spagna,  e  per  segno  di  cio  ha  prohihilo  al  Principe 
d'Oranges  di  non  dovere  fare  racolla,  ne  massa  di  gcnte  ncl  suo  paese.  Il  niaggior 
rumore  che  si  senta  parc  sia  in  Vesfaiia,  cio  é  a  Amborghe  e  allre  terre  di  Osterlante 
piu  circonvicine,  e  la  voce  corre  che  segua  con  aggiuto  de  denari  d'Ingilterra,  etc. 

Il  Conie  Palatino  ancor  non  restituisce  li  denari  ratenuti  e  segli  spera  piu  poco. 

Di  Pariggi  sono  avis!  freschi  e  dicono  essersi  scopcrlo  un  altro  trattato  contra  la 
persona  del  Re,  quale  stava  in  buona  guardia;  il  particolare  ancor  non  intendo.  Le  cose 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERKE.  107 

in  qucllo  regno  sono  ancor  inollo  insiabili.  La  parle  Hugenolta  si  condiiolc  che  non 
^ii  sono  manlenuli  li  accordij  délia  pace,  tai  che  saria  facile  rilornino  a  novi  garbuglij. 
Col  correro  vi  diro  quello  piu  senliro. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2233  ) 


MDCLXXXVIII. 

Avis  d'Anvers. 

(I(j  MAI  1568.) 
Mesures  prises  pour  J'arrivée  de  lord  Windsor  à  Anvers. 

It  is  agreed  by  ihc  company  llial  the  L.  Windsour  siiall  hâve  thc  companies  horse 
for  his  lodging  and  ihal  ilie  x  persons  of  the  company  shall  on  horsback  met  and 
convey  him  to  llie  English  hotiso. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCLXXXIX. 

Guzman  de  Sylva  à  Cecil. 

(20  MAI  1868.) 
Plainte  coininerciale  d'un  niai'cliand  de  Bruges. 

Illustrissime.  Cum  mihi  sil  cxpositimi  ex  parle  Ludovici  Thiérin,niercatoris  Brugensis 
flandri,  fidejussores  ejiis  esse  citâtes  coram  judicibus  delegatis  ad  causas  deprœdatio- 
num,  ad  diem  sabbati  proximi,  ut  cogantnr  ad  solutionem  expensarum  ejus  litis,  de 
eujus  sententia  ego  serenissiniani  D.  Reginam  et  D.  V.  proximo  die  Lunae  conveni,  et 
querimoniam  ejusdem  Ludovici  una  cuni  literis  Illustrissimi  Duels  Albani  exhibui, 
atque  ita  futurnm  sit  ut  dietiis  Ludovicus,  praeter  ea  quae  vi  ipsi  ablaia  sunt,  etiani  ea  quie 
reliqiia  sibi  supersunl  bona  sil  amissurus,  nisi  serenissima  D.  Regina,  aequilate  et 
juslieia  conimota,  in  leniporc  provideat,  idco  mitto  ad  D.  V.  harum  lalorcm  qui  haec  ci 


108  RELATIONS  POLI TIQIJKS 

alin  inde  scqtiuliira  gravamina  et  incommoda  exponat.  Et  rogo  ut  placeai  saltom  sislere 
ulleriorcm  cxequulioncm  et  vexalionem,  donec  pcr  negotia  liceal  super  lileris  et  petiiis 
llluslrissimi  Duiis  plenius  deliberare  et  slatucre,  maxime  cum  pars  advcrsa,  quao  horm 
vi  a  se  spoliata  possidcl,  nihil  habitura  sii  prejudicii,  Ludovicus  autem  inausiimabile 
damnum  ei  novas  diflicultates  ex  eo  sit  incnrsurus  et  passurus. 

(Record  office.  Cal.,  n"  2"210  ; 


MDCXC 
Randal  Starkey  et  Georges  Knightley  à  Cecil. 

(BEBC-or-Zoov ,  jriR  iS4>!t.) 

Plainte  de  deux  marchands  anglais  contre  les  rigueurs  auxquelles,  à  raison  de  leur  zèle  pour 
la  Reforme,  ils  sont  en  butte  de  la  part  du  duo  d'Albc. 

Yt  maye  please  Youre  Honor  le  understande  ihat  wheras  the  Dewke  of  Alve  byi'  liis 
tomyshoners  liave  taken  inventaris  of  suche  posessioiis  and  goodes  as  \ve  Kandali 
Starckey  and  George  Kyglitley  hâve  lyin?:e  in  the  lownc  of  Barrowe  and  iheare  aboughte, 
is  onelye  as  wec  do  thinck  for  faveringe  the  Relygjon  in  the  tyme  ihai  \l  was  frelye 
permytied  to  ail  men  bye  proclamation  to  use  iheyre  consyens,  and  (liât  noc  man  sholde 
troble  or  molest  other  thearefore,  apon  whyciie  nrociamalinn  wee  dyd  goe  to  the  ser- 
mons 10  hiarc  Godes  wordt ,  at)d  ailso  liie  one  of  us  was  cliosen  to  be  one  o(  ihe  eon- 
systory,  whose  namc  is  Randal!  Starckey,  and  dyd  meete  at  his  howse  sarten  lymes  to 
tai'ke  ordre  for  the  relief  of  the  ponre,  wyihc  oiher  thinges  thearto  aparleniiige,  and 
the  other  Wliose  name  is  George  Kyghlley,  dyd  noihinge  but  onelye  goe  to  the  eommu- 
nyon,  for  whyehe  causes,  as  wee  présuppose,  the  saydc  Dewke  bye  his  comyslioners 
halhe  tacken  inventaris  of  oure  landes  and  guodes  and  haih  somenyd  us,  as  (hey 
havc  donc  other  of  the  kinge  of  Ispains  liege  peuple,  to  apeare  bcfore  hyme  or  his 
deputies,  both  us  and  oure  wyves,  the  xvi  daye  of  this  présent  monethe  of  June  ', 

'  A  celte  époque  appartient  le  incnioire  suivant  produit  par  les  marchands  anglais  qui  résidaient 
aux  Pays-lias: 

Remonstrenl  en  toute  humilité  le  governeur  cl  supposls  de  la  nation  angloisc,  Irjficquanls  ce  Pays- 
Bas,  comme  leur  train  a  tousjours  esté  de  rendre  beaurop  de  draps  aulx  n)arcliants  de  pardeçà  ii  terme 
et  crédiet,  dont  est  advenu  que  plusieurs  d'eulx  (nommément  les  soobs-signcs)  sont  créditeurs  et 


DES  PAYS-li/VS  ET  DE  L'ANCLETEHUE.  i09 

and  in  eonsyderalion  ihal  woe  aro  and  allwais  hâve  byn  nriicic  suhjecles  to  ourc 
mosic  drede  sovraign*;  Lady  thc  Qiiiciu's  Mal'''  and  frec  iiieii  of  llie  companyc  of 
Marchâmes  Advcnltirers ,  allwais  iradingc  as  one  of  ihem,  and  hâve  of  late  aecor- 
dinge  to  nn  ordre  (acken  amonges  llie  sayde  companye,  theare  fore  provyded,  reapac- 
ryde  by  a  sel  daye  into  tliis  oiire  nalyvç  contrey,  wylhe  oure  wyves  and  famylye.  Tiic 
premysis  vvell  consyderyd,  wee  doe  lacke  yt  that  wee  owght  not  to  obey  anye  syche 
foren  cytation,  and  for  that  wee  maye  bee  releasyd  and  voyde  of  thaï  somenynge,  wee 
doe  mosl  humblye  desyer  Youro  Ilonors  assyslance  to  procure  oure  most  soveraigne 
Ladie  ihe  Quiens  Mat'"'  favorable  Iclrcs  lo  llie  Uewke  of  Alve  and  Counpell  of 
Brabanl  in  our  behalCes  that  wee  maye  not  inelye  injoye  oure  landes  and  goodes, 
but  allso  that  wee  maye  quyetlye  use  oure   Iralfycke  as  wee  bave  done  herctofore, 

doibvcnl  avoir  d'uiig  marchant  de  draps  que  nagucrres  se  est  d'icy  absonlé,  lesquels,  combien  qu'ils 
ont  desjà  obtenu  sentence  sur  la  personne  et  biens  de  leur  dicl  débiteur,  ne  peuvent  toutefois  obtenir 
exécution  ou  payment,  parce  que  les  comissaires  de  Sa  Majesté  ont  tenu  et  faict  tenir  toutes  les  procé- 
dures et  exécutions  sur  les  biens  des  absents  et  fugitifs  en  suspcntion.  Ce  qui  redonde  a  leur  grand 
regret  et  préjudice  de  leurs  entrecours  et  privilèges,  d'aultant  que  par  cela  les  dits  marchants  et 
estrangicrs,  non  estants  résydcnts  pardeçà  et  accoustumés  à  souvent  venir  et  retourner  faisant  leur 
trafficque  journelle,  ne  peuvent  librement  partir,  ne  retourner  d'icy  avecque  leurs  biens  et  argent, 
comme  aussi  (soubs  correction  de  Vostre  Excellence)  c'est  contre  la  commune  usance  des  procédures 
de  ce  Païs-Bas  que  les  créditeurs  ne  seroyent  premièrement  payés.  Et  que  plus  est,  il  tendt  à  la  sub- 
version des  entrecours  et  Iraficque  de  marchandise  de  par  eulx  accoustumé  en  ce  dyt  Pals-Bas,  pour 
ce  que  nuUuy  de  la  dyte  nation  sçaura  comment  à  bien  et  asseurémcnt  disposer  de  ses  négoces,  ne  en 
qui  se  fier  à  vendre  ses  marchandizcs  à  terme  et  crédict  comme  desus,  si  par  Vostre  Excellence  ne 
fust  aullrement  pourveu. 

Suppliants  pour  ce  très-humblement  que  le  bon  plaisir  de  Voslre  Excellence  soit  d'ordonner  aux 
commis  et  députés  de  Sa  Majesté  que  ceulx  de  leur  dite  nation,  tant  présent  que  à  venir,  que  doibvent 
avoir  des  personnes  proclamées  ou  aultrcment  absents,  soyent  incontinent  payés  et  satisfaicts  de  leur 
dcbtes  ou  que  aultrcment  ils  puissent  avecque  leurs  sentences  procéder  ii  l'exécution  des  dits  biens. 
En  quoy  faisant,  etc. 

Spécification  des  dits  créditeurs. 

Ilughe  Spencer  et  Compaignie,  tous  Anglois,  doibvent  avoir  de  Joos  Van  Hilt,  d'Anvers,  pour  draps 
à  luy  vendus  le  5'  de  februar  dernir  passé,  trente  et  six  livres  de  gros;  plus  deu  le  xvi'de  juing  1868, 
trente  et  neuf  livres  de  gros. 

Guilliam  Salkins,  pour  et  au  nom  de  Robert  Brownc,  Anglois,  doibt  avoir  du  dit  Joos  Van  Hilt, 
pour  draps  à  luy  vendus,  vingt  et  ung  livres  de  gros. 

Johan  Grcene,  Anglois,  doibt  avoir  du  dit  Joos  Van  Hilt,  pour  draps  à  luy  vendus,  quarante  livres 
de  gros. 

Robart  Pigot,  pour  et  au  nom  de  Anthonye  Amias,  Anglois,  doibt  avoir  du  dit  Joos  Van  Hilt,  pour 
draps  à  luy  vendus,  vingt  et  six  livres  de  gros.  (Record  office.  Cal.,  n°  22iO.) 


110  lŒLATlOiNS  POLITIQLES 

and  lliis  wee  shal  be  bowndf  lu  praye  for  Yoiire  Honors  lonj^e  lielilie  and  prosperous 

fslale  '. 

(Record  offire.  Cul.,  ii*  i24«.) 


MDCXCI. 
Lord  fVindsor  à  Cecil. 

I  LODTAIR  ,  5  Jl'i;»  1868.; 

Kxéculiun  de  plusieurs  prisoiinirrs  à  Bruxelles.  —  On  dit  qae  les  romtes  d'Egroond  et  de  Home*  y 
seront  conduits.  —  Maladie  du  duc  d'.Mbe.  —  Nouvelles  de  France.  —  Bruits  sur  le  mécontente- 
ment du  duc  d'Arscliot  et  du  seigneur  de  Beauvoir.  —  On  assure  que  l'on  ezceutera  le  comte  de 
Homes,  mais  pas  le  eomte  d'Egmont. 

-M'  Secreyiarrje,  Beyiige  al  iliis  pressente  enleryl  inlo  ihe  icrrylorye  of  Leage,  I 
llioughle  soinwhatt  lo  remeiiibcr  yow(*  wiili  stiche  novelty  as  for  llie  inosie  parle  I  ani 
of  opinion  lo  be  of  verryleye.  Fyrsle  une  nioridaye  lasli-  iher  werre  beheddyd  in  FJru»- 
syles  18  gentclnien,  ii  sonnes  of  llieeile  of  Baiyngbiirger,  onc  whosse  name  was  Dan- 
delo,  oiie  ollier  lalle  j,'enielnian  nainvd  Coke,  a  follot-r  of  llie  Comité  d'Eiremonle,  etc. 
One  twesdaye,  ibe  seconde  of  joune  folloynge,  werre  exeeutlide  sertayne  gentclnien 
Iakyn  al  tJie  oonflyctc  of  Mastryke,  wosse  riitmes  are  tlies  :  Monsiire  de  Voyiliers,  Mon- 
sure  Due  and  ono  othcr  noile  of  (bal  oompeny  namyde  K\nlcnbynoytie.  Tbe  eoinmen 
specb  of  Bnisselles  was  ibat  tlie  Counte  d'Kgamonte  and  ilorncne  sbolde  iiave  byne 
brongble  ihelber  and  execulyde  tberre  the  tbirde  of  joune,  wbicli  was  ibe  nygbte  I  laye 
al  Brusseles.  Menyng  lo  bave  sene  tbc  Duke  and  nndersiandynge  ihal  be  was  syke,  I 

'  A  cette  lettre  était  jointe  la  requête  suivante  : 

In  moste  hunihlc  wyse  yourc  orators  Randall  Starckyc  and  George  Kygbtiey  doe  reqnyde  Yourc 
llunur  tu  hâve  tlicm  in  renicnibrance  fur  tliat  Ihryr  goodes  Ihat  they  bave  in  tbe  townc  and  lordes- 
hippe  of  Barrowe  and  in  other  plases  in  tbe  Lowe-Countreys,  are  confyscate  and  solde  byc  the  Uewke 
of  Albcns  comysshoners,  and  for  that  tbc  sayde  Dcwke  hathe  liearc  nowe  n  comysshoner  nanti  d 
Mous'  dWssenviele,  whoe  dothe  shorl'ie  départe  from  hence,  as  wee  doe  understande,  wec  tbougbt 
yt  good  lo  put  Youre  llonor  in  rerarmbrance  at  this  tyme  beforc  his  dopartcure,  truJiinge  in  the  Lordc, 
and  that  byc  Youre  Honors  good  means  to  hâve  some  good  redresse  for  oure  niatler,  otherwxsc  wee, 
wylhe  oure  wylles  and  cbyldrcn,  are  ullerlye  undoen  as  Ibe  Lorde  knowetbe,  whoe  préserve  Youre 
Honor  longe  in  helthe  to  his  godiye  will  and  pleasure.  Amen.  (Btcord  office.  Cal.,  n*  !2iii9.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L AINGLETERKE.  Ui 

senlc  a  gentelman  of  iny  eompeiije  to  tlic  cliyffe  secrcytarye,  to  déclare  unto  him,  pas- 
synge  byc  ihe  contrye,  yf  His  Exceleiicye  h:i(l  l)yiie  in  healllic,  I  mente  lo  hâve  kisside 
his  handes  (as  ihe  frace  of  Spayne  is)  and,  for  ihal  I  understande  of  his  syknes,  I  meni 
10  see  liini  hoinwarde  al  niy  returne  (whicii  is  by  France),  I  undersiandynge  this  muche 
by  the  niessenger  whoo  sayde  he  wolde  déclare  lliiis  muche  to  ilie  Duke,  which  seniyde 
hc  dyd  soc,  for  that  ihere  came  a  gentelman  from  ihe  Duke  to  me,  offeryng  me  in  ihc 
Dukes  behalffe  anny  ihynge  that  myghie  please  me,  etc.  I  gave  liim  the  besse  los 
uianos.  And  soo  wentle  to  Lovayne  lo  my  beddc.  Some  savellie  he  is  sykc  for  iliat  lie 
dothe  execucion,  butte  I  was  credeblye  advertisydc  what  with  the  desses  of  the  campe 
and  the  over  throwe  in  Frislandc,  he  was  almoste  and  verryc  near  gone,  and  is  at  this 
pressente  verrye  wekc. 

Oute  of  France  ihis  nues  1  barde  the  Quene  Moiher  beingc  of  a  plurysc  verrye  sykc. 
There  was  confedirancye  by  Mcmorancye  and  ail  ilie  iVIcrryshales,  and  pntte  into  llie 
Cardinale  of  Burbones  hede,  yf  the  Quene  did  nolt  welle  to  kepe  the  Cardinalle  in  cred- 
dytic,  to  serve  his  tourne  and  to  rcmove  the  creddytlc  of  the  yonge  Duke  of  Guysse  and 
his  compcnye  from  tiie  Kyngcs,  of  wbonie  the  Kyng  doih  make  great  acconte  of.  The 
Prince  of  Condeye  semyde  muciie  to  bc  olTendyde  with  the  niattcr,  considerynge  that 
lie  was  nolle  made  privie  of  hit.  Althoughe  1  make  fuil  accompte  youe  heare  of  this 
matter,  yeat  [  colde  notle  omylte  it.  Soo  that  of  tliis  iher  was  lyke  to  insue  a  songe 
of  111  partes,  ylf  the  Quene  Moiher  hade  notle  recoveryde  lier  healihe,  as  hyi  is  nowc 
sayde  she  hathe. 

The  Burse  nues  wente  at  Anwarpe  that  the  Duke  of  Ascotle  and  Monsuie  Beavoyssc 
werre  gone  iher  wayes  in  displeasure,  wliicli,  wene  I  came  lo  Bi  iisels,  I  was  credeblye 
adveriisydcd  to  be  contiarye,  and  the  Duke  of  Ascotle  wenie  frome  Bruscll  to  prépare 
blake  for  ihe  huriall  of  his  mollier.  El  amé  Beovoys  was  ihen  in  Brusseles. 

Even  as  I  was  wrytynge  this  lelter,  nues  came  unto  me  from  Brusseles  by  an  Inglis- 
man  of  the  ii  Contes  cummynge  from  Gente  lo  Brusselles,  of  whom  I  ihinke  yowe  sball 
lieare  of  ihe  executynge  of  Horne,  bulle  notle  of  Fgomonlle,  as  1  hade  priveye  inlc- 
lygence  before  my  cummynge  frome  Brusseles.  And  ihus  I  humblye  ende. 

From  Lovayne,  this  5  of  joune  1568. 

For  annye  niatler  that  halhe  hapined  in  my  compcnye  ihis  journeye,  the  berer  is  able 
to  informe  yowe  of  the  trothe,  to  whome  yowe  maye  gyve  ereddette. 

{Record  office.  Cal.,  n"  2236.) 


lia  UELATlOiNS  POLITIQlKîJ 

MDCXCII. 
Henri  Lee  à  Cecil. 

(Anvers,  6  Ju«  1868.) 

Succès  de  Louis  de  Nassau.  —    Exéculion  de  divers  prisonniers.  —  Supplice  des  comtes  d'Egnont 
et  de  Homes.  —  Accueil  fait  a  Anvers  à  lord  Windsor;  dispute  au  baiiquet  qui  lui  est  offert. 

Sir,  I  ran  not  forgett  .siieiie  favoiir,  as  williowi  desearl  yet  liathe  pleased  yoii  to 
showe  towardes  me,  whyclie  l'orcealhe  me  in  crave  ail  your  liandes  ihe  acceplynge  of 
iiiy  well  nienynge  and  seaivys,  lell  sliuclie  lytne  as  oportiinyte  may  geave  me  sorii  foii- 
dasyon  le  woïke  apon,  or  you  sum  oecasyon  lo  use  or  Irye  tiiy  mciiytige,  humbly 
iTayv\ng  nllyour  haiidcs  llieeoiUynuance  lliearof  in  my  good  causes  lell  I  desearve  ific 
eontrary. 

If  in  presumyng  lo  wryie  lo  you  of  causes  liear  I  enter  into  offenee",  pardon  nie  for 
iHhI  my  menyng  is  conlrary.  Synee  ilie  eonflycl  ihat  was  in  Kreslande,  wher  in  ilie 
Sjmnnyardes  had  ihurrowely  ilie  over  llnowe,  wc  do  noi  heare  of  any  grei  matleares, 
whyche  lialhe  iher  happend.  Couni  Lodoweke  remaynalhe  neare  to  thaï  place  wher 
(lie  eonflycl  was,  wher  lie  dollie  maki!  sum  place  of  force,  bolhe  for  his  owne  surle 
nowc,  and  (lie  bélier  lornysshyng  hem  of  veilealles,  when  so  ever  occasion  shall 
searve  for  his  procedynge  forewardes. 

The  Duke  of  Allwa  no  whal  abslaynaihe  from  his  fyrsie  begone  course,  but  willi 
more  cruelle  lo  ihe  uller  (lysmeyn^  ofall  ihis  coniry  procedeailie.  On  iwesday  lasle 
lie  begane  his  execusyon,  on  whyclie  day  in  Bryssealles  dyed  xxii  gcnlellmen,  on 
wen.sday  iti,  and  as  yesterday  beyngsatlerday  Coiinl  d'Egmun  e  and  Count  liorne  about 
XI  of  llie  clocke.  Ail  Iher  naines  I  bave  scni  yow.  Thés  ii  lasie  named  on  ihursday  wear 
broute  from  (îant  wilh  x  anseiice  of  Spanyardos. 

C.ounl  Ladrone,  governor  of  ihis  touiie  for  llie  Kyng,  courlessly  inlertayned  my  lorde 
Wynsor  and  requyered  hem  wilh  shuche  other  gcnlellmen  as  was  in  his  eompene  lo 
dviiner  wilh  iiem,  and  ihe  reste  of  ihe  lordes  and  governeurs  of  ihc  townc  in  ihe  lowne 
bouse;  yel  was  ihe  day  of  iher  cliusynge  of  offesears,  wher  was  a  great  assembly. 

Masier  Jhon  Smythe,  beynge  in  tlie  eompene  and  syilynge  nexl  lo  me,  fallynge  in 
lalke  of  lies  coniry  (wlio  nobly  drfendcd  llie  honore  iherof)  wilh  caplayn  Maria,  once 
llie  Diike  of  Siimmcrselh  maii,  and  as  I  suppose  well  knorie  to  you,  ami  no  lèse 
bounde  to  Ynglonde.  they  so  long  imiilyplyed  wordes  forced  only  by  Maryes  doble 
menyng,  prelendynge  frendshcpe  owlwardly,  yet  by  his  wordes  and  comparysence 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  H3 

sliowed  nothinge  but  great  dyslionore  to  our  nasyon.  Mastcr  Smyiiie,  well  seynge  liis 
eloked  mallys,  no  longger  bcyng  able  to  houlde,  gave  hem  the  lye  in  the  ihrote,  wher 
apon  farther  cause  is  lyke  to  falle  owtte,  for  lliat  one  of  thés  waye  is  fo  be  loked  for 
from  Maria,  ether  to  seake  the  combatte  whyche  master  Smythe  desycrealhe,  or  élise  to 
revenge  the  lye  with  trcson,  for  whych  no  man  showld  be  more  soryer  ihen  my  seallfe. 
fie  is  wcll  knone  to  be  of  noble  courage,  he  halhe  made  hem  seallfe  fyle  and  able  to 
searve  bis  contry  :  to  gret  a  losse  to  louse  shuche  a  one.  I  bave  allso  sent  you  as  ncare 
as  I  cane  in  wrytyng  ail  shuche  wordes  as  passed  betwyne  them  att  the  table,  Ihis 
cravyng  pardon  for  my  longe  irobelyngc  of  you,  wysshyng  you  longe  lyffe. 

From  Anvars,  tbys  WhytSonday. 

Post-script.  AU  suche  in  the  byll  of  names  as  ar  crost,  had  frycars  to  shrewe  them, 
the  reste  wolde  none  '. 

(Record  office.  Cal.,  n'  2237.) 


MDCXCIH 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Fin  juin  1368.) 
Combats  prè.s  de  Groningue;  succès  de  Louis  de  Nassau. 

Toiicliinge  Grave  Lodwicke,  yt  mayc  please  Your  Worshippe  to  understande  that  the 
22  dicto  there  was  a  greate  skermislie  beiwcne  the  Grave  nnd  them  of  Gronynge, 
which  skermishe  dured  6  howres  longe  :  in  ihc  wliich  skermishe  was  slayne  very  many 

'  Noms  de  ceulx  qui  sont  esté  exécutés  à  Itruxcllcs  le  premier  jour  de  juing  1K68  : 
Gysbrccht  et  Théodore  de  Batenborche;  Pierre  de  Dandelott;  le  S'  de  Cocq;  -j-  Philippe  de  Wingele; 
■{•  Jan  de  Blois;  Philippe  Trysl,  de  Gandt;  liartholomco  de  La  Vaile;  Arlus  de  Batson;  -}•  llerman 
Gallu;  f  Beuma,  frison;  Prenny  Pellrer;  f  Constantyn  Bruynseclj  -j-  Pierre  et  Philippe  VVaterbalre; 
Louys  Carlier;  Jaii  Rinoult;|Ëlpcndan. 

Le  2«  jour  de  juing  : 
Mons'  de  Villiers;  Mons'  de  Deic;  Le  Saillie  de  Guyenne. 

Le  5»  jour  de  juing  : 
Le  compt  d'Egrcmondt;  le  comptp|dc  lionne;  Mons'  Backarscl,  conseillier  de  M.  le  compt  d'Egre- 
niondt;  Mons'  Straillie,  qui  fust  Burgcmestre  d'Anvars.  {Record  office.  Cal.,  n*  2238.) 

Tome  V.  15 


iU  RELATIONS  POLITIQUES 

of  Gronyrigc  by  Grave  L.  grcate  sliotte,  and  Grave  L.  losie  aboutc  40  men  and  a  grcale 
number  wonded.  Tbey  of  Gronynge  eam  owt  wiili  800  horse  and  18  fandell  of  foote- 
men  and  2  peces  of  great  sliolt  and  a  greate  nomber  of  laborers,  iliinkingc  lo  bave  caste 
a  trenche  bcfore  a  cloyster,  wbere  Grave  L.  men  are.which  lyelbe  by  a  smalle  river  that 
eomes  from  tbe  sea  to  Gronynge,  so  that  it  is  a  great  lett  to  them  for  vitalles  :  for  thc 
wbicb  cause  tbey  ihougbl  lo  bave  dowen  (î.  L.  men  owt,  which  weare  more  llieii  ÎJ 
fandells,  and  tlie  maync  armye  of  G.  L.  lay  as  far  from  tbal  cloyster  as  frome  Andwarp»' 
to  tbe  furlber  rande  of  Bnrkam,  soe  that  they  of  Gronynge  had  begonne  tbeir  trenche 
and  put  tbcir  5  fandells  to  great  extremytie,  not  with  siandinge  they  did  so  manfullye 
witbslande  ibeir  enymies  lliat  tbey  kcpt  tliem  playe  untill  Grave  L.  eam  wilb  bis  whole 
armye,  savinge  7  fandells  wbicb  be  lefte  to  kepe  bis  campe.  And  wben  Grave  L.  eam,  tbey 
of  Gronynge  weare  so  entrencbed  that  tbey  thougbt  lo  bave  kopt  theirc  trenche.  Then 
G.  L.  pnt  bis  men  in  ballaile  and  sett  on  tbem  with  sutcbe  force  that  they  miiste  give 
place  and  relier.  Tben  tbey  of  Gronynge,  seingc  sulcbe  great  nombre  of  men  wilb 
G.  L.  at  this  skermishe,  tbought  that  G.  L.  had  lefle  no  men  in  bis  campe,  and  therfore 
yssucd  owt  wilb  2  fandells,  tbinkinge  lo  bave  iaken  in  the  campe,  in  tbe  wbicb  place 
was  7  fandells,  wbo  kcpt  them  selvcs  close  in  tbeir  trenches  and  tbeir  pikcs  flat  uppon 
thc  groundc,  unlili  tbey  of  Gronynge  weare  liard  bye,  and  iben  tbey  sbott  of  4  greate 
peces  amongsie  tbe  Gronyngers  that  eam  so  amongsie  ibem  tbat  armes  and  legges 
flewe  up  inlo  ibe  ayre,  so  tbal  tbe  Gronyngers  made  more  speade  homwardc  then 
ihcy  did  forlbe  and  weare  put  quite  from  tbeir  enterpriscs,  and  tbeir  trenches  maid 
plaine  agaync,  G.  L.  maync  armye  lyetbe  al  tbe  bridge  next  to  Gronynge.  The  Grave 
vnn  Meagyn  is  shot  inlo  ihe  legge,  and  tbcre  is  corne  unto  tbe  Grave  this  daie  the 
Grave  of  Schondbarche  wiihe  500  borsemen  and  5  vandells  of  foiemen  *. 

{Becord  office.  Cal.,  n"  2:246  ) 

•  M.  Gachard  a  publié,  dans  les  BuHetitu  de  la  Commiuion  royale  d'hitloirt,  i"  série,  t.  XVI, 
p.  250,  divers  documents  qui  concernent  riDvasion  de  Louis  de  Nassau  en  Frise  en  1868.  On  y 
trouve  notamment  des  relations  officielles  qui  pourront  être  utilement  comparées  aux  lettres  que 
nous  avons  empruntées  aux  collections  du  Record  office.  —  Les  pièces  mises  au  jour  par  M.  Gachard 
s'étendent  du  33  avril  au  34  juillet  l!f68. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  il» 

MDCXCIV. 

John  Mersh  à  Ceeil. 

(Fin  Jim  1868.) 

Succès  de  Louis  de  Nassau  près  de  Groningue.  —  Le  bruit  a  couru  que  la  terre  de  Brcda  était  donnée 
au  bourgmestre  de  Louvain.  —  Armements  en  Allemagne  pour  venir  en  aide  à  Louis  de  Nassau. 

—  L'cvéque  de  Trêves  assiège  celte  ville.  —  Troupes  dirigées  vers  Nimègue.  —  Nouvelles  d'Italie. 

—  Bateaux  réunis  à  Malincs.  —  Combat  livré  aux  corsaires  de  Dantzig. 

Uiglit  lionnorable,  My  dewiye  mosl  huniblie  remembred,  1  am  bowlde  lo  adverlyse 
Your  Honnor  of  sucbe  likely  occurranles  as  are  liere,  praying  Your  Honnor  to  beare 
wilh  my  boldncs  and  rude  slile  and  loo  accept  ihoia  in  good  parle.  ïbe  Comité  Lodo- 
vickc  wiio  did  besegc  Grynning,  halbe  lefle  ihe  scge  and  dolhe  envyroun  il  with  m 
campes  a  iiiyle  from  ilie  towne.  Tbe  Duke  of  Brunswicke  ys  corne  post  to  ibe  Courle, 
and  one  tliat  came  a  good  waye  in  hys  Company,  and  halhe  bene  iieare  the  eam|)e  do  tbe 
report  ihat  many  of  bys  men  bave  declared  to  liym  tbat  tbey  wyll  not  fygbt  in  ibat 
quarrell.  Some  otber  doe  saye  tbat  he  cannol  bave  eniry  iulo  the  townes  as  he  passeibe, 
and  affyrme  tbat  to  be  tbe  cause  of  bys  comming,  and  Irew  yt  ys,  tbat  at  Devenler 
campe  and  Swoll  tbey  were  denyed,  and  att  Swoli  xxii  horses  entryd  the  lowne  and 
were  comniandod  oui  agayne.  A  Ingiysbeman,  iliat  cam  from  Hamborougbe,  tolde  me 
tbat  lie  sawe  bys  men  passing  over  a  meddowe,  but  cannot  judge  tbem  to  be  above  800 
Rutters  besides  tiie  cariages,  and  sume  report  the  Dukes  cominge  to  Bruxells  to  be  for 
money  lo  pay  hys  souldiars. 

There  were  yesterdaye  vn  prisoncrs  burgesse  of  tiiys  towne  carryed  ont  bence  lo 
Hruxeils,  wbich  are  tliougbt  shal  be  execulcd  tbys  weke. 

Yl  ys  reported  tbat  the  towne  and  seigniourlye  of  Bredaw,  lately  belonging  to  tbe 
Prince  of  Orange  and  wiiere  be  kepte  Iiys  bowse,  ys  geven  to  one  Quarebb  ibat  was 
borrowmaster  liie  last  yere  of  Lovaiync  and  liial  he  is  created  Lord  of  yt;  but  some 
saye  tbat  be  ys  huilyd  lo  tbe  Kynge  iiys  use. 

The  xnii'"  of  this  présent  monethe  arryved  at  Collayne  the  Countie  of  llie  Berglie 
and  Ibe  Countie  of  Newnerne  on  the  parle  of  Counle  Lodovicke  :  herof  I  bave 
advicc  bye  a  expresse  messenger  who  iyeth  there  by  myne  appointment  for  otber 
purposes.  And  there  is  still  grcat  leving  and  taking  up  of  horsmen  and  otber  souldiars. 

By  advice  from  Embden.tbe  Counlye  of  Hogbestrate  ys  coraen  to  the  Counle  Lodo- 
vicke wilh  2000  boise  and  2500  hargubusbers.  But  tiie  posl  of  Cullayn  who  came 


116  RELATIONS  POLITIQUES 

yeslerdayc,  to  whom  I  purposely  sent,  dolhe  saye  that  ihe  xx  of  ihys  présent  he  was  nt 
Collayne,  and  dyvers  olher  Lordes.emongest  wliom  lie  namcd  Counlie  Charles  Maiinde- 
Icld  (who  went  away  as  yt  ys  saidj  wlien  tlic  Counlie  of  b)gmunde  was  appreliended. 

The  Bishopp  of  Tryer  dotlic  laye  seige  to  the  towne  of  Tryer:  the  cause  ys  reported 
to  bc  to  reduce  tlie  samc  to  the  temporall  jurisdiction,  as  yt  was  afore  the  tyme  of 
Empereur  Charles,  and  yt  ys  reported  that  the  townes-men  havc  sent  to  the  Duke 
for  ayde, 

Syxe  ansyens  of  footmen  cam  from  Valensyne  to  Macklyn  on  Frydaye  last  and  were 
ail  marehing  toward  Nymyngham,  but  on  the  sodainc  m  nf  them  were  appointed 
towaid  Mastricke. 

The  Ilalyans  geve  out  that  the  Venicians  niake  preparacion  in  defence  of  them  selves 
against  the  Turcke. 

The  botes  and  briges  which  were  made  at  Macklyn  and  the  wagons  which  were 
made  for  the  cariagc  of  them,  are  appointed  to  be  howsed,  and  thought  ilie  determi- 
nacion  of  tital  enterprise  to  be  altred. 

Our  shippes  that  went  to  the  Naive,  beiiig  chasted  with  the  Freebooters  of  Danske, 
hâve  senke  m  of  them  and  carryed  one  wiiii  ihem  :  this  was  reported  xnii  dayes  past 
and  was  confyrmed  agayne. 

Tiius  ceassing  to  trooble  Your  Ilonnor,  praying  Vour  Honnor  to  beare  with  my 
boidnes  I  ceasse  lo  Irooble  Vour  Honor. 

{Record  office.  Cal.,  n"  -2247.  —  Brit.  Mut.,  Titus,  B.  VI,; 


MDCXCV. 

Nouvelles  des  Pays-Bas  '. 

(Fm  DE  JUIN  <S68.) 
Siège  de  Groniiigue.  —  Escarmouches. 

Le  17  de  juing,  le  coronnel  Arbles,  avec  quatre  enseignes  de  son  régiment,  est  arrivé 
à  Groningen,  et,  le  mesme  soir  de  sa  venue,  luy  ont  les  ennemys  donné  une  camisade 

'  Ce  document  parait  être  une  lettre  inlprce.pléc ,  dont  l'auteur  se  trouvait  dans  l'armée  du  roi.  li 
porte  pour  titre  :  Uriève  mémoire  de  ce  que  te  faict  et  poste  entre  le  camp  du  roy  et  det  ennemis  le* 
Ceux. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L ANGLETERRE.  ^7 

où  sont  demeurés  morts  de  nostre  coslé  deux  simples  soldats  et  plusieurs  des  aultres. 

Le  19,  sont  arrivés  audit  Groningen  le  marquis  de  Vitelli,  Motis'  de  Ilierges  avecq 
son  régiment  de  10  enseignes  de  piétons  de  VVaions,  le  régiment  de  Noirs-Harnois,  du 
ducque  Érich  de  Branswych,  en  nombre  environ  de  1,S00  cfievaulx,  et  plusieurs 
aultres  seigneurs  faisans  compagnie  dudit  mar<|uis  Vitelli,  avec  (incores  une  enseigne 
de  Robles  et  les  deniers. 

Le  20,  l'on  s'est  tenu  paisible  sans  donner  aulcune  allarme  aux  ennemys. 

Le  21  ensuivant,  s'est  donné  à  l'après-disncr  une  escarmouce  aux  ennemis,  laquelle 
duroit  environ  de  4  à  S  heures,  à  laquelle  sont  demeurés  des  nostres  aulcuns  simples 
soldarts,  et  aulcuns  navrés.  Du  coslé  des  ennemis,  coiiime  est  le  conmiun  briiyt  et 
relation  des  espies,  sont  demeurés  à  la  place  environ  de  100  soldarts. 

Le  22,  l'escarmouce  s'est  derechef  donnée  et  continué  depuis  le  disner  jusques  au 
soir,  à  laquelle  un  capitaine  du  régiment  de  mous'  de  Hierges  '  a  reeeu  un  coup  d'arc- 
queboHsc  à  la  jambe,  dont  s'est  ensuivie  la  mort,  semblahlement  à  un  gentilhomme 
spaignol  ung  coup  d'arcquebouse  luy  a  transpercé  l'espaule,  et  le  boulet  a  sorly  environ 
la  poiclrine,  et  ont  esté  tués  et  blessés  aulcuns  de  l'infanterie  tant  Spaignolsqiie  Walons. 
A  ladiclc  escarmouce  un  boulet  a  venu  passer  le  manteau  du  conte  de  iMegheni  et, 
passant  nultre  parmy  son  col,  s'est  venu  rendre  à  la  poicirine  d'un  gentilhomme 
spaignol  estant  auprès,  sans  toutesfois  blesser  luy,  ny  fere  domaige  à  l'aulire. 

A  la  mesme  escarmouce,  les  ennemis  sont  sortis  du  camp  en  bon  ordre  et  esquadron 
de  bataille,  ayans  mis  les  arquebousiers  tous  en  forme  de  batillion  et  les  corselets  sem- 
blahlement, avecques  leurs  esles  de  aicquebousiers  et  environ  400  arquebousiers  avant- 
couricrs,  et  se  commençoit  icelle  escarmouce  assez  chaudement,  où  demeurèrent  plu- 
sieurs desGeux,de  manière  qu'ils  estoient  coniraincts  se  retirer  arrière,  ce  que  voyans 
aulcuns  Espaignols  estoient  d'advis  donner  la  bataille,  veu  que  le  temps  et  opportunité 
s'y  atournoient,  sur  quoy,  après  avoir  mis  la  chose  en  délibération  et  espié  la  seituation 
des  lieux  et  passaiges  tant  pour  les  gens  de  cheval  que  l'inAmterie,  il  s'esloit  arresté  de 
ne  les  poursuivre  plus  oultre  pour  le  désadvantaige  d'un  grand  fossé  que  séparoit  leur 
camp  et  les  nostres,  à  cause  de  quoy  les  Noir-Harnoys  et  aultre  chevalerie  ne  se  povoil 
employer  en  riens,  ny  servir  en  aulcune  chose  pour  nostre  ayde  et  advantaige. 

Le  23,  ne  s'est  rien  effectué,  ny  d'un  costé,  ni  d'aultre,  fors  que  grand  nombre  de 
vaccset  aultre  bestiall  a  esté  par  les  nostres  repris  aux  ennemis. 

Le  24,  pour  l'indisposition  du  temps  pluvieulx  et  aultres  occasions,  rien  ne  s'est 
exploicté. 

Le  2S,  sur  le  soir,  sont  sortis  de  la  ville  toute  la  ehevallerie  légière  et  quelques 
Walons  en  intention  de  fere  sur  les  ennemis  ceriaiiie  entreprinse,  lesquels  avoient 

'  On  lit  en  marge  :  nommé  Claude  Bouvier. 


an  KELATlOiSS  POLITIQUES 

de  nouveau  occupé  certain  villaige,  mais  se  sont  retourné  le  lendemain  sans  auleun 

eHecl. 

Le  26,  a  esté  envoyé  du  camp  des  Genx  un  tambourin  avec  lettres  signées  du  conte 
de  Hoûclislraie  et  Lodowich  de  Nassau,  nddressantcs  au  compte  de  Megliem,  desquels 
la  teneur  n'est  venu  en  cognoissance,  seulement  que  la  conclusion  esioit  qu'ils  sup- 
plicient l'Élernel  vouloir  réduire  ledict  de  JMegliem  à  la  vraye  lumière  de  vérité.  El  la 
superscription  :  à  Mons'  le  conte  de  Megliem,  dievalier  de  l'ordre. 

Lesdicts  ennemis  sont  campés  de  ccste  manière  que  une  manière  de  leur  camp  tient 
occupé  img  cloislre  issez  spacieux,  nommé  Selmeren,  où  sont  eincq  enseignes  d'infan- 
terie munis  de  quelques  petites  pièces  d'artillerie  qu'ils  onl  eu  à  la  deifaite  précédente, 
et  onl  environné  lediel  cloislre  de  troix  ou  quatre  fossés,  auquel  sont  encorcs  incluses 
jusqties  à  18  ou  20  nonnettes,  estant  sciiué  ledict  cloislre  environ  un  quart  de  lieu 
de  leur  camp,  lequel  csi  à  une  petite  dcmy-lieue  de  la  ville  sur  la  rivière  de  Gro- 
ningcn  et  Enipdcn. 

Le  28,  sont  sortis  en  compaigne  quatre  enseignes  de  iNoir-llarnois,  les  chevaulx- 
légiers,  l'infanterie  spaignolle  sivee  les  régimens  walons,  en  inleniion  de  donner  escar- 
mouce  et  niieulx  espier  le  pays;  mais,  après  s'eslre  montré  devant  les  rampai-s  des 
ennemis  depuis  les  8  heures  jusqncs  après  le  disner,  personne  ne  s'est  bougé  de  leur 
camp  pour  fere  teste,  de  manière  que  les  nostres  sont  retournés  sans  avoir  faict  aulcune 
chose. 

Ce  niesme  jour,  une  fennne  de  soldiirl  des  ennemis  a  esté  appréhendée,  laquelle  a 
librement  confessé  (|u'ils  enduroienl  grande  povretlé  et  digetle  de  vivres,  comme  aussi 
d'aulire  part  l'on  cstoit  bien  informé;  mais,  le  mesmc  jour,  environ  le  soir,  on  avoit 
receu  nouvelles  que  au  camp  d'ieeulx  seroient  arrivés  de  EmiHlen  1 1  balteaulx  avec 
soullisiincc  de  vivres  et  choses  nécessaires. 

Lediel  jour  sont  arrivés  icy  4  enseignes  de  piétons  de  feu  le  conte  d'Arembei^e  en 
bien  bon  équipaige. 

Le  29  et  50,  l'on  estoit  délibéré  do  commencer  lediel  siège  par  contrecampc,  mais, 
pour  la  véhémenie  et  continuelle  pluye,  la  chose  esi  demeuré  en  estai. 

La  sentinelle  des  nostres  est  proce  k  celle  des  ennemis  d'un  traict  d'arcquebouse,  de 
manière  que  le  capitaine  .Manleville,  l'ayant  apperecu  une  matinée,  prenl  une  arcque- 
boiise  cl  la  lire  mort  par  terre,  à  cause  de  quoy  s'esmcut  grande  alarme  en  leur  camp. 

(Record  office  Cal.,  App.,  n*  2245.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  449 

MDCXCVI. 

John  Mersh  à  Cecil  '. 

(Anvers,  4  jiiiu.et  1568) 

Le  duc  d'AIbc  a  quitté  Anvers  pour  se  rendre  à  lltrecht.  —  Mouvements  des  Huguenots  en  Picardie. 

—  Combats  près  de  Groningue.  —  L'armée  du  prince  d'Orange  se  prépare  à  se  porter  en  avant. 

—  Mort  du  duc  de  Brunswick  ;  son  fils  aidera  le  prince  d'Orange.  —  Les  forces  espagnoles  sont 
inférieures  en  nombre  à  celles  qui  leur  sont  opposées. 

Right  Honorable,  My  dewty  mosi  liumbly  rememl)rcd ,  I  am  bolde  presuming  o( 
your.  goodnes  lowardes  me  that  you  will  lake  yt  in  good  parte  too  troble  Yoiir  Hoiior 
like  as  I  bave  donc  my  Lord  of  Lecester  with  tiius  my  rude  letter  and  advertismeni. 

Tbe  Duke,  who  arived  hère  on  sondaie,  aceompaned  with  iiij°  horse  of  ail  sortes, 
deparled  on  wedensdaic  early  in  tlie  morning,  aceompaned  with  lesse  then  u"  loo 
Holstroehe,  and  from  ihenee  to  Bridawe,  and  so  too  Sarlinghambusse ,  wheare  it  was 
thoiigbt  he  would  hâve  taryed  xxx'''  dayes,  but  he  departethe  towardes  Utricke  too 
morowe,  and  halhe  laken  order  for  the  cariage  of  thc  boates  and  brigcs,  wlyeh  ar 
alredye  laden  and  gonne. 

Hère  is  muche  talke  and  hathe  conlinned  most  of  ihys  weke  of  a  great  number  of 
soldiars  gathered  upon  the  borders  of  Fraunce  and  assembled  betwixt  Dorlence  and 
Bethiine,  and  bave  burni  ccrleyne  abbeyes,  wliicli,as  I  am  informed,  the  frencheam- 
bassidor,  who  ys  presendy  hère  in  Andwarpe,  confessethe  yt  too  be  trewe.  The  report 
of  the  number  ys  divers,  for  ihearc  ys  advertisment  by  letter  of  x  ihousand  footemen 
under  the  eharge  of  Monsir  Cokevile,  and  of  nu  ihousand  horsmen,  Monsir  Mowevant 
being  capitaine,  but  the  common  talke  ys  that  thcre  are  xv°  footmen  and  v°  horsmen, 
and  daily  great  repayre  to  ihem,  which  is  also  certifyed  by  a  post  that  came  from  Reane 
yesterdaye,  who  reportheth  that  they  corne  downe  in  great  number  towardes  the  fron- 
lers. 

On  Midsomer  Even  theare  was  a  great  skirmishe  at  Gronning,  and  reported  by  one 
that  saide  he  sawe  yt  sittingapon  a  house  tope,  that  of  v°  horsemen  and  xj  ansions  of 
footmen  thear  escaped  but  v  ansions  and  xxx"'  horseiiaen. 

Theare  is  also  a  report  of  too  skirmeshes  made  on  saiterdaye  and  sondaye  last,  muche 
greaier  then  the  other;  but  what  ys  done,  ys  net  certeynlye  knowne,  but  very  favora- 

'  John  Mersh  était  gouverneur  de  la  compagnie  des  marchands  aventuriers. 


m  HELATlOiNS  POLITIQUES 

bly  reported  of  on  tlie  Coimles  sidc  and  no  huasl  niad  on  tlie  odier,  and  tliouglit  (hal 
ihe  Cownle  of  Meglicm,  wliose  beaide  and  necke  \\»s  somwhni  singed  wiili  ihe  shoit 
ofa  gownc  at  the  fyrst  skyrmishe  on  Midsoiiicr  Ëven,  hys  iiien  are  rnosl  spenl. 

Ycslernighi,  by  leiiers  froni  Colleyn  and  froni  divers  Dooebes  loo  ibear  frendes,  yl 
ys  crcdibly  writltn  that  ibe  vu"'  of  ibis  nioneibe  ibe  Prince  dolbe  musier,  and  on  Un; 
vu'*"  or  xu""  dolbe  inyndc  loo  sell  forward  loward  ibe  Duke,  wbersoever  be  slial  be  in 
tbys  lande,  witli  adviie  geven  to  convay  lliear  goodes  oui  of  tliys  lown  yf  the  Duke 
sbulde  remaille  bere. 

Tbe  Duke  llarry  of  Brunswieke  is  deceasid  very  ricbe  by  report,  and  iboiiglil  ibul 
bys  sowne,  being  a  Proleslaunt  and  muehe  bound  nnto  ibe  Prince  in  lymes  pasl, 
wyll  geve  bym  greal  ayde,  ibouglie  in  opinion  of  somc  nedelcs,  because  ihe  Counte  of 
Kassus  power,  bcsides  ibe  Princes,  is  confessed  by  ibe  S|)aniardes  ibemselves  to  l>e 
greatcr  and  bélier  thcn  tbey  tbougbl  for,  of  wbicb  also  iheare  is  daily  increase  in  greal 
niullitiidc,  and  no  greal  apparence  of  any  greaic  force  on  tbe  oiber  side,  the  Spaniar- 
des  not  exceding  al  ibys  présent  uu  thousande,  tbe  bendes  and  horsmen  of  Flaundcrs 
being  stayd  at  liome  lo  resysl  tbe  Frencbe  nov^e  invading,  so  as  il  is  tbougbl  by  ihem 
tbal  are  skilfuli  and  favorcrs  of  tbat  side.  Tbeare  eannol  l)e  above  x  ibousande  of  ail 
sortes. 

Thns  beseeliing  Your  Ilonor  loo  pardon  iny  boidnes,  I  bescche  God  préserve  and 
prosper  you  witb  incnace  of  bonor. 

From  Andwarpe,  tbe  nu"'  of  july  1568. 

(Record  office.  Cal.,  n'  2^50.) 


WDCXCVM. 

Guzmaii  de  Sylva  à  Cecit. 

l5  JUILLET  1S68.) 

Démarche  en  faveur  de  François  Engleficid. 

Suniinopere  desideravi  29  proximi  prseloriii  niensis,  cum  Suam  Majeslatcm  conre- 
nissem,  [adiré]  Dominationrni  Vcstrani  mihi  dari;  sed  lot  el  tam  gravissimis  subinde 
inipliearis  negoliis  ut  nusquani  conquicscendi  locus  sit.  Ac,  ne  tantae  ponderis  nccupa- 
tionis,  si  Doniinationem  Vcsliam  adiero,  inlerrunipantur,  paucis  in  bac  exponere  slatui, 
quae  in  palatio  optabam  significare. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKRE.  ||{ 

Quando  doniinus  Haringlon  régis  doniini  mei  dapifer  hue  appullil ,  screnissimam 
rcginain  de  negotio  domini  Ptaneisci  Englefidei  régis  nomine  allocutus  fui,  el  tune 
spem  bene  gerendœ  rei  opiimam  concepi.  Sua  enim  Majestas  retulerat  de  hacienus 
régis  pétition!  non  annuisse,  ne  inuliis  ex  suis  subditis  in  Italia,  in  Germania,  in  Gallia 
el  in  aliis  regionibus  commoranlibus  ad  similia  petendum  janua  aperiretur,  tamen 
quicquid  pro  Francisco  faciundum  essel,  régis  amore  faciundum,  seque  responsuram 
de  hac  re  dixit.  Cœterum,  die  ilia  29,  milii  oranti  ut  régi  responderct  Sua  Majestas, 
eadeni  atque  antea,  veluti  conceptis  verbis,  repetiit,  adjiciens  :  «  Sibi  non  posse  per- 
»  snadero  regcm  fratrem  liane  ci  injuriam  vellc  inferre  ut  petatur  qutfd  eam  non  de- 
»  ceret,  praecipue  fioc  tcmpore.  » 

Kgo  certc  de  his  verbis  nequeo  prorsus  mirari  et  quid  sibi  velint  ignore.  Nec  de 
injuria,  nec  de  icmpore  quid  suspicer  habeo,  nisi  de  aliquo  Davo,  qui,  ne  amici  con- 
venlant,  baec  et  majora  dat  operam  intertiirbare.  Verum  pro  mea  virili  conabor  similia 
consilia  irrita  fieri,  et  si  pro  tua  in  id  incumbas  (ut  spero),  non  obtinebit.  Et,  ut  hoc 
melius  praestetur,  visiim  est  mihi  satis  conscio  Dominationis  Veslrae  erga  serenissi- 
niani  reginam  (uii  talem  virum  decet  ofïicii,  animi  et  amoris),  de  his  admonere. 

Vale,5julii  1S68. 

{Brilish  Muséum,  Galba,  C.  III,  n»  15.) 


MDCXCVIH. 

Adrianus  Junius  à  la  reine  d'Angleterre. 

(9  JUILLET  1368.) 

li  lui  offre  son  édition  des  OEuvres  d'Eunapc  et  sollicite  l'autorisation  d'introduire  en  Angleterre 
une  certaine  quantité  de  cuirs  en  franchise  de  droits. 

[Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p  3H.) 


Tome  V.  16 


4M  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCXCIX. 

Adrianus  Junius  à  Cecil. 

(9  JUILLET  1568.) 

Il  lui  adresse  des  vers  latins  en  son  honneur  et  le  prie  d'appuyer  la  requdte  qu'il  adresse  ii  la  reinr. 

{Hecord  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  3H.) 

MDCC. 
La  reine  d'Angleterre  au  comte  Edzard  d'Oost-Frise. 

(LOHDHES,   Il  JUILLET  1S68.) 

Elle  a  appris  avec  regret  les  troubles  des  Pays-Bas,  et  comme  elle  ne  doute  point  que  le  roi 
d'Espagne  n'a  aucun  grief  sérieux  à  alléguer  contre  lui,  elle  le  protégera  volontiers.  ' 

Illustrissime  Princeps,  consanguinee  et  amiee  charissime.  Legali  vcstri  domiiius 
Hiimcrus  Diurkin,  L.  L  doclor,  et  dominus  Joaiines  Kueil,  prudentes  viri  et  fidi  vestri 
ministri,  lilleras  vestras  proximi  siiperioris  mcnsis  primo  datas  nobis  tradidcrunt,  quœ 
ipsi  référant,  sibi  a  Vestra  Excelienlia  esse  comniissa,  a  quibus  ea  intciiigimus  ul, 
vestro  nomine,  nobis  déclaraient  :  quibus  rébus,  his  noslris  lilteris,  breviler  respon- 
dcndum  esse  duximus. 

Graves  illi  rerum  motus,  qui  hoc  ttmporo  in  Occidenlali  Frisia  concitanlur,  per- 
gravi  quidem  nos  et  duplici  molestia  afliciunt  :  Primum,  quia  lurbae  illae  reliqiiam 
omnera  christiani  nominis  communem  paceni  (ut  nimium  credibiie  est)  sint  eliam 
nimis  perturbalurae;  deinde,  Veslrœ  Excellentiae,  vestrique  status  seorsum  causa,  tanto 
incendio  lam  vieini,  alquc  id  proplor  mullas  pias  necessitudincs,  varia  benevolentia* 
studia  et  commoda,  ulrinque  ncgocialionis  commercia,  quac  inter  nostros  utrobique 
subditos,  diu  quidem  et  peramice  semper  înlercesserunt. 

El  cum  Vestra  Excelienlia  nonnuliis  ducatur  conjecluris  liaud  levis  periculi  nietum 
sibi  ac  suis  imminere  ex  offensione  Serenissimi  Hispaniarum  Régis  frairis  nostri  cha- 
rissimi  in  vos  concepla,  parlim  quia  iila  vestra  regio  ccrlos  viros,  ob  reiigionis  pro- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  123 

fessioiiem  patria  sua  pulsos,  hospilio  exccpcrat;  partim,  propter  certa  privilégia  et 
imnuinitates  in  urbe  vestra  Embda  Anglis  negociatoribiis  prae  reiiquis  omnibus  pere- 
grinis  concessos,et  propterea  impense  rogal  nos  Vestra  Excelientia  ut  hujus,  lanti 
momenti,  rei,  quae  ad  Denm  et  religionem,  ad  nos,  noslrunique  slatum  inprimis  etiam 
pcrtineat,  jusiam  rationem  haheanius.  Denique  rogat  etiam  Vestra  Excelientia,  si  quid 
gravius  vobis  incumberet,  ut  vestra  ope  et  auxilio  vos  tucamur  atque  defendamus. 

His  rébus  ila  respondendnm  esse  duciinus.  Quamquam  suspiciones,  non  levés  qui- 
deni,  sed  illae  valde  probabiles  subesse  possunt,  Hispanuin  mililem  vobis  tam  vieinum, 
hostile  eiiam  aliquid  in  veslrum  regimen  vestrorumque  cum  injuria  moliri  velle,  tamen 
nos  existimavimus  illas  causas,  explicatas  a  vestris  oratoribus,  a  nobis  ante  comme- 
moratas,  non  esse  ejusmodi  ut  propter  eas  Hispaniaium  Rex  mandare  suis  velit  ut 
vos,  voslramque  ditionem  hostili  more  invaderent;  sed  plane  judicavimus  hoc  verisimi- 
lius  esse  capitaneos  Régis  Hispaniarum  et  praecipue  Albanum  Duceni  vobis  hoc  obje- 
cisse,  illos  nimirum  Régis  Hispaniarum  subditos,  qui  milituni  copias  contra  illuni 
Dueem  et  contra  Régis  Hispaniarum  authoritatem  collegcranl,  a  vestris,  aut  milite  aut 
pccunia  aut  commeatu,  adjutos  fuisse. 

De  bis  rébus  oratores  vestri  interrogati,  non  negant  Ducem  Albanum  his  vos  crimi- 
nibus  vehementer  urgere;  et,  propterea,  ut  nobis  ea  in  re  satisfacerent,  fuse  scripto 
nobis  obtulerunt,  et  varia  criminum  capila,  quœ  vobis,  vestrisque  subditis  objiciuntur, 
et  rcsponsa  etiam  sua  his  adjunxerunt,  quibus  plane  et  aperte  constat  eriminationes 
illas  satis  juslas  non  fuisse  :  quin  potius,  his  lemporibus,  et  in  periculn  tam  propinquo, 
ne  ipse  quidem  Serenissimus  Hispaniarum  Rex  cum  ralione  expectare  potuerit  ut  vos 
in  hoc  negotio  sequiores  gereretis,  prsescrtim,  cum  exploratum  sit  vestrum  statum  nullo 
subjeciionis  jure  alteri  cuivis  Principi  esst;  obstrictum,  sed  verum,  legittimum  et 
liberiun  Imperii  esse  membrum.  El  propterea,  ut  legati  vestri  asseveranter  adfirmant, 
in  hoc  praesenti  et  propinquo  niotu,  aliter  quod  aclum  est,  a  vobis  agi  non  potuerat, 
nisi  cum  summo  et  praesenli  rerum  vestrarum  discrimine.  Itaque  nos  statuinuis,  primo 
quoquc  tenipore,  aut  sercnissimuni  ipsum  Hispaniarum  Regcni  aut  ejus  in  Belgica 
praecipuum  agentem  certiorem  facere  quid  nos  de  hoc  loto  negotio  sentinius.  Et  quod 
Prinieps  a  Principe,  inier  quos  summa  amieilia  inlercedit,  possit  requirere,  ab  eo 
posiulabimus  ne  quid  hostile  permittat  per  suos  conira  vos,  vestramve  regionem  inten- 
tari,  si  non  aperte  hostes  ejus  juvabilis  et  vos  statui  ejus  adversarios  omnino  ostendetis  : 
id  quod  speramus  Vestram  Exccllenliam  nec  per  se  facturam,  nec,  quoad  poterit,  per 
suas  tentari,  permissuram. 

Quod  vero  ad  alteram  rem  spectat,  ab  oratoribus  vestris  eommemoratam,  de  periculo 
vobis  ac  vestris  imminenti,  propter  studium  illud  praecipuum  et  favorem  vestram  erga 
nostros,  pro  negouiationis  commercio,  declaratum,  volumus  vos  securos  esse  et  cerlos 
nullam  a  nobis  fore  occasionem  p[r]aetermissam,  qua  possimus  vos,  vestramque  ditio- 


iU  RELATIONS  POLITIQUES 

nem  lueri  et  defendere  al»  omni  vi  el  injuria  quam  iilla  ratione  credibile  crit ,  ob 
illam  causam,  aut  vobis  aut  veslris,  illatam  esse.  , 

Deus,  ele. 

Londoni,  undecimo  julii  1568. 

(Record  office,  Cal.,  n*  2337  ) 


MDCCl. 

Guzman  de  Sylva  à  ta  reine  dAngleterre. 

(U  JOILLET  1868.) 

Il  se  plaint  de  l'appui  que  les  i-ebelles  des  Pays-Bas  trouvent  en  Angleterre  et  requiert  la  Reine 

de  ne  pas  le  tolérer  plus  longtemps. 

A  los  XI  deste  habie  a  V.  M'  haziendole  rolacion,  de  que  avia  inucbo  tiempo,  que 
le  avia  dicho  que  tcnia  noticia,  que  muchos  de  los  rebeldes  de  los  Estados-Baxos 
subditos  del  Rey  mi  Seiior,  que  aqui  avian  vcnido  huycndo  de  aqucllas  partes,  ayudados 
de  aigunos  subditos  de  V.  M''  tornavan  a  elles  con  armas  a  invadiilos  e  iiiquielarlos, 
desembarcando  secrelamente  en  partes  donde  entendian  que  podian  robar,  y  avian 
muerlo  aigunos  pobres  hombres  que  andavan  en  el  campo  sin  recelo  en  sus  labores  .y 
assimesmo  aigunos  sacerdotes,  que  hallavan  descuidados  haziendo  los  ollicios  en  los 
templos,  con  diversos  generos  de  muertcs  laies  que  sin  cspanlo  y  horror  no  se  podian 
dezir.  Snpplicando  a  V.  M"*  que,  pues  era  assi,  que  estos  rebeldes,  que,  huyendo  por 
miedo  del  castigo  que  en  aquellos  Estados  se  li'S  pudicra  y  déviera  dar,  avian  sido 
recebidos  y  acogidos  on  este  reyno  y  cnirevenidos,  tuviese  por  bien  de  mandar  pro- 
veer,  de  modo  que  los  talcs  no  pasascn  a  hazer  estos  maies  en  aquellos  Estados,  ni  que 
los  que  los  hiziescn,  tornasen  a  acogcrse  aqui,  como  en  effeclo  se  a  hecho .  que  es  cosa 
que  demas  de  la  real  obligacion,  que  V.  M**  tiene  assimesma  a  no  siiffrirla,  la  paz  y 
antigua  amistad  que  cnire  V.  M""  y  sus  prcdeeessores  con  el  Key  mi  Sefior  y  los  suyos 
guardado,  no  lo  permiltia.  Loqual  aviendn  V.  M''  cntendido,  me  dixo,  quel . .  mandaria 
remediar  y  dar  orden,  paraque  no  se  consintiesen  pasar  los  sobre  dichos  rebeldes  con 
armas  y  de  manera  que  piidiesen  hazer  danno ,  cerlificandomc  que  tendria  sobre  cllo 
el  cuidado  que  se  requeria  y  se  harian  los  mandamionlos  y  provisiones  necessarias  :  lo- 
qual luve  yo  assi  por  cierto.  Pero,  despues  aviendo  cntendido  que  sobre  ello  no  se  hazia 
diligencia  alguna,  que  fuese  baslante,  tome  a  hablar  diversas  vezes  a  V.  M"",  acordan- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  125 

dolc  quan  necessario  era  el  rcinetlio,  y  embie  .  . .  hazor  la  inisma  inslancia  con  el  S", 
William  Cccil,  »lel  Consejo  de  V.  M''  y  su  .socretario,  paraqiie  se  liiziescn  y  cmbiasen  los 
maiidaniienlos  y  provisioiies  acerca  delio  a  los  pucrlos.  El  quai  me  embio  a  dezir 
quese  aviaii  hecho  y  cmbiado  con  diligencia  y  que  ya  en  Sandwich  se  avian  coineneado 
a  execular,  y  assi  a  V.  M**  rendi  las  gracias  de  la  buena  provision  y  prohibicion ,  (|iie 
acerca  dello,  avia  dicho  el  Secielario,  que  avia  mandado  hazer,  y  segun  en  semejante 
caso  se  requeria,  luve  por  cierio,  que  fuera  gênerai  y  publica.  Pero,  avicndo  entendido 
que  no  se  avia  heclio  assi,  parecicndome  que  era  mandato  pardcular  a  los  oflicinlcs 
de  los  puertos,  lo  procure  saber,  y  si  lo  execulavan  ;  y  enicndi  que  no  se  hazia,  anie 
dexavan  pasar  muchos  con  armas  (cosa  que  a  un  de  ordinario  no  se  sele,  ni  acos- 
tumbra  hazer  en  este  reyno),  y  que  al  présente  en  Londres,  Norldwich,  Sandwich, 
Hamptona  y  en  olras  partes  se  preparan  muchos  destos  rebeidcs,  para  supplique  a  V.  M"" 
mandase  proveer  cerca  dello  conforme  a  la  aniislad  y  tratatados  de  paz  y  confederacion, 
que  con  el  Rey  mi  Senor  tiene,  y  di  por  escrito  sustancia  de  algunos  capitulos  del  tratado 
que  paso  entre  el  Emperador  mi  niemoria  y  el  serenissinio  Rey  Henrico  padre  de  V.  M* 
por  si  mesmo  y  su  . .  paraque  viese  la  ohligacicn  (|ue  hay  de  una  parte  a  olra  en  seme- 
janles  easos,  assi  mesmo  a  V.  M*"  que  para  la  cxpedicion  y  paga  desia  génie  que  assi 
pasar  se  avian  hecho  eontribuciones  de  dineros  :  cosa  bien  contraria  a  Jo  que  dicho 
iratado  se  provee,  pidiendo  a  V.  M''  no  permittiese,  antcs  como  era  |)roiiibiese  y  cstor- 
vase,  que  los  diclios  rebeldes  no  passasen  de  aqui  a  aqiii  armados,  ni  juntos,  de  manera 
que  puedan  hazer  dano,  ni  perlurbarlos,  largamente  dixe  de  palabra.  I  viendo  agora, 
que  assi  a  este,  co  ...  mas  que  tengo  dicho,  ni  se  nicha  respondido,  ni  hecho  a  cerca 
dello  diligencia,  lie  qucrido  tornar  de  nuevo  por  escrito  a  rcpresentarlo  a  V.  M"*  mande 
proveerlo  publicamente  y  con  effecto  y  de  forma  que  yo  entiende  que  assi  se  liaze  y 
exécuta,  como  espero  que  V.  M*  comandara  hazer,  porque,  pasandose  en  dissimulacion, 
y  no  se  proveyendo  luego,  mandando  dichos  rebeldes  que  no  paseri  junios,  ni  con  armas 
ni  con  ellos  subditos  (como  se  licne  por  cierio  lo  haran),  y  no  proveyendo  a  los  puerlos 
para  que  no  .  .  pasar  a  ellos,  ni  a  otros ,  de  suerle  que  no  puedan  (como  dicho  es) 
inva  .  . .  trar  a  hazer  daflo  en  aquellos  Estados  :  sera  de  baxo  de  buena  amisla  .  .  clara 
y  abierlamente  guerra  al  amigo  y  yo  por  tal  la  tendre,  y  dar  . .  aviso  al  Rey  mi  Senor 
y  al  Duque  de  Alva  su  lugar  tenienle  y  gênerai,  paraque  altienda  y  vea  como  se  deve 
guardar,  y  el  remedio  .  .  tal  caso  se  devo  poner.  E  supplice  a  V.  M"*  sca  servida  nian. . 
vertir  de  lo  que  sobre  esto  mandare  proveer  con  la  brevedad  que  el  nego  . . .,  porque 
de  otra  manera  cl  callar  tendre  por  respuesta  de  que  se  meniq  . .  pido. 

Y  para  que  V.  M""  mas  elaramente  entienda  las  razones  q  . . .  even  a  dar  pricsa  y 
entender  lo  que  hara  en  este  negocio,  de  mas  de  las  q  .  .  dichas,  soy  avisado,  que 
allende  de  las  eontribuciones  que  las  iglcsias,  q  . .  de  Franceses  y  Flamencos  an  hecho 
(como  he  dicho)  se  haze  un  subsidio  del  eslado  ecclesiastico  deslc  reyno  para  hazer 


126  RELATIONS  POLITIQUES 

socorro  de  dineros  al . .  nsco  y  a  los  demas  rebeldcs,  que  invaden  los  Kstados  di-l  Rey 
nii  Senor  y  s  . .  y  aun  de  olras  personas  de  aiitoridad  legas,  que  por  su  lionor  y  buenos 
y  0  nos  los  nombro,  lenieiido  por  citrlo,  que  los  laies  incurrioran  en  jnsia  .  .  de  V.  M* 
por  et  nmor  obligacion,  buena,  clara  y  llana  amistad,  que  l . .  Rey  mi  SeHor  loqual  no 
querria,  pero  no  puedo  dexnr  de  hablar  claro  a  como  noinistro  del  Rey  mi  Senor  su 
liermano  y  porsona  que  tanlo  desea  servir  y  se  lo  que  de  semejanles  cosas  suele 
suceder. 

Nueslro-Senor  la  Sercni<!sima  y  Rea  . .  de  V.  M'  guarde  con  acrecenlamienlo  de  mas 
Reynos  y  Estados  como  desea,  etc. 

{Bvitish  Muteum,  Galba,  C.  1  H,  fol.  2-i7'.) 


MDCCII 

Avis  des  Pays-Bas. 

(16  JUILLET  1868.) 

Le  duc  d'Albe  a  passé  à  Dcvciiter.  —  Forces  de  son  année.  —  Arrestation  d'un  espion  anglais.  — 
Escarmouches  près  de  Groningue.  —  Etendard  du  prince  d'Orange. 

By  advyce  of  ihe  xvi"'  from  Swoll  lie  sawe  ibc  Duke  passe  thoughe  Daventrye  wiiii 
his  arinye  from  sallerdaye  ihe  ix""  daye  at  noone  tyll  .sondaye  al  noone,  and  adverly- 
seth  his  whole  power  as  followelb  : 

10  ainsins  Spaniardes  pyckesand  liargeboshes,  p.  120  in  a  ainsin  ;  3  ainsins  Nether- 
landes  pyckes  and  liargeboslies,  p.  200;  4  ainsins  Highe  Dooches  pyckes  and  harge- 
bosbes,  p.  200;  8  ainsins  Nelherlanders  pyckes  and  liargeboshes,  p.  230  ;  1  ainsin  Highe 
Dooehes  pyckes  and  liargeboshes,  p.  200;  1Î5  ainsins  Wallons  pyckes  and  hargeboshes, 
p.  220;  7  ainsins  Ilijihe  Dooches  pyckes  and  hargeboshes,  p.  300;  57  ainsins  of  S|ia- 
niardcs,  llallyans  and  Wallons,  p.  120  ;  1200  Highe  Dooche  horsemen,  being  ihe  Duke 
George  of  Brounswickes  band  ;  400  Swarl  Rnilers  oui  Browswick  land. 

The  Dukes  garde  nu"  bandes  conlayning  150  horses  a  pece,  in  ail  to  the  nomber 
of  600. 

In  Groning  500  liallians  horsemen,  of  which  iherc  were  slayne  with  ihe  County  of 
Areuborghe  1800  and,  sence  ihat,  4  ainsins. 

Tlie  Duke,at  his  being  at  Davenlre,  cawsed  a  Englysheman  whom  he  found  ihere,  to 


DES  PAYS-liAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  127 

be  apprehendfd  as  a  spye  and  carryed  liym  awaye  wilh  hym,  and  ys  ihought  iFial 
he  ys  lianged  ère  tl)is,  and  passcd  to  a  towne  called  Covert  where  he  menl  to  hâve 
pyched  his  campe,  and  commanded  ail  the  bowers  dwelling  wilbin  xij  myles  compassé 
to  coni  thelher,  and  ont  of  every  xv,  x  were  Iaken  for  pyoners  to  bave  irenched  bis 
campe  and  planted  his  ordenaunte  wbich  was  nol  iben  corne.  And  on  tewsdaye  before 
the  date  of  his  letter  were  slayne  of  ihose  laborers  and  otber  soidyers  2000  and  more 
by  a  Company  of  Grave  Lodovyckes  soidyers,  wliich  cam  with  xx"  feld  peces  of  brasse 
and  sholt  of  more  then  200  shott  of  crosbarrs  chaynes  and  cloven  shott 

On  sattcrdaye  ihe  lenthe  présent  there  were  200  slayne  of  thein  of  Gronning. 

Grave  Lodovyck  bathe  on  the  ryver  of  Ems  xxx  boycrs  well  manncd. 

And  on  frydaye  ibe  syxtene  présent  the  Gewse  were  corne  betwyxt  Covert  and  (lie 
Dukes  campe  and  bave  slayne  manye  and  carryed  awaye  greate  bootyes,  but  tbe  nom- 
ber  be  could  not  them  cerlaynely  loarne. 

And  thus  mucbe  ys  the  cfTecte  of  his  letter. 

On  tewsdaye  last  by  reason  of  a  lelter  sent  frorn  one  Doonn  Sancio,  the  eoppey  whe- 
reof  1  send  allso  to  Your  Honor,  ibc  greate  bell  was  ronge  bere  as  for  a  notable 
vyclorye;  but  I  understand  by  adverlyscment  of  one  that  was  in  Gronning,  tbat  the 
eloyster  of  Greate-Aurickc,  whereof  afore  ys  made  mensyon,  had  promised  to  the  Grave 
Lodovyck  a  somme  of  monyc,  in  steadc  whereof  tbe  monckcs  bad  goltcn  to  them 
IX  ainsins  of  soidyers,  mynding  a  slawtcr  the  rather  becawse  the  Duke  was  then  at 
hand,  wliicb  being  dycovered  to  Grave  Lodovyck  be  gave  the  spoyle  of  ihe  abbeyc  to 
1400  Wallons,  forbidding  them  to  doe  any  personall  burtc  to  tbe  monckes,  wbo  siew 
and  dryve  lo  flight  those  soidyers  ihat  where  in  the  abbey,  and  send  tbe  monckes  to 
Groning,  and  after  tbe  spoyle  made  sett  ihe  howse  on  fyer,  and,  er  ever  they  were 
retorned  to  there  campe,  the  Duke  caused  them  lo  be  sett  upon,  at  which  skermisbe 
there  were  many  slayne  on  botbe  sydes. 

On  wednisdaye  last  yt  was  universally  brewled  bere  ihal  Grave  Lodovyck  and  twoo 
Earles  and  100  gentlemen  were  taken,  but  tbe  greate  bell  rang  not  for  thaï  being  the 
next  daye  knowen  to  be  unirew,  but  yet  tbe  Fryers  dyd  preacbe  yt  for  one  of  ibeire 
vereiyes. 

Since  tbe  writing  beareof  I  am  crcadablye  enformyd  tbat  tbe  slanderde  of  tbe  Prince 
of  Aurange  ys  u  dragons  ramping  and  the  spleyde  egle  in  the  topp. 

{Record  office,  Cal.,  n»  2334.) 


♦28  RELATIONS  POLITIQUES 

iMDCCIIL 

Guzman   de  Sylva  à  Cecil. 

(LO!<DRES,  17  JDILLKT  1568.) 

Il  réclame  une  copie  de  l'cdit  de  la  Reine  qui  défend  tout  secours  à  donner  aux  rebelles  des  Pays-Bas- 

lllustrissinic  Domine,  Ex  summa  serenissimae  Regina3  virtutealque  illuslrissimorum 

consiliarioruin  prudentia  nulluni  aliud  rcsponsum  contra  eos,  qui  ad  trajiciendum  in 

Flandriani  sunl  accincii,  expeclaham,  quam  quod  sccrelarius  meus  aituiit.  Tamcn  cum 

paruni  referai  satis  liene  providissc,  si  non  sequalur  executio,  maximopere  opiavi  Sua; 

Majeslatis  et  illustrissimi  Consilii  decrcium  quamprimum  publicari.  Tanla  est  enim 

rebeliium  in  Flandriam  properatio  ui  videalur  ad  propnsilum  brabium  eoniendere, 

quasi  vero  non  ad  suppiieium.  Ktquoiiiam  sunt  mulli  borum  rebeliium  expeditionis 

seriptores,  velini  intcrdictum  ila  executioni  niandari  ut  intelligatur  eos  falli,  qui  belluni 

inferri  Flandriae  exislimanl.  Qiiarc  percupio  decreti  habcrc  exemplum  ut  Kegi  domino 

nieo  et  Duei  Albano  ejiis  singula  transcripta  miitam,  ne,  alilcr  ac  provisum  est,  ipsis 

renuncielur.  El  ob  id  Dominalionem  Veslram  eliam  alque  etiani  oro  ul  in  execulione 

probibitionis  maxima  adbil)ealur  cura  ac  diligentia.  Vale. 

Londino,  17  julii  1568. 

(Record  o/fire,  Cal.,  n'  2357.) 

MDCCIV. 

Avis  des  Pays-Bas  Extrait). 

(Anvers,  17  juillet  1868.) 

M.  de  Montigny  est  en  vie  ut  l'on  espère  qu'il  s'échappera  de  sa  prison.  —    Rigoureuse  détention 

du  prince  d'Espagne. 

The  newes  oui  of  Spayne  is  ibat  Mons.  Monlcney  and  olber  prisoners  tlieir  are  yeal 
alive  and  likes  lo  escape. 

The  Prince  of  Spayne  reniaynelh  slill  in  siraijrhl  prison. 

(British  Mus.,  Titus,  B.  VI  ) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  <29 

MDCCV. 

Thomas    Windebank  à   Cecil. 

(18  JCII.LET  15(18.) 

Il  a  remis  à  l'ambassadeur  espagnol  l'édlt  de  la  Reine.  —  Long  entretien  qu'il  a  eu  avec  lui 

à  ce  sujet. 

Sir,  Yester  evening,  about  vu  of  tlie  dock,  I  delyvered  your  letler  to  the  Spanish 
Anibassadour,  and,  afier  that  I  liad  presenled  unlo  him  the  copie  of  the  proclamation, 
he  said  that  he  looked  il  shuld  hâve  bene  puhlished  as  yesterdaye  heere  in  the  Cilié, 
for  that  he  had  movid  Her  Majestie  theriii  upon  mondaye  laste,  and  sinco  also  had 
written  therof,  and  sent  his  secretary  for  the  sanie.  And  for  that  also  he  saide  there 
weare  as  good  as  xv°  men  (aniongest  which  he  said  there  weare  som  Engh'shnien)  ready 
every  houre  to  départe  toward  the  Lowe-Countreis  out  of  divers  portes,  where  thcr 
weare  som  iiij,  som  iij,  som  more  and  lesse  shippes  readye  for  that  purpose,  and  ihat, 
if  the  wynde  had  not  bene  against  them,  they  had  bene  gon  before  thys  tyme,  and  so 
did  overy  hourc  think  that  wold  be  gon,  which  made  him  (Inde  greate  faulte  that  the 
mater  was  not  aiready  prociaymed.  I  told  him  then  ihat  Her  Majestés  pieasure  was 
that  il  shuld  he  puhlished  with  ail  speede,  and  that  therfore  I  had  bene  with  the  prin- 
ter  (as  in  deede  I  was  before  I  cani  to  th'Ambassadour,  and  (as  I  was  commanded)  char- 
ged  him  to  printe  a  good  nomber  by  tomorrow  (which  is  this  daie)  which  shuld  be 
fourthwiih  caryed  to  the  Courte,  and  therupon  publication  shuld  followe.  Wherunto 
he  said  ihal  he  thoughl  the  primer  could  not  dispalche  them  in  iiij  dayes,  but  I  assu- 
red  him  to  tlic  contrarye.  Howbeit  he  still  persisted,  sayeng  that  the  men  wold  be  gon, 
iind  yet  said  he  (clianging  his  tune)  :  «  I  doo  not  so  muche  accompte  of  tlieir  going 
»  over  for  any  matter  of  grealc  ayde  that  they  shuld  groatly  be  to  the  Conte  Ludovic 
»  (naming  him),  as  I  doo  pitié  the  poore  men,  for  1  know  (said  he)  they  shall  com  to 
»  be  ail  slayne,  for  that  I  hâve  advertised  they  shuld  be  watched  for  in  ail  places  where 
»  they  may  arrive,  where  they  shall  be  melt  with  and  slayne.  »  And  heere  he  touched 
the  care  he  had  for  mayntenance  of  the  good  amitié  betwext  Her  Majestie  and  the 
King,  his  Master,  in  requiring  his  staye  of  thèse  mens'  going  over,  as  thoug  he  ment 
that  it  stode  not  with  the  amitié  that  they  shuld  be  sulTred  to  go,  for  he  said  he  mnst 
and  wold  Write  to  his  Master  particulerly  what  he  had  don  heerin  of  the  tyme,  of  the 
daye  of  the  aunsweare,  and  what  was  don.  And  then  he  begon  agayne  to  saye  that 
for  thèse  mens  eomming  over  he  could  somwhat  beare  with  it,  but  to  be  suffred  to 
Tome  V.  17 


430  KELATIOINS  POLITIQUES 

returne  with  armure,  he  ihought  it  very  sirangc.  And  said  lie  :  <  1  kuuw  ihat  iher  is 
»  monny  delyverid  oui  by  English  men  to  succour  ihnm,  and  they  doo  therwith  buy 
»  armure  and  weapon,  and  weare  ihen  openly  in  ihe  streetes.  »  Wherunlo  I  said  no 
more,  but  that  1  thought  ihal  was  noC  so,  and  ihai  it  might  be  but  only  a  reporte  made 
to  him,  as  he  miglit  heare  maiiy  vayne  rumors.  «  Naye,  said  he,  I  know  that  the  Biss- 
»  hops  hâve  bene  deli  with  to  move  the  people  to  contribute  monny  »,  and  namid 
among  others  the  Bisshop  of  I.ondon.  To  brcakc  his  talke  so  tedious,  1  ofîrid  to  trans- 
late the  proclamation  into  French  or  Italian,  which  he  woldo,  but  1  perceave  som  of  his 
owne  doo  it,  for  lie  acceptid  not  my  offer. 

As  for  ihe  matter  of  the  ij  mcrchant  men  ihat  shuld  hâve  appcered  at  Berges,  in 
whose  behalfe  Her  Majestic  had  wrytien  to  the  Duke,  to  hâve  discharged  of  their 
apparance,  and  their  goodes  out  of  danger,  he  said  he  had  nol  hard  therof  till  this 
tyme,  but  wold  wryte  therof,  and  ret  eavid  a  note  of  their  names  and  of  the  mater.  And 
for  the  ollier  marchantes  that  complayne  for  their  debte,  according  to  the  copie  which 
I  hâve  left  with  him,  he  will  aiso  write,  so,  as  he  hopilh,  they  shall  be  satisfied;  but 
he  said  that  th(!  manner  of  his  countrey  was  that  from  the  very  daye  or  (irst  begynning 
of  rébellion  committed  by  any  person,  thoughe  he  was  not  convicied  therof  of  long 
tyme  after,  yet  liis  goodes  be  forfayted,  and  if  afterward  ther  grow  any  debte  by  him  to 
any  body,  the  same  could  not  be  recovered,  for  that  it  was  the  Kinges  before.  Ho-.vbeit, 
he  said,  he  knew  not  the  custom  of  Flandres.  Then  I  told  him  that  the  custom  was 
nol  so  there,  as  our  mcrcliantes  did  saye,  bul  that  first  the  creditors  shuld  be  paide  <. 

At  my  departing  from  him,  he  seemid  to  require  that  till  the  proclamation  weare 
published,  a  lelter  from  the  Counsell  might  be  wriiten  to  the  Lord  Treasorer  to  take 
order  wiili  the  Customers  and  Serchers  that  thèse  men  (which  are  to  passe  from  this 
porte)  shuld  nol  be  suffred  to  passe,  nor  no  armure  to  be  caried,  of  which  his  request 
I  said  I  wold  advertise  you  by  this  night. 

By  Ihis  tyme.  Sir,  I  think  you  are  as  weary  of  my  letter  as  I  was  of  his  long  and 
tedious  and  superfluous  lalke,  and  so  I  humbly  take  my  leave. 

This  iS  of  July  1568. 

(Record  o/fiee.  Cal.,  n»  2359.  i 

«  On  trouve  au  British  Muséum,  dans  !<■  ms.  Galba,  C.  III,  une  ordonnance  des  magistrats  d'.^n- 
Ters,  du  23  juillet  IS08,  qui  interdit  toute  relation  commerciale  avec  les  rebelles. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  iM 


MDCCVI. 
Avis  des  Pays-Bas  '. 

(49  JUILLET  1868.) 

Nouveaux  détails  sur  la  marche  du  duc  d'Albc.  —  Combats  près  de  Groningue.  —  Défaite  et  fuite 

de  Louis  de  Nassau. 

Relation  de  lo  subcedido  en  la  jornada  de  Frissa  desde  los  y  de  Julio 
hanta  los   19  del  que  se  rrompieron  los  enemirjos   1^68. 

Parlio  Su  Excellenza  de  Bolduch  a  los y  haviendo  embiado  dos  dias  antes  al 

prier  Don  Hernando  a  Arnem  para  dar  calor  a  las  10  vanderas  que  avian  yd»  a  tomar 
a  Bergen  y  a  poner  en  orden  las  cossas  necesarias  para  el  transito  de  la  génie  que  yva 
en  Frissa,  llego  a  la  diclia  Arnem  a  los  que  haviendo  ordenado  al  dieho  prior  que  sin 
aguardarle  se  pasase  adelante  a  Deventer  y  llebar  de  camino  a  la  ynfanleria.  Aquella 
noche  se  tubo  avisso  como  las  10  vanderas  avian  entrado  en  Berghen  y  degollado 
300  hombres  sin  perdida  de  ninguno,  tomado  3  vanderas ,  cinco  pieças  de  arttilleria  y 
los  demas  degollo  la  cavalleria  entre  la  dicha  villa  y  Almeriquen,  lugar  del  Diiquede 
Cleves,  donde  aquellos  pcnsavan  retirarsse.  Hizo  Su  Excellenza  alto  otro  dia  por  dar 
lugar  a  questas  10  vanderas  pudiesen  alcançar  las  demas  y,  aviendo  écho  recoger  el 
artilleria  que  se  saco  de  Arnem  y  encaminado  esta  génie,  se  vino  a  dormir,  a  los  11  a 
Deventer,  y  a  los  14,  aviendo  caminado  5  léguas  tudcscas,  se  llego  a  Rolde  Ires  léguas 
de  Groninghe.  A  quella  noche  avisso  Su  Excellenza  al  Conde  de  Mega  que  otro  dia 
hiziesse  salir  la  gente  que  ténia  en  la  via  de  sus  alojamentos,  ecepto  las  qualro  vanderas 
de  Alemanes,  del  regimento  deChamburque,  porque  estas  y  el  dicho  Chamburque  que- 
daron  en  guarda  délia  y,  viniendo  la  gente  muy  fatigada  del  camino,  aunque  siempre 
se  les  avia  proveydo  de  carros  para  traer  las  armas  y  los  despeados,  se  hizo  aquella 
noche  junlar  los  mas  carros  que  hubo  y  cargar  sobre  ellos  todos  los  mosqueteros  de! 
regimento  de  Napoles,  aquien  loco  aqucl  dia  la  banguardia  y,  aviendo  ordenado  todo  lo 
demas  que  para  el  dia  siguiente  se  avia  de  hazer,  se  parlio  a  los  13,  a  los  3  dospues  de 
média  noche,  llevando  siempre  Su  Excellenza  la  gente  en  su  compania  hasta  média 
ligua  de  Groninghe  que  le  pareçio  adelantarsse,  donde  llego  entre  las  9  y  las  10  y  en 
llegando,  sin  alojar  la  gente,  passo  a  reconozer  los  enemigos.  Hallolos  en  escuadron  en 

'  Avis  communiqué  par  l'ambassadeur  espagnol  à  Paris  don  Francès  de  Alava  à  l'ambassadeur 
anglais  Norris. 


ISt  RELATIONS  POLITIQUES 

su  fiierte  y,  segun  lo  que  vio  y  ia  relacion  que  lubo,  scrian  coniu  10  v.  Iioiiibris  coii 
las  très  vanderas,  que  avian  retirado  de  la  v*  aquclla  manafia.  El  dia  antes  les  avia 
venido  socorro  de  ynfanteria  y  cavalleria,  algunos  dizen  que  600  cavallos  y  mill  ynfan- 
tes,  pero  lo  cierto  fue  500  y  800  ynfantes.  Ordeno  Su  Excellenza  al  Conde  de  Mega 
sacasse  alguna  arlilleria,  porquc  la  que  avia  niandado  traer  de  Malinas,  no  a  sido  pos- 
sible alcançarle  por  la  priessa  que  Iraya  en  lo  camino,  y  aviendo  puesto  ia  ynfanteria  y 
cavalleria  que  estava  en  la  villa  y  la  que  de  nuebo  vino  en  escuadron,  se  embio  a  dar 
priessa  a  los  3  tercios,  y,  aviendo  reconozido  su  fuerte,  ordeno  Su  Excellenza  a  Gaspar 
de  Rrobblcs  que  con  su  regimento  començasse  a  travar  con  ellos  escaramuça  cerca  de 
una  cassa  que  tenian  ocupada  junlo  a  la  villa  sobre  la  mano  déroche  de  su  fuerte  : 
bizolo  que  se  lo  gano  començaroii  los  dcmas  a  escaramuzar.  Los  enemigos  salian  bien 
jugando  siemprc  con  très  pcças  que  tenian  despues  que  cstubo  cerca  la  ynfanteria 
espanola  se  oomenço  a  engrossar  la  escaramuzar  y  aprelarlos,  lemicndn  no  faltasse  el 
dia  cargaron  se  de  manera  que  entre  las  vj  y  las  vij  de  la  tarde  se  les  gano  un  fuerte 
el  quai  ténia  un  sitio  tan  aventajado  que  pudieran  facilmente  hazernos  detener  mas 
tempo,  degollosse  loda  su  cavalleria  y  la  arcabuzeria  cargo  de  manera  su  escuadron  que 
los  hizo  retirar  mas  que  de  passo  y  seguiendo  el  alcance  mataron  muchos  y  todosdcxaron 
las  armas,  y  algunos  las  caiças.  Duro  el  alcance  cassi  dos  léguas  tudescas,  las  pi(  ns  no 
pudieron  llegar,  ni  la  cavalleria  tanpoco  pudo  pasar  mas  que  diez  o  doze  cavallos  por 
aver  ellos  quemado  un  puente  que  tenian  a  las  espaldas  sobre  una  rrivera  sin  vado,  no 
se  puede  crelier  las  armas  y  otras  cossas  que  han  ecliado  en  los  fossos  por  donde 
huyeron  :  recogiosse  parte  de  la  gentc  que  avia  ydo  en  el  alcance  y  con  ella,  y  el  reslo 
del  exercito  alojo  Su  Excellenza  en  el  alojamienio  de  los  enemigos  donde  se  hallo 
alguna  vitualla.  Olrn  dia,  antes  que  amaneciesse,  camino  en  su  seguimiento  dos  léguas 
tudescas  por  donde  ellos  tomaron  la  huyda  del  peor  camino  de  Pantanos  que  jamas 
se  a  visto  lanto  que  parece  yniposible  que  baste  a  ofender  el  mundo  totio  a  cinquanta 
hombres  de  bien  segun  la  fortaleza  de  los  caminos  y,  de  toda  la  campana,  no  murio 
de  noslra  parte  sino  un  Espanol  y  très  heridos  y  muy  pocos  Valones.  Algunas  vanderas 
escaparon  en  las  mangas  :  las  que  qucdaron  con  el  artilleria  se  les  gano  oiro  dia.  Se 
entendio  como  avia  passado  el  Conde  Luduvico  en  grupa  de  un  soldado  y  el  de  Osirat 
con  cinco  cavallos  a  Helelierger  donde  murio  Aramberg,  y  de  alli  passo  a  un  lugar 
del  Conde  de  Embden,  donde  avia  recogido  las  vanderas  que  ténia  en  las  guarniciones 
que  heran  ocho  y  seys  que  la  manana,  antes  que  le  rompiensen,  avia  écho  salir  con  dos 
pieças  de  artilleria  y  aigun  bagaje,  y  alli  pensava  hazer  rostro  y  aguardar  al  Duquc  el 
quai  se  levanta  manana  19  desleen  su  seguimiento  por  que,  aunque  esta  très  léguas 
tudescas  fuera  de  los  Eslados  de  Su  Mageslad,  no  quiere  dar  lugar  a  que  se  junte 

cuerpo  de  gente. 

{Record  office.  Cal,  n»  2355.) 


DES  FAYS-liAS  ET  DE  L  AISGLETERKE.  iSS 

MDCCVII 

Lord  Cobham  à  Cecil. 

(GrONINGI'ë,  ti  JUILLET  4868.) 

Combats  près  de  Groninguc.  —  Défaite  de  Louis  de  Nassau,  qui  s'est  retiré  à  Brème. 

The  15  dayc  of  Julii,  the  Duke  sett  appon  3  enssygnes  of  Contye  Lodowyckes  men, 
who  werre  at  a  nunnery  cawlcd  Selwarde,  who  settinge  fyer  appon  certayne  barnes 
and  olde  liowses,  by  the  helpe  of  the  smoke,  wyche  was  in  the  faces  of  the  Diikes 
men,  the  passcd  awaye  to  the  campe  beingc  tlien  at  a  place  cawled  Slowterin,  3  Icagucs 
from  Gronninge,  savinge  220,  wyche  werre  slayne. 

The  17,  the  Duke  wylh  his  hole  power  followed  the  Conteys  armcye,  wyche  removed 
to  a  place  betwixt  Hoylightgorley  and  Hoghebredge,  one  leaguc  and  dim  furder,  and 
laye  there  ahowt  too  dayes,  the  Duke  pitchinge  liis  campe  at  Slowterin. 

The  19  daye  at  nyght,  Conty  Lodowyck  removyd  his  campe,  inarchinge  wilh  ail 
possible  spede,  and  not  restingc  tyil  he  came  to  a  towne  in  Ryder-lande,  imder  ih'Erle 
of  Emden,  called  Ycommegheym,  beingc  6  longe  leagues  distante  from  the  place  of  his 
removinge.  Tlie  Duke  styll  followed  wythin  one  league.  The  21  daye,  the  Duke  gave 
the  charge,  and  discomfeyted  and  dispersed  the  Contyes  arniy,  whowe  him  seiflfe  with 
grett  pcrryll  fled  in  a  bote  to  Emden.  There  werre  slayne  of  his  of  ail  sortes  at  the 
fyght  about  1,500,  and  drowncd  and  burned  in  barnes  2,500.  There  were  with  the 
Contye  [<odowyck  the  Grave  Van  Skowenborghe  and  the  Bisshopp  of  Brcame's  sonne, 
and  none  elles  of  any  name,  and  thcy  came  aiso  from  Emden.  The  Cotity  lost  6  peaces 
of  brasse  and  8  of  iron.  And  of  Dukes  syde  there  werre  slayne  Donc  Gravell ,  Don 
Maslycke  and  the  Dukes  trumpeter,  and,  of  his  soldyers,  1,000.  The  townes  of 
Yerommeghem ,  Damme  and  other  places  nere  the  Conteys  campe,  spoyied  by  the 
Spaynyerdes,  and  that  theye  could  not  carry  awaye,  thcye  bnrnte. 

Conty  Lodowyk's  shipps  hâve  taken  15  sayles  of  flollanders,  and  x  of  Gronninge, 
with  corne  and  oihcr  victualles. 

The  Lady  of  Emden  son  and  Contye  Lodowyck  arre  rydden  in  post  to  Breame.  Ali 
the  people  in  East-Fryzelande  commanded  to  be  in  a  redynesse  '. 

{Record  office,  Cal.,  n»  2253.) 

'  Cette  lettre  porte  rannotation  suivante:  •  This  letter  was  written  from  Gronninge.  the  23  of 
Julii  lS68.--> 


134  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCVII. 

anonyme  à  Cecil. 

(«1  JCILLET  1S68.) 

Le  supplice  du  comte  d'EgDiuiit  n'a  été  que  son  chàtinient  pour  ne  pas  avoir  écouté  la  parole  du 
Seigneur.  Quiconque  désobéit  au  Scigncui'  est  plus  coupable  que  celui  qui  désobéit  au  prince. 
La  mort  est  le  sort  commun  de  tous  les  hommes. 

The  Grave  van  Ëgmond  aiid  Monsier  Casyiibrote  liis  secreterie,  tliu  clietl'  instru- 
mentes appointed  of  God  to  rije  in  ihe  Lowe-Contries,  for  their  pride  and  loseiies 
of  lief,  ponishement  came  uppon  llie  people  of  tlie  Low  and  Base-Contries.  They  liad  no 
want  of  parsonage;  they  had  no  want  of  corrage  earthhc;  they  wanted  not  the  know- 
ledge  of  warlike  affaicrs;  they  wanted  not  carthhe  wisedom  and  pollecie,  and  yet,  l)y 
an  uncowlh  .  .  .  them  litle  thowght  of,  the]one  is  headed,  the  other  racked.  And  .  .  . 
they  cast  awaie  tlie  worde  of  the  Lorde  :  therefore  they  are  cas)  awaie  ....  hearing 

rnle  in  the  Low-Con tries.  Manie  other  oider  examp Honor  knoweth  inight  he 

browght;  but,  if  theise  being  freshe  in  meni healpe,  the  older  wil  be  super- 

fluous.  The  treason  and  rebell  ....  subjectes  againste  their  prince,  by  God  his  lawe 
andbie  ail  ...  .  good  lawes,  is  to  be  ponished  ;  but  the  treason  and  rébellion  of  .  .  .  . 
and  people  againsl  God,  wliich  is  a  disobedience  to  his  worde  ....  higher  kinde  of 
treason  and  rébellion,  and  is  that  grownd  wh  ....  riseth  this  inferior  treason  and 
rébellion  of  subjectes  againste  th  . . .  ,  whcrefore  (wilhout  repentaunce)  ought  to  be 
ponished  more  scv  ....  Againe  Your  Honor  knoweth,  we  are  ail  condempned  to  die, 

a  .  .  .  .  fast  locked  in  the  preson  of  this  worlde,  not  knowing  when cal!  us  to 

the  death,  neither  how  ho  will  bave  us  put  to  death was  knowen  to  the  Intp 

King  ofScotlland,  and  also  was  ...  en  to  the  Grave  van  Egmond,etc. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  313,  n*  23.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  43» 

MDGCIX. 
Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d' Angleterre. 

(Rheyden,  'ùA  juillet  1568.) 
Lettre  de  créance  pour  une  mission  confiée  à  don  Guzman  de  Sylva. 

Madame,  je  me  recommande  très-humblement  en  la  bonne  grâce  de  Vostre  Majesté. 

Madame,  encoires  que  j'aye  opinion  que  don  Guzman  de  S.ilva,  ambassadeur  ordi- 
naire du  Roy  mon  maistre  vers  Vostre  Majesté,  n'ait  besoing  de  crédence  pour  chose 
que  de  ma  part  il  lui  pourroit  faire  entendre,  toutesfois,  lui  ayant  présentement  escript 
choses  singulières  qu'il  eusl  à  déclarer  à  Vostre  Majesté,  j'ay  bien  voullu  lui  faire  ceste, 
pour  la  supplier  luy  vouloir  en  ce  adjouster  foy  comme  à  inoy-mesme. 

Et,  ne  servant  ceste  à  aullre  effect,  je  la  finirai,  en  priant  le  Créateur  donner,  Madame, 
à  Vostre  Majesté  très-bonne  et  longue  vie. 

Du  camp  à  Rheyden  sur  la  Eems,  le  xxiiij"  jour  de  juillet  1568. 

{ Archive»  du  Royaume,  à  Bruxelles.  —  Ce  document  a  été  publié  dans  les 
Bulletins  de  lu  Commisnion  royale  d'histoire,  \"  série,  t.  XVI,  p.  378.) 


MDCCX. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Londres,  24  juillet  1868.) 

Armements  des  Flamands  qui  se  sont  réfugiés  en  Angleterre  ;  ils  se  préparent  à  se  rendre  en  Frise. 
—  L'ambassadeur  espagnol  est  allé  porter  ses  plaintes  à  la  reine  d'Angleterre. 

Li  fuggitivi  di  Fiandra  comparsi  in  questo  regno  hanno  fatto  da  circa  5"  fanti,  et 
datogli  una  paga  ujutati  do  denari  dalli  ministri  et  hora  godono  li  béni  di  Chiesa,  et  hanno 
comprato  armi  d'ogni  sorte  con  6  pezzi  di  artiglieria,  et  noilegialo  cinque  navi  inglesi 
par  passar  in  Frisia  in  socorso  delli  ribelli  del  Re  Catlolico;  et  con  cssi,  é  voce  che 
vanno  da  yo  gentiihuomini  inglesi,  quali  tutti  minimi,  che  erano  in  procinto  di  partire. 


436  RELATIONS  POLITIQUES 

L'Ambassatore  Cattolico,  che  resiede  qui,  corse  à  trovare  la  Regina,  che  é  Nauesingli 
12  miglia  discosto  di  qui,  et  li  fece  intender  il  tutlo,  piegandola  che,  slante  li  loro 
capitoli  et  legge,  di  non  lasciar  uscire  alcun  forestiero  arniato,  dovesse  reniediarvi.  Onde 
essa  Regina  fece  subito  far  bande  che  non  fusse  lasciato  i)ariire  aleuno  armalo,  ma 
nondimeno  si  credc  che  inanzi  la  publicationc  del  bando  mandassero  via  l'armi,  perche 
da  poi  essi  si  sono  parliti  à  poeo  à  poco. 

{Record  office,  Cal.,  ii*  2573  ) 


MDCCXI. 

^vis  des  Pays-Bas. 

[iS  JUILLET  1568.! 
Succès  de  Lonis  de  Nassau.  —  Le  prince  d'Orange  est  prêt  à  se  mettre  eu  marche. 

By  advyce  from  Breame  the  ix""  of  july,  lie  was  informed  by  the  wave  thaï  Grave 
Lodovick  halhe  aboule  1,000  horsemen  and  20,000  foolemen  and  hathc  beseged  a 
cloysler  called  Gieate-Aurick,  which  being  opteyned,  ihey  of  (îronnyng  can  bave  no 
vyctuall  com  to  them.  Dayly  skcrniishing,  but  ihe  Count  halhe  contynewally  the  best 
and  halhe  vyctuall  and  inen  passe  to  hym  dayly  ihroughe  l'st-Fresiand  in  greate 
nomber,  but  the  Earles  of  thaï  counirye  bave  prohibiled  ayde,  cyther  of  men,  monye, 
munycion  or  vyctuall  by  any  of  bis  peopic.  Thus  muche  he  wrytelh  he  lerned  in  bis 
waye  from  Ampsterdam  by  suche  as  had  bene  in  botlie  campes.  And,  as  he  journyed 
by  Wesiphalia,  he  was  informed  lliat  dayly  ibere  passed  bolhe  horsemen  and  foole- 
men towardes  Grave  Lodovick,  and  metl  wilh  dyvers  companyes  hym  sellfe.  And,  ihe 
viij  of  tins  présente.  Grave  Joyce  of  Sconborg...  passed  throughe  Lewne  wiih  230  hor- 
semen and  1 ,200  hargcbossers,  ail  Wallones,  and  the  same  night  500  more  were  looked 
for;  and  certayne  horsemen  wich  he  met  within  three  myles  of  Breame,  marcliing 
towardes  Grave  Lodovick,  told  hym  for  certayne  thaï  the  Earic  of  Swarlborghe  and  an 
other  Earle  wold  shorlly  come  with  2,000  horsemen  and  l,b00  footemcn.  And  thaï 
the  Prynce  of  Aurenge  dothe  come  forward  wilh  4,000  horsemen  and  6,000  foolemen 
by  the  land  of  Lewke  towardes  Brabant,  and  yl  ys  confermed  by  gencrall  reporte  ihat 
this  S'-James  daye  he  begynnelli  lo  marche  with  suche  a  nomber,  but  wbelhi'r  not  kno- 

wen  certaynelye. 

[liecoid  office,  Cal.,  n"  2"34  ) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LAISGLETEKUE.  137 

ê 

MDCCXII. 

Jvis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  28  juillet  1868.) 

On  dit  que  Louis  de  Nassau  s'est  retiré  à    Emden.  —  Le  comte  d'Hooghstraeten  est  allé  réclamer 
le  secours  du  prince  d'Orange,  qui  réunit  son  armée.  —  Le  duc  d'Albe  est  rentré  à  Groningue. 

Confirmasi  che  il  Conte  di  Nassau  si  gellô  à  iiuoto  et  che  con  una  banchetta  si  salvô 
in  Empdon,  dove  si  sono  rcitirali  la  inaggior  parte  de  quclii  che  si  sono  salvali,  ma  con 
poche  anni,  perche  quasi  tutti  li  gettorno  via  per  plu  facilmente  salvarsi  talche  le  genli 
del  Diica  oltre  l'armi  et  cavalli  hanno  anco  fallo  grosso  boltino  de  piu  de  x™  capi  de 
bestiami  nel  contado  d'Empden. 

Il  Conte  d'Ocstrat  s'intese  che  dui  giorni  avanli  la  rotta  era  andato  à  sollicitare  il 
Principe  d'Oranges,  il  quale  6  Icghe  vicino  a  Francfort  dovea  far  la  mostra  di  dui  regi- 
menti  et  3""  cavalli. 

Il  Duca  d'Alva  é   ritornato  a   Gruninga,  non  havendo  veduto  tentar   la   impresa 

d'Empden  cosi  perche  la  stagione  é  molto  inanzi  in  quelle  parti  come  anco  per  non 

commover  maggiori  humori. 

{Record  office,  Cal.,  n"  2373.) 


MDCCXIII. 

Les  lords  d'Ecosse  au  duc  d'Albe. 

(LARCS,  30  JUILLET  1868.) 

Ils  prient  le  duc  d'Albe  d'envoyer  quelques  forces  en  Ecosse  afin  de  reconquérir  les  châteaux 
occupés  par  les  rebelles  et  d'intervenir  énergiquement  près  d'Elisabeth  pour  que  Marie  Stuart 
soit  rendue  à  la  liberté. 

Ad  Celsitudinem  Vestram,  dum  bas  literulas   damus,   illustrissime  princeps,  hoc 

tanlum  in  votis  habemus  ut  quam  indigne  ne  dicam  immanitcr  et  barbare  princeps 

nostra  Scotorum  Regina  ab  Anglorum  Regina  tractala  sil  et  detenta,  notum  et  com- 

pertum  iiabere.  Nostra  siquidem  Regina  (alternis  illecta  multiplicibus  pollicitis,  partim 

Tome  V.  18 


138  RELATIONS  POLITIQUES 

scriptis,  paitim  ab  oraloris  sui  ore  prolatis,  de  tulcia,  auxilio  et  -protectione  ipsius 
conira  siios  quosclam  seditiosos  hostes,  rebelles  et  cnnspiratores,  qui  dolose  el  proditorie 
manus  sceleratas  in  ipsam  conjeceruni,  incareeratamqtie  dctinueruni,  arees  et  forialicia 
dolis  cl  technis  interceperunt,  scepiriim  el  auliiorilatem  cjus  regaiem  usurpaverunt, 
eique  assislcntcs  occidurunl),  landein  in  Angliam  ingressa  est  ut  illac  pioficiscerelur  in 
Galliani  el  Hispaniam  :  niliilominus  Regina  nostra  iliic  adhuc  moram  traliens,  altéra 
quam  pro  sorore  habuit,  rescidil  pacla  et  conventa,  sic  ut  per  illam  slaret  quominus 
Regina  nosira,  nul  Majeslalis  Suse  oratorcs,  per  Angliain  proliciseerenlur  in  Galliam, 
vel  ut  ipsa  tuta  et  incolumis  in  natale  solum  repedarcl  atque  redirel,  id  qund  princi- 
pibus  omnibus  invisunn,  odiosum  et  abominahile  esse  débet,  dum  audiunt  Rcginam  a 
Regina  spe  poliiciiœ  amicitiœ  tam  inimice  dciineri.  Quoeirca  Celsitudinem  Vesiram 
supplicilcr  oblcstamur,  ulpole  in  quem  Reginœ  nnstrae  spes  loin  inciinata  recumhit 
ut  causam  ejus  tam  laclirymabilem  sedulo  perpendas  et  ut  scrihas  eflicaciter  ad  Angliae 
Reginam,  remquc  ipsnm  ob  oculos  magnificenlissimi  Hispaniarum  Régis  proponas, 
quatenus  ipse  pro  Regina  nostra  cum  Angliae  Regina  literis  agal  asperrimis,  ut  vel  ejus 
auspiciis  libert.ite  donetiir  ut  cilra  impedimentum,  si  velit,  in  Galliam  profisciscatur 
vel  in  patriam  suam  revertatur.  Principuni  rc  vera  est  principibus  opilulari,  polius  quam 
oppressos  et  pessundatos  remorari  cl  in  arcta  cusiodia  concludere.  Neque  nos  fugil  quam 
formidabilis,  quamque  lerribiiis  sit  Celsiludo  Vcsira  Reginœ  Angiorum,  et  literis  tuis 
acerrimis  non  médiocre  caicar  illi  addetur.  Lcctis  enim  literis  vestris,  aliorumque  prin- 
cipum,  actisque  et  processibus  quibus  usa  est  in  Reginae  nostrae  Majestatem,  longe 
inlra  rcgalem  bonorem  el  dignitatem,  adamussim  irutinatis  et  perpensis,  movcbil  ipsam 
baud  dubie  ut  Reginae  nostrae  iter  pntefaciat  ut  libère  regni  sui  limites  egndi  possit. 
Quod  si  Celsiludo  Vesira  Reginae  nosirae  Excellentiam  tanta  prosequatur  gratitudine, 
nos  qui  Majestatem  ejus  per  omnia  obsequimur,  perpetuo  Celsitudini  Vestrae  obnoxios 
cffeccris.  Ilidcm  ardentissimis  volis  Celsitudinem  Vestram  precamur  ut  nobis  prsesidio 
esse  velis,  miiitibus  aliquot  et  munilionibus  bcllicis  hue  missis  ad  Reginae  nostrae 
sublimitatcm  ad  recuperandas  expugnandasqne  arees  ipsius,  qui  ab  ejus  advcrsariis 
fallaciler  inlercipiebantur. 

Daluni  apud  Largis  penuitimo  die  mensis  julii  1868. 

Per  Veslrae  Illustrissimae  Ccisiludinis  obsequentissimos  Archiepiscopus  Sancti- 
Andreœ,  Episcopus  Moravicnsis,  Dunkeldensis,  Jo.  Rossensis,  Kenmur,  Hunilie, 
Cassillis,  Maxwell,  Oliphant,  R.  Boyd,  Sanquhar,  Ar.  Argyll,  Eglyntoun,  Rothous, 
Ogilvy,  Forhuss,  Borlhik,  Louchinver,  Cranfurd,  Arroll,  Cailnes,  Droummond, 
Somervell,  Zcister,  Bas  '. 

(Record  office,  CaL,  n'  23827.  —  Publié  par  M.  Tliorpe, 
Cal.  of  State  papers,  l  I,  p.  266.) 

'  Ce  document  porte  l'annotation  suivante  :  Thit  wryling  wai  found  in  the  Bythop  of  St.  Andrtvxs 
lodging  al  the  burnyng  of  Kynnele. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  15^ 

MDCCXIV. 

Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait). 

(3  AODT  1S68.) 

Emprunts  du  prince  d'Orange,   qui  va   entrer  en  campagne.  —  Impatience  de  Louis  de  Nassau 

de  livrer  bataille. 

Il  ys  thowght  playnelley  ihat  thc  Prince  of  Oraynge  wil  be  presentlye  yn  they  fellde, 
seyng  he  has  borrowyd  of  they  Laynsgrave  Van  Asseyne  200°  dollers,  and  they  yownge 
Duke  of  Bninsewylke  has  lent  hym  as  moche  more  '.  They  Conle  Lodovick  woulde 
fight,  biil  they  Duce  menylh  to  temporise  they  matter. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  313,  n"  31.) 


MDCCXV. 

Le  chancelier  Scheyfve  au  comte  de  Leicester. 

(6  AODT  1568.) 
Sur  un  procès  qui  intéresse  Edouard  Southworthy. 

[Brilish  Muséum,  Galba,  C.  III.) 

'  Le  20  août,  Norris  écriviiit  de  Paris  que  l'on  craignait  que  le  prince  d'Orange  ne  renonçât  à 
entrer  en  Frise  pour  se  joindre  à  l'armée  de  Condé. 


140  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCXVI. 
Lord  Cobham  à  Cecil. 

(6  AOUT  i.>>68.) 
Il  loi  annonce  la  défaite  de  Louis  de  Nassau. 

Of  they  overthrow  of  Lodeweke  and  they  maiiner  1  writo  yt  to  my  lord  of  Lecester; 
but,  seyng  that  yow  are  noi  at  llicy  Corle,  seml  yi  yow  lierc  ynclosyd.  God  liave  mercye 
oonc  hys  poore  and  wekc  flokc,  who  are  neddye  to  be  devoyeryd  yn  ail  placys. 

(Record  office,  Dam.  pap.,  Cal.,  p.  315,  n°  32.) 


MDCCXVII. 

Lord  Cobham  à  Cecil. 

(7  AOUT  1S68.) 

La   défaite  de  Louis  de  Nassau  est  contirmée.  Un  dit  qu'il  s'est  retiré  dans   quelque   place   forte 
pour  attendre  le  secours  du  prince  d'Orange. 

Good  Masler  Secretarye.  In  niy  laste  lelters  I  wrool  unto  yow  lliat  I  hayd  sent  yow  a 
letter  whicli,  now  1  fynde  ys  omyllyd  (and  yn  lliys  I  send  yt).  I  hère  that  Grave  Ledo- 
vycks  overthrow  ys  eonfirmyd.  They  cawse  was  for  that  hys  sodyours  whcre  unpayd, 
and  tliat  soome  wyll  saye  that  he  ys  oonlye  relyeryd  ynio  soom  siroonge  plasse,  whcre 
lie  wyll  not  be  forcyd  to  fyghl  uniyll  hys  brethere  be  yn  they  f'cllde,  and  thcrapon  they 
Duke  bas  seynt  fore  bis  pieners  which  were  retornyng  home.  And,  thys  prayng  yow  to 
rent)eniber  me  and  my  cawses,  I  commyt  yow  to  God. 

{Record  office,  Dont,  pap..  Cal.,  p.  313,  n*  33.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  141 

MDCCXVIM. 

John  Mer&h  à  Cecil. 

(ANVF.HS,  8  AOCT  io68) 

Il  envoie  le  manifeste  imprimé  du  prince  d'Orange,  qui  ne  s'est  pas  encore  mis  en  marche.  — 
Le  duc  d'Albe  a  réparti  ses  troupes  dans  les  garnisons.  —  Réclamations  commerciales  de  la  Com- 
pagnie des  Marchands  aventuriers. 

Right  Honorable.  My  dcwtyo  mosl  huml)ly  remembreti,  I  scnd  Your  Hoiior  hercwith 
a  bookc  sentt  forthe  by  the  Prynce  of  Orange  of  the  cawse  of  his  taking  of  armes,  trans- 
latée! and  wrytten  in  hast  becawse  I  couid  net  long  hâve  the  use  of  the  prynied  booke, 
and  ihey  bc  very  séant  to  be  had,  being  straighliy  prohibiled. 

The  Duke  dothe  bestowe  his  soidyers  in  the  lownes.  Muche  talke  of  the  Princes 
setting  forward,  but  not  yet  donc. 

Hère  ys  lyke  to  be  slack  doinges  for  niarehantes  whcn  they  be  in  the  fyeld,  and  now 
when  proffytt  was  to  be  done,  bothe  becawse  tlie  Franckford  marte  ys  at  hand,  and  that 
tlie  Dulches  and  oihers  wold  ha\c  impioyod  tlicirc  monye  to  hâve  by  that  meanescon- 
veyed  theire  stockes  ont  of  the  countrye,  our  slii|)ps  being  ready  and  tiie  wynde  theri 
good,  Smithe  and  Mnriey,  fynding  a  ncw  and  strango  caviilation,  hathe  bene  the  occa- 
syon  of  ihe  staye  of  our  shipps  and  losse  of  our  marckettes,  to  the  greate  damage  of  a 
nomber  of  yong  men,  who  in  thcise  dayes  hnve  muche  adoe  to  gett  theire  lyving, 
ihoughe  tiieire  occupying  be  never  so  quyett.  The  matter  ys  ihis.  Theire  ys  a  kinde 
of  clotiies  called  :  sorting  clolhes,  bought  by  the  pack,  which  be  ail  of  one  wooll,  one 
spinning  and  weight.  Yt  happencth  ihat  by  the  négligence  of  the  myllner,  who  thycketh 
not  ihe  clothe  whomc  in  (lie  myll,  sonie  one  cloihe,  cmongst  other  manyo,  dothe 
ryse  xxix  yardes  long,  throughe  yl  lackcth  his  bredihc,  and  hâve  but  the  weight  of  a 
short  clothe.  This  dothe  they  wold  and  bave  forfayled  as  a  long  clothe,  which  was  never 
put  in  use,  iior  in  reason  ought  to  be,  and  a  matter  that  the  marchant  was  never 
acquaynted  with,  for  long  and  fyne  flothcs  are  bought  by  the  clotlio,  ani  not  by  ihe 
pack,  and  yf  this  new  devyse  or  rather  quarrell  (witliout  offence  bc  yt  wrytten  to  Your 
Honor),  maye  take  effecte,  the  marchantes  shall  not  knowe  liow  to  dyrecle  his  busy- 
nesse  williout  irowble  and  losse.  And  for  asnuich  as  ihe  Companye  bave,  by  specyall 
orders  emongste  them,  bound  them  selves  to  sliipp  in  Inglyshe  shipps,  to  be  appoynted 
by  specyall  marchantes  thereto  assigned,  ihe  clothes  ihat  lliey  mynde  to  shipp,  reporled 
andvewed  and  appoynted  by  the  said  appoynters  in  what  shipp  they  shall  passe,  soo  as 


142  RELATIONS  POLITIQUES 

nottiing  ys  donc  secrelly,  nor  to  the  frawde  of  Her  Majestye,  against  whieh  we  hâve 
allso  specyal  ordenaunces  to  punishe  ihe  offenders  (yf  any  shold  be),  I  doe  iiiost  hunibly 
beseche  Your  Honor  lo  geve  me  leave  lo  be  a  humble  sewior  lo  you  iliat  by  yoiir  good 
meanes  ihe  Company  of  Marchantes  Advenlurers  maycbc  cxempled  from  thcire  eomis- 
sion.  For  suche  are  ihe  binderances  of  ihe  Companyc  many  oiher  wayes,  as  yt  ys  greatc 
pyitye  lo  hinder  them  by  suche  vexation,  neyiher  doe  I  thinck  thaï  wiih  ail  serching 
Ihey  liave  golten  of  (bat  Companye  muclie  for  Her  Majeslie,  altlioughe  tliey  bave  by 
ibeire  dysliirbances  bene  bindicd  manye  wayes  more  lo  the  Quenes  Majestyes  losse, 
being  stayed  from  theire  occupying,  ihen  ihcy  bave  donc  lo  her  comodelye.  And  foras- 
muche  as  the  dyverselye  of  the  custome  betwene  the  long  clothe  and  the  shorte  was 
in  respecte  of  the  waight  anJ  greatcr  expenre  of  wooll  (bat  suche  clothes  as  doe  eon- 
teyne,  but  the  weighl  of  a  short  clothe  maye  be  reputed  to  ail  respectes  but  for  a  short 
clothe,  for  yl  ys  in  deede  made  and  sald  for  a  short  clothe,  and  conteyneth  the  same 
waigble  that  a  clothe  of  27  or  28  yardes  dothe,  neyther  ys  Ibeire  any  of  tlieyse  kinde 
of  clolhes  that  doe  conleyne  xxix"  yardes,  but  eyther  hc  ys  narrower  or  lighter  Ihen  a 
long  clothe. 

Thus  ceasing  to  irowble  Your  Honor,  I  beseche  Ailmigblyi-  God  restore  you  your 
iiellhe,  and  préserve  and  prosper  you. 

From  Antwarpe,  the  viij""  daye  of  august  anno  1ÎJ68. 

(Record  office.  Cal.,  App.,  u°  'iilii.) 


MDCCXIX. 

Sylvestre  Bride  à  Oswald  fVilkinson. 

(9  AOl'T  1568.) 
Défaite  de  Louis  de  Nassau.  —  Fêle  donnée  i  cette  occasion  par  don  Uuznian  de  Sylva. 

After  my  mosie  hartie  commendacions  unto  yow  and  lo  my  good  awnt  and  ail  llie 
rest  of  my  frendes  with  my  cossen  Peter  and  bis  wief,  trusiingc  in  God  that  yow  are  in 
good  hcnllbe  as  we  were  al  the  niakinge  hereof,  thies  sbal  be  to  adverlise  yowe  that  ihe 
newcs  gowelh  wilh  us  that  the  Duke  of  Alvaye  Kinge  Phillips  Lwetenaunte  hathe 
gyven  a  greate  ovcrtbrowe  unto  the  Protestauntes  and  halb  slayne  of  them  to  the 
nomber  of  vu  thowsande,  and  they  of  the  other  parte  not  above  twooe  thowsande;  but 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  143 

ihe  reporte  of  the  Protesrauntes  goelli  ihal  iher  ys  slayne  of  hys  fyve  thowsande,  whicli 
ys  nol  ireiie.  And  for  ihe  joye  therof  tlie  Ambassadoure  of  Spaync,  which  licth  in 
mylorde  Pagets  liowse,  made  a  gieate  bonfier  and  sel  owte  u  hoggsliedes  of  good  claret 
wync  to  drynke,  corne  wlioe  woulde,  and  u  ol  beare,  the  which  I  and  my  wief  wcnt  in 
and  dranke  thcr,  the  which  ther  was  of  my  neighbours  llial  saide  tliat  we  wore  parta- 
kers  of  ther  fornication  because  we  dranko  of  ther  wync  iippon  Sonddaye  iaste,  which 
was  the  viu"'  daye  of  auguste,  and  the  name  of  him  that  had  the  ovcrthrowe  is  Grave 
Loddnwyke,  which  was  Capyiayne  of  the  Prolestaunles.  As  for  newes  owie  of  Fraunce 
I  can  scnde  yow  noue  not  as  yet,  but  newes  ther  ys,  but  yct  it  is  not  knowin.  And  fnr- 
ther  more  to  desier  to  knowe  of  yow  yf  yow  or  my  cossen  Peter  hâve  anye  busynes  to 
be  donc  whylesl  1  ani  hère  to  sende  me  worde  what  yt  is  and  I  will  do  yt  and  for  that 
the  stuffc  that  my  cossen  Peter  woulde  hâve  of  M'  Janion  it  is  not  rcadye,  but  by  the 
nexte  that  cometh  it  wil  be,  and  then  I  will  scnde  it.  Yowe  shall  understande  that  in  june 
last  past  the  reporte  was  with  us  in  London  that  xvii  noble  men  of  Flaimders  were 
hedded,  wherof  the  Counlie  of  Egmountc  was  one,  and  u  ladyes  besydes.  No  more  unto 
yow,  but  Godd  hâve  yow  and  yours  in  his  kepinge. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  ZH,  n'  37.) 


MDCCXX. 
Lord  fVindsor  à  Cecil. 

(Aix,  14  AOUT  1S68.) 

Le  prince  d'Orange  s'est  mis  en  marche;  détails  sur  son  armée.  —  On  annonce  que  les  princes 
allemands  publieront  un  manifeste  en  sa  faveur.  —  Si  le  prince  d'Orange  passe  la  Meuse,  il 
rencontrera  un  grand  af  pui   dans  les  Pays-Bas. 

M'  Secryttarye,  The  newes  this  pressente  Saturdaye  morneynge  brought  to  Aquis- 
grayne  by  serten  sentte  outte  bye  the  Mogystrattcs  of  the  tonne  ar  thés  :  The  Prynse 
of  Orrenge  is  in  the  fylde  and  hath  bynne  since  the  ix"'  of  this  inslantte,  and  this  pres- 
senle  daye  lyethc  at  Arryngberge  havynge  with  him  viij  thoussen  horsse  and  iiij" 
aynsyngnes  of  fottemen,  whcirof  there  ar  viij  thousen  Gayscoynes  ail  shotte.  Hit  is 
sayde  the  Prinses  that  joinne  in  the  leage  to  assysie  Orrenge,  mené  to  sende  letlers 
unto  ail  the  noble  men  thaï  serve  the  Duke  de  Alvaye,  beinge  of  Germanye,  as  the 


144  RELATIONS  POLITIQUES 

Counlle  Ladi'onnc,  the  Counlte  Everstayne,  elc,  to  eomc  lo  assjste  ihcm  upoii  pajiie 
of  losse  of  iher  heades.  The  iiiclynation  of  ail  sortes  of  peple,  as  I  havc  passyde,  ar 
greallye  of  the  Prince  of  Orrenge  syde,  and,  yf  lie  bc  able  lo  passe  ihe  Masse,  lie  is 
lyke  to  fynde  great  fryndeshippe  in  ihe  Lowe-Contrye.  I  mené  lo  be  ihe  xvij  of  ihis 
moneth  alCollen,  where  I  shalle  undcrstandc  the  holle  state,  whensse  I  mené  alsso  to 
salutte  yowe.  Ând  thus  with  niy  hartteye  comnundations  to  ail  niy  fryndes  I  huinblye 
ende. 

(Record  office.  Cal.,  n"  245»5.) 


MDCCXXI. 

Lord  Cobham  à  Cecil. 

(44  AODT  1868.) 

Le  prince  d'Orange  s'est  mis  en  campagne.  On  dit  que  Louis  de  Nassau  l'a  rejoint.  —  Complot 
pour  livrer  Emden  aux  Espagnols. 

1  doul  iiot  yow  heard  liow  they  Prynce  of  Orange  ys  now  com  ynto  fellde  with 
b.OOO™  horsemeyn,  who  hâve  recevyd  paye  allrcddye  for  thre  nionelhes  and  20,000" 
foottemeyn,  confederatyd  with  Augustus  and  they  Pallsgrave  wilh  others,  who  openllye 
dowcs  professe  loayd  hym.  They  Conte  Lodewycke  ys  aiso  goone  unlo  hym  with  they 
rcastc  of  hys  moyne,  yf  he  hayd  not  removyd,  hy  tresone  boothe  he  and  ail  hys  carape 
had  byne  overthrowne. 

Likewyse  they  poore  toone  of  Enuleyne  had  by  dellyvrye  to  ihey  Spaynyars,  had 
not  byne  by  a  niayd  descoveryd  to  thty  pason  of  lliey  toone,  and  so  they  trayttors 
takeyne  and  beheddyd.  Thys  they  goodnes  of  God  dowes  some  lyme  relyve  and  ayde 
his  poore  pepeli. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  314,  n"  39.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  U.'î 

MDCCXXII. 

John  Mersh  à  (Jecil. 

(Anvers,  15  aodt  IS68.) 

Détails  sur  rarmce  du  priuco  d'Orange.  —  Arreslations  à  Anvers.  —  Armements  du  duc  d'Albe.  — 
On  dit  que  cinq  mille  Gascons  ont  rejoint  le  prince  d'Orange.  —  Le  procès  de  Starkey  el  Kighticy 
continue.  —  On  annonce  que  le  prince  d'Orange  se  portera  vers  Breda.  —  Mort  de  don  Carlos 
et  de  Montigny. 

Riglit  Honourabic,  My  Hcwlie  mosie  Immblye  remembrid,  I  sende  to  Your  Honoiir 
a  originall  booke  off  that  wbciolT  1  .«eni  Your  Horiour  ibc  rude  translalion.  There  is 
yel  no  ccilaine  ncwes  off  the  Princes  beinge  in  the  felde,  altbougbe  I  understande  by 
an  expresse  messager  (liai  he  was  in  grcale  forewardnesse,  and  manye  horsemen  and 
rootemen  leadie  in  dyvers  lownes,  boibe  on  tliis  syde  and  beyonde  ihe  Ryne,  and  the 
armour  distribiilid.  The  noble  nien  and  eaplaines  ihat  wil  be  in  the  l'elde  with  him, 
(as  he  was  infourmid  by  somme  off  his  acqiiaintance  neare  about  the  Prince),  doe 
apeare  heaieinclosid,  his  nomber  7,000  horse  and  20,000  footemen,  besydes  2,000  horse 
whiciie  ihe  Duke  off  Brunswick  dothe  fynde  off  his  owne  charge  for  iij  monthes,  but 
ihe  Itahans  and  Spaniardes  doe  affirme  8,000  horse  and  50,000  footeinen. 

Theare  are  manye  apprehendid  lieare  in  the  lownc  in  the  nighle  and  committid  to 
prison,  and  cspctiallye  scolemasters. 

Vt  is  reporlid  that  the  Duke  lUiikithe  greate  and  speadie  préparation  to  mete  him, 
and  to  morowen  tho  Countie  Ladron  (who  halhe  cliarge  off  this  towne),  deparlithe 
hence,  and  Monss'  de  Reux  (wiioe  hathe  charge  off  the  frontires  off  Flaundres),  sup- 
p[l]icih  in's  place.  The  Ilalians  reporte  ihat  lltenro  are  comynge  to  the  Duke  2,000  horse 
oui  off  Germanye,  and  3,000  Ilalians  oui  off  Italye. 

Il  is  reportid  at  Cullen  for  a  ccilaine  ihat  theare  are  comme  to  ihe  Prince  5,000 
Gascons. 

There  procède  heare  verie  faste  againste  Slarkeveand  Kighlhtlcye,  notwilhstandinge 
His  Majesiies  ieiiers  off  wliiche  theare  is  sniall  accomptc  made  by  the  Procurer-Gene- 
rail,  in  whoes  handes  (by  his  owne  déclaration)  there  scame  to  be. 

Thus  ceasinge  lo  trowble  Your  Honour  presenilye  anye  longer,  I  beseche  Almighiie 
God  lo  leslore  your  healihe,  wilh  longe  lyfe  and  encreaseoff  honour. 

From  Andwarpe,  the  IS  off  auguste  1568. 

Postscript.  —  Sincc  the  wrytinge  heareoff,  I  receavid  a  lettcr  from  Collen  off  the 

Tome  V.  19 


146  RELATIONS  POLITIQUES 

xij'  prcsenl,  wheare  ilie  reporic  is  ihat  wiiliin  x  dayes  Uie  Prince  will  sel  forewardcs, 
wilh  ihe  Dutches,  Swilsers  and  Gascons,  towardcs  Brabant  to  lake  possession  of 
Breda. 

I  double  nol  bul  YourHonour  hallic  liearde  offlhc  deallie  off  ihe  Prince  ofTSpayne 
in  prison  and  of  the  exécution  off  Monss'  Monlanjc. 

(Record  office,  Cal.,  App.,  n'  2255.) 


MDCCXXIII. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(15  AOUT  4868.; 
Enumération  des  princes  allemanils  qui  soutiennent  le  prince  d'Orange. 

Copie  de  l'alliance  des  Princes,  Ducqs  et  Contes  dC Allemaiyne  et  leurs  adhérents. 

Le  Prince  d'Oraingnie;  le  Ducq  Auguste  de  Saxon,  Électeur;  le  Conte  Palatin,  Élec- 
teur; le  Marquis  Joachim  de  Brandenborch,  Électeur;  le  Marquis  Jehan  de  Gaslrin ; 
le  Marquis  George  de  Aenspach  ;  le  Ducq  Julio  de  Brunswick;  le  Ducq  Jehan-Guil- 
lemus  de  Saxon;  le  Ducq  de  Lunenborch;  le  Ducq  de  Pomeren;  le  Ducq  de  Wirlen- 
bercli;  le  Ducq  de  Preusen;  les  quatre  fils  du  Landcgrave  van  Hessen;  le  Ducq 
de  Mechelbourch. 

El  trente-trois  grands  seigneurs,  joinct  avecq  dix  villes  impériales,  qu'ils  ont  promis 
et  -juré  paiensemble  de  restablir  le  Pays-Bas  en  leur  premier  franchises  et  liberlées. 

Le  Conte  Gunlher  de  Swartsenborch  Capilain-Générall  de  tout  le  camp  des 
chevaulx  '. 

{Record  office.  Cal.,  App.,  ii"  2256.) 

'  Ce  document  et  celui  qui  le  suit  paraissent  avoir  été  joints  à  la  lettre  de  John  Mersh,  du 
15  août  1568. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  147 

iMDCCXXIV. 
Jvis  des  Pays-Bas. 

(15  AOiiT  1868.; 
Indication  des  principaux  chefs  de  l'armée  du  prince  d'Orange.  —  Forces  dont  elle  se  compose. 

The  names  o/f  suche  as  hâve  charge  under  the  Prince  of  Orange  m  his  enterprinse. 

The  Counlie  off  Hooglistraien  ;  Duke  Joliii  Casiniirus  with  300  horses  off  his  owne 
charge;  ihc  Counlie  Charles  off  Mansl'elt,  but  not  he,  off  ihe  howse  off  this  contrie; 
Countie  Joos  off  Scomvenborch  ;  tiie  Counlie  off  Lemmen  ;  ihe  Counlie  off  Culenborch  ; 
the  .Marques  off  Brandenborch  ;  iwoe  sonnes  off  the  Lantgrave  off  Hessen;  the  Countie 
Van  cien  Berghc;  Monss'  Malvais,  Capilain  of  the  Gascons;  Monss'  Resowe  ; 
Monss"'  Becknioncie;  Caplain  Bomberghcn. 

The  Prince  will  bringe  with  liim  lo  ihe  (ieldc  7000  horsemen  and  20000  footemen. 
Besydes  theare  is  lefle  in  the  contrie  8000  horsemen  lo  défende,  yff  occasion  shoulde 
be  given. 

{Record  office,  Cal.,  App.,  n"  2236.) 


MDCCXXV. 

Christophe  Mundt  à  Cecil. 

(17  AOUT  1868.,     • 

Armements  du  prince  d'Orange.  —  Nouvelles  d'Allemagne.  —  Occasion  favorable  pour  recouvrer 
Calais.  —  Le  prince  de  Condé  a  envoyé  ses  agents  en  Saxe.  —  Le  duc  des  Deux-Ponts  offre  ses 
services  à  Elisabeth.  —  Ligue  générale  des  princes  protestants. 

My  last  lettres  I  hâve  sendt  lo  Vouer  Maisttership,  the  27  of  july,  the  wiche  I  trust 
be  wel  deiivered.  fn  the  same  I  did  wrile  hoe  ihal  in  diverse  parles  hier  aboutes,  so 
in  Hassja  and  Saxonia,  menn  at  warre  were  in  gaddeiing  for  the  Prince  of  Uranie,  so 
there  be  sence  and  at  yet  daylie  past  manie  oui  Laureyn  and  France.  They  com  oui  by 


148  RELATIONS  POLITIQUES 

slaell  and  suiulrie  wayes  for  Lranie.  Now  lillres  be  coin  Ironi  Dillembiir}:,  a  plHlhe 
perleigniiig  to  llie  Contes  at  Nassaw,  but  (lie  Prince  is  determined  lo  marche  forward 
over  ihe  Rhyn,  20  augusli,  by  Andernach,  wjth  6000  boises  and  4  rcgimenlcs  foei- 
menn  besyd  ihe  Laurens  and  Gascons,  wicbe  be  ail  gonners.  If  Lranie  were  not 
niayntcyned  of  olhor  Princes  and  frend«,  be  were  nol  able  lo  do  anie  ihing.  Tlu-  Duke 
of  Brunswig,  now  Julius,  sholden  hard  of  this  fatlier  Henriio,  becausc  hie  favored 
religion  to  the  wich  bis  falber  was  a  graet  ennimie,  praeing  to  borowe  4000  croins  of 
ibe  Prince,  tbe  wicbe  summa  (be  Prince  did  give  Julio,  wiche  accept  benefii  hie  doelb 
now  rinder  agyn  cum  Jitayno  fenore,  iben  bis  falber  hal  lefi  nitiebe  nionie,  tbe  wicbe 
hie  batb  overcom  agensi  his  faibers  testament  and  wille.  Our  Princes  be  graeilie 
ofTended  wilb  tbe  Spanische  cruciije  and  superstition,  tben  ibey  consyder  if  tber 
doinges  shall  prevaile  it  will  beconi  in  llie  end  opan  ihemselvcs  tben  tiier  procedings 
and  ihe  new  defendonrs  of  llie  Cliurcb  of  Rome  tluow  France  and  Germanie  and  tber 
assigned  stipendc  signifie  whcrunto  they  scbowle.  Tber  is  aiso  made  borsmen  and 
foetnien  in  Saxonie  for  Lranie.  Aiigusius  doeth  noetlbing  openlie,  faering  (bat  Joannes- 
Fredericus  migbt  be  set  at  libertie  and  acdelb  agenst  bym  souldiours,  tlic  wicbe  will 
go  to  serve  Urunie,  be  apprebended  and  put  to  bulds  in  tbe  Arcbidukc  Ferdinands 
and  his  frends  coimtiries  :  tbis  warre  is  lyke  to  continue  long.  From  whence  nionie  will 
be  batld,  I  do  refer  to  otbcrs.  Th'Emperour  and  his  breibrei»  be  as  yet  slill;  Ferdinand  is 
retorned  to  (Jsbruck.  So  il  is  crediblie  rcported  thaï  tb'Kniperour  iiad  sent  a  geniiimaii 
into  Spayn,  requiring  that  tbe  King  wold  reniitt  bis  iwoe  sonnes  lo  bym,  Iben  iber 
niiither  wold  fayn  sec  ibeni.  Tbe  Kiiig  shold  bave  made  no  answer  lo  ibis  request. 
1  bave  long  liard  ibat  tb'Empurour  wold  fayne  bave  bis  sonnes  if  bie  mighi.  His 
Majestie  is  as  yet  Vienne,  but  eniended  shorlelie  to  go  lo  Prage  to  kyjte  iber  an 
assemble  of  ibe  wbole  realme  Bobemia  and  relurn  lo  Aiigusta  or  tber  aboutes.  Tbe 
dissession  cniong  tbe  Bischop  of  Trier  and  ibe  towne  standet  in  composition,  boihe 
parles  bave  diniissed  iher  souldiours  and  conipromilted  in  ib'Emierours  Ambassa- 
doiirs,  tbe  twoe  spiriluall  Elcrtors  ànd  ibe  Palalin  Eleitdr. 

In  France,  if  warr  begin  agin,  as  ilis  mosl  lyke,  if  iben  Cales  be  not  recoxered  by  tbe 
Quecn's  Majestic's  subjectes,  il  will  never.  Tbe  Prince  of  Conde  batb  bis  agenies  in 
Saxonia,  so  ibejentelmen  in  Laureyn  louke  and  prépare  for  ihe  worsL 

The  Duke  of  Bipont  did  send  one  to  my  of  bis  consailers  bevor  twoe  monetbes,  witli 
a  lettre  of  eredens  to  eomnuinicai  lo  my  thaï  bis  maisticr,  for  bis  singnler  loveand  goede 
afitclion  llie  wicbe  bie  barictb  lowards  ihe  Queen's  Majcsiie,  did  otfer  lo  Hcr  Grâce 
4000  borsmen  and  40eiisignes  of  foelmen,  ihe  wicbe  bie  batb  in  ailendans  and  promis 
lo  serve  onlie  to  bym,  and  so  likeweyse  40  graet  canons,  if  lier  Majeslic  wold  pay  for 
tbe  same  wbat  they  badi  cost  bym.  I,  consydering  ibat  sucbe  an  afl'er  was  at  great 
charge,  answered  bis  maii  tbal  ibe  (Queen's  Majestie  was  provided  wilb  men  of  warr, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  149 

nevtrlhelesse,  if  his  inaistter  wold,  liie  might  seiidl  an  agent  to  Jier  Majcstie,  seing  thèse 
consultations  were  of  greate  wcgiit  and  einportance  and  not  lo  be  trealed  by  leilres  ihis 
dangcrousc  tymc,  and  so  suspended  this  délibération.  And  in  ihis  kinde  of  matters, 
excepl  other  princes  Proleslanics  shold  joyne  a  largge  togiitber  commenhe  wilh  the 
Queen's  Majcstie,  I  se  no  trust  to  be  given  lo  onc  prince  alloen.  It  is  lyke  ihat  ail  ouer 
princes  Protestantes  niust  joyne  togitlher  if  tliey  will  conserve  tbcr  religion,  estât  and 
dignitie,  wherin  Engellant  sholde  bc  ther  principall  fundamenl,  strengt  and  defencc, 
whernnto  nécessite  will  compell  ali  them  lliat  will  persévère  in  Irew  religion  and 
ancient  libertie:  tben  in  tlie  end  of  ibis  begon  warr  doeib  not  oppere  yel.  And  ihus  I  do 
submit  my  in  ail  obediencie  and  (Idelitie. 

Given  in  Germanie  wher  yow  knowe  17  of  augiist  68. 

I  am  afraed  thaï  hence  fort  th'ordinarie  post  will  be  doublfuli. 

{Hecord  office,  Cal.,  n'iàS^) 


MDCCXXVI. 

Le  duc  d'Alhe  à  la  reine  d'Angleterre. 

(  BOIS-LE-DUC,  20  AOUT    1868.) 

Lettre  de  créance  cl  de  recommandation  en  faveur  de  don  Guérau  d'Espès. 

Très-hauite,  très-excellente  et  très-puissante  Princesse.  Le  S'  Don  Garau  de  Espes, 
porteur  de  cesles,  s'en  va  devers  Vostre  Majesté  pour  résider  en  sa  court  au  lieu  de 
Guzman  de  Silva  comme  ambassadeur  du  Roy  mon  maisire.  Et  oires  que  y  estant 
envoyé  de  la  part  de  Sa  Majesté,  je  savois  qu'il  n'estoit  besoiiig  de  le  recommander  à  la 
Vostre,  si  n'ay-je  peu  délaisser  de  l'accompaiguer  de  ce  mot,  luy  aiant  prié  et  enchargé 
de  donner  compte  à  Vosire  Majesté  de  ce  que  s'est  passé  pardeçà  depuis  peu  de  temps 
et  de  Testai  auquel  nous  nous  retrouvons  présentement,  dont  j'ay  pièçà  eu  désir  de  faire 
part  à  Vostre  Majesté,  comme  la  bonne  amitié  et  voisinanie  de  Sa  Majesté  Catbolicque 
ctde  la  Vosire  requiert;  u)ais,  sçaichant  que  ledit  Don  Garau  estoit  en  chemin  avec  charge 
de  s'en  aller  comme  dessus  vers  Vosire  Majesté,  me  sembloit  que  je  n'eusse  peu  choisir 
à  ce  propos  personnaige  plus  propre  que  luy  :  (ju'est  la  cause  de  l'avoir  différé  plus 
longuement  que  je  l'eusse  voulu.  Oullre  la  charge  particulière  qu'il  a  de  Sa  Majesté,  je 
lui  ay  requis  et  enjoint  de  m'adverlir  de  temps  à  aultre  de  tout  ce  en  quoy  il  entendcra 


ISO  RELATIONS  POLITIQUES 

que  Vnstre  Majesté  désirera  estre  secondéo  el  cirresponduc  de  ce  eoslel.  Et  Elle  se 
peuit  asseurer  que  je  m"y  empioieray  voluntiers  tousjonrs  de  irés-bon  cœur,  tenant  pour 
certain  que  ledit  Don  Garau  s'acquittera  aussi  comme  il  doibl  et  qu'il  donnera  à  Vostre 
Majesté  toutle  matière  de  conlentement.  Priant  bien  bumblement  à  Vostre  Majesté  de 
le  vouloir  avoir  en  favorable  recommandalion. 

Très-baulte,  irès-exeeilenle  et  irès-puissante  Princesse,  Je  supplie  an  Créateur  donner 
à  Vostre  Majesté  longue  el  heureuse  vye. 

De  Bois-le-Duc,  le  xx'  d'aoïist  1368. 

{Record  office,  Cal.,  n'  4435  ) 


MDCCXXVII. 

Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d' /Angleterre. 

(ROMERSDORF,  ii  AOUT   tS68.) 

Il  annoncR  h  Elisabeth  qu'il  a  pris  les  armes  pour  rétablir  les  Pays-Bas  dans  leur  prospérité 
et  dans  leur  ancienne  liberté  sous  l'obéissance  du  Roi  ;  il  lui  recommande  le  seigneur  de  Dolhain, 
porteur  de  cette  lettre. 

Je  tiens  Votre  Majesté  assez  advertie  des  choses  passées  aux  Pays-Bas  depuis  quelque 
temps  on  çà,  mesmemenl  en  quel  pitoyable  estât  ledit  pays  est  présentement  réduyt  par 
les  inhumaines  et  non  jamais  ouyes  cruaultés  exercées  contre  les  pouvres  cbrestiens  et 
aultres  illecques  par  le  duc  d'Alve  et  ses  adbérens  depuis  sa  venue  audit  pays,  qui 
m'empeschera  d'en  faire  ici  long  discours  à  Vostre  Majesté  pour  ne  l'importuner, 
oulire  que  ses  tyrannies  et  actes  exécrables  sont  si  notoires  à  tout  le  monde  qu'il  n'est 
besoing  les  spécifier,  démonstrant  assez  par  cela  qu'il  ne  taschc  qu'à  extirper  la  pure 
parolle  de  Dieu,  meurtrir  et  deschasser  tous  bons  et  loyaulx  serviteurs  vassaulx  du  Roy, 
pour  réduyre  ledit  pays  en  extrême  misère  et  désolation,  au  très-grand  intércsl  et  pré- 
judice de  Sa  Majesté  :  ce  qui  ne  doibt  eslre  souffert  mesmement  de  ceulx  qui  ont  si 
vraye  et  sincère  affection  au  service  de  Sadite  Majesté,  comme  sans  jactance  j'ay  toujours 
eu.  Dont,  Madame,  par  l'affection  susdite  et  l'obligaiion  que  j'ay,  pour  les  charges  et 
estais  ausquels  il  a  pieu  à  Sa  Majesté  par  ci-devant  me  commettre  à  la  juste  défense 
dudit  pays,  de  telles  el  semblables  oppressions  el  tyrannies,  stn's  esté  constrainci,  après 
plusieurs  bons  debvoirs  faicts  en  aultres  endroicts,  et  voyant  fmallement  qu'il  ne  restoit 
aucun   lieu  à  raison,  ni  justice,  venir  à  ceste  extrémité  (oires  que  à  mon  très-grand 


DES  PAYS-aAS  ET  DE  L'AISGLËÏERRE.  151 

regret)  que  de  prendre  les  armes  pour,  avecq  les  moyens  qu'il  plaisrat  au  Seigneur 
Dieu  me  donner,  résister  à  si  horribles  et  exécrables  oppressions  des  pouvres  chrestiens 
el  remetlre  avecq  son  ayde  en  son  anchieime  félicité  el  prospérité  sous  l'obéyssance  du 
Roy, comme  Voslre  Majesté  enleiidra  bien  el  au  long  de  ce  geiililiiomme  présent  porteurs 
le  seigneur  d'Olliain,  auquel  je  supplie  Vostre  Majesté  très-liumblenient,  par  la  bonne 
affection  qu'il  luy  at  pieu  par  ci-devant  me  démonslrer,  me  faire  encoires  présentement 
ceste  faveur  que  de  luy  donner  béningne  audience,  avecq  foy  et  crédence  sur  ce  que 
luy  ay  enchargé  d'en  déclarer  à  Vostre  Majesté  de  ma  pari,  en  quoy  icelle  m'obligera  de 
tant  plus  à  son  très-humble  service.  Que  cognoist  le  Souverain  Créateur,  auquel,  après 
avoir  très-humblement  baisé  les  mains  de  Vostre  Majesté,  je  supplie  octroyer  à  icelle  en 
santé  très-longue  el  très-heureuse  vie. 

De  Romersdorff,  ce  xxi*  jour  d'aougst  1568. 

De  Vostre  Majesté 

Trés-humble  et  très-obéissant  serviteur, 

GuiLLEUME    DE    INaSSAU. 

{Brit.  Mus.,  fonds  Cotton,  Galba,  C.  III.  —  Publié  dans  mes  Documents 
inédits  du  XVI'  siècle,  \"  partie,  p.  226.) 


MDCCXXVIII. 

Le  prince  d'Oranye  à  Cecil. 

(ROMEBSDORF,  22  AOUT  1568.) 

Même  objet. 

Monsieur  Sécile.  Vous  aurez  (comme  je  ne  double  aucunement)  assez  entendu  de 
quelle  jaehon  le  Duc  d'Alve  avecq  ses  adliérens  de|)uis  sa  venue  au  Pays-Bas  al  pro- 
cédé el  procède  encoires  journellement  contre  les  pouvres  chrestiens  illecques  csiaiis, 
ses  cruaullés,  inhumanités  et  tyrannies  si  notoires  que  n'est  besoing  de  les  spécifier, 
sans  jamais  avoir  prins  aucun  regard  aux  droiets,  usances,  privilèges  et  eoustumes  du 
pays,  ny  aux  qualités  el  services  tie  ceulx  qu'il  al  si  injustement  exécutés,  bannis  et 
deschassés,  chose  certes  qui  à  bon  droict  doit  mouvoir  loul  homme  à  pitié  et  compas- 
sion. Veu  mesmement  que  sa   lyraimie  s'est  tant  desbordée  qu'elle  n'a  laissé  lieu 


<S3  RELATIONS  POLITIQUES 

quelconcque  à  raison,  ny  justice,  dont,  pour  l'afTection  que  j'ay  lousjours  eu  au  service 
du  Roy  et  au  bien  d'ieeliuy  païs,  suis  esté  rédiiyt  en  ceste  exlrémiié  que  d'user  contre 
ce  mal  si  exorbitant  du  remédie  que  ce  gentilhomme  Monss'  de  Dolhain  vous  dira,  vous 
priant  que  sur  ce  qu'il  vous  en  déclarera  de  ma  pari,  le  vuellez  croire  comme  niov- 
inesme,  et,  en  cas  qu'il  vous  recjuerra  de  vostre  addresse  vers  Sa  Majesté,  luy  prest«'r 
en  ce  vostre  bonne  ayde  et  assistcnce.  Ce  que  seray  prest  de  desservir  en  vostre  endroiet 
oii  me  vouldrez  employer.  Que  cofjnoist  Dieu  auquel,  après  mes  affectueuses  recom- 
mandations en  vostre  bonne  grâce,  i)rieray  à  vous,  Monss',  impartir  la  sienne  sainte. 
De  Romersdorff,  ce  xxij*  jour  d'aougst  1 368. 

Vostre  trés-affectioné  serviteur, 
Gl'illemme  de  Nassau. 

(Record  office.  Cal.,  App.,  n'  2258.) 


MDCCXXIX. 
/4vis  des  Pays-Bas. 

(36  AOUT  1S68.) 
Indications  relative»  à  la  répartition  dei  divers  corps  de  rariuée  du  prince  d'Orange. 

Forces  of  the  Pfince  of  Orange. 

Le  irès-illustre  S'  Monss'  le  Prince  d'Orainge,  Comte  Jehan  de  Nassau  ei  Comte 
Conracd  de  Solms  sont  venus  et  fourés  au  Clostre  de  Remcrsdorff, 

A  Hault-Uibern  cl  Gladbach,  le  S'  Oiio  de  Malspergh  avecq  clievaulx     .     .  1,000 

Au  Bas-Bibern,  le  S'  Adam  Waes  aveeq (îOO 

A  Steinhausen,  Fridrich  van  Roldthauscn  avecq 1,300 

A  Feldkirehen,  Hernian  Bidcssel  avecq 400 

A  Weis,  Comte  Albrcehi  de  Nassau  avecq 300 

A  Hindesdorff,  Herman  Wolf  avec 300 

A  Langesdorf  et  Negisthoff  présde  là,  Jobst  von  Rîden  avec 300 

A  Erlicb  sur  le  Jahr,  le  comte  Jobst  de  Schauwenburg 1,000 

A  Vallend,  le  comte  Albrecht  de  Barby  avecq 1,000 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  <53 

A  Beltendorff,  celuy  de  Brandenburgh  avecq 1,000 

A  Neerheile  el  sur  Aremberg,  celluy  de  Lafarre  avecq 600 

A  Keim,  Bambergher  avecq 150 

A  Hambach,  Nicolas  de  Halstat  avecq  son  régiment  et  avecq 300 

Iceliuy  aussi  lient  la  garde  du  Prince. 

A  Engers,  Balthasar  van  Wolffen  avecq  son  régiment. 

A  Reick,  celluy  de  Cammernaw  trois  enseignes. 

Summa  summarum,  chevaulx.     .     .     7,550 

Oultre  ce  descendent  journellement  en  bas  le  Rhein  6,000  Gascons,  dont  la  plus 
grande  part  sont  harquebusiers,  comme  d'iceulx  une  partye  est  icy  desjà  arrivée. 

Encoire  sommes-nous  de  jour  à  aullre  attendant  le  Casimir  fils  du  Pfaltsgraf  avecq 
2,000  chevaulx. 

El  est  ainsi  la  ville  ou  diocèse  et  chastellenie  environné  avecq  chevaucheurs  et 
piétons. 

Du  camp  ce  26'  d'nougst. 

{Record  office.  Cal.,  App.,  n'  2268.) 


MDCCXXX. 

John  Mersh  à  Cecil. 

(Anvers,  39  août  1368.) 

Procès  de  Kightley.  —  Armements  du  prince  d'Orange.  —  Les  habitants  de  Liège  ont  refusé  une 
garnison  espagnole.  On  croit  que  le  prince  d'Oi'auge  se  portera  de  ce  côté.  —  Le  duc  Auguste  de 
Saxe  abandonne  le  prince  d'Orange.  —  Le  duc  d'Albe  s'avance  de  Bois-le-Duc  vers  Maestricht.  — 
Armements  des  Espagnols.  —  Taxes  levées  dans  les  villes.  —  Nouvelles  de  Groningue. 

Riglitc  Honorable,  My  dewtie  mostc  humblye  remembrid,  it  maie  please  Your 
Honour  to  be  advertisid  that,  accordinge  to  my  Lordcs  off  the  Counsels  conimaunde- 
ment,  I  bave  cawsid  the  Spanishe  Eaibassadors  letters,  writlen  in  the  favour  of  Randall 
Starckie  and  George  Kightleye,  to  be  deliverid,  at  the  contemplation  wheroff  onelye 
(for  so  yt  was  by  playne  tearmes  spoken  by  the  Procurer-Generall ,  makinge  no 
accompte  off  lier  Majesties  letters)"  heare  is  grauntid  to  theni  lowre  monilhes  to  make 
their  repaire  liither,  yff  theie  be  not  alreadie  banishid,  as  I  thincke  theie  be  not. 

From  Colen  yt  is  advertisid  that  the  Prince  departid  froni  his  howse  the  x,\'  off  this 
Tome  V.  aO 


154  RELATIOiNS  POLITIQUES 

presenf,  wilh  xxx'"  greate  praces  of  ordnaunce,  towardes  ihe  campe,  beinge  then  at 
Rienibach,  whearc  llieare  was  8,000  horsemcn  and  80  enseignes  off  foolcmen,  wheroff 
weare  6,000  Gascons  and  15  enseignes  off  \\'alons,  besydes  2,000  horsemen  and 
20  enseignes  off  footemen,  whichc  weare  lefte  (o  kepc  the  passages. 

And  from  Enibden  yt  is  writtcn  ihal  twoe  honest  nr)archaunts  off  Embdcn,  whoe 
aryvid  Ihcare  ihe  18  daye,  reporlid  that  theie  had  l>ene  in  ihe  Princes  campe,  twoe  myles 
from  Monsler,  whiche  I  thincke  lo  be  ihat  wrilten  in  ihe  mappc  Munsler-Enfelt, 
whichc  by  ihe  mappe  scmilhe  lo  be  distant,  from  Hicmbach  aforesaid,  twoe  myles,  and 
not  farre  from  Bonne,  onc  off  ihc  passages  for  ihe  armie  over  the  Ryne,  the  other 
passages  beinge  Cobclens  and  Andernacke,  in  whiche  campe  theie  reporlid  weare 
8,000  rutters  and  80  enseignes  off  fooiemen,  which  is  agréable  with  the  advice  from 
Colen. 

The  Duke  practisid  to  bave  had  a  garrison  off  Spaniardes  in  Luke,  wherunio  the 
Bisshoppc  easelye  concentid,  but  the  lownes  mcn  will  not,  but  generallie  olde  and 
yonge  crye:  ■  Vive  le  Prince!  Vive  les  Gcux!  »  This  ys  advice  from  the  Courte  heare 
from  one  off  the  Secretaries,  and  is  thouglit  that  ihe  Prince  will  make  bis  cntrie  by 
Luke. 

It  is  reporlid  from  the  Courte,  as  afore,  that  Duke  Augustus  off  Saxony,  beinge  put  in 
remembraiice  by  the  Empereur  off  the  greate  frendshipp  whiche  the  late  Emperour 
shewid  lo  bis  bouse,  hathe  withdrawen  from  the  Prince  2,000  horsemen  whichc  he 
promisid. 

The  Duke  departid  on  thursdayc  from  Tsherloghcnbosch  towardes  Macstricht  with 
bis  arniic  in  a  scarse  nnd  no  chearefuU  countinaunce,  and  duringc  his  aboade  tbcare 
aryvid  an  Ëmba?sadour  from  the  Duke  of  Cleave. 

Tlic  Dukes  préparation  veric  greate,  and  thoughte  hc  wil  be  stroiige,  takinge  as 
manye  souidiours  iip  as  hc  can,  yea  suchc  as  afore  he  wolde  not  truste,  and  disfour- 
nisliinge  mosle  off  liie  garrisons. 

The  Counlie  Ladron  is  dcparlid  hcnce  with  his  bendc,  and  ihe  Counlie  de  Reux 
aryvid  heare  on  frydaie  at  nighte,  and  x  enseignes  apoinctid  to  be  heare  with  him, 
wheroff  somme  are  alrcadie  aryvid,  but  whiiher  there  shall  remayne  heare  or  marche 
forwardes  not  cerlainelye  knowen  to  the  Lordes  off  the  lowne. 

Theare  are  aryvid  heare  500  Spaniardes,  by  reporte  verie  yonge  and  rascalls,  but 
yet  so  curious  as  theie  are  not  contented  with  provision  of  beddes  at  the  townes 
charges,  but  seke  to  be  fournishid  off  ail  implements  of  howseholde. 

It  was  concentid  by  tlie  towne  on  frydaye  laste,  lyke  as  Lovayne,  Bruxels  and  Tsher- 
togheiiboscli  had  before  doune,  to  give  credicte  by  their  bonde  for  50,000",  but  the 
monye  can  not  be  founde  upon  their  bonde,  the  proofe  wheroff  was  made  before  the 
matter  was  fullye  concludid. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  185 

Fowre  packes  off  kearsies  off  certaine  Italians  in  Dutchelande  weare  taken  out  off  a 
wagon,  but  no  otlier  goodcs  towchid. 

It  is  reporlid  that  the  vij'  présent  ihe  Pope  iti  personne  went  in  procession,  with 
suche  révérence  and  devolion  as  with  great  diflficullie  and  muche  inlreatie  off  his  Car- 
dinals  he  tooke  the  benifit  off  bis  canapic  to  défende  iiim  from  rayne. 

Tiiis  daye  one  ihat  camme  fromGroninge,  iiatiic  affirmidfor  trewlhe  ihat  iij  enseignes 
off  Spaniiirdes,  makingc  spoiie  off  the  boeres  off  the  contrie,  weare  slayne,  everie  one, 
by  ihem  beinge  assembiid  by  ringingc  off  bells,  and  the  daye  afler  the  Dukes  departure 
iij  bourgesis  weare  execulid  at  Groninge. 

Waghcners  off  Ilessen,  aryvinge  heare  this  daye,  doe  reporte  thaï  in  Hessen  soul- 
diours  doe  dayelyc  comme  towardes  Colen,  so  as  yt  semithe  tlie  powre  is  notyet  wholie 
assembiid. 

Thus  moste  humblye  ihanckinge  Your  Honour  Ibr  your  gentle  letters,  I  beseeiie 
Almightie  God  to  prosper  you. 

From  Andwarpe  the  xxiv'  of  auguste  1568. 

{Record  office,  Cal.,  App.,  n"  2239;  Bril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXXXL 

Plainte  de  don  Guzman  de  Sylva. 

(Septembre  1368.) 
Attentats  commis  à   Londres  sur  la  personne   et   la   suite  de  l'ambassadeur  d'Espagne. 

The  Spanish  Ambassadours  complaijnte  of  one  that  assaulted  htm  in 
the  streetes  at  London. 

Quomodo  agressus  sit  me  ac  totum  comitalum  meum  publiée  clipealus  quidam 
nebulo,  scies  a  Ludovico  de  Paz  exacte.  Mon  passus  sum  illum  vulnerari  a  meis,  sed 
capi,  asservaturque  in  carcere  ut  sciri  possit  num  aliquoruin  consilio  id  commiserit. 
Res  est  adeo  gravis  ut  egeal  severissima  animadversione.  Te  admonito,  exislimo  Sere- 
nissimam  Reginam  atque  ejus  consiliarios  admonitos,  atque,  prout  res  est,  reiiquis 
exemplum  insigne  esse  prsestandum. 

{Record  office,  Cal.,  n»  2570.) 


156  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCXXXIL 

à  Cecil. 

(Septciibbe  isea) 

Armements  du  prince  d'Orange.  —  Le  duc  d'Albe  se  fortifîe  à  Maestricht  pour  s'opposer 

au  passage  de  la  Meuse. 

Wliereas  yow  wrile  that  our  people  ar  verie  much  discoraged  uniill  they  hâve  certaine 
newes  of  ihe  levcyinge  of  soulgyers  for  iheir  deliveraiinco  of  tlie  Lowe-Country  •,  we  do 
assewcr  yowe  faithfuliie,  cerlainelic  and  for  of  a  (rutlie  that  ihe  niost  parte  of  tlie  horse- 
men  ar  ail  rcadie  in  ihe  feilde,  and  there  they  doc  daiiy  encrcase.  The  Prince  of  Orange 
him  self  is  in  person  and  meanes  liiin  self  to  come  with  them  in  to  the  Lowe-Country 
to  lighl  with  his  enemy,  the  worlde  dolhe  mervailc  of  his  greate  credyt  and  of  ihe  helpe 
that  he  hathe  ont  of  Almayne  and  from  other  places,  eonsideringe  also  the  great  power 
that  he  makes,  the  great  preparacyon,  the  great  chardgcs  and  cspences  hc  dailye  is  at. 
And  llierfor  wc  feare  nolhiiige,  but  do  inake  full  accompte  that  ail  thinges  coniprised 
in  our  chardge  and  commytycion  shal  be  ihoroughlie  executed.  Towchinge  the  rest  of 
your  Ictters,  by  the  lirsl  yow  shall  havc  answer,  and  also  we  will  advertise  yowe  of  the 
Princes  doinges  and  his  alycs,  which  wave  he  meanes  to  marche,  for  this  time  let  this 
suffise  yowe  to  knowe  that  ihe  Prince  is  now  in  the  feilde  at  Breissiche,  betwene  Lines 
and  Andernache,  where  his  hrelheren  the  Countes  Jan  an<i  Lewis  are.  And  the  Countce 
of  Hooustracten  and  \>'andebirghc,  one  of  Lansgraves,  with  his  twoo  bastardc  bre- 
theren,  ilic  Earlc  of  Barbey  and  le  Senior  de  Vaulx,  with  olhcr  noble  incn  and  gent- 
lemen of  divers  natyons  accompanied  with  a  great  band  of  horsemen  and  foole  men, 
which  lie  sevcn  leages  in  compassé,  ihcr  is  good  stoore  ol  ordynaunce  bothe  greate  and 
small  :  preseantlie  they  meane  to  marche  into  the  Lowe-Couniries. 

The  Duke  of  Albe  dolh  fortefye  at  Masteriche  and  tlier  aboutes  to  empeache  that 
the  Prince  may  not  passe  the  ryver  of  Meuse. 

(Record  office,  Cal.,  App.,  n*  2217.) 

'  Walter  Iladdon  ëcrivait  le  16  juillet  que  l'ambassadeur  d'Espagne  était  fort  irrité  et  qu'il  faisait 
entendre  d'allières  menaces  :  greatly  uttered,  uttert  great  threads.  (Dom.  pap.,  p.  312.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  <57 

MDCCXXXIII. 

John  Mersh  à  Cecil. 

(Anvers',  5  septeubre  iS68.) 

Le  prince  d'Orange  a  passé  le  Rhin  et  l'on  croit  qu'il  se  dirige  vers  Namur.  —  Le  comte  Vanden 
Berghe  a  quitté  Cologne  pour  le  rejoindre.  —  Maladie  du  roi  de  France.  —  Proclamation  publiée 
à  Anvers.  —  Démarches  des  magistrats  d'Anvers  en  faveur  des  bourgeois  fugitifs;  réponse  peu 
satisfaisante  du  duc  d'Albe.  —  Le  Conseil  des  troubles  s'est  rendu  à  Anvers.  —  Arrestation  d'un 
Anglais.  —  L'évêque  de  Liège  s'est  retiré  à  Huy.  —  On  vient  d'apprendre  que  le  prince  d'Orange 
est  entré  dans  le  Luxembourg. 

Righte  Honorable,  My  dewtie  moste  humblye  remembrid.  Allboughe  Iheare  be 
presentlye  no  great  matters  off  imporlancc  to  adverlise  Your  Honour  off,  yel  am  I  bolde 
to  trowble  Your  Honour  wilh  suche  as  be  hearc  currant,  trustinge  Your  Honour  will 
pardonne  my  boidnesse. 

By  ihe  advice  thaï  camme  Crom  Colen  this  weke,  the  Prince  wilh  muche  ofïhis  power 
was  passid  the  Ryne,  as  by  a  note  heareinclosid  maye  appeare. 

The  Counlie  Van  den  Berghe  departid  from  Colen  the  xx'  off  Auguste  wilh  lOOhorse 
towardes  the  campe,  and  Iwoe  Spaniardes  suspeciid  for  spyes  gol  amongesi  them, 
wheroff  one  was  taken  and  ihe  olher  fled.  Lykewyse  Iwoe  Spaniardes  weare  laken  for 
spyes  in  ihe  campe,  whiche  passid  liie  pykes. 

The  xxx'  daye  off  Auguste,  the  Princes  campe  was  at  Diiren,  and  l'rom  llience  mar- 
chil  towardes  Sainl-Vyt,  and  whilhcr  iheie  meane  to  passe  by  Lutzenborch,  Namure, 
Luke  or  Maoslrichl,  is  doublfuji.  Tiius  muche  from  Colen. 

A  Frenche  nian  reportid  in  this  towne  ihat  he  sawe  the  Prince  off  Condye  wilh 
5000  horses  al  a  place  on  the  coasie  of  Loraine  calid  Hennyng,  and  iheare  is  a  whispe- 
ringc  hearc  Ihat  the  Prince  off  Orenge  and  he  will  mcte,  and  ihcrby  ihoughte  ihat  llie 
Prince  of  Orenge  will  towardes  Namure. 

From  Rouen  yt  is  adverlîsid  by  letlcrs  ihal  ihe  Frenche  Kinge  beinge  latelye  reco- 
vorid  off  a  greate  sicknesse  is  fallcn  into  a  relapse,  and  thaï  he  dolhe  assemble  ail  bis 
ordinaire  bandes,  and  apearance  off  grcale  tiowbles  towardes  iheare. 

Il  is  reportid  heure  by  ilie  Capitaine  off  ihc  Casiel  llial  the  iij"  heareoff  ibe  lasle  off 
10000  horsemen  weare  passyd  ihe  Ryne. 

Theare  was  on  wednisdaye  lasle  a  proclamation  publishid  heare,  ihe  copie  whereoff 


188  RELATIONS  POLITIQUES 

I  hearewilh  sende,  upon  hope  whcrofî  a  scoolemasler,  whicbe  absentid  himscife, 
returnid,  and  immediailye  was  appreliendid  and  imprisonid  '. 

The  Lordes  off  «his  towne  al  llie  request  off  certaine  scolemasters  did  sende  one  off 
the  Secretaries  to  ihe  Duke  (o  inlreate  that  llieye  and  otlier  bourgesis  off  ihe  towne, 
winche  havc  absentid  themsclvcs,  and  sbewinge  ibcniseives  pénitent  and  reconcylid  lo 
Ibe  Caihobcqiie  Churche,  migble  roceave  grâce  and  safelye  relurne,  whiclie  message  the 
Duke  mislykid,  affirminge  thaï  iheie  shoulde  bave  justice  accordinge  to  their  désertes. 

The  Connsel  off  Trowbles,  olberwyse  learmid  tlie  Bloudic-Connsel  or  Inquisiteurs, 
whoe  are  Joiin  de  Verges,  a  Spaniarde  borne,  John  del  Rio,  a  Spaniardes  sonne,  borne 
al  Bruges,  ihe  Procurer-Generall  and  Secretarie  Misdacli  (wiih  whome  the  Embas- 
sador  off  Spayne,  prcsentlye  in  Englande,  is  thoughle  shall  joyne),  ary^id  heare  on 
mondaye  laste,  gardid  widi  a  nomber  off  souldiours,  and  so  remayne  searchinge  (as  yl 
is  repnrtid)  for  somme  niatter  againsle  somme  of  the  chefe  off  the  towne  heare  *. 

1200  Walons,  bandsom  men  and  wcll  apoinctid,  entrid  the  towne  on  frydayc  laste, 
and  iij  enseignes  more  are  lookid  for  from  Cortrick. 

An  Englishcman  comynge  with  a  guide,  beinge  iij  leagues  on  ihis  syde  Macstricht 
on  bis  journeye,  was  sent  for  baekc  againe  to  the  Duke  and  caried  bounde. 

The  Bisshoppe  off  Luke,  myndinge  lo  siicwe  frendshippe  lo  the  Duke,  hathe  so 
kindied  bis  subjecies  againsle  him  as,  forsakinge  ihe  towne  of  Luke,  liathe  placid  him- 
selfe  in  the  castel  off  Hoy. 

Thus  eeasinge  lo  trowble  Your  Honour  presentlye  any  longer,  I  beseche  Almightie 
God  lo  préserve  and  prosper  the  same. 

From  Antwarpe,  ihe  v'  september  1568. 

Postscript.  —  Since  the  wrylinge  heareoff,  I  understande  by  crédible  reporte  off  cer- 
taine ihal  camme  from  Namurc  tbis  mornynge,  ihat  the  Prince  off  Orcnge  wilh  bis 
whole  power  is  entrid  into  the  lande  off  Luxenborch,  wlieare  Countie  MansfeU  (wboes 
sonne  is  fled  for  a  murther)  hathe  the  gouvernement  under  ihe  Kinge,  whicbe  reporte 
is  confirmid  ihis  daye  by  the  commoii  lalke  on  ihe  Borse. 

{Record  office,  Cal.,  App.,  a'  22C0.) 

•  Le  nombre  des  Flamands  qui  fuyaient  en  Anglelerre  était  si  considérable  qu'Elisabeth  ordonna, 
le  21  juillet  1808,  une  enquête  à  ce  sujet.  Elle  craignait  :  Ihat  hcr  retint  should  be  encharged  with  to 
great  a  multitude  ani  specially  of  such  at  are  reporled  lo  be  lewde  and  evil  disposed.  {Dont,  pap.,  p.  312.) 

*  A  ce  séjour  de  Vargas  à  Auvcrs  se  rattache  la  publication  d'un  mémoire  qu'on  aurait  trouvé  dans 
sa  chambre.  Nous  le  reproduirons  sous  le  u»  MDCCXXXVII  :  il  en  est  fait  mention  dans  les  correspon- 
dances contemporaines. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  159 

MDCCXXXIV. 

Dettes  de  la  reine  d' Angleterre. 

(8  SEPTEMBRE  1b68.) 

Accord  entre  William  Davidson,  agent  d'Elisabeth,  et  Baptiste  Spinola  pour  le  payement 

de  ce  qui  lui  est  dû. 

{liecord  office,  Cal.  1569-I57i,  App.,  n'  2263.) 


MDCCXXXV. 

Requête  de  Guzman  de  Sylva. 

(Vers  le  10  septembre  1S68.) 
Affaires  commerciales. 

Ottid  a  Sua  Maj'estale  ex  parte  orntoris  petitur. 

Ut  dignaretur  jiibere  quod  electio  facta  a  nalionibus  in  eo  quod  attinet  ad  ministrum 
qui  lileras  suas  accepturus  et  exptditurus  est  in  Hanoniam,  sit  valida  et  firma.  Et  circa 
id  nihil  innovetur,  nam  elccuis  ad  luijusmodi  niunns  excrcendiim  est  valde  aptus. 

Item  ut  curctur  Petro  Romerson  continiio  restitui  et  soivi  cum  effectii,  nam  ad  hoc 
quod  Thomae  Graye  unde  solvat  salis  superque  est,  ipse  et  Laneelotus  Lesiey  Suœ 
Majestatis  sunt  odiciaics,  proquibus  Sua  Majestas  lenietur  respondere. 

Item  ut  Excellentissimo  Duci  de  Alva  de  negolio  Ludoviei  Hierini  cum  domino 
Arturo  respondeatur.  i, 

Item  ad  mea  ex  iioc  regno  cxportanda  et  transporfanda  saivum  condtictum  conce- 
datur  '. 

[Bril.  Mus.,  Galha,  C.  111,0°  1 18.1 

*  «  L'ambassadeur  d'Espagne  est  fier  comme  un  Amadis,  •  écrivait  Cecil  le  40  août  1S68.  (Cabala, 
p.  161.) 


160  RELATIOINS  POLITIQUES 

MDCCXXXVI. 

j4vi8  des  Pays-Bas  (Extrait). 

(ANVEBS,  13  SEPTEMBEE  1568.) 

Depuis  que  l'on  a  arrêté  U  poste  de  Cologne,  on  est  sans  nouvelles. 

Sins  tlie  posl  of  Collen  was  takcn,  nune  dursl  writ  newes,  nor  the  post  will  tell  any. 

(Brit.  Mu».,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXXXVIl. 

Jvis  des  Pays-Bas. 

(  18  SEPTEMBRE  1568.) 

Papiers  que  l'on  dit  avoir  été  trouvés  à  Anvers   dans  la  chambre  de  Vargas  sur  le  ebitiment 

à  inQiger  aux  habitants  des  Pays-Bas. 

Des  horribles  poincts  ei  articles,  conclus  par  le  Duc  d'Albe  et  son  nouveau  Conseil 
de  douze,  contenant  les  personnes  en  général,  tant  ealholic(|ues  comme  autres,  par  eulx 
désjà  condenipnées  à  la  mort  avec  confiscation  de  leurs  biens,  traduits  hors  les  originels 
articles  en  espaignol  qu'on  a  atlaincl  en  la  ville  d'Anvers  en  la  chambre  de  Vergas, 
président  dudit  Conseil,  logé  à  la  maison  de  Marc  ÎVunez,  Espaignol  demeurant  en  la 
Meere  illec,  par  où  ung  chascun  peult  veoir  et  entendre  la  sanguinaire  tirannie  dudit 
Duc  d'Albe  cl  de  son  sanguinaire  Conseil. 

Premièrement,  tous  ceulx  qui  parcydevanl  ont  requis  et  aussi  obtenu  que  la  gen- 
darmerie espaignole  n'est  demourée  en  Pays-Bas. 

2.  Item,  tous  les  estais  et  villes  de  ces  pays  qui  ont  présenté  requesies  et  supplica- 
tions allenconlre  les  nouveaux  évesques.  Inquisition,  et  aussi  pour  avoir  modération 
des  placarts. 

3.  Jtem,  les  nobles  qui  ont  présenté  supplications  allenconlre  la  Inquisition  et  les 
placarts,  avec  tous  ceux  qui  ont  loué  et  approuvé  les  mesnics  supplications. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  16i 

i.  Item,  tous  les  seigneurs,  nobles,  ollîeiers,  provinciaux  et  subalternes  ou  substitua 
qui,  soubs  umbre  de  la  nécessité  du  temps,  ont  admis  du  connivé  les  nouvelles 
prc'scbes. 

5.  llem,  tous  les  seigneurs,  nobles,  justiciers,  oUicitrs,  provinciaux  et  autres  de 
quelque  qualité  ils  soient,  qui  du  commencement  n'ont  résisté  de  conseil  et  du  faict 
aux  premières  supplicnlions  des  nobles,  prescbes,  brisimages,  etc.,  ains  les  ont  regardé 
par  connivence  et  espantement. 

0.  llem,  tous  les  ebiefs  dos  confréries  et  mestiers,  centeniers  et  dixenniers,  borcli- 
maistres  et  semblables  (jui  avec  ces  bienveuillans  subjects  ne  st'  sont  (mesmes  du  eom- 
mencemeiu)  mis  en  liazard  de  la  corps  et  biens  allenconlre  les  supplications  de  la 
noblesse,  prédicaiions,  brisimages,  etc.,  pour  les  résister  avec  armes. 

7.  llem,  tous  ceux  qui  mainliennent  que  les  subjecis  de  ces  Pays-Bas  à  cause  desdites 
rébellions  (dont  peu  de  gens  en  ces  pays  sont  incoulpaples,  et  la  plusparl  n'ont  faict  le 
debvoir  qu'ils  estoitnt  tenus  défaire,  à  l'obédience  de  Dieu  et  selon  leur  serment) 
n'ayent  fourfaict  et  perdu  toulles  leurs  anciennes  libertés,  droicts  et  privilèges. 

8.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  que  le  Duc  d'Albe,  pour  éviter  en  temps 
advenir  semblables  rébellions,  ne  pourroit  desnuer  et  apovrir  le  pays  et  les  subjecis, 
et  prendre  à  soy  les  richesses  et  biens  dont  procède  toutle  insolence,  et  [réduire  lesj 
esgarrés  et  perdus  à  l'obédience  et  humilité. 

9.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  ou  sousiiennent  que  la  Roiale  iMajesté  nostre 
très-clément  Sire,  et  le  Duc  d'Allie  son  gouverneur,  depuis  ladite  rébellion  et  doresena- 
vant  en  temps  advenir,  n'auroieni  peu,  ne  eneoires  pourroient  faire  contre  leur  serment 
et  promesse  faict  par  contracls,  missives,  pardon  ou  autrement  comme  faict  contre 
héréticques  et  leurs  fauteurs. 

10.  llem,  tous  ceux  qui  maintiennent  que  I^lgmont,  Hornes  et  autres  seigneurs, 
nobles  et  subjeets  du  pays  sont  Iraictés  et  tués  contre  droiet  et  équité. 

11.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  de  povoir  démonstrer  ausdits  seigneurs,  nobles 
et  autres  subjeets  enfuys  et  bannis  (comme  estans  traiclres  de  la  Royale  Majesté  et  de 
leur  patrie)  aucune  faveur  ou  amitié  ou  avec  les  bannis  et  enfuys  tenir  aucune  conver- 
sation et  cognoissance  par  communication,  correspondcnces ,  missives,  messaiges  ou 
autrement. 

12.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  que  le  Duc  d'Albe  et  sondit  Conseil  sont 
tirans  et  pas  souverains  et  compétens  juges  de  toultes  causes  criminèles  et  civiles,  sans 
estre  tenus  d'observer  les  anciens  accoustumés  droicts,  privilèges  et  eoustumes  du  pays 
qui  n'ont  esté  que  corrnptèles  et  abus,  dont  est  procédé  tout  le  mal. 

13.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  estre  contre  Dieu  et  tirannie  de  tuer  les 
femmes  et  enfans  des  héréticques  ou  leurs  fauteurs,  tant  catholicques  qu'ils  soient,  et 
confisquer  leurs  biens. 

Tome  V.  21 


1«3  RELATIONS  POLITIQUES 

14.  Item,  tous  ceux  qui  mainliennenl  que  personnes  privées  ne  sont  tenues  en 
temps  de  guerre  (prinse  à  cause  d'Iiérésie  et  rébellion)  de  tuer  avec  des  armes  les 
hérétiques,  leurs  enfaiis  et  fauteurs,  soit  déans  ou  dehors  les  villes  ou  viiiaiges,  où 
attaindre  et  trouver  les  peuvent. 

13.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  que  en  cas  dhérésie  on  ne  peut  ouyr  et 
donner  foy  à  tous  dénunciateurs,  de  quelle  qualité  ils  soient. 

16.  Item,  tous  ceux  qui  maintiennent  que  allenconlre  les  héréticques  ou  leurs 
enfans  et  fauteurs  accusés  de  deux  personnes,  on  ne  peut  procéder  à  exécution  et  con- 
fiscation de  leurs  corps  et  bleus  sans  précédent  procès. 

17.  Item,  tous  ceux  qui  dénotent  ou  diffament  les  juges  de  tirannie  ou  iniquité, 
qu'ils  (faisans  leurs  offices)  en  ces  points  seroient  trop  rudes  et  rigoreux,  iaiiuelle 
rudesse  et  rigoreusiié,  combien  qu'elle  sembleroit  estre  trop  excessive,  si  debvroit-elle 
envers  tous  chresticns  estre  excusée,  comme  procédante  d'une  singulière  affection  et 
zèle  à  l'ancienne  foy  chreslienne. 

18.  AUencontre  touttes  lesquelles  personnes,  sans  aucune  exception  qui  èsdils  points 
ou  aucun  d'ieeux  directement  ou  indirectement  seront  trouvés  eoidpables,  procéderat-on 
sur  la  délation  et  serment  desdites  deux  personnes  par  appréhension  de  leurs  personnes 
et  confiscation  de  leurs  corps  et  biens  sans  précédent  formel  procès. 

19.  Et  puisqu'on  trouve  [par]  expérience  et  enqueste  de  ces  rebelles  que  tout. .  . 
mal  est  advenu  et  de  longue  main  pratiqué  |)ar  . .  .  ens  et  occasions  de  mariages  et 
alianees  avec  les  héréticques  et  personnes  suspectées  et  séditieuses,  tant  de  haulie  comme 
basse  condition  et  estât,  et  que  les  héréticques  par  ce  ont  pensé  eux  forletier  journelle- 
ment de  plus  en  plus  tant  de  pareiitaiges  comme  de  richesses,  et  que  aussi  la  Iloyale 
Majesté  nostre  très-clément  Sire,  conforme  à  la  disposition  des  loix  divines  et  séculières, 
devroit  et  est  tenu  pourveoir  à  radvancement  de  l'ancienne  foy  chrestienne,  si  est 
aussi  par  Son  Excellence  et  ceux  dudit  Conseil  conclu  et  résolu  que  à  la  première  opor- 
tunité  on  publiera  ordonnances  que  personne,  de  quelle  qualité,  estât  ou  condition  elle 
fusi,  ne  pourra  marier  ses  enfants  sans  consentement  et  |jermission  de  Son  Excellence 
et  que  les  plus  notables  de  qualité  et  richesses  ne  se  pourront,  ne  aussi  leurs  enfants 
marier  que  avec  le  plaisir  et  à  la  discrétion  et  ordonnance  de  Son  Excellence,  afin  que 
le  mal  puisse  estre  extirpé,  soiibs  paine  de  perdre  corps  et  biens  '. 

{British  Muséum,  Galba,  C.  III,  fol.  138.) 

*  Il  m'a  paru  utile  de  reproduire  ce  document  apocryphe  comme  uppartcoant  à  l'iiistoirc  politique 
du  XVI<  siècle. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  163 

MDCCXXXVIH. 

John  Mersh   à   Cecil  (Extrait). 

(  19  SEPTEMBRE  1S68.) 

Il  lui  envoie  ses  lettres  par  un  messager  de  crainte  qu'elles  ne  soient  interceptées.  —  Détails  sur  les 
forces  dont  disposent  le  duc  d'Albe  et  le  prince  d'Orange.  —  On  dit  que  le  prince  d'Orange  est 
arrivé  à  Ouren.  —  II  importe  de  confier  à  un  protestant  et  non  à  un  catholique  la  poste  d'Allemagne. 

Ryght  honorable,  My  dewtye  most  liumblye  remenberyd.  I  sent  Yowr  Honor  from 
Bridges  as  muche  as  1  then  durste,  beinge  afrayde  of  entercepliiig  my  letters,  as  onc 
aforo  sent  loo  me  from  Colein  was  taken  from  the  posl,  wbo  hymself  baihe  bene  on 
ihe  racke,  and  a  stacionc  r  and  a  merchant  of  Collein,  toc  whom  lelter  was  sent,  were 
amongsl  others  apprehended  at  Andwerpe. 

And  altlioiighe  I  donght  not  but  Yowr  Honor  is  fullye  advertised  of  the  estate  of  bothe 
the  Princes,  yet  havynge  sent  a  express  messenger,  I  thoughl  yt  my  dewtye  loo  informe 
Yowr  lionor  of  suche  cerleyntyc  as  iiebrought  me,  the  ralher  bycaiise  I  perceyvd  yt  so 
too  be  yowr  plcasure  by  two  of  yowr  letters  ^Wiiche  I  reseyvyd  by  the  weye.  He  founde 
the  Dnkes  ordinance  being  in  numher  \i  greale  peces  and  xxiii  of  a  smaller  sorte  plan- 
tyd  beyonde  the  Mase,  and  3,000  soldiers  most  Spniniardes  on  ihe  other  side  the  Mase 
also,  who  uscd  the  people  of  the  contreye  so  creuellyc  as  thcy  forsooke  there  houses 
and  gooddes,  the  niimber  of  bis  horsemen  betwixt.  v  and  vj  thousande,  and  of  his 
fotcmen  17,000  and  roaportedal  the  most  20,000  ,  greate  provision  ofboates, bridges  and 
cariagcs,  vicluallyd  as  fullye  as  by  vyolence  he  niaye.  He  myndcd  then  too  encampe  iij 
leages  beyond  Mastrichl,  whichc  by  advice  corne  since  to  Andwerpe  yj-  confyrmyd  too 
be  done.  From  thence  he  went  too  the  Princes  campe,  whicbe  the  v'"  and  vj"*  of  this 
moonethe  he  foimde  at  Andernacke  :  his  number  of  hnrse-men  was  8,000  and  of  fotemen 
25,000,  bysides  1,500  horse  and  oOO  fotemen  then  looked  for.  The  Duke  of  Broomswickes 
ayde  not  yet  corne.  Cassimerus  with  his  2,000  horsemen  not  looked  for,  being  by  reason 
of  the  troobles  in  France  appoyntyd  too  go  thetlier,as  yt  was  thought,  his  ordinancie 
XX  cannons  and  xl  other  peces,  his  campe  plentifuUye  victuellyd  and  brought  in  with  very 
goodd  will.  A  capilayne  of  the  Spaniardes  who  was  reaportyd  too  be  at  the  first  over- 
Ihrowgheat  Mastright  and  appréhension  of  Mons'  de  Villers,  was  by  xxx  rulters  taken 
owt  of  a  towne  thre  leages  from  Mastright,  cally<l  too  my  remenberence  Steane,and  caryd 
loo  ilie  Princes  campe.  This  ys  the  siim  of  thaï  lie  brought  me.  He  durst  nol  be  loo 
inquisitive,  least  he  shoolde  havc  bene  apprehended  as  a  spye,  as  indecd  he  was  verye 


164  RELATIONS  POLITIQUES 

like  too  havc  bene  at  bis  commyng  backe  ihoroughe  Mastricht,  yf  he  had  not  made  the 
better  schift  •. 

On  soondaye  last  cieadible  adverlisemenl  came  loo  Andwerpe  by  one  of  Masirighl 
thaï  ihe  Princes  power  was  marched  as  farr  as  Duren,  so  as  yl  seemellic  bothe  ihe 
campes  weare  witiiin  vni  leagcs  toogellicr.  God  sende  tiicni  loo  joync  too  liie  maynte- 
nance  of  his  giorye  and  suppressing  of  ihe  greatc  and  misreaballc  lirannye,  whichc  ys 
like  too  folow  yf  the  Duke  prospcr  2, 

At  my  being  at  Andwerpe  1  was  informyd  that  the  ItaUans  and  Spaniardes  who,  nexl 
the  prestes,  ar  the  grealtest  piliers  of  papestrye  liieare  and  being  fearcfull  of  theare  ownc 
estate,  bave  bene  the  occasion  of  the  greate  garisoon  tlicare,  did  entende  too  preferr,  as 
nniche  as  in  them  ys,one  Godfreye  JMareschall,  a  notable  perverse  jiapisi,  too  su|)plye  the 
roonie  of  the  Doche  poste  iiearc  deceased,  whiehe  I  understoonde  sincc  my  commyng  ys 
in  effect  executed  by  a  indirect  meanes,  for  the  post  of  Andwerpe  (wlio  ys  aiso  a  mali- 
ciose  papist)  batJje  commaunded  ai!  the  doche  postes  too  repayre  too  thesayde  Godfreye 
house,  and  besides  I  iieare  that  the  Spanisiie  Embassador  eyiher  ys  or  intendelhe  too  be 
a  ernest  sewtor  for  liym,  and  bycause  yt  ys  muche  too  be  douglityd  yf  he  optheynn  that, 
he  wil  be  a  instrument  too  destroye  the  innocent  and  godiye  men  on  the  other  side  who 
shail  Write  too  tlieare  frendes  heare  or  recejvc  lettcrs  frora  thear  frendes  hence.  I  am 
thearefore  so  bolde  moste  humbiye  loo  bcseche  Yowr  Honor  (in  whoes  liaiidcs  I  under- 
stande  ilie  disposicion  of  tiiat  oflice  ys  in  the  absence  of  Mister  Randail)  liiat  the  sayde 
Godfreye  be  not  admitiyd.  He  hatiie  no  reason  too  require  yi,  being  never  brought  up  a 
post,  and  liatiie  bene  the  manner,  as  I  am  eiiformyd,  tlial  (lie  auncient  post  shooide  be 
preferryd,  wliiche  ys  one  Raphaël),  who  hathe  bene  muche  employed  by  the  Englishe 
nation  for  his  fidclitye,  and  being  a  protestant  will  not  be  hurifull  too  his  honest  contrey- 
men.  Tbus  bcseching  Yowr  Honor  too  heare  with  my  rude  and  bolde  writing  as  many 
lynies  yow  iiave,  I  besechc  Almighlye  God  préserve  and  prosper  yow  willi  increase  of 
honor. 

From  London,  the  xix""  of  >«'pteinb(r  1568. 

{Record  office,  Dom.  papers,  Cal.,  p.  517,  n*  77  ; 
Brit.  Mus.,  Tilut,  B.  VI.) 

*  De  nombreux  documents  relatifs  à  l'invasion  du  prince  d'Orange  se  trouvent  aux  Archives  natio- 
nales de  Paris,  fonds  de  Simancas;  on  pourrait  les  comparer  utilement  aux  relations  anglaises,  que 
nous  reproduisons  ici. 

'  Je  lis  dans  une  lettre  de  Cecil  à  Norris,  du  3  août  1568  :  our  wholc  expectation  retteth  upon  the 
event  and  suceess  of  the  matttri  in  the  Low-Countrics. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  J6S 

MDCCXXXIX. 

j4vis  des  Pays-Bas  (Extrait). 

(Anvers,  19  septembre  1868.) 
Mouvements  des  armées. 

The  sayeng  is  the  Duke  halh  removcd  ail  his  army  on  this  side  Maslreck  and  ihiit 
the  Prince  hath  an  increas  of  4,000  horse  within  this  6  days  who,  is  al  Durcn  on  this 
sid  Bynge. 

{Brilish  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXL. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(AHVERS  ,  49  SEPTEMBRE  1568.) 

Positions  occupées  par  le  duc  d'Albe.  —  Il  y  a  eu  dans  le  camp  du  prince  d'Orange  une  sédition 
où  le  bâtard  de  Hames  a  été  tué  et  où  le  prince  lui-même  a  été  en  danger. 

The  Duke  with  his  army  was  passed,  as  is  sayd,  over  the  Mase  and  is  returned 
agayn,  and  Meth  with  the  same  a  mile  from  Mastricht  at  a  eastle  which  belonged  le 
the  Prince  called  as  I  understand  Ranc;  lie  is  stiong,  as  the  voyce  goeth  hère,  above 
b.OOO  horse  and  20,000  foimen. 

The  Prince  of  Orange,  as  the  voyce  goeth,  is  sirong  above  10,000  horse  and  30,000 
fotmcn.  Some  say  lie  iicih  about  Duron  and  some  about  Aken,  no  certenlie;  but  cerlen 
it  is  ihal  the  Uulters  and  the  Gascons  fell  out  for  a  boly  and  be  banded  them  scives  to 
bailell,  having  slayn  many  on  both  sidcs.  A  harauh  of  good  estimation,  a  Frenshcman 
called  Hamc  or  Hames,  was  slaycn  amongcst  them,  comming  to  take  up  the  niatier. 
Some  sayd  ihe  Prince  himseif  was  sliot  in  the  sid  with  a  harqabusse,  comming  to 
pacifie  the  maitcr,  but  it  is  untrcw,  for  the  Prince  was  nothuri  ;  by  letlers  from  Brussells 
he  was  in  danger. 

By  letters  from  Collen  the  ij  of  this  moneth,  the  Princes  campe  was  yeal  about 


<66  RELATIONS  POLITIQUES 

Bond  and  was  delermined  to  descend  in  3  sondry  Iropes  and  lo  met  ail  agayn  altout 
Diiren.  The  same  day  arrived  then  ihc  Grave  Shewenberclie  wilh  800  liorse  and  800 
fotmen,  and  dayly  great  nombcr  of  men  repaired  lo  ihe  sayd  camp. 

Tliis  day  be  loked  for  3  enscigns  nioro  of  Wallons  hère  in  Andwerpe. 

The  Wallons  and  Spaniards  hâve  had  hère  divers  bickerings;  at  one  was  slayen 
i  Wallons,  al  another  2  Spaniards,  which,  if  il  be  nol  forsenc,  mighl  cause  and  grow 
i>  some  inconveniencc. 

[Bril.  Mus.,  TilHS,  B.  VI.) 


MDCCXLI. 
y4vis   des    Pays-Bas. 

(ARTEBS,  34  SEPTEMBRE  1568.) 

On  dit  que  le  prince  d'Orange  ira  en  France.  —  Arrestation  d'un  secrétaire  de  Vitclli.  —  Armement* 
maritimes  du  duc  d'Albc  en  Hollande  :  il  est  à  craindre  qu'ils  ne  soient  dirigés  contre  la  France 
ou  l'Angleterre. 

The  Prince  is  gone  .some  say  into  Fraunce,  but  whether  ccrlenty  is  not  knowen. 

The  news  doth  siill  continue  of  the  Secreiaries  appréhension  in  Bruxelles,  ihe  same 
partie  which  was  in  England  with  the  Marques  Vitelli  :  is  yeat  unknown  the  cause  or 
his  indurans. 

It  is  for  certen  reported  that  the  Duke  hath  armcd  IS  sayll  men  of  war  oui  of  Hol- 
land  wilh  12  great  ships  an  3  small  pinnasos  laden  with  many  batteringe  peces  and 
olher  such  likc  munitions  for  siège,  which  no  doubl  is  not  ment  agaynst  the  Mores  in 
Spayne,  nnr  to  battcr  ilie  mountayncs  wher  thiy  ly,  although  a  simple  brut  is  gcven 
«ut  so,  neyther  do  1  ihink  the  same  provision  mad  agaynst  the  Water-Gewes,  which 
lye  in  the  East-Empes,  but  rathcr  lo  northward  or  ells  to  lay  some  havcn  lowen  in 
Fraunce.  Sohie  great  enlcrprise  is  in  hand,  for  the  CounccII  sit  hère  early  and  latc,  as 
some  think  and  say,  wholhcr  to  (ake  warres  agaynst  England  or  no.  In  seking  for  an  end 
of  ye  arresl,  the  Duke  doth  but  spcnd  tyme,  whiist  his  purpose  may  sort  to,  except  in 
a  furdcr  inischeff,  and  by  the  helpc  of  Tl)iesces(?)  llie  laborer  for  ihis  end  and  others,  he 
hath  found  mony  lo  pay  lus  souldiers  wilh  and  to  a  furlher  purpose. 

(liril.  Mus.,  Titus,  B,  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  167 

MDCCXLH. 

Don  Gtiérau  de  Espès  à  Cecil. 

(Londres,  27  septembre  KGS.) 
Plainte  contre  les  pirates. 

Cum  iriter  diversa  imperia,  etsi  amiciliœ  ac  fœilerum  nexibus  astricta,  [fieri]  non 
possit  (prout  liominuiii  sunt  ingénia)  ne  queri'lae  vicissim  non  oriantur,  fiîUque  im- 
merentiljus  injuria,  ita  eeite  gaudendum  est,  cum  pcr  homines  rcrum  usu  ac  prohiinie 
praeditos  rcs  iransigi  alqne  in  meliorem  statunri  redigi  constiluilur.  Sic  cerle  in  prae- 
senlia  successif.  Na:ii  cum  vestrates  pyratae  marc  infestuni  reddant,  nihilque  ab  eis 
pêne  in  [loto]  seplenirionali  Occano  sit  tutum,  subditosque  Catbolicae  Majesiatis  spo- 
lient, praedas  eveliant,  neque  id  jam  furlim,  sed  palam,  in  nostris  pêne  ac  nostrorum 
oculis,  oporlet  ne  ad  tristioreni  exiium  res  devenial,  m  tecum  de  his  rébus  agalur,  qui 
comiiate,  tua  industria,  ulrisque  provideas. 

Guzmanus  Sylvius  nihii  mihi  pêne  aliud  in  mandatis  reliquit,  nisi  uti  Hollandicis 
ac  plurimis  Belgis  alque  etiam  Ilispanis  nostris  curarem  a  pyratis  ablala  atque  a 
portuum  et  littorum  vestrorum  gubtrnaloribus  erepta ,  reslilui.  Quao  tanta  sunt  ul 
verecundiœ  mihi  sit  recenscre  viro  gravi  et  qui  Serenissimae  Angbae  Rcginae  negotia 
cures,  eique  sis  a  secrelis  praecipuus.  Sicque  vclicm  tibi  esse  constiiutum  decere  ad 
iiobilissimae  hujus  insulœ  deeus  alque  luae  Reginae  exislimationem  |  yratas  omnes 
exterminari,  caplos  lapite  piecii,  aiiosque  capiendos  curare,  sicque  impendenti  huic 
nialo  commodius  succurreretur. 

Mitto  tibi  exeinplar  litteraruni  Catiiolicae  Majestalis.  Qucrilur  in  iiiis  Dominicum 
Olanum,  subditum  suuni ,  a  V  .  .  .  pyrata,  qui  Londini  captus  detinetur,  navi  sua  ac 
nicrcibus  privatum,  inque  navigiolum  quoddam,  quod  eliam  ab  aliis  ex  . . .  absque  veiis, 
armamenlis  et  coinmeaiu  aliquo,  cum  sociis  suis  imposilun,  uli  in  alto  miseranda  morte 
periret.  Sed  ne . .  .  adliuc  clemeniissimus  Rex,  quomodo  veluli  pisces  soient  m  . .  .  stii 
generis  degiuine,  alius  vester  pyrata,  sicuti  Satanas  Satanam  ejiciens,  navim  jam  a 
pyrata  capiain,  iieruni  ccpcrii  asse  . .  .  en,  cum  tota  pcne  lanarum  que  in  ea  velu  batur 
copia,  apud . .  .  Quae  iniidcm  praesidio  Serenissimae  Reginoe,  tula,  uti  spero,  nauclero 
mère . , .  earnm  dominis  restituentur.  Quod  (juidem  a  le  velicmcnter  prto  .  .  .  cum 
effeclu  omnino  liât,  pyrataque,  in  aliorum  lerrorem,  debito  supplicio  afliciatur,  inque 
potentissimae  Principis  egregiae  volunlatis  argumenlum  literae  Hiberno  Proregi  diri- 
gantur,   curet  navim,  armanienta,    merecs  omnes   nobis   restilui,  qui    iiluc   ea    de 


l(J8  RELATIONS  POLITIQUES  ^ 

causa  ccrtum  homineni  . . .  mittimus.  Est  eiiani  prope  Pleiiiuihum  oppidum  misera- 
bilis  direptio  facta,  csedesque  nautarum  plurinia,  sauciali  pêne  omnes,  qui . .  .  tribus 
Hollandicis  navigiis  navigabaiit.  Unus  e  pyratis,  qui  haec  cominiseruiit,  caplus  jam 
Londinum  perductus  est,  iiomines  m...  res  suas  reposcunt,  vindiclam  inciamitant, 
quœ  quo  alrocior  et  ceierior,  eo  niagis  e  digiiilale  regni,  alque  ampliludine  regia . .  .  erit, 
magisque  amicitiam  ac  muluam  coneordiam  redolebit.  Est  etiam  vir  Hollandus  qua- 
driennium  jam  sustineiis,  nec  . .  .  illi  restiluunlur,  neque  de  illarum  estimalione,  licel 
non  a  . . .  œqua  illi  satisfit  :  obruitur  serumnis,  opprimitur  expensis  . .  .  Hsec  pauca  tibi 
de  multis,  in  prioiibiis  hisce  lilteris  nostris  eongero...  multiludine  querelarum  te 
statim  in  amiciiiee  nostrae  limine  no  . . .  oneraturus.  Spero  autem  pro  ingenii  lui  dex- 
lerilate,  alque  [erga]  Philippum  amantissimum  tui  Prineipem  amore.  Usée  omnia, 
aliaque  . . .  fœderum  alque  amiciiiœ  firmitati  conveniunt,  te  enixe  curaturum,  talem  tibi 
animum  atque  pectoris  mei  candorem  promittens,  tum  in  tantœ  atque  tam  incompara- 
bi]is  Reginae  gratiam ,  nobilissimique  ac  nobis  conjunctissimi  Regni  respectum,  tum 
etiam  tua  de  . . .  quem  ego  mirum  in  modum  veneror  atque  amo.  Vale. 
Londini,  27  septerabris  1568. 

Tuus  ex  animo, 

Don  Gi'ERAU  d'Espes. 
(Brit.    Mus.,    Galba,   C.  111,  fol.   222.) 


WDCCXLIII. 
j4vis  des  Pays-Bas  '. 

(AirVERS,  10  OCTOBRE  4568. 

Le  prince  d'Orange  a  passé  la  Meuse. 

Upon  wedscnday  at  night  last  past  being  tbe  v""  of  this  présent,  the  Prince  with 
ail  his  army  past  over  tlic  .Mazc  wilhoul  lose  of  mari,  ihe  Duke  not  knoweing  of  his 
enierprise  till  lie  was  pasl.  Tlie  nianner  of  his  gclling  over  was  ihis  :  Theis  iwo  armies 
lying  on  eebe  side  of  ihe  Maze,  ibe  one  on  llie  one  side,  th'oilicr  on  th  olher,  the 
Prince  did  marche  willi  his  men  hy  night,  leving  certen  of  bis  tents  standing  as  they  did 

'  Cet  avis  porte  la  signature  de  Richard  Mole. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  i69 

before  with  certen  men  to  make  fier  and  kcpe  light  as  thouglic  ihe  wlioll  campe  lay 
iheir  still,  so  ihal  the  Prince  liad  thaï  night  and  half  a  day  before  the  Duke  understood 
of  his  departiire,  and  so  cam  to  Slokain  betwen  Maestreyclit  and  Maseyck,  where  with 
his  horsemen  he  passed  thorough  the  water  and  with  his  fotmen  upon  drests  drawen 
to  and  fro,  so  that  in  one  night  he  broughl  over  his  wholl  army,  and  now  are  not  one 
far  from  th'other. 

(BriU  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXLIV. 

^vis  des  Pays-Bas  '. 

(Anvers,  10  octobre  4568.) 
Même  objet.  —  Mouvement  de  troupes  à  Anvers. 

The  Prince  on  wedsenday  al  night  lasl  wiih  al!  his  power  pasl  ihe  ryver  of  Mase 
by  such  a  pollecy  as  ihe  Duke  sayd  he  never  heai'd  of  ijefor;  lie  passed  aboul  4  leagues 
benelh  Maestriclit,  whilesl  the  Duke  with  his  army  did  wayt  for  him  by  Lnke.  The 
camps  were  yesterday  within  th[r]e  leagiie  togelher  and  lesse,  so  that  newes  now  are 
loked  for  every  day  of  a  bloody  batteii,  both  the  parties  being  resolved  to  fighl. 

On  thiirsday,  4  ensignes  of  Wallons  deparled  from  hens  towards  Brydall,  to  what 
end  is  not  yet  known.  In  Iheir  places  are  corne  inlo  this  lowen  the  Duciies  that  were 
on  the  castlc  and  for  tiiem  a  number  of  Spaniards,  so  that  now  iher  is  non  ollier 
nation  in  the  castle  but  they  ^. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 

*  Cet  avis  est  signé  par  Georges  Gilpin. 

'  Sur  toute  cette  époque,  on  peut  consulter  avec  intérêt  les  dépêches  adressées  par  le  duc  d'Albe  à 
don  Francès  de  Alava,  ambassadeur  de  Philippe  H  à  Paris.  Dès  le  mois  de  septembre,  on  craignait 
que  le  prince  d'Orange  n'entrât  en  France  pour  rejoindre  le  prince  de  Condé.  Don  Francès  de  Alava 
pressait  vivement  le  roi  de  France  d'aider  le  duc  d'Albe. 


Tome  V.  22 


ilO  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCXLV. 

Avis   des  Pays-Bas. 

(Anvers,  10  octobre  1568.) 

Détails  sur  le  passage  de  la  Meuse  par  le  prince  d'Orange.  —  Les  deux  armées  sont  en  pré- 
sence. —  Procession  à  Anyers. 

Upon  wcdscnday  last  wher  as  the  Prince  of  Orange   lay  encannped   about   over 

agaNnst  ihc  Dukc's  camp  on  th'oihcr  sid  the  Mpse,  in  the  nighl  hc  marched  forward 

towards  Geiderland,  leving  his  lentes  standing  with  certen  power  therin,  and  so,  in 

the  morning  which  was  thursday  last  at  8  of  the  clock,  6,000  of  liis  horsmen  passed 

over  tlie  Mase,  every  man  his  harkbnshe  behind  him,  and  then  wilh  wagons  ihey  had 

briges  redy  to  lay  over  the  Mase,  and  so  the  wholl  army  with  munition  went  over  in 

safetie  between  Mastrick  and  Vienio,  in  Gelderiajid,  witbout  any  let  of  the  Duke,  which 

mad  him  ashamed  at  that  newes,  and  sent  cul  County  Ladron  to  bave  iielen  them  back 

with  3,000  horse  and  10,000  footmen;  but  he  marched  straight  towards  the  Duke's 

camp  themselves,  wicb  when  Ladron  saw,  be  withdrew  himselfe  with  small  losse 

of  his  men,  and  now  lieth  the  Prince  in   siglil  of  the  Duke's  campe,  within  two 

enghslie  miles  one  of  the  other  :  so  nerc  is  hc  aprochcd  the  Duke,  who  liclh  wiihin  an 

englishe  mile  of  Macstriglie,  and  ihis  day  we  think  battell  wil  bc  geven  or  very  shorlly. 

Hère  is  a  procession  for  the  Duke  for  good  successe. 

(Bril.  Mui.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXLVL 

Avis  des  Pays-Bas. 

(AKTEBS,  10  OCTOBRE  1568.) 

Passage  de  la  Meuse  par  le  prince  d'Orange;  on  dit  que  la  princesse  l'a  rejoint  avec  deux  mille  che- 
vaux. —  Une  bataille  est  imminente.  —  Les  Espagnols  occupent  la  citadelle  d'Anvers;  on  a  placé 
des  canons  à  l'entrée  de  la  place  du  Marché.  —  Uétails  sur  le  passage  de  la  Meuse.  —  On  annonce 
une  victoire  du  prince  de  Condé. 

The  news  in  certen,  the  Prince  is  come  oui  of  the  Mase  upon  wedsenday  last 
i  miles  beneth  Maestrechl  at  a  place  called  Stockholmc  between   Roermondt  and 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  171 

Massayck  and,  as  the  voyce  goelh  now  hère,  the  sayd  Prince  is  marehed  two  miles 
towards  the  Duke  so  that  ihey  ly  witiiin  oiie  dulche  mile  ihe  one  of  the  other  :  some 
say  ihat  this  day  they  hâve  appoynted  lo  light. 

Some  say  the  Princesse  is  corne  to  her  husband  with  2,000  horse  and  is  passed  aiso 
the  Mase,  I  ihink  it  not  Irew. 

Some  say  the  Duke  wiil  not  Hght,  but  get  him  into  the  towens,  and  some  say  Ihe 
Prince  is  so  betwixt  him  and  home  thaï  he  can  not  chuse. 

The  Duke  hath  written  to  the  Lords  of  this  towen  not  to  fear,  for  he  will  kepe  the 
Prince  from  coming  unlo  thcm.  SOO  Spaniards  laiely  corne  out  of  Spayne  be  yesterday 
entred  hère  with  hoyes  and  shakerages,  and  the  Duchés  that  were  in  the  caslle,  be 
come  into  the  town. 

Four  brase  peces  were  placed  agaynst  four  stretes  entring  to  the  mart. 

The  sayeing  is  ihe  Princes  folmen  cam  marching  over  the  Mase  upon  a  bridge  made 
wiih  plankes  and  driftes  joynted  over  wilh  lelher  very  ingeniously  mad. 

Some  say  the  Prince  hath  taken  the  Great-Prior  prisoner;  I  think  it  but  a  tayle. . 

The  newes  is  come  this  morning  that  the  Prince  of  Condy  had  overcome  the  Kinges 
army  in  France. 

[Brit.  Mus.,  Titus ,  B.  VI.) 


MDCCXLVII. 
yivis  des  Pays-Bas. 

(ANVEBS,  42  OCTOBRE  1568.) 

-s 

Difiicultés  relatives  à  la  levée  des  taxes  à  Anvers. 

Upon  the  parting  of  one  of  the  appoynted  shipes  hence  yesterday,  tiie  tollemen  of  the 
Brabants  toll  liath  arestcd  her,  sayeing  that  their  he  some  hâve  not  shewed  their  toll, 
and  some  hâve  tolied  goods  wiiich  l)e  not  such  goods  as  they  be  tolied  for. 

The  Lords  of  the  towen  hâve  consented  that  we  shall  hâve  the  import  of  our 
wlieat  and  mêle  wilh  oxen  free,  and,  for  the  x,  xv  and  c  penny,  hâve  caused  surcease 
of  exécution  tili  further  order  be  taken  in  that  behalf,  and,  befor  they  procead  to  ye 
resolute  aunswering  of  us,  havc  dcsired  to  undersland  what  rentes  may  go  out  of  any 
of  the  howses  (appertayning)  to  any  of  the  nation  which  may  concerne  strangers,  for 
that  some  of  oiir  nation  hâve  howses  which  they  lel  out  to  sirangers.  Tliis  was  donc 


17i  RELATIOISS  POLITIQUES 

upon  fryday,  and,  ihis  nexl  wek,  ail  sucli  as  bc  proprietarcs  of  howses  shal  be  called 
and  examined  conccrninge  fourenge  of  souldiers.  The  strangc  foureins  do  slill  iroble  us 
without  consent  of  the  Lords  of  ihe  towen,  and  their  forains  which  they  bave  promiscd, 
shal  be  hcipen  as  soon  as  they  can. 

The  souldiers  that  weiit  to  Breda  be  corne  agayn  and  be  dayly  loked  for. 

A  brother  of  the  Company  having  freiglited  a  hoy  of  armour  to  Lynne  from  hens 

and  being  more  than  half  laden  and  ye  restof  his  lading  iyeng  ready  befor  the  hoy,  the 

dekens  of  the  sheppers  hère  by  commission  from  the  borromasiers  commaunded  the 

masier  lo  take  in  no  more  of  the  goods. 

(Bril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCXLVIII. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Amms,  13  OCTOBRE  1668.) 
Mouvements  des  deux  armées. 

Yt'sterday  the  councellor  Vergas  did  send  a  post  to  passe  towards  the  Duke,  which 
could  noi  passe,  but  relurned ,  sayeng  lie  couid  hy  no  mcans  hâve  passed  any  way. 
Some  mcrchanls  bave  sent  aiso  oui,  but  their  postes  are  ail  returned. 

Yestcrday  towards  evening  eam  from  ihe  Uukcs  campe  three  Duchés  who  had  no 
letters,  but  lo  say  by  word  of  mouth  they  ar  of  Lodrons  band,  and,  upon  their  coming, 
the  two  enseignes  of  Duchés  arc  al  2  of  the  clock  this  morning  gnne  hens  by  walcr 
towards  Loven  and,  as  ihc  sayd  three  Duchés  rcporled,  ihey  shall  go  lo  the  towen  with 
len  enseignes  of  Wallons.  The  Prince  lieih  at  Tonger,  and  his  campe  round  ahout  him 
thcire  and  at  S*  Tiry  ahout  three  miles  from  Tene  and  nere  to  the  Hassaull. 

The  sayd  Duchés  reportod  that  the  County  Lodron  counselled  the  Duke  lo  fight, 
and  Vitelli  the  coiitrary,  dcclaringe  that  in  giving  battel  he  should  put  ail  the  land 
in  hazard  and  so  do  the  King  evill  servise,  which,  if  il  chanced  otherwise  ihan  well, 
would  be  layed  only  to  his  charge,  so  that  they  sayd  the  Duke  is  resolved  not  to  fight 
if  he  raay  avoid  il,  but  to  kepe  him  strong  in  his  trenches  and  places,  and  so  to  wery 
the  Prince  with  his  great  charges,  and,  if  the  Prince  should  lay  sedge  to  any  towen, 
ihen  would  be  he  be  redy  to  rayse  the  same. 

The  Prince  maketh  a  little  and  liltle  into  the  land  to  make  the  Duke  place  lo  come 
from  Mastrech  and  his  trenches,  but  he  maketh  no  hast  to  follow  him. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  173 

They  skirmishe  often,  and  men  of  both  partes  taken  and  slayen  dayly.  I  say  folmen; 
the  horsmen  hâve  not  ycat  stood  thcmselves  in  any  skirmishe. 

The  Duchés  reported  that  ihe  Prince  halh  not  above  6000  horse  and  42  enseignes 
of  folmen,  which  is  not  hkiy,  seing  the  Duke  makelh  snch  danger  lo  fight  wilh  him, 
as  also  it  is  reported  bis  men  lie  in  campes  belween  the  Duke  and  iheis  contres. 

I  hard  say  Ihis  morning  that  tlie  Wallons  that  went  latiy  from  hence  lo  Breda,  four 
einseyns  should  remove  helher. 

{Brit.  Mus.,  Titus.  B.  VI.) 


MDCCXLIX. 

Avis  des  Pays-Bas  (Extrait). 

(Anvers,  U  octobre  1568.) 
Même  objet. 

Both  the  camps  are  still  wiihin  a  leag  one  of  ih'oiher  and  bave    not  offered 
battell. 


(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCL. 

Georges  Gilpin  à 


(Anvers,  17  octorre  1368.) 
Même  objet. 

Aflcr  the  arrivai!  of  the  Prince  on  liiis  sid  liie  Mase,  the  Duke  witli  bis  power 
marched  towards  him  and  planicd  himself  nol  far  from  Mastrick.  Tiie  Prince  passcd 
along  by  him  and  encamped  himself  a  leagiie  from  him  at  a  lowen  called  ïongercn. 
Since  he  is  removed  from  thens  towards  Lovan  and  was  about  Tene.  Tlie  Duke 
followelh  wilh  his  camp  allways  a  leag  and  a  half  or  two  leaghes  of  llie  Princes  camp. 

Yesterday  news  came  from  Brussels  that  certcn  of  the  Dukes  power  hâve  geven  an 


174  RELATIONS  POLITIQUES 

overthrow  to  3000  horsmen  of  the  Princes  and  hâve  taken  300  waggons,  but  every 
man  will  nol  beleve  it  is  so.  To  this  lowen  are  dajiy  sent  souldiers,  and  those  that 
went  froni  hense  to  Bridall,  are  relurned  hellier  agayn  without  liaving  donc  any  such 
exploit  ther  as  was  talked. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCLI. 

j4vis  des  Pays-Bas. 

(ANTESS,  34  OCTOBRE  l!S68.l 

Combats  lirrés  par  les  armées  du  duc  d'Albe  et  du  prince  d'Orange.  —  Le  prince  d'Orange  est  arrivé 
à  deux  lieues  de  Bruxelles;  il  attend  des  renforts  de  France.  —  Le  comte  du  Rœulz  a  quitté 
Anvers. 

Upon  tuesday  lasl  was  a  great  skirmishe  between  ilie  Dukes  and  Prince's  men,  in 
which  wereslayen  on  boib  sides  1000  or  1500  men,  but  the  Prince  had  the  worst,  as 
is  sayd,  but  the  truth  is  not  yeal  known. 

The  Prince  passed  thorouglie  the  towen  of  Senlroyn  and  anolher  called  Lewen 
the  whicli  he  ransakcd  and  spoyied  the  spiritualty  of  theirgoods,  but  hurt  not  their 
persons. 

The  Duke  is  loked  for  yesternight  or  this  day  at  Loven. 

The  Prince  yesterday  was  with  bis  army  at  a  place  called  Hoyand.between  Teen  and 
Brussels  :  both  their  armies  are  belwcen  a  leaghe  or  4  english  miles  together. 

Their  is  corne  ont  of  France  to  ihe  Prince  2000  '  horsemen  and  6000  folmen,  the 
which  are  thought  will  joyne  with  tiie  Prince  this  day. 

Some  do  think  both  the  Duke  and  Prince  do  covet  to  corne  to  this  lowen,  the  which 
is  at  ihis  tyme  unfurnished  of  men  of  warre,  saving  a  certen  nomber  of  Spaniards  in 
the  castle. 

Mons'  de  Rese  with  ail  his  men  dcparted  oui  of  this  towen  upon  tuesday  last  for 
Brussells,  as  it  is  ihoughl,  for  that  the  Frenshemen  did  show  ihemselves  now  ihere- 
abouis,  so  that  a(  this  présent  this  lowen  is  holly  unfurnished  of  men  of  war. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 
'  Une  autre  main  a  écrit  au-dessus  :  ISOO. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  17li 

iMDCCLlL 
Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait). 

(28  OCTOBRE  1868.) 
Marche  du  prince  d'Orange  ;  on  dit  que  sa  sœur  épousera  le  roi  de  Danemark. 

Good  Mister  Secretarye,  Altliougli  longe  ago  1  wrolh  iinto  you  ihat  I  woolde 
advertise  yow  of  ihey  Pryncys  procedynges  ihat  were  .seyne,  I  am  not  able  lo  performe 
yt,  for  my  messenger  ys  retnrnyd  and  has  seyne  ail  liis  proeeydinges  unlyll  ihey 
Prince  came  (o  a  place  called  Borgo  Loverd  asyde  ilie  Moza,  wliere  lie  laryed  tliree 
dayes  yn  the  campe,  and,  yf  they  liayd  mcynl  to  hâve  siroken  they  baltell,  lie  woolde 
hâve  laryed,  but  he  perccves  that  the  Duke  wyll  not  fyetle.  I  hâve  seynl  yoii 
herynclosyd  a  note  of  ail  thyngea  that  saye  and  .)4^,,aanics  of  they  captaynes  and 
coronellcs. 

The  Kyng  of  Dcnmark  sliayll  marrye  tlie  Prynce  of  Oraynges  sister:  she  was  goone 
ynto  Demmark  afore  he  came  baiclie  lo  Collyne.  They  toone  of  Achene  gave  the 
Prynce  20000  dollars;  ihis  herer  sayde  yt  payde. 

(Record  office,  Dom.  pap-,  Cal.,  p.  520,  n"  25.) 


MDCCLUl. 

Avis  des  Pays-Bas. 

'Anvers,  .%  OCTOBRE  1568.) 
Marche  du  prince  d'Orange.  —  Le  duc  d'.4lbe  est  près  de  Louvain. 

On  wedsenday  lasl,  ihu  Prince  who  was  incainped  belweeii  Lovanc  aiid  Bruxells. 
did  rcniove  and  marche  lowardes  Tene,  ahoiil  whieli  place  lie  incamped  again  : 
whethcr  he  be  since  relired  any  l'urlher  or  no,  it  is  yeat  uiicerleii. 

The  Duke's  camp  was  ihen  by  Lovan  and  is  as  yeat,  and  no  cerleniy  of  his  removing 
although  some  will  say  that  lie  is  marched  after  the  Prince.  Many  be  of  an  opinion  ihe 


176  RELATIONS  POLITIQUES 

Duke  will  rather  (eonsidering  the  tyme  of  the  year  and  foull  wether)  dissolve  tiis  cani|>e 
and  place  his  men  witliin  good  towens  in  garrisons. 

Their  hâve  been  dyveis  reportes  and  brutes  of  great  skirniishes  and  olher  explites 
passed  betwcen  the  two  camps  since  the  Pi  ince  passed  the  ryver  ;  but,"  as  far  as  I  can 
lerne  :  Parturiunt  moules,  nascitur  ridiculus  mus. 

This  aiso  reporled  and  very  like  lo  be  trew  tliat  their  are  more  succours  prepared 
yea  and  wellon  the  way  helherwards  l'or  both  the  parties;  but  whether  they  shall  corne 
forwards  or  no,  it  is  yeat  uueerten,  allhoughe  by  report  some  of  ihem  on  both  partes 
are  very  nere  hand. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  Vi.) 


MDCCLIV. 

Georges  Gilpin  à  Cecit. 

(AHVERS,  81  OCTOBRE  1ti68.) 

Le  prince  d'Orange  se  relire  vers  TirIcinonL  —  On  a  répandu  le  bruit  de  la  mort  du  comte  de 
Hoogstraeten.  —  Le  duc  d'Albc  espère  être  secouru  par  le  duc  d'Auniale.  —  Déclaration  de  l'Em- 
pereur. —  Nouvelles  de  Suède  et  de  Danemark.  —  Mort  de  la  reine  d'Espagne. 

iMy  dwly  iiiost  humbly  considered,  Altlioughc  I  know  not  whether  I  do  well,  I  still 
adventure  lo  trouble  Your  Honor  with  the  lycklyesle  of  the  reportes  that  passe  heare. 

On  wcdensday  laste,  ihe  Pryncc  of  Orrengp,  who  was  incamped  within  lesse  then 
100  leages  of  Bruxelles,  did  remove  and  niiirched  back  agayne,  and  so  cam  to  incampe 
aboute  Tene,  the  Duke  beingc  by  Lovan  at  an  abaye  caled  Parkc,  whos  lyght  horsemen 
di'd  somthingc  trouble  the  rearward  of  ihe  Prynce,  but  no  great  harme  donne  by  reporte 
of  nether  party.  It  is  bruiled  (but  not  beleved)  ihat  the  County  of  Hougsirate  is  deade 
of  cerlayn  woundes  he  should  receve  in  a  scyrmishe,  and  that  Mounsieur  Longle 
should  be  taken,  besydes  mauy  suche  lyk  reportes  proceding  rather  of  affection  ihen  of 
any  eeitayn  knowlege,  and  that  as  well  on  th'onsyd  as  on  th'other. 

Suni  men  thinke  lliat  the  Prynce  doelhe  mean  holy  to  retyer  because  of  the  winter, 
and  that  he  Iakcs  succour  of  the  towiies,  wliich  sum  men  thinke  he  loked  for  mor 
(hen  he  fyndes.  Other  saye  that  is  retyer  that  waye  is  for  to  joyne  more  quietly  with 
certayn  horsmen  and  footmen,  which  ar  sayde  to  be  comminge  for  his  succour,  and 
nanied  to  be  4000  horsmen  and  as  meny  footmen. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  177 

Of  llie  Dukes  Grâce  his  campe  ar  lykwise  ilyveis  opynioiis  :  sum  sayc  lie  will  dissolve 
and  place  his  mcn  in  the  lowncs  in  giirriisonnis  till  wintcr  he  pasic.  Otlier  saye  lie 
(lotlie  not,  Inil  marches  afler  ihc  Pryncc,  lyke  as  to  fore  he  hallie  donne,  and  dolhe 
attende  more  ayde  ont  nf  Fraunce,  tlie  Duke  d'Omale  with  12000  horsnien  at  the 
least,  who  is  ihouglit  to  be  er  this  at  Cambarse,  whethcr  Duke  of  Arscotes  brothcr  is 
gonc  to  receve  hym,  and  in  Eastland  ar  prcpared  for  service  o(  His  Exelense  thre  or 
fouer  thousand  horsmen,  as  it  is  sayde,  by  order  of  llie  Dukeof  Mackleborow,  but  that 
is  not  beleved  of  ail  men.  The  solgers  that  wear  at  Bruxelles,  ar  retorned,  and  suni  of 
them  placed  heare,  the  rest  sente  to  Brydall  and  Leare. 

Sum  saye  iliat  ihe  Emprouour  at  the  pursute  of  the  Eleclours  dotlie  sende  Imbasse- 
tours,  as  well  hether  as  into  Spaycn,  for  the  siaye  of  thèse  troubles.  Oïlier  saye  his 
answer  was  that  he  will  not  medie  with  his  brothers  landes  or  jurisdictions,  who  is 
able  inoughe  to  reùle  and  govern  the  same. 

The  reportes  of  the  pcace  betwixt  Denmarke  and  Swethcn,  and  of  the  mariage  of  the 
Kynge  of  Denmarke  to  the  Pryncc  his  sister,  do  conlenew  and  ar  confyrmed  by  fresli 
letlers. 

F  thinke  the  dealhe  of  the  Queen  of  Spayen  be  no  newes  to  Your  Honour,  beinge 
oulde  heare. 

Thus  levinge  lo  trouble  Your  Honour  prcsenlly  any  longer,  I  beseche  AImyghiy  God 
for  the  prospérons  estate  of  the  same. 

From  Andwarpc,  llie  laste  of  octobre  anno  15C8. 

(Record  office,  Cal.,  App.,  ii°  2265.) 


MDCCLV. 

/ivis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  3i  octobre  1868.) 

Le  duc  d'Albe  poursuit  le  prince  d'Orange;  on  dit  que  les  habitants  de  Diest  ont  refusé  de  lui  ouvrir 
leurs  portes.  —  Le  comte  de  Hoogstraeten  n'est  pas  mort. 

The  Duke  laysed  his  campe  on  ihursday  at  night  and  liath  written  hether  lo  Vargas 
that  he  will  follow  the  Prince  and  cul  of  bis  straglers. 

Yesterday  the  newes  was  (and  is  trew)  that  those  of  Dist  hâve  refused  lo  take  in 
Tome  V.  23 


478  RELATIONS  POLITIQUES 

Ihe  Dukos  men  hethcr  sent;  it  is  ihought  ihe  next  newes  wii  be  thaï  tliey  havc  accep- 
ted  the  Prince. 

The  newes  that  Hogeslrat  was  dead  is  false,  but  somc  say  for  certayne  be  is  hurt  in 
the  foot  and  very  sick ,  also  ihat  the  Counls  Vanderberghe  and  Banibergem  were 
slayen  and  the  Counte  Hogestrals  Secretary  taken  is  ail  false.  A  scboiemastcr  is  takcn, 
and  one  Dovellon,  and  brought  to  Vilvord. 

The  Wallons  that  went  to  Brussels,  be  returned,  some  lo  Lere,  some  to  Bredaw,  and 

2  cnseygns  of  Duchés  hether. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCLVl. 

Anglais  réfugiés  aux  Pays-Bas. 

(ROVEMBBE  lSt)8.) 

Cette  liste  renfernie  vingt-sept  noms  de  réfugiés  anglais,  la  plupart  prêtres.  Ils  reçoireot  certaines 
aumônes  du  roi.  L'aumônier  de  la  reine  Marie  touche  cent  florins  sur  les  revenus  de  l'abbaye 
de  Sainte-Gerirude  à  Louvain. 

(Record  office.  Cal.,  t.  111,  n*  846,  avec  la  date  inexacte  de  156U) 


MDCCLVII. 
Avis  des  Pays-Bas  (Extrait). 

(ANVERS,  3  NOVEMBRE  t568.) 

Le  prince  d'Orange  et  le  duc  d'Albe  se  trouvent  près  de  Liège. 

The  Duke  of  Alva  is  strongly  enoamped  wilhin  a  league  of  Lewckt  on  this  side 
the  Maze,  and  the  Prince  is  on  the  other  side  of  Mazc  within  a  mile  of  Lewckt  and  is 
thought  will  come  through  Lewckt. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETEHRE.  179 

MDCCLVIII. 

Le  duc  de  Brunswick  à  la  reine  d'Angleterre. 

(Harburg,  s  novembre  1068.) 

Il  lui  expose  les  plaintes  que  plusieurs  princes  et  électeurs  ont  cru  devoir  adresser  à  l'Empereur 
en  présence  des  excès  commis  par  le  duc  d'Albe. 

Seienissima  regina  et  domina  clemenlissima.  Nisi  scirem  omnia  undique  multorum 
nuntiis  et  liieris  ad  Majestalem  Vestram  perfeiri ,  crederem  Majestatein  Vestrani  tara 
lurbulento,  calamiloso,  iristi  et  fœdo  Gerinaniœ  inferioris  statu,  ubi  omnia  belle,  exac- 
tionibus,  cœde  et  rapinis,  exuta  et  projecta  omni  humaniiate,  misericordia,  pietate, 
clemenlia,  immanem  in  inodum  defoimanlur,  exhauriunlur  et  vastantur  plus  quam 
lyrannieo  Albani  ducis  ductu  contra  Ciiristianos  reclae ,  purae,  veraeqne  religionis 
amantes,  vere  scire  quo  animo  sint  nostiates  Germanise  superioris  scilicet  principes, 
cum  parietem  proximum  ardere  videant,  et  quid  inde  ad  sese  rediturum  pulent.  Sed 
ni  hœc  se  habcnt,  facere  non  possum  qnin  Majestati  Vestrœ,  qiiae  nunc  hic  geruntur 
paucis  exponam,  fortassis  fiori  potcrit  ul  aliqua  aliingam,  quœ  etiamnum  ad  Majesta- 
lem Vestram  non  sunt  periata.  Nam  quac  in  Germania  Infcriore  ab  Albano  fiunt  et 
Urani£e  principe,  quia  iongissime  hinc  absiinl,  tardissime,  eaque  incertissima  hiic  re- 
nuncianlnr,  ils  scribenda  relinquam,  qui  proprius  isthine  absunl,  cl  citius  et  breviore 
via  transmitlere  possunt  quam  ego. 

Poslquani  Principes  Germaniœ  eleclores,  tam  ecclesiastici  quam  politici,  cum  aliis 
quibusdam  principibus,  a  se  primariis,  intellcxerunt  Alijaniun  aliquid  altius,  quam 
prae  se  ferrct,  idque  cum  periculo  et  detrimcnto  Germania;  Superioris  conjunctiim , 
moliri,  ut  animadversum  est,  cum  alias,  tuni  proxime  in  Frisia ,  cum  fuso  fugatoque 
Ludovici  Nassaviœ  comilis  exercilu,  in  quodam  lerritoris  comilum  Frisise  Orientalis, 
non  conlentus  eo  successu,  sed  longius  progressus,  in  fines  Imperii  cjus  incolas  oppres- 
sit,  eosque  non  solum  praedae  dédit  militi,  sed  eliam  uxores  et  filias  eorum  foede  ad 
sluprum  rapi  permisit,  prœler  legos  et  disciplinam,  cum  niilitarem  lum  etiam  chris- 
tianam,  immemor  fidei  quam  rex  Hispaniarum  ordinibus  Imperii  dédit,  exercitum 
suum  clientibus  Imperii  cl  omnibus  qui  ab  cjus  lulela  penderenl,  ncc  gravem,  née 
detrimenlosum  fore,  sed  se  al)  omni  maleficio  temperaturuni.  Hac  ejus  inquam  Prin- 
cipes permoti  immanitate  quœ  nemini  parccret,  et  omnes  œque  tam  principes  viros 
quam  plebeios  aestimaret,  ul  qui  limèrent  si  ipsi  omnia  ex  senlentia  succédèrent,  ne  se 
(juoque  ad  extremum  impeterel,  quemadmodum  literae  quaedam  confœderatorum  ejus 


180  RELATIONS  POLITIQUES 

interceptac,  cuni  id  in  animo  habere,  cun»  primuin  Grrmaniam  Inferiorem  subju- 
gasset,  docuisseni  legalos  cum  mandalis  ad  Ca-sareani  M<njeslalein  mense  seplembri 
miserunt,  petcntes  ut  quid  sibi  Albani  violcnti  ei  injusti  conalus  vellent  diligenlcr  enn- 
siderarel  et  perpciideret  ci  ut  Iiiiperator  et  suinmus  inagistralus  pro  suo  oflicio  cam 
curam  adbiberet  ne  quod  Germariiae  detrimcntum  inlerrenl. 

Illi  nunc  legati  redicnint,  quœ  coruni  postulala  fuerinl,  et  quid  responsi  retulerint, 
ad  Majeslalem  Vestrani  mitto  bis  literis,  sed  gernianii-e,  nani  in  puncto  temporis  quo 
mihi  reddita  sunt,  navis  quaedani  in  Angliani  vêla  facere  et  cursum  suum  differre 
nequaquam  volebat,iia  ut  non  darctur  spaliiim  ca  in  ialinum  converlendi,  cuni  auiem 
recens  esscnt  allata,  malui  ea  c  vestigio,  ut  nova  et  germanice,  quani  aliquo  intcrvallo 
cum  invetcravissent,  mitlere  ut  qui  scirem  Majestali  Vestrœ  non  déesse  Germanos  qui 
ea  in  anglicum  tranferrc  possent '.  Majeslas  Veslra  dignetur  boni  eonsulere  :  si  quid 

■  La  dcclaration  de  l'Empereur  était  conçue  en  ces  termes  : 

That  whichc  of  Ihe  Ambassadeurs  sente  lo  thc  Emporours  Majestic  our  mosl  gracions  Lorde  from 
the  moslc  illustre  and  lionorablc  Ihc  Electeurs  and  otlicr  Princes  noble  housrs,  as  thc  housc  of 
Saxonyc,  Brandenburgh,  Brounshwigh,  Lunenburgli,  Wirtembergh,  ilesscn,  Baden  and  iiennenbergb, 
by  vertue  of  their  commission  concerning  Ibe  trouble  and  disordre  in  tlic  Lowc-Contrycs,  hathe 
witli  long  oracions  beu  dcclared  and  movcd,  thc  sauic  cfTecte  aiso  cxbibited  in  wriling,  and  their 
good  advise  and  counsailc  thcrin  shcwed,  His  Impcrialle  Majestic  dotbe  perfectiy  pcrccave  and  under- 
stande,  and  aIso  graciously  dolhe  considcr  the  sanic  thoir  good  counsailc  and  mocion  to  rcdounde  to 
thc  maintenance  uf  the  comon  profite  and  th'avuidinge  of  more  and  grcatcr  inconvrniences  and 
grèves.  So  il  is  that  by  ail  thc  Princes  Electeurs  jointly  cvco  the  like  meuning  with  the  rehcrsall  of 
the  beginning  and  firste  originale  of  Ihis  dangcrous  buisenes  and  howc  the  samc  might  be  prevenled. 
advisedly  bothc  by  woorde  and  wrilinge  hath  beii  to  (lis  Majestic  declarcd.  Whcroupon  Mis  Majestic 
graciously  by  writing  hathu  at  tins  présente  rcsolved  himscife  to  the  whichc  allso  His  Majestic  for 
briefnes  sakc  dolhe  refcrrc  him,  and  will  niorcover  put  thcm  in  trust  with  the  copyc  Ihcreof,  so  that 
thci  and  their  priucipallcs  the  Princes  by  whonic  thci  are  sente,  do  kepe  il  close  anl  secrète  lo  thrm- 
selfs,  by  thc  u  biche  il  raayc  be  manifeste  howc  gracious  and  fallierly  Ilis  Inipcriall  Majestic  liathe 
sheued  and  ofTcrcd  himscife  lo  assaye  ail  thc  Maycs  and  moancs  possible,  whcrby  Ihies  troubles 
might  be  quieled  and  utterlye  extincted.  The  whichc  aIso  His  Majeslie  will  put  in  exécution,  not 
doubling  but  that  the  Electeurs  and  olher  Princes  and  Estâtes  of  Ih'Empirc,  al  ail  adventures  and 
by  ail  duc  meancs,  will  furthcr  aide  and  assiste  His  Majeslie  in  woorde  and  dede,  and  to  Icltc  no 
Iake  be  founde  in  thosc  things,  whiche  by  vertue  of  this  présente  treaty  and  dcclaration  and  the 
constilucions  and  ordinanccs  of  Ih'Empirc  il  besemelh  every  one  of  thcm  for  lo  doc. 

And  whereas  a  fewc  dayes  passed  the  Chieftayne-Gcnerall  to  the  Kinge  of  Spaync  and  Gouverneur 
of  the  Lowc-Contryes  hathe  sente  his  letters  to  His  Majeslie,  wberin  he  excuscth  himscife  conccrninge 
the  proccadings  in  him  suspected,  as  whe  shoulde  goe  aboule  furthcr  te  présume  upon  Ih'Empirc  and 
the  Estâtes  ihcreof,  His  Majeslie  will  cause  a  copyc  of  the  same  to  be  unie  the  Ambassadeurs  deli- 
vered,  whcrby  thci  and  their  lordes  maye  be  privie  to  il. 

Finally  His  Majeslie  is  nenc  otherwisc  mynded  and  determincd  but  te  maintaine  a[n]d  préserve  the 


DES  PAYS-IJAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  iSi 

prœterea  scilu  dignum  et  necessarium  ad  me  perlalum  fuerit,  eurabo  primo  quoque 
tempore  ut  ad  Majestatem  Vestram  mitlatiir.  Oinnia  enim  quae  Majt'slatem  Vestram 
vellc  quaeque  ad  eam  pcrtinere  arbiirabor  cum  libenler,  tum  etiam  diligenler  eurabo, 
faciamque  ut  Majcstas  Vestra  studio,  offîcio,  opéra  mea  aliquando  laetetur.  Quare  iit 
me  sibi  commendatum  habeat  etiam  alque  ctiani  rogo. 
Harburgi,  v  mensis  novembris  anno  MDLXVflI. 

Vestrœ  Regiae  Majestatis  addictissimus, 

Otto  , 

Dux  B.  et  Lunenb. 

{Record  office.  Cal.,  n'  2628.) 


MDCCLIX. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  12  novembre  1a68.) 
Détails  sur  les  pertes  subies  par  le  duc  d'Albc. 

The  names  of  thème  slayne  on  the  Dukes  syde,  the  xij  of  november  anno  1568. 

Don  John  Valoysse,  on  of  the  order  of  the  Grrne  Crosse,  and  cappytane  Julyan 
Reniero,  whome  ar  bothe  buryyd  in  Mounse  in  Hennagoo. 

The  saye  that  he  ys  heurtl  that  made  the  castell  liere,  whome  most  be  Vytello,  for 
there  hathe  non  hoder  had  to  do  withali. 

Don  Ilafell  Anryk,  slayne. 

Don  Rove  Louppus,  slayne. 

libcrlics  of  Ih'Empire,  and  to  défende  tbcir  comnion  contrye  from  injuries,  and  to  bave  moste  carc 
for  Ihe  comon  wcale,  profite  and  eomoditio  of  the  same,  to  th'ende  peaxe,  quietnes  and  unitye  mighl 
be  restored  and  brought  againe  to  his  pristinate  estatc,  and  tliat  His  Majestie's  and  th'Empire's  peaite 
againste  ail  mcnnc  bolh  of  highe  and  lowe  degré  kepte  and  duclye  obscrved,  accordingc  to  the  said 
eonstit[n]cions  of  th'Empirc. 

And  thus  mucbe  His  Majestie  dotbe  déclare  and  answerc  the  Ambassadeurs  to  their  niocions  being 
towards  their  Lords.  Princes  and  Estâtes,  woll  and  frcndly  afTectioned  and  raynded,  and  towards 
Iheini  the  said  Ânibassadours  His  Majestie  bcareth  his  good  and  gracions  wille  and  favore.  Actum  at 
Vienna  undcr  His  Majestie  privic  seaie  the  firste  of  octobre  anno  1568  {^Record  office,  Cal.,  n*  2574). 


182  RELATIONS  POLITIQUES 

Don  San  Syc,  slayne,  and  on  of  ihe  howsse  of  Pyskare  *. 

IX  ansenys  of  Walons,  vnj  ansenys  of  Spaynyaides,  u  conipaynys  of  hourse  men. 

Thys  ys  the  coppy  of  a  notte  delivered  by  a  Spaynyard,  affyrmyd  lo  be  trewe, 

(Record  office,  Cal.,  App.,  n'  2266.) 


MDCCLX. 
Avis  des  Pays-Bas  '. 

(CiTEAU-CAIIBRtSIS,  17  NOVEMBRE  1568.) 

Les  Espagnols  sont  entrés  dans  le  Cambrésis.  —  Le  prince  d'Orange  se  retire  vers  Guise. 

Avisos  del  campa  de  Su  Magestad  CatoUca,  de  Cambressi,  de  /7  de  novienbre. 

Partimos  de  Noyela,  y  oy  sonios  benidos  aqui  en  Cambressi,  adonde  enlraron  docien- 
tos  y  cinquenta  soldados  Valones  delante  los  enemigos  que  le  havian  cercado  al  rrede- 
dor,  la  quai  liena  défend ieron  bravisimamenle  los  diclios  Valones,  que  fue  cosa  de  gran 
vituperio  para  los  enemigos  que  ne  pudiesen  lomar  una  ticrra  tan  pequena  y  tan  mal 
proveida  de  pressidio  como  esta  estava,  haviendola  batido  con  cinco  pieças  de  artilleria, 
y  con  eslo  bien  se  puede  peiisar  que  Iiefecto  pueden  bazer  en  olras  tierras  de  mas  pres- 
sidio y  mas  fuertes,  y  lo  que  es  mas  que  los  dichos  Borgonones  salieron  de  la  dicba 
lierra  y  dieron  sobre  los  enemigos,  malandoles  50  dellos  y  tomandoles  60  cavallos. 

Los  dichos  enemigos  an  entrado  ya  en  ticrra  de  Francia,  qualro  léguas  dentro,  y 
llevan  la  buelta  de  Guissa  y,  a  lo  que  se  enliende,  es  para  procurar  de  tomarse  a  sus 
casas  :  quesia  es  la  opiîiion  de  muchos.  El  Duque  a  pasado  in  Cambressi  y  cnbiado  un 

'  El  Duquc  de  Alra  scrive  al  Enbaxador,  de  Cambressi,  a  1 8,  que  a  los  enemigos  se  les  abra  muerto  de 
nuebe  a  diez  niill  ombres,  asi  de  caballeria  como  infanteiia,  y  que  se  les  an  tomado  hasta  500  cavallos  : 
del  cxcrcito  del  Duque  no  fallan  quarenta  ombres  de  todas  nacioncs,  entre  los  quales  fuc  hcrido  Julian 
Roracro  de  un  arcabuçaço,  y  se  esta  curando  en  Haeslreque,  tanvien  fue  herido  el  cappilan  Don  Rui 
Lopez  de  Alcalos.  Murio  un  muy  bucn  soldado,  hijo  de  un  oydor  de  Valladolid,  que  por  que  hizo  cosas 
sefialadas  como  un  Elor,  el  Duque  le  mando  llevar  a  spjmitar  a  Brusrlas  con  niucba  oiirra.  (Record 
office,  Cal.,  n«  26  i  7.) 

*  Communiqué  par  don  l'rancès  de  Alava  à  l'ambassadeur  anglais  Norris. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETERRE.  18Î 

gentilombre  por  la  posta  al  Rey  de  Francia,  para  decirle,  si  el  es  contento,  entre  en  sus 
tierras  con  el  exercito  para  aeabar  de  ronper  istos  enemigos  '. 

El  Principe  de  Orange  se  retiro  hazia  Guissa  y  a  ios  xxj  eslava  cabe  una  villa  que 
se  llama  Boen,  tomando  las  vituallas  que  podia  de  las  aldcas.  El  duque  de  Omala  y  el 
marichal  de  Cossé,  con  un  médiane  exercito,  venian  hazia  el,  y  el  Reyngrave  y  el 
marques  Filiverto  de  Baden  con  4000  retrcs  havian  ya  pasado  de  Mez  en  Lorena  en 
servicio  del  Rey  de  Francia. 

{Record  office   Cal.,  n*  2617.) 


MDCCLXI. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  21  novembre  4568.) 

On  accuse  les  marchands  anglais  d'Anvers  de  répandre  les  nouvelles  de  France.  —  Détails  sur 
les  combats  livrés  par  le  duc  d'Albe  et  le  prince  d'Orange.  —  Armements  en  Allemagne.  — 
Le  prince  d'Orange  est  entré  en  France. 

1  have  hard  of  a  credeble  person  that  some  of  the  Counsellors  hère  did  mislik  the 
late  news  of  France  was  first  geven  ont  hère  (as  ihey  alledge)  by  our  nation,  whicii 
might  be  a  mean  to  stirr  tiie  people  to  commotion  and  sédition  :  a  small  malter  maketh 
ihem  to  mislik  of  us. 

Ther  is  newes  that  upon  yesterday  on  night  the  Duke  had  layed  ambuchcs  upon 
both  the  sides  of  a  wood,  wher  eerlen  of  ye  Princes  men  should  pase  thorough,  on  the 
one  side  2000  harquebousiers  Wallons  and  Spaniards,  on  tli'olher  sid  800  horsmen 
Spaniards  and  Neapolilans  ail  his  best  light  horsmen,  and  the  Princes  men,  under- 
standing  of  it,  set  upon  them  in  such  order  that  few  of  the  Dukes  men  escaped.  Truth 
it  is  that  ye  Duke  lost  many  of  his  men  and  sondry  of  his  good  captayns  slayen,  to  wit 
Julien,  Trew  and  others  :  some  say  the  Grand  Prior.  I  was  promised  their  names  in 
writing,  but  tlie  proclamation  lately  published  makes  men  afrayd  to  say  (lie  trulh  or 

'  Un  correo  vino  aycr  xx  de  noviombre  de  Spafla  por  lierra  despedido  a  mercaderes;  dice  como  el 
Principe  de  Conde  se  rrelirava  hazia  la  Rrochcla  con  su  exercito,  bislo  quel  del  Rey  cra  mas  fucrte 
con  mucbo,  y  quel  Duque  de  Guissa  y  d'Omala  tenian  junta  gran  génie  en  estas  fronteras  para  csperar 
al  Principe  de  Oranje.  (Record  office,  Cal.,  n"  2(il7.) 


184  RELATIONS  POLITIQUES 

to  give  out  any  ihiiig  in  wriling.  Some  men  of  name  bc  buried  al  Mous  in  Heinaull, 
and  some  be  brougbt  hurt  to  Bruxelles  and  boiher. 

Ther  be  6000  borsmen  redy  nowe  comming  out  of  Dutt-bland,  some  say  for  Fraunce, 
some  for  ibe  Prince,  and  some  say  ihe  C.  mcaneth  Galles. 

Some  say  ihe  Prince  is  passed  inio  France,  othcrs  say  be  is  within  13  miles  of  Doway. 

The  Duke  is  abont  Camberse. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCLXIL 
Georges   Gilpin  à   Cecil. 

(ANVERS,  99  ROVEHBRE  1iS68.) 

Le  duc  d'Âlbe  est  en  Cambrésis,  le  prince  d'Orange  vers  Saint-Quentin.  —  On  dit  que  la  reine 
d'Angleterre  réclame  la  restitution  de  Calais. 

My  dwtie  mooste  humblye  consyderyd,  By  reason  lliat  the  Prynce  ofOrrange  dothe 
yen  lye  stylle  abouie  ihe  froniiers  by  Sa)nt-Quyntynes,  ibe  Dukes  Grâce  dolbe  styll 
confenew  in<;am|)e  and  lyes  aijowl  Cambray,  alltbowghe,  as  ytl  semytbe  by  hys  letler 
wrylicn  too  ihe  Précèdent  and  Counceyilait  Mecbelyn,be  doilic  make  full  rekennyngbe 
that  tlie  Prynce  is  boolye  retearyd,  lyke  as  ^our  Lordeshippe  sball  perceyve  by  thç 
copye  of  ibe  sayd  letler,  whicb  hearwilib  Your  Honour  sball  receyve,  and  yett  tbe  (alke 
is,  and  exsleniyd  too  bee  mosl  irew,  ibat  tlieare  is  moore  assysiance  upon  the  waye 
toowardes  tbe  Prynce,  and  namyd  too  be  iiij  ihowsande  horse  men  and  x  ihowsande 
foolemen,  under  tbe  conducle  of  tbe  Couniye  de  Deus-Pounts,  eallyd  in  Dutche  de 
Grave  van  Stwee-Bruggliyn.  He  is,  as  I  beare,  brother  in  law  too  the  Countye  of  Egge- 
mounlc. 

Ytl  is  spooken  beare  amongeysl  dyverse,  and  as  I  beleve  by  wrytynghe  owte  of 
Engbelande,  thaï  tbe  Qiienes  Majestie  dolhe  make  préparation  for  ihe  recoverry  of 
Callesse,  and  dyverse  olher  repoories  arre  inade  of  Hyrre  Majesties  pretences.  Mary, 
ibay  arre  non  commune  talk. 

Thus  leavynghe  too  iroble  Yoiir  Lordeshippe  presently  any  longber,  I  beseehe 
Allmyglitty  Godde  for  tbe  prosperous  eslate  of  the  same. 

Frome  Andwcrpe,  ihe  xxix*  of  novembre  1 568. 

{Record  offlce.  Cal.,  App.,  n»  2268.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  485 

MDCCLXIII 

^vis  des  Pays-Bas. 

(Fin  de  novembre  1568.) 
Récit  complet  de  la  campagne  du  prince  d'Orange. 

_2'ht'.  (rue  reporte  ofthe  Prince  of  Orenges  doynges  from  the  firsl  tijme  of  his  encarnping 
to  ihe  lasl  tyme  of  my  depar  litre  from  hi/ni  al  Rybemonl  nere  lo  Sain  l- Quint  tins 

in  France. 

Fyrst,  ilie  said  Prince  upoii  greal  occasions  (si;ijen|j[  liis  armie  beyond  ihe  river  of 
Reyne  iij  wekes)  loke  moster  of  ail  his  souldiers  nere  an  abbey  within  a  myell  ofthe 
river  a  fore  named. 

Tiie  moster  and  olher  thinges  don  as  ihe  case  did  requycr,  lie  marclicd  over  the  river 
and  encamped  not  far  from  Andernock,  a  towne  of  ihe  Bisshopp  of  Colleyne,  walled 
and  keptwitli  townes  men,  albehit  ihey  condiscended  the  Princies  power  should  iheir 
be  vitaylled  and  receaved  as  frindes,  payeng  for  soch  thinges  as  they  neded. 

Aller  longe  délibération  and  consulling  of  maltcrs  mêle  for  the  jorney,  the  Prince 
parled  towardcs  the  enemie,  and  soo  he  encamped  tiiat  nighl  ij  leagnes  and  a  half  ncrer 
Flaunders,  in  playne  feild,  wiih  iiij  greal  pièces  of  artillery  and  xiiij'""'  smaller  picoles 
for  the  batiailc. 

The  Prince,  makyng  hast  for  ballaile  and  lo  wynne  victorie,  rested  noe  day  from  tra- 
vell,  and  soe  allmost  passed  Allcmayne  encamped  wilhin  xij  leagues  of  the  river  of 
!Maes,  where,  to  be  shori  and  to  tell  you  ihe  breif,  happencd  a  grcate  and  dangerous 
busines  and  brawle  betwene  the  Allemayncs  and  Bnrgonyons.  The  Allcmayne?,  recea- 
ving  wordcs  of  injiiry  for  the  flyeng  awaye  in  Freesland,  began  lo  be  hott  (and  bcyng 
full  of  money  and  not  void  of  wync)  armcui  thcni  selves,  and  soc  came  out  of  iheir 
cahens,  and  sholt  of  iheir  piecies  in  the  faciès  of  the  Burgonions,  vvhoe  by  thaï  lyme 
had  the  Frenchc  joyned  lo  ihem  on  their  side,  and  soe  began  a  sore  conflict  betwene 
bolhc  the  parties,  in  soe  moch  thaï  Monss'  Malberk,  the  generall  of  the  Frenche,  losl  a 
capitayne  and  divers  souldiers.  This  broyil  and  business  ihus  abroche,  the  whoall 
campe  of  the  Prince  vias  in  armes,  and  iheroyliars,  whoe  toke  part  wiih  the  Allemaynes, 
madc  spoyie  and  havoek  of  the  Frenche  and  Burgonions  behynd  their  backes,  soc  thaï, 
yf  God  had  not  in  lyme  sent  redres,  the  camp  had  byn  miserably  overthrowen,  and  jet 
notwithstanding  the  Allemaynes  lost  ij  hundred  men,  and  our  muster-master  was 
Tome  V.  24 


186  RELATIONS  POLITIQUES 

slayen,  lo  the  greal  slianic  aiui  discomforl  of  lliousandcs  that  tlien  weare  in  foule  disor- 
der.  This  horly  borly  brcd  hatrcd  in  ihe  haiics  of  socli  as  oughl  lo  hâve  lived  in  quioi- 
nes  and  peace,  and  is  net  yel  tliiouglily  forgotien  as  I  feare. 

The  nexl  daye,  an  oracion  was  made  by  the  Princies  Lieutenant  lo  ail  the  capitaynes 
openly,  and  soc  a  banquet  was  made,  and  every  one  dronicc  to  ih'olhcr  as  the  maner 
is,  and  wcnt  to  tiieir  lodgyngc. 

After  lliis,  the  campe  laye  hovering  in  one  place  manny  dayes  without  atlcmpting  any 
expioyt,  but  in  the  cnde  they  marched  towardes  the  river  of  Macs,  in  dryving  of  moche 
tyme  and  consumyng  great  eiiardges  to  the  discorage  of  many. 

Tiie  Prince  in  ihis  while  piaclezcd  with  the  burgczcis  of  Leeg  lo  passe  ihroug  ihcir 
towne,  and  the  casicll  of  Arenbcig  was  rendred,  where  the  Prince  reccaved  money  and 
ihunycion,  and  the  Spanyerdes  fled  from  a  lowne  called  Carpcn  ncre  Colleyn,  and  ail 
the  conlrcis  adjoynyng  bcgan  to  yeid  and  scekc  for  favdur. 

Nowe  was  the  ariny  weil  rcfresshed  and  in  good  hope  of  victoiry,  and  marciud 
towardes  Ayex,  a  lowne  ymperiall,  where  by  long  perswasion  ihe  Prince  roceved,  as 
was  reported,  xv  hundrcd  lliousand  dollars,  the  iruthe  Ihoirof  was  hard  (o  bc  knowne. 

The  Prince  laye  a  grcate  season  in  those  parties,  and  praclizcd  stiil  withe  the  burge- 
ziesfor  |)assage  over  the  walcr  of  Maes,  and  by  chance  a  feawe  Spanierdes  were  slaync 
by  the  river.  Amonge  the  litlle  nomber  I  sawe  twoo  that  noe  sholt  of  hnrkebus  could 
hurt,  havingc  noe  arniour  on  ihem  for  iheir  defence  ;  but,  soc  sone  as  one  drue  a  sword 
and  slroke  lliem,  they  yelded  and  confesscd  that  by  a  wriling  of  sorccry,  which  thcy 
earried,  thcye  were  saved.  The  Spanyerdes  were  hanged  a  litlle  while  afier. 

The  brute  of  the  praciize  of  the  burgezeis  came  to  ihe  Duke  of  Alva,  whoe  ymedià- 
tely  came  over  the  waler  lo  Ici  ihc  passage,  and  sodcnly,  al  fyvc  of  ihc  elocke  beforo 
night,  the  l'rinee  torned  his  purpos  and  marched  an  other  waye,  and  with  iireat  labour 
and  good  happ  recovered  in  the  dawnyng  of  ihe  day  a  forde  and  shalow  place  of  the 
waler,  where  all  Ihe  armie  did  passe,  which  was  lo  the  fowle  discomforl  of  ilic  cncmy. 

Nerc  lo  ilie  passage  ihe  eanip  lay  iwo  dayes  to  repose  the  souldicrs,  and  ihe  ihird  day 
with  greal  courage  and  devoui  prayer  marched  full  towardes  iMaslrick  lo  geve  baitaill. 
The  day  was  fair,  and  sure  il  was  a  noble  sight  to  se  the  order  of  our  feild  and  bravery 
of  horsmcn,  whoe  in  vcry  dede  lokcd  for  noe  othcr  ihinge  but   baltaile  and   victoirec. 

The  Duke  of  Alva,  beholding  our  courage,  entrenclied  liis  camp  in  a  ihicket  nerc 
a  wood,  and  sent  oui  fyvc  himdred  horsse  lo  skirmish,  whoe  were  driven  inlo  his 
campe  by  our  light  iiorsmen,  which  were  in  nomber  but  ij  hundred  and  fiftie. 

The  daye  consumed  with  this  maner.  In  th'cnd  we  shott  our  arliilery  into  llie  ene- 
mies  camp,  and  encampcd  our  selves  full  before  his  face,  where  we  had  small  forradge 
or  olher  ihinges  necessairee. 

In  the  mornyng,  the  Duke  of  Alva  sloell  awaye  and  marched  towardes  Lerg  in  rur 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  187 

lliiiiking,  wliere  iippon  our  liorsmen  i'ollowcd  soe  nere  lliat  a  gyodden-berer  of  ihe 
roitlers  was  slaync  in  ihc  troupe  wilh  a  grcai  pièce,  and  llius  ihe  day  was  diyven  Jo 
end  with  skirmishing  and  Spanisli  bragges. 

Tlie  Prince  toke  the  liigli  way  to  Flanders  herenppon,  and,  commyng  to  a  lowne 
called  Tong,  lie  gâte  a  nomber  of  (lie  Diikes  cariagies  fiirnysbed  willi  viiaiil. 

The  Duke  followed  our  camp  privylie,  and,  at  our  removing  in  a  great  rayny  day, 
wan  a  nomber  of  our  wagons,  and  lokc  and  siesve  a  ftwe  poore  slaves  thaï  made  no 
résistance. 

Our  campe  marchcd  to  a  towne  calIed  Sentro,  which  in  fyne  yelded  the  Abbott,  whoe 
wilh  oliiers  we  toke  prisonniers  for  ihc  payment  of  a  some  of  monoy  promysed. 

The  Duke  pryvciy  followed  our  campe,  and,  as  he  founde  advaritage,  came  to  annoy 
us,  but,  to  be  piayne,  lie  siill  rcfused  battaiie,  and,  beyng  nere  us,  we  drove  his  beat 
harquebusheres  out  of  a  straight,  and  skirmished  with  his  horsmen  a  long  while. 

Al  tlic  iengtlie,  ihe  Duke,  upon  a  grcal  policie  andadvaiitage,  made  a  showe  of  battaiie^ 
and,  having  a  great  dike  of  watcr  bcfore  hym  and  ij  great  groves  of  wood  on  his  winges, 
he  sent  forth  ij  hundrcd  horssc  to  make  piaye  for  a  season,  whoe  retorned  with  shame 
and  iosse,  for  our  light  horsmen  charged  ihem  iiij  tymes  in  one  ower,  aiid  drove  ihem 
to  iheir  battaiie. 

In  the  nieane  season,  the  Duke  sent  iij  tbousand  fotemen  to  a  strayl  where  we  inust 
passe,  and  layd  ihem  in  anibush  so  fynely  as  he  might,  and,  to  be  piayne,  our  nien 
regarded  littell  the  hazard,  being  benl  to  skirmish  in  the  face  of  theenemie,  whoe  all- 
wayes  kept  us  occupied  the  bélier  to  bleare  our  eies,  and  came  soe  nere  us  wiili  hors- 
men that  w€  ihougt  they  wold  hâve  fought,  soe  that  we  wear  forced  to  chardg  and 
rechardg  dyvers  lymcs,  and  suffered  theirby  great  Iosse  because  the  roytlars  did  not 
their  duiies,  and  our  power  of  light  horsmen  was  but  small.  A  grealer  pad  was  in  the 
slrawe,  for  we  weare  once  goyng  an  otber  way  where  was  noe  daunger,  and  sodenly 
by  ihe  roytlars  devise,  whoe  ruled  ail,  we  wheeled  aboul  and  passcd  our  vantgard  and 
baUaile  over  the  bridg  fur  froni  ihe  rere-garde,  insomoch  ihat  the  enemie  hehyndc 
aproched  apace,  aiid  ihe  ambush  bcfore  toke  soch  coi  âge  thaï  out  ihey  came  and  sett 
upon  our  Allemayncs  and  slue  a  greute  noniber.  Monsieur  Marberk  and  the  chceiï- 
laynes  of  ihe  Burgonyons,  seyiig  tliis,  slode  to  iheir  dcfence  valyanlly,  and  soe  wear 
overihi  owen,  and  dyvers  of  iheir  best  souldiers  put  to  the  sword. 

The  vangard  and  the  battaiie  beholding  this  abuse  were  soe  amazed  ihal  ihey  kncwe 
nol  whal  to  doc,  and  fell  lo  disorder  in  .soch  a  pitifull  sorte  that  it  was  a  mysery  to  se 
ihe  tnanerofour  army.  Our  arlillery  was  in  danger  to  bave  byn  losl,  yf  one  Rides,  a 
valiaiit  eapilayne  of  the  royttars,  had  not  geven  cliarge  on  the  Spanyardes,  albehit  he 
and  his  band  doyng  well  could  not  excuse  the  cowardes  and  tromperie  of  the  rest, 
whiie,  in  verie  dede,  did  nothing  but  leave  our  people  lo  the  siaughter.  There  was 


188  RELATIONS  POLITIQUES 

slayne  tliat  daye  ij  ihousand  fotemen  ol  owers,  with  dyvers  capitaynes,  and  of  the 
Spaiiyardcs  llirce  hundred  as  lliey  tliem  selves  confessed.  Soch  as  the  Duke  loke,  whicli 
wear  ij  liundred  or  tlicirabout,  tlie  Duke  put  into  a  bousse,  and  burned  the  huusse 
before  oui-  faciès.  This  conflici  inade  many  ron  away  by  night,  which  happened  iioe 
belttr  then  tiiey  which  wcar  slajne  tiie  day  îtelore,  for  the  pesantes  of  the  contrey 
siewe  ail  tiiat  might  be  Iaken  without  mercie,  because  the  royttars  had  alwaycs  spoyied 
their  housses  and  wrought  the  contry  men  soch  injury. 

The  next  day  aficr,  orly  in  thu  niornyng,  llie  Prince  sought  out  the  Duke  as  nerely 
as  he  niyglit,  and  stode  in  batiaile  ihe  way  lie  thougi  the  Duke  wold  passe  a  whole 
daye,  and  soe  their  in  playne  feild  encaniped  abiding  the  eiiemic.  But  the  Duke  stoeli 
away  and  marched  towardes  Lovaine,  and  hy  the  way  (fower  dayes  afier  this  éveil 
fortune),  he  niett  in  a  n  aner  the  whole  campe  of  Monsieur  Jaiilee  unawares,  whose 
power,  beyng  but  xv""'"'  hundred  liorse  and  three  thousand  fote  men,  marched  lull  in 
the  face  of  the  Duke,  and  stoutly  passed  hy  hym  wilhout  rny  encounter.  The  night  and 
mornyng  before  in  a  pince  by  IN'amure,  the  French  had  geven  an  overlhrowe  to  a  garri- 
zon  of  thosc  parties  that  sought  lo  hjndcr  tiieir  passage  over  the  water. 

The  Prince  did  not  send  lo  mete  the  Frenche  as  the  Duke  presupposed  he  wold 
scnd,  by  which  iiieanes  our  roylters  slode  haif  a  leage  from  our  campe  in  hatiaile,  and, 
not  knowyng  (lie  French  from  (lie  Spanyardes,  at  the  first  sighl  of  ihe  cornettes  which 
the  French  broughi,  tlie  roytters  ran  away  to  the  fowle  reproche  of  the  Marishall  of 
the  feiide,  whoe  is  knowne  to  be  a  pensioner  of  the  Frenche  Kynge,  and  t«ken  synce 
that  tyme  as  a  cowarde  and  man  of  noe  conducie. 

The  gieaic  Van  Hessen  was  ihonglit  in  lyke  son  to  be  a  duhhie  dealer,  and  an  olher 
oftiie  royilars,  whose  nnnie  1  hâve  forgoilon,  who  was  judged  emongesl  us  neiiher 
onest,  nor  fayihfull. 

The  Prince,  afier  this,  toke  counsaile  of  the  Frcmli,  which  made  the  royttars  angry, 
and  ihe  Ailemaynes  crie  for  money,  and,  olher  oeciisions  burstingoul,  the  Prince  was 
faync  to  wiihdrawe  hymself  from  Flaunders  and  to  retorne  in  hast  towardes  Tilemouni, 
and  aller  to  the  contrée  of  Leeg. 

Ail  this  while  and  a  long  tyme  hefore,  by  meanes  of  the  Dukes  proelainatinns  and 
policies,  our  campe  stode  in  extrême  wani  of  vicinales  and  in  soch  miscry  as  i  bUish 
to  speke  or  write  of,  for  the  royttars  aivsays  toke  whal  could  he  found,  and  in  a  inancr 
the  Prince  hym  self  had  neither  wyne,  bere,  nor  hred,  a  long  season,  waters  weare  poy- 
sonned,  and  meale  infectcd  with  sorcery  and  witchcrafie,  and,  to  he  short,  ail  niyscheves 
that  myght  faniysh  our  army,  was  put  in  execucion,  which  made  a  marvailous  uinriiio- 
ring  among  our  souldiers,  and,  for  vj  wekes  long,  the  whole  campe  were  disquietid  and 
voyd  of  releeffe,  and  the  chefest  plage  of  ail  was  that  thear  appered  noe  hope  of  better 
fortune.  The  good  and  godiie  bare  the  burthcn  as  they  might,  and  the  rest  fcll  to  open 
blasfamy  of  God  and  the  Prince. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLKTERKE.  <89 

The  Prince  confessed  to  a  great  frynde  of  his  owne,  a  noble  man  unnamed,  thaï  he 
Unie  thought  the  marchandes  of  Flanders  had  byn  soc  fallen,  and  in  efiëcl  sayed  hc  was 
deceaved  in  many,  and  none  kcpt  promys-sc  and  louche  wilh  hym,  for  the  which  faylhe- 
ies  deaiingcs  lie  was  compelled  to  relier  lowardcs  Allemayne,  and  could  nol  help  ihe 
extremilie  of  his  campe.  Wheruppon  he  went  to  beseige  ihe  cille  of  Lecg,  which  had 
byn  gottcn  if  eny  gond  governemenl  had  byn  emongesi  llie  royilers,  whoe  drue  back 
and  sayd  the  towne  was  impiriall,  and  thoughl  nol  good  to  beseige  the  sanie.  Yet  ihe 
Prince  was  forced  iheir  to  crave  passage  or  to  beseige  il,  and  soe  lay  shoting  of  small 
artillcry  iij  dayes  aimost,  in  which  season  the  Duke  came  and  thought  to  bave  geven 
chardge  on  our  rere-gard,  and  (lie  Prince,  by  a  prisoner  lliai  bc  had  taken,  undcrstode 
the  Dukcs  commyng. 

The  Prince,  npon  intelligence  by  ihis  prisonner,  raised  the  siège  early  in  the  mornyng 
and  came  before  day  williin  half  a  Icngue  of  the  Dukcs  campe,  who  intrenched  hym 
self  in  hast,  and  wnld  not  abide  bailaii  in  opcn  feild. 

The  nigt  after,  ihe  Duke  stole  away,  and  our  camp  madc  great  spede  night  and  day 
to  recover  France  lo  passe  through  the  same,  for  occasions  ihat  the  Prince  thought 
good,  unknowne  to  tlie  multitude  or  any  privale  souldicr. 

AU  this  season,  wliicli  was  noe  small  tyme,  we  burnt  towne  and  village,  church  and 
chappell,  and  left  nothing  standing  that  might  bc  overthrowen,  because  the  conlrey 
fled  and  toke  awaye  viltailes,  the  want  wherof  bred  us  great  misery. 

Emongest  tlie  rest  of  townes  we  burnt  a  fayre  walled  towne  called  Bava,  which  was 
sirongly  dcfcnccd,  lo  (he  which  the  Spanyardes  came  to  gevc  aid,  but  we  ovcrthrewe 
soch  fote  men  and  horsmen  as  happened  in  our  bandes. 

Thus  passing  neere  a  nomber  of  great  townes  and  fortes,  somtymes  we  had  long 
skirmishes  and  alwayes  made  the  enemy  gevc  place  to  iheire  losse  and  dishonour. 

After  long  toyle  and  iravaile,  we  encamped  before  Chateau-Cambcrzey  and  batlered 
the  walls ,  but  our  canons  lay  soe  far  of,  and  our  soiddiers  were  soe  unwilling  to  geve 
assault  for  wantof  vitaillcs  and  norishement,  as  ihey  opciily  said,  lliat  we  druc^awaye 
our  bailery  and  retired  in  great  disorder  ;  the  only  cause  was  as  is  afore  mencioned. 
.4n  oihcr  niischeif,  which  may  nol  bc  forgoiien,  was  ihat  the  souldiers  theni  selves  for- 
soke  their  captaynes  and  lan  away,  sayeng  they  wold  nol  serve  daylie  in  soch  mysery 
and  wrelchednes. 

The  Prince  bore  this  niulynye  as  paliently  as  he  miglil,  and  made  the  more  hast  to 
recover  France,  where  we  found  wine  and  olher  necessairies  that  conforled  the  pore 
people  and  rcfresshcd  well  the  army. 

Soc  our  camp  remayned  x  days  in  soch  soyles  as  yelded  relefc,  in  which  tyme  came 
sondry  French  bandes  and  augmentcd  our  power,  albeit  we  lest  daylie  by  meane  of 
bazardes  in  seking  viiail  many  pore  men. 


1!N)  RELATlOiNS  POLITIQUES 

Froin  Orney-S*-Benoyl  almost  to  Lawne,  whiili  is  vj  leagues,  our  camp  lay  and 
covered  t!ie  conirey  ail  over  wilh  liorssnien  and  folemen  where  lodgyng  mighl  be  had, 
in  towne  or  village. 

The  liiigenes  of  our  camp  amazed  soe  ll>e  Frenclie  liial  xxiiij"'  leagues  longe  they 
flfd  and  stode  afrayde,  and  ail  llie  cliefe  bridges  in  the  liigh  way  to  Paris  ihcy  plucked 
downo,  wliicb  1  sawe  as  I  passed  by,  and  found  llie  conirey  in  a  tirribic  feare,  the  lyke 
wherof  I  hâve  not  sene. 

Thus  the  Prince  I  lefi,  taking  tny  leave  from  liym,  when  lie  told  me  he  wold  marche 
towardes  Champany  where  nowe  he  is  not  farr  from  Reynes,  as  may  be  truly  judged. 

(Record  office,  Cal.,  App.,  n»  2264.) 


MDCCLXIV. 

Plainte  commerciale. 

(DÊCEMBRe  1S68;) 

i-s  marchands  uiiglais  se  plaignent  des  exactions  qui  se  font  à  leur  préjudice  à  Anvers 
et  des  obstacles  apportés  à  leur  commerce. 

(Record  office,  Cal.  de  4569,  n*  201  ) 


MDCCLXV. 

Les  marchands  anglais  des  Pays-lias  à  la  reine  d'Angleterre. 

(DÉCEMBRE  iSeS.) 

On  les  force  à  payer  un  double  tonlieu  en  Brabant  et  en  Zélande  :  ce  qui  constitue  la  violation  de 
leurs  privilèges  et  des  anciens  traites  d'enlrccours.  —  Poursuites  intentées  contre  deux  marchands 
anglais  établis  à  Berg-op-Zoom. 

Veteribus  niutui  commercii  seu  mercium  intercursus  traetalibus  inler  nobilissimos 
Serenissimae  Majestatis  Tuae  et  invictissimi  Régis  Catholici  progenilores  initis  cavelur 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETEKRE.  <91 

ut  JVIajestatis  Tuœ  subditi,  Anlverpiae  négociantes,  in  iheolonio  Brabantiae  lantum 
profiteantur  et  merces  suas  inscribant  et  Brabantiae  dumtaxal  vectigal  ibidem  pen- 
dant. 

Diuturno  etiam  et  coriiinuo  prœteritorum  annorum  usu  comprobatum  fuil  ul  omnes 
Majestalis  Tuac  subdiii,  qui  Zelandiae  publicano  per  literas  Gubernaloris  et  Socieialis 
nationis  anglicae  sigillo  munitas  bona  et  niereimonia  onerala  ad  Anglos  spectare  el 
pcrtinere  significabanl,  co  ipso,  absque  alla  professione  et  sine  ulteriori  mora,  diflieul- 
tate  vel  molestia,  dimilti  et  lilieiari  consueverinl. 

Zelandiae  tameii  publicanus  pluiimos  Majestatis  Tuae  subditos,  qui  pro  mercibus 
suis  Brabantiae  publicano  saiisfeceiant,  piopler  oniissani  in  zelandico  theolonio  pro- 
fessioneni,  niultis  molesliis  nuper  aiïecii,  eoiunique  naves  et  bona,  sub  eonfiseationis 
prsetextu,  occupavit  et  dclinuit. 

Simili  quoque  audacia ,  Zelandiae  publicanus,  nuper  ab  aliquoi  Anglis  merea- 
toribus,  pro  mercibus  quas  Aniverpia;  einerant  et  pro  quibus  Brabantiae  tlieolo- 
nario  suum  debitum  vectigal  pendebant,  zelandicuni  quoque  vectigal  extorquere 
conatus  est,  et  eorum  res,  qui  illud  pendere  recusabant,  tanquam  conliscatas,  contra 
veteres  intercursuum  tractalus  et  continuum  antiquissimi  lemporis  usum,  violenter 
occupavit. 

Quum,  antiquissimo  privilegio  muiiis  pactis  confirmalo,  Majestatis  Tuae  subdilis 
indullum  sit  ut  in  omnibus  Belgicis  ditionibus  Serenissimo  Catbolico  Régi  subjectis 
unicum  tanluni  pro  mercibus  suis  veciigal  solvant,  aliquot  tamen  Angli  mcrcatores, 
qui  nuper  in  Zelandiae  merces  emerant  et  vectigal  earum  nomine  debitum  ibi  pendc- 
rant,  denuo  pro  iisdem  mercibus  Antverpiœ  novum  vectigal  ei  solvere  eoacti  sunt, 
qui  zelandico  theolonio  Anlverpiae  praeest. 

Serenissimae  Majestatis  Tuae  subditi,  tôt  publieariorum  injuriis  exagitati,  ad  bona  sua 
(quorum  possessione  violenter  crant  exuti)  recuperanda  et  ad  tantam  eoiiim  audaciam 
compescendam,  litem  Bruxellœ  eoacti  sont  insiituire. 

Quum  ea  lis  magnis  sumplibus  diu  fuisset  agitata,  et  Serenissima  quoque  Majestés 
Tua,  pro  sua  innala  clemenlia,  justissimam  eoriim  caiisam,  per  literas  suas  lllustris- 
simae  Duci  Parmensi,  tune  Belgicae  diiionis  Gubernatrici,  diligenler  commendasseï, 
tandem  pro  publicano  Zelandiae  pronunciatum  est,  in  utroque  \idelicet  theolonio 
Brabantiae  et  Zelandiae  Anglos  merces  suas  inscribere  et  declarare  debere. 

lUa  vero  sentcntia  et  reliqua  per  publicanorum  ulrumque  innovata  non  solum 
antiquissimis  pactis  et  previlegiis,  verum  etiam  iis  quae  in  postremo  colloquio  Bru- 
gensi  per  Majestatis  Tuae  et  Catholiei  Régis  oralores  conelusa  sunt,  penitus  adver- 
santur. 

Posteriori  anno,  quo  in  Belgicis  ditionibus  tanla  lupulorum  copia  abundabat  ut  aliquot 
mercatoribus  magnam  quanlitatcm  illinc  avehcre  sit  indultum,  Serenissimae  Majestatis 


192  KELATIOINS  POLITIQUES 

Tuse  stibditis,  qnibns  (si  pHctorum  el  privilegiorum  ratio  liaborclur)  libéra  deberet 
esse  reriim  omnium  negotiatio  et  eveclio,  cdieto  pubiico  interdictum  est  ne  iupulos 
iillo  gcntinm  iransmittant. 

Ex  quibus  alitid  majus  incommodum  et  detrimentum  iiiseeutiim  t-st  qiiod  mulli 
M<njostatis  Tuse  subcb'li,  qui,  aiite  edicli  promulgalionem,  magnam  lupulorum  quanti- 
latem  emcraiit,  iu  uavibus  suis  oneraveranl  el  vectigal  solverani,  eauidem  exportare 
sunt  probibili. 

His  aicidit  quod  Majeslalis  Tuae  subditi,  ultra  debituni  Principi  vectigal  (Italis  qui- 
bus fere  solis  cdicti  gratia  facta  est  el  veiiia  data  Iupulos  ex  Belgicis  ditionibus  expor- 
taudi),  nunc  decem,  nunc  sex  solidos,  plus,  minus,  pro  quolibet  centenario  lupulorum, 
quos  itule  aliquu  cmitluiil,  contra  omnia  pacta  et  privilégia  et  praeter  omnia  prœteriti 
temporis  cxempla,  solvere  coguiitur. 

Quum  magna  Belgarum  multitudo,  (|ui  grandes  pecuniarum  summas  Majestatis  Tuae 
subditis  debcbant,  ad  evitanda  qiiae  metucbant  pericula,  a  Belgicis  ditionibus  alio 
secesserini,  juris  et  judicionim  ordine  scrvato,  pro  creditoribus  anglis  contra  multus 
absentes  aliquot  scnlentiœ  latae  sunt,  verum  quum  ad  earum  executionem  pervcniiur, 
omnia  condcmnaiorum  bona  ita  a  fisco  occupaninr  ut  nullus  inde  sequi  possit  ciïeetus, 
contra  communia  jura  et  antiquas  Iractatuum  intercursus  eonvenliones. 

Radulphus  Starkie  ctGeorgius  kygiitliy,  mercatores  an^'li,  qui,  aliquot  abhinc  annis 
elapsis,  duns  Berginses  leminas  Hergis  in  Ducatu  Brabanliae  natas  el  quorumdam 
quoquc  praediorum  infra  lerritoriiim  Bergcnse  b£er('des,iii  uxores  duxeranl,  partim  civilis 
belli  quod  tune  sevicbat,  timoré,  partim  etiam  nalalis  soli  desiderio  adducti,  nupei*  in 
Angliam  enm  uxoribus  et  familiis  domicilia  sua  tran-tulerunt.  Paulo  post  corum  illin'c 
deccssum,  pcr  quosdam  Serenissimi  Régis  Calliolici  commissarios,  pcr  cdicta  publica 
ciiantur  ut  sub  pœna  conliscationis  bonorum  omnium,  tam  mobilium  quam  immobi- 
lium,  ad  certum  dieni,  coram  iisdem  Commissariis,  Bergis  se  sistant.  Quum  Regia  Tua 
Majestas  certior  essct  facta  subdilos  snos  in  rcgno  suo  dogentcs  tam  gravibus  pœnis 
propnsiiis  ad  alienam  ditionem  evocari,  binas  ad  Ducem  Albunum  scripsit  literas  in 
quibus  Tua  Majestas  scrio  hoc  egit  ne  subditi  sui,  cum  tanto  suo  incommodo,  tam 
brevi  se  sistcrc  cogerenlur.  t^u  luit  regiarum  liierarum  tuarum  a  quibusdam  ratio 
habita  ut  apcrle  dixcrint  eas  niiiil  aul  parum  moment!  in  ncgotio  commcndato  liabi- 
turas.  El  lanien  liluslrissimus  Dux  Alba*,  liieris  Uidaci  Gusmanni,  tune  Régis  Catiiolici 
apud  Serenissimam  Tuam  Majestatem  oiatnris  (qui  hoc  nrgotium  sedulo  commcndavit), 
taiilnm  favoris  delulil  ut,  ultra  dicm  <lc  Hegiis  Commissariis  proslitutum,  quatuor 
mcnsium  (riaiioneni  illis  ut  se  Bergis  sistereni,  concesseril. 

Cselcrum,  omnia  eorum  praedia,  quœ  lilulo  cl  jure  uxorio,  infra  Bergensem  ditionem, 
légitime  possidebant ,  tanquam  coniiscala,  per  Procuralorem  lîsci  ad  usum  Regise 
Majestatis  Catholicae  sunt  loraia,  pendentibus  adhuc  induciis  quatuor  mensiuiu  per 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETEKRE.  195 

Diicem  concessis,  quemadmodum  per  instriinienla  locationis,  quorum  cxempla  liabent, 

manifeste  doceri  potesl  '. 

{Record  office.  Cal.,  App.,  n°  2270,) 


MDCCLXVI. 

Le  duc  d'Alhe  à  la  reine  d'Angleterre. 

(  CATEAU-CABBRÉSIS  ,   1"  OÉCEMBllE    1368.) 

11  prie  la  reine  d'Angleterre  de  donner  des  ordres  afin  que  certains  navires  portant  l'argent  destiné 
aux  troupes  des  Pays-Bas  puissent  continuer  leur  route. 

Très-haulte,  très-excellente  et  Irès-ptiissanle  Princesse, 

J'ay  entendu  que  en  quelque  port  de  Votre  Majesté  serionl  arrivés  deux  azabres  et 
ung  basteaii  avecq  deniers  de  Sa  Majesté  pour  estie  employés  à  la  despence  de  ceste 
armée,  que  m'a  meu  d'escripre  au  Senor  Don  Garau,  ambassadeur  de  Sa  Majesté  rési- 
dent là,  de  vouloir  supplier  à  Votre  Majesté  de  ma  part,  comme  aussi  je  la  supplie, 
qu'elle  soit  sorvye  de  commander  que  l'on  accomode  ceulx  qui  en  ont  cliarge  de  ce 
qu'ils  auront  besoing  pour  les  amener  panleçà,  soit  par  terre  ou  par  mer. 

Très-haulte  et  très  excellente  et  très-])uissante  Princesse,  je  supplie  au  Créateur  don- 
ner à  Votre  Majesté  en  santé  très-longue  et  très-heureuse  vie. 

Du  Chasieau-en-Camhrésis  le  premier  de  décembre  1568. 

De  Votre  Majesté  bien  humble  serviteur 
El,  Dl'ca  de  .4lva. 

[brit.  Mus,  Galha,  C.  111,  fol.  237.) 

'  A  cette  époque  parait  appartenir  un  niémoire  de  Georges  Southwiike  où  il  engage  Elisabeth  à 
choisir  pour  sièges  des  relations  commercialos  Hambourg  et  Eniden  au  lieu  d'Anvers.  Les  guerres 
civiles  des  Pays-Bas,  la  rcvollc  des  villes,  l'inipuissancc  du  roi  d'Espagne  à  faire  respecter  son  auto- 
rité doivent  engager  les  marchands  anglais  à  chercher  un  séjour  plus  tranquille.  On  ne  croit  plus  que 
toute  interruption  du  commerce  avec  les  Pays-Bas  soit  une  cause  de  ruine  pour  l'Angleterre.  C'est 
ainsi  que  l'on  pourra  brider  l'orgueil  df  ceux  qui  gouvernent  les  Pays-Bas  en  les  forçant  à  recon- 
naître que  l'on  peut  se  passer  d'eux.  (Oom.  pap..  Cal.,  p.  69,  n»  57.) 

Tome  V.  23 


194  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCLXVII. 
William  Hawkins  à  Cecil  (Analyse). 

(3  DÈCRMBBG  iSSS., 

II  a  appris  qu'un  grand  nombre  d'Anglais  ont  é(é  mis  à  mort  par  les  Espagnols  sur  les  côtes 
de  la  Floride  et  l'engage  à  user  de  reprcsaillrs  en  saisissant  le  trésor  du  roi  d'Espagne  à  bord 
des  navires  qui  ont  relâché  en  Angleterre  à  la  suite  d'une  tempête  *. 

(Record  office,  Dont,  pap..  Cal.,  p.  523.) 


MDCCLXVIII. 

^4vi8  des  Pays-Bas. 

(Anvers.  13  décembre  IS6S.) 

Armements  du  prince  d'Orange.  —  Assemblée  à  Cologne.  —  On  dit  qu'un  frère  de  l'Empereur  rem- 
placera le  duc  d'Albe.  —  On  a  arrêté  deux  navires  qui  apportaient  d'Allemagne  des  munitions  aux 
Espagnols.  —  Retour  du  duc  d'Albc  k  Bruxelles.  —  Défense  faite  dans  le  Nord  de  l'Allemagne 
d'aider  les  Espagnols.  —  Maladie  du  duc  d'Albe.  —  Les  troupes  espagnoles  occupent  diverses 
villes.  —  Les  Parisiens  lortificnt  leurs  remparts.  —  Bruits  d'une  ttintativc  que  les  Anglais  dirige- 
raient contre  Calais.  —  On  dit  que  le  prince  d'Orange  traite  avec  le  duc  d'Albe  et  que  le  prince 
de  Condc  traite  aussi  avec  le  roi  de  France.  —  Le  duc  d'Albe  a  été,  dit-on,  invité  à  se  rendre  à 
l'assemblée  de  Cologne;  mais  il  n'a  pas  voulu  y  assister. 

The  saycing  is  ihat  ihc  prince  of  Orang  is  gono,  btil  in  ihe  counlry  ofLuxembiirgh 
tliey  know  nolhing  of  liis  bcing  (tassed  lowards  Dutcliland,  wherfor  il  shoiild  semc  ihat 

'  John  Hawkins  avait  proposé  à  Elisabeth  d'enlever  des  nègres  en  Guinée  et  de  les  échanger  en 
Amérique  contre  de  l'or,  des  perles  et  des  émeraudes.  On  peut  donc  le  considérer  comme  le  premier 
organisateur  de  la  traite  des  Noirs.  (Dont.  pap.  de  1!>67,  Cal.,  p.  299.)  Dans  une  lettre  adressée  à  la 
reine  le  :28  septembre  JSC7,  Hawkins  déclarait  qu'il  n'ignorait  point  combien  il  était  ha!  des  Espa- 
gnols et  des  Flamands.  [Ibid.,  p.  500.) 

Le  document  suivant  sans  date  semble  se  rapporter  à  la  plainte  déposée  par  le  seigneur  de  Wacken 
contre  Hawkins  ,'voir  plus  haut  les  W'  iMDCXXXIlI  et  MDCXXXIV). 

Majestas  Sua  jam  per  aliquot  dies  laborabat  dolore  adeo  ut  ex  ipso  dolore  in  febriculam  incederat, 
scd  jam,  gratiœ  sint  Dco,  ab  utroque  dolore  libéra  est. 

Majestas  Sua  legre  tulit  cum  primo  audicrat  quid  fuerat  geslum  in  Plymmouth  contra  naves  Régit 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  195 

lit-  is  still  in  Fiance.  Sonie  say  ihe  Duke  of  Swenbreche  is  armed  with  ihe  Prince,  but 
I  heard  say  at  Macklyn  yesterday  lliai  lie  is  nol  coinc  lo  the  Prince  :  mary  he  is  upon 
llie  way  commiiig  ilown  about  Meus,  and  somme  of  bis  men  as  lare  as  Covelens.  It 
was  lold  me  at  Macklyn  that  lie  liatb  7,000  horse  and  20,000  foolinen  :  I  doubt  tlie 
nuinber.  Aiso  that  Casimerus  is  at  iMarseils,  a  place  nowe  about  Luxemborough,  with 
4,000  horse  on  the  Princes  side.  Moreover  it  was  sayd  at  Macklyne  (bat  the  Ringgrave 
is  coming  dowen  with  a  greal  noniber  of  men  to  the  French  Kings  assistans. 

The  Lords  and  Slates  assembled  at  Cullen  be  deparled.  What  they  bave  concl  ded> 
not  knowen.  The  Princesse  of  Orange  was  their  ail  the  tymc  of  the  assemblie. 

Snme  say  that  one  of  the  brcthren  of  the  Emperour  shall  conie  and  be  ruler  in  this 
country  and  that  die  Uuke  wilh  bis  Spaniards  slall  départ,  whicli  is  unbckly. 

Catliulici.  Et  ut  rci  verilas  pateficrct  ut  rei  criminosi  pleclercnlur,  expressis  literis  mandavit  quibusdani 

jusiiciariis  ut  de  facto  capilanci  ll.iwkius  iiiquircrenl  et  carceribus  coinniittcrcnt  quoscunquc reos 

alicujus  culpie  contra  D.  de  Wakiii  vcl  aliquos  ex  suis.  Et  praîscrlim  mnudatum  est  ul  rcstitucrentur 
omiics  captivi.  Quid  adhuc  hii  justiciarii  fcceruiit,  non  rescriptuin  est,  sed  in  dies  expeclamus.  Vcrum 
sermunibus  varioruni  hominuni  hue  couirnigrantium  qui  fîdc  digiii  sunt,  apparct  nuliaiii  fuisse  culpain 
jn  Hawkins,  sed  niultos  ex  Flandris  qui  tum  nraiit  prœscntcs,  fuisse  conscios  coartiunis  quorunidam 
captivorum,  quos  Hawkins  et  prœfectus  villae  de  Plymmouth  sine  multo  laborc  curarunt  restitui... 

Ferlur  etiani  multos  Flandres  c  maritimis  Hegis  Catliolici  clam  aufugissc  et  simulasse  se  esse  captives 
in  riavibus  Religionis,  ergo  euni  celcrum  constat  eos  fuisse  libères  in  navibus  et  solum  rcvertendi  causa 
a  classe  cvasissc.  Verum  si  qui  junt  Londini  seu  alibi  qui  ex  illis  navibus  evascrant  cum  cssent  captivi, 
vull  Regina  ut  apprehendantur  non  minore  cura  quam  si  esscnt  rei  suœ  propriœ  majestatis. 

Dabitur  mandatum  quam  strictissime  ut  navts  quœ  in  Thaniesi,  in  Shorcham  vel  in  Portesniouth 
parantur  tamquam  petitune  Guincain,  nullo  mudo  accédant  ad  Indias  Occidentales  Itegis  Catholici. 

.Expectatur  responsum  a  quibusdani  In  Aquilonari  parte  juxta  Novum-Casirum,  i]uibus  uegotiuiu 
Pétri  Romersoii  série  cenimissuni  fuit,  quorum  nomina  sunt  Robcrtus  Brandiing  et  Bertramus 
Andcrson. 

A  la  suite  se  trouvent  quelques  lignes  ajoutées  par  un  agent  de  Philippe  II  : 

The  force  used  to  a  shipp  of  Spayne,  wlierin  wcre  certen  pcrsons  condemned  lo  ye  galles. 

They  yl  were  delivercd,  are  conie  to  ye  City  of  Lendon. 

Divers  vcssells  armcd  in  Thèmes  and  ollier  places  prolended  for  Guinea  and  ment  for  ye  King  of 
Spaynes  Indias. 

The  coiitcnipt  of  Tennct  and  Hawkins  sayling  to  ye  samc  Indias  the  last  yerc,  nelwilbstanding  a 
conliary  comniandcmeiit  for  the  Queens  Majcsty. 

Hebling  of  ye  Kings  subjecls  upon  tlic  soa. 

Sayling  to  plaies  prohibitcd. 

Assaulting  shippcs  in  havens  and  putting  prisoners  lo  liberly. 

Taking  iiieny  goods  yt  be  driven  by  welher  into  ports 

Thretning  of  nicn  in  ye  wayc  seking  justice  and  assaulting  of  Ihem. 

Rayling  against  ye  King  in  sermons.  (Brit.  Mus.,  Galba,  C.  III,  n»  122.) 


196  UELATIONS  POLITIQUES 

Some  say  lliat  two  sliips  laden  witli  artillery  and  munition  for  the  Duke  d'AIva,  coni- 
niing  dowen  llie  Reyne  IVom  son  bisliops,  be  slayed  by  ihe  Uuke  of  Clevc  in  Cicvcland 
lateiy. 

Duke  d'AIva  is  loked  for  tbis  week  about  wedsenday  al  Urusseils.  Sonie  say  tie  is 
sick  of  an  ague,  and  otbcr  say  be  feil  from  bis  borsc  and  halli  huit  iiis  back,  and  some 
oibers  say  lie  commetb  lo  celebrale  the  service  for  llie  Prince  and  tlmpcror  of  Spayne. 
Some  say  a  great  blood  sbead  shall  chaunce  at  bis  coming.  Ile  balli  placed  bis  campe 
in  good  towens  and  villaiges  upon  tiie  frontiers  lo  be  redy  al  ail  lymes  to  kepe  oui  the 
eiiemy,  if  ihey  can,  or  ells  io  défend  lliose  towens. 

Some  say  commaundcmenl  is  geven  in  Eslland  no  inan  lo  serve  the  Duke  d'AIva 
or  agiiynst  the  Religion  upon  payne  of  dealb  and  confiscation  of  goods. 

Olbers  say  the  Parisiuns  work  night  and  day  to  forlefie  iheir  walls,  feringe  (o  be 
surprised  by  ye  iwo  princes. 

Some  othcrs  say  lliai  the  E.  nur  maisler  and  ihc  ScoUes  hâve  concluiied  a  goodiy 
nnd  godiy  league  belween  the  twoo  counlries  and  ihal  ibey  boili  bave  a  mynd  lo  défie 
ibe  bouse  of  Guise  and  ail  ibcir  parlakars;  Ibal  ihe  R.  mindeth  to  visit  Cailis  willi  an 
army  shorlly,  and  thaï  the  Prince  of  Orange  mindeth  lo  cosl  that  way  to  belpe  that 
enlerprise,  wliich  donc  ihey  are  lo  joyne  logethcr  against  ihe  Papisls.  Thus  you  raay 
perceve  hère  tacketb  no  lalk,  no  devises,  and  evcry  man  according  lo  bis  alTeclion. 

Some  say  Ibeir  is  a  taik  of  a  pece  and  an  agreemenl  towards  belwixl  ye  Prince 
and  the  Duke  ;  olher  say  the  Frenche  King  and  ye  Prince  their  bave  mad  a  new  peace  '. 

But,  now  ihe  assembly  is  donc  ai  Collen,  whether  (some  say)  ihe  Duke  d'AIva  was 
sommoncd  and  appered  noi.  We  shall  shorlly  see  anolher  manner  of  scène  and  (huit 
\^ith  fercencs. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 

'  L'archiduc  Charles  s'était  rendu  rn  Espagne  et  l'on  annonçait  qu'une  fille  de  l'Empereur'  épou- 
serait Charles  IX  : 

Escrivese  como  el  Ârohiduque  Charles  era  parlido  para  Espaila  y  que  Mosur  de  Mcraorin,  Enibaxador 
dtl  Rcy  de  Francia,  con  humildcs  palabras  pidio  casamienlo  de  Madama  Ana,  hija  del  Empcr^dor, 
para  su  Rcy,  a  lo  quai  respondio  cl  Emperador  que  aquella  cra  hija  del  Ucy  de  Spaiia  y  que  a  el  la 
havian  de  pedir,  y  assi  replico  el  Embaxador  que,  si  Su  Mag'  Cesarea  le  dava  licencia  a  su  Rcy,  i-nbiaria 
solene  cnbaxada  a  Spafia  para  pcdirla.  La  Enperalriz  a  parido  olra  hija,  y  cstos  dias  vino  un  Cardenal 
legado  del  Papa  a  advcrtir  el  Enperador  que  no  dexasc  en  los  seîlorios  palrinionalcs  ningun  cxercicio 
de  la  confesion  Agustana,  y  el  Enperador  dijo  que  assi  lo  aria,  aunque  havia  seilalado  a  sus  basallos 
que  en  algunas  cosas  les  disimularia,  que  aquoUo  fue  para  cunplir  con  el  scrvicio  que  le  bazian.  {Re- 
cord office,  Cal.,  n»  2617.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEURE.  i97 

MDCCLXIX. 
Arthur  Champernowne  à  Cecil  (Analyse). 

(19  DÉCEMBRE  1568  ) 

Détail.s  sur  la  saisie  du  trésor  du  roi  J'£spaguc.  On  l'évalue  à  quatre  cent  raille  livres  sterling  et 
par  conséquent  il  convient  fort  à  Sa  Majesté  {and  thercfore  most  fytt  for  Her  Majeitie). 

{Record  office,  Dotn.  pap..  Cal.,  p.  324.) 


MDCCLXX. 

Edouard  Horsey  à  Cecil. 

(SO  DÉCEMBRE    IS(i8.  ) 

Autres  détails.   Le  trésor  du  roi  d'Espagne  saisi   dans  le  port  de  Soutbarapton  était  renferme 

dans  cinquante-neuf  coffres  '. 

{Record  office,  Dont,  pap.,  Cal.,  n'  324.) 

'  La  saisie  des  coffres,  dont  le  nombre  est  porté  tantôt  à  cinquante-neuf,  tantôt  à  soixante-quatre, 
eut  lieu  à  la  fin  de  décembre  ISeS  à  Saltash  près  de  Plymouth.  Cette  somme  fut  déposée  à  la  Tour 
le  30  mars  1569;  le  poids  dépassait  en  argent  trente  mille  livres. 

On  trouve  au  Record  office,  a  la  date  du  7  janvier  1569,  une  longue  énumération  des  sommes  d'ar- 
gent saisies  par  les  agents  de  la  reine  d'Angleterre  au  mois  de  décembre  1568.  Ils  avaient  exigé  que 
cet  inventaire  fût  signé  par  les  capitaines  et  les  pilotes  des  navires  espagnols. 


i9è  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCLXXl. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d\^lbe  (En  chiffre.  —  Analyse). 

(LOHDRKS,  âl   DECEHBaE  iS68.) 

Une  lotire  de  Lopc  de  la  Siorra  lui  a  fait  connaitre  que  la  reine  d'Angleterre  a  donné  l'ordre  de 
décharger  des  navires  espagnols  tout  l'argent  <jui  s'y  trouvait.  —  Conduite  ambiguë  de  Benedctto 
Spinola.  —  Il  conviendrait  de  mettre  la  main  sur  tous  les  navires  anglais  tant  aux  Pays-Bas  qu'en 
Espagne. 

En  esle  puiilo  he  recibido  aviso  de  Lope  de  la  Sit-rra  que  esta  con  su  nave  en  Aiitona, 
coiiio  esia  Reina  ha  mandado  descargue  .su  diiioro,  y  asi  el  capitan  de  la  isia  de  Hiiic  se 
lo  hizo  descargar  y  encomendar  conlra  su  volnntad  al  Mains  como  Vueslra  Evcellenza 
podra  ver  por  la  copia  de  la  carta  de  Lope  de  Sierra,  que  eon  la  preseiile  le  eiivio.  Creo 
que  liabran  hecho  lo  mismo  en  todos  los  olros  puerto.*,  y  entiendo  que  es  con  determi- 
(lacion  di-l  Consejo  :  que  va  yo  nie  teniia  desta  trama,  por  ver  que  tomaban  informacio- 
nes  si  el  ditiero  era  de  Su  Maj'  o  de  partii  niares;  y,  como  Benedetto  Spinola  lia  tcnido 
el  .siiyo  en  .salvamento,  ha  andado  flojn  en  la  expedicion  destos  olros  navios,  aunque 
ti-nia  comision  de  ga.^tar  en  la  condiicla  mill  libras  de  esterlines,  y  pareciendole  que  no 
basiaban,  habia  enviado  por  olra  comision  de  irastar  mayor  cuantidad,  y  decia  la  aguar- 
daba  rada  hora,  y  creo  que  ha  sido  cnniralo  doble.  Vo  cnvio  en  esta  hora  a  nolilicarlo  a 
esta  Reina,  y,  conforme  a  su  respuesia,  pedire  nudiencia,  y  (ambicn  le  scribo  de  la  navc 
marscllesa. 

Estando  escribiendo  la  pre.sente,  me  han  dado  la  carta  de  Vucstia  Exccellenza,  de 
Mons  de  llcnaull,  de  13  dcl  pre.sente.  A  Vuestra  Excellenza  no  le  hc  yo  de  aconsejar, 
sino  seguir  su  consejo  y  servirle;  pero  este  principio  de  aca  no  me  agrada,  y  séria  de 
parescer  que  se  dctnviescn  luego  todos  los  navios  de  Inglescs  y  donde  hay  miTcadcrias, 
senaladamrnle  tu  Anvers,  y  avi<ario  ton  gran  celcridad  a  Espana.  En  Laredo  y  Biibao 
hay  naves  de  Inglaterra,  que  valcn  miicho,  y  no  es  para  otro  despaciio  este  correo. 

