Skip to main content

Full text of "Revision des Bathysciinae (Coleopteres silphides) : morphologie, distribution géographique, systématique"

See other formats


THOMAS LINCOLN 
CASEY 


LIBRARY 
1925 


7 


SL 


|9 | | ARCHIVES DE ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE 
Le 5e Série Tome VIL p. 1 à 641, pl. I à XXIV 
LAN 9 Mai 1911 


BIOSPEOLOGICA 


XIXr 0 


REVISION DES BATHYSCINAE 


(COLÉOPTÈRES SILPHIDES) 


Morphologie, Distribution géographique, 
SALON. 
PAR j mECd 


Dr R. JEANNEL (-7 


à! 


Boursier de la Fondation Commercy. Laboratoire Arago (Banyuls-sur Mer). 


TABLE DES MATIÈRES 


Pages 
SR RRENO SRE Anne RER MT MERS AT + RTS A nine ht dur 3 
Plan du Travail (p. 3). — Matériaux d'étude (p. 4). — Historique (p. 6). 
ROSÉ DATTIE. Bu PARTIE ÉNÉRADR, . à 5 du mai dit ones à Se ONU Ru l 8 
OHapire CT MORPHOLOGIR". EXTÉRIEURE... 1. MR MR, Die nie nets à ee à 8 
A. Caractères généraux (p. 8). — B. Téte (p. 10). — C. T'horax (p. 24). — 


D. Abdomen (p. 37). — E. Armure génitale mâle (p. 39). — F. Armure géni- 
tale femelle (p. 51). 

Chapitre II. SIGNIFICATION ET VALEUR TAXONOMIQUE DES CARACTÈRES,........ 53 
A. Les caractères paléogénétiques (p. 54) : a. L’attitude de défense des for- 
mes lucicoles (p. 54); bd. L'appareil optique (p. 57); ec. Les rudiments des 
organes du vol (p. 59) ; d. L'appareil métatergal destiné à maintenir la cohé- 
sion des élytres (p. 60). — B. Les caractères néogénétiques (p. 66) : a. La 
taille des cavernicoles (p. 66) ; b. La dépigmentation des téguments (p. 67); 
c. Les modifications de la forme du corps chez les cavernicoles (p. 67); d. 
L’allongement des antennes (p. 70); #. Les modifications dans la forme des 
membres (p. 75); jf. Le développement des organes sensitifs (p. 78). — C. 


() Voir pour BIOSPEOLOGICA I à XVIII, ces ARCHIVES, tome VI, VII, VIII et IX, de la 
4e série et tome I, II, IV, V et VI de la 5° série. 


ARCH, DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (1). 


FENATE C7 


2 Dr R. JEANNEL 


Les caractères sexuels (p. 80) : a. Les caractères sexuels primaires (p. 80); 
b. Les caractères sexuels secondaires (p. 81). 

Chapitre III. LES MÉTAMORPHOSES DES Bathysciinae. ....................... 
A. Caractères généraux des larves (p. 87). — B. La nymphe de Speonomus 
Delarouzeei Fairm. (p. 94). — C. Essai de groupement systématique des larves 
connues (p. 95). 

Chapitre IV. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 
DES Bafhyeciinne. side cessent Cote. CETTE 
A. L'aire de distribution des Bathysciinae en général (p. 107). — B. La disper- 
sion des formes lucicoles (p. 110) : «. Le centre de dispersion des Bathysciinae 
(p. 112); b. Les migrations des formes lucicoles (p.113) ; c. Epoque de la migra- 
tion des formes lucicoles et du début de la colonisation des grottes (p. 115). — 
C. Modes de répartition des Cavernicoles (p. 117) : a. L’isolement des colonies 
cavernicoles est absolu (p. 117) ; b. Les aires de répartition des espèces caver- 
nicoles (p. 121): espèces à grandes aires de répartition (p. 121) et espèces loca- 
lisées par vallées (p. 123). 

Chapitre V. RÉPARTITION DES Bathysciinae DANS L'EUROPE ORIENTALE, ........ 
A. Région des Carpathes (p. 127). — B. Région du Balkan (p. 129). — C. Région 
des Karsts adriatiques (p. 129) : a. Généralités (p. 129) ; d. L’oro-hydrogra- 
phie des Karsts adriatiques (p. 134) ; c. Répartition spéciale des divers gen- 
res (p. 136). 

Chapitre VI. RÉPARTITION DES Bathysciinae DANS L'EUROPE OCCIDENTALE .. 
A. Région tyrrhénienne (p. 152). — B. Région des Alpes françaises (p. 156). 
— C. Région des Cévennes (p. 15)). — D. Région pyrénéenne (p. 163); a. 
Les lucicoles (p. 165): d. Les cavernicoles (p. 166), genre Sponeomus (p. 166) 
et autres genres (p. 174). — E. Région du versant atlantique de l'Espagne (p. 179). 
— F, Région de la chaîne catalane (p. 183). 

Chapitre VII. CONCLUSIONS SUR LA MORPHOLOGIE ET LA DISTRIBUTION GÉOGRA- 


PHIQUE DES RALAYSCUNAE. Res a se elaaiale ce siles oise lee EE 
Deuxième partie. — SYSTÉMATIQUE DES Bathysciinae........................... 
LU VPRIBU FAFYSCUPUR. ES. ce ess sam miele cles se sc eee-cleeceee 


A. Genres isolés (p. 200). — B. Série phylétique de Spelaeochlamys (p. 289). 
— C. Série phyl. de Speocharis (p. 295). — D. Série phyl. de Speonomus 
(p. 319). — E. Série phyl. de Diaprysius (p. 381). — F. Série phyl. de Cyto- 
dromus (p. 392). 

TLUTRIBU (GYNOMONDR M. osseuses eneeseceeeesteesnssee.ee ETS 
A. Genres isolés (p. 409). — B. Série phyl. de Hexaurus (p. 421). — C. Série 
phyl. d’Aphaobius (p. 424). — D. Série phyl. de Speonesiotes (p. 439). — E. Série 
phyl. de Leonhardella (p. 451). — F. Série phyl. de Pholeuonopsis (p. 461). 

TEL ARRIBU PB 7 ACAUS AD. eee mes cre-----cc- 5 
A. Série phyl. de Drimeotus (p. 471). — B. Série phyl. de Sophrochueta (p. 486). 
— C, Série phyl. de Apholeuonus (p. 490). — D. Série phyl. de Leptodirus 
(p. 520). 

TV. VTRIBU  ANITONEFNONA. eme me se see «0 een este ets Ne se TR 

V: Species MNCERLLe SEULE ter estelle enlaionlale eine elcisosie eee ee CC EE 

VI. Nominamnudus M an Mondeo inc net Me TRE 

INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE GENRES ET D'ESPÈCES DÉCRITS OU CITÉS DANS CE 


INDEX BIBLIOGRAPHIQUNS.-.1.--Lile etes eidee reset ce TE CUT CRE TEE 
EXPLICATION "DES, PLANCHES. "0.5. ee nteslem es shele ciole ciele ete ces ce Te 


85 


107 


126 


151 


185 
191 
196 


406 


468 


538 
560 
567 


568 
572 
605 
625 


REVISION DES BATHYSCIINAE 3 


INTRODUCTION 


Les Bathysciinae sont ce groupe bien limité de la famille des 
Silphidae qui renferme toutes les formes cavernicoles d’Eu- 
rope (1). Leur nombre et leur variété sont très considérables 
et la facilité que l’on trouve plus grande chez ces animaux que 
chez d’autres pour déterminer les aires de répartition des espè- 
ces et pour découvrir les conditions dans lesquelles ces espèces 
ont évolué, les connaissances que nous possédons sur la paléo- 
géographie des régions qu’elles habitent et la possibilité de 
reconstituer l’histoire physique des grottes elles-mêmes, toutes 
ces raisons m'ont fait penser qu’une étude approfondie de ce 
petit groupe de Silphides pourrait peut-être aider à éclairer 
les problèmes de la transformation des espèces. 

Le travail que je présente ici n’a pas la prétention d’être 
complet et bien des points intéressants de l’histoire de Bathys- 
ciinae ont été laissés de côté. C’est ainsi que l’étude histologique 
de la régression de l’œil ou celle des organes sensoriels des anten- 
nes mériterait d’être faite, que des recherches anatomiques 
et physiologiques sur ces animaux seraient fécondes en résul- 
tats. Mais je n’ai pas cru devoir les entreprendre ici, le travail 
que je m'étais proposé étant avant tout une étude de Zoogéo- 
graphie. 

Ce mémoire est divisé en deux parties distinctes. Dans la 
première, partie générale, j’ai entrepris l’étude raisonnée des 
caractères anatomiques des Bathysciinae et de leur signification 
phylogénique, puis, en expliquant la distribution géographique 
des espèces, j’ai cherché à reconstituer l’histoire de leur immigra- 
tion dans les cavernes. 

Dans la deuxième partie, systématique, j’ai placé la Revision 
taxonomique du groupe. Sans classifications naturelles en effet 


(1) On a coutume de désigner couramment les Bathysciinae par les termes de « Silphides caver- 
nicoles » ou bien encore « Silphides aveugles », mais ces termes sont inexacts, car d’une part les 
Bathysciinae comprennent beaucoup de non cavernicoles et d’autre part ils repferment un cer- 
tain nombre d’espèces pourvues d’yeux rudimentaires, 


| Dr R. JEANNEL 


il est impossible d'aborder aucune étude zoogéographique. Je 
me suis déjà expliqué dans un mémoire précédent (1910 /) sur 
ce qu’il fallait penser de l’ancienne Systématique des « Silphides 
cavernicoles »; j'avais même posé déjà les bases de nouveaux 
groupements. Mais il était nécessaire de donner plus de 
développement à cet essai et de compléter les brefs tableaux 
des genres déjà publiés par la description de toutes leurs 
espèces. Qu'on veuille donc bien me pardonner la suite fasti- 
dieuse de descriptions qui termine ce mémoire, car c’est la 
base indispensable sur laquelle repose tout mon travail. 

Les matériaux d’étude que j’ai eus entre les mains provien- 
nent de plusieurs sources. 

C’est tout d’abord notre collection de Biospeologica. Depuis 
1905 nous avons, E. G. Racovitza et moi, recueilli des ani- 
maux cavernicoles dans 298 grottes (1) dont 118 nous ont fourni 
des Bathysciinae. 

En plus de cette collection Biospeologica j'ai pu réunir, grâce 
à la libéralité de nombreux confrères, une collection renfer- 
mant 246 formes diverses de Bathysciinae, sur 295 connues 
actuellement. Dans la mesure du possible je me suis efforcé 
d’avoir ce matériel en deux séries, l’une formée d’exemplaires 
secs, préparés suivant les méthodes entomologiques ordinaires, 
l’autre comprenant des spécimens conservés dans l’alcool à 
700 et destinés aux recherches anatomiques (2). 

Enfin j’ai abondamment puisé des renseignements dans les 
diverses collections et je citerai les suivantes parmi les plus 
riches en Bathysciinae et celles où j’ai le plus trouvé d’indica- 
tions. 

(1) C’est le chiffre atteint le 12° novembre 1910. Nous avons publié les descriptions des 220 
premières grottes dans trois séries d’ « Énumérations de grottes visitées », formant les Biospeo- 
logica II, VI et XVI (JeanneletRacovitza, 1907, 1908 et 1910). Les grottes n° 221-298 seront 
publiées ultérieurement dans une quatrième série d’ « Énumérations », en préparation. 

(2) Toutes mes dissections ont été faites sous l’eau à la loupe binoculaire de Zeiss. Pour mes 
préparations microscopiques de pièces chitineuses, appendices buccaux ou organes copulateurs 
mâles, j'emploie la méthode très simple et rapide du montage direct sur lame dans la gélatine- 
glycérine de Kaiser, après traitement des pièces pendant 24 heures par la potasse. Les prépa- 


rations d'organes copulateurs de Bathysciinae ainsi obtenues peuvent être examinées aux plus 
forts grossissements. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 5 


Tout d’abord celle de M. A. Grouvelle, que cet aimable con- 
frère m’a généreusement communiquée en totalité. M. A. Grou- 
velle possède en particulier la première collection Reïtter 
(1881-1890) qu’il a acquise récemment. J’ai pu étudier de la 
sorte les types des très nombreuses espèces décrites par Reitter 
et en particulier toute une série d'exemplaires uniques comme 
Sciaphyes sibiricus (REITT.), Bathysciola Fausti (REITT.), 
Bathyscia thessalica REerTT., Pholeuonella kerkyrana (REITT.), 
Sophrochaeta Merkli (FrIv.), et S. Reïtteri (FRIv.), Protobra- 
charthron Reitteri (Arr.), etc. C’est une chance inespérée d’avoir 
pu connaître ces espèces et j’exprime ici toute ma gratitude 
à M. A. Grouvelle de les avoir mises à ma disposition. 

Au Muséum d'Histoire naturelle de Paris j’ai passé en revue 
avec grand soin les collections $. de Marseul, C. Schaufuss 
et L. Fairmaire ; à la Société entomologique de France les 
collections Aubé et Ch. Brisout de Barneville. 

Parmi les collections particulières j’ai pu examiner en détail 
celles de MM. Abeille de Perrin, L. Bedel, A. Léveillé, 
P. Nadar et enfin, chez M. René Oberthür, les collections 
Damry, Peragallo, de Mniszech, Marquet et Gavoy. 

Enfin je dois adresser ici mes plus sincères remerciements 
à tous ceux qui ont bien voulu m'aider par leurs communica- 
tions ; ce sont d’abord M. L. Ganglbauer, directeur de 
K. K. Naturhistorisches Hofmuseum de Vienne, dont l’inépui- 
sable obligeance m’a fait profiter des riches matériaux dont 
il a la garde, M. I. Bolivar, directeur du Museo de Ciencias 
naturales de Madrid, qui a bien voulu me confier les fypes de 
Uhagon conservés dans les collections du Musée ; ce sont encore 
les nombreux confrères qui ont daigné me soumettre le résultat 
de leurs explorations souterraines, MM. A. Dodero, de Gênes, 
H. Krauss et H. F. Neumann, de Graz, V. Apfelbeck, de 
Sarajevo et, en France, MM. A. Argod-Vallon, H. Breuil, 
R. de Borde, A.Chobaut, Ch. Fagniez, P. de Peyerimhoff, 
V.Piraud, L. Puel, H, Sicard. 


6 Dr R. JEANNEL 


C’est en 1831 que l’attention des zoologistes à été attirée pour 
la première fois sur la faune cavernicole terrestre, lors de la 
découverte du Leptodirus Hohenwarti ScHMIDT par le comte 
F. von Hohenwart dans la grotte d’Adelsberg. Depuis cette 
date les recherches biospéologiques ont été menées partout 
avec activité et nombreux sont les travaux parus sur les Sil- 
phides cavernicoles. Je me contenterai seulement de passer en 
revue ici les principaux, ceux qui marquent les étapes du pro- 
grès de nos connaissances. Bien peu d’ailleurs traitent d’autre 
chose que de la Systématique. 

Le premier travail important sur les Silphides des cavernes 
est celui de J. C. Schiôdte (1849, p. 16), qui donne une excel- 
lente étude de ZLeptodirus Hohenwarti ScamipT (Stagobius 
troglodytes SCHIÜDTE) et la diagnose du genre Bathyscia. Ce 
mémoire aurait dû être la base de toute la Systématique des 
Bathysciinae ; malheureusement ce n’est que 30 années plus 
tard que la validité du genre Bathyscia à été reconnue et. 
j'ai montré (1910 f, p. 4) que la mauvaise interprétation qui 
en avait été faite a été la cause d’une incroyable confusion. 

Après les découvertes de F. Schmidt, L. Miller, R. von 
Khevenhüller, en Carniole et de L. Miller et J. Frivaldszky 
en Hongrie, C. Schaufuss (1861, p. 23) propose une classifica- 
tion des Silphides cavernicoles basée sur la dilatation des 
tarses ; mais ses genres, établis sur des caractères imaginaires, 
ont été rejetés avec juste raison. 

En 1872, E. Abeille de Perrin fournit la première impor- 
tante contribution à la faune cavernicole des Pyrénées. Avec 
F. C. de Saulcy, dans son « Etude sur les Coléoptères caverni- 
coles» (1872, p. 17), il donne de brèves diagnoses des espèces 
recueillies en 1869-70 par lui-même, H. de Bonvouloir et 
Ehlers dans l’Ariège. 

La même année Ch. P. de la Brüûlerie (1872, p. 443) décrit 
sept autres espèces nouvelles des Pyrénées, mais, ce qui vaut 
mieux, il examine avec soin les conditions d’existence des 
animaux cavernicoles; il signale le premier les particula- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 7 


rités de la distribution géographique des espèces, le peu 
d’étendue de leurs aires de répartition et l’isolement absolu 
des colonies ; enfin, il arrive à cette conclusion, que le grand 
nombre et la diversité des formes cavernicoles doit être le 
résultat « des différences dans les conditions de la vie, plus 
« accentuées pour la population des diverses grottes que pour 
« celles des différents points de la surface du sol, et de l’iso- 
« lement absolu de ces petits mondes hypogés entre eux. » 

L. Bedelet E. Simon (1875) publient une liste des Articulés 
cavernicoles d'Europe ; ils donnent un relevé précieux de tou- 
tes les indications fauniques publiées avant eux et déjà ces 
auteurs attirent l'attention sur l’état de confusion où se trouve 
la systématique des Silphides cavernicoles « qui, disent-ils, 
«mériteraient peut-être une Revision générale »! Mais personne 
n’entreprend cette Revision. 

Cependant G. H. Horn (1880, p. 251) a le mérite d’avoir le 
premier reconnu l'indépendance phylogénique des Silphides 
cavernicoles d'Europe. Il montre qu’il faut les séparer de 
lAdelops américain ; il restaure pour eux le genre Bathyscia de 
Schi dte et définit le groupe des Bathysciae tel qu’il est encore 
admis aujourd’hui. 

G. Joseph (1872, 1880 et 1882) apporte un très grand 
nombre de renseignements sur les grottes de Carniole et sur 
leur faune ; mais les déterminations de cet auteur sont trop 
souvent sujettes à caution pour qu’on puisse utiliser sans 
contrôle ses indications fauniques. 

E. Reitter (1885, 1886, p. 313, 1889, p. 289) publie des 
tableaux dichotomiques des Bathysciae. De plus il cherche à 
établir quelques subdivisions dans cette nombreuse tribu ; 
mais les groupements qu’il propose (Leptoderites, Oryotites, 
Pholeuones, Bathysciites) sont malheureusement établis sur 
des caractères de convergence et il ne trouve rien de mieux 
pour classer les espèces dans le grand genre Bathyscia que de les 
grouper par patries. 

La classification de Reitter est adoptée par L. Ganglbauer 


8 Dr R. JEANNEL 


(1899, p. 75) dans son remarquable ouvrage « die Käfer von 
Mitteleuropa » ; cet auteur pour la première fois donne d’excel- 
lentes descriptions des genres et des espèces et découvre un 
grand nombre de très bons caractères taxonomiques. 

Dans ces dernières années enfin il n’est paru aucune étude 
d’ensemble sur les Silphides cavernicoles, mais d’actives recher- 
ches dans la péninsule balkanique ont eu pour résultat la publi- 
cation d’un grand nombre de descriptions isolées par V. Apfel- 
beck, E. Reiïitter, J. Müller, ete. Mais toujours ces auteurs se 
sont contentés de la classification artificielle établie par Reit- 
ter, aucun d’eux n’a cherché à séparer les caractères adaptatifs 
des caractères de filiation. Aucune description par exemple 
ne fait seulement mention de l’organe copulateur mâle (sauf 
cependant celles des quatre Spelaeobates par J. Müller). Per- 
sonne enfin n’a porté attention à la distribution des espèces. 

Aussi ai-je fait paraître récemment (1910 f, p. 2) un « Essai 
d’une nouvelle classification des Silphides cavernicoles » dans 
lequel j’ai cherché à remplacer les anciens groupements artifi- 
ciels par des groupes naturels basés sur des caractères de filiation 
et présentant des distributions continues. J’ai de la sorte 
posé les bases de la Revision des Bathysciinae que je présente 
aujourd’hui dans ce mémoire. 


PREMIÈRE PARTIE 
CHAPITRE I 
Morphologie extérieure. 
A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX. 
TAILLE. — Le plus petit de tous les Bathysciinae (Sciaphyes 
sibiricus REITT.) à 0,8 mm. de longueur ; le plus grand (Antro- 
herpon Apfelbecki J. MÜLL.) mesure 8,5 mm. Les lucicoles sont 


toujours de petite taille et le plus grand d’entre eux (Adelop- 
sella bosnica REITT.) ne dépasse guère 2,5 mm. de long. La taille 


REVISION DES BATHYSCIINAE 9 


des cavernicoles varie de 2 à 8 mm. et nous verrons dans le 
chapitre suivant que c’est une règle que la taille est d'autant 
plus grande qu’il existe plus de caractères d'adaptation à la 
vie dans les grottes. Les Spelaeobates, qui sont très modifiés 
et de petite taille, font exception, mais ce sont des types 
insulaires (îles de l’Adriatique) et on sait combien il est fré- 
quent de trouver une taille moindre aux espèces spéciales aux 
îles qu’à leurs proches parents continentaux. 

COLORATION. — Elle varie du testacé pâle à un brun ferrugi- 
neux foncé, en passant par toute une échelle de teintes de la 
façon suivante : testacé pâle, testacé, brun testacé, testacé rou- 
geâtre, brun rougeâtre, brun ferrugineux. Cette coloration n’est 
pas pigmentaire ; il n’existe aucun pigment figuré dans les 
téguments et la couleur testacée est due à la coloration diffuse 
spéciale à la chitine. Ses variations ne tiennent qu’à une plus 
ou moins grande épaisseur des couches de chitine. 

On peut signaler comme colorations exceptionnelles la cou- 
leur foncée presque noire du prothorax et de la tête de Lepto- 
dirus Hohenwarti Scam. due à une épaisseur extraordinaire 
du tégument et la coloration brun ferrugineux mat très foncé 
des Phacomorphus. 

SCULPTURE. — Le tégument porte presque toujours des 
points plus ou moins profonds, plus ou moins serrés, disposés 
de façon plus ou moins régulière. Ces points sont en général 
bien plus fins et moins serrés sur la tête et le prothorax que 
sur les élytres ; ils peuvent même dans certains cas devenir 
si petits que le tégument paraît lisse et très brillant (Leptodirus, 
Parabathyscia Grouvellei AB., Bathysciola lapidicola SAULCY). 

Les points sont très souvent alignés irrégulièrement en tra- 
vers et râpeux, et leur confluence produit des strioles transver- 
sales. Toutes les transitions s’observent entre la ponctuation 
râpeuse et diffuse d’un Bathysciola Aubei Kiesw. jusqu'aux 
strioles transversales bien régulières d’un B. Schi5dtei KïEsw. 
Bien différentes des strioles qui couvrent tout le corps des 
Ptomaphagini, celles des Bathysciinae sont à peu près perpendi- 


10 Dr R. JEANNEL 


culaires à la suture et non obliques ; elles font défaut sur la tête 
et le prothorax. Dans certaines tribus (Brachyscapiti, Antro- 
herpona) les points n’ont aucune tendance à s’aligner en tra- 
vers. 

Enfin chez beaucoup de Cavernicoles le tégument est alutacé 
entre les points ou les strioles, c’est-à-dire couvert d’une réticu- 
lation superficielle microscopique. 

PUBESCENCE. — Les téguments sont presque toujours cou- 
verts de poils dorés, très courts, couchés, dirigés en arrière. 
Cependant ils sont glabres, ou apparemment tels, chez Apho- 
leuonus et Leptodirus. 

Chez de nombreux Bathysciola et autres genres lucicoles, 
il existe sur les élytres quelques petites soies dressées le long du 
bord externe. 

Ces poils dressés disparaissent toujours chez les Cavernicoles, 
sauf chez Anillocharis, Pholeuonopsis et quelques Antroherpon 
où ils s’hypertrophient d’une façon démesurée. 

La pubescence est encore anormale chez les Diaprysius 
et les Speonomites, où elle est redressée à 45° sur tout le corps et 
chez les Drimeotus, où elle est très longue et forme sur le bord 
marginal des élytres une véritable frange de poils. 


B. TÊTE. 


La tête est arrondie, à peu près aussi longue que large, chez 
les lucicoles et beaucoup de cavernicoles, mais elle s’allonge 
notablement chez les espèces de forme grêle au point de devenir 
trois fois aussi longue que large (Antroherpon). Chez toutes les 
espèces à prothorax large (sauf Sciaphyes sibiricus REITT.) 
la tête est rétractile et s’insère obliquement sur le sommet du 
prothorax. Chez les autres son insertion devient terminale et 
se fait dans l’axe du corps. 

La tête comprend le crâne et ses appendices. 

CRANE. — La face dorsale du crâne est formée par l’épicrâne 


REVISION DES BATHYSCIINAE : 


et le postépistome soudés sans aucune trace apparente de suture. 
Chez les espèces à tête rétractile il existe en travers de la région 
postérieure du crâne une carène occipitale qui isole en arrière 
du vertex une région articulaire, occipitale. Latéralement cette 


carène aboutit à deux angles trièdres saillants sur les côtés 


FiG. I. Tête de Speonomus pyrenaeus Lesp., Fiq. II. Tête de Speonomus pyrenaeus Lesp., 
face dorsale, x 68. « face ventrale, x 68. 
L., labre ; e., épistome ; f., front; c. 0., md, mandibule; mæ., maxille; Z.Ti., 
carène occipitale. lèvre inférieure ; #., mentum ; s. ”., Sub- 
mentum ; g., gula ; 7., joues ; p. j., pièces 
jugulaires. 


de la tête et dont la face antérieure porte l’œil, lorsqu'il existe ; 
ce sont les angles temporaux. Le vertex et le front se trouvent 
ainsi limités en arrière par la carène occipitale, en avant par la 
suture qui sépare le front de l’épistome, latéralement par les 
angles temporaux et en avant d’eux par une carène latérale 
arquée, concave en dehors, qui s’étend des angles temporaux 
à la base des mandibules et sépare le front des joues (fig. 1). 
Les joues sont concaves et donnent insertion en arrière aux 
antennes. 


12 Dr R. JEANNEL 


Chez les espèces à tête non rétractile les régions du crâne 
sont moins bien limitées. Sur le crâne d’un Antroherpon par 
exemple (fig. ï11), il n’existe plus trace de carène occipitale 
ou d’angles temporaux, les joues sont convexes et séparées 
du front par un mince trait foncé qui répond à la carène laté- 


(2 À 
PÈRES. aie (E 
at , = 1 
RON r| SE8 
RS +, Ré 
PA Ve NN W, L' 4748 
\. mn mn 4 , fi 
À y 
FRE. DE 
NT 0 1124 
Au NE 
Mae . AL 
DES | A 
7 
Fic. IV. Tête de Antroherpon cylindricolle 
Apf., face ventrale, x 40. 
Fi1G. III. Tête de Antroherpon cylindricolle md., mandibule ; mæt., maxille ; Z. t., lèvre 
Apî., face dorsale, x 40. inférieure ; »., mentum ; sm.,submentum ; 
L., labre ; e., épistome ; f., front; j., joues, g., gula; 7., joues; p. j., pièces jugulaires. 


rale. Quant à l’insertion des antennes, elle se fait de façon 
variable, dans des fossettes ou en surface, sur le tiers moyen 
ou sur le quart postérieur de la tête. 

L’épisiome ou clypeus est trapézoïde, deux fois aussi large 
que long ; sa grande base s’articule avec le front, sa petite base 
porte le labre. 

La face ventrale du crâne montre sur la ligne médiane 


REVISION DES BATHYSCIINAE 13 


une pièce basilaire ou gula, presque aussi large que longue 
chez un Speonomus (fig. 11), étroite et très allongée chez un 


Antroherpon (fig. 1v). En arrière la pièce 
basilaire forme la bordure du trou occipital, 
latéralement elle ‘est séparée des joues par 
un profond sillon, en avant elle donne inser- 
tion à la pièce prébasilaire ou submentum. 

Cette pièce est grossièrement quadrangu- 
laire, son bord antérieur s'articule avec le 
mentum et ses côtés concourent à former 
avec le bord antérieur des joues la cavité 
articulaire du cardo de la maxille. 

Le trou occipital est situé dans l’axe du 
crâne (crâne acrotrème de Berlese) et est cir- 
conscrit par la pièce basilaire et la région 
occipitale. En avant le crâne est largement 
ouvert pour recevoir l’insertion des pièces 
buccales. 

ŒIL. — Les 
yeux n’existent 
que chez un petit 
nombre d’espèces 
appartenant aux 


F1G. VI. Septième article de l’an- 


F1G. V. Antenne gauche 
de Parabathyscia 
Spagnoloi Fairm., ©, 

x 656. 


genres Adelopsella, Phaneropella et 
-Bathysciola (groupe du Peyroni). 
Chez tous les autres Bathysciinae 
actuellement connus il n’existe pas 
trace d'appareil optique externe et 


tenne droite de Bathysciola sil- Ch. Lespès (1868, p. 63) a montré 


vestris Motsch., coupe longitu- 
dinale, x 740. 


que, chez Speonomus pyrenaeus LESP. 


9. 0. vésicule olfactive ; 6. 0. et chez Antrocharis Querilhaci LEsP.. 


canal olfactif. 


le nerf optique et même les gan- 


glions optiques n’existaient pas. 


L’œil d’un Bathysciinae est situé sur la face antérieure de 
l’angle temporal, près du sommet de cet angle (voy. pl. III, 


14 


Dr R. JEANNEL 


fig. 85). Il est toujours invisible à la face dorsale de la tête. 


Fic. VII. Septième article de 
l’antenne droite de Paraba. 
thyscia Spagnoloi Fairm., 
coupe longitudinale, x 312. 

v. 0., vésicule olfactive: €. 
o., canal olfactif. 


par suite d’un allongement dé- 
mesuré de toute la partie anté- 
rieure préantennaire de la tête. 
Les antennes sont formées de 11 
articles, tous pubescents ; les 
poils qui les recouvrent sont de . 
deux sortes : les uns, très courts "2 | \ 
et couchés, occupent toute la sur- 
face des articles ; les autres, longs 
et redressés, forment une cou- 
ronne autour de leur extrémité 


apicale. 


La longueur des antennes est 
très variable : atteignant à peine 


L’œil des Catops occupant toute la 
région du crâne qui correspond aux 
angles temporaux, l’œil des Bathys- 
ciinae nous apparaît comme très réduit 
et homologue à la partie antérieure de 
l’œil d’un C'atops. 

J’examinerai dans le chapitre sui- 
vant la façon dont s’est faite la ré- 
gression de l’appareil optique et sa 
valeur phylogénétique. 

ANTENNES. — Les antennes s’insè- 
rent sur les joues vers le tiers moyen de 
la tête ; toutefois chez les Antroherpona 
l'insertion des antennes se trouve repor- 
tée dans 
le quart 
postérieur 


Fi1G. VIII. Septième article de l’antenne 
droite de Sophrochaeta insignis Friv., 
coupe longitudinale, x 312. 

v. 0., vésicule olfactive; c. 0., canal 
olfactif. 


les angles postérieurs du protho- 


rax chez les lucicoles, elles peuvent être aussi longues ou même 


plus longues que le corps chez les cavernicoles. Il n'existe 


REVISION DES BATHYSCIINAE 15 


aucune corrélation absolue entre la longueur des antennes et 
Pamincissement du corps. 

L’antenne des Bathysciinae est une antenne du type clavi- 
forme, mais avec une massue très allongée. D’autre part les 
deux premiers articles sont toujours 
plus épais et souvent plus longs que 
les suivants, de façon qu’il y a lieu de 
distinguer dans cette antenne : 1° les 
deux articles basaux ; 2° le funicule, 
formé de 4 articles ; 3° la massue, de 
5 articles. 

Les deux premiers articles sont en 
général invariables dans leur forme; ils 
ne prennent pas part à l'allongement 
de l’antenne chez les cavernicoles, sauf 
dans la tribu des Brachyscapiti. 

Les articles du funicule sont chez 
les lucicoles très petits, étroits et très 
courts. Mais ils s’allongent chez les 
cavernicoles ou même s’épaisissent dans 
certains cas (Speonomus, Trocharanis). 

La massue est interrompue, c’est- 
à-dire que l’article vrIr reste toujours 


petit et grêle. Elle est plus ou moins 
épaisse : très épaisse chez Sciaphyes, à 
peine discernable chez bien des caver- rie. IX. Articles six, sept et huit 


- : de l'antenne droite de Paraba- 
nicoles dont les articles VII, IX, x et OR PME, 


face dorsale. 


x1, très allongés, sont à peine épaissis à SR Aa OU] NET 


leur sommet (Leptodirus, Antroherpon). 

Les antennes sont par excellence des organes sensibles ; 
les poils dressés des articles terminaux sont certainement 
le siège du toucher et l’article vit renferme un organe spécial 
qui est vraisemblablement un organe olfactif. Hamann (1898, 
p. 529) a décrit sans les figurer des « fosses olfactives » situées 
dans les articles Ir, III et v de l’antenne de Hohenwartia 


16 Dr R. JEANNEL 


Freyeri Mic. Perrinia Kiesenwetteri Dieck et de Lepto- 


ÿ 


LA 


à 


PAL LLAS 


Ÿ 


F1G. X. Labre et épipharynx de Speonomus Bolivari Escal., x 193. 


dirus Hohenwarti 
SCHMIDT. Je me 
suis déjà expliqué 
sur ce qu'il fallait 
penser de ce travail 
(1908, p. 291). Il 
n’existe aucune 
« fosse olfactive » 
dans les articles 1x, 
IIL et v des an- 
tennes d'aucun Sil- 
phide, mais on trou- 
ve seulement un 


CrTres 


organe  vésiculeux 
impair dans l’arti- 


Z. m., labre membraneux ; 0. g. e., Organe gustatif cle VII toujours 


épipharyngien. 


plus épais que les 


autres. Cette vésicule est creuse et communique librement 


avec l’extérieur par un con- 
duit plus ou moins long, ou- 
vert dans la gouttière pé- 
riarticulaire de la face api- 
cale de l’article VII, à sa 
partie interne et ventrale 
(fig. vi). L’étroitesse normale 
de l’article vtt favorise le 
fonctionnement de cette vé- 
sicule olfactive, qui n’existe 
que dans les antennes à 
massue interrompue. 

Sur la paroi chitineuse de 
cette vésicule sont délimi- 
tés un certain nombre de 


Fra. XI. Mandibule droite de Speodiaetus gallo- 


provincialis Fairm., face dorsale, x 104- 
m, mola. 


champs ou plaques hexagonaux perforés à leur centre ; par 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


17 


chacun de ces orifices un bâtonnet sensoriel fait saillie dans 


la cavité et chaque bâtonnet est en rapport 
avec une cellule nerveuse à la face externe de 
la vésicule. Ces plaques hexagonales sont au 
nombre de 8 à 10 chez Bathysciola silvestris 
Morscx., mais chez les cavernicoles elles se 
multiplient considérablement (fig. VIT et virt). 

LABRE ET EPIPHARYNX. — Le labre (fig. x) 
est la pièce chitineuse étroite qui s'articule 
avec le bord antérieur de l’épistome. IL com- 
prend une partie sclérifiée à bord antérieur con- 
cave, à surface dorsale ponctuée et hérissée de 
soies dont six sont très longues et une partie 


Fi. XII. Papilles 
gustatives de la 
face dorsale des 
mandibules de 
Speodiaetus gallo- 
provincialis Fairm., 
x 1450. 


“membraneuse, ou labre membraneux, bifide, finement ciliée et 


F1G. XIII. Poils multi- 
fides du bord masti- 
cateur de la mandi- 
bule de Speodiaetus 
galloprovincialis 
Fairm., x 725. 


pourvue de quelques soies et d'organes gus- 
tatifs. 

A la face ventrale du labre est appliqué 
l’'épipharynx ; c’est une pièce en V ouvert en 
avant et portant dans son angle un volu- 
mineux amas fasciculé de poils sensoriels 
(organe gustatif épipharyngien). Sur l’épipha- 
rynx s’insère la voûte palatine du pharynx. 

MANDIBULES. — Les mandibules (fig. XI) 
ont grossièrement la forme de pyramides 
triangulaires, avec une base, un sommet, trois 
faces (dorsale, ventrale et externe), une arête 
interne ou bord masticateur, deux arêtes 
externes. La base porte deux condyles et 
donne insertion aux muscles adducteur et 
abducteur de la mandibule. La face externe 
est concave ; la face dorsale est convexe et 
porte quelques soies et surtout une multi- 
tude de petits organes gustatifs caliciformes 
(fig. x11). 


Le bord masticateur est concave et présente de la base au 


ARCH,. DE ZO0OL. EXP. ET GÉN. — 5€ SÉRIE. — T, VII, — (1). 2 


18 Dr R. JEANNEL 


sommet : une mola plissée, épaisse, puis une expansion lamel- 
leuse ciliée, puis une frange de poils longs et multifides (fig. xr1t). 
Le sommet de la mandibule est arqué en dedans et bifide; la 
pointe terminale ou principale porte en général quelques créne- 
lures sur son bord interne, la pointe accessoire est simple et 
dirigée en dedans. 

Il est rare que les deux mandibules soient rigoureusement 
semblables. La droite est d'habitude plus volumineuse que la 
gauche et sa pointe principale porte un plus grand nombre de 
crénelures. Ces crénelures sont d’ailleurs en nombre très varia- 
ble ; on en trouve : 


à droite, 0 à gauche chez Sophrochaeta insignis FRIV. 

à droite, 2 à gauche chez Speodiaetus galloprovincialis FAIRM. 
à droite, 2 à gauche chez Speocharis Cisnerosi PEREZ-ARC. 
à droite, 3 à gauche chez Leonhardella angulicollis REITT. 

à droite, 2 à gauche chez Bathysciella Jeanneli Az. 

à droite, 4 à gauche chez Adelopsella bosnica REITT. 

à droite, 3 à gauche chez Speonomus Bolivari Escar. 

à droite, 3 à gauche chez Antroherpon cylindricolle Apr. 


Ces dispositions sont d’ailleurs très variables ; elles ne peu- 
vent en tous cas être d’aucun secours pour la systématique. 

MÂcCHoIRESs. — Elles sont très peu variables chez les Bathys- 
ciinae, et j'en ai figuré deux types aussi différents que possible : 


F1a. XIV. Sommet des mandibules de Sophrochaeta insignis Friv., x 150. 


celle de Speodiaetus galloprovincialis FarrM. (fig. XVI) et celle 
d’Antroherpon cylindricolle Apr. (fig. xvur). La mâchoire 
comprend une pièce articulaire ou cardo, un stipe, deux lames 
et un palpe. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 19 


Le cardo est triangulaire ou ovalaire et s’insère transversa- 


lement entre le submentum et le bord antérieur de la joue. 


Fi. XV. Sommet des mandibules de Leonhardella angulicollis Reitt., x 150. 


Au cardo fait suite à angle droit le stipe placé parallèlement 
à l’axe de la tête. Sa forme est allongée, aplatie ; sa face supérieure 


est appliquée contre la 
face ventrale de la man- 
dibule, sa face inférieure 
présente une longue su- 
ture oblique et donne 
insertion, en avant et en 
dehors, à un petit article 
palpigère écailleux. Le 
bord interne du stipe 
porte la lame interne ou 
lacinia et son sommet 
porte la lame externe ou 
galea. 

La lacinia, lame in- 
terne ou intermaxillaire, 
est arquée en dedans ; 
son bord externe est épais, 
son sommet se termine en 
bec crochu ; son bord 
masticateur est mince et 


Fi. XVI. Maxille gauche de Sypeodiaetus gallopro 
vincialis Fairm., face ventrale, x 104. 
1, e., lobe externe ; Z. à., lobe interne ; p. #”., 
palpe maxillaire. 


forme une expansion plus ou moins 


haute et couverte de dents ou de fines soies. 
La lame externe est une baguette formée de deux articles 
soudés, mais nettement discernables, la subgalea et la galea. 


20 | D: R. JEANNEL 


Sa forme est cylindrique et renflée à son extrémité en une mas- 
sue hérissée d’une multitude de petites soies sensorielles à 
extrémité boutonnée. Chez les Æuryscapiti les deux lames 
de la mâchoire sont peu différentes de longueur; chez les 
Antroherpona la lame externe s’allonge et devient bien plus 
longue que la lame interne. 

Le palpe maxillaire est formé 
de trois articles, sans compter le 
petit palpigère du stipe. L'article 
1 est grêle, arqué, un peu plus 
épais au sommet qu’à la base ; 
l’article 11 est fusiforme, épais, 
aussi long que l’article 1; l’ar- 
ticle 111 est conique, toujours plus 
court que l’article Ir et plus 
grêle que lui. En général Par- 
ticle 111 est aussi long que les 
deux tiers du précédent; mais il 
est en forme d’alène et à peine 
aussi long que le tiers de l’article 17 
chez les Speocharis et les Drimeo- 
tus, épais et presque aussi long 
que l’article 11 chez les Antroher- 
pon. Ces différences n’ont aucune 


valeur taxonomique. 


Fic. XVII. Maxille gauche de Antroher- 


pon cylindricolle Apf., face ventrale, LagiouM. — Le labium (fig 
x 72. © . 


1. e., lobe externe; Z. 2., lobe in- XVIII) est formé d’une pièce im- 
terne ; ». m., palpe maxillaire. 


paire ou lèvre inférieure, d’une 
languette . de deux palpes labiaux. La lèvre inférieure cor- 
respond à l’union de deux pièces dont la suture n’est visible 
que sur le côtés ; elle a la forme d’un trapèze à grande base 
postérieure ; sa face externe est ponctuée et porte quelques 
soies, sa face interne donne insertion aux palpes labiaux et 
à la languette. 
La languette ou ligula comprend un petit osselet médian et 


REVISION DES BATHYSCIINAE 21 


une grande expansion membraneuse qui forme le pourtour 
inférieur de l’orifice buccal ; cette languette membraneuse est 
hérissée de soies sur sa face buccale et ces soies sont beau- 
coup plus abondantes et fasciculées sur la ligne médiane où elles 
. constituent un organe qustatif labial. 

Les palpes labiaux sont formés de trois articles portés sur un 


\ ré 


palpigère (fig. x1x). Ce / 


palpigère est variable ; TS À 
court et caché derrière 
la lèvre inférieure chez 
les Speonomus ou les 
Speocharis et en géné- 
ral chez toutes les es-  £: 
pèces à tête courte et 
rétractile, il est allon- Site 
gé, plus long que le /,,:11 
premier article du 


palpe chez les espèces 
à tête allongée comme. 
les Antroherpon, de fa- 
çon que chez eux le F4 AN 

palpe labial semble + À) 


formé de quatre arti- 
Fi. XVIII. Labium et hypopharynx de Speodiaetus 


cles au lieu de trois. galloprovincialis Fairm., face ventrale, x 150. 
SR L., labium ou lèvre inférieure ; p. L., palpe labial ; 
La base du palpigère 1. L., lame latérale de l’hypopharynx. 


s'étale en une sorte 
de lame qui sert de squelette à la base de la languette. 
Les trois articles du palpe labial sont en général décroissants 
de longueur et d’épaisseur ; toutefois les trois articles sont de 
même longueur chez les Antroherpon et l’article médian est 
plus court que ses voisins chez les Bathyscia, Drimeotus, Sophro- 
chaeta et bien d’autres genres. Le sommet aplati du dernier 
article porte une couronne de petits bâtonnets sensoriels. 
HYPOPHARYNXx. — L’extrémité buccale du pharynx est entou- 
rée d’une série de pièces chitineuses compliquées qui cons- 


22 D' R. JEANNEL 


tituent l’hypopharynx (fig. xx et xxr). Chez les Bathyscriinae (1) 
l’hypopharynx forme un anneau complet de forme irrégu- 
lière auquel on peut considérer deux moitiés symétriques. 
Chacune comprend une lame latérale (laminula de Verhoeff, 
voir Berlese, 1909, p. 142) portant diverses apophyses et un 
appendice articulé. 

Les lames latérales sont minces en avant et s’épaississent 
en arrière ; elles occupent sur le pharynx sa face ventrale et 
ses faces latérales, laissant libre la face 
dorsale qui se trouve en rapport avec la 
voûte palatine. En avant les lames en- 
voient vers la face dorsale deux apophyses 
(trabécules internes de Verhoeff) qui se 
soudent l’une à l’autre sur la face dorsale 
du pharynx, et ferment l’anneau hypopha- 
ryngien constitué par le bord antérieur 
des lames. Dans l’angle formé par ces 
deux trabécules soudés se place un troi- 
sième amas fasciculé de poils sensoriels 
(organe gustatif hypopharyngien). 

En arrière les lames latérales se prolon- 


FIG. XIX. Palpe labialgau- gent par une apophyse postérieure (lame 
che de Speonomus Boli- À 
vari Escal., face ventrale, POStstomachique ou postorale de Ver- 
M pièce palpigère.  hOeff) sur laquelle s’insèrent les parois du 
pharynx membraneux et qui porte en 
dehors deux petites épines servant de soutien à l’orifice pha- 
ryngien des conduits salivaires. 

Enfin les lames hypopharyngiennes portent de chaque côté 
une pièce qui s’articule sur une facette du bord dorsal. Cette 
pièce articulée (fig. xxI1), que j’appellerai tige de l’hypopharynx, 
n’a jamais à ma connaissance été signalée chez aucun Coléoptère. 
Je la crois homologue des styles hypopharyngiens décrits par 


(1) On observe une structure semblable de l’hypopharynx chez C'holeva cisteloides FRôtr. et chez 
les Catops. Il me paraît bien probable que cet organe, dont les auteurs parlent peu ou point, soit 
au moins aussi développé chez bien des Coléoptères qu’il l’est chez les Orthoptères. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 23 


Meinert (1881) dans la trompe des Culicides (Packard, 1908, 
p. 78, fig. 82). Ces tiges de l’hypopharynx des Bathysciinae sont 
très visiblement formées de deux articles soudés bout à bout : 
elles sont aplaties latéralement 
et on peut leur distinguer une 
extrémité basale articulaire, une 
face externe convexe, une face 
interne creusée en gouttière et 
abritant près de son extrémité 


FiG. XXI. Hypopharynx de Sophro- 
chaeta insignis Friv., face latérale 
gauche, x 210. 

t. à, trabécule interne; Z. L., 
lame latérale ; Z, ps., lame posts- 
tomaehique ; ph., pharynx ; Z., la- 


Fig. XX. Hypopharynx de Sophrochaetu insignis bium; 0. g. L., organe gustatif 

Friv.,face dorsale, x 210. _labial ; 0. y. e., organe gustatif épi- 

t.i., trabécule interne ; Z. L., lame latérale ; pharyngien ; 0. g. h., Organe gus- 

L. ps., lame poststomachique ; 0. g. h., organe tatif hypopharyngien ; #. s., trou 
gustatif hypopharyngien. salivaire. 


distale un groupe d'organes gustatifs, un bord dorsal et un 
bord ventral, une extrémité libre ou apicale enfin largement 
élargie. Le bord ventral, mince, repose sur la lame latérale, 
le bord dorsal plus épais donne insertion à une membrane 
striée qui unit la tige de l’hypopharynx aux branches en V 


de l’épipharynx. 


24 : Dr R. JEANNEL 


Une étude détaillée du pharynx des Silphides, étude que je 
ne puis entreprendre ici, conduirait vraisemblablement à homo- 
loguer ces tiges articulées aux palpes hypopharyngiens de 
l’'Hemimerus talpoides, c’est-à-dire à les con- 
sidérer comme des exopodites adaptés à une 
fonction nouvelle. 

Cou. — C’est la membrane d'union de la 
tête et du prothorax. Sur sa face ventrale 
cette membrane porte deux pièces jugulaires 
allongées. Leur extrémité antérieure est 
arrondie et leur pointe postérieure saillante 
s'applique sur le bord antérieur du proster- 
num de façon à limiter les mouvements de 
flexion de la tête sur le prothorax (fig. XxXII—). 


C. THORAX. 


Fig. XXII. Style droit PROTHORAX. — Le prothorax varie beau- 
de l’hypopharynx de 
Speonomus Bolivar COUP dans sa forme. Chez un grand nombre 
Es 2 2 Gi d’espèces lucicoles et cavernicoles (Speocha- 
ris, Speonomus, Speonesiotes, etc.) le protho- 
rax est aussi large que les élytres et ses côtés sont régulière- 
ment arqués, largement explanés pour abriter les pattes anté- 
rieures. Chez bien des cavernicoles au contraire le prothorax 
se rétrécit et s’allonge et il est facile de reconstituer, en 
comparant les divers types actuels de Bathysciinae caver- 
nicoles, la succession des étapes du rétrécissement évolutif du 
prothorax. 

Chez les lucicoles le prothorax est très ample, de façon que 
ses côtés vus de profil décrivent une courbe à convexité ven- 
trale ; mais chez les cavernicoles les côtés du prothorax devien- 
nent moins amples et leurs côtés décrivent une ligne droite 
(Speodiaetus) ou une ligne courbe à convexité dorsale (Hohen- 


wartia). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 25 


Chez d’autres (Bathysciella, Adelopidius) la diminution de 
largeur du prothorax se traduit par une sinuation des côtés 
avant les angles postérieurs et le prothorax prend la forme 
dite « campanuliforme ». 

Un stade plus avancé est marqué par le prothorax étroit, 
à bords latéraux amincis, soulevés et légèrement échancrés 
pour recevoir le sommet des fémurs antérieurs trop longs 
pour être cachés, de façon que les angles postérieurs du pro- 
thorax sont défléchis et marqués d’un petit pli longitudinal. 
Plus évolué est le prothorax des Pholeuon, Antrocharis, Tsereus, 
etc., dont la base est rétrécie, plus étroite que le sommet, de 
façon que les fémurs viennent se loger dans l’angle dièdre 
formé par les côtés rétrécis du prothorax et l'épaule des élytres. 

Enfin c’est chez Leptodirus et Antroherpon que l’allonge- 
ment et le rétrécissement du prothorax atteignent leur maxi- 
mum ; les bords 
latéraux ont 
complètement 
effacé leur saillie  €7*. 
pour faire place 


à de véritables ‘7 
faces latérales et 
le prothorax est 
devenu deux ou 77" 


trois fois aussi 


long que large. 


Au point de FIG. XXIII. Face ventrale du prothorax de Speonomus pyrendeus 


Lesp., x 45. 
vue de sa struc- p. j., pièce iugulaire ; sé 1, prosternum ; eps., épisterne 
h prothoracique ; epm., épimère prothoracique ; s., suture 
ture, le prot 0 épisterno-épimérale ; £. a., trou articulaire des hanches 


antérieures ; €. p., échancrure du bord postérieur du 


rax est formé de prosternum. 


pièces tergales, 
pleurales et sternales, soudées sans qu’il existe trace de sutures 
entre elles (fig. XxXII1). 

A la face dorsale, le pronotum comprend un disque, deux 
côtés, un bord antérieur ou sommet, un bord postérieur ou 


26 Dr R. JEANNEL 


base et quatre angles. La base est souvent bisinuée ; les angles 
postérieurs reposent sur l’angle huméral des élytres et sont 
fréquemment aigus et saillants. Le disque est rarement fossulé 
(Bathysciola  Aubei-foveicollis PEever., Diaprysius Sicardi 
V. May., Oryotus Schmidti MiILx.). 

La face ventrale du prothorax répond au prosternum soudé 
latéralement aux pièces pleurales. Le prosternum présente 
au milieu deux surfaces articulaires (cavités coxales antérieures) 
séparées par une fine carène, anormalement élevée et lamel- 
leuse chez certains Pholeuonopsis ; ces cavités coxales sont fer- 
mées. En avant des cavités coxales le prosternum présente une 
surface libre antérieure qui devient très étendue chez les 
Leptodirus ou les Antroherpon ; en dehors, le bord du proster- 
num s'arrête au niveau du trou articulaire situé au fond des 
cavités coxales ; en arrière le bord postérieur du prosternum 
est plus ou moins profondément échancré entre les hanches 
antérieures et cette échancrure ne fait défaut que dans le seul 
genre Parapropus, où elle est remplacée par un bourrelet sail- 
lant (fig. 572). 

L’épisterne et l’épimère prothoraciques sont intimement 
soudés en dehors, de sorte qu’il n’existe qu’un vestige de la 
suture épisterno-épimérale, sous la forme d’une incisure sur 
le bord externe du trou articulaire de la hanche antérieure. 
Chez la plupart des Bathysciinae cette incisure est très petite, 
mais chez les Antroherpon elle est large, semblable à une véri- 
table fente (planche XXII, fig. 614) et le trochantin de la han- 
che antérieure apparaît librement entre les deux angles de 
l’épisterne et de l’épimère écartés. 

MÉsoTHORAx. — La membrane articulaire promésothoraci- 
que s’insère du côté du mésothorax sur une sorte de collier 
articulaire constitué par une pièce intersegmentaire, la clavi- 
cule, soudée au mésothorax. Ce collier articulaire est très peu 
développé chez les Diaprysius. 

Sur la face ventrale, le mésothorax est formé du mésoster- 
num et des pièces pleurales : épisterne et épimère (fig. XXIV). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 27 


Le mésosternum porte en général sur la ligne médiane une 
carène élevée et mince et il forme latéralement deux ailes qui 
se juxtaposent aux épisternes et prennent part à la constitu- 
tion des cavités coxales intermédiaires. Entre ces cavités coxa- 
les, bien isolées l’une de l’autre sur la ligne médiane, le mésos- 
ternum forme une étroite saillie intercoxale qui vient se mettre 
en rapport avec le bord antérieur du métasternum. 

Chez les Bathysciinae dont la forme générale est épaisse et 
trapue, la carène mé- 
sosternale est élevée 
et lamelleuse (sauf 
chez le Sciaphyes); elle xs... 
forme un angle plus 
ou moins arrondi où y. 
denté dont le bord an- 
térieur tombe sur le 
mésosternum en ar- 
rière de la pièce clavi- 
culaire et dont le bord 


Mes 


postérieur ou ventral 
s’abaisse peu à peu. 
Les variations de for- 


F1G. XXIV. Mésosternum et métasternum de Anfrocharis 


me sont fréquentes Querilhaci Lesp., x 40. 
* ; ms, mésosternum; eps., épisterne mésothora- 
dans cette carène mé- cique ; epm., épimère mésothoracique ; s., suture 
t l . il . méso-métathoracique ; mé, métasternum; @, 1., 
sosternale, Mas 1L EXIS- apophyse intercoxale du métasternum, 


te certains types cons- 
tants dans chaque groupe naturel. C’est ainsi que la carène 
des Speonesiotes est toujours très élevée et arrondie, que celle 
de Speonomus et genres carénés voisins est toujours dentée 
et présente un bord antérieur épais, que celle des Speocharis et 
Breuilia forme en arrière un long prolongement qui repose sur 
la surface du métasternum et simule une carène métasternale. 
Chez les Bathyscivnae de forme grêle, la carène s’abaisse peu 
à peu, diminue de longueur et finalement disparaît en entier. 
Bien plus, chez les Parapropus, Leptodirus, Antroherpon, la 


28 Dr R. JEANNEL 


saillie intercoxale du mésosternum disparaît également, les 
cavités coxales viennent en contact et se fusionnent de façon 
que la pointe de la saillie intercoxale ne touche plus le métas- 
ternum. Cette disposition est réalisée à l’extrême chez Antro- 
herpon stenocephalum Apr. (planche XXII, fig. 611). 

Les épimères et épisternes du mésothorax comprennent 
chacun deux parties distinctes ; l’une est cachée sous les 
élytres et s’articule avec les pièces tergales, l’autre est libre à 
la face ventrale du corps. La partie visible de ces pièces est 
triangulaire, et on appelle « sommet » de l’épisterne ou de 
l’'épimère l'angle qui vient se mettre en rapport avec la cavité 
coxale intermédiaire. Le sommet de l’épisterne ne concourt 
pas à limiter la circonférence de la cavité coxale, mais le 
sommet de l’épimère occupe tout son côté externe (fig. XxIV). 

Normalement chez les Bathysciinae l'épimère mésothoracique 
est indépendant des pièces voisines, mais l’épisterne est soudé 
partiellement aux ailes du mésosternum. La suture sterno- 
épisternale est entière chez quelques Bathysciola archaïques ; 
elle est effacée en avant et les pièces sont soudées à ce niveau 
dans la plupart des genres et ce n’est que chez Antroherpon 
qu’elle disparaît complètement par suite de la soudure complète 
du sternum à l’épisterne. Chez Apholeuonus les pièces pleurales 
du mésothorax sont particulièrement indépendantes et cir- 
conscrites par des sutures bien développées. 

La suture épiméro-épisternale, toujours très bien visible et 
entière, disparaît toutefois complètement dans le genre Spelaeo- 
bates, chez qui l’épimère est anormalement soudé à l’épis- 
terne. 

En ce qui concerne sa forme, l’épimère est transverse, plus 
large que long, chez les Bathysciinae de forme large et épaisse, 
mais il se rétrécit et s’allonge chez les espèces de forme grêle 
et allongée, au point de devenir linéaire chez les Leptodirus et 
les Antroherpon. 

Quant aux pièces tergales du mésothorax, elles sont repré- 
sentées par un écusson visible entre les bases des élytres et 


REVISION DES BATHYSCIINAE 29 


formé par la soudure du scutum et du scutellum, prolongés 
sous les élytres par deux petites pièces postscutellaires (fig. XLIT). 
L’écusson est triangulaire, plus ou moins transverse chez les 
lucicoles, plus ou moins allongé chez les cavernicoles ; il 
est très petit, linéaire et dissimulé sous le bord postérieur du 
pronotum chez Protobracharthron. Enfin ïl est intéressant de 
noter la bizarre déformation du mésothorax qui se produit par- 
fois chez les Antroherpon. Le rétrécissement de l’avant-corps 
ne porte plus seulement chez ces cavernicoles sur la tête et le 
prothorax, mais aussi sur le mésothorax au point que chez 
A. Leonhardi Reïrr., chez qui cette déformation est la plus 
prononcée (planche XXII, fig. 617, 618, 619), l'articulation pro- 
thoracique est portée au bout d’un étroit et très long pédoncule 
mésothoracique. Ce pédoncule est formé sur la face dorsale par 
lPécusson allongé, plan, fortement ponctué, sur la face ventrale 
et sur les côtés par le mésosternum fusionné intimement à la 
pièce claviculaire et aux épisternes ; les épimères ne prennent 
pas part à sa formation, mais on voit sur les côtés, entre l’écus- 
son et le mésosternum une petite pièce linéaire (bien visible 
par exemple chez Antroherpon cylindricolle Apr. fig. LIT) qui 
n’est autre que le postscutellum, d'habitude caché sous les 
élytres, mais devenu libre par suite de la constitution de ce 
pédoncule. 

MÉTATHORAX. — (Comme le mésothorax, le métathorax 
comprend des pièces sternales, pleurales et tergales, mais ici 
les pièces pleurales et tergales sont entièrement cachées par les 
élytres. 

Le métasternum forme toute la partie du métathorax visible 
à la face ventrale du corps entre les hanches intermédiaires et 
les hanches postérieures. Sa forme est celle d’un trapèze : ses 
bords latéraux se juxtaposent le long de l’épipleure des élytres 
au bord de l’épisterne métathoracique ; son bord antérieur est 
en contact sur la ligne médiane avec la saillie intercoxale du 
mésosternum, il forme latéralement le bord postérieur des 
cavités coxales des pattes intermédiaires, puis se juxtapose en 


30 Dr R. JEANNEL 


dehors d’elles au bord postérieur de l’épimère mésothoracique ; 
le bord postérieur enfin forme latéralement le rebord antérieur 
des cavités coxales des pattes postérieures allongées transver- 
salement, puis constitue sur la ligne médiane une saillie inter- 
coxale postérieure caractéristique de la sous-famille des 
Bathysciinae. Étroite chez les ÆEuryscapiti cette saillie est plus 
développée chez les Brachyscapiti et atteint son maximum 
d'épaisseur chez Mehadiella dont la saillie intercoxale est 
plus large que le métasternum lui-même n’est long sur la ligne 
médiane. Plan ou régulièrement convexe dans la plupart des 
cas, le métasternum est parfois caréné sur la ligne médiane 
et dans ce cas sa carène n’est que la prolongation de la carène 
mésosternale (Bathyscidius, Speonesiotes). 

Sous les épipleures des élytres ou bien en dedans d’eux lors- 
qu’une partie des épisternes est libre (Cytodromus), le bord 
externe du métasternum se juxtapose à l’épisterne. L’épimère 
métathoracique est caché sous l’élytre, il est très étroit et son 
sommet seul arrive au contact de la hanche. - 

Le métanotum ne porte pas d’ailes chez les lucicoles ni chez 
les cavernicoles. Mais loin de s’atrophier par suite de l’absence 
d'ailes propres au vol, le métanotum s’est transformé chez les 
anciens lucicoles en un étrange organe destiné à maintenir 
la cohésion des élytres. J’étudierai plus loin en détail, avec les 
organes paléogénétiques, cet appareil métatergal qui a sub- 
sisté chez quelques muscicoles archaïques et est entré en 
régression chez les cavernicoles. 

Il comprend une pièce transversale, lisse, égale, articulée 
latéralement avec les épisternes métathoraciques, qui corres- 
pond au métascutum et au métascutellum des espèces ailées. 
En arrière se voient parfois deux petits rudiments du méta- 
potscutellum (Speonomus, fig. L) et chez Bathysciola Damryi 
A8. il existe entre l’épisterne métathoracique et le métanotum 
un très petit moignon alaire (voir plus loin et fig. XL). 

Le bord postérieur du métanotum forme une apophyse très 
longue chez les muscicoles, plus courte et plus grêle chez les 


REVISION DES BATHYSCIINAE 31 


cavernicoles et disparaissant même totalement chez les plus 
modifiés. Cette apophyse est pourvue d’un sillon longitudinal 
et dorsal dans lequel viennent s’encastrer les deux bords sutu- 
raux des élytres épaissis en forme de bourrelets et accolés l’un 
à l’autre. Chez les cavernicoles où cette apophyse dorsale du 
métanotum est atrophiée, la cohésion des élytres est obtenue 
différemment, par soudure de leurs bords suturaux. 

Chez les Antroherpon le métanotum, n’est représenté que 
par une étroite bandelette transversale. 

ÉLyrees. — Les élytres sont amples, convexes, te 
On peut leur considérer une base, deux bords (externe ou mar- 
ginal, interne ou sutural), trois angles (scutellaire, huméral et 
apical), deux faces (interne et externe). 

Les deux bords suturaux ne sont pas seulement juxtaposés, 
mais bien imbriqués l’un dans l’autre comme tenon et mor- 
taise. De même que chez la plupart des Coléoptères (Alluaud, 
1902, p. 176), l’élytre gauche porte une mortaise dont la lèvre 
externe est plus longue que la lèvre interne et l’élytre droit 
forme un tenon qui s’insinue entre les deux lèvres de la mor- 
taise. 

Le bord sutural de l’élytre est souvent accompagné d’une 
strie suturale. Il en existe deux types distincts. 


a! 


Dans certains cas la strie n’est pas parallèle à la suture ; 
écartée au milieu, elle s’en rapproche légèrement en avant 
beaucoup en arrière, de façon à lui devenir tangente dans le 
quart postérieur de l’élytre. Cette strie suturale non parallèle 
correspond au contour du bourrelet sutural de l’élytre destiné 
à s’insinuer dans le sillon métatergal. C’est la strie suturale des 
Bathysciola archaïques, d’Adelopsella, de Phaneropella, des 
song Parabathyscia, C'ytodromus, etc. Lorsqu'elle com- 
mence à disparaître, c’est sa partie antérieure qui s’efface la 
première. 

Un autre type de strie suturale est constitué par celle des 
Speonomus, Troglophyes, etc., parallèle à la suture. Celle-ci est 
le résultat de la persistance d’une ligne de points le long du 


32 Dr R. JEANNEL 


bord sutural de lélytre ; c’est une strie d’origine intrinsèque, 
sans signification paléogénétique. Lorsqu'elle s’efface, c’est sa 
partie postérieure qui disparaît la première. 

La partie externe de l’élytre est repliée à la face ventrale du 
corps ; elle forme l’épipleure, séparé du reste de l’élytre par un 
rebord saillant, le rebord marginal, qui représente le véritable 
bord externe. L’épipleure est triangulaire, large en avant, 
rétréci graduellement en arrière. Le 
bord libre de l’épipleure (ou bord in- 
terne) s’avance plus ou moins loin à la 
face ventrale du corps suivant que 
celui-ci est plus ou moins convexe.Chez 
les Cytodromus, il laisse libre une 
grande partie de l’épisterne du méta- 
thorax ; chez Leptodirus, il recouvre une 
grande partie des hanches postérieures 
et tout l’épimère mésothoracique. 

Le rebord marginal qui sépare lépi- 
pleure de l’élytre, forme, vu de haut, la 
ligne de contour du corps. D’habitude 


étroit, il est caché par la voussure des 


FIG. XXV. Patte antérieure , \ nude , 
droite de Bathysciolu Damryi  éLytres chez les espèces à élytres renflés 
Ab., face ventrale, x 75. 

k., hanche; {{., trochantin; 
t., trochanter; f., fémur; dà., 
tibia ; 0., onychium. 


(série d’Apholeuonus), il est entièrement 
visible de la base au sommet de l’élytre 
chez les espèces déprimées (Speonomus). 
Chez les Drimeotus, il devient une large gouttière marginale 
frangée de poils (planche XVII, fig. 475). 

L’angle huméral des élytres est en général effacé et arrondi. 
Chez beaucoup de lucicoles (Bathysciotes Hoffmanni Morscx., 
-Pholeuonidius Halbherri Rerrr.) il porte une large facette trian- 
gulaire lisse sur laquelle glissent les angles postérieurs du pro- 
thorax. 

L’angle scutellaire ne présente pas de caractères spéciaux. 

L’angle apical ou sommet varie beaucoup de forme sui- 
vant les espèces. Parfois tronqué, il est plus souvent arrondi et 


REVISION DES BATHYSCIINAE 33 


peut parfois être prolongé en longues saillies divariquées 
(Spelaeochlamys, Diaprysius). Chez beaucoup d’espèces les 
élytres sont plus courts que l’abdomen et une partie du pygi- 
dium dépasse leur sommet (Apholeuonus, Pholeuonopsis) ; 
chez d’autres le pygidium est entièrement caché (Spelaeodro- 
mus, Diaprysius, Speonomus) ; on voit 
même chez Leptodirus le’ sommet des 
élytres dépasser le pygidium chez les 
mâles et être plus court que lui chez 
les femelles. 

La face interne ou inférieure des ély- 
tres montre très fréquemment des ves- 
tiges de la sculpture ancestrale, dispa- 
rue à la face externe. En effet, chez tous 
les Æuryscapiti, on trouve sept lignes 
de gros points régulièrement alignés 
à la place des stries ; les 3€ et 42 lignes 
de points, puis les 5€ et 6€ s’anas- 
tomosent à leur extrémité apicale 
(Bathyscia Aubei-foveicollis PEYER. 
fig. xLIV). Chez les Apholeuonus, Lep- 


todirus et genres voisins, au contraire, pig. XxVI. Patte intermédiaire 
gauche de Bathysciola Dam- 


la ponctuation de la face inférieure est Es ARE PRE tnRnle 78 


confuse et nullement alignée. La face Robrate ver 
tin ; 4, trochanter; j., fé- 
externe ou supérieure des élytres est mur; di., tibia; e., éperon 


1 k inféro-interne. 
toujours ponctuée. Rarement (Drimeo- 


tus Ormayi RæeITT., planche XVII, fig. 475) les points sont 
alignés suivant sept lignes longitudinales intercostales. Très 
souvent les points sont râpeux, c’est-à-dire surmontés d’une 
petite saillie du tégument, et ils montrent dans ce cas une 


\ 


tendance manifeste à s’aligner en travers. La confluence des 
points râpeux alignés transversalement arrive à produire des 
strioles transversales. 

On trouve des côtes saillantes au nombre de 7 chez les Dri- 
meotus, de 3 chez les Speonomus, Royerella, Troglodromus, 


AROH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII. — (1), 8 


34 Dr R. JEANNEL 


etc. ; chez ces derniers les côtes sont toujours mieux visibles 
sur les femelles que sur les mâles. 

Parres. — Courtes et épaisses chez les lucicoles, les pattes 
s’allongent, s’amincissent et s’incurvent chez les cavernicoles. 
Entièrement rétractiles au repos 
sous le corps chez les premiers, 
elles dépassent toujours de beau- 
coup le contour du corps chez 
les seconds et se moulent sur les 
faces latérales convexes du corps. 

Hanches. — Les hanches anté- 
rieures sont contiguës sur la ligne 
médiane, les hanches intermé- 
diaires et postérieures sont sépa- 
rées par des saillies intercoxales 
du mésosternum et du métaster- 
num ; toutefois chez les formes 
grêles et allongées (Parapropus, 
Leptodirus) les hanches intermé- 
diaires deviennent contiguës par 
suite de l’atrophie de la saillie 
mésosternale qui les sépare. 

L’écartement des hanches pos- 
térieures chez les Bathysciinae a 
été signalé pour la première fois 
par G. H. Horn (1880), et est 


Fi. XXVIT. Patte postérieure gauche depuis Considéré comme un carac- 
de Bathysciola Damryi Ab., face 


ventrale, X 75. tère fondamental du groupe. Seul 
PR OR 
Cr NTM EE UE fs parmi les Cholevinae, le Platy- 


choleus leptinoides G. H. Horw, 
de Californie, montre le même écartement. 

Les hanches antérieures sont coniques, aussi longues que lar- 
ges chez la plupart ; mais elles s’allongent au point de devenir 
parallèles chez Leptodirus Hohenwarti. Leur trochantin n’est 
visible au bord externe de la cavité coxale que chez les Antro- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 39 


herpona (planche XXII, fig. 614). Les hanches intermédiaires sont 
coniques et saillantes, séparées l’une de l’autre par l’extrémité 


postérieure de la carène mésosternale sur laquelle elles jouent. 
Les hanches postérieures sont étendues transversalement le 


long du bord postérieur du métasternum ; 
elles recouvrent les rudiments des pre- 
miers sternites abdominaux atrophiés. 

Trochanters. — Ils ont grossièrement 
une forme en massue, articulés avec les 
hanches par leur partie étroite et don- 
nant insertion aux fémurs par une surface 
en biseau de leur extrémité renflée. Leur 
bord ventral est parfois épineux (Cyto- 
dromus, Oryotus). 

Fémurs. — Les fémurs sont aplatis 
chez les muscicoles et leur bord postérieur 
est creusé d’une profonde gouttière où se 
loge la base du tibia lorsqu'il est fléchi 
(fig. xxv). À mesure qu’ils s’allongent, les 
fémurs deviennent cylindriques, puis s’in- 
curvent, s’amincissent en leur milieu pour 
mieux s'appliquer sur les faces latérales 
convexes du corps. Les fémurs sont fine- 
ment pubescents, même chez les espèces 
glabres (Apholeuonus, Leptodirus). 

Tibias. — Leur forme varie beaucoup, 
mais leur type morphologique est tou- 


FIG. XXVIII. Patte inter- 
médiaire gauche de Speo- 
nomus Bolivari Escal., 
face ventrale, x 26. 

h., hanche; fé, tro- 
chantin ; £., trochanter ; 
f., fémur; éi., tibia ; e., 
éperon inféro-interne ; 0., 
onychium. 


jours le même. Le bord externe porte des épines plus ou 
moins longues qui disparaissent chez beaucoup de troglobies. 
L’extrémité apicale des tibias intermédiaires et postérieurs 
forme une corbeille tibiale (fig. xxvI1) sur les bords de laquelle 


s’insèrent les éperons. Chez beaucoup de genres ces éperons 
sont au nombre de 4, deux en dehors, deux en dedans, mais 
les deux éperons externes disparaissent dans les séries phylé- 


tiques d’Apholeuonus et de Leptodirus. 


36 


Dr R. JEANNEL 


Un des éperons situé en dedans et au côté ventral est tou- 


FIG. XXIX. Onychium 
antérieur gauche de 
Speonomus  Bolivari 
Escal., x 158. 

l. t., lanière tactile. 


Bathysciola Aubei Kiesw. et B. lapidicola 
SAULCY, les tibias courbes des Charonites et 


Leptodirus. 


Tarses. — Chez les Ba- 
thysciinae les deux paires 
postérieures de tarses sont 
pentamères et les tarses an- 
térieurs sont tétramères chez 
les femelles, pentamères ou 
tétramères chez les mâles. 
On sait que chez tous les 


jours plus long que les autres; sa forme est 
pectinée, quadrifide et très différente en cela 
de celle des éperons simples des Cholevinue. 

Les tibias antérieurs sont courts, arqués en 
dehors, dilatés au sommet chez les mâles en 
même temps que les articles du tarse. Les 
tibias intermédiaires sont en général arqués 
en dedans et les tibias postérieurs sont 
droits, épaissis au sommet. 

Mais il existe nombre de cas où les tibias 
sont anormaux ; ce sont par exemple : les 
tibias intermédiaires très épais et inermes du 
Breuilia tibialis JEANN., les tibias en lames 
de sabre du Fericeus Kraatzi FRIv., les 
tibias postérieurs arqués ou 


anguleux des mâles des Speo- 
nomus curvipes LA BRUL., 


Cholevinae les tarses anté- 


rieurs sont pentamères dans Fig. XXX. Onychium postérieur gauche de An- 


les deux sexes. 


troherpon cylindricolle Apf., x 158. 
p., pulvina ; /. t., lanière tactile. 


La limite est bien tran- 


chée entre les Bathysciinae à tarses antérieurs mâles penta- 
mères et ceux à tarses tétramères (Gynomorphi) ; de nombreux 


REVISION DES BATHYSCIINAE 37 


caractères viennent confirmer la haute valeur taxonomique 
de la différence tarsale. | 

Les tarses antérieurs des mâles sont grêles ou dilatés, qu'ils 
soient tétramères ou pentamères. Leur dilatation est parfois 
très variable au sein de la même espèce (Bathysciola asperula 
FarrM., B. subterranea H. Krauss) et, chose curieuse, elle aug- 
mente corrélativement avec l'épaisseur des styles latéraux 
de l’organe copulateur (Bathysciola asperula-talpa Norm.). 

Quant au tarse intermédiaire, il est dilaté seulement chez le 
mâle d’Adelopsella bosnica REITT., comme chez les Cholevi- 
nae. 
L’onychium ou dernier article du tarse est toujours allongé, 
épaissi au sommet. Il porte deux ongles, simples chez la plu- 
part des Bathysciinae (fig. xxix) et falciformes chez les Antro- 
herpona (fig. xxx), entre lesquels se détache une longue 
lanière tactile. 


D. ABDOMEN. 


L’abdomen est formé de six segments bien visibles à la face 
ventrale du corps et d’un septième segment invaginé avec l’ar- 
mure génitale. Des six segments visibles, le premier est beaucoup 
plus long que les suivants et le sixième ou pygidium est trian- 
gulaire ; ce dernier comprend deux parties, dorsale et ventrale, 
entre lesquelles s’ouvre à l’extrémité du corps une fente trans- 
versale, la fente ano-génitale. A la face dorsale, le nombre des 
segments libres est difficilement discernable, car leurs tergites 
sont membraneux, à peine séparés par des plis. On peut 
cependant en compter huit dont les deux derniers (propygi- 
dium et pygidium) seuls sont sclérifiés. Chez beaucoup d’espè- 
ces la partie dorsale du pygidium est libre et dépasse le som- 
met des élytres. 

De grandes divergences existententre les auteurs au sujet du 
numéro d'ordre que l’on doit assigner à chacun de ces urites 
visibles. Je ne puis entrer ici dans l'exposé et la discussion des 


38 Dr R. JEANNEL 


diverses manières de voir des auteurs qui se sont occupés de 
cette question chez les Coléoptères : Verhoeff (1893), Peytou- 
reau (1905), Berlese (1909), mais je me contenterai d'indiquer 
ici la façon dont doivent être homologués à mon avis les seg- 
ments de l’abdomen chez les Bathysciinae. 

L’urite I fait défaut aussi bien à la face dorsale qu’à la face 
ventrale, comme cela 
est la règle chez tous 
les Coléoptères. 

Les urotergites II, 
IIT, IV, V, Vlecais 
sont fusionnés en une 
membrane mince et 
transparente où les li- 
mites des tergites sont 
à peine indiquées par 
des plis (fig. XLIx); 
mais ces tergites sont 
sclérifiés et bien limi- 
tés chez Catops chry- 
someloides PANZ (fig. 


XLI), et on retrouve 


FIG, XXXI. Abdomen de Antrocharis Querilhaci . 
Lesp., face ventrale, x 40. assez facilement leurs 


limites chez quelques 
espèces archaïques comme Bathysciola Damryi AB. ou Pho- 
leuonidius Pinkeri JEANN. 


Les urotergites VIII et IX selérifiés, forment les deux der- 
niers segments abdominaux visibles (propygidium et pygidium). 

Les urosternites II et III existent, mais ils sont cachés 
sous les hanches postérieures où ils forment le plancher de la 
cavité coxale. 

Les six segments ventraux apparents de l'abdomen corres- 
pondent donc aux urosternites IV, V, VI, VII, VIII et IX 
(fig. XXXI). 

Les sternites des urites VIII et IX se trouvent en rapport 


REVISION DES BATHYSCIINAE 39 


latéralement avec les tergites sclérifiés correspondants, de 
façon que les segments abdominaux qui leur correspondent 
(propygidium et pygidium) sont complets. 

Les six segments abdominaux visibles représentent donc les 
neuf premiers urites, mais il existe un septième segment 
caché, rétracté dans l’abdomen avec l’armure génitale dont 
il fait partie, c’est le segment génital ou urite X. Chez les 
Bathysciinae, C'holevinae et en général tous les Silphides à six 
segments abdominaux visibles, il n’existe qu’un seul segment 
caché, mais chez les Coloninae, C'amiarinae et vraisembla- 
blement chez tous les Silphides à cinq segments visibles, deux 
segments sont cachés et la différence de nombre des segments 
abdominaux n’est qu’apparente. 


E. ARMURE GÉNITALE MÂLE. 


L’armure génitale mâle comprend un organe copulateur, 
formé d’un pénis et de pièces accessoires ou paramère, encerclé 
par le segment génital ou urite X. 

SEGMENT GÉNITAL. — Le segment génital est un anneau 
fermé et de forme variable, obliquement placé par rapport à 
l'axe du pygidium. Rétracté dans l’urite IX ou pygidium, ce 
segment génital entoure l’organe copulateur auquel il est 
uni par un manchon membraneux qui s’insère sur son bord anté- 
rieur, croise sa face interne et vient se fixer à la base de l’organe 
copulateur sur les pièces du paramère. L’organe copulateur est 
donc invaginé dans le segment génital, lui-même invaginé 
dans le dernier segment abdominal, de façon qu’une coupe 
transversale pratiquée en travers du pygidium pourrait inté- 
resser de dehors en dedans : 1° les sclérites du dernier segment 
abdominal, 2° la membrane intersegmentaire de l’urite IX à 
l'urite X ; 3° l’urite X ou segment génital ; 4° le manchon 
membraneux unissant l’urite X à l’organe copulateur ; 5 l’or- 
gane copulateur et ses styles latéraux (fig. XXXI1 et xXXXIII). 


40 Dr R. JEANNEL 


L’anus s'ouvre du côté dorsal dans la membrane qui unit 
l’urite X au pénis ; il s’ouvre donc après le tergite X. Il en 
est ainsi chez les 
Bathysciinae, les 
Silphinae, les Cho- 
levinae C'atopini, 
. mais non chez les 
Ptomaphagini dont 
l’urite X forme une 
lame ventrale en- 
tièrement reléguée 
au-devant du pénis 
et chez qui l’ouver- 


ture de l’anus se 


F1G. XXXII. Schéma de la coupe transversale du dernier seg- fait immédiatement 
ment abdominal des Bathysciinae mâles, passant par 
l’armure génitale. en arrière du ter- 
t. IX., neuvième tergite abdominal ; {. X., dixième 
tergite ; s. IX., neuvième sternite ; s. X., dixième ster- gite IX 
nite ; p., pénis ; st., styles latéraux du paramère ; r., rec- 


tum; #m., neuvième membrane intersegmentaire ; Ce segment géni- 

m., Membrane d’union du pénis au dixième somite ; À À 

9. 9, glande génitale ; s. p., sac intrapénien. tal mâle est très va- 
riable dans sa forme. 


La région dorsale est la plupart du temps élargie et pubes- 
cente sur sa face externe ; elle présente en arrière deux longues 
apodèmes où s’insèrent des muscles rétracteurs. Ses régions 
latérales et ventrale sont formées par deux branches grêles 
qui viennent se souder sur la ligne médiane avec interposition 
fréquente d’une petite pièce allongée (correspondant peut-être 
au sternite X, alors que tout l’anneau serait équivalent au 
tergite). Chez les Cholevinae dont le segment génital mâle est 
aussi annulaire, il est toujours très facile d’y distinguer une 
pièce sternale et une pièce tergale en positions normales. 
Chez Bathysciola (planche IV, fig. 129), Pholeuonella (planche V, 
fig. 154), Parabathyscia (planche VI, fig. 181), Speonomus 
(planche IX, fig. 260), Oryotus (planche XIV, fig. 409), la par- 
tie dorsale de l’anneau génital est largement explanée et sa 
forms est la même que celle d’un segment abdominal libre 


REVISION DES BATHYSCIINAE 41 


elle est grêle au contraire dans beaucoup d’autres genres. 
L'ouverture du segment génital varie également; triangulaire 
chez les Speocharis et Breuilia (planche VIIL, fig. 243), arron- 
die chez Proleonhardella (planche XVI, fig. 450) ou Apholeuo- 
nus (planche XIX, fig. 552), pentagonale chez Antroherpon 


Fic. XXXIIT. Schéma de la coupe sagittale du dernier segment abdominal des Bathysciinae 
mâles. 

t. IX., neuvième tergite abdominal ; {. X., dixième tergite ; s. LX., neuvième ster- 

nite ; s. X., dixième sternite ; p., pénis ; mm., neuvième membrane intersegmentaire ; 

m., membrane d’union du pénis au segment génital (dixième somite) ; 5. p., sac in- 

trapénien ; €. e., canal éjaculateur ; r., rectum ; /. v. pa., lame ventrale du paramère. 


(planche XXII, fig. 612), ovalaire chez Parabathyscia, Speo- 
nomus, etc. elle est encore très allongée et la partie ven- 
trale de l’anneau forme une véritable lame aplatie chez 
Spelaeodromus (planche XXI, fig. 588) et Astagobius (planche 
XXI, fig. 594). 

PÉnis.— Sa longueur varie du dixième de la longueur du corps 
(chez Hexaurus) à la moitié de la longueur du corps (chez 
Spelaeodromus).Sa forme rappelle celle d’un doigt de gant et 
on peut lui considérer un corps, une base ouverte et un sommet 


42 Dr R. JEANNEL 


pointu, sur la face ventrale duquel s’ouvre le méat. Cette gaîne 
pénienne contient la terminaison du canal éjaculateur qui la 
traverse de la base au sommet pour déboucher au méat. 

Le corps du pénis est plus ou moins arqué sur sa face ven- 
trale, rarement tordu en $ dans le plan sagittal. En général 
cylindrique, il est quelquefois étranglé 
dans son milieu et porte, dans la série 
phylétique des Drimeotus, une profonde 
fossette dorsale en forme de nid de pi- 
geon. 

La base répond à l’orifice de la gaine 
pénienne ; elle est largement ouverte et 
taillée en biseau de façon que la face dor- 
sale du pénis est bien plus courte que 
la face ventrale. Toute l’extrémité ba- 
sale de la face ventrale du pénis se trouve 
ainsi former une large lame, la lame 
basale, dont le bord libre, plus ou moins 
arrondi, est évasé latéralement et souvent 
même relevé ou retroussé, comme chez les 


Speocharis. La face externe de la lame 


basale est en rapport avec la lame ventrale 
Fig. XXXIV. Extrémité du paramère. 


apicale du pénis de Para- ; muse u FR: 
bathyscia Wollastoni Jans., L’extrémité apicale du pénis est plus 


face ventrale, x 210. £ . , 
ou moins aplatie et aiguë, elle porte sur 
sa face ventrale le méat ou ouverture du canal éjaculateur. 

Le méat est variable suivant les groupes considérés. 

Chez les Æuryscapiti il est très petit; il est formé chez 
Parabathyscia Wollastoni (fig. XXXIV) par un orifice arrondi 
sur lequel s'appliquent trois lèvres ; l’une d’elles est médiane 
et est une expansion de la gaine pénienne, les deux autres 
sont formées par l’extrémité des bandelettes chitineuses qui 
occupent les parois du sac éjaculateur. Chez les Brachyscapitr 
au contraire et surtout, parmi les Gynomorphi, chez les Speo- 
nesiotes le méat est très grand et occupe la majeure partie 


REVISION DES BATHYSCIINAE 43 


de la face ventrale du pénis ; il est alors allongé, largement 
ouvert et limité par deux lèvres seulement. 

PARAMÈRE. —J’emploie avec Verhoeff (1893, p. 122) le terme 
de « paramère » pour désigner les pièces accessoires de l’organe 
copulateur mâle des Coléoptères développées au dépens de la 
membrane intersegmentaire où s’ouvre l’orifice génital. Ce sont 
les apophyses, valves ou lamina des auteurs. C’est encore le 
«périphalle», d’après Berlese (1909, p. 312), le segment génital 
décrit plus haut constituant un « périandre ». 

Le paramère des Bathysciinae forme un anneau complet 
autour de la base du pénis et porte deux tiges appliquées le 
long des faces latérales du pénis, que j’appellerai styles latéraux. 

La partie dorsale de l’anneau basal du paramère est grêle, 
linéaire, soudée plus ou moins intimement au bord libre dorsal 
de la gaine pénienne. Latéralement les styles latéraux insérés 
sur l’anneau basal suivent les courbures du pénis et atteignent 
à peu près le niveau de sa pointe; leur forme est très variable : 
en général grêles et cylindriques, ils peuvent être aplatis laté- 
ralement (Pholeuonella), renflés en massue (Parabathyscia), 
bizarrement contournés (Drimeotus) ou bien encore très petits 
et filiformes (Adelopsella). Leur surface externe porte quelques 
petits organes sensitifs et leur pointe est pourvue de soies sen- 
sorielles, d'habitude au nombre de trois. La partie ventrale de 
l’anneau basal du paramère enfin est largement élargie en une 
lame ventrale unie à la lame basale du pénis par des muscles. 
Tout le paramère est rigide et mobile d’une seule pièce sur 
le pénis et, son bord dorsal étant fixé à la gaine pénienne, on 
comprend que l’adduction de la lame ventrale du paramère 
contre la lame basale du pénis ait pour résultat d’abaisser vers 
le côté ventral l’extrémité tactile des styles latéraux. 

APPAREIL ÉJACULATEUR. — Il est constitué par une dilata- 
tion ampullaire de la terminaison intrapénienne du conduit éja- 
culateur, qui peut sous l’action des muscles péniens se dévagi- 
ner au dehors ; la paroi intérieure de ce sac intrapénien ou sac 
interne est fréquemment hérissée de pièces chitineuses en forme 


4 D' R. JEANNEL 


d’épines ou de dents qui deviennent extérieures lorsque le sac 
intrapénien se dévagine (planche VII, fig. 211 et 212). 

L'existence d’un semblable appareil est presque complète- 
ment inconnue chez les Coléoptères et les traités spéciaux 
n’en font pas mention (Berlese, 1909). Je peux cependant 
affirmer que sa présence est loin d’être rare; je l’ai trouvé 
chez tous les Bathysciinae et chez les Cholevinae ; Verhoeff 
(1895 a, p. 267) l’a signalé sous le nom de Praeputialsack chez 
les Endomychidae, les Erotylidaeet les Languriidae. On trouve 
représenté dans son travail (1895 a, pl. XII, fig. 3) l'extrémité 
apicale du pénis de Dapsa denticollis Germ. (Endomychidae) 
avec un « sac préputial » dévaginé et hérissé d’épines ; d’autre 
part les figures 7, 26 et 33 de la planche XII laissent voir qu’il 
existe sur le « sac préputial » des Amphix (Endomychidae), des 
Dacne et Cyrtotriplax (Erotylidae) une armature chitineuse à 
laquelle Verhoeff ne semble pas avoir porté beaucoup d’atten- 
tion. 

Chez les Bathysciinae le sac intrapénien a normalement 
la même longueur que la gaine pénienne ; toutefois il ne suit 
pas les mêmes variations de taille que le pénis lui-même. 
C’est ainsi que le sac interne est deux fois plus long que le 
pénis très court des Speonesiotes et que chez Spelaeodromus, 
dont l’organe copulateur est démesurément allongé, le sac 
interne n’est pas plus long que le tiers de la gaine pénienne. 

A son état le moins différencié, le sac interne consiste simple- 
ment en une dilatation progressive du canal éjaculateur, sans 
qu’il existe de limite nette à son commencement ; ses parois 
sont membraneuses et ne portent pas de pièces distinctes. C’est 
le cas des Bathyscia, Hexaurus, Hohenwartia, Leptodirus, etc. 

Mais dans la plupart des cas le sac intrapénien est bien 
limité, et ses parois présentent des formations chitineuses diffé- 
renciées ; il forme à la base du pénis un large cul-de-sac dans 
lequel le canal éjaculateur s’abouche par une invagination au 
pourtour de laquelle se développent d'habitude des pièces 
rigides. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 45 


L’armature chitineuse du sac consiste : 19 en écailles ou pla- 
ques revêtant les parois ; 2° en pièces chitineuses fixes et rigides, 
entourant l’abouchement du conduit éjaculateur et destinées 
à empêcher le reflux du contenu du sac dans le conduit éjacu- 
lateur sous la poussée musculaire ; 3° en baguettes articulées 
ou stylets libres dans la cavité du sac, qui servent à pousser 
vers le méat le contenu du sac, pendant que celui-ci se dévagine ; 
3° en dents ou épines acérées, à pointe toujours dirigée vers le 
méat. 

Ces dents lorsque le sac se dévagine, deviennent exté- 
rieures, tournent leur pointe en arrière et semblent destinées à 
se fixer solidement aux voies génitales de la femelle ; aussi 
avais-je cru tout d’abord que le sac interne devait se déchirer 
après l’accouplement et rester fixé dans les organes génitaux 
de la femelle, que chez les Bathysciinae, comme cela se passe 
chez bien d’autres Insectes, le mâle devait abandonner dans 
la vulve de la femelle une partie de son organe copulateur. 
En réalité il n’en est rien. J’ai examiné le contenu de la vulve 
d’un grand nombre de femelles sans jamais y découvrir des 
débris de sac intrapénien et je crois plus logique de penser que 
les dents crochues sont non des appareils de fixation, mais 
des organes de propulsion, comme les baguettes ou stylets, 
destinés à chasser vers le dehors le contenu du sac interne pen- 
dant qu’il se dévagine. 

Je vais maintenant passer en revue les principaux types de 
sacs intrapéniens des Bathysciinae : 

19 Apholeuonus. — Dans toute la série de genres à laquelle 
appartient Apholeuonus, le canal éjaculateur s’abouche par 
une profonde invagination au fond du cul-de-sac, entre les 
branches d’une pièce en fourche ; cette pièce se trouve sur le 
côté ventral et sa tige principale est creusée d’une gout- 
tière longitudinale (planche XIX, fig. 549). En plus de cette 
pièce, il existe de très petites écailles sur toute la surface de la 
région moyenne du sac et sur la paroi ventrale une grosse dent 
médiane et impaire, à base arrondie et large, à pointe recour- 


46 | D' R. JEANNEL 


bée vers le méat. Enfin la paroi dorsale du sac porte dans son 
tiers apical deux larges bandelettes chitineuses, bandelettes 
de renforcement dorsales et apicales, qui viennent s’insérer au 
méat dont elles forment les deux lèvres latérales. Ces bande- 
lettes sont constantes chez tous les Bathysciinae ; elles sont 
formées par la juxtaposition d’un grand nombre de petites 
baguettes chitineuses transversales ; cela leur donne une grande 
flexibilité qui entre en jeu lors du retournement du sac interne. 
Chez Apholeuonus, le tiers apical du sac seulement se dévagine 
au dehors et la dent médiane et ventrale a pour fonction de 
pousser les spermatozoïdes vers le méat en empêchant leur 
reflux. 

Chez Anillochlamys on observe une dent semblable sur la 
paroi ventrale du sac. 

20 Pholeuonella. — La paroi ventrale du sac interne de 
Pholeuonella ne porte plus seulement une dent, mais une 
série longitudinale de 10 à 12 dents médianes, toutes recour- 
bées vers le méat (planche V, fig. 151). La moitié antérieure 
du sac est dévaginable et les dents apicales apparaissent au 
dehors. Pas de pièce chitineuse à la terminaison du canal 
éjaculateur. 

39 Breuilia. — C’est encore une armature formée de dents, 
mais ici elles sont disposées sans ordre sur toute la surface 
interne du sac. L’abouchement du canal éjaculateur est dorsal 
et il existe en arrière de lui un groupe de petites épines qui sont 
certainement homologues du long stylet du sac des Speocharis. 
La plupart des dents apicales se trouvent projetées au dehors 
lorsque le sac interne se dévagine (planche IX, fig. 247 et 
248) et c’est surtout chez Breuilia que ces dents ressemblent le 
plus à des organes de fixation. 

49 Adelopsella. — Le sac interne d’Adelopsella bosnica 
REITT. est certainement un des plus bizarres du groupe (plan- 
che III, fig. 89 et 90). Iei le retournement du sac interne 
est complet ; toute la face intérieure du sac devient exté- 
rieure et se hérisse d’une multitude de pièces chitineuses. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 47 


Lorsque le sac interne est dévaginé (fig. 89), il forme une 
vésicule aussi longue que le pénis, arquée fortement vers le 
côté dorsal et presque entièrement tapissée d’écailles, de dents 
et d’épines. Toutes ont leur pointe dirigée vers la base et on 
voit principalement deux rangées obliques de grosses épines 
disposées symétriquement sur le milieu des faces latérales du 
sac. À l’extrémité apicale de l’organe se trouve un orifice 
correspondant à la terminaison du canal éjaculateur qui doit 
s’étirer considérablement dans toute la longueur de la gaine 
pénienne et du sac interne dévaginé. 

59 Speocharis. — Chez les Speocharis le sac interne (planche 
VIIT, fig. 226) porte sur sa paroi dorsale un long stylet, inséré 
immédiatement en arrière de l’orifice éjaculateur, libre dans 
la cavité du sac et dirigé vers le méat. La longueur de ce stylet 
est plus ou moins grande, variant du tiers de la longueur du 
pénis aux deux tiers ; sa base est élargie (planche VIIT, fig. 227) 
et porte souvent des cannelures qui montrent bien que ce stylet 
est formé par la juxtaposition et la soudure d’un certain nom- 
bre d’épines élémentaires. 

Une moitié du sac se dévagine chez les Speocharis de façon 
que la pointe du stylet arrive à faire saillie par le méat ; c’est 
ici évidemment un organe de propulsion. 

Quelques espèces enfin, comme Speocharis Breuili JEANN. 
ou S. Escalerai JEANN., possèdent dans leur sac intrapénien 
non seulement un stylet, mais aussi deux volumineux faisceaux 
d’épines, disposés symétriquement sur la moitié apicale de 
chaque face latérale ; ces épines sont droites et très longues, 
elles ont leur pointe dirigée vers le méat ; pendant la dévagina- 
tion du sac elles apparaissent au dehors et se hérissent en tous 
sens (planche VII, fig. 211 et 212), mais leur longueur et 
leur forme ne peuvent laisser encore aucun doute sur leur 
fonction. Il est impossible de supposer comme pour les dents 
crochues et acérées des Breuilia, qu’elles puissent servir d’appa- 
reil de fixation ; elles ont certainement le même rôle de propul- 
seurs que le stylet dorsal. 


48 Dr R. JEANNEL 


6° Drimeotus. — Le sac interne des Drimeotus (planche X VIT, 
fig. 481) porte pour toute armature un mince filament chitineux 
inséré dans le cul-de-sac et dont l’extrémité libre remplit 
les mêmes fonctions que le stylet des Speocharis. Le canal 
éjaculateur se termine dans le cul-de-sac par une longue portion 
invaginée très saillante à l’intérieur et le filament chitineux 
vient s’adosser à la partie dorsale de ce cylindre invaginé, 
la parcourt dans toute sa longueur et, à sa terminaison, devient 
libre dans la cavité du sac intrapénien. 

70 Bathysciola, Speonomus, Cytodromus, ete. — Chez la plu- 
part des Æuryscapiti, c’est-à-dire dans les genres Bathysciola 
Parabathyscia, dans les séries phylétiques de Speonomus, de 
Diaprysius et de Cytodromus, le sac intrapénien est pourvu 
d’une pièce en Y à son cul-de-sac et porte sur ses paroïs des ban- 
delettes ou des baguettes articulées destinées à chasser vers le 
méat le contenu du sac pendant l’accouplement. 

La pièce en Y comprend une branche impaire, épaisse, placée 
sur le fond du sac interne. Son extrémité ventrale se reccurbe 
plus ou moins (Bathysciola Peyroni A8B., planche TITI, fig. 94) 
et son extrémité dorsale remonte sur la face dorsale du sac 
pour se diviser en deux branches secondaires, disposées de 
part et d'autre de la terminaison du canal éjaculateur. Celui- 
ci s’abouche dans le sac dorsalement par l'intermédiaire 
d’une dilatation ampullaire, de forme lancéolée chez cer- 
taines espèces (Bathysciola Destefanii Rac., planche IV, 
fig. 120). Les branches secondaires de la pièce en Y sont 
toujours grêles, contournées en spirale et se prolongent norma- 
lement par une bandelette de renforcement dorsale et basale 
(Bathysciola Aubei Kiesw., planche IV, fig. 116 et 117); 
mais très fréquemment la pièce en Y est isolée des systèmes 
de bandelettes dorsales. D’autres fois encore la pièce en Y 
elle-même est rudimentaire ; c’est ainsi que chez Jsereus 
Xambeui ArG. elle n’est représentée que par ses deux bran- 
ches secondaires libres de chaque côté du conduit éjaculateur 
(planche XII, fig. 339) et que chez Bathysciola Gestroi Farrm. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 49 


elle a même complètement disparu (planche IV, fig. 124). 

Les bandelettes de renforcement sont au nombre de deux 
paires, toutes deux situées à la face dorsale du sac. Les ban- 
delettes basales sont insérées d’une part sur la pièce en Y, puis 
se perdent à leur extrémité apicale sur des pièces chitineuses 
plus ou moins complexes. Les bandelettes apicales s'étendent 
dans le tiers apical du sac et s’insèrent à la gaine pénienne 
au niveau du méat dont elles forment les lèvres latérales. C’est 
toute la partie du sac qui correspond aux bandelettes apicales 
qui se dévagine au dehors ; j’ai indiqué plus haut comment ces 
bandelettes apicales devaient leur grande flexibilité à leur 
structure fibrillaire. 

Entre les bandelettes basales et les bandelettes apicales se 
placent chez beaucoup d’espèces un système de baguettes 
articulées plus ou moins saillantes, destinées à pousser au 
dehors le contenu du sac. Chez les Bathysciola du groupe de 
Peyroni A8. (planche III, fig. 94) ces baguettes font défaut ; 
de même chez B. Linderi AB., B. Robiati Reitr, etc. Chez 
Bathysciola Aubei Kiesw, il existe dans le tiers moyen de la 
paroi dorsale du sac une large plaque chitineuse avec une 
tige saillante dirigée vers le méat (planche IV, fig. 116); 
chez Bathysciola Gestroi FarrM. (planche IV, fig. 124) cette 
plaque a pris la forme de pièce en T, à tige impaire diri- 
gée vers le méat. Chez Bathysciola Damryi AB. (planche IV, 
fig. 113) et B. Lostiai Don. (planche IV, fig. 128) les terminai- 
sons apicales des bandelettes basales forment des tiges saillan- 
tes ; chez les Speonomus, Diaprysius, Antrocharis, etc. il existe 
encore des pièces dirigées vers le méat, jouant toujours le même 
rôle de propulseurs que les stylets ou dents de la plupart des 
autres genres. 

Troglodromus montre encore une curieuse modification de 
cet appareil éjaculateur. Ici (planche XII, fig. 329 et 330), 
les bandelettes apicales n’existent pas et les bandelettes basales 
s’étendent depuis la pièce en Y jusqu’au quart apical du sac où 
elles se terminent sur 4 nodules chitineux. C’est ce quart apical 


ARCH. DE Z00L, EXP. ET GÊN. — 5€ SÉRIE. — T, VII, — (I). 4 


59 Dr R. JEANNEL 


du sac seul qui se dévagine et les nodules sont projetés au dehors, 
poussés au bout des longues tiges représentées par les bande- 
lettes basales, sous l’action des muscles péniens. 

80 Bathyscimorphus. — Ce genre présente une variante au 
système de baguettes et piètes rigides que je viens de signaler 
chez les Bathysciola. Ici la pièce en Y est remplacée par une 
large plaque foliacée, percée d’un orifice central où passe le 
canal éjaculateur et prolongée dorsalement par un long fila- 
ment rappelant celui des Drimeotus (planche VIT, fig. 194). 
Quant aux baguettes situées sur les parois du sac, elles sont 


4 
PT: 


SR 
à 


UM 


FiG. XXXV. Extrémité basale du pénis de Speocharis 
Minos Jeann., face dorsale, avec sa musculature ; 

x 220. 
st. L., style latéral du paramère ; c. e., canal éja- 
culateur ; {. pa., muscle transverse du paramère ; 
?. p., muscle paraméro-pénien ; £. pe., muscle trans- 
verse du pénis ; à. p., muscles intrinsèaues du pénis. 


absolument  homolo- 
gues de celles des Speo- 
nesiotes ou des Speo- 
nomus. 
MUSCULATURE. — 
Il existe tout un sys- 
tème de muscles pé- 
niens extrinsèques, 
allant de la base du 
pénis au segment gé- 
nital et aux derniers 
urites de l’abdomen, 
qui sont destinés à 
projeter l’organe copu- 
lateur au dehors. Mais 
il existe encore des 
muscles intrinsèques 
dont l’action est de 
mouvoir le paramère et 
de produire la dévagi- 
nation du sac interne. 


Chez Speocharis Minos JEANN. (fig. XXxv) on constate que 


les muscles intrinsèques du pénis sont au nombre de quatre : 


19 Muscle paraméro-pénien, inséré d’une part sur toute 


la face externe de la lame basale du pénis et d’autre part sur 


REVISION DES BATHYSCIINAE 51 


toute la face interne de la lame ventrale du paramère. Sa con- 
traction rapproche la lame ventrale du paramère de la gaine 
pénienne, et abaisse vers le côté ventral l'extrémité sensorielle 
des styles latéraux. 

20 Muscle transverse du paramère, 
formé de fibres reliant dorsalement 
les deux bords latéraux de la lame 
ventrale du paramère. 

30 Muscle transverse du pénis, situé 
sous le précédent et unissant les 
deux bords latéraux de la lame ba- 
sale du pénis. 

Ces deux muscles transverses, lors- 
qu’ils sont relâchés, sont soulevés 
par le fond du sac interne sur lequel 
ils passent comme une sangle ; leur 
contraction comprime le fond du 


St 


sac interne. Par suite, la terminaison 16. XXXVI. Armure paies torse 
du canal éjaculateur formant val- en Ce 
vule et empêchant tout reflux du 

contenu du sac dans les voies génitales, le sac se vide par le 


méat en même temps qu’il se dévagine sous l'effort musculaire. 


40 Muscle intrapénien, inséré d’une part sur le fond du sac 
interne, d’autre part sur la paroi interne de la gaine pénienne. 
Ce muscle est relâché pendant la dévagination du sac et sa 
contraction le ramène à sa position normale. De plus certaines 
de ses fibres croisent en sautoir le cul-de-sac et concourent par 
leur contraction à la dévagination du sac, au moins à son 
début. 


F. ARMURE GÉNITALE FEMELLE. 


L’armure génitale femelle est formée par les derniers urites 
rétractés dans l’abdomen au repos et pouvant être exsertis 
pendant la ponte. Chez les Bathysciinae l’urite XI, terminal, 


52 Dr KR. JEANNEL 


fait complètement défaut et seul l’urite X, homologue du seg- 


FiG. XXXVII. Armure génitale femelle de Speonomus longicornis Saulcy, face latérale droite 
x 45. 
t. IX., neuvième tergite abdominal ; s. ZX., neuvième sternite ; é. Æ., dixième 
tergite ; s. X., dixième sternite ; st., style du dixième sternite ; &., anus ; 0. g., orifice 
génital. 


ment génital des mâles, prend part à la formation de l’armure 
génitale femelle. 
Cette armure femelle varie très peu et aucun caractère ne peut 


Fi. XXXVIII. Dixième tergite abdominal de Fi. XXXIX. Style du dixième ster- 
Speonomus longicornis Saulcy, femelle, face rite de Speonomus pyrenaeus Lesp., 
dorsale, x 72. femelle, x 132. 


en être tiré qui ait une valeur taxonomique quelconque. C’est 
à peine si on peut remarquer que les pièces de l’armure sont 


REVISION DES BATHYSCIINAE 53 


plus larges chez les Speonesiotes dont l’organe copulateur des 
mâles est particulièrement épais. 

Lorsque larmure génitale est exsertie chez un Speonomus 
par exemple (fig. xxxvIt), on voit qu’elle est formée par un long 
tube membraneux, blanchâtre, au bout duquel s’ouvrent l’anus 
et l’orifice génital et sur les parois duquel se trouvent quelques 
sclérites. 