De  Londres,  a  21  de  deeiembre  1568. 

{Archives  de  Simancus,  Eslado,  Leg.  541.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  199 

MDCCLXXII. 

Don  Guérau  d'Espès  au   duc  d'Albe  (En  chiffre.  —  Analyse). 

(Vers  lk  22  décembre  -1368.) 

Il  a  demandé  um;  audience  à  la  reine  d'Angleterre.  —  Langage  douteux  tenu  par  Cecil  et  Leiccslcr, 
qui  traitent  avec  le  prince  de  Condé.  —  II  ne  reste  qu'à  suivre  l'exemple  donne  par  les  .\nglais. 
Peu  importent  leurs  représailles  :.  son  égard,  car  il  est  déjà  presque  captif  au  milieu  d'eux.  —  Il  a 
eu  soin  de  démentir  le  bruit  répandu  par  Leiccstep  que  le  duc  d'Albe  était  gravement  malade. 

Anoclie  dospaclie  cl  coireo  a  Viiestra  Excellenza  con  aviso  de  como  lian  sacado 
et  dinero  de  la  nave  de  Lope  de  Sierra,  y  jo  escribi  a  la  Reina  y  a  Cecil  para  que 
le  niandase  volvcr  a  los  que  le  icnian  antes,  y  pedi  juntamenle  audiencia.  Cecil  se 
mosiro  inuy  grave  y  el  Conde  de  Lester  tambien,  y  una  ve/.  dijeron  que  le  guardaban 
para  Su  Mag^  otras  veccs  que  cra  dinero  de  otras  persouas,  y  no  quisieron  declarar  .si 
habian  proveido  !o  mismo  en  Plemiia  y  Favizque.  No  lo  qucrer  elles  declarar  fue 
declararlo,  y  tralaronlo  con  la  Reina,  y  dijeron  que  el  dinero  estaba  bien  giiardado,  que 
por  agora  no  podian  dar  otra  respiiesta.  Y  instandoles  por  la  audiencia,  dijeron  que  vol- 
viese  a  pedirla  despues  de  conier,  y  entrelanto  se  encerraron  con  el  Embajador  del 
Principe  de  Condé,  y  no  hubo  orden  de  cobrar  respuesta  dellos,  y  fueron  al  Camarero  a 
rogarle  que  la  pidiese  a  la  Reina.  Entro  luego  a  ello  y  salio  muy  amoliinado  dicicndo 
que  no  se  la  babia  osado  pedir  por  ser  los  dias  taies  en  los  ciiales  la  Reina  no  acoslum- 
braba  darla,  de  manera  que  la  ccsa  esta  en  niiiy  nialos  lerminos,  y  ellos  deterniinados 
en  loda  ruindad,  y  este  dinero  no  se  cobrara  ya.  Vuestra  Excellenza  no  deje  de  tomar 
luego  lodo  lo  de  los  Ingicses  y  despachar  a  la  hora  en  Espana  que  se  baga  lo  mismo  : 
que  de  mi,  aunque  me  tomen  preso,  poco  fnicio  sacaran,  y  asi  como  asi  lo  csloy.  Y  Vues- 
tra Excellenza  me  mande  avisar  de  lo  que  le  paresce  debo  hacer,  que  en  lodo  scguire 
el  mandamiento  de  Vuestra  Excellenza  como  el  de  Su  Mag''.  Y  porque  esta  escribo  muy 
de  prisa  para  que  alcance  el  correo  en  Dobla,  no  escribo  a  Su  Mag"*.  Vuestra  Excellenza 
le  mandara  escribir  eslo,  aunque  lemo  detcrnan  el  pliego  y  correo. 

Dijo  el  de  Lesester  que  sabian  que  Vuestra  Excellenza  estaba  muy  malo,  y  mis  cria- 
dos  le  certificaron  que  estaba  muy  bueno.  Manana  volvcra  a  pedir  audiencia,  y  no  se 
partira  un  eriado  mio  de  alli  hasla  saber  lo  de  la  Reina  de  Escocia:  parle  manana  oiro 
criado  mio. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  541.) 


m)  RELATIOWS  POLITIQUES 

MDCCLXXIII. 
J.  Junius   à  Ceci/  (Analyse). 

(13  DËCCMBRe  1868.) 

D'après  les  ordres  de  son  rnaltre,  il  n'a  rien  négligé  pour  obtenir  ce  qu'il  était  chargé  de  demander 
à  la  reine  d'Angleterre.  Après  avoir  exposé  deux  fois  à  Cecil  l'objet  de  sa  mission,  il  aurait  déjà 
quitté  l'Angleterre  s'il  n'y  était  retenu  par  les  vents  contraires.  11  espère  qu'Elisabeth  ne  tardera 
point  à  enroyer  un  ambassadeur  vers  l'électeur  de  Saxe. 

[Archives  d'Hatfield,  Cul.,  p.  384.) 


MDCCLXXIV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'yllbe  (En  chiffre.  —  Analyse). 

(Vers  le  â5  decf.mbrk  1Si68.1 

La  reine  d'Angleterre  est  résolue  à  ne  pas  se  dessaisir  du  trésor  espagnol;  elle  veut  fr  consacrer  à  la 
défense  de  l'Évangile,  le  docteur  Junius  en  a  été  averti,  et  désonnais  les  rebelles  des  Pays-Bas, 
qu'elle  favorisait,  recevront  de  nouveaux  secours.  —  Il  n'a  pu  jusqu'à  ce  moment  obtenir  une 
audience  de  la  reine.  —  11  ne  reste  qu'à  prendre  les  mêmes  mesun-s  à  l'égard  des  Anglais.  —  Valeur 
des  sommes  d'argent  saisies  en  Angleterre.  —  Affaire  du  maître  de  postes  d'Anvers.  —  Projet  de 
mettre  la  main  sur  le  docteur  Junius  à  son  départ  d'Angleterre.  —  Appui  à  donner  à  la  reine 
d'Ecosse. 

Por  el  correo  que  tcngo  despHcliHcIo  a  Viieslia  Excelleiiza  y  la  caria  que  Iras  el 
envie  para  que  le  alcanzase,  que  es  de  22  del  piesente,  le  tengo  avi.sado  como  esta 
Reina  liîi  liecho  descargar  en  tieiia  el  dinero  de  la  nave  de  Lope  de  la  Sierra  en  Antona 
y  encargadole  a  su  Maire,  y  como  yo  no  liabia  aun  alcanzado  audiencia.  Despues 
lie  sabido  tonio  lian  delenido  las  zabras  y  enviado  a  Plemiia  y  Favic,  donde  yo  tengo 
dos  hombres  que  llevan  pasaporte.  Xun  no  se  !a  cosa  como  habra  pasado;  pero  se  la 
determinacion  de  la  Reina,  que  a  instancia  de  niuchos  de  su  Consejo  y  por  exhortacion 
del  Obispo  de  Sarisberi,  gi'ande  hereje,  ha  tomado  este  dinero,  diciendo  que  Dios  le 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  201 

tnvia  para  la  dcfension  de  su  Evangelio,  y  luego  despacharon  al  doclor  Junio,  ageiile  del 
(londe  Palalino,  el  ciial  eslaba  aqui,  a  liacer  entendcr  a  la  Reina  que,  aiinque  este  afio  su 
infanicria  habia  sido  mallratada,  pero  que  la  caballeria  ha  ganado  mucha  honra,  y  con  el 
advierlen  al  Conde  Palatino  dcste  dineio,  que  por  el  ofrcsce  volveran  mucho  mas  pode- 
rosos  en  esos  Estados  ;  y  esta  esta  Reina  con  miedo  que  todo  recaera  sobrella,  asi  por  créer 
(|ue  debc  Vuesira  Excoilenza  saber  por  los  prisioneros  los  socorros  que  ha  dado  a  los  re- 
beldes  de  Su  Mag'',  como  pordarlo  asi  a  enlender  Ceeil  y  Lesesler,  se  quiere  del  todo  dé- 
clarai- contra  Su  Mag'',  porque  dicen  que,  si  ella  se  hace  senora  del  mary  viene  ejercilo 
por  lierra,  sera  facil  cosa  dannificar  a  esos  Estados,  mayormenle  que  creen  alborotar  a 
Francescs  con  quilar  el  comercio  ;  y  Vuestra  Excellenza  no  dubde  desia  determinacion. 

Yo  voivi  a  impoiluiiar  por  audiencia,  y  dijeron  que  para  manana  martes  o  para  el 
miercoles  se  me  daria.  Yo  tengo  alla  un  criado  para  saber  si  sera  manana  y  tomar 
aposento.  Bien  croo  me  dara  la  Reina  alguna  respuesta  para  alargar  y  ver  en  el  entre- 
lanto  como  lo  toma  Vuestra  Excellenza,  y  asi,  como  lo  tengo  escripto,  con  ,u:rande 
|»resteza  fuera  nccesario  toniar  todos  los  bienos  de  los  Ingleses  y  dar  aviso  a  Su  Mag* 
para  que  en  todos  sus  senorios  se  haga  lo  inismo.  Si  la  Reina  vuelve  este  dinero  y  las 
urcas  y  naves  y  cosas  robadas,  facil  cosa  sera  volver  a  los  Ingleses  sus  haciendas,  en 
lo  cual  eslan,  ya  advirtiendose  los  mercaderes  de  aqui,  y  escriben  a  los  de  ahi  que  tras- 
porten  todo  lo  que  pudieren.  Estas  cuatro  zarbas  y  la  nave  de  Lope  de  Sierra  valen 
ciiatrocienlos  mil  escudos  ;  très  zabras  faltan  allegar.  Las  urcas  y  naves  presas  valen 
mas  de  200  mil  escudos. 

Recibido  lie  la  de  Vuestra  Excellenza  de  |)riinero  dcste  y  olra  de  trece,  ambas  de 
recomcndacion.  Con  la  Reina  hare  mi  oficio  en  hablarle  gallardamcnte  y  a  los  del  Con- 
sejo,  y  les  dire  de  los  cosarios  y  robos,  como  Vuestra  Excellenza  manda. 

He  eiiviado  el  hombre  a  la  Reina  de  Escocia  :  a  su  vuelta  avisare  a  Vuestra  Excel- 
lenza; y,  porque  Cecil  todavia  insta  en  molestar  a  nueslro  maestro  de  postas,  diciendo 
que  se  vuciva  a  liacer  otra  eleccion  italiana,  siemprecon  buena  voluntad  del  Embajador 
Catolico,  y  ella  da  el  salarie  ordinario,  no  hay  para  que  elegir  otra  vez,  y  es  ya  pasado 
vl  ticmpo  de  1ns  cuatro  meses  que  se  dieron  a  la  viuda  del  otro  correo  mayor  para 
cobrar  sus  deudas. 

Yo  he  escripto  a  Antonio  de  Tassis  que  dirija  las  carias  a  Godofre  Marichal  electo 
entrelantn  para  que  hagan  la  razon.  Suplico  a  Vuestra  Excellenza  mande  que,  si  el 
correo  mayor  de  los  Ingleses  no  despache  correo  aignno,  sino  Antonio  de  Tassis,  hasta 
que  se  entienda  que  no  embargan  aqui  su  posesion  a  Godofre,  la  cual  en  dando  yo 
aviso  se  podra  dcjar  a  los  Ingleses  seguir  su  costumbre,  aunque,  como  digo,  lo  que  mas 
importa  es  hacer  la  retencion  de  los  bienes  de  los  Ingleses  :  otramente  estos  tomaran 
mucho  animo.  Puedcse  proveer  de  bastante  armada  de  mar,  y  entretanto  con  una 
pequena  vedar  todo  el  irato. 

Tome  V.  26 


aOÎ  RELATIOISS  POLITIQUES 

Creo  que  alla  es  ido  el  doitor  Jnnio,  y,  si  se  pone  diligencia,  se  podra  cojcr.  Tambien 
cuando  le  parezça  a  Vuestra  Exccllonza,  se  puode  kvanlarlo  de  la  Ileina  de  Escocia,  y 
en  lodo  sera  muy  bien  entender,  antes  que  entre  la  primevera. 

El  correo  ordinario  de  Anvers  no  es  aun  llegado,  y  asi  no  respondo  a  lo  que  podra 
traer. 

En  este  puiito  me  ban  ablado  unos  gallegos ,  diciendo  que  les  lia  airestado  unes 
navios  porque  traen  ropa  de  Porlugueses.  Todo  es  aebaque  para  cntreienerlos. 

{Archiven  de  Simancas,  Estado,  Z.eg.  541  ) 


MDCCLXXV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (,En  chiffre.  —  Analyse). 

(VEBS  le  37  DtCEMBRr  1568.) 

II  attend  toujours  l'audience  de  la  reine  d'Angleterre.  —  Les  marchands  anglais  voudraient,  'le  crainte 
de  représailles ,  que  les  sommes  saisies  fussent  re slilnées.  —  On  ne  peut  permettre  l'arrestation  des 
navires  espagnols.  —  Ordres  donnes  à  ce  sujet  par  la  reine.  —  Il  conviendrait  de  saisir  les  bien» 
de  Bencdetto  Spinola. 

El  ordinario  ha  llegado  sin  traer  de  Vuestra  Excellenza,  aunque  algunos  me  ban 
escriplo  conio  se  balla  en  Mons.  Plegue  a  Dios  darle  la  salud  que  Vuestra  Excellenza 
desea,  y  la  Cristiandad  y  el  servicio  de  Su  Mag""  ban  menester.  Esta  Reina  me  ba  pro- 
longado  la  audiencia  basia  manana,  y  muclios  mcrcaderes  desta  villa  ban  ido  a  la  Corte 
a  suplicarle  que  quiera  volvernos  nucstro  dinero,  porque  ellos  recelan  que  se  les 
embargaran  sus  mercadurias  en  esos  Estados.  Haies  diferido  la  rcspucsta  basta  que  yo 
baya  tenido  audiencia.  Vuestra  Excellenza  no  deje  de  bacer  las  provisiones  ordinarias, 
y,  si  bicieren  la  razon,  servira  para  amedicnlarlos  para  otras  veces,  y,  cobiado  este 
dinero  conforme  a  los  entreciirsos,  se  podra  pcdir  a  esta  Sercnisima  Reina  mande  resli- 
luir  las  urcas,  que  me  dicen  que  son  cinco,  y  la  nave  cspanola  y  mercadurias  de  la  nave 
de  Marsella.  Podria  Vuestra  Excellenza  mandar  ordenar  los  prolestos  o  requerimicntos, 
que  yo  los  presentare  a  esta  Reina  :  que  no  es  razon  que  eslos  berejcs  lan  descarada- 
mente  roben  los  bienes  de  los  vasallos  de  Su  Mag"". 

Ahi  envie  a  Vuestra  Excellenza  copia  dcl  pasaporte  que  esta  Reina  babia  dado,  y  coii 
el  dio  juntamente  cartas  para  lodos  sus  capilanes  y  gobernadores  de  los  puertos,  y  el 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  203 

(lia  siguiente  cnvio  a  hacer  la  deteiicion.  Paresceme  que  séria  justa  cosa  detener  los 
l)ienes  de  Benedeto  Spinola,  porquc  el,  siendo  procurador  destos  mercaderes,  se  ha  que- 
rido  congraciar  eon  Cecil  y  Lesesler,  inosirandoles  las  carias  que  ténia  de  los  parlicu- 
lares,  y  las  marcas  y  partidas  de  oada  uno,  y  es  una  grande  espia  que  lienen  aqui  los 
«leste  Consejo  para  saber  lo  que  en  esos  Estados  se  hace,  y  es  bien  que  cslos  ruines 
entiendan  cuan  caro  ha  de  coslar  ofender  a  un  Rey  tan  poderoso  y  tan  bueno.  El  y 
Jaconie  Pascual  tiencn  compania  en  Anvers.  El  Christoforo  Monte  de  quien  escribi  a 
Vueslra  Excellenza,  es  un  factor  que  liene  esla  Reina  en  Alemania  :  lo  demas  escribire 
en  veniendo  de  la  Corte. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  341.) 


MDCCLXXVi. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (en  chiffre). 

(Londres,  30  décembre  4568.) 

Saisie  des  sommes  que  portaient  les  navires  espagnols.  —  Audience  de  la  reine.  Elle  prétend  que 
CCS  sommes  appartiennent  non  au  roi  d'Espagne,  mais  à  des  marchands,  et  qu'elle  peut  en  dispo- 
ser. Cet  argent  lui  servira  à  organiser  quelque  entreprise  contre  les  Pays-Bas.  —  Nécessité  d'user 
sans  retard  de  représailles.  •—  En  secourant  la  reine  d'Ecosse,  il  serait  aisé  de  la  placer  sur  le 
trône  d'Angleterre.  —  Il  est  urgent  de  rendre  compte  au  roi  de  la  situation  des  choses. 

Por  las  cartas  que  escrivi  eon  el  correo  que  despache  a  Vuestra  Excellenza  a  los  xxi 
y  por  las  del  ordinario  passade  de  xvu  havra  entendido  Vuestra  Excellenza  lo  que  esla 
Sercnissima  Reyna  ha  hecho  en  detener  el  dinero  de  la  nave  de  Lope  de  la  Sierra,  y  assi 
mismo  se  cnliende  se  hn  hecho  eon  las  zabras  que  estan  en  Plemua  y  Fabique,  aunque 
de  los  hombres  que  embie  eon  el  passa-porte  no  lengo  aviso  de  lo  succedido.  Bien  es 
verdad  que  la  Reyna  me  ha  otorgado  que  lo  mismo  que  ha  mandado  en  Anlona,  ha 
mandado  en  Plemua. 

En  esta  no  dire  mas  de  que  ayer  tuve  audiencia,  y  no  eon  las  caricias  de  Su  Mag^, 
ni  de  los  suyos  que  antes,  y  eslava  yo  en  la  cama  de  presencia,  informando  al  Conde  de 
Ix'sesler  y  rogandole  fiiesse  parle  para  que  esla  Reyna  nos  relaxasse  este  dinero, 
(conforme  a  lo  que  havia  offreseido,  y  el  me  dava  dukes  palabras  de  la  buena  voluntad 
(lesta  Screnisima  Reyna  que  casi  yo  tuve  :  cierto  no  havia  delennion  en  el  dinero;  y  assi 
mando  la  Reyna  que  entrasse,  y  quede  eon  el  Conde  de  Lecester,  que  hablariamos 


204  RELAÏlOiNS  POLITIQUES 

despues.  La  Rcyna  me  hizo  iiria  arcnga  o  escusa  gxan'Iissinia  de  oomo  luvo  aviso  que 
los  lossarios  (enian  concicrio  de  lomar  aqiiel  diiiero  en  el  puerio  mismo  y  ofrecran 
Luena  parle  del  a  los  capilanes  de  los  eastillos  y  que  por  esso  se  dispuso  a  hazerlo 
conserver  con  buena  inleneion  de  guardar  la  ainistad  del  Rey  nuesiro  seôor,  y  Iras  esto 
me  dixo  olias  muehas  falsedades  y  lictiones  :  yo  seio  aceple  todn  y  agradcsci,  y  le  di  la 
carta  de  Vuestra  Excellenza  de  creeneia,  y  le  pedi  que  niandase  librarine  el  dinero 
y  dar  dos  naves  con  un  eapitan  de  confiança  a  mi  eosta,  que  yo  querria  cmbiar  esir 
dinero  a  Anvers.  Entonees  se  hallo  otajada  porque  el  intenio  suyo  y  de  su  Consejo  devin 
de  ser  que  eon  esta  arenga  o  fietinn  yo  pararia  siii  prelcnder  de  poner  las  cosas  en 
exereieio  lan  presto.  Entonees  ella  me  dixo  que,  despues  que  liuvo  inamlado  lomar  el 
dinero,  le  vinieron  a  dezir  dos  Genoveses  y  mostrar  eartas  de  Espafia  para  elaridad  dello, 
que  este  dinero  no  era  de  la  Masc^  del  Rey  Catliolico,  sino  de  pariiculares,  y  que  con 
este  ella  determinava  valerse  del.  Yo  le  réplique  una  y  muclias  vezes  (|ue  era  de  Su  MajT* 
y,  aunque  en  las  marcas  de  las  caxas  liavia  différencia,  era  por  las  personas  que  lo  liavian 
pagado  [>ara  su  descargo,  que  son  eogcdorcs  o  arrendadores  de  renias  de  Su  Mag*. 
Todavia  ella  persiste  que  quiere  el  dinero  y  que  me  mosirara  lo  que  los  Genoxeses 
dizen,  denlro  de  très  dias,  de  suerie  que  ella  y  los  suyos  eslan  descarados,  y  enliendo 
de  un  seeretario  del  Consejo  que  en  manera  alguna  no  nos  libraran  este  dinero  y  que 
con  el  y  con  otro  hase  de  armar  otra  nueva  erapresa  contra  essos  Payscs-Baxos  y 
fatigiirlos  por  la  mar,estorvando  tambieii  por  esta  via  cl  iomer<,io  de  Espaùa;  y,  aunqu»' 
Sicel  se  lia  apoderado  del  govierno  del  todo  y  esta  herege  y  aun  pavesçc  que  esto  iurioso 
y  espiritado  deste  Reyno,  por  agora  no  aguarde  Vuestra  Excellenza  sino  todo  mal. 
En  lo  de  los  cossarios  me  respondio  que  no  los  consentiria  mas,  aunque  agora  ha 
armado  otro  una  grande  nave,  y  que  las  predas  de  estas  nuestras  urcas  y  naves  me  dixo 
que  los  haviîui  hcclio  los  Françeses  y  no  Ingleses,  lo  quai  todo  es  faiso;  y  la  otra 
audicnçia,  porque  ella  no  eslava  ynstruyda,  no  me  la  nego.  Yo  le  dixe  que  en  esto  se 
siguiesse  la  orden  de  los  iniercursos,  lo  que  ella  tampoco  querria,  y  me  dixo  que  Sicel 
y  el  Almiranle  me  informarian  de  los  agravios  que  los  Ingleses  han  recibido  de  los 
nuestros,  y  me  dixerou  del  tiempo  de  don  Alvaro  de  Baçan  de  uiias  naves  que  lomo,  de 
los  quales  pretenden  no  esta  hecho  entera  satisfaçion,  lo  quai  nego  por  las  informaçiones 
de  los  Espafioles  de  aqui  como  esto  hecha,  de  suerte  que  ni  querrian  satisfazer  lo  robadn, 
ni  restituir  este  dinero. 

Todo  esto  en  partieular  sabra  Vuestra  Excellenza  de  Pedro  Marron,  mi  criado,  que 
para  esto  embio  ',  con  el  quai  entendera  lodas  las  particularidades  que  sobre  esto  han 
sucedido  y  la  mala  intencion  desla  génie;  y  porque  aqui  se  dan  grande  pressa  los  hereges 

•  Ce  fut  Pedro  Marron  qui,  à  son  arrivée  aux  Pays-Bas,  fit  immédiatement  arrêter  les  marchands 
anglais  à  Dunkcrque,  à  Bruges  et  nilleurs  (Murdin).  . 


DES  PAYS-liAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  206 

a  iransferir  sus  haciendas,  séria  cosa  coiivenienie  la  detencion  gênerai  y  ay  con  presuza, 
y  ver  si  con  ella  haia  istn  Reyna  la  ra7.on,y  avisar  por  todos  los  reynos  de  Sn  Mag^  a  que 
se  hiziesse  lo  mismo,  porqne  de  aqui  lian  despachado  a  Espana  a  advenir  a  sus  navios 
que  son  de  niucho  vaior. 

Vuestra  Excellenza,  conio  quien  t;in  bien  lo  enliende,  hara  lo  que  mas  le  parcsçiere 
eonvenir,  y  assi  rnisnio  sabra  Vuestra  Excellenza  lo  de  la  relencion  de  Sicel  en  lo  del 
maesire  de  postas  y  como  es  mcnester  quilarles  luego  el  suyo  de  Anvers,  liasla  que 
dexen  usar  libremente  a  este  eieclo  que  no  lo  quiere  mal  Sicel,  sino  porque  es  muy 
catholieo. 

Yo  me  quiso  notificar  que  no  querian  que  estrangeros  viniessen  a  oyr  missa  a  nii 
casa  :  yo  le  dixe  que  aun  no  era  obispo. 

Sicmpre  que  le  parezça  a  Vuestra  Excellenza  assi  convenir  por  via  de  los  adicionados 
de  ia  Reyna  de  Escocia,  se  le  puedc  a  esta  buena  senora  quitar  el  reyno  con  algun 
socorro,  y  por  otras  muclias  vias  se  le  podra  dar  molestia,  aunque  dize  que  no  quiere 
haverse  tau  asprramente  en  los  negocios  de  la  Reyna  de  Eseoeia,  por  tener  esios  siiyos 
en  alguna  esperanea  El  criado  que  embie  a  la  Reyna  de  Escocia  aun  no  es  buelio.  De 
lodo  esio  me  parcsçe  que  es  menester  avisar  a  Su  Mag*. 

De  Londres,  a  xxx  de  deziembre  1568. 

(Archives  de  Simuncas,  Estado,  Ley.  820,  fol.  179.) 


MDCCLXXVIL 

Arthur  Champernowne  aux  lords  du  Conseil  (Analyse). 

H"  JANVIER   ISCii).) 

Mesures  prises  pour  mettre  en  sûreté  le  trésor  saisi  sur  un  navire  espagnol.  On  dit  que  oe  trésor 
avait  été  réuni  par  le  Pape  pour  coiribattrc  les  Protestants. 

[liecord  office,  Doin.  pap.,  Cal.,  p.  526,  n*  1.) 


2)tï  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCLXXVIU. 

Arthur  Champernowne  à  Cecil  (Analyse). 

(  1"  JANVIER   1IS69.) 

!l  le  prie  d'intervenir  afin  d'arrêler  les  poursuites  intentées  par  l'ambassadeur  d'Espagne 

contre   William   Hawkins. 

{Record  office,  Dam.  pap.,  Cal.,  p.  326,  n°  2.) 


MDCCLXXIX. 

Lape  de  la  Sierra  à  Antonio  Guaras. 

(  i"  JAXViBR  4569.) 

Il  a  appris  que  l'ambassadeur  a  instruit  le  duc  d'Aibe  du  ce  qui  se  passe;  il  désire  qu'on  le  fasse 
aussi  connaître  aux  marchands  de  Bruges.  —  Les  corsaires  qui  se  trouvaient  à  l'tle  de  Wigbt  ont 
été  rejoints  par  trois  navires  anglais.  —  Il  est  à  craindre  que  les  mêmes  mesures  n'aient  été  prises 
dans  d'autres  ports.  —  Entretien  avec  le  capitaine  de  l'ile  de  Wigbt.  —  Les  caisses  d'argent  ont 
été  gardées  à  l'Hôtel  de  ville,  mais  il  est  probable  qu'on  les  enverra  i  Londres.  —  Mesures  prises 
pour  mettre  son  navire  à  l'abri  d'une  attaque  des  pirates. 

La  ultima  de  V.  M.  rrecevi  en  25  del  pasado,  echa  en  22  del  dicho,  e  por  alla  beo 
dize  V.  M.  el  S'  Enbasador  abia  dospacliado  para  cl  Diiquede  Alva  sobre  el  negoscio 
de  la  moneda  e  de  conio  aguardaba  al  audencia  para  saver  en  que  abia  de  parar  el 
negoscio  de  dicha  moneda ,  que  como  an  sido  c  son  fîcslas  creo  a  la  causa  de  dilater. 
Por  dicha  caria  beo  tanbien  me  hizo  V.  M.  merced  d'enbiar  mis  carias  y  escrevir  a  les 
SS.  de  Brnjas  lo  que  conbenia,  que  de  verdad  me  parcze  se  dan  mui  poca  prisa  a  lo 
que  conbicne  a  la  hacienda,  segun  anda  el  niundo  y  el  tienipo,  por  que  no  sabemos  lo 
qne  adelanle  acontecera  si  la  Rreina  quisiere  lomar  el  dinero,  e  séria  bien  diesen  orden 
en  como  fuosen  seguras  sus  haciendas  e  con  brevedad. 

Yo  escrevi  a  V.  M.  la  ullinia  en  25  del  pasado  e  con  ella  olra  para  los  SS.  de  Brujas. 
Bien  soi  cierto  V.  M.  la  abra  enbiado  e  que  no  podra  lardar  la  orden  de  alla,  laquai 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  207 

suplico  a  V.  M.  que,  con  lo  demas  que  ay  ubiere  e  seiilcndieic  sobrcsia  moneda,  V.  M. 
me  lo  avise  con  toda  hrcvedad,  aiinque  sea  con  proprio,  porque  V.  M.  puede  pensar 
quai  jo  puedo  ostar  entre  estas  jenles.  Yo  e  embiado  algunas  vezes  con  harco  esqui- 
pado  con  mi  jente  a  la  ysia  por  ber  si  todabia  residian  alli  cosarios,  e  ultimamenle  los 
enbie  alli  ayer,  y  eslan  alli  los  très  que  tomaron  la  nao  de  Marsella,  e  se  les  an  juntado 
olios  très  ingleses.  Dizen  que  aguardan  a  nuestra  salida  por  que  a  demas  de  que  no 
di'jaran  de  tomar  nao  de  ianas,  pretenden  e  piensan  que  los  sacas  e  debajo  de!  lasie 
esta  lleno  de  tesoro,  e  lo  mcsmo  piensan  los  de  aca. 

De  la  parte  dci  Hueste,  ni  de  nenguna  parte  podemos  saver  aqui  ningunas  nuebas, 
aunque  prociiro  arto  por  las  saver.  Espcramos  de  las  saver  por  cartas  de  V.  M.,  porque 
tengo  para  mi  que  antes  las  sabra  V.  M. 

Lo  que  despues  que  la  ultima  que  a  V.  M.  escrevi  se  ofreze  que  le  hazer  saver, 
es  que  el  martes  bien  de  noohe,  eslando  yo  con  cl  Capitan  de  la  ysIa,  rresçibio  un 
rrecaudo  de  la  Rreina,  aunque  a  mi  me  dio  a  entender  cosa  nonguna,  e  otro  dia  bien 
de  manana  me  enbiaron  a  llamar  e!  y  el  Maire  a  casa  dcl  mesmo  Maire,  e  me  dijcron 
que  en  todo  caso  conbenia  traer  la  nao  aqui  arriba  a  un  rrio  adonde  suele  andar  el 
pasaje,  que  es  a  las  espaldas  desta  villa,  porque  cllos  sabian  que  claramente  aquella 
nocbe  me  abian  de  venir  a  tomar  adonde  eslalia  lodos  los  cosarios  que  estabaii  en  la 
ysla,  e  que  los  castillos  no  me  podrian  guardar  de  nociie  de  que  no  llevasen  la  nao  e 
otras  cosas  muchas  que  me  dijeron.  Yo  les  dije  que  yo  no  me  lemia  de  Fianzcses  que 
estaban  en  la  ysla,  sino  de  Ingleses,  e  que  yo  cslaba  en  la  casa  de  la  Rreyna  y  en  su 
camara  pues  estaba  en  su  piierlo,  e  pues  Ingleses  e  Franzescs  me  qucrian  venir  a  tomar, 
ayudandose  unos  a  otros,  que  mas  baidria  me  tomasen  por  la  Rreina,  como  lo  mejor  me 
abian  tomado,  pues  yo  estaba  dcntro  de  quatre  castillos,  e  deçian  que  no  me  podian 
guardar  de  piratas  c  otras  muchas  cosas  que  pasamos.  Y  en  la  niesma  niaiiana  sacaron 
al  mueile  toda  la  artilleria  que  lieue  la  villa,  la  quai  pusicron  armada  y  en  orden.  Y  en 
la  mesma  manana  sacaron  lodas  las  caxas  de  monbda  de  casa  del  Maire  e  las  pusieron 
en  la  casa  de  la  villa  en  una  camara  donde  la  guardaii  sienpre  un  sargenle  e  un  criado 
del  mesmo  Maire  ;  c  puestas  alli  me  lornaron  a  llamar  a  la  mesma  casa  de  la  villa  e  me 
dijeron  como  estaban  alli  lodas  las  caxas  de  moneda  et  que,  si  quisiesc,  que  bien  podria 
quedar  alli  de  noche  con  las  guardias.  Yo  les  rrespondi  que,  pues  quando  las  sacaron, 
me  abian  desposcido  délias,  no  qucria,  porque  no  sabia  lo  que  se  abia  écho,  e  pues  yc 
les  abia  dado  mcmoria  çierta  de  lo  que  abia  en  las  caxas,  que  por  alli  e  por  cuenta  me 
las  abian  de  dar,  quando  a  mi  podcr  veniesen  o  a  poder  de  quicnquiera  que  fuesen; 
e,  juntamente  con  estas  palabras,  me  continuaron  que  hara  nezesario  traer  la  nao  arriba, 
poniendome  delante  el  iiiconveniente  de  los  cosarios  e  trayendo  çiertos  pilotos  para  que 
dijesen  que  abia  arta  agua  para  estar  alli  la  nao,  e  asi  fui  por  aquel  dia  a  la  nao,  e  en  la 
noche  estudimos  en  ella  apiinto  para  si  algo  suzediese,  como  de  contino  estamos  con  las 


2!08  RELATIONS  POLITIQUES 

armas  en  iu  maiio  aun  eslandu  aqui  ;  c  utro  (lia  tomando  riii  batel  cou  mi  jenie  suiidc 
toda  la  rria  que  ay  de  dondc  esta  la  iiao  para  donde  elios  deçian  abia  de  venir,  y 
aile  que  no  abia  agua  eon  gran  cantidad  a  baja  mar,  por  donde  ellos  deçian  si  irojera 
alli  la  nao  a  plena  mar,  a  hnja  mar  bien  pudiera  estar  sin  nao,  que  tcngo  para  mi  es  lo 
que  ellos  desean  porque  la  nao  en  nenguna  mancra  puede  venir  mas  arriba  de  donde 
esta,  y  alli  conviene  hazernos  fuerlis  asta  que  Dios  sea  servido  se  aga  a  la  vêla  para  su 
viaje,  que  plega  a  Dios  que  se  eon  bien  y  en  brève.  Toda  esta  novedad  de  mudar  el 
dinero  e  saear  cl  hartilleria  y  en  que  se  pusiese  la  nao  a  rrecaudo  yo  tcngo  por  çierto 
niano  de  la  Kreyna  e  de  su  Constjo  porque  lodo  se  bizo  en  rresçibiendo  d  Capitaii  los 
rrecaudos  de  Gorte;  e,  iuego  eclio  eslo,  se  fue  a  la  ysia,  lo  que  el  no  penso  sino  llevar 
liii'go  el  dinero  a  Londres.  No  se  esta  nueba  nobcdad  a  que  la  atribuya.  Plega  a  Dios 
sea  por  bien  c  que  en  le  Hueste  no  ayan  cclio  lo  mesmo  que  por  esto  :  tengo  para  mi 
no  se  embarcarian. 

Suplico  a  V.  M.  que  a  los  SS.  de  Brujns  de  contino  inportune  por  el  rreeaudo  e 
brevedad,  porque,  por  la  dilacion  que  ubo  de  los  duefios  de  la  mercadri..  de  la  Marsel- 
jesa,  se  pidio  lo  que  abia  en  ella,  y  la  nao  ecbaron  a  traves,  la  quai  se  pidio. 

Al  S.  Enbasador  veso  las  manos  de  Su  S*,  o  lo  mesmo  al  S.  Benedito  £$pindola,y  esta 
ayan  por  suya,  e  les  dara  V.  M.  a  cnlender  por  esta  lo  que  pasa.  Yo  pense  escrevirles, 
enpero  el  mensajero  no  me  da  lugar. 

De  Aiitona  a  primero  d'henero  1569. 

(Record  office,  Cal.,  n*  5.) 


MDCCLXXX. 

Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait). 

(3  JARTIER  4869.) 

Lettres  adressées  ■'>  l'ambassadeur  d'Espagne,  qui  ont  été  interceptées  par  iti  soins. 

Good  iM aster  Secretarye,  Yn  my  former  letters  I  liave  wryttyne  unio  yow  afteyn  tbere 
pnsseth  lotters,  by  extranrdinarye  meanes,  as  nowe  by  a  bawaye,  and  havyng  some 
ocatyon  to  mystrusie  thys  packet  for  that  1  juge  ihey  upparte  pari  of  yl  bas  passyd  my 
hayndes  allredye,  I  bave  tbowght  good  to  seynd  yt  unlo  yow,  that  yt  maye  be  perusyd 
and  ether  delaynyd,  as  cause  shall  requyre  or  elles  seynt  lo  they  Embassaler,  allegging 
for  that  the  bcrer  was  unknoon  and  a  bawye  and  not  usyd  ordenarlye  yn  thys  servys, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AÎNGLETERRE.  309 

and  that  he  of  Callys  was  stayd  by  me  and  sent  nnlo  yow  ;  for  trewily,  yf  yow  sayd 
lliere  maner  of  dellyng,  as  I  by  thys  my  beyng  herc  hâve  seyne,  yow  woolde  not  juge 
that  soo  raeny  packetles  shullde  corn  from  the  Pryncc. 

I  praye  let  me  know  Her  Hightnes  plesore  yn  thys  and  whether  they  bawaye 
whom  I  hâve  slayd,  maye  be  rellesyd,  which  I  woolde  wyllynglye  knoe  as  soone  as  yt 
myght  bc  '. 

From  Cantirbery,  the  3of  january. 

{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  526.) 


MDCCLXXXl. 

Lord  Cohham,  gardien  des  Cinq-ports,  à  Cecil  (Extrait). 

(3  JANVIER  iS69.) 

Il  a  appris  que  les  biens  des  marchands  anglais  ont  clé  saisis  en  Flandre  et  demande  s'il  faut  user 
de  représailles  à  l'égard  des  navires  flamands  à  Douvres  et  à  Sandwich. 

Syns  the  sending  of  my  lasl,  I  hâve  received  advertisemenls  that  owre  merchaunts 
and  ther  goodes  be  slayed  yn  Flanders,  which,  allhough  I  judge  you  know  afore  thys, 
yel  hâve  1  thought  good  to  let  you  know  wiial  I  hfar,  and  rather  bycawse  ther  ys  at 
Dover  and  al  Syndwich  divers  Fiemings'  hoyes,  which  maye  be  stayd,  if  Her  Highness 
doe  so  tliynk  good,  for  I  fear  tiiat  ihcy  maye  hâve  knowledge  and  so  wyll  awaye. .  . 

For  the  Qucenc's  Majestie's  affares. 

Haste,  hastc,  posl  haste,  with  diligence. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  326.  —  Publié  par  M.  Burgon, 
Life  of  Th.  Gresham,  t.  II,  p.  285.) 

'  La  saisie  du  trésor  espagnol  par  l'ordre  d'Elisabeth  avait  produit  une  profonde  sensation  :  c'est 
ce  qu'on  appelait  les  Plymouih  broils.  Certains  aventuriers  anglais  y  trouvaient  un  encouragement  à 
aider  le»  Huguenots  (Record  office,  Cal.,  n"  42). 


Tome  V.  27 


210  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCLXXXII. 

Jean  Heeremans  à  Jean  de  Backere. 

(LOHDRES,  3  JANVIER  1569.) 

On  craint  la  guerre  entre  le  roi  d'Espagne  et  la  reine  d'Angleterre.  —  Il  ne  négligera  rien 
pour  mettre  en  sûreté  les  marchandises  qui  lui  ont  été  confiées. 

Eersamen  en  bemijnden  compeerrc,  ic  ghebiede  mij  an  u  en  an  u  iieve  husvrauwe, 
en  laelc  ulieden  weetcn  hoe  dat  met  ons  noch  wel  es,  den  Heerre  die  moet  danck 
heebben,  alsoe  ic  ooc  verstonl  ut  u  laelsten  brief  dat  ooe  noch  soe  met  u  was.  Voort 
soe  heebbe  ic  u  18  pasado  ghescreeven  en  wijsselle  ghesonden  :  ic  hoope  gij  heebl  den 
selven  ontfanghcn,  te  weelen  £  50  sier.  up  sicht  lot  £  23î)5  voor  ii  vrint.  Soc  es  dit 
mijn  scrijven  hoe  dat  hijer  groole  spiake  es  van  oorloghe  lusschen  den  Connynck 
van  Spanyen  en  desse  Connynghine,  alsoe,  Iieve  compeerre,  en  weesl  niet  bevreest; 
want  ic  hoope  hyer  iiuwe  soe  wel  le  bewaerren  als  het  mijne,  wanl  ic  ben  soe  vrij 
als  een  Inghels  man.  Ooc  soe  wcet  ic  noch  wat  anders.  Weest  ghij  toch  glierust  en  en 
/eeght  lot  niemant  dat  ghij  ghoel  hijer  heebl  ais  men  u  vrnchl  :  zeeght  liet  es  aile 
vercoochl.  Ic  soude  n°  3  vercoochl  heebben,  en  was  vercoochi  loten  13  '/»>  ^i  a's  sijl 
binen  ghesijen  heebben,  sij  en  wildenl  niel.  le  wil  u  selve  en  i2  gheevcn  voor  aile  dat 
ghij  hijer  heebl.  VVilt  Icn  eerslen  scrijven  dat  ick  l'heebben  sal  :  dies  en  sal  u  niet  een 
en  up  al  mijn  heebben  al  waerl  dat  soe  gedaende  dan  dat  icker  of  make.  le  bedde  u  sijl 
sonder  zoorghe;  wanl  dal  onder  mij  es,  dat  es  wel  bewaert,  ent  quallickcn  eoml  lael 
ander  soorghen  die  ic  wel  weot  dan  ic  dincke  wel  niel.  Ic  heebbe  £  20  van  Tomaes 
Boosser  onlfanghen.  Ic  hoope  u  met  den  naesten  poost  le  scrijven.  le  heebbe  vcrslaen 
hoe  dat  desse  ingheische  scheepen  met  de  Iakens  consent  heebben  om  lot  Andweerpen 
le  comen.  Groel  mij  uwe  husvrauwe  seerre  en  blijefl  den  Heerre  bevollen.  Men  zeeght 
hijer  secr  veelle  van  Sijmoon  de  Sterckc  dal  niet  wel  daer  met  lum  weessen  en 
soude  :  ghij  weet  wel  wal  ic  meene.  Vaert  well. 

Den  al  uuwen 
Jan  Heerremans. 

An  den  eersamen  en  vroomcn  copman  Jan  de  Backerre  woonende  loi 
Ghent.  Francko. 

(Record  office,  Cal.,  W  9.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AWGLEÏEKKE.  241 

MDCCLXXXIII. 

Thomas  Rowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Extrait). 

(4  JANVIER  4S69.) 

Plusieurs  marchands  sont  venus  se  plaindre  des  aiesurcs  de  rigueur  qui  ont  été  prises  le  29  décembre 
aux  Pays-Bas.  —  Il  a  cru,  en  conséquence,  devoir  saisir  toutes  les  lettres  remises  à  la  poste, 
afin  de  se  rendre  mieux  compte  de  ce  que  possèdent  les  sujets  du  roi  d'Espagne. 

May  il  please  you  to  be  adverlised  that  yersterday,  aboul  twelf  of  the  clocke,  caiii 
iinlo  me,  very  sodeiilie  and  very  fearfullic,  cerlen  wurthy  Inglishe  merchants,  and 
dcclarid  lo  me  that  thcy  had  crédible  adverlisements  from  beyond  the  seas  thaï  ail  our 
inglish  nation  résident  in  Andwarpe  were  arrested  the  xxix"*  of  the  last  and  be  kepl 
prisoners  in  the  Inglish  House  tlicre  and  by  the  gard  of  a  thowsand  men,  andall  their 
goodes  attached,  and  none  of  oup  nation  whatsoever  to  départ  uppon  payne  of  death. 
Wher  uppon,  i(  may  like  Your  Honnor,  I  thought  good  to  slaye  ail  those  letters,  which 
at  that  very  présent  in  the  post's  hands  were  readie  lo  sent  awaie,  lo  Ihe  inleiit  the 
Quene's  Highness  may  hâve  the  belter  inlclligens  what  goods  King  Philippe's  subjecls 
hnve  herc,  as  aiso,  ihe  betlcr  to  know  of  other  maller  of  importance,  if  any  be  disclosed 
by  ihe  said  letters.  I  bave  sent  Your  Honnor  the  whole  maie  of  Ictiers. 

Il  may  like  you  further,  there  was  greal  siurryng  ihis  nighl  in  the  streals  as  well  of 
merchanls  strangers  as  inglishe;  aiid  namelie  Anlony  Guarras  was  met  going  to  and 
fro,  and  by  mosl  supposed  lo  ilie  Imbassador  of  Spayne. 

I  praye  God  lo  send  us  quielness  and  that  this  my  doings  may  be  laken  in 
good  parte  *. 

{Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  3-26,  n*  9.  —  Publié  par  M.  Burgon, 
Life  of  Th.  Greshum,  t.  II,  p.  287.) 

'  Le  même  jour,  Thomas  Fiesco  présenta  une  requête  à  la  reine  d'Angleterre  afin  que  l'on  restituât 
l'argent  et  certains  biens  appartenant  aux  sujets  du  Roi  Catholique.  Il  répondait  en  même  temps  aux 
plaintes  des  Marchands  Aventuriers  [Record  office,  Cal.,  n<"  10  et  H). 


î«  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCLXXXIV. 

tVilliam  Southwick  à  Ceeil  (Analyse). 

(4  URVIER  1569) 
Il  a  appris  que  tous  les  Anglais  ont  été  arrêtés  à  Dunkerque  et  que  l'on  a  saisi  leurs  navires. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  326,  n*  6.) 


MDCCLXXXV. 

Nicolas  Bacon  à  Cecil  (Analyse;. 

4 

(5  JAHTIEB  18fl9.) 

Il  pense  que  les  mesures  prises  en  Flandre  n'ont  peut-être  pas  été  ordonnées  par  le  roi  d'Espagiit. 
Il  n'importe  pas  moins  de  saisir  tous  les  biens  des  marchands  flamands. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  328,  n*  10.) 


MDCCLXXXVI. 
J.  Junius  à   Cecil. 

(LOHDBES,  5  JASTIKR  tS09.) 

Il  lui  recommande  un  Flamand  qui  vient  d'être  arrêté.  —  Il  se  nomme  Corneille  de  Vos  et  a  été  forcé 
de  quitter  les  Pays-Bas  parce  qu'il  y  recueillait  des  contributions  en  faveur  du  prince  d'Orange.  Le 
seigneur  de  Dolhain,  commissaire  du  prince  d'Orange,  est  prêt  à  en  rendre  témoignage. 

Generose,  amplissimeque  Domine, 

Inter  Flandres,  quos  Majestas  Regia  (aliorum  exemplo  provocata)  hic  apprehendi 
jussit,  est  quidam,  juvenis  aetate,  vir  a^item,  si  constantiam,  zelum,  (idem  et  laborem, 
si  pericula  propter  Religionem  perpessa  spectes,  cui  nomen  est  Cornélius  de  Vos,  qui 


DES  PAYb-BAS  ET  DE  L' ANGLETERRE.  243 

iiuc  lion  Iiicri  causa,  sed  coactus  mclu,  miiiisque  illorum,  qui  hos  quos  noverunt 
collectionem  pecuniae  pro  subsidio  Principis  Arangiœ  sollicitavisse,  pra3  cseteris  cane  et 
angue  pejiis  odenini  et  persequuntur.  Mensibus  abhinc  sex  lanquam  ad  asylura  aut 
sacram  ancoram  se  lecepit.  Addiieto  seeuin  peculiolo  qualieunque  profectitio  vel 
potius  bonorum  virorum  credito  quod  ei  res-tabal,  ab  eo  quod  liberalissime  in  commune 
contulerat.  Cujus  ici  non  ego  tantum,  verum  eiiam  Doniinus  a  Dolheim,  Principis 
Aurangiœ  commissarius,  nec  non  pliires  alii  qui  hic  sunl  nobiles  Fiandii,  facient  fidem. 

Quod  cum  ita  sit,  noiui  omittere  quin  otticium  quod  fratri  fraier  débet,  huic 
optime  merito,  cumulalissime  conl'errt'm,atque  adeo  pro  eohisce  meis  apud  G.Domina- 
tionem  Tuam  inlercederem,eamque  orarem  et  obnixe  obsecrarem  ul  auloritate  el  gratia 
qua  apud  Serenissimam  Reginam  merito  vales,  possimus  obtinere  non  tantum  illud  ne 
damno  aliquo  aiïicialur,  verum  etiam  ut  quam  citissime  a  qualieunque  custodia 
relaxetur  et  ab  omni  moleslia  emancipetur,  ne  habeat  quo  se  maceret,  satis  aiioqui  anie 
maceralus  afflictusque.  Finem  faciam  si  prius  hoc  addidero  me  tibi  islhoc  tuo  pietatis 
ofiicio  haud  minus  fore  obiigalnm,  quam  si  aut  germano  aut  parenli  meo  quin  imo  ipsi 
Junio  tuo,  ah'oque  aliis  nominibus  tibi  devinctissimo  id  contuiisses. 

Vale,  generose  amplissimeque  Domine. 

Dominalioni  Tuœ  generosœ  amplissimaeque  devotissimus, 

J.    JUNIUS. 
(Brilish  Muséum,  Galba,  C.  HI,  fol.  147.) 


iVJDCCLXXXVII. 

Proclamation  de  la  reine  d'Angleterre  (Analyse). 

(6  JANVIER  1569.) 

Les  représailles  exercées  dans  les  Pays-Bas  ne  peuvent  se  justifier,  car  la  reine  d'Angleterre  a  protégé 
les  navires  espagnols  contre  les  corsaires  français;  et  quant  à  l'argent  qui  s'y  trouvait  et  qui  était 
la  propriété  privée  de  certains  marchands  auxquels  elle  a  assuré  un  refuge  dans  ses  États,  elle 
avait  le  droit  de  le  leur  emprunter. 

[Record  olfice,  Cal.,  n' M.) 


X 


2U  KELATIOINS  POLITIQUES 

MDCCLXXXVIII. 

Embargo  sur  les  navires  espagnols  (Analyse). 

(6  JANVIEB  1869.) 

Liste  de  quarante-trots  navires  saisis  par  l'urdrc  de  la  reine  d'Angleterre.  Il  n'y  eu  avait  aucun  qui 
portât  plus  de  quatre  hommes  d'équipage,  et  la  plupart  étaient  chargés  de  draps,  de  bière,  etc. 
Il  s'jr  trouvait  même  trois  caisses  de  cartes  à  jouer. 

(Record  office,  Cal.,  n'  i6.) 


iMDCCLXXXlX. 

Thomas  Rowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Analyse). 

|6  JANVIER   1S69.) 

II  lui  rend  compte  des  saisies  faites  chez  les  marchands  flamands. 

(Record  office,  Cal.,  Dom.  pap ,  p.  526,  a'  H.) 

MDCCXC. 

Thomas  Rowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Analyse). 

(7  JANVIER  4b69.) 

Il  a  appris  que  le  secrétaire  de  l'ambassadeur  espagnol  avait  abordé  à  Dunkerque  et  qu'il  y  arait 
immédiatement  provoqué  l'arrestation  des  marchands  anglais  et  la  saisie  de  leurs  navires. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  326,  n*  12.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  I/ANGLETERRE.  215 

MDCCXCI 

Thomas  Offley,  maire  de  l'Étape,  à  Cecil  (Analyse). 

(7  JANVIER  1569.) 

Tous  les  biens  des  marchands  de  l'Étape  ont  été  saisis  en  Flandre. 

(Record  office,  Dont,  pap..  Cal.,  p.  327,  n*  13.) 

MDCCXCII. 

Les  marchands  aventuriers  aux  lords  du  Conseil  (Analyse). 

(7  JANVIER  1869.) 

Ils  demandent  que,  comme  représailles  de  la  saisie  de  leurs  biens  en  Flandre,  on  saisisse  les  biens 

des  marchands  flamands  à  Londres  '. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  327,  n*  IS.) 

•  Norris  écrivait  de  Paris  que  le  bruit  s'était  répandu  que  la  reine  d'Angleterre  allait  aider  le 
prince  d'Orange.  Celui-ci,  sans  compter  les  forces  qu'il  avait  tirées  des  Pays-Bas,  comptait  dans  son 
armée  quatorze  cents  chevaux  et  quatre  mille  arquebusiers  venus  de  France,  huit  mille  reîtres  et 
huit  mille  lansquenets.  On  croyait  qu'il  ne  tarderait  pas  à  rejoindre  le  prince  de  Condé.  La  France 
semblait  inévitablement  entraînée  à  sa  ruine  par  ces  divisions. 

Dans  les  premiers  jours  de  janvier  1869,  le  prince  de  Condé  avait  envoyé  vers  Elisabeth  un  agent 
chargé  d'une  mission  secrète.  Le  vidame  de  Chartres  suppliait  Cecil  de  venir  en  aide  aux  Hugnenots, 
car  ils  comptaient  surtout  sur  l'appui  de  la  reine  d'Angleterre  ;  et  lors  même  que  quelques  millions 
sortiraient  de  son  trésor,  elle  assurerait  ainsi  le  repos  et  la  sécurité  de  ses  États  (Record  office,  Cal., 
n«l,  5,8  et  15). 


216  RELATIONS  POLITIQUES 


MDCCXCIll. 

Déclaration  faite  au  nom  de  la  reine.  d'Angleterre  à  l'ambassadeur 

d'Espagne. 

(8  iutnuL  ises.) 

L'ambassadeur  espagnol  est  invité  à  déclarer  si  l'arrestation  des  marchands  anglais  a  eu  lieu  par 
l'ordre  du  roi  son  niuitrc.  —  La  reine  d'Angleterre  croit  devoir  arrêter  également  ses  sujets  eo 
Angleterre,  et  l'ambassadeur  lui-même  sera  gardé  à  vue.  —  Des  navires  anglais  s'opposeront 
à  toute  relation  commerciale  entre  les  Pays-Bas  et  l'Espagne.  —  L'étape  sera  transférée  en  Angle- 
terre. —  Griefs  de  la  reine  :  mauvais  accueil  fait  il  son  ambassadeur  en  Espagne,  intrigues  des 
ambassadeurs  espagnols  en  Angleterre,  mauvais  procédés  dont  elle  a  eu  à  se  plaindre,  alors  qu'elle 
refusait  tout  secours  aux  insurgés  des  Pays-Bas.  —  Mesures  rigoureuses  prises  aux  Pays-Bas  contre 
les  marchands  anglais.  —  Don  Guérau  d'Espès  n'a  pas  même  attendu  la  réponse  qu'elle  lui  avait 
promise  dans  un  court  délai,  et  c'est  son  secrétaire  qui  a  porté  l'ordre  d'arrêter  les  Anglais. 

The  soiue  of  that  which  was  declared  ihe  Spanishe  Ambassador  by  the  S'  Admirai  and 
sir  William  Cecill  vuritten  bif  nty  Lord  T/ireasurer  voith  his  oivtie  hand. 

The  Spanisshe  Ambassadoiir  wold  be  admonished  of  the  slrange  pruccedings  of  the 
Duke  of  Alva  and  reqiiired  lo  knowc  whethcr  he  taketh  this  act  lo  be  don  by  the 
King  of  Spain  or  not. 

Fuilher  ihe  sevcritie  of  the  procecdings  in  Anlwerp  and  oilier  places  wold  be  selt 
fort!)  lo  him,  and  ihere  upon  Iclt  to  undersiand  that  Hor  Majestie  can  dn  noe  other,  but 
both  for  his  honoiir  and  for  satisfaction  of  hir  subjects  make  arresi  of  the  King  his 
niasters  subjecls,  and  likewise  to  appoint  some  gentlemen  lo  attend  uppon  him  in  his 
house  untill  she  niay  hère  whal  shal  be  comc  of  hir  subjects  being  in  custodic  of  men 
of  warr. 

Item,  soiiic  vpssclls  wold  lie  si  ti  lo  ilic  scas  spccially  lo  lyc  iieere  the  downes  to  stey 
ail  vessells  passing  for  Spayne  or  for  the  Lowe-Couiitries  and  lo  slay  ail  wynes  going 
into  Flanders. 

Jtem,  some  consultalion  wold  be  had,  and  that  in  open  sort  to  the  sight  of  the  world, 
how  (lie  slapics  of  comodili»s  of  llic  Rcalr.ie  mighl  be  made  in  the  Reaime. 

Item,  thaï  noe  unnecessary  coniodilie  shoiild  be  suflTred  lo  corne  inlo  the  Reahne. 

Res  est  magni  momenti  subdiiorum  et  mercatorum  omnium  delentio  per  armatos 
honiines  et  more  beilico,  merces,  libri,  etc. 

Quaeritur  an  luijusmodi  universalis  invasio  fuerit  expresso  mandato  Régis. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  217 

Regina  jani  cogitiir  commcinorarc  miilla  praelcrita  quae,  nisi  hoc  malo  provocaio, 
unquam  voliicrit  coniinissa. 

Injuria  aiit  saltem  ingrala  officia  sibi  et  suis  prœsM'ta. 

Ltgat  siii  contra  jus  gentium,  ut  ila  dicam,  violatio,  rejectus,  non  auditus,  calomnialus 
vt  acusatus,  sed  non  audiltis. 

Contra,  Sua  Majcstas,  quum  de  iegatis  Rcgis  (|nioquam  nialc  audieral,  curavii  ut  com- 
municaietur, et,  quum  rebelles  et  proditores  jurarent  eonsiliis,tamen,  praeter  eulpœ  nola- 
lionem,  nihil  unquam  molitum  est.  Episcopus  de  Aquiia  qui  proditores,  dolos,  sicarios 
foveret,  nihil.niali  lulit.  Qui  poslremo  fuit  D.  iegatus,  Guzamanus  de  Silva,  unquani  ita 
tractatus,  sed  bene  acceptus. 

Rursus  Regina  haud  potest  jam  silentio  reticere  quani  fidem,  quam  constantiam, 
quam  iegem  bis  turbulentis  Icmporibus  servaverit  et  prœstiterit,  quœ,  quum  sœpius  quod 
constat  incitata  fuerit  mullis  praeservationibus  opem  ferre  Régis  subditis  in  Bclgio 
oppressis,  inio  quum  mullis  argumeniis  patefactiim  sibi  fuerit  ilias  turbas  ad  se 
pcrtinere  et  pacem  Rogni  sui  ex  illo  eventu  pendere,  tamen  nunquam  vohiit  se 
immiscer!,  sed  semper  absiinuit  ab  omni  génère  subsidii.  Intérim  tamen  non  potuit  non 
videre  quomodo  bii  que  eranl  auihores  iiiius  incendii  Uelgici  summopere  moiiebantur 
deturbare  statuai  et  pacem  Regni  sui;  sed  amicitiam  et  sinceritalem  Régis  Calbolici 
multo  magis  eslimabat,  neque  potest  in  animum  suum  inducere  tantas  ingratitudines  a 
Rege  esse  profeclas,  neque  etiam  e  mcmoria  sua  potest  boc  removeri  quod  toto  hoc 
t(  mporc  Dux  Aivae  nunquam  Majestati  Siiae  res  gestas  suas  communicavit,  ut  par  fuit 
pro  amicitia  cl  pro  vicinitate,  verum,  quum  subditorum  suorum  causae  esscnt  exposii* 
et  querelae,  non  solum  rejecil,  sed  etiam  cum  pœnis  cos  tractavit. 

De  pecuniis  et  rébus  reliquis  nihil  liabcmus  quod  communicemus. 

Regina  Dominationi  Tuac  custodes  dare  potius  pro  more  et  ut  suis  subditis  salisfaciat, 
qui  non  ferunt  banc  libertatem,  tertio  ut  ne  vis  aliqua  fiât  per  plebem  in  le.  Rogatu[m] 
etiam  ne  exeant  famuli,  vel  numerus  iiabeatur  suae  familiœ. 

Quomodo  invasio  quaedam  et  mililaris  irruptio  facta  sit  in  œdes  publicas  mercalorum 
Anglia;.  Corpora  illorum  detenla  per  armatos  milites,  bona  et  merccs  ablalac,  libri 
ralionum  adempti  navcs  captai  naula?  commissi  carceribus.  Ita  per  Dominum  Ducem 
Aib;e.  Brugis  eliam  3  jaiiuaiii  omnes  niercatorcs  Slapulœ  capii,  et  eorum  lanae  ac 
nierces  vi  ablatœ.  Et  per  omnes  oras  marilimas  Angli  capti  et  carceribus  inclusi.  Isia 
profecta  suut  consilio  et  opéra  cnjusdam  sécretarii  Oratoris. 

An  sint  ista  facta  mandalo  régis  Hispanise?  Si  sint,  ut  liceat  videre  mandalum;  nam 
Regina  non  existimat  Regem  eo  esse  animo  aut  vellc  aliquorum  consiiia  sequi  ad  rem 
lanti  momenti,  cujus  consequcntia  non  potest  esse  sine  magno  periculo. 

Regina  nuliam  causam  probabilcm  dédit,  nam  manifcsium  est  omnibus  qui  sunl  in 
porlis  ubi  naves  habent  suas  staliones,  opéra  minislroium  Reginae  servatas  esse  naves 
a  Gallis  et  non  sine  sumptibus. 

Tome  V.  28 


U8  RELATIONS  POLITIQUES 

Hœc  unde  non  negavit  restitulioneni;  scd,  quia  Orator  asserebat  pecuniam  esse  Régis 
Catliolici,  quum  Majestas  Sua  inlellexeral  fuisse  mercalorum,  rogavit  Oratorem  ul 
tanluni  ad  spacium  qnniuor  dieruni  emondarct  responsum  el  quod  intérim  res  esscnl 
salvae.  Oralor,  anle  quartum  diem,  non  exprcsso  suo  rcsponso,  millit  suum  secretarium 
trans  mare  ut  invaderentur  et  caperentur  omnes  Angli. 

Ingrata  officia.  Orator  Reginae  maie  Iraclalus,  non  auditus.  Dux  Albœ  nunquam 
communicavilsuas  res  geslas  Siiae  !Vlaj(Stati,  ut  par  fuit  respectu  amicitiae. 

Ei)iscopus  Aquiiae  fovebat  proditores  et  siearios,  saepe  cum  subditis  iractavit  ad 
rebellandum. 

Libri  falsi  scripti  in  Hispania  contra  Reginam,  semel  suppressi,  denuo  excussi 
pejori  modo. 

Bona  duorum  mercatorum  contra  promissa  et  merentia  data  per  ducem  AIvse. 

Mercatorcs  angli  privati  suis  privilegiis  per  annum  hune  integrum. 

(British  ituseum,  Galba,  C.  III,  n°  78.) 


MDCCXCIV. 

Mémoire  présenté  par  le  lord-maire  et  les  marchands  de  Londres. 

(8  JANTIER  1869.) 

Mesures  de  représailles  à  prendre  contre  les  sujets  du  roi  d'Espagne. 

A  renienbrance  of  thc  Lord  Mayor  and  olher  merchaiits  of  London  touching  the  arrest 
of  the  merchanls  borne  tvilhin  tli'obedience  of  Kimj  Phillipp. 

Il  like  Your  Honour.  We  Thomas  Rowe,  major  of  ihe  citiy  of  London,  Sir  Thomas 
OITley,  Sir  John  W  hile,  Sir  Roger  Marten,  knighl,  Lionell  Duckctt,  aldrcmen,  John 
Gresham,  Thomas  Eaton,  Nicholas  Whcler,  Thomas  Aldersey  and  Francis  Benison, 
merchanls,  having  had  conférence  and  consultation  touching  the  doings  of  King 
Philipp  towards  the  Quene's  Majestie's  subjccts  and  llieir  goodes  beyond  the  seas, 
and  what  is  meeic  to  be  don  to  the  said  King  Phiilipp's  subjectcs  and  iheir  goodes 
hère  and  elsewhere  within  Her  Majcsty's  dominions. 

First  we  doe  thinck  it  very  needfull  and  necessary  thaï  with  ail  possible  speed  the 
bodies,  shipps  and  goodes  of  ail  the  subjects  of  the  said  King  be  had  under  arrest  and 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLËTEHRE.  :219 

iheir  bodies  to  be  scquostrcd  Ironi  iheir  bouses,  comptingbouses,  books,  wareboiises 
and  goods,  and  tliey  ibemselses  lo  bc  commilted  unto  severall  and  sure  custodie  and 
kceping.  And  ihat  alsoc  commission  may  be  granted  (o  sage  persons  to  enquire  and 
trie  eut  ail  coulorable  transports  and  contracts  don  since  llie  xx'*"  of  december  last  by 
any  of  the  subjects  of  tbe  said  King  or  by  any  oiher  nation.  And  (bat  a  proclamation 
be  made  by  ihe  Qneene's  Majesty's  aiicthorilie  fortbwitb  for  ihe  avoiding  of  collorable 
bargaines,  transports  and  contracts  hereafter  to  be  made.  Nolwilbslanding  leaving  ail 
ihe  prémisses  to  Your  Hononr  bctler  considérations. 

{Brit.  Mus.,  Gatha,  C.  III,  n*  79.) 


MDCCXCV. 

Don  Guérau  d'Espès  à  Jérôme  de  Curiel. 

(8  /ANVIER  t5t)9.) 

Il  le  prie  de  lui  faire  {larvcnir  une  lettre  de  cliange  de  mille  ducats.  Il  y  a  lieu  de  prier  Don  Pedro 
Marron  (son  secrétaire)  de  ne  pas  se  rendre  en  Angleterre  jusqu'à  avis  ultérieur. 

(Record  office,  Cal.,  n'  19.) 


MDCCXCVI. 
Avis  des  Pays-Bas, 

(Anvers,  8  janvier  1369.) 
Mesures  de  rigueur  prises  contre  les  Anglais  dans  toutes  les  villes  des  Pays-Bas,  excepté  à  Louvain. 

In  Seland  4  sbipes  are  arresled,  one  front  Ipswitiie  and  anotber  from  Bywesl.  Tbe 
masters  are  in  prison  and  serjaunts  set  to  kepe  tbeir  sbipes. 

Englishmen  in  ail  places  as  well  in  Antwerpe,  llolland,  Seland,  Brudges  and  Bar- 
row  be  arrested,  but  the  Lovanisis,  as  is  sayd,  go  liée. 


220  RELATIONS  POLITIQUES 

No  man  may  passe  out  of  ihe  Englishe  Housc  wiihout  levé  of  ihe  Lietiennanl  of  ibe 
soldiers  yl  kepeth  thc  Englishe  House. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  H.) 


MDCCXCVII. 

Instructions  données  à  Christophe  d'Assonlemlle. 

(BRGXELI.es,  9  JASVIER  1S69.) 

Exposé  des  plaintes  auxquelles  a  donné  lieu  la  saisie  des  navires  espagnols  et  des  sommes  d'argent 
dont  ils  étaient  charges.  —  Justification  des  mesures  de  représailles.  —  Le  duc  d'Albc  est  prêt 
à  y  renoncer,  si  la  reine  d'Angleterre  en  donne  l'exemple.  —  Il  y  aura  lieu  de  représenter  à  la 
reine  que  ce  qu'elle  a  fait  peut  blesser  profondément  le  roi  d'Espagne.  —  Il  y  a  lieu  de  démentir 
les  bruits  répandus  par  les  rebelles  des  Pays-Das.  Si  le  roi  maintient  dans  ses  États  la  religion 
catholique,  il  n'a  jamais  songé  à  l'impcscr  ailleurs  par  la  force. 

Instruction  pour  vous,  Messire  C/iristophle  d'Àssonville,  conseillier  du  roy  en  son 
Conseil  Privé,  de  ce  que  aurez  à  faire  en  ce  présent  voiage  et  légation  vers  la  royne 
d'Angleterre,  où  vous  envoyons  de  la  part  de  Sa  Majesté. 

En  premier  lieu  vous  yrez  en  la  meilleure  diligence  que  vous  sera  possible  audicl 
Angleterre,  où  trouvant  don  Gérau  d'Espès,  ambassadeur  ordinaire  de  Sadicte  Majesté 
résident  illecq,  luy  délivrerez  les  lettres  que  luy  escripvon<!,  et  communiquerez  avecq 
luy  voslrc  charge  et  instruction  pour  après  par  luy  faire  demander  vostre  audietice  à 
Indicte  royne. 

Icelle  obtenue,  luy  présenterez,  en  présence  dudict  ambassadeur,  vos  lettres  de 
crédence  avec  nos  humbles  et  deues  recommandations. 

Ce  fait,  exposant  la  cause  de  vostre  venue  vers  elle,  luy  direz  que  Sa  Majesté,  nous 
envoyant  es  pays  de  panleçà  comme  capitaine-général  pour  donner  ordre  premièrement 
à  la  pacilicacion  des  troubles  et  émotions  advenues  en  ces.  pays  par  les  practicques  et 
menées  d'aucuns  rebelles,  et,  en  après,  nous  donnans  la  totale  charge  du  gouvernement 
d'iceluy  pays  et  Estais,  ne  nous  a  riens  plus  esiroitement  commis  et  enchargé  sinon  la 
maintenance  et  cnlretènemcnt  de  l'amitié,  voisinance,  bonne  et  sincère  paix  avec  tous 
les  rois,  princes  et  Estats  voisins,  et  singulièrement  avec  ladicte  dame  royne,  ses 
royaulmcs  et  pays,  cognoissant  non-seulement  les  grandes  et  continuelles  confédéra- 
tions, amitiés,  traités,  paix  et  enlrecours  pour  leurs  subjects  qui  ont  esté  entre  les 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  221 

prédécesseurs  de  Leurs  Majestés,  mais  aussi  les  parliculièrcs  et  si  proches  et  estroites 
aliances  et  ohligation  d'amiiié,  qui  sont  esté  et  continuent  entre  la  Majesté  du  roy  nostre 
souverain  seigneur  et  d'elle,  comme  chascun  sçait. 

Suyvant  lequel  commandement  elle  peult  avoir  eogneii  la  diligence  que  nous,  au 
nom  de  Sadicle  Majesté,  avons  fait  pour  en  riens  oiïenser  cesie  sincérité  de  paix,  amitié, 
aliance  et  entrecours,  ne  doubtant  que  elle  (pour  la  déclaration  qu'elle  a  tousjours  fait 
de  ne  désirer  aultre  chose  plus)  de  sa  part  feroit  le  semblable ,  comme  mesmes 
convient  pour  la  grandeur  de  Leurs  Majestés  et  le  bénéfice  de  leurs  subjects  et  pays. 

Ce  nonobstant,  comme  estans  arrivées  quelques  naves  Biscayènes  conduites  par 
subjects  de  Sa  Majesté, -entre  aultres  une  de  Loppès  de  la  Serra,  chargées  de  marchan- 
dises et  de  bonne  quantité  d'argent,  tant  monnoye  du  coing  d'Espaigne  que  noeuf 
monnoye,  jusques  à  la  value  de  la  somme  que  enicndercz  plus  particulièrement  par 
ledict  ambassadeur,  laquelle  somme  Sa  Majesté  de  grâce  espéciale  avoit  par  ses  lettres 
de  sacqua  et  ociroy  particulièrement  permis  à  quelques  marchans  genevois,  résidens 
et  tenans  fix  domicilie  en  la  ville  d'Anvers,  de  tirer  desdicts  royaulmes  d'Espaigne  pour 
porter^udict  Anvers,  et  ce  à  charge  et  condition  expresse  de  nous  en  servir  pour  In 
tuition  de  ces  pays,  auroient,  poin-  les  vens  contraires,  double  de  pirates  et  inclémence 
du  ciel,  priris  port  et  havre  oudit  Angleterre,  y  arrives  marchandemcnt  pour  de  là 
partir  au  premier  bon  vent  et  opportunité,  selon  (|ue  non-seulemenl  est  permis  de 
droit  commun  des  gens  entre  toutes  nations  contre  lesquelles  l'on  n'a  guerre  légittime- 
ment  déelairée,  mais  aussi  comme  par  les  traités  et  de  paix  et  d'entreeours  et  par  celluy 
d'estroitte  alliance  est  permis  pour  tous  les  subjects  de  Leurs  dites  Majestés,  nous 
avons  esté  adverlis  (contre  toute  nosire  attente  et  opinion)  que  lesdicts  navires  ont  esté, 
arrestées  au  havre  de  Plemouth,  et  l'argent  d'Espaigne  prins  et  levé  contre  la  volunté 
de  Sa  Majesté  et  d'icelluy  fait  par  ladiete  dame  royne  et  ses  ministres  ce  que  bon  leur 
avoit  semblé. 

Qui  est  contre  tout  ordre  de  droict,  raison  et  justice,  contre  iceulx  traités,  première- 
ment d'entreeours,  secondement  contre  cellui  de  paix,  et  en  après  contre  cclluy  d'es- 
troitte confédération  et  alliance,  portans  tous  en  termes  exprès  que  non-seiilcmont  doibt 
estre  loisible  et  licite  aux  subgecls,  manans  et  habitans  es  pays,  royaulmes  ou  Estais 
desdicts  roix  et  princes,  de  hanter,  fréquenter,  négocier,  traliquc'r,  entrer  et  sortir 
librement  et  franchement  les  ports  et  havres,  pays  et  royaulmes  l'ung  de  l'aulire,  mais 
aussi  qu'ils  doibvent  eslre  chéris,  favorisés  et  traictés  avec  toute  faveur,  courtoisie  et 
bons  traitemens,  comme  propres  subjects  l'ung  de  l'aultre,  sans  leur  povoir  faire 
obstacle,  ny  empeschement  quelconcques,  ny  arrcst  de  leurs  biens,  marchandises,  ny 
personnes,  à  quelque  couleur  ou  prétexte  que  ce  soit. 

Qui  plus  est,  par  iceulx  traictés  promettent  mutuellement  les  princes  (pour  mainte- 
nir tant  plus  de  libre  commerche,  voisinance  et  amitié)  de  donner  ordre  que  la  mer  et 


222  RELATIOINS  POLITIQUES 

cosles  de  leurs  royaulmes,  terres  et  pays  soient  libres  el  exemptes  de  tous  pirates  et 
voUeurs,  prometlans  eulx-mesmcs  faire  les  debvoirs  de  purger  ladicle  mer  el  de  pour- 
suivre et  faire  faire  la  restitution  de  ee  que  auroit  esté  prins  el  robe. 

Par  qiioy  on  ne  peult  sinon  trouver  cesl  aricst  et  levée  d'argent  tant  plus  nouveaulx  et 
csiranpes,  et  signaniment  estant  cesiuy  argent  ereu  aux  royaulmes  de  Sa  Majesté  et 
destiné   nommément   et  spécifuquement  pour  s'en   servir  pardcçà  aux   affaires   de 
Sadicte  Majesté,  et  soubs  ceste  condieion,  et  non  aullre,  permis  sortir  dudict  Espaigne. 
Qui  a  esié  eause  que  nous  avons  de  ce  esté  advertis  (pour  le  lieu  que  tenons),  et 
prévoyans  le  desservice  qui  résultoit  de  ceey  à  Sa  Majesté,  sinon  avoir  très-grand 
rescntement  et  marissement,    signamment  aiant    rceeu  ce  tort  de  ladieie   royne,    de 
laquelle  debvions  pluslost  atietidre  faveur  et  secours,  pour  esire  ecstc  guerre  à  l'encontre 
de  subjeets  rebelles  et  levés  conire  leur  souverain  seigneur  et  prince  naturel,  laquelle 
guerre  en  conséquence  touche  tous  princes  et  princesses,  entre  auiires  elle,   pour 
exemple  pernicieulx:  aussy  pour  esIre  ce  advenu  en  une  conjuncture  si  mal  à  propos, 
où  la  rétention  seulement  desdiets  deniers  destinés  au  payement  des  gens  de  guerre 
ne  peult  que  apporter  de  très-grand  dommaige  au  pays,  avec  ce  que  craignons  pcande- 
ment  que  Sa  Majesté,  <'nlendant  cecy,  ne  pourra  sinon  le  trouver  fort  mauvais  et  tenir 
que  le  tout  se  fait  contre  le  debvoir  d'amilié  el  les  iraiités  susnommés. 

Qui  a  e?lé  cause  que  noHs,  pour  remédier  tant  pluslost  ee  mal  entendu,  dont  pour- 
roit  souldic  plus  grand  inconvénient,  et  ne  souffrir  cesle  matière  aller  à  la  longue, 
avons  esté  nécessités  et  comme  eonstraints  venir  à  l'arrest  des  personnes  el  biens  des 
Anglois  qui  se  sont  trouvés  pardeçà,  et  ee  |)our  l'indenipnité  de  Sa  Majesté  et  de  ses 
subjeets,  tomme  sont  lesdicts  Genevois  liabitans  en  ces  pays,  et  recouvrement  des 
deniers  passés  d'Espaigne  pour  ses  affaires  et  services,  el  d'aultres  choses  qu'ils  ont 
prins  et  sais\  audiet  Angleterre,  tant  el  jusques  à  ce  que  la  main  levée  en  sera  aecordée 
à  pur  et  à  plain,  et  que  le  tnui  sera  mis  au  premier  estai  et  deu  selon  les  termes  des 
traités. 

El  pour  eest  cffect  mesmes  démonslrer  tant  plus  la  bonne  affection  que  nous  avons  à 
la  continuation  el  perpétualion  ilesdicts  traités  et  bonne  amilyé  et  voisinance,  ne 
\eidlans  les  difficultés  venir  plus  avant,  ains  osier  promplemenl  tous  cmpesubcmens  el 
scrupuls,  n'avons  voulu  laisser  de  faire  eest  office  el  vous  envoyer  là  pour  luy  remon- 
slrer  clairement  et  ouvertement  ce  que  dessus,  et  la  requérir  que,  pour  satisfaire  a 
l'amilié,  voisinance  et  allianee,  ensemble  aux  traités  de  paix  et  enirecours,  elle  veulle 
commander  el  faire  cffectuelcmenl  relaxer  l'arrest,  tant  desdils  deniers  que  de  tout  ce 
qui  s'en  est  ensuivy,  el  sans  frais,  ny  intérests  des  marehans  ou  subjeets.  Quoi  faisant, 
nous  accordons  dès  maintenant  faire  le  semblable. 

Sur  quoy  demanderez  el  ferez  instance  ijue  vous  soit  donnée  bonne  et  briefve 
despesehe,  sans  dilalion,  ny  renvoy,  que  estant  la  chose  requise  si  juste  el  fondée  eu 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERHE.  223 

toult  raison,  et  voires  es  leimcs  expresses  desd  il  s  traités,  requérant  pour  les  causes 
avant-dites  célérité,  et  que  différer  i'affnire  tiliérieuremcnl  ne  convient  pour  le  bien  et 
service  de  Leurs  Majestés,  re|)Os  cl  lran<iuilii(é  de  leurs  siibjects  et  Estais. 

Qui  est  en  elleci  le  sommaire  de  ce  que  vous  lu\  exposerez  et  déclarerez  de  la  part 
de  Sa  Majesté  et  la  noslre,  vous  pouvant  ayder  à  la  justification  de  ce  que  dessus  de 
de  tous  bons  moyens  y  servans,  et  niesmemcnt  de  ce  que  ledit  ambassadeur  vous 
pourra  plus  anipletnenl  informer,  et  que  pourrez  aussi  adviser  de  convenir  pour  le 
service  d'icelle  Sa  Majesté  et  pronffit  de  voslre  négociation  présente. 

Que,  si  laditie  Royne  vous  accorde  ce  que  dessus,  vous  pourrez  avec  ledit  ambassa- 
deur ensemblement  faire  passer  acie  d'iuig  cosiel  et  d'aullre  de  la  main  levée  et  de  tout 
ce  qui  en  dépend  :  prometlanl  ia  faire  advouer  et  ratiflier  par  nous  au  nom  de  Sa 
Majesté,  ce  que  ferons,  passant  les  choses  pour  le  service  de  Sa  Majesté  et  en  confor- 
mité et  substance  de  ce  que  dessus. 

Mais,  si  au  conlraire  il  advenoit  qu'elle  ne  voulsist  entendre,  et  qu'elle  dit  par  elle  ou 
son  Conseil  que  cesl  argent  n'appartient  à  Sa  Majesté,  ny  mesnicment  à  subjects  d'icelle, 
ains  aux  Genevois  que  ne  sontcomprins  ny  par  les  traités  d'enlrecours,  ny  ceulx  de  paix 
ou  estroitle  aliance,  aussi  que,  estant  argent,  soit  monnoyé  ou  non  monnoyé,  porté 
en  son  pays,  icelluy  y  doibt  demeurer  selon  l'usance  quasi  de  tous  royaulmes,  signam- 
ment  d'Angleterre;  mesmement  que,  en  ensuyvant  les  actes  de  Parlement  et  ordonnance 
d'icelluy  royaulme,  on  ne  pcult  porter  argent  hors,  el  qu'elle  le  retient  tant  à  ce  tiltre 
comme  pareillemenl  pour  ce  qu'elle  en  a  de  besoing  pour  les  affaires  et  nécessité, 
veuillant  s'en  servir  sans  dommaige  des  marehans  ausquels  elle  a  offert  payer  l'inlérest 
et  choses  semblables. 

Vous  direz,  quant  au  premier  point,  que  premièrement  cestuy  argent  ne  pœult  estre 
dit  appertenant  aux  marehans  pour  n'estre  plus  en  leur  libre  disposition,  mais  affecté 
et  destiné  spécialement  pour  s'en  servir  pour  Sa  Majesté,  n'ayans  ieeulx  marehans  eu 
aulire  licence  de  l'emporter  ou  sacquer  d'Espaigne,  sinon  soubs  ceste  condition  et  charge 
expresse,  comme  dit  esi.  Par  quoy,  en  effect,  et  selon  la  pure  vérité,  doibt  esire  tenu 
appertenir  à  icelle  Sa  Majesté,  puisque  c'est  pour  son  usance,  affaires  et  service,  si 
imporians  et  urgens.  Conséquamment  ladicte  Royne  ne  le  peult  retenir  sans  luy  donner 
empeschement  et  traversera  Sadicte  Majesté  ses  affaires,  en  empeschant  la  deffencc 
de  ces  pays  contre  sesdicts  subjects  rebelles. 

Que  plus  est,  direz  que,  ieeulx  deniers  ne  fussent  appartenans  à  Sadicte  Majesté,  si  ne 
les  peult-elle  retenir  pour  estre  bien  des  subjects  de  Sa  Majesté,  comme  estans  les 
Genevois  citadins  résidens  et  à  domicile  en  Anvers,  amenant  par  licence  et  commande- 
ment de  Sa  Majesté  ieeulx  deniers  creus,  forgés  et  monnoyés  en  ses  pays  et  royaulmes, 
passant  de  l'ung  de  ces  pays  à  l'aultre  par  la  mer,  laquelle  du  droit  des  gens  est  com- 
mune à  tous  navigans.  Mesmement  par  lesdils  traités  d'enlrecours  non-seuliement  est 


2:>4  RELATIONS  POLITIQIES 

«Irireiidu  de  donner  obstacle,  ni  enipeschement  ou  user  de  rol)berie,  force  etvolerie,  l'ung 
(unlre  l'aultre;  mais  au  contraire  les  princes  sont  obligés  l'ung  vers  laultre  de  donner 
et  faire  donner  assisleiice,  faveur,  vivres  et  toutes  commodités,  s'ils  en  sont  requis,  pro- 
iiietlans  mutuellement  de  les  traiter  en  leurs  ports,  hàvies,  pays  et  royaulmes,  en  toute 
iHveur  comme  leurs  propres  subjects. 

Le  mesme  est  aussi  promis  par  les  tiailés  de  paix,  en  vertu  desquels  ladicte  paix 
c.-t  jusques  à  présent  entretenue  entre  ces  pays  et  Angleterre. 

Qui  plus  est,  pour  tant  plus  démonstrcr  évidentement  qu'il  ne  sauroit  avoir  fonde- 
ment pour  les  Anglois,  oires  qtie  eeulx  auxquels  les  deniers  apparlieniient  ne  fussent 
subgeets,  ny  demeurans  en  pays  de  Sa  Majesté  (que  si  toutesfois),  si  est-il  que,  par 
nrticle  exprès  desdits  traités,  est  capitulé  et  convenu  que  les  rois  et  princes  ne  peuvent 
et  ne  doibvent  empescher  que  les  estrangiers  (qui  ne  sont  ennemys)  ne  puissent  libre- 
menl  passer  et  repasser  par  la  mer,  usant  de  leurs  ports  et  bàvres,  pour  aller  es  terres 
et  pays  de  l'ung  et  l'aultre,  non-seulement  avec  leurs  marclinndises,  mais  avec  leurs 
biens  et  facultés. 

Par  qiioy  on  voit  que  les  status  et  ordonnances  dudit  royaulmc  au  contraire  ne 
peuvent  contrevenir,  ny  enfraindre  les  capitulations  et  traités  que  les  princes  font  avec 
leurs  voisins,  car  iceulx  déroguenl  à  toutes  clioscs  au  contraire. 

Et,  à  vray  dire,  ceste  allégiialion  des  Anglois  ne  syaurait  valoir,  ains  est  du  tout 
impertinente  pour  ce  fait:  savoir  est,  (juand  une  nave  prend  port  sans  rompre  charge,  ny 
prendre  terre,  ny  pareillement  exposer  ses  piarchandises  en  vente,  mais  que  cecy  se 
fait  pour  la  seureté  et  tuition,  soit  à  l'encontre  des  voleurs  de  mer  ou  la  tempeste ,  ou 
pour  rarouslrcr  ladite  nave,  refrescbir  d'eaue,  prendre  vivres,  en  attendant  le  vent-  : 
auquel  cas  n'y  a  pays  tant  barbare  et  ignorant  du  commerce  et  communication  du 
genre  liumain,  qui  ne  permet  entrée  et  sortie  aux  navires  marchandes  ou  passagières, 
combien  encoires  (comme  dit  est)  que  lesdits  traités  y  pourvoyent  si  clèretnent  qu'il  n'y 
a  que  dénier. 

Que  si  davanlaige  on  vous  objecloit  que  les  princes  in  img  besoing  et  nécessité 
(encoires  que  le  passaige  des  marchans  soil  libre)  peuvent  et  ont  de  cousiume  d'eulx 
scnir  des  bleds,  grains,  vins  el  aultres  vivres  et  marchandises,  et  mesment  des  bat- 
tcaulx  qu'ils  trouvent  en  leurs  ports  et  royaulmes;  rcsponderez  que,  oires  qu'il  fût 
ainsi,  cela  ne  .se  peult  en  ce  fait  practicquer  :  premièrement  que  cela  n'a  lieu  pour 
argent  que  ung  prince  se  fait  venir  ou  laisse  passer  de  l'ung  de  ses  royaulmes  pour 
l'aulne  à  son  usance  et  service,  qui  mesmement  en  a  plus  de  besoing  pour  avoir  les 
armes  en  son  pays  que  non  pas  ladicte  royne,  lai|uelle  ua  aucune  guerre,  de  sorte  que 
ung  prince  ne  peult  faire  cecy  à  l'aultre  sans  oiïenser  la  paix  et  l'amitié  qui  doibi  esire 
mutuelle. 

Que  si  ladicte  royne  vous  fait  encoires  aultre  objection,  parlant  de  l'arrest  de  ses 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'AINGLEÏEKKE.  225 

subjects  pardeçà,  lequel  elle  vouidroit  dire  esire  contre  lesdits  traités,  d'entrecours  o» 
paix,  au  lieu  qu'il  lalloit  user  de  réquisition  et  advertissement  devant  venir  en  ces 
termes  de  représailles  :  vous  respondrez  que  l'ambassadeur  ordinaire  de  Sa  Majesté  a 
fait  les  ollices,  en  diverses  instances,  pour  a\oir  la  main  levée  desdits  navires  et  deniers  : 
à  quoy  l'on  n"a  illecq  voulu  entendre,  ains  a  icelle  royne  commandé  de  descharger  et 
mettre  en  terre  icelluy  argent  et  en  user  enfin  comme  l'on  a  voulu;  que  à  cesle  cause, 
voianl  que  ces  réquisitions  et  remonstrances  ne  valoienl  aucune  chose,  avons  esté  con- 
traint venir  à  ce  remède  ipie  le  droit  commun  et  les  traités  démonstrent,  et  d'user  de 
contre-arrest  et  représailles,  sans  toutesfois  avoir  encoires  louché  à  la  levée  d'aucuns 
biens,  mais  fait  seullement  deffence  de  les  transporter  jusques  à  ce  que  nous  Iny  eus- 
sions fait  enieiulrc  de  par  vous  nos  querelles  au  nom  de  Sa  Majesté,  avec  l'offre  de 
laxer  icelluy  arrest  siiost  ([u'elle  aura  fait  la  raison  desdits  deniers  et  ce  que  l'on  a 
pardclà  attenté. 

Pour  la  (in  et  eonclusion,  vous  luy  remonsirerez  avec  toute  l'nuctorilé  et  décence  que 
convient  pour  la  charge  que  avez,  qu'elle  doibt  penser  que  le  reffus  d'une  chose  si  juste, 
estant  si  clairement  contre  les  traités,  emporte,  et  combien  le  moindre  prince  du  monde 
s'en  vouidroit  ressentir,  tant  plus  ung  roy  tel  que  Sa  Majesté,  d'auliant  que  par  là  ladicte 
roync  démonstreroit  trop  ouvertement  qu'elle  ne  tiendroit  à  quelque  compte,  ny  répu- 
tation l'amilyé,  alliance,  ny  traités  faits  avec  Sadite  Majesté,  toutesfois  qu'elle  debvroit 
considérer  combien  ses  prédécesseurs  l'ont  aultresfois  estimé,  comme  aussi  ne  doublons 
(pi'elle  ne  face  encoires,  sçachans  bien  ce  que  emporte  maintenir  paix  et  amityé  avecq 
ung  tel  roy,  prince  et  voisin,  lequel  Iny  est  encoires  si  estroittement  allié  et  duquel  elle 
ne  peult  dire  sinon  avoir  receu  toute  faveur,  amityé  et  bénéfice,  et  non  desplaisir:  partant, 
si  elle  ne  veull  faire  la  raison,  ne  pourrons  délaisser  de  faire  entendre  à  Sadicte  Majesté 
comment  elle  traicte  avecq  nous  et  ses  subjects,  pour  en  attendre  la  résolution  qu'il  luy 
plaira  prendre. 

Luy  ramentevant  et  représentant  en  oullre  par  caste  occasion  ce  qu'elle  vous  ha  dit 
en  l'an  1S68  à  vostre  parlement,  et  (|u'elle  vous  enehargea  bien  expressément  de 
déclairer  à  Sa  Majesté,  comme  avez  fait  :  que  parlant  vous  en  déplaist  s'il  en  advient 
aultrement  que  bien,  et  qu'elle  y  veuille  bien  penser  et  en  faveur  de  quels  elle  se 
démonstre  ainsi  altérée  ou  aliénée  de  l'amitié  d'ung  si  puissant  prince,  si  bon  amy  cl 
estroittement  et  lldellement  alié. 

Ce  que  vous  pourrez  amplifier  et  extendre  comme  vous  trouverez  le  bien  ei  advan- 
chement  des  affaires  le  requérir. 

El  si  davantage  vous  asseniez  qu'elle  soil  offensée  par  ung  bruit  que  les  rebelles  de 

Sa  Majesté  font  croire  que,  les  affaires  de  pardeçà  achevées  et  expédiés,  on  pense  de  luy 

faire  la  guerre  cl  la  forcer  de  prendre  une  aullre  relignon  :  vous  reguarderez  de  la 

désabuser  de  ccste  opinion,  disant  que  ce  fondement  n'a  aucune  couleur,  ny  apparence, 

Tome  V.  «9 


226  RELATIONS  POLITIQUES 

en  tant  que  Sa  Majesté  n'a  aulire  envie  sinon  de  maintenir  et  conserver  en  ces  pays, 
royaumes  et  Estats,  l'anciiienne  et  vraye  relijiion  que  tons  ses  prédécesseurs  et  luy  ont 
receue  et  suivye,  comme  chascun  prince  peult  et  doibt  de  droit  divin  cl  humain  gou- 
verner ses  pays  et  subjccts,  et  telle  a  esté  aussy  l'intention  de  Sa  Majesté  Impériale; 
mais  de  vouloir  forcer  et  violenter  les  voisins  ,  à  cela  il  n'y  a  eu  onques  aucun  pense- 
ment,  ne  luy  estant  la  charge  de  cela  donnée  de  Dieu  ei  pour  ne  riens  entreprendre 
sur  les  voisins  et  alliés,  cl  y  a  ung  lant  grande  multitude  d'alliés  de  Sa  Majesic  qui  sont 
d'aullre  religion,  ausquels  pour  cela  Sa  Majesté  ne  veult  mal  pourtant,  se  contentant 
gouverner  cl  régir  les  siens  et  cculx  desquels  Dieu  luy  a  donné  la  cure  et  charge. 

Si  voyez  pareillement  que  laditte  royne  se  veull  accommoder  à  la  raison  et  qu'il 
s'offre  quelque  occasion,  vous  pourrez  toucher  de  ceste  grande  multitude  de  rebelles  et 
fugitifs  de  ces  pays  en  son  royaume,  et  qu'elle  peull  facillenient  entendre  comme  cecy 
est  contre  les  traités,  et  de  paix  et  d'estroitte  alliance  et  d'entrecours,  que  vous  audit  cas 
représenterez. 

Aussi  toucherez  de  plusieurs  prinsst  s,  aresls,  voleiyes  et  déprédations,  lant  en  mer 
qu'aux  ports  d'Angleterre,  que  les  subjects  de  Sa  Majesté  sont  constrainis  souffrir 
fréquentement  et  quasi  journellement  par  ses  gens  :  à  quoy  les  traités  commandent  si 
diligemment  pourveoir. 

Fa  si  tant  est  qu'elle  donne  responec  aultre  qu'il  ne  convient,  ne  veullant  relaxer  les 
arrests  cl  donner  main  levée  des  deniers,  ou  qu'elle  diffère  sa  responce  pour  gagner 
apparentement  temps,  après  que  vous  luy  aurez  déclairé  la  charge  que  avez  de  rdourner 
incontinent,  et  que  ceslc  dilation  est  préjudiciable  aux  affaires  de  Sa  Majesté,  vous  luy 
direz,  comme  dessus,  que  avez.chargc  de  vous  en  retourner  pour  faire  rapport  de  tout. 

A  aultre  objection  qu'elle  pourroil  faire,  que  les  marchans  sont  eonlens  luy  laisser 
l'argent  avec  intérest,  répliquerez  que  l'argent  est  permis  sortir  d'Espagne  pour  aultre 
effcct,  comme  dit  est,  et  que  vont  en  Anvers:  si  lors  lesdils  marchans,  qui  seront  libres, 
le  luy  veullent  bailler,  que  l'on  ne  leur  fera  tort. 

Et  au  surplus,  vous  ferez  en  cecy  et  qui  en  dépend  et  aultres  choses  que  jugerez  y 
aller  de  Sa  Majesté,  toutes  et  chascunes  choses  que  bon  et  loyal  serviteur,  conseillier  et 
ambassadeur  de  Sa  Majesté  peult  et  doibt  faire,  comme  en  vous  avons  la  conlidenee. 

Donné  et  fait  à  liruxelles,  le  ix  de  janvier  1568. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  I,  fol.  286.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKHE.  227 

MDCCXCVIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  cliiffre). 

(Londres,  9  janvier  •1S69  ) 

L'ambassadeur  de  France  n'ose  plus  se  charger  de  l'envoi  de  ses  dépêches.  —  lia  appris  l'arrestation 
des  Anglais  dans  les  Pays-Bas;  elle  est  connue  à  Londres.  —  On  a  saisi  ses  lettres  à  la  poste  et 
l'on  s'efforce  de  les  déchiffrer.  —  On  a  craint  qu'une  émeute  n'éclatât  à  Londres  contre  les  étran- 
gers :  les  aldermen  et  les  conslablcs  ont  fait  la  garde  dans  les  rues.  —  Menaces  de  l'Amiral  et  de 
Cecil.  —  Les  portes  de  son  hôlel  sont  gardées  à  vue  et  trois  Anglais  s'y  sont  installés. —  Démarches 
du  cardinal  de  Chàtillon  et  des  agents  du  prince  de  Condc  pour  que  le  trésor  du  roi  d'Espagne  ne 
lui  soit  pas  restitué.  —  Le  duc  do  >'orfolk  et  le  comte  d'Arundel  soutiennent  ses  réclamations.  — 
Nombreuses  saisies  de  navires  sur  les  côtes  d'Angleterre.  —  Quelques  membres  du  Conseil  vou- 
draient que  l'on  envoyât  un  ambassadeur  au  roi.  —  On  menace  les  marins  arrêtés  de  les  conduire 
à  la  Rochelle  oîi  ils  seraient  pendus.  —  Armements  maritimes  dans  la  Tamise  ;  plusieurs  navires 
anglais  se  joindront  aux  corsaires.  —  Avec  peu  d'argent  il  serait  aisé  de  détrôner  Elisabeth  :  tant 
que  la  foi  catholique  ne  sera  pas  rétablie,  il  n'y  aura  pas  de  sécurité  pour  les  Etats  des  Pays-Bas. 

Ténia  esciiptos  dos  parn  Vuosira  Excellenza  de  siete  y  ocho  del  présente,  con  un 
pliego  para  Su  Mag"*  sin  el  que  emhic  con  el  correo  que  me  dexo  aqui  sus  malas,  las 
qiiales  embiarc  quando  lenga  comodidad  pai-a  ello;  y  los  que  digo  que  lenia  escriptos 
liarrian  de  yr  en  pliego  del  Embnxador  que  esta  aqiii  de  Francia,  y  despues  me  lia 
buello  los  pliegos  por  temor  que  abriran  los  suyos  pnr  ver  si  van  en  elles  mios, 
aunque  tiene  passaporte,  y  asi  le  ba  pareseido  que  vaya  sola  esia  reclamacion  y  desta 
forma  porque,  aunque  se  abra,  no  se  eche  de  ver. 

Lunes  très  del  présente,  a  las  xj  de  la  noche,  recibi  la  de  Vuestra  Excellenza  con 
correo  proprio,  por  la  quai  entendi  conio  Vuestra  Excellenza  havia  arrestado  los 
bienes  y  personas  de  Ingleses  y  como  passaron  con  el  otros  quatro  para  la  Reyna  y 
mercaderes.  Luego  fue  aqui  publiée,  y,  cslando  para  partir  el  ordinario,  se  lomaron  los 
paquetes  con  uuo  mio  que  no  me  le  quieren  bolver,  antes  cnliendo  andan  dos  en 
descifrarle  :  bien  creo  que  es  por  demas,  y  los  que  enlienden  son  eslrangeros. 

La  misma  noche  tuvicron  biiena  guardia  los  Condesiables  y  Aldermanes  por  todas 
las  calles  porque  temian  no  se  alborotasse  cl  higar  contra  los  eslrangeros. 

Despues  el  sabndo  embie  a  pedir  audiençia,  y  respondio  el  Cainarero  que  hablo 
para  ello  a  la  Reyna,  que  ella  liavia  va  embiado  dos  de  su  Consejo  que  me  dirian  lo 
que  havia  de  lia/er,  y  assi  vinieron  luego  el  Alniiranle  y  Cecil,  el  quai  dixo  lo  que  no 
se  puede  escrirvir,  quexandosc  y  amcnazando  muclio  por  el  rigor  de  que  havia  usado 


228  RELATIONS  POLITIQUES 

Vuestra  Excellenza  contra  ellos  en  arrestar  con  lanta  presleza,  en  lodos  los  Estados,  los 
bienes  y  persona$  de  Ingleses,  sin  dar  parte  a  Su  Mag"*,  y  que  assi  por  mandado  de  su 
ama  nie  dexara  guardia  que  me  rcconosçiesse  très  vezes  al  dia;  y  lian  qucdado  très 
eavalleros  dcnlro  en  mi  casa  con  su  faniilia,  y  el  uno  es  lierniano  del  que  tiene  la 
Reyna  d'Escocia  a  sti  cargo,  y  me  despidieron  todos  mis  criados  Ingleses,  sino  uno 
para  salir  de  casa,  y  tomaron  lista  de  todos  los  EspaîSoIes  ;  y,  eomo  no  reconoscieron  los 
oposenlos,  se  han  qucdado  algunos  iscondidos.  Olros  han  passado  por  mis  criados, 
de  manera  que  yo  quedo  con  guarde  continua  de  noclie  y  de  dia  a  lodas  mis  puerlas, 
y  dixo  Gecil  que  este  era  poco  segun  Su  Mag'  liavia  (ratado  a  su  Embaxndor  en  no 
quererle  aun  dar  audieneia,  y  de  aqui  dixo  muclias  cosas  en  favor  de  su  Religion, 
rcsolviendose  en  que  el  y  yo  haviamos  de  padescer  en  este  negoeio.  Parcsceme  que  no 
bolveran  el  dinero,  porque  el  Cardenal  Chatiilon  y  los  agentes  del  Principe  de  Conde 
instan  para  que  se  quede.  El  de  Norlfolt  y  Arandel  querian  que  se  bolviesse  y  que  yo 
liiziesse  muclia  demostraçion  en  ello,  para  que  ellos  culpassen  de  lodo  a  Ceeil  y  le 
rebolviessen  con  la  Reyna,  y  por  esta  causa  pedi  yo  la  audieneia,  y,  aunque  agora  no 
ayan  podido  hazer  nada,  creo  podran  mucho,  yendo  el  negoeio  adelanie. 

Antes  que  Vuestra  Excellenza  arrestasse  ay,  ya  ellos  liavian  tomado  todas  las  naves 
de  la  cosia  de  l'Esté,  y  puesto  guardias,  y  dentro  de  las  naves  nuestras  ponian  Ingleses 
por  mas  seguridad.  Ellos  meresçen  el  casligo  que  paresçe  que  Dios  les  apareja  por  sus 
grandes  maldades.  Estan  muy  quexosos  del  rigor  de  Vuestra  Excellenza,  como  tengo 
dicho,  y  de  mi  diligencia  en  advertirle  liarto  escozidos,  y,  cicrto,  Sinor,  como  ya  lo  he 
signilieado  a  Vuestra  Excellenza ,  agora  ay  muy  buena  forma  de  rcduzir  este  reyno 
a  la  fec  latliolica  que,  cnlretanto  que  csle  mal  dure,  nunca  estaran  seguros  los  Estados 
de  Flandcs. 

Algunos  del  Consejo  querrian  embiar  un  Embaxador  a  Su  Mag^,  provando  por  esta 
via  de  quedarse  con  este  dinero. 

Los  Espa&oles  y  Franceses  de  las  naves  que  han  robado  los  cossarios,  me  han 
escripto  una  caria  que  los  han  lomado  presos  y  que  los  amenazan  que  los  llevaran  a 
la  Rochela  y  los  ahorcaran  a  lodos. 

Las  quatro  naves  de  la  Reyna  han  ya  salido  del  Rio,  lienen  orden  para  juntarsc 
con  las  otras  que  seran  dozc  o  catorze,  y  se  ponen  en  orden  otros  cossarios,  y  creo 
tomaran  très  o  quatro  navts  venecianas  que  estan  aqui. 

Como  lenga  orden  de  Vuestra  Excellenza,  facil  cosa  sera  levantar  la  Reyna  y  con 
poco  dinero. 

De  Londres,  a  ix  de  Enero  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estaiio,  Leg.  821,  fol.  6.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLE'J  ERRE.  229 

MDCCXCIX. 

Georges  Kniglittey  au  Conseil. 

(9  JANVIER  1869.) 

li  réclame  une  inderanité  pour  ses  bient  qui  ont  été  saisis  à  Berg-op-Zooin  par  l'ordre  du  duc  d'Albe. 

[Record  office,  Dom.  pap.,  Cul.,  \i.  327,11°  17.) 


MDCCC. 

Déclaration  de  don  Guéran  d'Espès. 

(10   JANVIER  1569.) 

Réponse  à  la  proclamation  de  la  reine,  du  6  janvier.  —  Exposé  de  tout  ce  qui  s'est  passé  lors  de  la 
saisie  du  trésor  du  roi  d'Espagne  et  justilication  des  mesures  prises  par  le  due  d'Albe. 

Don  Guert<ii  d'Especz,  Cavallero  de  l'Ordcn  de  Calatrava,  del  Consejo  de  Su  Mages- 
tad  y  su  Ambaxador  acerca  de  la  Serenissima  Rejna  d'Yngliiltierra,  a  lodos  los  que  la 
presenlc  vieren,  salud  y  amor. 

Por  quanto  por  parle  de  la  Serenissima  Reyna  d'Inghiltierra  o  on  nombre  suyo  se  a 
publicado  una  prociamacion  imprimida  a  los  seys  de  lieiiero  en  Londres,  querriendo 
dar  alguna  culpa  a  l'Eccelencia  del  lilustrissimo  Duque  d'Alva  d'aver  heclio  la  gênerai 
detencion  de  los  bienes  y  personas  de  los  Ingleses  que  fueron  Iiallados  en  los  Paeses- 
Bassos,  porque  parezça  claro  quan  sin  culpa  esta  dicho  lilustrissimo  Duque  y  assi 
mismo  la  verdad  de  lodo  cl  tratto,  Os  hazcmos  sabcr  que,  a  los  xxiij  de  noviembre  de 
i'ano  passado,  nos  fue  dado  aviso,  eomo  en  la  parte  de  Westc,  avian  aportado  algunas 
navcs  y  zabras  que  venian  d'Espaîia,  con  el  dinero  que  Su  Magestad  Catbolica  emblava 
a  Flandes  para  las  pagas  de  su  exercito,  y  que  llegavan  y  estavan  con  algun  peligm 
por  causa  de  los  eossarios  franceses  y  yngleses  que  juntos  por  alli  robavan  todas  las 
navcs  assi  de  Francezes  como  d'Espanoles,  Flamencos  y  olros  subditos  y  vassalos  de  Su 
Magestad;  y  assi  nos  determinamos  de  pedir  audiencia  a  esta  Serenissima  Reyna,  laquai 


9S0  RELATIONS  POLITIQUES 

nos  fuc  dada  a  lo«  xxix  del  diclio  mes  de  iioviembrc:  en  la  qiial  la  suplicamos  ijuc, 
conforme  a  la  confédération  y  amislad  que  enlrc  cl  Rey  ni\eslro  seîior  y  Su  Majestad 
avia,  mandasse  defender  en  sus  puerlos  dichos  nuestros  navios  y  dar  pas<aporie,  si 
fiiesse  nienesler,  por  traer  cl  dinero  por  licrra  hasta  Dobla,  o  algunas  naves  de  Su  Ma- 
{fcstad  armadas  a  nuesira  eosia  para  eondiizir  esle  dinero  a  salvamenio  en  Amberes. 
Lo  quai  to<io  eoncedio  Su  Magestad  niuy  benignamente;  y  nos  lo  liezimos  saber 
al  diche  lllustrissimo  Diique,  ci  quai  se  hallava  en  Cambrezy,  acabando  de  liechar  de 
a(niellos  Eslados  los  rebeldes  de  Su  Magestad  Catbolica,  paraque  Su  Eccellencia  escu- 
git'sse  el  partido  que  mejor  le  paresciesse  y,  entre  tanto  que  tardava  a  venir  su 
rispuesta,  rescreseieiidosc  que  Courtne  y  Kerken,  piratas  yngleses,  que  pocos  dias 
antes  avian  armado  en  compania  de  otros  Franeezcs,  avian  tomado  très  hulcas 
flamencas  y  una  nao  cspanola  niuy  ricas  y  traydas  al  puerio  de  Pleyniewa  y  otros 
de  aquella  Costa,  y  dividida  y  vendida  a  su  voluntad  la  preda  y  rrobo,  y  assi  mismo 
que  en  los  puerlos  de  aquellas  partes  los  cossarios  y  otras  personas  de  la  licrra 
probavan  a  invadir  d'hos  navios  y  defcnsorcs  dellos,  sin  que  se  pusiessc  en  ello 
gênerai  y  eoiivenienlc  remedio.  Veyendo  que  los  cossarios  passeavan  publicamenic 
pi)r  la  ysia  y  lenian  l'avor  en  la  Corte  y  sacavan  libranzas  y  mandamientos  para  la  segu- 
ridad  de  algunas  depredaeiones  que  avian  hedio,  dimos  razon  dello  al  muy  lllustris- 
simo Roberto  Condi'  de  Leyceler  y  al  mag"°  GuillielmoCecyll,  prencipal  Secrclario  d'esia 
Serenissima  Reyiia,  personas  ymporlantis  en  su  Consejo,  lo  quai  fuc  a  los  12  de 
deziembre,  muesirandoles  los  grandes  ynconvenienies  que  de  sufrir  semejanles  piratas 
Si  podrian  seguir  y  como  era  contra  la  paz  publiea,  amistad  y  confederacion  de  la 
casa  (rYnghilterra  y  de  Borgona,  y  embiamos  a  pcdir  aiidicncia  a  esta  Serenissima 
iieyna,  que  nos  fue  concedida  para  los  14  seguientes.  El  mismo  dia  de  las  dozc,  Su 
.Magestad  lirmo  el  passaporte  para  bazar  traer  lodo  cslo  dinero  por  mar  o  por  lierra  con 
loda  scguridad  conveniente,  y  assi  tambien  en  la  audieneia  de  los  ii  rclirmo  su  pala- 
bra y  scguridad  real,  dio  nucvas  carias  y  mas  encarecidas  que  las  primeras  a  lodos 
sus  ministres  en  aquellas  |»arlcs  y  otras  para  Guilheimo  Winter,  eapilan  de  mucbas 
naos  suyas,  que  se  pensava  entonces  se  hallaria  en  la  dicba  partida  del  Weste,  y  assi  nos 
despacliamos  a  Pedro  de  Madriaga  y  Pedro  Marlines,  habitantes  desta  eiudad  de 
Londies  :  los  quales  a  18  del  mes  passado  llegaron  a  Hantona,  y  en  el  otro  dia  tie 
nianana  presentaron  y  rrcgistaron  roi  passaporte,  y,  advertido  Lope  de  la  Sierra,  opitan 
d'una  nave  que  cstava  con  aquel  puertn  con  59  caxas  de  moneda,  passaron  adelante 
eamino  de  Plemna  |)ara  bazer  lo  mismo  ally  y  en  Fabyque  y  hablar  con  el  capitan 
Winter.  El  mismo  dia  que  ellos  partieron  de  Antona,  llego  ally  Horssey,  eapilan  de  la 
ysIa  de  Wigbi,  y  otros  embiados  por  la  Serenissima  Reyna,  y  con  muebos  barcos  y 
gente  en  ellos  entraron  en  la  nave  del  diclio  Lope  de  la  Sierra  y  sin  rrispeto  del  passa- 
porte y  scguridad  sobrediclia,  eontra  voluntad  del  dicbo  Lope  de  la  Sierra,  sacaron 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  231 

(odas  las  caxas  de  la  nioneda  en  lii ira  y  las  cncoiîicndaron  a  los  que  los  parescieron, 
siii  periTictir  a!  dicho  Lopc  de  la  Sierra,  ny  a  rivngiino  de  los  suyos  que  assisiiesseii 
a  la  guardia  de  las  dielias  eaxas.  De  lo  (|ual  el  diclio  Lo|)e  de  la  Sierra  nos  dio  luego 
aviso,  y  assi  a  los  xxj  drl  passado  nos  despacliarnos  corrro  adverlicndo  ilr.  lan  gran 
novidad  al  llliisirissinno  Diiqiie  d'Alva  :  va  en  este  tiempo  eranios  bien  asseçruarados  y 
certilieados  de  rnuchas  personas  de  gran  aiitoridad  en  esta  ysla  conio  la  Serenissinia 
Reyna  dclerniinava  de  tomarse  este  dinero  con  acliaqiie  de  dczir  que  era  de  particula- 
res  personas,  aun  que  fuessen  vasallos  de  Su  Magestad  Calholica.  Toda  via  el  mesnio 
dia  de  xxj  escrivi  a  la  dicha  Serenissinia  Reyna,  qucxandome  disle  agravio  y  su|)lican- 
dole  nos  luviessc  su  palabra  y  passaporte  paraque  este  dinero  l'uesse  a  Anveres,  onio 
cstava  eoncerlado.  En  la  mcsnia  earla  tambien  nos  quexamos  a  Su  Magestad  que  siendo 
en  cl  diclio  puerto  de  Antona  mandada  de  lener  por  juslieia  liordenaria  una  nave  rrobada 
de  los  piratas  cargada  de  inercaderias  de  vassallos  de  la  Magestad  del  Rey  nuesiro  senor 
por  cartas  y  niaridaniientos  suyos,  fuesse  librada  y  vnella  en  |)oder  de  los  piratas.  Su 
Magestad  Serenissima  no  nos  mando  rresponder  por  escrito,  y  algiinos  de  sus  Ministros 
dixieron  de  palabra  que  Su  Magestad  guardava  aqnel  dinero  para  el  Rey  nuestro  seBor, 
y  que  despues  de  dado  el  passaporte  avia  sabido  nlras  cosas,  y  a  mis  criados  que  pidie- 
ron  aiidiencia,  no  les  quizieron  aquel  dia  dar  rrespuesta  rresoiuta,  ny  cerlidcar  si  en 
laszabras  dePlemnua  y  Fabyque  avian  innovado  otro  tanto.  Loqual  despues  aparescido 
ser  assi  y  que  avian  en  aquel  tiempo  quitatio  taiibicn  las  vêlas  y  sarxia  de  los  dichos 
navios,  poniendo  en  cada  nao  guarda  de  Yngleses  y  quitando  a  los  macstres  lodas  las 
escrituras  de  carias  y  conosimientos,  y  el  otro  dia  despues,  que  fue  a  los  2!2,  enibiamo?  a 
inseslir  y  pedir  audiencia  :  laquai  nos  fue  prorogada  hasla  los  29  del  dicbo  mes,  en 
laquai,  con  lodo  acatamiento,  nos  quexamos  a  la  dicha  Serenissima  Reyna  de  la  dicha 
novidad  comelida  en  Antona,  suplicandola  la  mandasse  rreniediar  conforme  a  sus  ofres- 
cimientos,  a  la  rrason  y  justicia,  confederacion  y  amistad  que  con  el  Rey  nuestro  ténia. 
A  lodo  loqual  Su  Magestad  con  muy  suaves  palabras  respondio  que  el  sacar  en  tierra  los 
dichos  dineros  avia  sido  para  mejor  guardarlos  por  servicio  del  Rey  su  buen  liermano, 
encaresciendo  mucho  la  determinacion  y  alrevimienlo  de  los  cossnrios.  Loqual  todo  lo 
acceptamos  por  parte  del  Rey  nuestro  senor,  y  se  lo  agradescimos  irifinitamente  ofres- 
ciendole  que  Su  Majestad  lernia  perpétua  memoria  dello.  Y  passâmes  adelante  a  supli- 
carla  que  diesse  las  navcs  promctidas  para  la  guarda  deste  dinero  y  eonduzirle  hnsla 
Amberes,  eomo  antes  con  tanto  amor  avia  concedido.  A  loqual  Su  Magestad  se  muesiro 
luego  remetenle,  significando  que  dos  Genoveses  le  avian  hecho  entender  que  este 
dinero  no  era  de  Su  Magestad  Catholica,  sino  de  algunos  mercaderes,  y  que  assi  ella  le 
querria  rrelener  por  su  uso,  pagando  alguna  cosa  para  el  interesse  a  sus  duenos.  A  lo 
quai  nos  replieamos  instantamente,  assi  por  la  autoridad  de  nuesiro  cargo  y  la  obliga- 
cion  que  Su  Mageslad  liene  por  cl  de  creernos,  como  en  viriud  de  una  carta  de  creenzia 


232  RELATIONS  POLITIQUES 

%■ 

•Il  I  lllustrissimo  Duqued'Alva,  laquai  entonccs  le  diniosen  sus  manos,  que  aquel  diiiero 
«'la  di  S»  Mageslad  Calholica,  y  venia  para  servicio  de  su  canipo,  traydo  d'Espaùa  para 
la  sola  paga  de  su  génie.  En  loqual  Su  Magcstad  esiuvo  muy  dura  y  muy  differenle 
de  lo  que  en  las  olras  audienoias  la  avianios  liallado,  con  gran  marn villa  nueslra  de 
que  una  Reyna  tan  excellente,  por  inducimiento  de  persona  alguna,  en  tal  tiempo  en  que 
ella  avia  de  socorer  con  su  proprio  dinero  las  cosas  del  Rey  nuestro  seftor  en  Flandes, 
lo  qui'/.iesse  delener  o  lomar,  sin  tener  rrespcto  a  la  amislad  que  deve  a  un  tan  gran 
Principe.  V  assi  desla  audiencia  qnedamos  sin  otra  resolucion  alguna,  sino  que  dentro 
de  1res  o  quatro  dias  me  harria  informar  como  aqucllos  dineros  eran  de  mercaderes, 
loqual  hasia  oy  no  ha  lieeho  ninguno.  Quedamos  desta  rcspuesla  muy  mal  satisheclios 
V  desp«cIiamos  im  secreiario  nuestro  a  dar  razon  dello  al  lllustrissimo  Duquc,  mal  con- 
tientos  Innbien  de  los  consejos  que  estos  dias  se  lenian  aca,  tan  coniinuos  con  los  agen- 
tes  de  los  rebeldes  del  Rey  nuestro  senor,  en  perjuyzio,  segun  paresce,  de  la  amistad 
antigua  '. 

El  Duque  entrctanto,  con  el  primier  aviso  nuestro  de  la  delencion  de  la  moneda  y 
rrelaeion  de  algunos  soldados  de  la  nao  del  dichn  Lope  de  la  Sierra  que  alla  fiieron, 
veyendo  un  agravio  lan  manifieslo,  y  que  a  lodos  los  desta  ysla  catolicos  como  de  la 
nucva  Religion  paresce  mal,  y  ereyendo  que  esta  dcteneion  no  parlia  de  la  mente 
desla  Serenissima  Rejna,  sino  de  algunas  otras  personas  que  no  lienen  aquel  zelo  que 
convienc,  passo  a  mandar  a  detener  los  bienes  y  personas  de  los  Yngleses,  como  a 
eamino  que  esta  Serenissima  Reyna  avia  antes  liallado,  sin  provocar  la  persona  alguna 
a  ello  por  el  Rey  nuesiro  senor,  alendido  que  por  parle  de  la  Mageslad  Catholiea  y  de 
sus  governadores  y  subditos  se  le  a  giiardado  sienipre  bue[na]  vezindad  y  amistad,  y 
esia  Serenissima  Reyna  y  nobilissimo  reyno  han  rrecibido  de  la  mano  de  la  Mageslad 
Catholiea  todo  favor  y  amparo.  Por  loqual  siendo  tan  claro  y  notorio  lo  hazemos  saber 
a  lodo  el  mondo  paraque  con  este  enleramcnle  de  la  verdad  y  buenos  progressos  assi 
del  lllustrissimo  Duque  d'Alva  como  nuestros,  nhservando  ynlerramenie  el  rispelo  y  fe 
dévida  a  los  amigos,  y  amparando  con  necessarios  presidios  y  fuerças  los  subditos  del 
Rey  nuesiro  seftor,  defendiendo  sn  aiitoridad  y  grandeza  por  los  medios  que  para  ello 
el  tiempo  muesirara  ser  convenienles. 

{Record  oijice,  Cal.,  n*  26.) 

'  Par  une  lettre  du  20  janvier  1569,  William  Hawkins  réclama  une  jMirl  des  biens  saisis  sur  les 
sujets  du  roi  d'Espagne.  {Record  office,  Dom.  pap.,  p.  329,  n«  36.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  233 

MDCCCI 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  10  janvier  1569.) 

il  a  reçu  la  visite  de  l'amiral  cl  de  Cccil;  leurs  menaces.  —  Crédit  de  Cecil;  tant  qu'il  dirigera  le 
gouvernement,  on  ne  pourra  point  compter  sur  la  paix.  —  Ses  dépêches  ont  été  saisies  et  ou  essaie 
(le  les  déchiffrer.  —  On  lui  a  permis  d'écrire  au  duc  d'Albe,  pourvu  qu'il  remette  ses  lettres. 

Con  tener  l'nciiltad  del  Sccrclario  Cecil  de  cscrivir  esla«a  Vuesira  Excellenza,  le  hago 
saber  como,  embiando  yo  a  los  ocho  a  pedir  audiencia  de  la  Serenissima  Reyna  y  pro- 
curando  lambien  de  informar  a  aiguiios  de  su  Consejo,  rcspondieron  que  Su  IMageslad 
embiava  aqui  ciertas  personas  que  me  darian  la  respucsta,  y  assi  el  Almirante  y  el 
mesino  Cecil  aquel  dia  vinieron  a  mi  posada,  y  el  Almirante  dixo  pocas  palabras  y  no 
malas,  yCecil  mucbas  y  r. .,  dando  culpa  a  Sua  Excellenza  en  lo  lieeho,  sin  rcconocer 
la  sua,  culpandome  a  mi  tambien  con  grande  arrogancia  y  tomando  nomina  de  mis  cria- 
dos  rigurosamente,  sin  consentir  que  alguno  dellos  saïga  de  casa,  sino  un  Ingles,  y  vede 
entrasse  persona  a  visiiarme,  y  braveo  de  la  religion  et  tic  la  missa.  Renovo  lo  d>  I  Em- 
baxador  Man  y  desenterre  al  obispo  de  la  Quadra,  enlin  dixo  y  hizo  mil  impercinencia  , 
y  cl  piensa  que  trata  con  estos  Ingleses  que  temblan  del.  Yo  le  dixe  que  de  lo  que 
Vuestra  Excellenza  avia  mandado,  Vucslra  Excellenza  daiia  razon  y  que  en  lo  demas, 
restituyendo  el  dincro  y  cosas  aca  detenidas,  se  baria  lambien  asse  en  esse  pays. 

Esto  del  dinero  no  le  viene  a  cuenta.  l'or  mi,  ni  por  mi  rcspcio,  Vuestra  Excellenza 
no  dexe  de  hazer  todo  aquello  que  al  servieio  de  Su  Mageslad  y  autoridad  conviene, 
quan  tanto  que  Cecil  governare,  yo  no  puedo  pensar  aya  firme  paz,  y  que  lastima  que 
ba  una  Reyna  tan  ecelente  de  tanto  credito  a  ima  persona  tan  escandalosa.  Dios  lo 
remediara  qu'en  el  reyno  assi  grandes  como  pequenos  eslan  mal  conlentos  deste  go- 
vierno  '.  Vuestra  Excellenza  lo  mandara  escrivir  a  Su  Magesdad  con  presleza.  Y  quanlo 
a  una  proclama  quel  ha  ordenado,  en  la  quai  . .  lo  que  mas  importa,  y  no  dize  bien  el 
caso  como  passa  . . .  dize  que  yo  quede  con  esta  Reyna  Serenissima  que  avia  de  bolver 
por  la  rcspuesta,  lo  quai  es  falso  por  que  Su  Magesdad  dixo  me  la  mandaria  dar  dentro 
quatre  dias.  He  ordenado  essa  respuesla  si  a  Vuestra  Excellenza  parece  bien. 

'  Il  est  à  regretter  que  ce  passage  fort  important  ne  nous  ait  été  conservé  que  par  un  texte  incom- 
plet. Le  sens  de  la  phrase  étail  :  le  gouvernement  n'est  agréable  ni  aux  grands,  ni  aux  petits. 

Tome  V.  50 


334  RELATIONS  POLITIQUES 

Mi  paquetc  no  m'a  querido  bolver  y  devc  de  andar  de  gente  con  un  lal  Sumer  ha 
descifrar,  yo  se  lo  . .  dono  si  lo  acierta. 

Esias  cartas  van  a  su  euenla,  por  ellas  no  se  da  seguridad  '. 
Londres,  a  x  d'Enero  M.  D.  LXIX.  ^^ 

(Brilish  Muséum,  Galba,  C.  III,  n*  91.) 


MDCCCII. 

Don  Guérau  d'Espès  à  Jérôme  de  Curiel. 

(LOUDRES,  iO  JANVIER  1569.) 

Les  cncliantcments  d'Araadis  se  sont  renouvelés  en  Angleterre.  II  est  le  prisonnier  de  la  reine 
Orianc;  mais  il  espère  que  tout  finira  en  comédie.  —  II  se  recommande  au  souvenir  d'Arias 
Montanus. 

Si  hay  oyere  dezir  que  me  lian  detenido,  no  se  maraville,  por  que  en  esta  ysia  ay 
aun  de  los  encantamienlos  de  Aniadis  y  vive  Arcalaus  :  pero  yo  esloy  sano  y  bueno, 

'  Les  mesures  prises  par  Elisabeth  avaient  produit  une  profonde  sensation.  Le  24  janvier,  Norris 
écrivait  de  Paris  à  Cccil  : 

llaving,  according  lo  Hir  M.ijesties  lomniaundcmcnt,  dclte  wilhe  Ihc  Ambassador  for  Spaine,  gyving 
him  to  understondc  of  Hir  Ilighiies  procedingcs,  he  loke  the  maller  very  highiy,  saing  that  he  was 
abell  lo  affirme  that  the  King  liis  mastrrs  Ambassador,  bcing  at  the  Courte,  culd  not  hâve  aecesse  lo 
Hir  Majcsty,  but  was  delayed  from  diiye  to  day  to  the  grcal  hinderaunce  of  bis  service,  the  money 
that  was  slayed,  being  for  the  sold  of  ihe  arniey  in  the  Lowe-Counlreis.  And  hc  likwise  niuche  raar- 
Telid  that  Hir  Majcsty  wold  procuer  th'Emperour,  the  Kingc  bis  master  and  the  frenche  King  to  be 
her  ennemies.  VVhcrunto  1  awnscrid  that  Hir  Highncs  hadd  for  cerlein  usid  soche  diligence  in  pre- 
serving  the  Ireasour  being  assaycd  to  be  spoilid  by  other  shippcs  namyd  for  the  Prince  of  Condeis 
service,  as  the  Quene  my  misteris  hadd  dcsarvid  greal  thankes  for  hir  frendly  dealing  in  that  behalfe, 
and,  whcr  he  sayd  he  fownde  il  straunge  Hir  Highncs  wold  seke  to  makc  hir  ennemies  Ih'Emperonr 
etc.,  I  thought  ther  was  nevcr  Prince  hadd  borne  more  injuries  than  she  hadd  ralher  thcn  to  breake 
wilhe  eny,  withe  wbom  she  was  allyid  in  amitié.  And  to  make  yt  évident  to  him  of  soche  thinges  as 
himsellfc  was  prevy  unto ,  hc  well  knew  she  hadd  indurid  at  bis  mastcrs  bandes  soche  an  injury  as 
amongest  Princes  halhe  seldome  or  never  bin  usid,  as  that  bis  Ambassadour  résident  was  deniyd  the 
exercice  of  bis  religion  bothe  for  himsellfe  and  bis  traîne.  And  furtber,  Hir  Highnes  sending  the 
Kinge  hir  lettres,  he  was  nôt  permittid  to  bave  aecesse  to  bis  présence  lo  delliver  tbem ,  wbicbc 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  25S 

prisionero  de  la  Reyna  Oriana,  y  pienso  que  sin  aver  menester  ni  Urganda,  ni  Tiiurgar 
mucho,  todo  eslo  se  aeabara  en  comedia  '. 

Entre  lanlo  V.  M.  procure  d'embiarme  aigunos  crédites  y  de  mi  besar  de  manos  a 
nueslro  buen  Arias  Montanoy  cncomiendas  a  todos  los  amigos,  y  Nueslro-Seîior  la  rauy 
mag"  persona  de  V.  M.  guarde  y  aereciente  como  dessea. 

De  Londres,  a  10  d'Ënero  1569. 

{Record  office,  Cal.,  n*  41.) 


MDCCCIil. 

Rapport  de  Robert  Harrison 

(Vers  le  iO  janvier  1569.) 
Mesures  prises  contre  les  marchands  anglais  dans  diverses  villes  des  Pays-Bas. 

The  reporte  of  Robert  Uarryson  of  London,  Saller. 

First,  the  said  Robert  did  arryve  at  Fiushing  on  wendsday  tlie  8'"  of  janu.irie  1568. 
And,  so  going  to  the  custome-howse,  there  was  tolde  by  the  customers  servaunt  (hat 
the  englishe  merchaunles  lycing  at  Andewarpe  was  arrested  the  wednsday  belore 
Newe-Yeres  daye,  the  lieyes  of  theyr  pack-howsen  laiten  from  (hem,  tlieir  coiintingc- 
howses  sealed  upe,  not  restrayned  from  the  libcrlie  of  the  towne,  but  everye  night 
corne  to  the  englishe  howse,  and  ilicre  were  garded  by  men  of  warre. 

Forther  the  said  Robert  sayethe  thaï  the  iiij"'  shippes  sent  from  London  was  slayed 

uncurleus  dealing  hatlie  ncver  bine  usid  by  Hir  Majestic  towardes  his  master  or  eny  other  prince. 
Whcr  uppon  lie  replyid  that  Master  Man  went  abowt  to  bring  a  new  religion  into  the  cowntrey, 
withe  somc  other  objections  of  very  smale  effecte.  Toching  the  rest  of  Hir  Highnes  lettre,  1  intend  to 
communicate  tlicrof  withe  the  King,  taking  my  yorney  (God  willing)  to  morrow  towardes  his  campe. 
I  hâve  sent  the  Spanishc  Âmbassador  the  copy  of  the  proclamation  trauslatid  into  frenche,  havyng 
gyven  it  besidcs  to  the  Ambassador  of  Venice  and  others  that  hathe  rcquestid  the  same.  (Record  office, 
Cal.,  n'  73.) 

'  Un  manuscrit  du  British  Muséum  offre  la  traduction  suivante  de  ce  passage  : 
Monsieur,  si  vous  oyrez  dire  qu'on  m'a  détenu  ici ,  ne  vous  esbahissez  d'autant  que   les  enchan- 
temens  d'Amadis  sont  cncores  en  ceste  isie  ici,  et  Arcbelaus  vit.  Ce  nonobstant  je  suis  sain  et  sauf, 
prisonnier  de  la  roync  Oriane,  et  si  pense  que,  sans  avoir  besoing  de  Urgande,  ne  autre  grande  pour- 
suite, tout  ceci  finira  en  comédie. 


836  RELATIONS  POLITIQUES 

at  Midieburghe,  theyr  mastors  merchaunts  and  dyvers  maryners  were  commyticd  to 
prison,  and  by  reporte  made  by  credable  men  thaï  ail  our  Englishe  men  were  lykcwise 
imprisoned  in  Barrowe,  Armewe,  Camfear  and,  by  theyr  reporte,  in  ail  the  Lowe- 
Couniries. 

Further  the  said  Robert  sayeth  uppon  his  owne  knowlege  thatat  Flushing  the  maslers 
of  the  shippes  and  dyvers  othcrs  be  in  prison  and  veric  hardelie  dehe  wilhall,  the 
goodes  remaynge  siill  abourde  the  shippes,  and  in  everye  shippe  certen  of  their  coun- 
iriemen  with  some  Englishemen  lo  watche  the  goodes,  so  that  ail  thinges  did  remayne 
in  the  custodye  of  the  baylif  of  the  lowne  to  the  use  of  the  King,  lill  he  hardc  of  further 
aunswere. 

{Record  office,  Cal.,  n*  iS.) 


MDCCCIV. 
Les  marchands  de  l'Etape  aux  lords  du  Conseil. 

m   JAKVIRR   1S69.) 

Ils  demandent  k  être  indemnités  sur  les  biens  des  marchands  flamands  saisis  en  Angleterre 
des  pertes  qu'ils  ont  essuyées  aux  Pays-Bas. 

(Record  office,  Dont,  pap..  Cal.,  p.  327,  n*  19.) 


iMDCCCV. 
Arthur  Champernowne  au  Conseil. 

m  JANVIER   1âti9.) 

Il  a  fait  saifir  à  Darmouth  et  à  Ptymouth  tous  les  navires  appartenant  à  des  sujets  du  roi  d'Espagne 

—   La  plupart  sont  fort  grands. 

(Record  office,  Dont,  pap.,  Cal.,  p.  327,  n*  21 .) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  257- 

MDCCCVL 
Henri  Knollis  à  Cecil. 

(Londres,  13  janvier  1S69.) 

II  a  rendu  à  don  Guérau  d'Espès  les  lettres  qu'il  avait  écrites.  Il  a  été  entendu  qu'il  les  remettrait 
ouvertes.  —  Sur  ces  entrefaites,  il  faut  veiller  avec  soin  sur  le  renard. 

Syr,  It  may  please  yowe  to  underslande  lliat  yestcr  nighl  late  whal  tyme  accordyng 
10  the  order  prescrybed  we  went  lo  vysitowre  Embassador.  I  rendercd  unto  liym  liys 
lettres,  declaryng  that  yn  case  lie  wolde  advertyse  the  Duke  of  any  thing  perteanyng 
unto  hys  estate  yn  suche  sort  as  )  t  myght  openly  appere  ihal  hys  enformatyon  were 
agreyng  wyllie  ihe  Irulhe  of  ihe  thynges  passed  and  fiirder  provyde  allso  by  lellers 
thaï  the  caryer  myglil  bave  free  passage  lo  goc  and  lo  corne,  yowe  wolde,  accordyng 
to  ihe  promyse  made  yn  ihe  Qucnes  Majestés  behaiffe,  lake  order  for  tlic  conveyans. 
Wher  unto  be  answered  that  for  tbe  fyrst  be  wolde  tbynke  better  upon  yl  :  for  the 
olher  be  sayde  that  his  lettres  coulde  not  beare  the  autoryte  of  a  safTconduyt.  Now  as 
lowchyng  ihe  laste  1  was  so  bolde  to  tell  hym  that  1  supposed  ihat,  albeit  hys  lettres 
werc  not  for  autoritye  suffycyent,  yei,  for  to  do  hym  plcasure,  lier  Majesté  wolde  aven- 
ture so  far  upon  his  credyl.  And  ihus  afftcr  a  fcw  wordes  we  bad  hem  god  nyght. 

Not  long  alTler  we  were  eomen  to  owre  chambre,  by  certcn  of  hys  mcn  be  sent  us  the 
lettres  open,  wyllyng  that  afTler  we  had  red  tbcm  and  sene  them  sealed,  accordyng  to 
promyse,  we  sholde  send  ihem  unto  yowe.  Agayne,  before  we  bad  red  tbcm,  he  sent  us 
worde  thaï,  yf  yl  so  pleased  us,  we  myght  send  them  open  :  ihe  wiiycbe  olTer  we  thought 
yt  not  owre  partes  to  refuse ,  yn  as  moche  as  by  thèse  yowe  may  see  hys  devotyon,  hys 
boldncs,  hys  stomacho.  Yn  the  nicanc  lymc  we  watche  the  foxe  wylhe  greal  care  and 
dylygens;  but  his  beiyys  large  and  on  every  parte  full  of  startyng  holes  :  owre  nettes 
be  few  siendcr  and  weake.  [  dowt  not  yowe  see  the  peryll,  wherfor  we  hope  affler 
spedy  provysyon  :  whych  God  send  lo  the  saffty  of  lier  Majesty  and  the  reame,  to  the 
honor  of  her  Counsell  and  the  comfort  of  her  poore  servants. 

From  London,  ihys  mornyng  beyng  ihe  12  of  january  1568. 

{Record  office,  Cal.,  n*  46.) 


RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCVII. 
Charles  Utenhove  à  Mundt. 

(B*u,  13  j&hTiER  1869.) 

Il  le  prie  de  s'informer  près  de  Cecil  si  la  reine  d'Angleterre  accepterait  rbemmage  d'un  ouvrage 
précédé  d'un  acrostidie  en  sou  honneur. 

Facit  humanitalis  tuae  quam  cuni  in  Anglia  lum  alibi  priedicari  non  semel  audivi 
fiducia  ut  non  scribere  tantuni  ad  te  non  dubitein,  sed  nec  oneris  tibi  aliqtiid  imponere 
verear.  Discessit  hinc  heri  quidam  Gui.  Selin  noniinc,  cui  recla  in  Angliam  profecturo 
literas  daturus  eram,  nisi  ille  vel  meam  diiigëntiain  antevertisset  vel  negligentiam 
fuisset  elapsus.  Proinde  mibi  auctor  fuit  Oporinus  noster  lui  perquam  studiosus  ut 
illas  ad  le  millerein.  Nernineni  esse  qui  eelerius  et  certius  eas  niissurus  essel  in 
Angliam.  Eos  an  acceperis  paucis  amabo  perscriberc  ne  graveris,  ac  si  quod  ad  eas 
responsum  ex  Anglia  oiïeralur  et  illud  ad  D.  Oporinum  (cujus  nsumfruclum  Biblio- 
tbecae  hic  habeo)  dirigendas  memineris.  Si  forte  ad  D.  Ceeilium  primicerium  scripturus 
es,  ex'co  disceris  optarim  an  condilio  illa  (de  qua  ille  non  semel  agnalum  meum 
Joh.  Uienhovium  convenil)  apud  Reginam  etiamnum  mihi  possil  obtingere,  prœterea 
cum  recudenda  sit  liic  San.  in  jus  Hispaniae  liber,  in  quo  malae  ejus  aries  deleguntur. 
Vellem  el  una  rescisceres  opéra  an  Uegina  illum  sibi  praemissis  hujus  acrosticliides 
versibus  dicari  non  iniquo  ferret  animo.  Hoc  mibi  gratins  facere  niliil  poteris.  His  vale, 
meque  tibi  perpétua  benevolenliae  volunlale  deditissimum  esse  tibi  persuade. 

Basiieœ,  13  Janu.  1568.  E  Bibliotheca  XpTinei  mea,  xrr.TeiSé  Oporini  nostri. 

yupliT  Tou  Seoû  oùSèv  8  pio; 

:D»»nn  1»K   *?«  •'?3. 

Intimo  lutis  ex  animo, 

Car.  Utenhovujs. 

(Record  office,  Cal.,  n*  47.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  239 

MDCCCVIM. 

Christophe  d' Assonleville  au  duc  d'Albe. 

{Calais,  U  janvier  tS63.) 

Il  s'est  rendu  à  Calais  afin  de  pouvoir  hâter  son  départ  pour  l'Anglelcrre.  —  Nourellcs  importantes 
d'Angleterre,  qui  lui  ont  été  communiquées  par  un  gentilhomme  français.  —  Il  envoie  au  duc  d'Albe 
l'ordonnance  d'Elisabeth.  —  Le  secrétaire  de  don  Guérau  d'Espès  a  jugé  prudent  de  ne  pas  retour- 
ner à  Londres.  —  On  se  plaint  en  Angleterre  du  traitement  fait  aux  marchands  anglais  à  Anvers. 

Pour  advanchement  tant  plus  de  mon  voiage,  ayant  le  vent  donné  ce  matin  quelque 
espoir  de  servir,  je  feis  partir  une  partie  de  mes  gens  avecq  la  navire  passagière  et 
celle  de  guerre  pour  veoir  si  elle  pourroit  arriver  jusques  à  Callaix,  ce  qu'elle  n'a  peu 
encoires  faire,  et  cependant  y  suis  venu  par  la  poste  pour  tant  plus  aysénienl  passer  ; 
et  sur  le  soir  m'est  venu  trouver  ung  gentilhomme  de  l'ambassadeur  de  France, 
nommé  La  Croix,  venant  d'Angleterre  pour  aller  trouver  le  Roy  Très-Chreslien  son 
maître,  duquel  me  suis  informé  particulièrement  de  Testai  des  affaires  dudict  Angle- 
terre, et  m'a  adverty  que  les  passages  sont  fort  estroiclement  gardés,  mesmes  que  son 
pacquet  addressant  audict  seigneur  Roy  a  esté  ouvert  à  Douvre,  luy  disant  millord 
Coban,  capitaine,  en  avoir  charge  pour  ne  souffrir  aller  quelques  lettres  en  Flandre,  et 
comme  les  leiires  de  l'ambassadeur  de  Sa  Majesté  pour  Votre  Excellence  sont  adres- 
sées au  gouverneur  dudict  Callaix,  et  celles  pour  don  Francisco  d'Ayala  au  gouverneur 
de  Boullongne,  il  ne  les  a  ouvert,  mais  a  laissé  passer,  m'ayant  ledict  gentilhomme 
dict  que  par  apparence  toutes  choses  sont  fort  alborotées,  troublées  et  remuées  audict 
Angleterre,  tous  les  marchans  et  subjects  de  pardeçà  saisis  et  arreslés  et  leurs  biens 
inventoriés,  les  denaizins  '  submis  à  donner  caution  et  les  fugitifs  pour  la  religion  et 
rébellion  submis  à  donner  caution  l'un  de  l'aultre,  n'estant  là  aultre  propos  sinon  de 
rompre  et  entrer  en  guerre  contre  Sa  Majesté  et  ledict  seigneur  Roy  Très-Chreslien. 
Qui  plus  est,  m'a  dict  certainement  que  la  Royne  d'Angleterre  at  envoyé  à  la  Rochelle, 
pour  le  secours  du  Prince  de  Condé  et  sa  séquelle,  bon  nombre  d'artillerye,  pouldres, 
munitions  et  armes,  et  d'aultre  part  qu'ils  ont  ramené  audict  Angleterre  quelques 
soldats  huguenots  gascons  pour  armer  navires,  et  qu'ils  en  avoienl  jà  prestes  jusques  à 
trente  fort  belles  et  bonnes,  et  encoires  auroient  davantaige,  se  disant  là  qu'ils  en 

•  Le  mot  denaizins  ou  denezini,  qu'on  trouve  déjà  dans  la  Grande  Charte,  éuit  employé  en  Angle- 
terre pour  désigner  ceux  qui  résidaient  dans  le  pays. 


240  RELATIONS  POLITIQUES 

auront  bicntost  plus  de  cent  en  mer,  que  l'ambassadeur  de  Sa  Majesté  avoit  en  sa 
maison  garde  de  trois  gentilshommes  anglois  avccq  leurs  serviteurs,  ayant  esté  arresté 
de  sa  personne  le  vu*"  de  ce  mois  par  l'admirai  Clinton  et  secrétaire  Cicel,  que  les 
entrées  de  sa  maison  estoieiit  csiroictcment  gardées,  néantmoings  avoit  trouvé  moyen 
de  faire  tenir  ces  lettres  (comme  dicl  est):  m'ayant  discouru  oultre  ce  que  les  agens 
des  Princes  de  Condé  et  Oranges  fuisoient  là  vers  les  ministres  d'icelle  Royne  pour  plus 
alborotcr  les  affaires,  que  est  en  effect  ce  que  Voslre  Excellence  a  entendu  et  que  je 
croy  lui  advertira  ledict  ambassadeur. 

Oultre  plus,  Monseigneur,  j'ay  faict  recouvrer  d'un  qui  s'est  passé  avecq  le  gentil- 
homme, la  publication  que  ladicte  Koyne  a  faict  le  vi"*  de  ce  mois,  touchant  l'arrest 
faict  pardeçà  sur  les  personnes  et  biens  des  Anglois,  (|ue  j'envoye  h  Vostre  Excellence 
avec  interprétation  en  françois,  chose  que  me  semble  digne  que  Voslre  Excellence  voise 
et  s'en  lasse  faire  la  lecture  ;  car  elle  voyera  premièrement  les  mau^rés,  légières  allé- 
gations et  excuses  de  ladicte  Royne  et  de  son  Conseil,  pour  fonder  son  arrest  de 
l'argent  venu  d'Espagne;  secondement,  comme  elle  s'efforce  pour  satisfaire  à  son 
peuple  rejecter  la  eoulpe  de  ce  mal  entendu  sur  Vostre  Excellence  et  l'ambassadeur 
illecq  résident;  tiercement,  se  peult  assez  congnoistre  comme  elle  n'est  sans  peur  de 
ce  que  peult  enssuyvre  de  cecy,  que  j'ay  bien  considéré  et  pesé.  Que  me  donnera  tant 
plus  de  lumière  en  ce  que  j'auray  à  faire  avecq  elle,  non  pas  que  je  départe  d'un  seul 
point  (tant  petit  soit-il),  mais  pour  le  (aire  avecq  ung  tant  plus  grand  respect,  auctorité 
et  décenee,  aflin  que  elle  n'en  peusl  dire,  synon  la  manière  que  en  aura  iraicté  avecq 
elle  selon  (|ue  la  grandeur  de  Sa  Majesté  requiert  et  que  sçais  estre  le  vouloir  de  Vostre 
Excellence,  que  me  donne  tant  plus  d'espoir  que  le  succès  de  ceste  mienne  négociation 
sera  telle  que  Vostredicte  Excellence  désire  et  sçauroil  souhaider,  n'est  toutesfois  que  je 
m'abuse  grandement,  disant  elle  qu'elle  faict  garder  scurement  les  biens  des  subjects 
de  pardeçà,  tant  qu'elle  ayt  entendu  le  vouloir  de  Sa  Majesté,  signiliiant  assez  hautement 
qu'elle  m'en  veult  faire  plaincle.  Quoy  qu'il  soit,  je  ne  sçaurois  estre  sinon  de  ceste 
opinion  que  cest  arrest  iïénéral  de  Voslre  Excellence  a  faict,  sera  de  grand  fruict  et  la 
fera  penser  et  aux  siens  de  ne  faire  plus  si  souvent  tort  aux  subjects  de  Sa  Majesté  à 
l'avenir,  nonobstant  que  pour  cesle  heure  elle  a  grand  avanlaige  pour  cause  que  les 
marchans  de  pardeçà  ont  beaucoup  plus  de  biens  en  Angleterre  au  déculpe  que  n'ont 
les  Anglois  pardeçà,  mais  en  fin  lesdicls  Anglois  et  elle  se  peuvent  bien  mal  passer  des 
proufficls  qu'ils  font  de  ces  pays,  comme  Voslre  Excellence  s'aperchevra  plus  de  jour  en 
jour.  J'entens  davanlaige,  Monseigneur,  qu'elle  est  plus  preste  à  rompre  avec  France 
que  non  avecq  nous,  et,  si  elle  ne  craignoit  ce  que  est  survenu,  elle  l'eust  faict  dès 
maintenant,  combien  qu'elle  samble  mectre  toutes  ses  forces  à  faire  courir  et  voler  la 
mer  et  enserrer  les  passages  et  faire  robber  ce  qu'elle  pourra,  et  non  aultre  chose,  car 
elle  sçait  que  en  terre  elle  peult  bien  peu. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  m 

Enfin,  Monseigneur,  le  secrétaire  de  l'ambassadeur  de  Sa  Majesté,  qui  n'a  peu 
encore  passer  en  Angleterre  et  lequel  j'ay  amené  en  ce  lieu,  ayant  icy  receu  ung 
brevet  en  ciffre  de  son  maître,  que  ne  peult  icy  lire  en  fanlte  de  conlreciffre,  a  désiré 
s'en  retourner  h  Bruxelles,  principallement  après  avoir  ouy  ce  que  luy  a  dict  ledict 
gentilhomme,  l'asseurant  que,  à  la  contenance  desdicts  Anglois,  ils  ne  fauldroient  le 
mecire  en  prison  pour  tenir  qu'il  a  porté  les  nouvelles  de  faire  ledict  arresl,  par  où 
l'on  voit  combien  leur  picque  ieelluy  et  que  c'est  bien  ung  moyen  pour  avoir  raison  du 
tort  des  Anglois. 

Ledict  gentilhomme  m'a  dict  davanlaige  que  l'un  des  gens  de  Cicel  est  passé  quant  et 
luy  pour  venir  vers  l'ambassadeur  de  ladicle  Uoyne,  résident  en  Court  de  France, 
l'adveriissant  qu'il  estoit  arreslé  par  la  Koyne  et  son  Conseil  que,  si  Vostre  Excellence 
envoyât  quelc'un  de  delà,  qu'elle  ne  luy  donneroit  audience  sans  apporter  lettres  de 
Sa  Majesté,  ce  que  ne  puis  laisser  d'advertir  à  Voslie  Excellence.  Toulesl'ois,  je  tiens 
qu'elle  en  fera  nullrcment,  pour  quoy,  si  Dieu  plaist  et  que  le  vent  que  s'est  remis  con- 
traire si  subitement  veuille  changer,  j'espère  passer  demain  matin  pour  effectuer  ma 
charge,  n'est  que  me  soit  par  Vostre  Excellence  commandé  aultre  chose  ',  que  sera 
l'endroit.  Monseigneur,  où,  après  avoir  baisé  très-humblement  les  mains  de  Vostre 
Excellence,  suplieray  au  Créateur  luy  donner  le  comble  parfaict  de  ses  bons  et 
verlueulx  désirs. 

De  Callaix,  ce  xiiii  janvier  bien  tard  1368. 

Monseigneur,  depuis  me  suis  advisé  mander  vers  moy  ledict  homme  qui  me  dict 
que  l'on  se  plainct  grandement  en  Angleterre  que  les  Anglois  en  Anvers  sont  si  mal 
traiclés  que  d'estre  plus  de  40  personnes  en  une  chambre  et  fort  rudement  menés  des 
soldats,  me  confessant  qu'il  estoit  François  et  serviteur  dudict  ambassadeur  de  France, 
ne  sçacliant  aullre  chose. 

[Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  3.) 

'  Le  duc  d'Albc  adressa,  le  H  janvier  1869,  une  longue  lettre  à  Philippe  II  pour  lui  rendre 
compte  de  la  mission  qu'il  avait  confiée  à  Christophe  d'Assonleville. 


Tome  V.  51 


242  RELATIOINS  POLITIQUES 

MDCCCIX. 

Déclaration  du  Conseil  privé  à  don  Guérau  d'Espès. 

(U  JMiVlER  1869.) 

Le  Conseil  privé  a  pris  connaissance  des  lettres  ouvertes  qui  lui  ont  été  remises  par  don  Guérau 
d'Espès  et  qui  étaient  destinées  au  duc  d'Aibe.  Il  les  déclare  fausses  et  injurieuses. 

Comme  il  soil  que  vous,  Guérau  d'Espès,  lequel  le  roy  d'Espaigne  (comme  enten- 
dons) envoya  en  ce  royaulmc  pour  résider  comme  son  ambassadeur  auprès  de  la  Royiie 
nostre  Souveraine  Dame,  ayez  le  unziesme  de  ce  mois  baillé  au  Syr  Henry  Knolles, 
gentilhomme  et  serviteur  de  Sa  Majesté,  ccrlaines  lettres  et  escripts  iuldressanls  au 
Duc  d'Aive  et  à  S"  Géronimo  de  Curiel,  voullanl  que  icculx  fussent  envoyés  à  ccste 
Court  ouverts  et  sans  cachette,  pour  esire  leus  comme  il  semble,  lesquels  estant  visités, 
nous  soubsignés  en  ayant  la  cognoissancc  comme  Conscilliers  de  Sa  Mnjesté,  trouvans 
en  iceux  par  probable  interprétation  certaines  clauses  mal  séantes  d'estre  escriptcs  par 
ung  personage  envoyé  en  ce  royaulme  comme  ministre  d'amytié  ou  par  celluy  qui 
vouldra  cstre  estimé  sage,  advisé  ou  honesle,  avons  trouvé  expédient  (veu  que  les 
envoyastes  tout  exprès  ouverts  pour  estre  veus  en  la  Court  de  Sa  Majesté)  de  notifier 
tout  à  vous-mesrne,  comme  aiissy  conséqiicmment  à  loiis  aiiires  quy  pourront  vcoir  vos 
dicts  escripts,  ce  que  nous  désavouons  en  iceulx,  adin  que  nostre  silence  n'accroisse 
ceste  vosire  audace  et  que  le  monde  ne  pense  vosdicts  escripts  estre  véritables ,  estants 
en  plusieur.<  endroicts  faus,  seandalcus  et  indignes  d'ung  ambassadeur,  lequel  doibt 
par  tous  bons  olliies  scrcher  et  tascher  d'accroisre  l'amytié  (jui  cs-l  (comme  espérons) 
untie  Leursdictes  Majestés. 

Premièrement,  là  où  vous  «vez  escript  une  lettre  audict  S"  Géronimo  de  Curiel, 
totaliement  vaine,  composée  de  fantasyes  cueillies  des  livres  d'Atnadis  de  Gaule,  usant 
des  propos  dudict  Aniadis  et  des  enchantements,  et  d'Arcalaiis  et  la  royne  Oriana  et 
aultres  semblables,  nous  l'usines  en  quelque  double  s'il  Siéroit  à  nos  honeurs  et  gra- 
vités de  vous  renvoyer  nos  opinions  sur  telles  vaines  fantasyes  et  poésyes;  mais  d'aultant 
que  le  semblez  appliquer  aultremcni  qu'il  ne  vous  appartient,  nous  vous  disons  en 
premier  lieu  que  ladicte  lettre  est  fantastique  et  indigne  d'ung  personage  tenant  vostre 
place;  et  pour  ce  nous  vous  en  condamnons  de  légierté  et  grande  follye.  Et  en  ce 
qu'avez  resemblé  la  Royne  nostre  Souveraine  Dame  comme  avez  faift,  nous  vous  don- 
nons à  cognoistrc  que  son  estais  et  honneurs  ne  se  pourront  conjurer  •  par  vostre 

'  Ce  raot  a  été  remplacé  par  le  mot  :  intérttter. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  243 

langue  malieiense  el  scandaleuse,  et  pour  ce  vous  eslymerons  pour  ung  personage 
séditieux  et  calumniateur  des  |»rinces;  et  ainsy  entendons  vous  traicler  comme  perso- 
nage Indigne  de  venir,:'»  la  présence  d'une  telle  princesse  comme  est  nostredicte  Sou- 
veraine Dame,  ains  que  soyez  Iraicié  pour  servir  d'exampie  à  tous  auilres,  lesquels 
tant  audacieusement  vouldront  aitempier  le  semblable,  comme  (n'en  faisons  doubte)  le 
monde  jugera  avez  mérité. 

En  vostre  lettre  audicl  Duc  d'A-lva,  du  x""  de  ce  mois,  nous  trouvons  mauvais  qu'avez 
ainsy  escripi  :  que  tant  les  grands  el  honorables  pei'sonages  de  ce  royaulmc  (lesquels 
nous  pensons  vous  entendez  par.  ce  mot  d'espagnol  grandes)  comme  aussy  les  petits 
(les(|uels  vous  noie/  par  ce  mot  :  pcquenos),  sont  ninl  contents  de  ce  gouvernement.  Nous, 
quy  sommes  nobles  ou  de  sang  ou  de  rancg,  cognoissons  et  avouvons  pour  nous,  en 
tant  qu'il  nous  touche,  que  iceulx  propos  sont  faux  et  que  les  eseryvans  et  rapporteurs 
de  tels  propos,  louchant  auleun  de  nous,  soûl  séditieux  ou  menteurs,  ou  l'ung  et  l'aul- 
tre;  et  eu  tant  qu'il  pourra  toucher  à  aukun  aulirc  personage  dans  ce  royaulme  du 
degré  de  noblesse  (pour  chose  à  nous  cogriue)  nous  en  pensons  le  mesme;  et,  si  vous 
en  sçavez  le  contraire,  le  debvez  iioliflier  pour  maintenir  l'honneur  que  vouidrez  voiïs 
attribuer  et  vindi(|uer,  ou  bien  il  nous  fault  penser  de  vous  comme  nous  faisons.  Et 
comme  en  icelle  vostre  lettre  vous  escrivea-qu^en  la  proclamation  dernièrement  publiée 
(ce  que  nous  sçavons  avoir  esté  faict  par  Sa  Majesté,  par  nos  advis,  quoy  qu'en  escrivez 
aultremenl),  il  y  a  ces  mois  ensuyvants  :  il  y  est  dict  «  que  aviez  ainsy  résolu  et  con- 
»  clud  sur  ce  point  avec  Sa  Majesté  que  debviez  retourner  pour  responcc  »,  ce  que  vous 
dictes  estre  faulx,  el  escripvez  que  Sa  Majesté  vous  dist  qu'elle  commanderoil  que  la 
response  vous  seroil  donnée  dans  iiij  jours.  En  ces  vos  paroles  vous  rapportez  mal  les 
mots  de  ladiete  proclamation;  car  il  est  là  dict  que  Sa  Majesté  vous  asseura  sur  son 
honneur  q,ue  rien  n'y  seroit  faicl  (|u'cn  raison  deust  mescontenter  le  Hoy  son  bon  frère, 
comme  aussy  entendriez  dans  quatre  ou  cinq  jours  à  vostre  premier  retour  à  Sa  Ma- 
jesté, lesquels  mois  nous  entendons  par  le  rapport  de  Sa  Majesté  mesme  d'estre  au 
vray  réduicts  et  référés  en  ladiete  proclamation.  Et  en  cest  endroict  nous  désavouvons 
vostre  rapport  comme  faulx.  Touchant  quelque  aultres  choses  mentionnées  en  icelle 
vostre  lettre  comme  en  passion  contre  le  principal  '  Secrétaire  d'Estat  de  Sa  Majesté 
estant  de  son  privé  Conseil,  nous  vous  faisons  asçavoir  (|ue  avons  eue  si  bonne  preuve 
de  sa  sincérité  et  bonne  volonté  au  service  de  Sa  Majesté  el  du  royaulme  et  pour  l'en- 
trelèncment  de  l'amityé  que  Sa  Majesté  a  avec  le  Roy  vostre  maistre  que  nous  désavou- 
vons vos  taxations  passionées  contre  luy,  et  l'en  avouvons  et  estymons  de  tant  plus, 
quant  vous,  en  vous  monstrant  tellement  scandaleux  et  tcmpestatif  ',  le  mesprisez  : 

*  Ce  mot  a  été  remplacé  par  le  mol  :  le  premier. 

*  Au-dessus  de  ce  mot,  on  a  écrit  successivement  :  remuant,  mouvant. 


Ué  RELATIONS  POLITIQUES 

croyant  que  (monstranl  vos  propos  désoidonés  ')  ses  aeiions  le  déclaireroni   digne 
de  l'honneur  et  crédit  qu'il  a  avec  Sa  Majesté  et  ce  royaulme. 

En  ung  aulire  long  escript  intitulé  de  vostre  nom  et  plusieurs  titles  et  cscript  (comme 
il  semble)  affin  d'estre  publié  à  tous,  nous  trouvons  tant  par  nosire  sçavoir  comme  par 
tel  rapport  que  debvons  plus  lost  croire  que  chose  par  vous  avouée,  eu  esgard  à  vos 
qualités  démonstrées  *  en  vos  aultres  lettres,  qu'en  icelluy  se  trouve  tant  de  choses  rap- 
portées long  de  vérité  et  en  passion  que  n'y  voulions  fere  aulcune  rcsponse  particulière, 
estant  marry  qu'ung  pi  rsonage  tant  indigne,  en  quy  il  appert^  si  peu  de  discrétion, 
ayt  esté  ordonné  par  le  Roy  vostre  maisire  pour  tenir  le  place  d'ung  ambassadeur, 
duquel  roffice  doibt  estre  pour  entretenir  et  accroistre  la  bonne  amylié  entre  Lcursdictes 
deux  Majestés.  Et  pour  ce  fere  (quoy  que  \ous  vous  soyez  oblié)  nous,  pour  nos  parts, 
sommes  et  serons  tousjours  prcsis,  n'en  sachant  le  contraire  en  aulcun  des  conseilliers 
de  Sa  Majesté,  tant  que  l'on  se  porte  vers  Sa  Majesté  pour  l'honneur  d'elle  et  de  ses 
subjects  comme  appartient  à  ses  estais  royaulx,  estant  Rnyne  souveraine  csgale  à  aulcun 
monarche,  et  aussy  à  l'ancienne  dignité  de  cesie  couronne  d'Angleterre,  dont  avons 
l'honneur  d'estre  des  grands  *. 

(tterord  office,  Cal.,  n*  *9.) 


MDCCCX. 

Le  lord-maire  de  Londres  Thomas  Roxce  à  Cecil. 

* 

il  rend  compte  des  mesures  qui  ont  clc  prises  à  Londres  contre  les  marchands  espagnols  cl  flamands. 

May  it  pleasc  Your  Honnor  to  be  advertised  that,  with  grcate  eare,  payne  and 
diligence,  I  hâve  (as  partirularly  as  I  can)  collectyd  together  the  chef  and  moste 
principal!  matlers  towehinge  the  Quencs  Majcsties  commyssion  to  me  dyrectyd  for 
the  arrestment  of  the  boddies  and  goodes  of  merchauntes  and  othcrs  borne  under  the 
obeyaunce  of  the  Kinge  of  Spayne  and  the  commyttinge  the  same  to  saf  kepinge,  and 

*  Ce  mot  a  été  remplacé  par  le  mot  :  leandaleux. 
'  On  lit  au-dessus  :  dépaintes. 

*  On  a  écrit  au-dessus  :  faisant  paroistre. 

*  La  minute  de  ce  document,  écrite  entièrement  de  la  main  de  Cecil,  se  trouve  au  Britith  Muséum 
(Galba,  C.  III,  n"  81.) 


DES  PAYS-BAS  ET  UE  L'ANGLETERRE.  Uîi 

hâve  reduced  it  inlo  a  bref  bookc,  which  boke  1  hâve  sente  lo  Your  Honnor  by  ihis 
bearer  to  the  inteiit  Your  Honor  (if  yt  may  so  stand  wiih  your  pleasure)  may  prtsente 
llie  same  lo  llie  -Quenes  Majestie,  mosie  humbly  besechinge  Hir  Moste  Excellent 
Highnes  lo  Iake  the  saine  in  good  parle.  And  I  assure  Your  Honnor  thaï  ihal  service 
lialiie  bynne  very  iroblesom  and  exceading  paynfull  iinlo  me,  and  yei,  not  regardingc 
either  my  healthe,  nor  anny  thingc  cls  bcnihciall  for  the  same,  I  hâve  with  al!  expedi- 
cion  iind  lo  liie  best  of  my  power  travelyd  thcrin.  Notwilhstandinge  I  cannol  do  ihe 
same  so  perfectiy  as  appeneynilhc,  as  wcll  for  liiat  I  hâve  bynne  dryven  to  commyt 
truste  over  to  others  for  ihe  exécution  of  ihe  same  (whose  dih'gence  and  exacte  dealinge 
iherin  I  catniol  assure)  as  aiso  for  thaï  ihere  ar  so  manny  collorable  altaihenients  made 
and  goodes  collored  and  transportyd  (as  I  fcare)  liial  cerlen  knowlegc  ihcrof  1  cannot 
easeiy  corne  by.  Yel  I  iiave,  accordinge  lo  the  Quenes  Majesties  commission,  charged 
cerlen  personnes  of  ihe  discretiste  and  fittesie  mon  (as  I  thinge)  lo  enquier  of  ihe  same 
by  ail  meanes  and  ways  they  canne,  witlioul  puitingc  anny  mun  to  his  othe,  from 
whom  in  as  yet  I  hâve  no  presontmente. 

May  it  like  you  also  lo  be  advertised  that  there  be  diverse  heare,  who  prétend  lo 
comme  hither  for  Religion,  and  be  eerlified  to  me  by  my  Lord  of  London  to  be  of  the 
Churches,  that  ar  merchaunics  and  hâve  store  of  merchaundize.  Il  may  please  you  lo 
advertise  me  whether  I  shall  discharge  there  as  well  boddies  as  goodes  aecording  lo 
the  Quenes  Majesties  proclamacion  or  not,  for  that  ihey  clayme  the  benilil  therof. 

And  whereas  1  receyved  your  pleasure  by  your  laie  servaunl  (now  on  of  the  Quenes 
Majesties  harraldes)  tochinge  ihose  that  shuld  .comme  for  aunswere  of  their  lettres 
hereto  fore  staid,  silhcns  that  lyme,  iherc  halhe  nol  comme  anny  to  make  rcquesie 
for  anny  the  said  lettres. 

Also  I  beseche  Your  Honnor  for  ihat  the  tyme  of  lent  draweth  nere  and  accordinge 
to  ih'ancienl  usage,  cerlen  hâve  bynne  herelo  fore  appoynted  lo  kill  llesshe  for  the 
service  of  the  Quems  Majesties  people  suclie  as  shall  stand  in  neade  iherof,  if  Your 
Honnor  shall  ihinke  convenienle  that  the  same  be  moved,  I  preye  you  so  to  move  it, 
as  I  may  bave  adverlisement  in  that  behalf  so  as  suche  as  shall  hâve  licence  to  serve 
therin,  may  hâve  convcnienl  tyme  lo  make  iherin  provision  for  ihe  reasonable  serving 
of  the  Quenes  Majesties  people.  Thus  1  commit  Your  Honnor  lo  the  tuissbion  of  the 
Almightie. 

This  présent  xini'"  of  january  1568. 

{Record  office,  Cal.,  n»  25.) 


246  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXI. 

Le  docteur  Date  à  Cecil. 

(14  ;a!iticb  1969.) 

Il  signale  un  livre  écrit  par  un  jurisconsulte  d'une  grande  autorité  en  Espagne,  où  se  trouve  reconnu 
le  droit  d'agir  en  certains  cas  contre  un  ambassadeur. 

My  dueiy  yn  raost  liumble  wyse  remembred.  The  demennor  of  Ihe  Spaynish  Am- 
bas«adoiir  dyd  put  me  iii  remembiance  lo  eerliiie  Your  Honor  what  I  had  red  yn  tbat 
nrnter  in  Pelriiius  Bellus  de  te  militari,  a  woriliy  wrilnr  of  ihe  Kiiig  of  Spayiies  owne 
men,  oue  tbat  had  been  very  many  yeres  judge  yn  martiall  maUTs  under  ihe  King  of 
Spayne  and  tli'EmpiTor  liys  fallier.  He  wrilith  playriely  legalos  non  esse  lutos  qui  hos- 
tilia  molitmtur  mit  excvdutit  fines  mandati,  fol.  59.  Bycausc  I  am  assured  ihere  be 
ibal  will  bold  llie  conlrary,  I  bave  sent  yow  llie  boke  bytscif,  which  ys  also  otiierwyse 
very  good  and  pleasaiu  and  such  as  yow  will  well  lyke  for  dy verse  poyntes  of  sundry 
good  Icrning. 

And  Ihus,  fearing  lo  ict  yoiir  otiier  busynes,  I  doe  leave  to  trouble  Your  Honor  any 
farder,  and  bcseche  Alinigbtye  God  longe  lo  kepe  yow  yn  good  bealili. 

Froni  London,  thc  xiiij"'  of  january. 

{Record  office.  Cal.,  n*  24.) 


MDCCCXII. 

Don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil  privé. 

(16  MKVIER  1569.) 

II  explique  et  justifie  les  termes  dont  il  s'est  servi  dans  ses  lettres. 

Messieurs,  J'ay  receu  vosire  lettre  du  xiiij"  en  présent  mois,  et  ra'esmerveille  bien 
fort  que  telles  personnes  ayent  ainsi  respondu  aux  aucunes  qui  n'esioient  pour  culx 
sans  les  entendre  prcmièremcnl;  car,  quand  en  espaignol  Ton  veult  signiGer  les  sei- 
gneurs, se  dict  grandes  absoluemenî  ;  et  grandes  y  pequenos  ou  autrement  dict  signifie 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  217 

autre  chose  fort  différente  de  ce  que  vous  en  pensez  '.  Et  pour  celle  mosme  faulte  de 
n'entendre  les  termes  de  la  langue,  n'avez  entendu  ma  lettre  à  Jéronimo  de  Curiel , 
qui  dist  tout  le  contraire  de  ce  qu'en  la  vostre  désignez,  comme  (si  en  estes  contents 
et  y  aye  faculté  pour  le  faire)  je  le  vous  foray  entendre  par  personnes  auxquelles  la 
langue  espaignolle  sera  naturelle,  mesmemcnt  la  clairté  et  vérité  de  mes  progrès  et  le 
zèle  que  ay  eu  et  ay  de  conserver  en  paix  et  bonne  amitié  les  Estats  du  Roy  mon  sei- 
gneur et  ceulx-cy,  ayant  esgard  au  respect  (]ue  doibs  avoir  à  son  service,  sans  avoir 
que  respondre  aux  autres  parties  de  vosire  lettre  comme  nées  de  ce  fondament.  Toutes- 
fois,  si  après  en  estre  informés  comme  dessus,  il  vous  semble  qu'ayez  de  quoy  vous 
mescontenter  de  moy,  vous  correspondray  comme  alors  il  conviendra.  Laissant  à  part 
les  controvcrsies  que  le  S'  Cécille  semble  prétendre  avec  moy,  qui  n'ont  aucune  part 
avecques  les  seigneurs  de  ce  royaume,  que  celles-là  comme  choses  survenantes  entre 
ceulx  qui  traictcnl  négoces  ont  leurs  cours  ;  et  non  pourtant  peult-il  laisser  d'estre 
fort  bon  serviteur  de  sa  maistresse,  homme  honnorable  et  peuil-eslre  point  mon 
ennemy  2. 

De  Londres,  ce  xvj»  de  janvier  1568. 

{Record  offiee,  Cal.,  n°  55.) 

*  Celte  explication  est  développée  ailleurs  en  ces  termes  : 

Touchant  l'interprétation  des  mots  contenus  en  la  lettre  du  Duc  d'Alva,  (|ui  disent  que  les  grands 
et  petits  se  mescontentent  du  gouvernement  présent,  etc.,  l'usage  commun  en  la  langue  espagnollc  est 
par  ces  mots  comprendre  les  gens  de  tous  estais,  soient-ils  de  la  noblesse  ou  de  quelque  autre  condi- 
tion. Il  est  vray  que  la  langue  espagnollc  aiant  ses  locutions  figuratives  et  hyperboliques  tout  ainsi 
que  les  autres  langages,  en  icelle  on  entend  communément  ceste  locution  pour  quelque  partie  d'un 
chacun  estât,  encore  que  tous  universellement  ne  soient  pas  comprins  en  telle  chose;  mais  pour  le 
moins  il  faut  (pour  rendre  la  locution  véritable)  qu'elle  se  vérifie  en  quelques-uns  d'un  chacun  des 
estais.  Quant  à  ce  qu'on  dit  que  ce  mot  de  grands  cstSht  adjoint  avec  le  contraire  qui  est  petits,  ne 
peut  pas  signifier  les  princes  ou  grands  seigneurs  :  on  se  trompe  grandement  d'autant  que  l'unÏTcr- 
selle  distribution  comprend  tout,  en  la  mesme  manière  que  en  latin  on  dit:  a  minimo  ad  maximum, 
aul  a  maximo  ad  minimum.  Et  la  propre  imlerprélation  latine  des  mot  espagnols  seroit  :  Tarn  magna- 
tibtts  qiiam  infimce  sortis  hnminihus  nequaqiiam  placet  ista  gubcrnandi  ralio.  Summa  hoc  rtddit  :  Si 
lignum  dislributivum  onincs  sumalur  pro  singulis  genenim  aut  pro  generibus  singulorum  {nt  loquuntur 
diatectici),  semper  optet  aliquos  ostendere,  de  qiiibus  vertwi  reddalur  enunciatum.  {British  Muséum,  Galba, 
cm,  n"  80.) 

'  Cecil  désigne  en  ces  termes  dans  son  journal  la  lettre  si  vivement  reprochée  à  don  Gucrau  d'Espès  : 
against  the  QuceiCs  Majesly  Oriana. 


248  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXIII. 

Le  comte  d'Arundel  à  don  Guérau  d'Espès. 

(NONSUCH,  16  JANVIER  ISt».  ) 

Il  s'associe  à  la  décUralion  des  lords  du  Conseil  privé  au  sujet  des  lettres  de  l'ambassadeur  espagnol. 

Whereas  my  lordes  and  olhers  of  Her  Majeslies  Goiinsal  liave  wrillen  iinto  you 
conccrnyng  yoiir  over  much  nudacite  in  your  writinges  to  sel  furth  fawlse  and  slaun- 
dreons  ihinges  not  agréable  for  any  person  of  honesty  and  in  speciall  an  Ambassader 
thaï  shuld  be  a  good  ofliccr  (o  scke  and  incrcase  liie  amiiie  (bat  is  tbougbt  by  us  to 
be  belwene  Their  Iwoo  Majeslies,  albeit  for  my  own  part  F  was  not  présent  at  iheir 
dispacbc  of  tbose  lelters,  wbeieby  you  bave  not  receved  my  disallowyng  of  your  light, 
rashe,  nnlrcwe  and  false  reportes,  yow  shall  bercby  therfor  undresiandc  ibal,  for  thaï 
pari  ibal  touclies  lier  Mîijeslie  my  Souveraine,  I  do  esleme  you  in  sort  as  they  tberein 
hâve,  and  worse  if  worse  may  be.  And,  as  touebing  any  thing  wberein  you  hâve  tou- 
ched  ibis  Estate,  llie  bonor  or  crédit  of  any  of  Her  Majeslies  nobilile,  connseillors  or 
any  olber  good  subject  of  ihis  reaime,  I  acknowledge  for  my  pari  ibe  hke  naughtynes 
in  you  or  in  any  olher  writter  or  reporter  iherof,  ibal  ibey  do. 

And  tbus  I  cnde  wishing  a  wise  and  weli  meanyng  man  bad  ben  in  your  commis- 
sion hère  for  ihe  good  of  bolb  Their  Majeslies  and  their  dominions. 

Al  Nonsucb,  ibe  wj'"*  of  january  1568. 

(Record  office,  Cal.,  n°  54.) 


WDCCCXIV. 

Le  comte  Jean  d'Oost-Frise  à  Cecil. 

(  AURICB  ,  16  JANVIER  iS69.) 

Lettres  de  créance.  —  Il  est  prêt  à  aider  la  reine  d'Angleterre  si  elle  déclare  la  guerre 

au  roi  d'Espagne. 

Glarissinie  strenue  vir,  amice  singuiaris,  Cum  bic  vir  bonus,  ad  vos  in  Angliam  iter 
faclurus,  bac  transirel,  noiuimus  eum  sine  nostris  bisce  ad  te  Hteris  dimitlere,  idque 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  249 

|)îiiliiii  m  nostram  in  te  boncvolenliam  (si  quid  ca  libi  usiii  esse  possil)  magis  (eslalam 
facereirius,  parlim  eiiam  ut  simiil  nostram  tibi  notam  causam,  qiiae  alioqui  (ut  non 
(lubilainus)  til)i  curae  est,  magis  commcndarcmus.  Porro,  cum  ex  conslanli  rumore  ad 
nos  pcrlatum  sil  iiiier  florentissimnm  Aiigliae  regiiuni  cl  Burgniidioncs  subfirlam  esse 
quandam  controversiam,  quae,  ut  metuitur,  ad  arma  iitrinqne  capesscnda  occasionem 
praebere  possit,  et,  si  quid  laie  accidat,  nosira  magni  intersit  qiianto  ocius  idipsum 
cognoscere,  petimus  diiigcnlcr  ni,  quam  (ieri  possit  citissime  et  anie  omnes  ah'os,  als 
le,  (jus  submoneamur  iino  et  evocemur,  quo  ea  ralione  lanto  insirucliores  ad  exequenda 
mandata  Serenissimœ  Reginœ,  dominœ  nostrae  clementissimœ,  prodire  queamns.  Hoc 
odicio  nullum  nobis  abs  le  hoc  lempore  prœstari  poteril,  vel  gratius  vel  necessarinm 
magis,  quo  ipso  ila  quoque  nos  tibi  devinxcris  ut  vicissim  lui  demerendi  nunquam 
nobis  studiiim  sit  defuturum.  Bene  vale. 

Kx  arce  nostra  Aurieana,  januarii  die  decimo  sexto. 

(Record  office,  Cul ,  u°  57.) 


MDCCCXV. 

Christophe  d'Jssonle ville  au  duc  d'/ilbe. 

(GALMS,  n  JANVIKR  1569.) 
f 

Il  est  prêt  à  s'embarquer  pour  PAnglctcrre.  —  Il  rend  compte  de  ce  qu'a  rapporté  un  Anglais 

envoyé  en  France. 

Voiant  (jue  ledici  vent  de  west,  contraire  au  passage  de  Dimckcrke  à  Douvre, 
continua  de  souffler  lousjours,  et  que  le  balteau  passagier  que  Voslre  Excellence  avoit 
esté  servye  me  faire  ordonner,  n'iivoit  peu  venir  jusques  à  Cailaix  et  inoings  ponvoit 
passer  en  Angleterre,  je  me  suis  advisé,  pour  ne  retarder  ultérieurement  le  voiage,  de 
passer  au  balteau  qui  esioil  ordonné  pour  ma  deiïense,  qui  est  fort  bien  au  voile,  ayant 
faict  descbarger  la  moietié  des  gens  qui  y  esloient  et  en  retenant  douze  ou  treize  tant 
matelots  qu'autres  personnes  de  deffenccs.  El  ainsy.  Dieu  aydant,  je  suis  délibéré  ce 
matin  ii  trois  heures  d'enlrer  audict  balteau.  Je  pense  bien  qu'icelluy  sera  arresié  à 
Douvre  ;  mais,  comme  il  n'y  avoit  aultre  moyen  et  n'emporte  de  value  guères  plus  que 
la  passagière,  j'ay  trouvé  convenir  d'en  user  de  eeste  sorte.  Si  je  puis  trouver  moyen, 
soit  pai'  la  voyc  de  l'ambassadeur  de  Praïue  ou  aultrement,  je  ne  fauldray  incontinent 
advenir  Vostrc  Excellence  de  tout,  combien  que,  pour  sa  prudence  cl  bon  jugement, 
Tome  V.  32 


SKK)  RELATIOINS  POLITIQUES 

celle  pourra  jà  assez  conjecturer  par  les  leilres  que  j'ay  escripl,  du  xv"*  de  ce  mois,  ei 
publication  faicle  de  la  pari  de  la  Iloyne  que  j'ay  envoyé  à  Vosire  Excellence,  la  rcs- 
ponce  qu'icelle  Royne  pourra  faire  sur  mon  proposé. 

Et  pour  auhant.  Monseigneur,  qu'un  Anglois  envoyé  en  France  a  dict  icy  que  ladicte 
Royne  al  envoyé  en  Espaignc  vers  le  Roy  l'advertir  de  tout,  comme  assez  donne  à 
entendre  ladiele  publication  par  laquelle  elle  dict  qu'elle  veult  congnoislre  l'inlenlion 
de  Sadicte  Majesté,  et  que  par  aventure  elle  vouidra  tenir  en  suspens  sa  responee,  tant 
qu'elle  ait  nouvelles  de  son  ambassadeur  en  Espaignc,  et  que  par  ainsy  la  chose  pour- 
roit  aller  à  la  longue,  pour  ce  que  Sa  Majesté  ne  vouidra  apparamment  riens  résouldre 
que  par  advis  de  Vostre  Excellence,  je  luy  supplye  très-humblement  qu'elle  veuille 
estre  servie  me  mander,  soit  par  la  voye  dudicl  gouverneur  de  ceste  ville  de  Callais, 
qui  le  fera  addresser  à  l'Ambassadeur  de  France,  estant  audict  Angleterre,  ou  aultre- 
menl,  luy  dire  autre  chose  que  Vostre  Excellence  sera  scrvye  me  commander,  combien 
que,  sy  je  n'oy  aultre  nouvelle,  me  délibère  au  pluslost  retourner,  comme  tendante 
ceste  responee  à  diiation. 

De  Calais,  ce  17""  janvier  1569. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  i.  IV,  fol.  5.) 


MDCCCXVI. 
Francis  Knollis  à  la  reine  d'Angleterre. 

(17  JANVIER   tS69.) 

Il  engage  la  reine  à  résister  à  l'audace  du  duc  d'Albe  et  à  placer  sa  confiance  entière 

dans  ses  ministres. 

Althoughe  I  am  so  tediousiie  wearied  withe  this  ymproper  and  unconformable  ser- 
vice, in  place  wheare  I  liave  neither  lande,  livinge,  kuell,  frindes,  aequayntance,  kynne, 
nor  allyance  correspondent,  that  my  wittes  are  over  dallid  to  conferr  or  consider  of 
foirayne  matters  effectuallie,  yet  beinge  enformid  by  M'  Secretarie  of  the  awdacious 
boldness  of  the  Duke  of  Alva  in  this  unscasonable  tymc  for  him  to  spitl  owle  his  poi- 
soun  malice  agaynst  Your  Majestie,  the  feare  of  the  perril  that  I  suppose  lie  presum- 
methe  will  ensue  to  Your  Majestie  hearbye  to  his  greate  advaunlage,  will  not  sulTer 
me  lo  be  uiterlic  cylent  hearin  ;  for,  as  my  dulie  is  to  speake  conscience  frelie  unlo 


DEb  PAYS-BAS  El   DE  L'ANGLETERRE.  251 

jow  as  a  cownscllcr,  so  to  chalengc  crédit  to  my  woordes  spoken  in  discharJge  of  my 
conscience  weare  lo  awdacious  for  me.  But,  somwliat  lo  disbarden  my  diitic  and  cal- 
linge,  if  undcr  correction  1  say  thaï  1  see  no  reason  in  tliis  awdacili.e  of  tlie  Duke  of 
Alva,  unlesse  he  doe  présume  tliat  lo  enter  into  disquict  and  into  expences  is  bccome 
so  lothsome  unto  Your  Majeslie  lliat  yow  will  noi  surclie  encountear  or  prosecnte  his 
quarriiies  offred  unto  yow  in  (his  liis  unseasnnable  time.  But,  if  ihis  prcsumpcion  be 
firmelie  setlid  in  liim,  1  suppose  he  ballie  grcat  reason  of  tins  his  awdacitie;  for  it 
wolde  serve  liim  to  great  purpose  lo  discrédite  Vour  Majeslie  as  unfitli  or  nnapte  lo 
encownler  his  contemple  of  your  honor  in  llie  face  of  ihe  worlde,  wherbie  lie  mighie 
discorage  ail  your  well  willers,  bothe  forrayne  and  at  home,  lo  repose  any  trust  in  your 
withstanding  of  his  conspirid  cruellie;  and  iherbie  he  mighie  incorage  his  conspirators, 
beingc  your  coverl  deadiie  enemies,  and  their  well  willers  to  advaunce  and  blowe  for- 
the  his  glorie,  to  the  defaminge  and- contemple  of  Your  Majeslie  in  ail  landes  rownde 
abowle  you,  and  howe  faor  your  ownc  realnie  will  smncke  theieof,  is  good  lo  consider 
betymes,  and  how  tlic  case  of  this  Queeii  may  be  linked  wilhall  lo  his,  wold  be 
forescne  allso.  Thus  1  hâve  some  what  disclosid  myne  opynion  of  the  cause  and 
grownde  of  this  awdacious  holdrnes  of  the  Duke  of  Alva,  and  allso  the  dangerous 
conséquence  that  may  ensue  iheron.  But  now  what  policie  is  to  be  usid  for  the 
défense  of  Your  Honowre  thaï  is  so  conjoyned  in  this  case  withe  youre  safelie?  As 
whelher  this  prcsumcion  be  lo  he  meit  wilh  direcilie  or  indirecllic,  and  by  what 
ciicumstances  and  wilhe  what  expcnccs,  I  -will  not  medie  me,  for  it  apperlaynilhe 
speciallie  lo  your  Cownsell  Résident;  and  I  knowe  ihere  be  of  your  mosle  faithfull 
Cownsellers  that  are  of  great  expérience  and  that  are  providtnte,  trusiie  and  carc- 
fiill,  and  ihal  are  no  delighters  in  wanes,  nor  prodigall  wasters  of  your  treasiire, 
so  thaï  Your  Majeslie  nede  not  lo  irowbie  your  siife  with  casiinge  of  dowtes  of  disco- 
nioditics  or  of  daungerous  inconvcniences,  whearbye  you  may  discorage  them  lo 
strelche  owte  the  sinowes  of  ihcirc  wittes  lo  conferr  and  résolve  mosle  probabelie  for 
Your  Majesties  honour  and  sal'etie;  but  rather  contrarie  wies  Your  Majeslie  had  nede 
lo  encoiage  llicm  with  casiinge  jour  care  upon  ihem,  and  in  Iakinge  theire  rcsolucions 
rn  good  parle,  and  lo  harien  ihem  in  ihe  proscquicion  iherof,  leasle  otherwies  ihey 
plucke  in  theire  horiies  and  shrincke  in  tlioire  senows,  and  so  lay  ihe  hurden  from 
ihem  selves  eiher  whollie  or  manylidlie  upon  Your  Majesties  backc.  And  hearupon 
musle  nedes  folowe  siiclie  wnisiclinghe  togeiher  of  ihe  afleclions,  perlurbaeioiis  and 
passions  of  your  mynde  ihal  moche  lyme  will  be  loste  before  your  judgmenl  can  be 
setlide  to  résolve,  and  yet  lime  is  preiinus  and  wilhall  Your  Majesties  hcallhfull  and 
yowihfull  bodie  iheibie  musle  nedes  decay  by  diseases  or  wiihcr  away  by  consumcion 
lo  the  hasteninge  of  âge  before  the  naturall  cowrsc  could  bringc  you  therunlo,  and  lo 
prove  that  it  is  not  possible  for  Your  Majesties  moste  faithfull  Cownsellers  lo  governe 


252  RELATIONS  POLITIQUES 

your  State  wcll,  uniessc  yoii  sliail  resolutelie  followe  iheire  opynions  in  waighiic  niïairs, 
I  will  make  this  exaniple. 

A  générale  in  thclieldc,  scinge  an  enterprise  to  bo  taken  in  liandc  or  lo  be  meitwithall, 
dolhe  chose  owle  eertayne  of  liis  capitaynes  that  lie  best  Irustelhe  to  exécute  tliisenlcr- 
price,  and  ihey  like  provident  sowdiors  doe  conferr  logelher,  and  doe  relorne  unlo 
theire  général!  sayinge  (liât  ihey  tliinke  this  enterprise  fecible,  but  yel,  upon  wayinge  nf 
thecyrcomstances,  and  upon  tlie  vewe  of  llie  places  of  advauntadge,  and  u|)on  considc- 
racion  of  iheire  adversarics  order  and  strenglhe,  and  peradveniure  upon  ihe  expérience 
of  the  couradge  or  discoradge  of  theire  enemyes,  ihey  doe  déclare  w  ithe  whal  powre  and 
afler  what  order  and  sorte  lliey  thinke  il  fecible.  But  oiherwies  they  say  ihey  are  rcadie 
to  doé  and  to  exécute  his  comandement  onelic;  but,  lo  give  any  advice  therunto,  iliey  will 
not  take  upon  them:  norwe  I  aske  willi  what  courage  shall  thcre  ehoscn  capitaynes 
exequte  this  enterprise,  if  ihat  contrarie  to  llieyrc  ppynions  theire  gênerai!  shall  pre- 
scribe  them  to  exécute  tlie  same,  agayne  if  they  sha!  be  discoraged  aforciiande  w!ial 
liope  of  good  sucses  is  lefle  to  iheyre  excqucion?  But  howc  tliis  example  compared  lo 
Youre  Majestie  and  your  mosle  faithfull  Cownseliors  doilie  agrée  in  symiiiliied  lo 
ih'ende  il  is  spoken,  for  Your  Majestie  is  lo  judge.  But  for  the  betterdaunlingc  of  this 
awdaoious  boidnes  of  the  Duke  of  Alva,  1  wolde  lo  God  Your  Majestie  had  bélier 
maynlained  the  Irallike  of  marchantes  of  Emden ,  ilie  which  was  begonne  upon  the 
slay  of  tlie  trainke  bclwene  the  Lowe-Conireis  and  this  Yowre  Majeslies  rcalmc,  in 
ihe  which  action  1  am  perwadid  liiat  Youre  Majestie  had  golten  the  viclorye  to  your 
singular  bénéfice  and  greate  comodiiie,  and  fredome  of  your  marchantes,  yf  your  cause 
had  not  bene  then  to  fowlle  defrawdid  by  ihe  bosome  crepingc  Iialians  witli  theire 
pretie  présentes  and  by  the  smolhe  conyn  Spanish  Ymbassador  wilh  his  coiiorid  pro- 
visions and  other  pretie  loyes  and  by  abusinge  of  ladies  and  olhers  withe  sûtes  lo 
Yowr  Majestie,  for  strange  wares  to  corne  in,  and  most  spceiallie  by  the  fowii  eorrup- 
cion  of  youre  customers  and  suclie  like  oflicers.  And  Your  Majeslies  myide  disposieion 
to  lollerate  suche  corrupl  deceavers  as  ralher  than  to  prosequte  ihem,  which  was  a 
small  eneoragenient  lowarde  true  service,  of  the  which  eorrupt  deceipies  I  was  made 
to  privie  by  Your  Majeslies  spécial!  commission  and  particiiiar  commaundmente  t» 
en(|uier  withe  otiiers  therof,  wliearin  ]  mediid  againsl  my  will,  and  was  envied  llier- 
forc  I  speake  this  of  malice  lo  none,  but  in  disehardgc  of  my  dulie  to  move  Your 
Majestie  to  be  more  warc  and  more  zelous  in  as  pcrilons  a  cause,  \f  it  shall  be  ncees- 
sarie  for  you  lo  chaunge  your  tralfike  agayne,  and  if  I  might  be  so  boide  as  to  repcat 
one  thing  aflen,  I  wolde  say  that  Your  Majestie  shall  never  be  well  served  in  thèse  so 
weightie  affayrs,  uniesse  you  will  backe,  eomfort  and  incorage  your  most  faithfull  and 
mosle  sownde  Counseilours  to  over  ruie  bridie  and  reslraync  ail  suche  dcceiptes,  and 
lo  take  upon  them  the  envie  and  displesure  thaï  belonges  to  ail  enterprices  lendinge 
to  Your  Majeslies  honor,  comoditie  and  safetie. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  253 

But  nowe  I  had  nede  lo  fall  downe  |irostrale  bcfore  Your  Majeslie  lo  pardon  my 
rucdnes,  jf  it  be  pardonabic,  bccause  it  is  privait- and  proccdetbe  of  good  will,  for 
olherwies  I  stande  in  very  barde  termes  wilbc  Your  Majcstie,  for  lo  please  your  eye  I 
cannoi,  since  nature  haibe  not  geven  it  me,  and  to  please  your  eare  I  wolde  befaync, 
liMt  my  callinge,  myne  olhe  and  my  conscience  doc  force  me  lo  rnednes.  And,  lo  bc 
silenle  in  tbis  callinge,  I  darc  not,  leasl  ibe  giit  of  yonre  perrill  sbolde  ligbt  upon  my 
beade.  Wberfore  I  bave  none  olber  remédie,  bul  if  Your  Majesiie  doe  ibinke  as  I  doe, 
ibal  you  sball  never  be  bable  to  make  me  a  good  courlear,  tben  my  onelie  remédie, 
I  say,  is  mosl  bumblie  to  beseke  Your  Majestie  lo  dismisse  me  into  tbe  counlrey, 
and  not  to  aggravaie  my  grefe  wilb  ibe  use  of  my  service  beinge  no\some  or  frutelesse 
unlo  you.  And  I  sball  tben  quietlie  pray  for  Your  Majesties  preservacion  and  prospe- 
ritie  longe  lo  endure. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  528.) 


MDCCCXVIL 

Mémoire  de  Cecil. 

(18  JANVIER    1869.) 

Expose  détaille  de  tout  ce  qui  s'est  passe  avec  l'ambassadeur  du  roi  d'Espagne. 

In  tbe  ende  of  November  last,  tlie ministers  in  Ihe  west  partes  of 

England,  ibat  is  to  say  from  ccrt  ...  in  Corenewail  and  Devonsbere,  tbat  ccrtayne 

vessels  were  corne portes  tbere  from  Spayne,  tending  tbeir  voyage  towards 

Flaunders  .  .  .  ,  tbat  there  were  uppon  tbe  seas  certien  sbippes  of  warre  of  France, 
f.  .  .  .  wbereof  netber  tbe  marcbaunts  of  England  durst  passe  lo  tbe  sea.  .  .  .  were 
desyrous  lo  go  lo  Burdeaux  for  wynes,  nor  yet  tbe  sayd  spanish  vessels  durst  take 
ibeyr  journay  towards  Flaunders. 

Hercoppon  Hir  Majestie,  liaving  witbin  a  fewe  dayes  before  uppon  tbe  .  .  .  rcquest 
of  bir  subjetts  tbat  durst  not  sayle  to  Burdeaux,  as  ibcy  were  accuslomod  for  wynes 
for  tbe  causes  aforesayd,  appoinled  certeyne  of  ber  awne  schippes  lo  be  prepared  for 

theyr  défense,  dyd  spedely  send  to  ber  s William  Wynlcr,  wbo  bad  principall 

charge  of  Jier  sayd  sbippes,  commanding  bym  in  any  wyse  to  see  as  well  to  tbe  defence 
of  tbe  subjects  of  tbe  King  of  Spayne  both  on  t!ie  seas  and  in  tbe  portes,  as  to  any  of 


254  RELATIONS  POLITIQUES 

litr  aw.  .  .  ,  for  which  purpose,  wliere  lie  was  dcliTmyned  to  havc  made  liis  rjglil  ... 

lo  IJuidcaux,  he  hearing  ol  tlic  spanislie  vessells  in  certen  portes Cornewall  and 

Ui'vonshire,  made  his  voyage  direclly  ihiilier,  whi-re  ....  thctn  in  comiort  lo  défende 

tliem,  and  afler  lie  liad  byn  iheie  a ,  ilic  fienclie  sliippcs  cani  inlo  tlie  same  porles, 

wliome  be  charged  in  [no  maiincr]  to  olîende  llie  sayd  spanisslic  vessells,  but  to  dé- 
parte owl  of  the  .  . . . ,  which  they  dyd,  and  yet  in  ihe  night  socretly  reiurning  to  make 

enterprise  uppon  the  Spaniards,  ihey  were  repulsed  by  the  said  .....  and 

dyveis  of  tliem  hurl. 

Abowl  ihis  tyine  all.so,  the  Spaiiishe  Ambassadeur,  having  Knowledge arryvail 

of  the  sayd  spanisshc  vessells ,  reqtiired  of  ihe  Qneenes to  bave  commandmenl 

gyven  lo  hir  olïicrrs  lo  défend  ibe  same  sliip hir  ports,  and  lo  jiyve  pasporle  for 

eerlen  nioney,  whieh  was  in  llie  .  .  .  .,  lo  be  brougbl  by  lande  from  thenee  lo  Dover 

or  ells  lo  bave  conduci certen  of  lier  Majeslies  vessells  to  convey  ihe  same  safely 

to  Andwerp  ....  Ilir  Majesiie  gave  answer  yl  slie  had  aiready  lieard  ihercof  and  had 
gwen  .  .  . .  lo  Ilir  olficers  lo  see  ihe  same  defendyd  and  ihat  be  shoide  bave  ....  eiber 
by  sea  or  by  lande  lo  carry  the  same  whelher  lie  woolde  :  wli  ....  the  sayd  Ambassa- 
deur replyed  ihat  he  woolde  write  «nto  the  Duke  of  Alva,  and,  as  he  shoide  be  direc- 
Icd  by  hym,  so  woold  be  aceept  ibis  Hir  Majeslies,  and  for  the  bctier  satisfaction  Hir 
Majesty  eausrd  newe  letlres  lo  be  direeted  unio  hym  very  effeclually,  conimanding 

aswell  llie  sayd  \>'illiam as  ail  olber  hir  odieers  to  see  the  same  spanissbe  ves- 

seils'safely  de and  ihe  trcasoure  to  be  layed  on  lande  at  ibe  pleasure  of  ibe 

condiicloures.  At  ihat  lyme  aliso  sent  ex|)res.se  lellres  lo  the  sayd  William  ^^'ynter  — 

hym  lo  préserve  llie  sayd  vessells  from  ail  violence  ihat  shoide  be  of nnlo  ihem; 

biil,  wiiliin  xiiij  or  xv  dayes  afterward  ihe  sayd  ....  Wyntir  advertised  Hir  Majesiie 

tbal  il  beboved  hym  of  necessitie  lo  départe Burdeaiix  for  the  conduci  of  hir 

merchiiiiis  shipfies,  which  were  upon  ....  eoasl  to  llie  nombre  of  iiij" ,  and  thaï  he 
biid  laken  ordre  in  the  p. .  . .  wliere  tlie  spaiiishe  vessells  lay,  lliat  the  same  niiglit  be 

well  dcfended vessells,  seing  tlie  sayd  M'  Wynter  redy  lo  départe,  made 

request  to  ibe  officers  of  ibe  portes  and  lo  certen  gentlemen  of  ihat  coasi  lo  wbom 
charge  was  commiitcd,  thaï  lliey  miglil  brinjj  ihe  said  ireasiire  on  lande,  whicli  was 
(looii  by  llie  Spaniards  ihemselves,  wlio  iiiid  llie  same  in  iheyr  awne  eustody  on  lande, 
being  iievertbelesse  ayded  for  llie  more  safetie  thereof  wilh  certayn  companies  of  En- 
glishmen  lo  garde  the  saine.  Wliylcst  tliis  was  in  so  doing  in  ihe  wesl,  Hir  Majesiie, 
hoariiig  of  an  olber  sliipp  ofSpayne  being  ai  Soulhampton  laden  wilh  wooll  and  sume 
treasure  lo  be  in  dan;j;er  of  certen  shippcs  of  warr  of  France,  which  were  come  nere 
tbal  porte  and  betwyxt  tlie  mayne  lande  and  the  Isie  of  Wiglit,  gave  order  to  her  cap- 
leii  of  ihe  ^^  ighl,  being  at  the  Coiirle,  lo  go  in  posl  lo  Hampton  and  lo  consider  whe- 
lher ihe  said  spanish  vessell  mighl  be  in  sucb  danger  or  no,  and  lo  admonishc  the 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERIŒ.  :255 

owneis  of  (lie  perill,  and  to  doe  as  miiclicas  in  him  lay  to  provide  for  tlic  [safely]  llif- 
reof  :  whereiippon,  as  he  dyd  adverlise  hy  his  lettres,  lie  dyd  both  charge  llie  French 
to  dcparl  vvithout  oiï'ending  ihe  sayd  spanishe  vesscll,  and  dyd  gyvc  order  to  cerlen 
castells  in  ihc  sayd  Isie  by  sliot  of  ordinance  lo  bcaie  tlie  sayd  freni-li  vessell  ta  ilie 
iillerniosl  if  ihey  sbolde  make  any  way  lowards  tiie  Spanishe  and,  that  doon,  the  Franche 
dyd  oiïer  lo  tlie  sayd  caplen  a  greai  some  of  inoney  if  be  wold  but  forbeare  froni 
ayding  of  the  sayd  spanish  vessell,  if  they  shold  assayle  hir  in  ihe  nyght,  earing  nol  as 
it  semi'd  to  advcnture  the  shot  of  the  castells  in  the  niglil  :  which  ihe  sayd  eapteii  of  the 
>\'yglit  considering,  and  refusing  a  very  grcal  rewarde  in  respect  of  the  honesty  which 
it  is  well  knowne  he  halh,  and  spccially  for  ihe  satisfaction  of  the  charge  which  Hir 
Majeslie  had  gyven  hyin  to  provyde  for  the  surele  of  ihc  sayd  vessell,  he  dyd  adnio- 
nishe  the  masler  of  the  sayd  spanishe  shipp,  named  Lope  de  la  Sierra,  who,  fynding  in 
deede  the  perill  of  his  charge,  required  the  sayd  capten  by  wriiing,  which  is  to  be  seene, 
to  help  hym  to  bring  the  sayd  treasgre  on  lande,  which  was  so  doon  wilhin  iij  or  iitj 
dayes  beforeChrislnias,  and  safely  placed  iinder  the  seale  of  the  sayd  Lope,  so  as  no  par- 
cclj  thcrof  sould  be  touched  without  his  consent  or  privitie.  And  the  sayd  Lope,  desyrins; 
lo  hâve  one  of  the  chests  of  the  monny  opened  lo  th'intent  he  niight  bave  a  portion 
iherof  for  his  awne  expences,  wliicli  was  doon  as  he  required,  and  there  was  found  aswell 
in  that  chestas  inother  places  in  the  sayd  shipp  where  the  treasure  was,  dyvers  manifest 
wrilings  to  prove  that  the  sayd  treasure  dyd  appertayne  lo  cerlayn  rnerchants  and  was 
not  the  proper  treasure  of  the  sayd  Kinge  ofSpayne.  Abowt  which  tyme  allso  the  lyke 
writings  were  sent  owl  of  the  West-Country,  being  found  in  the  zabras  there,  by  whicli 
manifistly  appeared  the  treasure  allso  in  ihose  partes  dyd  appertayne  lo  merchaunts  and 
not  lo  the  Kinge  ofSpayne:  wherwilh  was  allso  joyned  ihe  reporte  of  certen  of  ihe 
Spaniards  yt  came  with  ihc  sayd  treasure,  that  it  belonged  to  merchanis.  And  hereunlo 
lykewise  is  lo  be  added  that  by  lettres  from  Andwerp  ahout  the  xvj"'  of  deccnibcr  it 
was  certcfied  that  ye  sayd  Ireasure  shold  belong  to  marchants  of  Gènes  résident  in 
Andwerp,  who,  if  they  might  be  sure  lo  bave  some  reasonable  interest,  wolde  be  con- 
lenl  to  lende  the  same  lo  Hir  Majeslie  for  a  year  or  more,  whereuppon  the  parsones 
whieh  dye  so  wright  from  Andwerp,  were  willed  to  ireale  with  ihem  and  to  adverlise 
of  iheyr  internions. 

In  ihe  meane  tyme,  Hir  Majeslie  looking  to  bec  advertised  from  thence,  the  Spanishe 

Ainbas[sador] the  Courte  ihe  xxix"'  ofdecember,  requiering  to  hâve  ail  the 

treasure  delyvered  owt  of  the  places  where  it  was,  allirming the  Kiiig  of  Spaynes 

treasure;  and  for  crédit  to  be  gyven  to  his ,  he  delyvered  a  litle  lellrc  to  Hir 

Majeslie  from  the  Duke  of  Alva,  conteyning  litle  more  then  3  or  4  lynes  generally, 

requiering  Hir  Majeslie ihe  Ambassadeur  wiihout  any  mention  of  the  treasoure, 

money oiher  matter,  which,  when  Hir  Majeslie  had  well  consideryd  and 


25b  RELATIONS  POLITIQUES 

with  ihe  precodeiit  infoimalions  slie  had,  Iiow  ilie  money  sliold lo  mcrchants 

aiid  iiol  lo  the  King  of  Spayiic,  slie  answercd doings  (if  it  wcre  ihe  Kings)  she 

sliewed  hym  greal  pleasure il  from  thc  Frcnchc,  shewing  liyni  thcrcin  somo  par- 
ticularité   dilligence  of  liir  offîcers;  but  she  was  informcd  lliat  it  belongcd 

mcrchants,  and  hcrein  within  4  or  5  dayes  she  sholdc  und more  thereof,  and 

assured  hyni  on  hir  honnour  ihat  nodiing hcrein  doon  ihat  in  reason  shold  mis- 
content  the  King  hir  good  .....  as  hc  sholde  knowen  within  4  or  5  dayes  at  his  next 

coming And  so  he  departed  noi  seming  but  to  allowe  of  ilie  answer ihis, 

ïlir  Majestie  rcceyved  more  ecrien  inielligence  owt  of  the wlicre  the  /abras  were, 

wht  rby  was  rnanifcstly  lo  bc  provcd sayd  trcasurc  dyd  bclong  to  mcrchants. 

And  in  ihe  mranc  .  .  .  .  ,  happcned  tliat  ihe  very  third  dayc  of  jaiiuary  next  follo- 
wing  w...  the  v""  day  aftcr  the  Ambassours  being  al  ihc  Courte,  who  ....  had  rcceyved, 
nor  rtquicred  answer,  knowledgc  came  ihal  the  Conte  Lodron,  sinding  for  ail  the  mer- 
chanis  of  Kngland,  whiclic  werè  great  nomber  remayning  in  Andwerp,  the  xxviij'*  of 
decemhcr  ....  unlo  ihcm  that  he  had  commandmcnt  from  thc  Duke  of  Atva  lo  .  .  . . 
ihem  and  ail  iheyr  goods,  being  the  day  before  llie  Ambassadour  ....  answer,  and  so 
consequcnlly  thc  next  day  being  ihe  same  very  \\  ...,  whcn  the  Ambassadour  nccaved 
his  answer,  as  abovc  is  mentioned  ....  arrest  was  made  gencrall  of  ail  Hir  Majesties 
subjecis  in  Andw[crp].. .,  ail  put  into  one  howse  where  they  were  garded  wiih  a  band 
of .  .  .  .  bolh  afore  the  gâte  and  on  ihc  backsyde,  and  it  is  allso  to  he  .  .  .  .  the  .Ambas- 
sadour having  his  answer  on  thc  wednesday  being  the al   Ilamptoncourtc,  and 

departing  on  thursday  to  London,  hc  sent  .  .  .  .  of  his  nien  callcd  Marron,  named  lo 
bee  his  sccretary,  who,  [arrivcdj  to  Dimkirk,  cnuscd  ail  Englyshemen,  whome  he  coirid 

hère  of,  ....  comniillcd  lo  slraight  prison,  prohibiling  yl  no  man  shold  passe 

Kngland,  and  nt  Bruges  caused  an  arresl  allso  to  be  made  of .  .  .  .  Engiishcmen  and 
iheyre  goods  within  ihe  towne,  solieiting  the  governours  of  the  towne  to  shewe  more 
cruellie  to  ihVr)glyshe  i.ation  iheti  w  .  .  .  sayd  governours  lyked,  who  by  lykelyhood 
imdcrsloode  what  inconvénient  wold  followc  uppnn  suche  as  rashe  enlerprise.  .\liowt 
the  same  ....  allso  was  therc  in  ail  ihe  lownes  tippon  the  sea;oast  suche  cruellie  lo 
the  Eiiglyshe  nation,  poore  marryners  and  others,  by  commilting  cv  .  .  . .  to  common 
prisons,  as  in  lyme  of  warr  muche  more  gt  ntlenes  is  ....  used:  whtrcuppon  Hir  Majestie, 
being  duly  adverlised  and  principally  hir  rjaiurall  carc  lo  hir  gond  subjects,  gavccom- 
mandinent  by  proclamation  publiOied  in  hir  citie  of  London  the  vij*  day  of  january 
to  forbeare  the  traHlcque  into  the  Lowe-Coiinlrics ,  iintiil  ihc  mynde  of  thc  King  hir 
good  brolher  sholde  be  knownc  how  he  dyd  allowe  of  thc  arresl  of  hir  subjects,  and  lo 
inake  a  slay  of  ail  ihc  King  of  Spaynes  subjects  and  ihiyr  goods  uppon  thc  considé- 
ration of  ihe  former  «rrcst.  And  liow  Hir  Majestie  dyd  forbeare  to  followe  the  rigorous 
example  of  the  Kings  niinislers  in  the  Lowe-Countries  and  of  th'Ambassadours  direc- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEUUE.  257 

lions  by  his  servant,  it  is  to  lie  well  consiclcryd  by  the  siglit  of  ibe  rcasonable  and 
genlle  ordres  prescriljcd  in  ibc  sayd  procbimation.  And  yel  afier  Hir  Majeslie  under- 
stoode  tlio  generall  offcnce  and  lialred  wliicbe  liir  subjccts  conceyvcii  againsl  (lie  par- 
son  of  llie  Kings  Ambassadours  berc  lesydent  for  tbe  evill  ofïicts  doon  by  bym  in  tbis 
nialler  and  liie  rigorous  oxeciiiions  doon  on  tbe  olber  syde  by  his  Secrelary  Marron, 
ibe  sanie  beir)g  witii  niiiclie  more  severilie  iben  was  sbewed  by  ific  Dnke  of  Alva 
or  iboConle  Lodron  in  Andwerp,  llir  Majeslie  found  it  meele,  as  well  for  ihe  safegarde 
of  tbe  parson  of  tbe  sayd  Ambassadour  as  for  tbe  reasonable  satisfaction  of  liir  poore 
subjccts  bcing  so  crueiiy  iised,  specially  by  bis  mcanes,  tbal  be  sbold  be  commanded 
to  rcniayne  in  bis  awne  liowsc  wiliioiit  sulTcring  any  of  bis  folits  to  go  abrode,  butsucbe 
as  may  serve  for  provisions  of  bis  victualls,  and  for  tbat  purpose  to  appoint  eerlen 
gentlemen  of  good  discrétion  to  reniayne  in  the  howse  witb  tbe  samc  Ambassadour 
wilbout  burdening  of  byni  in  any  wise  :  for  tbe  doing  wliereof  Hir  Majeslie  sent  tbe 
lordClynlon,  Admyrall  of  EMg!and,and  Sir  William  C,ccyll,  knigbt,  bir  principall  Secre- 
lary, two  of  bir  privic  Connsell,  lo  déclare  lo  bym  Hir  Majcstie's  picasurc,  wboeoming 
unto  bym,  procedcd  in  tbis  sort  following:  tbe  lord  Admirall,  begynning  lo  speke  in 
>liort  speclie  in  frenclie  and  declaring  the  sending  of  bym  and  ihe  Sccretary  to  be  by 
ibe  Qucenes  commandmcnt,  sbewed  bym  ihat,  bycause  be  eould  not  speake  lat\n, 
the  sayd  Secrelary  sbould  déclare  tbe  Queencs  pleasure  unto  hym  in  latyn,  whieh  ihe 
sayd  lord  Admirall  could  nnderstand,  tbough  be  eonid  not  speake  it.  \A'bcreuppon  tbe 
sayd  Secrelary,  aceording  as  was  determined  by  tbe  Qucenes  Majeslie  witb  the  advicc 
of  bis  Connsell,  loide  bym  bow  Hir  Majestie  founde  it  vcry  strange  tbat  sucbe  a  gene- 
rall ariest  witb  siiebc  rigour  sbould  be  made  of  ail  bir  subjccts  and  goodes  universallye, 
and  tbal  she  was  desyrous  lo  knowe  whelber  be  understode  tbat  the  Duke  of  Alva 
liad  any  spcciall  rommandment  from  tbe  King  bis  mastcr  so  to  doo,  and  lykewyse 
whelber  be  hymscllf  bad  any  express  commandmcnt  to  doo  tbat  wbieb  lie  bas  cansid 
to  be  doon.  Wbereon  he  answered  tbat  it  ncded  no  semé  strange  to  Flir  Majestie  tbat 
whicb  tbe  Duke  of  Alva  had  don  ,  for  tbat  hc  ihoughl  tbe  samc  dyd  gro  ...  by  reason 
ihat  l!ic  Kings  trcasure  was  staycd  bere  ;  but,  as  for  any  commandmcnt  from  tiie 

King  lo  ibc  Duke,  lie  ibought dyd  it  as  Lieuieiianl-Geneiall  ;  and,  as  for  any 

commandnient sellf,  lie  sayd  be  bad  none  at  ail  from  tbe  King,  neliier  bad  he 

in  tbe  .  . .  doon  any  thing,  but  advcrtised  from  tynie  to  tyme  lo  ibe  Duke  liow  be  b.  .  . 
W'Iurennlo  was  sayd  ihat  (yrst  the  stay  of  tbe  ireasure  in  deede  was  .  .  .  préservation 
thereof  from  tbe  Freiube,  a  thing  very  noiorious  boib  to  bim  .  .  . .,  and  to  whoine 
soever  it  dyd  belong,  thancks  were  due  to  Hir  Majeslie  in  tbe ...  .  preserved.  And  be 
allso  knewe  whut  a  reasonable  answer  Hir  Majeslie  bad  ....  bym  ibe  xxix"'  of  deceni- 
ber  iiext  before,  wliereof  no  cause  coukle  he  corn  ....  of  any  unkyndencs  or  unrcaso- 
nablenes  in  ibe  Qucenes  Majestie,  wbo  as  ... .  tbat  nolbing  shold  be  doon  to  miscon- 
ToME  V.  53 


258  RELATIONS  POLITIQUES 

tcnl  (lie  King  in  reason,  as  lie  sliold  ....  wilhin  4  or  5  dayes  al  liis  noxl  comining.  So 
as  Hir  Majesiie  nowc  niusi  lakc  llie  Duke  ol  Alva  as  ilie  aulhor  of  ihc  liiings  tloon, 
and  could  ....  il  ps  any  lliing  eoming  from  tlie  King  lo  «he  brcache  of  ihe  amilie  .  . ., 
slie  was  very  glad.  And,  for  asmuclie  as  lie  liym  self  (len\ed  lo  liavc  commanilmcnl 
from  ihc  King,  and  yel  il  was  lo  bc  proved  lliat  he  . . .  .  llierein  very  slraigliily,  Hir 
Majeslie  musi  needes  charge  hyin  lo  hâve  exceded  the  limilts  of  his  commission,  being 

sent  as  an  Ambassadonr  to  he mayntayne  ireaties  of  amilie  and  of  the  auncicnt 

enlercourse  belwecn  nalmes,  and  not  lo  breake  ihem  in  lliis  soddayne  sorte  of  his 

awne And  lor  pronfe  thaï  he  had  deii  therein  contrary  lo  his  awiie  saying  ..... 

lold  hym  iippon  whal  day  he  sent  away  his  Secrelary  cailed  Marron  over  Ihe  scas  and 
whal  crueilie  the  sayd  Secrelary  had  uscd  ihere  in  his  name.  \\  hich,  when  he 
heard ,  he  fyrsi  sayd  he  had  no  snche  secrelary. . .  Aflerwards  being  cliargcd  lliat  he 
was  so  named  in  Icllcis,  he  tlien  answered  thaï  suchc  a  one  was  ihc  Kings  servant 

allcnding  hère  with  liim deede  wenl  over  ihe  seas  with  Ictiers  ;  but  il  was  well 

knowne  ihai  .  .  .  had  usrd  his  name  on  ihe  oihcr  sydf  the  seas,  his  aiilhoriiie  served 
....  commande  ihings  ihcre.  And  so  notwilhslanding,  ihe  doings  of  ibe  said  Marron 
wcre  madc  manilesl  lo  lijm,  yel  bc  semed  in  this  sorte  s  .  .  .  .  lo  avoyde  it,  wiiere  in 
deede  by  Iclters  interceplyd  writlen  from  Antonio  Guarras  a  familiar  of  the  sayd  Am- 
bassador  and  from  ollier  Spanish  il  is  lo  be  proved  ihat  the  Ambassador  senl  the  sayd 
Marron  lo  d. . . .  above  is  sayd.  Aflcr  ihis  doon  the  Ambassador  underslanding  .  .  .  the 

causes  above  expressed  he  shold  rcmaync  in  his  howse  and  that went  to  take 

liym  inlo  hir  protection  lo  be  in  safelie  fronj  liie  ma  . .  the  vulgar  pcople  and  ihat 
iij  ^cnllemen  were  there  prcsentyd  unlo  Iiy  . . .,  is  lo  say  M'  Ffrancis  Caroo,  M'  Henry 
Knolls  and  M'  Henry  . . . .,  he  sayd  he  was  oonlcnl  to  accept  the  Queenes  ordre,  saving 

thaï nceds  protesl  lo  save  the  righi  belonging  lo  hym  as  an  Ambassador 

unlo  allso  he  was  answered  ihal,  as  lliis  arrcsl  and  brcaking  of  the  ....  was  doon  by 
hyiu  wilhout  commission  or  commandmcnl  of  the  King  .  .  .  nol  as  by  Ambassador.  So 
nether  dyd  ihe  Queenes  Majeslie  nieane  to  .  . .  hir  doings  lo  violate  ether  amyiic  be- 
twixt  ihe  King  and  liir,  or  any  ....  belonging  to  an  Ambassador,  bul  ihat  she  ment  io 
roniynue  the  amilye  ..  ihe  King  hir  iiood  hroiher,  uniill  she  mighl  iinderstande  his  dis- 
position lo  .  .  .  contrary.  And  neverlliclesse,  as  he  eflsones  with  somo  oiïcnee  rep  .  . . 
woords  of  proiesiaiion  lo  préserve  ilie  priviledge  ihal  be  had  of  an  Ambassador,  il  was 
lolde  hym  ihe  lyke  and  muche  more  then  ihis  had  byn  doon  heteroforc  wilh  Ambas- 
sadours,  and  ihal  ihe  Queenes  Majeslies  laie  Ambassadonr  M'  Mann  had  byn  worsse 
usi'd  in  Spayne:  which  the  Queenes  .Majeslie  would  not  impute  lo  ihe  King,  bul  lo 
some  of  his  minisiers,  he  being  driven  owl  of  ihe  lowne  where  he  was  Indged,  senl 
iij  leagues  of  to  a  syniple  place  where  he  was  garded  wilh  company  aboul  hym,  and 
shut  up  inlo  a  siraighl  roome,  and  kepl  from  conférence  with  any  parson ,  and  neiher 


DES  PAYS-liAS  ET  DE  L'AINGLEÏEIIRE.  259 

Hjiiiilk'd  to  corne  to  ihe  Kings  présence  (o  unswer  nny  thing  whereof  he  was  charged, 
altliougli  he  oITrcd,  if  lie  coiild  not  purge  hym  sellf,  lo  suffer  tlie  Kings  displeasiire.  To 
ihis  llie  Ambassadour  aiiswered  lliat  il  was  well  knowne  ihat  he  wos  so  used  byeause 
he  wold  hâve  tlie  use  of  his  awnc  relligiori,  which  aught  not  lo  be  permiticd.  Whcreunto 
was  allso  i'(>plycd  ihal  tiiere  was  as  good  reasoii  for  the  Qiiceiie  of  lînglandcs  Ambas- 
siidotir  lo  bave  ihal  priviledge  to  use  tlie  relligion  of  tbis  cduntrie  witbout  iiiterniedliiig 
witli  ibe  Kings  subjccls,  as  it  is  for  hym  lo  use  ibe  masse  bere  in  this  reaime;  for  ihe 
Queene  ol'  England  is  a  monarch  and  a  sovoraigne  prince  equall  lo  otbers,  not  boimdc 
or  snbjcct  to  any;  and  ibercin  bo  niigbl  allso  be  blamed  thaï  could  not  be  content  to 
use  ibe  privileJgc  for  bym  sellf  and  bis  howschoid,  but  wold  allso  inlise  or  suffer  olhers 
of  ihe  Qiiienes  subjccls  lo  corne  inlo  his  howse  to  ibe  use  of  the  relligion ,  tbal  is  for- 
bydden  by  the  lawcs  of  ihe  realmc.  Towards  the  ende  of  tlie  communicalion,  when  he 
requircd  leave  lo  scnde  over  some  parson  for  some  monney  for  ibe  provision  of  his 
niea!e  and  drink,  il  was  sayd  ihal  be  sliould  not  so  neede  to  doe,  for  be  sbould  not 
lack  provisions,  but  shold  be  bettcr  credited  bere  ibeii  ilie  Bissbop  of  Aquila  thaï  pre- 
eeded  bis  lasl  prederessor  (of  wlionie  allso  some  good  woords  were  spoken,  for  so  be 
(leserved)  had  gyven  cause,  wlio  wbyiesl  he  lyved  hère,  looko  upp  bolb  wares  and  vic- 
tells  of  a  greal  nomber  of  poore  parsones  wilbout  any  monny  hilherto  payed  for  the 
same,  and  yel  they  had  byn  countyniiall  suiters  since  bis  death  by  mcanes  boih  of  our 
Ami)assadours  in  Spayneand  (hcyrs  bere,  wherenf,  notwithstanding  promisses  had  byn 
Iliade,  no  parîe  was  at  this  day  payed  lo  Ihe  undoing  of  sundrie  poore  parsonnes  ihat 
daylye  make  exclamation  for  ihe  same.  And  yel  ih'Ambassadour  sayd  that  the  monny 
was  payed,  biil  Ibal  was  dcnied,  for  it  is  knowne  no  lo  be  Iruwe.  In  lirende  offer  was 
Iliade  unlo  hym,  yf  it  pleasyd  bym  to  wrile  any  lelters  lo  ibe  Duke  of  Alva  or  any  to 
adverlise  ihem  of  ibe  manner  of  tliis  slay,  so  as  he  wold  Ici  some  of  the  gentlemen  yt 
ailended  on  bym,  sce  the  same  before  they  were  clôsed  upp,  and  that,  if  he  wold  gyve 
a  lettre  of  his  bande  for  safe  passage  beyonde  tlie  seas,  he  shold  bave  one  appoinled 
to  go  direcily  to  ibe  Duke  of  Alva  with  his  lelters,  for  oiberwyse  it  was  founde  by 
expérience,  as  it  was  ihoughl  by  meanes  of  bis  sayd  Secretary  Marron,  that  no  Englys- 
beman  could  arrive  on  ihe  olher  syde  of  the  seas  in  the  Lowe-Countries,  but  be  was 
fortbwitb  arrcslyd  and  comniiltcd  to  prison  :  wbereunlo  be  made  none  other  answer 
but  that  be  wold  advise  hym  sellf  ihereon.  And  tbis  was  ibe  some  of  the  tliiiigs  passed 
that  day,  wilbout  any  manner  ofolber  sharper  speache  to  hym  then  is  above  expressed, 

as  is  to  be  well  wiinesscd  by  a  good  nomber  of  Englysh ,  and  could  understand 

the  whole  spcche  ihal  passed  liial  day,  al Ambassadour  hath  otheiwyse  written 

sence  tbal  lyme.  And  y  . .  troulb  ordre  and  commandment  was  gyven  to  ibe  sayd  lord 
Admirall  arid  the  Secretary  to  bave  repealyd  unlo  hym  that  day  sundrie  unky  ,  .  .  .  , 
wliicb  llie  Queenes  Majeslie  had  cause  to  conceave  in  ibe  Duke  of  Alva,  sence  his 


260  '  RELATIONS  POLITIQUES 

comming  into  tlic  Lowe-Counirecs  in  respect  of  hir  fre  .  . . .  olTiccs  shewcd  in  ihis 

irobiesonie  lyme,  wlicn  Hir  Majcsiie  niight many  waycs  offended  ihc  sayd  Duke 

and  his  causes,  wliirh  ...  forboarc,  llioiigli  shc  was  many  waycs  provokcd  llicrelo,  and 
nol  ....  proliablc  rcasons  for  hir  awnc  surctie.  Ciiarge  ailso  was  gyvcn  ....  havc 
rcnicmlm-d  lo  ihe  .sayd  Ambassadour  the  evill  usage  toward  ...  in  priniing  and  pu- 
b'eshing  of  bookes  in  Spayne  lo  the  reproche  ...  most  fanions  King  liir  fathcr  and  lo  liir 
owne  dishonour  by  uni  ....  and  manifcsl  lyes,  which  ihing,  bting  eomplayned  of,  a 
prt'tenc  . . .  redresse  was  shewed,  but  afierward  the  faull  was  renewed  by  . .  .  priniing 
and  publeshing  of  woorsse.  The  inysusagc  ailso  ....  Majeslies  Ambassadonr  .M'  Mann 
was  appointed  lo  hâve  byn  more  .  .  .  declared,  according  lo  ihe  Irulhe  ihercof,  wlierein 
was  suche  dishonesly  and  disconrlesy  shewed  as  Hir  Majeslic  eould  nol  ihink  ihai  llie 
.same  . . .  procède  froni  the  King.  Il  was  allso  ordcrcd  ibnt  a  nomber  of  . .  . .  doon  in 
llie  Lowe-Countreys  lo  Hir  Majeslies  subjccls,  of  hle  tyme  .  .  .  exaclions  Icvied  against 
ihe  very  lasl  accorde  made  ad  Brudges  .  .  .  thèse  fowrc  yeares;  but  llie  said  lord  Ailmi- 
rall  and  Scerelary  . . .  how  ibe  sayd  Ambas.sadour  senied  lo  be  greved  with  the  ihings 
....  ullered,  and  the  lymc  of  ihe  day  muclie  spcnl  grow.ng  tnwards  . .  . ,  and  ihey 

having  appoinled  lo  ryde  lo  ibe  Courte  ten  myles  of  ihe ,  il  was  ilioughl  not  un- 

meele  lo  forbearc  thèse  other  iliings nbove  menlioned.  Ail  which  ihings  passed 

on  salurdiiy  ihe  .  .  day  of  january. 

Wythin  iij  days  afier,  thaï  is  the  say of  the  saine  inondh,  ihc  Ambassadour 

sent  10  W  Henry  Knolles  and  ...  a  pacqnel  of  leilers  direcled  lo  ihe  Duke  of  Alva, 
wliich  iM'  Knol  . . .  unio  byni  agayne,  diclaring  ihal,  in  case  lie  wolde  advcrtisc  the 
Duke  of  any  ihing  pertayniiig  lo  his  eslaie,  so  as  il  might  openly  appeare  lo  .  .  .  .  the 
lrnth,and  provide  by  his  lettres  thaï  ihe  carrier  might  hâve  ....  passage  lo  go  and 
lo  come,  ihe  sayd  pacquel  shold  be  safely  carried.  Wherennio  he  answered  ihal  of  the 
fyrsl  be  wold  ihink  bélier  :  a  . .  .  ihe  oiher  lie  sayd  thaï  his  leilers  eould  nol  beare  the 

auihorilie  of  a and  yet  wilhin  a  whyle  afler  he  sent  by  certen  of  his  servants 

to  ...  M'  Knolls  and  olher  gentlemen  ihc  forsayd  lelircs  open,  willing  thaï,  w  lien  ihcy  had 
red  ihem  and  seen  ibem  sealed,  ihey  might  according  to  p  .  . .  .  be  sent  to  ihc  Courte. 

And  whylesflhe  sayd  genilemen  weare  in of  ihem,  he  sent  thein  worde  agayne 

ibat,  if  it  so  pleased  the might  sende  ibem  open  lo  the  Courte,  whiche  the  sayd 

gcnllemen,  in  considération  of  ccrlen  ihings  in  ihe  sayd  letlres,  thonght  not  meeie.  . ., 

and  so  seul  ihem,  where,  being  scène  by  ccrlen  of  ilic  lordes  of  hir and  very 

niuche  mislyked  not  onely  for  the  inatlcrs  unconvenient of  his  ealling,  bnl 

chefely  for  llio  audacite  and  presumplion  shewed  in  dirccling  thern  to  be  senl  to  ihe 
Courte  open.  And  afler  the  resl  of  ihe  noblemen  of  the  Counscll  had  lieard  hereof 
and  seene  ihe  same  inierprciyd  to  them,  ihey  eould  not  forbeare  lo  be  offendyd  grevously 
bolli  wilh  ihe  matters  wrillen  and  with  his  boldncs  to  send  them  so  open.  And  Ihere- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETERUE  261 

«ppon  they  djd  consideraiely  accord  lo  wiile  liym  a  lettre  lo  lel  hym  knowe  whal 
they  dyd  disallowc  in  hym  and  liis  Irltcis,  as  by  llie  coppics  of  ihe  saine  letlers  on 
bolhe  sydes  it  niay  appere.  To  wliieli  letlers  of  llie  loides  hoaring  ilale  tlie  xiiij"'  of  ihis 
monelli,  be  niadc  an  answor  by  writing  ihc  xvj'",  ilie  coppie.wliereof  is  allso  lo  be  she- 
wed.  By  wliieh  answer  tlie  lords  being  no  wyse  satisfyed  and  perccyving  bis  best 
sbyft  in  bis  answer  was  (bat  for  lack  of  understanding  of  ibe  spanyshe  tongiie  wberein 
be  bad  wriiten,  they  dyd  miseonceavc  hym,  allthougb  they  bad  cause  to  ihink  ihem 
selves  not  to  be  deceaved  by  ibem  that  had  interpreied  bis  lettres,  yei  they  dyd  cause 
siicbe  as  were  naturall  borne  Spaniards  to  perusc  ihe  forsayd  lettres  in  spanishc,  by 
wboine  they  founde  thaï  the  sensc  eould  be  noue  olber  tiien  before  was  eonceyved. 
Wbereuppon  ibe  sayd  lordes  sent  Barnard  Hampton,  one  not  unknownc  as  it  is  tboughl 
lo  the  King  of  Spayne,  being  appointed  in  the  tyme  of  Qutene  Mary  Sceretary  for  the 
spanishe  longue,  and  William  Winter,  inaster  of  lirordinanee  of  the  Queene  Mary, 
discreie  personnes  and  well  experimented  in  llie  spanishe  longue,  to  require  of  the 
sayd  Ambassadour  what  olber  interprétation  he  would  make  of  bis  former  lettres  ihen 
thaï  wbich  was  before  by  theyr  Lordshippcs  eonceyved,  coiisidering  they  bad  eauscd 
the  same  lo  bc  judged  of  by  honnest  personnes  naturall  borne  Spaniards,  wlio  consen- 
tyd  lo  iheyr  Lordshippes  former  inierpreiaiion  as  conrerning  the  propertie  of  the 
woords  and  the  writing.  To  ibis  th'Anibassadour  answered  ibat  irue  it  was  in  deede 
thaï  nolhiiig  eoulde  be  so  warely  wrillen,  but  tliat  il  nnght  be  wrested  and  drawne  lo 
the  woorsl  parle,  how  be  it  wbere  be  bad  in  bis  lettres  to  ibe  Duke  of  Alva  sayd  that 
in  this  reaime  aswell  ihe  greal  as  the  sinale  were  cvyll  conlentyd  with  ibis  governement, 
it  was  not  bis  meaning,  nelher  dyd  il  cver  passe  bis  ihought  to  comprebende  under 
tbose  woords  the  great  estâtes  and  lords  of  llie  Counsell  or  of  the  reaime,  but,  lyke  in 
Spayne  they  say  thaï  as  well  the  great  as  the  smale  bave  sayd  or  doon  this  ibing,  il  is 
underslanded  that  eommonly  suche  a  thing  haih  byn  sayd  or  doon,  so  he  allso,  meaning 
lo  notifie  that  the  people  generally  was  diseonlenled,  dyd  use  tbose  woords,  neilher  was 
it  bis  intention  in  saying  ibat  aswell  the  great  as  the  sniall  dyd  myslyke  ihis  governe- 
menl  to  note  that  they  were  evill  conlentyd  with  the  governement  generally  of  ihe 
State,  but  onely  with  this  parlicular  malter  concerning  the  slay  of  the  Kings  monny. 
And  as  for  bis  lettre  to  Geronimo  de  Curriell,  wberein  he  wrole  ihat  he  remayned  pri- 
soncr  of  Queene  Oriana,  he  ihoiigbt  it  (be  sayd)  very  slrange  that  theyr  Lordeshippes 
woold  take  that  malter  so  eleane  conirary  lo  bis  meaning,  seing  that  any  person  thaï 
bat  byii  any  wbyle  conversant  wilh  the  Courte  of  Spayne  wolde  bave  Iaken  it  in  very 
good  parle,  for  wben  in  ihe  Courte  they  will  sel  forlli  or  prayse  any  lady  for  a  singuler 

and  excellent  person,  they  eall  bir  the  Queene  Oriana,  and  so  not  long same 

Courte  the  noblemen  and  ladyes  used  this  manner  of  inlerlay  . . . ,  ealling  the  Queene 
of  Spayne  Queene  Oriana  and  the  olber  ladies  the  names  of  suihe  as  be  conteyned  in 


Sei  RELATIONS  POLITIQUKS 

llie  fayned  hislory  of  Amadis,  aflîrming  tliat  lie  never  ihouglil  (o  speake  or  write  nny 
ihing  ihat  might  soundii  lo  the  préjudice  or  dislionour  of  ihe  Queenes  Majestie,  unto 
whom  he  bearylh  ail  ihat  révérence  ihat  beloiigeth  to  so  singulier,  so  vcrtuous  and  so 
excellent  a  princesse.  And  where  in  liis  sayd  lettre  he  wrole  thaï  Arcalaus  yet  lyveth, 
he  aflirmid  that  his  intention  was  nol  to  signify  or  touche  any  parliculer  parson  of  lhi« 
reaime,  but  onely  ....  ihe  course  of  the  fable,  mado  mention  of  Arcalaus  emongst  ilie 
réf. ...  he  hnd  named  in  his  lettre,  without  having  any  other  iben  is  . .  .  declared  '. 

(Brilisli  Muséum,  Galha,  C.  III,  foi.  158.) 


MDCCCXVIll. 

Mémoire  des  marchands  aventuriers  (Analyse). 

(1»  jAMTiEB  tsee.) 

Ils  proposent  de  choisir  désormais  pour  résidences  Hambourg  et  Einden. 

{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  328,  n*  30/ 


MDCCCXIX. 

Christophe  d' Assonleville  à  la  reine  d' Angleterre. 

(ROCHKSTER,  90  JANVIER   1S69.) 

Il  est  arrivé  à  Rochester,  où  lord  Cobham  lui  a  ordonné  de  s'arrêter.  Il  demande  qu'il  lui  soit  permis 
de  poursuivre  son  voyage  et  de  remplir  sa  mission. 

Très-haulte,  très-excellente  et  irès-puissanie  Princesse,  si  très-hunihlement  que  faire 
puis,  à  la  bonne  grâce  de  Voslre  Majesté  supplie  estre  recommandé. 

'  Le  18  janvier,  Elisabeth  écrivit  à  Philippe  II  pour  se  plaindre  des  mesures  prises  par  le  duc 
d'Albe.  (Record  office,  Cal.,  n»  88.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE  263 

Madame,  estant  arrivé  en  ce  lieu  de  Rochestro  en  intention  de  passer  à  Londres  et 
communicquer  avee  l'Ambassadeur  ordinaire  de  la  Majesié  du  Roy  Caiholicquc  mon 
maislre  pour  après  (quant  il  plairoità  Vostre  Majesté  me  donner  audience)  luy  exposer 
et  déclairer  ce  que  j'ay  charge  et  commandement  au  nom  de  Sadicle  Majesié,  selon  les 
lettres  de  crédence  que  je  porte  à  cest  effect,  est  venu  ce  matin  vers  moy  un  qui  se 
dit  secrétaire  de  Millord  Cobban,  lequel,  après  m'avoir  faiet  les  reeommendacions  de 
sondict  maistre,  me  disant  la  bienveime  en  ce  royaulme  et  faict  toutes  offres  de  cour- 
toisie, me  dit  que  sondict  maislre  me  prioil  de  ne  passer  oultre  et  demeurer  icy  tant 
que  j'cuissc  aultres  ses  nouvelles,  et  qu'il  euist  eommunicqué  au  Conseil,  sçavoir  si  je 
debvois  passer  oultre  ou  poinct.  Après  avoir  remercliié  ledici  Millord  Cobban  desdictes 
honnestes  offres,  je  luy  requis  qu'il  me  dict  ouvertement  s'il  avoit  charge  de  m'arrester 
ou  poinct,  et  qu'il  me  dit  franchement  :  sur  quoy  me  dit  que  oy.  Je  luy  demanday  sa 
commission  :  me  respondil  qu'il  lavoil  de  bouche,  me  disant  oultre  qu'un  des  servi- 
teurs de  sondict  maislre  luy  avoit  escript  que  j'avois  marchans  de  Flandres  en  ma 
compaignie  :  en  quoy  lediel  serviteur  a  mal  informé  son  dit  maistre,  car  loute  la 
troupe  que  j'ay,  sont  mes  serviteurs  et  à  mes  gaiges.  Et  pour  ce,  Madame,  que  Vostre 
Majesié  entend  quel  grief  se  faicl  à  un  Roy  d'arrester  et  empescher  d'aller  un  sien 
Ambassadeur  venant  pour  un  certain  et  spécial  affaire  vers  le  Roy  ou  Royne  où  il 
l'envoyé,  pour  luy  déelairer  son  intention  sur  les  choses  que  passent,  mesmes  que  ceste 
charge  que  j'ay,  requiert  célérité  et  que,  pour  le  bien  de  Vos  deux  Majestés  et  bénéfice 
de  vos  subjecis,  je  puisse  tost  avoir  audience  et  responce,  je  lui  supplie  eslre  servie  de 
commander  que  je  puisse  cnchcminer  mon  voiaige  et  au  plus  tost  exposer  ma  crédence 
à  Vosire  Majesié,  pouvant  mesmes  par  sa  prudence  considérer  quel  gousl  cela  aura 
partout  où  il  sera  entendu,  que  je  suis  constrainct  de  séjourner  en  chemin,  ne  povant 
aller  faire  madicte  charge. 

Ce  sera  l'endroit  où,  Madame,  je  baiseray  très-humblement  les  mains  de  Vostrediete 
Majesié,  suppliant  au  Créateur  luy  donner  le  comble  et  parfaict  de  ses  nobles  et  ver- 
tueux désirs  '. 

De  Rocheslre,  ce  20  janvier  1568. 

(Record  office,  Cal.,  n'  6-2.) 

'  Toutes  les  circonstances  de  la  mission  de  Christophe  d'Assonlcville  se  trouvent  rapportées,  avec 
des  détails  fort  intéressants ,  dans  la  relation  qu'il  adressa  au  duc  d'Albe  et  que  nous  reproduirons 
plus  loin.  Il  existe  malheureusement  des  lacunes  dans  sa  correspondance;  et  les  efforts  que  nous  avons 
tentés  pour  les  combler  n'ont  pu  les  faire  disparaître  complètement. 


264  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXX. 

Lord  Cobham  à  Cecil. 

(90  JANVIER  ism.) 

Mesures  à  prendre  au  sujet  du  voyage  de  M'  d'Assoiileviiit;. 

Good  M'  Secreiarye,  I  hâve  sejnl  ihi*  herer  my  servaynt  with  M'  d'Essayvylle  ser- 
vaynles  and  secretarye,  wlio  fyiid  hyni  sellfc  vcry  muche  acrievyd  tliat  he  ys  siayed 
by  lliey  waye.  He  lias  seynt  thys  berer  lo  pirchayche  hys  comniyng.  I  woolde  nol  soffer 
to  passe  with  oon  yn  hys  cnmpanye.  They  seke  ail  they  meanes  they  can  to  speke  with 
ihey  Embasiier. 

Thys  wyesshing  utilo  yow  as  lo  iny  selU'e,  I  coinmyi  yow  to  Allniyghty  God. 

From  my  hoosc,  ihey  20  of  january. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  328.) 


MDCCCXXL 

Thomas  Taylor  à  lord  Cobham. 

(90  JANVIER   1S69.) 

Il  rend  compte  de  son  arrivée  à  Rochcsicr  et  de  la  déclaration  qu'il  a  faite,  de  la  part 
de  lord  Cobham,  à  M.  d'Assoiileville. 

It  maye  please  Your  Lordship  that  this  niorninge,  as  sone  as  ihe  Flemysshe  Ambas- 
sador  was  slurrinfro,  I  gave  liim  to  niidersiande  of  my  romfiiinge,  wlin  prcsentiy  sent 
for  me  in.  And,  after  I  had  donne  Yoiir  l.ordsiiip's  commendaeions  and  offred  hini  in 
your  behalfe  suche  curtesy  as  he  should  commande,  I  shcwcd  liim  Ihat  it  was  Your 
Lordships  request  that  bothe  he  and  bis  trayne  shoulde  stay  till  the  Queens  Majesties 
pleasurc  were  further  knowen.  Who  answered  that  he  gave  Your  Lordship  for  your 
courtesy  grelt  thankes,  marrey,  appon  request  he  wolde  not  sley,  but  goon  bis  mes- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  265 

sedgc;  but,  yff  lie  weir  conimanded  to  stey,  \\c  wold  not  withstand,  knowing  liim  selfîe 
le  be  in  Her  Majeslics  dominions. 

I  requyrd  liim  therein  in  Your  Lordsliip's  behaliï  lo  take  pacyence;  for  I  lolde  liim 
that  could  not  be  donc  without  offenee  of  Your  Lordship's  parle.  And  lliere  appon  he 
semeih  vcry  well  conleni  lo  staye  heare  tyll  Your  Lordsiiip  shall  further  signiffey  Her 
Majeslies  pleasuro,  wyche  lie  requyrelh  as  sone  as  maye  be. 

He  bis  ihat  |)erson  ihnt  came  over  a  v  yearcs  agoo,  when  ihe  Queens  Majestie  laye 
at  Winsor,  bavinge  in  bis  irayne  and  cominge  over  nnder  bis  name  9  persons. 

Tbere  is  aiso  wilb  bim  Symoiuie  Slarkey,  Marten  Peyne,  denezen,  and  Nycbolas 
Delanoye,  servant  to  M"  Sowthwick  dwellinge  in  Cornehyli.  Tbose  tbre  semetb  not  to 
be  of  bis  companey,  but  came  over  being  denezens  and  dweiling  in  London  and  glad 
to  bave  bis  counteiiance  in  ibe  Lowe-Conlry  lest  tbey  mygbl  be  tbere  stayed,  and  bathe 
in  this  contrey  accompanyed  bim  for  saving  of  cbarges. 

It  semelb  by  ibesc  mercbants  ibat  ibey  of  ihe  Lowe-Contrey  doe  muclie  crye  ont 
appon  ibese  trowbles,  cnrsing  the  Spanyerds. 

Symond  Slarkey  showctb  me  ibal  ihese  malters  will  cease  and  ihat  bis  sone«oming 
as  lo  tbal  ende. 

Tbis  is  as  muche  as  I  oan  yet  advertisse  Your  Lordsbip,  meaning  to  remayne  hère 
lill  Your  Lordsbip  sball  oiberwyse  geve  me  lo  understande. 

Tbus  I  mosl  bumbly  committ  Your  Lordsbip  to  the  luyting  of  AImygbty  God. 

From  Rocbester  llie  20  of  january,  at  vij  in  tbc  morning,  1568. 

Your  lellers  that  went  yeaslerdaye  to  Dover  in  posi,  eame  hetlier  but  an  howr 
beffore  I  came,  tbis  small  regarde  balhe  ihc  postes  of  DarlfTorde  or  London. 

{Record  office,  Dont,  pap.,  Cal.,  p,  328.) 


MDCCCXXIL 

Thomas  Taxjlor  à  lord  Cobham. 

{ROCHESTER,  20  JANVIER  lo69.) 

Suite  à  la  lettre  précédente. 

Il  maye  pleasc  Your  Lordsbip.  Tbis  FIcmissbe  Ambassador  fyndes  him  seiffe  agrevcd 
wilb  Ihis  stey,  and  woid  in  ail  hast  dispaieh  bis  servaunt  lo  ibe  Queens  Majestie  to 
understande  wbether  ihe  sanie  be  donc  by  order  from  her  or  no. 

Tome  V.  54 


266  RELATIONS  POLITIQUES 

I  shewed  liini  lliat  Yoiir  Loidship  for  jour  pari  wold  gladlcy  shew  liim  wliat  cur- 
lesy  yow  niyglit;  but  lo  stnd  liis  servant  anye  wlicar  but  as  Your  Lordship  shonid 
know  of  (and  specyally  to  yow),  I  conid  nol  doc  wilhout  offcnee.  And  as  appon  sum 
coller  vvyclie  1  perceye  lu-  shewed,  lie  is  very  wcll  conlenl  and  llicre  unto  liatli  most 
carncslly  roquyrcd  me  ihat  liis  scrvaunl  myght  corne  to  yow  wilh  letters  lo  Her  Ma- 
jestie,  beinge  conducled  with  tlie  postes.  The  wyche  I  hâve  grontcd  iinto,  the  cause 
beinge  ressonable  and  coming  to  yow,  who  may  ordcr  and  stcye  the  same  as  to  Your 
Lordship  shnil  semé  good. 

1  did  thincke  il  besl  for  siindry  respects  lu  makc  lliis  stey  by  my  selffe  and  not  by 
llie  offyecr  of  the  cylye;  for  myne  is  privait,  and  the  othcr  sliould  bave  ben  publicke. 
And  ihereof  ihe  Ambassador  would  thincke  greater  discourtesye,  wych  I  fyndc  him 
apt  to  lakc,  scirigc  he  lakes  ihis  in  yll  parle,  wyche  I  bave  iised  wilh  ail  curlesye. 

He  did  meane  to  sendc  upp  wilh  bis  leller  unto  Her  Majeslic  Simonde  Slarkey,  but 
I  ihercof  semed  noll  wcl  ihercof  allowging,  for  ihat  he  knewe  ihe  cyley  and  slrangers 
api  miiiislers  to  deale  wilh  the  Spanish  Ambassador  and  therefforc  te  send  upp  his 
secretarye. 

Tbus  1  mosi  humbly  eomniill  Your  Lordship  lo  ilie  luytion  of  Almygbly  God. 

From  Rochester  the  20  of  january  1568. 

I  did  cause  one  of  ihe  liowse  lo  larrye  within  lo  sec  yff  he  wrill  any  more  Ictlers 
ihaii  lo  Her  Majeslie,  but  bc  was  conimanded  ouïe,  and  iberefîore  I  cannol  learne 
wliellier  he  wrolt  any  more  or  no.  1  bave  dcallhc  herein  covertely  willi  Simonde 
Slarkey,  but  I  can  learne  no  more  then  of  one. 


(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  3i8.) 


MDCCCXXIIL 

Le  lord-maire  Thomas  Kowe  à  Cecil. 

(33  JANVIER  am.) 

M.  d'Assonlcville  a  été  conduit  de  Gravcsend  à  l.ondres.  —  On  l'a  sépare  de  ses  serviteurs  et  l'on 
veille  à  ce  qu'ils  n'aient  aucune  relation  avec  rambassadrur  d'Espagne.  —  Saisie  des  biens  de« 
marchands  étrangers. 

May  il  please  Your  Honnor  lo  be  adveriised  ibal,  accordinge  lo  ihe  Quenes  Majesties 
pleasour  signified  unlo  me  by  a  lellre  from  bir  mosle  honnorable  Couiicell,  I  bave 


DES  PAYS-liAS  ET  DK  L'ANGLETEKRK.  2«7 

appoynteci  M'  John  Gresham  and  M'  Aldersey  for  ih'accompenynge  of  Dassonle- 
ville  from  Gravesind  lo  l>ondon  (wlio  hâve  donne  the  same  accordinlye),  and  hâve 
appoyn(ed  the  said  Dassondevllle  lo  be  lodgyd  and  in  custodic  of  M'  Alderman  Bonde, 
iind  havc  taken  order  for  liym  there,  accordinge  to  Your  Honnors  direction  by  your 
lettre.  And  because  ihere  was  nol  convenicnie  place  for  ail  bis  inen  to  remayn  wilh 
.M'  Alderman  and  in  bis  lions  lo  be  Indged,  1  bave  placyd  the  moste  of  tbem  in  other 
places  nexle  adjoyning  and  bave  gyven  order  thaï  ihey  bave  no  conférence  witb  anny 
ihc  Kinge  of  Spayne  bis  subjectes,  savinge  witb  the  said  Dassondeville,  besechinge 
Your  Honnor  to  adverlise  me  by  ihis  bearer  whether  ye  allowe  of  iny  proceadingcs 
berin  or  no. 

Maye  it  please  Your  flonnor  also  lo  be  advertisid  ibal  I  rcceyved  order  from  Your 
Honnor  by  ibe  mowtbe  of  M'  Ducket,  Alderman,  that  I  sbulde  cause  ail  atlachemenls 
niade  of  anny  ibe  goodes  or  dehtes  of  anny  the  subjectes  of  the  Kingc  of  Spayne  to  be 
siayd,  and  thaï,  by  order  of  lawe,  there  sbulde  be  no  furtbtr  proceadinge  iherin, 
whicb  I  hâve  donne  accordinglye,  and  for  that  diverse  merchauntes  and  olhers  wbo 
bave  cause  of  action,  and  bave  and  do  procure  tbeir  paymcnles  by  way  of  atlacbc- 
mentes,  be  earncste  suters  lo  me  herin  and  ibinke  iheniselves  lo  receyve  at  my 
bande  some  injurye,  it  wolde  please  Vour  Honnor  to  adverlise  me  of  your  fiirther 
pleasour  tberin,  and  also  to  send  me  some  warraunte,  tberfore,  if  your  pleasour  be, 
the  same  sball  contynewe. 

Thus  I  commit  Your  Honnor  to  the  tuisshion  of  the  Almigbiie  :  ihis  présente 
xx»!""  of  january  1568. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  329.) 


MDCCCXXIV. 
Le  duc  d'^ilbe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(BnuxEU.Es,  as  JANVIER  4869.) 

11  s'afflige  d'apprendre  le  traitement  rigoureux  dont  on  a   usé  à  son  égard.    —    Mission 
de  Christophe  d'Astonleville.   —   Mouvclles  du  prince  d'Orange. 

Despues  de  aver  despacbado  a  Pedro  Marron  con  el  despacbo  que  V.  M.  avra  visiOi 
que  llevo  el  Consegero  Assomvile,  be  rrecevido  su  caria  de  nueve  d'enero,  por  laquai 
he  entendido  el  estado  en  que  alla  quedavan  los  ncgocios,  que  me  ha  dado  pena  ver 


î{68  RELATIONS  POLITIQUES 

el  rrigor  que  se  ha  usado  con  V.  M.  Yo  lie  einbindo  al  dicho  Coiisejcro  a  hablar 
con  la  Rcyna  para  eiitender  su  voluntad;  y,  pues  el  esta  alla,  avra  comutiirado  su 
comision  con  V.  M.,  no  tengo  que  deziric  mas  de  nguardar  por  oras  lo  que  alla  passa. 
Yo  lengo  salud,  gracias  a  Dios,  y  oy  he  lenido  aviso  de!  Coude  de  Mansfell  que  el 
Principe  de  Oranges  se  avia  alargado  (anto  que  creia  que  a  queila  liora  estaba  en 
Alemania. 

{Archives  de  Simancas,  Eslailo,  Leg.  821,  fol.  158.) 


MDCCCXXV. 

Le  duc  d'Albe  à  Christophe  d' AssonlevUle. 

(BHUXELLCS,    SB  JANVIER   IStiB.) 

Il  lui.ordoniie  de  ne  pa$  quitter  l'Angleterre  sans  avoir  reçu  un  ordre  précis  s  ce  tujet. 

Nous  avons  receu  vos  lettres  cscriples  à  Calais  le  xvn""  de  ce  mois,  et  auparavant 
avions  nous  aussy  receu  deux  aultres,  l'une  datée  audict  Calais  et  l'aultre  à  Dunckcrke. 
Et  avons  volontiers  entendu  vostri'  délibération  de  passer,  et  la  promptitude  et  diligence 
dont  vous  usiez  comme  vous  a\ez  lousjours  faict,  que  nous  garde  de  vous  recommander 
d'avantaige  l'afTaire,  sachant  que  y  ferez  le  debvoir.  Et  sera  seullement  ce  mot  pour 
vous  dire  sur  la  demande  que  vous  nous  fnicles,  quant  à  vostre  retour  ou  demeure 
selon  la  résolution  que  vous  auriez  de  la  Royne,  il  ne  convient  que,  pour  quelques 
choses  qu'elle  vous  responde,  vous  vous  retiriez  de  sa  Court,  tant  que  nous  le  vous 
ayons  expressément  mandé.  En  quoy  nous  conduirons  selon  le  progrès  des  choses  et 
les  nouvelles  que  vous  nous  escriverez,  ce  que  vous  requérons  faire  le  plus  souvent 
que  vous  pourrez  el  par  les  chemins  et  moyens  que  vous  jugerez  plus  à  propos. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nèg.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  5  y.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  269 

MDCCCXXVI. 

Le  lord-maire  Thomas  Rowe  au  lord  du  Scet  Nicolas  Bacon. 

(25  JANVIER  1S69.) 

Il  a  fait  connaître  à   M.  d'ÂssonIcvillc  que  la  reine  ne  le  recevrait  point  et  qu'il  pouvait  exposer 
sa  charge  au  Conseil.  —  Kefus  de  M.  d'Âssonleville. 

May  it  please  Your  Honnor  to  bc  adveilised  thaï,  a«.-cordinge  to  a  lettre  to  me 
fiirectyd  from  the  Quenes  Majcsties  moste  horinorable  Coiint-ell,  I  liave  signified  lo 
Dassonleville  the  Quenes  Majesties  pleasour  for  audience  of  hym ,  which  matter  was 
by  the  said  Dassonleville  verrye  ill  Iakcn,  as  might  seame  by  bis  countenance,  and 
inimedially  after  my  messenger  was  retorncd,  he  sent  his  secretarye  to  me  to  requyer 
me  eftsones  to  advertise  the  Quenes  Majesties  Councill  that  his  messuage  was  to  be  by 
hym  delyveryd  to  the  Quenes  Majestie,  and  not  to  Hir  Highnes  Councell,  excepte  he 
might  speke  first  wilh  ih'Ambassador  of  (he  Calholick  Kinge,  so  as  ihe  day  appoynted 
by  Hir  Majestie  to  appere  before  hir  honnorable  Councell  did  not  satisfie  his 
expectation,  which  mailcr,  albeit  I  tolde  his  sefrelarye,  I  ihought  not  good  to  write  in, 
fi»r  that  the  tyme  appoynied  was  so  shorte,  yct  I  ihought  good  to  signifie  the  same 
unto  Your  Honnor  '. 

Thus  I  commit  the  same  lo  ihe  twisshion  of  th'  Almightie  :  ihis  présent  xxv""  of 
januar.  i568. 

{Record  office.  Dont,  pap  ,  Cal.,  p.  529.) 

*  Cecil  écrivait  le  50  janvier  à  Norris  qu'Assonleville  était  arrivé  à  Londres,  mais  qu'il  ne  serait 
point  reçu  par  la  reine  parce  qu'il  n'avait  qu'une  commission  du  duc  d'Albc.  Tout  ce  qu'il  pouvait 
dire,  c'était  qu'il  parlait  au  nom  du  roi  d'Espagne,  qui  ratifierait  ses  actes.  Cependant  Assonleville 
demandait  qu'il  lui  fût  avant  tout  permis  de  conférer  avec  don  Guérau  d'Espès;  et  c'était  précisément 
ce  que  l'on  était  bien  résolu  à  lui  refuser,  car  don  Guérau  d'Espès  avait  trop  d'audace  et  il  fallait  se 
méfier  de  ses  projets  et  de  ses  intrigues.  {Cabala,  p.  1 S8.) 


270  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXXVII. 

« 

Déclaratio»  faite  par  i\l.  d' Assonleville  aux  députés  du  Conseil  privé. 

IK  iAHTUB  1869.) 

Il  se  plaint  des  entraTes  mises  a  sa  liberté  et  déclare  qu'après  avoir  conféré  avec  don  Guéran  d'Espès, 
il  est  chargé  iTexposer  l'objet  de  sa  mission  à  la  reine. 

A  hue  report  of  Ihe  speache  used  by  M'  d'Assonvile  lo  H'illiatu  Drexvrie,  Esquive, 
Marshall  of  Barwick,  who,  willi  John  Mershe,  Govervour  of  Ihe  Marchauntes  A  dveit- 
lurers  in  Englande,  wi-are  sent  from  the  (Jnenes  Majeslies  most  honorable  Privie 
Counsell,  the  xxvj'''  date  of  Januarie  1S68,  to  watt  uppon  htm  to  Theire  llonors. 

Afier  salutations,  the  said  William  Drewryc  tolde  him  tlius  muchc,  for  ihal  the 
Quenes  Majestie,  understandingc  ihat  he  was  corne  from  (he  Duke  of  Alva  tipon  some 
speciall  affayres,  had  seul  the  Lordes  of  Her  .Majesties  Privie  Counsell  lo  geve  him  au- 
dyence  and  had  sent  them  two  lo  be  his  condiictors  lo  ihe  place  whearo  Theire 
Honours  did  remaine  hard  hy  theire,  onlie  lo  tlial  tndc.  (lis  aunswere  was  :  •  I  fynde 
»  it  straunge,  having  addressed  a  lettre  to  ihe  Quenes  Majeslie  about  the  xx""  of  this 
»  instant  from  Rocliester  and  receyved  no  manncr  of  aunswere  in  fourc  daits,  but  att 
»  my  approche  lo  London  was  mett  wilh  two  marchaunltes,  which  senied  to  be  verie 
»  honesl  gentlemen.  M'  John  Grcsham  and  one  Aidersey,  and  conducicd  by  ihem  lo 
»  this  place,  weare  in  verie  dedo  I  havc  l'ounde  good  entertaynmenl  wilh  gevinge  than- 
»  kes  untn  M'  Alderman  Bonde,  beinge  theire  présent  for  the  same,  but  yet  restrayned 
»  from  suche  liberlie  as  I  thoughl  had  appertayned  lo  suehe  a  personage.  I  sent  to 
»  the  Mayor  of  London  to  procure  .sonic  aunswer  of  my  former  lettres,  but  notwiih- 

>  standinge  I  founde  no  furlher  resolution.  But,  for  so  muche  as  yc  are  corne  to  hare 
»  me  before  ihc  Lordes  of  ihe  Counsell  lo  negociale  speeyallie  wilh  ihein,  my  auns- 

>  were  is  ihat  I  bave  noi  to  deale  witli  ihem  iherein,  nor  yet  to  make  any  déclaration 
»  10  ihem  of  my  affaires  or  charge;  for  ihis  is  my  charge  and  commyssion  simplie, 
»  which  I  reqiiesl  youe  lo  déclare  unto  them  :  First  to  conferre  wilh  the  Kinge  of 
»  Spaine  his  Ambassador  résident  heare,  and  aflerwardes  lo  bave  lalked  wilh  the 
»  Quenes  Majeslie  her  sellf,  for  llial  is  my  commyssien,  and,  if  it  picase  them  to  sende 
»  to  me  one  of  ihe  least  of  the  Counsell,  I  wolde  déclare  as  muche  to  him.  »  —  •  \\  ell, 
»  Sir,  saide  M'  Drewrie,  is  ihis  youre  directe  aunswere?  ■  —  ■  Ye,  Sir,  saide  he,  and 
»  for  thaï  ye  shall  the  better  remcmber  iheis  my  sainges  wilh  the  resl  of  my  usage 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  271 

»  and  meanynge  since  my  arrivall,  I  shall  désire  youe  to  lender  this  charttell  unio 
»  lliein.  »  Whieh  was  refused,  sayiiige  ihey  had  donc  iheire  message,  and  then  he 
requested  lliem  lliat  his  masler  of  liousholde  or  secielarie  miglit  };oe  with  tliem  to 
présent  the  said  charliell,  whereunlo  was  aunswered  that  the  waie  was  not  barred, 
but  thaï  he  might  sende  him  if  lie  likcd,  iind  so  depaited  for  ihal  lyme. 

(Record  office,  Cal.,  n»  77.) 


MDCCCXXVIIL 

Plainte  des  marins  espagnols  arrêtés  à  Darmouth. 

(-J8  JANVIKR   1569.) 

On  leur  a  enlevé  toutes  lears  marchandises.   Tel  est  leur  dénuement  qu'ils  sont  près 

de  mourir  de  faim. 

Ex  Darmutensi  portu,  die  28  januarii  prœleriti,  scribiint  admodum  Iliustri  Oratori 
Cathohcœ  Majestalis  Joannes  Ferez  de  Torre  blanca,  Petrus  de  Casiillo,  Joannes  de 
Hucrta,  Ferdinandus  Guettas,  patroni  Hispaniarum  navium  qna;  a  vice-admirallio  et 
aliis  Regiae  Majtslatis  ministris  sunt  relenlae,  scse  derelictos,  inopes  et  pecuniam  pro- 
priam  fuisse  ab  unoquoque  per  vim  ereptam,  neque  illis  provideri  de  ahmentis  ;  proinde, 
cum  merces  eoriim  relincanlur,  œquum  fore  videtur  ut  ad  illarum  valorem  seu  pre- 
tium  ilhs  et  ahis  eorum  sociis,  qui  ad  numerum  loO  hominum  videntur  esse,  de  débita 
annona  provideatur,  aul  alioquin  in  domibus  privatis  habeantur,  pro  expensis  débite 
satisfacturi,  aut  omnino  in  continentem  abire  permittanlur  ut  querant  sibi  aliqiio  modo 
victum;  nam  in  hujusmodi  detentionihus  ae  rcpresaliis  talis  usus  omnino,  etiamsi  csset 
inter  declaratos  hostes  et  eliam  in  bellicis  cxpeditionibus,  obscrvatur.  Proinde  foret 
opportunum  in  scriptis  a  Serenissima  Regina  mandari  ut  illis  de  debitis  alimenlis  eo 
quo  duximus  modo  provideatur,  aut  illis  permittatur  abire,  alioquin  famé  morituris. 

(Record  office,  Cal.,  n*  78.) 


272  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXXIX. 

Questions  à  adresser  à  Christophe  d'Assonleville. 

(39  JANV1KII  1569.) 
On  rappelle,  dans  l'ordre  des  datt»,  ce  qui  s'est  passé  depuis  le  28  décembre. 

Matlers  lo  treate  of  with  d'A  ssenvilte. 

To  lieare  of  liym  what  be  ye  causes  of  ye  gcnerall  arrest  made  so  cunelly  (sic). 

The  tewsday  28  of  decembcr,  tlie  Conte  Ladroii  declared  yt  he  had  commission 
froni  ye  Duke  of  Alva  to  arrest  them  ail,  and  yt  ye  Duke  liad  gyven  ordre  to  arrest  ail 
ye  Queens  subjeets  in  Spayn,  Ilaily  and  els  where. 

The  wednesday  29  of  december  being  ye  next  daye,  they  wer  ail  shutt  upp  in  tlie 
ËnglisI)  hows,  gardcd  with  a  caplayn  and  soldiers  in  three  scverall  places,  the  ware- 
hoiises  scrched  and  locked  upp. 

The  next  daye  followyn;;,  ail  ye  Bnglisli  nation  in  Zeland  and  ilolland  wer  aiso 
arresicd  and  putt  in  common  prisons. 

The  iast  of  december,  ye  Spanish  Ainbassadors  secrétaire  Maron  was  sent  over  ye 
seas,  wlio  aIso  caused  ail  whom  lie  coid  fyind  lo  be  emprisoned. 

Note  yt  duryng  ail  this  tyme  m)  violence,  nor  arrest  was  made  of  any  subjeet  of  ye 
King  of  Spayn,  onely  the  monny  was  stayed  from  ye  Prench,  and,  ye  29  of  december, 
ye  Spanish  Ambassador  had  answer  of  ye  Queen's  Majesty  vere  resonably  yt  he  shuld 
hâve  a  full  résolut  answer  to  content  ye  King  bis  master  within  four  or  five  dayes  at  bis 
ncxt  commyng. 

The  ihyrd  of  january  afier  midnighi,  cam  news  lo  London  of  ye  arrest  made  at  Ant- 
werp  live  or  six  dayes  hefor,  wherof  no  knolledg  ci)ld  come,  for  yt  ye  Conte  Ladron 
had  prohibited  the  cnglish  merchants  from  any  wrytyng  or  advertisements,  which  was 
to  dooble  yc  injury. 

And  unlyle  ye  7  of  january,  no  generall  arrest  was  made  by  ye  Queens  Majesty,  and 
yet  what  was  curtesy  thaï  was  ordred,  niay  appcer  by  ye  same. 

The  viij"',  was  th'Ambassador  of  Spayn  restrayned  logo  out  of  his  bous. 

The  x'",  he  wrote  certen  lettres  very  slanderous  unio  ye  Duke  of  Alva,  ye  olher  to 
Jeronimo  de  Curyell,  which  he  also  sent  oppcn  to  be  seenc  at  ye  Court. 

The  manner  of  ye  slaye  of  ye  trésor,  in  sort  as  il  was  preserved  from  ihe  French,  is 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLËTERKE.  275 

to  be  provcd  by  Icstynoonyes  of  sondry  persons  of  grel  crcdili,  as  Sir  Arthur  Cliam- 
periion,  M'  Horscy,  captaiii  of  ye  Wiglil,  \r  William  Wyntar,  elc. 

Thaï  il  belongcih  to  mercliants,  is  to  bc  provcd  by  yc  bilis  found  in  ye  cliests,  which 
were  oppened  by  je  Spaniards  themselves,  by  speciall  leilers  wryltcn  out  of  Spayne, 
by  inslniclions  gyven  lo  ye  Commodores  of  ye  zabras,  by  knowledg  bad  frorn  Antwerp  ', 

Robyns  of  Dover  deteyned. 

Misreport  ye  Queen's  answer. 

{Orit.   Mus.,   Galba,  C.  111,  n'  83.) 


MDCCCXXX. 

Message  porté  par  M.  IVUly  à  Christophe  d'Àssonleville. 

(29  MNTIEB  <S69.) 

Détails   sur   la   déclaration   des    lords   du   Conseil   privé   et  sur  la  réponse  qui  a  été  faite 

par  M.  d'Assonlevillc. 

Tliat  by  bis  lettre  it  appareth  that  he  did  not  simply  refuse  to  corne,  but  ihat  lie 
sayd  he  cold  not  déclare  bis  chardg  to  us,  being  commanded  first  to  speke  wilh  llie 
Kings  Ambassadcr. 

llcreunto  you  shall  saye  ihat  we  for  our  part  had  good  authorile  to  hère  eny  ihing 
ibal  he  coid  bave  sayd  and,  if  he  had  pieased  lo  comme  lo  us,  lie  migiil  bave  seene  wbo 
we  wer,  and  iban  he  niight  hâve  made  what  answer  he  woid. 

As  for  bis  speclie  wilh  ihe  Kings  Ambassader,  was  not  denjed  to  bym,  and  in  dede, 
when  we  sent  for  hyni,  ihe  sayd  Ambassa  ier  was  présent  with  us,  and  at  that  tyme 
our  nieaning  was,  after  we  had  undersiand  from  whom  he  had  bis  commission  (whicb 
bytherto  he  bas  ncver  dcciared  but  obscurely),  lo  bave  sayd  somc  what  to  bym  of  the 
sayd  Ambassader  in  bis  own  présence,  and  aller  ihat,  uppon  considération  liad  by  bym 
of  liial  which  he  sliuld  bave  heid,  we  woid  liavc  leit  liym  understand  our  furder  niea- 
ning for  bis  conférence  with  ihe  sayd  Ambassader. 

'  D'après  une  note  jointe  à  ce  document,  le  Conseil  s'était  réuni  chez  le  lord  Kecper.  On  y 
comptait  parmi  les  membres  présents  le  duc  de  Norfolk,  l'amiral,  William  Cecil,  Ralph  Sadier  et  Wal- 
.ter  Mildn.ay.  On  devait  interroger  Guérau  d'Esjics  sur  ses  lettres  au  duc  d'Albe  et  à  Curiel,  ainsi  que 
sur  le  message  dont  il  avait  chargé  son  secrétaire  Marron;  mais  il  allégua  une  indisposition  et  ne  parut 
point. 

Tome  V.  38 


274  RELATIONS  POLITIQUES 

And  thiis  muchp  we  hâve  thought  mcle  lo  impari  lo  hym  of  the  end  if  hc  will  corne 
to  us  in  this  manner  above  men(ioned,  we  will  expect  hym  and  hâve  ihe  Kings  Am- 
bassader  hère  aiso  wilh  us,  so  as  ihey  may  be  bolh  (ogither.  If  he  lyke  norihis,  we 
désire  to  know  spedely,  for  certen  of  us  mosl  spedely  return  to  the  Court  to'nighi. 

[Record  office,  Cal.,  n*  80.) 


MDCCCXXXI. 

Déclaration  de  Christophe  d' Assonleville  aux  lords  du  Conseil  privé. 

(99  UNTIER  I.SfttJ 

Il  demande .  à  pouvoir  conférer  avec  l'ambassadeur  du  roi  et  déclare  que  c'est  à  la  reine  seule 

qu'il  exposera  sa  mission. 

Somt»ttire  de  ce  que  j'ay  faicl  entendre  à  Messieurs  du  Conseil  de  la  Royne 
à  ceste  communication  tenue  à   Weslminister  ce  29  janvier  1568. 

Que  je  suis  venu  en  ce  lieu  pour  et  au  nom  du  Roy  mon  seigneur  et  maistre  déclai- 
rer  à  la  Royne  leur  maistresse  choses  grandement  importantes  le  service  de  Leurs 
Majestés,  le  bien  de  leurs  subjecls  et  tranquilliic  pubiicquc  de  leurs  royaulmes  et  pays, 
apportant  ad  ces  (ins  pour  l'absence  de  Sa  Majesté  lettres  de  crédence  du  Duc  d'Alve 
comme  lieulenanl-gouverneur  et  capitaine  général  des  Pays-Bas  ; 

Que  madicte  commission  et  charge  addresche  à  la  Royne  et  non  à  aultre; 

Que,  préallablemcnl  et  avant  tout  œuvre,  je  suis  cnchargé  de  communicquer  et 
conférer  aveeque  l'Ambassadeur  ordinaire  de  Sa  Majesté  Royalle  résidant  en  ce  lieu, 
tant  pour  lui  faire  part  de  mon  instruction  que  pour  prendre  information  de  lui  sur 
aucuns  points,  pour,  par  après,  eu  sa  prési'nce  dire  et  exposer  madicte  charge  à  Sa 
Majesté  Réginalle. 

Pourtant  je  requiers  itérativcmeail,  comme  j'ay  faict  par  mes  lettres  escriptes  à  Ro- 
chester  dès  le  20  de  ce  mois  à  Sadicte  Majesté  Réginalle,  de  permectre  que  je  puisse 
traicter  et  conférer  avec  luy  pour  après  exposer  madicte  charge  :  ce  que  j'espère  ne  me 
sera  denyé,  pour  estre  ce  que  je  demande  chose  contenue  en  mon  instruction,  ne  la 
povant  altérer,  ne  excéder.  Aussy  est  chose  juste,  ordinaire  et  accoustumée,  assçavoir 
que  les  Ambassadeurs  des  princes,  venans  pour  affaires  extraordinaires,  logent, 
traictcntet  communicquent  franchement  et  librement  aveeque  les  Ambassadeurs  ordi- 


DES  PAYS-BAS  ET  l)K  L'AINGLKTERRE.  278 

tiaires,  ce  que  (n  correction)  soubs  nul  prétcxi,  ny  raison  ne  se  peult  refuser,  ny 
enipeschcr. 

Sur  quoy  plaira  à  Satlicte  Majesté  Uéginalle  donner  bonne  et  briel've  expédition, 
aelendu  mesmes  que  la  matière  requiert  célérité,  et  que  je  suis  enchargé  de  m'en 
relourniT  au  plus  lest  pour  en  (aire  rapporl,  et  qu'il  convient  que  la  Majesté  du  Roy 
mon  maistre  soit  de  tout  inCormée  et  advcrtie. 

lit  pour  ce  que  lesdits  S"  du  Conseil  m'ont  objecté  que  le  Due  d'Alve  (encoires 
qu'il  soit  gouverneur-général  du  Pays-Bas)  n'avoit  puissance  d'envoyer  ambassadeurs, 
ny  députés  vers  un  prince  estrangier,  non  plus  que  feroit  ou  le  Duc  de  Nortfock,  gou- 
verneur au  pays  de  Galles,  ou  le  gouverneur  d'Irlande  pour  la  Royne  leur  maistrcsse, 
j'ay  respoiidii  que  ce  a  esté  lousjours  toute  auitre  chose  du  gouvernement-général  des 
Pays-d'Embas  que  des  aultres  particu4liers  d'aultres  provinces,  et  signammentde  celles 
où  la  présence  du  maistre  se  pœult  lacillement  recouvrer;  car  il  est  certain  que  les 
lieutenants  et  gouverneurs-généraux  desdicts  Pays-Bas  ont  eu  tousjours  non-seulement 
eesle  puissance  que  de  iraicter  avec  princes  voisins  de  choses  oceurrentes,  ains  beaucoup 
plus  ample,  comme  est  tout  notoire,  tellement  que  ne  fut  jamais  ce  povoir  révoequé  en 
double,  ny  du  temps  de  madame  de  Savoie,  ny  de  la  Royne  de  Honguerie,  ny  de  la 
Dufesse  de  Parme ,  régentes  et  gouvernantes,  ayans  tontes  et  quantesfois  qu'ils  ont 
trouvé  convenables  pour  le  bien  dus  affaires,  envoyé  Ambassadeurs  ou  nom  de  feu 
l'Empereur  et  du  Roy  mon  maistre,  tant  envers  les  Roix  Henry  et  Edouard,  Roynes 
Marie  el  modenie,  que  vers  aultres  princes  et  potentats,  comme  réciprocquement  iceulx 
Roix  et  Roynes  ont  envoyé  leurs  Ambassadeurs  vers  lesdictes  Princesses,  comme  encoires 
dernièrement  la  Royne  a  envoyé  les  siens  à  Bruxelles  et  à  Bruges.  Et  se  faicl  ainsy 
journellement  le  pareil  avec  l'Empereur,  le  Roy  de  France  et  aultres  Princes,  lesquels 
aussy  envoyent  leurs  ambassadeurs  et  dépulés  vers  le  S''  Due;  et  de  faict  le  Roy  de 
France  a  présentement  son  ambassadeur  ordinaire  vers  icclhiy  S'  Duc.  Par  quoy  (à  cor- 
rection) pœult  sembler  chose  fort  nouvelle  et  estrange  de  faire  présentement  ce  débat, 
de  tant  plus  que  ce  dont  il  est  question  est  tombé  entre  la  Royne  et  ledict  S'  Duc,  el 
entre  ce  royaume  el  les  Pays-Bas,  et  du  temps  de  son  gouvernement,  procédant  du 
faict  de  chacun  d'eulx,  chose  conséquamment  que  Sa  Majesté  Réginalle  pœult  appoinc- 
ter  avec  Son  Excellence  ou  nom  de  Sa  Majesté,  joinct  qu'il  n'est  question  de  faire 
nouveau  traicié  de  paix,  ny  aultremeni  cmprendre  guerre,  mais  d'enlendre  l'un  l'autre 
remédier  et  aecomoder  ce  que  est  faict  réciprocquement  d'un  costé  et  d'aullre,  dont 
l'Ambassadeur  ordinaire  et  moy  avons  tout  pouvoir,  et  le  ferons  raliffier,  si  mesiier  est, 
si  tant  esl  loutesfois  que  la  Royne  vœulle  faire  la  raison  sur  les  pétitions  et  demandes 
de  Sa  Majesté,  lesquelles  sont  justes  et  fondées  es  traictés,  comme  j'espère  parlicul- 
lièrement  donner  à  entendre.  Pour  quoy,  si  la  Royne  est  servie  me  laisser  communic- 
quer,  comme  il  est  de  coustume  et  raisonnable,  avec  ledict  Ambassadeur  et  exposer  ma 


276  RELATIONS  POLITIQUES 

charge  à  Sa  Majesté  Réginalle,  je  suis  prest  de  ce  faire,  sinon  qu'elle  me  pcrmccte 
m'en  retourner  pour  de  la  responsc  qu'il  luy  plaira  me  donner,  faire  rapport  à  Son 
Excellence  el  en  advenir  la  Majesté  du  Roy  mon  maislre.  Remonslrant  pour  la  fin  l'ag- 
gravir  que  est  faicte  aiidict  S'  Ambassadeur  ordinaire  de  le  tenir  ainsy  soubs  gnrde  si 
estroicte,  et  à  moy  venu  pour  un  bon  office  qu'il  ne  m'est  loisible,  ny  aux  miens  com- 
municquer,  ny  aller  librement,  comme  de  raison  el  du  droicl  de  toutes  gens  doibt  estre 
loisible,  mesmes  que  mcsdicts  gens  sont  constrainets  estre  séparés  :  sur  quoy  je  requiers 
ordonnance  de  ladicte  Royne  Sérénissime. 

(Record  office,  Cal.,  n' 81.) 


MDCCCXXXII. 

Christophe  d'Assonhville  à  Cecil. 

(I^HDRES,  %  JANVIER   1869.) 

II  transmet  i  Cecil  la  déclaration  précédente  en  le  priant  de  la  communiquer  à  la  reine. 

Monsieur,  ce  matin  j'envoyay  à  Vosire  Seigneurie  l'escript  dont  Messieurs  du  Con- 
seil me  parlarent  hier,  mais  je  ne  sceu  l'envoy  de  ce  matin  que  vous  ne  fussez  party, 
pour  quoy  me  suis  advisé  l'envoyer  par  homme  exprès,  vous  priant  le  veoir  ou  faire 
veoir  par  la  Majesté  de  la  Royne  Sérénissme  vostre  maistresse,  du  moins  luy  en  faire 
rapport,  et  au  surplus  avoir  bonne  et  briefve  responce,  comme  vous  estimez  que  l'ami- 
tié de  nos  Roix  et  Princes  le  requiert.  Vous  povez  penser  combien  je  me  puis  trouver 
fasché  d'estrc  en  Testât  où  je  suis.  Et  ne  servant  cesles  fi  aultre  eff'cct,  feray  fin  après 
mes  bien  deus  recommandations  en  vostre  bonne  grâce,  priant  Dieu,  Monsieur,  vous 
donner  l'enlhier  de  vos  désirs. 

De  Londres,  ce  30  janvier  1868. 

{Record  office,  Cal.,  n*  83.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  277 

MDCCCXXXIII. 

Christophe  d' Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(LONDRKS,  31   JANVIER   1569.) 

Il  rend  compte  de  tout  ce  qui  s'est  passé  depuis  son  arrivée  à  Douvres  et  pendant  les  premiers  jours 

de  son  séjour  à  Londres. 

Monseigneur,  Arrivé  à  Douvres  le  xviij*  de  ce  mois,  j'entendis  plus  amplement  l'es- 
troille  détention  de  l'Ambassadeur  du  Roy  noslre  sire ,  et  les  causes  sur  lesquelles 
ceulx  de  ce  royaulme  se  fondaient,  comme  aussy  j'entendis  que  la  Royne  estoit  au 
palais  de  Hotoncourl,  indisposée,  partie  pour  la  fascherie  qu'elle  avoit  de  la  mort  d'une 
sienne  parente,  partie  pour  aultre  cause,  tellement  que  l'on  me  dict  qu'elle  ne  doint 
accès  à  personne,  ny  mesmes  à  aucuns  privés  de  son  Conseil,  qui  fut  cause  que  dois 
lors  je  me  doubtois  bien  que  je  n'auroys  si  tost  audience,  ny  despcsctie  qu'il  cnnvenoit. 
Toutesl'ois  m'encheminay  le  lendemain  de  bon  matin  pour  coucher  à  Rochestre,  ayant 
envoyé  pour  préadvertir  ledict  Ambassadeur,  estimant  suyvre  incontinent  ;  mais  vint 
vers  moy  le  secrétaire  de  Millord  Coban  me  requérir  de  la  part  de  son  maistre,  capi- 
taine et  gardien  des  Cincq-Porls,  de  ne  passer  oultre  lant  qu'il  y  eusl  aultre  ordon- 
nance de  la  Royne,  à  cause  des  troubles  qui  estoient  par  tout  ce  royaulme,  qui  fut 
cause  que  j'escrivis  incontinent  lettres  à  la  Royne,  dont  la  copie  est  icy  joincie.  Sur 
quoy  le  Conseil,  par  ordonnance  de  ladicte  Royne,  despescha  mon  homme  avec  quel- 
que ung  des  gentilshommes  diidict  Cobam  pour  me  faire  venir  oullre  jusque  s  en  ce 
lieu  de  Londres,  où  je  fus  convoyé  par  deux  aldermans  de  ceste  ville  et  logé  en  une  des 
principailes  maisons  de  ladicte  ville.  Toutesfois  fut  dict  par  le  Secrétaire  Cicelle  à  mon 
dict  homme  que  je  ne  povois  parler  audict  Ambassadeur  jiisques  ad  ce  que  Sa  Majesté 
Réginalle  en  eust  aultrement  ordonné  :  à  quoy,  quelque  instance  que  j'ay  peu  faire,  je 
n'ay  sceu  encoires  parvenir.  Mesmes  depuis  mon  arrivée  en  ce  lieu,  ne  m'a  esté  loisible 
sortir  la  maison,  estans  mes  gens  répartis,  assavoir  les  deux  auprès  de  moy,  et  les  aullres 
en  trois  maisons  voisines,  ne  povans  aller,  ny  venir  par  la  ville  ou  vers  moy,  synon  avec 
leur  garde. 

Cependant  le  lendemain  de  mon  arrivée  en  ce  lieu,  qui  fut  le  xxiij' dudict  mois, 
j'envoiay  vers  le  Mayre  de  ceste  ville  pour  eseripre  par  luy  ou  me  perniectre  escripre 
en  Court,  affin  de  communicquer  avecq  ledict  Ambassadeur,  selon  que  j'en  avois  charge 
de  Vostre  Excellence,  et  que  c'est  la  manière  accoustumée,  pour  après  demander  au- 
dience de  la  Royne  au  plustost  qu'il  sera  possible,  attendu  que  la  matière  requerroit 


278  RELATIONS  POLITIQUES 

célérité,  ce  qu'il  feit  entendre  ;  et  depuis  m'envoya  advenir  que  tout  le  Conseil  viendroit 
le  jeudy  xxvij*  dudict  mois  en  ceste  ville  et  qu'ils  communicqueroient  avecq  moy,  ce 
pendant  que  j'eusse  patience  de  non  communicqiier  avrçq  ledict  Ambassadeur.  Auquel 
jour,  il  l'aprcs-disner,  lesdicls  du  Conseil  envoyarent  vers  moy  ung^enlilliommc  nommé 
Dreverye,  capitaine  de  Barvich,  me  disant  que  tous  les  seijjneurs  dudict  Conseil  esloiont 
assamblés  auprès  mon  logis  pour  m'oyr  et  donner  audience,  comme  ils  en  avoicnt 
charge  de  la  Royne,  me  disant  qu'il  me  condiiiroit  s'il  me  plaisoit  venir  :  de  laquelle 
nouvelle  je  fus  assez  esbaliy,  veii  que  je  n'avois  demandé  audience  vers  ledict  Conseil, 
mais  au  contraire  que  par  mes  lettres  susdicles  et  ce  que  j'avois  faict  dire  audict  Mayre, 
j'avois  demandé  audience  à  la  personne  de  la  Royne,  et  préallablement  povoir  com- 
mimicquer  avecq  ledict  Ambassadeur.  A  cesie  cause  je  donnay  responce  audict  capi- 
taine (|ui  estoil  assisté  de  messiie  Marsh,  }iouverncur  de  la  Nation  anglaise,  résidant  en 
Anvers,  que  ma  commission  cl  charge  addressoit  à  la  Koyne  mesmes,  et  que,  devant 
demander  audience  de  Sa  Majesté  Régiiialle,  j'estois  chargé  conférer  et  communicqiier 
avecq  l'Ambassadeur,  selon  meismes  qu'il  est  ordonné  de  faire,  partant  je  n'avois,  (juaiit 
à  présent,  à  dire  quelque  chose  audict  Conseil,  et  puisque  ledict  capitaine  venoii  de 
leur  part,  j'avois  bien  voulu  de  ce  paradvertir,  pour  leur  en  faire  ainsy  le  rapport. 
Sur  ce  passa  ultérieurement  quelque  ehose  de  long  discours  que  je  réserve  de  dire 
à  Vostre  Exiellence  ù  ma  venue  pour  ne  l'allédier  présentement,  congnnissant  les 
aultres  grands  empeschemens  qu'elle  a. 

Le  lendemain  xxviij'  dudict  mois,  feis  instance  de  rechief  vers  ledict  Conseil  de 
povoir  niecirc  ma  commission  en  effeci,  ou  aultrcment  qu'il  me  fût  permis  d'en  adver- 
tir  Vostre  Excellence,  ou  bien  m'en  retourner,  car  la  chose  eie  povoit  ainsy  aller  à  la 
longue.  Sur  quoy  me  mandarent  qu'ils  cstoient  contens  comunicquer  avecq  moy,  non 
pas  pour  oyr  ma  charge  (puisqu'elle  n'adreschoil  à  eulx),  mais  pour  faire  ouverture  de 
la  matière,  et  ne  fût  que  pour  oyr  ce  que  je  rcquérois  préallablement  de  communicquer 
avecq  ledict  Ambassadeur,  aussy  pour  me  déclairer  auleunes  choses  en  la  présence 
d'icelluy  Ambassadeur,  à  laquelle  lin,  le  jour  précédent  qu'ils  attendoient  ma  venue, 
i'avoient  faict  venir,  1 1  lequel  ils  manderoient  encoires  de  rechief,  afliii  que  en  sa 
présence  je  fus  informé  comme  le  tout  avoit  passé.  J'accorday  de  m'y  trou\er,  où  je 
ne  leur  dis  aultre  chose  synon  que  j'estois  venu  pour  les  alTaires  de  Sa  Majesté  par 
ordonnance  de  Vostre  Excellence;  que  en  préallable  j'estois  chargé  de  conférer  avecq 
ledict  Ambassadeur,  comme  meismes  il  est  de  coutume,  et  exposer  après  ma  charge  à 
la  Royne  ;  que  je  rcquérois  povoir  satisfaire  à  cela  usant  de  toutes  raisons  et  remoii- 
sirances  qu'il  eonvenoit.  ils  me  allégarent  en  premier  lieu  l'indisposition  de  la  Royne, 
signamment  pour  la  tristesse  qu'elle  avoit  pour  sa  cousine,  femme  de  l'ung  de  ses  con- 
seillers, morte  en  Court,  que  je  ne  povois  parler  audict  Ambassadeur,  \eu  que  la  Royne 
l'avoit  commandé  tenir  soubs  garde,  sans  communicquer  à  luy,  pour  plusieurs  mauvais 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  279 

offices  qu'il  ayoii  faict,  comme  ils  luy  eussent  bien  clicl  en  ma  présence  s'il  fût  venu, 
mais  s'esloit  excusé  sur  ung  flux  de  ventre  qui  l'avoil  prins  dès  l'aultre  jour  au  retour 
du  Conseil  ;  que  en  mon  regard  ils  me  congnoissoient  bien  pour  serviteur  el  ministre 
principal  de  Sa  Majesté ,  néantmoings  n'enlendoient  que  j'eusse  pour  ce  voiage  com- 
nn'ssion  du  Koy,  mais  de  Voslre  Excellence  seulement,  laquelle  ils  ne  tenoient  avoir 
povoir  d'envoyer  ambassadeurs  ou  députés  envers  ung  prince  estrangier,  ny  de  povoir 
traicter  avecq  luy,  non  plus  que  pourroit  faire  le  duc  de  Norlforck  illecq,  qui  cstoit 
gouverneur  du  pays  de  Galles,  ou  le  lieutenant  el  gouverneur  d'YrIande  pour  la  Royne 
leur  maistresse.  Je  leur  respnndis  que  c'estoil  bien  chose  différente  du  gouvernement 
des  Pays-Bas  et  de  ces  gouverneurs  dont  ils  me  parloient;  que  le  povoir  et  auctorilé 
des  gouverneurs-généraulx  des  Pays-Bas  s'estoient  tousjours  étendus  jusques  là  que 
d'avoir  receu  et  envoyé  ambassadeurs  vers  les  princes  voisins ,  et  traicient  avecq  eulx 
toutes  choses  survenues  et  concernantes  leurs  gouvernemens,  alléguant  les  exemples  et 
ce  qui  s'est  mesmes  observé  de  ce  costé  avecq  le  Pays-Bas ,  comme  plus  amplement  et 
particulièrement  est  contenu  en  l'escript  joinct  que  Vostre  Excellence  sera  servye  de 
veoir  s'il  lui  plaist.  Pourquoy  je  Iciu-  dis  que  je  trouvois  lant  plus  nouvelle  et  estrangc 
ceste  allégation,  considéré  mesmes  que  ce  dont  esloit  question  estoit  pas  naguaires  ad- 
venu entre  la  Royne  et  Vostre  Excellence,  conséquamant  n'y  avoir  difficulté  qu'elle  se 
debvoit  traicter  entre  vous  deux,  selon  que  Icdiel  Ambassadeur  et  moyen  avons  le  povoir, 
si  tant  estnii  que  la  Royne  feit  la  raison  sur  les  prétensions  de  Sa  Majesté  fondées  en 
équité  et  traidés  de  paix,  aniytié  et  entreeours.  Et  comme  je  veis  ce  langages!  nouveau, 
je  adjoustay  qu'ils  me  disent  franchement  leur  intention  là-dessus  et  qu'il  n'y  avoit 
que  deux  choses ,  assavoir  :  que  la  Royne  me  laisast  faire  ma  commission  telle  que  je 
l'avois,  ou  qu'elle  me  permist  me  retourner,  pour  en  faire  rapport  à  Vostre  Excel- 
lence. Quoy  entendu  par  eulx,  délibérarent  par  enssanible,  me  donnant  responce  qu'ils 
s'en  retourneroient  le  lendemain  matin  en  Court  pour  sur  ce  que  dessus  entendre  la 
résolution  de  la  Royne,  de  laquelle  ils  me  advertiroient,  me  requérant  que  je  voul- 
sisse  donner  long  mémoire  de  ce  que  dessus  pour  plus  seurement  négocier,  ce  que  j'ai 
faict,  et  leur  ay  donné  l'escript  qui  sera  cy-joinct,  par  copie,  sur  lequel  je  suis  atten- 
dant rcsponsc. 

Voilà,  Monseigneur,  ce  que  j'ay  jusques  à  présent  peu  négocier,  bien  fasché  que  je 
ne  puis  advaneer  d'avanlaige  la  négociation,  laquelle  je  sçay  requérir  célérité  ;  mais  le 
tout  procède  pour  les  causes  que  dessus  et  l'altération  que  je  voys,  qui  estoit  encoires 
plus  grande  au  jour  de  mon  arrivée  en  ce  lieu ,  car  je  trouvay  le  tout  aussi  alboroté 
que  tout  le  monde  n'espéroit  aultre  chose  que  guerre  ouverte.  Et  encoires  il  me  sambic 
que  l'on  ne  cherche  que  gaigner  temps  :  Vostre  Excellence  sçait  que  cela  importe,  luy 
supliant  partant  me  mander,  le  plus  tost  qu'il  luy  sera  possible,  sa  résolution  et  ce  qu'elle 
sera  servye  que  je  face  ultérieurement,  comme  il  me  samble  quy  comble  lotallement 


280  RELATIONS  POLITIQUES 

au  service  de  Sa  Majesté  el  bien  des  affaires  que  je  m'en  retourne  sy  l'an  n'en  piull 
avoir  incontinent  la  fin. 

L'on  m'a  dict  ce  malin  que  la  Royne  se  doiltt  trouver  de  brief  en  ceste  ville;  je  ne 
sçay  si  elle  attend  de  me  donnix  audience  icy  ou  non. 

Monseigneur,  les  marihans  flamengs,  estant  icy,  m'ont  envoyé  dire  que  le  courier 
flameng  venu  dernièrement  d'Anvers  icy,  par  permission  de  Vostre  Excellence,  n'a  eu 
nulles  fascheries  en  ce  lieu,  et  que  leurs  leilres  leur  ont  estes  rendues  bien  closes  et 
serrées  sans  avoiresté  ouveries,  me  requérant  que  je  voulsisse  suplicr  Vostre  Excel- 
lence que  fut  faicl  le  mesme  par  delà  à  celuy  que  par  permission  de  la  Royne  d'An- 
gleterre ils  envoyoient  audict  Anvers. 

De  Londres,  ce  dernier  de  janvier  1568. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  12.) 


MDCCCXXXIV. 

Le  Docteur  Lewes,  juge  de  l'Amirauté,  à  Cecil. 

(31  JANVIER    ISti».) 

Consultation  sur  la  question  de  savoir  si  le  duc  d'Albe  avait  le  droit  de  déléguer  ses  pouvoirs    - 

à  M.  d'Âssonleville. 

I  liave  recevyd  Yoiir  Honors  lettres  about  a  xj  of  the  dock  of  ihis  day,  and  as  lo- 
eliinge  ihe  question:  An  legalus  jiossit  desiynare  aliut»  legalum ,  it  is  eerten  tbat 
legatus  in  ibe  sensé  of  an  Embassador  cannot  designare  alium  legatum,  except  he  bave 
spéciale  mandatum,  by  cause  electa  est  ittdiistria  elc  personœ.  But,  as  I  geiber  by  your 
lettres,  llie  question  is  wbcihcr  Dassonvile,  bcynge  sent  lo  Her  Majestie  by  tlie  Duke  of 
Alva  with  lettres  of  credence  in  tbe  Kynges  name  and  sealed  witb  the  Kynges  seale 
used  for  tbat  counlrey,  is  to  be  accepted  as  ibe  Kynges  Embassador  or  (be  Dukes, 
wherin  1  could  betler  résolve  you  by  mouilie  than  by  lettres.  Nevertbeles  tbus  mocb 
I  do  thinke  tberin  for  Ibis  tyme  to  be  owl  of  doui  lierin  the  Dukes  commission  is 
necessarye  to  be  knowen ,  but  amyltynge  byni  to  be  Governor  of  tlie  Low-Countreys 
and  tberbye  to  bave  liberam  potestalem  regiam,  tlien  be  may  and  owgbt  by  lawe  to 
send  tb'Embassador  in  tbe  Kinges  name  and  not  in  bis  owne.  And  ibc  same  Embas- 
sador shal  be  taken  as  tbe  Kinges  legate,  quia  id  nostrum  est  cui  nostram  impartimnr 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  281 

auctoritatem.  And  so  moclie  the  more  by  cause  (wilh  one  such  power  or  nuctorytie) 
it  were  hard  for  ihc  Duke  to  govcrne  ihe  Coimtrey  unies  lie  niiglile  sende  ad  princi- 
pes vicinos  to  heare  of  ihingcs  necessarye  for  llie  préservation  of  amyiie  and  trafficque, 
so  as  that  is  cohérent  to  cvery  government  and  so  llie  law  hathc  disposed  in  prœside 
provinciœ  et  proronsiile,  who  may  seiidc  legatos.  And  (as  1  sayd  before)  they  owght 
to  sende  theni  in  the  Princes  naine  and  nol  tlierc  owne. 

I  beseche  Yonr  Honor  to  accept  thus  moche  for  ihis  lyme.  And  so  I  humbly  take 
niy  levé.  Scribicd  in  hasle  at  ij  of  the  dock  of  this  xxxi  of  january  1ÎJ68. 

{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  329.) 


MDCCCXXXV. 
Mémoire   de   Cecil. 

(Vers  le  l'TÉVRiKR  IS69.) 

Il  fait  connaître  à  la  reine  la  déclaration  qui  a  été  adressée  h  M.  d'Assonleville 
et  la  réponse  de  celui-ci. 

It  was  lolde  hym  ihat  ihe  Quetncs  IVIajoslie  had  pcrused  the  note  by  liym  unio  the 
Lordes  of  Hir  Ilighnc.«s  Privie  Counscll  on  saterday  last,  albeilHir  Majesiie  foiinde  the 
bill  offices  lately  doon  by  thr  Spanysh  Ambassador  résident  hère  (o  bc  so  farre  owt  of 
ordre  and  so  conirary  that  which  belongelli  to  one  in  his  place,  as  His  Hi-jhnns  coulde 
nol  from  hencc  forth  iake  hym  to  be  a  fyl  niinislcr  to  deale  any  more  in  th'alTair  bctween 
ihe  King  of  Spaytie  his  master  and  Hir  Majestie.  Yel,  hy  cause  Hyr  Majestie  supposcd  that 
nether  ihe  Duke  of  Alva,  nor  the  sayd  D'Assoiieville  were  previe  to  this  mans  manner 
of  dealing  before,  Hir  Highnesse,  upon  the  sayd  D'Assonviiles  request,  was  weil  pluased 

he  should  bc  suffred conférence  with  th'Anibassadour,  so  as  neverthcicssc  he  wolde 

beforehand  promisse  that,  after  suche  conférence  had,  he  wooid  open  his  charge  to 
ihe  Lordes  of  Hir  Majesties  Privie  Counseli,  whiche  if  he  woolde  he  could  doo,  ordre 
shoolde  be  gyven  both  for  the  admittingof  hym  to  the  sayd  speeche.and  for  ih'appoin- 
ting  aliso  of  convcnient  tyme  and  place  for  accesse  unio  theyr  Lordcshippcs,  either  in 

the  présence  of  the  sayd or  a  parte,  as  he  shoolde  think  convenient.  And  olherwyse 

iliey  in  such  sorte  and  uppon  this  condition,  Hir  Majestie  was  not  resolved  to  permit 

to  havc  Confcrence  witii  th'Ambassador;  for,  noiwithstanding  h tions  of  the  manner 

ToMB  V.  56 


2S2  RELATIONS  POLITIQUES 

hereiofore  used  by  ilie  rorinir  Régente  of  the  Lowe-Countries  in  sending  of  Ambas- 
sadours  in  the  Duke  of  Burgiindy's  nanie  unto  forrayne  States,  who  allwaycs  reputed 
them  as  ministers  from  the  Princes  owne  personne,  yet  Hir  Majesiie  well  iindcrstands 
whal  quHlitic  those  légations  bee,  and  is  liolh  in  ihat  caase  aiid  in  others  al  liir  hbertie 

to  heare  tiiose  that  be  sent  unto  Hir  Majesiie,  cither awne  personne  or  by  the 

reports  of  hir  counsellors  and  ministers,  as  lier  Highness  shall  think  expédient.  And 
ihcrefore  mcaneih  nol  to  do...sei(Tso  niiiche  wrong  as  to  aller  hir  détermination,  having 
allreadyc  appoinled  liym  to  be  hcard  by  Hir  Majestie's  Privie  Counseil. 

To  this  bis  aunswer  was  :  Fyrst  thaï  he  gave  Hir  Majesiie  humble  thaneks  for  this 
spedie  sending  unto  hym  And  as  for  tb'Ambassador  resydent,  he  knewe  net  lie  sayd 
whal  bis  misdemeanours  were  ;  neverlhelesse,  by  cause  lie  was  the  king  his  masters 
miiiisler,  il  became  .  . .  lo  bave  a  good  opinion  of  hym,  and  so  could  not  cbuse  lo  bave 
an  other  unlill  be  sliooid  see  manifesi  cause  and  proofe  to  move  hym  to  ye  contrary. 
For  the  conférence  yt  Hir  Majesiie  was  plensed  he  shoold  bave  with  the  sayd  Ambas- 
sador,  hegavc  Hir  Majestie  humble  thaneks...,  howbcit  lie  sayd  be  could  not  reeeyve  il 

with  any  promysse made  beforehande  to  open  his  charge  unto  the  [.ordes  of  Hir 

Highness  Counseil,  for  he  was,  as  other  Ambassadors  are  woonl  lo  bee,  lyed  by  his 
instructions,  and  could  not,  wilhowl  his  great  blâme,  excède  the  sayd,  and  being  ihereby 

expressely  ordred  to  delyver  his  légation  to being 

Ambassador,  shoold  nol  be  admilled  to  Her  Majeslies  présence,  as  other  Ambassadors 
ar  woont  lo  bee,  and  the  other,  ihat  yf  hc  shoold  against  the  ordre  of  his  commission, 
deale  with  the  ill  of  the  Couns...  and  thaï  wereiippon  matters  sholde  fall  owt  otherwyse 
ihen  well,  ihe  wbole  blâme  thereof  were  lyke  lo  ligbl  uppon  his  shoulders,  which  he 
trusted  Hir  Majestie  woolde  not  think  reasonable,  and  ibcrefore  before  His  Highness 
to  bave  due  considération  of  the  matter.  Aiïirming...  llial,  yf  uppon  conférence  had 
with  tb'Ambassador,  he  shoold  by  his  a...fynde  il  any  waves  expédient  logo  be)on<l  bis 
instructions,  eilher  declaring  his  message  to  ihe  Lords  of  the  Counseil  or  in  sla\ing 
untill  he  miglit  write  unto  ihe  Duke  and  undersiande  his  resolution  he  woold  very 
gladly  doo  yether  ihe  one  or  the  olher,  as  oporlunilie  shoold...  hym  ;  but  in  ollier  sorte 
then  this  he  could  not  deale  ...,  ibcrefore  humblic  prayid  Hir  Majestie  thaï  in  laase  il 
lyked  not  hir....  lo  jiraunt  hym  libertie  lo  conferre  with  llie  sayd  Ambas.sador  wiihoui 
any  promys  lo  be  made  for  ibe  delyvery  of  bis  message  to  any  ..  llien  lo  Hir  Majestief 
awne  personne,  that  he  mighl  bave  leave  lo  départe;  for,  as  ih'oflîce  ihat  he  cam  for, 
was  freendly  and  for  ibc  wcale  of  boib  counlries,  so  was  be  commandyd  lo  use  expé- 
dition in  ihe  doing  ihe and  in  his  relurne  liack  agayne.  And  neverlhelesse,  yf  Hir 

Majestie  were  nioved  by  any  indisposicion  of  her  personne  or  by  other  lyke  occa- 
sion lo  forbeare  to  gyve  hym  audience,  lie  wold  tarry  Hir  Majeslies  leysour  for  ij,  iii  or 
fowre  daye.<,as  il  sbold  please  Hir  lo  command.  And  having  once  beard  hym  be  woold 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  283 

afterwardes,  if  it  shoold  so  please  Hir  lo  conimaunde.  And,  having  once  heard  him, 
he  woold  afterwards,  if  it  shoold  so  please  Hir  to  commaunde,  attend  uppon  Hir  High- 
tiess  Counsell  or  uppon  any  of  the  meanest  of  iheni ,  as  ofien  as  il  shold  lyke  Hir 
Highness.  In  ih  ende  he  made  request  lo  hâve  libertie  to  go  abroadc  and  to  he  spee- 
delye  aunswered. 