A la face dorsale, il existe une large pièce lamelleuse, trilobée, 
qui répond au dixième tergite. Son bord postérieur est hérissé 
de quelques soies et l’anus débouche immédiatement en arrière 
d'elle (fig. xxxvIr). 

A la face ventrale se trouve un petit sclérite médian qui 
représente avec deux sclérites latéraux les restes du sternite X. 
Ces pièces encadrent l’orifice génital et les sclérites latéraux 
portent chacun une gonapophyse hérissée de quelques longues 
soies et que les recherches des auteurs récents (Berlese, 1909, 
p. 296, fig. 337, Hydrophilus piceus) ont montré correspondre 
aux mésostyles de l’urite X (fig. xxxIx). 


CHAPITRE II 


Signification et valeur taxonomique des caractères. 


Il est certain que tous les Bathysciinae actuels descendent 
plus ou moins directement de formes lucicoles (1) ; il est en effet 
facile de reconnaître chez eux un certain nombre de caractères 
archaïques qui sont hérités des ancêtres lucicoles. Avec E. G. 


(1) Les nombreux types cavernicoles actuels, si différents d’aspect, ne dérivent certainement 
pas directement d’une seule souche épigée ; il existe un certain nombre de séries phylétiques 
de formes cavernicoles d’origine différente. Tous ces ancêtres lucicoles présentaient vraisem- 
blablement le même genre de vie que les lucicoles actuels, mais il serait téméraire d’affirmer 
qu’ils leur étaient morphologiquement identiques, par exemple qu’ils possédaient tous la 
même forme courte et globuleuse. Autrement dit, rien ne permet de supposer que les lusicoles 
actuels proches parents de séries cavernicoles soient des stades évolutifs de ces séries (que 
Bathysciola Schiôdtei par exemple soit un stade évolutif de la série de Speonomus, B. Aubei de 
celle de Cytodromus). Il est très possible en effet que nombre de cavernicoles grêles, comme les 
Antroherpon, descendent de types lucicoles aujourd’hui éteints, dont la forme du corps a pu 
être celle des Péeroloma ou des Lyrosoma actuels, 


54 Dr R. JEANNEL 


Racovitza (1910, p. 633) j’appellerai « paléogénétiques » ces 
caractères hérités de la souche épigée, par opposition aux 
caractères « néogénétiques » d'acquisition récente. 

Les caractères paléogénétiques des a ae sont de deux 
sortes ; il existe en effet : 

19 des caractères paléogénétiques non adaptatifs, véritables 
caractères de filiation qui ont pu se conserver chez les lucicoles 
et les cavernicoles actuels (sculpture des élytres, forme de la 
base de l’antenne). 

20 des caractères adaptatifs anciens, consistant en modifica- 
tions acquises par l’ancêtre épigé, mais qui sont devenues inu- 
tiles à la suite de changements dans le genre de vie et que l’on 
trouve en voie de disparition chez les formes actuelles. C’est 
le cas par exemple de l’appareil métatergal dont j’étudierai 
plus loin la régression. 

Quant aux caractères néogénétiques des Bathysciinae, c’est 
surtout chez les cavernicoles qu’ils ont de l’importance ; ce sont 
principalement des caractères d'adaptation à la vie hypogée, 
acquis par les colonies géographiquement ou physiologiquement 
isolées. 


A. LES CARACTÈRES PALÉOGÉNÉTIQUES. 


a. L’attitude de défense des formes lucicoles. 
L’attitude de défense qui consiste à 
manière à cacher la tête et tous les appendices sous le protho- 
rax et l’arrière-corps fléchis l’un sur l’autre, existe chez un grand 
nombre de Silphides (Agathidium, Clambus, C'ybocephalus, etc.). 
La souche épigée des Bathysciinae semble l'avoir utilisée; on 
l’observe en effet chez tous les lucicoles actuels et chez beau- 
coup de cavernicoles peu modifiés. Elle disparaît et on voit les 


se replier en boule de 


modifications morphologiques qu’elle avait entraînées s’atténuer 
peu à peu chez les troglobies véritables, non pas que ces tro- 
globies n’aient à redouter l’attaque d’aucun ennemi, mais plu- 


REVISION DES BATH YSCIINAE 55 


tôt parce que l’allongement adaptatif de leurs appendices 
enlève à cette attitude de défense toute son efficacité. 

Chez la plupart des lucicoles (1) le prothorax se fléchit forte- 
ment au repos sur l’arrière corps ; la tête insérée obliquement 
se rétracte et s’efface sous le prothorax au point d’être invisible 
de haut, les antennes se replient sous le corps ainsi que les 
pattes qui sont assez courtes pour ne pas déborder les côtés du 
corps. Cette attitude est prise grâce à une série de modifications 
adaptatives de la forme des organes, très importantes chez les 
lucicoles et que l’on retrouve à l’état rudimentaire chez les 
cavernicoles. Ces modifications sont les suivantes : 

19 LE PROTHORAX EST LARGE ET FORME UN VÉRITABLE BOU- 
CLIER AUSSI LARGE QUE LES ÉLYTRES. Ses côtés sont régulière- 
ment arqués et sa face ventrale est creusée de chaque côté 
d’une profonde fossette dans laquelle viennent se loger les 
pattes rétractées. Chez les formes à prothorax le plus large 
(Bathysciola) le bord postérieur du prosternum se perd latéra- 
lement sur la face ventrale des expansions que forment les 
angles postérieurs ; les côtés du prothorax vus de profil décri- 
vent une ligne courbe à convexité ventrale. Chez celles où le 
prothorax est moins ample (Æohenwartia), le bord postérieur 
du prosternum peut se suivre jusqu'aux angles postérieurs et 
les côtés du segment vus de profil décrivent une ligne courbe 
à convexité dorsale (2). 

Chez les cavernicoles on peut suivre, dans chaque série phylé- 
tique, la disparition graduelle de cette disposition paléogéné- 
tique : le prothorax se rétrécit de plus en plus et n’abrite plus 
au repos les pattes devenues trop longues pour être rétractiles. 

20 LA BASE DES ÉLYTRES POSSÈDE DES FACETTES ARTICU- 
LAIRES SUR LESQUELLES GLISSENT LES ANGLES POSTÉRIEURS 
DU PROTHORAX PENDANT LES MOUVEMENTS DE FLEXION. Ces 


(1) Seul Sciaphyes sibiricus REITT, de Sibérie orientale, s’éloigne du type général ; chez lui en 
effet le corps est allongé, parallèle, cylindrique et la tête n’est pas rétractile sous le prothorax. 


(2) J’insiste à dessein sur la nature adaptative de ces modifications de la forme du pro- 
thorax, car Reitter (1908) avait cru trouver en elles de bons caractères de filiation, 


56 Dr R. JEANNEL 


facettes sont particulièrement développées chez Bathysciotes 
Hoffmanni Mosrox. et Pholeuonidius Halbherri RExITT. 

30 LA TÊTE RÉTRACTILE EST POURVUE D’UNE CARÈNE OCCI- 
PITALE TRANSVERSALE ET D’ANGLES LATÉRAUX SAILLANTS qui 
viennent se juxtaposer au bord antérieur du prothorax de façon 
qu'il n’existe aucune solution de continuité entre la surface du 
front et le disque du pronotum. La face antérieure des angles 
latéraux, angles temporaux, porte l’œil et est excavée en gout- 
tière pour recevoir les antennes lorsqu'elles sont ramenées sous 
le corps. 

On observe des vestiges de cette carène et de ces angles sail- 
lants chez presque tous les cavernicoles, même chez ceux de 
forme grêle, dont la tête n’est plus rétractile. Ce n’est que 
chez les plus modifiés (Leptodirus, Antroherpon, Parapropus, 
Spelaeobates) que ces saïllies font complètement défaut. 

40 LE MÉSOSTERNUM ET PARFOIS AUSSI LE MÉTASTERNUM 
PRÉSENTENT UNE CARÈNE LAMELLEUSE ÉLEVÉE SUR LA LIGNE 
MÉDIANE, le long de laquelle viennent se loger les pattes inter- 
médiaires et postérieures repliées au repos. Chez les uns cette 
carène occupe seulement la ligne médiane du mésosternum 
et le métasternum est plan (Speonomus); chez d’autres le 
mésosternum et le métasternum sont carénés (Speonesiotes, 
Bathyscidius) ; chez d’autres enfin le mésosternum seul est 
caréné, mais il envoie en arrière un long prolongement qui rem- 
place la carène métasternale absente (Speocharis, Breuilia, 
Pholeuonidius). Dans tous les cas cette carène est d'autant 
plus haute que les membres sont mieux rétractiles et le bord 
antérieur de la carène forme un angle qui vient s’engager 
dans l’échancrure médiane du bord postérieur du proster- 
num, lorsque l’avant-corps est fléchi. Carène mésosternale 
élevée, anguleuse, bord postérieur du prosternum échancré 
sont donc des caractères paléogénétiques. 

Nous les voyons en effet disparaître chez les cavernicoles 
de forme grêle ; la carène s’abaisse, s’amincit, son bord libre 
devient crénelé et irrégulier, puis elle s’efface complètement 


REVISION DES BATHYSCIINAE 57 


chez les plus modifiés. Quant à l’échancrure postérieure du 
prosternum elle persiste longtemps après la disparition de la 
carène et nous la retrouvons chez tous les genres, sauf chez 
Parapropus. 

50 LES PATTES RÉTRACTILES ONT UNE FORME SPÉCIALE. Les 
fémurs sont aplatis, très larges et leur extrémité distale porte 
une gouttière où se loge le tibia replié. 

Tous ces caractères énumérés en apparence hétérogènes sont 
le résultat du perfectionnement de l’attitude de défense ; aussi 
les voyons-nous varier corrélativement. En effet, si on excepte 
Sciaphyes qui n’a jamais possédé la faculté de se replier en 
boule, tous les Bathysciinae à prothorax large ont une carène 
occipitale saillante et une lame mésosternale élevée; cette 
lame mésosternale est d’autant plus rudimentaire chez les 
cavernicoles que la carène occipitale est plus effacée et que 
les pattes sont plus longues. 


b. L'appareil optique. 


Il semble à priori que la disparition de l’œil ait dû se faire 
par non usage dans les cavernes et qu’elle soit par conséquent 
néogénétique. En réalité il n’en est rien. La ‘souche épigée des 
Bathysciinae cavernicoles était certainement déjà privée d’yeux, 
comme les lucicoles actuels. 

Il n’existe qu’un très petit nombre d’espèces oculées et encore 
les yeux sont-ils rudimentaires et la plupart du temps non fonc- 
tionnels chez ces Bathysciinae oculés. En fait les lucicoles sont 
aussi parfaitement aveugles que les cavernicoles et Ch. Lespès 
(1868, p. 63) a montré que la cécité de ces derniers était certai- 
nement de très longue date puisque, chez Speonomus pyrenaeus 
Lesr. et chez Antrocharis Querilhaci LEse., non seulement 
l’œil externe, mais aussi le nerf optique et même les ganglions 
optiques n’existaient plus. 


58 D' R. JEANNEL 


Les espèces chez qui il existe encore des traces de l’appareil 
optique sont : 

Adelopsella bosnica RerTt. (planche III, fig. 86) qui pos- 
sède des yeux réduits, mais pigmentés, dont les ommatidies sont 
au nombre d’une douzaine environ. . 

Phaneropella Lesinae REeITT. (planche XIII, fig. 383) et 
P. turcica REITT., dont les yeux sont petits, pigmentés sur les 
bords, mais dont les ommatidies au nombre de 7 à 10 sont dépig- 
mentées et blanchâtres. 

Les Pathysciola du groupe de Peyroni AB. (1) chez qui 
l’œil est représenté par une petite area blanchâtre où se devine 
le contour de quelques ommatidies (planche III, fig. 103). 

Si on compare cet œil rudimentaire des Bathysciinae à celui 
des Trechus cavernicoles microphthalmes (Jeannel, 1907 d, 
p. 51), on constate que chez les Silphides comme chez les Trechus 
la régression de l’appareil optique externe s’est faite selon les 
mêmes lois. 

19 La diminution de taille de l’œil ne correspond pas à une 
diminution de taille des ommatidies, mais à la réduction de 
leur nombre ; cette réduction numérique se fait d’arrière en 
avant, de façon que l’œil réduit des stades microphthalmes 
correspond au groupe antérieur d’ommatidies de l’œil des for- 
mes holophthalmes, les groupes postérieurs ayant disparu. 
En effet chez les Silphides l’œil des Cholevinae occupe toute 
la région temporale, tandis que l’œil réduit des Bathysciinae est 
relégué sur la facette antérieure de l’angle temporal. 

29 La disparition du pigment se fait du centre vers la péri- 
phérie. Le pigment passe des ommatidies centrales dans les 
tissus environnants avant d’être entièrement résorbé. Ce fait est 
prouvé par la pigmentation annulaire de l’œil de beaucoup de 
Trechus microphthalmes et par la pigmentation périoculaire 
de Phaneropella Lesinae REITT. 


(1) B. Peyroni AB., B. persica AB., B. pusilla MOTSCH., B. Fausti REITT., B. silvestris MOTSCH. 
B. pumilio REITT., B. tarsalis KIESW., B. Damryi AB., B. subierranea KRAUSS, B. sarleanensis 
BARG. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 59 


c. Les rudiments des organes du vol. 


Les ailes membraneuses font défaut chez tous les Bathysciinae. 
aussi bien chez les lucicoles que chez les cavernicoles et il paraît 
certain que la souche épigée était déjà privée d’ailes avant de 
coloniser les grottes. 

On ne trouve qu’exceptionnellement des vestiges des ailes 
membraneuses et cela seulement chez quelques espèces lucicoles 
archaïques. 

Chez Bathysciola Damryi AB. par exemple il existe (fig. XL) 
entre l’épisterne métathoracique et l’angle externe de l’appareil 


métatergal un petit 


F1G. XL. Rudiments alaires de} Bathys- 
ciola Damryi Ab., x 158. 
a., rudiment de l'aile gauche, vu FiG. XLI. Arrière-corps de Catops chrysomeloices 
par la face dorsale ; ms., métascu- Panz., face dorsale, x 17. Les élytres ont 
tum ; eps., épisterne métathoracique. été arrachés. 


constitué par un osselet chitineux surmonté d’une petite vési- 
cule membraneuse, sur les parois de laquelle s’implantent une 
ou deux soies. 

La disparition des ailes propres au vol a été très ancienne ; 
après elle les élytres ont été fixés l’un à l’autre par un dispositif 


60 Dr R. JEANNEL 


compliqué des pièces du métanotum. Cet appareil métatergal 
lui-même est paléogénique et a fait place chez les cavernicoles 
actuels à la soudure pure et simple des bords suturaux des 
élytres. 


d. L'appareil métatergal destiné à maintenir la cohésion 


des élytres, 


Chez presque tous les Bathysciinae on constate, lorsqu'on a 
arraché les élytres, que le métanotum forme une apophyse pos- 
térieure plus ou moins longue, reposant sur les tergites abdomi- 
naux et dont on ne peut bien comprendre la signification que 
chez les espèces archaïques. On constate chez elles que cette 


sue 
PS: 
M S 
ms. 
mps.-1|\ 
FIG. XLIII. Arrière-corps de Bathysciolu Dum- 
ryi Ab., vu de profil, x 45. 
s., scutum et scutellum ; ps., postscu- 
F1G. XLIT. Arrière-corps de Bathysciola tellum ; ms., métascutum ; msl., métas- 
Damryi Ab., face dorsale, x 45. cutellum ; mps., métapostsceutellum : €., 
a., rudiments alaires; e., expansion clavicule ; a., rudiment alaire ; Z., liga- 
du métanotum; 9g., gouttière longitu- mentum: eps., épisterne métathora- 
dinale. cique ; epm., épimère métathoracique. 


apophyse est le vestige d’un appareil métatergal autrefois des- 
tiné à maintenir la cohésion des élytres et dont la valeur est 
donc strictement paléogénétique. On s’explique d’ailleurs assez 
mal à quelle adaptation précise a pu répondre un semblable 


REVISION DES BATHYSCIINAE 61 


appareil devenu inutile aujourd’hui chez presque toutes les 
espèces. Je pourrai même ajouter qu’il est aussi difficile de 
comprendre comment la sélection ou tout autre facteur a pu 
faire naître une 
semblable dispo- 
sition et surtout 
la pousser au de- 
gré d’exagéra- 
tion évidemment 
inutile qu’on lui 
trouve encore 
chez Pholeuo- 
nidius Pinkeri 
JEANN.et P.Hal- 
bherri REITT. 
Pour: bien 
comprendre la 


disposition de 
cet appareil me- FiG. XLIV. Arrière-corps de Pholeuonidius Pinkeri Jeann., face 


tat 1 t . dorsale, x 45. Les élytres ont été écartés pour montrer 
a ergsa et aussl l’apophyse dorsale du métanotum. 


son évolution ré- 

gressive il faudra envisager la structure du métanotum chez 
les Cholevinae aïlés puis dans une série de types de Bathys- 
cuinae. 

19 Cholevinae. — Le métanotum d’un Catops chrysome- 
loides PANZ. (fig. xLI) est formé d’une série de pièces bien dis- 
tinctes. Le métascutum et le métascutellum forment entre les 
ailes membraneuses un large sclérite de surface inégale et pré- 
sentent latéralement deux lobes séparés de l’épisterne métatho- 
racique par l'insertion de l’aile membraneuse. En arrière le 
bord du métanotum forme un angle légèrement saiïllant et le 
long de ce bord postérieur s’étend une étroite pièce transver- 
sale, le métapostscutellum. Le disque du métanotum est creusé 
de dépressions destinées à recevoir les ailes repliées sous les 
élytres et il porte sur la ligne médiane un profond sillon dans 


62 


Dr R. JEANNEL 


lequel viennent s’encastrer les bords suturaux des élytres épais- 


F1G. XLV. Arrière-corps de Ba- 
thysciola Aubei Kiesw., face 
dorsale, x 45. 

L'apophyse du métano- 
tum est courte. 


bords suturaux des élytres sur une grande 
partie de leur longueur. Puis dans la série 


FiG. XLVII. Arrière-corps de 
Adelopsella bosnica Reiïtt., 
face dorsale, x 30. 


sis en forme de bourrelets. 

Chez les Bathysciinae tous privés 
d'ailes membraneuses ce métanotum 
a subi deux évolutions successives. Chez 
les ancêtres lucicoles des espèces ac- 
tuelles son disque est devenu lisse, égal, 
mince, et l’angle for- 
mé par le bord posté- 
rieur s’est démesuré- 
ment allongé de façon 
à devenir une longue 
apophyse dorsale des- 
tinée par son sillon 
longitudinal à main- 
tenir la cohésion des 


Fi6. XLVI. Elytre gau- 


des formes caverni- 
che de Bathysciola 


coles cet appareil de- Aubei  Kiesw., face 
k : L inférieure, x 45. 
venu inutile a disparu Le bord sutural 


porte un bourrelet 
qui correspond à la 
gouttière du métano- 


peu à peu par non 


usage. tum. 
20 Bathysciola 
Damryi AB. — Chez cette espèce le 


métanotum forme (fig. XLIT et XLIII) 
une large expansion postérieure très 
mince, de contour ovalaire et qui atteint 
le niveau du troisième segment ventral 
de l’abdomen; cette expansion est 
aussi large que le tiers de la largeur 
du corps. Sa ligne médiane est occu- 
pée par un profond sillon, limité par 


deux bourrelets rectilignes et parallèles et où viennent se placer 
les rebords suturaux des élytres adossés. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


La strie suturale des élytres répond à la 
limite externe du rebord sutural épaissi de 


l’élytre et on la voit se rapprocher de la 


suture en arrière, là où le rebord finit, c’est- 


à-dire au niveau de l’extrémité postérieure 


de l’expansion du métanotum. 
30 Pholeuonidius Pinkeri JEANN. et P. Hal- 


F1G. XLIX. Arrière-corps de 
Batlyscisla Gestroi Fairm., 
face latérale, x 45. 

L’apophyse dorsale du 
métanotum est encore lon- 
gue, mais il n’existe plus de 
gouttière longitudinale. 


térieur du propygidium (fig. XLIV). 
Presque toute la longueur du bord 
sutural des élytres vient se loger 
dans la gouttière dorsale de cette 
tige et on comprend de la sorte 
que la strie suturale de l’élytre 


bherri REITT. — L’a- 
pophyse postérieure 
du métanotum prend 
ici la forme d’une 
étroite tige sillonnée 
sur son bord dorsal, 
ayant absolument 
l’aspect d’une «sonde 
cannelée ». Sa lon- 
gueur est bien plus 
considérable que celle 
de l’expansion de B. 
Damryt, 
puisque 
son extré- 
mité at- 
teint le ni- 
veau du 


bord pos- 


soit rapprochée de la suture et 
parallèle à elle chez les Pholeuonidius Pinkeri JEANN. et 


P. Halbherri REITT. 


63 


Fig. XLVIII. Elytre 


gauche de Adelopsella 
bosnica Reitt., face 
inférieure, x 30. 

Le bourrelet sutu- 
ral est rétréci et plus 
saillant au niveau de 
la gouttière longitu- 
dinale du métano- 
tum. Le contour de ce 
bourrelet correspond 
sur l’élytre à la strie 
suturale. 


FIG. L. Métanotum de Speonomus pyre- 
naeus Lesp., face dorsale, x 30. 

Il n'existe pas trace d’apophyse 
dorsale et les deux moitiés du mé- 
tanotum se touchent à peine sur la 
ligne médiane. 


64 Dr R. JEANNEL 


49 Bathysciola Aubei Kïesw. — La pointe de l’apophyse 
dorsale du métanotum atteint à peine le deuxième tergite abdo- 
minal (fig. XLV) et son sillon dorsal est large. Le bord sutural 
de l’élytre n’est replié et ne forme bourrelet que dans sa moitié 
antérieure (fig. XLVI) et c’est la raison pour laquelle la strie sutu- 
rale très écartée de la suture en avant s’en rapproche dans 
sa moitié postérieure. Chez Adelopsella bosnica REeITT. (fig. 
XLVII et XLVIIL), il en est à peu 
près de même. 

59 Bathysciola Gestroi FAIRM. 
(fig. xXLIX) marque un premier 
stade dans la régression de l’ap- 
pareil métatergal chez les caver- 
nicoles. L’apophyse dorsale est 
encore longue, mais son sillon 
longitudinal est rudimentaire et 
incapable de loger les rebords 
suturaux des élytres. Les élytres 
ne sont pas soudés. 

6° Les Speocharis et les Breuilia 
ont une apophyse dorsale courte 
et aplatie, à peine sillonnée. Les 


pre. LI. Arrière-corps de Antrocharis bords suturaux des élytres sont 

Querilhaci Lesp., face latérale, x 30. È 

Le métanotum est extrèmement adhérents. 

ne 70 Chez Speonomus, Antrocharis 
et probablement tous les autres genres de la même série, le 
métanotum est très réduit (fig. L et Lt). Les deux moitiés 
droite et gauche du métanotum sont séparées sur la ligne 
médiane par un espace libre de selérite et il n’existe pas trace 
d’apophyse dorsale ; le bord postérieur du métanotum forme 
même un angle rentrant à la place de l’apophyse. Il existe 
un rudiment du métapostscutellum très saillant et la cohésion 
des élytres est obtenue par la soudure intime de leurs bords 
suturaux. 

8° Dans la série de Cytodromus, il existe encore un rudiment 


REVISION DES BATHYSCIINAE 65 


de l’apophyse dorsale sous la forme d’une mince épine et les 
élytres sont soudés. La 
strie suturale persis- 
tant sur les élytres 
rappelle l’ancienne ex- 
tension d’un sillon mé- 
tatergal. 

90 Chez les Apho- 
leuonus (fig. LIT), on 
trouve de même une 
fine épine métatergale 


‘et la réduction la plus 
Fig. LII. Mésonotum et métanotum d’Apholeuonus 


complète du métano- nudus Apf., face dorsale, x 30. 
, L’apophyse dorsale du métanotum est réduite 
tum s’observe chez les à ot die Ne ph. 


-Antroherpon (fig. LIT), 
où il n’existe plus qu’une étroite bandelette transversale, très 
mince et très lisse, étendue 
d’un épisterne métathora- 
cique à l’autre et formant 
un large V ouvert en arrière. 
De tout ce qui précède il 
résulte que l’existence d’une 
strie suturale non parallèle 
à la suture, écartée d’elle en 
avant, rapprochée en arrière 
est liée à l’existence d’une 
longue apophyse dorsale du 
métanotum. Elle peut per- 
sister fréquemment même 


après la régression complète 
- du métanotum et elle se 
Pie. LIT, Mésothorax et métathorax de Anéro- £ À . 
!.. ‘herpon culindricolle Apf., face latérale, x 30. trouve par cela meme avoir 
s., scutum et scutellum ; ps., postscutéllun, | : UFR 
visible à la surface du corps ; m., métarotum. la valeur d’un caractère pa- 
léogénétique. 
Aù contraire la strie suturale parallèle à la suture et toujours 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII. — (I) 5 


66 Dr R. JEANNEL 


effacée en arrière des Speonomus, Bathysciella, Troglophyes ne 
correspond à aucune disposition ancestrale du métathorax et 
ne peut avoir aucune signification phylogénétique. 

Les formes les plus éloignées de la souche primitive, comme 
les Brachyscapiti ou les Antroherpona, ne présentent plus de 
trace de la strie suturale. 


B. LES CARACTÈRES NÉOGÉNÉTIQUES. 


C’est surtout chez les cavernicoles qu’ils ont de l’importance. 
Les lucicoles vivant dans les mousses et les débris végétaux 
des forêts humides ne paraissent pas s’être beaucoup modifiés ; 
mais les colonies de cavernicoles isolées les unes des autres de 
façon complète et soumises à l'influence d’un milieu très parti- 
culier, obscur, humide et constant ont pu acquérir de nombreux 
caractères nouveaux. Les muscicoles comme les cavernicoles 
sont privés d’yeux ; mais chez les premiers toute compensation 
pour l’impossibilité de voir semble avoir été inutile, tandis que 
chez les seconds, obligés à mener une vie vagabonde dans les 
grands espaces souterrains, tous les organes se sont modifiés 
pour compenser l’absence de la fonction visuelle. 


a. La taille des Bathysciinae cavernicoles. 


Il existe des Bathysciinae cavernicoles de toute taille, mais 
c’est une règle absolue que les cavernicoles sont plus grands 
que leurs proches parents lucicoles et qu’un cavernicole est 
d'autant plus grande taille qu’il semble mieux adapté par la 
forme de ses organes à la vie dans les grottes. L’accroisse- 
ment de la taille chez les Bathysciinae caractérise donc les 
cavernicoles. | 


A première vue une exception semble être fournie à cette 
règle par les Spelaeobates des îles de Dalmatie, troglobies en 


REVISION DES BATHYSCIINAE 67 


apparence très modifiés mais dont la taille est très petite 
(2 mm.). Mais nous sommes ici en présence d’espèces insulaires 
dont l’origine est inconnue ; il est donc difficile de mesurer 
l'intensité de leur adaptation, et puis on sait combien il est 
fréquent de trouver chez les espèces spéciales aux îles une taille 
plus petite que celle de leurs parents continentaux, 


b. La dépigmentation des Pathysciinae. 


Il n’est pas sûr que la dépigmentation des Bathysciinae soit 
néogénétique. Cavernicoles et lucicoles sont en effet également 
dépigmentés. Il est possible que la souche commune ait été 
privée de pigments, mais il est possible également que la dépig- 
mentation se soit produite pour des raisons semblables aussi 
bien chez les lucicoles que chez les cavernicoles. 


ce. Les modifications de la forme du corps chez les cavernicoles. 


Les modifications néogénétiques de la forme du corps chez les 
cavernicoles sont de deux sortes : 

a) Les unes résultent de la suppression de l’attitude de 
défense qui existe chez les lucicoles. Les conséquences sont 
l’effacement de la carène occipitale, la non rétractilité de 
la tête et son insertion terminale, la disparition graduelle 
de la carène mésosternale. Il n’est pas nécessaire d’insister. 

b) Les autres sont des adaptations à la vie cavernicole. 

10 RÉTRÉCISSEMENT DE L’AVANT-CORPS. — Chez un très 
grand nombre de formes cavernicoles, on voit l’avant-corps, 
c’est-à-dire la tête et le prothorax, s’amincir et s’étirer en même 
temps que les antennes et les membres s’allongent. La tête 
devient beaucoup plus longue que large, elle se dégage du pro- 
thorax et perd ses carènes ; les côtés du prothorax se rétrécis- 
sent, deviennent sinués au lieu d’être régulièrement arqués, 


68 Dr R. JEANNEL 


le prothorax devient enfin plus étroit à sa base qu’au sommet, 
cordiforme, cylindrique ou même pédonculé. Chez les Antro- 
herpon ce rétrécissement de l’avant-corps affecte aussi le méso- 
thorax, qui arrive chez A. Leonhardi Rærrt. (planche XXI, 
fig. 617-619) à s’effiler en un mince pédoncule au sommet 
duquel s'articule le prothorax. | 

J. Müller (1901, p. 21) a très justement fait observer que 
ce rétrécissement de l’avant-corps, corrélatif avec l'allongement 
des membres et des antennes, contribuait pour beaucoup à 
compenser l’impossibilité de voir, en déliant les articulations 
du corps, en donnant plus d'amplitude aux mouvements 
de la tête et du prothorax et en augmentant ainsi le champ 
d’action des organes tactiles. 

Cette modification de forme du corps ne se produit pas néces- 
sairement chez tous les cavernicoles. Nombreux en effet sont 
ceux chez qui le corps est resté large et la tête et les membres 
rétractiles ; ce sont par exemple les Speonomus, Royerella, 
Breuilia, Speocharis, Speonesiotes, etc. Il ne faudrait pas croire 
que ces genres soient moins bien adaptés que d’autres dont la 
forme est rétrécie. Speocharis Minos JEANN., par exemple, avec 
ses antennes aussi longues que le corps, ses membres grêles et 
longs, sa forme épaisse et ovoïde est certainement mieux com- 
pensé qu’un Drimeotus ou un Parapholeuon chez qui lavant- 
corps est rétréci, mais dont les antennes sont courtes et épais- 
ses. 

Chez les genres Perrinia et C ytodromus (fig. LIV), nous assis- 
tons en quelque sorte au début du rétrécissement du prothorax ; 
chez eux le sommet des fémurs antérieurs allongés dépasse légè- 
rement le bord du prothorax ; il se loge dans une sorte d’échan- 
crure formée par ce bord aminci et soulevé au niveau des 
angles postérieurs, qui présentent par suite une dÉREGE spé- 
ciale. 

20 LA FAUSSE PHYSOGASTRIE DES Pathysciinae CAVERNI- 
COLES. — Un certain nombre d’espèces, surtout dans la tribu 
des Brachyscapiti, montrent un renflement particulier de labdo- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 69 


-men et des élytres qu’on serait tenté de rapprocher de la physo- 
gastrie des Insectes myrmécophiles. Cette déformation atteint 
son comble chez les Apholeuonus et chez Leptodirus Hohen- 
warti. ScHmrpr dont les Ébrtues arrivent à être presque sphé- 
riques. 

En réalité, il ne s’agit pas He ete véritable, 
répondant comme celle des myrmécophiles à une véritable dis- 
tension physiologique de l'abdomen. Chez les Silphides caverni- 
coles il n’existe pas d’élargissement-des sclérites abdominaux, 
ni de distension des membranes intersegmentaires, mais une 
modification de la forme de 
l’arrière-corps portant éga- 
lement sur toutes ses par- 
ties. 

Cette fausse physogastrie 
est certainement un phéno- 
mène complexe dont il est 


d’ailleurs impossible de don- FIG. LIV. Prothorax de Cyéodromus dapsoides 
Ab., x 25, vu de profil, pour montrer 


ner actuellement une expli- onMent les côtés du segment se sont 
: . - relevés pour faire place à l’extrémité des 
cation satisfaisante. D’abord Re à 


on comprend qu’elle puisse rhée 4 
être le résultat du simple rétrécissement de l’avant-corps 
chez. des animaux dont la forme était très convexe. Mais 
il y a de nombreux cas où il existe une véritable amplifica- 
tion des formes, comme si la surface du corps tendait toujours 
à s’accroître. Cette amplification est peut-être liée à l’aug- 
mentation de taille des cavernicoles, il est encore possible 
qu’elle soit en rapport avec l'humidité du domaine souterrain 
pour des raisons physiologiques encore ignorées. 

Quoi qu'il en soit il me paraît bien impossible de souscrire 
à l’explication donnée par J. Müller (1904 a, p. 181) et accep- 
tée sans contrôle par K. Flach (1906, p. 230) et par E. Graeter 
(1909, p. 477), d’après laquelle les élytres renflés et « gonflés 
d’air » des. Leptodirus et autres genres voisins ne seraient que 
des flotteurs (Schwimmblase) destinés à les sauver en temps 


70 Dr R. JEANNEL 


d'inondation. Sans insister sur l’étrangeté d’une telle explica- 
tion et sur l’inutilité qu’aurait une semblable acquisition de 
«flotteurs » pour un Insecte, c’est-à-dire un animal qui « flotte » 
naturellement, je me contenterai d’objecter simplement qu’il 
n'existe pas trace d’air sous les élytres d’un Leptodirus 
vivant. 

Au reste c’est d’une façon semblable que K. Flach (1906, 
p. 231) explique l'allongement des pattes antérieures de 
l’'Antroherpon Hôrmanni Apr. qui se sont étirées, dit-il, pour 
mieux s’accrocher aux rivages lorsque l’animal est tombé à 
l’eau. La perche tendue après la ceinture de sauvetage ! C’est 


complet ! 


d, L’allongement des antennes. 


Les antennes ont subi chez les Bathysciinae d'importantes 
modifications liées au grand développement pris par le toucher 
et l’olfaction pour compenser l'impossibilité de voir. Ces 
modifications, qui se sont produites principalement chez les 
cavernicoles, consistent surtout en un allongement et aussi un 
amincissement des articles du funicule et de la massue. 

J’examinerai séparément : 1° l'augmentation de la longueur 
totale des antennes ; 2° les changements de la longueur relative 
des articles, résultant soit de ce que l’allongement ne porte pas 
simultanément sur toutes les parties de l’organe, soit de ce 
que certains articles varient ou non suivant les groupes phylo- 
géniques considérés. 

19 L’AUGMENTATION DE LA LONGUEUR TOTALE DES ANTEN- 
NES. — La longueur totale des antennes est très variable ; 
atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax chez les 
lucicoles, elles peuvent devenir aussi longues que le corps ou 
même dépasser sa longueur chez les cavernicoles. 

Le tableau I montrera quelle est la longueur relative des 


« 


antennes, c’est-à-dire leur longueur comparée à celle du 


REVISION DES BATHYSCIINAE 71 


TABLEAU I 


LONGUEURS COMPARÉES DES ANTENNES ET DU CORPS 
CHEZ LES Bathysciinae (1) 


$ Ÿ 
A HIÈÉE A IÈÉE 
ESPÈCES 822 |282 HBFRCES 8 È LE 
HT ElSTE EIRE 
a a - d 
ÉÉPIELE ÉRFIÈLE 
À À 
1° Espèces lucicoles 4 
Sciaphyes sibiricus Reitt......,.. 8 3 Bathysciola lupidicola Saulcy..,| 24 10 
Adelopsella bosnica Reitt....... 27 11 Pholeuonella Erberi Schauf..... 13 4 
Bathysciola pusilla Motsch...... 15 7 Parabathyscia Wollastoni Jans..| 17 6 
Bathysciola Aubei Kiesw....... 14 ve Parabathyscia Grouvellei Ab....| 20 9 
Bathysciola Halbherri Reitt.....| 14 6 Speocharis Uhagoni Sharp...... 13 4 
Bathysciola asperula Fairm.....| 15 z Speocharis adnexzus Schauf...... 14 5 
Bathysciola Schiôdtei Kiesw.....| 21 8 Bathyscia montana Schiôdte....| 14 7 
2° Espèces cavernicoles ayant l’aspect des lucicoles 
Bathysciola Champsauri Pey....| 16 9 || Bathysciola Robiati Reitt......, 20 16 
Bathysciola grandis Fairm...... 23 12 Anillochlamus Bueni Jeann..... 21 10 
Bathysciola parallela Jeann.....| 29 13 Bathyscidius tristiculus Api.....| 16 8 
Bathysciola Linderi Ab......... 20 10 Bathyscimorphus byssinus Schiôd.| 17 9 
3° Espèces cavernicoles à prothorax large 
Bathysciola Majori Reitt...... 18 7 || Speocharis Minos Jeann........ 30 30 
Bathysciola Gestroi Fairm...... 20 12 Breuilia triangulum Sharp...... 27 18 
Parabathyscia Spagnoloi Fairm..| 31 15 || Speonomus Delarouzeei Fairm...| 24 11 
Parabathyscia Doderoi Fairm...| 20 11 Speonomus Proserpina Ab...... 26 16 
Speocharis arcanus Schauf.....,.| 24 16 Speonomus styqius Dieck....... 25 18 
Speocharis cantabricus Uh...... 22 11 || Speonomus hydrophilus Jeann..| 24 18 
Speonomus longicornis Saulcy..| 30 22 || Bathysciella Jeanneli Ah....... 45 42 
Speonomus pyrenaeus Lesp.....| 36 26 || Proleonhardella Matzenaueri Apf.| 25 15 
Speonomus Bonvouloiri J. Duv..| 38 31 Speonesiotes narentinus Mill..... 29 14 
Speonomus Alexinae Jeann.....| 35 32 || Speonesiotes Gobanzi Reitt......| 30 21 
Royerella Tarissani Bed....... 82 24 
4 Espèces cavernicoles à côtés du prothorax 

sinués ou légèrement rétrécis. 
Speodiaetus galloprovincialis Fm| 28 20 || Diaprysius caudatissimus Ab...| 33 29 
Troglodromus Bonafonsi Dev...| 33 28 || Diaprysius caudatus Ab..,..... 27 29 
Cytodromus dapsoides Ab......,| 36 36 Drimeotus Kovacsi Mill........ 40 28 
Perrinia Kiesenwetteri Dieck....| 32 31 Pholeuon gracile Friv.......... 45 3 
Trocharanis Mestrei Ab....,... 43 37 Pholeuon leptoderum FKriv...... p2 45 
Antrocharis Querilhaci Lesp....| 33 42 || Leonhardia Hilfi Reitt......... 33 29 
Diaprysius Fagniezi Jeann..... 27 25 Charonites Matzenaueri Apf.....| 29 21 
Diaprysius Mazaurici May.....| 32 38 || Oryotus Micklitzi Reitt..,...... 32 20 

5° Espèces cavernicoles très grêles 

Isereus Xambeui Arg..........| 43 40 || Parapropus sericeus Schmidt...| 45 60 
Spelaeodromus Pluto Reïitt.....| 57 57 Leptodirus Hohenwarti Schmidt.| 69 70 
Protobracharthron Grabowskii Apf| 50 50 || Spelaeobates Kraussi J. Müll...| 29 27 
Haplotropidius Taxi J. Müll....| 57 60 || Antroherpon Leonhardi Reitt....| 66 | 100 


(1) Toutes les mesures ont été effectuées sur des individus mâles. 


72 SECTOR ATEANNÉET LOL TE 


corps (1), chez un certain nombré de types des Bathysciinae. 
De l'examen de ce tableau on peut tirer les déductions sui- 
vantes : - se Learn  — 
a). Chez les lucicoles, les antennes. sont toujours plus cour- 
tes que la moitié de la longueur du corps ; elles atteignent à 
peu près les angles postérieurs du prothorax. | 
- b). Chez les cavernicoles, en même temps que la taille générale 
s'accroît, la longueur relative des antennes s’accroît également. 
Cela est particulièrement évident si on compare deux formes 
très proches parentes dont l’une est lucicole et l’autre caverni- 


cole. C’est ainsi que : 
longueur des antennes 


longueur du corps 


Le rapport ie est dr Bale 


- £ 
Aubei rene lucicole : Rs 0,50, donient chez sa TaCe Caver- 


9 
nicole, B. Aubei-Champsauri PEYER., RE 0,56. 


D é 

Chez Bathysciola Schiédtei Kiesw., ce rapport est = Æ 0, 37 

et il devient chez. sa” race cavernicole FE. ÉchiGUIEE grands 
12 = . Ms 
FarRM. : = = 0,52. 
_. | 10,0 

Chez Bathysciola lapidicola SAULCY LE TA PpÔEE est — RTE 0,42, 
| 1527 
il devient chez B. parallela JEANN. ele ; 29 = 0,45. 


F Il en est de même si on compare des formes cavernicoles 
très proches parentes, mais inégalement adaptées à la vie sou- 
terraine, par exemple : 
Bathysciola Majori REITT. (= = 0,38) et B. Gestroi FAIRM., 
1e 2 18 
(= + 60), 


(1) Il existe deux façons différentes d'évaluer la ongueur des antennes d’un Insecte. L'une 
consiste à mesurer l'antenne étendue et à comparer le chiffre ainsi obtenu à la longueur du corps 
prise du labre à l’apex des élytres. On obtient ainsi des rapports de chiffres comme ceux consi- 
gnés dans le tableau ci-contre, L'autre consiste simplement à noter le niveau qu’atteint le som- 
met de l’antenne, lorsque cet organe est naturellement replié le long du corps ; on dit par exem. 
ple que chez telle espèce les antennes « atteignent » le milieu de la longueur du corps. En raison 
de sa simplicité et de l’approximation très suffisante qu’elle donne, cette dernière méthode est: 
la seule employée dans les descriptions. Mais il faut bien se garder de confondre les deux façons 
de procéder, car il est clair qu’une antenne qui ç atteint 5 Tiilien dé la longueur du corps est 
bien plus longue que la moitié de la longueur du corps mesurée du labre à l’apex des-élytes: 


REVISION DES BATHYSCIINAE 73 
A 25 : PAT UT 
Diaprysius Fagniezi JEANN. ee = 0,92) et. Diaprysius 
ur tee 38 TT 
Mazauricr MAY. ee — 1,19). 


c). Les antennes peuvent être courtes lorsque la forme 
du corps est étroite : Trocharanis Mestrei A8., Drimeotus. 
Kovacsi Mix, Pholeuon gracile FRIv. Mrs 
_ d). Les antennes sont aussi longues que le corps chez des 
espèces à prothorax large et à forme convexe, aussi bien que 
chez celles dont l’avant-corps est rétréci et dont la forme est 
longueur des antennes 

longueur du corps 
rieur à 1 chez : Speocharis Minos JEANN., Cytodromus dapsoides 
AB. Antrocharis Querilhaci Lesr., Diaprysius Mazaurici MAY, 
Spelaeodromus Pluto ReITr., Protobracharthron Grabowskii 
APr., Leptodirus Hohenwarti SCHM. x dus 

20 L’ALLONGEMENT RELATIF DES ARTICLES DES ANTENNES. — 


grêle. En effet le rapport est égal ou supé- 


Le type primitif d'antenne des Bathysciinae devait vraisem- 
blablement être analogue à l'antenne d’un Bathysciola archaïque 
actuel comme B. pusilla MorscH. par exemple. Chez cette 


7 
espèce l’antenne est très courte (G: 


Ir sont épais, allongés, égaux ; puis leur fait suite un funicule 


= 0,45) ; les articles I et 


de: 4 petits articles à peine plus longs que larges (Ir à vi); 
la massue enfin comprend les 5 derniers articles, épais, aussi 
larges que longs, et l’article virr est plus court que ses voi- 
sins, mais aussi large qu'eux. 

La première modification en date qui soit survenue Le 
cette antenne ancestrale est l’allongement des articles du funi- 
cule (Bathysciola silvestris. Morscx., planche IIT, fig. 101) ; 
en même temps l’article VIT se rétrécit et de transverse devient 
globuleux, ce qui favorise le fonctionnement de Ja vésicule 
olfactive qui débouche au sommet de l’article vir. | 

Puis on voit l’article terminal s’allonger, s’aplatir, se creuser 
en forme de cuiller comme pour augmenter sa surface sensible. 
Toutes ces modifications se produisent sans qu’il y ait allonge- 
ment. notable de l'antenne ; on les voit survenir aussi bien 


74 Dr R. JEANNEL 


chez les muscicoles que chez les cavernicoles peu modifiés. 

Cependant les anciens troglobies, vont nous montrer des 
modifications plus considérables. 

Chez les cavernicoles l’allongement des antennes porte sur 
le funicule et la massue plutôt que sur les deux premiers articles. 
Chez les Antroherpona (planche XXII, fig. 610), dont les 
antennes arrivent à des longueurs démesurées, les deux pre- 
miers articles restent toujours très courts et globuleux. 

Chez les Euryscapiti les articles du funicule, d’abord très 
petits et bien plus courts que les articles basaux, arrivent à 
devenir aussi longs qu’eux, tout en restant bien plus grêles. 
Les deux premiers articles ne prennent donc aucune part à 
l’allongement de l’antenne et c’est à peine si, chez les plus modi- 
fiés, l’article 11 diminue d’épaisseur. Une exception remarquable 
est fournie cependant par le Troglophyes Bedeli JEANN. dont 
l’article 11 des antennes est bien plus long que l’article 1; cet 
allongement anormal de l’article 11 reproduit la formule anten- 
nale caractéristique des Brachyscapiti, mais on ne saurait voir là 
autre chose qu’un cas de convergence sans valeur phylogénique. 

Chez les Brachyscapiti l'allongement des antennes porte sur 
la massue et le funicule, mais aussi sur l’article 11, de façon 
que la différence de longueur entre les deux articles basaux 
est d'autant plus considérable que les antennes sont plus 
allongées ; très faible chez Hohenwartia ou Sophrochaeta (plan- 
che XVIII, fig. 508) cette différence arrive à être considérable 
chez les Leptodirus (planche XXI, fig. 599). 

Toutes ces modifications portant sur la part plus ou moins 
grande que les articles de la base des antennes prennent à 
l'allongement général fournissent d’excellents caractères taxo- 
nomiques ; il est loin d’en être de même des variations de lon- 
gueur des articles terminaux. 

Suivant les espèces, l’article vrIr est plus ou moins allongé, 
les articles de la massue sont plus ou moins épaissis à leur extré- 
mité distale, soit régulièrement depuis la base (Speonomus, 
planche IX, fig. 259), soit brusquement dans leur quart apical 


REVISION DES BATHYSCIINAE 75 


(antennes noueuses des C'haronites, Leptodirus, planche XVIIT, 
fig. 523). La forme des articles varie encore, tantôt cylindro- 
conique (Speonomus), tantôt aplatie (Speonesiotes). L'article 
apical est encore plus variable que les précédents : aplati, 
ovalaire, elliptique, concave, pyriforme, suivant les cas, il est 
tantôt aussi long que l’avant-dernier article, tantôt bien plus 
long et bien plus large que lui (Speocharis). 

Quant à l’épaisseur des antennes, elle est aussi sujette à 
variations. En général les antennes s’amincissent en même 
temps qu’elles s’allongent, mais cet amincissement est relatif 
et porte seulement sur la massue. L’épaisseur du funicule des 
antennes d’un Speonomus ou d’un T'rocharanis, ou bien l'extrême 
gracilité du funicule des antennes d’un Speonesiotes sont des 
caractères hérités de la souche épigée, comme en témoigne la 
structure des antennes des muscicoles proches parents. Enfin 
chez certains Speonomus le funicule s’épaissit (articles v et vi) 
chez les mâles, mais il s’agit là non d’une adaptation spéciale, 
mais de caractères sexuels secondaires. 


e. Les modifications dans la forme des membres. 


Les membres des cavernicoles arrivent à différer considéra- 
blement des pattes trapues et rétractiles des Bathysciinae luci- 
coles. Ces modifications néogénétiques que nous allons envisa- 
ger consistent d’abord dans un allongement des membres 
corrélatif avec l'allongement des antennes, ensuite dans des 
changements de forme des différents articles en rapport avec 
les changements de la forme du corps. 

10 ALLONGEMENT DES MEMBRES. —Les membres s’allon- 
gent ainsi que les antennes. Ce n’est plus ici pour compenser 
par un accroissement du sens du toucher la perte de la vision ; 
comme l’a très justement fait observer Racovitza (1907, 
p. 410), les animaux pourvus d’antennes, comme les Coléopte- 
res, n’explorent pas l’espace environnant avec les pattes. 


76 LA TI BERS JEANNEL "20 


Mais l'allongement des pattes des Coléoptères cavernicoles. a 
pour résultat une rapidité et une brusquerie -plus grande des 
mouvements, très utile pour fuir un ennemi dont la présence ne 
leur est signalée que par contact direct ou tout au moins à par- 
tir d’une distance beaucoup plus faible que lorsqu'il s’agit 
d animaux RoeAbr voir. J’ai bien soRyent vérifié cela e en obRa 

Cet allongement des membres comme celui des me 
n’est pas en corrélation absolue avec l'allongement du corps, 
et la meilleure preuve en est fournie par la comparaison des 
Parabathyscia Spagnoloi Faïrm. (planche I, fig. 13) et. Speo- 
charis Minos JEANN. (fig. 20) dont la forme générale est 
identique, mais dont les antennes et les pattes sont très cour- 
tes chez le premier, très longues chez le second. 

Quant : à la part que prend à l’allongement chacune des par- 
ties de la patte, elle semble égale pour toutes. 

20 DÉFORMATIONS DES MEMBRES. — Épaisses et aplaties 
chez les lucicoles, les pattes s’amincissent et s’incurvent de 
façons diverses pour s'adapter à la forme du corps chez les 
cavernicoles. 

a) Hanches.. — Les hanches antérieures. normalement 
coniques deviennent cylindriques par suite de leur allongement 
chez les Leptodirus. De plus chez les.Antroherpon le trochantin 
devient visible au bord externe de la cavité coxale entre les 
deux angles écartés de l’épimère et de l’épisterne prothoraciques. 

Les hanches intermédiaires | sont séparées l’une de l’autre 
par la carène mésosternale lorsqu? elle existe, mais sa dispari- 
tion chez les formes grêles est cause que les deux hanches vien- 
nent en contact. Bien plus chez les Leptodirus et Antroherpon 
l’'apophyse intercoxale du mésosternum elle-même entre en 
régression, sa pointe cesse d'atteindre le. bord antérieur du 
métasternum et les cavités coxales intermédiaires se fusion- 
nent sur la ligne médiane. Cette disposition atteint son apogée 
chez Antroherpon stenocephalum. Apr. (planche - NL fig: 611). 


-b). Trochanters. — Ils sont peu déformés. Ils s’allongent 


REVISION DES BATHYSCIINAE 717 


séulement et présentent parfois (Oryotus) des caractères sexuels 
secondaires. 

c). Fémurs. — La première modification qu’ils subissent 
dans leur forme est que d’aplatis ils deviennent cylindriques 
et qu’ils perdent la gouttière de leur bord postérieur où vient se 
loger la base du tibia des lucicoles. Chez les formes très con- 
vexes de la tribu des Brachyscapiti on les voit s’incurver de façon 
à se mouler sur les faces latérales du corps très arrondies et 
même, chez certains genres (Charonites, Leptodirus), ils s’amin- 
cissent dans leur partie moyenne en rapport avec la convexité 
du corps et se renflent à leur extrémité apicale libre, de façon à 
prendre une forme en massue. 

d). Tibias. — Leur forme varie beaucoup suivant les types 
considérés. Le calcar s’allonge chez les formes cavernicoles ; 
les éperons externes manquent dans certains groupes, mais 
c’est là vraisemblablement une disposition héritée de leur 
souche lucicole. Les tibias antérieurs sont fréquemment 
arqués en dehors et s’élargissent chez les mâles en même temps 
que le tarse. Les tibias des deux paires postérieures prennent 
des courbures compensatrices de celles des fémurs lorsque ceux- 
ci sont déformés. C’est ainsi que chez Charonites les tibias inter- 
médiaires sont droits au lieu d’être incurvés et les tibias pos- 
térieurs sont arqués en dehors au lieu d’être droits, que chez 
Leptodirus les deux paires de tibias sont arqués en dehors, de 
façon à compenser l’incurvation des fémurs en dedans. 

“e). Tarses. — Les tarses sont des organes éminemment 
conservateurs et présentent peu de modifications néogénéti- 
ques, à part leur allongement. Cet allongement affecte d’ailleurs 
également chacun des articles, de façon que les rapports de leurs 
longueurs restent les mêmes et peuvent fournir d'excellentes 
indications phylogéniques. 


La formule des tarses postérieurs : reste par exemple toujours 


“8 2. 1 


2, —, —, -, 2, dans la série de Speonomus, RS que dans 
A3 2 1 
2: 


celle de Cytodromus on trouve 1, DS 


78 Dr R. JEANNEL 


Toutefois l’onychium présente une légère modification néo- 
génétique, résultant de son adaptation à la marche sur les 
stalactites. Les ongles ne sont plus placés dans le prolongement 
de l’axe du dernier article du tarse, mais ils sont toujours per- 
pendiculaires à son axe, comme j'ai pu le vérifier maintes fois 
sur l’animal vivant. 


f. Le développement des organes sensitifs. 


Aucune observation précise n’a encore prouvé qu'il existât 
un sens de l’ou’e chez les Silphides cavernicoles. L’odorat, le 
toucher, la sensibilité vibratoire sont certainement présents 
chez eux, mais seul l’odorat paraît s'être hypertrophié pour 
compenser l'impossibilité de voir. Il n’existe pas en effet chez 
eux de longues soies tactiles de longueur démesurée comme 
celles des Carabiques. C’est en effet chez les Carnassiers bien 
plus que chez des Saprophages que des organes sensitifs très 
délicats sont nécessaires pour compenser l’absence de la vision. 
Bien plus les soies sensorielles sont plus développées chez les 
Bathysciinae muscicoles, exposés aux attaques de nombreux 
ennemis, que chez les cavernicoles ; c’est une régression des 
organes vibratoires que nous observerons plutôt chez ces der- 
niers, sous forme de la diminution et même de la disparition 
de la pubescence. 

1° Oporar. — Le siège de l’odorat se trouve vraisemblable- 
ment dans une vésicule située dans l’article vIr des antennes. 
Peu développée chez les muscicoles, cette vésicule olfactive 
(fig. vI) se trouve chez eux dans le centre de l’article Vir et 
s’ouvre au dehors par un conduit très long et très étroit. Chez 
les cavernicoles la vésicule devient beaucoup plus volumineuse 
et se porte vers le sommet de l’article ; son conduit s’élargit et 
se raccourcit et le nombre des plaques hexagonales qui forment 
ses parois augmente dans de très grandes proportions (fig. Int). 

Chez quelques Parabathyscia cavernicoles et surtout chez 


REVISION DES BATHYSCIINAE 79 


P. Spagnoloi Farr. (fig. 1x) le développement de la vésicule 
olfactive s'accompagne de déformations asymétriques des 
articles V, VI, VIT, VIIT et 1X, dont la face interne et ventrale 
s’élargit et se recouvre de petites épines écailleuses et de soies 
dressées. 

20 TACT ET SENSIBILITÉ VIBRATOIRE. — Le tact s’exerce 
principalement par l’extrémité des antennes, mais il n’existe 
sur leur article apical aucun des organes fongiformes qui se 
trouvent sur celui des Anophthalmus ou des Aphaenops. Les poils 
des antennes des Bathysciinae cavernicoles ne sont guère plus 
longs proportionnellement que ceux des muscicoles. 

La sculpture des téguments n’est guère différente chez les 
cavernicoles de celle des muscicoles et ses caractères sont pour 
la plupart paléogénétiques. Toutefois il apparaît fréquemment 
entre les points ou les strioles transversales des troglobies une 
fine réticulation hexagonale, visible seulement à de forts grossis- 
sements et qui donne au tégument un aspect mat ou alutacé 
(Speonesiotes, Apholeuonus, prothorax de Leptodirus Hohen- 
warti-reticulatus J. MÜLL.). Mais il est difficile de dire à quelle 
fonction sensorielle est liée. l’existence de cette réticulation. 

La pubescence chez les cavernicoles tend à se raréfier et à 
disparaître, probablement par suite de non usage. C’est ainsi 
que les poils sont de plus en plus rares et courts dans la série 
phylétique d’Apholeuonus à mesure qu’on envisage des stades 
de plus en plus modifiés et que les téguments sont glabres 
chez les Apholeuonus et les Leptodirus ; il est cependant possi- 
ble chez ces formes glabres de déceler au microscope (X 100) 
l'existence de quelques poils très courts cachés au fond des 
points, vestiges d’une ancienne pubescence disparue. 

Les élytres des Bathysciinae muscicoles portent toujours des 
soies dressées courtes le long du bord externe et sur la moitié 
apicale, qui jouent le même rôle que les soies tactiles des 
Aphaenops. Ces soïes dressées disparaissent dans le milieu tran- 
quille des cavernes. 

Cependant on les voit par exception persister et même 


80 Dr R. JEANNEL 


s’hypertrophier étrangement chez les Anillocharis, les Pho- 
leuonopsis et chez certains Antroherpon vivant tous dans la 
même partie de la péninsule balkanique. Ces trois genres font 
partie de séries phylétiques très distinctes, appartenant elles- 
mêmes à des tribus différentes ; aussi cette hypertrophie des 
soies dressées chez eux ne peut-elle s'expliquer que par une 
adaptation parallèle récente. Mais la raison de cette adaptation 
reste encore entièrement énigmatique. 


._C.. LES CARACTÈRES SEXUELS. 


a. Les caractères sexuels primaires. 


Je n’insisterai pas sur ces caractères primaires dont il a été 
“suffisamment question dans un chapitre précédent et je formu- 
lerai seulement quelques remarques sur la façon dont l’organe 
‘copulateur mâle varie dans les séries cavernicoles. 

1° Les dimensions du pénis sont très variables suivant 
les groupes ; cependant dans la même série phylétique le pénis 
s’allonge en même temps que le corps et les membres. C’est 
ce qu’on observe en comparant le pénis d’un Oryotus (pl. XIV, 
fig. 410) à celui d’un Aphaobius (pl. XIV, fig. 400), le pénis 
d’un Anillocharis (pl. XVI, fig. 468) à celui d’un ZLeonhardella 
(pl. XVI, fig. 457). | 

20 Lorsque l’organe copulateur mâle subit un allongement, 
cet allongement ne porte pas également sur toutes ses parties. 
La variation de longueur de la gaine pénienne et celle du 
sac interne ne sont pas corrélatives. Ce fait se vérifie d’une 
part dans la série de Speonesiotes (pl. XV, fig. 420 et 438), 
chez qui la gaine pénienne se raccourcit ét s’élargit lorsque 
le. sac interne conserve sa longueur primitive, d'autre part 
dans les séries d’Aphaobius et de Leonhardella, chez qui la 
gaine pénienne s’allonge et le sac reste court. Chez Spelaeo- 
dromus (pl. XXI, fig. 590) encore, dont le pénis s’est allongé 


REVISION DES BATHYSCIINAE 81 


dans des proportions insolites, le sac interne n’occupe que le 
tiers apical de la gaine pénienne. 

3° Les variations de forme de l’organe copulateur mâle se 
font souvent en corrélation avec certains caractères sexuels 
secondaires. Lorsque par exemple les tarses antérieurs mâles 
sont anormalement élargis, les styles latéraux de l’organe copu- 
lateur sont de même excessivement épaissis. C’est le cas du 
Bathysciola asperula FAïTRM., dont la race talpa possède des 
tarses antérieurs mâles trois fois plus larges que le tibia et 
des styles latéraux extraordinairement épais et dont la race 
intermedia représente, au double point de vue de ses tarses 
et de ses styles latéraux, un stade intermédiaire entre la forme 
talpa et la forme typique (Jeannel, 1909 &, p. 501, pl. xIv, 
fig. 58 à 64). 

Il en est de même chez Bathysciola tarsalis Kiesw., espèce à 
tarses antérieurs mâles très larges, dont les styles latéraux 
sont beaucoup plus épais que ceux du Bathysciola pumilio 
REITT., à tarses étroits. 


b. Les caractères sexuels secondaires. 


Les caractères sexuels secondaires portent sur un grand 
nombre d’organes et sont très variables suivant les espèces ; 
cependant il en est qui montrent une certaine constance, ce 
sont ceux qui portent sur la taille et l’épaisseur du corps, sur la 
longueur des antennes, sur le nombre des articles du tarse anté- 
rieur et leur dilatation. 

19 LA FORME DU CORPS. — Les femelles sont en général plus 
grandes que les mâles et leur forme est plus épaisse et plus 
renflée. Chez certaines espèces comme Aphaobius Milleri 
SCHM., Speonomus Fagniezi JEANN., Troglocharinus Ferreri 
ReïTr., cette différence est particulièrement accusée. 

20 LES ANTENNES. — Les antennes sont toujours plus lon- 
gues chez les mâles que chez les femelles et cet allongement 


ARCH. DE Z0OL. EXP. ET GÉN. — 5 SÉRIE, — T. VII. — (I). 6 


82 Dr R. JEANNEL 


porte surtout sur les articles de la massue. Il en résulte que 
chez les femelles les antennes, plus courtes, paraissent toujours 
plus épaisses. Les Aphaobius, les Speonomus ont des antennes 
dont la longueur dépasse à peine la moitié du corps chez les 
femelles, lorsqu'elle atteint les trois quarts chez les mâles. 
Outre cette différence de longueur les antennes présentent 
souvent des caractères sexuels qui paraissent liés à un plus 
grand développement des organes sensoriels chez les mâles. 

Certains Parabathyscia et particulièrement P. Spagnoloi 
FAIRM. ont des antennes asymétriques chez les mâles ; les 
articles VI, VII, VII, IX et x forment du côté ventral une 
forte saillie hérissée d’écailles et de poils dressés (pl. VI, 
fig. 180). 

Chez les Speonomus du groupe IIT et aussi chez Trocharanns 
Mestrei AB., les articles v et VI des antennes des mâles sont anor- 
malement épaissis, de façon que la massue commence à partir 
de l’article v. Chez Speonomus stygius Dick (= clavatus 
SAULCY) l’article v arrive à être plus épais que les suivants et 
les antennes prennent un aspect claviforme. 

Dans d’autres cas encore les différences sexuelles portent sur 
la forme des articles et non sur leurs dimensions ; les articles 
de la massue des Adelopidius par exemple sont brusquement 
dilatés dans leur tiers apical chez les mâles, lorsqu'ils sont dila- 
tés depuis leur base chez les femelles. 

30 LE PROTHORAX. — Des différences importantes dans la 
forme du prothorax sont rares ; toutefois les côtés du protho- 
rax d’Aphaobius Milleri et de Speonomus pyrenaeus sont plus 
arrondis chez les mâles et plus rétrécis à leur base. Le protho- 
rax des Parapropus est plus long et partant plus étroit chez les 
mâles que chez les femelles. Dans une espèce (Bathyscia hete- 
romorpha Dop.) les différences de la forme du prothorax entre 
les deux sexes sont telles qu’on croirait être en présence de deux 
espèces distinctes. 

40 LES ÉLYTRES. — Chez les femelles les élytres sont en 
général plus renflés, plus convexes, moins parallèles que chez les 


REVISION DES BATHYSCIINAE 83 


mâles. En outre ils peuvent présenter des caractères particu- 
liers. Chez presque tous les Speonomus on distingue sur les 
élytres des femelles les traces de trois côtes saillantes qui font 
presque toujours défaut sur ceux des mâles. Dans le genre 
Parapropus et particulièrement chez P. Ganglbaueri les épau- 
les très saïllantes chez les males sont effacées chez les femelles. 
Leptodirus Hohenwarti enfin présente un curieux dimorphisme, 
avec ses élytres dont la partie apicale cache et dépasse la 
pointe du pygidium chez les mâles et laisse à nu la plus grande 
partie de ce segment chez les femelles. 

59 LES TROCHANTERS. — Les trochanters des mâles des 
Oryotus sont prolongés en une sorte d’épine crochue (pl. XIV, 
fig. 408). 

60 LEs TriBras. — Les tibias possèdent assez fréquemment 
des dents, des épaississements ou des courbures spéciales aux 
mâles. 

Le Drimeotus (Fericeus) Kraatzi se distingue des Drimeotus, 
s. str., en ce que ses tibias intermédiaires et postérieurs chez les 
mâles sont inermes, fortement incurvés en dedans et bizarre- 
ment aplatis en forme de lames de sabre (pl. XVII, fig. 484 à 
485) ; chez les femelles cette déformation des tibias est à peine 
ébauchée. Les tibias intermédiaires sont extraordinairement 
épaissis au sommet, coniques, chez les mâles des Breuilia 
tibialis JEANN. et B. cuneus JEANN. (pl. IX, fig. 250 et 252). 

Speonomus curvipes LA BRüûL. a les tibias postérieurs des 
mâles fortement courbés en dedans (pl. I, fig. 25) ; cette dis- 
position est moins accusée chez les races locales subcurvipes 
A8. et subrectipes AB. que chez la forme typique. 

Chez d’autres espèces enfin le bord interne du tibia postérieur 
chez les mâles est anguleux dans son tiers basal, puis brusque- 
ment épaissi jusqu’au sommet ; c’est le cas du Bathysciola 
Aubei Kresw., du Bathysciola lapidicola Sauzcy (pl. V, 
fig. 137). 

70 Les TaRsEs. — Ce sont les tarses antérieurs qui fournis- 
sent les caractères sexuels secondaires de beaucoup les plus 


84 Dr R. JEANNEL 


importants ; ces caractères sont de deux sortes, portant d’une 
part sur le nombre des articles, d’autre part sur leur dilatation. 

C’est un des caractères fondamentaux de la sous-famille 
Bathysciinae de présenter 4 articles seulement aux tarses anté- 
rieurs des femelles, au lieu de 5 comme chez tous les autres 
Silphides. Chez les mâles des Bathysciinae le nombre des articles 
du tarse antérieur est de 4 également chez les Gynomorphi et 
les Spelaeobates, de 5 chez tous les autres groupes. 

D’autre part les trois premiers articles du tarse antérieur 
mâle sont très fréquemment dilatés, formant une large palette 
qui sert vraisemblablement à saisir la femelle pendant l’accou- 
plement. Cette dilatation est loin d’être constante ; cependant 
on peut dire qu’elle est la règle sur les tarses antérieurs mâles 
pentamères, l'exception sur les tarses tétramères. On peut 
citer parmi les tarses antérieurs mâles pentamères grêles ceux 
de Speodiaetus galloprovincialis FAtTRM. et ceux de certains 
Bathysciola, comme B. persica AB.; parmi les tarses antérieurs 
mâles tétramères, ceux des Oryotus et des Anillocharis sont 
largement dilatés. 

Mais les tarses antérieurs ne sont pas les seuls à fournir des 
différences sexuelles. Le premier article du tarse intermédiaire 
est dilaté chez les mâles d’Adelopsella bosnica Rertr. (pl. ILE, 
fig. 83) comme chez les Catops et les quatre tarses postérieurs 
mâles des Oryotus portent à la face ventrale de leur troisième 
article un crochet impair dont il n’existe pas trace chez les 
femelles (pl. XIV, fig. 408). 

Enfin j’ajouterai que certains caractères sexuels secondaires, 
comme la dilatation des tarses antérieurs ou l’épaississement 
des tibias postérieurs chez les mâles varient considérablement 
au sein de la même espèce. Très fréquemment les caractères 
des sous-espèces sont établis d’après la plus ou moins grande 
dilatation des tarses antérieurs mâles (Bathysciola subterranea 
H. Krauss, B. asperula FAIRM., Bathyscimorphus byssinus 
SCHIODTE, Parapropus sericeus ScHMiIDT). D’autres fois, il 
arrive qu'ilexiste à côté de mâles à caractères sexuels secondai- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 85 


res bien développés, des individus chez qui ces caractères 
font totalement défaut. On a ainsi des variétés pœcilandres 
comme par exemple la variété epuraeoides FaArRM. du Bathys- 
ciola Aubei KIESW., dans les environs de Nice. 


CHAPITRE III 


Les Métamorphoses des Bathysciinae. 


Tandis que le cycle évolutif de l’Adelops hirta TELLK. des 
grottes du Kentucky est connu depuis longtemps (Hubbard, 
1886), on ne connaît que très peu de types larvaires de Silphi- 
des cavernicoles européens. L. Weber (1899) à fait connaître 
la première larve de Bathysciinae; depuis, six autres types 
larvaires seulement ont été décrits par L. Weber (1902), 
P. de Peyerimhoff (1906) et par moi-même (1908 c, 1909 a). 
L'étude présente portera à 13 le nombre des types connus avec 
six larves nouvelles provenant des chasses de Valéry Mayet, de 
celles de l’abbé H. Breuil en Espagne et de notre matériel de 
Biospeologica ; de plus je décrirai la nymphe du Speonomus 
Delarouzeei FAIRM., autrefois signalée par V. Mayet. 

Quelques auteurs ont cité des larves de Silphides caverni- 
coles, mais sans en donner de description (1). 

Joseph (1872, p. 175) dit avoir observé l’accouplement 
de l’Astagobius angustatus SCHMIDT en septembre, dans la 
Volcja jama et il affirme que la larve de cette espèce, comme 
celles des Cavernicoles vrais, vit dans les parties les plus pro- 
fondes de la grotte. Est-ce à dire qu’il l’a observée lui-même ? 
Ou bien est-ce là une simple hypothèse ? 

V. Mayet (1876, p. 195) rapporte qu’il a entrepris à deux 


(1) On lit dans les Annales de la Société entomologique de France [1872], Bull., p. 8, que Javet 
a fait passer sous les yeux de ses collègues, dans la séance du 24 janvier 1872, une boîte conte- 
‘ nant la larve du Leptodirus Hohenwuarti SCHMIDT, mais un erratum (p. 95) nous apprend que ce 
n’est pas de la larve du Leptodirus Hohenwarti qu'il a voulu parler, mais bien de l’insecte par- 
fait du Z, Hohenwarti-Schmidti Mosrtox, 


86 Dr R. JEANNEL 


reprises l'élevage des larves du Speonomus Delarouzeei FAïIRM. 
et cela avec succès. Il les plaça dans du guano de Chauve- 
souris, contenu dans une grande terrine vernie, au fond de 
laquelle il avait préalablement tassé de la terre. Les insectes 
parfaits en avaient été retirés avec grand soin et la terrine fut 
placée dans une cave obscure, à une température de 15° C. 
Du 20 avril au 30 juin le guano fut tenu humide par des 
arrosages fréquents et de petits morceaux de pain moisi ser- 
vaient de nourriture aux larves de Speonomus. 

Le 20 juin la terrine fut renversée, elle contenait 5 insectes 
parfaits, 3 nymphes et 5 larves. Les nymphes étaient enfermées 
dans de petites loges ovales et une grande partie des larves 
avaient été dévorées par des Athela. 

V. Mayet ne donna aucune description de ces larves et de 
ces nymphes ; c’est l’une de ces dernières qu’il m'a communi- 
quée quelques jours avant sa mort et que je décrirai plus 
loin. 

J. Sainte-Claire Deville (1902, p. 697) enfin a eu l’occa- 
sion d’observer dans la grotte Dozol, à Saint-Cézaire, la larve 
du Troglodromus Bucheti DEv., qu’il laissa malheureusement 
s'échapper. « Cette larve, dit-il, ressemblait absolument à une 
petite larve de Silpha, sauf pour la couleur qui était d’un 
blanc jaunâtre ; son facies était nettement différent des larves 
cylindriques et à grosse tête des Bathyscia Spagnoloi et ligu- 
rica que j'ai récoltées depuis. » 

On peut se demander pourquoi si peu de larves de Silphides 
cavernicoles sont connues. D’abord cela tient à ce que les chas- 
seurs d’Insectes cavernicoles ne les récoltent pas ; ensuite c’est 
à cause de la rareté relative des larves dans les grottes. Les 
larves troglobies en effet ne paraissent pas habiter avec l’adulte 
dans les grandes cavités accessibles à l’homme ; elles se tiennent 
plutôt dans les fentes toujours plus humides, ou bien enterrées 
dans l’argile et leur capture est la plupart du temps acciden- 
telle. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 87 


A. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES LARVES 
DES BATHYSCIINAE. 


La plupart des larves connues de Bathysciinae répondent 
assez bien à la formule que Schiôüdte (1862, p. 36) a établie 
dans sa division À des larves des Silphae (Cholevinae, sensu 
Ganglbauer, 1899) : 

« À. Mola mandibularum transverse plicata. Retinaculum 
gracile, filiforme. Paraglossae haud manifestae. » 

Mais nous verrons qu’une larve indéterminée que je décrirai 
plus loin s’écarte beaucoup de ce type général avec ses mandi- 
bules sans rétinacle ni plis à la mola. Les modifications impor- ‘ 
tantes qu'ont subi ses pièces buccales semblent être liées à 
une adaptation au régime carnassier, qui pourrait bien être 
devenue la règle chez les véritables larves troglobies. 


DESCRIPTION GÉNÉRALE 


Larves campodéiformes, allongées, à tête volumineuse, à 
antennes courtes, à dernier segment abdominal pourvu de 
deux cerques et d’un pseudopode anal. Tout le corps est hérissé 
de soies de formes variées. 

COLORATION blanc jaunâtre, avec le labre, les pièces bucca- 
les, le sommet des antennes et les ongles plus foncés. En outre 
les larves de Breuilia portent des taches brunâtres symétriques 
sur les sept avant-derniers segments de l’abdomen. 

TÉGUMENT souple et mince, formant sur les segments thora- 
ciques et abdominaux des scuta entiers, recouvrant sur les côtés 
les pièces pleurales, mais toujours très minces et incolores. 
Il existe une très grande variété d’épines, poils et organes sen- 
sitifs sur tout le corps. Chez Speonomus Delarouzeei FAIRM. 
(1909 a, p. 503, pl. x1v, fig. 71 à 76), j'ai signalé les formations 
suivantes qui se retrouvent chez toutes les larves que j'ai pu 
examiner : 

a) Des tubercules disséminés sur tout le corps. 


88 Dr KR. JEANNEL 


b) Des cils très fins, surtout sur les cerques où ils sont 
disposés en colliers donnant à l’appendice un aspect annelé. 

c) Des cônes constitués par la saillie d’un prolongement 
nerveux à travers une perforation de la chitine (face ventrale 
des maxilles). 

d) Des bâtonnets très petits, à la terminaison des palpes. 

e) Un organe en massue, situé à la base du dernier article du 
palpe maxillaire. 

f) Des épines disséminées sur tout le corps. Les unes sont 
très petites, d’autres très grandes et la transition est insensible 
entre le petit tubercule et la grande soie simple. Les épines 
sont articulées par leur base dans une petite cavité du tégument. 
A signaler une grosse épine qui se trouve sur l’ongle tarsal. 

g) Des denticules non articulés, disséminés sur tout le tégu- 
ment thoraco-abdominal. 

h) De grandes soies simples, siégeant sur la tête et sur la face 
ventrale du corps. Les longues soies ventrales servent à la 
locomotion. 

i) De grandes soies composées en nombre fixe. Il existe trois 
rangées transversales de 7 à 8 soies sur le prothorax, deux ran- 
gées sur le méso et métathorax, une rangée sur chaque segment 
abdominal, sauf sur le dernier ; enfin une soie beaucoup plus 
longue occupe la partie saïillante des bords latéraux de chaque 
segment abdominal. Ces soies composées sont les « blunt 
spines » de Hubbard, les soies spatulées de Peyerimhoff. On 
en connaît plusieurs types : 

Chez la plupart des larves connues, les soies composées sont 
des soies cupuliformes. Leur base s’articule dans une fossette 
du tégument, comme celle des soïes simples. Leur tige est can- 
nelée ; leur sommet s’élargit et se termine par une sorte de 
cupule dont le bord libre porte des cils qui se trouvent chacun 
dans le prolongement d’une cannelure de la soie. Ces cils sont 
mobiles, ils peuvent s’écarter de l’axe de la soie ou se rappro- 
cher ; la cupule est remplie constamment d’un amas granuleux 
qui est dû soit à un exsudat de la soie, soit tout simplement à 


REVISION DES BATHYSCIINAE 89 


des corps étrangers. La forme de ces soïes cupuliformes varie 
suivant les espèces et surtout suivant le genre de vie des espè- 
ces. Chez les Bathysciola lucicoles elles sont courtes et très élar- 
gies au sommet, à peine quatre fois aussi longues qu’épaisses ; 
leur forme rappelle parfaitement celle d’une « flûte à cham- 
pagne ». Chez les types cavernicoles ces soies s’allongent dans de 
grandes proportions et leur cupule terminale n’est pas plus 
large que la base de la soie. 

Les soies cupuliformes, comme j'ai pu m’en rendre compte 
en examinant les larves du Speonomus Delarouzeer vivantes, 
sont des organes de fixation qui servent à l’animal à adhérer 
aux surfaces lisses. 

Sur la larve indéterminée de la grotte de Ferlière, la seule larve 
connue de Silphide cavernicole vraiment modifiée, les soies cupu- 
liformes sont remplacées par des soies en massue. Ces soiïes sont 
cannelées à leur base, épaissies et mousses à leur extrémité 
et leur moitié apicale est hérissée d’une multitude de cils. A 
l’encontre des soies cupuliformes, les soies en massue sont des 
organes sensitifs. 

Au point de vue morphologique ces soies composées, quelle 
que soit leur forme, résultent de la fusion partielle de soies 
simples. 

j) Des organes cyathoïides au nombre de 4 par segment. 
J’ai constaté leur existence sur la plupart des larves sapropha- 
ges de Bathysciinae. Ce sont des sortes de mamelons au centre 
desquels le tégument est profondément invaginé. Ils compren- 
nent donc : 1° un manchon externe dont la base est en continuité 
avec le tégument et dont le sommet forme un bourrelet apical 
crénelé ; 2° un infundibulum central dont la partie supérieure 
porte une striation longitudinale correspondant aux crénelures 
du bourrelet apical. 

La signification et la fonction de ces organes cyathoïdes est 
énigmatique. 

k) De nombreuses perforations complètes ou incomplètes, 
disséminées sur toute la surface du corps. 


L 


90 Dr R. JEANNEL 


TèrTEe. — La tête est arrondie, presque aussi large ou aussi 
large que le premier segment thoracique. Les pièces buccales 
sont peu saillantes et rétractiles ; les antennes sont insérées 
sur les côtés de la tête. Le front porte une impression en forme 
de V ouvert en avant. Les yeux font complètement défaut chez 
la plupart des larves connues; toutefois il existe des vestiges 
de cinq ou six ocelles dépigmentés sur les faces latérales de la 
tête de la larve trouvée dans la grotte de Ferlière. 

ANTENNES relativement courtes, formées de 3 articles. 
L'article 1 est cylindrique, l’article 11 est fusiforme, deux fois 
aussi long que l’article 1 ; il est hérissé de longues soies et porte 
près du sommet, sur son bord antérieur, un petit lobe membra- 
neux. L'article 111 est conique, très petit, hérissé de longues 
soies et sa pointe se termine par un, deux ou trois styles 
effilés. 

Le LABRE est articulé, arrondi, cilié sur son bord libre. Sa 
face buccale porte un organe gustatif épipharyngien. 

Les MANDIBULES sont larges et épaisses. Leur forme est 
celle d’une” pyramide triangulaire à faces : dorsale, ventrale et 
externe. La base porte un condyle et donne insertion aux 
muscles mandibulaires ; la face externe est pourvue de soies 
et de petits tubercules saillants. La pointe est arquée en 
dedans ; elle est robuste, bifide avec une dent accessoire recour- 
bée sur le bord masticateur et une dent terminale pourvue de 
2 ou 3 crénelures. Le bord masticateur présente une série de 
formations très différentes et très caractéristiques suivant les 
groupes, les genres ou même les espèces. Ce sont : 

19 La mola, surface masticatrice de la base du bord interne 
de la mandibule ; lamola est en général plissée transversalement. 
Ces plis, au nombre de dix chez les Æuryscapiti, semblent être 
bien plus nombreux chez les Gynomorphi. 

20 Un rétinacle, en forme d’appendice membraneux grêle, 
situé sur le bord de la mandibule, en avant de la mola. 

30 Des dents ou tubercules épais, en chitine dure et fortement 
colorée, qui se trouvent soit entre le rétinacle et la mola, soit 


REVISION DES BATHYSCIINAE 91 


en avant du rétinacle. Ces dents existent d’un seul côté, ou des 
deux côtés, ou bien encore peuvent faire défaut. 

La situation des dents et rétinacles varie d’un type larvaire 
à l’autre et fournit d’excellents caractères taxonomiques. 

Enfin il ne faut pas oublier que les quelques larves connues 
de Bathysciinae possèdent des pièces buccales de saprophages 
qui ne paraissent guère s’être modifiées dans les cavernes. La 
larve de la grotte de Ferlière possède des mandibules allongées, 
sans rétinacle, ni plis à la mola, comme celles des carnassiers ; 
il est possible que les mêmes modifications s’observent chez bien 
des troglobies véritables dont les larves auraient adopté des 
mœurs carnassières. 

Les MAXILLES sont aplaties, cachées contre la face ventrale 
des mandibules. Elles sont formées d’une pièce basilaire com- 
prenant deux articles soudés et d’un stipe inarticulé, portant en 
dehors un palpe. 

L’extrémité apicale du stipe forme deux lobes, interne et 
externe, soudés l’un à l’autre sur une partie de leur longueur et 
libres seulement à leur extrémité. Le lobe interne ou lacinia est 
aplati, falciforme, pourvu de 3 ou 4 épines sur son bord mastica- 
teur. Le lobe externe ou galea surmonte le lobe interne et se 
termine par une double crête membraneuse frangée et godron- 
née. 

Le palpe maxillaire est triarticulé ; sôn article 1 est plus épais 
que les suivants, l’article II est court, à peine plus long que 
large, l’article II est très long, grêle et se termine par de 
petits bâtonnets sensitifs. 

Le LABIUM est carré et porte sur son bord antérieur une /an- 
guette longue, mince, bilobée, ciliée sur son bord libre et deux 
palpes labiaux triarticulés, portés sur des palpigères distincts. 
Pas de paraglosses visibles. 

SEGMENTS THORACIQUES un peu plus larges que longs. Le 
prothorax est le plus long des trois, le métathorax le plus court. 

SEGMENTS ABDOMINAUX au nombre de neuf, de longueur pro- 
gressivement décroissante. 


92 Dr R. JEANNEL 


PyGipIuM étroit, pourvu d’un pseudopode anal propre à la 
locomotion et de cerques. L’extrémité du pseudopode anal 
porte de chaque côté de l’orifice anal une sorte de lobe mem- 
braneux très développé chez les larves de Breuilia (planche 
XXIIT, fig. 640) et qui augmente la surface adhésive de l’organe. 

Les cerques sont plus ou moins longs. Ils sont formés de 
deux articles dont le premier est court, couvert de petites 
soies irrégulièrement disposées, et le second, très long, présente 
de nombreuses annelures formées par des colliers de cils très 
fins. 

ORIFICES RESPIRATOIRES du thorax bien visibles ; les stig- 
mates abdominaux sont cachés sous les bords latéraux des 
scuta des segments. £ 

PATTES toutes semblables. Les hanches sont coniques, peu 
distantes. Les fémurs sont fusiformes, glabres, avec seulement 
une rangée de poils près de leur bord antérieur et une très lon- 
gue soie au milieu de leur bord postérieur. Les fibias sont aussi 
longs que les fémurs et hérissés d’épines sur toute leur surface. 
Le tarse est réduit à un ongle unique portant une ou deux peti- 
tes épines sur son bord dorsal. 


ÉTHOLOGIE 


On ne sait rien de la durée de la vie larvaire. 

En ce qui concerne le régime alimentaire, il n’est pas douteux 
que les larves connues des genres Bathysciola, Parabathyscia, 
Speocharis, Breuilia, Speonomus, Speonesiotes, Hohenwartia 
soient toutes saprophages comme celles des Cholevinae. Toute- 
fois j'ai vu la larve du Speonomus Delarouzeei en captivité dévo- 
rer des proies vivantes. 

On peut se demander encore s’il existe une périodicité dans 
les fonctions de reproduction des Bathysciinae ou bien si lon 
peut rencontrer leurs larves à toutes les époques de l’année. 

Il semble que les lucicoles aient conservé leur périodicité. 
P. de Peyerimhoff a trouvé en effet les larves du Bathysciola 


REVISION DES BATHYSCIINAE 93 


Aubei-foveicollis PEYER. en octobre sous les pierres, là où se 
trouvent les imagos au printemps ; il n’y avait donc pas d’ima- 
sos en octobre, alors que tous les B. Aubei-foveicollis étaient 
à l’état de larve. 

Quant aux cavernicoles, les époques variées où leurs larves 
ont été recueillies semblent indiquer qu’ils ont perdu toute pério- 
dicité. J’ai trouvé en effet les larves du Speonomus Delarou- 
zeei en avril dans la grotte de Can-Pey, en mai et en décembre 
dans la grotte Sainte-Marie, celle du Speonomus infernus en 
août dans la Tute de l’Espugne, celle du Bathysciola grandis 
en septembre dans la grotte d’Izeste. Les larves de Speocharis 
et de Breuilia ont été recueillies par l’abbé H. Breuil en avril, 
juillet et août et c’est au printemps qu’a été trouvée la larve du 
Speonesiotes Paganettii dans une grotte de l’île de Curzola. 

La plupart du temps ces captures ont été accidentelles mais 
dans certains cas elles semblent avoir été faites dans les con- 
ditions normales d’existence. 

Les larves du Bathysciola Aubei-foveicollis vivent dans 
l’humus, sous les pierres du fond de la doline de Cousson (Peye- 
rimhoff). 

Les larves du Hohenwartia, du Speonesiotes, du Bathysciola 
grandis, du B. Linderi ont été trouvées dans des tas de guano. 

M. l’abbé H. Breuil rapporte (1910, Biospeologica XVI, 
p. 113) que les larves de Breuilia se trouvent en nombre dans 
le dépôt de terreau rougeâtre qui se forme sous les couches de 
vieux guano. 

Enfin Speonomus Delarouzeei est presque aussi facile à recueil- 
lir à l’état de larve qu’à l’état d’imago dans les grottes qu'il 
habite. Au cours d’une seule visite à la grotte Sainte-Marie 
près de La Preste (Pyrénées-Orientales), en décembre 1908, 
j'ai récolté plus de 50 larves courant sur les débris de bois 
pourris et détrempés entassés au fond de la grotte, soit dans 
les amas de guano mouillé (1), soit encore dans l’humus remplis- 


(1) Partout où il y avait des larves de Speonomus se rencontraient également d'innombrables 
Copépodes (Canthocamptus Zschokei et C. pygmaeus) courant sur les débris ou le guano détrempés. 


94 Dr R. JEANNEL 


sant les petits gours à sec. J’ai élevé pendant plusieurs mois 
ces larves sans obtenir de nymphose. Il est vrai que je les tenais 
à la lumière. J’ai pu constater que leur hydrotropisme était 
considérable et qu’à l’opposé des insectes parfaits ces larves . 
étaient très lucifuges. Arrivées aux termes de leur croissance 
elles se façonnaient des loges ovalaires en terre, mais toutes sont 
mortes avant d'opérer leur nymphose, beaucoup dévorées par 
les Lesteva punctata Er. et les Atheta subcavicola CH. BRis. 
qui leur donnent la chasse. 


B. LA NYMPHE DE SPEONOMUS DELAROUZEEI. 


Planche XXIV, fig. 655 à 657. 


La nymphe décrite est une femelle. C’est un des trois exem- 
plaires obtenus d'élevage par V. Mayet dans sa cave, à Béziers, 
en 1876. Les deux autres ont été perdus. 

À part l’absence totale d’yeux, cette nymphe ne présente 
aucun caractère particulier. 

Sa coloration est blanchâtre. Les soies qui se dressent sur 
tout le corps sont bien plus courtes que chez nombre de nym- 
phes de Staphylinides épigés. 

La tête est fléchie sur le prothorax et porte des soies, dont 
deux sur le vertex sont plus longues que les autres. 

Le prothorax est large, inégal, couvert de soies dressées. 

Les élytres sont écartés de l’axe du corps suivant une direc- 
tion presque perpendiculaire. Il n’existe pas trace d’ailes méta- 
thoraciques sous les élytres. 

Entre les deux élytres se trouve un écusson (mésonotum) 
très développé et en arrière de lui une petite pièce quadrangu- 
laire qui répond au métanotum. 

Les segments abdominaux sont lisses, bien distincts et por- 
tent chacun sur leur moitié dorsale une rangée transversale de 
soies relativement courtes. On compte 8 segments abdominaux 
visibles à la face dorsale, 6 seulement à la face ventrale. Ces 


REVISION DES BATHYSCIINAE 95 


huit segments dorsaux visibles correspondent aux tergites IT à 
IX, les six segments ventraux aux sternites IV à IX, les seg- 
ments ou partie de segments antérieurs qui manquent étant 
absorbés dans l’articulation de l’abdomen avec le métathorax. 

Enfin le pygidium ou dernier segment abdominal montre un 
appendice terminal (fig. 657) formé d’un sac impair portant 
deux’ paires de digitations. Deux de ces digitations externes 
et dorsales sont longues et portent des soies sur leur bord ; 
deux autres digitations plus petites s’implantent sur la face 
ventrale du sac impair près de son extrémité et se terminent 
chacune par une longue soie. Enfin dans l’intérieur du sac im- 
pair se voient par transparence les deux mésostyles de l’armure 
génitale femelle, de façon que cet appendice terminal de la 
nymphe paraît être constitué simplement par les enveloppes de 
l’armure génitale. 

La nymphe de l’Adelops hirta TELLK. présente le même appen- 
dice terminal (anal appendage de Hubbard, voy. Packard, 
1886, p. 79, fig. 21). Elle ne paraît d’ailleurs guère différer dans 
ses caractères généraux de la nymphe du Speonomus. 


C. ESSAI DE GROUPEMENT SYSTÉMATIQUE DES LARVES 
DES BATHYSCIINAE. 


Depuis le travail magistral de Schiôdte (1862, p. 32), 
une importante tentative de systématisation des larves récem- 
ment décrites de Silphides a été poursuivie par P. de Peyerim- 
hoff (1906, p. 117 ; 1907, p. 87). Dans l’état de nos connais- 
sances actuelles les types larvaires des Silphidae peuvent être 
groupés en sous-familles de la façon suivante : 


1. Mandibules dépourvues de mola et de rétinacle, étroites et pec- 


M ET A es dt ee Silphinae. 
— Mandibules pourvues d’une mola, et le plus souvent d’un réti- 
nacle, fortement dilatées à la base, bifides ou trifides.......... D 


2. Mola couverte de tubercules disposés sans ordre. Paraglosses 
177 A RH SU lt bol iQ 74 Liodidae. 


96 Dr R. JEANNEL 


— Mola plissée ou couverte de denticules alignés, ou bien encore 
lisse, Pas de/paraglosses 2. da Eee CO 3. 

2. Antennes insérées en avant contrg le bord externe de la mandi- 
bule Pointe des mandiDules Tarsé, ... users Bathysciinae. 

_— Antennes insérées en arrière, vers le diamètre transversal de la 
tête. Pointe des mandibules aiguë et fine................ Cholevinae. 


Parmi les Bathysciinae les types larvaires connus appartien- 
nent : 1 aux Brachyscapiti, 1 aux Gynomorphi, 11 aux Eurysca- 
piti. | 

Malheureusement la description de la larve du Hohenwartia 
(Brachyscapiti) par L. Weber est trop insuffisante pour qu'il 
soit possible d’y découvrir des caractères propres à la tribu ; 
mais il semble bien que les larves des Gynomorphi se distin- 
guent de celles des Æuryscapiti par d'importants caractères : 
mandibules sans rétinacle avec de nombreux plis (15) à la mola, 
maxilles très allongées, article 11 des cerques non annelé. 


Euryscapiti. 


Mandibules pourvues d’un rétinacle, avec 8 à 10 plis à la 
mola. Article IT des cerques multiannelé. 

Obs. — Dans cette catégorie se range une série de formes 
larvaires conformes au type saprophage établi par Schiôdte 
(1862, p. 36, groupe A). Mais une larve indéterminée trouvée 
dans la grotte de Ferlière s’écarte beaucoup de ce type ; ses 
mandibules n’ont pas de rétinacle et leur mola est lisse. Ces diffé- 
rences proviennent, semble-t-il, des mœurs carnassières qu’elle 
a dû acquérir. | 


a. Genre BATHYSCIOLA Jeannel. 


1. Bathysciola Aubei-foveicollis Peyer. — Larve décrite et 
" figurée par P. de Peyerimhoff (1906, p. 112-114, fig. 6-11). 

DraGnose. — Corps large et trapu, avec la tête plus étroite 
que le prothorax ; les antennes, les pattes et les cerques sont très 


REVISION DES BATHYSCIINAE 97 


courts, les soies cupuliformes très épaissies au sommet, à 
peine quatre fois aussi longues que larges. La mandibule droite 
présente un rétinacle globuleux, épais et coloré, surmonté 
d’un appendice membraneux très grêle ; la mandibule gauche 
porte un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la 
mola. 

PROVENANCE. — Nombreux exemplaires trouvés par P. de 
Peyerimhoff en octobre dans la doline de Cousson [196], sous 
les pierres recouvrant l’humus, aux endroits où se rencontre 
l’adulte au printemps. 

2. Bathysciola Schiôdteï-grandis Kaïirm. — Larve décrite et 
figurée par R. Jeannel (1908 c, p. 315-316, pl. xIv, fig. 50-57). 

Obs. — L’attribution de cette larve au B. grandis est faite 
avec cette réserve que Speonomus speluncarum-navaricus 
JEANN. a été trouvé dans la même grotte d’Izeste. Mais ce 
dernier est très rare, de plus la larve a été trouvée dans le guano 
avec d'innombrables B. grandis et d’ailleurs ses caractères con- 
viennent mieux à un Bathysciola peu modifié qu’à un Speonomus. 

Dragnose (planche XXIII, fig. 622-624). — Corps large et 
trapu, avec la tête presque aussi large que le prothorax ; les 
antennes, les pattes et les cerques sont très courts, les soies cupu- 
liformes courtes et très épaisses. La mandibule droite porte un 
rétinacle grêle et une dent entre ce rétinacle et la mola ; la 
mandibule gauche est pourvue seulement d’un rétinacle grêle. 


PROVENANCE. — Un exemplaire trouvé dans le guano de 
la grotte d’Izeste, à Arudy (Biospeol. IT, p. 517 ; matériel n° 74). 
3. Bathysciola Linderi Ab. — Une larve trouvée le 28 août 


1909, dans la Baoumo de Voguë (Biospeol. XVI, p.136, matériel 
n° 279), sous de petits amas de crotte de Chauve-souris, avec 
l'adulte. 

Os. — Cette larve est identique à celle du B. Linderi- 
mialetensis Ab., décrite ci-dessous. Sa longueur est de 3 mm. 

4. Bathysciola Linderi-mialetensis Ab. — Quatorze larves 
recueillies jadis par V. Mayet, dans la grotte de Trabuc, à 
Mialet (Gard). 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5% SÉRIE. — T. VII. — (1). 7 


98 Dr R. JEANNEL 


DESCRIPTION (planche X XIII, fig. 625 à 630). — L’exemplaire 
le plus long mesure 3,8 mm. 

Corps large et trapu, avec la tête à peine plus étroite que le 
prothorax, les segments thoraciques transverses, les antennes, 
les pattes et les cerques courts, les soies cupuliformes épaisses 
et courtes. 

Antennes insérées près des mandibules, aussi longues que la 
moitié de la longueur de la tête. 

Mandibules épaisses, grandes, avec une saillie obtuse sur le 
bord externe. La mola présente 9 ou 10 plis ; à droite il existe 
un rétinacle grêle et une dent entre le rétinacle et la mola, 
à gauche un volumineux rétinacle globuleux et coloré, sur- 
monté d’un petit appendice grêle. 

Mazxilles larges et aplaties, épineuses sur leur face ventrale. 
La lacinia porte 4 épines sur son bord masticateur et la galea 
forme une double crête frangée. L’article intermédiaire du palpe 
est plus long que large. 

Labium arrondi avec une languette longue et bifide et des 
palpes grêles. 

Deuxième article des cerques multiannelé. Pseudopode anal 
sans lobes saillants sur les côtés. Le sommet des fémurs dépasse 
à peine le niveau des bords latéraux du thorax. 

PROVENANCE. — Je n’ai aucun renseignement sur les condi- 
tions de la capture de ces larves dans la grotte de Trabuc. 


b. Genre PARABATHYSCIA Jeannel. 


5. Parabathyscia Spagnoloi FKairm. — Larve décrite et 
figurée par P. de Peyerimhoff (1906, p. 114, fig. 12-14). 

DrAGNosE. — Corps très large et ramassé, avec la tête aussi 
large que le prothorax ; les antennes, les pattes et les cerques sont 
très courts, les soies cupuliformes assez longues et grêles. 

La mandibule droite porte seulement un rétinacle grêle; la 
mandibule gauche est pourvue d’un rétinacle grêle et d’un gros 
tubercule fortement coloré en dehors de lui. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 99 


PROVENANCE. — Un exemplaire trouvé par J. Sainte-Claire 
Deville dans l’aven de Gaudissart, près Peille (Alpes-Maritimes). 

OBs. — Si on compare les mandibules de la larve de Para- 
bathyscia aux quatre types connus de larves de Bathysciola, 
on constate des différences importantes. Chez Parabathyscia 
la mandibule droite est par exception privée de dent près du 
rétinacle et la situation de la dent et du rétinacle du côté gau- 
che est intervertie. Il est impossible de savoir encore si ces diffé- 
rences auront une valeur générique. 


c. Genre SPEOCHARIS Jeannel. 


6. Speocharis Sharpi Escal., ou S. arcanus KSchauf. — 
Un exemplaire trouvé dans la cueva de las Brujas de Suances, 
(prov. de Santander) [373] par M.labbé H. Breuil (Biospeol. 
XVI, matériel n° 315). 

Obs. — Il existe dans cette grotte deux espèces de Speocha- 
ris ; il est donc impossible sans élevages de déterminer à quelle 
espèce la larve recueillie peut bien appartenir. Cependant 
comme elle est identique à la larve du #S. Escalerai JEANN. 
citée ci-dessous, il est vraisemblable qu’il faudra l’attribuer au 
S. Sharpi, espèce voisine du S. Escalerai, plutôt qu’au S.arcanus 
appartenant à un groupe d’espèces tout différent. 

DESCRIPTION (planche XXIITI, fig. 631 à 634). — Long. : 
3,5 mm. Corps allongé et grêle, avec la tête aussi large que le 
prothorax; les antennes, les pattes et les cerques sont allongés. 
Les soies cupuliformes sont fines et longues, à peine épaissies à 
leur sommet. 

Antennes aussi longues que le front, à article 11 fusiforme. 

Mandibules saillantes ; leur pointe est large et aplatie avec 
des dents robustes. Le bord externe présente vers le milieu de 
sa longueur un très gros tubercule saïllant, fortement coloré, 
sur lequel s'implante une soie ; ce tubercule se retrouve chez 
S. Escalerai et fait défaut chez Breuilia triangulum. La mandi- 


100 Dr R. JEANNEL 


bule droite porte sur son bord concave un rétinacle grêle et une 
dent entre le rétinacle et la mola; la mandibule gauche porte un 
rétinacle implanté sur le sommet d’un gros tubercule (fig. 632). 

Maxilles assez grêles. La lacinia est hérissée de 4 épines et 
la galea se termine par une double crête frangée. Le palpe est 
grêle et son article 11 est plus long que large. 

Labium carré, à languette longue et bifide, à palpes grêles. 

Le pygidium porte un long pseudopode anal avec deux lobes 
latéraux saillants. Les cerques sont aussi longs que les trois der- 
niers segments abdominaux réunis. 

Les fémurs dépassent les côtés du thorax de la moitié de leur 
longueur. 

PROVENANCE. — L’unique exemplaire connu à été trouvé dans 
du guano, avec des larves d’Atheta, au fond de la cueva de las 
Brujas de Suances [373], par M. l’abbé H. Breuil, en juillet 
1909. 

7. Speocharis Escalerai Jeann. (planche XXIIT, fig. 635). — 
Un exemplaire recueilli le 12 avril 1908 par M. l’abbé H. Breu I, 
dans la cueva de Covalanas, près de Ramales (prov. de Santan- 
der) (Biospeol. XVI, p. 122, matériel n° 262). 

Il a été trouvé avec des individus adultes, sur le sol d’un cou- 
loir humide. 

Ogs.— Cette larve est exactement semblable à la précédente. 
Elle possède les mêmes mandibules avec le même gros tubercule 
saillant sur le bord externe, qui semble particulier aux larves des 
Speocharis. 


d. Genre BREUILIA Jeannel. 


8. Breuilia triangulum Sharp (planche XXIII, fig. 636 à 
641). — Douze exemplaires provenant de la cueva de la Loja 
à Buelles (prov. d’Oviedo) [386] (Biospeol. XVI, p.112, matériel 
n° 314). 

Ogs. — Dans la cueva de la Loja vivent ensemble Breuilia 
triangulum SHARP et Speocharis Perezi SHARP ; mais la grande 


REVISION DES BATHYSCIINAE 101 


taille des larves que j’ai examinées ne permet pas de les attribuer 
au Speocharis dont la taille est très petite et dont les larves ne 
mesurent certainement pas plus de 3 mm. de longueur. 

DESCRIPTION. — Longueur : les plus grands exemplaires ont 
5,5 mm. 

Forme grêle et allongée, avec la tête arrondie, aussi large que 
le prothorax, les segments thoraciques presque aussi longs que 
larges, les antennes aussi longues que le front, les pattes et les 
cerques allongés. Les soies cupuliformes sont très grêles et leur 
sommet n’est nullement épaissi (fig. 641). Les sept avant-der- 
niers segments abdominaux présentent sur leur face dorsale 
deux larges taches symétriques d’un brunâtre clair. 

Mandibules saïllantes, à pointe large et aplatie, pourvue de 
dents robustes. Le bord externe ne montre pas trace du tuber- 
cule saïillant des larves de Speocharis. La mandibule droite 
porte, comme chez Speocharis, un rétinacle grêle et une dent 
entre le rétinacle et la mola ; la mandibule gauche présente un 
rétinacle grêle et un tubercule coloré en dehors de lui (fig. 637). 

Maxilles et labium semblables à ceux des Speocharis . 

Le pygidium est pourvu d’un gros pseudopode anal avec des 
lobes latéraux très saillants en forme d’oreilles (fig. 640). Les 
cerques sont aussi longs que les trois derniers segments abdo- 
minaux. 

Les fémurs dépassent les bords latéraux du prothorax de 
la moitié de leur longueur. 

ÉrHoLoGre. — M. l'abbé H. Breuil rapporte qu’il a trouvé en 
nombre les larves de Breuilia dans la couche d’humus rougeâtre 
qui se forme sous les accumulations de vieux guano. J’ai moi- 
même trouvé dans de semblables conditions de nombreuses 
larves de Staphylinides dans la grotte de Sainte-Madeleine, 
près de Saint-Paul de Fenouillet (Pyrénées-Orientales). 

OBs. — L'intérêt des caractères larvaires des Sypeocharis 
et Breuilia est considérable. On sait en effet que j’ai été conduit 
à baser ces deux genres sur des différences portant seulement 
sur l’organe copulateur mâle. Si les caractères différenciels des 


102 D' R. JEANNEL 


mandibules chez les larves, que je viens de signaler, se retrou- 
vent chez toutes les espèces, ce sera une confirmation éclatante 
de la grande valeur taxonomique de l’appareil copulateur. 


e. Genre SPEONOMUS Jeannel. 


Les larves de Speonomus ont des mandibules semblables à 
celles de la larve du Bathysciola Schiôdtei-grandis FAIRM., décrite 
plus haut. 

9. Speonomus Delarouzeei Kaïrm. — Larves et nymphes 
signalées par V. Mayet (1876, p. 195). 

Larve décrite et figurée par R. Jeannel (1909 &, p. 503-507, 
pl. xiv et XV, fig. 67 à 86). 

Matériel étudié. — Une larve recueillie le 12 avril 1906 dans 
la grotte de Can-Pey, à Arles sur Tech, dans les Pyrénées- 
Orientales (Biospeol. VI, p. 334, matériel n° 145). 

Soixante larves environ recueillies le 22 mai et le 10 décembre 
1908 dans la grotte de Sainte-Marie, à La Preste, dans les 
Pyrénées-Orientales (Biospeol. XVI, p. 81, matériel n°* 220 et 
253). 

De plus j'ai reçu de Valéry Mayet les exemplaires suivants : 
cinq larves recueillies en avril 1876, par Benjamin Mayet, dans 
le guano de la grotte de Can-Pey, et une nymphe femelle obtenue 
d'élevage par V. Mayet dans sa cave, à Béziers. Cinq autres 
nymphes observées par lui avaient donné l’imago du Speono- 
mus Delarouzeei FAIRM. 

DIAGNOSE. — Forme allongée, relativement grêle, avec la 
tête aussi large que le prothorax, les antennes courtes, les pat- 
tes et les cerques assez allongés. Les soies cupuliformes sont 
longues et très grêles, à peine élargies au sommet. 

La mandibule droite porte un rétinacle grêle et une dent 
entre le rétinacle et la mola ; la mandibule gauche porte seule- 
ment un rétinacle grêle. Les plis de la mola sont au nombre de 
8 ou 9 et il n’existe pas de gros tubercule sur le bord externe. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 103 


Les antennes sont plus courtes que le front et les fémurs 
dépassent les bords du thorax d’un tiers de leur longueur. 

ÉrHoLoGrEe. — Les mœurs de cette larve ont été décrites 
à propos du type général. 