{Brilish  Muséum,  Galba,  C.  IH,  n*  93.) 


MDCCCXXXVL 

Christophe  d'Asaonleville  au  duc  d'Alhe. 

(LOMURES,  \"  rÉVRIER  1869.) 

Message  de  Bernard  Hanipton.  —   Kcponse  de  M.  d'Âssonlevillc. 

Depuis  mi-s  précédentes  escriptes,  et  le  premier  de  ce  mois,  est  venu  vers  moy  l'un 
des  Secrétaires  de  la  Royne,  nommé  Hamton,  me  disant,  de  la  part  de  sa  maîtresse,  le 
bien  venu,  et  que  cculx  de  son  Conseil  luy  avoient  monstre  le  jourd'hui  l'escript  que 
leur  avois  envoyé,  par  lequel  elle  percevoit  et  se  souvenoit  bien  que  les  Régentes  et 
Gouvernantes  des  Pays-Bas  avoient  envoyé  de  leurs  ambassadeurs  en  ce  royaulme  et 
en  receu,  et  que  icelles  avoient  iraicté  avccq  Sa  Majesté  Réginalle,  partant  me  voulloit 
bien  cognoislre  comme  tel,  advenant  le  povoir  de  Vostre  Excellence.  Et  pour  aultant 
que  je  recpiérois  de  communicquer  en  préalable  avecq  nosire  Ambassadeur  ordinaire, 
elle  me  mandoit  que,  combien  qu'elle  avoit  de  très-grandes  et  très-justes  raisons  pour 
lesquelles  elle  povoit  le  refuser,  pour  ne  le  tenir  plus  en  lieu  d'ambassadeur  pour  les 
mauvais  offices  qu'il  avoit  faict,  selon  que  m'avoient  déelairé  lesdiets  seigneurs  du  Con- 
seil ,  néitntmoings,  comme  elle  tenoit  que  Vostre  Excellence  et  moy  n'estions  advertis 
de  ses  faicts,  elle  esloit  contente  que  je  traiclasse  et  communieasse  avec  luy,  pourveu 
que  je  promeclerois,  après  la  communicquation  tenue,  d'exposer  ma  charge  pour  la 
liremière  fois  ausdicts  seigneurs  de  son  Conseil,  comme  elle  les  avoit  une  fois  envoyé 
pour  cest  effect,  et  que  par  après  elle  me  donneroit  aultanl  d'audience  que  je  vouidrois. 
A  quoy  je  respondis  que  je  remerchiois  très- humblement  Sa  Majesté  de  ce  qu'elle 
m'àvoil  faiet  dire  le  bien  venu  et  de  ce  qu'elle  consentoil  que  je  peusse  conférer  avecq 
ieelluy  Ambassadeur;  mais,  au  regard  de  la  condition  qu'elle  apposoit  de  dire  ma- 
dicte  charge  ausdicis  seigneurs  de  son  Conseil,  cela  n'estoit  poinct  en  ma  puissance, 
pour  eslre  chargé,  comme  j'ay  faict  diverses  fois  entendre  à  Sa  Majesté,  de  faire  ma 


284  RELATIONS  POLITIQUES 

crédciice  à  elle,  el  que  par  sa  prudence  elle  povuit  considérer  que  ung  ambassadeur  ne 
peull  excéder  sa  charge  sans  notable  repréhension,  nicsmes  que  ceste  churge  esloit  de 
très-grande  imporlance,  dont  il  peull  procéder  ung  plus  grand  eslablissernent  d  ainylié 
ou  d'altéraiiiin  pour  ce  qui  s'est  passé;  s'il  en  succédoil  mal  (que  Dieu  ne  veuille),  il 
me  pourroit  justement  estre  imputé  de  n'avoir  ensuivy  mon  ijisiruclion;  que  les  Ro)s 
el  Princes  ont  accousiumé  de  donner  eulx-mesmes  en  personne  ia  première  audience 
aux  ambassadeurs  et  ajirès  la  comniunicquer  au  Conseil,  comme  j'av  tousJDurs  faict, 
tant  du  temps  de  feu  la  Hoyne  ma  maistresse  comme  du  temps  de  ceste  Royne,  ainsy 
qu'elle  se  povoil  souvenir  et  des  honnesles  el  favorables  recueils  qu'elle  m'avoii  tous, 
jours  faict.  Ce  que  Icdicl  Secrétaire  confessa  eslre  véritable  et  en  estre  bien  souvenant, 
mais  (|ue  la  Royne  désiroit  que  je  feisse  ceste  première  exposition  à  sondicl  Conseil 
puisqu'elle  l'avoit  ainsy  ordonné  et  qu'ils  estoient  venus  pour  cest  eiïect,  el  (|u°aprés 
elle  consenloit  de  m'oyr,  comme  dict  est.  A  cela  je  dis  ouhre  que  ce  que  je  refusois 
d'exposer  ma  charge  à  son  Conseil,  n'estoit  pour  le  désestimer,  mais  pour  ce  que  je 
n'en  avois  charge  el  ne  le  povois  faire  sans  excéder ,  et  ne  falloit  poinct  que  la  Royne 
(lemeurast  en  ceste  opinion  pour  raison  de  ce  qu'elle  l'avoit  ainsy  aupuravanl  ordonné; 
car  j'avois  jà  communicqué  une  fois  avecq  eulx,  selon  le  contenu  de  mon  escript  qu'(  Ile 
avoit  veu.  Ledict  Secrétaire  réplicqua  qu'il  esloit  vray,  mais  que  ce  n'estoit  ma  cummis- 
sinn  principalle,  ains  seullemenl  préparatoire.  Je  dis  qu'il  esloit  ainsy  el  qu'au!' lement 
je  ne  le  povois  faire,  aussy  que  c'estoil  la  façon  de  faire,  d'avoir  la  première  audience 
du  prince  ou  princesse  en  personne,  vers  lesquels  on  alloit;  que,  si  on  prendoit  cela  à 
poinct  d'honneur,  le  Roy  mon  maislre  el  Vosire  Excellence  le  pourroieni  plus  juste- 
ment interpréter  à  desréputation  de  faire  en  leur  endroict  aultrement  (|ue  du  passé; 
aussi  (|ue  l'on  povoil  considérer  que  tous  en  ung  Conseil  n'esloienld'un  mesme  vouloir, 
alTcction  el  opinion,  el  que  partant  il  me  sembloit  myeulx  convenir  pour  le  bien  des 
affaires  de  parler  à  la  Royne  pour  la  première  fois;  que  à  ceste  occasion  je  requërois 
ladiete  Royne  qu'elle  me  permist  simplement  communicquer  avec  ledict  Ambassadeur, 
lequel  j'adverlirois  de  ce  que  dessus,  pour  avoir  son  avis,  et,  selon  que  luy  et  nioy  ver- 
rions convenir  el  eslre  le  bien  des  affaires,  j'en  advertirois  ladiclc  dame  Royne:  aultre- 
ment, si  je  ne  povois  faire  ma  commission,  que  je  la  supliois  me  licencier  pour  m'en 
retourner,  du  moings  en  cscripre  à  Son  Excellence.  Sur  quoy  ledict  Secrétaire  diel  qu'il 
advertiroit  sa  maistresse,  comme  feroit  au  pluslost  entendre  sa  résolution.  El  ainsi  se 
partit,  après  que  je  luy  eus  requis  de  dire  à  hi  Royne  qu'elle  se  voulsist  souvenir  de 
l'obligation  qu'a  ung  ambassadeur  d'observer  ponctuellemenl  sa  charge,  et  de  penser 
comme  elle  désire  que  ses  ambassadeurs  soient  traiclés,  et  qu'elle  voulsist  croire  que 
ce  que  je  faisois,  esloit  pour  le  bien  des  affaires  et  meileur  succès  de  ma  négociation  : 
ce  qu'il  promisl  de  faire  et  de  luy  remonstrer. 

Par  ce  que  dessus.  Monseigneur,  Vosire  Excellence  entendra  comment  j'ay  à  be- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  285 

«oingncr  icy  et  quelle  chose  ii  fault  que  je  face  pour  la  réputalion,  d'aultaiit  pritici- 
psilemeni  que  j'cnlens  qu'ils  le  font  pour  ce  que  je  n'ay  commission  de  Sa  Majesté,  qui 
est  cause  aussy  que  pour  garder  la  réputation  de  celluy  par  lequel  je  suis  envoyé  et 
n'estre  moings  respecté  que  les  aultres  fois,  quant  Sa  Majesté  ou  la  Ducesse  de  Parme 
ont  été  servies  de  m'cnvoyer  vers  ladicte  Royne,  je  ne  veulx  faire  aultre  chose  que  ce 
que  dici  est;  et,  craingnant  par  aventure  qu'elle  me  die  que  j'escripve  à  Vostre  Excel- 
lence, je  y  ay  bien  voulu  prévenir  par  ccste,  luy  suplianl  me  faire  entendre  au  plustost 
son  bon  vouloir. 

De  Londres,  ce  1"  de  febvrier  li)69. 

{Archives  du  Royaume  à  flruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  14  v*.) 


MDCCCXXXVIL 

Christophe  d'Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(LONDBES,  3  rÉVRIER   1869.) 

II  réclame  des  instruction*  en  ce  qui  touche  son  retour  aux  Pays-Bas. 

Estant  pour  serrer  le  pacquet  i|ue  j'adresse  à  Vostre  Excellence,  j'ay  reteu  les  lettres 
qu'elle  at  esté  servie  m'escriprc,  du  xxv*  du  passé,  par  lesquelles  j'ay  entendu  ce  qu'elle 
m'a  mandé  sur  mon  retour  :  selon  quoy  je  me  régleray,  luy  suppliant  de  rechief  avoir 
au  plustost  de  ses  nouvelles  en  ce  que  je  luy  ay  requis  sur  mon  audience  au  Conseil. 
Et  au  plustost  me  samble  le  mienix,  comme  par  aultres  mes  précédentes  je  luy  ay 
eseriptes. 

De  Londres,  ce  iij*  de  febvrier  L^J69. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  i8.) 


286  RELATIOrsS  POLITIQUES 

MDCCCXXXVIII. 
Bernard  Hampton  à  Cecil. 

(3  ItvRItR  1S69.) 
Il  rend  compte  •  Cecil  de  la  réponse  de  M.  d'Assonleville  au  message  doDl  il  avait  été  chargé. 

Sir,  My  diiiy  humblie  remeinbred.  At  my  comming  hilher  lo  ihe  Courte  ihis  evening, 
1  founde  (tiat  you  were  bcfore  nie  in  ihe  afier  noone  gon  to  Loiidon.  And  thereforc 
bcing  not  direcled  lo  make  reporte  of  D'Assonelcvillcs  aunswer,  either  to  the  Qucenes 
Majeslie  or  lo  any  other,  I  liave  thouglit  il  my  duty  to  signify  the  same  by  thèse  fewe 
lynes  unto  yow. 

He  gave  ihc  Queenes  Majeslie  humble  llianckes  for  thaï  il  pleased  hir  to  graunt  ihai 
he  shold  bave  lybertie  to  conferre  wiih  th'  Ambassador,  which  he  besoughi  Hir  Majeslie 
might  be  with  expédition.  And,  when  he  shall  bave  spnken  wilh  hym,  he  will  very 
shorlly  nfler  (be  sayth)  lei  Hir  Majeslie  underslnnde  which  of  ihc  three  wayes  thaï 
are  put  lo  bis  cboyse,  he  will  followe,  liiat  is  lo  say  :  whelber  be  will  open  bis  charge 
unto  ilie  Lorties  of  Hir  Majeslies  Counseli,  or  wriite  unto  tlie  Duke  for  a  more 
ample  commission  lo  ireale  with  Hir  Highnes  and  Hir  Counseli  and  tarrye  hère 
for  bis  résolution,  or  elles  lake  bis  leave  and  reliirne  into  his  cnunirie;  but  imtil! 
he  hâve  spoken  with  ib'Ambassador,  he  can  détermine  nelbcr  iippon  th'one  or 
th'oiber,  and  llierefore  eftsones  earneslly  dcsyred  ibat  be  mygbi  be  admitted  ihere 
to  wilh  spede.  And  ibis  was  the  whole  subsiance  of  his  aunswer,  wbere  wilh 
I  wolde  bave  wayied  uppon  you  my  sellf,  but  tlial  I  nciber  knewe  your  pleasure 
therein,  iior  yct  doo  fynde  my  sellf  (lo  say  the  troulh)  in  very  meete  caase  to  doc, 
having  taken  a  little  coulde,  wliicb  I  am  not  woont  to  be  easely  ryd  of.  And  neverthe- 
lesse,  if  il  shall  lyke  you  lo  bave  me  repayre  lliilher,  1  will  not  fayle  (God  willing), 
uppon  knowledge  of  your  pleasure  therein,  to  wayl  uppon  you  wilh  expédition. 

And  so  I  liuniblie  lake  my  leave.  Seribled  from  the  Courte  ibis  ihyrde  of  fcbruary 

iS68. 

(Record  office.  Cal.,  n*  95  ) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  287 

MDCCCXXXIX. 

Christophe  d'Àssonleville  à  la  reine  d'Angleterre. 

(LOHDIIES,  S  F&TRIER   1563.) 

Après  avoir  ronféré  avec  don  Gucrau  d'Espcs,  il  persiste  à  ne  déclarer  sa  charge  qu'à  la  reine  elle- 
même.  —  Don  Guérau  d'Espès  est  prêt  à  sv.  justifier  de  tout  ce  qu'on  lui  reproche.  —  Il  réclame 
plus  de  liberté,  car  il  est  étrange  qu'on  tniitc  ainsi  un  ambassadeur. 

Très-haiilte,  très-excellente  et  très-puissante  Princesse.  J'ay  aujounl'liuy  (selon  la 
permission  de  Votre  Majesté)  comnmnicqué  avec  l'Ambassadeur  ordinaire  du  Roy  mon 
maître,  et  trouve  ne  povoir  exposer  ma  charge  sinon  à  Voire  Majesté  et  en  la  présence 
dudit  Ambassadeur,  comme  diverses  fois  j'ai  requis  ei  préadveriy  estre  nécessaire  pour 
l'acquit  de  mon  office.  Que  si  toutesfois"  elle  n'est  servie  me  donner  en  personne  la 
première  audience  (que  n'est  refusée  à  personne),  me  suis  résolu  pour  le  bien  des 
affaires  consulter  le  Duc  d'Alve,  pour  avoir  nouvelle  ordonnance  ou  de  la  Majesté 
Catholicque  ou  de  Son  Excellence.  Par  quoy  supplie  (selon  qu'elle  a  esté  servie  me 
mander  par  le  Secrétaire  Bernard  Hamion)  que  son  plaisir  soit  me  faire  despescher 
passeport  pour  tm  courriir  qui  puisl  aller  avec  le  naviie  et  gens  ((iie  jay  ammené  à 
Douvres,  pour  advenir  pardelà  de  ce  que  dessus,  me  desplaisanl  giandemenl  que  ces 
choses  ne  sont  en  aullies  termes;  car  j'euissc  bien  cspéié  que  si  j'euisse  peu  faire  ms 
dicte  charge,  que  l'on  euisi  faict  droici  selon  raison  et  équité  sur  les  prétentions  de 
Sa  Majesté,  londées  es  traiclés  de  paix,  estroicle  amitié  et  entrecours,  el  que  les  affaires 
fussent  jà  remédiées,  où  au  contraire  la  dilation  est  si  préjudiciable  que  Voire  Majesté 
par  sa  prudence  pœult  considérer. 

Au  reste.  Madame,  j'ay  parlé  audit  Ambassadeur  de  ce  <|ne  les  S"  de  voire  Conseil 
m'ont  dit  de  Itiy.  Il  m'a  allégué  diverses  bonnes  raisons,  par  où  il  se  trouvera  cxculpc 
de  ce  que  on  luy  a  vollu  mectre  sus,  cl  entre  atilires  de  l'arresl  de  Bruges  et  Dun- 
qucrcque,  de  quoy  espéreroil  pourroil  donner  sniisfiiclion  à  Voire  Majesté,  si  son  bon 
plaisir  fiil  luy  donner  audience.  Suppliant  au  surplus  que  luy  el  moy  (pour  le  respect 
de  noire  maître)  ayons  plus  de  liberté  que  n'avons  :  chose  par  trop  nouvelle  et  estrange 
que  Ambassadeurs  tant  ordinaire  que  exiraordinaire,  venus  pour  accorder  et  joindre  les 
affaires,  soient  ainsi  iraiclés,  dont  Votredictc  Majesté,  par  sadicle  prudence,  pœult  con- 
sidérer la  conséquence.  El  sur  ce  baiseiay  Irés-humblemenl  les  mains  de  Votre  Majesté, 
suppliant  au  Créateur  luy  donner  le  comble  de  ses  très-vertueux  désirs. 

De  Londres,  ce  5  en  febvrier  1568. 

(British  Muséum,  Galba,  C.  III,  n*  97.) 


288  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXL. 

Thomas  Gresham  à  Cecil. 

(Londres,  6  rtTMER  -1569.) 

II  a  conduit  H.  d'Assonleville  chez  don  Gucrau  d'Espès.   —  Longues  conférence*.  —  Propos  tenus 
pendant  le  dlncr.  —  Demande  de  don  Guérau  d'Espès. 

Kiglit  iionorable  Sir.  Yt  maie  lii-ke  youc  l'iiiidersianit  tiiat  as  yestcr  daie  at  tiyne 
of  the  clocke  I  broiight  Monsour  d'Arssingeville  (o  (lie  S|)aiiishe  Embassador.  Aiid 
the  chieftes  talke  he  hade  wiihe  me,  was  that  he  never  hard,  nor  sawe  Embasadors  so 
hardly  kept  and  so  sirailbly  dealu-  with.'ll.  My  answare  was  yt  was  for  their  surtie, 
consideringe  liow  the  Qiieniu's  Mujestie  lokc'in  cviii  part  the  aresi  wliich  ihe  Ducke 
of  Alva  did  iipon  lier  Ifiglines  subjeeles,  and  that  it  was  weli  knowen  he  eame  not  frorn 
the  kinge,  but  from  tlie  Duke.  His  answare  was  againe  he  eame  not  from  (he  Ducke, 
but  from  Ihe  Kinge,  and  so  shiwd  mi-  thaï,  at  his  bcinge  bcfore  youe  and  the  Lordes 
of  the  Counsseli,  youe  were  of  that  oppinion ,  but  nowe  he  knewe  that  youe  were  per- 
swadid  to  the  conlrary.  Ailso  he  dincd  their,  and  I  with  liim,  wilh  Sir  John  Speake  and 
M'  Carcw,  wlicreas  passed  no  grcate  lalke,  but  of  the  Diickcs  proecdinges  sinee  his 
cominge  inio  the  Lowe-Countries  and  of  the  dipartiirc  of  Ihe  Prince  of  Orangi-  and 
how  mosi  part  of  ilie  Prini-es  follmen  should  be  diad  and  Ihal  ihe  C.ounly  of  Hogh- 
slrotc  shohi  be  departid,  at  the  xxiiu"'  of  decenibcr,  of  ihe  huri  which  he  had  in  his 
leadgi-,  :is  lickwyse  he  deelarid  liiat  the  Ducke  of  Alva  hailhesent  lo  the  French  Kinge 
two  thowsand  and  nu"  horsmen  and  ij  regemenics  of  folinien  (Ahnaines). 

Sir,thi'y  were  togelher  in  Counscell  from  nyncof  the  clocke  uniilltwtive  of  the  clocke 
and  from  u  of  the  elockc  unliil  nu  of  the  clocke  in  th'afier  noone.  And  when  ihey  came 
fourihf,  the  Spanische  Ambassador  said  lo  me  :  «  As  1  ihanke  youe  for  your  paines  in 
*  bringing  this  g{^)lillnian  to  me,  so  I  sliall  désire  youe  to  be  so  good  unto  me  as  to 
»  move  my  Lordes  of  ihe  Counsell  that  Monsoure  d'Arsingneville  maye  come  and 
»  lye  and  catc  at  my  howse,  while  he  is  hère.  »  Whereimto  I  made  answare  thaï  I 
wold  wiilingly  do  his  messaige  wilh  a«ny  other  service  thni  I  cold  doe  for  him.  And  >o 
departid.  And,  at  ihe  cominge  home  of  Monsoure  d'Arsagneville,  he  desirid  me  lo 
hâve  ihat  in  remembrance  and  that  he  might  bave  audience  of  the  Qiieenes  Majesiie 
or  els  licence  by  paspnrt  lo  départe.  Thns  !  niosl  humblely  lake  my  leave. 

From  London,  ihc  vi'"  of  february,  anno  1568. 

{Hecord  office,  Cul,n'  [(i{.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L;A1NGLETEKRE.  289 

MDCCCXLI. 

Christophe  d'Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  7  février  41i69.) 

Il  rend  compte  de  ce  qui  se  passe  en  Angleterre  et  signale  diverses  mesures  qu'il  convient 

de  prendre  contre  les  Anglais. 

Par  le  courrier  qui  partit  d'icy  le  iij°  de  ce  mois,  j'ay  escript  trois  letlres  à  Vostre 
Excellence ,  l'une  du  diniier  de  janvier,  la  seconde  du  premier  de  ce  mois,  et  la  der- 
nière dudicl  iij'"%  luy  envoyant  quelques  copies  et  es('iipts  clos  en  ung  pacqui't  que 
j'estime  Vostredicle  Excellence  auera  prés£ntcment  receu. 

Depuis  ce  temps,  j'ay  coinmunicqué  par  consenlement  de  la  Rojne  d'Angleterre 
avecq  l'Ambassadeur  ordinaire  du  Roy,  luy  ayant  délivré  les  letlres  de  Vostre  Excel- 
lence et  faict  la  lecture  de  mon  instruction,  laquelle  il  approuve  et  loue  en  tous  poincts. 
Sy  ay  prins  information  parliculière  de  luy,  comme  toutes  choses  se  sont  icy  passées 
sur  cestuy  affaire  entre  ladicle  dame  Uoyne  et  luy,  dont  il  me  dicl  avoir  de  tout  parti- 
culièieinent  informé  Vosire  Excellence;  et  le  lout  bien  pesé  et  examiné  entre  nous, 
considéians  toutes  circonstances  du  temps  et  les  humeurs  de  ces  gens,  ne  rious  a  sam- 
blé  que  je  pools  ou  debvois  exposer  ma  charge  a  aullrcs  que  à  la  Rnyne  mesnies,  du 
moings  sans  auUre  commandement  de  Voslredicte  Excellence,  pour  les  raisons  qui  me 
mouvoient,donl  par  mesdictes  dernières  est  faict  mention  .  suyvant  i|uoy  j'ay  escript  à 
icelle  Royne  lettres  contenanies  en  effert  que  je  ne  povois  déclairer  madicte  charge  sinon 
à  Sa  Majesté  propre  en  la  présence  dudict  Ambassadeur  qui  avoit  la  plus  grande  part  et 
esloit  le  myeulx  informé  de  cesdictes  affaires  ;  et  si  tant  esloit  qu'elle  ne  fût  servye  rae 
donner  la  première  audience  (chose  que  l'on  ne  doibt  refuser  à  personne),  qu'elle  me 
ft  il  donner  ung  passeport  pour  ung  couriier  que  j'envoierois  par  delà  pour  sçavoir  l'in- 
tention de  Sa  Majesté  et  de  Vostre  Excellence,  comme  elle  m'avoit  faict  dire  par  le  secré- 
taire Hamion  d'estre  conienie,  selon  que  le  tout  plus  particulièrement  est  contenu 
es  licles  letlres,  dont  copie  est  icy  joincte,  lesquelles  lettres  S'  Thomas  Gresïcm,  qui 
me  convoja  dernièrement  au  logis  dudict  Ambassadeur,  porta  luy-mesmes  à  la  Royne, 
qui  m'a  rap|)orié  qu'elle-mesme  les  leut  en  sa  présence  et  le  renvoya  incontinent  vers 
nioy  me  dire  que  je  povois  advenir  de  tout  Voslredicte  Excellence  et  qu'elle  me  feroil 
donner  le  passeport  pour  tel  courrier  que  je  vouidrois  envoyer.  Ce  que  j'ay  faict  de 
ce  présent  porteur  cy-devant  courrier  ordinaire  d'Anvers  en  Angleterre,  qui  est  tenu 
pour  fidel  serviteur  de  Sa  Majesté,  que  j'ay  mené  par  deçà  pour  ma  guyde  et  servir  de 
Tome  V.  37 


2ÎI0  RELATIONS  POLITIQUES 

langue  par  ce  pays  et  entendre  quelques  fois  quelques  nouvelles  d'icy.  Et  pour  dire  à 
Vostre  Excellence  les  causes  sur  lesquelles  la  Royne  ei  coulx  de  son  Conseil  pourfient 
tant  que  je  doibs  exposer  ma  charge  audict  Conseil  devant  parler  à  elle  (à  quoy  la 
première  fois  ils  nous  pensarenl  assez  finement  mener,  ne  fût  que  je  me  préadvisay 
d'y  obvier  pour  n'excéder  ma  charge),  j'inlens  qu'ils  en  prélexleni  plusieurs.  La  pre- 
mière :  que  ladicte  Royne  dict  avoir  en  cesluy  afTaire  esté  mal  et  indignement  traiclée, 
comme  elle  m'a  faiet  dcclairer  par  son  Secrétaire,  selon  que  j'ay  eseript  à  Voslre  Excel- 
lence. La  seconde:  que  mon  audience  est  ciiargée  d'estrc  faicte  en  la  présence  de 
l'Ambassadeur  ordinaire  (|u'elle  ne  vculi  souffrir  (comme  elle  dici)  venir  en  sa  pré- 
sence, ne  le  veuillanl  plus  tenir  en  lieu  ou  représentation  d'ambassadeur,  comme  ceulx 
(lu  Conseil  m'ont  dici,  combien  que  je  pense  cela  changera  bien.  Ticrcement  :  qu'ils 
dicnt  ne  faire  tort  à  personne,  veu  que  négociation  de  minisires  des  Roix  (eoiniiie  ils 
parlent)  >;e  peuvent  bien  la  première  fois  iraie(er  avec  les  minis(rcs  de  ladiete  Koyiie. 
Oultre  cela  aultres  dient  que  c'est  pour  aultant  que  son  Ambassadeur  fut  en  Espagne 
trois  mois  devant  avoir  audience  de  Sa  Majesic  el  que  depuis  ne  l'a  plus  eu.  Aulires 
ont  opinion  que  l'on  veut  dilater  les  affaires  pour  gagner  temps  à  veoir  l'issue  de  eeulx 
(le  Flandres  el  de  France,  attendant  les  advertissemens  d'un  nommé  Jan  Fui,  fugitif 
de  Artois,  qui  est  agent  du  Palatin,  allé  depuis  peu  de  temps  en  Allemaigne  pour  esire 
informe  de  tout.  Aussy  que  par  ceste  démonstration  de  ne  vouloir  donner  la  pnmière 
audience  en  sa  persoime,  ils  pensent  faire  tant  myeulx  entendre  que  on  les  prye,  comme 
ils  se  persuadent  devoir  estre,  veu  que  par  l'arrest  des  biens  des  subgeets,  tant  d'Es- 
paignc  que  Flandres,  elle  a  si  grand  avanlaige  pour  les  grands  biens  et  debtes  eom- 
prinses  soubs  ledicl  airesl  ;  et  aultres  pensent  que  tout  cecy  vient  de  faultc  d'ainyiié  el 
(le  bonne  affection,  et  pour  mon  opinion  je  croy  que  toutes  ces  causes  ou  In  plupart 
concurrent  ensemble,  tellement  que,  si  ce  n'est  qu'il  survienne  aultre  chose  pour  les 
faire  avoir  peur,  ils  ne  se  départiront  de  leur  opinion. 

Par  quoy  Vostre  Excellence  sera  servie  me  commander  ce  qu'elle  veult  que  je  fa re  en 
cecy,  ou  faire  ma  charge  la  première  fois  à  ceulx  du  Conseil  qui  sont  présenlemenl  en 
grand  nombre,  et  ce  en  présence  de  l'ambassadeur  qu'ils  souffriront  bien,  ou  de  le  faire 
à  la  Royne  sans  la  présence  dudicl  Ambassadeur,  ou  bien  m'en  letourner.  Auquel  cas 
Vostre  Excellence  pourroit  adviser  si  elle  me  veult  commander  que  j'eserive  à  ladicte 
Royne,  demandant  mon  eongié,  comment  j'cstois  venu  pour  tel  effect,  signamment  de- 
mander restitution  des  deniers  aveeq  telle  offre,  etc.,  et,  j)uisqu'clle  m'a  refusé  audience, 
je  m'en  r<  tournois,  luy  faisant  touiesfois  sçavoir  cela,  afin  qu'elle  voulsisi  là  dessus 
penser  el  faire  sa  déclaration  sur  les  prélensions  de  Sa  Majesté,  ou  que  Vostre  Excel- 
lence luy  escripvit  niesmcs  comme  elle  trouveroit  convenir,  ou  aullrement  veuille  sur 
ce  adviser,  comme  par  sa  prudence  et  bon  conseil  elle  jugera  estre  à  faire. 

Quant  à  ma  demeure  ultérieurement  en  ce  lieu,  Vostre  Excellence  a  plusieurs  juste» 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETERRE.  291 

causes  et  raisons  pour  quoy  je  ne  dois  aucunement  arrester  d'avanlaige  icy,  et  ne  fût  que 
pour  autant  que  je  n'ay  la  liberté  qu'il  convit-nl  ;  car,  jaçoit  que  je  suis  bien  logé,  si 
est-ce  que  personne  n'a  accès  de  parler  à  nioy,  sinon  ceulx  que  la  Court  ordonne,  et 
mes  gens  sont  répartis  par  maisons  voisines,  et  ne  vont  et  ne  viennent  par  la  ville, 
sinon  avecq  ceulx  qui  les  ont  en  garde,  voires  quant  ils  viennent  vers  moy.  Ils  font  cela 
affin  qu'on  n'entende  riens  des  affaires  qui  passent  icy,  du  murmure  cl  mescontente- 
ment  du  peuple  qui  n'est  pas  petit.  Mesmes,  dès  maintenant  sent-on  la  faulie  de  plu- 
sieurs choses  dont  ils  ont  de  besoing,  et  le  trafïieque  cesse  par  tout  Angleterre,  désirans 
tous,  si  ce  ne  sont  aucuns  que  demandent  la  guerre  pour  espoir  de  pillaige,  que  les 
choses  soient  remédiées. 

Par  quoi,  Monseigneur,  seroit  bien  faict  de  faire  donner  garde  que  riens  ne  vint  icy, 
ny  d'Espaigne,  ny  des  Pays-Bas,  et,  ad  ce  que  j'entends,  ils  eommenchent  le  faire  par 
les  Oisieriins,  jiour  quoy  seroit  bien  convenable  prendre  bonnes  seuretés  et  cautions 
de  ceulx  du  lieu  où  ils  le  doibvent  mener,  et  que  ce  sera  pour  le  distribuer  illccq,  et 
les  officiers  feisscnt  debvoir  meilleur,  surtout  que  ne  soit  permis  aux  Anglois  de  delà 
de  vendre  leurs  draps  à  caution,  ny  aultrement;  car  jà  les  marchans  n'aeheplent  plus 
quasi  les  draps pauvres  gens,  qui  les  commence  fort  à  presser. 

Ils  forgent  icy  des  nouvelles  telles  que  désirent,  lesquelles  ils  font  secrètement  sçavoir 
audict  Ambassadeur  et  à  moy  pour  veoir  si  nous  ne  nous  estonnerons;  mais  ils  voient 
que  nous  ne  nous  esmouvons  guères  et  ne  le  croyons. 

An  regard  de  iti  valeur  des  biens  comprins  en  ce  royaulme  soubs  l'arrcsl  tant  de 
bien?,  marchandises,  argent,  etc.,  et  actions  de  marchands  de  jjarddà,  que  des  basteaulx 
tant  d'Espaigne  que  de  Flandres  arrestés  au  quartier  de  West,  ils  osent  dire  que  ce 
porto  une  estimation  infime,  et  que  c'est  pour  ruyner  toute  la  tralFicque  par  les  pays  du 
Roy,  que  c'est  pour  mener  guerre  sans  leurs  frais  plusieurs  années:  aucuns  l'estiment 
seulement  de  ce  qui  est  venu  à  congnoissance,  monter  de  huietà  neuf  cens  mille  livres 
sierlingues;  voilà  ce  qu'ils  font  courre  du  bruict  par  icy,  et  sur  cela  sont  si  braves 
et  se  veuillent  faire  prier,  combien  que  au  joindre  n'oseront  à  mon  advis  ouvertement 
riens  tenter  contre  le  Roy  et  S'  s  pays.  Et  jà  ont  plusieurs  de  leurs  navires  en  ordre  dis- 
courans  la  mer,  joinctement  aussi  les  pirates  de  France,  et  permettent  aux  particuliers 
faire  le  samblable,  pour  quoy  fault  totallement  deffendre  que  de  deçà,  ne  delà,  nul  ne 
se  meele  sur  ceste  mer  sans  congé  on  licence  de  Sa  Majesté  ou  de  Vostre  Excellence, 
et.  quant  ce  sera,  qu'ils  soient  en  tel  ordre  que  se  puissent  deffendre. 

L'on  nous  commenche  parler  hier  icy  d'un  arrest  faict  en  Franche  sur  les  Anglois. 
S'il  est  ainsi,  cela  aydera  nostre  cause.  Et  certes  le  roy  de  France  est  mal  traiclé  de 
ces  gens-cy,  s'il  est,  comme  on  tient  pour  certain,  que  d'icy  on  aye  envoyé  aux  rebelles 
les  secours  dont  on  parle  et  que  Vostre  Excellence  aura  entendu. 

Pour  la  fin,  Monseigneur,  je  supplie  très-humblement  Vostre  Excellence  me  vouloir 


2!I2  RELATIONS  POLITIQUES 

renvoyer  par  ce  porteur  au  plus  losi  son  ordoiinanee,  ensamble  escripre  à  ceulx  de 
Duncquerk''  de  le  faire  repasser  sur  le  mesme  navire  que  je  suis  passé. 

Cependant  supplieray  au  Créateur  luy  donner,  etc. 

De  IvOndres ,  ce  7  de  febvrier. 

Monseigneur,  à  cest  instant  m'a  esté  dict  que  sont  arrivés  deux  navires  parties  le  50 
(lu  passé  d'Espaijîne,  qui  dient  qu'il  y  avoit  nouvelles  de  l'arresl  des  Anglois  en  Flan- 
dre, mais  Sa  Majesté  n'avoil  encoires  rien  commandé. 

{Archive*  du  Royaume  à  Bruxelles.  .Vég.  il' Angleterre,  I.  IV,  p.  18.) 


MDCCCXLIL 

Christophe  U'Assonleville  au  duc  d'Elbe. 

(7  rtvBiER  1869.) 
Suite  à  la  lettre  précédente. 

Monseigneur,  Ce  courrier  pcnsoit  partir  dès  hier  matin  ;  il  n'a  peu  avoir  son  eongié 
plustost  que  présentement.  Durant  ce  temps  j'ay  entendu  responee  de  la  Royne  sur  e* 
que  dessus,  et  à  ee  malin  est  retourné  ledici  Secrétaire,  et,  s'excusant  qu'il  n'avoit  peu 
venir  plustost,  me  dict  que  la  Royne,  voyant  l'inslnnce  que  je  faisois  de  communiequer 
avecq  ledict  .Ambassadeur,  me  l'aecordoit  simplement,  et,  quant  j'aurois  conféré  et 
communiequé  avecq  luy,  que  je  pourrois  adviser  si  je  vouidrois  exposer  pour  la  pre- 
mière fois  ma  charge  aux  seigneurs  de  son  Conseil,  attendu  qu'elle  avoil  si  mal  et  indi- 
gnement esté  traittée  en  ceste  affaire,  qu'elle  ne  vouloit  ovr  la  charge  que  j'avoys  de 
Vostre  Excellence,  tant  que  cenix  de  son  Conseil  luy  en  eussent  faict  le  rapport,  et  nprès 
m'escouteroit;  ou  si  je  trouvois  par  mon  conseil  que  je  ne  peusse  leur  dire  inadicte 
charge,  que  j'en  poui  rois  advenir  Vosiredicle  Excellence,  si  lion  me  sembloil,  ou  aul- 
trement  m'en  retourner;  car  d'elle  (comme  dict  est),  pour  avoir  esté  Iraicléc  si  indi- 
gnement en  cesiuy  affaire,  elle  vouloit  que  son  Conseil  eust  la  première  part. 

A  cela  je  respondis  que  j'aeceptois  de  povoir  communiequer  avecq  ledict  Ambassa- 
deur, que  néantmoings  il  me  iléplaisoilque  je  ne  povois  directement  exposer  ma  charge 
comme  jestois  chargé,  que  je  voiois  aller  les  choses  à  la  longue,  que  je  ne  sçavois  quel 
mal  iraictement  et  indignité  Sa  Majesté  Réginnlle  entendoit  ;  car,  si  elle  parloit  de 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  l/AiNGLETKKKE.  2!)3 

Vostre  Excellence,  pour  l'ariest,  que  j'avois  bien  à  dire  à  ladiiil;  dame  Royne  que 
Vosirediite  Excellence  n'avoit  en  cecy  riens  faiei  synon  ce  qu'elle  debvoit  pour  son 
acquict  vers  le  Roy  et  en  conlormité  de  ce  que  les  (raictés  parlent;  ou  bien,  si  elle 
entendoit  dndicl  Ambassadeur,  j'espérois  qu'il  en  sçaueroit  bien  respondre.  Il  me  re?- 
pondit  qu'il  m',  sçavoit  et  nie  l'avoii  exposé  es  termes  qu'elle  l'avoit  enchargé. 

Lors,  continuant  mon  propos,  je  dis  que  après  avoir  veu  et  cornmunicqué  avec(| 
ledict  Ambassadeur,  je  ne  (auldrois  cscripre  à  Sa  Majesté  Réginalle,  ce  à  quoy  je  me 
résolveray,  que  seroit  selon  que  je  pourrois  faire  ;  que,  en  cas  que  j'escripvisse  ou  m'en 
retournasse,  (]u'elle  doniiast  congié  pour  retourner,  mon  baslean  estant  à  Douvre,  ce 
que  dict  me  scroil  accordé.  Et  ainsi  s'en  est  retourné  pour  faire  rapport  à  la  Royne,  me 
disani  (|ii'il  fniloit  qu'elle  entendit  ma  responce  devant  povoir  parler  audict  Ambassa- 
deur, allin  (|ue  l'on  donnas!  l'ordre  à  la  garde  de  me  laisser  communicqucr  avecq  luy. 

Voilà,  Monseigneur,  comme  je  suis  traiclé  et  ce  que  je  fais  pour  povoir  exécuter 
ma  charge  avecq  le  plus  d'auctorité  qu'il  m'est  possible  et  comme  le  service  de  Sa  Ma- 
jesté cl  l'intention  de  Vostre  Excellence  me  semblent  requérir.  Je  supplie  donc  itéra- 
tivement  Vostredicte  Excellence  me  vouloir  incontinent  despesclier  vers  Douvres  et 
m'adverlir  ce  qui  luy  plaist  que  je  face,  tout  ainsy  que  si  je  l'advertissois  que  je  n'expo- 
seray  ma  charge  audict  Conseil,  si  ce  n'est  qu'elle  me  commande  aiillre  chose.  Toutes- 
fois  je  oyeray  sur  ce  l'advis  dudict  Ambassadeur;  n)ais  ne  me  semble  quant  ad  présont 
en  povoir  faire  aultrc  chose  que  dict  csi.  Ainsy  s(;  pourra  ijaigner  le  temps,  ce  (lue  me 
semble  convenir;  car  de  plus  je  m'apercliois  que  le  tout  tend  par  eulx  à  gaigner  temps 
et  thirer  la  négocialion  à  la  longue,  pendant  qu'ils  voiront  le  succès  des  affaires  de 
France  et  des  mieimes.  Entretant  ne  cessent  informer  dilligemment  ce  qui  est  deu  aux 
marchans  de  pardelà,  pour  y  obvier.  Je  fais  loule  instance  d'avoir  expédition  et  m'en 
pouvoir  aller.  Je  crains  que  mes  poursuites  soient  longues;  néanlmoings,  aflin  que  je 
puisse  donner  plus  de  presse,  Vostre  Excellence  sera  servye  de  commander  mon  retour, 
m'envoyant  plustost  ung  courrier  exprès  pour  me  partir  ;  car  ces  gens-icy  veullenl  ainsy 
eslre  menés,  et, (pianton  les  prye,  c'est  lorsqu'ils  font  le  moings,  pensant  que  l'on  soit 
en  leur  dangier.  Pour  quoy  je  me  gardcray  bien  de  venir  en  ces  termes  avecq  eulx, 
[mais]  bien  d'user  de  modestye  mesiée  d'auctorité,  comme  je  ay  le  commandement. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  A'ég.  d'Angleterre,  t   IV,  p.  16.) 


294  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCXLUI. 

Thomas  Gresham  à  Cecil  (Analyse). 

(10  FÉVRIER   1569.) 

Il  réclame  pour  le  seigneur  de  Dolhnin,  que  le  prince  d'Orange  a  chargé  d'une  mission  près  de  la 
reine  d'Angleterre,  l'autorisation  de  se  faire  escorter  par  deux  navires  hollandais  jusqu'à  Emden 
ou  Hambourg. 

(Record  office,  Cal.,  n*  104.) 

MDCCGXLIV. 

Réclamation  de  deux  marchands  anglais  (Analyse). 

(13  rEVRiER  1569.) 

Deux  marchands  anglais,  Starkey  et  Knightley,  réclament  la  restitution  de   leurs  biens 

saisis  par  le  duc  d'Albe. 

(British  Mus.,  Lansduum,  12,  n°  49.) 


MDCCCXLV. 

Le  duc  d'Albe  à  Christophe  dAssonleville. 

(Bruxelles,  14  février  1569.) 

Instructions  sur  ce  que  M.  d'AssonIcville  aura  à  faire,  en  présence  des  difficultés  que  soulève 

la  reine  d'Angleterre. 

Très-chier  el  bien  amé.  Nous  avons  par  ce  coiirior  receu  vos  lettres  du  dernier  de 
janvier,  premier,  troiziesme  et  septiesrae  de  ce  mois,  avecq  les  pièces  y  mentionnées. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  29u 

El  nous  a  esté  singulier  plaisir  d'entendre  si  particulièrement  tout  ce  que  vous  aviez 
fait  jusques  alors,  on  q<ioy  vous  estes  fort  bien  et  saigement  conduit. 

Le  principal  poinct  consiste  en  ce  que  la  Royne  ne  vous  auroit  voulu  donner  audience 
en  sa  personne  que  premiers  vous  n'eussiez  déjlairé  vostre  charge  à  ceulx  de  son  Con- 
seil, mais  que,  cela  faii,  elk-  vous  donneroit  autant  d'audiences  que  vous  vouldriez, 
réservant  toulesfois  que  ce  fût  à  vous  seul,  et  non  en  présence  de  l'Ambassadeur  du 
Roy,  selon  que  vous  aviez  insisté.  Sur  quoy  vous  demandez  comment  vous  vous  y  deb- 
vriez  gouverner,  assavoir  :  ou  faire  vostre  charge  la  première  fois  à  ceulx  du  Conseil 
(que  vous  ilictes  estrc  présenlement  en  grand  nombre)  et  ce  en  présence  dudict  Ambas- 
sadeur qu'ils  souffriroient  bien,  ou  de  le  faire  à  la  Royne  sans  ledict  Ambassadeur,  que 
nous  mecl  «n  doubte  si  cela  vous  auroit  esté  consenty  ou  si  c'est  vostre  mis  en  avant, 
ou  bien  de  vous  en  retourner. 

Et  pour  responce  au  cas  que  l'on  eust  permis  d'avoir  la  première  audience  vers  la 
Royne,  pourveu  que  ce  fût  sans  l'Ambassadeur,  nous  ne  trouverions  que  bon  que  vous 
l'acceptissiez,  usant  touteffois  des  termes  par  où  l'on  ne  le  puisse  interpréter  comme  si 
l'on  l'eust  prié,  mais  gardant  lousjours  l'auciorité  du  maistre,  assavoir  en  faisant  entendre 
5  la  Royne  que,  oires  que  ce  soit  chose  de  tout  temps  accoustumée,  que  s'envovant 
quelque  personnaige  pour  ung  affaire  particulier  en  court  de  quelque  gnmd  |<rince,  où 
le  prince  pour  le  service  duquel  il  s'envoye  à  son  Ambassadeur  ordinaire,  tel  person- 
naige ne  fait  jamais  sa  charge  sans  intervention  et  présence  dudict  Ambassadeur,  qu'est 
chose  plus  juste  en  l'affaire  présente,  dont  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  estant  là  est 
principallemcntimbnt  et  lequel  nous  pourrions  sembler  désadvouer  quand  il  n'y  seroit 
présent,  ce  que  n'est  ny  raisonnable,  ny  voyons  matière  jusic  |)our  quoy  nous  le  dcuis- 
sions  faire  :  toulesfois,  puisqu'elle  veult  faire  si  grande  nouvel leié  que  de  ne  tetn'r  plus 
ledict  Ambassadeur  pour  Ambassadeur  et  nous  no  voiildrioiis  mesler  en  ceey  plus  avant 
comme  chose  de  tel  poix  qu'elle  est,  qui  touche  au  Roy,  auquel  nous  en  laissons  con- 
venir, d'autant  que  jusques  à  savoir  de  quelle  pari  il  le  prenderoil,  nous  n'en  saurions 
que  dire  d'icy,  et  que  ainsy,  sans  y  faire  plus  d'instance,  sûmes  esté  content  que  vous 
exposiez  vostre  charge  à  ladicte  dame  sans  ledict  Ambassadeur.  Et  en  ce  mesn)e  cas 
direz  à  l'Ambassadeur  qu'il  nous  en  desplaisl,  mais  que  nous  ne  oserions  parler  en 
cecy  pour  ce  que,  comme  dessus  est  dict,  nous  ne  savons  comme  le  Roy  le  prendroit. 
Et  ainsy  en  pourriez  vous  excuser  à  ceulx  qui  vous  en  parleroM  et  que  vous  ne  nous 
oseriez  consulter  plus  au  reguard  du  fait  dudict  Ambassadeur,  pour  ce  que,  estant  envoyé 
là,  comme  csi,  de  la  part  du  Roy,  nous  ne  nous  en  vouidrions  mesler,  craindant  d"y 
faire  plus  ou  moins,  que  Sa  Majesté  pourroii  après  trouver  mauvais. 

Au  cas  que  la  Royne  persiste  que  en  tout  événement  vous  déclairiez  premièrement 
vosire  charge  à  ceulx  de  son  Conseil  et  que  après  elle  vous  donneroit  audience  sans 
rintervention  dudict  Ambassadeur,  luy  ferez  entendre  que  vous  avons  envoyé  vers  elle 


296  RELATIONS  POLITIQL'ES 

el  non  vers  son  Conseil,  que  ne  dibvions  aussi  faire  auilrement,  n'esOnt  ctuix  de  son 
Conseil  ses  luleurs,  comme  l'on  fait  bien  quand  l'on  a  à  faire  à  un  prince  ou  princesse 
en  bas  eaige  et  qui  esl  en  tutelle  de  son  Conseil,  que  cesse  en  elle,  estant  elle  dame  si 
saip;e,  si  prudente  et  si  entendue,  et  pariant  (]\w  avecq  raison  povez-vous  insister  à  ce 
qu'elle  soit  contente  de  vous  donner  la  première  audience,  mesmes  puisque  après  icelle 
vous  communiquerez  el  iraicierez  avotq  tous  tels  qu'elle  vouldra,  et  que  où  elle  ne 
vous  voulsist  accorder  une  demander  tant  juste,  vous  ne  pourriez  faire  aultre  chose  que 
de  vous  retourner  pour  nous  faire  entendre  ce  que  passe,  mais  au  cas  que,  pour  son 
contentement  et  pour  estre  plus  préparée  contre  laudience  qu'elle  vous  donneroit,  elle 
désirast  de  savoir  ce  que  vous  avez  de  ciiarge  vers  elle,  comme  il  se  fait  aucune«  fois 
par  les  princes,  s'il  luy  plaist  commettre  quel(|ue  conseiller  ou  deux  ou  autre  conlident 
sien  pour  l'entendre,  nous  sûmes  content  que  vous  le  leur  déclairez,  afin  qu*-, advenant 
qui-  l'on  lunihit  après  aux  termes  que  ne  se  virent  oncques  entre  tels  frère  et  sœur  (que 
Dieu  ne  veuille),  nous  demourions  justifiés  vers  Dieu  el  les  hommes,  déclairant  d'avan- 
laige,  quant  à  faire  voslre  cliarjie  vers  elle  sans  l'Ambassadeur,  ce  que  nous  avons  dicl 
cy-dessus. 

Si  elle  est  conlenle  d'envoyer  ainsi  quclc'un^  vers  vous,  luy  exposerez  toute  vosire 
charge,  réservant  seullement  de  dire  à  la  Royne  les  choses  qui  ne  dussent  estre  dittes, 
sinon  à  sa  personne,  comme  de  lui  remémorer  ce  i|ui  lui  importe  l'amitié  du  Roy  el  les 
faveurs  qu'elle  en  a  receii  el  autres  choses  semblables,  servant  plus  pour  la  mouvoir  el 
faire  penser  en  arrière  que  non  pour  justification  de  ce  que  s'est  fait  de  ce  cosiel.  A 
reffeet  de  quoy  et  pour  vous  jiuarder  la  liberté  de  dire  ee  point  d'avaniaige  à  la  Royne, 
sera  bien  que,  après  avoir  fait  déclairation  de  voslre  charge  à  celhiv  qu'elle  envoyera. 
ainsi  devers  vous,  vous  adjoustez  ces  mots,  comme  vous  déclairenz  plus  particulière- 
ment à  Sa  Majesté. 

Nous  estimons  que,  luy  offrant  chose  tant  raisonnable,  elle  ne  vouldra  pourfier  d'avan- 
taigc  à  ee  que  vous  dissiez  tout  premiers  vostre  charge  au  Conseil;  mais,  au  cas  qu'elle 
le  fâche,  nous  en  advertirez  secrètement  et  en  diligence.  Et  cependant  tiendrez  eonie- 
nance  comme  si  vous  faisiez  préparation  pour  vous  en  retourner, .sans  toutesfois  le  faire 
que  vous  n'ayez  de  nos  nouvelles  à  ce  propos. 

Cecy  est  ce  que  nous  a  semblé  vous  debvoir  escripre  pour  responce  comme  dessus  à 
vosdicles  lettres  el  n'y  avons  que  adjouster  synon  que  vous  teniez  soigneux  reguard  de 
bien  l'entendre  et  de  vous  régler  punctuellement  selon  ce  et  tenir  en  vostre  besoigné 
le  mcsme  ordre  et  user  des  mesmes  mots  que  ceste  lettre  contient. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Néy.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  32.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE,  297 

MDCCCXLVL 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe. 

(Londres,  14  février  1569.) 

Lettres  adressées  au  capitaine  de  Calais.  —   Il  convient  de  traiter  les  marchands  anglais  arrêté* 
aux  Pays-Bas,  comme  la  reine  d'Angleterre  agit  elle-raéme  dans  ses  États. 

Por  la  que  va  con  esta  para  Su  IVlag"*,  vera  Vuestra  Excellenza  lo  que  se  offresce.  Yo 
he  escriplo  quatro  carias  por  via  del  Ëmbaxador  de  Francia  que  esta  aqui,  a  pura  neces- 
sidadrsi  no  han  Ilcgado  lodas,  Vuestra  Excellenza  las  mandara  pediral  Capitan  de  Cales, 
que,  aunque  van  cifradas  y  sin  firma,  es  bien  que  no  se  pierdan. 

A  los  X  deste,  procurando  yo  con  los  desle  Consejo  por  medio  de  mis  guardas,  que 
traïassen  bien  a  los  Espanoles  que  en  esta  isia  estan,  porque  me  dezian  que  los  Ingleses 
estavan  ay  maltratados,  les  di  una  caria  de  favor  para  Vuestra  Excellenza,  y  creo  la 
embiaran  por  alguna  parte  sécréta  que  ellos  deven  tener.  Vuestra  Excellenza  mandera 
mirar  en  ello  para  que  se  sepa  y  sean  castigados  los  medianeros,  y,  porque  no  han 
cumplido  lo  que  avian  promelido,  dezirles  que  quando  se  entienda  de  mi  como  estan 
aqni  iralados  los  subdilos  de  Su  Mag'',  se  liara  ygualmente  ay  con  los  desla  Reyna. 

De  Londres,  a  xiiij°de  febrero  1568. 

[Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg»  821,  fol.  13.) 


MDCCCXLVIU 
Avis    de    Londres. 

(Vers  LE  18  FÉVRIER  1569,) 
Nouvelles   commerciales. 

Les  quatlre  navires  chargées  de  harencs,  arrestés  à  Calais,  sont  relaxés  après  que 
i'arrest  fait  en  France  sur  les  Anglois  a  esté  levé. 

A  Portmuilli,  depuis  dix  jours  ençà,  sont  arrivés  sept  hulques  chargées  de  précieuse 
Tome  V.  38 


!298  RELATIONS  POLITIQUES 

marchandise,  cl  }  a  suspicion  d'y  avoir  quelque  argent,  ensemble  deux  navires  bis- 
cayennes  ou  portugaises. 

Les  commis  à  chercher  les  biens  desusdicis  du  Roy  ont,  oultre  les  dcbvoirs  passés, 
oy  et  examiné  Its  brolteurs  pour  sçavoir  les  transports  faits  des  marchandises  d'ung 
lieu  à  l'aultre.  Ils  préparent  quatre  navires  chargées  de  vingt  mil  gros  draps  pour  mener 
à  Hambourg,  combien  qu'ils  n'y  feront  non  plus  de  prouflit  qu'ils  ont  aultreflbis  fait  à 
Embden,  mais  la  nécessité  les  force. 

Ce  bruit  qu'ils  avoient  fait  courre  de  Groeninghe  et  sur  quoy  y  a  eu  par  icy  divierses 
gaigures,  procède  de  ce  que  l'on  fait  un  chasteau  sur  la  rivière,  qui  leur  semble  empes- 
cher  la  navigation  d'Ëmbden,  qu'ils  (cnoient  cncoires  plus  commode  que  Hambourg. 

Les  laynes,  draps,  carisées  et  semblable  marchandise  sont  ravallées  depuis  les  troubles 
à  quinze  pour  cent,  dont  n'y  a  pas  petit  mescoiilentement  par  icy.  Si  cecy  continue,  ce 
sera  bien  aultre  chose. 

Il  y  a  icy  cessation  de  touttes  marchandises  au  Havre:  l'on  m'asseure  qu'il  domaige 
à  la  Royne,  par  mois,  plus  de  trente  mil  escus,  î^ur  ses  péaiges  et  droits  d'issue  el  entrée, 
car  en  cela  consiste  le  principal  revenu  de  Angleterre. 

Les  intelligences  que  l'on  dit  le  prince  de  Condé  avoir  eu  sur  Dieppe  et  Havre  en 
faveur  de  la  Royne  d'Angleterre,  sont  descouvertes,  et  plusieurs  complices  de  lii  trahi- 
son appréhendés,  qui  a  cause  qu'ils  metteront  de  l'caue  en  leur  vin.  Depuis  qu'ils  sont 
en  troubles  avec  nous,  ils  n'osent  plus  si  ouvertement  faire  assistance  au  prince  de 
Condé,  qu'ils  faisoient  par  avant. 

L'on  a  fait  deffenee  aux  marchans italiens  et  françois  de  ne  négocier  pardelà,  ny 

amener  icy  marchandise  des  Pays-Bas  ou  de  France  sans  aultre  ordonnance,  ny  pareil- 
lement aller  à  Hambourg,  tant  que  les  Anglois  partent  en  compaignye  des  navires  de 
guerre,  que  la  Royne  doibt  faire  joindre. 

Ils  ont  certainement  envoyé  leurs  depputés  en  Denncmarch,  Oistlande  el  Alemaigne; 
l'on  dit  que  c'est  pour  gens  de  guerre.  Vosire  Excellence  sçait  ce  que  ce  peult  esire. 

Hier  prindrent  prisonniers  aucuns  Italiens,  Flamens  et  Anglois,  les  ungs  pour  avoir 
divulgé  l'escript  de  l'Ambassadeur  du  Roy  contre  la  proclamation  de  la  Royne,  aultre» 
pour  l'avoir  traduit  en  flameng  et  les  aultres  en  englois.  Ils  en  veuillent  faire  csis  de 
trahison. 

• 

{Archive»  dv  Royaume  à  Bruxetifs.  Nig.  de  Vilelti,  fol.  125.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  299 

MDCCCXLVIIL 

Relation  de  Thomas  Gresham. 

(49  FÉVRIER  1869.) 
M.  d'AssonlevilIc  persiste  à  ne  pas  vouloir  traiter  avec  le  Conseil. 

Mons'  Dassingville  dossirithe  to  speacke  alone  and  not  joyntelye  with  the  other 
Ambassadore;  for,  to  exhibite  bis  mynde  in  wrilting,  thaï  was  ibe  most  sewreast  waye, 
but  as  for  moche  as  his  inatters  was  of  so  great  importances,  he  wold  déclare  il  bye 
niowthe,  and  that  the  lealter  he  write  to  the  Queeries  Majestie  was  not  so  dowlefuli, 
but  that  Her  Hightnes  myght  hâve  determynyd  ihereof,  and  so,  in  the  presseans  of 
Aiiderman  Bonde  and  me,  lie  wold  neades  read  the  coppye  thereof;  for  to  conffere 
with  the  Qiieenes  Majeslies  Counsell  that  was  not  his  mynde ,  but  wilh  one  or  two  he 
wold  deall  withall  wiche  so  ever  Her  Hightnes  shulld  apoynte,  apon  towe  causses  : 
the  one  for  thaï  he  hade  ressevid  leaders  from  the  Ducke  and  was  to  answhere  the 
Conssailie  whye  he  cold  not  do  his  messaige  withe  owght  speackinge  wilhe  the  Am- 
bassador,  ihe  other  to  déclare  the  answherre  of  his  lealters  that  he  had  ressevid  from 
the  Ducke,  and  the  reast  dolhe  stonde  apon  great  imporltance,  wiche  I  wiil  déclare 
my  sellffe  bye  worde  of  mowlhe  to  the  Queenes  Majestie  or  ells  to  gyve  hym  levé  and 
lysseans  to  départe  •. 

{Record  office,  Cal.,  n*  125.) 

'  Selon  une  note  de  Cecil,  du  mois  d'avril  4560,  les  biens  des  marchands  anglais  qui  avaient  été 
saisis  à  Anvers  et  ailleurs  par  l'ordre  du  duc  d'Albe,  présentaient  une  valeur  considérable.  On  éva- 
luait ceux  des  marchands  aventuriers  à  li^iiSG  livres  et  ceux  des  marchands  de  l'Étape  à  17,964 
livres.  (Record  office,  Cal.,  n°  240.) 


300  RELATIOINS  POLITIQUES 

MDCCCXLIX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  SO  févrikh  1569.) 

Il  a  reçu  l'autorisation  de  communiquer  avec  M.  d'Assonlevillc.  —  Puissance  de  Cecil.  —  Le  duc  de 
Norfolk  et  le  comte  d'Arundel  voudraient  le  renverser  et  le  remplacer  par  des  minisires  catho- 
liques. —  Ils  comptent  sur  l'appui  du  roi  d'Espagne.  —  La  correspondance  avec  eux  .le  fait  en 
chiffre  et  par  un  intcrmédiiiire  nommé  Robcrto  Ridolfi.  —  Cecil  se  verrait  bientùt  abandonné  de 
tous;  ses  rigueurs  contre  les  catholiques  qui  remplissent  les  prisons. —  Mauvais  traitements  exercés 
contre  les  Espagnols;  plusieurs  sont  morts  de  faim.  —  Les  caisses  d'argent  ont  été  portées  à  la 
Tour  et  comptées  en  présence  de  Cecil.  —  .Nouvelles  mesures  de  rigueur  à  Hampton.  —  Envoi  de 
marchandises  à  Hambourg.  —  Uon  (îucrau  d'Espès  reste  enfermé  dans  son  botcl.  —  Cecil  pousse 
la  reine  à  la  guerre. 

A  los  xviij  del  corriente  recibi  dos  de  Vuestra  tlxcelicnza ,  la  de  ix  con  el  criadu 
desse  Embaxador  de  Francia  y  la  de  xiiij*  cou  el  correo  de  Dassoiiville,  en  el  (|ual  dia 
le  dioron  licencia  al  dicho  Dassonville  de  comunicar  cotnigo,  y  assi  dt-terminatjios  de 
liazer  saber  a  lit  Reyna  que  embiasse  algun  secretario  o  alguno  de  su  Consejo  a  bablar 
H  Dassonville,  y  que  el  le  daria  a  cntemler  la  resolucion  que  ténia  ;  y  luego  respon- 
dieron  catitelosamenle  que  el  Consejo  eslava  aqui,  que  le  oyria  de  modo  que  se  lia  repli- 
cado  a  la  Reyna  ;  y  conforme  su  respuesta  se  ba  tomado  la  mejor  resolucion  confornu- 
il  la  orden  de  Vueslra  Exeellenza,  y  yo  no  hare  ninguna  instaiicia  a  eslar  présente  a 
la  audiencia  de  la  Reyna.  Hasta  aqui  todo  lo  govierna  Cicel,  y  cl  absoiutamenle  quei  ria 
romper  la  guerra,  sino  que  no  ha  haliado  conformidad  en  ios  del  Consejo,  y  liavra  unes 
quantos  dias  que  Ios  mas  principales  del  Consejo,  que  son  el  Duque  de  Norlolt  y  Conde 
de  Arandel,  me  cmbian  a  dezir  por  Roberlo  R'jdolli,  cavallcro  florentin  mucbo  su  amigo 
y  mio,  con  el  quai  para  este  effecio  me  han  iiecho  lener  cifra,  que  este  dcscan.sadc 
que  ci  dinei'o  y  navios  se  bolveran  enteramenie  y  que,  si  ellos  han  consentido  en  mi 
delencion  y  olras  insolencias  (|ue  CiccI  lia  Iiecho  hazer,  era  |)or  no  ser  aun  pmie  para 
resislirle,  y  que  entrelanlo  se  han  proveydo  de  amigos,  y  han  dado  a  entender  lo  que 
passa  al  pueblo,  y  que  ellos  piensan  (piitar  este  govierno  que  agora  ay  tan  maldilo  y 
levantar  olro  calholico  y  hazer  consentir  en  el  a  la  Reyna,  para  lo  quai  piensan  que 
Vueslra  Exeellenza  les  favoreseera,  y  este  reyno  no  perdera  el  amistad  del  Rey  nuesiro 
senor,  y  dizen  que  bolveran  la  religion  catholica,  que  les  pareee  que  nunca  huvo  mejor 
occasion,  y  con  el  Sicel,  aunque  Ios  piensa  a  todos  lener  dcbaxo  el  pie,  quedaran  muy 
pocos  0  ninguno.  Yo  les  he  dado  buen  aniino,  y  asi  lo  escrivo  a  Vueslra  Exeellenza 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETKI^RE.  301 

para  que  promtairienle  tne  avise  de  su  parecer,  y  esta  nicsma  caila  me  hara  mcreed  Me 
embiar  n  Su  Majesiad  por  que  el  meiisaiçero  no  quiere  Ilevar  mas. 

Cicel  aqui  entretanlo  aflige  bravamente  a  los  Calholicos,  encarcelando  a  muchos,  y 
cosi  tiene  tiHas  las  carcelcs  Iknas,  y  a  los  Espanoles  de  BriducI,  que  seran  los  que 
lienen  agora  mas  de  cienlo  y  cinquenla,  hazc  que  les  pedrique  un  minislro,  el  quai  les 
promclealsrunas  dadivas  si  se  convierten  a  su  seta,  y  ellos  eslan  constantes,  y,  por  mucho 
que  yo  cmbin  a  dezir  que  liagan  ccssar  el  ministro,  hasta  agora  lo  ban  di.ssimulado. 

Yo  tengo  escripto  a  Vueslra  Excellenza  como  Iruxeron  a  la  Torre  las  noventa  y  ciiico 
caxas  de  dinero,  el  quai  CiccI  lia  heclio  contar  todo  en  su  presencia,  y  lo  ba  becho 
poner  en  sacos  do  xx"  en  xx'°  reaies,  y  las  caxas  ban  rompido;  quisiera  Cicel  luego  passar 
a  la  fundicion,  y  estes  que  digo  del  Consejo  se  la  han  eslorvado.  Entretanlo  el  ba 
embiadn  a  Antnna  al  capitan  de  la  ysia  de  Huyc,  a  que  trayga  el  dinero  de  la  nave 
de  Lope  de  la  Sierra  :  la  causa  por  que  los  navios  que  estavan  en  esta  ysIa  no  se  pudie- 
ron  alagar  fue  por  que,  antes  que  Vueslra  Excellenza  biziesse  ei  arreslo  en  Flandes,  les 
bavian  quilado  aqui  ya  las  vêlas  y  jarzia,  y  a  Lope  de  la  Sierra  le  bizieron  sacar  las 
lanas  y  su  nave,  con  darle  a  entender  que  los  cossarios  estavan  concerlados  con  los  cas- 
tellanos  de  los  cnsiillos,  que  en  la  nocbe  le  bavian  de  acometer,  y  assi  el  abordo  su 
nave  y  saco  la  artilieria  en  tierra,  y  assi  dintro  de  seys  (lias  le  prendieron,  lo  que  vale 
mucho,  y  catorze  hurcas  que  durante  este  arrc*to  ban  venido  de  Espana  y,  pensando 
entraren  tierra  de  amigos,  se  eniraron  pacificumente  a  los  puertos  desta  ysla,  y  a  aliju- 
nas  délias  que  quieran  passar  adelante  salio  In  nave  de  Vice-Almirante  como  eossario 
para  bazerlas  eiitrar  en  los  puertos,  donde  ban  sido  delenidas. 

Aqui  han  començado  de  empacar  mercadurias  para  Ambui  ch,  aunque  no  con  mucba 
diligencia  :  todavia  importaria  mucbo  tomarles  esta  pressa  por  que  son  mas  de  xx"  panos, 
y  es  toda  la  hazicnda  de  los  mercaderes  de  Londres,  lo  que  aqui  se  ha  traydn,  et  oro 
pero  no  battara  a  la  metad  de  las  costas  que  havia  hecbo,  y  de  los  veynti-ocho  hom- 
bres,  que  traya  con  el  en  sola  una  nave,  sin  dize  que  bavian  venido  antes  en  un  navi- 
ehuelo,  han  muerlo  los  mas  por  la  hambra  que  en  el  camino  bavian  passado  Los  que 
dexaron  en  la  Florida,  fucron  a  suertes  y  piensan  que  no  estan  tan  poco  muy  bien 
librados,  esiando  en  un  puerto  de  la  Nueva-Espaiïa,  toparon  con  el  quinze  naves  espa- 
îiolas  en  que  dizen  yva  un  Virrey  y  entre  las  naves  y  la  gentc  que  vino  de  tierra  lo 
desbarataron,  como  ya  he  escripto  a  Vueslra  Excellenza  en  las  triplicadas  cada  cosa  del 
dia  que  la  sabia  mny  por  estenso. 

A  los  xvij  del  corriente  quitaron  las  guardias  que  bavian  puesto  en  las  très  casillas 
de  madera  que  liiivian  hicbo  en  el  jardin,  las  quales  deshizieron  luego,  y  pienso  que 
fue  mas  por  cl  rigor  del  tiempo  que  por  otra  cosa.  Las  puertas  del  jardin  quedan  en- 
clavadas,  y  de  los  eavalleros  que  me  guardavan,  queda  uno  con  su  mnger  y  familia,  con 
un  portero  a  la  pu-ria  principal,  que  la  liene  bien  guardada. 


302  .       RELATIONS  POLITIQUES 

A  Espafia  no  enliendo  que  iiaii  cmbiado  de  cierto,  ni  que  embiaran  ninguno,  y  la 
misma  Reyna  esta  muy  confussa.  Ciiel.el  Almirante  y  Herfori  le  aconsejan  la  guerra, 
aunque  el  Aimiranle  la  haze  por  robar,  y,  vicndo  el  tiempo,  se  bolvera  de  la  parte  que 
conviniere,  porque  no  es  amigo  de  pelear.  Los  deinas  y  ri  piieblo  dessean  paz.  Estos 
senores  me  han  heclio  dozir  que  no  me  fatigasse  por  mi  detencion  y  que  gr  havia 
becho  por  que  ningun  Catholico  tratasse  conmigo,  y  que  la  Reyna  sabia  bien  que  yo 
no  liavria  escripto  a  Brujas,  y  que  de  Su  Majestad  todos  estavan  bien  salisfecbos,  he- 
chando  la  culpa  a  Cicel,  etc. 

De  Londres,  a  xx  de  hebrero  1569. 

(Archive*  de  Simanras,  Eslado,  Leg.  %i\ ,  fol.  16.) 


MDCCCL. 

Christophe  d' Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(JO  FËTRIEB    l.'itii).) 

Il  a  fait  demander  une  audience  à  la  reine.  —  Oéclaratiun  adressée  aux  lards  du  Conseil.  — 
Il  réclame  de  nouvelles  instructions. 

Monseigneur,  Le  jour  d'hier  matin  je  reçus  les  lettres  de  Vostre  Rxcellencc,  du  iiij* 
de  ce  mois,  que  j'ay  vou,  rclcu  el  bien  entendu,  et  ne  fauldray  pimctuellement  me  régler 
selon  que  m'est  commandé.  Mesmes,  pour  encheminer  l'alTaire  et  gaigner  temps,  je  fis 
incontinent  demander  à  la  Royne  que  je  peusse  communiquer  avecq  l'Ambassadeur  du 
Roy,  ce  que  Vostre  Excellence  m'avoit  mandé,  qui  me  fut  accordé,  et  le  même  jour 
Thomas  Gressen  me  convoia  vers  l'Ambassadeur  du  Roy,  auquel  communiquay  les 
lettres  de  Vostre  Excellence,  et  avisâmes  dès  lors  de  faire  dire  à  la  Royne  par  Gressen 
que  je  la  requérais  de  m'envoyer  quelc'ung  de  son  Conseil,  auquel  je  peusse  luy  faire 
entendre  quelque  chose  que  j'avois  en  commandement  de  Vostre  Excellence  devant 
parler  à  elle:  lequel  alla  incontinent  en  Court,  el,  quelque  temps  après,  nous  vint  dire 
que  la  Royne  estoit  retirée  et  qu'il  avoit  parlé  à  Cicel  qui  se  recommandoit  à  nous  et 
qu'il  avoit  promis  d'en  parler  encoircs  ce  soir  à  la  Royne,  el  que  le  lendemain  elle 
envoicroit  quelc'ung  vers  moy,  et  en  retournant  Gressem  me  dit  par  deux  fois  qu'il 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEHKE.  303 

savoit  bien  que  j'eslois  lo  bien  venu,  qu'il  espérait  que  tont  iroit  bien  et  que  Cicel 
mesmes  nionsiroit  esire  joyeuix  que  j'avois  responce  de  Vostre  Excellence. 

Depuis  la  Royne,  après  m'avoir  fait  dire  qu'elle  consentoit  que  je  comniunicasse 
avecq  loul  son  (ïonseil  en  présence  de  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté,  ce  que  l'Ambas- 
sadeur ne  trouva  bon ,  m'a  accordé  une  particulière  communication  avecq  ceulx  de 
son  Conseil,  assavoir  Clinton,  Admirai  et  Cicel,  ausquels  j'ay  bien  puncluellemeni, 
intelligiblement  et  par  ordre  dcclairé  la  résolution  de  Vostre  Excellence  sur  les  deux 
points  sur  lesquels  je  l'avois  consulté,  louchant  la  présence  de  l'Ambassadeur  du  Roy 
et  l'audience  à  la  personne  de  la  Royne  et  non  à  aultre  pour  la  première  fois,  et  ce  par 
une  teneur  et  contexte  avec  telle  façon  de  faire,  autlioriié  et  en  tels  termes  que  Vostre 
Excellence  me  les  commandoit  pour  y  guarder  entièrement  l'authorité  du  maistre  :  les- 
quels termes  j'ay  trouvé  si  propres  qu'ils  ne  pourrionl  mieulx,  et  sçay  bien  qu'ils  m'ont 
très- bien  entendu,  dont  ils  ont  promis  faire  rapport  à  la  Royne  et  la  déclaration  qU»; 
j'ay  fait  au  nom  de  Vostre  Excellente  de  faire  tous  ces  debvoirs,  afln  (|ue,  advenant  (|ue 
l'on  tumbil  après  aux  termes  que  ne  se  virent  oneques  entre  tels  frère  et  sœur,  t|ue 
Dieu  ne  voulsisse,  Vostre  Excellence  demeurasi  jusliffiée  vers  Dieu  et  les  hommes,  et 
aussi  que,  sans  avoir  audience  à  la  Royne,  je  ne  pouvois  faire  aulire  que  de  m'en  re- 
tourner. Cela,  à  mon  advis,  a  bien  esté  par  eulx  pesé,  et  me  semble  qu'ils  envoleront 
quelc'ung  vers  moy  pour  entendre  le  sommaire  de  ce  que  je  veulx  déelaircrà  la  Royne, 
en  quoy  je  me  régleray,  ainsi  cjuc  me  le  commande  Vostre  Excellence.  Et  pour  ce  que, 
entre  aullres  propos  que  lesdicls  Admirai  et  Cicel  m'ont  tenu,  m'ont  parlé  de  reehief  du 
mauvais  traitlement  que  l'Ambassadeur  de  la  Royne  a  rcceu  en  Espaigne,  de  sorte  que 
oneques  n'a  sceu  avoir  audience  vers  le  Roy,  me  disant  que  jamais  le  Conseil  d'Es- 
paigne  ne  l'a  souffert  qu'il  ail  eu  accès  à  Sa  Majesté,  mesmes  que  l'on  l'a  fait  forcément 
sortir  de  Court  et  envoyé  aux  champs,  le  faisant  guarder  csiroittenient  jusques  il  a  esté 
rappelle,  iuy  ayant  partant  esté  faite  une  injure  si  grande  que  l'on  fil  oneques  à  roy  ou 
royne,  je  crains  en  fin,  et  le  tout  dit  et  achevé,  qu'elle  ne  me  \ouldra  donner  audience, 
par  quoy  je  supplie  Voslre  Excellence,  alin  que  je  ne  sois  coiistiaincl  demeurer  ic\  plus 
longtemps  avec  desrépulation,  que  dés  maintenant  elle  soii  servye  de  m'adverlir  quelle 
chose  il  Iuy  plaise  en  ce  cas  je  face,  et  sera  ee  que  dessus  pour  secret  advertissement 
que  me  commande  Vostre  Excellence  de  Iuy  faire,  usant  de  commodité  de  ce  porteur 
que  aultrement  ne  povans  recouvrer  par  ce  que  nul  ne  sorte  ce  royaume  sans  licence, 
et  ledict  porteur  advcrtira  Voslre  Excellence  comment  il  a  passé  par  la  voyc  de  l'Am- 
bassadeur de  France.  S'il  vient  mieulx  de  ce  que  dessus,  je  me  régleray  selon  mon 
instruction  et  charge.  Ils  m'ont  encoires  fort  parlé  de  l'Ambassadeur  du  Roy  et  aussy 
du  mauvais  traitlement  que  leurs  gens  ont  en  Anvers  et  Amsterdam.  Je  leur  ay  res- 
pondu  comme  auparavant. 

Il  se  dii  à  la  Bourse  comme  chose  venant  de  la  Court,  sans  toutesrois  aultre  certitude, 


30i  RELATIONS  POLITIQUES 

que  la  Royne  sera  contente  faire  nombrer  à  Sa  Majesté  en  Anvers  amant  d'argent  que 
porie  celluy  dont  est  question,  mais  que  ceiuj  qui  est  aporté  icy  à  la  Tour,  demeurera, 
que  par  ainsi  il  sera  satisfait  à  Sa  Majesté,  et  l'honneur  de  la  Royne  guardé  comme  ils 
dient.  Par  quoy  supplie  Vosire  Excellence  me  mander,  si  une  semblable  chose  se  pro- 
posoit  par  ceulx  d'Angleierre,  ce  que  je  dehvrois  faire. 

Pour  la  fin,  je  reioume  ii  supplier  Voslre  Excellence  dès  maintenant  pour  lor» 
ordonner  de  mondici  retour,  et  auront  par  là  ces  gens  plus  de  crainte,  se  povant  tous- 
jours  asscurer  Vostre  Excellence,  que  si  je  vois  que  madicte  demeure  puist  faire  quelque 
service  à  Sa  Majesté  ou  Voslre  Excellence,  que  je  ne  me  hasleray,  mais  je  le  dis  pour 
ung  mieulx,  baisant  Irès-luimblement  les  mains  de  Vostre  Excellence. 

Ce  xx*»'  de  febvrier  1S69. 

^Monseigneur,  j'ay  fuit  bailler  à  ce  porteur  à  part  ung  escript  cacheté  de  ce  qu'il  passa 
■1er  entre  les  députés  de  la  Royne  et  moy. 

{Archives  tlu  Poyaume  à  liruxelles.  IVég.  d'Angleterre,  I.  IV,  fol.  'ii.) 


MDCCCLl. 

Réponse  de  Christophe  d'Assonleville  à  Mildmay. 

(32  FÉVRIER  irm.) 

Analyse  faite  par  Walter  Milmay  de  la  réponse  que  M.  d'Assonleville  le  chargea  de  porter 

aux  Conseillers  de  la  Reine. 

D'Assonlevile  sayd  that  llie  matlers  wliich  he  had  in  commission  in  the  Kynges 
name  lo  be  dcclared  to  Hir  Majesty  by  commandment  of  the  Kynges  Lieutnant-Generall 
the  Duke  of  Alva,  war  thèse  :  wlicr  tlie  Kyng  had  alweise  a  syncere  good  will  to  the 
contynuance  of  amyty  wilh  the  Queues  Majesty  and  had  gyven  speciall  chardge  lo  the 
Duke  of  Alva  in  ail  thynges  to  préserve  the  same  towardes  the  Quenes  Majesty,  as  he 
had  doonc,  and  that  the  Kyng  hail  sent  cerlen  monny  nut  of  Spayne,  that  is  to  say  he 
had  permitled  eerten  merchantes  of  Janua  to  carry  the  same  into  the  Low-Contries  for 
ihe  paymentofihe  Kynges  army  there*,  which  monny  being  charged  in  eerten  shippes 

'  On  avait  écrit  d'abord  :  As  lie  had  donc  upon  knolledge  gy.ven  to  hym  by  Ihe  ordinary  Ambas- 
sador  hère  tlial  certain  nioney  whicli  the  King  ha(t  licenscd  cerlen  niercliants  of  Janua  to  carry  ou» 
of  Spaine  into  tlie  Low-Contries  for  tlie  payement  wilh  that  uioncy  of  the  Kiiigs  ariuy  therc. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  30» 

the  conductors  therof  war  parlly  for  feare  of  pyralles,  partly  of  terapest  forced  to  come 
into  the  Quenes  Majestyes  portes,  whcrc  the  same  was  arresled,  wherof  ilie  Ambassa- 
dor  ordynary  having  knolledg  repayred  to  Hir  Majesiy  and  required  hir  ihat  the  same 
might  be  permitted  to  he  frcely  Iransported  into  Flandors,  as  it  was  dcstyned:  wherunto 
Hir  Majesiy  answered  that  she  was  informed  il  shuld  belong  unio  merchantes  and  nol 
to  the  Kyng,  and  theiwith  denyed  to  liave  the  same  deiyvered,  wher  uppon  the 
Ambassador  advertised  the  Duke,  who  considering  the  nécessite  of  the  monny  to  paye 
llie  soldyours,  who  pressed  vehemently  to  hâve  payment,  and  being  duly  informed  of 
the  provisions  in  the  treaiyes  belwixt  both  ihe  prineeses,  as  well  for  enlercourses  as  for 
amyly,  wherby  it  is  ordrcd  that,  in  case  of  denyali  of  justice  for  ihynges  deteyned,  the 
remedy  is  appoynled  to  he  by  reprisalls,  and,  aceordyng  to  ihe  forme,  the  Duke  of  Alva 
gave  commandmenl  to  arrest  the  Quenes  subjecles  and  ther  goodes  at  Antwerp,  only 
untill  tlie  monny  might  be  reh^sed,  and  so  conscquently  thought  good  to  send  hyirt 
hylher  to  the  Quenes  Majesty  because  the  matter  required  célérité  and  that  ihe  Kyng 
was  farre  absent,  who  at  his  arryvalf  hère  found  that  Hir  Majesty  had  made  aiso  a 
général!  arrest  hère,  whieh  was  not  knowen  to  the  Duke  at  his  sendyng  of  the  sayd 
d'Assonlevile  hytiier,  although  it  was  to  hym  thought  lykely  it  wolde  succède,  and 
now  for  as  niuch  iis  the  Duke  meaneth  noihyng  more  ihan  aceordyng  lo  his  chardg 
which  he  receaved  from  the  Kyng,  lo  norrish  amyty  and  concord  with  Hir  Majesty  and 
thèse  contrits,  he  hath  gyven  hym  in  chardg  to  déclare  thus  much  and  lo  rc(|uire  that 
the  money  may  be  freely  and  safly  iransported  into  the  Low-Conlries,  wiiieh  was  des- 
lyned  for  the  Kyngs  use,  and  ihat  also  ail  other  thynges  now  arresled  may  be  set  at 
liberty,  and,  if  Hir  Majesiy  will  so  order,  the  sayd  d'Assonlevile  is  aulhorised,  ether 
joynily  with  th'  Ambassador  ordynary  or  aparl,  to  gyve  good  [assurance  that  ihe  lyke 
release  shall  be  on  the  other  pari,  and  for  the  effectuai  exécution  assurance  shall  be 
gyven  ihal  the  Kyng  His  Majesiy  shall  raiefy  the  same. 

And  if  il  may  please  Hir  Majesiy  lo  gyve  such  answer  herunio  as  may  stand  with 
cipiyty  and  justice,  ihan  ho  haih  to  déclare  other  thynges  to  Hir  Majesiy,  and,  if  olher- 
wise,  Flir  Majesty  will  not  relent  to  make  a  rclese,  ihan  he  can  saye  no  more,  but  it 
may  be  well  understand  with  what  mynd  the  Kyng  shall  take  it,  and  they  must  suffer 
ihat  shall  therof  happen. 

{Record  office,  Cal.,  n°  129;  Brit.  Mus.,  Galba,  C.  III,  n'  99.) 


Tome  V.  39 


306  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLIL 

Christophe  d'AssonleviUe  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Lo>u«ES,  23  rÉviiiEa  1569.) 

Le«  actes  de  représailles  commis  par  les  Anglais  sont   plutôt  des  actes  d'hostilité.   —   losolence 
des  Anglais.  —  il  n'y  a  rien  à  espérer  de  ces  mauvais  ministres. 

Monseigneur.  J'ay  escript  présentement  à  Vostre  Excellence,  par  la  voie  de  PAmbas- 
sadeur  de  France,  lelins  du  vintiemme  de  ce  mois,  que  j'estime  elle  aura  présenlemeni 

reçeu.  Si  je  cuisse  sçeu  le  partemctit  de  l'Ambassadeur  de  Porluj^al  pour  le , 

j'euisse  escripl  à  Voslre  Excellence  quelques  choses  survenues  deppuis;  mais,  comme 
il  est  jà  en  chemin  et  qu'un  sien  serviteur  part  présentement,  ne  povanl  tarder,  je  diray 
seullement  ce  mot  comment  je  suis  encoires  adverti  que  nouveaux  navicres  sont  entrés  à 

Portmuith  jusquos  à  douze venans  de ,  dont  les  quatre  sont  anglaises  . . .; 

les  aultres  sont  hulques  portuguescs,  toutes  bien  riches.  J'entens  que  les  hulqires  quy 

sont  sis,  sont  esté  constrainctes  entrer  audit  port  par  les  navires  de  guerre  de 

Cela  excède  les  termes  d'arrest  et  représailles  :  cccy  emporte  actes  d'hostillités.  Tels  et 
samblables  butins  les  font  si  msolens  et  rendent  ma  négociation  plus  diflicille,  quy  est 
une  des  causes  pour  quoy  ils  vont  ainsi  temporisant,  ce  que  j'ay  diverses  fois  remonstré 
à  Vostro  Excellence  pour  luy  supplier  tant  plus  de  mon  retour,  comme  je  fay  encoires 
par  cestes.  Aultremenlje  crains  la  chose  aller  à  la  longue,  et  enfin  ne  sçay  quelle  sera 
la  fin;  car  il  y  a  icy  trop  de  mauvais  ministres. 

De  Londres,  ce  vint-troisierame  febvrier  1569. 

{Archive»  du  Royaume  a  Bruxelles,  Nig.  de  Vilelli,  fol.  126.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  307 

MDCCCLIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  24  févbier  1S69.) 

Il  serait  bon  de  s'emparer  des  navires  anglais  qui  vont  à  Hambourg.  —  Nouvelles  de  France 

propagées  par  Cccil. 

A  xviij  y  XX  del  corriente  tcngo  escripto  a  Vuestra  Excellenza  por  via  del  Embaxador 
de  Francia,  y  a  xxj  embic  duplicadas  con  el  Embaxador  de  Portugal.  Despues  aca  no  ay 
otra  cosa  de  niievo  mas  de  lo  que  Vuestra  Excellenza  vera  por  esta  copia  de  lo  que  me 
escrive  aquel  cavalière,  de  lo  que  en  el  Consejo  passa,  la  quai  supplico  a  Vuesira  Excel- 
lenza mande  embiar  con  esta  a  Su  Magestad  ^  .4gora  me  avisan  que  ha  venido  an 

'  Cctie  lettre  ci-jointe,  portant  la  date  du  22  février  1569,  doit  être  vraisemblablement  attribuée 
à  Ridolfi  : 

Ruego  a  Vuestra  Sefioria  que  no  se  aparté  de  la  rcsolucion  que  se  ha  tomado,  por  que  todo  va 
niuy  bien,  y  presto  vera  su  libertad  sin  que  tome  trabajo,  y  créa  que  se  hazc  quanto  se  pucde,  y  no  ay 
ninguna  dubta  en  el  concierlo  de  los  seîiorcs,  que  estan  muy  bien  coligados  y  hechos  a  uno;  y  ya  se 
ban  descubierto  sus  voluntadcs  el  uno  al  otro  libremcntc,  y  cl  domingo,  de  mafiana  hallandose,  en  la 
camara  de  la  Reyna,  Norlfolc,  Lesester,  iNoranton,  Milme  y  Sicel.  Estavan  la  Reyna,  Lesester  y  Sicel 
rctirados  en  una  parte  de  la  camara,  discurriendo  de  los  négocies,  donde,  apretando  la  Regina  a  Leses- 
ter para  le  persuadir  que  coudescendiesse  con  la  voluntad  de  Sicel,  respondio  Lesester  a  la  Ueyna  que 
jamasella  estaria  segura,  ni  satisfaria  a  los  pueblos  sino  con  la  cabeça  de  Cicel,  el  quai,  poniendose 
en  colera  junlamcnte  cnn  la  Reyna,  dixi^ron  muchas  y  muy  malas  palabras  a  Lesester,  amcnazandole 
que  le  embiarian  a  la  Torrc.  Pero  el  estava  muy  proveydo,  que  enlonccs  el  Duque  hablo  en  alla  voz  a 
dos  otros  que  consij;o  eslavan  apartc,  dieicndo  :  »  No  vois  quai  hau  tratado  al  sefior  Lesester  por  que 

•  no  dize  eomo  el  Secretario,  que  quando  adheria  a  la  opinion  de  Sicel,  ténia  todos  los  favores,  agora 
»  que  no  lo  enticnde  como  el,  tratan  de  embiarlc  a  la  Torre,  pero  por  Dios  que  esto  no  se  sufrira  que 
»  se  pondra  reniedio  en  ello.  »  Y  entonces  el  Marques  dixo  :  «  Piugiesse  a  Dios  que  lo  dixcssc  de 
»   veras,  por  que  esto  séria  la  salud  del  reyno  y  lo  que  yo  siempre  he  dcsseado,  y  no  sere  siempre 

•  con  ella.  »  Y  Milme,  viendo  tan  prompta  rcsolucion,  tambicn  concurrio  en  ella  para  que  se  pussiese 
mejor  orden;  y,  bolvicndose  el  Duque  a  la  Reyna,  le  dixo  que  por  la  colera  que  Su  Magestad  se  toraava, 
le  siipplicava  quislesse  entender  muy  sin  ella  y  despacio  sus  negocios  como  passavan  por  que  la 
mostrarian  que  era  necessario  provoer  a  su  salud  y  a  la  de  los  subditos  y  reyno  y  que  presto  pon- 
driaii  remedio  a  todo,  conforme  a  lo  que  convcnia  a  ficles  sellores;  y  con  esto  la  Reyna  muy  confusa  se 
fue  a  la  yglesia,  y  despues  ha  estado  siempre  con  poco  repose;  y,  si  no  huvicra  sido  tiempo  de  carnes- 
lelleiidas,  creo  que  huvieran  entrado  en  consejo  sobre  estas  platicas.  Pero  Vuestra  SeHoria  sea  cierta 
que  no  passara  mucho  que  scguira  cosa  que  tcrna  dello  contentamicnto. 

Ayer  fue  el  Duque  a  bablar  con  Pembruquc,  que  esta  enfcrmo,  y,  confirmando  lo  que  bavia  pas- 


308  RELATIONS  POLITIQUES 

hombre  que  de  aqui  havian  embiado  a  Amburch,  y  dize  que  alli  le  recogeran  de  inuy 
buena  gana  lo  que  de  aqui  einl)iaren,  y  assi  heelian  famr.  que  en  la  semaua  que  viene 
liechan  panos  para  llevar.  Séria  muy  buena  pressa.  Vueslra  Excellenza  lo  mandata 
proveer,  y  yo  avisare  de  lodo. 

Ha  llegado  el  liijo  del  Embaxador  que  esta  Rcyna  tiene  en  Francia,  y  publica  mucha« 
bravatas  que  Cicel  le  instruye  para  rntreiener  su  gente. 

De  Londres,  a  xxuj°  de  hebrero  1569. 

(Archives  de  Simancag,  Eslado,  Z^.  8:21,  fol.  20.) 


MDCCCLIV. 
Le  Docteur  Mundl  à  Cecil. 

(COUICIIE,  M  FÉTBIES   1560.) 

Le  prince  d'Orange   manque  d'argent;   il  est  à  Strasbourg;   lenteur   de  ses  préparatifs.   — 
Ces  retards  produisent  un  mauvais  effet' 

Rigbt  Honorable  M'  Secrelarie,  From  licnce  I  hâve  sent  a  letler  to  Yower  Mastership 
the  ihird  of  this  présent  by  M'  Clougho,  so  lyke  weise  an  olhcr  by  Sprigine,  the  wiclie 
passed  hier  by  toward  Embden  the  16  of  this  présent.  Hoc  did  tell  ong  hier  that  bothe 
the  Duke  and  the  Prince  wher  gocn  forward  with  ail  the  power  and  forces,  and  that  he 
hath  synne  the  artillerie  and  muncions  passe  and  goe  oui:  ail  thèse  reportes  be  not  so, 
then  th'  one  is  in  his  contrie  ut  ihis  day,  and  the  Prince  of  Arangis  in  Argeniiri  iind  his 

sado,  le  hallo  mas  aparejado  a  concurrir  con  el  de  lo  que  pudiera  dessear,  y  assi  todos  estaii  coliga' 
dos  y  bien  dispuestos  ;  y  por  csto  Vueslra  Seiloria  nu  dubde,  ni  liaga  algun  motivo  por  agora, 
pero  escriva  al  Duque  de  Al  va  que  los  dineros  le  seran  rcstituidos  con  todo  lo  demas,  que  todo  se 
hara  a  su  contentamicnlo  ;  y  assi  yo  sufro  lo  mas  que  puedo,  y  me  dizcn  que  como  havran  tomado  cl 
govierno  del  toda,  que  sera  presto,  como  se  puedan  juntar  todos,  por  baver  entrellos  algunos  enfermos, 
se  os  dara  libertad  y  los  dineros,  y  dcspacharan  personas  confidentes  a  ambos  reyes  y  al  Duque  de 
Alva,  y  quiça,  antes  que  passe  esta  semana,  tcndran  consulta  en  casa  de  Pembrucb,  si  el  por  cauM 
de  la  gola  no  pudiere  yr  a  palacio,  y  entretanto  los  dineros  no  seran  tocados. 
En  Londres,  a  xxij  de  bebrero  1569. 

{Archive»  de  Simaneas,  EUado,  Leg.  831.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETEKKE.  309 

men  aboul  ihc  lounc  in  ihe  Bischoprick  ;  and  I  knowe  thaï  hoihe  tliey  lack  ihat  thinjje 
wiche  doet  encourrage  souldiours  and  mm  of  warr  chyeffelic  in  llier  setting  fort.!  and 
olhers  mner  do  lairie  hier  in  paine  wilh  great  expences,  I  now  a  whole  monrlh,  oihers 
longer  than  thre  monethes,  giving  occasions  to  ail  men  to  suspect  and  conjcclur  Ihe 
wurste,  considering  that  we  do  no  goed  hier,  and  Francfort  fayre  is  now  al  hand,  where 
manie  marchanlts  do  resori.  We  thenk  il  bélier  to  resort  ihither  if  wc  might  hère  <>{ 
anie  bélier  tydinges  ihire  from  N.  than  hier  we  hâve  don.  Letlirs  written  by  the  Prélat 
lying  al  Riihmontto  Frenclienien,  which  I  hâve  synne,  docl  soune  and  signifie  lyke  as 
he  hath  delivered  and  disbursed  suche  thinges  as  be  lowked  for,  and  manie  menn  al  the 
principalles  be  so  persuaded,  and  do  thèse  writinges  beleve  surelie  thèse  délayes  doet 
marvelesse  grael  dammages  and  hurtlyke  as  I  hâve  written  to  Antwerp.  Whal  we  may 
do  we  be  doubtfull  and  uncerteyn  then  to  tarrie  is  unprofîlable.  So  going  away  afier  this 
sort  wil  breng  greate  disconforl  and  misirust.  We  wold  be  glad  to  knowe  what  were  ihe 
best  to  be  don. 
From  Colin,  the  24  februer  an'  69. 

{Record  office,  Cal.,  n*  141.) 


MDCCCLV. 

Plainte  de  don  Guérau  d'Espès  au  sujet  d'actes  de  piraterie. 

(25  FÉVRIER  1569.) 

Deux  bateaux  de  Nieuport  ont  été  pris  et  conduits  à  Douvres.  —  D'autres  navires  espagnols  ont  été 
forcés  par  le  vice-amiral  à  entrer  dans  les  ports  d'Angleterre.  —  Il  importe  que  le  Conseil  de  la 
reine  d'Angleterre  fasse  connaître  si  ces  violences  ont  lieu  avec  son  autorisation  ou  par  ses  ordres 

Die  4  presenlis  mensis  februarii,  iiavis  quœdam  bene  armis  instructa  Doverensis, 
duce  Roberto  Richartsone  Doverensi,  in  littore  gallico  ac  flandrico  prope  Gravelingam, 
depraedata  est  navigium  flandnnse  Theodorici  Vcrschore  Neoportucnsis,  alque  illud 
per  pyraficam  vim  capiivum  adduxit  Doveram,  ibique  detinet,  atque  etiam  die 
6  sequenti  idem  commissum  est  in  navigio  Maliardi  Vanden  Velde  Neoportucnsis 
piscibus  onusto,  eodcmque  modo  reductum  fuit  Doveram  a  prœfala  navi  Roberti,  prsp- 
daque  vendila. 

Urchae  etiam  aliquœ  recio  cursu  ab  Hispania  lendentes  in  Flandriam  a  navi  pyratica 
Vice-Almirallii  cnmpulsie  sun!  intrarc  portus  anglicos,  ibique  retentae,  cum  adhuc  non 


310  RELATIONS  POLITIQUES 

jussum  sit  nisi  uti  de  bonis  invcntis  in  partibus  fleret  delentio  et  non  pyratica  deprae- 
datio.  Videtur  aequum  ul  Rcj^'ium  Consilium  mandet  istius  modi  capturas  reslitui,  aui 
suam  voluntatem  declaret  si  suo  jussu  atit  permissu  ista  perpetrentur. 

{Record  office.  Cal.,  n*  153.) 


MDCCCLVI. 

Christophe  d' Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  95  rËvaiER  iSBS.) 

La  reine  ne  veut  traiter  que  sur  tous  les  différends  passés  et  présents  et  avec  des  commissaires  envoyés 
par  le  roi.  —  Les  Anglais  ont  rpcucilli  tant  de  l)utin  que  leur  orgueil  est  extrême.  —  Il  sollicita 
l'autorisation  de  retourner  aux  Pays-Bas,  d'où  il  pourra  instruire  le  roi  de  plusieurs  points  impor- 
tants. 

Monseigneur,  Comme  j'eslois  empesclié  à  niectre  par  cscript  le  besoingné  faict  ce 
jourd'huy  entre  aulcuns  du  Conseil  de  la  Koyne  et  moy,  on  m'est  venu  dire  que  dedans 
demy-heure  partoit  ung  pour  Anvers  et  que  on  me  feroil  tenir  mes  lettres,  usant  de 
laquelle  commodité,  j'escrips  encoires  cestcs  à  Vostre  Excellence  pour  luy  dire  que 
absoluiement  cestc  Royne  ne  veult  (|uant  h  présent  rendre  les  deniers,  accorder,  ny 
refuser,  tant  et  jusques  ad  ce  que  tous  les  différens  estans  entre  le  Roy  et  elle,  soit  en 
Espaigne  et  Flandres, soient  vidés  et  terminés,  ce  que  résolutement  ne  veult  faire  synon 
avecq  commissaires  ayaas  povoir  de  Sa  Majesté,  soit  à  moy  ou  img  aultre,  veu  mesmcs 
qu'ils  m'ont  dicl  que  l'on  h  faiet  aussy  urrest  audict  Espaigne,  et  sont  en  opinion  que  le 
Roy  a  desjà  despesclié  quelc'nn  pour  eest  effect,  tellement  que  ladiele  Royne  ne  veult 
octroyer  audience  en  façon  que  soit  n  personne,  s'il  n'a  lettres  du  Roy,  comme  dès  le 
commeneliement  je  m'en  suis  fort  bien  appereeu  et  que  j'ay  faict  entendre  h  Vostre- 
dicte  Excellence.  En  somme  je  vois  leur  cœur  à  la  pécune  et  ont  tant  d'argent,  biens  et 
marchandises  des  subjects  de  Sa  Majesté  qu'ils  pensent  par  ce  moyen  avoir  iraicté  de 
tout  à  leur  advantaige  et  donné  la  loy  à  Sa  Majesté  et  à  Vostre  Excellence,  et  nulles 
raisons  baillent  au  contraire,  combien  que  je  leur  en  ay  dict  plus  que  souflSssantes  et 
ausquelles  ne  sçavoient  que  respondre,  comme  Voslredicte  Excellence  eniendera  par 
mon  rapport  verbal  que  je  dresse  présentement  de  poinct  en  poinct,  et  de  tout  ce  que 
j'ay  dict  et  prolesté.  Je  ne  puis  plus  demeurer  pour  leur  avoir  déclairé  selon  la  charge 
de  Vostre  Excellence  que  ne  povois  faire  aultre  chose  que  m'en  retourner.  Par  quoy 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  3il 

supplie  derechef  pins  que  humblement  Vostredicte  Excellence  estre  servje  que  m'en 
puisse  retourner,  affin  de  tout  faire  rapport  et  que  l'on  puist  particulièrement  advertir 
Sa  Majesté  de  plusieurs  poincls  grandement  importans,  joinct  qu'ils  interpréteront  ma 
demeurée  ultérieure  à  riens  faire  en  ce  lieu  pour  termes  comme  si  on  les  vouloil  pryer. 
Certes  cesle  povre  Royne  est  mal  menée  el  ne  voit  le  péril  qu'il  luy  peult  advenir.  Sur 
ce,  Monseigneur,  etc. 

De  Londres,  25  lebvrier  1568. 

Monseigneui-,  j'ay  escript  le  20  de  ce  mois  à  Vostre  Excellence  par  la  voye  de  l'aui- 
bassadeui  de  France,  et  le  23  par  le  serviteur  de  celluy  de  Portugal,  allant  en  Flan- 
dres. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  22.) 


MDCCCLVIL 
Réponse  du  Conseil  privé  à  Christophe  d' Assonleville. 

(36  FÉVBIER  1S69.) 

Itéfutation  des  arguments  présentés  par  don  Guérau  d'Espès  à   Mildmay.    —    Déclaration  de  la 
résolution  de  la  reine  de  ne  point  traiter  avec  l'envoyé  du  duc  d'Albe. 

It  is  tliought  good  thaï  Dassonlevile  shuld  havc  (his  manner  of  answer  made  to  the 
matters  declared  to  the  Secretary  and  sir  Walter  Mildmay,  which  they  twoo  did  report 
to  the  Queens  Majesty  in  présence  of  hir  Counsell,  as  they  had  for  ther  remembrance 
conceavid  the  same  in  wrytyng. 

First,  whenlhe  sayd  Dassonlevile  hath  declared  the  cause  of  his  coming  at  this  lime 
10  be  to  déclare  to  Hir  Majesty  uppon  wliat  groundes  the  Duke  of  Alva  commanded 
the  arrest  in  the  Low-Countrees  and  lo  requyre  thaï  cerien  monny  apperteneing  to  the 
Kyng,  and  now  stayed  hcrc ,  may  be  redelyvered,  and  lykewise  the  arrest  made  hcre 
of  tiie  Kinges  siibjcctes  and  their  goodes  to  be  dissolved,  wheruppon  the  lyke  is  pro- 
mised  to  be  effeetnaily  doone  in  the  King  of  Spaynes  countrees,  Hir  Majesty,  perceaving 
that  ther  ar  many  thynges  to  be  weightely  considered  in  this,  wherof  some  part  are 
mete  to  be  imparted  to  Dassonlevile,  for  the  better  information  ofhym,  in  thynges 
ether  misconceaved  by  the  Duke  of  Alva  or  misreportcd  to  hym ,  some  other  part  is 
mei  us  to  be  communicated  with  some  person  to  be  expressly  sent  and  auihorised  by 


312  RELATIONS  POLITIQUES 

the  Kyng  wilh  suilicient  authorile  as  well  to  eonclude  as  to  lieare  or  treate,  hath 
llioiight  il  good  at  this  tyme  lo  micr  (o  (he  sayd  Dassonlevile  sn  mueh  as  semetli 
perlynenl  for  hym,  and  ihe  rest  to  forbeare  uniill  ihe  sayd  Dassonlevile  or  sonie  oiher 
person  o(  qiiallilie  rneie  for  the  weiglneness  of  the  cause  may  liave  aiithorile  from  the 
Kyng  self  to  treaie  iherof. 

The  Queenes  Majesly  alloweih  very  weil  of  the  remembrance  of  the  good  dispo- 
sition of  the  King  hir  brolher  towardcs  the  contynuance  of  good  amyty  with  hir,  as  a 
thyng  thaï  slie  hath  on  hir  part  senee  the  begynning  of  hir  reign  sincerly  observcd  for 
hirscif ,  and  bene  earefull  lo  hâve  il  aiso  so  maynteyned  by  hir  eounsellors,  ofSeers 
and  ministers,  and  sence  it  is  sayd  ihat  the  Duke  of  Alva  had  express  ehardg  from  the 
king  his  master,  when  he  becanie  bis  Lieulenant-Gcnerall  in  llie  Low-Countri(>s ,  lo 
doo  ihe  lyke,  U\r  Majesly  is  vcry  sorry  ihal  the  Duke  hath  niade  no  betler  dcnion- 
slralions  therof  by  any  oulwart  aetes,  but  lonlrary  wise  in  sondry  thynges,  and  most 
notnriously  in  his  sudden  and  gênerai!  arrcst,  without  just  cause,  as  herafter  foliowyng 
may  appere. 

The  principal!  cause  of  ilie  arrest  is  by  Dassonlevile  sayd  to  be  an  arrest  and  denyall 
to  deiyvcr  eerten  monny  pretended  to  be  the  King  of  Spaynes  ;  but,  if  this  fondation 
bc  layd  uppon  misreporles  and  tliat  llie  circinnslances  of  the  inatter  shall  manifesily 
shew  ihc  conlrary,  ihan  is  ihe  dede  of  the  Duke  of  Alva  not  only  nnkynd,  but  inju- 
rious  and  so  to  be  undcrsland  of  the  Kyng  who  may  ordre  a  redress  of  the  failli,  wher 
it  slial!  be  found. 

Firsl  il  is  not  lo  be  presumed,  as  il  is  reporled,  lliat  when  the  sliippes  came  first  inlo 
llie  Queenes  Majeslics  portes,  being  forced  so  lo  doo  for  feare  of  p\  raltes  and  hy  leiu- 
pesl,  llial  llicy  wer  arresled  any  manner  of  wayes;  bul  ihe  trulh  i>  tliey  were  preser- 
ved  and  defcndcd  by  speciall  conimandmentes  and  express  wryiinges  and  messages 
from  Ilir  .Majesly  and  hir  Counsell  al  sondry  tymes  liom  ihe  daunger  of  frcneh  men 
of  warr,  vvlio,  knowyng  whal  ireasure  was  in  ihe  sayd  shippes  and  how  weake  tluy  wer 
lo  wilhstand  any  force,  did  sondry  lymcs  by  daye  and  ni^hl  gyve  altemptes  to  liave 
laken  tiiem,  and  in  llie  end  perceavyng  thaï  Hir  Majeslys  shippes,  caslells  and  block- 
housees  did  in  dede  défend  lliem,  the  French  allempted  by  offer  of  Iwo  smali  rewardes, 
to  some  50,000  crownes,  lo  some  20,000,  to  some  olliers  sondry  olher  soiues  of  mon- 
ny, only  lo  wynk  at  iher  doynges  and  lo  wiihdraw  their  forces  from  the  défense, 
which  iieverlheless  cold  nol  lake  place  by  reason  of  llie  sévérité  expressed  in  Hir  Ma- 
jesties  commandmenles.  The  prooff  of  ihis  is  notorious  manny  wayes.  The  Spanyardes 
and  olher  llial  came  wilh  llie  Ireasure  them  selves  can  nol  deny  il,  wherof  some  of 
ihem  did  by  iher  wrytynges  nol  only  require  ayd  and  defence,  but  did  a!so  ackiiowledg 
il.  The  whole  country  aIso  wher  the  defence  was,  can  lestify  it,  and  specially  the  mul- 
litud  of  otticers  tliai  did  direct  orders  for  ihe  ayd,  lo  iher  greal  cosles  and  expenecs,  ar 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  313 

redy  to  testify  il.  The  report  of  ihe  French  tliem  selves  also  is  oppenly  to  évident,  who 
lelt  not  in  sonclry  places  to  eoniplayne  of  the  loss  or  lack  ihey  had  by  tlie  defence. 

Secnndiy,  how  so  ever  it  is  sayd  ihat  tlie  nionny  belonged  to  the  Kyng,  in  dede  the 
(•ontrary  therof  was  not  so  ccrlenly  known  at  thor  anyvall,  which  was  about  the  begiii- 
ning  of  november,  allthough  it  was  in  very  truth  al  the  tyme  so  wrytten  from  Antwerp 
tippon  the  report  of  the  merdiauntes  to  whotn  part  of  it  did  beiong,  as  it  was  in  tlie 
end  of  december  and  begynning  of  januar  when  it  was  in  dede  arrested  uppon  know- 
ledg  had  from  Andwerp  of  liic  former  arresl  made  by  commandment  of  the  Duke  of 
Alva,  and  to  whom  now  it  beiongeth  Hir  Majesty  halh  more  certen  knowiedg  ihan 
ih'Ambassador  thought  shuld  hâve  come  to  hir,  who  also  how  he  was  instructed  to 
name  yt  the  Kynges  will  be  weil  proved  by  piayn  wrylyng  of  credilt  and  i)y  testy- 
monyes. 

Thirdiy,  wher  it  is  sayd  thaï  ihe  Ambassador  onlynary  required  Hir  Majesty  to  gyve 
ordre  to  hâve  it  relessed  and  that  she  denyed  the  same,  the  irulh  is  hc  did  sondry  tymes 
require  lo  bave  it  pieserved  and  defended  from  ihe  Frencli,  and  so  it  was.  Ile  requiied 
aiso  lo  bave  it  transported  by  land  or  sea  saffly  lo  Dover,  which  was  at  the  firsl  motion 
also  granied  lo  bym;  but,  when  his  demand  was  redeiy  granud,  be  then  sayd  that  he 
durst  not  doo  any  ihyng  for  llie  one  or  the  oliier  untyil  he  might  wryte  to  the  Duke 
of  Alva  to  know  his  plesure.  Tiie  redy  grant  of  Hir  Majesty  was  worth  a  lettre  of  Ihankes 
or  at  lest  a  ihankfull  message. 

In  the  mean  tyme,  the  Queenes  Majesties  odicers  and  people  to  (her  great  cosles 
garded  it  and  defended  it  in  ilie  havens  wher  it  did  lye,  and  so  ihe  shippes  remayned 
from  the  begynning  of  november  untill  loward  the  end  of  december  by  the  space  of 
ij  monthes,  and  uppon  liie  29  of  december  the  Spanish  Ambassador  came  to  ilie  Quee- 
nes Majesty  and  presented  a  Utile  sniall  lettre  with  a  few  lynes  from  ihe  Duke  of  Alva 
eonteaning  only  a  rcquest  to  credilt  ihe  Ambassador  in  geiierally  making  no  mention  in 
the  lettre  of  the  monny  or  any  thyng  els.  Wher  appon  the  Ambassador  required  that  the 
vessels  and  ihe  monny  slayed  in  the  portes  miglil  be  pull  to  liberly  as  belongyng  lo  the 
Kyng  :  lo  wiiom  Hir  Majesty  answered  ihat  she  had  in  her  doyng  (if  it  wer  the  Kynges) 
showed  hym  great  pleasure  to  save  it  from  the  French  ;  but  she  was  informed  that  it 
belonged  to  merchantcs,  and  therfore  within  foore  or  v  dayes  she  shuld  undcrsiand  more, 
and  assured  hym  on  hir  honor  that  nolhyng  shuld  be  herin  doone  ibat  in  reason  shuld 
misconlenl  the  Kyng  hir  brother,  as  he  shuld  also  know  within  foore  or  fyve  dayes  at 
his  next  coming.  With  tbis  answer  he  departed  in  such  sort  as  Hir  Majesty  did  ccr- 
lenly determyn  accordyng  to  hir  answer  to  bave  satisfyed  the  sayd  Ambassador.  Now 
this  being  ihe  Queenes  Majesties  last  answer  to  the  Ambassador,  what  truth  was  it  in 
hym  to  adverlise  the  Duke  that  he  was  now  denyed  the  same  by  Hir  Majesly?  but,  if 
it  shall  be  sayd  that  he  tooke  ihis  manner  of  answer  for  a  denyall,  then  yel  eonsider 
Tome  V.  40 


314  RELATIONS  POLITIQUES 

the  tyme  being  the  29  of  dccember,  after  wliicl»  daye  if  lie  wiole  lo  ihc  Diike  of  Alva 
that  it  was  denyed,  ycl  ihat  can  not  be  applycd  wiiboiil  a  notable  absurdité  lo  bt 
the  cause  of  the  Duke  of  Alvas  arresl,  for  thaï  ihe  Conie  Lodron  nolcfyed  lo  ibe  Kngh'sh 
morciiîiuntes  the  Dukes  comniandnient  tbc  28  of  december,  which  was  a  daye  beforc 
ihe  Ambassador  had  liis  aiiswcr,  and  tbe  very  29  the  arresl  was  execiited  in  Antwerp. 

Agayne,  if  il  wer  possible  as  it  is  not  in  nature  lo  make  il  trew  tbal  a  dcnyall  in 
England  on  ihe  29  sbuld  gyve  cause  to  the  Duke  of  Alva  at  Brussels  lo  command  an 
arresl  to  bc  n»adc  tbe  29,  yel  nelber  was  ibe  manner  of  ihe  requcsl,  nor  vtt  an) 
kynd  of  dcnyall,  no  nor  iho  manner  of  tbe  Duke  of  Alvas  arresl  as  it  was  cxccuted 
agréable  to  ibc  trealycs  and  forme  tberin  lymittcd,  as  Dassonlevile  prelendcd,  wberof 
the  trutb  may  appeare  by  the  most  part  of  ail  trealycs  made  sence  a*  149o  in  the  lyme 
of  King  Henry  tbe  VII'''  graiidfaiher  to  tbe  Quoenes  Majesty,  and  Duke  Pbilipp  of 
Rurgundy  lykewise  grandfalher  lo  tbc  kyng  of  Spayne. 

Thus  it  may  be  playnly  scène  thaï  the  tbyngcs  alledged  by  Dassonlevile  to  maynleane 
the  arresl  made  by  ibe  Duke  bave  nelber  cerlrn  ground,  nor  probabililie,  but  lack  in 
some  part  possibilily;  and  tberfore  as  to  tbc  laltcr  pari  of  bis  charge  being  a  re(|uesi 
to  bave  ihe  money  delyvcred  and  the  generall  arresl  rclesed,  Hir  Majesty  can  not  so 
redcly  gyve  sucb  answcr  as  is  desyred  for  the  stayeng  of  the  monny  and  the  generall 
arresl  in  England  bave  al  this  tyme  bolh  one  fundalion  which  is  uppon  the  ^'cnerall 
arrest  firsl  made  in  Antwerp  by  ibe  Duke,  and  maniiy  questions  may  arrise,  whylher 
it  stand  wilh  the  honor  of  a  Queene  of  England  to  rehse  an  arrest,  wbcre  lo  siie  hatb 
beene  so  jusily  provoked  by  a  former  made,  and  that  wiih  great  extrémité  tlian  e?er 
was  before  by  the  Duke  of  Alva  being  but  the  subjecl  of  tbe  Kyng,  ihoiifîh  by  com- 
mission bis  Lieutenant  for  governmenl  of  bis  Lowe-Coniries,  and  if  tbcr  sbuld  lu*  !i 
begynning,  it  were  more  reason  the  redres  began  wher  the  error  did. 

And  if  il  sbuld  aiso  be  begon  on  ibe  olber  syde  wlier  ibe  crror  begnn,  it  is  good  to 
consider  whal  assurance  tber  is  that  il  shall  lake  good  elTccl,  consideryng  in  olber 
ihynges  of  laie  yeares  well  accorded  tbcr  can  be  no  remedy  liad  whcn  ihesamc  as  bro- 
ken.  And  if  il  shall  be  molioncd  to  make  a  accord  for  the  manner  of  the  relaxation  on 
both  sydes,  as  reason  woldand  as  halli  bene  in  tymes  past,  yel  so  manny  difïîciiliies  ar 
iherin  lo  be  considered  and  so  many  disadvaniagcs,  if  ibe  accord  shall  not  be  duly 
kepl  lowardes  ihe  Queenes  Majesty  and  hir  subjccls,  as  wilhoul  ihe  pariy  ihal  shall 
iieat  and  contract  wilh  Hir  Majesty  for  sucb  an  accord  bave  olber  manner  of  speciall 
autborite  from  ibe  Kyng  hym  self,  as  in  ail  Irealyes  of  any  maller  of  moment  bctwixl 
soveran  princes  is  used  and  is  necessary  iban  is  knowcn  thaï  Dassonlevile  hatb  or 
regardyng  tbe  tyme  of  bis  arrivall  from  Brabant  inio  England  can  possibly  be  judged, 
it  is  not  mete,  nor  honorable  for  Hir  Majesiy  soddenly  lo  asscnl  therunio.  And  ibcse 
are  the  thynges  mêle  lo  be  imporied  lo  Dassonlevile.  Olber  manny  tbyngcs  tbcr  ar  very 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  315 

mete  to  be  liard  and  trealed  on  betwixt  Hir  Majcsty  and  the  Kyng  of  Spayne  for  the 
restitution  of  the  ancient  good  Icages  ihat  halh  bene  heretofore  wiseiy  devised  and 
syncereiy  kept  by  Ther  Majesiies  faihcrs,  grandfalheis  and  otber  thcir  progeriiiors,  as 
well  for  the  niuluall  entercoiirses  of  llier  subjeites  as  for  a  stable  and  constant  amyty: 
wherin  Hir  Majesty  hath  found  senee  the  begynning  of  hir  reign  so  manny  actes  of 
violation  and  rupture,  as  suerly  if  it  slinll  be  intended  (which  Hir  Majesty  ernestly 
ineaneth)  that  she  and  tiie  Kyng  hir  good  brother  and  ther  subjectes  shall  lyve  in  lyke 
frendsbipp  as  ther  progenitors  iiave  donc  and  as  is  mete  for  ther  kyngdoms,  contrées 
and  subjectes,  ther  wold  be  some  oiher  meane  thought  of,  of  more  moment  by  autho- 
rite  expresly  from  ethcr  prince  to  hear  and  exaniyn  the  défaites  and  errors  committed 
and  to  devise  good  vseys  to  reform  ihem  ail,  accordyng  to  good  syneerite,  for  otherwise 
Hir  Majesty,  in  yeldyng  to  this  request  at  this  tyme  and  yet  suffryng  dayly  such  un- 
kyndness,  such  violations  of  troalyes  and  accordes,  such  misusage  of  hir  ministersand 
subjectes  as  in  tyme  and  plase  may  be  made  very  évident,  witliout  redress  and  appa- 
rances  of  the  contynuance  of  amendment,  shall  dishonor  hir  self,  abass  hir  princely 
estate,  offend  hir  good  subjectes  and  gyve  more  boidnes  to  the  Kynges  ministers,  in 
whom  she  hath  most  cause  to  fynde  faulte,  lo  increase  their  desordres  and  altemptes 
ageynst  hir  and  hir  contrées  and  people. 

{Record  office,  Cal.,  n°  136.) 


MDCCCLVIII. 

Le  Docteur  Ulundt  à  Cecil. 

(Cologne,  26  févr'ier  1S69.) 
Nouvelles  du  duc  des  Deux-Ponts  et  du  prince  d'Orange. 

Right  Honorable  M' Secretarie,  The  Duke  of  Bipont  hat  yesterday  written  to  my  requi- 
ring  marvelies  ernestelie  to  obteyne  suche  ihinges  as  he  long  ago  hath  louked  for.  Hie 
is  with  ail  thingkes  reddie  wilh  horsmcn  and  soldiers,  artillerie  and  municions  :  he 
lacket  noetthing  but  one  mutncyra;  he  hath  required  of  my  a  certen  négociation,  the 
wiche  because  it  is  above  mi  commission,  I  hâve  denied  to  middel  wilh  ail.  I  hâve  writ- 
ten hier  af  at  large  to  M'  Gresham.  We  hier  hit  thaï  ih'Emperour  takel  SOOOhorsmen 
because  that  thri  of  the  ehyfe  lordes  in  Hungrie  are  revolted  to  Weywoda.  So  ther  is 
certein  newes  hier  that  the  Gouvernor  at  Brussal  doeth  conduct  horsmen  and  foetmen 


516  RELATIONS  POLITIQUES 

agio.  At  the  return  of  ihe  Frenehe  King  toward  Parys,  I  do  not  doubl  yow  be  ceriifii-t 
bevor.  Il  is  reported  hier  ihat  certcn  Princces  siiall  metc  sbortelic  in  Saxonia.  The 
tonne  of  Argentin  docl  takc  souldiors  bccause  ihe  King  of  France  was  mynded  to  oppres 
and  invadc  ihe  Duke  of  Bipons  contrie,  wich  is  not  far  froni  Argentin.  Tlie  Prince  of 
Arange  doet  abode  stiii  about  the  citie  of  Argentina,  and,  because  his  men  be  not  payed, 
the  deslroie  ihe  hole  conltrie,  wich  is  don  alredche  '. 
Writtcn  at  Coin,  the  26  of  februari  an*  69. 

{Record  office,  Cal.,  n'  138.) 


MDCCCLIX. 

Christophe  d' AssonlevUle  au  duc  d'Aîhe. 

(i7  rÉTRiER  1iS6B.) 
Mauvaises  dispositions  des  Anglais.  —  Il  sollicite  l'autorisation  de  retourner  aux  Pays-Bas. 

Monseigneur,  Encoirts  que  j'ay  escript  bien  amplement  à  Vostre  Excellence  lettres 
du  xx"*  de  ce  mois  par  la  voie  de  l'ambassade  de  France,  et  depuis  une  aullre  briéve 
du  xxiii°"  par  celluy  de  Portugal,  et  dernièrement  du  xxv""  dudict  mois  par  ung  mar- 

'  Parmi  les  nombreux  documents  fabriqués  pour  exciter  les  populations  contre  la  domination 
espagnole,  on  trouve,  à  la  date  à  laquelle  nous  sommes  arrivé,  la  sentence  de  l'Inquisition  qui  les  frappe 
en  masse  de  la  peine  capitale  pour  crime  de  lè.se-majeslé.  Nous  reproduisons  ce  document  d'apràs  le 
texte  conservé  au  Record  office.  La  fraude  est  grossière  ;  mais  il  convient  de  remarquer  la  clause 
d'après  laquelle  Philippe  II  lui-même  aurait  été  livré  à  l'Inquisition  afin  qu'aucun  Flamand  ne  piit 
pénétrer  jusqu'à  lui. 

Articuli  et  ntolutiunes  Hispanicœ  Inquititionis  ad  invadciidas  cl  nccupandat  Inferiorit  Germaniv 

ditiones,  trarulati  ex  hùpanico. 

Toties  tcntatum  sacrosanctum  in  infcrioribus  Suie  Majestalis  ditionibus  Inquisilionis  oflicium,  iiaete- 
nusquc  impc'iituin,  liac  expcdila  via  promovcndum  et  instituendum  est. 

1.  Cœsar  delirans  et  qui  cum  hterc ticis  fœiiera  turpissime  sequitur,  pcrsuadendus  ut  rcgna  et  ditiones, 
universamqueadministrationem  tradat  fîlio.ln  Caesare  enim  nulla  hictenusque  frustra  tentata  spes  est  : 
cuin  fîlio  adolescente  cl  rerum  impcrito  agemus  pro  arbitrio  pro  hoc  sacro  instituto. 

2.  Deinde  Caesare  cum  utraque  sorore  haruni  actione  remolis,  descrant  Inferiores  Ditiones et 

profîciscantur  in  Hispanias  ad  nos  in  promptu  est,  ne  rcvertanlur  aut  noceant  in  futurum.  His  sublatis. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AÎSGLETEKUE.  317 

chant  d'Anvers  s'en  retournant  par-delà,  par  lesquelles  deux  premières  je  suppliois 
Vostre  Excellence  me  donner  mon  congié,  pour  la  très-grande  doubte  que  j'avois  de 
n'avoir  audience  de  la  Rojne,  et  par  les  dernières  l'adverlissois  du  reffus  absolut  qu'elle 
avoit  faict  de  m'oyr,  toutesfois  craignant  que  lesdictes  lettres  ne  soient  esté  adreschées, 

Rex  quoque  ad  nos  crit  exlrahendus  et  detinendus,  ne  unquam  revcrtatur  et  ne  cuique  Flamenco  ad 
eum  liber  pateat  acccssus  aut  colloquium. 

3.  Rex  scribal  et  jubeat  Inferiorum  Ditionum  ordinibus  ut  una  cura  sacro  sancta  Inquisitiuoe 
accipiant  quindcciin  novos  espiscopos,  quos  ab  omni  jurisdictione  seculari  in  casu  quuque  criminis 
lesae-majestatis  eximat. 

i.  Inferiorum  Ditiunum  subditi  pro  sua  malitia  et  petulcntia  rcluctabuntur,  orientur  turbœ  et  tumul- 
tus,  reluctatio  erit  grata  et  plausibilis  (nostris  exceptis)  apud  omnes. 

5.  Principes  qui  huic  factioni  prœerunt,  nobiles  item  et  subditi,  quœsito  fuco,  tollanlur  a  medio,  et 
redigantur  cœteri  in  ordinem. 

6.  Conducantur  sacrarum  imaginum  et  templorum  ruptorc»  et  violatores  nostris  stipendiis.  Horum 
crimcn  toto  mundo  invisum  arle  imputetur  rcluctatoribus  et  sic  vicinis. 

7.  Exterminentur  omnia  commercia,  negotiationcs,  divitiœ,  bona,  libertates,  privilégia,  et  omnes  ad 
cxtremam  redigantur  paupertatem,  et  regnum  pro  nobis  durabile  erit. 

8.  Nemo  in  his  Regionibus  Inferioribus  (nullis  exceptis)  vita  dignus  habeatur  ut  omnibus  tandem 
eradicatio  (suis  tamen  arte  et  ordinc)  cl  novura  regnum  et  novi  homincs  babeantur. 

9.  In  hoc  munere  slrenuus  dux  sit  Âlbanus,  et  nemo,  etiamsi  sit  regii  aut  principum  sanguinis, 
tanti  sit  aut  habeatur  momenti,  qui  vcl  in  minimo  suspcclus  artc  non  tollatur  e  medio. 

10.  NuUi  contractus,  jura,  promissiones,  condonaliones,  privilégia  et  solemnes  assertiones  Inferio- 
rum Ditionum  incolis,  tanquam  reis  criminis  utriusque  lesœ  majestatis,  valeant  aut  servcntur. 

i\.  Sed  oranino  videndum  et  in  hoc  summepere  vigilandum  est  ne  bisce  in  rébus  lani  niagnis  et 
gravibus  actu  et  impolu  proccdalur,  sed  paulatim  et  bono  ordine,  et  ut  magnâtes,  nobiles  et  subditi 
intcr  sese  arte  committant  et  unus  sit  altcrius  carnifex  et  persécuter,  donec  et  ipse  carnifcx  tandem 
suspcnsus  fuerit.  Non  est  cnim  natio  in  orbe  cristiano  niagis  stulta,  improvida  et  cujus  Icvitati  et 
periidi»  facilius  imponi  possit  quam  bœc  flamcncica,  Deo  sic  pa;nas  dunte  perfidiae. 

fiesolutio  Officii  in  Inferioris  Germaniœ  dilioiium  populum. 

Otficium  Sacrosanctie  Inquisitionis  pcr  prœsentiam  Regiœ  Majestatis  requisllum  ad  diccnduni  et 
resolvendum  super  abominabili  crimine  dcfcctionis,  apostasia;  et  hœresis  palrato  pcr  subdilos  ditionum 
Inferioris  Germaniae,  visa  et  diligenter  pondcrata  informationc  noniinc  Régla;  Majestatis  super  islis 
rébus  habita  et  capta,  visis  omnibus  quoque  litcris,  muninicntis  et  documcntis  auctcnticis  et  fide 
dignis  cidem  informationi  adjunctis  et  pcr  otliciales  Sacrosancla;  Inquisitionis  ex  Inferiori  GcmiaDia 
fideliter  transmissis,  dicit  et  resolvit,  quoad  prufcssioncm  theologicam  et  conscientiam  dumtaxat  : 
quod  omnes  et  singuli  subditi  prsefatse  Inferioris  Germaniae  et  totum  corumdem  corpus  (ils  tantum 
exceptis  qui  in  informationc  separatim  annotati  sunt),  tam  propter  eorum  raanifestam  et  publicam 
apostasiam,  hsercsim  et  dcfectionem  a  Dec,  nostra  matre  Sancta  Ecclesia  et  a  Catholici  Régis  mandat» 
et  obedientia,  quam  ctiani  propter  non  pra;stituin  ollicium  eorum  qui  inter  eos  se  esse  catholicos  siuiu- 
larunt,  quo  et  Deo  et  Sua;  Majestati  vigore  catholicie  religionis  et  prtestiti  juramcnli  obligali  sunt  et 


318  RELATIONS  POLITIQUES 

(lu  moins  les  dernières,  conscquament  que  je  sois  iey  constrainct  de  séjourner  plus 
longuement  que  pour  l'aiiclorilé  du  Iloy  et  la  vostre  ne  convient,  je  me  suis  advisé  à 
plus  grande  seureté  d'envoyer  par  la  voie  dudict  Ambassadeur  de  France  ce  courrier 
«'xprés  pour  iteiatifvement  advcriir  Vosire  Excellence  que  ieelie  Royne  m'a  faict  décla- 

iTUiil  publicis  ut  inanifeslis  aposiutis,  biereticis  et  sciiitiosis  pro  summo  conatu  et  extremis  viribus 
resisterc  et  corum  scelera  iinpedirc,  i<J  i|uo(l  in  turbarum,  luniultuumquc  initio  sine  aliqiio  discriniiae 
in  potestatc  illuruni  crat,  iiicujus  conlrariuia  ipsi  ab  bujusmodi  pia  resistentia  et  impediincnto  prursus 
abstiniierunl, ideoque  merito  ceosendi  sunt  publiconim  et  manirestorum  apostatarum,  hsrcticoruin 
ut  sediliosorum  fautores  et  procuratorcs,  qui  cliam  ordinum  nobilitalis  et  subdltoruni  noniine  niultis 
obtrusis  rcquualis  et  rcmuastratioiiibus  cotitra  Sacrosanctam  Inquisitioncin  faces  et  animos  hœreticis, 
apostatis  et  seditiosis  vulpina  fraude  subrninistrarunt,  comniiscrunt  in  supremo  gradu  crimrii 
utriusquu  lésa;  majestatis.  Sic  dictum  et  resolutum  in  civitate  Madriti,  16  fcbruarii  lSi(i8. 

Sfiitentia  Régit  CtUholici  luhncuta. 

Regia  Majestns,  visa  infurmatlunc  suo  mandato  babita  et  capta  super  cxecrabili  criminc  dcfcctionis, 
npostusio;,  manifcslie  hsercsis  etscdilionis  patrato  pcr  suos  subjectos  dillonum  Inferiuris  Gcrmaniae, 
visis  quoque  lltcris,  munimcntis  et  documentis  auctenticis  et  fide  dignis  eidem  information!  adjunctls 
cl  per  offlcialcs  Sacrosanctœ  Inquisitionis  ex  Inferiori  Germania  fîdeliler  transniissis,  viso  item  pio 
advisamento  oilîcii  Sacrosanctœ  Inquisitionis  cum  graribus  ratioiiibus  in  eodeni  insertis,  administrando 
rt  dicendo  jus  et  justitiam  et  in  bac  parte  utendo  sua  absoluta  rrgia  |>otestate,  dicil  et  decernit  : 
quod  onincs  et  .singuli  prxfati  Inferioris  nostrœ  Germania;  et  inlcgruni  eorumdera  corpus  (iis  enim 
exceptis  qui  In  prœfata  informatione  annotali  sunt,  quorum  noniina  suis  tcnipure  et  loco  fiscis  Inferioris 
nustrae  Germanise  dari  mandabimus),  tani  propter  publicam  eorum  et  nianifestim  apostasiam,  bsresim 
et  defcctioncm  a  Deo,  iiostra  matre  Sancta  Ecclesia  et  a  sua  catholica  jussione  et  obedientia,  qiiam 
ctiam  propter  non  pru;stilum  officium  coruiu  qui  intcr  eos  se  esse  catbolicos  simuiaruni,  quo  tamen  et 
Deo  et  Suae  Majestati  vigore  calholicie  rcligionis  rt  praestiti  juramenti  obligati  sunt  et  erant  publicis 
et  manifcstis  apostatis,  hsercticis  et  seditiosis  pro  summo  conatu  et  extremis  viribus  resisterc  cl  corum 
ncfanda  scelera  irapedirc,  id  quod  in  turbarum,  tumultuumque  initio  sine  aliquo  discrimine  in  potcs- 
late  illorum  crat,  in  cujus  conirarium  ipsi  ab  bujusmodi  pia  resistentia  et  impediincnto  prorsus  absti- 
iiucrunt,  irno  gavisi  sunt,  ideoque  de  jure  censendi  sunt  publicorum  et  nianifestoruni  apostatarum, 
baereticorum  et  sediliosorum  fautores  et  procuratores ,  qui  etiam  ordinum  magnatum  nobilitatis  et 
snbjectorum  nominc  mullis  obtrusis  requrstis  et  remonstrationibus  contra  Sacrosanctam  Inquisitionem 
faces  et  animosbaereticis,  apostatis  et  seditiosis  vulpina  fraude  subministrarunt,  comniiserunt  dctestabile 
crimen  utriusque  lesae  majestatis,  eos  et  corum  singulos,  sioe  aliquo  alio  aut  sexus  aut  aetatis 
iliscriminc,  condcmpnando  in  pœnas  et  puniliones  contra  bujusmodi  rcos  scripto  jure  stalutas,  volens 
et  ordinans  Sua  Majeslas,  quie  séria  bac  sententia  intendit  statuerc  exemplum  dctcrrens  in  futurum 
omni  posteritati  quod  hte  pœnœ  et  punitiones  hujus  sententiae,  absque  ulla  spe  gratiie  aut  dissimula- 
tione,  suum  plénum  et  punctuarium  habcant  et  sortiantur  effectum,  eo  tamen  ordine  et  modo  qui 
suis  quoque  tcmpore  et  loco  revelabuntur  fiscis  nostris  Inferioris  Germania-. 

Ita  judicatura  in  civitate  Madriti,  36  fcbruarii  IS68. 

[Record  office,  Cal.,  n»  155.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  319 

rer  résolulivcment  pai-  ses  dépulés  que,  pour  l'injçralitude  que  Voslre  Excellence  a  faict 
vers  elle  (car  ils  m'ont  usé  de  ce  mot),  elle  ne  veult  négocier  avec  icelle,  ny  personne 
quei()ue  qu'il  soit,  qu'il  n'ait  povoir  et  commission  spécialle  de  Sa  Majesté,  tant  pour  le 
faict  d(  s  deniers  en  question  et  des  arrests  ensuyvis  (|uc  de  tous  aiillres  débats  et  diflërens 
qui  sont  entre  Leurs  Majestés  aussy  bien  de  costé  d'Espaigne  que  de  Flandres,  pour 
terminer  le  tout  (c  onime  ils  disent)  d'un  coup,  m'alléguans  des  propos  non  seulement 
longs  que  j';ty  bien  toutesfois  retenu  et  noté  dilligemment,  mais  aussy  vraiement  imper- 
tinens,  comme  ne  servans  que  pour  monstrer  leur  malveillance  tant  en  l'endroicl  du  Roy 
que  de  Voslre  Excellence,  affin  aussi  de  gaigner  temps,  attendant  veoir  l'yssue  des  trou- 
bles de  par-delii,  comme  de  France;  cependant  ils  pensent  qu'ils  sont  furnis  pour  avoir 
tousjours  leur  appoinctemenl  quant  bon  leur  semblera,  espérans  plaider  main  guarnye, 
comme  je  leur  ay  bien  dict,  en  quoy,  j'ay  espoir,  ils  s'abuseront.  Si  j'eusse  peu  avoir 
audience  de  la  Royne,  comme  je  suis  adverty  qu'elle  estoit  de  volonté,  et  l'a  ainsi 
déclairé  à  l'Ambassadeur  de  France  qui  luy  parloit  pour  la  liberté  de  l'Ambassadeur 
du  Roy,  que  lors  elle  dict  qu'elle  en  résolveroil  après  que  j'aurois  parlé  à  elle,  qui  seroit 
de  briel",  j'espère  que  j'eusse  en  toute  aultre  response,  et  non  si  injuste  et  impertinente 
que  celle  dessus  eiaullre,  dont  j'espère  faire  rapport  à  Vostre  Excellence  et  qu'il  con- 
vient entièrement  le  Roy  entende.  Devant  long  temps  ils  seiitironl  les  faulies  de  toutes 
choses  qu'ils  ont  de  besoing,  tant  d'Espaigne  (|ue  des  Pays-Bas,  et  ne  fût  esté  multitude 
de  hulques  et  basteaulx  venus  depuis  l'arrest  et  venans  encoires  journellement  d'Es- 
paigne, qu'ils  ont  non  seullement  arreslés  en  leurs  havres,  mais  prins  en  chemin  et 
couslraincts  par  force  entrer  en  leurs  ports,  dès  maintenant  auroient  de  besoing.  C'est 
cela  qui  les  faict  ainsy  braviser,  et  pensent  par  ces  gaiges  avoir  appoinctement  du  tout  à 
leur  advantage,  voires  confirmer  de  nouveau  les  entrecours,  dont  ils  m'ont  louché.  Et 
pour  ce,  Monseigneur,  que  je  ne  puis  icy  demeurer  plus,  mesmes  qu''il  me  semble  eust 
esté  plus  de  réputation  d'avoir  retourné  incontinent,  la  responce  donnée,  comme  con- 
tenoit  ma  première  instruction,  je  retourne  à  supplier  Voslre  Excellence  esire  servie 
m'ordonner  de  partir  incontinent.  J'ai  ce  pendant  demandé  le  passeport  pour  m'en  aller 
et  pense  qu'ils  me  l'accorderont  incontinent,  parquoy  je  n  ay  plus  excuse  de  séjourner 
ultérieurement,  ayant  cejourd'liuy  eommunicquc  de  rcchief  par  le  congié  de  la  Royne 
avec  ledict  Embassadeur  de  Sa  Majesté  et  l'adverly  de  tout  ce  qui  a  passé  ces  jours 
entre  les  dépulés  delà  Royne  et  moy  pour  sa  meilleure  information. 

Monseigneur,  entre  les  nouvelles  hulques  et  baleaulx  d'Espaigne  venus  à  Plemuth  et 
Porthmuth,  est  un  courrier  du  Roy  ajjportant  lettres  de  Sa  Majesté  et  plusieurs  aultres, 
toutes  lesquelles  lettres  sont  envoyées  icy  en  Court.  Sont  aussy  de  retour  les  gens  de 
madame  d'Egmont.  On  parloit  hier  d'aultres  neuf  hulques,  encoires  venues  d'Espaigne, 
arrestées  sur  les  dicques.  On  no  sçait  certainement  si  elles  sont  esté  consirainctes  y 
aborder  par  la  force  de  navires  de  guerre  d'Angleterre  ou  aultrement  volontairement. 


3i20  KELATIOrSS  l'OLlTI^LKS 

C'esl  une  chose  mirveillfu.^e  (|ui'  du  coslé  delà  ii'onl  prins  iiullre  jrarde.  Encoires  dient 
ceulx  qui  sont  nrrivés  qu'il  y  avoit  à  S'-Séhastieii  trois  basteaulx  cliargés  d'argent,  qui 
n'altendoient  que  de  partir  pour  Flandres.  Sur  ce  poinct,  etc. 

Monseigneur,  je  n'estime  pas  avoir  perdu  ma  peine  d'cstre  venu  icy;  car  j'ay  entendu 
par  les  serviteurs  plusieurs  choses  qui  pourront  venir  au  service  de  Sa  Majesté  et  de 
Vostre  Excellence,  comme  je  diray  à  ma  venue.  Dieu  aydant. 

{Archives  du  Royaume  ù  hruxelles,  Corresp.  de  Christophe  if  Assonleville,  f.  1>9  ) 


MDCCCLX. 

Mémoire  de  l'ambassadeur  espagnol  (Analyse). 

(Mabs  4H».)  -i 

Il  se  pliiint  <|iie  sept  marchands  ont  vu  leurs  navires  arrêtés  près  de  l'ile  de  Wigbt 
par  des  pirates  flamands  et  anglais. 

(liecord  office,  Cal.,  n°  142.) 


iMDCCCLXI. 

Lope  de  la  Sierra  aux  lords  du  Conseil  (Analyse). 


Mars  iSeS.) 


Il  demande  qu'on  ne  l'oblige  point  à  déciiarger  les  laines  qui  se  trouvent  sur  le  navire 
où  l'on  a  saisi  cinquante-neuf  caisses  d'argent. 

{Record  office,  Cal.,  n*  20S.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  591 

MDCCCLXII. 

Christophe  d'Assonleville  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  \"  mars  1569.) 
La  reine  lui  a  fait  parvenir  le  passeport  qu'il  avait  demandé. 

Monseigneur,  Le  xxvij'  du  précédent,  j'ay  escript  à  Vostre  Excellence  par  la  voye 
secrète  qu'iceile  sçait,  ayant  délivré  argent  pour  cesl  effect;  mais,  comme  aulcunefois 
semblables  voyes  sont  longues  et  incertaines,  je  n'ay  voulu  laisser  d'envoyer  à  Vostre 
Excellence,  par  la  voye  de  ce  courrier  ordinaire,  le  dnplical  desdictes  lettres.  Depuis  ce 
temps,  à  ma  réquisition,  la  Uoyne  m'a  accordé  de  me  donner  passeport  bien  ample  et 
favorable,  m'ayant  au  surplus  faicl  dire  par  sire  Thomas  Gressan  (qui  demandoit  en 
mon  nom  ledict  passeport)  choses  importantes  et  de  longs  discours  que  je  réserve  de 
dire  à  Vostre  Excellence  à  ma  venue.  Et  me  fus  jà  encheniiné,  ne  fust  le  commande- 
ment qu'il  a  ])leu  à  Vosire  Excellence  de  me  faire.  Toutesfois  j'ay  bon  espoir  que, 
avant  la  réception  de  cestes,  Vostredicte  Excellence  aura  esté  servie  de  disposer  de 
mondict  partement,  afïîn  que  je  pnssc  servir  à  Sa  Majesté  et  à  Sadicte  Excellence  par 
ilelà  en  ce  qu'il  luy  plaira  me  commander.  Sur  qiioy  me  renderay,  etc. 

De  Londres,  \"  de  mars  1568. 

{Archives  du  Royaunw  à  Bruxelles,  Corresp.  d'Assonlevtllc,  fol.  101.) 


MDCCCLXIIL 

Ordre  de  la  reine  d'Angleterre. 

(4"  MARS  1569.) 
On  veillera  sévèrement  à  ce  que  toutes  les  relations  commerciales  cessent  avec  les  Pays-Bas. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  330,  n*  56.) 

ToMi  V.  U 


322  RELATlOiNS  POLITIQUES 

MDCCCLXIV. 
Requête  de  don  Guérau  d'Espès. 

(4  MARS  iim.) 

Plainte  contre  divers  act>-s  do  piraterie  coiuinii  par  des  navires  anglais  et  français. 

Ëx  literis  xxij*  mensis  fcbruarii  iiltiiiie  praelerlapsi  ex  Plcmudeiisi  portii  scripiis,  re- 
fortur  naucleros  et  n.niitas  (|ui  in  occidua  Angliœ  parle  ctini  navibus  suis  dctinentur, 
maie  haberi,  multisquc  incoiriniodis  afiici  co  quod  jusia  alimenta  eis,  reliqiiaque  iieces- 
saria  recuseniiir. 

Dccimo  octavo  ejusdem  mensis  die,  cum  oclo  aul  novem  bulcae  olco,  vino,  sacaro, 
cochinilla,  aère  prœierea  signato  oneraïae,  (|ii«' ex  Hispania  in  Fiandriam  recto  cursu 
lendebant,  venlo  minus  secundo  tisae,  extra  Plemudensem  portuni  in  nnchoris  siibsli- 
tissent,  navis  quaedam  ex  eodem  stalim  portii,  viris,  armisquc  egiegie  inslriida,  ad  cas 
comibus  et  amicis  verbis  usa  adnavigavit,  et  nihil  de  doio  aul  fraude  cogitantes  de 
improvise  cœpit,  el,  Serenissimœ  Reginœ  nomiiie,  arreslavit,  alque  ita  in  iniroiiu  portiis 
Plemudcnsis  omnes,  rectoribus,  naiiiis  et  naiicleris  flandris  ejectis,  sinuil  collocjita»  deti- 
netur.  Navis  ea  que  istud  atlentavit,  dicitur  vulgo  ihe  Aeu)  Barke.  Mulium  aeris  sive 
argent!  signati  ex  eis  |)oslea  fiirtin)  sublatuin  est;  el  est  res  magni  momenti  ac  prelii. 
Et  antcquam  hae  arrestatœ  essenl,  fuernnt  Dorlamue  el  Plemude  aliquic  praeterea 
delenlœ,  eirciler  duodecim  aul  qualuordecim,  quod  verisimile  est  Londini  jam  seiri. 

Est  quaedam  navis  in  Plemudensi  portu,  cum  qua  Mons'  de  Rurdela  dicitur,  nego- 
ciorum  principis  de  Condc  <  atisa,  appulisse,  qui  violenter  duas  liulcas  quar*  in  en  portu 
Serenissimae  Reginœ  nomine  ante  cum  supradictis  arreslatae,  iulae  et  illesae  a!)  aliorum 
saliem  injuriis  exterorum  slare  debebani,  invasit,  et,  in  lotius  urbis  Plemudensis  con- 
speclu,  impuiie  diripuit,  direptasque  merces,  non  modo  a  ncmine  proliibilus,  veruni 
eliam  al)  ejns  urbis  civibns  non  paucis,  quippe  qui  et  ipsi  a  similibus  latrociniis  et 
injuriis  sese  non  continent,  adjuiiis,  in  suam  navem  imposuit  ut  eas  in  Galliaui  aspor- 
talas  dislrabal.  Dicuntur  hœ  hulcae,  omnium  quœ  arrestatae  sunt  eo  tempore,  majoris 
pretii  mercimonia  vehere. 

Poslulelur  a  D.  Consiliariis  inpriniis  ni  severe  mandent  oflîciariis  portuum  in  qui- 
bus  praedietae  hulcae  deiinentur,  ne  eommiltant  vel  eonim  conniveniia  aut  negligeitiia 
naves  istae  similibus  injuriis  et  latrociniis  paieant,  damnumve  aliquod  accipiant,  dcnl- 
que  operamut  ea  quae  ablata  sunt,  tam  argentum  quam  aliorum  mercimoniorum  gênera, 
continuo  restituantur,  prœierea  ut  eaveanl  ne  Monsieur  de  Burdela  aul  alius  quisquam 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  33i 

audeat  duas  quœ  modo  dictae  sunl  hiilcas  diripere.  Metuendum  est  enim,  ne  nisi  cele- 
riter,  gravi  pœna  indicla,  ab  hoc  maleficio  pmliibealur,  nihil  omnino  mcrciuni  in  iis  sit 
relicturus.  Postremo,  neDoniini  Consiliarii  graventur  praedictorum  portuum  officiariis, 
magna  muleta  eis  praeposila,  mandarc  ne  aliqno  pacio  consentiant  aut  ferant  ut  Angli 
aut  Galli  hujusmodi  furta  el  rapinas  posthac  iinpune  committant.  Nunquam  enim,  nisi 
severe  in  Jios  hominesanimadveriatur,  ah  injiiriis,  vi  cl  aliis  maleficiis  sunt  lempcraturi. 

{Record  office,  Cal.,  n°  149) 


MDCCCLXV. 

Le  duc  d'Elbe  à  Christophe  d' Assonleville. 

(7  MARS  1869.) 

A'  défaut  de  données  complètes  sur  ce  qui  se  passe  en  Angleterre,  il  recommande  à  M.  d' Assonleville 
de  temporiser  jusqu'à  ce  qu'il  ait  pu  lui  transmettre  des  instructions  ultérieures. 

Très-chier  et  bien  amé,  Nous  avons  receu  vos  lettres,  du  xx  et  xxv"  de  febvrier,  avecq 
la  relation  ei  advis  mentionnés  es  premières,  mais  non  celles  que  vous  escripvcz  par 
les  dernières  avoir  envoyé  par  le  serviteur  de  l'Ambassadeur  de  Portugal,  du  xxiij",  ny 
ce  que,  comme  vous  dictes  par  lesdictes  dernières,  vous  estiez  empesché  à  meclre  par 
escript  du  besoingné  de  ce  mesme  jour  entri;  aucuns  du  Conseil  de  la  Royne  et  vous, 
de  sorte  que,  si  bien  vosdictes  premières  sembloient  vouloir  dire  sommairement  le  résul- 
tat dudict  besoingné  et  la  résolution  absolute  de  la  Royne,  nous  n'avons  toutesfois  par 
faidte  desdictes  pièces  loi  esclaircissenient  qu'il  eust  été  requis  pour  y  povoir  fonder 
(|uelque  ferme  jugement  dessus  et  nous  résouidre  selon  ce  ;  car  premièrement  ce  que, 
depuis  que  vous  aviez  déclairé  à  l'admirai  Clinton  et  à  Cicel  la  charge  que  vous  avez 
eu  de  nous,  (|uant  à  l'audience  que  vous  aviez  demandé  vers  la  Royne,  elle  a  faici  res- 
pondre,  ou  si  elle  a  envoyé  qucic'ung  de  sa  part  vers  vous,  suyvant  l'olfre,  pour  entendre 
qu'estoit  ce  que  vous  lui  vouliez  dire  afin  d'estre  prévenue  pour  quant  vous  parleriez  à 
elle,  ny  ce  que  aultrement  est  passe  entre  deux,  ny  comme  vous  estes  venu  à  la  confé- 
rence du  xxv°  de  febvrier,  ny  avecq  qui,  ny  si  ce  que  vous  dites  que  absolutement  la 
Royne  ne  vouloit  quant  à  présent  rendre  les  deniers,  etc.,  vous  avoit  esté  dit  en  ordon- 
nance par  icelle,si  ce  avoit  esté  scullement  par  les  Conseilliers  et  quels,  que  seroit  bien 
différent,  et  importe  beaucoup  de  sçavoir  en  ces  choses  non-seullement  le  résultat,  mais 


3Î4  RELATIONS  POLITIQUES 

toutes  les  circonstances,  lesqnelles  donnent  plus  de  lumière  aux  alTuircs.  Par  ce  que 
dessus  nous  n'avons  peu  résouldre  sur  ce  que  vous  debvez  faire  à  cesle  heure,  et  tant  à 
ce  que  vous  nous  ditles  que  à  voslre  retour  vous  nous  pourrez  particulièrement  advertir 
en  plusieurs  poincts  grandenjerit  impnrtans,  que  seroit  bien  nécessaire  de  sçavoir  dès 
maintenant  et  avant  que  vous  partiez  de  là  ,  pour  veoir  s'il  en  résultera  quelque  chose 
à  vous  en  charger,  ce  pendant  que  vous  estes  là,  que  seroit  bien  tard  quant  vous  fussiez 
de  retour,  estant  plus  facile  de  continuer  une  négociation  jà  eneommencée  en  quelques 
mauvais  termes  qu'elle  soit  <|ue  de  ralacher  une  nouvelle  après  que  vous  seriez  rap- 
pelé. Il  seroit  doncques  l>esoing  que  vous  nous  rcnvoiez  incontinent,  par  ee  courrier, 
la  déclaration  de  tout,  assavoir  le  duplicat  de  ce  que  vous  dites  avoir  escript  du  xxiij* 
de  fcbvrier,  et  ee  que  vous  estes  escrivani  le  xxv*  avec  une  relation  <  n  verbal  particu- 
lier de  ce  que  temps  à  aultre  vous  aurez  passé  avec  ceulx  que  la  Royne  avoit  envoyé 
vers  vous,  aussi  que  vous  nous  escriviez  particulièrement  les  choses  importantes  que 
vous  dittes  vouloir  faire  entendre  à  vostre  retour,  que  se  peiilt  faire  bien  seurement, 
puisque  vous  avez  un  cyffrc.  El  pour  aulianl  <|ue  ee  que  va  et  vient  de  là  icy  passe  tant 
de  hazard,  sera  requis  que  ce  que,  à  chascune  fois  que  vous  despescherez  d'icy  en  avant, 
vous  joindrez  lousjours  le  duplicate  de  despesehe  particulière. 

Au  demeurant,  quant  à  ce  que  vous  considérez  que  l'on  interprétera  la  vostre 
demeurée,  comme  si  on  vouloit  prier,  vous  pourriez  déclarer  que  nous  avons  eiivoyé  ce 
Courier  exprès,  pour  sçavoir  de  vous  quelle  résolution  vous  aviez  de  la  Royne  ,  dissi- 
mulant de  nous  en  avoir  adverty,  ou  s'ils  sçavent  que  si,  que  nous  ne  l'avons  pas 
receue.  Et  tel  langage  a  aussy  charge  de  tern'r  lediet  courier  en  Angleterre,  par  où  il 
passera;  et  nous  semble  que,  quant  d'icy  en  avant  vous  nous  vouidrez  eseripre,  vqus 
debvez  librement  demander  congié  de  povoir  despeseher  courier,  que  nous  pensons 
l'on  ne  vous  vouldra  reffuser,  ny  empescher  le  passage  de  cesluy-cy  :  aultreinent  ce 
seroit  jà  bien  prendre  le  chemin  de  rompture.  Cependant  convient,  pour  les  raisons 
que  dessus,  que  vous  y  temporisez  encoires,  tant  que,  après  vostre  reseripiion  vers 
nous,  vous  ayons  adverty  de  ce  que  aura  icy  samblé  que  vous  deussiez  faire  '. 

(Archives  du  Royatiinn  n  Bruxelles,  Corresp.  d'Ansonlemlle,  fol.  100.) 

'  La  correspondance  du  dac  d'Albe  avec  Christophe  d'Assonleville  offre  un  vif  intérêt;  mais  nou.« 
n'avons  pu  la  compléter.  Plusieurs  lettres  manquent  à  Bruxelles,  et  elles  n'ont  point  été  relrouvée.<< 
h  Simancas. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  325 

MDCCCLXVI. 

Le  duc  d'Albe  à  Christophe  d'Àssonleville. 

(7  MARS    1569.) 

Il  persiste  dans  ses  observations  et  regrette  que  M.  d'Âssonleville  ait  demandé  un  passeport. 

Estant  pour  signer  la  lettre  icy  joincte,  avons  receu  les  vostres  du  xxiij'  de  febvrier 
j  mentionnées  et  aultres  du  xxvij";  mais  par  là  n'avons  eu  plus  de  lumière  que  aupar- 
avant, sinon  que  vous  dictes  que  ce  que  vous  nous  aviez  escript  de  la  résolution  de  la 
Royne  à  non  vouloir  besoingncr  avecq  personne  qui  n'eust  lettres  du  Roy,  etc.,  pour 
avoir  esté  déclairé  par  expresse  charge  d'elle,  sans  dire  si  elle  avoit  envoyé  quelc'un 
vers  vous  pour  entendre  ce  que  vous  luy  vouliez  proposer,  ny  si  elle  avoit  esté  encoires 
conlenle,  comme  elle  s'esloit  monstrée  au  commencement,  que  vous  trailissiez  avecq 
ceulx  de  son  Conseil,  ny  aultre  particularité.  Et  certes  avons  esté  esmerveiilc  que,  puis- 
que par  celle  du  xxV  vous  diltes  que  vous  estiez  empesché  à  meure  par  escript  le 
besoingné  faict  ce  mesme  jour  entre  aucuns  du  Conseil  de  la  Royne  et  vous ,  vous  ne 
nous  l'ayez  envoyé  avecq  lesdictes  du  xx\ij",  aflin  (|ue  nous  puissions  veoir  les  circon- 
stances et  tout  le  fondement  sur  quoy  ladicte  Royne  pouvoit  avoir  prins  telle  résolu- 
tion, et  encoires  plus  cstrange  nous  a  samblé  que  sur  choses  que  vous  diltes  avoir  là 
considérées,  vous  ayez  prins  résolution  de  vous-meismes  sur  vostre  reiraicte  demander 
pasi^eport  à  ce  propos,  laquelle  vous  deussiez  avoir  remis  à  nous,  et  nous  envoyer  à  ce 
propos  relation  de  tout,  et  mesmes  de  ce  que  vous  dictes  avoir  là  entendu,  aflin  (|ue 
nous  eussions  peu  communicquer  au  Conseil  d'Estat  d'icy  sur  le  tout,  et,  par  l'advis 
d'icelluy,  vous  mander  après  ce  (|ue  vous  avez  à  faire,  fut-ce  de  retourner  incontinent 
ou  bien  de  faire  là  quelque  aullre  office  ou  y  séjourner  encoires  quelque  temps,  comme 
fera  bien  l'Ambassadeur  du  Roy,  jusques  à  avoir  des  nouvelles  de  Sa  Majesté,  à  laquelle 
la  Royne  semble  vouloir  avoir  à  faire,  et  non  à  nous,  que  ne  nous  semble  pour  en 
parler  à  la  vérité  à  vous,  si  hors  de  raison,  comme  l'on  pourroit  bien  juger,  estant  jà 
les  choses  venues  si  en  avant  qu'il  n'est  plus  question  de  traicter  seulement  de  l'affaire 
que  touche  les  pays  de  pardechà,  mais  d'aultres  prétensions  qui  touchent  directement 
au  Roy  et  sans  In  charge  de  qui  nous  ne  nous  en  pourrions  mesler.  Et  partant  ne 
voions  matière  pour  quoy  nous  deussions  changer  nostre  précédente  résolution,  ains 
que  vous  nous  renvoyez  incontinent  conforme  à  icelle  la  déclaration  et  relation  parti- 
culière du  tout,  et  de  tout  ce  que  vous  avez  entendu,  le  mectant  en  cyffre,  comme  vous 
aviez  si  bien  faict  par  le  premier  despesche;  car,  si  bien  vous  jugez  les  affaires  rédigées 


326  KELATIOiNS  POLITIQUES 

Hux  termes  qu'il  n'y  a  que  espérer  d'en  tirer  aulcune  chose,  par  avenlnre  hors  le 
inesme  se  coliigera  icy  quelque  aulne  par  où  se  pourra  ou  ratacher  l'affaire,  si  ains 
il  importe,  ou  bien  vous  rappeller  comme  dessus,  ou  sçavoir  du  moins  ce  que  plus 
conviendra  pour  le  service  de  Sa  .Majesié,  et  plus  asseurémenl  résouldre  sur  ce  que 
luy  en  debvrons  escriprc.  Et  pourrez  prendre  couleur  de  nous  despescher  ung  cour- 
rier sur  plaincte  que  nous  faisons  de  n'avoir  ouy  de  vos  nouvelles,  ny  sceu  en  quels 
termes  est  vostre  négociation,  comme  contiennent  nos  aultres  lettres. 

(Archive*  du  lioyaume  ù  Bruxelles,  Corresp.  d'Àssonleville,  fol.  101.) 


MDCCCLXVII. 

Christophe  d'Assonleville  à  la  reine  d'Angleterre. 

(DOCVRES,  8  MARS   iSBU.) 

Il  prie  la  reine  de  donner  des  ordres  pour  qa'il  puisce  en  toute  sécurité  traverser  la  mer. 

Très-haulte,  très-excellente  et  très-puissante  princesse,  trés-humbleiuent  à  la  bonne 
grâce  de  Vostre  Majesté  supplie  estre  recommandé. 

Madame,  Estant  en  reste  vostre  ville  do  Douvres,  actandani  la  commodité  du  vent 
pour  passer  selon  le  passeport  et  congié  qu'elle  a  esté  servie  me  donner,  suis  esté  ad- 
verty  que  non-seulement  il  y  a  plusieurs  navires  de  guerre  de  Vostre  Majesté  discou- 
rantes çà  et  là  parla  mer,  lesquelles  me  pourroient  faire  quelque  em|K'sehement  par 
chemin,  mais  aussy  l'on  m'a  asseuré  que  entre  icelles  il  y  a  (|uelqnes  batieaux  des  gens 
du  Prince  de  Condé  portant  ses  enseignes, que  se  montrent  journdlemtnt  devant  ceste 
ville,  desquels  je  pourrois  avoire  dommage  ou  estre  emmené  prisonier;  et  pour  aultaiit. 
Madame,  que  Vostre  Majesté  entend  la  conséquence  de  cecy  et  que  il  a  pieu  i  Vostre 
Majesté  me  faire  dire  par  sire  Thomas  Grcssem  qu'elle  me  feroit  donner  toute  sceu- 
relé  et  par  mer  et  par  terre  telle  que  je  sçaurois  demander,  je  mi-  suis  délibéré,  pour 
ne  tomber  en  quelque  inconvénient, d'en  escripre  à  millord  Cohbam,  capitaine  et  admirai 
des  Cinq-Ports,  afïîn  de  commander  aux  capitaines  et  vice-admiral  de  ce  quartier,  non- 
seulement  de  ne  me  faire  dommage,  mais  de  me  donner  convoy  et  deff"ence,  sy  besoing 
est,  avec  clause  que,  s'il  y  trouvoit  quelque  dilliculié,  que  je  serois  forcé  avoir  reeours  à 
Vostre  Majesté,  ayant  enchargé  à  ce  porteur  audiet  cas  de  passer  oullre  vers  vostre  Court. 
A  cesie  cause,  Madame,  conmie  je  sins  présentement  en  protection  de  Vostre  Majesié 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLEÏEKKE.  327 

el  que  ce  seroit  contre  toute  raison  et  droit  des  gens  que  nioy,  en  allant  ou  venant,  je 
fusse  volé  ou  souffrisse  dommage  des  vosires  ou  aultres  que  se  mecient  en  leur  com- 
pagnie, je  supplie  très-humblement  Voslre  Majesté  faire  donner  ordre  et  commande- 
ment audict  millord  Cobban  ou  aullre  qu'elle  irouvera  convenir,  de  oiectre  telle  ordre 
que  il  i;e  me  soii  faict  quelque  tort  ou  injure,  mesmes  commander  à  quelque  navire  de 
me  faire  sceur  convoy  sur  cesle  mer  tant  que  je  sois  hors  du  péril,  selon  qu'en  cas 
dangereux  ou  d'apparent  péril  s'est  accoustumé  de  faire.  Quoy  faisant,  Vostre  Majesté 
m'obligera  tant  plus  à  luy  obéyr  et  servir,  et  fera  chose  digne  de  sa  puissance  réginalle, 
dont  je  ne  doute  aucunement.  Et  en  ccsi  endroit.  Madame,  je  baiseray  très-humble- 
ment les  mains  de  Vostre  Majesté  et  suppliray  le  Créateur  luy  donner  l'entier  accom- 
plissement de  ses  très-haults  et  très-nobles  désirs. 
Dudict  Douvres,  ce  viij'  de  mars  1568. 

{Record  office,  Cal.,  n'  159.) 


MDCCCLXVIII. 

Lord  CobhaiH  à  Cecil. 

(CANTORBERY,  8  MARS    IS69.) 

Il  lui  transmet  la  requête  de  M.  d'AssonIcville.  —  Pcut-êlre  ne  chcrche-t-il  qu'un  prétexte 

pour  retarder  son  départ. 

Good  M'Secretary,  Thys  berer  bas  browghl  a  lettre  from  Mons' D'Assowievill  to 
Hcr  Highnes  and  oon  other  to  me,  wyche  1  seynd  yow  herynclosyd,  by  they  eounleyn- 
les  whereof  1  juge  he  ys  soomwhat  yn  dowt  to  passe  over,  a  dout  without  causes,  for 
etiy  tbyng  hys  to  be  offeryd  liy  eny  of  lier  Highnes  subjccles,  and  iherfore  I  juge  a 
matter  pychyd  to  prollounge  the  tynie ,  untyl  he  mayo  hère  ageyne  owt  of  Flaynders. 
1  bave  ihougbt  rather  fylt  ihat  thys  berer  sball  coom  to  they  Corie  for  soom  leller  to 
they  Wiche-Admyrayll  for  his  saufe  passage  theyne  othcrwyse  to  bave  hayd  hys  rcquest 
grayniyd.  Trewllye  he  ys  muche  per|)leclu'syd  by  ihai  I  hère.  Thys  wycshing  imto  yow 
as  to  niy  sellf,  I  commyt  yow  to  Allmyghty  God. 

From  Canlerbery,  the  8  of  marche. 

Thys  berer  ys  good  and  honeste  mayn. 


{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  331,  n*  60.) 


328  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXIX. 
Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait). 

(  CARTOSBERV,  8  MARS  4869.) 

Méuie  objet. 

Good  M'  Secretary,  Thys  mornynge  came  hy  thys  loone  they  Frencli  Ënibaseteres 
sarvnynt  to  passe,  and  yii  liys  compeney  sir  Henrye  Norrys  sarvaynl,  who  are  prcseynt- 
lyegoone  to  Dower,  where  ihey  shajll  fynile  a  passeyngcr  of  Bullogne  reddye  tn  trans- 
port theym. 

D'AssonlewylIe  laryes  to  liere  newes  by  his  coreyer  froom  they  Cort,  iintyll  wych 
tyme  he  meanes  to  staye  therr. 

From  Canlerbery,  they  8  of  marche  1868. 

(Record  office,  Dont,  pap.,  Cal.,  p.  35(),  n*  58.) 


MDCCCLXX. 

Lord  Cobham  à   Cecil  (Extrait). 

(Cartorbebt,  U  mars  4869.) 
M.  d'Assonleville  8'est  embarqué,  escorté  par  le  Vice-Amiral. 

Good  M'  Secretary»',  Thys  mornynge  Mons'  D'Assonlevylle  about  8of  they  clok  ys 
passyd,  whaystyd  by  they  Wyche-Arayrayll  and  they  Phenyx,  who  wyll  sec  hym  saii- 
felley  layndyd. 

I  bave  not  forgottyne  by  my  lyiieftenaynt  to  let  Mss'  D'EssonevelIc  to  understaynd 
how  wyllyng  Her  Majcstye  was  to  commaynd  ihat  he  niyght  be  savellye  layndyd,  for 
ihe  wych  she  hayd  strayght  commaynclyd  nie  to  take  order,  wyche  messaygc  was 


DES  PAYS-liAS  ET  DE  L'AINGLETEKRE.  329 

moche  :  to  liys  conlentalyoon  :  thys  moclic  I  hâve  thowglii  good  to  wryt  unio  yowj  Thy» 
wycsJiyng  unto  yow  as  lo  my  sellfe,  (  coinmyl  yow  lo  Allmyghty  God. 
From  Canlerbeiy,  thys  11  of  marche  15()8. 

(Itecord  office,  Dum.  jiap.,  Cal.,  p.  ô3l,  n°  (52.) 


iMDCCCLXXI. 

Noie  de  don    Guérau   d'Espès. 
(13  MABs  \sm.) 

Aotcs  de  piraterie. 

Séria  iiccossario  far  cscrivor  acerhamente  ali  comissarii  che  ritengano  in  salvo  lutte 

le  mercancic  dali  vasalli  dala  Maesta  Calolica  e  ali  ministri  da  la  Serenissima  Regina 

che  lo  comandinn,  cl  diano  conto  ognimo  nel  suo  distrito  délie  prcse  faite  c  dale  cose 

riienute,  da  sorte  che  non  se  perda  cosa  alcuna,  e  cosi  far  ritornare  quelle  liulchc 

qiiclla  Nova-Barea  sene  porta  a  la  Hot'hela,  casligar  li  condiiUori  e  dar  ordine  che  la 

roha  si  ritorni  e  cosi  qiiella  (  he  M"'  de  Bordele  e  altri  Francesi  e  Inghilesi  ban  sachc- 

ginta,  castigatiilo  li  malefTalori  corne  e  e  dehhe  csser  en  possanza  d'una  tanio  grande 

Reina,  e  al  Vice-Almirallio  Arttir  Kili^rrc  e  altri  ta!i,  fatlo  débita  prohatione,  casligarli 

degnamente,  faeendoli  restifuire  il  îulto. 

(Record  office,  Cal.,  n*  166.) 


MDCCCLXXII. 

Requête  de  don  Guérau  d'Espès. 

(14  MARS  1869.  j 
Même  objet. 


De  mandato  SerenissiniiK  Regina;  Anglia'  fuit  permissa  dctcntio  bononim  siibdilo- 
nnii  (latholicœ  Majeslatis  pnblica'a  6  jamiiirii  t.'iOO. 

Naves  quœ  antea  inique  a  Vicc-Amirallio  detentae  fucrant,  videtur  œqunm  ul  libère 
diinittantur,  atque  eliam  ul  rapinœ  omnes  a  prœdicto  Vice-Admirallio  Arctiiro  et  aliis 
ToHE  V.  42 


330  RELATIONS  POLITIQUES 

regiis  [ninistris  ac  pyratis  anglis  fatlac  rcstiluanlur,  venim  si  ante  edictum  faciae  fiierini  ; 
qtiae  vero  post  edicium  perpeiraUe  sunt,  si  penilus  extra  poilus  regios  illalae  aut  aiias 
faciae  sunt,  itidem  jdstum  est  rcslitui,  cuin  iiondum  belliiin  sit  deiuinciatum,  ac  solae 
detentionos  bonoriim  ac  peciinianini  nostronim  in  dominiis  Screnissimae  Rcginae  sinl 
permissae. 

Itidem  etiam  est  severe  punicndum  qiiod  preeraliis  Arctunis  Kiligrew  et  stii  eonimi- 
serunt,  ciim  bona  Hispanorum  propria,  vestes,  utensilia  cl  pecunias  scciim  privaliin 
asportarunt,  vim  eiiam  corporibus  inferenles  ac  totiim  quatriduum  inedia  orndeliier 
captos  affligcnics. 

Est  etiam  animadvertendiim  qualiier  navis  regia  dicta  Nova  Barca  sub  pra-dicli  Vice- 
Admiralii  lilio  e  portti  exions  praelcrcunles  hulcas  nostras  sub  rcgia  (idc  in  portnm 
admiserit,  sdmissas  dctinueril  et  ex  iliis  bona  quamplurima  detraxerit. 

Idem  etiam  in  porlubus  pyralae  gaili  fecerunt,  et  inter  illos  etiam  illc  de  Bordcic, 
qui  ad  Screnissimam  Rcginam  legatus  venisse  fercbalur,  et  islud  omne  sociis  Anglis, 
permilicntibus  ac  adjuvaniibus  minisiris  regiis. 

Eslimatur  aulem  quod  a  nosiris  subjeclis  in  portubus  est  deiracliim  ad  valorem 
quingentorum  millium  denariorum. 

Insuper,  quod  est  gravissimum,  eadem  Nova  Harca,  eodem  duce,  qiiasdam  bulcas 
ditissimis  onusias  mcrcibus  Rocbellam,  nuilo  boneslo  habilo  respeotu,  Iraduxit,  ibiqiic 
merees  distrahunlur  prœter  fas  et  jura  ;  navesque  <  tiam  iXcoportuenses  in  liltore 
flandrico  et  gallico  capiœ  a  Dovcrensibiis,  alque  aliae  quœ  in  dies  adhuc  capiuntur, 
non  reslilulae  sunt. 

Proinde  videlur  a  regio  consilio  providendum  ut  quae  diximus  rcstituenda  rcstiluan- 
lur ac  libcrentur,  vcro  deienta  asserventur,  bulcacque  omiies  compareant,  nihilqiie 
ex  iilis  perçai. 

Aiioquin  prolestatur  oralnr  Caiholicœ  Majestalis  de  injuria  ac  damnis,  dequc  dcbiia 
vindicta  suo  loco  accipienda,  alias  cliam  in  supcrioribus  gravamiiiihus  est  proteslatus. 

Deindc  navis  rcgia  quse  ad  lutclam  doctoris  Assonville,  xi  naves  nostras  (quac 
charma  vocaniur)  vino  onusias  in  lillore  flandrico  cœpit,  neque  de  illis  est  facla  rcsli- 
tutio.  Responsum  a  Bernardo  Antonio  et  promissum  Consilio  non  ea  lalrocinia  ac  relen- 
tiones  eo  quo  decct  modo  probari,  et ... .  inlra  lanli  lemporis  intervallum;  inicrimque 
to  .  . . .  regia,  expanso  regio  vexillo,  octo  holcadasseii  hurcas  recto  cursu  in  Flandriaiii 
icndentcs  pcr  vim  cepil,  detinuitque  ultra  ulliiiri  pudorem,  bello  non  indiclo. 

Neque  adhuc  facultas  cxpoiicndi  lot  insullus  Screnissimae  Caibolicae  est  conccssa, 
etiam  centies  pcr  nobilem  virum  Georgium  ...  sit  petita. 

[Brit.  Mus.,  Galha,  C.  III,  n*  U9;  Record  office,  Cal.,  n'  107.) 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETEKKE.  331 

MDCCCLXXIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Elbe  (En  chiffre). 

(Londres,  15  iiahs  1869.) 

Il  importe  d'ciicouragcp  les  mccontenls  en  Atigletcrrc,  entre  autres  le  duc  de  Norfolk,  qui  désire 
épouser  l;i  reine;  à  la  première  occasion  ils  prendront  les  armes.  —  On  no  peut  rien  espérer  des 
Anglais,  qui  envoient  à  la  Rochelle  les  navires  saisis  sur  les  sujets  du  roi  et  qui  courent  la  mer 
jusqu'à  la  rade  de  Dunkerque.  —  On  dit  que  les  Anglais  aideront  le  prince  de  Condé  et  Coligny. 
—  On  arme  une  compagnie  de  Flamands.  —  Projets  secrets  contre  les  Pays-Bas.  On  dit  que  les 
.\nglais  ont  des  intclligcnees  à  Groningue.  —  Il  faut  se  méfier  du  facteur  de  Thomas  Urcsham.  — 
Relations  avec  le  comte  d'.^Vrundcl.  —  Il  propose  l'échange  de  quelques  marchands  de  Biscaye 
contre  des  marchands  anglais. 

Hc  recibido  las  de  Vuestra  Exccllenza,  de  v  y  vu  dcl  corrienie,  y  las  que  veiiian  pan 
Diissonvile,  el  quai  sera  ya,  segun  pienso,  con  Vuestra  Exceilenza ,  y  le  liavra  dado 
rnzon  como  le  fue  forçado  parlirse  de  aqui  ;  y,  quanio  al  iulento  de  aquellos  sefiores, 
yo  le  lengo  por  bueiio,  y  pienso  que  ellos  se  liuvierau  deciarado  mas  y  mas  presto, 
sino  que  esta  naeion  no  liene  cl  coraçon,  ni  el  animo  que  antes  solia,  y  es  mencsicr 
auidarles  y  cncaminarles  a  lo  que  a  nuesiro  lieclio  eonvenga,  y  tambien  es  eaula  mas 
que  oira  naeion  que  aya  vislo,  y  ellos  no  desseau  sino  que  Vuestra  Exceilenza  haga 
aliiuna  demosiraeion ,  que  casi  ya  de  si  es  neeossaria,  y  con  ella  y  sus  insligaciones 
liiiran  loniar  las  armas  al  piieblo  y  mudar  e!  govierno,  y  podria  ser  que  el  Duque  de 
^orclfolri  tuviesse  inlencion,  despucs  de  baver  heclio  servicios  a  Su  Mageslad,  de  ver 
si  scria  contente  de  i'avorescerle  en  el  easamienio  eon  la  Reyna  de  Ynglalerra;  y,  eomo 
ellos  dizen  que  no  es  menesler  excrcilo  para  aca,  sino  que  liecba  la  demosiraeion 
de  Vuestra  Excellen/.a,  al  primer  alborolo  ellos  lomaran  las  armas,  paresce  que  no  ay 
p(  ligro  alguno  |iara  nuestra  parte,  porque  las  cosas  de  olra  manera  yo  las  veo  encami- 
n;i(las  a  que  deste  reyno  no  se  reeibira  sino  gravissimos  danos.  porque  los  Yngleses, 
Clin  el  recelo  que  tieiien,  no  se  asseguian,  y  quieren  mas  arriscarse  a  perder,  ayudando 
a  los  rebeldes  de  S;i  Mageslad  y  del  llcy  (Ibrislianissimo,  que  confiar  de  palabras 
ninnsas.  Puedese  ver  esio  eu  el  alrevimienlo  (an  grande  que  ban  icnido  en  embiar 
(pi;i(r()  liurcas  de  las  mas  ricas  eargadas  a  la  llocliela ,  eon  la  guia  de  la  Nueva-Barca 
(Icsla  Ueyna,  y  que  a  las  demas  (|ue  qucdaii  siii  vergucnça  ninjiuna,  las  liau  saqueado 
en  los  puerlos  y  dexado  saquear  a  los  Franceses,  y  como  veen  que  roban  y  (oman 
Ciida  dia  navios  de  vassallos  de  Su  Mageslad  liasla  la  puerla  de  Dunquerque,  y  no  se 
les  signe  por  ello  dano  algimo,  eonlirmanse  muebo  en  su  opinion  y  alrevimienlo,  y  no 


532  RELATIONS  POLITIQUES 

pienscn  Su  Magcsiad  y  Viicslra  Kxoellenza  podcrso  assefjurar  desia  Rejna  y  su  Conscjo, 
(fomo  agora  esta,  porque  algunos  del  son  como  los  de  lo  mismo  genero. 

Yo  ando  bien  oauto  negociando  con  el  Yngles  que  hc  escripto,  que  es  buen  cavalleio. 
Yo  les  he  enibiado  por  esle  capitan  (|ue  me  guarda,  una  niemoria  de  los  malos  iraïa- 
micntos  que  aqui  lian  liccho  de  los  robos  de  las  urcas  y  la  llevada  délias  a  la  Rocliela, 
y  auda  grau  confusion  sobre  ello  en  el  Consejo,  tanlo  que  dizen  que  la  neecssidad  ha 
sido  exlrema  para  socorrer  a  sus  liermanos  el  Principe  de  Conde  y  Almiranle,  y  que 
despues  dispuiaran  de  la  rcstilucion.  Aqui  hazen  alguna  yiifanlcria  hario  secreianicnie, 
y  denlro  de  Londres  ay  una  compania  concertada  de  Flamencos  :  dizese  que  yran  a 
juntarse  con  el  de  Conde,  y  para  este  se  aperciben  lodas  las  naves  de  cossarios.  Podria 
ser  que  fuesse  algiin  engnno,  o  contra  los  diques  o  para  alguna  parte  dessos  eslado'i. 
Aqui  liablan  muclio  que  lienen  grandes  inielligencins  en  Groeninglien  :  lodo  putde  sir. 

Las  doze  naves  que  ban  de  yr  a  Auiburc,  ya  casi  eslan  acabadas  <le  cargar,  y  por  lo«lo 
este  mes  pienso  que  partiran.  Las  dos  naves  venecianas  eslan  decargadas  para  que 
vayan  a  iVurbique  a  aperccbirse,  a  las  quales  ban  becbi)  dar  veinte  mill  libras  de  fian- 
<,^as  que  no  se  partiran  de  la  armada,  bien  (|ue  los  marineros  dellos  dizen  que  no  quieren 
pelear  contra  vassallos  de  Su  iMagestad.  En  lo  de  tomar  esta  presa,  sietnpre  séria  desse 
parescer,  pues  ellos  toman  y  saqnean  nuestras  naves  tan  devergonçadamenié;  y  enlonees 
estos  sefiores  se  moveran,  y  sino  para  nnsolros  no  ay  nada  perdido.  Con  el  ordinario 
que  verna,  pienso  que  Vuestra  Excellenza  me  escrivira  largo  iicerca  de  la  proclamacion 
que  estos  querrian  que  fuesse  publicada,  y  el  vedo  de  las  mercaderias  fuesse  luego 
necbo,  y  mis  carias  de  Espana  debaxo  pliego  de  mereaderes  pueden  venir,  y  de  aqui 
adelante  mandar  que  no  parta  isingnn  corrco  sin  mi  passaporie  y  cartas;  y  ay  liaga 
tomar  Vuesira  Excellenza  los  pliegos  de  Grat,  faetor  de  Tbomas  Gracian,  que  escrive 
de  ay  maravillas,  assi  de  la  falta  de  dineros  como  de  la  mala  voluntad  de  los  pueblos 
y  quiça  algunos  tratos,  y  Thomas  (iraeian  me  avisan  que  liene  un  liombre  en  Dun. 
querque,  (|ue  en  un  barco  le  embia  los  pliegos  mucbas  vezes. 

Pues  no  tengo  tiempo  de  eseiivir  nuiy  largo,  no  dire  sino  que  por  parte  de  Su  Ma- 
geslad  no  se  deve  de  atravessar  mas  ninguno  en  este  ne;>ocio,  porque  es  acreseenlar 
las  insolencias  de  los  nialos  de  aqui,  y  para  agora,  sino  por  fuerea  o  por  la  via  destds 
sefiores  que  digo,  que  es  cosa  muy  segura  :  a  buenos  no  ay  forma  de  baver  la  ni/.on 
dellos. 

Allende  de  Roberlo,  enlrara  de  aqui  adelante  otra  persona  muy  familiar  del  Conde 
de  Arandel  a  negooiar  nia«  a  nicnudo  comigo  ;  y  para  espanlar  mas  esta  gente,  yo  lie 
pedido  un  passaporte  para  un  eriado  mio  para  embiarle  a  Su  Mageslad  para  darle  avi.'o 
de  los  robos  que  bazen  en  las  urcas  :  vere  lo  que  me  responderan. 

Paresceme  que  séria  bueno  procurar  de  trocar  estos  marineros  vizcaynos  con  olros 
lantos  yngleses,  porque  estos  son   la  flor  de  Vizcaya.  El  irato  havian  de  mover  lu* 


DKS  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLEÏEHRR.  553 

Ynglescs  de  ay,  y  no  irocar  dellos  iiombrc  de  importnncia,  y,  aca  pm-s  no  son  conosri- 
dos,  yo  nomhiaria  les  que  me  parescicsse,  pero  cl  tralo  iia  de  salir  dellos. 

Esta  me  liara  Vucslra  Exceilenza  merccd  de  emhiar  a  Su  Mageslad,  y  no  me  da  mas 
liempo  de  cscrivir  al  Embaxador  de  Francia. 

De  Londres,  a  xv  de  niarço  1569. 

(Archives  de  Simancax,  Eslailo,  Leg.  821,  fol.  28.) 


MDCCCLXXIV. 

j4vis  d'un  Italien'  à  don  Guérau  d'Espès. 

as  MARS  166».; 

On  veut  pousser  la  reine  à  déclarer  la  guerre  au  roi  d'Espagne;  mais  le  duc  de  Norfolk  et  le  comte 
d'Arundcl  s'y  sont  opposés,  et  la  reine  cllc-mcine  se  montre  contraire  à  cette  résolution.  —  Il  ne 
faut  point  traiter  avec  la  reine,  mais  persévérer  dans  les  mesures  do  rigueur. 

El  negocio  que  se  ha  Iraïado  eslos  dias  con  nuicha  vehemencia  es  que  se  declarase 
la  guerra  abiertamenle,  representando  a  la  Reyiia  que  por  las  quexas  que  se  tenian  cia 
mejor  para  ella  (por  liaver  despucs  mejor  parle  y  conformacion  de  poz)  ser  la  primera 
en  las  armas,  a  loqual  el  Duque  y  Arnndel  se  han  oppueslo  gallardisimamento  y  mos- 
Irado  con  vivas  razones  que  la  guerra  no  es  aproposilo  para  este  reyno,  es|)eeialmenle 
con  el  Rey  Catfiolieo,  y,  quanio  a  el,  no  conscnliran  jamas  en  eila,  al  quel  parescer  ha 
concurrido  la  Reyna  y  dicho  libremento  que  no  quiere  oyr  hablar  de  guerra  y  havien- 
dosele  propuesto  que,  pues  dessea  la  paz,  séria  uecessario  que  so  capa  y  por  medio  fiado 
y  indiferenle  (como  va  he  dicho  a  V.  S.)  se  commençasse  algiina  biiena  negociacion,  de 
la  quai  pudiesse  sueeder  el  dcsseo  de  S.  M.,  eomo  séria  tener  de!  reyno  cenidunbrc 
de  confirmacion  de  los  entercursos  antes  de  resliluir  el  dinero,  a  l.i  quai  no  quiere  aun 
Su  Mag**  eonsenlir,  diziendo  que  espéra  en  las  proinesas  liechas  por  Assonlevile,  el 
quai  crée  que  bojvera  preslo  con  comission  del  Rey  y  bastante  auctoridad  para  le  dar 
satisfaciou,  y  que  por  esto  no  quiere  eonsenlir,  hasta  tanio  que  enlienda  lo  que  havra 
tralado  el  dicho  Assonlevile,  que  se  innove,  ni  retrate  cosa  alguna,  paresciendole  que 
séria  contra  su  honor;  y,  no  embarganic  que  se  le  liagaii  repuniado  muchas  razones  de 

*  Cet  Italien  est  vraisemblablement  Roberto  Ridolfî. 


334  RELATIONS  POIJTIQUES 

(]ue  no  devria  cslar  a  ver  lo  que  hara  Assonicvile,  lodavia  quiere  esperar  que  el  Rey 
se  lo  embic  a  ella,  conio  se  pronieie  que  lo  liara,  de  modo  que  conforme  a  esto  no  satis- 
fara  por  agora,  ni  a  aquellos  que  en  lodo  caso  quieren  la  qucria,  ni  a  los  que  dessean  la 
pnz,  y  sohreslo  se  estara  assi  algun  dia,  por  lo  quai  a  los  bucnos  amigos  de  V.  S.  y  de 
su  Rey  paresce  que  V.  S.  cou  loda  diligencia  deve  dar  aviso  al  Duque  de  lo  que  passa 
V  suplicarle  que  en  ninguna  manera  no  (orne  a  embiar  aqui  ni  a  Assonlevile,  ni  a  otro, 
pero  que  haga  mayor  arresto  con  demonsiracion  de  guerra  o  sino  que  se  abstenga 
algun  tiempo  siii  hablar  en  cosa  ninguna,  por  que  aca  la  medicina  obrara  de  si  mismo, 
cslando  le  Reyna,  comi>  esta,  en  grande  icinor  de  guerra  (|ue  no  quiere  oyria  mentar, 
)  con  ella  eslan  los  dos  susdichos,  los  demas  paresce  que  querrian  la  guerra,  y  lenien- 
dose  firme  por  la  parle  del  Duque  eslo  y  asseguradissimo  que  nuiy  presto  daran  orden 
y  vernan  a  dessear  que  las  cosas  se  acomoden,  y  desle  manera  se  podran  despues  Iralar 
con  muciio  mayor  venlaja  del  Rey  Calholico  ;  y  V.  S.  ser  cierla  de  quanto  le  escrivo  y 
no  dexe  de  despaehar  liiego,  por  que  deste  manera  ayudare  muelio  a  que  se  encamine 
cl  negocio  a  bucn  (in  '.  Quanlo  a  lo  de  las  naves,  V.  S.  sea  cierla  que  esie  conoscida  la 
grande  molesiia  que  se  liaze,  y  por  los  buenos  nos  duele  mucbo,  y  la  misma  Reyna 
csle  muy  senlida  dello  y  maldizc  a  lodos  los  que  le  liablaron  en  el  arreslo  del  dinero, 
dizicndo  que  querria  que  ailles  los  huviera  llevado  el  diablo  por  que  vee  bien  que  estas 
(•osas  le  podrian  ha/er  caer  iii  uiia  guerra,  y  que  pondra  en  ello  renicdio  lo  mas  preslo 
(|ue  pudierc,  havicndo  vi>U)  la  menle  del  Re).  Pero  los  que  dessean  la  guerra  no  es 
por  oira  cosa  sino  por(|ue  conocen  que  ban  lomado  lantn  hasia  agora  que  no  bastan 
il  resliiiiirlo  y  de  mala  gana  se  dcssposseeriao  dello,  y  piensan  que  por  esla  via  de  la 
Stuerra  lo  que  ya  licnen  en  mano  no  lo  boheran,  y  conlinuamenlc  rcpuntan  a  la  Rey^na 
la  ventaja  dil  ano  y  que,  movicndo  guerra  en  esle  liempo  que  ambos  Reyes  lieneii 
lanlo  que  liazer  con  sus  subditos,  podran  esperar  mejor  successo  y  causa  tambien  esia- 
blecimiento  de  la  religion,  de  lo  quai  dubdan,  no  se  movicndo  guerra  abierla  *. 

(Archiver  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  il.) 

'  Lu  reine  d'Angleterre  avait,  par  une  ordonnance  du  1"  mars,  prescrit  les  mesures  les  plus  sévères 
|iour  que  l'on  ne  fit  plus  aucun  envoi  de  draps  aux  Pays-Bas. 

"  Cecil  écrivait,  le  7  mars  15C9,  à  Norris  (]uo  l'on  avait  répondu  à  Assonicville  que  les  mesures 
prises  en  Angleterre  n'étalent  qu'un  acte  légitime  de  représailles  après  le  séquestre  des  marchandises 
anglaises  ordonné  par  le  duc  d'Albe,  et  qu'on  ne  traiterait  qu'avec  un  ambassadeur  ayant  de  pleins 
pouvoirs  de  Philippe  II  pour  le  redressement  complet  de  lous  les  griefs.  Cecil  ajoutait  en  parlant  d'As- 
sunlcvilic  :  Quid  his  great  bravery  mode  al  Catlis  Lcfore  liis  coming?  (Cabala,  p.  t6U.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  335 

MDCCCLXXV. 

Plainte  commerciale. 

(18  MARS  1560.) 

Des  marchands  déposent  devant  un  notaire  de  la  Briclc  qu'en  se  rendant  à  la  Rochelle  ils  ont  été 
arrêtés  par  un  corsaire  qui  les  a  conduits  à  Falinouth.  Ils  ont  entendu  dire  que  l'amiral  voulait 
s'emparer  de  leur  navire.  Telle  est  leur  misère  qu'ils  se  sont  vus  en  Angleterre  réduits  à  mendier 
à  la  porte  des  églises. 

{Record  office,  Cul.,  p.  175.) 


MDCCCLXXVL 

Don  Guérau  d'Espès  au  dtic  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  20  mars  1569.) 

Bernard  Hampton  lui  a  demandé  d'indiquer  plus  nettement  les  actes  de  piraterie  dont  il  se  plaint.  — 
Présents  faits  par  le  cardinal  de  Châtillon  à  plusieurs  lords  du  Conseil  j  il  conviendrait  d'en  faire 
aussi  à  ceux  qui  soutiennent  les  intérêts  du  roi.  —  Armements  en  laveur  du  prince  de  Condé.  — 
Nouveaux  actes  de  piraterie  :  il  conviendrait  de  les  réprimer.  —  On  a  donné  secrètement  des 
passeports  aux  serviteurs  d'Egraont,  de  Hornes  et  de  Montigny. 

A  xviij  (leste  vino  Bernad  Anton,  Secretario  del  Consejo,  a  dezirnie,  de  parte  del, 
que  en  aqiiella  menioria  que  yo  les  havia  hecho  dar  de  1ns  robos  (copia  de  la  quai  ho 
etnbiado  con  otra  por  via  de  Franeia),  que  el  Consejo  se  holgaria  que  yo  la  liiziesse 
poncr  mas  en  particuiar,  porque  el  Consejo  pudiesse  provcer  en  ello.  A  le  quai  les 
dixe  que,  dando  facultad  a  que  me  enircn  a  hablar  los  Espanoles  y  vassallos  de  Su  Mag**, 
se  les  daria  una  relacion  bastanle  de  los  robos  y  malos  tratamienlos.  Dixo  que  lo  diria 
al  Consejo.  Tambien  nie  començo  a  apuniar  como  la  Nueva  Barca  tio  es  agora  navio  de 
la  Reyna,  y  que,  si  mal  hazia,  era  por  su  proprio  inleresse,  queriendo  sis-nillear  que 
eslava  conduzida  por  el  Principe  de  Conde:  a  !o  quai  le  dixe  que  a  mi  no  havia  neccs- 
sidad  de  hablanne  desso,  pues  essas  eran  oosas  niuy  claras,  y  que  sepan  que  de  lo 
delenido  y  robado  no  se  perdera  cosa  alguna.  En  lo  del  passaporte  aun  no  me  bolvio  res- 
puesla.  Vere  si  bolvera  otra  vez  este  Anton  y  si  ellos  piensan  quedarse  con  la  presa 


336  RELATIOiNS  POLITIQUES 

(le  las  urcas,  sin  restiluirlas.  Paresccme  biu  na  imaginacion.  El  Cardenal,  de  Xatillon  de 
lo  robado  en  estas  iiicas,  haze  présente  a  los  del  Coiiscjo;  y  esios  scnores  que  digo 
que  quieren  ser  servidores  de  Su  Vlag",  tanibien  dessean  baver  algo  de  nosotros,  y  el 
hoinbre  ha  estado  comigo  y  se  lia  declarado  que  como  -.le  prestado  les  dexe  algunas 
eiinlidades  y  que  me  bunin  poliça.  Pitnso  que  es  cosa  convenienle,  y  despues  eon  mas 
delerminacion  se  les  podra  dexar  lo  que  convenga  al  sei  vicio  de  Su  Mag'',  y,  si  uiia  vcz 
liiin  començndo,  despucs  elius  mismos  se  tendran  euydadode  proseguirlo.  Séria  menes- 
ler  que  Vuestra  Excellenza  me  tnibiasse  algun  eredito  y  su  parescer  acerca  desto,  y 
lo  que  se  les  diere,  se  podra  cobrar  despucs  de  los  mercaderias,  reparliendolo  por  rata, 
y,  pues  se  han  desvergonçado  a  pedirlo,  es  forçoso  hazerlo,  y  podria  ser  cl  eredito  hasta 
diez  mill  escudos. 

La  proclama  dessean  ver  publicada  a  su  modo,  y  sobre  todo  que  esta  armada  no 
\iiya  a  Amburg,  la  quai  se  crée  que  no  partira  liasta  la  Pascua. 

Quarenta  pieças  de  artilleria  han  cargado;  dizen  que  seran  para  la  costa  y  para  dexar 
il!  Principe  de  Conde  parte  délia.  Ilazen  grande  aparejo  aqui  de  caiças,  jubones,  colelos 
y  çapatos,  todo  para  cl  Principe  de  Condc  '.  Ticnen  apcrcebidos  quatro  o  cinco  mill 
hombres,  en  que  ha\  ochocicnlos  dessos  paises.  .Ausique  cl  otro  dia  despidicron  irc- 
zientosque  cstaban  hechos  aqui,  |)icnsu  yo  que,  porquc  pensasscmos,  que  han  despedido 
los  otros.  Dizen  que  yran  a  la  Roeiiela,  entre  naves  ehicas  y  grandes,  mas  de  quarenta. 
Vinler,  con  las  naves  que  aconipaBo  a  Assonville,  ha  robado  dicz  o  onze  charmas 
cargadas  de  \inos,  y  las  han  iraydo  a(|ui,  y  el  guarda  el  csirceho,  no  se  con  (|uantas 
naves:  si  Vuestra  Excelenza  arma,  (odos  se  recogeran.  Dize  Lope  de  la  Sierra  que  con 
las  urcas  es  menester  que  icngan  algunus  naves  bucnas  vêleras  para  aleançar  esios 
Inglescs,  y  que  no  liayan  mucha  cucnla  dellos,  que  son  ruin  gentc,  A  los  eriados  de  los 
Condes  d'Egmont,  llorne  y  Montigni  han  dado  passaporte  secrelamenle,  y  son  ya 
partidos. 

De  Londres,  a  xx  de  março  1 569. 

(Archives  de  Simancas,  Etlado,  Leg.  82t,  fol   33.) 

'  Dès  le  1(5  décembre  1568,  un  traité  secret  avait  été  cuiiclu  entre  la  reine  d'Angleterre  et  le  prince 
de  Condé.  Elisabeth  exigeait,  comme  garantie  du  secours  qu'elle  consentait  à  accorder,  qu'on  lui  remit 
le  sel  des  salines  de  la  Saintonge,  la  laine  des  moutons  du  Poitou  et  le  plomb  qui  proviendrait  de  !• 
fonte  des  cloches  arrachées  des  églises. 

I.c  cardinal  de  Chàtillon,  frère  de  Coligny,  s'était  rendu  on  Angleterre  pour  y  diriger  les  négociations 
des  Huguenots.  •  iVe  vous  inquiétez  pas,  écrivait  Cecil  à  Norris,  si  l'on  vous  accuse  en  France  d'entre» 
•    tenir  une  correspondance  avec  les  rebelles.  Contra  audentior  ito.  • 

Elisabeth  demandait  aux  Huguenots  qu'ils  lui  rendissent  Calais.  Parfois  elle  se  laissait  aller  au  pro« 
jet  plus  ambitieux  de  recouvrer  la  Normandie,  ancien  patrimoine  des  rois  ses  ancêtres. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AIMGLETERKi:.  337 


MDCCCLXXVIf. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérati  d'Espès  '. 

(Vkks  i.e  *i  mus  I.Mi'.l.) 

Klic  se  plaint  de  l'étroite  captivité  à  laquelle  clic  est  réduite.  —  Son  grand  désir  d'envoyer  quelqu'un 
vers  le  duc  d'Albc.  —  II  est  urgent  de  secourir  ses  fidèles  sujets  assiégés  à  Dumbarlon. 

Kl  prinicio  desle  mes  rtcel»!  viiesirn  carlji  de  xv  del  passade,  con  el  poriador,  a  la 
buella  (Irl  quai  luve  liarlo  bnenas  palabras  dcsta  Rcyna,  mas  noso^iguc  a  cllas  ningnn 
cITcrlo,  nias  del  Inilamicnlo  començado,  ilc  nianera  que  iiasla  agora  iio  ptiedo  embiar 
al  Duque  de  Alva  ningiiiia  pcrsona,  coiito  yo  tciiia  dclorniiiiado,  portener  niiiy  eslrecba 
guardia  y  ningnn  medin  pordondc  cseiivirle,  ni  de  recibir  carias,  sin  quesean  lomadas 
y  visiladas,  io  quai  yo  siento  bien  que  procède  de  ios  (|ue  me  guardan,  con  los  quales 
(Icspucs  de  mi  licgada  he  iizado  de  Io  (|ue  nie  advcrlio  Janis  con  mandamienlo  mny 
espreso,  nosolo  con  ellos,  mas  assi  mismo  con  Ios  officiales  de  los  lugarcscinunvezinos 
y  los  pasajos,  por  que  se  que  han  de  ser  arestados  todos  los  mensajeros  que  se  hallaren 
con  carias  para  mi  o  mias  y,  si  esta  diireza  y  estreinidad  se  conlinua,  estoy  deliberada 
(icniro  de  poeos  dins  a  poncr  uno  de  mis  lionibres  a  la  ventura,  que  le  podra  prover 
con  alguna  olra  color,  a  \cr  si  podra  passar  al  dicho  Sr.  Duqiie  de  Alva.  En  este  medio 
yo  os  ruego,  Sr.  Kmbaxador,  liagais  con  el,  por  mi  lal  ofïicio,  conio  el  cstando  en  que  yo 
estoy,  y  vos  sabeys  Io  rcquicic,  y  por  que  el  eastillo  de  Bcrton  (plaça  conveniente  para  la 
entera  reduzion  de  mi  reyno,  que  yo  creo  que  vos  sabeys)  esta  en  necessidad,  segun  yo 
estoy  informada  por  milorl  Flaning  que  le  tiene  a  cargo,  qncrria  mueho  que  cl  diclio 
scnor  Duque  fuesse  conltiito  de  le  socorrer  lircvemenle,  si  es  possible,  en  especial  con 
algun  poco  dinero  y  municiones,  esperando  mayor  empressa  para  resislir  a  mis  rebeldcs 
que  elaramcnle  se  alaban  que  este  reyno  les  ha  dado  dineros  para  levanlar  algiin 
numéro  de  gente  de  a  pie  y  eavallo,  los  quales  esian  delerminados  de  los  tener  al 
CMlorno,  para  tomarla  por  liambre,  si  pndieren.  Mis  ficles  subdilos  que  son  qualro  vezcs 
mas  que  los  otros,  no  ternan  tan  poca  forma  de  levanlar  algun  poeo  de  numéro  de 
esabnzeros  que  no  puedan  dar  lanto  a  bazer  a  esta  Reyna  (si  ella  se  qm'siere  enlremcter 
en  sustentar  la  querella  de  mis  rebeldcs)  que  yo  no  pongo  dubda  que  una  parte  de 
sus  mas  grandes  designos  no  sera  rompido,  eomo  yo  Io  suplieo  a  Dios,  etc. 

[Archive.i  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  31.) 
'  Traduit  du  français. 

Tome  V.  43 


338  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXXVIIL 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

C^l   MARS  1509.) 

Audience  donnée  par  la  reine  à  des  envoyés  du  prince  d'Orange,  du  comte  Palatin  et  d'autrr-^ 
seigneurs  :  il  serait  bon  de  mellre  la  main  sur  eux  à  leur  retour.  —  Secours  destinés  *  la  noehellc. 
—  Il  serait  utile  que  le  duc  d'Albc  fit  armt-r  des  navires. 

A  los  XX  dio  la  Reyna  audieiivn  a  un  criado  del  Condc  Palatino,  y  olro  dcl  Principe 
de  Oranges,  y  biro  del  Condc  de  Seluiaieemburg,  y  olro  del  Senor  de  Einpden,  que 
vinicron  havia  1res  dios  por  la  via  de  Emden,  y  proinelen  grandes  eosas  de  Aleinania  : 
de  lo  que  respondera,  yo  prociiiare  de  «lar  aviso.  Séria  inuy  bucna  eosa  cogaries  a  In 
buclta  a  cstos  (|tie  bolveran  por  Hmdcn. 

El  olro  dia  embiaron  a  llamar  a  Gtiillermo  Dribas,  eapilan,  que  cslava  nombrado 
para  yr  a  la  ilochela,  y  creo  le  ban  niudado,  y  pueslo  otro  que  es  niuy  faniil'ar  dej 
Almiranle.  Vuesira  Exccllenza  no  dexe  de  bazer  cl  aparejo  de  la  armada,  como  esta 
diclio,  y  vera  el  cffecto  que  bara. 

De  Londres,  xxj  de  março  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estudo,  Ltg.  831.) 


MDCCCLXXIX 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albc  (,En  chiffre). 

(Londres,  23  mars  1S69.) 

Il  espère  que  de  Tenquéte  sur  les  actes  de  piraterie  d'autres  négociations  pourront  résulter.  — 
Dépêches  interceptées.  —  Recensement  des  forces  militaires  dont  dispose  PAngleterre  :  elles  at- 
teignent cent  quatre-vingt-dix  mille  hommes.  —  Rien  que  la  reine  ait  déclaré  le  contraire,  le.< 
secours  que  l'on  préparc  semblent  destinés  à  la  Rochelle.  —  La  reine  négocie  avec  le  roi  de  Dane- 
mark pour  qu'il  n'envoie  plus  de  blé  aux  Pays-Bas.  —  Flotte  destinée  à  Hambourg.  —  Actes  dr 
piraterie.  —  Les  Anglais  en  Espagne.  —  Il  serait  utile  d'envoyer  quelque  argent  à  la  reine  d'Ecosse. 

Como  los  robos  son  tantos,  y  el  Consejo  me  cmbio  a  dezir  eon  Bernad  Anton  que 
les  quisiesse  dar  una  informaeion  larga  dellos,  como  tengo  escripto  a  Vuestra  Excel- 


DES  PAYS-IiAS  I:T  DE  L'AiNGLETERHE.  539 

Icnza,  y  la  facultad  que  les  pidi  a  que  los  sululilos  de  Su  Mag*  piidiessen  venir  a  infor- 
mariiie,  no  la  quise,  como  cllos  la  davan,  que  fuesse  delanle  (leste  capilan  ;  creo  la 
daraii  mas  Inrga,  y,  eomo  nie  avisan  alguiios,  deve  de  ser  camiiio  para  Iratar. 

Très  dias  ha  que  lomo  el  Arçobispo  do  Canlurberi  un  pliogo  grande  que  el  capilan 
de  Cales  emblava  a  este  Krnbaxador  de  Francia,  y  le  dieron  a  Sieel,  y  ayer  dieron 
dos  earlasdel  al  Embaxador,  y  se  han  delenido  los  otros  :  no  se  si  se  podran  cobrar. 
Sospecho  que  deve  de  liaver  on  elles  car(as  de  Vuestra  Excellenza.  Por  esso  rnande 
(scrivir  por  muchas  vias.  Kl  ordinario  no  es  aun  venido. 

La  dcscripcion  de  la  gentc  de  loda  Inglatei  ra  en  edad  de  lomar  armas  son  ciento  y 
iiovenla  niill  personas.  Manana  eomiençan  aqui  a  lia/cr  la  muesira.  Bien  creo  es  poca 
la  gcnte  abil  para  la  guerra,  y  la  mejor  es  la  calholiea,  que  es  la  del  Noorte.  La 
Reyiia  oflVoscio  an(e  ayer  al  lùnbaxador  de  Francia  que  este  socorro  no  yria  a  la  Ro- 
cliela,  y,  ayei',  his  non  obstantibus,  baxaron  lodas  las  na\es  a  la  boca  del  rio,  y  creo  yran. 
Dizen  que  iraeran  de  alli  vinos  y  sal,  para  ai|ui  y  al  reyiio  de  Diiiamarca,  que  esta 
Reyna  se  lo  offresce,  porqne  el  no  de  Irigo  a  essos  Payses-Baxos. 

La  otra  armada  para  Ainburg  esta  tambien  para  partir;  pcro  creo  nu  (lartira  anies 
(ie  Paseua,  ni  partira  cor)  solo  que  Vuestra  Kxcellenza  mande  arniar,  y  liazen  gran 
ruydo  dello.  Ilazen  yr  cji  ella  miiclia  copia  de  eslrangcros  y  los  cstapcleros.  Tomaran 
la  Costa  liazia  Escocia,  de  alli  tomar  la  buelia  mejor  hazia  el  Albis,  para  alcxarse  lo 
mas  (|ue  podran  de  Holanda,  con  solo  impedir  que  esta  flota  no  vaya  y  sea  presa  :  los 
Ynglescs  son  rendidos. 

Ya  lie  escripto  a  Vuestra  Excellenza  como  las  naves  que  llevaron  a  d'Assonvile,  de 
buelia  tomaron  diez  o  onze  charmas  dessos  payses,  que  venian  de  Francia,  con  vinos 
y  otras  mercaderias,  y  las  han  iraydo  aqui  y  las  descargan.  Yo  lo  he  embiaJo  a  dezir  al 
Cdnsejo,  y  no  me  han  buelta  respiiesta  aun. 

Una  nave  inglcse  ha  venido  de  Vigo,  que  embiaron  de  aqui  armada  para  sacar  los 
Yiigleses  y  ropa  que  alli  tcnian,  se  dio  buena  mafia,  y  saco  dozo  mercaderes  y  cicnlo  y 
vcinte  paflos  y  quarenta  mill  escudos  en  piaia,  y  se  libro  con  ayuda  del  corregidor  de 
alli,  que  dizen  se  llama  lai  Sarmicnto,  y  tambien  dizen  aqui  (|ue  l'avoresce  mucho  a 
los  Ynglescs,  y  que  no  pierde  r.ada  en  ello.  Como  el  regimiento  se  dio  cato,  arrestaron 
los  otros  Yngicses  y  la  ropa  que  (|uedava  que  séria  oira  taiita,  y  assi  con  esto  piensan 
los  Ynglescs  (|ue  cl  arresto  es  heclio  en  Espana.  Esto  lue  a  los  xviij  del  mes  de  liebrei  o. 
Por  Vigo  saca  inlinito  dinero  esta  gentc,  y  le  paresco  a  ellos  que  tienen  aquella  plaça 
a  su  plazer. 

Por  essa  caria  que  la  Reyna  de  Escocia  me  cscrivc,  entendera  Vuestra  Excellenza  lo  que 
por  alla  passa.  Convenicnte  cosa  séria  ayiidarla  con  dinero,  aunque  no  fuesse  mucho, 
para  valerse  contra  sus  «nemigos,  los  qiiales  de  aqui  son  ayudados;  y  la  caria  junta- 
nienle  con  esta  me  hara  merced  Vuestra  Excellenza  de  embiar  a  Su  Mag^  pues  no  se 


340  RELATIONS  POLITIQUES 

siifre  escrivir  inuchas  carias,  ni  fçrpiide  pliego,  y  agora,  con  esle  reconoscer  las  carias  al 
Embaxador  de  Frnncia,  se  tcrna  nias  faiiga. 
De  Londres,  a  xxiij  de  inarço  1569. 

{Archive*  de  Simuncus,  Estado,  Ley.  821.) 


MDCCCLXXX. 

Itelation  de  Christophe  d' Assonleville. 

(VkBS  le  âS  MARS  1569.) 

Il  rend  compte  Ue  ses  conférences  avec  les  conseillers  de  la  reine  d'Angleterre  depuis  le  31  février 

jusqu'au  3  mars  1S69. 

Le  mardi  22  de  febvrier  1569,  le  sieur  deMilmey,  conseiller,  ensennble  le  Secrétaire 
(iicel  me  vindrent  déclarer  que  la  Royne  les  avoit  commis  pour.oyr  ce  que  leur  voldroi? 
sommairemcntdéclairpr  pour  luy  faire  entendre,  selon  que  j'avois  dict  estre  content  de 
faire,  affin  qu'elle  peuist  esire  mienix  informée  pour  mon  audience. 

Je  dis  qu'il  estoil  vray,  et  puisque  la  Royne  le  dosiroit  ainsy,  pour  luy  complaire, 
advancer  et  faciliter  tant  plus  les  affaires  pour  ma  dicte  audience  à  elle,  je  leur  déclai- 
nrois  le  sommaire:  ce  que  je  feis,avecq  déclaration  que  je  réservois  de  dire  plus  ample- 
ment à  la  Uoyne  ce  qu'il  convcnoit  garder  pour  elle,  et  selon  la  manière  de  faire,  ils 
dirent  qu'ils  luy  en  feroient  rapport,  me  demandant  sy  j'avoie  aulire  poinc  l  que  je  le 
voulsisse  aus.«y  dire.  Je  respondis  que  j'en  avois  encorres  d'aultres  |iour  luy  déelairer, 
mais  que  e'esloit  en  cas  <|uc  la  Royne  me  donna  satisfaction  sur  ce  poinct,  et  non  aul- 
tremenl,  et  sur  ce  se  sont  partis. 

Le  vendredy  25  febvrier,  fuis  requis  par  sire  Thomas  Gressam  de  me  trouver  à 
laprès-disner  au  logis  du  Chancelier  où  aucuns  seigneurs  du  conseil  m'altenderoient. 
Estant  arrivé  je  trouvais  le  .Manjuis  de  Norlampton,  l'Admirai,  lesdicls  Milmey  et 
Cicel,  et  commença  lediel  Marquis  me  dire  comment  la  Royne  avoit  esté  adveriie  par 
ces  seigneurs  illec  présens  de  ce  que  j'avois  iraictéa\ecq  eulxces  jours  passés,  et  pour 
aullant  que  le  duc  d'Alhe,  an  nom  duquel  je  parlois,  avoit  usé  en  l'endroict  de  la  Royne, 
leur  maisiresse,  d'une  telle  ingratilude,  elle  n'estoit  délibérée  riens  faire  pour  luy,  ny 
moy  en  son  nom,  par  quoy  seroit  chose  superflue  de  luy  parler  par  moy  du  mesmes,  ne 
d'aultre  chose,  mais  que  le  Secrétaire  Cicd  me  diroit  particulièrement  son  inienlion, 
comme  ils  en  avoient  le  commandement. 


UhS  I>AYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKKL.  341 

Alors  Icdict  CiccI  dict  que  lodict  Milmeyel  Itiy  avoieni  faici  réclamation  à  la  Roync. 
comme  briifvcmenl  avoit  déclaré  Icdicl  Marquis,  cl  que,  le  tout  par  elle  entendu,  leur 
avoit  donné  cliai  gc  de  nu-  dire  ; 

Premièrcnieni,  quant  au  désir  d'enireiènement  de  bonne  nniytié  ei  voysinance  que  le 
Roy  avoil  en  l'endroiet  de  la  Roync,  ajanl  encliargé  le  duc  d'Albe  de  la  maintenir 
(comme  je  leur  avois  déclaré),  elle  esloil  bien  joyeuse  d'entendre  ceste  bonne  afTeclion 
cl  volunté  de  Sa  iMajesié  Royalle,  nu-*sy  de  sa  part  elle  avoil  lendu  tout  le  debvoir  l'i 
elle  possible  pour  faire  le  réciprocque  de  son  costel,  mais  au  regard  dudict  seigneur 
Duc  elle  ne  s'estoit  en  riens  appcrceue  qu'il  ait  rendu  quelque  peine  ou  debvoir  de 
obser\er  ladicle  amytié, aincliois  que  au  contraire  il  a  faicl  toutes  elioses  pour  la  déses- 
limer  (  t  eontetnpner  en  pluisseurs  poincts,  el  encoircs  dernièrement  en  cest  arrest,  sv 
général,  sy  violent,  sy  injuste,  par  usurpation  forcée  des  biens  et  personnes  de  tousses 
subjccts;  car  jasoit  que  aulircsfois  on  ail  usé  d'arresl  d'une  part  et  d'aultre,  ce  a  esté 
avecq  forme  el  mode  selon  les  traictés,  ce  que  n'a  esté  en  riens  observé  en  ce  faicl. 
s'estant  monstre  ledicl  seigneur  Duc  non  stulemenl  ingrat  à  sy  bons  offices  que  la  Hoyne 
avoil  faict,  mais  aussy  eu  a  usé  iniquement  et  injustement. 

Toucbant  l'argent  que  l'on  maintient  estre  deniers  du  Roy,  il  dict  que,  pour  me 
informer  du  faict,  il  me  eompleroit  par  le  menu  comme  les  eboses  estoyent  passées, 
quy  fut  en  effect  selon  que  la  première  fois  il  me  l'avoit  récité  au  Conseil  et  que  con- 
lienl  leur  publication  imprimée,  concluant  que  la  Royne  ne  (il  oncques  relfus  de  déli- 
vrer l'argent,  mais  bien  dict  à  l'Ambassadeur  comment  elle  entendoil  que  ce*  deniers 
n'estoyent  du  Roy,  mais  à  marcbans  |)ariiculiers,  conmie  ils  pœuvent  monsirer,  tani 
par  billet  que  on  envoyoit  à  noslre  Ambassadeur,  par  lequel  on  rinslruisoit  d'en  faire 
répétition  dudict  argent  (omme  de  chose  qu'il  pourroit  dire  appartenir  au  Roy,  que 
aussy  par  les  esiripts  el  lettres  de  marchans,  voircs  ont  recouvert  les  lettres  de  change 
pour  faire  tenir  les  susdicts  deniers  par  la  voye  de  la  bancque  de  Lyon;  et  que  de  tout 
cela  ils  feroicnt  apparoir,  sy  est-ce  que  avecq  toul  cela  elle  n'avoit  faict  refus,  mais  dict 
que  dedans  (|uatre  jours  elle  rendroit  responce;  que  les  traictés,  signamment  celuy  de 
r;in  1495,  dienl  quant  on  peuli  u.ser  de  coniremarcque  ou  arrest,  ce  (|uy  n'a  esté  observé 
icy  pour  aullani  que  l'arrest  fut  faict  en  Anvers  le  29  de  décembre  dernier,  que  le 
mesme  jour  l'Ambassadeur  vint  au  prismes  demander  resiitulion  dessusdicis  deniers  en 
\ertu  d'unes  lettres  de  crédenee  de  Sadicte  Excellence  contenant  quatre  lignes  seule- 
ment, contre  la  façon  de  faire  d'escripre  aux  princes  ou  princesses,  pour  quoy  il  n'y 
pouvoil  a\oir  aucune  dénégation  de  restiiuti(m,  ny  mesines  sommation  devant  Icdicl 
arrest  d'Anvers.  Quy  plus  est,  dès  le  jour  précédent,  quy  fut  le  28  dudict  mois,  le  Conte 
Lodron  dict  en  Anvers  à  aucuns  qu'il  avoil  charge  de  le  faire  sur  tous  les  Anglois  et 
leurs  biens.  Encoires  falloit-il  que  le  décret  dudict  arrest  fut  faict  quelques  jours  aupa- 
ravant de  la  part  de  Son  Excellence.  Pour  venir  à  la  demande  que  je  faisois  pour  le 


54i  KELATIONS  POLITIQUES 

recouvrenieni  desdicts  dmiers,  asçjivoir  que  la  Roync  rendit  lesdicts  denier.-»  et  lascluii 
lous  les  arresis  ensuivis,  offrant  faire  le  inesines  de  In  part  dudici  Duc,  il  dicl  que  !d 
Koyne  comme  dessus  avoit  trop  mal  et  injuricuscment  esté  tiaictée  pour  premier  faire 
il  relaxation  et  qu'il  le  failloit  faire  par  eeuix  qui  l'avoienl  encommemé;  aussy  qu'il  y 
avoit  pluissiuurs  aultres  notables  jjriefs  faiets  à  la  Royne,  tant  en  Espaigne,  asçavoir 
(•outre  son  Ambassadeur  et  aultres  pluissieurs  ses  subjcics  prisonniers  et  déteiuis  illeeq 
avecq  leurs  biens,  que  en  Flandres,  pour  n'avoir  entretenu,  ny  ol)servé  le  traicté  dernier 
(l(!  Bruges,  et,  quant  on  s'en  est  plainct  et  douln,  on  a  eontempné  tontes  remon<!lrances 
et  jccté  les  lettres  que  la  Royne  en  escripvoit:  aussy  depuis  on  a  pareillement  com- 
mencbé  avec  l'Espaigne  d'user  d'arrest  sur  quelques  Anglois,  ouquel  royaulme  d'Es- 
paigne  le  Duc  ei'a  aulcun  pouvoir.  Par  quoy,  puisque  toutes  ces  rhosçs  estoient  venues 
sy  avant,  il  failloit  (raicter  et  vnyder  le  tout  ensemble  el  non  l'nng  sans  l'autre.  C'e  ne  se 
pouvoii  faite  avec  iiioy  pour  n'avoir  pouvoir,  ny  commission  de  Sa  Majesté;  mais,  si 
Sa  Majesté  donnoit  pouvoir  à  quelc'nn  de  iraicierde  lous  ces  différens,  fijt  à  moyeu  ung 
aultre,  la  Royne  sera  contente  d'y  entendre,  auilremeni  non  :  quy  rstnit  la  responce  qu'ils 
me  donnoicnl  de  la  pari  de  leur  maistressc. 

Ayant  entendu  tout  ce  que  dessus,  je  rcspondis  à  cbascun  article  par  ordre. 

Premièremenl,  toucbnnl  ce  que  lediet  Marquis  m'avoil  déclaré,  je  m'esbahissois  de  la 
responce  qu'il  me  faisoit;  car  r.Admiral  el  Cicel  illeeq  présens  se  pouvoienl  souvenir  de 
ee  que  leiu'  avois  expressément  dicl  m  aullic  communication  précédente,  du  20  dudiet 
mois,  que  je  n'exposeiois  ma  charge  sinon  à  la  Royne,  comme  c'est  la  façon  de  faire  «'l 
que  i'auciorité  du  Roy  mon  mai$tre  requéroit,  et  la  représentation  de  son  lieutenani- 
général,  aussy  de  la  Royne,  comme  toutes  premières  audiences  et  res|)onces  se  dou- 
Moient  par  les  princes,  du  moins  en  leurs  présences,  quant  ils  ne  .«ont  en  tutelle  ou 
garde  d'aultruy,  ce  qu'il  n'est  de  la  Royne  sy  saige,  sy  prudente,  quy  sçail  les  langues, 
et  en  sa  personne  a  de  coustume  d'oyr  el  d'expédier  les  ambassadeurs  ;  et  que  ces 
>eigneui  s  Milmey  et  Cicel  ne  m'avoient  demandé  le  sommaire  de  ma  charge,  sinon  pour 
luieulx  iid'ormcr  la  Royne,  comme  j'avois  oflert  pour  sa  mcllieurc  instruction,  sy  elle 
vouloit  eslre  mieulx  préparée  pour  l'audience;  aussy  que  je  n'avois  dicl  que  le  som- 
maire avecq  réservation  espresse  de  dire  et  explicquer  plus  amplement  le  lotit  à  sa 
personne  cl  île  respondre  el  satisfaire  aux  objections  qu'ils  me  pourroient  faire,  et  qu'il 
y  avoit  bien  différence;  de  dire  une  chose  simplement  on  de  le  dire  avecq  ses  c:rcon  • 
stances,  quy  esloit  la  raison  que  les  affaires  de  princes  se  Iraicloient  plus  tosl  pur 
ambassadeurs  que  par  escripl,  quy  ne  peull  sy  bien  réplicqiier  :  mcsines,  pour  mieulx 
raonsirer  cela  je  n'avois  encoiics  délivré  les  lettres  de  commission  cl  crédence  que 
j'avois,  lesquelles  touteffoys  javois  olferl  luy  présenter  en  la  manière  accoustumée.  En 
somme  que  je  lenois  qu'elle  n'avoit  voulu  oyr  ma  charge  et  qu'elle  me  dényoit  le  droict 
des  gens  puisqu'elle  usoii  de  cesle  nouveaulié  el  eslrange  façon  de  faire,  ne  me  vonl- 


DES  PAYS-BAS  ET  DK  L'ANGLETERKE.  r>iô 

lant  oyr  en  ce  que  je  demandois,  comme  a|ip(Ttenan(  à  mon  Roy  et  maistro,  ny  aussy 
permcctoit  dire  les  causes  justes  et  nécessaires  ayans  meu  son  lieutenant-général  à 
faire  ce  <|u'il  a  faicl,  par  quoy  j'avois  protesté  et  protestois  que  s'il  loml)oit  entre  ces 
Uoix  sy  eslroicttmeni  alliés  (ce  que  Dieu  ne  voulsisl  pcrnicctre)  chose  qu'il  ne  con- 
vient entre  tels  frère  et  sœur,  que  Sa  ^Majesté  ^e  trouveroit  exiulpée  devant  Dieu  et  le 
monde,  connue  aussy  seroil  ledict  seigneur  duc  d'Albe. 

Ils  respondirent  qu'il  esloit  vray  (|uc  j'avois  dict  madiete  charge  aveiq  protestation 
de  déclairer  plus  amplement  à  la  Royne;  mais,  comme  le  sommaire  et  conclusion  esloit 
la  restitution  des  deniers  cl  la  main  levée  des  arrcsls  faicts  d'un  cosié  ou  d'aullrc,  que 
le  surplus  que  je  dirois  ne  scrvoit  que  pour  ficrsuasion ,  (pie  la  Royne  n'y  voulhiit 
cntcndie  quant  au  présent  (comme  j'avois  oy)  pour  ce  que  n'avois  du  Roy  mesnics 
connnission  d'en  traiclcr;  et,  au  regard  de  sa  dénégation  de  me  oyr  (que  je  disois  esire 
chose  nouvelle  et  contre  le  droici  (Ica  gens),  respondirent  que  le  Hoy  en  avoil  le  pre- 
mier usé,  n'ayant  oncques  voulu  oyr  l'anihassadeur  de  la  Rojrie,  pluisseurs  fois  sur  ce 
requis,  par  quoy  ne  le  debvois  trouver  estrange,  et  qu'elle  esloit  aussy  bien  souveraine 
en  son  royaulme  comme  le  Roy  es  siens. 

Je  dis  que  de  tout  cela  je  n'en  sçavois  riens,  et,  s'il  y  a  quelque  semblable  chose,  il 
failloit  qu'il  y  cuit  ('uclqucs  causes  à  eulx  ou  à  moy  incongntues. 

En  après  passant  oullre  (avecq  protestation  que  je  ne  tenois  ce  qu'ils  m'avoient  dict 
pour  responce,  si  non  pour  dénégation  d'audience),  je  dis  que  je  ne  sçavois  de  quelle 
ingratilude  ils  vouloient  noter  ledict  seigneur  Duc  en  l'endroict  de  la  Royne,  ny  des 
mauvais  odices  donl  ils  parloient,  et  qu'il  failloit  les  parlieulariscr  pour  en  advenir 
Son  Excellence,  pour  sçavoir  ce  que  c'csloil,  car  je  tenois  que  c'esloient  faulx  rapports 
et  calomnies  que  qucKjues  malviieillans  povoienl  avoir  faicl,  comme  les  princes  estoient 
exposés  à  en  oyr  souvent. 

Me  dirent  que  la  Royne  le  sçavoit  bien,  mesmes  que  le  secrétaire  du  Duc  avoit  arro- 
gamment  rejecté  les  lettres  que  la  Royne  escripvoit  à  Sadicle  Excellence  en  faveur  de 
quelque  sien  suhject,  disant  (|ue  l'on  feroil  moins  pour  ses  lettres  que  sans  lettres. 

Je  insistay  davanlaige  pour  sçavoir  la  vérité,  répliequant  que  sy  le  secrétaire  avoit 
faict  cela  (que  je  ne  pouvois  croire),  que  ce  n'esloit  le  Due,  et  aussy  que  Son  Excellence 
avoit  pluisseurs  secrétaires,  qu'il  falloil  sçavoir  le  nom  d'icelluy  pour  informer  de  la 
vérité,  ensamble  de  eeluy  à  quy  il  a  esté  faict.  Et,  sy  ainsy  estoit,  on  en  dcbvoit  faire 
plainete  à  Son  Excellence  quy  y  cuist  remédié. 

Lors  ledict  Marquis  dict  que  le  mesme  homme  à  quy  cela  a  esté  faict,  en  adverlit 
Sadicte  Excellence,  quy  le  contempna  et  n'en  fit  cas. 

Je  demanday  le  nom. 

Cicel  respondit  qu'il  ne  luy  en  souvenoil  lors,  mais  me  le  diroit  demain,  aussy 
que  de  cela  et  d'aiiltres  griefs  on  en  avoit,  passé  longtemps,  donné  ung  mémoire  à 


344  RELATIOÎNS  l>OLITIQUES 

l'anibassadenr  ordinaire,  dont  jamais  on  n'avoit  pu  responce.  Et  n'ay  pou  sçavoir  an!- 
iromcnt  les  raisons  d'ingraliliide  dont  ils  parloient,  si  ce  n'est  ce  qu'ils  m'ont  dict  aupa- 
I avant  du  recueil  et  visite  qu'elle  avoit  faici  faire  au  conneslable  de  Navarre  estant  à 
Douvres  et  des  debvoirs  qu'ils  dyenl  la  Royne  avoir  faict  pour  garder  les  deniers  en 
queslion. 

Au  regard  des  deniers,  leur  exposay  que  j'avois  oy  le  diseours  qu'ils  m'en  avoii  ni 
faict  pour  la  seconde  fois,  qu'en  cecy  il  y  avoii  grandement  du  faict  de  l'ambassadeur 
ordinaire  de  Sa  Majesté,  pour  quoy  la  raison  eust  voulu  qu'il  y  fiist  esté  présertt  pour 
dire  ce  qu'il  en  estoit;  que  je  voulois  bien  eroire  que  la  Royne  et  son  Conseil  ne 
tliroienl  que  la  vérité,  mais  nussy  que  ung  ambassadeur  (que  on  n'envoyé  sy  non  per- 
sonnaiges  cordâtes,  véritables,  de  prudence  et  sçavoir  insignes)  debvoient  estre  aussy 
ereus;  car,  sur  leurs  négociations,  ils  n'y  appellent  tesnioitis  et  sont  seuls:  qui  avoii  esié 
cause  que  dès  le  conimencemeni  jusques  ad  présent  j'avoie  tant  insisté  alb'n  qu'il  y  fût 
présent,  selon  la  façon  de  faire  ordinaire,  et,  s'il  fût  présent,  pourroit  respondre  h  tout  ; 
mais  par  telles  nouveaullés  on  voit  bien  qu'on  ne  tasebc  sinon  confondre  les  affaires. 
Toutteffois  puiscpie  nous  estions  sy  avant  en  propos,  nflin  (|u'ils  ne  pensassent  que 
voulsissions  recognoislre  d'avoir  lori  nu  (|ue  Son  Excellence  ail  faict  chose  contre  les 
iraictés,  je  leur  voulois  bien  dire  que,  devant  que  l'on  ait  faict  l'arrcst  de  par  delà,  \v* 
deniers  de  Sa  Majesté  axoieni  esté  retenus  presque  deux  mois  entiers  en  Angleterre, 
asçavoir  novembre  et  décembre,  que,  pour  estre  iceulx  destinés  pour  la  soulde  et 
payenu  ni  des  gens  de  >;uerre,  la  Ho\ne  j)ou\oil  entendre  que  la  chose  ne  sonffroil 
délay. 

Ils  (léclairarent  que  la  Royne  n'a,  devant  l'arrest  général  de  par  delà,  retenu  les  denif-rs 
de  Sa  Majesté,  ny  reffusé  de  les  laisser  passer,  et  ce  qu'ils  sont  demeurés  audict  Angle- 
terre a  esté  à  l'instance  de  l'Ambassadeur, qui  le  requéroitainsy  pour  la  sceurelé  d'icetdx 
contre  1rs  pirates  et  gens  de  guerre  françois,  quy  vouloient  entrer  forcément  aux  ports, 
ce  qu'ils  euissenl  faici,  sy  ne  fussent  esté  emp<!schés  par  les  gens  de  l.i  Royne,  mesmes 
offrirent  au  Vice-Adnnral  pour  dissimuler  «t  les  laisser  faire  30,000  escus  et  à  ung 
aultrc  capitaine  23,000,  adjoustans  que  devant  iedict  29  de  décembre  lediet  Ambas- 
sadeur n'a  demandé  la  restitution,  ains  seulement  qu'on  garde  bien  ces  deniers  tant 
qu'il  scciit  dudict  seigneur  Duc  ce  que  on  en  feroit  ou  de  les  faire  aller  par  terre  on 
par  mer. 

Je.  réplicquay  que  je  l'entendois  bien  aultrement  et  qu'il  avoil  paravent  le  dict  jour 
requis  d'avoir  lesdicts  deniers  et  que  la  seule  réquisition  ou  sommation,  par  les  traictés, 
el  nommément  par  celtiy  que  Iedict  Cicel  m'avoit  allégué,  suflisoit  pour  user  de  contre- 
n)arcque  el,  quant  ainsy  seroil  tout  ce  qu'ils  disoieni,  sans  aucunement  le  confesser, 
encoires  je  leur  demandois  s'ils  lenoieul  que  cela  fut  juste  cause  pour  retenir  les 
deniers  du  Roy. 


DEï)  PAYS-BAS  El    l)K  L'ANGLETERRE  343 

Me  réponilirent  que  ce  ne  sont  les  deniiTS  de  Sa  Majesté,  comme  me  le  proiivoient 
|)ar  ce  qu'ils  m'avoient  dicl. 

Je  dis  {|iu',  puisque  le  Roy,  mon  maistro,  disoit  au  contraire,  aiissy  son  lieutenant- 
général,  et  qu'il  npperl  des  lettres  de  snek  que  ce  sont  deniers  forgés  de  son  coing  et 
ercus  en  ses  royauimes,  que  on  leur  en  debvoit  pluslost  croire  que  à  tels  (|uels 
argunicns  qu'ils  ni'alléguoient. 

Avecq  ce  pour  monstrcr  qu'il  n'y  avoit  en  leur  dire  fondement,  quand  ers  deniers 
seroieiil  aux  particuliers  (que  non),  sy  ne  les  pou  voient-ils  retenir,  distant  les  Iraietés 
tout  clairs  et  exprès,  contenans  que  les  suhjecls  pœuvent  entrer  et  sortir  les  ports  de 
l'ung  et  l'autre  prince  librement  avecq  leurs  navires,  marchandises  et  biens,  sans 
quelque  empeschcnienl,  mesmes  les  estrangiers  pœuvent  aussy  y  entrer  et  en  sortir 
sans  estre  empesclié  quand  ils  vœulleni  aller  ùs  pays  de  l'ung  des  deux  Roix,  comme 
ces  navires  cstoient  affrétées  sur  Anvers,  ce  qu'ils  confessent  eulx-mesmes  qu'elles 
estoient. 

Ils  me  confessarent  lesdicis  iraietés,  mais  que  ou  n'avoit  pas  demandé  ainsy  l'argent, 
sinon  comme  appartenant  au  Roy,  ce  que  la  Royne  pouvoit  reffuser  en  cesie  qualité, 
combien  qu'elle  ne  l'ait  faiel  comme  diet  est. 

Je  dis  aussy  que  le  diil  argent  est  au  Roy  pour  les  raisons  tant  de  fois  alléguées  et 
(|ue  j'allègue  cecy  pour  monstrer  que  en  tout  cas  ils  font  tort  et  injure  à  mon  maistre 
de  luy  retenir  ces  deniers,  dont  il  a  de  besoing  pour  la  conservacion  de  ses  Estais  de 
pardclà. 

Ils  me  dirent  oullre  que  la  Royne  pouvoit  aussy  bien  avoir  ces  deniers  que  les 
banc(|ui'niers  de  Lion. 

Je  dis  que  ce  n'estoit  pour  les  banequeniers,  mais  pour  le  Roy,  et  en  tout  événement 
que  les  traictés  empeselioient  d'arrester  les  biens  que  l'on  veult  transporter  es  pays  de 
l'ung  des  deux  princes  <  t  qu'ils  laissassent  aller  iceulx  où  ils  cstoient  affectés. 

Sur  ce  point  ne  me  dirent  aultrc  chose,  et  n'ay  sçeu  avoir  aultre  responce. 

Je  vins  oultre  à  ce  qu'ils  me  pailarent  de  la  relaxation  des  arrests  qu'ils  disoieni  je 
demandois  que  la  Rouie  fit  premièrement.  A  cela  je  dis  (|ue  Son  Excellence  main- 
tenoil  les  deniers  du  Roy  avoir  esté  premièrement  retenus  en  Angleterre  par  tant  de 
temps, devant  qu'il  soit  venu  à  user  de  la  voye  d'arresl  par  delà  ;que  eulx  maintenoient  au 
contraire  que  pour  accommoder  les  affaires  il  n'estoit  question  quy  premier,  quy  second, 
mais  (|ue  cecy  se  feroit  parung  mesmes  acte  et  d'ung  contexte  que  iing  chascun  auruil 
main  levée  du  sien  et  toutes  choses  seroient  remises  en  leur  premier  estât  et  deu,  à 
laquelle  fin  j'estois,  passé  longtemps,  venu,  qu'il  n'y  avoit  eu  nulle  force,  ny  violence, 
que  le  tout  estoit  gardé  et  en  son  entier  pardelà. 

Ils  réplicquarent  qu'il  convenoit  s(.'avoir  quy  avoit  tort  et  dont  procédoil  l'erreur. 

Lorsque  je  dis  que  cependant  je  voyois  estre  leur  intention  de  retenir  les  deniers  de 
Tome  V.  44 


5i6  RELATIOINS  POLITIQUES 

mon  maistrc,  ils  direnl  qu'ils  n'y  toucheroient,  ains  seroienl  bien  gardés.  Cependant, 
dis-je,  Sa  Majesté  ne  s'en  pourra  en  ung  besoing  servir  el  ayder  du  sien,  leur  deman- 
dant sy  leur  sambioil  que  ce  fut  ung  debvoir  d'une  princesse  voysinc  el  quy  se  disoii 
amye  et  sy  eela  estoil  l'effecl  de  la  bonne  voysinance  el  esiroiclc  amylié. 

Ils  ne  respondirent  riens,  sinon  que,  puisque  les  choses  esloienl  venues  en  ces 
termes,  il  failloil  vnider  de  loul. 

Je  réplicquay  derechicfque  toutes  ces  querelles  qu'ils  m'alléguoient,  n'avoient  rions 
de  commun  à  cecy,  que  présentement  estoil  question  de  ung  arrest  faiet  d'une  part  et 
d'aultre  pour  l'argent  de  mon  maistre,  que  la  Hoyne  relcnoit,  que  sur  cela  j'eslois 
prest  exposer  ma  charge  à  Sa  Majesté  Réginalle  et  négocier  selon  ce. 

Ils  relombarenl  au  mesmes  que  paravant  de  lerminer  par  ensemble  tons  différens. 
Pour  la  (in  je  vins  à  parler  du  povoir  que  je  disois  eslre  sutlisant,  procédant  de  Son 
Excellence,  el  qu'ils  ne  pouvoient  dényer  que  icelle,  comme  gouverneur-général,  n'euist 
l'auctorité  de  Iraicter  touics  choses  procédantes  el  concernâmes  son  gouvernement, 
comme  esloit  cesluy  en  question  ;  el  les  exemples  estoicnt  sy  clairs  el  notoires,  conmic 
je  leur  avois  dict  dernièrement,  ainsy  (|ue  la  Royne  m'avoii  depuis  envoyé  confesser 
d'estre  vray,  par  quoy  m'csmcrveillois  de  ce  qu'ils  me  disoient  le  mesmes  de  reciiief. 

Respondirent  qu'il  n'esloit  plus  question  seulement  des  choses  concernantes  le  faici 
du  gouvernement  des  Pays-Bas,  mais  de  celluy  d'Espaigne  pour  avoir  la  Royne  reçcu 
illecq  pluisseurs  torts  et  griefs,  quy  ne  sonl  réparés. 
Je  demanday  :  quels? 

Respondirent  que  l'on  avoii  souffert  en  Hispaigne  imprimer  des  livres  el  les  y 
vendre,  oîi  la  Royne  esloil  fort  injurieusement  Iraictée  en  sa  personne,  honneur  et 
réputation,  que  on  en  a  demandé  raison.  Le  Roy  l'avoii  promis,  mais  riens  ne  s'en 
esloit  cnsuyvy.  Au  contraire,  on  les  réimprimoil  pour  plus  la  diffamer.  Item  on  détient 
pluisseurs  pauvres  gens  illecq,  que  on  veull  maltraicter  sans  l'avoir  mérité,  ny  doimé 
cause  pardelà. 

Je  demanday  s'ils  eniemioicnt  que  ce  fui  par  l'Inquisition.  Ils  respondirent  que  oy. 
Pareillement  il  estoil  question  'le  pluisseurs  poincts  en  quoy  on  contrevenoil  au 
iraicté  de  Bruges  ;  que  tout  cela  se  debvoil  réparer  par  ensemble. 

Je  demanday  les  poincts  particuliers.  Ils  direnl  qu'il  y  en  avoil  pluisseurs,  ne  s'en 
souvenoient,  mais  en  avoient  quelques  fois  escript  par  delà,  en  quoy  on  en  avoit  faicl 
comme  dessus  est  dict. 

'  Je  insistay  derechief  que  tous  ces  différens  n'avoient  riens  de  commun  avecq  la 
réleniion  de  l'argent  de  Sa  Majesté,  qu'ils  le  rendissent  el  que  l'on  iraicleroil  après  du 
surplus. 

Direnl  qu'ils  entendoienl  que  on  avoit  aussy  arresté  en  Espaigne. 

Je  dis  que  s'il  estoil  ainsy  (dont  j'estois  ignorant),  que  ce  n'esloit  que  accessoire  de 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  347 

l'arresl  <Jc  Flandres,  el  (|ue,  icelluy  accordé,  icelui  d'Hcspaijçne  nécessairemenl  suyvroit 
et  que  le  Duc  proniectroit  latiflication  de  Sa  Majesté,  sy  besoiug  feut. 

Mo  dirent  que  cela  estoit  incorlain,  (|Uf  ce  pendant  l'argent  s'en  jroit,  qu'il  valloil 
niieulx  terminer  tout  d'ung  chemin  par  l'auctorité  du  Roy,  mesmes  qu'ils  croyoienl 
liien  qu'il  y  avoit  pkiisseuis  choses  quy  se  l'aisoient  tant  en  Flandres  que  Ifespaigne, 
(]ue  le  Iloy  ne  sçavoit;  que  par  tant  luy  conveiioit  faire  entendre  ce  qu'il  ne  sçauroil, 
sinon  par  ceste  otcasion,  par  quoy  luy  failloit  le  tout  communicqiUT. 

Voyant  par  inoy  oij  tous  ces  allégations  impertinents  et  subterfuges  tcndoienl,  quy 
estoit  à  retenir  les  deniers  de  Sa  Majesté,  je  leur  dis  :  Doncqucs,  Messeigneurs,  la 
Koyne  veult  dire  en  somme  (pi'elle  ne  rendra  les  deniers  de  Sa  Majesté? 

Donnarent  responcc  qu'elle  ne  les  reffusoit,  mais  vouloil  que  préalablement  on 
termina  tout  d'un;?  coup  tous  les  différens  d'entre  Leurs  Majestés,  et  pour  cesi 
effect  offroit  traicter  aveeq  persoimaigcs,  fût  moy  ou  aultre,  quy  euisi  pouvoir  de 
Sa  Majesté. 

Je  leur  dis  que  c'estoit  une  responce  bien  fort  inique  et  injuste,  et  que  ne  croyois 
point  que,  sy  la  Royne  m'euist  oy  et  entendu  ce  que  j'avais  charge  luy  dire  ou  mesmes 
sceu  ce  que  leur  avois  iey  allégué,  qu'elle  m'euist  donné  telle  responce;  qu'il  n'y  a 
roy,  ny  prince  au  monde  (tant  petit  lût-il)  quy  ne  se  sentit  grandement  injurié  et 
offensé  de  tel  tort,  qu'elle  pouvoil  entendre  comment  ung  tel  roy  que  mon  maistre  la 
pouvoil  trouver  quand  il  en  seroit  adverly;  que  j'avois  dimence  dernier  protesté  et 
proiestois  devant  eulx  tous  de  rechicf  que  s'il  en  advenoit  (que  Dieu  ne  vœulle)  chose 
qu'il  n'a  esté  veue  entre  tels  frère  et  sœnr,que  Son  Exeellence  s'esloit  deschargé  devatil 
Dieu  et  les  hommes  pour  m'avoir  envoyé  aveeq  ces  offres  et  debvoir  que  j'ay  faici 
([u'ils  le  lissent  entendre  à  Sa  Majesté  Réginallc  ;  que  de  moy  je  ne  povois  dire  d'avoir 
(îsié  oy,  mais  qu'on  me  dényoit  audience,  que  par  cela  elle  donnoit  assez  à  entendre  de 
quelle  volunté  elle  estoit,  tant  en  l'cndroici  de  Sa  Majesté  que  de  Son  Excellence,  que 
parlant  je  m'en  relournerois  pour  de  tout  faire  rapport.  Adjoustant  de  rechief  que  je 
voyois  bien  ce  que  c'estoit  et  qu'ils  vouloient  (connue  on  diet  en  proverbe)  plaider  main 
garnie,  quy  pou  voient  bien  estimer  s'il  estoit  juste  et  raisoiiable  el  sy  c'estoit  chose 
pour  souffrir  par  mon  maistre. 

Ils  dirent  qu'ils  ne  vouloienl  a\oir  mauvais  gré  de  ce  qu'ils  m'avoieni  dicl,  qu'ils 
avoient  faiet  la  eharge  lU'  leur  Royne  (|uy  avoit  mis  la  chose  en  délibération  de  tout 
son  Conseil;  <|ue  la  Royne  touteffois  ne  lenoit  les  deniers  de  Sa  Majesté  pour  eslre 
garnie,  mais  les  tenoit  par  contre-arresi,  comme  les  aultres  biens  qu'elle  avoii  saisy 
depuis  l'arrest  eneommenclié  jiar  ledict  seigneur  due  d'Albe. 

Je  répliequay  (pi'ils  ne  pouvoieni  ce  faire  de  droict,  ny  raison  de  changer  après  coup 
la  cause  et  title  de  leur  arrest  depuis  la  première  détention,  veu  mesmement  que  leur 
rétention  desdicts  deniers  avoit  donné  cause  à  tout  ce  quy  s'en  estoit  ensuyvy,  que  ec 


348  HKLATIOJNS  POLITIQUES 

quy  esioil  principal  on  ne  le  pouvoit  faire  présentemenl  accessoire,  comme  ils  eonieti- 
doicnt  de  faire  eonlre  loule  raison  et  ordre  de  droicl. 

Ils  me  dirent  que  sy,  cl  n'ay  peu  obtenir  aullre  chose  que  ce  que  dicl  osl  :  par  qnoy 
ûs  la  (in  après  leur  avoir  dicl  que,  pu'isque  m'en  délibérois  retourner,  je  désirois 
piirler  derechief  à  l'ambassadeur  du  Roy  :  me  promirent  d'en  advenir  la  Royne  cl  me 
le  faire  entendre  *. 

El  mismo  dia  a  los  27  de  bebrero  1569,  el  dicbo  Gressem  me  vino  a  decir,  como 
pidiondo  en  mi  nombre  pasaporte  de  la  Reina,  le  dijo  cuanto  me  desplacia  de  no  babcr 
podidotener  audiencia  délia,  habiendo  yo  venido  para  liacer  buenos  oficios  de  la  parle 
del  Rey  mi  sefior,  y  que  yo  no  hubiera  podido  jamas  créer  esto,  tanio  mas  que  otras; 
veces  elle  me  babia  tratado  tan  bien  y  oido  tantns  veces,  que  yo  esperaba  que,  si 
hubiera  habladoa  Su  Mageslad,  hubiera  lenido  respucsla  de  la  que  traia,  y  los  negocios 
hubieran  sueedido  mejor,  qiie  por  esta  ocasion  el  liabia  estado  una  bora  en  debale  cou 
Su  Mageslad  Real,  la  cual  le  dio  cargo  que  me  dijrse  que  ella  me  cono«cia  bien  y  inr 
lenia  por  muy  bombrc  de  bien,  y  muchas  veces  me  liabia  oido  liablar  y  negociaiii) 
conmigo,  de  que  babia  lenido  lodo  contenlamicnio,  pcro,  como  al  prescnic  yo  no  liabia 
venido  eon  carias,  ni  comision  del  Rey,  sino  del  Duque  de  Alba,  que  la  ha  tan  mal  y 
indignamente  tratado  y  juniamente  a  sus  subdilos  de  por  alla,  que  no  me  queria  oir 
por  no  lener  que  bacer  con  cl  diebo  Duque,  y  rcpitiole  lo  de  las  Ictras  de  crcencia  de 
1res  renglones,  inostrandole  que  no  la  estimaba,  anles  la  queria  mal  y  espccialmeiite 
<|ueria  la  gucrra,  y  que  los  capilanes  y  soldados  del  dicfio  sefior  Duque  se  repartian  su 
reine,  ni  mas,  ni  menos  que  los  cazadores  la  flera  antcs  de  lomarla,  cncargandole 
(|ue  me  lo  dijcse  para  que  yo  advirliese  al  diebo  senor  Duque  que  ella  cra  Reina  y 
guardaria  su  reino  como  sus  predecesores,  y  ténia  las  mismas  ftierzas  (|iic  ellos  liaiiiaii 
lenido. 

Que  en  cuanto  loca  al  Rey,  ella  le  queria  bien  y  baria  lo  posible  por  entreiener  f  az 
con  Su  Mageslad ,  que  si  ella  hubiera  querido  haci-r  lo  contrario,  pudiera  muy  bien 
estorbar  que  los  negocios  de  Fiandes  uo  hubieran  pasndo  lati  pacificamenle,  ni  cl  Duque 
hubiera  llcgado  al  cabo  dellos,  cuaudo  ella  fiie  requcrida  por  cl  principe  de  Oranjes, 
conde  de  Degmont  y  olros,  que  ella  lo  hubia  hecho  lodo  por  guardar  este  dinero,  y 
que  no  cra  del  Rey,  scgun  que  parcscia  por  las  carias  de  parlidas  y  confesion  del 
marinero  y  mercaderes,  seguii  que  lo  refirio  partit  ularmenle  el  dicbo  Gressem, 
hablando  asimismo  de  sus  carias  de  por  alla  y  del  tratamiento  de  su  Ëmbajador  en 
Espana,  sobrel  eual  y  el  parliciilar  del  Ëmbajador  de  Inglalerra,  el  dicbo  Gresem  me 
(lijo  haber  replicado  conforme  lo  que  de  mi  habia  entendido,  es  a  saber  que  el  del  Rey 

'  Le  texte  français  conservé  à  Bruxelles  s'arrête  ici,  et,  pour  le  compléter,  nous  nous  trouvons 
réduit  à  recourir  à  Ja  traduction  espagnole. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  549 

da  contentamiento  a  Su  Magostnil  Real,  scgun  cl  me  habia  dicbo  :  clla  dijo  que  ni  le 
habia  hablado  en  nada,  ni  rneiios  dado  eonleiitamienlo. 

FiiialmeiKc,  ella  dijo  que,  si  yo  leiiia  algiina  eoniision  dcl  Uey  o  le  queria  deeir  «iiia 
cosa  o  habiarla,  eomo  no  fiiese  de  parle  dcl  diclio  senor  Diique,  clla  era  eonienia  do 
oirme. 

Todas  estas  cosas  me  dijo  en  presencia  de  mi  Imcsped,  anadicndo  que  habia  cslado 
una  hora  liablando  con  clla  dcsios  negocios,  y  en  conclusion  no  dcseaba  ninguna  cosa 
mas  que  buena  pazcon  el  Rey  su  hermano,  masque,  si  la  buscasen  para  bacer  gnerra, 
la  ballarian,  cncargandolc  que  me  lo  dijesc  asi.  V  picgunlandole  que  si  tcnia  mas  que 
dccirme,  res|)oiKiio  que  yo  pensaria  en  lo  que  me  decia  enfonces  y  que  era  larde  v 
que  a  la  manana  le  daria  la  respuesla. 

Al  ultimo  de  hebrero  volvio  el  dielio  Grcssem,  y  yo  le  dije  que  me  maravillaba  que 
la  Reina  eslnviesc  lodavia  en  csla  opinion  de  que  yo  no  venia  de  parle  del  Rey,  viniendo 
por  sus  negocios,  por  su  pais,  por  sus  dineros  y  por  sus  subdilos,  y  siendo  consejero  y 
vasallo  de  Su  Magestad  y  Irayendo  comision  de  su  lugar  teniente  gênerai  en  ausencia 
de  Su  Mageslad,  en  la  manera  acosiumbrada  y  como  se  ba  becho  siempre  de  una  y 
otra  parte  por  ios  negocios  tocantes  a  los  Paiscs-Bajos. 

Cuanto  a  la  niala  volunlad  que  clla  dice  (|ue  el  Duquc  le  tiene  y  las  demas  cosas  que 
ella  alega,  yo  respondi  que  eran  falsas  relaciones  que  algunos  malos  encmigos  de  paz 
y  que  icnian  odio  al  Rey  y  a  Su  lîxcelienza,  lo  liabian  becho.  Yo  dcsearia  sabcr  quien 
eran  los  reparlidores  de  su  reino,  qiic  me  era  necesario  saberlo,  pues  clla  queria  que 
lo  dijese  a  Su  Exccllenza,  y  que  yo  le  rogaba  se  desenganase,  que,  si  yo  la  hubiera 
hablado,  la  hubiera  mostrado  que  el  Duquc  no  ha  lenido  sin  razon  en  este  arresio, 
pues  se  deteiiian  los  dineros  de  Su  Mageslad,  de  que  el  Icnia  lanla  neccsidad,  y, 
aunque  bubiesc  venido  por  otro  oficio,  lodavia  no  se  me  podia  negar  la  audiencia,  y 
que  ella  se  hacia  inuy  grande  agravio  a  si  en  procéder  desta  manera. 

En  cuanto  loca  a  la  amistad  que  clla  decia  que  lenia  al  Rey,  yo  estaha  muy  eontcnio 
de  entcndcrio,  y  sabia  que  no  la  podia  tener  a  principe  que  mas  la  mereciesc,  y  que 
ella  se  podia  bien  aeordar  de  lo  que  ella  me  habia  dicbo  otras  veces  y  encargadonie 
que  lo  dijese  a  Su  Magestad,  lo  eual  habia  becho  y  no  queria  decir  mas,  porque  no 
convenia  que  lodos  lo  supieseii. 

En  cnanio  a  su  Embajador  que  csluvo  en  EspaîSa,  yo  le  dije  que  el  Embajador 
ordinario  me  habia  aniicr  declarado  que  lenia  las  informaciones,  y  haber  hablado  en 
ello  a  la  Reina  y  mostrado  clla  satisfaccion,  como  la  ternia  si  ella  me  quisiese  oir. 

Cuanto  a  la  audieiuia,  le  inostro,  como  csla  dicho,  que  ella  sabia  que  pues  yo  no 
podia  hablar  en  la  cualidad  que  habia  venido,  no  lo  podia  yo  baccr  en  mi  particuiar. 

Que  yo  ténia  otro  punto  que  decirie,  pero  como  aquel  que  estaba  primero  en  la 
orden  de  mi  comision,  la  eual  me  habia  sido  negada,  en  vano  le  diria  las  otras. 


530  RELATIONS  POLITIQUES 

No  embarganie  esio,  yo  le  requeri  en  nii  nombre  que  dijese  a  la  Reina  (|uc  era  poca 
aiiiislad,  especialmenle  eslando  los  iiegocios  del  lley  en  los  lerminos  que  eslaban,  el 
dfienerle  el  dinero,  de  que  le  convenia  pagar  la  gente  de  guerra. 

Dicicndo  aliende  desto  que  yo  entendia  que  demas  de  los  aneslos  que  los  riavios  de 
guerra  de  la  Reina  liacian  en  los  nuesiros  que  pasaban  nu-reancias  por  la  niar  y  enlraban 
en  puerlos  o  calas  de  Inglalerra,  despues  de  liaberlos  despojado,  los  nialtralaban  o 
arrestaban,  que  eran  aelos  de  hostiiidad  y  no  de  arreslo  solamente. 

Torante  a  mi  particular,  yo  la  agradiscia  nmclio  muy  liumildemenle  la  buciia 
opinion  que  lenia  de  mi.  sobre  lo  (  uai  ci  diclio  Gressem  me  dijo  que  adverliria  a  la 
diclia  Reina,  anadicndo  en  su  parlieular  que  la  Reina  pedia  paz,  mas  la  nobleza  y  el 
pueblo  pedian  guerra  y  a  los  Hspaflules,  que  ellos  tenian  un  buen  reino  lleno  de 
hombres,  dinero,  vieUialles  y  municiones,  y  que  las  ri(|uezas  del  Pais-Rajo  estaban  en 
.-u  pais  y  reino,  y  (|ui'  podrian  en  oebo  dias  sacar  quinienlos  mil  dueados  de  Amburg, 
y  que,  si  la  Reina  quisiese  lomar  de  sus  mercaderes  con  inlerese  de  doce  por  eicnto, 
liallaria  ella  liiego  un  millon  de  iibras  esquerlingas,  que  ellos  liabian  ad(|uirid()  otras 
veees  en  Francia  una  parle  y  de  lispana,  y  iiabian  liceho  bravas  guerras,  que  el  IJuque 
babia  tenido  guerra  eoiilra  Kraneia,  Italia  y  Alemania  y  los  Paises-Uajos,  y  que  convenia 
que  la  probase  agora  eon  los  inglescs. 

A  lodas  esias  plalieas  esiravaganles  no  (|uise  replicar  palabra  ninguna,  sino  que  yo 
les  pedia  si  querian  lener  la  guerra  :  respondio  que  no,  anies  estarian  divididos  en 
caso  que  se  les  hieiese  guerra,  lo  cual  ellos  sentirian  mucbo. 

El  primer  itia  de  mar/o,  el  diclio  de  Gressem  me  vino  a  decir  que  el  babia  bablado 
de  nuevo  a  la  lleina  y  pedidole  si  snbia  quien  eran  los  capilanes  y  soldados  que  babian 
platicado  de  parlirse  sn  reino,  para  que  se  biciese  el  deber  eon  ellos  :  ella  nspondio 
que  ella  era  muger  y  que  asi  se  lo  liabian  referido  algunos.  Yo  le  dije  tambien  que  e| 
me  deelaro  que  ella  no  queria  guerra  eon  el  Rey  su  buen  bermano,  ni  la  eomen/aria 
jamas,  pero  que  si  se  le  inovia  a  ella,  lenia  medio  para  delenderse. 

Sobre  eslo  me  dijo  el  dielio  Gressem  que  la  Reina  lenia  pronlos  para  poner  en  un 
instanle  eineuenta  mill  bombres,  que  ella  ténia  dinero,  como  cslaba  dicbo,  y  que  de 
lionibres  de  armas,  artilleria,  bajeles  de  guerra,  navios,  municiones,  vietuallas  y  eosas 
necesarias  para  la  guerra,  ella  estaba  mejor  baslecida  y  pro\eida  que  lodos  los  Ires  mas 
grandes  principes  de  Europa  jiintos.  No  obslante  eslo,  eomo  esla  dicbo,  no  pedia  la 
guerra,  pero  que  resoiulamente  decia  que  no  queria  lener  que  hacer  con  el  dicbo 
senor  Duquc  de  Alba,  ni  eosa  que  viniese  de  su  parle,  visto  que  la  liabia  becho  tal 
deslionra,  pero  si  bien  eon  el  que  llevase  poder  de  Su  Mageslad,  usaria  de  loda  razon. 

Cuanto  a  lo  que  yo  babia  dielio  que  se  decia  que  sus  navios  de  guerra  liacian  entrar 
forzosamcnle  en  sus  puerios  hallandolos  en  la  mar,  que  ella  no  enlendia  que  ellos 
biciesen  eslo,  ni  lo  permiliria,enlregandome  en  lo  demas  mi  pasaporte,  y  que  le  liabian 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  351 

informado  que  yo  iiabia  hcclio  incerrar  aljçunos  Ingleses  vu  Dunqdcrquc,  de  lo  cual 
yo  me  (lesciugiie  dieiendo  que  se  le  lial)ia  lieclio  una  niuy  falsa  relacion  ,  que  yo  rogalia 
me  dijescn  el  anctor  para  hacerle  desdecir,  requirieiidole  que  el  lo  adverliese  a  In 
Reina,  y  prometio  de  liacerin. 

Despues  dijo  que  la  Reina  le  Iiabia  cneargado  que  me  dijesc  que  ella  entendis  que 
el  Embajador  oïdinario  habia  escripio  a  Su  Exeellenza  que  Benedito  Espinola  la  habia 
avisado  que  estos  dineros  no  eian  del  Rey,  sino  de  mercaderes  ginovescs,  y  que  ella  me 
aseguraba,  sobre  su  reputacion  y  honor,  (|ue  el  diebo  Espinola  no  le  habia  dicho  tal 
cosa.  antes  eslaba  en  ella  del  todo  inoeente,  lo  cual  yo  podia  declarar  por  alla  especial- 
mente  que  ella  se  contenlo  que  el  dicbo  Espinola  viniese  a  mi  para  purgarse,  y  que 
Luis  Lopez  de  la  Sierra  y  otros  para  inlormarme  como  lo  Iiabia  sabiiio,  que  ftie  pDr 
algunos  billetes  (|ue  se  ballaban  deniro  de  eiertas  eajas,  en  que  se  hacia  mencion  de 
les  mercaderes  a  quien  eslos  dineros  [lertenescian. 

ConCorme  a  eslo  vino  el  dicho  S|)inola,  el  cual  en  presencia  del  diebo  Gressem  y 
junlamente  olros  muchos  Ilalianos  y  Espanoles,  y  entre  ellos  el  dicho  Sierra,  me  hizo 
un  gran  diseurso  sobreslo  para  su  descargo.  Yo  respondi  que  de  lodo  baria  relacion. 

El  me  dijo  aparie  que  aun  lenia  en  sus  manos  el  [)asapnrle  que  la  Reina  Iiabia  dado 
para  (rasporlar  el  dinero  en  Flandes  y  que  eslo  séria  muy  en  descargo  del  Embajador. 

El  dicbo  Gressem  me  respondio  a  la  fin  que  yo  biciose  buenos  oficios  por  mantener 
paz.  Yo  le  dije  que  nunca  habia  acoslumbrado  de  hacerlos  malos,  pcro  que  no  sabia 
como  tomaria  el  Rey  esta  releneion  de  dineros  en  un  tiempo  tan  imporlanle,  ni  en 
iratar  a  su  lugar-tenieiite  gênerai  de  diferenle  modo  que  sus  predecesores  habiaii 
tralado  a  los  de  su  cargo  y  a  su  Embajador.  Dice  que  la  dicha  Reina  respondio  que  ella 
no  podia  liaccr  olro,  pues  ellos  no  la  habian  mas  respectado  y  que  el  dicho  seftor 
Duque  habia  hecho  tal  deshonor  a  Su  Magestad. 

Martes  dos  de  marzo,  el  diebo  (iressem  me  vino  a  decir  lo  mismo  que  antes,  es  a 
saber  :  que  la  Reina  desearia  la  paz  y  no  fallaria  por  ella  de  mantenerla,  diciendome 
demas  desto  que  la  dicha  Reina  habia  entendido  mal  de  mi  y  que  habia  sido  otro  el 
que  habia  hecho  detener  los  suyos  en  Dunquerque,  y  yo  no. 

Fui  informado  por  el  dicho  La  Sierra  y  otros  de  la  euantidad  de  los  dineros  arres- 
(ados,  y  yo  le  hiee  dar  un  billete  que  imporlaba  lodo  mas  de  Irecientos  mil  escudos. 

Y  porque  yo  fui  avisado  que  Iiabia  en  Briduel,  que  es  la  prision  de  Londres,  hasta 
ciento  y  cincuenla  Espafioles,  Vizcanos  y  otros,  a  quien  se  habian  tomado  navios,  los 
cuales  hacian  vivir  alli  por  limosna,  y  eada  dia  venia  un  Espanol  aposiata  heretico  que 
les  hacia  una  predica  con  intencion  de  corromperlos,  cosa  en  ninguna  manera  compor- 
lable  y  muy  exhorbitante  y  barbara,  hice  reipierir  al  Mayre  de  Londres,  a  cuyo  cargo 
esta  la  prision,  que  luego  lo  rcmediase,  si  no  yo  séria  forzado  dar  queja  a  la  Reina  como 
de  cosa  que  el  Rey  ternia  muy  gran  disgusto. 


352  RELATIONS  POI.fTlQLES 

El  (lia  sigiiienle,  el  dicho  Mnyre  me  envio  a  decir  que  el  habia  enviado  a  llamar  ni 
(iicho  prcdicador  espafini,  el  cual  dijo  que  ninjjuna  oira  cosa  liahia  hecho  mas  qm- 
reparlir  limosna  a  los  EspaBoles  y  declalarles  el  Pater  noster  en  espaftol,  que  todavia, 
jtues  yo  no  lo  ténia  por  hueno,  cl  dicho  Mayre  se  lo  habia  defendido,  y  que  asi  no  iria 
nias  a  la  prision,  y  crcia  que  los  dichos  prisioiieros  lendrian  mas  necesidad  que  de 
nntes.  Yo  réplique  que  no  iuiporiaba,  y  tpie  la  Reina  que  los  hacia  tcner  alli,  no  los 
dejaria  morir  de  hambre,  antes  los  trataria  como  subditos  de  Su  Magesiad,  lo  cual  hice 
yo  avisar  a  los  dichos  prisioneros,  de  que  esluvieron  muy  gozosos. 

La  ninfiana  siguienle  me  vino  a  visitar  el  princi|)al  gentil  hombre  del  Embnjador  de 
Krancia  en  nombre  de  su  amn  y  me  dijo  ndios,  escusandose  que  no  me  habia  podido 
venir  a  ver,  por  no  se  le  babcr  dado  licencia  para  ello,  y  que  el  Rey  su  seiior  le  habia 
mandado  que  dièse  toda  asislencia  a  nosotros. 

Vinieron  de  nuevo  los  Ingleses  a  eeitilicarme  (|uc  los  del  Conscjo  no  habinn  dicho 
de  las  carias  de  la  Reina  al  Diique. 

Sabado  a  S  de  inarzo  yo  parti  de  Londres  aeompanado  del  dicho  Gressem  y  Guillcm 
Aldersem,  que  fucron  enviados  para  mi  guia. 

{Archives  du  Hoyaume  à  Bruxelles  .Véy.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  26;  Archives  de 
Simancas,  Eslado,  Leg.  541.  —  Publié  Documenlos  inedilos,  t.  XXXVIII,  ji.  11.) 


MDCCCLXXXL 

La  duchesse  de  Suff'olk  à  Cecil  (Extrait). 

(39  MARS  iô69.1 

Elle  lui  recoiniuandv  iiu  réfugié  hollandais  el  intercède  en  aiéme  temps  en  faTeur  des  papistes 

que  l'on  a  jetés  en  prison. 

Nowe  I  am  bolde  lo  put  you  in  remembrans  off  a  suytt  made  to  yow  in  my  leller  a 
iij  wekes  sens  for  a  poor  Ducheman  ihat  wold  fayne  make  a  slart  over  to  fvche  his 
wyffe  and  goodes  owt  of  ihat  counlr\,  whcr  he  fyrethe  lo  lyve  hoih  wyffe  and  goodes. 
The  name  is  unknowen  lo  me,  but  bey  the  reporl  olV  his  frend  (wilh  whoiu  I  am  wel 
aqwanted)  ihat  ihe  sayd  Ducheman  shold  be  a  vere  honyste  mane  and  so  frended 
thaï  he  wold  put  in  good  suertes  with  Godes  lyve  to  relorcn  agayne  within  iij  wykes  or 
a  monthe  at  the  ferdeste  ;  but,  and  as  I  sayd  in  my  laste  letter  for  him,  so  I  do  in  thèse, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETERRE.  3S3 

I  pray  you,  iff  you  may,  lo  begood  to  him  for  charyltes  sake.  Other  wyes  I  dare  not,  nor 
wol  not  speke  for  any.  And  in  that  sorte  1  crave . . .  pardone,  altho  1  be  bolder  than 

I  shol yow  in  suche  malers,  for  a  wyes  woman  wol ...  in  deyd  spare  lo  Iroblo 

liar  good  frynde,  wylet  iiar  owene  nyde  sarvcde.  But  alays  !  iff  I  sliold  torene  myne 
neeres  frome  the  praynges  off  the  poor  aflycled  and  not  with  saffley  lo  doo  ther  mysege, 
I  fyer  God  wolde  torene  boihe  ther  ères  and  hartes  from  me,  whom  I  wolde  faynesl 
hâve  10  helpe  me.  Pardone  me  therfor  for  Godes  sake,  iho  in  suche  sortes  1  gome 
tymes  troble  you.  Alays!  I  wryl  even  with  sorow  off  hart  lo  ihenke  off  the  grelte  mys- 
sery  ihat  I  know  those  poor  créatures  in  wyche  be  commeled  to  pressenc  for  ther 
skrepui  off  conshcns  to  lyke  off  suche  oulwarde  seremonys  and  ansenl  eustomes  as 
be  alowed  off  in  ihese  days.  1  wold  to  God  they  ware  not  so  skrepuius,  and  ycti  my 
thenkethe  il  mociie  that  therfor  ihey  shold  suffer  so  long  and  paynfuJ  lunyshement, 
not  onley  lo  theym  selves,  but  he  the  ocaysene  off  ther  impresenemyni  ther  poor  sely 
wyffes  and  innoseni  cheidrene  in  mancr  ther  be  caste  away  for  Iake  off  f(  ode  and 
helpe.  God  knowthe  ihc  cruely  obstenal  Papestes  be  not  so  youscd,  for  bis  sake,  ihcrfor 
thenke  off  ihes  poore  wreches  and  bave  mor  compashene  off  them  thon  ihe  canne  take 
off  ihemseiffes,  for  it  may  wel  be  vcrefyed  in  theym  thaï  a  hape  dylhe  was  bctler  than  a 
wryched  iyffe  '.  Theys  helpe  they  dyser,  iff  no  bettcr  wol  came,  that  they  may  be  takeiie 
oui  off  ilios  coslly  pressens  and  lo  be  put  in  Brydwel  wher  the  may  doe  some  worke 
to  helpe  to  gett  some  foyd  for  ihem  selves  wilh  oui  so  bordenyng  of  ther  poor  wyffes 
wher  be  the  and  ther  cheidren  be  lyke  lo  siarve.  I  pray  you  forgeve  my,  iho  I  be  ther 
advokal  and  so  consedere  off  them  as  shal  semc  beste  to  your  wysdonie  and  in  tlies  as 
in  al  other  your  doinges  1  wol  harlely  pray  God  lo  asesteyou. 

Your  unfayncd  frend, 

K  .    SUFFOULK. 

(Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  332,  n°  76.) 

'  Une  persécution  plus  violente  que  jamais  atteignait  en  ce  moment  les  catholiques.  Tantôt  on  rap- 
portait (et  l'on  trouve  un  écho  de  ces  bruits  dans  les  dépêches  envoyées  de  Paris  par  Norris)  que  le 
Pape  avait  promis  au  duc  d'Anjou  de  le  faire  monter  sur  le  trône  d'Angleterre;  tantôt  on  affirmait 
que  des  envois  d'argent  fort  considérables  avaient  été  faits  de  Rome  pour  armer  une  flotte  qui  aurait 
porté  le  duc  d'Albe  et  ses  soldats  sur  les  rives  de  la  Tamise.  Les  Anglais,  qui  avaient  fui  hors  des 
États  d'Elisabeth  pour  rester  fidèles  à  la  toi  catholique,  entretenaient  d'étroites  relations  avec  le  Pape, 
et  elles  n'étaient  point  ignorées  de  Cecil. 


Tome  V.  « 


354  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXXXn. 

Proclamation  du  duc  d'Albe  (Analyse). 

(BBUXKLLES,  31   HABS  iSW.  ) 

Les  traités  conclus  entre  l'Angleterre  et  la  maison  de  Bourgogne  avaient  prévu  la  répression  des  pirates  ; 
mais  ceux-ci  se  sentent  encouragés  en  yoyaiil  la  reine  d'Angleterre,  malgré  le  passeport  qu'elle  avait 
accordé,  saisir  les  fonds  envoyés  d'Espagne  pour  la  solde  de  l'armée  des  Pays-Bas.  Il  s'est  donc 
vu  réduit  à  user  de  représailles  en  faisant  arrêter  les  biens  et  les  personnes  des  niurcliands  anglais 
aux  Pays-Bas.  L'ambassadeur  espagnol  et  Assonleville  ont  été  chargés  de  donner  des  explications  à 
ce  sujet;  mais  Assonleville  n'a  pas  même  pu  obtenir  une  audience,  il  ordonne  donc  à  tous  les  capi- 
taines de  navires  de  s'armer  pour  résister  aux  pirates;  et,  comme  la  reine  d'Angleterre  a  défendu  à 
ses  sujets  de  faire  le  commerce  dans  les  États  du  roi  d'Espagne,  il  défend  également  aux  sujets  du 
roi  d'Espagne  de  faire  le  commerce  en  Angleterre  '. 

(Archivts  du  Royaume  à  Bruxelles;  Record  office.  Cal.,  n*  199.) 

'  On  trouve  parmi  les  papiers  de  Cecil  le  résumé  suivant  de  cette  proclamation  : 
Although  the  treaties  betwixt  the  Princes  of  the  Lowe-Countries  and  the  Queen  of  England  be  well 
koovfen,  and  be  maintained  by  the  King  of  Spaine,  and  meant  to  be  maintained,  aud  that  the  said 
King  looked  for  a  correspondency  thereof,  by  reason  of  the  mutuall  contracts,  by  which  it  is  cove- 
nanted  that  everie  of  the  Princes  ought  to  punish  pyrates  as  publicke  enemies  to  the  commonwealth, 
yet  it  is  certein  and  manifest  that  pirats  doc  invade  the  merchants  passing  along  by  the  coast  of 
England,  and  are  oftcntimes  receivcd  in  the  ports  of  England,  even  by  some  bcing  in  no  authorityc, 
which  bave  parte  in  the  prayc,  and  that  of  laie,  since  some  rebells  of  Fraunce  to  their  King  ha^■(; 
corne  to  the  scas  to  spoile  good  catholik  persons,  and  joyned  with  the  said  pirates,  although  the  King 
doth  thinke  that  this  is  dune  without  knowledge  of  the  Queene,  yet  the  said  pyrates  being  uot  punished, 
and  bccause  of  certeine  arrests  of  monie  in  England  and  othcr  tbings,  bave  more  insolently  behaved 
themselvcsagainst  the  King'ssubjects  thcn  before,  oonstreining  theni  to  come  lo  the  havens  of  England, 
where  under  pretenee  of  arrest  they  suffer  damages,  ail  which  troubles  procceded  on  the  behalfe  of 
England,  because  of  the  staying  of  the  foresaid  monie,  notwithstanding  the  said  Quecn  had  given 
pasport  to  transporte  the  same  into  the  Low-Countries,  whercby  the  Duke  of  Alva  had  bene  occusioned 
lo  use  an  arrest  uppon  the  Englishmen  and  their  goods  being  found  in  the  said  Lowe-Countries, 
after  that  it  was  summoncd  by  the  Ambassador  to  hâve  the  monie  rendred,  and  to  avoyde  ail  troubles, 
the  said  Duke  sent  sodainlee  onc  of  the  King's  Counsell  towards  England  to  shew  the  promisses  to  the 
Queen,  with  offer  to  release  ail  the  arrests  on  their  side,  the  likc  being  donc  on  the  part  of  England, 
which  said  Counseillor  at  bis  arrivai  pcrceavcd  that  the  Quenc  had  raade  a  generall  arrest,  and  not- 
withstanding he  came  in  the  King's  namc,  having  lettres  of  creditt  and  spcciall  commission  of  the 
Duke  of  Alva  as  lieutenant-generall,  as  hath  bene  accustomed  in  the  absence  of  the  Princes  both  in  the 
King's  time  and  bis  fatber  the  Emperor,  yet  the  said  Counseillor  (not  knowing  by  wbat  kind  of  the 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  385 

MDCCCLXXXIIi. 

Don  Guérau  d'Ëspès  au  duc  d'Elbe  (En  chiffre). 

(Londres,  2  whil  iWJ.) 

Actes  de  piraterie.  —  Navires  qui  doivent  se  rendre  à  La  Rochelle  et  à  Hambourg.  —  Les  catholiques 
sont  prêts  à  se  soulever  si  le  roi  leur  en  donne  le  signal.  —  Secours  accordés  à  des  marias.  — 
Lettres  interceptées.  —  On  dit  que  la  reine  de  Navarre  et  son  fils  se  rendront  à  La  Rochelle. 

Por  la  que  va  con  esta  para  Su  Magesliul  vera  Vuesira  Excellcnza  lo  que  aca  passa, 
y  despues  me  liara  merced  de  encaniinarla.  Ya  liavra  etilendido  Vue.<tra  Excellenza  la 

said  Qucenes  Counscll)  had  no  audience,  a  tioveltie  iievcr  heard,  but  agsinst  the  law  callcd  Jui 
Genlium,  as  the  said  Counseillor  declared  unto  tliero  which  were  deputed  to  confcrr  with  hini. 

Ail  which  aiatters  doc  encourage  the  said  |)yrats,  and  although  men  maje  think  that  the  said 
pyracies  are  not  donc  by  knowledge  of  the  said  Qucene,  considering  her  answer  causcd  to  be  declared 
to  the  said  Counseillor,  which  was  that  she  minded  not  to  suifcr  any  force  to  be  done,  or  anic  shipps 
or  goods  to  be  arrcsicd,  but  such  as  should  be  found  within  the  havens  of  her  reaime,  nor  that  she 
would  bcginn  anie  warr  against  the  King,  yel  considering  the  said  pirates  can  not  suddainlie  be 
subdued,  and  whalsoever  might  siiccecd  touching  the  affaires  of  England,  it  is  necessary  to  use  power 
and  shipps  of  warr  :  theiforc,  for  the  iiidcmpnitic  of  the  King's  subjccts,  the  assurance  of  the 
navigation,  fishing  and  taking  of  hcrrings,  and  lo  préserve  the  sca  froni  piracy,  as  pertaineth  lo 
the  dutie  of  a  King,  by  advise  of  the  Duke  of  Alva  with  other  of  the  King's  Counscll  adjoyned  to 
him,  the  said  King,  by  manncr  of  provision,  doth  decree  that  no  parson  maie  sayle  over  the  strearacs, 
cxeepl  lo  be  appoinled  of  mcu  and  niuiiitioa  to  défend  themselves  against  pyrals,  as  shall  be  appoin- 
led  by  the  Vice-Admiral.  Morcovcr  to  ihis  inlent  the  King  doth  give  aulhoritic  lo  ail  his  subjccts  to 
arme  shipps  to  the  seas  to  invade  Ihe  said  pirals  and  lo  défend  good  merchanls,  fishcnnen  and  othcrs. 
So  as  ti)  avoyd  the  oppressing  of  good  merchanls,  the  same  persons  which  shall  arme  their  shipps, 
shall  be  bound,  hy  oalh  or  othcrwise  at  the  discrétion  of  Ihc  Vice-.\dmirall,  that  Ihcy  shall  nol  op- 
presse anie  Ihe  said  King's  subjeels,  his  friends  or  eonfederats  but  onelie  pirals  or  such  as  shall  shew 
anie  enemitie  or  shall  make  anie  résistance.  The  King  also  doth  revocke  and  annulle  by  waie  of 
provision  ail  assurances  and  contracls  of  assurances  and  in  stcede  thereof  promiseth  to  make  some 
provision  by  other  meanes  for  saving  harmeles  the  merchanls. 

The  King,  also  considering  the  Qucene  of  England  had  chargcd  ail  her  subjects  to  forbeare  traile 
of  merchandise  in  ail  the  King's  lands,  unlill  further  should  be  had  of  her  meaning,  doeth  thcrefore 
likewise  forbid  ail  inhabilants,  as  well  nalurall  subjccts  as  othcrs  in  his  countries,  lo  trade  directlie 
with  anie  Enghishemen,  their  agents  or  faclours,  either  in  England  or  in  other  places,  forbidding  thcra 
also  to  transport  anie  marchandise  eomming  oui  of  England  or  to  transport  unlo  Englishmen  anie 
wares  of  the  King's  countries  in  the  places  where  Englishmen  doe  trade,  untill  the  timc  thaï  resti- 
tution be  made  and  ail  Ihings  selt  in  their  former  order,  uppon  forfeilure;  and,  lo  avoyde  ail  frauds 
hcrcin,  Ihe  King  commandcd  ail  his  ofBcers  to  search  ail  vessells,  etc.  The  last  coraraandment  ij  to 
publish  this  in  ail  places  aecuslomed.  {British  Muséum,  Galba,  C.  IIL) 


356  RELATIONS  POLITIQUES 

desverguenza  de  las  navcs  de  la  Reyna  en  haver  acometido  a  las  ulcas  que  venian  con 
sal,  y  las  han  traydo  presas  al  puerto  de  Hiil.  Dizc  cl  Almirante  que  las  nuestras  acome- 
tieron  primero,  lo  quai  es  todo  falso,  y,  en  lugar  de  eastigarle  a  el,  la  Reyna  se  fue  ayer 
a  passear  con  su  muger  del  en  un  coche,  y  yo  lo  embie  a  liazer  sabcr  al  Consejo  por 
esle  cavallero  que  esta  en  mi  casa,  y  algunos  le  dixeron  que  lo  dévia  de  iraer  en  escripto. 
Hasta  aora  no  se  lo  lie  dado,  aunque  lo  lengo  va  liecho,  y  lo  consullarc  primero  con 
les  araigos,  en  viniendo  Guillermo  Dribas  que  ha  ydo  por  marineros.  Dizen  que  arma- 
ran  olras  quatro  naves  de  la  Reyna.  La  armada  que  va  a  la  Rochela,  ha  hecho  olro  liron 
hasla  la  boca  del  rio,  y  alli  esta  parada,  como  lambien  la  de  Amburc,  aguardando  el 
bergantin  de  que  lengo  dado  aviso  a  Vueslra  Excellenza. 

Todos  estos  cavalleros  eslan  con  la  misma  voluntad,  aguardando  (|ue  Vuestra  Excel- 
lenza iras  tantos  agravios  haga  alguna  demostracion.  Los  Catholicos  se  animan  nincho 
y  me  escriven  muchos  carias  sin  salirr  yo  quien  las  escrive,  diziendo  que  en  ver  un 
cstandarte  del  Rey  nnestro  senor  luego  se  Icvantaran  todos,  y  Guarli  Dribas,  hermano 
desle  capilaii  que  ha  de  yr  a  la  Rochcia,  es  calholico  y  fue  soldado  de  Vueslra  Excel- 
lenza en  italia,  y  me  ha  dicho  que  seran  mas  y  mejor  génie  aqui  los  Catholicos  que  los 
hereges,  y  que  cl  sera  con  ellos  y  que  no  ay  se&or,  ni  capilan  que  sea  aqui  para  algun 
efecto  que  solo  son  abiles  para  robar  por  la  mar  y  mas  no,  hazicndoles  embargo.  Papote 
(el  que  vino  con  Asomville)  ha  buello  y  dizc  que  por  unos  mercaderes  es  un  gnuidis- 
simo  traydor,  y  se  recela  mucho  de  que  se  eniienda  ;  y  yo  lo  dixe  assy  a  Assomville,  y  se 
que  agora  ha  traydo  un  gran  pliego  de  carias  para  Cicel,  el  quai  ayer  començo  a  salir 
de  casa.  Embiaron  por  el  Duquc  de  Norfole,  y  el  dixo  que  eslava  malo  :  con  desseo 
aguardo  respuesta  de  Vueslra  Excellenza  deslo  y  los  olros  cabos. 

He  socorrido  a  muchos  marineros  para  que  se  vayan.  Creo  que  muchos  dellos  han 
passado,  y  loiuaron  uno  preso,  pensando  que  Iraya  carias  mias,  y  las  que  traya  no  eran 
mias;  y  assy  yo  hize  quilar  la  que  va  con  esta  a  un  Vizcayno  aquien  la  havia  enco- 
mendado. 

En  esta  hora  lengo  aviso  que  en  casa  del  Cardenal  Chalillon  entre  sus  criados  se  dize 
que  con  esta  armada  que  va  a  la  Rroc-hcla  verna  aqui  la  Reyna  que  ellos  Maman  de 
Navarra  y  su  hijo,  y  yo  lo  creo  segun  las  muchas  naves  que  llevan  varias  de  gente  y 
mereaduria  :  séria  una  buena  presa. 

Lo  demas  vcra  Vuestra  Excellenza  por  la  que  va  con  esta,  etc.  '. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  35.) 

'  Le  niéme  jour,  don  Gucrau  d'Espès  écrivait  à  Philippe  II  : 

De  todo  lo  sucedido  aqui,  he  dado  aviso  a  V.  M.  de  la  mejor  roanera  que  ha  sido  possible,  cscri- 
viendo  las  mas  vezes  por  via  del  capilan  de  Cales  sin  sobre-escriplo  ui  otra  dévida  forma,  con  orden 
que  las  cartas  que  escrivi  al  Duque  de  Alva,  buviesseo  de  scr  embiadas  a  V.  U.  Tambien  scme  ofrecio 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLEÏEKUE.  357 


MDCCCLXXXIV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe  (En  chiffre). 

(Londres,  10  AVRIL  4ÎS69.) 

Moyens  à  prendre  pour  s'emparer  des  navires  anglais  que  l'on  envoie  à  Hambourg.  —  Démarches  du 
duc  de  Norfolk  pour  que  lu  reine  ne  rompe  point  avec  le  roi  d'Espagne.  —  Arrivée  d'un  ambassa- 
deur de  Charles  IX.  —  Oétails  sur  la  prise  de  certains  navires.  —  Bruits  sur  le  projet  des  Anglais 
d'occuper  Amsterdam  et  la  Hollande.  —  Marchandises  séquestrées.  —  Secours  envoyés  à  La  Rochelle. 
—  Il  serait  utile  de  prêter  quelques  sommes  d'argent  au  duc  de  Nurfolk  et  au  comte  d'Arundel. 

He  recibido  la  de  Vuestra  Excellenza,  de  xxix"  del  passade,  por  la  via  de  Cales,  y 
los  piifgos  de  Su  Mag*",  que  cl  ultimo  es  de  dos  del  mismo,  a  las  quales  respondere 

un  Asturiano  llamado  Pedro  de  Rugala  que,  al  estremo  desta  isia,  donde  el  (enia  un  navio  suyo,  tomaria 
un  barco  y  yria  con  un  despacho  que  yo  ledi  a  12  del  passado,  cuya  copia  embio  con  la  présente. 
Agora  de  aqui  adelantc  se  podra  escrivir  ya  menos  por  los  grandes  pregones  y  diligcncias  que  hazen 
para  que  cartas  algunas  no  puedan  salir  del  reyno,  sino  registradas  por  Cicel.  La  desverguença  deste 
geôle  viene  ya  a  tanto  que  las  naves  de  la  Reyna  publicamcnte  acometieron,  havra  très  dias,  a  una 
compailia  de  ulcas  que  venian  de  EspaHa  y  tomaron  siele  de  cllas,  las  quales  han  traydo  al  puerto  de 
Hul.  Ellos  eslan  muy  apercevidos,  aunque  esta  nucva  délia  rota  de  Condc  les  haze  andar  muy  tristes. 
Ya  tengo  dado  aviso  a  V.  M.  como  el  Duque  de  Norfolc  y  Conde  de  Araudel  dessean  servir  a  V.  M.,  y 
tiencn  muchos  amigos  y  aderentes  en  este  reyno,  y,  quando  entiendan  que  V.  M.  acepte  su  hucna 
voluntad,  se  andaran  mal  declarando  como  el  liempo  mostrarc  ser  convcnienle.  El  Duquc  de  Alva  con 
bucna  consideracion  me  ha  escripto  que  los  cntretcnga  y  acaricic  de  parte  de  V.  M.,  de  quien  el 
aguardava  muy  presto  la  resolucion  para  lo  que  conviniesse  hazer.  El  Secretario  Cicel  fingc  estar 
malo,  y  assi  cl  Consejo  se  tiene  en  su  casa,  y  el  y  cinco  o  seys  se  hazcn  agora  riquissimos  de  los  robos 
que  se  hazen  a  los  subditos  de  V.M.,  y  piensan  que,  aunque  no  aya  roiiipimiento  deguerra,  se  quedaran 
con  este  grande  riqueza  que  particularmcnte  han  ya  rrobado.  Tambien  toman  todas  las  charmas  car- 
gadas  con  vino  y  sal  que  topan,  y  dizen  que  lus  pagaran,  y  nunca  lo  acaban  de  hazer.  A  los  xxviij  del 
passado  mando  hazer  esta  Serenissima  Reyna  la  mucstra  de  sus  pcnsioneros  y  criados  dcllos,  que 
salieron  hasta  200  cavallos  no  muy  buenos,  y  fue  en  el  parque  del  palacio,  adondc  salio  la  Reyna  ron 
el  Cardenal  de  Chatillon  y  Conde  de  Lezcstcr,  y  a  todos  S.  M.  dixo  muchos  remogueles  y  estuvo  muy 
desembuelta.  Las  otras  mucstras  de  infanteria  parece  que  las  van  alargando,  como  tambien  se  deliene 
la  armada  que  havia  de  yr  a  la  Rochcla,  que  este  en  la  entrada  deste  reyno.  El  capitan  Guillcrmo  de 
Ribas  es  cl  que  la  ha  de  llevar.  Las  naves  para  Amburgue  estan  ya  cargadas  y  en  bolviendo  un  pingue 
0  vergantin  que  han  cmbiado  alla.  Dizen  que  partirun,  y  yran  las  quatro  naves  de  la  Reyna  en  su  com- 
pailia, y  dos  naves  vcnecianas  que  ya  estan  en  Norbiche  armandolas,  y  1res  osterlinas,  que  aun  dizen 
que  quicren  armar  otras  cuatro  naves,  aunque  ticnen  grande  falta  de  marineros.  El  capitan  Fons  con 
cuatro  naves  de  armada  dizen  que  partira  muy  presto  para  la  ysia  de  los  Açores  ;  aquienes  dizen  que 


3»8  RELATIONS  POLITIQUES 

largo.  Esta  es  solo  un  aviso  que  va  con  oiros  marineros  <le  Briduel,  que  provaran  de 
embarcarse. 

Las  naves  que  han  de  yr  a  Amburqiie,  son  ticce  poquenas  cargadas  de  paftos,  y 
olras  très  esicriines,  que  con  esta  y  olra  cargii  se  lian  de  liallar  a  los  xx  del  présente 
en  Noruclie,  a  donde  cstan  las  dos  vonecianas,  y  en  compania  de  las  quatro  navcs  de 

traigo  xxviij°>  pesos  en  oro  y  iiua  arguilla  de  perlas,  tambicii  trae  alguna  plata.  Una  nave  suya  qu'ei 
peasava  que  era  perdida,  lia  llcgado  en  Yrlanda,  y  trac  presse  un  cavallero  de  Alava,  que  se  llama 
Don  Juan  de  Mendoça,  hijo  del  sefior  de  Martiota  y  Mcndoça,  que  en  una  isia  de  aqurllas  ccrca  de  las 
Yndias  csinva,  y,  por  tciier  ainistad  cun  los  Ynglescs,  les  hizo  dar  aqua  y  vituallas  y  eniru  en  su  navin, 
y  se  hizicron  a  la  bcla  con  el  ;  y  assy,  en  pago  de  su  siniplizidad,  el  este  agora  en  Yrlanda  y  piensa  que 
Aguins  le  hara  llbrar,  en  lo  quai  creo  se  liallara  engaHado  porquc  aqui  guardan  los  prisioneros  muy 
cslrecliamcnte,  allenle  que  a  los  Espaûoles  traclan  rauy  mal  y  a  rauchos  dcllos  ticncii  en  cadenas.  El 
dinero  de  Antones  Iraxcron  aqui  a  la  Torrc,  a  xxvj  del  passado,  y  le  ban  pesado  y  recogido  como 
el  otro  sin  baver  querido  daraun  el  descargo  a  Ids  que  le  trayan.  A  Lope  de  la  Sierra  niostraron  lodo 
lo  que  ay  en  la  Torrc,  y  no  vio  el  dinero  que  havian  traydo  del  queslc,  y  assy  ay  sospeeba  que  le  han 
hnndidi)  ya  o  parte  del  porque  vaten  rcales  a  furia  lo  que  anies  no  solian.  Ha  Tenido  aqui  el  secrelario 
de  Milorl  Jaime,  con  cuya  venida  publican  los  del  Consejo  que  el  dicho  Jaimes  y  el  Duque  de  Chale- 
larau  se  concicrtan  en  cierta  forma  que  el  govierno  quede  al  Jaimes  y  que  quede  declarado  por  suc- 
sessor  despues  desle  principe  el  Duque  de  Chatelarau  y  que  para  eso  juntarian  Parlamento  :  yo  dubdo 
que  sca  assy  como  ellos  publican,  porque  aqui  cada  dia  hechan  fumas  lingidas  para  consolar  el  pueblo, 
y  assy  cslos  dias  cnearecian  los  lebanlamientos  de  los  Moriscos  de  Granada,  como  si  fucra  alguna 
grande  cosa.  Este  Cardcnal  de  Cbatillon  se  dexa  dezir  agora  que  si  es  verdad  lo  de  la  muerle  del  Prin- 
cipe de  Conde,  loqual  ellos  aun  no  creen,  se  quiere  metcr  en  la  mar  a  ser  capilan  de  todos  los  cossarios, 
aunque,  si  es  para  bazcr  mas  robos,  yo  erco  que  no  es  possible  bazerse  mas  de  los  que  se  han  he(ifao. 
Mucbos  Calholicos  me  escriven  carias  sccretamente  que,  en  viendo  banderas  de  V.  M.  en  este  rcyno, 
se  lebanlaran  todos  para  servirle  y  cierto  como  se  mande  entender  por  V.  M.  en  la  reduzion  del  y 
castigo  de  algunos  ynsolentcs  hcrcges  y  desvergonçados  ladroncs,  y  no  lengo  por  cosa  difioil  ensu- 
getar  este  reyno,  a  lo  menos  bazcr  mudar  el  govierno  y  religion  y  de  otra  manera.  Disimulande  esto, 
allen  del  grandissimo  dano,  las  cosas  de  Flandes  estaran  continuo  en  movimiento  :  V.  M.  lo  mandara 
todo  mirar,  y  lo  que  V.  M.  dclerminarey  mandare  aquello  sera  lo  acertado.  Yo  esloy  detenido  toda- 
via,  aunque  no  con  aquella  estrecheza  tan  orrible  del  principio,  y  parescc  que  ellos  van  tcntando  de 
trovar  algun  tracto  conmigo,  y,  como  sea  de  negoeios  principales,  no  entendere  en  ellos  sino  sabiendo 
de  nuebo  la  voluntad  de  V.  M.  o  orden  del  Duque.  Enlretanlo  les  doy  quexas  de  los  maltractos  y 
rrobos,  aunque  todos  no  llegan  a  roi  noticia.  Dame  a  entender  algunos  deslos  de  saear  grandes  partidos 
de  V.  M.,  y  entre  ellos  piensan  que  permitira  a  los  Ingleses  siendo  aniigos  ser  seguros  acerca  de  las 
cosas  de  la  Inquisicion  en  los  rcynos  de  V.  M.,  y,  como  esfos  cavalières  de  mi  guarda  melo  vienen  a 
asomar,  yo  les  digo  que  el  que  fuere  heregc  en  tierras  de  V.  M.,  sca  quien  quisiere,  sera  castigado,  y 
no  piensen  que  alla  se  muda  la  religion  como  aea.  Lo  demas  entendera  V.  M.  por  las  que  van  al  Duqoe 
de  Alva,  etc. 

Posdata.  —  He  entendido  qne  Pedro  Wolscbart,  agentc  del  Rey  de  Polonia,  que  este  ay  en  Corte 
de  V.  M.  niucho  ticmpo  ha,  aviza  aqui  a  uti   bcrmano  o  deudo  suyo  que  vino  con  Juan  Man  y  se 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LAISGLETEUKE.  539 

la  Reyna  se  piensa  haran  el  viage  de  Ambiirg,  porque  se  crée  sera  buello  a  este  tiempo 
el  vergentin  que  embiaron.  Si  las  naves  que  Vuestra  Excellenza  ha  dado  licencia  que 
se  arnien,  esiuvieren  a  punto,  de  tal  inanera  que  pudiessen  coger  esta  laii  rica  presa, 
séria  conqnislar  esta  isia,  y  caera  muy  bien  lo  hagan  en  nombre  de  cossarios,  que  van 
contra  los  receptadores  de  la  casa  de  Chalillon,  y,  si  tiene  Vuestra  Excellenza  aigunos 


deticne  aqui  de  todo  lo  que  ay  passa,  y,  coino  se  escrivcn  en  polaco,  se  dan  a  cntendcr  que  vienen  sus 
carias  muy  seguras  :  es  hombre  muy  conocido. 

Aqui  a  tudos  los  Flamencos  que  han  querido  declararse  desta  religion  anglicana  ban  quilado  el 
embargo  de  sus  bicnes,  digo  de  los  mercaderes  que  se  ballaran  en  Londres  al  tiempo  de  la  proclama- 
cion  dcsta  Sercnissima  Reyna,  y  assy  muchos  dellos  han  aderido  a  ello  y  van  a  ia  congrcgacion  de 
los  venidos  de  Flandes,  que  ya  tienen  miuistros  aparté,  como  tambien  los  huydos  de  Francia.  Hay  un 
ministro  hijo  de  EspaiSol  y  nacido  en  Olanda,  que  fue  frayle  en  Ëspaiia  y  huyo  de  la  Inquisieion, 
contra  la  quai  ha  escripto  un  blasfemo  libro  que  aqui  anda  en  très  lenguas  bulgares,  imprimido.  Este 
se  metia  en  Briquet  a  predicar  a  los  Vizcaynos,  aunquc  aigunos  dellos  le  rcspondian  que  fuesse  a 
Calahorra  a  predicar  de  aquellas  materias,  y  les  dio  una  doctrina  christiana  en  espailol  compuesta, 
conio  alli  dize,  pur  el  doctor  Juan  Pcrez,  imprimida  aca,  aunque  dize  que  en  Venecia  bien  disimulada- 
mcnte  compuesta  para  encubrir  la  lieregia  :  de  los  quales  libros  cntiendo  han  llevado  mucba  copia  a 
Scvilla.  Yo  le  hecho  afuerça  de  braços  apartar  du  BriducI  :  todavia,  porque  predicava  que  no  le  pa- 
rcscian  bien  los  robes  que  se  hazian,  le  ha  mandado  Cecil  que  no  prcdique  hasta  tener  nuebu  licencia, 
diziendole  que  ténia  informacion  que  cra  arriaiio.  Tambien  andc  aqui  el  librillo  de  Rroberto  Estiene 
en  frances,  imprimido  el  afio  de  67  en  Anveres,  segun  en  el  dize  tcrriblemcnte  blasfema  contra  el  Santo- 
Sacramento  y  todos  los  articulos  de  la  Yglesia  Catholica,  con  una  eslraila  ymbencion  de  hazer  unes 
discursos  sobre  Hcrodoto.  La  otra  noclie,  aigunos  hcregcs  lo  dieron  a  la  puerla  :  como  que  melo  prcs- 
tavan,  yo  lo  hize  quemar  luego,  y  séria  bien  hazerlo  assy  en  Flandes  y  toda  otra  parte  de  quantos  se 
hallasen.  En  este  puntu  me  avisan  que,  de  concierto  de  la  Reyna,  el  Cardinal  Chalillon  pidio  que  le 
dexasscn  yr  con  esta  armada  que  va  a  la  Rochela,  que  el  ayudara  niuclio  a  la  guerra  contra  los  comu- 
nes  enemigos  con  elia  ;  y  la  reyna  le  respondio  que  no  le  qucria  dcxar  contra  el  Rey  su  hermano,  y 
luego  lo  hizieron  saber  al  embaxador  de  Francia,  y  con  estas  disimulaclones  piensan  enganar  a  unos 
y  a  otros,  etc. 

Dans  une  autre  lettre  adressée  au  Secrétaire  Çayas,  l'ambassadeur  espagnol  s'exprimait  en  ces 
termes  : 

La  de  V.  M.  de  xxiiij  de  diziembre  hn  poJIdo  entrar  en  esta  isla,  y  las  de  S.  M.  que  cl  s'  Duque 
de  Alava  me  escrive  tiene  para  mi,  no,  y  assi  no  tengo  que  respondcr  a  caria  de  S.  M.  Yo  escrivo  de 
la  manera  que  se  me  podran  cmbiar  de  aqui  adelante.  La  detenclon  del  dinero  esta  en  su  scr,  y  la  de 
las  urcas  que  en  el  mes  du  bebrero  llegaron,  que  valen  niucho,  assi  mismo,  y  este  Consejo  en  toda  con- 
fusion y  perplexidad,  como  de  gentcs  que  cstun  fuera  du  la  gracia  de  Dios,  de  cuya  mano  paresce 
venir  el  no  resolverse  en  cosa  buena,  y  aguardan  que  sera  del  mundo,  cayendo  en  un  error,  que 
siemprc  esta  en  su  mano  la  paz  y  la  guerra,  para  la  quai  insisten  Sicel  y  Quiper  y  el  Almirante  y 
aigunos  otros,  aunque  otros  la  detienen,  y  entre  sus  cosas  de  restituir  o  vedar  robos,  nadie  comiença 
a  hablarla,  porque  luego  es  mirada  como  papisla.  Yo,  ballando  la  comodidad  de  Mons.  de  Gordon,  capi- 
tan  de  Cales,  cada  dia  doy  avisos  al  Duquu  du  lu  (juc  aqui  passa  y  lu  furiiia  que  ay  de  servir  a  S.  M. 


360  RELATIOÎSS  POLITIQUES 

principes  de  Alemania  amigos,  que  en  A  Ibis  tomassen  esta  presa  y  la  embargassen,  y 
moviessen  eon  otros,  con  algun  ncbaqiic,  guerra  a  Amburg,  séria  cosa  convcnienie. 

Estos  senores  dessean  miicho  entondcr  que  la  proclamacion  que  Vueslra  Ëxeelienza 
dize  se  ha  publicado,  y,  quanto  mas  brava  fuerc,  la  lernan  por  mejor;  y  si  los  que 
liavran  armado,  hiziesscn  algun  dano  n  navios  ynglescs,  haria  mucho  al  caso,  y  elios 
entonces  aprelaran  mucho  a  la  Reyna  y  quiça  tomaran  las  armas  en  las  manos.  Ya  el 
Diique  de  Norctfoict  ha  coniençado  de  liablar  a  la  Reyna  despues  de  la  presa  deslas 
urcas,  diziendole  que,  si  cargava  la  guerra  de  un  principe  tan  grande  como  el  Rey 
Catholieo,  y  juntamente  inslava  el  ronipimiento  contra  el  Rey  de  Francia;  y  ella  dixo 
que,  si  havia  lomado  y  tomava,  que  era  por  hazer  mejor  partido,  y  que  ella  eonfiava 
que  el  Rey  nuestro  sefior  embiaria  alguno  desde  Ëspaiia,  con  quien  ella  podria  tratar 
mas  avenlajosamente,  que  con  Vuestra  Excellenza  y  comigo;  y  el  Duque  le  replico 
que,  por  los  avisos  que  tcnian  los  de  su  Consejo,  sabian  que  en  Espafia  no  havia  movi- 
miento  alguno  de  embiar  aca  pcrsona.  y  que  podria  ser  quanto  en  essa  parte  se 
engfliiasse;  y  ella  le  replico  que,  quando  esso  fuesse,  lenia  pensado  un  medio,  eonio 
enlretencr  al  Rey  nuestro  sefior  y  al  Rey  Chris"",  mas  de  dos  ailos,  concierios  tratos;  y 
dize  el  Duque  que,  segun  las  palabras,  queria  signifiiar  de  su  casaniiento  délia,  como 
si  estuviesse  para  casarse,  sin  embaraçar  la  salud,  la  edad  y  la  reputacioii.  Pero  loilo 
esto  sabre  mas  en  particular,  porque  Redolphi  se  verna  de  buena  maiiana  a  mi  casa. 