10. Speonomus infernus Dieck. — Larve décrite et figurée 
par R. Jeannel (1909 a, p. 507-509, pl. xv, fig. 89 à 95). 

Ogs. — Cette larve est pour ainsi dire identique à celle du 
S. Delarouzeei FArrm. Cependant la tête est un peu plus étroite 
et les lobes des maxilles sont moins nettement séparés. Les 
rétinacles et dents des mandibules présentent la même dispo- 
sition. 

PROVENANCE. — Un exemplaire trouvé en août 1906, sur le 
guano, dans le fond de la Tute de l’Espugne, à Saleich, Haute- 
Garonne (Biospeol. VI, p. 343, matériel n° 153). 


f. LARVE INDÉTERMINÉE, TROUVÉE DANS LA GROTTE 
DE FERLIÈRE (DRÔME). 


Planche XXIV, fig. 643 à 654. 


MATÉRIEL ÉTUDIÉ : Deux exemplaires recueillis par Valéry 
Mayet dans la grotte de Ferlière, près de La Chapelle-en- Vercors 
(Drôme) et qu’il avait rapportés au Cytodromus dapsoides AB. 
Je ne sais rien sur les conditions de leur capture. 

OBSERVATION. — Les modifications profondes que cette larve 
semble avoir subi masquent entièrement ses affinités et il est 
même impossible d'affirmer qu’elle appartient réellement aux 
Bathysciinae. 

Je me suis demandé si elle n’était pas la larve d’un Choleva, 
l'insertion postérieure des antennes et la structure de ses 
maxilles pourraient le faire supposer. Mais la larve d’un Choleva 
doit être oculée et le grand allongement des antennes et des 
membres de la larve de la grotte de Ferlière font supposer 
plutôt qu’il doit s’agir d’un véritable troglobie. Pour ces raisons 
je la range donc parmi les larves des Euryscapiti, mais sans 


104 Dr R. JEANNEL 


pouvoir dire toutefois si elle appartient au Royerella Tarissani 
BE». ou bien au Cytodromus dapsoides AB., qui vivent tous 
deux dans la grotte de Ferlière. 

DESCRIPTION. — Longueur : un des deux individus mesure 
3,2 mm., l’autre 4 mm. de long, cerques non compris. 

Forme très grêle, allongée, avec les appendices très longs. La 
face dorsale du corps est couverte de soies en massue situées 
aux mêmes places que les soies cupuliformes des autres 
espèces. 

Tête un peu plus large que le prothorax, anguleuse, avec des 
pièces buccales rétractiles et une dépression allongée sur le 
front. | 

Il existe en arrière de l’insertion des antennes cinq petites 
zones ovalaires et incolores qui semblent bien être les vestiges 
d’ocelles disparus. 

Antennes insérées sur les côtés de la tête, mais assez loin de 
la racine des mandibules. Elles sont très longues et atteignent à 
peu près le bord postérieur du troisième segment thoracique. 
Leur article 1 est cylindrique, quatre fois aussi long que large ; 
l’article 11 est aussi cylindrique, pas plus épais que l’article 1, 
deux fois aussi long que lui. Il porte sur son bord antérieur un 
petit lobe membraneux et quelques grosses soies sur sa surface. 
L'article 111 est très petit, fusiforme, hérissé de trois soies et 
terminé par 3 ou 4 styles membraneux. 

Mandibules allongées et grêles. Leur pointe est longue et 
aiguë, bifide, avec la dent accessoire crénelée. La base est élar- 
glie, de coupe triangulaire, la face externe porte deux soies et 
de petits tubercules, enfin le bord masticateur est pourvu d’une 
mola sans plis transversaux et ne présente pas de rétinacle 
grêle ; c’est à peine s’il existe une petite dent au bord antérieur 
de la mola (fig. 646). 

Maxilles aplaties et larges à leur base, mais très grêles et 
allongées à leur extrémité (fig. 648). Les deux lobes terminaux 
sont à peine distincts (fig. 649) et le lobe externe (galea) est cons- 
titué par une simple tige recourbée, sans crêtes frangées. Le 


REVISION DES BATHYSCIINAE 105 


bord masticateur du lobe interne porte deux rangs d’épines. Le 
palpe maxillaire est très allongé, son article 1 est trois fois aussi 
long que large, l’article 11 près de deux fois aussi long que l’article 
1 et l’article 117 très grêle est un peu plus long que l’article xx. 

Labium carré avec un palpigère bien formé, portant des pal- 
pes labiaux composés de trois articles de même longueur, mais 
décroissants d'épaisseur. La languette est longue, bifide, avec 
une petite échancrure médiane. Les paraglosses sont invisi- 
bles. 

Segments thoraciques à peine plus larges que les segments 
abdominaux. Le prothorax est irrégulièrement carré, les deux 
autres sont plus larges que longs. Chacun d’eux porte de lon- 
gues soies en massue. 

Les segments abdominaux sont au nombre de 9, à peu près 
de même largeur, sauf le pygidium qui est plus étroit. Les 
8 premiers segments portent des soies en massue sur leur face 
dorsale et les segments vir et VIII sont pourvus, aux deux extré- 
mités de leur bord postérieur et ventral, de sortes de pseudo- 
podes hérissés d’un rang de soies dont la dernière, apicale, est 
très longue (fig. 654). 

Le pygidium ne porte pas de soies en massue. Il se termine par 
un gros pseudopode anal, sans lobes saillants à son extrémité. 
Les cerques sont démesurément longs, presque aussi longs que 
Pabdomen. Leur article 11 est multiannelé et se termine par 
une longue soie. 

ÉTHOLOGIE. — J’ignore quelles sont les mœurs de cette larve : 
je sais seulement qu’elle a été trouvée par V. Mayet avec des 
imagos de Cytodromus dapsoides AB. dans la grotte de Fer- 
lières (Drôme). 

Toutefois elle présente un certain nombre de caractères 
morphologiques spéciaux qui permettent de lui supposer des 
mœurs carnassières. Ce sont : 

1° le grand développement de ses appareils sensitifs ; 

20 les modifications adaptatives de ses pièces buccales. : 
Ses mandibules longues et aiguës, sans surfaces triturantes 


106 Dr R. JEANNEL 


semblent bien destinées à percer des proies vivantes ; de même 
ses maxilles allongées et épineuses sont certainement modifiées 
en vue de la préhension d’une proie. 


Gynomorphi. 


Mandibules dépourvues de rétinacle, avec 15 plis à la mola ; 
article IT des cerques lisse. 


g. Genre SPEONESIOTES Jeannel. 


12. Speonesiotes Paganettii Ganglb. — Larve décrite et 
figurée par L. Weber (1902, p. 17-19, fig. 1-3). 

DIrAGNOSE. — Forme allongée, avec la tête un peu plus étroite 
que le prothorax, les antennes courtes et épaisses, les pattes 
et les cerques courts. Les soies cupuliformes sont élargies 
au sommet. 

Les mandibules (planche XXIIL, fig. 642) sont épaisses, leur 
bord externe est régulier. La mola porte 15 plis transversaux 
et il n’existe pas trace de rétinacle ni de dents en avant de la 
mola. Les maxilles semblent, d’après la figure 3 de L. Weber, 
être bien plus grêles que celles des Æuryscapiti. 

Éraorocre. — Cette larve a été trouvée en abondance par 
Paganetti-Hüimmler dans une grotte de l’île de Curzola 
(PaganettihChle), au printemps 1901. Elle se tenait avec 
l'adulte dans le guano des Chauve-souris. 


Brachyscapiti. 
h. Genre HOHENWARTIA Jeannel. 


13. Hohenuvartia Freyeri L. Mill, ou Robiei Ganglb. — Décrite 
et figurée par L. Weber (1899, p. 1, pl. ï, fig. 1-6). 

DIAGNOSE. — Forme allongée, avec la tête plus étroite que 
le prothorax, les antennes grêles et allongées, aussi longues 


REVISION DES BATHYSCIINAE 107 


que le front, les pattes et les cerques longs. Les soies cupuli- 
formes sont très fines et très longues. 

L’auteur ne parle pas de la structure de la mola des mandi- 
bules, ni des rétinacles, s’il en existe. La figure assez sommaire 
(pl. I, fig. 2) ne permet pas de compléter le texte sur ce point. 
De même pour les maxilles dont la galea n’est même pas men- 
tionnée. 

Les cerques sont formés de deux articles dont le second 
est multiannelé. 

En somme pour que la description de L. Weber devienne 
utilisable, il faudrait qu’elle soit complétée quant aux pièces 
buccales. 

ÉrHoLoGre. — Un exemplaire de cette larve a été trouvé 
dans la Dolga jama, en Carniole [60]. 


CHAPITRE IV 


Considérations générales sur la Distribution 


géographique des Bathysciinae. 


A. L’AIRE DE DISTRIBUTION DES BATHYSCIINAE 
EN GÉNÉRAL. 


Bedel et Simon (1875, p. 4) avançaient que toutes les 
grottes habitées par de véritables cavernicoles se trouvaient 
entre les 309 et 509 latitude nord, aussi bien en Amérique qu’en 
Europe. Aujourd’hui cette assertion est reconnue fausse par 
tous les Biospéologistes, mais il n’en reste pas moins exact que 
la zone de Bedel et Simon renferme une faune cavernicole 
infiniment plus riche en formes bien adaptées que toutes celles 
qu’on à pu découvrir dans les autres pays. En ce qui concerne 
les Coléoptères, il reste toujours vrai que c’est dans les limites 
de cette zone que les grottes sont peuplées de Carabiques (Tre- 
chini) et de Silphides aveugles. 


108 Dr R. JEANNEL 


Au nord du 50° latitude nord, on n’a trouvé aucun Coléoptère 
troglobie dans les grottes du bassin de la Seine, dans celles 
d'Irlande (1), de Grande-Bretagne, de Belgique. Les grottes de 
Moravie, qui se trouvent sur les confins de la zone, renferment 
une faune très pauvre, mais aucun Coléoptère. 

Au sud de la zone de Bedel et Simon, de nombreuses et 
belles découvertes ont été faites un peu partout, mais toujours 
les Coléoptères cavernicoles n’ont été que des adaptations 
récentes de formes épigées actuelles et bien connues. Les Hété- 
romères trouvés par E. Simon dans une grotte de l'Afrique 
australe ne sont que des troglophiles. Le Brachynillus Varen- 
dorfi ReITT., Brachynide aveugle des grottes de Tanga, dans 
l'Afrique orientale allemande, semble plutôt lucifuge que véri- 
table cavernicole. Les Zllaphanus d'Australie sont de petits 
Bembidiini tout à fait semblables à nos Anillus endogés. 

Deux exceptions cependant doivent être faites pour les 
grottes de Bolivie et celles du Djurjura, en Algérie. 

En Bolivie, la présence d’un véritable Adelops (Adelopsis 
heterocera Porr.) laisse supposer qu’il y existe une faune caver- 
nicole en tous points semblable à celle de l'Amérique du 
Nord ; mais on sait qu’une période glaciaire aussi importante 
que dans les Alpes s’est déroulée sur toute la Cordillère et que 
les mêmes conditions bionomiques se sont trouvées réalisées 
en Bolivie et dans la zone de Bedel et Simon. Quant au Djur- 
jura, il faut le considérer comme faisant partie de la zone de 
Bedel et Simon dont il représente l’extrême limite méridio- 
nale. 

La zone de Bedel et Simon doit donc conserver sa valeur, 
en ce qui concerne les Coléoptères, tout au moins ; il n’en sera 
certainement pas de même pour les autres groupes, comme 
les Aranéides, les Orthoptères, les Isopodes, etc. C’est que cette 
zone ne répond certainement pas à une région zoogéographi- 


(1) Les grottes d’Irlande sont habitées par un Staphylinide, Ancyrophorus aureus Fauv., 
espèce épigée dans la région méditerranéenne, qui colonise les grottes dans l’Europe septentrio- 
nale. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 109 


que définie ; tout au plus pourrait-on dire qu’elle est formée 
par la partie de la région holarctique de Kobelt (paléarctique 
+ néarctique) qui se trouve en dehors du périmètre des terrains 
erratiques, sa limite méridionale se trouvant arrêtée par les 
climats désertiques. 

Dans les limites de cette zone, les Coléoptères fournissent 


FiG. LV. Carte de la distribution des Bathysciinae en Europe. 


un riche contingent de Cavernicoles très modifiés. Ce sont des 
Carnassiers (Carabiques) et des Saprophages (Silphides et Sta- 
phylinides). Les Carabiques sont tous des T'rechini (Pyrénées, 
Europe centrale, Caucase, Japon, Amérique du Nord). Quant 
aux Saprophages ce sont en Amérique des Silphidae Ptoma- 
phagini (Adelops), en Eurasie des Silphidae Bathysciinae. Ces 
derniers ne franchissent pas la Méditerranée et sont remplacés 
dans le Djurjura algérien par des Siaphylinidae Aleocharinae 
(À pteraphaenops). 


110 Dr R. JEANNEL 


Ceci dit, il reste à fixer la position exacte que les Bathysciinae 
occupent dans la zone de Bedel et Simon. 

On les rencontre en Eurasie depuis les monts Cantabriques 
jusqu’en Sibérie orientale (carte, fig. Lv). Toutefois l’aire de 
répartition des cavernicoles est infiniment moins étendue 
que celle des lucicoles et se trouve étroitement confinée à la 
bordure des chaînes européennes du système alpin. 

Les latitudes et longitudes extrêmes atteintes par les Bathys- 
ciinae sont les suivantes : 


19 par les Lucicoles : 


Au nord: Londres, 520 lat. N. (Parabathyscia Wollastoni JANS.). 
Samara, 530 lat. N. (Bathysciola Fausti REITT.). 

Au sud : Sicile, 380 lat. N. (Bathysciola Destefanir Rac.). 
Palestine, 220 lat. N. (Bathysciola Peyroni A83.). 

A Pest :  Vladivostok, 1330 long. E. (Sciaphyes sibiricus REITT.). 

À l’ouest : Santander, 4° long. O. (Speocharis Uhagoni SHARP). 


20 par les Cavernicoles : 


Au nord: Ain, 470 lat. N. (Royerella Villardi Bep.). 
Côme, 470 lat. N. (Bathysciola Robiati REITT.). 
Carinthie, 470 lat. N. (Leptodirus Grouvellei JEANN.). 
Bihar, 470 lat. N. (Drimeotus Horoathi BrRo). : 
Au sud: Alcoy, 39, lat. N. (Spelaeochlamys Ehlersi DIrEcx). 
Cagliari, 400 lat. N. (Bathysciola Lostiai Dop.). 
Ischia, 410 lat. N. (Bathyscia ? Ravel Dop.). 
Thessalie, 400 lat. N. (Bathyscia ? thessalica REITT.). 
A l’est : Torda-Aranyos, 240 long. E. (Drimeotus Ormayt REITT.). 
A l’ouest : Oviedo, 70 long. O. (Speocharis occidentalis JEANN.). 


B. LA DISPERSION DES BATHYSCIINAE LUCICOLES. 


Les Bathysciinae lucicoles (1) sont dans la faune actuelle 
la continuation des Bathysciinae primitifs. C’est eux qui ont 


(1) Presque tous les lucicoles vivent dans les mousses et les feuilles mortes, dans les endroits 
humides des anciennes forêts. Cinq espèces cependant sont de véritables endogées; ce sont les 
suivantes ; 

Silphanillus Leonhardi RE1TT., qui a été découvert sous une pierre enfoncée au sommet du 


REVISION DES BATHYSCIINAE 111 


donné les souches des séries cavernicoles et c’est chez eux 
que nous trouvons des formes archaïques. À cause de leur 
plus grande ancienneté, leurs aires de répartition sont beau- 
coup plus vastes que celles des cavernicoles, soit que l’on 
considère la distribution des lucicoles dans leur ensemble, 
soit celle de chaque espèce en particulier. 

Les lucicoles étaient déjà très répandus sur toute l’Europe 
orientale et centrale dès la fin des temps tertiaires, comme le 
prouve l’abondance de formes archaïques encore existantes 
sur le continent et dans les îles de la Méditerranée. A cette 
époque l’Europe couverte de forêts leur offrait un habitat par- 
faitement continu dans lequel les espèces ont pu se disperser. 
Mais plus tard l'établissement du climat méditerranéen les a 
forcées à émigrer, les a détruites par place et a morcelé leur 
habitat, de façon que nous les trouvons aujourd’hui isolées 
dans des stations discontinues, restes la plupart du temps 
des anciennes forêts. 

La continuité primitive de leur habitat et les migrations 
ont imprimé un caractère tout spécial à la chorologie des 
lucicoles ; nous verrons au contraire que les cavernicoles se 
distingueront par la ségrégation précoce et définitive de cha- 
cune de leurs colonies. 

Pour bien nous rendre compte de la distribution des Bathys- 
ciinae, nous devons donc nous demander : 

1° Dans quelle partie de l’Europe silvatique ils ont dû prendre 
naissance ? 

20 Quelles voies leurs espèces lucicoles ont suivies dans leurs 
migrations ? 

3° A quelle époque géologique ces migrations ont-elles eu lieu 
et par suite la colonisation des grottes a-t-elle pu commencer ? 


mont Vlasulja (2.339 m.), en Herzégowine ; mais il a été repris ultérieurement dans une grotte 
du Velez-planina. 

Bathysciola nitidula Norx. et B. lapidicola SAuLcy, qui tous deux se trouvent sous les pier 
res enfoncées dans l’intérieur des grottes. 

Bathysciola meridionalis J. DUv. et B. subterranca H. KRAUSS, qui vivent sous des pierres 
enfoncées loin de toute caverne, 


112 Dr R. JEANNEL 


a. Le centre de dispersion des Bathysciinae. 


Le centre de dispersion des Bathysciinae a dû se trouver en 
Europe, à l’est des Alpes, et cela pour les raisons suivantes : 

Les quatre tribus de Bathysciinae sont abondamment 
représentées à l’est des Alpes, dans le Karst et la péninsule 


Fi1G. LVI. Carte de la distribution des Bathysciinae lucicoles oculés, en Europe. 
B., espèces oculées du genre Bathysciola ; A., Adelopsella ; P., Phaneropella 


balkanique, tandis qu’à l’ouest des Alpes il n’existe pour ainsi 
dire que des Zuryscapiti. 

Dans le Karst, à l’est des Alpes, le nombre des espèces est 
considérable, leur diversité est très grande et il existe des formes 
cavernicoles beaucoup plus modifiées que partout ailleurs 
(Leptodirus, Antroherpon). | 

Toutes les espèces lucicoles de l’Europe occidentale possèdent 
des proches parents cavernicoles dans la région qu’elles occu- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 115 


pent, tandis qu’à l’est des Alpes il existe un grand nombre d’es- 
pèces lucicoles n’ayant aucun proche parent dans les cavernes. 
Enfin toutes les formes archaïques se trouvent dans l'Europe 

orientale (carte, fig. Lvr). Ces formes archaïques, qui toutes 
possèdent des yeux rudimentaires, un appareil métatergal très 
développé et parfois même des rudiments d’ailes membraneuses 
sous les élytres, sont les suivantes : 

1. Adelopsella bosnica RerrT., Bosnie. 

2. Bathysciola Peyroni A8., Syrie. 

3. — persica AB., Perse. 

4 — pusilla Morscx., Caucase. 

5 — Fausti REITT., Samara. 

6. — silvestris MoTscH., Carniole. 

d: == pumilio REITT., Apennins. 

8 — sarteanensis BARG., Toscane. 

9 —- tarsalis KIESW., Piémont. 


10. — subterranea H. KRrauss, Ancône, Rome. 
11. — Damryi AB., Sardaigne. 

12. Phaneropella Lesinae RetTT., Dalmatie. 

13. --- turcica REITT., Asie mineure. 


b. Les migrations des Bathysciinae lucicoles. 


Les espèces lucicoles ont émigré à travers l’Europe de l’est 
à l’ouest. Les quatre tribus de la sous-famille ont pris nais- 
sance dans l’Europe orientale, mais deux d’entre elles, les 
Brachyscapiti et les Antroherpona, sont restées cantonnées dans 
le bassin moyen du Danube et dans les Karsts adriatiques, à 
l’est de l’arc alpin. Les £Zuryscapiti au contraire se sont étendus 
vers l’ouest, colonisant de proche en proche la région tyrrhé- 
nienne puis les Alpes françaises, les Pyrénées et l'Espagne. 
Quant aux Gynomorphi ils semblent avoir esquissé une migra- 
tion analogue à celle des Æuryscapiti, mais beaucoup moins 
intense, puisqu'ils ne possèdent actuellement qu’un seul repré- 


ARCH, DE ZOOL. EXP, ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T, VII. — (1). 8 


114 | Dr R. JEANNEL 


sentant connu à l’ouest de l’arc alpin APRES lucidulus 
DELAR., dans l'Hérault). 
Les preuves de cette migration de l’est à l’ouest des Elie 
capihi sont nombreuses. 
D'abord un certain nombre d’espèces lucicoles actuelles sont 
distribuées de telle façon que l’idée de leur migration s’impose. 
Bathysciola Aubei Kïesw. est réparti sur la côte méditerra- 
néenne depuis Gênes jusqu’à Nîmes ; il est représenté par de 
très nombreuses races locales et variétés dans les Alpes-Mari- 
times, à l’est, tandis que sa forme typique seule s’est étendue 
de proche en proche vers l’ouest. Une de ses colonies a même 
pu franchir le Rhône et s'installer aux environs de Nîmes. 
Bathysciola Schiüdtei Kiesw. est une espèce lucicole habitant 
tout le versant français des Pyrénées où elle comprend de 
nombreuses races locales (Grenieri, subasperata, grandis) ; 
mais une de ses races occupe le Gers (Larcennei) et une autre 
se trouve encore à Caen, dans le Calvados. La présence du 
B. Schiüdtei dans cette dernière station sur les bords de la 
Manche ne peut s'expliquer que par une migration effectuée 
tout d’abord de l’est à l’ouest le long du versant nord des 
Pyrénées, puis continuée vers le nord le long du littoral atlan- 
tique à climat humide et tempéré. D'ailleurs d’autres espèces 
sont dans le même cas. Bathysciola meridionalis J. Duv. qui 
habite le Gers et la Gironde indique le premier pas de la même 
migration vers le nord et Parabathyscia Wollastoni JANS. la 
réalise encore bien mieux. 
Cette dernière espèce appartient à un genre dont tous les 
représentants se trouvent réunis sur les côtes du golfe de Gênes 
et de la mer tyrrhénienne. Elle-même présente en Corse une 
race peu différente de la forme typique (P. Wollastoni-corsica 
AB.), puis se rencontre dans le Gers, en Normandie, puis à 
Lille, dans les Flandres et enfin en Angleterre autour de Lon- 
dres. Comme bien d’autres espèces corses (Léger et Duboscq, 
1903, p. 153), P. Wollastoni devait habiter au pliocène le con- 
tinent tyrrhénien ; après la séparation des îles, il s’est conservé 


REVISION DES BATHYSCIINAE 115 


en Corse en se modifiant légèrement, mais il n’a pas pu sur- 
vivre sur les côtes continentales et a émigré vers l’ouest suivant 
la même voie que les Bathysciola Schiüdtei et B. meridionalis. 
Actuellement nous le trouvons confiné dans quelques stations 
jalonnant sa route, dans le Gers, en Normandie, en Flandre 
et même en Angleterre où il a pu passer avant la formation du 
détroit. Il n’y aurait rien d’impossible à ce qu’on le retrouve 
encore dans d’autres stations intermédiaires, comme Îles 
Charentes ou la Bretagne par exemple. 

Enfin la répartition des Bathysciinae dans les Pyrénées sem- 
ble être encore une preuve de la migration des espèces lucicoles 
anciennes de l’est vers l’ouest. Dans les Pyrénées le nombre et la 
variété des espèces lucicoles ou cavernicoles sont bien plus grands 
dans la partie orientale que dans la partie occidentale. Ce sont 
des espèces de Speonomus du même groupe qui peuplent les 
grottes de la Catalogne et celles de l’Aude et de l’Ariège, et il y a 
plus de rapports entre les formes orientales et occidentales d’un 
même versant qu'entre les formes occidentales des deux ver- 
sants. Il semble que la colonisation des Pyrénées à débuté par 
les Pyrénées-Orientales, puis s’est faite de proche en proche vers 
l’occident, de façon indépendante et parallèle sur chaque ver- 
sant. Nous verrons plus loin que là est l'explication probable de 
la répartition par vallées des espèces cavernicoles des Pyrénées. 

C’est peut-être enfin de la même façon, par les îles Baléares, 
que les Anillochlamys ont pu gagner directement le Sud de 
l'Espagne avant l’effondrement du continent catalan. 


c. Époque des migrations des Bathysciinae lucicoles 
et du début de la colonisation des grottes. 


A quelle époque géologique ont dû se faire ces migrations 
et par suite à quelle époque a pu commencer le peuplement 
des cavernes par les formes actuelles ? 

D’abord les Alpes et les Pyrénées semblent avoir été des 


barrières infranchissables que les Bathysciinae ont dû longer ou 


116 Dr R. JEANNEL 


contourner ; c’est donc après la surrection des Alpes, c’est-à- 
dire à partir du miocène qu’ils ont dû se répandre dans l’Europe 
occidentale. : 

D'autre part nous verrons que, dans le Karst et la péninsule 
balkanique, un grand nombre d’espèces étaient déjà installées 
dans les grottes avant l’effondrement de l’Adriatique et de la 
mer Egée, c’est-à-dire avant la fin des temps tertiaires. Les 
exemples qu’on peut donner sont nombreux d’espèces distri- 
buées sur les deux versants du Karst (Leptodirus, Antroher- 
pon, Parapropus, Bathysciotes, etc.). Bien plus, Phaneropella 
Lesinae REITT. se trouve à la fois dans les îles de Lesina et de 
Meleda et sur le continent en Herzégowine ; le même genre 
Phaneropella comprend une espèce en Dalmatie (P. Lesinae), 
une autre en Asie mineure (P. turcica REITT.). Le même 
Bathysciotes Khevenhülleri-Horvathi Csirt occupe l’île de Veglia 
et le continent en Istrie et en Croatie. 

Dans les Alpes-Maritimes, le Dauphiné, l'Isère, le Jura 
méridional, nous verrons que la faune cavernicole présente tous 
les caractères d’une faune survivante, échappée par place à 
l’anéantissement par les glaciers pleistocènes. D'ailleurs la dis- 
tribution des Troglodromus de part et d’autre des profondes 
vallées d’érosion du Var et du Loup prouve que le type 
Troglodromus existait déjà dans la région avant le creusement 
de ces vallées, c’est-à-dire au pliocène. 

Dans les Pyrénées enfin la faune des Bathysciinae semble 
encore plus récente, puisque à côté de quelques genres inter- 
glaciaires survivants (Antrocharis) la grande majorité des genres 
actuels (Speonomus, Perrinia, Troglophyes, etc.) sont certaine- 
ment postérieurs à la dernière transgression glaciaire. 

On peut donc conclure de tout ce qui précède que les Bathys- 
ciinae semblent s'être répandus en Europe entre le miocène 
et la fin du pliocène ; ils paraissent n’avoir colonisé les grottes 
des Pyrénées qu’au début des temps quaternaires, alors qu'ils 
étaient certainement installés dans les grottes du Karst et des 
Alpes à la fin du tertiaire. 


a 


REVISION DES BATHYSCIINAE 117 


C. MODES DE RÉPARTITION DES CAVERNICOLES. 


a. L'isolement des colonies cavernicoles est absolu. 


Les Bathysciinae muscicoles actuels montrent une prédilec- 
tion très marquée pour les entrées de grottes et il n’est pas dou- 
teux que les ancêtres lucicoles des troglobies actuels aient dû 
présenter les mêmes habitudes. La colonisation des grottes s’est 
faite directement du domaine épigé vers le domaine caverni- 
cole par les grandes ouvertures des cavernes et non par les fen- 
tes et le domaine endogé. De plus, que cette souche épigée se 
soit éteinte de bonne heure après avoir peuplé les cavernes, 
comme je l’avais supposé autrefois (1908, p. 96), ou bien qu’elle 
se soit perpétuée par les muscicoles actuels, il ne reste pas moins 
exact que toute communication des colonies cavernicoles entre 
elles ou bien avec les colonies muscicoles est devenue de bonne 
heure impossible. Il en résulte que chez les cavernicoles la 
ségrégation est complète, ancienne et définitive et que leurs 
colonies se sont trouvées dans l’impossibilité absolue d’étendre 
par des migrations leurs aires de répartition. 

Tandis que les Anophthalmes ont pu étendre leur habitat sous 
terre, par les fentes du domaine endogé, et coloniser des massifs 
montagneux entiers, les colonies des Bathysciinae sont restées 
rigoureusement isolées les unes des autres, étant toujours inca- 
pables de passer d’une grotte dans une autre, sans qu’il existe 
entre elles des communications larges par des galeries ou tout 
au moins des fentes libres dans les roches calcaires. 

De nombreux exemples s'offrent à nous de grottes très peu 
éloignées les unes des autres, situées dans le même massif 
montagneux et habitées par des espèces de Bathysciinae 
entièrement distinctes. L’exemple Le plus remarquable est celui 
de la cueva de Valle [365] et de la cueva de San Roque [366], 
situées à 300 mètres de distance l’une de l’autre dans la même 
montagne calcaire et dont la première donne abri au Speocharis 
Escalerai JEANN., la seconde au Speocharis gracilicornis JEANN. 


118 D' R. JEANNEL 


et au Breuilia tibialis JEANN. Ces deux grottes doivent appar- 
tenir à deux systèmes hydrographiques différents et parfaite- 
ment isolés, comme cela se voit fréquemment dans les terrains 
calcaires : il n’a pu se faire aucun mélange entre les faunes des 
deux systèmes. 

- Aïlleurs, en Catalogne, dans la sierra de Montroig, les deux 
cova del Tabaco [334] et cova del Lladre [333] s'ouvrent à 
peu de distance l’une de l’autre dans le même banc calcaire 
de la même falaise et cependant la première est habitée par 


Speonomites nitens JEANN., la seconde par Speonomus latrun- . 


culus JEANN. 

En Dalmatie, près de Spalato, quatre grottes s'ouvrent 
sur le flanc nord-est du Mosor planina, à brève distance les 
unes des autres ; malgré cela leur faune est différente, puisque 
la Kraljevo jama [102] abrite Haplotropidius subinflatus Apr. 
et Protobracharthron Grabowskii Arr., la Maklutaca jama [103] 
Haplotropidius subinflatus Apr. seul, la Vranjaca jama [104] 
Haplotropidius Taxi J. Müzz et Antroherpon Dombrowskii 
APr., la Stiriana jama [105] Haplotropidius Taxi J. Müzx. 


seul. Toutes ces espèces enfin font défaut dans une cinquième 


caverne située près du sommet du Mosor planina (H.Neumann, 
in litt.). 

En France, dans la montagne de la Séranne (Hérault), 
se trouvent deux grottes voisines, la grotte de Pégairolles [233] 
et la grotte de Saint-Jean de Buèges [232]; on trouve Dia- 
prysius Sicardi V. May. dans la première, Speophyes lucidu- 
lus DELAR. et Diaprysius Sicardi V. MAY. dans la seconde. 

Dans les Pyrénées ariègeoises, Antrocharis Querilhaci LEsp. 
se trouve dans les grottes de Sabart [272], mais il fait défaut 
dans celle de Bédeilhac [275], pourtant peu éloignée. 

De semblables exemples seraient faciles à multiplier et leur 
valeur est d'autant plus grande que nous trouvons toujours les 
mêmes espèces de Bathysciinae dans deux grottes voisines lors- 
que des communications larges existent réellement. 

. C’est ainsi que les trois grottes de Niaux [273], de Sabart 


REVISION DES BATHYSCIINAE 119 


[272] et de Lombrive [271] dans la montagne de Cap de Lesse, 
dans l’Ariège, sont habitées par les mêmes espèces (Antrocharis 
Querilhaci LEsP. et Speonomus pyrenaeus LEspe.); or nous 
savons aujourd'hui avec certitude que les trois grottes commu- 
niquent. 

Dans les Basses-Pyrénées tout le massif des forêts d’Itte et 
d’Arbailles n’est qu’une véritable éponge calcaire ; il en résulte 
que toutes ses cavités abritent la même faune (Speonomus 
Alexinae JEANN. et Bathysciella Jeanneli A8.). 

Tsereus Xambeui ARG. se trouve dans toute une série de grot- 
tes échelonnées à diverses altitudes dans le massif de la Dent de 
Crolles (Isère), mais toutes ces grottes font partie du même 
système hydrographique du Guiers et sont des crans de des- 
cente successifs des mêmes eaux souterraines. 

Dans le Karst enfin où l'érosion souterraine a atteint un 
degré inconnu dans les autres pays, et où le domaine caverni- 
cole arrive à être pour ainsi dire continu, nous verrons que 
l’isolement des Bathysciinae cavernicoles est moins parfait 
qu'ailleurs et cela se traduira par une étendue beaucoup plus 
considérable des aires de répartition des espèces (Aphaobius 
Milleri ScHmipT est cité de plus de 30 grottes de Carniole). 

Donc dans l’écologie des Bathysciinae cavernicoles il existe 
deux choses qui les distinguent absolument des lucicoles : 

19 L’isolement géographique des colonies entre elles et de 

l'extérieur est absolu. 
- 29 Les migrations et les apports de faune d’une grotte à une 
autre sont presque toujours impossibles, puisqu'ils sont subor- 
donnés à l’existence de libres communications entre les cavités 
souterraines. 

Un premier résultat de cet isolement complet des colonies 
cavernicoles des Bathysciinae est que nous les voyons manquer 
dans certaines grottes situées au milieu d’autres très peuplées, 
parce que les colonies s’y sont éteintes ou ont été détruites sans 
possibilité de repeuplement secondaire. C’est ainsi que certaines 
espèces, comme Antrocharis Querilhaci LEsP. ou comme 


120 Dr R. JEANNEL 


Speonomus pyrenaeus Lesr., présentent des distributions 
discontinues ou en damier. 

On n’a jamais porté grande attention à ces faits négatifs ; 
ils sont cependant bien suggestifs. L'étude minutieuse des 
cavernes où les Silphides font défaut pourrait dans bien des 
cas montrer qu'elles ont été le théâtre, au cours des temps 
géologiques, de grands bouleversements capables de supprimer 
la vie dans leurs cavités. Les grandes périodes glaciaires du 
pleistocène ont fréquemment joué ce rôle dans les grottes des 
Pyrénées. 

Je me suis déjà longuement expliqué à ce sujet dans un 
mémoire antérieur (1908, pp. 94-98) et j'ai dit pour quelles raï- 
sons je croyais que les Silphides cavernicoles avaient dû être 
anéantis dans les grottes situées en dedans du périmètre des 
transgressions glaciaires. Mais j’avais dit également (p. 97) qu’il 
ne fallait pas généraliser et que les Carabiques cavernicoles, 
pour ne parler que des Coléoptères, avaient dû échapper à la 
destruction et «vivre pendant les transgressions glaciaires dans 
le domaine endogé, présentant alors au pourtour des glaciers 
des conditions d’existence exceptionnellement favorables. » 
Je suis donc tout à fait d'accord avec H. W. Brôlemann 
(1910, p. 373) lorsqu'il soutient que pendant les transgressions 
glaciaires la vie, impossible dans les cavernes proprement dites 
rendues inhabitables par les masses d’eau qui s’y concentraient, 
n’était pas suspendue dans l’épaisseur du sol autour des grot- 
tes. Des Carabiques, des Myriapodes, des Aranéides, des Iso- 
podes ont pu certainement traverser ainsi les temps glaciaires, 
mais non les Bathysciinae, qui eux n’habitent que les cavernes 
proprement dites et ont été fatalement détruits lorsqu'ils n’ont 
pas pu, par les ramifications des grottes qu’ils habitaient, gagner 
_ d’autres grandes cavités d'altitude plus élevée et situées dans 
les massifs émergés au-dessus du niveau des glaces. Nous ver- 
rons que c’est ainsi qu'Isereus Xambeui ArG. dans le massif 
de la Grande Chartreuse et qu’Antrocharis Querilhaci Lesr. 
dans la montagne du Cap de Lesse ont pu survivre dans les 


REVISION DES BATHYSCIINAE 121 


grottes élevées pendant les grandes transgressions et coloniser 
secondairement les grottes inférieures après le retrait définitif 
des glaciers. 


b. Les aires de répartition des Bathysciinae cavernicoles. 


Au point de vue de leur répartition, les espèces des Bathys- 
ciinae cavernicoles peuvent être placées dans deux catégories : 

1° les espèces à grandes aires de répartition, étendues à 
plusieurs bassins hydrographiques voisins ; 

20 les espèces localisées par vallées et représentées souvent 
dans chaque grotte par une race ou sous-espèce différente, 


_ 


10 LES ESPÈCES A GRANDES AIRES DE RÉPARTITION. 


Les espèces à grandes aires de répartition sont soit des 
cavernicoles sans caractères adaptatifs bien développés, soit 
au contraire des cavernicoles anciens et très modifiés. 

Les premiers ont pénétré depuis peu dans les cavernes 
et cela simultanément dans un grand nombre de cavernes 
à la fois. Leur aspect est encore celui des lucicoles ; leurs 
membres et leurs antennes sont courts. Leur biologie elle- 
même fait penser qu’ils sont des cavernicoles récents : à l'opposé 
des autres espèces cavernicoles, leurs larves se trouvent en 
effet très fréquemment, vivant avec l’adulte dans le guano des 
Chauve-souris. 

Chez certaines espèces comme Speonomus infernus DIECK 
aucune variation ne s’est encore fixée ; chez Speonomus Dela- 
rouzeei FATRM. une colonie isolée des autres sur le versant espa- 
gnol des Pyrénées s’est légèrement différenciée (S. Delarouzeei- 
catalonicus JEANN.) ; chez Bathysciola Linderi AB., répandu 
sur tout le versant rhodanien des Cévennes quelques races à 
peine caractérisées commencent à se produire à la faveur de 
l’isolement géographique. 


122 Dr R. JEANNEL 


Enfin il existe une espèce dans les Pyrénées qui montre bien 
de quelle façon ces cavernicoles récents à grandes dispersions 
ont pu prendre naissance. B. Schiôdtei KiEsw., espèce lucicole, 
habite les mousses des entrées de la plupart des grottes des 
Pyrénées et parfois, attiré par le milieu favorable, il pénètre 
dans l’intérieur des grottes pour pulluler dans le guano et y deve- 
nir une race troglophile spéciale, B. grandis FarrM. (grottes 
d'Isturitz [320], d’'Arudy [308], de Bétharram [307], du Loup 
[306], de Ganties [301 ]). Dans la grotte de Bétharram par exem- 
ple, on trouvait, avant qu’elle ne soit aménagée (1), B. Schicdtei 
typique dans les mousses de l’entrée et B. Schiôdtei-grandis 
quelques pas plus loin dans l’intérieur, sur le guano. 

Il est clair que si B. Schüdtei, forme typique, venait à 
disparaître pour une raison quelconque de l'entrée des 
grottes pyrénéennes, B. grandis FATRM. deviendrait une espèce 
cavernicole en tous points semblable au B. Linderi AB. des 
Cévennes. 

Dans d’autres cas les espèces à grandes aires de répartition 
sont d'anciens cavernicoles présentant une somme considérable 
de caractères adaptatifs. Ce sont par exemple Leptodirus Hohen- 
warti SCHMIDT, répandu dans la plupart des grottes de Carniole 
et du Küstenland, Antrocharis Querilhaci LEspP., qui se trouve 
dans les grottes des vallées de l’Ariège, de l’Arize et du Salat, 
dans les Pyrénées ; c’est encore Troglodromus Bucheti Dev. 
dont les diverses stations sont séparées par les profondes 
vallées d’érosion des Alpes-Maritimes. Pour toutes ces espèces, 
certainement très différentes de leur souche épigée, il faut 
admettre soit qu’elles avaient déjà atteint leur forme d’équi- 
libre avant d’entrer dans les cavernes et n’y ont pas varié (ce 
qui me paraît bien improbable), soit plutôt que les diverses colo- 


Q) Depuis que la grotte de Bétharram est éclairée à l'électricité et visitée chaque année par 
des milliers de touristes, il n’est plus possible d’y trouver les Coléoptères troglobies qu’on y trou- 
vait autrefois. Après deux jours de patientes recherches en juillet 1910, avec E. G. Racovitza 
et gb D EBEL c’est à peine si nous avons pu recueillir quelques Speonomus epsluncgrum DELar., 


autrefois, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 123 


nies, isolées les unes des autres dans leurs grottes respectives, 
ont subi dans des milieux identiques une évolution orthogéné- 
tique rigoureusement parallèle. Il me paraît impossible d’expli- 
quer autrement l’absence de différences entre les colonies de 
ces espèces soumises depuis longtemps à l'influence de la ségré- 
gation. 

L’isolement des colonies d’Antrocharis Querilhaci LEsp., par 
exemple, est absolu ; il n’existe aucune communication possible 
entre les Antrocharis qui peuplent la grotte de Hount-Santo 
[289] et ceux du Mas d’Azil [284], et cela depuis le jour où ils 
sont devenus cavernicoles. Or il n’est pas moins certain que les 
Antrocharis sont des types cavernicoles très adaptés et se sont 
beaucoup transformés depuis le début de leur séjour dans les 
cavernes ; l’orthogénèse aboutissant à un parallélisme rigou- 
reux seule peut expliquer d’une façon plausible Pidentité abso- 
lue qui existe actuellement entre les diverses colonies. Et ce 
n’est pas un des moindres résultats de l'étude des Silphides 
cavernicoles que de donner une preuve de la réalité de l’évolu- 
tion orthogénétique. Lorsqu'elle a lieu avec la même rapidité 
dans des colonies isolées, elle aboutit à un parallélisme absolu, 
comme c’est le cas le plus fréquent (Antrocharis, Leptodirus 
Aphaobius, ete.). Mais j'ai eu l’occasion de citer des cas (Jean- 
nel, 1910 d, p. 86) où l’inégale rapidité de l’évolution orthogéné- 
tique de deux colonies isolées de la même espèce avait pu pro- 
duire des formes différentes. C’est ainsi qu’ont pris naissance 
les deux Driaprysius Fagniezi JEANN. et D. Mazaurici V. MAY. 
dans les Cévennes ; c’est encore ainsi qu'ont pu se différen- 
cier les deux Bathysciola Majori RerTrT. et B. Gestroi FAIRM., 
dont le second n’est qu’un stade un peu plus modifié que le 
premier. | 


20 LES ESPÈCES LOCALISÉES PAR VALLÉES. 
Une deuxième catégorie de Bathysciinae cavernicoles com- 


prend les espèces qui sont localisées par vallées et qui sont 
représentées dans chaque grotte par une race ou sous-espèce 


124 D' R. JEANNEL 


spéciale. Les genres dont les espèces sont ainsi réparties sont de 
beaucoup les plus nombreux et on peut citer par exemple parmi 
eux les Speonomus dans les Pyrénées, les Speocharis etles Breuilia 
dans les Cantabres, les Diaprysius dans les Cévennes, les 
Bathyscimorphus, les Leonhardella, les Apholeuonus, etc., dans 
les Karsts, les Drimeotus dans les Carpathes, les Speonesiotes en 
Dalmatie. Dans ces différents genres chaque espèce occupe 
une vallée ou quelques vallées voisines ; les races ou sous- 
espèces qui la composent sont d’autant plus affines que les 
grottes qu’elles habitent sont plus rapprochées et les espèces 
elles-mêmes sont morphologiquement plus proches de celles 
qui peuplent les vallées voisines que de celles qui habitent des 
vallées éloignées. Les groupes d’espèces sont distribués par 
régions naturelles. 

Dans les Pyrénées par exemple, les Speonomus compren- 
nent deux groupes phylogéniques distribués par vallées. 
L'un de ces groupes, caractérisé par ses antennes grêles dans 
les deux sexes est dispersé sur toute la longueur de la chaîne ; 
l’autre, bien différent par la dilatation des antennes chez les 
mâles, est cantonné dans la partie orientale des Pyrénées fran- 
çaises où ses espèces cohabitent avec celles du groupe précé- 
dent. Dans chacun des deux groupes la distribution par vallées 
des espèces est très nette et, dans le groupe à antennes grêles 
par exemple, les espèces qui habitent les Basses-Pyrénées pré- 
sentent plus de caractères communs avec celles des Pyré- 
nées centrales qu’avec celles de l'Ariège ou des Pyrénées-Orien- 
tales. 

Ce genre de répartition peut s'expliquer de la façon sui- 
vante : 

Les deux groupes phylogéniques dérivent de deux souches 
lucicoles voisines, mais bien distinctes, qui ont colonisé tout 
d’abord et simultanément la partie orientale de la chaîne pyré- 
néenne, en formant des races locales, comme cela à lieu encore 
chez les lucicoles actuels . 

L’une de ces deux souches lucicoles s’est fixée dans la partie 


REVISION DES BATHYSCIINAE 125 


orientale des Pyrénées françaises où elle a produit le groupe des 
Speonomus cavernicoles à antennes épaissies chez les mâles; 
quant à l’autre elle a continué sa migration de l’est à l’ouest, 
colonisant les basses vallées de proche en proche, simultané- 
ment sur les deux versants, et se modifiant peu à peu au fur et 
à mesure de cette migration. 

Nous avons vu plus haut qu’une telle migration n’a rien 
d’invraisemblable et que la distribution actuelle de certains 
lucicoles (Bathysciola Schiôdtei Kiesw., B. meridionalis Duv., 
Parabathyscia Wollastoni JANS.) donne tout lieu de la sup- 
poser. 

Une telle colonisation successive des vallées pyrénéennes 
permet d'expliquer la répartition par vallées des espèces 
actuelles. Les souches lucicoles au cours de leur migration ont 
fourni dans chaque vallée ou groupe de vallées des races 
locales présentant des caractères nouveaux au fur et à mesure 
des progrès de la migration. Chacune de ces races locales luci- 
coles en colonisant les grottes de son aire de répartition a pro- 
duit une espèce cavernicole actuelle et les quelques caractères 
qui séparent les diverses races cavernicoles dans la même 
espèce sont précisément ceux qui ont été acquis à la faveur 
de la ségrégation dans les grottes. 

Ici encore il faut faire une très large part à l’orthogénèse 
dans l’évolution des espèces cavernicoles réparties par vallées. 
Ces espèces se sont à coup sûr profondément modifiées dans les 
grottes, mais ces modifications se sont faites suivant une direc- 
tion orthogénétique de façon que de très faibles différences 
(caractères des sous-espèces) seulement ont pu apparaître 
entre les diverses colonies isolées de la même forme originelle. 


Enfin j’ajouterai que de nombreuses causes EEE troubler 
la distribution par vallées. 

D'abord ce mode de distribution n’a pu se réaliser que là où 
les chaînons montagneux séparant les vallées ont eu une alti- 
tude suffisante pour constituer des barrières infranchissables 


126 Dr R. JEANNEL 


aux colonies lucicoles et maintenir leur isolement. La structure 
orographique des Pyrénées, avec leurs crêtes élevées et leurs 
vallées perpendiculaires à l’axe de la chaîne, s’y est prêtée par- 
faitement. Mais il en a été autrement dans les Karsts adriati- 
ques où des communications souterraines entre les différents 
bassins des rivières, la continuité relative et la grande étendue 
du domaine souterrain, le peu d’altitude des chaînes de mon- 
tagnes sont causes que les espèces sont très irrégulièrement 
réparties par vallées et que, soumises à l’influence de la pan- 
mixie, elles n’ont presque pas fourni de races géographiques. 


CHAPITRE V 


Répartition des Bathysciinae dans l’Europe 


orientale. 


Il existe de grandes différences entre la faune des Bathysciinae 
de l’Europe orientale et celle de l’Europe occidentale et nous 
avons vu que ces différences s'expliquent, puisque la première 
est une faune endémique, tandis que la seconde est immigrée. 

C’est en effet dans l’Europe orientale que se place le centre 
de dispersion du groupe. C’est là que vivent tous les Brachys- 
capiti, tous les Antroherpona, toutes les espèces de la tribu des 
Gynomorphi, sauf une (Speophyes lucidulus). Les Euryscapiti 
y sont également représentés, mais par des types archaïques 
et quelques cavernicoles isolés (Pholeuonella, Bathyscimor- 
phus). 

A l’ouest de l’arc alpin, au contraire, nous verrons que les 
Euryscapiti seront seuls et y auront fourni de riches séries 
cavernicoles. 

Si on met à part le groupe archaïque des Bathysciola oculés, 
disséminés aussi bien en Asie qu’en Europe (carte, fig. LVt), nous 
voyons que les Bathysciinae de l’Europe orientale se trouvent 


REVISION DES BATHYSCIINAE 127 


tous sur le pourtour du grand bassin inférieur du Danube, où 
ils se répartissent en trois groupes bien distincts par les séries 
phylétiques qui les composent. Seule l’espèce lucicole Bathys- 
cia montana SCHIÔDTE jalonne toute l’étendue du bassin du 
Danube, puisqu'on la trouve actuellement dans les Karsts 
adriatiques et aussi dans le nord des Carpathes, à Rahô (Bathys- 
cia montana-hungarica REITT.). 

Les trois régions du bassin inférieur du Danube, caractérisées 
par des groupes phylogéniques de Pathysciinae spéciaux 
sont les suivantes : 

19 La région des Carpathes. 

20 La région du Balkan. 

30 La région des Karsts adriatiques. 

Cette dernière région occupe les deux versants danubien 
et adriatique pour des raisons qui seront exposées plus loin. 


A. RÉGION DES CARPATHES. 


Il existe dans les Carpathes deux séries phylétiques de Bra- 
chyscapiti, celle de Sophrochaeta qui habite les Alpes de Transsyl- 
vanie et celle de Drimeotus dans les monts de Bihar. 

La série de Drimeotus, de beaucoup la plus importante, com- 
prend deux genres en apparence très différents, mais certaine- 
ment proches parents, dont les espèces sont réparties par 
vallées de la façon indiquée dans le tableau IT. 

A l’exaimen de ce tableau on constate tout d’abord que deux 
espèces ne cohabitent dans aucune des grottes hongroiïses. Les 
Pholeuon n’habitent pas avec les Drimeotus comme les Antro- 
charis avec des Speonomus dans les grottes pyrénéennes par 
exemple. Au contraire les Pholeuon paraissent confinés dans les 
grottes du centre du massif des monts de Bihar, tandis que les 
Drimeotus peuplent de préférence les grottes des basses vallées. 

En somme Pholeuon et Drimeotus sont certainement du 
même âge et il semble bien qu’il n’y a eu qu’une seule immigra- 
tion dans les grottes en Hongrie, 


128 Dr R. JEANNEL 


TABLEAU Il. 


DISTRIBUTION DES BATHYSOIINAE DANS LES CARPATHES 


VALLÉES | HABITATS ESPÈCES 
Theiss supérieure | Rah6 (dans les feuilles B gro montana-hungurics 
Szamos | 


Grotte de Remecz. 
Sebes-Kôürüs | Grotte innomée. 
Grotte Rablé Barlang. 


Drimeotus Horvathi Birô. 
Drimeotus Entzi Biré. 
Drimeotus Chyzeri Birô. 


Grotte d’Igriez. Drimeotus Kovacsi Mill. 
Kôürûs Grotte dè Fericse. Dr. (Fericeus) Kraatzi Eriv. 
Grotte Pestere Smeilor, Pholeuon angusticolle Hampe. 
Kôrüs-noir Grotte de Funacza, Pholeuon leptoderum Friv. 
Grotte de l’Archiduc-Joseph. | Pholeuon leptoderum Friv. 
Grotte de Magura. Pholeuon leptoderum Friv. 


Grotte de Kalotaer Hotters. P. (Parapholeun) gracile Friv. 


Grotte Lucia, à Szoho dol. æ: (Parapholeuon) hungaricum 


Csiki. 
Maros Grotte Pestere-la-Gros. Drimeotus Ormayi Reitt. 
| Comitat de Hunyad (d.1.feuill.)| Sorhrochaeta Merkli Friv. 
Temes | 
Mehadia (dans les feuilles). Mehadiella Paveli Friv. 
Kreuzhôhle. Sophrochaeta insignis Friv. 
Cerna Grotte Pestere Szoronyest. Sophrochaeta insignis Friv. 
Grotte de Tatarczv Sophrochaeta insignis Friv. 
Grotte d’Herkuleshad. Sophrochaeta Reitteri Friv.’ 


Les Drimeotus sont de la façon la plus nette distribués par 
vallées. D. Ormayi ReïTT., dont la sculpture est très particu- 
lière et différente de celle des autres espèces, se trouve isolé dans 
la vallée du Maros et les cinq espèces habitant la vallée du 
Kürôs se disposent en deux groupes phylogéniques spéciaux 
chacun à une des branches du Kürôs (Ktrôs noir et Sebes 
KGrûs). 

Enfin le Drimeotus (Fericeus) Kraatzi FRIv. ne doit pas être 
éloigné phylogénétiquement du Drimeotus (s. str.) Kovacsi 
Mirr., habitant une grotte voisine. Tous deux dérivent d’une 
souche commune et les caractères spéciaux qui ont permis 


OP RE PTT 


REVISION DES BATHYSCIINAE 129 


de placer le D. Kraatzi dans un sous-genre particulier sont des 
caractères aberrants qui se sont développés chez une colonie du 
D. Kovasci isolée dans la grotte de Fericse. 


B. RÉGION DU BALKAN. 


Nos connaissances sur la faune cavernicole du Balkan sont 
encore trop peu avancées pour qu'il soit possible d’en tirer 
aucune conclusion générale. 

Il faut se borner à constater seulement que les deux espèces 
connues du Balkan bulgare appartiennent à la tribu des 
Gynomorphi et sont des cavernicoles très modifiés. 

On ne peut même pas savoir quelles seront les limites de 
cette région et si elle ne devra pas s’étendre à toute la partie 
orientale de la péninsule, car outre Hexaurus Merkli FRiv. 
et Aphaobius (?) Maneki J. MüÜLL., connus duBalkan central, 
il existe en Thessalie un Bathyscia (?) thessalica RerTT. dont je 
ne puis pas encore établir les affinités, mais qui pourrait bien 
faire partie du même groupe phylogénique. 


C. RÉGION DES KARSTS ADRIATIQUES. 


a. Généralités. 


L’étendue du domaine cavernicole dans les Karsts adriati- 
ques (1) est considérable et on pourra s’en faire une idée en 


(1) Je désigne sous ce nom les pays calcaires qui forment la Carniole, le Küstenland et l'Istrie, 
la Croatie occidentale et toute la partie occidentale de la péninsule balkanique, Toute cette éten- 
due de territoires forme une région spéographique très homogène. E. A. Martel (1894, p. 432) 
la désigne sous le nom général de « Karst », mais je ne crois pas qu’on soit en droit de donner 
une telle acception à ce terme. Le « Karst » pour les géographes est la région calcaire qui s'étend 
en Küstenland et en Carniole, de Trieste à Laibach ; c’est là que les phénomènes « Karstiques » 
ont été étudiés tout d’abord et c’est pourquoi le terme de « Karst » a pu être employé dans un 
sens très large en géographie physique pour désigner les formations calcaires présentant le même 
aspect que la Carniole. Mais on n’a pas le droit de comprendre dans le « Karst », terme géogra- 


ARCH. DE ZO0OL. EXP. ET GÉN. — 5® SÉRIE. — T. VII. — (I). 9 


130 Dr R. JEANNEL 


sachant que E. Boegan a pu placer 347 abîmes, grottes ou 
pertes de rivières sur sa carte des cavernes du Karst entre 
Trieste et Adelsberg et en citer une cinquantaine d’autres dont 
il n’a pu repérer exactement la situation topographique. 
Nous verrons cependant que la faune d’un très petit nombre 
de grottes est connue, puisque je ne pourrai citer dans la liste 
jointe à ce travail que 150 grottes à Silphides dans les Karsts 
adriatiques (1), lorsque les Pyrénées françaises en fourniront 
100 à elles seules. 

Depuis la découverte en 1831 du ZLeptodirus Hohenwarti 
SCHMIDT dans la grotte d’Adelsberg par le comte Franz von 
Hohenwart, les explorations des entomologistes se sont suc- 
cédé sans interruption jusqu’à nos jours dans les grottes du 
Karst. Tout d’abord c’est à Richard, prince de Khevenhüller- 
Mestch, à F. Schmidt, Schiner, L. Miller, Bilimek, 
J.C. Schiüdte, C. Schaufuss, H. Müller, G.Joseph, Hauf- 
fen que nous devons la connaissance de la plupart des Bathys- 
ciinae cavernicoles de Carniole et du Küstenland. 

Plus tard et surtout depuis une vingtaine d’années les 
recherches faunistiques dans les différents Karsts adriatiques 
ont été poussées avec grand soin. Je ne puis entrer ici dans 
le détail de ces explorations et je me contenterai de citer les 
auteurs suivants dont les découvertes sont nombreuses. Ce 
sont : J. Müller, H. Krauss (1896), H. F. Neumann, 
J. Sever, K.Penecke, F.Tax, en Carniole et en Küstenland; 
H. Krauss (1905, 1906, 1906 a), K. Penecke (1904), en Styrie; 
E. Reitter (1881) en Croatie ; H. F. Neumann, J. Müller 
(1903), H. Krauss, K. Penecke, F. Tax; Paganetti- 


phique, autre chose que les territoires que les géographes ont l’habitude de désigner par ce nom. 
Je groupe done sous le nom de « Karsts adriatiques » le Karst proprement dit, le Karst istriote, 
le Karst liburnien (Croatie occidentale), le Karst dalmate, le Karst de Bosnie-Herzégowine et 
le Monténegro. Cette région se trouve entièrement formée de plateaux calcaires continus, sur- 
montés de chaînes montagneuses de faible altitude, souvent couvertes d’épaisses forêts (Alpes 
Illyriennes, monts Capella, monts Vélébit, Alpes Dinariques): les seuls sommets dépassant 
2.000 mètres se trouvent dans sa partie méridionale (monts Vlasulja, Lebrnâik, Durmitor). 

(1) Cette liste est évidemment très incomplète, mais elle contient ce qui a été publié. Peut- 
être que nos confrères autrichiens pourraient la complèter dans une large mesure avec les ren- 
seignements inédits qu’ils doivent posséder. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 131 


Hümmler, Gobanz, en Dalmatie; V. Apfelbeck (1894, 
1895, 1895 a), Matzenauer, H. F. Neumann, O0. Leon- 
hard, M. Hilf, M. von Grabowski, en Bosnie-Herzégowine ; 
Matzenauer, Setnik, Kysely, au Monténégro; enfin Win- 
neguth en Albanie (Merdita) et H. F. Neumann en Serbie 
(grotte de Catak). 

Bien peu des anciens Spéologistes semblent s’être douté de 
l'intérêt que pouvait présenter la distribution géographique des 
espèces qu'ils faisaient connaître. Il est rare en effet de trouver 
dans les descriptions des anciens auteurs et surtout dans leurs 
collections d’autres indications de provenance que le laconique 
«Krain» ou encore « Osterreich», ou même «Deutschland »(!) 
comme on peut le lire sur bien des étiquettes de la collection 

_C. Schaufuss (in Muséum Paris). Seul G. Joseph s’est astreint 
à désigner les nombreuses grottes dans lesquelles il recueillait 
des animaux cavernicoles ; mais chez cet auteur des détermina- 
tions toujours sujettes à caution viennent trop fréquemment 
empêcher d'utiliser les renseignements géographiques. Quant 
aux auteurs modernes, si les indications qu’ils donnent sont 
plus précises et mieux utilisables, elles ne sont certainement pas 
aussi nombreuses qu’on aurait pu le souhaiter. On publie 
seulement les noms des grottes habitées par des espèces nou- 
velles et on ne se soucie guère des stations nouvelles pour 
des espèces déjà connues. De plus les recherches sont loin 
d’avoir porté sur toute l’étendue des Karsts adriatiques et 
tout cela est cause qu’il existe encore de grandes lacunes 
dans nos connaissances de la faune souterraine des Karsts. En 
Croatie par exemple on connaît la faune de la grotte 
d’Ozalj, près de Karlstadt (Sapetza), celle des grottes du 
Kesselthal du Lika (E. Reitter, 1881), mais on ne sait rien 
ou presque rien de la faune des grottes des monts Vélébit, des 
monts Capella, ou des Kesselthäler d’Ogulin, de Lokve, de 
Tomit, d’Otaiak. 

Pour étudier la distribution géographique des Bathyscrinae 
des Karsts adriatiques, j’ai tout d’abord repéré sur les cartes 


132 D' R. JEANNEL 


au 1: 200.000 (1) la position de toutes les grottes connues. 
Je n'ai pas besoin d’insister sur les difficultés qu’a pu pré- 
senter un semblable travail, difficultés provenant en grande 
partie de l'insuffisance des renseignements fournis par les 
auteurs : c’est ainsi que Reitter (1881) parle des grottes du 
Lika (?) ou des grottes des monts Vélébit, sans autre préci- 
sion, qu'il place en Herzégowine le Vran planina, montagne 
qui se trouve en Bosnie (1901, p. 120), que V. Apfelbeck 
(1907 e, p. 317) nous renseigne sur la position de la grotte de 
Podromanja en disant qu’elle se trouve à « zwei Tagreisen von 
der Bjelaÿnica », qu’il nomme « grotte de Kostanje » (nom 
absolument inconnu dans le pays), ou encore grotte de Dugo- 
polje, une grotte du Mosor planina parfaitement connue sous 
le nom de « Kraljevo jama », etc. 

Pour arriver à un résultat j’ai dû prendre toutes les indi- 
cations faunistiques que j'ai pu trouver et les contrôler avec 
grand soin, surtout en m'’aidant des bons travaux des géo- 
logues comme F. Krauss, W.Putick, J. Marinitsch, etc. 
(apud E.-A. Martel, 1894), de E. Boegan (1905), J. Cvijié 
(1901), P. Ballif (1896), A. Grund (1903), E.-A. Martel 
(1905). J’en ai éliminé un grand nombre qui m'ont paru 
douteuses et je n’ai retenu que celles qui me paraissaient 
donner assez de garanties d’exactitude. De plus j'ai fait 
appel dans la mesure du possible aux Spéologistes eux-mêmes 
et j'ai pu de la sorte utiliser un grand nombre de rensei- 
gnements inédits qui m'ont été fournis par H. Krauss, H.F. 
Neumann, K. Penecke, L. Ganglbauer. 


V. Apfelbeck (1894 a, 1895 a, p. 196) considère que la faune 
des Coléoptères de Bosnie-Herzégowine peut se subdiviser en 
trois zones, septentrionale, centrale et méridionale. Au point 
de vue de la faune souterraine, la zone septentrionale, étendue 


(1) Generalkarte von Mittelerropa im Masse 1 : 200.000 (R. Lecbnrer, Wien, 1908) : feuilles 
Triest, Laibach, Cilli, Rovigno, Pola, Zengz, Kostajÿnika, Banjaluka, I. Selve, Zara, Snalato, 
Travnik, Sarajevo, Zvornik, I. Lissa, Mostar, Ragusa, Plevie, Cattaro, Scutari. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 133 


en Croatie, serait caractérisée par les Parapropus, la zone cen- 
trale serait celle des Protobracharthron, Apholeuonus, Antro- 
herpon, etc., la zone méridionale celle des Speonesiotes. 

En fait je ne crois pas qu’il soit nécessaire d'adopter toutes 
ces subdivisions. La zone méridionale d’Apfelbeck est bien tran- 
chée, il est vrai, correspondant à la partie de l’Herzégowine 
qui se trouve sur le versant adriatique. Mais je ne vois pas qu’il 
faille établir une différence entre ses deux zones septentrionale 
et centrale de Bosnie. En réalité, sur le versant danubien des 
Karsts, il est possible de distinguer une zone septentrionale 
comprenant la Carniole le Küstenland et l’Istrie et une région 
méridionale formée de la Croatie, de la Bosnie-Herzégowine, 
d’une partie de la Dalmatie et du Monténégro. 

Les Bathysciinae qui peuplent la zone septentrionale appar- 
tiennent à la série phylétique de Leptodirus (Brachyscapiti) et 
à celle d'Aphaobius (Gynomorphi) ; les Antroherpona font défaut 
dans cette zone. 

Dans la zone méridionale au contraire les Bathysciinae com- 
prennent une riche faune d’Antroherpona, les Brachyscapiti 
appartiennent à la série phylétique d’Apholeuonus et les 
Gynomorphi à celle de Leonhardella, série parallèle à celle 
d’Aphaobius. 

Quant au versant adriatique il comprend non seulement la 
zone méridionale d’Herzégowine d’Apfelbeck, maïs aussi la 
plus grande partie de la Dalmatie continentale, l’Istrie, les archi- 
pels dalmates. Nous verrons qu’il faut lui rattacher encore, 
tant au point de vue orogénique que faunique la Vénétie et les 
Monte Conero et monte Gargano de la côte orientale italienne. 
Sur le versant adriatique les Bathysciinae comprennent des 
Antroherpona (Spelaeobates) et la série phylétique de Speone- 
siotes (Gynomorphi). 

Je me hâte enfin d'ajouter que ces répartitions des groupes 
sont loin d’être schématiques et que de nombreuses raisons 
interviennent pour les troubler. 


134 Dr R. JEANNEL 


b. L’oro-hydrographie des Karsts adriatiques. 


Par son orographie et son hydrographie très spéciales, la 
région des Karsts adriatiques diffère beaucoup des régions des 
Alpes occidentales et des Pyrénées. 

D'abord dans toute son étendue il n’existe aucune chaîne de 

montagne assez élevée pour avoir pu constituer une barrière 
capable d'arrêter la dispersion des espèces ; aussi les muscicoles 
ne présentent-ils guère de races géographiques. Ensuite l’hydro- 
graphie est considérablement compliquée du fait que les 
rivières parcourent de longs trajets souterrains et que de libres 
communications existent entre les divers bassins par l’intermé- 
diaire des cavités souterraines elles-mêmes. Dans la craie de 
Carniole, les cours d’eaux parcourent des « Kesselthäler » 
(vallées chaudrons) avant de s’engloutir sous terre. En Bosnie- 
Herzégowine et en Dalmatie, les plateaux karstiques sont sillon- 
nés par de profondes dépressions allongées suivant les lignes de 
fractures, c’est-à-dire parallèlement à la côte de la mer Adria- 
tique ; ce sont les « poljes » dont les eaux se perdent dans des 
abîmes, et suivent des trajets souterrains à peine connus à 
l'heure actuelle. Il serait donc nécessaire de bien connaître la 
circulation des eaux des Kesselthäler et des poljes avant de 
rechercher si les espèces habitant leurs cavernes sont ou non 
distribuées par vallées. 
: Enfin une autre caractéristique très importante de cette 
région des Karsts adriatiques est qu’elle a été le théâtre de modi- 
. fications tectoniques considérables à une époque récente. Les 
travaux des Géologues, E. Suess (1897, p. 344), A. Grund 
(1903), J. Cvijic (1901), ont montré qu’au début du pleisto- 
cène, c’est-à-dire alors qu’un grand nombre des Silphides 
cavernicoles actuels existaient déjà, le continent adriatique 
s’est efflondré, comme en témoigne toute la série des lignes 
de fractures périadriatiques le long desquelles sont orientés 
tous les poljes et uvalas des Karsts. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 135 


Une preuve de cet effondrement est fournie par la diffé- 
rence de niveau que J. Cvijié (1901, p. 81) à montré exister 
entre les terrasses néogènes des deux bords des grands poljes 
de Bosnie. Cet auteur qui a étudié avec grand soin les poljes 
de la Bosnie occidentale (Kupresko polje, Glamotko polje, 
Livanjsko polje et Duvnanjsko polje) est conduit par ses 
études morphologiques et stratigraphiques à formuler la conclu- 
sion suivante, que la distribution des Bathysciinae, comme nous 
le verrons, semble bien confirmer : 

« Es ist ein kühner, aber kein unlogischer oder unglaub- 
« würdiger Schluss dass durch die Senkung der sudwestlichen 
« Partien des Karstes gegen das Adriatische Meer hin auch 
« die Lage der Wasserscheide zwischen diesem Meere einerseits 
« und der Save und Donau andererseits nach N.-0. verlegt 
« wird ; in dem ganzen Gebiete das in die Adriatische Senkungs- 
« zone gehürt, haben sich auch die unterirdischen Flussliufe 
« auf diese Seite lenken müssen (1) ». 

Il résulte de tout cela que dans les Karsts adriatiques plu- 
sieurs raisons s’opposent à la localisation des espèces sur un ver- 
sant ou sur l’autre. 

D'abord les lucicoles n’ont rencontré aucune barrière effec- 
tive qui les isole sur un seul versant. 

Puis les cavernicoles ont pu dans bien des cas passer d’un 
bassin dans le bassin voisin ou même d’un versant sur l’autre 
par les communications souterraines. 

Enfin le rejet vers l’est de la ligne de partage des eaux, résul- 
tant de l’affaissement du plateau adriatique au début du pleis- 
tocène, a pu secondairement placer sur le versant adriatique des 


(1) Des captures des systèmes hydrographiques se sont même produites dans les temps moder- 
nes, comme l’ont montré Riedel et P. Ballif(1898). Jusqu'au xvy* siècle les eaux du Gaëko polje 
qui se trouve en Herzégowine, au pied du mont Lebr$nik, se déversaient au nord par la rivière 
Zalomska Rjeka dans les ponors de Névesinje et de là dans la Narenta. Aujourd’hui la Zalomska 
Rjeka est définitivement asséchée et les eaux du Gaëkopolje, passant par le Petit plie et le 
Crnica polje dans la Trebinj ica, vont directement à l’Adriatique. Ce fait explique les ressem- 
blances fauniques existant entre les grottes de Névesinje et du Gaëkopolje et la dissemblance 
complète entre la faune de ce dernier et celle de la vallée de la Trebinjcica, qui étaient certaine- 
ment indépendants lors du peuplement des cavernes, 


136 Dr R. JEANNEL 


espèces qui étaient localisées dans les vallées du versant danu- 
bien pendant la fin du tertiaire. 

Aussi devons-nous nous attendre à trouver dans la région des 
Karsts adriatiques : 

1° Des genres continentaux dont les espèces sont localisées 
par vallées, mais ont pu fréquemment passer dans les vallées 
correspondantes du versant opposé. 

20 Des genres continentaux dont les espèces sent distribuées 
sans aucune relation avec les conditions géographiques actuelles. 

3° Des genres dont les espèces se trouvent dans les îles dal- 
mates. 


c. Répartition spéciale des divers genres dans les Karsts adriatiques. 


19° GENRES CONTINENTAUX DONT LES ESPÈCES SONT PLUS OU 
MOINS NETTEMENT RÉPARTIES SELON LES VALLÉES ACTUELLES. 


Les genres répartis par vallées sont nombreux, mais seuls 
Hohenwartia, Leonhardella et Anillocharis nous montrent une 
répartition rigoureusement conforme à l’hydrographie actuelle 
des Karsts. 

Ces genres dont les espèces sont réparties par vallées sont les 
suivants : 

19 Les Aphaobius AB. — Le genre Aphaobius AB. comprend 
trois espèces très voisines (A. Milleri ScxmipT, À. Kraussi 
J. MÜüiz. et À. Heydeni REITT.) qui se trouvent distribuées dans 
les grottes du haut bassin de la Save, en Carniole et en Styrie. 
A ce territoire, il faut ajouter une station située sur le versant 
adriatique, c’est la grotte Petnjak [83 a], où se trouve. une race 
peu différente de |A. Mailleri. Nous avons vu plus haut pour 
quelles raisons il ne fallait pas s’étonner de pareils empiétements 
des aires de répartition des Bathysciinae dans les Karsts (1). 


(1) G. Joseph (1882, p. 44) cite encore l'A. Milleri de la Volcja jama [18], de la grotte de 
Fernece [80], de la grotte de Corgrale [84], qui se trouvent encore sur le versant adriatique. Maïs 
Joseph semble avoir pris l'habitude de citer systématiquement l’4. Milleri de toutes les grot- 
tes qu’il visitait dans le Karst ; il ne faut tenir aucun compte de ces indications qui n’ont jamais 
été confirmées par les auteurs modernes. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 137 


Depuis les explorations du curé A. Urbas (1848), de 
A. Schmidl(1849-1853), de A. Kraigher (1890), de E. A.-Mar- 
tel, F. Müller et W. Putick (E.-A. Martel, 1894, p. 463), 
la preuve est faite que la Laibach, affluent de la Save, draîne 
tous les Kesselthäler de la Piuka, Unz, Zirknitz et de Laas. 
La source de la Laibach, au sud-ouest du Laïbacher-Moor, 


l 


F2 à 
2 £\ 
4 Te : 
x 2 Gottcbee 
\ e 
< £ 


FrG. LVII. Carte de la distribution du genre Aphaobius Ab., en Carniole. 
La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- 
tique et danubien. 


n’est que la résurgence de l’Unz, qui coule à 11 km. de là dans 
le Kesselthal de Planina. L’Unz lui-même sort de la grotte 
de Kleinhaïüsel et est produit par le confluent dans cette grotte 
de la Piuka souterraine, engouffrée à Adelsberg, et des divers 
émissaires du Zirknitzer-See (branche gauche de la grotte 
de Kleinhaüsel, sources de Mühlthal). L’Aphaobius Milleri 
jalonne exactement ce territoire hydrographique. 

En effet nous le trouvons dans toutes les grottes de la vallée 


138 Dr R. JEANNEL 


de la Piuka (Sanct-Peter-am-Karst, Adelsberg), sur le ver- 
sant méridional du Nanosberg (grotte d’Ottok), dans les grottes 
de Laas et du Kreuzberg, tributaires du lac de Zirknitz, dans 
toutes les grottes de la bordure du Laïbacher-Moor (Krimberg, 
Mokrizberg, environs de Laïibach, Grossgallenberg, Ljubnikberg), 
tandis qu’il est absent dans les grottes des Kesselthäler voisins 
(K. de Ra$ica, de Gross-Liplein, de Ratschna, du Guttenfel- 
derthal) dépendant tous du système hydrographique de la 
Gurk. 

Dans cette vaste aire de répartition (carte, fig. LVIr) À. Milleri 
est connu de plus de 30 grottes distinctes. Je ne sais pas sil 
y présente des races géographiques ou sous-espèces bien 
définies ; cependant J. Müller (1910, p. 185) vient de donner 
la description d’une race spéciale au versant adriatique 
(A. Milleri-Springeri J. MÜLL.) et d’un Aphaobius Kraussi 
J. MÜLL., particulier aux grottes de la Styrie méridionale, 
qui pourrait être également tenu pour une sous-espèce de 
l'A. Milleri. De plus il m'a semblé que les Aphaobius Millerr, 
de Carniole existant dans les collections variaient énormément, 
mais en l’absence d'étiquettes de localité précises il m'est 
impossible de savoir s’il s’agit de variations géographiques. 

Quant à l’Aphaobius Heydeni, il est intéressant de constater 
qu’il cohabite avec A. Milleri dans un certain nombre de grot- 
tes de la bordure du Laïbacher-Moor (grottes du Krimberg, du 
Mokrizberg et du Ljubnikberg) et ne le remplace pas. Ce sont 
vraisemblablement deux descendants de souches lucicoles dis- 
tinctes. 

20 Les Hohenwartia JEANN. — Les deux espèces du genre 
sont réparties dans les grottes du bassin de la Save en Basse- 
Carniole. De même que chez les Aphaobius, on trouve une 
espèce (4. Freyeri Mixx.) répandue dans un grand nombre de 
grottes et l’autre (4. Robici GANGLB.) cohabitant avec la pre- 
mière dans une seule caverne. 

39 Les Leonhardella REITT. — Les espèces de ce genre 
sont nettement réparties par vallées dans le haut bassin de la 


REVISION DES BATHYSCIINAE 139 


Drina, en Herzégowine et au Monténégro. L. angulicollis 
RErTT. fournit deux sous-espèces dans la vallée de la Sutjeska, 
affluent de la rive gauche de la Drina, tandis que ZL. antennaria 
APr. est représenté par deux sous-espèces dans la vallée de 
la Piva, sur les flancs du mont Durmitor. 


Les Anillocharis REITT. présentent une répartition analogue. 


20 (GENRES CONTINENTAUX DONT LA RÉPARTITION NE CORRES- 
POND PAS AUX CONDITIONS GÉOGRAPHIQUES ACTUELLES. 


19 Les ZLeptodirus ScHMipT. — Le Leptodirus Hohenwarti 
SCHM. occupe une très vaste aire de distribution qui comprend 
sur le versant danubien du Karst les grottes du bassin de la Lai- 
bach-Unz-Piuka-Zirknitz, celles du bassin de la Gurk-Theme- 
nitz, puis celles du Kesselthal de Gottschee appartenant au 
bassin de la Kulpa ; en outre elle s’étend également sur le ver- 
sant adriatique dans les grottes du Karst triestin, c’est-à-dire 
dans le bassin de la Recca souterraine (1). Dans cette vaste aire 
de répartition (carte, fig. LVIIt), il présente des variations 
géographiques peu considérables et surtout peu fixes, sauf peut- 
être celle (reticulatus J. MÜLL.) spéciale aux grottes du bassin 
de la Recca. 

Quoi qu’il en soit la distribution des Leptodirus répond cer- 
tainement aux conditions géographiques antérieures à la for- 
mation de l’Adriatique. Avant la formation des fractures 
du Karst, le Karst triestin, aujourd’hui draîné par la Recca 
souterraine, devait vraisemblablement faire partie du bassin 
de la Save. C’est alors que ZLeptodirus Hohenwarti a dû colo- 
niser les grottes de ce bassin. Après l'effondrement de la 
cuvette adriatique et le déplacement vers l’est de la ligne de 
partage des eaux, une partie des colonies de ZL. Hohenwarti se 
sont trouvées isolées sur le versant adriatique et le résultat de 


(1) Les recherches récentes de F. Marinitsch et de E. Boegan (E.-A.Martel, 1909, p.39) 
ont définitivement prouvé que la Recca, engloutie à Sanct-Canzian-am-Karst et que l’on retrouve 
au fond du gouffre de Trebic, reparaît dans les sources gigantesques échelonnées sur le rivage de 
l’Adriatique depuis le Timavo jusqu’à Trieste, 


140 Dr R. JEANNEL 


cet isolement a été l’apparition d’une sous-espèce spéciale, 
L. Hohenwarti-reticulatus J. MÜLL. 

20 Les Oryotus MizL. — Il existe deux espèces d’Oryotus 
dont l’une, O. Micklitzi REITT., habite la haute vallée de la 
Save (Castitja jama [58] et grotte Babi Zob [57]), c’est-à-dire 
le versant danubien, tandis que l’autre O. Schmidti Mizz. est 


CAIRN TNA te 


FiG. LVIIT. Carte de la distribution du genre Leptodirus Schm., en Carniole et Küstenland. 
La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- 
tique et danubien. \ 


représentée par deux sous-espèces sur le versant adriatique : 
O. Schmidti, dans la Volcja jama [18] (vallée de la Wippach), 
O. Schmidti-subdentatus J. MÜLL., dans la grotte de Markow$ina 
[88] (Karst istriote). 

Des différences plus considérables sont apparues entre les 
colonies d’Oryotus isolées sur chaque versant qu'entre les deux 
colonies du même versant adriatique, soit parce que la souche 
commune à colonisé les grottes avant la séparation des deux 
versants et que les variations se sont produites inégalement 


REVISION DES BATHYSCIINAE 141 


sous l'influence de milieux différents, soit parce que la souche 
commune à formé des races lucicoles distinctes localisées sur 
chacun des deux versants avant de coloniser les grottes. 

3° Les Parapropus GANGLB.— Ce genre occupe une grande 
aire de répartition qui comprend sur le versant danubien les 
bassins de la Kulpa, de l’'Una et de l’Urbas, sur le versant 


F1G. LIX. Carte de la distribution du genre Parapropus Ganglb., en Carniole, Croatie et Bosnie. 
La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, 
adriatique et danubien. 


adriatique le Karst croate et les grands poljes de la Bosnie occi- 
dentale. Il comprend trois espèces distinctes (P. sericeus SCHM., 
P. Pfeiferi Apr. et P. Ganglbaueri GANGLB.) et chaque espèce 
au lieu d’être spéciale soit au versant danubien, soit au ver- 
sant adriatique se trouve à cheval sur les deux versants (carte, 
fig. LIx). 

P. sericeus est une espèce à grande aire de répartition ; il 
occupe en effet les grottes du bassin de la Kulpa (Kesselthäler 
de Gottschee et du Rinnsche Bach, grotte d’Ozalj), les grottes 


142 Dit R. JEANNEL 


du Karst croate (Kesselthal de Lika) et celles de la vallée de 
l’Una, en Bosnie. Un fait remarquable dans sa distribution est 
qu’il est représenté par trois sous-espèces très caractérisées 
dans le bassin de l’Una (simplicipes J. MÜLL., Taxi J. MÜ1z., 
Neumanni J.MÜLL.), mais qu’il reste invariable dans les grottes 
du Lika (1) et celles de la Kulpa (sericeus, forme typique) 
situées cependant sur les deux versants du Karst. Très proba- 
blement les grottes du Kesselthal de Lika, aujourd’hui sur le 
versant adriatique, dépendaient du bassin de l’Una avant 
l'effondrement adriatique. C’est alors que leur peuplement à 
eu lieu ; mais à l’encontre de ce qui s’est passé pour les Lepto- 
dirus Hohenwarti-reticulatus isolés dans des conditions sem- 
blables, il ne s’est pas produit de sous-espèce distincte chez les 
Parapropus croates. 

Les deux autres Parapropus sont deux espèces très affines, 
dont l’une (P. Pfeiferi Apr.) est spéciale à la vallée de la Sana, 
affluent de l’Una, l’autre occupe la vallée de l’Urbas et le Gla- 
motëkopolje (P. Ganglbaueri GANGz8.). Cette dernière espèce se 
trouve donc encore à cheval sur les deux versants du Karst, 
mais elle comprend deux sous-espèces dont l’une occupe le ver- 
sant danubien (P. Ganglbaueri-humeralis ApPr.), l’autre le vé- 
sant adriatique (forme typique). 

Depuis longtemps on sait (P. Ballif, 1896, J.Cvijic, 1901) 
que le Glamoëko polje reçoit les eaux d’une partie du Kupresko 
polje, qui lé sépare au sud-ouest de l’Urbas, et se déverse par 
ses ponors dans le Livanjsko polje par-dessous le Krbljina 
planina et de là dans la Cetina et l’Adriatique. C’est précisé- 
ment dans ces poljes, dont l’hydrographie actuelle est bien con- 
nue, que J. Cvijié (1901, p. 82) a pu suivre les terrasses 
néogènes et glaciaires et constater une différence constante 
d'altitude entre les terrasses des deux bords des poljes, diffé- 
rence résultant évidemment de l’affaissement de l’Adriatique. 
Peu visible dans le Glamoëko polje, dont les terrasses sont très 


(1) P. intermedius HAMPE des grottes du Lika est absolument identique à P. sericeus SCHM. 
typique. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 143 


incomplètes, cette différence atteint 15 m. dans le Livanjsko 
polje et elle a pu permettre à Cvijié de supposer que laffais- 


; S 
Banjaluke le] 


Vacar Vakf. 


Fi1G. LX. Carte de la distribution du genre Antroherpon Reitt., en Bosnie-Herzégowine, Dalmatie 
et Monténégro. 
La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, 
adriatique et danubien. 


sement du Karst adriatique a déplacé vers l’est la ligne de 
partage des eaux. C’est dire que cette ligne, qui passait peut-être 
par la crête des monts Vélébit et celle des Alpes Dinariques, 
s’est trouvée rejetée là où nous la trouvons aujourd’hui et que 


144 Dr R. JEANNEL 


les poljes de la Bosnie occidentale étaient tributaires du bas- 
sin de la Save avant l’affaissement. La position d’une race du 
P. Ganglbaueri dans une grotte du Glamotko polje s'accorde 
pleinement avec les conclusions formulées par Cvijié. 

49 Les Leonhardia REITT. — Des deux espèces de ce genre 
l’une se trouve dans une grotte de la vallée de la Bosna (ZL. Reit- 
teri BREIT, dans l’Eisgrotte [125]) c’est-à-dire sur le versant, 
danubien, l’autre occupe les grottes du Vran planina [130] 
(L. Hilfi Rerrr.) dépendant du bassin adriatique de la Narenta. 

59 Les Protobracharthron REITT. — Leur distribution est 
comparable à celle des Leonhardia. P. Reitteri Apr. habite la 
grotte de Kre$evo [131] dans le bassin de la Bosna ; P. Gra- 
bowskii Apr. habite une grotte du Mosor planina sur les bords 
de l’Adriatique. 

60 Les Apholeuonus ReïTT. et les Haplotropidius J. MÜzz. 
— Ces deux genres dérivent certainement d’une souche com- 
mune, mais Apholeuonus est spécial au versant danubien, Haplo- 
tropidius au versant adriatique. Les différences génériques 
existant entre ces deux types sont absolument superposables 
aux différences spécifiques des Leonhardia ou des Protobrachar- 
thron ou bien encore aux légères différences de races du Lepto- 
dirus Hohenwarti Scam. Les variations se sont produites avec 
une rapidité inégale chez ces divers Cavernicoles. 

70 Les Antroherpon ReEïrTT. et les Pholeuonopsis REITT. — 
Dans tous les genres énumérés ci-dessus il était possible de recon- 
naître que les espèces étaient réparties par vallées; cette 
répartition était seulement troublée par les changements géo- 
graphiques survenus depuis le peuplement des grottes. Chez les 
Antroherpon et les Pholeuonopsis il n’est rien de tel, car il 
n'existe pas la moindre apparence de distribution des espèces 
par vallées. 

En effet si on examine la carte de distribution des Antro- 
herpon (carte, fig. Lx) on constate que si le groupe IL paraît 
localisé sur le versant adriatique, le groupe IIT se trouve sur les 
deux versants, que deux espèces voisines occupent parfois des 


REVISION DES BATHYSCIINAE 145 


stations très éloignées et que le même À. Hérmanni Apr. habite 
indifféremment des grottes du bassin de la Bosna (grotte de 
Trnovo [137] et d’autres dans le bassin de la Drina (grottes du 
LebrSnik [152]. 

Pour les Pholeuonopsis il en est de même ; les espèces se trou- 
vent dans le bassin de la Drina (grottes du LebrSnik [152] et 
grottes de Banja-Stiena [138 ]), dans le bassin de la Bosna (grotte 
d’Olovo [128]), dans le bassin de la Narenta (grotte du Velez 
planina [145]), dans le bassin de Cattaro (grotte innommée du 
Crivoscie [122]), c’est-à-dire aussi bien sur le versant adriatique 
que sur le versant danubien et cela sans aucun ordre. 

Une telle distribution implique pour ces deux genres une très 
grande ancienneté. Les Antroherpon et les Pholeuonopsis 
comme d’ailleurs les Spelaeobates des îles dalmates, doivent être 
tenus pour des survivants d’une faune cavernicole très ancienne, 
antérieure aux conditions géographiques actuelles, antérieure 
même à la faune des Leptodirus, Apholeuonus, Parapropus, ete. 
D’ailleurs ces Silphides semblent bien être soumis à l’action du 
milieu des cavernes depuis un temps fort long ; c’est chezeux 
qu’on observe ces cas de modifications adaptatives dépassant 
évidemment le degré utile, comme par exemple les modifica- 
tions extraordinaires du mésothorax d’Antroherpon Loreki 
Zour. et d'A. Leonhardi RaeïrTT. (planche XXII, fig. 617-619) 
ou bien encore la pubescence dressée de Pholeuonopsis seti- 
pennis APF. 


30 GENRES DONT LES ESPÈCES OCCUPENT LES ÎLES DE L’ARCHI- 
PEL DALMATE. 


Toute la partie de la mer Adriatique qui se trouve au nord 
de l’île Pelagosa formait pendant les temps tertiaires un pla- 
teau émergé qui s’est affaissé sous les eaux de la Méditerranée 
au début des temps quaternaires (E. Suess, 1897, p. 309). 
De cette Adriatis disparue il est resté quelques territoires émer- 
gés, d’abord sur le pourtour de l’ancien plateau (littoral 


ARCH, DE Z0OL, EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (I). 10 


146 D' R. JEANNEL 


dalmate, Istrie, Alpes de Vénétie et Colli Berici, monte Conero 
et monte Gargano), puis surtout sous la forme de l’archipel 
dalmate. La majeure partie de ces territoires sont formé 
de plateaux calcaires d'aspect karstique et il est naturel que nous 
trouvions dans leurs grottes des descendants d’une faune anté- 
rieure à l’effondrement adriatique, c’est-à-dire tertiaire. De là 
l'intérêt d'envisager séparément la distribution des espèces 
cavernicoles de cette région et surtout des îles de l'archipel 
où aucun apport de formes nouvelles n’a pu se produire depuis 
leur isolement (1). | 

19 Le Phaneropella Lesinae Ræe1TT. — Phaneropella Lesinae 
REITT. est une espèce archaïque, pourvue d’yeux pigmentés, 
qui se trouve identique à elle-même en Herzégowine, en Dal- 
matie continentale (grotte de Zara [97]) et aussi dans les îles 
de Lesina et de Meleda. Les Goélogues (Neumayret Woldrich, 
cités par E. Suess, 1897, p. 347) vont chercher des preuves 
d’une communication récente des îles dalmates avec le conti- 
nent dans l’existence du Cheval, du Cerf, du Bison et du Rhi- 
nocéros dans les brèches de l’île de Lesina, ou bien encore dans la 
survivance du Chacal dans cette même île de Lesina ; la faune 
cavernicole vient leur fournir un nouvel argument avec les 
espèces comme Phaneropella Lesinae REITT. ou PBathysciotes 
Khevenhülleri Mizz. qui n’ont subi aucune variation depuis 
leur isolement dans les îles. 

20 Bathysciotes Khevenhülleri Mirz. — La distribution du 
Bathysciotes Khevenhülleri MiLz. (carte, fig. LxI) est très 
remarquable, car elle prouve d’une façon certaine que cette 
espèce était déjà morcelée en un certain nombre de sous-espè- 
ces réparties par vallées, lorsqu’est survenue la transgres- 
sion adriatique, et que ses colonies ne se sont pas modifiées depuis 
cette époque. 

En effet B. Khevenhülleri comprend trois formes différentes : 


(1) C’est ainsi que les Duvalius, Carabiques cavernicoles certainement très récents, font défaut 
dans les grottes de l’archipel dalmate et existent au contraire dans les grottes de la péninsule 
balkanique. 


triste 


REVISION DES BATHYSCIINAE 147 


B. Khevenhülleri-croaticus Mix, dans les grottes d’Ozalj [90] 
et du Lika [93, 94, 95], B. Khevenhülleri-Horvathi CSIKkI sur 


©) 
Laibach. 
# 4 À, 


A 4 


LOU ALES PET 
85 | Li 10 

ee Ho + PE ut 
MANS Put o Gottchee . \ 

s D wi 1 ; SD # 


» — te ve { 
Kupi 


. « 
l 


Karlstadt. 


ia 
Lis. 
ER 
\, 


. 
’ . 
<E Fiume. 


# 
LUrue. « 
F Canduole. à 
& Ÿ 
L:Sansego” 


be) 


NE Hd ÊSs 


Fig. LXI. Carte de la distribution du Bathysciotes Khevenhülleri Mill., en Carniole, Küstenland, 
Croatie et Dalmatie. 
+, B. Khevenhülleri, forme typique; x, B. Khevenhülleri-Horvathi ;Csiki ; 
*, B. Khevenhülleri-croaticus Mill. 
La ligne interrompue indique la séparation des deux versants du Karst, adria- 
tique et danubien. 


les côtes du golfe de Quarnero, B. Khevenhülleri typique enfin, 
dans le Karst propre. Or B. Khevenhülleri typique se trouve dans 
les grottes du bassin de la Recca, mais aussi à Adelsberg sur le 


148 Dr R. JEANNEL 


versant danubien du Karst; B. Khevenhülleri-croaticus occupe 
le Kesselthal adriatique de Lika et la vallée de la Kulpa (grotte 
d'Ozalj); B. Khevenhülleri-Horvathi se rencontre dans le 
Quarnero aussi bien sur le continent (grotte d’Albona en Istrie 
[891, grotte de Novi, en Croatie [91]), que dans l’île de Veglia 
[96]. Les limites géographiques actuelles résultant de l’effon- 
drement adriatique recoupent les aires de répartition des trois 
sous-espèces, sans qu'aucunes variations aient eu le temps 
de se produire dans les colonies ainsi isolées. 

3° Les Speonesiotes JEANN. — Le genre S'peonesiotes comprend 
huit espèces qui semblent jalonner l’axe du plateau adriatique 
effondré. Ces espèces se répartissent dans trois groupes phylo- 
géniques dont l’un occupe sur le continent le bassin de la 
Narenta, l’autre est dispersé dans les îles méridionales de 
l’archipel, le troisième enfin se trouve à l’extrémité septentrio- 
nale du plateau adriatique, dans les Alpes de Vénétie (S. antro- 
rum Dob.) et dans les Colli Berici (S. Fabianii Dopb.). 

Un coup d’œil jeté sur la carte de la distribution des Speo- 
nesiotes (fig. LXIT) fait immédiatement penser qu’il a dû exister 
dans les régions correspondant au centre de l’Adriatique des 
Speonesiotes comblant l’hiatus entre le groupe insulaire et le 
groupe de Vénétie. 

Quoi qu’il en soit les différences spécifiques dans le genre 
Speonesiotes paraissent bien être postérieures à la séparation 
de l'archipel. 

Si les espèces insulaires diffèrent moins entre elles que de 
celles qui habitent le continent, c’est vraisemblablement parce 
qu’au moment de la formation de la mer Adriatique les Speo- 
nesiotes étaient lucicoles et n’avaient pas encore colonisé les 
grottes, de façon que les formes continentales sont restées 
sous l’influence de la panmixie, tandis que la ségrégation exer- 
çait déjà son action sur les colonies lucicoles isolées chacune 
dans son île. | 

D’autre part si les différences sont plus légères entre les 
deux Speonesiotes Paganettii GANGLB. et S. insularis APF. qui 


PNR MAT 


REVISION DES BATHYSCIINAE 149 


vivent dans la même île de Curzola qu'entre S. Paganettii 
GANGLB. et S. Gobanzi REITT. par exemple qui se trouvent dans 
deux îles distinctes, c’est que les deux premiers ont été pro- 
duits par la ségrégation dans les grottes de deux colonies de la 
même souche lucicole spéciale à l’île de Curzola,tandis que les 
deux autres sont les descendants cavernicoles de deux souches 


Fi@. LXII. Carte de la distribution des genres Speonesiotes Jeann, et Spelaeobates J, Müll., dans 
la région de l’Adriatique, 
+, genre Speonesiotes ; x, genre Spelaeobates, 


lucicoles différentes dont l’une était spéciale à l’île de Curzola, 
l’autre à l’île de Meleda. 

Ce mode de répartition qui est la règle chez les animaux apte- 
res spéciaux aux archipels est tout à fait semblable à la dis- 
tribution par vallées des Speonomus dans les Pyrénées ou des 
Speocharis dans les monts Cantabriques ; chacune des souches 
lucicoles isolées dans leurs îles est comparable aux souches luci- 
coles isolées par vallées, d’où sont issues les espèces cavernicoles 
actuelles. | 

40 Les Pholeuonella JEANN. — C’est une distribution analo- 


150 Dr R. JEANNEL 


gue à celle des Speonesiotes que présente le genre Pholeuonella 
dont les espèces sont échelonnées sur la côte dalmate, celle de 
l’Albanie, dans les îles de l’archipel et à Corfou. 

5° Les Spelaeobates J. MÜLL.— Très différents de tous les 
autres Bathysciinae de la région adriatique, les Spelaeobates 
se trouvent dans les îles des deux régions septentrionale et 
méridionale de larchipel (carte, fig. LxI1) et ïls n’ont 
aucun proche parent actuel sur le continent. Cette distribu- 
tion peut s'expliquer de deux façons : On pourrait supposer 
que les Spelaeobates ont eu jadis des proches parents continen- 
taux qui ont disparu pour une raison quelconque, peut-être 
par suite de la concurrence vitale, mais qu’eux-mêmes, à abri 
de toute cause de destruction, ont pu survivre dans les 
grottes des îles. D’autre part, il serait très possible d'admettre 
que les Spelaeobates n’ont jamais eu de proches parents dans les 
grottes du continent et sont des survivants d’un genre dont la 
distribution s’étendait dans les parties effondrées de l’Adria- 
tique. Les recherches de Stache et de Marchesetti (cités 
par E. Suess, 1897, p. 347) ont fait connaître dans les îles 
Unie, les deux îles Candiole et dans l’île Sansego, l'existence 
d’un dépôt continu de coquilles terrestres et d'espèces actuelles 
montrant qu’il existait sur l’Adriatis un grand fleuve coulant 
du nord au sud, parallèlement à l’archipel. Les ancêtres des 
Spelaeobates et une partie de ceux des Speonesiotes pourraient 
fort bien avoir été localisés dans le bassin de ce fleuve de Stache 
et Marchesetti et cela expliquerait aisément la distribution des 
deux genres actuels. 

Quoi qu’il en soit il est remarquable d'observer que les Spe- 
laeobatesse divisent en deux groupes phylogéniques distincts dont 
l’un habite les îles septentrionales, l’autre les îles méridionales. 
Le groupe septentrional comprend le seul S. Novaki J. MüLz. 
dont les tarses antérieures mâles sont dilatés et l’extrémité 
du pénis est lancéolée ; le groupe méridional renferme les trois 
autres espèces chez lesquelles les tarses antérieurs mâles sont 
grêles et le pénis est simple. Entre ces deux groupes il a dû exis- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 151 


ter des formes intermédiaires dans les parties effondrées de 
lAdriatis ; peut-être même en existe-t-il encore des représen- 
tants dans les îles Incoronata, Zuri ou Solta, si ces îles renfer- 
ment des grottes encore inexplorées. 

Mais il est certain que dans le genre Spelaeobates comme dans 
le genre Speonesiotes les divers types actuels sont le résultat 
de phénomènes de dissociation identiques à ceux dont parle 
Neumayr à propos des Achatinelles dans les îles Hawaï. 


CHAPITRE VI 


Répartition des Bathysciinae dans l’Europe 


occidentale. 


Tous les Bathysciinae de l’Europe occidentale sont des 
Euryscapiti, sauf Speophyes lucidulus DELAR. dont la présence 
dans l'Hérault est énigmatique. 

La faune des Silphides cavernicoles à l’ouest de l'arc alpin 
est beaucoup plus simple et plus homogène que dans l’Europe 
orientale. Dans chaque région naturelle nous trouverons une 
seule série phylétique de formes cavernicoles et les lucicoles de 
la région leur seront toujours proches parents. Il n’existe plus 
de types archaïques comme les Adelopsella, les Phaneropella 
ou les Bathysciola oculés, ni de cavernicoles très modifiés 
comme les Leptodirus ou les Antroherpon. 

A l’ouest des Alpes les régions naturelles caractérisées par 
des séries phylétiques spéciales d’Euryscapiti sont les suivan- 
tes : 

1° La région des Alpes françaises. 

20 La région des Cévennes. 

30 La région pyrénéenne. 

. 4 La région des monts cantabriques et le versant atlan- 
tique de l'Espagne. 

59 La région de la chaîne catalane. 


152 l Dr R. JEANNEL 


Mais avant de les passer en revue je dirai quelques mots des 
Bathysciinae qui habitent les îles de la Méditerranée occiden- 
tale, car leur distribution peut fournir quelques faits nou- 
veaux capables de contribuer à la solution des problèmes de 
la paléogéographie tyrrhénienne,. 


A. RÉGION TYRRHÉNIENNE. 


L'étude de la distribution des Bathysciinae de la région 
tyrrhénienne conduit aux mêmes conclusions que les travaux de 
Forsyth Major (1883) sur les Vertébrés, de J. Briquet 
(1901) sur les Phanérogames, de W. Kobelt (1898) sur les 
Mollusques, de Ch.Ferton (1901) sur les Hyménoptères, de 
G. P. Vodoz (1901) sur les Coléoptères en général, de L. Léger 
et O. Duboscq (1903) sur les Myriapodes. 

Les observations spéciales aux Bathysciinae que je puis 
formuler sont les suivantes (carte, fig. LxXTIT). 

1° Tous les PBathysciinae des îles de Corse, Sardaigne et 
Sicile (1) sont plus ou moins différents des espèces du continent. 
C’est à tort en effet que G. P. Vodoz (1901, p.641) cite Bathys- 
ciola Schiôdter KIiEsw. comme existant à la fois en Corse, 
dans le nord de l'Espagne et les Pyrénées-Orientales. En réalité 
cette espèce ne se trouve ni en Corse, ni en Espagne, mais seu- 
lement dans les Pyrénées françaises et la forme corse que 
Vodoz avait en vue est vraisemblablement le Parabathyscia 
Wollastoni-corsica A8. 

Ces formes spéciales aux îles tyrrhéniennes sont les suivan- 
tes : 

en Corse : Parabathyscia Wollastoni-corsica Ab., 

(1) Il n’en existe pas de connus aux Baléares. Les grottes du Drach et d’Arta, à Majorque 
n’en renferment pas, mais op ne sait rien de la faune des autres grottes de Majorque, de celles 
de Minorque et d’Ibiza. Il existe des Bathysciinae (Anillochlamys) dans les grottes de l’ancienne 
chaîne catalane, en Espagne et il serait très naturel qu’on en trouve également aux Baléares, 
appartenant au même système montagneux tertiaire. 


Dans l’île d’Ischia, près de Naples, il existe un Bathyscia (?) Raveli Don. dont je ne puis pré- 
ciser_les affinités, 


RÉ 


REVISION DES BATHY$SCIINAE 153 


en Sardaigne : Bathysciola Damryi A8., B. Majori REITT. 
B. Gestroi FarrM. et B. Lostiai Don. 

en Sicile : Bathysciola Destefanii Rag. 

Certaines, comme B. Damryi et B. Destefanii sont des types 
paléogéniques. 

20 Il n'existe aucun rapport entre la forme de Corse et les 
espèces sardes. L’endémisme des Bathysciinae est donc étroit, 


NB sarfeanenses 


B.subtrranes. 


EN 
} BI5).Raÿeli = 
B Mayor 
B Gestrou 


FiG. LXIII. Carte de la distribution des Bathysciinae dans la région tyrrhénienne, 


limité à chaque île, comme le veulent W. Kobelt, G. P. Vodoz, 
L. Léger et O. Duboscq (1903, p. 353). C’est à tort que 
J. Sainte-Claire Deville (1906, p. 159) affirme que la sépara- 
tion spécifique de l’espèce corse et du Bathysciola Damryi A3. 
est très discutable ; bien au contraire ils doivent être placés 
dans deux genres différents. Mais on ne peut guère reprocher 
cette erreur à l’auteur consciencieux qu'est J. Sainte-Claire 
Deville, car en l’absence d’une Revision taxonomique des 
Bathysciinae, il était absolument dans l’impossibilité de déter- 
miner les affinités exactes des espèces. En tous cas sa conclusion 


154 Dr R. JEANNEL 


. 


que les Bathysciinae de Corse, comme ceux de Sardaigne, se rap- 
prochent plus de la faune toscane que de celle de Provence, 
est à rejeter. 

39 L'espèce de Corse possède des proches parents en Ligurie, 
dans les Alpes-Maritimes et les Pyrénées, tandis que les espèces 
de Sardaigne sont apparentées aux formes de l'Italie centrale. 
Les Parabathyscia dont une espèce habite la Corse sont 
groupés autour de Nice et Gênes et nous verrons que l’espèce 
appartenant à la faune corse possède encore des représentants 
légèrement modifiés qui ont émigré vers les Pyrénées et l’Atlan- 
tique. Au contraire Bathysciola Damryi A8. de Sardaigne appar- 
tient au même groupe d'espèces que B. sarteanensis BARG. 
répandu dans toute l'Italie centrale et que B. subterranea 
H. Krauss dont une colonie se trouve à Ancône (1) et une autre 
près de Rome (simbruinica JEANN.). En somme le détroit de 
Bonifacio a été pour les Bathysciinae une barrière bien plus 
effective que le bras de mer qui sépare chaque île du continent 
italien ou provençal. 

49 Les Bathysciinae paraissant faire défaut dans le nord de 
l'Afrique, ce fait écarterait l’hypothèse d’une communication 
récente entre l’Afrique et les îles tyrrhéniennes. Toutefois il 
faudrait connaître la faune des grottes de Tunisie et savoir 
s’il n’y a pas de Silphides dans les grottes du Rif marocain. 
Il convient toutefois de rappeler que ni W. Kobelt (1898), 
ni Ch. Ferton (1901) n’admettent cette communication. 

5° Les espèces spéciales aux îles tyrrhéniennes se rangent 
en trois catégories d’après leurs rapports avec les formes con- 
tinentales. On peut distinguer : 

a) Des espèces qui ont encore des proches parents dans 
la région tyrrhénienne. Ce sont, en Sicile, Bathysciola Deste- 

(1) Je ferai remarquer en passant que contrairement à ce qu’a observé W. Kobelt pour 
les Mollusques du Monte Conero (Ancône), qui présentent plus d’affinités avec les formes dal- 
mates qu'avec les formes italiennes, le Bathysciolu subterranea du Monte Conero est 
apparenté aux espèces toscanes et nullement à celles de Dalmatie. Cependant ce fait ne doit pas 
être pris en considération, car le Bathysciola subterranea est une espèce bien antérieure non seu- 


lement à l’affaissement du plateau adriatique, mais même à la surrection des ‘Apennins, comme 
Findique sa distribution de part et d'autre de cette chaîne, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 155 


fanii RAG., espèce voisine de B. muscorum Drecx de Ligurie 
et, en Sardaigne, Bathysciola Damryi AB. dont les proches 
parents habitent la Toscane. 

b) Des espèces qui ont encore des proches parents continen- 
taux, mais ceux-ci ont émigré au loin. C’est le cas de la forme 
corse. Le Parabathyscia Wollastoni-corsica AB. en effet n’est 
qu’une simple race géographique du P. Wollastonri JANS. connu 
du Gers, de Normandie, de Flandre et du sud de l'Angleterre. 
Au pliocène P. Wollastoni devait occuper la région corso-pro- 
vençale et le flanc nord des Pyrénées. Après la séparation 
de la Corse, il n’a pu subsister en Provence, mais il a survécu 
en Corse grâce à la constance du climat ou à l’absence d’enne- 
mis ; sur le continent, il a émigré vers l’est puis le long des côtes 
de l'Atlantique en se modifiant légèrement et il a même pu 
passer en Angleterre avant la formation du Pas-de-Calais. La 
présence en Corse du P. Wollastoni s'explique donc absolu- 
ment comme celle de l’'Huître de l’étang de Diane, Ostrea 
Cyrnusi PEYRAUDEAU, identique à l’Ostrea Boblayei DESHAYES 
du miocène du Rhône et de Suisse (A. Locard, 1901, p. 625) 
et même comme celle de certains Vertébrés (Sus scrofa-meridio- 
nalis, Cervus corsicanus) apparentés à des formes pliocènes 
et à des espèces actuelles émigrées. 

c) Des espèces spéciales aux îles tyrrhéniennes, sans proches 
parents continentaux. Ce sont les trois Bathysciola cavernicoles 
de Sardaigne : B. Majori REITT., B. Gestroi FarRM., B. Lostiai 
Dop. Les deux premières espèces ont une origine commune, 
mais leurs affinités sont tout à fait énigmatiques. Quant au 
B. Lostiai il est de même tout à fait isolé, car je ne crois pas 
qu'on puisse voir autre chose qu’une convergence toute for- 
tuite dans l’analogie que son organe copulateur mâle présente 
avec celui des Speonomus pyrénéens. 

Ces trois cavernicoles sardes sont des types néogénétiques, 
certainement endémiques, dont les proches parents se sont 
éteints. 

6° Conclusions. — Les principaux faits fournis par l’étude 


156 Dr KR. JEANNEL 


de la distribution des Bathysciinae dans les îles tyrrhénien- 
nes sont donc les suivants : 

a) La présence de Bathysciinae en Corse et en Sardaigne 
prouve que ces Silphides existaient déjà au pliocène. 

b) Il y à indépendance complète entre les Bathysciinae de 
Corse et de Sardaigne. Ce fait s’ajoute à ceux invoqués par les 
partisans de l’endémisme étroit (W. Kobelt, G. P. Vodoz, 
L. Léger et O. Duboscdq). 

c) L'espèce corse présente des affinités étroites avec le côté 
provençal et pyrénéen, tandis que les espèces de Sardaigne sont 
apparentées à des formes toscanes. C’est à de semblables con- 
clusions qu’avaient abouti Ch. Ferton avec les Hyménoptères, 
G. P. Vodoz avec les Coléoptères, L. Léger et O. Duboscq 
avec les Myriapodes. 


B. RÉGION DES ALPES FRANÇAISES. 


Cette région comprend (carte, fig. Lx1v) les Alpes-Maritimes, 
la Provence, les vallées des affluents du Rhône, rive gauche, 
et sur sa rive droite le bassin de l’Ain dans le Jura méridional. 
Une série phylétique des Zuryscapiti est spéciale à cette région, 
c’est la série de Cytodromus, à côté de laquelle il convient de pla- 
cer l’espèce muscicole Bathysciola Aubei KïEsw. répandue sur 
tout le littoral méditerranéen, de Gênes à Nîmes. 

La faune des Carabiques cavernicoles de cette région des 
Alpes françaises est également caractéristique. Elle comprend 
en particulier le groupe des Aphaenops Gounellei Bep. dont la 
distribution se superpose à peu près à celle des Royerella. Sur 
le littoral ce sont des Duvalius qu’on trouve dans les grottes. 

Un fait frappe tout d’abord lorsqu'on examine la répartition 
des Bathysciinae cavernicoles dans les Alpes françaises, c’est 
leur distribution discontinue. Dans le Jura Royerella Villardi 
BEp. se trouve dans le Bugey, mais il n’existe plus dans le 
Jura central et dans la vallée du Rhône. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 157 


Dans le bassin de l'Isère les Silphides cavernicoles paraissent 
relégués dans les deux massifs de la Grande Chartreuse et du 


A. Roye rella 
os bery. \ x Cytodromus 


Ise Ye us. 


' 
e a R ‘ Speodiæ tus 
ass 1e 
Grenoble. \-. , Troglodromus 
= 
’ S 


À Rrabalhyseia 


FIG. LXIV. Carte de la distribution des genres de la série phylétique de Cytodromus Ab., dans les 
Alpes françaises, 


Vercors ; ils font défaut en effet en Savoie (grotte des Échelles, 
grottes d’Uriage), dans le Graisivaudan, dans le Pelvoux et 
surtout dans le grand massif calcaire du Dévoluy. 


158 Df R. JEANNEL 


Plus au sud les Silphides manquent totalement dans les grot- 
tes des vallées de la Drôme, de l’'Aygue, de la Durance, pour ne 
reparaître qu’en Provence. Cependant les grottes de Vaucluse 
ont été minutieusement fouillées par Ch. Fagniez, celles des 
Basses-Alpes ont été en grande partie explorées par P. de Peye- 
rimhoff et seule la Baume des Pierres [195], près de Digne, a 
fourni à P. de Peyerimhoff une race cavernicole du Bathysciola 
Aubei KIESW. ; mais c’est évidemment là une forme cavernicole 
très récente (B. Aubei-Champsauri PRYER.). 

Cette répartition discontinue des Bathysciinae mériterait 
une étude de détail. Mais d’après ce que j’ai pu observer dans 
les Pyrénées, il semble bien qu’elle doive être en relation avec 
l’extension des périodes glaciaires. Les transgressions glaciaires 
ont été dans les Alpes bien plus puissantes et plus prolongées 
que dans les Pyrénées et doivent avoir détruit les Silphides 
dans un grand nombre de massifs calcaires. D'ailleurs, à part 
Isereus, toutes les espèces actuelles se trouvent dans les basses 
vallées et il est fort possible que les Zsereus (1) aient pu 
échapper à la destruction par les glaces, comme les Antrocharis 
Querilhaci Lesp. dans la montagne du Cap de Lesse, grâce à 
la continuité de leur habitat souterrain du haut en bas du 
massif calcaire et à l'émergence d’une partie de ce massif au- 
dessus du niveau du glacier, pendant les grandes extensions. 

Si on examine maintenant la distribution de chaque genre 
en particulier, on constate que Royerella renferme deux espè- 
ces qui se trouvent assez loin l’une de l’autre et sont séparées 
par le Rhône, que Cytodromus et Isereus sont localisés dans le 
bassin de l’Isère et que Speodiaetus et T'roglodromus, genres 
très proches parents occupent les deux régions calcaires de la 
Provence, de part et d’autre du massif volcanique des Maures 
et de l’Estérel. T'roglodromus Bucheti DEV. est représenté par un 
certain nombre de races géographiques isolées dans des grottes 
séparées les unes des autres par les profondes vallées d’érosion 


(1) Isereus Xambeui ARG. se trouve actuellement dans le Trou du Glaz [188] où il existe 
des stalactites de glace et où la température de l’air est voisine de O° C. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 159 


du Loup et du Var. On peut conclure de là que les T'roglodro- 
mus, comme d’ailleurs les Royerella et vraisemblablement 
aussi tous les autres genres cavernicoles des Alpes françaises, 
existaient déjà, tout au moins à l’état lucicole, avant le creuse- 
ment des vallées, puisque ces vallées n’ont opposé aucune bar- 
rière à leur dispersion. D'ailleurs on sait que le creusement des 
vallées s’est terminé beaucoup plus tard dans les Alpes que dans 
les Cévennes ou les Pyrénées ; ce fait que les Bathysciinae des 
Alpes semblent avoir colonisé les grottes avant la fin du creu- 
sement des vallées (fin du pliocène), tandis que dans les Céven- 
nes et les Pyrénées ils sont arrivés après la fin de ce creusement 
(miocène) vient encore confirmer que c’est bien au pliocène 
que s’est faite l'immigration des Bathysciinae dans les grottes 
de l’Europe occidentale. ï 


C. RÉGION DES CÉVENNES. 


Tandis qu’il existe dans les Cévennes des Carabiques caver- 
nicoles sur les deux versants (Trechus Mayeti A8B.), il n’y a 
des Bathysciinae que sur le versant rhodanien. La faune des 
Coléoptères cavernicoles des Causses est aujourd’hui suffisam- . 
ment connue pour qu'on soit certain que les Silphides y 
font défaut. Cette absence peut s’expliquer si l’on admet, 
comme je l’ai fait, que les Bathysciinae de l’Europe occiden- 
tale sont immigrés. Les formes cévenoles venues de la région 
tyrrhénienne et de la vallée du Rhône ont pu coloniser les 
vallées rhodaniennes, mais ont’ rencontré une barrière les 
empêchant de s'étendre sur le versant opposé. 

Nous savons que c’est dans les Cévennes que se trouve 
Speophyes lucidulus DELAR., le seul représentant connu des 
Gynomorphi dans l’Europe occidentale (1) et dont la situation 
géographique ne peut se comprendre qu’à la condition d’admet- 
tre que les Gynomorphi ont fait une migration parallèle à celle 


(1) Le Bathyscia (?) Bucheti AB. des Alpes Maritimes, espèce qui m’est inconnue et que j'ai 
dû laisser parmi les Species incertue sedis, appartiendra peut-être aussi au genre Speophyes, 


L'LLSERES ir 
(e USER 
de L 
û à 


160 Dr R. JEANNEL 


des Æuryscapiti, mais moins accentuée. Toutefois il ne faut pas 
oublier qu’il existe dans les Cévennes d’autres Cavernicoles 
dont la présence est énigmatique ; c’est par exemple Faucheria 
Faucheri Dozr. et VIRÉ des eaux souterraines de Sauve, dans 
le Gard, et Sphaeromides Raymondi Dozzr. de la rivière sou- 
terraine de la Dragonière dans l’Ardèche. Ces deux Cirolanides 
n’ont aucun parent actuel dans les eaux douces d'Europe. 

Ce genre Speophyes mis à part, les Cévennes sont peuplées 
par deux catégories d’Euryscapitr : 

C’est d’abord Bathysciola Linderi AB., cavernicole très peu 
modifié et couvrant une très grande aire de distribution ; puis 
ce sont les Diaprysius dont la répartition est remarquable 
(carte, fig. LXV). 

Les six espèces du genre Diaprysius (Tableau III) se placent 
dans trois groupes phylogéniques caractérisés par la forme de 
leur carène mésosternale et aussi par la structure des styles 
latéraux de l’organe copulateur mâle. 


TABLEAU III 


DISTRIBUTION DES Diaprysius DANS LES CÉVENNES. 


VALLÉES GROUPE I GROUPE II | GROUPE III 

HT MR dre D. Sicardi V. May. 

VIdOUTIe ee merrecer 

Garon Ar rettert 

PDO CL GS Le: are vents 
D. Mazaurici V.May. 
D. Serullazi Peyer. 
D. Serullazi- Peyerim- 

AC ohe ue T2 Te D. caudatus Ab. 

EEE . Serullazi-Piraudi cb 

Joan D. caudatissimus Ab. 
D. Serullazi-Mülleri 
Jeann. 


Dans les vallées du Vidourle et du Gardon les grottes sont 
très nombreuses (Biospeologica XVI, p.146 à 149), mais elles 


ne 


REVISION DES BATHYSCIINAE 161 


ne renferment à ma connaissance aucun Diaprysius. Je ne 
sais quelle explication donner à cette lacune. 


x 


n : 
= oO Uangxs r: #7 
NL 7 

’ 


7 

7” Ayignon 

= / 1 SE De SE 8 

VE . N RAA = 
O Nimes 


To nlpellier 


© 


Fi@. LXV. Carte de la distribution du genre Diaprysius Ab., dans les Cévennes, 
+, genre Diaprysius ; e, Bathysciola Linderi Ab. 

Le D. Sicardi V. MAY. géographiquement très éloigné de 
ses congénères en est également très différent par ses caractè- 
res morphologiques. C’est le seul qui présente des traces d’une 
strie suturale, neuf soies au sommet des styles latéraux et un 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T, VII. — (I). 11 


162 Dr R. JEANNEL 


article apical des antennes pas plus long que le précédent. 

Les deux Diaprysius du caïñon de la Cèze (Jeannel, 1910, 
p. 15), comme les deux Bathysciola Majori ReITT. et B. Ges- 
troi FArRM. de Sardaigne, sont deux espèces produites par iné- 
gale rapidité d'adaptation d’une même souche commune. Cette 
inégale rapidité d'adaptation n’a pu se produire qu’à la faveur 
de la ségrégation géographique des deux colonies séparées par 
le profond cafon de la Cèze et isolées l’une (D. Fagniezi) dans 
la grotte du Serre de Barri [225] sur la rive gauche, l’autre 
(D. Mazaurici) dans la grotte de Tharaux [224] sur la rive droite. 

Dans le bassin de l'Ardèche, les Diaprysius appartiennent 
à deux groupes phylogéniques distincts, mais l’un des deux 
groupes (groupe II) occupe les grottes de la rive droite, tandis 
que le groupe IIT se trouve sur la rive gauche. 

Au Pont d’Arc, près de Vallon, toute une série de grottes 
débouchent sur les deux rives de l’Ardèche; celles de la rive 
droite (grotte du château d’Ebbou [219], grotte de la Foussou- 
bie [220], grotte du Soldat [218]) abritent le D. Serullazi, celles 
de la rive gauche (grotte nouvelle [215]) le D. caudatissimus. 
Le cours de l’Ardèche a donc opposé une barrière infranchis- 
sable à la dispersion de ces Diaprysius et on doit en conclure 
que le creusement des vallées était chose faite lorsque ces Sil- 
phides ont colonisé les grottes des Cévennes. Les Diaprysius 
diffèrent donc en cela des T'roglodromus, qui, comme nous l’avons 
vu, ont dû pénétrer dans les cavernes à une date antérieure au 
creusement des vallées. Mais ces faits s’accordent parfaitement, 
car on sait que le creusement des vallées des Cévennes était 
déjà achevé au pliocène alors que dans les Alpes il n’a été ter- 
miné qu’au pleistocène. 

Enfin j'ai montré (Jeannel, 1910 d, p. 84) que les quatre 
races du D. Serullazi PEYER. se trouvent dans des grottes sépa- 
rées par les vallées profondes de la Beaume et du Chassezac 
et que les caractères qui les séparent présentent précisément 
la manière d’être que D.Jordan indique comme étant spéciale 
aux caractères produits par isolement géographique. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 163 


D. RÉGION DES PYRÉNÉES. 


Cette région des Pyrénées comprend toute la périphérie du 
grand massif pyrénéen. Elle se divise donc par définition en 
deux versants, l’un septentrional ou français, l’autre méridional 
ou espagnol. 

Elle confine à l’ouest à la région des monts Cantabriques, à 
: l’est à celle de la chaîne catalane et les frontières sont loin d’être 
nettement tracées comme nous le verrons entre l’aire de dis- 
tribution de la série de Speonomus et celles de la série de Speo- 
charis dans les Cantabres, de la série de Spelaeochlamys dans 
la chaîne catalane. 

Considérées en tant qu’habitat souterrain, les Pyrénées pré- 
sentent un certain nombre de caractéristiques qui font défaut 
dans les autres régions et qui expliquent la manière d’être de 
leur faune cavernicole. 

D'abord au point de vue orographique, la chaîne pyrénéenne 
est formée par un axe principal continu, toujours très élevé, 
d’où se détachent à angle droit des chaînons secondaires de 
haute altitude ; entre ces chaînons les vallées descendent paral- 
lèles les unes aux autres et sont toujours séparées par des 
cols élevés. Mieux que dans aucune autre région l'isolement 
est complet entre les vallées et des barrières infranchissables 
s'élèvent entre les populations d'animaux retirés au fond des 
vallées. Nous verrons que c’est grâce à cela qu’a pu se réaliser 
d’une façon presque schématique la distribution des Speonomus 
par vallées. 

D'autre part les Pyrénées, comme les Alpes, ont été le théâtre 
de grandes extensions glaciaires au pleistocène, qui ont dû 
détruire une grande partie de la faune cavernicole ancienne et 
s’opposer à l’immigration de Silphides cavernicoles récents 
là où ces extensions glaciaires ont été trop considérables et 
surtout trop prolongées dans les temps modernes. 

En effet les grottes habitées par les Bathysciinae se trouvent 


164 Dr R. JEANNEL 


toutes sur la périphérie du massif pyrénéen. Il n’existe jamais 
de Silphides cavernicoles dans les grottes centrales, c’est-à-dire 
ouvertes dans les hautes vallées où les glaciers ont persisté le 
plus longtemps. Je pourrais donner de nombreux exemples de 
grottes ainsi situées et privées de Silphides ; ce sont, par exemple : 
les grottes des environs d’Ax-les-Thermes, dans l’Ariège (grot- 
tes de Camboseil, d’Axiat, de Caussou et Sébenac, etc.), les grot- 
tes d’Aulegnac, près de Castillon-sur-Lez, la grotte du Chat, 
à Bagnères de Luchon, la grotte d’Arangnouët, dans la vallée 
d’Aure, les grottes de La Méza et du Queire blanc, au pied du 
mont Vallier, les grottes du pic d’Anie, dans les Basses-Pyré- 
nées, etc. 

La situation de ces grottes par rapport aux anciens glaciers, 
bien plus que leur altitude élevée, est cause de l’absence des 
Silphides, car il existe quelques grottes aussi haut situées maïs 
en dehors du périmètre des glaciers pleistocènes, dans lesquelles 
se trouvent des Speonomus. C’est par exemple la Caougne de 
Montségur { 260], qui s’ouvre à 1550 m. dans le mont Saint-Bar- 
thelémy en dehors de la chaîne principale. 

Cette absence des Bathysciinae dans le fond des vallées pyré- 
néennes prouve que la colonisation des grottes a duré peu de 
temps après la fin des grandes transgressions glaciaires et que la 
souche lucicole des Speonomus s’est éteinte bien avant le retrait 
définitif des glaces dans leurs limites actuelles. 

Enfin il est un fait sur lequel j’ai déjà attiré l’attention à 
propos de la dispersion des Speonomus (1908, p. 92) c’est que les 
Silphides cavernicoles manquent totalement dans les Pyrénées 
centrales françaises, alors qu’une riche population d’Aphaenops 
et d’Anophthalmes occupe leurs grottes. Les grottes d’altitude 
moyenne des Pyrénées centrales sont aussi bien privées de Sil- 
phides que les grottes d’altitude élevée du fond des vallées dans 
le reste de la chaîne. L’explication de cette lacune est don- 
née par l’existence d’une phase post-glaciaire prolongée dans 
les Pyrénées centrales, comme la preuve en a été faite par les 
travaux de A. Penck (1885). Les glaciers ont persisté dans 


REVISION DES BATHYSCIINAE 165 


les vallées des Pyrénées centrales bien après leur retrait dans le 
reste de la chaîne et, lorsque les grottes de ces vallées cen- 
trales ont été habitables, la souche lucicole des Speonomus 
était déjà éteinte. 


Il convient d'examiner séparément dans la région pyrénéenne 
les Bathysciinae lucicoles et les cavernicoles. 


a. Les lucicoles pyrénéens. 


Les lucicoles appartiennent tous au groupe des Bathysciola 
qui a BP. Schiôdtei KiEsw. comme chef de file. Par ses caractères 
extérieurs et aussi par la structure de son organe copulateur 
mâle ce groupe du B. Schiüdtei rappelle la série cavernicole de 
Speonomus, absolument comme B. Aubei KTESW. en Provence 
rappelle par son organisation la série phylétique de Cytodro- 
mus. Très certainement B. Schiüdtei et espèces voisines sont les 
descendants muscicoles de la même souche qui à donné la série 
cavernicole de Speonomus. 

Ces lucicoles pyrénéens sont extrêmement nombreux sur le 
versant français, très peu nombreux sur le versant espagnol, 
où l’aridité du climat et l’absence complète de forêts s’oppose 
à l’existence d’une faune muscicole. Sur le versant français 
le grand nombre des espèces dans la partie orientale de la 
chaîne (départements de l’Aude et de l’Ariège), s'accorde avec 
l'hypothèse formulée pius haut que les Bathysciinae ont colonisé 
les Pyrénées de l’est à l’ouest. 

En effet Bathysciola ovata KIEsw. se rencontre depuis la 
vallée de l’Aude jusqu’à celle du Gave de Pau, B. asperula 
Farm. depuis la vallée de l’Aude jusqu’à celle du Salat. 
B. Schicdtei KtESW. présente une race spéciale dans les Pyrénées- 
Orientales (Grenieri SAULCY), une autre dans l’Ariège (subas- 
perata SAULCY), une troisième dans le Gers (Larcennei AB.) ; 
ensuite sa forme typique seule est répandue dans les Pyrénées 


166 Dr R. JEANNEL 


occidentales (où elle fournit parfois dans les cavernes une forme 
troglophile, B. grandis FAIRM.) et s’est même étendue le long 
du littoral atlantique jusqu’en Normandie où il en existe une 
station près de Caen. | 

Un groupe particulier de formes lucicoles est constitué par 
les Bathysciola lapidicola SAuLCY, B. nitidula NorM. et B. ru- 
gosa SHARP. Les deux premiers se trouvent sous les pierres 
enfoncées dans l’Ariège, l’autre sous les feuilles mortes dans la 
haute vallée de l’Ebre. Tous trois enfin sont proches parents 
d’une quatrième espèce cavernicole, B. parallela JEANN. des 
Basses-Pyrénées. Ces quatre formes disséminées sont certai- 
nement les restes d’une ancienne espèce qui devait peupler les 
deux versants des Pyrénées ; la structure des styles latéraux de 
leur organe copulateur mâle laisse supposer que cette 
ancienne espèce devait être infiniment voisine de la souche 
des Speonomus. 


b. Les cavernicoles pyrénéens. 


Bathysciola Schiüdtei-grandis FAIïRM. (troglophile) et B. paral- 
lela JEANN. mis à part, tous les Bathysciinae cavernicoles des 
Pyrénées constituent la série phylétique de Speonomus. 

Dans cette nombreuse série nous distinguerons : 

1° Le genre Speonomus JEANN., occupant les deux versants 
et comprenant de nombreuses espèces réparties par vallées. 

20 Les autres genres de la série, qui tous sont localisés dans 
de petites régions des Pyrénées. 


19 LE GENRE Speonomus JEANN. 


Ce genre comprend un certain nombre de groupes naturels 
d’espèces, ayant chacun une distribution continue. 

C’est d’abord le sous-genre Phacomorphus, dont les espèces 
vivent dans les Basses-Pyrénées et ont vraisemblablement des 


(Q' 
Carcassonne. 


Ge 
à 
LA 
= 
L) 
Toulouse 
LA 
, 
Votes 


# 
+ 
+ 


\ 
À threirt 
. 


rt 


F1G. LXVI. Carte de la distribution des Speonomus à antennes épaissies chez les mâles (groupe 
dans les Pyrénées. 


III) 


168 Dr R. JEANNEL 


mœurs xénophiles, puis les quatre groupes suivants de Speo- 
nomus (s. Str.) : 

Groupe IT, ou groupe de S. Delarouzeeri. 

Groupe III, ou groupe du S. stygius. 

Groupe IV, ou groupe du S. zophosinus. 

Groupe V, ou groupe du $. Crotchi. 

A. — Le groupe IT renferme trois espèces possédant peu de 
caractères adaptatifs. Leurs aires de répartition sont étendues, 
nullement superposables aux territoires hydrographiques, non 
comparables par conséquent à celles des espèces des groupes 
suivants. 

Un fait intéressant est que tout ce groupe IT, composé d’es- 
pèces archaïques, se trouve localisé dans la partie orientale des 
Pyrénées, là par conséquent où nous pensons qu'a débuté le 
peuplement des grottes. 

L’une des espèces est $S. Delarouzeei FarrM., distribué dans 
tout le massif du Canigou, à la fois sur le versant du Tech et 
sur celui de la Têt (grotte de Velmanya [238]) et présentant 
une race un peu différente en Espagne dans la grotte de Rialp 
[322] (catalonicus JEANN.). Une autre espèce est S. Faurai 
JEANN. de la cova de Rocafera [321], dans la province de Gerona ; 
la troisième enfin est S. infernus DIECK, répandu dans toutes 
les grottes des massifs montagneux de la rive gauche du Salat, 
dans l’Ariège et la Haute-Garonne. 

B. — Le groupe III ou groupe du S. stygius est caractérisé 
par une anormale dilatation des articles v et vr des antennes 
chez les mâles. C’est un groupe local dont toutes les espèces 
sont réunies dans l’Aude et l’Ariège sur le versant nord des 
Pyrénées (carte, fig. LXVI). Un certain nombre de ses espèces 
ont une distribution intéressante : 

L'espèce S. longicornis SAULCY comprend six races géogra- 
phiques différentes dont trois habitent les grottes de la vallée 
du Grand Lhers, les trois autres la vallée de l’Ariège. Or les 
trois races du grand Lhers présentent le caractère commun 
d’avoir une carène mésosternale haute et busquée, tandis 


REVISION DES BATHYSCIINAE 169 


que les trois races de l’Ariège ont une carène basse et déclive. 
La distribution par vallées des S. longicornis est donc absolu- 
ment rigoureuse. 

Une autre espèce, S. stygius DIECK, a formé des sous-espèces 
distinctes dans les grottes des deux vallées de l’Arize et du Volp 
(crassicornis LA BRÔL. dans la grotte de Peyrounard [285], 
Tisiphone JEANX. dans celle de Malarnaud [283], Saulcyi AB. dans 
celle d’Enlenne [287]), mais il n’a fourni aucune variation dans 
la vallée du Salat où on le trouve dans la grotte d’Aubert [293] 
et celle de Moulis [292], près de Saint-Girons, et dans la grotte 
de Hount-Santo [289], située à plus de 40 km. des précédentes. 

La distribution du S. pyrenaeus LEsP. mérite encore de nous 
arrêter. Si on examine une carte du département de l'Ariège, 
on constate en effet que S. pyrenaeus typique se trouve autour 
de Tarascon dans un certain nombre de grottes dépendant du 
bassin de l’Ariège (grottes de Fontanet [270], de Lombrive 
[271], de Sabart [272], de Niaux [273], de Saras (274], de Bédeil- 
hac [275]) et que ses trois autres sous-espèces sont réparties 
dans le bassin du Salat, entièrement indépendant du bassin de 
l'Ariège, et même séparé de lui par les vallées du Volp et de 
lArize. Bien plus, dans ce bassin du Salat, S. pyrenaeus-Nadari 
JEANN. occupe la grotte de Tourtouse [297] près de l’embou- 
chure du Salat, lorsque les deux autres sous-espèces, S. pyre- 
naeus-Discontignyi SAuULCY et S. pyrenaeus-novemfontium LA 
BRÔL., habitent des grottes situées à plus de 100 km. de la 
grotte de Tourtouse, dans deux vallées d’origine du Salat (grotte 
du Queire [290] dans la vallée de l’Arac et grotte de Neuf- 
fonts [288] dans la vallée du Garbet). Cette étrange disconti- 
nuité implique que S. pyrenaeus a dû occuper à un moment 
donné tout le bassin de la Garonne. D'ailleurs S. Diecki SAULCY, 
que l’on trouve dans la grotte d’Aubert [293], pourrait bien être 
le descendant d’une ancienne colonie de S. pyrenaeus qui 
aurait varié dans des proportions plus considérables (1). 


(1) Les partisans de la Sélection naturelle pourront supposer que S. pyrenaeus, moins bien 
armé dans la lutte pour l’existence, ait disparu devant les nombreuses espèces qui ont colonisé 


170 Dr R. JEANNEL 


C. — Le groupe IV ou groupe du S. zophosinus est le groupe 
des espèces à antennes grêles et à élytres pourvus d’une strie 
suturale. À l’opposé du groupe III, le groupe IV est dispersé 
dans toute l’étendue de la chaîne pyrénéenne sur ses deux ver- 
sants (carte, fig. LXVII). Il possède actuellement 9 espèces sur 
le versant français, 7 sur le versant espagnol. 

Il y a peu de temps encore (1908, p. 92), je m’étonnais du petit 
nombre d’espèces connues sur le versant espagnol et de l’isole- 
ment où se trouvait S. Bolivari Esc. en Aragon. Mais après 
une campagne biospéologique, faite en août-septembre 1910 
avec E. G. Racovitza dans la province de Lerida, j’ai pu faire 
connaître une série d’espèces nouvelles qui sont venues relier 
le S. Bolivari d'Aragon aux espèces des Pyrénées françaises. 
La distribution des espèces du groupe IV apparaît donc aujour- 
d’hui comme étant la suivante : 

Sur le versant français, on trouve d’abord, en allant de l’est 
à l’ouest, des espèces à article vx des antennes allongé, sensi- 
blement aussi long que l’article 1x; ce sont S. Bonvouloiri 
Duv. dans la vallée de la Têt., S. Abeillei SAULCY dans la vallée 
de l’Arize, S. zophosinus SAULCY et S. hydrophilus JEANN. 
dans’ celle du Salat. Une lacune importante dans la distribu- 
tion de ces espèces existe dans les vallées de l’Aude, du grand 
Lhers et de l’Ariège qui sont exclusivement peuplées de Speo- 
nomus du groupe III. Plus loin, dans les Pyrénées centrales, 
les espèces à article virr allongé font place au petit groupe des 
S. Bepmalei JEANN., S. speluncarum DELAR., S. Rudauxi 
JEANN., spéciaux aux vallées de la Neste, du Gave de Pau et 
du Saison et dont l’article vrIT des antennes est plus court que 
l’article 1x. Chez ces espèces l’organe copulateur mâle est encore 
identique à celui des espèces orientales, mais dans les vallées 
les grottes de l’Ariège avec lui. Sauf dans les grottes du Queire, jamais en effet S. pyrenaeus ne 
cohabite avec un autre Speonomus. Dans les grottes de Tarascon il est rare là où se trouvent des 
Antrocharis, très abondant là où ils font défaut. Dans sa vaste distribution primitive il n’aurait 
donc survécu que dans les grottes où il n’aurait trouvé aucun concurrent et il aurait disparu 
dass la plupart des autres. Dans la grotte d’Aubert, une colonie plus vigoureuse aurait pu cepen- 


dant survivre à côté du S. séygius, mais en se modifiant profondément sous l'influence de la con- 
currence vitale et en acquérant de la sorte les caractères du S. Diecki, 


14 


» 


TUUOSED 24 07 
G \ 


Fa -k 


A 


(O) 


T2San } 


Fi. LXVII. Carte de la distribution des Speonomus à antennes grêles (groupes II, IV et V 


dans les Pyrénées. 


espèces du groupe IV ; ,, espèces du groupe V. 


2 


+ 


., espèces du groupe IT; 


172 D' R. JEANNEL RATS 


plus occidentales du Gave de Mauléon et de la Nive, il existe une 
troisième série d’espèces (S. Alexinae JEANN. et S. Elqueae 
AB.) chez qui l’article vx des antennes est court et l’organe 
copulateur mâle est singulièrement modifié. Nul doute que ces 
diverses espèces, localisées par vallées et présentant des 
caractères différentiels croissant d'importance de l’est à l’ouest, 
n'aient pris naissance à la suite de la colonisation successive des 
vallées par une souche épigée émigrant vers l’ouest sur le front 
des Pyrénées et acquérant des caractères nouveaux au fur et 
à mesure de cette migration. 

Sur le versant espagnol la distribution des espèces semble 
devoir être la même, mais des lacunes trop considérables exis- 
tent encore pour qu’on puisse l’affirmer. Les espèces qui habitent 
les grottes des vallées catalanes sont très voisines systématique- 
ment de celles de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales ; l’article 
virt de leurs antennes est aussi long que l’article 1x, leur forme 
générale est identique, mais leur organe copulateur diffère 
légèrement en ce qu’il n’existe que deux soies à la terminaison 
des styles latéraux au lieu de trois. Ces espèces catalanes sont : 
S. fugitivus REITT. dans la vallée du Llobregat, S. Mengeli 
JEANN. et S. latrunculus JEANN. dans la vallée du rio Segre, 
S. crypticola JEANN. et S. puncticollis JEANN. dans celle de la 
Noguera Pallaresa, S. troglodytes JEANN. enfin dans la vallée 
de la Noguera Ribagorzana. 

Quant au S. Bolivari Escar. de la haute vallée du rio 
Cinco, en Aragon, il présente des caractères morphologiques 
spéciaux (élytres cunéiformes) ; ses styles latéraux de l’organe 
copulateur se terminent par 3 soies comme chez les 
espèces françaises et non par 2 soies comme chez les espèces 
catalanes et il est permis de se demander s’il doit 
être en réalité relié au groupe phylogénique des Speonomus 
espagnols ou bien s’il présente des affinités plus directes avec 
les espèces du versant français. Il ne faut pas oublier en effet 
que des relations encore inexpliquées existent entre la faune 
cavernicole de l’Aragon et celle des Pyrénées centrales fran- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 175 


çaises. Parmi les Isopodes, Trichoniscus (Oritoniscus) pyre- 
naeus RACOV. existe dans les grottes de Fanlo [344 et 345] et 
dans celles des Basses-Pyrénées ; Trichoniscus (Phymatoniscus) 
tuberculatus RACOV. à été trouvé en Aragon et dans l’Ariège. 
Le genre Spelaeoglomeris SILVESTRI, Gloméride cavernicole, 
est connu des Hautes-Pyrénées et de la cueva del Molino en 
Aragon (1). 

Il existe enfin des Xaenenia (Palpigrades) dans les grottes 
de l’Aragon et dans celles des Hautes-Pyrénées. Mais il faut 
se contenter de signaler ces rapprochements auxquels aucune 
explication ne peut être donnée dans l’état actuel de nos 
connaissances. 

D'ailleurs nous ignorons entièrement la faune des nombreuses 
grottes qui existent dans les provinces de Huesca, de Zaragoza 
et en Navarra ; elles renferment probablement des espèces qui 
représenteront soit l’aboutissant d’une évolution des Speono- 
mus catalans analogue à celle des Speonomus français, soit 
peut-être une transition vers le groupe V cantonné dans les 
Provinces Basques. | 

En somme, Speonomus Bolivari mis à part, les Speonomus 
à antennes grêles du groupe IV se ressemblent beaucoup sur 
les deux versants dans la partie orientale des Pyrénées ; de plus 
sur chaque versant, les espèces sont d’autant plus différentes du 
type oriental qu’elles se trouvent dans des vallées plus occi- 
dentales. 

D. — Le groupe V enfin comprend les trois espèces $. Crotchi 
Ux., S. Oberthuri JEANN. et S. Mazarredoi UH., remarquables 
par leur manque de strie suturale et la structure de leur organe 
copulateur mâle. Leur répartition montre un fait intéressant : 

S. Crotchi occupe en Navarra la cueva de Orobe [349] qui 
est tributaire du bassin de l’Ebre (val de Araquil), tandis que 
les deux autres espèces habitent l’une la cueva de San Adrian 


(1) Décrit des Hautes-Pyrénées, avec les deux espèces S. Doderoi SIL. et S. Racovitzai SILY. 
nous l’avons retrouvé dans toutes les grottes du Bigorre et dans la cueva del Molino. Mais je 
ne sais pas encore si notre Spelaeoglomeris aragonaiïs appartient à une des deux espèces connues 
de France. 


174 Dr R. JEANNEL 


[348], l’autre la cueva de San Valerio [346] et celle de Acate- 
quy [347], grottes situées dans les vallées des rio Oria et Deva, 
c’est-à-dire sur le versant atlantique. Par ces deux espèces 
l’aire de distribution des Speonomus empiète donc sur celle des 
Speocharis. 

Or, c’est certainement par la vallée de l’Ebre et le val de 
Araquil que les anciens lucicoles ont colonisé les grottes des 
Provinces Basques. Mais au lieu de trouver devant eux une ligne 
de crêtes infranchissables comme dans toutes les autres val- 
lées pyrénéennes, les ancêtres lucicoles du groupe V se sont 
trouvés en présence de sierras basses et boisées, comme la Sierra 
de Elguea (600 à 1.500 m.) ou la Sierra de Aralar (1200 m.) 
qu’ils ont pu facilement franchir. Ils sont ainsi passés librement, 
en l’absence de barrières, sur le versant atlantique et y ont 
colonisé les grottes des bassins des rios Oria et Deva en des- 
cendant le cours des vallées. 


20 LES GENRES CAVERNICOLES PYRÉNÉENS AUTRES 


QUE Speonomus JEANN. 


Parmi ces autres genres, les uns remplacent Speonomus 
dans certaines grottes, et leurs espèces sont réparties comme 
celles du genre Speonomus, d’autres cohabitent avec des espè- 
ces du genre Speonomus et sont des types cavernicoles plus 
anciens. 

Au nombre des premiers sont les genres Speonomites JEANN., 
Perrinia REeITT., Troglophyes A8. 

Les Speonomites remplacent les Speonomus dans quelques 
grottes du bassin du rio Segre. Les différences qui séparent 
les Speonomites sont de grande importance, puisqu'elles 
portent sur la sculpture et la pubescence des élytres si fixes 
dans toute la série, mais il convient de noter que ces mêmes 
caractères apparaissent encore par convergence chez deux autres 
genres catalans, Perriniella JEANN. et Antrocharidius JEANN. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 175 


Perrinia REITT. remplace encore Speonomus dans deux 
grottes de Catalogne ; il comprend deux espèces, l’une dans la 
vallée du Segre (P. Fonti JEANN.), l’autre dans la vallée du 
Llobregat. 

Troglophyes enfin dans les Corbières joue le même rôle que 


2 Multses 


7e 
27] "| 
} Carchssonge 


A 


G Barcelona . 


Fia. LXVIII. Carte de la distribution dans les Pyrénées des genres dont les côtés du prothorax 
sont sinués ou rétrécis (autres genres que Speonomus et Speonomites). 

A., Antrocharis ; B., Bathysciella ; T., Trocharanis ; T 1., Troglophyes ; P., Per- 
rinia ; P 1., Perriniella ; T 2., Troglocharinus ; A 1., Antrocharidius. 


Speonomus dans le reste des Pyrénées. Ses différentes formes 
sont réparties par vallées, l’espèce Bedeli JEANN. dans la basse 
vallée de l’Agly, les trois races de l’espèce Gavoyi AB. dans la 
vallée de l’Aude. 

Les genres Bathysciella JEANN., Trocharanis REITT., Antro- 
charis AB., qu’il reste à examiner, renferment des espèces qui 
se comportent autrement que les précédentes au point de vue 
de leur distribution. Toujours en effet elles cohabitent avec des 


176 Dr KR. JEANNEL 


espèces du genre Speonomus, leurs aires de répartition sont 
étendues et elles ne sont pas localisées par vallées. 

Les espèces des deux premiers de ces genres sont étroitement 
apparentées aux Speonomus vivant dans les mêmes grottes 
et possèdent de nombreux caractères communs avec eux ; c’est 
ainsi que Bathysciella Jeanneli AB. ne diffère guère à première 
vue du Speonomus Alexinae JEANN. que par la forme de son 
prothorax ; Trocharanis Mestrei AB. possède des antennes 
épaissies chez les mâles comme Speonomus curvipes La BRÔL. 
Mais il existe toujours entre eux et les Speonomus correspon- 
dants des différences importantes dans l’extrémité des styles 
latéraux de l’organe copulateur mâle et on est en droit de se 
demander si ces différences survenues dans la partie sensitive 
de l’appareil mâle n’ont pas eu pour résultat de maintenir un 
isolement entre les deux formes et de permettre ainsi leur 
évolution distincte. 

Le genre Antrocharis AB. ne présente au contraire aucun lien 
de parenté directe avec les Speonomus qui vivent avec lui. Chez 
ce genre en effet la strie suturale des élytres fait défaut, le 
mésosternum n’est pas caréné, l’organe copulateur mâle ne porte 
pas de brosse de poils au sommet des styles latéraux. La souche 
épigée d’où est issu Antrocharis était certainement distincte de 
celle qui a donné naissance aux autres genres de la série ; de 
plus nous allons montrer que l’âge d’Antrocharis est certaine- 
ment beaucoup plus ancien. 

La distribution de l’Antrocharis Querilhaci LEsr. est discon- 
tinue. Dans la vallée de l'Ariège il occupe en effet les grottes 
de la montagne du Cap de Lesse près de Tarascon (grottes de 
Lombrive [271], de Sabart|[272], de Niaux [273 ]) et manque dans 
la grotte de Bédeilhac [275], située à 4 km. en aval, dans la 
montagne de Soudour. En descendant le cours de l’Ariège nous 
trouvons la grotte de Sainte-Hélène [276], à Foix, où il manque 
encore, mais on le trouve non loin de là dans les grottes de 
Lherm [277] et de Portel [278]. Dans la vallée de l’Arize la 
répartition de l’Antrocharis est analogue ; on le trouve dans la 


REVISION DES BATHYSCIINAE 177 


grotte de Férobac [281], à Labastide de Sérou, puis il fait défaut 
dans la grotte de la Garosse [282], située en face de la précé- 
dente sur l’autre rive de l’Arize ; il manque également à Malar- 
naud [283] pour réapparaître au Mas d’Azil [284] et dans la 
grotte de Peyrounard [285]. Dans la vallée du Salat enfin il 
n'existe dans aucune des nombreuses grottes autour de Saint- 
Girons, mais on est surpris de trouver encore une de ses colonies 
isolée dans la grotte de Hount-Santo [289,]dans la partie la 
plus reculée du bassin du Salat, à près de 100 km. de distance 
du Mas d’Azil. 

J’avais avancé autrefois (1908, p. 96) que cette distribution 
discontinue pourrait s’expliquer si on admettait que les Antro- 
charis soïent d’âge interglaciaire et si on pouvait prouver que les 
grottes où on les rencontre sont précisément celles qui ont été 
épargnées par les glaciers würmiens. Or ce fait est établi aujour- 
d’hui, tout au moins pour les grottes des environs de Tarascon. 

En septembre 1909 j’ai eu en effet la bonne fortune de faire 
une excursion spéologique dans l’Ariège avec M. le professeur 
H. Obermaier, qui poursuit depuis plusieurs années déjà 
l’étude du glaciaire dans les Pyrénées et m’a très obligeamment 
fait faire les constatations suivantes : 

Il existe du terrain erratique jusque sur la crête de la mon- 
tagne de Soudour où s’ouvre la grotte de Bédeiïlhac ; un énorme 
bloc erratique se trouve même déposé aux flancs de la monta- 
gne sur une étroite corniche, au dessus de l’entrée de la grotte. 
Il est bien évident que toute cette montagne de Soudour a été 
| recouverte par les glaciers würmiens et qu'aucun Silphide caver- 
nicole interglaciaire n’a pu y subsister. D'autre part M. Ober- 
maier m'a affirmé que sur la montagne de Cap de Lesse le ter- 
rain erratique, abondant sur les pentes, s’arrêtait à 300 m. du 
sommet et que par conséquent pendant les extensions wür- 
miennes une partie de la montagne était restée émergée au-dessus 
du niveau des glaces. Or la montagne du Cap de Lesse est cal- 
caire du haut en bas ; elle est creusée de grottes profondes en 
communication certaine par tout un système de fentes et de 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5 SÉRIE, — T. VII. — (I). 12 


178 Dr R. JEANNEL 


grottes supérieures avec les avens et les points d'absorption de 
son sommet. Chassée des grandes cavernes inférieures par les 
extensions glaciaires (1) la faune cavernicole préglaciaire à pu 
facilement se réfugier dans les grottes supérieures émergées 
au-dessus du glacier et redescendre ensuite facilement dans les 
limites de son habitat primitif après le retrait définitif des glaces. 

Donc ici les observations précises d’un géologue comme 
M. H. Obermaier permettent d’expliquer d’une façon par- 
faite la répartition en damier de l’Antrocharis Querilhaci. Pour 
les autres grottes de son aire de distribution les renseignements 
nous font défaut et il faudrait des études de détail pour pou- 
voir se rendre un compte exact des choses. Cependant on peut se 
demander si le ruisseau qui coule dans la grotte de Sainte- 
Hélène n’a pas pu par son régime détruire la faune terrestre 
pendant les extensions glaciaires, si la grotte de Hount-Santo, 
qui se trouve dans les limites du périmètre des anciens gla- 
ciers, n’a pas été le théâtre de repeuplements secondaires sem- 
blables à ceux qui se sont produits dans la montagne du Cap 
de Lesse. 


La chorologie des Bathysciinae pyrénéens peut donc se réca- 
pituler en disant qu’il existe : 

19 des formes cavernicoles très modifiées, à grandes aires 
de répartition, sans lien de parenté directe avec les autres 
cavernicoles ; ce sont des survivants d’une faune cavernicole 
préglaciaire ou interglaciaire. À ce groupe appartient Antro- 
charis (2) ; 

20 des formes cavernicoles très modifiées, à grandes aires de 
répartition, mais présentant des liens de parenté directe avec 
les Speonomus habitant les mêmes grottes (Bathysciella, Tro- 
charanis) ; 

3° des formes cavernicoles modifiées, distribuées par vallées ; 


(1) Les grottes de Niaux, de Sabart et de Lombrive sont encombrées de grandes accumula- 
tions de sables glaciaires et de blocs erratiques. 

(2) Peut-être ausci Zroglocharinus REITT. et Antrocharidius JEANN., genres Catalans dont lu 
distribution est à l’heure actuelle trop peu connue pour qu’il soit possible de se faire une opi- 
nion. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 179 


leur âge est postérieur aux dernières extensions glaciaires. 
Ce sont Speonomus, Speonomites, Perrinia, Troglophyes ; 

49 des formes cavernicoles récentes, à peine modifiées, non 
réparties par vallées (groupe de Speonomus Delarouzeei) ; 

59 des formes cavernicoles semblables aux lucicoles actuels ; 
ce sont des cavernicoles très récents ou même en voie de for- 
mation (Bathysciola Schiôdtei-grandis, B. parallela) ; 

6° des formes lucicoles, répandues surtout sur le versant 
septentrional, indirectement dérivées de la même souche que les 
cavernicoles. 


E. LA RÉGION DU VERSANT ATLANTIQUE DE L’ESPAGNE. 


Les pays calcaires de la péninsule ibérique peuvent être grou- 
pés en plusieurs régions bien distinctes tant au point de vue 
géographique que de leur faune cavernicole. Ce sont : 

1° la région pyrénéenne que nous venons d’examiner et qui 
comprend les massifs calcaires de la rive gauche de l’Ebre. 

20 la région de la chaîne catalane, comprenant les sierras du 
versant méditerranéen depuis l’Ebre environ jusqu’au cap de 
Palos, puis les îles Baléares. La série de Spelaeochlamys lui est 
spéciale. 

30 la région bétique, avec les sierras méridionales, sierras 
Nevada, de Malaga, de Rond ; elle se continue au delà du détroit 
de Gibraltar par le Rif marocain. On ne connaît pas de Silphides 
cavernicoles dans cette région. 

40 Jes sierras de la meseta centrale, situées toutes sur le ver- 
sant atlantique. 

5° la région des monts Cantabriques. 

Les Bathysciinae de ces deux dernières régions appartien- 
nent à la même série phylétique de Speocharis, aussi ne les 
séparerai-je pas dans cette étude. 

Ainsi comprise la région formée par le versant atlantique est 
très vaste et nous sommes loin d’en connaître toute la faune 


180 Dr R. JEANNEL 


cavernicole. Quoi qu’il en soit les Bathysciinae des monts Can- 
tabriques diffèrent profondément de ceux des Pyrénées dont 
l’aire de répartition leur est cependant tangente. Les Speocha- 
ris remplacent brusquement en Vizcaya les Speonomus pyré- 
néens et, si nous avons vu que par place les Speonomus de la 
haute vallée de l’Ebre avaient pu empiéter sur l’aire de dis- 
tribution naturelle des Speocharis, nous ne trouvons nulle part 
le moindre indice qui permette de supposer un passage du type 
Speonomus au type Speocharis. D'ailleurs les Silphides caver- 
nicoles ne sont pas seuls à différer dans les deux régions ; pour 
ne parler que des Coléoptères, les Anophthalmus et Aphaenops 
des Pyrénées sont remplacés dans les Cantabres par de véri- 
tables Duvalius (Trechus Escalerai AB., T. Beusti SCHAUF.). 


Les genres de la série phylétique de Speocharis sont au 
nombre de deux et sont distribués par vallées. 


En examinant le tableau IV, on remarque tout d’abord 
que les Speocharis ou Breuilia paraissent faire défaut dans 
certaines vallées (rio de Mundaca, rio Aguera, rio Miera). Il 
existe cependant des grottes dans ces vallées et Puig y Larraz 
(1896, p. 268, 287, 344) en cite un certain nombre dans les par- 
tidos de Castro-Urdiales, Villacarriedo et Durango. Mais à 
ma connaissance il n’a jamais été fait de recherches zoologi- 
ques dans ces grottes. Et d’ailleurs la faune des grottes du rio 
Ason était encore inconnue en 1908, avant les voyages de 
l'abbé H. Breuil ; l’hiatus était alors bien plus considérable 
entre le rio Paz et le rio Cadagua. Quand toutes les grottes 
auront été visitées il n’y aura plus de lacunes dans la distri- 
bution des Speocharis. 

Il faut noter que le Breuilia triangulum et les Speocharis du 
groupe II, qui vivent ensemble dans les grottes des vallées 
occidentales des monts Cantabriques, sont tous privés de strie 
suturale, lorsque cette strie suturale existe chez les autres 
Breuilia et Speocharis des vallées orientales. C’est là un cas 
remarquable de convergence. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


TABLEAU IV. 


181 


RÉPARTITION DES Bathysciinae SUR LE VERSANT 
ATLANTIQUE DE L'ESPAGNE | 


VALLÉES 


Genre Speocharius Jeann. 


GROUPE. IT 


rio Lequeitio.... 
rio Mundaca..... 


rio Nervion..... 
rio Cadagua..... 


rio Aguera...... 


MIOPASON NL: 54 


rio Saja et 
rio Belaya. 


MON DEA, 


S. arcanus SChf. 


S. Perezi Sharp. 


|! S. Breuili Jeann. 


S. occidentalis Jn. 


l 
GROUPE III ET ui 


GROUPE V 


(Speonomus Oberthuri Jeann.) 


(Speonomus Mazarredoi Uh.) 


S. cantabricus Uh. 


S.vasconicus La Br. 


S.cantabricus Uh. 
S. flaviobrigensis 


S.Escalerai Jeann. 


S. Sharpi Ecsal. 
S. autumnalis Esc. 


S. adnexus Schf. 
S. Sharpi Escal. 


S. Seeboldi Uh. 
S. filicornis Uh. 


S. gracilicornis Jn. 


S. Minos Jeann. 


Genre 
Breuilia Jeann. 


B. tibialis Jeann, 
B. cuneus Jeann. 


B.triangulum Shp. 


B.triangqulum Shp. 


S. Cisnerosi P.A. 


Je sais bien que beaucoup seraient tentés de donner à la 
strie suturale une valeur taxonomique que je me refuse à lui 
reconnaître et préféreraient baser les coupes génériques sur 
l'absence ou la présence de cette strie plutôt que sur des 
caractères tirés de la structure de l’organe copulateur mâle, 
comme je l’ai fait (1). Ils auraient par exemple placé dans un 


(1) E. Reitter (1910, p. 143) m’a déjà reproché d’avoir basé des genres sur la structure de 
l'organe copulateur mâle, parce que cet organe, dit-il, « frei gar nicht sichtbar ist ». Je n’insisterai 
pas sur la valeur de cet argument. 


182 Dr R. JEANNEL 


genre À toutes les formes sans strie suturale, dans un autre 
genre B toutes celles pourvues d’une strie suturale ; mais le 
problème ainsi aurait été seulement déplacé et il aurait fallu 
expliquer la production convergente du même type d'appareil 
mâle chez deux phylums distincts habitant deux régions 
différentes ; ce qui aurait été bien difficile ! 

Et je trouve qu’il est bien plus logique de considérer les 
différences de l’appareil reproducteur comme primitives et de 


F1G. LXIX. Carte de la distribution des genres Speocharis Jeann. et Breuilia Jeann., dans les 
monts Cantabriques. 
+., genre Speocharis ; B, genre Breuilia ; *, genre Speonomus. 


distinguer ainsi deux groupes parallèles, différents par leur pénis, 
dispersés dans la même région et chez qui la strie suturale a dis- 
paru au même moment par suite d’une variation orthogéné- 
tique. De semblables exemples sont nombreux. D'ailleurs un fait 
est venu me donner raison, c’est l’existence de caractères diffé- 
rentiels importants entre les types larvaires de mes Speocharis 
et Breuilia, dont on trouvera la description dans ce mémoire. 

Le tableau de répartition ci-joint montre encore que les 
espèces sont localisées par vallées. Breuilia triangulum et Speo- 
charis Perezi habitent 8 grottes tributaires du même rio Deva 
et n'existent plus dans les vallées voisines ; Speocharis arcanus 


REVISION DES BATHY$SCIINAE 183 


se trouve dans 10 grottes de la vallée du rio Belaya et fait 
défaut dans celle du rio Paz, parallèle au rio Belaya ; le long du 
rio Paz, S. autumnalis se trouve échelonné dans 3 grottes et 
manque dans les vallées voisines. Une chose cependant est 
remarquable, c’est que ces Speocharis habitant de nombreuses 
cavernes n’y ont jamais fourni de races géographiques. 

Chaque groupe d’espèces présente une distribution continue. 
Le groupe II est localisé dans les vallées occidentales, le 
groupe V dans les vallées orientales, le groupe IIT est réparti 
dans toute la longueur de la chaîne cantabrique et présente 
même encore un représentant dans le Guadarrama. 

Lorsque deux espèces se trouvent dans la même grotte, elles 
appartiennent en général à deux groupes différents ; il existe 
cependant un cas où elles font partie du même groupe phylo- 
génique : ce sont les Speocharis Sharpi EscaL. et S. autumnalis 
EscaL. dans la cueva del Castillo [367]. Mais on constate chez 
ces espèces que des différences insolites se sont produites dans 
l'appareil copulateur. Chez S. Sharpi le pénis est épais et court, 
les trois soies sensorielles qui terminent les styles latéraux 
sont exceptionnellement courtes (pl. VIII, fig. 224), tandis que 
chez S. autumnalis on observe des variations inverses, le pénis 
étant devenu grêle et aplati et les trois soies terminales des 
styles ayant pris un allongement démesuré (pl. VIIT, fig. 218). 
Il paraît évident que c’est grâce à cet important dimorphisme 
de l’organe copulateur qu’une barrière à pu s'établir entre les 
deux colonies consanguines et rendre tout croisement impos- 
sible entre elles. Dans ce cas l’isolement génital a remplacé l’iso- 
lement géographique. 


F. LA RÉGION DE LA CHAINE CATALANE. 
Je ne dirai pas grand’chose de cette région qui fait suite, sur 


la côte de la Méditerranée, à la région pyrénéenne vers le sud. 
Elle correspond aux restes d’une chaîne montagneuse, bien plus 


184 Dr R. JEANNEL 


ancienne que les Pyrénées, qui s’étendait sur un «continent cata- 
lan » parallèlement aux côtes actuelles. Les Baléares sont 
encore un reste de ce continent catalan qui a dû vers le milieu 
du Tertiaire être uni aux îles tyrrhéniennes. 

Au cours d’une campagne spéologique récente dans la pro- 
vince de Tarragone (octobre 1910) nous avons trouvé, E. G. Ra- 
covitza et moi, qu’une faune cavernicole très spéciale devait 
exister dans la région de la chaîne catalane, et la limite entre 
les deux faunes cavernicoles pyrénéenne et catalane nous à 
paru située entre Barcelone et Tarragone, dans les massifs cal- 
caires du Panadès. Au sud de Tarragone, la région catalane 
s'étend jusqu’à Carthagena sur plus de 600 km. de longueur 
et comprend un grand développement de calcaires. IL n’y à 
cependant que 6 grottes visitées en tout dans cette énorme 
étendue de territoires ! 

Les Bathysciinae spéciaux à cette région appartiennent à la 
série phylétique de Spelaeochlamys (1), comprenant les deux 
genres Anillochlamys JEANN. et Spelaeochlamys DIEcxk. 

L'origine des Anillochlamys est tout à fait inconnue. Peut-être 
datent-ils de l’époque où la région catalane était unie au con- 
tinent tyrrhénien. En tous cas leur répartition semble déceler 
une grande ancienneté de leurs espèces, puisque nous avons 
trouvé près de Tarragone, dans la Cova del Montsant [330], 
l'Anillochlamys tropicus AB. connu seulement jusqu'alors 
des grottes de Carcagente (cueva de las Maravillas [394] et 
Sima del Aigua [395]). On ne sait malheureusement rien de la 
faune des nombreuses grottes intermédiaires qui doivent exis- 
ter dans les provinces de Teruel, de Castellon de la Plana et de 
Valence. 

Quant aux îles Baléares, leurs grottes n’ont encore fourni 
aucune espèce de Silphide cavernicole. 


En somme nous savons bien peu de choses sur la faune caver- 
nicole d’Espagne et en particulier sur ses Bathysciinae. D'ailleurs 


(1) Il semble qu’il y ait également un groupe d’Isopodes terrestres très spéciaux qui jalonne 
les restes du continent catalan, daus les îles Baléares et sur la péninsule, 


des. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 185 


en quelques jours, l’abbé H. Breuil a pu découvrir en 1908 six 
espèces nouvelles de Bathysciinae dans les environs de San- 
tander (Jeannel, 1910e, p. 463-475) ; pendant l’été 1910, en 
Catalogne, nous avons recueilli, Racovitza et moi, 15 espèces 
nouvelles dont trois genres nouveaux (Jeannel, 1910 g, et 
1910 À) et il n’est pas douteux que les recherches des Biospéo- 
logistes seront encore couronnées de succès dans bien des 
sierras calcaires de la péninsule ibérique. Il faut donc encore 
attendre et ce n’est qu'avec un matériel bien plus considérable 
qu'il sera possible d'aborder l’étude chorologique des Caverni- 


coles espagnols. 


CHAPITRE VII 


Conclusions générales. 


MORPHOLOGIE. — Les Bathysciinae présentent un certain 
nombre de particularités morphologiques intéressantes à plu- 
sieurs titres dont les principales sont : 

19 l’existence dans la bouche d’un hypopharynx muni de 
styles articulés qui sont vraisemblablement l’homologue des 
palpes hypopharyngiens de l’Æemimerus talpoides. 

20 la structure du métanotum, qui a pris chez les formes 
archaïques un développement considérable et s’est modifié 
de façon à constituer un appareil destiné à maintenir la cohé- 
sion des deux élytres. 

30 la différenciation dans l’organe copulateur mâle d’un 
appareil. éjaculateur évaginable, parfois très compliqué, mais 
d’une grande fixité dans chacun des groupes phylogéniques. 

D'autre part, au point de vue de leur valeur phylogénique, 
les différents caractères morphologiques des Bathysciinae peu- 
vent être classés dans deux catégories; ce sont : 

1° des caractères paléogénétiques, hérités des ancêtres luci- 
coles ; c’est surtout la conformation spéciale du corps et des 
membres liée à l’existence d’une attitude de défense chez les 


186 Dr R. JEANNEL 


anciens lucicoles ; c’est encore l’appareil métatergal destiné à 
maintenir la cohésion des élytres. La régression de ces deux 
caractères paléogénétiques peut se suivre pas à pas chez 
les cavernicoles. Quant à l’œil et aux ailes membraneuses ils 
faisaient déjà défaut chez les ancêtres lucicoles et leur absence 
est paléogénétique. 

20 des caractères néogénétiques, d'acquisition récente, résul- 
tant de changements survenus dans le genre de vie. Peu im- 
portants chez les lucicoles actuels, ces caractères néogénéti- 
ques sont très développés chez les cavernicoles ; ce sont sur- 
tout des modifications dans la forme du corps, dans la longueur 
et la forme des antennes et des membres, dans le développement 
des organes sensitifs qui compensent chez eux l’impossibilité 
de voir. 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET ÂGE DES Bathysciinae. — 
Le centre de dispersion des Bathysciinae s’est trouvé dans 
l’Europe orientale, de façon que la faune des Bathysciinae 
de l’Europe orientale est une faune endémique, tandis que celle 
de l’Europe occidentale présente les caractéristiques d’une 
faune immigrée. 

Il existe dans l’Europe orientale un certain nombre de types 
très archaïques (Bathysciola oculés du groupe du B. Peyroni) 
qui paraissent par leur distribution être antérieurs aux plisse- 
ments alpins, mais la migration des Bathysciinae lucicoles de 
l’est vers l’ouest et par conséquent le début de la colonisation 
des grottes dans l’Europe occidentale ont eu lieu d’une part 
après la surrection des Alpes, d'autre part avant l’effondre- 
ment de l’Adriatique et les périodes glaciaires, avant même 
la séparation définitive des îles tyrrhéniennes et du continent, 
aussi peut-on dire entre le miocène et la fin du pliocène. 

Il résulte de cela que la faune des Bathysciinae se présente 
avec des caractères tout différents à l’est et à l’ouest des Alpes. 

Dans l’Europe orientale les quatre tribus se trouvent repré- 
sentées ; il existe un grand nombre de formes archaïques et de 
très anciens cavernicoles profondément modifiés (Leptodirus, 


LEA 


REVISION DES BATHYSCIINAE 187 


Antroherpon) ; dans la région des Karsts adriatiques toutes les 
espèces récentes sont antérieures à l’affaissement adriatique, 
soit parce qu’elles se trouvent réparties sur les deux versants 
adriatique et danubien du Karst, soit parce qu’elles sont dis- 
tribuées à la fois dans les îles dalmates et sur le continent. 

Dans l’Europe occidentale au contraire toutes les espèces 
appartiennent à la même tribu des Æuryscapiti ; il n’existe pas 
de formes archaïques et les cavernicoles sont peu modifiés ; 
mais ils paraissent plus récents encore dans les Pyrénées 
que dans les Alpes. La présence de Bathysciinae en Corse et en 
Sardaigne prouve que ce groupe existait sur le continent tyrrhé- 
nien avant la fin du pliocène. La faune des Bathysciinae des 
Alpes françaises possède les allures d’une faune tertiaire, anté- 
rieure aux transgressions glaciaires du pleistocène. Dans les 
Pyrénées enfin il existe quelques types préglaciaires ou intergla- 
ciaires (Antrocharis), mais la grande majorité de leurs Bathys- 
ciinae sont à coup sûr postérieurs aux glaciers pleistocènes, 
donc quaternaires (Speonomus, Bathysciella, Troglophyes). 

Enfin il est un fait remarquable dans la distribution des 
Speonomus dans les Pyrénées ou des Speocharis dans les monts 
Cantabriques, c’est la répartition de leurs espèces par vallées, 
de façon que deux espèces du même groupe se ressemblent 
d'autant plus qu’elles habitent deux vallées plus rapprochées. 
Ce mode très spécial de répartition résulte d’une colonisation 
successive des vallées par une souche lucicole émigrant de l’est 
vers l’ouest et se modifiant au fur et à mesure de cette migra- 
tion. 

Évozurion pes Bathysciinae. — Un résultat de l'étude de 
la distribution des Bathysciinae est de montrer avec une netteté 
particulière le rôle qu’ont joué certains facteurs évolutifs dans 
la formation des espèces cavernicoles. 

D'une façon générale on peut dire que les caractères particu- 
liers aux Bathysciinae cavernicoles sont le résultat de l’adapta- 
tion des colonies au milieu des cavernes suivant une ligne d’évo- 
lution orthogénétique et sous l’influence de la ségrégation 


188 Dr R. JEANNEL 


géographique. Mais le rôle de ces différents facteurs peut être 
précisé. 

19 Les facteurs primaires. — L’absence- d’yeux chez les 
Bathysciinae cavernicoles n’est pas le résultat de la vie dans 
les grottes puisque les muscicoles aussi sont aveugles, mais des 
compensations pour cette cécité sont apparues nombreuses 
chez les cavernicoles. L'influence du milieu des cavernes a joué un 
rôle considérable en provoquant les modifications adaptatives 
dans la forme du corps, l’allongement des appendices, etc. etc., 
c’est-à-dire l’ensemble des caractères néogénétiques dont nous 
avons parlé plus haut. 

Il n'existe aucun fait qui permette d'affirmer l'influence 
de la sélection naturelle dans la production des variations. 

Ces modifications adaptatives se sont produites sous forme 
de variations lentes, mais il est des cas où il semble qu’il ait pu 
se produire des variations brusques ou mutations ; leur exis- 
tence ne peut cependant pas être prouvée. C’est par exemple 
lorsqu'on voit les colonies isolées d’une même espèce à grande 
répartition (Diaprysius Serullazi, dans l'Ardèche) différer par 
un seul caractère non adaptatif, portant sur un organe quel- 
conque ; il s’agit, semble-t-il, dans ce cas de mutations apparues 
sans cause et fixées grâce à l’isolement géographique des colonies. 

20 Les facteurs secondaires. — La réalité d’une direction 
orthogénétique de l’évolution est démontrée de façon indiscu- 
table par l’étude des Bathysciinae cavernicoles. Il est impossi- 
ble en effet d'expliquer autrement que par l’orthogénèse abou- 
tissant à un parallélisme absolu l'identité complète des diverses : 
colonies d’une même espèce cavernicole très modifiée (Antro- 
charis Querilhaci, par exemple), colonies qui se sont cependant 
modifiées dans l'isolement depuis leur immigration dans les 
grottes. 

C’est l’orthogénèse encore qui permet d’expliquer ces modi- 
fications exagérées de certains organes chez les très anciens 
cavernicoles, comme par exemple la formation du pédoncule 
mésothoracique des Antroherpon Loreki et A. Leonhardi ; ni 


REVISION DES BATHYSCIINAE 189 


l'influence du milieu, ni la sélection ne suffiraient à rendre 
compte de semblables adaptations ayant dépassé le degré 
utile. 

Enfin il est des cas où l’orthogénèse a certainement contri- 
bué à produire des formes cavernicoles distinctes ; c’est ainsi 
que deux colonies d’une même espèce primitive, isolées géogra- 
phiquement, ont pu suivre la même ligne d'évolution orthogéné- 
tique, mais avec une rapidité inégale, de façon que l’une d’elles 
se trouve actuellement à un stade évolutif plus avancé que 
l’autre. Bathysciola Majori et B. Gestroi en Sardaigne, Dia- 
prysius Fagniezi et D. Mazaurici dans les Cévennes en sont des 
exemples typiques. 

La ségrégation a joué un rôle important dans la production 
des formes cavernicoles. Chez aucun autre groupe d’Animaux 
l’isolement géographique n’est plus complet entre les colonies 
de même espèce que chez les Bathysciinae cavernicoles et c’est 
grâce à cet isolement que des variations acquises dans les diver- 
ses grottes ont pu se conserver. C’est sous l’influence de l’iso- 
_ lement géographique que se sont produites les nombreuses 
différences qui caractérisent les sous-espèces et parfois même 
les espèces cavernicoles. 

Mais l'isolement géographique n’est pas la seule ségrégation 
dont on reconnaisse les effets chez les Bathysciinae : l'isolement 
génital a pu dans bien des cas remplacer l'isolement géogra- 
phique chez des colonies vivant ensemble dans les mêmes 
cavernes. 

C’est le cas pour les deux Speocharis Sharpi et S. autumnalis 
de la cueva del Castillo ; une variation précoce dans la forme 
de leurs organes copulateurs mâles a permis à ces deux espèces 
proches parentes de survivre côte à côte dans la même 
grotte. 

C’est encore le cas de Breuilia et Speocharis, de Speonomus 
Alexinae et Bathysciella Jeanneli, de Speonomus curvipes et 
Trocharanis Mestrei, de Bathysciola G'estroi et B. Lostiai et de 
toutes les autres espèces qui ont pu évoluer parallèlement 


190 Df R. JEANNEL 


dans la même grotte à la faveur des barrières établies par des 
différences dans l’organe mâle. 

C’est encore le cas des anciens lucicoles, chez qui la variation 
dans l’organe copulateur a produit les souches des séries phy- 
létiques actuelles. 

PHYLOGÉNIE.— Pour terminer, je vais résumer en quelques 
lignes la façon dont on doit à mon avis se représenter la phylo- 
génie des Bathysciinae ; ce seront en quelque sorte les conclu- 
sions de la partie systématique qui va suivre. 

Les Bathysciinae forment un groupe nettement polyphylé- 
tique. Il est possible que leur origine première se ramène à une 
souche unique, indépendante elle-même de celle des Chole- 
vinae, mais rien ne permet de l’affirmer. En tous cas sur les 
quatre tribus des Bathysciinae il en est deux (Zuryscapiti et 
Antroherpona) dont l’origine est indépendante, les autres (Bra- 
chyscapiti et Gynomorphi) étant vraisemblablement dérivées 
des Æuryscapiti. 

D'autre part dans chaque tribu les cavernicoles ne descen- 
dent pas des lucicoles actuels, mais de souches lucicoles ancien- 
nes proches parentes des souches des lucicoles actuels. Les luci- 
coles et les cavernicoles actuels sont des stades évolutifs diffé- 
rents dans des séries évolutives différentes. 

Les lucicoles actuels forment un bloc d’espèces peu modi- 
fiées, relativement peu différentes entre elles et ayant conservé 
des caractères de parenté étroite ; toutes sont au même stade 
évolutif. Aussi se groupent-elles en un petit nombre de grands 
genres peu différents par leur aspect extérieur. 

Les cavernicoles au contraire ont beaucoup varié et se trou- 
vent actuellement à des stades évolutifs plus ou moins avancés 
dans un certain nombre de séries phylétiques indépendantes 
et parallèles. Tous ceux qui appartiennent à la même série 
phylétique possèdent les mêmes caractères de filiation, mais 
ils diffèrent par leurs caractères d’adaptation. 

Ces séries phylétiques de cavernicoles sont indépendantes et 
ont des origines distinctes mais voisines de celles des espèces 


REVISION DES BATHYSCIINAE 191 


lucicoles habitant la même région. La plupart du temps d’ail- 
leurs leurs anciens stades lucicoles n’existent plus dans la 
faune actuelle (1). 

Ces séries phylétiques sont rigoureusement parallèles et les 
stades (2) se répètent dans le même ordre dans chaque série. 

De plus ces séries phylétiques ont une distribution continue 
et chacune d’elles est spéciale à une région naturelle bien définie. 

Nous sommes bien loin comme on peut le voir des arbres 
généalogiques, divisés suivant le mode dichotomique, par les- 
quels on a coutume de schématiser la phylogénie des groupes 
d'êtres vivants. C’est une erreur de croire qu’on puisse toujours 
faire dériver un groupe d’espèces différentes d’une origine unique. 
A mesure qu’on approfondit les études taxonomiques, on se 
rend compte que les groupes vraiment monophylétiques sont 
de plus en plus rares et que s’il fallait représenter par une 
figure la phylogénie de la plupart des groupes naturels, ce serait 
plutôt par des faisceaux de lignes parallèles et d’inégale lon- 
gueur. 


DEUXIÈME PARTIE 
Systématique de la sous-famille Bathysciinae. 


SYNONYMIE. — Leptodirites, Abeille de Perrin, 1878, p. 144 (non 
décrit). — Sous-tribu Bathysciae, G. H. Horn, 1880, p. 251. — Reitter, 
1884 D, p. 206. — 1885. p. 8. — 1886, p. 313. — Tribu Leptoderini, Reitter, 
1891, p. 134. — Ganglbauer, 1899, p. 76. — Sous-famille Leptoderinae, 
Reitter, 1906 c, p. 238. — Bathysciae, Jeannel, 1910 f, p. 26. 


(1) Seule la série phylétique de Speocharis fait exception en comprenant encore les Speocharis 
Uhagoni SHARP. et S. adnexus ScHAUF. lucicoles à côté des stades cavernicoles, 

(2) Pour ne point bouleverser de fond en comble la nomenclature déjà existante, j'ai laissé aux 
genres la valeur de stades évolutifs et j’ai appliqué aux séries le nom du genre le plus caractéris- 
tique : série de Speonomus, série de Leonhardella, ete. En réalité la nomenclature naturelle aurait 
été de donner aux séries phylétiques le rang de genres et de considérer leurs stades évolutifs 
comme des sous-genres. Mais j'ai craint de heurter trop violemment d’anciennes habitudes et 
d’ailleurs rien ne sera plus facile que d’instituer cette nouvelle nomenclature lorsque ma classi- 
fication aura été adoptée, 


192 Dr R. JEANNEL 


POSITION SYSTÉMATIQUE DES Bathysciinae. — Les Bathys- 
ciinae forment un groupe naturel dans la famille Si/phidae du 
sous-ordre Staphylinoidae. Avec Reitter (1906 c, p. 238) je les 
considère comme une sous-famille distincte des Cholevinae, 
mais je suis d’avis de subdiviser la famille Sil/phidae elle-même 
d’une façon différente de celle qu’on a coutume d’adopter. 

Reitter en effet subdivise les Si/phidae de la façon suivante 
et c’est la classification admise généralement : 


/ Leptoderini. 
Pholeuonini. 

Oryotini. 

Bathysciini. 


Lepiodernnae el eee ses etre 


Cholevini. 
Siphidae rss ste sta: Gholevitaesit. tr tete etre | Platycholeini. 
Colonini. 
Silphini. 
Necrophorini. 
Agyrtini. 
l Pterolomini. 


DLIDRINAO EE Me eee es screens 


Liodidae. 


Les Liodidae doivent en effet être tenus comme formant une 
famille distincte bien caractérisée par ses cavités coxales anté- 
rieures ouvertes et la structure de ses tarses. Mais je propose 
de subdiviser la famille Silphidae en cinq sous-familles de la 
façon suivante : ’ 


1. Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme, bien plus 
large que l’avant-dernier. Antennes à massue interrompue. Tarses 
antérieurs de 5 articles dans les deux sexes. Deux derniers seg- 


ments abdominaux invaginés avec l’organe copulateur. ......... 
5. CAMTARINAE (1) 


v'atote euetn le tetstn ons, els ntotohe ee) let e ‘es hiortloléte se lala ter ae 


— Dernier article des palpes maxillaires conique ou ovalaire, plus 
étroit ‘que Pavant-dermer tr. MR ne 8e RCE CESSE 2. 

2. Antennes à massue homogène. Nombre des segments abdominaux 
visibles variable. Tarses antérieurs de 5 articles dans les deux 
BOROS {MARAIS AE TAN AENS APRES ANSE Pitié 4. COLONINAE. 


(1) Cette sous-famille comprend une série de types spéciaux à l’Australie et à la Nouvelle 
Zélande. Je n’ai pu examiner que trois espèces, C'amiarus convexus SHARP, C. thoracicus SHARP 
et C. concinnus Br. Leur facies est très variable et rappelle celui d’un Dapsa ou celui d’un Atoma- 
ria ou même d'un Scydmaenus. Une revision de ce petit groupe conduiraït peut-être à le sépa- 
rer des Silphidae. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 193 


— Antennes à massue interrompue...................... SAR D 
Dernier article des palpes maxillaires ovalaire. Trochantins 
antérieurs bien visibles en dehors. Segment génital mâle formant 
un anneau complet autour de l’organe copulateur et de l’anus. 
OR ee ee 5 relate LS à HS 3. SILPHINAE. 
— Dernier article des palpes maxillaires coniques. Trochantins 
antérieursteachés:. :4,44131 01 a OMES AAAN SEALE PAPE Eure, 4. 
4. Tarses antérieurs de 5 articles dans les deux sexes. La tête porte 
un large rebord occipital et les éperons inféro-internes des quatre 
tibias postérieurs sont simples. .................. 1. CHOLEVINAE. 
— Tarses antérieurs de 4 articles chez les femelles. La tête porte un 
rebord occipital peu saillant et les éperons inféro-internes des 
quatre tibias postérieurs sont pectinés. Les hanches postérieures 
sont toujours distantes et le segment génital forme un anneau 
complet autour de l’organe copulateur mâle et de l’anus........ 
nm Hermes SRE EM NEC PORTE EE 2. BATHYSCIINAE. 


co 


C’est donc par le tableau V que peut se schématiser la 
position systématique des Bathysciinae : 


TABLEAU V 


= = = DRE + = = a EE: 


TRIBUS 


FAMILLES | SOUS-FAMILLES | 
1. Plomaphagini. 
AMCHOleVINAENS. ES. de 2. Catopini. 
3. Platycholeini. 
1. Euryscapiti. 
“ 2. Gynomorphi. 
B:Bathysciinae.,........ se 
M et) 3. Brachyscapiti. 
4. Antroherpona. 
SONG TRES MEET 1. Necrophorini. 
2. Silphini. 
3. Pterolomini. 
GEYSTPRINAE 7.2 nes 
P 4. Agyrtini. 
5. Lyrosomini. 
6. Pinodytini. 
D. Coloninae. 
E. Camiarinae. 
A. Liodinae. 
AMOR eme e s eme à à 


B. Scotocryptinae. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIF. — T. VII. — (1). 13 


194 Dr R. JEANNEL 


Ainsi placés les Bathysciinae sont absolument isolés des 
autres groupes des Silphidae. Cependant il existe en Californie 
le Platycholeus leptinoides Horn qui semble présenter quel- 
ques caractères communs avec eux (forme de la tête, écarte- 
ment des hanches postérieures). Je ne puis malheureusement 
pas insister sur cette intéressante question, n’ayant jamais ‘pu 
me procurer cette espèce. 

J’ajouterai enfin que la Paléontologie ne peut nous donner 
aucun renseignement sur les origines des Bathysciinae (1), les 
seuls Silphides fossiles connus (Palaeosilpha et Ptomascopus 
des phosphorites de Caylus) appartenant à la sous-famille des 
Silphinae (Flach, 1890, p. 106). 


DIAGNOSE DE LA SOUS-FAMILLE Bathysciinae. 


Taille de 1 à 8 mm. 

Téguments testacés, dépigmentés, pubescents, ponctués. 
Lorsqu'il existe des strioles transversales, c’est seulement sur 
les élytres et elles sont à peu près perpendiculaires à la suture, 
non obliques comme celles des Ptomaphagus. 

Tête petite avec une carène occipitale peu saïllante ou nulle. 
Il n’existe pas de grand rebord occipital comme chez les Cho- 
levinae. 

Yeux très réduits ou nuls. 

Antennes de onze articles, dont les deux premiers sont épais 
et les cinq derniers forment une massue interrompue ; l’article 
vin esten effet toujours plus petit que ses voisins. 


(1) A ce propos qu’il me soit permis d’attirer l’attention des Spéologistes sur la possibilité 
de trouver des Coléoptères cavernicoles fossilisés dans les coulées de stalagmite. Plusieurs fois il 
m'est arrivé de rencontrer dans ces conditions des animaux parfaitement déterminables. J'ai 
recueilli inclu de la sorte le premier exemplaire connu de l’Aphaenops Jeanneli AB., dans les 
Basses-Pyrénées et j'ai trouvé dans une stalactite de l’ifri Semedane, en Algérie, un Trechus 
cavernicole (Jeannel, 1909 &, p. 457) que je n’ai pas pu extraire mais que j'ai reconnu sur place 
pour une forme voisine du 7. Peyerimhoffi JEANN., du Rhar-Ifri. 

Il paraît donc possible de rencontrer des anciens cavernicoles inclus dans des coulées stalag- 
mitiques datées de façon précise par des gisements palsontologiques. Sachant que c’est au plus 
tôt vers la fin du tertiaire que les Bathysciinae se sont installés dans les grottes pyrénéennes, on 
se figurera aisément l'intérêt qu’aurait un Speonomus contemporain du Magdalénien |! 


LD + 


REVISION DES BATHYSCIINAE 195 


Palpes maxillaires à dernier article conique, bien plus étroit 
que le précédent. 

Prothorax de forme très variable. 

Écusson triangulaire, entier, sans carène transversale comme 
celle des C'holevinae. 

Métanotum très développé en surface, formant une longue 
apophyse postérieure qui contribue à maintenir la cohésion 
des élytres chez les lucicoles et disparaît peu à peu chez les caver- 
nicoles pour manquer chez les plus modifiés. 

Pas trace d’ailes membraneuses sous les élytres, sauf un très 
petit rudiment chez les formes archaïques. 

Mésosternum plus ou moins caréné sur la ligne médiane ; 
la carène s’atrophie chez les cavernicoles très modifiés. 

Métasternum formant entre les hanches postérieures une 
saillie intercoxale qui manque dans les autres sous-familles. 

Cavités coxales antérieures fermées en arrière. 

Hanches antérieures contiguës, hanches intermédiaires et 
postérieures distantes. 

Tibias intermédiaires et postérieurs terminés par 2 ou 
4 éperons, dont l’un, inféro-interne, est toujours pectiné (cet 
éperon est simple chez les Cholevinae). 

Tarses antérieurs de 4 ou 5 articles chez les mâles, de 4 arti- 
cles seulement chez les femelles ; tarses intermédiaires et pos- 
térieurs de 5 articles. Le premier article du tarse intermédiaire 
n’est d'habitude pas dilaté chez les mâles. 

Segments abdominaux visibles au nombre de six. 

Segment génital formant chez les mâles un anneau complet 
très grêle, caché dans l’abdomen et entourant l’anus et l’organe 
copulateur, de façon que l’anus débouche en arrière de son 
bord dorsal, c’est-à-dire après le tergite X. Il en est de même 
chez les Silphinae et les Catops, mais non chez les Ptoma- 
phagus, dont le segment génital forme une lame ventrale 
au devant du pénis, et dont l’anus s’ouvre derrière le ter- 
gite IX. 

Organe copulateur mâle formé d’un pénis et d’un paramère 


196 Dr R. JEANNEL 


avec deux styles latéraux. La lame basale du pénis est large et 
évasée, le méat est ventral, le canal éjaculateur forme un sac 
interne limité, de la longueur du pénis. 


La sous-famille des Bathysciinae comprend les quatre 
tribus suivantes : 


TABLEAU DES TRIBUS. 


J. Antennes insérées sur le tiers moyen de la tête, à deuxième 
article allongé, plus long ou aussi long que le troisième. Ongles 
des tarses simples. 
A. Tarses antérieurs des mâles de 4 articles. 
Tribu IT. GyNomorPHlI. 
B. Tarses antérieurs des mâles de 5 articles. 
19 Premier article des antennes aussi long que le second. 
Sculpture des élytres variable. 
Tribu I. EuryscAPInI. 
20 Premier article des antennes plus cours que le second. 
Élytres toujours ponctués sans ordre, privés de 
striesuturale. MOVE Tribu III. BRAcHYSCAPIT(. 
IT. Antennes insérées sur le quart postérieur de la tête, à deuxième 
article court et épais, pas plus long que le tiers du troisième. 
Ongles des tarses falciformes..... Tribu IV. ANTROHERPONA. 


Tribu I. EURYSCAPITI. 


Jeannel, 1910 f, p. 6, 7 et 26. 


La tribu des Euryscapiti renferme la plupart des Bathysciinae 
lucicoles ainsi qu’un grand nombre de cavernicoles parmi les- 
quels les formes à prothorax large prédominent. La tête est 
courte, à peu près aussi longue que large, même chez les formes 
les plus grêles comme Antrocharis ou Zsereus. Les élytres sont 
peu convexes, jamais renflés comme ceux des Brachyscapiti; 
leur sculpture est variable, formée de points ou de strioles 
transversales, avec ou sans strie suturale. Chez bien des luci- 


coles le métanotum présente sous les élytres un développement 


REVISION DES BATHYSCIINAE 197 


extraordinaire et forme, comme chez Bathysciola Damryi AB. 
et Pholeuonidius Pinkeri JEANN. un bizarre appareil de cohé- 
sion des élytres. Le mésosternum est en général caréné ; les 
hanches intermédiaires sont séparées et il existe entre les 
hanches postérieures une saillie intercoxale du métasternum 
peu épaisse. Les tarses antérieurs mâles sont de cinq articles 
parfois extraordinairement dilatés (Bathysciola talpa Norm. 
Parabathyscia Doderoi FAïRx.). 

L’organe copulateur mâle est très variable. Le pénis est arqué 
sur sa face ventrale et les styles latéraux se terminent par des 
soies en nombre variable : trois la plupart du temps, cinq ou 
plus chez Diaprysius, Bathyscimorphus. Parfois il existe à côté 
des soies une brosse de cils très fins (Bathysciola Lostiai Dop., 
Speonomus). Le sac interne du pénis porte toujours une arma- 
ture chitineuse bien différenciée ; ce sont d’habitude des 
baguettes et bandelettes longitudinales avec une pièce en Y 
dans le fond du sac, mais chez beaucoup d’espèces cette arma.- 
ture est différente et est formée d’un stylet dorsal chez Speocha- 
ris ou de dents plus ou moins volumineuses chez Pholeuonella, 
Adelopsella, Anillochlamys, Breuilia. 

Parmi les Euryscapiti on peut distinguer : 

19 des Lucicoles vivant dans les mousses ou dans les feuilles 
mortes aux entrées de grottes ; certains d’entre eux sont des 
types archaïques et présentent même encore des yeux rudimen- 
taires (Adelopsella, Bathysciola). 

20 des Cavernicoles peu modifiés, apparentés aux espèces luci- 
coles vivant dans la même contrée ; presque tous appartiennent 
au genre Bathysciola. 

30 des séries phylétiques de formes cavernicoles. Il est remar- 
quable d'observer que bien souvent une espèce de Bathysciola 
lucicole peut être rapprochée de la série des cavernicoles habi- 
tant la même région, comme si toutes deux dérivaient d’une 
souche identique. C’est ainsi que Bathysciola Schiüdtei peut être 
rapproché de la série de Speonomus, B. Linderi AB. de celle de 
Diaprysius, B. Aubei Kiesw. de la série de Cytodromus. 


198 Dr R. JEANNEL 


La tribu des Zuryscapiti est répandue dans toute la région 
paléarctique depuis Vladivostok à l’est jusqu'aux Asturies 
à l’ouest, depuis Londres au nord jusqu’à Jérusalem au sud ; 
mais les séries phylétiques de cavernicoles qu’elle fournit se 
trouvent toutes localisées à l’ouest de l'arc alpin, dans les Pyré- 
nées, en Espagne, dans les Cévennes et dans les Alpes du Dau- 
phiné et de Provence. Nous verrons qu’au contraire les provin- 
ces cavernicoles situées à l’est de l’arc alpin sont peuplées par 
les trois autres tribus à l'exclusion des Euryscapiti. 

BIoLOGIE. — On connaît l’état larvaire d’un certain nombre 
d'espèces dans les genres Bathysciola, Parabathyscia, Speocha- 
ris, Breuilia, Speonomus et peut-être Cytodromus (?). De plus 
j'ai décrit dans ce mémoire la nymphe du Speonomus Delarou- 
zeei FAIRM. 

PHYLOGÉNIE. — Nous distinguerons dans la tribu des Eurys- 
capiti un certain nombre de genres isolés, archaïques, à affinités 
douteuses et des séries phylétiques de genres cavernicoles. 


TABLEAU DES SÉRIES PHYLÉTIQUES DE LA TRIBU DES ÉURYSCAPITI. 


1. Forme courte et large des muscicoles. Parfois des yeux. An- 
tennes toujours très courtes, à deux premiers articles très épais. 
Appareil métatergal pour la cohésion des élytres très déve- 
loppé (atteignant le niveau de l’avant-dernier arceau abdominal 
chez Pholeuonidius, dont la carène mésosternale porte une longue 
apophyse postérieure). Sac intrapénien pourvu d’une armature 
variable, mais sans stylet dorsal comme celui des Speocharis, ni 
épine ventrale comme chez Anillochlamys. Métasternum parfois 
CAPÉHÉ Se sm are nor ae dus se CRE EN A. GENRES ISOLÉS. 

— Séries phylétiques de cavernicoles. Appareil métatergal réduit. 2. 

2. Carène mésosternale élevée, arrondie, avec une apophyse posté- 
rieure qui repose sur la surface du métasternum et simule une 
carène métasternale. Sac intrapénien sans pièce en Y, mais 
pourvu d’un stylet dorsal ou de grosses dents éparses sur toute 
LR DATE EL M Re SRE ARTE GC. Série de SPEOCHARIS. 

— Carène mésosternale sans prolongement postérieur. Sac intra- 
pénien sans stylet dorsal ni grosses dents éparses sur la paroi. 8. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 199 


8. Article 11 des antennes aussi épais que l’article 1. Élytres très 
longs, dépassant de beaucoup la pointe du pygidium. Sac intra- 
pénien peu différencié, avec une grosse dent ventrale et mé- 
ER an B. Série de SPELAEOCHLAMYS. 

— Article 1x1 des antennes plus grêle que l'article 1, à peine plus épais 
et à peu près aussi long que l’article xx. Sac intrapénien avec 
ARE UP ON ONCE TONER LENECE TER AMEN, SONT 4, 

4. Pubescence relevée à 450. Élytres ponctués, sans strie suturale 
nette. Styles latéraux de l’organe copulateur terminés par 5 ou 


27 ELLE ARS Ne PERSO RE RE RENTREE E. Série de DIrAPRYSIUs. 
— Pubescence couchée. Styles latéraux de l’organe copulateur ter- 
RPC PDET PSE AN DIS: PAUL EN RUES AIRE 5. 


5. Élytres striolés en travers, sans strie suturale ou avec une strie 
parallèle à la suture et s’effaçant en arrière. Premier article du 
tarse postérieur presque aussi long que les trois suivants réunis. 
Rs ME PO AN A er D. Série de SPEONOMUS. 

— Élytres ponctués avec une strie suturale entière, non parallèle à 
la suture. Premier article du tarse postérieur bien plus court 
que les deux suivants réunis. Organe copulateur mâle semblable 
à celui de la série précédente, mais les styles latéraux ne portent 
jamais de brosse de poils comme chez les Speonomus......... 

F. Série de CyToproMus. 


mnaldisinelnte su lue ie eo ee) ee: un e » es ete ae el» a'e ee d 


La série phylétique de Spelaeochlamys comprend deux 
genres, Anillochlamys, épais et hémisphérique et Spelaeochla- 
mys de forme allongée. Tous deux vivent dans le sud de l’Espa- 
gne, sur le versant méditerranéen. 

La série des Speocharis est formée par les deux genres voisins 
Speocharis et Breuilia, dispersés dans les vallées atlantiques 
du nord de l’Espagne. 

La série de Speonomus renferme un grand nombre de genres 
qui tous habitent les Pyrénées. 

_ La série de Diaprysius comprend le seul genre Diaprysius 
répandu sur le versant oriental des Cévennes. 

La série de Cytodromus enfin est formée de deux rameaux 
parallèles : Royerella, Cytodromus et Isereus (Dauphiné et 
Isère) d’une part, Speodiaetus et T'roglodromus (Provence) 
d'autre part. 


200 Dr R. JEANNEL 


À. Genres isolés 


TABLEAU DES GENRES. 


Forme cylindrique, nullement atténuée en arrière. Tête incom- 
plètement rétractile, sans yeux, sans carène occipitale saillante. 
Mésosternum non caréné, avec une simple dent médiane. Massue 
des antennes énorme, cinq fois aussi large que l’article 1. Taille 
LES APE: ete DiaSe  AE e - 4er genre, Sciaphyes. 
Forme elliptique, atténuée en arrière ou ovalaire. Tête rétractile, 
à carène occipitale saillante. Mésosternum caréné. Pygidium caché. 
Massue des antennes au plus deux fois aussi large que l’article 1. 2. 
Premier article du tarse intermédiaire dilaté chez les mâles. Des 
yeux pigmentés. Styles latéraux de l'organe copulateur mâle 
très courts, filiformes et terminés par une soie. 2° genre, Adelopsella. 
Premier article du tarse intermédiaire non dilaté chez les mâles. 
Pas d’yeux pigmentés (il existe des yeux non pigmentés chez 
certains Bathysciola). Styles latéraux de l’organe copulateur 
terminés: par plusieurs S0ieS:41: 310 2 2 ste SR ER 3. 
Métasternum caréné. Élytres acuminés. Styles latéraux de l’or- 
gane copulateur terminés par une quinzaine de soies disposées en 
COUTONNE Re... eee eee ...... 7e genre, Bathyseimorphus. 
Métasternum non caréné (il existe parfois un prolongement pos- 
térieur du mésosternum reposant sur le métasternum et simulant 
une carène métasternale). Élytres non acuminés. Styles latéraux 
de l’organe copulateur terminés par trois soies............... 4. 
Carène mésosternale très haute, formant en arrière une longue 
apophyse qui repose sur la surface du métasternum. Appareil 
métatergal très développé, atteignant le niveau de lavant-dernier 
arceau abdominal. Sac interne du pénis sans armure chitineuse. 
PR SR dons senessessosv.. 0° genre Pholon0RiMNON 
Carène mésosternale sans apophyse postérieure. Appareil méta- 
tergal réduit. Sac interne du pénis avec une armure chitineuse.. 5. 
Styles latéraux de l’organe copulateur très larges, aplatis laté- 


Obs.— Dans up travail antérieur (1910 /, p.21) j'avais placé provisoirement parmi les Brachys- 
capiti le genre Bathyscimorphus. La forme de la massue de ses antennes, la structure de son metas- 
ternum et la sculpture de ses élytres m’avaient incité à le rapprocher de Hohenwartia, bien que 
chez Bathyscimorphus les deux premiers articles des antennes soient de même longueur. En réalité 
c'est bien parmi les Euryscapiti qu’il faut le placer, non seulement à cause de la structure de la 
base de ses antennes, mais aussi à cause de son organe copulateur mâle. 

Quant au nouveau genre Pholeuonidrus, je suis en mesure aujourd’hui de l’établir solidement 
grâce au nombreux matériel qui m’a été si obligeamment communiqué par M. L. Ganglbauer. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 201 


ralement en forme de valves. Sac intrapénien avec une rangée 

longitudinale et ventrale de dents....... 4e genre, Pholeuonella. 
— Styles latéraux de l’organe copulateur non aplatis en forme de 

valves. Sac intrapénien pourvu d’une pièce en Y et de bandelettes 


TOUR ne ere mme eitene ec HAE ROLE LAN SEEEEN 6. 
6. Sommet du pénis mousse. Styles latéraux terminés par trois 
M Tele NOR ENT ml ME DE 3e genre, Bathysciola. 


— Sommet du pénis brusquement effilé en pointe. Styles latéraux 
terminés par deux grandes épines falciformes à pointe mousse 
or nd COS MS SR RER Re 6° genre, Parabathyscia. 


Ier genre, SCIAPHYES Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 7 et 26, 


Espèce type : S. sibiricus (REITTER). 

OBs. — Le seul individu connu est une femelle. 

DrAGNOSE. — Forme cylindrique, nullement atténuée en arrière. 
T'ête incomplètement rétractile, sans yeux, sans carène occipitale 
saillante. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulière- 
ment arqués. Élytres striolés en travers, sans strie suturale. Mésos- 
ternum plan, non caréné, mais portant une petite dent médiane. 
Pygidium libre. Massue des antennes énorme, cing fois plus 
large que l’article I. Très petite taille. 


La tête est toujours bien visible de haut, même au repos. Elle 
est petite et s’insère au sommet du prothorax dans l’axe du seg- 
ment et non obliquement comme chezles autres Bathysciinae 
à prothorax large. La carène occipitale et les angles temporaux 
sont très peu saillants. Les pièces buccales ne paraissent guère 
différentes du type général, sauf qu’elles sont très courtes. Les 
mandibules sont bien moins saiïllantes que chez Bathyscia 
montana SCHIÔÜDTE par exemple. 

Antennes courtes, à articles terminaux extrêmement épaissis. 
Les deux premiers articles sont de même longueur et épais, plus 
longs et plus épais que l’article 1x1 ; les articles du funicule sont 
aussi longs que larges ; l’article vrIr est transverse aussi large 


202 Dr R. JEANNEL 


que ses voisins ; les articles de la massue sont près de cinq fois 
aussi larges que les deux premiers articles et l’article terminal 
est aplati, carré, bien plus long que le précédent. 

Les côtés du prothorax sont régulièrement arqués de la 
base au sommet; vus de profil ils semblent rectilignes, ne 
décrivant aucune courbe dans le plan vertical. 

Éytres aussi larges que le prothorax, trois fois aussi longs 
que larges, laissant le pygidium à nu. Leur forme est parallèle 
et ils ne se rétrécissent que dans leur quart apical seulement. 
Pas de strie suturale. Les strioles transversales sont nettes, peu 
profondes, espacées et un peu obliques de dehors en dedans et 
d'avant en arrière, surtout au voisinage de la suture. 

Mésosternum non caréné, portant une petite dent sur la ligne 
médiane au milieu de sa longueur. Épimères mésothoraciques 
triangulaires, non soudés aux épisternes. La suture sterno- 
épisternale est visible dans ses trois quarts postérieurs. 

Saillie intercoxale du métasternum très étroite. 

Pattes courtes et épaisses. Les pattes antérieures sont entière- 
ment cachées sous les bords latéraux du prothorax lorsqu'elles 
sont rétractées. Les tibias intermédiaires sont arqués, les 
postérieurs droits. Tarses antérieurs des femelles de quatre 
articles grêles. Tarses postérieurs aussi longs que la moitié du 
tibia correspondant, présentant la formule : 2, 1, 1, 1, 2. 

L’unique espèce du genre vit en Sibérie orientale. 


Seiaphyes sibirieus Reitter. 
Planche I, fig. 1, et Planche III, fig. 79 à 81. 

Bathyscia sibirica Reitter, 1887, p. 276 : typ. : Vladivostok (coll. Reitter in coll. A. Grouv.) 
— Heyden, 1887, p. 299. — Jeannel, 1907 e, p. 423. 

Long. : 0,8 mm. 

Corps parallèle, déprimé, à peine rétréci à ses deux extrémités. 
En avant le contour du corps se rétrécit seulement à partir du 
tiers antérieur du prothorax, en arrière à partir du quart apical 


des élytres. Tête et prothorax très finement ponctués; élytres 


REVISION DES BATHYSCIINAE 203 


striolés. Pubescence longue, espacée, couchée sur tout le corps 
avec quelques rares soies dressées très courtes sur les côtés des 
élytres. Tête aussi large que le tiers de la largeur du prothorax. 
Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du pro- 
thorax, épaisses et peu aplaties ; les longueurs relatives des 
articles sont : 4, 3, 1, 1, 1,1, 24, 14,24, 24 4. L'article vrrr est 
trois fois aussi large que long, l’article vix est carré, les articles 
IX et x sont transverses, l’article XI est aussi long que large. 
Le sommet du prothorax est aussi large que la moitié de la base 
et les côtés, parallèles dans leur moitié postérieure, se rétrécissent 
en avant. Le prothorax est environ deux fois aussi large que 
long. Élytres à sommet arrondi et à rebord marginal bien visible 
de haut, rappelant assez bien par leur forme ceux des Colon. 

Obs. — Le sexe de l’unique exemplaire que j'ai eu sous les 
yeux et qui avait servi à Reitter pour sa description, a été 


déterminé par l’examen des pièces copulatrices. 
HAgrTaT. — Le seul individu femelle connu a été recueilli par 
Graeser dans les feuilles mortes à Vladivostok. 


2 genre, ADELOPSELLA Jeannel. 


Jeannel, 1908 b, p. 182, fig. 1 à 3. — 1910 f, p. 7 et 26. 


Espèce type : À. bosnica (REITTER). 

DrAGNOSE. — Forme large et déprimée ; prothorax à cotés 
régulièrement arqués. Des yeux pigmentés, fonctionnels. Premier 
article du tarse intermédiaire dilaté chez les mâles. Organe 
copulateur mâle avec des styles latéraux atrophiés, filiformes, 
terminés par une seule soie ; sac intrapénien complètement éva- 
ginable, armé de dents ngmbreuses et d’écailles chitineuses. 


Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués. Coloration brun rougeâtre brillant. Ponctuation très 
fine et superficielle sur le prothorax, râpeuse et plus dense 
sur les élytres. Pubescence fine et peu serrée, couchée, avec sur 
les élytres quelques poils redressés très courts. 


204 Dr R. JEANNEL 


Tête très petite, pas plus large que le quart de la largeur du 
prothorax. La face antérieure des angles temporaux porte des 
yeux composés complets, petits, mais pigmentés et fonction- 
nels (fig. 86). Ces yeux ne sont pas visibles de haut ; ils présen- 
tent 12 cornéules bien développées. 

Les antennes sont courtes et ne dépassent pas les angles pos- 
térieurs du prothorax ; les deux premiers articles sont égaux 
et épais, les articles du funicule sont allongés, la massue 
est aplatie légèrement et son article terminal est un peu plus 
long que lavant-dernier. 

Prothorax court, très convexe en avant, déprimé en arrière, 
avec ses angles postérieurs très saillants et sa base bisinuée. 

Élytres atténués au sommet ; leur rebord marginal est bien 
visible de haut dans toute sa longueur ; la suture est dépri- 
mée en avant et il existe une strie suturale peu profonde, mais 
bien visible. Le sommet des élytres recouvre le pygidium. 

Carène mésosternale basse, non dentée, sans prolongement 
métasternal. Épimères mésothoraciques trapézoïdes, épister- 
nes non soudés aux aïles métasternales, de sorte que la suture 
sterno-épisternale est entièrement visible. Saillie intercoxale 
du métasternum peu épaisse, de sorte que les hanches postérieu- 
res sont peu distantes. 

Pattes antérieures complètement rétractiles sous le prothorax. 
Tibias intermédiaires et postérieurs très épineux et terminés par 
quatre éperons; les intermédiaires sont incurvés. Tarses anté- 
rieures des mâles de cinq articles et dilatés. Tarses intermé- 
diaires avec un premier article nettement dilaté chez les mâles, 
comme chez les Catops. Formule tarsale postérieure : 3, 2, 1, 1/2, 3. 

Les différences sexuelles ne portent que sur la structure 
des tarses antérieurs et intermédiaires. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est fortement incurvé 
sur sa face ventrale, sa taille est petite, son sommet est aplati 
et à ce niveau la chitine est plus épaisse et plus colorée. La lame 
basale est courte et son bord libre est fortement relevé. 

Le sac interne est dépourvu de baguettes chitineuses, mais 


REVISION DES BATHYSCIINAE 205 


sa face interne est toute tapissée d’écailles et de dents. Au 
fond du sac le canal éjaculateur ne forme pas de véritable 
valvule, mais s’invagine légèrement sans que ses parois por- 
tent de pièces chitineuses. Dans toute sa partie basale, le sac 
est recouvert d’écailles, plus grosses sur les faces dorsale et 
latérales. Dans la région moyenne du sac, ces écailles deviennent, 
par une transition insensible, d’abord de petites dents peu sail- 
lantes, puis de longues dents crochues, enfin de grandes épines. 
Ces dernières sont placées sur deux rangées obliques, situées 
chacune sur une face latérale du sac; leur base d'insertion est 
transverse et leur pointe est tournée vers le méat. Dans le 
tiers apical du sac enfin les dents sont très petites, mais bifides 
ou même trifides. Ce sac, pendant l’accouplement, se retourne 
complètement en doigt de gant dans les voies génitales de la 
femelle, de sorte que toutes ses écailles et dents deviennent 
externes et que leur pointe, dirigée en avant au repos, se trouve 
alors dirigée en arrière (fig. 89). 

Styles latéraux du paramère très peu développés, très fins, 
filiformes et plus courts que le pénis. Ils se terminent par une 
seule soie, dirigée dans l’axe du style et semblant être la conti- 
nuation du style lui-même. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Le genre Adelopsella est com- 
plètement isolé de tous les autres types des Bathysciinae et 
surtout de ceux qui vivent comme lui en Bosnie-Herzégowine. 
Il est très remarquable à cause de ses nombreux caractères 
archaïques. 


Adelopsella bosnica Reitter. 


Planche I, fig. 2 et Planche III, fig. 82 À 90. 


Bathyscia bosnica, Reitter, 1885, p. 20 ; {yp. : Bosnie centrale. — Ganglbauer, 1899, p. 106, 
— Adelopsella bosnica, Jeannel, 1908 b, p. 183. 
b, subsp. jezerensis, nov.; {yp. : Jezero. 


Long. : 2,2 à 2,5 mm. 
Tête aussi large que le cinquième de la largeur du prothorax, 
avec une carène occipitale peu saillante. Antennes courtes et 


206 Dr R. JEANNEL 


relativement grêles, à article vrir globuleux ; leur formule 
est : 2, 2, 1, 1, 1,1, 14, 3/4, 1, 1,14. Prothorax plus large 
que les élytres, deux fois aussi large que long à son milieu. 
Élytres à strie suturale peu profonde, à ponctuation irrégulière- 
ment alignée en travers. T'arses antérieurs des mâles à 3 pre- 
miers articles dilatés, mais plus étroits que le sommet du tibia. 

VARIATIONS. — Les exemplaires qui proviennent du nord 
de la Bosnie sont différents de ceux que l’on rencontre en Bos- 
nie centrale et les différences qui les séparent sont assez cons- 
tantes pour caractériser des races locales. 

Les Adelopsella de la Bosnie centrale devant être considérés 
comme appartenant à la forme typique, bosnica Reïtt., ceux 
des environs de Jezero, dans le nord de la Bosnie, se distingue- 
ront de la façon suivante : 

Subsp. jezerensis, nov.— Difière de la forme typique par sa 
ponctuation plus fine et plus superficielle sur le prothorax, 
parfois même imperceptible, par sa pubescence plus rare, for- 
mée de poils plus longs, enfin par sa strie suturale moins visible 
et toujours effacée en arrière. 