A  Montavilla,  este  eavallero  que  ha  venido  por  parle  del  Rey  Chrisiianissimo,  se  le 
dio  audiencia  el  maries  saneto,  y  le  explico  la  nueva  del  Principe  de  Conde,  que  a 
eilos  les  sabe  muy  mal,  y  ban  procurado  todos  estos  dias  de  contradeziria,  y  agora  la 
van  abaxando  y  desauctorizando  quanto  pueden,  porque  el  purblo  se  ha  espantédo 
mucho  dello.  No  quiso  assegurarlos  a  Montevilla,  ni  al  Embaxiidor  que  aqui  réside, 
que  la  armada  dexaria  de  yr  a  la  Rochela,  la  quai  es  de  scsenta  y  sieie  navios,  que 
estan  ya  a  la  boca  deste  rio,  aunque  la  infanteria  que  para  ella  es  menester,  no  esta  ievan- 
tada.  Dizen  que  cabe  Plemua  lienen  alguna  apercebida. 

En  lo  de  la  restitucion  de  los  robos  a  ambas  partes,  dixo  que  era  contenta  que  se 
entendiese,  y  assi  se  nombraran  comissarios  para  ello. 

A  la  licencia  que  ha  pedido  Montevilla  para  visilar  a  la  Reyna  de  Escocia  y  a  mi,  se 
le  ha  respondido  que  no  ha  lugar. 

Yo  cscrivo  por  las  otras  a  Vuestra  Excellenza  que  nucstras  urcas,  quando  fueron 

y  castigar  los  insolentes,  y,  pues  no  soy  con  tanta  estrecheza  guardado,  con  pagar  y  dar,  puedo  mas 
liazer  de  lo  que  solia,  y  en  esto  y  en  todo  lo  demas  con  constancia  perseverare  siempre  en  servir  a 
S.  M.  muy  contento,  pues  se  offrescen  cosas  seFIaladas  en  que  mi  buen  animu  parezça.  Lo  demas  rera 
V.  M.  por  las  que  a  S.  M.  escrivo,  y  Nuestro-Seîlor,  etc. 

(Archives  de  Sitnaneat,  Ettado,  Leg.  821,  fol.  38.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  I/ANGLETERRE.  361 

tomadas,  pelearon,  porqueeslos  cavalleros  que  me  giiardan,  me  lo  informaron;  y  no  es 
assi,  anies  sȔ  rindieron  sin  hazer  defensa  alguria,  y  tampoco  la  pudieran  hazer  Los  de 
Bnijas  me  cscriven  que  son  onze  les  lomados  ;  elles  aqui  no  dizen  que  son  mas  de 
oclio.  Podra  ser  que  ayan  aportado  essas  1res,  como  lambien  no  otorgan,  sino  onze 
charruas  de  les  vinos,  y  Papote  que  las  vio  tomar,  dize  que  son  quinze,  y  puedesele 
bien  créer,  porqiic  es  muy  devolo  desta  gente,  el  quai,  segun  estos  senores  dizen,  ha 
traydo  un  pliegode  Yligre,  que  esta  en  Alemania.  La  carta  de  Dassonlevile  dizen  que  no 
saben  que  la  lia  traydo,  y  no  séria  inconvcnienle  que  Dassonlevile  escriviesse  a  Thomas 
Gracian  o  olro,  que  ni  el,  ni  oira  persona  alguna  no  verna  de  Espaîia,  ni  dessos  Esiados 
aca,  por  causa  destos  négocies.  Los  Yngleses  que  de  ay  iian  liuydo,  son  ciento  y  treinta 
y  dos,  de  que  oslos  baron  tan  gran  ficsia,  como  si  fueran  ciento  y  treinta  y  dos  an- 
geles. 

De  ay  ha  venido  una  charrua,  que  era  de  Andres-Adrian  Soinchalfe,  mariricro  de 
Anvers,  el  quai  la  lia  vendido  a  un  mercader  de  Londres  llamado  Juan  Giirdines,  y 
este  estando  en  Anvers,  la  lia  cargado  de  ireinta  y  sois  sacas  de  hublon  y  muchas 
ospecerias  y  otras  niercaderias,  y,  so  color  de  yr  a  Embdon,  se  ha  venido  aqui  sin  impe- 
dimeiilo  alguno.  Olra  charrua  de  Hambstredam  lia  venido  aqui  cargada  de  pcscado  y 
otras  niercaderias,  y  no  lie  podido  saber  cl  nombre  del  patron.  Tambien  publican 
que  son  de  Emden,  de  donde  ante  anochc  vino  una  nave  cargada  de  nuichas  nier- 
caderias. 

Guillernio  Winlor  el  mayor  dezia  ayer  en  la  boisa  que  la  Reyna  eslava  bien  segura 
que  Viiestra  Excellenza  no  podia  armar  navios  y  que  assi  no  estuviessen  oon  cuydado 
de  las  morcadcrias  que  embian  a  Amburg,  y  dixo  que,  en  haviendo  acabado  de  armar 
estas  diez  naves  que  se  ponen  a  punto,  el  podra  yr  a  combatir  la  eiudad  de  Hambstre- 
dam y  sacar  los  Espanoles  de  Hollanda.  El  Guillermo  Dribas  que  fue  a  buscar  los 
mill  y  quinieiilos  marineros,  liavia  de  ser  buelto  el  jueves  passado,  y  no  ha  venido. 
Pienso  que  habla  falla  dellos.  La  artilleria  y  municiones  esta  ya  eu  las  naves,  y 
comionça  ya  a  hazerse  la  provision  de  panatica. 

Juan  Aquinos  anda  aqui  hazicndo  ima  informacion  de  lo  que  valia  la  armada  que 
perdio  en  el  puerio  de  S'- Juan  de  Lugo;  paresce  que  lleva  camino  de  hazer  alguna 
retencion  por  ello.  Para  prevenirlo  yo,  embiare  un  escripto  al  Consejo,  para  que  sea 
oasligado  el  Aquines,  como  cossario. 

Baplista  de  SanctW'ilores,  con  otros  quatro  mercaderes  desta  eiudad,  fue  al  Hucsse 
con  oomission  de  guardar  todas  las  mercaderias  de  nuestros  navios,  en  lo  quai  paresce 
que  lodos  lian  heelio  buena  diligeneia  en  conservar  lo  que  nos  havian  robado,  y  estimar 
los  robos  segun  las  provanças  de  los  libros;  y  como  estos  negocios  el  Consejo  los  ha 
remitido  aqui  a  quatro  dellos,  de  los  qualeses  el  un  el  Almirante,  siendo  el  el  principal 
ladron  de  todos,  han  embiado  a  llamar  al  Sanct-Wilores  aqui,  o  por  celos  que  me 
Tome  V.  46 


362  RELATIONS  POUÏIQUES 

avisava  de  lo  que  alla  passava,  o  por  aprelarle  que  no  vea,  si  quicren  mas  robar  de  lo 
hecho.  Ha  siete  dias  que  esta  aqui,  sin  que  se  ayan  dicho  cosa  alguna. 

De  Londres,  a  x  de  abril  1569. 

Posdata.  —  Havia  de  yr  osla  con  los  marineros,  y  por  partirse  Mes.  de  Montevile 
va  con  el . 

Agora  me  avisa  el  cuîiado  del  de  Norctfolct  como  se  han  embarcado  seiscientos  sol- 
dados,  de  los  que  han  liecho  aqui  secrelamcnte,  y  son  lodos  desse  pays,  y  esta  noclie 
se  embarcaran  oiros  tanios,  tambieii  de  la  misma  naçion,  mezclados  con  algunos 
Yngleses  y  Fianceses  Ugonoles  ;  llevan  qualrozientos  hombres  labradores  sin  armas 
mas  de  las  espadas.  Creo  seran  para  gasladores,  y  assi  me  avisan  que  Vueslra  Excel- 
lenza  en  el  punto  mismo  mire  por  sus  puertos.  Esta  génie  se  embarca  en  las  naves  que 
dizen  yran  a  la  Rochela. 

El  Duque  y  Conde  de  Arandel  se  esiaran  en  sus  cosas  aqui  ccrca,  sin  bolver  a  la 
Corle,  hasla  que  sepan  de  la  proclama  o  otra  novedad  de  ay,  para  començar  su  heciio. 
No  dexo  de  dezir,  como  hombre  que  esta  en  el  caso  présente,  que  serian  buenos  algunos 
millares  de  escudos  para  prestarles.  RidoUi  dite  que  con  caria  de  Lifelali  dara  lo  que 
fuere  menesier.  No  tengo  tiempo  de  esorivir  mas  largo.  Por  la  de  Su  Mag*  vera  Vuestra 
Ëxcellcnza  partieularmenle  lo  que  aca  passa,  la  quai  con  estas  ciras  suplico  a 
Vueslra  Excellenza  mande  embiar  a  Su  Ma^. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  40  et  41.) 


MDCCCLXXXV. 

Réponse  du  Conseil  privé  à  don  Guérau  d'Espès. 

{H  AVkiL  1569.) 
Réfutation    de  divers   griefs  allégués  par  Tambassadeur   espagnol. 

Responsio  Dominorum  qui  sunt  a  Secretiori  Consilio  Serenissimœ  Reginœ  ad  ea  quœ  ab 
oratore  Régis  Catholici  certis  quibusdam  arliculis  proposila  el  per  dominutn  Geor- 
gium  Speake  ad  eos  delata  sunt. 

1.  Quod  orator  ea  dimiilenda  esse  puiai  quae  anie  ediclum  Serenissimœ  Regrnae 
sequestrata  suni  aut  per  Vice-Admirallum  aul  per  alios  rapta  aut  per  vim  abducta 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  363 

sunt,  aperlius  exprimere  oportuerat  quaenam  sunt  illa  bona  aui  naves  quœ  ante  edictum 
detenta  aut  rapta  aiit  vi  illala  fuerunt,  et  ccrtis  nominibus,  locis  et  factis  designanda,  ut 
pro  rei  et  facti  qualitate  de  eis  recte  stalui  possit.  Et,  quamvis  illud  ad  pœnam  eorum 
qui  secus  ac  oportuerat  fecerani,  possit  pertinere,  id  tamen  ad  ipsorum  bonorum  resti- 
tutionem  non  spectat,  qua;,  quandocunqiie  per  alios  in  hoc  regiio  inveeta  et  illata  fue- 
runt, cum  ibi  reperiantur,  possiint  ex  causa  legiilima  supiTveniente  per  Serenissimani 
Reginam  retineri,  doncc  ipsi  constare  possi  tan  Rege  Catbolico  arrestum  in  Belgia  inter- 
positum  probetur  :  quod  cum  priinum  fuit  et  lam  improvisum,  et  praeter  morem  confœ- 
deratorum  et  contra  oinnem  juris  raiionem  interposiiuni,  causant  lolius  bujus  damni 
dédit  ut  nierito  damnum  dédisse  dicanlur,  qui  ejus  arrtsti  primi  aulhores  fuerunt. 

2.  Si  constare  potcril  Arthurum  Kellcgrew  aut  queni  alium  gravius  aliquid  in  sub- 
ditos  Régis  Catholiei  admisisse,  re  comperta  cl  probata,  pro  facti  qualitate  punientur  et 
damnum  iilatum  resarcieni. 

5-4.  Nulla  est  navis  regia  quse  Nova-Barca  appellalur,  nec  venit  quisquani 
nomine  Bordelle  legatus  ad  Reginam  ;  sed  verum  est  quatuor  ab  hinc  annis  navem 
quamdam  eo  nomine  venditam  esse  per  regios  ministros  euidam  Gregorio  mercalori 
Dorcestrensi,  a  quo  tempore  Regina  ea  navi  usa  non  est  :  quod  aulem  ab  eis  qui  in  ea 
navi  fuerunt  aut  ab  aliis  quibuscumque  commissum  esse  dieiiur,  severe  vindicabilur. 
Et  bona  quœ  extant,  conservabuntur,  quemadmodum  cdicto  rcgio  cautum  esi.  Pro 
ceteris  autem  in  raptores  judicium  dabilur,  modo  delinquenies  judiccntur  si  inira 
jurisdiclionem  regiam  deprehendanlur. 

Si  quae  naves  Neoportenses  a  Doveriensibus  contra  jus  captae  sunt  aut  bona  aliqua 
abducla,  non  modo  qui  deliquerunt  punientur,  sed  eiiam  curabitur  ut  naves  et  bona 
eonserventur  et  sequesireniur,  quemadmodum  edicto  regio  decretum  est.  (letenmi  quod 
ad  prolestationem  Oratoris  perlinet,  cavendum  est  ei  potius  ne  is  mandati  fines  et  o(Tî- 
eium  legali  in  hoc  negotio  praetergrcssus  sit,  et  id  circo,  re  tota  penitus  rxplorala,  Rex 
suus  scverius  in  eum  censeat  esse  vindicandum,  cum  nihil  Serenissima  Regina  in  tota 
hac  causa,  nisi  gravibus  injuriis  provocata,fecerit.  Tantum  abesl  ut  commemoraiœ  vin- 
dictse  ahqua  ratio  haberi  debeat. 

De  oeto  huicis,  quod  uUimo  ioco  diclum  est,Orator  non  videtur  de  re  ut  gesta  est, 
ceriior  esse  faclus;  nani,  cum  naulae  qui  in  illis  bulcis  fuerunt,  praeter  maritimae  navi- 
gationis  consuetudinem,  vélum  ciassi  regiae  (quae  ad  coercendos  pjralos  fuerat  emissa  ei 
in  districtu  regio  navigabat)  demittere  nollebant,  et  ea  de  causa  tormentum  esset  com- 
movendi,  non  nocendi  gratia  emissum,  irruerunt  in  unam  navem  regiam  omnes  hulcae 
et  priores  vim  intuleruni,  ut  nisi  reliqua  classis,  quae  lum  longius  aberat,  advenisset  ac 
illi  navi  periclitanti  succurrisset,  fuisset  ab  eis  penitus  submersa.  Quocirca  qui  ei  ciassi 
prœeral,  vim  repulit  et  eas  hulcas  ad  porlum  deduxit  nt  de  vi  stalui  possit,  quo  Ioco  iilse 
hulcse,  quemadmodum  alia  subditorum  Régis  Catholiei  bona,  eonservantur. 

{Record  office,  Cal.,  a*  218.) 


364  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXXXVl. 

Proclamation  de  la  reine  d'Angleterre  (Analyse). 

(1S  AVIU.  4S6U.) 

Elle  a  toujours  fait  tous  ses  efforts  pour  réprimer  les  actes  de  piraterie,  et,  quant  aux  sommes  qu'on 
l'accuse  d'avoir  retenues,  elle  ne  s'est  opposée  à  leur  envoi  aux  Pays-Bas  qu'après  avoir  appris  la 
saisie  des  personnes  et  des  biens  de  ses  sujets  par  le  duc  d'Albe.  Les  Espugnols  qui  se  trouvaient 
sur  ces  navires  reconnaîtront  eux-mêmes  que  s'ils  n'.ivaicnt  pas  été  protégés  par  les  oflîcicrs  de  la 
reine,  ils  seraient  tombés  au  pouvoir  des  pirates  français.  Elle  a  appris  plus  tard  que  l'argent  ap- 
partenait non  au  roi  d'Espagne,  mais  à  des  marchands,  comme  elle  l'a  démontré  à  l'ambassadeur 
espagnol.  Si  elle  n'a  pas  reçu  elle-même  Assonleville,  clic  a  permis  à  ses  principaux  conseillers  de 
négocier  avec  lui,  et  elle  était  disposée  à  traiter  d'une  restitution  réciproque  de  tout  ce  qui  avait  été 
saisi,  mais  Assonleville  n'avait  point  de  pouvoirs  suffisants.  Ce  sont  des  marchands  honnêtes 
qu'elle  a  chargés  de  vendre  les  marchandises  qui  pouvaient  souffrir  d'un  long  retard.  L'autorisation 
donnée  par  le  duc  d'Albe  d'armer  des  navires  est  un  mauvais  moyen  de  mettre  un  terme  aux 
pirateries,  et,  s'il  prohibe  le  commerce  arec  ses  sujets,  elle  saura  user  des  mêmes  moyens  en  défen- 
dant ses  droits  et  son  royaume. 

[Record  office,  Cal.,  n*  22(i  ) 


MDCCCLXXXVII. 

Don  Gtiérau  dEspès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(LOHDIIIS,  46  ATMIL  1863.) 

Il  a  communiqué  aux  seigneurs  anglais  la  réponse  du  duc  d'Albe.  —  Envoi  de  plusieurs  lettres,  dont 
il  en  est  une  écrite  par  l'évêque  catholique  de  Londres.  —  Ordonnance  de  la  reine  d'Angleterre. — 
Envoi  d'un  espion  espagnol  à  Anvers.  —  Prochain  départ  de  divers  navires  pour  La  I{ochelle  et 
pour  Hambourg. 

Con  Mos.  (le  Moiilevile  que  liavia  de  dexar  las  carias  en  Cales,  escrivi  a  Vueslra 
Excellenza,  aventurando  con  el  tin  pliego,  que  parlio  a  los  xu,  y,  porque  despues  me 
dieron  la  respuesta  los  deste  Consejo,  y  yo  los  lie  replicado,  conforme  era  menester,  y 
comunieado  la  replica  con  ostos  senores,  a  los  quales  les  parescio  muy  a  proposito,  y 
dizen  embiaran  por  ellos,  y  de  ay  tomaran  priiicipio  para  mover  sus  intenlot. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEHRE.  365 

Embio  a  Su  Mag^  el  primer  mémorial  mio  que  di  a  los  deste  Conscjo,  acerca  de  los 
robos,  su  respuesta  y  replica  mia,  y  juntamentc  eon  ello  la  mcmoria  de  los  navios 
dctenidos  y  robados,  que  aqui  ay.  Vuestra  Excellenza  lo  podra  ver,  y  la  carta  que 
escrivo  a  Su  Mag^.  Los  otros  son  triplicados  de  los  que  tomaron  al  Asiuriano,  y  la  otra 
supplicada  de  lo  que  fiie  con  Montevile,  y,  porquc  creo  lan  presto  no  se  podra  escrivir, 
de  manera  que  presse  sino  sola  una  caria  por  Cales,  havicndomc  rogado  el  Obispo 
calholico  de  Londres  que  escriviesse  a  Vuestra  Excellenza  fuesse  servido  de  assegurar 
a  Guilleni  Altrop  que  esta  lleva,  y  su  navio  que  trae  irigo  ay  para  vender,  y  con  el 
dincro  del  ayudar  a  los  estudianles  ingleses  de  Lovayna  :  lo  he  tenido  jjor  bien,  con 
tal  que  el  hombre  se  quedara  alli,  y  el  navio  se  bolvera  aqui,  con  ri  quai  va  un  lacayo 
mio  ingles  llamado  Gregorio,  muy  fiado  y  calholico,  que  habla  bien  espanoi,  que 
Marron  lo  conoscera  bien,  et  de  los  que  me  despidio  Sicel,  y  siempre  se  ha  estado 
en  casa  :  el  llevara  a  Vuestra  Excellenza  las  cartas  que  van  en  un  cano  de  lata  dentro 
de  una  vota  de  cerveza,  y  Vuestra  Excellenza  despues  podra  niandar  hazer  pliego 
dellos  y  embiarlos  a  Su  Mag'.  Por  la  niisma  forma  bolvera  con  las  cartas  que  Vuestra 
Excellenza  le  mandara  dar.  Entretanto  yo  continuare  los  avisos  por  la  via  de  Cales,  y 
todas  las  dcmas  que  se  offrescieren,  y  mande  Vuestra  Excellenza  favorescer  a  les  que 
arman,  para  que  salgan  poderosos,  y  avisarme  Vuestra  Excellenza  que  navios  scran  de 
armada,  porque,  segun  sean  y  puedan,  de  aqui  les  procurare  de  dar  en  que  se  empleen. 

Ayer  a  medio  dia  tuvo  Thomas  Gracian  el  placarte,  y  luego  la  Reyna  :  yo  no  lo  he 
Visio  aun. 

Un  Espanoi  que  aqui  se  llama  Montana,  y  en  Francia  Xinienez,  herege  que  esta  aqui 
mas  ha  de  diez.  anos  y  sirve  de  espia,  que  el  Obispo  del  Aquila  anduvo  muciio  iras 
cogerle,  esta  fuera  agora  de  aqui  havra  seis  dias;  si  va  a  Anvers,  sueleposar  en  casa  de 
Juan-Francisco  que  tiene  posada  :  no  va  sino  por  mal. 

De  Londres,  a  xvj  de  Abril  1569. 

Hasta  aqui  es  duplicada  de  la  que  llevo  Gregorio  hoy  a  xvj,  el  quai  lleva  todos  los 
pliegos  que  aqui  digo. 

He  recibido  la  de  Vuestra  Excellenza  de  vu,  y  estan  adverlidos  todos  estos  senorcs. 

Hoy  no  se  ha  tenido  Consejo,  en  leniendose  yo  avisare  a  Vuestra  Excellenza  de  los 
movimientos  que  havra.  Quatro  naves  dizen  que  yran  luego  a  la  Rochcla,  y  los  de 
Amburg  dizen  que  partiran  a  los  xxu.  Publican  que  yran  en  ellas  Thomas  Gracian,  que 
es  hombre  de  trezientos  miil  ducados  de  hazienda,  y  yran  dos  otros  cavallcros  ingleses, 
y  aun  sospechan  que  haran  alguna  gente,  eabe  Amburg.  Como  succéda  otra  cosa 
nneva,  dare  aviso  délia  a  Vuestra  Excellenza,  cuya,  etc. 

(Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  43.) 


566  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXXXVIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(LOMDRKS,  19  ATBIL  1S69.) 

Nouvelles  d'Ecosse.  —  Réponse  du  Conseil  relativement  aux  actes  de  piraterie.  —  Les  seigneurs  na 
tarderont  point  à  agir.  —  (I  importe  de  s'emparer  des  navires  que  l'on  envoie  à  Hambourg.  — 
Navires  destinés  à  Texpédition  de  La  Rochelle.  —  Armements. 

A  los  Hiez  y  scis  dcsle  escrivi  a  Viiestra  Excellenza  cou  Gregorio  criado  inio  i]ue  va  con 
une  cliarrua  de  unos  lalholicos  para  el  negocio  que  Vuestra  Excellenza  vera, y  lieva  copia 
de  las  demandas  y  respuestas  que  entre  este  Consejo  y  mi  lian  passade,  y  de  una  carta 
de  la  Rcyna  de  Escocia  y  del  concierlo  (pie  se  queria  hnzer  en  Escocia  entre  Jaymes  y 
el  Duque  de  Chaielaraull,  y  una  relacion  de  los  navios  queaqui  ay  delenidos  y  robados. 

Esta  manana  han  eslado  comigo  Bernardo  Anton  y  Giiillermo  Vinler,  el  capitan  de  las 
naves,  a  darmc  razon  de  parte  del  Consejo  de  como  se  havian  tornade  las  uleas,  que  era 
porque  no  havian  aiiiaynado,  y  que  las  otras  Ireze  de  Pltmua  lomaron  por  que  havian 
amaynado.  Tambien  me  dizcn  que  lodo  estara  conservado  para  su  tiempu.  Yo  les  dixe 
que  no  liavia  necessidad  de  conservacion  sino  reslituirlo  luego  y  que,  sino  fucsse  con  lai 
orden,  que  no  bolviessen  mas  a  mi.  Hizieron  un  discurso  de  lo  que  los  Inquisidores 
hacen  en  EspaîSa  conira  los  Ingleses,  a  lo  quai  los  respondi  lo  que  convenia,  y  assi 
mismo  a  todos  los  otros  cabos  que  eran  llenos  de  vanidad  y  iniperlinenciîi.  Yo  leiigo 
dadn  aviso  a  Vuestra  Excellenza  de  quan  presto  tuvo  Gicel  la  nueva  de!  placarte  publi- 
cado  ay  y  assi  esia  muy  puesto  en  hazer  rcspuesta  el  sefialadamente  a  aquel  cabo  que 
le  escueze  mueho  se  dize  que  la  delencion  del  dinero  no  se  ha  hecho  con  voluniad  de 
los  mas  nobles  deste  reyno.  Han  cmbiado  todos  estos  dias  al  Duque  de  Norfollq  y  Conde 
de  Arandel  para  que  viniessen  a  Consejo,  signiGcandoles  lo  que  el  placarte  contenia;y 
ellos  se  han  escusado,  diziendo  que  ya  han  dicho  a  la  Reyna  sohrello  su  paiescer  y 
que  assi  no  tienen  mas  a  que  yr  sobre  aquello  al  Consejo,  y  aunque  el  Conde  de  Pem- 
burgue  ha  ydo  a  hablarles,  no  han  querido  venir.  Cicel  y  los  que  son  de  su  voluntad, 
creo  que  haran  la  rcspuesta  y  la  publicaran  presto.  Estos  seSorcs  dizen  que  ellos  han 
embiado  eriados  suyos  a  advenir  de  todo  io  que  passa  a  sus  amigos  y  que  yo  no  me 
fatigue,  que  ellos  se  moveran  muy  presto,  y  que  entrelanto  Vuestra  Excellenza  si  liene 
aparejo  de  armada  en  nombre  de  |)articulares  y  no  dexe  de  acometer  esta  armada  de 
Amburgue,  en  la  quai  van  el  hijo  del  Almiranie  Guillcm  Vinter  y  un  hermano  suyo, 
Thomas  Gnician  y  miulids  olros  cavalleiis.  Di/(  n  que  yran  seis  naves  de  la  Reyna  muy 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'ANGLETEKKE.  367 

bien  armadas,  y  aun  ocho  se  pudieron  acabar  de  armarlas.  Aqui  ay  mas  de  mill  y  seis- 
cientos  mariruros  entre  buenos  y  ruines,  los  demas  hasla  cl  numéro  de  dos  mill  y 
dozienlos  que  dizen  que  han  menester  lomar  de  los  barqueros  deste  rio.  La  polvora  y 
artilleria,  como  tengo  escrip(o,  ya  esia  en  las  naves.  Dizen  que  saldran  desle  rio  despues 
de  maîiana  o  el  olro,  y  que  yran  a  Orua  y  de  alli  lomaran  la  derrola  hazia  Escocia  para 
ennocar  y  de  nlli  en  el  rio  del  Alvis.  Si  se  hiziessen  hechar  dos  ulcas  viejas  a  la  voca 
deste  rio,  séria  cosa  muy  conveniente,  y  algunos  Italianos  me  lian  advertido  que  de  una 
fortaleza  que  tiene  el  Obispo  dt;  Bredma  cabe  el  rio  se  pueden  arruinar  quales(|uier 
navios  que  en  el  enlran;  y  créa  Vuestra  Excellenza  que  en  romper  esta  flota  o  parte 
délia  0  estorvar  el  viage  que  ella  prétende  consiste  grande  parte  de  nuestra  jornada.  La 
armada  para  la  Rochela  se  esta  en  el  mismo  paragc,  y  segun  las  muclias  provisiones  que 
ha  hecho  la  Reyna  de  caças,  es  de  créer  que  tambien  yra  *.  De  Plemua  me  escriven  de  la 
vispera  de  Pasqua  que  avia  Ilegado  un  mandamiento  alli  que  librassen  très  ulcas  de 
aquelles  treze  a  un  capitan  frances  y  que  los  comissarios  corridos  de  tal  mandamiento, 
aunque  son  hereges,  querian  consultar  sobrello  aqui.  Tambien  me  avisan  que  la  nave 
del  capitan  Juan,  llamada  la  Barca  Fuy,  havia  traydo  aqueilos  dias  alli  dos  navios  espa- 
noles,  el  uno  cargado  de  naranjas  y  el  otro  de  azcyte,  Ayer  llego  una  nave  de  Amburgue 
cargada  de  municiones,  de  que  hizieron  esios  mucba  alegria  porque  estavan  con  falta 
délias  :  dizen  estos  marineros  que  todas  las  han  sacado  destos  Estados. 

Tambien  han  traydo  algunos  arcabuzes  que  han  sacado  destas  partes  por  via  de 
Cales  con  barcos.  De  lo  que  mas  succediere,  dare  aviso  a  Vuestra  Excellenza,  aquien 
suplico  mande  embiar  esta  a  Su  Magestad,  etc. 

De  Londres,  a  xix  de  abril  de  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  8:21,  fol.  43.) 

*  De  nombreux  document*  attestent  la  secrète  alliance  de  la  reine  d'Angleterre  avec  les  chefs  du 
parti  huguenot.  Dans  les  premiers  jours  d'ayril  1569,  le  prince  de  Navarre  et  Coligny  avaient  envoyé 
le  seigneur  de  Saint-Simon  vers  la  reine  d'Angleterre  pour  implorer  un  secours  dont  ils  avaient  pins 
besoin  que  jamais.  Jeanne  d'Albret  lui  avait  confie  les  lettres  les  plus  pressantes  et  la  princesse  de 
Condé  lui  avait  aussi  remis  quelques  lignes  où  elle  déclarait  que,  restant  sans  ressources  avec  sept 
enfants  après  la  mort  de  son  époux ,  elle  plaçait  ses  seules  espérances  dans  la  générosité  d'Elisabeth. 
D'autre  part,  le  duc  d'Anjou  annonçait  dans  un  style  pompeux  ses  récentes  victoires  à  la  reine  d'An- 
gleterre; mais  elle  lui  répondait  qu'elle  ne  pouvait  se  réjouir  de  l'effusion  du  sang  chrétien.  Henri 
Norris  ne  cessait  d'encourager  les  Huguenots. 


368  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCLXXXIX. 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(BaUXKLLKS,  ■it)  ATRIL  lSti9.) 

Il  n'y  a  pas  lieu  d'encourager  les  seigneurs  anglais,  ni  de  leur  donner  des  subsides.  Il  ne  faut  commu- 
niquer avec  eux  que  par  la  voie  de  Ridolfi.  —  Les  intentions  du  roi  sur  cette  question  ne  sont  pas 
connues.  —  Il  serait  utile  de  itavoir  ce  qu'a  promis  Assonlerille.  —  L'échange  des  marchands 
u'a  pu  se  faire.  —  Le  duc  des  Deux-Ponts  traite  avec  le  roi  de  France. 

Las  carias  de  V.  M.,  de  quinto,  once  y  doze  del  présente,  he  rrecevido  juntamente 
con  la  que  venia  para  Su  Mag^,  la  quai  y  las  mias  eml>iare  con  la  primera  coniodidad, 
como  lo  hago  siempre,  y  hasta  ajiora  no  lie  visto  para  V.  M.  ningunas  carias  de  las  que 
se  le  han  cmbiado.  Quando  las  huviere,  se  les  dara  el  mejor  recado  que  luere  pnsible. 
Ya  tcngo  escrilo  a  V.  M.  que  no  ay  que  iralar  en  dar  dinero  a  ninguno  desos  seûores, 
ni  paraque  admilerics  la  platiia.  Si  para  su  gasto  le  falta  alguna  cosa,  mi  advise  para- 
que  se  le  embie  por  la  via  de  Rrodolfi.  Hasla  agora  no  lengo  rrespuesia  de  Su  Mag**  de 
lo  que  manda  que  se  liaga  en  eslos  negocios,  y  parece  me  que  la  desvcrguenza  desos 
pasa  niuy  adelantc,  pues  toman  los  correos  y  las  cartas  y  hazen  olros  aclos  de  ostilidad, 
como  lo  podrian  hazer  cnemigos  declarados;  y  V.  M.  puede  asegurarles  que  de  la  parle 
del  Rey  nueslro  senor,  ni  de  la  mia  no  yra  persona  a  tralar  con  eilos,  y  conviene  muclio 
que,  |)or  todas  las  vias  que  le  fuere  posible,  procure  enlender  si  el  Consejero  Assonicvile 
ofrccio  bolver  con  podcr  de  Su  Mag'  a  iratar  con  ellos  o  si  les  hizo  alguna  promesa  o 
dio  esperança  de  su  buellad.  Procure  V.  M.  en  lodo  easo  d'escrivirme  por  lodas  las 
vias  que  pudierc  y  avisarme  muy  parlicularmenle  de  lo  que  alla  pasa. 

Que  de  aqui  no  ay  cosa  de  nuevo  que  poderle  dezir  mas  de  que  no  se  Irocavaran  los 
marincros  yngleses'.  De  los  mercaderes  se  ban  ydo  algunos  porque  andavan  libres 
debaxo  de  juramcnto.  Los  demas  se  guardaran  eslrechamenle. 

El  Duque  de  Dos-Puentes  ha  heeho  alto  cerca  de  Borgona,  quando  supo  la  muerte 

'   Le  22  avril,  don  Guérau  d'Espès  écrivait  au  duc  d'Albuquerque  : 

Aunque  no  van  muy  seguras  mis  cartas  ^c  las  manos  desta  gante,  dare  aviso  a  Vuestra  Excellenzt 
como  de  lo  dicho  de  enero  aca  estoy  detenido  por  esta,  Reyna,  y  gracias  a  Dios  siempre  con  salud  : 
assi  sea  de  Vuestra  Excellenza.  Tanto  a  podido  en  eslos  ereges  cl  miedo  del  cxcrcito  del  Duque  de 
Alva  que  quisicron  de  tcnerlc  parte  de  la  moneda  que  y  va  para  la  paga  del  y  lobar  muchas  hurcas 
muy  ricas  de  vasallos  de  su  regt»  para  valer  con  el  dinero  délias  a  los  rebcides  de  Franzia  y  Flandes. 
Todavia  ellos  tienen  mas  miedo  que  verguenza,  y  no  tcngo  yo  por  dificultoso  el  castigartes  :  siempre 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  369 

de  Conde  y,  scgun  me  avisan,  andava  en  trato  con  cl  Rey  Cristianisimo.  Podria  ser 
que,  pagando  lo  que  ha  gastado,  desarmase.  Yo  he  embiado  a  Borgofia  dos  mil  cavalios 
y  très  mil  infantes  para  en  caso  que  el  dieho  de  Dos-Puentes  quisiese  tentar  algo  en 
aquel  reyno  de  Francia. 
De  Bruselas,  a  vinie  de  abril  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  244.) 


MDCCCXC. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre), 

(LOMDRES,  2:)  AVRIL  1569.) 

Recommandation  en  faveur  du  porteur  de  la  lettre.  —  Départ  des  navires  pour  Hambourg;  c'est  à 
Douvres  que  s'assemblent  ceux  qui  se  rendront  à  La  Rochelle.  —  Secours  donnés  aux  Huguenots. 

Juan  Vignon  que  esta  lleva,  es  el  arrendador  de  la  barca  desse  lugar,  que  por  ciertas 
causas,  segun  el  dize,  fue  condenado  en  ausencia.  Dize  que  sera  catholico  y  buen  ser- 
vidor  de  Su  Wag''  y  Vuesira  Excellonza,  y  bazenie  plazer  de  yr  con  este  aviso.  Suplico 
a  Vuestra  Exceiienza  le  mande  respondcr  graciosamente  y  perdonarle,  que  yo  le  he 
assegurado  que  podra  cntrar  seguro  oy,  y,  quando  el  perdon  no  fuessc  possible,  sup- 
plicoa  Vuestra  Exceiienza  le  valga  esta  por  guiage,  para  que  buelva  seguramente.  Ue 
su  negocio  hara  informacioii  cl  Sec"  Prats. 

En  esta  liora  parte  la  flota  rio  abaxo.  Los  naves  de  la  Reyna  son  los  que  hazen  al  caso  : 
quien  estos  venciere  puede  tomar  loda  la  flola.  Por  el  mémorial  que  enibio  a  Su  Mag^ 
vera  Vuestra  Exceiienza  el  numéro  de  los  navcs  y  gente.  Estos  seflores  dizcn  que 
presto  vere  la  obra  que  elios  liaran.  Todavia  yo  querria  ver  algunos  naves  ingicsas 
abatidas  por  séria  dar  pricssa  para  lo  que  conviene.  Los  Franceses  han  tomado  quatro, 
que  han  espantado  lodo  el  Hueste.  Vuestra  Exceiienza  no  dexe  de  mirar  en  ello,  porque 

a  Su  Hag''  mandare  entender  en  ellos  de  veras.  De  lo  que  sucediere  dare  aviso  a  Vuestra  Exceiienza. 
La  Reyna  de  Escocia  esta  detenida  y  muy  guardada  :  entre  lanto  su  hermano  el  bastardo  como 
régente  manda  el  reyno  de  Escocia.  Aunque  el  Duque  de  Chatelerao  qu'es  alli  gran  senor,  parece 
que  quiere  ser  en  el  la  parte  de  la  Reyna,  todavia  como  el  y  el  Régente  son  deste  nueva  seta,  se 
terne  no  hagan  algun  ruyn  acordio.  (Arehivet  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  45.) 

ToMB  V.  47 


370  RELATIONS  POLITIQUES 

esta  flota,  de  yda  o  de  venida,  sino  le  hazen  mal,  ella  lo  hara.  Los  treinta  y  seis  navios 
que  van  a  la  Rochela,  estan  ya  en  Dobra. 

Benedetto  Espinoia  dizen  que  despacha  para  oy  un  correo  y  que  passara  a  Alemania  : 
séria  bueno  cogerle.  El  vcrgantin  de  que  yo  escrivi  a  Vueslra  Excellcnza,  se  detuvo  en 
esta  eosta  hasta  los  xvnj. 

Ayer  recibi  la  dupplicada  de  Vuestra  Excellenza  de  ocho  y  la  postdata  de  xv.  Yo  he 
hecho  ya  lo  que  en  ella  dizc  de  publicar  aqui,  como  no  se  die  la  caria  de  don  Frances, 
y  lo  hare  otras  vezes  con  buena  opportunidad. 

El  capilan  Botlo,  frances,  tiene  ya  las  dos  ulcas  enlregadas,  y  la  otra  le  defiende 
Espinoia  que  es  de  unos  sus  acreedorcs.  Tambien  lian  tomado  olras  dos  mas  pequeâas 
que  venian  de  Flandes  de  subditos  de  Su  Mag^. 

A  Maron  embie  con  el  ordinario  passadoel  mémorial  de  lo  que  lie  gastado  en  cxlraor- 
dinarios.  Vuestra  Excellcnza  mande  escrivir  a  Curiel  que  lo  passe  luego,  para  que  se 
me  embien  dincros  para  dar  a  cspias  y  oiros  gastos  '. 

De  Londres,  a  xxiu  de  abril  \^69. 

{Archives  de  Simaneas.  Estado,  Leg.  821,  fol.  46.) 

'  Le  même  jour,  don  Gucrau  d'Espès  écrivait  à  Philippe  II  : 

A  los  xj  y  xvj  desle  escrivi  a  V.  M.  por  via  de  Flandes  rauy  largo  lo  que  se  ofrescia  y  ■  inbiado 
copia  de  una  carta  de  la  Serenissima  Reyna  de  Escocia  y  de  los  conciertos  que  entre  los  de  su  reyno 
se  tratan,  y  una  memoria  de  los  navios  hasta  entonces  detenidos  en  este  reyno  y  de  las  rcspuestas 
que  ha  avido  entre  los  del  Consejo  desta  Reyna  y  rai  acerca  de  los  robos  y  pirateries  tan  manifiestas 
que  las  mismas  naves  de  la  Reyna  hazen  :  de  todo  lo  quai,  por  no  hazcr  mayor  pliego,  no  eoibio  dira 
relacion  con  esta.  Ayer  recibi  otro  pliego  de  V.  M.  de  doze  de  enero,  que  es  dupplicado  de  las  de  aquci 
dia  y  las  dupplicadas  para  las  Reynas  de  Escocia  y  Inglaterra,  el  quai  pliego  vino  por  Bayona  y  de 
Flandes  aqui  por  Cales.  Ya  tengo  dado  aviso  a  V.  M.  como  embie  su  cartas  a  la  de  Escocia  ;  yo  espero 
en  brève  respuestas  y  tambien  como  recibi  los  dupplicados  de  doze  de  enero  y  los  pliegos  del  ultimo 
de  hebrero  y  dos  de  março.  Con  esta  Reyna  de  Inglaterra  por  agora  no  hay  que  tratar,  despues  que 
el  Duque  de  Alva  ha  hecho  la  proclamacion  vedando  el  comercio  a  la  nacion  inglesa  y  dando  licencia 
de  armar.  Luego  tuvo  este  Reyna  copia  del  placarte,  y  Cicel  oomenço  a  querer  responder  con  otro, 
el  quai  havia  ordenado  con  palabras  muy  arrogantes  (segun  dizen),  y  porque  el  Duque  dize  que  estos 
progresses  de  la  Reyna  son  contra  la  voluntad  de  la  mayor  parte  de  los  nobles,  Cicel  lo  queria  hazer 
firmar  no  solo  a  los  del  Consejo,  pero  aun  a  los  mas  principales  del  reyno.  El  Duque  de  Norfoique  y 
Conde  de  Arandel  nunca  quisieron  yr  a  Consejo,  y  les  embiaron  muchas  embaxadas  los  de  la  parte 
de  Cicel.  Pero  al  fin  la  Reyna  ha  sido  contenta  que  no  se  rcsponda  al  placarte  del  Duque.  Dizen  el 
Duque  y  Conde  que  dcntro  de  brèves  dias  elles  haran  que  la  Reyna  haga  lo  que  deve  y  mndaran  el 
govierno  y  procuraran  se  restituya  lo  robado.  Cierto  ello  sera  facil  de  hazer  segun  las  volantades, 
estando  alteradas  contra  el  présente  govierno;  pero,  como  negocian  a  la  ynglesa  con  cautela,  los  unos 
no  se  osan  bien  declarar  con  los  ofros,  y  assi  no  tiene  este  negocio  la  presteza  que  en  otros  reynos 
tuviera.  Oy  me  han  embiado  a  dezir  que,  aunque  respondi  •  Bernad  Anton,  que  a  los  xix  deste  vino  a 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  371 

MDCCCXCI. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Esphs  (En  chiffre). 

(WlNSriKLO,  'i»  AVRIL  1S68.) 

Revers  en  Ecosse.  —   Elle  supplie  le  duc  d'Albe  de  Tenir  en  aide ,  par  quelque  moyen  que  ce  Mit 

i  ses  fidèles  sujets  assiégés  »  Dumbarton. 

Despues  de  la  partida  del  Obispo  de  Ros,  con  quien  os  escrivi,  recevi  très  despachos 
de  Escocia  jiintos,  aiinqiie  vcnidos  por  Ires  diversas  vias,  los  quales  continen  en  sus- 
taneia  que  el  Duque  de  Jateleraii  y  Milor  de  Heris  y  otros  mis  subditos  que  estavan 

hablarnic  de  parte  del  Consejo,  que  todos  aquellos  cabos  que  el  me  propuso  que  los  embie  al  Consejo 
ron  hombre  proprio,  quaiido  el  Duque  estara  alli,  por  que  la  benida  del  Bernaido  Anton,  no  sabe  el 
cosa  alguna,  fue  ncgociacion  de  Cecil  y  Lesester  y  cl  Almirante,  y  assi  lo  arc  por  darles  eamino 
quecometen  a  dcsavcnirse  declaradamente.  Todas  las  respuestas  que  el  dicho  Bernaido  Anton  me  dixo, 
eran  illusorias,  que  todo  lo  dctenido  estava  guardado,  loqual  es  falso,  que  las  treze  ulcas  que  hizo  cntrar 
en  el  puerto  de  Plemua  la  Nueva-Barca,  no  fue  con  orden  deste  Reyna,  aunque  yva  alli  su  estandarte, 
ni  el  cntregar  las  cinco  a  los  Franccscs:  a  lo  quai  yo  le  di  muestra  de  buenas  probanças;  y  assi  tambien 
queria  hazer  a  la  Reyna  de  Inglaterra  seîlora  deste  mar  con  supremo  dominio,  yo  le  dixe  que  era  muy 
inconstante  este  elcniento  para  quererlo  predoniinar  la  Serenissime  Reyna.  Tambien  le  jusiifîque  los 
progrosos  del  Duque  de  Alva  y  le  allane  lo  de  Juan  Man,  aunque  cllos  no  lo  dizen,  sino  tomandolo 
por  achaque  para  mi  detcncion,  tocando  a  los  agravios  que  dizen  elios  bazen  los  Inquisidores  en 
Espana  a  los  Inglescs  :  a  todo  lo  quai  le  respondi  dclante  del  capitan  Guillcrmo  Luinte,  y  el  segundo 
paresce  no  oso  darme  su  respucsta  en  escriplo  por  que  yo  no  le  replicasse  deste  misma  manera.  Pero 
pues  el  Duque  y  Conde  quieren  que  lo  haga  como  por  cabos,  yo  lo  hare  y  embiare  dello  copia  a  V.  H. 
Aqui  esta  la  flota  de  Amburque  aparejada  para  partir  dentro  de  quatro  o  cinco  dias,  tan  en  orden  y 
tan  rica,  como  V.  M.  vera  por  cl  memoria  que  délia  embio  :  cl  tomar  a  esta  séria  tomar  a  toda  Ingla- 
terra y,  aunque  el  hazeria  dctener  séria  dar  muy  buen  uguijon  a  lo  que  estos  eavalleros  pretenden 
hazer  en  scrvicio  de  V.  M.  Aqui  ya  tienen  nucvas  que  en  Olanda  se  arma  y,  si  la  armada  esta  presta 
y  es  podcrosa,  podra  scr  que  se  dctenga  su  parlida  :  tienen  ya  pilotos  de  Amburque.  El  Embaxador  de 
Francia  ha  prometido  tambien  a  Roberto  Rodoiffi  que  el  Rey  Christianissimo  hara  otro  scmejante 
placarte.  Yo  creo  cicrto  que,  si  la  Reyna  de  su  voluntad  no  muda  el  govicrn»,  que  antcs  de  un  mes 
havra  levantamiento  en  este  reyno,  y  tanto  mas  recibiendo  algun  dafio  algunas  deslas  armadas  de 
Amburque  o  la  Rochela,  o  fatigandoles  como  ellos  hazcn,  tomandoles  navios,  si  aca  se  muevc  alteracion. 
No  solo  con  el  socorro  destos  cavalières  que  digo,  pero  sin  ellos,  se  puede  mudar  el  govierno  deste  reyno, 
y  aun  queriendo  meter  las  manos  en  ello  vivamente  en  seAorearse  del  o  hazer  en  el  a  su  voluntad 
porque  la  Reyna  cicrto  esta  desamparada  de  muchos,  y  quasi  no  ay  quien  la  quiera  bien,  y  el  Consejo, 


57«  RELATIOINS  POLITIQUES 

a  mi  obedicneia,  por  necessidad  se  havian  sometido  a  la  autoridad  y  mando  de  mi  hijo  y 
que  so  color  desto  apuntamiento  el  Conde  de  Mure  se  ha  apoderado  de  las  personas 
dei  dicho  Duque  y  de  Heris  y  los  ha  hecho  poner  en  prision  en  cl  castillo  de  Mibourgh 
para  los  constrenir  a  que  viniessen  en  algunos  tratados  que  les  ha  propucsto. 

Agora  que  esto  se  ha  hecho,  los  ministres  deste  Reyna  abren  la  puerta  y  eamioo 
que  hasta  aqui  tcnian  ecrrada  a  los  mios,  y  la  forma  que  ha  tenido,  es  que,  despues  que 
esta  Reyna  declaro  al  Duque  su  intencion,  como  os  lo  tengo  escriplo,  los  mios  fueron 
detenidos  en  este  pays  y  mis  rebeldes  licenciados  y  embiados  antes  de  prepararse  de 
dinero,  y  los  demas  para  levantar  y  entretener  soldados.  Milor  Hunsden,  governador 
de  Bervich,  les  assistio  con  buen  golpcde  gente  de  pie  y  de  a  cavallo  inglesa  para  apo- 
derarse  de  los  que  me  son  obedienies,  los  quales  viendose  desamparados  y  sin  ninguna 
orden,  haii  sido  forçados  de  lomar  este  camino,  hasta  ver  algun  otro  socorro  mio. 
Pidenme  con  instancia  que  yo  emple  a  mis  amigos  y  me  aseguren  que,  qualquier  cosa 
que  se  haga,  en  la  primera  ocasion  mosiraran  evidentemente  que  la  bucna  voluntad  y 
fidelidad  que  me  han  tenido  y  tienen  non  a  enajenado  un  punto  de  sus  animos.  El  cas- 
tillo de  Donberton  esta  en  eslrema  necessidad  y  no  podra  eniretenerse  en  ninguna 
manera  mas  largo  tiempo  que  harta  principio  de  junio,  si  no  fuere  socorrido  de  algunas 
municiones,  artill«ria  gruessa  y  vituallos.  Yo  os  ruego,  senor  embaxador,  hagays  taïuo  por 

que  ella  tiene,  no  entiende  sino  en  sus  particularcs,  y  parescesele  bien  que  esta  tan  pobre  que  no 
ténia  treinta  mill  ducados,  scgun  estos  cavalleaos  dizen,  anles  destas  detenciones.  Alinges,  criado  de 
Cicel,  aunque  dizen  que  no  es  catliolico,  me  aviso  de  algunas  rosas  tambien  aparté,  y  dize  que,  si 
bien  no  tomaran  este  dinero,  tcnian  voluntad  de  ayudar  a  los  rebeldes  del  Rey  Christianissinio  y  ie 
V.  M.,  y  para  esso  bavian  hecho  aquella  invcncion  de  hazcr  armar  a  los  criados  del  Cardenal  de  Catil- 
lon  y  Principe  de  Conde  con  otros  quatre  o  cinco  Ingleses  :  a  vczes  con  el  cstandarte  de  la  Reyna  y 
a  vezes  con  el  de  Conde  robavan  quantas  naves  venian  a  este  reyno,  con  lo  quai  antes  destas  deten- 
ciones havian  tomado  mas  de  dozientos  mill  ducados,  casi  todos  de  vasallos  de  V.  M.  Tras  esto  les  vino 
la  comodidad  deste  dinero  que  luego  les  sallo  al  ojo,  y  Benedeito  Espinola  me  dezia  que  la  causa 
que  Cicel  le  dava  para  quererlo  tomar  cra  no  haver  tenido  la  Reyna  crcdito  en  Anvercs,  ni  en  Franca- 
fort  para  socorrer  sus  amigos,  y  creycndo  ellos  que  las  cosas  de  Flandes  no  estarian  tan  llanas,  y  que 
V.  M.  dissimularia  con  ellos  dexandoles  gozar  este  dinero  con  solo  dezir  que  pagarian  interes  del,  y 
que  de  los  robos  séria  esta  vez  como  destos  siete  o  ocho  aflos  atras  que  jamas  ha  avido  satisfacion,  y 
han  sentido  mucho  el  apretarlos  luego  deteniendo  sus  nicrcancias  en  Flandes,  porque  ellos  pensnvan, 
con  buenas  razones  por  las  causas  que  digo,  passar  todo  este  aI!o  con  V.  M.  sin  otra  mayor  rotura  y 
sostencr  con  sus  dissimulaciones  acostumbradas  los  rebeldes  de  V.  M.  y  del  Rey  Christianissirao. 
A  los  otros  cabos  que  V.  M.  me  manda  en  esta  carte,  especialmcnle  en  el  del  cuHado  de  Montagud  y 
el  advcrtimiento  que  es  menester  para  semejanles  negocios  en  el  y  en  qualquier  otro,  le  terne  yo  muy 
particular,  y,  porque  el  armada  que  va  a  Amburquc,  parte  desie  lugar  asta  hora,  dire  lo  que  mas 
sucediere  en  las  olras.  Nuestro-SefSor,  etc. 

{Àrehivet  de  Simancai,  Estado,  Leg.  83(,  fol.  i9.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  373 

mi  que  advirtais  desto  al  Duque  de  Alva,  rogandole  mucho  de  mi  parte  quiera  cmbiar, 
se  fuesse  posiblo,  alguna  cantidad  délias.  Se  uno  de  los  mios  pudiere  escaparse,  yo  selo 
embiare  al  Duque,  luego  que  tuviere  relacion  de  lo  que  passa  del  Obispo  de  Ros. 
De  VVincfeIt,  a  xxiij  de  abril  1 569. 

(Archives  de  SimancaSf  Estado,  Leg.  821,  fol.  48.) 


MDCCCXCII. 
Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiflFre), 

(39  AVRIL  dS69.) 

11  ne  peut  rompre  avec  la  reioe,  ni  attaquer  ses  navires ,  sans  Tordre  exprès  du  roi.  — 

Négociations  en  France. 

He  rrccevido  las  carias  de  V.  M.  de  16  y  19  por  mano  de  Monsieur  de  Gourdan  con 
la  rreJacion  de  los  navios  que  salen  a  la  Rrocbela  y  Ambur,  que  me  dio  el  hombre 
que  aqui  ténia  arrendada  la  barca,  el  quai  ha  sido  lanlo  velaco  que  por  rrespelo  de 
V.  M.  ciosele.  Hara  agora  ningun  mal,  pero  mandarle  he  advenir  que  no  enlre  mas 
aqui,  porque,  si  lo  hize,  le  hare  aorcar. 

Ya  tengo  escripto  a  V.  M.  oiras  vezes  que  yo  no  puedo  rromper  con  la  Reyna  sin 
respuesta  espresa  de  Su  Mag'',  laquai  aguardo  por  oras,  y  salir  yo  a  damnificar  esta 
armada  séria  rromper  la  gerra,  laquai,  como  digo,nn  podre  hazer  sin  la  dicha  respuesta. 

V.  M.  procure  de  avisarme  de  todo  lo  que  pasa,  leniendo  con  esos  senores  la  mcjor 
correspondencia  que  pudiere. 

El  correo  que  despacha  Benedeto  Espinola,  procurare  que  se  coxe,  y  escrevire  a 
Curiel  que  salisfaga  los  gasios  hechos  de  don  Frances. 

He  tenido  oy  cartas  de  24  y  de  la  Corte  de  7.  Su  Mag""  estava  bueno,  pero  no  he 
tenido  suya  ninguna.  El  Rey  Cristianisimo  tratava  de  concertarse  con  el  de  Dos-Puentes, 
pagandole  los  gastos  que  avia  hecho,  y  que  desarmase.  El  Conde  de  Mansfelt  estava 
junto  con  el  Duque  de  Auniale.  Hallavause  los  dos  campos  a  dos  léguas  el  uno  del 
otro  sobre  las  fronteras  del  ducado  y  condado  de  Burgofia.  No  ay  otra  cosa  que 
avisar  a  V.  M. 

De  Bruselas,  a  29  de  abril  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  243.) 


374  RELATIONS  POLITIQUES 


MDCCCXCUL 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(LONDRBS,  39  ATia  \tS).) 

La  flotte  qui  se  rend  à  Hambourg  est  encore  en  rade  de  Margate.  —  Audience  donnée  par  la  reine 
à  l'ambassadeur  de  France;  question  qui  lui  a  été  adressée  sur  ce  que  ferait  son  maitre  dans  le  cas 
d'une  guerre  entre  l'Angleterre  et  l'Espagne.  —  II  continue  k  encourager  les  teigiieurs.  —  Nou- 
velles d'Ecosse.  —  Le  vidamc  de  Chartres  est  arrivé  à  Portsmouth. 

A  los  ij,  iiij*,  x,  xi,  xij,  xvj,  xix  y  xxiij  deste  tengo  escripto  a  Vuestra  Excellenza,  de 
quien  solamente  tengo  lo  de  vii]"  y  la  duplicada  délia  a  los  xv  cou  una  cedidica  de 
Albornoz. 

Ya  he  dado  aviso  a  Vuestra  Excellenza  como  esta  armada  que  va  a  Amburque,  esta 
ya  en  Margat  y,  por  no  estar  las  naves  de  la  Reyna  prestas,  no  parten,  pero  no  tardara. 
La  memoria  de  las  naves,  que  son  duplicada  de  la  que  ya  cnibie,  va  con  esta.  Es  verdad 
que  el  Capilan  Monluc  lomo  las  quatro  naves  ynglesas  al  Hueslc. 

El  Embaxador  de  Francia  luvo  audiencia  ante  ayer  y  mostro  conlen  tarse  con  la  res- 
titucion  de  los  robos  de  ambas  partes  y  que  la  armada  no  fuesse  a  la  Rochella,  y  ayer 
tuvieron  un  parianiienlo  con  el  sobre  ello,  y  algunos  se  atrevieron  a  preguntarle 
que,  si  el  Rey  nueslro  scfior  hazia  guerra  a  Inglaterra,  séria  con  el  o  no  el  Rey  Chris- 
tianisimo.  El  Embaxador  me  embia  a  dezir  que  les  respondio  que  por  agora  nu  ténia 
comission  sino  de  requerirlos  sobre  la  restitucion  de  los  robos  y  que  esta  armada  no 
fuese  a  la  Rocbela  y  que  los  Reyes  Catholico  y  Christianisimo  eran  buenos  licrmanns. 

Eslos  senores  me  embian  a  dezir  que  antes  de  sels  dias  vere  cosas  nuevas  :  yo  les  lie 
dado  grande  animo  con  desseo  ver  el  successo. 

Han  venido  nuevas  de  Escocia  como  el  Régente  Jaymes  sobre  palabra  de  seguro  ha 
tomado  preso  al  Duque  de  Chatelarault  y  que  toda  aquella  provincia  eslava  rebuelta. 

Lo  que  passa  acerca  de  los  tratos  desla  Reyna  de  Ynglaterra  havra  vislo  Vuestra 
Excellenza  por  la  copia  que  embie  ayer,  y,  porque  pienso  escrivir  maiiana,  me  remito 
a  lo  que  mas  yra  en  aquella  carta. 

El  Vidame  de  Chartres  creo  que  ha  desembarcado  en  Porsemua  con  su  muger  y 
otros  Franceses  que  huyen  de  la  lempestad  de  la  Rochela. 

Esta  mandara  Vuestra  Excellenza  embiar  a  Su  Mag^,  como  las  demas,  cuya,  etc. 

De  Londres,  a  xxix  de  abril  \  569. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  373 

MDCCCXCIV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  S9  avbil  1JS89.) 

Lettres  saisies  par  Cecil.  —  Sa  correspondance  avec  la  reine  d'Ecosse.  A  défaut  d'ordre  contraire,  il 
se  joindrait  à  elle  dans  le  cas  où  un  mouvement  victorieux  éclaterait  en  sa  faveur.  —  Nouvelle  pro- 
clamation contre  les  pirates.  —  Les  navires  qui  doivent  se  rendre  à  Hambourg  n'ont  pas  quitté  la 
Tamise.  —  Un  Espagnol  s'est  rendu  à  Anvers  pour  y  faire  imprimer  un  livre  contre  la  messe. 

Juan-Perez  Florian,  correo  que  esta  lleva,  que,  como  tengo  escripto  a  Vuestra  Excel- 
Icnza,  llego  con  una  huica  a  esta  ysia  y  fue  preso,  traya  gran  qiianlidad  de  carias  de 
mercaderes  de  Lisboa  y  Médina ,  todas  las  quales  han  sido  registradas  una  a  una  por 
Cicel,  como  el  dicho  Florian  dira.  A  la  postre  se  ha  quedado  Cicel  con  algunos  pliegos 
que  le  paresce  haren  a  su  proposito,  para  provar  que  estos  dineros  son  de  mercaderes, 
y  hanle  dado  licencia  que  lleve  todas  las  otras  carias,  y  sabiole  fiança  Benedelto  Espi- 
nola  por  cierta  quantidad  de  dinero  por  si:  el  les  haze  dar  un  Yngies  que  ay  esia,  que 
era  escrivano  dellos,  persona  que  dessean  mucho,  el  quai  Vuestra  Excellenza  en  ma- 
nera  alguna  no  consienta  que  se  de,  pues  Florian  es  fuera.  De  Lambert  Luques,  corre- 
dor  de  Anvers,  avise  ayer  a  Vuestra  Excellenza  como  es  llegado  aqui,  y  que  le  liable 
y  se  mostro  muy  fuera  del  tralo  que  oy  me  certifican  que  trala,  que  es  rescalar  a  dinero 
estas  mercadurias,  que  los  Ingleses  no  dessean  otra  cosa.  Mande  advertir  Vucsira  Excel- 
lenza assi  a  los  Benvises  por  cuya  orden  se  sospecha  viene  como  a  otros  :  no  entiendan 
en  ello  porque  es  cosa  que  no  conviene. 

El  Obispo  de  Ros  esta  aqui  y,  por  parle  de  la  Rcyna  de  Escocia,  apriesfa  mucho  a 
esta  fteyoa  a  que  le  de  libertad.  Oy  me  lia  embiado  a  que  le  diesse  cifra  para  escri- 
virme,  y  assi  lo  he  hecho,  y  aun  se  dara  orden  que  l(>  liable.  Podria  ser  alguna  gran 
novedad  por  aca,  y,  si  a  caso  se  levania  voz  de  «  Viva  la  Reyna  de  Escocia!  »,  pienso 
endereçarme  a  ella,  si  la  cosa  va  de  vencida,  si  Vuestra  Excellenza  no  me  advierle  de 
otra  cosa.  Entretanto  estes  sefiores  dizen  que  haran  su  negocio  :  yo  querria  ver  ya 
hecho  algun  movimienlo. 

Han  publicado  una  proclamacion  contra  los  piratas,  es  sobrefalso  toda;  y  al  Embaxa- 
dor  de  Francia  enlretienen  con  dezir  que  se  venga  a  cuenta  de  las  piraterias  de  ambas 
parles. 

La  armada  que  ha  de  yr  a  Amhurg,  se  esta  a  la  boca  del  rio  a  Quinborg. 


376  RELATIONS  POLITIQUES 

El  Espaiiol  llamado  Martino  bolvio  y  dize  havia  ydo  a  Anvers  para  hazer  imprimir 
un  libro  contra  la  missa. 

De  Londres,  a  xxix  de  abrii  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  52.) 

MDCCCXCV. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe  (En  chiffre). 

(Londres.  30  atril  1S69.) 

Actes  de  piraterie.  —  Nouvelles  d'Ecosse.  —  Képonse  des  conseillers  de  la  reine.  —  On  s'attend 
au  retour  d'Assonleville.  —  Un  envoi  d'argent  est  plus  que  jamais  nécessaire. 

Con  la  de  antier,  euya  dupplicada  va  con  esta,  avise  lo  que  se  olTrescia.  Los  que  la 
llevan,  son  unes  palrones  de  ulcas  flamencas,  que  Ilevan  caria  mia  aparté  para  Vuestra 
Excellenza  por  havcr  olros  laïcs  por  ellos,  y  haverles  dado  Cicel  un  pliego  :  séria  bien 
tomarle. 

La  armada  que  va  a  Amhurque,  no  es  parlida  aun  de  Margale,  mas  no  tardara.  La 
olra  que  va  a  la  Rochela,  en  cl  caniino  de  Dobra  a  Porsenuia,  loiuo  1res  navios  francB- 
ses  que  venian  de  Sevilla,  pero  las  mcrcancias  son  de  vasailos  do  Su  Mageslad.  Olra 
ulca  nuesira  que  venia  de  Berberia  ban  tomado,  y  olra  de  Canaria,  de  la  quai,  sin  llegar 
a  tierra,  despachan  con  barcos  le  mercaduria.  La  Nueva-Barca  bolvio  de  la  Rocliela, 
donde  llevo  las  ulcas,  y  de  alli  ba  traydo  cl  Vidame  de  Chartres  con  su  niuger  y  su 
casa  y  otros  Franceses  y  algunos  Ingleses  que  eslavan  en  servicio  de  Conde. 

El  régente  Jayme,  sobre  concicrto  de  platica  y  seguro,  dizen  que  ha  tornado^oreso 
el  Duque  de  Chalelarault,  Conde  de  Casteles,  Milort  Arie,  Arcobispo  de  Sanlo-Andrea, 
y  los  otros  se  ban  saivado.  La  Reyna  de  Escoeia  a  los  24  no  lo  sabla  aun,  a  la  quai 
han  dado  facultad  que  nombrasse  el  Obispo  de  Ros  a  tralar  aca  con  la  Reyna,  y  assi 
es  venido.  No  responde  aun  a  la  carta  de  Su  Mageslad ,  mas  no  tardara  dos  dia^:  la 
respuesla.  El  dicho  Obispo  aun  no  le  he  hablado. 

Ayer  hize  dar  el  Consejo  essos  cabos  de  lo  que  yo  respondi  a  Bernad  Anton  porque 
no  trocassc  la  respuesla  Sicel  y  por  darles  occasion  a  lo  que  crco  se  hara  presto,  y  no 
quiero  escrivirlo  hasta  que  se  haya  hecho.  Por  los  mismos  cabos  conoscera  Vuestra 
Excellenza  lo  que  el  me  devio  dezir  conforme  a  lo  que  respondi.  Vuestra   Excellenza 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERIiE.  377 

podra  «dvertir  al  Ënipeiador  que  este  Gonsejo  esta  atendiendo  a  alguii  inovimiento  que 
el  Duque  Augusto  lia  de  liazer,  que  miren  a  lo  que  su  hermano  hizo,  que  yo  no  sos- 
pecho  cossa  buena  de  la  eonfiança  cou  que  los  liereges  desle  Gonsejo  estan  dello  alegres, 
y  yo  espero  antes  de  pocos  dias  eserivir  cosa;:  mas  aplaziblcs,  si  plaze  a  Dios. 

De  Londres,  a  xxx  de  abril  1SG9. 

Posdata.  —  Despues  de  haver  escripto  lo  que  va  eon  esta,  he  recibido  la  de  Vuestra 
Excelleuza  de  xx  y,  no  me  queda  mas  que  dezir  por  agora  sino  que  aqui  todos  los  del 
Gonsejo  desta  Reyna  lenian  por  cierta  la  buelta  de  Assonlevile,  y  paresce  que  havia 
offrescido  de  procurarlo  y  con  caria  de  Su  Magestad  si  fuere  possible,  y  el  Duque  de 
Norfoltque  desengiino  a  la  Keyna  assi  deslo  como  de  mensagero  de  Espana.  Agora  ya 
estaii  sin  eonfiança  dello  :  solo  les  dctiene  el  ver  los  robos  que  han  hecho,  y  yo  sabre 
de  raiz  lo  que  Assonlevile  passa  con  ellos  y  lo  avisare. 

Lambert,  un  corredor  de  Anvers,  ha  venido  aqui  sin  caria,  y  no  le  han  hecho  obsta- 
culo.  Pensavan  aigunos  que  venia  a  tratar  particularmente  por  algun  dueno  de  los  dine- 
ros,  espcciaimente  dcl  Bonvisi  ;  yo  he  le  hecho  llamar,  y  me  ha  assegurado  que  no 
tratara  cosa  alguna  dessas. 

Querria  que  Vuestra  Excellenza  me  mandasse  remilir  luego  los  dineros  de  las  cnentas 
extraordinarias  porque  son  mucho  menester  ;  y,  si  fueren  mencster  mas,  lo  avisare  pues 
agora  es  cl  liempo  que  no  se  pueden  escusar. 

De  Londres,  a  xxx  de  abril  de  1369. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821  fol.  54.) 


MDCCCXCVI. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès '{En  chiffre;  '. 

(;«  AVRIL  1869.) 

Elle  lui  transmet  une  lettre  du  comte  de  Huntly  et  insiste  pour  obtenir  de  prompts  secours 

du  duc  d'Albe. 

Yo  lie  recibido  agora  la  caria  que  va  con  esta  del  Conde  de  Huntly,  la  quai  yo  he 
hecho  irasladar  de  palabra  a  palabra  para  que  vos  la  veais*,  y  yo  creo  que  el  hara  lo 

•  Traduit  du  français  en  espagnol. 

'  A  cette  lettre  se  trouve  jointe  la  lettre  suivante  du  comte  de  Huntly  : 

Antes  de  agora  he  escripto  a  V.  M*  por  la  via  de  Milord  Reys  la  buelta  que  el  Duque  de  Catelerao 

Tome  V.  48 


378  RELATIONS  POLITIQUES 

que  (Jize  por  que,  demas  de  la  obligation  que  me  tiene  por  haverle  salvado  su  vida  y 
bienes  que  le  he  dado,  ay  capital  euemistad  enire  el  y  el  Conde  de  Mure,  el  quai  ha 
hecho  morir  a  su  padre  y  a  su  hermano  y  querido  hazer  lo  mismo  del  y  acabar  del 
todo  su  casa.  Este  Conde  de  Hontly  tienc  todavia  en  mi  nombre  todo  el  pays  del  North 
y  ha  atraydo  los  mas  que  tenian  la  parle  de  mis  rebeldes,  y  sabemos  bien  el  socorro  que 
esto  Keyna  podra  dar  a  los  rebeldes  que  quedan,  y  con  poco  socorro  havria  medio  de 
irlos  e  enconlrar  o  por  lo  menos  echarlos  de  un  golpe  del  pays,  y  apoderarnos  de  muchas 
plaças  de  imporlancia;  y,  si  de  la  parte  de  Donberlon  ay  concurrencia,  no  falla  sino  mii- 
niciones  y  un  poco  de  dinero.  Todo  cl  pays  del  ^^  este  no  dexara  de  kvaniarse  luego  en 
mi  favor,  no  enibargante  qualquier  apuntamienlo  o  promesa  que  aya  hecho  el  Duque 
de  Chatelarault  con  el  Conde  de  Mure  y  sus  adhérentes,  porque  ninguno  de  los  dos  no 
pucde  durar  largo  tiempo  o  que  a  lo  menos  el  uno  quede  del  todo  destruido.  Yo  os 
ruego  advirtais  desto  al  Duque  de  Alva  en  loda  dilifrencia,  al  quai  cmbiare  lo  mas 
presto  que  me  fuere  posible  una  persona,  y  rogarle  leys  de  mi  parle  que,  si  por  vinlura 
uno  de  los  hermanos  del  dicho  Conde  de  Honili  fuere  por  alla  para  le  pedir  socorro, 
que  el  lo  reciba  lambien  como  si  huviera  passado  por  aqui  y  yo  le  huvicsse  acompaiiado 
con  mis  carias  ;  y  el  mas  promplo  socorro,  por  poco  que  sea,  es  lo  que  mas  conviene  y 
saliendo  vauos  los  designos  desia  Reyna  por  esta  parle.  De  Duquel  <  paresce  que  c.-ie  ase- 

y  los  del  Conde  de  Delain  ban  hecho,  ensuciandose  cun  el  Conde  de  Mure,  de  lo  quai  yo  no  havia 
savido  cosa  niuguna  hasta  qu'estos  mêla  dixeron  un  dla,  apunlandome  que  fu esse  su  capitan  gênerai  : 
o  quai  yo  be  recusadoj  y  asi  suplico  a  V.  M*  que  con  brevcdad  me  baga  saber  su  intcncion  por  que 
eslando  lan  lejos  me  puedo  asegurar,  sino  de  Milor  Caufrud  y  Milor  Ogiivi,  que  no  lienrn 
ningun  tracto  con  ellos,  por  lu  quai,  si  yo  pueda  evitar  mi  total  ruyna,  no  harc  cosa  ninguna,  bàsla 
tener  este  aviso  de  V.  U'  a  quien  suplico  no  tome  a  mala  parte  lo  que  hiziere,  asegurandose  que, 
mientras  tuvierc  vida,  me  hallara  fiel  a  su  servicio,  y  sera  mcjor  que  yo  sca  rcservado  que  pareccr 
con  estes  lra> dores,  si  ya  no  fuere  otra  la  voluntad  de  V.  M'.  Ellos,  seHora,  os  ban  engatiado  muy 
malamente  y  quieren  que  el  dano  cayga  sobre  mi,  al  quai  no  terne  ningun  respecto  con  que  pueden 
servir  a  \.  M'',  a  la  quai  suplico  muy  bumillmcnte  de  mucha  priesa  al  socorro  de  estrangeros  o  a  la 
vuella  de  V.  M',  si  es  possible,  de  qualquier  mancri  que  fuesse.  Si  viniere  armada  de  Krancia,  dare 
orden  que  decienda  a  la  parte  del  Northe,  por  que  es  le  mas  scgura,  y  yo  lo  podre  en  peligro 
y  riesgo  todo  por  vucstro  servicio.  Sea  lo  que  fuere  que  qualquier  cosa  que  aya  passado  del  Uuque, 
no  lo  ba  hecho  bien  con  V.  H'',  ni  comigo,  y  por  esto  la  torno  a  suplicar  muy  humillmente  quiera 
dar  priesa  al  secorro  de  Espaiia  y  Francia,  y  yo  tomare  cl  ncgocio  sobre  mi  y  a  mi  cargo.  Dos 
mill  o  dos  mill  y  quinientos  hombres  bastaran  con  algunas  municiones,  y,  qualquier  cosa  que  yo 
haga,  suplico  a  V.  M''  este  muy  asegurada  que  sera  tal  que  todo  el  pueblo  conocera  que  mi  vida 
y  todo  lo  que  tengo  es  de  V.  M':  el  porlador  es  seguro.  y  con  cl  suplico  a  V.  M.  me  avise  lo  que 
quiere  que  yo  baga. 

'  Il  s'agit  ici,  je  pense,  du  château  de  Dunkeld,  que  les  partisans  de  Marie  Sluart  occupaient  encore 
en  1570. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  379 

giirada  por  la  inteligencia  que  se  liene,  y  yo  creo  que  el  esfuerço  que  los  demas  rebeldes 
mios  podran  hazcr,  no  es  de  considcracion. 
De  Vvinfeld,  el  ullimo  de  abril  1369. 

(Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  831-) 


MDCCCXCVII. 

/.  Aldaye  à  Cecil  (Extrait). 

(30  AVRIL  1669.) 
U  lui  envoie  des  lettres  qu'il  a  enlevées  à  un  marin  espagnol. 

Wherc  my  mislia])  is  suche  at  this  tyme,  Riglit  Honiiorable,  that  I  ani  a  prisoimer 
in  ihe  Compter....  And  now,  if  il  may  please  you,  tiiese  be  to  advertise  Your  Honnor 
that  yesterdaye,  in  the  after  none,  ther  was  brought  into  this  bowse  a  certeyne 
Spanyard  named  Farnandino  de  Jarula,  a  maryner  (as  he  saiih)  of  one  of  the  assavers 
that  brouglit  the  threasuer  lo  the  Duke  de  Aiva,  who  at  his  coniyiig  (as  lyke  wise_ 
hetlier  lo)  takelh  his  ymprisonnient  grevously,  not  knowing  (as  he  saith)  wher  apon  hc 
shouid  be  ymprisonned.  And  when  I  perceyved  his  lamentation  (thineking  ther  was 
suni  farder  malher)  I  grewe  in  talke  with  him,  and  wiih  faire  wordes  eomforled  him, 
groping  so  farre  that  I  understode  by  him  that  he  was  going  over  sea  wilh  a  Frenche- 
man  in  a  barkc  of  Diepe.  And,  with  dyvers  feehes  I  made  (allhough  he  excused  ail 
tliinges  as  weil  as  he  might),  1  learned  that  he  was  apointed  to  carry  lettres.  And 
shewed  me  ihat  he  ihouglit  the  saide  Frencheman  had  aceused  him  aboughtes  those 
lettres.  And  when  I  had  learned  this,  I  gave  more  deligenteye  towardes  him,  suspeeting 
he  might  hâve  sum  lettres  abought  him,  which  sodenly  he  might  convaye  into  sum 
hole  or  other  wyse,  considering  no  man  atlended  apon  him.  And  allwayes  fed  him 
with  faire  and  comfortable  wourdes,  so  far  foarth  as  in  th'end  bcforc  he  went  to  bed, 
I  gott  at  his  bandes  those  lettres  he  had  abought  him,  which  I  send  to  Your  Honnor 
hère  enclosed,  beseching  Your  Honnor  to  accept  myne  endevours  in  this  case  in  as 
good  parte,  as  I  with'faithfull  and  loving  hart  lowardes  Her  Majestie  hath  showed  the 
same.  And  aiso,  if  iher  be  farder  matter  Your  Honnor  woiiid  I  shouid  learne  of  him, 
yf  it  shall  please  you  to  signifie  the  same  to  me,  and  graunt  him  sum  lybertie  lo 
walke  in  the  howse  by  cause  he  is  now  close  prisonner,  and  his  boites  taken  of  his 


380  RELATIONS  POLITIQUES 

legges,  thaï  he  may  fynd  that  he  lialh  alieyned  anny  favor  for  my  snke,  whiche 
I  hâve  promised  he  should  do  :  then  dont  1  noi  lo  learne  at  his  handes  so  muche  as  he 
knoweth,  whiche  from  tyme  to  (yme  I  will  signifie  unto  Your  Honnor.  And  yel  dare 
I  answer  for  his  safTe  ymprisonmeni  boddy  for  boddyc  (so  long  as  lie  is  hère  in  my 
companye),  and  also  that  ther  shall  none  oiher  person  speake  with  him  (except  it  be 
Your  Honnors  pleasure).  And  thus,  comending  Your  Honnor  to  the  tuicion  of 
Almightie  God,  I  wishe  your  honnorable  hart  desier. 
Scribled  in  hast,  tliis  last  of  Aprill,  A*  1569. 

{Record  office,  Cal.,  n*  80.) 


MDCCCXCVIIL 

Interrogatoires  de  certains  corsaires  au  sujet  des  lettres  de  marque 
délivrées  par  Louis  de  Nassau. 

(6  MAI  1869.) 

Ces  corsaires,  qui  avaient  été  obligés  par  les  vents  contraires  d'aborder  dans  le  comté  de  Lincoln . 
déclarent  avoir  toujours  respecté  les  marchands  anglais,  leur  xeul  but  étant  de  combattre  If- 
duc  d'Albe. 

The  shippe  or  hoye  called  the  Catnell  of  A  mstrodame  arryved  at  the  isle  of  Thorpe 
in  the  counlie  of  Lincoln,  master  therof  Dericke  Allerson,  of  Amslrodame. 

1  thincke  if  the  Grave  Lodovicke  be  a  subjecte  of  th'Enipire  (as  I  lake  iiiin  lo  be) 
and  so  halhe  th'Emperor  his  superior,  his  lettres  of  marque  graunted  lo  Johan  Abeli 
be  not  good  in  lawe,  and  so  the  takinge  of  the  lioye  and  goodes  by  ihe  said  John  Abeis 
is  not  warranted  by  him. 

Then  it  foloweth  that  the  said  shippe  mosl  be  reslorod  lo  the  masler  and  owners, 
and  the  goodes  to  the  merchanles,  when  lime  siiall  require. 

And  nowe,  by  cause  bolh  the  master  and  merchantes  be  subjects  to  ihe  Kinge  of 
Spaine,  bolh  the  shipp  and  goodes  and  also  ihe  men  which  be  subjectes  lo  ihe  Kinge 
of  Spaine,  mosl  be  staied,  the  shipp  and  goodes  put  in  safe  custodie,  excepte  such  as 
canot  be  kepte  without  danger  of  putréfaction  or  détriment  in  goodnes  and  priée,  which 
may  be  solde. 

And  for  that  purpose  cerlen  indiffèrent  pensons  may  beappoinled  lo  veweand  preise 


DE^  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  581 

the  said  goodes,  wlio  shall  descernc  stich  of  ihe  samc  goodes  as  canot  be  well  kepte 
from  the  reste  and  make  a  perfci  invonlorie  as  well  of  thème  as  of  th'other. 

Siim  parle  of  the  value  and  priée  of  the  goodes  may  be  allowed  to  finde  the  master 
and  men  iintill  further  order. 

The  cxamination  of  Johait  Abels,  laie  captai/ne  of  the  J le  of  Skormencawch  and  kepcr 
of  the  sea  markes  at  Dockonie,  taken  before  the  righte  ivorshippefull  sir  Ilenrtj  Chjn- 
tonandsir  William  Skipwithe,  knightes,  Roberte  Carre,  esquire,  shérif  of  the  countie 
of  Lincolne,  George  Hennage  und  Leonarde  Irbie,  esquiers,  the  sixte  daye  of  maye 
anno  Domini  IS69. 

Firste  he  saith  thaï  the  Grave  Lodowicke,  knowinge  him  and  his  service,  sente  for 
him  by  lettres  at  the  begynyng  of  his  warres,  promesinge  hini  good  interteynmente, 
iippon  which  cause  hc  repaired  iinto  him  into  his  campe  at  a  place  called  the  Dame, 
two  myles  from  Groynynge,  and  ther  contynued  with  liym  till  the  brake  up,  in  which 
tyme  he  didde  not  only  disburse  dyvers  sommes  of  moneye  of  his  owne,  but  aiso  toke 
of  crédit  oilier  sommes  of  moneye,  which  was  emploid  about  the  affaires  of  ilic  said 
Grave  Lodowick. 

Item,  he  further  saithe  that  for  the  satisfaction  of  the  thinges  uppnn  crédit  for  the 
said  Grave  Lodowick,  his  shippe  ys  staid  under  reste  at  Emden  and  ther  remaynithe. 

Item,  ymmcdiatcly  after  his  deparlure  l'rom  Dockinge  in  Weste-Frislande,  the  papis- 
tes and  frcindes  to  the  Duke  of  Alha  spoiled  hys  house  and  toke  ail  liys  goodes  and 
put  his  wief  ont,  who  came  to  him  to  Emden,  wher  slie  is  yet  remaynynge.  And  for 
lliat  his  goodes  were  wasled  and  spoiled  and  his  owne  shippe  taken  for  debtes  of  the 
aforesaid  Grave  Lodowick  and  having  not  wherof  to  lyve,  didde  sewe  unto  the  Grave 
Lodowick  to  bave  licence  and  a  lettre  of  marke  to  lake  tlie  goodes  of  «11  sutche  as 
weere  under  the  Duke  de  Alba,  which  he  in  consideracion  aforesaid  didde  graunte 
and  which  he  hathe  redie  to  shewe  under  his  hand  and  seale. 

Item,  havinge  the  said  licences,  he  wente  to  a  place  callid  Nordon,two  myles  from 
Emden,  about  the  x""  of  februarie  last  paste,  and  ther  hired  a  small  boote  of  one  callid 
Rijnd  Herers,  and  he  this  examinale  with  xxv"  maryners  and  with  ordynaunee  and 
miiiiytion  went  to  the  sea,  wher  as  he  toke  a  shippe  of  Weste-Frislande  goinge  towar- 
dcs  llitinberglie  laden  with  maichaiidize,  ont  of  the  which  lie  toke  certcn  chese  beinge 
the  goodes  of  the  subjecles  of  the.  Duke  Albe.  The  reste,  beinge  goodes  belonginge  to 
men  of  Ilambrough,  he  didde  lette  passe  untouched. 

Item,  aller  this  he  toke  a  hoye  commynge  from  a  placecallid  Delftziel  in  Grownynge- 
lande,  havinge  onlie  her  ballaice  in  and  no  marcliaundize  and  beinge,  as  tliey  said,  goinge 
to  lade  with  eoriie,  in  which  shippe  lie  didde  imbarke  hiinself  and  Iiis  maryners  with 


382  RELATIONS  POLITIQUES 

his  munylion  and  weapons,  for  tlial  she  was  of  nioore  stowage,  greater  and  belior 
shippe,  and  relornid  ihe  firste  small  hired  barke  wilh  two  of  his  men  to  Nordon  to  ihe 
owner. 

Ilem,  sailinge  llie  said  lioye  in  the  INortli-seas,  he  toke  ther  a  hoye  of  Hamslerdanie 
comynge  from  Andwarpe,  laden  wilh  dyvers  marchaundize  and  goinge  fot-  Hambroughe, 
as  they  say,  which  marchaundize  were  the  goodes  of  the  subjectes  of  the  Duke  d'Aiva, 
excepte  certen  goodes  ihat  weere  an  englishe  womanes  beinge  in  the  said  shippe,  which 
goodes  he  restoured  her  agayne,  for  lie  saethe  that  the  very  same  tyme  he  hordcd 
anolher  shippe  laden  witii  hoppcs  and  fishe.  And  for  as  niociie  as  they  said  they  weere 
Ihe  goodes  of  Englishemen  being  prisoners  in  Ilamsterdame,  he  didde  ietle  theni  passe 
saftiye  and  put  the  said  engMsiie  woman  with  hir  goodes  into  the  said  shippe.  which 
he  gave  hir  frclie. 

Item,  afier  he  hadde  taken  ihe  said  hoye  with  niarchandize,  he  didde  embark  his 
owne  men  in  her  and  retorned  the  foresaid  emptie  shippe  lo  the  maryners,  wilh'nge 
ihen>  to  go  itboul  ther  busynes,  and  mynded  lo  bave  ihis  lioyc  with  marehandize  to 
London  and  ther  to  arrive  and  make  porte  sale  as  well  of  the  shippe  as  goodes,  and 
ther  wilh  ail  ihoughie  lo  hâve  lettres  of  marke  grauriied  of  the  Queues  Majestie  in 
considération  of  his  greale  losses  sustaynid  in  ihe  service  of  the  Grave  Lodowiek,  and 
by  chaunce  and  dyslresse  of  wether  was  driven  uppon  the  shoore  of  Thedyllthorppe 
in  the  parles  of  Lincolneshire,  and  for  his  further  saftie  was  forced  to  put  his  sliippe 
into  a  small  eryke,  wher  she  yet  remaynethe. 

Item,  he  saelhc  he  never  looke  any  of  theese  goodes  of  any  Knglisheman,  neither  any 
other,  but  only  ihe  goodes  of  sulche  as  were  under  the  Duke  de  Alha,  and  none  oti»er 
then  he  hathe  conftssed  before. 

T/i'examinacion  of  Ardvfeck  of  Langhebourch  in  the  domynyon  of  Cleveland 
marrhaunde  and  passitiger  within  the  said  hoye. 

Firste  he  saithe  thaï,  comynge  from  Andwarpe  sailinge  lo  Hambroughe,  mette  by  the 
wave  uppon  the  Northe-seas  the  captayne  Johan  Abels  beinge  in  a  hoye  warlike  apoin- 
led,  laid  ihem  aborde  and  intred  ther  shippe,  wher  as  he  foiinde  an  english  woman 
and  lier  goodes  and  she  deelaringe  herself  to  be  an  englishe  woman,  he  was  contenled 
to  delyver  unto  hir  goodes  and  lo  setie  hir  over  into  anolher  shippe,  which  he  hadde 
aiso  lately  taken  wilh  hoppes  and  fishe,  beinge,  as  they  said,  goodes  belonginge  to 
Englishmen  lyinge  as  prisoners  at  Hamsterdame,  and  liierfore  suffcrid  the  shippe  with 
ihe  goodes  quietly  to  passe  awaye,  and  this  cxamynale  so  likewise  hathe  passed  away 
with  his  goodes,  which  were  two  drye  faites  of  lether,  \f  convenienllie  they  might  bave 
corne  by  tliem.  And  for  as  moche  as  this  examynate  was  promised  the  restitucion  of 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLEÏEKRE.  383 

his  goodes,  he  came  willinglyc  wilhoui  any  compulsioii,  for  the  cap(ayne  loldc  him 
tliat  lie  wolde  nol  lake  any  niaiis  goodes  not  beinge  under  ihe  Duke  of  Alvey,  and 
iherfore  lie  beinge  subject  unio  the  Duke  of  Cleave,  shuld  be  reslaurid  lo  his  goodes. 
And  by  chaunce  inleiidinge  iheir  voiage  to  London  were  forced  by  welher  and  iacke 
of  knowledge  lo  put  ihemscifes  tnio  a  eryke  at  Thcddyiilhorp  in  IJncolneshire,  wher- 
as  they  weere  deteynid. 

Th'examynacion  of  Derick  AUenone,  of  Bamsterdame,  master  and  oivner 
of  the  hoye  taken  callid  the  Camell  of  the  «a»«e  place. 

Firste,  he  saiethe  he  toke  ladinge  into  the  said  hoye  al  Andwarpe  te  be  transporied 
to  llambroughe  and  passid  thidderwarde,  Johan  Abeis,  beinge  in  a  hoye,  laid  iliem 
aborde  unwares  uppon  the  Northe-seas,  and  there  toke  the  sayde  hoye  and  goodes, 
beinge  v  persons  in  the  shippe,  wherof  iij  were  maryners  and  one  a  marehaunde  pas- 
senger  and  the  v""  an  english  woman,  wher  of  he  suffered  the  englislie  wonian  wilh 
her  and  one  of  the  maryners  beinge  the  ioodesman  to  passe  into  another  shippe,  whieh 
he  hadde  aiso  taken  the  same  lynie  laden  witli  liopfies  and  fishe,  being,  as  they  said, 
Englishemens  goodes  bounde  for  Hambroughe,  and  tlierfore  the  captayne  wolde  uot 
deale  witli  them,  but  suffered  them  lo  passe  away. 

Item,  he  saelhe  thaï  the  said  Jolian  Abels  tolde  hym  thaï  he  wolde  see  his  shippe- 
booke  of  ladinge,  and  yf  the  eommodilies  didde  weil  like  him,  he  wolde  take  therof  so 
moche  as  he  shulde  fynde  lo  be  good  prise,  and  of  ihe  goodes  of  sutelie  as  were  under 
ihe  Duke  of  Alvey  ;  and  for  the  reste  not  found  goode  prise,  he  wolde  wilh  ihe  shippe 
redeiyver  agayne,  and  thaï  the  said  Johan  lolde  this  examynatc  thaï  lie  tcndid  his 
arryval  to  be  at  London  and  ehauiiced  lo  the  contrarie  as  aforesaid. 

Th'examifnacion  of  Oins    WiUinsone,  of  Uamsterdame,  iiiaryuer  of  the  said 

hoye  taken  as  aforesaid. 

The  said  examynate  saiethe  in  ail  ihinges  as  Derick  Allersone  halh  said  before. 

This  examynation  was  tayken  kefore  M'  Ricliard  Fairfax  beinge  enterpretcr  of  iher 
langaige  and  entered  wriiten  as  they  spack  them  in  the  présence  oflhcis  persons  above 
wrytlen. 

(Record  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  532,  n*  84.) 


384  RELATIONS  POLITIQUES 


MDCCCXCIX. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  18  mju  1869.) 

Il  lui  envoie  un  livre  qui  renferme  la  relation  des  voyages  d'Hawkins  :  il  y  avoue  ses  déprédations 
dans  les  domaines  du  roi.  —  Rapports  de  divers  espions.  —  Il  réclame  de  l'argent  tant  pour  gagner 
les  conseillers  de  la  reine  que  pour  venir  en  aide  à  Marie  Stnart. —  La  flotte  destinée  à  La  Roclielle 
n'est  point  partie;  on  ignore  la  cause  de  ce  retard. 

Ayer  escrivi  a  Su  Mag"*  y  a  Vut'stra  Kxcfllenza  roii  el  ordinario,  y  eu  esta  ora  me 
avisa  el  FImbaxador  de  Francia,  si  quiero  escrivir,  que  el  despaciia  Ine^o,  y  assi  me  ha 
pancido  embiar  a  Vuestra  Kxcellenza  essa  relacion  impressa  de  (odo  el  viagc  de 
Aquines,  la  quai  mandara  embiar  a  Su  Magf",  y  por  ella  se  vera  lo  que  el  nit-smo 
Aqiiiiies  confiessa  baver  hecho  en  lierra  de  Su  Mag^,  y  despues  de  iiaver  publieado  el 
diehn,  libro  andan  recogiendo  los  que  allan,  moslrando  pesaries  havello  hecho. 

Esta  maAana  vino  Juan  Suygo  de  Granuche  y  me  dixo  que  aquellos  seBores  no 
havian  tenido  comodidad  de  hazer  mayor  servicio  a  Su  Mag^  basta  agopa  di-  lo  hecbo, 
por  que  por  essa  parle  qnisieran  ellos  que  se  hiciere  alguna  mayor  demostracion,  de 
la  quai,  quando  se  hiziere,  dizen  que  tomaran  la  ocasion,  aun  qi)e,  como  son  Ingleses, 
es  nienester  acer  délies  lo  que  se  ve.  Es  bien  verdad  que  el  (^alliolico  esta  mncbo  mas 
blando  y  ganoso  deenirar  en  trato,  y  por  iina  via  o  por  oira  me  dexaran  de  començallo 
luegn.  Yo  lie  hecho  bolver  al  dicho  Suygo  para  que  se  este  loda  esta  semana  en 
Graniiclie  por  saber  todo  lo  que  alla  passa.  De  Ridolfi,  pur  los  difereneias  que  tiene  con 
Espinola,  no  bay  forma  de  vaierse  tanlo,  como  hasia  aqiii,  por  haversele  levantado  este 
emulo  tan  diabolico. 

El  Suygo  otra  vez  me  ha  buelto  a  imporiunar  que  se  dexasrn  a  eslos  sefiores  siete 
o  ocho  mil!  escudos  con  obligarse  lodos  ellos  en  persona  y  bienes  a  bolberlos,  y  que 
ellos  aseguraran  la  reslilucion  de  todas  las  mercancias  robadas  y  delenidas.  Aqui  aman 
mucho  el  dinero,  como  tengo  escripto,  y  mas  los  que  lo  ban  menester  y  no  han  parti- 
cipado  de  los  robos  y  latrocinios  como  los  otros.  El  Rey  Enrrieo,  con  dar  a  los  del 
Consejo  que  entonces  bavia  aqui  alguna  cosa,  pudo  hazer  en  esta  isia  lo  que  quiso. 
A  esto  y  a  lo  del  soeorro  de  la  Reyna  de  Escocia  suplico  a  Vuestra  Excellenza  me 
mande  responder  con  dilii?encia,  avisandome  de  su  pareeer  aeerea  del  nombrar  comi- 
sarios,  que  el  nueslro  séria  de  insistir  mucho  en  que  bolviesen  primero  lo  robado,  y 
sospecho  siempre  que  los  piden  para  entrelener  el  ptieblo  y  para  mustrar  que  ya  es 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  385 

luanera  de  trato,  pues  quieren  passai'  a  ello  sin  poncr  en  eseciicion  primero  esla  primera 
visila  de  eomisarios,  de  lo  quai  lian  pcrmilido  que  se  me  de  copia.  Bien  creo  que  esta 
seiiiana  se  resolvoran  en  muchos  cabos  de  iniporlancia  por  que  en  lo  de  enibiar  a  Espaîia, 
ni  a  Vuestra  Excollenza  no  estan  risolutos  en  cosa  alguna  iiasta  agora,  aunque  enlre 
ellos  se  ha  iratado. 

El  eavallero  que  liavia  venido  de  Rocliele  a  pedir  mas  vituailas  para  la  flota,se  boivio 
(sta  maùana  con  orden  que  se  refiescase  la  armada  dellos.  E\  viento  ya  scies  ha  bucilo 
contrario.  IMisteriosa  parece  la  causa  de  esta  tardança. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  61.) 


MDCCCC. 
La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(WlKCriELD,  16  MAI  1369.). 

Nouvelles  instances  pour  que  le  duc  d'Albc  secoure  les  assiégés  de  Dumbarton. 

A  los  très  deste  mes  recibi  vuestras  cartas  de  xiiij  de  abril  y  juntamenle  la  carta  que 
8u  Mag"*  Catholica  mi  bucn  licrmano  lia  tenido  por  bien  de  oscrivirmc,  y  luego  boivi  a 
einbiar  el  portador  al  Obispo  de  Ros  para  que  procura  se  alcançar  licencia  para  que 
nno  de  los  mios  pudiese  yr  al  Rey  de  Francia  mi  hermano  a  alegrarse  de  mi  parte  con 
el  de  la  felice  vitoria  que  ha  tenido  contra  sus  rebeldes,  y  asi  mismo  le  hare  passar  al 
Duque  de  Alva.  Si  se  denegare  la  diclia  licencia,  yo  os  embiare  mis  cartas  para  que  las 
remilais  y  me  liagais  liavor  respiiesla  délias,  especialmente  de  lo  queloca  a  mi  hijo.  Entre- 
tanio  os  ruego  no  dcxeis  de  advenir  al  dicho  Sr.  Duquc  en  toda  ocasion  de  la  necessidad 
cil  que  esta  el  casiillo  de  Donberlon  y  la  que  liene  de  pronto  socorro,  como  vos  lo 
baveis  visto  por  mis  précédentes,  a  la  quai  solo  afladire  que  vos  podeis  advertir  al  dicho 
Duque  de  Alva  que  me  havra  falla  en  el,  y  ruego  o-;  que  por  vuestra  parle  tengais  cuy- 
dado  i|uesto  non  descubra  si  tuvieredes  licencia  de  hablar  a  esla  Rcyna.  Os  ruego  hagais 
talcs  officios  por  mis  quales  vieicdes  ser  necessarios.  Jayme  Borlvicli  que  esta  por  alla, 
es  diseieto  y  me  es  liel  eriado,  al  quai  podres  hablar  librcmeiite  lo  que  os  ocurriere. 

Herha  a  los  xvj  de  mayo  1569  en  Vinfelde. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821.) 
Tome  V.  49 


386  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCL 
y^vis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  18  mai  1569.) 
N'ouvelles  d'Espagne  et  de  France. 

The  lossc  of  ihe  16  galleycsis  confirmede  owle  of  Spaine.  Furlher  llier  is  one  couk' 
hither  frome  Paris  thaï  affirmclhe  tlie  Duke  of  Anjowes  armye  to  be  so  defeatcde  by 
the  Admirall  that  the  saidc  Duke  is  not  abie  to  kiipe  the  feildc  anye  longer,  and  that 
th'Admiralles  souldiours  bave  killedc  the  Couni  Bresac  with  nianye  otiiers. 

(British  Mus.,  Lansdown,  n'  94.) 

MDCCCCH. 
Réponse  de  don  Guérati  d'Espès  au  Conseil  privé. 

(21  MAI  1S69.) 

Il  consent  à  la  nomination  de  commissaires  qui  auront  i  veiller  aux  intérêts  des  marchands 

dont  les  biens  ont  été  saisis. 

Reponsio  Legati  Majeslatis  Régis  Catholici. 

Cum  ad  Serenissimam  Angliœ  Reginam  spectet  res  relentas  in  ejus  dominiis  conser- 
vare,  ablalas  stalim  reslitui,  facere  non  admodum  necessaria  videri  possit  in  iiiis  legati 
Majestatis  Régis  Catholici  opéra;  scd,  cum  is  presto  sit  ad  aequitatem  faciendam  ut 
commodius  etiam  omnia  succédant,  faciliorque  raplorum  recuperacio  expectetur,  non 
abnuit  ad  aliorum  Commissariorum  (eo  quo  praelenditur  modo)  nominationem  venire, 
etiamsi  tanta  mercium  jam  distractio  sit  subsequuta  ut  diiBcilis  hujus  modi  exitus 
appareat,  sitque  jam  per  Commissarios  praecedentes  salis  diligenter  (ut  dieitur)  pro- 
cessum.  Nibilominus  nominationem  pro  ejus  parte  facturum  se  promittit,  dumniodo 
hostiliter  capta  aut  etiam  praeter  edicti  regii  ordinem  aut  ante  illud  detenta,  stalim 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'ANGLETERRE.  387 

iiulla  haesitatione  pcrmissa  dominis  illorum  lihere  restitiiandir,  seu,  si  distracta 
(uerini,  reficianlur,  compensenturve.  Octo  enim  ex  tredecim  holcadibus  in  praefala 
C-ommissarioruin  inquisiiionc  omissae  sunt,  alque  aliœ  naves,  in  quœ  saccorum,  fasci- 
ciiiorumque  descriptionc,  illorumqiie  amendatione,  cerlisque  liominibus  consignatione 
videlur  non  levé  daninurn  mercaloribus  infliclum  :  quae  omnia  a  Serenissima  Regina 
refundenda.  Nuilum  enim  per  eamdem  Screnissimam  Dominam  (quod  legalus  sciât) 
belliiin  est  Calhoiicse  Mnjeslali  seu  eju?  subditis  indictum.  Intérim  etiam  ex  praeceden- 
tium  Commissariorum  scripiis  et  probationibus,  atque  alias  data  libéra  facultate  iis 
(luoriun  interest  ad  docendum  de  damnis  illatis,  procedatur  ad  bonorum  recuperationem, 
furumque  exactam  piuiilionem,  noviqiie  Commissarii  asservanda  diligenter  asservari 
Caciant'.  Ulteriiis  ctiam  scrutentur,  inqnirant,  reposcant,  récupèrent,  vendique  solum 
illa  permittant  (idque  dominis  mercium  anniientibus  seu  praefaio  legato  conseio)  quse 
nulia  ralione  a  coiruptione  aut  alio  insigni  deiriniento  prœservari  poterunt,  reseissis 
aliis  omnibus  venditionibus  et  Iransaclionibus  factis,  recuperatisqiie  mercibus  seu 
illarum  vero  valore,  eaque  orani  pecunia  apud  luiissimos  mensarios  reservata'. 

^^^  [Record  office.  Cal.,  n°  266.) 


MDGCCCIII. 

L'évéque  de  Ross  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre)  *. 

(22  MAI  1S69.) 
Nouvelles  de  la  reine  d'Ecosse. 

Mosiur,  En  respuesto  de  vucstra  caria  tocante  a  la  Reyna  mi  seîiora,  ella  ba  estado 
muy  maia,  y  aun  del  lodo  no  ba  convaiccido,  aunque  espero  que  se  ballara  mejor  muy 
presto  con  cl  ayudo  de  Dios  y  de  dos  medicos  que  yo  le  he  embiado.  Todavia  la  mayor 
<'ausa  de  su  enfermedad  procède  de  melancolia,  por  estar  tan  apretada  y  turbada,  y  sus 
subdilos  assi  mismo,  por  no  los  poder  remediar  *. 

'  Uon  Guérau  d'Espès  olTrait  de  désigner  neuf  commissaires  pris  parmi  les  marchands  flamands, 
espagnols  cl  italiens.  On  remarquait  parmi  eux  Louis  de  Paz,  Baptiste  de  San-Viclor  et  Jean  Suigo. 

*  Au  bas  de  cette  pièce,  on  lit  les  lignes  suivantes  :  •  Offered  to  IbeSpanisb  Ambassador  tbe  SO 
of  may;  refused  thc  21  of  may.  » 

•  Traduit  du  français  en  espagnol. 

'  Philippe  11  écrivait  le  ôO  avril  1569  au  cardinal  de  Guise  : 

El  recuerdo  que  cl  III°>°  Cardenal  de  Guisa  dio  a  S.  M.  Catholica  cerca  de  los  cosas  de  Inglaterra  y 


588  RELATIONS  POLITIQUES 

Milor  Boyd,  un  senor  de  Escocia,  que  ha  eslado  con  olla,  lia  vcnido  aqui,  y  ambo.s 
liavemos  hablado  oy  con  la  Reyna  de  Inglaterra  :  ha  nos  promelido  de  dar  preslo  reso- 
lucion;  cl  dieho  Boyd  se  buelve  a  Escocia.  El  Conde  de  Hunlli,  Hargile  y  muchos  de 
los  otros  dcl  de  Muret  estan  en  la  audiencia  de  la  Rcyna  de  Escocia  ,  a  la  quai  han 
embiado  a  pedir  socorro,  y  vos  cnlendereis  bien  el  eslado  en  que  elle  se  balla  que 
aqui  tenida  como  una  muy  comun  prisionera.  Quanio  a  Dolui  yo  he  procurado,  pero 
mi  espia  fue  preiidida  y  puesla  denlro  de  la  Terre  de  Londres,  y  aun  esla  en  ella:  todavia 
porne  yo  diligencia  en  si  fuesse  possible  tener  alguna  inlelligencia,  y  delio  os  avisare. 

De  xxij  de  mayo  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  62.) 

raodo  de  procéder  de  aquella  Reyna,  conticne  advertimicntos  de  (anla  considcracion  como  en  el  .se 
représenta,  y  pues  el  Rey  Christiaiiissimo  quicrc  el  parcsccr  de  S.  M.  Catholica,  desscaadosclc  dar  tan 
acertado  en  todo  como  lo  tomaria  para  si,  le  t|uicrc  dezir,  quanto  a  lo  primcro,  dcspucs  de  lo  havcr 
bien  mirado  que,  leniendo  cl  dicho  Rey  Cliristianissimo  al  présente  en  su  rcyiio  los  cnibaraços  que 
tiene  y  la  cntrada  que  de  nuevo  intenta  faazer  a  dafio  suyo  el  Ouquc  de  Du-Pons  cou  lanto  numéro 
de  gente,  como  se  cnticndc  que  trae,  paresce  que  en  ninguna  niancra  le  convicne  romper  con  los  de 
fuera,  sino  atcndcr  el  asicnto  de  sus  cosas  proprias  y  acabar  du  castigar  y  deshazer  sus  rcbeldcs,  Ile 
vando  adelante  la  Victoria  que  Dios  contra  ellus  le  ba  dado,  pues  esta  claro  que,  micnlras  estos  duraren, 
110  le  cumple  por  ninguna  via  toroar  otras  cinpresas  fuera  de  su  casa,  ni  morcr  los  humorcs  y  cclos  que 
de  la  liga  que  se  apunta  podrian  nasçer  acerca  de  los  vczinos,  que  por  vcntura  holganan  de  hallar  esta 
occassion,  para  con  ella  exerutar  sus  désignes ,  y  assi  juzga  Su  H.  Catholica  por  loas  sano  y  seguru 
fonsejo  procurar  de  alajar  los  dailos  présentes,  a(|uietar  su  rcyno  y  foncr  en  el  las  cosas  de  la  Religion 
y  las  demas  en  el  estado  que  han  menestcr,  teniendo  por  cierto  que  para  ello  asislira  el  Rey  Cbrislia- 
nissimo  en  quanto  pudiere  con  la  voluntad  de  hermano  que  hasta  aqui  lo  ha  hccho  ya  como  tal'  y 
teniendo  como  tiene  en  el  mismo  grado  a  la  Serenissima  Reyna  de  Escocia,  por  su  christiandad,  quali- 
dad,  meritos  y  conslancia,  y  por  respecto  de  sus  deudos,  con  los  qualcs  lodos  tiene  Su  M.  Catholica  la 
cuenta  que  merescen,  siente  en  sii  aima  los  trabajos,  prision  y  mal  tratamienlos  que  ha  padescido  y 
padesce  la  dicha  Serenissima  Reyna  de  Escocia,  y,  dcsseando  muy  de  vero  su  libertad,  ha  hecho  muchos 
buenos  oficios  con  la  de  Inglaterra,  para  la  persuadir  e  que  seledc,  como  lo  niisma  Serenissima  Rcyna 
de  Escocia  lo  tiene  bien  entendido,  assi  por  lo  que  Su  Mag*"  Catholica  le  ha  escripto  diversas  veies 
como  por  medio  de  sus  embaxadores  a  quien  ha  raandado  que  tengan  dcsto  muy  particular  cuydado,  y 
lo  mismo  se  continuara  y  procurara  por  todas  las  vias  y  medios  que  Su  Mag""  Catholica  enlendiere  que 
le  podran  aprovechar,  sin  perdcr  ninguna  de  las  ocassiones  que  se  juzgarcn  ser  a  proposilo  para  enca- 
minar  y  endcreçar  lo  que  le  cumple.  {Archives  de  Simancas,  Leg.  821,  fol.  83.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKKE.  3S9 

MDCCCCIV. 

/ivis  des  Pays-Bas. 

(Emden,  37  MAI  1869.) 

Le  duc  d'AIbe  réunit  tous  les  capitaines  à  Bruxelles.  —  Nouvelles  de  France.  —  On  dit  que  la  sœur 
du  prince  d'Orange  épousera  le  roi  de  Danemark.  —  Perte  des  galères  que  le  duc  d'Albe  avait 
fait  venir  d'Italie. 

Thoiigh  there  is  no  préparation  niad  by  Duke  d'Alva  towards  warre,yeat  he  hath  sent 
a  commaundemenl  ont  to  ail  liis  captayns  and  governours  of  armes  lo  appcar  before 
bini  al  Brissells  the  26  of  this  nioneth.  The  considération  is  not  known,  but  supposed 
ralher  for  the  strengthening  his  contry  agaynsl  his  enimes  then  to  use  ihe  same  agaynst 
any  olher  prince,  and  the  rather  so  thought  becausc  the  common  spcche  is  hère  and 
bkewis  at  Andwerp  that  in  the  skirmish  happened  lately  in  France  about  the  xi  may, 
th'Adn)irali  discomhled  the  King's  brolher,  in  which  skirmish  his  souldiers  should  be 
wholly  put  lo  flight,  and  of  gentlemen  and  noblemcn  slayen  lo  the  nomber  of  150,  and 
thaï  the  Hartoch  van  Swebruche  gocth  forward  in  France  with  great  cruelty,  not 
sparing  any.  Il  is  reported  ihe  Prince  of  Orange's  sister  should  be  carried  into  Denmark 
by  the  conduct  of  Grave  Ludwick,  but  of  no  certeintie,  but  that  the  marriage  goeth 
forward  between  the  King  and  her,  and  that  the  Kings  of  Denmark  and  Swelhen  hâve 
stayed  there  wares  for  a  tyme  upon  a  furiher  talk  in  the  conclusion  of  year. 

Newes  conie  from  Andwerp  that  wheras  d'Alva  had  wriilen  into  Italy  for  certein 
gallies  10  assisthim,  there  were  sent  from  thence  24,  of  which  by  great  extrême  wynd 
and  wether  8  perished  in  the  sea,  8  driven  into  Barhary,  and  olher  8fell  into  the  hands 
of  the  with  Mores  who  put  ail  iherin  to  the  sword  and  doth  dayly  unlo  the  King  of 
Spayne  many  great  spittes  and  damages. 

(hrilish  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


390  RELATIOÎSS  POLITIQUES 

MDCCCCV. 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Anvers,  30  haï  4369.) 

Son  voyage  à  Anvers.  —   Il  envoie  de  l'argent  à  don  Unérau  d'Espès  et  le  prie  de  ne  point  se  mêler 

des  affaires  des  Pays-Bas. 

Ayr  rrecevi  la  caria  que  V.  M.  me  escrivio  a  los  22  del  présente,  y  estoy  niaravillado 
que  no  ayan  licgado  a  sus  ni.inos  las  que  le  tengo  escriplas  desde  principio  deste  mes 
liasta  agora,  pues  a  ninguna  de  las  de  V.  M.  lia  dexado  de  rresponder  y  satisfazer  muy 
parlicularmente,  y  havra  oclio  dias  que  liaze  lo  uiismo  con  el  ordinario  que  partie  desia 
villa  para  ese  reyno.  Quisiera  hallarme  con  la  minuta  de  aquella  carta  que  quedo  en 
Bruselas  con  otros  papeies  para  embialla  duplicada  por  si  a  caso  no  huviere  licgado  la 
otra,  pero  a  esta  ora  creo  la  avra  rrecevido,  y,  como  yo  sea  de  buella  en  aquella  villii, 
rrecercare  las  minutas  de  las  carias  que  he  escripto  a  V.  M.  y  la  dare  aviso  délias,  si 
anles  no  le  tuviere  del  rrecibo.  Todas  las  que  escrive  a  Su  Mag*  se  las  rremilo  con  las 
mias  (como  tengo  avisado),  y  assi  lo  liarc  dcsias  ullinias. 

Yo  parti  de  Bruselas  a  los  27  y  llegue  aqui  el  mismo  dia.  He  venido  a  vir  la  ciu- 
dadela  y  a  dar  orden  en  algunas  cosas  que  se  lian  de  liazer  en  ella.  Me  hallado  la  mas 
hermosa  plaça  del  mundo.  Scrc  de  buelta  dentro  de  dos  o  1res  dias. 

El  dinero  de  los  gaslos  extraordinarios  que  V.  M.  ha  hecho,  sele  remitio  con  este 
ultimo  ordinario. 

En  lo  demas  no  se  me  ofrece  cosa  que  advirlille,  pues  por  esta  ultima  avra  V.  M, 
vislo  lo  que  aqui  podra  dezir.  Solo  dire  que  no  traie  con  esa  génie  cosa  que  loque  a  su 
oilicio,  escusandose  (como  lo  lengo  escripto  diversas  vezes)  con  dezir  que  a  los  embaxa- 
dores  del  Rey  nuestro  sefior  no  ssuelen  iratar  desa  manera  en  ninguna  parle  y  que  as! 
V.  M.  no  tiene  que  tralar  con  elles,  pues  no  le  dévia  lener  por  tal. 

D'Anvers,  a  50  de  mayo  1569. 

{Archxvts  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  24(>.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  391 

MDCCCCVI. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  31  mai  4569.) 

Il  se  voit  réduit  à  changer  d'habitation.  —  Négociations  secrètes  avec   les  seigneurs  anglais.  — 
Le  cardinal  du  Chùtillon  se  rend,  dit-on,  à  Bristol. 

La  de  Vueslra  Excelienza  de  xiiij"  desle  rccebi  a  los  xvij  del  con  la  dupplicada  de  la 
de  siete,  aunquc  con  gran  veniiira,  porque  cl  Obispo  de  Rochestre  lomio  ci  diclio 
pliego,  y  le  ha  leiiido  Ciccl  doz  dias.  Volvioie  por  la  imporlunidad  del  Embaxador  de 
Francia,  aiinque  las  carias  se  parescia  que  lueron  abiertas.  El  pliego  de  vu  en  que  me 
avisa  Vuestra  Excelienza  que  venia  otro  de  Su  Mag**  con  cubierla  para  Ridolplii,  no  es 
llegado  aun,  ni  en  lodo  este  mes  ha  llegado  ordinario  alguno.  Yo  he  mucho  inenesicr 
que  se  me  embien  los  dineros  del  gasto  exiraordinario  porque  aqni  se  gasia  inlinilo,  y 
agora  habre  de  mudar  de  posada  porque  el  Condc  de  Lesester  a  comprado  esta  de  los 
herederos  de  Pagete,  y  hazenlo  mal  aqui  en  no  dar  casa  de  aposendo  a  los  embaxa- 
dores  sino  pagandola  muy  bien. 

Antier  me  embio  Ridolphi  esta  caria,  cuya  copia  cmbio  a  Su  Mag'',  y  iuego  des- 
pues entro  en  mi  casa  Suygo,  de  quien  paresee  que  esios  senores  se  fian  mas  por 
lenerle  por  mas  tallado,  y  me  dixo  el  alboroto  que  entre  los  del  Consejo  ha  bavido  por 
enlender  que  Cavairanti,  bermano  de  Suygo,  que  aqui  esta,  avia  venido  a  tratar  secre- 
tamente  con  el  Secrelario  Cicel  y  sin  mosirarse  a  persona  alguna  :  se  ha  buello  con 
Baptisia  Fortin!  y  lleva  cierto  papel  que  aqui  trazaron,  de  lo  quai  el  Duque  y  Conde 
de  Arandel  y  otros  del  Consejo  ban  bavido  con  el  Cecil  malas  palabras,  y  ba  quedado 
el  Secrelario  bien  confuso.  Yo  les  lie  asegurado  que  Vuestra  Excelienza  no  sabe  cosa 
alguna  destos  tratos,  y  yo  menos,  y  que  talcs  négocies  no  los  escucbaria  Vuestra 
Excelienza  de  semajanles  personas  y  que,  si  el  Cavalcanti  con  confianca  que  por  medio 
de  Chapin  Vitelli  podria  tratar  con  Vuestra  Excelienza  y  assi  se  han  sosegado  quanio 
a  hazer  buena  obra  al  negotio  y  servir  a  Su  Mag*"  y  ba  aprovechado  para  hazerles,  que 
se  diessen  mas  diligencia  de  la  que  se  ban  dado  y  procuren  mas  de  abatir  al  Cecil,  y  a 
ydo  y  venido  a  mi  Suygo  veinte  vezes  con  otra  carta  de  creencia  de  Lumile,  diziendo 
que  muy  presto  vernan  aqui  a  mi  a  tratar  mucbo  en  servicio  de  Su  Mag*",  y  con  la  aue- 
toridad  que  conviene  a  tal  Principe,  y  que  daran  forma  en  la  reslitucion  de  lo  detcnido 
y  robado,  y  que  ban  aguardado  de  conduzir  a  ello  a  Pemburque  y  al  Almiranie,  porque 
Cecil  los  havia  desconccrtado  algunas  vezes  en  la  aniistad,  pcro  que  agora  elles  deier- 


392  KELA'I  lOiNS  POLITIQUES 

niinan  de  liablar  claro  a  la  Reyna,  y,  pues  quicren  ser  scrvidores  del  Rcy  nuestro  seBor, 
(luvese  evilarque  ruynes  no  sean  parie  para  desha/.cr  la  amislad  antiqua  destos,  ni  iractar 
ei>n  otros  concierlos  eevil  y  desygualmenle,  los  quales  tampoco  sin  ellos  pueden  con- 
eliiirse,  y  que  rccibiraii  inucha  merced  que  Vuesira  Excellenza  les  mande  dar  copia  de 
lo  que  Esquiala  y  Forlini  alla  liavran  llevado,  si  a  casso  se  lo  liuvieren  comuriicado,  por- 
(|ue  sera  camino  para  castigar  a  Cicel,  y  que  a  los  diciios  Es(|uiata  y  Forlini  los  mande 
retener  porque  el  Seerelario  conozca  que  su  iracto  es  descubierto,  y  la  Reyna  lo  sepa,  y 
(le  qiianio  ellos  piensan  hazer  en  scrvicio  de  Su  Mag*"  para  agora,  Siiygo  me  hiziesse 
ntia  memoria  in  escriplo,  pues  les  ha  nias  inlrinsceamenle  hahlado  que  cl  otro,  y  que 
la  diesse  con  volunlad  de  Millort  Lnmile,  y  assi  embio  copia  délia  con  la  présente. 

Parescele  al  Suygo  y  a  mi  tambien  que  Vuesira  Excellenza  me  embiasse  seis  mill 
escudos  por  agora  y  que  yo  selos  dexe  a  los  1res  :  Norfolch,  Arandel  y  Lumile  en  pres- 
lados  con  aucio  de  slalulo  que  es  grande  obligacion  para  que  los  buelvan  quando  yo 
quisicre,  y  assi  me  parece  se  Viiestra  Excellenza  es  dello  servido  que  se  devrian  maii- 
dar  proveer  luego,  para  io  quai  y  para  aviso  de  lo  anlcs  escriplo  despacho  este  como  a 
Cales,  y  espero  en  Dios  que  lodo  se  hara  bien,  y,  cobrada  csla  liazienda,  eslara  on  mano 
de  Su  Mag''  cmprebender  aca  lo  que  fuere  servido  en  tienipo  y  sazon  mas  ronvenienle  ; 
y  para  qualquier  eifeclo  servira  mucho  tener  eslos  senores  ganados  y  Ceci]  abalido, 
que  es  tan  lacano  raposo  y  enemigo  mortal  de  qualquier  principe  caiholico.  Entre- 
liuito  lo  de  los  Comisarios  esia  sobreseydo  porque  con  eslo  se  tomara  olra  forma  para 
la  cobrança.  Por  los  correspondicntos  de  Ridolphi  o  Afetali  puede  Vuesira  Excellenza 
proveer  aqui  lo  que  fuere  servido,  y  por  otros  veinte  de  Anvers  solo  suplico  a  Vuesira 
Excellenza  mande  que  csto  sea  cor»  brevedad. 

El  Cardenal  Cliatclion  con  su  mugcr  se  se  ha  ydo  al  Condado  de  Lessester  a  una 
casa  de  plazer  del  Conde,  y  dizen  (jue  quiere  alargarse  a  Bristoya  a  hablar  con  un 
cosario  fi  ances,  que  no  le  ha  pagado  su  dereclio  de  lo  robado.  Algunos  piensan  que 
quiere  volversc  en  Francia  porque  la  niuerle  de  Andalol  le  trae  muy  amedrenlado,  ay 
euibio  a  Su  Mag**  copia  de  una  de  las  licencias  que  el  diclio  Cardenal  lia  dado  para 
robar,  la  quai  y  la  caria  de  Ridolphi  y  Suygo  y  copia  desta  supplico  a  Vuesira  Excel- 
lenza mande  embiar  a  Su  Mag^,  etc. 

De  Londres,  a  ullimo  de  mayo  1569. 

(Archives  de  Simancas,  E>>tad'    Leq.  821,  fol.  67.) 


DES  PAYS-BAS  LI  DE  L'AWGLETEUKli.  393 

MDCCCCVn. 

Giovanni  Suigo  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiflFre). 

(34  MAI  4869.) 
Relations  secrètes  avec  les  seigneurs  anglais. 

Los  aniigos  que  yo  dixe  estan  tan  aparejados  y  tienen  tan  biiena  volundad  de  liazer 
scrvicio  quecada  Iiora  les  parece  un  afto  en  dar  principio  al  negocio.  Pero,  Icniendo  que 
hacer  con  las  personas  que  vos  sabeis,  sera  necessario  yrlo  Iratando  con  paciencia  y 
niodestia  hasla  tanto  que  se  tenga  la  comision  firmada  dellos,  despues  con  facilidad  se 
negociara  lodo  y  con  el  onor  y  aucloridadque  vos  mesmo  podriades  dessear,  y  en  lodo 
y  por  todo  se  liara  sino  io  que  vos  con  razon  podriades  pedir,  y  a  io  menos  sobre  toda  la 
restilueion  gênerai,  y  jamas  se  sabra  que  vos  lengais  intelligencia  en  el  negocio,  y  esto 
fîaldo  de  mi  que  sobre  mi  fee  y  palabra  y  sobre  mi  vida  no  se  entendera  de  mi  sino 
verdad,  y.  por  el  crcdito  que  de  mi  teneys,  (juioro  que,  si  se  me  provare  olra  cosa,  sca 
condenado  y  me  condena  yo  inismo  de  pena  que  a  im  faiso  hombre  y  engaîSador  con- 
viene  darse.  Pero  no  falteis  lam  poco  vos  en  proveer  Io  que  avcmos  platicado  divcrsas 
vozes  que  os  doy  le  fee  de  gentilhonibre  que  jamas  se  oiïrescio  a  hombre  tal  occassion 
conio  a  vos  se  présenta  para  liazcr  im  bucn  servicio,  no  solamenle  a  quien  tanto  soys 
obligado,  mas  a  lodos  en  gênerai,  y  assi  con  presteza  procurase  la  provision  que  yo  se 
qiian  importante  sera. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  69.) 


MDCCCCVIII. 

Le  docteur  Mundt  à  Cecil. 

{IH  MAI  4r>69.l 

Diète  de  Francfort.  —  Requête  de  rEnipercur  contre  le  prince  d'Orange  el  le  dae  des  Oeux-Ponts. 

—  Réclamations  du  duc  d'Albe. 

Suclie  newes  as  an  lionest  man  baih  sent  to  my  oui  the  diel  at  Francfort,  I  hâve 
thought  my  dutie  to  send  them  to  Your  Masti  rship  wiih  ail  possible  diligens  : 
Tome  V.  àlO 


594  RELATIONS  POLITIQUES 

De  hoc  conventu  quid  potcsi  sperari,  cum  Ponlificii  numéro  suffragioruni  longe 
superenl  noslros?  Ptiit  Impcrator  ni  Orangius  ei  Biponiinus  proserihanlur,  et  hue 
confluxerunt  phires  acctisatores  ex  iis  legionibus  per  quas  duxerunt  suas  copias,  qui 
gravia  damna  énumerant.  Albanns  repetil  pccuniam  inierceplani  ab  Electore  Palalino 
et  dicit  eam  ad  suum  rcgem  perlinere,  et  praelerea  eonqueritur  quod  quidam  Prinei|jes 
germaniui  interdixerunt  suis  ne  ipsi  mililarenl,  et  dieil  in  hoc  maximam  sibi  lieii 
injuriam  quod  dicatur  persequi  eos  qui  sunt  Confessionis  Augustaneae.  Sic  ludificamur 
verbis,  sed  mihi  crede.  Si  res  ex  animo  succédât,  istis  regibus  non  convenius  imperii, 
sed  sucs  gladios  eonslituant  judiees  islarum  controversiarum.  Non  desunt  etiam  hie 
qui  accusent  Albanum,  ut  Embdenses,  Baltenburgenses  et  alii  ;  sed,  ut  existimo,  neulri 
quicquam  hic  impetrabuni,  sed  hfec  omnia  in  proximum  Imperii  convcntum  differentur. 
De  iis  plura  corani,  nam  spero  me  brevi  ad  le  venturum.  Depreliendimus  totum  appa- 
ralimi  navalcm  in  Hispania,  Brilannia,  i\orman(ha  et  BeI};ico  inslitulum  adversus 
Anglos,  quos  isti  reges  decreverunt  ex  variis  lociis  eodem  tempore  invadere,  et  pulant 
satis  fore  ad  eos  debellandos  si  decem  aut  duodecim  miilia  vcleranornm  miliium  in 
Angliam  inducani. 

Thèse  wordes  l)e  wriile  lo  my,  wiche  I  liave  receaved  in  this  oure.  Out  France  we 
hoere  no  moor  then  I  liave  written  bevor  5  dayes  by  ihe  way  at  Hamburg  to  Your 
iMaslership,  to  ihe  wiche  1  do  recommende  my  with  ail  diligens. 

Written  from  N.,  31  May  69. 

{Record  office,  Cal.,  p.  280.) 


MDCCCCIX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Elbe  (En  chiffre). 

(Londres,  1"  jiin  iS69.) 

Nouvelles  d'Irlande.  —  AfTaire  de  la  reine  d'Ecosse.  —  Nouvelles  de  France.  —  Propositions 

d'un  Vénitien. 

Vuestra  Excellenza  podra  mandar  ver  del  corrcdor  Lamberti  que  es  lo  que  iralo 
aqui  ;  yo  hago  tener  ojo  a  este  sccretario  yngles  a  ver  lo  que  tractara. 

En  este  puiito  ha  venido  nueva  como  dos  navcs  de  la  Reyna  que  yvan  con  soldados 
y  algunos  cavalleros  a  Irlande,  se  ban  perdido  en  la  manga  de  Bristuya,  lo  quai  ha  sen- 
lido  esta  Reyna  mucho  por  ser  el  primer  infortunio.  Si  a  Vuestra  Excellenza  le  paresee 


DES  PAYS-BAS  ET  UE  L'AiNGLETERKE.  595 

f|iic  se  ctnbic  alguna  persona  a  Irlanda  a  Iralar  ron  esle  Baron  Ilcrcfertcr,  mandarme 
a  Viiestra  Exccllcnza  avisar  dello,  porque  a  mi  parescer  séria  cosa  muy  conveniente  y 
que  la  lai  persona  sea  Escoces. 

Anoche  estuvo  conmigo  el  Ohispo  de  Ros  y  me  mostro  las  carias  de  su  ama  en  que 
le  avisa  de  la  relaeion  que  les  cavalieros  que  liablaron  a  Vuestra  Excelleiiza  de  su  parle, 
le  han  hecho,  y  qnan  contenta  ha  quedado  de  la  voluntad  de  Vuestra  Exccllenza,  y 
me  ha  dado  el  dicho  Obispo  quenla  de  les  enganos  que  Cecil  le  ha/e  porque  paresce 
que  lenia  con  los  olros  del  ('onsejo  casi  concedida  la  voluntad  de  su  senora  con  las 
salbas  queella  ha  hecho  de  no  haver  renunciadoel  derccho  que  tiene  a  esta  corona  en 
favor  del  Duque  de  Anjii.y  agora  se  ha  puesto  en  que  quiere  que  la  de  Escocia  renun- 
cie  ehse  derecho  en  favor  de  esta  Reyna  en  su  persona  y  en  sus  decendientes  délia  legi- 
limos,  y  que  traiga  una  ccrtificacion  del  Rey  Christianisimo  y  del  oiro  Ouque  de  Anju 
en  que  conrsle  que  no  tienen  ninguna  donacioii  deste  derecho.  El  Obispo  les  dixo  que 
si  querian  que  esto  passase  como  se  capitulo  en  la  concordia  de  Pelilil,  que  esta  renun- 
ciacion  se  huviese  de  hazer  con  parescer  y  voluntad  del  Rey  nueslro  sefior,  su  ama  se 
contentava  dello  :  a  lo  quai  respondieron  que  por  agora  no  querian  poner  al  Rey 
.nucstro  senor  en  estos  tracios,  lambien  quieren  que  eonsienta  en  una  nominacion 
de  limites  entre  esle  reyno  y  Escocia  y,  si  todo  esto  haze,  le  prometen  l'avor  contra  el 
Régente  Jaynies,  y  assi  se  van  peloieando  con  esta  pobre  senora,  la  quai  no  dubdara 
de  hazer  esta  cession  de  su  dereelio  si  la  buelven  a  entregar  en  su  propio  reyno. 
Dizenme  que  cl  Duque  de  Chntelerao  no  hizo  falta  a  su  fee,  ni  esta  detenido  con  su 
voluntad,  iintes  ha  escripto  aqui  que  se  procure  su  liberiad  con  cartas  de  favor  desta 
Rcyna,  la  quai  no  ha  qucrido  cntendcr  en  ella,  y  que  su  hijo  del  Duque  se  applica  a  la 
voluntad  del  Conde  de  Honlili  y  Argile  en  servicio  de  la  Reyna  su  senora. 

Diome  parle  de  lo  que  Vuestra  E\cellenza  traclo  con  estos  cavalieros  cerca  del  casa- 
miento  de  su  ama,  diziendo  que  en  Espana  havria  cosa  que  le  conviniesse  mueho.  Pre- 
gunlome  si  lenia  yo  alguna  eomision  acerca  deslo.  Respondile  que  no  por  agora  mas  de 
servir  a  la  Serenissima  Rcyna  su  ama  y  hablar  por  ella  a  la  de  Inglaterra,  quando  )0 
tuviesse  liberiad.  Bien  es  verdad  que  aguardava  caria  de  Su  Mag"*  de  ora  en  ora,  pero  que 
lo  que  Vuestra  Exccllenza  les  liavia  signidcado  séria  cosa  muy  conveniente,  y  assi  bol- 
veran  ay  para  el  plazo  que  Vuestra  Exccllcnza  les  senalo. 

La  dolencia  de  la  Reyna  de  Escocia  fue  lingida  para  mover  el  animo  de  esta  Reyna, 
y  havia  hecho  buen  efecio  con  ella,  segun  cl  Obispo  me  dize,  sino  que  despues  Cecil  y 
el  Canciller  lo  han  lodo  trastornado,  que  temcn  en  gran  manera  a  la  Reyna  de  Escocia, 
assi  por  ser  grandes  hereges  como  por  haverla  mucho  ofl'endido.  Dixome  tambien  el 
Obispo  que  el  Duque  de  Norfoieh  le  havia  dicho  que  esta  semana  me  pondrian  en 
liberiad. 

Como  se  ha  detenido  en  (irmar  el  passaporte  deste  corrco,  mequeda  lugar  de  anadir 


396  RELATIONS  POLITIQUES 

que  yo  ho  hecho  entendcr  a  miiclios  del  Consejo  que  la  carta  que  esta  Reyna  escrivio  al 
Rcy  niiesiro  seflor,  no  se  dio  a  Don  Franfcs  de  Alava,  ni  por  oira  via  liego  a  manos  de 
Su  Mag^.  Hasia  agora  no  han  hecho  niucho  case  dcllo,  quiça  que  es  culpa  de  lodo  el 
Consejo  el  no  se  haver  dado  la  caria. 

En  esia  hora  vienc  un  cavaliero  de  los  que  me  guardan  de  la  Corle  y  dize  que  la 
Keyna  lenia  nuevas  que  a  Andalot  le  havian  muerto  con  losigo  y  que  havian  yntentado 
de  hazer  lo  mismo  al  Almirante  y  al  Principe  de  la  Rochafocaul,  aunque  en  ellos  no 
havia  hecho  impresion,  y  que  lo  havia  hecho  un  Florentin,  el  quai  havia  ydo  al  Rey 
Chrislianissimo  a  pedille  tnercedes  por  ello.  Esto  puhlican  agora  para  mover  al  pueblo  '. 

Un  Veneciano  murho  mi  amigo  me  ha  dicho  que  ha  venido  aqui  a  su  casa  un  tio 
suyo  correspondiente  que  vive  en  Irlanda  y  le  ha  dicho  de  los  movimienlos  que  en 
aqiiella  isia  ay  aunque  conio  son  de  gcnle  pobre,  no  los  queden  llegar  al  eabo  hasta  alli 
casado  muy  ricamente  segun  dizen.Tomas  Estuele,  ingles,  que  fue  pensionario  del  Rey 
nueslro  senor  y  le  sirvio  en  la  jornada  de  Sant-Quintin,  era  capitan  por  esta  Reyna  de 
todos  los  cavallos  de  aquella  ysia,  y  agora,  porque  es  catholico  o  por  otra  sospecha,  le  ha 
(juitado  el  cargo  y  dadole  a  uno  muy  herege,  Dize  que  el  dicho  Estuele  ha  rogado 
niuchas  vczcs  a  este  Veneciano  que  viniese  a  hahiarme,  que  queira  cscrevirme  con  el' 
para  que  si  el  Rey  nuestro  sefior  quisiere  hazerse  senor  de  aquella  ysIa,  cl  dara  forma 
como  lo  sia,  embiando  de  Espana  solamente  veinle  naves  armadas  con  algunas  armas 
para  los  naluraies  de  alli,  de  que  tienen  faila.yque  el  les  dara  pucrto  scguro,  y  que  si  a 
mi  me  parece  que  este  Veneciano  lo  vaya  a  tratar  con  Su  Mag**  y  sin  carta  mia.  que  cl 
ira  con  alguna  navc  de  mereancias  a  Espana  y  llevara  a  Su  Mag^  firma  del  Eslucle. 
Este  Veneciano  se  buelve  agora  a  Irlanda,  y  siempre  que  a  Vuestra  Exccllenzale 
parescierc  traciar  algo  desto,  su  sobrino  me  a  olîrescido  de  yr  alla.  Vuestra  Excellenza 
me  mandara  avisar  de  su  voluntad  y  si  con  esta  despacha  presto  a  Su  Mag^  se  podria 
passar  a  este  Iracto  con  su  orden  y  mandamiento;  y  entretanto  se  procederia  aqui  en  la 
cobranca  de  las  mercaderias  '. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821.) 

*  Elisabeth,  tout  en  favorisant  les  Huguenots  et  les  Gueux,  se  méfiait  des  Anabaptistes  qui  se  trou- 
vaient en  grand  nombre  parmi  les  réfugiés.  Au  mois  d'avril  15()9,  Cobham  imposa  à  tous  les  étrangers 
qui  avaient  aborde  à  Dye  et  à  Winchester  un  serment  spécial  de  respecter  l'autorité  de  la  reine  d'An- 
gleterre. (Dritish  Muséum,  Galba,  C.  III,  nM36.) 

'  On  peut  consulter  avec  intérêt  une  lettre  du  duc  d'Albe  à  Philippe  II,  du  St  avril  4569,  sur  les 
affaires  d'Angleterre.  {Docutnentoi  ineditot,  t.  XXXVIII,  p.  H.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLFiïERRE  597 

MDCCCCX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(LONDBES,  9  JUIN   i56y.J 

Le  Conseil  ajourne  ses  résolulioiis.  —  Armements  niariUmes.  —  Propositions  que  la  reine  ferait, 
d'après  certains  bruits,  soit  au  roi  de  France,  soit  au  roi  d'Espagne.  —  II  serait  facile  d'occuper 
l'Irlande.  —  Nouvelles  diverses. 

Con  la  que  escrivi  a  Vucstra  Excellenza  a  xxxi  del  passado  por  via  de  Cales  y  a  v 
del  présente  con  los  marineros  de  Briduel,  cuyas  copias  van  con  la  présente,  terna 
Vuestra  Excellenza  enlendido  lo  que  aca  passa.  Hasla  agora  no  me  han  respondido  el 
passaporte  que  yo  pido  para  esse  gentilhomhie  que  Vucstra  Excellenza  quiere  embiar 
aqui,  aunque  dixeron  que  dentro  de  dos  dias  me  bolverian  la  respuesta. 

Hoy  vino  Suygo  de  parte  de  Lumile  a  dezir  como  ni  en  este  cabo  de  Iratar  de  la 
reslilucion  universal  y  de  mi  libeilad  no  se  havian  resuclto  aun  en  el  Consejo,  por  que 
et  Conde  de  Lecester  y  muchos  del  dicho  Consejo  yvan  a  un  parque  de  la  Reyna,  que 
este  diez  milles  de  aqui  a  caça  y  que  no  bolverian  hasta  el  sabado  y  que  entoiices  se 
resolveria  en  lodo.  Yo  no  les  doy  mas  prissa  de  la  que  ellos  misnios  se  quieren  dar,  y 
en  el  entrelanto,  si  Vuestra  Excellenza  quiere  escrivir  cosas  de  importancia,  avisan- 
dome  que  yo  lo  deseifre,  lo  hare  con  mi  mano. 

Aqui  se  irala  con  gran  diligencia  lo  del  Privicel,  copia  de  una  carta  del  quai  en 
iiigles  y  espanol  embio  a  Vuestra  Excellenza.  Tambien  bazen  muesiras  de  la  gente  di' 
lodas  las  parroquias,  y  saie  la  gente  muy  mal  en  orden. 

Winter  truxo  las  cinco  naves  de  la  Reyna  mayores  a  Aruche,  y  quedan  a  le  boca  del 
rio  dos  de  las  mas  pequenas,  nombradas  la  Primnrosa,  que  es  de  treszientos  toneles,  y 
el  Jenio,  que  es  de  oclienta,  y  por  capilan  délias,  Auchet,  boliller  desla  Serenissima 
Reyna.  Deslos  cinco  pienso  que  pornan  dos  al  esirecbo,  y  las  otras  très  desarmaran  por 
ajrora,  dexando  orden  que  estas  très  y  onze  que  estan  en  Rochestre  dentro  de  quince 
dias  puedan  ser  armadas,  si  fueren  menester. 

Con  el  dicbo  Winter  han  venido  très  charruas  de  Amburg,  cargadas  de  sedas  y  otras 
mercaderias.  De  aqui  ba  ydo  el  verganlin  de  Hilisgre  que  servira  para  yr  y  venir  de 
aqui  alla  los  correos.  Dize  el  Winter  que  pudiera  baver  tomado  mucbas  naves  dessos 
Estados  en  el  camino  y  que  no  lo  a  qucrido  liazer.  Tambien  dize  que  los  de  Amburg 
han  dado  orden  para  cl  viage  que  se  ba  de  hazer  por  Erumbergha  para  las  merca- 
derias que  han  de  yr  y  venir  de  Italia,  y  dize  que  el  rio  esta  tan  estrecho  en  algunas 


398  RELATIONS  FOLITIQUKS 

partes  que  con  dos  pieças  de  arlillcria  les  echaran  las  naves  a  fondo.  Se  sale  miicho  a 
estos  Inglescs  de  las  l'erras  que  agora  nuevamenle  en  Frisia  han  venido  al  dominio  de 
Su  Mag*,  y  por  el  contrario  celebran  inucho  la  perdida  de  nuestras  galeras,  que  dizen 
que  se  lian  perdido  cabe  Marsella. 

Ayer  tuvo  andiencia  cl  Kniliaxador  de  Francia,  y  la  Reyna  le  dixo  que  viniessen  aqui 
niercaderes  franceses  para  ygualarse  o  concerlarse  de  los  robos  con  los  Ingleses,  y  nie 
embia  a  dczir  el  dicho  Embaxador  que  algunos  del  Consejo  le  dixeron  que  si  el  Rey  su 
scBor  qucria  offrescer  de  no  ser  contra  ellos  en  favor  del  Rey  nuestro  sefior,  que  ellos 
darian  forma  conio  los  Ingleses  no  les  niolestarian  sus  ribcras,  y  dize  que  les  respondio 
(jiie  la  aniislad  de  los  dos  Reyes  era  lai  que  no  se  podia  aparlar  por  cosa  aiguna.  Y  a 
Jorga  Esper  un  cavallero  de  los  que  me  guardan,  por  otra  parle  le  dixeron  los  del  dicho 
(lonsejo  el  dia  anlcs,  scgun  cl  me  dixo  a  mi,  que  si  el  Rey  nuestro  scnor  les  quicrc 
favoresccr  para  la  prcsa  de  Cales,  que  ellos  le  servirian  mas  que  nunca,  y  estas  son  pala- 
bras a  mi  pareccr  de  algunos  Consejeros  que  andan  vacilando  y  confiisos  como  Sicel, 
Leccsier  y  Milme. 

Por  la  olra  icngo  cscriplo  a  Vucstra  Exccllcn/.a  la  comodidad  que  se  offresce  para 
subjeclar  la  Isla  de  Irlanda  al  servicio  de  Su  Mag^,  y  cstan  las  cosas  de  alli  tan  rebueltas 
que  un  cavallero  que  es  scnor  del  Puerto  »le  Bieron  adondc  lodos  los  Espnnolcs  vienen 
a  la  pesca,  crcen  que  es  ydo  a  Espafia  y  con  conscntimicnlo  de  un  Conde  llamado 
Marcalamud. 

A  Tlmmas  Esiucle  de  quien  escrivi  en  la  otra  carta,  creo  que  Vuestra  Excellenza  lo 
deve  conoscer  por  que  servio  a  la  Mag^  del  Emperador,  de  gloriosa  memoria,  y  si 
Vuestra  Excellenza  es  servido  que  se  cmbie  e  iratar  con  el,  se  hara  con  la  comodidad 
de  este  Vi  neciano  mi  amigo. 

Agora  parte  de  aipii  el  Secretario  del  Virrcy  de  Irlanda,  que  es  lio  de  la  Duquesa  de 
Feria,  y  lleva  desia  Reyna  quarenta  mill  escudos  y  orden  para  llevarse  de  Bristoya  mucha 
municioii  :  vanse  de  aqui  muelio*  cavalleros  a  quien  la  Reyna  ha  consignado  las  ticrras 
de  Ins  rcbcibes,  si  las  quisiercn  lomar. 

Las  dos  naves  que  escrivi  a  Vuestra  Excellenza  que  se  havian  perdido  deste  Reyna 
en  la  manga  de  Brisioya  me  ha  dicho  el  Obispo  de  Ros  como  yvan  a  Escocia,  y  que 
aquella  miuiicion  que  llevavan  de  aqui,  que  havia  de  servir  para  el  Régente  Jaymes,  y 
diez  mill  ducados  que  sele  cmbiaban  en  dinero,  todo  lo  quai  se  perdio  en  la  una  nave 
de  las  dos,  y  la  otra  se  salvo. 

Los  cavalleros  escoceses  que  cstuvieron  ay  eon  Vuestra  Excellenza,  partiran  presto  de 
aqui,  y,  antes  de  su  parlida,  se  veran  conmigo,  segun  me  embio  a  dezir  el  dicho  Obispo 
de  Ros. 

Ya  lie  escriplo  a  Vuestra  Excellenza  como  no  le  he  visto  el  pliego  de  Su  Mao"",  la 
caria  de  Vuestra  Excellenza  sino  la  duplicada  délia,  de  siele  del  passado,  el  quai  pliego 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  39U 

me  escrive  que  venia  debaxo  cubierta  de  Ridolfi;  y  no  ha  venido  en  lodo  el  mes  de  majo 
passado,  ni  en  el  présente  de  jiinio  ninguii  ordinaiio;  y  assi  séria  bien  que  Vuestra 
Excelienza  diesse  licencia  que  vinicse  alguiso,  que  me  truxese  esse  pliego  y  olros,  si  haii 
venido  de  Su  Mag**,  o  embiarmelos  por  olras  vias,  y  aqui  ya  ticnen  nuevas  que  estando 
Vuestra  Excelienza  en  Anvers,  donde  dizen  que  no  estuvo  mas  de  un  dia  le  viiiieron 
correos  de  Espaita  y  Francia,  y  como  Vuestra  Excelienza  se  partio  tan  presto  de  Anvers, 
ellos  inlerpretan  que  dévia  de  haver  algiuia  gran  novedad. 
De  Londres,  a  9  de  junio  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Lcg.  821,  fol.  74.) 


MDCCCCXI. 

La  reine  d'Ecosse  au  duc  d'Albe. 

(WlNGFlELD,  -13  JUIN  d869.) 

Elle  charge  le  porteur  de  cette  lettre  de  faire  connaître  l'état  de  ses  affaires  au  duc  d'Albr. 

Mon  Cousin ,  J'ay  receu mes  serviteurs,  lequel  m'a  semblé 

plus  propre plus  segret  et  ensien  de  mes  serviteurs  que  par  lettre  ou  aultre 

messagier,  ce  que  plustost  j'eusse  fayt  si  l'occasion  m'en  eût  donnay  la  commoditay, 
comme  elle  s'est  offerte,  pour  le  moygns,  de  me  mettre  au  hasard  de  vous  fayre  enlandre 
comme  mes  affayres  procèdent  issi  et  aillieurs,  de  quoy  j'ay  amplement  instruit  Roullei, 
présent  porteur,  et  de  toutes  mes  conseptions,  auquel  je  vous  priray  donner  crédit 
comme  à  moi-niesmes,  sans  aucun  scrupulle,  car  il  est  catholique  et  sans  faction,  ni 
dévossion  que  la  mienne,  comme  celui  qui  m'est  serviteur  de  longue  mayn  et  nourri 
par  la  feue  Royne  ma  mère,  que  Dieu  absolve.  Quoy  considéray,  je  ne  mettray  lettres 
de  plus  grand  discours  en  hasard,  ayns  priray  Dieu,  pour  fin,  qu'il  vous  doint,  mon 
cousin,  en  santay,  longue  et  heurheuse  vie  et  victoire  contre  les  ennemis  de  sa  loy. 

De  Winkfeilde,  ce  xiij"*  de  juing. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  —  Publié  par  LabanoiT,  t.  II,  p.  359.) 


400  RELATIOrSS  POLITIQUES 

MDCCCCXIi. 

bon  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,   14  juin   1S69.) 
Nouvelles  diverses. 

Dos  dias  ha  que  con  ei  ordinario  recibi  la  de  Vuestra  Bxcellenza,  de  xxx  del  passado, 
con  el  pliegodc  Su  Mag'  y  con  la  de  vij  de  Vuestra  Excellenza,  la  dupplicada  de  la  quai 
va  havia  recibido  los  dias  antes;  y  porque  yo  iie  cscripto  a  Vuestra  Excelienza  largo  a 
los  xxxi  del  mismo  \  v  y  ix  del  présente,  y  con  la  que  agora  va  para  Su  Mag^,  enten- 
dera  Vuestra  Excelienza  lodo  le  que  aqui  pasa  y  me  podra  niandar  escrivir  sobrello  '. 

Hay  esta  en  la  Corte  un  criado  de  uno  de  los  cavalleros  de  mi  guarda,  para  cobrar  la 
respuesta,  que  cerca  si  daran  passaporte  ni  gentiliiombre  que  yo  digo  que  viene  de 
Espana  para  visitarme,  que  le  enibia  mi  muger.  Vuestra  Excelienza  me  mande  escrivir 
su  nombre,  porque,  en  otorgandole,  lo  liaga  sacar  y  embiar,  y  yo  avisare  de  le  que  con- 
verna  que  digo  por  el  camino. 

Assi  mismo  esta  en  diclia  Corte  Suygo  a  ver  la  resolucion  que  lomaran,  porque 
andan  en  el  Consejo  en  grandes  altercaciones  :  en  sabiendola,  dare  luego  aviso  délia. 

La  cedula  de  los  gasios  extraordiiiarios  no  he  recibido,  ni  caria  de  llieronimo  de 
(<uriel  con  este  correo.  Y  si  con  el  que  ha  venido  |)ara  Vuestra  Excelienza  a  la  fin  de 
niayo,  han  venido  carias  de  Espana  para  mi,  Mos.  de  Gordon  las  podra  embiar  con 
algun  correo  conoscido  de  los  de  Dobla  y  Rocliestre  que  no  le  reconozcan,  como  a  los 
que  no  conoscen,  y  con  cubierta  para  este  Embaxador  de  Francia,  como  otras  vezes. 

De  Londres,  a  xiiij  de  junio  1569. 

(Archives  de  Simuncus,  Èstado,  Leg.  821  ) 

'  Parmi  les  docunicnts  Intéressants  où  il  est  fait  à  diverses  reprises  mention  des  affaires  d'Angle- 
terre, il  faut  citer  la  correspondance  de  Tisnacq  avec  Viglius.  Voyez  notamment  la  lettre  du  12  mai 
1U69.  (Archives  da  Royaume  i  Bruxelles,  Documenli  hi$loriqtiet,  t.  XII.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  401 

MDCCCCXIIL 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  16  juin  4K69.) 

Déiiorrnais  il  n'aura  plus  de  gardes  et  jouira  de  sa  liberté.  —  On  l'a  entretenu  de  certaines  propo- 
sitions que  ferait  Cccil.  —  L'cvêque  de  Winchester  veut  lui  louer  un  hôtel.  —  Il  est  utile  qu'on 
lui  envoie  de  l'argent  pour  qu'il  puisse  payer  des  pensions  à  divers  seigneurs.  —  En  renversant 
Cecil,  il  serait  facile  de  rétablir  la  religion  catholique.  —  Engagement  impose  aux  marchands  véni- 
tiens. —  Prières  pour  le  succès  du  duc  des  Deux-Ponts. 

.\yer  y  ante  ayer  escrivi  a  Su  Mag""  '  y  a  Viieslra  Excellenza  por  esta  mistnavia  de 
(Ifiles  lo  que  liasia  aquella  liora,  y  despues  entro  en  mi  posada  Ridolfi  con  una  carta 
de  Milord  Lumilc  de  creencia,  y  me  dijo  como  agora,  con  la  occasion  de  mudarme  de 

'  Don  Guérau  d'Espès  écrivait  le  15  juin  à  Philippe  II  : 

Despues  de  baver  cerrado  la  que  va  con  la  présente,  el  misnio  dia  a  la  nochc,  vino  a  mi  el  Obispo 
de  Ros  y  me  truxo  una  carta  de  la  Serenissima  Rcyna  de  Escocia  su  ama,  copia  de  la  quai  embio  a 
V.  M.  con  esta,  y  me  dixo  el  dicho  Obispo  de  Ros  que  cl  Duque  de  Norctfolct  y  Conde  de  Arandel  le 
han  dado  parte  sicniprc  de  todo  lo  que  querian  bazer  aqui  en  scrvizio  de  V.  M*"  y  que  tambien  elles 
lo  escrivian  a  la  Reyna  su  ama  y  que  yo  estuviesse  muy  cierto  que  su  intente  de  dichos  seHores  fue  en 
este  mes  de  abril  passado  tomar  presso  al  Secretario  Sicel  y  darme  a  mi  entera  libertad  y  restiluir 
todo  lo  robado  y  detcnido  a  subditos  de  S.  M""  y  que,  très  vczes,  cstando  para  cxecutarlo,  el  Conde  de 
r.ccester  havia  blandcado,  ofTrescicndo  que  lo  diria  a  la  Scrcnissiroa  Reyna  de  Inglaterre,  y  assi  evito 
por  buenos  terniinos  que  no  se  exécutasse  en  ninguna  de  las  dichas  très  vezcs;  y  los  misraos  dias  que  el 
Obispo  me  ha  signiHcado  que  ellos  havian  scHalado  para  hazcr  su  elTecto,  son  los  que  a  mi  me  avisa- 
van  los  dichos  sefiorcs  que  estuviesse  apercibido.  Con  estas  dilaciones,  el  dicho  Sicel  acabo  a  saber  lo 
que  se  tralava  contra  su  persona  y  lo  dixo  al  dicho  Duque  de  Norctfoll,  rogandolc  que  no  hiziesse  el, 
ni  los  de  su  parescer  un  escandalo  de  a<|uella  manera,  y  que  el  le  ofrcscia  de  scr  de  su  voluntad  y  de 
la  de  los  otros  del  Consejo  y  encargandole  mueho  al  dicho  Duque  que  entre  todos  mirassen  que  los 
EspaHolcs  no  se  burlasscn  de  los  liigleses  y  que  la  Religion  no  se  mudassc  en  esta  isia,  y  le  dio  a 
eiitender  que  el  pensava  tcncr  taies  mcdios  que  traeria  los  ncgocios  présentes  dcstos  arrestos  a  buen 
cabo  y  que  el  y  el  dicho  Conde  de  Arandel  podrian  yr  a  Espafla  de  parte  desta  Reyna  a  cunccrtar 
estas  cosas  con  V.  M"",  que  era  mcjor  que  tralar  con  el  Duque  de  Alva  o  conmigo,  y  que  quando  olra 
cosa  les  parcsciessc,  que  cl  sequiria  su  parescer  de  todo,  y  con  este  ccsso  a  compliniientos  los  ablando, 
para  en  aquella  sazon  y  despucs  tambien  salio  vana  la  dclerminacion  de  enibiar  a  Espaila,  la  quai  eslos 
seiTores  me  la  hazian  saber  con  confusion,  sin  declararmela  del  todo,  y  puso  el  mismu  en  ello  inconve- 
nientcs  despucs,  diziendoles  que,  si  yvan,  por  avientura  los  deternian  en  EspaHa,  y  assi  eslo  tani  poco 
huvo  effecto,  y  haviendo  yo  advertido  a  estos  seHores  de  mi  parte  por  medio  de  RidolG  y  Suygo,  de 

Tome  V.  Si 


402  RELATIO.NS  POLITIQUES 

la  casa  en  que  cstoy,  me  darian  lihertad,  y,  al  salir  de  aqui,  no  tendria  mas  giiardas,  y 
tambien  me  avisava  de  los  cabos  que  Sicel  havia  ya  ordenado  para  communicarme, 
quando  este  en  libertad,  que  contienen  o  iralan  sobre  la  reslilucion  universal  con  élec- 
tion de  comissarios  que  acabcn  los  tractados  de  Briijas,  y  assi  mismo  que  el  Rcy  nuestro 

quicn  en  otros  tcngo  escripto  que  se  guardassen  que  Sicel  no  los  engaiiasse,  han  porfiado  en  que  es 
tiempo  ya  de  concluir  y  bolver  a  la  amistad  y  a  gracia  de  V.  M',  y  significandole  a  Sicel  los  dichos 
seîlores,  como  de  parle  de  lodo  el  Consejo,  que  por  mcdio  de  Ridoin  qucrian  començar  algun  Iralo 
honesto  para  concluir  los  ncgocios  que  agora  se  ulfrcscen  y  darmc  a  mi  libcriad,  cl  les  dc$cubrio  que 
por  via  de  Escliiata  Cavalcanti,  Florentin,  procurava  de  dcscubrir  cl  animo  del  Duqur  de  Âlva  para 
ver  si  qucria  condesccnder  a  algunas  cosas  que  cl  se  bavia  pensado  y  que  les  rogava  cspcrassen  ocbo 
o  dicz  dias  basta  que  cl  tuvicsse  rcf  pucsta  dcste  cabos,  por  que  cl  prctcndia  urdir  un  Iralo  que  janla- 
mente  se  remediasscn  las  cosas  de  Francia,  de  Escocia  y  do  Flandes,  y  que  en  la  Religion  pudiessen 
eslar  en  todas  parles  con  seguridad  de  sus  conciencias,  y  que  lencr  concordia  parlicular  con  V.  M""  por 
agora  no  srria  scguro,  pues  por  otros  inccptos  o  vias,  sin  moslrarsc  V.  SH,  principe  les  podria  dcslruir  y 
assolar,  y  assi  por  su  imporlunidad  han  espcrado  estos  ociio  o  dicz  dias,  bazicndomc  a  mi  saber  por 
Ridolfi  y  Suygo  que  se  detenian  en  dicha  resolucion  por  andar  a  caças  con  cl  dicho  de  Lesester,  y,  con 
el  correo  ordinario  que  llcgo  agora ,  el  dicho  Sicel  no  hc  cobrado  respuesta  alguna  del  Cavalcanti,  y 
todos  estan  en  grandes  altcracioncs,  y  yo  espero  la  resolucion.  He  dado  cuenta  particular  dcstos  trat05 
a  V.  M''  en  esta  para  que  sepa  cl  négocie  de  rayz  y  enticnda  como  estos  eavallcros  davan  parte  de  dicbu 
negocio  a  la  Serenissima  de  Escocia  y,  para  aquellos  dicbos  dias  que  ellos  bavian  seltalado,  bizieron 
venir  aqui  al  Obispo  de  Ros,  para  que  se  ballassc  en  la  dctenclon  de  Sied  que  ellos  pcnsavan  bazer. 

Tambien  sabian  dcllo  Milord  Montagu  y  cl  Conde  de  Comberland  y  otros  caballcros  calbolicos  que 
para  aqucl  clTecto  vinicron  aqui.  Uespues  desto  se  le  ha  muerto  al  Duquc  de  Norctfulcl  Milurd  Âeris  su 
entenado,  mocbacbo  de  nucve  aflos,  hijo  de  su  postrcra  muger,  que  ténia  tan  buen  estado  como  cl 
Duque  en  este  rcyno,  en  los  confines  de  Escocia,  para  alimcntos  del  quai  cl  dicho  Duquc  rccibia  mill 
y  quinientos  ducado.s  cada  aîio,  y  cicrtas  cosas  mas  para  très  bcrmanicas  que  tlenc  en  su  casa,  y  admi- 
nistrava  todo  aqucl  estailo.  Agora  segun  las  leyes  del  rcyno  son  cscluydas  las  dicbas  nifîas  que  sola- 
mente  ban  de  alcanear  cierta  quantidad  para  su  dote.  Sucedc  en  el  dicho  estado  un  primo  bermano 
del  nino  muerto,  que  ya  se  intitula  Milord  Acris,  cavallcro,  aunque  no  de  muy  hucna  disposicion, 
valeroso  y  de  buen  ingcnio  y  buen  catholico,  cuflado  de  Montagne  y  Comberland  arribe  dicho.  El 
dicbo  Duque  de  Norctfolct  con  ciertas  pretensiones  le  qucrria  perturbar  la  possession  de  dicho  estado, 
y  Sicel  y  todo  el  Consejo  le  favurescen  abiertamente,  y  assi  todo  cslo  ba  dado  algun  cslorvo  a  In 
conclusion  de  los  dichos  tratos. 

Este  dicbo  Milord  de  Acris  es  de  quien  yo  escrivi  a  V.  M<>  que  me  bavia  hccbo  hablar  del  casamienio 
de  la  Rcyna  de  Escocia  con  el  Duque  de  Norctfolct  y  réduction  desta  isla  a  la  Iglcsia  Catbolica  Romana, 
y  agora  dize  que  sicmprc  que  V.  M''  sca  servido  de  mandar  oinbiar  excrcito  en  este  Isla,  entre  sus  amigos 
el  se  obligo  a  escogcr  quinze  mill  bombre  de  gcnte  muy  escogida  para  cl  servicio  de  V.  H'.  Tambien 
he  entendido  que  Sicel  ha  cometido  de  dezir  al  Duque  de  Norctfolct  si  se  qucria  casar  con  una  cu<>>)da 
suya  viuda  que  tiene  très  mill  dueados  de  renta,  offrescicndole  aun  de  acrescentaric  nias  cl  dote,  y  el 
Duque  no  le  ba  escuchado  por  estar  de  pensamientos  altos,  tcnicndo  njo  a  la  de  Escocia,  los  quales  no 
davan  la  negociacion,  pues  la  offrescen  agora  los  del  Consejo  desta  Rcyna  de  cobrar  su  reynu  con 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  403 

seftor  jure  los  intercursos,  y  que  de  facultad  del  comercio  de  las  Indias  a  Ingleses,  y 
que  assegure  los  Embaxadorcs  de  Inglaterra  y  ciiados  de  ellos  en  el  hecho  de  la  Rcli- 
j,'ion  liasla  que  fucreii  en  senorias  de  Su  IVlag**,  y  otras  cosillas  iinpertiricnles  que  con 
pocas  palabras  pucdcn  ser  deslieilias,  y  se  les  podra  dar  acerca  délias  buena  respuesla 
quando  sea  el  tiempo.  Yo  le  dixe  al  Ridolfi  que,  en  tenicndo  entera  liberlad,  conio 
suelen  tener  los  Embaxadores  de  Su  Mag^,  yo  les  oyre,  y  que  alla  no  ay  que  dezir,  ni 
responder,  y  viniendo  ellos  a  iratar  sobre  lo  dicho,  como  dizen,  yo  embiare  Iluego  a 
Vui'sira  Excellenza  lo  que  nie  diran,  junlamente  con  nii  parecer  sobre  ello,  para  que 
Vuestra  Excellcnza  me  avise  de  lo  que  sera  servido. 

En  esta  hora  vinieron  dos  bombres  que  embie  al  Obispo  de  Vinchestre,  para  que  me 
alquile  una  casa  que  tiene  aqui,  el  quai  no  ha  querido  concederlo,  sino  que  se  lo  mande 
el  Consejo  ;  y  mafiana  yra  un  cavallero  de  los  (|ue  me  guardan,  a  la  Cortc,  para  que  se  lo 
manden  al  dicho  Obispo,  y  me  traera  tambien  respuesta  el  dicho  cavallero  si  daran  el 
passaporte  para  el  gentilhomme  que  Vuestra  Excellenza  quiere  ombiar,  de  cuyo  nombre 
Vuestra  Excellenza  me  mandara  avisar  con  la  primera  occasion.  Y  quanto  a  los  scis 
mill  escudos  no  dexe  Vuestra  Excellenza  de  embiarlos,  porque  creo  que  haran  muy 
buen  effecto,  y  Suygo  me  ha  dicho  que  agora  que  podra  ser  que  passaran  estos  seîiores 
a  hazer  mayorcs  servicios  a  Su  Mag^.  Pcmbruque  se  quexava  que  Su  Mag^  le  havia 
quitadodel  lodo  la  pension  que  eslando  aqui  le  mandava  dar. 

Cobrada  que  sea  esta  hazienda,  se  podra  eiitender  en  asscgurar  este  govierno  para  cl 
servicio  de  Su  iMag*  y  rcduttion  a  la  Yglesia  Catholica,  lo  quai  tengo  yo  por  facil,  apar- 
tando  a  Siiicl  d;  I  dicho  govierno,  y  para  aparlarle  sera  mencster  alguna  industria  o 
forma. 

Esta  carta  va  con  los  criados  de  la  Reyna  de  Escocia,  que  creo  tardaran  en  cl 
camino  xvj  dias. 

Las  naves  venecianas  querian  partir,  y  les  ban  hecho  mandamiento  que  no  parlan 
sin  dar  liancas  de  que  no  se  descargara  la  ropa  que  llevan,  en  tierra  de  Su  Mag^.  Sera 
menester  usar  lo  mismo  con  los  que  en  tierra  de  Su  Mag*"  cargaren. 

Del  Privicel  ban  sacado  quarenta  mill  libras,  y  ha  parado  por  agora  de  pedir  mas. 

cierlas  salvas  y  renunciacionps  que  ella  traga  del  derechu  que  a  esta  corona  liene;  y  para  este  effecto 
la  dicha  Reyna  de  Inglaterra  lia  cmbiado  a  Escocia  para  que  cl  Régente  Jaymes  cmbic  nuevos  coinissa- 
rios  que  tratcn  en  ello.  El  Obispo  de  Ros  y  yo  concurrimos  en  un  parcsccr  que  esto  cra  invencion  de 
Sicel  para  alargar  el  ncgoeio.  Sicmprc  me  paresce,  como  mucbas  vezes  he  escriplo,  que  conviene  al  ser- 
vicio de  V.  M''  y  buena  expedicion  destos  negocios  gratificar  con  algun  dincro  a  estes  cavalleros  para 
que  sirvan  en  lo  que  dizen  y  esten  prcndados  para  mayores  cosas,  en  lo  quai  se  pucdo  procéder  poco  a 
poco,  signiHcando  a  V.  M''  como  ya  sabe  que  aqui  son  muy  amigos  del  dinero.  En  lodo  seguire,  como 
me  V.  M*  me  manda,  le  ordcn  que  cl  Duque  de  Alva  me  dio. 

De  Londres,  a  15  de  junio  15G9.  (Arch.  de  Simancas,  Estaio,  Leg.  831,  fol.  83.) 


404  RELATIONS  POLITIQUES 

Agora  hazen  grandes  oraciones  porque  Dios  de  Victoria  al  duque  de  Dos-Puentes,  y 
ay  grandes  predieas  sobrello. 

Esta  hago  de  prissa,  porque  cl  Escoses  que  la  lleva,  me  da  poco  liempo.  Todavia  van 
algunas  duplicadas,  copias  délias  y  desta  :  me  la  hara  Vuestra  Excellcnza  en  mandar 
embiar  a  Su  Mag^,  y  que  se  den  las  que  van  en  este  pliego  a  Antonio  de  Tassis,  para 
que  las  remita  por  Genova  a  Barcelona. 

De  Londres,  a  xvj  de  junio  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821.) 


MDCCCCXIV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  19  jdin  4569.) 

Il  a  de  nouveau  appris  qu'on  lui  rendra  la  liberté.  —  Armements  des  rcfugiés  flamands.  —  On  a 
répandu  le  bruit  que  le  roi  de  France  avait  rerais  la  ville  de  Calais  au  duc  d'AIbe.  —  Nouvelles 
de  la  Cour. 

A  los  xiiij  y  xvj,  he  escriplo  a  Vuestra  Excellcnza  por  via  de  Cales  y  Diepe,  dirigidas 
las  eartas  a  Cales,  las  unas  embio  cl  Embaxador  de  Francia,  las  otras  di  yo  al  SeCre- 
tario  de  la  Screnissima  Rcyna  de  Eseocia. 

Anoche  escrivio  el  Secretario  Sicel  aqui  a  este  cavallero  de  mi  guarda  que  dara  cl 
passaportc  muy  cumplidamente  y  que  le  embiasse  el  nombre  del  criado  que  viene  de 
Espana,  que  luego  se  haria,  Yo  le  dize  que  yo  embiaria  el  nombre,  que  eon  este  primer 
aviso,  no  sabia  sino  de  la  llegada,  sin  dczirme  qnien  era,  pero  que  lo  sabria  presto,  assi 
que  si  Vuestra  Excellcnza  quierc  embiar  aqui  tal  persona,  aviseme  de  su  nombre,  y 
embiarc  el  passaportc  y  avisare  de  lo  que  ha  de  dezir  por  el  camino. 

Hoy  esta  en  la  Corte  ci  dicho  cavallero  de  mi  guarda,  para  haver  resolucion  en  lo  de 
la  casa  en  que  me  he  de  mudar,  con  la  quai  ocassion  dizcn  que  me  daran  entera  liber- 
lad,  y  descubriran  su  animo  mas  iargamente,  y  no  es  mcnester  dexar  que  mercaderes 
muestren  cobdicia,  ni  offrezcan  dadinas,  pues  en  cssa  parle  estan  aqui  harto  inelinados 
a  tomar  y  robar,  lo  demas  tengo  escripto  por  las  otras. 

He  sabido  por  Mos  de  Dulin  *,  Borgonon,  de  los  amigos  del  Principe  de  Oranges,  que 

•  On  lit  en  marge  cette  annotation  de  la  main  de  Philippe  II  :  No  se  quien  c«. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERHE.  405 

aqui  vine  en  compania  de  otros  desterrados  ;  y  algunos  de  los  Flamencos  destas  ocho 
nrcas  ullimamenle  presas,  que  para  ello  Iian  airaydo  o  conducido,  armnn  dos  o  1res 
de  las  dichas  iircas,  y  la  una  esta  en  este  rio  a  punto,  y  la  Reyna  les  dexa  arlilleria,  y, 
porque  a  ellos  les  l'alta  dincro,  Juan  Briie,  de  Hamslerdam,  gran  veliaco  lierege,  va  con 
una  pinaça  o  verganlin,  con  quarcnta  personas  en  ci,  de  los  Flamencos  desterrados  y 
Francescs,  a  robar  hazia  Emden  y  Ilolanda,  para  con  ello  sacar  algun  dinrro;  parte 
manana  :  scria  mny  aecrlada  cosa  cogcrie.  Yo  cmbiare  a  dezir  a  los  del  Consejo  lo  de 
las  dichas  urcas  del  Juan  13ruc. 

Jpns  el  cossario,  con  su  nave  Casiel  de  Confort  bien  armada,  tiene  presas  quatro 
naves,  las  très  francesas,  y  la  una  portuguesa,  eabi;  la  Isia  de  Huyc,  sin  querer  entrar 
en  puerto,  la  mercaderia  de  la  una  es  de  Francescs  de  Anvers,  que  el  uno  se  dize  ta! 
de  Flandes,  y  procure  que  las  cobren  a  manos  los  del  Consejo.  Creese  que  con  estas 
cuatro  vêlas  ci  Jons  yra  a  Indias.  Sospeclian  aqui  que  las  naves  que  fueron  a  la  Rochela, 
pues  tardan  lanto  a  venir,  haziendo  tienipo  para  ello,  deyen  de  andar  por  alla  en  eoso. 

De  lascinco  naves  de  la  Reyna  se  t'ueron  los  marinerosa  sus  casas,  pero  apereebidos 
para  la  buelta,  para  quando  los  llamen,  y  assimismo  tienen  apcrcebida  alguna  gente, 
con  essa  misnia  orden,  y  todas  las  o(ras  naves  apresiadas.  De  Amburg  han  venido  dos 
naves,  la  una  con  oblon,  la  oti  a  con  saiilre  :  dizen  que  venden  poco  alla.  Tambicn  dizen 
que  ciertos  navios  frisones  andavan  en  coso  por  alli. 

El  Embaxador  de  Francia  dize  que  un  Ingles  catholico  que  le  da  buenos  avisos, 
querria  licencia  para  llevar  ay  a  vendcr,  para  sustentacion  de  calholicos,  hasia  veinie 
pieças  de  panos  y  cient  cariseas..  Vuestra  Excellenza  me  mandara  avisar  si  es  servido 
dello  y  si  embiara  passaporte  o  si  bastara  que  yo  se  le  de  aqui,  como  es  fin  de  termino 
y  los  liligantes  se  buelven  a  sus  casas. 

Pubiican  los  hereges  que  Vuestra  Excellenza  liene  tomado  a  Cales,  que  el  Rey  Chris- 
tianissimo  lo  ha  empefiado,  y  ay  mill  apuestas  sobrelio.  Y  porque  en  la  Corie  no  sea 
todo  guerra  maritima,  tambien  ay  guerras  civiles,  que  por  haver  cogido  al  Conde  de 
Hormut  con  una  miladi  casada  vieja  y  de  la  camara  de  Su  Mag**,  el  de  Lecester  su 
competidor  tuvo  forma  para  que  le  desierrassen  de  la  Corte,  y  el  de  Hormut  andava 
por  aqui  embruquelado  y  huvo  palabras  con  ci  de  Lecester,  el  quai  le  blandco.  Pero 
Su  Mag^  es  tan  piadosa  que  ya  ha  perdonado  a  todos,  restituyendoles  en  su  Corte  y  veri- 
fieando  que  no  era  el  de  Hormut  el  malhechor. 

De  Vuestra  Excellenza  no  tengo  cartas  en  este  mes,  y  la  postrera  que  he  recibido,  es 
de  XXX  del  passado. 

De  Londres,  a  xix  de  junio  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821.) 


406  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXV. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(BauxBiXES,  21  JUIN  18(jM.) 

Il  juge  périlleuse  toute  immixtion  dans  les  afTaires  in.crieures  de  l'Anglclerre  et  défend  loulc  pratique 
de  ce  genre.  —  Envoi  d'argent  destiné  aux  seigneurs  anglais.  —  Il  s'est  rendu  à  Anvers  pour  s'oc- 
cuper des  travaux  de  la  citadelle.  —  Nouvelles  d'Espagne  et  de  France. 

He  rrecivido  las  carias  de  V.  M.,  de  priinero,  cinco  y  nucve  del  présente,  y  con  elles 
el  discurso  de  la  impresa  que  a  V.  M.  parecia  se  podria  hazer  y  los  otros  papeles  que 
COI)  ellos  veiiian,  y  agiiardo  cou  deseo  la  dcmostracion  que  esos  sefiores  dizcii  liarari 
rerca  de  la  rreslilueion  que  es  a  lo  que  priiicipalmenle  agora  se  deve  nilender;  y  V.  M., 
en  ninguna  manera  del  mundo,  deve  admitir  seinejanics  plalicas,  ni  discursos  d'eni- 
presas,  porque  es  negoeio  no  solo  peligroso  para  los  de  Su  M**  en  esla  occasion,  pero 
aun  para  su  prnpria  pcrsona  porque  le  pudrian  hazer  tiro,  ni  lampoco  llevar  muy 
iulclanle  ton  los  liombres  de  la  Reyna  de  Kscocia  o  Obispo  de  Rros,  sino  el  |)lalicar 
con  ellos  sea  por  vias  muy  sécrétas  y  encubiertas.  Yo  teni.o  tanta  satisfacion  del  que 
cifra  y  dcscifra  las  carias  de  V.  M.  y  mias  que  no  me  paso  por  el  pensamiento  escrivir 
que  embiare  honibre  para  este  cfelo  sino  para  iratar  eon  V.  M.  algunas  cosas  que  por 
escrito  se  podian  mal  hazer;  pero  agora  ba  pasado  aquella  sazou  y  ya  no  le  embiare. 
Viendo  la  inslança  que  V.  M.  haze  para  dar  a  esos  sefiores  los  seis  mil  escudos  que  el 
Stiigo  le  ha  pedido,  me  ha  parecido  embiarle  el  crcdilo  que  va  con  esla  para  un  mer- 
cader  genoves  que  agora  fue  de  aqui  poco  ha,  que  llaman  Thomas  Ficsco,  el  quai  los 
cniregara  a  Guidoi  Maiescal  porque  los  di  a  V.  M.,  o  sino  cl  mismo  Thomas  los  enire- 
gara  porque  es  hombre  honrrado  y  daquien  V.  M.  puede  seguramcnle  fiar  y  avisarnic 
del  rrecibo  y  de  los  cfectos  que  con  ello  se  hizieren,  lomando  la  scgiiridad  conforme 
a  lo  que  me  liene  escriplo.  A  Hieronimo  de  Curiel  s'entregaron  dias  ha  los  12,000  y 
tantos  escudos  de  gastos  exlraordinarios,  y  el  me  ha  escriplo  los  ha  embiado  a  V.  M. 
El  plicgo  de  Su  M"*,  que  le  embie  debaxo  de  cubierlas  de  Rridolpho  Rridolphi,  le  embio 
el  correo  Vlador  a  quien  se  enirego  aqui  por  la  via  de  Anvercs,  y  agora  he  mandado  se 
sepa  del  si  a  esla  ora  V.  M.  no  lo  liene  ;  no  podra  en  ninguna  manera  perderse. 

De  Su  W  he  lenido  carias  de  quinze  y  para  V.  M.  las  que  van  con  esta.  Quedava 
Su  M""  con  salud.  Lo  de  Granada  estava  ya  en  muy  buen  punlo.  Los  Turcos  d'Argel  se 
han  levantado  y  preso  al  Rey,  y  los  Moros  de  la  campana  tienen  sitiada  a  Bona  en 
numéro  de  mas  de  xxx".  El  naufrage  de  nueslras  galeras  no  fue  lan  grande  como  esos 
sefiores  le  pinlan.  Perdieronse  1res,  aunque  se  salvo  la  génie  de  las  dos. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEURE.  407 

Yo  estuve  en  Anvcres  très  dias  a  darorden,  como  escrivi  a  V.  M.,  en  algiinas  cosas 
que  se  liavan  de  hazcr  en  la  ciudadela  '. 

El  excrcilo  dcl  Diiqiie  de  Dos-Puenles  ha  pasado  lan  a  denlro  que  se  ha  juniado  con 
el  Almiranie.  El  Duqiie  d'Anjou  lia  hccho  lo  misnio  con  el  de  Monsieur  d'Aumale. 

'  On  trouve  au  Brilish  Muséum  la  traduclion  d'une  lettre  que  Christophe  d'AssonIcyille  adressait  le 
20 juin  à  un  conseiller  de  l'Empereur: 

The  tumulte  of  Ârras  is  paceficde,  and  it  is  thoughte  thcyc  hâve  agreide  aswell  to  the  demaunde  of 
Ihc  100  pcMiyc  for  tbis  once  as  to  llic  10  pcnyc  yearelic,  after  th'exampic  of  ail  th'olhcr  townes  and 
provinces,  which  bave  alrcadie  gr.iuntcd  llic  likc. 

The  Duke  of  Alva  entreatcthe  the  Nobilitie  in  the  Lowe-Countreye  with  more  curlesye  and  gen- 
tlcnes  thcn  be  was  wont  to  doc,  bccausc  hc  pcrceivcde  tlicym  to  mislikc,  and  tbcrupon  fearede  somc 
révolte. 

Hère  it  is  fearede  Icastc  the  pcace  bc  concludcdc  in  Fraunce  and  Ibat  the  force  will  come  frome 
thence  bither,  wbcr  tlicr  is  nol  almoste  onc  crowne  to  be  had;  for  cverye  man  thaï  bad  moncye  herc, 
hatbc  conveycde  it  awayc,  and  Ib'excbaunge  and  trafliquc  is  mucbe  leste. 

Thcr  are  in  Frisia  bcsidcs  Embden  ccrtcinc  companycs  of  borscmcn,  wbicb  arc  banisbedc  for  Ibe 
Religion  owt  of  Ibis  contreyc  and  doe  muchc  burtc  aswcll  to  the  countreye  as  to  Ibe  travailours  by  tlic 
highe  waic.  It  was  fearede  al  tbc  furstc  Ibat  tbeyc  ment  somc  Ibinge  against  Gronnynge,  and  therupoii 
order  was  takcn  to  send  grcatcr  force  tbitber;  but,  wben  tbe  trouthe  was  knownc,  no  man  slurrede 
bence.  Tbcye  arc  nowe  rctiredc  into  Weslphalia  and  came  witb  abowle  100  borsscs  to  Mastrigbte 
nearc  whiche  towne  thcye  bave  donne  muche  hurte,  and  sortie  whiles  theyc  passe  the  river  of  Mose 
and  come  as  farrc  as  Tiricmont  and  put  the  countreye  pcoplc  in  suche  feare  as  Ibeye  darrc  not  slurre 
almoste  owte  of  ibcire  howscs.  And  Ibis  malter  we  can  not  belpc;  for,  as  soone  as  theye  bave  donne 
theire  exploite,  theye  flye  againe  into  Higbe-Almaine.  It  is  supposede  lo  be  Mounsieur  de  Lumei,  wbo 
is  veric  mucbe  oITcndedc  witb  tbc  Bussbope  of  Licge  for  confiscatingc  bis  goodes. 

The  Counl  of  Hocbslratcs  widowc  had  obteignedc  licence  hcre  lo  retourne  to  lier  goodes;  but,  beinge 
adverliscdc  aftcrwards  that,  upon  hcr  retourne,  sbc  sbouldc  be  molestede  bccawse  sbe  solde  bcr  jcwcllcs 
for  hcr  hushandcs  cnterprisc  in  tbc  warres  witb  tbc  Prince  of  Orange,  she  is  nowe  resolvcde  to  taryc 
still  al  Coolcyn. 

Theye  ceasc  not  to  preache  secretlie  abowte  Andlwarpe;  but  many  are  taken  and  do  dye  obsti- 
natelie. 

Yesterdaye  advice  came  owte  of  Fraunce  that  there  is  no  hopc  of  peace,  whereof  the  Duke  of  Alva 
is  so  well  assurcde  that  latcle  bc  hatbc  casscdc  2,500  Walons,  wbith  be  bad  put  to  the  force  of  the 
garrisons  ibat  are  in  tbe  fronticrs  of  Fraunce. 

I  undcrstande  aiso  that  be  will  dismisse  the  régiments  of  the  Countees  of  Eberstcyn  and  Schonburg, 
who  woulde  not  go  to  the  secours  of  tbe  Frcnche  King,  excepte  theye  were  furste  paide  of  that  whiche 
was  dcwc  unto  tbem. 

Tbe  maticrs  witb  Englande  remaine  as  thcy  did,  and  it  seamethc  that  thcyc  will  holde  that  which 
theye  bave  gottcn,  bccawse  tbeye  are  assurcde  tbat  we  can  no  wayc  offende  tbcym,  for  Ihat  hitberlo 
we  bave  not  furnisbede  so  mucbe  as  two  shippcs  lo  Ihe  sea. 

After  I  bad  written  theis  things,  I  receivede  lettres  owte  of  Fraunce  that  Deuponts  was  deade  of 


i08  RELATIONS  l»OLrnQUKS 

No  ha  tarde  me  escrivo  cl  Conde  de  Mansfell  como  cl  dicho  de  Dos-Puenles  era 
muerio  '. 

Yo  me  hallo  con  salud,  a  Dios  gracias  que  giiarde,  ele. 

De  Brusclas,  a  vinle-uno  de  junio. 

(Archines  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  247.) 

tlie  plage  beforc  thc  townc  ofLymoges  whiche  be  beseigede  and  that  the  Duke  of  Anjowe  was  corne  to 
th'one  side  oflhe  towne  to  let  tiie  lakinge  tberof,  wber  three  or  four  of  (he  principall  Hugonotcs  diede. 

It  is  written  bilbcr  fromc  Poytycrs  the  xi""  of  june  Ihatthe  Duke  of  Anjowe  is  joynoydc  with  .\uma1e, 
and,  havingc  monslcrrede  bothe  Ihcire  arniyes,  doc  finde  that  theyc  hâve  iii  ail  xi  thowsandc  and  fyve 
liundredc  horsrmcn  and  xxiij  thowsando  footeincn,  and  'h  ilhln  (wo  daies  (beye  looke  for  tlie  Italians- 

The  hope  tbat  thcr  was  of  peacv  is  fnistrate  bccause  tlie  Duke  of  Anjowe  and  ail  tbc  cillles  in  Fraunce 
will  not  consent  therunlo,  vshcrupon  thc  Quene  Molhcr  that  came  to  the  campe  for  tbat  cnde  and  pur- 
pose,  is  retorndc  to  Orleauncc  to  the  Kinge  brr  sonne  and  tbat  the  Duke  of  Nemours  is  corne  to  tiie 
campe,  bcingc  sent  for  and  conimaundedc  by  the  Duke  of  Anjowe. 

The  Dukr  Dcuponts  hatbe  sunimoncdc  thc  towne  of  Limoges  with  entent  lo  beseige  it;  but  ther  are 
vj  ensigncs  wilbin  thc  townc,  tbat  mynde  to  défende  il. 

Certcine  Hugonotcs,  as  wcil  of  (be  prince  of  .Navarres  campe  as  of  the  four  Viconls,  are  joynedc  with 
Deupont's  men. 

Thc  Prince  of  Navarre  tarielhe  beliindc  at  Ziiintrs  wher  (h'Admirall  is  sicke  of  an  apoplexie,  in  whose 
sleade  Mons''  Grandmont  govcrncthe  and  commaundclhe  th'armyc.  Thcr  is  grcat  mortallitie  aswell  of 
mcn  as  of  horscs  in  bothe  campes,  but  spcciallie  in  Deuponl's  who  hatbe  abowte  z  or  xi  Ibowsande 
horssos  and  as  manyc  foolcmcn.  Thc  xi"  of  jnnc,  bothe  the  saidc  campes  wcre  so  ncare  togetbcrthat 
il  was  ihoughte  theyc  woiild  havc  foughte  thaï  daic.  The  samc  dayc,  thc  Qucne  Holher  was  mountede 
on  horscbackc  barde  by  the  squadrons  of  thc  battaile;  but  Dcuponts,  after  hc  had  made  somc  sbuwe 
as  tboughc  hc  would  fcighte,  passcde  by  to  Lymogcs,  and  Ihe  Duke  of  Anjowe  folowede  hyra. 

Thcrc  was  somc  différence  betwixte  the  Dukes  of  Guyse  and  Longcville,  wberof  some  mischeife  was 
like  to  growe;  but  the  Duke  of  Anjowe  hatbe  separated  tbcym  and  cawsethe  theire  régiments  lo 
marche  togclher. 

The  Marshall  Momorancye  prepairde  hym  selffe  to  come  to  the  Duke  of  Anjowes  campe;  but  as  yet 
he  slurrcthc  not,  it  is  nol  knowen  whelHer  it  be  by  the  Kinges  commaundement  or  not.  (Bril.  Mut^ 
Lansdovm,  Di.) 

'  Une  lettre  du  Docteur  Mundt  à  Cecil  écrite  à  llcidelberg  le  23  juin  1869  donne  des  détails  inté- 
ressants îur  ce  qui  se  passait  en  ce  moment  en  Allemagne.  L'Empereur  s'était  plaint  vivement  de  la 
désobéissance  de  certains  de  ses  vassaux  à  la  diète  réunie  à  Francfort  :  il  était  allé  jusqu'à  demander 
que  le  duc  des  Deux-Ponts  et  le  prince  d'Orange  fussent  mis  nu  ban  de  l'Empire.  La  diète  se  borna  à 
envoyer  à  Strasbourg  des  commissaires  chargés  de  s'informer  des  pillages  qu'on  reprochait  aux  rcîtrcs. 
On  mit  en  délibération  s'il  ne  convenait  pas  d'engager  le  roi  de  France  à  renvoyer  lui-même  les 
troupes  allemandes  qu'il  avait  prises  à  sa  solde.  [Record  offite,  Cal.  n»  305.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETERRE.  409 

MDCCCCXVI. 

Thomas  Fiesco  au  Secrétaire  Albornoz. 

(  LONUBES  ,  "îi  JUIN   1569.) 

Dès  son  arrivée  en  Angleterre,  il  a  conféré  avec  don  Guérau  d'Espès.  —  Pratiques  diverses  dirigées 
par  Cavalcanti  et  Ridolfi.  —  Il  exprime  son  avis  sur  la  meilleure  voie  à  suivre. 

Vo  llegue  aqui  a  los  xix,  y  haviendo  platicado  muy  largo  con  el  amigo  Don  Guerau, 
estoy  cierto  que  no  solamente  por  las  razones  que  el  me  escrivio,  mas  pormuchas  otras 
que  no  se  puedcn  csciivir,  el  negocio  queda  faeil  de  conduzir  por  los  medios  que  aboca 
hcnios  platicado:  es  vcrdad  que  yo  hallo  que  Hodoiplio  Iravaja  muclio  en  elio  y  que  lo 
favorezca  el  Conde  de  Araiidel;  mas  por  ofîrescer  cl  que  se  comporna  de  las  niercaderias 
y  de  los  dineros,  lie  quedado  muy  admirado  quien  le  ha  podido  dar  tal  eomission, 
sîihiendo  yo  que  esta  iio  es  la  voluntad  de  Su  Kxcellenza  y  quesle  modo  de  procéder  es 
muy  proprio  para  destruir  el  negocio,  y  assi  lie  pensado  que  pucde  ser  Don  Guerau 
(con  el  quai  el  diclio  Rodolpho  liene  grandes  pl.llicas)  :  puede  ser  que  lo  aya  entre- 
mctido,  no  con  autoridad  de  oficscer  composicion,  mas  con  fin  de  entendcr  c!  anime  de 
la  parte  para  poder  avisar  a  Su  E\cellen/a,  y  Dins  quiere  que  aya  tcnido  consideracion 
si,  en  el  entremêler  persona  poco  apta,  se  podria  liazer  dano  al  negocio,  como  en  efecto 
se  liaze,  y  muy  grande,  por  que,  no  embarganie  que  el  Conde  de  Arandel  le  favoresce,  es 
in;il  vislo  de  losotrDs  senoros,  ni  eu  su  procéder  tienc  aquellos  terminos  que  el  negocio 
requière,  o  yo  soy  mal  inl'ormado  de  la  mente  de  Su  Excillenza.  Haviendo  vislo  esta 
confusion,  me  he  resuello  en  andar  tantr  mas  reservado  por  no  desconcerlarlo  lodo,  y 
despues  que  me  he  certificado  que  el  negocio  se  podra  encaminar  bien  si  fuere  guiado 
con  destn  za  y  con  el  medio  que  yo  lie  diclio,  dcl  quai  ninguno  oiro  ay  mcjor.  Bastara 
para  mi  salisfacion  que  yo  lo  avise  a  V.  M.  como  lo  liago  para  que  el  Duquc  (bien 
inl'ormado  de  lo  que  passa)  pueda  provecr  que  eessan  tantas  negociacioiies  y  quede  el 
cuydado  a  una  sola  persona,  porque  sin  esta  ordeii  no  se  llegara  al  fin  que  se  dessea, 
mites  se  liara  gran  perjuicio  a  la  auloridad  del  Rey  y  de  Su  Excelienza,  ni  yo  para  dezirle 
a  V.  M.,  ni  el  amigo  nos  querrianios  entremêler  en  nianeia  alguna  en  ello.  Bien  crée 
que  siti  intervencion  del  Embaxador,  respeelo  al  lugar  que  tiene,  se  podra  mal  llevar 
adelante  la  platica,  la  (|ual  iio  pucde  ser  va  tan  secrcla  que  en  alguna  manera  el  no  la 
olicsse,  y  podria  despues  dexarse.  Pero,  si  parcsciere  bien  a  Su  Excelienza  que  se  tiente 
esta  platica,  podrale  avisar  de  lo  qu'es  nccessario  jiara  que  por  la  onrra  de  Dios  se  pro- 
céda cautamente  y  cou  orden,  sin  los  quales  dos  medios  ningun  negocio  puede  leiier 
Tome  V.  Si 


410  RELATIONS  POLITIQUES 

bnen  fin.  Eniretanto  que  tuviere  respuesta,  procurare  lo  mas  dieslratnenle  que  pudiese 
de  yr  ganando  tierra,  y,  sino  hiziere  el  piilo  que  yo  espero  poder  liazcr,  sera  por  que  yo 
no  aventurare  miichn  por  no  hazer  mueho  dafio  en  estas  confusiones  de  platicas,  tanin 
mas  que  entiendo  que  el  Estriola  Gavalcanti  ha  de  bolver  presto,  y  el  tambien  ha  puesto 
partidos  separadamente  del  Rodol|)ho  por  medio  de  su  hermann,  aunque  a  mi  me 
paresce  harlo  cxlrano  se  buelve  atento  a  lo  que  Y.  M.  me  ha  prometido.  Cicel  y  cl  Conde 
de  Lessester  lo  goviernan  todo,  con  los  quales  el  amigo  liene  muy  buena  entrada,  y,  con 
el  medio  que  V.  M.  sabe,  no  puede  dexar  de  hazerse  puto,  y  tanto  mas  me  cerlifico  dello, 
ontendiendo  que  todo  cl  valor  de  los  dincros  y  mcrcaderias  detenidas  no  llega  a  dccc.  m. 
escudos,  si  bien  ay  se  ha  diciio  que  valcn  mas  de  dos  milloncs.  Es  verdad  (|ue  de  las 
mercancias  se  han  llcvado  muchas  a  la  Rocheia  por  que  fueron  tomadas  de  cossarios. 
Si  entcndiere  que  el  yntenio  de  la  Reyna  sea  de  querer  acordio,  como  yo  lo  espero, 
procurare  de  entendcr  los  medios  y  donde  discrepasscn  de  los  que  puede  pretendcr 
Su  Exeeilcnza.  Creo  que  no  faltara  forma  de  concierlo,  porque  iina  vez,  si  los  dos  que 
goviernan  aca,  caminan  bien,  a  mi  juizio  todo  sera  facil,  y  porque  sera  necessariopensar 
de  donde  se  saeara  el  gasio  que  converna  hazerse,  crecria  que  Su  Exeeilcnza  podria 
condenar  cl  negocio  de  los  reaies  del  benefieio  que  se  saca  en  ponerlos  en  cl  cuno,  que 
no  séria  gran  earga,  y  quanto  a  las  mercancias  sera  necessario  a  mi  parescer  que  se  car- 
guen  poeo  porque  los  interesados  han  pcrdido  hartas  délias,  havicndosc  tomado,  como 
he  diclio,  una  bucna  suma  délias  por  los  cossarios,  las  realcs  se  juzgan  serhasta  ccc  m. 
escudos,  y  el  benefieio  del  cuno  responde,  como  V.  M.  sabe,  a  ocho  por  ciento.  No  digo 
a  V.  M.  la  forma  de  las  compusiciones  que  se  han  oiïrescido,  porque  me  parescen  ver- 
gonçosas,  atenio  que  de  los  dineros  han  dicho  que  los  dcxaran  en  manos  de  la  Reyna  dos 
0  très  anns  sin  ningun  inicres  y  que  las  mercancias  daran  por  baxos  prccios,  con  anadir 
dineros,  por  que  la  Reyna  no  de  obligacion  desta  villa,  mas  yo  soy  bien  cierio  que  no 
tienen  algun  fondamento  y  que,  si  Su  Exeeilcnza  supiesse  quien  he  sido  el  autor,  sein 
agradeceria  poco.  Esta  embio  con  un  criado  del  Embaxador  que  va  por  mar  y,  siendo 
el  tiempo  bueno  como  lo  es,  allegara  presto.  Loque  a  la  jornada  entendiere  y  hiziere, 
escrivire  por  otra  vuestra  a  V.M.,  a  quien  pido  que  provea  que  en  todo  aya  el  buen  orden 
que  se  dessea,  de  mancra  que  yo  pueda  hazer  servicio.  En  Amburgiie  se  ha  vendido 
poco  por  que  la  suma  de  los  panos  que  scies  embiaron  cra  muy  grande,  y  va  son  de 
buella  einco  naos  de  la  Reyna  de  las  siete  que  se  embiaron  :  han  dicho  estos  que  pro- 
ponen  acordio,  entre  lo  quai  entra  el  Guaras  que  esperan  poder  de  los  dueiios  de  las 
mercancias,  y  aun  que  yo  creo  que  es  todo  vanidad,  no  dexo  de  dccirlo  a  V.  M.  porque 
entienda  que  todos  estos  son  medios  para  deslruyr  el  negocio,  del  quai  es  necessario 
que  se  trate  en  nombre  del  Rey  y  no  de  oiros,  y  con  esto  acabo,  etc. 

De  Londres,  a  xxu  de  junio  1569. 

£1  Cardenal  Chatillon  este  en  poca  opinion  despues  de  la  muerte  de  su  hermano,  que 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.       AU 

no  importa  poco  a  la  buena  conclusion  del  ncgocio.  Olvidavaseme  de  dezir  que  Don 
Giu  rau  ha  hcclio  rogar  el  amigo  Bencdito  Spinola  por  via  de  Guaras  que  quiere  entre- 
meicrse  en  el  ncgocio,  lo  quai  me  hazc  créer  que  comienca  a  entender  que  por  otra  via 
no  se  puede  iralar  :  sirva  por  aviso. 

{Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  93.) 


MDCCCCXVIL 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  21  juin  dS69.) 

Il  v.sl  disposé  à  louer  riiôtel  de  l'évéque  de  Winchester  et,  en  ce  cas,  il  recouvrera  sa  pleine  liberté. 
—  Négociations  commerciales.  —  Dès  qu'il  sera  libre,  il  pourra  reprendre  ses  relations  avec 
I-umIey  el  les  autres  seigneurs.  —  Déniarclies  de  Cavalcanti  et  de  Fiesco.  —  Armements  des  réfu- 
gies flamands.  —  Expédition  anglaise  dans  le  royaume  de  Fez.  —  Départ  des  navires  vénitiens.  — 
l,e  comte  de  Slirewsbury  a  été  atteint  de  folie  :  on  en  accuse  la  reine  d'Ecosse.  —  Serment  imposé 
par  la  reine  d'Angleterre  en  matière  de  religion. 

Ultimamentc  tcngo  escripto  a  Vucslra  Excellenza  a  los  xxii  dcsle  con  ios  Frayles 
Trinitarios  quecmbic  con  una  çharrua,  y  de  Vueslra  Excellenza  no  tengo  carta  alguna 
despues  de  la  de  xxx  del  passado  aca,  y  yo  lengo  escriptas  a  xxxi  del,  v,  ix,  xiui,  xv,  xvi, 
XIX  y  XXII  del  présente,  y.  quanto  a  venir  el  genlilhombre  que  Vuestra  Excellenza  dizc, 
yo  embiare  cl  passaporte,  siempre  que  me  avisara  de  su  nombre. 

Ami  no  me  ban  dado  aun  liberlad  por  que  dize  que  no  lienen  aun  resolucion  del 
(Jbispo  de  Vinclicsirc  en  lo  de  su  casa,  y  es  esta  génie  tan  vaiia  que  creo  que  les  paresce 
que  no  sera  bien  darmela  sino  con  algun  acbaque.  Yo  Jiize  sabcr  al  Conde  de  Lecesler 
que  me  saidria  de  la  casa  a  otra  siempre  que  quisiesse  por  no'eslovarle  sus  désignes,  y 
el  ha  embiado  agora  una  caria  a  este  eavallero  que  me  guarda  conlinuamente,  que  se 
llama  Jorge  Espec,  para  que  le  communicasse  comigo  y  fuesse  liicgo  a  la  Corte,  porque 
dîiria  orden  en  buscar  casa  para  mi,  y  entrelanto  que  todos  los  que  quissiesen  venir 
a  vernie  pudiessen  entrar  libremenie  :  tambicn  ha  significado  al  dicho  Espec  que  se 
fuesse  a  su  casa  y  que  me  dcxassc  sin  otra  guardia. 

Los  olros  négocies  eslan  suspenses  con  este,  por  que,  elle  heche,  se  vera  la  orden 
que  se  havra  de  tener  en  hablar  con  esta  Reyna  y  ver  le  que  diran  acerca  de  la  resti- 


412  RELATIONS  POLITIQUES 

liicion,  en  lo  qiinl  yo  no  tratiire  sin  claro  onkn  de  Viiestra  Excellenza.  EntreCanto  el 
dicho  Cicel  avia  passado  muy  adelante  en  nombrar  otros  coinisarios,  1res  Ingleses  y  très 
de  los  subditos  del  Rcy  nnesiro  seîSor,  los  quales  son  Ambrosio  Ferrari,  Juan  Suyjço  y 
Luis  de  Paz,  y  porque  el  Ferrari  no  paresce  al  Suy^o  y  Luis  de  Paz,  dixe  que  no  se 
cnlremelicssen  en  diclia  comision  lias(a  que  se  conosciesse  si  era  servyeio  de  Su  Mag*  y 
yo  les  dixesse  que  io  podrian  hazer,  y  me  han  dicho  que  assi  lo  liarian.  Todavia  Sicel 
los  importuna  terriblemente,  y,  a  lo  que  yo  enliendo,  no  llcva  buen  fin  por  que  queria 
baecr  eslimar  y  vender  lodas  las  mercaderias  deteiiidas  que  se  liallan  en  ser,  con  pares- 
eer  del  Conde  de  Lecester  y  suyo,  y  que  los  dineros  que  sacassen  de  dichas  mercade- 
rias, que  las  lomassc  esta  Reyna,  en  lo  quai  paresce  que  podria  haver  algun  embargo 
para  coneordia,  assi  por  los  excessibos  robos  que  debaxo  este  color  se  harian,  como 
por  la  dificullad  de  la  cobrança  de  mano  de  la  Reyna,  haviendo  de  desembollar  lanta 
quantidad  como  séria  lo  que  ticne  va  jiastada  y  esta  que  tomaria  a  su  cargo  ;  y  assi 
lie  tomado  a  dezirks  al  Suygo  y  Luis  de  Paz  <|ue,  si  quiren  ser  icnidos  por  vassallos  y 
scrvidores  de  Su  Mag^,  que  no  se  entremelan  en  este  comision  hasla  que  yo  haya 
comunicado  con  Vuestra  Exeellenza  y  les  diga  lo  que  conviene,  y  be  tomado  copia 
dellos  de  la  patente  y  instruccion  que  les  davan,  de  la  quai  enibiare  copia  a  Vuestra 
Exeellenza  con  el  ordinario  que  partira  deniro  de  très  dias,  y  yo  tengo  aviso  aqui 
(|uc  nos  qucrrian  bazer  un  grande  engaAo,  y  no  consentire  jamas  en  el,  ni  permilire 
que  vasallos  de  Su  Mag^  se  entremelan  en  ella  sino  le  quicren  ser  desobedientcs. 
Vuesira  Exeellenza  me  mandara  avisar  de  su  parescer,  recibidas  estas  copias  o  antes 
délias,  asscgurando  a  Vuesira  Exeellenza  que  estos  Ingleses  tienen  buena  gana  de  con- 
eierto,  pero  que  todos  querrian  robar,  como  si  estos  bienes  no  fuessen  de  aiguno.    • 

Quando  yo  tenga  libertad,  Lumile  y  estos  cavalicros  y  yo  nos  habicmos  eniendere 
bien  de  rayz  su  intenio,  sin  saberlo,  como  agora,  por  tercera  persona,  y  se  tomara 
orden  de  negoeiar  con  uno  y  aquel  que  sea  disercto  y  callado.  V  agora  tambien  Bene- 
dilo  Espinola  se  querria  atravesar  por  via  de  Sicel  y  Giiyd  Cabalcanii,  bermano  del 
Escbiala,  de  quien  tengo  escripto  a  Vuestra  Exeellenza.  Ha  vcnido  a  mi  posada  el 
dicho  Espinola  a  rogar  a  Antonio  de  Guaras,  que  se  esta  aun  aqui  relirado,  que 
procurasse  que  yo  fuesse  contento  que  el  Eschiata  eonlinuare  eomigo  el  trato  que  tiene 
ya  començado,  y  assi  mismo  le  he  dicho  que,  eslando  en  mi  libertad,  todos  me  podran 
liablar,  y,  segun  fucren  las  cosas,  ternan  la  respuesta  conveniente. 

Un  Petro  Espineli,  Florentin,  que  ha  très  dios  que  ha  venido  de  ay  cerca,  huvieni 
puesto  algun  embargo  a  este  negocio  con  dczir  que  en  Anvers  se  dezia  que  Vuestra 
Exeellenza  embiava  aqui  al  Chaiiciller  de  Biabante,  que  ya  solo  este  rumor  les  ha 
buelto  algo  mas  insolentes.  Yo  quise  saber  de  Thomas  de  Fiesco  se  non  es  la  causa  de 
su  venida  aqui,  y  ha  significado  que  viene  a  comprar  unos  paîios  con  orden  de  Vuestra 
Exeellenza  para  los  Alones,  y,  como  tiene  alguna  quantidad  de  dinero  en  lo  delenido 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  413 

aqui,  no  se  dexa  de  sospechar  que  trate  en  ello  algiina  cosa  mayormcntc,  que  ay  algu- 
nas  scnales  que  de  la  Toric  han  sacado  alguna  parle  de  luieslro  dinero,  y  los  Priviseles 
han  crnbiado  por  loda  la  Isla;  y,  aunque  cstn  Reyna  tiene  aviso  de  la  muerie  del  Duque 
de  Dos-Pueiites,  no  por  esso  dexa  de  hazer  gran  aparalo  de  nioneda,  vislo  que  eu 
Amburg  lo  que  se  vende  no  es  a  dinero  contado,  del  quai  pensavan  sus  agenles  ser- 
virse  en  Aiemania. 

Las  urcas  que  armau  a(|ui  los  Flamencos,  son  qualro  de  las  ocho  que  loniaron  pos- 
Ireras,  y  las  dos  eslan  bien  en  orden  :  yo  lo  embio  agora  a  dizir  en  escriplo  al  Juez  de 
Almiranle,  y  de  la  respuesta  dare  aviso  a  Vucstra  lîxcellenza. 

Qualro  naves  estan  lambien  en  este  rio  eargadas  de  arlilleria  y  municiones  y  oiras 
mercaderias,  que,  scguu  dizen,  partirai),  denlro  de  dos  dias,  a  la  biielia  del  cabo  de 
Agncr,  que  es  en  senorio  del  Rey  de  Fez,  y,  porque  es  reyno  desierto,  les  han  dado 
orden  que,  descargadas  sus  mercaderias  en  aqueiia  villa,  se  esten  por  espacio  de  un  mes 
a  la  mar  liazia  las  Canarias,  y  despues  bolverau  al  reyno  a  lomar  el  contracambio  y 
las  mercaderias,  y  en  cl  entrelanto,  si  puedeii  lomar  algunos  navios,  lo  barau  por  que 
van  bien  arlilladas.  Pero  entre  todos  los  quatro  navios  me  han  dicho  que  no  van  sino 
hasta  140  hombres. 

Las  naves  venecianas  han  partido  ya  de  Margate,  y  pienso  que  locaran  en  Cadiz; 
llovan  muy  buena  earga.  Séria  cosa  conveniente  que  las  otras  seis  que  han  partido  ya 
de  Veneria,  fuessen  deienidas  en  Espana,  hasta  assegurarlas  que  no  vengan  aca.  Los 
hombres  de  las  dichas  dos  naves  van  muy  mal  contentos  de  los  malos  tratamientos 
que  les  han  heeho  aqui. 

El  Conde  Shorsbcri  que  es  uno  de  los  mas  principales  senores  y  mas  heregcs  deste 
reyno,  que  leiiia  agora  en  guardia  a  la  Serenissima  Reyna  de  Escoeia,  ha  enloque- 
sado  de  manera  que  le  tienen  con  cadenas,  y  se  ha  dado  unos  golpes  en  la  eabeça,  de 
que  esta  para  morir.  Los  liereges  dizen  que  la  Serenissima  de  Escoeia  le  habra  man- 
dado  dar  alguna  cosa,  lo  quai  es  falso. 

Yo  lengo  dado  aviso  a  Vueslra  Exeellenza  como  el  Secretario  Ledinthon  se  espère 
en  brèves  dias  y  que  este  Cousejo  trala  mas  blandameute  los  negocios  de  la  dicha 
Reyna. 

De  la  armada  que  embio  esta  Reyna  de  Inglaterra,  no  se  sabe  aqui  cosa  ninguna,  de 
que  estan  aqui  cou  gran  euydado. 

Tambien  tengo  dado  aviso  a  Vueslra  Exeellenza  como  hazen  jurar  el  juramento  de 
la  horrible  potestad  ecelcsiastica  dcsta  Serenisima  Reyna,  y  para  no  mover  alboroto, 
han  acordado  que  los  ravalleros  no  scan  forçados  a  ello,  y  hasta  aqui  solo  se  havin 
executado  en  las  génies  de  palacio  y  en  la  Universidad  de  Osforde.  Agora  ha  jurado 
publicamente  el  Milord  Chiper,  y  assi  se  crée  que  se  seguira  alguna  gran  persecucion 
para  los  Catholicos,  que  con  esto  estan  los  mas  aflligidos  del  mundo. 


Ui  RELATIONS  POLITIQUES 

Siipplicoa  Vuestra  Excellenza  me  mande  responder  mas  a  iiicnudo,  pljes  los  negocios 
lo  quiercn,  y  sea  servido  de  mandai-  embiar  copia  desla  a  Su  Mag^. 
De  Londres,  a  27  de  junio  1569. 

(Archives  de  Simoneas,  Estado,  Leg.  821,  Toi.  97  et  98.) 


MDCCCCXVIll. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d\-ilbe  (En  chiffre). 

(LoaoRis,  ST  JDIN  iseit.'i 

Il  eapèrc  dtre  bientôt  délivré  de  ses  gardes.  —  Cecil  attend  inipatieminent  des  nourelics  de  France. 
—  Persécution  contre  les  Catholiques.  —  Folie  du  comte  de  Shrewsbury.  —  Nouvelles  d'Espagne. 

Pocos  dias  ha  que  lengo  escripto  a  V.  S.  por  este  mismo  cainino,  y  por  agora  no  se 
oiTrece  olra  cosa  nias  de  que  aun  esloy  con  alguna  giiarda,  pero  c  reo  la  quitaran  del 
todo  dentro  de  très  o  qualro  dias  y  querrian  iralar  acuerdos,  |)ero  con  quedarsc  eon 
los  robos.  Harase  todo  lo  possible  en  cobrarles.  La  una  oreja  liene  Sicel  en  Dobla, 
agiiardando  el  successo  de  sus  rebeldes,  y,  aunqiie  la  muerle  del  de  Dos-Purnles  les  da 
Instidio,  lodavia  dizen  que  la  génie  quedava  junla. 

Aqui  «niigcn  los  Calholicos  en  gran  manera  con  eslrecliarios  a  un  détestable  jura- 
uienlo*.  Tambien  arman  algunas  navcs  para  robar,  y  de  la  Sirenisima  de  Escocia  dizen 

■  Au  mois  de  norcnibre  ISG9,  les  conseillers  d'Elisabeth  adressèrent  aux  magistrats  de  tous  les 
comtés  les  lettres  suivantes  : 

Nos  cordialles  recommandations  prémises.  La  présente  est  pour  vous  signifier  qu'avons  esté  infor- 
més que  auk'uns  de  vous,  estant  eommissaires  du  pays  eu  ecste  contée,  dont  l'office  et  debvoir  est  de 
raectrc  en  avant  et  maintenir  les'loix,  ordonnances  et  procédures  de  la  Majesté  de  la  Royne,  par  icelle 
publiées  et  accordées  en  Parlement  parcciilx  de  ce  royaulme,  ce'néantmoing  le  contempncnt  et  font 
ce  de  propos  délibéré,  en  aucuns  poincts  concernans  Testât  «le  la  Religion  eslablye  par  le  royaulme 
avecq  l'authorité  du  Parlement  et  mise  en  avant  par  Sa  Majesté,  comme  ne  ressortant  aux  communes 
prières  et  service  divin,  et  ne  recepvant  le  S'  Sacrement  conforme  aux  loix  presciiptcs  et  l'ordonnance 
de  Dieu  omnipotent,  cerchants  par  ce  de  nourrir  cl  raeclre  en  avant  certaines  sectes  et  factions,  comme 
vray  semence  et  racine  de  sédition,  entre  le  peuple  de  Sa  Majesté  et  ses  fidcls  subjccts,  chose,  oultre  le 
déshonneur  de  Dieu  Tout-Puissant,  fort  périlleuse  et  de  grand  danger  du  commun  repos  et  paix  du 
pays.  Pour  quoy  éviter  et  affin  que  telles  désordonnées  personnes,  qui  donnent  si  mauvais  exemples, 


DEïj  PAYS-liAS  El    DE  L'ANGLETERRE  415 

que  havra  hecho  dar  alguna  cosa  al  Conde  de  Shorsberi,  que  cstava  en  8U  guarda, 
que  ha  enloquecido,  y  se  ha  h'siado  eon  peligro  de  rnuerle,  y  este  atado. 

De  Espafla  me  avise  V.  S.  y  mande  remilir  essa  a  Su  Mag'',  haziendola  lionrrar  cou 
un  sobrescriplo  para  Çajas  por  que,  aun  no  adornanios  aqni   ian(o  nuesiras  carias, 

puissent  estrc  cogncues  entre  vous  autres,  qui  faictes  fidcllenicnt  et  diligemment  vos  offices  et 
(Icbvoirs,  suyvant  la  confiance  et  commission  vous  donnée,  la  Majesté  de  la  Royne  nous  a  présente- 
ment encliargés  et  commandes  <le  vous  advertir  de  ce,  et  vous  envoyer  la  lettre  cy-enclose,  de  la  forme 
et  teneur  comme  par  le  contenu  d'icellc  vous  apparoistra,  affin  d'estre  soubsignéc  par  les  mains 
d'autant  que  de  vous  autres  la  alloueront  et  s'accorderont  au  contenu  d'icelle.  Et  pour  la  plus  grande 
liaste  de  l'éxecution  de  ce,  nous  voulons  que  incontinent  vous  vous  assamblez  en  quelque  lieu,  ung  on 
pluisleurs,  qui  semblera  cstre  requis  à  ce  propos,  et  communicquer  illecq  cestî  ordonnance  de 
Sa  Majesté,  vous  qui  voluntairemcnt  la  soubsigncrcz,  ains  causerez  que  tels,  qui  sont  absents, 
viègncnt  à  nostre  cognoissancc,  avecq  charge  de  venir  en  certain  lieu  et  de  soubsigncr,  en  présence 
d'aucuns  de  vous  autres,  qui  l'auront  soubsignc.  Et  pour  autant  que  en  eeste  contée  peuvent  estre 
personnes  de  grands  revenus,  que  présentement  ne  sont  en  la  commission  du  pays,  et  néantmoings  y 
ont  esté  du  temps  passé,  le  plaisir  de  Sa  Majesté  est  que  vous  tous,  en  vostrc  assemblée,  pour  ce 
propos,  par  vostre  précepte,  ferez  commander,  au  nom  de  Sa  Majesté,  à  touttes  telles  personnes  de  coro- 
paroislre  devant  vous  tous,  ou  devant  ung  convenable  nombre  de  vous,  que  soubsigneront  ladicte 
lettre,  et  à  telles  personnes  causer  d'estre  déclaré  le  contenu  de  l'ordonnance  de  Sa  Majesté  leur 
cnchargeant  de  soubsigncr  icclle.  Et,  oultre  ce,  le  plaisir  et  commandement  de  Sa  Majesté  est  que 
autant  de  ceulx,  qui  sont  présentement  de  la  justice  du  païs  ou  ont  esté  par  ci-devant,  et  rcfTusent  de 
soubsigncr,  vous  prendrez  suffisante  caution,  par  laquelle  ung  chascun  d'culx,  estant  ung  chevalier, 
sera  obligé  à  l'usaige  de  Sa  Majesté,  pour  leur  bon  portement,  en  la  somme  de  ij°  liv.  sterl.,  et  estant 
ung  escuycr,  en  la  somme  de  ij"  marcqs,  et  ainsy  de  comparoir  par  devant  nous  toutes  et  quantes  fois 
qu'ils  en  seront  admonestés.  Et  de  ce  que  ferez  en  tout  ce  que  dict  est,  vous  requérons  nous  advertir 
bien  au  long,  en  dedens  les  xxx  jours  de  la  réception  de  la  présente;  et  en  ce  ne  faites  faulle,  comme 
craignez  de  contrevenir  à  la  voulcnté  de  Sa  Majesté.  Et  sur  ce  Dieu  vous  garde. 

De  Windesore,  le  vj«  de  novembre  156!). 

L'engagement  qu'on  imposait  était  conçu  en  ces  termes  : 

Nos  humbles  recommandations  de  nos  debvoirs  prémises  à  Vos  Seigneuries  La  présente  est  pour 
leur  signifier  que  nous,  qui  avons  soubscript  nos  propres  noms,  faisons  savoir  :  Que  c'est  nostre  vray 
debvoir  d'observer  le  contenu  de  l'Acte  du  Parlement,  intitulé  :  «  Un  acte  pour  l'uniformité  des 
»  communes  pryèrcs  et  service  en  l'église  et  la  deuc  administration  des  Sacrcmens.  •  Et  pour  l'obser- 
vation d'icellc  loy,  nous  promettons  fermement  que  ung  chascun  de  nous  et  noslre  famille  voulons, 
comparerons  et  rcssorlerons  en  tout  temps  convenable  à  nostre  église  paroichialle,  ou,  pour  quelque 
raisonnable  cmpcsclicment,  en  autres  petittes  chappcllcs  ou  places  pour  lesdictes  communes  pryères, 
et  là  nous  les  oyrons  dévotement  et  dcuemcnt,  et  prenderons  nostre  part  d'icelle  communes  pryèrcs 
et  tous  autres  services  divins,  et  rccepvrons  pareillement  le  S'  Sacrement  de  terme  à  terme,  suyvant 
ledict  Acte  du  Parlement,  et  personne  de  nous,  qui  avons  soubsigné,  affirmera,  dira,  consentira  ou 
souffrira  aulcune  chose  estre  faicle  ou  dicte  par  nostre  procuration  ou  consentement,  en  contemption, 
faulte  ou  reproche  d'aulcune  parlye  de  la  Religion  cstablye  par  ledict  Acte.  En  recognoissance  de 
quoy,  avons  soubsigné  la  présente.  {Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.) 


416  RELAÏIOiNS  POLITIQUES 

assi  (ambien  de  lodo  el  sucesso  de  lo  de  ay  suplico  a  Viiestra  Exeellenza  me  mande 
advenir,  pues  cada  dia  vienen  a  Mos.  de  la  Mola  correos,  y  mande  dezir  al  Sefior  Aquila 
que  le  beso  las  manos. 

De  Londres,  a  xxvii  de  junio  1569. 

{Archive»  de  Simancas,  Eslodo,  Leg.  821,  foi.  9S>.) 


MDCCCCXIX. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(30  JUIN  1S68.I 
^ouveIlcs  de  France  el  d'Allemagne.  —  Mesures  prises  en  Hollande  contre  les  pirates. 

The  Duke  of  Deupunt/.  hallic  brouj^hte  his  armye  throughe  ihe  middeste  of  Fraimcc 
unlo  Limosiii  and  Xanloigne,  and  beiiige  joyncde  wilh  ih'Admiral  and  ihe  Vicounles, 
is  deade  of  a  burninge  fever  or  rather  of  a  surfeil  wiili  drincke. 

Tlie  Frencbemen  bave  leste  manye  occasions  lo  leit  ihe  roisters,  and  tlierfore  are 
consireignede  lo  demaunde  secours  owte  of  ihis  counireye. 

Tbe  Quene-Mothtr  and  manye  olbers  due  ircate  of  peace,  and,  if  it  lake  effecte,  ihis 
eounircje  wil  be  in  daungiur;  and,  contrarie  wisc,  if  ihe  warre  continewe,  it  wil  l>e 
evill  for  Fraunce  and  not  so  soone  to  be  endede. 

The  Almanies  be  joynede  wilh  ihc  Hugonols  in  suehe  a  coiintreyc  as  theye  wouldc 
wishe  iheye  havc  lownes,  liavcns  and  lorlresses  ;  theye  witb  their  confédérales  make 
semblaunce  to  prolonge  the  warre  and  lo  pliicke  awaie  ihe  counireye  of  Guyen  ulteriye 
froni  tb'obedieiice  of  ihe  Kinge  and  lo  keepe  ihc  thurde  parle  of  the  kingdome  for 
theym  seiffcs,  hesides  liiat  theye  hâve  praclises  and  inieliigences  wilh  other  princes  of 
tlial  nalme. 

The  Kinge  ai»o  is  verie  yll  and  pooielie  servede,  whieh  makeihe  me  double  ihat  he 
wil!  comme  lo  a  peace  t'avoide  olher  inconvcniences.  iNotwiihstandinge  the  Pope  and 
ihe  kinge  of  Spaine  hâve  sent  hyin  greul  forces  and  suche  souldiours  as  theire  like 
are  not  lo  be  founde  in  Fraunce.  Furlher  it  is  ihoughie  thaï  the  Frcnche  Kinge  doUie 
solicite  other  princes  so  inslanilie  for  more  aide  lo  th'ende,  if  it  be  denyede  hym,  he 
maie  with  ihe  better  colour  pacefye  with  his  enemyes. 


DES  PAYS-BAS  ET  DR  L'ANGLP:TERRE.  417 

Tlie  Frenche  Kinge  govcrnellie  his  ihingcs  so  yli  ihat  hit  is  merveile  if  any  goode 
eiiscwc. 

The  Courit  Walrod  of  Mansfelde,  lieiilenaunle  lo  Deupontz,  is  nowe  made  gencTall 
in  his  place. 

The  Frenche  Kings  Embassadors  ihal  are  comme  hilher,  doe  reaporte  that  Duke 
(la^imir  hathe  galherede  souldurs  lo  retourne  into  Fraunce. 

Ther  shail  a  gênerai  pardon  bc  sent  shorllie  owte  of  Spaine.  The  cause  why  it  came 
noi  wiih  ihc  laslc  poaste,  was  berawse  ihe  copie  which  was  sent  hilher  before,  seamede 
lo  hâve  so  manye  exceptions  therin,  and  iherfore  was  ihoughie  not  to  be  grauntede 
by  the  Kinge  becawse  il  had  so  harde  and  grevous  exceptions  and  réservations. 

The  pirates  havc  laken  8  shippes  of  Amsicrdame  comminge  frome  DanUikeand  the 
Havre,  hul  before  yesterdaie  iher  arrivede  a  flotl  of  50  or  60  shippes  that  came  likewise 
frome  ihence,  the  which  the  pirates  dursie  not  medle  witliall,  bicause  tlieye  were  so 
stronge,  wherfore  order  is  taken  to  sende  the  shippes  hereafter  in  greate  flottes,  and 
prcscnllie  soe  arc  occupiede  abowte  the  makinge  of  ordinauncc  for  seamen. 

{Brilish  Muséum,  Lansdown,  94.) 


MDCCCCXX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  \"  juillet  1869.) 

Démarches  de  divers  agents.  —  Projet  do  louer  un  liôtel  à  l'évêquc  de  Winchester.  —  Ce  qu'il  se 
propose  de  dire  à  la  reine  à  la  première  et  à  la  seconde  audience.  —  Intervention  dans  les  afT.iires 
d'Angleterre  et  négociation  avec  l'évêque  de  Ross. 

Por  la  que  escrivo  a  Su  Mag**  con  esta'  y  copia  de  la  patente  y  instructiones  de  esta 
Reyna,  que  con  ella  van,  enlendera  Vuestra  Excellenza  lo  que  aqui  se  offresçe  y  la 
iiivencion  que  querrian  hazer  con  estos  comissarios  de  estimar  las  mercaderias  mènes 

'  Don  Guérau  d'Espès  écrivait  le  {"  juillet  à  Philippe  II  : 

En  la  de  22  dcl  passade,  copia  de  la  quai  embic  por  via  de  don  Frances  de  Alava,  y  las  que  en  el 
niismo  dia  y  a  37  hc  escripto  al  Duquc  de  Alva,  terna  V.  M.  sabido  lo  que  aqui  passa.  Hoy  pienso 
sera  hecho  el  concierto  de  la  casa  de  Vinchestre  con  los  agentcs  del  Obispo  que  para  elle  aqui  ban 

Tome  V.  ~  83 


418  KELATIOISS  POLITIQUES 

de  la  metad  de  lo  que  valcn  y  venderlas  a  sus  duenos  y,  quando  no  paresciesse  alguno 
por  cllos,  a  otros,  y  ganar  para  el  Conde  de  Lccester  como  ellos  dizcii,  una  quantidad 
grande,  y  havian  ya  dado  la  coniision,  muehos  dias  iiavia,  pensando  que  con  ser  Suygo 


Tenido,  y  me  mudare  lucgo  en  ella,  y  rera  si  sera  assi  como  cstos  del  Consejo  dizcn  que  terne  enliend» 
alli  entera  lilicriad.  Picnso  que  han  dihlado  estu  lanlo  para  ver  si  de  Francia  les  vcniia  alguna 
nueva  que  fuesc  a  su  proposilo.  Entretanto  yo  no  lie  qucrido  abiertamentc  escucliar  tratados,  acerca 
de  la  restilucion  de  las  mercaderias,  aunque  Roberto  Ridolfi  me  aya  ablado  dello,  y  assi  tambien 
Guide  Cavaleanti,  florentin,  ba  procurado  sabcr  de  mi  si  séria  cuntcnto  que  cl  continuasse  el  trato 
que  bavia  coraençado  por  via  de  algunos  araigos  que  en  Anvercs  pcnsavan  tencr  forma  de  comuni- 
carlo  con  el  Duquc  de  Alva  :  yo  hc  procurado  de  sabcr  de  unos  y  de  los  olros  su  intcnto  porque  con 
el  y  eon  la  orden  dcl  Duquc,  en  sicndo  libre,  pucde  proscguir  lo  que  al  scrvicio  de  V.  M.  fucrc  eonve- 
nienle.  Tambien  Bcnedilo  Espinola  se  qucrria  atravcssar  por  olra  parle.  Pcro  de  lodos  cslos  cntiendo 
que  el  Consejo  querria  hazer  la  rcstituzion ,  no  tan  enteramente  como  es  justo,  y  aun  allende  dcsio 
piensan  recibir  grandes  dadinas  para  averse  de  resolver  en  rcstituir.  Yo  proeurarc,  quando  cllo  buviere 
de  ser,  que  se  rcstituya  con  todo  eumplimicnto  :  a  lo  meoos  no  se  perdcra  por  no  bazerse  la  que  se 
pudiere,  y,  para  cncaminar  bien  csto,  entiendo  que  esta  Serenissima  Reyna  havia  nombrado  nuevos 
comissarios,  très  Ingicscs  y  olros  tantos  subditos  de  V.  M.  con  la  provision  y  instrucliones  que  con  la 
présente  embio,  y  yo  dixe  a  los  subditos  de  V.  M.  que  no  entcndicsscn  en  ella  sin  expresa  orden  mia, 
porque  csloy  iiiformado  que  la  intcncion  de  los  que  nonibraron  los  comissarios,  era  apreciar  las  mer- 
caderias dentro  de  brèves  dias  y  venderlas  a  los  niismos  ducHos  si  las  qwisicssen  comprar,  y  que  esta 
Reyna  gozare  del  dinero,  el  quai  ellos  dizeu  que  restituyra  quando  fucssc  con  V.  M.  de  acuerdo.  A  mi 
me  ha  parcscido  que  este  trato  trae  consigo  grandes  inconvenicntcs,  y  que  es  cl  pcor  de  quantos  se 
podrian  lomar,  y  assi  he  bucllo  con  gran  inslancia  a  dezir  a  los  subditos  de  V.  M.  que  no  intervinies- 
sen  mas  en  ello,  roayormente  sicndo  ellos  los  que  han  tralado  de  eoncordia  comigo,  que  darian  mal 
exemplo  de  si,  y,  aunque  por  algunos  dcl  Consejo  que  pcnsavan  saear  grande  provecho  por  esta  Tia 
cran  muy  incitados,  todavia  lian  tenido  respecto  a  lo  que  yo  de  parle  de  V.  M.  les  be  mandado,  y 
•ssi  aguardare  en  este  ponto  y  en  lo  dcmas  lo  que  V.  M.  sca  servido  y  el  Duquc  me  ordcnare,  y 
tengo  por  eierto  que  al  (In  estos  del  Consejo  haran  la  razon,  aunque  pruevan  mucbos  caminos  para 
aprovccharsc. 

De  los  movimienlos  de  Irlanda  y  de  la  voluntad  de  Thomas  Esludc  tengo  ya  dado  aviso  a  V.  M. 
El  hijo  de  Juan  Avel  este  levanlado  en  la  una  parle  de  la  isia,  y  Juan  Amor  en  otra  catholica,  y  ayer 
le  vino  a  esta  Reyna  una  posta  en  cinco  dias  de  una  villa  de  alli  que  se  Marna  Corcbc,  que  esta  a  la 
marina  bazia  esta  parle,  y  trac  nueva  como  la  forlalcza  que  este  junio  a  la  dicha  villa  en  que  estava 
gente  por  Salenguen  y  Grinfil,  dos  cavallcros  ingicses  de  los  que  ban  eniprendido  la  réduction  de 
cierta  parte  de  la  dicha  isIa  de  Irlanda,  ba  sido  lomada  por  Pizgarrez,  cavallero  catbolico  de  alli,  y 
ba  hecho  dcgollar  lodos  los  que  en  ella  se  hallaron  y  entre  ellos  al  hijo  dcl  dicho  Salenguen;  y  des- 
pues fue  este  gente  que  serian  basia  1res  mil  bonibres,  a  poner  cerco  a  la  dicha  villa  de  Corche,  con  la 
gente  de  la  quai  estavan  ya  parlamentado  que  les  dicssen  las  mugcres  de  los  dichos  cavallcros  ingic- 
ses que  estavan  dentro,  para  que  eon  aquella  preuda  luviesscn  cllos  seguras  sus  haziendas  y  bijos  que 
tenian  en  dicha  villa. 

El  dicho  Salenguen  se  balla  aqui,  y  liene  por  eierto  que  su  mugcr  esta  ya  en  poder  de  aqnellos 


DES  PAYS-BAb  ET  DE  L'ANGLETERRE.  419 

y  l,iiis  de  Paz  amigos  desia  casa,  yo  no  los  estorvaria,  y  sicmpre  hc  temido  que  eslo  es 
engiuîo  y  lorma  para  robar  cxcessivaiiicnle,  y  assi  no  lie  querido  consentir  a  los  dichos 
Su)j50  y  Luis  de  Paz,  ni  Ferrari,  que  entiendan  en  ello,  aunque  cHos  huvieran  fçanado 
nuielios  niillares  de  ducailos  en  el  iralo,  y  le  lie  lieclio  eiiu-nder  a  Milord  Lumilc  que 
eslo  110  séria  correspoiulcr  con  lo  que  han  ofrescido  de  liazcrcn  la  rcstitucion  univcrsal, 
y  que  nielerse  en  laies  inveneiones,  ni  a  ellos  séria  lionesto  ordcnarlc,  ni  a  mi  consen- 
tirlo,  que  la  Mag''  de  la  lleyna  podra,  si  quisiere  pues  lo  tiene  loda  en  su  podcr,  sin 
applicar  a  ello  los  vassallos  de  la  Mag''  del  Iley  nucslro  senor,  hazerlo  a  su  plazer,  y 
assi  se  han  aqnictado  un  poco,  y  dize  que,  en  siendo  yo  en  la  olra  posada,  nie  verna 
a  li.'iblar. 

E\  eriado  del  Obispo  de  Vinclieslie  esta  aqui,  y,  aunque  pidia  qtiatrozicntos  escudos 
por  la  casa,  sonios  de  aeuerdo  que  la  lasse  el  Condo  de  Lecesler,  y  me  mudaie  a  ella,  y 
avisnie  a  Vuestra  Excelienzn  de  la  forma  que  lernan  en  quilar  las  guardas,  porquc  yo 
no  los  solicitarc  en  cosa  alguna. 

salvagcs,  a  los  qualcs  cl  y  sus  compaHeros  havian  licclio  inucho  daOo  y  ahorcado  algunos  dcllos.  Ha 
sido  movimicnlo  que  a  la  Rcyiia  le  da  mucha  pesadumbrc. 

De  las  navcs  que  fucron  a  la  Rochcla  agora  ya  otorgan  los  dcsie  Consejo,  que  cslan  dctcnidas  por 
lo  (lue  ellos  llaman  Uoyna  de  Navarra,  para  valerse  con  la  génie  délias,  para  la  dcfension  de  la  Ro- 
cbtla  y  lugares  circumvcziiios  delcnidos  por  la  gente  de  su  opinion. 

I.aa  dos  navcs  venecianas  eslan  a  las  demas,  y  eon  el  primer  liempo  se  yran  alargando. 

1.0  de  Amburg  les  sale  deslo  muy  mal,  y  de  xvilj  a  xxv  pieças  de  paîlos  no  ban  vcndido  aun  quatro 
mill  y  aqucllos  a  trucquc  de  cera,  caûamo  y  oblon,  de  manera  que  yo  erco  que  no  bolveran  alla  mas. 

Sientesc  aqui  ya  raucbo  la  falta  de  no  lener  mercaderias  de  Espaiia.  El  azeyle  ba  subido  dos  tanlos 
de  lo  que  valia,  y  sino  por  lo  que  estas  urcas  tenian ,  valdria  ya  aun  precio  intolérable,  y  assi  es  de 
las  (liras  cosas. 

Kn  todos  los  iiavios  que  ban  venido  de  L'spaila,  se  ha  tomado  gran  quantidad  de  dinero  que  parti- 
culures  sacavan  délia,  sin  registrarlo,  ni  tcner  licencia  de  V.  M.  Picnsan  algunos  que  montaran  nias  de 
ciriitn  y  treinta  mil  ducados  :  los  duefios  del  baviendo  caydo  en  esta  culpa  no  osan  publicar  su  dcliclo, 
y  assi  los  Ingleses  se  qucdaran  con  esta  quantidad  si  V.  M.  no  mandasse  que  se  cobrasse  por  su  parte, 
coMcurriendo  en  ello  los  dueHos  con  alguna  parte  de  provecho  y  sin  peligro  de  rccibir  casiigo  de  V.  M. 
porque  sin  ellos  no  se  podria  bazer  dévida  provança.  V.  M.,  si  fucre  servida,  me  mandara  avisar  de 
lo  (|ue  en  esto  sera  bien  que  yo  haga  porque  este  dinero  no  quede  en  poder  destos  inliclcs. 

Las  quatro  navcs  ingicsas  ([uc  van  con  cargas  de  urtillcria  y  olras  municiones  y  mercaderias  al  cabo 
de  Aquer  en  el  reyno  de  Fez,  han  ya  baxado  a  la  boca  desie  rio  para  bazer  su  viage  :  de  lo  que  mas 
succediere,  dare  aviso  a  V.  M. 

Kstando  para  cerrar  esta,  me  ha  cmbiado  cl  Embaxador  de  Francia  un  plicgo  del  Duquc  de  Alva, 
en  el  quai  bc  rrccibido  la  de  V.  M.,  de  xv  de  mayo,  y  con  ella  muy  gran  favor  y  nierccd  de  que  este 
V.  M.  servido  de  los  trabajos  que  aqui  se  passan,  los  quales  tengo  yo  por  cmpleados,  como  es  razon, 
siendo  lan  en  servicio  de  Dios  y  de  V.  M.,  cuya,  etc. 

De  Londres,  a  primcro  de  julio  1569.  {ArcMoes  de  Simancat,  Etiado,  Leg.  8âi.) 


430  RELATIONS  POLITIQUES 

En  este  primera  audiencia  (si  me  la  dan)  me  pienso  (ralar  con  esta  Rcyna  sino  de  Ia5 
(juexas  en  gênerai  por  que  eila  dizen  lo  querria  assi;  y,  si  vienc  a  lo  parlicular,  le  dizc 
las  culpas  y  los  particulares.  Lo  que  manda  Su  Mag^  que  liable  en  favor  de  la  Reyna  de 
Escocia  y  de  a  esla  Reyna  la  caria  que  para  ella  tengo,  parcsce  que  sera  mejor  para  la 
segunda  audiencia.  Vueslra  Excellenza  me  mandara  avisar  de  su  parescer  en  esto  y  en  lo 
de  los  comissarios,  que  en  lodo  sera  el  mas  acer(ado.  Para  despues,  andando  el  tralo, 
bien  sera  hazer  comissarios  con  olra  forma  de  comission  para  casiigar  los  ladrones  y 
eobrar  lo  robado,  pero  no  para  vcnder,  ni  eslimar  de  la  nianera  que  agora  prctendian. 

De  Vueslra  Excellenza  no  tengo  carta  alguna  de  50  de  niayo  aca,  y  lian  venido  niuchos 
correos  de  Cales,  y  el  uno  dize  que  andava  por  aqui  un  criodo  de  Vueslra  Excellenza. 
Como  no  tengo  aviso  si  ha  de  venir  aqui,  ni  si  Vucstra  Excellenza  quiere  el  pasaporte 
para  el,  ni  como  es  su  nombre,  no  pienso  que  sea  cl  que  esta  en  Cales  el  que  havia  de 
venir  aqui. 

AI  escrivano  de  los  Ingleses,  me  han  rogado  algunos  dcl  Conscjo  que  cscriviesse  » 
Vueslra  Excellenza  que  niandase  prorogar  la  buelta,  como  tengo  avisado  al  Secreiario 
Albornoz  :  conoscido  que  yo  aya  eslos  senores  del  Conscjo,  podrc  mejor  advertir 
a  Vuestra  Excellenza  si  se  podra  liacer  otro  mayor  eiïeclo  con  grangcarles. 

Si  Vuestra  Excellenza  tiene  carias  que  importcn  para  mi,  puede  mandar  que  cl 
ordinario  de  ay  parle  lucgo,  y  agora  yo  creo  que  me  rcconosceran  ninguna  y  auii,  si 
quiero  despacliar  de  aqui,  me  daran  passaporte.  Juan  Andréa  Pinon,  Gcnoves,  que  vino 
con  el  dinero,  va  agora  con  passaporte  ay  en  compania  de  este  correo,  y  le  lian  dado 
para  su  eamino  de  los  dineros  de  la  Torre,  y  el  luvo  sospccFia  que  .«ncaban  mayor  qiian- 
lidad,  y  podra  a  Vuestra  Excellenza  deslo  y  de  todoio  que  nqui  passa,  informar  muy 
bien. 

Ëslando  yo  para  cerrar  el  pliego,  lie  recibido  el  de  Vueslra  Excellenza,  de  xxxi  del 
passado,  y  carias  de  Su  Mag^,en  que,  assi  porsaber  de  su  bucna  salud,  como  de  la  ccrle- 
nidad  de  que  esla  muy  servido  de  lo  que  aqui  se  passa,  hc  recibido  muclia  mcrced;  y  del 
credito  que  Vueslra  Excellenza  mande  embiar,  usare  con  la  orden  que  tengo  escripto, 
y  aun  asegurare  mas  las  eosas,  y  el  discurso  que  embic  para  la  reduclion  desta  isia,  fue 
por  lo  que  Su  Mag*"  me  mandava  en  su  caria  de  dos  de  niarço,  y  assi  cslas  y  semejantes 
eosas  que  escribio  a  S.  M.  y  a  Vuestra  Excellenza,  son  por  cslar  yo  aqui  y  participar 
rnas  de  los  humores  que  en  la  tierra  concurren,  signilicando  a  S.  M.  y  a  Vuestre  Excel- 
lenza lo  que  se  ofresee,  porque  eseojan  aquello  que  bien  esiuviere  para  ponerlo  en 
execucion,  y  con  el  Obispo  de  Ros  (pues  tengo  con  cl  cifra)  iralare  con  ella  lo  que  fuere 
menester. 

De  Londres,  a  primero  de  julio  lb69. 

{Archives  de  Simaneas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  102.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  AU 

MDCCCCXXL 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  3  juillet  iS69.) 

Négociations  de  divers  agents  en  Angleterre.  —  Il  a  obtenu  des  États  des  Pays-Bas  le  vote  de  divers 
impôts.  —  Si  cela  peut  se  faire,  il  vaut  mieux  ne  pas  reniettre  les  six  mille  écus  aux  seigneurs 
anglais. 

He  rccibido  las  carias  de  V.  M.,  de  14,  15,  16,  19,  21  y  22  del  pasado  y  inurha 
meiced  con  todas  ellas,  y  oon  estas  iillinins  niuy  parlicular  conleiitamicnlo  por  pares- 
cerme  que  las  cosas  van  tomaiido  buen  caniino,  y  qiiisiera  mucho  hubiera  V.  M. 
recibido  dos  despachos  duplicados  de  Su  Magestad  que  le  he  eiiviado  con  cedulas  de 
los  6  mil  escudos  que  me  envio  a  pedir.  Y  no  piiedo  dojar  de  advenir  a  V.  M.  demas 
de  lo  que  por  todas  las  mias  le  he  escripto,  que  en  ninguna  mancra  del  mundo  admito 
plalicas  en  perjuiiio  de  la  Reina,  ni  de  sus  Consejeros,  ni  cosa  que  les  toque,  anlcs,  en 
caso  que  vengan  a  V.  M.  con  ellas,  le  hallen  lan  retirado  que  no  puedan  en  ningun 
tiempo  decir  que  por  parte  de  los  ministres  del  Rey  nueslro  senor  se  hayan  dado  oidos 
a  scmejanles  négocies. 

Y  para  que  V.  M.  este  informado  do  lo  que  pasa  y  lo  lenge  para  si  solo,  es  bien  que 
enticnda  que,  sabicndo  yo  la  parle  que  liene  con  Sied  Benedilo  Espinola  y  que  fue  el 
principal  auclor  el  dicho  Benedilo  para  haccr  delener  el  diiicro,  me  parescio  enviar  a 
Thomas  Ficsco,  mercader  genoves  que  réside  en  Anvers,  a  Iralar  con  el  dicho  Benedilo 
de  su  parle,  sin  que  seenlienda  en  ninguna  manera  que  es  de  la  mia,  para  que  viesede 
ganar  al  Sicel  y  Lecester  a  irueque  de  darles  alguna  eosa,  para  que  eslen  bien  en  la 
reslitucion;  el  cual  me  lia  avisado  despues  que  llego,  quehallado  muclias  negociaciones 
de  gentes  que  se  meten  a  la  parte  sin  orden,  ni  voluntad  mia,  y  demas  desio  que  les 
duenosdei  dinero  y  mercancias  detenidas  han  ofrcscido  partidos  muy  bajos,  parescien- 
doles  por  este  camino  asegurar  su  iiegoeio.  Si  yo  supiese  quienes  cran,  los  mandaria 
muy  bien  castigar. 

Tarnbien  he  entendido  que  algunos  olros  y  aun  Espanoles  dcsean  meterse  en  esta 
negociaeion  mas  adelanle  do  loque  les  loca;  y  V.  M.  no  dude  sino  que,  parestiendoles 
que  la  mercadcria  arreslada  lia  de  quedar  ahi  y  venderse  por  bajos  precios,  si  este 
négocie  no  se  acomoda,  que  ellos  haran  lodo  lo  posible  en  aprovecharse  por  esia  via, 
por  donde  me  paresce  que  V.  M.  debe  dar  muy  poquito  credito  a  los  que  van  por  este 
camino  y  se  meten  en  estos  negocios  sin  orden  mia  o  suya. 


422  RELATIONS  POLITIQUES 

El  diclio  Thomas  es  liombre  cu<  rdo,  interesado  muctio  en  estos  Estados,  que  quandi) 
bien  quisiese  hacer  cosa  indehida,  lo  que  no  creo,  las  prendas  que  aqui  liene,  le  haran 
caminar  como  debe.  Por  tanto,  nie  paresce  V.  M.  le  debe  oir  y  darle  credito  en  lo  que 
le  dijere,  al/ando  la  inano  desoiras  negociaciones,  porque,  si  le  lie  de  decir  verdad, 
sospecho  que  el  liaber  venido  Sicel  (an  blando,  debe  ser  causa  la  operacion  que  babran 
becho  las  promesas  del  dicbo  Thomas  por  medio  del  Benedilo;  y  V.  M.  respondio  muy 
prudentemenle  a  lo  que  Rodolfo  RidoHî  le  dijo,  y,  en  caso  que  se  vea  con  Sicel  o  con 
la  Reina,  vaya  con  mucha  blandura,  que  asi  conviene  al  servicio  de  Su  Magcstad,  y 
desta  maneran  se  podrian  acomodar  los  ncgncios  ni  fin  que  se  prétende.  Tengo  escripto 
como  envie  a  V.  IVI.  dias  ha  los  gastos  que  alii  liene  hcchos  por  medio  de  Curiel. 

A  los  Frailes  he  dado  recaudo  para  que  se  vayan  a  Paris.  Vuelvo  a  avisar  a  V.  M. 
que  en  ninguna  manera  del  mundo  oya  platicas  de  Irlanda,  ni  de  otras  parles,  porque 
le  cerlifiro  que  por  a(|ui  se  podrian  peider  los  négocies  y  la  persona  de  V.  M.  eorrer 
riesgo,  de  que  me  pesaria  .1  mi  en  las  enlranas,  anles  con  los  criados  de  la  Reina  de 
Escoeia  V.  M.  ande  recalado  y  les  oya  a  boras  que  nadir  pueda  sospecbar  ninguna  cosa. 

Des|»ues  de  la  niuerle  del  de  Dos-Puerites  no  be  tenido  mas  nueva  de  Francia  '. 
En  Alemania  esta  lodoquiolo. 

Eslos  Eslados  ban  consenlido  en  la  propuesta  que  les  hice  del  ccntesimo  dinero  por 
una  vez  y  del  alcabala  perpetuamenle.  Con  un  correo  que  partio  a  los  29  a  Espaiia, 
envie  a  Su  Mageslad  lodas  las  carias  que  lenia  de  V.  M.  basla  aquel  punlo,  y  con  el 
piiniero  le  enviare  las  que  he  n-eibido  agora.  Y  en  mis  précédentes  avise  a  V.  M.  que 
ya  no  le  enviaria  la  persona  que  le  escribi,  y  asi  podra  alla  hacer  sus  excusas,  lomando 
o  dejando  de  tomar  el  pasaporle  como  mejor  le  parcsciere;  y  si  viere  que  se  pueden 
excusar  los  seis  mil  escudos,  V.  M.  tenga  la  niano  en  no  distribuirlos  :  que,  aunque  se 
lien  con  las  condiciones  que  V.  M.  me  escribio,  lodavia  seran  despues  malos  de  sacar; 
pero  remitolos  a  V.  M.  para  que  lo  gobierne  como  mas  conviniere. 

Nuesiro-Senor,  etc. 

De  Bruselas,  a  2  de  julio  1569. 

(Archives  de  Siinaiicas,  Estudo,  Leg.  542  et  8:21.  —  Publié  dans  les  Documenta» 
ineditos,  t.  XXXVIII,  p.  150.) 

'  D'après  les  relations  anglaises,  Cloligny  el  La  Rochcroucauld  trouvèrent  le  duc  des  Oeux-Ponts  à 
toute  exlrémitc  :  il  avait  perdu  la  parole  et  était  eu  proie  à  une  fièvre  ardente.  Cet  événement  uc 
découragea  point  les  Huguenots  j  et  bien  que  le  duc  des  Ucux-Ponts  ne  fut  plus  à  la  tête  des  reitres, 
on  fut  heureux  de  constater  qu'ils  se  livraient  à  moins  de  désordres  et  i  moins  de  déprédations  que 
dans  les  campagnes  précédentes. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  «3 

MDCCCCXXIL 
Thomas  Fiesco  au  Secrétaire  Alhornoz. 

(Londres,  t  juillet  1569.) 

Il  rend  compte  de  ses  démarches  en  Angleterre.  —   Leicestcr,  Pcmbroke  et  d'autres  seigneurs  se 
montrent  favorables  à  un  accord  avec  l'Espagne  ;  Elisabeth  elle-même  parait  le  désirer. 

Escrivi  a  V.  M.  a  los  xxiii  con  un  criado  del  Embaxador  que  passo  con  una  zabra  y, 
porque  tuvo  huen  lienipo,  soy  cierto  que  llegarian  a  Anvers  a  los  xxv.  Dixe  enlonccs 
lo  que  me  ocurria,  y  lo  mismo  afirnio  agora.  Despucs  por  haver  andado  algo  detenido 
por  el  respecto  que  esciivi  heclio  poco,  lodavia  me  lie  siempre  confirmado  en  mi 
opinion  que  esta  Reyna  y  la  mayor  parle  de  su  Consejo  quieren  pax  y  con  muclia  razon, 
por  que  dcmas  de  la  muerte  del  Duquc  de  Dos-Puentcs,  que  no  les  deve  aver  agradado, 
paresce  que  se  enliende  que  en  Irlanda  se  renuevan  algunas  alteralioncs,  y  no  dexari 
de  temer  aca  que  el  Rey  les  favoresoe,  cosa  que  a  mi  juizio  séria  de  no  poco  conirapcso 
para  este  reyno.  Si  V.  M.  dixere  por  que  me  vicne  de  parle  desta  Reyna  con  esta  oca- 
sion  a  pedirse  la  paz,  respondo  que  mi  opinion  es  que  estos  ministres  se  lian  engaAado 
hasla  aqui  en  las  promesas  que  se  les  han  hecho  del  Rodolplio  y  olros,  los  quales  han 
podido  tanto  que  no  solamcnte  han  esperado  de  saear  util,  pero  mueha  rcputacion 
para  la  dicha  Reyna,  creycndose  que  los  mercadcres  interesados  en  la  hazienda  y 
dineros  se  havian  de  componcr  y  dexar  la  quarta  parte  ;  y  por  lo  que  toca  a  la  rcputa- 
cion de  Su  Excellenza,  tengo  carias  del  Rey  para  csia  Reyna  con  orden  que  se  embie 
un  personage  con  ellas  a  rogarla,  la  quai  opinion  niia  ha  hecho  y  haze  que  yo  procéda 
a  espacio,  deseando  primero  lener  respuesla  de  mi  caria,  y  a  penas  he  podido  acabar 
hasla  agora  que  el  amigo  Benediclo  Ëspinola  lentase  el  animo  de  Cicel,  lo  quai  hizo 
anlier  muy  dicstramcnle,  diziendole  que  ereya  que  pues  no  se  veya  en  lanlo  liempo 
conclusion  alguna  de  las  plalicas  de  Ridolpho  y  olros,  era  lodo  vienlo,  y  que  si  la 
Reyna  en  efecto  ténia  animo  de  hazer  el  acordio  y  Su  Mag^  le  dava  licencia  para 
entremeterse  en  ello,  esperaria,  con  cl  medio  de  un  amigo  y  pariente  suyo  muy  servidor 
de  Su  Excellenza,  de  hallar  modo  para  Ilevarlo  adclante,  certifîcandole  que  solo  esie 
era  el  camino  que  se  havia  de  tener,  sin  esperar  a  composiciones  por  mano  de  Rodolpho 
0  olros,  por  que  Su  Excellenza  en  nombre  de  Su  Mag"  havia  tomado  el  cargo  de  lodo 
y  por  su  medio  convcnia  passar.  El  amigo  fue  oydo  de  buena  gana,  y  Cicil  le  dixo  que 
hablaria  en  ello  a  Su  Mag"",  y,  en  las  plalicas  que  passo  con  el,  dio  a  eniender  que» 
viniendo  cl  acordio,  era  menester  tralar  algunos  olros  pariiculares  demas  de  la  rcslilu- 


AU  HKLATIONS  POLITIQIES 

cion  reciproca  de  los  dineros  retenidos,  nioslrando  que  la  Royna  se  ier)ia  de  quexar  cm 
alguna  cosa  dcl  Rey,  de  que  V.  M.  podra  dar  mejor  interprelacion  <I«î  Io  que  yo  savria 
liazer;  y,  veniendo  a  este  acordio,  la  diciia  Reyna  havra  de  confirmar  la  paz  de  manera 
(|ue  no  tema  que  Su  Mag*"  direte,  ni  yndirclamenle  le  sea  contrario,  y,  quanto  a  mi  poco 
juizio,  la  causa  de  la  Religion  li'  dcve  de  dar  cuydado,  de  Io  quai  Cicil  dize  que  la 
Reyna  se  pucde  doler.  El  Conde  de  Lesester  se  mucsira,  en  quanto  se  ve,  inuy  desseoso 
(lesie  acordio,  y  assi  mismo  el  Conde  de  Pemburqtie  y  otros  del  Consejo,  entre  los 
quales  Cicil  es  el  que  va  mas  dclenido  :  el  ha  de  hablar  a  la  diclia  Reyna,  de  la  quai 
oyo  dezir  todo  bien  del  dessco  que  liene  d-  la  quietud.  Antier  que  esluve  en  la  misa 
con  el  Embaxador  de  Francia,  cavalicro  muy  diseroio  y  onrrado,  el  me  confirmo  que 
no  havia  très  dias  que  Su  Mag^  le  havia  jurado,  hablando  deslas  materias,  que  Io  que 
eila  deseassa  mas,  cm  vivir  on  paz  con  el  Rey.  Yo  he  ydo  con  su  criado  con  migo 
mismo,  a  que  fin  pueda  ser  que  Don  Gucrau  de  Espes  cnlrctcnga  a  Rodolplio  en  esta 
platica  del  acordio,  y  porque  me  parcsce  que  se  puede  saear  de  la  una  parte  el  servicio 
lie  Su  Mag*  y  de  Su  Excellenza,  respecio  a  los  mcdios  que  tiene  del  Conde  de  Arandel 
y  Duque  de  Norfoich,  me  bc  aquietado,  aunquc  soy  cierto  que  las  diehas  plalicas  parar- 
ccn  en  humo,  como  tambien  Io  deve  créer  Su  Excellenza,  aunque  no  dcxare  de  dezir 
que  danan  harto  al  negocio  m:o,  y,  si  me  fucra  licito  saber  el  fin  de  Su  Excellenza  antes 
que  yo  viniore  aqui,  si  es  Io  que  me  voy  imaginando,  huviera  me  aprovccbado  harto 
para  saber  me  mejor  governar.  Afirmo  que  los  dos  que  favoresccn  a  Rodolpho,  lienen 
poco  credilo  en  Consejo,  mayormente  el  primero,  como  V.  M.  Io  deve  bien  saber.  I.a 
Reyna  de  Escocia  esta  cien  miilas  de  aqui  en  guardia  de  un  senor,  y  algunos  dizen  que 
el  Duque  de  Norfoich  prelcnde  easarse  con  ella,  pcro  la  Reyna  de  Inglaterra  no  Io 
consentira  por  algunos  respectos.  Del  Estriota  Cavalcanti  no  |)uedo  entcndcr  otra  cosa 
por  (jue  negocio  mas  cautamente  que  el  Rodolplio:  no  dire  otra  cosa,  sino  que  el  juro 
rcspuestii  desta  y  de  otra  mi  caria,  y  no  fallare  de  ver  en  tanto  en  que  para  la  platica 
rnovida,  para  la  poder  avisar  a  V.  M.  con  diligcncia  y  passar  mas  adelanie  si  fuere 
menester.  En  Io  dénias  le  ruego  que  me  favorezca  eon  Su  Excellenza,  como  yo  confio, 
y  procure  mi  despacho  Io  mas  presto  que  sca  possible,  por  que,  si  estas  plalicas  fuessen 
a  la  large,  no  séria  de  servicio  de  Su  Excellenza  mi  yda,  ay  para  bolver  despues  si 
fuesse  noccssario,  como  quicra  que  sea.  Yo  no  fallare  en  todo  Io  que  se  juzgare  que 
soy  bueno  de  servir  con  tnda  lu  alllcion  que  pudicre. 
De  Londres,  a  dos  de  julio  1569. 

(Arehirex  de  Sim'mcas,  Estado,  Leg.  821    fol.  105.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE. 

MDCCCCXXIU. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  3  juillet  iS69.) 
Nouvelles  de  France.  —  Appui  donné  par  la  reine  d'Angleterre  aux  Huguenots. 

In  my  laste  letters  I  wrotte  of  ihe  deathe  of  Deuponts,  but  nowe  newes  are  comme 
that  it  is  not  trewe.  It  is  certeine  that  botlie  lli'annyes  are  varie  neare  logelher  and 
that  a  baltaile  hatlie  bene  foughten,  wlierin  (h'Admirall  halhe  had  the  better,  and  iheye 
saye  that  the  Kinge  and  ihe  Cardinall  of  Lorayne  are  taken,  but  manye  doubte  therof, 

Thinges  go  verie  yll  in  the  Kinges  campe,  for  not  longe  since  SOO  of  his  best  horse- 
men  and  15  ensignes  of  his  footemen  are  revoltede  to  the  Deuponts.  Ther  is  greate  want 
bothe  of  moneye  and  victualles  in  the  Kinges  campe;  but  the  other  side  wantethe 
aeither  by  meanes  of  the  Qucne  of  Ënglande. 

{Brilish  Muséum,  Lansdoum,  94.) 


MDCCCCXXIV. 

Propositions  présentées  par  Guido  Cavalcanti. 

(7  JUILLET  1869.) 

Conditions  auxquelles  on  pourrait  rétablir  les  relations  commerciales  entre  l'Angleterre 

et  les  Pays-Bas. 

Che  tuette  le  mercantie,  danari,  navisi  et  allro  che  si  irovano  sotto  arreslate  in  questo 
reyno,  sicno  restiluite  a  cui  apartcrranno,  co  liberla  di  trarlarlc  dove  piacera  a  patroni 
h  quali  per  li  doro  danari  sirno  bisognando  concessi,  havili  d'armata  e  altri  che  biso- 
gnassino  per  la  sicura  transportazionc  ; 

€he  sieno  creati  comessarii  cô  il  consenso  delT  ima  parte  e  l'altra,  quali  pigliarono 
congnitione  del  mancamento  è  vera  vaiuta  di  lutto  qiiello  si  troverra  m....,  délia 
venula  de  présente  S"  Ambascialore  al  giorno  délia  restitution . .  e  di  poi  délie  giuste 
spese  che  fussino  state  faette  e  pretense  da  ciasguna  délie. . .; 

TOHE    V.  U 


m  RELATIONS  POLITIQUES 

Che  quelle  si  troverra  mancarc,  la  Majesta  délia  Regina  sia  hobligala  a  far . .  sattisfare 
in  termini  ragionevoli,  dando  per  sicurta  sa  caméra  d'. .  .0  altra  ragioncvole; 

Che  reciprocamente  sià  faetto  il  medcsimo  in  Hispagiia,  ne  Paesi  Bassi...tuetti  altri 
stati  del  Re  e  dove  si  trovassino  béni  e  persone  d'Inghileses. ..  ; 

Che  il  tutto,  e  tanto  dall'  una  parte  che  dall'aUra,  sia  disarrestato  in  ung.. .  niedesimo, 
c  il  Iraffico  rimesso  in  liberta  e  aperto  corne  era  avanli  quesla ; 

Che  ciasguno  possa  venire  a  dar'  nota  à  conicssarii  e  a  pretendere  il  suo,  é  f...  salis- 
fare  dalle  parte  aile  quali  la  débita  sactisfatione  s'aparterra  ; 

Che  le  pirati  sieno  arrestati  per  dare  maggiore  evidentia  del  ma . .  délie  robe  e 
danari,  et  aisi  per  rispondere  per  quella  parte  che.  .di  sattisfare,  quali  sieno  di  poi  gas- 
ligali,  è  hordinalo  che  per  no'  segua  piu  simili  inconvénient!  ; 

Che  da  Principi  sieno  deputati  comessarii,  e  deputato  il  (empo  per  conlinuare  il 
colloquio  gia  principiato  à  Bruggia  per  g.,  per  dare  hordine  aquello  aparienessi  alla 
continuatione  de  tra  . .  buona  amicitia  ; 

Che  liberi  che  saranno  gl'arrcsti,  e  il  traflioo  rimesso  in  liberta,  a  Sua  Majesta 
piaccia  di  mandare  ambaseiatore  al  Re,  tanto  per  la  dimostratione  del  suo  buono 
animo,  quanto  à  per  ricedere  apresso  Sua  Majesta  e  contre  aquesto  0  altri  che  risede- 
ranno  qui  per  l'avenire  ; 

No'  si  habbia  da  intcndere  cosa  alcuna  conclusa,  senza  la  aprobatione  del  S". 

{Brit.  Mus.,   Galba,  C.  111,  n»   152.) 


MDCCCCXXV. 

La  reine  d'Ecosse  au  duc  d'Albe. 

(WlNCriBU),  8  JUILLET  1369.) 

Elle  réclame  avec  instance  l'envoi  de  secours  en  Ecosse. 

Mon  Cousin,  Ayant  resceu,  despuis   pour  l'incomoditay 

du  voiasge  ne  pourra mon  pays  et  spésiallement  du  capitayne  de  mon 

chasteau  de  Donbertian,  qui  me  mande  le  dangier  en  quoi  il  est,  si  en  brief  il  n'est 
secouru,  j'ay  despeschay  ce  gentilhomme,  l'ung  de  mes  serviteurs,  que  connoissés, 
pour  prandre  le  hasard  d'un  plus  court  passayge  affîn  de  vous  fayre  enlandre  le 
besoign  que  moy  et  les  miens  avons  d'un  plus  prompt  secours  que  je  n'avoys  fait 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4*7 

mantion  par  le  dit  Roullet,  lequel  vous  pourra  rendre  compte  au  long  de  Testast  de 
mes  affayres  tant  issi  qu'en  Escosse,  et  ce  porteur  est  instruict  de  ce  que  j'ay  peu 
despuis  aprandrc,  par  quoy  me  remetant  à  ces  instructions,  estant  un  que  jà  j'ay 
employé  vers  vous,  je  vous  priray  lui  donner  crédit  et  l'expédier  aveques  la  faveur 
et  suport  que  j'atands  de  la  bontay  du  Roy  Catolique,  monssieur  mon  bon  frère, 
et  de  vous  que  je  tiens  au  nombre  des  amys  que  j'eslime  et  honore  le  plus.  Et  pour 
ce  qu'il  est  amplemant  par  moy  informay,  je  ne  feray  la  présante  plus  longue,  sinon 
pour  me  recommander  affectueusement  à  votre  bonne  grâce,  priant  Dieu  vous  donner, 
mon  cousin,  longue  et  heurbeuse  vie  et  victoyre  de  vos  ennemis. 
De  Winkfeild,  ce  viij  de  juillet. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  —  Publié  par  Labanoff,  t  II,  p.  363.) 


MDCCCCXXVIî 
Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  10  juillet  1569. 

Nouvelles  de  France.  —  Les  corsaires  anglais  ont  saisi  cinq  navires  qui  se  rendaient  en  Portugal.  — 
Arrivée  d'un  ambassadeur  français  qui  rcclamc  le  secours  du  duc  d'Albe. 

Lettres  are  written  frome  Paris  tbat  certeiniye  Deupontz,  not  farre  frome  Limoges, 
hathe  defeatcde  the  King's  vangarde  beinge  of  1,200  borsemen  and  2,500  footemen  and 
ihe  Kinge  and  the  Cardinall  of  Lorayne  are  taken  prisoners. 

Tbe  Engiisliomen  bave  taken  latelie  fyve  sbippcs  sent  frome  hence  inio  Portugalle, 
the  which  were  laden  with  armour,  munition  and  powlder,  wherin  was  also  an  embas- 
sadour  sent  frome  the  Duke  of  Alva. 

Ther  is  a  frenche  cmbassadour  arrivede  at  Brussellcs,  who  demaundethe  aide,  and  it 
is  saide  tbat  tbc  Duke  of  Alva  will  sende  2,500  horsses  and  4,000  footemen,  but  we 
knowe  not  yel  wher  he  maie  bave  theym. 

{British  Muséum,  Lansdown,  n*  94.) 


4l8  RELATIOISS  POLITIQUES 

MDCCCCXXVII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d' 4lhe  (En  chiflFre). 

(Londres,  13  juillet  1869.) 

Il  faut  dissimuler  avec  les  Anglais,  dont  le  caractère  est  faux  et  variable.  —  Les  conseillers  de  la  reine 
n'ont  pris  aucune  résolution.  —  il  apprend  avec  plaisir  que  les  États  des  Pays-Bas  ont  consenti 
à  voter  des  subsides. 

Thomas  Fiesco  me  ha  dado  oy  la  duplicada  de  Vuesira  Excellcnza,  de  dos  dcl  pré- 
sente :  la  otra  a  mi  no  la  he  recibido.  Yo  haie  puntualmente  lo  que  Vuesira  Exeeilenza 
me  manda  y  seguire  en  lodo  su  orden,  y  para  agora,  como  tambien  paresce  al  dicho 
Thomas,  lonviene  callar  y  dexar  venir  a  este  génie  que  eon  estas  cosas  de  Francia  estai) 
alborolados  para  facilitar  nialos  négocies.  Quiero  concertar  a  Benedeto  Espinola,  ya 
a  Roberlo  Ridolfi,  porque  hare  bien  al  case  para  los  dichos  negocios,  y  a  olros  ruines 
querria  procurar  el  castigo  :  pero  agora  no  es  liempo  sino  de  dissimularles. 

La  gcnle  ingiese  ya  Vuestra  Exeeilenza  la  conosçe  quaii  falsa  es  y  quan  pn  sto  se 
muda  de  un  parescer  en  otro.  De  los  seis  mill  eseudos  no  me  vaidre  sino  en  su  sazon 
por  que  los  del  Consejo  agora  dizcn  que  eslan  conferiendo  entre  si,  como  ha  de  ser  eslo 
de  mi  audiencia.  Entrelanto  Vuesira  Exeeilenza  esta  en  lo  cicrlo  de  que  ningun  parli- 
cular  se  adelante  en  eslos  negocios,  ni  haga  ofTrescimientos  ningunos,  y  mandan  severa- 
mente  guardar  las  sacas  de  mercancia  para  estas  parles  y  para  Amburg.  Por  la  caria 
que  va  eon  esta  para  Su  Mag*,  vera  Vuesira  Exeeilenza  lo  demas  del  anligue  Rodrigo, 
Porlugues,  que  boy  parle  de  aqui  para  Anvers,  y  es  ydo  y  venido  quatro  vezes,  entre  su 
espacio  podra  hazer  saber  a  Vuesira  Exeeilenza  que  trato  es  este  de  la  especeria  y  en 
que  termine  esta  hasta  que  ya  lo  piiede  hacer  saber  mejor  de  aca.  Huelgome  que  ayan 
concedido  essos  Eslados  tan  buen  servicio,  a  que  les  pesa  en  el  aima  assi  del  como  de  la 
quielud  de  sus  malas  intenciones.  Yo  enlienîlo  que  Vuesira  Exeeilenza  me  haze  merced 
de  embiar  siempre  mis  carias  a  S.  M.,  y  besa  a  Vuesira  Exeeilenza  las  manos. 

De  Londres,  a  13  de  julio  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  foi.  117.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4» 

MDCCCCXXVIIL 

Le  duc  d'Elbe  à  don  Guérau  d'Espès 

(Bruxelles,  H  juillet  'liS69.) 

Instructions  sur  la  conduite  à  tenir  vis-à-vis  de  la  reine.  —  Questions  commerciales.  —  Il  convient 
de  temporiser  tant  pour  les  affaires  d'Angleterre  que  pour  celles  de  la  reine  d'Écosae.  —  Il  faut 
user  d'une  extrême  prudence  avec  les  agents  de  celte  princesse. 

He  recibido  las  carias  de  V.  M.  de  27  del  pasado  y  uno  y  dos  deslc,  y,  segun  he  visto 
por  ellns,  paresce  que  los  négocies  van  en  alguna  mènera  tomando  buen  camino.  Resla 
ahora  responder  a  lo  que  V.  M.  me  escribe  en  caso  que  le  den  liberlad,  si  ira  a  negociar 
don  la  Reina  o  no,  y  lo  que  habra  de  iralar  con  ella  y  con  los  demas  consejeros  que  le 
vinieren  a  visitar;  y,  habiendo  mirado  parlicularmente  los  malos  Iralamientos  y  poco 
respecto  que  se  lia  lenido  con  su  porsona,  fuera  muy  juslo  no  oir  a  nadie,  ni  ver  a  la 
Reina,  hasta  tener  entera  satisfaccion  de  (odo;  pero,  estando  los  negocios  en  el  punto 
que  se  ballan,  me  paresce  debe  V.  M.  dejarse  eslar  en  su  posada  sin  salir  a  ver  la 
Reina,  ni  negociar  con  ella,  y,  enviandole  a  llamar,  podra  ir  y  oirla  con  muy  buena 
gracia  sin  locar  en  cosa  ninguna  mas  de  decirle,  despues  de  haberla  muy  bien  oido, 
que  V.  M.  no  puede  responder  a  cosa  de  las  que  se  le  propusieren  sin  onlen  de  Su 
Magestad  o  sin  darme  a  mi  aviso  dello  (a  quien  estan  remilidos  estes  negocios).  Si 
habiaren  en  que  quieren  iratar  con  vos  de  olros  |  untos  mas  que  de  la  resliiiicion,  es 
menester  que  tsla  se  liuga  primero  que  otro  ningun  negocio,  pues  se  hizo  de  lieclio  ijiie, 
si  bubiere  olros,  despues  se  podran  Iralar,  yel  mismo  lermino  lerna  con  los  Consejeros 
con  toda  blandura,  sin  hacer  mencion  de  las  cosas  pasadas  ;  pero  no  por  eso  se  entietide 
ha  de  parar  la  negociacion  de  Tbomas  Fiesco  con  el  Sicel,  sin  dar  oidos  a  olras  ningunas 
platicas,  como  ya  lengo  escriplo  a  V.  M.  y  sin  que  sienla  la  lierra  que  V.  M.  sabe 
desta,  porque  el  baberse  querido  meter  a  la  parte  lantas  génies  por  sus  fines  particu- 
lares,  lia  dilatado  tanlo  esle  negocio. 

Y  lia  sido  muy  acerlado  el  ordenar  a  esos  mercaderes  subditos  de  Su  Mageslad  que 
en  ninguna  manera  se  ballen  a  la  tasacion  de  las  mercancias,  su  pena  que  seran  ellos 
y  cualesquier  olros  muy  riguiosamente  casiigados.  Si  lo  quisiesen  hacer  ellos  sin  inter- 
vencion  de  hombres  nueslros,  no  se  les  puede  ir  a  la  mano.  Y  aunque  V.  M.  habra  ya 
recibido  los  demas  despachos  que  le  envie,  por  donde  habra  enlendido  cuanlo  coiiviene 
no  admitir  plalicas,  ni  discursos  de  nadie,  no  puedo  dejar  de  volverle  a  decir  en  esta 
que  de  Francia  me  ban  hoy  avisado  que  se  desiruye  enlcramenie  la  Reina  de  Escocia 


430  RELATIONS  POLITIQUES 

con  las  platicas  que  sus  criados  tienen  con  V.  M.,  los  cuales  janias  entran  en  su  posada 
que  no  sea  espiandoios,  y  podriale  coslar  a  la  Reina  la  vida,  y  a  V.  M.  no  se  si  le 
dejarian  con  ella,  y  puede  considerar  en  tal  caso  en  el  estado  que  se  podrian  los 
negocios,  por  donde  le  vuelvo  a  pedir,  con  todo  el  encarescimiento  posible,  que  en 
ninguna  manera  admita  semejanles  plalicas,  porque  son  echadizas  para  descrubririe  el 
pecho,  y  a  lo  que  de  parle  de  la  Reina  de  Escoeia  le  dijeren,  procure  oirlo  por  medio 
de  una  persona  sola  confidente  y  no  do  mas,  y  esto  por  lercera  persona  o  por  debajo  de 
tierra  o  no  soltandolo  por  agora  hasta  su  tiempo. 

En  lo  que  toca  el  dinero  que  ha  venido  escundido,  yo  creo  muy  bien  debe  ser  la 
cuantidad  que  V.  M.  dioe,  cuando  se  traie  de  la  reslitucion,  se  podra  ver  el  medio  mas 
convenienle  para  sabcr  lo  cierio  :  y  no  me  paresee  mal  el  que  V.  M.  dice,  y  podra  dar 
parte  de  lo  que  alla  le  dijeren  a  Tbomas  Fiesco  y  oiric,  porque  es  hombre  de  buen 
seso  y  que  sabra  guiar  los  negoeios  que  yo   le  escribo  los  communique  con   V.  M. 

DeBruseias,  a  14  de  juIio  1S69. 

(Archives  de  Simaneas.  Estado,  Leg.  541  et  821.  —  Public  dans  les 
Documentas  inedilos,  t.  XXXVUI,  p.  159.) 


MDCCCCXXIX. 
Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  18  juillet  1569.) 

11  lui  recommande  de  nouveau  de  ne  point  se  mêler  des  affaires  d'Angleterre  et  d'Irlande.  — 

Nouvelles  d'Allemagne  et  de  France. 

Aviendo  rrecevido  las  cartas  de  V.  M.,  de  27  del  passado,  uno  y  dos  desle,  cuyo 
duplicado  embio  con  esta,  he  rrecevido  las  de  cinco  y  siete,  junlamente  con  los  articulos 
que  avia  ordcnado  para  començar  de  tratar  en  lo  de  la  rresiitucion,  y  lie  holgado  mueho 
aver  entendido  que  V.  M.  quedasc  ya  en  libertad,  y  todo  lo  demas  que  por  esta  carta 
escrive  a  Su  Mag^,  laquai  embiare  manana  con  uno  de  mercaderes;  y,  en  quanto  a  lo 
que  V.  M.  deve  hazer,  agora  es  lo  mismo  que  en  la  carta  que  va  con  esta  lo  tengo 
escripto,  y  procurar  que  en  ninguna  manera  s'entienda  que  por  su  orden  se  han  hecho 
dicbos  articulos,  por  que  séria  yr  negociando  sin  parte  y  sacar  a  V.  M.  quanto  quisiesen 
entender  que  dczir,  despues  que  ni  la  Reyna,  ni  el  Consejo  no  havian  iratado  de  nada, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4SI 

y  quando  acudieren  a  la  rrestilucion,  les  podra  dezir  que  dandoles  por  escriplo  de  parte 
de  la  Reyna  o  de  su  Consejo  el  camino  que  les  parece  se  deve  locar  en  acomodar  estas 
diferencias,  V.  M.  me  lo  cmbiara,  y  les  dara  la  rrespuesta  que  yo  la  embiare,  y  esto  con 
toda  blandura  y  buenas  palabras,  y  agora  mas  que  nunca  conviene  que  V.  M.  ande 
rretirado  de  las  platicas  de  la  mudança  del  govierno,  ni  de  las  de  Irlanda,  ni  de  otras 
ningunas,  porque  es  fuera  de  tii  inpo. 

Lo  de  aqui  esta  quieto.  lin  Aleniania  no  se  levanta  gcnte.  Los  campos  del  Rey 
Gristianissimo  y  sus  rrebeldes  se  han  alargado  de  quinze  a  xvi  léguas.  De  Su  Mag^  no 
tengo  cartas  dcsde  las  de  xxn  de  mayo.  Estas  embio  luego,  al  quai  he  ordenado  diga 
que  es  ordenario,  hasta  que  V.  M.  me  avise  que  pueden  yr  al  descubierto. 

De  Bruselas,  a  xv  de  julio  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  82i,  fol.  253.) 


MDCCCCXXX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(Londres,  17  juillet  11569.) 

Il  insiste  pour  que  la  reine  d'Ecosse  soit  secourue.  —  La  reine  d'Angleterre  exige,  avant  de  traiter, 
que  le  roi  donne  de  nouvelles  lettres  de  créance.  —  Ce  que  le  comte  de  Pembrokc  a  dit  des  divi- 
sions du  Conseil.  —  11  conviendrait  peutrétre  qu'un  de  ses  serviteurs  se  rendit  en  Espagne  pour 
rendre  compte  de  la  situation. 

El  que  esta  lleva,  es  un  cavallero  escoces  que  la  Reyna  de  Escocia  embia  a  Vucsira 
Excellenza  para  tractar  del  remedio  de  su  castillo  de  Donbcrton,  que  esta  en  eslrema 
neeessidad,  y,  como  importa  lanto,  paresce  convenientecosa  por  ello  y  por  otras  muchas 
razones  favoreseer  a  esta  pobre  senora  puesta  en  lanta  calamidad,  mayormenle  que  cstos 
de  aqui  andan  muy  falsos  con  nosotros  y  sin  duda  quiiren  prolongar  esta  restitucion 
hasta  ver  que  fin  havran  las  cosas  de  Francia,  y  aun  quieren  con  esta  maldita  comission 
robar  una  gran  quantidad,  porque  al  restituirsea  poco  lo  que  se  aya  de  cobrar,  y  algu- 
nos  ruines  vassallos,  con  desseo  o  ccguedad  del  interesse,  no  quieren  dexar  de  entender 
en  esta  mala  obra.  Por  la  carta  de  Su  Mag^  vera  Vuestra  Excellenza  como  la  Reyna 
pide  que  yo  tenga  nueva  comission,  y  pienso  que  es  para  alargar  solamente,  porque, 
venida  que  sea,  pediran  otras  cosas  :  pero,  si  a  Vuestra  Excellenza  le  paresce  que  es  assi 


45»  RELATIONS  POLITIQUES 

convenienle,  puede  avisar  dello  a  Su  Mag^  para  saber  lo  que  se  deve  hazer  y  si  es  bien 
que  me  mandasse  embiar  otra  carta  de  creencia  para  esta  Reyna  y  valerme  délia,  sino 
havian  niudado  aca  de  opinion  y  fuesse  necessario,  o  si  es  bien  dexarlos  debatir  un 
poco,  porque  esta  nianana  me  ha  dicho  Jorge  Espec  que,  dandn  prissa  de  mi  parte  por 
el  passaporte  que  yo  pido  para  un  correo,  le  ha  dicho  el  Conde  de  Pemburg  que  no  se 
diesse  lanta  prissa  y  que  los  dexasse  confcrir  entrellos  y  renir  unos  con  olros.  Enlre- 
tanto  Vuestra  Excellenza  no  lenga  en  burla  los  destas  quatro  ulcas  armadas,  por  que 
podran  hazer  mueho  mal.  Yo  de  hora  en  hora  le  dare  avisos  por  que  el  animo  de  Cecil 
no  me  contenta  nada. 

Si  a  Vuestra  Excellenza  le  paresce  que  yo  embie  un  criado  mio  de  confiança  a 
Espana  para  informar  alla  de  las  cosas  de  aca,  mandemelo  avisar  que  yo  procurase, 
siendo  dello  Vuestra  Excellenza  contento  de  buscar  forma  como  passe  y  vaya  aya 
Vuestra  Excellenza,  cuya,  etc. 

De  Londres,  a  xvu  de  julio  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  SU,  fol.  i26.) 


MDCCCCXXXI. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(ANVERS,  17  JUILLET  1869.) 

Opposition  à  la  levée  du  dixième  denier. 

Hère  is  much  adoe  about  tiie  x'"  penny,  which  by  no  means  will  be  condescended  or 
graunted  to,  notwithstanding  the  pollitique  persuations  used  and  donc  (herin. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETEKKE.  4» 

MDCCCCXXXII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  23  juillet  1569.) 
Lettre  en  faveur  d'un  marchand  d'Amsterdam. 

Monseigneur,  J'ay  nagiières  cscript  à  Vostre  Excellence  touchant  un  certain  Pieter 
Ronimerssonen,  naliff  d'Amsterdam,  aflin  qu'elle  fût  servye,  en  récompense  des  biens 
qui  luy  avoyent  eslé  icy  forçairemcnt  prins  par  les  officiers  de  la  Royne  d'Angleterre* 
et  pour  la  poiusuytte  desquels  il  avoit  icy  despendu  par  l'espace  de  quatre  ans  tout  ce 
qu'il  avoit  sceu  finer,  luy  faire  grâce  de  la  personne  ou  des  biens  de  quelqu'un  des 
Anglois  arrestés  pardelà.  Or,  comme  ainsy  soit  que  ledict  Rommerssonen,  en  récom- 
pense du  droict  par  lui  payé  pour  la  coustume  de  cesle  Royne  des  biens  ravys  comme 
dessus,  a  impetré  aullreffois  de  Sa  Majesté  Réginalle  une  licence  pour  y  pouvoir 
emmener  certaine  quantité  de  draps,  laines  et  peaulx  avecq  quelques  aultres  marchan- 
dises, lesquelles  sans  l'exprès  consentement  et  espécialle  licence  de  Vostre  Excellence, 
il  ne  pourroit  présentement  (comme  il  voudroit  bien)  amener  aux  Pays-Bas,  il  m'a  faicl 
entendre  et  pryer  de  vouloir  sur  cela  escripre  un  mot  à  Vostre  Excellence  affîn  qu'elle 
fût  servye  luy  consentir  de  pouvoir  vendre  pardelà  tous  tels  biens  que  ung  George 
Lazembey,  anglois,  son  procureur,  en  ce  faict  pourra  amener  et  transporter  <le  cedicl 
royaume  au  proufïict  dudict  Rommerssonen,  lequel  estant  tel  que  ung  bon  subject 
de  Sa  Majesté  doibt  estre  et  ayant  souffert  icy  de  très-grands  dommaigcs  sans  que 
aulcune  mienne  sollicitude  ou  reqiiesle,  ny  du  S'  Gousman  de  Sylva,  mon  prédécesseur, 
y  ait  sceu  remédier,  je  n'ay  voullu,  ny  peu  délaisser  de  le  recommander  à  Vostre 
Excellence  et  l'asseurer  que,  si  quelque  subject  de  Sa  Majesté  doibt  estre  soulaigé  de 
ses  pertes,  que  c'est  cestuy-cy  à  qui  l'on  doibt  faire  meicède  de  sa  demande,  comme 
j'en  supplyc  très-humblement  Vostre  Excellence. 

De  Londres,  ce  xxn°  de  juillet  1569. 

{Archive*  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nèg.  d'Angleterre.  Supplément) 


Tome  V.  58 


45(  RELATIONS  POLITIQUES 


MDCCCCXXXIIL 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  23  imiXET  ISfiS.) 

Tentatives  pour  gagner  Cecil  et  Leicester.   —  Il   ne  traite  les  atraires  de  la  reine  d'Ecosse 
qu'avec  l'évéque  de  lioss,  et  toujours  secrètement. 

A  los  XIX  a  la  maDana  llego  el  corrco  que  Vuestra  Excellenza  mando  despachar  a 
los  XV,  y,  por  la  necesidad  urgente,  quanto  a  la  revocacion  del  procéder  de  los  comi- 
sarics  y  ciras  cosas,  conio  tengo  dado  aviso  a  Su  Mag*  por  las  de  xiij,  xiiij  et  xvij,  se 
passo  con  el  paresccr  de  Fiesco  al  pedir  audiencia  de  la  Reyna  para  aqucllo,  y  esta  el 
negocio  en  los  lerminos  que  vcra  Vuestra  Excellenza  por  las  de  Su  Mag^. 

A  Cicel  tengo  heclio  offrescer  diez  mill  escudos,  y  andamos  assi  para  assegurar  a . 
Lesester,  y  en  gênerai  ya  se  ha  hecho  con  cl  devilo,  y  se  procura  de  venir  con  el  al 
particular.  Benedilo  Spinola  ya  se  les  présenta  delante,  segun  dire  Fiesco;  pero  no  ha 
hallado  la  oporlunidad  convcnienle,  ni  ellos  creo  que  lian  ya  latilo  del,  conociendo  que 
procura  de  boiver  en  gracia  de  Su  Mag"*  y  de  Vuestra  Excellenza.  Todavia  esta  .itenlo 
al  negocio,  y  pienso  que,  como  Lesester  pierda  la  esperança  de  sacar  dcsia  coinision  la 
cantitad  que  prclendia,  verna  a  ser  mas  blando  con  los  otros  :  asseguraremos  con  los 
6,000  escudos  prestados,  que  se  cobraran  de  las  mercancias,  despues  va  mucho  en 
que  vengan  una  vez  a  mi  a  rromper  el  yelo,  y  tambien,  como  la  Reyna  entienda  lo 
que  aca  fuera  passa  de  robos  y  coechos,  que  agora  sabe  poco  dello,  se  que  Ilegara  mas 
presto  a  toda  buena  concordia,  si  alguna  gran  esperança  de  los  successos  de  Francia 
no  la  altérasse,  lo  que  estos  por  agora  pretenden  que  se  vean  tanlos  négocies  juntes, 
paresce  no  convenir  :  pero  podrase,  tratando,  Iraerins  a  mejor  determiiiacion. 

En  lo  de  la  Reyna  de  Escocia,  ninguno  Iralo  conmigo  sino  el  Obispo  mismo,  muy 
alarde  y  de  noclie,  y  concierta  su  venida  piimero  con  un  villete  con  la  eifra  que  liene: 
solas  dos  vezes  vino  con  compania  del  que  ha  ydo  a  hablar  a  Vuestra  Excellenza,  y 
viene  (an  larde  el  dicho  Obispo  a  mi  posada  que  la  olra  nocho  le  prendio  la  guarda 
que  agora  sea  por  la  ciudad  mas  que  solia,  y  le  sollaron  por  laïayo. 

No  he  buclto  a  despachar  el  corrco  basta  tener  olra  cosa  que  importe;  con  ella  le 
embiare. 

Esta  lleva  un  Portugues,  que  despacha  para  Anvers  el  doclor  NuBez  que  réside  aqui, 
y  me  dizen  que  esse  que  va,  sabe  de  los  iratos  que  aqui  se  tienen  con  Portugal. 

De  Londres,  xxiij  de  julio  1569. 

{^Archives  de  Simancat,  Eslado,  Leg.  82 i,  fol.  130.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  438 

MDCCCCXXXIV. 
Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  24  jouxet  1869.) 

Instructions  sur  la  conduite  à  tenir  vis-à-vis  de  la  reine.  —  Thomas  Fiesco  n'a  d'autre  missioo 
i  remplir  que  de  chercher  à  découvrir  ce  qui  se  passe  et  à  gagner  les  conseillers  de  la  reine.  — 
Nouvelles  d'Espagne. 

He  rrecevido  las  carias  de  V.  M.  de  10,  13  y  14  deste,  junlamente  con  la  rrelaciones 
de  lo  d'Irlanda,  joyas  de  la  Duquesa  de  Vandotiie  y  escriplo  que  dieron  en  el  Consejo 
los  cinco  mercaderes  por  lo  de  la  especicria  de  Portugal  a  Vêlez,  loqual  no  Ungo  otra 
cosa  que  rresponder  mas  de  lo  que  en  las  ultimes  que  tengo  escriplas,  cuyo  duplicado 
cmbio  con  esta,  que  en  cfeto  no  |)iocurra  audiença,  ni  pedirla  ;  y  si  por  caso  la  Reyna 
0  sus  Consegeros  quiseren  liablar  a  V.  M.,  oyrlos  con  muy  buenas  palabras  y  dezirles 
que  de  quanto  le  dixeren  me  dara  nuncio,  porque  sabo  Su  Mag"*  me  tene  rremitido 
este  negocio,  sin  tratar  de  otra  materia  ;  y,  si  qnisieren  vender  la  rropa  o  hazerla  apre- 
ciar,  sea  sin  intervencion  de  V.  M.,  ni  cosa  suya,  y  V.  M.  haga  llamar  a  Vêlez  los  que 
sin  orden  se  ban  querido  mêler  en  allanar  estas  diferencias  y  les  diga  que  luego  alla 
ora  alcen  la  mano  délias  porque,  si  en  liecho  o  en  dicho  se  entremeten,  los  bara  muy 
duramenle  casiigar,  y  a  los  que  por  orden  de  V.  M.  lo  haran  becbo,  les  dira  de  mismo 
que  no  iraten  mas  dello  y  se  esten  quedos,  porque  en  eteto  conviene  que  de  parte  de 
Su  Mag'  no  se  trate  cosa  desta  qualidad,  ni  ïomas  Fiesco  ha  de  bazer  oiro  officio  que 
yr  tentando  los  animos  de  los  Consegeros  y  descubrir  lo  que  pudiere,  para  avisar  a 
V.  M  dello  y  con  lu  parccer  eneaminar  el  negocio,  y  esto  en  tanto  que  no  di  sospeeha 
su  estada  que  sea  por  otro  fin  que  por  sus  parliculares  negocios,  que  en  baviendola  le 
escrivo  me  avise  para  que  yo  le  ordene  lo  que  bavra  de  bazer,  y  V.  M.  le  de  parte  y 
le  eomunique  lo  que  a  esto  toca,  porque  le  tengo  en  opinion  de  bombre  cuerdo  y  de 
buen  zelo  ;  y  al  Porlugues  be  mandado  buscar  y  sabre  délias  ydas  y  venidas  con  que 
fin  sona.  Esc  plieguecillo  de  Su  iVIag""  ha  vonido  con  otros  mios.  Por  el  vcra  V.  M.  lo 
que  ay  en  Espana  :  gracias  a  Dios,  que  lo  de  Granada  cstava  ya  en  eslado  que  se  aca- 
bara  de  allanar  brevementc. 

De  Bruselas,  a  24  de  julio  1569. 

{Archives  de  Simaticas,  Estudo,  Leg.  821,  fol.  254.) 


436  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXXXV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(LONDHES,  35  JUILLET   1569.) 

Discours  de  la  reine  d'Angleterre  contre  la  reine  d'Ecosse.  —  Tout  est  subordonné  aux  nouvelles 
qu'on  recevra  de  Frante.  —  Le  duc  de  Norfolk  avait  songé  à  s'éloigner;  mais  on  n'oserait  pas 
l'arrêter.  —  Nouvelles  d'Allemagne.  —  Voyage  de  la  reine.  —  Armements.  —  Fiesco  se  rend  aux 
Pays-Bas.  —  Il  est  bon  d'attendre  les  mouvements  qui  se  préparent  :  on  pourra  peut-être  ainsi 
châtier  les  Anglais  de  leur  propre  main. 

Aqui  andan  tan  alterados  los  animos  que  yo  creo  sucedera  alguna  novedad  que 
podra  ser  a  proposito  del  servicio  de  Su  Mag^,  oomo  vera  Vuestra  Excellenza  por  la 
que  con  esta  cnibio;  y  assi  ha  dos  dias  que  Espeque  esta  en  Richmonte  sin  bolver  res- 
puesta  de  lo  que  dixo  que  me  vernian  a  hablar  de  parle  del  Consejo,  y  la  Reyna  dize 
mill  impertinent'ias  acerca  de  las  cosas  de  la  de  Escocia,  sin  proveer  en  ello  loque  con- 
viene,  y  los  mas  de  los  Consejeros  le  andan  falsos  y  de.\an  a  Cicel  que  en  lo  de 
Francia  procéda  a  los  socorros  a  su  plazer.  El  Duque  de  Norclfolcl  paresce  que  liasta 
los  Aldermanes  de  aqui  ha  confederado  consigo,  y,  aunque  al  principio,  quando  sono 
esie  rumor  de  Surfoici  y  ^o^folct,  quiso  parlirse,  paresce  que  ha  assegurado  con  que 
contra  el  no  ay  cosa  provada,  ni  tiene  la  Reyna  persona  que  le  ossaje  prender. 

Yo  no  les  digo  cosa  alguna,  mas  de  darles  priesa  en  la  reslitucion;  y  los  de  la  parte 
de  Cicel  le  dessean  alargar.  Ayer  a  Tomas  de  Fiesco  que  fue  a  Riclimont,  le  dixo  Cicel 
que  la  Reyna  aguarda  a  ser  rogada;  pero  lodo  es  faiso  que  no  aguarda  sino  en  que 
pasara  lo  de  Francia,  y  lambien  que  eslos  de  la  parte  del  Duque  consienlen  en  el 
alargar  por  olro  fin.  Entre  tanto  detcngo  la  comision,  y,  teniendo  otro  aviso  de  mas 
importancia,  despachare  el  correo  que  Vuestra  Excellenza  enibio. 

Con  la  otra  lie  embiado  a  Vuesira  Excellenza  el  papel  del  Doclor  Ment.  Es  Ingles  que 
vive  en  Alemania,  y  va  a  fraiar  con  el  EIcctor  Palatine  y  oiros  Principes.  Con  el  Pala- 
tine réside  agora  Siligre  de  ordinario,  al  quai  .se  remiten  agora  cinquenta  mill  escudos, 
para  que  el  Duque  Hans-Casimiro  entre  con  4,000  cavallos  y  7,000  infantes  en 
Frïincia. 

La  Reyna  partira  manana  de  Richemont  para  Rolelant,  y  de  alli  a  Antona,  y  dire 
luego  sera  de  buella  a  Huinsora. 

En  las  quatro  urcas  melon  vitiiallas,  y  entiende  en  ello  un  criado  deste  Cardenal, 
y  Mos.  de  Dulin,  flamenco.  Juan  Bruque,  de  Amsiredam,  con  su  verganlin  ha  tomado 
una  nao  de  Diepe. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKKE.  457 

Tomas  de  Fiesco  se  partira  luego  do  aqui,  el  quai  dira  de  palabra  mucha  parle  de 

10  que  ha  sentido.  Por  agora  es  bien  dexarlos  venir,  coino  Vuestra  Excellenza  escrive, 
y  ver  (Stos  olros  movimienlos  en  que  pasaran,  y,  si  llevan  buen  camino,  entonces  con 
mucha  facilidad  con  elles  mismos  podrn  Su  Mag'  eastigarlos,  pues  assi  se  le  han  dese- 
catado. 

De  Londres,  xxv  de  julio. 

(Archives  de  Sitnancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  131.) 

MDCCCCXXXVI. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  31  juillet  4869.) 

11  est  de  l'honneur  de  la  reine  d'Angleterre  de  ne  pas  s'humilier  devant  les  Espagnols.  —  Nouvelles 

de  France,  d'Italie,  de  Suède  et  d'Afrique. 

The  Duke  of  Alva  neither  could,  nor  would  make  any  relessemunt  of  the  mcrchants 
goods  untill  that  first  the  Queen  had  relesed  the  goods  and  marchandise  stayed  in 
England.  His  nation  (mening  Spayne)  passeth  nol  though  ail  the  world  bc  undone  if 
they  may  carry  the  honnor  and  glory  avyay,  wherfor  ail  nations  spcak  inuch  honnor  of 
the  Queen  for  ihis  her  doengs,  which  stayeth  the  wholl  trade  and  traffick  from  ail  theis 
partes  of  Christendom,  trusting  that  this  serpentine  nation  that  trobleth  the  whole 
world  and  say  they  ean  mak  warre  and  pcace  as  pleaseth  them,  shall  not  hâve  their 
honnor  so  satisfîed  as  to  mak  thtn  amends,  tiiat  first  diil  the  wrong,  as  the  Duke 
seketh. 

The  newes  of  France  is  that  they  be  agreed  there.  Some  great  maller  is  done  or  in 
hand  their,  the  certeinty  whereof  is  not  discovered. 

It  is  reported  ihe  Dukes  of  Florens  and  of  Ferrare  be  at  great  différence  upon  certein 
confines  bordering  belween  them,  whereupon  the  Duke  of  Florens  dolh  fortifie,  which 
causeih  the  differens. 

The  Kings  of  Denmark  and  Sweden  be  at  warres  agayn,  as  the  report  goeth. 

The  Mores  hâve  had  an  overthrow  in  Spane  with  the  losse  and  destruction  of  many 
Spaniards  of  the  Kings  part. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


4S^I  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXXXVIl. 

Don  Guérau  dEspès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  i"  aoot  1889.) 

Il  a  demandé  une  audience  à  la  reine  d'Angleterre.  —  Règles  à  suivre  pour  la  transmission  des  dépêches. 
—  Négociations  avec  lord  Lumiey  et  le  comte  d'Arundel.  —  Les  amis  de  la  reine  d'Ecosse  voudraient 
qu'elle  se  déclarât  héritière  de  la  couronne  d'Angleterre.  —  Soupçons  d'Elisabeth.  —  Un  mouve- 
ment  nu  tardera  point  à  éclater.  —  Noms  des  seigneurs  qui  soutiendront  Norfolk,  Arundel  et  Pem- 
broke.  —  Affaires  commerciales. 

Por  las  de  Su  Mag"*  vera  Vuestra  Excellenza  eomo  en  lo  de  no  salir  las  urcas  (cesacion 
y  agravio  de  las  eharruas  mal  vendidas)  se  ha  tomado buena  resoluiion  en  Corle.  Manana 
embio  alla  a  saber  que  dia  guiare  Su  Mag**  que  le  vaya  a  besar  les  manos,  y  le  hablare 
blandamonte  eomo  Vuestra  Excellenza  manda,  y  avisare  del  sucesso.  Dize  que  daran 
orden  que  las  carias  para  mi  vengan  seguras.  Yo  creo  que  sera  eomo  lo  pedi  en  mi 
memoria ,  que  truxesen  en  cima  del  pliego  o  aparté  alguna  ccrlificacion  de  Antonio  o 
Lconardo  de  Tassies  eomo  viene  el  tal  pligo  para  mi,  y  por  que  todas  estas  cosas  en  Jo 
parlicular  les  remilen  a  Macstre  Mardi,  governadorque  fue  de  los  Ingleses  en  Anveres, 
con  el  quel  eslando  en  la  Corie  quando  mi  criado  estuvo  alli,  se  le  consulto  esta  resô- 
lucion,  pero  no  es  buelto  aqui  a  me  para  eonûrmaria,  y  le  aguiirdo  para  que  mas  en 
parlicular  pucde  assegurar  esio  de  las  carias,  que  an  de  venir;  y,  si  le  paresce  a  Vuestra 
Excellenza,  no  despacliar  desle  manera  hasta  que  tenga  otra  caria  mia,  no  sera  nialo,  y 
escrivirme  entrclanlo  por  Cales  o  con  el  ordinario.  Pero  querria  saber  la  volundad  de 
Vueslra  Excellenza  en  lo  del  trato  de  la  restitucion  y  las  otres  prelensiones,  jnniamenle 
con  el  ofrecimiento  que  dixo  Lumile,  de  que  si  lernia  manera,  fuesc  electo  el  de  Arnndel, 
y  assi  pasaria  la  cosa  bien. 

Los  6,000  escudos  he  dexado  por  la  forma  que  a  Vueslra  Excellenza  escrivi,  y  veo 
baran  gran  fruto,  y  esto  y  mas  que  se  offrescera  y  darase,  podra  sacar  de  las  mercan- 
cias;  y  entre  tanto  van  muy  solicitos  el  de  Norfolcl  y  otros  afïicionados  a  la  Reyna  de 
Escocia  en  concertar  que  se  déclare  successora,  y  esia  Reyna  esta  ya  con  algima  sos- 
peclia  del  Diique,  y  no  dexara  de  baver  alguna  rebuelta  sobre  ello.  El  dicho  Duque, 
Conde  de  Arandel  y  Pcmburque  pasavan  este  negocio  adelanle  con  volimlad  de  Nortu- 
berlanl,  Converlari,  Veslaverlan,  Harvi,  Huseler,  Montagu,  Morle  y  olros,  y  todos  pre- 
tenden  que  bolveren  con  esto  aqui  la  Religion.  Lessesier  dize  que  sera  con  ellos  en  el 
articulo  de  la  declaracion  de  la  succession,  y  Cicel  dize  que  no  les  impidiria.  Pero,  ni 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'AINGLEÏEKHE.  4S9 

del  uno,  ni  del  otro  no  (iaria  eslos.  El  Conde  de  Mtinlinton ,  si  fuese  liombre  de  valor, 
dizen  que  teiiiia  gran  favor  entre  los  herejes  del  movimiento  de  Sufoiet  :  no  se  oira 
cosa. 

A  Juan  Bruque,  de  Hamstedran,  con  cierlas  pilalerias  le  han  delenido  presso  los  del 
Amburgue,  el  quai  liavia  robado  a  los  Ingleses  mismos. 

El  S'  Prior  Don  Hernando  me  escrive  en  favor  de  Hernando  de  Frias  para  que  pro- 
cure pueda  sacar  su  mercadiiria  de  aqui  a  irueque  de  que  Esmil,  inglcs,  hara  olro  tanio 
en  Anvers.  No  es  mal  partido  quando  las  cosas  no  vengan  a  eoncierto,  y  si  fuere  gênerai 
el  poder  sacar  lodas  las  mercaderias,  con  fianças  para  en  caso  de  rompiniienlo  de  guerra, 
séria  buen  ncgocio.  Pero  la  Reyna  no  prétende  dexar  sobre  fiadores  cosa  alguna  sino  a 
dincro  conlado,  lo  quai  es  mal  camino.  Por  no  gastar  el  negocio  universal  de  tener  este 
olro  hasta  ver  si  aquel  se  puede  hazer  como  conviene,  y  sino  sobre  (iadores  para  in 
easo  de  guerra  solamente,  no  es  mal  partido  :  es  bien  verdad  que  el  dicho  Frias  creye 
tener  su  negocio  concluydo  con  este  Yngles,  el  quai  no  liene  hecha  cosa  alguna,  anies 
querria  que  yo  embiase  a  dezir  al  Consejo  de  este  coneierlo.  Procurare,  quando  no  sea 
perjuizio  del  Iratado  universal,  que  se  haga  este  negocio  de  Frias  con  su  ventaja  y 
presteza. 

Al  escrivano  de  los  Ingleses  lie  dicho  como  Vuestra  Exccllenza  le  liavia  prorrogado 
los  dos  meses,  y  lo  ha  rrecibido  en  muelia  merced. 

De  Londres,  primero  de  Agosto  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821 ,  fol.  120.) 


MDCCCCXXXVIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(Londres,  2  aodt  1569.) 

H  se  propose  de  voir  la  reine  :  ce  qu'il   lui  dira.  Avis  qu'il  a  reçu  à  ce  sujet  du  duc  de  Norfolk 
par  rëvéquc  de  Ross,  —   II  réclame  des  instructions.  —  Nouvelles  commerciales. 

Estando  para  partir  este,  como  lie  recibido  el  pliego  de  Vuestra  Excellenza,  de  xxiiij 
del  passado,  con  los  de  Su  Mag^  de  xxv  de  junio,  y  en  los  négocies  ay  poco  mas  que  dezir, 
de  lo  que  en  la  olra  va  escripto.  Yo  yre  a  ver  a  esta  Reyna,  pues  clia  lo  cmbia  a  dezir  y 
no  verne  a  parlicularidad  ninguna  con  ella,  y,  si  los  del  Consejo  me  dixeren  algo  des- 


449  RELATIONS  POUTIQLES 

pues,  lo  avisare  luego  a  Vuestra  Excellenza.  A  Thomas  Fiesco  le  parescia,  que  yo 
hablasse  a  la  Reyna  de  manera  que  !os  suyos  huviessen  de  responderme.  Pero  yo 
seguire  lo  que  Vuestra  Excellenza  ordena.  El  Secretario  Sicel  y  los  otros  paresce  que 
estan  mas  blandos.  Yo  creo  (como  t(>ngo  escripto)  lo  hare  el  miodo  que  (ienen  aqui, 
que  se  resolvera  esta  isia  por  los  negocios  de  la  Reyna  de  Escocia. 

El  Obispo  de  Ros  vino  esta  mariana  a  las  qnairo  a  dezirme  de  parte  del  Duque  de 
Norclfolct  que  no  dévia  de  curar  de  cerimoiiias  cou  esta  Reyna,  que  es  vanissima, 
sino  darle  occasion  que  se  entrasse  en  trato,  para  cobrar  estas  mercancias,  aitcndido  que 
ella  no  tiene  dineros,  ni  otro  socorro,  sino  délias.  Pero,  como  lengo  escripto,  seguire 
la  orden  de  Vuestra  Excellenza,  pues  ton  facilidad  me  podra  agora  advenir  de  lo  que 
despues  converna  hazer,  y  a  todos  los  tratantes  he  acortado  el  camino. 