Hagrrar. — À. bosnica est muscicole et n’a jamais à ma con- 
naissance été trouvé dans une grotte. Il est spécial aux grandes 
forêts de la Bosnie, forêts très anciennes, peut-être d’âge ter- 
tiaire, où cette forme archaïque a pu se conserver jusqu’à nos 
jours. 

a) forma typica. 

Bosnie centrale. District de Sarajevo : forêts de l’Igman 
planina, près de Sarajevo (Apfelbeck !) ; BjelaSnica planina 
(Reitter !, Apfelbeck !). 


b) subsp. jezerensis Jeannel. 

Bosnie septentrionale. District de Jajce : environs de Jezero 
(Apfelbeck ! ) | 

Obs. — IL paraît vraisemblable que l’À. bosnica doit encore 
se trouver dans des stations intermédiaires et peut-être aussi 
en Herzégowine. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 207 


3 genre, BATHYSCIOLA Jeannel. 
Jeannel, 1910, p. 9 et 26. 


Syn. : Adelops, Lacordaire, 1854, pars, nec Tellkampt, — Bathyscia, auctorum, nec Schiôdte. 
— Catopsinus, Motschoulsky, 1868, nomen nudum. 


Espèce type : B. Aubei (KIESENWETTER). 

DrAGNOSE. — Forme courte et large. Tête rétractile, pourvue 
d'une carène occipitale saillante. Antennes à article IT aussi 
long et aussi épais que l’article T, plus long et bien plus épais que 
l’article III. Prothorax large, à côtés régulièrement arqués. 
Mésosternum caréné. Pygidium.caché. Organe copulateur mâle 
arqué, à sac interne pourvu d’une pièce en Y et de bandelettes 
longitudinales ; styles latéraux bien développés. 

Forme plus ou moins convexe, non rétrécie en avant. Taille 
relativement petite. Sculpture et pubescence très variables. 
Les téguments des élytres sont en général couverts de points 
râpeux tendant à s’aligner en travers et à se juxtaposer pour 
former des véritables strioles transversales. Chez bien des 
espèces il est difficile de décider si les téguments sont ponctués 
simplement ou striolés en travers. 

Tête rétractile, pourvue d’une carène occipitale et d’angles 
temporaux bien saillants. Chez toutes les espèces du groupe de 
B. Peyroni, où les élytres sont striolés et portent une strie 
suturale, il existe des yeux rudimentaires. Ces yeux se mon- 
trent la plupart du temps sous la forme d’une petite area blan- 
châtre, située sur la face antérieure de l’angle temporal et sur 
laquelle il est possible de reconnaître les traces de quelques 
facettes (fig. 86). 

Pièces buccales normales ; le dernier article du palpe maxil- 
laire est aussi long que la moitié du précédent. 

Antennes en général très courtes, sauf chez quelques formes 
cavernicoles. Elles sont toujours épaisses ; l’article 111 n’est 
jamais plus long que la moitié de l’article 11; l’article vurr est 
toujours court et petit ; les articles de la massue sont très fré- 


208 Dr R. JEANNEL 


quemment aplatis et l’article x1 diffère peu de longueur avec 
l’article x. 3 

Prothorax au moins aussi large que les élytres ; ses côtés vus 
de profil décrivent une courbe à concavité dorsale. La base est 
bisinuée. 

Les élytres sont peu atténués au sommet; leur rebord mar- 
ginal est entièrement visible de haut et leur sommet cache le 
pygidium en entier. Il existe fréquemment une strie suturale 
s’écartant de la suture au milieu de sa longueur, puis s’en 
rapprochant peu à peu jusqu’au sommet ; nous avons vu que 
l'existence de cette strie suturale était liée à un très grand 
développement des pièces tergales métathoraciques. 

La carène mésosternale est très variable dans sa forme ; 
elle est en général modérément développée. Les épimères 
mésothoraciques sont allongés transversalement et la suture 
sterno-épisternale est tantôt complète, tantôt incomplète. 

Les pattes sont courtes et épaisses et peuvent se rétracter 
en totalité sous le corps. Les fémurs sont aplatis et possèdent 
sur leur bord postérieur une gouttière destinée à recevoir les 
tibias repliés. Les tibias intermédiaires et postérieurs sont 
épineux et portent à leur sommet quatre éperons ; les tibias 
intermédiaires sont arqués. Les tarses antérieurs des mâles 
sont formés de cinq articles et leur dilatation peut être con- 
sidérable (B. tarsalis, B. asperula-talpa). Les tarses intermé- 
diaires sont toujours épais; les tarses postérieurs sont com- 
primés latéralement et leur article I est toujours plus court 
que les deux suivants réunis. | 

Les DIFFÉRENCES SEXUELLES sont souvent importantes. 
Outre les différences de forme et de taille et la différence tarsale, 
il peut exister des caractères mâles particuliers. C’est ainsi que 
les tibias postérieurs sont coudés ou anguleux chez B. Auber et 
PB. lapidicola. 

D'autre part il existe quelquefois des formes poecilandriques 
à côté de celles où les caractères sexuels secondaires des mâles 
sont très développés. Par exemple : les tibias postérieurs sont 


REVISION DES BATHYSCIINAE 209 


coudés chez les mâles du B. Aubei, mais chez B. Auber-epurae- 
oides les tibias postérieurs des mâles sont droits ; les tarses 
antérieurs des mâles sont extraordinairement dilatés chez 
B. asperula-talpa, maïs ce caractère disparaît chez B. asperula 
typique. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille varie du cinquième 
au tiers de la longueur totale du corps. Le pénis est régulier, 
incurvé en avant, sans fossettes ni dépressions. Sa lame basale 
est large et bien évasée ; son sommet se termine en un bec 
aplati, plus ou moins acéré et recourbé. 

Le canal éjaculateur s’abouche dans le sac interne par une 
ampoule aplatie ou lancéolée (B. Lostiai) qui se recourbe en 
crosse sur sa face dorsale. Le fond du sac porte toujours une 
pièce en YŸ, dont la branche impaire, souvent volumineuse, 
occupe la partie la plus déclive et se divise en arrière en deux 
branches paires qui passent de part et d’autre de l’abouchement 
de l’ampoule éjaculatrice (fig. 94). Ces branches paires sont 
torses et servent d'insertion à des bandelettes chitineuses dor- 
sales. Outre la pièce en Y, l’armature du sac interne comprend 
une paire de bandelettes longitudinales dorsales et apicales, 
venant s’insérer aux lèvres du méat et une paire de bande- 
lettes dorso-latérales et basales formant par leur division, leurs 
inflexions ou leurs anastomoses des appareils assez compliqués. 

Les styles latéraux du paramère sont peu épais; leur insertion 
est dorso-latérale et leur sommet se termine en pointe et porte 
normalement trois soies fines et plus ou moins longues (chez 
B. Lostiai, les soies sont au nombre de 4 et sont accompagnées 
d’une brosse de cils très fins et enchevêtrés, telle qu’on en trouve 
chez Speonomus). 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Le genre Bathysciola ren- 
ferme une grande partie des espèces rangées autrefois sous le 
nom de Bathyscia. Il comprend principalement des muscicoles, 
mais aussi quelques cavernicoles, répandus dans une grande 
partie de la région paléarctique, depuis les Pyrénées jusqu'aux 
monts Oural et en Palestine. 


AROCH. DE Z00L. EXP. ET GÉÊN. — 5% SÉRIE. — T,. VII. — (1). 14 


Dr R. JEANNEL 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Bathysciola. 


. Des yeux rudimentaires. Élytres striolés en travers et pourvus 


d'une strié Suturale. ?... 22e -Rorccceurece te UE 2. 
Pas trace 1d'yeux. 0.204 4 ra tee OCR Li À 
. Carène mésosternale élevée, formant un angle presque droit, à 
sommet ronde intles Ne POSE 3. 
Carène mésosternale très basse, formant un angle très obtus, 
toujours Henté. : 4087400 RME RASE 9. 


. Article vi des antennes transverse. Corps elliptique, court, 


NOR A ÉTÉNUÉ CH ATPIÈTES datent su ie et eee De EE 4. 


Article vrir des antennes globuleux. Corps elliptique, déprimé 
et atténué en arrière. .:............ ste SG: ROUES q: 
. Strie suturale effacée, parfois difficile à voir. Tarses antérieurs 


mâles nullement dilatés. Long. : 45 mm............. 2. persica. 


Strie suturale entière, bien visible. Tarses antérieurs mâles net- 


tement AAtés... 14 4808 uns 22 connais Re CO RSS 5. 


. Élytres très courts, à peine plus longs que le prothorax. Tarses 
antérieurs mâles pius étroits que le sommet du tibia. Long. : 


Limite tante en ES RATS 4. Fausti. 
Élytres une fois et demie aussi longs que le prothorax. Taille 
up.peu plus grande... 04e 0a nn Ne RSC 6. 


. Tarses antérieurs mâles aussi larges que le sommet du tibia. Strie 


suturale très rapprochée de la suture. Long. : 16 mm.. 8. pusilla. 


Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le tibia. Strie sutu- 


rale écartée de la suture. Long. : 1,7 mm........... 1. Peyroni. 


. Article x1 des antennes deux fois plus long que Particle x. 
Tarses antérieurs mâles nullement dilatés. Long. : 1,5 à 1,7 mm. 
PT A Pen 0 ee 5. sulvestris. 
Article x1 des antennes aussi long que l’article x. Tarses anté- 
PICUTS, MAIES - AUATÉS. - , . à à à» sotst noie e sense CCS 8. 
. Carène mésosternale dentée. Tarses antérieurs mâles un peu plus 
étroits que le tibia. Article x des antennes légèrement trans- 
verse. Long: 6 mm. 48... 6tominee rte tree 6. pumilio. 
Carène mésosternale arrondie. Tarses antérieurs mâles beaucoup 
plus larges que le tibia. Article x des antennes aussi long que 
large.” Long: 2 Dm ..,%.2.:. 2 SO RTE 7. tarsalis. 
. Forme elliptique, non atténuée en arrière. Article x des antennes 
aussi long que large ; article x1 deux fois aussi grand que le x. 
Long. :4,4 mm. ...:.L'8MR ON SM ae 10. Damryi. 


10. 


14. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 211 


Forme ovalaire, atténuée en arrière. Article x des antennes 
transverse ; article x1 une fois et demie aussi grand que le x. 10. 


Bord antérieur de la carène mésosternale convexe. Tarses anté- 
rieurs mâles bien plus étroits que le tibia. Long. : 1,4 mm.... 
RE A ETS LS LS ds ORPI A RTUELe 8. sarteanensis. 
Bord antérieur de la carène mésosternale rectiligne. Tarses 
antérieurs mâles presque aussi larges ou aussi larges que le tibia. 
one nas Quels UT AA RO ls RME 9. subterranea. 
. Élytres pourvus d’une strie suturale....................... 12. 
Élytres dépourvus de strie suturale, ponctués ou striolés en 
PRET ES maman eee ae cut. 3 UN R NEM0 19. 
. Élytres striolés en travers, pourvus d’une strie suturale peu 


non ME SR LUS US Le OUON LS 28. Vallarsae. 
Élytres ponctués, pourvus d’une strie suturale toujours bien visible. 18. 


. Corps ovoïde, très convexe ; coloration très brillante ; ponctua- 


tion très fine. Strie suturale très rapprochée de la suture, paral- 
RER AVARN SOU DRE RRnNILE a OR, AU te mu 14. 
Corps elliptique, peu convexe ; ponctuation forte ; coloration 
normale. Strie suturale très écartée de la suture, rapprochée d’elle 
AO EN de RER UE RARES APRARO EE Re 15. 
Forme courte. Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs 
du prothorax, à article vrir plus court que Particle 1x. Long. : 
RE RENOM Ne. LR AR RER 15. Majori. 
Forme allongée. Antennes atteignant le milieu du corps, à article 
vint aussi long que l’article 1x. Long. : 1,8 à 2 mm. 16. Gestror. 


. Grande taille. Prothorax plus large que les élytres, présentant 


sa plus grande largeur avant la base. Long. : 2 à 3 mm. 17. Lostiar. 
Petite taille. Prothorax pas plus large que les élytres, présentant 
Molusäfrande largeur à14 base... 22540 us ie het ien 16. 


. Sommet des élytres tronqué. Long. : 1,2 à 2 mm. 11. Aube. 


Sommet des élytres arrondi, nullement tronqué...........:.. 17. 


. Carène mésosternale élevée, formant un angle obtus à sommet 


nebones arms. mo Dole cost Go an 13. muscorum. 
Carène mésosternale basse, curviligne, ne formant pas d’angle. 18. 


. Articles du funicule des antennes plus longs que larges. Strie 


suturale effacée en avant. Long. : 2 mm............. 12. opaca. 
Articles du funicule des antennes aussi longs que larges. Strie 
suturalerenfière. Long. : 18 mme... an), 42 14. Destefanii. 


. Élytres couverts d’une ponctuation parfois alignée en travers, 


maisnérioñmant-pas:de(dtriolesasd.,s. ant cata ous 20. 
Mir sinalés en travers. 3 ue OL QE ASE ans 25. 


20. 


21. 


25. 


28. 


29. 


Dr R. JEANNEL 


Carène mésosternale très basse, curviligne, ne formant pas d’angle. 21. 
Carène mésosternale élevée, formant un angle vif............ 22. 
Forme elliptique, étroite, assez convexe. Tarses antérieurs mâles 


très dilatés Lonp.:: 135 TL, mA CURE ET 20. asperula. 


Forme très large et très déprimée. Tarses antérieurs mâles pas 
plus larges que le tibia. Mâles avec une houppe de poils dorés 


surile vertex: Long.2,2,/3mmésetiie teen tee 23. meridionalis. 
. Articles du funicule des antennes pas plus longs que larges... 28. 
Articles du funicule des antennes plus longs que larges........ 24. 


Forme ovoïde; ponctuation irrégulière. Élytres très atténués 


au-sommet- Long, :11,2 74 41/2 mme LUCE RRRRRE 18. ovata. 


Forme ovalaire ; ponctuation alignée en travers. Élytres moins 


atténuésebong.s: ‘mms Hi EN. RES 19. minuscula. 


Forme convexe. Élytres à ponctuation râpeuse, tendant à 


s’aligner: en: travers: Long. 4,50à 2eme ne 21. Linderi. 


Forme très déprimée. Élytres à ponctuation très fine et très 
superficielle, très serrée et disposée sans aucun ordre. Long. : 


Diners St ASTRA TRE SAR 29. ovoidea. 


Antennes à massue très épaisse et dépassant le milieu de la lon- 
gueur du corps. Strioles profondes et écartées. Long. : 1,8 à 


Diane Are Ah er AA SE SRI AVR 30. Robiati. 


Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax. 26. 


. Strioles très fines et très superficielles ; coloration rougeâtre 


très brillante. Pubescence! trésirare.. 2440 MON OR 21. 
Strioles fortes et profondes ; coloration brun testacé mat. Pu- 
bescence-normaless. 84422 0e Re M CORRE 28. 


. Carène mésosternale élevée, anguleuse, dentée. Tibias postérieurs 


arqués en dedans à leur base chez les mâles. Long. : 2 3 à 25 mm. 
Carène mésosternale très basse, curviligne, ne formant pas 
d'angle. Tibias postérieurs droits dans les deux sexes. Long. : 
224a112793 NN Rs CHAR TARN MERE SERRES 25. nitidula. 
Forme ovalaire, convexe, atténuée en arrière. Carène mésoster- 
nale élevée, formant un angle droit. Long. : 1,5 à 25 mm .... 
te pape MR nl 26e ARR MARI AMRITEORRE 22. Schiôdter. 
Forme déprimée, non atténuée en arrière. Carène mésosternale 
basse, formant un angle très obtus, mais denté.............. 29. 
Forme parallèle, étroite. Coloration pâle. Long. : 2,2 mm..... 
Sn TE RE CAT EME EE 26. parallela. 
Forme ovalaire, très large, Coloration brun testacé foncé mat. 
Long: 232:à02/6 MM erese R NCE 27. rugosa. 


24. lapidicola. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 213 


GROUPE 1 


Des yeux rudimentaires ; élytres striolés en travers avec une 
strie suturale plus ou moins bien marquée (Formes archaïques). 


1. Bathysciola Peyroni Abeille. 


Planche III, fig. 91 à 94. 


Adelops Peyronis Abeille de Perrin, 1875 a, p. 180 ; éyp. : Beyrouth. — Bathyscia Peyronis, 
Reitter, 1884, p. 115. — 1885, p. 21. — B. Peyroni, Marseul, 1885, p. 38, 
Syn. : syriaca Reitter,51885, p. 21. 


Long. : 1,7 mm. 

Forme elliptique, courte, très convexe, également rétrécie 
en avant et en arrière. Pubescence assez dense. Strioles des 
élytres nettes et serrées. Antennes n’atteignant pas les angles 
postérieurs du prothorax, à massue épaisse et légèrement apla- 
tie. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 14, 
2, 3. L'article 11 est trois fois plus épais que l’article rx ; les 
articles du funicule sont aussi longs que larges ; l’article vit 
est carré, l’article vrIt transverse ; l’article 1x enfin est carré, 
aplati, plus long que l’avant dernier. Prothorax un peu plus 
large que les élytres, non rétréci à sa base. Élytres très convexes, 
arrondis au sommet. Leur rebord marginal est étroit et la strie 
suturale est très écartée de la suture en avant et s’en rapproche 
en arrière, sans pourtant se confondre avec elle au sommet. 
Carène mésosternale arrondie, haute, non dentée. T'arses anté- 
rieurs des mâles plus étroits que le sommet du tibia ; tarse pos- 
térieur aussi long que les trois quarts du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle fortement arqué et aussi long que 
le tiers de la longueur du corps. Le sac intrapénien porte une 
volumineuse pièce en Y dans son cul-de-sac et deux bandelettes 
sur sa face dorsale qui s’anastomosent dans la région moyenne 
du sac de façon à former une sorte de plaque chitineuse. Les 
styles latéraux sont coudés à leur milieu et leur pointe se termine 


214 Dr R. JEANNEL 


en une petite massue hérissée de trois longues soies dirigées en 
dedans. 

HABITAT. — C’est une espèce muscicole qui se trouve en Pales- 
tine, dans les localités suivantes : 

Syrie. — Province du Liban (Mutessariflick djebel Libnan) : 
environs de Beyrouth (Peyron!); bords du Nahr-el-Kelb, 
à la sortie d’une grotte occupée par un torrent, dans les environs 
de Beyrouth (F. de Saulcy). 

Province de Jérusalem (Mutessariflick el Kuds) : sous les 
pierres, au Mont Carmel (La Brülerie). 


2, Bathysciola persiea Abeille. 
Planche III, fig. 95 à 96. 
Bathyscia persica, Abeille de Perrin, 1881, p. 9; éyp. : Astrabad. — Reitter, 1885, p. 20. — 


Marseul, 1885, p. 38. — Jeannel, 1907 c, p. 422. 
Syn. : caspius Abeille, in litt. (coll. Fairmaire). 


Long. : 1,5 mm. 

Forme elliptique, courte, très convexe, également rétrécie 
en avant et en arrière. Pubescence fine et éparse. Strioles des 
élytres fines et très serrées. Antennes atteignant à peine les 
angles postérieurs du prothorax, à massue épaisse et légère- 
ment aplatie. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 14, 14, 
1, 1, 2, 3/4, 14, 14, 3. L'article 11 est trois fois aussi épais 
que l’article 1x1 ; les articles du funicule sont allongés ; l’article 
vir est plus long que large, l’article VIII à peine plus large 
que long ; l’article xt enfin est ovalaire, deux fois plus grand 
que l’article x. La massue est donc moins élargie que chez 
B. Peyroni. Prothorax un peu plus large que les élytres, non 
rétréci à sa base. Élytres semblables à ceux du B. Peyroni, 
sauf que la strie suturale est moins nettement marquée et 
parfois même difficile à voir. Carène mésosternale peu élevée, 
anguleuse, mais non dentée. T'arses antérieurs des mâles très 


grêles, aucunement dilatés, quoi qu’en dise Abeille de Perrin. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 215 


Ce n’est en effet que sur les préparations microscopiques 
qu’il est possible de distinguer le tarse pentamère des mâles 
de celui tétramère des femelles. Tarses postérieurs grêles, aussi 
longs que les trois quarts du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle semblable à celui du B. Peyroni, 
sauf qu’il est encore un peu plus grand et que les styles latéraux 
ne sont point coudés et se terminent en pointe hérissée de 
trois soies divergentes. 

HABITAT. — Espèce muscicole propre à la côte méridionale 
de la mer Caspienne. 

Perse. District d’Astrabad : environs d’Astrabad (Doria, 
Kérim !); Meskisches Gebirg (?) (Leder, in coll. Fairmaire). 

Caucase : Svanctien (Leder, in coll. Reitter). J’ignore où se 
trouve cette localité. 


3. Bathysciola pusilla Motschoulsky. 


Planche III, fig. 97 et 98. 


Catops pusillus, Motschoulsky, 1840, p. 175 ; éyp. : Ananur., — Catopsinus pusillus (1), Mots- 
choulsky, 1868, p. 58. — Bathyscia pusilla, Reitter, 1885, p. 21. — Marseul, 1885. p. 61. 


Long. : 1,6 mm. 

Forme elliptique, courte, très convexe, également rétrécie en 
avant et en arrière. Sculpture formée de points irréguliers et 
très fins sur le prothorax, de points râpeux, alignés en travers 
sur les élytres. Antennes atteignant les angles postérieurs du 
prothorax, à massue nettement aplatie. Les longueurs rela- 
tives des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 14, 14, 2. 
L'article 11 est trois fois plus épais que le 111; les articles 


du funicule sont plus longs que larges ; l’article vIIr est à 
peine plus large que long ; les articles vit, IX, et X sont carrés 
et l’article XI est bien plus grand que le précédent. Yeux assez 


(1) B. pusilla est le premier Bathysciinae décrit; mais Motschoulsky l’a pris pour un Catops. 
Quant au nom Catopsinus, il n’est accompagné d’aucune diagnose. 


216 Dr R. JEANNEL 


grands. Prothorax de même largeur que les élytres, non rétréci 
à sa base. Élytres très convexes, à rebord marginal étroit et à 
strie suturale éloignée de la suture. Carène mésosternale élevée, 
formant un angle obtus, à sommet arrondi et à bord antérieur 
arqué. T'arses antérieurs des mâles aussi larges que le som- 
met du tibia. Tarses postérieurs aussi longs que les trois 
quarts du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 
du corps, fortement arqué en avant. La pièce en Y du fond du 
sac intrapénien est très volumineuse et les styles latéraux pré- 
sentent au milieu de leur longueur la même dilatation que ceux 
du B. Peyroni. 

Différences sexuelles. — Chez les femelles la taille est plus 
petite, la forme du corps moins épaisse et les antennes sont plus 
élargies au sommet. 

HABITAT. — Espèce muscicole, habitant les forêts du Cau- 
case. 

Russie : Dumaniss, Katharinenfeld (Motschoulsky); Martkopi 
(Leder !). Il a été découvert par Motschoulsky en 1840 « au 
printemps, à Ananur, sur la grande route militaire de la Géor- 
gie et en août près de Darial, sur la même route, sous les pier- 
res et dans les racines des plantes, dans les endroits obscurs ». 


4. Bathysciola Fausti Reitter. 
Planche III, fig. 99. 


Bathyscia Fausti, Reïitter, 1883, p. 72; {yp. : Samara (coll. Reïtter in coll. A. Grouv.). —- 
1885, p. 21. 


Long. : 1, 1 mm. 

Forme elliptique, courte, très convexe. Pubescence rare. 
Sculpture très fine, formée sur les élytres de strioles peu dis- 
tinctes. L’æil est moins développé que chez les trois espèces pré- 
cédentes ; c’est une petite area blanchâtre, sans tacettes dis- 
cernables. Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du 


REVISION DES BATHYSCIINAE 217 


prothorax, fines et dilatées depuis le cinquième article. Les 
longueurs des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 3/4, 14, 14, 
2 +. L'article 11 est quatre fois plus épais que le zx, les articles 
ut et IV sont minces et allongés ; les articles V et VI sont aussi 
larges que longs, vit allongé, VIII transverse, ainsi que les 
articles 1x et x ; l’article XI enfin est ovalaire un peu plus 
long que large. Les articles terminaux sont aplatis. Prothorax 
très convexe, aussi large que les élytres, non rétréci à sa base. 
Élytres courts, très convexes, à strie suturale très nette et peu 
écartée de la suture. Carène mésosternale élevée, formant un 
angle droit, à sommet arrondi et à bord antérieur rectiligne. 
Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le sommet 
du tibia , tarses postérieurs comprimés, aussi longs que les 
trois quarts du tibia correspondant, à article 1 plus court que 
les deux suivants réunis. 

Obs. — Je ne connais de cette espèce que lexemplaire unique 
qui se trouve dans la collection Reitter. 

HABITAT. — Espèce muscicole propre à la Russie orientale. 
Elle habite un contrefort de l’Oural méridional et sa présence 
indique la possibilité d’une faune de Silphides cavernicoles dans 
la chaîne de l’Oural. C’est le seul jalon connu entre le Sciaphyes 
sibiricus de Sibérie orientale et les Bathysciinae européens. 

Russie orientale. Province Zartum Kazan : Samara (Faust !). 


5. Bathysciola silvestris Motschoulsky. 
Planche III, fig. 100 à 108. 
Bathyscia silvestris, Motschoulsky, 1856, p. 36 ; {yp. : Birnbaumerwald. — Ganglbauer, 1899, 


p. 107. 
Syn. : celata Hampe, 1861, p. 65. — Reitter, 1885, p. 21. 


Long. : 1,5 à 1,7 mm. 

Forme elliptique, courte et très convexe. Pubescence courte 
et peu dense. Sculpture des élytres formée de points râpeux 
alignés en travers. Tête portant à l’extrême sommet des angles 


218 D' R. JEANNEL 


temporaux une petite tache blanchâtre correspondant à l’œil 
presque complètement atrophié. Antennes atteignant à peine 
les angles postérieurs du prothorax, épaisses, à massue peu 
élargie et légèrement aplatie. Les longueurs des articles 
sont : 3, 3, 1 À, 1, 1, L, 2, 1, 14, 14, 21. L'article 11 est trois 
fois aussi large que le 111, les articles du funicule sont un 
peu plus longs que larges et un peu aplatis ; l’article vir est 
carré, les articles VIII, IX et X transverses, le XI carré. Pro- 
thorax très convexe, aussi large que les élytres. Élytres deux 
fois aussi longs que le prothorax, déprimés légèrement autour 
de l’écusson, atténués au sommet. La strie suturale est très 
nette et peu distante de la suture. C'arène mésosternale peu éle- 
vée, épaisse, formant un angle obtus, émoussé. Pattes courtes 
et épaisses. Tarses antérieurs des mâles non dilatés, pas plus 
larges que ceux des femelles. Leurs cinq articles sont très diffi- 
ciles à compter autrement que sur des préparations microscopi- 
ques. Tarses postérieurs comprimés, très grêles, presque aussi 
longs que le tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 
du corps, fortement arqué en avant. L’armature chitineuse 
du sac intrapénien est à peu de chose près la même que celle 
du B. pumilio (fig. 105), quoique moins robuste. Les styles 
latéraux sont très grêles, sans épaississements, leur pointe 
se termine par une petite massue qui porte trois soies divergen- 
tes assez longues. 

Différences sexuelles. — Les mâles et les femelles sont très 
difficiles à distinguer les uns des autres. 

HABITAT. — Espèce muscicole qui semble répandue dans 
les deux vallées de la Save et de la Drave, en Croatie, Carniole 
et Styrie. Je la connais des localités suivantes : 

Carniole. District d’Adelsberg : Birnbaumerwald (Mots- 
choulsky, Reitter !) ; Nanosberg (Reitter !). 

Styrie : environs de Marburg (Dr Penecke) ; Styrie méridio- 
nale (?) (Reitter !). 

Croatie : Agram (Hampe) ; monts Kapella (Reiïtter !). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 219 


Obs. — C’est peut-être B. silvestris encore qui a été recueilli 
en Carinthie par H. Müller (1857, p. 65), dans les feuilles, 
à Klagenfurt, au pied des Karawanken Alpen. 


6. Bathysciola pumilio Reitter. 


Planche III, fig. 104 et 105. 


Bathyscia pumilio, Reiïtter, 1885, p. 25; {yp. : Toscane. 
Syn. : B. Murialdii, Balbi, sec. Reïtter, 1888, p. 331. 
Syn. : B. Lesinae Ganglbauer, 1899, p. 108 (pars), nec Reitter, 


Long. : 1,6 mm. 

Forme elliptique, assez allongée, très convexe, un peu 
atténuée en arrière. Pubescence courte et régulière. Sculpture 
très fine sur le prothorax, formée sur les élytres de gros points 
râpeux alignés en travers et très serrés. Yeux constitués par des 
petites taches blanchâtres allongées le long du bord externe de 
la face antérieure de l’angle temporal. Ces traces d’yeux sont 
bien différentes des yeux pigmentés et relativement grands 
du Phaneropella Lesinae REITT., auquel Ganglbauer avait 
cru, à tort, devoir réunir le B. pumilio. Antennes atteignant 
les angles postérieurs du prothorax, fines, à massue large et 
aplatie. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 14, 1, 1, 1, 2, 
1,14,14, 14. L’article 11 est trois fois aussi large que le 
ut ; les articles du funicule sont allongés et grêles ; les articles 
VII et VII sont aussi larges que longs, les articles 1x et x légè- 
rement transverses, l’article xr carré. Prothorax aussi large 
que les élytres, très convexe. Élytres deux fois aussi longs que 
le prothorax, régulièrement convexes, à sommet arrondi, à 
strie suturale entière et rapprochée de la suture. Carène mésos- 
ternale élevée, mince, anguleuse. Tarses antérieurs des mâles 
dilatés, à peine plus étroits que le sommet du tibia. | 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 
du corps, arqué en avant. Le pénis est régulier, atténué au som- 
met ; son sac interne porte une pièce en Y bien développée et 
deux bandelettes longitudinales basales sans insertion sur 


220 D' R. JEANNEL 


les branches de l’Y, mais s’anastomosant entre elles sur la 
ligne médiane (fig. 105). Les styles latéraux sont très fins et 
se terminent en une pointe portant trois soies divergentes assez 
longues. 

HABITAT. — Muscicole répandu, d’après Dodero (1904 4, 
p. 123), dans les Alpes occidentales, l’Apennin ligure et l’Apen- 
nin de Modène, depuis Ceresole Reale jusqu’à Abetone. Cette 
espèce a été trouvée dans une grotte, mais j'ignore si les indi- 
vidus cavernicoles présentent des taches oculaires comme les 
muscicoles. j 

Piémont. Province de Turin : Ceresole Reale, au pied du mont 
Gran Paradiso (Dodero) ; mont Viso (Baudi !). 

Ligurie. Province de Gênes : Busalla, près de Gênes (Doria !, 
Dodero !). 

Toscane : Isoverde (Caneva!, Dodero!) ; grotte dite « Tana del 
Balou » [178] (Ganglbauer, 1899, p. 109). 


7. Bathysciola tarsalis Kiesenwetter. 


Planche IV, fig. 106 et 107. 


Bathyscia tarsalis, Kiesenwetter, 1861, p. 377 : {yp. : Monte Rosa. — Reïtter, 1885, p. 22, — 
Ganglbauer, 1899, p. 107. 
Syn. : B. Kerimi, Fairmaire, 1872, p. 54. 


Long. : 2 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, assez large, atténuée en arrière. 
Pubescence très fine et très serrée. Sculpture excessivement 
fine, formée sur les élytres de strioles transversales serrées et 
superficielles. Yeux plus développés que chez toutes les espèces 
précédentes ; ils sont arrondis, blanchâtres et leurs facettes, au 
nombre de 8 ou 10, contiennent parfois des traces de pigment 
noir. Antennes atteignant les angles postérieurs du prothorax, 
à massue peu épaisse et légèrement aplatie. Les longueurs des 
articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 1, 1. L'article 11 est 
deux fois plus épais que le 111; tous les articles sont plus longs 
que larges, sauf les articles VIIT, IX et x qui sont à peu près 


REVISION DES BATHYSCIINAE 221 


aussi larges que longs. Prothorax peu convexe, aussi large que 
les élytres et non rétréci à sa base. Élytres atténués au sommet, 
légèrement déprimés sur la suture ; la strie suturale est bien mar- 
quée, assez distante de la suture. C'arène mésosternale peu éle- 
vée, mince, formant un angle obtus à sommet arrondi. T'arses 
antérieurs des mâles plus larges que le sommet du tibia ; tarses 
postérieurs comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia 
correspondant, à premier article plus court que les deux sui- 
vants réunis. 

Organe copulateur mâle très semblable à celui de B. pumailio 
Rerrr. (fig. 105). Les styles latéraux sont toutefois plus épais et 
montrent ainsi une dilatation corrélative avec celle des tarses 
antérieurs, fait que nous observerons de nouveau et d’une façon 
bien plus frappante chez les races du Bathysciola asperula 
FAIRM. 

HABITAT. — B. tarsalis est commun dans les mousses et les 
feuilles mortes du versant méridional du Monte Rosa. Je le 
connais des localités suivantes : 

Italie. Province de Novara : Macugnaga (A. Grouvelle !) ; 
Riva de Valdobbia (Kérim, Winckler !) ; Alagna (Dr Guedel !). 


8. Bathysciola sarteanensis Bargagli. 


Planche IV, fig. 108. 


Adelops sarteanensis, Bargagli, 1870, p. 175 ; éyp. : Sarteano. — 1871, p. 39, pl. I, fig. 1. — 
Bathyscia sarteanensis, Reitter, 1885, p. 22. — Dodero, 1900, p. 417. 
Syn, : delicata, Reïtter, 1885,:p. 375. 


Long. : 1,4 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, atténuée en arrière. Sculpture 
fine et peu serrée, formée sur les élytres de points alignés en 
travers. Yeux réduits comme ceux de B. pumilio à un petit 
point blanchâtre au sommet de la face antérieure de l’angle 
temporal. Antennes atteignant presque les angles postérieurs 


du prothorax, à massue large et aplatie. Les longueurs des 
articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 14, 14, 2. L'article 11 est 


222 Dr R. JEANNEL 


trois fois aussi large que le z11 ; tous les articles sont plus longs 
que larges, sauf le vrIT qui est globuleux et les articles 1x et x 
qui sont transverses. Prothorax peu convexe, un peu plus large 
que les élytres. Élytres arrondis au sommet, à rebord margi- 
nal large, à strie suturale légère, très rapprochée de la suture. 
C'arène mésosternale élevée, mince, anguleuse, à sommet mousse, 
prolongée en arrière par une très fine carinule sur le métaster- 
num. Tl'arses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du 
tibia, mais cependant dilatés. Tarses postérieurs aussi longs 
que les deux tiers du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle très arqué, plus long que le tiers de la 
longueur du corps, semblable à celui du Bathysciola subterranea 
(fig. 110). 

HABITAT. — Espèce muscicole répandue sur tout le versant 
tyrrhénien de l’Italie péninsulaire. Elle est citée des localités 
suivantes : 

Toscane. Province de Siena : environs de Cetona et de Sar- 
teano (Baudi!, Bargagli, Dodero). 


Province de Rome : Rome (Tirelli!); Filettino (Dodero !). 


Ombrie (Dodero). 
Abruzzes (Dodero). 
Campanie : Vallo della Lucania (Dodero). 


9. Bathysciola subterranea H. Krauss. 
Planche IV, fig. 109 et 110. 


Bathyscia subterranea, H. Krauss, 1900, p. 292; {yp. : Ancône. 
Subsp. simbruinica, nov. ; typ. : Filettino. 


Long. : 2 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, large, atténuée en arrière. Pubes- 
cence courte et assez dense. Sculpture très fine, formée sur les 
élytres de points très petits alignés en travers et de véritables 
strioles très superficielles près de la base. Yeux très réduits ; 
il existe seulement au sommet de l’angle temporal une petite 
tache blanchâtre punctiforme. Antennes atteignant à peine les 


REVISION DES BATHYSCIINAE 223 


angles postérieurs du prothorax, fines, à massue bien marquée 
et légèrement aplatie. Longueurs : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 14, 1 4, 2. 
L'article 11 est deux fois plus épais que le 111; les articles 
111, 1V et v sont un peu plus longs que larges ; les articles vi 
et VII sont aussi longs que larges, le vrIx est globuleux, les 
articles 1x et x sont à peine plus larges que longs et l’article x1 
est ovalaire, un peu plus long que large. Prothorax plus large 
que les élytres, à côtés fortement arqués en arrière. Élytres 
à rebord marginal large et bien visible, à strie suturale nette 
et très rapprochée de la suture. Carène mésosternale anguleuse 
et dentée, de hauteur variable, se continuant en arrière par une 
fine carinule métasternale. Tarses antérieurs mâles dilatés. 
Tarses postérieurs comprimés, aussi longs que les deux tiers 
du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle peu arqué, un peu plus long que le 
tiers de la longueur du corps. Le pénis est régulier, atténué peu 
à peu au sommet ; sa lame basale est longue et arrondie. Le 
sac interne porte une pièce en Ÿ volumineuse dont les branches 
se continuent par deux bandelettes longitudinales basales et 
dorsales, qui s’anastomosent en avant en croisant deux baguet- 
tes médianes plus épaisses qu’elles (fig. 110). Les styles laté- 
raux sont grêles et se renflent en massue à leur extrémité ; ils 
sont accolés aux faces dorso-latérales du pénis et leur massue 
terminale porte trois soies courtes et épaisses, dirigées en 
dedans. 

VARIATIONS. — L'espèce comprend deux races géographi- 
ques habitant l’une le versant adriatique, l’autre le versant 
tyrrhénien de la péninsule italienne. Elles se distinguent de la 
façon suivante : 


1. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit. Tarses anté- 
rieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia qui est lui-même 
peu élargi. Coloration brun rougeâtre brillant...... forma typica. 
— Carène mésosternale basse, formant un angle obtus. Tarses 
antérieurs mâles aussi larges que le sommet du tibia qui est lui- 
même très élargi. Coloration brun testacé.. subsp. simbruinica, nov. 


224 Dr KR. JEANNEL 


HABITAT. — Espèce muscicole, habitant volontiers sous les 
pierres enfoncées. 


a) forma typica. 
Marche. Province d’Ancône : pierres enfoncées du Monte 
Conero, près d’Ancône (Paganetti-Hümmiler !). 


b) subsp. simbruinica Jeannel (1). 
Toscane. Province de Rome : Filettino (Dodero !). 


10. Bathysciola Damryi Abeille. 


Planche I, fig. 3 et Planche IV, fig. 111 à 113. 


Bathyscia Damryi, Abeille de Perrin, 1881, p. 9; éyp. : Sardaigne. — Reiïtter, 1885, p. 22. 


Long. : 1, 4 mm. 

Forme elliptique, peu convexe, non atténuée en arrière. 
Coloration foncée. Pubescence fine et assez dense. Sculpture 
fine et peu serrée, formée de points râpeux, alignés en travers 
sur les élytres. Yeux très réduits, représentés seulement, comme 
ceux du B. sarteanensis, par un petit point blanchâtre au som- 
met des angles temporaux. Antennes atteignant à peine les 
angles postérieurs du prothorax, à massue épaisse et non apla- 
tie. Les longueurs d’articles sont les mêmes que chez B. sar- 
teanensis, mais les articles 1x et x sont aussi longs que larges 
et non transverses. Prothorax peu convexe, nettement plus large 
que les élytres, à peine rétréci à sa base. Appareil métatergal 
très développé, formant une large plaque dorsale sur les tergi- 
tes ‘abdominaux (fig. xLrr). Élytres parallèles dans leur première 
moitié, puis rétrécis jusqu’au sommet ; leur rebord marginal 
est bien visible, la strie suturale est fine et très rapprochée de 
la suture. Carène mésosternale très basse, comme celle du 
PB. subterranea-simbruinica ; son bord antérieur est très déclive, 
l’angle est obtus et denté, le bord ventral est mince et rec- 

(1) B. simbruinica et les Parabathyscia latialis et P. Luigionii ont été découverts à Filettino 


par M. Ag. Dodero; cet aimable confrère a bien voulu me charger de les décrire dans ce 
travail. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 225 


tiligne. T'arses antérieurs des males dilatés, mais plus étroits 
que le sommet du tibia. Tarses postérieurs grêles, comprimés, 
aussi longs que les deux tiers du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle fortement arqué en avant, plus long 
que le tiers de la longueur du corps Il ne diffère guère de celui 
des B. sarteanensis et B. subterranea que par son incurvation plus 
grande sur sa face ventrale. L’armature du sac interne du pénis 
et les styles latéraux sont exactement semblables (fig. 112). 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Il est intéressant d’observer 
que B. Damryi se rapproche des Bathysciola toscans et parti- 
culièrement du B. sarteanensis et n’a rien de commun avec les 
autres espèces sardes, B. Majori REITT., B. Gestroi FATRM. et 
B. Lostiai Don. 

HABITAT. — Espèce muscicole répandue dans toute la 
Sardaigne, mais commune surtout dans la partie méridionale 
(Dodero). 

Sardaigne. Province de Sassari : Ozieri (Dodero !). 

Province de Cagliari : environs de Cagliari et toute la côte 
méridionale (Dodero !). 


GROUPE 11 


Pas de trace d’yeux. Élytres ponctués, pourvus d’une strie 
suturale bien marquée, non parallèle à la suture. Forme 
elliptique, peu convexe. Pièce en Y du sac intrapénien bien 
développée ; styles latéraux terminés par trois soies. 


11. Bathysciola Aubei Kiesenwetter. 


Planche I, fig. 4 et Planche IV, fig. 114 à 118. 


Bathyscia Aubei, Kiesenwetter, 1850, p. 223 ; éyp. : Toulon (Guérin-Ménéville), trouvé dans 
un nid de Pompilus. — 1851, p. 394. — Fairmaire et Laboulbène, 1854, p. 311. — L. Miller, 1855, 
p. 508. — Abeille, 1882, p. 18. — Reitter, 1885, p. 25. — Ganglbauer, 1899, p. 109. — Chobaut, 
1905 a, p.293. — Peyerimhoff, 1905, p. 301. — Caillol, 1908, p. 151. — Jeannel, 1910 €, p. 50. 


b) var. o epuraeoides Fairmaire. 


Adelops epuraeoides, Fairmaire, 1869, p. 231; éyp. : Alpes Marit, — Bathyscia epurasoides, 
Reitter, 1885, p. 25. — Ganglbauer, 1899, p. 109. — B. Aubei-epuraeoides Peyerimhoff, 1905, 
p. 301, 


ARCH. DE Z0OL. EXP. ET GÉN. — 5€ SÉRIE. — T. VII. — (1). 15 


226 Dr R. JEANNEL- 


c) subsp. foveicollis Peyerimhoff. 


Bathyscia foveicollis Peyerimhoff, 1904 «, p. 216 ; {yp. : doline de Cousson. — B. Aubei-fovei- 
collis Peyerimhoff, 1905, p. 301. 


d) subsp. Champsauri Peyerimhoff. 


Bathyscia Champsauri Peyerimhoff, 1904 a, p. 215 ; éyp. : Baume des Pierres. — 1905, p.301. 


e) subsp. brevicollis Abeille. 


Bathyscia brevicollis Abeille de Perrin, 1882, p. 19 ; typ. : Saint-Martin de Lantosq. — Reïtter, 
1885, p. 25. — Ganglbauer, 1899, p. 109. — Peyerimhoff, 1905, p. 301. 


f) var. brevicollis-nicaeensis Peyerimhoff. 


B. brevicollis-nicaeensis, Peyerimhoff, 1905, p. 300 ; #yp. : Nice. 


g) subsp. silvicola Jeannel. 
B. Aubei-silvicola, Jeannel, 1910 c, p. 51 ; typ. : val Pezio. 


h) subsp. subalpina Fairmaire. 


Adelops subalpinus Fairmaire, 1869, p. 231 ; éyp. : Gap.— ‘Bathyscia subalpina, Reïitter, 1885, 
p. 25. — Gangblauer, 1899, p. 109. — Peyerimhoff, 1905, p. 301. 


i) subsp. Solarii Dodero. 


Bathyscia Solarii, Dodero, 1900, p. 281 ; typ. : San Stephano d’Avetto. — Peyerimhoff, 1905, 
p. 301. 


5) subsp. Guedeli Jeannel. 


B. Aubei-Guedeli, Jeannel, 1910 €, p. 52; typ. : Crissolo. 


Long. : 1,2 à 2 mm. 

Forme elliptique, allongée, parallèle, relativement dépri- 
mée, non atténuée en arrière. Coloration brunâtre peu brillant. 
Pubescence assez dense. Sculpture fine et superficielle sur la 
tête et formée de points râpeux assez gros et serrés sur les 
élytres. Antennes épaisses, atteignant à peine les angles pos- 
térieurs du prothorax, à massue large et plus ou moins aplatie. 
Longueurs des ‘articles : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 14, 14, 3. 
L'article 11 est deux fois aussi épais que le n1; les articles 
du funicule sont courts, aussi longs que larges ; l’article virt 
est transverse et l’article xI est deux fois aussi long que large. 
Prothorax plus ou moins aplati, aussi large que les élytres. 
Élytres courts, tronqués plus ou moins carrément au sommet ; 
leur rebord marginal est large et bien visible ; la strie suturale 
est fine, mais nette, écartée de la suture, surtout au milieu. 
Tarses antérieurs mâles dilatés, mais jamais plus larges que 
le sommet du tibia. Tarses postérieurs comprimés, aussi longs 


di 


REVISION DES BATHYSCIINAE 227 


que les quatre cinquièmes de la longueur du tibia postérieur. 

Organe copulateur mâle presque aussi long que la moitié de 
la longueur du corps, fortement arqué en avant. Le pénis est 
épais à la base et se rétrécit brusquement dans son quart apical ; 
sa lame basale est large et peu longue; son sac interne porte 
une pièce en Ÿ très grêle dont les branches de bifurcation se 
continuent par deux longues bandelettes basales et dorsales 
qui se perdent, dans le tiers moyen du sac, sur une large pla- 
que chitineuse dorsale à contours compliqués. Cette plaque 
porte en avant une longue apophyse médiane qui se trouve 
projetée à l’extérieur pendant l’accouplement, par le prolapsus 
de la partie apicale du sac. 

VARIATIONS. — (C’est à P. de Peyerimhoff (1905, p. 297) que 
revient le mérite d’avoir montré les relations phylogénétiques 
étroites existant entre les diverses formes qu’il convient de 
grouper sous le nom d’Aubei et qui doivent être envisagées 
comme le « produit de la désagrégation récente d’une seule 
et même espèce ». Parmi ces formes il en est qui sont des sous- 
espèces ou des races isolées géographiquement ; d’autres ne 
sont que des types extrêmes de fluctuations, des variétés, se 
rapportant à telle ou telle des sous-espèces. Je serai donc forcé 
pour elles de faire usage d’une nomenclature tétranominale. 
L'une de ces variétés (B. Aubei-epuraeoides) est remarquable 
en ce qu’elle nous montre un des rares cas de pœcilandrie obser- 
vés chez les Bathysciinae. B.epuraeoides ne se distingue en effet 
du B. Aubei typique que par l’absence chez les mâles du 
caractère sexuel secondaire supplémentaire spécial à la forme 
typique (incurvation des tibias postérieurs). 

Le tableau suivant est celui de Peyerimhoff légèrement rema- 
nié. 

TABLEAU DES RACES ET VARIÉTÉS DU B. Aubei Kiesenw. 
1. Strie suturale entière. Sommet des élytres carrément tronqué 
PRE eau. soon. Mnioe HS dut, Sa rentes Eréta 2. 


— Strie suturale complètement effacée dans son quart antérieur. 
Sommet des élytres arrondi, moins nettement tronqué (groupe II). 6. 


“RP 


228 Dr R. JEANNEL 
2. Carène mésosternale très basse, curviligne, peu crénelée, s’abais- 


sant doucement en avant. Forme aplatie, prothorax large, à angles 
postérieurs peu aigus et peu saillants. Antennes à massue large et 
aplatie. Tarses antérieurs des mâles presque aussi larges que le 
Sorninet Qu. UDIA. .. es ame ste cs sepes ou. OR : 0 
Carène mésosternale élevée, dentée, crénelée, s’abaissant brusque- 
ment en avant. Antennes à massue moins large et à peine aplatie. 4. 
Prothorax à sculpture peu dense, non fossulé chez les mâles..... 
SPA at SONT NOR MER OT AUDER MIE . forma typica. 
a) Tibias postérieurs des mâles incurvés dans leur tiers basal. 
Lons: é' 172 2 MR PE M ee Re Aubei, forma typica. 
b) Tibias postérieurs des mâles droits. Long. : 12 à 1,5 mm. 
SRE BARS PSE dS ER IT TEEN 0e UT var. Oo epuraeoides. 
Prothorax à sculpture très dense, à angles postérieurs très peu 
saillants, fossulé sur le disque chez les mâles. Long. : 1,75 à 
22 as buder erothahet sal. déesse cest subsp. foveicollis. 
Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. 
Articles vir et vrir des antennes de même largeur. Strie suturale 
aussi profonde en avant qu’en arrière. Carène mésosternale élevée, 
formant un angle droit. Forme large et déprimée ; sculpture gros- 


sière  :Léfigs : 1408 74720800 AR ARR A subsp. siloicola. 
Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le sommet du 
tibia. ustes surrhharsiépet afin ist SRE 5. 


Forme très aplatie. Carène mésosternale formant un angle obtus. 
Article vir des antennes plus large que l’article vrx. Strie suturale 
bien marquée sur toute sa longueur. Sculpture très fine. Long. : 
A: te PASS RCE GA eEs MA 7 LS subsp. Champsaurt. 
Forme convexe. Carène mésosternale formant un angle droit. Ar- 
ticles vir et virr des antennes de même largeur. Strie suturale 
moins profonde en avant qu’en arrière. Sculpture grossière. 
EGnes s1E At 6 MID.) subsp. brevicollis. 
a) Ensovale COUT Vale acc eeepc brevicollis, forma typica. 
D) Elipsdens re NT En deretio met . Var. nicaeensis. 
Carène mésosternale basse, curviligne, non dentée, s’abaïissant 
doucement en avant (semblable à celle d’Auber typique). Sculp- 
ture éparse et râpeuse. Pubescence fine, mais inégale. Antennes 
épaisses, à article 1x transverse. Long. : 14 à 18 .. subsp. Guedeli. 
Carène mésosternale élevée, dentée, formant un angle bien 
indiqué. Sculpture fine et serrée. Pubescence dense et régulière. 
Antennes allongées, à article 1x carré................ Ji. MORE 


7. Pronotum à sculpture plus dense. MÉSnes plus allongées F LE 


REVISION DES BATHYSCIINAE 229 


geur plus homogène, à articles du funicule un peu plus longs. 

Carène tombant verticalement après un angle émoussé. Long. : 

cu sue os en Ride et pou ee subsp. subalpina. 
— Pronotum à sculpture moins dense, surtout en avant. Antennes 

sensiblement plus courtes, à articles du funicule plus courts 

et plus étroits. Carène tombant verticalement après un angle 

D DES Pre ae mue sea emo o me nes eee subsp. Solarii. 


HABITAT. — Toutes les formes du B. Aubei sont muscicoles, 
sauf Champsauri qui habite une grotte des Basses-Alpes. Les 
muscicoles sont distribués sur le littoral méditerranéen depuis 
Nîmes jusqu’à Gênes. 

La découverte du premier individu du B. Aubei dans un nid 
de Pompilus, par Guérin-Ménéville, avait pu faire supposer à 
cette espèce des mœurs xénophiles. En réalité il n’en est rien et 
sa rencontre dans les nids d’'Hyménoptères est restée tout à fait 
accidentelle. La distribution des races du B. Auber est la sui- 
vante : 


a) forma typica. 

Italie. Piémont : environs de Turin (Dodero) ; chartreuse de 
Val Pezio, près de Tende (A. Grouvelle !). 

Ligurie : Nava et Bussana, près de San Remo (Dodero). 

France. Alpes-Maritimes : La Napoule ; inondations du canal 
de la Siagne, à Cannes ; mont Cheyron ; Audon (Sainte-Claire- 
Deville) ; Cannes (Ph. Grouvelle !, Warnier). 

Var : Toulon (Guérin-Méneville, types in coll. Aubé); Saint- 
Maximin (Caillol) ; montagne de la Sainte-Beaume (Abeille !) ; 
Brignoles (Caillol) ; Lorgues (Abeille) ; Draguignan (Fauvel) ; 
Le Beausset (M. de Boissy); Hyères (Abeille !) ; Fréjus (Rey) ; 
Saint-Raphaël (Abeille). 

Bouches-du-Rhône : Aix, canal du Verdon ; Marseille, bords 
de l’'Huveaune (Abeille !). 

Basses-Alpes : environs de Digne, les Dourbes, forêt de Villard 
des Dourbes, forêt du Vabre de Cesse, montagnes de Cousson, de 
Siron, forêt de Favier, forêt de Blayent (Peyerimhoff). 

Vaucluse : Avignon (Chobaut). 


230 Dr R. JEANNEL 


Drôme : Nyons (Ravoux). 
Gard : environs de Nîmes (J. Granié, sec. Chobaut !). 


b) var. © epuraeoides Fairm. 

Elle se rencontre avec la forme typique dans les Alpes-Mari- 
times à l’ouest du Var et la remplace à l’est. 

Alpes-Maritimes : La Napoule ; mont Cheyron ; pointe de 
Courmettes (Sainte-Claire-Deville) ; environs de Nice, au pied 
des figuiers (fype) et dans les racines des géraniums (A. Grou- 
velle !); vallon des Fleurs (Buchet, Sainte-Claire-Deville) ; 
Nice, dans les jardins (Peragallo) ; Menton (Rey) ; mont Chauve 
d’Aspremont (Peragallo) ; Monaco (Peragallo) ; Sospel et ses 
environs (Sainte-Claire-Deville). 


c) subsp. foveicollis Peyerimhoff. 

France. Basses-Alpes : dans les forêts alpines et résineuses, 
dans l’humus, sous les pierres, avec Geostiba incisa PEYER. et 
Bythinus Argodi Crotss. (Peyerimhoff); doline de Cousson ; 
forêts résineuses au nord de Digne ; forêt de Verdaches ; forêt 
de Berles ; forêt de Favier (Peyerimhoff). 

Vaucluse : sommet du mont Lubéron (Ch. Fagniez). 

Drôme : environs d’Omblèze (Argod, Fairmaire). 


d) subsp. Champsauri Peyerimhoff. 
France. Basses-Alpes : Baume des Pierres [15] (Peyerim- 
hoff !, Ch. Fagniez !) 


e) subsp. brevicollis Abeille. 

Remplace Aubei typique dans les Alpes-Maritimes monta- 
gneuses. 

France. Alpes-Maritimes : Saint-Martin Vésubie (Ch. Brisout !, 
M. Pic !, A. Grouvelle !); massif de l’Authion, Turini, Peira- 
Cava (Sainte-Claire-Deville) ; Saint-Étienne de Tinée (Sainte- 
Claire-Deville). 


Î) var. brevicollis-nicaeensis Peyerimhoff. 
France. Alpes-Maritimes : environs montagneux de Nice 


REVISION DES BATHYSCIINAE 231 


(Peyerimhoff) ; vallon des Fleurs, mêlé à l’epuraeoides (Sainte- 
Claire-Deville). 


g) subsp. siluicola Jeannel. 
Italie : chartreuse de Val Pezio, au nord du col de Tende, 
dans le sud de la prov. de Coni (A. Grouvelle !). 


h) subsp. subalpina Faïrmaire. 
France. Hautes-Alpes : forêt de Durbon, haute vallée du 
Queyras. Le type (coll. Fairmaire) est étiqueté « Gap ». 


i) subsp. Solarii Dodero. 

Italie. Province de Gênes : Valle della Nave, à Monte-Penna 
(A. et F. Solari, Dodero); San Stephano d’Avetto, sur les 
flancs du monte Misurasca (Dodero !). 


j) subsp. Guedeli Jeannel. 
Italie. Province de Coni : Crissolo, près de Saluzzo, sur le 
cours supérieur du Pô (Dr Guedel !). 


12. Bathysciola opaca Reitter. 
Planche IV; fig: 119. 


Bathyscia opaca, Reïtter, 1885, p. 26; typ. : Le Vigan. — Fauvel, 1885, p. 177. — Jeannel, 
1907 a, p. 247. 


Long. : 2 mm. 

Forme elliptique, déprimée, atténuée en arrière. Sculpture 
formée de points râpeux peu serrés sur le prothorax, plus denses 
sur les élytres. Antennes n’atteignant pas les angles postérieurs 
du prothorax, à massue peu épaisse et non aplatie. Longueurs 
des articles : 3, 3, 14, 1, 1, 1, 2, 3/4, 14, 14, 2. L'article 11 est 
deux fois aussi épais que le 111; les articles du funicule sont 
allongés, le vir est fortement épaissi au sommet, le vIIr est 
globuleux, les articles 1x et x sont aussi longs que larges 


et l’article x1 est fortement déprimé à son sommet. Prothorax 
un peu plus large que les élytres, légèrement rétréci à la 


232 Dr R. JEANNEL 


base. Élytres parallèles dans leur première moitié, puis rétrécis 
jusqu’au sommet qui est arrondi et nullement tronqué. La 
strie suturale est fine, bien visible en arrière, effacée en avant. 
C'arène mésosternale basse, curviligne, comme celle du B. Au- 
bei typique. T'arses postérieurs grêles, comprimés, aussi longs 
que les trois quarts du tibia correspondant. 

HABITAT. — Espèce muscicole habitant les Cévennes méri- 
dionales. 

France. Gard : Le Vigan (Abeille, fypes). 

Lozère : versant nord du massif de l’Aigoual (G. Sérullaz !) ; 
Saint-Étienne-Vallée-française, dans les bois de Chataîgniers 
(Fauvel !). 


13. Bathysciola muscorum Dieck. 


Adelops muscorum, Dieck, 1869, p. 349 ; éyp. : Alpes-Maritimes (?).— Bathyscia muscorum, 
Dodero, 1904 a, p. 121. — Jeannel, 1907, p. 64. 
Syn.: B. frondicola Reiïtter, 1885, p. 24. — Ganglbauer, 1899, p. 110. 


Long. : 2 à 2,2 mm. 

Forme ovalaire, convexe, rétrécie en arrière. Coloration brun 
rougeâtre brillant. Sculpture grossière, formée sur tout le corps 
de points râpeux presque aussi denses sur le prothorax que sur 
les élytres, non alignés en travers sur ces derniers. Antennes 
épaisses, à massue aplatie et large, n’atteignant pas les angles 
postérieurs du prothorax. Les longueurs des articles sont : 
2, 2, 1, 1,1, 1, 14,1,1%, 14 3 L'article 1r est unettoisher 
demie aussi large que le tr ; les articles du funicule sont glo- 
buleux ; l’article vir est un peu plus long que large, épaissi 
au sommet ; les articles vIIT, IX et x sont transverses, le xI 
est aussi long que large et très plat. Le prothorax est aussi 
large que les élytres, très convexe et ses angles postérieurs sont 
peu saillants. Élytres non parallèles, à sommet arrondi, à 
strie suturale fine, bien visible sur le disque et effacée seulement 
dans son quart antérieur. Carène mésosternale élevée, dentée, 
formant un angle obtus, à bord ventral mince et crénelé. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 233 


Tarses antérieurs mâles dilatés, mais plus étroits que le sommet 
du tibia. Tarses postérieurs comprimés, aussi longs que les 
trois quarts du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle semblable à celui des B. sarteanen- 
sis et B. Damryi. Sa taille égale le tiers de la longueur du corps. 
Hagrrar. — Espèce muscicole habitant la Ligurie centrale. 

Italie. Province de Gênes : environs de Gênes (Dodero !); 
monte Calve (M. Pic !). 


14. Bathysciola Destefanii Ragusa. 


Planche IV, fig. 120. 


Bathyscia Destefanii, Ragusa, 1881, p. 6, pl. I, fig. 5 et 6 ; éyp. : Sicile. — Marseul, 1885, p. 52. 
— Dodero, 1904 a, p. 121. 
Syn. : B. muscorum, Reitter, 1885, p. 24, nec Dieck. 


Long. : 1, 8 mm. 

Forme elliptique, convexe, légèrement atténuée en arrière. 
Coloration brun testacé peu brillant. Sculpture très fine et 
très dense, non alignée en travers. Antennes atteignant à peine 
les angles postérieurs du prothorax, épaisses, à massue bien 
marquée et non aplatie. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 
1,1,1,1,14,1,14,14,2. L’articler est une fois et demie 
aussi épais que le 111 ; les articles du funicule sont aussi longs 
que larges ; l’article vir est allongé, le vrir globuleux, 
les articles 1x et x aussi longs que larges et le xI un peu plus 
long que large. Prothorax convexe, aussi large que les élytres, 
non rétréci à sa base. Élytres à sommet arrondi, à strie sutu- 
rale très rapprochée de la suture, profonde en arrière, effacée 
en avant. Carène mésosternale très basse, à bord libre arrondi et 
ne formant pas d'angle. T'ibias intermédiaires pourvus d’épi- 
nes très fines et très courtes. Tarses antérieurs mâles, presque 
aussi larges que le sommet du tibia. Tarses postérieurs grêles 
et comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia corres- 
pondant. 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 


234 D' R. JEANNEL 


du corps, fortement arqué en avant. Le pénis est atténué au 
sommet, sa lame basale est courte et arrondie. Le sac interne 
porte une pièce en Y bien développée et le canal éjaculateur 
s’abouche entre les deux branches de l’Y par une sorte d’am- 
poule aplatie et lancéolée. Les bandelettes longitudinales de 
la paroi dorsale du sac sont très réduites et il existe en avant 
quelques petites épines disposées de chaque côté de la ligne 
médiane. 

Les styles latéraux sont assez grêles, réguliers et se terminent 
par une massue qui porte trois soies dont deux sont dirigées 
en dedans. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Il est remarquable que luni- 
que Bathysciola sicilien est voisin du B. muscorum de Ligurie 
et du B. opaca des Cévennes beaucoup plus que du B. sartea- 
nensis de Toscane et de Lucanie. D’autre part il ne présente 
aucune affinité avec les Bathysciola de Sardaigne. 

HABITAT. — Espèce muscicole spéciale à la Sicile. 

Sicile : Navurra, près d’Altavilla, sous les pierres. en janvier 
(Ragusa) ; Ficuzza (Dodero !). 


GROUPE III 


Pas d’yeux. Élytres ponctués, pourvus d’une strie suturale 
très rapprochée de la suture et parallèle en avant. Forme 
ovoïde, très convexe ; coloration très brillante. Pièce en Y du 
sac intrapénien tout à fait rudimentaire (Espèces de Sardai- 


gne). 


15. Bathysciola Majori Reitter. 
Planche IV, fig. 121. 
Bathyscia Majori, Reitter, 1885, p. 24 ; typ. : Sardaigne, dans une grotte (?).— Dodero, 1904 a, 
p. 123. 
Long. : 1,5 à 1,8 mm. 
Forme ovoïde, courte, très convexe, très atténuée en arrière. 
Coloration testacé rougeâtre très brillant. Pubescence dorée, 


TR TE 


REVISION DES BATHYSCIINAE 235 


très fine, très courte et très rare. Sculpture très fine et super- 
ficielle ; les téguments sont presque lisses, ce qui leur donne un 
aspect brillant. Antennes ne dépassant pas les angles posté- 
rieurs du prothorax, épaisses, à massue peu élargie et non 
aplatie. Les longueurs des articles sont 2, 2, 14, 1,1, 1,14, 
3/4, 1, 1, 14. L'article 11 est à peine deux fois plus épais que 
le x ; les articles du funicule sont allongés, l’article vit glo- 
buleux, les 1x et x à peu près aussi longs que larges, le x1 plus 
long que large. Prothorax aussi large que les élytres, très con- 
vexe, à côtés peu arqués, rétréci légèrement à sa base. Élytres 
régulièrement convexes, rétrécis fortement dans leur moitié 
apicale. Leur rebord marginal est large et bien visible, la strie 
suturale est fine, un peu effacée en avant, parallèle à la suture 
en avant et peu distante d’elle ; le sommet est arrondi. Carène 
mésosternale élevée, lamelleuse, formant un angle presque 
droit, à sommet émoussé et non denté. T'arses antérieurs 
des mâles aussi larges que le sommet du tibia. Tibias intermé- 
diaires pourvus d’épines courtes ; tarses postérieurs comprimés, 
aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant (2, 2, 
1, 1, 2). 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 
du corps, fortement arqué. Le sommet du pénis est recourbé 
en bec et la lame basale est longue, large et arrondie. Le sac 
interne porte une armature un peu spéciale. La pièce en Y 
a presque complètement disparu ; toutefois l’abouchement 
du canal éjaculateur est dorsal et les bandelettes longitudinales 
se perdent sur le cul-de-sac à l’endroit où elles devraient s’insé- 
rer sur les branches de bifurcation de l’Y. Dans la région 
moyenne du sac les bandelettes longitudinales s’insèrent sur 
une grosse pièce transversale surmontée d’une longue baguette 
médiane figurant un T. Cette pièce en T est tout à fait 
homologue de la large plaque dorsale du sac du B. Aubei. Dans 
la moitié apicale du sac enfin les bandelettes forment deux 
pièces pectinées symétriques dont les dents sont dirigées 
en avant. 


236 D' R. JEANNEL 


Les styles latéraux $’insèrent latéralement ; ils sont volu- 
mineux, réguliers, à peine épaissis au sommet et se terminent 
par trois soies grêles et divergentes. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Les affinités du B. Major 
et du B. Gestroi FAIRM. sont obscures. Ces deux espèces sont 
très différentes des deux autres Bathysciola de Sardaigne 
(B. Damryi AB. et B. Lostiai Don.) et du B. Destefanii de 
Sicile. Parmi les formes continentales, ce n’est guère que B. 
Aubei qui semblerait montrer quelque parenté avec eux par 
la structure de l’organe copulateur mâle. Mais ce sont là 
des ressemblances lointaines et il faut considérer B. Majori 
et B. Glestroi comme des espèces endémiques formant un groupe 
aberrant dont l’origine est impossible à déceler. 

HABITAT. — Trouvé par le D' MAgor dans une grotte (!?) 
de Sardaigne, il à été repris par Dodero (1904 a, p. 123) dans 
les localités suivantes. 

Sardaigne. Province de Sassari : grotta del Arciprete [183] 
(Dodero !), (c’est probablement la même grotte que la « grotte 
près d’Orosei » indiquée sur l’étiquette des exemplaires fypiques 
que j'ai sous les yeux); grotta Corallino [183 a] (Dodero !); 
grotta de s’Orcu [183 b] (Dodero!). Ces trois grottes se trouvent 
près de Dorgali. 

Province de Cagliari : grotte près d'Ursulei [182 b] (Dodero!). 


16. Bathysciola Gestroi Fairmaire. 
Planche 1, fig. 5 et Planche IV, fig. 122 à 124. 


Adelops Gestroi, Fairmaire, 1872, p. 54; éyp. : grotte d’Ulassaï.— Bathyscia Gestroi, Reitter, 
1885, p. 23. — Dodero, 1904 «, p. 123. 


Long. : 1,8 à 2 mm. 

Forme ovoïde, allongée, très convexe, fortement atténuée 
en arrière. Coloration rougeâtre très brillante. Pubescence dorée, 
couchée, très fine et très rare. Ponctuation fine et éparse, un 
peu plus profonde sur les élytres que chez B. Majori. En somme 


REVISION DES BATHYSCIINAE 237 


la forme générale est celle du B. Majori, mais plus allongée; d’ail- 
leurs, par l’ensemble de ses caractères, B. Gestroi n’est qu'un 
B. Majori un peu plus modifié par l’existence dans les cavernes. 
Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps, assez 
épaisses et non aplaties. Longueurs des articles : 14, 11, 
1,1,1,1,14,1,1,1,1. L'article 11 est plus épais que le r1r de 
moitié ; les articles du funicule sont quatre fois aussi longs que 
larges ; les articles VII, IX, X et xI sont épaissis au sommet 
et nettement plus longs que larges ; l’article vrrr est cylindri- 
que et grêle, deux fois aussi long que large. Prothorax très con- 
vexe, semblable à celui du B. Majori, sauf que ses côtés sont 
plus fortement arqués et rétrécis en arrière, atténués presque 
en ligne droite en avant. Élytres cunéiformes, très convexes, 
plus longs que ceux du B. Majori, mais portant la même strie 
suturale. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, formant un 
angle presque droit, à sommet à peine émoussé. Pattes grêles 
et allongées ; l’extrémité des fémurs intermédiaires déborde 
légèrement le contour du corps. Tarses antérieurs des mâles 
un peu plus larges que le sommet du tibia : tarses postérieurs 
aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant (3, 
MED) 2: 8). 

Organe copulateur mâle absolument semblable à celui du 
B. Majori. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — B. Gestroi et B. Majori 
dérivent évidemment de la même souche et tous deux ne diffè- 
rent que par le degré de leur adaptation. Nous sommes ici 
en présence de deux espèces produites par l’adaptation ortho- 
génétique s'étant faite avec une rapidité inégale dans deux 
colonies distinctes, à la faveur de la ségrégation géographique. 
Un cas semblable, et tout aussi démonstratif, nous sera fourni 
par les deux Diaprysius Fagniezi JEANN. et Mazaurici V. May. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant comme la précé- 
dente la côte orientale de la Sardaigne, au sud des monti del 
Gennargentu. 

Sardaigne. Province de Cagliari : grotte de is Giannas, près 


238 Dr R. JEANNEL 


de Sadali [181] (Dodero!); grotte de su Marmori, à Ulassaï [182] 
(Dodero !) ; grotte près de la gare de Gaïro [182 a] (Dodero !). 


GROUPE IV 


Forme déprimée. Pas d’yeux. Élytres ponctués avec une 
strie suturale non parallèle à la suture. Pièce en Y du sac 
intrapénien bien développée. Sommet des styles latéraux por- 
tant quatre soies et une brosse de cils (Espèces de Sardaigne). 


17. Bathysciola Lostiai Dodero. 


Planche I, fig. 6 et Planche IV, fig, 125 à 128. 


Bathyscia Lostiae, Dodero, 1904, p. 58 ; éyp. : grotte de is Giannas. — 1904 &, p. 123. 


Long. : 2 à 3 mm. (en général de 2,6 à 3 mm.). 

Forme ovalaire, large, déprimée. à peine atténuée en arrière. 
Coloration testacée peu brillante. Pubescence soyeuse, longue 
et serrée, avec quelques poils dressés bien visibles sur les 
élytres. Sculpture assez serrée, formée de points superficiels 
sur le prothorax, de gros points râpeux sur les élytres. Antennes 
dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax, grêles, 
à massue épaisse et non aplatie. Les longueurs des articles sont : 
2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 1/2, 3/4, 3/4, 1. L'article 11 est deux fois 
plus épais que le zx, les articles du funicule sont grêles et 
allongés ; le vir est deux fois aussi long que large, les articles 
IX, X et XI épais et un peu plus longs que larges. Prothorax 
plus large que les élytres, à côtés fortement et régulièrement 
arrondis, rétrécis à la base; la plus grande largeur se mesure 
à l’union du tiers postérieur et des deux tiers antérieurs. Élytres 
à peine rétrécis au sommet, déprimés, parallèles en avant; leur 
strie suturale est entière, profonde, peu éloignée de la suture ; 
parallèle dans sa moitié antérieure, elle devient tangente à la 
suture en arrière. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, for- 
mant un angle droit à sommet à peine émoussé, à bord anté- 
rieur convexe. Pattes longues et grêles. Tarses antérieurs des 


AFS 


VAE 


REVISION DES BATHYSCIINAE 239 


mâles bien plus étroits que le sommet du tibia. Tibias inter- 
médiaires et postérieurs pourvus de longues épines. Tarses 
postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia cor- 
respondant (3, 24, 2, 2, 3). 

Organe copulateur mâle très caractéristique. Sa taille est un 
peu moins du tiers de la longueur du corps. Le pénis est peu 
arqué ; sa lame basale est longue et large, non retroussée et 
sa pointe est mousse et aplatie. Le sac interne porte une pièce 
en Ÿ très volumineuse entre les branches de laquelle le canal 
éjaculateur s’abouche par une dilatation lancéolée. Les ban- 
delettes basales s’insèrent sur les branches de l’Y et se ter- 
minent librement vers la région moyenne du sac par deux 
baguettes parallèles, jouant certainement le même rôle que 
la pièce en T du B. Gestroi ou l’épine antérieure de la plaque 
dorsale du B. Aubei. 

Les styles latéraux sont épais et leur sommet est analogue 
à celui des Speonomus pyrénéens ; ils portent quatre longues 
soies placées ventralement et sur leur bord interne une brosse 
de longs cils très fins, enchevêtrés (fig. 127). 

VARIATIONS. — M. Ag. Dodero, avec son obligeance habi- 
tuelle, m'a récemment communiqué, pour les décrire ici, deux 
nouvelles races du B. Lostiai, dont l’une (B. aritzensis) est 
particulièrement intéressante, de ce fait qu’elle est lucicole. 
C’est un exemple de survivance de l’ancienne souche lucicole 
à côté des formes cavernicoles modifiées et cette survivance a 
pu se produire en Sardaigne, c’est-à-dire dans une île, grâce à 
la constance du climat ou à l’absence de concurrence vitale. 

Les trois formes du B. Lostiai se distinguent de la façon 
suivante : 


1. Pubescence très courte et serrée; ponctuation des élytres très 
fine et très superficielle. Antennes à massue épaisse, avec l’ar- 
ticle vur globuleux. Cils terminaux des styles de l’organe copu- 
lateur courts et peu nombreux. Long. : 2 à 2,8 mm. (mus- 
RE TS tee db etes ais LU MT ct Uno subsp. aritzensis, nov. 

— Pubescence longue et dense; ponctuation des élytres grossière 


240 Dr R. JEANNEL 


et râpeuse, plus profonde. Cils terminaux des styles de l’organe 
copulateur très longs et très nombreux (cavernicoles) ......... 2. 
2. Antennes très épaisses au sommet, avec les articles 1x et x aussi 
larges que longs et l’article vrIr globuleux. Forme très trapue. 
Carène mésosternale non dentée. Long. : 2,6 à 2,8 mm........ 
I, DA AE, US PR CREME RAT 6 subsp. diabolica, nov. 
— Antennes moins épaisses au sommet, avec les articles VIII, 1x 
et x un peu plus longs que larges. Forme plus déprimée. Carène 
mésosternale dentée. Long. : 2 à 3 mm............. forma typica. 


RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Je mempresse d'affirmer 
que l’analogie de structure de l’organe copulateur mâle du 
B. Lostiai avec celui des Speonomus n’a aucune valeur phylo- 
génique. En réalité les affinités du B. Lostiai sont inconnues. 

B. Lostiai habite dans une grotte en compagnie du B. Ges- 
troi et on peut remarquer que, suivant une loi générale que nous 
vérifierons fréquemment, il existe des différences particulière- 
ment importantes entre leurs organes copulateurs mâles, empé- 
chant toute possibilité de croisements. Un véritable isolement 
génital, ségrégation d’ordre physiologique, remplace pour ces 
espèces la ségrégation géographique qui fait défaut. 

HaBiTaT. — Espèce cavernicole de la côte orientale de la 
Sardaigne. 

a) forma typica. 

Sardaigne. Province de Cagliari : grotte de is Giannas (des 
fées), près de Sadali [181] (Lostia, Dodero) ; grotte des environs 
de Seulo, près de Lanusei [180] (Dodero !). 

Obs. — Rare dans la première de ces deux grottes où il se 
trouve avec B. Gestroi FAïRM., il est bien plus abondant dans 
la grotte de Seulo, où on le trouve seul. 

b) subsp. diabolica Jeannel. 

Sardaigne. Province de Cagliari : grotte de is Diavulus (des 
diables) [181 a], près de Seui (Dodero !). 

c) subsp. aritzensis Jeannel. 

Sardaigne. Province de Cagliari : dans les feuilles mortes de 
la forêt d’Aritzo (terrains non calcaires) (Dodero!). 


4 
+ 


REVISION DES BATHYSCIINAE 241 


GROUPE V 


Pas d’yveux. Élytres sans strie suturale. Sac interne du pénis 
y 
pourvu d’une pièce en Y bien développée. 


18. Bathysciola ovata Kiesenwetter. 


Bathyscia ovata, Kiesenwetter, 1850, p. 223 ; {yp. : Pyrénées? — Fairmaire et Laboulbène 
1854, p. 311. — Saulcy, 1872, p. 22. — Reitter, 1885, p. 34, — Jeannel, 1909 &, p. 499, pl. XIV 
fig. 56 et 57. 


Long. : 1,2 à 1,4 mm. 

Forme ovoïde, large, convexe, très rétrécie en arrière. Pubes- 
cence irrégulière et peu serrée. Sculpture formée de points 
superficiels assez serrés sur le prothorax, de gros points râpeux 
irrégulièrement disposés sur les élytres. Antennes n’atteignant 
pas les angles postérieurs du prothorax, à massue épaisse et 
légèrement aplatie. Longueurs des articles : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 11, 
1, 14, 14, 2. L'article 11 est plus large que le 111 de moitié, 
les articles du funicule sont aussi larges que longs, l’article vir 
est à peine plus long que large, le vitr est transverse et très 
petit, le 1x et le x transverses, le XI aussi long que large. 
Prothorax très convexe, plus large que les élytres, à côtés 
bien arqués, à angles postérieurs saillants. Élytres rétrécis 
depuis la base, une fois et quart aussi longs que larges ; leur 
sommet est arrondi. C'arène mésosternale élevée, mince, formant 
un angle presque droit, à sommet vif et denté. T'arses antérieurs 
des mâles à peine dilatés ; tarses postérieurs aussi longs que les 
trois quarts du tibia correspondant (3, 3, 2, 2, 4). 

Organe copulateur mâle très court et arqué (Jeannel, 1909 &, 
pl. xIv, fig. 56 et 57). Sa taille est d’environ le tiers de la 
longueur du corps. Le sac interne du pénis est pourvu d’une 
pièce en Ÿ et de bandelettes dorsales très robustes. Les styles 
latéraux sont grêles et leur extrémité légèrement tordue porte 
trois soies assez longues et un petit lobe membraneux. 


ARCH, DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (1). 16 


242 D' R. JEANNEL 


VARIATIONS. — À l’opposé des autres espèces lucicoles des 
Pyrénées, B. ovata ne présente pas de races géographiques 
caractérisées. Les variations individuelles sont même exception- 
nelles. 

HABITAT. — C’est une espèce lucicole habitant de préférence 
les mousses et les feuilles mortes aux entrées des grottes. 
On la trouve également en tamisant la terre au pied des vieux 
arbres exposés au nord, dans les terrains schisteux. Dans cer- 
tains cas elle pénètre assez profondément dans les grottes où on 
la trouve en grand nombre, dans le guano des Chauve-souris- 

J'avais dans un travail antérieur (1909 a, p. 500) fixé les 
limites de son aire de distribution aux vallées de l’ Aude, l’Hers, 
Ariège, Arize, Salat et Garonne. Il faut étendre encore vers 
l’ouest cette distribution et y comprendre les vallées de la 
Neste et de l’Adour. On peut donc dire que B. ovata se trouve 
dans les Pyrénées centrales depuis la vallée de l’Aude à l’est 
jusqu’à celle du Gave de Pau à l’ouest. 

Pyrénées françaises. Aude : Gesse (Puel !) ; forêt de Puivert, 
près de Quillan (Gavoy) ; entrée de la grotte de l’'Homme- 
mort [258] (G. Sérullaz !). 

Ariège : entrée de la grotte de la maison forestière de Roth- 
schild, à Bélesta [261] (Jeannel); entrée de la grotte de Capètes 
[267, (Jeannel) ; dans les feuilles, à Foix (D' Normand !) ; 
Ax-les-Thermes, au pied des arbres, jusqu’à 1.700 mètres 
d’alt. (A. Grouvelle !) ; entrée de la grotte de Lherm, près de 
Foix [277] (Jeannel) ; entrée des grottes du Queire, près de 
Massat [290] (Dodero !) ; grotte de Tourtouse [297] (Jeannel). 

Haute-Garonne : entrée de la Tute de l’Espugne, à Saleich 


[298] (Jeannel) ; grotte de Gourgue, à Arbas [299] (Jeannel) ; 


grotte de Ganties, près d’Aspet [301] (Fauvel, J. Bepmale) ; 
Luchon (coll. Fairmaire). | 
Hautes-Pyrénées : grotte d’Arangnouët [305] (coll. Fair- 
maire ; Barèges (coll. Fairmaire). 
Basses-Pyrénées : entrée de la grotte de Bétharram [307] 
(P. Nadar !). | 


REVISION DES BATHYSCIINAE 243 


Gers : Gimont, 2 ex. dans des détritus d’inondations (Del- 
herm de Larcenne) ; forêt de Gajan, près de Lectoure, dans les 
mousses (Lucante). 


19. Bathysciola minuseula Abeille. 


Bathyscia minusculu, Abeille de Perrin, 1901, p. 68 ; {yp. : Uriage. 


La trop laconique description d’Abeille de Perrin est 
conçue en ces termes : 

« Long. : moins de 1 mm. Port, couleur et forme de l’ovata. 
« Pubescence identique. Corps plus convexe, plus globuleux. 
« Antennes plus courtes. Élytres moins cunéiformes, à sommet 
« beaucoup plus déclive, plus rentrant, à petites ondulations 
« transverses plus accusées. Pour le reste identique. 

« Il serait à désirer que l’on découvrit le « de cette espèce 
« très voisine d’ovata, mais à coup sûr différente. 

« Un seul sujet © trouvé à Uriage par mon ami A. Grouvelle 
« qui à eu la générosité de m’en faire don. » 


20. Bathysciola asperula Fairmaire. 
Planche I, fig. 7 et 8, Planche IV, fig. 129. 


Adelops asperulus, Fairmaire, 1857, p.131 ; {yp.: Pyrénées ? (ex Ecoffet).— Bathyscia asperula 
Reitter, 1885, p. 34. — Marseul, 1885, p. 46. — Jeannel, 1909 «, p. 500, pl. XIV, fig. 58 et 59. | 


b) subsp. Simoni Abeille. 


Adelops Simoni, Abeille de Perrin, 1875 b, p. 199 ; {yp. : Le Lioran.— Bathyscia Simoni, Reit- 
ter, 1885, p. 34. — Marseul, 1885. p. 48. 


c) subsp. intermedia Jeannel. 


Bathyscia asperula-intermedia Jeannel, 1909, p. 19, fig. 4 et 7 ; typ. : Lestelas. — 1909 «, p. 501- 
pl. XIV, fig. 60 à 61. 


d) subsp. talpa Normand. 


Bathyscia talpa, Normand, 1907, p. 121, fig. 1 à 3; éyp. : Nescus. — B. asperuia-talpa, Jean 
nel, 1909, p. 19, fig. 5 et 8. — 1909 &, p. 501, pl. XIV, fig. 62 à 64, 


Long. : 1,5 à 1,7 mm. 
Forme ovalaire, peu convexe, atténuée en arrière. Pubes- 
cence fine et régulière, assez dense. Sculpture formée sur le 


* 7 f* 
El 


244 Dr R. JEANNEL 


prothorax de points superficiels assez serrés et sur les élytres 
de points râpeux très saillants, serrés, irrégulièrement alignés 
en travers. Antennes épaisses, n’atteignant pas les angles 
postérieurs du prothorax (3, 3, 1£, 1, 1, 1, 14, 14 
1 4, 2). L'article 11 est plus large que le 111 de près de moitié ; 
les articles du funicule sont à peine un peu plus longs que 
larges ; les articles VII, IX et x sont sensiblement aussi 
longs que larges, l’article vis est globuleux ou transverse, 
l’article x1 enfin est un peu plus long que large et aplati au 
sommet. La massue est bien indiquée et nullement aplatie. 
Prothorax un peu plus large que les élytres, à côtés bien arqués, 
à angles postérieurs saillants. Élytres une fois et demie aussi 
longs que larges, déclives au sommet. Leur rebord marginal est 
large, leur sommet est arrondi et il n’existe pas trace de strie 
suturale. Carène mésosternale basse, arrondie, ne formant pas 
d'angle. T'arses antérieurs mâles de dilatation variable, mais 
toujours bien plus dilatés que chez B. ovata. Tarses postérieurs 
comprimés, aussi longs que les trois quarts du tibia correspon- 
dant (3, 3, 2, 2, 4). 

Organe copulateur mâle très arqué, aussi long que le -tiers 
de la longueur du corps (Jeannel, 1909 à, pl. xIv, fig. 58 à 
64). Le pénis est très semblable à celui du B. ovata et les styles 
latéraux, non tordus au sommet, sont d'épaisseur variable 
suivant les races. L’épaississement des styles latéraux de l’or- 
gane copulateur est en corrélation avec la dilatation des tarses 
antérieurs. 

VARIATIONS. — En laissant de côté les variations fluctuantes 
assez importantes dans cette espèce, on trouve qu’il existe 
plusieurs races ou sous-espèces bien discernables. Ces formes 
ne sont pas toutes de même nature. L’une d’elles, B. Simoni, 
est une véritable race géographique habitant les Cévennes, 
lorsque les trois autres vivent dans les Pyrénées. Celles-ci 
sont plutôt des variétés, caractérisées par un développement 
plus ou moins considérable des attributs sexuels secondaires 
des mâles ; toutefois ces variétés ont chacune une localisation 


REVISION DES BATHYSCIINAE 245 


spéciale et jamais dans la même station on ne trouve par 
exemple B. talpa mêlé avec des asperula typiques. 

Les diverses formes du PB. asperula se distinguent de la 
façon suivante : 


1. Article viir des antennes transverse. Points râpeux des élytres 


Monmboprrés. Mons, si. MR: vas da subsp. Simon. 
— Article virr des antennes globuleux. Points râpeux des ély- 
DR PLUS SAR Case ns SUR. 2e de frues à: saines ca 2. 


2. Élytres plus atténués au sommet chez les mâles Tarses antérieurs 
mâles extrêmement dilatés, presque discoïdes, bien plus larges 
que le sommet du tibia qui est lui-même excessivement élargi. 
Styles latéraux de l'organe copulateur exceptionnellement larges 
et aplatis latéralement. Long. : 1,7 à 1,8 mill........ subsp. talpa. 

— Élytres moins atténués au sommet. Tarses antérieurs mâles dilatés 
mais non discoïdes pas plus larges que le sommet du tibia. Long. : 
A Re «cette ne 5 dote avé CE CRC commet 8. 

8. Tarses antérieurs mâles aussi larges que le sommet du tibia ; 
styles latéraux de l’organe copulateur épais, mais non com- 
ones a ÉÉnalOmMEnE. es ia due ému dues subsp. intermedia. 

— Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le sommet du tibia ; 
styles latéraux de l’organe copulateur d’épaisseur normale. .... 
dur de en des dat ne LU forma typica. 


HABITAT. — B. asperula habite les mousses, les feuilles 
mortes des entrées de grottes, le pied des arbres exposés au 
nord. On le rencontre dans différentes localités des Pyrénées 
centrales et des Cévennes. 


a) forma typica. 

Pyrénées françaises, dans la vallée de l’Ariège. Ariège 
entrée de la grotte de Lherm [277] (Normand !, Jeannel) ; 
Foix (Jeannel). 


b. var. intermedia Jeannel. 

Pyrénées françaises, dans la vallée du Salat. Ariège : dans 
les mousses, à l’entrée de la grotte de Lestelas [296] (Puel!, 
G. Sérullaz !). 


246 Dr R. JEANNEL 


c) var. talpa Normand. 

Pyrénées françaises, vallées de l'Ariège, Aude, Arize et 
Salat. Ariège : entrée des grottes du Queire, près Massat [290] 
(Dodero !) ; entrée de la grotte de Férobac, à Nescus [281] 
(Dr Normand !, Jeannel) ; Serres, près de Foix (D' Normand !). 

Aude : Gesse, dans les mousses (Puel !). 


d) subsp. Simoni Abeille. 
France centrale. Cantal : dans les feuilles, sur les pentes 
exposées au nord, au Lioran (E. Simon !, Ph. Grouvelle !). 


21. Bathyseiola Linderi Abeille. 


Planche I, fig. 9 et Planche V, fig. 130 à 132. 


Adelops Linderi, Abeille de Perrin, 1875 «a, p. 179; éyp. : grotte de Saint-Martin d’Ardèche 
(2). — 1878, p. 154. — Bathyscia Linderi, Reitter, 1885, p. 36. — Chobaut, 1903 «a, p. 264. — 
Abeille de Perrin, 1905, p. 209. 

Syn. : Mayeti, Abeille de Perrin, 1875 «a, p.179 ; typ. : grotte de Saint-Martin d’Ardèche (?). 
— Payolivei, Abeille de Perrin, 1905, p. 209 (nomen nudum). 


b) subsp. nemausica Chobaut. 


Bathyscia nemausica, Chobaut, 1903 a, p. 264 ; éyp. : grottes de la Tour Magne. — Abeille 
de Perrin, 1905, p. 209. — Chobaut, 1905, p. 250. — Jeannel, 1907, p. 64. 


c) subsp. mialetensis Abeille. 
Bathyscia mialetensis, Abeille de Perrin, 1881, p. 9 ; #yp. : grotte de Mialet. — Reiïtter, 1885, 


p. 34. — Chobaut, 1903 a, p. 264. 

Long. : 1,5 à 2 mm. Les individus les plus petits appartien- 
nent à la race nemausica, les plus grands à la race mialetensis. 

Forme oblongue, très large, peu convexe, assez fortement 
atténuée en arrière, surtout chez les mâles. Coloration foncée 
assez brillante. Pubescence dorée, fine, courte et très serrée. 
Ponctuation très fine et très superficielle, assez éparse sur le 
prothorax, plus dense sur les élytres où elle tend à s’aligner en 
travers et à former des strioles sur la moitié apicale. Antennes 
dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax, épaisses, 
avec leur massue bien marquée et un peu aplatie. Les longueurs 
d'articles sont : 2, 2, 14, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 1, 14. L'article Ir 
est près de deux fois aussi épais que le zx; les articles du 
funicule sont grêles et allongés ; l’article vir est épaissi, plus 


Ce, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 247 


long que large, le vrrr légèrement transverse, le 1X et le x 
carrés, le XI ovalaire, plus long que large. Prothorax large, 
parfois bien plus large que les élvtres, à côtés plus ou moins 
arqués, à angles postérieurs peu saillants. Élytres peu convexes, 
une fois et demie aussi longs que larges, déclives au sommet ; 
celui-ci est aigu et peu arrondi. Carène mésosternale peu élevée, 
formant un angle presque droit, dont le sommet est vif et denté. 
Tarses antérieurs mâles à peine dilatés, à deux premiers articles 
un peu élargis. Tarses postérieurs aussi longs que les deux tiers 
du tibia correspondant, présentant la formule : 3, 2, 2, 2, 3. 

Organe copulateur mâle aussi long que le tiers de la longueur 
du corps, arqué régulièrement en avant. Le sac interne du pénis 
porte à son fond une pièce en Y bien développée et sur toute 
sa longueur quatre bandelettes parallèles dont les deux internes, 
plus longues, correspondent aux bandelettes apicales. Les 
styles latéraux sont grêles et leur extrémité légèrement renflée 
se termine par trois soies divergentes très longues. | 

VARIATIONS. — Le tableau suivant est celui de Chobaut 
(1903 a, p. 264) un peu modifié : 


1. Prothorax nettement plus large que les élytres, à côtés forte- 
ment arrondis en arrière et présentant sa plus grande largeur 
avant les angles postérieurs Long. : 15 à 2 mill. forma typica. 

— Prothorax pas plus large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués, présentant sa plus grande largeur exactement à la - 


RE ne Cr ee 18 BL CS. Phil 2. 
2. Forme ovale. convexe, fortement rétrécie en arrière. Long. : 
nl ie ae d'onde subsp. mialetensis. 
— Forme plus parallèle, moins convexe, bien moins rétrécie en 
arriere. Donp::<45rè 2. Smile. 10: ...... subsp. nemausica. 
HABITAT. — Espèce cavernicole à grande dispersion. On 


la connaît en effet de tout le versant oriental des Cévennes, 
depuis Voguë au nord jusqu’à Nîmes au sud. De PUS sa dis- 
tribution est discontinue : 4 C: 
Dans la vallée de l'Ardèche, elle se trouve dns les grottes 
du Chassezac et des environs de Vallon, on la retrouve à l’aval 


248 Dr R. JEANNEL 


du cañon de l’Ardèche, mais elle semble manquer dans les 
nombreuses grottes intermédiaires ; elle fait défaut dans les 
grottes de la vallée de la Cèze ; on la trouve aux sources du 
Gard (mialetensis), puis elle manque dans les nombreuses 
grottes du cañon du Gardon, de Dions à Remoulins (Brospeol. 
XVI, p. 146), pour se retrouver à Nîmes (nemausica), dans une 
station fort éloignée des précédentes. 
Je la connais des localités ci-dessous : 


a) forma typica. 

Cévennes. Ardèche : Baume de Voguë [213] (Jeannel et Raco- 
vitza) ; grottes du bois de Païolive [216] (Chobaut) ; grotte du 
Soldat, près de Labeaume [218] (V. Piraud !) ; grotte de Saint- 
Martin, près de Vallon [214] (V. Mayet) ; grotte du château 
d'Ebbou, près du Pont d'Arc [219] (Jeannel et Racovitza) ; 
grottes des environs de Saint-Martin d’Ardèche [223] (Linder) ; 
Baoumo de la Campana, près de Saint-Martin d’Ardèche [222] 
 (Jeannel et Racovitza) ; grotte de Saint-Marcel d’Ardèche 
[221] (E. A. Martel !, Abeille !). 


b) subsp. mialetensis Abeille. 
Cévennes. Gard : grotte de Trabuc, à Mialet [226] (V. Mayet !, 
Chobaut !). 


c) subsp. nemausica Chobaut. 

Cévennes. Gard : grottes de la Tour Magne, à Nîmes [228] 
(Delfieu!, Mingaud, Puel!); grotte du Cadereau, à Nimes [227] 
(V. Mayet !). 


22. Bathysciola Schiodtei Kiesenwetter. 
Planche V, fig. 133 à 135. 


Bathyscia Schiüdtei, Kiesenwetter, 1850, p. 223 ; éyp. : Pyrénées ?. — 1851, p. 394. — Fair- 
maire et Laboulbène, 1854, p. 311. — L. Miller, 1855, p. 508. — Saulcy, 1872, p. 21. — Reïtter 
1885, p. 32. — Jeannel, 1907 c, p. 423. — 1908 c, p. 310, pl. XIV, fig. 44 et 45. 


b) subsp. subasperata Sauley. | 

Adelops subasperatus, Saulcy, 1872, p. 22; typ. : Ornolac. — Bathyscia subasperata, Jeannel 
1907 c, p. 428. 

Syn, : D, meridionalis, Saulcy, 1863, p. 17, nec Duval. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 249 


c) subsp. Grenieri Saulcy. 
Adelops Grenieri, Saulcy, 1872, p. 22; typ. : Le Vernet. — Bathyscia Grenieri, Reitter, 1885, 
p. 33. — B. Schiôdtei-Grenieri, Jeannel, 1907 c, p. 423. 


d) subsp. Larcennei Abeille. 


Bathyscia Larcennei, Abeille de Perrin, 1883, p. 1 ; {yp. : Pordiac. — Reitter, 1885, p. 33. — 
B. Schiôdtei-Larcennei, Jeannel, 1907 c, p. 423. 


e) subsp. grandis Fairmaire. 


Adelops grandis, Faïirmaire, 1856, p. 525 ; éyp. : grotte d’Isturitz (Laralde, in coll. Fairmaire). 
— Bathyscia grandis, Jeannel, 1907 ce, p. 424. — 1908 c, p. 313, pl. XIV, fig. 46 à 49. 


Long. : 1,5 à 2,5 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, atténuée en arrière. Pubescence 
fine et éparse, plus ou moins longue. Sculpture fine, formée 
sur le prothorax de points très petits et serrés, sur les élytres 
de fines strioles transversales qui apparaissent, à un fort 
grossissement, comme constituées de points semblables à ceux 
du prothorax et juxtaposés. Antennes atteignant à peine les 
angles postérieurs du prothorax, à massue bien marquée et 
légèrement aplatie. Longueurs des articles : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 
14, 3/4, 14, 14, 2. L'article 11 est deux fois plus épais que 
le 11, les articles du funicule sont à peine plus longs que 
larges ; le vir est à peu près aussi long que large, très épaissi 
au sommet ; le vit est globuleux, le 1x et le x légèrement 
transverses, le x1 est aussi long que large. Prothorax très 
convexe, surtout en avant, aussi large ou un peu plus large 
que les élytres ; ses côtés sont régulièrement arqués et non 
rétrécis à la base ; les angles postérieurs sont très saillants. 
Élytres non parallèles, à rebord marginal large, à sommet 
arrondi. Carène mésosternale élevée, formant un angle droit 
et denté ; son bord antérieur est convexe, son bord ventral 
est mince et un peu arqué, son extrémité postérieure est 
légèrement saillante entre les hanches intermédiaires. T'arses 
antérieurs des mâles peu dilatés, toujours plus étroits que le 
sommet du tibia. Tibias postérieurs très épais au sommet; tarses 
postérieurs aussi longs que les trois quarts du tibia (3, 2, 2, 2,3). 

Organe copulateur mâle aussi long que le quart de la lon- 


250 - D'R. JEANNEL 

gueur du corps, fortement arqué au milieu. Le pénis est large 
à sa base, aplati au sommet. Le sac interne porte une pièce en 
Y bien développée et des bandelettes volumineuses formant 
de véritables pièces chitineuses dorsales (fig. 135). Les styles 
latéraux sont réguliers, assez épais et subissent de la base au 
sommet trois inflexions successives, la première en avant, la 
seconde en dehors, la troisième en dedans ; leur pointe porte 
trois soies très courtes dirigées en arrière. 

VARIATIONS. — Les variations individuelles sont considé- 
rables, chez les races muscicoles surtout. La taille, l'épaisseur 
et la convexité du corps, la largeur du prothorax, la forme des 
élytres, la dilatation des tarses antérieurs des mâles varient 
beaucoup d’un individu à l’autre dans la même localité. 

Toutefois, il existe des variations fixées, spéciales à certains 
territoires géographiques, qu’il convient d'enregistrer comme 
sous-espèces. Ce sont les suivantes : 

1. Strioles des élytres visibles seulement à un fort grossissement 


( x 30), séparées par de petites granulations qui donnent à pre- 
mière vue au tégument un aspect ponctué et râpeux. Long. : 


ASE MM. f . tete ienRet NES Muoraiid. i subsp. subasperata. 
— Strioles transversales des élytres bien visibles, sans granulations 
saillantes intermédiaires. ............. Re ie. : LÉ 
2. Coloration foncée, brillante. Article vr des antennes plus épais 
quete DRE 0 A" 1S MMA eee ere ee Les subsp. Larcennei. 
— Coloration plus pâle. non brillante. Article vi des antennes pas 
plus épaisuque dorvaétsséiiiose. Mr. a0i0 Re AR CR | 


8. Article 111 des antennes très grêle, moins épais que la moitié du Il; 
strioles transversales très serrées ; pubescence très courte. Long. : 
A0 6 2156 AO De ei ANSE ERRRSe subsp. Grenieri. 
—— ice 11 des antennes plus épais. aussi large que la moitié du xx; 
strioles transversales moins serrées ; pubescence plus longue... 4. 
4. Tarse antérieur mâle presque aussi large que le sommet du tibia. 
Pubescence plus longue et plus épaisse, mieux visible. Antennes 
plus grêles, à article vx globuleux. Long. : 1,8 à 2,5 mm. (caver- 
MICOIE) : shusn ar dde ne CNRS SERRE subsp. grandis. 
— Tarse antérieur mâle bien plus étroit que le sommet du tibia. Pu- 
bescence plus courte et plus fine. Antennes plus épaisses, à article 
vin transverse. Long. : 1,6 à 2 mm...... sc... «forme ypicae 


REVISION DES BATHYSCIINAE 251 


OBs. — A ces cinq races géographiques du PBathysciola 
Schiüdtei il en faudra probablement ajouter une autre habitant 
le Calvados. Je n’ai malheureusement de cette provenance 
qu'un seul exemplaire mutilé qui m'a été communiqué par 
M. A. Fauvel. Cet exemplaire diffère du Schiôdtei typique 
par sa forme plus allongée et plus déprimée, son prothorax 
étroit, à côtés très peu arqués, sa carène mésosternale très 
haute et non dentée, ses tarses antérieurs un peu plus larges 
que le tibia chez les mâles (les antennes sont brisées). Il serait 
très désirable d’avoir d’autres exemplaires de cette race du 
Schiôdtei afin de pouvoir la décrire avec certitude. C’est 
après Parabathyscia Wollastoni JANs. le second des Bathys- 
ciinae connus du littoral de la Manche. 


CHOROLOGIE. — B. Schiüdtei habite toute la chaîne des Pyré- 
nées, depuis le Canigou jusqu’à la Rhune, mais seulement sur 
le versant français. Il manque dans les Albères. 

Les stations connues du B. Schiôdtei sont les suivantes : 

a) forma typica. 

Pyrénées francaises. Aude : forêt de Niave, près Belcaire 
(Gavoy). ; 

Ariège : il fait défaut dans ce département où il est remplacé 
par le subasperata. 

Haute-Garonne : Luchon (Kiesenwetter, Bepmale !) ; entrée 
de la grotte de Gourgue, à Arbas [299] (Jeannel). 

Hautes-Pyrénées : entrée de la grotte de Gargas [302] 
(Jeannel et Racovitza) ; entrée de la grotte d’Ilhet, à Sarran- 
colin [304] (Jeannel et Racovitza) ; Cauterets (A. Grouvelle !) ; 
Gavarnie (A. Grouvelle !) ; Tarbes (Pandellé). 

Basses-Pyrénées : entrée de la grotte de Bétharram [307] 
(P. Nadar !) ; entrée de la grotte de Lécenoby, dans la forêt 
d’Itte [316] (Jeannel). 

Gers : ruines du château de Courrensan, sous les pierres 
humides (Lucante). 

Landes : Montfort (Mascaraux) ; Morcenx (J. Clermont). 


252 Dr R. JEANNEL 


b) subsp. subasperata Sauley. 

Ariège : dans les feuilles mortes à Ornolac, près d’Ussat 
(Saulcy) ; Ax-les-Thermes, au pied des arbres, jusqu’à 1700 m. 
d’alt. (A. Grouvelle !). 


c) subsp. Grenieri Saulcy. 
Pyrénées-Orientales : dans les mousses, au Vernet (Saulcy); 
La Preste (Kiesenwetter !, D' Normand !). 


d) subsp. Larcennei Abeille. 

Gers : dans les feuilles mortes au pied des rochers, à Pordiac 
(Delherm de Larcenne !). 

Haute-Garonne : mousses de l’entrée de la grotte de Bacuran, 
dans les gorges de la Save, à Montmaurin, près de Blajan 
(J. et R.). 


e) subsp. grandis Fairmaire. 

Basses-Pyrénées : grotte d’Isturitz [320] (Laralde !); grotte 
d’Izeste, à Arudy [308] (J. et R.) ; grotte de Bétharram [307] 
(P. Nadar !) ; Saint-Christau, près d’Oloron, dans les mousses 
(E. Simon !) ; caves de l’hôtel des Touristes, à Laruns [311] 
(M. Lesourd !); Ahusquy (Hustache !). 

Hautes-Pyrénées : grotte du Loup, à Lourdes [306] (Ch. Fa- 
gniez !). 

f) Un exemplaire de B. Schiïdtei, assez différent de la forme 


typique, a enfin été recueilli dans le Calvados, à Venoix, près de 
Caen, sous des détritus d’inondations (Fauvel !). 


23. Bathysciola meridionalis J. Duval. 


Adelops meridionalis, J. Duval, 1854, p. 36; typ. : Bordeaux. — 1857, pl. XXXWV, fig. 175. 
— Adelops Schiüdtei, Saulcy, 1863, p. 17 (purs).— Adelops meridionalis, Abeille de Perrin, 1878, 
p. 153. — Bathyscia meridionalis, Delherm de Larcenne, 1883, p. 8. — 1890, p. 36. 

Non B. meridionalis Reïtter, 1885, p. 33 (— subasperata Saulcy). 


Long. : 2,3 mm. 


Forme déprimée, très large, peu atténuée en arrière. Pubes- 


cence très fine et rare. Ponctuation imperceptible sur le pro- 


| 


REVISION DES BATHYSCIINAE 253 


thorax, grosse, râpeuse et serrée sur les élytres ; la ponctua- 
tion est alignée en travers sans toutefois former de véritables 
strioles. Antennes atteignant à peine les angles postérieurs du 
prothorax ; la massue est peu épaisse, non aplatie, le funicule 
est gros. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1#, 
3/4, 14, 14, 2. L'article 17 est une fois et demie aussi large que 
le zx et l’article vrIx est aussi large que long. Prothorax aussi 
large que les élytres, peu convexe, à côtés bien arrondis. Élytres 
déprimés, sans strie suturale. Carène mésosternale très basse, ne 
formant pas d'angle. T'arses antérieurs mâles aussi larges que le 
sommet du tibia ; tibias postérieurs droits dans les deux sexes. 

Organe copulateur mâle court, épais et très arqué. Les styles 
latéraux sont réguliers et portent à leur terminaison quatre très 
petites soies sur leur face interne, comme chez B. lapidicola. 

Le mâle porte une houppe de poils dorés sur le vertex de 
la tête (L. Bedel). 