Para  Aniburg  apurejan  quarenta  mill  panos  :  partiran  dentro  de  veinte  dlas,  y  yran 
treinta  naves  con  las  armadas. 

De  Londres,  a  dos  de  agosto  1569. 

(Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  122.) 


MDCCCCXXXIX. 
^vis  des  Pays-Bas. 

(Anvebs,  s  aodt  1869.) 

Les  bourgeois  d'Anvers  refusent  le  dixième  denier.  —  Troupes  allemandes  envoyées  en  France.  — 
Un  Anglais  qui  avait  refusé  les  secours  religieux  d'un  prêtre  a  été  enterré  dans  le  champ  de  la 
potence. 

They  of  Andwerp  will  by  no  means  consent  unto  the  the  Duke  x"  per  cent,  which  he 
demaundeth  of  every  hundred  pound  of  merchandise,  yeat  theie  hatli  beene  hard  hold 
about  it. 

We  understand  ihere  is  goeing  oui  of  Duchiand  into  France  4-,000  horsmen  and 
dyvers  footmen  or  more. 

Six  days  past  was  buried  hère  old  John  Bennet  in  the  gailows  feld,  because  he 
departed  without  that of  a  prest,  which  is  agaynst  our  privilèges. 

{Britisli  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  441 

MDCCCCXL. 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  H  août  1K69.) 

Instructions  sur  la  conduite  qu'il  a  à  tenir  vis-à-vis  de  la  reine  et  de  ses  conseillers.  —  La  reine 
d'Ecosse  lui  a  demandé  un  subside  considérable;  il  lui  envoie  mille  écus. 

Las  carias  de  V.  M.  de  50  y  31  de  julio  y  dos  del  présente  he  reccvido  y  visto  por 
ellas  todo  lo  que  havia  apasado,  y  no  puedo  dexar  de  dezir  a  V.  M.  que  me  parece 
diferente  termino  el  que  toma  en  el  progreso  de  los  ncgocios  del  que  yo  de  aca  le  escrivi, 
pues  en  lodas  mis  eartas  dizo  que  en  ninguna  nianera  del  mundo  conviene  negoziar, 
ni  pedir  audiencia.ni  iratardeolro  genero  de  negoeiacion,  ni  demandas,  ni  respuestas, 
sino  quando  la  Reyiia  o  sus  (lonsegcTOS  quisicsen  liabiar  a  V.  M.,  escucharles  y  darles 
muy  graciosas  respuestas,  no  liaciendo  menzion  de  cosa  pasada,  y  en  lo  demas  remetirse 
a  mi,  diziendo  que  Su  M''  me  tiene  cometidos  eslos  negocios  y  que  a  mi  podra  anacudir 
por  la  declaracion  dellos,  y,  aunque  cniieiido  que  V.  M.  seguere  con  cl  buen  zelo  y 
aflîcion  que  tiene  al  servicio  de  Su  M"",  ha  sido  muy  fuera  de  liempo  dezir  que  icnia 
caria  suya  porque  no  veo  que  sirve  para  ninguno  efelo,  y  V.  M.  este  sobresa  porque 
trata  con  la  mas  estrana  nacion  del  mundo,  y  con  los  catholicos  y  los  que  no  lo  son  ha 
menester  yr  con  gran  tiento,  y  con  ninguna  cosa  les  hara  venir  a  lo  que  prelendemos, 
como  con  estarse  quedo  y  rromper  quanlas  negoeiaciones  en  el  mundo  huvicre,  que  a 
su  tiempo  yo  dare  a  V.  M.  quando  avra  de  negociar,  y  terna  euidado  de  avisarme  de 
lo  que  pasii,  como  yo  dare  a  V.  M.  de  lo  que  conviniere. 

Las  carias  fueron  a  muy  buen  recaudo,  y  de  la  misma  manera  yran  lodas  las  demas. 
Aguardo  por  oras  correo  de  Su  M"*  :  leniendo  alguna  cosa  para  V.  M.  se  la  embiare. 
El  genlilliombre  y  secretario  de  la  Rcyna  de  Escocia  lian  acudido  a  mi  ambos  ;  pedian 
dincro  de  30  a  40"°  escudos  para  socorrer  las  cosas  de  su  ama.  Vo  les  he  dicho  que  no 
lengo  comision  del  Rey  nuestro  senor  para  darles  ninguno,  pero  que  sin  ella  me 
resolvia  a  darles  mil  escudos,  los  quales  embio  a  pagar  ay  por  una  eedula  de  Piero 
Spinola  a  V.  M.,  que  va  con  esta,  para  que  con  cl  secrelo  que  conviene  escrivi  a  la 
Reyna  como  estan  en  su  poder  diehos  M.  escudos,  que  va  a  quien  manda  se  don,  y  con 
su  orden  los  entregara  V.  M.  a  la  persona  que  mandare,  y  de  lo  que  en  ello  haziere 
mandara  aviso. 

De  Brusellas,  xj  de  agosto  1S69. 

{Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  S55.) 

Tome  V.  56 


442  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXLL 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

'BKUXELLES,   13  AODT   IUBS.) 

ii  confirme  les  instructions  précédentes.  —  Si  l'on  vend  les  marchandises  saisies,  il  y  a  lieu 
de  les  faire  racheter  de  tierce  main.  —  Arrestation  de  corsaires  à  Dunkerque. 

En  este  piinto  acavo  de  recebir  la  caria  de  V.  M.  de  5  del  présente  y  la  que  va  con 
ella  venia  para  Su  M**,  y  aviendo  visto  quanto  ambas  contieneii,  no  puedo  dcxar  de 
bolvelle  a  eneargar  y  pedir  rauy  encarceidamente,  como  por  mis  antécédentes  le 
tengo  escriplo,  que  en  ninguna  manera  del  mundo  admila  platica  de  ncgociaciones, 
porque  es  muy  grande  inconvenienic  para  el  servicio  de  Su  M"",  y,  como  tengo  dicho, 
es  muy  necesario  que  V.  M.  rrompa  quantas  liuvierey  se  dexe  estarsin  tratar  de  pedir 
audienza,  anadira  entender  a  nadie  que  la  desea,  ni  consentir  que  en  su  casa  se  adniitan 
los  hombres  que  andan  en  estas  piaticas,  porque  con  color  de  negociar  y  mostrarse 
deseosos  del  buen  subceso,  struyn  totalmentc  los  négocies,  che  me  pesado  mucho 
entender  que  se  comencen  a  vender  parte  de  las  mercancias,  como  me  serive  ;  sera 
necesario  que  V.  M.  procure  estorvarlo  protestandoles  el  dano  y  liaziendo  t^obre  ello 
las  diligencias  necesarias,  y,  si  pasaren  todavia  a  la  venta,  V.  M.  por  tercera  mano 
procurara  tomarlas  por  el  tanto,  pero  sin  que  se  entiende  jamas  que  se  trato  por  V.  M., 
ni  con  su  sabiduria;  y,  en  quanto  a  la  copia  de  la  larla  del  asistentc  de  Scvilia,  puede 
V.  M.  dexarse  dczir  que  es  invencion  de  algunos  mal  intencionados.  En  Dunquerque 
se  tomaron  los  dias  pasados  ciertos  cosarios.  Embio  a  V.  M.  las  inforniaciones  que  se 
lian  hecho  y  confesiones  que  se  les  han  tomado  para  que  este  adverlido  de  ello  por  si 
ncaso  llcgare  alla  de  oira  manera  '. 

De  Brusselas,  a  13  de  agosto  MDLXIX. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  1257.) 

'  Le  tS  juillet  1S69,  un  des  principaux  agents  du  parti  huguenot,  Cavaignes,  s'adressait  aux  lords 
du  Conseil  afin  qu'ils  ne  donnassent  aucune  suite  au  procès  du  capitaine  Hélie,  qui  avait  reçu  le  8  avril 
des  lettres  de  marque  du  cardinal  de  Chfttillon. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  443 

MDCCCCXLN. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Elbe  (En  chifiFre). 

(Londres,  13  août  1ii09.) 
Il  faut  ménager  Benoit  Spinola.  —  Expédition  des  courriers.  —  Nourelles  diverses. 

Thomas  Fiesco  questa  lleva:  podra  bien  referira  Vuestra  Excellenza  los  terminos  en 
que  estan  las  cosas  de  aqui,  por  cuyo  respccio  lie  esciipto  a  Vuestra  Excellenza  otra 
carta  que  lleva  en  claro,  en  disculpa  de  Benedito  lîspinola,  al  quai,  conforme  al  tiempo, 
es  bien  lenerle  pacifico,  porque  aca  puede  bazer  mal,  y,  aunque  yo  creo  que  los  olros 
se  valen  mucho  del,  no  dcxare  de  Iratarle  con  este  credilo  y  rezelo.  Vuestra  Excel- 
lenza en  lo  demas  tenga  creydo  que  lo  que  al  principio  l'escrivi  sobresto  es  lo  cierto. 

Esta  armada  de  Amburque  que  esta  ya  en  la  costa  escriven  los  que  en  ella  vienen 
que  trae  niuchas  mercancias,  las  mas  sacadas  de  essos  Estados. 

Oy  me  han  embiado  a  dezir  los  que  aqui  tienen  cargo  de  iirmar  los  passaporles,  que 
si  seere  contento  que  conlienen  los  correos  ordinarios  cada  semana  y  partan  como 
solian.  He  dicho  que  si,  hasta  que  Vuestra  Excellenza  mande  otra  cosa.  Assi  mismo 
dizen  que  si  querrc  dar  passaporte  para  los  que  de  aqui  adelante  embiaran  ellos 
a  Amburque,  que  passaran  por  essos  Estados,  lo  quai  he  dicho  que  no  toca  a  mi.  No 
creo  que  por  esto  me  negaran  los  paseportes,  como  me  han  offrcscido,  ni  estorvaran 
tan  presto  lo  que  me  han  dicho,  que  han  ordenado  que  todos  los  pliegos  que  llegaran 
a  Dobla  dirigidos  para  mi  los  dexen  passar  libremente. 

Con  una  charrua  que  partio  a  los  diez  escrivi  a  Vuestra  Excellenza,  y  lleva  un  Ingles 
factor  de  P"  Romiston,  de  Amstredan,  y  las  conservas  que  yo  ténia  de  Espana  para 
Vuestra  Excellenza. 

El  un  Poriugues  de  Anvers  es  buelto  ya,  y  Fogaça  (el  que  vino  de  Portugal)  esta  en 
Cales  a  mas  de  un  mes,  y  de  alli  Irala  en  Anvers  y  aqui  ;  y  han  puesto  orden  en  que 
Vinter  no  venda  aquelias  mercancias  que  tomo  por  la  carta  de  marca,  sino  que  se  ave- 
riguc  el  verdadero  valor  de  su  nave,  y  los  mercaderes  ingieses  daran  orden  que  sca 
satisfeclio  para  cobrar  el  comercio  de  aquel  reyno  y  entender  en  lo  que  por  la  suppli- 
cacion  que  se  dio  a  este  Consejo  (aya  copia  traduzida  en  Italiano)  se  contiene:  lo  demas 
dira  Fiesco,  y  yo  lo  escrivire  por  las  otras  vias. 

Posdata.  —  Estando  para  partir  el  dicho  Fiesco,  llegaron  Luis  de  Paz  y  el  gentil 
hombre  de  Duque  de  Norfolc,  y  paresceme  que  inlerpusa  en  la  platica  con  ellos  a  Cicel, 
y  se  resolvio  que  la  Reyna  dezia  que  yo  podria  llegar  a  Basiii  una  casa  de  plazer  del 


444  RELATIONS  POLITIQUES 

Thcsorero,  pero  que  a  algunos  del  Consejo  queria  que  mostrasse  las  eartas  del  Rey 
nuestro  seBor,  a  ver  si  eran  dadas  despues  de  mi  detencion,  que  lo  hazia  por  cierio 
punto  de  honrra  y  no  mas.  Luis  de  Paz  les  dixo  que  no  cra  venido  con  aquella  comis- 
sion,  y  assi  me  hara  merced  Vuestra  Excellenza  en  rccibicndo  esla  y  haviendo  sido 
informado  particulatmente  por  £\  Fiesco  de  despacharme  correo  con  aviso  de  su 
parescer  que,  como  las  carias  vengan  sobrescriptas  para  mi,  las  dexaran  passar  scgun 
los  commissarios  dizen.  Entre  lanlo  yo  pienso  respondcr  a  esla  Reyna,  agradeciendole 
el  favor  y  offrecimienlo  de  la  audiencia  y  escusandome  que  no  podre  ncibirle  laii 
preslo,  ass:  por  mi  indispussicion,  como  por  que,  si  Su  Mag'  qiiierc  saber  antes  de  mi 
alguna  cessa,  lo  puedc  bazer,  porque  alla  yo  no  pienso  tralar  deslos  negocios.  Ënire- 
tanto  podra  venir  la  orden  de  Vuestrn  Excellenza.  A  una  parle  parcsce  scr  convenienle 
la  audiencia  para  alajar  los  maies  que  se  hazen,  y  de  la  otra  paresce  auloridad  y  hazerles 
lener  mas  respeclo,  no  haziendo  caso  délia.  Vuestra  Excellenza  la  delerminara,  como 
mas  parosciere  convenir  al  scrvicio  de  Su  Mag^,  avisandome  con  la  brevedad  que  yo 
confio. 

De  Irlancla  tienen  nuevas  que  las  cosas  van  muy  mal,  y  assi  mandan  bazer  ocbo- 
zicntos  hombres  para  alla. 

Londres,  13  de  agoslo  1S69. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  140.) 


MDCCCCXLIII. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe. 

(  Londres  ,  43  aodt  4569.) 
Lettre  en  faveur  d'un  marchand  de  Bruges. 

Monseigneur,  Jehan  Smidt,  marchant  natiiï  de  Bruges,  résident  en  ceste  ville,  m'a 
faici  entendre  comme  pour  sauver  crrlains  biens  et  debtes  qu'il  avoit  en  ce  royaume, 
il  se  sei'uii  accordé  et  convenu  avccq  uiig  certain  Anglois,  lequel,  en  son  nom  el  par 
consentement  de  ceste  Royne,  a  faicl  mener  d'icy  en  Hanibourch,  passé  deux  ou  trois 
mois,  certaine  quantité  de  toisons  qu'on  appelle  blooten,  où  il  les  a  laissé  jusques  à 
présent,  soubs  espoir  que  ces  affaires  et  troubles  d'.Angleterre  accommodés,  il  les 
pourroit  librement  envoyer  es  pays  de  pardelà.  Or  comme,  depuis  trois  ou  quatre  jours 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEIUŒ.  44tf 

enciià,  il  a  esté  adverly  dudicl  Ilambourch  que  lesdictes  toisons  se  commonclioyent 
desjà  à  gasier  et  «jue,  s'il  ne  les  en  reiiroit,  il  y  avoil  dangiir  qu'ils  ne  se  gastassent  du 
tout  (i  son  grand  dcirimeni  et  doniniaige,  mesmemenl  qu'il  voit  encore  bien  peu  d'ap- 
parence de  quelque  linal  accord,  il  vouidroit  bien  supplyer  Voslrc  Excellence  qu'elle 
fût  servye  luy  accorder  et  donrtcr  licence  et  passeport  pour  povoir  amener  èsdicts  pays 
de  pardelà  lesdictes  toisons,  lesquelles  en  nombre  de  xxv  ou  xxvj"  peuvent  estre  de  la 
valeur  d'environ  cent  et  cinquante  liv.  esterling,  m'ayant  requis  en  vouloir  escripre 
ung  mot  à  Voslre  Excellence.  El  l'aultanl  que  ledict  Smith  est  homme  de  bien  et  bon 
catholicque,  ayant  en  ces  troubles  icy  souffert  bien  grands  dommaiges,  j'ay  bien  voulu 
supplyer  Voslre  Excellence  luy  faire  la  mercéde  que  dessus,  affîn  que  ce  peu  de  biens, 
que  par  son  industrie  il  a  sacqué  d'icy  à  ses  très-grands  despens  et  dangier  dudict 
Anglois  son  amy,  ne  veigne  sans  aulcung  profficl  à  lolallc  perdition. 
De  Londres,  ce  xiij"  d'aousl  i  569. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  Suppl.) 


MDCCCCXLIV. 

Instructions  données  par  don   Guérau   d'Espès   à  Jacques  Burgues. 

(16  AOUT  1669.) 

Plaintes  contre  les  commissaires  nommés  par  la  reine. 

Memoriale  donalum  Jacobo  Burguessto   W  augusli,  super  quo  dominum 
Gorgium  Spec  advertat  in  Curia. 

Quod  Suse  Majestatis  manus  osculetur  nomine  iegati  ob  oblalionem  audientiae  et 
iilam  certificet  quod  est  paralus  ad  exequendum,  non  lamen  oslendei  lilieras  regias 
dominis  Consiliariis  ut  prœlendilur,  cum  non  sit  conveniens,  nec  ad  propositum  faeiet, 
quod(|ue  in  eo  faoienduni  eral  jam  esi  perfectum,  ut  ex  relalione  ipsius  Jorgi  Espec 
poterit  cognosci,  nihilque  in  hac  parle  restât  amplius. 

Item  commonefacici  prsefatum  Spec  uli  supplicet  Regiae  Majestali  mandet  ces- 
sare  istos  commissarios  revocando  illorum  commissionem,  dignelurque  etiam  nominare 
hic  aliquam  personam  confidenlem  qui  inquirat  de  malefactis  praedictorum  com- 
missariorum,  deque  illorum  mala  forma  procedendi,  ineptia  cl  infamia,  et  eiiam  quo 


446  RELATIONS  POLITIQUES 

modo  contra   commissionem   progrediantur,  pecuniasque  sibi    privatim   furentur   el 
adquirant. 

Et  etiam  quod,  si  differtur  reslitutio  merciuni,  quod  est  in  grave  damnum  subditorum 
ulriusque  Majestatis,  saltem  recipiatur  média  quaedam  via  ad  vitanda  latrocinia  el 
iniposturas  ut  merces  reddanlur  eartim  dominis  sub  honesta  fidejussione,  débita 
cstimalione  prœmissa. 

(Record  office,  Cal.,  n'  385.) 


MDCCCCXLV. 

Noie  de  don  Guérau  d'Espès. 

(16  AOUT  iSti9.) 

Mêmes    plaintes. 

Los  commissarios  nombrados  por  la  Mag**  de  la  Reyna  son  seys,  y  dos  dellos,  el  uno 
Italiano  y  el  otro  Ingles,  viendo  las  maldades  que  los  otros  sus  companeros  querian 
hazer,  han  renunciado  la  commission,  y,  no  obslante  esto,  los  quatro  proceden  a 
hazerlo  todo,  como  si  fuessen  seys,  y  estos  quatro  son  pobres,  viles  y  muy  impertinentes  : 
solo  Juan  Suigo  es  el  que  vende  y  se  aprovoclia,  segun  dizen  para  si  y  para  los  otros. 

No  guardan  la  orden  de  la  commission,  ni  intiman  a  las  partes  la  estima  que  han 
heclio  de  las  mercancias,  sino  que  verlas  y  venderlas  es  todo  uno. 

Promelio  dicho  Suigo  al  Embaxador  delante  de  buenos  testigos  que  no  passaria  a 
vender  nada  de  dichas  mercancias,  y,  no  obstante  esto,  vendio  el  otro  dia  todas  las  que 
cstavan  en  este  lugar.  Lo  quai,  allende  de  ser  bellaqueria,  es  contra  la  commission 
porque,  ya  que  se  aya  de  vender,  no  pueden  vender  sino  las  mercancias  que  eslan  en 
probrablc  termino  de  gastarse,  y  ellos  han  vendido  los  cneros,  azucares,  melaças, 
cochinalla,  çarçaparrilla  y  otras  mercancias  que  no  se  gastavan,  ni  podian  lan  presto 
gastarse. 

Esta  venta  que  ellos  han  hecho,  dizen  que  estava  ya  tratada  con  los  otros  commissa- 
rios y,  por  ser  enganossa  y  de  tan  vajo  precio,  no  fue  admiltida  por  los  senores  de 
Consejo  de  la  Screnissima  Reyna,  y  el  Embaxador  contradixo  a  ella  con  sus  escritos 
diciendo  que  era  una  énorme  lession,  y  no  obstante  esto  estos  quatro  commissarios  han 
vendido  todas  estas  mercancias,  ochocientas  libras  menos  de  lo  que  aquellos  avian 
tralado  de  venderlas,  a  los  quales  lodo  cl  mundo  ténia  por  malos  hombres  por  aver 
liecho  una  vendicion  por  lan  vajo  procio. 


DES  PAYS-BAS  I:T  DE  L'ANGLETERHE.  U7 

Es  la  publica  fama  que  todos  toman  daiiivas  por  ello,  seùaladamcnte  el  Suygo  el  quai 
muy  (lesvergonçadamente  dize  que  se  lo  liazeii  hazcr  algunos  del  Consejo  para  apro- 
vecliarse  deslas  vendiciones.  Lo  quai  no  deve  de  ser  assi  por  que  los  senorcs  desle 
Consejo  no  tienen  lai  rcputacion,  sino  que  lo  que  ellos  roban  para  si  dizen  que  lo 
roban  para  dichos  senores  del  Consejo,  por  lo  quai  merczen  ser  muy  bien  castigados. 

Kn  Londres,  a  xvj  de  agoslo  15G9. 

(Record  office.  Cal.,  n*  386.) 


MDCCCCXLVI. 
Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiflFre). 

(Brdxellrs.  34  AOUT  tS68.) 
Il  insiste  pour  que  don  Guérau  d'Espès  s'abstienne  de  toute  négociation  avec  Elisabeth. 

Por  la  caria  que  V.  M.  me  eserivio  eon  Tomas  Fiesco  y  la  relacion  que  el  me  ha 
hecho,  he  ontendido  el  eslado  en  que  ay  quedavan  los  négocies,  que  cierio  no  es  tan 
bueno  como  yo  esperava  iras  tanlas  palabras  y  promesas  como  ban  dado  a  V.  M.;  y, 
aunque  me  pudieran  scusar  de  dezir  lantas  vezes  una  misma  cosa,  viendo  que  V.  M. 
no  quiere  mirar  las  carias  que  le  escrivo,  quiero  bolverle  a  pedir  con  toto  encareci- 
mento  que  aize  la  mano  de  todas  plalicas  de  negoziaziones,  jiorqne  se  desiruyen  los 
négocies  y  la  rreputazion  de  Su  IVlag**,  que  es  lo  peor,  dexandose  estar  en  su  posada  sin 
solicitar  audiença,  ni  otra  plalica  con  nadie,  ecepto  en  impedir  la  venla  de  las  merca- 
derias  y  bazer  las  diligcncias  y  protestos  necesarios  para  estorvarla,  que  yo  le  avisare 
brevenienie  de  lo  demas,  y  en  el  enlretanto  he  querido  scrivirle  estos  dos  rcnglones. 
Los  pasaporles  para  los  correos  podra  V.  M.  dar,  que  yo  hare  yr  de  aqui  siempre  los 
ordinarios. 

De  Brusselas,  a  24  de  agosto  MDLXIX. 

La  carta  que  va  con  esta,  podra  V.  M.  niandar  embiar  a  la  Reyna  originalmente 
como  de  suyo,  para  que  la  vea. 

{Archives  de  Sitnancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  259.) 


us  RELATIONS  POLITiQLES 

MDCCCCXLVII. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès. 

(Bruxelles,  2S  août  1868.) 
Il  lui  enroie  une  lettre  de  Philippe  11  pour  Elisabeth. 

Despues  de  aver  escripto  la  que  va  cou  esta,  lie  rrecibido  algunos  despachos  de  Su 
Mag^  y  entre  ellos  cartas  para  la  Mag^  de  la  Rreyna,  las  quales  me  manda  le 
cmbic  coii  persona  propria  en  rresptiesia  de  la  que  In  Mag^  de  la  Rreyna  le  escrivio 
a  los  18  de  enero,  la  quai  tarde  en  llegar  alla  y  mucho  mas  en  venir  a  mis  manos  la 
rrespuesta,  por  que  otras  que  tengo  tanibien  para  la  misma  Mag'  de  la  Rreyna,  en 
erehencia  mia  hechas,  mucho  despues  liaii  venido,  antes  que  la  primera;  y,  segun  estan 
las  cossas  de  Francia,  me  maravillo  mas  de  aver  llcgado  que  de  que  aya  tardado  para 
embiarlas  y  dezir  lo  demas  que  conlienen  por  la  erehencia  que  en  ellas  mismas  vieiie, 
me  manda  embie  persona,  y  acordandome  de  la  manera  que  ay  se  tube  con  Asompvila, 
no  he  querido  embiar  esta  persona  con  las  carias  y  erehencia  dielia  hasta  tener  salvo 
conducto  para  los  que  hubieren  de  yr  y  saber  se  la  Mag^  de  la  Rreyna  se  contentara 
de  oyrios.  V.  M.  se  lo  embie  a  dezir  de  mi  parte  y  me  avise  de  su  rrespuesta  para  que 
con  ella  yo  me  resuelva. 

De  Brusselas,  25  agosto  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  146.) 


MDCCCCXLVIII. 

Le  docteur  Dale  au  Conseil  privé. 

{  Londres  ,  25  août  4S69.) 
Suite  donnée  aux  plaintes  de  don  Guérau  d'Espès  contre  les  commissaires  nommés  par  la  reine. 

Yl  maie  please  Your  Lordshipps  lo  be  advertised  thaï  sir  George  Speake  him  selfe 
did  immediatlie  certifie  the  King  of  Spajnes  Ambassadeur  that  I  had  received  com- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETERKE.  U9 

maunde  for  ihe  examination  of  his  playntes  against  Siiigo  and  olher  whoin  he  fownde 
him  selfe  grewied  wilhnll,  and  ihat  I  was  readie  to  attende  uppon  him  and  to  sende  for 
the  parties  to  be  présent  at  suclie  tynie  as  he  showlde  appoynt.  And  tlie  next  daie  I 
went  with  sir  George  Spi-ake  to  him  aiul  declared  howe  oarefnll  Yoiir  Lordshippes 
weare  to  hâve  the  doinges  to  be  examyned  of  suche  as  had  the  sales  of  the  King  of 
Spaynes  subjecles  goodes  and  that  Yoiir  Lordshipps  had  signified  nnto  me  that  ihey 
had  commission  to  sell  no  goodes,  but  suche  as  coulde  not  wiihout  dammage  be  kept 
aiid  that  at  ihe  highest  pryse  tiiat  might  be;  and  tliat  yt  was  Your  Lordshipps  pleasure 
I  shoulde  attend  uppon  him  if  he  wonhle  make  it  appere  ihat  those  men  had  don  the 
contrarie  and  drsired  him  to  make  the  more  diligence  becausc  I  had  commaundement 
to  make  my  report  by  the  xxix""  of  this  monthe.  He  made  answer  that  it  woulde  requier 
good  lyme  to  perusc  ihe  insirnctions  of  the  députes  and  that  he  had  many  articles  to 
put  in  writing  and  verie  many  witnesses  to  be  examyned,  which  thinges  coulde  not  be 
don  in  so  shorie  a  tymc,  and  did  requier  at  the  least  the  whole  moneth  of  si  jiicmber  : 
«  but,  quotli  lie,  I  praie  yoii  tell  Mylordes,  if  ihey  think  good  to  sell  ail  the  goodes,  let 
>  them  sell  them  ail  playnelie  without  any  couler  and  without  any  exception  ■  ;  and 
so  entrcd  into  the  doinges  and  sayinges  of  them  that  hâve  the  sale  and  declared  what 
goodes  might  hâve  bene  kepi  as  conchinilcs,  sngars  and  sarsaperilia  and  suche  oiher 
as  he  had  before  don  to  Your  Lordshipps. 

To  the  first  poynl  I  asked  him  wliether  his  meaning  weare  not  that  he  woulde  not 
medie  in  the  matter  al  ail  in  so  shorte  a  tyme  and  whether  his  meaning  weare  that  he 
woulde  nol  enter  into  the  mather  bccause  he  coulde  not  ende  yt  in  so  shorte  a  tyme 
and  he  answered  :  «  Yea  ». 

To  the  seconde  I  tolde  him  I  liad  no  commission ,  but  thus  muche  me  thought  I 
might  saie  that  yt  did  well  appcere  by  Your  Lordshipps  lettres  that  Your  Lordshipps 
did  not  mynde  that  any  other  thing  shoidde  be  solde,  but  suthe  as  coulde  not  be  keapt 
and  that  at  the  just  value:  oiherwise  Your  Lordshipps  woulde  not  bave  writtyn  for  tlie 
examination  of  the  matter,  so  that  ihe  thing  it  selfe  did  answer  that  malteras  me  thought 
and  desired  him  that  lie  woulde  make  some  litle  mémoire  in  writing  least  I  shoulde 
mistake  his  meaning.  He  answered  the  matter  was  to  siender  for  him  to  deale  by 
writing  therein.  And  so  we  left  him. 

The  circumstanccs  I  do  leave  for  sir  George  Speake  to  adverlize  Your  Lordshipps 
of  at  large. 

And  thus  I  beseache  Allmightie  God  to  préserve  Your  good  Lordshipps. 

From  London,  the  xxv"  of  august. 

{Record  office,  Cal.,  n*  403.) 


Tome  V.  57 


450  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXLIX 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  37  août  1S69.) 
Lettre  en  faTcur  de  deux  marchands  des  Pays-Bas. 

Monseigneur,  Pieter  Claesscune  et  Pieler  Huygen,  maronniers  natifs  des  pays  de 
pardelà,  m'ont  faict  entendre  comment  que,  nonobstant  les  delTenccs  faictes  aux  vassaulx 
de  ce  royauime  de  ne  Iraicter,  ny  Irafliquer  aulcunemcnt  avccq  ceulx  de  Sa  Majesté  et 
surtout  de  ne  payer  aucunes  debles  jusques  à  ce  que  l'affaire  de  cest  arrost  fût 
accommcdé,  ils  ont  tant  faict  avecq  quelques  Anglois  que  ils  sont  conlens,  au  lieu  des 
deniers  qu'ils  leur  doibvent  de  certaines  toilles  que  devant  l'arrest  susdict  ils  leur 
avoyent  vendu,  leur  donner  la  quantité  de  cinquante  piéches  de  carisée  grosse, 
des(|uelles  lesdicis  suppliants  se  cûnteiiteroyent  assez  bien  s'il  pleut  à  Vostre  Excel- 
lence leur  donner  le  consentement  de  les  povoir  librement  amener  es  Pays-Bas, 
m'ayans  requis  vouloir  sur  ce  escripre  ung  mot  à  V^ostre  Excellence:  à  laquelle  j'ay 
bien  voulu  supplier  que,  ayant  esgard  aux  dommaiges  icy  soufferts  par  lesdicts  le-mon- 
strans,  et  qu'il  sambie  chose  assez  raisonnable  et  convenable,  elle  soit  servye  leur 
accorder  ce  que  dessus,  aflin  que  par  ce  moyen  ils  se  puissent  aucunement  sublever  de 
leursdicts  dommages. 

De  Londres,  ce  xxvij'  d'aoust  1 569. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  Supplément.) 


MDCCCCL. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (,En  chiffre). 

(LAHOSES,  3U  AOUT  IStiS.) 

AiTaire  des  commissaires.  —  Communication  importante  de  la  reine  d'Écusse;  elle  se  résoudra  à  épou- 
ser le  duc  de  Norfolk  et  espère  recouvrer  sa  liberté.  —  Départ  prochain  des  navires  pour 
Hambourg. 

Ayer  manana  recibi  el  pliego  de  Vuestra  Excellenza  de  veinte  y  cinco  del  présente 
con  este  correo,  y  pocas  horas  despues  vino  Jorge  Speque  y  me  mosiro  una  caria  que 


DEb  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4X1 

le  avia  escripto  el  Secretario  Cecil  en  que  dezia  que,  si  el  tiempo  havia  parescido  corlo 
a  lo8  agentes  de  los  mercaderes,  quel  mandaria  al  Juez  de  Almirante  que  entonces 
estava  en  la  Corte  y  havia  de  yr  a  otra  pane,  que  quando  viniesse,  entendiesse  de 
espacio  en  estos  négocies,  y  que  entrelanlo  no  passarian  a  vcnder,  ni  harian  otra  nin- 
guna  novedad  (yo  me  he  maraviiiado  de  esta  blandura).  Tambien  vinieron  despues 
niuchos  mercaderes  ingleses  de  los  que  tienen  sus  mercancias  detcnidas  en  essos 
Eslados  y  en  Espaîia  a  dezirme  que,  si  yo  les  ofrezia  que  Su  Mag^  y  Vueslra  Excel- 
lenza  eran  servidos  que  las  mercancias  que  en  esas  partes  tienen,  se  les  dicssen  sobre 
fianças  estimadas,  y  a  pagar  quando  me  huviesse  concierto,  qu'ellos  lernian  forma  aqui, 
como  este  Consejo  concediesse  lo  mismo  a  los  suhditos  del  Rey  nuestro  sefior.  Vo  les 
dixe  que  creya  que  Vuestra  Kxcellcnza  lo  haria  y  que  Su  Mag^  assi  mismo  lo  ternia 
por  bien,  que  ellos  lo  negociassen  por  su  parte  y  me  volviesen  la  respuesta,  y  assi  sup- 
plice a  Vuestra  Excellenza  me  mande  respondera  eslo  su  voluntad. 

Esta  manana,  sabiendo  <|ue  esta  Reyna  havia  mudado  delerminacion  de  yr  a  Ilunsora 
y  sigue  la  primera  de  llegar  a  Aniona  y  a  la  Isia  de  Huic,  embiava  un  criado  mio  cnn  la 
caria  de  Vuestra  Excellenza,  de  25  deste,  para  que  originalmente  le  diesse  al  Secretario 
Cecil  y  entendiesse  lo  que  responderia  a  ella;  y  en  aquel  piinto  llego  aqui  el  Obispo 
de  Ros  que  de  alla  vcnia  con  una  carta  de  erehencia  de  la  Reyna  su  ama,  en  euyo 
nombre  me  dixo  qu'ella  es  muy  importunada  del  casamiento  del  Duque  de  Norfolc  y 
casi  necessitada  a  hazerlo  por  valerse  de  su  ayuda  y  cobrar  su  reyno,  y  que  hasia  aqui 
le  parescia  que  la  Reyna  de  Inglaterra  no  havia  de  impedir  este,  su  intcnto  siendo  con 
su  voluntad  y  delerminado  por  su  Consejo  que  se  casase  con  algun  Ingles,  y,  siendo 
assi,  se  le  diesse  favor  para  cobrar  su  rcyno,  si  por  concierto  no  le  cobrava,  y  que  todos 
los  nobles  de  Inglaterra  son  deste  parescer,  eccpto  muy  pocos,  y  que  esta  niisma  Reyna 
havia  offrescido  de  tcner  un  Consejo  gênerai  de  todos  los  nobles  para  resolver  en  cl  la 
persona  con  quien  se  cassase  la  dicha  de  Eseocia  y  la  forma  de  restiluirla  en  su  reyno, 
y  que  agora  parescia  que  la  dilatava  demasiadamente,  y  aun  aconsejava  al  Duque  de 
INorfolc  que  no  emprendiesse  este  casamiento,  y  que  el  Duque  ha  eslado  estos  dias  en 
Corte,  esperando  si  le  liria  la  Reyna  algo,  y  no  le  he  hablado  dello  de  manera  qu'ella 
esta  con  algun  rezelo,  que  viendo  la  de  Inglaterra  la  mayor  parle  de  su  reyno  assi 
declarado,  no  procure  algun  dano  a  su  persona,  y  que  por  esto  el  dicho  Duque  y  todos 
los  nobles  sus  aliados  delcrminavan  de  sacarla  de  aquclla  casa  dunde  esta,  y  poniendola 
en  su  libertad  llevarla  al  Pays  del  Nort  donde  el  Conde  de  Nortunverlan  la  leina  en  su 
poder  y  guarda,  y,  como  todo  aquel  pays  es  de  su  obediencia,  estara  muy  segura;  y 
entrelanto  el  dicho  de  iVorfolc  y  sus  amigos  le  recobraran  a  Eseocia  si  el  Régente 
Jaymes  no  quisiere  venir  a  concierto ,  y  que  para  esto  esta  todo  prcvenido,  pero  que 
ella  en  todo  tiene  por  patron  y  amparo  al  Rey  nuestro  senor,  y  que  en  todo  seguira  su 
consejo  y  en  su  ausencia  el  de  Vuestra  Excellenza.  Dize  que  no  concluyra  su  matri- 


452  RELATIONS  POLITIQUES 

monio  liasta  que  lo  arriva  dicho  este  acabado  y  parezca  assi  al  Rey  nuestro  seôor.  Oy 
parte  la  de  Inglaterra  de  Basin  para  el  viage  que  he  dicho,  y  asi,  antes  de  partir,  no 
queda  concertada  con  el  Duque  de  Norfolc  de  terier  cl  eonsejo  dicho  o  condecender 
en  este  casamiento.  El  Duquc  se  yra  a  su  eslado,  y  se  porna  orden  de  poner  en  liberlad 
a  la  de  Escocia  conforme  a  In  conceriado.  Hame  dicho  el  Obispo  de  Bos  questas  noches 
passadas  la  Reyna  de  Ingiaierra  estava  muy  inoyna  y  dcscontenla,  y  que  dixo  a  Cicel 
que  queiia  embiar  por  mi  y  por  mi  niedin  congraciarse  con  la  M**  dcl  Rey  nuestro 
sinor,  y  que  Cicel  anduvo  retenido  en  ello  y  estava  el  mas  confuse  lionibrc  del  mundo. 

Paresce  que,  estando  las  cosas  en  esta  altcracion  y  esta  Beyna  de  Inglaterra  en  tal 
riesgo  (aunque  lodo  lo  que  se  irata,  es  ilezir  que  clla  sca  conscrvada  en  el  reyno 
su  vida)  no  ser  cosa  tan  necessiiria  una  sumission  tal  como  los  Ingleses  inlerpretarian 
la  carta  de  Vuestra  Excellenza  de  los  25,  y  que  se  puede  hazer,  cun  menos  demostracion, 
el  misnio  effecto,  pues  elles,  aon  en  el  tiempo  del  mayor  rigor,  no  pidieron  tanlo;  y  assi 
Vuestra  Excellenza  lo  mandara  mirar  todo  y  avisarme  a  mi  de  su  voluntad  con  breve- 
dad,  que  en  el  mismo  punto  lo  pornc  en  execucion,  y  el  eslorvo  sera  poco  en  esperar 
sels  dias  respuesta,  pues  no  passan  a  la  vcndicion,  como  he  dicho,  y  assi  en  esto  como 
on  todas  las  otras  cosas  seguire  cl  mandamienio  de  Vuestra  Excellenza. 

Las  naves  para  Âmburg  comiençan  ya  abaxar  el  rio.  Las  urcas  armadas  e^uin  aun 
en  el  dctenidas  por  las  protesiaciones  de  los  Eslerlines. 

De  Londres,  xxx  de  agosto  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  foL  150.) 


MDCCCCLI. 

Georges  Speke   à   Cecil. 

(IXtHDRES*,  30  AOUT   1S69.) 

il  a  fait  connaître  à  l'ambassadear  d'Espagne  que  Suigo  et  ses  associés  ne  pourront  rien  vendre  avant 
quMIs  se  soient  justifiés  des  accusations  portées  contre  eux.  On  instruira  sans  retard  leur  procès. 
Don  Guérau  d'Espès  a  répondu  qu'il  était  contraire  aux  usages  reçus  qu'un  ambassadeur  eût  à 
révéler  la  source  de  ses  informations. 

{Record  office,  Cal.,  n*  417.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKRE.  4K3 


MDCCCCLil. 
A  vus  des  Pays-Bas. 

IEhuen  ,  30  AOUT  4569.) 

Mesures  prises  par  le  duc  d'Albe  pour  résister  aux  pirates  anglais.  —  Armements  du  prince  d'Orange 
et  des  princes  allemands  pour  venir  en  aide  au  prince  de  Condé.  —  On  dit  que  la  soeur  du  prince 
d'Orange  épousera  le  roi  de  Danemark. 

The  Duke  of  Alva  hath  geven  leave  lo  ail  the  Kings  subjects  ihatwill  sel  themselvps 
oui  agaynst  the  English  Gewsars  (for  so  he  callelli  ihem),  ihe  whioh  he  halh  piiblished 
in  ye  Kinges  name  ihroughout  ihe  Low-Coniry. 

AIso  he  hath  geven  commaundemenl  to  ail  of  the  Nelher-Contry  thaï  shall  al  any 
lime  go  lo  sea  agaynst  our  nation,  nol  lo  go  exeept  they  be  doble  fiirnished  bolh  with 
men  and  ordinance,  and  aiso  nol  lo  départ  wilhout  greal  nomber  of  ships  togelher, 
which  gevetli  occasion  to  very  many  as  well  papists  as  olher  lo  ihink  thaï,  ihey  being 
so  mad  ready  npon  their  charges,  iliat  Duked'Alva  will  take  botli  men  and  ordinance 
lo  furnishe  his  Uirne  otherways,  wherfor  ihis  their  mistrusi  is  the  cause  of  their 
slacknes  in  yl  behalf.  AIso  hc  wiil  not  suffer  any  ships  of  ihe  Norlhelanders  to  go  oui 
about  their  affaires  for  any  place.  AIso  hath  taken  a  noie  of  every  towen  and  ciily 
in  tho  Nelheriand  what  nomber  of  shipes  ihey  are  able  lo  mak  met  for  ihe  warres 
and  in  what  tyme  with  the  deplhe  of  the  havcns  to  the  seaward.  5  or  4  iiollanders 
ships  are  slayed  in  ihe  Sound  by  the  King  of  Denmark,  ihe  which  ships  rcsied  at 
Dansick  ail  winter,  and  now  purposing  to  corne  homward,  ihe  intent  iherof  is  not 
known. 

The  Paulsgrave  and  Hartoch  van  Zwebruge  hâve  levied  their  power  togelher  lo  the 
assistans  of  ihe  Prince  of  Condy.  The  Prince  of  Oringe  hath  commitled  his  wholl  army 
lo  the  Duke  of  Swebrug,  and  yeat  they  siay  slill  by  liim  and  his  broiher  grave  Lodo- 
wick.  And  for  the  other  Princes  of  Germany,  il  is  thoughi,  although  ihal  the  mosl  of 
them  do  wishe  well  unlo  iheir  doings,  yeat  they  wiil  iioi  showe  themselvcs  in  any 
ihing  befor  ihey  see  how  their  cnterprises  will  take  effect. 

Heir  is  greal  talk  of  ihe  mariage  of  the  King  of  Denmark  with  the  Prince  of 
Oringes  sister,  that  it  shal  be,  and  so  hatli  long  continued,  but  no  cerleinty  therof. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


484  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLHI. 
La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès. 

(Wl.XCriELD,  3  SEPTEMBRE  4S68.  ) 

Elle  restera  fidèle  à  la  religion  catholique  et  espère  même  lui  rallier  de  nouveaux  défenseurs. 

Monseigneur  l'ambassadeur,  J'ay  entendu  par  la  dernière  dépesche  que  j'ay  receu 
de  l'évesque  de  Rosse  comment  peu  des  jours  auparavant  il  vous  avoit  discouru  libre- 
ment de  tous  mes  alTaires  de  quelque  importance  qu'ils  fussent,  suyvant  le  comman- 
dement que  je  luy  a  dernièrement  donné  par  Hamiltoun,  et  qu'il  vous  a  trouvé  si 
affectionné  à  tout  ce  que  me  touche  et  désirer  de  si  bon  ceur  l'avancement  d'iccux,  que 
je  n'ay  voulu  faillir  (cscrivanl  présentemeiit  audict  évcsque  de  Rosse)  de  vous  remercier 
de  bien  bon  ceur  de  vostre  bonne  volonté,  en  laquelle  je  vous  prie  de  y  continuer, 
vous  asseurant  que,  si  jammais  Dieu  me  donne  le  moyen,  vous  cognoistrez  que  ce  que 
aurex  faict  pour  moy  n'aura  esté  faict  à  une  personne  ingrate.  J'ay  donné  charge  audict 
évesque  de  Rosse  de  vous  discourir  plus  amplement  de  plusieures  choses,  et  entre 
autres  de  vous  prier  de  ma  part  de  faire  entendre  au  Roy  voslre  maistre,  monseigneur 
mon  bon  frère,  en  quelle  estât  sont  mes  affaires,  et  nommément  de  l'asseurer  de  ma  con- 
stance en  la  religion  catholique  et  que  non-seulement  (moyeimant  la  grâce  de  Dieu)  je 
demeurcray  moy-mesme  constante,  mais  que  j'espère  de  tirer  tels  à  mon  opinion, 
j'entens  à  ladicte  religion  catholique,  qui  pouroyent  de  beaucoup  servir  en  ses  quartiers 
pour  l'avancement  d'icelle,  selon  que  j'ay  instruict  ledict  évesque  de  Rosse  de  vous 
déclarer  plus  amplement,  à  qui  je  vous  prie  de  donner  tel  crédict  que  fairiez  à  moy- 
mesme,  et  à  tant,  après  mes  affectionnés  recommendations  à  vostre  bonne  grâce,  je 
fairay  fin,  priant  le  Créateur,  Monseigneur  l'Ambassadeur,  vous  maintenir  en  sa  grâce. 

De  Wingfeild,  ce  Irosiesme  de  septembre  1569. 

Voslre  bien  bonne  amye, 
Marie  R. 

(Archives  de  Simuncas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  158.  —  Publié  par  M  Teulet.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  i85 

MDCCCCLIV. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Anvers,  4  septembre  \&es.) 
II  lai  recommande  de  suivre  strictement  ses  instructions. 

En  este  puiito  acabo  de  recibir  la  carte  de  V.  M.,  de  30  del  passado,  rrespuesta  de  la 
inia  di;  xxv,  y,  visto  por  alla  quanto  nie  escrive,  me  parece  que  no  ay  que  dar  crédite  a 
las  nioyndades  de  la  Reyna,  ni  a  las  confusiones  de  Sicil,  sino  que  iuego  a  la  ora  V.  M. 
mande  embiar  cou  persona  de  rrecaudo  mi  carta  a  la  Reyna  misma,  que  asi  conviene 
al  servicio  de  Su  Mag^,  y  no  a  Sicil;  y  V.  M.  me  dexe  a  mi  governar  este  negocio  sin 
parecerle  mucha  submision,  y  por  amor  de  Dios  que  mire  mucho  lo  que  le  escrivi  que 
en  nada,  ni  en  parle  quiere  V.  M.  executarlo,  y,  siendo  asi,  yo  abra  de  aiçar  la  mano  de 
los  negocios  porque,  aviendo  escriplo  a  V.  M.  cienquenlos  de  vezes  que  digo  que  no 
quiere  negociar,  que  acudan  a  mi.  Rresponda  a  los  mercadcres  que  le  parece  bien  su 
propuesia  y  que  Su  Mag"*  en  Espana  aqui  bara  dar  las  mercancias  delenidas,  con  fiança 
de  pagarlas  en  caso  de  rrotura,  haziendo  elios  alla  lo  mesmo,  siendo  claro  que  ninguna 
cosa  desearon  mas  que  salir  dellos  y  tener  dinero,  y  eslo  si  lo  basiaria  a  hazerios 
rromper,  y  mas  vendre  en  ello,  y  yo  se  bien  que,  aunque  los  interesados  me  dan  priesa, 
temiendo  la  venta  de  dichas  mercancias,  que  no  ballaran  amas  quien  se  las  compre 
in  Inglaterra,  y  quando  liallaren  de  las  que  se  pueden  distribuyr  en  In  ysia,  no  habaran 
de  las  demas  que  forçosamenle  son  para  Espana  o  para  aqui.  En  rresolucion,  V.  M. 
mande  embiar  Iuego  mi  carta  y  avisarme  en  mucha  diligencia  de  lo  que  la  Reyna 
rresponde  •. 

De  Anveres,a  nu  de  setiembre  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  200.) 

•  En  ce  moment,  Elisabeth  continue  à  négocier  de  nouveaux  emprunts  à  Anvers.  Grcsham  écrit 
It  ii  août  1860  qu'il  est  plus  honorable  pour  elle  d'emprunter  à  des  étrangers  qu'à  des  marcbandj 
de  son  royaume.  Le  duc  d'Albe,  ajoute-t-il,  est  jaloux  du  crédit  dont  jouit  la  reine  d'Angleterre. 


456  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLV. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Elbe  (En  chiffre). 

'(LONDBK!),  4  «EPTEMRK  ISÙtf.) 

Voyage  d'Elisabeth;  on  dit  qu'elle  consentira  au  mariage  de  la  reine  d'Ecosse  avec  le  duc  de  Norfoli. 
—  L'ambassadeur  de  France  sollicite  la  délivrance  de  Marie  Stuart,  mais  pour  lui  faire  épouser 
le  duc  d'Anjou. 

Estoy  esperando  la  lespuestH  de  Vuestrji  Excelleii/a,  y  cnlreianto  esta  Reyna  con- 
tinua su  progressa  para  la  Isla  de  Huic  liario  mal  en  coliea  y  descontenla  por  las  cosas 
de  la  Reyna  de  Escocia;  y  assi  Lessester  y  Cicei  la  van  apartando  de  lodos  los  olros 
y  han  hecho  un  pregon  que  nadie  le  présente  mémorial,  y  en  este  mrdio  dan  buenas 
palabras  al  Duque  de  Norfolc,  offrecieiidole  que  esta  Reyna  consentira  en  su  casa- 
niiento.  Por  parte  de  la  Escocia,  entiendo  que  esto  es  faiso,  y  assi,  venida  la 
respuesta  de  Vuestra  Exccllenza,  se  cntendcra  en  lo  que  por  la  otra  le  tenga  escripto, 
y  eiitonces  desde  aqui  no  podra  venir  mal  a  ninguno,  pues  cllos  lernan  entre  si  harlo 
que  ha  zer. 

El  Conde  de  Lesester  ha  sido  parte  que  diesen  licencia  a  las  urcas,  y  assi  oy  ban 
salido  del  rio.  Enlieiidesse  que  la  una  délias  va  a  la  Rocbela  y  lleva  mimicion  y  diiiero, 
y  las  otras  proeuraran  de  ganar  algo,  juntandose  con  algunas  navcs  como  esta\an  de 
concierio. 

Avisame  el  clerigo  del  Consejo,  qu'es  mi  amigo,  como  han  tomadu  resolucion  Cieel  y 
Lesester  de  esperar  el  fin  que  tcrnan  la  cosas  de  Francia,  anles  de  venir  a  tratarcon  el 
Rey  nueslro  senor  ;  y,  en  el  ultimo  Consejo  a  la  partida  de  Basin,  huvo  entre  ellos  muy 
gran  discussion  sobre  esto,  de  donde  paresce  que  han  quedado  mas  declarados  los  unos 
contra  los  otros,  y  entrelanlo  Cicel  y  Lessester  van  con  la  Reyna,  procurando  que  le 
hablen  pocas  personas,  y  aun  Jorge  Espeque,  aunque  le  dieron  licencia  el  olro  dia  que 
le  besasse  las  manos,  le  dixeron  que  no  le  tratase  de  negocio  alguno. 

Los  comissarios  se  estan  aqui  quietos,  y  el  Juez  del  Alniirante,  que  havia  de  venir 
aqui  para  tratar  destas  cosas,  no  es  venido.  Los  mercaderes  ingleses  han  ydo  a  la  Corte 
con  ynlento  de  dar  alguna  cosa.a  Cicel  para  procurar  que  den  las  mercancias  sobre 
fianças.  De  lo  que  succediere  dare  aviso  a  Vuestra  Excellenza,  que  esta  solo  es  para 
avisarle  de  la  salida  de  las  urcas  y  baxada  de  la  flotta  que  va  a  Amburque,  la  quai  es 
conforme  a  la  relacion  que  aqui  va. 

Ln  criaiio  mio  lia  vi^nido  de  la  Corte  que  csiava  a  dos  léguas  de  Anluna.  Deko  al 


DEt5  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4«7 

Conde  de  Lesscster  malo,  y  luego  despues  vinieron  por  la  posta  a  buscar  los  medicosde 
la  Reyna. 

Hasse  entendido  que  mafiana  traen  las  joyas  de  la  de  Bandoma  a  la  Torre,  y  se 
crée  que  han  sacado  o  sacaraii  de  los  diiieios.  A  lo  menos  assi  me  lo  lian  avisado  en 
esta  hora.  ' 

Entiendo  del  Conde  de  Pemburgue  que  crée  que  la  Reyna  consentira  en  el  casa- 
miento  del  Diique  de  Norfolc  por  no  haver  persona  que  le  aconsoja  lo  contrario  ;  y 
luego  (iespues  dize  que  se  tornara  orden  en  los  negocios  de  Su  Mag^. 

De  Irlanda  se  sabe  que  el  Virrey  ha  recibido  una  gran  balalla. 

Agora  va  el  Embaxador  de  Francia  a  la  Corle  a  pedir  a  la  Reyna  la  respuesla  sobre 
la  libertad  de  la  de  Escocia  y  deierminacion  de  socorrerla,  y  con  ella  se  passaran  a 
lodas  las  otras  cosas.  Es  bien  verdad  que  he  descubiiTto  que  este  Embaxador  ticne 
intencion  que,  se  la  de  Escocia  fuere  una  vez  libre,  procurara  de  casarla  con  el  Duque 
de  Anju,  pero  que  los  Ingleses  le  guardaran  bien  desto  porque  ya  tiene  alguna 
sombra  dello. 

He  entendido  como  parte  de  las  urcas  van  a  Hemden  adonde  llevan  quarenta  mill 
libras  para  distribuir  entre  Allcmanes,  y  otras  se  llevan  a  la  Rochela. 

De  Londres,  quatre  de  septiembre  de  1569. 

(Archives  de  Simancas.  Eslado,  Leg.  821,  fol.  153.) 


MDCCCCLVL 

Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Anvers,  8  septembre  4569.) 

Il  insiste  sur  les  instructions  données  par  le   duc   d'Albe.   —    Recommandation  en  faveur 

de  don  Hernando  de  Prias. 

Por  lo  que  va  con  esta  del  Duque  mi  seîlor  en  respuesta  de  la  de  V.  S.  de  20  del 
passado,  eutendera  quanto  aqui  se  offrece  y  todo  lo  que  al  présente  se  puede  dezir.  A 
mi  me  ha  pareeido  escrivir  eslos  ringlones  a  V.  S.  por  cumplir  con  la  obligacion  que 
como  tan  su  servidor  tengo  de  avisarle  de  todo.  Aquesto  el  que  entendiere,  la  puedo 
hazer  servicio,  particularmente  en  lo  que  toca  a  los  negocios  que  agora  se  tratan  que, 
ToHE  V.  88 


ëm  RELATIONS  POLITIQUES 

sicndo  de  tal  qualidad,  no  creo  daîiara  ninguna  cosa  mi  advertimiento.  Yo  he  enteii- 
dido  aqui  de  parle  muy  cierla  que  las  persnnas  que  van  a  tralar  con  V.  S.,  las  quales 
el  Duque  mi  sefior  le  he  escriplo  diverses  vezes  que  en  ninguna  nianera  del  mundo 
admita,  dizen  al  menos  cosas  que  no  passan  a  V.  S.  por  el  pensamicnto,  y  assi  mismo 
a  V.  S.  otras  que  nunca  se  imaginaron  en  el  Consejo,  deslruyendo  les  negocios  con  esto 
Irato  quanto  pueden;  y  sea  V.  S.  cierto  que  estos  honibres  son  los  que  lian  traido  los 
negocios  a  los  terminos  en  que  estan  y  que  convicne  mal  de  lo  que  sabria  dezir  :  no 
admitira  ninguno  dellos,  pues  ve  quanto  conviene  al  servicio  de  Su  Mag^  lo  considère 
para  hazer  en  esto  lo  mas  conveniente  y  reciba  mi  bucna  voluntad. 

Este  criado  de  Hernando  de  Prias  me  lia  parecido  despaciiar  luego  con  la  de  Su 
Excclienza  porque  es  hombre  muy  diligente.  V.  S.  podia  rremiiir  la  respiiesla  con 
correo  propio,  y  yo  le  supplice  muy  encarecidamente  que,  en  quanto  fuere  possible, 
favorezca  los  negocios  del  dicho  Hernando  de  Prias,  porque  es  persona  que  merece 
muy  bien  toda  la  raerced  que  V.  S.  le  liiziere,  y  a  mi  me  le  hara  muy  particular  en 
ayudarle  y  favorecerle  y  de  mamra  que  el  entienda  lo  que  por  mi  intercession  V.  S. 
le  haze. 

De  Anveres,  a  cinco  de  septiembre  MDLXIX. 

{Archives  de  Simancas.  Estado,  Leg.  821,  fol.  261.) 


MDCCCCLVII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe  (En  chiffre). 

(LOKDRES,  6  SEPTEMBRE  4S69.1 

Le  comte  de  Leicestcr  favorise  les  prétentions  du  duc  de  Norfolk  à  la  main  de  Marie  Stuart  a£n 
d'épouser  lai-méme  la  reine  d'Angleterre.  —  Elisabeth  se  montre  hostile  aux  prétentions  du  duc 
de  Norfolk.  —  Si  la  reine  d'Ecosse  recouvrait  la  liberté,  tout  serait  changé. 

Anoche  despaohe  un  correo  a  Vuestra  Ëxcellenza,  y  despues  he  entendido  que  lo 
primero  que  quieren  hazer  estas  urcas  es  robar  los  navios  de  los  peseadores  de  arenques^ 
y  despues  hazer  lo  que  a  Viieslra  Ëxcellenza  he  scripto. 

Taiiibien  ha  estado  comigo  el  Obispo  de  Ros,  y  traydome  una  carta  de  la  Reyna  de 
Escocia,  con  muchos  offrcsciiinientos  del  servicio  de  Vuestra  Mag^  y  bien  de  la  religion, 
la  quai  hare  poner  en  cifra  para  embiar  a  Vuestra  Ëxcellenza.  Parescc  que  la  Reyna 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4S9 

de  Inglalerra  un  dia  da  csperanças  de  querer  consentir  en  el  casamiento  del  Duque  de 
Norctfoict,  y  oiro  dia  teme  del.  Tambien  paresi-e  que  el  Conde  de  Lecesicr,  con  espe- 
rança  que  el  Diiquc  de  Norctfoict  y  sus  ami;^os  le  han  de  sustentar  en  el  grade  que 
esta,  y  ann  consentir  que  se  case  con  esta  Reyna,  haze  la  parte  del  dicho  Duque.  Pero 
todavia  la  Reyna  de  Inglatcrra,  temerosa  de  lo  que  passa,  el  sabado  passade  se  déclare 
mueho  con  cl  Conde  de  Lecester,  diziendole  que  no  queria  este  casamiento  del  Duque 
en  ninguna  manera,  pensando  que,  si  se  hazia,  dentre  de  quatre  mcses  eslaria  ella  en  la 
Terre,  y  rogo  al  Duque  de  Norctfoict  que  no  se  partiesse  de  la  Corte  en  quatre  dias, 
porque  ella  pensava  de  liablarle.  Pero  en  fin,  corne  tengo  eseriple  a  Vuestra  Excel- 
lenza,  tode  esta  concerlade  en  favor  de  la  de  Escocia,  y,  si  una  vez  ella  es  libre  con 
la  una  o  cen  la  otra,  Vuestra  Excellenza  podra  iiazer  les  partides  que  fuere  ser- 
vido.  Embiamc  a  dezir  la  de  Escocia  que  muy  en  brève  escrivira  a  Su  Mag^  y  a 
Vuestra  Excellenza  muy  large  destos  négocies,  y  que  para  agora  embia  una  carta  a 
Vuestra  Excellenza  cen  hombre  proprio  acerca  del  plomo  que  el  Régente  Jaymes  ha 
sacado  de  todas  las  Iglesias  de  Escocia,  que  temcn  que  lo  llevaran  a  vender  a  estes 
Estades. 

De  Londres,  a  vj  de  septiembre  1 569. 

(Archives  de  Simancas.  Estado,  Leg.  821,  fol.  144.^ 


MDCCCCLVm. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  47  septembre  1569.) 
Armements  maritimes  en  Hollande. 

Hère  is  great  préparation  in  Holland  for  tlie  setting  eut  of  shipes  ef  ware  and  with 
great  spead.  Ther  is  great  store  of  great  ordinancc  shipped  in  them,  wherat  niany  of 
this  contry  delh  marvell.  It  is  geven  eut  lliey  be  ordayned  te  tak  the  Water-Geues 
tliat  were  at  Emdcn,  but  peradventure  ment  for  the  Hambourgh  flet.  The  Spaniards, 
Italians  and  merchants  of  this  towen  hâve  very  good  company  into  France,  Spayne, 
Barbery  and  te  ail  parts  southward,  and  their  most  shipping  iswitli  Brilten  andFrenshe- 
men;  ihey  care  net  how  long  this  treble  continueth. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


460  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLIX. 
Antonio  de  Guaras  au  duc  d'Alhe. 

(Londres,  18  septembbe  1569.) 

Départ  d'une  flotte  anglaise  pour  La  Rochelle.  —  Mission  en  Allemagne  confiée  à  un  évéque  français 
par  le  cardinal  de  Cliàtillon.  —  Arrivée  de  navires  espagnols.  —  Rien  n'est  décidé  quant  au 
mariage  de  la  reine  d'Ecosse.  —  La  cour  est  rentrée  h  Hamptoncourt.  —  On  attend  en  Angleterre 
les  envoyés  du  duc  d'Albe.  —  Affaires  commerciales. 

En  14  desie  escribi  a  Vuestra  Excellenza  con  la  porsona  que  despacho  cl  senor 
Einbajaclor  postreramente,  y  de.spucs,  como  avisara  a  Vuestra  Excellenza  Su  Senoria, 
se  apqreja  aqiii  una  gran  flota  de  naos,  a  lo  que  se  dice,  para  ir  a  la  Kocheia,  que,  como 
se  dice,  va  con  municiones,  arlilleria  y  dineros  y  otros  socorros,  porque,  como  ha  enten- 
dido  aca  el  Cardenal  Xalillon  y  eslos,  que  las  cosas  de  Potiers  no  sueeden  a  su  propo- 
sito,  procuran  enviar  socorio  el  que  pueden  con  disimulacion. 

Ha  venido  nueva  despues  que  el  obispo  frances  que  se  embarco  aqui  con  algunos 
Franceses  y  Ingleses,  como  habra  Vuestra  Excellenza  enlendido,  encaminado  por  cl 
dicho  Xntillon  para  AIcmania  a  levantar  génie  o  senalarla,  que  era  llegado  en  la  flota 
de  aqui  que  iba  a  Amburg  cerca  de  Enden  a  donde  liabia  de  desembarcar. 

Tambien  se  ba  dicho  en  esta  costa  por  Ingleses  que  han  venido  de  Spana,  como 
habian  llegado  a  la  ribera  de  Burdeos  las  18  gak-ras,  12  francesas  y  6  de  Su  Mageslad, 
como  es  de  créer  que  Vuestra  Excellenza  lo  habra  enlendido  por  lierra,  y  que  habian 
tocado  en  Santander. 

En  lo  del  casamiento  del  Duque  con  la  Reina  de  Eseocia,  despues  conlinuamente  se 
dicen  muchas  cosas  sobre  ello,  y  los  que  mejor  lo  piensan  cnlender,  sospechan  que 
podria  subceder  mucho  mal  dello  a  los  que  lo  iralan  y  a  las  partes,  porque  la  Reina  y 
los  que  tienen  mano  en  el  gobierno,  no  loan  este  negocio,  antes  lo  contradicen,  y,  como 
quien  ticne  cl  poder  y  la  autoridad,  con  el  tiempo  podrian  ir  a  la  mano  a  los  conirarios 
en  esto.  Plega  a  Dios  que  guarde  a  la  dicha  Reina  de  Eseocia  y  que  medianeros  ambi- 
ciosos  de  négocies  no  la  hagan  daiio,  como  se  puede  presumir  por  no  poder  lolerar  la 
Reina  de  aqui  esta  novedad,  h  cual  hasla  agora  anda  en  todas  partes  publica  entre  las 
principales  parles  y  en  la  Corte  con  dicimulaeion. 

En  lo  df  1  Portugues  que  escribi  a  Vuestra  Excellenza ,  es  ya  partido ,  y,  como 
ninguno  de  lama  importancia,  eslimo  que  Vucslra  Excellenza  habra  mandado  proveer 
sobre  ello. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  461 

Esta  Corte  viene  a  Antoncurl  denlro  de  10  dias  desde  Aniona  donde  ha  eslado,  y  no 
verna  aqui  por  agora  porque  mueren  de  peste  en  esta  ciudad,  y  se  recogera  la  Keina  en 
aqiiella  casa  por  este  peligro,  por  ser  casa  sola  como  Vuestra  Excellcnza  sabe. 

Toda  esta  tierra  no  Irata  de  otro  sino  de  la  veriida  de  los  persoiiajes  que  Vuestra 
Ëxcellenza  se  dice  ordena  que  vengan  aqui,  y  les  aparejan  aposento  aqui  por  orden  de 
Corte,  y  son  por  extremo  nuichos  los  juicios,  y  lo  publiée  es  que  los  que  vienen  son 
el  senor  Cliapin  Vileli  y  el  senor  liccnciado  Vargas  con  gran  compania. 

Como  he  a  Vuestra  Ëxcellenza  esrripto,  con  dificultad  se  ha  de  esperar  de  parte  de 
los  de  aca  acuerdo,  porque  hasta  agora  siempre  ban  dado  muestras  en  todas  sus  obras 
y  acciones  de  querer  disension,  y,  como  puede  Vuestra  Ëxcellenza  considerar,  conviene 
mucho  que  los  senores  que  vernan,  que  esten  adviriidos  por  sus  instrucciones  de  que 
los  de  aca  estan  armados  de  disimulaciones  todas  encaminadas  a  discordia,  y,  a  la 
primera  comunicacion  del  tratar  del  acuerdo  y  descomponcr  lo  pasado,  daran  aparien- 
cias  de  desearlo  mucho,  no  aboniinando  cosa  mas. 

Lo  primero  que  querran  tratar,  es  sustentar,  aunque  es  tan  falso,  que  Vuesira  Ëxcel- 
lenza mando  hacer  el  arresto  alla  primero  sin  causa,  pareciendoles  que  la  detencion 
del  dinero  de  la  nao  de  Lope  de  Sierra,  (|ue  la  podian  hacer,  porque  afirmaron  queesie 
dinero,  aunque  falsanienle,  pertenescia  a  particidares,  y  que  no  vciiia  para  servicio  de 
Su  Magestad,  y  que  nunca  fue  su  intencion  de  dar  ocasion  a  ninguna  discordia. 

Lo  segundo,  aunque  mas  falso  que  todo,  entendera  Vuestra  Ëxcellenza  que  quieren 
negar,  y  es  que,  on  seguimiento  de  sus  malas  intenciones  y  malos  propositos,  a  los  l.*i 
de  deciembre  pasado,  quitaron  en  los  puerlos  de  Artua,  Mua  y  Fabique  a  las  cuatro 
zabras  que  estaban  alli  con  dinero,  sin  ocasion  ninguna,  sino  movidos  de  ejecutar  sus 
diehos  malos  propositos,  los  lemes  o  gobernalles  y  las  vêlas  délias  con  autoridad  y  man- 
damiento  de  la  Reina. 

Despues  en  Antona  descargaron  a  los  19  del  dicho  deciembre  con  la  misma  auto- 
ridad todo  el  dinero  que  estaba  en  la  nao  de  Lope  de  la  Sierra,  quitandoselo  de  su 
poder. 

Conforme  a  estos  perversos  propositos  por  donde  se  prueba  la  verdad  claramenlede 
la  malicia  dellos,  proveyeron  luego  a  toda  la  costa  del  Iluesle,  sin  que  alla  se  les  hubiese 
dado  ocasion  ninguna  de  nuestra  parte;  y,  por  mandado  de  la  Reina,  quitaron  las  vêlas 
a  todns  nuestras  naos  que  estaban  en  lodos  los  puertos  y  pusieron  guardia  de  Ingleses 
en  las  diclias  nuestras  naos,  y  csio  se  hizo  a  los  29  de  diciembre  dicho,  que  fue  el  dia 
que  al  Embajador  dieron  el  pasaporte  para  librarnos  el  dinero  y  nuesiras  haciendas, 
habiendo  antes  proveido  conforme  a  sus  malas  intenciones  el  arresto  y  detencion  de 
todas  nuestras  naos  y  haciendas,  como  se  dice,  sin  que  ellos  luviesen  ocasion  ninguna 
en  un  licmpo,  ni  en  otro  como  se  dice,  ni  hubiesen  entendido  novedad  niiigima  del 
arresto,  como  no  podian,  de  ahi,  porque,  como  Vuesira  Ëxcellenza  terna  memoria,  el 


462  RELATIONS  POLITIQUES 

dicho  arreslo  se  liizo  ahi  el  diclio  dia  29  de  deciembre  mandandolo  Vuestra  Ëxcellenza 
enlendida  esta  desorden  y  novedad  de  aca,  asi  por  carias  del  Embajador,  como  creo  de 
los  duenos  de  las  haciendas,  a  quien  con  loda  deligencia  les  despache  correos  por  tener 
yo  cargo  dellos  de  la  mayor  parte  destas  haciendas. 

Despues  tratarian  que  son  conlcntos  de  la  reslitucion,  y  no  hay  cosa  en  que  menos 
piensen,  porque  ni  la  pueden  hncer  de  présente,  ni  piensaii  hacerla  jamas  ;  y  hallara 
Vuestra  Exccllenza  que  se  desvergonzaran  a  decir  que  son  contentes  que  se  haga  salis- 
faccion  de  una  parte  y  de  otra  en  esta  manera. 

Que  para  descargo  de  lo  que  nos  deben,  se  liallara  que  pediran  burlerias,  como  lo  es 
que  en  las  Indias  lian  tomado  a  Joans  Aquins,  ingles,  que  a  ido  alla  con  grau  armada, 
1res  0  cuatro  veces,  como  Vuestra  Exccllenza  sabe,  por  lo  menos  mas  de  bOO  mil 
ducados. 

Asimesnio  pretenden  que  monta  muclio  lo  confiscado  a  Ingleses  por  herejes  por  la 
Sancla  Inquisicion,  y  ellos  pretenden  que  han  de  ser  restituidos  délias  y  que  monta 
mucho. 

Asimesmo  pretienden  cobrar  mucho  por  las  naos  y  hacienda  que  les  fue  detenida  en 
cl  rio  de  Sevilla  por  Don  Alvaro  de  Bazan,  y  meritamente  porque  se  pusieron  en  defensa 
contra  la  justicia  y  presumieron  con  mano  armada  sacar  una  nao  francesa  del  puerle  de 
Su  Magcstad,  como  Vuestra  Ëxcellenza  mejor  lo  sabra. 

Estas  demandas  y  otras  semejanles  montaran,  segun  lo  que  ellos  pretenden  que  se  les 
debe,  mas  que  monta  la  hacienda  mia  y  nuestro  dinero  detenido  aqui.  Y  lo  menos  que 
pretenden,  es  que  gozaran  ahi  de  sus  lihertades,  y  que  aca  los  vasallos  de  Su  Magestad 
han  de  pasar  por  las  sinrazones  y  agravios  que  han  padecido  muchos  afios,  sin  que 
aqui  puedan  gozar  de  libertad  ninguna. 

Asimismo  pretenden  que  libremente  puedan  ir  con  mercaderias  a  las  Indias. 

Asimismo  que  en  Espana  y  Flandes  no  puedan  ser  molestados  en  personas,  ni 
haciendas  por  sus  herejias,  y  que  puedan  vivir  libremente. 

Cuando  vengan  a  tratar  de  los  negocios,  se  hallara  que  tienen  estas  y  otras  preten- 
siones  de  burlerias;  y  especialmente  pretenden  que  Su  Magestad  les  ha  de  asegurar,  y 
con  juramenio,  la  quietud  y  reposo  que  ellos  querrian  tener,  y  que  se  olvide  los  robos 
hechos  por  sus  piratas,  favorecidos  de  quien  lo  puede  hacer. 

Lo  primero  se  ha  de  notar  que  jamas  querran  tratar  de  la  restilucion  y  de  concertar 
esta  disrnsion  présente  desde  enero  aca,  ni  referir  las  otras  disensiones  al  coloquio  de 
Brujas,  sin  primero  tener  certinidad  de  feneccrlo  todo  y  tratar  de  todo  juntamcnte  con 
este  presupuesto  que  no  tienen  voluntad  de  la  dicha  reslitucion,  ni  de  ninguna  quietud, 
ni  paz,  si  no  es  haciendose  lo  que  querian,  como  Vuestra  Ëxcellenza  lo  halara  asi  si  no 
me  engano,  porque  laies  son  los  humores  de  aca,  si  las  cosas  de  Fraiicia  o  alguna 
novedad  de  aqui  no  les  fuerza  a  venir  a  la  razon  en  los  negocios.  PIcga  a  Dios  que  yo 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4«3 

me  engane  eomo  hombre  imprudenif^  y  ignorante  que  soy,  y  que  todo  suceda  bien,  y 
que  nos  de  paz  y  quictiid.  Nuestro-Senor,  etc. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  541»  —  Publié  dans  les  Documenlos 
ineditos,  t.  XXXVllI,  p.  188.) 


MDCCCCLX. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  22  septembre  4S69.) 
Vitelli  sera  envoyé  en  Angleterre.  —  Évasion  de  prisonniers  à  Bruxelles. 

Gaptayn  Vitelli,  an  Italian  which  was  the  deviser  of  thc  castle  here,  is  appoynted 
to  corne  into  Ëngiand  with  one  Mons.  de  Campo  and  others  joyncd  in  commission  toge- 
ther  for  ihe  inlreaty  and  pacifieing  of  iheis  trobles.  Tlicy  are  but  mcane  mon  to  corne 
to  a  Prince  of  such  waigbly  and  great  malters  wlierto  they  bave  not  been  uscd;  for 
they  are  souidiers  and  warriours,  and  in  matters  of  common  weltbe  bave  but  liltle 
knowledge  as  is  judgcd,  and  thought  and  fered  they  corne  rallier  for  spies  and  to  seek 
how  they  may  betray  tbe  reaime  then  desier  peace  or  any  good  end. 

The  15  présent,  the  prison  al  Bruxells  in  tbe  night  was  broken  up  for  ail  the  watche 
and  ward  of  ihe  Spaniards,  and  17  prisoners  escaped  away  cleane. 

{Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCCCLXI. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  %  septembre  1S69.) 
Lettre  en  faveur  d'un  marchand  des  Pays-Bas. 

Monseigneur,  De  la  part  de  liendricb  Ulens,  marchant  des  pays  de  pardelà,  m'a  esté 
remonsiré,  comme  devant  l'arrest  encores  durant  entre  ce  royaume  et  les  Estais  du 


464  RELATIO.NS  POLITIQUES 

Roy  nostre  sire,  il  avoit  icy  entre  aulires  la  quantité  de  xxv  ou  xxx  mille  toisons  de 
brebis,  de  la  valeur  de  ij  ou  trois  cens  livres  de  cesle  nionnoye,  lesquelles,  comme  Icdict 
arresl  survint  par  où  ils  devoycnt  venir  es  mains  de  ceulx  qui  pour  cest  efTecl  cslojent 
députés  par  la  Royne  d'Angleterre,  il  feit  tant  que  par  le  moyen  de  certains  marchans 
ils  furent  cachés,  celés  et  partie  d'icelle  transportée  à  Hambourch,  où  il  les  auroit  tenus 
jusquesà  présent  tousjours  soubs  espoir  que,  ces  troubles  accommodés,  ils  les  pourroyt 
transporter  ésdicts  Pays-Bas  :  à  quoy  voyant  encoires  bien  peu  d'apparence  et  que  les- 
dictes  toison  (marchandise  qui  ne  se  peult  tenir  longtemps)  se  commeiicbent  à  gasler 
et  perdre,  il  vouldroit  bien  suplyer  Voslre  Excellence  qu'elle  fût  servye  de  luy  accorder 
et  permecire  qu'il  les  peust  amener  pardelà  ;  et  d'autant  que  je  suis  esté  d'autre  part 
informe  de  la  prcudhommye  dudict  nmonstrant  et  que  sur  le  bénéfice  de  la  confection 
desdictes  toisons  une  grande  partie  des  habiians  de  la  ville  de  Malincs  s'entretiennent, 
j'ay  bien  voulu  en  sa  faveur  aussy  supplycr  Vostre  Excellence  luy  vouloir  accorder  ce 
que  dessus,  afiin  que  par  ce  moyen  il  puisse  éviter  la  perdition  des  biens  que  par  son 
industrie  il  a  préservés. 
De  Londres,  ce  xxv*  de  septembre  1569. 

{Archivex  du  Royaume  à  Bruxelles.  Pfég.  d'Angleterre,  Supplément.) 


MDCCCCLXII. 

Don  Guérau  d'Espès  à  Cecil. 

(Londres,  S7  SEPTEnRS  15fl9.) 
Plaintes  contre  les  corsaires. 

Cum  inter  diversa  imperia,  elsi  amieiliae  ac  fœderum  nexibus  astricta,  caveri  non 
possit  (prout  honiinum  sunt  ingénia)  ne  querelae  vicissim  non  oriantur,  fialque  inter- 
dum  immerenlibus  injuria ,  ita  certe  gaudcndum  est  cum  per  homines,  rerum  usu  ac 
probitate  praeditos,  res  transigi  atque  in  meliorem  statum  redigi  constituitur.  Sic  certe 
in  praesentia  successit;  nam,  cum  vestrates  pyrataemare  infrstum  reddant,  nihilque  ab  eis 
pêne  in  toto  septentrionali  oceano  sit  lutum,  subditosque  Catholicae  Majestatis  spolient, 
prœdas  evehant,  neque  id  jam  furtim,  sed  palam,  in  vcstris  pêne  ac  nostrorum  oculis, 
oporlel,  ne  ad  Iristiorem  exitum  res  dcveniat,  ut  tecum  de  bis  rébus  agatur,  qui  comi- 
tato  tua  alqiie  industria  utrisque  provideas.  Guzmanus  Sylvius  nihil  mihi  pêne  aliud 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  465 

in  maiidalis  reliquit,  nisi  uli  Hnllandicis  ac  aliis  plurimis  Belgis  atqiie  eiiain  Hispanis 
nostris  curarem  a  pyralis  vcstris  ablala  alqiic  a  portuum  et  litlorum  vestromm  giiber- 
naioribus  erepla  restitiii.  Quœ  tanla  suiit  iit  vcreciindiae  mihi  sit  ra  tihi  recensere 
viro  gravi  cl  qui  Serenissimae  Angliae  Reginae  ncgotia  currs,  eiqiie  .«is  a  secretis  prae- 
cipuus,  sicque  vellem  tibi  esse  conslitutum  decere  ad  nobilissimœ  hiijus  insulœ  decus 
atque  taniae  Reginae  exislimaiioncm  pyratas  omnes  exterminarl,  captns  capite  plecti, 
aliosquc  cnpicndos  curare,  sicque  impendenti  hnic  malo  comnriode  suceurrereiur.  Mitlo 
tibi  exemplar  litterarum  Catholicae  Majcsialis.  Qiieritur  in  illis  Dominicnm  0!aniim,sub- 
ditum  stium,  a  veslrate  pyrala  qui  Londini  captus  dctinelur,  navi  sua  ac  mercibus  esse 
privatum,  in(iuam  navigiolum  quoddam,  quod  etiam  ab  aliis  extorserat,  absqiie  velis, 
arniamcnlis  et  cominealu  aliquo,  cum  sociis  suis  imposiliim  uti  in  allô  miseranda  morte 
periret.  Sed  nescii  adhuc  Clemeiilissimus  Rex  quomodo,  veluti  pisces  soient  jnferiores 
sui  generis  deglulire  alvis,  vester  pyrala,  sicnli  Snlanas  Salanam  ejiciens,  navim  jani  a 
pyrala  captam  itcrum  ceperil,  asservalurque  ea  cum  iota  pêne  lanarum  qu;e  in  ca 
vehebaltir  copia,  apud  Hibernos,  quœ  quidcm,  pracsidio  Serenissimae  Reginae  lulo,  uii 
spcro,  nauclero,  merocsquc  earum  dominis  restituentur.  Quod  quidem  a  te  vehemenier 
peto  uti  einn  cffeclu  omnino  fiai,  pyralaque  in  alionmi  terrorem  debito  supplicio  afli- 
cialur,  inqiiam  potentissimae  principis  egregiu'  voluntatis  argunienlum,  lilerae  hiberno 
proregi  dirigantur,  curet  navim,  àrmamenta,  merces  omnes  nobis  resiilui,  cui  iiluc  ea 
de  causa  certimi  hominem  mittimus.  Est  etiam,  prope  Piemuthum  oppidum,  misera- 
bilis  noslroriim  direplio  facla,  caedesque  nautarum  plurima,  saueiali  pêne  omnes,  qui 
in  tribus  hollandicis  navigiis  navigabant.  Unus  e  pyralis,  qui  haee  commiserunt,  captus 
jam  Londinum  perductus  est.  Homines  miseri  res  suas  reposcunt,  vindiclam  inciamiiant, 
quae  quo  alrocior  ac  celerior,  eo  magis  et  dignitate  regni  atque  amplitudine  Regiae  Ma- 
jcsialis digna  erit,  magisque  amiciliam  ac  mutuam  concordiam  redolebit.  Est  etiam  vir 
Hollandus,  quadriennium  jam  suslinens,  nec  res  suae  illi  restituuntur,  neque  de  illarum 
ieslimalione,  liiet  non  admodum  aequa,  rlli  satisfit  :  obruitur  aerumnis,  opprimitur  cxpen- 
sis.  Haec  pauca  libi  de  multis  in  prioribus  liisce  litcris  nostris  congero,  multitudine  que- 
relarum  te  staiim  in  amicitiœ  noslrae  liniinc  non  oneralurus.  Spero  autem  pro  ingenii 
lui  dexlerilale,  atque  in  Philippum  amantissimum  lui  principem  amore,  hœc  omnia 
aliaquc  quaeamicitiœ  firmiiali  conveniunt,  le  enixe  curaturum,  lalem  tibi  animum  atque 
pectoris  mei  candorem  promiltens  lum  in  tantse  atque  lam  incomparabilis  Reginae 
graliam,  nobilissimique  ac  nobis  conjunctissimi  regni  respectum  tum  etiam  tua  de 
causa,  quem  ego  mirum  in  modum  veneror  atque  amo.  Vaie. 
Londini,  27  septembris  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  Si\,  fol.  191.) 

Tous  V.  59 


466  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLXIII. 

Instructions  données  par  le  duc  d\4lbe  à  Chiappino  f^itelli. 

(Vers  le  38  septembre  4569.) 

Exposé  des  questions  litigieuses.  —  Conduite  à  tenir  dans  les  négociations  avec  la  reine  d'Angleterre 

et  ses  conseillers. 

Instruction  pour  vous  le  S'  Chapin  Vitelli,  marquis  de  Cetona,  et  Messire  Jehan 
Fonck,  prévost  de  S^-Séverin  à  Conloigne,  prévost  de  S'-Servais  à  Utrecht,  etc.,  de  ce 
que  vous  aurez  à  faire  vers  la  Royne  d'A  nglelerre. 

Premièrement,  afin  que  vous  entendiez  l'origine  et  fondement  de  l'affaire  que  vous 
aurez  h  Iraitter,  vous  fault  sçavoir  qu'estant  devant  le  Noël  dernier  parties  d'Espaigncs 
quelques  navires  biscayens  pour  les  pays  de  pardi'çà,  conduitles  par  siibjecis  de  Sa 
Majesté,  et  entre  aultres  une  de  Lope  de  la  Ciera,  chargée  de  marchandises  et  de  (pielque 
bonne  quantité  d'argent,  tiint  monnoyé  du  coing  d'Espaijjne  que  non  nionnoyé,  jnsques 
à  la  somme  et  valeur  que  vous  entendrez  particulièrement  par  l'Ambassadeur  de  Sa 
Majesté  audicl  Angleterre,  don  Guarau  d'Espès,  lequel  argent  Sa  Majesté  avoii,  par  sfs 
lettres  de  saca  etoctroy  particulier,  permis  à  quelques  marchans  genevois,  résidans  et 
tenant  fixe  domicile  en  la  ville  d'Anvers,  de  tirer  de  sesdicts  royaulmes  d'Espaigne, 
pour  porter  audicl  Anvers,  et  ce  à  charge  et  condition  expresse  de  nous  en  servir  pour 
la  tiiilion  de  ses  pays  de  pardeçà  :  lesdictes  navires,  constraintes  par  les  vents  et  inclé- 
mence du  ciel  et  double  de  pyrates,  prindrent  port  et  havre  audicl  Angleterre,  comme 
de  tout  temps  aultres  marchans  sont  aceoustumés  de  faire  en  cas  semblable,  faisant 
compte  d'en  partir  et  passer  oullre  au  premier  bon  vent  et  opportunité,  selon  que  non- 
seulement  est  très  permis  de  droit  commun  à  touttes  nations  avecq  lesquelles  l'on  ne  ha 
guerre  logiimiement  déclairée,  mais  aussi  particulièrement  à  tous  les  subjects  de 
Leurs  Majestés  d'une  part  et  d'auitre,  par  les  traittés  de  paix  et  d'enlrecours,  et  par 
celluy  d'estroiite  alliance  qui  est  entre  les  deux  pays.  Touteffois  nous  fumes  adveriis 
que  lesdictes  navires  aviont  esté  arrestées  au  havre  de  Plemouth,  et  l'argeni  prins  et 
levé,  et  ladicte  dame  Royne  et  ses  minisires  en  aviont  faict  ce  que  leur  avoit  semblé, 
contre  lesdiets  iraittés  d'enlrecours,  de  paix  et  d'estroitle  confédération  et  d'alliance, 
portans  tous  en  termes  exprés  que  non-seulement  il  doibt  estre  loisible  cl  licite  aux 
subjects,  manans  et  habitans  es  pays,  royaulmes  et  Estais  des  deux  princes  de  hanter, 
fréquenier,  négocier,  irafTicquer,  entrer  et  sortir  librement  et  franchement  les  ports  et 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  467 

havres,  pays  et  royaulmes  l'ung  de  l'aullrc,  mais  aussi  qu'ils  doivent  eslre  chéris,  favo- 
risés et  iraittés  avecq  toutte  faveur,  courtoisie  et  bon  traittement  comme  propres 
subjects  l'ung  de  l'autre,  sans  leur  povoir  faire  obstacle,  ni  empeschement  quelconque, 
ny  arrest  de  leurs  biens,  marchandises,  ny  personnes,  à  (pielque  couleur  on  prêtent 
que  ce  fût.  Que  plus  est,  lesdicts  princes  ont  promis  mutuellement  par  lesdicis  traictés, 
pour  meilleur  entretenement  et  asseurance  du  libre  commerce,  voisinance  et  amitié,  de 
donner  ordre  que  la  mer  et  costes  de  leurs  royaulmes,  terres  et  pays  fussent  libres  de 
tous  pirates  et  voleurs,  promettant  eulx-mesmes  faire  les  debvoirs  de  purger  ladicte 
mer  et  de  poursuivre  et  faire  la  restitution  de  ce  qu'anroit  esté  prins  et  robbé.  Par  quoy 
nous  ne  povions  trouver  cest  arrest  et  levée  d'argent  que  fort  estrange,  plus  considérant 
que  l'argent  estoit  cri'U  aux  royaulmes  de  Sa  Majesté  et  destiné  nomméement  et  spéci- 
ficquement  pour  s'en  servir  pardeçà  en  ses  affaires,  et  soiibs  eeste  condition  et  non 
aultre  permis  de  le  tirer  hors  d'Espaigne,  et  que  la  Royne  faisoit  grand  tort  à  Sa  Majesté, 
et  bien  au  contraire  de  la  faveur  et  secours  que  nous  debvions  attendre  d'elle  à  ren- 
contre des  subjels  rebelles  esicvés  contre  leur  souverayn  seigneur  et  prince  naturel, 
chose  que  nu!  prince  saige  peult  trouver  bon  pour  la  conséquence  et  pernicieulx 
exemple  que  c'est  pour  ses  subjects  qui  luy  poiirriont  faire  le  mesmes.  A  eeste  cause, 
pour  éviter  plus  grands  intonvénients,  entendant  mesmes  que  les  Anglois,  aians  biens 
pardeçà,  commenchiont  à  se  retirer,  à  fin  que,  cependant  que  l'on  nous  méneroit  de  delà 
en  parolies,  l'on  ne  nous  frustrasl  des  moyens  par  où  nous  pourrions  parvenir  à  l'in- 
dempnité  des  subjects  et  parliculièremcnt  desdicts  Genevois,  qui  y  ont  faict  domicilie 
comme  dessus,  fumes  forcés  et  nécessités  de  venir  au  contre-arresl  des  personnes  et 
biens  des  Anglois  se  trouvant  pardeçà,  tant  et  jusques  à  ce  que  la  main  levée  en  fût 
accordée,  et  le  tout  remis  au  premier  estât  selon  les  termes  des  traictés.  Et  touteffois 
pour  (icnionstrer  par  effect  que  nous  ne  demandions  aultre  chose  que  de  trouver  moyen 
pour  que  ces  didicultés  cessassent  et  ne  vinssent  plus  avant  et  que  tous  empeschemens 
et  scrupules  fussent  promptement  ostés,  nous  envoyasines  vers  ladiele  dame  Royne 
maistre  Christophle  d'Assonleville,  conseiliier  du  Conseil  privé  de  Sa  Majesté,  pour  luy 
faire  entendre  tout  ce  que  dessus  et  la  requérir  de  faire  effeeluellement  relaxer  l'arrest 
tant  desdicts  deniers  (jue  de  tout  ce  que  s'en  estoit  ensuyvy,  et  sans  frais,  ny  intérest 
des  marchans  ou  subjects,  avec  charge  de  dire  que  si  elle  l'aeeordoit,  nous  serions  aussi 
eontens  de  faire  le  semblable.  Mais  tant  s'en  faull  que  ladicte  dame  s'en  soit  accomodée, 
que  au  contraire  elle  ne  luy  a  jamais  voulu  donner  audience  vers  sa  personne,  et, 
quoy  que  l'on  aye  dit  audict  d'Assonleville  du  désir  qu'elle  avoit  de  demeurer  en  paix 
et  bonne  voisinace,  tesmoigne  le  contraire  par  continuation  non-seulement  d'arrest  sur 
arrest,  mais  de  robberycs  et  voleryes  par  mer  du  long  les  cosles  marynes  de  pardeçà, 
lesquelles,  si  bien  l'on  a  désadvoué  de  bouche,  l'on  les  a  touteffois  advoué  de  fait,  lais- 
sant les  pirates  sortir  et  entrer  es  ports  d'Angleterre,  sans  en  faire  démonstration,  ny 


4()8  RELATIONS  POLITIQUES 

réparation,  oultre  les  estranges  ternies  dont  on  a  usé  à  l'endroit  dudiet  Ambassadeur 
de  Sa  Majesté,  comme  il  pourra  vous  compter  par  le  menu.  El  enfin  pour  toutte  con- 
clusion ladicte  daine  a  fait  déclairer  audict  d'AssonievilTe  qu'elle  ne  vouloit  alors 
accorder,  ny  refuser  la  restitution  des  deniers  qu'elle  avoit  fait  arrester,  tant  et  jusques 
à  ce  que  tous  les  différens  estans  entre  Sa  Majesté  et  elle,  tant  en  Espagne  que  pardeçà, 
fuissent  widés  et  déterminés,  ce  que  résolulivement  elle  ne  vouloit  faire  si  non  aveeq 
commissaires  aians  povoir  de  Sa  Majesté,  à  laquelle,  cependant  que  ledict  d'Asson- 
leville  esloil  là  besoignanl,  elle  avoit  escript  une  lettre  pour  justification  de  son  fait. 

Voilà  en  sommaire  le  fondement  de  l'affaire  et  en  quoj  il  consiste  jusques  à  cest 
heure.  Ce  que  vous  pourrez  eneoires  entendre  plus  particulièreipent,  et  mesmes  le  but 
où  la  Royne  semble  tendre,  par  la  relation  de  ce  que  ledict  d'Assonleville  pa«sa  aveeq 
quelques  prineipaulx  de  son  Conseil  le  xxij"  de  febvrier  dernier,  dont  vous  sera  baillé 
copie,  et  de  ce  que  y  est  suciédé  depuis,  serez  partieulièrement  informé  [tar  ledict 
Ambassadeur. 

Or,  estant  Sa  Majesté  advertye  du  tout,  s'est  enfin  résolue  de  luy  escripre  une  lettre, 
en  la  substance  que  vous  verrez  par  la  copie,  qui  vous  sera  délivrée  aveeq  la  mesme 
lettre.  Et  d'autant  que  Sa  Majesté  s'est  remis  à  nous  d'envoyer  ladiete  lettre  et  faire 
traiter  cest  affaire  par  personnaiges  que  nous  jugerions  les  plus  souflisant  et  plus  )doine$ 
à  charge  de  telle  qualité,  nous  confiant  et  ayant  regard  à  vos  prudence,  dis<réiion, 
dextérité  et  léaulté,  fusmes  advisés  de  la  vous  commettre.  Et  suyvantee  vous  requérons 
de  la  part  de  Sa  Majesté  vouloir  partir  et  aller  audiet  Angleterre  en  la  plus  grande 
diligence  qu'il  vous  sera  possible,  où,  estant  arrivés,  sera  besoiiig  que  premièrement  "et 
avant  toutte  œuvre  vous  adressiez  audict  Ambassadeur  de  Sa  Majesté,  auquel  nous 
escripvons  aussi  lettres  que  vous  luy  délivrerez,  et  que  vous  eommuiii(|ui(  z  aveeq  luy 
eeste  vostre  charge  et  instruction  afin  que,  après  avoir  conclu  par  insernble  du  chemin 
(|ue  conviendra  tenir  pour  venir  au  but  que  se  prétend,  il  puisse  demander  ou  faire 
demander  vostre  audience  vers  la  Royne.  Et  vous  trouvant  vers  icellc,  à  telle  heure 
qu'elle  vous  aura  mandé,  en  présence  dudiet  Ambassadeur,  luy  présenterez  lesdictes 
lettres  de  Sa  Majesté  aveeq  ses  afTectueuses  reconmiandations  à  sa  bonne  grâce,  et 
semblablement  celles  que  nous  lui  escripvons  en  crédence  sur  vous  en  conformité  des 
aultres  avec  nos  humbles  recommandations.  Et  luy  déclairerez  de  par  Sa  Majesté  que, 
selon  qu'elle  aura  veu  on  pourra  bien  voir  par  les  mesmes  lettres.  Sa  Majesté  lia  receu 
les  siennes  et  l'eseriply  joint  touchant  la  rétention  desdenit  rs  qu'elle  avoit  fait  arrester, 
et  ce  que  depuis  en  estoit  ensuivy,  et  que  le  mesmes  avoit  aussi  Sa  .Majesté  bien  parti- 
culièrement entendu  (lar  nous,  sur  quoy  Sa  Majesté  vous  a  enchargé  de  luy  dire  qu'elle 
n'a  fieiilt  délaisser  d'estre  marry  et  trouver  estrange,  aiant  regaid  à  la  vraye  amitié  et 
la  mutuelle  et  fraternelle  bénévolence  d'entre  elle  et  ladicte  dame,  qui  (comme  ladicte 
dame  mesmes  réfère  en  ses  lettres)  est  tant  anchienne,  assavoir  dois  le  temps  des 


DKS  PAYS-BAS  ET  DE  L  A^GLEÏEUKE.  469 

ayeiilx  et  bysajeulx  el  aultres  prédécesseurs  de  Leurs  Majestés,  perpétuellement  cl 
constamment  entretenue  et  conservée  jusques  au  temps  présent,  confirmée  de  si  estroits 
el  si  fermes  lyens  d'alliances  el  confédérations,  et  enfin  renouvelée  du  costel  de 
Sa  Majesté  d'oHices  el  tesmoignaiges  d'amour  et  bénévolence  muluelle  qui  n'cslionl  à 
déseslimer,  (in'il  >  soit  entrevenu  chose  qui  pourroit  tirer  avec  soy  cause  d'offence  el 
occasion  de  (iiierclle  et  empesciiement  au  progrès  de  cette  amitié  el  bénévolence,  l'im- 
portance de  laquelle  pour  tous  deux,  et  des  royaulmes  et  subjeels  d'une  part  et  d'aultre, 
ladicle  dame  peult  et  doibt  considérer  que  les  choses  faites  et  advenues  d'une  pari  el 
d'aultre  (auxquelles  il  est  si  facile  de  trouver  remède)  ne  peuvent  et  ne  doibvenl 
empcscher,  ny  interrompre  aveiq  laison  la  continuation  d'une  telle  amitié  et  fraler- 
nelle  bénévolence  de  si  longtemps  invétérée,  et  que  parlant  aussi  il  ne  a  semblé  a 
Sa  Majesté  nécessaire  d'excnser  ou  justifier  ce  que  est  passé  d'une  part  et  d'aultre,  ny 
à  que  se  doibt  attribuer  el  rejecter  la  eoulpe,  d'autant  que  telles  disputes  ne  servent 
guaires  pour  réconcilier  les  cœurs  et  satisfaire  aux  offenses,  ains  bien  souvent  donnent 
occasion  nouvelle  de  contentions  el  enemitiés  ;  et  toulteffois  que  Sa  Majesté  ne  pœult 
obmettre  de  dire  que  si  bien  la  Royne,  en  faisant  détenir  les  deniers  (que  a  esté  le  com- 
menebement,  cause  et  source  de  tout  ce  que  s'en  est  ensuivy),  csloit  d'intention  de 
pourveoir  qu'ils  fussent  conduits  es  pays  de  pardcçà  avec  plus  de  sécurité,  facillité  et 
commodité,  considérant  que  après  l'on  a  usé  de  tant  de  délays  en  In  relaxation  et 
restitution,  et  qu'ils  sont  esté  transportés  du  lieu  el  arrière  des  personnes  vers  lesqu<'ls 
ils  aviont  estes  déposilés,  et  mis- en  mains  d'aultres,  tnesmcs  en  mains  d'officiers  de  la 
Royne,  c'estoil  i't  la  vérité  ung  grand  arijument  pour  soiibçonncr  et  jugier  que  ladicle 
détention  avoit  esté  faiete  à  aulne  fin,  el  que  partant  nous  avions  esté  jusirmenl  occa- 
sionnés quasi  deffensivement  de  procéder  au  eontre-arresl ;  et  de  tel  cinimencemenl 
est  aussi  ensuivi  après  ce  que  par  ordonnance  de  la  Royne  s'est  fait  en  la  détention  des 
personnes,  navires,  marchandises  el  biens  des  subjets,  amys  et  confédérés  de  Sa  Majesté 
jusques  à  venir  si  avant  que  l'on  ha  usé  et  procédé  avecq  l'Ambassadeur  ordinaire  de 
Sa  Majesté  résident  vers  elle  et  lediel  Conseillier  d'Assonleville,  envoyé  par  nous  au 
nom  de  Sa  Majesté,  de  si  nouvelle  el  si  inusitée  façon  de  faire  que  Sa  Majesté  ne  peult 
aussi  délaisser  de  dire  que  l'arrest  de  ses  deniers  ne  se  peult  justifier  à  couleur  que 
l'on  allègue  qu'ils  n'apparteniont  à  Sa  Majesté,  mais  à  niiirchans  privés;  car,  oires  (pio 
ainsi  fût,  que  encoircs  est-il  eler  qu'ils  ne  se  poviont  airesier  avecq  raison,  comme  y 
répugnant  ouvierlemenl  les  paclions,  confédérations  el  entiecours,  tant  plus  que  lesdiels 
deniers  estiont  destinés  à  Sa  Majesté  et  à  son  service  el  délivrés  aux  marcbans  en 
Espaigne  avecq  condition  et  convention  expresse  de  les  envoyer  pardeeà  pour  en  pajer 
les  gens  de  guerre  et  pour  aultres  affaires  de  Sa  Majesté;  et  que  ce  néanimoins,  comme 
qu'il  soit,  quelconque  ait  (  sié  la  cause,  il  n'y  a  double  qu'il  ne  soit  en  la  puissance  d'elle 
et  qu'il  ne  dépende  de  sa  volonté  d'osier  enlièrement  loutics  occasions  de  différens, 


470  RELATIOINS  POLITIQUES 

querelles  et  offences,  comme  elle  fera  si  les  deniers  se  relaxenl  et  les  personnes,  navires, 
marcliandises  et  généralement  tons  hiens  des  subjects,  amys  et  eonfédérés  se  restiiuent 
efTectuellement  et  toutes  choses  se  réduisent  du  tout  en  son  premier  estai,  de  sorie  que 
ceulx  à  qui  ils  appartiennent,  les  puissent  seurement  et  librement  tirer  dehors  el 
emmener;  que,  si  elle  le  fait  faire,  la  chose  démonstrera  en  soy  à  tout  le  monde  quelle 
aura  esté  l'irilenlion  et  le  conseil,  et  demeurera  l'amilié  entre  Leurs  Majestés  en  effect 
et  en  cslinialion  d'ung  eliascun  entière  el  inviolée  et  de  eest  argument  et  lesmoignage 
de  nouveau  confirmée;  mais,  se  faisant  aultremenl  ou  différant  ceste  restitution  ou 
interposant  quelque  chose  qui  puisse  donner  matière  de  déiay,  qu'il  n'y  aurn  homme 
de  bon  jugcineni  qui  n'estime  que  le  conseil  et  intention  de  la  Roync  eût  esté  tout 
;iuitre;  et  comme  cela  seroil  tant  esloigné  de  l'aniiiié  qu'est  entre  Leurs  Majestés  et 
tant  desvoyé  de  la  tant  anehienne  et  fraternelle  intelligence  et  bénévolence,  Sa  ^Injesté 
ne  le  peiilt  croire,  ny  attendre  de  la  Royne,  de  laquelle  elle  ne  se  peult  promettre  si- 
non toutle  bonne  volonté  en  son  endroit,  oullre  ce  qu'elle  attribue  aussi  à  sa  prudence, 
faisant  compte  qu'elle  considérera  le  poix  et  importance  de  ecsl  affaire,  quels  ilomaiges 
et  maulx  s'en  pourriont  ensuyvre,  et  qu'elle  ne  vouidra  prester  l'oreille  el  moins  suyvre 
les  conseils  de  eeiilx  qui  par  affection  ou  passion  particulière  et  cherchant  leur  proflit 
privé  ne  tâchent  cpié  de  troubler  la  paix  et  repos  publicque  et  tirer  les  cœurs  aultre- 
menl amys  en  discorde  et  partout  esmouvoir  guerres  et  dissentions  par  diverses 
inventions  et  ehosis  controuvées  à  leurs  propos;  et  que,  pour  autant  que  nous  sûmes 
iey  représentant  la  personne  de  Sa  Majesté,  authorisés  comme  il  convient,  si  proches 
d'elle,  informés  de  l'affaire  el  de  l'intention  de  Sa  Majesté,  conmie  la  Royne  verra  par 
ses  lettres,  Sadicte  Majesté  s'en  est  entièrement  remis  à  nous.  El  que,  suyvant  ce,  vous 
avons  envoyé  à  ce  propos  vers  elle  pour  luy  déclarer  ce  que  dessus  par  ordonnance 
expresse  de  Sa  Majesté,  laquelle  se  confie  que  ladicte  dame,  suyvant  sa  prudence  el 
grand  jugement,  restituera  touttes  choses  el  conséquamment  l'aneliienne  amitié  au 
premier  estai,  sur  quoy  vous  avez  charge  de  savoir  son  intention. 

Si  elle  parle  du  dclay  qui  est  enirevenu  avant  que  Sa  Majesté  luy  ait  fait  responce, 
en  tel  cas  et  non  aiiltrement,  pourrez  dire  que,  comme  sn  lettre  avoit  esté  envoyée  à 
l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  en  France,  lequel  la  renvoya  ici  en  nos  mains,  nous,  esti- 
mants que  le  Conseillicr  d'Assonleville  retourneroit  de  jour  à  aultre  d'Angleterre  avecq 
fructueuse  responce,  comme  se  debvoil  attendre  d'une  demande  si  juste,  el  que  l'aianl 
nous  en  pourrions  incontinent  adverlir  Sa  Majesté  pour  luy  faire  trouver  les  choses 
passées  meilleures,  nous  guardasmes  ladicte  responce  quelque  temps,  laquelle  a  aussi 
lardé  de  tant  plus  en  chemin  pour  le  tour  qu'il  failloit  que  le  courrier  fil  à  cause  des 
troubles  de  France,  et  depuis  qu'elle  est  arrivée  en  Espagne,  Sa  Majesté  a  esté  quasi 
tousjonrs  d'une  part  cl  d'aullre  hors  du  lieu  de  sa  résidence  ordinaire,  qui  est  la  cause 
du  délay.  Mais,  si  elle  ne  parle  comme  <i<'ssus,  ne  ferez  aussi  semblant. 


DES  PAYS-BAS  ET  UE  LAINGLETËKHE.  471 

Si  elle  prétend  de  vous  remetlre  à  son  Conseil,  vous  luy  direz  que  vous  n'avez  charge; 
aucune  de  vous  adresser  à  aiiltre  qu'à  elle,  ny  d'enirer  en  dispute  ou  justification  du  fait 
d'ung  coslel,  ny  d'aullre,  mais  de  savoir  d'elle  son  intention,  comme  dessus,  sur  la 
restitution  et  remise  de  ces  choses  en  son  premier  estai,  puisque  les  disputes,  comme 
vous  luy  aurez  déclaré  auparavant,  n'y  peuvent  apporter  aucun  bien. 

Si  elle  dit  qu'il  fault  traietcr  et  wider  loutles  les  difficultés  ensemble  tant  vieilles, 
dépendants  de  l'enlrecours  de  i'ung  pays  à  l'aultre,  que  ces  dernières,  luy  respondrez 
que  celles-là  n'ont  riens  de  commun  avec  cestcs,  ci  qu'il  n'y  a  pour  quoy  mesler  I'ung 
avecq  l'aultre,  mais  qu'il  fauli  que  ce  que  est  à  ceste  heure  en  question  soit  widé  et 
effectué  premiers,  de  sorte  que  à  eeste  cause  il  n'y  demeure  aucune  occasion  de  doléance, 
ny  d'ombre  d'une  part,  ny  d'aultre. 

Si  elle  se  plaint  de  ce  que  auroit  passé  en  Espaigne  à  l'endroit  de  son  Ambassadeur 
et  aultrement,  reguarderez  de  le  glisser  et  vous  en  desmesler  par  dire  que  si  l'on 
vouloit  entrer  en  ces  menutés,  elle  peull  jugier  s'il  y  a  faulte  de  matière  de  se  doulloir 
au  contraire  du  mauvais  traittement  que  a  reccu  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  en 
Angleterre  :  mais,  comme  semblables  doléances  ne  monsirent  le  chemin  pour  radoulcir 
les  choses  d'une  part  et  d'aultre,  vous  n'en  voulez  plus  faire  mention. 

Et  d'aullantque  par  les  rapports  duilict  d'Assonleville  nous  entendons  qu'elle  se 
plaint  de  l'ingratitude  dont  nous  aurions  usé  en  son  endroit,  en  cas  qu'elle  viengne  aussi 
à  refreschir  ce  point,  vous,  seigneur  marquis,  en  tel  cas  et  non  aullrenienl,  l'en  désa- 
buserez, luy  lesmoignant  le  contraire,  comme  celluy  qui,  depuis  nostre  advénemenl 
pardeçà,  avez  esté  continuellement  près  de  nostre  personne  et  povez  avoir  remarqué  nos 
actions  :  bien  luy  povez  vous  dire  de  nostre  part  que  nous  ne  trouvons  point  estrange 
si  les  rebelles  de  pardeçà  et  leurs  fauteurs,  qui  ont  semé  tant  de  bourdes  par  toulle 
l'Allemagne  et  ailleurs  pour  nous  rendre  odieux  et  s'en  servir  à  leur  advantaige,  ont 
aussi  tâche  de  faire  croire  le  mesmes  à  la  Royne  par  mille  inventions  et  subtilités;  mais 
que  nous  la  tenons  tant  prudente  et  saige  (|u'elle  aura  plus  de  regard  à  nos  actions,  qui 
ne  tendent  sinon  au  service  du  Hoy  nostre  maislre  et  à  contenir  ses  pays  et  subjects  en 
l'obéissance  qui  luy  est  deue,  que  non  à  ce  que  disent  ceux  qui  s'en  veullenl  exempter 
et,  pour  parvenir  à  leurs  desseings  ambitieux,  ont  perturbé  le  hault  et  le  bas,  lesquels 
il  luy  emporte  comme  h  tous  aultres  princes  estre  rengés  à  la  raison  pour  le  pernicietdx 
example  que  c'est  à  tous  aians  vassaulx  et  subjects  à  gouverner;  aussi  que  une  des 
principales  charges  que  nous  avons  de  Sa  Majesté,  est  d'entretenir  avecq  elle  toutte 
bonne  voisinance,  en  quoy  elle  ne  Irouvcrra  jamais  avecq  la  vérité  que  nous  nous 
soions  oubliés. 

Vous  ne  sonnerez  mol  de  vous-mesmes  de  la  restitution  réciprocque  de  pardeçà  ; 
mais,  si  l'on  la  met  en  avant,  demanderez  comment  Ton  l'enlend,  assavoir  si  l'on  entend 
faire  la  restitution  du  costel  de  delà  de  sorte  qu'il  n'y  ait  que  redire  et  révocquer  tout 


472  RELATIONS  POLITIQUES 

ce  qui  a  esté  innové  depuis  le  comnienchement  de  ces  arrests  ei  remeltre  en  son  premier 
esial,  lani  au  regard  des  placcarts  ei  ordonnances  que  de  ce  que  peult  avoir  esié  Iraillé 
(l  innove  à  Hambourg,  Empden  ou  ailleurs  au  préjudice  des  commerçans  de  pardcçà; 
et,  s'ils  monstrenl  intention  de  le  faire,  respondrez  que  aussi  scra-l'on  content  de  faire 
le  ine?me  de  ce  costel  des  choses  ensuivies  depuis  ledicl  commcnchcment  des  arrests, 
tiint  paideçà  que  en  auitrcs  pays  de  Sa  Majesté.  Vray  est  que  Icdict  d'Asso;ileville  avoit 
cliargede  faire  offre  de  la  restitution  réciproque  en  demandant  que  l'on  la  fil  du  costel 
de  delà,  et,  comme  s'entend  par  sa  relation,  il  l'ha  ainsi  déclairé  à  ceulx  du  Conseil  de 
la  Royne;  mais,  comme  vous  allez  là  de  la  part  de  Sa  Majesté  et  non  de  la  nosire,  il  est 
mieulx  de  guarder  la  réputation  de  Sa  Majesté  que  de  venir  à  ce  |)oiiit  de  restitution 
réciprocque  de  plain  sauit,  mais  y  condesccnderez  selon  le  propos  que  se  tiendra  du 
costel  de  delà  de  degré  en  degré. 

Saccoidant  ainsi  la  chose  d'ime  part  et  il'aultre,  dresserez  et  passerez  iingacie  avecq 
l'intervention  dudicl  Ambassadeur  de  Sa  Majesté  de  la  main-levée  et  reslablissemenl 
réciprocque  de  toutes  choses  en  leur  premier  estât  et  de  tout  ce  que  en  dépend,  pro- 
mettant le  faire  advouer  et  ratifier  de  par  nous  au  nom  dé  Sa  Majesté,  voires  et  de 
Sa  Majesté  propre,  estant  besoing,  à  l'effect  de  quoy  vous  seront  délivrés  deux  pouvoirs, 
l'ung  de  Sa  Majesté  sur  nous  et  l'aultre  de  nous  sur  vous,  que  vous  pourrez  exhiber  à 
son  temps. 

Mais,  si  vous  voyez  que  la  Royne  tiegne  ferme  à  non  se  vouloir  ranger  à  la  raison, 
comme  il  est  assez  à  craindre  qu'il  n'y  aura  faulte  de  ceulx  d'alentour  d'elle  qui  lâche- 
ront de  le  liiy  dissuader  pour  le  compte  particulier  qu'ils  peuvent  desjà  avoir  fait  d'en 
faire  leur  prouflii  :  vous,  seigneur  marquis,  cercherez,  audicl  cas,  moyen  de  parler  à  elle 
à  part,  et  luy  remonstrcrez  avec  l'authorité  et  décence  que  convient  à  la  charge  que 
vous  avez,  qu'elle  doiht  penser  ce  que  le  refus  d'une  chose  si  juste  et  si  notoirement 
contre  les  traittés  peult  importer,  et  combien  le  moindre  prince  du  monde  s'en 
vouldroit  rescnlir,  lant  plus  ung  prince  tel  que  Sa  Majesté,  laquelle  auroii  trop  de 
matière  par  là  de  croire  qu'elle  ne  fait  compte  de  son  amitié  et  alliance,  ny  des  traittés 
qu'ils  ont  par  ensemble,  bien  au  contraire  de  ses  prédécesseurs  qui  l'ont  aultresfois 
aultrement  estimé,  comme  Sa  Majesté  confie  qu'elle  fera  encoires,  et  qu'elle  vouidra 
maintenir  paix  et  amitié  avecq  luy  qui  luy  est  si  estroitement  allié  et  de  qui  elle  ne 
peult  dire  avoir  receu  juste  matière  de  desplaisir,  mais  au  contraire  toutte  faveur,  amitié 
et  bienfaits  qui  ne  méritent  d'estre  mis  en  oubly  ;  et  qu'elle  ne  se  doibt  point  laisser 
abuser  de  ceulx  qui  lui  youldroient  rendre  la  grandeur  de  Sa  Majesté  suspecte,  ains 
considérer  que,  tant  plus  puissans  amis  et  confédérés  qu'elle  a,  tant  plus  se  doibt-elle 
tenir  pour  asseurée,  cl  que  si  elle  veult  bien  réduire  à  mémoire  toutes  les  actions  de 
Sa  Majesté,  trouvera  qu'elle  s'est  toujours  contentée  du  sien  sans  avoir  jamais  empiété 
un  pied  de  terre  sur  son  voisin,  quelques  occasions  (|u'elle  en  ait  eu  et  ait  encoires  de  se 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  473 

venjçer  des  aneliienncs  enncmiliés,  s'il  estoit  aullrc,  cl  que  enfin  elle  se  souviengnc  (|uc 
ce  pcull  toucher  plus  à  elle  (|ue  à  ccuix  de  son  Conseil,  et  de  l'anchien  proverbe  qui 
dit  que  conseillers  ne  sont  point  payeurs,  avoe  aullrcs  termes  servant  à  ee  mesnic 
propos,  sans  user  de  propos  eominatoires,  mais  tels  qui  la  puissent  esmouvoir  et  faire 
penser  en  arrière. 

Kl  de  quelque  sorte  que  la  négociation  succède,  ne  convient  que  vous  bougez  de  là 
sans  nostre  expresse  cliarge,  mais  nous  advertirez  de  temps  à  aultre  du  progrès  de 
voslrc  besoignc  et  de  louttes  aulires  occurences  de  delà  et  des  difficultés  qui  s'y  oiïreront 
si  aucunes  y  a,  procurant  que  nous  aions  de  vos  nouvelles  le  plus  souvent  que  vous 
sera  possible,  et  vous  conduisant  au  demeurant  selon  la  confidence  que  Sa  Majesté  et 
nous  avons  de  vous. 

Fait  à  liruxelles,  le  ...  de XV''  soixante-neuf. 

{Arehives  du  Rnijaume  à  liruxelles.  .Vcg.  d'Angleterre,  Instruclions,  p.  291, 
et  Néy.  de  Vilelli,  p.  102.) 


MDCCCCLXIV. 

Le  duc  d'.-llbe  à  la  reine  d Angleterre. 

(BRUXELI.es,  30  SEPTEMBnK  <5C9.) 

Lettre  de  créance  pour  Chiappino  Vilelli. 

Trés-liaulle,  lrès-exeellen(e  et  irès-puissantc  Princesse, 

Le  Hoy,  mon  maistre,  envoyé  à  Voire  Majesté  la  lollre  que  luy  préseniera  le  seigneur 
marquis  de  Celona,  porteur  de  cesie,  lequel,  en  cnsuyvanl  la  charge  de  Sa  Majesté,  j'ay 
commis  pour  aller  trouver  la  Votre  et  luy  faire  entendre  ee  que  Sa  Majesté  m'a  com- 
mandé. 

Va  comnu;  loul  le  but  d'ieclle  lend  à  veoir  louttes  choses  osices, qui  pourrionl  refroider 
la  tant  ancienne,  vrayc  et  IVatirnelle  amitié  que  a  esté  entre  Vos  Majestés  et  leurs  pré- 
décesseurs jiisques  il  mainlenani,  je  ne  puis  délaisser  de  vous  supplier,  .Madame,  qu'il 
vous  plaise  donner  audit  Marquis  de  Celona  bénigne  audience  et  le  croire  en  ee  qu'il 
luy  dira,  de  jiar  Sa  Majesté,  comme  icelle  requiert  la  Vôtre  par  sesditles  lettres,  lequel 
Marquis  j'ay  bien  voulu  faire  accompaigner  de  Messeigneurs  Jehan  Funkius,  j^révosl  de 
Tome  V.  (}() 


474  RELATIONS  POLITIQUES 

S'-Scvcrin  en  Couloigne,  pour  conseillier,  el  Jacques  de  la  Torrc,  secrétaire  de  Sadite 
Majesté  '. 

Très-haulie,  très-excellente  el  très-puissante  Princesse,  je  prie  à  Dieu  qu'il  vous  ait 
en  sa  sainte  guardc. 

De  Bruxelles,  le  dernier  jour  de  septembre  loG9. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  Instructions,  p.  500, 
et  Nég.  de  Vilelli,  p.  90;  Bril.  Mus.,  Galbu,  C.  III.) 


MDCCCCLXV. 

Le  duc  d'/ilbe  à  don  Guérau  d'Espès. 

(Bruxelles,  S  octobre  1569.) 
Celle  lettre  lui  sera  remise  par  Vilelli. 

El  scnor  Marques  Cliappin,  que  esta  dara  a  V.  M.,  va  ay  a  tralar  de  los  negocios  que 
por  mis  antécédentes  le  tcngo  scripto,  y,  no  offreciendose  cosa  de  niievo  que  poder 
scrivir,  scrviran  eslos  ringlones  solamenle  para  dceir  que  dcl  diclio  scnor  Marques 
entendera  V.  M.  quanto  quisiere  saber,  pues  le  tiene  de  dar  parte  de  lodo.  V.  M.  le 
guiara  y  alunibraia  de  quanto  viere  convenir  al  servicio  de  Su  Mag"  y  me  yra  dando 
aviso  con  todas  las  occasiones  de  lo  que  se  liiziere. 

De  Brussellas,  li  de  octobre  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fo).  196.) 

'  La  lellrc  de  Philippe  II  à  Elisabeth,  que  Vilelli  était  chargé  de  rcmeUre,  portail  la  date  du 
iO  juillet  1569.  La  reine  d'Angleterre  y  répondit  le  20  décembre. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  473 

MDCCCCLXVL 

Don  Gîiérau  d'Espès  à  Georges  Speke. 

(LONonES,  7  OCTOBRE  1569.) 

Nouvelles  i)Iaintcs  contre  les  commissaires. 

liilciitlcndi)  (|iic  quesii  comisaiii  si  nicllono  in  ordine  per  |)artirc  c  venilere,  marivi- 
gliato  iiiolto  da  qiicslo,  limanilo  a  Melcliior  che  lo  dica  a  V.  S.  con  caria  pcr  il 
Sccictario  Cecil,  qiie  inandi  ccssar  a  la  die  laiilo  esfrcnati.  lo  supplico  a  V.  S.  si  degni 
prciidcr  oncor  qiieslo  irabaglio  in  incaminarlo. 

Ben  poira  V.  S.  ccrtificar  dello  seùor  Sccrelario  corne  si  fccc  inicndcre  ;d  Doclor 
Dale  que  si  cosso  nel  inforinalo  pcr  il  passaporlo  donato  da  Sua  Macsla  a  quclli  que 
lian  da  vcnire  c  quando  non  si  fosse  aitro  ordine  pcr  far  cessar  (|ucslo  malcficio,  il  che 
non  lieda  crcdere,  vcnga  nlira  comissionc  pcr  il  giudice  del  Almiraglio,  eeessino  qucsii 
lihaldi  da  le  suc  roberic,  Supplico  a  V.  S.  niandi  espcdir  a  Meicliior  il  piu  presto  clie 
sia  possibile  e  a  nie  coniandi  corne  a  suo  ser\ilore  che  provero  sono  ohligalo  a  serlo. 

Di  Loiidra,  a  7  de  octo!)re  15G9. 

(Record  office,  Cal.,  i\°  402.) 

MDCCCCLXVn. 

Avis  des  Pays-Bas. 

{A^VElls,  9  OCTOBRE  156!»,) 

Dcbarqueiiient  des  Gucux-dc-iiior  au  Texel  ;  ils  se  sont  empares  de  cent  soixante-dix  navires.  — 
Leur  chef  est  M.  de  Uolhai]i.  —  Armements  du  duc  d'Albc.  —  Nouvelles  d'Aulriclie.  —  Dcjiart 
de  Vitolli. 

Liltic  or  no  newes  is  hcrc  spokcn  of  Frauncc,  but  altogetlier  of  certayn  Walcrgewcs 
willi  7  sliipcs  of  warr,  appoynled  wcllc  at  ail  assayes,  arc  fallen  willi  llic  resl  of  Ilolland 
al  a  place  callcd  ihe  Tasell,  wher  llie  sayd  pirals  landod  and  for  liie  lynie  used  sucli 
violence  as  ihcy  could,  puliingcerlen  riche  men  loraunson,  whieli  cam  in  ihcir  liands, 
and  so  retircd  a  shipe  bord  witbout  any  annoyancc  agayn.  Since  which  tymc,  as  ihe 


476  RELAÏlOiNS  FOLIllQUES 

iiewes  is  comc  froin  Anislciilnmc,  llie  sayd  pirates  liavc  laken  lo  llje  iiombcr  of  170 
sayll  of  shipcs  one  an  olhcr,  whcrof  ccrlayn  wliich  bcsl  likeil  Ihcm  thcy  carricd  away 
willi  ifiem  lo  ihc  River  of  Enics  arul  llic  resl  put  to  ransonie  acconliii','  to  llicir  burden, 
wherby,  as  ihe  computation  is  mad,  ihcy  hâve  avanccd  to  ihe  somc  of  5  or  400,000  dol- 
lars at  lest.  Tlie  cheif  capitayn  is  ealled  Mons.  Dollain.  Thèse  revers  are  mticli  fercd  as 
vvel  by  iand  as  sea,  and  tlicrfor  the  Duke  halh  sent  a  power  of  men  into  Holland  for  the 
garding  of  ihe  contiy,  as  aiso  sent  oui  commandement  for  ibe  armiiig  oui  of  sliips  lo 
take  ihem.  Now  ibey  aregonne,  which  todo  men  are  as  willing  as  ye  bearc  to  the  slack. 

Tlie  ncvvcs  from  Vencs  vvilh  the  last  Iclters  say  tlier  is  a  grcat  burl  donc  ilicr  by 
niisfortune  of  gunpowder  in  tlie  Arcbinold  of  3  towers,  therin  which  wcre  ladcn  vvilh 
powdcr,  the  which  in  the  night  betwcen  one  and  two  of  the  clock  was  set  on  firc,  by 
igbtening  as  som  say,  and  others  say  donc  by  ireason,  the  which  halh  wholly  sub-, 
vcrlcd  2  or  5  monasleries,  dcstroycd  muchc  provision  in  the  sayd  Arcbinold  and  ovcr- 
thrown  many  howsi  s  wilb  dcslruclion  of  much  pcopic  :  so  fcarfull  was  the  tcrror  for 
the  tyme  as  nothing  evcr  hard  of  more. 

Now  Shapyn  Vilclle  is  deparlcd  bons  loward  England,  who  as  some  say  of  birih  as 
noble  as  some  borne  in  Estchcpe  or  S'-Nicbolas  sbainbles,  notwilbstanding  for  bis 
vvisdome  and  virtues  to  be  honond,  bcing  wcll  applicd,  wiîh  wliom  goclb  one  over  thaï 
cam  from  ye  Pope. 

{Uriliih  Muséum,  Tihir,  B,  \\.\ 


MDCCCCLXVUI. 

Chiappino  Fitelli  au  duc  d'Albe. 

(GlIAVELINES,  10  OCTOBRE  1369.) 

Il  réclame  de  nouvelles  iiislrnclions  sur  la  suite  à  donner  à  son  voyage. 

J'ay,  à  huyct  heures  de  ce  soir,  rcceu  les  lettres  de  Voire  Excellence  en  date  du 
viij"  de  ce  mois  avec  ung  postdate  du  ix",  par  lesquelles  elle  m'cscript  avoir  reccu 
celles  que  j'avoyc  escripl  à  Vostre  Excellence  à  mon  arrivée  en  la  ville  de  Bruges, 
ensemble  la  lettre  à  moy  escripte  par  le  lieutenant  du  S'  de  Cressonnière  en  cesic 
ville,  commandant  que,  si  à  mon  arrivée  à  Calés  trouvasse  Icsdicles  nouvelles  vrajcs, 
de  incontinent  en  advenir  Vostre  Excellence,  et  despescher  à  Don  Gcrau  ung  homme 
exprès,  et  l'adviser  d'avoir  esté  adverty  que  la  Royne  auroit  révocqiié  mon  saulf-conduict. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  477 

adiin  (rcnicndre  d'elle  la  cause  de  ladiele  révocation  et  aclcndre  sur  ce  sa  rcsponce,  et, 
en  cas  que  ne  trouvasse  aulcune  certitude  desdictes  nouvelles,  passer  oullrc  et  de  con- 
tinuer mon  voiaige. 

Et  par  iedict  postdate,  Vosire  Excellence  m'adveriil  de  la  réce;ilioii  de  certaines  let- 
tres dudicl  Don  Géran,  du  dernier  du  mois  passe,  contenant  que  l'on  avoit  Iraicté  sur 
la  susdicte  révocation,  mais  que  riens  n'en  avoit  esté  résolu,  me  commandant  atant,  si 
audict  Cales  je  ne  trouvasse  ladiele  révocation,  de  passer  oullrc,  sans  actendrc  aultres 
nouvelles  et  d'advcrtir  Vosire  Excellence  d'heure  à  aullre  du  succès  de  ma  négo- 
ciation. 

Et  pour  ce  que  les  lettres  de  Vosire  Excellence  ne  font  mention  de  !a  réception  des 
lettres  de  Milort  Coban,  gardien  des  Cincq  Ports  d'Angleterre,  escriptes  aux  Gouver- 
neurs de  Gravelinges  et  Dunckercke  ou  leurs  lieutenans  (envoyées  an  secrétaire  Cour- 
teville  par  le  lieutenant  dudicl  Gouverneur  d'icy,  pour  les  communicqtur  à  Vosire 
Excellence,  dont  j'envoye  avec  cestes  copie  cy-enclose,  j'ay  esté  en  double  si,  non 
obstant  le  conimandcnienl  de  Voslrediclc  Excellence,  je  debvoye  passer  oullrc,  sans 
premièrement  avoir  eu  sa  rcsponce  sur  l'advertence  des  lettres  dudicl  Coban.  Fina- 
blenienl,  pour  non  faire  chose  qui  pouroit  olfcnser  Vosire  Excellence,  considérant 
mesmes  que  mon  parlement  ne  se  diffère  que  de  deux  ou  trois  jours,  qu'est  peu  de 
retardement,  par  commune  résolulion  a  esté  trouvé  bon  de  dépcschcr  cestes  à  Vostn; 
Excellence  pour,  iccllcs  et  la  susdicte  copie  vencs,  me  mander  son  bon  plaisir  endroict 
mon  allée  audict  Angleierre  ou  aullrement,  ayant  cependant,  pour  eslre  myculx  cer- 
tioré  de  la  voluhlé  de  la  Roync,  despesché  ung  myen  gentilhomme  florentin  avec  let- 
tres vers  Iedict  Coban,  avec  charge,  en  cas  qu'il  n'y  trouvoit  aulcune  résolution,  de 
passer  oulire  avec  aultres  lettres  miennes  vers  Iedict  don  Gérau,  pour  sçavoir  de  luy 
l'intention  de  ladiele  Royne.  Laquelle  rcsponce,  mesmes  celle  de  Vosire  Excellence, 
j'espère  ne  tardera  de  venir  endéans  jeudy  prochain,  estant  délibéré  pour  Iedict  join- 
me  trouver  audict  Calés  pour  d'aullant  plus  advancher  mon  voiaige,  si  d'avcnlure 
Vostre  Excellence  me  commande  (non  ohslant  le  contenu  des  lettres  dudicl  Milor 
Coban)  de  m'enchcminer  vers  Iedict  Angleterre. 

Estant  aussy  délibéré  que,  si  pendant  mon  séjour  en  cesle  ville,  je  reçois  lettres  cer- 
taines du  iici  Milort  Coban,  par  lesquelles  je  puysse  entendre  mon  passeport  ou  saulf- 
conduicl  n'eslre  révocqué,  de  passer  droicl  audict  Angleterre  sans  aclcndre  la  rcsponce 
de  Vosire  Excellence  sur  cestes,  ny  mesmes  dudict  Don  Gérau,  dont  j'adverliray  à 
1  heure  de  mon  parlement  Vostrcdicte  Excellence. 

Advertissant  Vostrcdicte  Excellence  hier  avoir  escripi  aultres  lellres  à  icellc,  endroict 
la  dilliculté  susdicte,  sur  lesquelles,  ayani  enlendu  son  bon  plaisir,  me  eonformcray 
au  contenu  d'icelle  sans  actendre  sa  rcsponce  sur  cestes. 

El  adfin  que  Vosire  Excellence  soit  advcrlyc  de  ce  que  dessus,  ay  despesché  le  por- 


478  KELATIONS  POLITIQUES 

leur  de  ccsies  tout  exprès,  qui  m'a  promis  d'y  user  de  loulc  diligence.  Il  plaira-à 
Voslre  Excellence  le  faire  dépesciier  le  plus  losl  qu'il  iuy  semblera  convenir. 
De  Gravelingcs,  le  x' jour  d'octobre  IbGO,  à  xij  heures  de  nujel. 

{Arcliives  du  Itoyaume  à  Bniielles.  .Yég.  de  Vitelli,  p.  112.) 


MUCCCCLXIX. 

Le  duc  d'Albe  à  Chiappino  Filelli. 

(BBUXELLES,  a  OCTOBIE  1d6!<.) 

II  l'engage  ù  suspendre  son  voyage. 

Monsieur  le  marquis.  J'ay  au  devanl  niidy  receu  vostre  lellre  du  x'  de  ce  mois, datée 
de  Gravelinglics.  Kt  liicr  soir  fiireiil  délivrées  au  Secrétaire  Courtcville  les  lettres  de 
milord  Cobban  escriples  à  Dovrcs,  lesquelles  aiaiit  veu,  je  vous  escripvis  incontinent 
par  la  poste  que  vous  voulsissiez  encoires  nrresicr  à  Gravelinglics,  tant  que  vous  eus- 
siez aultres  nouvelles  de  moy.  Et  estant  icy  délibérant  sur  ce  que  je  vous  pouvois 
escripre,  vostrcdicte  lettre  est  survenue,  et  ay  veu  que  vous  avez  entièrement  fait  ce 
(|uej'estois  résolu  de  vous  mander.  Reste  que  vous  m'adverlissiez  à  diligence  des  nou- 
velles que  vous  aurez  eu  du  genlilliomme  que  vous  avez  despesclié,  sans  passer  oultrc 
jusques  à  ce  que,  le  tout  entendu,  je  vous  aye  escript  ce  que  ultérieurement  me  semble 
à  faire.  J'espère  avoir  plus  de  lumière  d'icy  à  là,  pour  en  povoir  prendre  conclusion 
plus  asseurée,  me  semblant  bien  desmonlré  que,  allendii  ledict  advertissement  de  mil- 
lord  Cobban,  il  ne  seroil  conseillable  que  vous  passassiez  oultre  sans  avoir  vostre  pas- 
seport ou  renouvelle  ou  confcrmé,  dont  j'escrips  aussi  ung  mot  à  don  Gérau,  Ambassa- 
deur de  Sa  Majesté.  A  tant,  clc. 

{Ardâtes  du  Royaume  à  Bruxelles.  Corresp.  de  Vilelti,  p.  1 14.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  i79 

MDCCCCLXX. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Giiérati  d'Espès  (En  cliiffre). 

(Bruxelles,  13  octobre  1569.) 

Réponse  à  donner  aux  seigneurs  anglais  :  il  faut  agir  en  ceci  avec  une  extrême  prudence.  —  II  désire 
.savoir  s'il  est  vrai  qu'Elisabeth  refuse  tout  sauf-conduit  ii  Vitclli.  —  Succès  du  roi  de  France.  — 
On  dit  que  le  prince  d'Orange  et  Louis  de  Nassau  se  sont  joints  aux  Huguenots.  —  .Mission  secrète 
confiée  au  capitaine  Santa-Sicilia. 

Hc  rccevido  las  carias  que  V.  M.  me  eserivio  en  27  y  50  dcl  passado,  jimlanicnic 
cou  cl  plicgo  que  vcnia  para  Su  M*,  el  quai  embiarc  csla  scmaiia. 

V.  M.  me  la  liccho  muy  grande  en  avisarme  tan  particularmente  de  lo  que  alla  pasa. 
Lo  que  agora  parcce  que  conviciie  es  que  si  esos  senores  venicrcn  a  V.  M.,  les  diga  que 
acuJan  a  mi,  que  liene  por  cierlo  no  dexare  de  ayudarlos  en  todo  lo  que  se  les  offrccierc, 
y  que,  eslando  V.  M.  solo  en  cse  reyno  no  podra  darles  mcjor  conscjo  que  cncaminarlos 
donde  piensa  liallaran  loque  han  menester,  y  de  lai  mancra  lia  V.  M.  de  procéder  que, 
quando  la  Rcyiia  vinese  a  cntendcr  lo,  no  pucda  quexarsc  de  que  se  trala  cosa  en  sti 
perjuizio  y  a  la  jornada  :  conforme  a  lo  que  V.  M.  me  avisarc,  le  yrc  siempre  advirliendo 
de  lo  que  me  parccierc. 

Cliapin  partio  de  aqui  avra  scys  dias.  A  me  embiado  una  carta  que  Coban  eserivio  a 
los  govcrnadores  de  Gravclingas  y  Dunqucrquc,  en  que  les  dizo  que  liene  ordcn  de  su 
ama  de  no  dexar  pasar  ninguna  persona  de  las  que  de  aqui  fueren,  que  ellos  aviseu 
paraque  no  pasen  adelante;  y  lo  mismo  embio  a  dezir  à  Gourdan,  governador  de  Calais, 
el  quai  rrcspondio  que  no  queria  acetar  lal  comision,  sino  rrcgalar  y  liazcr  buena  xera 
a  qualquiera  persona  que  yo  cmbiasc.  Segun  eslo  diclio  que  han  rrevocado  el  salvo- 
conduto  de  Chapin,  hele  escrilo  liaga  alto  en  Gravelingas  o  Calais,  y  que  despache  un 
gentil  hombrc  aldichode  Coban  para  entendereomo  pasa  esia  rrevocacion  y  que,  si  le 
de.\aren,  vaya  adondc  V.  M.  esta  y  le  de  aviso  de  lo  que  lengo  diclio,  porque  en  ninguna 
manera  conviene  que  Chapin  dexe  de  yr,  dando  la  Reyna  licencia  para  ello.  V.  M.  pro- 
cure de  amender  si  es  volunlad  suya  rrevocar  el  dicho  salvocondulo,  en  que  manera 
cnliende  se  deve  usar  del  y  si  nccesario  fuerc  le  hara  rrcvaldar;  y  V.  M.  tenga  con 
Chapin  toda  bucn  correspondcncia  hasta  que  llegue,  que  yo  le  he  ordenado  la  tenga  con 
V.  M.  y  le  de  parte  de  lodo  lo  que  ncgoeiar,  y  que  sca  en  su  presencia  y  con  su  parecer, 
y  con  Burgues  scrivi  lo  mismo,  a  que  me  remilo,  y  a  esie  hombre  se  le  ha  dado  el  dinero 
que  V.  M.  dize  y  lo  merece  muy  bien  que  ha  hecho  diligeneia. 

Don  Fiances  de  Alava  me  ha  avisado  de  la  Victoria  que  Nucsiro-Senor  ha  dado  al 


480  RELATIONS  POLITIQUES 

Rey  Christianissimo  conlra  sus  rebeldcs,  como  mas  pariicularmenlc  vera  por  la  copia 
de  la  relacion  que  con  ossa  le  embio.  Tambien  me  dizen  que  cl  Principe  de  Oranges  con 
su  liermano  Ludovico  Iratavan  de  rrelirarse  en  esc  exercilo. 

V.  M.  este  con  cuidado  para  avisarnie,  luego  que  llegarc  ay,  que  no  se  le  prcscnla 
mala  occasion  al  capitan  Santa-Siciiia  de  efeluar  aqucl  mision  que  V.  M.  me  cscrivio, 
eslando  yo  en  Chateo-Cambrési.  Spero  en  Dios  que,  con  lo  que  ay  se  lia  conicnzado  y 
con  la  rrota  de  Francia  y  averse  deshecbo  otras  inteligcncias  que  por  parte  de  la  Royna 
se  moncavan,  que  todo  ha  de  lener  el  bon  subzcso  que  coii>iene  al  servicio  de  Dios  y  de 
Su  M'. 

De  Brusclas,  a  xin  de  oetubre  MDLXIX. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  265.) 


MDCCCCLXXII. 

Chiappino   FUelli  au  duc  iVAlbe. 

(TALAIS,  13  OCTOBRE  {8)9.) 

Il  s'csl  rendu  à  Calais,  où  il  a  appris  que  rien  ne  s'opposait  à  son  Toyagc  en  Angleterre. 

De  Giavelinges,  j'ay  adverly  Voslre  Excellence  le  x'  de  ce  mois  de  la  léccplion  des 
iellres  de  Voslredictc  Excellence,  des  viu"  et  ix"  de  ccdicl  mois,  et  (luaiil  elles  envoyé  à 
iielle  copie  de  certaines  lettres  de  milort  Coban,  gardien,  etc.,  par  lesquelles  javoye 
esté  occasionné  (non  obstant  l'ordonnance  de  Voslredictc  Excellence)  de  différer  pour 
deux  ou  trois  jours  mon  passaige  vers  Angleterre,  tant  que,  ladicte  copie  par  Yo*tre 
Excellence  veue,  j'eusse  este  adverly  de  son  bon  plaisir  sur  le  contenu  d'icclle,  et 
escripvis  lors  que  pour  le  jeudy  ensuyvant  poursuyvroie  mon  chemin  vers  ceste  ville, 
pour,  selon  les  nouvelles  que  je  y  entcndroye,  me  régler  à  passer  oullre  ou  y  actcndre 
la  responce  de  Vosiredicle  Excellence  :suyvantquoy  suys  party  dudict  Gravclinges  hier 
inercrcdy,  non  obsiant  que  le  vent  s'estoit  changé,  espérant  que  à  mon  arrivée  en  ce 
lieu  je  trouvcroye  lèvent  aultre,  el  ayant  rencontré  en  mon  chemin  certain  courrier  de 
Hruges,  despesché  par  don  Gérau,  Ambassadeur  de  Sa  Majesté  audiet  Angleterre,  vers 
Vostre  Excellence,  el  entendant  de  luy  de  bouche  que  le  susdict  Milort  Coban  luy 
auroit  dict  que  y  povoye  bien  venir  et  y  seroye  bien  venu,ay  hasté  ma  venue  en  ce  lieu, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  481 

à  intention  de  incontinent  m'y  enibcnrquer,  si  je  (rouvojc  le  vent  aulcuncmcnt  propice  ; 
mais,  à  mon  arrivée  illecq  sur  le  nijdy,  ay  onlendu,  bien  à  mon  grand  regret,  que, 
pour  le  vent  contraire,  iresloit  conseillablc  me  mectre  en  mer.  Dont  j'ay  esté  constrainet, 
mcsmes  par  l'advis  du  gouverneur  d'icy,  m'y  arrcstcr  liier  et  ce  jourd'liuy  par  tout  le 
jour,  tant  pour  ledict  vent  contraire  que  pour  la  grande  tormente  de  la  mer  ;  et,  comme 
maintenant  les  maronnicrs  me  donnent  espoir  de  à  ce  soir  povoir  embarquer  le  bagaige 
et  demain  de  bon  matin  nos  personnes,  je  suys  délibéré,  pour  le  désir  que  j'ay  de  servir 
il  Sa  Majesté  et  Vostre  Excellenee,  d'ainsi  le  l'aire,  espérant  demain  sur  le  mydy  arriver 
à  Douvres. 

Monseigneur,  en  eseripvant  eestes,  ay  rcceu  lettres  de  Vosire  Excellence,  du  xi*  de  ce 
mois,  par  lesquelles  elle  me  mande  avoir  reeeu  mes  lettres  du  x'  avec  la  copie  des  let- 
tres dudict  Coban,  auparavant  encoires  non  veues  par  Vostredicte  Excellence,  me  com- 
mandant que,  veu  le  contenu  d'ieelles,  je  ne  me  aye  à  passer  plus  oullre,  n'est  que 
j'eusse  Iciires  de  la  Royne  pour  y  venir:  suyvant  lequel  commandement  de  Vostre 
Excellenee  je  me  condiiiray,  bien  vuoillanl  advenir  icelle  que  à  ecst  instant  est  arrive 
en  ce  lieu  ung  courrier  des  marehans  d'Anvers,  qui  m'a  dict  avoir  entendu  du  Maire 
de  Douvres  que  à  ce  soir  il  aclendoit  lettres  de  la  Majesté  de  la  Royne  ou  dudict  Coban, 
pour  me  faire  passer  oullre  vers  elle,  lesquelles,  comme  Icdiet  courrier  pense,  ne  peu- 
vent tarder  d'tstre  iey  demain  sur  le  mydy  avec  la  première  marée.  Icelles  veues,  je 
me  eonl'ormeray  au  contenu  d'icélles,  et,  pour  plus  grand  certitude  de  mon  passaige, 
j'ay  dcspesclié,  à  ce  soir,  ung  myen  gentilhomme  vers  lediel  Coban  pour  entendre  sur 
ce  le  bon  plaisir  de  ladicte  lloync. 

Le  gouverneur  de  ce  lieu  m'a,  en  cest  instant,  este  venu  veoir  et  apporté  le  pacquet 
de  lettres  poin-  Vostre  Excellence,  ey-enelos,  à  luy  envoyé,  comme  d  m'a  diet,  par 
l'Ambassadeur  de  France  audict  Angleterre,  et  requis  le  faire  tenir  à  Vosire  Excellence, 
il  (|Hoy  ii'ay  voulu  faillir,  pensant  qu'elles  viengnenlde  l'Ambassadeur  Don  Gérau. 

S'il  plaisoit  à  Vostre  Excellence,  me  sembleroit  bon,  à  l'humble  correction  d'icelle, 
que  la  poste  fût  assise  depuys  Bruxelles  jusques  à  Graveliiiges,  pour  user  de  meilleure 
diligence,  adfin  de  faire  tenir  à  Vosire  Excellence  mes  lettres  '. 

De  Cales,  le  xiu"  jour  d'octobre  1569,  à  sept  heures  du  soir. 

{Archives  du  Royaume  ù  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  foi.  llli.) 

'  Le  duc  d'Albc  fît  droit  li  celle  demande,  ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin  par  sa  lettre  du  iU  octobre 
(n'MDCCCCLXXVI). 


Tome  V.  61 


482  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLXXIL 

Chiappino   Fitelli  au  duc  dCAlbe. 

(DorTRES,  iô  OCTOBRE  i^9.) 

Il  est  arrive  à  Douvres,  où  il  a  été  fort  bien  reçu. 

Ayant  à  ce  matin,  environ  les  trois  heures,  receu  lettres  «lu  Maire  de  ce  lieu,  sur 
les  lettres  que  j'avoye  avant-liier  e-;cripl  à  Milorl  Coban  par  iing  gentilhomme  mien, 
pour  entendre  de  luy  (eonime  j'ay  adverty  Vostre  Excellence  par  mes  dernières)  si  je 
y  pouroie,  librement  et  sans  aucune  moleste,  entrer,  nonobstant  la  dcfTencc  au  contraire 
à  luy  nagaires  faicte  par  la  Royne  sa  maislrcsse  (dont  Vosiredicte  Excellence  aura  aussi 
esté  adverly  par  mes  précédentes),  et  m'ayanl  mandé  ledict  Maire  que  me  poiiroye 
seuremcnt  encheminer  et  que  y  serois  le  très-bien  venu,  environ  deux  heures  après  la 
réception  desdictes  lettres,  ayant  trouvé  la  marée  propice,  me  suys  embarqué  cl,  avec 
vens  assez  secondans,  arrivé  en  cesie  ville  environ  les  deux  heures  après  mydy,  où  me 
sont  venu  recevoir  sur  le  rivage  les  Capitaine,  Maire  et  aullres  o(ïi(,'iers  de  ce  lieu  avec 
grand  nombre  du  peuple  et  congratule  ma  venue  de  par  leur  Royne  et  monstre  tous 
désire  fort  jnyeulx  de  mon  arrivée. 

Incontinent,  à  madicte  vontie,  j'ay  averty  par  homme  exprès  Don  Guérau  d'Espès, 
Ambassadeur  de  Sa  Majesté,  de  mon  arrivée,  pour  entendre  de  luy  s'il  trouvera  bon 
que  je  prengne  mon  chemin  par  Londres,  à  cause  de  la  peste  y  régnant,  pour  se'on  ce 
me  réguler.  Estant  délibéré  demain  lemprc  continuer  mon  voiagc  vers  Gravesande  et  y 
actendre  nouvelles  dudict  Don  Guérau  '. 

De  Douvres,  le  xv*  jour  d'octobre  1369. 

{Archives  du  Hoijaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  p.  fi4, 
et  JVég.  de  Vitelti,  fol.  i  1 7.) 

'  Un  fait  important  venait  de  se  passer  en  Angleterre.  Le  7  octobre  IK69,  Elisabeth  donna  l'ordre 
d'arrêter  RidoIH.  Ses  papiers  furent  examinés  avee  soin,  et  on  l'interrogea  sur  ses  relations  avec  la 
reine  d'Ecosse  et  le  duc  de  Norfolk.  La  liberté  ne  lui  fut  rendue  que  le  26  janvier  1570. 

* 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERHE.  483 

MDCCCCLXXIII. 
Chiappino  Filelli  au  duc  d'Albe. 

(Londres,  16  octoure  1369.) 

Par  l'ordre  de  la  reine  d'Angleterre,  il  s'est  vu  oblige  à  laisser  à  Douvres  la  plus  grande  partie 

de  ses  serviteurs. 

[lier  environ  deux  licurcs,  après  avoir  escript  à  Voslre  Excellence  celles  cy-joinclcs, 
(oueliant  mon  arrivée  m  ce  lien,  est  venu  vers  moy  le  Capitaine  Letton,  gentilhomme 
aiiglois  (le  la  maison  de  la  Roync,  disant  avoir  avant-hier  soir  esté  despesché  en  poslc 
vers  moy  de  par  sa  maistresse  pour  me  bienveigner,  el  néantmoings  remonslrcr  que, 
passé  ung  mois,  don  Guérau  d'Espès,  ambassadeur  de  Sa  Majesté  vers  elle,  luy  avoit 
simplement  requis  passeport  pour  quelc'im  que  Voslre  Excellence  entendoil  envoyer 
vers  elle  avec  lettres  du  Roy  nostre  sire,  lequel  elle  avoit  volentiers  accordé,  pensant 
que  l'on  y  deust  envoyer  quele'un  peu  accompaigné;  mais,  pour  ce  que  depuys  trois  ou 
quatre  jours  ençà  elle  avoit  entendu  que  Vostre  Excellence  m'y  envoyoit  et  y  venoyc 
accompaigné  de  eii|)itaiiies  et  plussieurs  gentilshommes,  elle  n'avoit  trouvé  convenable, 
durant  les  différens  d'entre  elle  et  les  Pays-Bas,  m'admecire  avec  telle  compaignie,  mais 
que,  icculx  diiïérens  accordés,  tous  gentilshommes  luy  scroient  bien  venus,  désirant  à 
tant  que  je  vouidroye  venir  vers  elle  accompaigné  seullemcnt  de  six  personnes. 

Quoy  par  moy  entendu  et  de  ce  fort  esmerveillé,  luy  dis  que,  quant  à  madicte  com- 
paignie, je  n'avoye  que  gentilshommes  et  serviteurs  domesiicques  ordinaires,  et  que, 
oiillrc  ieculx,  Voslre  Excellence  avoit  joinel  avec  moy  ung  conseillier  et  ung  secrétaire 
de  Sa  Majesté,  lesquels  n'esloient  gens  pour  luy  faire  aulcun  desserviee,  ains  au 
contraire  pour  la  servir  et  accommoder  en  tout;  cl  persistant  ledict  capitaitic  qu'il 
n'avoit  aulire  charge  que  celle  desjà  à  moy  déclairée,  luy  respondis  que  penseroye  ceste 
nuyct  sur  ce  el  que  à  ce  malin  luy  en  feroye  responce.  El  après  avoir  mis  cest  aiïaire 
en  délibération  avec  Monsieur  Fonck  et  le  Secrétaire  de  la  Torre,  à  ce  malin  à  neuf 
heures,  estant  icelluy  capitaine  retourné  vers  moy,  oires  que  deux  heures  auparavant 
luy  avoye  mandé  qu'estoye  prest  luy  déclairer  mon  intention  sur  la  réquisition,  luy  ay 
demandé  s'il  avoit  lettres  ou  commission  de  la  Uoync  par  escript  de  sa  charge  et  si 
ladicte  Royne  entendoil  que  je  debvoye  venir  moy  sixiesme  de  ma  compaignie,  non  y 
compris  lesdicts  sieur  Fonck  el  Secrétaire ,  lesquels  nécessairement  me  debvoient 
accompaigner  el  ne  povoicnl  ce  faire  sans  avoir  leurs  serviteurs,  pour  en  cslre  serv7s 
comme  la  Majesté  Réginale  et  luy  l'cntendoient  bien. 

Sur  quoy  il  me  rcspondiet,  quant  à  sadicle  commission,  qu'il  n'avoit  aulire  que  de 


484  RELATIONS  POLITIQUES 

bouche  et  que  me  pouroie  bien  fyer  en  luy,  cl  liiy  ay  ailjouslé  en  ce  foy,  de  tant  plus 
qu'il  retourna  vers  moy  accompaigné  du  capitaine  de  ee  lieu,  et  quant  ausdicls  Con- 
seillier  et  Secrétaire  que  sadiclc  niaistrcsse  n'esloil  advei  lye  de  leur  venue  avec  nioy, 
ains  que  je  venoye  seul  et  que  néanlnioins  il  se  faisoit  fort  de  prendre  a  sa  charge  de 
faire  accommoder  Icsdii-is  Conscillier  et  Secrétaire,  chascun  avec  ung  serviteur,  pour 
aller  en  ma  conipaignic;  et,  (|uani  aux  aulires  gcnlilshommes,  officiers  et  servileurs, 
ils  pouroient  demeurer  icy  tant  que  Sa  Majesté  Uéginale  aultrement  en  eut  ordonné  : 
requérant  à  ceste  fin  avoir  les  noms  et  surnoms  de  ceulx  quy  iroient  en  ma  compaignie, 
ensemble  de  ceulx  qui  resteroient  icy  par  escript  '.  Ce  que  j'ay  faict  et  mcsmes  offert 
d'aller  vers  ladiete  Royne  accompaigné  d'ung  paige  s'il  le  nquéroit  ainsi  cl  de  renvoyer 
tous  les  aultres  pardelà  la  mer,  en  actendanl  le  bon  plaisir  de  laJicte  Royne,  de  sorte 
que  ne  prends  avec  moy  que  trois  personnes  pour  non  offenser  icelle  Royne,  et  Icsdiels 
Conscillier  et  Secrétaire  ung  serviteur  eliascun. 

Ledici  capitaine  m'a  diet  avoir  charge  de  me  conduire  vers  la  Court  et  monte  à  ceste 
instant  à  cheval  pour  esire  au  soir  à  Canterbery  ou  à  Rochestre  cl  de  là  à  Grenonchy 
à  deux  lieues  de  çà  de  Londres,  où  je  pense  me  viendra  trouver  Don  Guérau  d'Espés; 
car,  d'aller  vers  luy,  l'on  me  diet  que  le  bourg  où  il  se  loge  est  infecté  de  la  peste,  cl,  si 
allasse,  celle  part  vers  luy,  scroit  à  doubler  que  la  Royne  (estant  retirée  à  cause  de  ladiete 
pesle  douze  milles  dudicl  Londres)  ne  me  vouidroil  donner  audience.  Estant  arrivé 
audicl  Grenonchy,  Vosirc  Excellence  sera  du  tout  advcrtye. 

De  Londres,  le  xvj°  jour  d'oclobre  1369. 

(Arcinves  du  Royaume  à  Bruxdles.  ÎS'ég.  d'Angleterre   t.  IV,  fol.  05, 
cl  t.  V,  fol.  10.) 

'  The  tînmes  of  l/ios  thaï  remayne  al  Dover, 

Il  S''  Gio.  Ballista,  il  S' Cainillo,  ncpoli  dcl  S'  Miirchcsc  ;  il  S''  Gio.  Paulo  Scrbelloni;  il  Conte  Altilio 
Marlincngo;  il  S'  Hcrnando  Sastri,  il  S'  Franc"  AIJaiia,  il  S'  Barbarino,  gcntilliominij  il  Maggiordonio; 
lo  Scalco  del  S'  Marchesc;  Gio.  Baltista  Ncri,  barbicrc  dcl  S'SIarchesc;  Farlatino,  Scipione,  Hcsardino, 
paggi  del  S'  Marchesc;  Marcello,  credcntiere,  Cipriano,  boUigliere  del  S'  Marchcse;  il  cuoco  del 
S'  Marchesc.  Ser''  di  genlilhomini  del  S'  Marchesc  :  l'inglese  slafficri  dcl  S'  Marchesc;  il  scr"  del 
Conte  di  Montcdoglioj  duc  scr"  dcl  S'  Funghi,  consigliere  di  Su  M"  ;  trc  ser"  dcl  Sccr*  délia  Terre, 
seer°  di  S.  M"  j  due  ser''  dcl  S'  Gio.  Ballista:  due  sef*  dcl  S'  Cainillo,  nepoti  dcl  S'  Marchesc;  duc 
ser''  del  S'  Gio.  Paulo;  Irc  scr"  del  Conlc  Altilio;  due  ser''  dcl  S'  Ilcrnandu  Sastri;  un  scr"dfl  S' 
Barbarino;  un  scr'«  del  S'  Aldana;  il  scr"  dcl  Sccr"  Seslilio;  un  scr"  del  .Maggiordomo. 
The  names  of  thos  Ihat  corne  with  the  Marques. 

Il  S'  Marchesc  ;  il  S'  Funghi,  consigliere  di  S.  M"  ;  il  S'  Giacomo  dclla  Torre,  sccr"  di  S.  M'*  ;  il  Conte 
di  Monledoglio,  ncpolc  del  S'  Marchcse;  Seslilio  Vacensi,  sccr"  del  S'  Marchcse;  Domenico,  camcriere 
del  S'  Marchcse;  Pislulelto,  paggio  del  S'  Marchesc  ;  Guglieimo  d'Ardea,  scr"  del  S'  Fungi;  Fr«n"  di 
Pre,  scr"  del  Sccr"  délia  Torre.  {Ilccord  office,  Cal.,  n"  478.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKHE.  iS5 

MDCCCCLXXIV. 

/ivis   des   Pays-lias. 

•   (Hambourg,  16  OCTOBRE  1!>G!I.) 

Rccommaiidaliou  en  faveur  d'un  scigneui'  hollandais,  lieutenant  du  comte  de  Ludroii,  (jiii  a  favurisc 

&  Anvers  l'évasion  des  marchands  anglais. 

A  letter  wriltcn  from  Ilamborogli  lo  ilie  Company  at  London  in  llic  bclioof  of  yonkcr 
Pomar,  a  Higlie-Duche  who  was  sériant  grand  of  a  band  of  footmcn  iindcr  the  régiment 
of  Counly  Ladron,  to  wbom  the  said  Couniy  commitled  liie  charge  lo  kep  us  in  ihc 
English-House  as  prisoners.  Thorough  tiie  sayd  Pomar  hisfricndshipe  \vc  bad  llic  meanc 
lo  go  abroad  fourlbwilh  in  such  wise  ibat  cvery  one  of  us  did  dispose  of  bis  biisines  to 
ibe  most  assurans,and  sine  becontinued  ibc  snid  frcndship  unto  us  tliat  we  purchascd 
our  entier  bberty  and  escaped  tiie  Kings  Contres,  for  wbich  cause  he  hatii  benne  impri- 
soned  by  the  sayd  County  and  so  continued  ÎJ  montbes  at  ibe  leasl  at  grcat  charges  and 
in  grcat  danger  to  bave  lost  liis  Iiead,  is  cast  oft  wilhout  payincnt  of  bis  wages  and  no 
longer  perniitted  to  serve  under  the  sayd  Counties  régiment  '. 

{Brilish  Afusetini,  Titus,  H.  VI.) 

'  A  cette  lettre  se  trouve  jointe  une  réponse  conçue  en  ces  termes  : 

We  understand  by  your  letter  of  the  procedings  of  Peler  de  Pomer  acquaynting  hiniself  at  the 
Court,  and  by  that  means  hath  caused  the  Qucencs  Majestie  to  be  inforracd  of  matter  tcnding  to  our 
reproche.  We  are  very  sory  the  unshamfast  man  halh  not  bélier  grâce  lo  acccpl  of  our  libcralilie 
used  towards  him  more  of  good  will  then  of  his  dcscrvings,  for  if  we  should  wcll  considcr  and  pon- 
dcr  erneslly  how  he  behaved  hiniself  in  our  hoiise  and  lay  the  same  to  his  charge  in  the  présence  of 
men  of  honcsty  and  discrétion,  il  will  appear  he  did  very  shamfully  misuse  himself  in  our  sayd  bouse, 
as  bcfore  at  this  ment. 


486  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLXXV. 

Louis  de  Nassau  au  comte  de  Leicesler. 

(Saintes,  n  octobre  lii69.) 
Il  s'excuse,  tant  pour  le  prince  d'Orange  que  pour  lui,  dn  retard  de  leur  arrivée  en  Angleterre. 

Monseig',  Comme  mons'  le  prince  d'Orenghe  mon  frère  (et  depuis  moy  par  son  com- 
mandement) avions  résolu  de  venir  en  Angleterre  vers  Sa  Majesté,  les  affaires  sont  lel- 
Icmenl  survenues  nécessaires  et  exorbitantes  que  luy  a  convenu  pour  im  mieux  soy 
trouver  en  Allemaigne,  et  moy  suis  constraint  de  demourer  au  camp  sans  le  pouvoir 
abandonner  depuis  le  dommage  qu'avons  rcccu  en  la  dernière  rencontre  contre  nos 
ennemis.  Pour  ceste  cause,  jay  dépesché  le  S'  de  Lumbres  présent  porteur  vers  Sa 
dicte  Majesté  pour  luy  faire  entendre  tout  ce  que  mondict  seigneur  et  frère  et  moy 
avions  délibéré  luy  communicquer  en  personne. 

Cependant  je  n'ay  voulu  faillir  vous  escrire  cestes  et  par  ledit  S'  de  Lumbres  pré- 
senter mes  humbles  recommandations  en  vosire  bonne  grâce  avecq  offres  de  tous  ser- 
vices à  moy  possibles,  etc. 

De Saincles,  ce  17  doctobre  1369. 

Vostre  bien  bon  amy  à  vous  faire  service, . 

Loiis  DE  Nassau. 
{Briiish  Muséum,  Galba,  C.  IH.) 


MDCCCCLXXVL 
Le  duc  d'Àlbe  à  Chiappino   f^ilelti. 

(BRl'XtLLES.  49  OCTOBRE  1369.) 

Il  approuve  son  départ  pour  rAnglctcrrc.  —  Un  service  de  relais  sera  établi  de  Bruxelles 

à  Gravelines. 

Monsieur  le  marquis.  Pour  responce  à  vos  lettres  du  xiu"  de  ce  mois,  si  vous  avez 
nouvelles  du  costel  d'Angleterre  que  vous  povez  passer  seurement  et  que  vostre  pas- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LANGLETEKRE.  487 

port  n'est  révocquc,  il  me  semble  bon  que,  sans  plus  attendre  ultérieures  lettres  de 
moy,  vous  passiez  à  la  bonne  heure.  El  à  fin  que  vous  puissiez  avoir  de  temps  à  aultre 
de  mes  nouvelles  avec  plus  d'accélération  et  moy  dos  voslres,  j'ay  donné  eharge  au 
directeur  des  postes  dassurcr  chevauls  de  poste  d'icy  à  Gravelingbcs. 

Atant,  Monsieur  le  marquis,  je  prie  à  Dieu  qu'il  soit  vostre  garde  et  conducteur. 

De  Bruxelles,  le octobre,  1369. 

(Archives  dti  Royaume  à  Brujelte.i,  Corrcup.  de  VitelU,  fol.  119.) 


MDCCCCLXXVII. 

Le  duc  d'Elbe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  SO  octobre  iSGX) 

II  a  appris  ce  qui  est  advenu  au  duc  de  Norfolk.  —  Triste  situation  de  la  reine  d'Ecosse.  —  Si  on 
l'interroge  sur  l'argent  envoyé  en  Angleterre,  il  pourra  dire  qu'il  était  destiné  aux  prisonniers 
espagnols. 

He  recevido  la  caria  de  V.  M.  de  10  del  présente  con  este  correo,junlamcnle  con  la 
copia  de  la  que  la  Rcyna  de  Escocia  escrivio  al  Obispo  de  Rros,  que  me  lia  liccho  la 
mayor  compasion  de  la  tierra.  La  una  y  la  otra  cmbiare  a  Su  iM**,  como  V.  M.  me  lo 
escrivi,  y,  aunque  ya  no  sera  a  tiimpo  el  avisar  a  V.  M.  como  se  ha  de  governar  con 
esos  senores,  pues  el  Duque  de  Norlfolc  eslava  en  el  estado  que  me  escrivi,  todavia  le 
cmbiare  con  csto  correo  duplicado  de  la  que  llevo  ÎMedinal,  que  partio  de  aqui  a  los  xiu. 
Este  correo  dize  que  no  le  dexaron  pasar,  sino  fuera,  porque  el  que  havia  despachado 
Bencdito  Espinola,  le  dio  cl  pasaporte  que  iraia  y  su  priego  traia,  muclias  carias  para 
particulares,  las  quales  no  me  parecio  hazcr  de  icncr,  y,  por  lo  caso  se  veniere  a 
entendcr  como  no  pucde  dexarse  de  entender  si  elles  hazen  diligencias  en  saber  si  yo 
lie  embiado  do  aqui  algun  dinero,  viniendo  a  pregunlar  a  V.  M.  algo,  puede  dezir,  que 
es  veridad,  que  yo  he  embiado  aquella  parlida  para  sus  gastos  y  dar  de  comer  a  prisio- 
neros  espafioles  que  ay  cstan  detenidos. 

Despues  que  rrecivi  esta  carta,  lie  tcnido  aviso  que  Coban  escrivio  a  Cliapin  que 
pasase,  que  séria  el  muy  bien  vcnido;  y,  pues  V.  M.  le  avra  ya  visto,  no  lengo  que 
dezir  mas  de  rremiiirme  a  lo  que  el  le  avra  comunicado. 


488  RELATIONS  POLITIQUES 

De  ia  Cortc  no  he  tciiido  cartas,  muchos  (lias  lia.  Estoy  con  ciiydado.  Entcndiendo 
alguna  cosa,  avisare  a  V.  M. 

De  Brusselas,  a  20  de  octuhrc  MDLXIX. 

(Archives  de  SimanraK,  Estado,  Lrg.  821,  fol.  265.) 


MDCCCCLXXVIIL 

Chiappino   Fitelli  au  duc  d'Albe. 

(COLEBROOK,  33  OCTOBHE  iWè.) 

Conférences  avec  don  Guérau  d'Espès.  —  Première  audience  accordée  par  la  reine  d'Angleterre  j 

vivacité  de  ses  plaintes. 

Depuis  les  lettres  de  Voslre  Excellenee,  du  xi"  de  ce  mois,  à  inoy  délivrées  le  xiii"  dti 
niesmes,  n  ay  rcceu  aultres  de  Voslredicte  Excellenee,  présumant  ce  eslre  advenu  par 
ee  que  nulles  navires  (comme  j'enlens)  sont  arrivées  à  Dovre  depuys  mon  embarque- 
ment iilecq. 

Par  mes  lettres  des  xv  et  xvi"  diidiet  mois,  Vostre  Excellence  aura  cnlendii  mon 
arrivée  et  parlement  dudict  Dovre  et  ce  que  m'est  advenu  avec  le  capitaine  Letton, 
parent  à  Milort  Cobliam,  envoyé  vers  moy  de  par  la  Royne  pour  me  conduire  jusques  à 
Kinston  à  xiij  milles  de  la  Court. 

Lundy  dernier,  à  mon  arrivée  à  Rochestre,  j'escripvis  à  Don  Guérau  d'Espès,  Ambas- 
sjideur  de  Sa  Majesté,  le  priant  (considéré  (|ue  pour  la  peste  régnant  à  Londres  ne 
povoye  aller  vers  luy)  que  pour  le  lendemain  il  se  vouldroit  trouver  à  Granoncy  cincq 
lieues  de  là  dudict  Londres,  pour  nous  entrevoir  et  communicquer  avec  luy  sur  ma 
(  liarge,  où  arrivans  ledict  lendemain,  après  avoir  par  ensemble  communicqué  longue- 
ment de  bouche  madiele  charge  et  luy  faici  oslention  et  lecture  de  mon  instruction  et 
d'aultres  escripts  en  dépendans,  avons  remis  de  nous  reveoir  audicl  Kinston  et  ce- 
pendant penser  meurement  sur  icelle  ma  charge  et  sçavoir  quel  chenn'n  luy  sembleroil 
je  debvroye  tenir  avec  la  Royne,  fût  la  douice  ou  aultrc  voye. 

Audict  Granonehy  ledict  capitaine  Letton  receut  lettres  de  ladicte  Royne,  par 
lesquelles  elle  m'acordoit  six  aultres  personnes  de  mes  gens  arrestés  audict  Dovres 
pour  m'en  servir,  et  à  Monsieur  Fonck  et  Secrétaire  de  la  Torre  ehascun  ung  aultre 
serviteur,  et  que  les  aultres  gentilshommes,  venus  en  ma  compagnie,  pouroient  venir 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  489 

jusques  Canteibery,  me  donnant  espoir  que,  à  ma  venue  vers  icelle  Royne,  elle  les  feroit 
tous  venir  vers  moy. 

Mercrody  pnsuyvant,  ledict  sieur  Ambassadeur  et  nous,  nous  sommes  trouvés  audict 
Kinston  et  comniunicqué  derechicf  par  ensemble  sur  ladicte  voye  et  avons  esté  tous 
d'une  opinion,  assçavoir  :  que  la  douice  scroit  la  plus  convenable  pour  parvenir  à 
nostre  intention. 

Quoy  arresté,  icelluy  sieur  Ambassadeur  a  incontinent  escript  par  son  secrétaire  au 
Secrétaire  Sicel  et  l'adverty  de  nostre  arrivée  audict  lieu  et  le  prié  de  vouloir  entendre 
de  Sa  Majesté  quant  il  luy  plairoit  nous  assigner  jour  pour  nostre  audience. 

Jeudy  ensuyvanl,  nous  fut  rapporté  par  ledict  secrétaire  qui  avoit  esté  (à  la  fin  que 
dessus)  vers  ledict  Sicel,  que  moy  et  ma  compaignie  estions  les  très-bien  venus  à 
Sa  Majesté  et  qu'elle  nous  donneroit  Irès-volentiers  audience  samedy  après,  et  que  pour 
estre  plus  près  d'elle  et  myeulx  accommodés  de  logis,  pourions  venir  loger  à  Coelbroeck, 
village  distant  de  sa  Court  de  Winsoir  une  lieue  de  Flandres,  et  que  luy  despl.iisoit  que 
pour  l'estroiciessc  du  logis  audict  Winsoir,  elle  ne  nous  y  povoit  faire  loger,  et  que, 
arrivés  audict  Coelbroeck,  envoyeroit  vers  moy  le  lendemain  aulcuns  de  ses  gentils- 
hommes, pour  me  conduire  et  accompaigner  vers  elle,  mais  ne  désiroit  que,  à  la 
première  audience,  ledict  sieur  Ambassadeur  se  trouvast  présent,  de  tant  qu'elle  s'estoit 
dolue  à  la  Majesté  du  Roy  nostre  sire  du  mauvais  office  qu'il  avôit  usé  endroict  les 
arrcsts  passés,  bien  présumant  que  Sa  Majesté,  par  ses  lettres  que  luy  apportoye,  luy 
en  donneroit  satisfaction,  laquelle  entendue,  elle  se  régieroit  es  aultres  audiences, 
comme  elle  trouveroit  convenir. 

Sur  quoy  ayans  demandé  l'advis  dudiet  sieur  Ambassadeur,  icelluy,  pour  non  retarder 
noslredicle  audience  et  négociation,  a  esté  très-content  que  le  bon  plaisir  de  ladicte 
Royne  en  ce  fût  efleclué  et  allissions  vers  elle  sans  luy,  mais  qu'il  nous  aceompaigneroit 
jusques  en  ce  lieu,  adfin  d'eslre  plus  proche  de  nous  et  povoir  communicquer  par 
ensemble  sur  ce  que  eonviendroit  après  faire  pour  le  service  de  Sa  Majesté  et  meilleure 
direction  de  nostre  négociation.  Et  ainsi  arrivasmes  avant-hier  tons  ensemble  en  cedict 
lieu,  et  nous  a  faict  ledict  sieur  Ambassadeur  tous  debvoirs  et  adresse  pour  facilliier 
nostrcdicle  audience,  et  mesmes  me  faicl  accompagner  de  la  plus  part  de  ses  ministres 
et  officiers. 

Hier  sur  les  deux  heures  après-disné  a  esté  renvoyé  vers  moy  ledict  capitaine  Letton 
accompagné  d'aulcuns  des  principaulx  gentilshommes  de  la  maison  de  ladicte  Royne, 
pour  nous  guyder  vers  la  Court,  où  arrivasmes  environ  les  (|uatre  heures,  et  à  nostre 
entrée  fusmes  receus  par  Milort  Hunesdon,  capitaine  de  Berwyck,  cousin  de  ladicte 
Royne  et  par  luy  menés  jusques  à  la  Chambre  du  Conseil  pour  nous  débotter  et 
refresehir  quelque  peu,  et  de  là  par  le  mesme  et  plusieurs  aultres  gentilshommes  à  la 
chambre  que  l'on  appelle  la  Chambre  de  présence,  où  trouvasmes  dcsjà  la  Royne  accom- 
ToME  V.  62 


49()  RELATIONS  POUTIQLES 

paignée  des  Comtes  de  Lecester  et  Betfort,  Milorls  Chamberlain,  Clinton,  Admirai, 
Milort  Kipper,  Privésel,  Milort  Stranger,  Secrétaire  Sicel  et  plusieurs  aultres  gentils- 
hommes et  seigneurs.  Et  après  avoir  faict  la  deue  révérence  et  salutation  à  iceile  Royne, 
luy  ay  présenté  en  premier  lieu  les  lettres  de  Sa  Majesté  et  après  celles  de  Vostre  Excel- 
lence, lesquellc*  par  elle  leutes,  a  démonstré  avoir  receu  grand  plaisir  de  la  réception 
d'icelks,  du  moings  de  celles  de  Sadicte  Majesté,  combien  qu'elles  vcnoient  plus  lard 
qu'elle  n'avoit  espéré,  désiré,  ny  pensé;  et,  après  avoir  excusé  la  tardance  d  icelles,  luy 
ay  exposé  madicie  charge  au  myeulx  qu'il  m'a  esté  possible,  mesmement  en  la  forme 
par  nous  unanimement  auparavant  conceue.  Laquelle  par  elle  entendue,  démonlroit 
quelque  peu  de  mescontenlementqne  icelle  Sa  Majesté  avoit  remis  cost  affaire  à  Vostre 
Excellence  et  point  plustost  par  les  lettres  expresses  luy  déelairé  sa  volonté.  El  après 
procédant  oultre  elle  se  commencha  bien  fort  à  plaindre  de  Voslrcdicte  Excellence, 
disant  que  combien  icelle  Vostre  Excellence  estoit  très-vaillant  capitaine  et  avoit  bien 
prudenlement  conduict  les  affaires  du  Pays-Bas,  mesment  sa  propre  maison,  que  néant- 
moins  en  son  endroict  ne  l'avoit  traictée  comme  à  sa  qualité,  réputation  et  majesté 
convenoit,  pour  avoir  sans  aulcune  occasion  premier  faict  arrester  au  Pays-Bas  les 
personnes  et  biens  de  ses  subjects  et  par  ce  quasi  esté  cause  de  l'ennemityé  et  romplure 
de  paix  entre  princes  si  amys  et  si  estroictement  conjoincts,  dont  elle  ne  ilonnoit 
aulcune  coulpe  à  Sa  Majesté  Royale,  bien  certiorée  que  tout  avoit  esté  faict  à  son  .iesceu 
et  l'en  tenoit  entièrement  innocente  et  se  fioit  à  elle  comme  à  elle-mesmes.  Et,  après 
plusieurs  aultres  propos,  démonslrant  avoir  ceste  injure  fort  à  cueur,  nous  dict  qu'elle 
n'estoit  aulcunement  délibérée  d'entendre  à  ce  que  l'avyons  requise,  ne  fût  que  l'on 
vuydast  avant  toute  œuvre  et  fût  sceu  à  tout  le  monde  qui  avoit  esté  autheur  des  arrests 
passés  et  qui  en  avoit  le  tort.  El,  quant  à  son  endroict  elle  n'avoit  jamais  eu  pensement 
de  toucher  l'argent  de  Sa  Majesté  (comme  jusques  oires  elle  n'avoit  encoires  faict),  ains 
offert  toute  faveur  pour  le  faire  conduire  en  saulvetlé  où  il  appertenoit,  es  qu'elle  eust 
faict  par  ses  propres  navires  de  guerre,  ne  fût  qu'elle  eust  esté  requise  par  ledict 
Ambassadeur  de  Sa  Majesté  de  le  faire  retenir  pour  le  préserver  allcncontre  des  pirates 
françois,  et  mesmes  qu'elle  avoit  esté  informée  Icsdicts  deniers  n'appertenir  à  Sadicte 
Majesté,  ains  à  quelques  marchans  genevois,  dont  elle  désiroit  sçavoir  la  vérité,  ayant 
aussy  pour  ce  esté  différé  de  laisser  emporter  pour  trois  ou  quatre  jours  ledict  argent 
et  non  à  aultre  occasion  ou  qu'elle  en  eust  eu  de  besoing. 

A  toutes  lesquelles  objections  et  aultres  propos  à  ce  par  elle  allégués  avons  respondu 
en  toute  modestie  en  conformité  de  noslre  instruction;  et  mesmes,  quant  aux  acerbes 
doléances  contre  Vostre  Excellence,  je  me  suys  esforché  de  luy  oster  par  plusieurs 
raisons  et  persuasions  toute  sinistre  impression  en  cesl  endroict  et  l'asseuré  de  tout  le 
contraire,  comme  celluy  qui  depuys  la  venue  de  Vostre  Excellence  au  Pays-Bas  avoys 
le  plus  hanté  et  entendu  toujours  l'affection  qu'elle  a  porté  au  service  de  Sa  Majesté 
tant  en  particulier  qu'en  général. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETERRE.  491 

A  la  fin,  après  aulcunes  altercations  d'ung  costé  et  d'aultre,  apperchevant  que  ladicte 
Royne  commenchoit  ung  peu  de  remeclre  de  sa  colère,  ne  réplicquasnies  plus,  pour 
non  luy  donner  occasion  de  nouveau  courroux.  El  mectant  fin  5  ceste  première  com- 
munication nous  dict  qu'elle  cnvoyeroit  aulcuns  ses  députés  pour  communicquor  avecq 
moy  et  entendre  quelle  auctorité  ou  procuration  j'avoye  de  Sa  Majesté  pour  besoingner 
avec  elle  endroict  la  restitution  par  moy  requise.  Et  ainsi  avons  prins  congié  d'elle. 

De  toutes  lesquelles  choses  j'ay  bien  voulu  faire  ce  petit  discours  par  ce  courrier 
adfln  que  Vostre  Excellence  puysse  entendre  en  quels  termes  se  relreuve  nosire  négo- 
ciation jusque  à  présent. 

De  la  response  que  me  feront  lesdicts  députés  de  la  Royne  et  de  tout  aultre  nostre 
ultérieur  besoingné,  ne  fauldray  par  mes  premières  advenir  Vostredicte  Excellence, 
adfin  qu'elle  soit  continuellement  advertye  de  nos  actions. 

De  Coelbroeck,  le  xxni'  jour  d'octobre  1369. 

Post-date.  —  Après  cestes  escriptes  et  les  pensant  eloire,  ung  quidam  nest  venu 
dire  que  la  Royne  avoit  désigné  en  ung  parq  certaine  maison  assise  à  my-chemin  entre 
sa  Court  et  ce  lieu  pour  servir  de  lieu  de  communication,  et  que  mardy  prochain  nous 
y  pourions  rassambler,  mais,  que  avant  entrer  en  icelle,  seroit  besoin  de  faire  oslention 
aux  députés  de  ladicte  Royne  de  ma  procure.  Ce  que  ne  m'a  guaires  contenté,  doublant 
que,  icelle  vcne  et  entendans  qu'elle  ne  s'estent  plus  avant  que  pour  traicter  sur  la 
restitution  des  deniers  de  Sa  Majesté  et  des  biens  et  navires  naguaires  arrestés,  ils  ne 
veuillent  passer  oullre,  soubs  prétext  qu'elle  ne  contient  clause  de  traicter  de  tous 
différens  tant  nouveaux  que  vieulx. 

Sur  quoy  ayans  communicqué  par  ensuite,  avons  esté  d'advis  d'envoyer  demain 
tempre  le  Secrétaire  de  la  Torre  pour  sur  ce  entendre  le  bon  plaisir  de  Sa  Majesté  ou 
de  ceulx  de  son  Conseil  pour,  icelluy  entendu,  en  ordonner  ce  qu'il  conviendra  pour  le 
service  de  Sadicte  Majesté. 

Fait  ut  supi  a  à  ix  heures  du  soir. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  64, 
et  t.  V,  fol.  15.) 


492  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLXXIX. 
Note  de  Cecil  sur  la  négociation  avec  Chiappino  f^iteUi. 

(29  OCTOBBE  1569.) 

Points  principaux  il  disenter. 

The  violation  of  the  intercourse  in  the  Low-Contries;  tiie  violation  of  the  accord  at 
Brussells;  the  misusage  of  our  Ambassador  M'  Man;  the  injnrycs  doone  to  the 
viij  shippes  wherof  M'  Jackson;  the  violation  doone  to  Haukyns  in  the  Isie  of  Domingo; 
the  violation  of  ihe  subjectes  by  the  Inquisition  bolhe  in  Spayne  and  now  in  the  Low- 
Contries. 

1 .  To  inquire  of  the  validitie  of  llie  Commission  ; 

2.  That  the  faulte  was  not  in  the  Quene. 
For  the  first  : 

Whyther  tliey  meane  by  this  Commission  to  treate  of  any  thyng  other  then  the 
détention  of  ccrien  mony  mentioned  in  the  Commission  and  the  arrestes  that  followed 
the  sayd  détention  ; 

If  they  answer  that  they  meane  not  etc.,  than  the  inconvenience  may  he  shewed  for 
that  the  Quenes  Majesty  hath  manny  other  ihynges  to  treat  uppon,  and  so  was  the 
answer  made  to  Mons'  Dassonlevile. 

If  they  answer  that  they  doo  meane  to  treat  etc.,  than  may  be  objcctcd  the  insufli- 
ciency  of  ther  commission  and  so  pawse  ther  uppon. 

To  the  second  : 

It  is  to  be  dcclared  that  the  commentary  sent  to  the  Kyng  of  Spayn  in  january  last  is 
trew,  and  therby  appereth  that  ihe  faulte  of  fhes  arrestes  wer  not  in  the  Quenes 
Majesty,  but  in  the  Spanish  Ambassador,  whereof  Hir  Majesty  wold  hâve  the  Marquis 
to  understand  and  by  liim  the  Kyng. 

{Record  office,  Cal.,  n*  490.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKRE.  493 

.      MDCCCCLXXX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(COLEBROOK,  31  OCTOBRE  4K69.) 

Négociation  de  Vitelli.  —  Mauvaises  intentions  des  Anglais.  —  Il  réclame  de  nouvelles  instructions.  — 
Les  comtes  enverront  vers  le  duc  d'Albe.  —  Il  a  fait  part  de  la  résolution  du  duc  d'Albe  à  révéque 
de  Ross.  —  Affaires  d'Ecosse.  —  Le  prince  d'Omnge  s'est  retiré  en  Allemagne. 

Pnr  In  que  escrivo  a  Su  Mag^,  cuya  copia  va  con  esia,  y  por  la  carta  en  frances  del 
Marques  entendera  Vnestra  Excellenza  lo  que  aqui  passa.  Yo  recibi  las  de  Vuestra 
Excellenza,  diez  y  20  del  présente  con  Medinal  y  Francisco  Curlissan  correos,  y  hago 
toda  buena  correspondencia  con  el  dicho  Marques,  al  qnal  no  he  qucrido  embargar 
esta  su  vista  de  ayer  con  estos  deputados  de  la  Reyna,  porqiie  paresce  convenir  al 
servicio  de  Su  Mag""  passar  adelanle  para  ver  el  animo  deslos,  cl  quai  me  paresce  muy 
danado  y  que  no  los  amansa  la  Victoria  que  tuvo  el  Rey  Cbris""  tante  como  es  justo, 
anles  paresce  que  encrudecen  mas  los  animos  destos  liereges,  los  quales,  con  la  diffi- 
cultad  de  satisfazer  lo  robado  y  desseo  de  ampliar  y  conservar  su  sela,  eslan  fuera  de 
todo  tino  y  llenos  de  cautela  y  malicia,  no  qtiieren  verse  comigo  por  que  no  aya  quien 
les  buelva  respuesta  conveniente  a  las  falsedades  que  suelen  proponer  ;  y  en  fin  diciendo 
en  verdad  a  Vuestra  Excellenza  lo  que  siento,  me  paresce  que  no  baran  cosa  buena. 
Vuestra  Excellenza  nos  mandara  avisara  todos  y  a  mi  particularmente  de  loque  en  esto 
converna  hazer  y  si  sera  a  proposilo  venir  al  trato  universal  qu'ellos  piden  o  si  conviene 
entretenerlos  con  razones  o  darle  a  la  Reyna  la  ultima  resolucion  que  el  Marques  irae 
en  su  memoria. 

Todas  las  olras  cosas  estan  en  el  punto  y  comodidad  que  tengo  escripto  a  Vuestra 
Excellenza,  y  se  podra  valer  délias  quando  le  parescierc  conviente,  y  estos  Condes  estan 
buscando  aqui  forma  y  persona  scgura  y  discreta  para  embiar  a  Vuestra  Excellenza,  y, 
como  tcngan  calor  de  Vuestra  Excellenza,  no  dexaran  de  liazer  biienos  effectos. 

Al  Obispode  Ros  e  signifîcado  lo  que  conviene  hazer,  segun  lo  que  me  escrive  Vuestra 
Excellenza  en  sus  postreras  cartas,  y  maiiana  sabre  mejor  la  resolucion,  si  sera  posible, 
que  embien  a  Vuestra  Execellenza. 

El  Enibaxador  de  Francia  passo  por  aqui  viniendo  de  la  Corte  y  me  ha  dicho  que  esta 
Reyna  le  havia  dado  muy  triste  resolucion  en  las  cosas  de  la  Escocia,  y  me  certifiée  que 


4M  RELATIONS  POLITIQUES 

lenia  aviso  que  el  Principe  de  Oranges,  fingiendo  de  jr  a  la  Rochela,  passo  por  la 
Charile  disfraçado  con  diez  cavallos  y  que  llevava  el  camino  de  Alemania. 

En  lo  de  los  10,000  escudos  no  me  han  dicho  nada. 

De  Colbrueh,  a  xxxj  de  oclubre  1 569. 

{Archives  de  Simanras,  Estado,  Leg.  821,  fol.  205.) 


MDCCCCLXXXL 
Chiappino  Fitelli  au  duc  d'Albe. 

(COLEBROOK,  31  OCTOIiaE  '1S69.) 

Négociations.  —  Audience  donnée  par  la  reine  d'Angleterre.  —  Longue  conférence  avec  ses  ministres. 

—  Diilieultés  soulevées  par  Elisabeth. 

Suyvant  mes  dernières,  le  Secrétaire  de  la  Terre  s'est  trouvé  le  xxihj*  de  ce  mois 
vers  le  Secrétaire  Sicel,  pour  entendre  ce  que  la  Royne  avoit  ordonné  sur  les  députés 
qu'elle  avoit  dict  vouloir  commectre  pour  bcsoingner  avec  nous  :  lequel  à  son  retour 
m'a  rapporté  avoir  trouvé  les  conies  de  Varwyck  el  Lecestre  accompaignés  des  milort 
Hovart,  Cliambellain  et  Secrétaire  Sicel  aux  champs,  venans  du  parcq  désigne  pour 
nostre  assarnblée  et  entendu  d'eulx  que  la  Royne,  avant  de  dénommer  lesdicts  députés, 
avoit  résolu  que  debvrions  exhiber  nostre  procure  pour  veoir  selle  estoitsoullisanie  pour 
traicter,  aultrement  luy  sembloit  chose  superflue  d'entrer  en  communicatixHi,  laquelle 
procure,  si  nous  sembloit,  pourions  le  lendemain  faire  tenir  à  ladictc  Royne  par  luy  de 
la  Torre. 

Quoy  entendant,  l'ay  mis  en  délibération  et,  le  tout  bien  pesé,  nous  a  semblé  et  à 
don  Guérau  d'Espes,  Ambassadeur  de  Sa  Majesté,  que  avant  l'exhibition  de  ladicte 
procure,  debvroye  demander  aultre  audience  pour  gracieusement  insister  vers  ladicte 
Royne  d'avoir  sa  responce  sur  ma  demande,  pour  selon  icelle  me  régler  quant  à  ladicte 
exhibition.  A  laquelle  fin  ay  renvoyé  ledict  de  la  Torre,  pour  entendre  dudict  Sicel 
quelle  heure  il  plairoii  à  Sa  Majesté  à  ce  me  assigner,  et  pour  ce  que  ladicte  Royne 
estoil  lors  à  la  chachc,  ledict  Sicel  luy  dict  qu'il  en  parleroit  à  Sa  Majesté  à  son  retour 
et  me  feroit  enicndre  pour  le  lendemain  sur  ce  son  bon  plaisir. 

Mardy  ensuyvant  sur  le  mydy,  ladicte  Royne  me  manda  dire  par  ung  des  frères  de 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  4ê» 

Milort  Cobham  que  pour  son  indisposition  elle  ne  me  povoit  pour  Icdiet  jour  donner 
l'audience  par  moy  requise,  mais  la  nie  donneroit  volontiers  pour  le  lendemain. 

Suyvant  ce,  me  snys  trouvé  mercredy  xxvi°  dudicl  mois  vers  ladicte  Royne  et  luy  ay 
sommièrement  répété  ce  que  luy  avoyc  remonstré  et  requis  à  la  première  audience  et 
supplié,  veu  que  passé  quatre  jours  luy  avoye  plus  à  plain  faict  entendre  le  mcsme,  son 
bon  plaisir  fut  me  déclairer  sur  ce  sa  vohmté  pour  en  advenir  Voslre  Excellence. 

Sur  quoy  elle  me  respondit  qu  elle  ne  me  la  povoit  encoire  déclairer,  tant  que  j'eusse 
faict  ostention  de  ma  procure,  car  ne  debvoye  ignorer  l'usitée  manière  de  faire  entre  les 
ambassadeurs  envoyés  pour  iraicter,  assçavoir  d'exhiber  avant  toute  œuvre  leur  procu- 
ration. Et,  combien  que  sur  ce  nous  insistions  qu'il  estoil  trop  tempre  de  faire  ladicte 
exhibition,  tant  que  nous  eussions  entendu  sa  volunté  de  si  ou  de  non  sur  ma  demande, 
toutesfois,  après  plusieurs  propos  sur  ce  hinc  inde  eus,  voyant  que  bonnement  ne  luy 
povoye  plus  longuement  reffuser  ou  dilayer  icelle  exhibition,  me  suys  condescendu  à  sa 
réquisition  (selon  que  auparavant  avions  entre  nous  arresté  de  faire  en  cas  qu'à  ce  fus- 
sions esté  pressés)  pour  non  rompre  nosirc  négociation. 

Et  lors  sur  le  pied  ladicte  Royne  dépuia  Milort  Kipper,  Privé  Sel,  le  marquis  de  Noir- 
tampton,  les  contes  de  Belfort  et  Leeestre,  milort  Hovart,  Chambellan  et  le  Secrétaire 
Sicel  y  présens,  pour  veoir  madicte  procure,  avec  lesquels  sommes  allé  à  la  chambre 
du  Conseil,  et  ledict  Sicel,  ayant  la  procure  de  Sa  Majesté  sur  Vostre  Excellence  en 
mains,  avant  la  lire,  regarda  après  la  signature d'icelle  et,  après  en  avoir  faict  la  lecture, 
commencha  à  débatre  ladicte  signature,  soustenant  qu'elle  n'estoit  signée  de  la  main  de 
Sa  Majesté,  ains  de  son  cachet,  veuillant  indirectement  arguer  ladicte  procure  de  faul- 
setté  ou  insouffîsance.  Quoy  par  nous  oy,  avons  maintenu  le  contraire  et  à  payne  (com- 
m'ils  sont  gens  suspicionneux)  leur  avons  ce  peult  persuader.  Et  finye  la  lecture  de  la 
procure  de  substitution  de  Vostre  Excellence  sur  moy,  icelluy  Sicel  dict  que  par  la  pro- 
cure de  Vostredicte  Excellence  personne  estoit  auctorisé  de  traicter  que  moy  seul  et 
que  pour  tant  les  conseillier  Fonck  et  Secrétaire  de  la  Torre  n'y  avoient  que  faire  et  ne 
debvoient  estre  admis  à  aulcun  traicté  ou  colloque  :  ce  que  avec  raison  ne  leur  ay  peult 
dényer,  mais  insisté  qu'ils  m'estoient  adjoincts  pour  assesseurs  et  assistens,  comme  tes- 
moignoient  les  lettres  de  Voslre  Excellence  escriptes  à  ladicte  Royne  et  mcsmement  le 
pénultiesme  article  de  mon  instruction,  duquel  leur  feroye  volentiers  copie  s'ils  la 
requéroient,  soustenant  atant  que  leur  présence  estoit  nécessaire  audict  traicté  et  com- 
munications sur  ce  à  tenir.  Finablement  m'ont  requis  avoir  copie  tant  desdictes  pro- 
cures que  dudict  article  de  l'instruction,  collationnées  par  ledict  Sicel  à  leurs  originaux. 
Ce  que  leur  ay  voluntiers  accorde,  et  leur  envoyé  icelle  par  icelluy  de  la  Torre  et  faict 
instance  que,  icelles  veues,  il  pleut  à  ladicte  Royne  me  donner  sa  résolution  sur  madicte 
demande  et  réquisition. 

J'ay  aussi  faict  très-grande  instance  vers  Sa  Majesté  adfin  que  son  bon  plaisir  fût 


496  RELATIONS  POLITIQUES» 

d'admectre  doresenavani  à  toutes  communications  lediet  Doti  Guéraii,  Ambassadeur  de 
Sa  Majesté,  veu  qu'avoye  expresse  charge  de  riens  faire  sans  son  intervention  :  à  quoy 
je  ne  l'ay  seeu  induire,  quoy  que  je  luy  en  ay  sceu  dire  ou  alléguer.  Jespère  néant- 
momgs  que  avant  la  conclusion  du  traicté  (s'aulcun  s'en  faict)  il  y  sera  admis,  à  quoy 
tiendray  la  main  tant  qu'il  me  sera  possible. 

Le  mesme  jour,  environ  la  mynuyct,  j'ay  reçeu  les  lettres  de  Vostre  Excellence,  des 
xij°  et  xix"  dudict  mois,  en  responce  des  miennes  des  x  et  xiu'  du  mesmes,  ausquelles 
ne  cliitt  responce,  espérant  que  depuys  Vostre  Excellence  aura  receu  mes  aultres  des 
XV',  xvr  et  xxu'  d'icelluy  mois  et  par  icelles  entendu  bien  à  plein  mon  besoingiié  jusques 
alors. 

Jeudy  dernier,  j'ay  renvoyé  lediet  de  la  Torre  vers  lediet  Sicel  pous  entendre  ladicte 
résolution  de  Sa  Majesté  ou  s'elie  avoit  dénommé  ses  députés  pour  communiequer  avec 
nous.  Sur  quoy  il  n"a  sçeu  tirer  aultre  responce  for>  bonnes  parolles  et  que  l'on  esloit 
empesclié  à  vcoir  ma  procure  et  que  bi(  n  tost  se  dénommeroient  lesdicts  députés. 

Samedy  sur  le  soir,  certain  secrétaire  latiniste  de  la  Royne  m'est  venu  signiflier  que 
pour  le  lendemain  à  deux  heures  après-mydy,  les  députés  de  ladicte  Royne,  assçavoir 
milort  Kipper,  les  marquis  de  Noirtampton  et  conte  de  Lecestre  avec  lediet  Secrétaire 
Sicel  se  Irouveroicnt  au  parc  désigne  pour  nostre  assemblée  adfin  d'y  me  trouver  avec 
mes  adjoincls  et  que  audict  lendemain  retourneroit  vers  nous  pour  nous  y  aecompai- 
gner.  Et  luy  demandant  si  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  (y  présent)  s'y  debvroit  trouver, 
me  dict  de  prime  face  que  ouy,  et,  après  y  avoir  quelque  peu  pensé,  dici  que  de  ce  il 
n'estoit  bien  asseuré,  mais  eniendroit  sur  ce  le  bon  plaisir  de  sa  maistresse,  lequel-  il 
me  feroit  sçavoir  à  son  retour  vers  moy. 

Hier  matin,  lediet  Secrétaire,  retournant  vers  moy,  me  dict  avoir  parlé  à  Sa  Majesté 
touchant  la  présence  d'icelluy  seigneur  Ambassadeur  à  nostre  communicaiion  et  qu'elle 
luy  avoit  respondu  que  pour  les  raisons  par  elle  parcy-devant  mandées  audict  Ambas- 
sadeur, aussi  que  la  principale  matière  dont  elle  entendoit  se  plaindre,  estoit  de  luy, 
dont  ne  convenoit  qu'il  se  trouvast  présent,  et  ticrcement  pour  ce  qu'il  n'estoit  dénommé 
en  madicle  procure,  elle  ne  désiroit  à  icelle  sa  présence,  mais  qu'il  me  povoil  assister 
de  conseil,  si  bon  me  sembioit. 

Laquelle  responce  oye,  me  suys  transporté  lediet  jour  à  deux  heures  après-mydy 
avec  mesdicts  adjoincts  audict  parcq,  et  après  y  sont  survenus  les  susdicts  députés  et 
Secrétaire  Sicel  accompaignés  de  deux  juges  de  l'Admiraiité.  El,  avant  nous  asseoir, 
icelluy  Sicel  nous  dict  que  pour  les  causes  que  la  Royne  m'avoit  faict  entendre,  n'y 
convenoit  la  présence  dudict  ambassadeur  et,  soustenant  le  contraire  dis  qu'elle  me 
sembioit  estre  entièrement  nécessaire,  adfin  de  se  pouvoir  purger  de  la  sinistre  opinion 
contre  luy  conceue  et  des  ehaiges  dont  on  le  vouloit  charger,  et  mesmement  pour  esire 
Ambassadeur  du  Roy  et  informé  de  toutes  choses  passées,  lïiyeulx  que  nous;  mais  n'ay 
riens  sceu  gaigner  quant  à  ee  poinct.- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETËRHE.  497 

Et  après  ledict  Sicel  nous  dicl  que  les  seigneurs  illecq  présens  avoient  veu  ma 
procure  par  laquelle  j'estoye  seul  auctorisô  pour  iraictcr  et,  puisqu'ainsi  esloit,  ne 
convenoil  pour  la  réputation  de  leur  Royne  que  mesdicts  assistons  fussent  assis  à  table 
avec  nioy  et  les  députés  de  iiidicte  Koyne  pour  iiaicicr;  mais,  si  je  me  vouloye  ayder 
d'euix  de  conseil,  faire  le  povoye  et  point  iiultrement,  et  que  ù  cesle  (in  leur  seroit 
assigné  lieu  hors  ladicte  table  auprès  de  moy  sur  ung  bancq;  et,  doubtant  que  contes- 
tant sur  ce  avec  eulx,  ma  négociation  pouvoit  cstre  retardée,  ay  esté  constrainet  pour 
ung  myculx  de  condescendre  à  leur  opinion,  et  ainsi  nous  nous  sommes  nn's  à  asseoir, 
assçavoir  moy  seul  d'ung  costé  et  les  susdicis  seigneurs  d'iuilire,  et  mesdicts  assistens 
auprès  de  moy  sur  ung  bancq,  et  lesdicts  juges  de  lAdmiralilé  sur  ung  aultre  arrière 
lesdicls  seigneurs,  lit  ce  faict  ledict  Sicel  m"a  demandé  par  trois  ou  quatre  fois  si 
n'avoye  aultre  procure  ou  mandai  que  cclluy  dont  leur  avoye  faict  délivrer  copie,  et 
luY  disant  que  non  et  qu  avoye  déclairé  plainement  ma  charge  à  la  Majesté  liéginale 
(sur  lacpiellc  j'actendoye  sa  responce),  me  respondit  que  ladicte  Royne  n'estoit  déli- 
bérée (vcii  que  n'avoye  aultre  charjje)  de  vuyder  les  nouvelles  doléances,  sans  les 
anehiennes,  comme  ouvertement  avoit  esté  dict  et  déclairé  au  ('onseiller  d'Assonleville 
envoyé  en  febvrier  dernier  icy  par  Vostre  Excellence  et  qu'ils  estoienl  bien  marris  que 
n'avoye  plus  ample  povoir.  Sur  quoy  leur  ayant  esté  respondu  (|uc  les  vielles  querelles 
n'avoicnt  rions  do  commun  avec  les  nouvelles  et  que  pour  tant  pour  conserver  et  eiitro- 
fenir  la  bonne  et  ancliienne  amityé  entre  Leurs  Majestés  tant  estroietemeni  conjoinctes 
estoit  besoing  de  vuyder  premièrement  les  nouvelles  ot  que  les  anitres  se  |)ouroieiit 
terminer  ot  résouldro  on  ung  aultre  temps,  on  continuant  le  dei  iiior  recès  tenu  à  Bruges, 
ont  nplicquo  qu'il  estoit  entièrement  nécessaire  de  comnieiioher  des  anobieimes,  des- 
quelles en  pariye  avoient  prins  source  les  nouvelles  et  que  plusieurs  notables  griefs 
avoient  esté  inférés  à  leur  maistressi"  et  ses  subjocts  depuys  ledict  recès  de  Bruges  et 
contre  ce  que  y  avoit  esté  conclu,  lesquels  il  falloit  ré|)arer  avant  toutes  aidtros  choses 
et  qu'il  estoit  bien  à  présumer,  quant  les  nouvelles  seroient  vuydëes  et  que  eussions 
tout  nostrc  prétendu,  ne  nous  souchierons  gnaires  des  anehiennes,  et  que  ainsi  ferions, 
si  estions  en  leur  lieu. 

Et  après  plusieurs  remonsirances  et  instances  falotes  de  nostre  eosté  pour  première- 
ment vujder  les  nouveaux  griefs,  par  lesquels  avec  grand  scandale  de  tout  le  monde  le 
commerce  eessoit  hinc  iude,  la  navigation  en  estoit  suspendue,  l'argent  de  Sa  Majesté, 
biens  et  navires  de  ses  subjects  estoicnt  si  longuement  indouement  détenus,  vojant  que 
tout  ce  ne  nous  proulïiroit  de  riens,  leur  ay  ouvertement  déclairé  que  ne  vouloye  sur  oe 
entrer  avec  eulx  en  ultérieure  dispute  et  que  h  ce  n'y  estoye  venu  ;  néantmoings  désiroyo 
sçavoir  si  oo  qu'ils  m'avoient  ey-dessus  dict,  estoit  la  responce  et  finale  résolution  de  leur 
Royne  sur  madicte  demande,  assçavoir  qu'elle  ne  vouloit  besoingner  sur  lesdioies 
nouvelles  doléances,  sans  précédentement  vuyder  les  anehiennes.  A  quoy  ils  m'ont 
Tome  V.  63 


498  RELATIONS  POLITIQUES 

respondu  que  ouy,  mais  que  néanlmoings  ils  en  parleroient  de  rechief  à  leiirdicle 
maislresse. 

Et  persistant  aullrcs  fois  pour  avoir  absohite  responce  de  ladicte  Royne  sur  ma 
demande  et  entendre  sur  ce  caihêgoricquement  sa  voluntc,  assavoir  selle  voiiloit  resti- 
tuer l'argent  de  Sa  Majesté,  biens  et  navires  de  ses  subjecis  ou  non  et  d'avoir  à  celle  lin 
aultre  audience  de  Sa  Majesté  et  prendre  congié  d'icelle  (non  que  j'estoye  d'intention  la 
prendre)  mais  pour  par  ce  moyen  les  intimider  et  faire  changer  d'opinion,  m'ont  dict 
qu'ils  en  feroiént  rapport  à  Sadicte  Majesté,  et  ainsi  sommes  partis  i'ung  de  l'aullre. 

Et  comme  nous  présumons  bien  hors  de  leurs  mines  et  propos  qu'ils  persisteront  à 
vouloir  résouldrc  les  vieulx  diiïérens  devant  les  nouveaux  et  qu'il  est  à  doubler  gran- 
dement qu'en  ce  cas  avant  que  l'on  sera  d'accord  sur  ieeulx,  que  la  pluspart  des  biens 
arrcslés  (estans  cncoires  en  estre)  iront  à  néant,  m'a  semble,  sans  actendre  ladicte 
audience,  advenir  Vostre  Excellence  de  tout  ce  que  dessus  par  ce  courrier  exprès,  et 
luy  mcctre  en  considération  si  Vostrcdicie  Excellence  treuve  convenir  vuyder  ieeulx 
différcns  tous  par  ung  volume,  si  ne  sera  besoing  et  nécessaire  de  renvoyer  icy  une 
aultre  procuration  sur  nous  trois  ensemble  également  ou  tels  aullres  qu'il  plaira  à 
Vostre  Excellence  à  ce  dénommer,  avec  telle  instruction  qu'il  appertiendra,  veu,  comme 
j'cntcns,  l'on  a  tousjours  accoustumé  es  traictés  parcy-dcvanl  faiets  entre  ce  royaulme 
et  les  Pays-Bas  de  dénommer  ouitre  le  chief,  quelque  conseillicr  et  secrétaire  ayans 
semblable  povoir  et  auetorité  que  ledict  chief;  aullremenl  les  présens  qui  seroient  exclus 
de  ladicte  procure,  ouitre  ce  (|u'ils  scrviroient  de  cyffre,  ne  seroit  la  réputation  de 
Sa  Majesté,  ny  leur  honneur.  Sur  lesquelles  choses  il  plaira  à  Vostre  Excellence;  en 
tout  événement,  me  faire  entendre  son  bon  plaisir. 

Je  n'ay  encoires  usé  vers  ladicte  Royne  des  termes  à  moy  prescripts  en  la  lin  de 
mon  instruction.  En  cas  que  je  veisse  qu'elle  persistas!  à  ne  vouloir  respondre  à  la 
demande  à  elle  faicte,  mais  à  son  temps,  ne  l'obliray  le  faire,  mesmement  ayant  sur  ce 
entendu  l'intention  de  Vostrcdicie  Excellence. 

De  Coelbroeck,  le  dernier  jour  d'octobre  1569. 

Postdalc.Ce  que  depuis  ccstes  l'on  a  entendu,  Vostre  Excellence  l'entendra  par  aullres 
lettres  de  don  Guérau  d'Espès,  ausquelles  me  réfère. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  .\'ég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  16  et  20.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  499 

MDCCCCLXXXIL 

Ridolfi   à  don  Guérau   d'Espès. 

(HOTEMBRE  1569?) 

Le  duc  de  Norfolk  et  les  comtes  d'Arundel,  de  Pcmbrokc  et  de  Leicestcr  protestent  dnrrgiqacmcnt 
contre  toute  négociation  que  Cavalcanti  poursuivrait  avec  Cecil. 

Esta  manana  a  las  quairo  lioras  nie  avisarori  de  la  Corte  de  parte  de  algunus  prineipaies 
senorcs  que  en  ningiina  nianera  ciilienden,  ni  quioren  que  el  negocio  se  (rate  por  otra 
mano  que  por  la  de  persona  confidente  a  ellos  y  a  V.  S*,  y  eslan  en  la  mayor  colera  dcl 
mundo  por  la  plalica  (jue  se  ha  comcnçado  assi  por  Sliali  Cavalcanti  sccretamente  con- 
ferida  solamentc  con  el  Secretario  y  Caniiller  y  Millort  Roberlo,  y  solo  despiies  de  la 
pariida  de  el  dielio  Sliati  y  de  Baplisia  Foi  lia  que  io  sabe  y  ha  tenidocartas  toeantes  al 
negocio. 

Han  eonfcrido  el  senor  Duque  de  Norl'olcli  y  el  Conde  de  Arandel  ios  quatru  arli- 
eulos  propueslos  por  el  Stiati,  Ios  qualcs  paresce  que  se  Iralan  y  encaminan  con  el  l'avor 
dcl  scfior  Cliapin,  y  estos  senores  en  ninguna  manera,  como  lie  diclio,  no  quiercn  que 
el  diclio  ('avalcanli  se  intcrponga  en  cllo,  iio  pudicndo  persuadirse  que  lai  cosa  se  liaga 
con  vokiiitad  de  Su  Ma.u''  o  del  111'"°  Duque  de  Alva  o  de  V.  S*,  que,  quando  e.»to  fucsse, 
hazcn  saber  a  V.  S' que,  assi  como  liasla  aqui  lian  proeurado  y  procuraran  el  servicio 
de  vucsiro  Rey  y  cl  onor  de  V.  S',  se  les  dara  causa  para  bazer  Io  contrario,  y  eslo  por 
respccto  de  que,  havicndose  lenido  hasta  aqui  tantas  platicas,  lodas  ellas  dcn  necessidad 
liavian  de  ser  descubierlas,  tralandose  el  negocio  por  olro  camino,  y  séria  en  rnucbo 
dano  y  desonrra  suya,  mayormente  atribuyendose  despues  el  frulo  el  Secretario,  que 
podria  danar  a  ellos  y  a  todos  Ios  ncgocios  de  V.  S",  y  assi  no  estan  para  permitirlo,  y 
dizen  que  de  plaliear  por  via  del  Secretario  V.  S'  dara  en  la  quenla  con  el  licnipo  que 
no  terna  scguridad  ninguna  de  Ios  negocios  de  su  Rey;  y  en  suma  ayer  tarde  seeslrc- 
cbaron  mas  entresi  col  Duque  y  cl.  Conde  de  Arandel,  Pcmbruque  y  Lccesier  que 
llevaran  Irassi  todos  Ios  otros  y  delcrminaron  de  interromperlo  y  divertir  todo  aquello 
que  dcpcndierc  de  la  ncgociacion  del  Cavalcanti  o  Fortia,  como  cosa  que  procède  del 
Secretario,  si  asi  V.  S'  Io  quierc,  y  eslavan  para  despacliar  sus  criados  a  la  Ex'  del 
S'  Duque  de  Alva  para  el  dar  qucnta  de  todo  esto  y  del  agravio  que  recibian  si  el 
Secretario  les  prefiriese  en  este  negocio  y  el  contentamienlo  y  scguridad  que  por  su 
mano  se  lernia.  Pero,  considciando,  segun  seles  ba  rcspondido,  que  se  baria  agravio 
a  V.  S'  en  no  tener  en  el  aquella  fec  que  yo  les  be  siempre  asegurado,  me  han  coma- 


800  RELATIONS  FOLITIQL'ES 

lido  que  con  diligencia  le  haga  ya  saber  lucgo  su  voluntad  en  esto.  V.  S*  escrive  à 
Flandes  en  diligencia  para  entender  si  el  dicho  Cavalcanli  y  Forlia  lienen  orden  alguna 
que  en  tal  caso  desscarian  tralar  antes  con  ellos  que  con  el  Secrclario,  pues  no  pueden 
dejar  de  seguir  y  favorescer  la  empresa  y  sustenlar  las  razones  de  S.  M.  Catholica  por 
quanto  assi  conviene,  y  lo  sefial  que  dessearian  del  Senor  Duque  es  que  Su  Ex'secon- 
lenle  de  traclar  con  ellos  y  por  su  mano,  considerando  quanto  anles  que  los  dos  suso- 
dichos  han  traciado  del  negocio  y  que  eslos  dos  deven  ser  exaniinados  con  que  funda- 
mento  lian  liecho  la  propuesla  de  los  quatro  ariiculos,  y  dizen  que  V.  S'  esle  muy 
asegurado  que  estas  fiestas  tractaran  de  tal  manera  que  yo  tenia  libre  licencia  para  yr  a 
tractar  con  V.  S*,  ad\iertiendo  que  se  mire  bien  en  que  el  Secretariono  haga  alguna  de 
sus  ai'ostiimbradas  finezas. 

(Archives  de.  Simanciu.  Ettado,  Le^.  821,  fol.  229.) 


MDCCCCLXXXm. 
Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(BHUXCLLES,  .3  NflVElIBBE  '1863.) 

Il  espère  voir  réussir  la  mission  de  Vitelli. 

Las  dos  carias  que  V.  M.  me  scrivio  a  los  15  y  16  del  passado  con  esle  correo  he 
/ecivido  juniamenle  con  el  pliego  que  venia  para  el  Secrclario  Çayas,  el  quai  y  mis 
parlas  he  embiado  à  Su  M'  con  une  de  mercaderes  que  partio  a  primero  desle. 

Muy  gran  merced  me  lia  hecho  V.  M.  en  avisarme  tan  particularmente  de  todo  lo  que 
ay  pasa,  y  cspero  que  con  los  buenos  advcrtimientos  que  havra  dado  al  senor  Chapin, 
tendra  el  negocio  el  fin  que  todos  deseamos. 

Yo  quedo  aguardando  con  mucho  deseo  lo  que  se  havra  heclio  en  la  junta  que  estava 
acordado. 

De  aqui  por  aorn  no  ay  cosa  de  nuevo  que  dezir  a  V.  M.,  ni  de  Spana  tampoco,  pnrque 
ha  muchos  dias  que  no  tengo  cartas,  y,  no  ofTreciendose  otra  cosa  que  dezir,  me  ha 
parecido  despachar  este  correo  paraque  V.  M.  tenga  alla  con  quien  despachar. 

De  Brussellas,  a  3  de  noviembre  MDLXIX. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  266.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DK  L'ANGLETERRE.  501 

MDCCCCLXXXIV. 
Le  duc  d'Alhe  à  Chiappino   f^itelU. 

(BRDXEtLES,  8  NOVKMBRE  1S^.) 

Il  attend  avec  impatience  des  nouvelles  de  la  négociation. 

Monsieur  le  marquis,  J'ay  reçeu  vos  lettres  du  xv,  xvi  el  xxiij  d'octobre;  et,  comme 
les  dernières  me  donnent  espoir  d'avoir  bientosl  nouvelles  du  succès  de  vostre  besogné, 
mesmes  après  que  l'on  avoit  par-deçà  attendu  vostre  charge  et  povoir,  j'ay  différé  de 
vous  y  respondre.  Mais,  voiant  que  jusques  à  présent  je  n'en  ay  riens  eu,  et  considérant 
qu'il  vous  faull  avoir  tousjours  courriers  à  la  main,  n'ay  voulu  plus  dilTércr  de  vous 
redespescher  le  courrier  porteur  de  cesie,  demeurant  avecq  grand  désir  d'avoir  nouvelles 
du  progrès  de  vostre  dicte  négociation. 

De  Bruxelles,  le  iij'  de  novembre  1569. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  N^èg.  de  Vitelli,  fol.  120.) 


MDCCCCLXXXV. 
Avis   des   Pays-Bai. 

(HANBOORG,  4  NOVEMBRE   1569.) 

Démarche  du  roi  d'Espagne  près  de  l'Empereur  contre  les  marchands  anglais.  —  On  parle  de  eonspi- 

rations  dirigées  contre  Elisabeth. 

It  was  dcclarcd  by  tiu;  Staies  nf  Hamborough  lo  yc  merchants  that  as  this  day  they 
had  recrived  letlors  ont  of  the  Enipcrours  Court  by  an  expresse  messcngcr  :  the  lirst 
was  thaï  there  was  an  Embassadour  corne  from  the  King  of  Spayne,  who  was  a  suter  lo 
the  Empereur  to  geve  commandement  ihorougli  llic  wholi  Kmpeir  thaï  no  Englishman 
merchant  should  traffique  within  lus  jiirisdiction,  and  thaï  ther  was  great  doubl  if  it 
should  be  granted,  which  if  it  shonid  so  fail  oui,  thry  being  but  one  small  mcmbcr  of  the 
Empeir,  they  should  not  be  able  lo  withsiand  the  same.  Therfor  they  thought  good  lo 


302  RELATIONS  POLITIQUES 

send  for  me  and  lo  déclare  the  same  becaus  1  inight  wril  inlo  Ëngland  and  (o  give  (he 
Q.  Ma"*  to  undcrsiand  therof.  Tliis  1  take  only  to  be  a  praclique  of  Duke  d'Alva;  for 
they  hère  are  as  much  afraid  of  him  and  more  thcn  of  ibe  Emperour,  for  in  nothing 
that  hecan  demaund  at  Ihcr  hands  (onlcs  it  be  our  abod  hcre),  thaï  they  dare  dcny  him. 
It  is  much  lalke  amongst  the  pcople  in  ail  places  lowchinge  conspiraces  agnynsi  Her 
Ma""  person,  for  the  enemies,  as  is  sayd,  desier  no  more  but  dispatehe  of  her  person. 

[Drit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MDCCCCLXXXVI. 

Le  duc  d'Elbe  à  Chiappino  Fitelli. 

(BnUXELLES,  6  NOTEMBRE  4869.) 

l\  se  plaint  des  subterfuges  d'Elisabeth  et  l'autorise,  s'il  n'obtient  rien,  à  exécuter  le  dernier  point  de 
SCS  instructions  ;  néanmoins  Vilelli  ne  quittera  pas  l'Angleterre  sans  on  avoir  reçu  l'ordre. 

Monsieur  le  Marquis,  Je  vous  ay  par  mes  précédentes  du  iii"  de  ce  mois  adverty  de 
la  réception  des  lettres  du  xv  el  xvi  el  du  xxiii"  d'octobre,  et  du  désir  avec  lequel  j'eslois 
attendant  le  succès  de  vostrc  besoigné,  mcsmes  après  que  l'on  anroit  vcu  vostre  povoir, 
dont  vous  m'avez  fait  particulièrement  relation  par  aultres  vos  lettres  du  dernier  dudicl 
mois  d'octobre.  Enfin  je  vois  que  jusqucs  allors  vous  n'aviez sceu  tirer  aulire  chose  sinoD 
que  la  Royne  n'estoil  délibérée  de  wider  les  nottvelles  doléances  sans  les  anchicnnes, 
qu'est  le  mesme  qu'elle  a  dit  au  mois  de  febvrier  au  Conseiller  d'Assonleville,  et  que,  si 
bien  ses  députés  vous  auront  dit  de  la  consulter  encoires  sur  ce  que  vous  aviez  insisté 
et  demandé  d'entendre  cathégoricqucment  sa  volume  de  si  elle  vouloil  restituer  l'argent 
de  Sa  Majesté,  biens  el  navires  de  ses  subjet'ls,  ou  non,  el  d'avoir  à  celle  fin  audience 
el  prendre  congié  d'elle,  vous  ne  povicz  eolliger  hors  de  leurs  mines  apparence  de 
désister  de  eesle  prétension  que  les  vieulx  différens  se  résouldent  avecq  les  nouveaulx. 
Et  pour  responce  tout  ce  que  vous  aviez  fait  jusques  allors,  m'a  semblé  fort  bien  et 
prudemment  encheminé. 

Quant  à  ce  que  vous  désirez  ultérieurement  savoir  de  mon  intention  (qui  despend  de 
la  résolution  que  vous  sera  donnée  sur  vostre  instance),  à  la  vérité,  quand  raison  auroit 
lieu  pardclà,  je  ne  vois  que  l'on  peusse  juger  les  actions  et  façons  de  faire  correspondans 
au  langaige  que  la  Royne  a  tousjours  tenu  tant  par  ses  lettres  au  Roy,  dont  vous  a  esté 
envoyé  copie,  que  de  bouche  à  vostre  arrivée,  de  l'amitié  qu'elle  porloit  à  Sa  Majesté, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKHE.  505 

e,l  de  la  conOancc  qu'elle  avoil  à  icelle  comme  à  soy-mesmes,  attendu  que,  après  avoir 
prins  couleur  de  non  vouloir  négolier  sinon  avecq  celiuy  qui  seroit  envoyé  vers  elle  de 
par  Sa  Mnjesic  d'ung  alfairc  toutcsfois,  dont  par  force  Sa  Majesté,  si  esioignce,  ne  povoit 
avoir  information  si  elle  ne  venoil  d'icy,  à  cesllieure  que  Sa  Majesté  faisoit  fondement 
sur  ses  dictes  lettres  et  vous  a  despesché  vers  elle,  l'on  vous  tient  le  mcsme  stil  que  l'on 
a  tenu  audict  d'Assonleville,  passé  neuf  mois,  disant  la  Royne  d'ung  costci  qu'elle  n'est 
délibéré  d'entendre  5  ce  que  vous  l'aviez  requis,  ne  fust  que  l'on  widast  avant  toutes 
œuvres  et  fût  sccu  à  tout  le  monde  qui  auroit  esté  aullicur  des  arrcsls  passés  et  qui 
avoit  le  tort,  et  ses  députés  de  l'aultre  coslel  que  l'on  veull  commcnelier  par  la  widenge 
des  vieulx  différons,  dont  après  ils  disent  que  en  grande  partie  aviont  prins  source  les 
nouveaux,  en  quoy  ils  se  contredisent  et  confessent  évidammeni  que  ces  derniers  arrests 
sont  conimenchés  par  eulx  s'ils  ont  prins  source  de  là  et  non  pour  conlre-arrests  des 
choses  déienues  pardcçi^  comme  ils  disiont  auparavant  :  d'avaniaige  ils  entrent  en  com- 
mimicalion  avec  autant  de  gens  que  bon  leur  semble  de  leur  cosiel,  et  du  vostre 
excluent  l'ambassadeur  ordinaire  de  Sa  Majesté  et  tachent  de  faire  le  mcsmc  de  vos 
adjoincts,  et  de  premier  abord  révocqucnt  en  double  la  signature  de  Sa  Majesté,  que 
me  semble  bien  csirange  et  chose  indigne  entre  tels  personnaiges  et  nullement  corres- 
pondante au  désir  qu'ils  professent  d'avoir  de  l'entretencment  de  l'anchicnnc  amitié, 
veuillant  prcclurc  tous  chemins  pour  y  parvenir,  pensant  avoir  à  bon  marché  tout  ce 
qu'ils  prétendent,  n'aiatil  à  traitler  que  avecq  vous  seul  qu'ils  savent  bien  n'avoir  esté 
pardcçù  quand  l'on  a  Iraitlé  du  passé  des  vieulx  différens  et  ainsi  non  instruit,  par  où 
leur  est  facillemcnt  à  croire  que  vous  fussiez  excusé  de  telle  charge,  orres  que  la  vous 
eusse  voulu  donner. 

Mais  cncoires,  laissant  tout  cela  et  venant  au  fondement,  il  est  requis  que  vous  enten- 
diez que  Sa  Majesté  a  plus  d'occasion  beaucoup  que  eulx  de  désirer  le  widange  dcsdicts 
difféiens  anchiens  comme  la  plus  intéressée  du  délay,  procédant  icculx  pour  la  plus  pan 
des  justes  doléances  du  tort  que  l'on  avoit  fait  et  faisoit  pardelà  aux  marchans  d'icy 
contre  les  marchans  enlrecours  dont  le  domaige  est  sans  comparaison  plus  grand  que 
celhiy  que  nous  povons  prétendre  des  derniers  arrests,  par  où,  quoy  qu'ils  disent  que 
après  ces  différens  wydés,  l'on  ne  se  soucieroit  icy  plus  des  anchiens,  l'on  pcult  jugei 
s'il  y  a  matière  de  refuser  pardeçà  de  y  rentrer,  que  ce  seroit  raison  de  faire  que 
premiers  ne  fussent  wyilés  et  ostées  les  nouvellctés  enlrcvcnucs  depuis  le  recès  de  Bi  uges 
contenant,  comme  vous  verrez  par  la  tfopie  dudict  recès,  cy-joint  par  mon  exprès,  que  si 
quelque  chose  csioit  faite  ou  se  faisoit  contre  les  promesses,  l'on  seroit  tenu  de  la  réparer 
et  remédier  incontinent  selon  les  loix  et  entrecours,  suyvant  quoy  avec  grande  justice 
est  Sa  Majesté  fondée  de  prétendre  (|ue  toutles  choses  innovées  depuis  lediet  recès, 
comme  sont  ces  arrests,  et  qui  n'ont  riens  de  commun  avec  les  anchiens  différens, 
soyeni  avant  toutle  œuvre  redressées,  et  que  non  y  veuillant  entendre  la  Royne,  elle 


504  RËLATlOiNS  POLITIQUES 

monstre  assez  cléreiiieiit  que  c'est  quelque  aullre  chose  qui  la  iiieuit  que  le  désir  d'avoir 
la  widange  de  ses  anchiens  différens.  lit  je  ne  vois  comme  par  ccste  voye  elle  pense  de 
justifier  ses  actions,  comme  elle  vous  a  dit  vouloir  faire  vers  tout  le  monde. 

Ces  raisons  vous  ay-je  bien  voulu  desduire  iey  particulièrement  oullre  celles  que  vous 
aurez  entendu  par  vostre  instruition,  à  fin  que  vous  en  serviez  pour  la  mettre  tant  plus 
profond  en  son  tort  qui  est  trop  évident.  Si,  ce  nonobstant,  elle  demeure  ferme  à  la 
négative  de  la  restitution  par  vous  demandée,  auquel  cas  pourrez  user  vers  elle  pour  le 
dernier  des  termes  contenus  en  la  fin  de  vostre  instruction,  avecq  la  discrétion  requise, 
luy  parlant  toutcsfois  franchement  et  clèrement  que  j'ay  charge  du  Roy  de  savoir  son 
intention  linallc,  de  laquelle  vous  me  ferez  plaisir  de  m'advertir  particulièrement  et 
incontinent  et  de  tout  ce  qu'en  despend,  comme  vous  avez  très-bien  faitjusques  à 
maintenant  afin  que,  entendant  le  tout,  je  puisse  reguarder  ce  que  restera  de  faire;  mais 
(selon  que  porte  aussi  vostre  instruction),  de  quelque  sorte  que  la  négociation  succède, 
ne  convient  que  vous  bougiez  de  là  sans  en  avoir  charge  expresse  de  moy. 

De  Bruxelles,  le  vi*  de  novembre  1569. 

(Archiver  du  Royaume  ù  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterret  t.  IV,  p.  82.) 


MDCCCCLXXXVII. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  7  xovembrf:  iS69.) 
Les  lettres  qu'il  attendait  ne  lui  sont  point  parvenues.  —  Nouvelles  de  France. 

El  ultimo  correo  que  cl  Scnor  Marques  Chappin  me  despacho,  uo  me  ha  traydo  carta 
de  V.  iM.,  aumiue  me  ha  dicho  que  en  Dobra  le  tomaron  dos  pliegos  que  traia.  No  se 
que  sea  la  causa.  V.  M.  procurara,  si  avia  alguna  cosa  de  impurlancia,  liazellos  cobrar. 

Por  aora  no  ay  de  aqui  ninguna  cosa  que  poder  dezir  mas  de  lo  que  V.  M.  vera  por 
las  cartas  del  Marques,  a  que  me  remilo. 

De  Francia  he  tenido  nueva  que  Luzinan  se  havia  rendido  al  Rey  Chr"""  y  quedava 
batiendo  a  Sant-Jean-de-.\ngeli.  De  lo  que  mas  subcediere,  avisare  a  V.  M. 

De  Brussellas,  a  vil  de  noviembre  15G9. 

(Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  209.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  508 

MDCCCCLXXXVKL 

Chiappino  Filelli  au  duc  d'^tbe. 

(COLEBROUK,  7   ET  8  NOVEMBRE  1869.; 

Il  rend  compte  d'une  uudience  que  lui  u    accordée  la  reine  d'Angleterre. 

Vosire  Excellence  aura  entendu  par  mes  lettres  du  dernier  du  mois  passé  tout  mon 
besoingné  jusques  audicl  jour,  ausquelles  me  réfère  pour  n'en  faire  icy  redictc.  J'avoye 
requis  la  troisième  audience  de  la  Royne,  selon  que  conlienneiU  mesdictes  dernières, 
pour  entendre  sa  (inalle  résolution  et  intention  snr  ma  demande,  laquelle  me  fut  accordée 
pour  le  jour  de  Tous'^aincts  à  deux  heures  après-mydy  ;  mais,  à  cause  de  la  goutte  que 
m'assaillyl  la  niiyct  devant  et  traveiila  tant  que  oncques  auparavant,  ne  m'esioit  possible 
y  aller,  jusques  au  vendredy  dernier,  que  lors,  me  trouvant  aulcunement  allégé  de 
ladicle  goiille,  esloye  délibéré  me  faire  transporter  en  coche  à  la  Court,  el  ayant  à  ceste 
fin  ledicl  jour  bien  malin  faici  demander  ladicte  audience  pour  l'après-disner,  ladicle 
Royne  me  fcildire  qu'elle  ne  se  trouva  pour  lors  à  ce  disprtsée,  remeetant  ieelle  pour  le 
dimenche  ensuyvant;  el  ainsi  me  trouvai  hier  vers  elle  et  en  pleine  sale  et  présence  de 
plusieurs  seigneurs  el  dames  (selon  la  coustumc  de  bcsoigner  icy),  et  luy  ny  sommiè- 
rement  rcpcté  (comme  avoye  faint  à  la  seconde  audience)  ma  charge  et  quant  et  quant 
remonstré  ce  qu'avoit  esté  faici  à  l'assemblée  tenue  au  pareq  avec  ses  députés  el  comment 
j'avoye  esté  requis  leur  déclairer  si  n'avoye  plus  ample  procure  que  celle  par  eulx  veue 
et  leur  en  avoye  faict  délivrer  copie,  et  leur  respnndant  que  non  et,  si  j'en  eusse  en  aullre, 
n'eusse  différé  franchement  l'exhiber  (comme  l'avoye  ouvertement  déclairé  à  Sa  Majesté), 
m'avoient  sur  ce  dici  d'en  estre  bien  marris,  en  y  ajoustant:  puys  que  le  povoir  à  moy 
donné  ne  s'extendoit  pour  viiyder  les  anehiennes  avec  les  nouvelles,  que  Sa  Majesté 
Réginale  n'estoit  d'intention  d'entrer  en  aulcune  ultérieure  communication  avec  moy. 
Et  que  leur  ayant  sur  ce  demandé  si  telle  esloit  l'absolute  responce  et  résolution  de 
Sadicte  Majesté  sur  ma  demande,  m'avoient  dict  qu'ils  pensoient  que  sy,  néantmoings 
en  parleroient  de  rechief  h  elle  et  me  feroient  entendre  sa  finalle  responce.  Quoy  par 
moy  entendu,  avoye  requis  avoir  d'elle  cesic  Iroisiesme  audience  pour  entendre  de  sa 
bouche,  si  telle  estoil  sadicte  responce,  su|)pliant  qu'il  luy  pleut  la  me  déclairer.  A 
quoy  elle  me  dict  quelle  avoit  faici  veoir  au  Conseil  madicte  procure  et  luy  avoit  esté 
faict  rapport  qu'elle  s'extendoit  seidiement  aux  nouvelles  doléances  et  point  vuyder  les 
anehiennes,  ce  qu'elle  n'cust  jamais  pensé,  et  mesmes  estoit  esbahye  que  Vosire  Excel- 
lence m'avoil  envoyé  vers  elle  avec  tanl  limitée  auctorité,  consistant  seuileraeni  en  deux 
Tome  V.  64 


506  KËLATIOINS  POLITIQUES 

poincls,  assçavoir  :  de  répéter  1  argenl  de  Sa  Majesté  ei  la  restitution  des  biens  et  navires 
de  ses  subjects,  sans  faire  aulcune  mention  de  povoir  vujder  les  doléances  qu'elle  pou- 
roit  faire  de  l'oultraige  faict  à  ses  subjects  si  injurieuscment  et  hostillement  iraictés  par 
Vostre  Excellence  en  leurs  personnes  et  biens  comn«e  en   plaine  guerre,  desquels 
oultraiges  et  injures  elle  eniendoit  avant  toute  œuvre  estre  réparée,  disant  davantaige 
que  luy  sembloit  que  l'on  m'avoit  envoyé  iey  pour  traicitr  seullemenl  des  affaires  des 
marchans  et  veu  que  n'avoyc  aultre  charge  (dont  elle  estoit  irés-niarrye)  il  esioit  tout 
évident  et  ne  le  povoye  ignorer,  ny  nyer,  que  seioit  payne  perdue  d'entrer  avec  nioy  en 
aulcun  traicté  et  que,  sans  plus  ample  procure,  elle  ne  me  povoit  aultre,ment  déclairer 
sa  finalle  résolution  sur  madicle  demande.  A  ce  luy  ai  respondu  que  (à  sa  correciion) 
ma  procure  estoit  ample  assez  pour  iraiciir  de  toutes  nouvelles  querelles,  mais  point 
des  anchiennes  louchant  l'entrecours,  comme  icelles  n'avoienl  riens  de  commun  avec 
K'sdictes  nouvelles,  comme  luy  avoye  par  diverses  et  iléraiifves  fois  assez  déelairé. 
Persistant  atant  qu'il  n'avoit  aulcune  double  de  ma  puyssance  et  auctorité  pour  iraicter 
de  toutes  nouvelles  querelles,  ce  que  se  pouroii  évidemment  veoir  par  le  contt  nu  de 
madicle  procure  s'il  plaisoii  à  Sa  Majes(é  la  faire  reveoir  et  commectre  (|uelque$-ungs 
de  son  Conseil  pour  sur  ce  communicquer  de  reehief  par  ensimble.  A  quoy  elle  me 
dicl  qu'elle  en  estoit  très-contente,  combien  que  on  luy  avoit  laict  rapport  que  n'avoye 
que  simple  povoir  tel  que  cy-dessus  ;  mesmes  qu'avoye  déelairé  à  ses  députés,  audicl 
parcq,  que  n'avoye  aullre  charge  que  de  répéter  l'argent  de  Sa  Majesté,  biens  cl  navires 
de  ses  subjects  et  entendre  sur  ce  sa  responce.  Sur  ce  luv  respondis  qu'il  esti)il  ainsi, 
mais  que  hors  de  ce  n'tstoit  n  inférer  que  n'eusse  procure  (sadielu  responce  oye)  de 
iraicter  de  toutes  nouvelles  querelles,  s'il  eut  pleut  à  Sa  Majesté  Kéginale  y  entendre. 
M'a  demandé  aussi  comment  j'eniendoye  la  asseurer  que  pour  l'advenir  on  ne  iraicle- 
roit  plus  sesdicts  subjects  de  par  de  là,  comme  iU  avoieni  tsic  par  ces  derniers  arresls. 
A  ce  luy  dis  (pie  très-bien  la  pouroye  de  ce  asseurer  par  le  traicté  entre  nous  à  faire,  et 
que  luy  en  donneroye  telle  asseurancc  dont  avec  raison  elle  pouroit  avoir  entière  salis- 
faction,  ri,  si  madicle  procure  fût  trouvée  à  ce  non  b^istanle,  qu'en  feroye  venir  aullre 
plus  ample,  et  mesmes  que  Vostre  Excellence  (si  bcsoing  fût)  feroit  raliflier  tout  mon 
besoigné  par  Sadicte  Majesté  Koyalle.  A  la  lin,  après  certains  propos  à  ce  servans, 
l'ayant  par  trois  ou  quatre  fois  demandé  s'elle  eniemloil  de  iraicter  ecsie  fois  lesdictcs 
nouvelles  doléances  d'un  costé  et  d'aullre,  senibloii  en  ce  varier,  disant  une  fcis  vouloir 
iraicter  desdieles  nouvelles  et  aulires  fois  des  nouvelles  1 1  anchiennes  ensemble,  sans 
touiesfois  loucher  aulcunement  des  enlrccours  :  dont  ne  povons  sur  ce  arresier  grand 
fondement,  néanlmoings   nous  donne  quelque  peu  d'espoir,  en  cas  que  nostredicte 
procure  est  trouvée  suffisante  pour  iraicter  de  (ouïes  querelles  nouvelles  (dont  ne  faisons 
aulcune  double),  que  de  iioslre  présente  négociation  pourra  sortir  quelque  bon  succès  et 
effect.  El  pour  conclusion  elle  me  dict  que  déans  deux  ou  trois  jours  elle  dépuieroii 


DES  PAYS-BAS  El    DE  L'AiNGLETERKE.  «U7 

atilL'uiis  de  son  Conseil  légistes  pour  conimunicquer  avec  nous  sur  niadicle  procure,  ce 
que  plusiosl  file  ne  povoit  faire,  pour  estre  aulcuns  d'ieenh  pour  le  présent  à  Londres, 
lesquels  elle  feroit  incontinent  venir.  Me  dici  aussy  sçavoir  bien  que  nous  estions  trés- 
aial  aciommodés  de  logis  (comme  à  la  vérité  soninus,  esians  logés  en  hostclierye 
publicque,  où,  oiiltre  aultres  incommodités,  on  nous  faict  payer  pour  le  seul  logis  de 
neuf  à  dix  escus  d'or  par  jour),  mais  que  de  brief  elle  nous  en  feroit  pourveoir  d'aultre 
plus  près  d'elle. 

Au  surplus,  comme  passé  deux  ou  trois  jours  j'avoye  faict  remonslre  à  ladictc  Royne 
de  l'advertissemenl  qu'avoye  eu  qu'auliMuis  rebelles  du  Roy,  bannis  du  Pays-Bas, 
armoirnt  en  la  rivière  de  la  Thamise  trois  navires  de  guerre,  je  iuy  ay  hier  derechief 
ramentu  le  inesme  et  reinonslré  que  telles  choses  ne  se  debvoient  souffrir  entre  princes 
si  cstroicleiiient  eonjoincts  comme  estoienl  Leurs  Majestés  et  prié  en  ce  mcctre  tel  ordre 
que  la  Majesté  Royaile  en  peult  avoir  contentement.  A  quoy  elle  m'a  respondu  et  asseuré 
que,  incontinent  ayant  receu  de  moy  ledict  advcriissemcnt,  elle  y  avoit  despesché 
auleuns  ses  ministres  et  ofïiciers,  pour  les  appréhender  au  corps  ou  aulireinent  les  tuer 
tous,  ce  qu'ainsi  fut  esté  faict,  s'ils  ne  se  fussent  retirés  et  saulvés  peu  auparavant,  et 
que  pour  l'estroicie  amylié  estant  entre  leursdictes  Majestés  elle  ne  souffriroit  jamais 
que  à  semblables  gens  fût  en  son  royaulme  donné  aulcune  ayde,  port  ou  faveur,  et  que 
de  brief  j'enteudroye  l'ordre  et  bon  debvoir  qu'en  ce  elle  auroit  mis,  dont  l'ay  remcrchié 
bien  fort  (  t  prié  qu'en  ce  bon  vouloir  elle  vouldroit  tnusjours  continuer,  veu  que  de 
semblables  gens  ayant  dissipé  tout  le  leur,  n'estoit  à  espérer  grand  bien,  ne  proufïict. 

Je  n'ay  jusques  à  présent  eu  respon.'^e  de  Vosire  Excellence  à  mes  lettres  des  xv,  xvi, 
xxiii  cl  dernier  du  mois  passé,  que  me  faict  doubter  que  le  courrier  porteur  des  lettres 
de  Vostre  Excellence  à  son  retour  en  ce  royaulme  aura  esté  quelque  part  destrousé  ou 
arreslé,  et  me  faict  ce  subçonner  que  Messire  Thomas  Flisco,  marchant  d'Anvers,  me 
dici  avant-hier  soir,  que  le  jour  précédent  il  avoit  veu  et  parié  à  certain  courrier  venu  du 
Pays-Bas  à  Dovres  à  son  arrivée  illecq,  de  qui  jusques  à  ceste  heure  n'ay  eucoires  oy 
aulcunes  nouvelles. 

De  Coelbroeck,  le  vii°  jour  de  novembre  1.'569. 

Poxte  date.  Je  pensoye  hier  despescher  ce  courrier;  mais,  à  faulte  de  son  passeport, 
part  au  prismes  aujourd'huy  viii"  de  novembre. 

Pensant  cloire  ceste  est  arrivé  ung  aultre  courrier  avec  les  lettres  de  Vostre  Excel- 
lence du  iii*  de  ce  mois,  par  lesquelles  j'enicns  Vostredicte  Excellence  avoir  receu  mes 
lettres  du  xv,  xvi  et  xxiii"  du  passé  et  qu'elle  actcndoil  aultres  mes  lettres  pour  par  ung 
volume  respondre  h  toutes  ensemble. 

(Archives  du  Royaumt  à  Bruxelles,  .Vég.  d'Angleterre,  i.  V,  fol.  26  et  29.) 


Sm  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCLXXXIX. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre). 

(LONDBES,  8  NOVEMBBE  Vt/fH. 

Mauraises  dispositions  de»  conseillers  d'Elisabeth.  —  II  ne  sait  s'il  est  convenable  que  les  négociations 
se  poursuivent  hors  de  sa  présence.  —  Un  mouvement  en  faveur  de  Marie  Sluart  est  prêt  à  éclater 
en  Angleterre.  —  Les  comtes  enverront  vers  le  duc  d'Albe  un  agent  investi  de  leur  confiance.  — 
Il  se  rend  à  Colebrook  avec  Vitelli. 

Ei  correo  Martin  Sevin  fue  dctnasiado  curioso  cii  passar  adelante  de  Dobra,  (juando 
le  qnilaron  los  des  paqiietes,  pues  podia  bolverse.  Con  esta  se  buclven  a  emhiar  a 
\'uestra  Excelleiiza  y  el  aviso  de  lo  que  el  Marques  Chapin  ha  passado  con  esta  Reyna 
en  la  Jornada  de  ayer.  Yo  le  aguardava  ay  aqui,  y,  pues  ay  estorbo,  yre  alla  a  eomunicar 
con  el. 

Del  Secretario  destc  Consejo  tengo  aviso  como  los  aninios  deslos  eslan  muy  danados 
y  confusos,  y  que,  <omo  todos  han  robado  y  son  lan  lierogcs,  crée  no  haran  lo  que  es 
justo,  y  assi  se  meten  en  estas  replicas  vanas.  Vuesira  Exeellcnza,  con  su  buen  juizio  y 
larga  experiencia,  lo  considerara  lodo  cotno  sorn  mas  eonveniente  al  servicio  de  Su 
Mag^,  y  assi  lambicn  sera  servido  de  me  maiidar  avisar  que  orden  es  bien  que  yo 
tenga  en  el  intervenir  en  estos  négocies,  y  si  es  eonveniente  que  el  Marques,  y  los  que 
han  venido  en  su  compania,  los  iraten  con  diputados  desia  Reyna,  fuera  de  mi  presencia, 
o  no,  por(|ue  a  Sicel  creo  yo  (pie  le  paresce  que  lis  saidra  mas  baralo  df  aquella 
mariera,  y,  si  convieiie  alargar  con  dispular  sobreslo,  liavra  mas  forma. 

Lo  que  aqui  passa  vera  Vuesira  Excelleiiza  por  la  caria  que  escrivo  a  Su  MagS  ciiya 
copia  va  con  la  présente.  Los  del  Norte  son  todos  catliolicos,  y,  aunque  el  de  Norclfolt 
luvo  el  animo  flaco,  dizen  que  ellos  quieren  salir  con  la  empresa  de  librar  a  la  de 
Eseocia,  y  casarla  a  xoluntad  del  Rey  niiestro  scnor,  y  resliluir  la  Religion  Cailiolica  en 
este  reyno,  y  dar  la  mejor  forma  que  fuere  possible  hallarse  en  la  resiilucion  de  lo 
deienido  y  robado,  y  assi  yra  un  cavallero  por  ellos,  el  quai  lleva  una  cartilla  mia  en  la 
cifra  parlicular,  de  quien  Vuesira  Excellenza  podra  fiarse  y  discurrir  de  las  formas  que 
para  lo  de  aea  ay,  largamente,  y,  aunque  querrian  algun  dinero,  es  poco,  porque 
juniaran  mucha  génie,  y  es  menester  caria,  y  dize  el  Obispo  de  Ros  que  su  ama  lo 
bolvera  largamente,  la  quai,  no  pudiendo  eserivir,  embiara  a  Vuesira  Excellenza  otra 
persona  sobrello.  Cierto  es  empresa  hecha.  Vuesira  Excellenza  la  considerara  y  me 
mandara  avisar  de  lo  que  es  servido  que  yo  haga.  Tambien  querrian  algunos  soldados 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE. 

i>  capilanes  que  amaestrassen  su  gente.  Alla  lo  entendera  Vuestra  Ëxcellenza  particu- 
larmente. 

Despachado  este  correo,  bolvere  a  Colbruc  y  el  Marques,  y  todos  estamos  con  desseo 
ya  de  recibir  caria  de  Vuestra  Ëxcellenza,  cuya,et''. 

De  Londres,  a  vnj  de  noviembre  1 569. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  210.) 


MDCCCCXC. 

Le  duc  d'Albe  à  Chiappino  f^iteUi. 

(Bruxelles,  12  novembre  1569.) 

Explicatious  à  donner  sur  divers  points  des  négociations  commerciales,  qui  ont  été  soulevés 

par  la  reine  d'Angleterre. 

Monsieur  le  marquis,  La  responce  que  j'ay  fait  à  vos  lettres  du  dernier  d'octobre  par 
les  miennes  du  vj°  de  ce  mois,  est  cause  poiirquoy  je  ne  la  vous  feray  longue  à  celles 
du  vij°,  quo  je  receus  hier  soir,  tant  pour  y  avoir  dit  tout  ce  que  s'offroit  à  dire  en  la 
matière,  que  pour  ce  que  lesdictes  du  vij'  me  tiennent  encoires  en  suspens  de  ce  que  la 
Royne  ara  respondu  pour  résolution  finalle,  après  que  l'on  ara  derechief  examiné  vostre 
povoir,  oires  que  je  ne  le  puis  inlerpréier  sinon  qu'ils  tirent  à  la  longue,  le  plus  qu'ils 
peuvent;  et,  comme  qu'il  soit,  me  semble  que  le  récès  de  Bruges,  dont  je  vous  ay  envoyé 
copie,  et  signamment  la  clause  parlant  de  la  réparation  à  faire  de  toutes  choses  innovées, 
ne  servira  de  peu  pour  leur  monslrer  au  doigt  par  qui  el  par  où  se  doibt  commciicher 
ladicte  réparation. 

Quant  à  ce  que  la  Royne  vous  a  demandé  quelle  asseurayce  l'on  entend  luy  doimer, 
que  ses  subjects  ne  seront  plus  traiclés  pardeçà,  comme  elle  dit  qu'ils  auriont  esté  depuis 
ces  derniers  arrests,  l'on  peult  mettre!  les  mesmes  clauses  qui  sont  mises  es  anchiens 
traiclés  d'entre  les  princes  de  pardeçà  et  les  rois  d'Angleterre,  lesquels  ont  esté  si 
longuement  et  inviolablement  observés  d'une  part  et  d'aultre,  et  se  peuvent  retrouver 
pardelà  vers  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  qui  doibt  avoir  copie  desdiets  traiclés;  et  ne 
vois  quelle  asseurancc  l'on  pourroit  donner  plus  grande  de  ce  costel  de  l'observance  de 
ce  que  sera  promis,  que  les  actions  passées  du  Roy  et  de  ses  prédécesseurs  et  leur.-» 
lieulenans-généraulx  de  pardeçà,  lisquellis  bien  examinant  l'on  irouver»  que  jamais  y 


5iO  KELATIONS  POLITIQUES 

ont  coBlievenu  cl  que  ce  qui  est  demièremenl  advenu  aux  subjecis  d'Angleterre  j»ar«leçà 
procède  d'encommenchemens  et  occasion  qu'en  a  esté  donnée  de  delà,  et  qu'il  n'y  a 
guaires  à  disputer  en  cesfe  nialiére,  estant  l'exemple  de  l'asseurance  qui  se  prend  entre 
aultres  princes  si  notoire  comme  est;  car,  si  l'on  veult  beaucop  sublilizcr  en  ce  point,  je 
ne  comprens  point  que  nous  avons  moindre  matière,  ny  occasion  de  demander  quelle 
asseurance  l'on  enicnd  donner  de  delà  que  les  deniers  du  Roy  ou  ceulx  qu'il  envoyera 
pardeçà  pour  son  service,  ne  s'arrestcront  plus  en  Angleterre,  quand  par  tempeste  ils 
seront  forcés  de  prendre  porl,  comme  ils  ont  esté  ccste  fois,  que  a  esté  la  source  de  tout 
ce  qu'en  est  ensuivy;  et,  s'il  y  a  bon  fond,  il  n'y  a  que  prétendre  aultre  asseurance  que 
continuacion  de  la  bonne  amitié  et  esiroille  alliance  qui  a  tousjours  esté  entre  la  maison 
de  Bourgoignc  et  Angleterre,  ny  entrer  en  beaucoup  de  disputes  de  ce  que  les  particu- 
liers ont  souffert  d'une  part  ou  d'aultre,  que  ne  se  peult  mieux  redresser  que  par  la 
restitution  du  leur.  Aullrenicnt  il  n'y  a  homme  de  bon  jugement  qui  en  puisse  volloir 
autre  cliose,  sinon  que  ces  propos  ne  servent  que  pour  escapaiies  et  poursuyie  de  ne  venir 
à  la  raison,  qu'est  ce  que  vous  diray  pour  ce  coup  en  attendant  ce  que  ultérieurement 
vous  m'escripverez  du  progrès. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  87.) 


MDCCCCXCI. 

Le  duc  d'.4lbe  à  don  Guérau  d'Espès  CEn  chiffre). 

(Bruxelles,  13  novembre  iïM.: 

Il  ne  veut  pas  recevoir  l'agent  que  les  comtes  lui  enverraient.  —  Ce  qui  im|iorte  d'abord,  c'est  de 
connaître  le  résultat  de  la  négociation  commerciale^  il  fuut  patienter  si  les  conseillers  d'Elisabeth 
ritfusent  d'y  admettre  don  Guçrau  d'Espès.  —  Nouvelles  de  France. 

Anoche  recivi  las  cartas  de  V.  M.  di  ullima  dcl  passado  y  viii  dei  présente  juntamente 
con  las  copias  de  las  que  escrive  a  Su  M**  y  cl  discurso  que  con  ellas  venia,  y  con  todo 
ello  mucha  merced  y  conientamiento;  y  as.simisino  me  ha  escriplo  el  Marques  Chappin 
todo  lo  que  ha  apasado  en  la  segunda  audiença  y  la  intcncion  de  Sicil  a  la  larga,  como 
mas  pariicularmcnte  V.  M.  deve  alla  avcr  entcndido,  y  teniendo  yo  respondido  por  mi 
ullimo  despacho  a  lo  que  este  correo  ha  traydo,  me  ha  parecido  bolverle  a  dispachar 
en  muy  grande  diligencia  para  advirtir  a  V.  M.  que  en  ninguna  manera  dcl  mundo 


DES  PAYS-UAS  ET  UE  L'AINGLETERRE.  HU 

consienta  que  venga  a  hablarme  el  personage  que  dize  de  parte  de  los  Condes  en  esta 
occasion,  porque  assi  convienc  para  muclios  eiïecios  liasta  ver  el  camino  que  toma  ia 
negociacion  (|ue  al  présente  agora  alla  se  irata.  V.  M.  podra  entreiener  el  dicho 
personage  con  bucnas  palabras  que  jo  le  avisare  luego  lo  que  en  esta  parle  se  avra  de 
liazer,  y  V.  M.  no  teiiga  pena  de  que  la  Reyna,  ni  sus  consexeros  no  le  quieren  admiiir 
M  la  negociacion,  ni  haga  semblante  darsele  nada,  porque  esto  es  lo  que  conviene  para 
el  aulhoridad  de  V.  M.,  representando  ia  persona  de  Su  M"",  a  laquai  embiare  el 
•discurso  y  ios  dénias  papeles  que  con  este  correo  han  venido. 

Desde  mis  ultimas  cartas  aca  no  ay  cosa  nucva  que  poder  dezir  mas  de  que  el  Rey 
Christianissimo  batia  a  Sant-Joan-de-Angelis  y  avia  ydo  a  su  exercilo.  En  Alemania 
nu  ay  nueva  ninguna  de  Leva.  Lo  de  aqui  esta  al  solilo,  aguardando  lo  que  resuluira 
de  la  negociacion  de  laquai,  conio  basta  aqui,  me  avisara  V.  M.  siempre. 

De  Brussellas,  a  13  de  noviembre  MDLXIX. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  821,  fol.  267.) 


MDCCCCXCil. 

Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  13  novembre  i!i6t>.) 

Il  le  remercie  de  lui  avoir  confié  ses  plaintes  sur  le  discrédit  où  est  tombée  son  autorité,  mais  le 
duc  d'Albe  n'agit  que  pour  le  bien  des  affaires.  —  Il  convient  que  don  Guérau  d'Espès  ne  négli{;e 
rien  pour  arriver  è  une  solution  satisfaisante. 

Dos  cartas  lie  recibido  oy  de  V.  S.,  de  ultima  del  passadoy  de  8  deste,  y  muy  gran 
nierced  con  ellas,  y  tiene  V.  S.  muy  gran  razon  en  tencr  de  mi  la  conOança  que  me  di/o 
por  que  le  dcsseo  mucbo  servir,  y  sea  cicrlo  que  el  Duque  mi  sefior  le  ama  y  tiene  tan 
buena  volunla  que  yo  terne  poco  que  liazer  en  solicitar  lo  que  m'escrivo  V.  S.  I^ 
que  yo  le  suplico  es  que  por  aora  disimule  todas  a(|uellas  cosas  que  parcciere  le 
dcsautborizan,  pues,  quando  le  locasc  lo  en  alguna  manera,  no  se  Itazen  con  intencion 
de  ofender  a  V.  S.,  se  no  por  el  bien  del  negocio;  y  lo  que  mas  puetle  imporiar,  es  no 
dar  V.  S.  a  cnletider  que  se  haga  cosa  en  su  pcrjuicio,  que  esta  séria  Ih  desanlhorida»!. 
y,  estando  Ios  negocios  en  el  punto  que  cstaii,  V.  S.  deve  hazersc  puentc  paraqiie  se 
vcngan  a  allanar,  y  yo  le  snpiicando  tome  de  hnena  parie  lo  que  dizo,  pues  me  mueve 


Ma  RELATIONS  POLITIQUES 

soiameiile  el  desseo  que  tengo  de  servirle,  como  lo  conocere  sieiiiprc  en  todasi  las  otras 
cosas  que  se  offrecieren. 

De  Brussillas,  a  xni  de  noviembre  MDLXIX. 

Qualquiere  cosa  que  subcediere  en  iste  ocasion  se  atribuyria  a  V.  S.,  y,  cdiuo  su 
supei'ior  le  buelvo  a  supplicar,  se  acomoJe  conforme  al  liempo  :  yo  no  faltare  de  lia/.er 
en  lodo  lo  que  V.  S.  me  escrive  y  le  suplico  se  liaga  puenie  y  disimule  por  aora. 

(Archives  de  Simaneas,  E»tado,  Leg.  SU,  fol.  itiit.) 


MDCCCCXCIII. 
Le  duc  d'Albe  à  Chiappino  rUelli. 

(Bruxelles,  vers  le  17  novembrk  IS69.i 
Il  te  plaint  d'être  sans  nouvelles. 

Monsieur  le  marquis,  Voyant  que  vos  dernières  sont  du  vij"  de  ce  mois,  où  toutes- 
fois  par  icelles  vous  me  donnez  espoir  de  m'escripre  bien  tost  après,  j'en  suis  très-piqué, 
craindant  qu'il  n'y  ail  quelque  pacquet  perdu  :  que  m'a  meu  de  vous  envoyer  ceste  et 
vous  en  advenir  afin  que,  si  vous  m'avez  escripl  quelque  chose,  le  faciez  aultre  fois  par 
duplieatum,  elque  en  tout  événement  j'aye  ineonlinent  de  vos  nouvelles.  Et  craindant 
que  le  mesme  inconvénient  pourroit  eslre  advenu  à  mes  dernières,  je  vous  en  envoyé 
aussi  tmg  duplicalum,  assavoir  de  celles  qui  n'ont  esté  dépeschées  que  une  fois,  et  non 
des  auilres  envoyées  jà  par  deux  fois,  faisnnl  coniple  que  lune  ou  l'aullrc  aura  esté 
adressée.  Atant  etc. 

De  Bruxelles,  le de  novembre  1369. 

(^Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Xég.  de  Vitelli,  fol.  1^2.; 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  ANGLETERRE.  ÎJI3 


MDCCCCXCIV. 

Chiappino   f^iteUi  au  duc  d'Albe  (partie  en  chiffre). 

(COLEBROOK.  18  NOVEMBRE  ISbU) 

Nouvelle  confcrcnce  avec  les  conseillers  de  la  reine.  —  Elle  persiste  à  ne  pas  reconnallre  comme 
suflîsant  le  pouvoir  donné  au  due  d'Albe  et  substiluc  à  Vitelli.  —  Audience  de  la  reine,  où  il  n'a 
rien  pu  obtenir,  quoiqu'il  ne  lui  ait  rien  caché  ni  de  son  propre  péril,  ni  des  intrigues  et  de  la 
versatilité  de  ses  ministres.  —  Nouveaux  actes  de  i)iratorie.  —  Les  catholiques  prennent  les  armes 
dans  les  comtés  du  Nord.  —  C'est  au  due  d'Albe  qu'il  appartient  de  juger  s'il  doit  les  soutenir,  car 
il  est  prêt  à  tout  faire  sans  épargner  sa  vie. 

Dimciiclie  vi°  de  ce  mois,  au  lieniier  recès  tie  la  Royne,  ayant  esté  dici  qu'elle 
députeroit  aulcuris  de  son  Conseil,  docteurs  es  droits,  pour  coninninicquer  de  rccliief 
avec  nous  sur  la  validité  de  ma  procure,  j'ciivoyay  le  viii"  eiisuyvant  mon  secrétaire 
vers  le  Conle  de  Leycestre  pour  luy  ranientcvoir  qu'estoye  prest  à  toutes  heures  pour 
besoinguer,  quant  lestlicts  docteurs  scroicnt  venus,  et  que  ne  désiroye  plus  que  de 
venir  en  communication,  pour  gaigncr  lemps,  au\  lieu,  heure  et  telle  compaignie  qu'il 
plairoit  à  Sa  Majesté,  à  laquelle  et  à  luy  me  iap|)ortiiyc  de  m'y  trouver  en  personne 
ou  d'y  envoyer  mes  adjoincts  seuls.  Sin-  (|uoy  ledict  Conle  me  manda  dire  que  pour 
l'indisposition  des  IVIilort  Kipper,  Clianccllier  et  Secrétaire  CiecI,  ladicle  communi- 
cation ne  se  povoit  encoires  faire,  priant  de  ne  me  vouloir  lâcher  s'eile  se  dilîéroit 
pour  ung  jour  ou  deux  davanlaige,  que  de  sa  part  tiendroit  la  main  qu'elle  se  feit  le 
plus  tosl  qu'il  seroil  possible  et  feroit  entendre  mon  désir  à  Sa  Majesté. 

Jeudy,  veille  de  S'-Martin,  me  manda  ledict  Conle  que  pour  le  lendemain  il  se 
trouveroit  avec  lesdicts  docteurs  et  aultres  députés  au  parcq,  lieu  naguaircs  désigné 
pour  icelle  commutiicalion,  en  cas  que  m'y  voiildroye  irc  uver  en  personne  :  sur  quoy 
luy  feis  dire  que  ne  fauldroye  m'y  transporter.  Et  suyvaut  ce,  ledict  jour  de  S'-Marlin, 
se  sont  trouvés  audiet  pare  ledict  Conle,  Milort  Kipper  et  Marquis  de  Noirlamplon, 
aecompaignés  de  M"  Gaultier  Haddon,  docteur  es  droiets  et  maislre  des  requestes,  et 
du  premier  juge  de  l'Admiralité,  d'une  part,  el  moy  avec  mesdiels  adjoincts  d'aullre; 
et,  après  les  salutations,  nous  nous  sommes  mis  à  asseoir,  comme  à  la  première 
eommunicalion  tenue  audiet  lieu,  dont  j'ay  faicl  mention  par  mes  Litres  du  dernier  du 
mois  passé.  Et  après,  ledict  Haddon,  en  peu  de  parolles,  par  charge  des  aullres,  me 
dicl  que  les  seigneurs  y  présens  avoient  charge  de  leur  Royne  de  me  demander  si 
n'avoye  plus  ample  procuration  pour  traicter  que  celle  qu'avoye  exhibé.  Sur  ce, 
leiu-  respondis  que  n'estoit  question  d'exhiber  plus  ample  procuration,  ains  pour 
Tome  V.  63 


5i4  RELATIONS  POLITIQUES 

ce  qu'à  la  tiernièrc  audience  avoit  semblé  que  Ix  Majesté  de  la  Kuyiic  n'avoil 
souffisamiiieni  esté  informée  de  la  validité  de  ma  procure  pour  traieler  de  toutes 
nouvelles  querelles,  j'avoje  requis  eesle  coinmuniealioii  pour  (aire  apparoir  a  ses 
députés  de  la  souflisance  d'icrile,  et  pour  la  démonsirer  dis  qu'elle  uvoil  prins  fonde- 
menl  sur  les  lettres  par  ladicie  Rojne  ^seripies  au  mois  de  janvier  dernier  n  la  Majesté 
du  Roy,  plaines  de  toute  bonne  affeelion  et  aniilyé,  non  faisant  mention  d'aullres 
querelles  que  des  ariesis  fiiicls  au  Pays-Bas  par  Vosire  Excellence,  en  rejeeianl  la 
eoulpe  à  l'ambassadeur  don  Gérau,  et  que  sur  lesdicies  lettres,  Sadicte  Majesté  rojalle, 
pour  conserver  et  maintenir  la  réciproeque  amyiié  par  les  anehestres  de  Leurs  Majestés 
si  longues  années  inviolablemenl  observée,  et  procédant  de  sincère  et  bonne  foy,  avoit 
donné  povoir  bien  ample  et  tel  qui!  nppertenoit  à  Vostre  Excellcnee  pour  iraicter  sur 
lesdicts  arrests  et  cboses  en  dépendantes  avec  riause  de  substitution,  en  vertu  de 
laquelle  Vosirediete  Excellence  mavoil  substitué  en  son  lieu  avec  le  mesme  povoir, 
sans  riens  en  réserver,  y  adjouslanl,  si  la  Majesté  Réginale  par  sesdictes  lettres  se  fût 
dolue  d'aultres  querelles  précédentes,  que  Sadicte  Majesté  Rovalle  n'eusl  failly  donner 
à  Vosire  Excellence  povoir  pour  aussy  iraicter  d'icelles,  soustenani  à  lani  niadicte 
procuration,  pour  avoir  esté  despescliée  en  eonformité  desdictes  lettres  de  la  Royne, 
estre  plus  que  souflisantc  pour  iraiclcr  des  querelles  (|ue  d'ung  coslé  et  d'aultre  se 
pouroient  faire  touclianl  les  arrests  y  mentioimés,  y  adjoustaut  aussy  que  Sadicte 
Majesté  Roxalle,  voyant  si  amyables  vl  sincères  lettres  de  ladicte  Royne,  ne  povoil 
subçonner  qu'elle  en  eusl  voulu  faire  danllres,  ret|nériinl  à  tant  que,  tout  ceey  considéré 
et  mcsnienient  la  validité  de  niadiete  procure,  le  bon  plaisir  de  ladicte  Royne  fùl 
d'entendre  audiet  traité  et  faire  restituer  à  Sa  Majesté  son  argent,  biens  et  navires  des 
subjecis  d'itelle,  si  longuement  tiétenus,  aussj  de  restablir  la  navigalioti  et  eomnieree 
accousliniés,  tant  désirés  par  les  siibjeuLs  de  Leurs  Majestés,  et  à  celle  (in  li(|uider 
premièrement  les  querelles  à  l'occasion  que  «lessiis  suscitées  et  choses  en  dépendantes 
et  que,  icelles  vuydées,  si  la  Majesté  de  In  Royne  vouloit  proposer  aultres  nouvelles 
querelles  sur  elioses  advenues  devant  lesdicts  arrests,  qu'à  ce  se  pourroit,  par  le  traicté 
entre  nous  à  faire,  assigner  quelque  journée  à  laquelle  les  députés  de  Leurs  Majestés 
pouroient  venir,  furnis  de  procuration  à  le  soullisante  et  pertinente,  me  faisant  fort 
qu'à  ce  Sadicte  Majesté  Royalle  condescendroit  volun tiers,  comme  elle  n'avoit  oneques 
en  semblable  cas  faict  aulcune  didicidté,  en  ayant  esté  requise.  Sur  quoy,  lediet 
Haddon  me  dict  pour  responee  <|ue  ladicte  Royne  leur  avoit  donné  ebarge  de  me 
déclaircr  qu'elle  ne  povoit  commeneber  des  nouvelles  querelles  causées  par  lesdicts 
arrests,  sans  liquider  par  ung  mesme  \olume  celles  qu'elle  entendoit  proposer  de 
son  costé,  de  plus  grande  importance  que  n'estoieni  les  injures  inférées  à  ses  subjects 
par  les  arrests  faicls  audiet  Pays-Bas,  et  que  au  présent  traicté  on  debvoit  oyr  les 
doléances  des  partyes,  hinc  inde.  et  icelles  vnyder  sur  le  pied,  comm'il  avoit  esté  faict 


DES  PAYS-BAS  KT  DK  l/AXil.ETEKRE.  MU 

à  In  conimunicalioM  tenue  à  Bruges  l'an  LXV  ei  LXVI,  où  il  avoit  esté  ungdes  députés, 
ce  que  pour  le  présent  ne  se  povoit  l'aiic,  vcu  {|ue  n'nvoye  procuration  à  ce  soudisante, 
ains  scullenienl  louchant  iesdicts  arrests.  Ki  persistant  loiisjours  ipTil  convenoil 
premièrement  iraicter  des  nouvelles  ayans  prinse  source  desdicis  arrcsis,  veu  mesmes 
(|ue  ladictc  Koyne  par  sesdictes  lettres  ne  s'en  estoii  dolue  d'aullres,  et  ce  leur 
réitérant  à  diverses  fois,  mcsmement  que  nv  pensions  qu'ils  vouidroient  qu'eussions 
opinion  Icsdicls  arrests  par  ciilx  avoir  esté  faicts  pour  quelque  sinistre  intention 
précédente,  usant  aussy  d'aullres  propos  à  ce  servans,  linablemenl  les  ay  derecliief 
prié  et  requis  de,  pour  le  bien  commun  des  deux  pays  et  subjecis  d'iceulx,  vouloir 
tenir  la  bonne  main  vers  leur  maislresse  adfin  d'entrer  audict  traictié  en  vertu  de 
niadicte  procure:  aultremcnl ,  s'd  failloit  envoyer  en  lîspaigne  pour  en  avoir  plus 
ample (conun'ils  drsiroienl),que  icelle,  pour  la  distance  du  lieu  et  aulires  incommodités 
qui  pouroienl  subvenir,  ne  se  poiiroit  obtenir  de  longtemps,  j)cndant  lequel  temps 
les  biens  des  subjeets  de  Sadicte  Majesté  se  ponroient  de  plus  en  plus  corrompre  et 
aller  à  néant  et  ne  seroit  raisonnable  qu'ils  demeurent  encoires  si  longtemps  en 
leur  mains,  ny  mesmes  nous  faire  icy  si  long  séjour  sans  rien  faire  en  attendant  icelle. 
Lesquelles  nos  raisons  par  lesdieis  seigneurs  oyes  et  voyant  noslrc  constant  maintien 
tel  que  dessus,  nous  fcirent  dire  par  lediet  Haddon  (ju'ils  en  feroienl  voluntiors  rapport 
à  lem-  Iloyne  et,  quatit  à  eux,  ne  désiroient  riens  plus  que  la  conservation  de  l'amityé 
de  Leurs  Majestés.  Quoy  oyant,  les  avons  requis  de  nous  faire  entendre  bientost  la 
tinalle  résolution  de  Sa  Majesté,  faindant,  pour  doimer  tant  plus  de  chaleur  à  nnstre 
négociation,  que,  si  n'y  avoit  apparence  de  passer  oullre  audict  iraicté  sans  avoir 
nouvelle  procuration,  qu'estoye  délibéré,  considéré  le.  repos  et  pacilhcalion  de  Testât 
dudicl  Pays-Bas,  me  transporter  en  Espaigne  pour  y  servir  le  Roy  mon  maistre  en  ce 
que  luy  plnirrtit  m'cmployer.  Sin-  quoy  lediet  Milorl  Kipper  me  dicl  qu'il  aymoit  myeulx 
que  les  dilferens  entre  Leurs  Majestés  fussent  vuydés  avant  mon  allée  celle  part, 
doublant,  comme  je  présume,  que,  si  je  y  alloye  devant  la  pacillicalion  d'iceidx,  que 
mon  allée  illeeq  ne  leur  pouroit  estre  guères  proulïitable.  Kt  ainsi  sommes  partis  l'ung 
de  l'aultie  plus  joyeulx  de  visaige  (comm'il  sembloit)  que  oncques  auparavant. 

Dimenche,  xiii*  dudict  mois,  après-mydy,  sont  venus  vers  moy  en  mon  hoslellerye  les 
susdicts  Haddon  et  Juge  de  l'Admiraliié,  disant  lediet  lladdon  y  estre  envoyés  de  par  la 
Royiie,  pour  me  faire  entendre  sa  finalle  résolution,  louchant  la  validité  d.-  ma  procure, 
sur  laijuelle  avions  eu  diverses  communications  cl  disputes,  assavoir,  qu'elle  ne  l'avoit 
trouvée  soudisante  assez  pour  traicter  de  toutles  querelles  tant  nouvelles  que  aulires 
suscitées  peu  avant  les  arrests  en  question,  ny  mesmement  de  ceulx  faicts  pardelà  devant 
la  détention  des  deniers,  biens  et  navires  faiele  iey,  ains  seulloinent  de»  arrc>us  faicts 
après  ladicte  détention,  et  qu'elle  désiroii  pourveoir  à  louies  querelles  tant  présentes  et 
passées  que  futures  et  pour  l'advenir,  et  que  luy  desplaisoit  merveilleusement  et  à  tous 


5<6  RELATIONS  POLITIQUES 

ccnlx  de  son  Conseil  de  l'invalidité  de  madicte  procure  pour  povoir  (raictcr  de  toutes 
choses  et  que  à  tant  elli'  n'estoit  d'intention  d'entrer  avec  rnoy  en  aulcnn  traicté,  tant 
que  luy  apporteroie  plus  ample,  y  adjoustant  qu'il  oscroit  gaiger  do  sa  part  sur  son  âme 
que  la  Majesté  Koyalie  ne  povoit  plus  désirer  la  pacillication  desdictes  querelles  et 
commune  amytié  que  ladicle  Royne,  à  qiioy  elle  seroii  tousjours  priste,  quant  luy  seroit 
apporté  mandai  et  povoir  osés  soufïisaitt,  y  adjoustant  aiissy  pour  le  dernier,  si  sur 
ladicte  résolution  je  désiroyc  entendre  sa  verbale  responee,  qu'elle  me  donneroit  volon- 
tiers une  audience.  Laquelle  résolution  par  nous  entendue,  combien  qu'il  nous  sembloit 
que  proufiitcrions  peu  ou  riens  à  la  débatre,  si  est-ce  que  par  les  mesmes  moyens  allé- 
gués au  parcq  dont  ey-dessus  et  aultres  que  l'occasion  dos  propos  susdicis  nous  ont 
suggéré  et  administré,  avons  de  recliief  souslenu  la  souffisance  de  madicte  procure, 
lesquels  ils  n'ont  voulu  débatre,  ains  seuUement  ont  persisté  n'avoir  aultre  charge  de 
leur  maisiresse  que  celle  cy  dessus  à  moy  déclairée,  ny  d'entrer  sur  ce  avec  moy  ou  mes 
adjoints  en  dispute.  El  leur  ayant  demandé  quelle  autre  procure  et  sur  quelles  querelles 
(dont  ils  se  disoient  tant  plaindre  estre  grevés)  ils  demandoient,  ont  respondu  qu'ils  la 
réquéroient  générale  pour  iraictcrsur  loutes,  oonime  l'on  esloit  accousiumé  de  faire  en 
tous  traictés,  sans  louiesfois  vouloir  spéeifTicr  aiilouncs  particulièrement,  disant  senlle- 
menl  que  les  pourrions  demander  à  ladicte  Royne,  si  bon  nous  semhloit:  que  f|uant  à 
euix,  n'avoient  de  ce  aulcune  particulière  charge.  Quoy  voyant,  les  ay  requis  de  vouloir 
faire  rapport  de  nostre  soustien  à  Sa  Majesté  et  luy  prier  me  vouloir  assigner  jour  d'au- 
dience pour  enlendre  de  sa  propre  bouche  la  résolution  qu'ils  m'avoioni  déilairo  de  sa 
pari,  ce  qu'ils  me  proniisrent  do  faire. 

Mardy  xv",  sur  l'heure  du  disné  a  esté  envoyé  vers  moy  lo  captaine  Letton,  pour 
me  faire  enlendre  que  Sa  Majosié  esloit  preste  pour  me  donner  audience  à  deuxjieures 
du  nicsme  jour  et  qu'il  avoit  charge  m'y  accompnigner  :  ce  qn'esloye  délibéré  de  faire, 
mais  avant  de  monter  à  cheval,  ayant  rcceii  certain  secret  advertisscmcni  do  la  Court 
que  feroye  bien  pour  quelque  bons  respects  différer  pour  ce  jour  madicte  audionec,  et 
l'ayant  communicqué  avec  mesdicis  adjoincis,  avons  irouvé  bon  d'ensuyvre  lodict  adver- 
tissement  et  chercher  quelque  honnesie  excuse  pour  non  y  aller  ,  comme  je  fois,  excu- 
sant que,  pour  avoir  esté  tard  adverly  de  ladicte  audience,  n'avoye  sceu  recouvrer 
chcvaulx  assez  pour  y  aller,  priant  ledict  capitaine  d'en  faire  mes  excuses  vers  sa  mais- 
tresse  et  que  ne  fauldroye  m'y  trouver  (si  luy  plaisoit)  le  lendemain,  envoyant  quant  et 
Muy  mon  secrétaire  vers  le  susdict  Conte  de  Leycester  pour  aussi  faire  mesdictes  excuses 
et  entendre  si  plairoit  à  Sa  Majesté  me  donner  ladicte  audience  pour  le  jour  ensuyvant, 
lequel  à  son  retour  me  dict  que  ladicte  Royne  avoit  prins  do  très-bonne  part  mesdictes 
excuses,  mais  qu'elle  ne  me  povoit  accorder  ladicte  audience  devant  jeudy  après. 

Mercredy  xvi*,  entre  quatre  et  cincq  heures  du  matin,  j'ay  receu  les  lettres  de  Vostre 
Excellence,  du  vi'  de  cedict  mois,  par  le  courrier  porteur  de  mes  lettres  à  Vostredicte 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  I/ANGLETERKE.  .M 7 

Excellence,  du  dernier  du  passé,  avec  la  copie  du  lecès  de  la  communication  tenue  à 
Bruges  l'an  LXVI,  et  s'est  ledict  courrier  excusé  de  la  lonfçe  tardance  d'icelles,  pour 
avoir  arreslé  à  Calaix  huict  jours  à  Caulte  de  vent  propice,  dont  il  m'a  faicl  apparoir  par 
deue  certifïication. 

Nous  avons  vcu  au  long  lesdictes  lettres  de  Vostre  Excellence,  conformément 
ausquelles  nous  nous  sommes  réglés  selon  qu'elle  entendra  par  ce  que  s'ensuyt. 

Hier,  jour  de  madicte  audience,  me  suis  trouvé  avec  mesdicts  adjoincis  à  deux  heures 
après-disné  vers  ladicte  Royne  et,  avant  entrer  en  sa  chambre,  avoye  requis  les  contes 
de  Betfort  et  Leycestre  de  me  faire  avoir  audience  quelque  plus  secrète  que  les  précé- 
dentes; mais,  ce  nonobstant,  l'ay  eu  à  l'aecoustumée  en  plaine  sale  devant  tout  le  monde, 
jusques  aux  varlets  qui  me  povoient  facillemcnt  oyr,  et  liiy  ay  démonstré  ce  que  lesdicis 
Haddon  et  Juge  de  l'Admiralité  m'avoient  déciairé  de  sa  part  dimenche  dernier,  assavoir 
qu'elle  n'avoit  trouvé  ma  procuration  soulïisante  et  pour  tant  n'estoit  délibérée  de 
(raicter  avec  moy,  disant  que  pour  ce  entendre  de  sa  bouche,  avoye  requis  cesfe 
audience,  luy  demandant  me  déclairer  si  telle  estoit  sa  résolution.  A  quoy  elle  me  dict 
que  ouy,  pour  n'avoir  esté  trouvée  madicte  procure  souflisante  pour  traicter  des  vieilles 
querelles,  comme  aultresfois  elle  me  l'avoit  assez  faict  dire.  Et  sur  ce,  luy  remonstrant 
que  madicte  procure  estoit  plus  que  soulïisante  pour  traicter  de  toutes  querelles,  dont 
elle  s'ostoit  plaincte  par  ses  lettres  escriptes  en  janvier  dernier  à  Sa  Majesté  touchant 
les  arresis  faicts  pardelà  et  ailleurs,  et  que  conformément  au  contenu  d'icelles  Sadiele 
Majesté  avoit  faict  despescher  ladicte  procure  sur  Vostre  Excellence,  laquelle  en  vertu 
d'icelle  m'avoit  substitué  et  envoyé  icy  avec  le  mesme  povoir,  et  luy  ayant  faict  répéter 
quasi  de  mot  à  aultre  la  teneur  de  sesdicles  lettres  pour  la  faire  de  tant  plus  cognoistre 
et  mettre  en  son  tort,  et  ayant  porté  avec  moy  une  copie  desdictes  lettres  pour  luy  en 
faire  lecture  en  cas  qu'elle  eust  voulu  dényer  ladicte  teneur,  aussy  nonobstant  aultres 
nos  remonstrances  et  bonnes  raisons  à  ce  servantes  qu'avons  sceii  dire  ou  alléguer, 
mesmement  nous  ayant  servy,  comme  Vostre  Excellence  me  commande  par  ses  der- 
nières, du  reeès  de  ladicte  communication  tenue  à  Bruges,  elle  a  tousjours  persisté  fort 
et  ferme  en  son  propos  de  non  vouloir  entrer  avec  moy  en  aulcun  traicté  sans  en  avoir 
plus  ample  et  générale  procure.  Quoy  entendant  et  luy  ayant  demandé  ausquelles 
querelles  et  depuys  quel  temps  elle  vouloit  ladicte  procure  se  debvoir  extendre,  ma 
dict  que  à  diverses  et  mcsmes  à  celles  advenues  dois  sou  advénement  à  la  couronne, 
assavoir  de  x  ou  xi  ans  en  çà.  Et  luy  disant  que  de  si  longtemps  elle  ne  se  povoit 
quereller  d'aulcuns  griefs,  de  tant  qu'en  la  communication  tenue  audict  Bruges  es 
années  LXV  et  LXVI,  nulles  ou  bien  peu  de  querelles  avoient  esté  faictes  ou  mises  en 
avant  de  sa  part  ou  de  ses  subjects  ;  et  s'elie  en  eust  eu  aulcutus  de  si  longues  années 
comme  elle  disoit,  que  icclles  lors  eussent  esté  proposées,  mcsmes  luy  affermant  que 
icelle  communication  de  Bruges  avoit  esté  instituée  et  accordée  pour  la  multitude  des 


Îfl8  KKLATIONS  POLITIQUES 

doléances  des  subjecis  du  Pays-Bas  el  point  à  la  reqiiesle  de  sesdids  subjecis  et  que, 
pour  tant,  Sa  Mnjesté  Réginale,  par  la  suspension  d'icelle  communication  ne  se  povoit 
raisonnablement  plaindre  comme  nullement  intéressée,  ains  lesdicts  subjecis  du  Pays- 
Bas,  comme  en  estans  grandement  lésés,  disant  aussi  que  ne  povoye  comprendre  de 
quels  griefs  elle  se  vouioit  ou  pouroit  plaindre,  dont  elle  faisoit  si  grand  cas,  ains  qu'il 
me  sembloit  qu'à  peu  de  raison  elle  se  povoit  plaindre  d'aulcunes  vieilles  querelles; 
car  iiidtremcnl  elle  debvroit  nécessairement  confesser  que  les  arresis  par  elle  faicts 
avoieni  procédé  à  cause  des  vieulx  gri»*fs,  en  quoy  elle  excuseroit  V^oslrc  Excellence  et 
le  susdict  Ambassadeur  de  Sa  Majesté  de  n'avoir  esté  des  premiers  arreslans,  combien 
qu'elle  vouioit  inainlenir  le  contraire;  el  quant  aux  griefs  qu'elle  pouroii  quert  lier  avoir 
esté  faiels  m  Espaigne  à  aulcims  ses  subjects  y  punis  pour  y  avoir  porté,  si  comme  en 
Séville,  plusieurs  livres  bércticques  «  nclos  en  lonneniilx  parmy  quel(|ues  bonnes  mar- 
chandises, Sa  Majesté  pouvoit  entendre,  si  semblable  chose  avoil  esté  advenue  en  son 
royaulme,  comment  elle  en  usoroit  en  eest  endroict,  et  que,  (|iiant  à  la  punition  faicte 
auxdicls  ses  subjeets  h  cause  que  dessus,  que  la  Majesté  Royalle  ne  s'en  estoit  mesiée, 
ains  l'Inquisition  comme  de  son  faicl  ayanLauctorilé  et  puissance  mesmes  pardessus  Sa 
Majesté,  et  (|ue,  si  sesdicts  subjecis  vouloient  vivre  auiiict  Espaigne  sans  scandale,  que 
nedoubtoye  le  pouroient  librement  faire  sans  aulcune  moleste.  A  quoy  comme  à  demye 
estonnée,  elle  ne  nous  a  sceu  perlinaniment  rcsjtondre,  synon  de  dire  qu'elle  se  vouioit 
quereller  d'aulcuns  griefs  depuis  deux  nu  trois  ans  en  çà  inférés  à  elle  et  à  sesdicts 
subjecis,  sans  toulesfois  en  piirticulariser  oulcuns.  Et,  pour  dire  vray,  nous  sentions  assez 
qu'elle  estoit  bien  cmpeschée  à  se  désenvelopcr  de  nos  argumens  snsdicts,  de  sorte 
qu'elle  ne  se  povoit  eonienir  en  sa  place,  proférant  quelques  propos  du  cocq  à  l'asne, 
comme  l'on  dict,  sans  aulcune  ryme,  ne  raison.  Quoy  par  moy  apperceu,  luy  ay  demandé 
s'elle  vonloil  doncques  que  j'escripvisse  à  'V^oslre  Excellence  sa  susdicte  résolution  pour 
en  advenir  Sa  Miijeslé.  A  quoy  elle  me  dici  que  si,  et  qu'ellc-mesmes  estoit  d'intention 
déans  deux  ou  trois  jours  eseripre  et  envoyer  le  tout  à  Sadicte  Majesté.  Et  luy  deman- 
dant, sur  ce,  que  deviendroit,  cependant  qu'elle  aciendroil  la  respnncc  d'icelle  Sa  Majesté 
que  ne  |iouroi'  venir  si  tost  d'Espaignc,  l'argent  de  Sndicte  Majesté,  me  responilil  qu'elle 
avoit  bonne  preuve  et  enseignement  que  ledicl  argent  n'apperlenoit  à  Sa  Majesté,  ains 
aux  marchans.  Et,  réplicquant  que  ladicte  Majesté  Royalle  par  ses  lettres  escriptes  à  elle 
et  procuration  passée  sur  Vostre  Excellence  tesmoingnoit  et  affermoit  le  contraire  et 
qu'elle  debvoit  plustost  adjousier  foy  à  Sadicte  Majesté  que  à  quelques  aulires  telles 
quelles  preuves,  me  dict  que  de  nininlenir  Icilict  aigent  appertenir  à  Sa  Majesté  se 
povoit  entendre  que  lors  il  seroità  Sa  Majesté,  quant  les  marchans  avec  lesquels  on  povoit 
avoir  traicté,  l'auroient  livré  en  Anvers  ou  ailleurs  au  Pays  Bas  pour  lors  estre  à 
Sadicte  Majesté  et  s'en  servir  comme  bon  luy  semblcroit  ;  mais  que  à  la  vérité  elle 
sçavoit  le  contraire  et  que  au  commencbement  de  la  déteniion  desdicts  deniers,  aulcuns 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AISGLETEHKE.  519 

marchans,  pour  le  .«aulver  par  quelque  moyen  que  ce  t'ùi,qiianl  on  ne  le  povoit  defTendic 
soubs  le  nom  de  Sa  Majesté,  avoieni  sousteiiu  icelluy  leur  appertenir,  et  (|u'elle  avoii  ce 
déeiairé  audict  don  Cucrau,  ambassadeur  de  Sadicte  Majesté,  qui  le  venoit  demander 
comme  argent  appertenani  à  ieeile  Sa  Majesté  afin  qu'il  se  déportas!  de  sa  poursu}tet>n 
la  qualité  qu'il  faisoit,  et  luy  dict  qu'elle  s'en  vouloit  informer  et  qu'il  relournasl  vers 
elle  déans  quatre  jours,  pour  luy  en  donner  pertinente  responce,  de  tant  qu'elle  estoii 
d'intention  de  cliastier  lesdicls  marchans  en  cas  qu'ils  eussent  faulsement  sousienu 
ledict  argent  leur  appertenir,  et,  si  aussy  elle  le  trouvoit  appertenir  à  eulx,  s'en  servir 
pour  ung  an  ou  deux  en  payant  l'intércst  :  disant  aussy,  avant  l'expiration  desdits  quatre 
jours  et  le  retour  dudiet  Ambassadeur  vers  elle,  avoir  esté  adveriye  que  ses  subjects  el 
leurs  biens  avoient  esté  injurieuscment  et  hostilement  arrestés  en  Anvers,  et  que  sans 
cela  elle  n'avoit  oncques  pensé  de  retenir  ledict  argent,  s'elle  l'eust  trou\é  appertenir  à 
Sa  Majesté,  ains  le  faire  convoyer  par  ses  propres  navires  de  guerre  en  seureté,  là  part 
ou  elle  fust  esté  requise.  Hors  desquels  propos  il  est  à  doubter,  quant  on  vouidra  par  cy- 
après  traicter  de  la  restitution  rkidict  argent,  qu'ils  trouveront  facillemeni  manière  et 
preuve  pour  dire  qu'il  n'appcrlient  à  Sadicte  Majesté,  ains  aux  marchans.  Pinablemeni 
voyant  que  ladicte  Royne  se  tenoit  ferme  en  son  propos,  feis  signe  à  mesdicls  adjoincts 
d'culx  retirer  quelque  peu,  à  part,  mais  point  si  loing  qu'il  ne  pouroienl  aulcunemenl 
sentir  mes  propos,  comme  avions  auparavant  ensemble  advisé  :  ce  qu'elle  appercevani 
se  retira  aussi  quelque  peu  en  arrière  et,  s'eslant  assise,  me  suis  approché  d'elle  et  luy 
ay  remonsiré  bien  à  plain  en  conformité  de  mon  insiruction  tout  ce  que  Vostre  Excel- 
lence m'a  eiicliargé  par  icellc  luy  dire,  mesmement  dict  qu'elle  ne  se  debvoit  laisser 
abuser  de  ceulx  qui  luy  avoient  persuadé  et  mené  à  ladicte  résolution  si  contraire  à 
l'expeetation  du  Roy,  son  bon  frère,  et  que  ses  Conseilliers  la  pouroienl  mecire  en  tel 
panjuet  dont  après  ne  la  sçauroienl  retirer  quant  ils  vouidroieni,  et  que  cecy  louchoil 
plus  à  elle  que  à  euK  qui  ne  cherciioient  que  leur  particulier  irouffict  et  gaing,  ee 
qu'ils  avoient  encommenché  pour  avoir  tant  plus  grand  part  au  gasteau  ou  butin.  Kt 
subçoniiant  qu'en  ce  je  vouloye  noter  et  inculper  son  Secrétaire  Sicel,  lors  absent 
à  cause  de  quelque  son  indisposition  cl  par  qui  elle  se  laisse  du  tout  gouverner,  nie 
dicl  qu'elle  ne  se  conseilloit  en  ce  avec  personne  et  que  ledict  Sicel,  ny  le  Milori 
Kipper,  son  beau-frère,  n'en  estoient  à  coulpcr,  et  qu'elle  n'estoit  si  peu  pourvcue  de 
sens  quelle  n'entendnit,  quant  j'auroye  obtenu  d'elle   tout  mon  prétendu,  que  ne  luy 
seroit  faicle  auleune  raison  des  griefs  et  injures  à  elle  et  sesdicls  subjects  inférés.  Sur 
quoy  luy  dis  que  je  ne  dénommoye  personne,  mais  que  m'estoys  irès-bien  apperc»  u  de 
la  façon  de  faire  d'aulcuns  du  CoDseil,  lorsqu'il  estoit  question  de  visiter  ma  procure 
et   comment   lors  auleuns  vouloient  mettre   en  doubte  la   signature  de   Sa   Maj<'sté, 
chose  indigne  et  nullement  séante  entre  priners  tant  amys  et  estroiciement  conjoincts. 
Et  quant  aux  griefs  dont  elle  doubtoil  ne  luy  .«croit  faicte  raison,  je  dis  qu'estant  venu 


f)20  RELATIONS  POLITIQUES 

si  avani,  ne  faiildroit  quelque  bon  moyen  pour  les  appaiscr  et  vuyder  à  son  contente- 
ment et  de  sesdicis  siibjecls.  Je  luy  dis  aussy  que  le  bruycl  courroit  par  sa  Court, 
que  non-seullemenl  ma  procure  n'estoil  souffisante  pour  traicler,  mais  que  l'avoye 
encoires  faicle  plus  esiroicte,  que  Sa  Majesté  povoit  tcsnioingner  aultrement  s'elle 
vouloit  et  que  au  contraire  me  sembloil  l'avoir  plustost  aultrement  eslargy,  a\ant  offert 
de  faire  venir  aultre  procure,  pour  povoir  traicler  de  ses  querelles,  en  cas  qu'elle  eût 
trouvé  quelque  mancquement  ou  faulle  en  ma  présente  procure,  et  de  faire  ratilHer 
(si  besoing  fût)  toute  ma  négociation  de  Sa  Majesté  et  de  Vostre  Excellence.  A  quoy 
elle  me  respondit  que  ceulx  qui  avoient  semé  ce  bruyct,  avoient  grand  tort  et  qu'elle 
sçavoit  bien  le  contraire  et  que  m'estoye  quelque  peu  plus  advanthé  que  ne  portoit 
maiiiele  procure.  Je  luy  ay  aussy  tenu  propos  des  biens  et  navires  des  subjects  de 
Sa  Majesté,  arreslés,  qui  se  gastoient.  A  quoy  de  prime  face,  estant  en  courroux,  dict 
qu'elle  eût  voulu  qu'ils  fussent  esté  au  plus  parfond  de  la  mer.  Mais,  s'en  repentant, 
dict  après  que  l'on  les  povoit  vendre  pour  éviter  le  (iesgast  d'iceulx  et  à  ceste  fin 
choisir  et  députer  de  chasi]ue  costé  trois,  "^ur  quoy  réplicquant,  dis  que  par  ladicle 
vendition  on  foroil  grand  tort  aux  subjects  de  Sadicle  Majesté  et  que  ce  seroit  cas  de 
grande  conscience,  car  il  esinit  bien  à  présumer  qu'ils  se  vendroient  pour  une  pièche 
de  pain  et  que  ce  que  vanidroit  cent,  se  vendroit  pour  dix  ou  vingt,  au  grand  inlérest 
de  leurs  maisires,  mais  qu'il  vailloit  mieuix  les  faire  rendre  à  leurs  |)alrons.  A  ce  me 
dict  que  jamais  elle  les  rendroit,  ny  l'argent  aussy,  tant  que  j'eusse  plus  générale 
procuration.  El  pour  mettre  fin  h  cestes,  je  veulx  bien  asseurer  Vostre  Excellence  que 
me  suis  plus  d'une  demye-hiure  tant  advancbé  et  eslargy  en  mes  remonstrances, 
foutesfois  avec  décente  modestie,  pour  luy  faire  entendre  son  tort,  et  mesmes  luy  dict 
ouxerlement  que  ses  bonnes  parolles  estoient  contraires  à  ses  actions  et  qu'il  vailloit 
myenlx  avoir  moings  de  pnrolies  et  plus  de  faict  pour  se  justiffier  devant  tout  lo  monde, 
comme  aullresfois  elle  avoit  dict  de  vouloir  faire,  que  me  suis  esmerveillé  qu'elle  m'a 
oye  avec  si  grande  patience.  Bien  est  vrai  qu'aulcunes  fois  elle  ne  sçavoit  que  respondre 
et  pense  (|u'elle  ne  les  oublyera  si  Icgièrement.  El  après,  prenant  congié  à  elle,  luy 
requis  m'accorder  passeport  pour  despesclier  ung  courrier  pour  advenir  Vostre 
Excellence  de  sadicle  résolution,  sur  laquelle  j'altendroye  icy  vostre  responce.  Quoy 
par  elle  entendu,  me  dict  qu'elle  avoit  pensé  que  moy-mesmes  eusse  voulu  faire 
rapport  de  mon  besoingné  h  Vostre  Excellence,  et,  veu  qu'estoye  délibéré  encoires 
arrosier  icy  en  aiiendant  vosire  dicte  responce,  elle  en  esloit  irès-contcnle,  et  que  ce 
pendant  elle  ne  me  traicleroil  plus  en  commissaire,  mais  en  Cliappin  Viielii.  Néant- 
moins  jusques  oires,  elle  ne  n'a  poinct  encoires  faict  accommoder  d'aultre  logis,  comme 
passé  quinze  jours  elle  avoit  dict  de  vouloir  faire. 

De  toutes  lesquelles  choses  ay  bien  voulu  f  lire  ce  long  discours  à  Vostre  Excellence 
adfin  qu'elle  soit  particulièrement  adverlye  de  toutes  mes  actions,  suppliant  très- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  S21 

liumblemenl  qu'il  luy  plaise  prendre  cesle  noslre  telle  quelle  négociation  de  bonne 
part,  asscurant  icelle  que  n'y  avons  riens  obmis  aulcunemcnt  pour  la  guydcr  à  quelque 
fructueuse  fin,  si  ladicte  Iloyne  se  fût  aulcunement  voulu  à  se  accommoder,  mais 
l'avons  trouvée  sur  la  (in  tant  obstinée  que  riens  plus,  dont,  pour  dire  la  vérité,  nous 
semble  qu'il  y  a  plus  de  secret  que  ne  sçavons  découvrir. 

Quant  aux  particulières  nouvelles  de  ce  quartier,  je  m'en  déporteray,  non  doublant 
que  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  s'en  acquicte  bien  diligemment,  lequel  me  vint  hier 
visiter  et  luy  ay  eommuniequé  cestes  pour  le  faire  participant  de  mon  besoingnc,  et 
à  ceste  fin  me  fusse  trouvé  vers  luy  à  Londres,  si  luy-mesmes  ne  m'eut  prévenu. 

Post-data.  Je  pensoye  dès  hier  soir  despescher  ce  courrier;  mais,  à  faulte  de 
passeport  que  je  n'ay  secu  obtenir  jusqnes  à  ix  heures  de  ce  soir,  nonobstant  toutes 
diligences  que  l'on  en  ait  sceu  faire,  il  a  esté  retenu  jusques  à  ceste  mynuyel,  et  pense 
que  les  troubles  et  empeschcmens  qu'ils  ont  en  la  Court  pour  l'émotion  suscitée  au 
quartier  du  Nort  par  les  eatholicques  en  n  esté  cause,  lesquels,  désirans  le  restablisse- 
ment  de  la  messe,  se  sont  mis,  comme  j'enlens,  aux  champs  avec  sept  ou  huit  mil 
piétons  et  quelques  cent  chevaux  '. 

L'on  parle  aussy  icy  de  la  prinsc  par  les  pirates  français  de  trois  ou  quatre  hul(|ues 
chargées  de  bled  sur  Espaigne,  dont  le  butin  scroit  esté  mené  à  Antonne  en  ce 
royaulme.  Ayant  de  ce  plus  de  certitude,  j'en  feray  les  plaincics  à  la  Royne. 

S'il  semble  à  Vostre  Excellence  que  je  puisse  faire  h  l'advanchement  de  l'esmotion 
susdilte  quelque  service  à  Dieu  ou  an  Roy,  il  luy  plaira  me  le  mander;  car  je  présente 
ma  personne  à  tout  faire  et  n'cspargneray  ma  vye. 

[Archives  de  Simancas,  Secret,  prov.,  Leg.  2579,  fol.  48.  —  Archivée 
du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  V,  fol.  50.) 

'  La  crainte  de  voir  Elisabeth  découvrir  les  desseins  formés  dans  les  eomtés  du  Nord  en  avait  pré- 
cipite l'explosion.  Le  comte  de  Norlliumbcrland  s'enfuit  du  cliàlcuu  de  Topcliff  de  peur  d'y  être  arrête 
et  réunit  autour  de  lui  ses  principaux  amis.  Le  comte  de  NVcslmorcland  ne  tarda  pas  à  le  rejoindre.  Le 
14  novembre  tB69,  les  deux  comtes  entrèrent  à  Durbam.  Le  lendemain  ils  se  portèrent  vers  Dar- 
linglon  ;  leurs  forces  s'accroissaient  d'heure  en  heure.  Quatre  jours  après  parut  la  proclamation  où  ils 
déclaraient  qu'ils  restaient  fidèles  a  Elisabeth,  mais  qu'ils  voulaient  éloigner  d'elle  les  conseillers  qui 
la  trompaient  (disordered  and  ill-disposed  persons  about  the  Queen's-Majcsty,  who  hâve  by  their  crafty 
and  subtie  dcaling,  to  advanee  tlicmselves,  overthruwn  the  true  catholic  religion,  abusclh  the  Quecn, 
dishononrcth  the  rcalni):  leur  unique  but,  ajoutaient-ils,  était  de  rétablir  l'ancienne  religion  et  les 
anciennes  libertés  de  l'Angleterre. 


Tome  V.  66 


522  RELATIOINS  POLITIQUES 

MDCCCCXCV. 
Chiappino  f^itelli  au  duc  d'/itbe. 

(COLEBROOK,  19  ^OVEI■BRE  1SC9.) 

Nouveaux  détails  sur  l'audience  donnée  par  Élisabelli.  Comme  clic  parlait  fort  haut,  il  a  iui-méiiic 
élevé  la  voix  et  l'a  forcée  ainsi  à  se  retirer  à  l'écart  de  telle  sorte  qu'il  a  pu  tout  lui  dire.  —  Tout 
le  Conseil  est  bien  disposé,  sauf  Cecil.  —  Intrigues  secrètes  à  la  cour  d'Angleterre,  qui  doivent 
rester  ignorées  de  don  Guérau  d'Espès  :  ses  principaux  agents  sont  Kiesco,  Spinola  et  un  musicien 
italien. 

Vostra  Eccellenza  llliistrissima  iiiiendera  pcr  la  letlcra  iii  fianzcce  tullo  quel  chc  è 
passato  fin  Iioggi  in  qucsta  negocintionc,  et  crcda  che  cou  l'uccasion  buona  che  io 
hebbi  di  parlai'  alla  Regina,  dissi  d'avanlnggio  di  qiianto  le  scrivo,  servando  sempre  la 
auloriià  el  il  dccoro  che  in  vinu  dclla  mia  instrulione  loi  ni'ordino,  di  modo  clie  la  feci 
mular  di  luogo  quatre  o  cinque  voile,  per  chc,  mentre  tradai  con  essa  insienie  con  il 
S'  Funghi  et  il  secrelario  délia  Torre,  (eneva  il  stil  solito  di  parlar  alto  aflln  d'esser 
intesa  da  tutti  i  circonstanti,  onde  noi,  visto  che  quesla  era  un  arte  per  dar  da  pascerc 
al  popolo,  coininciamino  ad  alzar  la  voce  pin  di  Ici,  lal  chc  tenne  per  benc  d'acquctarsi 
et  tirarsi  da  parte,  el,  restando  io  solo  con  essa,  le  parlai  com'lio  dctlo  di  sopra,  di  modo 
chc  Ira  qucllo  che  io  le  dissi  da  parte  et  anche  le  l'accssimo  intenderc  insicme  el 
S'  Funghi  et  io,  si  compli  a  quanto  conveneva,  il  quai  Funghi  mi  se  in  quesla  nego- 
cialionc  ogni  giorno  manifestalo  piu  persona  prudenlissima,  di  mollo  sapere  et  habile 
a  polersene  servire  in  quai  si  voglia  cosa  di  imporlanzn.  Hora,  coinc  Vostra  Eccellenza 
Illustrissima  vedra,  s'è  digia  complilo  al  contenuto  délia  instrultionechc  clla  mi  dicdc  : 
resta  sino  che  comandi  quel  che  s'ha  da  fare. 

Io  tenni,  pochi  giorni  sono,  cl  ncgotio  perfinilo  in  bene;  ma  in  un  niomeiiio  si  muto, 
et  non  posso  per  ancora  pencirar  la  causa,  se  non  è  chc  la  preda  chc  han  fatlo  di  novo 
délie  cinque  navili,  ponga  in  coditia  di  voler  consumar  qucsta  robba  di  piu,  poiebe 
vanno  per  qucsto  camino,  per  chc  il  dir  che  vuoi  mandar  in  Spagna,  che  sara  cosa 
lunga,  non  argumenta  altro.  Io  rcsio  di  cio  vcramente  maravigliato,  csscndo  questi 
molivi  del  rcgno  di  qualchc  consideratione;  et  ancor  che  la  Regina  habbia  buon 
animo,  et  lutlo  il  Consiglio  et  il  Conte  di  Lesesler,  si  fusse  procedulo  dtlla  volunta 
del  Secrelario  Cccil,  non  le  riuscito,  trovandosi  csso  Secrelario  altcrato  per  baver  la 
Regina  fatto  eavar  de  prigione  un  siio  nemico  de  dircllo  et  incarccralo  per  canto  del 
Duca  di  Nortrolt.  Io  credo  che  egli  tema  che  qucsta  persona  non  Tappunti  di  qualche 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  525 

C0S8,  inteiulendosi  che  parla  di  lui  riioiiu  liberamcntc.  Tutln  cio  s'ècavato  da  la  relacion 
de  Thomas  Ficsco,  al  quaie  non  ho  iiiaïKiato  assistirc,  conforme  alla  ordine  délia  Eccel- 
lenza  Vostra,  faciendole  |)arte  délia  iicgociatione  aecio  sapesse  délia  mitniera  che  haveva 
a  caminarc  et,  corne  ho  delio,  egli  cl  lo  Spinola  trovarono  il  Conie  di  Leseslcr  hen  dis- 
posto,  secondo  che  piu  largameiite  inteiidcra  per  il  raggiiaglio  di  esso  Fiesco,  quale  è 
andalo  a  Londra  et  domane  tomara  insicnie  coii  lo  Spinola  di  scguilare  il  camino  che 
hanno  preso. 