HABITAT. — France méridionale. Gironde : environs de 
Bordeaux, sous une pierre enfoncée dans un marais ({ypes, 
Souverbie, Lareynie). 

Lot-et-Garonne : Tonneims (Boyenval). 

Gers : Lectoure, dans la partie souterraine de vieux piquets et 
dans des appâts souterrains (Lucante !) ; Courrensan, en tami- 
sant de la terre au pied de vieux ormes (Lucante); Gimont, 
dans des appâts enterrés (Delherm de Larcenne) ; Gensac, 
près de Condom (Sarroméjean). 

Obs. — La citation du B. meridionalis de Caen, par A. Fau- 
vel (1881, p. 72), doit se rapporter au B. Schiôdtei KIESw. 


24. Bathysciola lapidicola Saulcy. 


Planche I, fig. 10 et Planche V, fig. 138 à 140. 


Adelops lapidicola, Sauley, 1872, p. 22 ; typ. : Lestelas. — Bathyseia lapidicola, Reitter, 1885, 
p. 33. — Jeannel, 1907 c, p. 424. 


Long. : 2,2 à 2,5 mm. 
Forme déprimée, très large, atténuée en arrière. Coloration 


RFO 


254 Dr R. JEANNEL 


rougeâtre très brillante. Pubescence très courte et très rare. 
Ponctuation très fine, presque nulle sur le prothorax, composée 
de points râpeux peu saillants, alignés en travers sur les élytres 
de façon à figurer des strioles transversales. Antennes attei- 
gnant à peu près les angles postérieurs du prothorax, à massue 
peu épaisse et non aplatie. Longueurs des articles : 2, 2, 1, 
1, 1,1, 12, 3/4, 14,141, 2. L'article 17 est une fois et demie 
aussi large que le xx ; les articles du funicule sont allongés, 
le var est globuleux et les articles 1X et x sont à peu près 


aussi longs que larges. Prothorax un peu plus large que les: 


élytres, peu convexe, à côtés bien arrondis ; il est deux fois 
aussi large que long. Élytres déprimés, arrondis au sommet, 
sans dépression suturale. Carène mésosternale mince, élevée, 
formant un angle presque droit, à sommet émoussé. Tarses 
antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Tibias 
postérieurs droits chez les femelles, mais fortement arqués 
dans leur tiers basal, puis brusquement épaissis dans leurs 
deux tiers apicaux, chez les mâles (fig. 137). Tarses postérieurs 
aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant (3, 2, 2, 
14,8): 

Organe copulateur mâle gros et court, semblable à celui du 
B. Schiüdtei, mais les styles latéraux sont réguliers, sans autre 
inflexion que la courbure ventrale, et leur sommet porte quatre 
très petites soies groupées deux par deux sur la face interne. 

Différences sexuelles. — Les femelles se distinguent très aisé- 
ment des mâles par leurs tarses antérieurs, leurs tibias posté- 
rieurs droits et aussi par leur forme plus étroite, plus ovalaire 
et leur taille plus petite. Le grand élargissement du corps chez 
les mâles doit être considéré comme un attribut sexuel secon- 
daire au même titre que la coudure des tibias postérieurs. 

HABITAT. — C’est une espèce endogée ; on la trouve en effet 
sous les grosses pierres enfoncées devant l’entrée des grottes 
avec les Scotodipnus, Anillus et Anophthalmus ; ses stations 
doivent être nombreuses, mais à cause des difficultés de sa cap- 
ture on ne la connaît encore que des localités suivantes : 


REVISION DES BATHYSCIINAE 255 


Pyrénées centrales. Ariège : sous les pierres enfoncées au 
devant de la grotte du pic de Lestelas [296] (Saulcy, Peye- 
rimhoff !) ; dans les mêmes conditions, devant la grotte d’Au- 
bert [293] (Sauley). 

Haute-Garonne : grotte de Ganties, près d’Aspet [301] 
(La Brüûlerie) ; grotte de Gourgue, à Arbas [299] (Jeannel). 


25. Bathysciola nitidula Normand. 
Planche V, fig. 141. 


Bathyscia nitidula, Normand, 1907 a, p. 272, typ. : grotte de Portel. 


Long. : 2 à 2,3 mm. 

Forme ovalaire, déprimée, large, atténuée en arrière. Colora- 
tion rougeâtre très brillante. Pubescence fine et rare. Sculpture 
très fine, semblable à celle du B. lapidicola. Antennes atteignant 
les angles postérieurs du prothorax, à massue peu épaisse et 
aplatie. Les articles du funicule sont plus allongés que chez 
B. lapidicola ; les articles 1x et x sont un peu plus longs que 
larges. Prothorax et élytres semblables à ceux du précédent. 
Carène mésosternale très basse, ne formant aucun angle. 
Son bord libre est cintré, irrégulier, crénelé. Tarses antérieurs 
mâles aussi larges que le sommet du tibia. Tibias postérieurs 
droits dans les deux sexes ; tarses postérieurs aussi longs que 
les trois quarts du tibia. 

L'organe copulateur mâle m'est inconnu. 

HABITAT. — Comme la précédente espèce, B. nitidula présente 
des mœurs endogées. On le trouve sous les pierres enfoncées 
dans l’intérieur des grottes ; sa recherche est très difficile, 
car il ne vient pas aux appâts. 

Pyrénées centrales. Ariège : sous les grosses pierres dans la 
première salle de la grotte de Portel [278] (D' Normand) ; 
grotte d’Eychell [294] (J. Bepmale !). 

Ogs. — Le seul exemplaire connu de la grotte d’Eychell est 


256 Dr R. JEANNEL 


une femelle dont les antennes me paraissent bien courtes et 
bien épaisses. Ce n’est donc qu'avec doute que je lattribue 
à l’espèce nitidula Norm.; il se pourrait que ce soit encore une 
espèce nouvelle. 


26. Bathysciola parallela Jeannel. 


Planche V, fig. 142 et 143. 


Bathyscia parallela, Jeannel, 1907 €, p. 422; {yp. : grotte de Rébenacq. — 1908 €, p. 317 
pl. XIV, fig. 41 à 43. 


Long. : 2,2 mm. 

Forme déprimée, ovalaire, parallèle. Coloration testacée 
pâle. Pubescence dorée, fine, assez longue et peu serrée. Sculp- 
ture fine, formée de points très fins et très superficiels sur la 
tête et le prothorax, de strioles transversales très nettes sur 
les élytres. Antennes atteignant à peine le bord postérieur du 
prothorax, à massue peu épaisse et légèrement aplatie. Lon- 
gueurs des articles : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1}, 142: 
L'article 11 est deux fois aussi large que le 111, les articles du 
funicule sont grêles, le vir est plus long que large, le vrr glo- 
buleux, le 1x et le x aussi longs que larges, le xr ovalaire. Pro- 
thorax très bombé en avant, une fois et demie aussi large que 
long ; ses côtés sont arqués régulièrement et ses angles posté- 
rieurs sont peu saillants. Élytres à côtés parallèles, brusque- 
ment rétrécis dans leur tiers apical. Carène mésosternale 
peu élevée, formant un angle très obtus, mais vif et denté. 
Tarses antérieurs des mâles peu dilatés, plus étroits que le som- 
met du tibia. Tibias postérieurs droits dans les deux sexes ; 
tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du tibia corres- 
pondant (3, 2, 2, 14, 3). 

Organe copulateur mâle semblable à celui du B. lapidicola, 
mais les quatre soies terminales des styles latéraux sont lon- 
gues et inégales ; deux d’entre elles sont très longues et s’insè- 
rent à la pointe du style ; les deux autres plus courtes s’insè- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 257 


rent en avant et en arrière des précédentes et sont dirigées 
perpendiculairement à l’axe du style. 

HaABiTAT. — Espèce cavernicole habitant la vallée du Gave 
d’Oloron. 

Pyrénées occidentales. Basses-Pyrénées : grotte de l’Oueil 
du Néez, à Rébenacq [310] (Jeannel et Racovitza, E. Simon !, 
R. de Borde). 


27. Bathysciola rugosa Sharp. 


Planche I, fig. 11 et Planche V, fig. 144. 


Adelops rugosus Sharp, 1872, p. 271 ; fyp. : Auazo. — Bathyscia rugosa, Escalera, 1899, p. 401. 
— B. Schiôdtei-rugosa, Jeannel, 1907 c, p. 424. 


Long. : 2,2 à 2,6 mm. 

Forme large, très déprimée, non atténuée en arrière. Colora- 
tion brun testacé foncé et peu brillant. Pubescence assez lon- 
gue, irrégulière et peu serrée. Ponctuation très fine et super- 
ficielle sur le prothorax ; strioles transversales des élytres net- 
tes et serrées. Antennes n’atteignant pas les angles postérieurs 
du prothorax, peu épaisses, à massue un peu aplatie. Les lon- 
gueurs des articles sont : 2, 2, 1,.1, 1, 1, 14, 3/4, 11, 1, 2. 
L'article 11 est deux fois aussi épais que le z1x, les articles 111, 
IV, V et vi sont allongés, le vir est épaissi depuis sa base, 
le vrir est globuleux, le 1x et le x aussi longs que larges 
et le xr est ovalaire et allongé. Prothorax pas plus large que 
les élytres, très bombé en avant. Élytres non parallèles, arrondis 
au sommet. Carène mésosternale peu élevée, formant un angle 
obtus à sommet très émoussé. T'arses antérieurs des mâles peu 
dilatés, plus étroits que le tibia. Tibias postérieurs droits dans 
les deux sexes. Tarses postérieurs aussi longs que les deux tiers 
du tibia correspondant ; leur formule est ; 3, 2, 2, 1 à, 3. 

Organe copulateur mâle identique à celui du B. parallela. 

VARIATIONS. — On observe de considérables variations 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII. — (1). k 17 


LEO 


58 Dr R. JEANNEL 


fluctuantes dans la même localité, portant sur la taille, la lar- 
geur du corps, l’aplatissement des élytres chez les mâles. 
L’élargissement et l’aplatissement du corps chez les mâles 
varient corrélativement avec la dilatation des tarses anté- 
rieurs. 

HABiTAT. — Ce Bathysciola se trouve dans les feuilles mortes 
sur le versant espagnol des Pyrénées. On l’a rencontré dans 
la haute vallée de l’Ebre, autour d’Alsasua ; maïs sa distri- 
bution est probablement plus étendue. 

Provinces basques espagnoles. Provincia de Alava : sous les 
feuilles mortes, à Zuazo, partido de Vitoria (Uhagon). 

Provincia de Guipuzcoa : sous les feuilles, à Zumaya (Escalera). 

Provincia de Pampelune : Alsasua (Escalera) ; dans les 
feuilles mortes, entre Alsasua et Zumarraga (R. Oberthür et 
L. Bleuze !). 


28. Bathysciola Vallarsae Halbherr. 


Bathyscia Vallarsae, Halbherr, 1898. p. 180 ; éyp. : Vallarsa. 
Syn.: Bathyscia silvestris, Halbherr, Elenco Sistem. Col. Valle Lagarina, fase. X, p. 8. 


Long. 1,8 mm. 

Forme ovalaire, assez convexe, légèrement atténuée en 
arrière. Pubescence dorée, fine et peu serrée. Sculpture formée 
de points très fins, superficiels et serrés sur le prothorax, de 
strioles transversales très fines et superficielles sur les élytres. 
Antennes longues, dépassant légèrement les angles postérieurs 
du prothorax. Les articles du funicule sont deux fois aussi 
longs que larges, aussi épais que les deux tiers de l’épaisseur de 
l’article 11; la massue est forte, non aplatie et l’article VIII 
est aussi large que long. La formule est : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1#, 
3/4, 1, 1, 14. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu 
arqués. Élytres réguliers, avec la trace d’une strie suturale non 
parallèle à la suture, très superficielle et peu visible. Carène 
mésosternale élevée, lamelleuse, formant un angle presque 


REVISION DES BATHYSCIINAE 259 


droit, non denté. T'arses postérieurs aussi longs que les trois 
quarts du tibia. 

Je ne connais de cette espèce qu’une femelle qui m'a été 
généreusement donnée par M. L. Ganglbauer. 

HABITAT. — Tyrol. District de Rovereto : Vallarsa (Halb- 
herr); Campo-Grosso, au pied du mont Cima-Posta (L. Gangl- 
bauer !). 


29. Bathysciola ovoidea Fairmaire. 
Planche “V, fig. 145 et 146. 


Adelops ovoideus, Fairmaire, 1869, p. 231; éyp. : Alpes-Maritimes ?. — Bathyscia ovoideas 
Abeille de Perrin, 1882, p. 17. — Reïttar, 1885, p. 22. — Ganglbauer, 1899, p. 108. 


Long. : 2 mm. 

Forme ovalaire, très atténuée en arrière, peu convexe. Colo- 
ration pâle, peu brillante. Pubescence fine et serrée. Ponc- 
tuation dense et superficielle sur le prothorax, légèrement 
râpeuse et non alignée en travers sur les élytres. Antennes 
atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax, à mas- 
sue bien marquée et légèrement aplatie ; longueurs des articles : 
2, 2, 1, 1,1, 1,14, 3/4, 14, 14, 2. L'article 11 est une fois et 
demie aussi large que le xx; les articles du funicule sont à 
peine plus longs que larges ; l’article vrIT est une fois et demie 
aussi long que large ; l’article vit est globuleux, le 1x et le x 
sont légèrement transverses et le xI est allongé. Prothorax de 
même largeur que les élytres, à côtés peu arqués, à angles 
postérieurs peu saillants. Élytres peu convexes, très atténués 
en arrière ; la suture est régulière, légèrement saiïllante et le 
sommet dépasse amplement la pointe du pygidium. Carène 
mésosternale élevée, anguleuse, formant un angle droit, à som- 
met vif. T'arses antérieurs des mâles très petits, à peine dila- 
tés ; les deux premiers articles sont de même grandeur. Tarses 
postérieurs aussi longs que les deux tiers du tibia (3, 2, 2, 
14, 3). 

Organe copulateur mâle. — Le pénis est régulièrement arqué, 


260 Dr R. JEANNEL 


grêle et sa lame basale est courte ; son extrémité est large et 
aplatie. Les styles latéraux sont grêles et se terminent par une 
forte massue ovalaire sur laquelle sont portées trois soies 
longues, grêles et divergentes. 

HABITAT. — Jtalie. Province de Porto-Maurizio : Bordighera 
(L. von Heyden!). 

Les quatre types de Fairmaire (coll. Fairmaire, in Muséum 
Paris) sont étiquetés laconiquement « Alpes-Maritimes ». 

Les exemplaires cités par Dodero (1904 «, p. 123) de Pra- 
tolino, près de Florence (Kérim) et de Lucchese (Carrara) 
sont des Parabathyscia Grouvellei AB. 


30. Bathysciola Robiati Reitter. 


Planche V, fig. 147 à 149. 


Bathyscia Robiati, Reïitter, 1889 «, p. 293 ; typ. : grotte di Laglio. — Ganglbauer, 1899, p. 108. — 
Dodero 1904 «, p. 123. 


Des deux individus que j’ai vus, l’un (mäle) mesure 1,8 mm. 
de long, l’autre (femelle) 2,4 mm. 

Forme elliptique, déprimée, allongée, peu atténuée en arrière. 
Coloration assez pâle. Pubescence soyeuse, dense et irrégulière. 
Sculpture formée de points superficiels assez serrés sur le pro- 
thorax, de strioles transversales grossières sur les élytres. 
Antennes longues et très épaisses, atteignant le milieu de la 
longueur du corps. Les articles terminaux sont remarquable- 
ment épais et allongés, nullement aplatis. Longueurs des arti- 
cles : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 2, 2, 24. L’article x estplus 
épais que le 111 de moitié, les articles du funicule sont deux fois 
aussi longs que larges ; l’article Vir est allongé et très élargi 
au sommet ; le viir est aussi long que large ; les articles 1x et 
x sont deux fois aussi longs que larges et deux fois plus épais 
que l’article 1 ; l’article x1 enfin est encore un peu plus épais 
que le précédent. Prothorax peu convexe, de même largeur que 
les élytres, à côtés peu arqués en avant, brusquement rétrécis 


REVISION DES BATHYSCIINAE 261 


aux angles postérieurs. Élytres deux fois aussi longs que 
larges, parallèles dans leur première moitié, puis rétrécis peu 
à peu jusqu’au sommet qui est arrondi. Carène mésosternale 
haute et mince formant un angle légèrement obtus à sommet 
vif et denté. T'ibias et tarses antérieurs à peine élargis chez les 
mâles ; le tarse est bien plus étroit que le sommet du tibia ; 
les tarses postérieurs sont comprimés et aussi longs que les 
trois quarts du tibia correspondant (3, 2 3, 2, 2, 3). 

Organe copulateur mâle peu arqué, aussi long que la moitié 
de la longueur du corps. Le sommet du pénis est large, carré, 
aplati; sa lame basale est longue et arrondie. Le sac interne 
porte une pièce en Y volumineuse et des bandelettes longitu- 
dinales dentées en avant. Les styles latéraux sont très 
grêles, un peu plus courts que le pénis et portent à leur som- 
met trois soies divergentes assez longues. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Très isolé dans le genre 
PBathysciola par la structure de ses antennes, B. Robiati ne 
présente aucun rapport avec PB. (?) heteromorpha Don. qui 
habite la même région. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant en Italie les bords 
du lac de Côme. 

Ltalie septentrionale. Province de Côme : grotte « Buco del 
Orso », près de Laglio [167] (Leprieur !, in coll. M. Pic et coll. 
Jeannel). Cette grotte se trouve sur la côte occidentale du lac. 


4 genre, PHOLEUONELLA Jeannel. 


Jeannel, 1910 /, p. 8 


Espèce type : P. Ærberi (ScHaAUrUss). 

DrAGNOSE. — Aspect extérieur des Bathysciola. Élytres strio- 
lés ou non, sans strie suturale. Organe copulateur mâle à styles 
latéraux très larges, aplatis latéralement en forme de valve. Sac 
interne du pénis sans pièce en Y, mais pourvu d’une file longitu- 
dinale et ventrale de grosses dents à pointe dirigée vers le sommet. 


262 Dr KR. JEANNEL 


ne 


Petite taille; forme et aspect des Bathysciola lucicoles. 
Prothorax large et convexe à côtés régulièrement arqués, à base 
bisinuée. Tête et pattes rétractiles. Élytres sans strie suturale, 
régulièrement convexes, striolés ou ponctués ; leur rebord mar- 
ginal est étroit, effacé en arrière et le sommet est arrondi et 
dépasse amplement le pygidium. 

Carène mésosternale élevée, à bord antérieur busqué, à angle 
denté, à extrémité postérieure sans prolongement métasternal. 
Épimères mésothoraciques trapézoïdaux. Métasternum plan, 
avec une apophyse intercoxale peu épaisse, de sorte que les 
hanches postérieures sont peu distantes. 

Antennes courtes à deux premiers articles épais et de même 
longueur, deux fois aussi épais que les suivants ; l’article VxIx 
est globuleux, les articles de la massue sont épais, un peu apla- 
tis et l’article terminal est plus long que le précédent. 

Tarses antérieurs mâles de 5 articles et très dilatés, à peu près 
aussi larges que le sommet du tibia. Tarses postérieurs grêles, 
comprimés latéralement, présentant la formule : 2, 14, 1, 1, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Il est aussi long que la moitié 
de la longueur du corps et peu arqué sur sa face ventrale. 

Le pénis est grêle, renflé dans sa partie moyenne et rétréci 
au niveau de sa lame basale ; son sommet se termine en forme 
de bec mince, aigu et recourbé. Le sac interne est très caracté- 
ristique. Le canal éjaculateur se continue insensiblement avec 
le sac interne, dont le commencement n’est indiqué que par une 
augmentation du calibre. Pas de valvule, ni de pièce en Y, 
ni de bandelettes longitudinales sur la paroi dorsale. Les seules 
pièces chitineuses sont des dents qui hérissent la face interne 
du sac. Elles sont de deux sortes : les unes, très petites, écail- 
leuses, recouvrent toutes les faces latérales et dorsale, les 
autres longues et acérées sont disposées en file longitudinale sur 
la face ventrale. Ces dents ventrales sont insérées par une sur- 
face basale allongée dans le sens longitudinal, elles se recour- 
bent toutes vers le méat, de sorte qu’elles se recouvrent et s’im- 
briquent ; les plus grosses se trouvent près de la base du pénis. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 263 


Le paramère forme un anneau complet autour du pénis. Sa 
pièce dorsale est mince; sa lame ventrale large et arrondie se 
trouve très écartée de la lame basale du pénis. 

Les styles latéraux sont larges, aplatis latéralement; ils 
s’élargissent encore plus au sommet ; ce sont de véritables 
lames dont le bord dorsal est épais, le bord ventral tranchant. 
Leur sommet porte une dent courte et épaisse, non articulée 
et quelques petites soies en nombre variable. 

Le segment génital mâle est formé d’un anneau dont la 
partie dorsale est large et carrée, couverte d'organes sensoriels 
et dont la partie ventrale porte une pièce sternale en forme de T.. 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Les Pholeuonella sont 
spéciaux à la péninsule balkanique. Les espèces connues 
jusqu’à présent sont toutes groupées le long de la partie la 
plus méridionale de la côte Adriatique. 

Espèces. — Les espèces que je range dans le genre Pho- 
leuonella sont au nombre de cinq. J’avoue d’ailleurs que la 
compréhension de ce genre est en partie hypothétique, car 
je n’ai pu étudier en nature que les deux P. Ærberi et ker- 
kyrana. Mais l'espèce merditana paraît bien semblable, sinon 
identique, au kerkyrana et les deux autres espèces, Ganglbaueri 
et curzolensis, d’après leurs descriptions, ne semblent pas 
pouvoir être éloignées de l’Zrberi. Cependant je dois faire des 
réserves et ce n’est que lorsque la structure de l’organe copu- 
lateur mâle des cinq espèces sera connue que l’on aura la 


certitude qu’elles doivent toutes être rangées dans le genre 
Pholeuonella. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Pholeuonella. 


HHvétes strinléstenntravérs. ins. uen al. HO Lol has 2. 
— Élytres non striolés en travers, mais ponctués de façon irrégulière. 3. 
2. Antennes très courtes, à articles 1x et x plus larges que longs. 
Re nn it eee a eau delete D nn a QAR DR o 1. Erberi. 
— Antennes plus longues, à articles 1x et x plus longs que larges. 
Lx Cbecée hd OR EE LE LE Ne ete a ee ar 2. Ganglbaueri. 


264 Dr R. JEANNEL 

3. Élytres portant outre la pubescence générale quelques soies 
redressées. Forme allongée et convexe............ 3. curzolensis. 

— Élytres sans double pubescence. Forme plus large et plus dé- 
DITES 25 sis emne ss ee des De one 410000 Dee CC ES &. 

4. Dernier article des antennes à peine deux fois aussi long que 
Pavant-dérniers:.: 2.10% Se URSS 4. kerkyrana. 

— Dernier article des antennes plus de deux fois aussi long que 
l'avant-dernitr.. 2... "vi ch NL EE 5. merditana. 


1. Pholeuonella Erberi Schaufuss. 


Planche I, fig. 12 et Planche V, fig. 150 à 154. 


Adelops Erberi, Schaufuss, 1863, p. 1221 ; typ : Dalmatie. — 1870, p. 34. — Bathyscia Erberi, 
Reitter, 1885, p. 20. — Ganglbauer, 1899, p. 104. — 1902, p. 48. — Jeanne], 1907, c, p. 420. 


Long. : 1,4 mm. 

Forme ovale, très convexe, peu atténuée en arrière. Colora- 
tion foncée. Pubescence fine, longue et assez dense. Sculpture 
fine, formée de points superficiels sur le prothorax, de strioles 
transversales nettes et assez serrées sur les élytres. Antennes 
fines à massue épaisse ; longueurs des articles : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 
11, 3/4, 1,1, 2. L'article 11 est trois fois aussi épais que le xt ; 
les articles du funicule sont à peine plus longs que larges ; 
le vir est élargi fortement au sommet, le viir est très petit 
et le x1 est ovalaire. Prothorax pas plus large que les élytres, 
à côtés peu arqués, à angles postérieurs non saillants. Élytres 
convexes, deux fois aussi longs que larges, sans soies dressées 
sur les bords. T'arses antérieurs mâles aussi larges que le sommet 
du tibia. 

Organe copulateur mâle rectiligne, nullement arqué. Le sac 
intrapénien porte sur sa ligne médiane ventrale une série très 
régulière de 12 à 13 dents décroissant de taille de la base au 
sommet. Les styles latéraux sont très aplatis latéralement ; 
leur bec apical est recourbé et acéré ; il existe trois soies assez 
courtes au sommet du style sur sa face interne et une série 
d’une dizaine de petites soies tout le long de son bord ventral. 

HABITAT. — P. Erberi est un muscicole qui habite les confins 


REVISION DES BATHYSCIINAE 265 


de la Dalmatie, de l’Herzégowine et du Monténégro. On le 
trouve accidentellement dans les grottes. 

Dalmatie : (Castelnuevo (Paganetti-Hümmler !); grotte 
de Molonta, dans la presqu'île de Vitalina [119] (Paganetti- 
Hümmler). 

Herzégowine (Ganglbauer, 1899, p. 104). 

Monténégro (Ganglbauer, loc. cit.). 


2. Pholeuonella Ganglbaueri Apfelbeck. 


Bathyscia (s. str.) Ganglbaueri, Apfelbeck, 1907 4, p. 320 ; éyp. : grotte près de Cattaro (4 ex.). 


Long. : 1,5 mm. 

Il diffère du P. Erberi par la plus grande largeur de son avant- 
corps et surtout par la forme de son prothorax plus arrondi en 
avant et par ses antennes plus longues, surtout chez les mâles. 
Les articles IL à vir des antennes sont près de deux fois 
aussi longs que larges ; l’article vuxr est petit et globuleux : 
le rx et le x sont un peu plus longs que larges. Chez les femelles 
les antennes sont plus courtes, mais leurs articles sont toujours 
bien moins larges et bien plus longs que chez les femelles de 
P. Erberi. 

HaBiraT. — Espèce cavernicole de Dalmatie méridionale. 

Dalmatie. District de Cattaro : dans une petite grotte près 
de Cattaro [120] (Apfelbeck). 

Obs. — Les quatre exemplaires connus ont été trouvés 
mêlés au Speonesiotes narentinus MïIrx. 


3. Pholeuonella curzolensis Ganglbauer. 


Bathyscia curzolensis, Ganglbauer, 1902, p. 47 ; typ. : île de Curzola. — Jeannel, 1907 €, p. 422. 


Long. : 1,3 à 1,4 mm. 
Forme et aspect du P. Erberi. Pubescence fine et assez dense, 
avec quelques poils dressés et courts sur les élytres. Sculpture 


266 Dr R. JEANNEL 


formée de points très fins et superficiels sur le prothorax, de 
points alignés en travers sur les élytres de façon à figurer des 
strioles fréquemment interrompues. Entre les points le tégument 
est finement réticulé. Antennes courtes, n’atteignant pas les angles 
postérieurs du prothorax, à article 11 un peu plus long que 
l’article 1. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 
1, 141, 14, 11. Les articles du funicule sont à peine plus longs 
que larges, le vrIr est petit, le 1x et le x légèrement trans- 
verses, le x1 ovale. Prothorax un peu plus court que chez 
P. Erberi. Carène mésosternale semblable à celle du P. Zr- 
beri (1). T'arses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet 
du tibia. 

HABITAT. — Muscicole, trouvé à l’entrée d’une grotte en 
Dalmatie, dans l’île de Curzola (Paganetti-Hümmler). 


4. Pholeuonella kerkyrana Reiïtter. 
Planche V, fig. 155 à 157. 


Bathyscia kerkyrana, Reïitter, 1884, p, 115; typ. : Gasturi, — 1885, p.20. 


Long. : 1,6 à 1,7 mm. 

Forme relativement large et peu convexe. Élytres sans double 
pubescence, à ponctuation disposée sans ordre et ne formant 
pas de strioles transversales. Antennes courtes, atteignant à 
peine les angles postérieurs du prothorax. Les longueurs 
des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 1, 3/4, 1, 1, 12. Les articles 
du funicule sont plus longs que larges ; le vit est épaissi, près 
de deux fois aussi large que le vi; le virr est globuleux et 
petit, le 1x et le x sont transverses et le xI est à peine deux 
fois aussi long que le précédent. Prothorax de même largeur 
que les élytres, à côtés régulièrement arqués. Tarses antérieurs 
des mâles aussi larges que le sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle rectiligne comme celui du P. Erberi. 


{1) GANGLBAUER (1902, p. 47) dit que le métasternum du P. curzolensis est caréné comme celu 
du P. £rberi; or le métasternum de P. Erberi n’est pas caréné, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 267 


La forme du pénis est identique, mais la série longitudinale de 
dents ventrales du sac intrapénien est moins régulière. Les styles 
latéraux diffèrent de ceux du P. Erberi. Ils sont moins larges, 
moins comprimés latéralement et leur pointe se renfle en une 
espèce de massue qui se termine par un bec mousse et qui porte sur 
sa face interne trois très petites soies distantes les unes des 
autres ; il n’existe pas de rangée de soies le long du bord ven- 
tral des styles. 

HABITAT. — P. kerkyrana habite sous les feuilles mortes, 
dans l’île de Corfou, où il a été découvert à Gasturi. Les seuls 
exemplaires connus sont les trois types qui se trouvent dans la 
coll. Reitter (ir coll. A. Grouvelle). 


5. Pholeuonella merditana Apfelbeck. 


Bathyscit merditana, Apfelbeck, 1907, p. 520 ; #yp. : monts Zebia. 


Je ne connais ce Pholeuonella que par sa description et il 
semble bien voisin du kerkyrana, s’il ne lui est pas tout à fait 
identique. La seule différence qui paraisse exister entre eux 
réside dans la longueur du dernier article des antennes que 
Apfelbeck dit être «mehr als doppelt so lang als das vorletzte» 
chez merditana et qui est à peine deux fois aussi long que le 
précédent chez kerkyrana que j'ai sous les yeux. 

P. merditana a été trouvé en Albanie, dans le district de 
Merdita, sous les feuilles tombées, au monts Zebia, près de Fandi 
(Winneguth). 


> genre, PHOLEUONIDIUS, nov. 


Espèce type : Bathysciola Halbherri (REITTER). 
DIAGNOSE. — Forme extérieure des Bathysciola. Carène 
mésosternale prolongée en arrière par une longue apophyse qui 


268 Dr R. JEANNEL 


repose sur la surface du métasternum et simule une carène méta- 
sternale. Appareil métatergal très développé, formant une longue 
apophyse dorsale. Organe copulateur mâle sans armature chitineuse 
sur la sac intrapénien. 

Prothorax large et convexe, à côtés régulièrement arqués, 
à base bisinuée. Tête et pattes rétractiles. Pas d’yeux. 

Antennes courtes, à massue épaisse, légèrement aplatie et à 
funicule très grêle. 

ËÊ lytres striolés en travers, avec une strie suturale fine, 
parrallèle, rapprochée de la suture. 

Appareil métatergal très développé. Si l’on soulève les 
élytres, on voit (fig. XLIV) que le métanotum forme une longue 
apophyse styliforme, arquée, cannelée sur sa face dorsale pour 
recevoir les bords suturaux des élytres ; son sommet atteint 
le niveau de l’avant-dernier segment abdominal. Chez aucun 
autre genre des Bathysciinae cet organe n’atteint un tel déve- 
loppement. 

Carène mésosternale élevée, lamelleuse, arrondie, prolongée 
en arrière par une longue apophyse qui repose sur le métaster- 
num. Cette apophyse ne peut pas être prise pour une carène mé- 
tasternale, car de profil on voit l’interstice qui la sépare de la 
surface du métasternum (fig. 158). 

T'arses antérieurs des mâles peu dilatés. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est court et arqueé ; 
sa lame basale est ovalaire, aussi longue que les deux tiers du 
corps pénien. 

Le sac interne ne porte pas trace de pièces chitineuses sur ses 
parois et il n’existe pas de pièce en Y à l’abouchement du canal 


éjaculateur. 

Les styles latéraux sont grêles et se terminent par trois soies 
divergentes. 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Les deux espèces actuelle- 


ment connues du genre Pholeuonidius habitent le versant méri- 
dional des Alpes centrales. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 269 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Pholeuonidius. 


1. Coloration brillante; pubescence très clairsemée. Antennes à 
articles 1x et x plus larges que longs. Tarses antérieurs des 
mâles à peine dilatés. Organe copulateur mâle presque droit. Long. : 
ns à. de sus reel dur Paie cs 1. Halbherri. 

. Coloration mate ; pubescence bien plus fournie. Antennes à 
articles 1x et x aussi longs que larges. Tarses antérieurs des 
mâles presque aussi larges que le sommet du tibia. Organe copu- 
lateur mâle très arqué. Long. : 1,7 à 2 mm.... 2. Pinkeri, n. Sp. 


1. Pholeuonidius Halbherri Reitter. 
Planche I, fig. 15 et Planche VI, fig. 158 et 159. 


Bathyscia Halbherri, Reiïtter, 1887, p. 276 ; typ. : Vallarsa. — Ganglbauer, 1899, p. 105. — 
Jeannel, 1907 €, p. 422. — Bathysciola Halbherri, Jeannel, 1910 f, p. 28. 


Long. : 1,4 mm. 
_ Forme ovalaire, large, très convexe, à peine rétrécie en arrière. 
Coloration foncée assez brillante. Pubescence très fine et très 
clairsemée. Sculpture fine et superficielle, formant sur les élytres 
des strioles transversales peu profondes, mais bien marquées 
et peu serrées. Antennes n’atteignant pas les angles postérieurs 
du prothorax, à massue très épaisse. Longueurs des articles : 
3, 3, 14, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 1, 2. L'article 11 est trois fois 
plus épais que l’article 11; les articles du funicule sont très 
grêles, l’article vir est aussi large au sommet que long, 
l’article vIIT est transverse, les articles IX et X sont un peu 
plus larges que longs et l’article XI est aussi long que large. 
Prothorax présentant sa plus grande largeur à la base. Carène 
mésosternale très haute, à prolongement postérieur dépassant 
le niveau du bord postérieur du métasternum (fig. 158). T'arses 
antérieurs des mâles bien plus étroits que le sommet du tibia. 
Tibias intermédiaires peu épineux et tarses postérieurs aussi 
longs que les deux tiers du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle peu arqué, aussi long que le quart 


270 Dr R. JEANNEL 


de la longueur du corps. Le pénis n’est pas sinué sur sa face 
dorsale. 

HABITAT. — Espèce muscicole habitant le Val Lagarina, 
c’est-à-dire la vallée de l’Adige aux environs de la frontière 
italo-tyrolienne. 

Tyrol. District de Rovereto : Vallarsa, près de la frontière 
d'Italie (Halbherr, L. Ganglbauer !); Campo-Grosso, au pied du 
Cima Posta (Holdhaus !) ; monte Cavallo (Holdhaus !). 

Tialie. Province de Verona : Trentino, près de Caplino 
(A. Dodero !). 


2. Pholeuonidius Pinkeri, nov. sp. 


Planche VI, fig. 160 et 161. 


Long. : 1,7 à 2 mm. 

Forme ovalaire, large, très convexe comme celle du ?. 
Halbherri. Coloration moins brillante. Pubescence dorée, fine 
et bien plus dense. Sculpture plus forte, formant sur les élytres 
des strioles transversales superficielles, mais plus profondes 
que chez P. Halbherri. Antennes atteignant les angles posté- 
rieurs du prothorax, semblables à celles du précédent mais 
un peu plus allongées. Les longueurs des articles sont : 3, 3, 
14,1, 1, 1, 14, 4/5, 1, 14, 2. L'article 11 est trois fois 
plus épais que l’article t1r, les articles du funicule sont très 
grêles, l’article vir est un peu plus long que large au sommet, 
l’article VIII est transverse, le 1x et le x sont aussi longs que 
larges. Prothorax présentant sa plus grande largeur à la base. 
Carène mésosternale à prolongement postérieur dépassant le 
niveau du bord postérieur du métasternum. T'arses antérieurs 
des mâles presque aussi larges que le sommet du tibia; tarses 
postérieurs très grêles aussi longs que les deux tiers du tibia 
correspondant. 

Organe copulateur mâle très arqué, formant un angle presque 
droit. Le pénis porte sur sa face dorsale une forte dépression près 
du sommet. 


k Vent 2 


AL ER 


REVISION DES BATHYSCIINAE 271 


Différences sexuelles. — Les antennes des femelles sont un 
peu plus épaisses au sommet que celles des mâles ; leur article 
vu est aussi large que long, mais les articles IX et X ne sont 
jamais transverses. 

HagiTar. — Italie. Province de Côme : Monte Grigna, dans 
les Alpes Bergamasques, à l’est du lac de Côme. L'espèce a 
été découverte par MM. L. Ganglbauer et l'ingénieur Rudolf 
Pinker au « Passo di Moncodeno », à 1.400 ou 1.500 m. d’alti- 
tude dans le Monte Grigna, sous des feuilles mortes. 


6° genre, PARABATHYSCIA Jeannel. 


Jeannel, 1908 ec, p. 308. — 1910 ÿ, p. 9 et 29. 


Espèce type : Parabathyscia Spagnoloi (FAIRMAIRE). — En 
1908, lorsque je cherchais à subdiviser le grand genre Bathys- 
cia, j'avais été conduit à décrire un sous-genre Parabathyscia. 
Aujourd’hui cette coupe a été divisée à son tour en Para- 
bathyscia, Speocharis et Breuilia et j'ai conservé comme 
espèce {ype du genre Parabathyscia celle qui, à mon sens, en 
résumait le mieux les caractères et que j'avais d’ailleurs placée 
en tête de la liste des espèces. 

DIAGNOSE. — Aspect extérieur des Bathysciola. Antennes 
à article 117 plus court ou plus grêle que l’article 1 (sauf chez 
P. Wollastoni). Élytres ponctués, sans strioles transversales, avec 
ou sans strie suturale. Pénis allongé, peu arqué, aigu, efilé et 
acéré au sommet ; les styles latéraux sont relativement épais et 
se terminent par deux grandes épines falciformes à pointe mousse, 
une soie et un lobe membraneux. Le sac intrapénien est pourvu 
d’une pièce en Y et de bandelettes longitudinales. 

Taille et aspect général très variables. 

Tête et pattes rétractiles ; pas d’yeux. Antennes courtes, 
ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax, même 
chez les cavernicoles ; l’article 1 est en général plus long et 


272 D' R. JEANNEL 


plus épais que l’article 11; la massue est toujours épaisse. 

Prothorax très ample, à côtés régulièrement arqués. 

Élytres ponctués, à épipleures étroits, avec ou sans strie 
suturale ; cette dernière lorsqu'elle existe n’est pas parallèle 
à la suture. 

Carène mésosternale élevée, sans prolongement sur le métas- 
ternum. Épimères mésothoraciques étroits ; suture sterno- 
épisternale toujours bien visible. Apophyse intercoxale du 
métasternum étroite. 

Pattes robustes. Tibias intermédiaires hérissés de longues 
épines. Tarses antérieurs des mâles toujours largement dila- 
tés: tarses postérieurs grêles, comprimés, en général très 
longs et présentant la formule 14, 14, 1, 1, 13. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est épais et peu 
arqué ; sa lame basale est longue et étroite, son sommet se 
rétrécit brusquement en une longue pointe acérée et recour- 
bée. Le sac interne porte une pièce en Y bien développée et 
deux paires de bandelettes longitudinales dont les apicales 
viennent concourir à la formation des lèvres du méat. 

Les styles latéraux sont épais, tordus en dehors dans leur 
quart apical et leur extrémité porte deux grosses épines falci- 
formes à sommet émoussé, dont l’une, dorsale, est longue et 
arquée, l’autre, ventrale, est plus courte et droite. A leur som- 
met les styles latéraux présentent encore une longue soie et un 
lobe membraneux très développé et de forme variable. Le 
segment génital est large et possède une partie dorsale large- 
ment explanée. 

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Presque tous les repré- 
sentants du genre Parabathyscia se trouvent dans la région 
tyrrhénienne. Une de ses espèces se rencontre en Corse, dans 
le Gers et sur les côtes de la Manche, mais il s’agit là d’une 
espèce émigrée dont le centre de dispersion a été la Corse, 
au temps où cette île était encore reliée au continent. On 
connaît de nombreux autres cas (Léger et Duboscq, 1908, 
p. 351) de persistance dans les îles de Corse ou de Sardaigne 


RÉVISION DES BATHYSCIINAE 273 


d'espèces paléogéniques qui ont dû émigrer au loin sur le 
continent (voy. page 155). 

Espèces. — Aux espèces dont le tableau va suivre, il fau- 
dra peut-être ajouter Bathyscia (?) Raveli DopeRo dont j'ai pu 
examiner un exemplaire femelle. Sans connaître la structure 
de l’organe copulateur mâle de cette espèce, je ne puis la reti- 
rer des incertae sedis. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Parabathyscia. 


1. Antennes à massue très aplatie, à articles régulièrement élargis, 
de façon que la base de chaque article est aussi large que le 


CRE ME DÉC Éd peus Rd als at SALAM hit 2. 
— Antennes à massue non aplatie, noueuses................,.... 3. 
2. Strie suturale entière et profonde. Côtés du prothorax très 

PO: DM. ess sseve ss s eo o/e 0 » « o vne 3. Grouveller. 
— Strie suturale effacée. Côtés du prothorax peu arqués. Long. : 

LT EL ON PR RC DAS LE RER OO A 4. Peragalloi, n. sp. 
Dr tres sanstirace de strié suturales .:..::........4.04.47, 4, 
bilyires pourvus d’une strie suturale.....:.........4..1.,1... 5. 


4. Prothorax bien plus large que les élytres, à base rectiligne, plus 
large que la base des élytres, de façon que les angles postérieurs 
du prothorax sont libres latéralement. Ponctuation des élytres 
forte, râpeuse, peu serrée. Long. : 2 mm....... 5. Luigioni, n. sp. 
— Prothorax aussi large que les élytres, à base bisinuée, aussi large 
que celle des élytres. Ponctuation des élytres très fine, superficielle, 
serrée ; pubescence très dense donnant au tégument un aspect 


rec one. 2% mnt. LA LES A. Le. 6. /atialis, n. sp. 
5. Strie suturale effacée en avant. Forme ovalaire, convexe. Long. : 

DROM RO DATA 2 Set 2e ouais Mate ne Mau ot ar Ne 1. Wollastoni. 
— Strie suturale entière............ ne na Ne qe He tee 6. 
6. Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. Article 11 

des antennes presque aussi long que l’article 1................ LS 


— Forme très convexe, atténuée en arrière. Article 11 des antennes 
plus court que l’article 1. Coloration très foncée et très brillante. 8. 

7. Pubescence courte. Tarses antérieurs des mâles plus étroits que le 
te Cris. - one s 1) TOME 5, Lee ie, cc 2. Doriai. 

— Pubescence longue et serrée. Tarses antérieurs des mâles trois fois 
aussi larges que les tibias qui sont eux-mêmes très épaissis. 
Bong.r5,21402,4:1mm., 11, PÉPITINEN EPEITEROL dos 2047: PHoderoi: 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII. — (I). 18 


274 Dr R. JEANNEL 


8. Pubescence relativement longue. Ponctuation des élytres forte, 
espacée, râpeuse. Strie suturale profonde. Long. : 2,6 à 3 mm. 
ce ME RTE. Ex FRS SR ET SES ESS IE TR 8. Spagnoloi. 
— Pubescence relativement courte, imperceptible sur le prothorax. 
Ponctuation des élytres fine, espacée, superficielle: Strie suturale 
Jébère: "Long: 22/6 0 D RME ere ee reh eee ee 9. ligurica. 


1. Parabathyscia Wollastoni Janson. 
Planche VI, fig. 162 et 163. 


Adelops Wollustoni, Janson, 1857, p. 70, pl. I, fig. 8; {yp.: Finchley. — Bathyscia Wollastoni, 
Keitter,1885, p. 26.— Marseul, 1885, p. 61.— Jeann2l, 1907 «, p.247.— Parabathyscia Wollastoni, 
Jeannel, 1910 f, p. 29. 


b) subsp. corsica Abeille. 


Adelops corsicus, Abeille de Perrin, 1875 a, p. 179 ; éyp. : Corse. — Bathyscia corsica, Reitter, 
1885, p. 21. — Marseul, 1885, p. 47. — Sainte Claire Deville, 1907, p. 159. — Parabathyscia corsica, 
Jeannel, 1910 f, p. 29. 


Long. : 1,6 à 1,8 mm. 

Forme ovalaire, convexe, non atténuée en arrière. Colora- 
tion foncée. Pubescence fine, courte et rare. Sculpture très fine 
et superficielle, à peine discernable sur le prothorax, formée sur 
les élytres de points disposés sans ordre. Antennes atteignant 
à peine les angles postérieurs du prothorax ; les articles du 
funicule sont très petits, les articles VIT, rx et x sont trans- 
verses, la massue est légèrement aplatie. Les longueurs des 
articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 1, 14, 1, 2. Prothorax 
aussi large que les élytres, à côtés peu arqués ; la base est bisi- 
nuée et les angles postérieurs sont peu saillants. Élytres régu- 
liers, parallèles dans leur moitié antérieure ; leur rebord mar- 
ginal est étroit, la suture est fréquemment déprimée en avant 
et la strie suturale, superficielle et non parallèle à la suture, est 
toujours plus ou moins effacée en avant. Carène mésosternale 
lamelleuse, élevée, avec son bord antérieur tombant à pic. 
Tarses antérieurs mâles à deux premiers articles dilatés, de 
même largeur, mais toujours un peu plus étroits que le sommet 
du tibia. Tarses postérieurs très grêles, aussi longs que les quatre 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


ho 
+ 
Où 


cinquièmes du tibia et présentant la formule suivante : 1H, 
PET L 11. 

Organe copulateur mâle. — Le pénis est court et peu arqué. 
Le sac interne porte vers le milieu de sa longueur une plaque 
dorsale avec deux baguettes spiniformes entrecroisées sur la 
ligne médiane. Les styles latéraux sont épais, renflés et arqués 
en dehors dans leur tiers apical ; leur pointe porte une longue 
épine falciforme dorsale, une épine falciforme ventrale plus 
courte, enfin une soie apicale et un petit lobe membraneux. 

VARIATIONS. — P. Wollastoni typique est connu d’Angle- 
terre, du littoral français de la Manche, enfin du Gers et ne 
subit dans ces différentes régions aucune variation. Quant au 
P. corsica, il est tellement voisin du P. Wollastoni qu'il est 
impossible de lui conserver la valeur d’une espèce distincte. 
P. Wollastoni est donc une espèce émigrée, venue de la région 
tyrrhénienne où elle a laissé une race corse. Il n’y aurait 
rien de surprenant à ce qu'elle soit retrouvée un jour dans les 
Charentes ou en Bretagne. 

Les deux races du P. Wollastoni se distinguent comme il 
suit : 


1. Strie suturale des élytres effacée dans sa moitié antérieure. 
Carène mésosternale anguleuse ........,......... .... forma typica. 

— Strie suturale des élytres effacée seulement dans son quart anté- 
rieur. Carène mésosternale plus arrondie..,,,.,.... subsp. corsica. 


DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Corse, Gers, littoral fran- 
çais et anglais de la Manche : 

a) forma typica. 

Angleterre : Londres ; Finchley, dans la banlieue de Lon- 
dres ; Douvres ; Folkestone. 

France : dans une cave, à Lille (Lethierry) ; dans les racines 
d'iris et de lys, à Lille (Norguet !) ; Cancale, en très grand 
nombre dans des détritus végétaux (R. Oberthür !) ; au pied 
des ormes, à Coche, dans le Gers (Dayrem!). 

Obs. — L'espèce prise à Caen (Calvados) par A. Fauvel 


276 D' KR. JEANNEL 


(Jeannel, 1907 a, p. 247) n’est pas le P. Wollastoni JANSs., 
mais Bathysciola Schiôdtei KTEsw. 


b) subsp. corsica Abeille. 

Corse, dans les mousses, le terreau des feuilles mortes, sous 
les pierres enfoncées. J. Sainte-Claire-Deville (1907, p. 159) 
le cite des localités suivantes : Ajaccio, Bocognano, Vizza- 
vona, Brando, Aleria, Porto-Vecchio. 


2. Parabathyscia Doriai Fairmaire. 
Planche VI, fig. 167. 


© Adelops Doriae, Fairmaire, 1872, p. 55 ; éyp. : grotte du Monte Ceppo. — Bathyseia Doriae, 
Reitter, 1885, p. 25. — Marseul, 1885, p. 35. — Parabathyscia Doriai, Jeannel, 1910 f, p. 29. 


Long. : 1,5 à 1,7 mm. 

Forme ovalaire, convexe, non atténuée en arrière. Pubes- 
cence dorée, fine, courte et peu serrée. Sculpture très fine et 
très superficielle, formée de points épars sur les élytres. Anfen- 
nes atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax ; les 
articles du funicule sont très petits, la massue est épaisse, à 
peine aplatie, l’article vrr est globuleux ; les longueurs 
des articles sont : 3, 24, 1, 1, 1, 1, 24, 14, 3, 3, 34. Pro- 
thorax de même largeur que les élytres, à côtés peu arqués. 
Élytres réguliers, pourvus d’une strie suturale non parallèle 
à la suture, entièrement visible jusqu’à la base. Carène mésos- 
ternale élevée, formant un angle presque droit, à sommet 
vif. T'arses antérieurs des mâles à peu près aussi larges que le 
sommet du tibia. Tarses postérieurs aussi longs que les quatre 
cinquièmes du tibia. 

Organe copulateur mâle. — Le pénis est grêle et fortement 
arqué ; son sac interne est pourvu de bandelettes longitudinales, 
mais non d’épines entrecroisées comme chez P. Wollastoni. 
Les styles latéraux sont grêles, légèrement coudés en dehors 
près du sommet ; les épines falciformes, dorsale et ventrale, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 377 


sont longues et égales ; la pointe du style porte une longue 
soie et un lobe membraneux très développé. 

HABITAT. — Jtalie. Province de Gênes : grotte du Monte 
Ceppo, près de Fabiano [177]. 


3. Parabathyscia Grouvellei Abeille. 


Planche VI, fig. 164 à 166. 

Bathyscia Grouvelleï, Abeille de Perrin, 1882, p. 17: éyp. : Nice. — Reitter, 1885, p. 24. — 
Marseul, 1885, p. 51. — Ganglbauer, 1899, p. 110. — Parabathyscia Grouvellei, Jeannel, 1910 ÿ, 
p. 29. 

Long. : 1,8 mm. 

Forme large, courte et convexe, plus large en avant qu’en 
arrière. Coloration brun testacé très brillant. Pubescence très 
fine et très rare. Ponctuation excessivement fine et superficielle, 
presque nulle sur le prothorax. Antennes n’atteignant pas les 
angles postérieurs du prothorax ; leur massue est aplatie et 
les articles sont très régulièrement élargis de façon que le som- 
met de l’un est aussi large que la base du suivant (fig. 165). L’ar- 
ticle rest un peu plus long que le 11. La formule des longueurs 
est: 2, 14, 1, 1,1,1,14, 1, 14, 14, 2. Prothorax plus large 
que les élytres, avec ses côtés fortement arqués et ses angles 
postérieurs saillants en arrière. Élytres rétrécis depuis la base, 
avec ‘une strie suturale entière, bien visible, non parallèle à 
la suture. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, formant un 
angle droit à sommet denté. T'arses antérieurs des mâles 
presque aussi larges que le sommet du tibia ; tarses postérieurs 
aussi longs que le tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle long et grêle, fortement arqué, 
à pointe grêle et recourbée. Les styles latéraux sont minces, 
légèrement renflés à leur sommet et les épines falciformes ven- 
trale et dorsale sont longues, robustes et égales. Le style se 
termine par un lobe membraneux très développé (fig. 166). 

VARIATIONS. — La strie suturale est moins profonde chez les 
exemplaires de Pratolino que chez ceux de Nice, elle est cepen- 
dant toujours bien visible. 


278 Dr R. JEANNEL 


HABITAT. — P. Grouvellei a été rencontré dans deux stations 
très éloignées l’une de l’autre, aux environs de Nice et à Florence. 

France. Alpes-Maritimes : au pied d’un figuier, au col du 
mont Boron, près de Nice (A. Grouvelle, types !); mont Boron 
(J. Sainte-Claire Deville); coteaux de Saint-Roch et de Lympia, 
à Nice (L. Bedel!); vallon des Fleurs, près de Nice (Buchet); 
Saint-André, près de Nice (Viturat) ; le Gairaut (A. Grou- 
velle) ; Magagnosc, près de Grasse (J. Sainte-Claire Deville). 

Tialie. Province de Florence : Pratolino, près de Florence 
(Kérim!, in coll. Reitter et coll. Dodero), Lucchese (Carrara!, 
in coll. Dodero). 


4. Parabathyscia Peragalloi, nov. sp. 


Long. : 2,3 mm. 

Cette espèce est voisine du P. Grouvellei dont elle se distin- 
gue par les caractères suivants : 

Sa coloration est plus foncée, mais aussi brillante ; sa forme 
générale est moins convexe, moins rétrécie en arrière. Antennes 
très aplaties, à article viir près de deux fois aussi large que 
long. Prothorax à peine plus large que les élytres, à côtés très 
peu arqués. Élytres sans trace de strie suturale, rétrécis seule- 
ment dans leur moitié postérieure. Carène mésosternale très 
élevée et dentée. 

Le seul exemplaire connu est une femelle. 

HABITAT. — France. Alpes-Maritimes : Menton (Peragallo !, 
in coll. R. Oberthür). 


5. Parabathyscia Luigionii, nov. sp. 
Planche VI, fig. 168 à 171. 


Bathyscia Luigionii, Dodero, in litteris ; #yp. : Filettino. 


Long. : 2 mm. 

Forme ovalaire, déprimée, avec le prothorax beaucoup 
plus large que les élytres. Coloration extrêmement brillante. 
Pubescence formée de petits poils couchés épais et très courts. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 279 


Ponctuation peu serrée ; les points du prothorax sont très fins 
et superficiels, ceux des élytres sont plus gros et râpeux. Anten- 
nes atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax ; 
les articles du funicule sont à peine plus longs que larges, l’article 
vi est globuleux, les articles de la massue ne sont pas apla- 
tis et le dernier article est un peu plus grand que lavant 
dernier ; la formule des longueurs est : 2, 14, 1, 1, 1, 1, 14, 
8/4, 14, 14, 14. Prothorax extraordinairement large; ses 
côtés sont fortement et régulièrement arqués, sa base est 
rectiligne et beaucoup plus large que la base des élytres, de 
façon que les angles postérieurs du prothorax sont libres et ne 
reposent pas sur les épaules (fig. 168). Élytres allonzés, parallèles 
dans leur deux tiers antérieurs, sans trace de strie suturale. 
Carène mésosternale très basse, arrondie, ne formant pas d'angle, 
réduite à une mince lamelle entre les hanches intermédiaires. 
Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia ; 
leurs deux premiers articles sont égaux. Tarses postérieurs 
très grêles, aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia corres- 
pondant. 

Organe copulateur mâle long et très arqué. La pointe du 
pénis est très acérée. Les styles latéraux sont épais, fortement 
coudés en dehors dans leur quart apical, légèrement dilatés 
au sommet ; leurs épines falciformes sont longues, robustes et 
égales, le lobe membraneux est conique. 

HABITAT. — Cette très remarquable espèce a été découverte 
par M. A. Dodero, sur les pentes du Monte Viglio (1000 m.) 
près de Filettino, dans la province de Rome, le 20 juin 1909. 


6. Parabathyseia latialis, nov. sp. 


Planche VI, fig. 172 à 175. 
Bathyscia latialis, Dodero, in litteris ; éyp. : Filettino. 
Long. : 2 mm. 
Forme ovalaire, déprimée, un peu atténuée en arrière, avec 
le prothorax aussi large que les élytres. Coloration testacée 


280 -  D'R. JEANNEL 


assez brillante. Ponctuation excessivement fine, superficielle 
et serrée sur tout le corps. Pubescence formée de petits poils 
couchés, épais, très courts et très serrés, donnant au tégu- 
ment un aspect satiné. Anfennes atteignant à peine les angles 
postérieurs du prothorax, semblables à celles du P. Luigionu ; 
les longueurs des articles sont : 2, 14, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 14, 
11, 11. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régu- 
lièrement arqués, à base bisinuée aussi large que celle des 
élytres, à angles postérieurs saillants en arrière, reposant sur 
les angles huméraux des élytres. Élytres rétrécis depuis la base, 
sans trace de strie suturale. Carène mésosternale très basse, 
arrondie, ne formant pas d'angle. T'arses antérieurs mâles un 
peu plus larges que le sommet du tibia ; leur article 7 est plus 
large et deux fois plus long que l’article 11. Tarses postérieurs 
très grêles, presque aussi longs que le tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle court et arqué ; pénis à pointe acérée. 
Les styles latéraux sont épais, arqués en dehors vers leur som- 
met ; les épines falciformes sont robustes et égales, le lobe 
membraneux apical est très petit. 

HABITAT. — Cette espèce a été découverte par M. A. Dodero, 
à Filettino, dans la province de Rome, le 20 juin 1909. Elle a 
été retrouvée depuis par des entomologistes romains dans les 
environs immédiats de Rome (Dodero). 


7. Parabathyseia Doderoi Fairmaire. 
Planche T, fig. 14 et Planche VI, fig. 176 à 179. 
Bathysciw Doderoi, Fairmaire, 1882, p. 446; typ. : grotte della Suja. — Reitter, 1885, p. 24. — 
Marseul, 1885, p. 34. — Ganglbauer, 1899, p. 110. — Parabathyscia Doderoi, Jeannel, 1910 f, p. 29: 

Long. : 2 à 2,4 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. 
Coloration pâle, peu brillante. Pubescence dorée, longue et 
très dense, avec quelques poils dressés sur les bords des élytres. 
Ponctuation très fine et très serrée, un peu plus grosse sur les 
élytres que sur le prothorax. Antennes dépassant à peine les 
angles postérieurs du prothorax ; les deux premiers articles 


REVISION DES BATHYSCIINAE 281 


sont de même longueur, maïs le second est un peu moins 
épais ; les articles du funicule sont très grêles, deux fois aussi 
longs que larges, l’article vrr est globuleux, la massue n’est 
pas aplatie ; la formule des longueurs est : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 
14, 1, 14, 14, 2. Prothorax aussi large que les élytres, 
à côtés régulièrement arqués. Élytres parallèles dans leur moi- 
tié antérieure, avec une strie suturale entière, profonde, non 
parallèle à la suture. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, 
formant un angle droit, non denté. Pattes antérieures des 
mâles très épaissies ; la cuisse et le tibia sont eux-mêmes très 
élargis et le tarse est trois fois aussi large que le sommet du 
tibia (fig. 177) ; le premier article surtout est élargi, discoïde, 
deux fois aussi large et quatre fois aussi long que l’article 11. 
Tarse postérieur relativement court et épais, pas plus long que 
les deux tiers du tibia correspondant. 

Organe copulateur mâle court et grêle. Le pénis est peu arqué, 
effilé au sommet. Les styles latéraux sont relativement grêles, 
réguliers et portent des épines falciformes courtes dont l’épine 
dorsale est plus volumineuse que la ventrale. Le lobe membra- 
neux apical est conique. 

Différences sexuelles. — Les caractères sexuels secondaires 
des mâles sont particulièrement développés chez P. Doderoi 
où la dilatation des tarses antérieurs atteint son maximum. 
De plus les mâles sont un peu plus petits que les femelles. 

HABITAT. — Jtalie. Province de Gênes : grotte della Suja, 
dans le monte Fasce, près de Gênes [175] (Dodero !). 


8. Parabathyscia Spagnoloi Fairmaire. 
Planche I, fig. 13 et Planche VI, fig. 180 à 185. 


Bathyscia Spagnoloi, Fairmaire, 1882, p. 446 ; {yp. : grotte della Giacheiria. — Reitter, 1885, 
P. 25. — Marseul, 1885, p. 35. — Ganglbauer, 1899, p. 111. — B. (Parabathyscia) Spagnoloi, 
Jeannel, 1908 c, p. 309. — Purabathyscia Spagnoloi, Jeannel, 1910 f, p. 29. 


b) subsp. Devillei, nov. 
Typ. : grotte d’Albarea. 


c) subsp. brevipilis, Dodero. 
B. Spagnoloi-brevipilis, Dodero, 1900, p. 417 ; typ.. : grotte di Badalucco. 


282 Dr R. JEANNEL 


Long. : 2,6 à 3 mm. 

Forme ovoïde, très convexe, large en avant, atténuée en 
arrière. Coloration brun ferrugineux foncé très brillant. Ponc- 
tuation fine et superficielle sur le prothorax, plus grosse, espa- 
cée et râpeuse sur lés élytres. Pubescence longue et bien visi- 
ble sur tout le corps, avec quelques fines soies dressées sur les 
côtés des élytres. Antennes atteignant à peine les angles pos- 

érieurs du prothorax ; l’article 11 est bien plus court que 
l’article r et moins épais que lui, les articles du funicule sont 
allongés, l’article virr est globuleux et la massue n’est pas 
aplatie. Chez les mâles les articles VI, VII, VIII, 1X et x sont 
asymétriques, très saillants à leur face ventrale (voy. p. 79 et 
fig. 1x) . Prothorax très convexe, à peine aussi large que les élytres ; 
ses côtés sont faiblement arqués et mesurent leur plus grande 
largeur exactement à la base ; la ligne du contour du protho- 
rax se prolonge sans brisure par celle des élytres. Élytres régu- 
liers, rétrécis depuis la base, pourvus d’une strie suturale 
entière et profonde, non parallèle à la suture. Carène mésos- 
ternale élevée, lamelleuse, formant un angle droit, denté. 
Tarses antérieurs mâles aussi larges que le sommet du tibia ; 
tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du 
tibia. 

Organe copulateur mâle. — Le pénis est très long et à peine 
arqué sur sa face ventrale ; sa pointe est longue et acérée. Le 
sac interne (fig. 184) porte une pièce en Y bien développée et 
deux paires de bandelettes longitudinales dorsales pourvues 
chacune d’un petit nodule chitineux interne et dirigé en avant. 
Les styles latéraux sont épais, droits, réguliers et portent à 
leur terminaison une épine falciforme dorsale très longue et 
recourbée, une épine falciforme ventrale plus courte et élargie 
au sommet, une soie longue et un lobe membraneux lamelli- 
forme avec une pointe apicale très grêle (fig. 183). 

Différences sexuelles. — Les mâles sont toujours beaucoup 
plus petits que les femelles. Leurs antennes présentent une 
bizarre déformation asymétrique liée au développement d’orga- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 283 


nes sensitifs, qu'on retrouve chez P. ligurica REITT. et chez 
P. Doderoi FAIR». 

VARIATIONS. — P. Spagnoloi est représenté par un certain 
nombre de races géographiques distinctes. J’avais proposé 
(1907, p. 64) de considérer P. ligurica REITT. comme une autre 
race de l'espèce P. Spagnoloi, maïs cette opinion ne paraît pas 
avoir prévalu. A. Dodero réclame pour P. ligurica la valeur 
d'espèce distincte et je me range à son avis avec cette réserve 
cependant que les deux espèces sont excessivement voisines. 

Les races du P. Spagnoloi sont les suivantes : 


1. Pubescence un peu plus courte. Élytres finement alutacés sur 
toute leur surface. Article vir des antennes à peine asymé- 
Pique Choz les males... Ass ess ds pas. 22 subsp. brevipilis. 

— Pubescence plus longue. Élytres alutacés à la base seulement. 
Article vir des antennes fortement asymétrique chez les mâles. 2. 

2. Antennes allongées, à article rx aussi long que l’article 11. à 
articles du funicule chacun trois fois aussi long que large. forma typica. 

— Antennes plus courtes, à article rx plus court que l’article 17, à ar- 
ticles du funicule chacun deux fois aussi long que large....... 

Le à RTE AN ER CRE OR RE subsp. Deviller, nov- 


HABITAT. — Cette espèce habite les grottes du bassin de la 
Roya. 

a) forma typica. 

Italie. — Province de Porto-Maurizio : grotte della Giachei- 
ria, près de Pigna [174] (Spagnolo !, Dodero !). 

b) subsp. Devillei Jeannel. 

France. Alpes-Maritimes : grotte d’Albarea, près de Sospel 
[212] (J. Sainte-Claire-Deville, Jeannel); aven de Gaudissart, 
près de Peille [211] (J. Sainte-Claire-Deville). 

Obs. — Cette sous-espèce a été découverte par J. Sainte-Claire- 

Deville, en 1902. 


c) subsp. brevipilis Dodero. 

Italie. Province de Porto-Maurizio : grotte de Marcurela, 
près de Badalucco [172] (Dodero) ; Tana Bertrand, dans le 
Monte Fauta, près de Badalucco [173] (Dodero). 


084 Dr R. JEANNEL 


9. Parabathyscia ligurica Reitter. 


Bathyscia ligurica, Reïtter 1899 «, p. 293 ; éyp. : Tana del Scopeto. — Ganglbauer, 1899, p. 111. 
— Jeannel, 1907, p. 64, — Parabathyscia ligurica, Jeannel, 1910 j, p. 29. 


Long. : 2,6 à 3 mm. 

Espèce extrêmement voisine de la précédente dont elle 
ne diffère vraiment que par ses antennes plus courtes, moins 
asymétriques chez les mâles, par sa pubescence très courte, 
très fine, imperceptible sur le prothorax, par sa ponctuation 
superficielle et non râäpeuse sur les élytres, par sa strie suturale 
moins profonde. 

HABITAT. — Jtalie. Province de Gênes : Tana del Scopeto, 
à Castelbianco, près d’Albenga [176] (Dodero!, J. Sainte-Claire 
Deville !). 


7e genre, BATHYSCIMORPHUS Jeannel. 


Jeannel, 1910 7, p. 21, 25 et 44. 


Espèce type : Bathyscimorphus byssinus (SCHIÔDTE). 

DrAGNOSE. — Aspect extérieur des Bathysciola. Élytres 
ponctués, sans strie suturale, très longs et acuminés. Métaster- 
num caréné. Organe copulateur mâle à styles latéraux terminés 
par une quinzaine de longues soies ; sac interne du pénis avec une 
armature chitineuse très développée et une plaque foliacée à l’abou- 
chement du canal éjaculateur. 

Forme elliptique, peu convexe. Pubescence longue et serrée. 
Ponctuation fine et disposée sans ordre sur tout le corps. 

Tête rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale saillante. 

Antennes grêles, à deux premiers articles égaux, à articles 
terminaux aplatis. 

Prothorax large, à côtés régulièrement arqués et formant, 
vus de profil, une ligne courbe à convexité ventrale. Les angles 
postérieurs sont saillants. 

Élytres longs, acuminés, dépassant amplement la pointe du 


REVISION DES BATHYSCIINAE 285 


pygidium ; leur rebord marginal est étroit; pas de strie suturale. 

Carène mésosternale élevée, arrondie, prolongée en arrière 
par une carène métasternale. 

Pattes grêles ; les fémurs antérieurs peuvent s’abriter en entier 
sous la face ventrale du prothorax ; les tibias intermédiaires 
sont arqués, les postérieurs droits ; les tibias des deux paires 
postérieures sont inermes et portent quatre éperons. Les tar- 
ses antérieurs mâles sont largement dilatés ; les tarses postérieurs 
sont aussi longs que les quatre cinquièmes des tibias corres- 
pondants. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est aussi long que 
le tiers de la longueur du corps ; il est large et peu arqué. 
Sa lame basale est courte, triangulaire et son sommet se ter- 
mine en pointe mousse légèrement aplatie. 

Le sac interne présente une armature chitineuse très spéciale. 
Le canal éjaculateur forme à sa terminaison une sorte d’am- 
poule et vient s’aboucher sur le fond du sac au milieu d’une large 
plaque chitineuse foliacée (fig. 194). Cette plaque forme quatre 
expansions latérales, deux ventrales et deux dorsales, et elle 
porte un long filament dorsal impair et médian entre les expan- 
sions dorsales. Ce filament occupe le fond d’un sillon médian 
de la paroi dorsale du sac et s’étend sur près de la moitié de 
la longueur du pénis. Dans sa région moyenne, le sac porte 
encore six baguettes dorsales dont deux sont latérales et 
quatre médianes ; quelques petites dents se trouvent sur les 
parois de sa partie apicale. 

Le paramère est formé d’une lame ventrale longue et large 
et porte deux styles latéraux très épais. 

Ces styles sont très larges à leur base, puis s’amincissent 
graduellement ; ils sont plus longs que le pénis, légèrement 
divergents et se terminent par une facette apicale au pour- 
tour de laquelle se dresse une couronne d’une quinzaine de 
longues soies. Pareille disposition ne se retrouve chez aucun 
autre genre des Bathysciinae. 

Hagrrar. — Les Bathyscimorphus habitent la Carniole et 


286 Dr R. JEANNEL 


la Croatie où ils se trouvent dans un certain nombre de grot- 
tes appartenant aux bassins de la Laiïbach, de la Haute-Save et 
de la Kulpa. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Bathyscimorphus. 


1. Prothorax de même largeur que les élytres et à côtés peu arqués 
dans les deux sexes. Tarses antérieurs des mâles au plus aussi 
larges que le tibia. Forme allongée. Long. : 1,3 à 1,6 mm. 1. bysssinus. 

— Prothorax un peu plus large que les élytres et à côtés très arqués 
chez les mâles, plus étroit que les élytres et à côtés peu arqués chez 
les femelles. Tarses antérieurs des mâles plus larges que le sommet 
du tibia. Forme du corps plus large. Long. : 1,8 à 2 mm. 2. globosus. 


1. Bathyseimorphus byssinus Schicdte. 
{Planche VIT, fig. 186 à 194. 


Bathyscia byssina, Schiodte, 1849, p. 10 ; éyp. : grotte d’Adelsberg. — Adelops byssinus, L, 
Miller, 1855, p. 507. — Bathyscia byssina, Reitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 103. — 
Bathyscimorphus byssinus, Jeannel, 1910 j, p. 44. 


b) subsp. acuminatus L. Miller. 


Adelops acuminatus, L. Miller, 1855, p. 507 ; éyp. : grotte de Treften. — Bathyscia acuminata 
Reitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 103.— Bathyscimorphus byssinus-acuminatus, Jean- 
nel, 1910 j, p. 44 et p. 25, fig. 22. 


c) subsp. likanensis Reitter. 


Bathyscia likanensis, Reitter, 1890, p. 191 ; éyp. : grottes du Lika. — B. acuminata-likanensis 
Ganglbauer, 1899, p. 103. — Bathyscimorphus byssinus-likanensis, Jeannel, 1910 /, p. 44. 


Long. : 1,3 à 1,6 mm. La forme typique et B. acuminatus 
mesurent de 1,3 à 1,4 mm. de long., B. likanensis 1,6 mm. 

Forme elliptique, convexe, également atténuée en avant et 
en arrière. Coloration brun testacé peu brillant. Pubescence 
dorée, fine et serrée. Antennes atteignant à peine la moitié de la 
longueur du corps, à article vitr globuleux, à article xt très 
plat, en forme de cuiller, bien plus long que le précédent ; les 
longueurs des articles sont : 1, 1, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3, 1, 1/2, 3/4, 3/4, 2. 
Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Élytres 
deux fois aussi longs que larges chez les mâles, un peu plus 
courts chez les femelles ; le sommet dépasse amplement la 


PR CSS er 
enr à dr 


RÉVISION DES BATHYSCIINAE 287 


pointe du pygidium. Pattes grêles ; les tarses antérieurs des 
mâles ne sont pas plus larges que le sommet du tibia ; les tarses 
postérieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia corres- 
pondant. 

Différences sexuelles importantes : chez les femelles le corps 
est plus épais, plus convexe, les élytres sont plus courts, les 
antennes sont moins longues et les tarses antérieurs sont 
grêles. 

VARIATIONS. — Îl existe trois sous-espèces connues bien 
caractérisés (1) : 


1. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia, 
à article 1 plus grand que le 11. Carène mésosternale basse, for- 
mant un angle obtus. Sac interne du pénis à baguettes chitineuses 


M dant, Din distiROleSs 5 nu S ad mue Ep sv ere à forma typica. 
— TFarses antérieurs des mâles plus étroits que le sommet du tibia, 
maricle x aussi grand que:larticle:;rr, 1:54. .4.4t. droits 2. 


2. Taille de 1, 3 à 1,4 mm. Sac interne du pénis à baguettes chiti- 
neuses médianes réduites et fusionnées (Carniole)............. 
en ae se cn dd nd tas ee due .. Subsp. acuminatus. 

raie de 4,6 mm. (Croatie)... subsp. likanensis. 


Hagrrar. — B. byssinus présente une très vaste aire de répar- 
tition et ses différentes sous-espèces sont spéciales chacune 
à un territoire hydrographique bien limité. La forme typique 
occupe le bassin de la Laïbach ; la race acuminatus les Kessel- 
thiler de Carniole dépendant de la Kerka et de la Kulpa ; la 
race likanensis enfin est propre au Kesselthal du Lika, en Croa- 
tie, qui dépend du versant adriatique. 


a) forma typica. 

Carniole. District d’Adelsberg : grotte d’Adelsberg [21] 
(Schi dte l’y a découvert au Calvarienberg, dans des masses 
humides de «Byssus fulvus»); grotte de Luegg [19] (Joseph); 
grotte de Nüssdorf, près d’Adelsberg [23] (Joseph). 

(1) Une quatrième forme du B. byssinus différant surtout de la forme typique par sa taille 


plus grande vient d’être découverte par M. H, Neumann, en Carniole, dans une grotte de l'Uskoken- 
gebirge, (grotte près de Landstrass [69 «], dans le district de Gurkfeld), 


288 Dr R. JEANNEL 


Obs. — Tous les exemplaires que j'ai vus sont étiquetés 


« Carniole ». 


b) subsp. acuminatus L. Miller. 

Carniole. District de Rudolfswerth : grotte de Treffen [70] 
(L. Miller, Schaufuss !, Penecke !). 

District de Oberloitsch : grotte Krizna jama, ou Kreuzhôühle, 
à Laas [34] (H. Krauss, D' Penecke). 

District de Gottschee : grotte Jagd loch, ou God jama, à 
Oberskrill [77] (Joseph, H. Krauss, D' Penecke) ; grotte Wei- 
ten loch, près de Kôfflern [74] (Stüssiner !) ; grotte Scednenca 
nad Rajturnam, près de Gross-Laschitz [73] (H. Krauss). 

Obs. — La citation de la Kreuzhôhle, à Laas, se rapporte 
vraisemblablement au B. byssinus typique. Je n’ai malheu- 
reusement pas vu d'exemplaires de cette provenance. 


c) subsp. likanensis Reitter. 

Croatie. Comitat de Lika-Krbava: grotte de Gospié, dans le 
Kesselthal de Lika [94] (Reitter) ; grotte de Peruzié, au nord 
de Gospic [931 (Reitter) ; grotte de Mogorié, au sud-est de Gospié 
[95] (Reitter). 


2, Bathyscimorphus globosus L. Miller. 
Planche, VII fin. "195: 


Adelops globosus, L. Miller, 1855, p. 507 ; typ. : grotte de Ledenica. — Bathyscia globosa, Reit- 
ter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 102. — Bathyscimorphus globosus, Jeannel, 1910 f, p. 44. 


Long. : 1,8 à 2 mm. 

Forme large, peu convexe, peu atténuée en arrière. Pubes- 
cence longue et serrée. Ponctuation plus forte sur les élytres 
que chez B. byssinus. Antennes atteignant à peine la moitié de 
la longueur du corps, à article vrrr globuleux, à articles ter- 
minaux aplatis et à article x1 plus long que l’article x. Les lon- 
gueurs relatives des antennes sont à peu près les mêmes que 


chez B. byssinus. Prothorax plus large que les élytres et à côtés 


REVISION DES BATH YSCIINAE 289 


fortement arqués chez les mâles, à peine aussi large que les 
élytres et à côtés faiblement arqués chez les femelles. Vus de 
profil les côtés forment une ligne courbe très convexe en bas 
chez les mâles, peu convexe en bas chez les femelles. Élytres 
deux fois aussi longs que larges, sans dépression suturale ; leur 
sommet dépasse de beaucoup le pygidium chez les mâles, bien 
moins chez les femelles. Carène mésosternale élevée, formant un 
angle droit à sommet très arrondi. T'arses antérieurs bien plus 
larges que le sommet du tibia, à article 1 bien plus dilaté que 
l’article 11. 

Différences sexuelles considérables. Le mâle a l'aspect 
d’un PBathysciola, la femelle a plutôt l’apparence d’un Hohen- 
wartia Freyeri. Chez la femelle, la forme est plus convexe, plus 
atténuée en avant, les antennes sont plus courtes et les élytres 
moins longs. 

HABITAT. — B. globosus habite une grotte du bassin de la 
Kulpa. 

Carniole. District de Laïbach : grotte Ledenica jama, près de 
Liplein [41] (Hauffen, H. Krauss). 

Joseph prétend l’avoir trouvé en petit nombre dans la Sced- 
nenca jama [73] ainsi que dans la grotte de Podpetch [72]; 
mais comme il qualifie le B. globosus de « la plus petite espèce 
de Pathyscia connue », il est bien probable que c’est au 
B. byssinus-acuminatus L. Mizz. que doivent se rapporter ses 
citations. 


B. Série de Spelaeochlamys. 
TABLEAU DES GENRES. 


1. Forme hémisphérique. Prothorax aussi large que les élytres, à 
côtés régulièrement arqués. Élytres longs, parfois déhiscents, 
sans pointes divariquées au sommet. ..... 8e genre, Anillochlamys. 

—- Forme allongée. Prothorax campanuliforme, un peu plus étroit 
que les élytres. Sommet des élytres terminé en pointes diva- 
nord UTC Tal M AN Hd 9e genre, Spelaeochlamys. 


ARCH. DE ZO0OL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (1). 19 


290 Dr KR. JEANNEL 


se genre, ANILLOCHLAMYS Jeannel. 


Jeannel, 1910 €, p. 472. — 1910 f, p. & 


Espèce type : À. fropicus (ABEILLE). 

Forme courte, très convexe, presque hémisphérique. Ponctua- 
tion grosse et éparse sur tout le corps. Pubescence dorée, courte 
et très rare. 

Antennes courtes et épaisses, ne dépassant pas les angles 
postérieurs du prothorax, à massue aplatie. Les deux premiers 
articles sont épais et de même longueur, plus longs et bien plus 
épais que les suivants ; l’article vIIt est court et transverse ; 
les articles 1x et x sont larges et l’article XI est ovalaire, 
bien plus long et plus large que le précédent. L'article vi est 
plus court que le v, au lieu d’être aussi long que lui comme 
chez tous les autres genres. 

Prothorax plus ou moins ample, court, abritant complète- 
ment au repos la tête et les pattes antérieures. 

Élytres soudés, très larges, sans strie suturale; leur rebord 
marginal est bien visible jusqu’au sommet ; leur sommet dépasse 
amplement la pointe du pygidium et l’angle apical est parfois 
déhiscent, rappelant l’angle apical largement divariqué du 
Spelaeochlamys. 

Carène mésosternale élevée, à bord antérieur tombant à pic, 
à angle vif et denté, à bord ventral épais et à extrémité posté- 
rieure sans prolongement métasternal. 

Épimères mésothoraciques trapézoïdes, presque carrés. 

Tarses antérieurs des mâles de 5 articles, peu dilatés, à premier 
article très court. Les tibias intermédiaires sont épais, arqués 
et épineux et les deux premiers articles du tarse postérieur 
sont sensiblement de même longueur (1, 1, 1/2, 1/2, 1). 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est fortement 
arqué sur sa face ventrale et présente une lame basale longue 
et retroussée, un sommet aplati dorso-ventralement, à pointe 
arrondie. 

Le sac interne du pénis est caractéristique. Le canal éjacula- 


_ 3} RIRES 
7! ” * 


RÉVISION DES BATHYSCIINAE 291 


teur ne forme pas d’invagination à son abouchement et il n’existe 
aucune limite précise entre lui et le sac. Sur le fond du sac 
s’insère un vigoureux muscle pénien interne dont le tendon vient 
s’attacher au milieu du bord libre de la lame basale du pénis. 
Il n’existe pas de bandelettes sur les parois du sac, mais seule- 
ment une grosse dent médiane et ventrale et un grand nom- 
bre de très petites dents disséminées sur les faces latérales. 

Les styles latéraux sont filiformes, plus courts que le pénis et 
portent près de leur sommet trois petites soies. 

CHOROLOGIE. — Les deux espèces connues sont cavernicoles 
et habitent le littoral méditerranéen de l'Espagne. Le genre 
paraît localisé dans la région de la chaîne catalane. D'ailleurs 
nos connaissances sur la faune cavernicole sud-espagnole sont 
encore bien peu étendues et il est vraisemblable que d’autres 
Anillochlamys doïvent exister dans les grands massifs calcaires 
des provinces de Valence, Teruel et Castellon, peut-être même 
aussi dans les îles Baléares (voir la carte, p. 153, fig. LXTn1). 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Anillochlamys. 


1. Prothorax plus large que les élytres. à côtés très arrondis. Extré- 
mité des fémurs postérieurs dépassant amplement le contour des 
Éluiresé Forme: Moins CONVEXE ............ esse 1. tropicus. 

— Prothorax de même largeur que les élytres. à côtés peu arqués. 
Extrémité des fémurs postérieurs atteignant à peine le contour 
Hetélytres. . Forme très: convexe 4... 4. 2. Bueni. 


1. Anillochlamys tropieus Abeille. 
Planche VII, fig. 196 à 201. 


Bathyscia tropica, Abeille de Perrin, 1881, p. 9 ; {yp. : Carthagène (2). — Reitter, 1885, p. 37. — 
Escalera, 1899, p. 391. — Jeannel, 1910 e, p. 473. 


var. apicalis Jeannel. 

A. tropicus-apicalis, Jeannel, 1910 e, p. 473 ; {yp. : Sima del Aigua. 

Long. : 1,5 à 2 mm. 

Forme  ovalaire, très convexe, rétrécie en arrière. 
Antennes présentant la formule 2, 2, 14, 1, 1, 2/3, 13, 2/3, 


292 Dr R. JEANNEL 


14, 14, 2. Prothorax bien plus large que les élytres, rétréci à 
sa base; sa plus grande largeur se mesure à l’union des 
trois quarts antérieurs et du quart postérieur. Pattes relative- 
ment longues et grêles. 

Différences sexuelles très peu apparentes, réduites à l'existence 
d’un article de plus aux tarses antérieurs des mâles. 

VARIATIONS. — Il existe chez cette espèce des variations indi- 
viduelles considérables, dont certaines sont particulièrement 
intéressantes en ce qu’elles marquent une tendance vers une 
structure particulière des élytres que nous trouverons au maxi- 
mum dans le genre suivant. 

Chez la plupart des individus que j’ai pu examiner les élytres 
ont un angle apical aigu et les bords suturaux sont accolés 
l’un à l’autre presque jusqu’au sommet (forme typique). 

Chez d’autres exemplaires le sommet des élytres est large- 
ment arrondi de la suture jusqu’à l’extrémité postérieure de 
l’épipleure : variété B. 

Enfin chez quelques individus les élytres sont déhis- 
cents et leur sommet est déjeté en dehors, de sorte que 
la ligne suturale se termine sur un angle rentrant et que le 
bord externe est sinué au niveau de l’extrémité postérieure de 
l’épipleure. C’est la variété apicalis JEANN. (fig. 198). 

Il ne s’agit pas ici de races géographiques, mais de simples 
variations individuelles. J’ai trouvé dans la coll. Uhagon deux 
exemplaires présentant d’une façon typique cette conforma- 
tion des élytres et un certain nombre d’intermédiaires entre 
la var. B. et la var. apicalis. 

HABITAT. — Espèce cavernicole. Je ne crois pas qu’elle ait 
été jamais rencontrée hors des grottes. 

Espagne. Province de Valencia : gruta de las Maravillas, près 
de Carcagente (1) [394] (Escalera) ; sima del Aïgua, près de 
Carcagente [395] (Escalera). 


(1) « Carcagente », dans la province de Valence, et non « Carthagena » comme l'avait écrit 
Abeille de Perrin dans sa description du B.tropica [1881,p. 9],comme tous les auteurs l'ont 
répété et comme je l'ai indiqué à tort dans mon Catalogue des Bathysciae (1910, j, p. 30]. 


REVISION DES BATHY$SCIINAE 293 


Province de Tarragone : cova del Montsant [330], près de 
Cornudella (J. et R..). 

Obs. — Des deux exemplaires que je connais de la var. apica- 
lis JEANN., l’un est étiqueté « Carcagente », l’autre (fype) pro- 
vient de la sima del Aigua (coll. Uhagon, in coll. R. Oberthür). 


2. Anillochlamys Bueni Jeannel. 


Planche I, fig. 16 et Planche VII, fig. 202. 


Bathyscia tropica, Jeannel, 1907 e, p. 319, nec Abeille, — Anillochlamys Bueni, Jeannel, 1910 e, 
p. 473; typ. : cueva de Andorial. 

Long. : 2 mm. 

Forme très convexe, hémisphérique, à peine rétrécie en 
arrière. Coloration foncée. Prothorax de même largeur que 
les élytres, à côtés très peu arqués; sa plus grande largeur se 
mesure exactement à la base. Élytres très convexes, à sommet 
formant un angle apical aigu, de sorte que les bords suturaux 
des élytres sont accolés l’un à l’autre jusqu’au sommet. Pattes 
relativement courtes, quoique grêles. 

Antennes, carène mésosternale et tarses semblables à ceux 
de l’A. tropicus. 

Le mâle est inconnu. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant le même massif 
calcaire que le genre Spelaeochlamys. 

Espagne. Province d’Alicante : cueva de Andorial, près de 
Denia [397] (Racovitza !). Le seul individu connu à été trouvé 
mort sur une flaque d’eau. 


9% genre, SPELAEOCHLAMYS Dieck. 


Dieck, 1870, p. 93. — Reiïtter, 1885, p. 16. — Escalera, 1899, p. 364. 


Espèce type : S. Ehlersi DIecx. 

Forme ovalaire, allongée, convexe, également rétrécie en 
avant et en arrière. Pubescence longue, fine et peu serrée, 
Ponctuation assez forte sur les élytres, 


ve, 44 


294 Dr R. JEANNEL 


Antennes dépassant à peine la moitié de la longueur du corps, 
très épaissies au sommet. Les deux premiers articlés sont épais et 
de même longueur, plus épais et plus longs que les suivants ; 
l’article vrir est globuleux et l’article xI1 est acuminé, plus 
grand que le x, deux fois aussi long que large. 

La tête est rétractile et le prothorax est peu convexe, un peu plus 
étroit que les élytres et de forme campanuliforme ; ses côtés 
sont sinués avant la base, ses angles postérieurs sont très sail- 
lants en dehors et sa plus grande largeur se mesure exactement 
à la base. 

Élytres amples, à peine deux fois aussi longs que larges, assez 
convexes, avec leur plus grande largeur au milieu ; il n’existe 
pas de strïe suturale et leur sommet dépasse le pygidium et 
forme deux pointes divariquées, dont les aut urs ont beaucoup 
exagéré l'importance dans leurs descriptions (fig. Lxx). 

Carène mésosternale semblable à celle des Anillochlamys 
(fig. 197). - 

Pattes longues et grèles. 


La seule espèce connue est la suivante qui se trouve en Espa- 
gne, dans la province d’Alicante. 


Spelaeochlamys Ehlersi Dieck. 


S, Ehlersi, Dieck, 1870, p. 93 ; {yp. : cueva de San Julian, à Alcoy, — Reitter, 1885, p. 16. — 
Escalera, 1899, p. 365. 


Long. : 2 mm. 

Forme elliptique, peu convexe, également rétrécie aux deux 
extrémités. Les longueurs des articles des antennes sont : 2, 2, 
15, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 1, 14. La massue est très épaisse. 
Prothorax aussi long que large, avec les angles postérieurs très 
défléchis, de sorte qu'il existe un profond sillon sur le disque 
de chaque côté de la ligne médiane. La base du prothorax 
est un peu plus étroite que celle des élytres. Carène mésoster- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 295 


nale élevée, formant un angle denté, à bord antérieur épais 
et convexe. Pattes grêles; tibias intermé- ( 
diaires arqués et épineux ; premier article 
du tarse antérieur des femelles allongé. 

HABITAT. — Espèce cavernicole, habi- 
tant le sud de l’Espagne. 

Province d’Alicante : cueva de San 
Julian, à Alcoy [396] (Ehlers). Cette 
grotte serait actuellement détruite (L. von 
Heyden). 

Obs. — On ne connaît de cette espèce 


qu’une femelle (éype) qui se trouve dans 
la collection L. von Heyden et une seconde \ 
femelle accompagnée de quelques débris de N ds 
dans la collection Abeille de Perrin. 

L’exemplaire figuré (fig. Lxx) est celui de M. L. von Heyden 
que cet aimable confrère m'a très obligeamment communiqué. 


C. Série de Speocharis. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Sac interne du pénis pourvu d’un long stylet inséré sur la paroi 
dorsale de son eul-de-sac, libre dans sa cavité et dirigé vers le 


a et dou a «fete 10€ genre, Speocharis. 
— Sac interne du pénis sans stylet, maïs pourvu de grosses dents 


lbeuliéremont DIACéeS 7... .,....... see 11e genre, Breuilia. 


10° genre, SPEOCHARIS Jeannel. 
Jeannel, 1910 e, p. 464. — 1910 f, p. 8. 
Syn. : Quaestus Schauîuss, 1861, p. 424. — Quaesticulus. Schaufuss, 1861, p. 426 (1). 
Espèce type.: S. arcanus (SCHAUFUSS). 
Forme large, plus ou moins convexe, atténuée en arrière. 
Sculpture et pubescence fines. Tête complètement rétractile 
sous le prothorax. 


(1) Les genres Quaestus et Quaesticulus étaient basés sur des caractères imaginaires 
inexistants ; il me parait donc impossible de les introduire de nouveau dans la nomenclature. 


de : + … 
#4 


296 Dr KR. JEANNEL 


Antennes grêles, à deux premiers articles épais et de même 
longueur, toujours un peu plus épais et en général plus longs 
que les suivants. La massue est aplatie ou cylindrique et l’article 
terminal est d'habitude beaucoup plus grand que le précédent. 

Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement . 
arqués. 

Élytres amples, plus longs que l’abdomen, leur sculpture est 
variable. 

Carène mésosternale élevée, à angle arrondi, à bord anté- 
rieur rectiligne, tombant à pic sur le mésosternum, à extrémité 
postérieure prolongée par une longue saillie qui repose sur 
la surface du métasternum et simule une carène métasternale. 
Épimères mésothoraciques allongés. 

Pattes rétractiles, grêles et assez longues. Les tibias inter- 
médiaires sont arqués et épineux. Les quatre tibias postérieurs 
portent quatre éperons à leur sommet. Les tarses antérieurs des 
mâles ont 5 articles et sont plus ou moins dilatés; les tarses 
postérieurs, aussi longs que les trois quarts du tibia correspon- 
dant, présentent la formule : 3, 14, 1, 1, 3. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille est très petite (un 
cinquième de la longueur du corps). Le pénis est peu arqué, 
sa lame basale est longue et retroussée le long de son bord libre 
de façon à former une profonde gouttière où s’insèrent les 
muscles péniens ; le sommet du pénis est large et aplati. 

Le sac interne est bien différencié et porte un appareil éjacu- 
lateur particulier. En arrière de l’invagination du canal éjacu- 
lateur, qui se fait sur sa paroi dorsale, le sac porte un long stylet 
chitineux étendu dans sa cavité. Ce stylet est aussi long que 
la moitié ou les deux tiers du pénis ; sa base est élargie et son 

‘extrémité se termine en une sorte de cuilleron ; les cannelures 
que porte sa tige montrent bien qu’il est le résultat de la fusion 
d’une dizaine de longues épines juxtaposées (fig. 227). Outre ce 
stylet, le sac porte parfois des petites écailles et aussi deux 
volumineux faisceaux d’épines symétriques placés dans sa par- 
tie moyenne (fig. 212). 


ET 


REVISION DES BATHYSCIINAE 297 


Les styles latéraux sont en général épais et se terminent 
par trois soies grêles, de longueur variable. 

CHOROLOGIE. — A l'exception des S. Uhagoni et S. adnexus, 
toutes les espèces sont cavernicoles. Avec le genre suivant, 
Breuilia, elles peuplent les grottes du versant atlantique de 
l'Espagne, c’est-à-dire des vallées du rio Tage (S. Cisnerosi) et 
des rios cantabriques depuis les Picos de Europa jusqu’à la fron- 
tière française (voy. page 181 et la carte, p. 182, fig. LXIx). 

Les espèces se répartissent dans cinq groupes caractérisés 
de la façon suivante : 


TABLEAU DES GROUPES D’ESPÈCES DU GENRE Speocharis. 


1. Élytres à ponctuation alignée en travers, formant des strioles 
transversales. Pas de strie suturale. ..,................ GROUPE I. 
— Élytres à ponctuation non alignée en travers................. 2. 
. Élytres sans strie suturale. Article terminal des antennes trois 
fois plus long que l’avant-dernier chez les mâles. Styles latéraux 
detorsane copulateur très gréles. 5071, 450002. 4 GROUPE II. 
— Élytres portant une strie suturale. Article terminal des antennes 
au plus 2 fois aussi long que l’avant-dernier. Styles latéraux épais. 3. 
3. Article terminal des antennes aussi long que l’avant-dernier. 


LL 


RE ne qe cle no node die din nale eldue Ve, à GROUPE V. 
— Article terminal des antennes plus long que l’avant-dernier..... 4. 
4. Tarses antérieurs des mâles plus larges que le tibia, à premier 

arelé aussi large que long: sut une eh GROUPE IV. 
— Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le tibia, à pre- 

muer article plus long que large. ..............:.... GrouPE III. 


F 
Chacun de ces groupes d’espèces est spécial à un territoire 


géographique défini. 
GROUPE 1 


1. Speocharis Uhagoni Sharp. 


Planche I, fig. 17 et Planche VII, fig. 207. 
Adelops Uhagoni, Sharp, 1872, p. 271 ; éyp. : Reinosa. — Bathyscia Uhagoni, Estalera, 1899, 
p. 403. — Jeannel, 1907 c, p. 422. 
Long. : 1,2 mm. ; 
Forme allongée, parallèle, peu convexe, peu atténuée en 


298 Dr R. JEANNEL 


arrière. Antennes courtes, ne dépassant pas les angles postérieurs 
du prothorax, à massue peu aplatie. Les longueurs des articles 
sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 14, 2/3, 14, 14, 3. L'article 1r est trois 
fois aussi épais que le 1x1, les articles 1x et x sont transverses. 
Prothorax aussi large que les élytres. Élytres sans strie suturale, 
striolés. Carène mésosternale peu élevée, à angle à peine émoussé, 
à saillie postérieure courte, mais très nette. T'arses antérieurs 
mâles plus étroits que le sommet du tibia. 

Pénis peu incurvé, à sac interne muni d’un stylet aussi long 
que la moitié de la longueur de l’organe ; les styles latéraux 
sont grêles et portent trois soies assez longues. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'aspect extérieur du S. Uha- 
goni est à peu près celui du Phaneropella turcica Rerrr. et cela 
m'avait conduit, avant d'examiner son organe copulateur mâle, 
à le rapprocher de cette espèce. En réalité c'était là une grave 
erreur que l’étude des véritables caractères de filiation m’oblige 
à reconnaître. 

HABITAT. Espèce muscicole habitant parfois les entrées 
de grottes dans la vallée du rio Belaya. 

Espagne. Province de Santander : Reinosa (Uhagon, Crotch) ; 
Suances, dans les feuilles mortes et dans une petite « cueva al 
lado del rio » (?) (Escalera). 

Obs. — Reitter l’a répandu dans les collections avec l’indica-- 
tion inexacte « Asturies, Getschmau ». 


GROUPE I 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Tarses antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia. 2. 
__ Tarses antérieurs mâles aussi larges ou plus étroits que le som- 
met..dn: bia, pd CR ESS CS ES 3. 
2. Prothorax présentant sa plus grande largeur avant les angles 
postérieurs chez les mâles Long. :2mm................. 3. Breuili. 
— Prothorax présentant sa plus grande largeur exactement à la 
base chez les mâles. Long. : 1,6 mm.........,. 4 occidentalis, n. Sp. 


CE do. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 299 


3. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet du tibia. 


Srndestaulle/(long::2,5; mMl).::84428 42fe coude sue 2. arcanus. 
— Tarses antérieurs des mâles bien plus étroits que le sommet du 
in Poe. tulle (lon. 24.60 Anh). presses 5. Perez. 


2. Speocharis arcanus Schaufuss. 
Planche I, fig. 18 et Planche VII, fig. 203 à 206. 


Quaestus arcanus, Schaufuss, 1861 &, p. 425, pl. I, fig. 1 ; £yp. : « Hisp. occ, » (sic). — Bathys- 
cia arcana, Reïtter, 1885, p. 35. — Marseul, 1885, p. 54. — Escalera, 1899, p. 373. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme elliptique, allongée, également rétrécie en avant 
et en arrière. Pubescence fine et dense. Antennes atteignant 
la moitié de la longueur du corps ; les longueurs des articles 
chez les mâles sont 1, 1, 3/4, 2/3, 3/4, 3/4, 1, 1/2, 2/3, 2/3, 2. 
L'article vit est deux fois plus long que large ; Le x1 est 3 fois 
aussi long que le x, aussi large que lui, cylindrique dans sa 
moitié basale, puis brusquement élargi au sommet. Prothorax 
à côtés peu arqués, aussi large que les élytres, présentant sa 
plus grande largeur à la base. Le contour du prothorax se con- 
tinue sans brisure avec celui des élytres. Élytres deux fois 
aussi longs que larges, ponctués. Carène mésosternale élevée, 
arrondie, avec un prolongement postérieur atteignant le niveau 
du bord postérieur du métasternum. T'arses antérieurs des 
mâles allongés, aussi larges que le sommet du tibia. - 

Organe copulateur mâle très arqué ; styles latéraux grêles, 
terminés par une massue portant trois soies courtes. Stylet 
du sac interne très grêle et aussi long que les trois quarts de 
la longueur du pénis. 

VARIATIONS. — Les tarses antérieurs des mâles sont un peu 
plus dilatés chez les $. arcanus des grottes du littoral (Suances, 
Cobreces) que chez ceux des grottes de l’intérieur (Altamira, 
Novales, Santa-Isabel). 

HABITAT. — Espèce cavernicole très abondante dans les 


300 Dr R. JEANNEL 


nombreuses grottes des vallées du rio Saja et du rio Belaya. 

Espagne. Province de Santander : cueva de la Peña de Gol- 
bardo [381] (Escalera) ; cueva de Oreña, à Cobreces [377] 
(Escalera) ; las Cuevas de Cobreces [376] (Bolivar !, Breuil !) ; 
cueva de las Brujas, à Ongayo [374] (Escalera) ; cueva de las 
Brujas, à Suances [373] (Escalera, Breuil !) ; cueva de Alta- 
mira [372] (Bolivar !, Breuil!); cueva de las Aguas, à Novales 
[380] (Breuil !) ; cueva de Santa-Isabel [378] (Breuil !) ; fcueva 
de la Clotilde, à Santa-Isabel [379] (Breuil !); cueva de Oreña 
[383], à Valle de Alfoz de Llobredo (Bolivar!). 

Obs. I. — Escalera(1899,p. 375) cite encore S. arcanus 
de la cueva del Castillo, à Puente-Viesgo (vallée du rio Paz). 
Cette indication est à coup sûr inexacte, car l’abbé Breuil, 
dont les récoltes me sont parvenues soigneusement triées, n’a 
recueilli dans cette grotte que S. autumnalis et S. Sharpr. 

Obs. IT. — $. adnexus se trouve en compagnie du S. arcanus 
dans la cueva de Santa-Isabel, S. Sharpi dans les deux cuevas 
de las Brujas, de Ongayo et de Suances. 


3. Speocharis Breuili Jeannel. 


Planche VII, fig. 209 à 212. 


S. Breuili, Jeannel, 1910 e, p. 465, fig. 1 et 2; {yp. : cueva del Pindal. — 1910 j, fig. 6. 


Long. : 2 mm. 

Forme allongée, convexe, atténuée en arrière. Pubescence 
longue et peu serrée. Antennes atteignant les trois quarts de la 
longueur du corps, à article vx bien plus court que le 1x, 
à article XI épaissi et long comme chez S. arcanus. Longueurs 
des articles chez les mâles : 3, 3, 24, 2, 2, 2, 2 5, 1, 24, 2, 6. 
Prothorax à côtés très arrondis et rétrécis à la base ; la plus 
grande largeur se mesure à l’union des trois quarts anté- 
rieurs et du quart postérieur. Élytres ponctués, sans strie sutu- 
rale. Saillie postérieure de la carène mésosternale atteignant 


2 
Ë 


REVISION DES BATHYSCIINAE 301 


le niveau du milieu du métasternum. Turses antérieurs mâles 
bien plus larges que le sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle arqué ; pénis profondément sinué 
sur sa face dorsale ; sac interne pourvu d’un stylet très fin et 
de deux faisceaux symétriques d’épines ; styles latéraux grêles, 
terminés par trois soies de longueur moyenne. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant avec Breuilia 
triangulum SHARP une grotte de la vallée du rio Deva, sur le 
versant nord des Picos de Europa. 

Espagne. Province d’Oviedo : cueva del Pindal, à Pimiango 
[390] (Breuil !). 


4. Speocharis occidentalis, nov. sp. 
Planche VII, fig. 208. 

Long. : 1,6 mm. 

Forme elliptique, allongée, légèrement rétrécie en arrière. 
Sculpture très fine ; pubescence longue et assez serrée. Antennes 
atteignant les trois quarts de la longueur du corps, plus grêles 
et plus aplaties que chez l’espèce précédente ; l’article x1 est 
quatre fois aussi long que large chez les mâles et les longueurs 
proportionnelles des articles sont : 1, 1, 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 
1/3, 1/2, 1/2, 14. Chez les femelles les articles terminaux sont 
proportionnellement bien plus courts et plus larges. Prothorax 
présentant sa plus grande largeur exactement à la base dans les 
deux sexes. Élytres sans strie suturale. Carène mésosternale 
élevée, formant un angle presque droit à sommet émoussé ; sa 
saillie postérieure dépasse le niveau de la moitié du métaster- 
num. T'arses antérieurs mâles à premier article bien plus large 
que le sommet du tibia, à articles II, 111 et 1v décroissant pro- 
gressivement de taille et de largeur. 

HaABiTAT. — C’est l’espèce la plus occidentale connue dans 
les monts Cantabriques. 

Espagne. Province d’Oviedo : cueva de Quintanal, près de 
Balmori [391] (Breuil !). 


302 Df R. JEANNEL 


D. Speocharis Perezi Sharp. 
Planche VII, fig. 213 à 216. 


Adelops Perezi, Sharp, 1872, p. 269; typ.: cuevas de Cuanes et de Cuasande. — Bathyscia 
Perezi, Reitter, 1885, p. 37. — Escalera, 1899, p. 390. 


Long. : 1,6 mm. 

Forme elliptique, allongée, un peu rétrécie en arrière. Pubes- 
cence longue et peu serrée. Antennes dépassant le milieu de la 
longueur du corps, à article vit globuleux, à article XI bien plus 
large que le x dès sa base ; d’abord cylindrique, cet article xI 
s’élargit dans sa moitié apicale. Longueurs des articles : 3, 3, 
2, 2, 2, 2, 21, 1, 2, 2, 6. Chez les femelles l’article x1 est un 
peu plus court. Prothorax à côtés bien arqués, aussi large 
que les élytres. Élytres ponctués, sans strie suturale. Carène 
mésosternale haute, à saillie postérieure atteignant la moitié 
du métasternum. T'arses antérieurs mâles plus étroits que le 
sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle à styles latéraux grêles et terminés 
par 3 soies de longueur moyenne. Pénis profondément sinué 
sur sa face dorsale. Sac interne à stylet très long et très grêle, 
privé de faisceaux d’épines. 

Différences sexuelles. — Les côtés du prothorax sont moins 
arrondis et les antennes sont plus courtes et plus épaisses chez 
les femelles. 

VARIATIONS. — Les variations locales sont très légères et 
méritent à peine d’être signalées. Il semble cependant que chez 
les $S. Perezi de la cueva del Sell et chez ceux de la petite grotte 
de la Peña Mellera les antennes soient plus épaisses, l’article 
vit plus globuleux, le prothorax plus large. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant avec Breuilia 
triangulum SxarP la vallée du rio Deva, sur le versant nord 
des Picos de Europa. 

Espagne. Province d’Oviedo : cuevas de Cuanes et de Cua- 
sande [388] (Sharp): cueva de la Loja, à El Mazo [386] 


REVISION DES BATHYSCIINAE 303 


(Escalera, Breuil !); ceueva de la Cabañuca, à Panes [387] 
(Escalera) : petite grotte de la Peña Mellera [385] (Breuil !) : 
cueva del Sell, à Panes [384] (Breuil !). 


GROUPE III 
TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Antennes courtes n’atteignant pas les angles postérieurs du 


prothorax ; article vrir globuleux. Petite taille (long. : 1,3 

EM ds mate die hate one DM eus dés à ne 6. adnexus. 
— Antennes dépassant les angles postérieurs du prothorax. Taille 

Herr.) autmoïüs Cavernicoles: etats 026 mine 2. 
2. Forme peu convexe. Antennes épaisses dépassant à peine les 

angles postérieurs du prothorax. Long. : 2,4 mm.... 7. vasconicus. 
_— Forme convexe. Antennes atteignant la moitié de la longueur du 

COL DDR NE ae ere ne eee ele e ets le ee nN ER ee echo) niet PAS eee 3. 


3. Forme régulièrement ovalaire. Carène mésosternale basse, à angle 
acéré. Article vi des antennes aussi long que le 1x. Long. : 
2, Re SE TR CE D CP D TT 9. Cisnerosi. 
— Forme rétrécie en arrière. Carène mésosternale à angle arrondi. 
Article vrir des antennes plus court que le 1x. Long. : 2 mm. 
PR 0 enr daiete nn etes de eu sims Re cie ele Piles ufete à 8. autumnalis. 


6. Speocharis adnexus Schaufuss. 


Quaestieulus aänezus, Schaufuss, 1861 a, p. 427, pl. I, fig. 2; éyp. : « Hisp. occ. » — Bathyscia 
adnexa, Reitter, 1885, p. 38. — Marseul, 1885, p. 55. — Escalera, 1899, p. 400. 


Long. : 1,3 à 1,7 mm. 

Forme courte et régulièrement ovalaire, convexe, non 
atténuée en arrière. Pubescence rare, avec quelques poils 
dressés. Antennes courtes, à deux premiers articles aussi 
longs que les quatre suivants réunis, à article vIrT globuleux, 
à massue aplatie. Prothorax convexe, à côtés bien arrondis. 
Élytres à ponctuation plus forte que celle du prothorax, râpeuse 
et irrégulièrement alignée en travers ; strie suturale entière et 


suture légèrement saillante. Uarène mésosternale haute, arron- 


304 Dr R. JEANNEL 


die, à saillie postérieure atteignant le bord postérieur du métas- 
ternum. T'arses antérieurs mâles à premier article seul élargi, 
bien plus étroit que le tibia. 

Organe copulateur mâle peu arqué, à styles latéraux grêles, 
terminés par 3 longues soies. Pénis régulièrement arqué et 
stylet du sac interne pas plus long que le tiers de la longueur du 
pénis. 

HABITAT. — Espèce lucicole habitant la vallée du rio Belaya 
et pénétrant assez fréquemment dans les grottes. Son aire de 
distribution se superpose en partie à celle du S. arcanus. 

Espagne. Province de Santander : cueva de Juan Bueno, 
à Viernoles [382] (Escalera) ; cueva de Cobreces [376] (Uha- 
gon !) ; Cobreces, dans les feuilles mortes (Escalera) ; cueva de 
Santa-Isabel [378] (Breuil !). 

Obs. — Je ne sais à quoi correspond la « grotte près de Panes » 
où Schaufuss indique avoir découvert cette espèce. 


7. Speocharis vasconicus La Brülerie. 


Adelops vasconicus, La Brûlerie, 1872, p. 448 ; éyp. : cueva de Albia. — Bathyscia vasconica, 
Marseul, 1885, p. 53. — Escalera 1899, p. 385. 
Syn. : B. Cisnerosi, Reitter, 1885, p. 37 (pars), nec Perez-Arcas. 


Long. : 2,4 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, à peine rétrécie en arrière. 
Pubescence courte et serrée. Antennes dépassant légèrement 
les angles postérieurs du prothorax, à article 1 plus épais que 
le 11, à article vx très dilaté, à articles vit plus long que large, 
à article x1 plus large que le x. Les longueurs des articles 
sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 14, 14, 2. Prothorax de même lar- 
geur que les élytres. Élytres à sculpture fine, à strie suturale 
effacée en avant et en arrière. Carène mésosternale haute, 
arrondie. T'arses antérieurs mâles plus étroits que le sommet 
du tibia. 

HABITAT. — Espèce cavernicole, spéciale à la vallée du rio 
Nervion. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 305 


Espagne. Province de Vizcaya : cueva de Albia, près d'Orduña 
[350] (La Brûlerie, Uhagon, E. Simon !) ; cueva de la Peña de 
Orduña [353] (La Brülerie) ; cueva sin nombre, à Orduña [352] 
(La Brülerie) ; cueva Perules, à Orduña [351] (La Brülerie, 
Mazarredo !). 


8. Speocharis autumnalis Escalera. 
Planche VIII, fig. 217 et 218. 


Bathyscia autumnalis, Escalera, 1898, p. 37 ; {yp. : cueva del Castillo. — 1899, p, 382, — Jean- 
nel, 1910 j, fig. 4. 


Long. : 2 mm. 
Forme ovoïde, convexe, très atténuée en arrière sur- 
tout chez les mâles. Coloration foncée. Pubescence longue. 
Ponctuation assez forte. Antennes atteignant la moitié de la 
longueur du corps, à article vtr plus long que large, à arti- 
cle x1 ovalaire et aplati. Longueurs des articles : 3, 3, 24, 2, 
2, 2, 24, 1, 2, 2, 5. Prothorax à côtés très arqués chez les 
mâles, aussi large que les élytres dans les deux sexes. Élytres 
à strie suturale entière. Carène mésosternale haute, arrondie, à 
saillie postérieure longue. T'arses antérieurs mâles presque grêles. 
Organe copulateur mâle très caractéristique. Le pénis est droit 
dans sa partie apicale, sans sinuosité dorsale ; le sac interne 
porte un stylet grêle et court ; les styles latéraux sont grêles 
et se terminent par 3 soies de longueur démesurée, qui se 
recourbent en dedans et s’entrecroisent avec celles du côté 
opposé (fig. 218). 
Différences sexuelles. 


Chez les mâles les antennes sont plus 
longues, les élytres sont plus atténués en arrière, les côtés du 
prothorax sont plus largement arrondis. 

VARIATIONS. — Certains exemplaires mâles de la cueva de 
Santian sont plus grands, plus ovoïdes et leurs antennes sont 
plus épaisses. À Hornos de la Peña au contraire les variations 
semblent se faire en sens inverse : les mâles sont moins différents 
des femelles, plus petits et plus ovalaires. 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5€ SÉRIE, — T,. VII. — (1). 20 


306 Dr R. JEANNEL 


HABITAT. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Paz. 

Espagne. Province de Santander : cueva del Castillo, à 
Puente-Viesgo [367] (Escalera, Breuil !); cueva de la Castañeda, 
à Puente-Viesso [368] (Breuil !) ; cueva de Hornos de la Peña, 
à San Felice de Buelna [369] (Breuil !) ; cueva de Santian, à 
Puente-Arce [370] (Breuil !). 

Obs. — Cette dernière grotte est probablement celle dite « de 
Peñas Negras » où Escalera a découvert le S. autumnalis. 


9. Speocharis Cisnerosi Perez-Arcas. 
Planche VIII, fig. 219 à 221. 


Adelops Cisnerosi, Perez-Arcas, 1872, p. 127, pl. III, fig. 2; typ. : cueva del Reguerillo. — 
Bathyscia C'isnerosi, Reitter, 1885, p. 37. — Escalera, 1899, p. 386. 


Long. : 2,1 mm. 

Forme ovale, convexe, peu atténuée en arrière. Pubescence 
courte et serrée; ponctuation fine. Antennes atteignant la moi- 
tié de la longueur du corps chez les mâles, un peu plus courtes 
chez les femelles, à article vrir deux fois aussi long que large, 
à article x1 ovalaire, aplati, plus large que le x. Les longueurs 
des articles sont : 3, 3, 2, 2, 2, 2, 24, 14, 2, 2, 3. Prothorax 
pas plus large que les élytres, non rétréci à sa base. Élytres 
à strie suturale effacée en arrière. Carène mésosternale formant 
un angle émoussé et présentant une saillie postérieure dont le 
niveau atteint le tiers de la longueur du métasternum. Deux pre- 
miers articles du {arse antérieur mâle dilatés, mais bien plus 
étroits que le tibia. 

Styles latéraux de l’organe copulateur mâle épais ; stylet 
du sac interne du pénis robuste, aussi long que la moitié de la 
longueur du pénis ; ce dernier n’est pas sinué sur sa face dor- 
sale. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant la sierra de Gua- 
darrama, c’est-à-dire une vallée du bassin du rio Tage. 

Espagne. Province de Madrid : cueva del Reguerillo, près de 
Torrelaguna [393] (Perez-Arcas !, Escalera). 


nr 


REVISION DES BATHYSCIINAE 307 


GROUPE 1k 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Forme allongée, elliptique. Élytres deux fois aussi longs que 


ONE 2m ne RNA Shvre 12. flaviobrigensis. 
— Forme ovoïde, courte. Élytres moins de deux fois aussi longs que 

OP dt ro names Danses SIM DURE «MS 2. 
2. Strie suturale effacée. Élytres portant des traces de côtes. Long. : 

ne ete ss cho behienats dils rtistrtre 13. cantabricus, 
— Strie suturale bien marquée. Élytres sans trace de côtes, ...... 3. 


3. Prothorax plus ample. Article vrir des antennes bien plus court 
que le 1x. Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le tibia. 
EN OU I ed ne en Se Cu ue a tac ent à ee a Un 10. Sharpr. 

— Prothorax moins ample. Article var des antennes presque égal 
au 1x. Tarses antérieurs mâles beaucoup plus larges que le tibia. 
LITTERATURE RE EN Ain PA 11. Escalerai. 


10. Speocharis Sharpi Escalera. 
Planche VIII, fig. 222 à 227. 


Bathyscia Sh:rpi, Escalera, 1893, p. 37 ; {yp. : gruta de las Brujas de Suances, — 1899, p. 382. 


Long. : 1,8 mm. 

Forme courte, convexe, peu atténuée en arrière. Pubescence 
longue et peu serrée. Ponctuation fine. Antennes atteignant 
la moitié de la longueur du corps chez les mâles, plus courtes 
chez les femelles. Les articles du funicule sont allongés, l’article 
VII est un peu plus long que large, le xt aplati, large et 
ovalaire. Les longueurs des articles sont: 2, 2, 1, 3/4, 1, 1, 
14, 3/4, 1, 1, 2. Prothorax plus large que les élytres, rétréci à 
sa base chez les mâles, non rétréci chez les femelles. Strie sutu- 
rale des élytres entière. Carène mésosternale arrondie, à saillie 
postérieure bien marquée. T'arses antérieurs des mâles bien plus 
larges que le sommet du tibia, à article 1 aussi large que long. 

Organe copulateur mâle régulièrement arqué; pénis sans 
dépression dorsale ; styles latéraux épais terminés par 3 soies 
extrêmement courtes. On a vu que ces soies étaient démesuré- 


308 D' R. JEANNEL 


ment longues chez S. autumnalis, vivant dans la même grotte 
que #. Sharpi. Cette différence dans la structure des organes 
sensoriels de l’appareil copulateur établit évidemment une 
barrière physiologique entre les deux espèces (voy. page 183). 

HABITAT. — Espèce cavernicole répandue dans les deux 
vallées voisines du rio Belaya et du rio Paz. Dans la première 
elle se superpose au S. arcanus SCHAUF., dans la seconde au 
S. autumnalis EscaL. 

Espagne. Province de Santander : cueva de las Brujas, à 
Ongayo [374] (Escalera) ; cueva de las Brujas, à Suances [373] 
(Escalera, Breuil !) ; sima del Espino, à Cudon [375] (Escalera) ; 
cueva del Castillo, à Puente-Viesso [367] (Breuil !) ; cueva de 
la Castañeda [368], voisine de la précédente (Breuil !). 


11. Speocharis Escalerai Jeannel. 


Planche VIII, fig. 228 et 229. 


S. Escalerai, Jeannel, 1910 e, p. 466 ; {yp. : cueva de Cullalvera. 


Long. : 2 mm. 

Forme du $. Sharpi. Antennes atteignant la moitié de la lon- 
gueur du corps, plus courtes chez les femelles que chez les 
mâles ; l’article vrrTr est deux fois aussi long que large et l’ar- 
ticle xt est ovalaire, large et aplati. Les longueurs des articles 
sont : 2, 2, 1, 1,14, 1,14, 1, 1, 1, 2. Prothorax à côtés à peine 
rétrécis à la base, très arqués, un peu plus large que les élytres. 
Strie suturale des élytres bien marquée ; suture saïllante. T'arses 
antérieurs mâles bien plus larges que le sommet du tibia, à 
article 1 aussi long que large. 

Organe copulateur mâle régulièrement arqué ; pénis sans 
dépression dorsale ; sac interne pourvu de deux paquets symé- 
triques d’épines et d’un stylet robuste ; soies terminales des 
styles latéraux de longueur normale. 

VARIATIONS. — Les individus de la cueva de Covalanas ont 
parfois exactement l'aspect des S. SAarpi, mais la forme 


REVISION DES BATHYSCIINAE 309 


de leurs antennes et la structure de leur organe copulateur mâle 
ne peuvent laisser aucun doute sur leur identité. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant la vallée du rio 
Ason. On ne connaît pas la faune des vallées situées entre 
le rio Ason et le rio Paz où se trouve $. Sharpi ; il est bien 
probable qu’on y découvrira des formes de Speocharis intermé- 
diaires aux deux espèces ici décrites et peut-être sera-t-on con- 
duit à tout comprendre dans le même groupement spécifique. 

Espagne. Province de Santander : cueva de Cullalvera, à 
Ramales [363] (Breuil !) ; cueva de Covalanas [364] (Breuil !) ; 
cueva de Valle, à Rasines, près de Ramales [365] (Breuil !). 


12. Speocharis flaviobrigensis Uhagon. 
Planche VIII, fig. 230. 


Bathyscia flaviobrigensis, Uhagor, 1891, p.121 ; éyp. : cueva de San Roque ou de Utzcorta. 
— Escalera, 1899, p. 380. 
Syn. : B. utzcortensi:, Reitter, 1885, p. 36. 

Long. : 2 mm. 

Forme elliptique, allongée, atténuée en arrière. Antennes 
atteignant dans les deux sexes la moitié de la longueur du 
corps ; l’article virt est bien plus long que large et l’article xI 
est grand, ovalaire et aplati. Les longueurs des articles sont: 
2,2,14;1,14, 14, 2, 14 2, 2, 3. Prothorax aussi large que 
les élytres, non rétréci à sa base. Élytres à strie suturale 
entière, sans traces de côtes. Tarses antérieurs des mâles 
un peu plus larges que le sommet du tibia, à article 1 un peu 
plus long que large. | 

Organe copulateur mâle arqué ; pénis à face dorsale profon- 
dément sinuée ; sac interne sans faisceaux d’épines ; styles laté- 
raux grêles, pourvus de trois soies de longueur normale. 

HABITAT. — Espèce cavernicole localisée dans les Montes 
Cobetas de la vallée du rio Cadagua. 

Espagne. Province de Vizcaya : cueva de San Roque, ou de 
Utzcorta, à Abando, près de Bilbao [356] (Uhagon!, Escalera) ; 
cueva del fortin del monte Cobetas [354] (Uhagon !). 


310 Dr R. JEANNEL 


13. Speocharis cantabrieus Uhagon. 


Bathyscia cantubrica, Uhagon, 1881, p. 118 ; #yp. : cueva de la Magdalena, — Raitter, 1885 
p. 37. — Escalera, 1899, p. 383. 


Long. : 2,2 mm. 

Forme ovoiïde, courte, très atténuée en arrière. Colo- 
ration foncée. Antennes atteignant à peine la moitié de la lon- 
gueur du corps ; l’article vux est allongé, l’article XI est ova- 
laire, peu large et aplati. Les longueurs des articles sont . 3, 3, 2, 
2, 2, 2,24, 14, 2, 2, 3. Prothorax aussi large que les élytres, 
à côtés bien arrondis, présentant sa plus grande largeur à la 
base. Élytres portant sur le disque les traces de 3 ou 4 côtes bien 
visibles ; strie suturale effacée, parfois absente. Uarène méso- 
sternale arrondie, à saillie postérieure atteignant les deux tiers 
du métasternum. Tarses antérieurs des mâles un peu plus lar- 
ges que le sommet du tibia. 

Différences sexuelles : les antennes sont un peu plus longues 
chez les mâles. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant les deux vallées 
du rio Cadagua et du rio Lequeitio. On ne sait rien de la faune 
souterraine du bassin du rio de Mundaca, intermédiaire; il est 
bien probable qu’on y rencontrera le $. cantabricus. 

Espagne. Province de Vizcaya : cueva de la Magdalena, 
à Galdames [355] (Uhagon, Seebold !) ; cueva de Arenaza, à 
Galdames [358] (Uhagon, Ch. Brisout !); cueva del monte 
Calvarrio, à Lequeitio [361] (Escalera) ; cueva de Achurra, à 
Lequeitio [362] (Escalera !). 


GROUPE + 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Articles terminaux des antennes aplatis. ...............° a 
Articles terminaux des antennes cylindriques, nullement aplatis. 83. 
2. Forme rétrécie en arrière. Coloration foncée. Strie suturale plus 


REVISION DES BATHYSCIINAE 311 


ou moins effacée, surtout en avant. Long. : 2,3 à 2,5 mm...... 

2 SPEED 15 gracilicornis, n. Sp. 
— Forme également rétrécie en avant et en arrière régulièrement 

elliptique Colorat'on pâle. Strie suturale entière, toujours pro- 

fondément marquée. Long. : 2,8 à 3 mm............. 14 S>ebold. 
8. Forme elliptique, allongée, également rétrécie en avant et en 

arrière. Coloration normale Antennes atteignant les trois quarts 

de la longueur du corps. Long : 2,8 à 3 mm........ 16 flicornis. 
— Forme ovoïde, trapue, très convexe. très rétrécie en arrière Colo- 

ration brun foncé, très brillante. Antennes aussi longues que le 

corps, à articles sensiblement égaux. Long. : 3,4 mm... 17. Minos. 


14. Speocharis Seeboldi Uhagon. 
Planche I, fig. 19 et Flanche VIII, fig. 233. 

Bathyscin Seebolti, VU hagon, 1881, p. 117 ; éyp. : cueva de la Magdalena. — Reitter, 1885, p. 37. 
— Escalera, 1899, p. 378. 

Long. : 2,8 à 3 mm. 

Forme elliptique, régulière, allongée, déprimée, également 
atténuée en avant et en arrière. Pubescence très courte ; 
coloration très pâle ; sculpture très fine. Antennes atteignant 
les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, à 
massue très aplatie; l’article r est plus épais que le 17 et l’ar- 
ticle XI est ovalaire. Les longueurs des articles sont : 4, 4, 3, 
3, 3, 3, 4, 3, 3, 3, 4. Prothorax de même largeur que les 
élytres, court, à côtés peu arqués, nullement rétréci à sa base. 
Élytres ovalaires, deux fois aussi longs que larges, à strie sutu- 
rale entière, profonde et de coloration plus foncée que le reste 
de l’élytre ; suture non saillante. Carène mésosternale élevée, 
arrondie, à prolongement postérieur assez court. T'arses anté- 
rieurs mâles allongés, un peu plus larges que le sommet du 
tibia ; leur premier article est plus long que large. 

Différences sexuelles : Les antennes des femelles dépassent 
à peine la moitié de la longueur du corps. 

HABITAT. — Espèce cavernicole spéciale aux grottes de la 
vallée inférieure du rio Cadagua. 

Espagne. Province de Vizcaya : cueva de la Magdalena, à 


312 Dr R. JEANNEL 


Galdames [355] (Uhagon, Secbold!, Simon !) ; eueva de San 
Roque, ou de Utzcorta, à Abando, près de Bilbao [356] (Uha- 
gon, Escalera). | 
Obs. — Dans la première de ces deux grottes, il se trouve 
avec S. cantabricus, dans la seconde avec S. flaviobrigensis. 


15. Speocharis gracilicornis, nov. sp. 
Planche VIII, fig. 231 et 232, 


Long. : 2,3 à 2,5 mm. 

Forme déprimée, large en avant, très atténuée en arrière. 
Coloration foncée ;: sculpture et pubescence très fines. Antennes 
semblables à celles du $. Seeboldi, aussi longues, mais moins 
aplaties et bien moins élargies au sommet. Prothorax 
ample, aussi large que les élytres, à côtés modérément 
arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres atténués presque 
dès la base, légèrement convexes ; leur strie suturale est peu 
marquée, plus ou moins effacée en avant et en arrière; la suture 
est saïllante dans la moitié apicale des élytres. Carène mésos- 
ternale et tarses semblables à ceux du S. Seeboldi. 

Organe copulateur mâle régulièrement arqué ; pénis sans 
dépression dorsale ; sac interne sans faisceaux d’épines, mais 
pourvu d’un robuste stylet aussi long que le tiers de la lon- 
gueur du pénis. Styles latéraux très épais et très longs, dépassant 
de beaucoup le sommet du pénis ; leur extrémité se termine par 
une forte massue triangulaire portant sur sa face interne 
trois soies peu longues et écartées les unes des autres. 

Différences sexuelles : Sans parler de la différence tarsale, 
les femelles sont plus épaisses et leurs antennes sont un peu 
plus courtes. 

HABITAT. — Espèce cavernicole, vivant avec Breuilia tibia- 
ls JEANN. dans une grotte de la vallée du rio Ason. 

Espagne. Province de Santander : cueva de San Roque, à 
Valle, près de Ramales [366] (Breuil !). 

Obs. — Cette grotte où vivent S. gracilicornis JEANN. et 


REVISION DES BATHYSCIINAE 313 


Breuilia tibialis JEANN. est à peine distante de quelques cen- 
taines de mètres des grottes de Cullalvera, Covalanas et Valle 
où se trouvent S. Escalerai JEANN. et $S. Minos JEANN. (voy. 
page 177). 


16. Speocharis filicornis Uhagon. 
Planche VIII, fig. 234 et 235. 


Bathyscia filicornis, Uhagon, 1881, p. 113 ; {yp. : cueva del Monte Serantes., — Reitter, 1885, 
p. 36. — Escalera, 1899, p. 377. 

Long. : 2,8 à 3 mm. 

Forme elliptique, allongée, déprimée, également rétrécie 
aux deux extrémités. Coloration pâle ; ponctuation et pubes- 
cence très fines. Antennes atteignant les trois quarts de la lon- 
gueur du corps, à articles terminaux cylindriques, à peine 
épaissis et non aplatis. L'article 1 est plus épais que le 1x. 
Longueurs des articles : 5, 5, 3, 4, 4, 3, 5, 3, 4, 4, 4. Prothorax 
de même largeur ou un peu plus étroit que les élytres, à côtés 
peu arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres allongés, 
à strie suturale entière, à suture légèrement déprimée en avant. 
Carène mésosternale haute, à bord ventral épais, à saillie 
postérieure atteignant le bord postérieur du métasternum. 
Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le sommet du 
tibia, à article 1 plus long que large. 

Organe copulateur semblable à celui du S. gracilicornis. 

HABITAT. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Cadagua. 

Espagne. Province de Vizcaya : cueva del monte Serantes 
[360], à Santurce (Uhagon!, Mazarredo!, E. Simon, Escalera) ; 
cueva de Portugalete, près de Santurce [359] (Ch. Brisout !). 


17. Speocharis Minos Jeannel. 


Planche I, fig. 20 et Planche VIII, fig. 236 à 238. 
S. Minos, Jeannel, 1910 e, p. 467, fig. 3 et 4 ; éyp. : cueva de Cullalvera. 


Long. : 3,4 mm. 


Forme ovo’de, très convexe, très rétrécie en arrière. Colora- 
tion brun foncé très brillant ; pubescence très fine et très rare ; 


314 Dr R. JEANNEL 


ponctuation excessivement fine et superficielle. Antennes 
aussi longues que le corps, très régulières, non épaissies au 
sommet ; l’article I est plus épais que le 11. Les longueurs des 
articles sont : 5, 5, 4, 4, 5, 5, 5, 4, 4, 4, 4. Prothorax court, con- 
vexe, à côtés peu arqués, nullement rétréci à la base. Élytres 
longs, cunéiformes, à strie suturale entière et à suture saillante. 
Carène mésosternale élevée, arrondie, à bord ventral tranchant, 
à saillie postérieure atteignant le niveau des hanches posté- 
rieures. Paites très longues ct très grêles. 

Organe copulateur mâle court et relativement épais ; le pénis 
est presque droit, non sinué, le stylet du sac interne est court 
et épais ; les styles latéraux sont peu épais et leurs soies termi- 
nales sont longues. 

Obs. — Le seul'exemplaire mâle connu est un débris sans 
tête ni prothorax ; les caractères sexuels secondaires et en 
particulier la forme des tarses antérieurs me sont inconnus. 

HABITAT. — Espèce cavernicole vivant avec S. Escalerar 
dans une grotte de la vallée du rio Ason. 

Espagne. Province de Santander : cueva de Cullalvera, près 
de Ramales [363], un mâle et une femelle (Breuil !). 


1le genre, BREUILIA Jeannel. 


Jeannel, 1910 e, p. 468. 


Espèce type : B. triangulum (SHARP). 

L'aspect extérieur est sensiblement le même que celui 
des Speocharis. Toutefois les élytres sont toujours cunéiformes 
et leur sculpture est toujours formée de points fins et serrés. 
La tête est volumineuse et rétractile. 

Antennes courtes et grêles, parfois aplaties. 

Prothorax ample, allongé, plus large que les élytres. 

Élytres portant ou non une strie suturale. 

Carène mésosternale semblable à celle des Speocharis ; les 
épimères mésothoraciques sont rectangulaires et la suture 
sterno-épisternale est incomplète. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 315 


Tarses antérieurs bien plus larges que le sommet du tibia. 
Tibias intermédiaires épais, arqués, épineux. Tarses postérieurs 
aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant, présen- 
tant la formule : 3, 14, 1, 1, 3. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Bien caractéristique, le 
pénis est petit, aussi long que le quart de la longueur du corps ; 
son sommet se termine en pointe acérée et sa lame basale est 
longue, étroite, finement rebordée. Le sac interne ne porte ni 
stylets ni faisceaux d’épines, mais toute sa surface est semée 
de dents grosses et courtes, disposées sans ordre ; ces dents 
sont crochues et leur pointe est toujours tournée vers le méat. 
Dans le fond du sac quelques dents plus fines sont peut-être 
homologues du stylet des Speocharis (voir page 46). 

Les styles latéraux enfin sont épais, aplatis latéralement, 
irréguliers, épaissis au sommet et se terminent par 3 à 5 soies de 
longueur inégale. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Breuilia ne diffère donc 
vraiment de Speocharis que par la structure toute particulière 
de son organe copulateur mâle. E. Reitter (1910, p. 143) m'a 
reproché d’avoir osé baser des coupes génériques sur des 
caractères tirés de l’organe copulateur mâle, «nach der Form 
des miännlichen Kopulationsorgans, das frei gar nicht sichtbar 
ist ». Je ne veux pas discuter ici si la valeur phylogénique d’un 
caractère est d'autant plus grande que ce caractère porte sur 
un organe « mieux visible », mais je pense que bien peu de bons 
Taxonomistes seront de cet avis. Lt 

En réalité, il me paraît impossible de nier que Breuilia et 
Speocharis soient deux phylums distincts, qui ont pu, grâce à 
leur isolement génital, coloniser les mêmes grottes et subir 
une évolution rigoureusement parallèle. La disparition de la 
strie suturale chez les deux genres, dans les grottes les plus 
occidentales de la chaîne cantabrique s’explique comme cas de 
parallélisme orthogénétique (voir page 181). 

Enfin la connaissance des types larvaires est venue fournir 
une autre preuve de indépendance des deux genres. Grâce aux 


316 Dr R. JEANNEL 


récoltes de M. l’abbé Breuil, j'ai pu dans ce mémoire donner 
la description des larves du Breuilia triangulum SxaRP et des 
Speocharis Sharpi Escar. et S. Escalerai JEANN. Or il se 
trouve que les deux larves de Speocharis diffèrent considérable- 
ment de celle du Breuilia et de tous les autres types connus 
de Bathysciinae par la présence au bord externe des mandibules 
d’un volumineux tubercule de couleur foncée (voy. page 99). 


Les trois espèces connues du genre Breuilia se distinguent de 
la façon suivante : 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Breuilia. 


1. Pas de strie suturale. Antennes cylindriques, à dernier article 


aussi long que l’avant-dernier. Long. : 3,2 mm.... 1. triangulum. 
— Élytres portant une strie suturale. Antennes aplaties à article xx 
plus long.que le x Long. 2”"mm.. 4... 20-40 2. 
2. Tibias intermédiaires des mâles inermes et très épaissis au som- 
MER LL HOMMES L RONA RE 8. tibialis. 
— Tibias intermédiaires des mâles épineux et de grosseur nor- 
malle Ohio radé en is e à outil dre JR 2. cuneus. 


1. Breuilia triangulum Sharp. 
Planche I, fig. 21 et Planches VIII et IX, fig. 239 à 248. 


Adelops triangulum, Sharp, 1872, p. 268 ; typ. : cuevas de Cuanes y de Cuasande. — Bathys- 
cia triangulum, Reitter, 1885, p. 36. — Escalera, 1899, p. 375. — Breuilia triangulum, Jeannel, 
1910 e, p. 469, fig. 5. — 1910 fj, fig. 7. 

Long. : 2,8 à 3,3 mm. 

… Forme ovoïde, convexe, très rétrécie en arrière, surtout chez 
les mâles. Coloration brun foncé très brillant. Pubescence 
courte et serrée. Ponctuation râpeuse et peu dense. Antennes 
atteignant environ la moitié de la longueur du corps, à articles 
extrêmes cylindriques. L’article 11 est moins épais que Particle 1 
et les derniers articles sont légèrement épaissis ; les longueurs 
relatives des articles sont : 5, 5, 3, 3, 4, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Protho- 
rax très convexe, long, moins de deux fois aussi large que 


REVISION DES BATHYSCIINAE 317 


long ; sa base est rectiligne et les côtés sont peu arqués, nulle- 
ment rétrécis en arrière. Élytres sans strie suturale, à sommet 
tronqué. Carène mésosternale élevée, à bord ventral épais, 
formant une sorte de facette allongée entre les hanches inter- 
médiaires ; sa saillie postérieure atteint le niveau des hanches 
postérieures. Tarses antérieurs mâles à trois premiers articles 
dilatés, plus larges que le sommet du tibia; les deux premiers 
articles sont à peu près de même taille. 

Organe copulateur mâle sensiblement droit. Toutes les dents 
du sac interne sont semblables. Les styles latéraux sont rétrécis 
à leur base et leur sommet porte 5 soies, 3 terminales longues 
et 2 ventrales plus courtes. 

Différences sexuelles: Les femelles sont en général de bien 
plus grande taille; leurs élytres sont plus larges, moins cunéi- 
formes et les antennes sont plus fines. 

VARIATIONS. — Il n’existe pas de formes locales bien définies. 
Toutefois les 50 individus de la cueva de la Loja que j’ai pu 
examiner sont en moyenne plus petits que ceux des autres 
grottes et on trouve dans la cueva de la Cabañuca des exem- 
plaires femelles présentant tout à fait la forme des mâles. En 
réalité les variations fluctuantes dans la même colonie sont 
considérables. 

HABITAT. — Espèce cavernicole répartie dans de nombreuses 
grottes du bassin du rio Deva, sur le versant nord des Picos de 
Europa, où on la trouve mêlée aux Speocharis Perezi SHARP, 
S. Breuili JEANN. et $. occidentalis JEANN. 

Espagne. Province d’Oviedo : cuevas de Cuanes et de Cuasande, 
près de Potes [3881 (Sharp) ; cueva de la Loja, près de Panes 
[386] (Escalera, Schramm!, Breuil!) ; cueva de la Cabañuca, 
près de Panes [387] (Uhagon) ; cueva de Suprevide, à Aban- 
dames [389] (Escalera) ; petite grotte de la Peña Mellera [385] 
(Breuil !) ; cueva del Pindal, à Pimiango [390] (Breuil !) ; cueva 
de Quintanal [391], à Balmori (Breuil !). Enfin une larve de 
Breuilia, vraisemblablement du B. triangulum, a été trouvée 
dans la cueva de Mazaculos [392] (Breuil !). 


318 Dr R. JEANNEL 


2. Breuilia cuneus Jeannel. 
Planche IX, fig. 249 à 251. 


Ereuilia cuneus, Jeannel, 1910 e, p. 469; typ. : cueva de Venta de la Perra. 


Long. : 2 mm. 

Forme cunéiforme, convexe. Pubescence courte et dense ; 
ponctuation fine ; coloration foncée. Antennes atteignant à 
peine la moitié de la longueur du corps, à articles terminaux 
aplatis et larges, à article x1 plus grand que le x ; longueurs 
des articles : 5, 5, 3, 3, 4, 4, 4, 3, 4, 4, 6. Prothorax très con- 
vexe, aussi large que les élytres, non rétréei à sa base. Élytres 
marqués d’une strie suturale effacée en arrière ; leur sommet est 
arrondi, nullement tronqué. Tarses antérieurs mâles bien 


plus larges que le sommet du tibia, à 3 premiers articles dila- 


tés ; le premier article est plus large que le 11. Tibias inter- 
médiaires normalement épais et épineux. 

Organe copulateur mâle très arqué sur sa face ventrale, 
presque plié à angle droit. Les dents basales du sac interne 
sont beaucoup plus grosses que les autres. Les styles latéraux 
sont énormes, plus longs que le pénis et se terminent par une 
massue qui porte 3 soies, dont l’une est tordue en spirale. 

Obs. — Je ne connais qu’un seul individu de cette espèce. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant le bassin du rio 
Ason. Je ne sais s’il existe dans la même grotte une espèce du 
genre Speocharis. 

Espagne. Province de Vizcaya : cueva de Venta de la Perra, 
près des thermes de Molinar de Carranza [357] (Breuil !). 


3. Breuilia tibialis Jeannel. 
Planche IX, fig. 252. 


B. tibialis, Jeannel, 1910 2, p. 470 ; éyp. : cueva de San Roque, à Vaile. 


Long. : 1,8 à 2 mm. 
Même forme, mêmes pubescence et ponctuation que le pré- 
cédent. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur du 


REVISION DES BATHYSCIINAE 319 


corps, exactement semblables à celles du B. cuneus, sauf 
que les 3 derniers articles sont un peu plus courts. Élytres à 
strie suturale entière, nullement effacée en arrière ; la suture 
est relevée en toit. Carène mésosternale élevée, épaisse, arron- 
die, prolongée en arrière jusqu’au niveau du milieu du méta- 
sternum. T'arses antérieurs des mâles à 3 premiers articles dila- 
tés, discoïdes, bien plus larges que le sommet du tibia. Tibias 
intermédiaires très arqués, extraordinairement épaissis chez les 
mâles ; l’épaississement est graduel de la base au sommet, la 
coupe du tibia est circulaire et le côté externe ne porte pas 
d’épines. 

Organe copulateur mâle faiblement arqué ; sa courbure est 
intermédiaire à celles des B. cuneus et B. triangulum. Les dents 
basales du sac interne sont bien plus volumineuses que les 
dents apicales; les styles latéraux sont très grands, mais se 
terminent sans s’épaissir en massue ; des trois soies que porte 
leur extrémité deux, internes, sont courtes, l’autre apicale est 
plus longue. 

Différences sexuelles : chez les femelles, les antennes sont plus 
courtes, le prothorax est plus étroit, les élytres sont plus ren- 
flés et les tibias intermédiaires sont épineux et moins épais. 

HABITAT. — Espèce cavernicole vivant dans une grotte de 
la vallée du rio Ason en compagnie du Speocharis gracilicor- 
nis JEANN. 

Espagne. Province de Santander : cueva de San Roque, à 
Valle, près de Ramales [366] (Breuil !). 


D. Série de Speonomus. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués. Carène mésosternale élevée, anguleuse................ D: 
— Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés sinués.......... 3. 
2. Élytres irrégulièrement ponctués, sur leur moitié apicale tout 
au moins et portant de longs poils verticalement dressés...... 
Lt ed rt RL  E 13° genre, Speonomites, 


320 Dr KR. JEANNEL 

— Élytres régulièrement striolés en travers, sans longs poils dressés. 
NS Le Nes Nr re ne susosse.s.s 12 genre, Speonome 

8. Prothorax plus large que long ou carré. 2... RE 4. 

— Prothorax plus long que large....,.......... 1% 4 2 40e LEE . 1e 


4. Prothorax campanuliforme, à peine plus étroit que les élytres. 
Carène mésosternale élevée....,........... 14° genre, Bathysciella. 


= |Prothorax/rétréciien arrière, 6. 2088 ip i tie 5. 
5. Prothorax non cordiforme, peu rétréci en arrière, à angles posté- 
riebrs déféChis. +. nt Lies dater ete E nee ne aies St DEC 6. 
— Prothorax cordiforme, très rétréci en arrière.....,............ de 
6. Pas de strie suturale. Carène mésosternale anguleuse. Élytres non 
1068 au SOMMES. ELEMENT 15° genre, Perrinia. É 
— Élytres pourvus d’une strie suturale, déhiscents et lobés au 
sommet. Carène mésosternale basse, non anguleuse........ Et 
PE EE TO I LE OS CS mo Do done 16° genre, Perriniella. 


7. Prothorax transverse. Antennes à article virr plus court que ses 
voisins. Carène mésosternale entière et élevée. 17° genre, Troglophyes. 
— Prothorax aussi large que long. Antennes à article vrir aussi 
long” Que Particle Ce. TOUR ONE HÉROS 8. 
8. Antennes très grêles et très longues. Élytres dépassant le sommet 
du pygidium. Carène mésosternale réduite, mais anguleuse. 
DD OS Re TO mi nets à 18° genre, Troglocharinus. 
— Antennes longues mais épaisses. Élytres courts, laissant à nu la 
pointe du pygidium. Mésosternum non caréné. 19° genre, Antrocharidius. 
9. Pygidium caché sous les élytres. Antennes longues et épaisses, 
à article vi fortement dilaté chez les mâles. Tarses antérieurs des 
mâles bien plus larges que le sommet du tibia. 20° genre, Trocharanis. 
— fÉlytres laissant à nu le sommet du pygidium. Antennes très 
longues et très grêles. Tarses antérieurs des mâles plus étroits 
que le Sommet-du bla.....,....19-0u0 21° genre, Antrocharis. 


12 genre, SPEONOMUS Jeannel. 
Jeannel, 1908 c, p. 299. — 1909 &, p. 510. — 1910 e, p. 471. — 1910 j, p. 10. 
Revision : Jeannel, 1908, l’Abeille XXXI, pp. 75 à 102, avec 3 cartes. 

Espèce type : S. pyrenaeus (LESPÈS). 

Forme elliptique, déprimée, large. Tête et appendices 
entièrement rétractiles sous le corps. Pubescence dorée, péu 
longue, mais bien fournie. Sculpture toujours formée de 
points fins et superficiels, peu serrés sur la tête etle prothorax, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 321 


de strioles transversales fines, serrées mais nettement marquées 
sur les élytres. 

Antennes longues et épaisses, à derniers articles élargis sur- 
tout chez les mâles. L’article 11 est toujours aussi long et plus 
grêle que l’article 1, à peine plus long ou aussi long et à peine 
plus épais que le 117 ; les articles v et vI sont parfois épaissis 
chez les mâles et le v est toujours plus long que ses voisins ; 
les articles de la massue sont cylindriques, rarement aplatis, 
le vrrr est petit et le XI n’est guère plus long que le x. 

Pas d’yeux. Prothorax à côtés arqués de la base au sommet, 
jamais sinués. 

Élytres soudés par leur bord sutural, à sommet arrondi recou- 
vrant le pygidium, à rebord marginal large et bien visible dans 
les quatre cinquièmes de la longueur de l’élytre ; la suture est 
presque toujours accompagnée d’une strie suturale peu visi- 
ble, toujours effacée en arrière et le disque porte parfois les 
traces de 3 côtes saillantes. 

Carène mésosternale élevée et mince, toujours anguleuse et 
plus ou moins dentée, sans prolongement métasternal. Épi- 
mères mésothoraciques étroits, allongés, à angle antéro-externe 
très aigu ; suture sterno-épisternale entièrement visible. 

Saillie intercoxale du métasternum très étroite, de façon que 
les hanches postérieures sont peu distantes. 

Pattes épaisses et peu allongées. Les fémurs sont aplatis, 
bien plus larges à leur base qu’à leur sommet ; l’extrémité 
apicale des fémurs antérieurs n’atteint pas le contour du corps, 
celle des fémurs intermédiaires le dépasse à peine et celle des 
fémurs postérieurs le dépasse amplement. Les tibias intermé- 
diaires sont épais, arqués et épineux. Les tarses antérieurs 
mâles sont pentamères, leurs trois premiers articles sont dila- 
tés, de largeur décroissante et leur dilatation, très peu variable 
dans tout le genre, ne dépasse guère celle du sommet du tibia. 
Tarses postérieurs grêles, aussi longs que les quatre cinquièmes 
du tibia correspondant ; leur premier article est très long et 
leur formule est à peu près : 3, 1, 1, 1, 3. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5% SÉRIE. — T. VII. — (I). 21 


322 Dr R. JEANNEL 


Organe copulateur mâle très constant dans la série des 
Speonomus: Le pénis est toujours volumineux, fortement 
incurvé ; sa base est largement évasée et son sommet aplati 
d'avant en arrière se termine en une sorte de bec émoussé. 

Le sac interne porte à l’abouchement du canal éjaculateur 
une pièce en Y semblable à celle des Bathysciola ; puis les 
faces dorsales et latérales du sac portent de volumineuses 
bandelettes formant de véritables pièces chitineuses articulées 
les unes avec les autres. Au sommet la paroi dorsale du sac 
est renforcée par deux bandelettes flexibles insérées au méat. 

Les styles latéraux s’insèrent latéralement, leur base est 
large et leur extrémité atteint à peine la pointe du pénis. Leur 
sommet est pourvu de deux ou trois soies longues et grêles et 
d’un pénicille de longs cils enchevêtrés, remplacés par une brosse 
de poils très courts chez les espèces des Basses-P yrénées. 

DIFFÉRENCES SEXUELLES. — Elles portent principalement 
sur la forme du corps et la structure des antennes, sans parler 
de la différence tarsale. 

Les mâles sont en général plus larges que les femelles, leur 
prothorax est plus ample, ses côtés sont plus arqués ; toutefois 
il existe une espèce, S. Fagniezi JEANN., chez qui cette diffé- 
rence est inversée et dont les femelles sont plus larges que les 
mâles. 

Les élytres sont plus convexes, moins atténués en arrière 
chez les femelles et portent des traces de côtes mieux visibles. 

Les antennes des mâles chez beaucoup d’espèces sont dila- 
tées à partir de l’article v, ce qui leur donne (S. stygius 
DIEcKk, — clavatus SAULCY) un aspect claviforme spécial. 

Enfin, chez $. curvipes La BRÔL. les tibias postérieurs des 
mâles sont fortement arqués en dedans. 

VARIATION. — Les Speonomus sont très nombreux et il 
existe presque autant de formes différentes que de grottes 
habitées. Toutefois il est facile de se rendre compte que ces 
diverses formes ne sont que des races géographiques d’un 
petit nombre d’espèces à dispersion plus vaste. D'autre part 


À br FLE LE _ 
C : LI 


REVISION DES BATHYSCIINAE 323 


on observe quelquefois dans la même colonie des variations 
assez importantes pour mériter d’être nommées et j’ai été con- 
duit pour elles à employer une nomenclature tétranominale 
indiquant le genre, l’espèce, la sous-espèce et enfin la va- 
riété. 

ÉcoLociE ET CHOROLOGIE. — Les Speonomus sont tous caver- 
nicoles, sauf les Phacomorphus qui vivent peut-être en commen- 
saux dans le nid de quelque petit mammifère. 

Les Speonomus sont répartis sur tout le versant français des 
Pyrénées et dans les grottes du versant espagnol dépendant 
du bassin de l’Ebre. Deux d’entre eux se trouvent cependant 
dans deux vallées atlantiques des monts cantabriques, empié- 
tant sur l’aire de distribution des Speocharis (voir page 173). 
Les Speonomus font défaut dans les Pyrénées centrales fran- 
çaises, en dedans du périmètre des anciens glaciers (voir page 
164). 

Les espèces du genre se rangent dans cinq groupes, dont un 
sous-genre, de la façon suivante : 


TABLEAU DES GROUPES D'ESPÈCES DU GENRE Speonomus. 


1. Coloration brun foncé. Tête très petite. Prothorax semi-circulaire, 
deux fois aussi large que long. Ongles très courts 
Lie a pr PU ÉSQNE RE per PES sous-genre PHACOMORPHUS. 

— Coloration testacée. Tête plus grosse. Prothorax non semi-circu- 
laire, une fois et demie aussi large que long. Ongles de longueur 


normale (sous-genre-SPEONOMUS, s. str.). .................... 2. 
4 Mlytres sans trace de strie suturale. ................. GROUPE V. 
— Élytres portant toujours une strie suturale parallèle à la suture 

DC COR AURETC rente DA MOI de ete ie a à te ane ed à 3. 
3. Antennes plus courtes que la moitié du corps......... GROUPE Il. 
— Antennes dépassant la moitié de la longueur du corps. ........ 4. 


4, Antennes épaissies à partir de l’article v chez les mâles, à 
partir de l’article vir chez les femelles ; l’article v des antennes 
des femelles est bien plus long que le vr............. Groupe III. 
— Antennes épaissies à partir de l’article vrr dans les deux sexes : 
l’article v des antennes des femelles est à peine plus long que 
RG A POLE NE POVTOEL. FMI. DA RETEN us Groupe IV. 


324 Dr R. JEANNEL 


I. Sous-genre PHACOMORPAUS Jeannel. 


Jeannel, 1908, p. 60. — Peyerimhoff, 1908, p. 303. — Jeannel, 1910 f, p. 10. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU SOUS-GENRE Phacomorphus. 


1. Base du prothorax non rétrécie. Élytres larges, rétrécis seulement 
au sommet. Forme presque lenticulaire. Long. : 4,5 mm. 1. Mascarauxi. 
— Base du prothorax rétrécie de façon que les angles postérieurs ne 
sont pas saillants. Élytres moins larges, rétrécis depuis la base. 
Forme-allongée. Long; #55 mme. 6 2 2. Bordei.- 


1. Speonomus (Phacomorphus) Mascarauxi Deville. 
Planche IX, fig. 253 et 254, 


Bathyscia Mascarauxi, Sainte-Claire Deville, 1905, p. 160 ; {yp. : grotte Compagnaga lecia. — 
Speonomus (Phacomorphus) Mascarauxi, Jeannel, 1908, p. 60. — Peyerimhoff, 1908, fig. III. 


Long. : 4,5 mm. 

Forme lenticulaire, très plate et très large. Coloration brun 
ferrugineux foncé, presque noir (coloration des Catops). Pubes- 
cence courte et éparse. Strioles transversales des élytres fortes 
et serrées. Antennes atteignant à peine la moitié de la longueur 
du corps, grêles et présentant la formule suivante : 2, 2, 2, 2, 
2, 2, 2, 1, 14,14, 14. Tête pas plus large que la cinquième 
partie de la largeur du prothorax. Angles postérieurs du pro- 
thorax très saillants et côtés non rétrécis en arrière. Élytres 
aussi larges que le prothorax, à suture déprimée, à strie suturale 
entière et à disque portant les traces de deux côtes saillantes. 
Carène mésosternale peu élevée, anguleuse, mais non dentée. 
Tarses antérieurs des mâles faiblement dilatés et tarses pos- 
térieurs exceptionnellement courts, pas plus longs que le quart 
de la longueur du tibia. 

CHOROLOGIE. — Je connais deux exemplaires de cette espèce 
qui ont été trouvés exactement dans les mêmes conditions à 
deux entrées de grottes, dans les Basses-Pyrénées (France). 
Dans les deux stations ils ont été trouvés dans des éboulis 
humides et recouverts de feuilles mortes au fond d’un aven 


REVISION DES BATHYSCIINAE 325 


d’effondrement situé sur le trajet d’une grotte. Un mâle à été 
recueilli par Mascaraux au fond de l’aven de la grotte Com- 
pagnaga lecia, près de Camou-Cihigue [314] et une femelle 
a été trouvée par P. Nadar dans l’aven de la grotte d’Istaürdy 
[317]. 


2, Speonomus (Phacomorphus) Bordei Peyerimhoff. 


S. (Phacomorphus) Bordei, Peyerimhoff, 1908, p. 302 : typ. : grotte de Château-Pignon. 


Long. : 3,25 mm. ; larg. : 2 mm. 

Forme bien moins large que celle du S. Mascarauxi, très atté- 
nuée en arrière. Antennes dépassant à peine la moitié de la lon- 
gueur du corps, à article VIt épaissi chez le mâle ; leur structure 
est identique à celle de l’espèce précédente. Prothorax moins 
transverse, à côtés plus arrondis et nettement rétrécis à la base, 
à angles postérieurs non saillants. Élytres rétrécis depuis la 
base. Tarses antérieurs mâles peu dilatés, bien plus étroits que 
le sommet du tibia. 

HABITAT. — L’unique exemplaire connu a été trouvé dans 
une grotte des Basses-Pyrénées, à 35 m. de l’entrée, cou- 
rant sur la roche enduite d'argile. Malgré des appâts divers, 
relevés au cours de quatre visites consécutives, il a été impossi- 
ble d’en reprendre d’autres individus et ce fait laisse supposer 
que comme son congénère S. Border doit avoir un mode d’exis- 
tence spécial. 

France. Basses-Pyrénées : grotte de Château-Pignon, non 
loin de Saint-Jean-de-Port [319] (R. de Borde). 


IT. Sous-genre SPEONOMUS, $. str. 
GROUPE 11 
T'ABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Tibias postérieurs comprimés et hérissés de longues épines aussi 
grandes que les éperons. Article 11 des antennes trois fois aussi 
large que le 117. Forme atténuée en arrière; sculpture et pubescence 
tresinesUEong 250 MR RER A Éd 5. infernus. 


326 Dr R. JEANNEL 


—— Tibias postérieurs cylindriques et hérissés d’épines très fines et 
très courtes bien plus petites que les éperons. Article 11 des an- 
tennes deux fois aussi large que le 11. Forme convexe, non atté- 
nuée en arrière ; sculpture et pubescence grossières............ 2. 


« 


2. Forme moins convexe Élytres à strie suturale entière. Antennes 
peu aplaties, à article vrir globuleux. Carène mésosternale arrondie. 
Birioles-résulières.,, Tous à 251mme.. 2... 2e. 3 Delarouzeei. 

— Forme beaucoup plus convexe. Strie suturale des élytres obso- 
lète. Antennes très plates à article vrir transverse. Carène mé- 
sosternale anguleuse. Strioles irrégulières. Long. : 3 mm. 4. Faurai. 


3. Speonomus (s. str.) Delarouzeei Fairmaire. 
Planche I, fig. 22. 


Adelops Delurouzeei, Fairmaire, 1860, p. 631 ; éyp. : Arles sur Tech. — Saulcy, 1872, p. 23. 
— Bathyscia Delurouzeei, Reïitter, 1885, p. 32. — Jeannel, 1909 a, p. 502, pl. XIV, fig. 65 et 66. 
Syn.: Brucki, Fairmaire, 1863, p. 8 ; éyp. : La Preste. 


b) subsp. catalonicus Jeannel. 


S, Delarouzeei-catalonicus, Jeannel, 1910 g, p. CLIV ; £yp. : cova de Rialp. 


Long. : 2,5 à 2,6 mm. 

Forme convexe, elliptique, également rétrécie en avant 
et en arrière. Pubescence fine ; coloration foncée. Antennes 
à article vtr globuleux, à article vir épais, à articles 1x, x et 
x1 légèrement aplatis. Les longueurs des articles sont : 2, 2, 14, 
1, 1,1, 14, 3/4, 14, 14, 14 Prothorax aussi large que les 
élytres, à côtés peu arqués, non rétrécis à la base. Élytres à 
strie suturale entière. Tarses antérieurs des mâles très grêles, 
à article 1 à peine plus large et pas plus long que l’article 11 
Ho 1É) 

Organe copulateur mâle peu arqué. Le pénis est épais, coni- 
que ; son sommet est large et aplati. Les styles latéraux sont 
longs, grêles et se terminent par trois soies assez longues et un 
pénicille de poils courts très nombreux, très fins et très serrés 
sur le bord dorsal du sommet du style (1909 «, pl. xIv, fig. 66). 

VARIATIONS. — En France, dans le massif du Canigou, 
S. Delarouzeei ne montre aucune variation, mais on trouve 
en Espagne une race locale distincte de la forme française. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 327 


1. Forme moins large. Élytres deux fois aussi longs que larges. 
OR DR lotte os qe hutredes s'ajata te © fi forma typica. 

— Forme bien plus large. Élvtres à peu près une fois et demie aussi 
longs que larges. Long. : 2,6 mm................ subsp. catalonicus. 


HABITAT. — C’est une espèce à grande aire de distribution 
qui paraît répandue sur les deux versants de la chaîne des 
Pyrénées-Orientales (Canigou-Puigmal). 


a) forma typica. 

France. Département des Pyrénées-Orientales : grotte 
d'En Britchut [234] (Lucante) ; grotte de las Encantadas, 
comm. du Tech [237] (Lucante) ; grotte d'El Pey, près de 
Montferrer [236] (J. et R.); grotte de Sainte-Marie, à La 
Preste [235] (J. et KR.) ; grotte de Velmanya, près de Vinça 
[238] (Hustache, Jeannel). 

Obs. — Cette dernière grotte fait partie du bassin de la Têt ; 
toutes les autres s’ouvrent dans celui du Tech. 


b) subsp. catalonicus Jeannel. 
Espagne. Province de Gerona : cova de Rialp, près de Ribes 
[322], dans la haute vallée du rio Ter (M. Faura y Sans !). 


4. Speonomus (s. str.) Faurai Jeannel. 


S. Faurai, Jeannel, 1910 9, p. CLIV ; éyp. : cova de Rocafera (in coll. Musée de Madrid). 


Long. : 2,8 mm. 

Forme beaucoup plus convexe que celle du précédent ; 
coloration rougeâtre brillant ; pubescence plus longue ; strioles 
des élytres plus irrégulières, plus superficielles et moins rap- 
prochées. Antennes ne dépassant pas la moitié de la longueur 
du corps, épaisses, à articles terminaux larges et très aplatis. 
L'article 17 est une fois et demie aussi épais que le tx ; Par- 
ticle vrIr est transverse ; les articles de la massue sont asy- 
métriques, plus élargis du côté ventral que du côté dorsal; 
les longueurs relatives des articles sont les mêmes que chez 
S. Delarouzeei. Prothorax de même largeur que les élytres, à 


328 Dr R. JEANNEL 


côtés peu arqués, non rétrécis en arrière. Élytres à strie suturale 
peu visible, effacée, surtout en arrière. Carène mésosternale 
formant un angle vif. Tarses antérieurs des mâles non 
dilatés, à article 1 petit, à peine plus large et pas plus long 
que l’article Ir. 

HABITAT. — Espèce cavernicole spéciale à la vallée du rio 
Ter. 

Catalogne. Province de Gerona : cova de Rocafera, près de 
San Marti de Llemana [321] (Faura y Sans !) 


5. Speonomus (s. str.) infernus Dieck. 


Adelops infernus, Dieck, 1869, p. 348 ; éyp. : Lestelas. — Saulcy, 1872, p. 22. — Bathyscia 
inferna, Reitter, 1885, p. 32. — Marseul, 1885, p. 46. — Jeannel, 1909 4, p. 507, pl. XV, fig. 87 et 
88. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme elliptique, convexe, rétrécie en arrière. Coloration 
pâle; pubescence et sculpture excessivement fines. Antennes 
grêles, aplaties au sommet; l’article 11 est trois fois aussi épais 
que le ut, l’article vir est aplati et élargi dès sa base ; le VIT 
est globuleux, le x1 est ovalaire, excavé sur sa face ventrale ; 
les longueurs des articles sont : 2, 2, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 15, 
11, 12. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu 
arqués, non rétrécis à la base. Élytres à rebord marginal 
large, à strie suturale entière, à sommet largement arrondi. 
Tibias intermédiaires et postérieurs comprimés latéralement 
et pourvus sur leur bord dorsal de grandes épines aussi longues 
que les éperons. Tarses antérieurs très étroits, à article 1 à 
peine plus large et aussi long que l’article 11. Carène mésoster- 
nale formant un angle émoussé, à bord antérieur busqué. 

Organe copulateur mâle exactement semblable à celui du 
S. Delarouzeei. 

HABITAT. — Cette espèce habite dans les Pyrénées françaises 
une série de grottes situées dans les grands massifs montagneux 
de Lestelas et d’Arbas, sur la rive gauche du Salat. Ce sont 
les grottes suivantes énumérées en descendant le cours du Salat. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 329 


France. Ariège : aven de Sainte-Catherine, près d’Engomer, 
dans la vallée du Lez, affluent du Salat [291] (J. et R.) ; grotte 
du pic de Lestelas [296] (Abeille!, Lucante, Jeannel, etc.). 

Haute-Garonne : Tute de l’Espugne, à Saleich [298] (Abeille !, 
Jeannel) ; grotte de Gourgue, à Arbas [299] (Jeannel) ; grotte 
du « Pount de Gerbaou », dans le massif de Pène-blanque [300] 
(Jeannel). 


GROUPE III 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Prothorax nullement rétréci à sa base. Carène mésosternale basse, 
non dentée, à bord antérieur déclive. Long. : 2,8 mm.. 9. Piochardi. 
— Prothorax à côtés plus ou moins rétrécis à la base, surtout chez 


TE emo nul nl haqaià 5% ri 2. 
PARTELICSNTéLIeuTe A 2: DE TN. 20e lee eee hace d cs cost 3 
ART lo tsupérieure à 2,8 MM... du eue e ef sopnettin so. 6 dise 5. 


3. Forme plus grêle. Article v des antennes des mâles très gros, bien 
plus épais que le vtr: article vir des antennes des femelles pas 
deux fois plus épais que le vr. Long. : 2,5 mm.......... 8. stygius. 

— Forme plus ramassée. Article v des antennes des mâles épais, mais 
pas plus que le vr: article vir des antennes des femelles deux 
HHSREAUSS ÉTaiSt que Le VE. 6 AM ot cm 2 708 GRR dnment ah 4. 

4. Antennes plus courtes, à article vrtr plus court que le 1x. Long. : 


PE ONU 0 Da ee nt REA En RrES CAS ASS tes 6. Proserpina. 
— Antennes plus longues, à article var aussi long que le 1x. Long. : 
RO TUE AE ae IS à ARS MENT SAUNA CORRE CT Ep ER 7. Chardoni. 


5. Forme déprimée, large en avant, très atténuée en arrière. Tibias 
postérieurs des mâles fortement incurvés. Long. : 3 à 3,2 mm. 
ne 48 SE SE ME MS Te SE PE Re 10. curvipes. 
— Forme oblongue, convexe, également rétrécie aux deux extré- 
mités. Tibias postérieurs droits dans les deux sexes (faible- 


ment incurvés chez le © de $. longicornis-hermensis AB.)..... 6. 
6. Prothorax présentant dans les deux sexes sa plus grande largeur 
nel quart DOStÉrIOUDs A A remet sc ouenee de ce aus 7. 


— Prothorax présentant sa plus grande largeur vers le milieu chez 
les mâles, à l’union des deux tiers antérieurs et du tiers posté- 
LÉ AE ANR ONE PE ES Lin rt 8. 
7. Prothorax des mâles à peu près de même largeur que les élytres, 
à côtés arrondis, à angles postérieurs vifs. Article v des an- 


390 Dr R. JEANNEL 


tennes des mâles deux fois plus épais que le 1v. Femelles trois fois 
aussi longues que larges. Long. : 3 mm............. 11. longicornis. 
— Prothorax des mâles nettement plus large que les élytres, à côtés 
arrondis à angles postérieurs effacés. Article v des antennes des 
mâles un peu plus épais que le 1v. Femelles larges à peine deux 
fois aussi longues que larges Long. : 3,2 à 3,5 mm... 12. Fagniezi. 
8. Angles postérieurs du prothorax droits non saillants ; la plus 
grande largeur du prothorax se mesure un peu après lé milieu 
chez les mâles à l’union des deux tiers antérieurs et du tiers posté- 
rieur chez les femelles. Long. : 32 à 34 mm....... 13. pyrenaeus, 
— Angles postérieurs du prothorax aigus et très saillants ; la plus 
grande largeur du prothorax se mesure un peu après le milieu 
dans les deux. sexes. Long, : 3,8 à ‘4. mm... 14. Diecki. 


Chez toutes les espèces du groupe, les antennes atteignent 
les deux tiers de la longueur du corps, les élytres sont pourvus 
d’une strie suturale effacée en arrière, les tarses antérieurs des 
mâles sont aussi larges que le tibia. 


6. Speonomus (s. str.) Proserpina Abeille. 

Bathyscia Proserpinae, Abeille de Perrin, 1878, p. 155; éyp. grotte de l'Homme-mort. — 
Reitter, 1885, p. 31. —. B. Proserpina, Jeannel, 1907 b, p. 133 et p. 125, fig. 11. — Speonomus 
Proserpina, Jeannel, 1908, p. 62. — 1909 «, p. 510. 

Long. : 2,5 mm. 

Forme convexe. Antennes noueuses, relativement courtes, 
à articles terminaux à peine plus longs que larges (3, 3, 2, 
2, 3, 2, 2, 1, 2, 2, 2). Prothorax de même largeur que les élytres. 
Suture des élytres faiblement déprimée. Carène mésosternale 
basse, à bord antérieur déclive. T'arses antérieurs mâles moins 


ÿ 


dilatés que chez les espèces suivantes. 

HABITAT. — Espèce cavernicole se trouvant avec S. curvipes 
dans deux grottes très différentes d’altitude. 

France. Ariège : Caougne de Montségur [260] (J. Fauveau !). 

Aude : grotte de l’'Homme-mort, à Rivel [258] (L. Puel}, 
G. Sérullaz !). 

Obs. — Ces deux grottes se trouvent dans la vallée du grand 
Lhers. 


REVISION DES BATHYSCIIN AE 331 


7. Speonomus (s. str.) Chardoni Abeille. 


Adelops Chardonis, Abeille de Perrin, 1875 a, p. 179 ; yp. : grotte d’Axat ?. — Bathyscia Char- 
donis, Reitter, 1885, p. 31. — B. C'hardoni, Jeannel, 1907 db, p. 135, fig. 9. — Speonomus Char- 
doni, Jeanuel, 1908, p. 62. — 1909 &, p. 511, pl. XVI, fig. 96 et 97. - 


b) subsp. Pueli Chobaut. 


Bathyscia Pueli, Chobaut, 1903, p. 221 ; éyp. : grotte du Lazuzou. — B, Chardoni-Pueli, Jean- 
nel, 1907 b, p. 133. — Speonomus Chardoni-Pueli, Jeannel, 1908, p. 62. 


c) subsp. Æecate Abeille. 


Bathyscia Hecatae, Abeille de Perrin, 1878, p. 154; {yp. : grotte d’Espezel. — Reitter, 1885, 
p. 30.— B. stygius-Hecate, Jeannel, 1907 b, p. 132, fig. 5. — Speonomus Chardoni-Hecate, Jean- 
nel, p. 62. 


d) subsp. aletinus Abeille. 


Bathyscia aletina, Abeille de Perrin, 1883, p. 3 ; {yp. : grotte de la Valette. — Reitter, 1885, 
p. 31. — B. Chardoni-aletina, Jeannel, 1907 b, np. 133, fig. 10. — Speonomus Chardoni-aletinus, 
Jeannel, 1908, p. 62. — 1909 «, p. 511. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme large et convexe, peu atténuée en arrière. Antennes 
plus longues que chez Proserpina, atteignant les deux tiers de 
la longueur du corps, à article vIIt aussi long que le 1x. Protho- 
rax plus large que les élytres. Suture des élytres déprimée. 
Carène mésosternale peu élevée. 

VARIATIONS. — S. Chardoni comprend quatre sous-espèces 
qui se distinguent par les caractères suivants 


nr outure déprimée. 2. D dus « auraime ee cas done de 2 
— Élytres à suture saillante, flanquée d’une dépression juxta-sutu- 
A all 12: proie. OO UNS haie subsp. aletinus. 
2. Élytres atténués dans leur moitié apicale. Forme un peu plus 
din CEE CL Joel dos subsp. Hecate. 
— Élytres atténués dans leur tiers apical seulement. Forme plus 
ne ue ie OMR A ns ts 8. 
3. Prothorax plus arrondi en avant. Antennes plus épaisses au 
RE ne 5 ds à à subsp. Pueli. 


— Prothorax moins arrondi en avant. Antennes moins épaisses. 
RE nee da TN Re RIT SU M Dee es à à forma typica. 


HABITAT. — S. Chardoni est spécial à la vallée de l’Aude, 
où il se trouve dans les grottes suivantes : 


332 Dr R. JEANNEL 


a) forma typica. 

France. Aude : grotte de Sabarac, près d’Axat [249] (J. et 
R.); grottes innomées du défilé de Saint-George [250]; grotte 
de La Chapelle [251]; grotte du col d’Axat [252] (C. Cauneille). 


b) subsp. Pueli Chobaut. 
France. Aude : grotte du pic de l’Aguzou. [248] (L. Puel !). 


c) subsp. Hecate Abeille. 
Aude : grotte d’Espezel [253] (E. Simon !, L. Puel !). 


d) subsp. aletinus Abeille. 


France. Aude : grotte de la Valette, près d’Alet [259] (L. Ga- 
voy !;-L./Puel{). 


8. Speonomus (s. str.) stygius Dieck. 


Planche 1, fig. 23. 


Adelops stygius, Dieck, 1869, p. 348 ; éyp. : grotte de Moulis. — Bathyscia stygia, Jeannel, 
1907 b, p. 132, fig. 3. — Speonomus stygius, Jeannel, 1908, p. 61. 
Syn. : Adelops clavatus Saulcy, 1872, p. 20. — Bathyscia clavata, Reitter, 1885, p.30. 


b) subsp. Saulcyi Abeille. 


Adelops Saulcyi, Abeille de Perrin, 1872, p. 19; éyp. : grotte de Montesquieu d’Avantès. — 
Bathyscia Saulcyi, Reitter, 1885, p. 30. — B. stygia-Saulcyi, Jeannel, 1907 db, p. 132, fig. 4. — 
Speonomus stygius-Sauleyi, Jeannel, 1908, p. 61. 


c) subsp. crassicornis La Brüûlerie. 


Adelops crassicornis, La Brüûlerie, 1872, p. 447; typ. : grotte de Peyrounard. — Bathyscia 
crassicornis, Reitter, 1885, p. 31. — B. stygia-crassicornis, Jeannel, 1907 b, p. 132, fig. 6. — Speo- 
nomus stygius-crassicornis, Jeannel, 1908, p. 61. 


d) subsp. T'isiphone Jeannel. 


Speonomus stygius-Tisiphone, Jeannel, 1908, p. 62; éyp. : grotte de Malarnaud. 


Long. : 2,5 mm. 

Prothorax un peu plus large que les élytres chez les mâles, 
à peine plus étroit chez les femelles. Suture des élytres dépri- 
mée. Carène mésosternale élevée, à base rectiligne. Organe 
copulateur mâle semblable à celui du S. Chardoni. 

VARIATIONS. — Il existe un certain nombre de races géogra- 
phiques caractérisées de la manière suivante : 


REVISION DES BATHYSCIINAE 333 


1. Forme plus grêle. Base du prothorax rétrécie de façon que les 
côtés du prothorax peu arqués en avant s’incurvent fortement. 
aux angles postérieurs. Article vrir des antennes aussi long que 


TR PO ne al au SU dE Ge VE de 5168 cidre 2. 
— Forme plus large. Base du prothorax à peine rétrécie.......... 3. 
2. Prothorax du mâle aussi large que les élytres..... forma typica. 
— Prothorax du mâle un peu plus large que les élytres. subsp. Sauleyi. 
3. Article vrrr des antennes plus court que lex... subsp. crassicornis 
— Article vrr des antennes aussi long que le 1x. subsp. Tisiphone. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant les vallées pyré- 


néennes des trois rivières voisines Salat, Volp et Arize. Dans 
les vallées du Volp et de l’Arize S. stygius est représenté par 
des races spéciales, propres chacune à une grotte ; dans la vallée 
du Salat au contraire la seule forme typique se retrouve dans 
une série de grottes très éloignées les unes des autres. 


a) forma typica. 

France. Ariège : grotte d’Aubert, près de Saint-Girons [293] 
(Abeille!, Dodero!, J.et R.) ; grotte de Moulis [292] (Abeille!, 
G. Mestre !, J. Bepmale !, J. et R.); grotte de Hount-Santo, 
près de Seix [289] (Abeille !, J. et R.). 


b) subsp. Saulcyi Abeille. 

France. Ariège : grotte de Montesquieu d’Avantès [286] 
(Abeille !, L. Puel!); grotte supérieure d’Enlenne, près de 
Montesquieu d’Avantès [287] (J. et R..). 


c) subsp. crassicornis La Brüûlerie. 
France. Ariège : grotte de Peyrounard [285] (Dodero !, 
Ch. Fagniez !, G. Sérullaz !): 


d) subsp. Tisiphone Jeannel. 

France. Ariège : grotte de Malarnaud, à Montseron, près de 
Castelnau-Durban [283] (Dodero!, P. de Peyerimhoft!, G. Sérul- 
laz !, J.et R.). 

Ogs. — La forme typique se trouve avec $S. Diecki dans la 
grotte d’Aubert, avec Antrocharis Querilhaci dans la grotte 
de Hount-Santo. Quant aux trois sous-espèces, elles cohabitent 
toutes avec S. Abeillei. 


334 Dr R. JEANNEL 


9. Speonomus (s. str.) Piochardi Abeille. 

Adelops Pinchardi, Abeille de Perrin, 1873, p. 98 ; yp. : grotte de La Garosse. — Bafhyscia 
Piochardi, Reitter, 1884, p. 29. — Speonomus Piochardi, Jeannel, 1908, p. 61. — 1909 &, p. 511, 
pl. XVI, fig. 98 et 09. 

Long. : 2,8 mm. 

Forme oblongue, peu rétrécie en arrière. Antennes peu épais- 
ses. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. 
Suture des élytres déprimée. T'arses antérieurs des mâles un 
peu moins larges que le sommet du tibia. 

HABITAT. — Espèce cavernicole connue seulement d’une 
grotte de la rive droite de l’Arize où elle se trouve seule. 

France. Ariège : grotte de La Garosse, à Labastide de Sérou 
[282] (Abeille, Dodero !, L. Puel !, J.). 


10. Speonomus (s. str.) ceurvipes La Brülerie. 
Planche I, fig. 25. 


Adelops curvipes, La Brûlerie, 1872, p. 444; typ. : grotte de Rieufourcau. — Bathyscia cur- 
vipes, Reitter, 1885, p. 28. — Speonomus curvipes, Jeannel, 1908, p. 62. — 1909 &, p. 514, pl. XVI, 
fig. 103 et 104. 


b) subsp. subcurvipes Abeille. 


Bathyscia sucurvipes, Abeille de Perrin, 1878, p. 154 ; typ. : grotte de Nébias. — Sypeonomus 
eurvipes-subcurvipes, Jeannel, 1908, p. 63. 


c) subsp. subrectipes Abeille. 


Bathyscia subrectipes, Abeille de Perrin, 1878, p. 154; {yp. : grotte de Belvis. — Speonomus 
curvipes-subrectipes, Jeannel, 1908, p. 63. 

Long. : 3 à 3,2 mm. 

Forme déprimée, atténuée en arrière. Côtés du prothorax 
fortement arqués chez les mâles, peu arqués chez les femelles. 
Suture des élytres déprimée. Carène mésosternale haute, fai- 
blement dentée, à bord antérieur convexe. 

Organe copulateur mâle moins arqué que chez les autres 
espèces, régulièrement arqué et non coudé. Les styles latéraux 
sont relativement épais. 

Il existe trois sous-espèces, d’ailleurs assez peu différentes 
les unes des autres. 


| à dd 
Fe 


REVISION DES BATHYSCIINAE , 335 


1. Tibias postérieurs des mâles très arqués ; article x1 des antennes 
deuxripis aussi long que larges ....sss uses ne sers» « forma typica. 
—— Tibias postérieurs des mâles peu arqués..................... 2. 
2. Article x1 des antennes deux fois aussi long que large........ 
euh net SR Ce d'a rare fie subsp. subcurpipes. 
— Béicle x1 des antennes une fois et demie aussi long que large, 
ER DS AN DE a th re -m Are ter. ns subsp. subrectipes. 


HAB1TaT. — Espèce cavernicole propre à la vallée du grand 
Lhers et à celle de l’Aude, dans les Pyrénées. 


a) forma typica. 

France. Ariège : grotte de Rieufourcau, à Bélesta [262] 
(Delherm de Larcenne, J.) ; grotte du Conquet, à Bélesta 
[264] (L. Puel!) ; grotte du Lamparou, à Bélesta [263] (Del- 
herm de Larcenne, L. Puel !) ; Caougne de Montségur [260] 
(Delherm de Larcenne, Fauveau !, J.); grotte de la maison 
forestière de Rothschild, à Bélesta [261] (Fauveau !, J.).. 

Aude : grotte de l’'Homme-mort, à Rivel [258] (L. Puel!, J.). 


b) subsp. subcurvipes Abeille. 

France. Aude : grotte d’Artigue-Vieille, à Nébias [255] 
(G. Mestre!, L. Gavoy!, L. Puel !); grotte du Bac de la Caune 
[256] (L. Puel !). 

Pyrénées-Orientales : Caouno Liloubrego, près de Caudiès 
[245 a] (J. et R.), un exemplaire 5. 


c) subsp. subrectipes Abeille. 
France. Aude : grotte de Belvis [254] (G. Mestre, L. Gavoy!, 
L. Puel!). 


11. Speonomus (s. str.) longicornis Saulcy. 
Plancte IX, fig. 255. 


Adelops longicornis, Saulcy, 1872, p. 19; éyp. : grotte de Portel. — Bathyscia longicornis, 
Reitter, 1885, p. 28. — Speonomus longicornis, Jeannel, 1908, p. 63. — 1909 «, p. 512, pl. XVI, 
fig. 100 à 102. 

b) subsp. fuxeensis Jeannel. 
S, longicornis-fuxeensis, Jeannel, 1908, p. 64 ; {yp. : grotte de Sainte-Hélène, — 1909 4, p. 512. 


330 Dr R. JEANNEL 


c) subsp. hermensis Abeille. 
Adelops hermensis, Abeille de Perrin, 1873, p. 98 ; éyp. : grotte de Lherm. — Speonomus lon- 


gicornis-hermensis, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 «, p. 513. 
d) subsp. Perieri La Brüûlerie. 


Adelops Perieri, La Brûlerie, 1872, p. 446 ; typ. : grotte de Lavelanet. — Bathyscia Perieri, 
Reitter, 1885, p. 28. — Jeannel, 1907 «, p. 244. — Speonomus longicornis-Perieri, Jeanpel, 1908, 
p. 64 — 1909 a, p. 513. 


e) subsp. Perieri, var. gracilis Jeannel. 


Bathyscia Perieri-gracilis, Jeannel, 1907 a, p. 245 ; ty». : grotte de Fontet. — Speonomus lon: 
gicornis-Perieri-gracilis, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 «, p. 514. 


f) subsp. Pandellei Abeille. 


Bathyseia Pandellei, Abeille de Perrin, 1833, p. 2 ; {yp. : grotte d’Aurouze. — Reitter, 1885, 
p. 30. — Jeannel, 1907 a, p. 244. — 1907 b, p. 131. — Speonomus longicornis-Pandellei, 1908, 
p. 64. -— 1909 «, p. 514. 


g) subsp. Fauveaui Jeannel. 


Bathyscia Fauveaui, Jeannel, 1907 «, p. 245 ; typ. : grotte de Capètes. — Speonomus longicor- 
nis-Fauveaui, Jeannel, 1908, p. 64. — 1909 «, p. 514. 


Long. : 2,6 à 3 mm. 

Forme oblongue, antennes épaisses. Prothorax à côtés bien 
arqués. Élytres à suture plus ou moins déprimée, portant chez 
les femelles des rudiments de côtes saillantes. 

Organe copulateur mâle fortement arqué au milieu, conforme 
au type générique. 

L'espèce longicornis comprend deux groupes de races bien 
différents par la structure de leur carène mésosternale et loca- 
lisés chacun dans la vallée d’une rivière. Les trois races à carène 
basse sont celles de la vallée de l’Ariège, les trois races à carène 
élevée sont celles de la vallée du grand Lhers. 


1. Carène mésosternale basse, à bord antérieur déclive, faiblement 
convexe, à angle obtus, faiblement denté (1er groupe).......... 2. 
— Carène mésosternale élevée, à bord antérieur busqué, tombant 
presque à pic sur le mésosternum, à angle droit, armé d’une forte 
dent.(2pranpe). 04 AMAR ee MOTTE Le SCENE &, 
2. Tibias postérieurs faiblement incurvés chez les mâles dans leur 
tiers moyen. Article v des antennes des mâles bien plus épais que le 
1v. Prothorax de même largeur que les élytres.. subsp. hermensis. 
— Tibias postérieurs droits dans les deux sexes............... 3. 
3. Article v des antennes bien plus épais que le rv chez les mâles. 
Prothorax de même largeur que les élytres. Long. : 3 mm. forma typica. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


Lo 
| 


— Article v des antennes à peine plus épais que le 1v chez les mâles. 
Prothorax un peu plus large que les élytres. Taille plus petite 
M Mr en is PR LS, subsp. fuxeensis. 

4. Antennes relativement grêles ; articles v et vi des mâles un peu 
plus épais que le 1v ; article x presque deux fois aussi long que 
A TR ni tes PEN ES VE 5, 

— Antennes épaisses ; articles v et vr des mâles près de deux fois 
aussi épais que le 1v: article x à peine une fois et demie aussi 


5. La plus grande largeur du prothorax se mesure à l'union des trois 
quarts antérieurs et du quart postérieur. Long. : 3 mm. subsp. Perteri. 
— La plus grande largeur du prothorax se mesure immédiatement 
avant la base. Long. : 2,6 mm...... subsp. Perieri, var. gracilis. 
6. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement ar- 
im et A M CR EE LEO subsp. Pandellei. 
— Prothorax plus large que les élytres chez les mâles, à côtés très 
M IR PP IL AUTIOREN Au, 4 ANNE 5 nt 8 4 subsp. Fauveaui. 


- HABITAT. — Espèce cavernicole habitant les deux vallées 
voisines du grand Lhers et de l’Ariège, dans les Pyrénées 
françaises. 

Les trois races suivantes occupent la vallée de l’Ariège : 

a) forma typica. 

Ariège : grotte de Portel[278] (L. Puel!, D' Normand !,J.); 
grotte de la Planche, près de Baulou [279] (D' Normand !) ; 
grotte du Trou, près de Baulou [2890] (D' Normand). 


b) subsp. fuxeensis Jeannel. 

Ariège : grotte de Sainte-Hélène, près de Foix [276] (Dodero!, 
Fauveau !, J.). 

c) subsp. hermensis Abeille. 

Ariège : grotte de Lherm, près de Foix [277] (Abeille!, La 
Brülerie !, L. Puel !, Fauveau !, J.). 

Les trois autres races occupent la vallée du grand Lhers. 

d) subsp. Perieri La Brülerie. 

Ariège : grotte de Lavelanet [266] (D' Chobaut!, Fauveau!, 
J.) ; grotte de Sarradet, à Freychenet [269] (Fauveau !, J.): 
grotte de Fontet, à Freychenet [268] (Fauveau !, J.). 


ARCH, DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5® SÉRIE. — T. VII. — (1). 22 


338 _ Dr R. JEANNEL 


Obs. — Très fixe à Lavelanet, il varie vers une forme plus 
large à Sarradet, vers une forme plus grêle (var. gracilis 
JEANNEL), à Fontet. 


e) subsp. Pandellei Abeille. 
Ariège : grotte d’Aurouze, à Montferrier [265] (Delherm 
de Larcenne, D' Normand !, Fauveau !, R. de Borde). 


f) subsp. Fauveaui Jeannel. 
Ariège : grotte de Capètes, comm. de Freychenet [267] 
(Fauveau !, J.). 


12. Speonomus (s. str.) Fagniezi Jeannel. 


Planche IX, fig. 256. 


S. Fagniezi, Jeannel, 1910 b, p. 49; éyp. : grotte de la Madeleine. 


Long. : 3,2 à 3,5 mm. 

Forme du #. longicornis, maïs plus robuste. Prothorax 
plus large que les élytres dans les deux sexes. Élytres larges, 
parallèles, peu convexes, déprimés sur la suture. Carène 
mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord antérieur 
busqué. Organe copulateur mâle conforme au type du genre. 

Les différences sexuelles sont autres que ce qu’elles sont 
d'habitude chez les Speonomus ; en effet les femelles sont 
beaucoup plus larges que les mâles et leur prothorax est, 
comme celui des mâles, plus large que les élytres. 

HABITAT. — Cette espèce habite, dans les Corbières, une grotte 
située dans les gorges de l’Agly, à Saint-Antoine de Galamus. 

France. Pyrénées-Orientales : grotte de la Madeleine [244] 
(J. et R.). 


13. Speonomus (s. str.) pyrenaeus Lespès. 
Planche I, fig. 24 et Planche IX, fig. 257. 


Adelops pyrenaeus, Lespès, 1857, p. 283, pl. XVII, fig. 2 ; éyp. : grotte de Niaux. — Saulcy, 
1872, p. 18. — Bathyscia pyre :aea, Reïtter, 1885, p. 27. — Jeannel, 1907, p. 53. — Speonomus 
pyrenaeus, Jeannel, 1908, p. 65. — 1909 a, p. 516, pl. XVI, fig. 105 à 114.° 

Syn. : Barnevillei, Saulcy, 1872, p. 18 ; {yp. : grotte de Bédeilhac. 


D. 


REVISION DES BATH YSCIINAE 339 


b) subsp. Discontignyi Sauley. 
Adelops Discontignyi, Sauley, 1872, p. 18 ; éyp. : grotte du Queire, — Bathyscia Discontignyi 
Reitter, 1885, p. 28. — Speonomus pyrenaeus-Discontignyi, Jeannel, 1908, p. 65. 


c) subsp. novemfontium La Brülerie. 


Adelops novemjontium, La Brûlerie, 1872, p. 445 ; éyp. . grotte de Neuf-fonts. — Bathyscia 
novemfontium, Reitter, 1885, p. 28. — Jeannel, 1907, p. 63. — Speonomus pyrenteus-novemfon- 
tium, Jeannel, 1908, p. 65. 


d) subsp. Nadari Jeannel. 


Bathyscia Nadari, Jeannel, 1906 D, p. 244 ; {yp. : grotte de Tourtouse. — Bathyscia pyrenaez- 
Naduri, Jeannel, 1907, p. 63. — Speonomus pyrenaeus-Naduri, Jeannel, 1908, p. 65. — 1909 & 
p. 517. 


Long. : 3,2 à 3,4 mm. 

Forme allongée, très caractéristique ; Le prothorax est arrondi, 
rétréci à sa base et présente sa plus grande largeur vers le 
milieu chez les mâles; il est plus large en arrière et présente 
sa plus grande largeur à l’union des deux tiers antérieurs 
et du tiers postérieur chez les femelles. La suture des élytres 
est plus ou moins déprimée. La carène du mésosternum est peu 
élevée et son bord antérieur est déclive, rectiligne ou convexe. 

L’organe copulateur mâle du S. pyrenaeus est celui qui a été 
pris pour type de la description générique. Chez la race Nadari 
JEANN. il est un peu plus grand et plus grêle que chez la forme 
typique. 

Les quatre races géographiques du S. pyreaneus sont les 
suivantes : 


1. Article vtr des antennes aussi long que le 1x. Sr Rae die 
— Article vrir des antennes plus court que le 1x. Hé du Stars 
des mâles aussi large que celle des élytres. Élytres des femelles 
sans dépression suturale.......... vessess SUDSP. novemfontium. 
2. Base du prothorax des mâles plus étroite que celle des élytres. 
Article 1x des antennes des femelles près de deux fois aussi long 
que large. Suture des élytres des femelles déprimée. subsp. Nadari. 
— Base du prothorax des mâles aussi large que les élytres. Article 1x 


des antennes des femelles à peu près aussi large que long..... se. 
8. Prothorax des mâles plus rétréci à sa base. Élytres des femelles 
très convexes, sans dépression suturale, ......... forma typica. 


— Prothorax des mâles moins rétréci à sa base. Élytres des femelles 
peu convexes, à suture déprimée............. subsp. Discontignyt. 


| de. 
û 


340 Dr R. JEANNEL 
HABITAT. — Espèce cavernicole connue des localités sui- 


vantes dans les Pyrénées françaises : 

a) forma typica. 

Ariège : grotte de la Calbière, à Niaux [273] (Lespès, Del- 
herm de Larcenne, J.); grottes du village de Niaux [274] 
(Lespès) ; grotte de Sabart, près de Tarascon-sur-Ariège 
[272] (J.); grotte de Saras [274] (Abeille, Bonvouloir et 
Ehlers) ; grotte de Lombrive, à Ussat [271] (Abeille, J.) ; grotte 
de Fontanet, près d’Ornolac [270] (Abeille, J.); grottes de 
Bédeilhac [275] (Lespès, D' Chobaut !, J.). 

b) subsp. Discontignyi Saulcy. 

Ariège : grottes supérieure et inférieure du Queire, à Biert 
près Massat [290] (Dodero !, J. Bepmale !, J. et R..). 

c) subsp. novemfontium La Brüûlerie. 

Ariège : grotte de Neuf-fonts, près d’Aulus [288] (P. Léveillé!, 
La Brüûlerie !, J.). 

d) subsp. Nadari Jeannel. 

Ariège : grotte de Tourtouse, près Sainte-Croix-de-Volves- 
tre [297] (P. Nadar !, Jeannel). 

OBs. — Les grottes où se trouve la forme typique sont grou- 
pées autour de Tarascon-sur-Ariège, dans la haute vallée de 
l'Ariège ; les trois autres races habitent la vallée du Salat: De 
ces dernières, deux (Discontignyi et novemfontium) occupent 
des vallées d’origine du Salat (vallées de l’Arac et du Garbet), 
l’autre (Nadari) est localisée près du confluent du Salat avec 
la Garonne. Cette bizarre distribution laisse supposer que 
S. pyrenaeus a dû habiter autrefois les grottes intermédiaires 
à celles où nous le trouvons encore aujourd’hui (voy. p. 169). 


14. Speonomus (s. str.) Diecki Saulcy. 


Adelops Diecki, Saulcy, 1872, p. 18 ; typ. : grotte d’Aubert. — Bathyscia Diecki, Reitter, 1885 , 
p. 27. — Speonomüs Diecki, Jeannel, 1908, p. 65. 


Long. : 3,8 à 4 mm. 
Forme du S. pyrenaeus male, mais plus grand. Il n’existe pas 


pers 


1 se Loin 
4 


REVISION DES BATHYSCIINAE 341 


de dimorphisme sexuel considérable. Les angles postérieurs du 
prothorax sont particulièrement saillants ; la suture des élytres 
est déprimée ; la carène mésosternale est peu élevée, forte- 
ment dentée et son bord antérieur tombe à pic sur le mésos- 
ternum. Les farses antérieurs des mâles sont un peu plus larges 
que le sommet du tibia. 

C’est probablement une espèce dérivée de la même souche 
que les S. pyrenaeus. 

HABITAT. — Espèce cavernicole étroitement localisée 
dans une seule grotte de la vallée du Salat. 

France. Ariège : grotte d’Aubert, près de Saint-Girons [293] 
(Abeille !, Marquet !, Gavoy, L. Puel !, Dodero !, J.et R.). 


GROUPE IV 


TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Article vrir des antennes aussi long quele1x................. 2. 

— Article var des antennes plus court que le1x.......,......... 10. 

En OUurC "SVM. NOR RME dress 3. 

TO SU DÉMIOUL ES À D7 AR... à seu à à me o ave dou a gare aie de do mue LE 
8. Élytres et prothorax portant quelques soies dressées courtes. 

Ciao prier Pong: 2,6 MM... 1.1... - 20. crypticola. 

—  Élytres et prothorax sans so'es dressées. ....:............... 4. 
4. Antennes très grê'es atte‘gnant les trois quarts de la longueur 


du corps chez les miles Prothorax présentant sa plus grande 
DC practoment A AArhase ni Arr liA4.tit nt 5. 

— Antennes épa'ss'es atte‘gnant les deux tiers de la longueur du 

corps chez les mâles Prothorax présentant sa plus grande 
lrreur'avant'ies’ angles postérieurs." "HAN LUE 6. 

5. Élytres non déprimés sur la suture, avec une strie suturale très 

effacée. Bord antérieur de la carène mésosternale droit Long. : 
La EP A AS EE RSA LAS 21. /atrunculus. 

—  Élytres déprimés sur la suture avec une strie suturale bien 

visible. Bord antérieur de la carène mésosternale busqué. 
AREA, TR ÉMIS RUN RAT LR RENTAL TER, 17. Abeilles. 

6. Taille très petite. Article x des antennes des mâles pas plus 

long que large. Suture des élytres déprimée dans les deux 
PORCDAUEGDE 2 an. NAN DES SE NP 4m 15. zaphosinus. 

— Taille plus grande. Article x des antennes des mâles plus long 


13. 


14. 


15. 


D 


Dr R. JEANNEL 


que large. Suture des élytres déprimée chez le mâle seulement. 
Long, s 2/4 mm. EN PSS ne PT een 16. hydrophilus. 


. Antennes courtes. Prothorax à peine aussi long que le tiers de la 


longueur des élytres. Élytres portant sur le disque deux fortes 
côtes saillantes de chaque côté. Long. : 4 mm........ 18. Ehlersi. 
Antennes longues. Prothorax plus long que le tiers de la longueur 
des élytres--Pas de côtes saïllantes. .. "M0. DM OS 8. 


. Carène mésosternale basse, formant un angle très obtus Protho- 


rax très rétréci à la base. Long. : 3,5 à 4 mm... 19. Bonvouloiri. 
Carène mésosternale élevée, formant un angle presque droit. 
Prothorax à peine rétréci.en-arrière..7/. 4.204420. DE 


. Élytres non cunéiformes ovalaires. Long. : 3 mm...... 24 Mengeli. 


Élytres cunéiformes, rétrécis dans leurs trois quarts posté- 
rieuré.s 4 LOng. le MS PME MP MP LRO 25. Bolivari. 


MiTaille sintérieure M094mm: M ER CT RM ECREREES 11: 


Faille supérieure à. 9 MM... nets e toc CRE 15. 


. Prothorax à côtés peu arqués, à peine rétrécis à la base, pas 


plus large que les IV RES Re rames cs tee Ne RER 12. 
Prothorax à côtés arrondis fortement et nettement rétrécis à la 
base chez les mâles. plus large que les élytres 


. Prothorax couvert de points fins, profonds et très serrés qui lui 


donnent un aspect mat, Forme elliptique, allongée. Long. : 
DDR ete Rte at ai se comme scetele LE UIIele 22. puncticollis. 
Prothorax à ponctuation superficielle, presque imperceptible. 
Forme elliptique très allongée. Long. : 25 mm.... 28. troglodytes. 
Antennes épaisses à article x aussi long que large. Tarses anté- 
rieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. Long. : 2,1 mm. 
ASS RARE Dion rie 0 ide 0 à au D ofa 1 à Simon o à 26. Bepmaler 
Antennes longues et grêles, à article x plus long que large.... 14. 
Forme déprimée, moins large. Côtés du prothorax moins arqués. 
Élytres déprimés sur la suture. Carène mésosternale élevée, for- 
mantun-anele droit. 0ng..:2,2mm........0 27. speluncarum. 
Forme plus convexe, plus large. Côtés du prothorax très arqués. 
Élytres sans dépression suturale. Carène mésosternale formant 
un angle obtus. Antennes longues et grêles. Long. : 2,2 mm. 
A D SE RO LA OO ic cs ce 28. Rudauxi. 
Elite cunéiformes. Article vrrr des antennes trois fois aussi 
long que large. Long. 23,2" à Æ mm... 29. Alexinae. 
Élytres non cunéiformes. Article virr des antennes à peine deux 
fois aussi long que large. Strie suturale entière et profonde. 
Long. 248,2. 829 Nm: -na8ct mate se ete RE di 30. Elgueae. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 345 


15. Speonomus (s. str.) zophosinus Saulcy. 


Adelops zophosinus, Saulcy, 1872, p. 21 ; {yp. : grotte du Queire (et non grotte de Prat). — 
Bathyscia zophosina, Reitter, 1885, p. 32. — Jeannel, 1907 D, p.132, fig. 12.— Speonomus zopho- 
sinus, Jeannel, 1908, p. 66. 


Long. : 2 mm. 

Forme ovoïde, très atténuée en arrière. Antennes dépassant 
les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, les attei- 
gnant à peine chez les femelles. Prothorax aussi large que les 
élytres, à côtés peu arqués chez les femelles, arqués plus 
fortement chez les mâles. Uarène mésosternale élevée et den- 
tée. 

Hagirar.— Espèce cavernicole, habitant, avec S. pyrenaeus- 
Discontignyi SAULCY, la vallée de l’Arac (bassin du Salat). 

France. Ariège : grottes supérieure et inférieure du Queire, à 
Biert, près Massat [290] (Dodero !, J. Bepmale!, J.et R.); 
grotte de la vallée de Bethmale, près de Castillon [290 a] 
(Argod-Vallon !). 

Obs. — La provenance du type (grotte de Prat) est évidem- 
ment erronée. Il n’existe aucun Silphide dans cette grotte. 


16. Speonomus (s. str.) hydrophilus Jeannel. 


Bathyscia hydrophila, Jeannel, 1907 b, p. 127, fig. 7 ; éyp. : grotte d’Aulot. — Speonomus hydro- 
philus, Jeannel, 1908, p. 66. — 1909 &, p. 517. 
Syn. : stygius, Saulcy, 1872, p. 20 (nec Dieck) ; éyp. : grotte d’Aulot, 


b) subsp. Normandi Jeannel. 


Bathyscia Normandi, Jeannel, 1906 b, p. 246, fig. 2 ; éyp. : grotte de Férobac. — B. hydrophila- 
Normandi, Jeannel, 1907 b, p. 131, fig. 8. — Speonomus hydrophi.us-Normandi, Jeannel, 1908, 
P. 67. — 1909 a, p. 517, pl. XVI, fig. 115 et 116. 


Long. : 2,4 mm. 

Forme ovoiïde, atténuée en arrière. Antennes grêles, attei- 
gnant les trois quarts de la longueur du corps. Prothorax pas 
plus large que les élytres dans les deux sexes. Élytres des femel- 
les pas plus convexes que ceux des mâles. Carène mésoster- 
nale élevée, dentée. 


EC dr) 
Lr: 


344 D: R. JEANNEL 


Organe copulateur mâle grêle et fortement coudé au milieu. 
Les styles latéraux sont épais, effilés au sommet et portent 
un pénicille de poils peu nombreux et trois soies. 

jette espèce est représentée par deux races bien distinctes : 


1. Prothorax des mâles aussi large que les élytres présentant sa plus 
grande largeur à l’union des deux tiers antérieurs et du tiers pos- 
térieur. Antennes des femelles plus épaisses, à articles termi- 
haux aussi larges que longs. 7 subsp. Normandi. 

— Prothorax des mâles plus étroit que les élytres présentant sa plus 
grande largeur dans son tiers postérieur. Antennes des femelles 
moins épaisses, à articles terminaux plus longs que larges. forma typuca. 


HABITAT. —- Espèce cavernicole occupant deux vallées voisines 
dans les Pyrénées françaises ; la forme typique se trouve dans 
la vallée de l'Ariège, la subsp. Normandi dans celle de l’Arize. 


a) forma typica. 

Ariège : grotte d’Aulot, près de Saint-Girons [295] (Abeille !, 
Vauloger !, Marquet!, J. et R.); grotte d'Eychell, près de 
Saint-Girons [294] (Hustache !). 


b) subsp. Normandi Jeannel. 
Ariège : grotte de Férobac, à Labastide-de-Sérou [281] 
(Fauveau !, D' Normand !, J.). 


17. Speonomus (s. str.) Abeillei Saulcy. 


Adelops Abeillei, Saulcy, 1872, p. 20 ; éyp. : grotte du Mas d’Azil.— Bathysciu Abeillei, Reit- . 


ter, 1885, p. 30. — Jeannel, 1907 b, p. 131, fig. 1. — Sypeonomus Abeillei, Jeannel, 1908, p. 66. 
— 1909 a, p. 517, pl. XVI, fig. 117 et 118. 

Long. : 2,7 mm. 

Forme également atténuée aux deux extrémités. Antennes 
longues et fines. Suture des élytres déprimée. Carène mésos- 
ternale élevée, dentée, à bord antérieur busqué. 

Organe copulateur mâle très infléchi en avant ; le sommet 
du pénis est recourbé en bec de perroquet ; les styles latéraux 
sont très rétrécis à leur extrémité et portent trois soies et des 
poils assez courts. 


dE 4 


NT M, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 345 


HABITAT. — (C’est une espèce très fixe, toujours identique dans 
les nombreuses grottes des deux vallées du Volp et de l’Arize 
où on la rencontre. 

France. Ariège : grotte d’Enlenne, à Montesquieu-d’Avantès 
[287] (J. et R.); grottes de Montesquieu-d’Avantès [286] 
(L. Puel !); grottes du Mas d’Azil [284] (L. Puel!, J.) ; grotte de 
Peyrounard, près du Mas d’Azil [285] (Fagniez !, G. Sérullaz !) > 
grotte de Malarnaud, à Montseron [283] (Dodero !, P. de Peye- 
rimhoff !, G. Sérullaz !, J. et R.). 


18. Speonomus (s. str.) Ehlersi Abeille. 
Planche IX, fig. 258 et 259. 


Adelops Ehlersi, Abeille de Perrin, 1872, p.17; éyp. : grotte de Saleich (Tute de l’Espugne) 
— Bathys-ia Ehlersi, Reitter, 1885, p. 27. — Speonomus Ehlersi, Jeannel, 1908, p. 65. 

Long. : 4 mm. 

Forme allongée, très déprimée. Coloration testacée assez 
foncée. Sculpture et pubescence normales. Tête assez petite, 
incomplètement rétractile. Antennes grêles, atteignant à peine 
les deux tiers de la longueur du corps, à articles terminaux 
courts et peu épais ; les articles v et vi ne sont nullement 
épaissis chez les mâles (1); les longueurs des articles sont 
14, 1, i, 1, 14, 14, 14, 4/5, 1, 1, 1, chez le mâle que j'ai 
sous les yeux. Prothorax très court, à peine aussi long que 
le tiers de la longueur des élytres ; il est aussi large que les 
élytres, ses côtés sont peu arqués, ses angles postérieurs ne 
sont nullement saillants et sa base est très légèrement bisinuée ; 
le disque présente sur la ligne médiane une légère fovéole. 
Élytres allongés, très atténués en arrière ; la suture est 
déprimée, le disque n’est pas convexe et porte deux 
côtes saillantes sur chaque élytre. Carène mésosternale élevée, 
dentée, formant un angle droit. Pattes grêles ; tibias postérieur s 
droits dans les deux sexes ; tarses antérieurs du mâle faible- 

(1) Avant de connaître le mâle de cette espèce, j’avais supposé qu’elle devait se placer dans 


e groupe des Speonomus à antennes épaisses (groupe III) à côté du S. Diecki SAULOY. En réa- 
lité il n'en est rien et les atliuités du $S. EAlersi sont tout à fait énigmatiques, 


346 Dr R. JEANNEL 


ment dilatés, à peine aussi larges que le sommet du tibia ; 
tarses postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du 
tibia correspondant. 

HAB1TAT. — Les deux seuls exemplaires connus ont été trou- 
vés dans deux grottes très fréquemment visitées par les ento- 
mologistes et il semble bien que ces deux captures soient pure- 
ment accidentelles. 

France. Ariège : Tute de l’Espugne, à Saleich [298] (un ex. 
© pris en 1871 par Abeille et Ehlers) ; grotte du pic de Les- 
telas [296] (un ex. o pris en 1904 par le D' Chobaut !). 

Dans les deux grottes se trouve en abondance le Speonomus 
infernus DIECK. 


19. Speonomus (s. str.) Bonvouloiri J. Duval. 
Planche I, fig. 26 et Planche IX, fig. 263. 


Adelops Bonvouloiri, Duval, 1859, p. 34 ; éyp. : Cova Bastera. — Saulcy, 1872, p. 18. — Bathys- 
cia Bonvouloiri, Reïtter, 1885, p. 29. — Speonomus Bonvouloiri, Jeannel, 1908, p. 67. — 1909 a, 
p. 518, pl. XVII, fig. 119 et 120. 

Syn. : Dohrni, Schauîfuss, 1862 a, p. 126 ; éyp. : « Pyr. cav. » (Dohrn). 


Long. : 3, 5 à 4 mm. 

Forme large, convexe, rétrécie en arrière ; coloration fon- 
cée. Antennes longues et grêles. Prothorax bien plus large que 
les élytres chez les mâles, un peu plus large que les élytres chez 
les femelles ; ses côtés sont très arrondis, très rétrécis à la base 
et les angles postérieurs sont obtus. Suture des é/ytres déprimée. 

Organe copulateur mâle épais, assez régulièrement arqué, 
peu aigu au sommet. Les styles latéraux sont épais et se ter- 
minent par un pénicille de poils et une seule grande soie sur le 
bord externe. 

HABITAT. — Espèce spéciale aux grottes de la vallée de la 
Têt, dans le massif du Canigou. 

France. Pyrénées-Orientales : cova Bastera, à Villefranche 
de Conflens [239] (Xambeu!, J. et R.); grotte de Fuilla [241] 
(Xambeu) ; grotte d'El Peich, à Ria [242] (Xambeu) ; grotte 
d’Ambouilla, près de Prades [240] (R. Oberthür). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 347 


20, Speonomus (s. str.) cerypticola Jeannel. 
Planche IX, fig. 266 et 267. 


S, crypticola, Jeannel, 1910 g, p. CLV, fig. 6 et 7; typ. : Forat negre de Sorradell. 


Long. : 2,6 mm. 

Forme ovalaire, large et déprimée, atténuée en arrière. Colo- 
ration brillante. Pubescence couchée, doublée de quelques 
courtes soies dressées sur les élytres et la base du prothorax. 
Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps 
chez les mâles. Prothorax présentant sa plus grande largeur 
à la base même. Élytres cunéiformes, à strie suturale bien visi- 
ble. Carène mésosternale formant un angle droit, à sommet 
vif. 

Les élytres des femelles sont plus renflés. 

Les styles latéraux de l'organe copulateur mâle se terminent 
par un pénicille de quelques cils et deux soies seulement. 

HABITAT. — Cette espèce est spéciale à la vallée de la 
Noguera Pallaresa, en Catalogne. 

Espagne. Province de Lerida : Forat negre et Forat la 
Bou, près de Serradell [336 et 337] (J. et R..). 


21. Speonomus (s. str.) latrunculus Jeannel. 
Planche X, fig. 267 et 268. 


S. latrunculus, Jeannel, 1910 9, p. CLVII, fig. 9 et 10 ; éyp. : cova del Lladre. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme elliptique, étroite et allongée. Pubescence couchée 
sans soies dressées. Antennes atteignant les trois quarts de la 
longueur du corps chez les mâles, avec leur article vit trois 
fois aussi long que large. Prothorax non rétréci à sa base, très 
finement ponctué. Élytres longs, deux fois aussi longs que lar- 
ges, avec une strie suturale très effacée. Carène mésosternale 
formant un angle obtus. 

Femelle inconnue. 


Le 
L” 
vu 


348 Dr R. JEANNEL 


Les styles latéraux de l'organe copulateur mâle ne portent 
que deux soies terminales et quelques longs cils sur leur bord 
dorsal. 

HABITAT. — Espèce habitant la vallée du rio Segre, en Cata- 
logne. 

Espagne. Province de Lerida : cova del Lladre, dans la sierra 
de Montroig [333] (J. et R.). 


22. Speonomus (s. str.) puncticollis Jeannel. 
Planche X, fig. 273. 


S. puncticollis, Jeannel, 1910 g, p. CLVI, fig. 8; éyp. : Forat del Or. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme elliptique, allongée, peu rétrécie en arrière. Sculpture 
fine et régulière : le prothorax est couvert de points fins et ser- 
rés qui lui donnent un aspect mat. Anfennes atteignant les 
deux tiers de la longueur du corps, à article vIIr deux fois 
aussi long que large et un peu plus court que le 1x. Prothorax 
très légèrement rétréci à la base. Élytres à peine deux fois aussi 
longs que larges, avec une strie suturale superficielle, très effa- 
cée en arrière. Carène mésosternale formant un angle presque 
droit, à sommet vif. 

Les styles latéraux de l’organe copulateur mâle se terminent 
par deux soies et quelques cils. 

VARIATIONS. — L’unique exemplaire mâle de la cova del 
Gel, que je connaisse, possède des antennes plus trapues que 
celles des exemplaires typiques. 

HABITAT. — Cette espèce habite les grottes de la Sierra de 
Montsech, dans le bassin de la Noguera Pallaresa, en Cata- 
logne. 

Espagne. Province de Lerida : Forat del Or [338], dans le 
« Paso de Tarradets », défilé où la Noguera Pallaresa traverse 
le Montsech (J.et R.); cova del Gel [339], près du sommet du 
Montsech (J. et R.). 


RO 


REVISION DES BATHYSCIINAE 349 


23. Speonomus (s. str.) troglodytes Jeannel. 


Planche X, fig. 271 et 272. 