L'Ambascialor  don  Guerau  è  intraio  in  gran  suspeltione  per  la  venuta  del  Fiesco, 
temendo  che  egli  trali  con  quesli  signori  con  participalione  mia  senza  sua  inlelligenza, 
el  l'ho  inteso  d'un  gcnlil  huomo  dcgno  di  fede  con  chi  l'Ambascialore  si  è  manifestato, 
che  rn'ha  referto  con  molta  secrelcza  che  esso  Ambasciator  sa  che  io  tratio  per  mezzo 
d'il  Fisco  et  de  lo  Spinola  et  de  un  musico  Italiano  et  de  la  sua  moglic,  a  quali  io  non 
ho  parlato  mai  in  qiieste  parti,  et  che  ha  dcllo  che  il  tralar  con  simili  passa  con  indcgniia 
di  Sua  Maesta.  Io  lo  dissimulo  el  in'inlendero  con  esso  lalmente  che  li  faro  apparir  il 
contrario  di  quel  che  so,  el  Vostra  liceellonza  llluslrissima  ne  slia  sicura,  alla  quale  m'è 
parso  bene  fa^  saper  luilo  queslo,  per  che  l'Ambasciator  per  il  suo  parlicolare  facilmente 
ne  potrcbbo  far  qualch'  oflitio  alla  Corte  dcl  Ue  noslro  signorc  o  con  Sua  Maesta  o  con 
suoi  ministri,  et  io  non  vorrei,  poi  ohe  laccordo  non  succède,  acquislarne  qualche 
senislra  oppenione,  pero  provedavi  hora  Ici  comc  le  parcza,  che,  quando  ben  io  pcrdesse 
la  vita,  purche  serva  ail'  Eccellenza  Vostra  llluslrissima,  ne  restaro  contente. 

Allri  particulari  di  qua  et  délie  nove  che  corrano,  io  non  le  scrivo,  remcttendomi  aile 
leltere  dell'  Ambascialore,  al  quale  ho  fado  parte  di  tulto  quel  che  ha  scntito,  et  è  reslalu 
con  me  di  far  intendere  il  luto  largameiite  a  Vostra  Eccellenza  con  quel  di  piu  che  sa 
lui.  Ho  avvertilo  il  detto  Ambascialore  di  alcun  particulari  ch'escavo  délia  sua  casa,  cl 
mi  è  parso  ragione  no  le  farlo;  el,  porche  io  credo  dover  esser  presto  di  ritorno,  mi 
rimetto  ail'  hora  de  dir  ail'  Eccellenza  Vosira  parlicularmenle  et  a  lungo  quanlo  iniendo, 
non  havendo  cifra  particulare  et  il  domandar  ail'  Ambascialore  la  sua  saria  causa  di 
maggior  suspciio  di  quel  che  liene,  el  al  sccrelario  délia  Torrc  non  mi  pare  di  faric 
scriverc  altri  particulari  de  quelli  che  scrive,  et  il  richiederlo  de  la  cifra  mandatali  dal 
secrelario  Curtevila  sarebbe  un  mostrar  diflidenza.  Tulto  sia  peraviso  a  Vosira  Eccel- 
lenza llluslrissima,  alla  quale  baso  humilmenle  le  mani. 

Di  Colbruch,  xix  de  novembre  de  1509. 

(Archives  de  Simancas,  E.ilado,  Lrg.  541)  fol.  35.) 


524  KELATlOiNS  POLITIQUES 

31DCCCCXCVf. 
Thomas  Fiesco  au  Secrétaire  Albornoz. 

(Londres.  30  novembre  tiiUB.) 

Bonnes  dispositions  du  comte  de  Lcicestcr.  —  Réponse  douteuse  de  Cccil.  —  Leicester  n'en  persiste 
pas  moins  (!ans  ses  intentions.  —  Don  d'étoffes  précieuses  à  la  reine  d'Angleterre  et  au  comte  de 
Leicester;  la  femme  de  Cecil  n'a  point  osé  les  accepter.  —  Négociations  secrètes  de  Spinola.  — 
Cccil  el  les  autres  conseillers  d'Elisabeth  font  fort  hostiles  au  roi  d'Espagne;  Leiccslcr  n'ose  se  pro- 
noncer. —  Avis  de  Fiesco  sur  la  situation  des  affaires.  —  Importnnce  du  soulèvement  dans  les 
comtés  du  Nord;  on  ne  sait  encore  ce  que  fera  le  comte  de  Susses.  —  Fiesco  désire  que  cette  lettre 
ne  soil  pas  communiquée  au  duc  d'Albe. 

Dopo  lo  scrillo  mi  trovo  due  leltere  di  V.  S.,  de  3  et  7  di  questo,  aile  qiiali  rispondo. 
Lo  amico  IJencdello  ando  alla  Coite  alli  8  et,  Iralando  coi  (lonle  de  Lecesler,  lo  irovo  al 
solito  bon  disposto,  dipoi  andarulo  dal  Cecil,  il  quale  da  12  gioriii  in  qua  sta  in  letlo 
indisposto  de  gota,  non  ne  hcbbc  gia  qiiella  riposta  cbe  aspellava,  anzi  parve  che  comin- 
ciassi  n  esciisarsi  non  gia  délia  sua  bona  volonta,  ne  di  quello  cbc  havea  pronicsso;  mn, 
moslrandossi  molto  fnstidilo,  gli  disse  clie  ci  non  voleva  iti  modoalcuno  inipachiarsi  di 
questo  ncgocio  et  che  havea  prejjato  la  Rogina  che  melcssi  un  altro  in  suo  loco  |)er  nego- 
ciare  ron  li  comissari  di  S.  Eccellenza,  perche  non  gli  conveniva  per  molli  conti  impa- 
chiarsene,  oitre  che  la  infirmita  lo  impediva,  di  modo  che  non  posseva,  ne  voleva  inten- 
dere  in  cosa  alcuna.  Havula  quesia  risposia,  riiorno  il  Benedctto  dal  Lecester  et  gli 
riffersi  il  tulto  :  il  quale  Conie  non  solaniente  gli  confirmo  quanto  gli  havea  detto  primo, 
ma  gli  soggionse  di  piu  che  non  se  li  dessi  mollo  dcdita  risposia  perche  egli  lemeria 
meno  taie  che  si  negoliaria  bene  et  che,  se  fussi  menester,  faria  eh'esto  Bcnedetto  propio 
ne  parlaria  alla  Rcgina.  Con  questo  egli  se  ne  riiorno,  et  presse  il  giorno  délia  15, 
perche  io  dovessi  andare  a  basciar  la  mano  a  Sua  M'  et  a  visilare  deito  Conte  et  Cecil 
et  presenlarli  quelle  robe  che  havea  portato  per  donarli,  con  queslo  me  ne  andai  subilo 
dal  signor  Chiappin,  che  fu  alli  12,  et  gli  ne  diedi  parte,  et  rilornai  el  medessimo  giorno 
qui,  et,  eslando  allora  il  negocio  in  termini  fra  esso  signor  Chiappino  et  li  dipulati  dclla 
Regina  di  voler  vedere  se  le  procure  et  autorita  sue  erano  bastanti,  et  dovendo  egli  il 
medesimo  giorno  essere  in  Corte  per  questo  effecto,  mi  parve  di  differire  la  mia  andala 
per  non  trovarmi  in  sua  compania  per  bon  rispetto,  el  cosi  aspeitando  fui  avisato  dal 
signor  Chiappin  alli  14  che  la  Regina  alli  15  gli  havea  mandato  a  dire  che,  non  csten- 
dendossi  la  sua  autorila  in  iratiare  cosi  délie  pretensioni  vechie  come  nove,  non  voleva 
intendere  in  cosa  alenna,  et  per  questo  mi  ricercava  detto  signor  Chapin  andassi  da  lui  et 


DES  l>AYS-liAS  ET  DE  I;A^GLEÏERRE.  523 

facessiclie  cl  Bcnedelio  litomassi  in  Corte  per  veilerc  di  dove  nascevano  qucste  dilTicolia. 
lnlc?o  qiicsto,  ftii  el  propio  giorno  dclli  14  da  Chappin  et  incaminai  prima  clie  parlissi 
rarnico  Bciicdcito  alla  Corle  et,  slalo  clic  fui  un  bon  pesso  eon  Chapin,  il  quale  me 
inearrico  di  dovcr-  procurarc  clie  la  Rcgina  gii  faccossi  dare  per  seiilto  tutle  quelle 
eose  di  clie  eila  prelendeva  che  si  tratasse,  accio  potessi  subito  spedire  a  S.  Eccellenza 
et  provedere  a  quanto  fussi  di  bisogno.  Me  ne  andai  ancora  qiiella  sera  a  la  Corte,  el  la 
matina  seguenic  mi  irovai  insi  ;me  col  Benedetto  a  longo  ragionamento  con  il  Leccsicr, 
al  quaie  présentai  cerlc  petie  di  veluto  et  damasco,  de  valore  de  400  scudi  o  eirca,  clie 
li  furono  molto  care,  et  eomprescmo  in  esso  signore  una  bona  et  inliera  volonla.  Pero  il 
ristreto  fu  ebe  ci  disse  cbe  ne  la  Regina,  ne  il  suo  Consilio  faranno  mai  accorde  alcuno 
senon  a  conirattare  di  ogni  cosa  cossi  vcccliia  eome  no\a,  a  fine  ebe  non  resli  preten- 
sione  alcuna  ne  ai  una  ne  a  l'allra  parte,  et  si  possa  per  lo  avenire  continuare  il  comercio 
fuora  d'ogni  sospcto,  et  quanio  a  (|uello  cbe  il  signor  Cliapin  dessiderava  di  bavcre  in 
scrilto,  promisse  di  parlarne  a  Sua  Eccellcnlissima  Majesta  per  vtdere  se  si  contenlava  di 
darlo.  Fatlo  questo,  andammo  dal  Cccil,  al  quaie,  per  trovarsi  mal  disposlo,  non  inirai  io 
per  non  darli  faslidio,  et  solo  il  Benedetto  gii  disse  quatre  parole  et  lo  trovo  del  medcs- 
simo  pro[)Osilo  di  prima.  Visitai  sua  mogiic  et  li  mandai  ccrti  panni  di  seta,  li  (juali  non 
volse  accetlare,  diccndocbe  non  lo  farebbe  mai  scnza  licença  di  suo  marito,  la  quale  non 
osava  ricbiederii  per  liora  vedendolo  agravato.  La  sera  poi  basciai  la  mano  a  la  Regina  et 
li  présentai  quelle  robe  cbe  bavea  porialo  per  lei  di  valore  di  scudi  ottocento  in  eirca, 
cbe  furono  mol  lo  benvisie.  Il  signor  Cbiapin  ebe  bavea  fatto  domandare  audienza  a  la 
Regina  per  coloro  cbe  li  porlarono  Tollima  sudetta  ambasciata,  fu  mandato  a  domandar 
il  medesinjo  delli  15,  pero  finse  di  essere  impediio  dalla  gota  per  dar  tempo  cb'io 
potessi  negotiare  qnanlo  mi  bavea  comesso  eon  il  Conle  de  LecesUr,  et  cosi  fu  dilTcrila 
l'audicneia  alli  17;  et  la  matina  delli  IG,  dopo  clie  Lccester  bebbe  la  sera  avanli  parlato 
a  Sua  Eccellenlissima  Majesta,  li  risposse  assai  di  sua  la  voglia,  per  quelle  cbe  io  polei 
comprcndere  cbe  non  bavea  potuto  otenere  quelle  cbe  domandava  il  signor  Cbapinodi 
bavcre  per  scripto,  ma  cbe  posscva  il  giorno  seqncnle  nelT  audienza  esso  signer  Cbapino 
riehiederlo  a  Sua  Majesta,  la  quale  forsi  ne  lo  compiaceria  mené.  Rilornai  dal  signor 
Chapino  con  questo  ristreto  dapoi  cbe  non  ne  bavea  potlute  irar  piu,  et  il  Benedetto 
se  ne  venue  a  casa  dapoi  avanlhcri.  Si  venue  alla  audienza,  nclla  quale  il  signor  Cbia- 
pino  disse  tutto  quello  cbe  si  posseva  dire  el  giovo  nulla,  per  elie  in  conclusione  gii 
rispose  la  Regina  cbe  non  ne  voleva  far  altro,  con  molle  allre  cosc  cb'egli  deveva 
scrivere  a  Sua  Eccellenza.  Stetti  la  sera  col  Marchese;  et  per  che  si  andava  imaginando 
cbe  il  suo  ragionamento  lenuto  con  la  Regina  dovcssi  far  maggior  fruto  dapoi  che  Sua 
Majesta  Io  bavessi  masticato  et  conferito  con  allri,  di  quello  ebe  bavea  pottutto  com- 
prcndere cbe  bavessi  fatlo  ncl  porgcrlo,  voisc  cbe  hiera  mattina  io  ritornasi  dal  Conte 
per  veder  quelle  cbe  egli  ne  diceva,  et  cosi  ben  per  tempo  ritornai  el  li  dissi  cbe  me  ne 


»26  RELATIONS  POLITIQUES 

voleva  vcnire  a  Londra  per  scrivcre  con  questo  correro,  prcgtindolo  clie  se  ci  cra  (|ual 
cosa  tli  mcglio,  tnelo  volcssi  dire,  ne  polei  lirarne  aitra  ris|tosla  di  lui  che  li  dispiaceva 
assai  clic  il  ncgoeio  reslassi  in  quesii  leriniiii,  et  vcramcnte  ctic  mi  parvc  ne  havessi 
gran  senlimonto.  Mi  parti  et  ritoinai  dal  signor  Cliinppin,  il  quale,  non  disperato  in  (iito 
per  queslo  del  ncgoeio,  mi  ha  incarricato  di  fare  clic  il  Benedetto,  spedito  questo  cor- 
riero,  torni  a  Corle  per  vcderc  se  si  piglia  miglior  consiglio,  aitcnto  ehe,  dovendo  esso 
Marchese  esseie  carezato  da  la  Rcgina  et  banclielalo  forsi  domani,  pensa  di  non  perdere 
l'ocassione  massime  col  Conic  di  rinfreseare  lo  raggionamcnte  et  riniostrarc,  con  tanie 
vive  razioni  che  sono  infinité,  che  la  llegina  si  parte  in  lutte  dal  dovere  et  che  questo 
non  è  suo  servicio. 

Hora,  havendo  io  dalo  conto  a  V.  S.  di  tulto  quello  che  ho  falto  con  rimeiiermcne 
scmpre  alla  piu  copiosa  rclalione  che  ne  dara  el  signor  Chapino  a  Sua  Eccellenza  di 
quelle  cose,  massime  dovc  egli  è  intervenuto,  passaro  con  brevita  a  dirgliene  il  parer 
mio  per  che  scrva  in  quello  che  puo  scrvire,  rimctendomi  anco  di  questo  al  Marchese 
che  ne  fara  miglior  giudicio.  El  in  prima  li  diro  che  posso  sprimerc  (juanlo  io  mi  iro\i 
inganato  in  qucsia  negociacione,  ta  quale  lencva  per  facile,  aneora  che  senza  la  mia 
venula,  la  quale  mi  parve  che  il  Uuca  si  déterminasse  per  maggior  abondanza  di  cautclla 
et  per  non  mancare  a  questo  liavea  di  mio  online  Iralalo  Pamico  Bcncdetio  piu  che  per 
altra  nécessita  che  gli  ne  l'ussi.  io  non  posso  gia  credere  ch'il  animo  del  Conte  et  de! 
Gccil  non  fusscro  ben  disposli  quando  tratarono  con  delto  amico;  ma  cerla  cosa  é  che 
dopoi  il  Sceretario  si  é  mutato,  atleso  ehe  fia  lui  et  il  milord  Robert  non  è  hora  quella 
inlelligenza  ehe  converebbe  a  un  simile  ncgoeio,  et  quesle  noviia  dclla  presa  dcl  Diicè 
de"  iNorlfolc  al  parère  mio  ne  è  la  cagione,  perche  pare  ehe  tuita  In  carica  vada  aile 
spalle  del  Ceeil,  il  quale  per  questo  si  trova  tutto  altcrato  et  iravagliato  di  mente  piu 
che  dalla  gota,  che  non  sa  quello  che  si  Hiccia,  tanlo  piu  che  l'aliro  giorno  è  slato 
liberaio  un  cavalliero  che  era  prisione  per  queste  cose  del  de  Norlfolc,  et  è  inimi- 
eissimo  del  Ceçil  et  su  ambasciatore  in  Prancia  avanti  questo  ultimo  (ne  mi  ricordo 
il  nome);  el,  slanle  (]uesta  alteraiione  del  Secreiario,  non  mi  posso  persuadere  che  si 
faccia  cosa  bona  per  che  se  move  il  Lecester.  Tutti  li  allri  del  Consilio  sono  malissimo 
inclinali  et  guidatti  tutti  dalla  passione  per  questa  loro  malcdetta  religinnc  :  trovano 
buono  che  la  Rcgina  non  venga  in  amista  con  il  Re,  quando  li  parc  di  cavare  qualche 
ragione  o  colorita  o  vera  |)er  dilfendersi  d'il  popolo,  al  quale  si  sforzano  di  dare  ad 
intendere  et  usano  ogni  arte  che  la  Rcgina  è  prompta  ad  acomodarsi  con  li  dcbiti 
messi,  ma  che  il  Re,  il  quale  non  ha  bono  animo,  ha  mandato  il  signor  Chapin  solo 
per  havere  le  robe  et  denari,  le  quali  cose  se  rendessi  la  Rcgina,  se  trovaria  inganala 
per  quanto  toca  a  rinlegrare  l'amista,  délia  quale  dicono  che  il  Re  non  si  cura  punto 
per  la  diversila  de  la  religione.  Chapino  è  di  parère  che  il  mancamenlo  grande  délie 
merci  et  la  bona  parte  delli  denari  gia  spesi  siauo  la  causa  perche  cortoso  non  vengono 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  527 

a  l'acoonlo,  non  sappicndo  conie  fare  la  restilutionc;  ma  in  (|iicsto  io  sono  di  parer 
contrario,  anzi  mi  persuade  che  vengan  lanto  mal  volontieri  in  l'amista  d'il  Re  clie 
qiiando  bon  liavessero  Ojini  c.osa  promptn,  ne  dessi  loro  aicun  dislurhn  il  fare  delta  rcs- 
titiuione,  non  se  ne  eurcriano,  alleso  elie  di  tiilla  Aicmagna  et  di  Franzia,  cosi  dal  He 
corne  dalli  rebelii,  vienne  disuaso  qucsio  acordo,  et  ogniuno  fa  il  peggio  clie  puo  per 
distnrbarlo,  parle  con  Une  di  fare  niala  opéra  al  Re,  et  parte  eon  desigr.o  di  preeipilare 
la  Regina.  In  somma  il  negocio  esta  di  maniera  elie  io  ho  pocliissima  speranza,  et  mi 
vien  dclto  per  cosa  cerla  clie  lianno  grande  desiderio  clie  CIjapino  si  parla,  non  man- 
cando  litière  di  cosli  et  di  Francia  ehc  Io  inearieano  assai  eon  la  Regina  cl  col  Cotisiglio, 
impntandole  ebe  non  é  ma  stato  in  parle  aleuiia  dove  non  babbia  meno  quak-he  sean- 
dalo  et  ebe  per  eio  Sna  Maesia  se  ne  devc  mollo  ben  giiardare,  ci,  se  qiieslo  sera,  V.  S. 

vedera de  caverlo 

banclielaio  et  carezato,  si  sforzerano  di  mandarlo  via  piu  presto  clie 

poliano,  massime  sofirastanle  queste  cose  del  Non,  le  quali,  perelie  sono  pure  di  molta 
imporlanza  pare  ebe  doveriano  esser  parte  di  aiïaeilitare  li  negocii,  massime  si  vcde  ebe 
opéra  no  in  contrario,  di  dove  rion  si  puo  intenderc,  salvo  clie  Dio  per  casiigarli  gli 
lievi  Io  inleleto.  Lo  intéresse  del  miloid  Robert  et  del  Ceeil  mi  eredilti  ebe  per  Io 
présente  ebe  se  li  dovea  dare  dovessi  baver  [)iu  forza  di  quelle  ebe  lia.  Tutavia  essi 
si  salvano,  dieendo  di  baver  dato  la  mcmoria  al  Benedetlo,  di  quello  ebe  pretendevan, 
lo  quale  Benedetlo  me  lo  mando,  et  io  la  levi  al  Duea  et  a  V.  S.,  et  in  effecio  se  li  trova 
secreto  ebe  bisogria  preiidere  ordene  et  cstabilita  allô  inlercorso  et  lega  per  li  agravii 
et  pregiudicii  de  l'una  parte  et  d'allra  riccputi  a  Icmpi  passali,  per  li  quali  agravii, 
qnando  seli  dice  ebe  importano,  dica  volte  lanto  quelli  ebe  il  Re  et  suoi  subdiii  hati 
ricevulo  piu  diquello  ebe  possono  imporlare,  quelli  de  la  Regina  et  soi  vassalli  non  si 
acquctano  per  questo,  anzi  ditono  et  previlono  ebe  è  bisogno  farne  una  Une  da  ebe  si 
potria  eavare  clie  sappicndo  loro  le  grandi  pertensioni  clie  il  Re  ba  in  questo  partico- 
lare,  desiderino  ebe  con  la  rcstitueione  di  queste  bencdcle  robe  et  denari  cbc  tengono, 
il  Re  gli  babbia  a  perdonare  ogni  cossa  del  tempo  passallo  et  per  ebe  il  ragionamicnlo 
passato  fino  a  dire  se  quando  il  Re  provedera  di  ordene  sulTieiente  per  terminare  ogni 
cosa,  essi  intenden  avanti  le  altic  promptamente  la  reslilucionc  cite  si  domanda  a  fine 
di  non  perdcr  tanto  tempo  come  séria  bisogno  per  deciderc  tante  pertensioni  vecbie. 
Si  lassano  inlendere  senza  vergogna  ebe  la  Regina  non  si  disposscsionera  di  un  reale 
sino  a  tanto  ebe  lutto  non  resli  tiniio,  et  se  è  aeeadullo  rieordare  qualcbe  sieurla  fia 
questo  messo.  Pare  ehe  se  ne  ridino  :  sono  cose  nunca  sentite  quelle  cbc  dicono  ne 
délia  litera  sciita  da  Regina  al  Re,  ebe  li  confonde  in  tutto  li  loro  ragionamenlo, 
tengono  eonto  alcuno.  Io  non  ci  bo  (come  bo  dclto)  speranza,  salvo  se  queste  cose  del 
Non  li  stringesero  in  modo  cbc  fussen  conslrctli  a  cambiar  pensicro.  Ilanno  délie  pio- 
visioni  assai,  ma  lutto  cl  ponlo  sta  in  che  il  conte  di  Suses,  govcrnatore  di  quella 


528  RELATIO>S  POLITIQUES 

provincia,  favorisca  li  solivali  o  no,  per  che  se  li  favorisée  et  ehe  si  dichiari,  le  cose 
andarano  maie  per  la  Rpgina,el  quando  no  li  aiiri  sarano  casiigati,  agravano  assai  queste 
cose  la  causa  del  Duca  di  Norifolc,  il  quale  hanno  magiormente  risireto,  et  è  da  icmere 
che  la  Regina  di  Scolia  non  sia  mandata  in  Scoiia.  Il  Conie  de  Lccesler  pareclie  desi- 
derare  che  io  resti  qui,  et  credo  che  sia  scmpre  eon  hon  proposito  che  ha  di  Tare  qualche 
novo,  ma  non  so  se  possa  o  quelio  che  aspeli  si  il  signor  Cliiapino  se  partira  senza 
frutio,  corne  io  tcmo,  et  se  ne  dovtremo  chiarire  in  brève.  Crcderei  ehe  fussi  molto  a 
proposito  che  S.  Eccellenza  permetessi  alli  inleresali  nelle  robe  che  ricuperassero  il 
fatlo  loro  per  l'estimatione  che  ne  sera  fatta,  per  che  si  havera  semprc  modo  di  farle 
lenere  in  bassi  prelii  el  dovera  essere  grande  avantagio  per  loro,  et  niedesimamenle 
sera  ben  intenso  di  permelere  alla  nation  noslra  che  possiamo  domandare  li  nostri 
danari,  et  se  in  alcuno  di  qucsli  particolari  parra  a  Sua  Eccellenza  che  io  possa  servire 
in  cosa  che  li  tocchi  o  al  servicio  del  Rc,  non  mi  rinerescere  di  rilardar  aqui  qualche 
giorni  per  vedere  quelio  che  vol  dire  il  milord  Robert  et  se  forsi  comimiando  a  tratare 
diquesli  particolari,  menlre  clu'  il  Duca  dara  ordinea  quanto  li  parra  che  convenga  al 
servicio  di  Sua  Maestà,  essi  si  ravcdessero  et  moslrasero  senza  esterne  ricercati  qualche 
volonta  di  venire  a  un  bono  acordo.  Se  io  scrivo  largo  a  V'.  S.,  Io  fo  per  non  mancare 
a  quelio  che  mi  comaiida  ;  la  prego  ben  che  non  advertissia  a  Sua  Eccellenza  di  molli 
particolari  superllui  che  li  dare  a  mio  faslidio,  et  con  questo  li  bascio  le  mani. 
Di  Londra,  a  20  de  novembre  1 569. 

(Archives  de  Simancas,  Esladu,  Leg.  821,  fol.  103  ) 


MDCCCCXCVII. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Esph. 

(Bruxelles,  33  mvèvbke  1ô69.) 

Il  se  plaint  de  n'avoir  point  reçu  de  lettres  d'Angleterre.  —  Il  est  sans  nouvelles  d'Espagne, 

de  France  et  d'AlIrmagoe. 

Desde  los  vin  del  présente  hasta  agora  no  he  tenido  carta  de  V.  M.  y  no  puedo 
créer  sino  que  sea  por  alguna  novedad  averse  perdido  correo  o  falta  de  salud,  y  por 
esto  me  ha  parecido  despachar  este  correo  en  diligcncia  con  el  dupplicado  de  las 
cartas  que  ullimamenle  escrivi  a  V.  .M.,  aquicn  por  aora  no  tengo  que  decir  sino  que 


DES  PAYS-BAS  ET  DK  L'ANGLETERRE.  529 

de  ayer  aca  me  lia  locado  un  poco  la  gola  en  un  pie,  pero  no  cosa  que  me  de  muclia 
pena.  Las  carias  que  V.  M.  me  escrivio  y  las  que  yban  para  el  Secretario  Cayas,  he  ya 
embiado  a  Su  Mag*.  A  mil  dias  que  no  lengo  carta  de   la  Corte;  de  Francia    no  ay 
cosa  de  nuevo,  ni  en  Alemania  ay  nueva  de  leva  de  génie. 
De  Bruselas,  a  22  de  noviembre  1 569. 

(Archive»  de  Simancas.  Eslado,  Leg.  821,  fol.  166.) 


MDCCCCXCVIII. 

Avis  des  Pays- lias. 

I  Anvers,  26  novembre  1569.) 

Le  duc  d'Albc  réunit  des  navires;  on  dit  que  c'est  afin  d'envoyer  en  Espagne  des  soldats  qui  combat- 
tront les  Blaurcs.  —  Le  prince  d'Orange  recherche  l'appui  des  Huguenots  et  voudrait  faire  des 
levées  en  Allemagne,  mais  l'Empereur  s'y  oppose.  —  Armements  à  la  Rochelle.  —  On  dit  que  la 
reine  d'Angleterre  n'écoutera  pas  Vilelli.  —  On  accuse  don  Guérau  d'Espès  et  le  duc  d'Albe  d'être  la 
cause  de  tous  les  dissentiments. 

The  Duke  of  Alva  caused  al!  the  shipes  to  be  slayed  agayn  ;  they  say  Iheirin  lo 
lad  10,000  souldicrs  for  Spayne  agaynst  ihe  Mores,  whose  forces  do  increas  dayly. 

The  Prince  of  Orange  halh  bccne  wilh  ihe  Palsgrave  and  cam  lo  Colen  lo  gel 
assistans  from  thc  Prolestants  of  France,  and  on  the  olhcr  side  Lazarus  Swendi  is  al 
Slrasborowe  in  the  name  of  ihe  Empereur  and  Empire  lo  let  noman  slirre.  Their  is 
sent  grcal  slore  of  munition  and  some  men  lo  Rychell  and  ihat  llie  Quens  Mal'*  will 
not  geve  eare  lo  Chiapen  Vilelli.  Their  is  lalk  in  Spayne  thaï  ail  the  disorder  cam 
by  the  Ambassador  of  Spayne  and  ihe  Duke  d'Alva. 

(Brit.  Mut.,  Titus,  B.  VI.) 


Tome  V.  67 


930  RELATIONS  POLITIQUES 

MDCCCCXCIX. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(Hambourg,  3!)  hovembre  isesi.i 

m 

Lord  Windsor,  qui  se  rend  près  du  duc  de  IloUtein,  a  demandé  un  passeport  uu  duc  d'Albe  pour 
traverser  les  Pays-Bas.  —  Nouvelles  de  Danemark.  —  On  dit  qu'un  gentilhomme  a  été  décapité  et 
écartelé  à  la  citadelle  d'Anvers. 

The  lord  Windesour  accompanicd  witli  one  or  2  other  gentlemen  is  ridden  to  the 
Duke  of  Hoist  to  visit  him;  lie  hath  sent  on  lo  ihe  Duke  of  Alva  to  procur  him  a 
pasport  to  go  llirouglic  ihe  Low-Coniries. 

The  hrut  is  ihat  the  Kiiig  of  Denmark  hath  after  three  assauhs  gevcn  with  the  losse 

of  many  men  and  one  of  his  chicf  captayns  called  Van  Ranzawe, wcre 

recovcred  and  Iaken  a  castle  caled  ye  castle  of  Warkbrough,  wliich  certein  year 
past  the  King  of  Swcthem  had  Iaken  froni  him. 

There  is  alto  a  brut  that  a  certein  noble  man  is  lalely  beheaded  in  ihe  castle  of 
Andwerp  and  after  (|uarlered  ;  but  his  name  is  not  hère  yeat  divuiged. 

{Drit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MM. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(LO.NDRES,  i"  DÉCEMBRE  1S()9./ 

Il  charge  Barberino  de  rendre  compte  de  ce  qui  se  passe.  —  Soulèvement  des  comtés  du  Nord.  — 
Armements  et  emprunts  de  la  reine.  —  L'ambassadeur  français  lui  a  propose  d'aider  les  insurgés; 
il  lui  a  répondu  qu'il  était  sans  instructions.  —  A  l'avis  de  Vitelli,  les  insurgés  devraient  marcher 
directement  sur  Londres.  —  Espès  ne  fera  rien  aussi  longtemps  qu'il  n'aura  pas  reçu  les  ordres  du 
duc  d'Albe.  —  La  reine  se  méfie  de  Vitelli  et  voudrait  qu'il  partit.  —  Le  projet  d'envoyer  un  négo- 
ciateur en  Espagne  n'était  qu'une  feinte.  —  Lord  Montagu  et  le  comte  de  Southamplon  ont  consulté 
Espès  sur  ce  qu'ils  avaient  à  faire.  —  On  a  permis  au  comte  d'Arundcl  de  se  rendre  à  Norwich. 
mais  on  l'a  défendu  à  lord  Lumiey.  —  Proclamation  de  la  reine.  —  Manifeste  des  comtes  de  Nortbum- 
berland  et  de  Westmoreland.  —  On  arme  plusieurs  navires. 

Hasta  agora  no  se  ha  podido  baver  passaporte  para  despachar  a  Vuestra  Excellenza, 
y   assi  el   Marques  y  yo  pensanios  embiar  a  Rafaël  Barberino,  que  el  le  tiene  por 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERHE.  534 

confidciiie,  el  quai,  con  dos  ringlones  que  lleve  de  credito,  podra  dar  rclacion  a 
Vueslia  Extellenza  de  todo  lo  que  passo  aca,  despues  que  se  despaciio  el  correo  a  los  xx 
del  passado. 

La  gente  del  INorle  esta  fuerte,  y  seran  liasta  <loze  mill  infantes  y  très  mill  eavallos 
t'ii  compania.  Llevavaii  el  camino  de  Tetberi  para  librar  la  Keyna  de  Escoeia,  y, 
como  han  enlondido  que  la  han  trasportado  mas  aca  a  Covenler,  lian  pasado  con 
pensamiento  de  dar  balalla  a  la  gente  de  la  Rejna  que  fuere  alla,  para  loqual  se 
juntaron  del  Norte  treinta  mill  liombros.  De  los  que  estan  confederados  con  estos, 
ningunos  han  licciio  aun  moviniicnto,  porque  estan  esparzidos.  Pcro  entre  si  esta 
consultando  de  la  forma  del  levantarse.  La  Reyna  lia  nombrado  por  gênerai  al  Coude 
de  13arw.ye  que  es  hermano  del  de  Lcccster.  Dizen  quicre  juntar  aqui  quinze  mill 
bombres  y  cinco  mill  cavallos,  aun  que  cavallos  podra  juntar  muy  pocos.  Esta  villa 
da  por  cofradias  mill  bombrcs  muy  ruin  gente,  que  partiran  dentro  de  dos  dias  a  hazer 
la  massa  al  condado  de  Lecesler.  Dase  gran  diligcnçia  por  parle  de  la  Reyna  a  pedir 
prestado  a  lodos  los  mercadcres,  mayormenle  a  csirangeros,  y  a  Espinola  piden  cinco 
mill  libras,  y  très  mill  a  Velutelli,  y  otras  tanins  a  Donato,  y  todos  dexaran  alguna 
parte  con  fiança  desta  villa  y  de  Thomas  Gracian,  tl  quai  dizc  que  por  esta  via  no 
podra  sacar  mas  de  veinle  y  cinco  mill  libras. 

El  Embaxador  del  Rcy  Cliristianisimo  me  vino  a  visitar  y  dezir  que,  si  yo  podia 
favorcscer  a  estos  en  esta  justa  causa, que  por  parte  de  su  Rey  me  séria  bucn  compaiiero 
sin  cclos  y  sospecha  alguna.  Yo  me  eseuse  con  dezir  que  no  ténia  mandamicnto  de 
Su  Mag'*  sobrello. 

Al  Marques  le  paresce  que  si  eslos  del  IVortc  marchavan  derecho  para  aca,  no  se  les 
ténia  en  su  defensa  cosa  alguna,  visia  la  confusion  de  la  Corte,  y  se  levantaran  con 
mas  comodidad  los  olros  sus  amigos. 

Ilasta  lencr  orden  de  Vuestra  Excellenza  no  liare  en  ello  otra  mayor  diligençia. 
El  Conde  de  Lecester  embio  a  dezir  al  Marques  con  Velutelli  que  la  Reyna  y  los  de 
su  Consejo  tenian  por  muy  sospccliosa  su  estada  aqui,  y  assi  que  se  dévia  partir  sin 
mas  dilacion,  y  le  cmbio  el  dicho  Marques  con  Juan-Baptisia  de  Monte  su  sobrino  a 
dar  razon  del  baver  de  aguardar  la  respucsta  de  Vuestra  Excellenza,  y  paresce  que 
queda  sosegado.  Pero,  pidiendose  dcspnes  passaporte  para  Barberino,  embio  el 
Constjo  a  Enrriciue  Coban  a  rcplicar  al  Marques  que  se  fuesse  lucgo  de  la  isia,  y  et 
Marques  les  dio  la  misma  respucsta,  en  fin  que  con  mal  animo  han  consentido  que  se 
aguarde  el  correo.  A  mi  no  me  han  dicho  cosa  alguna  aun. 

De  enibiar  pcrsona  a  Espana,  no  se  habla,  porque  todo  cra  (iction,  y  los  del  Consejo 
qucrrian  ver  ydo  al  Marques,  porque  a  la  Reyna  ninguno  la  estorvasse  de  su  proposilo, 
siendo  con  elles  agora  tan  conforme  a  la  defension  de  su  secta,  y  paresce  que  tienen 
poca  consideracion  del  peligro  de  perderse  ella  y  elles  en  la  demanda,  y  assi  pienso  yo 
que,  ydo  el  Marques,  a  mi  me  daran  poca  facultad  de  cntendcr  en  négocies  algunos. 


532  RELATIONS  POLITIQUES 

Milord  Moiitagu  y  el  Conde  de  Stithanton  me  embiaron  a  dezir  si  les  aconsejavn 
que  tomassen  las  armas  o  passasse!)  a  Vuestra  Excellenza,  y  les  dixe  que  no  podi» 
darles  consejos  hasta  tener  la  orden  convcnicnte  para  ello,  y  que  me  havian  tomado 
mis  paquetes  (porque  andava  esta  fama  dellos  esios  dias),  y  assi  por  esta  causa  no 
podia  sabcr  lo  que  devian  hazer.  Al  Conde  de  Arandcl  han  dado  licencia  de  yr  a 
Norriche,  pero  no  a  Milord  Lumile.  Sera  ya  gran  anime  para  IVlontagu  y  para  eslos 
de  Oesle,  que  seran  buen  numéro  de  génie. 

La  carta  de  Vuestra  Excellenza,  de  xiij  del  passado,  no  llego  basta  xxiiij  por  los  malos 
tiempos  que  detuvieron  el  correo,  y  assi  no  pude  procurar  la  dilaçion  del  que  del  Norle 
havia  de  yr  a  Vuestra  Excellenza,  y  los  caminos  estan  tomados,  que  no  viene  de  alla 
persona,  ni  van  sin  passaporte  de  la  Ileyna,  y  assi  no  se  si  aquel  bombre  partio  o  no. 

Esta  Reyna  lia  becbo  uua  proclamacion,  condemnando  a  los  Condes  de  Nortuber- 
land  y  Westmerland,  y  elles  lambien  han  becbo  otra,  dando  las  razones  de  haver 
tomado  las  armas.  Pero  no  podreembiarlas  con  la  présente,  por  no  querer  el  Embaxador 
de  Francia  que  enibie  mas  desta  carta,  ni  me  da  liempo  de  avisar  al  Marques,  al 
quai  en  vinitndo  el  correo  de  Vuestra  Excellenza  yrc  a  ver,  y  resolver  todos  los  cabos 
con  el. 

De  las  naves  de  la  Reyna  salio  ya  una  en  orden  :  arman  en  prissa  otras  siete.  Très 
o  quatro  navios  de  armnda  ban  ydo  a  Indias. 

Vuestra  Excellenza  me  hara  mereed  de  mandar  embiar  la  présente  a  Su  Mag*. 

De  Londres,  a  primero  de  deziembre  1569. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  468.) 


MML 

Le  duc  d'/ilbe  à  don  Guérau  d'Espès. 

(Bruxelles,  4  décembre  4tS69.) 
Il  lui  transmet  des  instructions  relatives  aux  négociations  commerciales. 

Ayer  screvi  a  V.  M.  Esta  no  servia  para  mas  de  dar  cubierta  a  la  copia  de  la  instruc- 
cion  que  aqui  be  mandado  dar  a  las  personas  que  han  de  asistir  ay  a  lo  de  las  merca- 
derias,  que  va  con  esta.  V.  M.  la  vera  y  conforme  a  elia  les  dara  su  parecer  y  asistira 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLKTEKKE.  533 

en  todo  lo  (juc  fucre  necesario  para  el  buen  aviarnienlo  de  los  ncgocios,  j  porque  lo 
demas  avra  V.  M.  enlciidido  por  el  despaclio  desta  manana,  rremitiendome  a  el,  acavo 
eoii  pregar  a  N.-S.  etc. 

De  Brusselas,  4  de  deziembre  1569. 

(Archives  de  Sitnancas,  Eslado,  Leg.  821,  fol.  172.) 


MMII. 

Le  duc  d'Alhe  à  Chiappino  Fitelli.  (En  chiffre.) 

(Bruxelles,  4  décembre  1569.) 

D'après  la  réponse  que  la  reine  a  faite  à  V'itelli,  il  n'a  point  à  prolonger  son  séjour  en  Angleterre,  à 
moins  que  ce  ne  soit  pour  d'autres  causes.  —  Termes  dans  lesquels  il  aura  à  prendre  congé  de  la 
reine.  —  Quant  à  la  liberté  de  la  navigation,  il  ne  conviendrait  point  qu'il  la  demandât,  ce  qui  serait 
s'exposer  à  un  refus;  mais  on  pourrait  peut-cire  amener  les  Anglais  à  la  proposer  ou  faire  soulevcj 
cette  question  par  Ficsco.  —  Il  a  permis  à  quelques  marchands  de  se  rendre  à  Londres  afin  d'y 
négocier  la  restitution  des  marchandises  en  leur  propre  nom.  —  Il  engage  Vitelli  à  ne  point 
s'écarter  de  ses  devoirs  d'ambassadeur,  car  te  serait  exposer  inutilement  sa  personne  et  amener 
une  rupture  entre  l'Espagne  et  l'Angleterre. 

Monseigneur  le  Marquis,  J'ay  tardé  plus  long  temps  que  je  n'eusse  voulu  de  respondre 
ù  vos  lelres  du  xviu°  de  novembre  pour  l'absence  de  quelques  seigneurs  de  ce  Conseil 
d'Estat  ii  qui  la  malicre  me  sembloit  bien  mérite  d'estre  communiquée,  ce  que  je  feray 
par  ceste. 

En  premier  lieu,  ay  trouvé  tout  ce  que  vous  avez  négocié  pardelà  fort  bien  et  fort 
prudemment  encheminé,  conforme  à  l'insiruction  que  je  vous  avois  escript  de  temps  à 
aultre  et  à  ce  que  les  propos  tant  de  la  Royne  que  ceulx  de  son  Conseil  s'esliont  addon- 
nés,  et  m'asseure  que  Sa  Majesté,  à  qui  j'en  ay  tousjours  donné  particulier  advertisse- 
ment,  comme  je  fais  encoires  asteure,  en  aura  singulier  contentement;  car,  si  bien 
l'effect  que  j'eusse  désiré,  n'en  est  ensuivy,  du  moins  avez-vous  faict  ce  bien  el  service 
à  Sa  Majesté  que  vous  avez  entièrement  descouvert  (comme  je  diray  cy-aprè.s)  l'inten- 
tion de  la  Royne. 

Aïant  bien  considéré  tout  le  progrès  de  l'affaire  dois  le  commencliement  de  ces 
arrests  jusques  à  maintenant  et  la  façon  de  faire  et  le  langaige  que  ladicte  Royne  et 
ceulx  de  son  Conseil  y  ont  tenu,  il  se  voit  clèrement  que,  soit  que  les  deniers  et  mar- 


534  RELATIONS  POLITIQUES 

chandises  arreslécs  ne  soyent  plus  en  eslie  et  par  ainsi  non  restituables,  soit  (ju'elle 
veuille  playder  la  main  guarnye  ou  que  ses  ofïitiers  et  ministres  prineipaulx,  pour  leur 
intcrest,  ou  aultrcs  pour  se  vcoir  vengés  d'elle,  le  luy  mettent  en  teste  ou  pour  la  jalousie 
qu'elle  a  de  la  grandeur  de  Sa  Majesté  ou  la  haine  et  enemitié  pour  la  diversité  de  la 
Religion  ou  pour  confianee  qu'elle  prend  en  ses  intelligences  et  confédérations  avecque 
aultres  princes  de  la  mesme  religion,  elle  est  du  tout  résolue  de  ne  Iraitter  de  la  res- 
titution desdictes  elioses  arrestées,  si  quand  et  quand  l'on  ne  vuide  des  ancliiens  diffé- 
rens,  qui  est  une  vraye  moequerye;  car,  oultre  ce  que  il  importe  plus  au  Roy  et  à  ses 
subjects  que  lesdicts  anehiens  diiïérens  soyent  vuidcs  selon  la  raison,  que  ny  à  la 
Royne,  ny  aux  siens,  l'on  peult  laster  au  doigt  que,  entrant  une  fois  en  ccsie  conférence 
sur  les  vieulx  différens  avant  la  restitution  des  choses  arrestées,  que  n'a  riens  de  com- 
mun avecq  iceulx,  ou  il  luy  fauldroit  accorder  tout  ce  que  elle  demande,  ou  elle  trayne- 
roit  la  négociation  aussi  longuement  que  bon  luy  sembleroii,  détenant  tousjours  lesdils 
deniers  et  marchandises:  par  quoy  l'on  ne  voit  ici  à  quoy  puisse  servir  vostre  ultérieure 
demeure  pardelà,  sinon  pour  la  faire  plus  brave  et  plus  insolente, veu  mesmes  le  langaige 
qu'elle  vous  at  là  tenu,  disant,  sur  ce  que  vous  luy  déclairiez  que  vous  me  désiriez  adver- 
lir  de  sa  responee, qu'elle  avoit  pensé  que  voiismesmes  m'eussiez  voulu  faire  rapport  de 
vostre  besoigné  et  qu'elle  ne  vous  traicteroil  plus  en  eommisaire  de  Sa  Majesté,  mais 
en  Chappin  Vitelli  ;  et  ainsi  m'a  semblé  et  à  tous  ceulx  de  ce  Conseil  d'Ksiat  unanime- 
ment que  vous  debvez  prendre  congié  et  retourner  incontinent,  ne  soit  que  pour  l'af- 
faire touché  icy  bas  vous  ayez  nouvelle  occasion  d'y  séjourner  encoires  quelques  jours 
davanlaige. 

Quant  aux  termes  dont  vous  pourriez  user  vers  ladiele  Royne  à  la  prinse  dudil  congié, 
aïant  reguard  à  tout  ce  que  vous  avez  desjà  fait  les  odices  dont  je  vous  avois  cnchargé 
par  la  lin  de  vostre  instruction  pour  une  extrémité,  a  semblé  que,  comme  elle  ne  s'est 
davanlaige  esmeutie,  ny  monstre  de  penser  en  arrière  pour  tout  ce  que  vous  luy  aviez 
dit  si  aceries,  il  n'y  a  aparence  de  tirer  plus  grand  fruicl  h  luy  répéter  et  inculquer  le 
mesme,  ains  plustosl  l'aigrir  davanlaige,  que  se  doibt  éviter.  Aussi  n'a-il  semblé  conve- 
nable de  vous  monsircr  afilochy,  dont  elle  se  peult  encoires  faire  plus  présumptueuse 
et  plus  proUrvc,  mais  que  vous  debvez  tenir  le  moyen  chemin,  luy  disant  que  vous 
m'avez  adverty  de  la  responee  qu'elle  vous  avoit  faite  et  que  je  ne  vous  puis  envoyer 
aultre  povoir  que  je  n'ay,  et  que  eelluy  que  vous  avez,  a  esté  dcspesché  en  Espaigne, 
prenant  fondement  sur  les  lettres  qu'elle  avoit  escript  au  Roy  et  suyvant  lesquelles  le 
povoir  que  vous  avez,  luy  avoit  semblé  suffire,  et  que,  puisqu'elle  vous  a  dit  d'envoyer 
vers  Sa  Majesté,  elle  enlendera  ce  que  luy  sera  respondu  de  delà,  et  que,  si  Sa  Majesté 
me  mande  quelque  chose  de  nouveau  pour  luy  en  advertir,  je  le  pourray  faire;  mais  ce 
point  direz-vous  de  sorte  qu'elle  ne  face  point  de  fondement  que  je  luy  en  doibve  faire 
plus  d'instance,  ni  que  je  demeure  obligé  d'y  renvoyer;  et,  quant  à  ce  que  louchç 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  -iSS 

vosire  particulier,  vous  userez  de  termes  honesles  e(  courtois,  comme  vous  sçaurez  fort 
bien  faire,  luy  déclairant  le  regret  que  ce  vous  est  de  veoir  ces  aflfaires  entre  Sa  Majes'é 
et  elle  si  mal  entendus,  cognoissant  combien  l'amilié  et  bonne  intelligence  de  l'ung  à 
Paullrc  a  toujours  este  estimée  par  leurs  prédécesseurs  et  (|uc  eiilx  et  leurs  subjciMs 
s'en  esliont  bien  trouvés,  et  aïant  veu  par  tant  d'expériences  que  de  choses  pelities 
souvent  advicnnent  grands  incorivéïiiens  ou  aullrcs  parolles  de  semblable  substance. 

A  cest  bcure  reste  à  rcguarder,  puisipie  les  affaires  sont  en  tel  estât,  s'il  n'y  auroit 
moyen  de  procurer  dcxlrement  que  la  navigation  dcmeurast  ouverte  et  asseurée,  que 
seroit  loiisjours  moins  de  mal  pour  le  traflicque;  mais  en  cela  se  poise  que,  comme 
leurs  marclians  n'ont  besoing  de  nos  ports  comme  les  nnsires  des  leurs,  principallement 
allant  ou  retournant  d'Espaignc,  il  est  vraysemblable  que  non-scu!emcnt  la  Iloyne  n'y 
vouidra  entendre,  mais  se  persuadera  encoircs  davanlaige  que  nous  sûmes  en  son  dan- 
gier,  si  vous  en  faittes  instance,  ouiire  ce  que,  en  le  refusant,  ee  seroit  quasi  forcer  le 
Roy  d'entrer  en  guerre  pour  non  souffrir  telle  indignité,  par  où  l'on  n'a  jugé  convenir 
que  vous  en  parlissiez,  n'cstoit  que  du  coslcl  de  delà  l'on  vous  doimist  matière  d'y 
entrer  par  forme  de  responcc  sur  leur  propos. 

Sur  quoy  se  sont  icy  représentés  deux  cxpcdicns,  assavoir  si,  en  vous  plaindant  des 
robberies  que  les  pyrales  font  journellement  par  mer,  sortans  et  se  rctirans  après  aux 
ports  d'Angleterre,  comme  il  appert  par  les  quattre  bulques,  dont  vos  lettres  font  men- 
tion, et  demandant  si  c'est  de  son  adveu,  et  sinon  quel  ordre  elle  y  veult  mettre  à  l'ad- 
venir  et  quelle  seureté  l'on  en  peult  attendre  de  ee  rostel,  vous  ne  sçauricz  dériver  la 
matière  avccq  dextérité  que  d'clle-mcsme  elle  ne  tombit  en  nostre  compte  et  qu'cllc- 
mesme  en  fit  l'ouverture;  ou  s'il  seroit  plus  convenable  que  Thomas  Fiesco,  en  iraielant 
pardelà  de  son  particulier  vers  les  marchans  ou  vers  aultres  où  il  s'adresse,  le  jeltast 
de  soy-mesmes  sur  le  tablier  par  demander  si  les  marclians  d'une  part  et  d'aultre  seront 
lousjours  en  payne  à  l'occasion  du  malentendu  entre  les  princes  et  ne  se  pourront  plus 
fyer  d'ung  costel  et  d'aultre,  allant  à  leur  traflicque  par  mer,  comme  il  semble  qu'ils  ne 
peuvent,  veu  les  robberies  dont  on  use  par  mer,  et  la  faveur  et  adveu  que  les  pyrales 
semblent  avoir  du  costel  d'Angleterre,  estant  reçeus  comme  ils  sont  en  leurs  ports,  et 
si  l'on  n'y  eiilend  remédier  et,  en  cas  que  si,  comment ,  de  maiiière,  comme  j'ay  dit  ey 
dessus,  que  les  aultres  peussent  entrer  au  propos  d'eux-mesmes  et  que  si  en  devises  la 
conjoncture  s'adonnoit  qu'il  luy  scmblast  que  luy-mesmes  s'y  porroit  ung  peu  eslargir 
davanlaige,  que  ee  fût  de  façon  qu'il  ne  leur  donnit  ocasion  sinon  de  penser  qu'il  n'en 
parle  que  pour  son  inlérest  particulier  et  non  pour  aullre  respect  :  en  quoy  je  n'ay  sçeu, 
ny  voulu  prenre  aucune  arrestée  résolution,  je  dis  de  la  forme  de  la  mettre  en  avant, 
sinon  de  m'en  remettre  à  ce  que  vous,  en  eommuniequant  aveeq  l'Ambassadeur  et 
aultres  qui  sont  là  aveeques  vous  et  ledit  Thomas  Fiesco,  trouverez  plus  expédient,  soit 
par  l'une  des  deux  voyes  susdittes  ou  quelque  aultre  qui  fût  touttefTois  telle  qu'elle  ne 


836  RELATlOiNS  POLITIQUES 

donnist  soubçon  que  vous  en  fussiez  aullieur.  Tant  y  a  que  ce  seroit  une  bonne  œuvre 
qui  pourroit  procurer  que  la  navigalion  comme  dessus  demeurast  libre  el  que  les  ports, 
d'une  part  el  d'autre,  fussent  aussi  ouverts  pour  s'y  retirer,  quant  par  tempeste  ou  pour- 
suite de  pirates  ou  aulirement  l'on  fût  forcé  de  s'y  saulver,  sans  négocier,  ny  descbargcr 
marchandises;  et,  où  il  y  eust  apparence,  en  m'en  advertissant,  je  vous  porrois  envoyer 
povoir  particulier  à  cest  eiïect,  au  cas  que  celuy  que  vous  avez,  ne  fût  trouvé  à  propos. 

De  eecy  fauldra-il  que  vous  communicqniez  et  résolviez  ensemble  avant  que  demander 
audience,  afin  que,  si  l'on  trouve  convenable  que  vous  en  entamiez  quelque  chose  vers 
la  Royne,  vous  le  puissiez  faire  en  une  mesme  audience,  pour  autant  que,  n'y  ayant  appa- 
rence par  la  première  audience  il  ne  serviroit  de  riens  de  demeurer  là  plus  longue- 
ment; et,  si  l'on  eoiiclud  que  ledit  Fiesco  en  doibve  faire  quelques  diligences,  qu'elles 
soient  jà  faites  et  que  vous  sçachez  l'apparence  de  l'effect  pour  sçavoir  mteulx  comme 
vous  vous  dcbvrez  régler  en  ladille  audience. 

11  a  semblé  aussi  qu'il  ne  serviroit  que  bien  aux  subjecis  de  pardeçà  que  les  marchan- 
dises détenues  pardelà  se  peussent  recouvrer  par  quelque  bout  que  ce  fùl;  et,  à  ceste 
cause,  8uis-je  esté  meu  donner  congié  à  aucuns,  par  forme  de  connivence,  de  passer  en 
Angleterre  el  en  faire  leurs  diligences,  touteffois  avecq  charge  expresse  de  s'y  conduire 
de  sorte  que  l'on  n'entende  que  ce  soit  de  mon  sceu,  ny  mesmcs  du  vostre. 

Au  demeuranl,  je  vous  mereye,  de  la  part  de  Sa  Majeslé,  de  vostre  offre  quant  à 
l'employ  de  vostre  personne  en  ce  que  se  pourroil  présenter  pardelà  pour  son  service, 
en  quoy  vous  monslrez  la  mesme  promptitude  el  affection  que  vous  avez  monstre  toutte 
vostre  vye,  el  obligez  Sa  Majesté  davanlaige  de  le  vous  recognoislre  toutles  les  fois  que 
l'occasion  s'adonnera,  et  moy  en  particulier  de  vous  en  aymer  et  estimer  de  plus  en 
plus,  comme  vous  sentirez  tousjours  par  les  effects;  mais,  estant  là,  comme  vous  estes, 
en  ambassade,  je  ne  irouverois  convenir  que  vous  lissiez  chose  que  l'on  pourroil  inter- 
préter comme  hors  du  debvoir  d'ambassadeur,  el  poise  aussi  le  dangier  où  vous  mel- 
teriez  vostre  personne  que  Sa  Majesté  estime  tani,  avecq  peu  d'espoir  de  grand  fruici, 
et  au  contraire  la  grande  double  de  rompture  au  cas  qu'il  fùl  deseouverl,  mesmes  y 
passant  les  choses  comme  l'on  voit;  mais,  à  vostre  retour,  nous  pourrons  deviser  de  ces 
choses  plus  parliculièrement. 

{Archives  de  Simancas,  Secret,  prov.,  Leg.  2579,  fol.  3'J;  Archive*  du  Royaume 
à  Bruxelles,  yég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  94.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  537 

MMIfl. 

Chiappino   Fitelli  à   Cecil. 

(COLEBROOK,  4  DÉCEMBRE  4569.) 

Il  sollicite  un  passeport  pour  Raphaël  Barberino. 

Se  contentalo  il  S"  Cavalcanti  per  faimi  piaccere  tornar  di  nuovo  cosli  a  ricuperare 
il  passaporto  per  iMs.  Raffaele  Barharino,  quale  vanne  de  Fiandra  meco  per  alcune 
occurrenze  pertinenti  alla  casa  mia,  a  quali  liavendo  gia  compiiio  desidera  retornarsene 
a  suoi  negoiii.  Prego  V.  S.  a  far...  favore  operare  ch'cgli  liabbia  il  delto  passaporto, 
supplicandone  S.  M"  a  farmene  gratia,  di  che  glie  necessario  con  molle  obiig..,  con  il 
fine  le  baso  le  mani  et  prego  ogni  prosperita. 

Di  Colbruech,  li  4  de  dicembre  1569. 

{British  Muséum,  Galba,  C.  III,  fol.  i47.) 


MM  IV. 

Instructions  données  à  des  marchands. 

(Vers  le  i  drceubre  iS69.) 
Divers  points  sur  lesquels  porteront  les  informations  quant  aux  marchandises  saisies  en  Angleterre. 

Instruction  pour  les  marchons  allons  en  Angleterre. 

Premièrement,  après  avoir  communicqué  à  l'ambassadeur  du  roy  estant  illec  cl 
l'informé  de  la  cause  de  leur  venue,  selon  lettres  qu'ils  auront  du  Duc,  adresclieront  en 
Court  d'Angleterre  parlans  à  la  Royne  s'ils  poeuvenl,  du  moins  aux  députés  qu'elle 
ordonnera,  monstreront  leur  passeport  de  la  Royne  et  le  congié  du  Duc,  qu'ils  ont  de 
venir  en  intention  de  veoir  et  visiter  les  marchandises,  denrées  et  biens  qui  sont 
arrestés  audict  Angleterre  pour  sçavoir  en  quel  estât  ils  sont,  combien  il  y  en  a  encoires 
en  cstre  et  quelles  marcliandises  ce  sont,  conformément  à  ce  que  la  Royne  ou  ses 
députés  ont  consenti. 

Tome  V.  68 


538  RELATIONS  POLITIQUES 

A  ces  lins  leur  sera  donnée  copie  aullientiquc  de  la  responce  que  les  marchans 
dijintés  anglois  ont  apporte  conlenanl  cela  sur  la  fin.  Demanderont  à  cest  estai  povoir 
aller  es  lieux  el  ports  où  sont  faicis  lesdicts  arrests  et  vcoir  les  bastcaux,  denrées  et 
marihandises,  et  veoiren  quel  é(|iiipaigc  et  ordre  le  tout  se  trouvera  el  eonséquaniment 
ce  <)ne  on  leur  a  prins  et  osté. 

Uequérerontque  à  cest  estât  leur  soient  communiqués  les  inventaires  de  tous  lesdicts 
biens  s'ils  le  poeuvtnt  obtenir,  sinon  ne  y  feront  grande  instance. 

Pour  leur  meilleure  information  ou  instruction,  les  marchans  intéressés  feront  bien 
de  bailler  leuis  mémoriaulx,  listes  et  déclarations  des  biens  qu'ils  entendent  avoir 
arrcslés  el  détenus  audiet  Angleterre,  alTin  qu'ils  voient  ee  que  leur  pourra  manquer. 

Feront  bien  aussy  lesdicts  députés  des  marchans  noter  ce  qu'ils  trouveront  présente- 
ment audicl  Angleterre  et  en  demander  ung  inventaire  ou  déclaration,  du  moins  le  faire 
eulx-mesmes  aflin  qu'on  ne  puist  diminuer  et  oster  d'avaniaige  de  ce  qui  y  est. 

S'enquesteront  aussy  dilligemment,  du  moins  au  mieulx  qu'ils  pourront,  pour  sçavoir 
que  c'est  des  ventes  qu'on  a  faiel  pardclà  des  marchandises  des  noslres,  et  si  la  vente  a 
été  par  trop  inique  et  injuste,  et  que  pourra  porter  cestui  intérest,  aussy  comment  on 
y  a  procédé,  qui  sont  les  marchans  qui  les  ont  .nchapté,  si  on  sera  bien  dresché  et  payé 
et  si  lesdicts  marchans  à  la  revente  ont  beaucop  gaingné  et  proufliclé.  S'enquesteront 
dexiremcnt  si  les  frais  et  mises  des  inventaires,  gardes,  transports  de  marchandises, 
nourilure  des  marinniers  et  mattelots  et  tous  aultres  mises  el  despens  pourroient  porter 
lieaucop  et  quelles  mises  il  y  fauldra  payer  el  combien  au  plus  près  cela  monleroit.  De 
ce  qu'ils  entenderont,  advertiront  incontinent  pardeçà,  ou  par  courrier  exprès,  on  l'un 
d'culx  viendra  pour  de  tout  advertir,  à  tout  le  moins  adviseront  d'escripre  par  le  pre- 
mier courrier.  Usans  en  ceey  de  toute  bonne  expédition  et  dilligence,  veu  qu'ils 
cognoissenl  rim|)ortance  de  la  matière,  el  le  plus  tosi  le  mieulx. 

S'enquesteront  aussy  quant  fut  faicte  audicl  Angleterre  la  détention,  empeschement 
et  arrest  des  biens,  marchandises  et  personnes  des  subjects  de  Sa  Majesté. 

Aussy  quant  fut  faiel  l'inventaire  desdits  biens,  et  par  qui  el  comment  et  quel  ordre 
en  y  a  tenu  el  gardé. 

Mesmes  s'il  y  aueroit  espoir  de  ee  qui  est  transporté,  celé  et  robbé,  de  povoir  sçavoir 
qui  aueroienl  ce  faiel  et  s'il  se  pourroit  recouvrer  quelque  chose  et  par  quel  moyen. 

Si  ung  ban  ou  proclamation  de  la  Royne  pour  renseigner  ce  que  chascun  pourroit 
avoir  subslraict,  retenu  ou  transporté,  tant  contre  eeulx  qui  l'ont  faiel,  qui  retiennent  les 
biens  ou  qui  sçavent  où  ils  peuvent  eslre,  pourroit  aider  queJque  chose,  comme 
lesdicts  députés  d'Angleterre  dient  qu'il  seroit  nécessaire. 

Sera  bon  aussy  de  sçavoir  de  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  résident  audicl  Angleterre 
s'il  a  receu  un  inventaire  général  de  tous  les  biens  des  subjects  de  Sa  Majesté  arrestés 
en  Angleterre,  que  ces  députés  des  marchans  anglois  dient  luy  avoir  esté  de  longtemps 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEHKE.  559 

envoyé,  comme  millord  Robert  comte  de  Leycestre  leur  a  dit,  pour  en  avoir  une  copie 
et  s'en  servir. 

Pour  le  surplus,  pourront  prendre  instruction  des  consuls  et  aultres  marclians  inté- 
ressés qui  leur  pourront  bailler  mémoriaux  particulliers  de  ce  qu'ils  auront  à  faire 
pour  mieulx  enformer  et  adviser  l'alTiiire  au  plus  grand  prouflict  de  la  nation  et  des 
particuliers  et  éviter  le  plus  grand  domaige,  selon  la  requesie  que  les  consuls  de 
Bruges  ont  exhibé  à  Son  Excellence. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre.,  t.  I,  fol.  301.) 


MWV. 

Don  Guèrau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(LUKDRES,  6  DÉCEMBRK  ia«i9.) 

Barberino  fera  connailrc  de  vive  voix  au  duc  d'Albe  la  puissance  des  insurges  du  .Nord  cl  les  dispo- 
sitions des  autres  catlioliques  d'Angleterre.  Il  conviendrait  de  les  aider;  et  si  les  insurgés  n'ont  pas 
encore  réclamé  l'appui  du  duc  d'Albe,  il  pourrait  sans  tarder  leur  envoyer  quelque  personnage 
instruit  dans  l'art  de  faire  la  guerre,  qui  débarquerait  à  llartiepool  ou  dans  quelque  autre  port 
voisin  de  l'Ecosse.  —  Montagu  voulait  aller  trouver  le  duc  d'Albe.  —  Les  insurgés  sont  peu  expé- 
rimentés dans  les  alTaires  militaires.  —  Armements  et  emprunts  d'Ëlisabetb.  —  Négociations  d'Eli- 
sabeth avec  le  régent  d'Ecosse.  —  Espès  attend  la  décision  du  duc  d'.Vlbe,  à  qui  la  couronne  d'Es- 
pagne doit  déjà  tant  de  glorieux  services. 

Grau  dificultad  se  ha  traido  en  poder  despachar  y  dar  aviso  a  V.  Kx'  de  lo  que  aqui 
passa.  Al  correo  c|ue  yva  a  Cales  por  mi  y  por  el  Rnibaxador  de  Francia,  han  hechi» 
bolver,  aunque  llevava  passaporte.  Pero  el  duppiicado  de  aquel  dcspaclio  va  con  la 
présente,  la  quai  y  esta  carta  podra  V.  Ex*  (si  es  servido)  mandsr  embiar  a  Su  Mag'* 
porque  lleve  Rafaël  Barberino  que  esta  lleva,  menos  papeles,  conforme  a  su  passa|)orti", 
al  quai  el  Marques  (^hapin  Vitcli  tiene  por  tan  confidente  que  ha  querido  se  le  cornu- 
nique  de  palabra  lo  que  en  las  cartas  lia,  por  si  acaso  le  quiiassia  el  despacho,  y  assi 
podra  informar  a  V.  Ex*  del  poder  que  los  del  Nortc  tienen  y  de  la  voluntad  que  ri 
rcsto  de  los  Catholicos  desta  isia  mucslran  y  de  la  comodidad  que  se  oITresce  para  el 
servicio  de  Dios  y  de  Su  Mag**  y  qiian  eonvenienle  séria  cl  favorescerlcs,  y  conio,  si  del 
iVorte  no  han  embiado  aun  a  V.  Ex*,  séria  bien  que  V.  Ex'  les  hiziesse  merced  de 


840  RELATIONS  POLITIQUES 

embiar  a  ellos  persona  eiitcndida  en  cosas  de  guerra.  El  puerlo  de  Harpol  '  esta  por  cllos , 
y  otros  mas  adelnnie  tiazia  Escoçia. 

Montagu  estava  para  cml)arcarse  para  yr  a  hablar  a  V.  Ex*,  y  por  el  ticmpo  se  ha 
detenido.  Conio  son  poco  plaiieos  en  las  cosas  de  la  guerra,  no  saben  bien,  como  ban  de 
proseguirlas^,  ni  los  del  Consejo  les  llevan  gran  ventaja,aunquc  la  Reyna  lialla  dineros, 
y  los  otros  no  lienen  niucbos,  y  ha  lomado  presladas  cinetienta  mill  libras.  Arma  diez 
naves,  pero  no  balla  gente,  y  la  que  va  a  la  milicia,  va  llorando,  lo  quai  hara  poco 
eiïecto.  Las  cosas  en  parlicular  dira  el  dicbo  Barberino.  Con  esta  embio  copia  de  las 
|)roclamacioncs. 

La  Reyna  de  Escocia  escrivi  al  Obispo  de  Ros  como  de  un  Conde,  de  los  de  su  giiarda, 
ha  entendido  el  Iracto  que  esta  Reyna  irae  con  Jaymes  el  Régente  de  Escocia  para 
eniregarle  a  la  Reyna  su  hermana.  Pidcn  los  Inglescs  ocbo  relieves  al  Jaymes,  los  mas 
principales  de  Escocia  para  que  eslcn  scguros  que  bara  de  la  Reyna  su  hermana  con- 
forme a  la  voluntad  de  la  de  Ingiaterra,  y  que  en  el  puerlo  dcl  Hul  la  entregarian, 
donde  verr)ian  naves  de  Escocia,  y  tambien  serian  alli  las  desta  Reyna. 

V.  Ex*  mirara  en  todo,  como  quien  ha  dado  cabo  gloriosamente  a  tanlos  y  taies  nego- 
cios  y  ha  hecbo  a  la  corona  de  Espaîia  lan  scnalados  servicios;  y  yo  servire  de  muy 
buena  volunlad,  en  todo  lo  que  V.  Ex"  ordenare  y  maiidare,  debaxo  de  cuyo  consejo 
perseverare  ganar  honrra  y  acertar  a  servir  al  Rey  nuestro  seiior.  Yo  procurare  avisar 
siempre  de  lo  de  aqui,  aunque  en  los  passaportes  ay  gran  dificultad,  y  este  se  ha  havido 
con  terrible  imporlimidad. 

De  Londres,  a  vi  de  dezicmbre  1569. 

(Archives  de  Simancas,  Estado.  Leg.  821,  fol.  170.) 

•  Hartlcpool,  dans  le  comté  de  Durham. 

*  Les  insurges,  sans  chefs  capables  de  les  diriger,  sans  instruction  militaire,  mal  armés  et  manquant 
d'argent,  avaient  commis  la  faute  de  se  séparer  au  lieu  de  frapper  un  grand  coup.  Le  comte  de  Northum- 
berland  se  retira  vers  Durham  cl  fit  fortifier  le  chùleau  d'Alnwick,  comme  s'il  ne  songeait  plus  qu'à  se 
défendre.  Le  comte  de  Wcstmorcland,  plus  actif,  plus  déterminé  à  agir  éncrgiquement,  se  vit  réduit  à 
s'arrêter  à  Barncastic.  De  toutes  parts,  les  hommes  qui  avaient  pris  les  armes  sur  la  foi  de  brillantes 
promesses,  déclaraient  qu'ils  ne  voulaient  plus  servir  si  leur  solde  n'était  point  payée. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  5il 

MMVI. 

Chiappino  Fitdli  au   duc  d'Albe. 

(COLEBROOK,  6  DÉCF.MBKE  1569.) 

I-a  reine  lui  a  refuse  la  permission  de  se  rendre  à  Londres.  —  Le  comte  de  Lciceslcr  l'a  prévenu  qu'on 
l'accusait  de  fomenter  l'insurrection  dans  le  Nord.  —  La  reine  a  chargé  l'un  des  frères  de  lord 
Cobham  de  lui  ordonner  de  quitter  l'Angleterre.  —  Protestation  de  Vitelli,  qui  se  déclare  prêt  à 
défendre  la  reine. —  Il  a  sollicité  un  délai  de  quelques  jours  afin  d'attendre  la  réponse  du  duc  d'Albe: 
ce  qui  lui  a  été  accorde.  —  Sa  personne  et  celle  d'Espès  ne  sont  point  hors  de  péril. 

Pour  ce  qu'au  dernier  colloque  cl  recès,  la  Royne  m'avoit  de  recliicf  tenu  propos  de 
me  vouloir  de  brief  accomodcr  de  meilleur  logis,  voyant  que  riens  s'en  effeeluoit, 
j'envoyay,  trois  ou  quatre  jours  après,  ung  de  mes  veneurs  vers  le  conte  de  Leycestrc, 
pour  sçavoir  si  ladicte  Royne  ne  prendroit  de  mauvaise  pari  que  me  allasse  pour 
quelques  jours  refaire  à  Londres,  en  aclendant  la  responce  de  Voire  Excellence  sur  sa 
(inalle  responce  et  résolution,  remectant  néanlmoings  à  elle  de  demeurer  où  j'estoye,  ou 
d'aller  là  part  où  luy  plairoit. 

Sur  quoy  ledicl  Conie  me  manda  dire  que  la  Royne  esloit  en  volunté  me  faire  venir 
de  brief  loger  plus  près  d'elle  et  qu'en  vouidroye  avoir  quelque  |ieu  de  pacience. 

Deux  jours  après,  me  fut  rapporté  en  la  présence  de  mes  adjoincts  par  ung  marchand 
luequois  nommé  Aserbo  Velutelli,  demeurant  audict  Londres,  (et  ce  par  charge  dudict 
Conte  de  Leycestrc),  avoir  eniendu  de  luy  (entre  aullres  propos)  que  l'on  avoit  grand 
mesconlentement  en  Court  de  moy,  de  tant  que  le  capitaine  de  la  Tour  dudict  Londres 
avoit  dict  et  affermé  à  la  Majesté  Réginallc  et  mesmes  vouloit  cngaiger  sa  teste  que 
j'avoye  levé  audict  Londres  grande  et  excessive  somme  d'argent  pour  secourrir  les 
rebelles  au  quartier  du  Noorl.  Lequel  rapport  par  moy  oy,  pour  en  cstre  myeulx  informé, 
rcnvoyay  le  lendemain  mon  susdict  veneur  vers  ledict  Conte  de  Leycestrc,  le  faisant 
prier  me  vouloir  mander  qu'estoit  dudict  rapport,  et  davantaige  luy  feis  dire,  si  ledict 
capitaine  de  la  Tour  de  Londres  ou  aullre  voidoit  maintenir  ce  que  dessus,  qu'ils  en 
avoient  menti.  Lequel  mon  veneur  me  relata  ledict  Conte  de  Leycestrc  luy  avoir  dict 
m'avoir  mandé  ce  que  dessus  par  ledict  Velutelli  et  que  tel  bruyct  couroit  par  toute  la 
Court  et  mesmement  que  ladicte  Royne  estoit  informée  qu'avoye  secrète  intelligence 
avec  lesdicts  rebelles  et  que  l'on  me  vouloit  inculper  de  ladicte  rébellion  comme 
suscitée  dcpuys  mon  arrivée  en  ce  royaulme,  et  qu'il  estoit  marry  dudict  bruyct,  mais 
n'en  adjoustoit  foy;  et,  quant  au  changement  de  mondict  logis,  on  n'y  avoit  encoires 


342  RELATIONS  POLITIQLES 

peuh  entendre,  pour  les  grands  empescliemens  de  ladicte  Court,  mais  que  ce  seroit  le 
lendemain,  combien  que  oeste  volunlé  ne  leur  dura  guaires;  car  dimenclie  après,  xxvij" 
de  novembre,  sur  les  cincq  licures  du  soir,  vint  vers  moy  ung  des  frères  de  Milort  Cob- 
ham,  disant  y  estre  envoyé  de  par  Messieurs  du  Conseil,  pour  me  déclain'r  que  la 
Majesté  de  la  Koyne  estoil  très-bien  informée  du  secours  d'argent  par  moy  envoyé  à  ses 
rebelles  du  quartier  de  Noort  et  de  la  secrète  intelligence  qu'avoye  avec  eulx,  me 
requérant  atant  et  néantmoings  ordonnant,  mesmement  considéré  que  loul  le  peuple  à 
ceste  occasion  commenciioit  à  eryer  et  murmurer  allenconlre  de  moy,  que  (pour  éviter 
tous  inconvéniens,  mesmes  le  péril  de  ma  personne)  je  me  vouldroye  retirer  le  plustost 
que  pouroye  hors  du  royaulme,  en  y  adjoustant  qu'il  sçavoil  bien  que  telle  esloit  aussi 
la  volunté  de  la  Koyne,  combien  qu'elle  ne  croyoit  ce  que  l'on  disoit  de  moy,  mais  ne 
povoit  moings  faire  qu'en  ce  contenter  ses  subjects  et  |)euples  lesquels  elle  ne  sçauroii 
contenir  si  aullre  chose  que  bien  m'en  advenoit  ;  aussy  qu'elle  estoit  fort  marrye  que 
n'avoye  apporté  plus  ample  procuration  pour  traicter  avec  elle,  et  toutes  et  quantesfois 
je  retourncroye  et  en  apporieroye  telles,  traicteroit  plus  voluntiers  avec  moy  que 
nul  autre. 

Sur  quoy  ayant  communicqué  avec  mes  diets  adjoincts,  luy  rcspondis  que  de  tous 
ces  rapports  ne  me  souchioye  de  riens,  comme  n'en  estant  coulpable,  ains  du  tout 
innocent;  et,  pour  démonstrer  mon  innocence,  luy  dis  qu'estoye  content  et  rcnoncboye 
à  mon  passeport  et  prévilége  d'Ambassadeur  et  que  Sa  Majesté  me  feit  tailler  la  teste, 
si  avec  vérité  elle  m'en  trouvast  coulpable,  ains,  pour  faire  apparoir  du  contraire,  puis 
qu'estant  icy  pour  le  service  du  Roy,  mon  tnaistre,  ne  povoye  aller  contre  lesdicts 
rebelles,  olfroye  ma  personne  et  vye  pour  deffendre  la  personne  de  la  Royne  et  à  ceste 
lin  me  mectre  au  besoing  des  premiers  devant  sa  Court.  Et  quant  à  la  charge  et  ordon- 
nance desdicls  seigneurs  du  Conseil,  dis  que  je  eroyoye  fermement  qu'elle  estoit  telle 
et  aussy  la  volunté  de  la  dicte  lloyne  comme  il  disoit.  Néantmoings,  pour  ce  que  j'avoye 
esté  envoyé  icy  pour  traicter  avec  Sa  Majesté  et  pas  lesdicts  du  Conseil,  désiroye 
entendre  de  sa  bouche  ou  par  esiript  si  telle  esloit  sa  volunté,  laquelle  ayant  entendue 
y  obéyroie  trés-volentiers,  comme  la  raison  le  vouloit.  Néantmoings,  pour  ce  que  endéans 
Mois  ou  quatre  jours  j'actendoye  responce  de  Vostre  Excellence  sur  sadicle  résolution 
(sans  laquelle,  comme  il  m'avoit  esté  enjoincl  par  Vostredicle  Excellence,  ne  me  voul- 
droye voluntiers  partir)  supplioye  que  le  bon  plaisir  de  Sadicle  Majesté  fut  d'eslrc 
contente  que  je  demeurasse  icy  avec  mcsdicts  adjoincts  et  sept  ou  huyct  serviteurs,  tant 
que  ladicte  responce  fût  venue,  oITrant  pour  aulcunement  appaiser  le  murmure  du 
peuple  de  renvoyer  et  faire  passer  la  mer  tous  mes  gentilshommes,  requérant  ledict 
Cobham  de  tout  ceey  vouloir  fiiire  particulier  rapport  à  Sadicte  Majesté  et  me  faire 
entendre  pour  le  lendemain,  quant  il  luy  plairoii  me  donner  audience,  pour  oyr  de  sa 
bouche  rordoiinance  et  réquisition  à  moy  faicte  par  lesdicts  de  son  Conseil,  ce  qu'il  me 
promist  de  faire. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE  5«3 

Siiyvanl  ce,  nianly  pénullicsme  dudict  mois,  IcdicI  Cobliam,  retournant  sur  Iheure 
(lu  liisnc  vers  moy,  nie  dict  avoir  faict  bien  particulier  rapport  à  Sadicle  Majesté  cl 
cculx  de  son  Conseil  de  tout  ce  que  Iny  avoye  dict,  et  que,  le  tout  oy,  niesmes  que  per- 
sisioye  n'csirc  coulpablc  des  rapports  susdicts,  Sa  Majesté  cstoit  contente  que  demeu- 
rasse icy  tant  que  la  responcc  de  Voslredicle  Excellence  fût  arrivée. 

J'ay  reccu  les  lettres  de  Vosirc  Excellence,  du  xxij*  du  passé,  le  ij*  du  présent,  et 
avec  ieelles  le  duplicaluni  d'aultres  de  Vostiedicle  Excellence,  du  xij°  dudict  mois  passé, 
par  moy  receues  le  xxiij"  du  mesmes,  ausquelles  ne  chiet  à  présent  responcc,  pour  avoir 
par  mes  dernières  satisfaict  à  tout.  Et  sommes  avec  grand  désir  actendant  sur  ieelles  sa 
responcc,  pour  selon  ce  nous  régler,  vueillant  bien  advenir  Vostrcdiete  Excellence  que, 
en  actendant  icclle,  ne  sommes  icy  sans  grand  péril  de  nos  personnes,  mais  j'espère 
que  ne  fauldray  la  recevoir,  avant  que  Vostre  Excellence  recevra  cestcs.  Et  si  est-on 
fort  esbahy  en  Court  de  la  lardanee  d'icelle  pour  l'envye  (comme  je  croy)  qu'ils  ont 
d'estre  quiète  de  nous. 

De  Coelbroucli,  le  vj*  jour  de  décembre  1569. 

Posdale.  —  Nonobstant  que  le  courrier  porteur  des  lettres  de  Vostre  Excellence,  du 
xxij"  du  mois  passé  (dont  cy-dcssus),  m'a  asseuré  avoir  rencontré  entre  Gravclinges  et 
Dunekereke  le  courrier  par  moy  despesché  le  xviij"  dudict  mois,  loulesfois  pour  non 
faillir,  ains  obéjr  ausdietes  lettres  de  Vostre  Excellence  dudict  xxij",  ay  faict  despeschcr 
le  duplieatum  d'icelles,  qui  va  avec  cesles. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  V,  fol.  57.) 


MMVH. 

Proclamation  de  la  reine  d'Angleterre. 

(6  DÉCEMBRE  1S69.) 

Elle  défend  à  ses  sujets  d'entretenir  des  relations  commerciales  avec  les  sujets  du  roi  d'Espagne 
telle  est  la  réponse  qu'elle  croit  devoir  faire  aux  mesures  adoptées  par  le  duc  d'Albe. 

(Archives  de  Simancas,  Secret,  prov.,  2579,  fol.  4i.) 


544  RELATIONS  POLITIQUES 

MMVIIL 
y^vis   des  Pays-Bas. 

(AXTUS,  7   DËCEMBRK   1569' 

On  est  «ans  nouvelles  et  l'on  n'oserait  point  en  transmettre. 

Newes  iherc  is  none,  neyllier  dar  we  wiil  any. 

{Bril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


MMIX. 

G.  Â.  *  à  John  Mersh. 

(8  DECEMBRE  ISeO.)  « 

D'après  des  avis  dignes  de  foi,  le  duc  d'Albe  conspire  avec  les  ennemis  de  la  reine  d'Angleterre 
et  se  prépare  secrètement  à  les  soutenir. 

Monsieur,  Je  suis  très-marry  que  telle  iraïson  a  esté  intentée  à  rencontre  de  la  Reigne 
et  la  coronne  d'Engleterre  :  sy  est-ce  que  j'espère  que  Dieu  donnera  la  victoire  à  Sa 
Majeslée  et  sublcvera  tous  les  ennemies  de  sa  parolle.  J'ay  entendu  par  gens  dignes 
de  foy  qu'ils  sont  crêdiblement  informés,  par  lettres  receus  tant  du  Païs-Bas  que  d'ail- 
leurs, que  le  duc  d' Alva  a  eu  entendement  avecques  quelques-ungs  des  seigneurs  d'Engle- 
terre et  qu'il  les  a  promis  assistence  à  l'enconire  de  la  Reyne  et  la  Religion,  pour 
quelle  fin  ledit  Duc  avoit  faict  apprester  en  Hollandre  et  Zélandre  certaine  nombre  des 
navires,  lesquelles  sont  desjà  équippés,  et  grande  préparation  de  beaucoup  de  grande 
artillerie  y  sont  amenés.  L'ung  de  ses  fils  estoit  appointé  pour  y  venir  avecques  ung 
nombre  de  gents  jusques  à  quelque  havre  au  pais  de  Norfolkc,  entre  lesquelles  estoient 
quelques  espaignols  counseilleurs  appointes,  à  sçavoir  le  Counseille  du  Sang,  comme  ils 

*  Peut-être  cette  lettre  est-elle  du  ministre  Alwaert,  dont  le  nom  figure  dans  les  négociations  du 
Taciturne  arec  Elisabeth. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  545 

soin  au  Piiïs-Bas  inquisiteurs,  qui  auroicnt  fa ict  détestables  et  horribles  punitions  et  (!é- 
chrétations  du  peuple,  tant  de  la  Religion  que  des  nobles,  comme  au  Pays-Bas  ils  ont 
coinmenoé,  cl  auroicnt  faict  leur  mioidx  pour  avoir  csicvé  la  Hovue  d'Escoce  et  l'avoir 
plamée  royne  tant  d'Engletcrrc  que  d'Escoce,  et  pour  avoir  rendu  les  gcnts  de  tous  les 
deux  païs  snbjecis  à  l'Église  Romaine.  Et,  que  plus  est,  ledict  Duc,  pour  miculx  eon- 
lorer  sa  intention,  a,  n'a  giieres,  fait  aresler  en  Zélandre  tous  les  hulckes  et  aultrcs 
navires,  lesquels  sont  estes  prêts  et  chargés  pour  faire  voile  envers  Espcignc,  disant 
qu'il  envoyera  deder.s  icelles  gcnts  de  guerre  pour  assister  le  Roy  encontre  les  Mores, 
lesquels  genis  il  est  d'avice  (comme  on  dicl)  à  faire  descendre  à  terre,  soit  où  qu'il  soit, 
en  Angleterre;  car  son  intelligence  avccques  ces  traîtres  anglois  est  telle  que  partout 
où  les  geiits  descendront  à  terre,  ils  sont  promis  et  asseurés  de  présent  assislancc;  et, 
que  plus  est,  nonobstant  que  la  Royne  présentement  aura  victoire  et  appréhenderoit 
ceulx  lesquels  sont  les  fauteurs,  si  est-ce  qu'il  faull  estre  fort  vigillani,  car  le  Duc  et 
SCS  fauteurs  ne  cesseront  h  l'inpotirvcu  sur  ung  soubdain  à  mestre  gens  5  terre,  ou  en 
la  nordt-coste  d'Engletcrrc  ou  en  quelque  quartier  d'Escoce,  car  les  papistes  d'Escoce 
sont  aussy  ses  confédérés,  et  ledit  Duc  et  ses  confédérés  prétendent,  après  avoir  réduit 
Angleterre,  Escoce  et  France  à  la  Reli.sion  Romaine,  à  |)rocédcr  plus  oultre,  comme  à 
rAllemaignie,  Denniarcquc,  Sweden,  Saxonie,  Frezelandc,  etc.  Il  semble  à  voir  pour- 
tant à  plusieurs  bons  seigneurs  deçà  la  mer  que  la  Magestie  d'Englelerre  fera  bien  de 
faire  équipper,  apprcstcr  et  tenir  en  places  convenables  tous  ses  navires  de  guerre 
armés  à  point,  espérant  que  Sa  Majesté  n'est  point  ignorant  de  tout  ce,  ains,  quanU'unes 
fciantsamis  auront  donné  advcrlence,  toutesfois  on  sçait  bien  que  les  conjurés  n'espar- 
gneront  à  donner  grandes  sommes  des  escus  d'or  pour  suborner  tels  personnes  d'An- 
gleterre qu'il  leur  semble  nécessaire,  adfin  qu'ils  en  tiendront  la  maine  et  soulTreront 
estre  faict  ce  que  est  prétendu,  touchant  à  la  Religion,  etc.;  mais,  sy  les  conjurés  puis- 
sent obtenir  leur  désirs  et  vaincre  les  Protestants,  les  subornés  ne  jouiront  pas  longue- 
ment après  leursdicls  escus  :  plus  tost  seront  dcchequités  et  tenus  pour  traistrcs  de  leur 
patrie  et  pour  tels  rcjcclés  de  tous  oITices. 

A  tant,  monsieur,  je  me  reconiandc  très-a(Teeieusemont  à  vostre  bonne  grâce,  priant 
Dieu  vous  avoir  et  tenir  en  sa  sainte  garde.  Amen. 

Escripi  en  II...,  le  8°  jour  de  décembre  1S69. 

(Archives  d'Ilatfield,  Cnl.,  n*  1438.) 


Tome  V.  69 


5i6  RI- LATIOINS  POLITIQUES 

M  MX. 

Chiappino  f^ilelli  au  duc  d'/Ilbe. 

{COLEBKOOK,   17  DÉCEMBRE  15*19.) 

Conformera  dit  aux  instructions  données  par  le  duc  d'Albe  pour  obtenir  la  liberté  de  la  navigation, 
il  t  charge  Fiasco  d'en  parler  à  Leiccstcr,  puis  il  en  a  entretenu  Elisaltclb.  —  Réponse  de  la  reine 
d'Angleterre.  —  Élisabclh  lui  a  annoncé  la  (în  de  la  rébellion  dans  1rs  conilés  du  Nonl,  ajoutant 
qu'elle  aurait  des  léles  à  faire  couper. 

J'ay  receii  le  x"  de  ce  mois  avec  grand  désir  (pour  les  causes  olléguces  en  mes  der- 
nières du  nu'  de  ce  mois)  les  Iclires  de  Voire  excellence,  du  nu'  du  mcmcs,  lesquelles 
dicyffrées,  est  venu  vers  nous  l'Ambassadeur  de  Sa  Majeslé,  avec  lequel  et  mes  assistcns, 
ensemble  Thomas  Fiesco,  ay  communicqué  le  contenu  d'icelies,  et  si  avons  délibéré 
sur  le  moyen  de  procurer  lu  resiilution  des  biens  (icy  arreslés)  à  leurs  mais-tres  et 
patrons  et  que  la  navigation  fut  ouverte  et  asseurée,  comme  Voire  Excellence  m'en 
ciiargc;  et,  le  loul  bien  poisé  et  examiné,  mesmcs  pour  les  raisons  mentionnées  èsdiles 
Icltrcs  de  Votre  excellence,  avons  esié  d'advis  que  le  dict  Fiesco,  pour  son  intéresl  par- 
ticulier, cominenclieroit  à  laster  s'il  ne  Irouveroit  aulcuns  du  (lonseil  à  ce  inclinés, 
pour,  son  rapport  oy,  me  régler  en  l'audience  de  ma  licence  et  congié. 

Suivant  quoy,  ledict  Fic.<;co,  ayant  esté  le  xu'  de  ce  mois  en  Court,  le  lendemain  nous 
a  relaté  avoir,  entre  aullres  ses  négoces  qu'il  avoit  à  desmesler  avec  le  Conte  de  Ley- 
cestre,  luy  tenu  bien  long  et  parlieulier  propos  de  la  restitution  des  deniers  et  biens 
arreslés,  mesmcs  sur  l'ouveriure  de  ladicie  navigation  cl  commerce,  et  avoir  trouvé 
icelluy  Conte  assez  incliné  quant  aux  deux  premiers  |»oinels,  comme  n'y  trouvant  trop 
grande  difiiculié,  trop  bien  quant  à  la  dielc  navigation  et  commerce,  pour  eslie  chose 
régale  et  que  ne  se  povoil  ouvrir,  sans  en  conimuniequer  avec  tous  les  seigneurs  du 
Conseil,  que  néantmoings  pour  l'amityé  qu'il  luy  portoil  et  à  ceulx  de  sa  nation,  il 
en  comniunicqueroit  volentiers  avec  la  Royne,  luy  ordonnant  de  retourner  vers  luy 
pour  le  lendemain.  Ce  que  ayant-faicl.  ledict  Conte  luy  dici  en  avoir  parlé  à  ladicie 
Royne,  mais  qu'icclle  ne  se  povoil  sur  ce  rcsouidre,  sans  avoir  premièrement  eniendu 
la  responee  que  je  luy  fcroye  de  par  Voire  Excellence  sur  mes  letlres  touchant  sa  réso- 
lution, et  que,  icelle  entendue,  elle  se  règleroit  selon  ce,  disant  aussy  ledict  Fiesco 
avoir  sur  ce  communicqué  avec  le  Secrétaire  Sicel  (mais  point  si  amplemeni),  qui  luy 
avoit  respondu  quasi  le  mcsmes. 

Quoy  par  moy  eniendu,  envoyay  le  mesme  jour  en  Court,  pour  avoir  jour  de  mon 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  «47 

audience,  lequel  nie  fut  accordé  jiour  le  jcudy  ensuyvant  xv"  dudicl  mois;  et,  siiyvaiit 
ce,  me  suys  avant-hier  trouvé  en  Court  et  laict  enlendre  à  la  Royne  (en  conformité  des 
Icllres  de  V'ostrcdicle  Excellence)  qu'avoye  advcriy  Voslre  Excellence  de  sadicle  réso- 
lution et  (|uc  sur  ce  icelle  ni'avoit  escripl  qu'elle  ne  me  povoit  envoyer  aultre  |)ovoir 
qu'elle  n'avoil  receu  du  Roy  noslre  sire  et  que  celluy  que  j'avoye  avoit  esté  dcspesclié 
en  Espaigne  et  prins  foiideincnl  sur  les  letlres  par  elle  escriplesà  SaMîijcsté  et  suyvant 
lesquelles  ledict  povoir  avoit  semblé  à  Sadictc  Majesté  soiifïire;  et  puysqu'clle  m'avoit 
dict  de  vouloir  envoyer  audict  Espaigne  vers  icelle  Sa  Majesté,  elle  y  entcndroit  ce  que 
luy  en  seroit  respondu,  et  que,  si  Sadicle  Majesté  mandoit  à  Votre  Excellence  quelque 
chose  de  nouveau  pour  luy  en  advenir  (ce  qu'elle  ne  pensoit  point),  l'en  advertiroit  et 
(|ue  Vosiredicie  Excellence  ne  luy  en  Ceroit  plus  d'instance,  et  n'y  vouloit  estre  oblige 
d'y  envoyer  plus  à  ceste  cause  vers  elle,  prenant  alant  licence  pour  mon  départ. 

Sur  quoy,  elle  me  respondii  qu'elle  avoit  pensé  que  Voslre  Excellence  me  dcbvoil 
avoir  envoyé  plus  ample  procuration  et  que  à  ceste  cause  (aelendant  sur  ce  sa  responce) 
elle  avoit  différé  d'escripre  jusques  ores  à  Sa  Majesté,  ce  qu'elle  entendoil  faire  de  brief, 
(lisant  qu'elle  eût  bien  désiré  que  tous  dilTérens  fussent  esté  appaisés  et  accordés  avanl 
mon  partenienl.  Et  voyant  quelle  ne  me  t(  noit  aullie  propos,  je  m'advanchay  de  luy 
demander  quel  ordre  elle  avoit  mis  sur  le  faict  des  pirales,  mesmes  ceulx  (|ui  axoient 
pillé  les  quatre  hulques,  dont  passé  ung  mois  luy  en  avoye  parlé,  et  m'avoit  promis 
qu'elle  y  remédieroit  de  sorte  que  Sa  Majesté  en  auroit  satisfaelion,  dont  elle  me  feroii 
advertir,  ec  que  n'avoye  encoires  entendu,  pour  en  povoir  rendre  compte  à  Sa  Majesté 
et  Voslre  Excellence.  A  quoy  elle  me  dici  qu'elle  s'en  esloil  infovmée,  el  avoit  depuys 
naguaires  entendu  que  ce  avoienl  esté  pirales  escoissois  et  que  deux  d'iceulx  esioienl 
prins  el  qu'ils  s'esloient  réclamés  d'esire  Anglois,  mais  qu'en  vérité  ne  se  trouveroit 
jamais  que  ce  fussent  esté  ses  subjects,  lesquels  elle  ne  souffriroit  de  faire  tels  actes.  El, 
passant  osilire,  luy  demanday  quelle  sceurté  les  subjecis  de  Sa  Miijesté  pouroient  avoir, 
si  d'aveniure  par  tempcste  de  mer  ou  pour  se  saulver  de  pirales,  ils  fussent  constraincls 
culx  retirer  en  ses  poris  et  s'ils  n'y  pouroient  entrer  sans  péril  de  leurs  personnes  el 
biens,  el  que  aullrement  il  sembloil  qu'il  vnilloit  myenlx  de  tomber  es  mains  desdicis 
pirates  en  ouverle  mer  (desquels  l'on  se  potiroil  raeliapter)  que  d'entrer  en  sesdicis 
ports,  où  il  n'y  avoit  jamais  (in,  ny  espoir  de  recouvrer  le  leur.  Sur  ce  elle  me  res- 
pondil  (|u'elle  ne  irouvoit  raisonnable  que  en  lels  cas  nosdicts  subjects  ne  pouroient 
entrer  en  saiilvctié  en  sesdicis  ports,  moyennanl  que  Sa  Majesté  vouidroit  permeetic  le 
mi  sme  à  ses  subjecis,  el  que,  ayant  sur  ce  entendu  le  bon  plaisir  de  Sadiete  Majesté,  elle 
s'y  conformeroil  très-volenliers.  El  demandant  ce  que  se  feroit  en  aelendant  ladiete  res- 
ponce de  Sa  Majesté  et  si  ce  pendant  ladicle  navigation  seroii  close,  car  pouroil  estre 
(|ue  icelle  lardast  d"y  venir  |)lus  longuement  que  l'on  ne  pensoil,  actendu  mesmes  le 
présent  temps  d'yver,  respondil,   puisqu'il   falloil  actendre  longuement  après  ladiete 


ms  RELATIONS  POLITIQUES 

icf|ioiicc,  si  comme  de  deux  ou  trois  iDois,  que  Sa  Majesté,  d'uug  mesmes  chemin, 
pouroit  envoyer  plus  ample  procure  par  elle  désirée,  pour  iraiclcr  d'une  voycde  toutes 
querelles  et  ccsio  ouverture  de  navijiaiion,  et  que  cependant  elle  dcmeurcroit  comme 
elle  esloit  à  présent.  Et  répliequant  que  ce  ne  seroit  raison  pour  les  subjects  d'ung  coslc 
et  d'aulire  de  tenir  si  longuement  ladicte  navigation  close,  dont  je  désiroye  bien  sur  ce 
entendre  plus  à  plnin  son  iniention,  pour  en  povoir  scurcment  respoudre  à  mon  retour, 
si  requis  en  estoye,  me  respondil  que,  sans  premièrement  entendre  l'inlention  de  Sadicle 
Majesté  et  cslre  asseurée  que  ses  subjects  pouroienl  aussi  librement  naviguer  et  entrer 
ses  ports,  elle  ne  me  povoit  donner  aultre  responce  que  celle  cy-dessus.  Quoy  voyant 
et  qu'elle  me  sembloit  approcher  de  plus  en  plus  à  ce  que  je  prétendoye,  luy  dis,  puis- 
qu'elle déclairoit  avoir  en  cesl  endroicl  si  bonne  volimté,(iue  me  faisoye  fort  que  Vostre 
Excellence  asseureroil  en  ce  sesdicts  subjects  el  luy  en  bailleroit  telle  asseurance  que 
raisonnablement  elle  pouroit  demander  et  mesmes  telle  qu'elle  nous  en  bailleroit.  Sur 
quoy  elle  me  respondil  subitement  qu'elle  ne  vouloit  en  ce  avoir  à  faire  avec  Vostre 
Excelhnce,  et  que  une  fois  sesdicis  subjects  avoicnl  esté  mal  iraictés  d'elle,  et  s  en  gar- 
deroit  bien  pour  la  seconde  fois,  el,  tant  qu'elle  vivroil,  ne  se  fieroit  plus  en  elle,  de  qui 
loutcsfois  elle  n'avoit  aciendu  que  bon  traictement.  Et  excusant  en  ce  Voslrcdicte  Excel- 
lence et  luy  disant  ce  que  me  sembloit  convenir  pour  luy  osier  ceste  sinistre  opinion, 
elle  s'en  est  aulcunement  contentée,  confessant  que  Vostre  Excellence  estoit  ung  bon 
chevalier  et  avoit  faici  très-bon  service  à  Sadiete  Majesté,  persistant  loutcsfois  lousjours 
qu'elle  vouloit  sur  ladicte  navigation  entendre  avant  toute  œuvre  le  bon  plaisir  d'ieellc 
Sa  Majesté,  pour  selon  ce  se  régler. 

Finablement,  insistant  de  rechief  adfin  qu'elle  me  vouidroit  déclairer  ouvertement 
si,  en  actcndant  la  susdicle  responce  de  Sa  Majesté,  elle  entendoit  que  les  subjects  de 
par  delà  ne  pouroient  eulx  saulver  en  ses  ports  en  cas  de  trmpesie  de  mer  ou  pour  eulx 
remparer  contre  les  pirates,  sans  péril  de  leurs  personnes  el  biens,  el  si  ladicte  naviga- 
tion et  commerce  cesseroienl  si  longuement,  respondil  que  je  povoye  avoir  entendu  ce 
qu'elle  m'avoit  tfiel,  que  néantmoings  elle  y  penseroit,  combien  qu'elle  euyda  bien 
qu'elle  ne  se  chaiigeroit  de  son  opinion,  mais  pouroit  esire  que  ceulx  de  son  Conseil 
en  fussent  d'aulire,  avec  lesquels  elle  se  consultcioil,  requérant  que  ne  m'eusse  à  partir 
tle  deux  ou  trois  jours,  pour  ce  pendant  entendre  s'elle  s'esloit  changée  d'opinion:  ce 
que  je  dis  feroye  irès-voUniiers.  Et,  changeant  de  propos,  elle  me  dici  qu'elle  estoit 
devenue  maistresse  de  ses  relelks  du  quartier  de  iNoort  el  en  avoit  dényché  les  ehiefs, 
dont  elle  estoit  Lien  à  son  rej  (  s,  el  que  de  Lricf  elle  en  ftroil  ecupper  des  testes.  Et, 
hiy  disant  sur  ce  qu'elle  voyait  bien  qu'à  tort  on  m'avoil  inculpé  vcis  elle,  me  dici  qu'il 
esloit  ainsi,  mais  qise  jamais  elle  laNoii  viulu  croire  el  qu'il  ne  failloil  adjouster  foy  à 
tous  rapports.  Et  après  ay  prins  congié  d'elle,  lequel  elle  ne  m'a  point  voulu  accorder 
jusques  à  la  premièie  audience,  que  j'espèie  ne  passera  le  dimenche  prochain.  El  corn- 


DES  PAYS-MS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  549 

liien  que  je  ne  fais  grand  fomlcmenl  sur  ceste  sa  (lélil)ération  ou  que  j'en  doibve  espérer 
(juclque  l)oiin<;  responce,  tousiesfois  pour  advenir  Vostre  Kxcellenee  eonlinucllemrnl 
(le  mes  actions  (eonim  esçay  bien  elle  le  désire),  j'ay  bien  voulu  faire  entendre  icelle  de 
tout  ce  que  dessus  par  ce  courrier  propre  ;  cl,  pour  non  rciourncr  k  mains  vuj des,  nous 
semble  avoir  gaigné  ce  poinel  que  louU's  cl  quantesfois  Su  Majesté  vouidra  entendre  à 
l'ouverture  de  iadicle  navigation,  ceste  Rcjne  s'y  accommodera  atissy. 

Ineouiinenl  que  j'auray  eu  la  responce  de  ladicte  Royne,  je  fais  mon  compte  d'aller 
vers  Londres,  pour  communicquer  le  tout  à  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  cl  après  con- 
tinuer mon  cbemin  à  la  meilleure  diligence  que  me  sera  possille. 

Ledicl  Ambassadeur  nous  a  communicqué  l'instruction  que  V'oslrc  Excellence  a  faicl 
despescher  sur  Diego  Pardo  cl  Franciso  d'Antoneda,  marebands  espagnols  d'Anvers  et 
de  Bruges  respectivement,  pour  solliciter  iey  le  raehapt  de  leurs  marcliandises,  laquelle 
nous  a  semblé  très-bonne  et  très-prudentement  advisée. 

Le  susdict  Thomas  Ficsco  a  bon  espoir  (comme  il  m'a  dicl)  de  parvenir  audicl 
raebapt,  mesmes  de  l'argent;  mais  je  doubte  que  ce  se  pnuroil  bien  différer  tant  que 
nous  soyons  partis.  Dieu  doint  que  ainsi  soit. 

A  mon  retour  feray  entendre  à  Vostre  Excellence  ce  que  j'auray  entendu  depuys 
ce s tes. 

De  Coelbroucb,  le  xvij°  jour  de  décembre  1 569. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxtlles.  Ség.  d'Angleterre,  t.  V,  fol.  61.) 


MMXL 

Thomas  Fiesco  au  Secrétaire  Albornoz. 

(Londres,  17  et  19  décemdre  ISG.''.) 

î)émarclics  qu'il  a  faites,  de  concert  avec  Spinola,  près  de  Lciccstcr  et  de  Cccil  pour  obtenir  la  liberté 
de  navigation.  —  On  lui  a  fait  entendre  que  pour  réussir  il  fallait  traiter  au  nom  des  marchands. 
—  Services  que  pourra  rendre  Spinola.  —  Il  faudra  traiter  à  l'insu  de  Vitelli  et  d'Espès.  —  Nou- 
velles des  comtés  du  Nord  et  de  la  Rochelle. 

La  ultima  mia  cscrivi  a  sais  con  M.  Rafaël  Barverini,  y  despues  me  hallo  la  suya  de 
très,  que  me  la  dieion  a  los  x  en  Colbrucb,  donde  despues  a  los  xi  llego  el  Seilor 
Embaxador,  y  se  leyo  la  carta  que  Su  Exccllenza  escrivio  al  Seflor  Chapin  en  frances, 


SSO  lŒLATIONS  POLITIQUES 

V  juntamente  io  que  V.  M.  mVscrive,  y  se  plaiico  largamcnie  sobre  los  dos  modos  que 
el  Diiqne  advicrie  que  se  dcvian  guardar  para  procurar  di'  assegurar  la  navcgacioii. 
l'arescio  que  era  bien  que  yo  fucsse  al  Conde  de  Lescsicr  anles  que  el  Senor  Cliapiii 
huviesse  audiencia,  y  assi  lo  hize  a  los  xij,  donde*ori  muclia  comodidad  (raie  eoii  el  en 
conlormidad  de  la  orden  que  lenia  del  isenor  Chapin  y  de  los  ou-os  del  Consejo,  de  la 
reslilucion  de  la  ropa  que  se  liavia  ofrescido  por  la  Rcyna  a  los  interressados  por  el 
procio  que  fviessen  estimadas  y  de  la  de  los  dineros,  niosirando  <]ue  la  major  parle  se 
iiavian  cargado  y  venian  endereçados  a  Ginoveses  que  no  son  \asallos  del  Rey,  y  que 
yo  prociiraria  en  caso  que  la  Reyna  se  accomodasse  o  quisicsse  hazerlo  de  alguna 
parle  dellos,  que  (pudaria  srrvida  por  algun  lieinpo  a  su  plazcr.  Y  a  lo  ultinio  le  irale 
de  la  navegacion  en  la  forma  que  V.  M.  lia  eseriplo,  y  me  sirvio  para  proliemio  <le 
todo  cl  razonaniiento  y  al  dezirle  que  lemiendo  yo  que  el  Senor  Chapin  se  parliesse  sin 
liazer  cosa  alguna,  pues  la  Reyna  no  lenia  por  baslante  su  poder,  no  me  parecia  diferir 
mas  lienipo  el  prorurar  mi  interesse  y  cl  de  mis  amipos,  esperandn  con  su  favor  de 
aleançar  loda  meiccd  de  Su  Mag^,  y  que  le  rogava  (jue  in  cslo  me  qiiisiesse  no  solo 
Cavorescer,  peio  darme  su  parescer  y  aconscjarme  de  que  niancra  me  havia  de  gover- 
nar  para  venir  a  mi  inlento.  Eseucliome,  coino  suele,  eon  mucha  atcneion,  y,  despues  de 
liaverme  asscguradode  su  bueiia  volunlad,  vinoa  de/.iinie  libremcnle  que,  quanio  a  su 
parescer,  yo  no  pcdia  sino  eosas  inuy  lionestas,  pcro  que  assi  misnio  dévia  assegurar  la 
misma  restiUieion  de  las  haciendas  de  los  Yngleses  de  ay  y  de  Espana  y  la  misma 
comodidad  de  la  navegacion,  sobre  el  quai  paiiieular  yo  no  calle  lo  de  sus  naves  y  lo 
de  olra  nave  que  nnevamente  ha  venido  de  Viscaya,  creo  con  salvo  condiicio.del  Sefior 
Embaxador,  a  la  quai  se  le  ha  hecho  mucha  corlesia,  que  le  plugo  harto  ;  y  en  ciïecio 
me  dixo  que  lo  hablaria  a  Su  Mag'',  euyo  animo  sabia  ser  bien  inclinado  para  con  Ins 
mercadercs  y  pariicularmcnie  para  comigo,  y  que  adelanle  me  le  daria  a  cnicnder.  A 
mi  parlida  de  Colbruch,  despacbe  aqui  al  amigo  Bcnedetlo  para  que  se  hallasse  en 
Corte  para  ayudarme,  y  assi  llego  la  misma  noehe  de  los  xij,  y  porque  cra  necessario 
hazer  ci  olficio  con  Sicel  (de  qiiien  dépende  todo)  fuimos  la  manana  a  las  siele  a 
hablarle  juntos  y  rcferidole  mi  ncgocio  algo  mas  brève  de  lo  que  ha\ia  hecho  a 
Lcsestcr.  Me  respondio  que,  quanio  al  primer  cabo  de  las  haziendas,  cl  por  me  !ia/er 
plazcr  hablaria  con  Su  Mag*"  y  se  emplearia  en  nuestro  favor,  quando  en  las  licrras  del 
Rey  se  hizicsse  oiro  tanio  ecm  Ingleses  ;  al  seijundo,  de  los  dineros,  dixo  que  no  saliia 
como  se  pudiesse  tractar  dello,  pues  cl  Rey  havia  escripto  que  le  pertcncscian;  y,  quanio 
al  lereero  de  la  navegacion,  que  no  era  piinlo  mereantil  que  anles  este  pariicular  locava 
a  los  principes,  y  que  se  havia  de  traciar  del  junlamenie  eon  las  otras  différencias  que 
penden  eiiire  las  dos  eoronas,  y  resolviose  en  que  de  los  dos  primeros  el  hablaria, 
como  lie  dicho  a  Su  3Iag',  dandome  por  consejo  que  no  buseasse,  ni  me  cnliemetiesse 
en  lodemas,  si  ténia  desseo  de  hazer  rructo  en  estos  dos,  y  que  el  se  emplearia  en  ello. 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'ANGLETERRE.  531 

Despucs  iiiiblo  separadanicnle  el  Bcncdelln,  y  a  ambos  respoiulio  datido  biiciia  ospc- 
rança  de  cncaminar  el  primer  razonnmiciito  (pio  se  liavia  plalicado  enlr'ellos,  qiiaiido 
procurasseii  que  se  nos  concedicssen  eslos  tics  piinlos  y  que  en  la  estimacioii  de  las 
inercadcrias  parlieularnunle  se  nos  liiziesse  niuclia  coricsia.  Fueron  a  hablar  a  la 
Heyna,  la  quai  me  liizo  dar  por  rcspuesia  de  ambos,  que  cra  fuera  de  liempo  el  pro- 
poner  estas  pjaiicas,  miendas  el  Scfior  Chapin  no  compareciesse  eon  la  rcspuosta  de 
Su  Mag"*,  por  haver  el  pedido  la  resiilucion  de  los  bicnes  y  dineros,  y  que  el  parlicular 
de  la  navegacion  no  era  punie  que  locasse  a  nosolros,  |:ero  que,  si  ol-se  despidiesse 
sin  ncgociarlo,  entotices  nie  oyria  de  buena  gana,  (pie  me  certificasse  qix-  liaria  por 
IJenedelU)  y  por  mi  en  cl  parlicular  que  loea  a  mcrcaderes,  lo  que  no  baria  |)or  ningun 
olro.  A  las  quales  palabras  anadio  el  Conde  de  Leseslcr,  parie  en  comun,  parle  separa- 
damenle  el  inio  del  olro,  que  assi,  como  icnian  por  facil  el  negocio  de  las  liazicndas  y 
que  yo  llevaria  barlo  buena  renia  por  Iralarlo,  csle  y  el  de  los  dineros,  no  me  querian 
descspcrar  del  lodo  del  olro  de  la  navegacion',  pcro  que  era  neecssario  que  yo  me  rcsol- 
viesse  en  (ralar  eslas  cosas  como  mcrcader  intcressado,  por  mi  y  por  los  otros.de 
quien  yo  huviesse  poder,  y  no  con  el  nicdio  o  intervencion  de  Cliapin,  ni  del  limbaxa- 
dor,  por  que,  quando  alguno  dcllos  se  cnlremeliesse,  penleria  el  ticmpo  y  no  liaria 
cosa  buena;  y  csle  parlicular  me  lo  han  cncargado  lanlo  que  no  lo  podra  créer  V.  M., 
ni  por  csio  me  bc  yo  cuiado  muclio  de  invesiigar  la  causa,  siendo  cl  rcspceto  del 
Embaxadnr  bario  nolorio;  mas  parcciendome  que  sea  cslo  lo  mismo  que  dessea  el 
Duqiie,  me  lia  paiecido  que  cra  bien  y  convcnia  en  lodo  caso  condeccndcr  con  su 
voluntad,  y  assi,  bolvicndo  el  mismo  dia  a  la  tarde  al  Senor  Chapin,  que  me  llevo  alla 
el  Embaxador  en  su  prescncia  y  de  los  olros  del  consejo,  referi  brevemenle  quanio 
liavia  iicgociado,  no  sin  gran  lemorque  por  jiarle  del  Embaxador  (que  a  lo  que  pucdo 
comprebcndcr  no  ticne  buena  voluntad  al  Benedello)  se  aya  bei  bo  algun  mal  oflicio  en 
este  parlicular;  y  despues  separadamenle  referi  a  Chapin  casi  lodo  lo  negociado,  como 
aqui  lo  reOcro  a  V.  M.,  fuera  de  la  poca  csperança  que  me  puede  baver  sido  dada  del 
(luiilo  de  la  navegacion,  no  me  haviendo  parccido  a  proposito  lia/erlo,  por  haverlo 
enlendido  solamcnte  del  Conde  de  l>cssestcr,  que  es  lodo  gentilcza  y  eortesia,  de  que 
no  me  parece  que  se  pueda  hazer  fundamcnio,  tanlo  mas  que  me  parecio  que  el  dezir- 
sclo  no  huvicra  aprovcchado  cosa  alguna,  como  V.  M.  puede  entendcr  del  animo  de 
Chapin,  (|ue  de  mala  gana  (omaria  cl  parlirse  sin  traclar  alguna  eosa  :  bavria  desseado 
que  Bcnedelto  y  yo  huviessemos  negociado  mas  caldamenle,  que  se  huviera  procurado 
luego  el  pasaporte  para  los  de  Urujas  por  poncr  mano  a  la  labor,  y  basse  diclio,  salve 
su  auscncia,  que  no  considéra  bien  aquella  parte  que  cl  Conde  de  Lcsester  y  SiccI  nos 
han  lanlo  encomciidado,  como  aquellos  que  sospechan  que,  cstando  yo  lodo  cl  dia  en 
Coibruch,  no  devo  hazer  ninguna  cosa  sino  lo  que  me  ordena  el  Senor  Chapin  :  la 
quai  parle  yo  no  le  he  encarecido  a  el,  quanio  a  mi  me  ha  sido  encargada,  porqiie  no 


m^  RELATIONS  POLITIQUES 

convenia,  pero  de!  Enibaxador  le  lie  dicho  lo  que  era  nei-essario,  para  que  enlcndie?se 
que  estos  quieren  traclar  solamenle  con  nosotros,  sin  sospecha  que  otro  scpa  lo  que 
passa  y  quiza  por  algtino  oiro  su  dosigno  que  yo  no  alcanco,  y  pnr  este  respecio  me 
lia  parecido  bien  callarle  la  poca  esperanna  que  lengo  dicho  para  que  no  hizicsse  fiin- 
daniento  en  elle  romo  punlo  que  tocaria  a  el  y  con  el  quai  de  hiiena  gana  tomaria 
occassion  de  difTerir  su  partida,  ponjue  enirelanto  se  acabnssc  el  otro  de  las  liaziendas, 
y  dineros:  a  los  quales  picnso  que  dessea  baiiarse  présente.  Yo  ronsiderada  la  earta  del 
Duquc,  la  quai,  eoiiio  îodas  las  otras  eosas  de  Su  Excellenza,  vicneescripta  con  mucha 
prudcneia  y  buen  consejo,  mayormcme  en  aqnella  parte  que  tracta  la  respuesta  que 
el  Sefior  Cliapin  ha  de  dar  a  la  Reyna  y  el  modo  con  que  ha  de  tomar  licencia  délia, 
dcssearia  yo  en  cl  particular  de  la  navcgacion  liuviera  dicho  mas  determinadamcnle 
lo  que  se  havia  de  liazcr,  porque  si  bien  resolvieron  estos  senores  que  yo  dévia  yr  a 
tractar  dello,  antes  queel  Senor  Chapin  huvicsse  audiencia,  yo  para  mi  huvicra  qiierido 
que  sin  diferirlo  la  huvicra  lomado,  entrando,  conio  lo  he  hecho,  en  este  particular 
debaxo  del  pareccr  que  embio  el  Duque,  pues  Icnia  el  campo  largo  con  toniar  el  pro- 
posito  de  las  urcas  de  que  ya  havia  Iraïado,  porque  quiza  cogiendo  a  la  Reyna  de 
improviso  huvicra  rcspondido  mejor  de  lo  que  ha  hecho  despues  que  ha  tenido  consejo 
sobrello,  tanto  mas  que  con  diflieullad  se  le  havra  podido  quilar  de  la  caheea  que  yo 
no  aya  hablado  en  ello  priinero  con  orden  del  Chapin,  el  quai  esta  easi  para  espcrar 
que  yo  aya  hecho  el  ofïieio.  Diferi  de  pedir  audiencia  dos  dias,  y  eieriamente  que  si  yo 
no  huvicra  tenido  liigar  de  iralar  de  las  liazicndas  y  dineros  como  ncgncio  proprio 
de  mercadcrcs,  no  me  huvicra  metido  en  iratar  lo  de  la  navcgacion  sola,  por  no  daries 
sofpccha,  contra  la  mente  de  Su  Excellenza,  que  pide  lodo  lo  contrario,  y  assi  mistno 
en  la  orden  que  el  Duque  da  para  el  nscate  de  las  haziendas,  parcce  que  enticndc 
que  se  haga  cnn  iniervcncion  de!  Embaxador,  y  no  conviene  en  maiiera  aignria  por 
las  razoncs  susodiciias,  en  cl  quai  particular  conviene  que  V.  M.  considère  muy  l)ien, 
y  me  escriva  lesoluiamcnte,  porque,  assi  como  el  negocio  padeee  por  la  dilaeion,  y  se 
podria  pcrder  la  occasion  del  tieinpo,  y  no  andar  en  rcplicas,  ni  en  demandas,  en  cl 
pariicular  de  los  dineros  que  |>arccc  el  mas  importante.  Su  Excellenza  ha  escripto  muy 
bien,  poique  en  la  carta  del  Sennr  Embaxador  y  en  la  mia  loca  solamenle  quatro  pala- 
bras. No  embarganle  cs(o,  yo  lo  he  traciado  largamenlc,  |)or  havermcio  ordenado  el 
Senor  Chapin  y  por  liaverme  parecido  bien  liazcrlo  assi.  Por  no  perdcr  mas  tiempo, 
yo  espero  que  se  acomodara  al  peor  andar,  con  dcxarlo  a  la  Ueyna  por  algun  tiempo 
y  tomar  buenas  obligaciones  dcsta  villa  y,  sino  me  engano,  este  es  punto  prineipalis- 
simo,  por  quitar  la  oicossion  al  Rey  y  poder  dissimuler  con  la  Reyna,  como  compie- 
licndo  que  esta  bien  el  hazerlo  en  estes  tiempos,  y  porque  es  iieccssario  que  Su 
Excellenza  se  encargue  del  todo  dcste  negocio,  y  que  me  de  ampla  facultad  de  jiratarlo, 
como  de  eosa  suya,  sin  espeiar  que  vcnga  orden  de  los  interessados,  los  quales,  como  he 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  553 

•Jiflvo  otra  vez  a  V.  M.,  son  mas  de  diizientos  y  esparcidos  en  divcr.'as  partes  del  mundo, 
qnirn  por  scpuridad  y  qiiicn  por  proprios  dineros  cnrgados,  y,  aunque  la  niayor  parle 
(levo  eslar  en  Anvers,  de  nneslra  nacion,  no  tongo  por  bien  si  ellos  no  ins'an  por  la  licin- 
cia  que  el  Diiqtie  les  liahle  en  elle,  y  aiin,  qnando  inslassen  que  fuesse  a  proposilo  darla, 
porqiic  no  se  eserivicsse  hu^o  aqin',  como  ha  siicodido  le  de  las  liaziendas,  pareciendonie 
que  eonviene  lener  primero  mas  eierta  esperança  del  negocio  que  hazer  eaiidal  del,  tanio 
mas  que,  si  por  gracia  de  Dios  liiiviesse  eiïeelo,  cada  uno  lendria  muclio  coniento 
y  recnnoeeria  grande  ohligacion  a  Su  Evcellenza,  que,  como  buen  proteclor  de  lodos, 
lia  dieslramen(e  proeurado  y  aeonsejado  el  hiien  fin  que  se  espéra,  y,  conforme  a  los 
avisos  que  de  aca  leriiia ,  podra  hazer  que  se  lengan  promptas  las  memorias  y 
poderes  (|uc  seran  neeessarios,  para  dar  los  descargos  que  convenjran  a  la  Reyna.  Pero 
en  lodo  easo  v(!nga  luego  la  orden  de  Su  Excellenza  por  no  se  poner  a  rricsgo  (cou 
perder  liempo)  a  que  estos  se  reliren.  Del  parlicuiar  de  las  liazicndas  se  habla  en  dife- 
rentes  maneras,  digo  de  la  eslimacion  y  de  la  cantidad  que  queda,  que  algiinos  quieren 
dezir  queaquellas  que  estan  dclenidas  ay  y  en  Espafla,  no  valcn  menos  que  estas;  pero 
yo  no  lo  creo,  porque  no  me  puedo  dar  a  entender  que  las  que  estan  ay  o  en  RspaîSa 
dondc  estavan  deslinadas,  no  valen  de  duziendos  y  cinquonia  a  trezientns  mill  escu- 
dos; mas,  como  Icngo  dicho,  yo  hablo  en  ello  sin  fundamenio,  porque  no  hallo  quien 
me  sepa  informar  como  querria.  Lesester  me  ha  promelido  de  darme  una  memoria 
dallas,  pero  no  ha  sido  possible  haveria ,  para  la  embiar  con  este:  como  me  la  de,  la 
enibiare. 

La  Reyna,  en  la  audiencia  del  Sefior  Chapiii  que  fue  a  los  quinze,  no  le  dio  del  todo 
licencia,  anics  le  remilio  a  uno  o  dos  dias,  y  assi  parece  que  le  queda  esperança  de 
hazer  alguna  cosa  en  cl  punto  de  la  navegacion  ;  pero  yo  no  tengo  iiinguna.  Mafiana  de 
razon  lo  llegaremos  a!  cabo,  y,  si  el  Senor  Chapin  huvierc  de  partir,  yo  procurarc 
de  baver  el  pasaporte  para  los  de  Brujas,  de  dondc  qunnto  menos  personas  vinieren 
sera  tanio  mejor.  Yo  no  puedo  dexar  de  dezir  a  V.  M.  que  lengo  alguna  buena  opinion 
de  acomodar  todos  los  1res  punlos,  porque  cspero  alguna  cosa  del  favor  de  la  Reyna, 
si  los  dos  amigos  ayudaren  como  pienso  que  lo  liaran  ;  y,  si  no  me  engario  n)ucho.  Su 
Excellenza  conoccra  el  buen  medio  del  amigo  Benedeto:  pero  no  querria  que  V.  M.  se 
lo  diesse  a  entender  a  nadie  porque,  siendo  esta  gente  instable  muelio,  lemo  que  del 
prometerme  mucho  dellos  podria  ser  nolado  de  ligereza.  Al  Duque  solo  podra  V.  M. 
d(zir  quanto  le  pluguiere,  a  quien  me  remito  en  todo,  haziendome  merced  de  procurer 
que  en  consejo  no  se  irate  del  punto  de  la  navegacion  sino  como  de  cosa  easi  perdida  ; 
y,  si  Dios  me  liiziere  gracia  que  saïga  cou  mi  intento,  me  parceera  baver  hecho  un  gran 
negocio,  porque.  con  miicha  salisfacion  del  Key  y  del  Duque,  quedaran  llanos  los  très 
punlos  principales  destas  diCereneias,  que  pueden  obligar  a  Su  M''  a  hazer  demoslra- 
cion  contra  la  lleyna  pi>r  los  agravios  ultimnmenle  reeibidos,  y  de  los  quales  1res 
TosiR  V.  70 


nu  RELATIONS  POLITIQUES 

juiiitos  se  puede  esperar  que  succédera  cl  comercio,  de  (|uc  assimismo  me  sera  cliaro 
eiilender  (si  es  licito)  el  aninio  de  Su  Excellcnza. 

Del  Nor(e  se  eniiende  poco  nimor,  y  menos  cico  que  sea  el  pcnsamiento  que  dcllo 
tcnga  la  Rcyna,  la  quai  ha  proveydo  a  lodo  io  necrssario.  El  oiro  dia  vi  en  Corte  un 
licrinano  del  Conde  de  Mansfelt  que  vino  de  la  Rocliela  y  dizcsse  que  pasa  a  AIcmania, 
por  via  de  Amburch,  a  Iiazer  génie  porel  Almiranle.  Los  eosarios  francescs  tomaron 
el  oiro  dia  en  la  ysla  de  Wicli  con  las  banderas  de  la  Rcyna  una  navc  veneciana  harto 
rica  :  hanse  hecho  por  parte  du  los  inleressados  grandes  diligencias  con  Su  Mag^  y  cou 
el  Cardeual  de  Chalillon ,  y  espérasse  que  la  bolveran  :  Dios  Io  quiera.  No  me  ocurrc 
otro  sino  rogar  a  V.  M.  me  responda  Io  mas  preslo  que  se  pudiere,  para  que  no  se 
picrda  liempo  y  la  occasion,  y,  porqiie  creoque  el  Senor  Cliapiu  sera  parlido,  advierta 
V.  M.  a  Su  Excellenza  a  no  obiigarme  con  el  Embaxador  porque  soy  cierio  que  se 
gastaria  todo,  y  yo,  entrelanto  que  viniere  la  respucsta,  me  governarc  conforme  al 
recuerdo  del  Senor  Chapin,  que  me  liavra  de  dexar.  Nuesiro-Scnor,  etc. 

De  Londres,  a  xvij  diziembre  1569. 

Somos  a  xix  :  el  Senor  Chapin  esluvo  ayer  en  la  Corte,  donde  se  le  cnlrego  su  dcs- 
pacho,  en  que  forma  yo  no  Io  se,  salvo  que  sera  mafiana  aqui,  y  picnsa,  segun  eniicndo, 
liazer  la  Pasqua  de  essa  olra  parle  del  mar.  Crco  me  dcxara  orden  de  Io  que  havre  de 
hazer  y  negociar;  mas  a  buena  cuenta  venga  luego  la  del  Duquc,  porque,  partido  que 
sea,  se  podra  dar  principio  a  negociar,  y  lanto  mas,  haviendo  llegado  anleyer  Francisco 
Onlaneda  por  los  de  Biujas,  y  assi  no  havran  mas  neccssidad  de  passaporte. 

(Archives  de  Simanras,  Estatlo,  Leg.  824,  fol.  151.) 


MMXIL 

La  reine  d'Angleterre  au  duc  d'/4lbe. 

(Windsor,  19  décembre  1SH9.) 

Elle  regrette  que  le  pouvoir  donné  à  Vitelli  n'ait  pas  été  conforme  aux  déclarations  d'amitié 
que  renferment  les  lettres  du  due  d'Albe. 

Très-chier  el  très-amé  cousin.  Combien  que  nous  ne  doublons  point  que  n'ayez 
esté  adverly  par  le  seigneur  Marquis  de  Cetona  des  causes  pour  quoi  il  n'ail  Iraicté 
par  venu  de  son  povoir  avecques  nous  à  ce  présent,  comme  de  nosire  pari  avions  fort 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  555 

bonne  voluntc  de  le  faire,  si  iediet  pouvoir  eust  esté  suflisont  touciiant  les  clioses  qui, 
de  raison  et  justement,  ayent  à  tstrc  proposées  de  nostre  costel,  toutesfois,  il  nous  a 
semblé  bon,  sur  la  reveue  de  vos  Icllrcs  à  nous  escripies,  vous  donner  à  entendre 
encoires  ce  mol  davanlaige,  que  si  les  lettres  dudict  povoir,  que  ledict  seigneur  Marquis 
nous  a  présentées,  eussent  contenu  semblables  bonnes  paroiles  deuement  et  amplement 
exprimées,  que  voslre  dicte  parlicuiiére  leltre  eonlienl  (lesquelles  sont  telles,  assavoir 
que  tout  le  but  du  Roy,  nostre  bon  frère,  tend  à  veoir  louties  eboses  oslées,  qui  (Mjur- 
roient  refroidir  la  tant  ancienne,  vraye  et  fraternelle  amitié,  qui  a  esté  entre  nous  et 
nos  prédécesseurs),  nous  pensons  asseurément  (|ue,  comme  la  venue  dudict  seigneur 
Marquis  nous  a  esté  fort  agréable,  ainsi  eust-elle  apporté  tel  fruict  qu'on  y  pourroit 
désirer.  Et  de  nostre  opinion  en  cecy  adverlissons  par  nos  lettres  ledict  seigneur  Roy  ', 
lesquelles  vous  prions  envoyer  à  Sa  Majesté,  aflin  que  tant  pluslosl  la  responee  en  soit 
eue.  Et  ainsi,  très-chier  et  très-amé  cousin,  nous  prions  Dieu  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde. 

Escripl  à  Windesor,  ce  xix'  jour  de  décembre  1569. 

[Archives  du  Koyuume  à  liruxelles.  Xég.  de  Vilelli,  fol.  93; 
Record  office,  Cul.,  u°  341.) 


MMXIU. 

Chiappino   f^itelli  au  duc  d'Albe. 

(COLEBROOK,  lit  UÉCEMIIRE  tSbU  ) 

Conférence  avec  les  conseillers  anglais.  —  Uernicre  audience  de  la  reine.  —  Elisabeth  persiste 
dans  sa  résolution.  —  Prochain  retour  dans  les  Pays-Bas. 

.'Vvanl-bier,  cuydant  despescher  ce  courrier  avec  les  lettres  cy-joincles,  la  Royne  m'a 
faicl  signilfier  par  ung  des  frères  de  Milort  Cobham  que  me  pouroye  le  lendemain 

*  La  lettre  adressée  par  Elisabeth  à  Philippe  II  était  conçue  eu  ees  termes  : 

Elisabel,  Dci  gralia  Angliie,  Fraiiciie  et  Ilibcrniœ  regina,  Cdci  defcnsor,  etc..  Screnissimo  et  poten- 
tissimo  principi  ac  domino  Philippe  Ilispaninruni,  utriusquc  Sicilia;,  etc.,  régi,  etc.,  fratri  consanguinco 
et  umico  nostro  churissinio  salutcm  et  reruni  omnium  prospcrarura  fœlix  incremenlum.  Literas  Sere- 
nilalia  Vestr»,  vicesimo  julii  die  datas,  per  illustrem  viruni  Cctonae  marchioncm,  mensc  octobri,  rcce- 


^ 


ÎJSf)  RELATIONS  POLITIQUES 

aprcs-disner  irouvcr  mis  elle,  pour  enleiidre  sa  tesponcc  sur  ce  qu'elle  m'avoit  dit  d'y 
vouloir  penser.  Kl  aiiisy  ay  retenu  ee  diei  eourrier  pour  advenir  Voslre  Execllence  de 
la  n'sponec  de  la  dite  Roy  ne,  et  nie  suys  hier  transporté  en  Court;  mais,  avant  d'oslre 
admis  vers  elle,  me  sont  venus  trouver  en  In  ehambre  du  Conseil  (où  je  fus  conduicl 
par  le  Conte  de  BetforI  pour  me  déboîter)  le  ehaneellier  Milort  Kippcr,  Marquis  de 

|iiniii$.  Ex  qiiibiis  inlcllcximus  noslras,  quas  januurio  meiise  scripsiinus,  una  cuiii  comiiioritariolo 
carum  reruni  quœ  inler  nos  Allia-quc  diiccin  inlerccssoriiiil,  nliarumqiie  rcrum,  quas  VeslriB  ï^oreni- 
lalis  lillcrie  prœtcrniiscront,  ad  Seronilalcni  Vcsiram  cssc  pcriatas.  Ac  scribit  Surciiitas  Ycslrs  se  non 
parum  niirari,  cum  lam  sinccrum  fratrcm  so  nobis  scmpcr  osicndcrit,  nos  passas  cssc  nobis  porsua- 
dcii  et  pcr  niinistros  noslros  induci  ad  rein  lam  parum  cum  rcciproca  nosira  affcclinne  congrucntcm, 
ri  vcro  magis  de  eo  admirai i  quod  conira  niorcni  intrr  vicinos  principes  observatum,  nostramquc 
«dco  consuctudinem,  sanc  absolulc  cura  audire  rccusavimus  queni  diix  Albanus  ad  nos  miserai,  co 
prietexiu  quod  non  cum  alio  quam  qui  Vcsiraî  Srrenitatis  liltcras  liabcrct  Iraclare  vellcmus,  rejecto 
insuper  cl  excluso  Sorenilalis  Veslrac  oralore  ordinario. 

Quilius  iittcris  nos  hoc  primura  rcspondcndum  cssc  duximus  nibil  nobis  unquani  fuisse  aut  cssc 
aniiquius  quam  ut  cam  animarum  conjunctionem  et  amicitiam  quae,  tura  privalim  intcr  Scrcnilatcm 
Vcsiram  cl  nos  inlcrccdil,  lum  publiée  inler  dominia  cl  subdilos  noslros  scnipcr  fuil  cl  cssc  dcbcl, 
quam  sanclis^inie  omnibus  noslris  ralionilius  cl  ofliciis  lucrcmur  et  colcrcmus.  Qatv  cum  mens  nusira 
fuissct,  idquc  nobis  firmissime  propunercraus,  ca  lamcn  exlitit  oraloribus  hic  Vcslrœ  Sercnilalis  in  nos 
inconsidcrata  inbumanitas  aut  polius  temcritas,  ea  deinde  sequula  est  subditorum  nostrorum  pcr 
ducem  Albanum  in  inferiori  Gcrmania,  sine  ulla  jnslu  causa,  in  personis  et  bonis  cnidclissima 
divexatio,  toi  cliam  aliae  in  aliis  mullts  VestriE  Sercnilalis  dominiis  pcr  minislros  Veslrœ  Scrcnitatis  in 
noslros  subdilos  illalee  injuriac,  ut  nulla  rationc  nos  de  Vcsiraî  Sercnilalis  naturtcbonilalc  cl  juslilia,  hcc 
vcro  de  volunlalc  velcris  nosira;  amicilio;  conscrvanda;  lantopcre  dubilcaïus,  quin,  si  rcni  oninem  ple- 
nius  rccognovissct  (uli  parlim  ex  noslris  januarii  Jillcris  et  commcntarlo,  parlim  ex  colloquio  quod 
cum  Albani  ducis  nuncio  consiliarii  nostri  habuerunt,  potuit  cognosci)  non  solum  V'esira  Screnilas  non 
csset  mirata,  ncc  quicquani  alicnum  et  mulua  nostra  necessiludine  a  nobis  admissum  putasset,  sed 
nostram  in  amicilia  conslanliam  ceric  laudasset,  quae  tôt  et  lam  variis  injunis  provocatae  niliil  de  Veslric 
Scrcnilali'i  subdilis  accrbius  slaluissenius.  Et  ccrle  uplandum  csset  Screnilalcm  Vcsiram  bominem 
magis  idoneum  ad  olium,  amieiliam  et  quietem  conservandam  misisse  quam  est  istc  orator  vcsier  qui 
in  domini  Gusmanni  locum  succcssil  :  Gusmannuin  enim  nos  optimum  minislrum  cl  communis 
amicitiee  conscrvandae  valde  oporlunum  cognovimus,  uli  rcrum  omnium  exilus  salis,  dum  illc  hic 
niorarctur,  Iranquillus  comprobavit. 

Hoc  vcro  Icmpore,  advcntu  illustris  Celoncnsis  marchionis  qucm  dux  Albanus  (aulhorilatc  a  Vcslra 
Scrcnilate  concessa)  bue  delcgavit  ut  nobiscum  colloqucrcliir  et  Iraclarcl,  in  spcm  venimus  fore  ut 
Screnilas  Vesira  nostra  omnia  gravainina  et  qucrclae  causas  cognosccrel;  lum  eliam  illum  allera  ex 
parle  jusla  et  idonca  authoritale,  pro  vetcri  Vcslrte  Sercnilalis  consuctudine,  seplum  pulavimns  ad 
causas  omnes  dccidcndas  et  fîniendas  liles,  atquc  ila  pcr  illum  pristinam  nostram  amicitiam  et  sub- 
ditorum nostrorum  liinc  inde  in  omnibus  noslris  dilionibus  commercium  pro  veleri  Iractatuuni 
ralione  restilulum  iri  conridebamus.  Qua  nos  spe  ductse,  eoque  magis  quod  de  hominis  prudcnlia  cl 
apud  Screnitatcm  Vcstram  aulhorilatc  multum  antca  <nlcllcxiDius,  cum  in  conspcctum  nostrum  adnii- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LANGLETEHKE.  557 

Noorlampion,  Conle  de  Leyccstre  el  Secrciiiiie  Sied  ;  et,  après  nous  estre  assis,  assavoir 
les  susdicls  d'ung  cosié,  el  moy  avec  mes  assistons  d'aultrc,  lodicl  Siccl  comniench.i  ii 
(lire  qu'ils  estoieiil  députés  vers  nous  [inr  la  dicie  Uoyne  pour  cnlendre  plus  «•ièrc- 
Mieiil  le  propos  par  moy  tenu  à  icdic  Hoync  au  dernier  colloque,  touchant  la  navigation 
Cl  ouverture  du  coninierec,  de  tant  que  leur  niaisiresse  navoil  riens  plus  cliier  que 

siiiiu^  eX  audivirnus  quideni  lihcntcr,  sed  contra  accidit  quant  nos  $perat>anins  aut  vern  quam  ille 
ipse  (ut  pulamusi  cxpcclabat.  Nani,  cum  primuriis  c|uiljusdnni  nostris  consiliariis  nrgutiuni  dcdisscniiis 
lit  lillcras  cjus  procuratorias  scu  niandat.irias  inspicerciit  et  do  ncgocio  transigèrent,  riunpcrlnni  est 
nihil  illum  aliud  a  Screnitatc  Vcstra  mandat!  Iiabu'ijsc  quam  ut  tiudc  ccrtam  pecunia?  et  niercium 
sumniam  ropcinrct  in  nostro  regno  ab  exierorum  quorundam  dircplionibns  consprratam  el  post 
juslissimis  dp  causis  dctentam.  Qiiod  cum  consiliarii  nostri  illi  rcnunciasspnt  et  mandat!  ejus  pcran- 
giistos  fines  s!gninrassen(,  porcontati  an  !IIc  ipse  de  !llo  niamlato  amplins  scntiret  quam  ut  pccuniam 
illam  et  merces  delentas  rcpeteret,  cum  al!a  perniulta  et  magna  cssent  de  quibus  nos  et  ipse  querere- 
mur  et  subditi  nostri  rcmodium  qnicriTcnt,  rcsponsum  ab  illo  sa-pc  est,  de  consilio  cliani  duorum 
illorum,  quos  illi  dux  Albanus  in  hoc  ncgotio  adjunxit,  se  nihil  aliud  mandati  habcrc,  nec  amplius 
quicquam  de  authoritate  sua  conciperc  aut  imaginari  quam  ut  de  prcuniœ  et  niercium  prxdicta  dc- 
Iculionc  Iransigerct.  lia  nos,  oxpcclatione  nosira,  quam  proptcr  cum  adventum  optimani  hahnimus,  hac 
il)  parte  deccplai,  dolentes  cliam  non  majorera  curaiu  in  ejus  mandati  litteris  furmandis  esse  positam, 
quas  Veslra  Screnitas  duci  Albano  qui  marchioiicm  sibi  substituit,  miscrat  (dcbebant  etenim  illa:  hoc 
pra;scrlim  tcmpore  gcneraliorcs  ficri,  ncc  tam  restricte  cerlis  liiis  dumtaxat  rébus  alligari  contra  et 
ceterorum  nostra;  conditionis  principum  et  nostram  etinui  intcr  nos  in  minoribus  ctiam  causis  sa^pius 
rcpctitam  consucludinem),  coactaî  sumus  istarum  rerum  tractatum  dilTcrrc,  quum  multa?  aliap  causie  et 
querelo!  cssent,  quiE  a  nobis  nostrisque  subditis  adduci  possunt,  de  quibus  propler  mandati  angustiain 
nihil  illc  statuere  possit.  Itaque  marchloncm  movimus  ut  Albano  duci  hoc  quam  ccrtissime  signifîcaret, 
sperantes  ejus  industria  confie!  posse  ut  novte  liltera;  mandat!  ampliorcs  et  plcna;  authoritalis  a  Scre- 
nitatc Vestra  ob'increntur.  Iloc  nos  rcspons!  circa  médium  novembris  dcdimus  ante  dicm  octavum 
postquam  in  nostrum  ille  conspcctum  advenissct.  El  postca,  ut  videtur,  misso  ad  Albanum  duecm 
nuntio,  circitcr  médium  dccembris  nobis  renunliavit  duccm  illi  significasso  se  picniorcs  mandali 
littcras  hoc  tcmpore  non  posse  mittere.  (ta  marcliio  disredcudi  veriiam  a  nobis  pctiil  et  impptravit. 
In  ipso  vero  discessu  nosbiscum  de  re  particulari  cgit  ut  Veslra;  Screnilalis  naves  omncs  in  portus  et 
stationes  nostras  bona  nostra  cum  venia  libère  appcllerc  possirit,  libcrequc  discedere.  Quod  uti  nos 
haucigravatim  concessurœ  eramus,  s!  Vestra;  Serenitatis  justa  authoritate  nobis  constare  potuissel  idem 
in  nostras  reciproce  obscrvatum  iri,  ila  marchionein  ta!!  veslro  mandato  earcnlcm  hoc  perse  pricstare 
non  posse  intelligentes,  moiiuimus  illum  de  nuntio  ad  Serenitalcm  Vcstram  quam  celcrrimc  miltcmlo. 
qui  pcr  Galliam  ire  et  redire  triginta  plus  minus  dicbus  possit,  qui  Veslrse  Serenitatis  plcniores  id 
illum  mandat!  lilteras  aflerat,  quarum  authoritate  non  soluni  hoc  quod  de  navibus  postulavit  obtinerc, 
verumetiam  omnes  alias  causas  et  querelas  utriusque  partis  audirc  et  linirc  possit.  Qua  in  rc  quid 
acturus  sit  marchio,  piano  ncscimus,  vcruin  quod  illi  priescntcs  coram  aflîrmavimus,  Serenitati  Vesiric 
signifîcarc  non  alieiium  duximus  eo  illum  nobis  ingenio,  nobilitate  ac  prudentia  videri  ut,  quoniam 
quidcni  semel  est  hoc  negotium  ingressus,  si  plénum  Vestra;  Serenitatis  niandalum  habcrc  possit,  spe- 
rrmus  fore  ut  omnes  bas  intcr  nus  subditosque  nostros  controvcriias  ad  exitum  quietum  sine  raagiia 


»S8  RELATIONS  POLITIQUES 

roiivcriure  d'iceulx,  et  qu'à  ce  elle  enlendroil  voliintiers,  quant  il  plairoit  à  Sa  Majesté 
y  entendre,  en  y  envoyant  ample  procure  pour  traicler  de  tous  diflërens.  Sur  quoy  lein- 
respondis  qu'il  estoit  vray  (|u'avoye  tenu  propos  à  la  dicie  Royi»e  de  ee  que  dessus,  de 
nioy-inesmes  par  forme  de  demande,  et  non  que  j'en  eusse  eliarge  de  iraieter,  pour 
sçavoir  s'elle  enlendoit  que  lesdiets  navigation  et  eommeree  eesseroient,  pendant  que 
la  susdicle  procure  seroit  venue  d'Espaigne,  de  tant  qu'il  me  sembloit  que  ce  pendant 
les  subjrels  d'ung  eosté  et  d'aulire  seroient  trop  intéressés,  car  pouroit  eslre  qu'elle 
tardast  de  venir  deux  ou  trois  mois  et  davantaige,  et  que  sur  ce  la  dicte  Royne  avoit  dici 
de  vouloir  penser.  A  quoy  ils  me  disrenl  qu'ils  n'avoienl  aultre  eliarge  que  d'entendre 
sur  ee  mon  intention,  pensans  que  j'eusse  eu  pouvoir  particulier  pour  en  traicter.  Sur 
ce  leur  répondis  que  n'avois  aultre  que  celluy  que  leur  avoye  par  ci-devant  coinmu- 
nicqué,  laquelle  avoit  semblé  à  Sa  Majesté  Royalle  à  ce  assez  soiiffîsante,  comme  ayans 
prins  fondement  sur  les  lettres  de  la  Royne  (dont  au  mesme  instant  leur  exliibay  la 
copie)  et  que  par  icclles  elle  ne  s'esloit  plainele  que  des  arrests  des  personnes  et  biens 
(le  ses  subjects  lors  faicts,  et  qu'en  vertu  dicelle  procure  povoye  traicter  de  toutes  cboses 
advenues  depuys  lesdiets  arrests  et  choses  en  deppendantes  :  ce  qu'ils  ne  me  peuhent 
dénycr  r|uant  au  diet  commerce  et  répétition  des  biens  et  navires,  disans  seullemeut 
que  ma  dicte  procure  n'estoil  générale  assez  pour  traicter  de  tous  différent,  comme  dès 
le  commcnchemenl  de  l'exhibition  de  ma  dicte  procure  ils  avoient  lousjours  soustenu, 
aussi  que  Vostre  Excellence  ne  pouroit  asseurer  leurs  subjects  de  jiovoir  librement 
hanter  les  ports  d'Espaigne,  de  tant  que  le  povoir  de  la  générale  gouvernance  que 
Vostre  dicte  Excellence  avoit  sur  les  Pays-Ras,  ne  s'extendoit  aux  royaulmcs  dudiet 
Espaigne,  et  ainsi  ne  pouroient  de  ce  estre  asseurés.  Sur  quoy  ils  se  sont  retirés  de 
nous  pour  en  faire  rapport  a  la  dicte  Royne  :  lequel  faict,  environ  ime  dimye-lieure 
après,  fusmes  eonduicis  par  ledicl  Conte  de  Belfort  vers  iceile  Royne,  de  laquelle  ne 
puys  avoir  aultre  responce  que  celle  mentionnée  en  mes  dictes  aullres  cy-joinites,  assa- 
voir qu'elle  ne  désiroit  plus  que  de  veoir  lesdiets  commerce  et  navigation  et  veoir  ses 
ports  plains  de  navires,  moyennant  qu'elle  eût  lettres  de  Sa  Miijesté  de  faire  le  réei- 

mora  pcrducat.  Quod  nos  quidcm  tani  multuni  cupinius  qiiaiu  id  nobis  et  noslris  utrorumque  subdilis 
mullutu  expcdire  arbilramur;  nec  Tcro  ab  hoc  notitro  proposito  cujusque  iioslrorum  ministroriini  qiii- 
bus  in  hoc  DPgotio  fîdem  habemus  (quainquam  id  aliter  Scrcnitati  Vcstra;  vidclur  esse  perlatuni)  oralio 
deduccrc  tentavit  unquarn,  scd  eo  in  hac  re  siint  animo  quo  meliori  aut  equiorine  intimus  quiUem 
Vestrae  Screnitatis  quisquam  minisler  esse  possit.  Scd  jam  littcraruni  consuctuni  modum  cgressœ  roga- 
nius  Screnitatcni  Vestram  ut  id  non  nostrac  culpir,  scd  causx  tribuat,  quai  certe,  iiisi  fusius  cxplicala 
(cum  oralorcni  istic  nullum  habcamus),  a  Sercnitate  Veslra  non  potuit  inlelligi.  Dcus  Optimus  Maxi- 
mus  Serenitaleoi  Ycstram  in  omni  florenti  fœlicilate  conseivct. 

Datura  in  castcllo  nostro  Windcsori,  die  deccnibris  xx"",  anno  Doniini  1569,  regni  noslri  duodcciiiiu. 

{Archive!  du  Royaume  à  BruxcUet,  Négoc.  de  Vilelli,  ('  95.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  S59 

procque,  pour  cavcr  ses  suhjt'cis  de  tomber  en  semblables  arrcsis  comme  du  passé, 
(lisant  par  diverses  fois  que  incontinent  que  la  dicte  générale  procure  fût  venue,  on 
entendroit,  avant  toutes  aultres  choses,  sur  l'ouverture  dudiet  comuieree.  Finable- 
nient,  ne  voyant  espoir,  ny  apparence  de  tirer  d'elle  plus  grand  friiict,  après  les  deus 
eompliniens,  ay  prins  congié  d'elle,  en  iuy  demandant  si  ne  luy  plairoil  rcspondrc  aux 
lettres  que  luy  avoye  apporté  de  Voslre  Excclh-tice  ;  et,  combien  que  de  prime  face  elle 
sembioit  dire  que  non,  sinon  (|ue  fisse  ses  recommandations  à  Vostre  Excellence  avec 
déclaration  de  sa  boimc  volunté  es  choses  susdictes,  quant  il  plairoit  à  Sa  Majesté 
envoyer  plus  ample  procure  pour  en  traicicr,  loutcsfois  Icdicl  Secrétaire  Sicel  me  dicl 
après  qu'il  m'envoyeroil  lettres  pour  Vostre  dicte  Excellence. 

Je  pars  à  cest  après-disner  pour  aller  h  gisic  à  Kinston  et  de  là  à  Londres,  à  la  fin 
mentionnée  en  mes  dictes  lettres,  et  au  partir  d'illecq  useray  de  toute  diligence  pour 
estre  de  retour  vers  Vostre  Excellence  sur  la  fin  de  ce  mois,  dont  ne  feray  cesles  plus 
longues  '. 

De  Coelbrouch,  le  xix*  jour  de  décembre  15G9. 

(i4rf/ii'i!e«  du  liojjaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Anyleterre,  l.  V,  fol.  6.'».) 


MMXIV. 
John  Mersh  à  Cecil    (Extrait.) 

(Vers  le  3S  décembre  1569.) 
On  craint  des  troubles  à  Anvers.  —  Tous  les  arincments  sont  suspendus  en  Hollande. 

By  a  letler  of  the  xix'"  of  December  in  Andwarp  to  John  de  La  Noy  yll  ys  feared 
that  muche  trouble  wille  followe  this  bussynes  and  wisshed  tbal  bis  frind  wold  clere 
theare  thinges  hère,  ihe  soner  the  belter. 

By  a  merchaunt  tbal  was  in  Ilolland  within  x  dayes,  no  préparation  of  shippes  of 

warrc,  but  those  that  weare  prepayred,  are  layed  up,  and  ihe  ordynance  bestowed  in 

the  shore  bowsc. 

{Record  office,  Cal.,  n'  524.) 

'  Cecil  écrit  dans  son  journal  à  la  date  du  20  décembre  1S69  :  •  Vitelli  dismissed.  • 
Le  capitaine  Gonson  se  fît  remettre  quarante-cinq  livres  trois  sliellings  quatre  deniers  pour  payer 
les  matelots  qui  ramenèrent  Vitelli  ii  Calais. 


S60  RELATIONS  POLITIQUES 

MMXV. 

Le  duc  d'j4lbe  à  don  Guérau  d'Espès. 

(BRDXELI.es,  â8  DÉCEMBRE  1863.) 

Nouvelles  d'Espagne.  —  Il  attend  Vitclli,  qui  sans  doute  a  agi  conformément  aux  sentiments  d'amitié 
qui  régnent  entre  le  roi  d'Espagne  et  la  reine  d'Angleterre.  —  Mesures  prises  pour  assurer  la 
conservation  des  marchandises  anglaises  saisies  à  Anvers. 

Coi)  csl.1  eiiihio  h  V.  M.  un  pliegiiccillo  que  iie  tenicJo  de  Su  Mug'',  la  qii»!  quedava 
bueno,  gracias  a  Dios,  y  las  cossas  de  Gianada  va  casi  del  lodo  llanas,  avicndose  rreli- 
rado  los  Moros  a  la  Sierra-Nevado  donde  ybo  ci  Marques  de  los  Vêlez  a  deslia/.erlos. 
Yo  estoy  bueno,  gracias  a  Dios,  y  aqui  se  esta  con  la  quictiid  acostiimbrada. 

Agiiardo  por  oras  a  Cbiappin  para  entender  lo  que  havra  negociado,  que  no  dubdo 
que  sca  todo  muy  conforme  al  arnnr  y  hermandad  que  entre  el  Rrey  nuestro  sefior  y 
essa  Serenissima  Rreyna  ay  '. 

Las  mercancias  que  estavian  detcnidas  en  Anvers  de  subditos  de  la  Rreyna,  se  ybaii 
gastando,  y,  aviendolo  aigunos  deilos  erilendido,  me  pidicron  que  las  hiziese  visilar  y 
deposilar  en  poder  de  aigunos  niercaderes  (que  con  caueioii  se  obligasen  de  bolverlas 
de  la  misnia  manera  y  en  las  especics  que  aora  se  les  entregavan,  quando  estas  diferen- 
cias  fucren  acavadas  :  helo  lenido  por  bien  por  acomodarics  en  esto,  como  lo  hago  eu 
todo  lo  demas  que  pucdo,  de  lo  quai  me  a  parecido  avisar  a  V.  M.,  para  que  entienda 
lo  que  passa. 

De  Brussclas,  28  deziembre  1369. 

[Archives  de  Simaneas,  Eslado,  Leg.  SU,  fol.  174  ) 

*  Un  souvenir  qui  n'est  point  sans  intérêt  pour  l'histoire  des  arts,  reste  attaché  aux  courtes  relatinni 
que  l'envoyé  du  due  d'Albc  entretint  en  15(59  avec  les  ministres  d'Elisabeth.  Ce  fut  Vitelli  qui,  par 
une  lettre  du  1Î5  mars  1574,  recommanda  au  comte  de  Leicestcr  le  peintre  Zuccari,  dont  les  toiles  m 
grand  nombre  ornent  les  galeries  d'Hamploncourt.  {Bril.  Mus.,  Galba,  C.  V.,  n°  5.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  S61 


MMXVL 

Mesures  prises  à  Anvers  pour  assurer  ta  conservation  des  marchandises 

saisies. 

(<29  DteEUBRE  1SC9.) 

Ces  marchandises  seront  remises  à  certains  marchands  qui  en  auront  la  garde. 

The  nyne  and  iwenty  (laie  of  tlie  moanellie  of  December,  in  the  ycare  of  grâce  a 
thowsaunl  fjve  huiidreliic  sixtie  and  nyne,  stile  of  lirabantc,  at  nyne  of  lliecloke  before 
noone,  pcrsonally  appeaiingo  Sir  Jlion  of  Immerssele,  Kniglile,  Lorde  of  Bondues, 
Scoiitel  of  Antwarpe  and  Margrave  of  tlie  Lande  of  Uyen,  did  declaire  lliat,  whercas  nny 
Lorde  the  Ducke  d'Alva,  Marquis  of  Soria,  Lieulenanl-Governor  and  Caplaine-Generall 
of  his  Lowe  Countries  hère  awaie,  consideringe  tlie  longe  tyme  that  the  cloathes, 
carses,  tresses  and  otlier  kinde  of  niareliaundis,  whiclie  wcre  arrested  in  tlie  Catho- 
lyke  Majesties  name  in  the  towne  of  Antwarpe,  as  appertayninge  unto  Englishe  menn 
and  subjects  of  the  Realmc  of  Engiand,  bave  bine  slaied  under  the  saide  arreste,  and 
that  the  gond  agrecment  wliiche  is  conferred  belwene  the  said  Kinge  our  Lorde  and 
the  monste  Excelenic  Qiieeneof  Engiand,  louchingthe  muluale  restitution  to  be  made 
unlo  eilher  of  the  subjects  of  their  staied  goodes,  is  hkenot  lo  be  ended  and  concluded 
so  shortly  because  that  thê  saide  Queenc  of  Engiand,  hetherto  did  nol  showe  herc  sclfe 
ihereunio  to  be  well  inclyned,  and  His  Excelency,  doutinge  cven,  as  allso  it  is  to  be 
presumed,  that  the  saide  cloathes  and  goodes  for  lacke  of  care  and  benefytinge  of 
ihem  doo  receave  dommage,  and  that  by  longer  detraclion  of  benefitinge  ihera  is  not 
hoped,  nor  louked  for,  othcrwyse  ihen  ihey  losse  or  at  the  leaste  very  greath  liourtc 
and  dommage  of  the  saide  cloathes  and  wares,  and  of  the  owners  or  masters  or  those 
that  iiave  righle  thereunto  :  therfore,  to  avoide  ihc  same,  ihc  saide  Lorde  Margrave,  by 
ordcrofllis  Excellencye  and  aceomplyshinge  the  same,  dolhe  declaire  and  singnifie 
unio  those  of  the  Englisshe  nation  or  Englisshe  men  nowe  beinge  in  ihis  towne  of 
Antwarpe,  whiche  he  causes  to  be  summoned  and  assembled  to  that  intent  evin  at  ihis 
présent  ower,  to  wele  al  eighl  of  ihe  clocke  in  the  morninge  of  ihis  saide  présente  daie, 
in  the  howse  of  their  courle  ordmarie  and  accoustomcd  congregacion  (and  in  steade  to 
bec  in  the  howse  of  their  courte  the  scven  Englisshemcn  hereaftcr  nanied  dide  appeare 
in  the  howse  of  the  saide  Lorde  Margrave)  that  he  is  mindrd  to  deliver  the  saide 
eloalhcs  and  wares  in  the  bandes  of  parsons  by  His  Exeelencie  commitled  or  lo  be 
committed,  whiche  shall  bave  ihem  in  their  kcpinge,  shal  be  carefull  and  benefit  iheni 
Tome  V.  71 


iJ62  RELATIONS  POLITIQLES 

for  and  to  tlie  proffitl  of  thosc  that  liave  rightc  theicunto,  niasters  and  owners  thcrol, 
wnminge  and  roquiringe  tliererore  ttiosc  of  (lie  saidc  nation  or  Englisshe  menn  to  tlic 
intente  that  for  lliem  selfes,  yf  tlie  goodes  cnlicrly  or  partelye  doo  belonge  unto  ihcm, 
or  for  those  that  ar  absent  and  hâve  rigide  there  nnio,  maie  bc  présent  at  the  consi- 
gnation and  delyvcrance,  win'cbe  lie,  in  complisshinge  ihe  ordor  of  His  saidc  Kxcelencie, 
shall  make  of  the  saide  cloathes  and  goodes  unto  the  saide  parsons  oommilled  or  lo  bc 
commilled  for  ihe  said  elTecle,  joyntly  with  the  saide  Lorde  Markegrave,  to  sce  and  also 
to  take  a  remcmbrance  and  note  asswcll  of  the  quantitie  as  of  the  quaiilie,  kindc, 
goodnes  and  slate  of  ihe  saide  cloathes  and  goodes,  when  they  shal  he  so  delyvered,  and 
ihis  for  the  satisfaction  of  every  onc  and  for  ihe  dischnrge  of  the  said  Lorde  Maicke- 
grave  and  of  his  duetie,  and  specially  to  ihe  intente  that  at  ail  lymes,  when  ihe  rcsti- 
liilion  of  ihc  saide  goodes  shal  he  made  by  order,  therin  maie  be  proceded  by  and 
aecordinge  to  the  ténor  of  the  note  of  the  said  delyverie  and  consignation,  wilheowt 
any  troulthlc  or  eontradietion,  to  ihe  satisfaction  of  ail  menn,  proleslinge  nevcr  ihe 
lesse  the  saide  Lord(!  Marckcgrave  in  ail  casses  and  «haunces  ihat  for  lo  salisfic  iho 
order  of  His  Excelencic,  yf  that  ihose  of  the  said  Englisshe  nation  or  Englisshemcn 
make  defaute  lo  appeare  personallye  al   the  saide  delyverie  for  and  to  the  intente 
aforesaide,  he  shall  procède  in  iheir  absence  nndcr  and  by  former  noie  and  remcm- 
brance (which  he  shall  cause  to  be  made  and  Iaken  of  ihc  saide  cloathes  and  wares, 
and  of  the  quantilie,  qnalilie,  goodnes,  kinde  and  state  thereof)  to  ihe  delyvery  and 
consignation  of  ihe  same  in  the  haunds  of  the  saide  parsons,  and  that  in  doinge  the 
same  he  doclhe  salisfie,  and  allso  that  the  same  oiighle  in  no  wise  lo  redoimde  to  his 
préjudice,  nor  any  ncglcgence  maie  be  agenste  him  ohjectcd,  nor  oïlierwise  reproched, 
forasmuche  as  he  therin  hathe  proceded  onely  by  former  and  due  warninge  for  his 
salisfaction  and  duelie.  And  the  saidc  Lorde  Margrave  dide  alUo  manifeslly   protesi 
of  ail  olber  things,  which  he  maie  and  oughic  further  lo  protest  in  ihis  behalfe  for  his 
discliargc  :  whictie  declairaiion  and  warninge  aforesaid  was  evin  so  donc  at  ihe  daie  and 
ower  aforesaid  by  the  saide  Lorde  Margrave,  by  publication  thereof  made  at  his  rcquest 
by  the  Notaire  siibscribed,  and  allso  by  inlcrprctacion  made  in  the  Flemmishe  tounge 
unto  VValter  Coppinger,  Robert  Pigoll,  John  Tayler,  John  Aiden,  Martin  Bragc,  Uow- 
land  Grene  and  Arnolde  Capeate,  ail  seven  Englisshe  menn,  which  being  requcstcd 
thereuppon,  amonge  olher  ihinges,  dide  appeare  in  the  howse  of  ihe  saide  Lorde  Mar- 
grave and  made  aunswere  thereuppon,  saynge  that  they  before  the  date  hereof  had 
commission  of  iheir  niasters  and  owners  of  ihe  said  cloathes  and  w  ares  beinge  arrested , 
for  to  make  supplication  unto  the  Courte  lo  the  intente  the  same  mighlc  be  delyvered 
unto  them  under  suffîcient  suerlis,  and  that  they  had  evin  so  donc  and  requesled,  but 
nothinge  obteyned,  and  ihat  they  had  nol  any  commission  to  doe  that  which  the  said 
Lorde  Margrave  of  them  dide  presently  requier,  and  ihat  iherefore  they  wolde,  nor 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEUaE.  563 

will  uot  deale,  nor  enternieddie  liieriii  wiiliowle  former  commission,  and  tiiat  for  to 
require  tlie  saidc  commission  and  llicieuppon  liave  aunswcre  and  détermination  il 
sliowlde  be  a  lonjjc  ijme.  Therfore  tlie  saide  Lorde  Margrave,  proicstinge  of  liis  duelye, 
dide  allso  proleste  as  is  aforesaid  liiat  hc  sliall  procède  by  and  aeeordingc  to  this  order 
of  His  Exeelleneie  to  thc  delyverie  of  (be  saide  cloatbcs  and  goodes  in  their  absence, 
in  forme  and  manncr  and  in  ibe  iiandcs  as  is  aforesaide.  Moreover,  at  ibe  rcquest  of 
tbe  saide  Engiisshe  menn,  be  graunted  Ibat  of  ilie  prémisses  unto  iliem  siiould  be  dely- 
vered  a  copie.  Donc  as  is  aforesaide  by  tbe  saide  Lorde  Margrave  by  pubbcation 
lliereof,  made  at  ihis  instance  and  requeste  by  Gylles  Van  de  Boscbe,  Publicq  Notaire 
in  tbe  saide  Towne  of  Antwarpe,  by  tbe  Kinge  our  Lorde  throwe  bis  Councel!  ordayned 
in  Brabandc  admitted. 

And  I  tbe  said  Gyles  Van  den  Boscbe,  Notaire  aforesaid,  by  the  b'cencc  of  tbe  saide 
Lorde  Marckegrave  and  at  the  requeste  of  tbe  saide  Eiiglissbe  men,  I  bave  signed  tbese 
présent  wilb  my  accoustumed  manuali  signe.  In  wittnes  of  tbe  truetbe  of  tbe 
prémisses.  Subsigned  :  G.  Bossclie. 

(Brit.  Âftis.,  Lansdown,  M,  n'  15.) 


MM  XVII. 

Relation  de  Chiappino  Fitelli. 

(Fin  UE  DtCKHBRR  l(i69.) 

Exposé  complet  de  la  ncgocialion  de  Vitelli  en  Angleterre. 

Rapport  Hv  besoingné  de  Chappin  Vitelli,  marquis  de  Celona,  envoyé  vers  la  Royne 
d'Angleterre  avec  messire  Jehan  Fonck,  prévost  de  S'^-Séverin  à  Coulongne,  et 
Jacques  de  la  Torre,  secrétaire  du  Privé-Conseil,  ses  assistants. 

Inédit  marquis,  en  vertu  du  povoir  donné  par  le  Koy  notre  sire  à  l'Excellence  de 
monseigneur  le  Due  d'Alve,  marquis  de  Coria,  etc..  Lieutenant-gouverneur  et  capitaine 
général  des  Pays-d'Embas ,  en  date  de  Madril  le  xx'  de  jullct  XV°  LXIX,  ayant  esté 
substitué  par  Sadicle  Excellence  en  son  lieu  par  procuration  en  date  du  xxviii*  de 
septembre  ensuyvant  pour  répéter  de  la  Royne  d'Angleterre  certaine  grande  somme 
de  deniers  levés  en  Espaigne  et  dirigée  au  Pays-Bas  pour  le  service  de  Sa  Majesté, 
aussi  diverses  niarcbandises  et  navires ,  apparienans  aux  subjecis  d'icelle  Sa  Majesié, 


îflii  RELATIONS  POLITIQUES 

ancstés  aiidict  Angleterre  etc.,  s'est  iransporté  le  vi"  jour  d'oclobro  dernier  de  la  ville 
de  Bruxelles  audict  Anijielerre,  avec  sesdicis  assislans,  et,  à  son  arrivée,  s'est  adressé 
(conformément  à  l'instruclion  à  luy  donnée)  à  don  Guérau  d'Espés,  ambassadeur  de 
Sa  .Majesté  iilecq,  et  luy  communicqué  sa  charge  et  instruction  susdicte,  et,  après  avoir 
advisé  par  ensemble  du  cJiemin  qu'il  conviendroit  tenir  pour  venir  au  but  que  se  pré- 
tendoit,  et  ayant  esté  trouvé  que  la  douche  voye  à  ce  seroit  la  plus  convenable,  a  requis 
avoir  audience  de  la  Royne,  laquelle  luy  ayant  esté  accordée  pour  le  xxii"  dudil  mois 
d'octobre  (avee  déclaration  toutesfois  qu'elle  n'y  désiroit  la  présence  dndit  ambassa- 
deur) par  l'advis  d'icelluy  ambassadeur  s'est  trouvé  audit  jour  avec  sesdits  assistans 
tant  seullcment,  vers  ladite  Uoyne,  accompaignée  lors  des  Contes  de  Leycestre  et 
Betfori,  milorl  Ilovarl,  ebambcllain,  l'admirai  Clinton,  niilort  Kipper,  eliancellier,  milort 
Slranger,  Secrétaire  Sicel  et  pluisieurs  aultres  seigneurs  ;  et  après  les  denes  révérences 
et  salutations  luy  a  présenté  les  lettres  de  Sa  Majesté  et  de  Sadicte  Excellence,  lesquelles 
par  elle  lentes,  démonsira  en  recevoir  grand  contentement,  du  moings  de  celles  de 
Sadicte  Majesté,  combien  que  icelles  avoient  plus  lardé  qu'elle  n'avoil  espéré,  désiré, 
ny  pensé;  et  après  avoir  par  ledict  Marquis  excusé  la  lardance  d'icellcs  sur  ce  que, 
comme  sa  lettre  avoit  esté  envoyée  à  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  en  France,  lequel 
l'avoil  renvoyée  à  Son  Excellence,  laquelle  estimant  que  le  eonseillier  d'Assonlevillc 
relourneroit  de  jour  à  aultrc  d'Angleterre  avee  fructueuse  responce,  la  avoit  gardée 
près  d'elle  pour,  ladicte  responce  eue,  l'envoyer  à  Sadicte  Majesté,  ce  que  ne  se  povoit 
si  tost  faire  pour  les  troubles  de  France  et  les  dangiers  du  chemin,  il  luy  a  déclairé 
l'anchienne  amityé  et  la  vraye  mutuelle  et  fraternelle  bénévolcnce  qu'avoit  tousjours 
esté  entre  les  prédécesseurs  de  Leurs  Majestés,  lesquelles  avoient  constamment  esté 
entretenues  et  conservées  jusques  à  présent  et  aussi  renouvellées  du  eosié  de 
Sadicte  Majesté  d'offices  et  tesmoingnaiges  d'amour  et  bénévolcnce  mutuelle,  et  qu'elle 
n'avoit  donné  aulcune  occasion  de  querelle  pour  empescher  le  progrès  de  telle  amityé, 
et  que  les  choses  faictes  et  advenues  nagaires,  d'une  part  et  d'aultre,  ne  debvoient 
empescher,  ny  interrompie  la  continuation  d'une  telle  amityé  et  fraternelle  bénévolcnce 
de  si  long  temps  invétérée,  et  que  partant  aussi  il  n'avoil  semblé  à  Sa  Majesté  néces- 
saire d'excuser  ou  justiffier  ce  qu'estoil  passé  d'une  part  et  d'aultre,  ny  à  qui  se  debvoit 
attribuer  ou  rejectcr  la  coulpe,  d'aultant  que  telles  disputes  ne  servoienl  guaires  pour 
réconcilier  les  cueurs  et  satisfaire  aux  offences,  ains  bien  souvent  donnoient  occasion 
nouvelle  de  contentions  et  ennemiliés,  et  toutesfois  que  Sadicte  Majesté  ne  povoit 
obmeelre  de  dire  que,  si  bien,  en  faisant  détenir  les  susdicls  deniers,  ladieie  Royne 
estoit  d'intention  de  pourveoir  qu'ils  fussent  conduicts  es  Pays-Bas  avec  plus  de  seu- 
reté,  considérant  néantmoins  que  après  l'on  a  usé  de  tant  de  délays  en  la  relaxation 
et  restitution  d'ieeulx  et  qu'ils  sont  esté  transportés  du  lieu  et  arrière  des  personnes 
qui   les  avoient  en  charge  et  mis  es  mains  de  ses  officiers,  que  c'estoit  ung  grand 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  56» 

argument  pour  soubç'onner  cl  juger  que  ladiclc  délcnlion  avoit  este  faicle  h  aultrefin, 
et  que  partant  Son  Excellence  avoit  justement  esté  occasionnée  de  procéder  au  contrc- 
ancst,  qiie  Sa  Majesté  aussi  ne  poiivoit  délaisser  de  dire  que  l'arrest  desdicis  deniers 
ne  se  povoil  justifier  souhs  couleur  de  dite  qu'ils  n'a|ipertenoienl  à  Sadicie  Majesté 
mais  à  marchans  privés,  car,  oires  qu'ainsi  fut,  ils  ne  se  povoienl  arresler  comme 
répugnant  ouvcrieuient  les  pactions,  coiifédéralions  et  entrecours,  tant  plus  que  lesdicis 
deniers  estoient  destinés  pour  le  s(  rvicc  de  Sa  Majesté,  et  par  condition  et  convention 
expresse  laicte  de  leur  part  leur  délivrés  en  Espaigne  et  permis  de  les  en  tirer  pour 
les  envoyer  audici  Pajs-Bas  et  en  payer  les  gens  de  guerre  et  pour  aultres  alTaircs  de 
Sa  Majesté,  et  qu'il  estoit  en  sa  main  et  puyssancc  d'osier  enlièrcinent  toutes  occasions 
dediiïérens,  querelles  cl  offences,  comme  elle  fera  si  les  deniers,  persoimes,  navires  et 
marchandises  se  relaxoienl  el  généralement  tous  les  biens  des  subjeets  et  amys  se  res- 
tiluoient  efl'ectuellcment  el  toutes  choses  se  réduisoicnt  en  son  premier  estai,  el  qu'en 
ce  faisant  demeureroit  l'amilyc  entre  Leurs  Majestés  entière  el  inviolée,  ou,  au  con- 
traire, dilTérant  ladiclc  restitution,  chacun  pnuroil  juger  que  son  intention  n'auroiteslc 
bonne,  et  que  Sa  Majesté  ne  doubtoit  point  qu'elle  considéroii  l'importance  de  cesie 
affaire,  quels  domniaiges  et  maulx  s'en  pouroienl  ensuyvre,  et  qu'elle  ne  presleroil 
l'oreille,  et  moings  suyvroil  le  conseil  de  cculx  qui,  par  affection  ou  passion  particu- 
lière et  cherchant  leur  proufficl  privé,  ne  taehoicnt  que  de  troubler  la  paix  et  le  repos 
publie(|ue,  attirer  les  cueurs  aullrement  amys  en  discorde  et  partout  esmouvoir  guerres 
et  dissensions  ;  et  pour  aultant  que  Son  Excellence  représentant  aiidict  Pays-Bas  la 
personne  de  Sa  Majesté  et  d'elle  auclorisée,  estoit  informée  de  l'affaire  et  de  l'intention 
de  Sadictc  Majesté,  laquelle  s'esloit  entièrement  remise  à  Sadicie  Excellence,  comme 
ladiclc  Royne  povoil  avoir  entendu  par  les  lettres  que  Icdict  Marquis  luy  avoit  apporté, 
ieelle  son  Excellence  l'avoil  envoyé  vers  elle  pour  luy  déclaircr  ce  que  dessus  par 
ordonnance  expresse  de  Sadicie  Majesté,  laquelle  se  eonfioil  qu'elle  (suyvant  sa  pru- 
dence et  grand  jugement),  restitueroit  toutes  choses  et  l'anchiennc  amityé  au  premier 
estât  :  priant  que  sur  ce  il  luy  plairoit  luy  déclaircr  son  intention  pour  en  advenir 
Sa  Majesté  et  Sadicie  Excellence. 

Laquelle  charge  par  elle  entendue,  démonslra  avoir  quelque  peu  de  meseoniente- 
ment  que  Sadicie  Majesté  avoit  remis  eesl  affaire  à  Sadicie  Excellence  et  point  luy 
déclairé  eeste  sa  volume  par  ses  propres  el  expresses  lettres,  et  procédant  oultre  s'est 
plainete  bien  fort  de  Sadicie  Excellence,  disant  (|ue,  combien  Sadicie  Excellence  estoit 
très-vaillant  capitaine  et  avoit  bien  prudenlemcnt  conduit  les  affaires  du  Pays-Bas 
(mesmement  sa  propre  maison),  que  néantmoings,  en  son  endroit,  elle  ne  l'avoit  Iraiclée 
comme  à  sa  qualité,  réputation  et  majesté  convenoit  pour  avoir,  sans  aulcune  occasion, 
faict  arresler  au  Pays-Bas  les  biens  el  personnes  de  ses  subjeets,  et  par  ce  quasi  esté 
cause  de  rennemiiyé  el  rompiure  de  paix  entre  princes  tant  amys  el  si  esiroiclement 


mi  KELAÏIOi>S  POLITIQUES 

conjoincts,  dont  elle  ne  donnoil  aiilctinc  coiilpe  à  Sa  Majesté  Royalic,  bien  ccrtiorée 
que  tout  avoit  esté  faict  à  son  desceu,  et  l'en  tenoit  enlièreinenl  innocente  et  se  fioit  à 
Sadiete  Majesté  comme  à  elle-mcsme;  et  démonstrant  avoir  fort  à  cuenr  l'injure  à  elle 
inférée  par  les  arrests  des  personnes  et  biens  de  scsdicts  subjecls,  dict  (après  plusieurs 
aultres  propos)  qu'elle  n'estoit  délibérée  d'entendre  à  aulcune  restitution,  ne  fût  que 
l'on  vuydast  avant  toute  œuvre  et  fût  sceu  à  tout  le  monde  qui  avoit  esté  auibeur  des 
arrests  passés  et  qui  en  avoit  le  tort,  et  que  quant  à  elle  n'avoil  jamais  eu  pensement 
de  touelier  à  l'argent  de  Sa  Majesté  (comme  jusques  oires  n'avoit  encoires  faicl),  ains 
offert  toute  faveur  pour  le  faire  conduire  en  saulvelé  où  il  apparlenoit  :  ce  qu'elle  eût 
laict  par  ses  propres  navires  de  guerre,  ne  fût  qu'elle  eût  esté  requise  par  l'Ambassa- 
deur de  Sa  Majesté  le  faire  retenir  pour  le  préserver  allencontre  des  pirates  françois,  et 
mesmes  qu'elle  fût  informée  lesdicts  deniers  n'appartenir  à  Sadiele  Majesté,  ains  à 
quelques  marehans  genevois,  dont  elle  désiroit  lors  sçavoir  la  vérité,  ayant  aussi  pour 
ce  este  différé  pour  deux  ou  trois  jours  de  laisser  emporter  ledict  argent  et  non  à  aultre 
cccasion  ou  qu'elle  en  eût  eu  de  besoing. 

A  toutes  lesquelles  objections  et  aultres  propos  à  ce  par  ladicte  Royne  allégués,  a 
esté  respondu  et  répété  en  toute  modestie,  en  conformité  de  la  déclaration  cl  remon- 
strance  susdicte;  et  quant  aux  doléanees  contre  Sadicte  Excellence,  par  plusieurs 
raisons  et  persuasions,  ledicl  Marquis  s'est  efforcé  luy  osier  toute  sinistre  impression  et 
l'asseurcr  de  tout  le  contraire,  comme  celluy  qui,  depuys  la  venue  de  Sadicte  Excellence 
en  ce  Pays-Bas,  l'avoii  le  plus  banté  et  entendu  tousjours  l'affection  qu'elle  luy  avoit 
portée  tant  en  particulier  qu'en  général. 

A  la  lin,  après  aulcunes  altercations  sur  ce  d'img  costé  et  d'aultre  eues,  remeclant 
ladicte  Royne  quelque  peu  de  sa  colère,  n'en  a  esté  répliqué  plus,  pour  non  luy  donner 
occasion  de  nouveau  courroux.  Et  nieetant  (in  à  cesle  première  communication  dict 
qu'elle  cnvoyeroit  aulcuns  ses  députés  pour  communicquer  avec  ledict  Marquis  el 
entendre  quelle  auetorité  ou  procuration  il  avoit  de  Sa  Majesté  pour  besoingncr  avec 
elle  sur  la  restitution  par  lui  requise;  et  entendant  après  ledict  Marquis  que,  avant 
d'entrer  en  la  susdicte  communication,  seroit  besoing  de  faire  ostension  aux  députés  de 
ladicie  Royne  de  sa  procuration,  a  envoyé  le  susdict  secrétaire  de  la  Torrc  en  Court 
pour  entendre  sur  ce  le  bon  plaisir  de  ladicie  Royne,  lequel,  ayant  sur  ce  parlé  au 
Secrétaire  Sicel,  rapporta  que,  avant  de  dénommer  les  susdicts  députés,  avoit  esté 
résolu  de  veoir  la  procure  dudicl  Marquis  pour  veoir  s'elle  estoit  assez  souffisante  pour 
traicter,  aultrenient  qu'il  seroit  chose  superflue  d'entrer  en  ladicie  communication. 

Quoy  entendu,  de  commun  advis  a  semblé  que,  avant  l'exhibition  de  ladicte  procure, 
ledict  Marquis  debvroit  demander  aultre  audience,  pour  gracieusement  insister  vers 
ladicte  Royne  d'avoir  responce  sur  sa  demande  à  elle  faicte. 

Suyvanl  ce,  le  xxvi'  dudicl  mois  d'octobre,  ledicl  Marquis,  se  trouvant  vers  ladicie 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  567 

Koyno,  liiy  a  sommairement  répélé  ce  (|tril  lui  avoil  remonsirc  cl  requis  a  la  prrmirrc 
aiidienct!  cl  siipplyo  qu'il  luy  pleul  lui  dôolaircr  sur  ce  sa  voloncé  pour  «-n  advenir  Son 
Kxccllcncc. 

Sur  quoy  elle  luy  respondit  qu'il!»'  ne  hi  luy  povoit  cncoires  dcclairer  lutit  qu'il  via 
faicl  ostcnsion  de  sa  procure,  selon  l'usilôe  manière  de  faire  entre  les  ambassadeurK, 
nssç-avoir  de  monslrcr  avant  de  besoingncr  avec  eulx  leur  procure,  et  combien  qu'il 
fùl  insisté  qu'il  esloit  trop  tempre  de  faire  ladicle  exhibition  tant  qu'elle  eut  dêclairé  fa 
volunté  de  si  ou  d(!  non,  sur  la  <lemande  à  elle  faicle,  toutcsfois,  après  plusieurs  propos 
sur  ce  liinc  inde  eus,  ledict  Marquis  (voyant  que  bonnement  ne  povoit  plus  lon^'uc- 
ment  reffiiser  ou  délayer  icelle  exhibition)  a  eooseniy  à  sadiete  réquisition,  selon 
qu'avoit  esté  résolu  de  faire  en  cas  qu'à  ce  il  fiist  esté  trop  pressé,  |)our  non  rompre 
ladicte  négociation.  Kt  ayant  lors  sur  le  pied  esté  par  ladictc  Uoync  députés  Milorl 
Kippcr,  privésel,  le  mar(|uis  de  Noirampton,  les  contes  de  Betfort  et  Lcycestre,  Miiort 
Ilovart,  chamhellain,  et  le  Secrétaire  Sicil  pour  veoir  ladicte  procure,  hdict  Manjnis  et 
ses  assislans  cslans  avec  eulx  entré  en  la  chambre  du  Conseil,  leur  a  esté  faiete  l'exhi- 
bition susdictc  et  ledict  Secrétaire  Sied,  ayant  celle  de  Sa  Majesté  en  sa  main,  avant  la 
lire  regardant  après  la  signature  d'ieelle,  dicl  qu'elle  n'estoit  signée  de  la  main  de 
Sadiete  Majesté,  ains  la  signnliirc  y  imprimée  par  quelque  cachet,  vueillant,  par  indi- 
rect, arguer  ladicte  procure  de  faulsdé  ou  insoudisance,  et  à  paine  on  leur  a  pcull 
persuader  leeimlraire,  et,  fini  la  lecture  de  la  procure  de  substitution,  icelluy  Sicel  dicl 
que  personne  esloit  auctorisé  de  (raictcr  que  ledict  Marquis  seul,  et  que  alant  les  eon- 
seillier  Fonck  et  secrétaire  de  la  Torrc  n'y  avoient  que  faire  et  ne  debvoient  esire 
admis  à  auleun  traiclé  ou  collocque.  Ce  que  ledict  Marquis  ne  povant  dényer,  diet  que 
lesdicts  conscillier  et  secrétaire  luy  esioient  adjoincis  pour  assesseurs  et  assislans, 
comme  se  povoit  veoir  |)ar  les  lettres  de  Son  Excellence  par  luy  apportées  à  ladicle 
Roync,  mcsmement  par  le  pénuliicsme  article  de  son  insiruelion  (duquel  il  leur  feil 
copie),  sousienant  alant  que  leur  présence  esloit  nécessaire  audici  traicté  et  communi- 
cations sur  ce  h  tenir.  Et  si  feit  ledict  Marquis  lors  aussy  très-grande  instance  vers  Sa 
Majesté  adfin  que  bon  plaisir  fut  d'admectre  doresenavani  à  toutes  communications 
l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté,  veu  (|u'il  a^oit  expresse  charge  de  riens  faire  sans  son 
intervention.  A  quoy  il  ne  l'a  sceu  induire,  qiioy  qu'il  a  secu  dire  ou  alléguer. 

Jcudy  ensuyvani,  a  esté  renvoyé  ledict  Secrétaire  de  la  Torrc  vers  le  Secrétaire  Sim-I, 
pour  entendre  si  la  Royne  avoit  ordonné  les  députés  pour  iraictcr  avec  Icdici  Marquis, 
puysqu'il  avoil  de  pièça  exhibé  sadicie  procure. 

Samedy  après,  ladicte  Royne  ayant  faict  signifier  audici  Marquis  que,  pour  le 
lendemain  à  deux  heures,  Milorl  Kipper,  le  marquis  de  iNoirlamplon  et  Conte  de 
Leyceslre  avec  ledict  Secrétaire  Sicel  avoient  esté  députés  pour  eulx  trouver  en  ceriain 
parc,  entre  la  Court  et  Coelbrouck,  pour  négocier  avec  luy  et  lesdicts  adjoincis,  ils  s'y 


568  RELATIOINS  POLITIQUES 

sont  trouvés  à  l'heure  désignée  (sans  ledicl  Ambassadeur,  de  tant  que  ladicte  Royne 
avoit  faictdire  audicl  Marquis  qu'elle  n'y  désiroit  sa  présence,  pour  ce  qu'elle  enlendoit 
se  plaindre  de  luy  et  aussy  pour  ce  qu'il  n'estoit  dénommé  en  ladic'e  procure).  Audicl 
parc,  oullre  les  susnommés,  se  sont  aussy  trouvé  le  Conseillier  Haddon  et  le  Juge  de 
l'Admiralité,  et,  avant  asseoir  icelluy  Sicel  dict  que,  pour  les  causes  que  ladicte  Royne 
avoit  mandé  audict  Marquis,  ne  convenoil  avoir  la  présence  dudict  Ambassadeur,  et, 
combien  qu'il  fût  soustenu  le  contraire  et  dict  que  sa  présence  y  esioit  entièrement 
nécessaire  adlîn  qu'il  se  peult  puiger  de  la  sinistre  opinion  contre  luy  conceue  et  des 
charges  à  luy  imposées,  mesmes  pour  estre  ambassadeur  du  Roy  et  informé  de  toutes 
choses  passées  myeulx  que  luy,  toutesfois  n'en  a  riens  sceu  obtenir. 

Et  après,  ledict  Sicel  dict  que  les  seigneurs  illecq  présens  avoient  veu  sa  procure,  par 
laquelle  il  csloit  seul  auetorisé  pour  traicter,  et  puysqu'ainsi  esioit,  ne  convenoil  pour 
la  réputation  de  leur  Royne  que  lesdicls  conseillier  Fonck  et  secrétaire  de  la  Torre  ses 
assistans  fussent  assis  avec  luy  et  les  députés  de  ladicte  Royne  pour  traicter,  mais  qu'il 
se  pouroit  ayder  de  leur  conseil,  si  bon  luy  scmbloit,  et  point  aullrement,  et  que  à 
ceste  fin  leur  seroit  assigné  lieu  auprès  de  luy  sur  un  bancq  à  part. 

Et  doublant  ledict  Marquis  que  (en  conleslant  sur  ce  avec  eulx)  sa  négociation  eût 
peult  estre  retardée,  a  esté  constrainct  (pour  ung  myeulx)  de  condesendre  à  leur  opi- 
nion, et  ainsi  se  sont  mis  à  asseoir  :  assçavoir  ledicl  Marquis  seul  d'ung  coslé,  et  les 
susdicls  seigneurs  d'aultre,  et  lesdicts  Haddon  cl  Juge  aussi  sur  ung  bancq  à  part 
arrière  lesdicls  seigneurs.  Et,  ce  faict,  ledict  Sicel  a  demande  audict  Marquis  par  diverses 
fois  s'il  navoit  aullre  procure  ou  mandai  que  celluy  par  luy  exhibe,  et,  disant  que  non 
et  qu'il  avoit  déclairé  |)laincment  sa  charge  à  ladicte  Royne,  sur  laquelle  il  actendoit  sa 
responce,  icelluy  Sicel  respondit  que  la  Royne  n'estoit  délibérée  (veu  qu'il  n'en  avoit 
aullre)  de  vuyder  les  nouvelles  doléances  sans  les  anehiennes,  comme  ouvertement 
avoit  esté  déclairé  au  conseillier  d'Assonleville  y  envoyé,  en  febvrier  dernier,  par  Son 
Excellence,  et  qu'ils  esloient  bien  marris,  qu'il  n'avoil  plus  ample  povoir.  Sur  quoy 
leur  ayant  esté  respondu  que  les  vielles  querelles  n'avoienl  rien  de  commun  avec  les 
nouvelles  et  que  pour  tant  pour  conserver  et  entretenir  la  bonne  et  anchieime  amityé 
entre  Leurs  Majestés  tant  csiroiiemenl  conjoincles,  estoii  besoing  de  vuyder  première- 
ment les  nouveIKs  et  que  aultres  se  pouroient  terminer  et  résouldre  en  ung  aullre 
temps,  en  continuant  le  dernier  recès  tenu  à  Bruges,  ont  réplicqué  qu'il  esioit  entière- 
ment nécessaire  de  eommencher  des  anehiennes,  desquelles  en  partye  avoient  prins 
source  les  nouvelles,  et  que  plusieurs  notables  griefs  avoient  esté  inférés  à  leurmaisiresse 
et  subjects  depuys  ledit  recés  de  Bruges  cl  contre  ce  que  y  avoit  esté  conclud,  lesquels 
il  faillloit  réparer  avant  toutes  aultres  choses,  et  que  aullrement  il  estoit  bien  à  pré- 
sumer, quant  les  nouvelles  seroient  vuydées  et  qu'il  eût  obtenu  tout  son  prétendu,  ne 
s'en  souchieroit  guaires  des  anehiennes,  et  que  ledict  Marquis  ainsi  feroit,  s'il  esioit  en 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETEKRE.  «69 

leur  lieu.  Et  après  plusieurs  remonsiranccs  cl  insiiinres  faicies  par  lediel  Marquis  et 
ses  assisians  pour  premièrement  vuyder  les  m>uveaulx  griefs,  pour  lesquels  (avec  grand 
scandale  de  tout  le  monde)  le  commerce  cessoil  fiinc  inde,  la  navigation  en  estoit 
suspendue  et  l'iirgent  de  Sa  Mnjcsté,  biens  el  navires  de  ses  suhjects  esloiertt  si  longue- 
ment indeuement  détenus  (\oyanl  que  tout  cecy  ne  prouflicloit  en  riens),  leur  a  enté 
ouvertement  déclairé  que  l'on  ne  vouloii  entrer  avec  eulx  en  idlérieurc  dispute,  et  que 
à  ce  ils  n'y  estoirnt  venus,  mais  dèsiroient  bien  sçavoir  si  ce  qu'ils  avoient  ci-dessus 
dict,  estoit  la  responce  et  finalie  résoluiion  de  la  Royne  sur  sa  demande,  assçavoir 
(ju'elle  ne  vouloit  bcsoingner  sur  lesdictes  nouvelles  doléances,  sans  premièrement 
vuyder  les  anehiennes.  A  quoy  ils  respondirent  que  ouy,  que  néanlmoings  de  rechief 
ils  en  parleroient  à  ladicle  Koyne.  lit  persistant  aulires  fois  ledict  Marquis  pour  avoir 
absolut!'  responce  d'icelle  Royne  sur  sa  demande  et  entendre  eatbégoriqut-menl  sa 
volunté,  assçavoir  s'clle  vouldroit  rcsliliier  l'argent  de  Sa  Majesté,  biens  et  navires  de 
i-cs  subjtcts  ou  non,  et  d'avoir  à  celle  lin  aultre  audience  et  prendre  eongié  d'elle  (non 
qu'il  estoit  (riiiienlion  le  prendre,  mais  pour  par  ce  moyen  les  intimider  el  faire  changer 
d'opinion),  disrent  qu'ils  en  feroieul  rapport  à  leur  maistresse. 

Laquelle  audience  luy  ayant  esté  accordée  le  vi"  jour  de  novembre,  Icdict  Marquis 
luy  a  de  rccliief  sommièremcnl  répété  sa  charge  et  quant  lemonslré  ce  qu'avoit  esté 
faiet  ù  l'assamblée  tenue  au  pare  avec  ses  députés  et  qu'il  avoit  requis  ceste  troisiesme 
audience  pour  entendre  de  sa  bouche  sa  dernière  résolution  sur  sadicle  demande. 

A  quoy  clic  luy  dict  qu'elle  avoit  l'nicl  venir  au  Conseil  sa  procure  et  que  luy  avoit 
esté  laicl  rapport  qu'elle  s'extendoil  seulUnient  aux  nouvelles  doléances  et  point  pour 
vuyder  les  anehiennes,  ce  qu'elle  n'eust  jamais  pensé,  et  mcsmes  estoit  esl>ahyc  qu'il 
avoit  esté  envoyé  vers  elle  avec  tant  limitée  auctorilé,  consistant  seullement  en  deux 
points,  assçavoir  de  répéter  l'argent  de  Sa  Majesté  et  la  restitution  des  biens  et  navires 
de  ses  subjects,  sans  faire  aulcune  mention  de  povoir  vuyder  les  doléances  qu'elle 
pouroit  faire  de  l'oultraige  faict  à  sts  subjects,  ayans  si  injurieusement  et  hosiillcment 
esté  traictés  par  Son  Excellence  en  leurs  personnes  et  biens,  comme  en  plaine  guerre, 
desquels  oultraiges  cl  injures  elle  entendoit  axant  toute  œuvre  esire  réparée,  disant 
davaniaige  que  luy  scmbloit  que  l'on  l'avoii  envoyé  là  pour  iraicter  seullement  des 
alFaires  des  marclians.  Et  considéré  qu'il  n'avoit  aultre  charge  (dont  elle  estoit  très- 
marye)  il  estoit  tout  évident  que  scroil  payiu>  perdue  d'ciitrer  avec  luy  en  nulcun 
traicté,  et  que  sans  plus  ample  procure  elle  ne  luy  povoil  aultremcnl  déclaircr  sa  linalle 
résolution  sur  ladicte  demande. 

A  quoy  luy  fut  respondu  (|ue  (à  sa  correction)  ladicte  procure  estoit  ample  asseï 

pour  traicler  de  toutes  nouvelles  querelles,  mais  point  des  anehiennes  touchant  l'entre- 

cours,  comme  n'ayans  riens  de  commun  avec  lesdictes  nouvclh  s,  comme  luy  avoit  par 

diverses  et   ilératifves  l'ois  assez  esté  déclairé,  persistant  à  tant  qu'il  n'avoit  aidcune 

Tome  V.  7i 


o70  RELATIONS  POLITIQI  ES 

doiibte  de  sa  pnyss.nncc  et  auciorité  pour  traicter  de  lou(es  nouvelles  querelles,  el  que 
ce  se  jiouroit  évidemmeni  veoir  par  le  contenu  de  ladiclc  procure,  s'il  luy  piairoit  la 
faire  rcveoir  et  commeclrc  quelques  ungs  de  son  Conseil  pour  sur  ce  communicquer 
de  recliief  par  ensuyte. 

Kt  disant  ladicle  Koyne  qu'elle  en  esloit  contente,  combien  que  on  luy  avoit  faict  rap- 
port qu'il  navoit  que  simple  povoir,  tel  que  ey-dcssus,  mesmement  qu'il  avoit  déclairc 
à  ses  députés,  audiet  pare,  qu'il  n'avoit  aullre  charge  que  de  répéter  l'argent  de 
Sadice  Mejesié,  biens  et  navires  de  ses  subjecis  et  d'entendre  sur  ce  sa  responce,  luy 
fut  respondu  qu'il  estoit  ainsi,  mais  que  hors  de  ce  n'cstoit  à  inférer  qu'il  n'eus!  procure 
(sadieie  responce  oye)  de  iraiclcr  de  toutes  nouvelles  querelles,  si  luy  eût  pleut  à  ce 
entendre. 

Ladicte  Hoync  demanda  après  audiet  Marquis  comment  il  la  pouroil  asscurer  que 
pour  l'advenir  on  ne  traieieroit  plus  sesdicts  subjecis  au  Pays-Bas  conim'il  avoicnt  esté 
par  ces  derniers  arrests. 

A  ce  luy  fut  respondu  que  de  ce  on  les  pouroit  très-bien  asseurer  par  le  Iraicté  à  faire 
et  que  leur  seroit  donnée  telle  asscuranee,  dont  avec  raison  elle  pouroit  avoir  entière 
satisfaction,  et  que,  si  sadicte  procure  ne  fût  trouvée  à  ce  baslanie,  qu'il  en  feroit  venir 
une  aultre  plus  ample,  et  mesmes  que  Son  Excellence  (si  besoing  fût)  feroit  ratidier 
tout  son  besoingné  par  Sadicte  Majesté. 

Finablement,  après  certains  propos  à  ce  servans,  ayant  par  trois  ou  quatre  fois 
demandé  à  ladicte  Uoyne  s'elle  entendoit  traicter  ceste  fois  sur  les  nouvelles  doléances 
dung  cosié  et  d'aultre,  dicl  une  fois  que  ouy  el  après  qu'elle  vouloit  traicter  des  nou- 
velles et  ancliiennes  ensemble,  sans  lors  faire  mention  des  entrecours,  dont  ne  se  povoit 
sur  ce  arrester  grand  fondement,  donnant  néantmoings  quelque  peu  d'espoir,  en  cas  que 
sadicte  procure  fût  trouvée  soullisante  pour  traicter  de  toutes  querelles  nouvelles,  que 
la  négociation  pouroit  sortir  quelque  bon  succès  et  eiïect.  Et  pour  conclusion  dicl 
qu'endéans  deux  ou  trois  jours  elle  dépuleroit  aulcuns  de  son  Conseil  gens  de  lettres 
pour  communicquer  de  recliief  sur  la  souflisance  de  ladicte  procure. 

Suyvanl  quoy,  le  jour  de  S'-Marlin  lediet  Marquis  s'est  retrouvé  avec  ses  assistans 
audiet  parc,  où  pareillement  se  sont  trouvés  Milort  Kipper  el  le  Marquis  de  Noir- 
tampton,  accompaignés  des  docteurs  Haddon  et  Juge  de  l'Admiralité,  et  après  eiilx  eslre 
assis,  comme  à  la  première  communication  y  tenue,  lediet  Haddon,  portant  la  parolle, 
dicl  que  les  seigneurs  y  jirésens  avoient  charge  de  la  Royne  de  demander  si  lediet 
Marquis  n'avoit  plus  ample  procure  pour  traicter  que  celle  qu'il  avoit  jusques  oires 
exhibée.  El,  respondani,  dict  qu'il  n'cstoit  à  présent  question  d'exhiber  plus  ample 
procure,  mais  de  faire  apparoir  de  la  soufllsance  de  celle  qu'il  avoit,  et  pour  ce  faire 
disoit  qu'elle  avoit  prins  fondement  sur  les  leltres  par  ladicle  Royne  escriptes,  au  mois 
de  janvier  dernier,  à  Sa  Majesté,  plaines  de  toute  bonne  aiïection  et  amilyé,  ne  faisant 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEKRE.  571 

iiieiKion  (l'aiillics  querelles  que  di's  arrcsls  faicls  au  Pays-Bas  par  Son  Excellence, 
en  rejeciant  lu  coulpe  à  ranibassadeur  don  Guérau,  el  que  sur  lesdicles  lettres 
Sadicte  Majesté,  pour  conserver  et  maintenir  la  réciprocque  amitié  (par  les  am-cstres 
de  Leurs  Majestés  si  longues  années  inviolaMemenl  observée)  et  procédant  de  sincère 
el  bonne  foy,  avoii  donné  |)Ovoir  bien  ample  et  tel  qu'il  estoit  requis  à  Son  Excellence 
pour  trnicter  et  accorder  sur  lesdicts  arrests  el  choses  en  dépendantes  avec  clause  de 
subslilulion,  en  vertu  de  laquelle  Sadicte  Excellence  l'avoil  substitué  en  son  lieu  avec 
le  mesmes  povoir,  sans  riens  en  réserver,  en  y  adjouslant,  si  ludicte  Royne  par  sesdicles 
lettres  se  fijl  dolue  d'aultres  querelles  précédentes,  que  Sadicte  Majesté  n'eusl  failly 
donner  povoir  pour  aussi  iraicter  d'ieellcs,  soustenanl  à  lanl  ladicte  proeuraiion  |)our 
avoir  esté  despeschée  en  conformité  dcsdiclcs  lettres  de  la  Royne  estre  plus  que  soufli- 
sanle  pour  iraicter  de  toutes  querelles  que  d'ung  costé  et  (Paultre  se  puuroieni  faire 
touchant  les  arrcsls  y  mentionnés,  en  y  adjouslant  aussi  que  icellc  Sa  Majesté,  voyant 
si  aimables  el  sincères  lettres  de  ladicte  Royne,  ne  povoit  soubçonncr  qu'elle  en  eust 
voulu  faire  d'aultres,  requérant  à  tant  que,  tout  eecy  considéré  et  mesmement  la  vali- 
dité de  ladicte  procure,  le  bon  plaisir  d'icelle  Royne  fût  (l'entendre  audict  traictéet  faire 
restituer  à  Sa  Majesté  son  argent,  biens  cl  navires  des  subjects  d'icelle  si  longuement 
détenus,  aussy  de  reslablir  la  navigiiliou  el  commerce  accousiumés,  tant  désirés  par  les 
subjects  de  Leurs  Majestés,  et  à  celle  fin  liquider  premièremenl  les  querelles  à  l'occa- 
sion que  dessus  suscitées,  cl  choses  en  dépendantes,  el  que,  iccllcs  vuydées,  si  la  Royne 
vouloil  pro|)oser  aulires  nouvelles  qiieiellcs,  sur  choses  advenues  devant  lesJicts  arrests, 
qu'à  ce  se  pouroil  par  le  iraicté  à  faire  assigner  quelque  journée,  à  laquelle  les  députés 
de  Leurs  Majestés  [louroient  venir  furnis  de  procuration  à  ce  soullisante  et  pertinente, 
se  faisant  forl  ledict  Marquis  qu'à  ce  Sa  Majesté  condcscendroil  volunliers,  comme  elle 
n'avoit  oncques  (en  semblable  cas)  faicl  aulcune  diflicullé,  en  ayant  esté  requise. 

Sur  quoy  ledict  lladdon  dict  que  ladicte  Royne  leur  avoit  donné  charge  de  luy 
déclairer  qu'elle  ne  povoit  commenchcr  des  nouvelles  querelles  causées  par  lesdicts 
arrests,  sans  liquider  par  ung  mesnics  volume  celles  qu'elle  cnlcndoit  proposer  de  sot« 
costé  de  plus  grande  importance  que  n'esloicnt  les  injures  inférées  à  ses  ^ubjccts  par 
les  arrests  faicls  audict  Pays-Bas,  el  que  au  présent  iraicté  on  debvoit  oyr  le» 
doléances  des  partyes  hiiic  iiide  et  iccllcs  vuyder  sur  le  pied,  comm'il  avoit  esté  faict  à 
la  communication  tenue  à  Bruges  l'an  LW  et  LXVI,  où  il  avoil  esté  img  des  députés  • 
ec  que  pour  le  présent  ne  se  povoit  faire,  veu  qu'il  n'avoit  procuration  à  ce  soutlisanle, 
mais  seulement  touchant  lesdicts  arrests.  Et  persistant  lousjours  ledid  Marquis  qu'il 
convenoit  premièrement  traieler  des  nouvelles  ayans  prins  source  desdicis  arrests, 
veu  nicsnies  que  la  Uoyne  par  sesdicles  lettres  ne  s'en  csioil  doulu  d'aultres,  cl  ce  leur 
ayans  este  réitéré  à  diverses  fois,  mesmement  qu'il  ne  pensoit  qu'ils  vouloient  qu'il  eùl 
opinion  ieeulx  arrests  avoir  par  eulx  esté  faiets  pour  quelque  sinistre  intention  précé- 


572  UELAIIOiNS  POLITIQUES 

dente,  usanf  aussi  d'aultrcs  propos  à  ce  seivans,  à  la  (in  les  requisl  de  rechief  de,  pour 
le  bien  commun  des  deux  pa)s  et  subjecls  d'iceuix,  vouloir  tenir  la  bonne  main  vers 
leur  maislresse  adiin  d'entrer  audiel  Iraiclé  en  vertu  de  la  susdictc  procure,  aullrement 
s'il  falloil  envoyer  en  Kspaigne  pour  en  avoir  plus  ample  (comm'ils  désiroient)  que 
icelle  pour  la  longue  dislance  du  lieu  et  aullres  incommodités  qui  pouroient  survenir, 
ne  se  pouroil  obtenir  de  long  temps,  pendant  lequel  les  biens  des  subjecls  de  Sadicte 
Majesté  se  pouroient  de  plus  en  plus  corrompre  et  aller  à  néant,  et  ne  seroil  raisonnable 
qu'ils  dcmeiirassenl  eneoires  si  long  temps  en  leurs  mains,  ny  niesmes  qu'il  leit  là  si 
long  séjour,  sans  riens  faire,  en  attendant  icelle.  Lesquelles  raisons  par  lesdicts  sei- 
gneurs oyes  et  voyant  le  constant  maintien  dudict  Marquis  et  de  sesdicts  assislans, 
disrent  qu'ils  en  feroicnt  voluntiers  rapport  à  la  Royne,  et  que,  quant  à  eulx,  ne  dési- 
roient plus  que  la  conservation  de  l'amitié  de  Leurs  Majestés.  Quoy  oyant,  Icdici 
Marquis  les  requist  luy  faire  entendre  sur  ce  bientost  la  finale  résolution  de  ladicte 
Koyne,  faindant  (pour  donner  tant  plus  de  chaleur  à  la  présente  négociation)  que  s'il 
n'y  avoil  apparence  de  passer  oullre  audici  iraiclé  sans  avoir  nouvelle  procuration,  il 
estoit  délibéré  (considéré  le  repos  et  pacidication  de  l'Estat  du  Pays-Bas)  se  transporter 
en  Espaigne  pour  y  aller  servir  Sa  Majesté. 

Dimenche  xin"  dudict  mois  de  novembre,  vicndrent  au  logis  dudict  Marquis  les 
susdicts  Haddon  et  Juge  de  l'Admiralité,  disant  ledicl  Haddon  y  esire  envoyés  de  par 
ladicle  lloyne  pour  luy  faire  entendre  sa  linaile  résolution  touchant  la  validité  de  sa 
procure  (sur  laquelle  avoient  esté  tenues  diverses  communications  et  disputes),  disant 
atant  que  ladicte  Royne  ne  l'avoil  trouvée  assez  souilisante  pour  traicler  de  toutes  qucT 
lelles,  tant  nouvelles  que  aultres,  suscitées  peu  avant  les  arrests  en  question,  ny 
mesmement  de  celles  faictes  d'avant  la  détention  des  deniers,  biens  et  navires  faiete  en 
leur  royaulme,  ains  seullement  des  arrests  faicis  après  ladicte  détenlion,  et  qu'elle  dési- 
roit  pourveoir  à  toutes  querelles  présentes,  passées  et  fulures,  et  qu'il  déplaisoit  mer- 
veilleusement à  ladicte  Royne  et  à  tous  ceulx  de  son  Conseil  de  l'invalidité  de  ladicle 
procure  pour  povoir  traieter  de  toutes  choses,  ei  que  à  lant  elle  n'estoit  d'inlention 
d'entier  avec  luy  en  aulcun  iraicté  laiii  (|ue  luy  eu  apporteroit  plus  ample,  en  y 
adjousiant  qu'il  oseroil  gaiger  par  son  âme  que  le  Roy  ne  povoit  plus  désirer  la  paeif- 
fication  desdietcs  querelles  et  conmiune  amityé  que  ladicle  Royne,  à  quoy  elle  seroit 
tousjours  presie,  quant  luy  seroil  apporié  mandai  et  povoir  à  ce  soullisant,  en  y 
adjousiant  aussy  pour  le  dernier  que,  si  sur  ladicle  résolution  ledicl  Marquis  désiroii 
entendre  la  verbale  résolution  de  ladicte  Royne,  qu'elle  luy  donneroit  volunliers  à  ce 
audience. 

Laquelle  résolution  entendue,  combien  qu'il  sembloit  audici  Marquis  et  à  sesdicis 
assislans  qu'ils  proufliteroient  peu  ou  riens  à  la  débatre,  si  ont-ils  par  les  mesnies 
moyens  allégués  audiet  pare  et  aultres  raisons  que  l'occasion  des   propos  susdicts 


DKS  PAYS-BAS  ET  DE  L'AÎNGLETEKHE.  «73 

iufçgéroienl  et  ailministroionl,  derechiif  sotistcmi  In  soiillisance  de  ladicie  proeiire, 
lesi|U('ls  ledicl  Haddoii  n'a  voulu  débalre,  mais  seullcment  persisté  qu'il  n'en  axoit 
aultrc  ciiai(?e,  ny  d'eiilier  sur  ladicte  rcsoluiion  en  dispute.  El  leur  ayant  esté  demandi^ 
quelle  aultre  procure  et  sur  quelles  querelles  (dont  ils  s(!  disoient  tant  estre  iirv\é*) 
ils  la  deinandoieni,  respondirent  qu'ils  la  re(|Ucroienl  générale  pour  Iraieter  de  touteii, 
comme  Ton  avoil  accouslimié  de  faire  en  tous  traiclés,  sans  toiilesfois  eu  vouloir  spécif- 
lier  aulcunes  pjn  liculièreineui,  disant  senllcmetit  qu'il  les  pouroit  demander  à  ludicie 
Uoyne,  que,  quant  à  eulx,  n'avoient  de  ce  auleune  particulière  charge. 

Jeudi  xvij"  dudici  mois,  ledict  Marquis,  présens  sesdicis  assistans,  se  lrou\ant  vers 
ladicte  Uoyne,  luy  remonstrà  ce  que  les  susdiets  iladdon  et  Juge  de  l'Admiralité  luy 
avoient  déclairé  de  sa  pari,  assçavoir  qu'elle  n'avoil  trouvé  sa  procuration  souflisanle,  et 
que  pour  tant  elle  n'estoit  délibérée  de  traicler  avec  luy,  disant,  combien  qu'en  ce  il  leur 
adjoustoit  foy,  toutesfois  désiroit  le  rnesmes  entendre  de  sa  bouche. 

A  quoy  elle  luy  dict  que  pour  n'avoir  esté  trouvé  sadicle  procure  soufli<nnie  pour 
traicler  des  vielles  querelles,  comme  es  précédentes  audiences  elle  luy  avoii  assez  dict 
et  laict  dire,  elle  ne  povoil  traicler  avec  luy.  El,  non  obstant  qu'il  luv  fût  de  reehief  diel 
et  remonstré  que  sadicle  procure  esloit  plus  que  souflisanle  pour  iraieter  de  toutes 
querelles,  dont  elle  s'esloil  plainete  par  ses  letlres  du  mois  de  janvier  dernier  loiirbani 
les  arresls  faiels  audict  Pays-Bas,  et  que,  conformément  au  contenu  d'icelles.  Sa  Majesté 
avoit  (ail  despestber  laiiiclc  procure,  et  luy  ayant  esié  répéié,  quasi  de  mot  à  aultre,  la 
teneur  dcsdicles  lelires,  pour  la  faire  cognoisire  et  niecire  en  son  lort,  aussy  non  obstant 
aultres  remonsirances  et  bonnes  raisons  à  ce  dictes  et  alléguées,  mesmes  que  lediot 
Marquis  se  soit  aydé  du  reeés  de  la  comnmnieation  de  Bruges  disposant  que  si  quelque 
chose  esloil  faicte  ou  se  faisoil  contre  les  prouK-sses,  l'on  seroil  tenu  de  le  réparer  et 
romédicr  incontinent  selon  les  loix  et  enireeours,  requérant  que  selon  ieelle  on  voul- 
droil  remédier  toutes  choses,  elle  a  toujours  persisté  fort  et  ferme  en  son  propos  de 
non  vouloir  entrer  en  aulcun  traiclé  avec  luy,  sans  avoir  plus  ample  et  plus  générale 
procure.  Et  luy  ayant  esté  demandé  desquelles  querelles  et  depuys  quel  temps  elle 
vouluit  et  cntendoit  ladicte  iirocure  se  debvoir  exiendre,  dict  que  de  diverses,  mesme- 
ment  des  griefs  advenus  dois  son  advcnement  à  la  couronne,  assçavoir  de  x  ou  xi  ans 
en  çà.  Et  luy  ayant  esté  réplicqué  que  de  si  long  temps  elle  ne  s'en  povoit  plain<lre, 
de  tant  qu'en  la  comnmnicalion  tenue  audict  Bruges  nulles  ou  bien  peu  de  querelles 
avoient  lors  esté  faictes  ou  proposées  de  sa  pari  ou  de  ses  subjects,  et  s'elle  en  eût  eu 
aulcunes  de  si  longues  années,  que  icelles  lors  fussent  esté  mises  en  avant,  mesmes  luy 
ayant  esté  remonstré  que  ieelle  communication  de  Bruges  avoit  esté  instituée  el 
accordée  à  loccasion  des  doléances  des  subjects  dudict  Pays-Bas,  et  point  à  la  reqiiesie 
de  sesdicis  subjects,  et  que  par  la  suspension  de  ladicte  eommimiration  iceulx  se.s 
subjects  ne  se  povoienl  raisonnablement  plaindre,  comme  nullement  intéressés,  mais 


574  RELATIONS  POLITIQUES 

que  au  contraire  lesdicls  subjects  du  Pays-Bas  s'en  pouroicnl  plaindre.  Et  luy  ayant 
aussi  esté  dict  que  l'on  ne  povoit  comprendre  de  quels  griefs  elle  se  povoit  ou  vouloil 
|)laindre,  de  tant  qu'il  leur  sembloit  qu'à  peu  de  raison  elle  se  pouroit  plaindre  d'auU 
cunes  vielles  querelles,  car  aullrcment  elle  debvroit  nécessairement  confesser  que  les 
arrests  par  elle  fnicls  avoient  procédé  à  cause  des  vieulx  griefs,  en  quoy  elle  cxcuseroit 
Son  Excellence  et  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  de  n'avoir  esté  les  premiers  arreslans, 
combien  qu'elle  vouloit  maintenir  le  eonlraire.  Et,  quant  aux  griefs  qu'elle  pouroit 
quereller  avoir  esté  faicls  en  Espaigne  à  aulcuiis  ses  subjects  y  punis  pour  avoir  porté 
plusieurs  livres  héréticques  enclos  en  tonneaulx  parmy  quelques  bonnes  marchandises, 
elle  poroit  sçavoir,  si  semblable  chose  fût  advenue  en  son  royauhne,  comment  elle  en 
uscroit,  et  que  Sa  Majesté  ne  se  mesloil  du  faicl  de  l'Inquisition,  et  que,  si  srsdicis  sub- 
jects vouloicnt  vivre  en  Espaigne  sans  faire  scandale,  le  pouroicnt  faire  sans  nulcunc 
moleste.  Elle,  comme  à  demye  eslonnée,  ne  sçavoit  que  dire  sur  tout  ce  que  dict  est, 
sinon  de  dire  qu'elle  se  vouloit  quereller  d'auleuns  griefs  à  elle  ou  scsdicts  subjects 
inférés  depuis  deux  ou  trois  ans  en  cà,  sans  en  parlicnlarizer  aulcuns.  Et  pour  dire 
vray,  elle  se  trouva  assez  empeschée  pour  se  déscnveloper  des  argumens  susdicts 
tellement  (ju'elle  ne  se  sçavoit  contenir  en  sa  place,  se  changeant  de  l'une  à  l'autre 
Cl  proférant  quelques  parolles  mal  combinées  et  peu  à  propos.  Quoy  par  ledict  Marquis 
apperçu,  pour  non  la  irriter  davantaigc,  changeant  propos,  luy  demanda  s'elle  estoit 
doncqucs  contente  qu'il  escripvil  à  Son  Excellence  sa  susdictc  résolution,  pour  en 
advenir  Sa  Majesté,  sur  quoy  elle  dict  que  ouy,  el  qu'elle-mcsmes  estoit  d'intention 
déans  deux  ou  trois  jours  en  escripre  et  envoyer  le  tout  à  Sadicte  Majesté.  Et  luy 
demandant  que  devicndroit  cependant  l'argent  de  Sa  Majesté,  veu  qu'il  esloilà  doubter 
que  la  responce  ne  viendroil  si  tosl  d'Espaigne,  respondit  qu'elle  avoit  bonnes  preuves 
et  cnseignemens  que  ledict  argent  n'apparlenoit  à  Sadicte  Majesté,  ains  aux  marchans. 
Et  rcplicquant  que  Sadiile  Majesté,  par  ses  lettres  à  elle  escriptes  et  procuration  envoyée 
pour  Iraicter  sur  ces  arrests,  tesmoingnoit  et  affermoit  le  contraire,  et  qu'elle  debvoit 
plustost  adjouster  foy  à  Sadicte  Majesté  que  à  quelques  aullres  telles  quelles  preuves, 
dicl  que  de  maintenir  que  ledict  argent  appcrtcnoit  à  Sa  Majesté  se  povoit  entendre 
que  lors  il  apperlicndroit  à  Sadicte  Majesté  quant  les  marchans  avec  lesquels  on  povoit 
avoir  traicté,  l'auroient  livré  en  Anvers  ou  ailleurs  au  Pays-Bas,  mais  que  à  la  vérité 
eile  sçavoit  bien  le  contraire,  et  que,  au  commcnchemenl  de  la  détention  desdicts  deniers, 
aulcuns  marchans,  pour  le  saulver  par  quelque  moyen  que  ce  fût,  avoient  soustenii 
icclluy  leur  appcrtenir,  ce  qu'elle  avoit  déclairé  lors  à  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  qui 
le  venoil  demander  comme  argent  appcrtenant  à  icelle  Sa  Majesté,  adfin  qu'il  désistasl 
de  sa  ponrsuyte  en  la  qualité  qu'il  faisoit,  et  luy  dicl  qu'elle  s'en  vouloit  informer  et 
qu'il  retournasl  vers  elle  déans  quatre  jours  pour  luy  en  donner  pertinente  responce, 
de  tant  qu'elle  estoit  d'intention  de  chastier  lesdicts  marchans,  en  cas  qu'ils  eussent 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LANGLEÏEKKE  575 

contre  \('rité  soiisieiiu  ledict  argent  leur  upparicnir,  et  pour  auissy,  s'elle  irouvoil 
ieelluy  appertenir  à  eiilx,  aicordcr  avec  eiilx  pour  s'en  servir  un  an  ou  deux  en  payant 
leur  imérest,  disant  que,  avant  l'cxpiiaiion  desdicts  quatre  jours  et  le  retour  dudiel 
Ambassadeur,  elle  a\oit  esté  adverlye  (|ue  les  personnes  el  biens  de  ses  sulijeet» 
avoicnt  esté  injurieuscment  et  hosiillenieni  arresiés  el  iraiclés  en  Anvers,  et  que  sans 
eela  elle  n'avoit  oncques  pense  de  retenir  ledict  argeni,  ains,  s'elle  l'eut  irouvé  eslre  <le 
hadicte  Majesté,  le  faire  convoyer  par  ses  propies  navires  de  guerre  en  sccurté  là  part 
où  elle  fût  eslé  requise.  Hors  desciui'ls  propos  il  est  à  doubler,  quant  on  vouidra  par  ey- 
après  traicter  de  la  restitution  dudiel  argent,  qu'ils  trouveront  facillcmeni  manière 
et  preuve  pour  maintenir  que  ledict  argent  appartient  aux  marchans  et  point  h 
Sa  Majesté.  Et  voyant  ledict  Marquis  que  ladicte  Iloyne  se  tenoit  ferme  en  son  propo», 
feit  signe  à  ses  assistans  d'eulx  retirer  quelque  peu  à  part  (mais  point  si  long  qu'ils  ne 
peussent  auicunemenl  sentir  ses  propos).  Quoy  voyant  la  Royne  se  retira  aussi  quelque 
peu  en  arrière.  Lors  l'approchant,  luy  rcmoiislra  qu'elle  ne  se  debvoii  laisser  abuser 
de  ceulx  qui  luy  avoicnt  persuadé  et  mené  à  ladicte  résolution  de  non  vouloir  iraietir 
avec  luy,  sans  aulire  procure,  tant  contraire  à  l'expectalion  du  Roy  son  bon  frère,  ce 
qu'elle  debvoit  penser  ce  que  le  reffus  d'une  chose  si  juste  et  si  notoirement  contre  les 
Iraictés  povoit  importer,  et  combien  le  moindre  prince  du  monde  s'en  vouldroit  reseniir, 
tant  plus  ung  prince  tel  que  Sa  Majesté,  la(]uelle  auroit  par  là  trop  de  maliérede  croire 
qu'elle  ne  faisoii  compte  de  son  amityé  et  alliance,  ny  des  Iraiclés  qu'ils  ont  par 
ensemble,  bien  au  contraire  de  (C  que  ses  prédécesseurs  aiilresfois  ont  estimé,  comme 
Sa  Majesté  confioit  qu'elle  la  fera  encoires  et  qu'elle  vouidra  entretenir  paix  el  amityé 
avec  luy,  qui  luy  esloit  si  estroietemenl  allyé  cl  de  qui  elle  ne  peult  dire  avoir  rcccu 
juste  matière  de  déplaisir,  mais  au  contraire  toute  faveur,  amityé  et  biciifaicis,  que  ne 
méritent  eslre  mis  en  oubly,  et  qu'elle  ne  se  debvoit  point  laisser  abuser  de  cculx  qui 
luy  vouidroitiu  rendre  la  grandeur  de  Sa  Majesté  suspecte,  mais  considérer  que  tant 
plus  puyssans  amys  et  considérés  qu'elle  avoit,  tant  plus  se  debvoit-elle  tenir  pour 
asscurée  cl  que,  si  elle  vouloit  l)ien  réduire  à  mémoire  toutes  les  actions  de  Sa  Majesté, 
trouvcroit  que  icelle  s'estoit  toujours  contentée  du  sien,  sans  jamais  avoir  empiété  ung 
pied  de  terre  sur  son  voisin,  quelles  occasions  qu'elle  en  ait  eu  et  ait  encoires  de  se 
venger  des  anehiennes  ennemilyés,  s'il  esloit  aultre,  et  que  enfin  elle  se  debvoit  sou- 
venir que  cecy  louclioit  plus  à  elle  que  à  eeulx  de  son  Conseil,  el  que  ses  eonseilliers 
la  pouvoitnt  mectre  en  tel  parquet,  dont  après  ne  la  sçauroient  retirer,  quant  ils  voul- 
droient,  qui  ne  cherehoienl  que  leur  particulier  proulllet  et  gasier  ce  qu'ils  avoieni 
encommenehé  pour  avoir  tant  plus  grand  part  au  gastcau  ou  butin.  Kl  soubçonnani 
ladicte  Iloyne  qu'en  ce  on  vouloit  noter  et  inculper  son  Secréiaire  Sieel  (lors  non  ' 
présent  à  cause  de  quelque  son  indisposition  el  par  qui  elle  se  laisse  lout  gouverner), 
dicl  qu'elle  ne  se  eonseilloit  en  cest  affaire  avec  personne,  et  que  ledict  Sicel,  nv  le 


:)76  RELATIOINS  POLITIQUES 

rnilort  Kippcr  son  beau-frère  n'en  estoient  à  coulper,  et  (luelle  n'estoit  si  peu  poiirveue 
de  sens  qu'elle  u'entendoil,  quant  Icdicl  Marquis  eust  obtenu  d'elle  tout  son  prétendu, 
(|ue  ne  luy  seroil  faictc  aulcune  raison  des  griefs  et  injures  à  elle  et  sesdicls  subjects 
inférés.  A  quoy  luy  fut  respondu  qu'il  ne  dénommoit  personne,  mais  qu'il  s'estoit  très- 
bien  apperceu  de  la  façon  de  faire  d'aulcuns  du  Conseil,  lorsqu'il  estoit  question  de 
visiter  la  procuration  de  Sa  Majesté,  et  comment  lors  aulciuis  vouloient  mectre  en 
doubte  la  signature  de  Sadicte  Majesté,  chose  indigne  cl  nullement  cliéanle  entre 
princes  tant  amys  et  si  estroiclenient  eotijoincis.  El,  quant  aux  griefs  dont  elle  doubtoit 
ne  luy  seroil  faicte  raison,  dict  qu'eslanl  venu  si  avant  ne  fauldroit  quelque  bon  moyen 
pour  Us  appaiser  et  vuydcr  à  son  conlenlemenl  et  de  ses  subjects.  Luy  dict  aussy  que 
le  bruycl  courroit  par  sa  Court  que  non-seullement  sa  procure  n'estoit  souflisante  pour 
iraicler,  mais  qu'il  l'auroil  faicte  plus  esiroicte,  qu'elle  povoit  tcsmoigncr  aultrement  si 
luy  plaisoit,  car  au  contraire  luy  sembloil  l'avoir  plus  tosl  aulcunemenl  eslargv,  ayant 
offert  de  faire  venir  aultre  procure  pour  iraicter  des  querelles  par  elle  prétendues,  si 
avant  qu'elle  eût  trouvé  quelque  mancquement  ou  faulte  en  la  présente  procure,  et  de 
faire  ratidier  (si  besoing  fût)  toute  sa  négociation  par  Sa  Majesté  et  Son  Excellence.  A 
quoy  elle  respondit  que  ceulx  qui  avoienl  semé  ce  bruycl,  en  avoienl  grand  tort,  et 
qu'elle  sçavoit  bien  le  contraire,  et  qu'il  s'estoit  quelque  peu  plus  advanclié  que  ne 
portoii  sadicte  procure. 

Ledici  Marquis  luy  tint  aussy  propos  que  les  biens  et  navires  des  subjects  de 
Sa  Majesté  arresiés  en  son  royaulme  se  gasloienl.  A  quoy  de  prime  face,  avec  couronx, 
dict  qu'elle  eût  voulu  qu'ils  fussent  esté  au  plus  profond  de  la  mer;  mais,  s'en 
repentant,  dict  subitement  que  l'on  les  pouroii  vendre  pour  en  éviter  le  dégast  et  à 
cestc  fin  clioisir  et  députer  de  cba(|ue  costé  trois  personnaiges.  Sur  quoy  luy  estant 
respondu  que  par  ladicte  vendilion  on  feroit  grand  tort  aux  subjects  de  Sadicte  Majesté, 
et  que  ce  seroil  cas  de  grande  conscience,  car  il  estoit  bien  à  présumer  qu'ils  se  ven- 
droicnt  pour  une  picclie  de  pain  et  que  ce  qiu'  vauldroil  cent,  se  vendroit  pour  dix  ou 
vingt,  au  grand  intérest  de  leurs  maisires,  mais  luy  sembloil  qu'il  vailloil  myeulx  les 
faire  rendre  à  leurs  patrons.  A  quoy  elle  dict  que  jamais  elle  ne  les  rendroit,  ny  largenl 
aussy,  tant  que  l'on  luy  apporlast  procuration  plus  ample. 

El  n'a  lediet  Marquis  riens  oublyé  en  cesle  secrète  communication  avec  la  Royne, 
(jue  dura  plus  de  demye-heure,  que  povoit  servir  pour  luy  faire  entendre  (lonlesfois 
avec  décente  modeste)  son  tort,  cl  mesmes  luy  dict  ouvertement  que  ses  actions  estoient 
contraires  à  ses  bonnes  parolles,  et  qu'il  vailloil  myeulx  en  parler  moings  el  avoir  plus 
de  faict,  pour  se  justilTier  devant  tout  le  monde  (comme  auliresfois  elle  avoit  dict  de 
vouloir  faire.) 

Et  prenant  congié  d'elle  et  requérant  passeport  pour  dépescher  ung  courrier  pour 
advenir  Son  Exellencc  de  la  siisdicle  sa  résolution,  respondit  qu'elle  pensoit  que  luy- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L■A^GLETERKE.  «77 

int'sines  eiist  voulu  fnire  rapport  de  bouche  de  son  besoingiié,  et,  veu  (]u'il  estoil  délibéré 
encoirrs  arresler  là  eu  aUendant  la  respoute  de  Son  Excellence,  elle  en  estoil  irès- 
contenteet  que  ce  pendant  elle  ne  le  iraicteroil  plus  eu  commissaire,  mais  en  Cbappiii 
Vitelli. 

Certains  jours  après  lediet  congié,  ayant  esté  rapporté  audit  Manfuis  (en  la  présence 
de  ses  assislans)  par  uiig  Aserbo  Velutelli,  marchant  lucquois,  doineuraut  à  Londres, 
(par  eharjje  du  eoiile  de  Leyce,«lre),  que  l'on  avoit  grand  inescontentemeni  de  luy  en  la 
Court,  pour  ce  que  le  capitaine  de  la  Tour  dudiet  Londres  avoil  diel  et  affermé  à  la 
Royne,  et  mcsmes  vouloit  engaiger  sa  teste  que  lediet  Marquis  avoit  levé  audiet  Londres 
glande  et  excessive  somme  d'argent  pour  s^ecourir  les  rebelles  du  quartier  du  Noort, 
icelluy  Marquis,  pour  sçavoir  la  \érilc  dudiet  rapport,  ayant  sur  ce  envoyé  vers  lediet 
Conte,  entendit  (|ue  ledit  bniyel  estoil  tel  el  davanlaige  (|ue  la  Royne  esioit  bien  infor- 
n)ée  qu'il  avoit  secrète  intelligence  avec  lesdicts  rebelles,  cl  que  on  le  vouloit  inculper 
de  la  rébellion  desdieis  du  quartier  du  Noort,  comme  siiseitce  depuys  son  arrivée  audiet 
royaiiime,  disant  lediet  Conte  qu'd  esioit  mary  dudiet  brtiyel,  mais  n'y  adjoustoil  foy.  Et 
suyvanlce,  dimcnehe  xxvij"  de  novembre,  sur  les  cincq  heures  du  soir,  vint  vers  IcJict 
Marquis  ungdcs  frères  de  Milort  Cobliam,  disant  avoir  charge  de  par  messeigneurs  du 
Conseil  pour  luy  dcelairer  (jue  la  Uoyne  estoil  très-bien  informée  du  secours  d'argent 
par  luy  envoyé  ausdieis  rebellies  el  de  la  secrète  intclligenee  (|u'il  avoit  avec  eulx,  le 
requérant  à  tant  et  ordonnant  (considéré  mesmes  que  tout  le  peuple  à  ecste  occasion 
cryoit  d  mnrniuroit  alleneontre  de  lu))  que  pour  éviter  tous  ineonvéniens,  mesmes  le 
péril  de  sa  personne,  il  se  \ouldr(pil  retirer  le  plus  lost  cju'il  jmuroit  hors  dudiet 
royauime,  en  y  adjousiani  qu'il  sçavoil  bien  que  telle  esioil  aussi  la  volunlé<le  la  Royne, 
combien  qu'elle  ne  eroyoit  ce  que  l'on  disoit  de  luy,  mais  ne  povoil  nioiiigs  faire  qu'en 
ec  contenter  ses  subjects  el  peuple,  lesquels  elle  ne  s^auroii  eonlenir,  si  aullrc  chose  que 
bien  luy  en  advenoii,  aussi  qu'elle  estoil  foii  marrye  qu'il  n'avoii  a()porti'  plus  ample 
procuration  pour  traicter  avec  elle,  el  néantmoyns,  toutes  et  quantesfois  il  y  retonrneroit 
et  en'apporieroit  telle,  traicleroit  plus  voluntiers  avec  luy  que  nul  aultre.  Sur  quoy, 
après  eommuniealion  tenue  avec  sesdicts  assislans,  luy  fut  respondu  que  de  tous  ces 
rapports  il  ne  s'en  souehioit  comme  n'en  estant  eoulpablc,  ains  du  tout  innocent,  et  pour 
(iémonstrer  son  innocence  dicl  qu'il  estoit  content  et  renonchoit  à  son  passeport  et  pri- 
vilège d'ambassadeur,  et  que  la  Royne  luy  feit  tailler  la  teste,  si  avec  vérité  il  en  fût 
liouvc  coulpable;  aiiis,  pour  faire  apparoir  du  eoiitiaire  puys(pi'estaiii  là  pour  le  service 
du  Roy  son  maistre  ne  povoit  aller  contre  les  rebelles  de  la  Royne,  offroit  sa  personne 
et  vye  pour  la  dcffendre,  et  à  cesie  fin  se  meetre  (au  besoing)  des  premiers  devant  sa 
Court  en  cas  qu'ils  vinssent  si  nvant.  Kl  quant  5  l,i  charge  et  ordonnanehe  desdicts 
seigneurs  du  Conseil,  diel  qu'il  eroyoit  fermement  (|u'elle  esioit  telle,  et  aussi  la  solunté 
de  ladictc  Royne  eomin'il  disoit.  Néantmoyns,  pour  ce  qu'il  avoit  esté  envoyé  là  |>our 
TowK  V.  73 


978  RELATIONS  POLITIQUES 

iraicler  avec  icelle  Royno  ei  pas  avec  lescliels  du  Conseil,  désiroit  eniendre  de  la  bouche 
de  ladicle  Royne  ou  par  cscripl  si  telle  esloil  sa  volunlé  à  laquelle  il  obéyroit  Ircs- 
volenliers,  comme  de  raison,  aussy  qu'il  attendoit,  endéans  trois  ou  quatre  jours, 
responce  de  Son  Excellence  sur  la  résolution  de  ladiete  Royne,  sans  laquelle  (comme 
il  luy  avoit  esté  enjoinci)  ne  se  vouldroit  voluntiers  partir.  Suppliant  alanl  que  ladicle 
Royne  fût  eonlenle  qu'il  y  dcmcurast  eneoires  (avec  ses  adjoincls  et  sept  ou  liuyct  servi- 
teurs) tant  que  ladicle  rosponce  fût  venue,  offrant,  pour  aulcunement  appaiser  le  mur- 
min'c  du  i)euple,  de  renvoyer  et  faire  passer  la  mer  tous  ses  gentilhommes,  requérant 
de  ceey  faire  rapport  ausdicts  seigneurs  du  Conseil  et  de  le  faire  avoir  audience  di' 
ladicle  Royne  à  la  fin  susdicle. 

Suyvant  ce,  mardy  pénuliiesme  dudict  mois,  ledict  Cobham  retournant  à  l'heure  du 
disné  vers  ledict  Marquis,  luy  dict  avoir  fait  bien  parlicidier  rapport  fi  sa  maistresse  et 
lesdiets  du  Conseil  de  sa  responce  sur  le  message  qu'il  luy  avoil  naguaires  faiel,  et  que 
le  tout  oy,  mesmcs  pour  ce  que  ledict  Marquis  persisloil  n'csire  coulpable  des  rapports 
susdicls,  ladiete  Royne  estoit  eonlenle  qu'il  ne  se  bougeast,  tant  que  la  responce  de 
Son  Excellence  fût  arrivée. 

Le  x'  de  déceuibre,  reccuc  la  susdicle  responce  de  Son  Excellence  et  icelle  commu- 
nicquée  à  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesié  (à  cesie  fin  venu  ledict  jour  de  Londres 
à  Coelbrouck),  entendant  que  Thomas  Fieseo,  marchant  genevois  (ayant  charge  de 
répéter  l'argent  arresié  par  la  Royne),  avoit  eu  pour  responce  du  Conte  de  Leycesire 
qu'il  n'csioit  temps  de  parler  de  la  reslilulion  dudict  argent,  tant  que  ledict  .Marquis 
auroit  rapporté  à  la  Royne  la  responce  de  Son  Excellence,  icclluy  Marquis  par  commun 
advis  a  demandé  jour  d'audience,  lequel  luy  ayant  esté  accordé  pour  le  xv"  dudict  mois 
de  décembre,  se  trouvant  audict  jour  vers  ladiete  Royne,  luy  donna  à  entendre  qu'il 
avoit  receu  responce  de  Son  Excellence,  laquelle  luy  avoit  mandé  qu'elle  ne  luy  povoit 
envoyer  aultre  povoir  qu'elle  n'avoit  receu  d'Espaigne,  et  que  icelluy  avoil  prins  fon- 
dement sur  ses  lettres  escriples  en  janvier  dernier  à  Sadicle  Majesté,  suyvant  lesquelles 
ledict  povoir  avoil  semble  h  Sa  Majesté  souiïire,  cl,  puysqu'elle  avoit  dict  de  vouloir 
envoyer  audict  Espaigne,  elle  y  entendroil  ce  que  luy  seroit  respondu ,  cl,  que  si 
Sa  Majesté  maiidoit  à  Son  Excellence  quelque  chose  de  nouveau  pour  luy  en  advenir 
(ce  qu'elle  pensoil  point),  l'en  advertiroil,  mais  que  Sadicle  Excellence  ne  luy  en  fcroil 
plus  d'instance  et  ne  vouloii  esire  obligé  de  envoyer  ])lus  à  l'occasion  susdicle  vers  elle, 
prenant  avec  ce  congié  d'elle. 

Sur  quoy  ladiete  Royne  dict  qu'elle  avoil  pensé  que  Son  Excellence  luy  debvoit 
avoir  envoyé  plus  ample  procuration  cl  que,  soubs  ecsl  espoir  et  allendanl  .«adiclc 
responce,  elle  avoil  différé  d'escripre  jusqucs  oires  à  Sa  Majesié,  ce  qu'elle  feroit  de 
brief,  y  adjousiani  qu'elle  eusl  bien  désiré  que  tous  les  différens  fussent  esté  appaisés 
avant  son  portement. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  579 

Ce  dit,  Icdiel  Marquis,  voyant  quVIle  ne  hiy  lenoit  aultre  propos,  s'advanciia  à  luy 
dfinandcr  quel  ordre  (;llc  avoil  mis  sur  le  faict  des  pirates,  niesmes  coulx  qui  avoient 
pillé  los  quatre  huickes  (dont  passé  ung  mois  il  luy  en  «voit  parlé),  et  tlli-  avoit  pro- 
mis d'y  remédier  de  sorte  (|ue  Sa  Majesté  en  aiiroil  satisfaction,  et  qu'elle  luy  feroit 
entendre  le  remède  par  elle  y  mis,  lequel  il  n'avoil  eneoires  entendu,  et  le  désirnit 
sçavoir  pour  en  faire  rapport  à  Sadicte  Excellence,  à  son  retour.  A  quoy  elle  diel  qu'elle 
s'en  estoil  informée  et  avoil  entendu  que  lesdicles  liuleques  avoient  esté  pillées  et 
robbées  par  pirates  cscoissois.et  que  deux  d'icculx  esloient  prisonniers  et  qu'ils  s'estoient 
réclamés  d'estre  Anglois,  et  qu'en  vérité  ne  se  trouveroit  jamais  que  ce  avoient  esté  ses 
siibjeets,  lesquels  elle  ne  soullViroit  faires  telles  robberyes.  Apres,  estant  demandé 
«|uelle  seul  lé  les  subjeets  de  Satlicle  Majesté  pouvoient  avoir  si,  d'aventure  par  lempcste 
nu  pour  se  saulver  des  pirates,  ils  fussent  eonstrainels  eulx  retirer  en  ses  ports  et  s'ils 
n'y  pouroicnt  entrer  sans  péril  île  leins  personnes  et  l)iens,  que  aultrement  il  sembloit 
qu'il  vailloit  inyeulx  de  tomber  es  mains  desdiets  pirates  en  ouverte  mer  (desquels  on 
se  pouvoil  raeliapter),  que  d'entrer  en  sesdicts  ports,  où  il  n'y  avoit  jamais  fin,  ny  espoir 
de  recouvrer  le  leur.  A  ce  respondit  qu'elle  ne  trouvoit  raisonnable  que,  en  tel  cas, 
lesdicts  subjeets  de  pardeçà  ne  pouroient  entrer  en  saulveté  en  sesdicts  ports,  moyen- 
nant que  Sa  Majesté  vouidroit  pernieeirc^  le  nie  snies  à  ses  siibjelcs  venans  en  Kspaigne, 
et  que,  ayant  sur  ee  entendu  le  bon  |)laisir  de  Sadieie  Majesté,  elle  s'y  eonformeroit  très- 
vdlentiers.  Kl  demandant  lediel  Marquis  ce  que  se  fcioit  en  attendant  la  responce  de 
Sadicte  Majesté  sur  ee,  et  si  cependant  ladicte  navigation  seroil  elose,  car  pouroit  eslrc 
que  icelle  res|)once  tarderoil  plus  longuement  que  l'on  ne  pensoit,  attendu  niesmes  le 
présent  temps  d'y  ver,  respontlit,  piiysqu'il  failloit  attendre  après  ladicte  responce, 
laquelle  ponvoit  tarder  deux  ou  trois  mois  de  venir,  (|iie  Sa  Majesté  d'ung  mesme  che- 
min pouroit  envoyer  proeuiatiou  ample  pour  traieier  d'une  voye  sur  toutes  querelles, 
ensemble  ceste  ouverture  de  navigation,  et  que  ce  pendant  elle  demeureroil  comme  elle 
esloit  pour  le  présent.  Et  réplicquant  qu'il  ne  seroit  raisonnable  pour  les  subjeets  d'ung 
costé  et  d'autre  de  tenir  si  lonfjuement  ladicte  navigation  elose,  dont  il  désiroil  bien 
Mirée  entendre  plus  à  plain  son  intention,  pour  en  povoir  scureinent  respondre  quant 
requis  en  seroit,  respondit  que,  sans  premièrement  entendre  sur  ce  l'uitenlion  de 
Sadicte  Majesté  et  eslre  asseurée  que  ses  subjeets  pouroient  aussy  librement  naviguer 
et  entrer  ses  ports,  elle  ne  luy  pnvoit  sur  ce  donner  aultre  responce.  Quoy  oyaiil  et 
qu'elle  sembloit  approcher  de  plus  en  plus  à  son  prétendu,  luy  dict  :  Puysqu'clle 
déclairoii  avoir  eu  en  eest  endroit  si  bonne  voliinté,  qu'il  se  faisoil  fort  que  Son  Excel- 
leiiee  asseureroit  en  ee  sesdicts  subjeets,  et  luy  en  bailleroit  telle  asscuranee  que  rai- 
sonnablement elle  pouroit  demander.  Sur  quoy  subitement  elle  respondit  qu'elle  ne 
vonloit  en  ce  avoir  à  faire  avec  Sadicte  Excellence,  et  que  une  fois  ses  .subjeets  avoient 
esté  mal  Iraietés  d'elle,  et  s'en  garderoit  bien  pour  la  seconde  fois  et,  tant  qu'elle  vivroii, 


580  RELATIONS  POLITIQUES 

ne  se  fieroii  plus  fn  elle,  de  qui  loulesfois  elle  n'avoii  mérité  d'esire  ainsi  iraictée.  Kt 
exciisiinl  Icdiet  Marquis  de  ce  Sadielo  Excellence  et  luy  disant  ce  que  luy  scnihloii  à 
ce  convenir  pour  luy  ester  ceste  sinistre  opinion,  elle  ne  s'en  est  aulcuiiement  voulu 
contenter,  confessant  toulesfois  (comme  aultresfois)  que  Sadicle  Excellence  cstoit  uns 
bon  chevalier  et  avoil  faict  irès-lion  service  à  Sadicle  Majesté,  persistant,  (piant  à  ladiete 
navigation,  désirer  premièrement  entendre  le  bon  plaisir  d'icelle  Sa  Majesté,  pour  s'en 
régler  après.  Et  insistant  de  recliic  f  adiin  d'avoir  ouverte  déclaration  si,  en  atiendanl  la 
responee  de  Sadicte  Majesté,  elle  eniendoit  que  les  subjeetsdu  Pays-Bas  ne  pouroieni, 
en  cas  de  lempeste  ou  péril  de  pirates,  eulx  saulver  en  sesdicts  ports,  sans  dangier  de 
leurs  personnes  et  biens,  et  si  ladicie  navigation  et  commerce  ccsseroient  cependant, 
respondit  qu'il  povoit  avoir  entendu  ce  qu'elle  luy  avoit  dict,  néanlnioings  qu'elle  y 
penseroit  encoires,  combien  qu'elle  cuyda  bien  elle  ne  se  cbangcroit  d'opinion,  mais 
pouroit  estre  que  eeulx  de  son  Conseil  en  seroient  d'aulire,  avec  lesquels  elle  se  conscil- 
leroit,  requérant  (|ue,  à  cesie  lin  il  y  vouldroit  encoires  demeurer  deux  ou  trois  jours, 
ce  qu'il  luy  accorda  très-volenliers,  combien  que  ledict  Marquis  et  ses  assistans  ne 
faisoient  grand  fondement  sur  eesle  sa  délibéraiion  ou  qu'ils  en  debvroicnt  espérer 
quelque  bonne  responee.  Tant  y  a  que  toutes  et  quantesfois  Sa  Majesté  vouldra  eniendrc 
à  l'ouverture  de  ladicie  navigation,  ladicie  Royne  s'y  accommodera  aussi. 

Pour  laquelle  responee  lediet  Marquis  se  retournant  le  xvin*  dudiet  décembre  en 
Court,  avant  avoir  accès  ii  ladicie  Reyne,  Milort  Kipper,  Chancellier,  les  Marquis  de 
Noirtampton  et  Conte  de  Leycesire  avec  le  Secrétaire  Sieel  le  sont  venu  trouver  en 
certaine  chambre,  présens  sesdicts  assistans,  et  ledict  Sieel  luy  dict  qu'ils  estoicnt 
députés  de  par  la  Royne  (avant  de  luy  doimcr  audience)  pour  entendre  plus  clcre- 
menl  le  |)ropos  à  elle  tenu,  à  la  dernière  audience,  louchant  la  navigation  et  ouverture 
du  commerce,  de  tant  que  ladicie  Royne  n'avoii  riens  plus  chier  que  rouveiliue  diceulx 
et  qu'à  ce  elle  entendroit  voluntiers,  quant  il  plairoit  à  Sa  Majesté  y  entendre,  en  y 
cnvoyanl  ample  procure  pour  traicter  de  tous  difîérens.  Sur  quoy  leur  a  esté  respondu 
qu'il  esloil  vray  qu'avoit  esté  tenu  propos  à  ladiete  Royne  de  ce  que  dessus  par  forme 
de  demande,  et  point  comme  ayant  en  charge  de  traicler,  ains  seuilemcnl  pour  sçavoir 
s'elle  entendoit  que  lesdiits  navigation  et  commerce  cesseroienl  jusques  à  ce  que  aultre 
procure  fût  envoyé  d'Espaigne,  d'aultant  qu'il  cstoit  cler  que  ce  pendant  les  subjets 
d'ung  cosié  et  d'aultre  seroient  trop  intéressés,  car  pouroit  estre  qu'elle  lardast  deux 
ou  trois  mois  de  venir  et  davantaige,  et  que  sur  ce  ladiete  Royne  avoit  dict  de  vouloir 
penser.  A  quoy  disrcnt  qu'ils  n'avoieni  aultre  charge  que  d'entendre  sur  ce  son  inten- 
tion, pensans  qu'il  en  eût  povoir  particulier  pour  en  traicler.  Sur  ce  leur  fut  resf  ondu 
par  ledict  Marquis  qu'il  n'avoit  aullre  que  celluy  que  leur  avoit  esté  rommunicqué, 
lequel  avoil  semblé  à  Sa  Majesté  à  ce  souflisani,  comme  ayant  prins  fondement  sur  les 
lettres  de  ladicie  Royne,  desquelles  au  mesme  instant  leur  fut  exhibé  copie,  par  les- 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  l/ANGLETEHRE.  5S| 

«|iicllcs  elle  lie  s'cstoil  plaincte  (|ue  des  arrestb  des  personnes  el  biens  de  ses  snlijecls 
|(ir.s  faicis,  el  qu'en  vertu  dudicl  povoir  il  povoit  traicter  de  toutes  choses  advcnucH 
dcpnys  Icsdicls  ain  sis  el  elioses  en  deppendiinles  :  ee  (pi'ils  ne  peulrenl  nyer,  quant  au 
snsdiel  eomnicrce  et  répéliiion  des  biens  cl  novires,  disons  seullinicnt  que  ledict  povoir 
n'estoil  assez  général  pour  iniicler  de  tous  diffcrens,  eomiiie,  dès  le  commenclieineni 
do  j'exiiihition  d'ii-eliiiy,  ils  avoient  toujours  soustenu,  el  que  Son  Excellence  ne  povoit 
asseiirer  leurs  snbjcds  de  povoir  libnmcnl  hanter  les  ports  d'Espaigne,  de  tant  que  le 
povoir  de  la  générale  gouvernance  que  Sadicle  Excellence  a  sur  Icdiel  Pays-Bas,  ne 
s'extendoil  aux  royaulmes  dudiet  Espaigne,  el  ainsi  ne  pouroient  de  ce  cslre  nsseiirés. 
El  ainsi  se  relirans  lesdicts  sieurs  vers  leur  niaitrcsse,  Icdict  Marquis  s'est  trouvé  vers 
ladiete  lloync,  de  laquelle  il  ne  pcnll  avoir  aiilire  respoiiee,  sauf  qu'elle  ne  désiroit  phis 
que  de  veoir  lesdieis  conimeice  el  navigation  el  veoir  ses  poris  plains  de  navires, 
moyennant  qu'elle  eût  lettres  de  Sa  Majesté  de  faire  le  réei|)rocque,  pour  eaverses  siib- 
jects  de  loniber  en  semblables  arrests  que  du  passé,  disant  par  <liverfes  fois  que,  ineon- 
linent  ladicle  générale  procure  seroil  venue,  cniendroii  avant  totiles  elioses  sur  l'ouvcr- 
liirc  dudiet  commerce. 

riiiablenient  ne  voyant  espoir,  ny  apparence  de  tirer  d'elle  plus  grand  proiiflicl, 
(après  les  deus  compiimens),  ledict  Marquis  prinl  coiigié  d'elle,  en  liiy  demandant  s'il 
n«;  luy  plairoit  respondrc  aux  lettres  de  Sadicte  Excellence  el  combien  que  de  prime 
face  elle  diet  que  non,  sinon  qu'il  feit  ses  recommandations,  avec  déclairaiion  de  sa 
bonne  volunlé  es  choses  siisdiclcs,  quiinl  il  plairoit  à  Sa  Majesté  envoyer  plus  ample 
procure  pour  Iraieler  de  louies  querelles,  toulesfois,  après  ledici  congié,  le  Secrélaire 
Sieel  diet  qu'elle  cnvoyeroit  lettres  pour  Sadicle  Excellence. 

Au  partir  de  Cocibrourk,  ledict  Marquis  (  l  ses  assisians  ont  prins  leur  chemin  par 
Londres,  pour  faire  part  à  l'Ambassadeur  de  Sa  Majesté  de  ce  qu'ils  avoient  passé  avec 
ladielc  Royne,  el  entendre  le  pied  et  eliemin  que  debvoii  prendre  Thomas  Fiesco 
endroiet  le  recouvrement  des  deniers,  biens  el  marchandises  y  arreslés.  Et  ce  faicl  sont 
partis  de  là,  ajans  pour  guyde  l'cscuver  Henry  Colih.im,  ung  des  frères  de  Milorl 
(lobham,  le(|uel  en  chemin  leur  donna  à  ciilendic  qu'il  ailcndoil  d'heure  à  aulire 
quelques  lellres  de  la  Royne,  sans  dire  aulire  chose,  lesquelles  ayant  rcceues  au  par- 
lement de  Gravesende  (adressant  l'une  ù  Sa  Majesté  et  l'autre  à  Son  Exeellenee)  a 
requis  audiei  Marquis  les  vouloir  recevoir  el  faire  tenir  è>  mains  de  Sadicte  Excelhnce. 
Sur  quoy  ayant  communicqué  par  ensuite  luy  a  esté  demandé  s'il  en  avoit  les  copies, 
en  tant  que  sans  icellcs  ne  s'en  vouidroit  encharger,  du  moings  de  celle  adressant  à 
Sa  Majesté,  vcu  (pie  ladidc  Royne  avoit  diet  à  diverses  fois  qu'elle-mesmes  cnvoyeroil 
quelc'un  avec  ses  lellres  en  Espiiigne  vers  icelle  Sa  Majesté  et  luy  feroil  entendre  la 
cause  du  reffus  ou  délay  de  n'avoir  \oulu  ou  peull  traicter  cesle  fois  avec  ses  commis- 
saires, el  que  néantmoings,  pour  servir  en  ee  ladicle  Royne  et  advaneher  les  aiïaires 


58^2  RELATIOrSS  POLITIQUES 

(aynnt  veu  Icsdicts  copyes),  verroil  s'il  en  poiiroil  prendre  la  charge.  Quov  par  lediet 
Cobham  oy,  despescha  incontinent  pour  icelles,  lesquelles  ayant  receues  le  lendemain 
du  jour  de  Noël,  les  délivra  entre  cineq  et  six  heures  du  malin  audicl  Marquis,  à 
l'heure  qu'il  pensoit  embarquer  vers  Calaix:  lesquelles  copyes  par  luy  et  sesdicts  assis- 
lans  vcues,  (rouvans  celle  des  lettres  de  Sa  Majesté  fort  eoiilraircs  à  ce  qu'en  vérité 
entre  culx  estoit  passé,  escripvanl  ladiete  Royneque  ledicl  Marquis  ne  luy  avoil  requis, 
fors  que  la  rcslilulion  de  l'argent  de  Sa  Majesté,  biens  et  navires  de  ses  subjects,  sans 
plus,  contre  ce  que  tant  de  fois  luy  avoil  esté  déclairé  et  à  ceulx  de  son  Conseil,  et  par 
diverses  lettres  avoit  esté  escript  à  Son  Excellence,  adsçavoir  que,  eue  la  responce  de 
ladicle  Hoyne  sur  la  restitution  que  dessus,  il  csloil  prest  de  iraicter  avec  elle  confor- 
mément à  sa  procure,  sur  laquelle  avoient  esté  tant  de  disputes  :  ayants  sur  ce  délibéré 
par  ensuite,  ont  esté  dadvis,  pour  myeulx  faire  que  laisser,  et  pour  non  par  le  reffus 
desdicles  lettres  irriter  ou  aliéner  ladiete  Uoyne  de  la  bonne  affection  qu'elle  avoit  tous- 
jours  monstre  de  vouloir  venir  en  iraicté  en  apportant  plus  ample  procure,  d'accepter 
lesdicles  lettres  et  copyes,  en  luy  déclairant  néanlmoings  que  incontinent  à  leur  arrivée 
audict  Calais  ils  en  advertiroicnt  Sadicle  Excellence  pour  entendre  s'elle  scroit  contente 
et  auroit  pour  aggrcable  l'acceptation  desdicles  lettres,  en  protestant,  en  cas  que  non, 
les  luy  renvoyer  par  son  secrétaire  lequel,  à  cestc  fin,  altendroit  audict  Calaix  la  res- 
ponce sur  ce  de  Sadicte  Excellence  et  les  luy  rapporleroit  pour  les  rendre  à  ladiete 
Royne,  dont  il  a  esté  content.  Et  pour  ce  que  par  lesdicles  lettres  de  Sa  Majesté,  ladicle 
Royne  ou  son  Secrétaire  Sicel  sembloit  charger  lesdicts  Marquis  et  assistans  (comme 
diet  est  ey-devant)  de  n'avoir  faict  leur  office  et  réquisition  eonforniément  à  la  procure 
de  Sadicle  Majesté,  au>si  que  ledict  Marquis  auroit  expressément  requis  (comme  s'il  en 
eust  expresse  commission)  l'ouverture  du  commerce,  ils  n'ont  peult  délaisser  de  ce 
démonslrer  audict  Cobham  quelque  peu  de  resenlement  et  mosmcs  luy  déclairer  bien 
au  long  tout  ce  qu'en  cest  endroit,  lant  sur  l'ung  que  sur  l'aullre,  auroit  esté  à  diverses 
fois  dict  tant  à  ladiete  Uoyne  que  ceulx  de  son  Couseil,  le  tout  conformément  à  ce  que 
par  leurs  dernières  sur  ces  poinels  ils  avoient  escript  à  Son  Excellence,  ce  que  leur  a 
semblé  ainsi  se  dcbvoir  faire  adfin  que  ladiete  Royne  entendit  par  le  rapport  dudiet 
Cobham  que  les  choses  estoieni  aultremcnt  et  plus  avant  passées  que  ne  contenoienl 
sesdietes  lettres,  chargeant  de  ce  sondict  Secrétaire. 

{Archives  du  lioyaime  à  Bruxelles,  iXég,  de  Vitelli,  fol.  Ii8.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETERRE.  M3 

MMXVIII. 
Mémoire  remis  au  comte  de  Leicester. 

(1570?) 

Hicn  ne  contribue  duvanlagc  à  la  gloire  de  la  reine  d'Angleterre  que  la  résisl.-inee  qu'elle  oppose  aim 
prétentions  du  roi  d'Espagne.  —  Moyens  à  employer  contre  Philippe  II  :  interrompre  toutes  les 
communications  entre  les  Pays-Bas  et  l'Espagne;  obtenir  du  roi  de  Danemark  qu'il  n'envoie  plus 
de  blé  aux  Pays-Bas;  s'allier  avec  le  roi  d'Alger  et  le  Turc;  envoyer  une  flotte  aux  Iles  Canaries. 
—  Conditions  qu'il  cuDvicndrait  d'imposer  au  roi  d'Espagne  si  Elisabeth  traitait  avec  lui. 

i'nn  brève  nota  para  el  llluslrissimo  Seùor  Conde  de  Lecciter  tocante 
a  las  cosas  de  Jispana. 

PriiTicraineiito,  por  qiianio  Su  Mag**  no  a  asla  agora  sufrido  nada  dcl  Hcy  de  Kspaftn 
en  niiiguii  puiilo  loeanle  a  las  conlrabersias  e  difcreiicias  que  ay  entre  las  dos  Mages- 
lades,  pcro  antes  como  sabia  e  podcrosa  princesa  e  con  tnnnanimidad  sea  inoslrada  jcr 
reyna  asolula,  la  quai  no  a  querido  sufrir  que  el  dicho  Rey,  ni  olro  principe  la  ynju- 
riase  en  su  persona,  ni  en  su  Eslado,  ni  que  lii/.iesse  ningun  agravio  a  sus  sujeios,  y  la 
valerosidad  de  Su  Mag-*,  sicndo  inuy  conlraria  a  las  espelaeiones  de  los  Espaùoles,  no 
solamcnte  a  ganado  unor,  renonibre  y  estima,  pero  ase  aerecenlado  en  ello  mas  de  lo 
que  jamas  a  eclio.  Pero  tambien  con  la  valerosidad  de  Su  Mag''  e  con  la  eslrecliura  que 
a  Iratado  a  Espaîia  se  a  afamado  e  a  dado  (|ue  dezir  muclio  en  ello  a  todos,  espceial  a  los 
embaxadores  de  diverses  principes  que  rcsiden  en  la  Corle  d'Espaila,  los  quales, 
espanlados  de  lo  que  oyan,  dezian  que  la  Ilejna  de  Y'nglaiorra  save  como  abatir  las 
allibczas  de  los  Espafloles  e  eorage,  lo  quai  era  la  eosa  que  ellos  menos  espera\an 
de  ser  asi  Iralados  délia,  biendo  que  el  Key  de  Espana  es  el  major  principe  do  la  Cliris- 
tiandad,  cl  quai  lia/.ia  quenta  que  la  Reyna  no  querria,  ni  osaria  enprender  contra  el 
eosa  ninguna,  ni  rrefusaria  de  bénir  a  qualquicr  concierlo  e  orden  que  el  quisirse, 
aunque  ftiese  a  gran  pordida  e  desonor  délia.  Pero,  bislo  que,  contrario  de  las  espe- 
laeiones de  los  Espailoles  y  de  olros  muclios,  la  eosa  a  caido  que  Su  Mag^  sabe  e  liene 
muclias  vias  de  tomar  la  abeniaja  contra  el  Rey  de  Espaila  e  le  puede  daftar  muclio,  y 
el  a  ella,  no  e  que  save  ella  el  eamino  para  se  vengar  dcl,  y  (|uc,  si  el  supiese  devisar 
alguna  bia  para  lomar  la  inenor  abeniaja  que  ser  pudiesse  sobre  ella,  que  no  la  jwrdcria 
para  se  bengar  de  ta  Mag''  de  la  Reyna,  por  lo  quai  sera  bueno  gozar  del  liempo  e  de 
la  bentaja  que  sobre  el  liene  e  btisar  délia,  como  el  dicho  Rey  haria  si  pudiese  eonira 


584  UELATIONS  POUIIQUES 

cllii  e  contra  sus  suji-tos,  porqiic,  atmqiieel  Rey  de  Espana  es  un  gran  principe,  el  qiial 
licnc  de  reiita  cada  ano  mas  de  doze  milliones  de  ducados,  conio  jo  puedo  nioslrar  fior 
bucna  cuenla,  yo  se  niiiy  bien  en  rcspeclo  qu'es  nias  pobre  que  la  Ile\na  :  quicro  dczir 
en  lesoro  como  lambien  de  hombres,  por  que,  asi  eomo  le  vienc  mucbo  lesoro  cada 
ano,  asi  se  ba  olra  vez  con  las  nnielias  importantes  eoslns  que  tienc,  y,  en  quaiiln  a  les 
bombres,  su  licrra  en  conparacion  (quieio  dczir  Espana),  siendo  quatre  vezes  major 
que  Inglateira,  es  ynabitable  e  no  nada  publada  eomo  Inglatcrra  es,  e  ios  bombres  por 
la  mayor  parte  pocos  capaces  e  que  no  son  para  la  gucrra,  ni  ser  soldados.y  dcllos  fueroii 
mucrios  en  la  ultinia  guerra  de  Granada  mas  de  treinla  mill,  e  las  Yndias  destruye 
eada  ano  a  Espana  de  bombres  a  rrcspeclo  que  ban  alla  lantos,  e  pocos  o  ningunos 
vuelven;  los  mereaderes  cadal  dia  se  picrden  y  enpolirceen,  y  en  eslos  dos  anos  se  an 
perdiilo  muchos  por  razon  de  la  contrabersia  que  ay  entre  Ynglaterra  y  Espana,  y  de 
los  niejores  dellos.  En  Ynglaterra  se  podran  llevantar  mas  presto  veynie  mill  bombres 
bien  armados  que  en  Espana  dos  mill,  por  que  en  ella  a  ninguno  se  fuerça  que  siga  la 
guerra.  Aquellas  lierras  reclaman  contra  cl  Rey  que  se  acuerde  con  Ynglaterra,  porque 
los  pobres  muiren  de  hambre  e  los  mereaderes  e  otros  muebos  por  falla  de  no  poder 
contralar  se  picrden  e  por  que  no  pueden  vender,  ni  navcgar  sus  mcrcaderias  como 
azeyles,  binos,  fierros,  bigos,  pasn  comodidades  que  esta  licrra  puede  muy  bien  pasar 
sin  eilas,  porque  las  avcmos  poco  mencster,  e  con  lodo  eso  bazen  como  que  no  se  les 
da  nada  por  ba/er  el  acuerdo,  ni  porque  se  abra  el  irato,  mostrando  otra  continencia  con 
sus  csp.nnolas  braverias  como  si  ellos  pudiesen  mejor  bivir  entre  ellos  que  nosotros;" 
pero  ellos  no  pueden  sin  mas  mcrcaderias  eomo  panos,  cera,  cueros,  cstano,  mucbO» 
cueros  e  Irigo,  lo  quai  muciio  con  licencia  e  mucbo  mas  acerladas  se  lleva  cadal  dia, 
llevandolo  desta  manera  fuera  de  Ynglaterra  a  las  lierras  del  Rey,  e  basi  mueba  tabla- 
zon  e  madera  para  liazcr  naos.  Yo  oy  dezir  que,  so  eolor  de  Ilevar  paflo  con  licencia,  el 
Rey  de  Portugal  se  a  provcido  de  muebas  cosas  nccesarias  para  sus  naos,  como  cables, 
euerdns,  ancoras,  de  ()ual  ténia  gran  falta,  de  lo  quai  no  se  podia  prover  por  eslar  cl 
paso  cerrado.  La  Mag"*  de  la  Reyna  a  siempre  lubido  e  tienc  grand  benlaja  oonlra  el 
Rey  solamente  en  guardar  este  estrecbo  de  la  mar  de  manera  que  no  pueda  bir,  ni  bénir 
por  el  ninguna  nao  de  Espaiïa  a  Flandes  por  licmpo  de  un  ano,  por  lo  quai  se  yo  muy 
bien  que  de  neeesidad  el  Rey  séria  eompelido  de  buscar  lodas  las  vias  posibles  de 
bénir  a  acuerdo,  lo  quai  la  IMag**  de  la  Reyna,  aunque  fuese  a  gran  desbonor  del  Rey  e 
a  gran  dapno  e  perdida  asi  del  mismo  como  de  sus  subjetos,  como  la  Mag**  bevia  que 
taies  capitulos  y  demandas  demandados  por  ella,  assi  de  la  restitucion  de  los  bienes 
de  los  Yngleses,  como  por  recompensa  de  muebos  agravios  e  ynjurias,  que  estos  ultimos 
anos  se  an  beebo  a  diversos  sugctos  de  Su  Mag*",  los  quales  contra  toda  razon  e  jiis- 
tieia  y  en  ley  de  Cbristiandad  an  sido  échos,  y  el  aiitor  desto  es  testigo  de  gran  parle 
délies  y  que  liizo  qiianto  le  fue  posibie  a  solicitar  la  causa  dellos,  procurando  su  justicia, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  585 

la  quai  nunca  se  pudo  alcançar;  y  en  quanto  a  lo  priniero  es  el  ajrravio  qu'el  Marques 
Pedro  Mclcndez  liizo  a  los  inereaderes  de  Bristol,  lomsndo  sus  naos  e  eontîseando  su* 
l)ienes,  y  poriicndo  sus  personas  presas  por  largos  liempos;  y  despues  el  (omar  de  las 
naos  por  don  Aibaro  de  Baznn,  capitan  de  las  galeras,  deiiiro  del  puerlo  de  Gibraltar, 
el  quai  tambieii  conlisco  las  naos  e  bienos  y  mctio  los  bombres  en  las  galeras,  iralan- 
dolos  eomo  a  escla>os,  donde  la  mayor  parte  di-llos  murieroti  de  hambre  y  de  maliraïa- 
mienlo,  adcmas  de  olros  diverses  ajfravios  que  nn  sido  eebos  muclias  veies  a  diverses 
Yngleses,  de  los  qualcs  agravios  avicndo  e  ofreciendose  tan  buena  oportunidad  para 
bazor  la  rreeompensa  con  la  reslilueion  a  aquellos  que  an  sustentado  las  perdidas,  no 
sera  mnlo  pnes  que  es  cl  tiempn  de  las  bazcr  eon  la  rrcformacion  de  lodas  las  cosas,  en 
que  an  sido  o  son  agraviados  c  ofendidos  la  Mag"*  de  la  Reyna  e  sus  sujetos,  porque 
sin  duda  no  ay  de  que  lencr  lemor  de  que  el  Rey  pucda  bazer  ningun  mal  a  la  Reyna, 
eomo  espero  que  sera,  aunque,  mientras  el  Dnque  de  Alva  estubiereen  Flandes,  nunca 
fidtaran  mucbos  yiiduzimienlos  para  llevanlar  el  pueblo  conira  ella. 

Las  vias  que  se  iitoslraran  por  donde  se  puede  ftazer  mal  al  Rey  de  Espafia 
y  a  sus  suyelos,  son  los  que  siguen. 

Lo  priniero  guardar  en  la  mar  este  esircclio  liasta  la  entrada  del  con  qualro  o  cinco 
naos  de  guerra  de  la  Mag''  de  la  Reyna,  de  manera  que  ninguna  nao  pucda  pnsar  de 
Espana  a  Flandres,  ((ue  no  sea  tomada  e  desposcida  ella  e  los  bienes  de  sus  durllos,  lo 
quai  séria  ocasion  que  no  hubiese  loniralaeion; 

Ylen,  que  si  la  Mag"*  de  la  Reyna  quisiere  procurar  tle  liazer  liga  con  cl  Rey  de 
Dinamarca  e  con  la  tierra  de  Jucdeland  de  que  por  espacio  de  dos  ahos  solamente  no 
permiliesen  que  ningun  irigo  se  Iruxiesc  de  aquellas  tierras  para  los  Eslados  de  Flandes, 
que  séria  bastanle  para  que  aquella  génie  no  pudiese  vivir  sino  que  niuriesen  de 
bambre; 

Yten,  si  pluguiese  a  la  Mag''  de  la  Reyna  de  enviar  qualro  o  cinco  de  sus  naos  de 
guerra  a  las  yslas  de  Canaria  a  esperar  alli  la  flola  de  las  naos  que  bienen  de  las  Vndias 
a  Espana,  adonde  las  naos  de  la  IVlag^  de  la  Reyna  seran  seguras  e  ciertas  de  las  lopar, 
las  quales  traen  cada  afio  por  la  valor  de  qualro  o  cinco  millones  de  oro  e  plata  del 
Rey  e  de  sus  sujectos  :  lo  quai  soria  gran  dapno  del  Rey  e  perdiciones  de  los  nicrca- 
deres,  e  bendriale  dello  gran  probccho  a  Su  Mag"*,  ecbas  lodas  las  coslas  de  harniar  las 
dichas  qualro  o  cinco  naos  ; 

Ylcn,  en  caso  (|ue  pareeiese  bien  a  Su  Mag**  de  enirar  en  liga  con  cl  Rey  de  Argc!  e 

eon  el  de  Tripol,  el  nombre  del  quai  es  Aluebali,  el  quai  es  muy  favorido  y  esta  en  gran 

eredilo  con  el  Gran  Turco,  e  con  ello  travar  amisiad  con  dicho  Turco  e  Iratar  de  bazer 

en  su  tierra  algun  tralo  de  mercaderias,  eomo  en  enviar  eariscas  de  Vnglalcrra  a 

Tome  V.  74 


586  RELATIOÎNS  POLITIQUES 

Berberia  e  Constanlinopla,  lo  quai  es,  coino  yo  muy  bien  supe  cl  liempo  que  cslube 

en  Espana,  niuy  buenas  niercaderias  para  aquellas  tierras,  e  los  Venecianos  solian  lencr 

aquei  trnto  antcs  desia  guerra  con  el  Turco,  llevandolas  muy  gran  caniino  por  lierra  ; 

y  desta  liga  icndria  el  Rey  de  Espana  mas  miedo,  saviendo  que,  si  se  ofreciere  que 

ubiese  guerra  o  rompimiento  contra  Ynglalena,  tcndria  ai  Turco  que  la  daria  ayuda 

por  la  mar  c  que  ocuparia  a  los  Espaîioles  en  la  cosia  de  Yialia  y  Espana;  y  con  esta 

liga  icndria  Su  iVlag"'  los  pucrlos  de  Berberia  como  de  los  del  reyno  de  Argel  e  olros 

francos  para  sus  naos,  para  hazer  al  diclio  Rcy  estorbo  en  el  irato  de  las  Indias  c  para 

le  hazer  por  aquellas  parles  mal  e  dano  ;  y,  sino  le  parecierc  bien  a  la  Mag''  de  la 

Reyna  el  hazer  esta  liga  con  el  Turco,  puedala  hazer  con  el  de  nianera  que  la  liene  y 

a  tcnido  el  Rey  de  Francia  con  diclio  Turco,  solo  para  este  efecto  que,  en  qualquicr 

ticmpo  que  ay  guerra  entre  Francia  y  Espana,  quentontcs  el  Turco  le  asalle  al  dicho 

Rey  en  qualquicr  parte  de  sus  tierras,  como  ya  se  a  bisto  por  esperiencia  muehas  vezes; 

y,  si  a  Su  Mag''  le  parecierc  bien  hazer  eslo,  abriase  de  embiar  para  ello  dcsdc  aqui  un 

embaxador,  lo  quai  yo  se  bien  que  séria  un  tal  açoie  et  golpe  al  diclio  Rey  que  no  se 

podria  ynventar,  ni  hallar  mayor,  ni  con  que  mas  dapno  recevicsse,  ni  que  mas  l'es- 

pantase,  lo  quai  séria  causa  de  atraerle  a  qualquicr  concierlo  que  Su  Mag*  qnisiesc,  e 

para  esto  no  puede  aver  mejor  oporlunidad,  ni  tiempo  que  es  este  destas  diferencias  e 

conlrabcrsias,  y,  si  pluguicre  a  Su  Mag**  y  les  parecierc  a  los  Senores  del  Consejo  que 

estas  nuebas  se  publicascn  al  Rey  de  Espana,  le  pareecria  lan  mal  como  he  dicho  o 

temeria  de  su  Eslado;  e  yo  couosco  tambicn  la  condicion  de  los  Espanoles  que  son  tan 

l'anlasticos  e  bengalivos  que  sera  bueno  que  la  Reyna  no  fie  de  sus  corlesias,  sino  que 

siga  su  ventaja  conforme  al  liempo,  porque  elles  tienen  esperança  de  se  vengar. 

A'ota  de  lan  cosas  que  son  necesarias  que  los  Senores  del  Consejo  de  la  McKjesliid  de  la 
Reijna  prevengan  sobre  la  reslilucion  e  agravios  échos  a  los  Yngleses  e  para  la 
salva  guardia  de  los  sujetos  de  Su  Magestad  al  tiempo  que  atgun  acuerdo  se  hiziere. 

Primeramenle  (|uc  los  sugelos  de  la  Mag"*  de  la  Reyna  puedan  tratar  en  Espana  en 
qualquicr  lugar  que  quisieren,  sin  que  sean  obligados  de  bir  con  sus  naos  e  mercaderias 
a  oiro  puerto  por  l'uerza,  sino  que  puedan  negociar  adonde  solian  e  adonde  fueren 
mejor  tratados,  pagando  los  derecbos  del  Rey  ; 

Yten,  que  no  se  les  pueda  echar,  ni  eche  ningun  otro  derecho,  ni  costume,  ni  se  le 
acreciente  a  las  mercaderias  de  Ynglaterra  mas  de  lo  que  heran  en  liempo  pasado,  y 
eslo  es  porque  agora  uliimamente  los  an  acrecentado; 

Ylen  que  qualquicr  Yngles,  de  qualquicr  condicion  que  sea,  que  fucre  a  Espana,  no 
sea  molestado,  ni  fastidiado  por  cosa  de  religion,  por  cosa  que  aya  hecho  o  ablado  aqui 
en  Ynglaterra,  aimquc  dello  sea  acusado  con  tesligos,  como  yo  e  conocido  a  un  Yngles 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  WT 

(|iic  fnc  aciisado  de  ahcr  cornido  cartic  un  din  de  biernes  e  por  avcr  liablado  eoiilra  la 
inissa  aqiii  en  Viiglalcrra,  cl  quai  fiie  por  elio  casiigndo  en  Espafia,  e  le  ccliaroti  a  euesias 
iina  cruz  de  San-Bcnilo,  liubiendole  preso  mas  de  ocho  nieses; 

Ylen,  que  iiingun  Yiiglcs  sen  esaminado  de  su  coiicieneia,  ni  de  lo  que  erce,  en 
Espana  liiondo  a  iratar  mercaderias,  con  que  no  se  niela,  ni  entremêla  en  cosas  de  la 
rreligion,  ni  que  le  examinen  de  los  dicz  mandamienlos,  ni  del  Paler  Nosier,  Ave  Maria 
e  Credo,  lo  quai  yo  se  bien  que  agora  uliimanienle  lo  usan  de  hazer  ; 

Vlen,  que  los  Yngleses  no  senn  maitratados  en  nialos  Icrminos,  llamandolos  here- 
ticos,  luleranos  y  eismalieos,  iratandolos  peor  que  a  Moros,  ni  Turcos,  y  aun  peor  que  a 
perros,  no  dando  credito  a  ninguna  cosa  que  el  Yngles  dixiere,  parescicndoles  que  los 
biencs  de  los  l'nglescs  que  cstan  bucna  presa  como  si  fucscn  biencs  de  Mores  o  de 
Turcos; 

Yten,  que  qualquicr  escriUira  que  se  liiziere  en  Ynglaicrra  por  los  pseribanos  que 
bivcn  on  este  reyno,  que  scan  balidas  en  Espaîla  o  Flandes,  donde  el  estillo  de  la 
Reyna  cstubiere  el  lilulo  de  fide  defensores  y  de  la  suprimidad,  ponpie  estas  palabras 
no  las  quieren  admitir  en  ninguna  escritura  ynglesa,  pero  grilan  y  reclaman  eonlra  la 
Mag"*  de  la  Reyna  eon  suzias  y  maias  palabras; 

Yten,  que  los  mercaderes  y  olros  Yngleses  de  Limerique  eu  Yrlanda  no  los  sufran 
de  tralar  en  Abero  de  Portugal  ni  en  otro  lugar  de  alli,  |>orque  nsi,  eomo  ellos  llcvan 
mucbas  mercaderias  de  alli  ii  Portugal,  ni  mas  ni  menos,  los  Portugueses  usan  eomun- 
mcnle  de  yr  alli  con  las  suias,  y  los  de  Lemerique  los  cncubren  las  naos  e  liaziendas,  y 
por  la  via  de  diclio  Limerique  ban  de  aqui  (odos  los  avisos  a  Espaça,  e,  porque  son 
ealolieus,  los  sufren  eu  Portugal  que  Iroten  alli,  e  para  ello  les  da  licencia  el  lley  de 
Portugal  y  el  Duque  de  Abero  '. 

(Traduction  espagnole  aux  Archives  de  Simancas,  Eslado,  Lcg.  8i6,  fol.  83.) 

*  A  mesure  que  les  relations  de  rAngIctcric  et  de  l'Kspagiic  tendaient  à  se  rompre,  £lisal>ctli 
s'efforçait  de  s'en  créer  de  nouvelles  en  Portugal.  Rien  ne  lui  semblait  plus  liabile  au  point  de  vue 
politique;  mais,  en  même  temps,  elle  s'en  promettait  d'heureux  résultats  dans  l'iulérét  du  cowmcroe. 
Le  roi  de  Portugiil  avait  par  deux  lettres,  du  12  avril  el  du  16  décembre  IS69,  donne  de  pleins  pou- 
voirs à  Antonio  de  Fogaça  pour  négocier  avec  la  reine  d'.^ngletcrre,  et  nous  rencontrerons  désormais 
dans  les  documents  que  nous  aurons  à  reproduire,  de  fréquentes  allusions  à  ce  qui  se  traitait  entre  le 
roi  de  Portugal  et  la  reine  d'Angleterre.  Il  faut  ajouter  qu'une  alliance  intime  avait,  aux  yeux 
d'Élisiibrtli,  l'avantage  si  considérable  de  réveiller  la  jalousie  entre  les  Espagnols  cl  les  Portugais  et  do 
s'assurer  un  précieux  appui  dans  le»  expéditions  qui  seraient  dirigées  contre  les  colonie»  espagnoles 
dans  le  Nouveau-Monde. 


588  RELATIONS  POLITIQUES 

miwx. 

Mémoire  sur  le  commerce  d Anvers. 

(lolO?) 

Lo  commerce  d'Anvers  est  fondé  sur  les  relations  qu'y  entretiennent  les  Anglais,  les  Portugais  et  les 
Italiens.  Les  Anglais  se  sont  déjà  éloignés.  Utilité  qu'offrirait  une  négociation  avec  le  roi  de  Portugal 
afin  que  les  marchands  portugais  transfèrent  leurs  comptoirs  d'Anvers  dans  quelque  port  d'An- 
gleterre. 

Anvcrsa  c  un  gran  mercato  dove  reducendosi  diverse  nalioni,  mediante  il  irafiro  la 
inaggiore  parte  del  popolo  dci  Paesi-Bassi  (i  qiiali  per  se  sono  slcrili)  si  suslenla  et  ne 
\ive.  Tiitlo  il  traffico  si  riduce  principalnienic  ne  le  grandi  et  necessarie  comodilà  de 
lie  natione,  l'Inglese  prima  conie  pin  necessaria,  la  Porlughese  molle  utile,  et  l'Ilaliana 
d'i  piaeeri,  le  qtiali  Ire  comodila,  si  se  licvano  d'Anversa,  ne  succède  necessariamenle 
si  lutte  la  total  dislrallione  de  quel  luoglio,  si  in  parte  danno  grande,  socondo  chc  la 
commodiia  è  piu  utile  o  manco  utile,  piu  necessaria  o  nianco  necessaria,  piii  grande 
o  piu  piccola.  Et  liavendo  liora  el  tiranno  oppresse  et  angariato  quel  luoco  como 
caltivo  eapo  picno  de  maligni  humori,  se  con  qucsta  infirmila  interna  \i  si  congionge 
l'exlerna  (clie  è  il  levar  de  la  il  Irafico),  c  forza  que  gli  afflitti  menibri  de  quel  corpo  si 
risenlino  et  si  rivoltino  alla  destructione  di  un  eapo  cosi  innochialo  nel  maie  et  incan- 
naralo  ;  et  perche  de  la  prima  eommodità  d'Inghilterra  si  e  provislo  in  modo  clie  il 
Irafico  et  il  ben  di  eslo  è  hora  irasferilo  ad  altri  luoci,  et  corne  per  il  corso  de  i  lenipi 
el  per  l'hislorie  si  vede  clie  il  giuditio  di  Dio  ha  sempre  lollo  da  i  superbi  el  ingrati 
grandissimi  benefieii  el  datoli  ad  allre  geiUi,  hora  potendosi  riirovare  modo  da  levare 
il  corso  cl  Irafico  de  Porloghesi  et  d'Italiani  c  forza  elie  Anversa  ne  rcsli  spogliala  de 
le  sue  piu  belle  vesli  et  ornamenli,  el  il  paese  Uitto  ne  palisei.  L'un  Irafico  è  reciprocho 
con  l'allro,  in  modo  ehe  logliendo  via  Tuno  l'allro  non  puo  reslarc,  el  loglicndovi  via 
dua,  il  lerzo  è  forsa  che  manci  grande  sono  le  commodiia  chc  vengano  de  Portiighallo 
el  di  Spagna  el  mollo  utili  :  l'un  rcgno  senza  l'allro  non  è  baslante  a  mandare  i  lor  boni 
in  Anversa  senza  gran  pericolo  délia  navigatione  :  congionti  insieme  é  da  dubitare  che 
l'armala  de  Spagna  et  de  Portughallo  per  condurrc  a  salvamenio  i  lor  béni  habbi  da 
passare  il  slrello.  Essendo  l'Isola  sempre  slatia  palrona  del  marc,  non  si  puo  fare  senza 
pregiudilio  de  Ihonore  di  essa,  ollra  che  c  forza  che  ne  succéda  grande  spesa  in  man- 
tenere  una  armala  per  mare  per  resislerle  et  per  terra  havcrc  lutta  la  costa  ben  guar- 
dala,  ne  havendo  modo  alciino,  se  il  venlo  sia  o  da  levante  o  da  greco  o  Iramonlana, 
da  polersi  salvare  se  non  verso  l'Isola  per  chc  ne  la  Bretagna,  ne  la  Normandia  o  la 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERIiE.  !Î89 

Picardia  a  luoghi  da  potcr  coniencr  l'armata  :  non  poirase  elln  at-oosiarc  al"  Isola  senia 
0  combnicre  o  parlirsene  verso  i  Pacsi-Bassi  con  disiionore  de  la  nostra,  non  resiando 
ella  veilla ,  oitra  clie  l'ulilc  il  quaie  ne  raporlano  i  Pacsi-Bassi  c  di  molto  niaggior  con- 
sidcralionc  de  liitlo  il  reslo,  pcr  laiito,  polendo  proliihire  clie  questi  heni  non  vi  vcngino, 
snra  di  grandissimo  bcneficio  al'  Isola.  Il  Portiighcse  «;  inimico  naturale  de  lo  Spa- 
gnuolo,  ne  volenliere  s'accorda  seco  se  non  per  reeeveme  qualche  gran  beneficin  ei  ulile 
nel  Irafico  nel  quai  vive.  Tra  il  Portughcse  et  l'Inglcse  non  vi  è  mai  slalo  gucrra 
d'importanza  et  hora  al  présente  non  vi  è  se  non  qualche  particularc  inimiciiia  de 
personc  privatc,  aile  quaii  si  sia  datto  libcrla  de  potcrios  dar  danno  pcr  mare  e  clie  por 
cio  egli  è  forzato  da  congiongere  le  sue  forze  con  quelle  de  Spagna  :  si  poira  oviarc  a 
questo  con  revocar  le  lettre  di  marte  con  farc  inicndere  al  Ho  di  Pnriugallo  clic  non  si 
prétende  cosa  alcuna  contra  de  lui  et  conirn  la  sua  natione,  et  che  il  suo  Imbasciatore 
è  slatto  présente  et  ha  aeconsentito  a  lai  licentia  et  che  non  vi  è  cngione  per  la  qnale 
cgii  si  debbia  lencrc  olTcso,  anzi  proponendo  al  Re  l'amicitia  de  l'Isola,  le  segurtà  de  la 
sua  navigatione  et  offerendoli  i  medisimi  pvcvilegi  per  quatro  o  cinque  anni  qui  o  in 
lirisloglio  0  in  Antona,  Sua  Magesta  ne  recevra  doppio  utile  che  senza  spesa  potra  el 
senza  armata  condorre  et  ispedire  il  suo  Iralico,  l'allro  che  non  hara  eagione  de  humi- 
liarsi  al  suo  vicino  aversario  et  a  noi  altri,  que  sara  di  grande  utile,  la  gabella  et  il  datio 
saccrcsccra,  se  levara  da  l'inimico  il  liciie(icio  clic  ne  rcceve  et  si  irasferira  in  qucsla 
ben  governala  republica. 

(Copie  aux  Archives  de  Simaneas,  Eslado,  Leg.  8^6,  fui.  8i.) 


MMXX. 

Requête  adressée  à  don  Guérau  d'Espès. 

;tS70?) 
Une  pauvre  femme,  née  dans  les  Pays-Bas,  se  plaint  d'avoir  ëtc  injustement  jetée  en  prison. 

Remonslre  en  toute  humilité  Margricte  Vanden  Brouckc,  femme  de  Cornelis 
Adriaensscn,  naysve  de  Bolduc,  de  la  dominion  du  Roy  Calolicque,  comment  elle  a 
esté  tenue  prisonière  ft  Ervenwits  sept  semaines,  et  de  là  menée  au  Flict,  pour  avoir 
délivrée  une  lettre  à  Nicolas  lluge  ung  des  gens  du  Roy  de  Sweden,  la  ayant  receupte 
d'ung  jucsne  hominc  soy-disant  venir  de  par  mylady  Fy-Willcms  :  déclairant  vérim- 


890  RELATIONS  POLITIQUES 

blement  ne  sçavoir  anlcune  appaortcnaunce  de  ceste  lettre,  ne  en  aulcune  aultre 
endroit  avoir  commisse  chose  au  monde  contre  La  Majesté,  ne  contre  l'honorable  Con- 
seil d'icelle.  Par  quoy,  estant  ainsi  retenue  en  prison  sans  faulte  ou  coulpe,  avecq  grand 
fascerie,  despences,  dommages  et  arrièrages  de  ses  affaires  domesiicques,  prie  très- 
humblement,  comme  une  povere  loeyale  et  très-humble  subjecte  du  Roy  Catolicque, 
que  mon  seigneur  l'Ambassadeur  dudict  Roy  luy  face  faveur  et  assistence  de  povoir 
estre  délivrée  et  remise  à  sa  primière  liberté.  Promettant  que,  pour  ce  bien  faict  à  elle, 
elle  sera  perpétuellement  obligée  de  prier  le  Créateur  Dieu  pour  ledict  seigneur 

Ambassadeur. 

{Record  office,  Cal.,  n*  1483.) 


MMXXL 

Avis  des   Pays-Bas. 

(Anvers,  3  jahtieb  1570.) 
Faveur  accordée  à  certaines  personnes  à  Gravelines. 

At  the  comming  of  M'  Shelly  and  Copley  to  Graveling,  after  ye  ports  were  shut  and 

the  kayes  delivered  to  ihe  Captayn,  at  ye  requcst  of  our  sever  papists,  were  slraight 

way  opened  agayn  to  them,  which  in  tyms  past  hardly  should  hâve  been  donne  but  to 

the  prince  himself  in  respect  of  watch. 

(Brilish  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


MMXXII. 

Don  Guérau  d'Espès  à  Cecil. 

(Londres,  4  janvier  1370.) 

Lettres  à  envoyer  par  un  courrier. 

Illustrissime  Domine,  Quod  meas  mihi  litteras  amanter  reddendas  curaveris,  tam 
blande  prœsertim  annuente  Serenissimœ  Reginœ  Majestate,  est  res  oflicii  plena,  et 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  ÎJiH 

mihi  magnopcre  grata,  neqtie  inulilis  oinnino  atniciiiœ  utriusque  principis  coiiservanda;. 
Nihil  eniin  agi  de  ea  sarcicnda  el  proroganda,  non  patente  litcrarum  aditu,  commodo 
potest.  Nulli  autern  occasion!  deero,  si  en  sese  lionesta  obnilerit,  qua  aritiquuni  fa-dus, 
arctam  necessiludinem  et  mutuuni  aniorem  suslinere  ac  propagare  possim.  Peio  autem 
abs  te  uli  facultatem  rescribendi  eum  eodem  cursore  Fonsano  conccdi  a  Sua  Majesiale 
suplices,  ad  quam  obtinendam  piïcscntcni  tabeilarium  nnittimus. 

Intérim  valeat  Dominatio  Tua,  incolumis(|ue  diu  fœliciter  vivat. 

Londini,  4  januarii  1370. 

De  monilibus  Francisco  Anlonidi  adeniptis  quaî  mibi  dcficiebant,  colloquctur  curn 
Dominalionc  Tu»  tabellarius  prœsens. 

(Hecord  office,  Cal.,  n'  C02.) 


MMXXIII 

Don  Guérau  dEsphs  à  Ceci  t. 

(Londres,  iS  janvier  '1S70.) 
Attentat  <lirigc  contre  Dnptiste  San-Vitlor,  qui  avait  dcnoncé  le  pirate  Schoonwal. 

Illustrissime  Domine,  Non  solum  merces  nostrae  rapiuntur,  pyratis  per  omnia  Anglica 
littora  vagantibus,  sed,  si  qnis  queritur,  occiditur,  prout  Baptisiœ  Sanvittori  conligit 
bénigne  negotiuni  agenti  contra  Esconvalem  quemdam  el  rebeliem  et  pyratam  et  con- 
victum  et  captum.  Voluerunt  enim  eum  occidcrc  ea  de  causa  Doctor  Furd,  pyrals 
advocatus  alque  famulus  ejus,  magnaque  eum  contumelia  graviter  saucium,  nequc 
babilo  Screnissimaa  Reginœ  Majestatis  quœ  tulos  nititur  prœstarc  actores,  in  taii  prœ- 
scrtim  causa,  neque  Dci  Opt.  Max.  respectu,  rcliquerunt.  Proinde  admonere  Domina- 
tioncm  Tuam  volui  de  tanto  facinorc  ut  pro  sequitale  et  regia  et  tua,  insigni  aliquo 
exemplo,  taies  aggrcssores  puniendos  cures. 

Idem  Opt.  Max.  le  incolumem  mulla  eum  fœlicitate  diu  conservet.  Vale. 

Londini,  die  18  januarii  1S70. 

{Record  office,  Cal.,  n*  628.) 


59-2  RELATIONS  POLITIQUES 

MMXXIV. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(AXVEBS,  18  JANVIER    1370' 

Le  duc  d'Albe  réunit  des  forces  pour  secourir  le  roi  de  France.  —  Levées  faites  en  Allemagne  pour 
la  reine  d'Angleterre.  —  Requêtes  de  quelques  marchands  anglais.  —  Le  duc  d'Albe  exige  un  fort 
subside  en  Brabant.  —  Arrivée  de  lord  Windsor. 

The  talk  is  hère  of  ihe  sale  of  shipes  mcn  of  ware,  which  shall  go  Ihe  seas  wilh  ail 
speed,  and  Hartick  Gierik  halh  taken  up7or  8000  liorsmen,  which  are  in  redines  for  the 
service  of  ihe  Duke.  Hère  it  is  thought  that  ihey  shall  go  to  tlie  ajd  of  ihe  frenshe  King, 
and  ail  ihe  rest  of  the  ayd  the  Duke  can  mak  ells  upon  llie  charges  of  the  King  of 
Spayne.  Some  say  also  that  ihore  is  no  Icsse  provision  mad  in  Germany  for  the  taking 
up  of  horsmen  their  also  and  reported  openly  for  ihe  service  of  our  queen.  M'  Gifford 
and  M'  Allume  are  sulers  to  the  Duke,  D.  Harding  being  their  interpréter,  that  it  will 
please  llis  Highnes  to  free  ihein  of  the  restraynt  and  that  they  may  envoy  their  goods 
hère,  certifieing  that  their  comming  and  being  in  ihe  land  is  for  tiieir  consciences,  and 
is  thought  they  shall  obtayne  their  requests. 

The  Duke  deniaundeth  a  greal  taxation  40,000°"  fl.  of  ihe  Dukdome  of  Brabant 
yearly  for  6  years  and  will  hâve  no  nay,  wherat  the  people  are  much  dismayed  for 
iliat  they  must  find  il  him  howsoever. 

My  Lord  of  ^^'indsour  arived  hère  yesterday  in  lielthe. 

{Brilish  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


MMXXV. 

y/ris  des   Pays-Bas. 

(22  JANVIER  1570.) 

Nouvelles  diverses.  —  Le  duc  d'Albe  sait  tout  ce  qui  se  passe  en  Angleterre  et  se  prépare  à  la  guerre. 

Ther  is  at  Ter  Vere  in  Zealand,  wher  ye  Scotles  kepe  ye  stapl,  foure  gentlemen 
tarynge  for  the  wind  to  goe  into  Scotland,  it  is  not  knowen  wether  they  be  Ilaleans  or 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  S93 

Frenchmrn.  Tlicy  hâve  bciie  in  the  Court  at  Brussells  vcrye  secreilie  wilh  je  Duke; 
ihey  feare  tliat  wane  will  folowe. 

Ther  is  newis  yl  yc  Frcnclie  Kinge  liaih  sent  an  Etnbnssadour  into  England  lo 
obteine  libcrlie  for  the  Skolishe  Queue. 

Thcy  mcrvcll  muiche  yl  their  is  stiircrid  ye  great  conférences  belwene  ihe  Spanishe, 
Frenche  and  Skolishe  Embassadours. 

Chappine  Vileili  make  shewe  and  préparation  (o  goo  into  Spaine. 

I  cann  assure  yon  yt  ye  Duke  of  Alva  doo  secrettic  prépare  for  warr,  but  wheiher  it 
be  to  oITend  or  défend  apporelhe  not  as  yct. 

The  xx"  of  januarie  departid  froin  the  Court  ccrten  Spanishe  caplains,  sonie  to«ard 
Holland,  snme  toward  Flushinge  in  Zeiand  :  the  cause  is  not  knowen,  things  goo  soe 
secret. 

My  frtnd  told  me  yt  ilier  he  hard  ye  Duke  said  yl  he  was  certenlic  enfourmed  thaï 
ye  Counscll  of  Engiand  doo  disagre  and  soe  in  gelosie  for  Ihc  dcpartinge  of  some  noble 
mon  into  Skoiland.  It  is  nuUche  mcrvellid  of  yc  honcsl  sorte  iiowe  ye  Duke  iiave  soo 
good  adverlisemenles  oui  of  England. 

This  daie  came  a  poste  of  Spaitie  wilh  vorie  fresh  letlers  :  whal  newis  it  is  not 
knowen,  onely  but  yt  ye  kinge  hatlie  Icvied  ail  his  force  against  ye  Mores,  who  are 
verrie  sironge  ' . 

This  daie  came  iwo  postes  oui  of  Fraunce,  and,  al  ihis  instante  ther,  one  is  dispat- 
cliid  baeke  againe.  For  any  tliinge  I  cann  learne,  ye  peace  wit  l)e  but  a  mockarye'. 

Mons'  de  V'ielli,  capitaine  nf  fironynge. 

(Britùh  Muséum,  Lansdown,  13,  n'  33.) 

'  Kn  ce  moment  même,  don  Juan  d'Autriche  commençait  contre  les  Maures  une  pcrilleuic  campagne 
qui  fut  son  premier  titre  de  gloire.  Le  20  janvier  1K70,  il  formait  le  siège  de  Caleras.  Là  mourut  le 
lirave  et  fidèle  Luis  de  Qucxada. 

'  Dès  les  premiers  jours  du  mois  de  février  1 S70,  Charles  IX  négociait  à  Angers  avec  les  Hoguenots 
et  se  montrait  di.ipusc  à  leur  faire  d'importantes  concessions;  mais  la  reine  Elisabeth  cl  le  cardinal 
de  Cbâtillon  pressaient  Coligny  de  ne  conclure  aucun  traite  avec  le  roi  de  France.  Quelques  mois 
devaient  s'écouler  avant  la  paix  de  Suint-Sermain  (8  août  I570J,  où  les  Huguenots  obtinrent  tout  ce 
qu'ils  avaient  réclamé. 


Tome  V.  75 


594  KELATIONS  POLITIQUES 

MMXXVI. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.   (En  chiffre). 

(Londres,  3  février  ISIO. ) 

Morl  du  rcgcnt  d'Écossc.  —  Intrigues  d'Elisabeth  pour  lui  donner  un  successeur.  —  Lord  Dacre  il 
lord  Monlaguc  se  sont  retirés  en  Ecosse.  —  Mission  donnée  par  Elisabeth  à  Chartes  de  Mansfeld.  — 
Démarches  d'un  envoyé  français  pour  obtenir  la  délivrance  de  Marie  Stuarl.  —  Nouvelles  d'Écossc. 

A  XXX  del  passado  dcspaclic  a  Vucsira  Excellenza  a  Medinal  con  cl  aviso  de  la 
muerte  del  Régente  Jaumcs,  como  lambien  por  la  dupplicada  que  cou  esta  va  la  podra 
mandar  ver  Vuesira  Excellenza  '. 

Esta  Rejna  ha  embiado  a  Escocia  a  Uodoifo  Sadier,  de  su  Conscjo,  y  a  Randan  su 

•  Les  partisans  de  Marie  Stuart,  soutenus  par  le  duc  de  Fcria,  multipliaient  en  ce  moment  leurs 
démarches  en  Espagne. 

Lord  Scton  adressait  d'Anvers  à  la  reine  d'Ecosse,  le  i"  janvier  1870,  la  lettre  suivante,  entière- 
ment chiffrée,  qui  fut  transmise  par  Albornoz  : 

Madame,  Aiant  divers  jours  conféré  avec  sir  Françoys  Ingicsfeild,  j'ay  rcceu  un  millier  d'excuses 
de  n'estre  propre  d'aller  en  Hyspaigne.  En  la  fin  s'est  résolut  avec  grande  diflicullé  qu'il  yroit;  mais» 
ne  vouUant  recevoir  la  principallc  commission  sur  luy,  il  vous  eserit  par  ses  lettres  cculx  qu'il  estime 
estre  les  plus  suffisans  de  ladite  commission.  Je  sçay  bien.  Madame,  qu'il   m'a  nommé,  mais  je  ne 
doubtc  point  que  ne  congnoissiez  la  suffisance  de  ma  personne  et  l'habilité  que  j'ay  de  faire  le  voiaige 
ou  autrement,  ne  me  voullant  excuser  par  excuse  quelconque  de  m'exiractcr  de  votre  service  en  to'^l 
ce  qu'il  vous  plaira  nie  commander,  principalement  en  ce  bon  et  honorable  affaire.  Le  dit  sir  Françoys 
demande  qu'il  plaise  à  Voire  Majesté  luy  envoyer  lettres  de  crédit  au  Roy  Catholique  avec  lettres 
favorables  aux  Conte  et  Conlcsse  de  Ferrie  en  remonsirant  la  bonne  affection  qu'ils  portent  à  Votre 
Majesté,  ce  qui  ne  sera  jamais  oublié  en  vostre  endroit.  Ce  faisant  je  m'asscurc  que  aurez  ce  que 
demanderez  dudit  Roy,  car  ce  sont  ceulx  qui  ont  grand  crédit  auprès  de  luy,  et  m'asscurc  presque 
qu'en  envolant  ung  de  votre  part  serez  salisfianlc  de  ce  que  pourrez  demander  dudit  Roy  Catholique. 
Ledit  sir  Françoys  a  trouvé  bon,  si  Votre  Majesté  ainsi  le  trouve,  que  vous  l'envoiez  en  diligence  affin 
qu'il  se  puisse  dépescher  de  faire  le  voiaige,  et  aussi  que  vous  m'envoicz,  s'il  vous  plaist,  une  commis- 
sion ample  le  nom  en  blanc,  si  ne  trouvez  bon  ceulx  qu'il  vous  nomme,  et  que  cculx  qu'il  trouvera 
les  plus  propres  il  les  y  mettra  et  fera  tout  ce  qui  luy  sera  possible  pour  les  seconder.  Aussi  désire 
qu'il  plaist  à  Votre  Majesté  luy  voulloir  déclairer  si  d'aventure  on  luy  demande  de  la  particullière 
inclination  de  Voire  Majesté  et  votre  intention  du  Prince  votre  fils,  si  d'aventure  ils  veullent  entre- 
prendre ec  qui  leur  sera  possible  pour  Votre  Majesté,  et  quelle  response  il  fcroit.  Pour  mon  pauvre 
jugement  et  advis  en  cccy.  Madame,  voiant  que  ledit  sir  Françoys  ne  vcult  recevoir  la  commission  en 
son  nom  prcpre  et  comme  principal,  il  me  semble  qu'il  faut  que  regardiez  bien  celuy  que  vous  nom- 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  598 

correo  ma)  or,  y  otros  Ires  para  procuror  de  aeomodar  aquel  govierno  a  su  voliintad;  j 
parcsce  que  ay  otro  bastanio  hcrmano  del  mucrto,  (anibicn  mongecomo  Jaume,  y  herege, 
pcro  lanlo  al  (|iial,  von  algun  conscjero  niuclio  a  su  proposito  qtierria  esta  Rcyna  se 
diesse  la  regeiicia;  pcro  yo  creo  sera  liicn  al  rcbcs  de  lodo  se  tcriia  atjui  cierla  rclucion, 
por  liaver  el  obispo  de  Ros  despacliado  para  alla  bombre  proprio. 

Milord  de  Acris,  siendo  aplazado  a  comparoscer  personalmeiitc,  ba  quorido  mas 

nierez j  car,  s'il  eusl  voullu  eiitrcprciidrc  lu  charge  sccrcltciiient,  il  l'cust  peu  faire  iniculx  que  homme 
au  monde,  car  je  le  trouve  de  grande  afTcction  à  vous  faire  service,  ne  recongnoissaiit  autre  suprême 
souveraine  que  vous  et  monstrcra  en  ce  hon  voulloir  de  vous  faire  service,  et  l'cncouraigcant  de  faire 
ledit  voiagc  cl  le  hastaul  le  plus  qu'il  vous  sera  possible,  car  le  temps  et  saison  approchent  qu'il  faut 
qu'il  vous  serve  pour  l'advancenient  de  vos  affaires.  Je  luy  ay  donné  la  copie  de  mon  vieil  chiffre,  si 
d'advcnture  Votre  Majosic  a  perdu  le  sien,  auquel  il  plaira  à  Votre  IHajcstë  luy  escrire,  el  lur  le  dos 
marquerez  de  ceste  marque  qui  ensuit  :  •}•. 

L«issons  le  propos  de  ccey,  Madame;  il  faut  que  j'entre  ii  ung  autre  de  vos  affaires,  qui  est  que  j'iy 
pris  congié  de  l'Excellence  du  Uuc  pour  m'en  aller  en  France,  le  xv'jour  du  mois  de  décembre, 
n'aiant  congié  de  luy  sinon  jusques  au  jour  de  earcsnie  prenant  cl  plus  tost  s'il  me  fait  advertissenient 
par  remhassadcnr  d'Ilyspaigne  résident  en  France.  Aiant  pris  congié  de  Son  Excellence  et  sorty  de  sa 
chambre,  il  me  renvoia  quérir  et  s'appuya  conli-e  une  fenestre,  me  disant  qu'il  avoit  oublié  de  me 
rcmonslrer  quelque  chose  comme  eeluy  qui  est  votre  Irès-airectionné  serviteur,  qui  esloil  de  vous 
advertir  et  vous  supplier  de  ne  vous  hastcr  point  d'appointer  avec  la  Rcyne  de  delii;  car,  si  vous  le 
faisiez,  ce  seroit  voire  perdition  et  celle  de  voire  fils,  car  elle  est  si  cauteleuse  qu'elle  ne  demande  que 
votre  ruync,  et  que  ne  preniez  point  de  dcscourraige,  car  vous  trouverez  des  amys.  J'ay  respoudu 
que  je  Irouvoye  le  conseil  bon,  nioicnnant  que  Votre  Majesté  fust  asseurée  de  trouver  quelque  support 
et  aydc,  voiant  que  ces  années  passées  vous  ne  prétendiez  que  d'estre  secourue  de  princes  forclos,  ne 
voiant  gucres  d'advanccmcnl,  et  qu'il  falloit  que  Votre  Majesté  print  détermination,  voiant  le  pares- 
seux support  que  trouviez  es  prinches  fureins  de  faire  quelque  chose  pour  la  saulvelé  de  votre 
personne  et  bien  publie  de  votre  royaume.  Et  là  dessus  m'a  rcspondu  que  les  affaires  esloient  en 
meilleur  estai  que  n'ont  esté  le  temps  passé,  cl  que,  si  je  fusse  venu  au  nioys  de  mars  comme  je  suys 
venu  au  moys  d'aoust,  tout  se  fust  niieulx  porté,  el  que  je  eusse  niieubi  cogneu  la  bonne  alTectton  que 
le  Roy  son  maistrc  porte  à  Votre  Majesté.  Ainsi,  Madame,  je  ne  vcoy  aucune  occasion  de  descourtige, 
mais  que  l'affaire  se  portera  bien.  Dieu  veuille  que  le  tout  treuvc  telle  et  sy  bonne  yssue  comme  je 
prétends. 

J'ay  aussi  cscrit  à  Votre  Majesté  dernièrement  comme  j'avoys  receu  huict  mil  escus  à  quarante 
patlars  l'eseu,  et  que  d'cslre  en  ccstc  peyne  de  les  solliciter  comme  j'ay  esté,  j'eusse  miculx  voullu  les 
prendre  sur  mes  terres  cl  les  bailler  à  \'otre  Majesté;  car,  faisant  tout  ce  que  j'ay  peu  pour  les  recevoir, 
llatnmylton  qui  est  icy,  faisoil  d'autre  costé  tout  ce  qu'il  pouvoil  pour  les  retarder  :  ce  que  est  cause 
([ueje  suys  cncores  icy  pour  le  jourd'huy.  Le  duc  d'Alva  a  promis  de  vous  faire  tenir  en  Angleterre 
vos  deux  mil  escus  qu'il  a  retenus  entre  ses  mains,  par  l'ambassadeur  d'Ilyspaigne  résident  V».  Troys 
mil  escus  que  j'ay  donnés  à  M.  Thomas  Maitland,  mil  escus  que  j'emporte  quant  et  luoy  pour  donner 
a  Arcliibald  Slewart,  el  deux  mille  escus  qui  sont  à  eniploier  en  armes.  Et  suis  d'accord  arre  ung 
homme  de  ceste  ville  par  l'advis  do  l'Excellence  du  Duc,  qui  m'a  promis  de  me  délivrer  Icsdits  armes. 


596  RELATIONS  POLITIQUES 

salvarse  en  Escocia,  adonde  passa  con  irczicnlos  cavallos  y  lodo  su  muebic  :  lo  mismo 
ha  hecho  Milord  Monteglc,  con  dozienlos  cavallos  del  pays  de  Lencastre.  Toda  la  furia 
es  ahorcar  cada  dia  de  les  pobres  honibres  del  Norie. 

Al  Conde  Carlos  de  Mansfelt  ha  dado  esia  Reyna  prissa  para  parlirse,  y  assi  lia  dos 
dias  que  se  emharco  con  este  rio  para  Emden.  Dizen  que  lleva  crcdiios  de  Thomas 
Gracian  para  el  socorro  que  se  da  a  la  gcnte  que  se  Icvanta  en  Alemania. 

dedans  le  dernier  jour  d'avril  procliain  ou  plustost  s'il  peull,  rendues  en  Ecosse  au  lieu  où  il  nie  plaira 
luy  nommer. 

Madame,  je  suys  asseurc  que  pour  yotre  grandeur  et  honneur  vous  ne  fauldrez  à  faire  retirer  hors 
de  ce  pals  ce  fol  et  enrage  Ilammylton  et  Guillaume  Sliires  qui  dict  estre  son  compaignon  et  avoir  eu 
de  Votre  Mîijcsté  lettre  de  crédit  et  votre  commission,  et  les  deux  sont  tous  les  jours  prests  de  se 
couppcr  la  gorge  l'un  à  l'autre,  et  l'un  faisant  l'arragc  et  l'autre  le  blistre  à  mendier  à  tout  le  monde, 
disant  qu'il  est  icy  envoie  par  Votre  Majesté.  Si  c'est  votre  honneur,  Madame,  je  vous  le  laisse  à 
penser,  car  il  ne  touche  rien  à  mon  particullier,  sinon  pour  l'advancement  de  votre  service. 

Madame,  S'  François  Inglesfeild  vous  a  escrit  ccste  fuys-icy  du  chiffre  de  Mons.  de  Ros.  Madame  de 
INorthunibcrland  aussi.  Madame,  m'a  donné  icy  deux  lettres  pour  vous  cnvoier,  et  vous  ay  envoie 
avec  ma  dernière  despcscbe  un  chiffre  nouveau  d'elle,  lesquelles  deux  lettres  sont  cscritles  en  ce  mcsme 
chiffre  nouveau.  Je  ne  sçay  pas  si  aurez  encores  receu  madite  dernière  dépcschc.  Je  vous  ay  aussi 
escrit  que  mylord  Dacrcs  cstoit  venu  en  ce  païs  et,  dès  qu'il  fut  venu,  il  fut  conirainct  de  soy  retirer 
vers  Madame  de  Northuniberland  pour  la  grande  hayne  que  luy  porloient  les  autres,  disans  qu'il  cstoit 
la  cause  de  tous  leurs  malheurs. 

Vingt-quattre  heures  avant  que  vous  escrire  ceste  lettre,  j'ay  reçu  une  lettre  de  Madame  de 
Norlhumbcrland,  me  priant  de  vous  voulloir  escrire  en  faveur  du  mylord  Dacrcs,  disant  que  s'il  avoit 
failly,  il  est  prcst  d'y  remédier  à  son  pouvoir  et  de  vous  faire  le  service  à  luy  possible.  Et  aussi  ladite 
dame  a  envie,  à  ce  que  je  puys  veoir,  que  ledit  Lord  Dacrcs  soit  envoie  en  Hyspaigne  :  ce  qui  seroil 
chose  fort  préjudiciable  aux  autres  et  très-grande  jalousie.  Et  quant  à  mon  opinion,  Madame,  puys- 
qu'ainsy  est  que  sir  Françoys  Inglesfeild  ne  veult  accepter  la  principalle  commission  sur  luy,  mon 
advis  est  que  vous  en  envoiez  «n  de  votre  nation,  lequel  sera  miculx  venu  par  delà  qu'autre  cslranger 
angloys.  Et  sir  François  Inglesfeild  mesme  m'a  dict  qu'il  est  de  ceste  opinion,  combien  qu'il  vous  ait 
nommé  d'autres. 

Madame,  j'ay  failly  au  commencement  de  ma  lettre  où  je  vous  ay  escrit  le  Conte  et  la  Conicsse  de 
Ferrie  et  debvoye  dire  le  Duc  el  la  Duchesse  de  Ferrie. 

Madame,  il  faut  aussi,  s'il  vous  plaist,  que  les  lettres  que  vous  m'envoirez  dorcsnavant,  soient 
addressces  à  Paris.  Ncantmoins,  Madame,  quand  vous  cscrirez  à  Madame  de  Norlhumbcrland  et  à 
sir  Françoys  Inglesfeild,  vous  ferez  tenir  leurs  lettres,  s'il  vous  plaist,  à  l'ambassadeur  du  Roy  d'Hys- 
paignc  résident  à  Londres,  lequel  les  fera  tenir  au  duc  d'Alva,  et  m'addresscz  comme  si  c'csioit  à  moy- 
mesme  le  pacquet  dedans  lequel  seront  Icursdites  lettres  marquées  de  leurs  marques,  lesquelles 
recevra  en  Anvers  un  homme  que  y  demeurera  exjirès  et  leur  fera  tenir.  Aussi,  Madame,  par  le 
premier  pacquet  que  vous  m'envoyrez  en  France,  vous  ciivoyrez,  s'il  vous  plaist,  lettres  fresches  au 
Roy,  à  la  Reyne-Mère,  à  Mons.  d'Anjou  et  à  Mons.  le  cardinal  de  Lorrayne,  en  me  recommendant  comme 
votre  humble  et  obéissant  serviteur. 
Escrit  à  Anvers  le  premier  jour  de  janvier.  (Britith  Mtiseum,  Titus,  C.  XII,  n"  C.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  597 

A  lo  que  propiiso  este  cavailcro  frances  de  dar  libertad  a  la  Keyiia  de  Escocia  y 
passaportc  para  passar  cl  en  aquci  rcyno,  se  dcxo  a  la  diclia  Hcyna  tiempo  para  res- 
pondeilc,  y  auii  no  lo  ha  heclio,  y,  scgun  la  colora  qiieclla  tomoy  otras scAales, sv  crée 
que  sera  de  las  aioslumbradas  rrspues(as. 

El  socorro  de  Francia  de  vituallas,  con  una  nave  que  pariio  de  Brcsta,  eniro  en  cl 
caslillo  de  Domberton,  y  assi  quedara  provcydo  para  niuclio  tiempo.  Cierto  hoinbre  que 
emblava  a  Escocia  esse  genlilhombre  que  este  ay,  aporlo  a  IVefcaslcl,  y  les  calholicos  lo 
lian  cncaminado  seguramente.  Copia  desla  se  pucde  cnibiara  Su  Magcstad.  De  Vueslra 
Excellcnza  no  tengo  carias  lia  mas  de  un  mes.  Nucstro-Scfior,  etc. 

De  Londres,  a  2  de  hebrero  1570. 

(Archives  de  Simuticas,  Esluilo.  Ltg.  822,  fol.  37.) 


MM  XX  VU. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(Bruxelles,  3  rËvniER  1870.) 

Il  rccommaDdc  la  plus  grande  prudence  en  ce  qui  touche  les  alTaircs  d'Angleterre.  —  Mission  de 
Chamberlain.  —  Il  ne  croit  pas  aux  armements  de  la  reine  d'Angleterre  en  Allemagne.  —  Nou- 
velles d'Espagne. 

He  rrccebido  las  carias  de  V.  M.,  de  9,  14, 15,  18  y  23  de  cnero.  He  dcxado  de  rcs- 
ponder  a  clias  hasta  aver  oydo  a  Chamherlan,  que  vino  a  tiempo  que  le  comcnço  a  oyr 
Mons'  de  Noircarmes,  y  por  haverse  ydo  a  cierlos  ncgocios  donde  yo  le  embie,  no  ha 
buelto  hasta  agora  ;  y  en  este  particular  dire  abaxo  lo  que  se  ha  hecho  en  los  dénias 
que  eontienen  estas  einco  carias  de  V.  M.  ;  y  rcspondicndo  por  su  orden  no  me  parcce 
tiempo  de  acometer  lo  que  el  Obispo  de  Rros  ha  piopiicsto  a  V'.  M.,  ni  los  del  iNorte 
se  han  governado  de  manera  que  se  pucda  tcner  espciança  de  cosa  bucna  en  esta  sazon, 
y  asi  sera  bien  que  V.  M.  vaya  entreleniendo  al  diclio  de  Rros  con  buenas  palabras  sin 
desesperase,  ni  melese  tampoeo  tan  adelante  que  no  se  pueda  dar  la  vuelia  siempre,  se 
fuerc  menester. 

He  visto  lodo  lo  que  V.  M.  me  escrive  cerea  de  l'ysla  de  Vrlanda,  y  en  Espana  esia 
el  Arçobispo  de  Casel  tratando  algunas  oosas  a  este  proposilo  con  Su  Mag^,  sobre  las 


598  RELATIONS  POLITIQUES 

quales  yo  le  tengo  einbiado  el  parecer  que  me  mando,  conforme  a  lo  que  aqui  sea  enlen- 
dido,  y  hasta  en  tanto  que  venga  su  respuesta,  V.  M.  vaya  muy  eiUretenido  en  estas 
materas,  que  ya  le  tengo  avisado  qiian  peligrosas  son  y  quanio  coiiviene  niirar  ias 
pcrsonas  con  quien  se  trata,  sin  que  janias  conozcan  en  V.  M.  voluntad  por  la  parle 
de  Su  Mag^  a  hazcr  cosa  en  ofensa  de  la  Reyna,  ni  lampoco  liccliando  fuera  del  lodo 
a  ios  que  entendiere  son  ealolicos  cuerdos  y  Iionibres  de  quien  se  pucde  fiar  de  confiar 
generalidades  que  particularidad  de  ninguno.  V.  M.  responde  lo  muy  prudenlemente  al 
de  Rros  en  lo  que  toea  al  intercéder  por  su  ama,  porque  en  esta  ocasion  ni  es  buen 
medio  cl  de  V.  M.,  ni  Su  Mag''  embiara  a  pcrsona  a  tratar  délia. 

La  leva  que  dixeron  a  V.  M.  que  liazan  en  Alemania,  es  burla,  porque  liast'  agora  no 
ay  nueva  de  tal,  ni  yo  puedo  persuadirme  que  la  Reyna  arroje  su  dincro  d'esa  manera. 

Por  la  rrelacion  que  me  haze  Tomas  Fiesco  del  estado  de  Ios  négocies  y  lo  que  a 
boca  ha  dado  aqui  Diego  Pardo,  he  enicndidode  la  manera  que  esta,  y  cierto  cstosdos 
mercadercs  cspanoles  se  governan  conio  moços.  Yo  he  dado  fncullad  al  Tomas  paraquc 
procure  llcgar  eslos  negocios  al  case  sin  que  se  cntienda  jamas  que  tiene  comision  mia 
para  esto;  y  lo  que  estos  dos  han  de  hazer,  es  procurar  la  rrestitucion  de  sus  merca- 
derias  por  via  de  venta  o  en  oira  manera,  y  lenicn  la  recivirla  por  ynvenlario  y  enca- 
minarla  a  las  parles  donde  yba  y  venia,  pero  no  para  que  cslos  pasen  adelanle  a  iratar 
con  la  Reyna,  ni  sus  Consejeros,  ni  quieran  saver  lo  que  demas  haze,  que  esto  basta  que 
solamente  cntienda  V.  M.  y  de  la  manera  que  no  pucden  apcrcivirse  Ios  Consejeros  que 
se  van  ganando  para  este  cfeto,  y  V.  M.,  en  conformidad  desto,  procure  f.uiar  y 
encaminar  Ios  negocios  porque  no  liencn  otro  rrcnicdio.  Escrivimc  el  Tomas  que 
querian  venir  aqui  algunos  Ingleses  a  pedirme  les  eoncediese  io  que  estos  alli  eoneeden 
a  nueslros  mercadercs,  Yo  le  rrespondo  que  sino  es  vinicndo  con  rrcsolucion  de  hazcr 
la  rrestiUiL'ion  gênerai  de  mercancias  y  baxeles,  que  no  lienin  para  que  venir,  porque 
haviendo  consumado  la  mayor  parte  de  nucslra  rropa,  si  no  fuese  dando  contcnlamienio 
y  caucion  a  Ios  yntercsados.  Su  Mag''  no  qucrra  rresliluyr  lo  que  aqui  y  en  Espana 
esta  en  scr,  por  la  que  estos  tiencn  de  piescnle,  porque  es  de  mas  valor  la  que  nos- 
otros  tenemos.  V.  ^\.  procure  en  todo  caso  tcncr  con  el  Tomas  buena  eorrcspondeneia 
porque  es  liombre  muy  cuerdo,  como  olras  vezes  se  lo  he  cscripto,  y  tan  ynteresado 
con  Su  Mag^  que ,  quando  no  huvicre  otros  rrcspetos,  por  este  no  hara  cosa  que 
no  deve. 

Creo  muy  bien  lo  que  V.  M.  me  dize  que  Ios  caiholicos  de  ay  se  levantaran  si 
tuviercn  favor;  pero  cslos  se  han  dado  tan  rruyn  mafia  que  han  dcsbaratado  quantos 
disignos  pudiera  aver  en  esto  proposito.  El  Chamberlan  es  hoinbre  di  bien  y  cuerdo; 
ha  me  dado  aqui  parte  de  trcs  puntos  principales  :  el  primero  sabcr  ei  socorro  que  Ios 
cathoiicos  podrian  tener;  cl  segundo  el  modo  que  se  podria  tener  para  la  livertad  y 
seguridad  de  la  Reyna  de  Eseocia;  el  terccro  la  bula  de  Su  Santidad  para  absolver  cl 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  599 

juramciilo  de  fidclidad  ii  los  catliolicos.  Prro  no  liavcndomc  trajdo  carin?,  ni  otra  cosa 
nias  del  abono  de  V.  M.,  por  el  quai  yo  le  oydo,  no  nie  a  parecido  iratar  con  el  sine 
generalidadcs.  A  nie  dcxa  dopo  rescrilo  los  noml)i-es  de  miiclios  cavalleros  caliioiieos 
y  otros  de  su  scjçuitn  ",  y  liavendo  entendido  la  desgracia  de  los  Icvantados  en  el  Norte, 

*  Le  (lue  d'Albc  se  bornait  à  soutenir  par  des  auroùncs  assez  parcimonieuses  les  seigneurs  catho- 
liques anglais  qni  aviiient  clicrchc  un  asile  dans  les  Pays-Bas.  Il  écrivait  le  M  février  1570  a  Phi- 
Lippe  Il  : 

Sire,  J'ay  suyvant  la  charge  que  Vostrc  Majesté  m'avoit  donne,  reguardé  comment  plut  convena- 
blement je  pourrois  faire  assister  les  signcurs  et  gcntilshummes  anglois  réfugiés  pardeçà  pour  le  faict 
de  la  Religion  eatholicquc,  dont  Vostrc  Majesté  m'avoit  envoyé  une  liste,  oullrc  quelques  aultres 
survenns  ii  divers  temps,  en  quoy  je  suis  esté  un  petit  en  peine  pour  la  diversité  des  qualités  et 
nécessités  d'urig  chacun  d'eulx  îi  moy  incongneues,  par  oii  j'ay  craint  de  donner  plus  à  ceul.x  quy 
moins  mcritoycnt  et  moins  ù  cculx  qui  plus;  et  de  donner  quelque  somme  pour  estre  répartie  entre 
eulx  par  qucic'ung  des  prineipaulx,  n'ay  secu  aussy  h  quy  je  le  pourroys  bonnement  commettre,  dont 
je  fusse  asseurc  qu'il  ne  attribuast  plus  à  ses  parens  ou  amis  que  à  aultres  qui  ne  luy  sont  de  riens, 
comme  entre  tant  il  n'y  a  faullc  qu'il  n'en  y  ait  de  divers  quartiers.  Aussy  ay-je  considéré  que 
d'ordonner  aussy  une  somme  en  général  seroit  peu  à  ung  chascun,  et  c'est  asser  à  duubtcr  que  de  bien 
brief  j'auroys  ung  nouveau  alarme  et  par  nvanlure  de  plusieurs  d'eulx  qui  prélenderiont  avoir  esté 
mal  partis,  et  que  aullres,  après  avoir  sacqué  icy  ce  qu'ils  auroient  pcult,  se  rclireriont  en  France.  Par 
quoy  m'at  semblé  que  le  plus  seur  et  de  moins  de  dcspence  seroit  de  commencer  premièrement  par 
les  prineipaulx,  dont  los  qualités  sont  cognues  et  qui  se  sont  ramenlus,  car  plusieurs  y  a  en  ladicle 
liste  quy  ne  font  semblant  de  riens  prétendre,  et  leur  onloniicr  quelque  gracieux  entrcténcmcnt  par 
mois  a  durer  tant  qu'il  plaira  à  Vostre  Majesté  ou  à  son  lieutenant-général  pardcrii,  assigné  sur  la 
receptc  des  confiscations  où  ils  seront  taillés  d'cstre  plustost  payés,  qui  me  semble  se  dcbvoir  pro- 
curer puisque  l'on  entre  en  la  despencc,  et  donner  aussi  successivement  à  aultres  qui  le  demanderont, 
puis  que  je  serois  plus  parlienlicrement  informe  de  leur  qualité  et  nécessite,  ce  que  se  fera  de  telle 
façon  que  l'ong  ne  saclie,  s'il  est  possible,  parler  de  l'autre,  cnchargeant  à  ung  chacun  le  secret.  En- 
suivant cesle  conclusion  ay  commencé  par  le  Conte  de  Weslmi^rlanl  et  ses  oncles,  le  frère  du  Conte  de 
Susscx  et  quelques  autres;  el  depuis  m'ayant  la  Contesse  de  Northumbcriant  et  leSigneur  d'Acres  fait 
donner  a  cognoislre  que,  sy  l'on  leur  vouloit  aussy  faire  quel(iue  faveur,  ils  l'estimeront  pour  grande  en 
Testât  où  ils  sont,  je  les  y  ay  adjousié,  comme  Vostre  Majesté  verra  par  une  copie  de  l'ordonnance  que 
je  ay  faict  dresser  sur  le  Kccepveur-général  desdictes  cunliscalions,  qui  ne  monte  que  à  trois  cens  cin- 
quante escus  par  mois.  Sur  quoy  je  siiplic  Vostre  Majesté,  puisque  ce  que  j'en  ay  faict  à  esté  sonbs 
son  bon  plaisir  et  à  durer  non  plus  longuement  qu'elle  vouidra,  elle  soit  contente  de  m'advertir  com- 
ment elle  entend  que  je  m'y  doibge  d'icy  en  avant  reigler,  non-seulement  au  reguard  de  ceulx  à  quy  j'ay 
desjà  donné  entrcténcmcnt,  mais  aussi  de  cculx  qui  le  pourriont  demander,  dont  il  y  a  deux  ou  trois 
singulièrement  recommandés  par  ladicte  Contesse  de  Norihumberlant,  que  j'entens  aussy  estre  gens 
d'estolfe.  Et  vœuillant  Vostrc  Majesté  que  ledict  entrelenement  se  continue,  sy  je  le  laisscray  ainssj 
asigné  sur  la  rccepte  des  confiscations,  ou  s'il  plaira  à  Vostre  Majesté  donner  aultre  ordre  de  delà. 

Comme   qu'il  soit,  il  me  semble  que  Vostrc  Majesté  fait  une  chose  digne  de  soy,  de  recueillir  cl 
assister  ainsi  à  ces  bons  personnages  soullrans  pour  le  fait  de  la  religion,  et  qui  ne  peult  sinon  grande- 


600  RELATIOi>S  POLITIQUES 

dize  que  no  quierc,  ni  liene  para  que  volver  asi,  sino  fuese  embiandole  yo  a  algun 
nuncio.  Van  a  estar  en  Lovayna.  He  le  dado  algun  dinero  para  que  se  eniretcnga. 

(Ion  esta  embio  a  V.  M.  por  mano  del  geniilhombre  veneciano  algunas  carias  de 
parliculai'cs  que  aqui  tengo,  las  quales  mandara  dar  a  sus  duenos,  y  con  la  dupplicada 
un  pliego  que  lengo  de  Su  Mag"",  que  vino  con  otros  mios  de  27  y  28  de  deziembrc  :  avea 
mandado  junlar  corlcs  en  Cordova  para  la  fin  de  pasado  y  levanlado  tan  gran  golpe  de 
génie  que  a  esta  ora  deve  eslar  aqueslo  de  Granada.  Ha  ricivido  las  mias,  y  las  que 
vinian  para  Su  IMag"*  ban  ydo  a  rrecaudo,  y  las  con  que  al  présente  me  ballo,  yran  con 
iino  que  despachare  esta  semana. 

ment  servir,  et  vers  la  royne  d'Escosse  quand  elle  entendera  que  ceulx  qui  se  réclament  d'elle  sont 
ainsi  accueilles,  et  vers  les  aultres  Anglois  qui  dumourent  en  Angleterre  constans  en  l'anchienne  foy, 
voians  que  (les)  leurs  trouvent  leur  refuge  vers  Vostrc  Majesté,  que  sera  leur  donner  aussi  tant  plus 
de  inclination  à  s'appuyer  de  Vostrc  Majesté,  plus  tost  que  d'aultres.  Et  oires  que  la  royne  d'Angleterre 
en  aist  jalouzic,  comme  je  suis  adverty,  si  n'est-il  que  bien,  puisque,  comme  je  lui  ay  aultresfois  fait 
rcspondre  sur  les  plaintes  qu'elle  m'en  avoit  fait  faire,  je  n'entendois  soustenir  personne,  voires  ny 
cscouster  en  choses  que  pourroient  tournera  son  préjudice,  où  par  le  contraire  les  pirates  rebelles  de 
pardeçà  sortent  et  entrent  librement  en  ses  ports  pour  envahir  et  piller  les  subgects  de  Vostre 
Majesté. 

Son  Excellence  a  ordonné  aux  seigneurs  et  gentilshommes  anglois  cy-dcssoubs  nommés,  réfugiés 
pardeçà  pour  le  faict  de  la  Religion  catholicque,  le  traictement  que  s'ensuyt  à  en  eslre  payé  de  mois 
en  mois  tant  qu'il  plaira  à  Sa  Majesté  ou  son  lieutenant-général  pardeçà,  par  les  mains  de  Martin 
Vanden  Bcrghe  sur  la  recepte  des  confiscations,  à  commencer  avoir  cours  dois  le  premier  de  janvier 
1870,  slil  de  pardeçà. 

A  la  Contcsse  de  Noorthumberland,  en  contemplation  non-seullement  d'elle,  mais  aussy  de  ceulx 
qui  pour  la  Religion  catolicque  se  sont  retirés  pardeçà  et  demeurent  à  sa  charge,  cent  escus  de  xl  pat- 
tars  par  mois. 

A  Charles  JNevcll,  Conle  de  Wesmerland,  cinquante  escus  par  mois. 

A  Milord  d'Acres  cinquante  escus  par  mois. 

A  Christofle  et  Culhbert  Nevcll,  oncles  dudict  Conte  de  Wesmerland,  vingt  escus  chacun,  font  qua- 
rante escus  |iar  mois. 

A  Egremond  ILitclif,  frère  au  Conte  de  Sussex,  trente  escus  par  mois. 

A  Richard  .Norton  l'anchien  xxviij  escus  par  mois. 

A  Franehois  Norton  son  fils  aisné  dix-huit  escus  par  mois. 

A  Sampson  Norton  son  aultre  fils  dix  escus  par  mois. 

A  Thomas  Marchinfild,  chevalier  du  S'-Sépulchre,  dix-huit  escus  par  mois. 

A  George  Chanibcrlayne  six  escus  par  mois. 

Font  ensemble  trois  cens  cinquante  escus  de  quarante  paltars  picche. 

(Arch.  de  Simancas,  Secret,  prov.  2579,  f.  62.  —  Publié  d'après  un  autre 
texte.  Bulletins  de  la  Commission  royale  d'histoire,  i"  série,  t.  III,  p.  9.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETERRE.  (iOl 

De  Aiemania  y  Francia  no  ay  cosa  de  nuevo  mas  de  que  lodo  esta  quicto,  gracias 
a  Dios. 

De  lirussolas,  a  3  de  iiebrero  1570. 

{Archives  de  Sitnancas,  Eslado,  Leg.  822,  fol.  20i.) 


AIMXXVIII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  9  rÈvRigR  18T0.) 

Il  sérail  uliic  de  connaître  exactement  ce  qui  se  passe  en  Ecosse.  —  Faux  bruit*  répandus 

à  Londres. 

Con  la  inemoria  de  lo  que  se  ha  respondido  a  les  Embaxadores  de  Francia,  y  copia 
do  la  que  cscrivo  a  Su  Mag'',  entendera  Viieslra  Excellenza  lo  que  aqui  concurrc,  en  lo 
quai  no  se  me  oiïiece  mas  de  acordar  a  Vucstra  Excelienza  que  me  paresce  séria  bien 
que  Juan  Hamilton  que  esta  ay,  o  oiro  Fseoces,  fuesse  a  aquel  reyno  a  sabcr  lo  que 
alla  passa  y  ver  si  con  seguridad  se  podria  despues  embiar  alli,  si  conviniesse  para  con- 
cerlar  aquel  govicrno  :  en  lo  quai  y  en  lo  demas  vcra  Vueslra  Exceljcnza  lo  que  mejor 
le  paresciere,  de  quien  no  dexo  de  tlessear  eorreo  por  saber  de  su  salud,  jKir  que  aca  es 
maravilla  las  cosas  que  levanian,  y  basia  del  Rey  nueslro  seîlor  (aquien  de  Dios  mucba 
vida)  se  (ingen  carias  de  mereaderes  en  que  dizcii  que  es  niuerto,  y  las  llevan  al  Consejo 
y  lo  publicnn  por  toda  la  Isia,  de  lo  quai  son  promovedores  el  capilan  Francioto  y 
Thomas  Gracian.  Nucstro-Seî\or,  etc. 

De  Londres,  a  9  de  hebrero  1 S70. 

{Archiven  de  Simancat,  Etiado,  I.cg.  822,  fol.  60.) 


Tome  V.  76 


602  RELATIONS  POLITIQUES 

31MXXIX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  U  février  15"0.) 

Négociations  commerciales.  —  Le  cardinal  de  ChÂtillon  a  chargé  le  seigneur  de  Lumey  de  recueillir 
en  Angleterre  les  collectes  qui  se  font  chaque  mois  en  faveur  des  insurgés  des  Pays-Bas.  —  Arres- 
tation d'un  courrier.  —  L'évûquc  de  Ross  est  gardé  de  près. 

AiUe-ayer  escrivi  largo  a  Vueslra  Excellenza  con  Mos.  de  Monduset,  reniitidas  las 
carias  al  capitan  de  Cales,  y,  a  Francisco  de  Antoneda  que  esta  lleva,  lie  dado  cargo  les 
cohre,  sino  las  han  aun  embiado. 

Vase  dicho  Anloneda  a  dar  rason  a  Vueslra  Excelknza  de  lo  que  ha  entendido  de 
Marche  y  otros  coinissarios  inglescs  acerca  de  la  intcncion  que  tienen  les  del  Consejo 
y  elios  en  no  olorgar  seguridad  aiguna  del  dinero  detenido,  sin  que  Su  Mag^  escriva  a 
esta  Reyna,  como  dicho  dinero  no  es  suyo,  de  todo  lo  quai  y  de  la  tocante  a  las  mer- 
cnncias  podra  largamenle  informar  a  Vueslra  Excellenza. 

El  Cardenal  Chatillon  he  nombrado  por  coleclor  desie  socorro  que  los  rebeldes 
dessos  paysses  que  estan  en  esta  Isia  offrescen,  a  un  Mos.  de  Lume,  nalural  de  Namur, 
cl  quai  dize  que  scran  doze  niill  escudos  cada  mes,  sin  los  treinte  mill  adelanladoç  : 
todo  lo  quai  me  paresce  que  es  eonira  Flandrs  y  que  esia  génie  esia  eon  ruynes 
inlenciones. 

Esta  manana  bolvio  Medinal,  aquien  yo  havia  despaehado  a  los  xxx  del  passado  a 
Vucstra  Excellenza,  y,  como  su  barco  dio  al  iraves  cabe  Margate,  por  sospecho  le 
Hevaron  presso  a  Canlurberi,  y  el  hecho  ei  despaclio  a  la  mar,  y  despues  le  han  soltado 
hallandole  sin  carias  de  las  quales  va  triplicado  ron  estas.  Al  Obispo  de  Ros  tienen 
muy  guardado,  y  aqui  va  cresciendo  las  pestes. 

De  Londres,  a  H  de  hebrero  1570. 

{Archives  de  Simuncas,  Eslado,  Leg.  8^2,  fol.  60.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  605 

MMXXX. 

Le  dvc  d'Albe  à  don  Gxiérau  d'Espès.  (En  cliilTre.) 

(BBVXCLLES,  30  FÉVRIER  ISTO.) 

Le  roi,  croyant  que  les  affaires  d'Angleterre  étaient  plus  avancées,  avait  donné  à  Kempc  da  plein» 
pouvoirs  pour  agir.  —  La  situation  est  changée  :  l'insurrection  du  Nord  est  étouffée  et  le  roi  de 
Trance  traite  avec  les  Huguenots.  —  Si  Kcinpe  arrive  en  Angleterre,  il  importe  qu'il  ne  fasse  rien. 
—  Il  y  a  lieu  de  dissimuler  et  il  convient  que  don  Guérau  d'Espès. Iirùlc  tous  les  papiers  qui  pour- 
raient lo  compromettre. 

A  lodas  las  caitas  que  lie  leiiido de  V.  M.,  lie  rcspnndido  por  diiplicado.  La  iina  llcvo  cl 
gcntiihonihre  vcnociano  con  olnis  carias  qtie  aqtii  veninti.  Otro  plieguecillo  de  Su  Mag^ 
ombie  por  la  via  dcl  ordinario  que  se  cnircgo  al  niacslro  de  postas  de  Anvers.  Con  este 
va  el  iriplicado,  juntamcnte  con  oiro  plicgo  que  tengo  de  Su  Mag^,  laquai  me  ordcna 
que  yo  advierla  a  V.  M.  de  lo  (|iie  hay  de  liazer;  y  paraque  esios  negocios  vayan  por  el 
cainino  que  coiiviene,  es  bien  que  V.  M.  cnliende  que  yo  he  dado  quenta  a  Su  Ma^, 
desde  la  primera  ora  de  los  movimientos  dcl  Noile,  de  la  voluntad  que  he  ballade  en  su 
cilada  para  |)oncr  en  libcrlad  a  la  Ilcyna  de  Kscocia.  Su  Mag'',  conio  principe  tan  jusio, 
lo  dcsea  siimamenle  y  me  lia  niaiidado  que  yo  mire  por  que  medios  se  podria  conscgiiir 
el  dcseo  que  ticne,  y,  pensando  que  los  negocios  cstavan  mas  adelante,  dcspacba  ai 
Kempe,  pariente  de  la  Senora  Duquesa  de  Feria,  con  carias  dcl  Duque  a  la  Reyna  de 
Escocia,  Arzobispo  de  Rros,  Condcs  de  IVorlumberland  y  Weslmerland,  con  ortlen  que 
juntamcnte  liiziese  los  dcmas  ofljcios  que  le  parizca  se  convicnen  para  salir  con  cl 
négocie,  y,  baviendo  l'aliado  cl  fundamcnto  (an  de  rrayz  y  baviendo  ya  cl  Iley  Chri»- 
lianisimo  aeordado  con  sus  rebeldes,  eslan  los  negocios  en  tan  diferenic  punto  que 
eonviene  no  solo  no  moslrar  de  sabimicnto  con  esta  Reyna  de  las  fecbas  pasadas,  pero 
cubrillas  con  loda  disimulacion  posibie  por  niuebos  rres|)elos  que  serian  largos  para 
cscrivir;  y  asi  me  ha  parecido  des|>acbar  luego  a  Tusan  para  avisar  a  V.  M.  que,  en 
caso  que  aya  parecido  ai  Kcnipe,  \.  !M.  le  ordina  que  en  ninguna  maiura  dcl  tnundo 
baga  demostiacion  de  su  comision,  sino  que  se  temen,  ny  no  baga  nada  siu  advertirmc 
a  mi  primiro  con  el  mayor  sccrelo  que  pudicre;  y  de  lo  que  en  eslo  hazerc,  me  avisant 
V.  M.  y  de  lodo  lo  dénias,  procurando  scguir  lo  que  arriba  le  dign.  Y  no  se  en  que  se 
fondo  l'Kmbaxador  de  Francia  quando  vino  a  bazcr  ascos  con  V.  M.,  de  que  yo  diessc 
licencia  a  los  mereadcres  î^enoveses  (pie  se  conceriasscn  en  lo  de  su  dinero,  como 
pudiesscn.  Devele  parcccr  que  es  nicjor  que  se  pierda  lodo.  V.  M.,  en  lodo  lo  que  fuere 


604  RELATIONS  POLITIQUES 

posiMc,  ayude  a  este  négocie  y  al  de  las  mercancias  ',  y,  eon  buena  coinodidad  biiscando 
las  ocasiones,  ha  de  procurar  poner  los  zelos  que  pudiere  entre  la  Reyna  y  Franceses, 
que  el  negocio  esta  ya  en  punio  que  eonviene  mucho  yr  por  este  camino,  porqne,  tomando 
otro,  podria  ser  desesperalia  y  hazella  avisar  oon  essos,  que  sera  en  gran  perjuicio  del 

'  Le  duc  d'Albe  ne  songeait  qu'à  négocier  avec  Elisabeth,  et  il  avait  fait  préparer  par  Tisnacq,  au 
mois  de  février  1570,  un  traité  pour  rétablir  les  relations  commerciales  entre  les  Pays-Bas  et  PAn- 
glctcrre. 

Primo  conventum  est  atque  placuit  omncs  mercatores  Majestatum  Suarum  subditos  et  in  carum 
ditionibus  agentcs  ultra  citr.tquc  dctenlos  relaxari  ac  libère  dimitti,  liccbitque  iis,  cum  visum  fuerit 
aul  commodum,  discedere,  non  obstantibus  obligationibus,  cautionibus  et  securitatibus  quibuscunquc, 
ubicunque  et  quomodocunquc  datis  detcntionis  atque  arrcsti  bujus  gencralis  intultu,  quas  irritas  et 
nullius  vigoris  dcinccps  fore  stalulum  est. 

Placuit  eliam  omnium  mercium,  aeris  alicni,  pecuniaruni,  navium  (quocunque  nomine  illœ  vocentur', 
munitionum,  macliinarum  bellicarum,  et  ab  iis  depcndentium,  et  omnium  deniquc  cujusvis  qualitatis 
aut  conditionis  bonorum  ad  subditos  Mnjestatum  Suarum,  aut  rcgnorum  aut  aliarum  ditionum 
earumdcm  incolas,  sivc  in  invcntariis  comprehcndantur,  sive  non,  a  quibuscunquc  et  ubicunque  in 
Hajcstatum  Suarum  regnis  et  dominiis  occupata,  dctenta  atque  arrcstata  fuerint,  generalcm,  libcram 
atque  integram  sine  exceptionc  ulla  rcslitutionem  flcri,  nimirum  de  iis  quae  adhuc  subsistunt  in  sua 
nalura  aut  specic.  Pro  iis  autcm  qus  anle  convcnlioncm  banc  divcndita,  distracta,  alienala  aut 
quocunque  modo  consumpta  fuerint,  nulla  babita  alienalinnis  rationc  (quae  aliénais  rci  dominum  obli- 
garc  non  potcst)  bona  fidc  solvi  ac  reslilui  lantum  quanti  ad  diem  usquu  venditionis  aut  alicnationis 
constiterint,  aut  co  pretio  rcdimi  quo  inicr  mercatores,  arrcsti  tcmporc  aut  in  proxiniis  antea  nundinis 
Aiitwcrpiensibus  valcbani,  optionc  domino  rci  alicnatie  relicta,  quod  quidem  pretium  niox  ab  illo 
solvetur  qui  eam  rem  babuit.  Quod  quidem  de  racrcibus  inlegris  diclum  sit.  Porro,  si  casu  aliquo 
corruptas  esse  contigerit,  damnum  ad  dominum  rei  spectabit. 

Quo  autem  omnia  fiant  cilius  et  sine  mora  aut  tergiversationc,  dclegandi  erunt  a  Majcstatibus  Suis 
respective  cum  autboritalc  sutlicienli  conimissarii,  qui  reciprocc  omncs  conlroversias  sumraarie  et 
secundum  justitiam,  sola  facti  veritate  perspecta,  difliniant.  Quo  peracto,  executio  realis,  cautione 
mcdianle, non  obslanic  appellationcaut  oppositionequalicuiique  (sine  illarum  prœjudiciutamen), slatini 
conccdclur.  Providcbunl  autcm  inicrea  Majcstates  Sure  ut  sinccre  et  a<qua  lance  ubique  el  in  omnibus 
respective  proecdatur  :  si  tamen  a  tempore  arreslorum  de  aliquibus  bonis  inter  partes  peculiariter 
convcnil,  id  ratum  liaberi  et  effcctura  suum  consequi  debere  intelligitur.  Si  quae  merces  aut  alia  bona 
aut  pars  illorum  ad  subditos  alterulrius  principis  pertinentia,  subsiracta,  subducta,  clam  detcnta  aut 
aliter  éclata  fuerint,  ad  qucrclam  partis  (sola  etiani  facti  veritate  cognita)  summarie  et  de  piano  a 
comraissariis  justitia  adminislrabitur,  qui  eos,  qui  in  culpa  sunt,  non  solum  ad  ipsius  rei  cum  damais 
et  interesse  restitutionem  condemnabunt,  sed  etiam  de  iis,  ut  de  prœdonibus  et  suo  prineipi  inobse- 
quentibus  ac  pacis  violatoribus  corporalc  supplicium  sumcnt,  nisi  iofra  quadraginta  dies  a  publica- 
tionc  hujus  ab  illis  restilutio  fiât. 

£t  ut  nihil  distraclum,  cclatum  aut  dcperditum  maneat,  sed  ut  unicuique  ad  suorum  bononim  rccu- 
peralionem  facilior  sit  via,  inventaria  eorura  bonorum  quie  utrinque  extare  comperiuntur  ultra 
citrn<]Uoexhibita  fuerunt  et  dcbitorum  quae  hactenus  in  luccm  prodierunt,  et  si  quœ  adbuc  supersint 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  f.05 

servifio  de  Su  Mag"*.  Las  condiciones  con  que  cl  Rey  se  lia  convertido  con  sus  vasallofi, 
vern  V.  M.  por  esa  platica  que  ci  t)mbaxador  paso  comigo.  Dcspues  ara  he  sabido  de 
eerlo  qu<;  el  nogocio  esta  ya  heclio. 

En  Alemania  toda  ay  quielud.  Otra  cosa  no  se  offresce  de  nuevo  que  avisar  a  V.  M., 

exbibenda,  ea  oninia  bona  fïde,  infra  fflrnscni  uiium  aut  dtius  (li  fieri  polcsl),  exbibitam  iri 
proniissum  est. 

Hoc  etiam  addiliitn  pro  mcliori  hujus  negotii  direclione,  certos  aliquot  rocrcatores  uU-iinque  el  in 
singulis  Majestntum  Suaruni  rcgnis  ac  doniiriiis  delcgandos,  in  quorum  aut  ab  iis  subsliluendorum 
manibus,  oninium  corumque  arrcstala,  dctenta,  substracta  aut  aliquo  modo  cclala  fuisse  constiteril, 
rcslitutio  fiet,  a  quibus  postca  suis  dumiiiis  omnia  reddentur  ac  distribucntur. 

Placuit  quoquc  omiics  uas  pecunia;  summas  quas  aut  pro  visitatiune  navium  aul  iiicrciuin  aut  pro 
varura  coiiservalionc  ut  sccuritalc  aut  iiaulanim  alimriitis  aut  invcntarioruiii  confectionc  aut  aliis 
expensis  expositas  fuisse  justo  calcule  compcrictur,  a  rei  rcsiitucndœ  dcminis  soivi  aut  dcduci  et  defal- 
cari.  Quod  si  vcro  iiitcr  partes  non  convcnial,  commissarios  adcant,  qui  rx  icquitatc  et  de  piano 
judicabunt,  habita  scmpcr  rationc,  ne  rocrcatores  qui  daninum  passi  sunt,  quoad  fieri  poteril, 
gravcntur,  ncquc  plus  solvere  cogantur  atque  ejasdem  rcgionis  subditi,  sed  omnia  justo  modcramine 
taxentur. 

Porro  supradictis  ad  recuperationcm  et  receptionem  bonorum  ultra  citraquc  dctentorum  merealo- 
ribus  delegandis,  atque  ipsos  etiam  rerum  dominos  intrgrum  atque  liberum  erit  cas  c  rcgnis  et 
duminiis  prxtactis  cxporlare,  a\U  per  alios  exportata  curare  quocunquc  risum  fuerit,  aul  si  illis  coro- 
modum  crit,  ibidem  vcndcre,  pretiumque  efferre  aut  etiam  alias  mcrccs  comparare  sine  ullo  impedi- 
mento  aut  obstaculo. 

Licebit  etium  nautis,  per  se  aut  per  suos,  navcii  suas  recuperare,  recipcre  ac  rcducere.  Imu,  si  pluri- 
bus  navibus  ad  mercium  et  aliorum  bonorum  suorum  exporlalioncm  opus  sil,  poterunt  el  cas  advehen- 
et  cum  iis  rcverli.  Fiet  aulcm  prii'dicta  restitutio  cum  libcrtatc  disccdcndi  absjue  ulloruni  vcctigalium 
aut  aliorum  juriuni  solutionc,  non  solum  pro  bonis,  navibus  aut  aliis  rébus  quibuscunque,  sed  nec  pro 
iis  quas  arreslo  durante  venditas  fuisse  coutigcrit  (dunmiodo  dominus  rei  lucrum  ex  lali  Tcndilione 
ultra  prctium  non  fceerit)  :  pro  iis  tamcn  quœ  post  banc  transactionem  vendcnlur,  jura  solita  et  ordi- 
naria  solvi  debcrc  dccrelum  est,  sed  intcrca  niercalorum,  naularom,  bonorum  item  suonim  srcoritali 
in  reditu,  ab  utn)i|ue  principe  contra  piratas,  ad  rcquisilionem  partium  (medianle  tamcn  expensarum 
honesta  solutionc),  providebitur. 

Quandoquidem  vero  régna  et  alla  Majestatum  Suarum  dominia  satis  magno  inter  se  dissident  inler- 
vallo,  prœscrtini  Anglia  ab  llispaiiiis,  quarc  uno  codemquc  tcmporis  niomento  reslilutioncm  integram 
fieri  et  ex  portubus  utrimque  solvi  perqunm  diflicilc  est,  constilutum  fuit  atque  convcnlum  reslilulio- 
nem  ex  parle  Regino;  Angliœ  inchoandam,  medianle  tamen  sullicienti  caulione  qun?  ex  parle  prr  exteros 
cjusdcm  Angliœ  regni  incoias  dabitur,  de  reciproca  oninium  quie  tam  in  ilispanis  et  aliis  Hajestatls 
Suie  Calliulico:  rcgnis  quam  iii  ipsis  Inferioris  Germanio;  dominiis  arrestata  fueruiit,  picnaria  reslilutionc 
Anglis  etiam  facicnda,  idquc  quom  fieri  polerit  citissime  et  ad  summum  intra  mrnses  duos  a  die  resli- 
tulionis  praidiclir,  tum  enim  unicuiquo  illorum  aut  ubi  idoneum  ad  navigandum  tempus  naeti  furrint. 
cum  suis  bonis,  ut  dictum  est,  libère  discederc  licebit. 

Quia  autem   in   hae  executione  celeritale  opus  esse  videtur,  ne  mercatoribus  ulriusque  subdilis 


606  RELATIONS  POLITIQUES 

sino  que  en  viendo  esta  la  rrompa  y  heche  luego  en  ci  fiiego  y  liaga  lo  mismo  de  los 
papeles  que  podrian  dar  sospecha  a  esa  gente. 

De  Brusellas,  a  20  de  hebrero  MDLXX. 

En  este  punto  acabo  de  rrecevir  la  carta  de  V.  M.,  de  ix  del  présente,  con  el  duplicado 
de  las  dos  copias  y  cartas  que  con  ella  vcnian  para  Su  Mag**,  las  quales  yran  breve- 
niente  con  un  correo  que  quedo  despachando  ;  y,  en  lo  que  a  V.  M.  parece  de  la  yda  de 
Hamilton,  havia  yo  ya  comcnçado  a  tratar  desta,  y  el  esta  bien  en  eslo.  De  los  papeles 
en  cifra  se  tcnga  grandisima  quenta. 

{Archives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  822,  fol.  203.) 


MMXXXI. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  aï  rtvRiER  4570.) 
II  se  conformera  à  ses  instructions.  —  IVouvelles  d'Ecosse. 

Por  la  copia  de  la  que  escrivo  a  Su  Mag',  cniendera  Vuestra  Ëxcellenza  lo  que  aqui 
|)assa,  y  lo  que  Vuestra  Ëxcellenza  me  liaze  merced  de  advertirnae  seguire  yo  en  todo 

daniDum  per  diuturnam  istain  bonorum  suorum  dctentionem  illalum  accrescat,  visum  est  rationi  eon- 
scntancum  ultra  citraque  littcras  patentes  tain  sub  nostro  quani  sub  Screiiissim»  Rcgino;  Angliœ 
sororis  nostrœ  charissiniee  sigillo,  de  hoc  conscnsu  ac  transactionc  confici,  staliiu  in  omnibus  iis  locis 
publicandas,  ubi  opus  esse  videbitur,  sed  in  civitatibus  prœsertim  Hispalensi,  Burgensi,  Antwcrplensi 
et  Londincnsi,  utpotc  prsecipuis  tam  llispaniarum  et  nostra:  Infcrloris  Germania;  quam  Angliœ 
emporiis,  cum  geucrali  personaruni,  bonorum,  navium,  debitorum,  aclionum,  omniumque  aliarum 
rerum  qualiunicunque  ad  subditos  aut  incolas  regnorum  utriusque  principis  (ut  dictum  est)  spcctan- 
tium  relaxatione  ac  restitutionc,  sine  ulla  exceptionc,  limitationc  aut  rcservatione,  secundum  hujus 
convenlionis  tenorem. 

Volentes  itaquc  eam  ex  parte  nostra  in  singulis  suis  punctis,  clausulis  et  arliculis  firmiler  et  invio- 
labiliter  adimpicri,  ut  negotiuni  cum  nostra  certa  scientia  et  autboritatis  interposilione  conclusum 
et  pro  rato  ctgrato  habitum  et  a  ministris,  oflicialibus  et  subditis  nostris  quibuscunque  et  in  quantum 
unumquemque  corum  conccrnit,  exccutioni  mandari  atque  observari,  orani  dolo  et  fraude  penitus 
semotis,  jussirous  in  ejusdem  nostrae  voluntatis  (idem  bas  litcras  confici  etsigilli  nostri  appensione 
rauniri. 

Datum  Antwerpiae,  die  .  . .  mensis  fcbruarii  anno  Domini  .... 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  607 

y  por  lodo.  Cou  Tliomas  Fiesco  (engo  buena  cnrrcspondencia  en  lo  que  quiere  cumu- 
nicarme,  y  agora  que  viiio  de  la  Corlc,  me  lia  diclio  que  lo  del  dinero  estara  conccrtado, 
auiique  le  iiiudcn  alguna  cosa  de  lo  que  antes  huvia  apunlado  y  que  en  lo  de  las  mcr- 
caiicias  los  Ingleses  quieren  que  la  Reyna  les  enlregue  las  de  aqui,  y  con  elias  y  con  cl 
conlado  que  se  deve  a  subdilos  de  Su  Mag'  en  csia  Isia,  piensan  quedar  bien  saiisfe- 
chos,  y  ya  los  coniissarios  viejos  van  buscando  compradores. 

El  dicho  Fiesco  yra,  segun  me  lia  diebo,  muy  presio  eon  loda  la  resolucion  a  inrormar 
a  Vueslra  Exceilcn/.a,  eon  el  quai  escrivire  mas  largo  y  (unibien  con  olro  hombre  que 
informara  de  lo  que  en  la  libertad  de  la  Reyna  de  Escoi-ia  (iene  pcnsado,  el  quai  es 
eonoseido  del  iMarcjues  Cbapiii. 

El  socorro  que  se  bizo  a  Donberton,  fuc  con  très  naves  bretonasque  lomaron  un  navio 
inglesen  el  viage  :  lodo  esio  y  el  baver  de  yr  Franceses  en  Ëscocia  sienten  aqui  mucho. 
Yo  creo  que  pues  en  Franeia  se  deelaran  lanlo  que  demas  de  querer  ecbar  a  esle  ysia 
In  guerra,  lienen  intento  de  casar  al  Duque  de  Anju  con  la  de  Ëscocia. 

De  Londres,  a  xxvde  bebrero  1570. 

(.4  rf Aires  de  Simancas,  Eslado,  Ley.  ii'2'2,  fol.  66.) 


MMXXXll. 

Don  Gtiérau  d'Espès  au  dxtc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(LONDRE-S,  3  UAHS  iS'O) 

Il  n'a  pas  vu  Kcn)i)c.  —  Elisabeth  craint  beaucoup  la  paix  en  France.  —  Armements  en  Angleterre. 
—  Nouvelles  (l'Ecosse.  —  Projet  de  délivrer  Marie  Sluart. 

Esta  sola  ba;j;o  de  prisa  para  que  con  este  correo  que  despacba  Liieatella,  me  piieda 
Vucstra  Excelicnza  responder.  Fiesco  y  Espinola  lia  1res  dias  que  eslan  en  la  Corte,  y 
en  bolviendo  de  alla  creo  partira  el  dicbo  Fiesco,  con  cl  quai  escrivire  largo.  Tambien 
tengo  alla  un  criado  mio  para  que  me  avise  del  secreto  del  Consejo,  por  via  de  aqnel 
amigo.  Entre  tanto  Vueslra  Execllenza  sepa  (|ue  el  primcro  desle  recibi  su  despacbo  con 
Infans,  y  a  Quempe  no  le  be  vislo  aun  :  en  eslo  y  en  lodo  lo  demas  seguire  lo  que 
Vueslra  Excelicnza  manda,  a  quicn  ceriifieo  que  esta  Uoyna  lemc  la  paz  en  Franeia 
como  la  muerle,  creyendo  que  lodo  redundara  sobre  su  cabeza.  Esle  Embaxador  de 
Franeia  me  ba  embiado  a  dezirque  ni  es  bêcha,  ni  creen  se  hara.  Hanle  venido  algunos 


008  RELAÏIOINS  POLITIQUES 

correos  al  dicho  Embaxador  para  mostrar  los  capitulos  del  concierto  a  este  Reyna,  los 
qualcs  me  coniunico  lambien,  y  para  inierceder  por  la  de  Escocia,  con  la  quai  no  dexan 
de  lener  experanças  de  casar  al  de  Anju,  aunque  lo  dizen  entre  dientes. 

En  esta  ciudad  liazen  quinientos  soldados  y  por  el  reyno  hasta  seys  mill.  Dizen  con 
elles  entrara  JVlilort  Gray  en  Escocia  a  favorezer  los  amigos.  En  la  armada  de  mar  se  de 
poca  priesa.  Leonardo  de  Acris,  si  tuviera  arcabuzeros,  vencia  los  capitancs  desla  Reyna, 
con  los  quales  quedo  a  la  par  y,  despucs  de  passade  en  Escocia,  ha  buelto  y  robado  todo 
aquel  territorio  y  aprovechara  a  los  otros  mucho  por  ser  discrète. 

A  la  Reyna  de  Escocia  he  hecho  enlender  el  brève  que  tengo  y  lo  que  S.  M.  me 
manda. 

Marche  y  otros  dos  Ingleses  se  ponen  en  orden  para  yr  ay  a  tratar  con  Vuestra 
Excellenza  de  las  mercancias,  y  he  advertido  a  Fiesco  de  la  voluntad  de  Vuestra 
Excellenza  en  la  forma  que  quieren  que  vayan  y,  venido  el,  avisare  particularmenle 
dello  y  embreve  partira  el  hombre  que  he  escripto  a  Vuestra  Excellenza  para  librar 
la  de  Escocia,  con  el  quai  cscrivire  larganiente  mi  parcscer.  Esta  niandare  a  Vuestra 
Excellenzia  embiar  a  S.  M.  con  la  copia  de  la  carta  que  a  esta  Reyna  escrive  la  de 
Escocia,  que  va  aqui  juntamente.  Nuestro-Seflor,  etc. 

De  Londres,  a  3  de  março  1570. 

{Archives  de  Simuncas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  70.) 


MMXXXIIL 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Elbe.  (En  chiffre.) 

(LONBRES,  7  MARS  1S70.) 

Prochain  départ  de  Thomas    Fiesco.   —    Affaire   de   la  reine   d'Ecosse. 

A  les  très  deste  cen  Lorenço  correo  escrivi  a  Vuestra  Excellenza  y  antes  a  2b  del 
passade  empliege  de  Thomas  Fiesco,  y  pues  lleva  el  agora  esta  y  va  con  los  comisa- 
rios  ingleses.  Terne  poco  que  dezir  en  este  particular,  mas  de  remilirme  a  su  relacion. 
El  ha  hecho  muy  bien  su  ofHcio.  Con  esperança  van  los  Ingleses  que  en  Anvers  se  les 
ha  de  hazer  gran  recibimiento  :  bien  es  acortarles  su  arregancia,  y  yo  crée  que  estes  del 
Consejo  los  embian  para  entender  bien  el  animo  de  Vuestra  Excellenza,  y  haran  aqui 


DES  PAYS-IJAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  609 

segun  cl  tiempo;  y  esta  paz  de  Francis  les  por)e  miedo  haciendo  diverse  jiiycio  délia 
de  que  nosoiros  y  los  Franccses  sercinos  (-onlra  ellos,  aunqtie  despucs,  como  Vuestm 
Excollcnza  iniiy  bien  discurrc,  con  la  iifccssitiad  podria  ser  la  enlendiesscn  de  olra 
nianera  :  pero  liasta  agora  caminan  conio  lu;  dicho. 

Por  las  que  escrivo  a  S,  M.  *  y  discurso  mio,  todo  io  rmel  mandare  Vuestra  Exccilenza 

'  Don  Guérau  d'Espès  écrivait  à  Philippe  II  le  7  mars  )S70  : 

A  los  21  del  passado  rccibi  la  carta  de  V.  M.,  de  22  de  eiiero,  y  eon  ella  me  dio  aviso  el  f)aque  del 
dcspachodc  Qucrape,  pariente  de  la  Diiquesa  de  Fcria,  el  quai  deve  de  cstar  en  Kscocia  por  que  no  ha 
llegado  aqui,  y  luvo  aviso  el  Obispo  de  Hos  que  un  Ingles,  que  podria  ser  el,  sfgun  Io  que  embiaD  a 
dezir.  Ilegoa  Neuf-Chaslel  y  yva  a  Escocia. 

A  la  Rcyna  hc  escrito  con  i;i  cifra  que  cnii  ella  tengo,  consolaiidola  y  certificandnla  de  la  volunlad 
de  V.  M.  y  escusando  cl  no  rcsponderlc  V.  M.,  pues  aviendo  de  ser  en  claro  traya  mocfaos  inconve- 
nientes.  Embio  cl  brève  de  Su  Santidad  que  el  Duque  me  ha  embiado,  el  quai  abrio  el  dieh»  Obiapo 
y  en  su  cifra  le  escrivc  Io  que  conticnc,  por  que,  si  la  quitascn  al  que  Io  havia  de  llevar,  no  se  desca- 
briessc  Su  Bcal'',  alabando  la  constanria  en  la  religion  de  la  <licha  Keyna,  le  offrcsce  cxhorlar  a 
V.  M.  y  a  otros  principes  christianos  a  su  libcrtad  y  restitucion  de  su  royno.  Entrelantu  los  nobles  de 
Escocia  estan  dcscordcs,  ounquc  los  (piiercn  el  govicrno  en  nombre  de  su  rcyna  :  son  la  mayor  parte 
y  quiercn  nonibrar  por  governador  ol  Condc  de  Lcnos,  que  esta  agora  en  Gorte,  y  le  quieren  induzir  a 
que  sea  governador  de  Escocia,  dicicndo  que  ella  procurara  Io  elija  la  parte  que  quiere  ser  govcrnada 
con  nombre  del  niilo;  y  aunqiie  es  pcrsona,  segun  dizcn,  poeo  abil  para  cllo  y  se  tiene  por  catbolieo, 
por  la  mala  voluntad  i|uc  esta  lleyna  tiene  a  la  de  Escocia,  vcnia  a  este  partido;  pero  el  rehusa  de  ser 
governador,  y  Miladi  Margnrila  su  muger  nie  ha  embiado  a  dezir  que  no  Io  sera,  sino  que  el  entrara  en 
Escocia  con  gente  para  procurar  de  aver  el  nino  de  sus  manus. 

A  cstos  quatre  roill  horobres  que  se  han  de  levantar  se  da  poca  priesa,  y  assi  en  Io  de  la  flola  para 
Amburg  comiençan  a  cargar,  oy  parlcn  de  aqui  ciertos  mcrcaderes  ingleses  con  comission  de  ver  las 
mercancias  suyas  en  Flandcs  y  considcrar  si  el  parlido  que  cl  Duque  ha  hecho  délias  les  estara  bien 
o  si  sera  mejor  satisfacerse  en  las  que  aqui  estan  en  ser  de  los  subditos  de  V.  M.,  que  deven  ya  4e 
valer  mcnos  que  las  de  alla,  y  con  cllos  se  buelve  Thomes  Fiesco  el  quai  con  plazo  de  dos  aflos  plente 
aver  recabado  la  restitucion  del  dinero  de  contado,  de  todo  Io  quai  dara  aviso  el  Duque  a  V.  M. 

Por  relaciondcMos.  de  Gartclc,  cavallcro  escoccs(|uc  vino  agora  de  Francia,  y  carias  del  Embaxa<lor 
de  Inglatcrra  se  cnticnde  que  el  Hcy  Christianissimo  amcnazo  mucho  a  esta  Reyna  si  no  dava  libcrtad 
a  la  de  Escocia,  diziendo  de  su  boca  al  dicho  Embaxador  que  no  podria  dexar  de  socorrerla  por  todas 
las  vias  possibles.  Dize  el  dicho  Gartclc  que  para  agora  se  ombiaran  a  la  parte  de  Donberlon  dos 
mil  soldados  que  cstavan  para  ello  aparcjados  en  BretaHa,  aunque  Don  Franccs  no  melo  escrive. 
Mucho  cuydado  tiene  aca  Mos.  de  la  Mota  que  este  dinero  contado  no  se  dexe  a  los  Ingleses  por  trato, 
y  yo  le  dixc  que  el  dinero  no  esta  en  nuestra  mano  y  que  quiça  es  gastadoy  que  cobrar  los  mercaderes 
alguua  scguridad  del  se  ha  de  tomar  como  del  mal  Io  mcnos,  |)ero  que  no  ay  coia  aun  en  ello 
conecrtada. 

Por  Io  que  importa  al  servicio  de  Dios  y  de  V.  M.  y  quietud  de  estas  partes  librar  la  Reyna  de 
Escocia,  offresciendosc  a  ello  Pedro  Espitielli,  gcnlilhombre  florentin,  muy  conoscido  del  Marques 
Chapin  Vitelli,  y  aviendo  el  mesmo  traclado  con  el  Obispo  de  Ros  y  teniendo  eartas  de  la  Reyna  de 

ToMF.  V.  77 


610  RELATIONS  POLITIQUES 

embiar  a  Espana,  vera  Vuesira  Excellenza  lo  que  aqiii  passa  y  consitlerara  el  negocio 
de  la  Reyna  de  Escocia,  para  lo  quai  cou  las  carias  do  la  dicha  Reyna  y  obispo  de  Ros 

Escocia  sobre  ello  para  el  Duque  de  Alva,  le  enibiare  denlro  de  dos  dias  a  Bnisselas  para  que  en  par- 
ticular  lo  coiiiunique  al  dicho  Duque,  sobre  lo  quai  hize  cl  discurso  que  con  la  présente  se  embia. 
A  Milort  Lumile  ha  dado  esta  Reyna  libertad,  con  que  no  niude  su  casa  al  paix.  Tratase  de  que  vtyt  a 
la  Corte  el  Conde  de  Arondel,  y  todo  esto  haze  el  micdo  de  las  nuevas  de  Escocia,  aunque  el  Duque  de 
Nortfort  no  ban  querido  dar  libertad  :  ofiFrescia  fiadorcs  en  dozicntas  inill  libras. 

En  la  su  ultima  carta  me  escrive  la  Keyna  de  Escocia  que  entre  los  Ingleses  presos  en  Sevilla,  que 
Iruxeron  de  Indias,  ay  uno  llaniado  Thomas  Fonlar,  que  fue  secrelario  de  Mos.  Darlia  su  postrero 
marido  y  que  es  buen  servidor,  y  alla  le  licne  obligacion  y  assi  suplica  a  V.  M.  le  mande  dar  libertad. 
Las  navcs  de  Mos.  de  Dulin,  que  llevc  agora  Vandenibcrga  su  licrmano,  sabicndo  que  yvan  las  que  el 
Duque  de  Alva  ha  bccho  armar  contra  ellas,  se  encaminaron  a  esta  isia,  y  con  tcmpestad  dieron  en 
los  bancos  cabe  Olanda  cinca  dallas,  y  las  otras  cinca  han  llegado  a  las  Dunas  cerca  de  Margate  : 
salvaron  la  artilleria  y  cosas  de  mas  importancia,  y  aqui  se  estau  rehacicndo,  y  dizen  se  junlaran  con  el 
capitan  Sores,  y  con  la  mesma  tempestad  bazen  relacioa  los  inarineros  destas  se  han  perdido  dos  de 
las  de  Flandes.  De  lo  que  esperavan  aqui  cerca  dal  comercio  de  Portugal  con  la  venida  de  Antonio 
Fogaza,  paresce  discurso  sobre  la  libertad  de  la  Reyna  de  Escocia. 

Parcsce  cosa  muy  conveniente  procurar  la  libertad  de  la  Reyna  de  Escocia,  por  que  con  tenerla 
presa  ticnc  creydo  la  Reyna  de  Inglaterra  que  ningun  principe  catholico  le  hare  guerra  por  no  ponar 
en  pcligro  la  dicha  princessa,  y  assi  tarabicn  es  mejor  que  su  libertad  no  sea  por  via  de  Franceses,  ni 
vcnga  a  poder  dellos,  por  lo  que  han  mosirado  dessear  de  casarla  con  el  Duque  de  Anju;  antes  séria 
muy  al  proposito  que  vinicsse  en  poder  de  Su  Mirgestad  por  que  se  cassase  a  su  voluntad,  pues  para  el 
bien  de  la  religion  y  seguridad  de  los  Payscs-Baxos  y  de  V.  M.  y  la  navegacion  importaria  mucho, 
aunque,  como  la  empressa  es  difficil,  convicne  tratarla  con  gran  miramicnto  y  prudencia. 

Ella  dizen  que  tiene  comodidad  o  manera  de  salir  de  aquel  castillo  a  las  diez  de  la  nochc  y  que 
piensa  no  ha  de  ser  rcconoscida  hasla  las  nuebe  de  la  maîiana  y  que  correra  con  un  quartago  la  posta 
seguramente,  querria  una  segura  compaîiia  y  buenos  cavallos  :  hase  de  mirar  a  quai  marcs  mejor  se 
encaniine,  al  de  Irlanda  que  es  mas  cercano,  o  a  este  de  Olanda,  que  es  algo  mas  lexos,  que  en  lo  uno  y 
en  lo  olro  ay  bien  que  considerar,  por  que  destc  es  facil  el  viajc  para  Flandes  y  dcl  otro  para  Espana, 
hase  se  proveer  una  nave  de  gente  que  parezcan  Estarlincs  y  que  para  su  maneslcr  trayga  dentro 
dclla  una  barca  grande  y  gante  dicstra  dcl  remo  y  compaîiia  en  ella  conveniente  para  recibir  la  dicha 
princessa  y  algunas  mugeres,  y  que  ninguno  sepa  el  fin,  siuo  solo  el  que  ha  de  tractar  toda  la  em- 
pressa. Para  lo  quai  séria  bien  que  este  que  le  quiere  emprendor,  buclva  aqui  a  procurar  facullad  para 
ti'aer  alguna  quantidad  de  oblon  y  discurrir  primero  todo  el  camino  para  considerar  assi  la  distancia 
como  los  peligros  :  muy  en  particular  puede  traer  una  carta  dal  Marques  para  el  Conde  de  Lesesterc 
para  procurar  la  dicha  facultad  o  con  otros  medios,  de  manera  que  nunca  se  entienda  quien  he  inter- 
venido  en  esto,  y  con  la  dicha  facultad  la  nave  cstara  mas  segura,  la  quai  nave  ha  de  llcgar  a  algun 
puerto  muy  olvidado  y  venir  en  orden  medianemente. 

Entre  tanto  aqui  se  procurara  dever  si  querran  rclaxar  de  la  extrcchura  en  que  este  al  Obisno  de 
Ros  por  que  cl  es  buen  compafiero  para  el  caso,  y,  si  esto  no  se  alcança,  se  he  de  proveer  de  Amilton 
o  otro  muy  fiado. 

Cavallos  mejor  saria  traerlos  que  comprarlos  aqui  por  que  cstos  no  son  mucho  para  largo  trabajo,  y 


DES  PAYS-BAS  Eï  DE  L'AINGLETERKE.  611 

estara  ay  presto  Pt-dio  Espinelli,  y  si  Viieslra  Exoellenzia  quiere  coniunicar  con  el,  lo 
podra  hazer  o  tiaclar  lo  que  fucrc  servido  por  via  dcl  Marques,  y  entre  tanto  yo  pro- 
curare aqui  que  al  Obispo  sele  de  nias  libertad,  [)orque  es  inuy  necessario  para  este 
effeoto. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Lejç.  822,  fol.  70.) 


MiVIXXX[V. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  8  mars  1S70J 

Entrevue  secrète  d'Elisabeth  v(  de  M.  Vanden  Berglie.  —  Subsides  promis  au  cardinal  de  Cliâtillon 
si  les  Huguenots  ne  font  point  la  paix  avec  le  roi  de  France.  —  Intervention  d'Elisabeth  en  Ecosse. 
—  On  pourrait  surprendre  les  navires  qui  se  trouvent  dans  les  Dunes. 

El  detenerse  oy  Thomas  Fiesco  ha  dado  lugar  a  que  el  criado  mio  bolviesse  de  Corte, 
y  con  el  he  tenido  aviso  de  a(|uel  amigo  conio  anochc  llego  alla  iMos.  de  Vandem- 
bergue,  al  quai  la  Reynn  ha  hcclio  venir  aca  con  su  armada,  avisandole  con  hombre 
propio  que  passe  por  essos  Eslados. 

De  Escocia  tienen  correo  cunio  las  oeho  inill  libras  que  esta  Keyna  ha  embiado  para 
lavorescer  a  sus  araigos,  apoilaron  a  salvamcnto  en  Hedemburg,  con  que  se  esfuerçen 
niueho  los  desia  opinion.  Dieron  ayer  diiiero  para  acabar  de  compnir  todas  las  vituallas 
que  son  menesler  para  las  quinze  naves  que  se  liaran,  y  al  Cardinal  de  Chatillon  hazen  que 
se  le  den  cinqucnta  mill  escudos  cfo  conlado  por(|ue  con  ellos  y  !os  olros  que  antes  le 
havian  offrescido,  promcle  que  su  hermano  no  hara  paz,  ni  tregua,  con  lo  quai  estos  del 
Consejo  eslan  conliados  de  poder  dar  orden  a  su  voluntad  en  lo  de  Escocia,  aviendo  de 
faltarles  alli  necessariamenle  el  socorro  de  Franeia,  aunqiio  se  icinen  de  Vueslra  Excel- 

el  misrao  Ingics  podria  ti-aerse  dos  muy  cscogidos  y  por  olra  via  venir  otros  dos  desembarcandolos  en 
otra  parle  donde  el  no  desenibarcasse  con  orden  donde  acudiessen. 

Esto  se  dizc  por  cscusar  poner  otros  cavallos  en  paradas  dénias  de  aquellos  que  se  toaiirian  saliendo 
del  castillo  por  hazer  nienos  ruydo;  y  qiiando  parezca  que  vayan  con  los  mismos  eavalleros  se  havran 
^aca  de  buscar  buenos,  y  todo  ello  tantearlo  con  la  carta  de  la  descripcion  de  Inglalem,  animando 
buen  al  que  lo  ha  de  hazer  con  esperança  de  buen  premio. 

(Arthivtt  de  Simancas,  Sttado,  Ltg.  9i%  fol.  7i.) 


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612  RELATIONS  POLITIQUES 

lenza.  El  de  Susex  partira  de  aqui  otros  dias  para  el  Norle,  y  le  seguiran  luego  los 
quatro  mill  hombres.  Mucho  se  havria  de  temer  se  los  Ingleses  se  apoderassen  de 
Escocia,  y  paresce  conveniente  el  prevenirlo. 

Si  a  Vueslra  Excellenza  le  paresce  bien  hazer  aeomeler  estas  cinco  naves  tan  mal 
acondicionadas  en  las  Dunas,  inandemelo  avisar  con  diligeneia  que  yo  les  hare  reco- 
noscer  parlicularmenle,  y,  si  passasen  a  juntarse  con  Sores,  liavran  menester  mayor  apa- 
rato,  pues  seran  mas.  En  pliego  de  Espinola  o  remitiendolo  a  Mos.  de  Gordon  se  puede 
cscrivir  si  Lorcnço  el  correo  fuere  partido.  Al  criado  del  de  Orange  han  despedido  con 
solo  dar  la  relaeion  de  lo  que  trata  esta  Reyna  con  los  de  Franoia.  Nuesiro-Senor,  etc. 

D(!  Londres,  a  8  de  março  1 570. 

{Archives  de  Simancat,  Estado,  Leg.  822,  fol.  7l.) 


MMXXXV. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(Bruxelles,  10  mars  4570.) 
Il  lui  recommande  une  extrême  prudence.  —  Tentative  de  quelques  réfugiés  en  Frise. 

He  recivido  las  carias  de  V.  M.,  de  xxv  del  passado  y  ni  del  présente,  juntamente  con 
las  copias  de  las  que  escrivia  el  Rey  nucstro  seîior  y  de  las  que  con  eilas  venian  para 
Su  Mag''  del  Secretario  Zayas,  las  quales  embiare  brevemente  con  correo  de  mercaderes 
que  quedo  despacliando  porque  a  todo  lo  que  contienen,  no  se  me  ofrece  cosa  que  rres- 
ponder  :  servira  esta  para  solo  avisalle  del  recivo  y  pedilie  con  todo  encarecimiento  andc 
muy  atenlado  en  estas  materias,  pues  va  lo  mucho  que  conviene  que  en  lo  demas  queda 
el  cuydado  que  el  negocio  rrequiere  y  procure  con  buena  mana  y  disimulacion,  como 
en  mis  antécédentes  la  tengo  escrito,  poner  zelos  a  la  Reyna  con  esta  paz  de  Francia; 
pero  ha  de  ser  de  manera  que  no  se  da  entenderse  ninguna  via  que  se  camina  con  este 
fin.  En  .Allemania  (a  Dios  gracias)  esta  todo  cou  mucha  quietud,  y  lo  mismo  en  estes 
Estados. 

Con  esta  embio  a  V.  M.  una  relaeion  de  lo  que  ha  subcedido  a  la  parte  de  Frisia  con 
algunos  foragidos  destos  payses,  por  la  quel  vera  quanto  de  aqui  podria  dezir,  y  tam- 
bien  una  carta  de  Su  Mag*",  que  recivi  a  los  a  deste  con  un  correo  que  vino  de  la  Corte. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLh:ïERRE.  613 

Yo  he  cstado  estos  (lias  pasados  en  la  cama,  asido  de  la  gota  ;  pcro  ya  me  hallo  con 
raejoria. 

De  Brussellas,  a  10  de  março  MDLXX. 

(Archives  de  Simanras,  Estado,  Leg.  822,  fol.  200.) 

MMXXXVI. 

Rapport  d'un  gentilhomme  anglais. 

(Vers  le  iS  mars  4S70.) 
Situation  des  affaires  en  Angleterre.  —   Intervention  en  Ecosse. 

Bref  rapport  d'ung  gentilhomme  anglois,  duquel  s'estant  le  dtic  fait  informer  d'aulcuns 
avecq  dextérité  et  sans  faire  semblant  qu'il  fût  par-deçà,  a  entendu  qu'il  est  gentil- 
homme de  fort  grand  esprit,  bon  catholique  et  en  indignation  de  la  Royne,  et  le  monstre 
aussi  assez  à  son  traitter  et  façon  de  faire. 

Le  rapporteur  se  dit  avoir  esté  privé  de  tous  ses  biens  el  forcé  de  .se  saulver  en  Escosse 
comme  complice  et  ung  des  premiers  promoteurs  du  mariage  du  duc  de  IVorfolc  avecq 
la  Royne  d'Ëscosse  et  que,  aiant  esté  en  Escosse,  ses  amis  entre  lesquels  estoit  le  Conle 
de  Maxwell,  1  aviont  averty  qu'ils  avionl  esté  requis  de  la  Royne  d'Angleterre  de  le  luy 
renvoyer,  luy  conseillant  par  tant  de  se  saulver  aillieurs,  et  que  suyvBnt  ce  il  s'estoit 
retiré  à  Hambourg,  et,  non  se  trouvant  encoires  là  seurement,  avoit  passé  en  Anvers  i 
la  Cassette.  Et  comme  il  s'estoit  abbordé  à  (juelquc  Anglois  catliolicque  réfugie  |K)ur  la 
Religion  et  résident  à  Louvain,  nommé  le  docteur  Sloro,par  conseil  et  pour  savoir  s'il  y 
seroil  seurement,  craindant  tousjours  dVstre  renvoyé  en  cas  que  la  Royne  d'Angleterre 
le  fit  redemander,  ledict  Store  à  qui  le  Roy  a  fait  aulirosfois  des  aulmosnes,  en  donna 
advertissement  à  quelque  ministre  de  Sa  Majesté  qu'il  le  lit  entendre  à  Son  Excellence, 
qui  luy  fit  dire  qu'il  n'eusl  arrière-penser  de  cela,  ains  que  au  contraire,  faisant  quelque 
service,  l'on  le  recognoistroit.  Et  comme  il  se  disoit  avoir  esté  familier  au  S"  Cicel  au 
commencliemcnt  du  règne  de  ladicte  Royne  d'Angleterre,  duquel  Cicel  il  se  rcsentoit 
fort  pour  plusieurs  causes  par  luy  alléguées,  demandé  du  fondement  sur  lequel  ladicte 
dame  procédoit  allors  en  ses  actions  pour  selon  ce  povoir  mieulx  enfoncer  le  but  où  elle 
a  tousjours  tendu  et  tend  encoires,  déelairo  avoir  allors  esté  présent  av<  eq  aultres  où  se 


611  RELATIONS  POLITIQUES 

fit  discours  qu'elle  estoit  née  encoires  iing  an  avant  la  mort  de  la  royne  Catherine 
d'Espaigne,  que  le  pape  l'avoit  déclairée  illégitime  par  sentence,  que  la  Royne  d'Escosse 
debvoit  eslre  par  droit  la  plus  prochaine  héritière,  oires  que  non  selon  les  droits  civils 
d'Angleterre,  que  le  roy  de  France  estoit  puissant  voisin  et  ennemy  mortel,  que  les 
François  occuperont  en  Escosse  le  port  de  Lith  où  facillement  ils  en  pourroient  amener 
d'aullres  de  façon  que,  joindant  quoique  cavaillerye  aulx  catholicques  que  pouriont  aller 
à  pied,  sicque  Testât  de  ladicle  Royne  d'Angleterre  se  pourroit  facillement  perturber, 
que  parlant  l'on  s'estoil  résolu  que  avant  toutte  œvre  il  falloit  jetter  les  François  hors 
d'Escosse,  qu'il  falloit  esmouvoir  le  peuple  d'Escosse  contre  la  Royne  d'Escosse  à  pré- 
texte de  liberté  évangélicque  par  prescheurs  escossois  et  aultres  cachés  en  Angleterre 
du  temps  de  la  royne  Marye,  qu'il  falloit  faire  sy  grand  amas  de  deniers  à  inlérests 
que  avec  didicullé  le  roy  de  France  en  pourroit  trouver  en  ces  quartiers-là,  qu'il  falloit 
aussi  conciter  les  seigneurs  de  France  contre  le  Roy  el  dereehief  jetter  hors  d'Angle- 
terre la  puissance  de  l'Église  Romayne  alin  que,  cependant  qu'ils  seriont  occupés  à  la 
maison,  ils  ne  puissent  perturber  la  quiétude  d'Angleterre  h  la  semonce  de  Sa  Sainctelé, 
et  qu'il  valloit  niieulx  de  despendre  pour  ung  temps  une  grande  somme  de  deniers  que 
se  desfendre  à  la  maison  contre  voisins  enrichis  par  le  repos  et  obéissans  au  Siége- 
Apostolicque  avec  aussy  grands  dangiers.  Passant  oultre  à  l'origine  et  prime  moyen 
dudict  mariage  de  la  Royne  d'Escosse  avec  le  duc  de  Nortfolc,  dit  que  la  Royne 
d'Angleterre  considérant  que  à  la  longue  elle  ne  pourroit  ainsi  détenir  ladicte  Royne 
d'Escosse,  laquelle  elle  savoit  estre  un  très-prochain  héritier  au  royaulme  d'Angleterre, 
et  craindoii  qu'elle  ne  se  marie  quelque  jour  à  qui  la  vouidroil  deschasser  d'Angle- 
terre, s'estoit  advisée  de  luy  faire  mettre  en  avant  de  se  marier  à  inillord  Robert  Conte 
de  Leyeestre,  fils  du  feu  duc  de  Noorthumberland  cy-devant  décapité,  discourant  qu'elle 
se  pourroit  asseurer  de  luy  tant  à  l'occasion  de  la  Religion,  comme  estant  quant  à  icelle 
d'une  mesme  faryne,  que  pour  la  léaulté.  Et,  pour  le  mettre  en  avant  à  ladicte  Royne 
d'Escosse,  avoil  pensé  donner  commission  à  quelque  gentilhomme,  bcau-frére  dudict 
Millort  Robert,  assavoir  frère  de  la  feue  femme  d'icelluy.  Mais,  comme  ledict  gentil- 
homme avoit  toujours  eu  opinion  que  ledict  Millort  Robert  avoit  esté  cause  de  la  mort 
de  sa  sœur,  s'en  excusa,  priant  que  l'on  y  voulsist  employer  ung  aullre,  si  avant  que 
ledict  gentilhomme  en  communiqua  à  ce  raporteur,  lequel  avecq  aultres  ignorant  que 
ledict  Millord  Robbert  ne  convenoit  aucunement  aux  bons  catholicques,  en  advertirent 
ledict  duc  de  Norfole  afin  que  luy-mesmes  s'y  advanchast,  de  sorte  que  enfin  de  là  en 
avant  la  practicque  et  négociation  se  commencha,  et  se  conclua  la  façon  comment  l'on 
y  pourroit  parvenir  secrètement,  mais  que  ledict  duc  de  Norfolk,  ne  l'osant  emprendre 
par  cesie  voye,  se  descouvrit  et  fut  descheu  et  descheut  ses  amis  et  confédérés,  comme 
est  dit  cy-dessus;  que  se  voiant  à  cest  heure  en  tel  estât,  expatrié  el  mal  Iraiclé,  se 
résolvoit  à  faire  quelque  bon  service  à  Dieu  et  à  la  Religion  Catholicque,  en  cas  que 
l'on  le  voulsist  employer. 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETERRE.  61$ 

Demandé  en  (|uoy  et  quel  moyen  il  en  avoii,  disoit  que  la  Royne  d'Angleterre  avoii 
deux  choses  principales  servant  à  sa  seureté,  lesquelles  ostées,  l'on  auroit  le  demeu- 
rant à  bon  marché  :  l'une  ses  basleaux  de  guerre,  l'aullre  la  correspondance  qu'elle  avoit 
en  Escosse,  (ju'il  auroil  moyen  on  lung  et  en  l'aullre,  assavoir  au  prime  par  brusier 
ou  emmener  lesdicts  baiteaux  ou  estouper  et  rendre  le  canal  par  où  ils  debvoicnl  sortir 
inulille,  discourant  bien  particulièrement  du  tout  et  avecq  raison  militaire,  au  second 
par  divertir  de  l'amitié  de  ladicle  Royne  d'Angleterre  ceux  (juclle  avoit  cncoires  en 
Escosse,  entre  lesquels  il  nommoit  le  conte  de  Morthon  comme  le  principal  depuis  la 
mort  du  Baslard  Régent  :  lequel  toutes  fois  ne  pouvoit  riens  sans  l'assisunce  d'aullrcs 
vers  lesquels  il  se  piestendoil  avoir  très-grand  crédit,  se  disant  comme  asseurè  de  les 
divertir  de  l'amitié  dudicl  de  Morthon,  et  entre  aultres  le  Conte  de  Maxwcl,  ouquel  cas 
ledici  Conte  de  Morthon  seroit  bientost  desfaict  ou  constrainct  de  se  saulver.  Adjous- 
toil  aussi  semblablement  grande  familiarité  avecq  ung  Conte  estant  présentement  en 
Yrlaiide  comme  le  Conte  d'Oremont,  auliant  altéré  comme  luy,  pour  avoir  esté  esgale- 
ment  mal  traitlé  et  pour  la  mesme  cause  de  concept  de  mariage,  auquel  il  avoit  aussi 
enlrevenu  ;  que  ce  mesme  Conte  pourroit  arriver  avecq  grand  nombre  de  gens  et  se 
joindre  chascun  audicl  Conte  de  Maxwel  endedens  xxiiij  heures;  qu'il  sçavoit  l'inten- 
tion et  résolution  dudicl  Conte  d'Oremont  pour  lavoir  entendu  de  sa  propre  bouche  et 
apellé  à  ce  propos  devers  luy  ;  que,  luy  aiant  ledict  Conle  demandé  conseil,  il  auroit 
dit  que  il  ne  luy  sembloit  convenir  d'emprendre  chose  quelconque,  que  premièrement 
leulx  du  INoort-quartier  d'Angleterre  et  aultres  fussent  en  pied,  comme  il  convcnoit; 
qu'il  s'asseuroit  que,  en  cas  que  le  Roy  voulsist  donner  quelque  secours,  sans  lequel  il 
voioit  qu'il  n'y  auroit  moyen  de  soustenir  d'aultant  que  la  Royne  d'Angleterre  ne 
déiaisseroit  d'employer  le  tout  pour  les  opresser  si  elle  povoii,  l'on  se  déclaireroit  incon- 
tinent, et  envoyeroit-l'on  hostages  de  personnages  principaulx  pour  seureté,  faisant 
grande  instance  à  ce  que  l'on  le  laissist  retourner  avecq  quelque  charge  ou  atdtrement 
pour  la  crainte  qu'il  se  disoit  avoir  icy  de  ce  que  la  Hoyne  ou  ledict  Sicel  ne  luy  fit 
faire  quelque  mauvais  tour. 

Conclusion  prime  après  avoir  fait  part  au  Conseil  d'Estat  desdids  trois  rapports. 

Quant  aux  deux  premiers,  a  semblé  que,  estant  les  choses,  comme  elles  sont,  de  si 
grande  importance,  et  considérant  que  l'on  n'auroit  cncoires  si  particulière  et  certaine 
information  de  Testât  présent  des  affaires  d'Angleterre  et  d'Escosse  comme  l'on  cspé- 
roil  d'avoir  en  brief,  le  plus  seur  seroit  de  n'y  prendre  aucune  résolution,  mais  que 
chacun  y  deust  penser  à  par  soy  pour,  en  ayant  plus  de  claireté,  y  adviser  aussi  plus 
meurement.  Mais,  quant  au  troiziesmc  rapport,  prenant  regard  à  l'instance  que  le  rap- 
porteur faisoit  pour  son  partement.  sembloit  »|u'il  ne  eonvenoit  le  détenir  plus  longue- 


6i6  RELAÏIOINS  POLITIQUES 

ment,  et  qu'il  ne  grèveroit  de  le  laisser  aller  en  faire  quelque  office  vers  ses  amis  en 
Escosse  tels  que  s'ensuyvent  :  leur  déclaircr  que,  comme  le  Roy  a  esté  tousjours  dési- 
reux que  les  subjects  vivent  en  repos  et  tranquillité  endessoubs  ceulx  que  Dieu  leur  a 
donné  pour  roix.  Sa  Majesté  ne  peult  sinon  souhaiter  au  royaulme  d'Escosse,  jà  si  long- 
temps agité  de  tumultes  et  discordes,  une  vraye  concorde  et  obédience  non  fainte,  non- 
seulement  pour  l'eslroicte  alliance  qui  a  esté  entre  Sa  Majesté  et  la  Royne  d'Escosse, 
mais  aussi  pour  ce  que  tous  troubles  et  guerres  intestines  mesmes  contre  le  prince  natu- 
rel du  pays  sont  tant  abhominablos  que  l'on  ne  les  peult  souffrir  sans  ung  très-mauvais 
exemple;  que  partant,  s'il  y  a  quelc'ung  en  Escosse  qui,  en  obéissant  à  leur  royne 
comme  ils  doibveni  en  conscience,  ont  affaire  de  l'assistence  du  Roy  seulement  pour  la 
fin  que  dessus,  le  pourront  signifier  ou  par  escript  ou  par  quelque  mcssagier  discret 
avecq  déclaralion  particulière  des  moyens  par  où  l'on  puist  introduire  entre  le  peuple 
telle  union  et  concorde  qu'ils  prestent  la  deue  obédience  à  leur  royne,  toutesfois  avecq 
expression,  limitation  et  proteslation  qui-  l'on  ne  requérera  chose  tendant  contre  la 
royne  ou  le  royaulme  d'Anglelerre. 

Avecq  ceste  charge  est-il  party  à  diligence  le  xn  de  mars  1369,  stil  des  Pays-Bas, 
prennant  son  chemin  par  la  coste  maryne  vers  Danemarcque  pour  passer  dois  là,  crain- 
dant  d'estre  surprins  par  le  droit  chemin. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  p.  129.) 


MMXXXVII. 

M.  de  Lumbres  à  Cecil.  (Analyse.) 

(Londres,  S7  mars  1570.) 
Il  lui  recommande  un  gentilhomme  des  Pays-Bas  injustement  poursuivi  pour  dettes. 

(Record  office,  Cal.,  n"  777.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AÎNGLETERRE.  6i7 

MMXXXVIII. 
Le  comte  Jean  d'Oost-Frise  à  la  reine  d'Angleterre.  (Analyse.) 

(30  MARS  1570.) 

II  réclame  la  restitution  d'an  navire  à  bord  duquel  se  trouvaient  troi*  personnel  qui  ont  fui  de* 

Pays-Bas  pour  cause  de  religion. 

(Record  office,  Cal.,  n*  78Î.) 


MMXXXIX. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(Bruxelles,  31  mars  1570.) 
Arrivée  des  commissaires  anglais.   —   Nouvelles  d'Allemagne   et  de   France. 

Très  caitas  de  V.  M.,  de  7,  8  y  W  de  mar<;os,  hc  recibido  juiilamente  cou  las  que  en 
los  niismos  dias  scrivio  a  Su  Mag''  y  los  otros  papeles  que  en  ellas  se  acusan.  Parle 
délias  he  enibiado,  y  las  ultimas  yran  con  el  primero.  Por  todo  he  visto  particular- 
mente  lo  que  ay  se  ofrece  de  nuevo,  a  loqual  ay  poio  que  rresponder.  Los  comisarios 
yngleses  han  llegado  aqui.  Hasta  aora  no  se  a  ernpeçado  a  iratar  cosa  de  momento, 
mas  de  avermc  dado  una  menioria  en  que  piden  sus  liaziendas  arrestadas  en  Espafia  y 
aqui.  De  lo  que  se  hiziere  dare  aviso  a  V.  M. 

En  Alemania  ay  ningiino  genero  de  movimiento.  En  eslos  Estados  se  esta  eon  la 
quietud  aeostumbrada,  y  en  Francia  de  la  misma  nianera  que  por  lo  passado  sin  enten- 
derse  ninguna  resolucion  en  lo  dv  la  paz,  si  bien  todos  la  tienen  por  heclia.  De  Espafia 
ha  dias  que  no  lengo  carias  y  aguardolas  eon  cuydado  sin  saber  de  la  salud  de  Su  .Mag* 
y  del  rey  de  Francia,  ni  de  lo  de  Granada  que  espero  a  esta  ora  devo  estaraeavado  con 
el  ayiida  de  Dios. 

De  Bruselas,  31  de  março  1570. 

{Archives  de  Simancus,  Eslado,  Leg.  8ii,  fol.  i07.) 
Tome  V.  78 


618  RELATIONS  POLITIQUES 

MMXL. 

Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(Bruxelles,  31  mmis  1S70.) 
Affaires  particulières.  —  L'argent  manque. 

Dos  cartas  de  V.  S.,  de  7  y  20  deste,  he  recevido,  y  con  ambas  tan  gran  nurced 
como  lo  recivire  siempre  que  me  mandare  screvir  y  en  que  yo  le  pueda  hazcr  servicio. 

Curiil,  con  les  négocies  suyos  particulares  que  le  han  sobrebenido,  ando  rrelirado 
de  maiiera  que  no  se  empacha  en  niiigunos  otros  que  toquen  a  Su  Mag'',  ni  a  sus  minis- 
tres, y  paraque  V.  S.  entienda  lo  que  passa  cerca  desto,  le  he  querido  hablar  claro,  y 
assi  nnismo  dezille  que  Marron  solicita  tante  quanto  es  possible  lo  de  la  cobrança  de  los 
gastos  extraordinarios  y  que  ninguno  puede  venir  que  assi  lo  liaga  eonio  el  :  pero  agora 
ay  muy  poca  comodidad  de  dinero.  En  haviendola,  V.  S.  se»  cierto  no  faliare  de  acor- 
dallo  al  Duque  mi  senor  paraque  Su  Excelencia  ordene  como  esto  se  cumpla. 

De  Brusselas,  31  de  marzo  VôlO. 

La  carta  que  va  con  esta  en  zifra,  que  va  sobre  escrita  para  el  Doctor  Atlestaple, 
medico,  es  de  Joan  Haniilton  :  V.  S.  mandara  se  de  a  rrecado  luego. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  217.) 


MMXLL 

Mémoire  présenté  par  Thomas  Fiesco  à  la  reine  d'Angleterre. 

(6  AVRIL  1570.) 

Conditions  auxquelles  pourrait  se  faire  la  restitution  mutuelle  des  marchandises  saisies. 

Depuis  que  Thomas  Fiesco  présenta  à  Vostre  Majesté  sa  requête  à  Vindsore  le  mois 
de  janvier  dernier  passé,  à  laquelle  n'a  esté  faicte  eneoires  aulcune  certaine  responce, 
Vostre  Majesté  aura  entendu  les  nouveaulx  discours  que  sur  le  contenu  d'icelle  ont 
esté  tenus  avec  rillustrissime  seigneur  Conte  de  Lecester  et  Monsieur  le  Secrétaire,  de 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  L'ANGLETERRE.  619 

la  part  des  marchans  anglois  intéressés  aux  biens  arrestés  en  Flandres  et  en  Es|>aigne,  et 
dtidict  Thomas  au  nom  de  ceulx  h  qui  appartiennent  l'argent  et  aultres  biens  déientu 
en  ce  royauîme.  Et  pour  ce  que  iesdicis  seigneurs  luy  ont  diei  que  Vostre  Majesté  ne 
prendra  aidcune  résolution  en  cest  nfTaire  sans  telle  condition  que  aus<lict8  marchans 
nnglois  soyeni  rendus  leurs  biens  en  la  niesme  forme  que  ledicl  Thomas  requiert  d'avoir 
cculx  des  subjects  du  Roy  Catholicque,  et  remonsirant  sur  ce  lediit  Thomas  qu'il  estoit 
de  besoing  qu'ils  envoyassent  en  Pinndres  devers  l'Exeellenee  du  Duc  d'Alve  pour  les 
demander,  leur  promcctaiii  de  s»  part  et  des  nullres  intéressés  les  assister  en  tout  ce 
qu'ils  pourroient  vers  Son  Excellence,  sont  lesdiets  marchans  anglois  et  luy  passés  si 
avant  ((ousjours  avec  le  consentement  desdiets  deux  seigneurs,  comme  Vostre  Majesté 
aura  entendu)  que,  îiynnl  les  marchans  obtenu  eongié  de  vostre  Illustrissime  Conseil 
d'aller  comme  ils  désiroient,  Icdict  Thomas  les  a  pourveus  de  passeport  souflisani  pour 
ce  faire,  là  où  ne  reste  sinon  que  de  sa  part  il  déclare  ce  qu'il  prétend  de  Vostre  Majesté 
(saulve  la  condition  susdicle),  et  c'est  ce  qui  s'ensuji  : 

Que  Vostre  Majesté  fera  faire  la  restitution  libre  et  généralle  de  toutes  les  marchan- 
dises prinses  et  arresiécs  par  ses  ministres  eu  ce  royaulme,  dès  le  mois  de  décembre 
1568  en  çA,  aux  subjects  de  la  Majesté  Caiholicqiie,  et  particulièrement  de  celles  dont 
inventaire  eti  a  esté  faict  en  divers  lieux  en  l'an  dernier  passé  de  ce  présent  mois  de 
febvricr  par  certains  conunis  de  Vostre  Majesté,  et  davanlaige  que  elle  donnera  l'assis- 
tence  qu'il  conviendra  et  luy  sera  demandée  pour  chercher  et  recouvrer  tous  aultres 
biens  linrs  dudict  inventaire,  qui  ont  esté  transportés  tant  par  les  mesmes  ministres  de 
Vostre  Majesté  que  par  qui  ce  soit  de  ses  subjects,  comme  l'on  fera  apparoir  par  la 
charge  et  portée  des  navieres  qui  ont  esté  prinses  et  arrestées  ou  aidtrement; 

Que  des  marchandises  tant  dudict  inventaire  que  aultres  que  par  l'ordonnance  de 
Vostre  Majesté  ont  esté  vendues,  le  pris  en  soit  rendu  '  ;  et  à  cause  que  les  intéressés  se 
sentent  en  la  vente  excessivement  agravés,  poiu"  ce  que  Vostre  Majesté  n'en  a  tiré  « 
grand  peine  la  nioiclié  du  juste  pris  (chose  qui  est  defTendue  en  tous  lieux  par  les  lois), 
supplie  ledict  Thomas  Vostre  Majesté  que  pour  la  deseharge  de  sa  conscience  elle  veulle 
prouvoir  que  lesdiets  intéressés  soient  satisfaicts  du  grand  dommaige  qu'ils  en  reçoi- 
vent, par  quelque  moyen  raisonnable; 

Que  Vostre  Majesté  fera  faire  pareillement  la  restitution  de  tous  les  batteaulx  prins 
et  arrestés  depuis  ledicl  temps  en  çà  ausdicts  subjects  du  Roy,  prouvoyant  qu'ils  soient 
réparés  générallement  de  toutes  leurs  artilleries,  munitions  et  aultres  équippaiges  qui 
leur  ont  esté  prins,  et  en  parlicidier  de  ce  qui  maneque  aux  batteaulx  contenus  audicl 

'  En  ccst  article  est  à  considérer  que  les  marchandises  qui  ont  esté  rendues  p«r  deçà,  sont  esté 
marchandises  qui  coulluient  et  n'estoicnt  |K>int  pour  garder,  de  manière  qu'ils  estaient  vendus  pour 
éviter  plus  grand  dommaige. 


620  KELATlOi^S  POLITIQUES 

inventaire,  baillant  samblable  auclorilé  et  assistence,  comme  a  esté  dicl  îles  marchan- 
dises, pour  cerelier  et  recouvrer  tout  ce  qui  aura  esté  prins  et  transporté,  appartenant 
à  tous  aultres  navires  qui  ne  sont  coniprins  audiet  inventaire,  et  pareillement  des  frets 
desdicts  navieres  de  ceulx  qui  les  doibv«nl  pnyer  '; 

Que  Vostre  Majesté  fera  bailler  audiet  Thomas  la  mémoire  de  certains  aullres  biens 
arresiés  en  Londres  ou  aulire  part  de  ce  rojaulme  à  subjecis  du  roy  de  ses  Pays-Bas, 
qui  trafiicquoient  pardeçà  et  qui  vivent  desoubs  son  obéissance,  et  semblablement  la 
mémoire  des  debtes  que  aulcuns  marchans  anglois  ont  envers  lesdicts  subjecis,  désar- 
restant  l'une  chose  et  Taultrc,  comme  a  esté  dict  de^  aultres  biens  *  ; 

Que  Vostre  Majesté  fera  mectre  en  liberté  tous  les  marchans  ou  aullres  subjects  du 
Roy  qui  sont  détenus  en  ce  ruyaulme  et  semblablement  fera  casser  ei  annulier  toutes 
cautions  et  seuretés  qu'ils  pourroienl  avoir  mises  en  quelque  manière  que  ce  soit,  dépen- 
dantes du  général  arrest  qui  a  esté  faict; 

Que  Vostre  Majesté  permecte  de  venir,  demeurer  et  partir  librement  tous  les  subjecis 
du  Roy,  qui  viendront  pour  recevoir  et  encheminer  leurs  biens  et  pareillement  les  mari- 
niers qui  viendront  pour  lever  les  batleaulx  détenus  ',  et  que,  si  besoing  faici,  puissent 
aussi  librement  venir  aultres  navires  pour  charger  les  marchandises,  tout  ainsi  que  en 
sa  première  requeste  ledict  Thomas  a  dict  à  Vostre  Majesté. 

Quant  à  la  compaignie  que  Vostre  Majesté  fera  faire  aux  navires  des  subjecis  «lu  Roy, 
qui  conduyront  leurs  biers  en  Flandres  et  en  Espaigne,  les  asseurant  des  corsaires, 
afferme  ledict  Thomas  ce  qu'il  en  a  dict  en  la  première  requesie  *; 

Et  touchant  le  dernier  poinct  d'icelle  où  il  requiert  à  Vostre  Majesté  la  commodité 
des  ports  de  ce  royaulme  pour  les  navires  qui,  pour  quel  que  soit  accident,  s'y  voul- 
droient  réparer,  conferme  le  semblable  ^. 

Au  particulier  des  deniers  arrestés,  pour  ce  qu'il  n'est  plus  de  besoing  de  faire 
distinction  de  ceulx  qui  touchent  à  subjects  du  Roy,  aux  aultres  des  Genevois  (sinon 
en  tant  que  ceulx  des  Genevoys  seront  libres  de  la  condition  spéciffiée  au  premier  cha- 
pitre), et  d'aultanl  qu'il  cesse  l'occasion  de  les  employer  au  racliapt  des  marchandises 
arrestées  f»,  afferme  ledicl  Thomas  tout  ce  «[u'il  en  a  dict  dadvanlaige  par  sa  première 
requeste,  et  supplie  de  rechief  Vostre  Majesté  que,  veullant  avoir  regard  à  ce  qui  con- 

'  En  cest  article  Ton  doibt  entendre  seullement  restitution  des  choses  qui  appartiennent  ausdicts 
navieres  et  non  aultrcment. 

*  Si  la  restitution  se  faict  d'ung  costé  et  d'aultre,  y  sera  accomodé  tout  ce  que  nous  pourrons. 

'  Que  ung  nombre  de  marchans  sera  assigné  à  ce  faire  et  ung  temps  certain  limité  pour  leur 
demeure,  comme  est  contenu  en  l'acte  des  marchans  anglois. 

*  Cest  article  est  pour  estre  traicté  envers  Sa  Majesté. 

*  Cestuy  doibt  aussi  estre  traicté  par-devant  Sa  Majesté. 

*  Cestuy  pareillement  sera  traicté  par-devant  Sa  Majesté. 


DES  PAYS-BAS  ET  UK  LANGLETEKHK.  G2i 

vient  à  son  estut  de  royne  et  ù  sa  première  intention,  de  laquelle  elle  a  voulu  |>our  sa 
descharge  donner  plaine  foy  au  monde  avec  une  royalle  proclamation,  elle  soit  scrvye 
de  les  faire  rendre  le  pins  losl  (|ne  faire  se  pourra,  avec  tel  intérest  (|ue  à  Vostre  Majesté 
semblera  honneste  el  raiscmnable,  aflin  <|ueceulx  i^  i|ui  ils  touchent,  n'en  soulTreni  plus 
longtemps. 

Et  pour  ce  (jue  d'aulcuns  deniers  cjui  estoient  dans  les  batteaulx  sans  registrer, 
cmpacqués  dans  les  marchandises  ou  aullrement,  n'appert  par  l'inventaire  que  Vostre 
Majesté  en  aye  reeeu  sinon  douze  ou  quinze  mil  duccais,eiil  y  en  avoit  beaucoup 
dadvaiitaige  comme  l'on  fera  apparoir,  supplie  Icdicl  Thomas  Vostre  Majesté  de  vou- 
loir bailler  ample  auctorité  d'en  faire  l'enqueste  (|ui  sera  nécessaire  comme  a  este  dict 
des  aullres  biens  ',  prouvoyant  en  ce  de  briefve  et  bonne  justice,  comme  les  intéressés 
espèrent  d'avoir  en  tout  de  Vostre  Majesté. 

{Archives  du  Royaume  à  HruielUs.  Nég.  d' Angleterre,  Supplément.) 


mwLW. 

Mémoire  des  marchands  des  Pays-Bas  '. 

(t>  AVRIL  1ST0.) 

Clauses  à  introduire  dans  le  traité  relatif  à  la  restitution  des  marchandises. 

Les  S'  Anthonio  del  Kyo,  seigneur  de  Claydale,  premier  consul  de  la  nation  d'Es- 
paigne,ot  Gonzalode  AguilaretChristollIcPesquier,  pouret  au  nom  tant  de  ladicie  nation 
d'Espaigne,  résidente  en  la  ville  et  cité  de  Bruges  ',  que  pour  les  consuls  et  ceulx  de  la 
nation  de  Biscaye  et  Navarre  et  aultres  seigneurs  Espaignols,  Italiens  et  Klamengs  traie- 

'  S'il  samble  i  Sa  Majesté  eslre  raisonnabir,  nous  n'y  trouvons  aucune  difficulté. 

*  Ces  articles  sont  esté  résolus  par  les  depputés  des  niarcbans  le  vj*  jour  d'apvril  XV*  LXX  apria 
Pasques,  au  logis  de  M.  d'Assonlevillc,  nioy  présent. 

'  Les  marchans  de  Bruges  et  les  marcbans  d'Anvers  sont  le  S'  Anthonio  del  Ryo,  premier  consul, 
Gonzalo  de  Aguilar,  de  la  part  de  lu  nation  d'Espaigne,  Byscaye  et  Navarre,  avec  absolut  poToir; 
Pierre  et  Baptista  Spinola,  de  la  part  des  marchans  italiens  sans  absolut  povuir;  lA>ys  Pérès,  Ker- 
nand  Tryas,  Joan  Zelos,  de  la  part  des  Espaignols,  envoyés  scullrment  sans  povoir,  bien  qu'ils  ont 
procure  de  la  ville  d'Anvers  et  quolifue  attestation  «  ces!  efTi't. 


622  RELATIOiNS  POLITIQUES 

tant  suf  Angleterre  et  endoniniaigcs  et  inlerressés  à  cause  des  arrêts  faicts  eelle  part, 
aynns  veii  l'escript  et  demandes  exhibées  à  Monseigneur  le  Duc  d'Alve,etc.,  lieulenani- 
gouvcrneur  et  capitaine-général  pour  le  Roy  nostre  sire  es  pays  de  pardeçà,  par  les  dep- 

putés  des  marchans  anglois  prétendans  aussi  eslre  réintégrés par  lis  arrests  faiels 

pardeçà,  dyeiit  ei  respondent  sur  lesdits  cscripts  et  demandes  à  eulx  montrés  par  ordon- 
nance de  Son  Excellence,  sur  chacuiig  article  ce  que  s'ensuyt  : 

Au  premier.  Le  contenu  de  cestuy  article  leur  samhie  (à  correction  de  Son  Kxcel- 
tcnce  ou  de  eeulx  du  Conseil  députés  par  yeelle)  juste  et  raisonnable,  moyennant  que 
le  semblable  se  face  de  la  part  de  la  Royne  d'Angleterre  en  Pendroict  des  subjects  et 
tous  aullres  manans  soiibs  l'obéissance  du  Roy  nostre  sire,  et  ce  affin  d'observer  l'esga- 
lité  entre  les  subjects  d'ung  cosié  et  d'aultre. 

Au  second.  Ccsluy  article  samble  convenable,  moyennant  qu'ils  nous  faceiil  le  sem- 
blable, bien  entendu  que  ce  ne  soit  seullcmcnt  des  arrests  faicts  depuis  le  xxxvmj"  de 
décembre  de  l'an  XV'LXVIIJ  dernier,  mais  aussi  s'il  se  treuvent  faicts  quel(|iies  arrests, 
prinses,  détentions  ou  robberies  de  biens  d'ung  costé  et  d'aultre,  ung  ou  deux  mois 
paravani  lediet  arresl,  que  en  ce  cas  en  soit  faici  le  mesme  et  sans  préjudice  des  vit  Iles 
prétensions  d'ung  costc  et  d'aultre. 

Au  uj".  Se  Ircuve  raisonnable,  moyennant  qu'ils  facent  le  réciproque  de  leur  costé 
et  non-seullement  de  ce  que  est  faiet  depuis  lediet  arrest  du  xxviu"  de  décembre  sus- 
dict,  mais  aussi  auparavant,  comme  dict  est  cy-dessus. 

Ail  iiij'.  La  raison  veult  que  les  marchans  (qui  ne  sont  cause  des  arrests)  ayent  leurs 
marchandises  ou  la  juste  valeur  d'ieeulx,  selon  le  coust,  dont  ils  feront  apparoir,  sans 
avoir  regard  à  quelques  ventes  faictes  d'ung  costé  et  d'aultre,  eniendant  que  la  pins 
juste  valeur  des  marchandises  est  le  pris  eoustant  et  que  ainsi  en  Joibl  estrc  faiet  réci- 
proquement d'ung  costé  et  d'aultre. 

Au  V.  Le  contenu  de  cestuy  article  samble  bon  et  nécessaire,  entendant  tousjours 
qu'il  doibt  estre  réciproque,  pour  laquelle  chose  plus  briefvemenl  effectuer  selon  qu'il 
est  requis,  samble  (à  correction)  que  Son  Excellence  pourra  eommeclre  marchans  qui 
prendront  à  leur  charge  de  restituer  entièrement  tout  ce  qui  apparoistera  estre  détenu, 
emporté,  caiché,  eélé  ou  desnyé  des  biens,  marchandises,  deniers  et  navieres  par  deçà 
arrestés,  appertenans  ausdicls  Anglois,  moyennant  que  réciproquement  lesdicts  mar- 
chans anglois  s'obligent  de  faire  le  mesme  de  leur  costé. 

Au  vj'.  Pour  aultant  que  ceste  liquidation  de  la  despence  de  la  garde  et  nourriture 
(les  niaronniers,  vacations  d'officiers  et  toute  aultre  chose  qui  en  deppend,  seroii  de 
grande  faicherie  et  traicte  de  temps,  et  que  yeeulx  pourroient  diversement  demander 
sallaire,  qui  seroit  chose  qui  pourroit  arrester  les  marchans  eslransgiers,  samble  plus 
expédient  et  raisonnable  que  chaeung  de  son  costé  pregne  à  sa  charge  les  mises  et 
vacations  qui  se  sont  faictes,  assavoir  les  marchans  d'Angleterre  satisferont  aux  mises 


DES  PAYS-BAS  Kl  DE  L  ANGLETKKHE.  (^ 

que  fauldra  payer  en  Angleterre,  et  cetilx  du  costé  de  Sa  .Majesté  satisferont  à  ce  qu'il 
eonvieiulra  payer  tant  icy,  en  Espaigiie  que  aultres  royauimes  de  Sa  Majesté. 

Au  vij".  Il  est  pareillement  raisonnable  ce  qui  est  demandé, sça voir  est  de  donner  !e< 
mémoires  et  inventaires  faicts  pour  la  conservation  des  biens  et  marchandises  arrestces, 
cl  pareillement  touchant  les  ménioriaulx  des  debtes  venues  à  cognoissancc;  mais,  quant 
aux  aultres,  si  aulcimes  en  y  a  qui  ne  sont  eneoires  venues  à  cognoissancc,  que  cela 
doibi  eslre  à  la  discrétion  des  créditeurs  d'en  user  comme  ils  trouveront  convenir,  et  ce 
pour  garder  le  crédit  des  marchans  d'ung  costé  et  d'aultre,  sans  aulcuneincnt  préjiidi- 
cier  aux  actions. 

Au  viij'.  Les  poincts  prétendus  par  cesiuy  article  sont  raisonnables, faisans  le  mesne 
de  la  part  de  la  Royne  d'Angleterre,  bien  entendu  tousjours  que  l'asseurance  de  la  libre 
retraicie  de  navieres,  biens,  marchandises  et  debtes  hors  des  pays  l'ung  de  l'aultre,  se 
doibt  entendre  franchement  et  librement  sans  payer  quelques  droicts  d'yssue,  gabelles, 
ne  aulire  imposition  quelconque,  et  que  pour  asseurance  des  marchans,  navieurs  et 
biens  sortans  des  pays  de  l'ung  et  l'aullre  prince,  soit  donné  telle  seineté  que  l'on  ne 
encoiirrera  d'ung  costé  et  d'aultre  que  tant  seullement  le  risicq  de  la  mer,  et  ce  pour 
monstrer  que  l'on  procède  en  tout  de  bonne  foy. 

Au  ix'.  Quant  à  cestny  article,  ils  remectcnt  à  la  très-pourveue  discrétion  de  Son 
Excellence  d'y  ordonner,  selon  que  le  service  de  Sa  IMajesté  et  advaneement  de  la  pré- 
sente négociation  et  accomplissement  d'icelle,  elle  trouvera  convenir,  et  samblc  (soubs 
correction)  que  quand  il  sera  pourveu  et  furny  aux  articles  susdicts,  que  lors  se  pourra 
uliérieurcment  ailviser  sur  le  surplus,  mesmes  sur  l'asseurance  que  se  debvra  donner 
réciproquement  d'ung  costé  et  d'aultre  pour  la  deue  exécution  desdicts  articles  '. 

Ati  x".  Le  contenu  de  cesiuy  article  leur  sanible  bon,  pourveu  que  l'on  le  face  des 
deux  costels,  pour  faire  une  parfaicte  et  fructueuse  négociation. 

Au  xi'.  Touchant  l'asseurance  qu'il  convient  d'avoir  d'img  eosié  et  d'aultre,  tant  que 
la  restitution  soit  faicle  respectivement,  lesdicls  marchans  s'en  remecient  à  la  très-pour- 
veue discrétion  de  Son  Excellence  ;  et  pour  leur  advis  (saulf  tousjours  meilleur  juge- 
ment) leur  samhie  qu'il  conviendroit  accorder  que  du  costé  d'Angleterre  (où  on  entend 
avoir  plus  de  biens  prins,  détenus  cl  arreslés)  on  rendit  premièrement,  moyennant  une 
bonne  et  seure  caution  d'eslrangiers  résidens  dudict  Angleterre  que  l'on  donneroit  de 
ce  costé  pour  rendre  cl  restituer  incontinent  aux  .\nglois  tout  ce  qui  a  esté  arresié  es 
pays  de  pardeçà,  Espaigneou  aultres  royauimes  de  Sa  .Majesté,  ou  bien  que  on  encom- 
mençast  de  ce  coslé,  moyennant  que  seroit  donné  du  costé  des  Anglois  bonne  et  souffi- 

•  Cestuy  article  avoit  été  aultreinent  dressé  par  Monsieur  le  conseiller  d'Assonleville,  mais  fut  le 
mesmc  jour  de  la  communication  après-disiier  cliaugc  eu  ceslc  sorte  par  les  depputés  des  marchans 
en  mu  maison. 


624  RELATIONS  POLITIQUES 

santé  caution  aussi  d'estrangiers  de  semblablenient  rendre  et  restituer  incontinent  aux 
siibjecis  de  Sa  Majesté  ou  aultres  résidens  en  ses  pays  tout  ce  que  a  esté  prins,  détenu 
et  arresté,  apposant  en  l'un  et  l'aultre  ras  certain  jour  déans  lequel  ladicte  restitution 
debvroit  esire  faicle,  auquel  jour  ou  premier  bon  vent  après,  ehacung  pourroii  partir 
avec  ses  biens,  et  que  ces  promesses  fussent  réciproquement  aggrées  par  Leurs  Majestés 
ou  Son  Excellence  au  nom  de  Sadicle  Majesté,  et  que  à  cest  effect  se  feit  ung  contract 
par  commis  et  depputés  ayans  povoir  et  auetoritc  de  ce  faire,  comme  on  a  accoustnmé 
faire  en  traictés  publicqs  et  de  telle  importance,  ou  pour  le  moins,  affîn  de  gaigner 
temps,  que  d'une  part  et  d'aultre  s'expédiassent  lettres  patentes  sur  les  seaulx  de  Leurs 
Majestés,  contenantes  ce  que  sera  convenu  et  accordé,  le  tout  de  bonne  foy  '. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  Suppl.) 


MAIXLHI. 

John  Mersh  à  Cecit. 

m   AVRIL  1570.) 

Détails  sur  les  agents  qui  traitent  avec  le  duc  d'AIbe  et  snr  les  espions  employés  en  Angleterre. 

Tlieare  aryved  at  Bruxels,  eiglit  dais  past,  onc  Cbanmbers  and  Thomas  Mason,  which 
cam  ont  of  Scotland  by  Fiance  with  letters  to  tbe  Duke  of  Alva  from  ibe  Earle  of 
Northumberland  and  otber  his  confederates  in  Scotland,  and  fowre  dayes  past  iheare 
aryved  owt  of  France  one  Spenser  nnd  Callimor,  wliieh  are  ail  of  one  company.  Tlieare 
request  powder,  munition,  money,  men  and  ships,  which,  tyl  ad  vise  from  tbe  King,  ean 
not  be  grawnted.  In  tbe  mearc  tyme,  tliey  are  grauntid  twoo  ships,  which  sliall  lye  at 
Callicc,  and  Mnson  is  gon  tbither  tbis  eight  of  aprill,  and  Spenser  inlo  France.  One 
of  tbe  fowre  shall  lye  at  Callice,  an  otber  at  Biillin,  one  in  France,  and  tbe  fowrthc 
licere,  and,  as  occasion  sball  serve,  ihe  dispatche  shal  be  in  one  of  tbe  sbipps  from 
Callice.  This  viij*  daye,  tliere  aryved  one  William  Bel  and  Henry  Soomerland  with 
letters  lykewise  to  tbe  Duke  of  Alva  from  tbe  said  Earle,  which  weare  in  Scotland  tbe 
last  of  marche,  and  cam  liy  the  way  of  France,  from  wbence  they  bave  brought  also 

'  Cesluy  article  fut  ainsi  couché  par  M.  d'Assonlevillc,  mais  depuis  a  esté  changé,  selon  qu'il  est  noté 
en  l'escript  de  la  résolution  des  depputés  des  niarchans. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  fiîS 

letters  aswcl  from  thc  King  as  from  thc  Counscll,  and  they  liave  bcn  so  \\ell  liard  •• 
the  very  same  day  they  havc  licence  to  go  into  Holland  to  hyer  shipps  and  lo  Andwerp 
for  to  provydc  powder,  and,  tliat  donc,  to  retourne  agayne.  Theare  matler  was  so  favo- 
rahly  heard  thaï  the  Eiighshc  marcliants  husynes  which  was  for  the  iiilerressid,  the 
committys  and  the  Counsell,  was  diiïerrid  for  thaï  pourpose.  Thcre  are  three  ordinary 
spyes  on  England  ail  Spanyardes,  one  namid  Jolin  Delgado,  who  lyethe  continnally  in 
the  Embassadors  house,  Peter  Benavides,  who  dothe  resort  ihither,  and  Diego  Ridera, 
a  tal!  man  of  parson,  eyed  lyke  a  cat,  and  speakithc  good  englishe ,  and  his  charge  i& 
to  go  about  England. 

It  wer  not  gode  thc  spyes  should  he  deait  withall  till  retourne  of  the  marchantes, 
but  only  at  ihe  ports  wheare  ex  ofjicio  they  shuide  hâve  ben  lonjr  stayed  er  this. 
\  '  remaynithe  at  Bruxelles  still  a  preferrer  of  ail  thc  Englishe  iraytors  busynes  and 
causes,  and  hathe  contynuall  accès  to  the  Duke  of  Alva,  and  lately  ben  rcwardid  witli 
ij'  and  L  crownes.  Preslal  not  rctoiirnid,  and  I  am  infourmid  b[y]  some  of  his  fami- 
lyers  that  he  is  gon  into  Scotland  to  doo  mischef. 

My  Lord  Kcper  and  -j-  ^  niust  looke  to  theim  selves,  and  had  neede,  when  lhe[yj 
go  abroade,  go  well  fencid  to  défend  the  pistolet,  for  ail  mischiefshall  he  atlempted, 
and  no  assistence  he  laeking  on  this  syde. 

The  rebelles  in  Scotland  doo  assure  theimselfcs  of  ayde  out  of  England,  when 
theare  provision  is  made  heare.  It  is  certenly  thought  heere  that  somwhat  is  intendid 
out  of  France  against  England  by  the  way  of  Scotland,  and  that  the  Duke  «f  Anjou 
him  self  will  jjo  with  lx  or  lxxx  hundred  Swilsars,  which  do  yct  reniayne  in  France, 
ail  other  Dulchis  being  discharged. 

1  ani  preseiitly  enformid  of  a  Burguman  who  is  a  iiij'"  espy,  and  speakith  the 
englishe  and  irish  tnonges  and  is  sent  into  Ircland  :  his  message  I  tliink  to  learne.  He 
is  thought  to  bc  now  in  Irlande,  he  writith  ail  his  letters  with  allaun  water.  He  consi- 
gnith  his  letters  out  of  Irland  (as  it  is  thought)  to  Godfrey  Mareshall  who  is  his  eousyn. 

This  xj""  of  sprill  I  bave  crédible  advertisment  from  one  exprès  messenger  that 
Prestall  tooke  shipping  at  Camphir  in  the  Easlcr-weeke  by  the  nanie  of  Max. 

{Record  office,  Cal.,  n*  803.) 

'  Nom  écrit  en  cliiffrc,  non  dëctiiffré.  Le  D'  Storyî 
*  Nom  en  cliilTre,  non  déchiffré. 


TOMB  V.  7» 


im  RËLATIOINS  POLITIQUES 

MMXLIV. 

Le  duc  d'Elbe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre). 

(BRVXKUES,  16  AVRIL    1870.) 

Plaintes  contre  les  pirates,  qui  sont  protégés  par  les  Anglais.  —  Nouvelles  d'Espagne.  —  Il  faut 
se  méfier  de  Parabassadeur  de  France.  —  L'évêque  de  Ross  manque  de  prudence. 

He  iccibido  las  carias  de  V.  .M.,  de  27  y  31  del  passado  y  8  del  présente,  y  con  elles 
la  merced  que  con  las  demas  y  juiitameiite  los  papeles  que  en  ellas  se  accusan  ;  y  me 
ha  parecido  fuerte  cosa  la  que  se  lia  hecho  en  lo  de  las  mercancias,  aunque  aqui  me  han 
qucrido  dezir  que  no  se  haze  con  orden  del  Conde,  ni  Secreiario  y  que  quednn  deposi- 
tadas.  Yo  lie  mandado  oir  a  eslos  mercaderes,  y  estos  eslan  ya  casi  de  acuerdo  con  los 
nut'slros  y,  en  eslando  acabado,  avisare  a  V.  M.;  y  en  el  enlreianlo  conviene  muchn  que 
V.  M.  vaya  haziendo  los  oHicios  que  le  lengo  dicho  y  que  por  medio  de  quien  a  V.  M. 
pareciere  liaga  saber  a  esos  senores  que  es  duro  casn  que  acoxan  en  sus  puerios  nuestros 
rebeldes  y  los  que  vienen  a  liazer  en  los  Eslados  du  Su  Mag*  entralas  y  piraterias  sobre 
sus  vecinos  y  les  den  vituallas  y  otras  comodidades,  siendo  todo  contrario  a  las  alianzas  y 
anligua  amistad  que  lienen  con  Su  Mag*". 

El  comercio  con  Portugal  procurare  V.  M.  ir  dilatando  por  los  medios  que  me  escri- 
vio  y  mirando  como  despachar  a  Burgues  porque,  como  ha  sucedido  a  Curiel,  este 
enibarazo  de  Espafia  no  liene  forma  para  pagar  los  200  ducados  de  Joaii  de  Castave. 
Se  han  pagado  al  que  los  havia  de  hazer.  Esios  Yngleses  ofrecen  que  haran  venir  sus 
correos  en  casa  del  maeslre  de  postas  y  que  los  de  Su  Mag^  vayan  lambien  en  la  del 
que  soiia  serlo  ay,  y  que  se  rremitan  a  V.  M.  siempre  sus  pliegos  como  hasla  aqui. 

De  la  Corle  ha  mil  dias  que  no  lengo  caria;  pero  uno  de  mercaderes  me  las  Iruxo  de 
Madrid,  de  22  de  maiço.  Estava  Su  Mag"*  con  salud,  y  assi  lo  eslavan  los  demas,  y  las 
eosas  de  Graiiada  van  bien.  Avian  degollado  quanlos  eslavan  en  Galera  y  Peron,  y,  yendo 
Luys  Quixada  a  reconoçer  olro  lugar,  lo  lomo,  aunque  aili  le  dieron  un  arcebiizazo  de 
que  murio  el  seteno  dia. 

V.  M.  mire  como  camina  con  el  Embaxador  de  Francia  y  liede  poco  los  negocios  y 
advieita  al  de  Rios  que  haga  lo  mismo,  que  se  rezuman  por  aca  muclias  cosas  de  las 
que  dize  y  haze  gran  dano  a  las  de  su  ama. 

Yo  quedo  con  salud. 

De  Brussellas,  a  16  de  abril  MDLXX, 

(Archives  <le  Simanras,  Estudo,  Leg.  B-2'2,  fol.  208.) 


DES  PAYîs-BAS»  El  DE  L ANGLETERRE. 

MXXLV. 

Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Eapès. 

(Bruxelles,  40  avril  18T0.) 
Même  rccominaiidfltioii  au  sujet  de  l'ambassadeur  français. 

Por  lo  que  el  Duque  mi  seflor  scrive  a  V.  S.,  cnlendera  todo  lo  (|ue  por  aca  pasa.  El 
advertimienio  que  Su  Excellenza  liaze  sobre  lo  de  La  Mota,  coiivieiic  mucho  traer  ante 
los  ojos.  Yo  solicite  quanto  puedo  el  négocie  a  que  vino  Brujes  en  que  ay  harla  difi- 
cultad  por  las  deudas  de  Curiel;  pero  no  fahare  de  servir  a  V.  S. 

De  Brussellas,  1 6  de  abril  1  b70. 

(Archives  de  fiimunrixs,  Estado,  Leg.  Hîî,  fol.  84.) 


iMMXLVIi 
John  Mersh  à  Cecil. 

(16  AVRIL  1570.1 

Armements  du  duc  d'AIbc.  —  Démarches  actives  des  agents  de  Marie  Stuart.  —  Détails  sur  les  espions 
qui  se  trouvent  en  Angleterre.  —  Il  importe  que  ses  communications  restent  secrètes;  car  il  décou- 
vrira tout  ce  qui  se  passe  aux  Pays-Bas  et  il  espère  même  pouvoir  livrer  aux  Anglais  la  flotte  do 
duc  d'Albe. 

The  ships  of  war,  being  iiij  buikos  lyeng  at  the  fly,  ar  of  no  suche  force  as  was 
n'ported,  for  they  are  of  burlhen  c,  olx,  clxx  loons,  and  ilie  adinirall  iij  c  toons,  and 
ihe  best  of  iliein,  saving  ihi-  adinirall,  iioi  liaving  above  iiij  bras  peeces  on  a  syde, 
whiche  carry  a  bullet  about  \"  and  not  above,  and  they  lye  vory  high,  not  above  a 
hundred  and  I  men  in  a  ship,  saving  in  the  admirall  ij°  men.  In  a  latc  storme  Iwo  of 
lliern  wer  fayne  to  eut  downe  their  mayne  inastes.  This  xj  of  aprill,  I  cerlenly 
undcrsiand  that  iheir  ar  six  ships  appointid  lo  cary  the  necessaryes  of  the  English 
rebelles  into  Scotlande.  Chaniberlin  is  retournid  oui  of  France  wilh  assurance  of  ayde 


628  RELATIONS  POLITIQUES 

of  ihe  Freiicli  kiiig;  Spenser  IVom  Calice.  Dyvers  lialyaiis  in  Andwaip  doo  t'urnishc 
them  with  a  c  and  Ix  ihowsande  crownes,  whereof  I  hâve  an  inkling,  but  noi  certen 
knowiedge,  and  lliat  ihe  company  for  wliome  Ridolphy  dolhe  delyver  a  great  pari, 
and  som  Fiemininges  doo  also  lend  lliem  som.  The  Duke  of  Alva  will  helpe  them 
wilhe  moncy,  but  how  muche  I  cannot  yet  know.  Tiiey  are  appoiiilid  lo  receave  powder 
of  iiij  men.  The  Duke  of  Alva  dolhe  impart  iheise  doinges  lo  few  and  halh  eommaun- 
did  to  kecpe  merverlousiy  secretly. 

William  Bel  departiihe  lomorow  for  Spayne,  and  Soomerland  sliail  tary  heere  awhile. 
Th«;  Duke  of  Alva  halh  delyverid  lo  -f  ',  of  the  benevolence  of  the  King  of  Spayne,  m' 
crownes  to  be  distributid  amongsl  the  scollers  at  Lovayn  and  Doway.  The  religious 
men  and  women  in  ihis  countrey  being  Engiishe  ar  apointid  lo  reeeave  len  pownd  a 
pece  "-.  Bel  going  on  his  journey  towardes  Spaine  met  with  the  post  of  Spayn  and  one 

•  Chiffre  non  traduit.  Le  D''  Story? 

•  Ënglcfield  écrivait,  le  30  avril  1570,  à  la  duclicssc  de  Feria  : 

Your  Grâce  wrytethc  thaï  the  Duke  hère  halhe  coiiimyssyon  at  least  (yf  not  commandenienl)  to 
partycypate  the  matters  of  our  countrey  wylhc  one  hère  whome  you  nanie.  Trewly  the  man  numyd 
ys  not  mecle  for  the  purposc  for  many  respectes,  and  therefore,  yn  myne  opynyon,  Hys  Excollencye 
hâve  doth  myche  better  yn  Ihat  hc  forbearyth  hythcrto  that  part  of  hys  commyssyon.  Hyt  liathe  yet 
bene  wysshed  and  thoHghtvory  necessary  that  the  poore  iinprysonyd  Quenc,  by  al  leaste  som  of  hcr 
fryndes,  myght  be  made  to  know  the  Catholykc  Kynges  dévotion  towardes  hcr,  whyche  wcc  can  not 
perceyve  to  be  doone,  and  wee  feare  great  harnie  will  ensew  Ihereof  :  lo  wylte  that,  for  want  of  know- 
lege  of  hyt,  shc  and  her  fryndes  shal  be  forcyd  to  casl  themsclfcs  on  the  wrong  shouider  of  the  Frenchô. 
for  not  beyng  ofPred  the  ryght  shouider  of  Spayne  an  I  Burgundye,  and,  beyng  ones  cnlryd  that  way, 
the  amylye  Ihys  way  muste  needes  be  the  faynler  and  colder. 

Thys  Duke  ys  prcsently  cntryd  ynto  a  talke  with  certen  commyssyoners  that  be  come  from  the 
Company  of  our  marchandes  of  London,  for  a  mutuall  rcslytution  of  ali  the  goodes  arrestyd  on  both 
sydes,  that  apperteync,  [  meane,  to  the  marchandes  and  subjectes  only,  and  yn  grcal  hoope  be  the 
inarthandcs  of  an  accorde;  for  by  ihc  Dukcs  passeporte  they  came  to  Bruxelles  byfore  Ëasler,  where 
they  were  straightc  admyttyd  lo  the  Dukes  prcscns  and  spcechc,  and  delyveryd  theyre  supplycation, 
and  had  a  very  courteouse  welcome  and  enicrteyncment.  The  commyssyoners  are  lu  of  the  pryncy- 
pallyste  marchandes  of  the  company  of  Advcnturcrs,  namyd  Marshc  (an  1  hc  Governor),  Fylz-Williams 
and  Falkestone.  Yf  I  shall  heare  any  more  of  theyre  procedynges  byfore  thèse  lettres  doo  départe,  I 
will  adde  yt  also. 

The  Imbassadore  Gueraw  halh  not  bene  wythe  our  Quene  syns  the  fyrst  arreste,  and,  yf  she  keepe 
promyse,  he  shall  never  come  to  hcr  prescns  more.  The  cause  that  shc  pretcndylhc  agaynst  hym,  ys 
as  Ihough  hc  had  bene  the  procurer  of  ail  thys  dyffcrens;  but  the  trew  cause  (as  yt  ys  told  me)  ys 
partely  lo  acquyt  the  lyke  rcjection  usyd  lo  M'  Man  yn  Spayne,  parlely  to  make  the  Duke  your  hus- 
bonde  lo  see  hys  error  yn  procuryng  that  affrunle  to  her  imbassador  therc,  and  parlely  bycause  thys 
Don  Gueraw  halhe  nolably  discoveryd  yn  wryting  (and  gyven  hyt  out  yn  many  coopys)  the  false- 
boodes  and  lyes  that  be  ynfynyte  yn  nombre  sett  forthe  yn  prynle  yn  the  fyrste  proclamation  made 


DKS  PAYS-BAS  KT  IJE  L'ANliLETEKHE  6i9 

Joiiti Eiliflisliiiiati,  III  liis  conipaiiy,  and  is  returnid  the  xij"*  dayc  with  thcim  to 

th'intent  lie  may  nndcrslaïKle  wliat  ihe  King  of  Sp.iyne  liatli  wriltcn  touching  the 
ScoUislie  nfTaires,  wliicli  apperith  to  be  ttiat  ihe  Duke  of  Alva  stiall  helpe  llicitn  with 
ail  necessaryes  and  gyvc  iill  llie  assistaunce  he  can,  <o  h<;  do  it  secretly.  And  this  daye 

of  Ihe  causes  of  tlic  arreile  of  Ihe  Kyiiges  iiioncy  :  which  niattcr  beyng  nevcr  so  fowle  and  ynjuryoïue, 
yet  know  1  onc  to  whoinc  our  Dukes  Spanysshc  and  chyefîe  Sccrclary  (callyd  Albernoycs]  tolde  wytliin 
thèse  10  dayes  that  therc  was  nevcr  yet  any  cause  gyven  by  our  Quenc,  wbye  the  Catholyke  Kyng 
should  any  otherwysc  thynku  of  her  llian  of  hys  assueryd  good  syster  and  frynde,  and  that  the  malter 
of  the  monry  n.-is  iiol  suche  as  'nen-  talkcd  of,  nor  nonc  otlicr  than  as  ail  other  pryncys  use  to  doc 
yn  cases  lykc,  and  yn  the  ende  wysshed  that  ail  mcn  should  so  take  yt  and  undcrstand  yt.  By  thys 
maner  of  spei^hc  ilhoughc  I  would  truste  theyrc  frcyndcshype  nevcr  the  more),  yet  ys  yt  therc  of  to 
hc  gathcryd  playue  inoughe  that  for  thys  tymc  Ihcy  intcndc  yndcde  to  makc  ail  faycr  and  a  good 
agrcenient,  yf  they  can,  or  a  badde,  yf  a  goode  can  iiot  bc  obtaynyd. 

Eveil  now,  thcre  ys  answerc  corne  from  Bruxelles  that  our  liookes  of  dystrybution  be  sent  to  the 
Kyng  of  Spaync,  and  that  we  can  bave  no  full  resolution  for  the  aimes  tyll  they  bc  rctournyd.  One 
1000  florens  '  yet  they  promyse  yn  preste,  and  apon  accomptc  as  yt  wcre  tyll  Ihe  Kynges  answerc 
sliall  corne.  Syns  the  ncwes  of  thys  aimes  came,  I  perccyve  the  Duke  and  Counscll  hathc  bene  myche 
troubled  wytbc  private  particular  sewters  of  sundrj'  priestes  and  other  of  our  nation  and  of  Ihe  Iryshe 
hère,  every  man  scekyng  to  preferrc  hym  sclfe  by  suchc  fryndes  as  he  can  procure  yn  the  Courte.  I 
bave  thcrefore  now  sent  to  Your  Grâce  our  cnglysshc  coopy  of  ihc  forme  of  dystrybution  madc  and 
sent  to  the  Duke  by  Doctor  Arrias  Monlanus  and  by  me,  whyche  they  say  ys  sent  ynto  Spaync, 
where  byt  niay  appcr  to  lye  a  long  tymc  (yn  thys  troublons  worldc),  yf  Your  Grâces  travcll  therc 
doo  not  procure  the  retourne  thcreof. 

With  the  same  book  1  aiii  so  bolde  over  Your  Grâces  good  acceptation,  as  to  shcw  myiie  opynyoo 
yn  what  mancr  the  Kynges  nexte  answerc  to  the  Duke  werc  beste  to  be  frainyd  and  pennyd;  for, 
otherwyse,  beyng  lefte  to  the  Dukes  dysposytion,  neyther  can  he  entende  to  small  matters,  neyther 
sball  be  evcr  satysfye  pryvate  sulers,  nor  tbcy  that  be  about  hym,  or  assygned  tliercto  by  hym  ean 
iicvcr  make  an  ciide  of  talkyng  and  wrylyngj  and,  yn  the  mcanc  wliyle,  the  relygyousc  lacke,  and 
utbers  that  strayne  themselfcs  to  helpe  them,  be  more  pynched  Ibcn  every  man  shall  know,  and  nerer 
will  thcre  be  any  ende  of  ncw  sewtcs  and  exclamations  by  onc  or  other.  The  nombre  of  our  nation 
ys  beie  so  grcale,  and  they  of  so  dyversc  natures,  and  envyeiig  an  otlicrs  preferre ment,  and  the  leaste 
needy  moste  cravyng,  the  moslc  worshypfull  inost  loukyiig  for,  and  every  onc  that  )s  sccular  pryest 
or  lay  man  (havyng  but  hymselfc  to  eare  for)  fyndcthe  every  wberc  onc  frynde  or  other  to  s|*eake  for 
hym,  to  wryte  for  hym  or  to  gyve  hym  vi  or  viij  or  \  crownes,  whyche  to  a  soole  man  ys  i  greate 
relycffc  and  a  quarter  of  a  ycres  fyndyng  :  where  as  our  relygyous  ail  closcd  upp  bave  no  onc,  nor 
other  to  solycyte,  nor  to  crave  for  tbcro,  that  be  many,  nor  none  to  gyve  them,  where  a  greate  soro 
ys  not  fealte,  that  soin  of  money  not  fyndyng  a  covent  one  day,  that  fyndythe  a  soole  man  a  monethc 
or  more,  by  whyche  ail  mcn  (almostej  are  dyscoragyd  to  gyve  to  them.  And  surely,  yf  thry  werc 
ones  provydyd  yn  any  certentyc,  tbc  other  prystes  and  itudenles,  that  dayly  chaxnge,  remove.  dje 
and  be  otherwyse  provydyd  for,  some  by  servyoes  yn  abbayes  and  some  by  pensions  oui  of  abbayes 

<  On  n  ajoiilp  «Il  niar;:e  l.i  pliri^c  viiiv^nir  ;  .•  Tii\<  l.iiiO  tor.  WM  hnvc  racryvyit  ya  prctl  lor  Ik*  irlygyovM.  • 


630  RELATIOINS  POLITIQUES 

being  the  xiiij"',  Coilins  hathe  (xliibilid  to  tlie  Uuke  of  Alva  a  reqnest  in  spanishe,  the 
copy  wherof  I  send  jow  in  latin,  and  aiso  the  effecl  of  a  letter  wliich  he  hatli  written 
in  spanishe  to  the  Ambassadoiir  of  Spayne  ligier  in  France.  Spenser  and  CoIIins  bave 
aiso  gyven  this  daye  to  Secretary  Albernoice  the  naines  of  tlie  Jordes  in  England  and 
of  what  religion  tbey  be  of.  Tbe  nanies  of  as  many  as  I  can  get,  I  send  yow.  Secretary 
All)ernois  halh  tbis  daye  told  Bel  tbat  be  sball  bave  bis  dispatcbe  towardes  tbe  French 
Ring  upon  monday  at  tbe  furibesl,  and,  baving  bis  dispatcbe  in  Fiance,  be  sball  go  inlo 
Spayne.  The  money  ihat  sball  be  delyverid  heere,  is  by  the  Affetatis,  llalians,  and  one 
John  Vanderberg,  a  Fleming,  and  in  Paris  they  bave  crédit  of  Niiholas  Ducet  and 

Henry  de for  suclie  money  as  they  sball  neede  for  their  expences.   Presiall  is 

reiurnid  out  of  Skotland  to  tbe  Court.  Tbere  is  appointment  inade  (if  it  bolde)  of  a 
meeting  ai  Gilbert  Walkers,  tilontes  in  Fleet  Strei,  Browns  in  Paternoster  Row  or  the 
(ieorge  in  Lumberd  Siret,  tbe  xxvj""  or  xwij'"  of  may  :  if  any  lettres  come  to  yon  in 
cipbres,  yow  may  beleive  tbeim. 

Tbis  xiiij"'  day,  tbe  Duk  d'Alva  hath  had  great  conférence  with  Bel  and  Coilins  and 
amongsl  olber  ibinges  what  Englisb  men  whicb  bave  not  ben  in  this  contrey,  migbt  be 
procured  to  goo  inlo  England,  tbe  one  to  understand  tbe  confédérales  of  tbe  Scottislie 
matters,  and  tbe  other  to  understand  by  the  Cardinal!  what  powre  and  confédérales 
ibe  Admyrall  balbe.  It  is  agreed  that  one  towardes  oin-  Embassadour  in  France  and 

in  crédit  with  bim  shall  be  sent  for  tbe  primo,  and  one Hill  wbo  was  towardes  -f  * 

and  in  favour  with  tbe  Cardinall,  sball  do  tbe  otber.  I  bave  made  a  collection  of  ibe 
premissis  of  diiety  to  niy  mislres  and  love  to  my  contrey,  and  .ini  enforced  to  crave 
jtardon  of  Your  Honors  in  tbat  I  am  dryven  lo  wryte.  Feare  hathe  ben  secret  enquyry 
niade  loucliing  ibe  former  advertisementes,  and  in  ibe  ende  I  and  niy  companyons 
bave  tbis  xv"'  day  ben  talked  wilb  by  Fiesco  and  many  questions  niinistred  to,  no  tou- 
ching  tbat  matter.  Al  the  lasl  M'  Spinola  bis  letter  hatb  ben  shewid  unie  us,  wherein 
is  disdosid  what  was  said  to  bim,  and  made  some  of  our  bartes  could,  for  it  halh  not 
possid  so  many,  but  it  must  needes  be  iryed  oui  to  tbe  undoing  of  soni,  and  greal  hin- 
drance  an  other  way. 

I  musl  bumbly  beseeche  Your  Honor  not  lo  imparle  any  of  the  contentes  of  thèse 
to  any  parson  that  by  any  meanes  will  disclose,  but  to  use  it  as  yow  shall  fynde  com- 

and  some  by  masses,  many  wayes  would  there  bc  found  that  they  myghte  he  (at  leaste)  competenlly 
satysfyed  and  furnysshed  of  ail  necessaryes,  whyche  yn  thys  tyme  were  ynoughe.  1  answer  surely 
that  Your  Grâce  should  never  agayne  be  troubled  therewithe ,  but  so  will  yl  be  ever,  yf  the  fynall 
and  resolute  ordre  of  the  dystrybulion  corne  not  from  the  Kyng. 

At  Loven,  the  30  of  aprill  1570.  (Record  office,  Domestic  papern,  Addenda.) 

'  Nom  écrit  en  chiffre,  non  déchiffré. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKUE.  651 

rnodilyc  in  lyiuts  and  so  yow  stiall  bc  sure  to  undcrstand  «il,  and  oiiierwist-  boilic  I 
and  my  arand  mus!  take  oui-  leave  of  yow,  for  it  will  easily  he  knowne  wbo  disclosid 
il.  1  [iray  yow  rallier  tel  Spiiiola  thaï  yow  liave  advice  from  me  of  Duke  of  Alva's  good 
disposilion  thaï  lie  iiatiie  lo  kcepe  aniylie  witii  lier,  and  liial  Mer  Majestie  lykilh  wel  of  it. 

Endid  the  xv'"  of  aprill. 

Sence  ihe  inclosing  of  my  otiiei  letler,  I  hâve  crédible  inlormaeioii  ihat  ihe  Duke  of 
Alva  dolh  seeke  by  ail  nianer  of  ineanes  possible  lo  know  whal  gunpowder  ihere  is 
tliat  will  shoote  of  withoiit  noise,  and  whal  store  there  is  of  it.  The  cause  is  conceavid 
heere  to  rid  som  oui  of  ihe  way.  Preslal  halh  ben  yesierdaye  with  the  Duke,  whose 
answer  dislyking  he  frêles  marvelousiy.  He  myndithe  to  go  inlo  France,  and  so  into 
Scollande.  Ue  halh  disclosed  to  my  freiide  ij  en^'lish  spycs  more,  one  namid  Mcholas 
Goord,  servant  tu  the  Lord  of  Bedford,  as  he  sailli,  the  oiher  John  Anlony,  laie  servaunt 
lo  the  Duke  of  Norfolk,  whiche  sliall  go  inlo  Scotland  and  so  into  England,  and  do 
lodge  at  Brownes  in  Paiernoster-Row  or  al  ihe  Georjie  in  Lumberd-Strete,  If  by  any 
meanes  any  inkling  be  knowne  of  that  I  wryte,  ail  is  mard,  and  I  uiidoone.  Wberfore 
I  pray  you  hâve  some  care,  seing  my  travell  tending  lo  doo  good,  otherwise  I  am  in 
good  hope  lo  discover  ail  iheir  enterprises  and  lo  bring  the  ships  whicli  are  intendid 
for  Siolland  and  llie  traylors  aiso  inlo  your  |iowrf.  In  my  opinion  it  will  do  well  lo 
speake  well  openly  of  ihe  Duke  of  Alva,  and  chiefly  lo  bc  necessary  lo  expcdytc  ail 
ihis  yeare,  whiche  being  past  ihere  will  never  be  the  lyke  occasion. 

Yesterday  ihere  cam  leliers  froni  ihe  French  Kiriglo  llie  Duke,  prayeng  bim  to  raake 

dispatehc  in  ihc  Scoilishe  alTaires  for  lliat  he  had  recavid  letters  from  ilie  King  of 

Spayn  that  il  was  bis  pleasure  that  he  $liuld  so  doo. 

Dalid  xvj"  april  1S70. 

(Record  office,  Cal.,  n*  «11.) 


MMXLVII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(LOUDRCS.   !!•  AVRIL   IS70.) 

Nouvelles  diverses.  —  Il  se  eonforiDcra  aux  avis  du  duc  d'Albe.  —  Livre  inipriiné  par  l'ordre 

du  duc  de  Norfolk. 

Recibi  la  de  Vuestra  Excellenza,  de  uliimo  del  passade,  a  los  1 1  dcl  présente,  y  i-n 
lo  que  escrivo  a  S.  M.  va  loda  lo  <|ue  en  esta  podrin  rcplicar;  y  porque  en  lo  de  la; 


632  RELATIONS  POLlTIQtfKS 

Fndias  me  paresce  importa  presleza ,  séria  bien  llegarse  con  ella  mi  carta  a  Su  Mag^ 
Aqui  tiene  aviso  de  la  llegada  a  Zelanda  de  dos  cabras  con  dos  correos  y  cier(os  gentiies- 
hombres  d'EspaBa,  de  lo  quai  truxo  las  nuevas  Giles  Grey  que  despacharori  de  aqui  a 
reconoscer  las  naves  que  Vueslra  Exceilenza  tiene  armadas. 

De  Anlona  me  han  escriplo  que  llego  aqui  una  nave  de  Sancta-Juaii  de  Lus  y  que  en 
las  diehas  zabras  vienen  criados  de!  Duqne  de  Feria,  por  lo  quai,  si  asi  es,  ande  con 
cautela. 

El  Consejo  de  este  Reyna  me  enibio  a  rogar  con  Enrrique  Canols  que  tomasse  yo 
aqui  fiadores  y  escriviesse  a  Espana  librassen  la  nave  y  mercancias  de  Thomas  Rossel, 
lo  quai  dixe  yo  no  podra  hazer,  pero  que,  si  sobre  ello  querian  embiar  a  Su  Mag"*  o  a 
Vuestra  Excellen/a,  yo  escrivirio  en  reconiendacion  de  les  que  fuessen.  Parcscemc  que 
fue  ensayo. 

De  ciertas  cargas  mas  que  tuveavisso  trayan  de  Artemue  y  délia  avise  a  Pardo  no  se 
cobra  sino  las  médias,  y  una  barca  que  venia  tambien  con  mercaneias  robadas,  no  ha 
parescido. 

De  la  Rochela  escriven  que  no  se  hara  la  paz  de  Francia,  aunque  estos  Ingles  publican 
que  la  Reyna-madre  insiste  en  ella  para  librarse  del  gobierno  de  la  casa  de  Guissa. 

Los  animos  aqui  jamas  eslubierron  tan  alterados,  y  no  les  faltan  sino  cabeças,  y 
comienço  a  sospeehar  que  los  comissarios  no  saidran  con  conclusion  o  resolueion,  pares- 
ciendolcs  a  los  mcreaderes  mismos  de  aqui  que  el  traio  no  \»  en  esto  ygual. 

En  este  punto  recibo  la  de  Vuestra  Exceilenza,  de  8,  y  con  ella  la  merced  que  con  las 
demas;  y,  quanto  a  Mos.  de  la  Mota,  ya  esloy  y  estare  bien  advertido,  y  el  Obispo  de  Ros 
le  haya  bien  abisado,  y  agora  liare  lo  mismo  de  nuevo.  Sicel  anda  tratando  con  el  por 
escripto  que  partidos  hara  la  Reyna  su  ama  y  que  seguridad  dara  si  le  dan  libertad  : 
pienso  que  es  por  entretenerle  mas  presso,  y  estos  dias  han  tomado  un  librito  que  el 
Duque  de  Nordfort  ha  hecho  hazer  en  respuesta  del  otro  que  imprimieron  contra  el  y 
la  Reyna  de  Escocia  ',  y  como  el  dicho  Obispo  le  dio  a  un  impressor  catholico,  amigo 

*  Je  ne  sais  si  c'est  à  ce  livre  que  se  rapporte  la  note  suivante  : 

Le  titre  du  livre  est  :  Un  Traicté  d'aulcunes  traliisons  contre  la  Royne  Èlyzabetlie  et  le  pais  d'An- 
gleterre, divisé  en  deux  parties,  dont  la  première  respond  à  aulcunes  trahisons  et  conspirations  pré- 
tendues, lesquelles  n'ont  jamais  été  pensées;  et  la  seconde  pari  vient  à  descouvrir  aultres  trahisons 
de  jour  en  jour  commises,  desquelles  peu  de  gents  s'en  apperçoyvcnt. 

L'argument  du  livre  :  La  première  part  confute  et  renverse  les  accusations  très-fausses  et  infâmes 
calumnies  exposées  en  lumière  en  certains  livres  sans  nom  et  autres  libelles  infâmes  contre  la  Majesté 
de  la  Royne  d'Escosse,  proche  héritière  de  la  couronne  d'Angleterre,  et  contre  Thomas,  duc  de 
Norfolke,  grand  condstable  du  dit  païs  et  les  déclare  innocents  et  non  coulpabics.  La  seconde  part, 
laquelle  commence  au  folio  xc  de  chifre,  descouvre  et  fait  notoire  plusieurs  grandes  et  couvertes  tra- 
hisons de   long  temps  pratiquées   et  journellement  machinées  encontre  l'honneur,  dignité,  seurté  et 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINGLETEKRE.  »35 

suyo,  esta  Keyna  ha  moslrtido  qiicxas  del,  aunqut,'  dizen  que  no  ay  costta  de  importancia 
concra  ella.  Lo  de  Portugal  yre  entrelenicndo,  y  han-  lo  demas  que  Vuestr»  Ëu-elleiiza 
manda,  cuya,  etc. 

De  Londres,  xix  ahril  \^70. 

(Archive»  de  Simanroê,  Eilado,  Ley.  822,  fol.  86.) 


MMXLVill. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès  '. 

i'H)  XVHII.  liiTO.) 

Invasion  prochaine  des  Anglais  en  Ecosse.  —  Rien  n'est  plus  urgent  que  le  secours  du  duc  d'Albe. — 
Conséquences  funestes  qu'entraîneraient  les  succès  des  Anglais. 

Mos'  cl  Embaxador,  Haviendo  visto  la  proclamacion  de  la  Re\na  de  Inglaterra  en 
que  ponc  hs  causas  y  razones  que  le  han  indiizido  a  embiar  un  exercito  en  mi  pays, 
las  qualcs  no  replicare  aqui,  assi  por  ser  fingidas,  como  por  ser  la  dicha  proclamacion 
impressa  en  Londres  que  no  dudo  la  havreys  visto,  yo  he  estado  tan  turbada,  como  lo 
estoy  aun  agora,  a  causa  de  los  inconvenientrs  y  inales  que  de  aqui  adelante  se  podran 
seguir  assi  a  mi  como  a  mis  pohres  suhditos,  que  no  se  donde  lener  rccurso,  ni  en  que 
me  consolar,  siiio  en  las  promessas  que  en  lodo  tiempo  me  han  sido  liechas  por  el  Rey 
miseîior  buen  hcrmanoy  pnr  el  sefiorDuque  de  Al  va  mi  primo,  lo  quai  me  haze  rogar  os 
agora  muy  afectnosamcnle  que  les  acordeys  las  dichas  promesas  y  les  sup|)liqucys  de  mi 
parte,  considercn  bien  que,  si  en  esta  sazon  no  me  socorren,  estarc  a  punto  di-  perder  nu 
reyno  para  siempre,  y  vere  mi  desolacion  y  la  riiyna  de  mis  fieles  subditos,  y  vere 
venir  a  mi  hijo  en  manos  de  aquella  que  por  justas  occasiones  yo  puedo  y  devo  tener 

estât  de  la  Royne  Élizubetbe,  du  pais,  couronne  et  du  sang  royal  d'Angleterre,  |iar  aulcuns  grns  venu* 
de  bas  estât  et  mis  en  authorité  par  la  dite  dame.  Et  en  oultre  le  dit  traité  fait  desnasquer  ri  desnian- 
teller  les  ombres  et  couleurs  par  Iesi|uel3  les  susdits  ont  couvert  et  desguisé  leurs  inventions  et  coiupi- 
rations,  et  fait  apparoisire  en  combien  grand  dangier  et  péril  se  trouvera  la  dite  Royne  et  le  pab 
d'Angleterre,  en  cas  les  snsdit.s  comploteurs  et  leurs  machinations  ne  aoyent  de  bonne  heare 
prévenus. 

Imprimé  sans  nom  de  l'imprimeur,  ny  de  la  place.     (Archives  dt  Simancas,  L*g.  8M,  fol.  i7.) 

•  Traduit  du  français. 

Tome  V.    "  80 


654  •«««^Tttt.ATlOiNS  POLITIQUES 

por  la  mayor  enemiga  que  lengo  en  el  mundo,  (|ue  me  sera  giaiiilissimo  dolor  y  laiiio 
màs  insufrible  que  janias  (viendo  que  conforme  a  lo  que  otras  vezes  os  he  advertido)  le 
podria  en  muy  brève  liempo  poner  en  parte  donde  el  se  liuviera  criado  conforme  a  la 
volunlad  y  devocion  del  dieho  senor  Rey  mi  buen  hermano;  pero,  lo  que  mas  deve 
mover  los  corazones  de  lodos  vosotros  les  chrisdanos,  es  que  si  la  diclia  Reyna  desta 
hecha  entra  en  mi  pays,  no  ay  ninguna  dubcla  sino  que  la  Religion  Catholica  jamas 
podra  ser  eslablescida  en  esta  isia,  anles  los  que  la  siguen  y  mantienen  assi  en  este 
reyno  como  en  el  mio,  seran  desterrados  y  echados,  y,  lo  que  peor  es,  perseguidos  iiasta 
la  muerte.  Para  obviar  lo  quai,  os  ruego  de  nuevo  tengays  la  mano  en  quanto  os  fuere 
possible,  para  que  se  me  embie  socorro  en  el  diclio  mi  pays,  con  tal  brevedad  que  pueda 
llegar  a  tiempo,  y  yo  se  bien  que  vueslras  carias  no  podran  ser  embiadas  a  tiempo  al 
dicho  senor  Rey  mi  buen  hermano,  y  por  esto  os  ruego  que  no  perdays  ninguna  como- 
didad  de  escrevir  al  dicho  senor  mi  primo  el  Duque  de  Alva,  el  quai,  segun  me  escrevis 
por  vueslra  uitima  caria,  ha  lenido  orden  de  hazer  lo  que  el  viere  que  es  mas  expe- 
dienle  para  mi  libertad,  la  diferencia  de  mis  subdilos  y  cobrança  de  mi  reyno. 

(Archives  de  Simancas,  Estudo,  Leg.  822,  fol.  87.) 


MMXLIX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  H  avril  1570.) 

Nouvelles  d'Ecosse.  —  Subsides  donnés  au  cardinal  de  Châlillon  el  au  prince  d'Orange.  — 

Actes  de  piraterie. 

El  haver  hecho  detener  los  Ingleses  este  correo  hasta  salier  que  il  siiyo  sea  passado 
de  Dobla,  me  da  tiempo  de  afiadir  esta  caria  a  los  demas  para  acordar  a  Vueslra  Excel- 
lenza  que  en  lo  de  despachar  los  correos  es  bien  que  sea  como  se  hazia  anles  en  casa 
de  la  viuda  del  maestro  de  postas,  poique,  si  el  correo  ingles  recibe  los  pliegos,  libraran 
mal  nuestros  mercaderes  y  haran  mill  ruyndades. 

De  Escocia  se  enliende  por  cierto  de  la  llegada  de  Odore  Bellran,  que  es  de  la 
camara  del  Rey  Cbristianissimo,  con  quinientos  arcabuzeros  y  armas  y  municiones;  y 
con  eslo  y  con  la  diligencia  de  su  Embaxador  en  promeler  de  bolver  compafiias  de 


DES  PAYS-UAS  BT  DE-  L'AJSGtETERRE. 

cavallos  a  ciertos  Escocescs,  los  mas  se  van  allcgando  a  la  parte  de  su  Reyna,  de  manera 
que  han  escripto  de  aqui  con  resolucion  al  Coude  de  Suscx  que  no  entre  en  Escocif  j 
tralan  con  Grassan  que  de  Amhurg  provea  hasta  cinquenta  mill  libras  a  p«dimiento  del 
Cardenal  Chatilloii  y  de  la  gente  del  Principe  de  Oranges. 

Ayer  hallandose  Cceil  en  este  lugnr,  erabiaudole  a  hablarde  olras  cosas,  le  hize  dezir 
con  un  eriado  mio  que  esta  va  maravillado  de  la  acogida  que  se  dava  aqui  a  los  pyratas 
que  aqui  avian  armado  agora  despnes  de  tantos  robos,  ayudados  de  lodo  lo  que  avian 
menester,  liaziendo  cabcça  en  la  isia  de  Huic.  Hizosc  ignorante  de  todo,  aunque  el 
eriado  le  acorda  buena  parte,  al  quai  rogo  fuesse  a  dezirselo  en  Corte.  Assi  lo  conti- 
nuarc  con  algunos  olros,  y  estare  advcrtido  de  lo  de  masque  Vuestra  Excellenza  me  ha 
escripto,  cuya,  etc. 

{A  rchives  de  Simancas,  Eslado,  Leg.  822,  fol.  89.) 


NML 

Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre. 

(DiLLENBODRG,  28  AVRIL  1S70.) 

Lettre  de  créance  pour  Jérôme  T'Seraerts. 

Madame,  Encoires  que  je  pourroys  à  bon  droict  eslre  icy  tenu  pour  trop  importun, 
empeschant  Voslre  Majesté  de  mes  lettres  au  temps  qu'elle  peult  estre  assez  occupée 
en  plus  grans  affaires,  toutesfois  en  simple  tcsmoignaige  de  gratitude  pour  l'honneur 
et  bonne  faveur  qu'il  a  pieu  -h  Vostre  Majesté  me  démonstrer  de  tout  temps,  et  aussi 
pour  le  grand  désir  que  je  sçay  Vostre  Majesté  at  d'entendre  quelques  fois  Testât  et 
disposition  où  se  trouvent  les  affaires  de  deçà,  il  m'a  semblé  ne  pouvoir  que  bien  faire 
d'envoyer  devers  icelle  ce  mien  escuyer  Jérosme  T'Seraerts,  pour  bien  pariiculièrement 
liiy  rendre  compte  de  ce  qui  se  jiasse,  Iny  ayant  en  oulire  donné  charge  de  déclarer  a 
Vostre  Majesté  aucunes  choses  importantes  le  service  d'icelle.  Sur  quoy  je  supplie 
Vostre  Majesté  me  faire  l'honneur  et  faveur  de  le  croyre  comme  moy-mesmes,  et 
se  tenir  tout  asseurée  le  tout  estre  faict  pour  rcxirôme  désir  que  j'ay  au  vray  et  durable 
service,  bien  el  prospérité  de  Vostredicle  Majesté  et  des  affaires  d'icelle,  chose  qui 
toute  ma  vie  augmentera  la  bonne  volunté  à  m'employcr  avecq  toutes  diligence  et 
vigilance  en  tout  ce  que  Vostre  Majesté  sera  servie  me  commander.  El  sur  ce,  après 


636  RELAT10^S  POLITIQUES 

avoir  trés-iiumblement  baisé  let;  mains  de  Voslre  Majesté,  je  supplieray  le  Créateur 
donner  à  icelle,  en  irès-parfaicte  santé,  très-heureuse  et  très-longue  vie. 
De  Dillenberch,  ce  xxv"  jour  d'apvrii  1570. 

{Record  office,  Cal.,  n*  850.) 


MMIA. 
Le  prince   d'Orange    à    Cecil. 

'  (  DlLLENBODRC ,  SS  Xtril  4570.) 

Même  objet. 

Monsieur,  Encoires  (|ue  le  tesmoinaige  que  de  loing  temps  j'ay  de  vostre  prompte  et 
syncère  affection  envers  raoy  et  les  miens,  soit  si  grand  et  ample  que  à  bon  droict  l'on 
extymeroyt  superflux  vous  recommander  davantaige  aucun  affaire  mien,  envoyant 
toulesfois  mon  escuyer  Jérosme  T'Seraerls  devers  Sa  Majesté  pour  luy  faire  entendre 
entre  aullres  quelques  choses  qui  concernent  le  service  d'icelie,  je  luy  ay  donné  charge 
bien  expresse  se  trouver  premier' vers  vous  pour  de  tout  vous  rendre  bien  particulière- 
ment informé,  vous  priant  sur  ce  qu'il  vous  en  déclarera,  luy  adjouster  foy  et  crédence, 
et  suyvant  ce  luy  impartir  la  bonne  faveur  et  assistence  vostre  en  ce  qu'il  pourrat  avoir 
affaire,  que  ne  fauldray  de  déservir  vers  vous  en  te  que  jamais  me  vouidrez  employer 
pour  vostre  service  d'aussi  bonne  volunté  que  je  me  voys  recommander  bien  affec- 
tueusement à  vostre  bonne  grâce.  Priant  Dieu  vous  donner.  Monsieur,  en  parfaicte 
santé,  heureuse  et  longue  vie. 

De  Dillenberch,  ce  xxv*  jour  d'apvrii  1.170. 

(Record  office,  Cal.  n»  851.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  I;AiN(;LE1EHHE.  tiS? 

MMLIl. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès. 

rMt  AVIII.  167U.) 
Elle  lui  traiismel  une  lettre  pressante  adressée  «u  duc  d'Aibe. 

Mons'  el  Embaxador,  A  los  \x  destc  os  esciivi  coiiiu  avia  visto  un  ediclode  la  Re\na 
de  Inglaterra,  inadama  mi  bucna  hermana,  Un-aiite  al  exercilo  que  ha  embiado  a  Escocia, 
lo  quai  enionces  me  parescio  bien  que  avisasedes  al  Key  mi  seiior  y  buen  hennano  y 
al  senor  Duque  de  Alva  mi  primo  :  pero  aviemlo  despucs  hallado  la  comodidad  de  un 
portador  mas  seguro  he  querido  cscrexir  una  palabra  al  dicho  seâor  mi  primo,  la  quai 
os  rucgo  le  liagays  encaminar  segurantenie  y  lo  nias  presto  que  os  sera  possible  y 
represeniarle  mas  particnlarmente  de  lo  que  yo  podre  en  el  estado  que  las  cosas  »e 
hallan,  assi  en  este  pays,  l'omo  en  el  mio,  conforme  a  lo  que  mas  particularmmte  os 
he  avisado  en  la  dicha  mi  caria  y  los  inconvinienles  que  siiccederian  en  caso  qtie  yo 
quedasse  frusiada  de  mi  jiiista  prelension  liem.is  de  la  nota  en  que  el  dicho  senor  mi 
buen  hermano  y  el  podrian  incurrir  de  me  aver  siempre  asegurado  que  ellos  me 
anipararian  y  que  atenderian  cou  toda  diligencia  y  cuydado  a  mis  ncgocios.  si  agora  en 
mi  mayor  necessidad  no  hiziessen  nada  por  mi.  Vo  os  riiego  no  creays  que  yo  desconiîo 
en  manera  alguna  de  sus  promcsas,  pero  que  el  jusio  dolor  y  seniimienlo  que  yo  (engo 
de  mis  pobres  siibditos  y  de  mi  hijo  y  el  temor  que  yo  lengo  de  su  ruyna  y  jnnto- 
menle  de  la  perdida  de  mi  estado,  me  constrifie  a  escriviros  en  esios  lerminos.  Si  en  esto 
huviere  falta,  niego  os  lo  atribuyays  a  la  suso-diclin  causa  y  lengays  la  mano  en  quanto 
en  vos  fuere  que  yo  pueda  en  brève  tener  lan  jiisia  occasion  de  loarme  délies,  como 
lengo  agora  de  os  representar  mis  quexas  y  passiones,  y  con  lanio  acabare  con  rogar  a 
ISueslro-Seîior,  etc. 

{A  rehive*  dt  Simaneat,  E»tado,  Leg  8*2,  fol.  »i.) 


638  RELATIONS  POLITIQUES 


MMLlIl. 
Juan  de  Mendoza  au  duc  d Alht. 

(DUBUN,  30  AVRIL  1670.) 

État  des  affaires  en  Irlande.  —  Les  Irlandais  sont  dévoués  à  la  foi  eatholifiue,  et  les  Espagnols  seraient 
accueillis  arec  empressement  s'ils  les  aidaient  à  chasser  les  Anglais. 

Per  cosa  nuova  leira  Vostra  Eccellenza  veder  niia  lettera  et  aisi  intender  mia  inala 
fortuna,  pcrclie  poclii  credo  la  possino  aver  avula  (anta  contraria  in  dui  anni,  corne  io  o 
avuto.  lo  sono  Don  Gio.  di  Mendozza,  ligliuolo  del  Signor  di  Mendozza  e  Martioda,  ciie 
è  neila  provincia  di  Alava,  e  sono  piii  di  1.^  anni  che  io  sonoâtato  nel  regno  délie  Indie, 
e,  venendo  per  Ispagna  l'anno  passalo  loGS,  fui  rubbato  da  Francesi,  nella  cosia  di 
Terra-Ferma,  li  quali  nii  tolsero  304  barre  di  argento  c  113  tonellos  doro  cl  altre 
cose,  alli  i4  del  mese  di  aprile,  et,  alli  i  del  mese  di  settembre,  il  giorno  di  Santo-Fran- 
eisco,  fui  preso  da  Inglesi,  stando  nella  Isola  di  Ucatan,  e  condutto  in  questo  regno  d"Ir. 
landa,  dove  sono  un"  anno  e  dui  mes!  che  io  stô  impotere  del  Vieere,  clie  si  chiama 
Ënri  Sidne,  per  causa  délie  maie  satisfassioni  che  sono  fra  la  Maesta  del  Calholico  Re 
Don  Filippo  nuestro  senor  e  la  Regina  d'Inghilterra. 

Rendo  grasia  a  Dio  di  tutto,  e,  se  a  Vostra  Eccellenza  non  è  noia,  gli  daro  conto  di 
alcunc  cose  che  sono  successe  dopoi  che  io  slô  in  questo  regno.  K  un  grau  sigaor  nella 
banda  dcl  JNorte,  che  si  chiama  Enel,  il  qualc  s(à  ribellato  contra  la  Regina,  e  sono  circa 
di  11  niesi  che  si  marito  con  tma  signora  ecosese,  la  quai  meno  in  sua  compagnia  piu 
di  600  huomini,  dove,  con  quelli  e  li  altri  clie  lui  tiene,  sta  forte  in  sua  terra,  tiene 
monistero  di  frali  e  t'a  dir  messa  publicamente.  Il  quale,  secondo  che  mi  anno  deito  in 
questo  regno,  si  concerto,  sono  circa  à  10  niesi,  con  un  fratello  del  Conte  d'Ormonle  et 
un  fratello  del  Conte  de  Desmonte,  perché  si  mettessero  insieme  é  cacciassero  tutti  gli 
Inglesi  di  questo  regno,  e  cosi  si  levarono  et  cominciarono  à  prendcre  et  ammassar 
tutti  quelli  che  potevano  et  a  quemar  alcun  populo.  Il  Vieere  comineio  a  far  tutta  la 
gente  che  puote  per  inconirarli  innanzi  che  si  congiungesscro  con  Enel. 

In  questo  tempo  venne  nuova  che  era  conparso  nel  porto  che  si  chiama  Quinsal,  6 
Galve,  46  nave  spagnuoie,  in  favor  del'  Irlandesi,  la  quai  cosa  aveva  dato  grande  animo 
à  tutti  quelli  di  questo  regno,  sino  che  venne  dopoi  nuova  che  erano  barche  di  pes- 
catori;  et  cosi  il  Vieere  parti  con  sua  génie  di  Dublino  per  andare  contra  l'inimico. 
Irmanzi  che  coinparisse  dove  slavano,  nacque  cerla  dil'erenza  fra  i  fratelli  del  Conte 
d'Ormonte  con  quolli  di  Desmoiile,  di  maniera  che  ciascano  d'essi  si  andô  con  sua  gente 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L ANGLKIEHKE.  (»59 

per  sua  ptirlc.  In  quesio  (eiupo  \eiine  d'Ingliilierra  il  Coule  dOnnuiile,  il  (|uale  pro- 
misse preseniare  i  fratelli  al  Vicere,  il  rhe  fii  causa  che  si  ritorno  a  sua  casa,  et  il  Conte 
fra  poclii  gioriii  fece  venire  du!  suoi  fnilelli,  li  quali  furono  missi  prigionc  in  castello. 

In  queslo  nieiitre  venne  niiova  che  in  Ingliilierra  s  cra  levato  dni  Conti  contra  la 
Regina  per  conte  delhi  religionc,  e  che  Vostra  Eccellcnza  era  venuto  con  njolta  gente 
in  lor  fnvore,  la  quai  cosa  saputosi  in  qucsta  terra  li  fratelli  dcl  Conte  dOrmonte  si 
fagirono  di  prijjione,  e  si  levo  di  nuovo  un  loro  sio  cliiamato  il  Conte  de  Tumon,  e 
giuro  a  Dio  (che  é  verita  che  mi  dissero  molti  di  qucsto  rcgno)  che  piacesse  a  Dio  che 
il  Duca  d'Alva,  cosi  corne  é  ito  in  Inghillerra,  fusse  venuio  in  queslo  regno,  perche  tutti 
sariano  stati  in  suo  favore,  dicendo  che  icngono  profcsia  che  gli  Spngnunli  nnno  da 
venire  in  queslo  regno  e  di  qui  passare  in  Inghillerra  e  conquisiarla  :  si  décidera  Voslra 
Eceellenza  che  non  è  in  lutlo  queslo  regno  dieci  persone  che  non  siano  caliolichi  e  che 
aminn  la  nicssa  et  il  Sagramcnte  dclla  Chiesa,  i  quali  sono  molio  maltratli  e  caslicali, 
e  di  nuovo  anno  posio  pcna  di  morte  a  qualur)quc  udira  la  messa:  e  queslo  procède  dal 
<]iinciglieri,  che  il  Vicero  dissimula  con  tulii,  el  anche  fa  venire  il  vencrdi  c  il  sahalo  e 
lutte  le  vigilie  a  ta  sua  tavola  pcscio,  quando  lulli  gli  Inglesi  parlan  publicamenie  mal 
di  Vostra  Eceellenza,  con  dire  che  siete  loro  capital  niniico,  c  molle  voile  a  la  présenta 
del  Vicere,  il  quale  piglia  la  parte  di  Voslra  Eccellcnza  con  lanla  affcssione  quanto 
Un  suo  fratello  porria  farc,  e  quando  si  vicne  a  conjeltura  di  meniovare  la  Maesia  del 
Re  mio  signor,  dice  il  medesimo  e  che  è  mollo  Calholico,  levandosi  sua  berrella,  il 
<|uale  mi  fii  crederc  che  sia  di  nosira  Sanla  Religionc.  lo  vcdcndo  che  tutti  questi  di 
qnesto  regno  sono  lanlo  Caliolichi  e  lanio  afl'essionali  a  la  nassione  spagnuola,  c  che 
ascosamenle  per  lutte  le  cilla  dicen  messa,  e  pregano  nelle  loro  oralioni  che  Dio  dia  à 
Vostra  Eceellenza  viltoria  c  lo  faccia  venire  in  queslo  regno  d'avanli  che  mnorano, 
perche  dicono,  che  se  quelli  che  beneficano  il  Sagramento  ascosamenle,  secondo  l'uso 
Romano,  muoreno,  tuiii  i  suoi  ligliiioli  e  disccndcnii  pcriranno  per  falta  di  chi  li  inse- 
gnasse  la  fècatiolica,  perche  lutte  le  preghiere  che  qua  fanno  publicamenie,  sono 
secondo  l'uso  délia  sella  dei  Lulerani.  Et  ancora  che  io  mi  fussi  potulo  andare  di  questo 
regno,  non  l'o  volulo  farc  per  vedere  se  venia  ù  cffcllo  (|ucslo  ronpimenio  di  aver 
gucrra,  perche  io  intendevo  polcr  far  gran  scrvitio  a  Dio  et  a  la  Maesia  del  Re  mio 
signor  e  a  Vostra  Eceellenza;  e,  per  poierlo  mcgiio  farc  scnza  esser  icnuto  sospeiio  da 
questi  Inglesi,  conoscendo  la  loro  naluia,  io  l'o  dalo  a  credere  che  io  sono  bandito  del 
India  e  nemico  di  Voslra  Eeicilenza  e  molle  alire  cose,  le  quali  conosco  li  piacevano. 
lo  0  fatlodi  lal  maniera  che  al  di  d'oggi  non  ècosa  cosi  segrela  fra  <|uelli  del  Consiglio 
che  io  non  sappia,  e  sono  pin  canssato  da  loro  che  aicimo  altro  di  queslo  regno,  e 
tengo  lieenza  poicre  andar  lihcramenle  per  lulto  il  rcgno. 

Io  0   dato  tulio   qucsto  conio   a  Vostra   Eceellenza,  e  il  medesimo  o  fatto  a  la 
Real    Maesia  del  Re  mio  signor,  perche  inlcndiate  gli  affari  di   queslo  regno  e  la 


iUO  RKLATrONS  POLITIQUES 

volunta  di  liilti.  Sono  tre  iru'si  che  ariivô  in  queslo  regno,  in  un  porto  che  si 
chiama  Quasfurda,  iina  nave  che  venia  d'india,  la  quale  si  ruppe,  e  si  perse  quanto 
in  essa  stava,  e  si  afogaron  o  persone,  e  si  salvarono  otto  e  moite  lettere,  infra  le  quali 
era  una  phe  conleneva  in  se  un  capitolo  clie  dicea  che  la  Maesta  del  Re  mio  signor 
facea  moite  gcnti  in  tutte  le  eiiiadi  e  ville  del  stio  regno,  e  che  apreslava  navi  et  altre 
cose,  e  che  non  si  sapeva  perche,  ma  che  si  intendeva,  era  per  che  Voslra  Eccellenza 
passase  in  Inghillerra  contra  i  Luierani,  perche  Sua  Santita  l'avea  dato  per  zisniatico. 
lo  mandai  li  otto  Iiiiomini  che  si  salvarono,  a  Ispagna  con  tm  mio  serviore  e  una  letlera 
di  un  Governator  délia  Isola  di  S.  (Jiorgio  di  Porioricco,  che  venia  per  Sua  Maesta,  e 
insieme  inviai  il  capitolo  délia  caria,  e  scrissi  à  la  Maesta  del  Re  mio  signor  che  se 
qucllo  che  in  la  carta  dicea  era  vero,  vedessc  se  volcva  mandare  alcuna  cosa,  che  io 
tenlassi  in  queslo  regno  in  siio  servitio,  dopoi  che  tutti  erano  tanto  alTcssionati  à  farli 
serviiio,  perche  tulto  quello  che  nii  mandasse  l'aria,  «ncora  che  io  fussi  certo  esser 
misso  in  cento  mila  pessi. 

Io  ricevi  una  caria  di  uno  mio  ser\itore  scritta  inanles,  il  quale  mi  dice  che 
Voslra  Eccellenza  va  con  certe  navi  à  la  Uoccella,  e  che.  presa  dessa,  si  traita  per  (;nsa 
certa  che  Vostra  Eccellenza  passera  ù  Inghilterra  :  che  sia  o  non,  Idio  dia  a 
Voslra  Eccellenza  in  tutte  le  suoi  cose  hiion  fine. 

Sono  molli  giorni  che  io  desideravo  dare  a  Vostra  Eccellenza  conto  délie  cose  di 
queslo  regno,  e  non  l'o  fatto  per  non  haverdi  chi  fidarme.  Ora  si  è  offerlo  il  portatore, 
che  è  un  cavalière  Italiano  chiamalo  Giuseppc  Lottini,  il  quale  ancora  che  sia  otto  o 
nove  mesi  che  mi  disse  che  era  molto  servitore  di  Vostra  Eccellenza  e  che  desiderava 
che  si  li  offcrisse  in  che  poterlo  moslrar  per  le  opère,  per  quantn  non  mi  voisi  scope- 
rire  essore  servilore  di  Voslra  Eccellenza,  pensando  me  lo  diceisse  per  cavar  da  me 
alcuna  cosa  del  mio  animo.  Pero  successe  che  uno  cavalière,  che  si  chiama  Ruggier 
Fingles,  capilano  di  queslo  regno,  comincin  a  traltar  con  allri  come  spesso  sogliano 
fare  di  Vostra  Eccellenza,  c  disse  che  per  haver  lei  fatio  alcuna  cosa  illicita,  la  Maesta 
del  Re  mio  signor  sera  alterato  contra  lei  e  li  quitlava  il  carico  e  che  ponea  in  su 
luoco  il  Cardinal  Granvela,  ei  altre  cose  al  quale  l'apporlalore  gli  rispuose,  e  di  piu  li 
dé  un  mostaccione,  in  una  villa  che  si  chiama  Dondaceh,  e  per  queslo  an  tenuio  gran 
diferensia.  E  in  tiitio  a  mnstrato  il  suo  valore,  onde  fù  causa  che  io  pigliassi  per  lai 
rispetto  piu  stretta  amicisia  con  lui;  l'o  conoscuto  esser  molto  Caltolico  e  amico  délia 
incssa,  la  quale  ogni  giorno  udiamo  insieme.  Io  li  dissi  che  io  tenevo  nécessita  del  favor 
di  Voslra  Eccellenza  pei'  rieuperare  il  denaro  che  i  Fraiicesi  mi  rubarono,  e  sopra  altre 
cose,  e  che,  per  non  icnere  per  chi  scriverli,  io  lassavo  di  lar.  Il  che  mi  rispuose  che  se 
era  négocie  in  che  poiesse  servire  a  Vostra  Eccellenza,  che  lui  medesimo  la  porieria, 
per  che  non  a\ia  principe  nel  mondo,  per  cui  di  miglior  volunla  aventurasse  la  vila 
sua,  e  che  non  reslava  allia  cosa  che  trovare  occasione  e  modo  di  partir  di  queslo 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLEïEKRE.  6H 

rt-gno  scn/a  dai-  sus|tt>t(o  :  ei  aisi  io  irovai  (juesio  remediu,  il  qualt-  fu  ehe  io  o  provuiiza 
iiiolto  haslaiite  che  il  iiavitio  clic  mi  riibbo,  anda  à  Abra-Nuova,  e  si  chiania  il  Don  di 
Dio,  Cl  il  iionie  del  Capilario  c  del  leslante.  Lh  i|iial  provaiiz»  io  montrai  al  Vicere  e  Io 
pregai  die  iiiviasse  aliuiia  pcrsonn  di  rioapito  in  Francia,  ptT  procurare  in  questo  niio 
negusio,  c  in  cio  uzassc  o^'ni  diiigenza  clie  convonia.  Il  clic  mi  rispuose  clic  io  guar- 
dassi  chi  mi  parca  buono  in  questo  negosiu,  che  Io  nianderia.  Io  Io  pregai  che  man- 
dasse Giusoppc,  che  ollrc  die  era  persona  discieta,-  intendcva  la  liiigua  francese,  e  di 
piu  si  ovieiia  alla  dirercn/a  che  ira  cou  Kugier  Fingics  per  che  lidraiidare  e  tornare 
si  li  porria  far  far  la  pace.  Il  Vioere  Io  Irovo  molto  buono,  e  cosi  li  dé  |iassaporlo  per 
lie  niesi  per  che  l'ania  inolto,  e  in  somma  è  persona  di  ricapilo. 

Vosira  Kecellcnza  veda  se  vuole  che  io  faecia  alcima  cosa  in  queslo  regno,  e  me 
Tordini  conie  li  piace  che  io  faecia  cli'io  non  inanehero  unco  che  io  credessi  esser  misse 
in  cenio  mila  pessi,  et  ancora  ehe  mi  manclii  giudisio  per  seguirla,  siiplica  mio  Dio  In 
(|uello  che  io  maiichero,  corne  qiiello  ihe  eonosce  il  mio  biiono  aniino  con  che  Io  faccio, 
e  se  a  Vostra  Eeeellenza  pare  di  niandare  nria  persona  di  [liii  sperieiiza  che  io  e  che 
pigli  lingua  di  tulte  le  cose  di  qiiesto  regno,  la  puote  Vostra  Eccellenza  mandar  sccu- 
ramenle  con  el  porlalore,  e  potra  dire  ehe  sia  alcuno  parente  mio,  e  sappia  Vosira  Eccel- 
lenza che  li  sara  fallo  lanto  honore  quanto  sia  possibile,  conie  il  porlator  potra  dar 
lestinionio  di  vista  c  conto;  e  se  Vosira  Eccdlenza  commanda  ehe  io  Io  servi  in  alciina 
eosa,  me  Io  avisi  per  il  porlalore,  perche  sapiilo  Io  che  in  questo  regno  non  posso 
servire  di  alcnna  eosa,  il  porlalore  e  io  verrenio  insiemc  a  servirc  a  Vosira  Eccellcnia. 
In  (juesto  regno  stava  un  cavalière  inglese  ehe  licne  molto  parentado  in  questo 
regno,  che  io  intendo  che  Vosira  Eccellenza  eonosce,  perche  fù  crcalo  délia  Maesia 
del  Re  mio  signor,  e  si  chiama  Tomaso  Stucchdei,  il  qiiale  era  Siniscal  di  questo 
regno,  e  fii  preso  per  (lire  che  era  amico  della  rnossa,  c  dicea  in  sua  casa  li  ofTicii  divini 
in  latin  cl  nllre  cose  per  le  quali  li  lolsero  il  carico.  Sono  otlo  giorni  che  parli  di  questo 
regno,  che  fu  alli  21  del  présente  mese  di  aprile,  con  un  navillio  piccolo  che  comparoi 
disse  a  qucsii  del  Consipriio  ehe  si  andava  a  compagnare  con  Gio.  Achiii:  anvonmi  dopoi 
cerlificato  alciini  signori  di  questo  regno  che  va  a  Spagna,  e  leva  palabreados,  tutti  i 
piu  principali  di  queslo  regno,  perche  se  la  Maesta  del  Re  mio  signor  vuoi  mandar 
génie,  l'inlegreranno  cl  regno.  Non  so  se  è  vcrita,  fanie  Io  credere  i!  veder  che  levo 
1')  bcllissiini  eavidli  el  alcune  lebreles  i  cabillones.  Io  atieiido  a  unie  ore  il  mio  ser- 
vitore;  (piaiido  sia  venulo,  sapro  sia  vero  o  no,  e  di  quello  sara  dan»  aviso  a  Vostra 
Eccellenza,  e,  perche  il  porlator  poira  dar  conto  corne  testimoniodi  visia  délie  cose  di 
questo  regno,  rimiltendonn'  a  lui,  no  dico  altro. 

Nostro-Sifinore  augnienli  e  prcisperi  vita  a  Vostra  Eccellen/a  esiato,  e  li  dia  viltoria 
1  outra  dei  suoi  nemiei. 

ni  Oublino,  il  posiremo  de  aprile  1S70.  {Record  office,  Cal.,  n*  8«i.) 

Tome  V.  84 


643  RELATIONS  POLITIQUES 

MMLIV. 
Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  3  mai  IS70.) 

Nouvelles  d'Ecosse.  —  Sur  les  plaintes  faites  contre  les  corsaires,  Leicester  a  répondu  qu'Elisabeth 
n'abandonnerait  pas  ses  amis.  —  Espions  employés  par  les  Anglais.  —  Projet  des  Anglais  contre 
les  Espagnols.  —  Lettre  de  Marie  Sluari.  —  Négociations  commerciales.  —  Corsaires. 

Aunque  va  esta  con  una  charrua,  escrivire  en  eila  io  que  se  olresce,  de  la  i|ual 
mandata  Viieslra  Excellcnza  embiar  lopia  a  S.  M.  eon  la  relacion  de  Io  succedido  en 
las  fronieras  de  Escocia,  adonde  no  ha  salido  niuy  a  proposito  a  los  Ingleses  el  prineipio 
y  estan  agora  conlusos  en  vol  ver  a  enlrar  o  no,  mayormente  que  a  los  26  del  passado 
et  Ëmbaxador  de  Francia,  con  curla  de  su  ama,  la  quai  leyo  a  la  Reyna,  le  protesta  que 
si  su  exercilo  entra  en  Escocia,  es  contra  su  capiiulacion,  y  que  el  no  quiere  dexar  de 
favorescer  aquel  reyno,  y  assi  mismo  requirio  por  la  libeilad  de  la  Reyna  de  h^siocia, 
proteslando  que  no  podra  dexar  de  favorescerla,  por  qualesquier  niedios.  La  Reyna  dio 
las  mejores  razones  que  pudo,  concluyendo  que  ni  en  Io  uno,  ni  en  Io  otro  poJra  por 
agora  hazer  la  volunlad  del  Rey  Christianissimo,  ai  quai  olfrescio  de  satisfacer  pariicu- 
lar mente  a  todos  los  cabos. 

El  Conde  de  Lecester  respondio  a  un  criado  cerca  de  Io  que  Vuestra  Excellenza 
mando  se  signilicasse  a  aigunos  de  este  Consejo  del  acojcr  los  piratas  y  rebeides,  que  la 
Reyna  no  quiere  dcsaniparar  a  sus  amigos,  y  bi/o  un  largo  discurso  del  quai  embio  la 
snina  a  Vuestra  Excellenza  para  que  la  mande  ver  y  embiar  a  S.  M.,  y  cierto  elles 
lienen  ay  muchas  espias,  y  senaladamenie  se  valen  de  Espinola,  como  otras  vexes  Io 
he  escriplo  a  Vuestra  Excellenza.  Olros  dos  escriven  de  ay  en  fiances,  y  oiro  en  ingles 
pero  aquel  amigo  mio  no  sabe  quien  son,  porque  vienen  las  carias  sin  firma. 

Anoche  me  habla  un  capitan  piemonles  llamado  Jacomo-Anlonio  Grumo,  que  vive 
con  esta  Reyna,  y  dixo  que,  dandosele  algun  enlretenimiento  si  pierde  Io  que  aqui  liene, 
el  me  descubrira  la  orden  que  se  lomare  para  la  empre.sa  de  Ins  Indins,  para  la  cpial  se, 
quieren  servir  del,  y  como  tambien  preienden  socorrer  a  los  Moros  de  Granada.  Yo  le 
dixe  que  la  una  empresa  y  la  otra  les  séria  muy  dificil,  y  quede  con  el  que  bolviesse 
cira  larde,  para  informarme  enlrelanlo  quien  es,  y  yo  ereo  cierto  que  enlienden  en  la 
una  y  en  la  otro,  porque  el  animo  de  Sicel  esta  lleno  de  ponçona  contra  el  Rey  nuestro 
seSor  por  el  interresse  de  la  Religion,  la  quai  el  y  los  que  agora  estan  en  Consejo, 
tienen  puesta  en  sus  entranas.  Tambien  iraen  grandes  plalîcas  en  inforraarse  del  sitio 
de  la  tierra  de  Granada  con  dos  Ingleses  que  han  venido  agora  de  Cadiz  y  Sevilla. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  645 

El  Secrelario  de  la  Ueyiin  d'Escoeia,  con  une  pequeAa  carta  de  crecncia,  ha  venido 
a  mi  y  communicadome  los  capiiulos  que  su  sefiora  ha  hecho,  |)ara  que  el  Obispo  de 
Ros  offresciesse  a  los  del  Consejo  de  la  Reyna  de  lngla(crra,  de  los  quales  con  el 
primtTO  correo  embiare  copia  a  Vueslra  Excellenza,  aunqiie  todo  es  trabajar  en  vano, 
y  dixe  al  dicho  Secretario  que  yo  no  havia  eseripto  a  su  ama,  sino  que  el  Key  nuestm 
seiior  encargava  los  negocios  délia  cou  mucha  afliccion  a  Vuestra  Excellenza,  y  no  atti 
(an  largo  como  rezo  su  carta,  de  la  quai  he  ya  etnbiado  copia  con  el  ullimo  correo. 
Dixome  que  cl  havia  hecho  la  respuesta  sin  ver  mi  carta,  la  quai  y  todas  las  que 
le  vienen,  se  queman  luego.  Tambien  va  con  esta  copia  de  lo  que  respondio  a 
dicha  Reyna. 

La  flota  para  Amborg  creo  saldra  esta  tarde  deste  rio  porque  el  liempo  les 
haze  bueno. 

Segun  el  poder  que  los  comissarios  de  aqui  llevaron,  enliendo  que  ac«  vendran  en 
la  restitution  gênerai,  si  ay  se  estuviere  firme  en  lo  que  se  les  ha  respondido. 

En  el  canel  andan  Solis,  Frances,  y  Vandemberga,  y  tengo  aviso  que  Soresestava  en 
la  de  Rochela. 

El  Conde  de  Lecester  dixo  a  mi  eriado  que  bolviesse  ayer  a  la  Corle  donde  esta  :  li 
le  responde  otra  cosa,  lo  hare  saber  a  Vuestra  Excellenza,  cuya  etc. 

De  Londres,  a  dos  de  mayo  1570. 

(Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  9i.) 

MMLV. 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(Anvers,  3  mai  iSlO.) 

Il  écrit  d'Anvers  où  il  s'est  rendu  pour  installer  l'cvéque.  —  Il  recomminde  de  nouveau  la  pnidenc» 
avec  M.  de  la  Motte  et  l'évéque  de  Ross.  —  Plainte  d'Hamilton.  —  Il  faut  ordonner  k  Ridolfi  de  oe 
pas  se  mêler  de  la  négociation  commerciale.  —  Nouvelles  d'Espagne. 

Yo  he  venido  a  esta  villa  a  poncr  en  posesion  al  Obispo,  y,  pcnsando  bolverme  luego, 
las  cartas  que  tengo  de  V.  M.  a  que  deve  respuesta,  dexe  on  Brusseias,  aunque  no 
contienen  cosa  particular'que  iio  este  la  misma  en  las  de  25  que  recivi  a  ullimo  del 
passado.  juntamente  con  la  copia  de  Su  Mag^  y  la  que  la  Reyna  de  Escocia  escriria  a 


64i  RELATIONS  POLITIQUES 

V.  M.  Con  todo  ello  la  lie  recibido  imiy  ji;raiide,  y  estas  y  las  oiras  yran  luego  en  un 
correo  de  mercaderes  que  parte  esla  semaiiii. 

En  lo  de  la  paz  de  Francia  se  engana  mueho  porque  lengo  eartas  de  xiin  del  pasado 
de  don  Fiances,  en  que  me  dize  la  tenian  alla  por  liecha.  Acuerdome  avise  a  V.  M, 
mire  como  se  govierna  con  la  Moia  y  con  el  Ohispo  de  Rros  alqual  tengo  por  un 
poco  lixero. 

Hamilton  se  me  ha  quexado  mncho  de  una  caria  que  V.  M.  scrivio,  en  ia  quai  le  dize 
que  no  sr  acuerda  haverle  dexado  cifra  ningunn  y  que  no  eniiende  de  la  que  agora  le 
lia  embiado.  Como  todos  estes  son  de  su  nalura  tan  sospechosos,  ha  se  persuadido  que 
es  stratagema  entretenerle  aqui  con  palabras.  Conviene  mueho  que  V.  M.  le  saiisfaga  y 
vea  en  euyo  poder  liene  aquesia  cifra.  Le  rrespondi  yo  le  he  hecho  venir  aqui  agora 
eoniigo  y  dadole  dineros  con  que  se  entretenga. 

En  el  otro  negocio  que  V.  M.  sabe  se  va  platicando,  y  a  Burgues  mandare  despachar, 
satisfaziendole  en  lodo  lo  mas  que  pudiere,  y  lambien  tener  la  quenta  que  es  ra/on  con 
lo  que  V.  M.  trabaxa,  y  sirve  para  anteponer  a  Su  Mag''  y  supliearle  le  haga  la  merced 
que  meresce. 

Mandera  V.M.  Ilamar  a  su  casa  a  un  Krodolpbo  Ridolphi,  Florentin,  y  le  dira  de 
mi  parle  que  en  ninguna  manera  del  mundo  se  embaraze,  ni  hable  palabra  en  lo  que 
loco  a  las  haziendas  de  mercaderes  subditos  de  Su  Mag"*  arrestados  en  ese  reyno,  nunque 
lenga  carias  destos,  porque,  qualquiera  que  enlendiere  que  le  esciivi,  le  liarc  tastigar 
muy  rrigurosamenle,  y  V.  M.  no  dude  que  de  no  haverse  ydo  a  la  mano  a  esta  y  a 
otros  que  de  su  autoridad  se  ban  enlremetido  en  estos  negocios,  los  han  iraydo  al  esiado 
en  que  estan  por  esos  fines  particu lares  a  eslos  Yngleses.  He  mandado  rn  sponder  que 
satisfaciendo  a  subditos  de  Su  Mag^  bare  lo  mismo  con  estos,  o  sino  (|iiisieren,  que  me 
den  inventario  de  lo  que  esta  en  ser  y  que  vere  lo  que  mas  conviene.  Creo  lo  Iiaraii. 
De  lo  que  subcediere,  avisare  a  V.  M.  a  quien  embio  ese  pliego  e  caria  que  acabo  de 
rrecivir  de  Su  Mag^,  gracias  a  Dios,  que  va  muy  bueno,  y  lo  de  Granada  en  tan  bueii 
esiado,  como  V.  M.  vera  por  la  rrelacion  que  se  le  embia.  Yo  no  he  acabado  de 
ver  mis  despachos,  y  por  esto  no  irato  de  otros  particulares  :  harelo  con  el  primero. 

De  Anveres,  a  m  de  mayn  iMDLXX. 

El  pliego  de  Su  Mag^  no  embio  a  V.  M.  con  esla  por  pareeerme  que  no  yra  seeiiro; 
pero  embiaresele  en  rrecaudocon  la  primera  occasion. 

(Arrhives  de  Siinancus,  E.stado,  Leg.  822,  fol.  209  el  210.) 


DES  PAYS-KAS  ET  DE  L  A>GLKTKKKE.  «iiS 

MMLVI 

Don  Guérau   d'Eapès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  'A  haï  4670.) 

NoiiTelles  d'Écossc.  —  Le  cardinal  de  Chililloii,  grice  au  subside  qu'il  a  reçu,  promet  d'entretenir 
la  guerre  en  France.  —  Nouveaux  arles  de  pirateries.  —  Ceeil  coiitinae  à  nëgoeier  aree  les 
Portugais. 

l',oii  deteiicrse  la  cliarrua  y  ilelcnerse  mi  ciiadn  he  sahicJo  de  Corte  del  graii  ronsejo 
que  se  ha  ienido  si  se  emprendera  la  guerra  de  Eseocia  por  mar  y  p<>r  lierra  podero- 
samertle,  y  la  resolucion  ha  sido  prosegiiirla  con  mediano  exercilo,  y  as.'i  arrescienlan 
♦çenie  al  Condc  de  Siisex.  Tuvicron  aviso  que  han  sido  presos  y  traydos  a  Bervieh 
quarenia  o  cinquenta  de  les  ingleses  foiaxidos  en  una  irasnochada. 

Poca  quenla  liazen  de  las  atnenazas  de  Francia,  con  lo  que  el  Cardenal  uiïrescio  al 
Cousejo  que  eoii  lus  dozientos  y  ciiiqueiite  niill  escudos  que  Icviin,  se  liaiii  la  guerra 
todo  este  ano. 

t)l  Conde  de  Lecesier  no  dixo  a  mi  eriado  otra  eosa  mas  de  repetirle  que  Viicslra 
Excellenza  tiene  ay  de  los  rebeldes  de  aca,  y  le  respondio  que  esso  ya  avia  furma  entn^ 
esios  estados,  y  assi,  a  casn  viencn  sobrollo  a  mi,  Vueslra  Excellenza  me  mande  advenir 
de  la  respuesta  que  sera  bien  darles.  Cicel  dixo  que  se  porna  orden  para  les  <-omis- 
sarios  de  la  Isia  d'Uich,  pero  es  todo  burla. 

Han  robado  agora  una  nave  que  vino  de  Espafta,  que  creo  es  de  Espaftoles,  y  el 
mesmo  Canciller  por  manos  de  un  eriado  suyo  ha  comprado  en  la  Rochela  de  las 
presas  de  los  Venecianos,  y  aqui  le  han  hecho  detener  la  malvasia  que  han  iraydo  de 
alla,  pero  bien  seguros  estan  de  aprovechar  poco  con  todas  sus  diligeneias. 

El  negocio  de  Portugal  aprieta  mucho  (liccl  para  abrir  aquci  tomercio,  pero  yo  le 
delcngo  por  la  \ia  que  he  escriplo.  De  la  «le  Indias  y  de  los  Mores  no  se  iralo  en  el  gran 
Consejo,  pero  entiendo  que  el  Conde  de  Leeesier  lo  aprecibio  a  pane.  De  lo  que  en 
Iddo  se  pudiere  enlender,  dare  aviso  a  Vuestra  Excellenza,  ciiya,  ele. 

De  Londres, a  5  de  mayo  l.'i70. 

(Arthn-ex  de  Simanca»,  Ettado,  Leg.  8*i,  fol.  9.'i  ) 


646  KELATIONS  POLITIQUES 

MMLVII. 

Requête  présentée  jMir  les  marchands  anglais  au  duc  d'Àlbe. 

(A^VERs.  4  MAI  1S70'  < 
Clauses  à  introduire  dans  le  traité  commercial. 

Supplient  en  toute  humilité  Jehan  Mershe,  gouverneur  des  marchants,  Jehan  Fitz- 
Williams  et  Richardt  Saltonstal,  marchants  de  Londres  au  royaulme  d'Angleterre  lani 
pour  eux  comme  au  nom  de  touls  les  aultres  marchants  et  subjects  de  la  Rovne 
d'Angleterre,  qui  ont  fréquenté  et  traficqué  au  Pays-Bas  et  en  toute  aultres  dominions 
et  seignories  apertenants  au  Roy  Catholique,  où  que,  depuis  le  xxviij""'  de  décembre 
en  l'an  1K68,  tant  en  la  ville  d'Anvers  et  diverses  lieux  dedens  le  Pays-Bas  comme  au 
royaulme  d'Espaigne  et  aultres  territoires  dudict  Roy  Catholicque,  plusieurs  et  diverses 
aresis  oru  esté  faicls  des  subjects  de  Sa  Majesté,  marchandises,  biens,  debtes,  navires  et 
deniers  apertenants  à  iceux  :  le  tout  à  grand  empeschemcnt  de  la  mutuele  traficqué  et 
entercours  des  marchants.  Pour  à  quoy  remédier  qu'il  plaise  à  Vostre  Excellence 
d'entendre  consentir  et  accorder  les  demandes  et  pétitions  ensuivants  : 

Monseigneur  le  Duc  d'Alice,  après  avoir  faict  communiquer  cesterequesteaux  marcfians 
depardeçà  intéressés,  et  veu  ce  qu'ils  y  ont  respondu  et  ce  que  a  est"  besoingné  depuis  sur 
la  communication  qu'ils  ont  tenu  par ensamble,  a/fin  que  les  choses  soient  tant  plus  losl 
accommodées  d'ung  costé  et  d'oui tre  selon  la  raison,  a  bien  voulu  déchirer  ce  que  s'en- 
suyt,  soubs  présuppost  que  les  rémonstrans  feront  apparoir  de  l'intention  rériprocque  de 
la  Royne  d'A  nglelerre  leur  maistresse. 

1.  Qu'il  plaise  à  Vostre  Excellence  de  disarester,  mectre  en  liberté  et  relaxer  louts 
les  marchants  et  aulires  subjects  de  Sa  Majesté  d'Angleterre  arestés  ou  détenus  dedens 
aulcunes  royaulmes  et  dominions  du  Roy  Catholicque  par  vertu  desdicts  arests,  et  les 
permectre  à  départir  à  leur  plaisir  en  lemps  et  heure  convenable  d'estre  ordonné  par 
Vostre  Excellence,  et  ausi  de  faire  discharger,  casser  et  annuller  toutes  et  quelconques 
obligations,  cautions  et  seuretés  qu'ils  ont  mis  et  donnés  en  aulcune  manière  H  place  à 
cause  dudict  général  arrest. 

Cest  article  sera  accordé,  aux  suppliants,  pourveu  que  se  face  le  réciprocque  par  la  Royne 
d' Angleterre  pour  les  subjects  de  Sa  Majesté. 

'  La  réponse  du  duc  d'Albe  est  imprimée  en  italiques. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L  AINGLETEHKE.  647 

2.  Qut  VOsirc  Excellence  Tact:  (aire  atix  subjects  de  la  Majesié  <l'Aiiglelerre  une 
générale,  franche  et  libre  dischar);e  el  restitution  de  toutes  les  marchandise!,  debies, 
deniers  et  biens  prins,  aresiés  et  détenus  par  auicune  personne  en  louts  et  ehascuns  jeu 
royaulmes  et  dominions  du  Hoy  Catholique  depuis  ledict  xxviij  jour  de  décembre  1568 
lanl  invenioriés  que  non. 

Ce  <jui  est  icij  requis,  sent  accordé  comme  chose  juste,  non-seulleinent  deptiit  tes  arretU 
du  vinyt-huyliesme  de  décembre  XV°  foùatite-huyl,  mays  tout  ce  aussi  que  a,  uny  mois 
ou  deux  paravant,  esté  détenu  ou  mis  en  arrest,  comment  que  ce  soit,  saulf,  néantmoins, 
si  depuis  aucun  accord  s'est  faicl  touchant  quelques  biens  arrestés,  n'y  sera  préjudicié  qu'il 
ne  puist  sortir  e//ect,  en  faisant  par  la  Royne  d'Angleterre  le  mesmes  pour  sa  part. 

ù.  Et  pareillement  de  l'aire  rendre  et  restituer  aux  subjects  de  Sa  Majesié  louls  le» 
navires,  barques  et  bateaux  prins  et  arestés  es  royaulmes  et  dominions  dudici  Roy  Catho- 
licque  depuis  ledict  xxviij°  de  décembre,  et  généralement  toutes  les  artilleries,  muni- 
tions et  aultres  équippages  dcsdicts  navires  manquant  ou  prins  hors  d'icelles,  aveeque 
ausi  les  freits  deus  ou  à  eux  aperlenant»  d'cstre  payés  par  ceux  qui  le  doibvent. 

Sera  pareillement  le  contenu  de  cesluy  article  consenti/,  moyennant  que  le  semblable  se 
face  de  la  part  de  ladicte  Dame  Royne. 

4.  Et  si  aulcuns  biens,  marchandises,  navires  on  équippages  aperienants  ausdicu* 
subjects  sont  esté  vendus,  aliénés  et  disposés  par  expresse  ordre  ou  commission  de 
Vostre  Excellence  ou  aullrement  tant  au  Pays-Bas  eomme  au  royaulme  d'Espaigne 
ou  aulire  part,  que  le  juste  pris  et  valeur  soit  rendu  et  restitué  aux  propriétaires 
el  intéressés,  selon  ce  que  au  temps  de  la  vente  et  aliénation  d'ieeux  ils  valoient  et 
poiivoient  valoir  ou  esire  vendus  es  lieux  \k  où  ils  ont  esié  aliénés,  et  ce  sans  aulcun 
(léiay,  fraude  ou  collusion. 

La  raison  veult  que  le  marchant  qui  n'est  cause  des  arresis,  soit  itulempne  et  que  {Mr  une 
vente  inique  ne  lui/  soit  porté  dommaige.  Par  quoi/  la  responce  que  les  marchons  inté- 
ressés ont  donné  sur  cesluy  article  par  leur  premier  escript,  contenant  que  la  marchandise 
soit  rendue  en  espèce  ou  le  pris  constant  si  elle  est  vetidue,  sanible  à  Son  Excellence  bien 
raisonnable,  et  selon  ce  le  fera  faire,  pouneu  que  la  Royne  face  le  mesmes  de  son  caste  '. 

5.  El  en  cas  que  auicune  parties  des  biens  et  marchandises  apertenanls  ausdiots 
suppliants  et  subjects  ont  depuis  Irsdicls  aresis  esté  cachés,  celU*  ou  emportés  par 
quelque  fraude  ou  déception  et  seront  détenus,  celles  ou  déniés  dV-itrc  restitués  par 

•  A  celte  réplique  est  jointe  la  note  .suivante  : 

This  ys  Ihc  article  whercio  relacioii  ys  h.id  :  l.a  raison  vcull  que  les  marchans  qui  ne  sont  eanaede 
l'arest,  aycnt  leur  marchandises  en  nature  ou  la  juste  Taleur  d'icelles,  selon  le  eoosl  doat  ils  feront 
apparoir,  sans  avoir  regard  à  quelques  Tentes  faictes  d'ung  couslc  el  d'aultre,  ciilendant  que  la  plus 
juste  valeur  des  marchandises  est  le  pris  cousUnt,  et  que  ainsi  en  dolbt  esu-c  faicl  rccipro<iueu»enl 
pour  chascune  dos  parties. 


648  RELATIONS  POLlTIQLEvS 

Hulcuns  subjects  du  Roy  Catholique  ou  aultres  personnes  demourants  et  résidents  en 
ses  royaimes  et  dominions,  en  tel  cas  qu'il  plaise  à  Vostre  Excellence  de  pourveoir  que 
le  propriétaire  et  intéressé  soit  satisfaict  du  valeur  d'iceux  par  quelque  court  bon  rnoien 
et  raisonnable. 

Comme  les  parties  sont  d'accord  sur  ce  faict,  Son  Excellence,  du  coslé  de  Sa  Majesté,  le 
fera  furnir,  moyennant  que  la  Royne  face  aussi  le  pareil. 

6.  Pourveu  toutesfois  que  toutes  telles  sommes  de  deniers  que  seront  promeues  par 
juste  et  raisonable  compte  destre  disboursés  pour  la  Visitation  ou  inventaire  d'aulcunes 
desdicts  navires  ou  marchandises  ou  pour  la  préservation  et  garde  d'iceux  ou  pour  la 
sustciitniion,  noriture  ou  relaxation  des  maroniers  ou  aultres  subjects  de  Sa  Majesté, 
seront  déduits  et  remboursés  par  les  propriétaires  des  biens  ou  des  navires  dont  resii- 
lution  seia  faictc. 

Sou  Excellence,  toutes  choses  bien  pesées  et  iwur  plus  jtrompt  moyen  de  l'eiéculion  si 
elle  est  accordée,  treuve  micxtix  convenir  qu'il  se  face  de  chacun  coslé  en  la  sorte  et 
manière  que  les  marchans  intéressés  résidens  pardeçà  ont  requis  par  le  vj"  article  de 
leur  responce,  uultrement  roil  uncj  très- manifeste  intéresl  aux  marchans  sans  leur 
rotitpe,  iiy  occasion  '. 

7.  Que  Vostre  Excellence  fera  baillier  ausdicts  suppliants  tels  mémoires  et  inven- 
taires que  ont  esté  faicts,  en  divers  lieux,  de  tous  biens,  marchandises  et  navires  arrestés 
et  détenus  en  aulcun  lieu  des  pays  et  royaulmcs  du  Koy  Catholique  apertenants  aux 
subjects  de  Sa  Majesté  d'Angleterre,  et  semblablement  les  mémoires  de  touts  debtes 
que  ont  les  subjects  du  Roy  Caliiolique  envers  iceux  de  Sadicte  Majesté. 

//  eu  sera  jaict  comme  les  parties  sont  d'accord  de  ce  poinct  par  leurs  escripts. 

8.  Que  Son  Excellence  permectra  de  venir  tel  raisonable  nombre  des  inarehanis 
subjects  de  Sa  Majesté  que  pour  Icsdicts  remonslrants  sera  assigné  pour  en  quelque 
royauline  ou  douiinion  dudit  Roy  d'Espaigne  demander,  recouvrer  et  reeepvoir  tous  les 
biens,  dtbtes,  deniers  et  généralemetit  toutes  aultres  choses  arestés  et  détenus  aperte- 
nants  aux  subjects  de  Sa  Majesté.  Et  ausi  de  demeurer  et  attendre  èsdicts  pays  après 
que  les  arresis  seront  relaxés  et  mis  en  liberté  quelque  certain  temps  convenable  pour 

'  A  celte  réponse  est  jointe  la  note  suivante  : 

This  folowyng  ys  that  whiche  ys  vouched  :  Pour  aultanl  que  ceste  liquidation  de  la  dépence  de  la 
garde,  noriture  des  niaroniers,  vacations  d'olBciers  et  toute  aultre  chose  qui  en  dépend,  scroit  de 
grande  fascherie,  coust  et  Iraicte  de  temps,  et  que  iceux  pouroieni  diversement  demander  sallaires,  que 
seroit  chose  (|ue  pouroit  beaucoup  arrester  les  marchants  estrangiers  et  apporter  encoires  difficultés, 
leur  semble  plus  expédient  et  raisonable  que  chascun  respectivement  preiigne  à  sa  charge  les  mises, 
sallaires  et  vacations  que  se  sont  faictes  :  à  sçavoir  que  les  marchans  d'Angleterre  satisfacent  aux 
mises  que  fauldra  payer  en  Angleterre,  et  ceux  du  cousté  de  Sa  Jlajesté  satisfacent  à  ce  qu'il  convien- 
dra payer  tant  icy  en  Espaigno  quo  aultres  royaimes  de  Sa  Majesté, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE. 

lit  poursiiji»;  ci  recoKvienient  sustlicic.  Kl  niesmcnient  de  les  accorder  licence  et  «oiiiïrir 
franchement  et  sans  aulcun  empcsche  ou  contradiction  de  sortir  hors  des  royanlmrs  ei 
dominions  dudit  Hoy  Catholique  avccque  leur  biens,  navires  et  toutes  atiltres  choses  ou 
de  les  vendre  illenj  à  leur  plaisir  et  de  pouvoir  iransporter  la  valeur  ou  procéder 
desdiets  biens  par  change  sans  y  estre  conslniinet  de  l'eniploicr  :  nusi  que  ung  compé- 
tent nombre  de  inaronitrs  puissenl  avoir  licence  de  venir  ille<V|  pour  recepvoir  leur 
navires  cl  bateaux,  et  ausi  de  partir  paisiblement  avecque  iccux.  Et  que  aultrcs  navires, 
en  cas  qu'il  soit  hesoignie,  y  puissenl  ausi  venir  franchement  et  librement  pour  charger 
et  transporler  Icsdicls  l)iens  et  marchandises. 

La  restitution  de  touls  biem  de  chacun  costé  se  doibi  faire  qvictement  et  frnncliement 
avecq  seurelé  de  conroy  aux  dcxpens  rainonnables  des  requérnns,  ain»i  que  h-  requièrent 
test  murclinns,  ranime  aussi,  pour  ce  qui  est  vendu,  que  ne  se  doiblpai/er  aulcun  lonlieu,  ny 
aultre  droict  pour  ce  qui  a  esté  vendu,  considéré  que  ladicte  vente  a  esté  contre  la  volunté 
desdiets  marchans  :  néantmoins,  puisqu'ils  offrent  payer  iceulx  droicts  si  avant  que  le  pris 
de  la  vente  erccde  celluy  du  coust,  est  accorde  d'en  faire  ainsi  du  costé  de  Sa  Majesté,  si 
tant  est  que  le  réciprocqtie  se  face  en  Angleterre  pour  les  marchandises  y  arrestées. 

9.  Et  pour  ce  que  le  royaulmc  d'Espaigne  est  long  d'icy,  que  ce  pendant  quelque 
bonne  asseurancc  soit  donné  pardoçii  pour  la  semblable  restitution  et  accomplicliemcit 
des  susdictcs  articles  louchant  l'arrcst  des  biens,  naVires  et  marchandises  arcstés  et 
détenus  en  Espaigne  et  aullres  pays  apertenanls  aiisdil  Roy  Catholique  comme  fera 
conclu  et  accordé  icy  au  Pays-Bas. 

L'offre  faicte  par  les  supplions  au  ix'  article  de  leur  second  esaipt  contente  Son 
Jixcellciice  '.  " 

10.  Et  aflin  que  toutes  les  prétnisses  puissenl  estre  mis  en  deue  exécution,  supplions 
Vostre  Excellence  pour  le  pins  oouri  inquisition  et  rccouvement  de  toiils  biens,  dcbies  el 
deniers  procédant  de  la  vente  d'aulcunes  des  choses  susdictcs,  marchandises  et  navires 
avecque  leuréquippage,  embeselées,  cellées,  détenues  ou  nyëes,denous  accorder  son  aide 
et  assis'encc,  octroyant  aiilcuns  commissaires  à  nostre  conientcment,  par  lesquels  som- 
mairement touts  les  différents  et  querelles  peuvent  eslre  terminés  sans  formelle  procé- 
dure. Quoy  faisant,  etc. 

'  On  lit  en  marge  : 

This  ys  tlic  article  vouclied  liy  llic  apostill  :  .\ltcndu  que  en  plus  pari  les  biens  des  Anitloys  Icjr 
arcstés  sont  vendus,  sont  lesdils  députes  contents  (parmy  ayant  caution  scurc  d'cslrangiers  résideos  en 
Angleterre  à  donner  de  ce  costé  pour  lu  restitution  des  biens  angloys,  tant  détenus  en  ce  pays  que  en 
Espaigiic  cl  aiiltres  royaulmes  el  seignorics  de  l'obbéissance  du  Roy  Catholique,  soil  en  nature  ou  le 
pris  suivant  le  iiij'  article  de  leurdicfe  pétition)  de  soliciter  vers  Sa  Majejité  d'Angleterre  que  semblable 
restitution  soil  faicte  audit  Angleterre  des  biens  des  marchans  et  subjccts  dudit  Roy  Catholique,  et 
que,  à  faulte  de  ce,  ladite  caution  et  asseurancc  oesscra  et  sera  de  nul  efîeel. 

Tome  V.  M 


650  Mît        RELATIONS  POLITIQUES 

5e  trouvant  les  deux  parties  par  leurs  escripts  d'accord  sur  ce  poinct,  Son  Excellence 
consent  que,  si  cela  se  furnist  de  la  part  de  la  Royne,  que  le  mesme  se  fera  par  Sa  Majesté 
aux  Anglais,  et  ce  par  toutes  les  rnellieures  voyes  que  se  pourra  adtiser,  pour  en  tout  et 
partout  procéder  sincèrement,  garder  légalité,  faire  droict,  raison  et  justice  respective- 
ment aux  subjects  de  Leurs  Majestés. 

Et  pour  aultant  que  les  marchans  itiléressés  de  par-deçà  ont  remonstré  qu'ils  désire- 
raient bien  envoyer  quelques-ungs  en  Angleterre  pour  sçavoir  en  quel  estât  se  trouvent  là 
leurs  marchandises,  combien  il  y  a  encoires  en  estre  et  quelles,  Son  Excellence,  ne  le  trou- 
vant hors  de  raison,  le  leur  consentira,  si  tant  est  que  la  Royne  en  est  contente  de  sa  part. 

Et  ayant  entendu  sur  tout  ce  que  dessus  l'intention  de  ladicte  Dame  Royne,  teste 
négociation  se  pourra  arrester  comme  il  sera  trouvé  convenir.  Fait  en  Anvers  le 
iiif"  jour  de  may  1570  '. 

{Record  office.  Cal.,  n*  «92  ) 


MMLVIII 

Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre). 

(  Anvers,  'J  mai  1870.) 
il  a  répondu  au  mémoire  des  commissaires  anglais. 

A  eslos  comisarios  yngleses  a  dos  dias  se  les  dio  la  respuesta  en  lo  que  loea  a 
las  mcreancias  y  peio  arrestado;  y,  queriendo  agora  despachar  este  eorreo  a  esa 
Reyna  Serenisima,  me  ha  parecido  advirlir  con  ci  a  V.  M.  solainente  del  rrecevido 
de  sus  cartas  de  2  y  très  del  présente,  a  las  quales  no  rrespondo  con  este  por  no  eslar 
acabadas  de  descifrar.  Hazerelo  le  con  la  primera  occasion. 

Quedo  con  salud,  a  Dios  gracias,  y  partire  para  Brussellas  brevemenle. 

De  Anveres,  a  9  de  mayo  MDLXX. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  2H.) 

'  Elisabeth  approuva  la  requête  des  marchands  anglais  en  ces  termes  : 

.  La  Majesté  de  la  Royne  a  accorde  à  la  requestc  des  dicts  marchants;  et  à  ceste  fin  a  faict 
expédier  passeport  et  seurté  convenable. 

•  Faict  à  Hamptoncourt,  le  v' jour  de  juin  l'an  1570.  • 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  6«4 

MMLIX. 

Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'fispès.  (En  chiffre.) 

(AHVKRS,  t)  MAI  iSTO.) 

il  fait  observer  à  doo  Guérau  que  le  duc  d'Albe  seul  peut  accorder  des  licences  pour  l'introduclioii 

des  inarcliandises. 

Por  partir  este  corrco  con  lania  brcvedad,  no  me  alargare  en  esta  a  mas  de  avisa 
a  V.  S.  del  rceivo  de  su  caria  de  ii  del  présente. 

La  miigcr  que  truxo  el  despacho,  me  ha  dicho  aqui  que  en  Medciburque  le  han 
dclenido  no  se  que  bnrriles  de  ccrveza  que  traia  a  cstos  Estados  con  un  pasaponc  que 
me  moslro  de  V.  S.  A  quien  me  ha  parecido  por  lo  que  le  soy  servidor  y  dcsseo  que 
tcngo  que  se  ofrizca  occasion  en  que  pode  lo  mostrar,  adverlirle  en  esta  que  esto  es 
negocio  rcservado  solamento  a  la  auloridad  dil  Duque,  pues  toca  tan  de  veras  en  la 
observacion  de!  comercio  y  Iralico  desic  reyno  y  estes  Estados,  que  agora  esta  suspen- 
dido,  como  V.  S.  sabe,  por  estar  los  negocios  en  el  estado  que  agora  se  ballan,  y  esto 
es  puramente  yr  contra  lo  que  esta  ordenado  hasta  que  se  aconioden  y  asienten  las 
cosas,  de  lo  quai  no  he  podido  dexar  de  advertir  a  V.  S.  tan  claramcnte  porque  se  lo 
que  importa  rcmediiirlo,  ni  me  lia  parecido  hazer  parle  ai  Duque  rai  seûor  |>orque 
entiendo  recivira  Su  Excellenza  muy  grande  dcsgusto  demas  que  los  que  vienen  debaxo 
desta  confiança,  se  ballan  frusirados  y  pierden  sus  liaziendas  como  coniraveiiidores  a 
los  placartes  de  Su  Mag^  publicados  en  cstos  Estados  por  orden  de  Su  Excellenza. 

Burgues  se  queda  despacliando  y  partira  brevemenle  con  recaudo. 

De  Anveres,  a  9  de  mayo  M.  D.  LXX. 

[Archives  de  Simautas,  Estado,  Leg.  8M,  fol.  21».) 


^^i  RELATIONS  POLlTlQtES 

MMLX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe.  (En  chiffrée 

(LOKDKES,   10  MAI   1870.) 

Ridolfî  lui  a  nionlré  la  bulle  du  Pape  contre  la  reine  et  le  bref  adressé  aux  comtes  de  Wcslinoreland 
et  de  Norlhumberland.  —  Le  cardinal  de  Cliâtillon  promet  à  Elisabeth  d'entretenir  la  guerre  en 
France.  —  Nouvelles  d'Écos&c.  —  On  pourrait  peut-être  attirer  à  Anvers  le  commerce  avec  la  Mos- 
covie.  —  Le  capitaine  Grumo. 

Esta  manana  rccibi  la  caria  de  Vucstra  Excellenza,  de  très  del  présente,  y,  con  hallar 
lomodidad  del  correo  que  los  Ingleses  despaclian  secretaniente,  escrivire  con  el  estos 
renglones.  Yo  lie  cmbiado  por  lloberlo  RodoKI,  y  le  dire  lo  que  Vuesira  Excellenza 
manda,  y  liavra  quatre  dies  que  me  dixo  ténia  un  poder  de  un  incrcader  espaflol 
que  vine  en  Anvers,  para,  si  se  \endiessen  sus  mercancias,  rescalarlas,  quando 
Vuesira  Excellenza  dièse  licencia  para  ello.  Mosirome  una  carta  descifrada  del  Nuncio 
que  esta  en  Frnncia  para  el,  en  que  le  embia  copia  de  la  Biilla  de  Su  Saniidad  conira 
esta  Reyna,  de  la  quai  enibio  copia  a  Vuesira  Excellenza,  aunque  poira  ser  la  lenga 
ya.  Tambien  me  moslro  olra  de  la  respuesla  de  Su  Saniidad  a  los  Coudes  de  Wesmcr- 
land  y  Nortumberland,  la  quai  pienso  liaver,  y  la  embiare  con  el  primero. 

Paresce  que  Su  Beatiiud  mandava  proveer  doze  mill  escudos  para  el  socorro  destos 
Condes,  y,  si  proseguian  adelanle,  proveeria  otros  mas,  y  que  el  liermano  desle  Ridolfl 
que  esia  en  Roma,  los  hara  dar.  En  Francia  aguardavan  a  publicar  diclia  Bula,  segun 
el  Nuncio  escrive,  hasla  ver  si  se  concluyria  la  paz.  Supe  de  Ridolfi  que  no  liavia  dada 
parie  deslo  sino  al  Embaxador  de  Francia  y  Escocia,  y  créa  que  no  se  sabia  por  aca 
tam  presto.  Este  Cardenal  Chalillon  todavia  da  a  enlender  a  esta  Reyna  que  la  paz  no 
se  hara,  y  en  tal  caso  le  offrescen  los  dozientos  y  cinquenla  mill  escudos  en  Amburg, 
aunque  el  lo  niega  que  el  tralado  esla  muy  adelanle,  pero  dize  que  van  lodos  eon 
engana.  De  liora  en  hora  aguardan  aqui  la  nueva  con  hombre  propio  de  Su  Embaxa- 
dor. 

Despues  de  las  nuebas  que  embie  d'Escoçia,  escrivi  a  Vuesira  Excellenza  à  2  y  3 
del  présente  con  una  charma.  Enliendese  que  el  Duque  de  Chatelerau  es  libre,  y  el 
Caslellano  de  Hedemburg  buello  a  la  debocion  de  la  Reyna  su  senora,  aunque  el  de 
Murlon  y  olros  sequaces  ingleses  se  apodcraron  de  la  villa,  y  el  de  Chatelerau  y  otros 
con  el  Embaxador  de  Francia  salieron  délia  para  proverse  de  gente.  El  Conde  de  Susex 
bovio  a  enlrar  hasla  tomar  el  Caslillo  de  Hyun,  que  se  le  rindio,  y,  dexados  en  el 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  605 

do/ientos  hoinhres,  se  bolvio  a  Uervicli.  Reliusa  miiclio  srgun  paresce  cl  dicho  Conde 
de  entrai'  adelante  en  aquel  reyno,  (emieiido  aigtina  rcvolucion,  aunquc  de  aca  le 
escriven  vaya  a  jiinlarso  con  Murlon.  Todavia  se  por  aquel  amigo  que  esta  Rcyna  le  da 
coinissioii  que;,  si  los  Condes  de  Nortumberland  y  Wesmerland  y  el  de  Acris  qiiiercn 
yrse  en  Alenriania  para  eslarc  alli  seis  ahos  pacilitaincnte,  seles  ofrtzca  algini  entrete- 
nainiento  de  sus  bienes,  con  esperança  de  cohrarlos  acabado  este  lermino.  Entrelanto 
passan  aqui  en  tralos  el  Obispo  de  Ros  sin  ilaric  libertad,  diziendo  que,  dando  la  Reyna 
d'Escocia  estos  cavalleros  rebeldes,  le  dexaran  libre. 

Con  esta  va  una  de  la  Reyna  d'Escocia  para  Vueslra  Excellenza  y  copia  de  otra  para 
mi  y  de  la  Bulla  y  de  los  capilulos  que  le  lia  dado  el  Obispo  de  Ros,  todo  lo  quai  con 
la  présente  mandara  Vueslra  Excellenza  se  embie  a  S.  M. 

Este  Embaxador  de  Moscorvia  se  parle  desabrido  por  no  qucrar  aqui  ygualdad  en 
pagar  costumbres  :  paresceme  séria  bueno  proeurar  aquel  comercio  para  Anvers. 

El  capitan  Jacome-Anlonio  Grumo,  de  quien  lie  ya  escripto  a  Vueslra  Excellenza, 
es  pequeno  de  cucrpo,  mira  un  poco  vizco,  tiene  la  barba  enlreroja,  sirvio  a 
Vueslra  Excellenza  en  el  Piamonle  y  Melz  :  bnziase  llamar  por  alla  Pacheco.  Habla 
buen  espanol  y  tambien  fiances,  y  se  sirven  aca  del  en  embiarle  a  muchas  partes.  Ha 
poco  que  vino  de  la  Rocbela.  Es  dissimulado.  No  lia  buello  aiin  a  mi,  aiinqiie  dixo  que  lo 
Iiaria  denlro  de  diez  dias.  En  su  habla  conoscere  si  venia  como  hcchadizo  o  para  buscar 
su  provecha.  Es  mucho  del  Conde  de  Lesestcr  :  ya  le  respondi  lo  que  convenia. 

De  Londres,  a  iO  de  mayo  1570. 

(Archives  de  Simaneas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  97.) 


MMLXL 

Roberto  Ridolfi  à  don  Guérau  d'Espès. 

(13  lAl  1S70.) 
Le  pape  l'a  chargé  de  faire  parvenir  certaines  sommes  d'argent  aux  lords  réfugies  en  Ecosse. 

Desseo  que  Vueslra  Seftoria  me  haga  favor  de  escrivir  luego  en  su  cifra  al  lllustris- 
siino  y  Ex""*  senor  Duque  de  Al  va  en  mi  nombre,  como  icniendo  yo  comission  de 
Su  Santidad  de  proveer  alguna  suma  de  dineros  a  los  seftores  Condes  Notumbcriand  y 


C.S4  RELATIONS  POLITIQUES 

Wesmerland  y  al  de  Acris  y  oiros  que  se  hallan  oy  retirados  en  Escocia.y  no  leniendu 
por  aea  ningun  modo  seguro  para  poder  executar  esta  orden,  para  que  los  dichos 
senores  puedan,  lo  mas  presto  que  se  pudiere,  començar  a  gozar  del  socorro  que  Su 
Santidad  les  embia  y  persistir  con  prcstcza  en  su  gloriosa  empressa,  desseo  que  Su 
Exccllenza  me  haga  favor  de  hazer  entender  al  senor  Francisco  lingiefild  y  al  senor 
Martin  Fild,  los  quales  cntiendo  que  eslan  cerca  de  Su  Exccllenza  por  los  négocies  de 
los  dichos  senores,  como  lengo  (al  orden  de  Su  Santidad  de  socorrcrios  al  présente  con 
(loce  mil  escudos  y  con  esperança  que  presto  se  les  provcera  de  mayor  suma  ;  y,  no 
sabiendo  donde  les  verna  mas  a  cucnta  a  los  dichos  senores  cl  recibir  estos  dineros, 
aviendoscmc  hecho  aqui  la  provision  por  via  de  Venecia  a  pagarse  por  todo  el  mes 
de  julio  y  mediado  agosto,  y  porque  puedan,  como  he  dicho,  començar  a  gozar  en 
brève  de  la  liberalidad  de  Su  Santidad,  si  assi  parescierc  a  Su  Exccllenza,  hasta  lanto 
que  los  dichos  senores  avisaren  por  que  via  les  sera  mas  comodo  que  se  les  haga  la 
provision  y  en  cuyas  manos  querran  que  se  entregue  el  dinero,  desseo  como  he  dicho 
que  Su  Exccllenza  me  haga  mcieed,  si  empero  assi  le  paresciere  ser  seguro,  de  man- 
darpagarpromplamonte  en  manos  de  los  dichos  Englelild  y  Martin  Fild,  en  nombre  de 
Su  Santidad,  para  que  los  paguen  lo  mas  presto  que  jtudieren  a  los  dichos  senores  de 
Westmcrlan  y  de  Acris,  très  mil  escudos  de  oro  de  Italia,  con  mandar  que  se  tome  carta 
de  pago  para  mi  deseargo,  y  como  se  tenga  aviso  de  los  dichos  senores,  como  esta  dicho, 
por  donde  se  les  havra  de  hazer  la  provision  y  por  cuyas  manos  seles  proveera  mayor 
suma  :  en  lanto  esto  serviran  por  noticia  de  la  promptilud  y  buena  volundad  que 
nueslro  senor  ticne  de  favoreserlos  en  quanto  le  sera  possible  en  su  justa  causa,  y 
I)or(|ue  la  provision  que  se  me  ha  hecho  de  Su  Santidad,  no  se  ha  de  cobrar  aqui,  que, 
por  el  dicho  liempo  de  julio  y  agosto,  suplico  a  Su  Exccllenza  que  para  que  el  négocie 
ses  mas  secrète,  se  contente,  como  esta  dicho,  de  aniicipar  al  présente  de  su  dinero  los 
dichos  très  mill  cscuds  de  oro,  de  los  quales  por  esta  me  oblige  en  toda  mejor  forma 
a  Su  Exccllenza  de  reembulsarlos  en  Anvers  y  hazerlos  pagar  a  Su  Exccllenza  Illus- 
trissima  por  todo  el  proxime  mes  de  julio,  o,  si  aca  Su  Exccllenza  le  fuere  mas  comodo, 
los  dare  a  quien  mandare,  y  desta  cemodidad  Su  Santidad  dara  las  gracias  a  Su  Exccl- 
lenza, y  yo  assimismo  le  quedare  en  obligaeion,que  sirviendo  para  tan  pia  y  digna  obra 
me  prometo  que  Su  Exccllenza  ne  dexara  de  exccularlo,  a  la  quai  ruego  a  Vueslra 
Sefioria  me  encomiende,  effreciendomele  como  aflficionadisimo  servidor  que  soy  de 
Su  Illuslrissima  Exccllenza,  remitiendome  en  le  demas  a  lo  que  he  cenferido  a  boea 
con  Vuestra  Seîioria,  cuya,  etc. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  822,  fol.  99.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  l/ANCLETEHKE.  (UI8 

M.MLXII. 

Don  Guérnu  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

{Londres,  it>  mai  1570.) 

Il  demande  des  instructions  au  sujet  de  la  lettre  de  Roberto  Ridoin.  —  Retraite  du  comte  de  Su-'tcx. 
—  On  espère  que  le  duc  de  Norfolk  sera  rendu  à  la  liberté  :  ce  qu'il  faudrait  faire  en  ec  cas.  — 
L'cvéquc  de  Ross  a  été  appelé  à  la  Cour. 

A  los  dit  z  de  este,  con  el  coireo  ingles,  escrivi  aVuestra  Excelleiiza  largo,y  con  esie  cnihio 
la  copia  de  ia  carta  de  Su  Saniidad  a  los  scnores  del  iNorte,  para  los  (]uales  cl  Obispo 
de  Ros,  tenieiido  aviso  de  sus  aniigos  de  Escocia  que  liati  menester  algiin  prompte 
socorro  de  dinero  para  los  aparejos  de  la  rcsislencia.lia  proeurado  que  Roberto  Rodolplii 
liaga  dar  Ires  o  quatro  mill  escudos  de  los  de  Su  Saniidad,  los  qualcs  no  vienen  a  scr 
pagados  sino  en  liempo  que  essa  cedula  stiya  dite  y  de  aqui  no  liay  forma  de  provecrios. 
Vuestra  Exccllenzia  vera  si  sera  convenienle  linzersc  como  la  eedula  lo  rcza  o  de  «nie 
manera,  y,  si  le  parescierea  Vuestra  Excellenza,  sean  quatro  mill,  sera  la  obligacion  de 
quatro  mill,  y  assi  mesmo,  si  fiiere  mejor  que  se  hage  la  obligacion  :  oy  podra  Vuestra 
Exceilenza  manda r  lo  que  fuere  su  servicio;  y  paresce  que  de  parte  de  Su  Saniidad  se 
promete  muy  largo  soeorio,  en  lo  quel  crco  que  Rodolii  sera  secreto,  por  lo  que  lova 
en  ello,  y  Su  Sajilidad  nuieslra  fiar  de  su  dinero.  Ya  le  dixe  lo  que  Vuestra  Excelleiiza 
me  mando  acerea  del  comprar  destas  mercancias  y  diee  qtie  nunca  penso  de  hazcrio 
sin  expressa  licencia  de  Vuestra  Excelienza,  sin  la  quai  no  entcndere  poco,  ni  mui-lio 
en  ello. 

El  Conde  de  Susex  tomo  otro  castillo  y  se  bolvio  a  Rervich,  lo  quai  o  es  falta  de 
viluallas  o  de  gana  de  pelcar  volverse  tantas  vezes,  aunque  pide  diez  mill  libras  para 
los  soldados,  y  aqui  no  sele  provoen  todas. 

Con  la  respuesta  que  Vuestra  Excelienza  mando  dar  a  los  comisarios  ingleses,  que 
a  mi  juizio  jacen  al  de  ellos  mesmos,  es  muy  acertado  los  desie  Consejo  blandean  ma» 
con  el  Duque  de  Norfol,  y  me  lian  avisado  que  maflana  lian  de  venir  Cecil  y  otro  d»'l 
Consejo  a  hablarle  a  la  Torre  y  ver  que  segiiridades  podra  dar  a  la  Reyna  de  su  fide- 
lidad  de  no  casarse  con  la  Reyna  de  Escocia,  de  no  ayudar  a  remover  esta  religion  que 
aca  tienen;  y  el  esta  advcrtido  de  oITrecerles  muclio.  Séria  possible  saïga  presto,  en  lo 
quai  puede  Vuestra  Excelienza  considerar  que  salido  puede  con  gran  facilidad  librar  la 
de  Escocia  y  alterar  todo  el  reyno,  si  es  bien  que  lo  liaga  mas  con  el  ampero  del  Roy 
nuesiro  seîior  que  de  Franceses;  y,  eslando  Vucsira  Excelienza  resuelto  en  esto  gênerai, 


656,  RELATIONS  POLITIQUES 

escrivire  en  lo  parlicular  algunas  cosas  que  me  parescc  se  podran  hazer  coiivenientes  a 
este  fln. 

Tambicn  llamaran  a  la  Corte  al  Obispo  de  Ros  deniro  de  dos  dias  con  migo,  o  sea 
por  que  les  embie  a  rogar  algo,  liazen  que  el  Obispo  de  Vinchestre  me  pida  le  dexe  la 
casa  libre  por  todo  el  mes  que  viene,  que  me  paresce  no  es  sin  niyslero  por  que  eon 
caria  del  Conde  de  Lesesler  no  ha  mudado  aun  el  dieho  Obispo  de  su  propuesta. 

Aguardan  aqui  con  gran  desseo  a  Marche,  y  yo  a  Burgues. 

De  Londres,  a  1 5  de  mayo. 

(Archives  de  Stmaticas,  Eslado,  Leg.  822,  fol.  100.) 


MMLXIII. 

/Ivis   des  Pays-Bas. 

(BRIGES,    15  MAI  fô70.) 

Les  affaires  des  Espagnols  sont  dans  une  situation  plus  favorable. 

The  exécution  of  Checester  and  ilie  resl  dolh  ihe  Spaniards  more  good  then  if  tlie 
Queen  had  geven  10,000'  amongsl  them. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 

MMLXIV. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(BRCXELLES,  25  MAI    1370.) 

Il  attend  des  nouvelles  d'Ecosse.  —  Langage  à  tenir  au  sujet  de  la  bulle  du  pape.  —  Il  faut  être 
prudent  vis-à-vis  de  l'Italien  qui  offre  ses  services.  —  Il  ne  connaît  d'autres  Anglais  réfugiés  que 
ceux  qui  font  leurs  études  à  Louvain.  —  Ce  qu'il  y  a  à  faire  pour  la  requête  de  Roberto  Ridolfî. 

Las  cartas  de  V.  M.,  de  2,  3,  7  y  1 0  del  présente,  y  los  papeles  que  con  ellas  venian,  he 
recivido  y  con  todo  ello  muclia  merced  y  contentamiento.  He  holgado  de  entender  por 
ellas  el  terniino  en  que  se  hallan  las  cosas  dese  reyno  y  Escocia.  Espero  cada  ora  con 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  Uft 

(Ifsco  aviso  de  lo  que  al  Conde  de  Suscx  havra  sticcdido  en  la  proscciicioii  de  su 
emprcsa.  V.  M.  me  la  liara  cnadvirlimc  dello  muy  pariiciilarmentc,  como  suele  de  lodo 
lo  demas,  eon  las  occasioncs  que  se  ofiecieren. 

Un  nie  dado  pona  que  aya  llegado  ay  lan  presto  la  bulla  qne  Su  Santidad  hii  niandado 
publicar  conlra  la  lleyna.  V.  M.  esiara  muy  sobre  aviso,  si  a  caso  alguna  persona  le 
iralare  desle  parlicular,  para  rresponder  que  no  ha  llegado  a  su  notieia,  ni  sabe  que 
cosa  sea,  porque  es  négocie  de  consideracion,  y  convicne  al  servycio  de  Su  Mag'  se  use 
desle  lerniino. 

Burgues  vaya  dcspachado  enleranientc,  y  eon  el  me  ha  parecido  embiar  cl  pliego 
que  rrecevi  en  Anveres  de  Su  Msig^  para  V.  M.  que,  por  no  fiar  de  correo,  me  ha  pare- 
cido guardelle  para  tan  biiena  occasion,  eon  avisar  a  V.  M.  que  en  ninguna  mancra, 
directe,  ni  indirecte,  se  entienda  que  yo  icnga  carta  de  Su  Mag^  para  la  Keyna,  poder, 
ni  otra  cosa  ningiina. 

El  Ilaliano  que  me  cscrive  le  liavia  hablado  y  ofrecitlo  de  servir  al  Rey  nuestro 
senor,  tengo  para  mi  que  es  hechadizo  y  que  camina  eon  mana  para  sacarle  alguna 
parliciilaridad.  V.  M.  vera  de  governarse  eon  el  diesiramente  ;  y  en  lo  que  cl  Conde  de 
Lecesler  dixo  a  su  criado  que  yo  ténia  aqui  les  rrebeldes  dese  Reyna,  si  olra  vez  le 
linhlare  en  ello,  le  podra  rresponder  que  yo  no  se  que  aya  aqui  ningun  rcbcidc  de  su 
anin,  ni  otra  persona  dese  reyno,  sino  los  Yngleses  que  rresiden  en  Lobnyna  en  sus 
estados,  y  a  caso  algun  otro  parlicular  que  devc  haver  venido  a  exerriiarse  en  las 
letras  en  aqurlla  iiniversidad  de  aqui. 

Por  cl  prcscnle  no  ay  otra  cosa  de  nucvo  que  escrivir  a  V.  M.  mns  de  qne,  a  l)io» 
gracias,  quedo  eon  saltid. 

De  Brusscllas,  a  21)  de  mayo  MDLXX. 

Quando  escripta  esta,  hc  rrccevido  la  de  V.  M.  de  15  y  los  papeles  aiigadns  a  ella,  a 
que  no  me  ocurre  olra  cosa  que  rresponder  mas  de  lo  que  arriba  digo. 

Qucdo  viendo  la  copia  de  la  carta  que  escrivio  a  V.  M  Ridolfi.  Haviendola  visio  y 
lomndo  Su  Mag''  en  aquel  parlicular,  le  avisarc  luego  dello,  y  \.  M.  procure  en  lodo 
caso  que  persona  nacida  no  enlicnde  que  se  alrava  esa  en  estas  materias,  esensando, 
quanto  le  fuere  posible,  cl  iralar  en  ellas.  Assi  conviene  se  haga  por  muchos  rrespcio« 
que  dcxo  de  dezir  a(|ui. 

[Archives  dr  Simamas,  E»lado,  l.eg.  Hii,  fol.  31  i.) 


TOMB   V.  W 


658  RELATIONS  POLlïlQLES 

>IMLXV. 

Le  seigneur  de  Lumbres  à  Cecit. 

Londres,  27  mai  1510.) 
Il  lui  recommande  un  capitaine  «le  la  flotte  «lu  prince  d'Orange,  qui  a  été  arrêté  en  Angleterre. 

Monsieur,  li  vous  pleut  prendic  jour  pour  cognoislre  tie  l'arrêt  faicl  en  la  persoiie 
de  l'un  des  capitaines  de  Monseigneur  le  Prince  d'Orange  à  environ  ce  (ans  et  icelluy 
me  l'assigner  ainssi,  quy  est  cause  que  je  vous  onvoie  ce  gentilhome  présent  porteur, 
chargé  de  présenter  une  remonstance  à  Sa  Majesté,  en  la  teneur  de  laquelle  l'histoire 
est  déclarée,  à  quoy  je  vous  supplie.  Monsieur,  impartir  quelque  bonne  portion  de  vos 
faveurs  en  recommendalion  de  In  cause,  et  ne  permettre  qu'à  la  poste  d'un  petit  gal- 
lant,  la  juste  déclaration  des  armes  à  guerre  ouverte,  laquelle  tant  de  rois,  princes, 
potentas  et  aultre  infinis  grans  signcurs  de  l'Empire  n'ont  seuilement  justifiée  par  aveu 
publicq,  aide  d'hommes  et  d'argent,  ains  icelle  maintenue  et  secourue  au  très-grand 
dangier  de  leurs  personnes,  enfans  et  honeurs,  soit  débatue  (au  très-grand  préjudice 
de  leur  réputation  et  grandeur  et  contre  Tordre  des  droits  et  préviléges  de  la  guerre) 
par  un  juge  particulier  et  hore  en  cest  endroict,  ains  pourvoir  par  vostre  sage  conseil 
et  adresse  très-prudente  que  ce  faict  suive  son  juge,  duquel  ses  commissions  et  charges 
dépendent,  ainssy  qu'il  est  trcs-raisonabic.  Autrement  il  n'y  auroit  seureté  en  ce  païs 
pour  la  vie  d'aucun  do  nous;  car,  sy  les  prises  faictes  sous  l'auihorité  de  ces  guerres 
sont  déclarées  rspts,  il  fault  par  conséquence  que  les  batailles  et  tous  aultres  exploits 
d'armes  soit  déclarés  meurdres  et  assasinals,  et  comme  de  tels  peuvent  les  parties  inier- 
resséés  demander  justice,  ainssy  de  nos  personnes  comme  de  nos  prises  :  chose  que 
amaineroit,  comme  vous  sçavez.  Monsieur,  ung  grand  déshonneur  et  desplaisir  ausdicts 
signeurs,  rois  et  aultres  princes  alliés,  et  dont  on  ne  porroit  moins  faire  que  de  les 
advertir.  Mais,  si  Sa  Majesté,  pour  quelque  respect  à  moy  incognu,  y  désire  pourvoir 
sous  main  plustost  que  l'exposer  aux  quérimouies  des  embassadours  estrangiers,  elle 
peult,  suivant  nostre  prévilége  des  Païs-Bas  (quy  est  que  tout  différent  quy  entre- 
viendra entre  deux  Flamens  ou  estrangiers,  sera  renvoie  à  son  juge  naturel),  convertir 
ce  faict  d'armes  en  matière  civille  et  comme  telle  en  interdire  la  cognoissance  à  sa  jus- 
lice,  ainsi  que  respectivement  les  Anglois  sont  privilégiés  èsdicis  Païs-Bas.  A  quoy  je 
vous  y  supplie.  Monsieur,  tenir  la  main,  tant  en  recommandation  de  la  cause  de  laquelle 
vous  vous  estes  montré  jusqu'à  présent  partissan  et  fidelle  protecteur,  comme  aussy 
en  respect  de  la  dignité  des  pcrsones  à  quy  le  faict  touche  de  sy  près.  Et  ne  doutant  de 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  61» 

vosire  sudisaiice  el  aiïeclion  vers  la  niainicouc  d'icelle,  je  ne  feray  cesie  plus  longue 
que  pour  saluer  vos  bonnes  grâces  de  nies  plus  humbles  recommendalions  et  prier  Dieu 
qu'on  vous,  Monsieur,  il  conlinue  les  siennes  snincies. 
De  Londres,  de  27  de  may  \  570. 

Vostrc  bien  aiïectioné  serviteur  ei  fidelle  amy, 

LUMBRES. 

I  Record  office.  Cal.,  n*  959.) 


MMLXVL 

Le  seigneur  de  Lumbrea  d  Cecil. 

HOUGITOK,  lis  MAI  l.'iTU.; 
Ménie  objet. 

.Mon.sieur,  J'ay  envoyé  ce  jourd'liuy  deux  genlilshoninus  à  la  Cour  poin-  présenter 
au  Conseil  Privé  de  Sa  Majesté  une  rcquesic  afin  que  le  S'  de  Schoonwallc,  capitaine 
estant  au  service  de  Mons"^  le  Prince  d'Orenges,  soit  eslargé  de  prison  où  à  l'appétit 
d'un  Espagnol  il  est  fort  iniquement  détenu.  Mais,  d'autant  que  par  l'absence  de  la  plus 
grand  part  de  Messieurs  tlu  Conseil,  ladictc  requesie  n'a  peu  estre  présentée,  j'ay  bieii 
voulu  prier  Vostrc  Seigneurie  p.ir  cestes  qu'il  vous  plaise  me  mander  par  ce  porteur  à 
queU'Iieure  je  vous  poulray  venir  trouver  à  vostrc  maison  pour  vous  communiquer  du 
fait  dudict  S'  Schoonwalle.  Et  me  confiant  tant  de  vosire  faveur  que  entendrez  volon- 
tiers les  raisons  que  je  vous  ay  à  déclaircr.ne  feray  ceste  plus  longue;  ains,  après  m'avoir 
humblement  recommandé  à  vosire  bonne  grâce,  je  prie  Dieu  vous  donner.  Monsieur, 
en  bonne  santé,  longue  et  heureuse  vie. 

De  Oglon,  ce  xxix"  de  may  1570. 

Vostre  entièrement  prest  à  vous  faire  service. 

LlHBREJi. 

(Record  office.  Cal.,  u'  9GI.) 


660  RELATIONS  POLITIQUES 

MMLXVIL 

La   comtesse  d'Egtnont  à  la  reine  d'Angleterre. 

(COLOUNE.  3  Jl'lX   1S70.) 

Rccomniandalion  en  faveur  d'un  marchand  de  Bcrg-op-Zooni. 

Madame,  la  grande  cl  très-louable  renommée  que  de  tout  lamps  ay  entendu  de 
Vostre  Majesté  à  recepvoir  bénignemenl  les  supplications  d'uiig  chaseun  cl  de  leur 
faire  administrer  justice  en  toute  raison  cl  équité,  m'a  facillemcnt  (ainsy  que  vouldroy 
il  pleussc  à  Dieu  inciter  quclqiies-uiigs  en  mon  endroict,  pour  reconfort  et  soula- 
gement à  la  grande  désolation  en  laquelle  je  me  retreuve  en  mon  ancien  cage)  inclinée 
à  la  requesie  d'ung  homme  de  bien,  nommé  Pierre  Jans,  natif  de  Berghes  en  Brabant, 
lequel  ai  cy-devanl  demouré  en  ma  ville  de  Weert  et  illecq  lionncstement  et  chres- 
liennement  veseu,  comme  par  le  rapport  de  personnes  dignes  de  foy  suis  esté  acer- 
tioréc.  Priant  en  toute  humilité  à  Vosire  Alajesté  qu'il  plaise  à  icelle  avoir  esgard  à 
ses  justes  doléances  au  long  rédigées  par  escript  en  une  sienne  remonstrance,  (|u'il  m'a 
faicte,  icy-joinele,  en  ordonnant  de  luy  rendre  ses  biens,  sans  souffrir  que  plus  longue- 
ment par  les  officiers  de  Vostre  Majesté  iceulx  soient  arrostés  et  détenus,  veu  qu'il  faici 
apparoistrc  de  sa  preudiiommie  et  son  équitable  prétendu,  et  en  ce  considérant  l'infor- 
tune que  par  naufrage  il  a  souffert  et  que  perdant  ce  que  luy  reste  encoires,  de  sa 
povreté  par  delà  il  seroit  à  jamais  avecq  femme  et  enffans  dcstruict  et  appovri.  De 
quoy  me  confie  Vosire  Majesté  aura  commisération  et  y  pourverra  Irès-voluntiers, 
démonstraht  en  cela  sa  naïfve  très-vertueuse  clémence  et  souveraine  grâce,  et  m'obli- 
gera, pour  autant  qu'il  aura  pieu  à  icelle  favoriser  la  cause  dudict  poursuyvanl  à  mon 
humble  instance,  de  tousjours  très-dévotement  prier  nostrc  bon  Dieu  omnipotent 
d'octroyer.  Madame,  à  Vostre  Majesté,  en  parfaicte  santé  et  félicité,  salutaire  joye  el 
conlentement. 

De  Couloigne,  le  5*  de  juing  1S70. 

(Record  office,  Cal.,  n*  977.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETEURE.  661 

MMLXVm. 

John  Fitz-lFHliam  au  comte  de  Leicesler  et  à  Cecil. 

(ANVEHS,  !)  Jl'lK  1370) 

Wgociations  conirocrcialcs.  —  Préparatifs  iiiiin'tinics  du  duc  d'Albc.  —  NoutcIIcs  d'Allemagne.  — 
Le  conilc  de  Lodron  est  retenu  prisonnier  à  Valcnciennes  par  les  soldats  mutinés.  —  Assemblée  de» 
États.  —  Prochaine  assemblée  des  cvcqucs.  —  Nouvelles  de  France  et  de  Venise.  —  Bulle  do  pape 
contre  la  reine  d'Angleterre.  —  Il  faut  se  méfier  des  Espagnols  et  des  Italiens.  —  Complot  ourdi 
par  des  Italiens  en  Allemagne. 

Kyght  Honorabill,  niy  moste  luimhill  tlcwcHe  conscden'H  as  apertaynelli.  Selliens  my 
lasle  unto  Your  Honors,  hère  hntli  passeil  liltcll  to  irobill  Vour  Hoiiors  wiihall.  Ilecr 
is  grelt  dcssyer  lo  undeistande  wliat  answer  maye  conie  fronie  tlie  Qiiens  .Majesté 
tochitige  our  sewets  of  ilie  merchantls,  the  merchantls  of  ail  nassyons  «lessyrus  lo  havi' 
lebarlle  of  traffycke  agayen  betlween  Eynglande  and  ibees  Lowe-Coiitres.  If  it  showlde 
slande  longe  on  (liées  termes,  they  sliowlde  be  forscd  to  change  ther  trades  and  pianlt 
tliem  selves  in  some  olhcr  plasse,  wher  ihaye  myglil  fynde  more  iebarile. 

Ther  is  oïder  tackcn  by  the  Deweke  for  thc  prcparrynge  of  xxx"  hulkes  lo  be  redde 
agenste  the  coniynge  of  the  Empcrors  dawghiter  that  slial  be  quen  of  Spayen,  thf 
besie  shipe  ihayo  can  fynde,  sowght  owt  lo  serve  the  tourne. 

Dyvers  shipes  lowcked  for  owl  of  Spayen  laden  wiili  woolles  and  oïlier  comodelics 
in  very  good  order,  which  shall  retourne  willi  Ihe  saide  Prences,  and  lliowght  thaï  the 
Dewck  will  passe  over  wilh  lier  into  Spayen. 

The  mettynge  of  thc  Emperor  and  the  Prences  of  Jarmane  at  Speers  gowetlj  for- 
warde.  Dyvers  of  the  Prences  prcscntly  at  the  maryage  of  Cassemera  ilie  Pawllcs- 
grave  son. 

The  Connue  Ladron  remayneih  slill  in  the  bandes  of  thc  soldyers  in  Valensyan 
pressoner,  and  canol  be  relessed  tell  the  saide  soldyers  be  satesfyed  lo  ther  demandes. 
Mone  is  sowghl  for  to  despaclie  them,  but  hardly  lo  be  corne  bye  for  the  Deweke,  by 
resson  of  the  latie  slaye  of  the  Spenolas  :  il  balh  moche  hcndrcd  the  credett  of  the 
nassyon  of  thc  Jenevoyes,  al  wliowes  bandes  the  Dewck  halh  l)en  cheffly  served. 

The  Stalles  of  ihis  lande  prcsently  al  IJrusselles  lo  lackc  order  for  twoo  mcllyons  nf 
golde  yerly  lo  be  paid  by  ilic  lande,  unto  the  Kynge,  for  lo  deffraye  the  charges  of  the 
castelles  and  olher  garnesons. 

Ther  shall  shorlly  be  an  assemble  of  ail  the  besboppes  atid  prclailes  of  this  contre 


66-2  RELATIONS  POLITIQUES 

at  Mailynes  ther  lo  lessolve  upon  ail  soche  ordars  as  tliayc  shall  tliencke  nessesare  for 
the  spreUwallte  to  observe  and  lo  apoynl  owt  levingcs  for  ihe  beshoppes. 

The  peasse  in  France  is  thowght  by  mostemen  liere  to  be  agreed  upon,  ibe  procla- 
mynjje  iherof  delraclietli  upon  som  consederassyons. 

By  the  laste  letlers  from  Venes,  it  is  serleffyed  (bat  both  ibe  Towrkes  and  Venes- 
syans  ar  verry  stronge  oon  the  sees,  and  dowUcd  ihal  ihc  Venessyans  sliali  fyende  a 
hard  mâche. 

Fron»  Rome  it  is  wretten  ibal  the  Poppe  lialhe  elecketcd  serlen  newe  cardenaiies, 
that  bc  liatbe  putt  inlo  bis  coursse  the  Quens  Majesté  and  ail  tbat  be  of  lier  Majestés 
religion,  and  allso  ail  nassyons  that  hath  hade  any  Iraffycke  wilh  any  Eyngleshe  mcn. 
Sethens  the  laste  ressirayent  in  ihis  contre  lie  hath  geven  pardon  and  remessyon  of 
sins  10  ail  Ihc  rebelles  that  hath  ben  and  yetî  bc  agensle  the  Majesté  of  Eynglande.  The 
brewttes  wcre  not  yct  owt,  but  daylc  lowckcd  for  to  be  puppleshed,  that  lie  hath  geven 
the  rralime  of  Eynglande  frely  to  any  thaï  will  geve  entrepryses  for  it  by  any  meens. 

I  dowte  nott  but  as  Your  Honors  doih  niacke  acompt  the  Spanyarttes  to  be  fewll  of 
malles,  that  so  the  Itallyans  be  grett  practcssers  of  mescheffo. 

Her  is  a  serten  murmuringe  of  a  consperesse  to  the  persons  of  some  prences  of 
Jarmine  practessed  by  Itallyans,  desklosscd,  ;  nd  hath  tacken  no  efTccll. 

This  sessynge  to  Irobill  Your  Honors  any  further,  onely  weshynge  the  acompleshe- 
nicnt  of  Your  Honors  mosie  godiy  and  bonorabtll  dcssyers. 

Wretten  in  Andwarpe,  the  v'''of  june  1570. 

(Record  office,  Cal.,  n*  98t.) 


miLXW. 

Avis  des   Pays-Bas. 

(Amers,  3  juin  4870.! 

Le  dixième  denier.  —  Préparatifs  maritimes  du   duc  d'Albe.  —  Coaiplot  en   Allemagne.  — 

Bulle  du  pape. 

The  Duke  haih  renewed  agayn  his  demand  of  the  x""  penny  for  ail  manner  merchan- 
dises,  about  the  which  the  Common  Councell  hath  divers  tymes  met  and  sat  upon  :  ail 
men  fear  he  will  bave  no  deniall. 

Ail  tlie  ships  servisable  are  stayed  as  well  in  Holland  as  in  Zeland  and  cllswhér», 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  «63 

aiid  lo  ihe  nombcr  of  40  arc  commanclcd  lo  be  in  redines,  thoroughiy  provided  not  m 
iimch  for  (lie  saff  conducling  of  ilie  Empereurs  daughtcr  into  Spaync,  as  it  is  geven 
ont,  but  ralhcr  for  some  oiher  ailempl  inio  Scotlaiid,  aboui  ilie  wliicb  a  Scot  nere  to 
bloot  lo  llie  Lord  Maxe,  with  certon  othcr  uiiriainrnil  Englislie  gontlcmcn,  ly  at  Brus- 
sells,  omilling  no  opporluniiy  lo  provoke  llie  Duke  for  aid  and,  as  is  enlcnded,  so  lo  do, 
as  niost  men  suppose. 

Heir  is  a  secret  brut  of  a  baynous  treasoii ,  discovercd  of  lat  in  Germany,  ment 
agaynst  4  nobicmen  at  the  metinge  at  Spires,  and  tberfor  that  meling  is  deferred  lo 
ibe  24  of  ibis  présent,  and  certein  of  tlie  traytcrs  execuled  for  iheir  cnnspiracy  agaynst 
(be  Palsgrave  Cassimcrus,  the  Prince  of  Oring  and  an  other. 

Sayd  at  Rome  tbat  tlie  Pop  batli  deprivcd  our  Queen  from  ber  crowen  and  baili 
eiirsed  lier  and  bers  and  batb  pardoned  ail  Ibe  rebells  wbicb  liatb  slood  up  for  the 
Romisb  Churcbe. 

Tlie  Turk  is  strong  as  well  by  land  as  sea. 

{British  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


MMLXX. 

yévis  des  Pays-Bas. 

(Amters,  o  juin  IS70.) 

Le  comte  de  Lodron  reste  prisonnier  de  ses  soldats.  —  La  jeune  reine  d'Espagne  est  arrivée 
à  Augsbourg,  —  Nouvelles  exactions  du  duc  d'Albe.  —  .Nouvelles  d'Allemagne. 

The  County  Lodron  remayneth  detcyned  in  yrons  very  straigbtly  :  his  Lepers  kep«- 
vcry  straight  watehe  day  and  niglit.  The  Duke  gevetb  him  small  comfort. 

Tbc  Empcrours  daughter,  spouse  to  the  King  of  Spayne,  is  airedy  comc  lo  Ausbcrelie 
and  sbortly  looked  for  hère.  Heir  is  38  sbips  prepared  for  ber  passage  and  safT 
eonduct  into  Spaync,  and  5000  Wallons  prested  for  furnisbement  of  tbc  same  sbips. 

The  Duke  bath  demaundcd  latly  a  new  and  extrême  exaction. 

It  is  tbougbl  the  pretended  asscmbly  at  Spires  will  not  hold. 

{Bril.  Mus.,  Titus,  B.  VI.) 


jS«4  RELATIONS  POLITIQUES 

MMLXXI. 

Ordonnance  du  duc  d'Albe. 

(43  jim  1570.) 

L'importation  des  marchandises  anglaises  continuant  malgré  ses  ordres,  il   y  a    lieu  d'en  faire  la 
recherche  chez  les  marchands  des  Pays-Bas. 

{^Record  office,  Cal.,  n*  1000.) 

MMLXn. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre  ) 

(Chatswokth,  U  juin  1370.) 

Pour  se  conformer  aux  conseils  du  duc  d'Albe,  elle  traite  avec  la  reine  d'Angleterre,  mais  elle 
se  plaint  de  ne  pas  être  secourue  et  fait  dans  ce  but  de  nouvelles  instances. 

Yo  he  entendido  por  relacion  del  Obispo  de  Ros  la  huena  volnniad  del  Rcy  Caiholico 
mi  scnor  y  buen  hcrmano  y  la  del  Duque  de  Alva,  de  que  yo  esloy  rnuy  gozosa,  como 
la  estoy  lambien  del  prospero  suceso  de  la  giierra  de  Granada.y  lo  agradczco  muclio  à 
S.  M.  y  al  dicho  Duque,  con  assegiirarse  que  sienipre  me  hallaran  aparejada  a  seguir  su 
consejo  en  todas  mi  principales  actiones,  especialmente  en  la  constancia  de  la  religion 
catholica.  Vos  me  aconsejais  que  yo  de  oydos  ni  iralado  de  los  Ingksos  para  les  quilar 
loda  sospeclia,  lo  quai  yo  he  heeho;  pero  eslo  es  por  la  gran  falta  que  tengo  de  ayuda 
para  mi  buenos  snbditos  y  por  relirar  las  présentes  fuerças  de  los  Ingleses,  que  eslan 
dentro  de  mi  pays.  Las  demandas  de  la  Reyna  son  muy  duras  y  exhorbitantes,  como 
es  pcdir  a  mi  hijo  en  prendas  y  que  yo  me  case  y  haga  lodos  los  demas  negocios  mios 
por  su  parescer  y  a  su  voiunlad  y  le  enircgue  uno  o  dos  de  los  mas  principales  casiillos 
mios  en  sus  manos;y,  atinque  lodo  es  tan  peiigroso  y  de  tante  inconveniente,  sere  for- 
çada  de  lo  consentir,  sino  se  me  dicrc  alguna  ayuda,  y  assi  mismo  seran  forçados  los  de 
mi  noblcza  de  le  enlregar  los  .senores  ingleses  que  alli  estan  fugitivos  por  causa  de  la 
fce  catliolica  :  lo  quai  succediendo  (que  Dios  no  lo  quiera)  la  religion  catholica  no  se 
podra  jamas  reslaurar  en  esta  isia  de  Albion,  como  he  dado  cargo  a  Mos.  de  Ros  que 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  6«« 

i)>  inl'ornie  en  particular  deslo  y  de  los  ncgocios  de  Spineli,  en  los  ijuales  yo  havia  hecho 
tal  diligencia,  cstando  en  Tudueri,  que  ningiina  cosa  faltava  de  las  que  convcnia  prcpa- 
rarse  por  mi  parte,  y  esiava  esperando  cadadia  su  respuesia.  Pero  agora  que  me  han 
mudado  de  aposento,  es  necessario  comcnçallo  de  nuevo.  En  el  entrelanto  os  ruego  que 
esci  ivais  y  supliqueis  al  senor  Duque  de  Alva  de  nii  parte  (|uiera  preparar  algunas  fuer- 
ças  de  gente  y  municiones  para  embiar  a  Escocia  para  iiazer  avituallar  los  castillos  de 
Edemburg  y  Donberlon,  los  (juales  los  Ingleses  quiere  asscdiar;  y,  si  alguno  vinierc  en 
nombre  de  mos.  de  Grange,  capitan  del  diclio  Edemburg  por  razon  de  sacar  de  Fiandes 
aignnos  melaies,  no  sele  baga  impedimento,  sino  que  sen  ayudado  en  lo  que  tuviere 
nccessidad,  como  yo  lo  espero,  y  que  en  esto  usareis  por  nuestra  amistad  de  vuesira 
diligencia  acostnmbrada.  \iicslro-Ser5or,  etc. 
De  Cbalculori,  a  xiiii  de  junio  1370. 

(Archives  de  Simancas,  E»lado,  Leg.  8i2,  fol   Ml) 


MMLXUI. 
Avis   des   Pays-Bas. 

(Bruxelles,  n  juin  1570.) 
Préparatifs  niariliincs  du  duc  d'Albc.  —  Lodron  reste  prisonnier. 

I  doubt  not  but  you  bave  bard  of  ibe  great  préparation  of  25  or  30  ships  for  to  carry 
tbe  Empcrours  daugbier  into  Spayne,  in  wbom  sbal  be  sbipped  great  store  of  harqa- 
biisses  and  corliers  wilb  otber  provisions  for  the  ware,  besides  5000  Wallons  and  500 
Spaniards  shouldicrs,  and  ilieis  sliips  wil  be  redy  aboul  aiigusl  next. 

The  Counly  I.odron  remaynetb  stile  in  very  straigbt  prison. 

(Brit.  S/us.,  Titus,  B.  VI.) 


Tome  V.  84 


666  RELATIONS  POLITIQUES 

MMLXIV. 

Avis  des  Pays-Bas. 

(Bruxelles,  18  JUIN  1670.) 

Mauvais  propos  tenus  par  des  Anglais.  —  La  bulle  du  pape  aflichéc  à  Londres.  —  L'n  frère  de  lord 
Morley  est  arrivé  à  Bruxelles.  —  On  attend  la  jeune  reine  d'Espagne.  —  Assassinat  d'un  page 
du  duc  d'Albe. 

Dyvers  Englishe  genllenicii  are  of  iat  corne  otii  oi'  Englanil,  whose  dealings  hère  are 
not  10  be  allowed,  and  iiiuch  talk  of  il,  even  Her  Magestis  owen  |)enlioner  did  noi  let  to 
do  and  talk  thaï  which  is  contrary  lo  Her  Grâces  procedings. 

Much  talk  of  liie  bull  set  up  upon  the  Bishop  of  London  his  gai. 

The  Lord  Morleais  l)rotlier  was  Itère  of  Iat  nnd  had  Iwise  or  tlirise  lalk  willi 
ilie  Duke  '. 

'  Le  duc  d'Albe  écrivait,  le  15  juin  1570,  à  lord  Morley  : 

Monsieur  le  Baron,  Vostre  frère,  porteur  de  cesle,  m'a  délivré  vostre  lettre  et  déclaré  en  conformeté 
d'icelle  que,  ayant  esté  forcé  pour  vostre  scureté  de  partir  de  vostre  patrie,  non  pour  oflcnse  que  vous 
eussiés  faict  à  la  Royne  vostre  maîtresse  ou  à  la  républicquc  d'Angleterre,  mais  pour  eschapper  des 
mains  d'aulruns  hommes  privés  estant  présentement  en  nuthorilé  vers  ladicte  Dame,  vous  auriés 
choisy  de  vous  retirer  au  pays  du  Roy  mon  maistre,  et  à  cestc  heure  dcroandiés  seulement  la  seureté 
et  protection  de  Sa  Majesté  et  la  mienne  au  nom  d'elle,  avccq  condition  que  ce  fut  sans  offenser  la 
perpétuelle  amitié  et  bénévolence  qui  jà  si  long  temps  a  duré  entre  Leurs  Majestés.  Et  puisque  vostre 
désir  n'est  aultrc,  vous  y  ay  bien  voulu  gratifier  et  permettre  de  par  Sa  Majesté,  comme  je  fais  par 
cestc  il  vous  et  à  vostredicl  frère  et  ceulx  qui  sont  venus  aveeq  semblable  intention  en  vostre  suyte, 
de  demeurer  librement  et  seurement  pardcçii  où  ne  vous  sera  faict  aulcune  moleste,  et,  où  l'on  vous  en 
fit  aulcune,  en  m'en  advertissant,  je  y  feray  remédier.  A  tant,  Mons"'  le  Baron,  Dieu  vous  ayt  en  sa 
sainctc  garde. 

De  Bruxelles,  le  xiii  de  juing  1570.  (Record  office,  Cal.,  n°  999.) 

Lord  Morley,  gendre  de  lord  Derby,  avait  fui  dans  les  Pays-Bas.  Dans  une  lettre  écrite  à  Bruges  le 
8  juin  1570  et  adressée  à  Elisabeth,  il  accusait  en  termes  véhéments  Cecil  d'être  l'instrument  des  pas- 
sions révolutionnaires  et  de  rêver  la  destruction  de  toute  noblesse;  mais  son  langage  se  modifia  en  ne 
trouvant  aucun  appui  sérieux  dans  les  Pays-Bas.  Le  9  juillet,  il  pria  Lcicester  d'intercéder  auprès  de 
la  reine  afin  qu'elle  permit  à  sa  femme  et  à  ses  enfants  de  le  rejoindre  en  Flandre.  Quelques  semaines 
plus  lard,  le  31  août,  il  priait  la  reine  d'Angleterre  de  lui  pardonner  d'avoir  quitté  ses  Étais  sans  son 
autorisation.  Il  avait  cédé,  disait-il,  à  un  scrupule  de  conscience.  Il  lui  annonçait  en  même  temps  que 
la  comtesse  de  Northumborland  avait  débarqué  ii  l'Écluse  dans  l'intention  de  voir  la  jeune  reine  d'Es- 
pagne.  {Record  office,  Domeslic  papers.) 


DES  PAYS-BAS  KT  DE  LANGLETEKKE  6«7 


ir  are  piepared  for  tlie  carriciig  ov<t  llie  king  of  S|)ayMe  tipouse,  as  is  styil, 
of  ships,  and  4000  Wallons  ail  sliori  for  fiirnisliing  of  ihem. 


Tlieii 
52sail 

This  niglit,  one  of  ihe  Diike's  pages  is  slayn,  and,  for  scarching  oui  of  him  (liât  slew 
him,  no  sinall  ado  is  mad,  (lie  gatts  liaving  bene  ail  liiis  day  (atid  yeai  ar)  shui,  ami  no 
man  suiïred  (o  go  oui  of  (he  (owen. 

(Bril.  Mu».,  Titui,  U.  VI.) 


MMLXV. 

ylvis  den   Pays-Bas. 

(19  JUIN  <57(».) 
AniicmenU  du  duc  d'Albr.  —  Page  du  duc  d'Albc  tué  par  un  lils  At.'.  Herlayiuont. 

The  Duke  niake  llie  greal  siorc  (if  sliips  of  war  in  a  redines,  laLelh  iip  ail  ilie  rar- 
penlers  he  ean  ^'et  oui  of  ail  places  of  this  contrey,  and  furlher  takeih  oui  of  ail  places 
ariilry  to  fiirnishe  ihe  same,  and  hath  3000  short  of  Wallons  and  doih  dayly  miister  in 
divers  places  :  many  Knglishmen  are  fled  ont  of  the  contrey. 

Yeslerday,  ihc  Duke's  page  was  slayen  al  Brussells  by  oneofMons'  Barlimontssonns. 
He  which  siew  him,  is  goiie,  and  ih'other  broiher  is  laken  in  suspitions.  The  gales  of 
ihe  towen  was  kepl  shul  ail  ye  day  long. 

{British  .Vmeum,  Tiliii,  B.  VI.) 


MMLXVI. 

Avis   des   Pttys-lias. 

(ANVERS,  10   JUIN   1570.) 

Ariiienieiits  du  duc  d'Albe.  —   Il  est  à  espérer  qu'ils  ne  sont  dirigés  ni  contre  rAngleterrc, 

ni  contre  rËcosse. 

The  Marques  >  itelli  witli  olher  eaptayns  hâve  boughl  ail  the  gr.at  horses  in  and 
aboul  Hiidges,  thaï  is  servisable,  and  likwi.se  about  riainil  and  ells«  lier,  so  thaï  hère  is 
greal  préparation  for  soinething  whersoever  il  shall  lall. 


668  KKLATIOiNS  1>0LIT1QUI':S 

Such  préparation  is  liere  for  sliips  as  ilio  like  liaili  not  bone  scnc  in  tliis  jand.  I  pr.ty 
God  lliey  be  also  in  rcdines  in  England  and  Scoiiand,  for  of  ihem  is  great  laike  hère. 
Tbc  like  préparation  is  in  Fraunco,  wbidi  is  ircw. 

[British  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


iVIWLXXVil. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(Brlxei.i.F";    -211  Ji  IN  1570.) 

Courrier  arrclc  par  un  corsaire.  —  Il  faul  paticnicr.  —  Affaires  d'Irlande.  —  Négociation  commer- 
ciale. —  Nouvelles  d'Espagne  et  de  France.  —  Réponse  évasive  ;i  donner  à  Roberto  Ridolfi. 

Todas  las  carias  que  V.  M.  me  fia  escriplo  en  5,  9  y  12  de!  présente  y  los  papcles 
que  en  ellas  se  acusan,  he  rccibido  y  con  lodo  cllo  mucha  merced  y  conlentamienlo, 
entiendiendo  lan  |)arlicularmentc  el  eslado  en  que  lo  de  ay  quedava,  las  diiigeneias 
que  V.M.  bazo  paraquese  castigare  aquel  cosario  a  quien  Pardo  heelio  la  mano  :  fue- 
ron  muy  convcnienles,  y  V.  M.  no  dexe  de  la  siiya,  eslo  negoeio  procurando  se  casligue 
conio  os  razon,pues  non  es  justo  que  se  fomenien  ay  los  rrebeldes  de  Su  Mag""  y  se  los 
encubran  sus  rrobos  y  maldades,  que,  aunque  eslo  aprovceliara  poco,  como  V.  M.  dize, 
y  saven  evidenlemenle  de  la  rruin  intencion  dcsa  génie.  Por  agora  es  mcnester  hazer 
del  ladron  (ici  en  eslo  négocie  y  en  lodos  los  dcmas,  y  es  bien  que  V.  M.  enlicnda  que 
no  es  licmpo  agora  di;  acomeler  emprcsas,  ni  esta  el  nnindo  para  mclerle  en  mas  gar- 
bullos  de  los  que  el  se  tene. 

A  Su  Mag"*  embiare  lodas  las  carias  que  V.  M.  me  ha  eserilo,  y  a  ese  gentil  hombre 
que  ofrece  levanlar  la  ysia  de  Yrlanda,  sicndo  de  lanla  confianza,  como  V.  M.  en  una 
deslas  sus  carias  dize,  le  podra  enlrelencr  con  bueiias  palabras,  y  a  qualesquier  otros 
que  vinieren  con  estas  inveniiones,  V^  M.  en  ninguna  manera  del  mundo  se  las  admila. 

He  dexado,  estos  dias,  de  eserivir  a  V.  M.,  aguardando  poder  le  embiar  alguna  reso- 
lucion  cerca  de  la  buella  deste  mercader  yngles.  Hasla  agora  no  se  ha  hecho  mas  que 
ver  lo  que  trae  y  se  que  ya  mirando  sobre  ello  para  poderic  dar  respuesla. 

Yo  me  doy  priesa  en  prévenir  la  embarcacion  de  la  Reyna  nueslra  seiiora  que,  segun 
tengo  iiuevas  de  Espana,  séria  Su  Magostad  alli  a  los  20  dcsle,  y  V.  M.  puede  eslar 
cierto  que  las  cosas  de  Granada  van  lan  bien  encaminadas  que  por  mas  maldades  que, 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LANGLETERRE.  669 

ay  se  publiqucn,  veran  presto  salir  el  buen  tffeclo  délias;  y  de  don  France»  tic  lenicJo 
dos  cartas,  de  13  dtl  présente,  en  que  nric  dizi!  se  tiene  por  cierlo  quela  pai  esta  liccha. 
De  aqui  por  aora  no  ay  olra  cosa  d(!  niievo  que  cscrivir  a  V.  M.  mas  de  que  todo,  a  Dio» 
gracias,  este  cou  quietud. 

Si  bolviere  a  hablar  a  V.  M.  Kidoipiii  sobra  el  particiilar  de  los  m"  escudos,  le  po«lra 
dezir  que  no  lia  tenidt»  respues(a  mia  por  que  para  eon  V.  M.  yo  no  quiero  dar  el 
dinero  de  Su  Magd  sin  mas  seguridad,  viendo  que  estos  iiegocios  van  encaminados  sin 
ningun  fundamenio,  como  se  ha  visto  por  lo  pasado,  que  no  sirvio  el  baverse  arroxado 
tan  sin  tiempo  mas  que  para  rrecevir  el  daiSo  que  lian  rrecevido. 

De  Brusselas,  a  20  de  junio  MDLXX. 

{Archives  de  Simancas,  Esludo,  Leg.  822,  fol.  213.) 


\1MLXXVII!. 

Don  Guérati  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  cliiffre.) 

(Londres,  â3  juin  1570.) 

Des  navires  sont  parlis  de  la  Rocliellc  pour  iittaqucr  la  flolle  dos  Indes.  —  Cnmniunicalions  serrètr» 

des  Anglais  avec  les  P<iys-Bas. 

LIevando  esta  Diego  Pardo,  no  aiiadire  a  lo  que  ayer  escrivi,  mas  de  que  ha  venicto 
un  navio  de  la  Iloclieia,  con  el  quai  se  cnliende  que  havian  partido  de  alli  quinze  vriii» 
para  las  islas  de  los  Açores  e  encontrar  eon  la  armada  de  Indias,  y  aqui  he  sabido  c\m\<< 
uno  de  Anveres,  llamado  Juan  Hunin,  es  el  que  vino  los  dias  passados,  eon  su  boie  \ 
cierta  inercaneia,  a  dar  aviso  como  ay  se  arma,  el  (|ual  viene  ensi  eada  semana,  y  la  nnM- 
de  la  Reyna,  que  haze  guarda  en  Graviscnda,  le  recoge,  yen  la  noche  descarga  aqui  le 
que  trae.  Tiene  un  piloto  eseoces,  para  dar  muestra  que  es  navio  de  Kscoceses.  Ono 
navio  de  Ënden  partio  lambien  ayer  de  aqui  con  mereancias  para  Brujas,  que  hazt- 
muchos  vezes  esse  viagc. 

Andan  aqui  algo  espantados  eon  yda  de  Pardo,  y  nuevas  de  la  proclama  que  dit»  !• 
se  publico  a  xvu  en  Anvers,  acerca  del  vedo  de  los  eomercios  mas  estreeho,  y  boy  lient  n 
un  corfeo  secreto,  y  se  reçuma  que  lesescriven  que  Vueslra  Kxcellenza  manda  a  suel.jo 


670  RELATIONS  POLITIQUES 

y  libra  satisfazer  16s  inleresados  de  los  bienes  que  ay  tiene  de  Ingleses.  Copia  desta 
mandaia  embiar  a  Espana  Vueslra  Excellenza,  cuya,  etc.  '. 
De  Londres,  a  xxiii  de  junio  1S70. 

(Archives  de  Simuncas,  Estudo,  Leg.  822,  Toi.  120.) 


WMLXXIX. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès. 

(Kruxeli.ks,  '2i  JUIN  V-uO: 
Négociations  coiiinicrciales. 

Monsieur  l'Ambassadeur,  Ceulx  qui  vous  exhiberont  cesie,  sont  les  députés  des 
niarchans  de  pardeçà  intéressés  en  Angleterre,  allans  celle  part  par  saulf-conduict  de  la 
Royne  dudict  Angleterre  pour  visiter  et  recognoistre  les  biens  desdicts  marchans,  sub- 
jecls  du  Roy  nostre  maistre,  arrestés  pardelà,  selon  que  ladicte  Royne  a  consenti  par 
le  dernier  escript  que  les  députés  des  marchans  anglois  ont  apporté.  Ausquels  députés, 
porteurs  de  cesle,  j'ay  enchargé  s'adresser  à  vous,  à  ce  que  leur  impartissez  vosire  assis- 
tence,  advis,  conseil  et  faveur  en  ce  que  pourrez  faire.  Et  ils  vous  monstreroni  le  mémo- 
rial ou  l'instruction  que  leur  ay  faici  donner,  pardessus  quoy  pourrez  leur  donner 
ultérieurement  vostre  advis  de  ce  que  vous  samblera  convenir  pour  meilleure  direction 
de  cestuy  affaire. 

De  Bruxelles,  le  xxiiu'jour  de  juing  1370. 

(Archives  du  Royaume  à  Uruxelle.s.  ^'^é(f.  d'Anglelerre,  Supplément.) 

'  Le  recueil  de  Murdin  renferme  des  documents  et  des  notes,  qui  concernent  les  négociations  com- 
merciales de  cette  époque  entre  l'AnglctciTe  et  les  Pays-Bas. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  67i 

MMLXXX. 

/4vi8  des  Pays- lias. 

(Anvers,  24  juin  1570.) 
Négociation  commerciale.  —  Marchands  d'Anvers  envoyés  par  le  duc  d'Allie  en  Aiiflelerrr. 

The  Duke  hath  wiitlen  lo  Andwerpe  to  appoynt  G  or  8  merclianls  lo  go  into  England, 
but  they  make  no  haste,  for  in  !he  lyme  of  intrealy  they  hâve  lefl  no  tyme  in  sending 
to  and  from  Spayne  of  ships,  so  ihal  now  their  is  now  a  greal  masse  of  ail  manner  of 
commoditics  comc  ont  of  Spayne  and  oihei  places,  and  allso  tnany  ships  laden  from 
henee  iiilo  Spayne,  and  iherfor  niuehe  doubted  ilie  treaty  wiii  noi  go  forward. 

{British  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


MMLXXXL 

Le  duc  d'Albe  à  don  G%iérau  d'Espès.  (En  chiffre.) 

(BRI)XEU.ES,  â8  JVIN  1.S70.) 

Il  charge  l'anibassadrur  île  rassurer  la  reine  d'Angleterre  sur  le  soin  quil  a  pris  de  n-unrr 

un  certain  nombre  de  navires. 

Con  uno  de  nicreaderes  y  despues  eon  uno  de  los  que  van  a  rreeonocer  las  merean- 
cias,  escrivi  a  V.  M.,  respondiendo  a  lodas  sus  carias,  y,  por  que  aqnellas  seran  cieria?, 
en  esta  no  refiere  io  (]iie  alli  de/ia,  iniis  de  que  V.  M.  diga  a  la  Magestad  de  la  Reyiia 
que,  haviendo  el  Rrey,  mi  seiior,  aeordado  que  la  Heyna,  nuestra  seîiora,  venga  por 
eslos  Eslados  para  hazer  su  viage  en  aquellos  rreinos,  yo  quede  poniendo  en  ordeii 
algunos  navios  para  su  pasage.  Me  lia  pareeido  nvisarlo  a  Su  Mag"  por  quilarle  qual- 
quier  sospecha  que  desto  podria  lener,  y  que,  lonoscieiulo  el  amory  adicion  grande  que 
Su  Mag"*  le  liene  y  io  que  ha  procurado  conservar  su  herinandad,  me  duele  el  oinia 


672  RELATIONS  POLITIQUES 

que  se  a  menesler  avisarla  desto,  por  donde  vera  si  la  aconsegan  bien  los  que  goviernaii 
sus  negocios  '. 

De  Brusselas,  a  28dejunio  MDLXX. 

(Archives  de  Siinancas,  Eslado,  Leg.  8-22,  fol.  215.) 

MMLXXXII. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'JIbe.  (En  chiffre.) 

(LOKDRES,  3  JUILLET  1570.) 

Agents  envoyés  d'Angleterre  pour  surveiller  les  préparatifs  du  duc  d'Albc.  —  Mauvaises  intentions 
des  Anglais.  —  Propos  tenus  par  Elisabeth  à  l'ambassadeur  français.  —  Affaires  d'Irlande.  — 
Entretien  avec  Roberto  Ridolfi.  —  Bruits  répandus  en  Angleterre.  —  Il  est  entouré  d'espions.  — 
Nouvelles  d'Ecosse.  —  Les  corsaires. 

A  28  dil  passado,  rccibi  la  de  Vuestra  Exeellenza,  de  20  del,  y  contcntamicnto  en 
.sîtber  de  su  salud  y  lan  presia  venida  de  la  Reyna  nuosira  seîiora.  Mas  de  ocho  hombres 
bail  embiado  de  aqui  a  rccouoscer  io  que  en  la  armada  se  baze,  sin  muchos  que  lienen 
que  les  escriveii  lo  que  passava.  Otras  dos  cbarruas  van  y  vienen  de  Olanda  y  de  la 
Eselusa  con  seguridad  desla  Reyna  para  seis  marineros.y  piensan  que  es  la  eosa  muy 
secrela.  En  fin  aqui  estan  con  muy  mal  animo,  y  el  de  los  Franccses  ver,  si  ballarian 
forma,  que  sin  nosotros  pudiessen  conoertar  cl  parlicuiar  de  la  Reyna  d'Escoeia,  y  Cecil 
querria  enganar  a  todos. 

'  Thomas  Geninges  écrivait,  le  27  juin  1570,  à  Lethington  cl  à  lord  Seton  : 

Yt  niay  picasc  Yowcr  Lordshyps.  I  wrote  to  yow  bothe  scveraully  yn  my  laste  letters,  anfl  because 
at  thys  ynstant  I  bave  no  lesuer  to  wryte  severaully,  nor  yt  no  matlcr  of  ymportance  more  then  my 
laste  letters  relayned,  l  pray  Yowcr  Lordhyps  boythe  to  holde  me  excused  for  thys  ynstant  cntyll  my 
iiexteoporlunytc;  and  for  the  occurrance  thys  poste  thcr  arre  no  matters  ynstayntly  of  any  moment. 
Aull  thynges  arre  hcre  yn  quyct,  and  thcy  attende  wylhe  grct  prcparatyon  the  Quenes  arryvall  hère, 
M  ho  ys  loked  for  shorlly,  and  for  ccriayne  she  arryvcd  at  Spycrs  the  viii""  of  thys  monethe.  I  hâve  no 
more  at  thys  tymc,  but  I  hunibely  pray  Yowcr  Lordshyps  lo  scnde  the  owne  of  thés  letters  lo  mylady 
of  Norlhumberland  and  the  other  to  my  dcayrc  frcnde  M'  Ratclyffe,  wythe  the  expedytyon  yow  may, 
namcly  my  Laydcs.  And  ihus,  wyssynge  Yower  Lordshyps  yowcr  owne  barlcs  dcsyer,  I  hunibely  layke 
my  leave. 

From  Bruxells,  thys  xxvii'"  of  june.  [Record  office.  Cal..  n°  1045.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  G7.1 

En  el  parliciilar  de  Sancl-Vitorcs  respondieron  de  la  Corle  ad  Lphesiot,  y  se  hurlaii 
de  la  dclencion  y  miedo  de  Pardo,  y  es  de  ver  con  quanlas  arrogancias  se  traun  sin 
eslar  provcydos  tie  lo  que  es  iiiencsler,  Tengo  por  cierlo  que  es  permission  divina  para 
mayor  cayda  y  castigo  dcsios. 

La  Keyna  dixo  al  Embaxador  de  Francia'que  ténia  tina  carta  del  Emperador  en  que 
le  avisa  del  casamiLiilo  de  lu  Heyna  nucslra  senora  y  que  eslava  aun  con  esperança 
de  vcila  clia  casada  con  el  Arcliiduque  Carlos,  y  que  en  las  bodas  del  Casimiro 
estavan  juntes  Ireze  mill  cavallos,  que  el  procuraria  no  entrassen  en  Francia.  Yo  he 
procurado  sabor  si  es  verdad  lo  desla  carta,  y  no  se  halla  raslro  délia.  Creo  que  la 
Reyna  lo  ba  fingido  por  ponor  este  miedo  a  ios  Franecscs.  Vucsira  Exccllenza  lo 
entcndera  por  olras  vins. 

Aqucl  cavallcro  para  Irlaiida  es  de  nuiclia  imporlancia  y  persona  spgura  :  no  me  lia 
bablado  mas  de  una  vez  por  ser  el  liempo  mas  sospechoso  que  en  Inglaierra  ha  havido. 

Ridolfi  esliivo  comigo  anocbe  a  las  dozc.  Avisome  Icnia  cl  crrdilo  d«l  dincro  de 
Su  Sanlidad  para  sabcr  si  liavia  de  provccr  ay  Ios  tics  mill  escudos.  Yo  le  dixc  que 
Vuesira  Exccllenza  cstava  rcbucllo  en  la  enibarcacion  de  la  Reyna  nuesira  scfiora  y 
que  no  me  avia  rcspondido  a  ello. 

Aqni  no  crcen  lo  de  Granada,  ni  cosa  que  bucna  sca,  porqiie  todo  va  encaniinado 
conlornie  a  su  dessco.  Va  dizcn  que  les  fondamcnlos  del  castillo  de  Anvers  eslan  cria- 
dos  y  (le  uno  que  lian  niutiio  de  la  camara  de  Vuestra  Exccllenza.  Cierto  es  niencster 
bivir  a(|ui  con  giaii  rccaio,  assi  be  ordenado  a  todos  mis  criados  que  no  andcn  por  el 
lugar.  Mi  posada  csia  loda  rodcada  de  espias,  y  aun  me  (juilan  (sia  pori|ue  licne 
mnclias  pucrias.  Nucsiro-Senor  les  de  conoseimiciilo  de  razon ,  que  agora  Icxos  cslan 
dello  y  mal  animo  mucstran. 

Todo  lo  succdido  a  Pardo  escrive  el  a  su  amo  largamcnlc.  Las  relaciones  del  mal  que 
Ingicses  liizieron  en  Escocia  y  lo  que  prclcndian,  cmbio  a  Vuestta  Exccllenza,  y  des- 
pucs  se  podran  poner  en  el  pliogo  que  yra  a  EspaiSa.  Tambien  me  ba  dado  Antonio 
Fogaça,  agcnte  que  quiere  ser  del  Rcy  de  Portugal,  una  instrurcion  de  loque  cl 
sebe  de  |)iralas  y  de  cicrtos  Indios  que  dize  ban  de  passar  por  ay,  (|ue  embio  e 
Vuestra  Exccllenza  con  esta,  jiintamente  con  la  copia  de  una  caria  que  escrivo  a  Occil 
cerca  deslos  piratas. 

Eslnndo  jiara  cerrar  esta,  rceibi  la  de  Vuestra  Excclltiiza,  de  28  dd  |)assado,  y, 
como  el  eomissario  que  trae  la  otra  anterior,  no  es  venido,  no  puedo  mas  dczir  de  que, 
en  recibiendo  aquclla,  se  porna  por  otra  todo  que  Vuestra  Exccllenza  manda.  En  este 
punto  llega  Mos.  de  Uanibullct.  Nuestro-Seîior,  etc. 

De  Londres,  a  5  de  julio  1570. 

(Archives  dt  Simanras,  Estado,  Leg.  8'2'J,  fi»l.  Ii7.) 
Tome  V.  85 


674  RELAT10?JS  POLITIQUES 

MMLXXXIII 

j4ins  des  Pays-fins. 

A^v^;ll^,  ',',  jrii.i.Ki   l.'i7o.) 

Les  Allemands  qui  rclcnaicnt  le  comte  de  Lodron  prisonnier  ont  reçu  leur  solde.  —  Supplice 
des  principaux  mutins  à  Borgerhout. 

The  Duchés  which  were  at  Valeiilia,  are  paid  their  wages  by  the  Duke,  upon  wliich 
tlie  sel  Ladrowen  at  Jibcitie,  who  tlieii  willi  his  lair  and  flatlring  words  gott  the  soul- 
diers  to  corne  hctlier,  showeng  liieni  ihe  Uuks  pardon,  and  were  forccde  at  Borgerhout. 
The  next  day  followeng,  as  lliey  were  in  mustering,  ihey  were  besel  round  aboul  willi 
horsemen  and  fotnien  of  Spaniards,  and  5  leld  peces  planted  in  ihe  grove  hard  by,  if 
ihcy  should  bave  resisted.  So  fouriiiwilii  ihe  Duks  sonne  Don  Frcdrick  and  Ladrowen 
calied  by  naine  ihe  cheyf  rebelis  and  ihosc  lliat  niisused  Ladrowen  to  ye  noniber  of  130, 
ail  which  were  broughl  helher  to  prison,  some  bound  and  some  loose.  This  day,  6  of 
ihem  are  hanged,  and  one  behedded.Tlieir  is  of  ihein  24  condemned,  and  the  rest  shall 
suffer  to-morrow  and  next  day. 

{British  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


MMLXXXIV. 

Avis   des  Pays-Bas. 

(Hambourg,  4  juiLi  ET  1570.! 
Négociations  commerciales. 

We  cannot  lerne  out  matlers  hère,  as  you  semé  to  niak  aocompt  we  niay  ;  tlie  people 
we  hâve  to  dcall  with  ail,  are  not  so  ydle  of  nedy  to  show  us  their  looil  books  or  any 
other  means  to  obtayne  it.  The  Lords  ihemselves,  being  many  of  them  merchants  and 
occupie  into  England,  and  the  most  part  of  ihe  best  and  welthiest  burgers,  whom  the 
Lords  will  not  or  dare  not  offend. 

{British  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AÎNGLETERRE.  675 

MLXXXV. 

Remontrances  de  John  Filz-lFilliam  au  duc  d'Albe. 

(12  JlILLET  1870.) 

Plaintes  contre  (iuérau  d'Espès  qui  oxrilo  les  rebelles.  —  Explications  à  demander  sur  les  trmeincnt) 
maritimes  aux  Pays-Bas.  —  Appui  donne  par  le  duc  d'Albe  aux  rebelles  anglais.  —  On  assure  que 
les  armements,  dont  le  voyage  de  la  jeune  reine  d'Espagne  est  le  prétexte,  sont  dirigés  contre  l'An- 
gleterre. —  Si  le  duc  d'Albe  désire  la  paix,  la  reine  d'Angleterre  est  prêle  &  négocier;  dans  le  cas 
contraire,  clic  saura  maintenir  ses  droits. 

Remonsirance  faite  par  Jehan  Filz-  Williams,  commis  de  La  Majesté  Royatte 
d'Angleterre,  envers  Son  Excellence. 

La  iVIajrsié  «le  la  Uoyne  d'Angletcrie,  ma  mai.sirossc,  psi  bien  mary  d'avoir  nouvelle 
occasion  de  iinpailir  à  Vosire  Exeelleiice  des  clioses  qui  ne  sont  pas  conformes  à 
l'amitié  (|iii  a  esté  oi  dcbvroil  eslre  et  que  Sadicle  Majesté  désire  entre  le  Kny  Calbo- 
licque,  son  bon  frère,  el  Sadicle  Majesté  el  leurs  pays.  >'éai)lmoings,  veu  les  occasions 
qui  se  leprésentcnt  tant  et  si  manifesle.«,  el  <iue  Vosirc  Excellence  est  le  personnaijje  en 
qui  de  tous  autres  ses  conseiliiejs  le  Koy  son  bon  frère  semble  se  fier  le  plus,  estant 
aussi  pour  le  présent  en  lieu  qui  csl  le  plus  voisin  et  proebain  de  Sa  Majesté,  a  voulu 
faire  entendre  à  Vosde  Excellence  aucunes  eboses  en  manière  qui  suyi  : 

Il  a  esté  manifestement  dcclairé  à  Sa  Majesté  par  la  confession  volunlaire  d'aulcnns- 
de  ses  subjucts  que  celiuy  qui  |)résentcment  réside  5  son  royaulmc,  comme  amli.i->.i- 
deur  du  Roy  Calbolicque,  persévéranl  en  sa  maligniié  el  mauvais  vouloir  de  faire  violer 
et  rompre  l'ancbiennc  et  très-nécessaire  atnilyé  entre  son  bon  frère  le  Koy  Calbolic<|ue 
el  Sa  Majesté,  a  depuis  naguaires,  partie  par  aucuns  de  ses  gens  propres,  eonune  d'iing 
sien  cbapellain,  qui  s'en  csl  fuy  des  pays  de  Sa  Majesté,  et  icis  autres,  el  partie  par 
qiielques-iings  des  mauvais  subjects  de  Sa  Majesté,  qui  sonl  jà  prins  el  délenus  pour 
en  respondre,  attenté  des  clioses  de  baulle  irabison  à  l'encontre  de  Sa  Majesté,  tàcbans 
et  direclcment  cercbans  moyens,  en  tant  (piil  leur  a  esté  possible,  tendans  à  démellrc 
la  couronne  de  Sa  Majesté  :  des(|Helles  ses  nialiiieuses  cnlrcprinscs,  Sa  .Majesté  a  preuve 
sullisanic,  et  pour  tant  Sa  Majesté  prie  Vostre  Excellence,  comme  principal  conseillier 
du  Roy  Calbolicque  cl  personnaige  de  grand  boniieur,  vouloir  considérer  que,  com- 
bien que  Sa  Majesté  a  jusques  à  cesle  heure  enduré  el  souiïerl  beaucoup  d'indignités 
dudiei  Ambassadeur  el  eu  boimes  preuves  aussi  que  luy-mcsine  a  esté  le  molif  et 


676  RELATIONS  POLITIQUES 

authcur  principal  que  le  traficquc  a  esté  entremis  et  empesclié,  et  de  In  continuation 
aussi  des  troubles  qui  en  sont  suivys,  Sa  Majesté,  espérant  tousjours  que  le  Roy  Catho- 
licque  eust  voulu  donner  ordre  f)our  sa  révocation  hors  du  pays  de  Sa  Majesté  devant 
ceste  heure,  pour  le  réformer  de  sa  maulvaise  volunté  ou  pour  user  des  bons  offices  qui 
sont  requis  en  ung  Ambassadeur,  néaiilmoins  Sa  Majesté,  le  voyant  non-seullemenl 
continuer,  mais  aussi  accroislre  en  sa  malice  et  rancune  contre  la  couronne  et  royaidme 
de  Sa  Majesté,  et  comme  ung  personne  qui  n'est  pas  capable  des  bons  offices  d'ung 
ambassadeur  entre  princes,  non-seullement  il  preste  faveur  à  eeulx  qui  sont  vrayement 
traîtres,  mais  aussi  les  incite  et  donne  couraige  à  commettre  leur  traison.  Sa  Majesté 
ne  peult  plus  endurer,  sans  pourvcoir  de  moyens  pour  l'cngarder,  que  doresenavani 
soubs  couleur  ou  tiltre  d'ambassadeur,  il  ne  puisse  plus  exercer,  ny  eslendre  sa  malice 
encontre  Sadicie  Majesté.  En  quoy  Sa  Majesic  espère  que  Vostre  Excellence,  voires  bien 

que  Sa  Majesté  ne  se  esgare  point  d'honneur  et  de  sagesse, de  maintenir  ce 

que  Sa  Majesté  aura  fait,  comme  aussi  Sa  Majesté  ne  se  doubte  point  que  son  bon  frère 
le  Roy  Caiholicque  ne  voy  et  pense  autant,  quand  il  aura  esté  adverly  à  la  vérité  ce 
que  Sa  Majesté  aura  fait,  n'eslant  en  autre  sorte  que  Sa  Majesté  niesme  veult  approuver 
en  luy  ou  en  quelque  autre  roy  ou  prince  souverain  que  ce  soit  en  cas  pareil. 

Sa  Majesté  ne  peut  laisser  que  d'advertir  Vostre  Excellence  du  rapport  qui  est  com- 
munément fait  de  la  faveur  que  Vostre  Excellence  monstre  aux  rebelles  qui  sont  contre 
la  couronne  et  royaulme  de  Sa  Majesté,  et  des  appresis  qui  présentement  se  font  par 
mer,  estre  principallemenl  entendus  allencontre  du  royaulme  de  Sa  Majesté,  dont 
Vostre  Excellence  sçait  plus  que  aultre  ce  qui  en  est,  car  autrement  que,  par  rapports 
communs  et  quelques  bonnes  apparences.  Sa  Majesté  n'en  sçait  rien;  car,  si  Sa  Majesté 
entendoit  quelque  chose  de  certain  ou  par  dénonciation  propre  ou  par  quelque  moyen 
directement.  Sa  Majesté  sçait  qu'elle  conviendroit  faire  et  n'y  vouldroit  procéder  en 
la  manière  que  Sa  Majesté  fait. 

Sa  Majesté,  estant  premièrement  avertie  par  beaucop  des  moyens  que  plusieurs  de 
ses  subjects,  contre  tout  dcbvoir  de  nature,  s'estants  fuys  par  la  voye  d'Escosse  et  d'au- 
tres endroicts  aux  Pays-Bas,  après  avoir  commis  chose  de  haulte  trahison  en  aïant  porté 
les  armes  en  plaine  eampaigne  contre  Sadicte  Majesté,  sont  par  Vostre  Excellence  main- 
tenus et  encouragés  à  persévérer  en  leurs  méchantes  et  perverses  iraïsons,  et  que  ieeulx 
et  d'autres  aussi  qui  ont  eu  pardon  et  grâce  de  Sa  Majesté  jà  dix  ans  passés,  font  offres 
à  Vostre  Excellence  d'infinies  inventions  pour  offencer  Sa  Majesté  et  son  royaulme,  leur 
pays  naturel,  par  beaucop  de  méchancetés  et  malheureux  moyens,  comme  ils  préten- 
dent :  de  touttes  lesquelles  offres  et  inventions,  Vostre  Excellence  sçait  mieulx  qu'aullre 
ce  qui  est  à  juger  quant  à  la  vérité  et  quelle  probabilité  il  trouve  en  tels  personnaiges; 
et  Sa  Majesté  dict  que  Vostre  Excellence  considère  la  sorte  et  qualité  dung  de  ces 
gens-là  qui  se  fait  appcller  Cooke,  là  où  à  la  vérité  son  vray  nom  est  Prestal. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE  677 

Davaniage,  Sa  Majesté  entend  aussi  que  les  grands  préparatifs  qui  se  font  appiTleineni 
de  navieres  de  guerre  en  plusieurs  endroits  des  Pays-Bas,  et  de  grand  nombre  de  gens 
de  pied  et  de  clicval  avccq  provision  irès-grond  d'armes  et  munition,  siml  par  ung 
bruict  conimui)  prétendus  cstre  pour  le  passaige  par  mer  en  Kspaigne  de  la  (ille  de  la 
Majesté  de  l'Empereur,  nouvellement  cspousce  à  son  bon  frère  le  Roy  Catliolicque 
(de  laquelle  Sa  Majesté  en  soubliaile  tout  bien  et  eonlentement  et  sera  bien  aysc  luy 
en  morislrer  sa  congratulation  par  effcci  apparent,  si  l'oceasion  se  offre),  mais  que  la 
vérité  et  riiilciition  de  Voslre  Excellence  est  dict  estre,  avecq  vostres  forces,  de  faire 
quelque  enlreprinse  en  passant  pour  envahir  ou  endommager  le  royaulmc  de  Sa  Majesté 
ou  quelque  endroit  d'ieelluy  :  de  quoy  aussi  Vostre  Excellence  sçait  miculx  qu'aultre  ce 
qui  en  est*. 

Et,  au  cas  qu'il  n'y  ait  telle  intention  en  Voslre  Excellence  que  les  rapports  font 
mention  et  que  Vostre  Excellence  trouve  bon  pour  le  Uoy  Galholicque  cl  Sa  Majesté  cl 
pour  leurs  pays  et  subjecis  que  l'on  ecrclie  de  recouvrer  cl  reslablir  l'ancienne  paix  cl 
unité  plustosi  que  d'attenter  le  contraire, Sa  Majesté  pense  alors  convenable  que  Voslre 
Excellence  advisast  de  quelques  moyens  honorables  pour  supprimer  et  abolir  ces  rap- 
ports qui  si  communément  se  font  d'une  intention  d'hostilité  en  Voslre  Excellence.  Et, 
si  ainsi  ne  semble  bon  à  Vostre  Excellence,  mais  que  Sa  Majesté  aura  toiisjours  cause 
d'en  demeurer  en  double,  Sa  Majesté  commctlroit  alors  sa  cause  et  bonne  intention  au 
jugement  de  Souverain  Seigneur,  par  la  bonté  duquel  Sa  Majesté  et  son  royaulme  a 
esié  gardé  de  tous  dangiers,  comme  Sa  Majesté  n'a  occasion  de  doubler,  sçacbant  ses 
intentions  estre  bonnes,  justes  et  honnorahlcs  en  l'endroict  de  tous  ses  amys  el  bons 
voisins,  qu'avec  la  puissance  que  Dieu  a  donnée  à  Sa  Majesté  d'ung  grand  nombre  des 
bons  et  loyaulx  subjecis  et  d'autres  aydes  pour  résister  bonorablcmenl  à  toultcs  enlre- 
prinses  de  quelques  forces  quelles  soyent*. 

Voilà  la  substance  de  ma  charge  de  impartir  à  Voslre  Excellence,  à  laquelle  il  plaira 
donner  responce  prompte  et  résolue,  telle  que  sera  agréable  à  Ibonneur  de  Voslre 
Excellence  el  conforme  au  manière  de  Sa  Majesté  de  procéder  plaine  el  ouverte». 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nèg.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  15!.) 

•  Le  but  principal  de  la  mission  de  Fili-Williams  cUit  de  surveiller  le»  «rmcracnl»  du  duc  d'Albe 
et  les  trames  des  réfugies  anglais  (Lettre  de  la  Mothe,  du  30  juillet  1S70).  Il  transmit  1  Elisabeth  une 
liste  complète  des  réfugies  anglais  {Dorn.  pitp.,  p.  i07). 

•  On  avait  raconté  en  Angleterre  que  le  duc  d'All)c  réunissait  U-ois  mille  chevaux,  de  rinfanterie  et 
des  munitions;  et  Elisabeth,  craignant  que  ces  préparatifs  ne  fussent  dirigés  contre  elle.  ■«» donné 
l'ordre  de  fortifier  les  rivages  cl  d'armer  une  flotte  dans  la  Tamise. 

•  On  voit  par  une  lettre  de  la  Mothe,  du  I  i  juillet  1 570,  que  des  commissairci  choisis  par  les  mar- 
chands des  Pays-Bas  étaient  arrivés  à  Londres  pour  évaluer  les  marchandises  saisict. 


078  .  RELATlOiNS  POLITIQUES 

MMLXXXVI. 

Réponse  du  duc  d'Alhe  à  John  Filz-fVUUam. 

(Vehs  i,e  25  JBii.i.K.T  4o"0.) 

Justification  de  don  Guérau    d'Espcs.  —  I.e  duc  d'Albe  n'agit  qu'en  toute  loyauté  et  est  prêt 
à  négocier.  —  C'est  la  reine  d'Angleterre  qui  vient  en  aide  aux  rebelles  des  Pays-Bas. 

Responce  faite  à  Jehan  Filz-]yitliams,  commis  de  la  lioyne  d'Angleterre,  sur  ce  qite  de 
par  y  celle  il  avait  remonslré  et  donné  par  escript  à  Monseigneur  le  duc  d'A  lie,  gou- 
verneur des  pays  depardeçà,  en  vertu  d'une  lettre  de  crédence  de  Sa  Majesté  Réginallc, 
du  Tij"  de  juillet  1670. 

PrcmicrenienI,  quoril  à  la  plainic  qu'clk'  (ail  de  l'ambassadeur  du  Roy,  Don  Guérau, 
Son  Excellence  a  dit  que,  avanl  que  le  Hoy  l'y  cnvoiasi,  Sa  Majesté  et  les  principaulx 
de  son  Conseil  l'avionl  oogneu  et  estime  personnage  digne  de  (elle  charge  et  qui  s'y 
sauroil  hien  gouverner  comme  il  conviendroil,  et  que  partant  Son  Excellence  ne  peull 
sinon  penser  que  il  saura  bien  l'onncr  raison  de  ses  actions,  ou  que  quelques  gens  amis 
de  veoir  les  princes  en  discorde  pour  leur  pariiculier  ou  les  prisonniers  pour  se  laver 
sur  autruy,  auront  voulu  rejeiler  les  choses  mal  faites  sur  Icdici  Ambassadeur.  Et  toutes- 
Cois,  puisque  la  Roync  sVn  inonslrc  si  peu  satisfaicle.  Son  Excellence  en  advertira 
Sa  Majesté,  laquelle,  elle  ne  double,  luy  en  donnera  satisfaction,  et,  comme  elle  dési- 
reroil  éviter  toultes  ocasions  d'aigreur  entre  Fleurs  Majestés,  qu'elle  scroit  desplai- 
sante que  cependant  l'on  usast  devers  ledicl  Ambassadeur  de  quelques  termes  extraor- 
dinaires, dont  Sa  Majesté  Calliolicque  pourroit  prendre  matière  de  sentiment. 

A  la  soubçon  que  l'on  a  eu  des  apprcsles  de  pardeçà  pour  le  passaige  de  la  Royne 
espouze  du  Roy,  lesquelles  aucuns  interprétiont  debvoir  servir  à  aultre  effeci,  ne  chiet 
que  respondre  (puisque  par  le  second  escript  ladicle  dame  Royne  d'Angleterre  s'en 
démonslre  désabusée  et  satisfaicle)  sinon  qu'elle  se  peull  asseurer  que  tant  plus  qu'elle 
enfoncera  les  actions  et  fins  de  Sa  Majesté  Calholicque,  tant  pins  les  trouvera-elle  tous- 
jours  justes,  vertueuses  et  louables,  et  le  tort  que  l'on  fait  non-seulement  à  Sa  Majesté 
Catholique,  mais  aussi  à  Sa  Majesté  Réginallc,  de  les  luy  vouloir  desguiser  et  interpréter 
aullremenl. 

Que  Son  Excellence  n'ait  fait  déchasscr  les  subjcels  de  la  Roync  réfugiés  pardeçà,  que 
ne  luy  font  nul  tort  et  déservice,  ieellc  ne  pense  par  là  avoir  donné  matière  de  le 
trouver  mauvais;  mais  que  au  contraire  Sa  Majesté  Catholicque  a  plus  de  cause  de  se 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AINiiLETElUU-.  O?}! 

doiiioir  i!cco  qiio  une  infinité  de  ses  suhgecls  rebelle.*,  non-seulement  sonl  esié  recciis 
et  recœiiiliés  en  Anglelene,  ninis  fiirnis  de  bastenulx,  artillcrye  et  munitions  de  guerre, 
lesquels,  après  avo'r  pille  et  rolié  par  nier  el  par  Icnc  les  aulres  lions  sul)geels  de  par- 
deçà,  s'en  reldUMienl  seurement  par  delà  pour  vendre  leur  bulliii  '.  Kt  quand  paravan- 
lure  qucKî'ung  s'adresseroil  vers  Son  Kxeelienee  |)otir  choses  concernant  le  rojauluK 
d'Escosse,  Son  Excellence  ne  peull  croire  (\iu\  la  Hoync  s'en  peult  tenir  pour  offensée, 
puisqu'elle  luy  pcnlt  asseurer  que  personne  n'a  jamais  esté  si  advantaifîcnix  que  il'y 
enlremesler  chose  concernanl  ladille  darne  Royne  d'Anglelcrre,  ni  ses  pays.  En  quoy 
aussy  ils  pcrdrionl  leur  peyne,  comme  n'aiant  Son  Excellence  riens  pins  pour  reeon- 
mandfilion  que  de  n'admetire  chose  que  jieult  causer  en  façon  quelconque  aucune 
altération  en  l'amitié  qui  si  longuement  a  duré  entre  Leius  Majestés  el  Ictus  prédéces- 
seurs et  pays,  et  souliaide  Son  Excellence  que  les  conseillicrs  qui  (iennont  j'anlire 
chemin,  le  lissent  aussy. 

Et  pour  ce  que  Sa  Majesté  Réginalle  luy  a  fait  tenir  propos  que,  si  telle  est  rintentimi 
de  Son  Excellence  et  qu'elle  juge  convenahli'  h  Leius  Majestés  que  l'anehienne  paix  et 
union  se  restablisse,  l'on  deust  adviser  (pielc|iies  moyens  favorables.  Son  Excellence  luy 
ha  bien  voulu  déclairer  que,  considérant  que  ny  les  oflices  que  sont  esté  faits  par  lediet 
S"^  Don  Guérau,  ny  l'envoy  du  conseillier  d'Assoideville  de  la  part  de  Son  Excellence, 
ny  du  .Marquis  Cliapin  Vitclli  de  par  Sa  Majesté  (latholicque  propre,  n'ont  peu  mou- 
voir la  Koyne  à  nionstrcr  par  effect  rinclinalion  réciprocque  à  s'accommoder  à  choses 
que  de  ce  coslel  l'on  jugeoit  tant  justes  et  raisonnables,  Sadilte  Excellence  n'a  peu  juger 
quel  office  ou  debvoir  l'on  eust  peu  désirer  davantage  de  son  costcl,  ny  quelles  aullres 
monstres  de  ses  bonnes  intentions  il  eust  sceu  donner,  ny  par  quelle  voyc  il  l'eust  pvu 
mettre  en  train,  tant  que,  se  voyant  en  ces  doubtes  cl  ne  veullant  loulesfois  riens 
ohmetire  poiu-  diriger  les  choses  à  la  bonne  lin  que  Sa  Majesté  Catholicqiie  désire  el 
celle  que  la  Royne  fait  profession  de  désirer  aussi,  Sadilte  Excellence  a  prins  pour 
expédient  de  faire  entendre  à  Sa  Majesté  Catholicque  par  l'Ambassadeur  de  ladiite 
dame  en  France,  à  laquelle  Son  Excellence  veuli  bien  faire  savoir,  puisqu'elle  fait 
eeste  ouverture,  que  le  Roy  son  maisire,  nonobstant  loulles  choses  passées,  n'est  de 
riens  altéré  de  l'inclination  qu'il  a  lousjours  eu  de  s'accommoder  à  loulles  choses  jusli  s 
el  raisonnables,  servant  à  la  redresse  et  rédintégration  de  la  bonne  voisinance  el  nmiiié 
passée,  à  quoy  Son  Excellence  aydera  tous^jours  très-volunliers  en  ce  qu'elle  pourra, 
et  ha  povoir  exprès  pour  y  entendre,  toutes  les  fois  que  Sa  .Majesté  Réginalle  monslrem 
le  désirer  par  elTecl. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d'Angleterre,  l.  IV,  fol.  «54.) 

'   Le  duc  d'Albc  répondit  que  s'il  y  avait  un  rebelle  en  Flandre,  on  pouvait  en  compter  cinq  ccnU 
en  Angleterre  (Lettre  de  la  Mollie,  du  6  août  1570). 


680  RELATIONS  POLITIQUES 

WMLXXXVH. 

Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  cliiffre). 

(Anvers,  27  juillet  1870.) 

Il  lui  recommande  de  s'abstenir  de  toutes  pratiques.  —  Il  a  reçu  des  lettres  de  créance  en  faveur 
d'un  comuiissaire  d'Elisabeth.  —  lia  fait  publier  l'amnistie  à  Anvers  et  se  prépare  à  se  rendre 
au-devant  de  la  jeune  reine  d'Espagne. 

Todas  las  carlns  que  V.  M.  me  ha  escriplo  liasta  las  uliimas  de  19,  lie  lecivido  y  cou 
ellas  muelia  merced  y  eontcntaiTiienlo,  enlendiciulo  tan  pariicularmcnle  el  eslado  de 
las  cosas  del  reyno,  aiinqtic  me  duele  en  el  aima  que  vayan  por  tan  ruines  termines, 
como  en  estas  carias  me  diee.  Pero,  Sefior,  V.  M.  procuro,  eomo  muclias  vezes  le  lengo 
escriplo,  dcsviarse  de  platicas  o  inteligencias,  que  podrian  liazer  miiclio  dano  a  los  négo- 
cies de  Su  Mag^  y  a  su  persona  parlicularmente. 

Don  Brancas  liizo  en  Francia  el  ofTicio  confortne  a  lo  que  yo  de  aqui  le  avise,  y 
quisiera  nuiclio  que  V.  M.  Iiiziere  cl  mismo  al  tiempo  que  yo  se  lo  escrive. 

La  Reyna  me  ha  escriplo  en  crecncia  de  uno  de  los  comisarios,  y  en  virlud  del  me 
ha  dicho  algunas  cosas  que,  hasia  tenelle  respondido,  no  se  las  escrivo.  Pero,  bien 
quiero  decir  a  V.M.  que  se  govierne  con  muelia  inodeslia. 

El  gentil  hombre  que  V.  M.  me  dize  quiere  pasar  al  Kmperador  ',  me  avisara  que 
genlc  y  que  cavallos  traera  consigo,  y,  icniendo  aviso,  se  le  embiare  el  pasaporle. 

Yo  vine  a  los  xni  a  esta  villa  a  publicar  el  perdon  gênerai  :  hizose  a  los  xvi  con  gran 
conlenlamienlo  del  pueblo.  Embio  a  V.  M.  copia  dcl  dicho  perdon.  Esloy  de  camino 
para  salir  a  reeivir  la  Reyna,  nuestra  senora,  a  INimcga  :  creo  sera  en  aquella  villa  a 
los  XII  del  que  viene. 

De  Anvers,  a  27  de  jullio  1570. 

(Archives  de  Simanras,  Eslado,  Leg.  822,  fol.  21  G.) 

'  Il  s'agit  ici  de  Henri  Coliham  qui  devait  se  rendre  d'Anvers  à  Spire  avec  une  mission  d'Elisabeth 
vers  l'empereur.  En  ce  moment,  la  reine  d'Angleterre,  pour  maintenir  ses  relations  en  Allemagne, 
avait  paru  disposée  à  traiter  de  nouveau  de  son  mariage  avec  un  archiduc. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  681 

MMLXXXVIIL 

Don  Guérau  d'Espès  à  Cecil. 

(Londres,  27  jcii.lkt  1370.) 
Plainte  contre  deux  corsaires  «Je  la  flotte  des  GucuK. 

Intelicxi  Vanderbeigam  et  Esconvalcni,  insignes  pyratas.illum  Londini,  hune  Doveri, 
rcicnlos  esse.  Ciim  autem  lam  pul)iici  lalrones  sint,  non  est  quod  ampliiis  milii  nune 
agcndiim  censeam  quam  de  iilorum  debilo  supplicio,  rerumqiie  abiatnnini  rpstiiinione, 
et  te  et  totum  lllusirisimuni  Siiprcmum  Consiliiim  intcrpeliare.  Quod  quidcm,  pro 
vesira  œquitale,  exceutioni  mandandum  spero.  De  liiis  autem,  reliquisque  negotiis 
quibus  superioribus  diebus  Dominalioiii  Tune  scripseram,  uberius  le  docebit  Alfonsus 
Vasurtus,  labcllarius,  quoeum,  de  iilorum  voluntate,  niilii  polerunt  lllustrissimœ  Donii- 
nationes  Veslree  (si  illis  piaoueiil)  icspondcic.  Intérim  Dcus  Optimus  Maximus  te  diu 
incolumem  conscrvet. 

Londini,  27  julii  1570.  {necord  office,  Cal.,  n*  H 22.) 


MMLXXXLX. 

Le  duc  de  Châtelleraull  el  autres  seigneurs  d'Ecosse  au  duc  d'Albe. 

(AODT  1370.) 

Injuste  détention  de  Marie  Stuart.  —  Intervention  des  Anglais  en  Ecosse.  —  Lord  Selon  est  chargé 

de  réclamer  le  secours  du  duc  d'Albe. 

Jttcobus  dttx  Castelliheraldi,  Contes  Arraniœ,  dominus  llamilton,  etc.,  Georgius  Bunl- 
leius,  dominus  Gordon  et  Uadinocher,  etc.,  Archibaldus  Cornes  Argadiw,  dominus 
Campbell  et  Lomé,  etc.,  Serenissinia! principis  Mariœ  Di-i gratin  Scotorum  reginw,  etc., 
locum  tenentes,  excelkntissimo  Principi,  Domino  l'eidinandoduci  Albano,  etc.,  apud 
populos  et  provincias  Infcrioris  Germaniœ,  qua'  additionem  Régis  Cathotici  pertinent, 
proregi,  salutem  oc  œternam  felicitatem. 

Excellenlissime  et  clarissimc  princcps.  Quam  injuriose  serenissinia  Scolorum  Regina, 
domina  noslra,  tracictur  et  in  Aiigiia  pcrnicioso  penitus  exemple  jam  fcre  trienniuni 
Tome  V.  86 


682  RKLATIOISS  POLITIQIES 

invita  delinenlnr,  qnanlaqtie  inipudenlia  arrogantes  ac  scelcrali  liominrs  imperium  illi 
abrogare,  et  ad  filiiim  infanlein,  islanmiqiie  rernni  omnium  ignarum,  necdum  qure 
gcraniur  per  aetalem  intelligcntcni,  transferre  conenlur,  qno  libcrius  in  adminislratione 
publica  effrcnala  eorum  se  jaclet  audacia,  eerlo  nobis  persiiasum  est,  cnm  omnibus 
orbis  Icrrartim  rcgibns  ac  principibus  maniCesluiu,  (uin  E\celientiae  Tuœ  nuillis  de 
causis  esse  quam  noiissiniiim.  Nobis  quidem  qui  divinis  prseceplis,  majorumqne  nostro- 
riim  inslilutis,  regum  dignitalem  omni  ope  lueri  ac  majeslalcm  vcncrari  didicimii?, 
nihil  unquam  ealamitosius  aceidit  quam,  cum  maximarum  virlulum  laudibus  ornalis- 
simœ  principis  aspeclu  careamus,  nudire  eliam  eam  regno  paterno,  regiisqnc  insignibu> 
spob'atarn,  aliéna  in  terra,  summo  in  squalore  cl  miseriis  vcrsari.Quod  eo  gravius  mo!e- 
sliusque  fcrendum  vidctur,  quod  qui  lanlum  facinus  conseiveruni,  ut  causa,  sunt  inle- 
riorcs,  ila  nobis  principis  nostrsc  dignilatem  cl  rcipublicœ  iiberlalem  propugnantibiis 
nullo  modo  parcs  esse  posscnt,  nisi  cxicrnis  nilercntur  opibus  et  anglicis  anxiliis  jam 
penc  fiacti  ac  debililali  sublevarentur.  Sed  ea  est  illius  Ileginœ  pcssimis  abductne  con- 
siliis  in  ca  parte  fovenda,  susteniandaquc  propensa  voluntas  ac  studium,  ut  non  modo 
Reginam  noslram,  prœter  liumanilatim.regiœque  clementise  dccus,  captivae  loco  liabeal, 
et  in  eorum  graliam  dura  ac  diligenti  cusiodia  asservandam  euret,  sed  etiam  pecimia, 
miiilibus,  omnibusque  beliicis"  inslrumentis,  mililarique  apparatn  effusc  ad  nos,  fidèles 
principis  nostrœ  clientes  beilo  persequendos,  et  patriam  nn'scrabiicm  in  modum  diri- 
piendam  ac  inflammandam  insiruere  nihil  verealur  :  stiperioribus  liisce  mensibus,  Angli 
(quod  Exccllcnliam  Tuam  antc  bac  audisse  arbitramur)  permullas  in  Scoliam  impres- 
siones  fecerunt;  neque  solum  variis  excursionibus  equilatus,  loca  nosirœ  ditionis  sibi 
finitima  infesta  reddidorunt  maximis  inde  pracdis  abaciis;  sed,  quod  mullo  est  inlol- 
lerabilius,  ter  cum  justo  exereilu  terram  nostram  ingrcsso,  duce  et  comilanlc  Scotoruni 
manu,  qui  ab  imperio  Reginan  legilimo  defeceruni,  nullo  prius  bclio  indicto,  fcrtilissi- 
mas  atque  opulentisimas  hujus  regni  provincias  direpiionibus  ac  incendiis  devastave- 
runt,  nullamque,  dum  noslros  ferro  ac  flamma  prosequunlur,  crudeliiatis  partem,  nulluni 
hostilis  odii  judiciimi  aut  alrocitatis  exemplum  prœtermiserunt.  Pkires  privalorum  pos- 
sessiones  vastaiœ,  plura  oppida  incensa,  quam  diuturnis  antea  bellis  vastari  incendivc; 
consueveiunt,  pleraque  eliam  nobiliorum  eastella  partim  concremaia  atque  excisa  suni, 
partira  obsidione  capta,  eorum  etiam  cum  munitionibus  ac  praesidiis  contra  fœJcris  rel- 
ligionem  continentur.  Neque  tamen  iiis  tôt  funcslis  excmplis,  nos  (quod  divinœ  beni- 
gnilati  ascribendum  judicamus)  de  senlencia  dimovere  aut  animi  magniludinem  retun- 
dere  aut  inflecterc  conslantiam  poluerunt,  sed  debilam  erga  Reginam  observantiani 
constaniem  tuemur,  in  eaque,  contcmpto  omni  peiiculorum  metu,  quamdiu  vila  mane- 
bit,  perseverabimus,  dabimusqne,  quantum  quidem  in  nobis  est,  diligenter  opcram  ut 
pulchcrrimum  principis  ac  reipublicae  defendendae  exemplum  liberis  nosiris  ac  posteri- 
tali  prodalur.  Exponendum  aulem  nobis  jampridem  Regina  curavit  poientissimum  ae 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  LANGLETEKIŒ.  085 

scrcnissimiim  Uispanianim,  elc,  Rcgcni  Calliolicum  ad  cjus  fortiinam  sui»  opibus  sublc- 
vandam  vchemcnlcr  anirno  propcndcre,  Ttiamquc  Exccllentiam  in  camdcm  causant 
siinima  cuin  alacritatc  iiicumberc  ac  licroice  illi  ac  plane  divinœ  benignissimi  Régi* 
voliinlali  paratissinio  animo  et  libcrnliier  obsecuiidaturtim,  si  ejus  auxilium  iniplorare 
vellcmus.  Qua  re  pernioti,  ex  consiiio  cèlera)  nobilitatis,  iiluslrem  bunc  et  spectatum  et 
prima  nobiiitale  virum,  Gcoigiiim  Baroiieiu  de  Sctoun,  coiisiliarium  re;:ium,  ad  ExetU 
leiitiam  Tuani,  ipsa  nominanle  Uc^iiia,  legaviiiius,  (|iii  cain  nostro  noniine  nbtcstetur  ut 
in  liac  eommuni  omnium  reguni  cl  principum  causa,  ad  amieissimam  principcm  ini- 
quissima  conflieialam  fortunn  in  regnum  resiituendam  crigens  sese  et  excilans,  nos- 
Irasque  vires  suis  auxiliis  augcreel  corroborare  velil,  et  ci  in  omnibus  rebns,  de  quibus 
nosiro  nomine  aclurus  est,  ut  Exccllenlia  Tua  fidem  non  minus  quam  si  de  iisdem  nos- 
melipsi  coram  agcremus,  habere,  noslrisque  postuiatis,  quantum  in  ipsa  est,  favere 
vclil,  eliam  alque  ctiam  rogamus.  Quod  eum  poientissimo  régi,  sibiquc  bonorincum 
crit,  et  ad  omnem  posterilalem  gloriosum,  tum  Sercnissimam  Keginam,  nobiliutem, 
populum  Scolicanum  summo  ac  immnriali  benelicio  obsirinxcrit.  Nos  vcro  graiiani, 
eum  usus,  cumque  vencrit,  lubentissime  atque  uberrime  referemus,  certc  bencGcii 
memoriam  nuiia  unquam  dies  extingucl.  Benc  valeat  Excellentia  Tua.  Dalum  ex 
tedibus  nostris  —  die  monsis  —  1570. 

Excellcnliae  Tuaj  dedilissiml. 

(Record  office,  Cul.  ii*  1227.) 


MMXC. 

^vis  des  Pays-Bas. 


Anvers,  'A  aodt  I5'0J 


Le  duc  d-Albc  se  rend  à  Mii.cgue.  -  Châtiment  dis  Allemands  raulinc».  -  Intrigues  des  ÉcoMÙ 

et  des  Anglais.  —  Nouvelles  de  France. 

Tbc  Duke  of  Alva  doib  départ  lomorrow  from  ibis  lowen  towards  Nemingham, 
witii  ail  bis  stuff  and  irajnc  and  manj  men  of  warras  well  horsmen  as  fooimen.lo  met 
ibe  Emperours  daugliier,  as  tbc  sajeng  is  bere. 

Tbc  Duchés  tbai  war  at  Valentia,  weic  biougbl  lo  Borgenbaut  into  tbc  fcld  thatour 
nalioti  did  use  to  sliovl  in,  and  iberc  tbey  wcre  con.passod  round  about  w.tb  ^paniai^, 


(584  RELATIONS  POLITIQUES 

bolh  footmen  ond  horsmen,  and  ont  of  llic  3  auncienis  of  iliem  donc  Fredrick  Ladroii 
chose  ont  132,  and  imprisoned  (hem  yesicrday  :  24  of  ihcm  were  condemncd  to  be 
hanged  this  morning  hère  by  ihe  niynt. 

Hère  halli  beene  a  Scot  a  solicilingc  al  (he  (Jouri,  I  fear  me  for  no  good  for  England, 
for  that  U.  Slory  was  his  sollieilonr,  and  departed  into  Scotland  ihe  (irst  day  of  this 
monelh  with  ail  spede. 

Our  Englishemen  ihat  be  helher  fled,  do  phiynly  say  wilhin  this  year  they  wilbe  in 
England,  and  within  ihemselves  do  appoynt  what  oflice  every  man  shall  bave. 

Great  lalk  is  hère  of  pece  in  Ffrance,  but  no  certeniy  knowcn  as  yeat. 

(Brit.  Mus.,  Titus,  B.  VI  ) 


MMXCL 
Déclaration  de  Godfried  de  fVinghe. 

(6  AOBT  1870.) 

Ayant  tant  à  Londres  qu'en  Flandre  prêché  sur  l'autorilé  politique,  il  déclare,  pour  éviter  tout  mau- 
vais soupçon,  qu'il  n'a  jamais  contesté  aux  chefs  le  droit  d'ctrc  obéi  et  de  lever  des  subsides. 

{Archives  de  l'éytise  flamande  à  Londres.) 


MMXCIL 

Avis  d'Angleterre. 

(8  AOUT  1870.) 
Projet  des  Anglais  de  surprendre  la  ville  de  Calais. 

Advis  du  viii'jour  d'aousl  4570,  envoyé  au  Roy,  touchant  la  ville  de  Calais. 

Le  septiesme  jour  dudil  mois,  arriva  à  Envers  ung  gentilhomme  anglois  apertcnant 
à  ung  seigneur  du  Conseil  de  la  Royne  Catholique,  qui  est  sorti  d'Engleterre  pour  venir 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'A^GLETERKE.  685 

estiidicr  à  Louviiinc,  lequel  a  cuniplé  pariiculièremciii  h  (jiielques  siens  aniys  :  qu'il  se 
publie  vulgiiireiiiciU  qu'il  se  fiiiclcn  Angleterre  grand  |)ré|taralif  de  navires,  munitions 
et  gens  pour  faii  e  (lueiqiie  hrave  salve  à  la  Royne  d'Kspaignc  dedans  les  eaues  d'An-ilc- 
lerrc,  et  aussi  poureslre  vigillaiilsel  préparés  pour  la  garde  de  la  eosle.  craignant  quel(| m- 
descente  de  l'armée  du  Roy  d'Espaignc  au  royaume  d'Angleterre,  et  qu'aussi  tosi 
qu'ils  auront  congneu  que  la  flolte  sera  passée  le  cap  de  (lornnaille  et  Surlingue,  que 
leur  secretle  intention  et  délibération  du  général  de  ladicte  armée  avec  commission  («.t 
de  visiter  et  donner  sur  Calais  avec  impétuosité  et  fureur  la  plus  grande  qu'il  |>ourra, 
et  avec  cesle  délibération  tenter  leur  fortune,  cl  que  si  elle  vouloil  dire  que  la  prinsseni, 
qu'il  auroit  acquis  grand  lionneur  et  proullict,  et  sinon  qu'ils  auront  patience;  que  I«  ur 
intention  est  de  faire  leur  descente  une  partie  de  leur  gens  en  ung  lieu  apelle  Nyeiand, 
lequel  est  quasi  moictié  chemin  de  Calais  et  Grnvelines,  cl  l'aultre  partie  entre  Calai* 
et  Bouloigne  en  quelque  lieu  propre;  et  que  toutes  les  petites  navires  et  barques  sus- 
dictes  seront  prestes  et  apareillées  pour  fere  voille  et  demeureront  aux  ports  de  Dovres, 
Sanviclie,  Rye  et  aullres  ports  circonvoisins,  toutes  eliargées  d'hommes,  ehevauls  et  tous 
aullres  provisions  et  munitions  de  guerre  :  aussi  qu'il  sera  faiel  des  signaux  de  feu 
t|u'ils  ont  acoustumé  dresser  à  leur  coste  marine,  (tour  fere  tenir  prcst  ung  chascun 
pour  passer  et, de  eeste  façon,  niectre  le  plus  estroit  siège  qu'ils  pourront  cl  adventurer 
et  mectre  au  hazard  trois  ou  quatre  assaillis,  avec  intention  de  bien  tost  la  prendre  ou 
bien  tost  la  laisser  ou  bien  se  retirer  du  mieulx  qu'il  leur  sera  possible,  chascun  en  leur 
pais;  qu'il  y  a  plus  de  sept  mois  que  ladite  Royne  d'Angleterre  et  son  Conseil  sçavenl 
toutes  les  particidarilés  do  ladite  ville  de  Calais,  le  nombre  de  gens,  mimitions,  vie- 
louailles,  et  que  les  conspirateurs  et  espions  de  cesle  entreprinse  sont  de  la  pluspart  de 
la  nation  françoise  el  de  la  féaulté  du  Cardinal  de  Chastillon  et  aultres  Huguenots  de 
cesl  pais  el  secte,  cl  la  pluspart  rémunérés  cl  salariés  des  Angloix;  el  pour  ecsl  cfTcci 
que  ladicle  Royne  a  ordonné  en  tout  son  pais  toutes  les  navires  de  trente  tonncaulx 
au-dessus  soicnl  apareillées  el  armées  au  double  tant  de  munitions  el  gens  que  provi- 
sions, el  que  toutes  aullres  navires  cl  barques  petites  seront  retenues  et  se  tiendront 

prestes  ', 

{Recoid  office,  Cal.,  n*  I2il.) 

'  Nicolas  Bacon  écrivait,  le  13  août  1570,  qu'il  fallait  chercher  le  repos  de  l'Anglctrire  dans  Ir» 
troubles  de  la  France  et  des  Pays-Bas  (Dom.  pap..  Cal.,  p.  388j. 


686  RELATIONS  POLITIQUES 

MMXCIH. 

Don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil. 

(Londres,  12  AotT  1S70.) 

Il  refuse  de  se  rendre  à  Sint-Albaiis,  n'ayant  point  reçu  d'Instructions  à  ce  sujet  ni  du  roi, 

ni  du  duc  d'Albc. 

Accepi  Dominalioniim  Vesirarum  literas,  qiiibus  de  voluntate  Sercnissimae  Keginse 

fore  asseritis  uti,  die  lima;  proximo,  ad  oppidum  Divi  Albani  accedam,  ubi  aliqui  ade- 

runl  ab  ejiis  Majestale  missi,  qui  de  omnibus  rcbiis  traclare  crunt  parati.  Res  tanli 

niomcnli,  in  co  slatu  quo  iiuiic  rcperiunlur,  non  ilio  ordine,  ni  mibi  viiletiir,  snnt  inci- 

piendœ,  neque  aliqnos  députâtes  fas  est  miiii  auscullare,   non    piœcedentibus  aliis 

rcbus,dequibus  spéciale  mandatum  a  Majestale  Calbolici  Régis  domini  mei  habco.  l>ote- 

rnnt  aulem  Dominationes  Veslrœ.si  placueiil,  designare  nomina  et  |)0leslalem  depiita- 

torumaut  mittendorum.dareque  alieui  ex  meis  domeslicis  commealum  seu  passaportum 

transfretandi  ad  Illustrissimum  Albae  Ducein,  ad  quem  plenissime  etiam  de  biis  prœ- 

fala  Calholica  Majeslas  seripsit,  ex  cujns  assensu  commodius  ad  proponenda  responde- 

bilur  :  voluntalem  meam  suo  loco  et  tcmpore  promplam  offerens  ad  pacilicationem 

controversiarum  ac  prislinse  aniicitiae  restauralionem,  Bene  vaiete. 

Londini,  xii  augusli  1570. 

{Record  office,  Cal.,  n*  1172.) 


MMXCIV. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  tii  août  1370.) 

Il  explique  son  refus  de  se  rendre  à  Sint-Albans.  —  Fitz- William  sera  chargé  de  porter  au  duc  d'Albc 
les  plaintes  d'Elisabeth  :  on  pourrait  le  faire  arrêter.  —  Tout  est  à  craindre  de  Cccil  qui  naguère 
a  voulu  empoisonner  révcquc  d'Aquila.  —  Il  eût  clé  interroge  à  Sint-AIbsns  par  le  Chancelier,  et 
on  espérait  bien  tirer  parti  de  ses  réponses.  —  Affaires  d'Ecosse.  —  Plaintes  des  marins.  —  Elisa- 
beth ne  pourrait  armer  qu'un  petit  nombre  de  navires.  —  Hawkins  a  été  appelé  à  la  Cour. 

Con  el  ordinario  escrivi  a  Vuestra  Excellenza  todo  lo  que  con  los  del  Consejo  desta 
Reyna  havia  passado,  embiandole  copia  de  la  caria  dellos,  y  mi  rcspnesia;  y  lo  que  iras 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AN(iLETEHKE  697 

t'Ila  (lixo  Si(:<l  a  Ciprcs,  mi  sccrclario,  prcsoitlc  oiro  criailo  niio,  est  qur  de  mi  ctrtn  *e 
coligin  que  yo  qiicria  consullar  con  Vuesirn  Kxccllcnza  y  que,  purs  ello  en  assi,  la  Rivna 
no  me  lernia  |)or  Kmliaxador,  y  no  qtieriendo  lomar  ilieho  mi  serreiario  lal  rc'iiiipsta,  ilixo 
bieel  cou  jçraii  anogancia  que  cl  me  la  eml)iaria,  arilcs  que  cl  lligasse  a  mi  o  )ie<pui's, 
y  nssi  he  aguardado  iilgiina  desverguen(;a  suya,  y  liasla  agora  no  ha  vcnidn  nigiirin; 
pero  lie  sido  informado  (|ue  se  despaeha  para  Vucsira  Kxccllenza  Piz-Viliams,  que  piMjra 
scr  de  razoïi  a  Vuesira  Excellenza  dcsio;  y  assi  pues  no  lian  qnerido  concéder  pa>-sn- 
porle  para  criado  mio,  para  que  informasse  à  Vucstra  Kxccllenza  mas  largamentc,  dov 
este  aviso  de  la  mancra  que  puedo,  y,  si  Vuestra  Excellenza  fuere  scrvido,  scie  pneric 
dar  una  mono  al  dicho  Fiz-Vilianis,  quexandosc  de  las  malas  maneras  que  licne  con  un 
Embaxador  de  un  (ai  principe  |)or  sola  instigacion  de  Sied,  que  lia  lanto  comclido  en 
(lesservicio  dcl  Rey,  niieslro  senor,  y  procurado  rompimienlo  de  la  amisiad  lan  anligua; 
y  se  terne  que,  enicndicndolo  la  Reyna  por  mi  boca  que  le  podre  referir,  pues  loseno 
cause  perder  su  grado,  y  assi  insiste  con  liempo  para  estorvarlo,  y  finge  lo  que  le 
parcsce,  como  lo  hazia  contra  cl  Obispo  dcl  Aquila,  al  <|ual  es  publica  lama  que  liizo 
dar  lossigo. 

Y"o  lie  sido  avisado  que  su  cunado  cl  Cancillcr  me  liavia  de  inierrogar  en  Sanct-Abans, 
pnrque  esta  cabe  la  villa  su  casa,  el  (|ual,  p(ir  la  gola  y  tenior  de  la  peste,  no  osa 
llegarse  a  Londres,  y  que  dicha  intcrrogacion  liavia  de  scr  como  en  una  enquesla  gêne- 
rai, creyendo  que  fuesse  impossible,  no  estando  yo  prevenido,  no  caer  en  algun  diclio 
de  que  pudiesen  asir  para  detenerme  olli.  La  memoria  para  ello  liizo  Siccl  de  su  mono, 
no  aprovandola  muclio. 

La  Reyna,  porque  anda  agora  con  arlos  rccelos  como  en  Eseocia,  el  Duque  de  Caic- 
lerao  ba  juniado  mueba  mas  gente  que  el  Condc  de  Lenos,  y  Ivan  para  topar  con  el, 
y,  si  los  Ingleses  cniran  a  soeorrcrie,  parcsce  que  rompen  la  capitulacion  hccha  con 
Francia,  y  assi  con  esto  quiere  Sicel  que  la  Reyna  embie  dos  de  su  Consejo  a  la  misma 
Reyna  de  Eseocia,  para  provar  de  hazer  alguna  concordia  con  ella,  sin  iniervcncion  de 
Franccses,  ni  nuestra,  porque  prétende  que,  sino  es  con  tilulo  desta  Reyna  y  favor  de  Ins 
volunladcs  que  aqiii  lienc,  no  selcs  puede  liazcr  daBo. 

El  Obispo  de  Ros  procura  de  yr  con  ellos,  si  partan,  y  de  lo  que  negociaren  dare 
aviso  a  Vuestra  Excellenza. 

Ha  venido  un  honibre  que  yo  tcngo  en  Roclieslre,  y  dize  como  las  dolencias  son  laii 
furiosas  entre  los  marineros  que  se  ban  esparcido  por  el  pays,  y  que  no  liay  forma  de 
armar  mas  de  diez  naves,  scis  de  las  quales  eslan  ya  en  las  Dunas,  y  las  quairo  bien 
cerea  délias  :  las  olras  estan  cabe  la  islica  dcl  Tamis,  pero  fallas  de  genic  por  las  dolen- 
cias, y  mal  proveydas  de  loda  cosa.  Dizen  que  con  las  diez  yra  Carlos  Avarl  a  cncontrar 
la  armada  de  la  Reyna,  nuesira  sciiora,  y  saludarla.  Cabe  las  Dunas  eslan  algunas  naves 
de  los  piratas  flamencos;  las  de  los  Franccses  estan  junte  a  la  isla  de  Iluic, 


688  RELATIONS  POLITIQUES 

Aquincs  llcgo  anoche  por  la  posta,  que  passa  a  la  Corte,  y  de  camino  dixo  a  un  criado 
mio  que  yo  era  causa  de  su  ruyna  porque  por  mi  respcclo  le  mandavan  cessar  su  viage. 
De  la  paz  de  Francia  no  se  han  holpdo  aqui  muclio. 

Vuesira  Exeellenza  me  hara  merced  de  mandarmc  avisar  a  quien  se  ha  de  pedir  et 
dincro  de  mi  provision  en  ausencia  de  Hieronimo  de  Curiel. 

Tambien  aviso  a  Vuestra  Exeellenza  que  la  caila  que  esios  quatro  del  Consejo  me 
cserivieron,  no  venia  con  la  dévida  cortesia,  y  yo  no  quise  responderles,  sino  como  es 
la  costumbre,  por  no  darles  occasion  niguna,  y  passar  agora  assi  estemoviento  de  Sicel. 
Nuestro-Senor,  elc.  '. 

De  Londres,  a  16  de  agosto  1570. 

(Archives  de  Simimras,  Estado,  Leg.  822,  fol.  149.) 


MMXCV. 

y/»i«  des  Pays-lias. 

(AKVEK.S,    16  AOIT    1570.) 

Kpidcniie  à  Anvers.  —  Arrcst.ition  d'un  courrier  •nglais. 

Tlic  plague  slill  in  Antwcrp  in  many  places.  Page  the  Englishe  post  arrestcd  at 
Graveling  by  ihe  postmaster  lliore,  and  ail  lus  letlers  Iaken  from  him. 

(Brilish  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 

'  D'après  une  Icltru  du  l'anibassudcur  français  l.a  Mothe,  du  •>  septembre  iS70,  on  n'avait  invité 
don  Ouérau  d'Espès  à  se  rendre  ù  Sainl-Albuns  que  puur  mettre  la  main  sur  lui.  Un  logis  lui  était  déjà 
préparé  comme  prison.  Elisabeth  ne  renonça  à  ces  projets  qu'en  apprenant  la  conclusion  de  la  paix  en 
Trancc.  Dès  le  mois  d'avril  1570,  Englcfîeld  écrivait  à  la  duchesse  de  Feria  qu'Elisabeth  avait  annoncé 
.■•a  ferme  résolution  de  ne  plus  recevoir  don  Gucrau  d'Espès,  qu'elle  considérait  comme  l'auteur  de 
tout  le  mal  qui  clait  advenu  (Dom.  pap.,  Add.,  p.  285). 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  689 

MMXCVL 

Instructions  données  à  Henri  Cobham. 

(Vers  le  47  août  1570.) 

Il  aura  à  s'informer  des  intentions  du  duc  d'Albc.  —  Il  offrira  de  la  part  d'Elisabeth  une  escorte  de 
navires  pour  accompagner  la  jeune  reine  d'Espagne  et  pourra  raéme  exprimer  le  désir  de  re- 
prendre les  négociations.  —  Puis  il  se  rendra  à  Spire  près  de  l'Empereur. 

You  shall  first  make  jour  repayre  with  ail  spede  possible  into  such  part  of  the  Low- 
Counlfces,  wherc  you  shall  undcistand  ihat  ilie  Duke  of  Alva  resideti»  ',and  shall  con- 
sedre  ihat  the  speciall  cause  of  oiir  présent  scndyng  of  you  thytiier  is  to  corne  lo  somc 

*  Lord  Cobliam  rendit  compte  du  voyage  de  son  frère  dans  les  lettres  suivantes  adressées  à  Cccil 
le  14,  le  18  et  le  26  août  : 

I  spakc  with  onc,  synces  my  laste  lettcrs,  that  came  from  Fluessyng  and  had  seane  thcy  scbyppcs 
therc  :  Ihey  nombre  of  thcre  mené  of  warre  are  but  22  and  a  pcnys,  whercof  1 1  lye  at  Raniekyns.S 
at  Flouesyng,  and  they  penys  at  Arraotbe,  and  Mcdciboorowght  9.  Daycllyelhey  droonies be strjkyng 
to  hâve  thcy  niarcners  corne  to  furncshc  tliey  sliyppes,  bot  few  conie  :  thcy  reste  bc  ail  marchayotes 
schyppcs  ladync  for  Spaync  and  Portyngallc.  Thcy  sodcarcs  cam  doonr  alla  fells.  At  tbys  partye  corn- 
myng  awaye,  thcre  was  one  dispatchyd  for  Scholtlayndc  vcry  sccrctlyc. 

Good  M'  Sccrctary,  Aeordyng  to  my  Lordes  of  Hcr  Hightncs  Conccll  laste  lettcrs,  I  hâve  conferrcdc 
with  some  of  thys  shcrrc,  wliocs  opiniooncs,  yn  thycs  causycs  of  whayght,  I  hayde  rather  follow 
thcyn  myn  oown.  I  bave  wrytlyn  to  ray  Loordes  thcy  nomhcr  of  they  placycs  niicte  to  be  considcryd 
and  how  yn  oown  opiniooncs  they  arc  to  bc  forneschyd.  They  fornclure  of  Dover  castell,  as  a  cberfe 
thyng  and  moste  worddyc  of  considération,  (  do  rcfcrrc  yt  to  my  good  Lordes,  Icastc,  yn  askyog  that 
wcre  ncccssaryc,  thcy  chargyes  myght  scanic  to  grcatc,  and,  yn  requyeryng  a  smayle  forneturc,  I 
myght  hcrc  aftcr  be  blaniyd. 

Seyns  ray  laste  lettcrs,  I  bave  barde  nothyng  owt  of  Flayndcrs.  In  my  poore  opiiiioon,  yt  were  good 
to  hâve  soome  smayle  bootte  that  wcr  licencyd  to  carryc  soomc  bearrc  or  some  olhcr  commodytye 
to  goo  to  Flussyng  and  thcre  to  lye  slyll  untyll  ihcr  manner  of  préparation  and  forncture  myght  be 
discried  as  also  what  lyme  they  wyl  be  rcddyc  lo  com  forthc.  Undcr  correction  I  fyndc  thys  errtir 
lattclyc  groonc  :  that  divers  under  thcy  coUor  of  marchayntcs  doc  passe,  who  were  beltcr  to  be  staycd 
theyn  suffcryd  to  passe.  One  other  ynconvcnycns  ys  groonc  that,  scnccs  thcy  laste  mosters  and  strayght 
lokyng,  that  cvcrye  parsonc  sholldc  be  forneschyd  with  armure  and  whcpoon  accordyng  to  hys  trew 
abelletyc.  Dyvcrs  gcntyllmeync  bave  takync  no  smayl  nombre  of  rclayners,  whcrby  they  pryncc 
shalbc  veryc  ycwcll  sarvyd,  bothe  of  parsoncs  unfTealtc  of  hoddyc  and  yn  sobstaynrrs  unabic  ; 
wychc  loo  causycs  yn  my  poore  opinioon  arc  to  be  wcl  conscdcryd. 

Seynces  thcy  wrylyng  of  thys  other  letlcr,  I  bave  spokyn  with  oon  that  was  in  Zcllaynd  wilhyn 

Tome  V.  87 


690  RELATIOIV'S  POLITIQUES 

ecrtenly  of  knollodg  what  tlie  Dukcs  iiilenlion  is  in  his  prcparalion  of  so  great  a  navy, 
wliich,  allhoiigh  hc  liaili  al  soiidry  limes  adverlistd  us  is  to  iransport  liie  Enipcrors 
daiighter  inio  Spaync  bcing  allredy  espoused  as  wicIT  lo  tlic  King  of  Spayne,  ycl 
tlicrin,  as  we  desyn;  lo  be  ollierwisc  willi  more  ceitenly  adverlised,  and  if  hi< 
inlenl  be  so  and  no  oihcr,  (beii  to  kiiow  wlial  lyme  llic  sayd  navy  is  lyke  lo 
Iakc  ibe  scas,  whyllier  llie  sayd  Quciie  be  allredy  corne  inlo  tliosc  Countrees  or  no, 
or  wher  she  will  corne,  for  ilie  bélier  underslandyng  wherof  you  shall  bave  our  lettres 
directed  as  well  lo  tbe  sayd  Qiienc  as  to  tlie  Duke  of  Alva,  and  you  sball  saye  lo 
thc  Duke  thaï,  wliere  of  laie  be  did  gyvc  us  lo  understand,  by  tbe  Ambassador  of  lin- 
Kyng  bis  master  in  France,  of  tbis  préparation  for  tbe  eonducting  of  tbe  sayd  Quenc 
inlo  Spayne,  and  tbat  we  did  ibereiippon  will  one  Jbon  Filz-Williams,  our  servaunl, 
being  one  of  tbe  commissaryes  for  ibc  nicrcbantes,  to  déclare  lo  bym,  amongst 
otber  ibynges,  tbat  we  wcrc  desyrous  to  sbow  any  gratuite  lo  ibe  sayd  Quene,  tbat  we 
eold,  passyng  by  our  sea-costcs,  as  to  conduct  bir  witb  soome  of  our  own  shippes  and 
tu  grant  bir  enircy  inlo  any  of  our  barbours  or  any  port  of  our  countrees  for  bir  ease 

ibycs  few  daycs,  who  telles  me  lliey  nombre  of  Ihey  sliyppcs  arc  eiicreasyd;  for  afore,  they  wcrc 
21  and  a  penys,  nowc  Ihey  arc  28,  paynlyd  rcade,  blake  and  whylte,  besydes  thyes  they  saye  thcrc 
ys  H  for  horsycs. 

They  Qiicne  of  Spaync  wns  oon  soundayc  lastc  at  Collyne,  and  so  yt  ys  tbowght  shc  ys  Ibys  dayc 
or  tomorrow  al  Neniycgaycn,  and  so  slic  coomcs  lo  Borrow. 

They  soilcars  are  nol  goone  donc  as  yet,  nor  ycl  Ihcy  scbyppcs  Ihorowglilly  wytllyd. 

Doclor  Storcy  and  Parker  are  convayed  owt  of  FJaynders  :  for  a  certayne,  yn  my  poore  opinioon, 
noo  common  prisone  ys  featle  for  hym,  for  he  shayll  fynd  lo  nicny  freyndes. 

I  prayc  Ici  Ihys  poore  mayne  be  considcrcd  for  hys  chargycs. 

Good  M'  Sccretaryc,  I  bave  thowgbt  good  lo  adverlyssc  thaï  M'  Fylz-Wyllyamcs  was  landyd  al  Galles 
on  Ibey  23  of  thys  nionetb,  and  my  brolher  Ihey  25  of  ibey  same,  haslyng  hys  jorney  as  he  mayc. 
By  ihey  laslc  passaygc  I  am  cnforniyd  Ihal  Ihcy  Spanychc  Qucne  oon  tusdaye  laste  at  nyghl  was  al 
Borrow,  baslynyd  muche  by  Ihcy  Duke  to  ihcy  sec-cosle,  allcgyng  Ihal  Ihcy  wyntlcr  ys  al  bayndc 
and  smayl  hoppe  of  faire  whclhcr.  She  ys  dcsicrus  lo  sce  Andwcrpe  and  Bruxsclles,  but  ihey  Duke 
pcrswadcs  hcr  from  yt.  She  ys  accompaynyd  wilh  50  enseignes  of  Walloons,  wherof  Ihcre  are  thrc 
coronells,  who  bas  nnder  Ibeyin  10  enseignes  ccbe  oon.  They  are  namyd  Mons'  de  Bewoyes,  Mons' 
de  Herssc,  soonc  and  havre  to  Ihcy  Eric  of  Arenbcrg,  and  Slons''  d'Avcrye. 

At  Ibys  my  fryndcs  commyng  awaye,  be  was  creddablye  enformyd  tbat  they  15  .  . .  saylle  wilh 
2000  besoogncos  wcrc  coom  to  Flushing  owt  of  Spaync,  who  shayll  now  be  plasyd  inlo  Flaynders,  for 
Iboos  Ihal  came  wilh  Ihcy  Duke,  shall  goo  yn  thys  flcaltc,  or  at  llic  leaslo  ihcy  niosle 

The  Graynde-Prior  bas  they  grcatcslc  charge  hcre,  and  Worgcs,  who  govcrnes  ail  witb  they  Duke. 
My  frcynd  docs  assure  me  thaï  Uiere  yn  abowffe  30  mcyne  of  warre  yn  thys  tleatle.  They  28  of  thys 
monelh,  wyl  be  ibc  daye  of  Ihere  cmbarkyng,  if  wynd  and  whclhcr  doo  sarwev,  for  tbat  they  breute  ys 
Ihal  lier  Highlnes  m  .  . .  lo  scynd  to  they  sce.  I  tbowght  yt  good  to  deliver  thys  bcrer  nith  ail  haste. 
1  prayc  sec  hym  payd  for  hys  jornycs.     {Uecord  office,  Dom.  pap.) 


DES  PAYS-IJAS  ET  DE  L'A^GLETEKKE.  691 

and  relève,  as  any  nécessite  sliulil  require,  and,  pcrceaving  by  such  a  wnting  as  the 
sayd  Filz-Willianis  brouglil  us  as  tlie  answcr  of  (lie  sayd  Duke,  ihat  ail  oiher  matlers 
wcr  specially  answercd,  hiil  of  (liai  only  poynt  no  mention  inadc  in  the  sayd  answer,  we 
eonceaved  some  doul  wliytlier  our  servant  liad  forgoiten  tliat  part  or  whal  niight  Le  tlie- 
iher  not  occasion  wliy  the  Duke  did  no  niake  meniion  iherof  in  bis  answer,  and  llierfor 
we  cold  not  bc  wel  salisfyed  wilbout  sendyng  once  ageyne  to  the  sayd  Duke  to  undcrsiand 
bis  answer  therlo  and  wbyibcr  he  halh  imparled  tlic  samc  our  formai  oITers  to  ihe  sayd 
Qucne  or  no;  and  you  sliall  aiso  saye  tbat  you  bave  lettres  from  us  to  the  sayd  Quene 
and  cbardg  to  makc  oITer  unto  bir  of  tbc  lykc  or  any  Ibyng  tbat  may  gratcfy  hir  in  hir 
passadg  into  Spayne,  and,  afler  you  havc  doone  this  mcssadg,  you  shall  aiso,  if  tbc 
Qnenc  bc  corne  into  tliosc  parles,  use  nieanes  to  repayre  lo  bir  and  delyvcr  our  lettres 
wiib  al!  good  wordcs  nicle  lo  expresse  our  barty  good  will  lowardes.  bir,  not  only  as 
from  onc  Qucne  lo  an  otlirr,  but  for  the  grel  aiïeclion  we  ar  many  wayes  bound  lo 
bearc  lo  tb'Emperor  bir  falhcr  and  lo  ail  ibat  bouse,  and  you  sball  aIso  impart  lo  hir 
in  wbat  sort  we  did  lalely  send  lo  ibc  Duke  of  Alva  to  offcr  our  good  will  for  ibe  sayd 
Qucnes  passadg,  of  ibe  wbieb,  baving  bad  no  answer  from  the  Duke,  we  do  now  cft-^ones 
send  you  tbylber  to  bir  for  tbc  same  purposs. 

And,  wbcn  you  sball  bave  donc  tliese  messadges,  our  pleasure  is  thaï,  accordyng  lo 
ibc  importance  of  tbat  wbieb  our  desyre  is  to  undcrsiand  conccrning  tbc  passadg  of 
the  sayd  navy,  as  soone  as  you  can  lern  olherwise  any  ccrtcnly  tlurof,  you  shall  use  ail 
nieanes  possibly  lo  obleyne  the  ccrten  knowledg  of  ihc  savd  navy,  of  the  numbres  of 
ibe  shippcs  of  warr,  wlier  ihoy  now  lye,  wliat  nund)res  of  nien,  wbat  artillcry,  muni- 
lion  and  sucb  like  sball  pass,  wliytticr  llie  Duke  byniselfe  sball  passe goxcrn 

in aileync tberof  you our  seereiary knowledg shall 

iherof  with  ail  spede  advertise  us,  eitber  by  your  several  lettres  or  mcssangcrs  or  by 
bolb. 

And  you  sball  aIso  considre  tbat  one  other  principall  cause  ofour  sendyng  of  yoii  al 
thys  lyme  is  tbat  you  shuld,  as  soone  as  you  can  bave  ende<l  ibis  messadg,  from  thenec 
repayre  to  tlie  Enipcror,  and  tliorfore,  wbcn  you  havedoonc  your  mcssadg  to  the  Duke^ 
you  sball  sayc  liiat  we  bave  iboiigbt  mêle  to  send  you  to  repayre  to  lirEnipcrors  Maj<'sty 
being,  as  we  licre,  al  Spyrcs,  to  visilt  hym  and  ihe  Eniperyec  from  us,  becausewe  know 
not  wbcn  bc  will  relorn  fnrder  back  lowardcs  Austria.  And,  as  you  sball  fyndc  cause, 
\ou  sball  require  of  ibe  Duke  a  salve-conduct  for  }ou  to  pass  tbylber. 

And  so  our  mcaning  is  you  sball  willi  al!  spede,  aficr  ibal  you  bave  sent  us  answer 

(if  tbat  you  sball  undcrsiand  for  tbc  first  matler,  makc  your  re|>orl fii-sl  Icrning, 

if  you  can,  wbere  Roger  Lestraung  is  and  wbat 

{Recoril  office,  Cal ,  W  HiO.l 


692  RELAÏIOINS  POLITIQUES 

MMXCVII. 

La   reine  d'Angleterre  au  duc  d'Alhe. 

(PERLEï,  48  AOUT  1570.) 
Henri  Cobham  est  chargé  d'une  double  mission  vers  la  jeune  reine  d'Espagne  et  le  duc  d'Albe. 

Très-cher  et  très-amc  cousin,  Ayant  esté  adverlye  tant  par  vous  que  d'autre  part 
comme  noslre  très-chère  et  très-amée  bonne  sœur  et  cousine,  la  Royne  d'Espaignc,  se 
doibl  trouver  en  brief  là  au  Pays-Bas  pour  de  là  se  transporter  en  Espaigne,  et  parlant 
ayant  envie  pour  phisieurs  respects  iuy  faire  en  ce  son  passage  toute  la  gratuité  et 
plaisir  que  nous  nous  en  pouvons  adviscr  Iuy  pouvoir  estre  agréable,  il  nous  a  semblé 
bon  d'envoyer  par-delà  nostre  féal  et  bien  aymé  le  S'  de  Cobham,  noslre  premier 
escuyer  trenchant,  présent  porteur,  tant  pour  en  noslre  endroict  la  visiter  que  pour  Iuy 
donner  à  entendre  cesle  nostre  intention.  En  quoy,  comme  ne  voulons  doubler  de  vosire 
bonne  adresse  et  faveur,  ainsi  vous  prions  le  vouloir  croire  et  Iuy  adjouster  ferme  fuy 
en  tout  ce  qu'il  vous  dira  de  nostre  pari.  El  sur  ce  nous  supplions  le  Créateur,  très- 
cher  et  très-amé  cousin,  qu'il  vous  donne  très-bonne  vie  et  longue. 

Escripl  à  Perley,  en  nostre  conté  de  Herlford,  ce  xviij*  jour  d'aoust  1570. 

[Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre.  Suppl.) 


MMXCVIII. 

Dettes  de  la  reine  d'Angleterre. 

(20  AOUT  1570.) 
Les  dettes  de  la  reine  à  Anvers  s'élèvent  à  23,160  livres. 

(Record  office,  Cal.,  n"  1416.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  «93 

MMXCIX. 

Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  (En  chiffre  ) 

(Londres,  21  août  1570.) 

Plaintes  très-vives  de  Hawkins.  —  Walsingham  est  parti  pour  la  France  :  but  de  son  voyage. 

Le  doeleur  Story  a  été  enferme  à  la  Tour.  —  Le  vicomte  de  Rohan  offre  de  secourir  Marie  Sluart. 

Anticr  esciivi  a  Viieslra  Excellcnza  con  Meldior  mi  secrciario,  y  porquc  picnso 
yran  aqucllas  carias  a  buen  recado,  no  embio  co|)ia  délias.  Oy  vino  a  mi  Juan  Aqiiins, 
el  que  arma  para  Indias,  con  olro  cavallcro,  embiados  por  el  Consejo  desia  Rcyna  para 
ofrescer  que  Aquins  dexara  el  viage  de  Indias,  pues  yo  bavia  significado  que  cra  ser- 
vicio  de  la  Mag"*  dcl  Rey,  nucstro  senor,  no  lo  prossiguicsse,  aunque  el  Aquins  muesira 
que  le  desplaze  de  dcxarlo,  y  esta  aun  con  corage  de  la  injuria  que  le  parcce  baver 
recibido.  Yo  le  dixe  lo  que  me  parescio  convenir,  y  hame  rogado  que  yo  ncuerdc  a 
Su  Mag^  los  daflos  que  he  recil)ido,  y  pieiisa  se  le  bavria  de  hazer  alguna  mcrccd  en 
recompensa  dellos  :  bastaria  liberlarlc  sus  bonibrcs.  Su  Mag''  mandara  lo  que  fuerc 
servido  del  mismo.  Se  ha  enlendido  que  los  piratas  ban  tomado  una  navc,  que  vcnia  de 
Espana,  cargada  de  lanas  de  muclio  valor,  y  la  lienen  en  Turbay  y  aqucllos  coniornos,  y 
dessean  rescalarla,  y  cicrtos  mercadercs  dcspacban  a  los  consulcs  d'Espana  a  Drujes 
este  correo  para  saber  su  volunlad.  Vuesira  Excellcnza  podra  mandarin  que  fuerc 
servido. 

El  Valsingan  es  partido  ya  para  Francia,  y  va  con  el  un  cavallcro  ludcsco  que  vino 
en  compafiia  del  Embaxador  dcl  Palatino.  Lieva  orden  de  avisar  al  .•Mmiranle  Cba- 
tillon  no  concliiya  el  iratado  de  la  paz,  y,  qtiando  no  llcgue  a  (iempo,  se  congratulara 
délia  con  los  Rcyes  Cliristianissimos.  Esto  bazeandar  turbado  a  Sicel,  y  creo  yo  que  no 
dexa  de  entender  que  el  Conde  de  Arbi  y  sus  liijos  eslan  ya  de  la  volunlad  de  la 
Reyna  de  Escocia  y  offrescen  levanlar  20,000  bombres,  pero  lienen  falia  de  arcabuzcs 
y  polvora. 

Al  doctor  Eslori  y  olro  han  puesto  oy  en  la  Torre  con  gran  alegria  de  los  bcreges,  y 
cierlo  ha  sido  cosa  de  gran  considcracion  un  tal  alrevimienlo,  y  se  crée  aqui  que  se 
concerto  por  eslos  comissarios,  y  aun  pensavan  coger  al  doclor  Ardinc.  Vuesira  Excel- 
lcnza mandara  avisar  de  lo  que  yo  devo  hazer  sobrello. 

El  Vizconde  de  Roan  cffresce  de  llevar  socorro  a  Escocia  por  congraciarse  con  Io« 
de  Guissa. 

Copia  desIa  mandara  Vuesira  Excellcnza  embiar  a  Su  Mag^. 


694  RELATIONS  POLITIQUES 

Podria  ser  que  Aquiiies  minliesse  en  su  proniessa  o  que  fuesscn  otros  con  sus  iiaves 
o  parle  dcllas  :  el  me  he  eonfessado  que  eran  diez  y  seis  las  que  lenia  en  orden.  Ya  no 
es  justo  créer  a  eslos. 

De  Londres,  a  21  de  agosto  1570. 

{Archives  de  Simancas,  Estudo,  Leg.  822,  fol.  1;)4.) 


MMC. 


Le  comte  de  Huntly  au  duc  d'Alhe. 

'ABF.RDEEN,  i5  AOUT  IS'O.) 

Nouvel  appel  au  secours  du  duc  d'Albe. 

Monseigneur,  J'ay  rcceu  la  lettre  qu'il  a  pieu  à  Vostrc  Excellence  escripre  à  Mes- 
sieurs le  duc  de  Cliàteleraull,  rarchrvcsque  de  Saint-André,  mylord  Maxvell  et  moy, 
piir  lesquelles,  et  le  crédit  commis  à  ces  gentilshommes  porteurs,  Vosire  Excellence 
monstre  assez  vosire  bonne  volonté  envers  la  Roynne  ma  maistresse,  dont  tous  les 
(idcls  subjecls  de  Sa  Majesté  ont  occasion,  non-seulement  de  remercyer  trés-l»umf»ie- 
ment  Vosire  Excellence,  mais  de  monstrer  en  effect  combien  ils  se  sentent  vous  estre 
rcdebvables;  et  de  ma  pari  l'expérience  vous  en  fera  plus  ample  lesmoignagc  de  mon 
alTection,  (|uant  il  plaira  à  Vosire  Excellence  me  faire  l'honneur  de  m'eniployer.  Les 
lioubles  pour  le  présent  dechà,  la  dislance  des  lieux  où  sont  Icsdicis  seigneurs,  loing 
les  ungs  des  auiires,  et  la  nécessité  des  affaires  de  Sa  Majesté  m'ont  esmeu  de  prendre 
la  Iiardiesse  de  faire  ce  présent  despeschc,  sans  communicquer  à  eiilx  aullres  vosire 
lettre,  ausquels  elles  s'adressoicnt  :  m'asseurant  que  Vosire  Excellence  m'excusera, 
ayant  entendu  par  lesdicts  gentilshommes  l'eslat  de  ce  royaulme.  Nous  avons  depuis 
naguaires  envoyé  vers  Vosire  Excellence  Monseigneur  de  Selone,  par  qui  vous  enten- 
dcrcz  l'eslat  des  affaires  de  la  Royne  ma  souveraine  par  dechà,  et,  ceste  despesche 
estant  agréable  aux  aultrcs  seigneurs,  fidels  serviteurs  de  Sa  Majesté,  il  plaira  Vostre 
Excellence  excuser  nostre  hardiesse,  veu  que  le  debvoir  de  bons  et  loyaulx  subjecls 
nous  commande  de  chercher  par  tous  moyens  la  restitution  de  Sa  Majesté,  par  le  des- 
Idiaullé  de  ses  subjecls  dépossédée  de  sa  couronne  el  coniraincte  d'abandonner  son 
royaulme  en  tel  estai  que  par  la  seule  bonté  de  Dieu  et  faveur  de  la  Royne  d'Angle- 
terre, sa  bonne  seur,  la  vye  luy  demoura  :  dont  ses  rebelles,  par  trop  oullrecuidés,  ne 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  tt»5 

«c  coiiieiilans  encoires,  clicrchenl  par  tous  moyens  rnyner  entièrement  son  e«ut  ri 
royaulmc,  contre  l'audace  et  violence  desquels  nous  sommes  cnntraincts  d'employer 
l'aide  el  secours  des  aulires  princes,  ausquels  l'exemple  rend  la  cause  commune,  chcr- 
chans  seulement,  comme  le  debvoir  nous  commande,  la  restitution  de  nosire  souve- 
raine à  son  estai  ei  royaulme,  sans  dislurber  la  paix  commune  de  ceste  isie  el  l'amyiic 
de  deux  Roynes,  d'Angleterre  el  nosiie  maisiresse.  L;i  saison  de  l'année  tirant  sur 
l'yver,  cl  la  nécessité  des  affaires  de  la  Hoyne  ma  maistresse  me  constrnincl  par  trop 
importuner  Voslre  Excellence,  vous  suplianl  irès-liumblement  de  liaster  secours  par 
dechà,  le  plustosl  que  vos  affaires  le  permederoni.  Lesdicts  gentilshommes  vous  déclae- 
feront  ce  que  sera  plus  amplement  de  besoing,  ausquels  nous  remeetons. 

(Archives  du  Royaume  à  Druxelles,  Nég.  d'Angleterre,  t.  IV,  fol.  159  ) 


MMCL 

Réponse  du  duc  d'Albe  à  Henri  Cobham. 

(  28  AOUT  1870.) 
Explications  données  sur  les  divers  points  indiqués  dans  les  instructions  de  Cobbam. 

Sur  ce  que  Henry  Cobban,  ambassadeur  de  la  Royne  d'.\ngleterre,  a  dit  à  Son  Exci-I- 
lence  que  la  Royne  se  doeullc  et  complaincl  de  ce  que  l'ambassadeur  du  Roy,  résident 
en  Angleterre,  estant  appelle  venir  près  de  la  Court  pour  entendre  quelque  chose 
qu'elle  lui  vouloit  faire  entendre  par  ceulx  de  son  Conseil  pour  le  bien  et  service  de 
Leurs  Majestés,  il  n'y  auroit  voulu  venir,  et  mesincs,  sur  ce  que  ceulx  «ludicl  Cons<^'il 
lui  auroient  escript  lettres,  s'esbaln'ssant  de  ce  qu'il  ne  vouloit  venir  à  l'effect  susdict, 
il  auroit  envoyé  son  secrétaire  faire  respondre  qu'il  n'y  povoil  aller  sans  ordonnance 
du  Roy  ou  du  Duc.  Et  ceste  ladicte  Royne,  trouvant  ces  choses  estranges  et  ne  servir 
riens  à  bons  offices  d'amitié,  luy  avoit  enchargé  d'en  parler  audict  seigneur  Duc,  aflin 
d'en  advenir  Sa  Majesté  Royalle,  pour  y  estre  donné  ordre  et  remède  tel  que  pour 
bonne  intelligence  et  mutuelle  amitié  seroit  trouvé  convenir. 

Son  Excellence  a  donné  sur  ce  poinct  pour  responce  audict  Ambassadeur  ijuil  luy 
dcsplaist  entendre  qu'il  y  a  quelque  mauvaise  intelligence  entre  ladicte  dame  Royne, 
les  seigneurs  de  son  Conseil  et  icelluy  Ambassadeur,  et  seroit  marrie  Son  Eirellen«'e 
que  ycelluy  Ambassadeur  euist  faict  chose  qui  fût  désaggréable  à  ladicte  dame  Royne. 


Ç96  UELATIOINS  POLITIQUES 

Bien  poeult  estre  que  ce  refus,  faict  par  ledict  Ambassadeur  de  voulloir  se  trouver  vers 
ledict  Conseil  (comme  dit  ledict  Cobban),  seroil  procédé  à  cause  que  la  Royne  ne  le 
voelt  oyr,  ny  tenir  pour  ambassadeur  et  que,  souvenlesfois  ayant  demandé  audience  à 
Sa  Majesté  Réginalle,  luy  a  esté  déniée,  et  que  partant  par  adventure  ne  voelt  commu- 
niquer avec  ledict  Conseil  qu'il  n'ait  premier  traicté  et  faict  ses  charges  avec  la  Royne, 
puisque  on  ne  le  tient  en  tout  ambassadeur,  il  faict  difliculté  de  négocier  en  aucuns 
affaires  particuliers.  Toulesfois,  comme  il  ne  convient  pour  le  bien  des  affaires  de  Leurs 
Majestés,  subjccts  et  pais,  que  ceste  mauvaise  intelligence  dure  plus  longuement,  pour 
satisfaire  à  ce  que  désire  ladicte  Royne,  Son  Excellence  ne  fauldra  faire  entendre  au 
Roy  ce  que  ladicte  Dame  luy  a  faict  dire  par  ledict  Cobban,  aflîn  que  Sadicte  Majesté 
piiisl  ad  ce  que  dessus  pourveoir,  comme  le  bien  de  la  mutuelle  amitié  et  intelligence, 
aiissy  l'avanchement  des  affaires  samblera  requérir. 

Entrelant,  puysque  ledict  Cobban  déclare  que  c'estoit  chose  que  ladicte  Royne  vou- 
loit  faire  entendre  audict  Ambassadeur  importante  le  service  de  Sadicte  Majesté,  Son 
Excellence  mandera  audict  Ambassadeur  de  oyr  ce  que  on  luy  vouldra  proposer  pour 
après  le  faire  entendre  ou  à  Sa  Majesté  ou  à  Son  Excellence, comme  il  trouvera  mieulx 
à  propos,  affin  de  en  cela,  comme  en  aullres  choses,  tenir  bonne  correspondence  avec 
ladicie  Royne. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Nég.  d'Angleterre,  .Supplément.) 


iMMClI 

Henri  Cobham  à  Cecil. 

(Anvers,  28  aoli  1370  ) 

Réception  solennelle  de  la  jeune  reine  d'Espagne  à  Anvers.  —  Protestations  amicales  de  Vilelli. 

ih-fU?  JO'>{lo  i  B  lurj/  lioi; 
The  Quwn  of  Spailte,  Sir,  arrived  hère  on  satterdaie  last  past  ihe  26,  wher  slic  was 
receved  by  tlie  clergy  vvitli  presession  and  acompaned  otherwise  by  the  Duke  of  Alva 
and  olher  nobiliie  wiih  iher  irayne  to  the  number  of  sixe  liundrcd  horse.  She  goeth 
witliin  this  ii  daies  from  hence  lo  Gauiit.  The  cerlenty  of  any  ihing  I  bave  nol  yet 
undcrstood  :  thcrfor  1  wrighl  noeonamon  opinyons,  nor  lurder  in  any  matler,  untill  I 
am  bctter  et)form£<i^iiii/.    .;;,;.;  yjuoq^'i; 

.•ifi/o/l  omsb  sJoibBl  3iln^  'j'jat>^iUiUn  -niu 

'  Cbristoplic  d'AssonlevllIe  écrivait,  le  26  août,  au  duc  d'Albc  : 

.Monseigneur.  Ce  jour  d'huy  est  venu  vers  nioy  Jetiau  Willcnis,  marchaud  anglois,  député,  qui  est 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'AiNGLETEaME.  «97 

This  morning,  ihc  Marques  Vitclly  corn  (lio  llie  English  House  iinio  me,  of  iiis 
groal  curli  sy  nffcn'ng  me  any  favor  for  Her  Majeslis  sake.  I  iiiidrrsland  hy  liim  lha( 
Ihey  mislikc  mnteli  wiili  llie  peacc  luade  in  Fraiire.  The  Mîiniiies  <li<l  icil  nie  lliat,  if  il 
liad  plcased  lier  Majesiie  lo  liave  answcred  liis  lelter,  wliicli  hediil  wri^lK  froni  Dover, 
ayllier  by  a  Itller  of  licrs  or  hy  thc  meanes  of  any  of  her  eounsellers,  hc  shoold  fiave 

ccllui  qui  vint  dcrnièrcmcnl  vers  Vostre  Excellence  avec  lettres  de  crcdence  de  la  royiic  d'Angleterre, 
lequel  apporte  la  résolution  de  sa  maisiressc  touchant  le  poinct  dont  il  m'avott  parle  l'aullre  fol», 
sçavoir  est  de  la  rcslitulloii  des  bostcaux  et  navires  de  cosic  et  d'aullre,  navire  pour  navire,  cl  pour 
le  surplus  par  caution,  ensaniblc  touchant  les  prisonniers  arrcslés  d'une  part  et  d'aultre.  Je  luy  ar 
demande  s'il  up|)ortoil  ladictc  résolution  conlorme  ad  ce  que  luy  avois  dit,  qui  csloit  que,  puysque  je 
d'une  part  et  d'aullre  csloit  accordé  que  tous  les  personnes,  biens  cl  navires  se  restitueroicnt  entière- 
ment, que  nous  eoninirnçassions  la  rcslitulion  de  ce  où  il  n'y  avolt  difficullé,  qui  csloit  louchant  b 
délivrance  de  toutes  les  personnes  et  navires  qui  estoient  en  cstrc.  Il  m'a  respondu  que,  quant  aux 
pcrsonncsarrestces,  que  la  Roy  ne  ne  rcnlendoilainsy.et,  quant  aux  basicaulx,  que  sa  niaislrrsseaccordoit 
que  fussent  rendus  basleaux  pour  basleaux  cl  navires  i)0ur  navires  ,  et  où  dcmeurcroil  quelque  chose 
d'avantaige,  que  fut  baillée  caution  de  la  value  en  cas  que  l'accord  ne  se  fit  pour  les  biens  et  marchin- 
dises.  Je  dis  que  c'cstoit  une  arrière-lesse  qui  csloit  à  correclion  de  mauvais  gousl,  et  que  ne  sçavois 
si  Vostre  Excellence  y  vouidroil  entendre,  veu  mesme  que  les  prisoniers  anglois  valloient  mieulx  que 
non  eculx  que  lenuient  de  nous.  Il  me  dit  à  cela  qu'il  n'avoit  autre  commandement  de  sa  maistrcste. 
Je  dis  qu'en  advertirois  Vostre  Excellence,  luy  demandant  s'il  avoit  quelque  povuir  par  cscripU  Me 
rcspondit  que  oy,  signé  de  la  royneet  scellé  de  son  seci,  et  qu'il  le  me  monstreroit,  si  j'avois  commande- 
ment de  négocier  avec  luy,  adjousiant  (pie  les  commissaires  des  marchands  de  pardcçà  estoient  cncoire* 
es  ports  d'Angleterre  visilans  les  marchandises  et  qu'ils  les  trouvoienl  (comme  il  enlendoit)  en  usa 
bon  ordre,  néanlmoings  qu'il  n'estoit  raisonnable  que  la  Koync  mit  hors  de  ses  mains  ce  qu'elle  aroil, 
devant  que  fût  délerniiné  de  tout.  Et  sur  ce  que  je  dis  que  les  nosires  auroient  assez  mal  aisémcnl 
moyen  de  donner  ladicle  caution,  respondil  que  on  ne  scroil  si  rigoureux,  ny  en  ladicle  caution,  ny  en 
la  valeur,  mais  que  ce  seroit  pour  forme  cl  contenter  les  marchands  anglois  qui  voioient  que  de  ce  co*lé 
il  n'y  avoit  aucuns  marchands  particuliers  ayans  les  deniers  de  leurs  marchandises  en  main,  qui  don- 
noit  beaucoup  de  travers  et  empeschemcns  à  eestc  négociation.  Sur  ce  l'ay  Icissc  aller  se  reposer 
(comme  il  disoil  estre  lassé  du  chemin)  tant  que  j'aurois  adverly  Vostre  Excellence.  Il  m"a  dit 
d'avantaige  que  Henry  Cobban,  frère  aisné  de  millord  Cobban,  est  en  chemin  envoyé  par  ladicle  Royne 
d'Angleterre  vers  la  Royne  pour  luy  offrir  tonlc  amilic,  courtoisie  et  scrviec,  mcsmcs  l'assearer  de 
ses  ports  et  passaiges,  comme  ledicl  Willems  avoit  derniiTemenl  offert  à  Voslrc  Exccllrncc,  estimant 
qu'il  sera  demain  icy.  Le  même  Cobban  avoit  charge  s'addrcscher  à  Vostre  ExcellcDcc.  J'ay  entendu 
de  quelques  marchands  d'icy,  qui  ont  lettres  de  Londres,  du  19,  que  le  docteur  Slorre  et  le  cberceur 
Peequer,  Anglois,  sonl  transportés  en  Angleterre,  on  ne  dit  comment,  cl  que  les  Anglois  en  font  grande 
fesie  pour  avoir  opinion  qu'ils  faisoient  contre  culx  icy  beaucoup  de  mauvais  olliee.  Il  seroil  bon  de 
sçavoir  comment  eccy  est  advenu,  car  il  est  de  grande  conséquence.  Je  scray  iey.  Monseigneur,  pour 
entendre  ce  que  Voslrc  Excellence  sera  servie  me  commander  ultérieurement. 
D'Anvers,  ce  20  d'aoust  1570. 

{Archives  du  /?oyai/mc,  à  Bruxelles.  —  Corretpondance  de  M'  d'Auomlrvilh.) 

ToMR  V.  88 


698  RELATIONS  POLITIQUES 

wriilen  often  and  hâve  niadc  good  shoe  how  willing  he  is  lo  serve  Her  Ilightnos  in  the 
causes  he  dell  in. 

I  hâve  givcn  to  iindcrsiand  lo  Albernos,  ihc  Dukcs  secrctary,  ihal  I  hâve  lelters  from 
llie  Queens  Majestic,  and  I  am  answcrcd  by  Thomas  Fiaschi  ihal  I  shaii  hâve  answer 
from  the  Duke  afore  dinner.  As  occasion  shail  be,  1  will  advcriis  you.  In  ihe  meane 
tynie  I  recommend  me  mosi  unibly  to  your  good  favor. 

From  Andwarpc,  the  28  august  1570. 

{Record  office,  Cal.,  n'  1209.) 


M.UCIiL 

Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d' Angleterre. 

(Anvers,  31  août  1670.) 
Remèrcîmtnts. 

Madame,  J'ay  par  le  sieur  de  Cobham,  ambassadeur  de  Voslre  Majesté  et  présent 
|torteur,  receu  les  lettres  qu'il  a  pieu  à  icelle  me  faire  escripre  pour  l'adresse  dudici 
Ambassadeur  vers  la  Royne  Catholicque,  ma  maiiresse,  et  aussy  en  sa  crédence  de  ce 
qu'il  est  venu  enchargé  me  dire  de  par  Vostre  Majesté,  laquelle  je  prieray  vouloir 
croyre  que  ladicte  dame  Royne  Caiholicque  a  bien  voluntiers  entendu  el  accepté  de  fort 
bonne  part  et  affection  les  plaisirs,  courtoisies  et  honnestes  offres,  que  Vostre  Majesté 
luy  a  faict  présenter  fiar  sondict  Ambassadeur,  pour  l'accommoder  en  cestuy  son  pas- 
saige  vers  Espaigne,  en  remerehiant  affectueusement  Vostre  Majesté  et  ne  doublant 
que  ces  bons  et  amiables  offices  d'icelle  seront  fort  aggréables  au  Roy,  les  entendant 
comme  Sa  Majesté  Réginale  Catholicque  ne  fauldra  les  luy  signifier,  comme  icelle  a  le 
tout  en  sa  présence  faict  déclairer  audict  Ambassadeur.  El,  quant  à  ce  qu'icelluy  a  de  la 
part  de  Voslre  Majesté  exposé  à  moy,  je  luy  y  ay  respondu  comme,  pour  n'estre  prolix 
en  ceste,  je  l'ay  prié  référer  fidèlement,  comme  je  veulx  espérer  il  fera,  à  Vostre  Majesté, 
à  laquelle  irès-humblement  me  recommande  et  prie  le  Créateur  donner.  Madame,  à 
icelle  très-bonne  et  longue  vie. 

D'Anvers,  le  dernier  jour  d'aoust  1570. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  .Yég.  d'Angleterre.  Suppl.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  «,91» 

MMCIV. 
Henri  Cobhavi  à   la  reine  d'Angleterre. 

(ANTERS,  'M   AOUT  1570.) 

Audience  donnée  par  la  jeune  reine  d'I^spagnc  cl  le  duc  d'Albe.  —  Deux  arctiidues  aceomp«gn«ot 

la  jeune  reine. 

As  l  am  ju8lly  boumi  to  serve  Your  ExcL-lli-nt  Majcstie,  so  am  I  niosl  desyrus  lo  make 
tlie  bcst  shoc  of  niy  dnlifull  mynd  alwayes,  wlicn  as  Your  Majesiie  doolh  commaund; 
but  niy  owne  unsiinicyciisy  is  so  wcll  kiioweii  lo  niysolf  ihat  wiili  fear  I  a\ther  .«peak 
or  wrygiil.  Notwillistandynge  I  hope  fajlhfiilly  Your  Ilighlnes  wyll  accept  that  which 
is  mosl  nnwoorihy  to  coomc  before  yowr  cyes.  So  as  hartnid  with  this  bo|)e  and  inco- 
ragcd  with  ihe  trust  Ynur  Majesiie  hath  commylted  lo  me,  I  wyll  procède  lo  lel  Your 
Iliglincs  undersiand  wliat  I  liave  past  in  Ihe  Queeri  of  Spajnes  Coort.  The  Uuke  of  AWa 
reeeved  your  ietlers  with  greal  révérence  and  proniyselh  lo  performe  as  muich  as 
Your  Majestie  re(|uireth  for  the  Ambassador  of  Spaync. 

I  havo  aiso  gyvcn  Your  Ilighlnes  lellers  inio  ibe  Qucen  of  Spayns  hands  and  declared 
uiilo  lier  ihe  great  ofl'cis  and  the  affection  Your  iMajeslie  doih  beare  lo  ib'Eniperor  and 
lo  ail  the  housc  of  Ausiria,  which  she  accepted  in  great  good  part.  Slie  her  srife  spea- 
kelh  no  langage  perfeclly  but  hyglie  almayn,  but  tinderstandelh  bolli  ilalyan  and 
«panysh.  I  was  answered  in  the  Quceiis  heryng  by  Mons' d'Assonvyll  '. 

'  Le  29  d'aoust  1S70,  en  la  ville  d'Anvers,  environ  les  10  heures  du  matin,  Henry  Cobban.  premier 
escuycr  trencliant  de  la  roync  d'Angleterre,  comme  ambassadeur  d'icelle,  scroit  venu  en  Court  ver» 
la  Royne,  apportant  lettres  de  crcdence  de  sa  maistressc,  en  vertu  desquelles,  après  avoir  prcsriité  les 
recommandations  en  la  manière  accoustumée,  il  auroit  expose  sa  charge  conforme  «usdictM  lettres 
eu  datte  du  18  dudict  mois. 

Ce  faict,  la  Royne,  appelant  le  duc  d'Albe  cl  les  autres  s"  du  conseil,  donna  charge  à  moi  d'As- 
sonleville  de  rcmerchier  la  Roync  de  ses  bons  ofliccs  et  donner  responce  sur  ce,  comme  il  «voit  etté 
advisé,  suyvant  quoy  je  dis  ces  mois  suyvans  : 

Monsieur  l'ambassadeur,  la  Royne  a  oy  fort  voluntier»  ce  que  luy  avei  proposé  de  la  part  de  la 
Roync  Scrcnissirae  d'Angleterre,  vostrc  maistressc,  touchant  sa  bonne  visile  qu'il  luy  •  pleusl  faire 
par  vous,  et  des  courtoisies,  faveurs  et  boncslcs  oITices  qu'elle  luy  faict  do  l'accommoder  de  se»  port» 
et  havres  et  toutes  aultres  choses  nécessaires  à  son  voiaigc,  la  remerchiani  de  bien  bonne  volunlé  et 
alfection  pour  ces  bons  odices.  El  combien,  pour  eoramcncher  ja  la  saison  s'advanchcr  forU  et  que  le 
Roy  donne  presse  de  haster  son  voiaige,  elle  es|)crc,  si  Dieu  plaist,  et  que  les  vrns  et  temps  soient  k 
propos,  parfaire  lo  voiaige  sans  prendre  terre,  néanlmoins,  si  lanlesloit  qu'il  adrlnl  aultrcroenl,  i 


700  HELATIOINS  POLITIQUES 

Tlijs  Qucon  lialli  liere  in  Iicrcoiiiparij  too  ofhcr  yowiijior  broiliers,  iiamcd  Alberlus 
and  Wenssi'Iaus,  wliich  is  faulcn  sickc  of  llic  sniallc  pocks.  The  Arcliciluke  Cliaris  is 
al  Vyenna  in  Auslria.  Tho  opinion  is  tlial  llie  limptror  puiposelli  to  slaye  al  Spicrs 
lliys  wynlcr. 

I  besylcli  Y'our  Majcslic  lo  perdon  my  sympic  nianncr  of  scrvys,  wliicli  abovc  ail 
lliyngs  I  di'sycr  niay  bo  acccplabic  lo  Voiir  Iligliinos.  God  st-nde  Your  Mnjcstic  a  longe 
lyfe  wiih  a  piospenis  rcygne. 

From  Andwaip,  ilie  51  of  angusl  1570. 

(Record  office.  Cul.,  n"  12-20  ) 


MMCV. 
Henri  Cohham   à   Cecil. 

(Anvers,  31  aogt  Iô70.) 

Détails  sur  l'audience  que  lui  ont  donnée  la  reine  d'Espagne  et  le  duc  d'Albe.  —  Offres  bienveillantes 
de  Vitelli.  —  Prochain  départ  de  la  reine  d'Espagne;  sa  flotte  et  sa  suite.  —  Nouvelles  d'Espagne. 

Sir,  I  liad  audicns  on  nmndaie  lasl  being  ihe  28  in  llio  aflcrnoonc  of  liic  Duke  o( 
Alva,  and  delivcrrd  liim  llie  Qiiccns  Majeslis  Icllics  and  message  acordinge  to  my 

Sa  Majesté  usera  tant  plus  librement  des  choses  susdictcs  soubs  confidence  desdictes  offres  qu'elle  a 
accepté  et  accepte  de  bon  cœur,  comme  elle  fera  aussi  entendre  par  ses  lettres  à  ladictc  dame  Roync, 
et  espère  que  ccste  hoonesteté  et  courtoisie  de  la  Royne  sera  prinse  de  fort  bonne  part  de  la  Majesté 
ilu  Roy  et  pourra  estre  cause  de  plus  grand  establissement  d'amitié  et  bonne  intelligence  entre  Leurs 
Majestés,  à  quoy  Sa  Majesté  Rcginalle  tiendra  tousjours  volontiers  la  main.  Et,  si  en  quelque  chose 
icelle  poelt  gratillicr  &  ladicte  dame  Royne,  elle  le  fera  aussy  de  mesmc  volunté  et  affection. 

Le  30,  je  dis  audict  ambassadeur  de  la  part  du  duc,  touchant  l'ambassadeur  d'Angleterre,  en  confor- 
mité  de  ce  que  s'estoit  noté  par  la  minute  de  l'escript  cy-joinet.  Je  luy  parlis  semblablement  de  l'Au- 
gustin  de  Bruges  et  du  ehastoy  et  rcpréhcntion  que  le  duc  feroit  faire.  Par  ceste  occasion  luy  parlay 
du  transport  de  Storey  et  praticqucs  qu'on  avoil  faict  par  deçii,  et  comme  le  duc  s'en  faisoit  informer 
pour  sçavoir  la  vérité,  que  le  transport  estoit  trouve  estrange  et  contre  toute  raison,  et  qu'il  en  escripvit 
à  la  Royne  ailin  que  on  ne  fit  riens  contre  Icdict  Storey,  ny  l'aullre,  tant  que  le  duc  fût  du  tout  miculx 
informé  et  advcrty,  dont  il  escripverait  a  la  Roync  pour  en  avoir  la  raison  et  justice,  comme  il  convc- 
noit,  pour  ne  souffrir  violer  le  droit  de  Sa  Majesté  et  ne  faire  telle  chose  qui  seroit  de  la  conséquence 
que  chacun  povoit  considérer  ce  qui  en  pourroit  cnsuyvir  et  quelle  injure  ce  seroit  de  leisser  intro- 
duire cecy  principallcment,  veu  qu'ils  estoicnl  en  actuel  office  de  cherceurs  de  marchandises,  comme 
est  loisible  aux  princes  d'employer  quels  il  leur  plaist.  Il  respondit  que  de  tout  advertiroit  la  Royne 
sa  maistrcsse.  {archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Correspondance  de  Clir.  d'Assonleville,  fol.  106.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERKE.  701 

iiisiruclioiis.  The  Dukn  willi  grcal  rcv(  fins  roceved  llu-  Qiieens  leller  and  answcred 
rnj  message  in  tliis  son  :  ihat  lie  acceplcd  i(  for  a  grcat  favor  to  bc  visiled  by  llt-r 
Majcslie;  lie  liad  some  daics  posl  cnfornicd  llic  Qiicen  of  Spainc  ofsutch  curies  oiïeri 
as  were  made  lo  him  from  llie  Quecn  of  Inglarid,  likewisc  (lie  King  shooid  be  enfor- 
mcd  Iherol'.  And,  wlicn  he  liad  his  commission  la  puta  navie  in  order  for  ihe  safe  con- 
(luctiiige  of  llic  Catliolicke  Qiicen  inio  Spaine,  lie  llien  ai  llic  (irst  ihowglii  good  lo  givc 
inlelli;!,cns  of  liis  dooings  ihiriii  iinio  llie  Queen,  doughliiig  some  woold  report  ollier- 
wise  of  Jiii  inlenl.  And  wlial  fnvor  il  miglil  please  lier  Higlitnes  lo  slioe  unio  ilie 
sliipps  of  Ihis  tlie  Kings  navie,  ihe  King  woold  ackiiowlcdgc  il,  whercas  llie  Qucens 
Majesli  liad  lien!  of  llier  dooings  hère  some  senistcr  reportes,  il  greved  liim.  Xolwil- 
slandiiig  he  lindelh  lier  Ilighlnes  gracius  and  curies,  wiierfor  ihcr  had  bcen  borne  wiili 
liieQuten,  wliicli  slioold  not  hâve  becn  suffered  al  an  oiher  princes  liands,  bui  ihe 
King  lialh  thoughl  good  ail  ihinges  shooid  passe  in  ihis  son  for  some  respects.  As 
lowehing  thc  Amhassador  of  Spaine  résident  in  Ingland,  llier  shooid  he  donne  so  muich 
Iherin  as  may  conlenl  ihe  Queen;  hui  of  ihys  iast  powinle  he  woold  confer  wilh  one 
perhaps  wiser  than  liimsilf,  so  il  pleascd  him  lo  saye,  and  (hen  woold  send  me  furdcr 
answcr  '. 

On  inesdayc  ihe  29,  1  was  aeompanied  lo  ihe  Quens  of  Spaynes  prescns,  and  deli- 
vcied  tlie  Quecn's  leilcrs  wilh  niany  good  woordcs  as  F   coold  devise  lo  sel  forlh  ihe 

*  Cobliam  se  plaignit  de  tout  ce  que  les  marchands  anglais  avaient  à  craindre  de  l'Inquisition 
en  Espagne. 

Le  duc  d'AIbc  répondit  : 

Que,  aunquc  lo  contenido  en  el  escripto  del  tribunal  de  la  Inquisicion  de  EspaHa  se  guarda  invio- 
lablemcntc  con  todos  los  estrangcros  que  viencn  a  ella,  todavia,  por  el  parlicular  respeelo  y  anior 
que  Su  Miijestad  Catholica  liene  a  la  dicha  Serenissiina  Reyoa,  se  dize  que  sus  tismIIos  pueden  e«l«r 
asscgurados  de  lo  que  se  sigue  : 

Que  si  huvicren  cxccdido,  antes  de  entrar  en  Espaila,  en  alguna  cosa  que  sea  contraria  a  lo  que  «ta 
apuntado  en  el  dicho  escripto,  no  scran  ni  quiridos,  ni  molcstados  por  los  talcs  escessos  cometidos 
iucra  de  Espaila,  ni  se  les  pedira  cucnta,  ni  razon  alguna  dellus; 

Que,  sino  quisieren  entrar  en  las  ygicsias,  nadie  los  conipclcra  a  elle.  Pero,  se  intraren,  ban  de  bazer 
cl  acalaniicnto  y  revcrencia,  que  se  dcve  al  Sanctissinio  Sacramcnto  de  la  Eucharistia  que  alli  esta, 
conforme  a  lo  que  se  ordcna  en  el  dicbo  scripto,  y,  si  vicrcn  venir  el  Sanctissinio  Sacramcnto  ftvr  una 
calle,  le  ban  de  hazer  la  misma  revcrencia,  bincandose  de  rodillas,  o  yrse  por  otra  câlle  o  mcterte  «n 
alguna  casa; 

Que,  si  alguna  de  las  talcs  personas  fucren  maestrcs  o  conlramaestreso  otros  officiales  de  naves  que 
no  sean  suyas,  y  cxcedicrcn  en  algo  de  lo  contenido  en  el  dicbo  scripto,  procodicndose  contra  ellos 
por  Sancto-Officio,  se  sequcstraran  solamente  los  bicnes  proprios,  dexando  libres  las  dicbas  naves  y 
qualquier  otra  hazienda,  que  pcrlenesciere  a  olras  personas,  y  lo  mismo  se  enticnde  de  los  tratantet 
y  sus  agentes.  (Archivet  de  Simancas,  Eitado,  Ltg.  82i,  fol.  Ii8.) 


702  RELATIONS  POLITIQUES 

Qupens  Majestie  affection  and  zealo  (o  tirEmpcror  and  lowards  ail  liie  lioiise  of  hisiria, 
wilh  sulch  favorable  oiïers  of  curlesy,  as  I  was  insliueleil,  wliicli,  when  slie  liad  siiven 
lui!  heringe  unlo,  siie  canled  llie  Duke  wilh  some  olhers  of  lier  présent  couneellors  : 
after  a  lilell  consultation,  evcry  onc  of  lliem  went  asiile,  saving  IVIons'  d'Assonvill,  whicli 
spake  to  me  llie  Qucens  answer  in  forme  foloing  :  whercas  as  i(  liad  seemed  gond  to  llie 
(^•uecn  of  Ingland  to  send  lier  sulch  princeiy  curtcs  offers  visiling  lier  wilh  leltcrs 
shoing  llierlii  ihe  good  affection  ilie  Queen  bearetli  to  th'Emperor  her  faiher  and  to 
King  Phillip,  she  for  her  part  foiind  her  self  hehoulding  le  the  Queens  Majesii  and 
woold  signifye  îhesc  good  ollises  unto  tlie  Catliolick  Kinge,  hoping  that  tliis  good  begin- 
ning  of  fiendship  shoold  hâve  long  continuance,  for  it  shoold  not  quaile  by  lier  nieanes, 
aiso,  what  favor  wear  shoed  to  any  shippes  of  her  navy  arriving  in  llie  inglish  ports, 
she  woold  bc  thankfull  and  answerit  wilh  ihe  like  curtesy.  When  lie  had  said  this 
to  me,  the  yownge  Qiiecn  axxed  me  in  spanissli  of  lier  Majeslis  liraîili,  and  ihus  licen- 
sed  me. 

In  ihe  after  noone,  Mons"^  d'Assonvill  corne  to  me  froiii  ihe  Duke  and  inquired 
whelher  I  dcsired  any  more  eoiiference  and  wlietlicr  I  had  any  intention  to  deale  in  the 
inattcrs  of  Iraflcke  and  resielulion.  I  rcferred  my  self  to  ihe  Duke  for  the  first;  but,  as 
for  matlers  touchinge  and  belonging  to  ihe  marchants,  I  had  no  commission  to  intcr- 
medlc. 

On  wensdaie  the  21),  de  Assonvill  was  sent  to  me  againe  froni  (lie  Duke,  Ictting  me  to 
undcrstand  that  the  Duke,  ihe  more  he  did  thinke  of  ihe  Qucnes  Majesii»'  gracius  and 
favorable  message,  the  more  he  thowght  hini  selfe  behoulding  to  lier  Highlnes,  and  was 
glad  iherof;  but,  as  for  the  profer  of  the  Queens  sliipps,  he  iriisled  lo  bave  no  cause  to 
iiouble  Her  Majestie  in  that  respect.  Whereas  ihe  Ambassador  of  laie  had  been  required 
10  eonfer  wilh  the  lords  of  ihe  Councell  and  had  hilherto  differred  hiscoming,  was  for 
ihal  ihis  yeare  and  haulfe  past  he  had  been  reslraiiied  froni  the  presens  of  the  Queen, 
liaving  by  sundri  ineans  required  audiens.  iNow  ihe  Ambassador  halh  sent  bis  secrelarj 
helher  lo  Ilis  Exccllensy,  by  whome  llie  Duke  halh  given  order  to  the  Ambassador  how 
to  cary  hiniselfe  to  the  Queen.  And  Ilis  Excellensy  dooth  promise  how  the  Kinge 
shal  be  advertissed  ihai  the  Ambassadors  dcalings  are  not  agréable  lo  the  Queen,  and 
lurdcr  he  will  requier  Ilis  Majeslie  lo  iake  order  llierin  for  the  bélier  maintenance  of  llie 
amiie.  Thus  mutcli  to  answer  the  conférence  I  had  wilh  Ilis  Excellensy.  Fiirder  the 
Duke  had  eonimaunded  him  to  déclare  unto  me  ihree  olher  malUrs  which  be  desireih 
Her  Majestie  might  be  adverlissed  of,  which  niy  dosier  is  il  may  please  you  lo  doo. 

The  first,  whereas  M'  Filz- Williams  had  complained  of  a  fryar  in  Brugys,  which 
shoold  speake  unsemly  woords  of  Her  Majoslye,  ihc  Duke  halh  geven  strail  order  lo  bis 
ehaplcr  Ihal  the  friar  shalbe  rigorusly  punisshed  in  open  place,  which  I  shoold  uuder- 
stand  afoio  my  relorne. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  703 

Secondly,  iliat  thcr  was  two  olFiccrs  of  ihe  Kings,  dooing  ilicr  duiirs,  by  somc  s\e\l 
convaicd  inio  liigland  and  are,  ns  he  undersiandjih,  in  Hcr  Majcsiics  hands.  Il  liaih 
sonied  slniinfre  to  llis  Kxccllensy;  liul,  for  ilial  llie  nianncr  of  ilior  sending  hpri«c  i* 
yii  nol  knowcn,  llier  sludlm  no  fiitdor  snid,  biil  ihc  Duke  re(|iiirclh  lier  Majcsric  lo 
Slave  ail  ihitigs  ufipiigliily,  knowing  ihnt  it  miglil  disconicni  lier  lo  hâve  ihi-  like 
doone  in  lier  cuiiires,  liow  for  ihis  nraye  sircith  il  was  nol  yet  considercd. 

Thiirdly,  llie  Duke  did  wt  II  percevc  ilie  Qneen  meancili  rnyaully  ;ind  frankly  «iih 
ellect  10  liave  reslituiioii  and  ncoid;  but  llis  ExcelKiisy  is  nol  so  wcii  salisfied  wiili  (lu- 
sirait  dealings  of  the  conimissioncrs. 

This  is  as  niuch  as  I  hâve  passed  wilh  llie  Queen  of  Spaine  and  ihe  Duke  of  Alva. 

The  Marques  Vitelli ,  boili  in  cumming  sundri  limes  lo  me,  in  sending  about  m) 
dispaich,  in  lending  me  bis  liorscs,  in  ihis  lie  halh  sboed  niegreal  favoifor  lier  Majes- 
ties  sake.  I  bope  Her  Majestie  will  acknowledg  il. 

Now,  Sir,  ibis  daic  ihe  Seeretai  y  Berty  came  lo  me  wilh  a  leller  from  ihe  Queen  to 
Her  Majeslie  '  and  presenled  me  wilh  a  very  fayer  ciieine  for  lier;  he  likewise  dclivc- 
rcd  me  a  leilcr  from  llie  Duke,  which  I  scnd  hère  inclosed. 

The  Queen  is  gonne  iliis  morning  le  Hergas  iber  lo  altend  ihe  (irsl  good  winde.  Ther 
passelh  inIo  Spaine  from  bence  ibe  GraundPrior,  Francisto  de  (javarie,  one  ihai  is  in 
disgrate  wilh  ibe  Duke,  Don  John  de  Avila,  and  sundry  other  privale  gentlemen.  In 
llie  sliippo,  wbich  llie  Queen  goeib  in,  llier  slial  be  fifte  Spaniards  :  in  ihc  resl  of  ibe 

'  Pour  rcsponce  aux  lettres  de  la  Roynft  d'AngIclerrc,  du  ISd'aoust  1S70,  sera  par  la  Ro^nr 
rcspondu  en  langue  hespaignolle,  comme  sont  cscriptes  les  lettres  de  ladictc  Itnyne  d'Anglelerro, 
comment  Sa  Majesté  Réginalle  a  rcceu  par  Henry  Cohban,  son  ambassadeur,  les  lettres  qu'il  Iny  a 
pleust  cscripvre,  du  18  dudict  mois,  ensamble  entendu  ce  que  ledicl  Cobban  a  dcclairé  de  m  pan. 
siiyvanl  lesdictes  lettres  de  crédencc  sur  luy.  El  pour  responcc,  la  roync  remercie  de  fort  bon  ccrur  et 
alTcction  ladictc  royne  d'Angleterre,  tant  de  la  congratulation  par  cestc  visite  de  son  ambassadeur 
touchant  eestc  alliance,  comme  de  la  bonne  voluntc,  courtoisie  et  offres  honncsies,  qu'il  luy  plaist 
faire,  pour  faire  recevoir  et  accommoder  Sa  Majesté  Réginalle  es  ports  et  barres  de  son  royaolmr. 
ensamble  de  tous  rafrechissemens  et  choses  nécessaires  pour  son  voiaigc  :  ce  que  Sadictc  Majesté 
accepte  de  bon  cœur  pour  en  user,  sy  tant  est  qu'il  vienne  à  propos  d'entrer  en  icculx  ou  aultrcmctil 
se  servir  des  choses  offertes,  ce  qu'elle  fera  tant  plus  confidamnient  sur  restes  bonnes  offres.  El  ne 
double  aussy  que  cestc  dicte  bonne  volunté  et  affection  ne  soit  prinsc  de  bonne  pari,  tant  de  La  Ma 
jcsté  de  l'Empereur,  son  père,  comme  de  Sa  Majesté  Catliolicque,  son  espoux,  espérant  que  cela  Kfvira 
de  confirmation  des  bonnes  amytics  et  bonnes  intelligences  entre  Leursdictcs  Majestés ,  ce  qu'elle  ne 
fauldra  respectivement  leur  faire  entendre,  se  pouvant  asscurer  ladicle  roync  d'Angleterre  que.  ly  Sa 
Majesté  Réginalle  luy  preull  en  aultrcs  choses  gralifficr  et  complaire,  elle  le  fera  de  mesme  bonne 
voluntc  et  affection,  comme  elle  a  faicl  déclairer  plus  amplement  audict  Cobban,  .sur  ce  qu'il  lujr  a 
proposé  de  la  part  d'icelle  Royne,  sa  maistrcssc.  {Archives généraltt  du  Royaume  ù  BruxelUi.  Sfyte*»- 
liont  d'Àngltterrt,  Supplément.) 


704  KELATIOiNS  POLITIQUES 

sliippes  iher  pnsseth  xii°  Wnllons,  wliieh  were  sworne  at  tlic  first  lo  serve  tlie  Duke  by 
land  and  waiilcr,  ihcr  Caplaiii  is  Moundragon,  a  Spaniard  borne  and  maried  in  tlies 
cunlres.  The  Duke  rcmainelh  hère.  The  number  of  shipps  of  waire  is  2G  :  iher  is  laide 
into  them  great  store  of  arlilery  had  from  Brougis,  Ipres  and  olher  towns,  summc  armor, 
no  greal  quantité.  Of  al!  sorts  iber  will  be  a  iiij"  and  lenne  shipps.  Tiiey  make  no 
préparation  lo  offend,  but  railher  provide  to  diffend  them  selves.  Tiier  Admirall  is 
Mons'  de  Boisu,  a  gentleman  of  ihes  countres.  They  like  not  of  the  peace  of  Fraiince. 

The  Kinge  halhe  geven  lifte  thowsand  erowns  a  yere  amongst  the  nobilite  and 
gentlemen  of  thés  counlre,  in  land  and  fee. 

The  shipps  lye  sixe  leajis  from  Bergas  loward  the  seas.  The  eary  no  liorses,  but  cer- 
taine yownge  maers  and  curtalls,  whieh  tlic  Grannd-Prior  hath  bawghl  lo  cary  wilh  hym. 
I  can,  by  no  nieans  I  coold  use,  fînde  thaï  lliey  hâve  any  olher  inicnl  ihen  directiy  to 
passe  into  Spaine.  Notwillistanding,  wilhin  ihes  iij  daies,  I  trust  1  shall  more  particu- 
larly  signifye  every  ihing  unto  yow.  I  shawll  use  whal  diligcnse  I  may  possiblely.  I  ha\e 
aiso  senl  bere  inclosed  the  names  of  those  which  camme  owt  of  Gerniany  wilh  the 
Queen  lo  tins  towne. 

The  Archeduke  Charles  is  al  Vienna,  left  ther  by  ih'  Emperor  in  governmenl.  Gaspar 
Preynte,  which  was  ambassador  in  Ingland,  is  ded.  Th'  Emperor  is  thowgiit  lo  remaine 
this  month  in  Spiers. 

I  fownd  INP  Roger  Slrainge  in  ihis  towne  :  on  ihe  ncM  daie  he  takelh  bis  journe 
towards  ib'  Emperors  Court. 

I  besitclie  yow  lel  me  know  wbat  I  shall  doo  wilh  the  Archeduke  Charles  lelter. 

Arnando  de  Gastre  eamme  yesterdaye  oui  of  Spaine.  The  Kinge  batb  been  sicke  of  a 
lluxxe.  The  Moors  be  yel  assuredly  in  great  strength. 

I  will  go  hense  as  soone  as  I  bave  Icrned  the  certainte  of  the  navie.  I  staye  for  the 
connning  of  oi  e  whome  I  bave  imploied,  which  shall  be  al  the  ferdest  the  1'  of  sep- 
leniber. 

The  Duke  halh  geven  me  a  passe-port  in  large  manner. 

I  praie,  Sir,  of  your  goodnes  favor  my  beginnings.  I  shall  doo  my  endevor  to  serve 
faythfully  in  the  bcst  sort  1  niaye.  God  bave  yow  in  bis  kepinge  and  geve  yow  long 
life. 

From  Andwarpe,  the  3i°  of  augusl  1570. 

(Record  office.  Cal.,  n'  1225.) 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  7(« 


MMCVL 
Don  Guératt  d'Espès  au  duc  d'/ilbe.  (En  chiffre.) 

(Londres,  3  s>.ptembiif:  IKTO.) 

Négociation  pour  le  mariage  de  la  reine  (l'£cossc.  —  Démarches  pour  obtenir  le  châtiment  de>  pirate*. 
—  Affaire  du  docteur  Story.  —  Nouvelles  d'Irlande.  —  Lettre  de  Marie  Stuart. 

A  25  (lel  passade,  iccibi  la  de  Vuesira  Kxcellcncia,  de  8  del,  con  los  pliegos  de 
S.  M  ,  y  poco  anies  havia  despachado  a  .Melclior  mi  crindo,  y  despues  lie  esi-ripto  con 
un  correo  que  fuc  a  Brujas. 

De  los  humoics  que  aqui  corrci),  sera  Vuestra  Excellencia  informado  por  la  eopia  «le 
la  que  a  S.  M.  cscrivo,  y  assi  para  encamiiiar  el  casamiento  de  la  Riyna  de  Escocia, 
como  eonvieiie  a  la  publica  paz  como  para  el  sosirgo  y  rrsiauracion  de  la  religion 
calholica  en  este  reyno,  de  que  agora  se  olreee  al  parecer  tan  buena  ocasion  :  en  ningun 
liempo  podra  ser  la  peisona  de  Vuesira  Excellcncia  en  estas  parles  mas  aproposito,  (|iie 
cou  su  prudcncia  loniara  para  ella  la  orden  mas  convcnienlc,  mandandotne  avisarde  lo 
que  acerca  dcllo  yo  dcvia  hazcr. 

Cou  esta  embio  a  Vuestra  Excellencia  una  de  la  Reyna  de  Escocia,  con  ciras  dos  para 
llaiiullon,  que  se  le  daian  a  su  btiella  :  olras  dos  he  recibido  de  la  dicha  Reyna  en 
creenria  del  obispo  de  Ros  para  que  me  dixcsse  la  voluniad  de  los  de  Arbi  y  Lancastre 
y  otros. 

Yo  embie  a  la  Corte  a  solicilar  el  eastigo  de  Vandcnberga  y  Esconval,  del  quai 
enteudi  luego  despues  como  era  libre  y  havia  traido  a  la  isia  de  Iluic  1res  liurca.*  tle 
Oslerlines,  y,  si  los  Oslerlines  que  aqui  eslan,  hiziessen  por  ello  delener  las  mercancias 
de  Inglescs  en  Flamburg,  séria  dar  aqui  gran  liirbacion.  Respondieion  eu  la  Corle  que 
no  conocian  a  eslos  piratas,  y  que  se  pida  jusiieia  dellos  donde  fuereu  baliados.y  sino 
se  aleança  que  cnlonces  aeudan  al  Consejo.  Quando  buelva  a  embiar  por  otra  cos«,  les 
advertirc  que  no  usen  de  tanta  dissiinulacion,  bavieudo  ellos  armado  eslos  piratas  :  a 
Vandetnberga  no  ban  aun  liberiado  del  todo  por  que  Ingleses  le  piden  ciertas  deudas. 

Para  en  lo  del  doetor  Esiori,  que  estan  agora  interrogando  reziamente,  se  arman  ya 
|)ara  quando  alga  se  les  diga,  y  con  haver  aparlado  a  Paquer  que  ha  sido  cl  iraidor. 
dissimiilaran  todo  el  negoeio. 

Su  M"*  me  manda  avise  a  Viiestrn  Excellencia  de  los  servicios  de  Luys  de  Paz,  que 
cierto  a  scrvido  bien  y  es  persona  necessilada. 

El  capitan  Josepe  Lontini,  Luques,  que  vino  de  Yrlamla,  iraiga  una  earta  de  Don 

Tome  V.  ^^ 


706  RELATIONS  POLITIQLES 

Juan  de  Mcndoça  para  Vuesira  Excellcncia,  el  qnal  han  piiesto  dcspiies  en  la  carcci,  y 
como  cl  diclio  capilan  no  lia  podido  liaver  licencia  de  esta  Rcyna  para  salir  desla  isia, 
me  la  ha  dado  para  que  yo  la  embic,  y  di/.e  que  en  Irlanda  la  niitad  délia  no  obedece  al 
Viircy,  y  liazi'ii  dczir  la  missa  publicamente. 

La  Heyna  de  Escocia  me  escrive  que  los  dineros  puede  Vuestra  Excellcncia  mander 
dar  seguranicnte  a  Selon,  cavallero  cscoces,  que  ay  lia  de  llegar,  y,  sino  vinicre,  me  ha 
dieho  e!  de  Ros  en  su  ausensia  que  por  via  de  Acerbe  Velulelli  se  le  puedcn  remilir  â 
el  aqui,  tcniendole  por  secrelo  y  confidcnie. 

Agora  me  avisan  que  ha  aporlado  a  Dobra  una  nave  de  subdilos  de  Su  M**,  que  han 
tomado  cosarios,  y  que  Milord  Jouan  se  ha  apoderado  délia,  del  quai  sera  mas  dilicul- 
toso  de  sacarla  pressa. 

De  Londres,  a  2  de  septiembre  1370. 

{Archives  de  Siniancas,  Entado,  Leg.  8i2,  loi.  157.) 


MMCVII. 
Henri  Cobham  à  Cecil. 

(Anvers,  4  septembre  1370.) 

Détails  sur  les  apprêts  de  l'embarquement  de  la  reine  d'Espagne.  —  La  comtesse  de  Northumberland 
est  arrivée  à  Bruges  avec  lord  Selon.  —  Affaire  du  docteur  Slory.  —  Faveurs  accordées  par  Phi- 
lippe II  à  la  noblesse  des  Pays-Bas  et  aux  serviteurs  du  duc  d'Albe.  —  Construction  de  citadelles.  — 
Négociations  commerciales.  —  BI.  Lee  désire  servir  Élisabetb.  —  Il  joint  à  sa  lettre  le  portrait  de  la 
jeune  reine  d'Espagne  et  la  relation  de  son  entrée  à  Anvers. 

Since  my  leihters,  Sir,  of  ihe  31"  august,  I  hâve  liad  sondry  advices,  ihe  whicli  agreed 
ihat  ther  is  in  ihis  Flemniysh  navye  2o  shipps  apouinted  warlike  and  10  oihers  well 
manned,  which  musl  carrye  stuffe,  great  ariilery,  summe  armor  and  a  houndred 
yownge  maers  and  Friseland  curlalls. 

The  shippe  which  carielh  ihe  Queen,  is  not  painled  as  the  oihers  are,  but  retuaynelh 
vcry  blacke. 

Ail  thés  vessels  lye  at  rode  by  Flusshing,  al  a  place  caulet  ihe  Rammykens;  ihe  olher 
marchant  shippe?,  which  be  in  nomber  by  knoledg  8,  doo  lye  before  Armue  and  so 
alonge  ihe  cost  of  Zeland.  The  hole  navye,  wilhin  this  five  daies,  will  be  in  a  rediness 
to  départ  wilh  the  first  good  winde. 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  707 

I  understaïul  assuredly  ihcy  hâve  increaseJ  ihe  nomber  of  the  Wallons,  for  wiiliiii 
ihis  2  dayes  lliey  hâve  wagcd  nue  souidiers,  and,  as  I  atn  enformed,  il  is  sought  ihat 
ihcy  nuisl  spciike  ail  freneli.  Thcy  mosl  part  of  (liere  soiildicrs  are  shoil,  liaving  opinion 
among  ihem  thaï,  if  lliey  were  incountred  prcsenlly,  ihcy  wooid  hoorde  ilier  encmys 
and  prcvaile  with  ihcrc  sinaule  shott. 

There  is  provided  for  lliis  navye  llire  hundred  thowsand  weight  of  hiskel  bread. 
Mons'  de  Boyssii  is  yet  npouinied  adniirall  of  llic  flcel.  The  namcs  of  ihe  noble  men 
and  caplayns,  whieh  passe  w iih  llie  Quei  ii,  1  hâve  licre  inclosed  in  a  paper.  i  hopc  yoiir 
opinion  is  ihalif  the  Qnccns  Majestie  doo  scnd  by  sca,  thaï  the  nomber  ofshippssha!  bc 
sutch  and  so  weil  apoiiinled  wilh  men,  greal  ai  tilcry  and  smanle  shotl,  as  ihcy  Spaniards 
niaye  nol  tuke  (hem  at  avaiilngc.  Yt  is  not  unknowen  nn(o  yow.  Sir,  iliat  Ihey  driight  to 
doo  soddain  enlerprises  wilh  snlitilty,  for  lliey  are  no  great  natyon  to  wynne  hy  force. 

The  Counles  of  Norihumherland  witii  Lord  Seton  arrived  the  31  of  nugust  at  Brugis 
and  remaync  yct  in  mylord  Moricis  house.  I  am  enformed  for  a  suerty  ihai  Preslaull  is 
comme  wilh  the  suide  Lady. 

If  ihc  manncr  of  ihe  conveyans  of  Siore  had  been  kept  secret  in  Ingland  or  yet  hère, 
aller  siiii!  be  wfll  caricd,  I  ihinke  tiiere  is  whiih  will  hasard  to  doo  the  lyke  cnlerprisc 
by  Preslaule.  In  ihe  nican  lyme  Slore  can  enformc  wliat  praetises  Preslaull  halhe  in 
hnnd  l'or  Scolland.  Ile  is  the  man  whieh  halhe  ihe  chefcst  crédit  herc. 

If  any  ihing  he  ill  intendcd  from  hense,  yl  will  light  in  Seolland.  IVolwithslanding 
I  ciin  ieiirn  noihingc  to  make  any  grownd.  The  chcfcst  cause  of  suspicion  is  iliat  ihey 
lebelis  hère  provoke  and  sturie  whal  ihey  mayc.  The  ehefe  caplaine  of  lliein,  whif  h  are 
busy  in  praciises,  is  Prcsiall;  Slore  was  next,  now  onne  Jeiiy  and  Chamberlaine,  in 
Lovain  one  While. 

On  sallerdayc  ihe  second  of  ihis  présent,  Sir  Francis  Ingcifeild  cam  hcther,  and  one 
Nawler,  ofSuHoikc,  and  Kirkhye  did  ride  to  thcCounlesof  Northumbcrland  wilh  leliers 
from  thés  oihers  of  ther  coneorl. 

Kinge  Phillip  iialh  gcven  and  takcn  ordcr  to  dispose  on  the  nalive  lords  and  gentle- 
men of  ihes  couniris  ihe  summe  of  70,000  crowns  of  ycrely  revenue  in  lands  and  fee, 
and  40,000  a  ycarc  more  shall  be  gcven  in  recompens  unto  the  Duke  D'Alva  and  his 
soons  and  to  genllemen  of  olhcr  nations,  whieh  bave  scrved  in  ihcs  wars;  and  15  Com- 
mendarics  shaihe  gevcn  in  lliis  connue. 

Ail  liiis  ihus  bestoed,  the  King  shall  bave  avaunsing  to  his  cofers  of  annuall  rcni 
50.'î,000  erowns,  besides  the  donalive  of  sixe  millions  to  be  paide  in  sixe  years,  as 
launsum  for  ihe  lenlh  and  ihweniy  penny  ihcy  shoold  bave  paid. 

Now  Ihey  havc  made  a  cilladclla  in  Groymng,  ihcy  will  prcsenlly  make  a  eittndella 
in  Valcnlians,  and  an  olhcr  at  Masliickc,  so  as,  wilhin  ihose  places  having  ôOOO  Spa- 
niards, the  King  shall  kepc  in  subjeclion  al!  thèse  towns. 


708  RCLATIO^S  POLITIQUES 

The  Marques  Viielly  halh  ofTerccI  lo  me  and  M'  Fyiz-Williams  iIku,  if  ihcr  bc  ai»y 
poiiynt  hardly  deit  in  or  slaied  on  licre,  whiili  maye  empcaolic  llie  acord  or  resiiUicion, 
lie  wiil  lielpc  lo  easc  tlie  niallcr  and  doc  whai  ofïisse  lie  can  llierin. 

I  hâve  htre  not  only  incloscd  ihc  names  of  ihem,  which  passelh  into  Spaine  with  ihe 
Quccn  and  ilic  nonibcr  of  the  souldiars,  but  aiso  whal  preseni  forse  thcy  hâve  in  thèse 
couniries  of  ail  sorts. 

M'  Lee,  which  is  hère,  is  willing  to  doo  servis,  and  maje  hâve  good  mrans,  if  he  be 
maintained. 

I  bave  caused  the  besl  drawer  of  pielurs  in  this  towne  to  niaiie  the  piclurc  of  the 
Qucen  of  Spaine,  ibe  whieli  I  send  by  lliis  beror.  I  woold  bc  glad  il  wcrc  prcscnled  to 
the  Queens  Majeslic  by  yow,  if  il  niighl  se  pleasc  yow. 

I  havc  caused  ihe  nianner  of  ibe  Qiieen  of  Spains  enlry  inlo  Andwarp  wilh  ihe 
trium|ihs  lo  hc  wrillen,  which  I  iiave  hcre  with  incloscd. 

Thus  I  trust  I  liave  herc  lulfilled  as  muich  as  I  wus  coinrnaundcd,  and,  as  1  doo  des- 
patch this  berer  towards  Ingland,  so  I  presenily  take  niy  horses  lowards  the  Emperors 
Court,  boping  shortly  to  be  there  '. 

From  Andwarpe,  the  4°  of  scptcniber  1570. 

(Record  office,  Cal.,  i\'  1232.) 

•  J'emprunte  aux  collections  du  Record  office  et  du  Rrilish  Muscttm  Tanalyse  de  quelques  lettres 
écrites  par  Henri  Cobhnm  de  Spire  : 

The  9  of  seplcmber,  hc  arrived  at  Spier;  the  12  hc  was  broughl  hy  Frederick  Praynar,  a  gentleman 
of  Ihc  Emperors  privic  chamber  to  his  présence,  wberc  he  delivered  his  Icltcrs  and  message.  The 
Ëmperor  thankcd  the  Queens  Majestie  for  this  Visitation,  and  the  benevolence  showed  to  the  Queeo 
of  Spaine  his  daughler,  be  taketb  donc  to  hemselfe.  Then  he  asketb  him  of  lier  Majesties  heaith  and 
■wbcre  the  Earlc  of  Sussex  was.  He  answered  the  Duke  hath  bcr  heaith,  and  Ihc  Earic  werc  gover- 
nour  of  the  countrics  bordering  on  the  Scotts.  Then  he  declared  to  liim  the  causes  which  moved  Her 
Majestie  to  stuie  her  answer  and  the  Arehdukc's  demands.  The  Empcrour  aunswered  that,  sincc  the 
Earlcs  of  Sussex,  the  Queens  silence  did  prétend  an  answer  :  notwithstanding  he  thought  that  the 
troubles  of  her  ncighbours  and  the  ill  motion  witbin  lier  ownc  realmc  was  some  cause  to  staie  her 
answer.  Then  he  praicd  him  to  let  him  undcrstand  whether  the  Archdukc  were  free  and  of  the  same 
disposition.  The  Emperor  aOirmed  that  he  was  frce;  but,  since  Mylord  of  Sussex  departurc,  hc  knew 
not  how  he  was  disposed,  notwithstanding  desired  the  letters  that  hc  might  scnd  thcm  unto  him  : 
bccause  the  Empcrour  made  a  thought  of  the  Arehdukc's  disposition,  he  likewise  diffcred  the  Queen's 
answer.  Then  he  said  hc  would  appoint  me  a  daie  to  hcare  me.  The  Empcrour  had  urged  in  this  diet 
to  bave  a  lawc  made  that  no  souldiers  should  bc  levied  of  the  Empire  without  his  license.  The  Tem- 
poraltie  hath  ulterlie  denicd  this.  Sccondiie  hc  halh  desired  greate  summes  of  raonic,  there  is  graun- 
ted,  but  no  certaine  surome  agrced  uppon.  He  rcquircd  to  havc  a  stronge  place  to  laie  in  munition 
for  store  of  the  Empire,  but  neither  the  spirituall  or  lemporall  Lords  would  favor  of  this  dcmand  and 
ulterlie  rejecled  il.  This  daie,  the  Ambassadors  of  ail  the  Protestant  States  throughout  Germanie  hâve 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'ANGLETERRE.  709 

MMCVIll. 
Don  Gttérau  d'Espès  au  duc  d'Àlbe.  (En  chiffre.) 

(LONDHES,  8  SEPTEMBRE  1810.) 

Actes  de  piraterie.  —  Affaires  de  la  reine  d'Ecosse.  —  Un  envoyé  du  comte  Palatin  travertera 
déguisé  les  Pays-Bas  :  on  pourrait  pcut-élrc  l'arrêter. 

Al  capitan  Lope  de  la  Sierra  que  esta  lleva,  le  ho  dado  passaporle  :  marche  para 
iralar  ay  del  Iruequc  de  su  nave.  Es  persona  que  en  este  viage  de  Su  Mag"*  podra  bien 
servir,  y  aqui  ha  padecido  mucho,  como  el  dira  a  Viieslra  Excelleneia,  con  el  quai  podra 

met  together  and  agreed  to  scnd  anibassadors  to  tlic  King  of  France  to  comniand  tbc  peace  mide. 
Thus  much  was  movcd  to  thc  spirituall  Lords,  but  thcy  would  nol  entcrincddic.  The  Eni|>cror  did 
let  him  know  tbat  thc  Arcbdukc  l'erdinando  would  bc  bcrc  abuut  thc  24  of  ihis  présent  to  accom- 
panic  bis  daughlcr  towards  Ibe  King  of  France.  Ile  undcrstandclb  Ibat  be  tbc  Arcbdukc  shall  passe 
from  hence  to  Trier,  and  so  to  leavo  the  Quccn  of  France  at  Masicrcs  on  Ibe  river  of  Mosa.  The  Counl 
of  Frasso,  of  tbc  order  of  France,  an  Italian  borne,  batb  continucd  bcre  to  procure  Ibis  marriage,  and 
is  ambassadeur,  but  dotb  not  discovcr  himscife  bccause  of  the  strife  for  Ibe  prebeminencc  witli  king 
Pbiiip's  Âmbassaduur.  Tbc  Pfallzgrave  and  Duke  Julius  of  Braunswick  Ambassadors  bave  t>ene  with 
me  to  offcr  me  curtesic  for  the  amitie's  sake,  wbicb  thcir  Princes  bave  wilb  tbe  Qucen's  .Majestic 
(H  septembre). 

Ile  made  relation  unlo  tbc  Emperour  of  lier  Majcstic's  procecdings  in  tbe  arrcsts  of  latc  niade  in 
tbc  ships,  tbe  wbicb  the  Duke  of  Alva,  by  King  Philip's  ambassadeur  résident  in  Kngland,  had  donc 
rigorouslic  without  just  cause.  Ile  coniplainclh  of  the  Popc's  bull  delivercd  to  a  dissolulc  subject  to 
bc  setl  up  at  London  publickly.  He  declarcd  the  Popc's  pridc  giving  ont  sucb  writiiigs  igainst  a 
Christian  prince,  Her  Majestic  being  lawfully  descendcd  to  tbc  crownc,  as  a  thing  daiigrrous  to  ail 
States.  Tbe  Emperor  answcred,  althougb  he  had  knowen  tbe  arrest  well,  yel  he  would  hearc  Her 
Majcstic's  opinion  firsl.  Ile  is  discontcnted  with  thc  Popc's  bull,  and  bc  said  that  bc  is  advcrliscd  tbat 
tbc  Pope  will  eall  it  in  againe.  Thc  Emperor  usctli  sharp  words  against  him.  Ile  delivercd  lier  Mt- 
jeslie's  Icllrcs,  wbicb  he  reccived  wilb  gracious  countcnance.  Tbe  Arcbdukc  Ferdinand  dolh  by  pro- 
curation thc  ccrcmonie  of  marriage  for  tbc  King  of  France  wilb  Elizabeth,  a  second  daugbier  to  ihc 
Emperor.  An  expresse  mcsscnger  is  sent  to  ibe  Arcbdukc  Charles.  It  is  propounded  in  tbc  Diel  lo 
bave  Hans  and  Friderick,  thc  Duke  of  Saxons'  sonnes,  restored  to  their  fathers  palrimonie,  «hereof 
thcrc  is  good  hope  (17  septembre). 

The  States  of  the  Empire  bave  graunted  to  the  Emperour  1,600,000  golden  gilderos  to  be  paicd 
by  cqual  proportions  in  i  yecres.  The  States  bave  aiso  agrecd  that  the  Duke  Hans  Friderick  children 
shal  be  restored  to  thcir  dignitie  againe,  paying  certaine  sommes  of  monic,  wbich  batb  bcne  .«pMl 
for  their  fatber.  Tbe  merchants  of  Autwarpc  were  arrested  at  Fraocford  for  certaine  winmea  of  moaie. 


710  RELATlOiNS  POLITIQUES 

lencT  Vuestra  Excellencia  bucna  inforiiialion  de  lo  (pic  en  la  isia  ilc  Huic  passa.  La 
nave  de  las  ianas  que  uhimamenle  lonio  Winier  el  Moço,  lian  llevado  a  la  Rocliela,  y 
de  la  olra  anlerior  se  ha  vendido  por  esta  ysia  loda  la  lana. 

A  este  correo  pasado  liizieion  detcner  cstos  comissarios  yngieses  cinco  dias,  y  desfta- 
charon  en  el  enirtlanio  olro  ay,  y  séria  l)ien  que  sin  passaporle  de  Vucsira  Excellencia 
o  aviso  mio  no  passe  aiguno  a  Gravclingas. 

Tengo  dado  aviso  a  Vuestra  Excellencia  que  esta  Reyna  liavia  offiecido  al  Embaxa- 
dor  de  Francia  que  el  de  Susex  no  entraria  en  Escocia,  y  en  el  entrelanto  ha  entrado  y 
hccho  el  progreso  que  por  la  copia  de  su  carta  a  dicha  Reyna  escripla,  que  con  la  pré- 
sente ernbio.vera  Vuestra  Excellencia  :  havian  (|uedado  dcacuerdo  queCicel  con  iMilniey 
que  es  dcl  Consejo,  yrian  denlro  de  oclio  dias  a  Iralar  con  la  Reyna  de  Escocia,  sobre 
su  liberta,  con  pcdiiie  a  su  hijo  y  qualro  fucrtos  los  iiiejorts  de  su  rejno  y  los  nias 
principales  del  por  rehcnes.  iSo  se  con  esta  novcdad  si  niudaran  de  atiierdo  porquc  cl 
Euibaxador  de  Francia  y  Ro»  lian  escriplo  a  esia  Reyna,  quexaridose  del  ronipimienlo 
de  la  palabra.  Aqui  andan  otra  vez  los  dcl  Consejo  alborolados,  y  el  Conde  de  Lesesler 

that  a  broker  of  Andwarp  would  hâve  borrowed  in  thc  Queens  name  200,000  dalcrs,  showing  lelters 
of  crcdilt,  and  that  the  Marchant  Âdventurcrs  should  hâve  bcne  bound  for  him. 

Thc  Empereur  had  complaincd  (o  tlie  Slatcs  how  the  Pope  is  privic  lo  ail  their  counsells  passcd 
in  thc  Diel.  Thcy  answcred  him  lie  maie  remédie  Ihe  niatlcr,  if  His  Majestic  nould  suffcr  no  subsli- 
tute  of  anie  forraine  prince  or  bishop  to  bc  amoiigst  (hem  (lU  septembre). 

Ile  underslood  out  of  his  Ictters  that  Ihc  Quene's  Majestic  wunid  hâve  had  him  rclained  on  hIs 
hands,  or  ells  buriit  thc  Archduke's  lettcr;  lie  could  not  refuse  that  to  Ihe  Empereur,  dcmanding  il  at 
his  hands  and  being  commanded  by  lier  Majestic  that  if  he  did  not  meetc  wilh  Ihc  .Archduke,  hc 
sliould  follow  the  Emperors  direction  in  the  dclivcric  of  ihe  said  Icticr.  And  bcing  in  Flanders,  when 
had  understood  that  the  Archdukc  was  in  Austria,  he  did  not  intcrmilt  to  advcrtise  Her  Majestic  of 
it.  If  anie  thing  be  amisse,  it  is  apparent  that  thc  faull  is  his  (23  septembre). 

The  Empcror  halh  bcne  sickc  of  thc  stone  and  gravcll,  told  him  thaï  he  hath  receivcd  letler»  from 
his  brother  Charles,  and  he  should  verie  shorllic  bave  his  answer.  The  Countc  Rcics  is  ccrteinlie 
lookcd  this  wecke,  and  the  célébration  of  the  marriage  shal  be  on  sondaie  ncxt.  Ile  had  procured  a 
coppie  of  the  Empereurs  letler  to  thc  Pope ,  and  likcwise  the  Popes  answer  to  thc  Empereur,  se  as  it 
now  maie  plainlie  appcarc  how  thèse  two  powers  agrée  :  the  one  of  necessitie  must  give  peace  te  thc 
other.  Ile  visited  Wollrard  Count  of  Mansfclt,  undcrsianding  of  the  great  honour  he  rcporlcd  of  Her 
Highncs.  The  Count  of  Swartzcnbourg,  which  was  captaine  of  King  Philipps  gard,  halh  invited  him 
and  reslclh  much  at  thc  Quenes  Majeslies  dévotion.  Lazarus  Swenden  had  uscd  him  courteousiic  for 
thc  good  dévotion  he  beareth  to  Her  Highness,  is  in  great  acceunt  about  the  Empereur.  The  Ambas- 
sadeurs of  the  Protestants,  fer  thc  zcalc  their  lords  hâve  lowardcs  Her  Majestic,  bave  invited  him  at 
limes  and  kepl  him  companie.  It  scemeth  to  him  by  their  professions  that  no  forraine  king  is  in  grea- 
ter  réputation  amongst  thera  Ihcn  the  Quenes  Highness.  The  States  Protestants  find  that  the  much 
writting  of  their  doe  ralher  breede  contention  thcn  édifie,  and  thcy  thinke  rather  that  the  lime  requi- 
reth  a  gcnerall  unitie,  which  will  be  procured,  as  il  maie  comc  to  passe  by  good  mcanes  (IK  octobre). 


DES  PAYS-BAS  ET  DE  L'A  NG  LIFTER  RE.  7H 

ilevo  (cmcr  algo,  porqiic  lia  liccho  llevar  a  su  forlaleza  de  Alemburg  trejenla  grucsos 
Ciinoncs  y  muoha  nuinicion. 

Agora  Ik;  eiileiuiiclo  que  cori  Curlisan  el  coneo  ordiiiario  que  partie  a  1res  deslr,  >ïi 
cl  Enibaxador  dcl  Conde  Palatino  disfraçado,  y  que  passaria  assina  por  essos  Eslados  :  «i 
es  cosa  convenionle,  se  pucde  coger  por  rastro  del  diclio  correo. 

Do  lodo  lo  escriplo  y  suplicado  a  Vueslra  Excelleiicia,  aguardo  respuesU  con  el 
di.lio  mi  criado  :  copia  desla  y  de  la  caria  del  Coude  de  Stiscx  mandara  Vtieslra  Exeel- 
Jencia  se  embic  a  Su  Mag''.  Nueslro-Senor,  etc. 

De  Londres,  a  cinco  de  septiembre  lo70. 

{Archives  de  Simancus,  Esludo,  Ltg.  822,  fol.  164.) 


MMCiX. 

Don  Guérau  d'Espès  à  Christophe  d'Assonleville. 

iLOHURES,  16  SEPTEMBRE  iSTO.) 

Négociations    commerciales. 

Monsieur,  .l'ay  reçeu  vostrc  lettre  du  vij"  de  ce  mois  el  tant  par  icelle  que  par  le 
rapport  de  son  porteur,  mon  secrétaire,  esté  Ircs-joyeux  d'entendre  de  vosire  bonne 
disposition  et  ce  que  luy  aviez  communique  pour  me  dire  toucbant  les  affaires  de  par 
deçà  :  de  quoy,  ensambie  de  la  bonne  affection  que  vous  me  portez  particulièrement  et 
à  mes  affaires,  je  ne  sçaurois  assez  vous  remerchicr,  vous  pryant  d'y  voidoir  continuer 
comme  je  re  fauldray  faire. 

Sur  ce  que  Jehan  Fitz-Williams,  le  commissaire  anglois,  a  présenté  par  delà  cou- 
chant à  la  restitution  ou  permutation  des  personnes  et  navires  détenus  réciproquement 
d'une  part  et  d'autre,  me  sand)le  qu'il  ne  seroil  que  Irès-prouffitable  pour  nous  s'ils  se 
vouloyent  aulcunement  rcnger  à  la  raison  el  racccptcr  comme  Son  Excellence  le  leur 
a  offert,  assavoir  que  d'une  part  et  d'autre  tous  les  vaisseaux  et  personnes  détenues 
fussent  mis  en  liberté  réciproquement,  sans  parler  de  pièrlie  à  pièche,  qui  est  trop 
inique  offre.  Je  croy  bien  que  pour  l'heure  d'astlieure  ledict  Fitz-^^  illiams  en  aura 
responce  de  ceulx  de  ce  Conseil,  par  laquelle  on  pourra  veoir  s'ils  ont  désir  d  accom- 
moder aulcunement  les  affaires,  comme  ils  le  disent. 


712  RELATIONS  POLITIQUES 

Devant-hyer  au  soir  sont  retournés  des  quartiers  du  West  les  députés  de  nos  niar- 
chans,  qui  ont  trouvé  que  la  moiclié  des  biens  et  marcliandises  arrestées  sont  dissipées 
et  aliénées  ou  perdues,  néantmoings  qu'ils  en  auroient  trouvé  eneores  restant  pour  la 
valeur  de  quatre-vingts  mille  libvres  de  ceste  inonnoje  ou  davanlaige.  L'on  regardera 
ce  qui  se  pourra  trouver  en  ees  quartiers-iey,  et  je  de  ma  part  ne  laisseray  (comme 
je  n'ay  faict  aussy)  de  les  assister  en  tout  ce  qui  me  sera  possible,  et  advertir  de  toutes 
occurences  à  Son  Excellence. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Correêp.  de  Chr.  d' Assonleville ,  fol.  109.) 


MMCX. 
Avis  des  Pays-Bas. 

(Anvers,  ?7  septembre  1870.) 
Le  duc  d'Albe  est  rentré  de  Flessingue  à  Anvers. 
The  Duke  came  yeslernighl  from  Flushing  hctlier. 

{Brilish  Muséum,  Titus,  B.  VI.) 


SUPPI.ÉMENT. 


DCCCCLVIII'"'. 
La  reine  d'Ecosse  à  la  duchesse  de  Parme. 

(Aberdeen,  h  octobre  ISOl) 
Recommandation  en  faveur  d'un  marchand  écossais. 

Ma  cousine.  Il  y  a  ung  de  mes  sujccls  qui  a  ung  procès  pendant  en  Flandres,  tt 
pour  ce  que  c'est  soubs  voslre  gouvernement,  je  vous  ay  bien  voulu  escrire  ce  petit  mot 
qui  ne  servira  que  pour,  vous  pryer  de  commander  aux  juges  délégués  pour  Icdict  proeès 
d'avoir  son  bon  droict  pour  recommandé,  duquel  le  conservateur  de  nos  privilèges  par- 
delà  en  pourra  bailler  bonnes  informations,  quant  il  vous  plairra  le  fcreouyr,  ce  que  je 
vous  prye  derechef  y  tenir  la  main,  comme  je  ne  vouidroye  moins  ferc  i^  lendroict  de 
quelqu'ung  des  vostrcs,  s'ils  avoycnt  affaire  de  pardelà;  et  en  cest  cndroict  je  me 
recommande  bien  affectueusement  à  voslre  bonne  grâce,  priant  le  Créateur  vous  donner 
en  santé  très-longue  et  très-heureuse  vye. 

Escript  à  Abredin,  ce  xu"'*  jour  d'octobre  1Î)G^. 

(Archives  du  noyaume  ù  Bruxellet.) 


ToMB  V.  90 


714.  SUPPLÉMENT. 

WCCLXXXIl''^ 

Le  cardinal  de  Granvelle  à  Guzman  de  Sylva. 

(Baudoncourt,  28  MAI  \âei.) 
Instructians  sur  ce  qu'il  aura  à  faire  en  Angleterre. 
{Archives  de  Simancas.  Publié  par  M.  Poullet,  Corresp.  de  Granvelle,  t.  I,  p.  578  '.} 


MCCCCXIU'-. 
La  duchesse  de  Parme  à  Guzman  de  Sylva. 

(Brdxeli.es,  2  AOUT  1863.) 
Plaintes  au  sujet  d'actes  de  piraterie. 

Monsieur  FAmbassacleur,  L'on  m'a  faict  grandes  plainctes  par  plusieurs  marchans 
subjects  de  pardcçà,  les  biens  desquels  ont  nagucres  esté  déprédés  en  mer  par  Anglois. 
Sur  quoy  j'escrips  présentement  à  la  Royne  la  lettre  que  va  joincie  à  cesie,  et,  pour  ce 
que  ces  pilleries  sont  si  énormes  et  fréquentes  qu'elles  ne  sont  plus  longuement  souf- 
frables,  y  allant,  oultre  le  dommage  des  subjects  du  Roy  monseigneur,  par  trop  de  sa 
dignité  et  réputation,  il  convient  que,  oultre  ce  que  j'en  escrips  à  ladicte  Royne,  ce  que 
verrez  par  ung  double  que  j'ay  faict  vous  envoyer  quant  et  cesle,  vous  luy  remonslrez 
bien  vivement  combien  cecy  est  disconvenable  à  la  bonne  amitié  estant  entre  Leurs 
Majestés  et  la  seurelé  en  laquelle  l'on  doibt  povoir  fréquenter  les  pays  de  l'ung  l'aultre  ; 
et  insistes  de  mesme  à  ce  que  promptement  elle  poiirvoye  à  la  réintégration  des  subjects 
de  Sa  Majesté  déprédés  et  ordonne  telles  provisions  que  pour  l'avenir  ces  pilleries  puis- 
sent cesser,  selon  que  le  verrez  plus  amplement  par  ung  mémoire  que  j'ay  faict  joindre 
à  ce  despesche,  comme  aussy  j'ay  commandé  que  vous  fussent  envoyées  les  requesles 
cl  pièces  servans  à  ce  propos,  à  fin  que,  estant  bien  informé  et  instruit  de  tout,  vous 

'  Cette  lettre  est  fort  longue;  mais  elle  est  trop  importante  pour  qu'elle  ne  soit  point  mention- 
née ici. 


SUPPLÉMENT.  715 

puissiés  avec  tant  plus  de  fondement  ei  enieatc  parler  ù  la  Royne  et  insister  en  cest 
endroict.  A  tant,  etc. 

De  Bruxelles,  le  second  jour  d'aoust  lb6j. 

{Archives  du  Royaume  à  Bruxelles,  Nég.  d' Angleterre,  SupplémcnL) 


MCCCCXIII'". 
Mémoire  adressé  à  Gnzman  de  Sylva. 

(BBI'XEU.ÏS,  2  AOUT  1865.) 

Ënuméralion  de  divers  actes  de  piraterie. 

Mémoire  potir  le  sieur  don  Diego  de  Guzman  de  Sitva,  conseillier  et  ambassadeur  du 
Roy  devers  la  Royne  d'Angleterre,  de  ce  que  à  icelle  il  aura,  de  la  part  de  madame 
la  Ducesse  de  Parme,  Plaisance,  etc..  Régente  des  pays  de  pardeçà,  ù  remonslrer  et 
requérir  touchant  plusieurs  déprédations  naguères  faites  e»  mer  sur  les  subjecln  de 
Sa  Majesté  Catholicque. 

Ledict  Ambassadeur  verra  et  incorporera  diligemment  les  particularités  dcsdicles 
déprédations  et  pilieries,  par  les  requestes  et  pièces  y  joincies  qui  s'envoyenl  avec  cesie, 
portans  le  tout  bien  spécifié  et  déclairé. 

II  remonstrcra  à  ladicte  dame  Royne  comme  la  déprédation  naguères  faicte  entre 
aultres  par  Willem  Eerle,  anglois,  de  la  navire  dont  estoit  maistre  Bernard  Peelers, 
allant  d'Anvers  vers  Londres,  a  esté  perpétrée  à  la  bouche  de  la  Tamise,  de  sorte  que 
ce  ne  peull  estre  celé  aux  oUiciers  de  ladicte  Royne  d'Angleterre,  et  mcsmes  pour 
n'eslre  advenu  plus  loing  de  Londres,  qu'il  faiet  à  croyre  qu'il  a  bien  esté  sceu  là  et 
en  la  Court  de  Sa  Majesté  et  mcsmes  ù  l'Admirai; 

Que  cestc  audace  ne  pcult  provenir  si  non  de  la  confidence  des  larrons  et  robeurs 
sur  les  oUiciers  de  la  Royne,  lequel  donne  grandement  à  soubçonner  que  se  doibvcnl  y 
entendre  avecqucs  les  pirates;  que  iceuix,  comme  l'on  remonstre  à  Son  Altesse,  hantent 
et  fréquentent  librement  au  royaulmc  et  avec  Icsdicis  oflicicrs,  cstans  receus  es  ports  et 
havres,  allans  en  terre  do  jour  et  nuit,  y  vendans  leurs  butins  et  se  pourvoyansde  vivres 
et  aultres  leurs  nécessités,  y  hantans  et  faisans  grand'chère,  de  sorte  qu'il  se  présume 
et  non  sans  apparence  lesdicls  ofliciers  y  avoir  part,  et  que  à  eeste  occasion  ne  se  faict 


7f6  SUPPLEMENT. 

justice,  ny  raison  aux  déprédés  quand  ils  s'en  plaindent,  chose  non  seulement  contraire 
aux  enlrecours  et  aliène  de  la  bonne  amitié  et  voisinage  entre  le  royaulme  d'Angleterre 
et  ses  pays,  mesniement  en  temps  que  par  ambassadeurs  de  Leurs  Majectés  l'on  est  en 
communication  à  Bruges,  mais  aussy  contraire  à  la  promesse  par  ci-devant  faicte  par 
ladicte  Royne  qu'elle  procureroit  la  cessation  desdictes  roberies. 

Remonstrera  davanlaige,  que,  oulire  le  dommaige  inféré  aux  subjects  de  Sa  Majesté 
par  lesdictes  pilleries,  le  fond  de  Sa  Majesté  a  esté  violé  par  la  prinse  de  la  navire  por- 
tugaloise,  faicte  près  de  Blancqueberghe,dilion  d'icelle  Sa  Majesté,  estant  acte  de  vraye 
hostilité  ; 

Que,  estans  ces  choses  si  énormes  et  fréquentes  et  partant  point  toUérables  plus 
longuement,  il  n'auroit  à  plusieurs  semblé  hors  de  raison  quelque  remède  de  ceulx 
demandés  par  les  déprédés,  à  sçavoir  de  représailles,  lettre  de  marque  et  arrest  des 
draps  d'Angleterre  venus  dernièrement  en  Anvers;  toulesfois,  que  Son  Allèze,  désirant 
de  veoir  les  choses  aller  plus  losi  par  le  chemin  convenable  à  ladicte  amitié,  a  bien 
voullu  faire  remonstrer  ce  que  dessus  à  ladicte  dame  Royne,  devers  laquelle  ledict 
Ambassadeur  insistera  bien  vivement  à  ce  qu'elle  face  incontinent  donner  ordre  que 
aux  déprédés  soit  faicte  restitution  ou  satisfaction  de  leurs  biens  et  marchandises  pillés 
et  desrobés,  que  les  larrons  soyent  exemplairement  chastiés  à  terreur  d'anltres,  et  que 
ces  pilleries  puissent  de  cy-en-avant  cesser,  de  sorte  que  les  subjects  et  marchans  puis- 
sent naviger  avec  la  seureté  qu'il  convient  et  pour  regard  de  laquelle  se  paye  en  grand 
partie  aux  roix  d'Angleterre  le  droit  de  pondaige  qu'ils  recognaissent  :  y  adjouslanl 
ledict  Ambassadeur,  en  oultre,  du  sien  ce  qu'il  advisera  convenir  davantaige  à  ce  propos. 
Et  dira  que  ce  sera  à  bien  grand  regret  que  pour  donner  contentement  et  appaisement 
aux  subjects  de  Sa  Majesté,  il  fauldra  venir  à  des  remèdes,  lesquels  par  dilligences  et 
debvoirs  de  delà  l'on  verroit  plus  voloniiers  obviés.  Et  pourra  bien  ledict  Ambassadeur, 
si  bon  luy  semble,  se  laisser  escliapper,  comme  de  soy-mesmes,  qu'il  se  pourroil  bien 
user  de  ce  eosté  de  mesme  que  font  les  Anglois,  ou  quelque  chose  semblable,  pour  plus 
mouvoir  ladicie  Royne. 

Faict  à  Bruxelles,  le  second  jour  de  aougst  156S. 

(Archives  du  Royaume  ù  Bruxelles.  Ség.  d'Angleterre,  Supplément.) 


SUPPLÉMENT.  717 

MDLXXXIV"'. 

Requête  présentée  à  la  reine  d'Angleterre  par  les  réfugiés  des  Pays-Bas. 

(  16  MAI  4567.) 
Ils  espèrent  qu'Élisabctli  les  prendra  sous  sa  protection. 

Madame,  La  parole  de  Dieu  préadveiiil  ceux  lesquels  foui  profession  d'escre  \nyc- 
iiieui  clirestiens,  et  leur  promeci  emprisonnements,  bnnissenienis,  perle  de  corps  ei  de 
biens,  bref  toutes  sortes  d'extrêmes  afllictions  :  lequel  adverlissement  nous  lisons  es 
Escriptures-Saincles  avoir  este  suivy  et  accompagné  d'expériences  claires  et  véritables, 
par  lesquelles  cbascun  peult  veoir  comme  en  ung  miroir  les  grièves  persécutions  endu- 
rées et  souffertes  par  teulx  lesquels  ont  constamment  suivy  l'Évangile  de  Nosirc  Sei- 
gneur Jésus-Christ,  et  ce  non  en  ung  païs  seul,  mais  en  tous  endroicls  cl  quartiers 
èsquels  il  a  pleut  au  Seigneur  que  sa  parole  print  veue,  racine  et  augmentation,  ny 
pour  ung  cop  seulement,  mais  comme  d'img  lil  continuel  il  poursuit  ses  cliasticmenu 
d'aaige  en  aaige,  soy  servant  de  ce  moicn  principalement  pour  contenir  les  siens  en 
bride  et  les  apprendre  à  avoir  recours  à  luy  seul  pour  par  luy  seul  estre  délivrés  en 
temps  oportun. 

iMadame,  les  habitants  des  Pîiïs-Bas  espars  et  dispersés  cà  et  là  pour  le  jonrdliui  pour 
la  parole  de  Dieu  ont  faicl  à  Vostre  Majesté  ce  sommier  discours  el  la  supplient  en 
très-parfaite  humilité  qu'il  luy  plaise  entendre  comment  Dieu  leur  faicl  cognoisire  au 
vif  et  expérimenter  en  leur  parliculier  la  vérité  de  cesie  sienne  parole,  naguerres  et 
Iraiseliement  praetiquée  vers  leurs  voisins  d'une  espouvanlable  aigreur. 

Madame,  soudain  que  les  rcmonslranls  ont  commencé  à  prier  et  servir  à  Dieu  pure- 
ment selon  sa  saincle  parole,  quielants  loutes  siipersiilions  et  ydolalries  és(|ueles  ils 
avoient  esté  misérablement  plongés,  tout  aussy  tost  ils  se  sont  trouvés  environnés  et 
pressés  de  nombre  infiny  d'afllietions,  lesqueles  les  ont  faicl  reserrer  el  contenir  cou- 
verts et  cachés  plusieurs  années,  continuants  néantmoins  en  leur  vocation  sans  iban- 
celer  ny  à  dexire,  ny  A  gauche,  attendants  patienlement  que  Dieu  leur  feit  ouverture 
pour  par  convenable  el  légitime  occasion  povoir  invocquer  son  nom  publicquement. 
Cest  espoir  les  a  nourry  long  temps,  s'augmentant  toutesfois  de  plus  en  plus  en  asseu- 
rance  à  mesure  et  à  faicl  qu'ils  véoient  la  liberté  des  consciences  esire  augmentée  k 
leur  voisins.  Et  de  faicl  les  rcmonslranls  ont  vescu  et  continué  par  grands  dangers  à  la 
cachette  jusques  à  ce  que  le  cinquième  jour  d*avriM5C6,  la  Noblesse  des  Pais-Bas, 
préveoiant  la  totale  ruine  et  désolation  desdicts  pais  au  moïen  de  l'Inquisition  d'Es- 


718  SUPPLEMEINT. 

paignc,  que  aucuns  prélcndoieiil  introduire  et  mettre  sus  soubs  l'autorité  du  Roy,  pré- 
senta requeste  à  Madame  la  Duchesse  de  Parme,  Régente  et  gouvernante  èsdicts  pais, 
tendante  à  révocation  de  ladicte  Inquisition  et  abolition  des  placcarts  tant  vieux  que 
nouveaux  dressés  sur  le  faict  de  la  Religion.  Sur  laquele  requeste  fut  ordonné  que 
ladicte  Inquisition  et  placcarts  seroient  tenus  en  surséance  jusques  i\  ce  que  par  le  Roy, 
à  l'advis  des  Estats-généraulx  légitimement  assemblés,  aultrement  en  fût  ordonné.  En 
vertu  de  laquele  ordonnance,  estant  la  force  et  rigeur  desdicts  placcarts  et  Inquisition 
tenue  en  suspens,  les  consciences  demeuroient  libres,  francbes  et  exem|)tes  de  toutes 
recliercbes,  de  sorte  que  de  là  le  peuple  affamé  et  altéré  après  la  parole  de  Dieu  print 
occasion  de  faire  el  d'assister  aux  assemblées  publicques,  lesquelles  furent  le  vingt- 
cinquième  jour  d'aousl  confirmées  et  aulorizées  par  accord  faiet  entre  ladicte  Dame  el 
la  Noblesse  par  forme  de  provision  jusques  à  aultre  ordonnance  du  Roy  à  l'advis  des 
Eslats-Généraulx,  comme  dict  est.  Mesmement  places  furent  assignées  en  plusieurs 
quartiers  pour  y  estre  bastis  temples  aux  fins  el  à  reffecl  que  dessus,  ce  que  a  esté  faict. 
Or,  ce  pendant  que  le  peuple,  s'arrestant  du  tout  sur  le  susdict  accord  et  promesse, 
jouissoit  des  presclies  en  toute  asseurance  (conmie  il  pcnsoit)  de  corps  et  de  biens,  on 
levoit  petit  à  petit  et  introduisoit  dans  le  pais  le  plus  couvcriemcnt  gens  d'armes  en  tel 
nombre  el  quantité  que  fmablemenl  les  fidèles  ont  esté  estonnés,  quant  ils  se  sont 
trouvés  surprins,  pillés,  saccagés,  massacrés,  leurs  ministres  mis  à  mort,  leurs  presches 
cmpeischés,  en  manière  que  pour  le  jourdliui  es  Pais- Bas  on  n'oit  à  parler  que  de  meur- 
tres, pilleries,  massacres,  emprisonnements,  rebaptisemenls  des  petits  enfants  baptizés 
selon  l'Église  Réformée,  bannissements,  confiscations  de  biens  el  de  toutes  sortes  de 
desboidemenis  exécutés  contre  les  fidèles  subjects  du  Roy,  dont  la  plus  grand  part  des 
habitants  èsdicis  Pais-Bas  se  treuve  telemenl  intimidée  que  chascun  d'eulx  ne  pense 
que  à  quelque  rctraicte  seure  pour  les  consciences  et  personnes. 

Madame,  bon  nombre  d'entre  eulx  a  esté  meu  dejecter  l'œil  et  ficher  quelque  espoir 
d'obtenir  sauf-conduict  dans  vostie  royaume.  Ils  considèrent  que  pardessus  touts  aul- 
ires  rois  et  reynes  Dieu  faict  reluire  les  raïons  de  sa  grâce  el  bonté  sy  abondamment 
en  Vostre  Majesté  que  recognoissant  vraycmcnt  ycelle  Vostre  Majesté  Cestuy  duquel 
toute  grandeur  et  haultesse  procède,  elle  emploie  toute  son  autorité  el  puissance  à 
exalter  et  avancer  son  règne  de  sorte  que  touts  aultres  peuples  et  nations  sont  con- 
strainctes  de  confesser  franchement  vostre  peuple  estre  comblé  en  tout  bien  et  bonheur, 
jouissant  d'une  tant  heureuse  paix  et  repos  d'esprit,  de  corps  et  de  biens  que  soubs 
l'obéissance  et  domination  de  Vostre  Majesté  il  a  moïen  de  servir  à  Dieu  en  toute 
saincleté  et  seureté  sans  craincte  aucune  d'ennemis.  Ils  préveoient  que  es  aultres 
royaumes  et  pais  les  feus  des  troubles  et  dissensions  s'allument,  demeurant  cestuy 
vostre  royaume  en  eontinuele  tranquillité  par  vostre  très-saige  gouvernement  et  très- 
prudent  conseil  accompagné  de  forces  très-puissantes  pour   repousser  et  rembarrer 


SUPPLÉMENT.  719 

cculx  lesquels  voldruicnt  troubler  ung  tant  paisible  estât.  Ils  se  reineilcnt  devant  les 
yculx  que,  estant  Vostre  Majesté  poussée  et  duilc  au  maniement  des  affaires  de  ce 
royaume  par  les  dons  et  grâces  du  Sainct-lîsprit,  usant  d'icelles  à  toutes  occurrences 
et  ainsy  que  les  nécessites  quy  se  présentent  le  requièrent,  elle  sera  touchée  de  pitié  et 
compassion  allendroict  de  ceux  les(|uels,  estants  cliasées  et  bannis  de  leurs  bien»  et 
pays  naturel  pour  point  voloir  communicqiier,  ne  consentir  aux  ydolàiries,  clierclienC 
lieu  seur  de  refuge  en  pais  estrange  :  quy  les  faict  espérer  que  Vostre  Majesté  ne  leur 
refusera  l'hospitalité  qu'ils  requièrent  tant  singulièrement  recommandée  par  la  parole 
de  Dieu. 

Soubs  cesie  eonficlence,  Madame,  les  suppliants  ont  prins  la  hardiesse  de  présenter 
en  toute  humilité  ceste  remonsirance  à  Vostre  Majesté  et  de  la  siq)plier  très-humble- 
ment que,  usant  vers  eulx  de  sa  bonté  et  bénignité  accoustumée,  il  luy  plaise  donner 
grâce  et  licence  à  tous  gentilshommes,  bourgeois,  marchants  et  artisants  des  Païs-Bas 
de  povoir  librement  venir  en  cestuy  vostre  royaume  et  soy  retirer  es  villes  lesqneles 
il  vous  plaira  dénommer  et  désigner  à  eest  elTect,  èsqiicles  il  leur  soit  permis  de  libre- 
ment demeurer,  négotier  cl  exercer  toutes  sortes  de  stiles  et  mestiers,  chascun  selon  sa 
sorte  et  qualité  ou  quelque  aultre  qu'il  estimera  plus  convenable,  eu  regard  aux  par- 
ticulières commodités  des  lieux,  à  la  charge  toulesfois  et  condition  que  chascun  apporte 
cerlilicat  à  l'appaisement  du  consistoire  de  l'église  de  vostre  ville  de  Londres  ou  de 
cestuy  lequel  avec  le  temps  se  poira  dresser  ésdictes  villes,  de  leur  religion,  eondiiicte, 
famé  et  renommée,  ou  du  moins  que,  |)ar  deux  tcsmoings  dignes  de  foy,  ils  en  donnent 
contentement,  aflîii  que  vagabonds,  oisifs,  sectaires  et  gens  de  néant  soient  privés  cl 
forclos  de  ceste  vostre  grâce ,  moiennant  laquele  les  remonsirants  offrent  et  dédient 
leurs  corps  et  biens  au  service  de  Vostre  Majesté  et  de  vos  païs,  eulx  submeelants  au 
surplus  aux  coustiniies  et  loix  des  lieux,  lesquels  leur  seront  assignés  pour  leur  rési- 
dence, pareillement  à  toutes  contributions,  tailles,  subsides,  imposLs,  charges  ordi- 
naires et  extraordinaires.  En  somme  ils  offrent  et  promènent  de  vivre,  euls  régler  et 
conduire  en  tout  et  par  tout  comme  vrais,  bons  et  très-humbles  et  très-obéissants  sub- 
jeets  sont  tenus  et  doibvent  faire  tant  au  regard  de  Vostre  Majesté  comme  des  magis- 
trats supérieurs  et  touts  aullres  qu'il  appertiendra.  Priants  incessamment  Dieu  le  Créa- 
teur pour  raecroissemeni,  prospérité,  bien  et  grandeur  de  Vostre  Majesté  et  de  vostre 

Conseil. 

(liecord  office,  Dom.  pap..  Cal.,  p.  296,  n'  29.) 


720  SUPPLEMENT 

MDLXXXIV"'. 

Les  réfugiés  des  Pays-Bas  à  Cecil. 

(10  MAI  1567.) 
Ils  le  prient  de  présenter  en  leur  nom  leur  requête  à  la  reine  d'Angleterre. 

Monseigneur,  La  bénignité,  de  laquele  la  Majesté  de  la  Royne  a  usé  par  le  passé 
vers  les  estrangers  requérants  pour  la  liberté  de  leurs  consciences  d'avoir  seure  retraicte 
et  refuge  en  son  royaume,  nous  a  servi  d'occasion  et...  (estants  pressés  du  mesme 
tourment)  de  luy  dresser  requesie  tendante  à  semblable  effcct;  mais,  recognoissants 
que  Testai  et  condition  à  laquele  nous  sommes  rcduicts,  ne  nous  donne  ouverture,  ny 
permect  l'accès  aultant  libre  que  poirions  désirer  pour  comparoir  en  sa  présence,  nous 
confiants  en  la  faveur  de  laquele  estes  coustnniicr  d'embrasser  les  estrangers  et  adresser 
ceulx,  lesquels  estants  oppressés  pour  quelque  juste  et  équitable  querelle,  ont  prins 
leur  recours  à  Vostre  Seigneurie,  avons  prins  la  hardiesse  de  la  supplier  humblement 
voloir  veoir  la  susdicte  requcste,  laquele  à  ces  fins  avons  joincte  à  ce  petit  mot,  pour 
par  après  la  présenter  en  nostre  nom  à  la  Majesté  de  la  Royne,  si  avant  que  le  trouvez 
expédient  pour  l'avancement  du  desseing  auquel  nous  prétendons  :  en  regard  de  quoy, 
et  de  toute  aulire  chose  concernante  le  mesme  faict,  nous  nous  submectons  au  très- 
prudent  advis  de  Vosire  Seigneurie,  à  laquele  demeurerons  à  jamais  humbles  et 
obéissants  serviteurs. 

{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p.  296,  n*  29.) 


MDXCV-». 

L'évêque  de  fVinchester  à   Cecil. 

(Farsham,  30  JUIN  1ÎJ67.) 
Il  lui  recommande  les  réfugiés  des  Pays-Bas  qui  désirent  se  fixer  à  Soulhampton. 

Right  honourable.  As  ihe  zelous  care  that  hath  bene  hitherto  in  you  to  préserve 
L-monge  our  countriemen  in  this  realme  both  the  trutli  in  religion  and  tl  e  faulers 


SUPPLÉMENT.  72f 

llierof,  is  well  knowne  (o  ail  and  in  lliankfiill  wisc  ncknowlcgcd  of  ilic  godiyc,  altlioiiglie 
no  lesse  misliked  of  tlic  others,  ycven  so  I  double  not  but  your  charitable  affection 
slretchcihe  forlii  yt  selfe  to  thc  promotinge  of  ilic  selfe  same  cause  towardcs  ail  oihers 
beinge  subjecics  as  \ve  are  lo  Cliiisle  in  iiis  kingjome,  ailhoughc  by  cyvill  polycie 
lliey  be  strangiers  to  tliis  kyngdome,  wiiercof  we  Knglisbe  mon  ar  nalurall  subjectes  : 
I  wryle  not  tiierfore  lo  stirre  upp  compassion  in  you  or  lo  kindie  ibe  piiifull  cbarilie 
of  your  liane,  which  I  am  sure  is  sctl  on  fire  allrcaiiie  towardes  the  banyshed  Ncthcr- 
landers  afllicted  and  forced  ouïe  of  llieir  nalyve  conlrie  for  the  selfe  same  fayihe  that 
we  professe,  but  lo  pul  Your  llonor  in  mynde  of  m  ihinges,  wherein  ihey  shall  nede, 
as  in  niany  ollicrs,  your  speciall  ayde  and  favour.  The  lowneship  of  Southliamplon 
is  veary  willinge  lo  receavc  a  certaine  number  of  ihem,  so  ihey  may  undersiand 
by  the  hoiiourable  Counsells  lelters,  ibal  ....  doinge  may  st.  ...  .  wilh  the 
Quenes  iMajeslics  pleasure  w  .  .  .  ihey  be  planted  therc  by  your  good  mranes,  yf  by 
ihe  same  your  meanes  a  dispcnsalion  for  certaine  lawes  and  stalutes  made  again<ite 
strangiers  be  not  oblained  of  the  Quenes  Majestic  for  lliem  in  sochc  sorte  ns  jour 
wisedomc  can  conceivc  lo  kepe  thein  fiom  dangier  and  yet  not  prejudiciall  to  Her 
Ilighnes  or  the  siibjcctis.  I  doe  not  sec  how  ihey  can  enjoye  any  abode  there  without 
perill  of  thcir  ntler  undoinge,  moche  lesse  hablc  to  mayntayne  ihem  selves  and  releave 
theire  poverlic.  And,  theis  being  graunted  to  them,  they  can  not  live  without  great 
disordres  amonge  them  selves  and  sectes  dangerous  lo  the  nalurall  subjectes,  oncles  by 
your  sîood  meanes  aiso  they  may  liavc  lyccnce  to  galber  together  into  some  one 
churche  and  so  to  lyve  undre  some  godiy  discipline,  wherin  I  shall  for  my  parle  be  so 
fcarefull  as  1  may  be,  and  ihere  is  for  ihal  a  churche  that  may  well  be  spared  and  fyU 
or  them  withoule  the  molestalion  of  any  the  parishes  in  Hamplon.  And,  so  besechinge 
Your  Hoiiour  lo  bave  thèse  causes  ol  the  afllicled  strangiers  in  good  remcmbraunce, 
I  beseehe  the  God,  that  haih  promyscd  bis  favour  to  ihe  fauiours  of  his  afflyeied,  blesse 
you  wilh  endles  comforl. 

From  the  casiell  of  Famhani,  ihe  lastc  daye  ofjunc  a*  1567. 

{Record  office,  Dom.  pap.,  Cal.,  p  29V,  ii'  10.) 


Tome  V.  ^* 


722  SUPPLEMENT. 


L'écêque  de  Londres  à  Ceci!. 

(FULHAH,  22  «ILUT  1570.) 

Privilèges  a  accorder  aux  réfugiés  des  Pays-Ba*. 

Sir,  I  hâve  conferred  witho  the  straungcrs  concerninge  the  articles  enciosed  and 
jour  notes  upon  llie  same. 

They  hâve  shewed  me  a  shorte  discours  wryiten  in  frenshe,  wiiichc  they  purpose 
10  exhibite  unto  you  for  those  niatlers  tlial  seeme  to  Le  of  sonie  difficulté  touehinge 
iheyr  sute  :  whiche  discours  (so  far  as  I  can  understand  frenshe  and  undcr  correc- 
tion) seemethe  to  me  some  wiiat  rcasonable. 

Fyrst,  for  the  ordre  of  theyr  churche,  ihey  will  agrée  in  doctryne  and  ritts  withe  tlie 
frenshe  churche  in  London  and  geve  a  confession  of  theyr  faylhe  to  the  bisshop  of 
Winton. 

Secondlye,  for  the  numbre  of  servauntes,  I  suppose  it  were  good  no  limitation  were 
made,  for  the  limilinge  of  the  membre  of  familyes  (wherof  the  town  will  hâve  regarde) 
shall  restrayne  excessive  numbre  of  servauntes;  and  in  this  parte  they  promise 
(whiche  is  vorie  rcquisytc)  to  take  apprentises  of  our  nation. 

Tins  must  be  brourjht  lo  a  compétent  nomber  after  iii  yers,  thaï  is  not  above  xii  slran- 
gers  in  one  hoivshold,  and  not  above  xl  howshold  ' . 

For  the  inhabitinge  of  Winchester  or  Sarum  and  not  that  porte  towne  onlye,  I  pray 
you  let  thèse  men  obteyne  theyr  sute  :  the  caveat  for  portes  may  passe  wiih  a  dein- 
ceps.  Me  thinkethe  thèse  men  hâve  good  reason  why  it  were  not  good  that  they  were 
now  in  the  begynnynge  disiracted. 

Jt  shall  be  now  spared. 

For  the  custome,  as  it  is  not  reason  tiiat  immunytie  be  graunted  them,  so  yet  consi- 
deringe  they  bringe  in  a  newe  arte,  whiche  maye  hereafter  be  profitable  to  the  realm, 
to  grant  some  mitigation  of  custome  (whiche  is  theyr  sute  in  theyr  writinge,  whereunto 
relation  be  had  in  al!)  in  my  poor  opinion  were  not  amisse,  and  the  rather  bccausc 
the  Quenes  Majestie  should  hâve  a  custome  where  she  had  none  before.  The  makinge 
of  fyne  clotlie  (as  I  hâve  been  enformed)  was  first  brought  hither  by  straungcrs,  pro- 


*  Les  lignes  imprimées  en  italiques  sont  de  la  main  de  Cecil. 


SUPPLEMENT.  723 

voked  by  privilèges  of  princes,  lo  dwell  liere  in  lliii  rcalm,  to  ihc  grcai  benefite  of 
our  eounlreye. 

The  Quenes  Majesty  is  content  to  forbeare  al\  such  cuitom,  as  straungers  ought  to 
paye,  for  tlic  sayd  wares  so  made  by  them  and  not  heretofbre  practned  in  thit  realm 
and  cai-ryed  oui  only  at  Southampton  (to  endure  (or  7  yeres). 

For  transporlynge  of  iheyr  wares  lo  be  dyed  or  sold,  payinge  cuilomc  convenyeni 
(as  afore)  is  not  of  great  moment,  and  yet  tbey  purpose  if  the  waters  of  our  countrey 
will  serve  for  theyr  colours,  not  to  send  any  to  be  coloured  or  dyed  beyond  seas. 

Granted  conditionally  if  the  waters  will  not  dye. 

For  ihe  resl  of  thinges,  as  liavinge  of  some  artificers,  viz.  smylhes,  (aylours  etc.  to 
woriie  for  tlieyr  own  peopie,  I  suppose  it  is  not  amisse  lo  referre  that  to  the  townesmen 
of  Soutbampton  and  to  my  Lord  of  Winton. 

The  tourne  to  ordre  this,  so  they  excède  not. 

1  praye  you  to  be  as  favourable  to  tbe  bringers  as  you  mayc,  that  tliey  maye  obtcync 
the  Quenes  Majesties  graunt  of  privilège,  consideringe  the  principall  cause  they  came 
for,  tlieyr  charges  in  seliing  up  thèse  sciences,  ihe  benelile  that  maye  ensue  iherof,  and 
other  circumstanees  whiche  I  referre  to  your  good  considération.  Godde  kepe  you. 

From  Fulham,  22  july  15G7. 

(Record  office,  Dom.  pap  ,  Cal.,  p.  2D6.  n*  29  ) 


MDCXVIII'*". 

L'évêque  de  fFinchester  à  Cecil. 

(WOLNESEY,  19  SEPTEMBBE  t.S61.) 

Les  réfugies  des  Pays-Bas  s'engagent  à  rester  étrangers  a  certaines  sectes  (celles  des  Anabaptiste* 

et  des  Puritains). 

Ryghie  Honorable,  The  mcrchantes  strangiers  that  are  desicrous  lo  plant  them 
selves  al  Southampton  (wherto  the  Mayer  with  bis  brethrene  scmeth  not  unwilling, 
eonsidering  the  beneOte  that  maye  thereby  growe  unto  the  whole  towne),  hâve  bcne 
wiih  me  divers  times  importunalely  requesting  me  to  commcnde  thicr  cause  to  ihc 
most  Honourable  Counsell.  They  feare  that  a  certaine  suspicion  of  sectes  lo  be  among 
them  is  some  siaye  of  iheir  sute,  and  therefore  liave  geven  to  me  thier  bandes  by  wri- 


m  SUPPLEMENT. 

ting  to  beware  and  watchfull  ihat  no  corrupt  sectes  or  opinions  slial  bc  suffered  to 
growe  among  ihem,  for  ihey  ihem  selvcs  haie  and  detesle  ail  soche.  And  I,  for  my  part, 
if  il  shall  semé  good  to  the  Honourable  Counseil  to  commilte  that  trust  unlo  me,  wii! 
so  deali  by  good  ordre  witli  liie  ministcr  and  eidrcs  of  that  cburche,  tiiat  iher  sliall  no 
corrupt  secte  growe,  netiier  any  sectarres  be  suffered  to  nestle  iher.  I  do  moste  bura- 
blye  therefore  beseeche  ihe  Honourable  Counseil  tbat  they  will  hâve  considération  of 
Ibe  sute  of  iheir  afflicted  breihren.  And,  as  verye  prudently  and  not  witbout  good  cause 
they  maye  feare  sectaries  to  crêpe  in  under  pretence  of  true  professeing  of  the  Gospell, 
so  shall  I  not  fayle  to  be  waichefuU  to  prevent  that  éveil  by  Godes  grâce,  who  guide 
the  moste  Honourable  Counseil  by  bis  bolye  spirit. 

From  my  bouse  at  Wolnescy  besides  Winion,  19  seplember  1567. 


(Hecortl  office,  Dotn.  pap.,  Cal.,  p.  299,  n°  8.) 


-MDCXLVII'"'. 

Don  Guzman  de  Sylva  à  la  duchesse  de  Panne. 

(Londres,  4  hëclmbre  4Sb°7.) 
Don  de  chevaux  à  la  reine  d'/Vnglelerre. 

A  esta  Reyna  Serenissima  contei  taron  unos  cavallos  que  )o  Iraga  al  coche,  e  yo 
selos  enbie  :  yo  quedado  apic.  Enbio  un  criado  mio  para  que  me  trayga  otros  très  o 
quatro.  Suplico  humilniente  a  V.  A.  me  baga  merced  de  mandar  que  se  le  de  pasa- 
porte  para  cllos,  porque,  andando  la  Reyna  a  sus  casas,  se  puede  mal  estar  sin  cocho. 

Di  Londres,  nu  de  dizicmbre  1567. 

(Archives  du  Royaume  à  Bruxelles.  Autogrnplics.) 


SUPPLRMEINT.  725 

MDCXC»»''. 

La  reine  d'Ecosse  à  (iuzman  de  Si/tca. 

(Carlyle,  4  jois  1868.) 
Elle  désire  que  Philippe  II  écrive  en  m  faveur  à  Élisabedi. 

Sefior  Embaxador,  Yo  he  recibido  por  la  mano  de  Mos.  de  Flaming,  dos  carias  viics- 
tras,  por  las  quales  y  por  lo  que  me  ha  rcferido  conozeo,  la  gran  obligacioii  en  que  os 
soy,  por  los  biienos  oiïicios  que  por  mi  hazeis,  y  assi  os  ruego  lo  querais  continuar  y 
procurar  que  cl  Rey  vueslro  seîior  y  nucslro  hermano  escriva  algunas  palabra  a  i-ssa 
Reyna  en  mi  favor,  porquede  otra  manera  ella  me  tendra,  liasta  que  ellos  agan  Uiiido 
olro  parlamento,  en  el  quai  pretenden  arruinar  a  los  de  mi  parte,  y  principalmenle 
los  pobres  liclcs,  por  los  quales,  como  liavois  escriptoal  Rey,  yo  pornc  la  vida  :  lo  quai 
largamente  he  declarado  a  los  Milores,  y  no  dubdo  (|ue,  si  ellos  me  meien  mas  adentro 
en  este  reyno  contra  mi  voluntad,  me  podran  quitar  la  vida,  mas  no  me  liaran  tomar 
acuerdo  con  eslos  enemigos  de  Dios  y  de  lodos  sus  siervos.  Yo  os  ruego  que  yo  vaya 
a  Londres  o  lenga  lugar  de  passar  a  otra  parle  o  quedar  aqui  adonde  estoy,  porque 
algunos  me  quieren  saear  deste  iugar,  por  serlos  mas  desia  lierra  de  mi  religion  catho- 
lica  y  tenerme  grande  voluntad,  y  a(in  de  que  no  pueda  desde  aqui  consejar  a  mis 
pobres  vasallos,  los  quales  estan  mas  constantes  que  jamas  a  sufrir,  si  fuere  menester, 
la  muerle.  Yo  os  ruego  me  deis  aviso  de  lo  que  os  paresçe  que  me  conviene  hazer  en 
este  negocio. 

De  Carlel,  a  cuatro  de  junio  1568. 

{Archives  de  Siinancas,  Estado,  Leg.  820,  fol.  121.  —  Publié  par  M.  Teulcl, 
Lettres  de  Marie  Stuarl,  p.  26ti.) 


726  SUPPLÉMENT. 

MDCXCIl''». 

La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva. 

(21  KW  i568.) 
Elle  le  prie  d'intervenir,  de  concert  avec  l'Ambassadeur  de  France,  eu  sa  faveur. 

Senor  Embaxador,  Vos  entendereis  por  cicrtas  carias  que  cl  sefior  de  Momorin,  por- 
lador  destas,  lleva,  el  buen  tratamienlo  que  yo  y  los  mios  recibimos  y  rigor  que  he 
hallado  en  algunos  senores  del  Conscjo  de  la  Reyna,  y  lodo  esio  por  oeassion  de  la 
religion,  lo  quai  yo  os  pido  quam  afTeclnosamente  puedo  lo  hagais  saber  y  enlender  al 
Rey  vuestro  amo,  y  en  la  manera  que  soy  tratada  por  esta  diclia  Reyna,  que  es  un 
punto  que  importa  a  todos  los  principes,  y  la  seguridad  que  ellos  han  embiado  a  mis 
enemigos,  por  conlinuar  a  perscguir  a  todos  aquellos  que  siguen  mi  parte,  lo  quai  me 
liaze  rogaros  quanto  puedo  querais  dar  assisieniia,  si  es  cosa  possible,  al  Embaxador  de 
Francia,  o  ambos  junlos  liabieis  a  la  Reyna  y  hagais  toda  la  diligencia  possible  con  ella 
para  que  yo  la  |)ueda  yr  a  ver  y  declarar  mi  desseo,  o,  si  ella  no  quiere  oyr  me,  de 
passe  a  Francia  para  buscar  olra  forluna,  porque,  quanto  mas  yo  me  deluviere  aqui, 
rais  enemigos  se  fortilicaran  mas  contra  mi,  cslando  de  dia  en  dia  mas  assegurados  ppr 
los  dichos  senores. 

Yo  lie  avido  a  las  manos  cierlas  carias,  las  quales  lie  rogado  a  este  genlilhorabre 
os  las  comunique  y  os  pida  de  mi  parte  ayudeis  estos  mis  negocios,  con  la  quai  confîança 
solamente  os  pcdirc  tengais  piedad  de  todos  los  pobres  catholicos  que  debaxo  de  mi 
sombra  seran  destruydos  '. 

(Archives  de  Simancas,  Eslado,  Lej;.  820,  fol.  124.  —  Public  par  51.  Teuict, 
Lettres  de  Marte  Stuart,  p.  268.) 

'  Ce  paragraphe  est  de  la  main  de  Marie  Stuart. 


SUPPLÉMENT.  717 

MDCXCII'". 

La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva. 

(36  JUIN  trm.) 

Elle  réclame  l'appui  de  Philippe  II.  —  Mesures  que  le  duc  d'Albe  pourrait  prendre  à  l'égard 

des  marchands  écossais. 

Seîior  Embaxador,  Pensâmes  que  Mons'.  de  Montmorin  os  avra  comunicado  las 
carias  que  le  avemos  encomendado  afin  de  que  vos  podays  embiar  al  Rcy  vueslro 
senor  lo  contenido  en  ellas,  lo  quai  os  rogamos  niuclio  que  liagays  y  juntamenle  le 
suplicar  a  S.  M.  por  nuestra  ayuda  e  que  tengays  por  bien  de  escrivir  ol  Duque  de  AWt, 
pidiendole  affeciuosamente  en  nuestro  nombre  que  deficnda  el  (rafico  y  comercio  a 
todos  los  mercaderes  de  Escocia  en  Flandes,  sino  fneran  aquellos  que  tendran  passa- 
porte  de  el  Conde  de  Arguile  nuestro  lugar  leniente  o  del  Arcobispo  de  Sanl-Andrea, 
como  se  ha  hecho  en  Francia,  e  yo  se  lo  escriviera  asi,  sino  fuera  porque  no  escrivo 
bien  en  espanol,  a  cuya  causa  lo  dexo  de  hazer.  Dios  os  lenga  en  su  gracia. 

Este  gentilhombre  os  enibiare  e  mi  secietario  para  os  avisar  de  todas  cosas  :  yo  os 

luego  le  deys  credilo  y  comuniqueys  con  el  lo  que  pareccra  que  conviene  a  mis 

negocios  '. 

(Archives  de  Simuncas,  Estado,  Leq.  820,  fol.  125.) 


MOCXCll-»"*'". 

Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Ecosse. 

(26  JOi!i  15«8.) 
Il  la  félicite  du  courage  avec  lequel  elle  supporte  la  mauvaise  fortune. 

Quanqnam  labores,  quos  hactenus  Majestas  Vcslra  pertulit,  tanti  fuerint,  quanti  vel 
ab  ipsis  inimicis  opiari  majores  non  poluerint,  tamen  ca  lege  senatam  Majestas  Vesira 
meminerit,  qua  maximi  principes,  quorum  vita  omnibus  telis  forlunœ  proposiu  est, 

'  Le  dernier  paragraphe  est  de  la  main  de  Marie  Stuarl. 


7i28  SUPPLÉAI  Ers  T. 

neque  esse  recusandum,  quominus  ea  qua  nati  sunt  condilione  vivant,  neve  eos  casus 
(quorum  vicissitudine  quo  quique  majores,  eo  magis  obnoxii  sunt)  graviter  ferani, 
eventisque  aliorum  memoria  rcpetendis  niliil  aecidisse  novi  ipsis  cogitent,  lus  maxime 
temporibus,  cum  improba  anibilio  atque  effrena  libcrtas  subditorum  animos  irrepserit 
et  eos  adegerit  jura  omnia  violare,  uno  alioque  praetextu  docuerit  conira  dominos  rebcl- 
larc.  Sed  in  adversis  rébus  fortes,  exceisi  et  regales  animi  probantur  et  cognoscunlur  : 
eo  enim  major  paritur  fama  et  bonos  quo  major»  mala  vincuntur.  Et  in  boc  uno  me 
Majeslali  Vestrœ  addiclissimumconsolor,  et  Majcstati  Veslrae  gratulor,  interiantascor|)o- 
ris  erumnas  in  exceiso  Majestatis  Veslrae  animo  nullum  jus  babuisse  fortunam,  nec  ab  ta 
ejusdem  animi  bona  poluisse  eripi. 

Ob  salutationem,  quam  per  Flaniyngum,  fldelem  suum  subditum,  Majeslas  Vestra 
milii  misit,  bumiliter  ago  gralias.  Et  quoniam  ad  ca  quae  Majestatis  Vestrœ  nomine 
renunciata  fuere,  cum  ipso  Fiamingo  respondeo,  in  bis  literis  amplius  qnicquam  non 
addam,  quam  me  Majestatis  Vestrœ  observanlissimnm  inteliigal. 

{Archives  de  Simunca»,  Eslado,  Leg.  8i0,  fol.  I2G.) 


MDCXCIl-'"»'!"'. 
Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Ecosse. 

(29  JUIN  1S6U.) 
Il  s'est  acquitte  du  message  dont  elle  l'avait  chargé  pour  le  roi  et  le  duc  d'Albe. 

Pensando  que  Flamyng  partiera  mas  presto,  escrcvi  con  el  a  V.  M.  la  letlra  que  jun- 
tamcnte  dara  con  esta  ;  y  despues  be  recebido  la  que  V.  M.  me  mando  embiar  con 
Mos.  de  Mont-xMorin,  y  be  entendido  io  que  V.  M.  le  ordeno  que  me  dixesse,  de  lo 
quai  lie  dado  aviso  al  Rey  mi  sefior  y  al  Duque  de  Alva  y  embiado  la  copia  de  lo  que 
V.  M.  me  mando  escrivir,  affirmandome  que  lenia  en  mas  el  Irabajo  y  peligro  de  sus 
lleles  subditos  que  el  siiyo  proprio  :  palabras  dignas  de!  gran  valor  de  V.  M.  y  ciara 
demostracion  de  su  muclia  clemencia  y  cbaridad  christiana,  la  quai  tengo  por  cierlo 
lia  guardado  y  guardara  V.  M.  con  la  conslaneia  que  dcve  a  Dios  y  assi  mesma  y  a 
los  principes  que  la  aman  y  dessean  su  bien,  authoridad  y  conservacion,  y  que  tenga 
mano  para  reduzir  sus  rebeldes  a  su  servicio  y  al  conoscimiento  que  son  obligados,  que 


SUPPLÉMENT.  759 

es  negocio  que  toca  a  todos  en  coniuii,  coriio  niuchas  veze»  lo  lie  dicho  a  esie  Reyna 
Screnissima,  que,  seguii  su  gran  ingenio,  lo  entiendc  mejor.  Dios  la  guie  (lara  que 
pueda  mostrar  con  las  obras  la  bueiiii  voluniHd  que  dize  que  lieiie  a  las  cosas  de 
V.  M.,  cuya  etc. 

(Archiees  de  Siinancas,  Exludo,  Leg.  820,  fol.  127.) 


MDCXCIX»»». 

La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva. 

(Garlyle.M'I  juillet  lJS<i8., 
Elle  craint  d'être  gardée  (ilus  étroitement  et  recommande  l'évéquc  de  Rosj  au  due  d'Ail»;. 

Seftor  Embaxador,  Viendo  que  me  (|uieren  sacar  de  aqui  y  llevar  mas  adeniro  en  la 
tierra  sin  me  dezir  porque,  y  por  esiar  avisada  asi  de  Escocia,  eomo  de  los  mesmos  de 
esta  tierra,  que  scre  guardada  mas  estrechamente  en  gran  prcjui/io  de  mis  pobrcs  fieles 
servidorcs,  no  e  querido  dexar  de  os  advenir  y  embiar  con  diligencia  esta  lelra  al  Rey 
mi  senor  y  hermano,  solicitandole  que,  pues  el  iaxorece  la  religion,  de  orden,  o  en  mi 
iibertad,  ayudandome  para  recebir  la  autoridad  que  yo  devo  lener,  o  a  lo  mènes  socor- 
riendo  a  los  mios,  de  nianera  que  Su  Mag*"  y  i\  Rey  de  Francia  hagan  que  mis  rebeldes 
no  tengari  podcr  segun  su  mala  voluntad,  ni  que  les  quede  la  autoridad  de  mi  liijo,  de  la 
quai  usnn  mal,  sirviendose  de  ella  contre  Dios,  que  yo  tendre  en  poco  mi  prision  y  la 
muerlo,  como  esto  se  baga. 

El  Obispo  de  Rose  esta  desterrado  de  mi  rcyno  y  liuydo  a  Plandes  por  la  religion. 
Yo  os  ruego  mueho  eseryvais  al  Duque  de  Alva  para  que,  si  va  alla,  le  lenga  por 
encomemiado  :  es  de  mi  conscjo  y  liombre  muy  suficientc. 

No  tengo  lugar  de  os  escrivir  mas  largo  ;  mas,  si  podeys,  hazer  insiancia  eon  es» 
Reyna,  si  me  iraian  como  se  dize  que  lo  liara.  Yo  rogare  a  Dios  que  os  lenga  en  su 
sania  guarde  y,  si  yo  viniere  cerca  de  Londres,  liolgaria  mucho  que  oviessedes  licencia 
de  la  Reyna  para  me  visitar. 

De  Karlil,  H  de  julio. 

Esciisarnieeys  si  cscrivo  mal  por  ipie  ostoy  con  tanta  priissa  que  no  lo  pn.-do  liajer 

niejoi. 

{Archive»  de  Simanean,  Estado,  Lej<.  8i0.) 

Tome  V.  i>2 


730  SUPPLÉMENT. 

MDCCUl''i». 
Le  Secrétaire  Cecil  à  Guzman  de  Sylva. 

{HAVERIMG,   ^^  JUILLET  1S68.) 

Message  confié  à  Thomas  Windebank. 

IVIitto  ad  D.  Tuatn  ex  mandate  Serenissimae  Regitise  cl  ut  promissum  est  secietario 
tuo  a  Dominis  Consiliariis,  quemdam  ex  sccretariis  nostris  (ut  vocamus  clerici  signa(i) 
Thoniam  Windebank,  cum  exemplari  publici  edicli  in  causa  de  qua  D.  T.  nupcr  cum 
Sua  Majestale  egit,  luni  per  sermonem,  lum  per  lileras.  Illud,  si  velil  D.  T.,  Iiic  ipse 
nuncius  vertel  in  sermonem  galiicum  vcl  italicum.  Habet  etiam  in  mandatis  exponerc 
quœdam,  de  quibus  nostri  mercatores  graviter  conqueruntur,  in  quibus  iMajestas  Sua 
rogatD.T.  ut  interponat  opcram  suani.  ïntcrini  me,  mcaquc  tibi  comendo,  leque  valere 
in  bac  aidenti  œstatc  non  minus  quam  me  ipsum. 

Ex  Monie-Venatico  apud  Havering,  17  dicjulii  1568. 

(Archives  de  Simuneas,  Enlado,  Leg  820,  fol.  ^i>'^.) 


MDCCVI'"». 
Le  comte  de  Leicester  à  Guzman  de  Sylva. 

(HATFIELD,  30  JCILLET  1868.) 

II  déclare  n'avoir  aucune  relation  avec  les  chefs  des  Huguenots  et  des  Gueux. 

Intellexi  ex  domino  Wilson  totum  ilium  sermonem,  qucm  heri  cum  iilo  babuisii, 
Domine  Orator,  et  indolui  admodum  quod  taies  et  tam  faisi  nimorcs  de  me  sparge- 
rentur;  neque  vero  adduci  possum  ut  Tua  Dominatio  lidem  babitura  sit  hujusmodi 
criminationibus  et  mcndaciis  insignibus.  Nam,  si  ullo  loco  mea  apud  te  sit  dignitas,  cui 
credendum  sit?  Hoc  tibi  per  omne  dccus  mcum  persuadeas  velim  me  nunquam  ab  eo 
tempore,  quo  isti  ultimi  tumultus  tam  in  Galiia  quam  in  Fiandria  excitabantur,  aut 
bteras  aut  nuncium  accepisse  vel  a  Principe  Condiensi  vel  a  quovis  prœterea  beroe 


SUPPLÉMENT.  751 

galln  vel  belga.  Et  quantum  ad  Comitcm  Ludovicuin  spécial,  ugu  illuiu  iiunquam 
novi,  neque  unquam  ab  illo  aliquid  accepi.  Neque  sane  ullo  modo  author  fui  ut  alios 
incitarem  vel  per  lileras  vel  per  internuncium  ad  has  commovcndas  sediiiones  el  belia 
intestina.  Religio  certe,  quam  pronienlur  (m  plane  lihi  dicam)  mihi  admodum  probata 
est,  ad  Dei  nimirum  verbum  quam  proxime  accedens;  el  banc  fidem  meam  scmper 
lueri  statulum  habeo,  in  quo  mihi  ciedes  velim.  In  aliis  vero  rcbus  nolini  te  nimio  cr^ 
dulum,  imo  susurrones  omnes  abijcias,  prccor;  neque  patiaris  aures  tuas  tam  vanis  et 
fallacibus  rumusculis  deliniri.  Nuni  ego  cerle  singulari  sum  innoeentia  et  immunis  ab 
omni  hujusinodi  eriminationc.  Quod  si  aliquis  taies  aliquando  rcs  apud  me  moiitus 
esseï,  facile  tibi  dixissem ,  qucm  semper  amavi;  nec  ulias  res  scitu  dignas  unquam 
celavi.  Ideo  scripsi  bas  litcras  ut  in  allirniaiione  mca  summani  inesse  conslunliani  inlei- 
ligas  et  mibi  omriino  (idem  habeas.  Plura  ex  isto  nuncio  audics,  quae  liieris  non  i-oro- 
mittenda  putavi. 
Ex  Aula  Reginse  Majestatis  apud  Endefyide,  20die  julii  1568. 

(Archives  de  SimaiicuSg  Estado,  Leg.  820,  fol.  110.) 


MDCCVI'". 

La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva. 

(  BOLTOtl ,  32  JOILLKT  tli68.| 

Elle   réclame   instamment   l'assistance    de    Philippe   II. 

Senor  Embaxador,  Yo  e  recibido  vncslra  caria,  por  la  quai  e  conocido  la  aticion  y 
buena  voluntad  que  teneys  de  me  hazer  plazer,  io  quai  yo  os  ngradezco  muebo,  pidiendo 
os  aflectuosamente  continueys  el  hablar  con  esa  Rcyna  en  mis  ncgocios  alin  de  la 
enirctener;  y  assi  niismo  os  ruego  escrivays  al  Rey  vneslro  seftor  largamenlc,  ba/ien- 
dole  entender  mis  cosas  porqne  yo  aya  buena  resolucion  y  respuesia  :  no  porquc  yo  no 
tenga  harta  pacicneia,  mas  la  dilacion  de  el  tiempo  podria  ser  ocassion  de  baier  mover 
y  dar  buclta  a  mis  aficionados  y  fieles  servidores  y  subjecios  viendose  robados  y  des- 
truydos,  y  demas  deslo  por  no  dar  ocassion  que  mis  enemigos  hagan  alli  correr  la  fama 
que  e!  Rey  de  Francia  a  reimsado  de  dar  socorro  al  Duque  de  Chaielarao  alin  de  baier 
desmayar  y  perdcr  el  corage  a  los  que  me  son  fieles.  Por  Io  quai  os  ruego  hableys  a  la 
Reyna  en  mi  favor  de  lai  manera  que  entienda  vueslra  buena  voluntad  y  mi  derecho 


732  SUPPLEMENT. 

y  que  yo  pucda  reconocer  con  el  tiempo  lo  qut?  hiziere  por  mi,  quando  Dios  me  diere 
lugar  para  ello. 

De  Bolton,  a  22  de  julio. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  820,  fol.  102.  —  Publié  par  M.  Teulet, 
Lettres  de  Marie  StuurI,  p.  :29l.) 


MDCCXIII''^ 

La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva. 

(BOI.TON,  81   JUILLET    lo68.> 

Elle  eût  vonlu  se  justifier  devant  la  reine  d'Angleterre.  —  Conditions  qu'on  met  à  sa  délivrance. 

Senor  Embaxador,  Yo  eslava  cou  pena  y  desseo,  quando  Ilego  el  porlador  desla,  de 
hallar  coniodidad  para  os  escrivir  por  os  advenir  de  dia  en  dia  del  estadu  de  mis 
negocios  y  assi  mesmo  de  la  resoliieion  desa  Reyna,  que  no  quiere  con  tolos  mis 
buenos  offrecimicnios  que  le  he  podido  liazer,  de  me  permitir  que  yo  pueda  decla- 
rarle  en  publico  ayuiitamiento  mi  innocencia;  y,  como  yo  soy  informada  por  uno  de  mis 
amigos,  la  zelosia  que  ella  liene  de  los  catholicos  desla  lierra,  es  la  una  de  los  princi- 
pales causas  que  la  muevan  a  ello,  y  su  ullima  resolueion  ha  sido  embiar  aqui  dipu- 
tados  para  oyr  mis  subdilos  rebeldes  >  a  mi  :  lo  quai  dize  devo  accepiar  por  no  poner 
duda  a  nadie  de  mi  juslificacion.  Ella  me  promete  que,  haziendose  esto  primeramente, 
me  volvera  a  mi  lierra  por  apuntaïuieniu  y  concordia  de  mis  rebeldes  y  mio,  a  eon- 
dicion  que  yo  consienlia  en  1res  puntos.  El  primero  que  yo  rompa  la  aliança,  que  lengo 
con  Francia.  El  segundo  que  yo  no  prelenda  este  reyno  en  su  vida,  ni  en  la  de  sus 
sucessores  si  los  tuviere.  El  tercero  que  se  ponga  y  eslablezca  en  mi  reyno  la  religion 
desie  :  lo  quai  yo  creo  sera  lan  desgusloso  a  los  protestâmes  como  a  ini,  y  haze  la  dili- 
gencia  que  puede,  para  que  yo  y  los  pobres  catholicos  seamos  forçados  de  consentir 
en  ello  por  la  necessidad  de  nneslros  negocios  y  el  desseo  que  ellos  lienen  de  me 
alraer  a  ello  :  vo  os  aseguro  que  no  es  por  su  misérable  religion,  Quanlo  a  mi  particular, 
yo  consentire  antes  en  mi  muerte  ;  y  os  ruego  que  considereis  este  negocio  y  advirtais 
al  Rey  mi  buen  hermano  y  me  deis  acerca  desto  vuesiro  buen  consejo,  etc. 
De  Bolton,  ullimo  de  julio  1568. 

{Archives  de  Simancas,  Estado,  Leg.  820,  fol.  152.  —  Publié  par  M.  Teulet, 
Lettres  de  Marie  Stuart,  p.  293.) 


SUPPLEMENT.  735 

MDCCXXXVP'V 

Mémoire  présenté  par  don  Guérau  d'Espès  à  la  reine  d'Angleterre. 

(ViSRS  LR  16  SEPTEMBRE  1868t) 

Il  l'engage,  au  nom  de  son  maître,  à  embrasser  la  foi  calliolique. 

Yo  lie  de  tratar  a  Vueslra  Miigt-stad  de  la  cosa  mas  imporlaiite  que  pueda  ser  en  el 
mundo,  no  ya  de  parle  mia,  mas  de  parle  de!  mas  poderoso  principe  de  Chrislianos, 
deiido,  amigo  y  confederado  de  Vuestra  Magcsiad  y  dcste  nobilissimo  reyno,  a  lo  quai 
no  U'.  mueve  consideracion  de  uiilidad  propria  suya,  sino  ei  bien  y  sossiego  de 
Vueslra  Magestad  y  de  sus  Ëstados,  con  los  quales  son  los  de  Su  Mag'  Calolica  en 
anliga  amistad  y  cont'ederacion  unidos.  Miiclio  le  induze  a  esto  saber  Su  Mag'  el  gran 
vaior,  cordura  e  ingénie  de  Vuestra  Magesiad,  por  las  qualcs  bucnas  calidades,  ya  lam- 
bien  en  olros  liempos,  lie  dispuso  a  hazerle  muy  bucnas  obras;  y  asi  espéra  que,  con 
mas  facilidad  que  otra  persona  alguiia,  conoccra  el  verdadero  camino  de  salud,  y  per- 
niitira  bolver  a  el  a  sus  sulxiitos,  del  quai,  por  persuasiones  quiç»  o  induslria  dealgunos, 
han  sido  forçosa  o  aslutamente  dislraliidos.  No  entiendo,  en  esto  que  digo,  culpar  par- 
liculamenle  a  algiino  :  que  n)i  intencion  es  servir  a  todos  y  liazerles  todo  cl  bien  que 
pudiere,  ni  tralare  como  iheologo,  en  esta  parle  (no  siendo  lai  mi  profesion),  y  tambien 
questo  esta  hecho  por  taies  y  tan  senalados  Icirados  calolicos,  que  no  se  puede  mu 
desscar,  sino  llanamente,  como  ministro  de  Rey  amigo  y  afllieionado  al  bien  desie 
reyno,  proporne,  para  su  iitilidad  y  reputacion,  las  cosas  que  al  Rey  mi  sefior  y  a  olros 
calolicos  principes  pareceii  para  la  qiiielud  y  bien  de  los  subdilos  de  Vueslra  Mageslad 
y  unidad  catolica  eliristiaiia  conveiiienles,  como  en  cosa  que  a  Vueslra  Magestad  va 
lanto  y  tanto  a  sus  subdilos,  que,  por  la  inesma  razon,  alrae  a  pensarla  y  tralarla,  tan 
de  veras,  sus  amigos,  veziuos  y  eonrederados. 

Niieslros  padres,  aguclos  y  bisabiiclos,  y  los  de  ay  arriba  tan  buenos  horobrcs  fuerou 
como  nos  otros;asi  quisieron  salvarse  y  ir  ai  Cielo  como  nos  olros;  la  Vglesia  Cato- 
lica universal  siguieion  y  obedccieron,  conoriendo  un  summo  pastor  en  ella.  No  ay 
para  que  condenarles  y  querer,  por  palabras  de  génies  vanas,  liecliarles  en  el  iiiGerno, 
y  apartarse  assi  atrevidamente  de  la  lionra  de  sus  padres  y  de  su  biiena  fe.  Buena  con 
séria  créer  que  Sant-Agustin,  Hieronimo,  Gregorio,  Crisosihomo,  Basilio,  Nazianicno, 
Cypriano,  Policarpo,  Clémente  y  olros  successores  de  los  Aposloles,  varones  por  vii  tud 
y  milagros  aprobados,  erraron,  y  que  vino  el  acertar  en  nuestros  misérables  dias,  y 
aquello  por  boia  de  Luuro  o  de  Zuinglio,  CalviiÉC,  Beza  o  <.lr<>s  laies  ajwsuias  vile» 


734  SUPPLEMENT. 

y  abalidos,  o  quien  ha  de  dexar  la  unidad  de  la  le  catolica  confirmada  por  lantos 
jçoiierales  concilios  y  consenso  univiTsal,  y  scguir  a  nuevos  predicadores,  que  cada 
Imno  dellos  liabla  difeientc  y  contrario  del  olro.  No  ay  labyrin(oque  mas  sendas  (enga, 
(|ue  son  las  seelas  que  ora  conourren;  y,  por  nuestra  dcsdiclia,  todas  hallan  quien  las 
sigue  y  defiende,  y  mas  las  que  son  peorcs,  que  en  eslo  clarainente  se  conoce  ser  cas- 
ligo  de  Dios  por  nuislros  grandes  pecados,  y  no  cosa  alguna  de  verdad  y  subsisteneia. 
Viene  a  lanto  ya  la  desdicha  que  ay  sectarios,  que  se  atreven  a  escribir  que  se  liaga 
una  nueva  ley,  con  nuevos  preceplos  y  orden  de  vivir,  quesla  que  seguimosya  es  vieja  ; 
otros  leen  en  su  lengua  Irasiadado  el  Alcoran  do  Malioma,  con  tal  furia  y  liervor,  que  a 
aver  cira  Geneva  que  los  solicitasse  a  ello.  Tengo  enlendido  que  infinitos  destas  nuevas 
secias  tomarian  de  bucna  gana  aquella  doetrina  ;  y  soy  informado  de  personas  inuy 
grnvos  y  de  grandes  cargos  que,  por  esla  via,  querian  los  desias  nuevas  religiones  per- 
suader a  Solymano,  gran  princi|)e  de  los  Turcos,  que  luesse  en  su  socorro,  ponicndole 
delanle  quan  poca  era  la  diferencia  do  su  ley  a  la  dellos. 

Mas  de  mil  y  quinienlos  anos  ha  (|uc  vive  y  llorece  nuestra  santa  catolica  fe  debaxo 
de  un  summo  pasior  ;  y,  annque  ha  padecido  olras  vezes,  como  ora  padece  ndversi- 
dades,  todavia  ha  permanecido  en  su  pnridad,  y  permanecera  cou  la  gracia  de  AqucI 
que  l'instiluido.  Assi  fue  Arrio  y  Donato  como  Calvino  y  Lulero.  Los  mesmos  tilnlos 
de  la  palabra  de  Dios  y  de  scguir  la  Sanla-Escritura  se  nsurparon,  como  estos  an 
querido  usurpar.  Lenguage  es  este  y  arlilicio  de  los  hercges  o  de  aquel  spirifu  d'en- 
gano  que  les  levanla  y  les  haze  hablar.  Uios  Omnipotente,  por  su  inefable  bondad,  fue 
el  que  por  su  unico  hijo  nos  dio  esla  ley  evangclica,  anlorizada  con  la  sangre  del 
mesmo  legislador,  predieada  y  pubiicada  por  cl  mundo  por  su-  santos  aposlolos  y 
sucessores  dellos.  Para  ser  ella  pcrfela  y  eslable,  le  convino  dexar  como  a  buen 
ynstiluydor  de  reyno,  lugarteniente  y  governador  gênerai  suyo  que  la  governasse,  y 
assi  lo  hizo,  que  d'oira  manera  vano  pcnsamiento  séria  créer  que  las  provincias  nies- 
mas  se  concertassen  en  las  dudas  que  se  ofrccen,  ni  pudiessen  convenir  en  huna 
unidad  de  symbolo  y  manera  de  bivir.  Assi  se  conoce  ser  clara  y  conocida  la  neces- 
sidad  de  un  supremo  universal  pasior,  sucessor  en  el  oflicio  y  dignidad  de!  bienaven- 
turado  san  Pedro  :  que  a  negarlo,  parece  que  culpariamos  a  Cristo  rcdemplor  nuesiro, 
en  quien  no  puede  aver  culpa  de  mal  adminislrador  y  ordcnador  de  su  ley.  Esto  facil 
es  de  conocer,  si  quilamos  de  nucsiros  coraçones  las  passiones,  odios  y  rancores  que 
suelen  tener  obstinado  el  pensamienio  bumano,  si  desechamos  la  codicia  d'una  vida 
sin  régla,  ni  respeclo,  abierla  la  puerla  a  toda  licencia,  y  si  quercmos  con  fe  y  buenas 
obras  ser  aeetos  a  Aquel  que,  con  amor  y  tan  buenas  obras,  nos  quiso  redemir.  Dura- 
mente  dizen  que  se  desarrayira  la  dolencia  de  los  zelos,  que  sicmpre  piensa  el  zeloso 
qu'en  alguna  parle  luvo  verdad  su  sospecha  ;  assi  es  de  la  frenesia,  y  peor  en  la  here- 
gia.  Pcro  assi  es  niayor  la   gloria  en  vcncer  a  enemigo  tan  domeslieo  y  terrible,  tan 


SUPPLÉMENT.  735 

sutil  y  enganoso,  y  que  se  iransfigura  en  iiiicstros  animos  en  «ngel  de  luz.  El  glorioso 
Agustino,  aiinque  fue  herege  tan  contumaz,  y  Cypriano  que  fue  invocador  publiée  de 
los  (lemonios,  no  dcxaron  por  esso  de  ser  sanlos  despucs  y  dcfensores  de  nuestra  fe; 
y  no  solo  ellos,  pero  principes  grandes  y  provincias  popnlosas,  lian  recoiioeido,  infi- 
nilas  veces,  s»  error,  y  con  suaves  lagrinias  han  biielto  al  seno  de  la  Yglesia  C/itolica. 
VerdaderamenlP,  quando  el  Rey  mi  seftor  eonsi<lera  la  prudencia  y  doclrina  de 
Vuestra  Mageslad,  la  eloqneneia  y  noticia  de  lenguas,  affabilidad  y  Irato  verdadcra- 
mente  real,  virludes  que,  tan  raras  vezes,  se  bailan  assi  junUis  en  un  supto,  lienc 
buena  esperança  quesle  reyno  se  ba  de  ver  en  tiempo,  y  por  mandamienlo  de 
Vuestra  Magestad,  reduzido  a  la  Yglesia  Cniolica,  hcchados  fuera  dcl  lodos  estos  nuevos 
errorts,  y  casiigados,  tomo  conviene,  los  promovcdores  dellos.  Assi  le  esian  aien- 
diendo  las  ciras  provincias  de  Christianos,  y  los  del  rejno  de  Su  Mag'  mcsmo,  del  quai 
(a  lo  que  yo  aleanço)  conozco  que  la  mayor  parle  es  aun  eatoliea.  Eslo  deven  merccer 
las  piadosas  lagrimas  de  la  Serenisima  Reyna  Maria  y  de  tantos  ealolicos  reycs  ante- 
eessores  de  V.  Mag''  y  de  tantos  varones  justes,  verdaderos  marlires  de  Cristo  SoFior- 
Nueslro,  ingleses.  La  ora  y  la  sazon  parece  que  combida  a  ello,  y  lo  importuna  a 
V.  Mag''.  En  todo  lo  passado  s'a  eonocido  bien  la  moderacion  del  real  anime  de 
V.  Mag**  en  la  conservacion  de  las  Iglesias  y  sostener  aun  los  que  hazcn  el  exercicio  de 
ecclesiasiicos,  en  los  veslidos  y  buena  parte  del  uso  ealolico,  y  venerar  particularnicnte, 
en  su  altar,  la  figura  d  aquclla  cruz,  en  la  quai  estuvo  y  padecio  Nuesiro-Redemptor  y 
Senor,  y  detener  la  furia  y  locos  atreviniientos  destos  tristes  bombres  (qu'cl  vulgo  llama 
niinislros)  siendo  unos  farsistas,  cliarlalanes,  indoclos.  Pero  ora  se  suplica  a  V.  Mag^ 
que  acabe  este  negocio,  como  conviene,  acelando  en  sus  reynos  y  sefiorios  y  mandando 
giiardar  el  Concilio  Tridentino,  en  la  observancia  del  quai  conoccra  V.  Mag*  ser 
obra  y  determinaeion  verdaderamentc  de!  Spirilu-Sanlo,  y  cobrara  este  reyno  (otrns 
vezes  tan  caiolico)  su  antigo  nombre,  lustre  y  valor,  y  sera  esta  rcduccion  sin  escan<l8- 
los,  ni  armas,  sino  solo  por  la  buena  voluniad  de  V.  Mag**,  a  la  (|ual  yo  soy  muy  cierlo 
todos  sus  vassallos  obcdeeeran  de  buena  gana,  y  no  ay  que  duilar,  quaiito  a  eslo,  de 
cosa  alguna.  Aqui  eslan  las  armas  de  todos  los  principes  cristianos,  senaladanicnie  las 
del  Rey  mi  senor,  en  favor,  defensa  y  amparo  de  V.  Mng^,  cuyo  ceiro  y  eorona  mandat» 
assi  defender  y  amparar,  como  sus  mcsmos  reynos  de  Castilla  y  Aragon  :  para  lo  quai 
yo  por  Su  Caloiica  Mag""  dny  la  palabra,  y  nssi  mesmo  que  qualesquier  deelaracione», 
indidtos  o  gracias,  que  para  V.  Mng',  sus  reyno  y  subditos  scan  convenientes  para  el 
bien,  seguridad  y  quietud  de  V.  Mag'  y  su  reyno,  que  la  Sede  Apostolica  ha  ya  o 
deva  de  liazer.  Su  Mag'  Catolica  sera  parle  a  que  se  rccaben  y  concluyan,  y  se  enticnda 
en  esta  reducion  sin  dano  de  particulares  personas,  quanto  fuere  possible,  sino  en  bien 
de  todos  gênerai  y  particuinrmenie;  y  quando  V.  Mag^  no  concedicssc  lo  que  se  le 
suplica  o  alargas<(   o  qiiisiosse  remitirsc  a  alguna  dctcrminac-on  que  en  eslo  no  «e 


736  SUPPLÉMENT. 

de  que  manera  se  hizo  en  cierta  congregacinn  o  parlamento,  la  quai  es  y  deve  ser  en 
las  cosas  de  la  verdadera  religion  de  muy  poca  euenla.  Lo  que  lodo  séria  contra  la  eon- 
(iança  que  el  Rey  mi  senor  y  los  olros  principes  caloiicos  ticnen  de  V.  Mag*  y  de  mu- 
chas  buenas  personas  deste  reyno.  Permaneciendo  el  différente  de  la  Yglesia  Catolica, 
es  cierto  que  su  conimcrcio  a  los  olros  reynos  catolicos  séria  muy  daîSoso,  porque  es 
conocida  cosa  qu'el  mal,  quando  es  peor,  se  apega  mas,  y  es  mas  justo  guardarse  del, 
y  no  ay  duda  alguna  qu'es  mas  danosa  la  conversacion  de  uno  que  dexo  la  fe  Aposto- 
lica  y  Catolica  que  la  de  un  cnfiel  (|ue  jamas  estuvo  debaxo  de  la  bandera  de  Cristo. 

Esio,  Scnora  Serenissima,  suplico  a  V.  Mag*",  dclante  de  tantas  y  tan  illustres  personas, 
con  toda  benignidad  lo  reciba,  y,  con  el  buen  animo  que  se  dize,  lo  entienda  y  tome,  con- 
iiando  de  su  admirable  ingenio  y  prudencia  que  sera  servida  de  mandar  ponerlo  en 
effeto,  como  el  Rey  mi  seftor  y  todos  los  fieies  catolicos  de  V.  Mag^  esperan,  y  assi  por 
su  benigna  mano  la  Yglesia  Catolica  sera  sola  huna  majada  y  debaxo  de  bim  solo  pastor 
a  gloria  eterna  de  la  invictissima  Casa  de  Iiiglaterra. 

{Archivis  de  Simaticus,  Eslado,  Leg.  82G,  fol.  79.) 


iMDCCXLlI''». 

Avis  des  Pays-Bas. 

3  OCTOBRE  1.Ï68.) 

Escarmouches  aux  bords  de  la  Meuse. 

By  a  letter  vrilten  in  Roming  by  Raphe  Cromwell,  it  sliewes  tliat  he  serves  in  a 
garrisone  of  Wallones  and  dothe  lye  in  a  towne  caled  Rominge  6  myles  donne  tbe 
river  from  Mastricbt,  and  saytb  not  paste  v  nigbts  since  tbe  marshallc  of  the  campe 
sente  fortbe  50  borsmene  of  Italyanes  to  view  the  Prince  of  Orenges  campe  and, 
beinge  neare  the  village,  wear  spiede  by  the  Princes  men,  and  persuing  theni  slue  two 
of  them  and  slewe  a  borse  aiso  under  a  genllman  of  our  company,  but  the  man  was 
saved  for  thaï  one  of  tbe  Italyanes  tookc  bim  upe  bebind  him,  or  else  he  had  byne 
slayne. 

Wee  bave  an  aliarrme  to  the  walles  2  or  3  nights  in  tbe  weeke  the  towne  beinge 
very  weake.  The  marshall  of  the  campe  and  ail  the  captaynes,  ieilienants,  seargantes 
and  ail  the  soiildiers  carrye  faggottcs  from  the  wood  lo  make  bulwerkes;  tbe  townes- 


SUPPLÉMENT.  737 

men,  their  wives,  servants  and  childron  doe  tnrryc  earllic  i«  repaires  the  walles.  The 
booies  Ihat  dwell  in  ihe  villajjcs  ncare  tlie  lowne,  doe  lielpe  wiih  their  horse  and  carre» 
to  carry  eartlie. 

Two  Ilallyanes  would  hâve  laken  meale  for  iheire  horses  froin  the  farmeres  by 
force  and  weare  slayne  :  tlie  partyes  th.it  siewe  tliem,  are  fled,  imd  others  are  apprr- 
hended  and  lie  heare  in  prissone. 

The  Prince  of  Orange  is  merveloiis  sironge. 

(Rrilish  MuMum,  HarUy ,  n*  255,  fol   H6.) 


MDCCLXII'"'. 

La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès. 

(4  DECEMBRE  4868.) 

Elle  le  prévient  d'un  complot  pour  vnipolMnner  le  roi  d'Espagne. 

Mens'  el  lîmbaxadoi-,  Yo  he  sido  avisada  que  (|in"eren  dar  veneno  a  le  |)ersona  del 
Rey  Calholico  Mens'  mi  l)nen  liermano,  y  (jiie  la  desle^l  y  nialvada  enipresa  esta  ya  tan 
adelante  que  se  tienen  por  ciertos  los  niedios  y  elfecto  dello,  lo  quai  os  ruego  advirlais 
al  dielio  seftor  afin  que  lo  tenga  entcndido  y  lo  remédie,  por  que  créa  que  por  via  de  los 
rebehies  algunos  de  sus  ofieiales  domestieos  esian  prendados  para  ello,  y,  si  vos  me 
emi)iasscdes  niguno  y  que  dcbaxo  de  rdgnna  colnr  me  pueda  hablar,  yo  le  declarare  la» 
parlicularidades,  que  me  hazcn  pcnsar  y  créer  que  el  aviso  es  verdadero.  En  el  enlre- 
tanto  os  ruego  muy  a(îecluossanieiil<'  por  tnuclias  raznn< s  (|ue  p«rsona  viiiiente  en  este 
pays  ni)  sepa  que  lo  aveis  eiilendiilo  de  mi  y  useis  desio  eon  viie^ira  priideneia  île  siutii- 
que  nti  se  pueda  enlrar  en  sospeclia  de  mi  '. 

(Archives  de  Siiiuincaa,  Esiado,  l.ei).  S-JO,  fol.  17tl.  —  l'uhlir  pur  M.  Toulet, 
Lettres  de  Marie  Sltiart,  p.  :29«.) 

'   Philippe  I!  écrivait,  le  7  janvier  I  !S6!>,  à  la  reine  dWngletern-  : 

Reildidit  iir)bis  Didacus  Guznianus  a  Sylva  Scrcnilalis  Vesir»  lileras  die  xHj  aaptMnbris  leripU*. 
ac  decujus  vaictudinis  et  rerum  .secundo  .statu  nos  certiorvs  fecil,  quod  sane  not)is  .singulareni  Iviitiam 
attulit.  Nam  quœ  de  .Screnitalis  Vestrse  crga  nos,  resque  nostras,  bonevolentia,  eju.^que  ad  synceram 
mutuœ  et  sunim»  necessitiidini.s  nostrœ  conservationem,  optinio  studio  idea  Gusmanos  sifnilMTlt, 

Tome  V.  95 


738  SUPPLEMENT. 

MDCCLXVIll"''. 

Lope  de  Sierra  à  don  Guérau  d'Espès. 

(SOCTRAMPTON,  49  DÉCEMBRE  4968.) 

Détails  sur  la  saisie  des  navires  cspagiiols« 

Porque  ayer  escrivi  a  V.  S.,  por  esta  sere  brève,  haziendole  saver  loque  despurs  aca 
pasa,  y  es  que  anochc  tarde  llego  aqui  el  Capilan  de  la  isia  de  Huic,  y,  segun  me  pareze, 
(raxo  rccaudo  de  la  Serenissinia  Keyna  para  que  se  deseargasse  todu  el  dinero  que  avia 
en  la  nao,  y  assi,  con  cierias  mafias,  diziendo  que  esta  noclie  avian  de  venir  mas  de  scys 
cosarios  que  avia  en  la  isIa  a  me  loniar  doiide  eslava  y  que  no  podi  ia  escapar  dellos,  y  que 
era  necessario  descargasse  todo  el  dinero  que  avia;  y  con  esto  el  Capilan  de  la  isia  y  el 
Mayre  fueron  con  hun  navio  bien  adreçado  de  gente  y  armas  a  borde  de  mi  nao  para 
hechar  el  dicho  dinero  en  el  dicho  navio,  e  yo  me  quise  sino  traerlo  en  mi  batel  a  la 
villa,  y  assi  se  descargo  todo  lo  que  avia;  yo  quisiera  ponerlo  todo  en  easa  de  Jiicobo  de 

baud  ignota  sane,  novave  nobis  acciderunt  :  quod  tam  certe,  plancque  iiobis  boc  ita  esse  persuasum 
sit,  quam  Serenilati  Vcstrse  de  nostro  in  cam  animo  esse  débet  :  qui  talis  procul  dubio  sempcr  est, 
qualem  Serenitas  Vcstra  a  multis  annis  in  rébus  suis  et  cognovil,  el,  cum  se  occasio  oblulcrit,  re  ipsa 
experietur  veri,  germanique  fratris  esse.  Tali  ergo  animo  Serenilatem  Vestram  cohortari  et  majorem  in 
rnodum  rogare  decrevimus  ut  ea  huraanilate  quœ  talem  prineipem  decet,  benignam,  facilemquese  prte- 
beat  erga  Screnissiniam  Seotorum  Hcginam  communeni  noslram  sororem  et  aniicam,  quie  (ut  benc  novit 
Serenitas  Vcstra)  tantis  laboribus,  œrumnis  et  sollicitudinibus  ab  illis  aOligitur,  qui  eani  magis  colore 
et  observare  debuerunt.  Velitque  ac  curet  Serenitas  Vestra  eam  in  suam  pristinam  libertatem  rcsti- 
tuere,  atque  eo  favore  et  honore  prosequi,  queni  ejus  summa  virtus  et  piclas  proincrelur.  De  qua  re 
latius  cum  Serenitate  Vestra  nostro  nomine  agct  Don  Gucraldus  Despes  orator  noster,  quem  haud 
ambigiraus  sane  quin  Serenitas  Vestra  sit  co  favore  et  humanitale  tractatura,  quam  in  suis  ad  nos 
literis  scribit  et  qua  Guzmanum  a  Sylva  prosequebatur  :  is  enim  tam  niulta  de  Sercnitatis  Vestni'  erga 
eum  humanitate  praedicat  ut  nos  Serenitati  Vestroe  (quod  nostra  causa  id  feccrit)  quas  par  est  agamus 
gratias.  Idem  ad  nos  cœtera  retulit,  quœ  ei  Serenitas  Vestra  nobiscum  suo  nomine  comraunicanda 
dédit  in  mandatis,  planeque  nobis  persuademus  rem  ita  se  habere  quemadmodum  ci  Serenitas  Vestra 
expusuil.  Nequc  cniiii  aliud  a  tali  principe  aut  poterat  aut  dcbcbat  cxpectari  quant  ctiam  atque  etiara 
rogamus  ut  pyratarum  sui  regni  deprœdationes  et  excessus  tali  modo  reprimere  jubcat  ut  eorura 
effectus  opère  comprobetur,  quando  pax,  ratio  et  jus  ita  postulant,  reliquaque,  quœ  Orator  noster 
proposuit,  ac  denuo  consideranda  nomine  ac  jussu  nostro  proponet  Serenilati  Vestrse,  quam  Deus 
Opt.  Maximus  servet  incolumem. 
Madritu,  janna.  vii,  1569. 


SlIPPLÉMEM.  739 

Marin,  en  hiiii  aposeiUo  donile  yo  iiivicsse  mi  came,  y  lo  KU8rd8s*e  liasta  que  diewe  por 
cutiila  de  todo  el,  como  lo  tome,  y  para  esso  le  mgamos  ni  dieho  Capitan  de  la  inla  y  al 
Maire,  y  no  lo  eonsintieron,  ailles  lo  llevaroii  lodo  a  casa  del  Mayre,  como  ni  foen 
liaziendii  propria  suya.  Yo  estoy  cou  jçran  pena  por  no  saver  que  cessa  puede  ser  eslo, 
pues  no  tengo  orden,  ni  caria  de  V.  S,  despues  de  lo  que  tuve  con  Pedro  de  Madriam,  ni 
puedo  pensar  que  es  lo  que  quiere  liazer  la  Serenissima  Reyna.  pues  lo  ha  mandado 
liazer,  y  ademas  deslo  tienen  la  nao  y  hazienda  como  por  suya  y  mandan  a  liombresdc 
(•asa  que  le  trayan  nias  arriba  de  donde  esta  :  (jiie  de  verdad  me  rezerlo  no  aya  algaiw 
novedad.  Snpplico  a  V.  S.  sea  servido  de  dar  orden  en  lo  que  conviene  haxer,  y  lo  inati 
brave  que  ser  pueda  me  de  aviso  de  lo  que  passa  por  que  me  quite  de  tanla  pena  en  que 
me  hallo  o  tenga  mas,  y  por  que  de  lo  que  siibccdiiTc,  de  eoiilino  dare  aviso  a  V.  S.  :  por 
esto  no  digo  mas.  Nuestro-Seîior  guarde  y  prospère  la  muy  illustre  persona  y  estadode 
V.  S,,  como  sus  scrvitores  desscamos. 

De  Aniona,  domingo  a  Uis  19  de  dezcnibic  U>fi8. 

(Archives  de  Simunras,  Estado,  Leg.  8S0,  fol.  171.) 


MDCCLXXlV'r 

Lope  de  Sien'a  à  don  Gtiéran  d'Espès. 

(SOI'THAMPTON,  •£>  iitr.EHnRE  1568.) 
(Même  objet.) 

Porque  despues  que  tube  la  de  V.  S.  eoii  Pedro  de  Madrian».  be  eacrilo  très  eartw» 
V.  S.,  dandole  quenta  delo  que  pasa,  y  no  he  ren-vido  niuguna  de  V.  S.,  que  bien  «oy 
cierto  que,  segun  el  correo  tarda,  que  esta  suya  pesamir»  de  lo  que  determinaran. 
Plegue  a  Dios  sea  biiena  la  determinacioit,  que  los  scilales  no  son  taies  qm-  se  deve 
esperar  ninguno  bien  deste  négocie,  porque,  como  es  Capilan  de  la  ysia,  escribio  lo  qtie 
abia.  Al  liempo  que  saco  el  dinero,  tornaronle  a  escribir  del  consejo  que  entrasse  en  la 
nao  por  que  avia  nuicbo  mas  lesoro  y  boro  en  ella,  y  asy  entraron  a  los  25  desle.  dia 
bieinos,  en  la  dieha  nao,  y  rebolvieron  lodo  lo  que  avia  en  ella,  y,  donde  no  esiava,  no 
pjidieron  alhir  mas  :  que  de  verdad  me  parère  no  bneno  sefial  esto,  y  los  demas  qne 
iraen  por  aca  los  que  lienen  comisyon  deste  negocio  :  en  lo  que  conTieno  haier.  «ô 
ay  que  suplicar  a  V.  S.  por  que  soy  eierto  lo  liene  a  cargo. 


740  SUPPLEMENT. 

El  portador  de  la  présente  vino  en  compania  de  Juan  de  Castillo,  capitan  de  ynfan- 
uria,  «|ue  viiio  en  este  nao  y  desembarco  tu  Aiiainiia,  y  podra  haber  un  mes  paso  por 
esta  ciudad  :  dexome  encomendado  al  dicho  poriador  con  cierlos  compafieros  (|ue  con 
el  van  por  que  no  los  pudo  llebar  eoniigi»  por  faita  de  cabaignduras.  Yo  les  he  dado 
lo  necessario  en  este  tiempo  y  agora,  como  estoy  detenido,  quieren  se  yr  a  Flandes,  y, 
como  me  an  despujado,  no  me  allô  con  dincros  :  he  les  dado  lo  que  he  podido  buscar 
prestado.  Suplico  à  V.  S.  sea  servido  de  los  mandar  encaminar  a  Flandes,  pues  van  al 
scrvicio  de  Su  Mag^,  que  en  eilo  V.  S.  servire  a  Dios. 

De  Antona.  a  23  de  dezienibre  de  1568. 

{Archives  de  Simuneas,  Estaih,  Leg.  820,  fol.  173.) 


MDCCCLXXXIII"". 

Réponse  de  don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil  privé. 

(6  AVHIL  1S69.) 
Plaintes  au  sujet  de  la  saisie  des  navires  espagnols. 

l'ro  parte  Catholivi  Régis  Oraluris  ad  Dominos  Consiliarios  Secrelioris  Serenissittue 

An(/liœ  lieginœ   (omilii  resjmnsio. 

Inier  fœderatos  regcs  ac  populos,  vicinosquf  quoscunque  lioneslo  commercio 
utenles,adcontroversiarnmdiscutioiicm,ouni  gravamina  aui  rapinae  (MCtae  praeicnduntur, 
soient  permitti  relentiones  bonortim,  ut  ex  illis  pacificatio  querelarum,  re  cogniià,  sub- 
sequatur,  eo  tamen  ordine  ni  nnllus  extra  proprios  fines  aliéna  capere  alt<'nlet  ((|uod 
bellicum  est),  neque  retenia  diripial,  diripive  permitlat,  neque  dislrahi,  miiioriqiie  pretio 
quam  quod  œquum  est,  veudi  con.«eniiat,  personaruin  habito  utrinquc  honesto  respeclu. 
Sicque,  cum  retentiones  bonorum  jussii  rcgum  aut  prœsidum  couceduniur,  quœ  anle 
illorura  publicala  edicla  aut  praeter  eorum  tenorem  deiinenlur,  aut  aliuiid^'  rapiunlur, 
raptave  inferuntur,  inprimis,  niilla  tergiversntione  admissa,  restiluenda  ciiisentm-.  Kt 
quia  absiwdum  prorsus  est  locorum  ac  hominum  exaciam  designationcm  petere,  neque 
sinere  miserabilibus  nantis  domiim  legati  patere,  generalem  solummodo  eorum  lii.: 
nientionem  faciemus. 


SUPPLEMENT.  74I 

In  hiis  sunl  Hispaiiica;  itiives,  in  llis|)aniani  u-ndere  volenles,  qu*  multo  anle  edicta 
jam  vêla  expiicanics,  in  poriii  Hicrniulhensi  à  Viceadmirallio  Arciiiro  Sainbcriuono 
absque  causa  sunl  (ielenlœ,  navisquc  omncs  quibus,  xv deœnibiis, gubernacula adcinpta 
per  minislros  regios  futrunl  :  sunt  auUm  illa;,  quaj  pecuniam  ad  niilituui  slipendiuni 
in  Belgicam  Illnstrissinio  Albœ  Uuci  deferebant. 

Prima  leientio  pecunia;  regia;  Sudanionœ,  die  xvnu  decembris  facta  fuit,  scquens 
vero  in  oeciiiuis  parlibus,  dccinio  deinde  die  :  qiiœ  ullima  exiculio  p<'r  procfatuni  Ariu- 
rum,  Killigreuni,  Jacobum  Murum  et  alios  ministros  regios  aden  insolenier  est  perpe- 
trala  ut  omnia  quœ  nnusquisque  voluil,  asportarit,  effractis  arcis  omnibus,  direptis 
pecuniis  atqiie  fortunis  naularum,  quos  etiam  in  pelaguni  prtecipitnrunt,  indigne  de  Ma- 
jestate  Calholici  Uegis  blaterantts,  alque,  ut  .«anarcnl  llispanorum  aninios,  quairiduuni 
illos  inedia  aOlixcrunt,  querenlcsque  ac  lamentantes  ipse  idem  Viceadniirallins  in  car- 
cerem  conjici  jnssit,  exiractosque  tandem  niidos,  absque  vialico,  prociil  abegit  :  quse 
quidem  omnia  a  Regio  Ounsiiio  silentio  prieiereuntur. 

Omnes  prefalse  relentiones  pecuniarum  regiarum,  inconsulto  lanti  régis  Oraiorc,  qui 
frcquens  apud  Screnissimam  Reginam  adi-rat,  sunt  commissœ  :  imo  etiam,  codem  pêne 
die  quo  illi  securilas,  iitteraeque  regiœ  dntie  sunt  ad  prœrectos  purtuum,  ah'oe  bis  con- 
trnriœ  secrète  sunt  emissae,  sic  ut  una  manu  securilas,  altéra  raptus  designarelur. 

Itaquc,  qui  (pierelam  de  lllustrissimi  Ali)8e  Ducis  cdiciis,  tietenlioneque  in  Inferiori 
Gcrmania  facta  prseicndunt,  sun  ipsius  causa  id  iingere  videntur  ut  nobiliiaii  ac  populo 
vel  levem  saltem  exeiisalionem  obtrudant,  cum  Uux  omnino  nullum  aliud  quod  seque- 
rctur  itcr  haberei,  islorumque  forban  ingenio  factum  videri  posset,  quod  inaudilus 
Assonviile,  indigne  haitilus,  indigne  sit  etiam  dimissus. 

De  furiosa  vero  pra;fati  Oratoris  delentione,  quœ  forsan  neque  a  Turcis,  noquc 
a  Seythis  font  eommissa,  famulorumciue  ejus  ablegalione  et  tortura  intenta,  litleris 
regiis  interceptis,  sublato  saerusiinelo  legaiioius  jure,  cum  ad  praefaluni  poientissimum 
principem  res  spectet,  nihil  nunc  Oraior  cxponil,  sed  illa  suo  lo<-o  relinquii  :  boc  lanium 
admonens,  ne  de  mandatis  ac  niliciis  ab  eo  pneslandis,  aliqua  cura  aliquis  ex  pitpfalis 
dominis  tangatur,  neque  in  alieno  negoiio  sit  euriosus. 

Quœ  post  prscfati  Legati  deteniionem  «inl  subsceula,  non  esset  facile  reeenserr  qua- 
■iter,  navibus  alque  holcadibus  eapiivatis,  bona  earum  a  ministris  Sirenissima?  Re;:in«e, 
prsedicto  Arturo,  Guiiieimo  Ackins,  Killigno,  Ga<paM"  Said  «t  innumeris  aliis,  sint 
asportata  et  ab  iliis  cl  a  Gallis,  in  portubus,  cum  onuiium  graiulatione,  direpta  et 
vendila,  ila  ut  lertia  pars  mercium  ante  eomissarionim  adventum  sit  intercepta  ut  valo- 
rem septingeniorum  miiliuni  ducaloruni  exiequare  possii.  Fuit  etiam  inter  praHloncs 
prœdicius  Bordoie  qui,  si  legationem  siiam,  Screnissimam  Reginam  alloquendo,  non 
implcvit,  aileram  lanten  parleni  ut  pnetla  onusius  ad  (londeiisein  PrincijM-m  rediret.  non 
omisit. 


742  SLPPLEMEINT. 

Holcades  autem  dilissimœ  xiu,  quœ  ex  Hispnnia  venicbanl,  euin  circa  Pliniutheiiscrii 
porlum  subsistèrent,  navis  Nova  Barcjua  dicta,  qiiœ  Serenissimie  Keginae  certe  fuit  (si 
alicui  illam  condixeril  non  multum  in  hae  parte  reCert,  cum  Majestatis  enini  ejus  regio 
vexillo  expanso  ac  praefati  Viceadmirnlii  filio  atque  dotnestieo  Bulst-lo  ducibus),  obviaiu 
illis  progressa,  blandis  verbis  nomine  Suae  Majeslatis  iilis  securitatem  promittens,  eas 
in  portum  duxil,  jaelisque  ancoris,  et  illaset  nautas  eaptivavii,  pretiosiori  onmi  nieree 
direpia.  Ncque  bic  destilit,  iiani  ex  ammonitione  Jucobi  Mur!  qui  ex  aula  regia  eilato 
eursu  illuc  porvcnit,  slatini  prœCalus  Viceadniiralii  locuni  lenens  quiiique  ex  ditionbus 
boleadibus  selefrit,  rectoque  Rocboliain  periexii,  ut  ex  alienis  bonis  Condei,  tuni  viven- 
tis  et  Galliic  Admiralii  exereituni  aleret.  /Esliinantur  autcm  praefatae  quin(|ue  holcades 
ad  valorem  centum  quinquaginia  inillia  dueatoruni,  reliqtiœ  auteni  omnes  (|uœ  Pli- 
nuilbi,  Hierniiiilii  ae  in  loin  occidiia  regione  tenentnr,  ad  vnloren»  duoruni  niillioniini, 
aequa  aeslimatione,  referri  possuni,  eilia  illnni,  quani  Guilielnius  \^  inler,  natu  major, 
in  suo  a  Roclieila  reditii,  inlercepii,  prspirrque  undccini  navigia,  vino  onusta,  navesque 
Neoportunenses,  et  alias  de  (niarimi  capiiviiale  Legatus  Calholiei  Régis  iioiidum  plene 
est  edoclus.  Qua;  vero  junior  Guilielnius  W'inter,  captis  octo  hoicndibus  e  Lusitanià 
redeunlibus,  sale,  aromaiibus,  signatoque  argento  oneratis,  commisit,  apcrte  décla- 
ra tio  bellica  est.  Quantum  vero  ad  demissionem  veli,  disiriciumque  maris,  ridicula 
onuiino  narratio  <st.  Ciassis  certe  regia  eodem  modo  piralicani  exercel,  qno  Corlene 
et  Keikem  et  Galli  ipsius  et  illorum  socii;  videturque  Hegium  Consiliuin  isla  parvi 
pendere,  cum  nequc  ad  probalorias  informationes  sinat  spoliatos,  ad  demonstranda 
damna,  ad  praefatum  Oralorem  accedere,  omnesque  aut  illi  obnoxios  aul  a  quibus  ista 
comprelicndi  possinl,  carceri  includat,  aliqiio  peregrino  prœlexlti,  Baptisiamque  San- 
Viclorcm  a  commissione  subtrabat  ne  depraedaliones  faclas  penitiK  ediseat,  atque  inter 
iilos  qui  in  Curia  isliusniodi  rébus  moderandis  sunt  dcstinaii,  illustrem  Admirallium 
dominaverit,  cujiis  familiaiibus  et  iocum  teneniibus  similis  rniiia  profieiseitnr. 

IVon  absimilis  injuria  a  Jolianne  Ackins  Catbolici  Régi  amicita^  est  inflicta,  qui 
regia  classe,  aliquonmique  (ut  dicitur)  Consiliariorum  ope  atque  borlatu,  qiiarium  jain 
ad  Régis  potentissimi  ocridentales  ditiones  (quœ  Indiarum  nomine  appellantur)  expe- 
ditionem  suseepit  ennira  fœdera  ac  regias  leges,  naves  obvias  diripiens,  oppida  e\pilans 
et  incendens,  honiines,  tam  indigènes  qnàm  Hispanos  (in  quibus  est  nobilis  Jobannes 
Mendossa  nunc  in  Hibernia  asservatus)  captivans:  quem  quidem  Ackins  oportet  tandem 
punire,  aurumque  omne  atque  argenlum  eum  mercibiis  alque  hominibus  resiituere, 
deque  aliis  ciiam  depracdalionibus  a  piratis  anglis  et  gallis  ex  Angliae  portubus  exeun- 
tibus  factis ,  intègre  omnino  satisfacere  et  mare  libenim  reddere  :  protestante  in  bis 
omnibus  prœfalo  Oralore,  prout  ei  licet  et  decet,  in  superioribus  etiam  proteslationibus 
persislente.  Nam  non  dubitatquin,  si  Serenissima  Rei.'ina,  Dominique  Consiliarii  pa- 
ecm    praetenderent,  ab   his  injuriis    abstinentes,   agressionibus   isiis  bellii'is  ilirepla, 


ï^LPPLÉME^T.  743 

iiavesque  ta  (orina,  cum  mercibus  ac  honiinibus  captas,  restitui  iniegre  facereiil,  inv«- 
sores  acerrime  puniendo,  omnia  praelerca  aiile  et  prœier  ordineni  regiœ  proclanialionii 
relenta,  slaiim,  proiii  aequum  est,  reddeieni.  Quae  qiiidem  non  consentit  prœdictus 
Orator,  ut  dttcntionis  vel  qiiovis  alio  qiisesito  colore  deiineantur,  diversa  enim  omnino 
causa  subesi. 

Oblala  nobili  Georgio  Speake  vj  aprilis  1509. 

(Mémoires   de   La  Molht,  t.  I,  j..  3i9.) 


MDCCCCVIII»"'. 
Protestation  de  don  Guérau  d'Espèa. 

(Juin  4869?) 
Il  s'oppose  à  la  vente  des  marcliaiidiscs  saisies  en  Angleterre. 

Quelle  ch'  el  Inibasciator  di  la  Maesta  del  Re  Caiolico  suplica  al  S.  Géorgie  Espec  dica 
('  protesti  da  sua  parte  a  In  Serenissima  Regina  di  liigliiltera  è  il  sequenle  : 

Che  atenlo  noii  e  concessa  facultà  di  pariare  a  Sua  Maesta,  li  danni  cite  pcr  queslo 
ridundaranno  a  li  vasalli  de  la  Maesta  del  Re  suc  signore,  siano  tutti  a  conto  de  la 
Maesta  délia  Serenissima  Regina; 

Che  è  credibile  sapendo  Sua  Maesia  Serenissima  pcr  boca  del  predetto  Imbasciatore 
le  grandi  rubarie  che  sono  fatte  a  li  subditi  del  Re  suo  signore,  cosi  nascondcndo  come 
rubando,  vendendo,  malvendendo  e  d'altre  sorti,  maltratando  le  navi,  persone  e  robe 
deii  subditi  di  Sua  Maesia,  farebbe  cessar  simili  mal(  licii  e  castigarcbbe  li  delinquenii; 

Che  per  averlo  significato  fin  chi  a  li  signori  del  suo  Consiglio  non  si  esseguilo 
rnnedio  alcuiio. 

Anzi  hors  si  intende  d'una  nova  cumissione  donata  a  homini  mollo  Iwssi  e  necessiiaii 
in  tosa  di  tanta  imporlancia  come  è,  esiimar  e  far  vcndere  mercaniie  di  luia  valuta, 
come  sono  le  ritenuie  per  commendamenio  di  Sua  Maesta,  clie  apcriengono  a  vasalli  di 
quella  del  Re  Calolico  suo  signore,  la  (jual  eomissione,  con  lale  intenio  e  |)er  uli  persom 
maneggiata,  è  non  solo  dannosa,  ma  infâme  e  al  tutto  indegna  d'osser  esseguita,  d<'  la 
quale  non  potrono  nascerc  se  non  caltivi  eiïelli,  eslimando  li  béni  e  mcrcanzie  inde- 
gnamente  e  cosi  tranferendoli  e  vendendoli,  massime  che  si  conosce  chiaramcnte  avcr 
in  questo  maiieggio  fraude  manifesta,  coino  piu  in  parlicularc  lianbbe  mosiralo  a 


744  SUPPLEMENT. 

V.  Maesta  delto  imbasciatore,  esscndo  ascoltalo;  ma  non  sondoli  concesso  ne  le  altre  vie 
gio. . .,  ne  avendo  allro  camino  se  non  qnesto  da  noiificarlo  a  V.  Maesta  con  la  débita 
rivercnza  che  si  deve  a  tanta  Regina,  protesta  di  quella  comissionc  e  deli  alli  che  da 
qiiella  se  segniranno  noeevoli  a  subditi  di  Sua  Maesta  Catolica  y  dali  altri  precedenti 
fatli  contra  ragionc  o  contra  l'intracorzi  delà  Casa  di  Inghilterra  e  di  Borgona,  supli- 
cando  la  Maesta  Sua  comandi  rivocar  delta  nuila  comissione  et  metter  buona  guanlia 
nelc  robe,  o  altrimente  man  lar  restituirle. 

E  cosi  suplica  al  detio  S.  Georgio  Espec,  como  huomo  deputato  per  portar  la  parola 
da  dctto  Imbiasciatore  a  la  Serenissima  Régna,  li  facia  intendere  queste  qnerele  del 
detto  Imbasciatore,  dando  relalione  da  parte  del  averle  dette  a  Sua  prefala  Maesta,  per 
che  delto  Imbasciatore,  conforme  al  officio  suo,  ne  possa  dar  conto  e  ragione  a  chi  si 
eonverra. 

{Archive»  de  Simancas,  E$lado.  Le<f.  826,  fol.  124) 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


liNTKODlCTION • I 

1611.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  Londres,  3  seplembre  1K67 1 

1012.  —  Ricliard  Clougli  à  Grcsliam.  Anvers,  7  septembre  1367 ib. 

1013.  —  Tliomas  Dulion  à  Gresliam.  Anvers,  7  septembre  1S67 4 

1014.  —  Avis  d'Anvers.  7  septembre  lo67 5 

1015.  —  Richard  Clougli  à  Gresbam.  Anvers,  11  septembre  1 Î567 6 

1010.  —  Richard  Clough  à  Gresham.  Anvers,  14  septembre  1567 8 

1017.  —  Alexandre  Lynzeo  à  llieiiard  Clongb.  Bruxelles,  13  septembre  1367.  11 

1618.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  Londres,  10  septembre  1567 lî 

1619.  —  Richard  Clougb  à  Gresliam.  Anvers,  21  septembre  1567  ....  ib. 
lO'SO.  —  Richard  Cloiigh  à  Gresbam.  Anvers,  23  septembre  1367  ....  13 
1621.  —  Richard  Clougb  à  Gresbam.  Anvers,  25  septembre  1367     ....  14 

1022.  —  Richard  Clougb  à  Gresbam.  Anvers,  28  septembre  1567     ....  15 

1623.  —  Thomas  Dutton  à  Gresbam.  Anvers,  28  septembre  1367 18 

l(i24.  —  Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Angleterre.  Londres,  6  octobre  1567    .  20 

1023.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  .Même  date ià. 

1020.  —  Richard  Clougb  à  Gresbam.  Anvers,  6  octobre  1367 ib. 

1627.  —  Riehard  Clougb  à  Cecil.  Anvers,  7  octobre  1367 Ï3 

1628.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  Londres  10  octobre  1367 2ÎJ 

1029.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  Même  date •'*• 

1050.  —  Richard  Clougb  à  Gresbam.  Anvers,  14  octobre  1567 il>. 

1(551.  _  Guzman  de  Sylva  au  Conseil  Privé.  Londres,  17  octobre  1367.     .     .  26 

1632.  —  Richard  Clougb  à  Gresbam.  Anvers,  19  octobre  1367 27 

1053.  —  Le  seigneur  de  >\'ackcn  à  Guzman  de  Sylva.  Ile  de  Wight,  23  octo- 
bre 1567 W 

Tome  V.  'J* 


746  TABLE  DES  MATIERES. 

Pages. 

1634.  —  Le  seigneur  de  Wacken  à lie  de  Wight,  24  octobre  lo67.     .  30 

163b.  —  Rieliard  Clough  à  Gresliam.  Anvers,  26  octobre  1567 52 

1636.  —  Adolphe  BIjieven  à  Gresbain.  Anvers,  1"  novembre  lo67  .     ...  54 

1657.  —  Ricliard  Clough  à  Grcsham.  Anvers,  2  novembre  1567 35 

1 638.  —  Richard  Clough  h  Gresham.  Même  date 37 

1639.  —  Ricliard  Hiil  à  Cecil.  Londres,  14  novembre  1567 38 

1640.  —  Gurman  de  Sylva  à  Cecil.  Londres,  19  novembre  1567 43 

1641.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  Même  date ib. 

1642.  —  La  duchesse  de  Panne  à  la  reine  d'Angleterre.  Bruxelles,  21  novem- 

bre 1567 ib. 

1643.  —  Avis  d'Anvers.  23  novembre  1567 44 

1644.  —  Adolphe  Blyleven  à  Gresham.  Anvers,  29  novembre  1567  ....  46 

1645.  —  Richard  Clough  à  Gresham.  Anvers,  50  novembre  1567     ....  49 

1646.  —  Avis  d'Anvers.  50  novembre  1567 52 

1647.  —  Richard  Clough  à  Gresham.  Anvers,  3  décembre  1567 54 

1648.  —  Richard  Clough  à  Gresham.  Anvers,  14  décembre  1567 55 

1 649.  —  Avis  d'Anvers.  22  décembre  1 567 56 

1650.  —  Le  seigneur  de  Lumbrcs  à  Cecil.  Rue,  26  décembre  1567  .     ...  58 

1651.  —  Avis  de  Bruxelles.  27  décembre  1567 59 

1652.  —  Avis  d'Anvers.  Il  janvier  1568 61 

1655.  —  Avis  d'Anvers.  18  janvier  1568 62 

1654.  —  Avis  d'Anvers.  25  janvier  1568 63 

1655.  —  Les  comtes  de  Nuenaer  et  de  Hoogslraeten  à  la  reine  d'Angleterre, 

Cologne,  26  janvier  1568 65 

1656.  —  Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d'Angleterre.  7  février  1568 66 

1657.  —  Avis  d'Anvers.  8  février  1568 67 

1658.  —  La  comtesse  de  Homes  à  la  reine  d'Angleterre.  >\"eert,  10  février 

1568 68 

1659.  —  Avis  d'Anvers,  15  février  1568 69 

1660.  —  La  reine  d'Angleterre  au  duc  d'Albe.  21  février  1568 72 

1661.  —  Avis  d'Anvers.  22  février  1568 73 

1662.  —  Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre.  Dilienbourg,  29  février 

1568 75 

1663.  —  Avis  d'Anvers.  29  février  1568 76 

1664.  —  Avis  d'Anvers,  6  mars  1 568 77 

1665.  —  Avis  d'Anvers.  7  mars  1568 78 

1 666.  —  .\vis  d'Anvers,  8  mars  1 568 79 


TABLE  DES  MATIÈRES.  7i7 

r<g«i. 

1667.  —  Avis  d'Anvers.  15  mars  1SG8 79 

1668.  —  Avis  d'Anvers.  17  mars  1568 81 

1669.  —  Avis  d'Anvers.  21  mars  lu68 if,. 

1670.  —  Avis  d'Anvers.  27  mars  1568 82 

1671.  —  Avis  d'Anvers.  28  mars  l.'iGS 8ô 

1672.  —  Avis  d'Anvers.  31  mars  1568 84 

1673.  —  Le  duc  d'AIbe  à  la  reine  d'Anglelerre.  Bruxelles,  6  avril  1568  ...  80 

1674.  —  Le  duc  d'Albe  à  Guzman  de  Sylva.  Bruxelles,  6  avril  1568.     ...  87 

1675.  —  Avis  d'Anvers.  11  avril  1568 88 

1676.  —  Avis  d'Anvers.  11  avril!  568 lA, 

1677.  —  Thomas  Uiilton  à  Gresham.  Anvers,  18  avril  1568 89 

1678.  —  Avis  d'Anvers.  19  avril  1568 91 

1679.  —  James  Spencer  à  Ceci!.  Dantzick,  23  avril  1568 92 

1680.  —  Avis  d'Anvers.  25  avril  1568 94 

1681.  —  Avis  d'Anvers.  26  avril  1568 96 

1682.  —  Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre.  Horn!>ach,29  avril  1.568.  98 

1683.  —  Le  prince  d'Orange  à  Cecil.  Hornbach,  29  avril  1568 th. 

1684.  —  Avis  d'Anvers.  29  avril  1568 99 

1685.  —  Avis  d'Anvers.  2  mai  1.568 101 

1686.  —  Le  duc  d'Albe  à  Guzman  de  Sylva.  Bruxelles,  8  mai  1568       .     .     .  103 

1687.  —  Avis  d'Anvers.  12  mai  1568 100 

1688.  —  Avis  d'Anvers.  16  mai  1568 107 

1689.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  20  niai  1568 ih. 

1690.  —  Randal  Starkey  el  Georges  Kniglitley  à  Cecil.  Berg-op-Zoom ,  juin 

1568 .' 108 

1691.  —  Lord  Windsor  à  Cecil.  Louvain,  5  juin  1568 110 

1692.  —  Henri  Lee  à  Cecil.  Anvers,  6  juin  1568 112 

1693.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Fin  juin  1568 113 

1694.  —  John  Mcrsh  à  Cecil.  Fin  juin  1568 HS 

1695.  —  Nouvelles  des  Pays-Bas.  Fin  de  juin  156« 116 

1696.  —  John  Mersh  à  Cecil.  Anvers,  4  juillet  1568 119 

1697.  —  Guzman  de  Sylva  à  Cecil.  5  juillet  1568 120 

1698.  —  Adrianus  Junius  à  la  reine  d'Anglelerre.  9  juillet  1568 121 

1699.  —  AdrianusJunius  à  Cecil.  9  juillet  1568 122 

1700.  —  La  reine  d'Angleterre  au  comlc  Edzard  d'Oosl-Frise.  Londres,  11  juil- 

let 1568 .     •       •*• 

1701.  —  Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Angleterre.  14  juillet  1568    ....  124 


748  TABLE  DES  MATIERES. 

PlRM. 

1702.  —  Avis  des  Pays-Bas.  IG  juillet  lo6S 126 

1703.  —  Guzman  (le  Sylva  à  Cecil.  Londres,  17  juillet  l.'iGS 128 

1704.  —  Avis  des  Pays-Bas  (Extrait).  Anvers,  17  juillet  1568 ib. 

1705.  —  Thomas  Windebank  à  Cei-il.  18  juillet  1S68 129 

1706.  —  Avis  des  Pays-Bas.  19  juillet  1568 131 

1707.  —  Lord  Cobham  à  Cecil.  Groningue,  23  juillet  1568 133 

1708.  —  Anonyme  à  Ceeil.  23  juillet  1568 154 

1709.  —  Le  duc  d'Alhe  à  la  reine  d'Angleterre.  Rheyden,  24  juillet  1568  .     .  135 

1710.  —  Avis  des  Pays-Biis.  Londres,  24  juillet  1568 ib. 

1711.  —  Avis  des  Pays-Bas.  25  juillet  1568 136 

1712.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  28  juillet  1568 137 

1713.  —  Les  lords  d'Ecosse  au  due  d'Alhe.  Largs,  50  juillet  1568     ....  th. 

1714.  —  Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait).  3  août  1568 139 

1715.  —  Le  chancelier  Scheyfve  au  comte  de  Leicesler.  6  août  1568.     .          .  ib. 

1716.  —  Lord  Cobham  à  Cecil.  6  août  1.568 140 

1717.  —  Lord  Cobham  à  Cecil.  7  août  1568 ib. 

1718.  --  John  Mcrsh  à  Cecil.  Anvers.  8  août  1568 141 

1719.  —  Sylvestre  Bride  à  Oswald  Wilkinson.  9  août  1.568 142 

1720.  —  Lord  Windsor  à  Cecil.  Aix,  14  août  1568 143 

1721.  —  Lord  Cobham  à  Cecil.  14  août  1568 144 

1722.  —  John  Mersh  à  Cecil.  Anvers,  15  août  1568 145 

1723.  —  Avis  des  Pays-Bas.  15  août  1568 146 

1724.  —  Avis  des  Pays-Bas.  15  août  1568 147 

1725.  —  Christophe  Mundt  à  Cecil.  17  août  1568 ib. 

1726.  —  Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d'Angleterre.  Bois-le-Duc,  20  août  1568.     .  149 

1727.  —  Le  prince  d'Orange  à  la  reine  d'Angleterre.  Romersdorf,  21  août 

1568 150 

1728.  —  Le  prince  d'Orange  à  Cecil.  Romersdorf,  22  août  1568 151 

1729.  —  Avis  des  Pays-Bas.  26  août  1568 152 

1730.  —  John  Mersh  à  Cecil.  Anvers,  29  août  1568 153 

1731.  —  Plainte  de  don  Guzman  de  Sylva.  Septembre  1568 155 

1732.  — à  Cecil.  Septembre  1568 156 

1733.  —  John  Mersh  à  Cecil.  Anvers,  5  septembre  1568 157 

1734.  —  Dettes  de  la  reine  d'Angleterre.  5  septembre  1568 159 

1755.  —  Requête  de  Guzman  de  Sylva.  Vers  le  10  septembre  1568  ....  ib. 

1736.  —  Avis  des  Pays-Bas  (Extrait).  Anvers,  12  septembre  1568 160 

1737.  —  Avis  des  Pays-Bas.  18  septembre  1568 ib. 


TABLE  DES  MATIÈRES.  7i9 

PaflW. 

1738.  —  John  Mershà  Cecil  (Exilait).  19  sepiembre  1868 i63 

1759.  —  Avis  (les  Pays-Bas  (Kxtrait).  Anvers,  19  septembre  1508     ....  105 

1740.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  19  se|ilen)bre  1508 ib, 

1741.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  24  septembre  1568 166 

1742.  —  Don  Guéraii  d'Ks|)ès  à  Ceeil.  Londres,  27  septembre  1568  .     .     .     .  167 

1743.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  10  oetobre  1568 168 

1744.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  10  octobre  1568 169 

1745.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  10  octobre  1568 170 

1746.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  10  octobre  1568 ib^ 

1747.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  12  octobre  1568 171 

1748.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  13  octobre  1568 172 

1749.  —  Avis  des  Pays-Bas  (Extrait).  Anvers,  14  octobre  1568 173 

1750.  —   Georges  Giipin  à Anvers,  17  octobre  1568 ib. 

1751.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  24  oetobre  1508 174 

1752.  —  Lord  Cobham  à  Cceil  (Extrait).  25  octobre  1568 175 

1753.  —   Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  30  octobre  1568 ib. 

1754.  —  Georges  Giipin  à  Cecil.  Anvers,  51  octobre  1568 176 

1755.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  31  octobre  1568 177 

1756.  —  Anglais  réfugiés  aux  Pays-Bas.  Novembre  1568 178 

1757.  —  Avis  des  Pays-Bas  (Extrait).  Anvers,  3  novembre  1508 ib. 

1758.  —  Le  duc  de  Brunswick  à  la  reine  d'Angleterre.  Ilarburg,  5  novembre 

1568 179 

1759.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  12  noveml)re  1568 181 

1760.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Cateau-Cambrcsis,  17  novembre  1568  ....  182 

1761.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  21  novembre  1568 183 

1762.  —  Georges  Giipin  à  Cceil.  Anvers,  29  novembre  1568 184 

1763.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Fin  de  novembre  1568 185 

1704.  —  Plainte  commerciale.  Décembre  1568? 190 

1765,  —  Les  marchands  anglais  des  Pays-Bas  à  la  reine  d'Angleterre.  Dé- 
cembre 1508 'f*- 

1700.  —  Le  duc  d'AIbo  à  la  reine  d'Angleterre.  Cateau-Cambrcsis  ,  1"  dé- 
cembre 1508 *93 

1767.  —  William  Hawkins  à  Cceil  (Analyse).  3  décembre  1508 194 

1768,  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  12  décembre  1508 *• 

1709.  —  Arthur  Champernowne  à  Cecil  (Analyse).  19  décembre  1508  .     .     .  197 

1770.  —  Edouard  Horsey  à  Cecil.  20  décembre  1508 •*• 

1771.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  ducd'Albe  (En  chiffre.  —  Analyse).  Londres, 

21  décembre  1568 '^^ 


750  TABLE  DES  MATIERES. 

P.ge.. 

1772.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chilTrc.  —  Analyse).  Vers 

le  22  décembre  1568 199 

1773.  —  J.  Junius  à  Cceil  (Analyse).  25  décembre  1568 20() 

1774.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  ebiiïre.  —  Analyse).  Vers  le 

25  décembre  1568 ib. 

1773.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  cliiffre,  —  Analyse).  Vers  le 

27  décembre  1568 202 

1776.  —   Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  cbiiïrc).  Londres,  30  dé- 

cembre 1568 203 

1777.  —  Arthur  Champernowne  aux  lords  du  Conseil  (Analyse).  1"  janvier 

1569 .205 

1778.  —  Arthur  Champernowne  à  Cecil  (Analyse).  1"  janvier  1569  .     .     .     .  206 

1779.  —  Lope  de  la  Sierra  à  Antonio  Guaras.  1"  janvier  1569 ib. 

1780.—   Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait).  3  janvier  1569 208 

1781.  —  Lord  Cobham,  gardien  des  Cinq-ports,  à  Cecil  (Extrait).  3  janvier 

1569 209 

1782.  —  Jean  Heeremans  à  Jean  de  Backere.  Londres,  3  janvier  1569  .     ,     .  210 
1785.  —  Thomas  Uowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Extrait).  4  janvier 

1569 211 

1784.  -   William  Soulhwick  à  Cecil  (Analyse).  4  janvier  1569 212 

1785.  —  Nicolas  Bacon  à  Cecil  (Analyse).  5  janvier  1569 ïb. 

1786.  —  J.  Junius  à  Cecil.  Londres,  5  janvier  1569 ib. 

1787.  —  ProL'lamation  de  la  reine  d'Angleterre  (Analyse).  6  janvier  1569  .     .  213 

1788.  —  Embargo  sur  les  navires  espagnols  (Analyse).  6  janvier  1569   ...  214 

1789.  —  Thomas  Rowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Analyse).  6  janvier 

1569 ib. 

1790.  —  Thomas  Rowe,  lord-maire  de  Londres,  à  Cecil  (Analyse).  7  janvier 

1569 ib. 

1791.  —  Thomas  Offley,  maire  de  l'Étape,  à  Cecil  (Analyse).  7  janvier  1569.  215 

1792.  —  Les  marchands  aventuriers  aux  lords  du  Conseil  (Analyse).  7  janvier 

1369 " ,-6. 

1795.  —  Déclaration  faite  au  nom  de  la  reine  d'Angleterre  à  l'ambassadeur 

d'Espagne.  8  janvier  1569 216 

1794.  —  Mémoire  présenté  par  le  lord-maire  et  les  marchands  de  Londres. 

8  janvier  1569 218 

1795.—  Don  Guérau  d'Espès  à  Jérôme  de  Curiel.  8  janvier  1369     ....  219 

1796.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  8  janvier  1569 ib. 


TABLE  DES  MATIERES.  78! 

Ptt«. 

1797.  —  Instructions  données  à  Christophe  d'Assonleville.  Bruxelles,  9  janvier 

ISG'J 220 

1798.  —  Don  Guéimi  d'Esi-cs  au  duc  d'AILc  (En  chilFie).  LundreK,  9  junvier 

1569 227 

1799.  —  Georges  Knigliiley  au  Conseil.  9  janvier  1 509 229 

1800.  —  Déclaration  de  don  Guéniu  d'Espès.  10  janvier  l.'»G9 i7y. 

1801.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Alhe.  Londres,  10  janvier  lo()9.     .     .  253 

1802.  —  Don  Guérau  d'Espès  à  Jérôme  de  Curiel.  Londres,  10  janvier  15G9  .  234 

1803.  —  Rapport  de  Robert  llarrison.  Vers  le  10  janvier  lî)69 255 

1804.  —  Les  marchands  de  l'Etape  aux  lords  du  Conseil.  Il  janvier  15G9  .     .  23G 

1803.  —  Arthur  Champernovvnc  au  Conseil.  12  janvier  1569 ib. 

1806.  -   Henri  Knollis  à  Cecil.  Londres,  12  janvier  1569 237 

1807.—  Charles  L'tenhove  à  Mundt.  Baie,  13  janvier  1569 2.38 

1808.  —  Christophe  d'Assonleville  au  duc  d'Albe.  Calais,  li  janvier  I56U  .     .  239 

1809.  —  Déclaration  du  Conseil  privé  à  don  Guérau  d'Espès.  H  janvier  1569  .  242 

1810.  —  Le  lord-maire  de  Londres  Thomas  Rowe  à  Cecil.  14  janvier  1569.     .  244 

1811.  —  Le  docteur  Dale  à  Cecil.  14  janvier  1569 246 

1812.  —  Don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil  privé.  16  janvier  1569.     .  i6. 

1813.  —  Le  comte  d'Arundel  à  don  Guérau  d'Espès.  Nonsueh,  16  janvier  1569.  248 

1814.  —  Le  comte  Jean  d'Oost-Frise  à  Cecil.  Aurich,  16  janvier  1569    .     .     .  ib^ 

1815.  —  Christophe  d'Assonleville  au  duc  d'Albe.  Calais,  17  janvier  1569  .     .  249 

1816.  —  Francis  Knollis  à  la  reine  d'Angleterre.  17  janvier  1569 250 

1817.  —  Mémoire  de  Cecil.  18  janvier  1569 2.'J3 

1818.  —  Mémoire  des  marchands  aventuriers  (Analyse).  19  janvier  1569    .     .  262 

1819.  —  Christophe  d'Assonleville  à  la  reine  d'Angleterre.  Rochestcr,  20  jan- 

vier 1369 ià. 

1820.  —  Lord  Cobham  à  Ceci!.  20  janvier  15G9 264 

1821.  —  Thomas  Taylor  à  lord  Cobham.  20  janvier  1569 ib. 

1822.  —  Thomas  Taylor  à  lord  Cobham.  Rochesler,  20  janvier  1369    .     .     .  265 

1823.  —  Le  lord-maire  Thomas  Rowe  à  Cecil.  23  janvier  1569 266 

1824.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  23  jan- 

vier 1569 267 

1825.  —  Le  duc  d'Albe  à  Christophe  d'Assonleville.  Bruxelles,  23  janvier  1369.  268 

1826.  —  Le  lord-maire  Thomas  Rowe  au  lord  du  Seel  Nicolas  Bacon.  25  jan- 

vier 1369 :    .  :  ^^^ 

1827.  —  Déclaration  laite  par  .M.  d'Assonleville  aux  députés  du  Conseil  prive. 

26  janvier  1369 ^"^^ 


752  TABLE  DES  MATIERES. 

Pages. 

1828.  —  Plainte  des  marins  espagnols  arrêtés  à  Darmoulh.  28  janvier  15)69     .  271 

1829.  —  Questions  à  adresser  à  Chrisioplie  d'Assonlevillc.  29  janvier  15G9.     .  272 

1830.  —  Message  porté  par  M.  Willy  à  Christophe  d'Assonlevillc.  29  janvier 

1569 273 

1831.  —  Déclaration  de  Christopiie  d'Assonlevillc  aux  lords  du  Conseil  privé. 

29  janvier  1569 274 

1852.  —  Christophe  d'Assonlevillc  à  Cecil.  Londres,  30  janvier  1569     .     .     .  276 

1833.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Albe.  Londres,  31  janvier  15G9    .  277 

1834.  —  Le  docteur  Lewes,  juge  de  l'Amirauté,  à  Cecil.  31  janvier  1569     .     .  280 

1835.  —  Mémoire  de  Ceeil.  Vers  le  1"  février  1569 281 

1856.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Alhe.  Londres,  1"^  février  1569     .  283 

1857.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Albe.  Londres,  3  février  1569.     .  28S 

1858.  —  Bernard  Hampton  à  Cecil.  3  février  1569 286 

1839.  —  Christophe  d'Assonlevillc  à  la  reine  d'An>jh'terre.  Londres,  5  février 

1569 287 

1840.  —  Thomas  Gresham  à  Cecil.  Londres,  6  février  1569 288 

1841.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Albe.  Londres,  7  février  1569.     .  289 

1842.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Alhe.  7  février  1569 292 

1845.  —  Thomas  Gresham  à  Cecil  (Analyse).  10  février  1569 294 

1844.  —  Réclamation  de  deux  marchands  anglais  (Analyse).  13  février  1569   .  ib 

1845.  —  Le  duc  d'Albe  à  Christopiie  d'Assonlevillc.  Bruxelles.  14  février  1569.  f6. 

1846.  —  Don  Gucrau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  Londres,  14  février  1569.     .     .  297 

1847.  —  Avis  de  Londres.  Vers  le  18  février  1569 t6. 

1848.  —  Relation  de  Thomas  Gresham.  19  février  1569 299 

1849.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  29  février 

1569 300 

1850.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'.4lbc.  20  février  1569     ....  302 

1851.  —  Réponse  de  Christophe  d'Assonlevillc  à  Mildmay.  22  février  1569     .  304 

1852.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  25  fé- 

vrier 1569 306 

1853.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  24  février 

1569 307 

1854.  —  Le  docteur  Mundt  à  Cecil.  Cologne,  24  février  1569 308 

1855.  —  Plainte  de  don  Guérau  d'Espès  au  sujet  d'actes  de  piraterie.  25  fé- 

vrier 1569 309 

1856.  —  Christophe  d'Assonlevillc  au  duc  d'Albe.  Londres,  25  février  1569    .  310 

1857.  —  Réponse  du  Conseil  privé  à  Christophe  d'.Assonleville.  22  février  1569.  511 


TABLE  DES  MATIÈRES.  753 

p*i«. 

1858.  ~    Le  docteur  MuiKlt  à  Cecil.  Cologne,  2G  février  1569 315 

1859.—  Cliiistophc  d'AssoulevilIc  au  duc  d'Albe.  27  février  1569    .     .     .     .  316 

1860.  —  Mémoire  de  l'ambassadeur  espagnol  (Analyse).  Mars  1569  ....  320 

1861.  —  Lopc  de  la  Sierra  aux  lords  du  Conseil  (Analyse).  Mars  1569  .          .  ib. 

1862.  —  Clirisiopiie  d'Assonleville  au  duc  d'Albc.  Londres,  1"  mars  1.509.     .  321 
1863.—  Ordre  do  la  reine  d'Anglelerre.  1"  mars  1569 ib. 

1864.  —  Requête  de  don  Guérau  d'Espès.  4  mars  1569 322 

1865.  ^  Le  duc  d'Albc  à  Christophe  d'Assonleville.  7  mars  1569 323 

1866.—  Le  duc  d'Albc  à  Christophe  d'Assonleville.  7  mars  1569 325 

1867.  —   Christophe  d'Assonleville  à  la  reine  d'Angleterre.  Douvres,  8  mars 

1569 326 

1868.  —  Lord  Cobham  à  Ceeil.  Cantoriiery,  8  mars  1569 327 

1869.  —  Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait).  Cantorbery,  8  mars  1569     ....  328 

1870.  —  Lord  Cobham  à  Cecil  (Extrait).  Cantorbery,  11  mars  1569  ...  ib. 

1871.  —  Note  de  don  Guérau  d'Espès.  13  mars  1569 329 

1872.  —  Requête  de  don  Guérau  d'Espès.  14  mars  1569 ib. 

1873.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'.Vlbe  (En  chiffre).  Londres,  15  mars 

1569 331 

1874.  —  Avis  d'un  Italien  à  don  Guérau  d'Espès.  15  mars  1569 333 

1875.  —  Plainie  commerciale.  18  mars  1569 335 

1g7C.  _  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres ,  20  mars 

1569 it>. 

1877.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès.  V^ers  le  20  mars  1569    .     .  337 

1878.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  21  mars  1569.    .     .  338 

1879.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  23  mars 

1569 '■<'• 

j  880.  —  Relafion  de  Christophe  d'Assonleville.  Vers  le  25  mars  1569    .     .     .  340 

1881.  —  La  duchesse  de  Suffolk  à  Cecil  (Extrait).  29  mars  1569 353 

1882.  —  Proclamation  du  duc  d'Albe  (Analyse).  Bruxelles,  31  mars  1569  .     .  354 

1883.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  2  avril 

1569 "*^^ 

1884.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  10  avril 

1569 '^J 

1885.  —  Réponse  du  Conseil  privé  à  don  Guérau  d'Espès.  11  avril  1569    .  362 

1886.  —    Proclamation  de  la  reine  d'Angleterre  (Analyse).  15  avril  1569     .     .  364 

1887.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  due  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  16  avril 

1569 •*• 

Tome  V.  ^^ 


7S4  TABLE  DES  MATIERES. 

1888.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  19  avril 

1569 366 

1889.  —  Le  duc  d'Alhc  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  20  avril 

1569 568 

1890.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  23  avril 

1569 369 

1891.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don   Guérau   d'Espès  (En  chiffre).  Winjirfield, 

23  avril  1569 371 

1892.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  29  avril  1569  .     .     373 
1895.  —  Don  Guérau  d'Rep"s  nu  due  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  29  avril 

1569 574 

1894.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  29  avril 

1569 375 

1895.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  30  avril 

15G9 576 

1896.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  30  avril  1569.)  377 

1897.  -     J.  Aldaye  à  Cecil  (Extrait).  50  avril  1569 379 

1898.  —  Interrogatoires  de  certains  corsaires  au  sujet  des  lettres  de  marque 

délivrées  par  Louis  de  Nassau.  6  mai  1569 580 

1899.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  15  mai 

1569 384 

1900.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès  (En   chiffre).   Wingfield, 

16  mai  1569 585 

1901.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  18  mai  1569 386 

1902.  —  Réponse  de  don  Guérau  d'Espès  au  Conseil  privé.  21  mai  1569    .     .  ib. 

1903.  —  L'évcque  de  Ross  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  22  mai  1569    .  587 

1904.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Emden,  27  mai  1569 *   .     .     .  589 

1905.  —  Le  duc  d'Alhe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers,  50  mai 

1569 390 

1906.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).   Londres,  51  mai 

1569 391 

1907.  —  Giovanni  Suigo  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  51  mai  1569  .     .  393 

1908.  —  Le  docteur  Mundt  à  Cecil.  51  mai  1569 ib. 

1909.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  1"  juin 

1569 594 

1910.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  9  juin 

1569 597 


TABLE  DES  MATIÈRES.  75» 

fagM. 

1011.  —  La  reine  d'Éeossc  au  duc  d'Albe.  Wingfield,  13  juin  1569  .     .     .     .  999 

1912.  -    Don  Guérau  d'Kspès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  14  juin 

1369 400 

1913.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  16  juin 

1569 401 

1914.  ~   Don  Guérau  d'Espès  au  due  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  19  juin 

1569 404 

1915.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  cliiffre).  Bruxelles,  21  juin 

1569 406 

1916.  —  Thomas  Fiesco  au  Secrétaire  Albornoz.  Londres,  22  juin  1569     .     .  409 

1917.  -     Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  27  juin 

1569 411 

1918.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  27  juin 

1569 414 

1919.  --  Avis  des  Pays-Bas.  30  juin  1569 416 

1920.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  1"  juillet 

1569 417 

1921.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  2  juillet 

1569 421 

1922.  —  ïiiomas  Fiesco  au  Setréiairc  Albornoz.  Londres,  2  juillet  1569    .     .  423 

1923.  -  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  2  juillet  1569 425 

1924.  —  Propositions  présentées  par  Guido  Cavalcanti.  7  juillet  1569    .     .     .  ib. 

1925.  —  La  reine  d'Ecosse  au  duc  d'Albe.  Winglield,  8  juillet  1569.     ...  456 

1926.  -    Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  10  juillet  1569 427 

1927.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  13  juillet 

1569 428 

1928.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  14  juillet  1569  .     .  429 

1929.  -    Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  15  juil- 

let 1569 *30 

1930.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  due  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  17  juillet 

1569 *3t 

1931.  —  Avis  des  F^ays-Bas.  Anvers,  17  juillet  1569  .     , 432 

1932.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  Londres,  22  juillet  1569  ...  433 

1933.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  23  juillet 

1569 *^* 

1934.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  24  juil- 

let 1569    ♦5î* 


756  TABLE  DES  MATIERES. 

Page». 

i9û5.  —  Don  Gnéra»  H'Kspèf!  »ii  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  25  juillet 

4569 436 

1956.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  5!  juillet  1569 437 

1957.  —  Don  Guéraii  d'E«pés  au  duc  d'Albe  (Eu  chiffre).  Londres,  1"  août 

1569 458 

1938.  • —  Don  Guérau  d'Espès  au  due  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  2  août  1569.  439 

1959.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  2  août  1569 440 

1940.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guéran  d'Rspès  (Kn  chiffre).  Bruxelles,  11  août 

1569 441 

1941.  —  Le  duc  d'Albe  i'i  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  13  août 

1569 442 

1942.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  13  août 

1569 443 

1943.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  Londres,  15  août  1569     .     .     .     444 

1944.  —  Instructions   données   par  don   Guéran   d'R«pè.«  à  Jacques  Burgues. 

16  août  1569 443 

1945.  —  Note  de  don  Guérau  d'Espès.  16  août  1569 446 

1946.  —  Le  due  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  l'Eu  chiffrel.  Bruxelles,  24  août 

1569 447 

1947.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  25  août  1569.     .     .  448 

1948.  —  Le  docteur  Dale  au  Conseil  privé.  Londres,  25  août  1569    ....  ib. 

1949.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe.  Londres,  27  août  1569     .     .     .  450 

1950.  — ■■  Don  Guérau  d'E«pès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  30  août 

1569 ib. 

1951.  —  Georges  Speke  à  Cecil.  Londres,  50  août  1569 452 

1952.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Emden,  50  août  1569 453 

1955.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès.  Wingficld,  3  septembre 

1569 484 

1954.  —  Le  duc  d'.AIbe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers,  4  sep- 

tembre 1569 453 

1955.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  4  sep- 

tembre 1569 456 

1956.  —  Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers, 

5  septembre  1569 457 

1957.  —  Don  Guérau  d'Espès  an  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  6  sep- 

tembre 1569 458 

1958.  —  Avis  des  Pays-Bas.  An vei"s,  17  septembre  1569 459 


TABLE  DES  MATIÈRES.  797 

ffm. 

1959.  —  Antonio  de  (ïunras  au  duc  d'Albc.  Londres,  18  septembre  1K69   .     .     460 

1960.  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  22  septembre  1569 463 

1961.  —  Don  Gucrau  d'Espès  au  duc  d'Albc.  Londres,  25  septembre  1569  th. 

1962.  -    Don  Guérau  d'Espès  à  Cccil.  Londres,  27  septembre  1569  .     .     .     .     464 

1963.  —  Insiruclions  données  par  le  due  d'Allie  ii  Chiappino  Vitelli.  Vers  le 

28  septembre  1569 466 

1964.  —  Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d'Angleterre.  Bruxelles,  50  septembre  !569.     473 

1965.  -   Le  due  d'Albc  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  S  octobre  1569  .     .     474 

1966.  —  Don  Guérau  d'Espès  à  Georges  Spekc.  Londres,  7  octobre  1569  .     .     475 

1967.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  9  octobre  1569 ib. 

1968.  —    Cliiappino  Vitelli  au  duc  d'Albe.  Graveiines,  10  octobre  1569.     .  476 

1969.  —  Le  duc  d'Albc  à  Cbiappino  Vitelli.  Bruxelles,  12  octobre    1569    .     .     478 

1970.  —  Le  duc  d'Albc  à  don  Guérau  d'Espès  (En  cliiffrc).  Bruxelles,  13  oc- 

tobre 1569 479 

1971.  —  Cbiappino  Vilelli  au  duc  d'Albe.  Calais,  13  octobre  15<)9    ....     480 

1972.  —  Cbiappino  Vitelli  au  duc  d'Albc.  Douvres,  15  octobre  1569     .     .     .     482 

1973.  —  Cbiappino  Vilelli  au  duc  d'Albc.  Londres,  16  octobre  1569  .     .     483 

1974.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Hambourg,  16  octobre  1569 485 

1975.  "-  Louis  de  Nassau  au  comte  de  Leicester.  Saintes,  17  octobre  1569.     .     48<i 
^976,  _  Le  due  d'Albc  à  Cbiappino  Vitelli.  Bruxelles,  19  octobre  1569     .  ib. 

1977.  _  Le  due  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  20  oc- 

tobre 1569 487 

1978.  —  Chiappino  Vitelli  au  duc  d'Albc.  Colcbrook,  23  octobre  1569  .     .     .     488 

1979.  Note  de  Cecil  sur  la  négociation  avec  Cbiappino  Vitelli.  29  octobre 

1569 ^^'^ 

1980.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Colcbrook,  3!  oc- 

tobre 1569 *93 

1981.  —  Cbiappino  Vitelli  au  duc  d'Albc.  Colcbrook,  31  octobre  1569  .     .     .     494 

1982.  —  Ridolfi  à  do.n  Guérau  d'Espès.  Novembre  1569? 499 

1983.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  3  no- 

vembre 1569 î^OO 

1984.  —  Le  due  d'Albe  à  Cbiappino  Vitelli.  Bruxelles,  3  novembre  1569    .  501 

1985.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Hambourg,  4  novembre  1569 •*• 

1986.  —  Leduc  d'AlIre  à  Chiappino  Vitelli.  Bruxelles,  6  novembre  1569    .     .     504 

1987.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  7  no- 

vembre 1569 ^^^ 

1988.  —  Chiappino  Vitelli  au  duc  d'Albe.  Colcbrook,  7  et  8  novembre  1569.    505 


758  TABLE  DES  MATIERES. 

1989.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffré).  Londres,  8  no- 

vembre 1 S  69 , 508 

1990.  —  Le  duc  d'Albe  à  Chiappino  Vilclli.  Bruxelles,  12  novembre  1569.     .  5l'9 

1991.  -    Leduc  d'Albe  à  don  Gucrau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  15  no- 

vembre 1569 510 

1992.  —  Le  Secrciaire  Alboinoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles, 

13  novembre  1569 511 

1993.  —  Le  duc  d'Albe  à  Ciiiappino  Vilelli.  Bruxelles,  vers  le  17  novembre 

1569 512 

1994.  —  Chiappino  Vitelli  au  duc  d'Albe  (parlie  en  chiffre).  Colobrook,  18  no- 

vembre 1569 513 

1995.  —  Chiappino  Vilelli  au  duc  d'Albe.  Colebrook,  19  novembre  1569    .     .  522 

1996.  —  Thomas  Fiesco  au  Secrélaire  Albornoz.  Londres,  20  novembre  1569.  524 

1997.  —   Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  22  novembre  1569.  528 

1998.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  26  novembre  1569 529 

1999.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Hambourg,  29  novembre  1569 530 

2000.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  1"  dé- 

cembre 1569 ib. 

2001.  —  Le  duc  d'Albe  ù  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  4  décembre  1569    .  532 

2002.  —  Le  duc  d'Albe  à  Chiappino  Vilelli.  (En  chiffre).   Bruxelles,  4  dé- 

cembre 1 569 533 

2003.  —  Chiappino  V^ilelli  à  Cecil.  Colebrook,  4  décembre  1569 537 

2004.  -     Insiruelions  données  à  des  niarcliands.  Vers  le  4  décembre  1569  .     .  ib. 

2005.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  6  décembre 

1569 539 

2006.  —  Chiappino  Vilelli  au  duc  d'Albe.  Colebrook,  6  décembre  1569.     .     .  541 

2007.  —  Proelamalion  de  la  reine  d'AngIclerre.  6  décembre  1569 543 

2008.  —   Avis  des  Pajs-Bas.  Anvers,  7  décembre  1569 544 

2009.  -  G.  A.  à  John  Mersh.  8  décembre  1569 i6. 

2010.  —  Chiappino  Vilelli  au  duc  d'Albe.  Colebrook,  17  décembre  1569   .     .  546 

2011.  —  Thomas  Fiesco  au  Secrélaire  Albornoz.  Londres,  17  et  19  décembre 

1569 549 

2012.  -     La  reine  d'Anglelerre  au  due  d'Albe.  Windsor,  19  décembre  1569    .  554 
2015.  —  Chiappino  Vilelli  au  duc  d'Albe.  Colebrook,  19  décembre  1569    .  555 

2014.  —  John  Mersh  à  Cccil  (Exlrail).  Vers  le  25  décembre  1569     ....  559 

2015.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  28  décembre  1569.  560 

2016.  —  Mesures  prises  à  Anvers  pour  assurer  la  eonscrvalion  des  marchan- 

dises saisies.  29  décembre  1569 561 


TABLE  DES  MATIÈRES.  709 

2017.  —  Relation  de  Chiappino  Vilelli.  Fin  (le  décembre  <Î569 563 

2018.  —  Mémoire  remis  au  comte  de  Lcici'Ster.  I.'i70? JiMô 

2019.  —  Mémoire  sur  le  commerce  d'Anvers.  1570? .  .♦>88 

2020.  —  Requête  adressée  à  don  Guérau  d'Kspès.  1570? .»}89 

2021.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  .3  janvier  1570 li'M) 

2022.  —  Don  Guérau  d'Espès  ù  Cccil.  Londres,  4  janvier  1570 iO, 

2023.  —  Don  Guérau  d'Espès  à  Cecil.  Londres,  18  janvier  1570 5yi 

2024.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  18  janvier  1570 592 

2025.  —  Avis  des  Pays-Bas.  22  janvier  1570 ib. 

2026.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  2  février 

1570 594 

2027.  —  Le  due  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  3  fé- 

vrier 1570 597 

2028.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  9  février 

1570 601 

2029.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  11  février 

1570 602 

2050.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  20  fé- 
vrier 1570 603 

2031.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (Eu  chiffre).  Londres,  25  février 

1570 606 

2032.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  3  mars 

1570 607 

2053.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  7  mars 

1570 608 

2034.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  8  mars 

1570 611 

2035.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  10  mars 

1570 61* 

2036.  —  Rapport  d'un  gentdhomme  anglais.  Vers  le  15  mars  1570    ....  613 

2037.  —  M.  de  Lumbres  à  Ceeil  (Analyse).  Londres,  27  mars  1570  .     .     .     .  616 

2038.  —  Le  comte  Jean  d'Oost-Frise  à  la  reine  d'Angleterre  (Analyse).  30  mars 

1570 617 

2039.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  31  mars 

1570 '■*• 

2040.  —  Le  Secrélaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles, 

31  mars  1570 «'8 


760  TABLE  DES  MATIERES. 

Pagu. 

2041.  —  Mémoire  présenté  par  Thomas  Fieseo  à  la  reine  d'Angleterre.  6  avril 

1570 618 

2042.  —  Mémoire  des  marchands  des  Pays-Bas.  6  avril!  570 621 

2043.—   John  Mersh  à  Cecil.  11  avril  1570 624 

2044.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Gucrau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  16  avril 

1570 626 

2045.  —  Le  Secrétaire  Albornoz  à  don  Gucrau  d'Espès.  Bruxelles,  16  avril  1570.  027 

2046.  —  John  Mersh  à  Cecil.  16  avril  1570 ib. 

2047.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  19  avril 

1570 631 

2048.  —  La  reine  d'Ecosse  à  ilon  Guérau  d'Espès.  20  avril  1570 033 

2049.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  cliidre).  Londres,  21  avril 

1570 634 

2050.  —  Le  prince  d'Orange  à   la  reine  d'Angleterre.  Dillcnbourg,  25  avril 

1570 635 

2051.  —  Le  prince  d'Orange  à  Cecil.  Dillcnbourg,  25  avril  1570 636 

2052.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espès.  50  avril  1570 637 

2053.  —  Juan  de  Mendoza  au  duc  d'Albe.  Dublin,  30  avril  1570 638 

2054.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  2  mai  1570.  042 

2055.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers,  3  mai  1570.  643 

2056.  —   Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  3  mai  1570.  645 

2057.  —  Requête  présentée  par  les  marchands  anglais  au  duc  d'Albe.  Anvers, 

4  mai  1570 646 

2058.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers,  9  mai 

1570 650 

2059.  —  Le  secrétaire  Albornoz  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers, 

9  mai  1570 651 

2060.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  10  mai 

1570 652 

2001.  —  Roberto  UidoUi  à  don  Guérau  d'Espès.  13  mai  1570 653 

2062.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  15  mai 

1570 655 

2065.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Bruges ,  1 5  mai  1 570 656 

2064.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  25  mai 

1570 i(>. 

2065.  —  Le  seigneur  de  Lumbres  à  Cecil.  Londres,  27  mai  1570 658 

2066.  —  Le  seigneur  de  Lumbres  à  Cecil.  Houghton,  29  mai  1570   ....  659 


TABLE  DES  MATIÈKES.  Tfi 

20(57.  —  La  comtesse  d'Egmont  h  la  reine  d'Angleterre.  Cologne,  3  juin  1S70.  660 
20(18.  —   John  Filz-Wiiliiiin  au  comte  de  Leicestcr  cl  à  Cecil.  Anvers,  ii  juin 

ib70 661 

20C9.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  ;j  juin  1i)70 66Î 

2070.  -  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  5  juin  1570 663 

2071.  —  Ordonnance  du  duc  d'Albe.  13  juin  1570 664 

2072.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espés  (En  chiffre).  Chntsworth, 

U  juin  1570 ib. 

2073.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Bruxelles,  17  juin  1570 665 

2074.  ~  Avis  des  Pays-Bas.  Bruxelles,  18  juin  1570 666 

2075.  —  Avis  des  Pays-Bas.  19  juin  1570 667 

207G.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  19  juin  1570 ib. 

2077.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  20  juin 

1570 668 

2078.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  23  juin 

1570 669 

2079.  -    Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès.  Bruxelles,  24  juin  1570.     .     .  670 

2080.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  24  juin  1570 671 

2081.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Bruxelles,  28  juin 

1570 »6. 

2082.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  3  juillet 

1570 672 

2083.  —   Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  3  juillet  1570 674 

2084.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Hambourg,  4  juillet  1570 »*. 

2085.  —  Remontrances  de  John  Fit/-VVilliam  au  duc  d'Albe.  12  juillet  1570.  675 
208(!.  —  Réponse  du  duc  d'Albe  à  John  Eitz-William.  Vers  le  25  juillet  1570.  678 

2087.  —  Le  duc  d'Albe  à  don  Guérau  d'Espès  (En  chiffre).  Anvers,  27  juillet 

1570 Wt 

2088.  -^  Don  Guérau  d'Espès  à  Cecil.  Londres,  27  juillet  1570 681 

2089.  —  Le  duc  de  Chàlellerault  et  autres  seigneurs  d'Ecosse  au  duc  d'Albe. 

Août  1570 »■*• 

2090.  —  .Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  5  août  1570 683 

2091.  —  Déclaration  de  Godfried  de  >\inghe.  6  août  1570 684 

2092.  —  Avis  d'Angleterre.  8  août  1570 •*• 

2093.  Don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil.  Londi^s,  12  ooùl  1570     .  686 

2094.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  16  aoùl 

1570 *• 

Tome  V.  ^^ 


762  TABLE  DES  MATIERES. 

2095.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  16  août  1570 688 

2096.  —  Instructions  données  à  Henri  Cobham.  Vers  le  17  août  1570    .     .     .  089 

2097.  —  La  reine  d'Angleterre  au  duc  d'Albe.  Perley,  18  août  1570  .     .     .     .  692 

2098.  —  Dettes  de  la  reine  d'Angleterre.  20  août  1570 i6. 

2099.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  21   août 

1570 093 

2100.  —  Le  comte  de  Hunlly  au  duc  d'Albe.  Aberdcen,  23  août  1570   .     .     .  694 

2101.  —  Réponse  du  duc  d'Albe  à  Henri  Cobhani.  28  août  1570 095, 

2102.  —  Henri  Cobbam  à  CeciL  Anvers,  28  août  1570 696 

2103.  —  Le  duc  d'Albe  à  la  reine  d'Angleterre.  Anvers,  31  août  1570  .     .  698 

2104.  —   Henri  Cobham  à  la  reine  d'Angleterre.  Anvers,  31  août  1570  .     .     .  699 

2105.  —  Henri  Cobham  à  Cecil.  Anvers,  31  août  1570 700 

2106.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  2  sep- 

lembre  1570 705 

2107.  —  Henri  Cobham  à  Cecil.  Anvers,  4  septembre  1570 706 

2108.  —  Don  Guérau  d'Espès  au  duc  d'Albe  (En  chiffre).  Londres,  5  sep- 

tembre 1 570 709 

2109.  —  Don  Guérau  d'Espès  à  Christophe  d'Assonlevillc.  Londres,  16  sep- 

tembre 1570 711 

2110.  —  Avis  des  Pays-Bas.  Anvers,  27  septembre  1570 712 

SUPPLÉMENT. 

958'''*.  —  La  reine  d'Ecosse  à  la  duchesse  de  Parme.  Aberdcen,  12  octobre 

1562 713 

1282''''.  —  Le  cardinal  de  Granvelle  à  Guzman  de  Sylva.  Baudoncourt.  28  mai 

1564 714 

1413''''.  —  La  duchesse  de  Parme  à  Guzman  de  Sylva.  Bruxelles,  2  août  1565.  ib. 
1413*".  —  Mémoire  adressé  à  Guzman  de  Sylva.  Bruxelles,  2  août  1565     .     .  715 
1584'*'».  —  Requête  présentée  à  la  reine  d'Angleterre  par  les  réfugiés  des  Pays- 
Bas.  16  mai  1567 717 

1584**'.  —   Les  réfugiés  des  Pays-Bas  à  Cecil.  16  mai  1567 720 

1595''''.  —   L'évéque  de  Winchester  à  Cecil.  Farnham,  30  juin  1567.     .     .     .  i6. 

1601K  —  L'évèque  de  Londres  à  Cecil.  Fulbam,  22  juillet  1570 722 

lOlS'''*.  —  L'évéque  de  Winchester  à  Cecil.  Wolnesey,  19  septembre  1567     .  723 
1647'''».  —  Don  Guzman  de  Sylva  à  la  duchesse  de  Parme.  Londres,  4  décem- 
bre 1567 724 


TABLH:  des  MATIERES.  7li3 

leyO""''.  —  La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  tle  Sylva,  (^arlyle,  4  juin  \'.iM  .     .     .  Ti'i 

169'2'''«.  —  La  reine  d'Ecosse  à  Guzmiin  de  Sylva.  21  juin  15fi8 /î»; 

1692'".^ —  La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva.  26  juin  1S68 7i7 

IC92'i""'".  —  Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Éoosse.  26  juin  I.KiS H». 

I692i"'"i"'.  —  Guzman  de  Sylva  à  la  reine  d'Ecosse.  29  juin  1568    ....  72H 

J699i)i8_  —  La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva.  Carlyle,  It  juillet  1308  .     .  72*.» 

1703''".  —  Le  Secrétaire  Cecil  à  Guzman  de  Sylva,  Ilavering,  17  juillet  l.*}6«.  730 

\^Q&>i\  _  Le  comte  de  Leicester  à  Guzman  de  Sylva.  Ilatlield,  20  juillet  15f»8.  ih. 

1706»".  —  La  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva.  Bollon  ,  22  juillet  1568  .     .  731 

4715bis    —  |,a  reine  d'Ecosse  à  Guzman  de  Sylva.  Holton,  31  juillet  1568  .     .  732 
1736bi9_  —  Mémoire  présenté  par  don  Guérau  d'Iispès  à  la  reine  d'Angleterre. 

Vers  le  15  septembre  1568? 733 

1742''".  —  Avis  des  Pays-Bas.  5  octobre  1568 736 

1762'"'.  —  La  reine  d'Ecosse  à  don  Guérau  d'Espés.  4  décembre  1568   .     .     .  737 
17f,8'>«».  —  Lope  de  Sierra  à  don  Guérau  d'Espès.  Soutliampton,  19  décembre 

1568 •     •     • 

17741''».  _  [^ope  de  Sierra  à  don  Guérau  d'Espè.s.  Soutliampton,  25  décembre 

1568 .*•.'.■ 

]885bi..  —'^Réponse  de  don  Guérau  d'Espès  aux  lords  du  Conseil  privé.  6 avril 

1569 

19081»'».  —  Protestation  de  don  Guérau  d'Espès.  Juin  1569? 7*3 


7.38 
7.39 


40 


ERRATA. 


Page  491,  ligne  U,  au  lieu  de  :  n'ett  venu,  lises  :  m'ttt  ttmu. 
Page  51 1,  ligne  H  ,  au  lîeu  de  :  Lrva,  liseï  :  Ina  [rfe  genli\. 


DH  Netherlands  (l 
135  Relations  ï 
A^8      Pays-Bas  et  d« 

1332 
t. 5 


PLEASE  DO  NOT  1 
CARDS  OR  SLIPS  FROM 


UNIVERSITY  OF  TOROI