S. troglodytes, Jeannel, 1910 g, p. CLVIIT, fig. 11 ; {yp. : Cova negra de Trago. 
S. troglodytes-angustior, Jeannel, 1910 g, p. CLX ; typ. : Cova fonda. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme elliptique, également rétrécie aux deux extrémités. 
Pubescence couchée avec quelques petites soies dressées au 
sommet des élytres. Ponctuation du prothozax très fine et 
presque imperceptible. Antennes atteignant les deux tiers de la 
longueur du corps, légèrement aplaties au sommt, avec leur 
article vrIr deux fois aussi long que large et plus court que le 
IX. Élytres allongés, avec une strie suturale bien marquée. 
Carène mésosternale formant un angle obtus à sommet vif. 

Les styles latéraux de l’organe copulateur mâle portent à 
leur terminaison deux soies et quelques cils. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques assez 
différentes : 


1. Côtés du prothorax à peine rétrécis au niveau des angles posté- 
rieurs, présentant leur plus grande largeur à la base.. forma typica. 
— Côtés du prothorax plus fortement arqués et nettement rétrécis 
2 LE RIRE CR eee PSE EME ROME Re Re subsp. angustior. 


HABITAT. — S. troglodytes est l’unique espèce connue de la 
vallée de la Noguera Ribagorzana. Elle se trouve dans les 
grottes catalanes suivantes : 


a) forma typica. 
Espagne. Province de Lerida : cova negra de Trago [340], 
près de Trago de Noguera (J. et R..). 


b) subsp. angustior Jeannel. 
Espagne. Province de Lerida : cova fonda de Trago [341], 
à Trago de Noguera (J. et R..). 


350 Dr R. JEANNEL 


24. Speonomus (s. str.) Mengeli Jeannel. 
Planche IX, fig. 264 et 265. 


S. Mengeli, Jeannel, 1910 g, p. CLIV, fig. 5 ; éyp. : cova de Vinyoles. 


Long. 3 mm. 

Forme elliptique, allongée, légèrement rétrécie en arrière, 
rappelant celle du S. longicornis SAULCY. Antennes atteignant 
les trois quarts de la longueur du corps, fortement épaissies 
au sommet, à article vIIr aussi long que le 1X et à peine 
deux fois plus long que large. Prothorax à côtés peu arqués, 
légèrement rétrécis à la base. Élytres ovalaires présentant 
leur plus grande largeur à la base, rétrécis seulement dans leur 
moitié apicale. Carène mésosternale formant un angle obtus à 
sommet vif, à bord antérieur convexe. Tarses antérieurs des 
mâles un peu plus larges que chez les espèces précédentes. 

Les styles latéraux de l'organe copulateur mâle sont pourvus 
de deux soies et de quelques cils à leur sommet. 

HABITAT. — Cette espèce habite, dans la haute vallée du 
rio Segre, un contrefort de la sierra de Cadi. 

Espagne. Province de Lerida : cova de Vinyoles [331], 
près de Seo de Urgel (J. et R.). 

Cette grotte est absolument isolée dans un très petit lam- 
beau de calcaires triasiques reposant sur des roches éruptives 
et des grès. 


e 


25. Speonomus (s. str.) Bolivari Escalera. 
Planche I, fig. 28 et Planche IX, fig. 262. 


Bathyscia Bolivari, Escalera, 1898, p. 38 ; éyp. : cueva de la Peña de Fanlo (?). — 1899, p. 398. 
— Speonomus Bolivari, Jeannel, 1908 €, p. 306, pl. XIII, fig. 30 à 35. — 1908, p. 67. 


Long. : 3,3 mm. 

Forme atténuée en arrière, convexe. Antennes longues et 
grêles. Prothorax présentant sa plus grande largeur dans 
son tiers postérieur, à côtés peu arqués. Élytres cunéiformes, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 351 


plus étroits que le prothorax chez les mâles, plus larges ou 
aussi larges que lui chez les femelles. T'arses antérieurs mâles 
aussi larges que le sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle conforme au type général. Le pénis 
est peu arqué ; son sac interne est pourvu de volumineuses 
pièces longitudinales. Les styles latéraux portent à leur termi- 
naison trois soies et un pénicille de poils peu longs et peu nom- 
breux. 

HABITAT. — Espèce cavernicole spéciale au bassin du rio 
Cinca, en Aragon. 

Espagne. Province de Huesca : cueva de los Moros, à Fanlo 
[344] (J. et R.) ; cueva de abaho de los Gloces [345] (J. et R..) ; 
cueva Llobrica, à Vio [343] (J. et R.) ; cueva de las Devotas, 
à Lafortunada [342] (J. et R..). 

Obs. — La grotte de la Peña de Fanlo (Escalera) n’est vrai- 
semblablement pas autre chose que la cueva de los Moros. 

Il est intéressant de remarquer que l’espèce n’a jamais été 
trouvée dans la grande cueva del Molino, à Vio, dont la situa- 
tion est intermédiaire entre les grottes de Fanlo et la cueva 
Llobrica. 


26. Speonomus (s. str.) Bepmalei Jeannel. 


S. Bepmilei, Jeannel, 1908, p. 69; {yp. : grotte de l’Ours, à Lortet. 


Long. : 2,1 mm. 

Forme convexe. Antennes atteignant à peine chez les mâles 
les deux tiers de la longueur du corps, épaisses, à articles ter- 
minaux épais. Prothorax plus large que les élytres, à côtés régu- 
lièrement arqués. Élytres parallèles, sans dépression suturale. 
Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord 
antérieur convexe et déclive. : 

Femelle inconnue. 

Un exemplaire mâle trouvé par M. J. Bepmale dans la 
grotte de l’Ours, à Lortet (Hautes-Pyrénées) [303], dans la 
basse vallée de la Neste. 


352 Dr R. JEANNEL 


. 7 


27. Speonomus (s. str.) spelunearum Delarouzée. 


Adelops speluncarum, Delarouzée, 1857, p. 94; typ. : grotte de B'‘tharram. — Saulcy, 1872, 
p.21. — Bathyscia speluncarum, Reitter, 1885, p. 31. — Syeonomus speluncarum, Jeannel, 1908 e 
p. 303. — 1908, p. 68. 

b) subsp. navaricus Jeannel. 


B. speluncarum-navariea, Jeannel, 1907 a, p. 247 ; typ. : grotte de Malarode. — Speonoimus 
speluncarum-nivarieus, Jeannel, 1908, p. 69. 


Long. : 2,2 mm. 

Forme déprimée. Antennes de longueur dépassant les deux 
tiers du corps, épaisses, surtout chez les mâles ; l’article x est 
une fois et demie aussi long que large. Prothorax plus large que 
les élytres chez les mâles, aussi large chez les femelles. Élytres 
parallèles, à suture déprimée chez les mâles, ovales et non dépri- 
més chez les femelles. 

Cette espèce comprend deux races géographiques distinctes : 


1. Côtés du prothorax moins arqués ; angles postérieurs rigoureuse- 
ment droits chez les mâles. Forme plus étroite dans les deux 
SOLS RE CHA S raté CN Ra De D GS 2e Te ME dt LI forma typica. 

— Côtés du prothorax plus fortement arqués ; angles postérieurs 
obtus chez les mâles. Forme plus large dans les deux sexes. 

PR EE EST CERN den ER EN ter ee subsp. navaricus. 


HABITAT. — La forme typique habite la vallée du Gave de 
Pau, la race navaricus celle du Gave d’Oloron, dans les Pyré- 
nées françaises. 


a) forma typica. 
France. Départ. des Basses-Pyrénées : grotte de Bétharram 
[307] (Lucante, A. Carret !, P. Nadar !, J. ct R..). 


b) subsp. navaricus Jeannel. 

France. Départ. des Basses-Pyrénées : grotte d’Izeste, à 
Arudy [308] (J. et R.) ; grotte de Malarode, rive droite, près 
d’Arudy [309] (E. Simon !). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 3593 


28. Speonomus (s. str.) Rudauxi Jeannel. 


S. Rudauxi, Jeanne], 1909, p. 18 ; {yp. : grotte de Khakhouéta, 


Long. : 2,2 mm. 

Forme relativement large, moins déprimée que la précédente. 
Antennes longues et très grêles, à article x deux fois aussi long 
que large. Côtés du prothorax très arqués. Élytres sans dépres- 
sion suturale, avec une strie suturale très effacée. La carène 
mésosternale est peu saillante. 

_ Mâle inconnu. 
_ France. Basses-Pyrénées : grotte de Khakhouëèta, à Sainte- 
Engrâce [312] (J.). 


29. Speonomus (s. str.) Alexinae Jeannel. 


Planche I, fig. 27 et Planche IX, fig. 260 et 261.] 


Buathyscia Alexinae, Jeannel, 1906, p. 23 ; éyp. : grotte d’Oxibar. — Speonomus Alexinue, Jean- 
nel, 1908 €, p. 301, pl. XILI, fig. 20 à 29. — 1908, p. 68. — 1909 &, p. 518, pl. XVII, fig, 121 
et 122. 


b) subsp. tftanus Jeannel. 
Bathyscia Alexinae-ittana, Jeannel, 1906, p. 24.— 1906 a, p. 151 ; typ. : grotte d'Istaürdy. — 


Speonomus Alexinae-ittanus, Jeannel, 1908 ce, p. 304, pl. XIII, fig. 22 et 28, — 1908, p. 68. — 
1909 «, p. 519, pl. XVII, fig. 123 et 124. 

Long. : 3,2 à 4 mm. 

Forme très atténuée en arrière. Antennes très longues et 
-très fines, atteignant les quatre cinquièmes de la longueur 
du corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles. Pro- 
thorax non rétréci à sa base, à côtés peu arqués. Élytres aussi 
larges que le prothorax chez les mâles, plus larges que lui chez 
les femelles ; la suture est déprimée. Carène mésosternale éle- 
vée, formant un angle droit, peu denté, à bord antérieur con- 
vexe, tranchant, tombant à pic. T'arses antérieurs mâles plus 
larges que le sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle assez différent du type général. Le 
pénis est long, régulièrement arqué, profondément sinué sur 
sa face dorsale près du sommet. La pièce ventrale du paramère 


ARCH, DE Z00L, EXP. ET GÉÊN. — 5° SÉRIE, — T, VII. — (1). 28 


354 Dr R. JEANNEL 


est étroite et les styles latéraux sont très grêles, plus longs que 
le pénis, terminés par une sorte de massue recourbée en avant ; 
cette massue porte trois soies et une brosse de poils courts 
et serrés sur son bord dorsal. Chez la subsp. iffanus le pénis 
est encore plus fortement sinué et les styles latéraux sont 
encore plus longs, plus coudés, plus renflés au sommet. 

Les deux races géographiques se distinguent ainsi : 


1. Petite taille. Long. 3,24 3,6 mm... REA forma typica. 
— Grande taille. Long. : 4 mm. .................. subsp. ttianus. 
HABITAT. — Espèce cavernicole localisée dans les massifs 


d’Itte et d’Arbailles, bassins de la Bidouze et du gave de Mau- 
léon (Pyrénées françaises). 


a) forma typica. 

France. Départ. des Basses-Pyrénées : grotte d’Oxibar, à 
Camou-Cihigue [313] (J., R. de Borde); grotte d’Appholo- 
borro, près de Camou-Cihigue [315] (J.) ; grotte Compagnaga 
lecia, près de Cihigue [314] (J.) ; grottes de Lécenoby [316] 
(R. de Borde).  * 


b) subsp. iftanus Jeannel. 

France. Départ. des Basses-Pyrénées : grotte d’Istaürdy, 
près d’Ahusquy [317] (P. Nadar !, J., R. de Borde). 

Obs. — Dans toutes ces grottes se trouve également Bathys- 
ciella Jeanneli Az. 


30. Speonomus (s. str.) Elgueae Abeille. 


Bathyscia Elgueae, Abeille de Perrin, 1904, p. 243 ; éyp. : grotte d’Irriberry. — Syeoriomus 
Eïlguene, Jeannel, 1908, p. 68. 


Long. : 3,2 à 3,5 mm. 

Forme ovale, à peine atténuée en arrière. Antennes atteignant 
à peine les deux tiers de la longueur du corps dans les deux 
sexes. Prothorax non rétréci à sa base, à côtés assez fortement 
arrondis. Élytres parallèles en avant, pourvus d’une strie sutu- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 350 


rale entière et de traces de côtes saillantes bien visibles. Carène 
mésosternale basse, formant un angle presque droit. T'arses 
antérieurs mâles à peine plus larges que le sommet du tibia. 
HABITAT. — Espèce cavernicole de la vallée de la Nive. C’est 
le plus occidental des Speonomus du versant français. 
France. Basses-Pyrénées : grotte d’Irriberry, près de Saint- 
Jean-Pied-de-Port [318] (Trapet !). 


31. Speonomus (s. str.) fugitivus Reïtter. 


Bathyscia fugitiva, Reitter, 1885, p. 35 ; {yp. : grotte de Montserrat. — Escalera, 1899, p. 596. 
— Jeannel, 1907 db, p. 131. — Speonomus fugitivus, Jeannel, 1910 e, p. 471. 


Long. : 2,7 mm. 

Forme ovale, large, convexe, peu rétrécie en arrière. Strioles 
transversales fines et nettes. Antennes très longues, très épais- 
ses au sommet (1), à article VIII aussi long que le 1x, à article x1 
un peu plus long que le x. Prothorax aussi large que les élytres, 
à côtés très arqués, rétréci à la base, présentant sa plus grande 
largeur à l’union des trois quarts antérieurs et du quart pos- 
térieur ; angles postérieurs saillants en arrière. Élytres deux 
fois aussi longs que larges, rétrécis depuis la base, sans dépres- 
sion suturale. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le 
sommet du tibia. 

HABITAT. — On ne connaît de cette espèce qu’un seul exem- 
plaire mâle qui aurait été recueilli, d’après L. von Heyden, dans 
une grotte du Montserrat, en Catalogne. Je ne crois pas qu’il 
s’agisse de la cueva del Salître de Collbato [326], où jamais 
d’autres Silphides que Perrinia Kiesenwetteri n’ont pu être 
trouvés, à ma connaissance. 


(1) Obs. — M. L. von Heyden m'a tout récemment communiqué le éype du S. fugi- 
tivus et j'ai pu constater que ses antennes sont dilatées à partir de l’article V, comme chez 
S. longicornis; il appartiendrait donc au groupe III. Mais cela me parait bien étonnant et 
je suis d’avis qu'avant de pouvoir affirmer la validité spécifique du S. fugitivus, il sera 
nécessaire d’en connaître d’autres individus, et surtout de vérifier s’il provient réellement du 
Montserrat et non d’une autre partie de la région pyrénéenne, 


356 Dr KR. JEANNEL 


GROUPE V 
TABLEAU DES ESPÈCES. 


1. Article vx des antennes allongé. cylindrique ; article xr pyri- 
forme. Tarses antérieurs des mâles à article r aussi long que les 
deux suivants réunis. Élytres deux fois aussi longs que larges. 


Lone. 2, 04 TIM. Ne AMC RE EE 82 Crotchi. 
— Article vi des antennes globuleux; article xr aplati, ovalaire. 
Élytres une fois et demie aussi longs que larges............... 2, 


2. Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps. Pro- 
thorax légèrement rétréci à sa base. Article 1 du tarse antérieur 
mâle plus court que les deux suivants réunis. Long. : 2,2 mm. 
Rens eee es a eine 2e A ee se ne ee -- 83. Mazarredoi. 

— Antennes n’atteignant pas la moitié de la longueur du corps. 
Prothorax non rétréci à la base. Long. : 2,8 mm..... 84. Oberthuri 


32. Speonomus (s. str.) Crotchi Sharp. 
Planche X, fig. 277 à 282. 


Adelops Crotchi, Sharp, 1872, p. 127; typ. : cueva de Orobe. — Bathyscia Crotchi, Reitter 
1885, p. 36. — Escalera, 1899, p. 393. — Speonomus Croichi, Jeannel, 1910 e, p. 471. 

Long. : 2,4 mm. 

Forme elliptique, convexe, allongée. Antennes cylindriques, 
non aplaties, à article x1 à peine plus long que le précédent. 
Prothorax non rétréci à sa base, à côtés très peu arqués. Élytres 
sans dépression suturale, finement striolés en travers. Carène 
mésosternale élevée, formant un angle droit, à bord antérieur 
busqué. Tarses antérieurs mâles un peu plus larges que le 
sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle long et fortement arqué sur sa face 
ventrale au milieu de sa longueur. La lame basale du pénis est 
longue et droite ; l’armature chitineuse du sac interne est très 
peu développée et la pièce en Y est réduite. Les styles latéraux 
sont grêles et se terminent par une très faible massue dont le 
bord dorsal porte un grand nombre de petits poils très courts. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant une grotte du val 
de Araquil, tributaire de l’Ebre. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 357 


” Espagne. Navarra : cueva de Orobe, à Alsäsua [349] (Crotch, 
Uhagon !). 

Obs. — Un exemplaire femelle de cette espèce se trouve dans 
la collection Fairmaire (Muséum de Paris). 


33. Speonomus (s. str.) Mazarredoi Uhagon. 
Planche X. fig. 283 à 286. 


Bathyscia Mazarredoi, Uhagon, 1881, p. 123 ; #yp. : cueva de San Valerio, — Escalera, 1899, 
p. 395. — Speonomus Mazarredoi, Jeannel, 1910 e, p. 471. 


Long. : 2,2 mm. | 

Forme oblongue, peu convexe, rétrécie en arrière. Strioles 
transversales des élytres très fines, bien marquées surtout à la 
base. Antennes grêles, aplaties et élargies au sommet. Protho- 
rax rétréci à sa base. Élytres sans dépression suturale. 
Carène mésosternale élevée, formant un angle droit, denté, 
à bord antérieur busqué et tombant à pic. Tarses antérieurs 
mâles plus étroits que le sommet du tibia. 

HABITAT. — Espèce cavernicole occupant la vallée du rio 
Deva, sur le versant atlantique des monts Cantabriques. 

Espagne. Guipuzcoa : cueva de San Valerio, à Mondragon 
[346] (Uhagon!); cueva de Acatequy, près d’Oñate [347] 
(Escalera). 


34. Speonomus (s. str.) Oberthuri Jeannel. 
Planche I, fig. 29 et Planche X, fig. 274 À 276. 


S, Oberthuri, Jeannel, 1910 e, p. 471 ; éyp. : cueva de San Adrian. 


Long. : 3,8 mm. . 

Forme ovale, oblongue, peu convexe, non atténuée en arrière. 
Strioles des élytres serrées et fines, mais très nettes. Antennes 
courtes, peu épaissies, à article xr à peine plus grand que le 
précédent. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu 
arqués, nullement rétrécis à la base. Élytres sans dépression 


+ ùs 


358 ° DR. JEANNEL 


suturale. C'arène mésosternale haute, à bord antérieur convexe 
et épais, à angle denté, à bord ventral très mince. 
Mâle inconnu. 


HABITAT. — Espèce cavernicole de la vallée du rio Oria, 
sur le versant atlantique des Pyrénées cantabriques. 

Espagne. Guipuzcoa : cueva de San Adrian, à Cegama 
[348] (R. Oberthür et Bleuse !). 


13° genre, SPEONOMITES Jeannel. 


Jeannel, 1910 ÿg, p. Cr. 


Espèce type : S. velox JEANNEL. 

Genre voisin de Speonomus dont il présente l’aspect général, 
la même structure des antennes, du prothorax et des pattes, 
mais dont il diffère beaucoup par la sculpture des téguments 
et leur pubescence. 

Sculpture des élytres formée de points râpeux, parfois 
alignés en travers à la base, toujours disposés sans ordre 
sur la moitié apicale, tandis que chez Speonomus les élytres 
sont toujours invariablement striolés en travers. 

Pubescence composée de poils longs, peu serrés, hérissés 
sur tout le corps. Sur la tête, le prothorax et la moitié basale 
des élytres les poils sont redressés à 459 et modérément longs ; 
sur les trois quarts postérieurs des élytres ils sont très longs et 
verticalement dressés. Chez Speonomus la pubescence est tou- 
jours courte et couchée. 

Prothorax à côtés régulièrement arqués, à base rectiligne. 

Élytres sans strie suturale. 

Carène mésosternale semblable à celle des Speonomus. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Conforme au type général 
de la série phylétique ; le pénis est arqué, non sinué ; les styles 
latéraux se terminent en pointe et portent à leur sommet trois 
soies et quelques poils enchevêtrés longs et très peu nombreux. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Speonomites doit être considéré 
comme un genre distinet de Speonomus, en raison de sa sculp- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 359 


ture-et de sa pubescence particulières. C’est un genre aberrant 
dans la série phylétique, mais il convient de constater qu’il n’est 
pas seul en Catalogne à présenter cette véritable dissociation 
des strioles transversales des élytres, puisque nous la retrouve- 
rons encore chez Perriniella et chez Antrocharidius. 


TABLEAU DES ESPÈCES DÙU GENRE Speonomites. 


1. Ponctuation des élytres disposée sans ordre sur toute leur sur- 
face. Pubescence dressée des élytres homogène. Long. : 2,6 mm. 
MCE AS Er ce io da nie tien elles der let HVEIOX. 
— Ponctuation des élytres alignée e en travers sur la moitié basale. 
Pubescence dressée des élytres doublée en arrière par quelques 
soies plus longues. Long. : 2,8 à 3 mm........ Prec CNE: 


1. Speonomites velox Jeannel. 
Planche X, fig. 287 et 288. 


a 


S. velox, Jeannel, 1910 y, p. OU, fig. 1 et 2; éyp. : cova fosca de Villanova. 


Long. : 2,6 mm. 

Forme elliptique, allongée, rétrécie en arrière. Coloration 
brun rougeâtre brillant. Pubescence hérissée deux fois plus 
longue en arrière qu’en avant, sans soies supplémentaires. 
Ponctuation des élytres grossière et irrégulière sur toute leur 
surface. Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du 
corps chez les mâles, les deux tiers chez les femelles ; leur som- 
met n’est pas aplati, le funicule est grêle et les longueurs des 
articles sont : 4, 4, 4, 4, 5, 5, 4, 2, 3, 3, 3. Prothorax aussi large 
que les élytres, non. rétréci à sa base. Élytres cunéiformes. 
Carène mésosternale formant un angle droit, denté, à bord 
antérieur convexe. Pattes longues et très grêles ; les tarses 
antérieurs des mâles sont très longs et plus étroits que le 
tibia. 

Les femelles sont plus renflées et leurs antennes sont plus 
courtes et plus trapues. 

HABITAT. — Espèce cavernicole vivant en Catalogne dans 
la vallée du rio Segre, affluent de l’Ebre. 


| 


360 = + Dr R. JEANNÉL 
Espagne. Province de Lerida : cova fosca de Villanova 


[3351], près de Villanova di Meya, dans un contrefort de la 
sierra de Montsech (J. et R..). 


2, Speonomites nitens Jeannel. 
Planche X, fig. 289. 


S. nitens, Jeannel, 1910 9, p. CLH, fig. 3 ; {yp. : cova del Tabaco. 


Long. : 2,8 à 3 mm. 

Forme ovoïde, allongée, convexe, rétrécie en arrière. Colora- 
tion brun rougeàtre très brillant. Sculpture formée de points 
râpeux sur les élytres, mais ces points sont régulièrement ali- 
gnés en travers dans la moitié basale. Pubescence dressée bien 
plus longue en arrière qu’en avant, avec quelques soies droites 
encore plus longues au sommet des élytres. Antennes atteignant 
les trois quarts de la longueur du corps chez les mâles, les deux 
tiers chez les femelles, semblables à celles de l’espèce précé- 
dente. Prothorax légèrement rétréci à la base. Élytres rétrécis 
à partir de la base. Carène mésosternale formant un angle très 
obtus, à sommet vif. Pattes grèles. 

Les femelles sont un peu plus épaisses et leurs antennes sont 
plus courtes. 

HABITAT. — Æspagne. Province de Lerida : cova del Tabaco 
[3347, sur la rive droite du rio Segre, dans la sierra de Montroig 
(J. et R.). 

Obs. — Cette espèce ne se trouve que dans un petit réduit 
humide appelé « la Sacristie », qui s’ouvre dans la paroi de 
gauche de cette grande caverne. 


142 genre, BATHYSCIELLA Jeannel. 
Jeanne], 1906, p. 23, — 1908 c, p. 290, pl. XII, fig. 10 à 19. — 1909 a, p. 519, pl. XVII, fig. 
125 et 126. — 1910 f, p. 10. 
Espèce type : B. Jeanneli (ABEILLE). 
 Forme’elliptique, atténuée en avant et en arrière. Colora- 
tion, pubescence et sculpture des Speonomus (s. str.). - 


REVISION DES BATHYSCIINAE 361 


Tête incomplètement rétractile, toujours bien visible de haut. 
Pas d’yeux. Pièces buccales conformes au type général. 

Antennes aussi longues que le corps, fines, à massue cylindri- 
que et à peine épaissie. Les proportions des articles sont les 
mêmes que chez Speonomus. 

Prothorax campanuliforme, un peu plus étroit que les élytres. 
Les côtés sont fortement rétrécis d’arrière en avant et mesu- 
rent leur plus grande largeur à la base ; ils sont peu arrondis 
en avant et sinués légèrement avant les angles postérieurs ; 
ceux-ci sont saillants en dehors. 

Élytres allongés, cunéiformes, à sommet dépassant le pygi- 
dium. La suture est déprimée en avant et il existe une strie 
suturale parallèle à la suture, effacée en arrière. 

Carène mésosternale peu élevée, dentée, à bord ventral épais. 
Épimères mésothoraciques allongés. 

Pattes relativement longues. Les fémurs antérieurs sont 
rétractiles en totalité sous le prothorax ; les tarses antérieurs 
des mâles sont largement dilatés. Les tibias intermédiaires 
sont arqués et épineux, les tibias postérieurs sont droits et 
les tarses des deux paires postérieures sont aussi longs que les 
tibias correspondants. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE arqué, aussi long que le tiers 
de la longueur du corps. Le pénis est épais, régulier ; sa 
lame basale est courte, son sommet est aigu. Le sac interne 
est semblable à celui des Speonomus. Les styles latéraux sont 
plus courts que le pénis et très fins. Leur extrémité se termine 
par une massue pourvue de trois petites soies et d’une brosse 
de poils courts et peu nombreux. 

Les différences sexuelles sont peu importantes. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Il existe de nombreux carac- 
tères de filiation communs au Bathysciella et au Speonomus 
Alexinae JEANN. qui vivent dans les mêmes grottes. Les deux 
seules véritables différences qui existent entre eux résident 
dans la forme du prothorax et dans l’allongement des membr es 
Tous deux dérivent évidemment de la même souche, mais ils 


362 4 "Dr R. JEANNEL 


représentent deux stades évolutifs bien distincts. Les rapports 
phylogéniques de Bathysciella avec Speonomus Alexinae 
JEANN. sont les mêmes que ceux de Trocharanis avec Speo- 
nomus curvipes LA BRÜÔL, par exemple. 


Bathysciella Jeanneli Abeille. 


Planche I, fig. 30 et Planche X, fig. 220. 

Bithyscia Jeunnel, Abeille de Perrin, 1904, p. 242; typ. : grotte d'Oxibar. — Bathysciella 
Jeanneli, Jeannel, 1906, p. 23. — 1908 c, p. 290, pl. XII, fig, 10 à 19. — 1909 &, p. 519, pl. XVII, 
fig. 125 et 126. 

Long. : 2,8 à 4,5 mm. 

Forme oblongue, très renflée dans le tiers moyen, également 
atténuée aux deux extrémités. Antennes aussi longues que le 
corps, à article VIII à peine plus court que ses voisins, à articles 
terminaux à peine épaissis au sommet chez les mâles ; les lon- 
gueurs des articles sont : 1, 1, 1, 1, 14,14, 14, 1, 11, 14, 1. 
Prothorax presque aussi long que large, à sommet aussi large 
que les deux tiers de la base. Tarses antérieurs des mâles plus 
larges que le sommet du tibia. | 

HABITAT. — Cette espèce semble habiter toutes les grottes 
des massifs d’Itte et d’Arbailles, dans les Basses-Pyrénées. Il 
est remarquable d'observer que les plus grands individus pro- 
viennent de la grotte d’Istaürdy où se trouve également la race 
de grande taille, iftanus JEANN., du Speonomus À lexinae JEANN. 

France. Basses-Pyrénées : grotte d’Oxibar, près de Camou- 
Cihigue [313] (Jeannel, R. de Borde) ; grotte d’Appholoborro, 
non loin de la précédente [315] (Jeannel) ; grottes de Lécenoby, 
dans le Pic des Vautours [316] (Jeannel) ; grotte d’Istaürdy, 
près d’Ahusquy [317] (Jeannel). 


152 genre, PERRINIA Reitter. 


Reiïtter, 1885, p. 16. — Escalera, 1899, p. 366. — Jeannel, 1910 }f, p. 10. 


Espèce type : P. Kiesenwetteri (DIEcx). 
Forme elliptique, allongée, convexe, peu atténuée en arrière. 


FA 


REVISION DES BATHYSCIINAE 363 


Pubescence longue, grossière, peu serrée. Sculpture fine sur 
le prothorax, formée sur les élytres de strioles transversales 
très nettes jusqu’au sommet. ; 

Tête incomplètement rétractile, sans yeux. 

Antennes presque aussi longues que le corps, semblables à 
celles des Speonomus ; l’article vrrr est allongé et les articles 
terminaux sont cylindriques, peu élargis à leur sommet. 

Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à peine plus large 
que long ; les côtés sont faiblement arrondis en avant, légère- 
ment sinués en arrière ; les angles postérieurs sont émoussés 
et déclives. 

Élytres elliptiques, présentant leur plus grande largeur vers 
le milieu ; leur sommet recouvre le pygidium ; leur suture est 
régulière, ni saillante, ni déprimée, et n’est accompagnée d’au- 
cune trace de strie suturale. 

Carène mésosternale semblable à celle des Speonomus ; elle 
est peu élevée, anguleuse et son bord antérieur est épais, son 
bord ventral mince. Épimères mésothoraciques allongés. 

Pattes relativement grêles. Les tarses antérieurs sont dilatés ; 
les tibias intermédiaires sont droits et à peine épineux ; les 
tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes 
du tibia et présentent la formule : 3, 1, 1, 1, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Semblable à celui des autres 
genres de la série. Le pénis est très arqué ; son sac interne est 
pourvu d’une pièce en Y bien développée et de volumineuses 
baguettes dorsales. Les styles latéraux sont minces et leur som- 
met porte trois soies de longueur moyenne et une brosse de poils. 

Différences sexuelles. — Chez les femelles le corps est un 
peu plus épais et les antennes sont un peu plus courtes et plus 
épaisses. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Perrinia. 


1. Prothorax à peine rétréci à la base. Carène mésosternale élevée, 
non crochue. Strioles des élytres fines et serrées. Long. : 3 mm. 
Main ee Paer 6 à 0 AR ER a de We Sie oo tte ON UNE DE 7e re 4e C'FONET, 


364 Dr R. JEANNEL 


— Prothorax nettement rétréci à la base. Carène mésosternale basse - - 
et crochue. Strioles des élytres grossières et peu serrées. Long. : 
PP M LP TR rl DU. noie 0 2. Kiesenwetteri. 


1. Perrinia Fonti Jeannel. 
Planche X, fig. 295 et 296. 


P. Fonti, Jeannel, 1910 g, p. OLx, fig. 12; {yp. : cova d’Ormini. 


PAR 3 mm. ! 

Forme elliptique, allongée. Strioles des Anse pad et ser- 
rées, régulières. Antennes atteignant les trois quarts de la lon- 
gueur du corps chez les mâles ; leur sommet n’est pas aplati et 
les longueurs des articles sont : 5, 5, 4, 4, 5, 4, 4, 3, 3, 3, 3. 
Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à côtés arqués 
en avant, à peine sinués en arrière. Élytres deux fois aussi 
longs que larges, sans trace de strie suturale. Carène mésos- 
ternale élevée, formant un angle presque droit, vif, mais non 
denté. Tarses antérieurs mâles à peine plus larges que le som- 
met du tibia. 

Peu de différences sexuelles ; les antennes des femelles sont 
un peu plus courtes. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques bien 
distinctes qui sont les suivantes : 


1. Prothorax présentant sa p'us grande largeur avant la base, à 
côtés parallèles en arrière. Sommet des antennes plus grêle. 
ones De ee pi eat ne ME ei Sels CRETE seessocss : JOTIRG TUNIS 

— Prothorax présentant sa plus grande largeur exactement à la 
base, à côtés non parallèles en arrière. Sommet des antennes 
pins4épals sente < dibir diuaR ne noir subsp. inferna, nov. 


HAgrTaT. — Les deux races du P. Fonti habitent en Cata- 
logne la vallée.du rio Segre. 


a) forma typica. À 
Espagne. Province de Lerida : cova d’Ormini [332], sur le 
revers sud de la sierra de Bou-Mort (J. et R..). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 365 


b) subsp. inferna Jeannel. 
Espagne. Province de Lerida: cova del Diablo, à Novès 
[331 a] (Hustache !). 


2. Perrinia Kiesenwetteri Dieck. 
Planche I, fig. 31 et Planche X, fl. 291 à 294. 

Adelops Kiesenwetteri, Dieck, 1860, p. 350 ; typ. : grotte de Collbatô. — Perrinia Kiesenwetteri, 
Reitter, 1885, p. 16. — Escalera, 1899, p. 366. 

Long. : 2,7 mm. 

Forme régulièrement convexe, elliptique, Sr Strioles 
transversales des élytres grossières, irrégulières et espacées. 
Antennes grêles, atteignant les trois quarts de la longueur du 
corps ; leur massue n’est pas aplatie et les longueurs des articles 
sont : 4, 4, 4, 4, 5, 5, 5, 4, 5, 4, 4. Prothorax à côtés arqués en 
avant, nettement rétrécis aux angles postérieurs. Élytres ova- 
laires, sans strie suturale. Carène mésosternale formant un 
angle obtus à sommet denté. T'arses antérieurs des mâles plus 
étroits que les tibias. 

HABITAT. — Espagne. Province de Barcelone : cueva del Sali- 
tre, à Collbato [326], sur le revers méridional du Montserrat 
(Dieck, L. von Heyden, Escalera, O. de Buen!, P. Marcet!, 
Jeannel); grottes de « Tarraza » [328], dans la montagne de 
San Llorens del Munt (Dieck). 

Obs. — Cette espèce est localisée dans la basse vallée du rio 
Llobregat. 


16e genre, PERRINIELLA Jeannel. 


Jeannel, 1910 g, p. CIxI. 


Espèce type : P. Faurai JEANNEL. 

Genre voisin de Perrinia par l’ensemble de ses caractères 
et s’en distinguant de la façon suivante : 

Sculpture des élytres formée de strioles transversales gros- 
sières dans la partie basale, de points râpeux disposés sans ordre 
sur la moitié apicale. 


366 Dr R. JEANNEL 


Élytres pourvus d’une strie suturale profonde, entière, paral- 
lèle à la suture. Le sommet des élytres est saillant, déhiscent 
et légèrement lobé. 

Carène mésosternale très basse, arrondie, ne formant pas 
d'angle. 

Pattes et antennes épaisses et robustes. Tarses postérieurs 
très courts. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est long et arqué, 
légèrement sinué. Les styles latéraux sont épais, plus longs 
que le pénis, légèrement renflés en massue à leur sommet ; 
ils portent à leur extrémité une longue soie sur le bord dorsal 
loin du sommet, une deuxième soie exactement au sommet 
et enfin un amas très dense de poils très fins insérés sur une sur- 
face ovalaire en arrière de la soie apicale (fig. 299). 

DIFFÉRENCES SEXUELLES. — Elles sont très peu importantes, 
sauf que les tarses antérieurs des mâles sont très largement dila- 
tés. 


Perriniella Faurai Jeannel. 
Planche XI, fig. 297 à 299. 


P. Faurai, Jeannel, 1910 g, p. CLXU, fig. 13 et 14; éyp. : cova de Rialp. 


Long. : 4 mm. 

Forme ovalaire, déprimée, allongée. Coloration peu brillante. 
Pubéscence fine, dorée, courte et couchée. Sculpture fine et 
superficielle. Antennes courtes et épaisses, atteignant à peine 
les deux tiers de la longueur du corps dans les deux sexes ; 
le funicule est grêle, la massue n’est pas aplatie et les longueurs 
des articles sont : 4, 4, 4, 4, 5, 4, 4, 3, 3, 3, 3. Prothorax plus 
étroit que les élytres, à côtés très arrondis en avant, très rétré- 
cis en arrière, légèrement sinués avant les angles postérieurs. 
Élytres ovalaires, peu convexes. Pattes robustes ; tibias inter- 
médiaires épineux ; tarses postérieurs aussi longs que les deux 
tiers du tibia et tarses antérieurs mâles plus larges que le tibia 
correspondant. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 367 


HABITAT. — Æspagne. Province de Gerona : cova de Rialp 
[322], près de Ribes (M. Faura y Sans !). 
Obs. — Cette grotte se trouve dans la haute vallée du rio 


Ter, à quelques kilomètres de la frontière française. 


17€ genre, TROGLOPHYES Abeille. 
Abeille de Perrin, 1894, p. 27. — Chobaut, 1903 &, p. 263. — Jeannel, 1906 ce, p, 276. — Reit- 
ter, 1908, p. 116. — Jeannel, 1909 f, p. 10 et 34, 

Espèce type : T..Gavoyi ABEILLE. 

Forme elliptique, allongée, peu atténuée en avant. Coloration 
brun testacé peu brillant. Pubescence dorée, couchée, longue 
et dense. Sculpture formée de points fins et très serrés sur le 
prothorax, de strioles transversales profondes et peu serrées sur 
les élytres. Tête non rétractile, insérée dans l’axe du prothorax. 

Antennes atteignant environ les trois quarts de la longueur du 
corps, épaisses et nullement aplaties. L'article 11 est en général 
aussi long que l’article 1, mais moins épais que lui ; l’article tir 
est un peu plus grêle que le 17 et bien plus court que lui. Les 
proportions du reste de l’antenne sont celles des Speonomus. 

Prothorax transverse ou presque aussi long que large. 
Le sommet est un peu plus étroit que la base ; les côtés for- 
ment un angle saillant arrondi au milieu de leur longueur et 
sont plus ou moins sinués en arrière. La base est bisinuée. 

Élytres plus larges que le prothorax, ovalaires, peu atténués 
au sommet. Leur rebord marginal est bien visible de haut, 
leur sommet laisse dépasser la pointe du pygidium, leur suture 
est déprimée et est accompagnée d’une strie suturale plus ou 
moins nette, parallèle à la suture, toujours effacée en arrière. 

Carène mésosternale peu élevée ou nulle. Épimères mésotho- 
raciques allongés ; suture sterno-épisternale entièrement visible. 

Pattes peu allongées. Les tibias intermédiaires sont droits. 
Les tarses antérieurs des mâles sont très largement dilatés ; 
les tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquiè- 
mes du tibia et sont bâtis suivant la formule : 3, 14, 14, 1, 3. 


368 . D' R. JEANNEL 


Les différences sexuelles autres que la différence tarsale 
sont très peu importantes. C’est à peine si les. femelles sont un 
peu plus épaisses et si leurs antennes sont plus courtes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est court, peu 
arqué ; sa face dorsale montre une légère dépression et son 
sommet est peu acéré. Les styles latéraux sont grêles, et leur 
sommet porte trois soies et une petite brosse de cils insérés 
sur une surface plane du bord dorsal du style. Le sac interne 
est semblable à celui des Speonomus. 

CHOROLOGIE. — Le genre T'roglophyes habite les vallées 
de l’Aude et de l’Agly, c’est-à-dire le pourtour de la chaîne 
des Corbières. 

Une espèce, T. oblongulus REeIrr., est décrite d’après un 
exemplaire unique trouvé mêlé en collection avec des T'ro- 
glodromus Bucheti des Alpes-Maritimes. Une telle provenance 
me semble bien improbable et je me refuse à l’admettre sans 
confirmation. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Troglophyes. 


1. Mésosternum non caréné. Pas trace de strie suturale... 8. oblongulus. 
— Mésosternum caréné. Strie suturale plus ou moins effacée, mais 
D ES Pic Sr ui dt dte. RP CE. ss ST 
2. Article 11 des antennes de même longueur que le premier, un peu 
plus long que Je ax... ... PT EE RE 1. Gavoyi. 
— Article 11 des antennes un peu plus long que le premier, beaucoup 
plus long que le 11........... ME Mal 4 EUR OE 2. Bedeli. 


1. Troglophyes Gavoyi Abeille. 
Planche I, fig. 32 et Planche XI, fig. 300 à 302. 


T. Gavoyi, Abeille de Perrin, 1894, p. 25 ; {yp. : grotte du pic de l’Aguzou.— Jeannel, 1906 c, 
p. 276, 


b) subsp. Ludovici Chobaut. 
T. Ludovici, Chobaut, 1903 «a, p. 263 : typ. : grotte du Bac de la Caune.— Jeannel, 1906 c, p.276. 


c) subsp. Alluaudi, nov. 
typ.: grotte des Voleurs, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 369 


Long. : 2,8 à 3 mm. 

Forme elliptique, plus ou moins étroite. Antennes à massue 
nettement dilatée. Le prothorax est toujours un peu plus 
étroit que les élytres, rétréci plus ou moins à sa base. La 
strie suturale des élytres est peu visible. La carène mésos- 
ternale est peu élevée, anguleuse, dentée, avec un bord anté- 
rieur épais et un bord ventral tranchant. 

Différences sexuelles. — Les femelles sont plus épaisses que 
les mâles, leurs élytres sont plus renflés et plus arrondis, leurs 
antennes sont plus courtes et plus épaisses au sommet. En outre 
les tarses antérieurs des mâles ont leur premier article très 
large et très long, deux fois aussi large que le sommet du 
tibia. 

VARIATIONS. — 71". Ludovici CHog. doit être considéré non 
comme une espèce distincte, mais comme une forme grêle du 
T. Gavoyi, ainsi que T'. Alluaudi, qui habite les Corbières entre 
l’Aude et les gorges de l’Agly. Il en est du 7. Gavoyi comme 
du Troglodromus Bucheti DEv. ou du Diaprysius Serullazr 
PEYER.; ce sont des espèces très variables dont chaque colonie 
isolée dans une grotte spéciale diffère plus ou moins des colo- 
nies voisines, mais les différences sont souvent si légères 
ou même si inconstantes qu’il est difficile de les définir. 7. Ga- 
voyi-Alluaudi par exemple se trouve dans quatre grottes 
distinctes et les colonies de chaque grotte diffèrent certainement 
les unes des autres, mais pas d’une manière assez fixe et assez 
grande pour qu’il y ait lieu de donner un nom à chacune de 
ces colonies. 

Les variations individuelles dans la même colonie sont par- 
fois considérables. Chez certains exemplaires mâles les élytres 
sont parallèles, le prothorax est presque aussi large qu’eux 
et les antennes sont très épaisses (grotte des Voleurs) ; chez 
d’autres les angles huméraux des élytres sont saillants, et la 
suture est plus ou moins déprimée. 

Les races du 7. Gavoyi se distinguent de la manière sui- 
‘vante : 


ARCH, DE Z00L. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T, VII, — (1). 24 


370 Dr R. JEANNEL 


1. Prothorax transverse. Élytres allongés, mesurant leur plus grande 


largeur avant le milieu. Long. : 3 mm.............. forma typica. 
— Prothorax à peine plus large que long. Élytres renflés, présen- 
tant leur plus grande largeur au milieu. Long. : 2,8 mm........ 2. 


2. Prothorax rétréci jusqu’à la base, à angles postérieurs obtus, non 
défléchis. Le prothorax est bien plus étroit que les élytres..... 


Le nclbeles des e T OS  ÉRSRRE subsp. Ludovici. 
— Prothorax à côtés redressés avant la base, à angles postérieurs 

droits ou faiblement obtus, fortement défléchis surtout chez les 

mâles. Le prothorax est presque aussi large que la base des élytres. 

La carène est parfois plus haute que chez la forme Ludovici et 

les articles terminaux des antennes sont plus courts et plus épais 

(colonie de la grotte des Voleurs)...... subsp. Alluaudi (1), nov. 


HagiTaT. — Des trois races du T'. Gavoyi, deux habitent la 
vallée de l’Aude, l’autre les Corbières, dans le bassin de l’Agly. 


a) forma typica. 
France. Département de l’Aude : grotte du pic de l’Aguzou, 
près de Gesse [248] (L. Puel !, L. Gavoy). 


b) subsp. Ludovici Chobaut. 
France. Départ. de l’Aude : grotte du Bac de la Caune, à 
Coudons [256] (Chobaut !, L. Gavoy, L. Puel !). 


c) subsp. Alluaudi Jeannel. 

France. Départ. des Pyrénées-Orientales : grotte des Voleurs, 
près de Caudiès [246] (J. et R.); aven du col Saint-Louis, 
[247] (J. et R.) ; caouno Lloubrego, près de Caudiès [245 a] 
(J. et R.); grotte du Roc Paradet, au-dessus de Prugnanes 
[245] (J. et R.). 


2, Troglophyes Bedeli Jeannel. 
Planche XI, fig. 304 et 305. 


T. Bedeli, Jeannel, 1906 c, p. 275 ; typ. : barrenc du Pla de Périllos. — 1909 4, p. 522, pl. XVII, 
fig. 134-137 
Long. : 3 mm. 
La base des antennes présente une structure très exception- 


(1) Dédié à M. Ch. Alluaud, en souvenir d’une excursion faite avec lui dans les grottes de: 
environs de Bagnères de Bigorre. en 1910, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 371 


nelle dans la tribu des Zuryscapiti. Comme chez les Brachys- 
capiti en effet, l’article 1 est plus court que l’article 17. Mais 
c’est là un cas de convergence fortuite qui ne peut certaine- 
ment pas infirmer la valeur taxonomique de la formule anten- 
nale. L'article 11 des antennes est lui-même bien plus long que 
l’article 111 et la formule des longueurs se trouve être la sui- 
vante : 1, 11, 1,1,14,141,14, 1,14,1 1 11 Prothorax presque 
aussi long que large, mais peu rétréci à sa base et à peine 
plus étroit que les élytres. Strie suturale des élytres très effa- 
cée, visible seulement dans son quart antérieur. Carène mésos- 
ternale semblable à celle du 7. Gavoyi. Tarses antérieurs des 
mâles très larges. 

Les différences de forme entre les deux sexes sont un peu 
moins accusées que chez T'. Gavoyi. 

Hagrrar. — Cette espèce semble spéciale aux grottes de 
l’extrémité orientale et méridionale des Corbières (bassin de 
l’Agly). 

France. Départ. des Pyrénées-Orientales : barrene du Pla 
_de Périllos, près d’Opoul [243] (Racovitza !, Alluaud et Jean- 
nel). 


3. Troglophyes oblongulus Reitter. 


T, oblongulus, Reiïtter, 1908, p. 116 ; éyp. : patrie inconnue. — Jeannel, 1909 &, p. 523, 


Le type unique de cette espèce est une © trouvée par Reitter 
dans sa collection, au milieu des Troglodromus Bucheti Dev. 
de la grotte de Saint-Cézaire (Alpes-Maritimes), auxquels il 
ressemble étrangement. J’ai vu cet exemplaire et j’ai pu me 
rendre compte qu’il s’agissait bien d’un Troglophyes, mais je 


me refuse à croire, sauf confirmation, qu’il ait été recueilli 
dans les Alpes-Maritimes. 


Long. : 3 mm. 

Forme allongée, comme celle du Z'roglodromus Bucheti Dev. 
Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps, à 
articles terminaux épaissis. Prothorax un peu plus large que 


372 Dr R. JEANNEL 


long, à côtes rétrécis et sinués en arrière. Élytres elliptiques, 
présentant leur plus grande largeur au milieu,. sans trace de 
strie suturale ; la suture n’est pas déprimée. Mésosternum non 
caréné. 

Patrie inconnue. 


18° genre, TROGLOCHARINUS Reitter. 


Reitter, 1908, p. 116.— Jeannel, 1910 f, p.10 et 34. 


Espèce type : T. Ferreri REITTER. 

Os. — Ma description du T'. Ferreri REITT. est faite d’après 
des exemplaires provenant de la cova de la Fou Montaner. Je 
possède bien un exemplaire typique provenant de l’avenc d’en 
Roca, mais il est trop mutilé pour que je puisse l’utiliser comme 
type de ma description. 


Forme elliptique, allongée, rétrécie en avant. Sculpture 
fine, formée de points superficiels sur le prothorax et de strioles 
transversales régulières, obliques près de la suture, sur les 
élytres. Pubescence fine, rare et couchée. Coloration foncée. 

Tête non rétractile, insérée dans l’axe du prothorax. 

Antennes presque aussi longues que le corps, très grêles, à 
articles terminaux sensiblement égaux. 

Prothorax aussi long que large, aussi large à sa base qu’au 
sommet. Ses côtés sont fortement arrondis en avant, profon- 
dément sinués dans leur moitié postérieure, puis de nouveau 
élargis au niveau des angles postérieurs. Ceux-ci sont très sail- 
lants en dehors, aigus, et la base du segment est rectiligne. 

k Élytres ovalaires, très convexes, plus larges que le protho- 
rax. Leur sommet recouvre et dépasse la pointe du pygidium. 
Pas trace de strie suturale. 

Carène mésosternale basse, à bord libre crénelé, formant 
en avant une dent aiguë. 

Pattes longues et très grêles. Les tibias intermédiaires 
sont légèrement incurvés en dedans, à peine épineux sur leur 


REVISION DES BATHYSCIINAE 373 


bord externe. Les tarses antérieurs des mâles sont allongés, 
pas plus larges que le sommet du tibia et les tarses postérieurs 
sont aussi longs que les trois quarts du tibia correspondant ; 
leur formule est : 3, 14, 1, 1, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE très petit, pas plus long que le 
sixième de la longueur du corps, mais absolument conforme 
au type général de la série. Le pénis est très arqué et porte sur 
les parois de son sac interne une pièce en Y et des baguettes 
chitineuses aussi volumineuses que celles des Speonomus. Les 
styles latéraux sont peu épais, réguliers et se terminent par une 
extrémité effilée, portant une double houppe de cils longs et 
enchevêtrés et trois longues soies (fig. 308). 

DIFFÉRENCES SEXUELLES assez accentuées. Il n’existe pas de 
différences dans la forme ou la longueur des antennes, mais 
les femelles sont beaucoup plus grandes et plus épaisses que 
les mâles. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Reitter (1908, p. 116) a 
décrit T'roglocharinus comme un sous-genre de Troglophyes 
AB. En réalité il n’existe que quelques caractères de conver- 
gence pour rapprocher ces deux types génériques ; la forme 
de leurs antennes, de leur prothorax, la structure de leur mésos- 
ternum, celle de leurs tarses antérieurs mâles sont autant de 
caractères qui montrent bien qu'ils ont en réalité des origines 
distinctes. 


Troglocharinus Ferreri Reitter. 
Planche XI, fig. 306 à 308. 


Troglophyes (Troglocharinus) Ferreri, Reitter, 1908, p. 116 ; éyp. : « environs de Barcelone » 
(avenc d'en Roca). — Troglocharinus Ferreri, Jeannel, 1910 jf, p. 34. 


Long. : 3,8 à 4,2 mm. 

Coloration brun rougeâtre foncé brillant. Pubescence très 
fine. Antennes presque aussi longues que le corps,avec les articles 
de la massue à peine dilatés au sommet et non aplatis ; les 
longueurs des articles sont : 3, 3, 4, 5, 5, 5, 4, 3, 3, 3, 3, Protho- 


374 Dr R. JEANNEL 


rax aussi large que les deux tiers des élytres ; ceux-ci sont deux 
fois aussi longs que larges. Le premier article du farse antérieur 
des mâles est aussi large que le sommet du tibia. 

HABITAT. — Cette espèce paraît répandue en Catalogne 
dans tout le massif du Panadès, pays calcaire situé au sud de 
Barcelone, sur la rive droite du rio Llobregat. Le Panadès 
renferme un très grand nombre de cavernes ; malheureusement 
la plupart d’entre elles s'ouvrent au fond de grands abîmes 
dont la profondeur varie de 40 m. à 150 m.; il n'existe qu’un 
très petit nombre de grottes horizontales, encore sont-elles 
très petites et très sèches. Aussi l'aire de distribution du 
T'. Ferreri sera-t-elle difficile à délimiter. 

Il est actuellement connu des trois grottes suivantes : 

Espagne. Province de Barcelone : avenc d’en Roca [325], 
à Corbera (types, M. Faura y Sans !) ; cova de la Fou Montaner 
[324], près de Vallirana (J. et R.) ; Cova fosca de Gava [323], 
dans le Vall de Joan (J. et R.). 

Obs. — Dans cette dernière grotte nous n’avons recueilli 
que des débris (élytres) du T. Ferreri, mais très reconnaissa- 
bles. La Cova fosca de Gava se trouve dans les Costes de 
Garraf, c’est-à-dire près de la mer, tandis que les deux autres 
stations se trouvent sur le versant ouest (de la Noya) du mas- 
sif du Panadès. 


19 genre, ANTROCHARIDIUS Jeannel. 


Jeannel, 1910 X, p. 383 


Espèce type : À. orcinus JEANNEL. | 

Forme ovalaire, rétrécie en avant (facies des Leonhardiu) ; 
pubescence dorée, longue, couchée, serrée, avec quelques 
petites soies dressées sur les côtés des élytres ; sculpture 
formée de points fins sur le prothorax, de strioles transver- 
sales nettes en avant, dissociées en arrière, sur les élytres 

Tête non rétractile, sans yeux. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 375 


Antennes courtes et épaisses, atteignant à peine les deux 
tiers de la longueur du corps ; la massue est épaissie, non apla- 
tie. 

Prothorax aussi long que large, bien plus étroit à sa base 
qu’au sommet. Ses côtés sont fortement arrondis en avant, 
brusquement rétrécis et sinués profondément dans leur moitié 
postérieure ; la base est rectiligne. 

Élytres ovalaires, le rebord marginal est large, bien visible 
de haut sauf aux épaules ; pas de strie suturale. 

Carène mésosternale excessivement basse, à peine saillante. 

Pattes relativement courtes et robustes. Les tarses posté- 
rieurs sont aussi longs que les trois quarts du tibia correspon- 
dant. 

OBs. — Le seul exemplaire connu d’À. orcinus est une 
femelle (1). 

Le premier article de son tarse antérieur est particulièrement 
allongé. 


Antrocharidius orcinus Jeannel. 
Planche XI, fig. 309. 


A. orcinus, Jeannel, 1910 k, p. 384, fig. 2 ; {yp. : cova gran de la Febrô (un exemplaire Q). 


Long. : 3,5 mm. 

Forme épaisse et robuste, large en arrière. Ponctuation du 
prothorax fine et très serrée, lui donnant un aspect chagriné ; 
strioles des élytres régulières et fines en avant, dissociées en 
arrière et remplacées par des points râpeux irréguliers et dis- 
posés sans ordre. Les longueurs des articles des antennes chez 
la femelle sont : 4, 4, 4, 5, 5,4, 4, 3, 3,3, 3. Prothorax bien plus 
étroit que les élytres, à angles postérieurs droits. Élytres ovoïdes 


(1) M. 4. Hustache a récemment découvert une deuxième espèce du genre Antrocharidius, 
qui sera décrite ultérieurement; elle habite, en Catalogne, la cova del Gel [339], dans la pro- 
vince de Lerida. J’ai pu examiner cette espèce et je puis dire dès maintenant que l'organe 
copulateur mâle des Anirocharidius est identique à celui d’un Speonomus et présente, à la ter- 
minaison de ses styles latéraux, deux soies et un pénicille de cils enchevêtrés très longs et 
très nombreux. 


376 Dr R. JEANNEL 


à épaules effacées, portant sur le disque des vestiges de côtes 
saillantes. 

HABITAT. — Espagne. Province de Tarragone : Cova gran 
de la Febro [329], dans la vallée du rio Ciurana, affluent de 
l'Ebre (J. et R.). 


20 genre, TROCHARANIS Reitter. 


. Reitter, 1885, p. 12. — 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 7, p. 10 et 34 


Espèce type : 1. Mestrei (ABEILLE). 

Forme allongée, étroite, peu convexe. Pubescence dense et 
longue sur tout le corps. Sculpture formée de points superficiels 
sur le prothorax et de strioles transversales fines et serrées 
sur les élytres. 

Tête non rétractile, insérée dans l’axe du prothorax. 

Antennes courtes et épaisses, cylindriques. Elles atteignent 
seulement les deux tiers de la longueur du corps et sont très 
dilatées à partir de l’article v chez le mâle, de l’article vx 
chez la femelle ; l’article vrIr est aussi long que le 1x. 

Prothorax plus long que large, aussi large en avant 
qu’à la base. Les côtés sont arrondis dans leurs deux tiers 
antérieurs, sinués profondément en arrière pour recevoir les 
fémurs antérieurs au repos. Les angles postérieurs sont sail- 
lants en dehors et la base est rectiligne. 

Élytres elliptiques, très allongés, un peu plus larges que le 
prothorax. Leur rebord marginal est bien visible de haut, leur 
sommet dépasse la pointe du pygidium et leur suture ne porte 
pas de strie suturale. 

Mésosternum pourvu seulement d’une très fine carinule 
entre les hanches intermédiaires. Épimères mésothoraciques 
très allongés et suture sterno-épisternale visible sur toute sa 
longueur. 

Pattes très allongées. Les fémurs sont relativement épais, 
les tibias intermédiaires sont inermes et droits, les tibias pos- 
térieurs très légèrement arqués en dehors, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 371 


Le tarse antérieur des mâles est bien plus large que le sommet 
du tibia et le tarse postérieur, aussi long que les quatre cin- 
quièmes du tibia, présente la formule : 3, 14, 1, 4/5, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est long et mince ; 
il présente une forte dépression sur sa face dorsale et se ter- 
mine en pointe acérée, incurvée en arrière. 

Les styles latéraux sont longs et grêles et leur sommet porte 
trois soies divergentes et un bouquet de quelques cils enche- 
vêtrés, comme ceux des Speonomus. Le sac interne est sembla- 
ble à celui des Speonomus. 

PHYLOGÉNIE. — Par ses cils au sommet des styles latéraux 
du pénis et la structure de ses antennes, T'rocharanis se rappro- 
che des Speonomus à antennes épaissies, comme S$. stygius 
DIEcx, $. curvipes LA BRÜL. ou S. longicornis SAULCY. T'ro- 
charanis est dérivé de la même souche que ces Speonomus à 
antennes épaissies, mais il s’est modifié davantage, à cause 
vraisemblablement de sa plus grande ancienneté dans les 
grottes. 

L’unique espèce du genre est spéciale aux vallées de l’Aude 
et du Grand Lhers, dans les Pyrénées françaises. 


Trocharanis Mestrei Abeille. 
Planche I, fig. 33 et Planche XI, fig. 310 à 313. 


Antrocharis Mestrei, Abeille de Perrin, 1878, p. 152 ; {yp. * grotte de l’Homme-Mort. — T'ro- 
charanis Mestrei, Reitter, 1885, p. 12.— Jeannel, 1909 a, p. 520, pl. XVII, fig. 130 et 131. 


Long. : 4 mm. 

Forme allongée et grêle, également atténuée à ses deux extrémi- 
tés. Antennes très épaisses, surtout chez les mâles, atteignant 
les deux tiers seulement de la longueur du corps. Les longueurs 
des articles sont : 1, 1, 1, 1, 11, 1, 1, 4/5, 4/5, 4/5, 4/5. Les articles 
V, VI, VIL et vit sont très épais et cylindriques chez les 
mâles, les articles 1x, x et xI sont coniques, très dilatés au 
sommet, à peine deux fois aussi longs que larges. Chez les 


378 Dr R. JEANNEL 


femelles les antennes sont épaisses, mais les articles v et vi ne 
sont pas plus épais que l’article 1v. 

Les tarses antérieurs des mâles sont près de deux fois aussi 
larges que le tibia ; leur article 1 est aussi long que les trois 
suivants réunis et deux fois aussi large que l’article 1r. 

Différences sexuelles. — Elles sont très accusées et portent 
sur les tarses antérieurs et l’épaisseur des antennes. 

HABITAT. — Pyrénées françaises. Départ. de l’Aude : grotte 
de l’'Homme-Mort, à Rivel [258] (V.Mayet, G. Mestre, L. Puel!, 
Jeannel); grotte d’Artigue-Vieille, à Nébias [255] (L. Puel !) ; 
grotte de Puivert [257] (L. Puel !) ; grotte du Bac de la Caune, 
à Coudons [256] (L. Gavoy, L. Puel !). 

Départ. de l’Ariège : grotte de Rieufourcau, à Bélesta [262] 
(L. Puel!, Jeannel) ; grotte de la maison forestière de Roth- 
schild, à Bélesta [261] (Jeannel). 


21€ genre, ANTROCHARIS Abeille. 


Abeille de Perrin, 1878, p. 151. — Reitter, 1885, p. 12. — 1908, p. 116. — Jeannel, 1910 ÿ, p. 11 
et 35. 
Syn. : Antrodinetus, Abeille de Perrin, 1876, p. 29 (nec Ausserer, 1871, Araneae Aviculariidae). 


Espèce type : À. Querilhaci (LESPÈS). 

Forme très rétrécie en avant, assez large et convexe en 
arrière. Coloration brun testacé peu brillant. Pubescence dorée, 
couchée, assez fournie sur tout le corps. Sculpture grossière, 
formée de points profonds, irréguliers et très serrés sur le pro- 
thorax et destrioles très nettes sur les élytres.Tête non rétractile, 
insérée dans l’axe du prothorax. 

Antennes très longues et très grêles, nullement aplaties. Les 
trois premiers articles sont de même longueur, mais décrois- 
sant d'épaisseur ; l’article vrIr est très grêle, presque aussi 
long que ses voisins et les articles vIr, 1x et x sont brusque- 
ment épaissis dans leur tiers apical seulement. 

Prothorax cordiforme, plus long que large, un peu plus large 
que la tête. Son disque est régulier et peu convexe ; sa base 


REVISION DES BATHYSCIINAE 379 


est un peu plus étroite que le sommet et les côtés sont forte- 
ment arrondis en avant, sinués puis parallèles dans leur tiers 
postérieur, Le bord postérieur du prosternum est à peine échan- 
cré sur la ligne médiane. 

Élytres elliptiques, très convexes, présentant leur plus 
grande largeur au milieu. Le sommet est tronqué de façon que 
la pointe du pygidium est visible à la face dorsale. Le rebord 
marginal n’est pas visible de haut, surtout chez les femelles 
et la suture ne porte pas de strie suturale. Écusson très petit. 

Mésosternum non caréné. Épimères mésothoraciques très 
allongés. Suture sterno-épisternale bien visible sur presque 
toute sa longueur. 

Pattes très longues et très grêles. Les pattes antérieures 
se logent au repos dans l’angle formé par la base du prothorax 
et les épaules. Les fémurs dépassent les côtés du corps d’un 
bon tiers de leur longueur. Les tibias sont tous sensiblement 
droits et inermes. Les tarses antérieurs des mâles sont très longs 
et grêles, leur premier article est à peine épaissi. Les tarses 
intermédiaires et postérieurs sont aussi longs que les trois 
quarts du tibia correspondant et leur formule est : 3, 1, 1, 1, 
24. 

Différences sexuelles. — Elles portent sur la largeur des 
élytres plus amples chez les femelles et sur la longueur des 
antennes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est peu arqué 
et se termine par un bec aigu et crochu. Les baguettes des 
parois du sac intrapénien sont semblables à celles des Speono- 
mus, mais beaucoup plus grêles et deux d’entre elles, situées 
dans la partie moyenne, se soudent sur la ligne médiane pour 
former une sorte de tige saillante et recourbée vers le méat. 

Les styles latéraux sont grêles et se terminent seulement 
par trois soies divergentes ; il n’existe pas de houppe de cils. 

PHYLOGÉNIE. — Nous avons vu que T'rocharanis était proche 
parent des Speonomus à antennes épaissies, Bathysciella de 
Speonomus Alexinae JEANN., mais il est impossible de rap- 


380 Dr R. JEANNEL 


procher Antrocharis d'aucun Speonomus. Ses élytres sans strie 
suturale et ses styles latéraux sans houppe de cils montrent 
qu'il à une origine distincte et il faut voir en lui une lignée 
parallèle à celles des Speonomus. 

La seule espèce du genre occupe de nombreuses vallées de 
la partie orientale des Pyrénées françaises, dans le bassin de 
la Garonne. 


Antrocharis Querilhaci Lespes. 
Planche I, fig. 34 et Planche XI, fig. 314 et 318. 
Leptoderus Querilhaci, Lespès, 1857, p. 283, pl. XVII, fig. 10-15 ; typ. grotte de Niaux.— Pho 
leuon Querilhaci, Fairmaire, 1859, p. 31, pl. I. — Lespès, 1868, p. 68, pl. I, fig. 6. — Antrodiaetus 


Querilhaci, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — Antrocharis Querilhaci, Abeille de Perrin, 1878, 
p. 151. — Reitter, 1885, p. 11. — Jeannel, 1908 c, p. 288. — 1909 a, p. 520. 


subsp. dispar Abeille. 


Antrocharis dispar, Abeille de Perrin, 1878, p. 152 ; ty. : grotte de Hount-Santo. 


Long. : 3 à 3,2 mm. 

Forme atténuée en avant, plus étroite chez les mâles que 
chez les femelles. Les antennes des mâles dépassent légèrement 
la longueur du corps, celles des femelles atteignent à peine 
les quatre cinquièmes de la longueur du corps. Les articles sont 
très grêles et leurs longueurs sont : 1, 1, 1, 11, 14, 14, 1, 
1},14,14, 14. Le prothorax est aussi large que les deux tiers 
des élytres chez les mâles, que la moitié environ chez les 
femelles. La suture des élytres n’est pas déprimée. Les articles 
du tarse antérieur des mâles sont grêles et l’article 1 est à peine 
plus large et plus long que l’article 11, beaucoup plus étroit 
que le sommet du tibia. 

VARIATIONS. — Dans les nombreuses grottes où onle rencontre, 
Antrocharis Querilhaci Lesr. varie peu. Cependant il existe une 
légère différence entre les colonies d’Antrocharis habitant les 
grottes des environs de Tarascon-sur-Ariège et les autres colonies : 


1. Articles terminaux des antennes épais; l’article x est quatre 
fois aussi long que large au sommet chez les mâles... forma typica, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 381 


2. Articles terminaux des antennes très grêles ; l’article x est cinq 
ou six fois aussi long que large au sommet chez les mâles...... 
TS RC RO ee OCR CRETE subsp. dispar. 


CHOROLOGIE. — La distribution géographique de l’Antro- 
charis Querilhaci est très remarquable en ce qu’elle est très 
vaste (elle s’étend aux vallées de l’Ariège, de l’Arize et du Salat) 
et surtout en ce qu’elle est discontinue. Je ne fais ici que rap- 
peler ce fait que j’ai étudié plus longuement dans la première 
partie de ce mémoire (voir page 176) et dont j'ai pu tirer des 
données importantes pour apprécier l’âge de la faune cavernicole 
pyrénéenne. 

Les localités où Antrocharis Querilhaci LEesr. a été trouvé, 
à ma connaissance, sont les suivantes : 


a) forma typica. 

Pyrénées françaises. Départ. de l’Ariège : grotte de Niaux 
ou de la Calbière, près de Tarascon [273] (Ch. Lespès, Abeille, 
J. et R.) ; grotte de Sabart, près de Tarascon [272] (Ch. Lespès, 
Jeannel) ; grotte de Saras (274] (Abeille) ; grotte de Lombrive, 
à Ussat [271] (Abeille !, L. Puel !). 


b) subsp. dispar Abeille. 

Pyrénées françaises. Départ. de l’Ariège : grotte de Lherm, 
près de Foix [277] (Abeille, L. Puel !, Jeannel); grotte de Por- 
tel, près de Varilhes [278] (Abeille, L. Puel !, Jeannel); grotte 
de Férobac, à Labastide-de-Sérou [281] (Jeannel, D' Normand!) ; 
grotte du Mas d’Azil [284] (Abeille, L. Puel!, Jeannel) ; grotte 
de Peyrounard, près du Mas d’Azil[285](G. Sérullaz!, L. Puel!, 
Chalande!) ; grotte de Hount-Santo, près d’Ustou [289] 
(Abeille, J. et R..). 


E. Série de Diaprysius. 


Cette série est localisée dans les grottes du versant rhodanien 
des Cévennes. Elle ne renferme qu’un seul genre. 


382 Dr R. JEANNEL 


22e genre, DIAPRYSIUS Abeille. 


Abeille de Perrin, 1878, p. 149. — Reitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 316. — 1889, p. 296. — 
Peyerimhoff, 1904, p. 186 (Revision). — Jeannel, 1910, p. 8, 12 fig. (Revision). — 1910 d, p. 84, 
: 

- sr? : Ardecheus, Reïtter, 1908, p. 115. 

Espèce type : D. caudatus (ABEILLE). 

Forme oblongue, très large et très convexe au milieu, très 
atténuée aux deux extrémités. Pubescence formée de poils 
fins, égaux, très régulièrement disposés, redressés à 45° en 
arrière. Sculpture très fine sur le prothorax et constituée sur 
les élytres par des points plus gros et espacés. 

Tête non rétractile, toujours bien visible de haut, sans 
yeux et pourvue d’une carène occipitale et d’angles temporaux 
peu saillants. 

Antennes très longues, à article 17 aussi long mais plus grêle 
que l’article 1; l’article vrt est allongé et les articles de la 
massue ne sont nullement aplatis. L'article 1x est en général 
plus long que le x, surtout chez les mâles (sauf chez D. Sicardi). 

Prothorax toujours bien plus étroit que les élytres ; sa forme 
est variable, carrée ou campanuliforme et ses côtés sont tou- 
jours plus ou moins sinués en arrière ; les angles postérieurs 
sont peu saillants et la base est rectiligne. 

Élytres plus ou moins scaphoïdes, à sommet très ample, 
dépassant le pygidium (sauf chez D. Sicardi), souvent pincé 
et mucroné. Le rebord marginal est étroit, invisible de haut 
en avant, visible seulement en arrière ; il existe parfois (D. Si- 
cardi) une trace de strie suturale. 

Carène mésosternale peu développée, réduite à une courte lame 
triangulaire plus ou moins élevée et n’occupant guère que le 
tiers moyen de la longueur du mésosternum. Elle est presque 
totalement absente chez les espèces allongées. Le collier du mé- 
sothorax présente une disposition un peu anormale; il ne forme 
pas de bourrelet saillant comme chez tous les autres genres, mais 
il est réduit à un petit bord tranchant, dont la surface est en 
continuité avec celle du reste du segment (fig. 347). Épimères 


REVISION DES BATHYSCIINAE 383 


mésothoraciques triangulaires ; suture sterno-épisternale entière, 

Apophyse intercoxale du métasternum très étroite ; épister- 
nes métathoraciques libres, toujours bien visibles entre les 
ailes métasternales et les épipleures. 

Pattes très longues, mais relativement épaisses. Les cuisses 
sont aplaties à leur base. Les tibias sont droits, couverts de 
poils fins et réguliers à peine plus courts que les quelques peti- 
tes épines qui se trouvent sur le bord externe ; leur sommet 
porte quatre éperons. Les tarses sont longs, aussi longs que les 
trois quarts des tibias correspondants. Les tarses antérieurs 
sont dilatés chez les mâles, leur article 1 est plus court que les 
deux suivants réunis ; les tarses des deux paires postérieures 
présentent la formule : 4, 3, 2, 2, 4. , 

Les DIFFÉRENCES SEXUELLES sont considérables. Chez les 
mâles la forme du corps est moins renflée, plus allongée, le 
sommet des élytres est plus saillant, mucroné, les membres 
sont plus longs, les antennes sont plus allongées et leurs 
articles terminaux sont proportionnellement plus étirés. 
Les longueurs des articles des antennes dans les deux sexes 
chez D. Mazaurici par exemple sont les suivantes : 

Mile. 1 1; 14,.14, 1414 11 Hoi 

Femelle : 1, 1, 1, 14,14, 14, 14, 3/4, 1, 3/4, 11. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Il est aussi long que le quart 
de la longueur du corps. Le pénis est très arqué sur sa face ven- 
trale ; sa base est large et son sommet, parfois sinué, s’amincit 
graduellement. 

Le sac interne présente une pièce en Y bien développée dans 
son cul-de-sac et sur sa paroi dorsale deux bandelettes latérales 
se fusionnant en avant avec une mince tige médiane pour for- 
mer une sorte de longue dent unique. C’est là évidemment 
l’homologue de la pièce en y, du Bathysciola Gestroi FATR». 
et de la plaque dorsale du Bathysciola Aubei KIESENW. 

Les styles latéraux sont grêles, un peu plus longs que le pénis 
et se terminent par une massue de forme variable portant 
cinq soies (neuf chez D. Sicardi). 


384 Dr R. JEANNEL 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Diaprysius. 


1. Dernier article des antennes aussi long que l’avant-dernier. Ély- 
tres avec une strie suturale rudimentaire ; leur sommet laisse à 
découvert la pointe du pygidium. Carène mésosternale très basse, 
non dentée. Neuf soies à la terminaison des styles latéraux du 
pénis Groupe TL er Res Mec nee CCE 1. Sicarci. 

— Dernier article des antennes plus long que l’avant-dernier. Élytres 
bien plus longs que l’abdomen, sans strie suturale. Carène méso- 
sternale dentée chez les formes épaisses. Cinq soïes à la termi- 
naison des styles latéraux du pénis (Groupe II)............... 2. 

2. Prothorax plus large à la base qu’en avant, aussi long que large 
ou plus large que long. Élytres faiblement mucronés au sommet. 
Sommet du pénis non sinué ; soies apicales des styles latéraux 
disposées en ligne longitudinale sur le bord interne du style... 8. 

— Prothorax plus étroit à sa base qu’en avant, plus long que large. 
Élytres fortement mucronés. Sommet du pénis sinué ; soies api- 
cales des styles latéraux disposées en couronne autour d’une 
petite facette terminale... 2; 4400 RS 5. 

3. Ponctuation du prothorax forte et profonde. Prothorax à peu 
près aussi long que large, à côtés à peine sinués. Angle de la carène 


MéSoStenMale arrondis RIRE RES RON ER 2. Serullazi. 
— Ponctuation du prothorax très fine, presque imperceptible. Angle 
de la carène mésosternalé yifi..i.t.4.t.L4..1f.8.L 1008 4. 


4. Prothorax plus large que long, campanuliforme, à côtés à peine 
sinués. Forme épaisse. Antennes plus courtes que le corps chez 
les mâles, à article vit à peine deux fois aussi long que large, à 
article ‘XI à peine une fois et demie aussi long que le x. 3. Fagniezi. 
— Prothorax carré, à côtés peu sinués. Forme allongée. Antennes 
fines, plus longues que le corps chez les mâles, à article vzIx trois 
fois aussi long que large, à article x1 deux fois aussi long que 
1e x Len sen ae. ES ET Re SAP EE 4. Mazaurici. 
5. Élytres deux fois aussi longs que larges et antennes bien plus lon- 
gues que le corps chez les mâles. Tarses antérieurs des mâles plus 
étroits que le sommet du tibia. Élytres deux fois aussi larges que 
le prothorax, très renflés, chez les femelles........... 5. caudatus. 
— Élytres trois fois aussi longs que larges et antennes plus courtes 
que le corps chez les mâles. Tarses antérieurs des mâles aussi 
larges que le sommet du tibia. Élytres à peine plus larges que le 
prothorax, peu renflés, chez les femelles. Saillie mucronée des 
élytres'très longue. ..%.,4.5700 IT sa NE ne 6. caudatissimus, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 385 


GROUPE 1 
1. Diaprysius Sicardi V. Mayet. 
Planche XII, fig. 340 à 342. 


D, Sicardi, V. Mayet, 1907, p. 194 ; éyp. : grotte de Pégairolles.— Jeannel, 1910, p. 11, fig. 2. 
— 1910 d, p. 84, fig. 1, 


Long. : 3 à 3,3 mm. 

Forme épaisse, renflée fortement au milieu. Coloration 
brun testacé foncé et peu brillant. Pubescence courte, peu 
dense, peu relevée. Ponctuation fine et superficielle. Antennes 
aussi longues que le corps, peu épaisses ; l’article VIT est aussi 
long que le 1x, l’article x est plus court que le 1x, à peine 
trois fois aussi long que large, l’article XI n’est pas plus long 
que le x et est légèrement aplati. Prothorax bien plus étroit que 
les élytres, à peu près aussi long que large ; ses angles anté- 
rieurs sont très saillants, ses côtés sont fortement sinués en 
arrière. Le disque du pronotum (ainsi que le front entre les 
antennes) est marqué d’une impression longitudinale superfi- 
cielle, plus profonde au devant de la base du prothorax. Élytres 
allongés, ovoïdes, plus courts que l’abdomen dans les deux 
sexes ; la suture est saïllante et est accompagnée d’une strie 
suturale effacée en avant, peu visible en arrière, tangente à la 
suture au sommet. Carène mésosternale basse, arrondie, ne for- 
mant aucun angle. Pattes assez courtes ; fémurs antérieurs 
dépassant toujours les bords latéraux du prothorax ; tarses 
antérieurs mâles de cinq articles dont les premiers sont aussi 
larges que le sommet du tibia. Neuf soies à la terminaison des 
styles latéraux du pénis (fig. 342). 

HagiTarT. — Espèce spéciale aux grottes de l'Hérault, par 
conséquent éloignée géographiquement des autres Diaprysius 
qui se trouvent dans les vallées de la Cèze et de l’Ardèche. 

France. Hérault : grotte de Pégairolles de Buèges, dans le 
mont de la Séranne [233] (V. Mayet!, H. Sicard !); grotte de 
Saint-Jean de Buèges, non loin de la précédente [232] (H. Si- 
card !) ; grotte du bois de Delon, près de l’abîme de Rabanel 
[231] (H. Sicard !). 


ARCH. DE ZOOL. EXP, ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T, VIls — (1), 25 


386 Dr R. JEANNEL 


+ 


GROUPE II 


2. Diaprysius Serullazi Peyerimhoff. 
Planche XII, fig. 343 à 346. 


D. Serullazi, Peyerimhoff, 1904, p. 185 ; {yp. : grottes de Païolive. — Ardecheus Serullazi, Reït 
ter, 1908, p. 115. — Dixprysius Serullazi, Jeannel, 1910, p. 11, fig. 3, 11 et 12. — 1910 d, p. 85 


b) subsp. Peyerimhoffi Jeannel. 


D. Serulluzi-Peyerimhofi, Jeannel, 1910, p. 12; éyp. : grotte du Château d'Ebbou.— 1910 4 
p.180: 


c) subsp. Piraudi Jeannel. 


D. Serullazi-Piraudi, Jeannel, 1910 d, p. 85 ; typ. : grotte du Soldat. 


d) subsp. Mülleri Jeannel. 


D. Serulluzi-Mülleri, Jeannel, 1910 d, p. 85 ; typ. : grotte de Labeaume. 


Long. : 2,7 à 3 mm. 

Forme relativement courte et épaisse, à peu près deux fois 
aussi longue que large. Coloration peu brillante. Ponctuation 
serrée et profonde ; les points du prothorax sont relativement 
gros et denses et donnent au tégument un aspect mat. Antennes 
presque aussi longues que le corps chez les mâles ; leurs articles 
VII, IX, X et xI sont nettement épaissis au sommet. Pro- 
thorax à peu près aussi long que large, à base rectiligne, à côtés 
faiblement sinués en arrière. Élytres larges, convexes, à sommet 
simple ou tronqué, non mucroné ; leur surface porte parfois 
des traces de côtes saillantes. Pas de strie suturale. Carène 
mésosternale formant une lame triangulaire occupant le tiers 
moyen de la ligne médiane du mésothorax ; son angle est arrondi, 
son bord ventral crénelé. Pattes relativement courtes ; les cuis- 
ses antérieures rétractées débordent à peine la marge du pro- 
thorax. 

Organe copulateur mâle arqué fortement sur sa face ventrale. 
Le sommet du pénis n’est pas sinué et les cinq soies terminales 
des styles latéraux s’insèrent en ligne longitudinale sur le bord 
interne de la massue apicale. 

Les différences sexuelles sont peu importantes et concer- 
nent la longueur des antennes et la formule tarsale, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 387 


VARIATIONS. — D. Serullazi comprend quatre races géogra- 
phiques localisées chacune dans un groupe de grottes bien 
isolé des grottes voisines par des vallées profondes. La ségré- 
gation géographique est évidemment absolue entre ces diver- 
ses races et c’est grâce à elle qu'ont pu se conserver les diffé- 
rences morphologiques légères survenues isolément dans les 
diverses colonies (Jeannel, 1910 d, p. 86). 


1. Prothorax rigoureusement aussi long que large, plus étroit en 
avant qu’à sa base. Articles terminaux des antennes régulière- 
ment épaissis de la base au sommet. Carène mésosternale formant 
un angle droit. Dernier article des antennes bien plus long que le 
PRO Te AT man neue eee eee ue subsp. Peyerimhoff. 

— Prothorax un peu moins long que large, aussi large en avant qu’à 
sa base. Articles terminaux des antennes brusquement épaissis 
RS COUnor bis ApDiCalee EL EMA Un tar nee detes 2. 

2. Carène mésosternale formant un angle obtus. Dernier article des 
antennes à peine plus long que le précédent, surtout chez les 
CLONES eee Pr EEE 4 PR ETES ER RER ES RS RES subsp. Müller. 

— Carène mésosternale formant un angle droit................. 3. 

3. Dernier article des antennes à peine plus long que le précédent, 
surtout chez les femelles. Ponctuation du prothorax plus forte et 
RSR DÉS E OND s aae slt à salopes an subsp. Piraudi. 

— Dernier article des antennes bien plus long que le précédent. Ponc- 
tuation du prothorax plus fine et plus superficielle... forma typica. 


HABITAT. — D. Serullazi est réparti dans les grottes de la 
rive droite de l’Ardèche, de Ruoms au Pont-d’Arc. Il est inté- 
ressant d'observer que les grottes de la rive gauche situées 
vis-à-vis des précédentes donnent abri à l’espèce D. caudatissi- 
mus très différente du D. Serullazi (voir page 162). 

Les quatre sous-espèces du D. Serullazi sont connues des 
grottes suivantes de France : 


a) forma typica. 
Ardèche : grottes du Bois de Païolive, sur la rive droite du 
Chassezac [216] (Peyerimhoff !, Sérullaz, Ch. Fagniez !). 


b) subsp. Peyerimhoffi Jeannel. 
Ardèche : grotte du château d’Ebbou, en aval du Pont-d’Arc 


388 Dr R. JEANNEL 


[219] (J. et R.) ; grotte de la Foussoubie, en amont du Pont- 
d'Arc [220] (J. et R..). 


c) subsp. Piraudi Jeannel. 
Ardèche : grotte du Soldat, sur la rive droite de la Beaume 
[218] (V. Piraud !). 


d) subsp. Mülleri Jeannel. 

Ardèche : grotte de Labeaume, sur la rive gauche de la 
Beaume, vis-à-vis de la précédente [217] (Müller, teste V. Pi- 
raud !). 


3. Diaprysius Fagniezi Jeannel. 
Planche XII, fig. 347. > 


D. Fagniezi, Jeannel, 1910, p. 12, fig. 1 et 4 ; {yp. : grotte du Serre de Barri. — 1910 d, p. 86. 


Long. : 2,7 à 3 mm. 

Forme relativement courte et épaisse, à peu près deux fois 
aussi longue que large. Coloration rougeâtre très brillant. 
Pubescence longue et peu dense. Ponctuation du prothorax 
très fine, presque imperceptible, laissant au tégument un aspect 
très brillant. Antennes des mâles plus courtes que le corps, 
épaisses, à article vit à peine deux fois aussi long que large, 
à articles de la massue fortement épaissis dans leur moitié api- 
cale ; l’article x1 est une fois et demie aussi long que le x. 
Prothorax large, campanuliforme. Élytres deux fois aussi longs 
que larges, déprimés sur la suture près de l’écusson et nette- 
ment mucronés au sommet. Carène mésosternale élevée, 
formant un angle vif. Pattes courtes ; les cuisses antérieures 
rétractées débordent à peine la marge du prothorax. 

Organe copulateur semblable à celui du D. Serullazi. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Comme j'ai eu l’occasion déjà 
de le dire (1910 d, p. 87), D. Fagniezi doit être considéré comme 
une espèce dérivée de la même souche que D. Mazauricr et 
produite par l’inégale rapidité d’évolution de deux colonies 
bien isolées . D. Fagniezi n’est en réalité qu’un D. Mazawrici 
moins adapté (voir page 162). 


REVISION DES BATH YSCIINAE 389 


 HABrTaT. — D. Fagniezi habite une grotte de la rive gau- 
che du cañon de la Cèze, tandis que D. Mazaurici se trouve 
sur la rive droite. 

France. Gard : grotte du Serre de Barri de Ferreol [225] 
(J. et R., Dr Chobaut !). 


4. Diaprysius Mazaurici V. Mayet. 
Planche XII et XIIT, fig. 348 à 350. 


D. Mazaurici, V. Mayet, 1903, p. 139 ; éyp. : grotte de Tharaux. — Chobaut, 1903 b, p. 84. — 
Peyerimhoff, 1904, p. 185. — Jeannel, 1910, p. 12, fig. 5. 


Long. : 2,7 à 3 mm. 

Forme allongée, plus longue que celle des précédents. Colo- 
ration rougeâtre très brillante. Ponctuation du prothorax très 
fine, presque imperceptible, donnant au tégument un aspect 
lisse et très brillant. Antennes fines, plus longues que le corps 
chez les mâles, aussi longues que lui chez les femelles ; l’article 
vi est trois fois aussi long que large, les articles de la massue 
sont peu épaissis, l’article x1 est deux fois aussi long que le x. 
Prothorax presque carré, à côtés presque parallèles. Élytres 
bien plus larges que le prothorax, elliptiques, convexes, légè- 
rement mucronés au sommet ; la suture est régulière et parfois 
accompagnée près du sommet d’une trace très peu visible de 
strie suturale. Angle de la carène mésosternale vif. Paites 
allongées ; les cuisses antérieures dépassent toujours ample- 
ment les bords du prothorax. Les tarses antérieurs des mâles 
sont à peine dilatés. 

Organe copulateur mâle semblable à celui des deux espèces 
précédentes. 

Les différences sexuelles sont assez considérables. Chez les 
femelles les antennes sont plus courtes, moins fines, leurs 
articles terminaux sont proportionnellement moins longs ; 
la forme du corps est plus renflée au milieu ; les élytres sont 
un peu plus larges et les tarses antérieurs sont tétramères 
et grêles. 


390 D: R. JEANNEL 


CHOROLOGIE. — Espèce localisée dans une grotte de la rive 
droite du cañon de la Cèze. 

France. Gard : grotte de Tharaux [224] (de Malbos [1854], 
Mazauric !, J. et R..). 

Obs. — Je n'ai pas trouvé de Diaprysius dans le Baoumo 


LYS 


de los Fados, voisin de la grotte de Tharaux. 


5. Diaprysius caudatus Abeille. 
Planche XIII, fig, 351 à 353. 


Pholeuon caudatum, Abeille de Perrin, 1875, p. 182 ; éyp. : grotte de Saint-Martir, près de 
Vallon (?). — Antrodiaetus caudatus, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — Antrocharis caudatus, 
Abeille de Perrin, 1878, p. 153. — Diaprysius caudatus, Reïtter, 1885, p. 15.— Peyerimhoff, 1904, 
p. 186. — Jeannel, 1910, p. 12, fig. 6, 9 et 10. 


Long. : 2,6 à 3 mm. 

Forme allongée, étroite, très grêle chez les mâles, très ren- 
flée chez les femelles. Coloration pâle. Ponctuation normale. 
Antennes bien plus longues que le corps chez les mâles, un peu 
plus longues que le corps chez les femelles ; les articles de la 
massue sont épais, l’article vrir est trois fois aussi long que 
large et l’article xt est deux fois aussi long que le x chez les 
mâles, un peu plus long que lui seulement, chez les femelles. 
Prothorax plus long que large, plus étroit à sa base qu’en avant ; 
ses côtés sont fortement arrondis en avant, profondément 
sinués en arrière. Élytres longs, scaphoïdes, deux fois aussi 
larges que le prothorax ; leur sommet est fortement mucroné 
et déhiscent ; la suture est déprimée en avant chez les mâles, 
saillante en arrière dans les deux sexes. Pas de strie suturale. 
Carène mésosternale très basse, sans angle. Pattes longues et 
grêles ; les tarses antérieurs des mâles sont peu dilatés, plus 
étroits que le sommet du tibia. 

Organe copulateur mâle sinué au sommet ; les styles laté- 
raux portent cinq soies terminales de longueurs inégales et 
disposées en couronne autour d’une petite facette apicale. 

Les différences sexuelles sont considérables. Chez les femelles 
la taille est plus grande, la forme est beaucoup plus épaisse 


REVISION DES BATHYSCIINAE 391 


et renflée, les antennes sont plus courtes, leur massue est plus 
épaisse, les élytres sont plus convexes, non déprimés sur la 
suture en avant. 

CHoROLOGIE. — Des erreurs regrettables sur la distribution 
de cette espèce ont été commises par suite de confusions entre 
la grotte de Saint-Martin de Vallon et le village de Saint-Mar- 
tin d’Ardèche et de ce dernier avec Saint-Marcel d’Ardèche. 
En réalité D. caudatus n’existe pas dans les grottes qui envi- 
ronnent Vallon, c’est-à-dire à l’amont du cañon de l’Ardè- 
che, mais bien dans les grottes voisines de Saint-Martin d’Ardè- 
che à l’aval du cañon. | 

France. Départ. de l'Ardèche : grotte de Saint-Marcel d’Ar- 
dèche [221] (V. Mayet !, E.-A. Martel !, Abeille !). 

Obs. — Cette grotte est voisine du village de Saint-Martin 
d’Ardèche. Je n’ai pas trouvé de Diaprysius dans le Baoumo 
de la Campana [222], situé près de Saint-Martin. 


6. Diaprysius eaudatissimus Abeille. 


Planche I, fig. 35 et Planche XIII, fig. 354 et 355. 


Antrodiaetus caudatissimus, Abeille de Perrin, 1876, p. 29 ; {yp. : grotte de Vallon. — Antro- 
charis caudatissimus, Abeille de Perrin, 1878, p. 153. — Diaprysius caudatissimus, Reïtter, 1885, 
p. 15. — Peyerimhoff, 1904, p. 186. — Jeannel, 1909 «, p. 523, pl. X VIT, fig. 138 et 139. — 1910, 
p. 13, fig. 7. 


Long. : 3 à 3,2 mm. 

Forme très allongée, très étroite chez les mâles, à peine renflée 
chez les femelles. Antennes un peu plus courtes que le corps dans 
les deux sexes, à articles terminaux très épaissis ; l’article vrrt 
est trois fois aussi long que large, le x est deux fois aussi long 
que large, et l’article x1 est près de deux fois aussi long que le x 
chez les mâles, à peu près aussi long que lui chez les femelles. 
Prothorax plus long que large, rétréci à sa base, semblable à 
celui du D. caudatus, mais à peine plus étroit que les élytres. 
Élytres scaphoïdes, très allongés, plus de trois fois aussi longs 
que larges ; leur sommet est très saillant, mucroné, déhiscent 
et dépasse de beaucoup la pointe du pygidium ; la suture est 


392 Dr R. JEANNEL 


déprimée chez les mâles, saillante chez les femelles et il n'existe 
pas de strie suturale. C'arène mésosternale encore plus basse 
que celle du D. caudatus. Pattes très longues et très grêles ; 
les tarses antérieurs sont aussi larges chez les mâles que le 
sommet du tibia; leur article 1 est deux fois aussi long que le tr. 

Organe copulateur mâle semblable à celui de D. caudatus. 

Les différences sexuelles sont moindres que chez D. caudatus. 
Les femelles sont de même taille que les mâles et leur forme 
est à peine plus épaisse. Les saiïllies mucronées des élytres 
sont moins développées chez les femelles. 

CHOROLOGIE. — (C’est l’espèce caractéristique des grottes 
des environs de Vallon, sur la rive gauche de l’Ardèche. 

France. Départ. de l’Ardèche : grotte de Saint-Martin, près 
du Pont-d’Arce [214] (Abeille !); grotte nouvelle, à Vallon 
[215] (E. Simon !). 

Obs. — Il doit se trouver dans bien d’autres des nombreu- 
ses cavernes des environs de Vallon et du Pont-d’Arc. 


F. Série de Cytodromus. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Prothorax à base fortement bisinuée et à angles postérieurs très 
SANS ne ss ee ere anne des dec er RS COS 2. 
— Prothorax à base rectiligne et à angles postérieurs non saillants. 8. 

. Prothorax plus large que les élytres, à côtés régulièrement arqués. 

Article 1 du tarse postérieur pas plus long que l’article r1..... 
Sc af lent ra a ce RL PE M CE NEC 25° genre, Royerella. 

— Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés sinués. Article 1 du 

tarse postérieur un peu plus long que l’article 11............. 
SRE MER NOM LU UE SPL ER EC ECTS 26° genre, Cytodromus. 

3. Prothorax cordiforme, plus étroit à sa base qu’au sommet. 
Élytres trois fois aussi longs que larges... 27e genre, Isereus. 

— Prothorax non cordiforme, au moins aussi large à sa base qu’au 
sommet. Élytres au plus deux fois aussi longs que larges. ..... 4. 

4. Prothorax à peine plus étroit que les élytres, à côtés régulière- 

ment arqués. Article r du tarse postérieur pas plus long que 


D 


REVISION DES BATHYSCIINAE 393 


MADOUGIERTE UN CLR AM end dr 23e genre, Speodiaetus. 
— Prothorax bien plus étroit que les élytres, à côtés sinués avant la 

base. Article 1 du tarse postérieur un peu plus long que l’article 1r. 

Le Ron Et eo a .... 24e genre, Troglodromus. 


232 genre, SPEODIAETUS Jeannel. 
Jeannel, 1908 c, p. 296.— 1910 ÿ, p. 9 et 36. 


Espèce type : Speodiaetus galloprovincialis (FAIRMATRE). 

Forme trapue, large et convexe. Coloration variable, parfois 
très foncée. Ponctuation superficielle et assez serrée sur le 
prothorax, fine, régulière et disposée sans ordre sur les élytres. 
Pubescence dorée, fine et assez dense, avec quelques courtes 
soies dressées sur les côtés des élytres. 

Tête incomplètement rétractile sous le prothorax, toujours 
bien visible de haut. Pas d’yeux. 

Antennes courtes, épaisses, non aplaties, avec les articles 
terminaux épaissis et l’article VIIr presque aussi long que le 
IX, l’article x aussi long que le xI. 

Prothorax un peu plus étroit que les élytres, plus large à sa 
base qu’au sommet. Les côtés ne sont pas sinués, mais réguliè- 
rement arqués de la base au sommet; la base est rectiligne 
et les angles postérieurs sont très émoussés ou même arrondis. 
Vus de profil les côtés du prothorax décrivent une ligne droite. 

Élytres non soudés, une fois et demie aussi longs que larges. 
Le rebord marginal est bien visible de haut, le sommet dépasse 
amplement le pygidium et la suture est accompagnée d’une 
strie suturale entière, profonde, s’écartant beaucoup de la 
suture au milieu et lui devenant tangente dans le quart pos- 
térieur. Cette strie suturale correspond à un bourrelet sutural 
de l’élytre qui s’emboîte dans le sillon d’une apophyse méta- 
tergale occupant le quart de la longueur de l’abdomen. 

Mésosternum pourvu d’une carène très basse, formant un 
angle très obtus, à sommet très arrondi. Épimères mésothora- 
ciques plus larges que longs. Suture sterno-épisternale entière. 

Pattes courtes et rétractiles sous le corps. Le sommet des 


394 Dr R. JEANNEL 


fémurs antérieurs ne dépasse pas le bord du prothorax. Les 
tibias sont épaissis au sommet, les intermédiaires sont arqués 
en dedans et épineux sur leur face externe. Les tarses antérieurs 
dans les deux sexes sont faiblement dilatés, mais plus étroits 
que le sommet du tibia : les tarses postérieurs atteignent la 
longueur des deux tiers du tibia et présentent la formule : 
1, 1, 4/5, 4/5, 2, L'article 1 est donc très court. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Fa longueur atteint le cin- 
quième environ de la longueur du corps. Le pénis est épais, 
arqué, avec une lame basale courte et évasée, un sommet acéré 
et légèrement sinué. Le sac interne est armé de baguettes 
assez volumineuses. 

Les styles latéraux sont grêles, amincis graduellement 
au sommet et portent trois soies terminales et un petit lobe 


membraneux. 

Différences sexuelles. — Elles sont très peu importantes, 
limitées seulement à la différence tarsale. 

PHYLOGÉNIE. — Speodiaetus par son aspect général, sa 


ponctuation, la forme de ses antennes et de sa carène, celle de 
ses élytres, de ses tarses antérieurs et de son pénis doit être 
considéré comme un stade évolutif antérieur au stade T'roglo- 
dromus. Speodiaetus est simplement un Troglodromus moins 
modifié par la vie souterraine. J. Sainte-Claire-Deville 
(1901, p. 59, en note) avait déjà signalé depuis longtemps 
l’étroite parenté de ces deux genres. 
L’unique Speodiaetus connu habite la Provence. 


Speodiaetus galloprovincialis Fairmaire. 
Planche I, fig. 36 et Planche XII, fig. 319 à 325. 


Adelops galloprovincialis, Fairmaire, 1860, p. 631 ; éyp. : grotte innomée des environs de Tou- 
on. — Bathyscia galloprovincialis, Reitter, 1885, p. 23. — Ganglbauer, 1899, p. 112. — H. Cail- 
lol, 1908, p. 150. — Speodiaetus galloprovincialis, Jeannel, 1908 e, p. 297. 


Long. : 2,8 à 3 mm. 
Forme ovalaire, large et convexe, également atténuée en 
avant et en arrière, Les antennes sont à peu près aussi longues 


REVISION DES BATHYSCIINAE 395 


que la moitié du corps. Leurs trois premiers articles décrois- 
sent régulièrement d'épaisseur ; les longueurs proportionnelles 
des articles sont : 14, 14, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1. Les arti- 
cles vIx, 1x et x sont fortement et régulièrement épaissis au 
sommet. Les tarses antérieurs des femelles, comme ceux des 
mâles, sont légèrement dilatés ; leur article 1 est un peu plus 
large mais aussi long que l’article 1. 

CHOROLOGIE. — Speodiaetus galloprovincialis FAIRM. habite 
un certain nombre de grottes, situées entre Marseille et Hyères, 
c’est-à-dire dans les pays calcaires qui se trouvent à l’ouest du 
massif des Maures et de l’Estérel. Dans les Alpes-Maritimes 
il est remplacé par les T'roglodromus. Les grottes où il à été 
trouvé sont les suivantes : 

France. Départ. des Bouches-du-Rhône : grotte de Cuges 
[197] (Sietti, Fagniez). 

Départ. du Var : grotte dite « le Saint-Trou», à Broussan 
[200] (Laroque, M. de Boissy !, Fagniez !) ; baoumé dou Lumé 
près Morières [199] (Laroque, Sietti) ; grotte de Riboux [198] 
(M. de Boissy, Fagniez); grotte innomée des environs de 
Toulon [202] (fypes) ; grottes de la vallée du Gapeau, près 
d’'Hyères [201] (Abeille !, coll. Faïrmaire !). 


24° genre, TROGLODROMUS Deville. 


Sairte-Claire Deville, 1901, p. 69. — 1902, p. 707. — Reitter, 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 f, 
p. 10 et 36. 

Espèce type : Troglodromus Bucheti (DEVILLE). 

Forme rétrécie en avant, avec le prothorax plus étroit 
que les élytres. Coloration brun testacé peu brillant. Pubes- 
cence très fine et régulière. Ponctuation fine, profonde, égale 
et disposée sans ordre sur tout le corps. 

Tête incomplètement rétractile, toujours bien visible de 
haut. 

Antennes longues et grêles. Leur article 1 est beaucoup 
plus épais que les suivants, mais aussi long qu’eux ; les articles 
VIII, IX X et x1 sont de même longueur. 


396 Dr R. JEANNEL 


Prothorax sensiblement carré, très légèrement rétréci en 
arrière. Les côtés sont faiblement arrondis en avant, légère- 
ment sinués dans leur tiers postérieur. Les angles postérieurs 
sont droits et la base est rectiligne. 

Élytres plus larges que le prothorax d’un bon tiers, portant 
souvent des traces de côtes. Leur forme est ovalaire, convexe ; 
le bord marginal est bien visible de haut ; le sommet recouvre 
entièrement et dépasse la pointe du pygidium. La suture est 
accompagnée d’une strie suturale entière, profonde, écartée 
de la suture en avant, lui devenant tangente dans le quart 
postérieur. L’apophyse dorsale du métanotum est très réduite. 
Mésosternum caréné, mais de forme variable. Les épimères 
mésothoraciques sont transverses et les épisternes sont sou- 
dés au sternum en avant, de façon que la suture qui les sépare 
n’est visible qu’en arrière. 

Pattes allongées, incomplètement rétractiles. Les fémurs 
antérieurs débordent toujours le prothorax. Les tibias inter- 
médiaires, sont droits, peu épineux. Les tarses antérieurs des 
mâles sont faiblement dilatés et leur article 1 n’est guère plus 
long que le 11; les tarses postérieurs sont aussi longs que 
les quatre cinquièmes du tibia et leur formule est: 14, 14, 
1.1. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est à peu près 
aussi long que le quart de la longueur du corps. Il est épais, 
très arqué ; sa lame basale est très courte et très évasée, son 
sommet est acéré et sinué. 

Le sac interne montre une différenciation spéciale de ses ban- 
delettes chitineuses qui a été décrite plus haut (voir page 49). 

Les styles latéraux sont longs, grêles, très amincis à leur som- 
met, ils se terminent par trois soies dont l’une, implantée 
dans l’axe du style, est beaucoup plus grosse que les deux 
autres. 

Différences sexuelles. — Limitées à la différence tarsale et 
à la longueur des antennes. 

Espèces. — Il existe autant de formes différentes de Troglo- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 397 


dromus qu’il existe de grottes habitées par eux. Ces grottes 
sont isolées les unes des autres par les profondes vallées d’éro- 
sion des Alpes-Maritimes (voir page 158). 


Troglodromus Bucheti Deville. 


Planche I, fig. 37 et Planche XII, fig. 324 à 330. 


Cytodromus Bucheti, J. Sainte-Claire Deville, 1898, p. 196 ; éyp. : grotte Dozol. — Troglodro- 
mus Bucheti, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59. — 1902, p. 708. 


” 


b) subsp. Gaveti Deville. 


Trogiodromus Gaveti, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59 ; éyp. : Baume-Granet.— T, Bucheti- 
Gav2ti, J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 708. — Jeannel, 1907 e, p. 299, 


c) subsp. Bonafonsi Deville. 


Troglodromus Bonufonsi, J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 72: typ. : Balme d'Aréna. — 7, 
Bucheti-Bonaionsi, J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 708. — Jeannel, 1907 e, p. 290, 


d) subsp. Carboneli Deville. 


Troglodromus Bucheti-Carboneli, J, Sainte-Claire Deville, 1902, p. 709 ; éyp. : aven « Le Gara- 
gai ?. 


e) subsp. poenitens Deville. 


Troglodromus Bucheti-poenitens, J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 708 ; {yp. : grotte des Péni- 
tents blancs. 


Long. : 3,2 à 3,8 mm. 

Forme plus ou moins large et plus ou moins rétrécie en avant. 
Antennes dépassant chez les mâles les quatre cinquièmes 
de la longueur du corps, chez les femelles les deux tiers ; les 
longueurs relatives des articles sont : 1, 1, 1, 1, 14, 11, 1, 1, 
1, 1, 1. Les farses antérieurs des mâles sont très peu dilatés, 
un peu plus étroits que le sommet du tibia et leur article 1 
est à peine plus long que l’article 17. Chez les femelles l’article I 
n’est guère plus large que l’article tr. 

VARIATIONS. — J. Sainte-Claire Deville (1902, p. 707), 
qui à examiné un très grand nombre d’individus de Troglo- 
dromus provenant de huit grottes différentes, a constaté 
qu'aucune de ces grottes ne renfermait un T'roglodromus 
absolument identique à celui d’une autre excavation. Cependant 
il a cru ne devoir retenir que cinq races géographiques princi- 


398 D R. JEANNEL 


pales auxquelles il a donné des noms, en faisant cette réserve 
que certaines de ces races étaient représentées par plusieurs 
colonies isolées mais trop peu caractérisées pour mériter d’être 
distinguées. 

Le tableau qu’il donne des races du 7. Bucheti est le sui- 
vant : 


1. Corselet légèrement transverse, paraissant (vu de dessus) non 
rétréci en arrière. Élytres moins de deux fois plus longs que larges. 
Antennes atteignant environ les 3/4 (os) ou les 2/3 (Q) de la lon- 
BUÉUT OU COPDR + 20 Be eutecie eee à - Re 2 subsp. poenitens. 

— Corselet aussi long que large, paraissant (vu de dessus) à peine 
rétréci en arrière. Élytres environ deux fois plus longs que larges. 
Antennes atteignant environ les 4/5 (5) ou les 3/4 (©) de la lon- 
gueur du COLRS 0 site ce On lee nnetatiie Élus 2. 

— Corselet un peu plus long que large, paraissant (vu de dessus) 
rétréci en arrière. Élytres plus de deux fois plus longs que larges. 
Antennes atteignant à peu près la longueur du corps......... 3. 

2. Carène mésosternale distinctement angulée vers le milieu. Forme 
plus déprime: Ares CEE ICE RER URSS subsp. Gavetr. 

— Carène mésosternale sensiblement rectiligne sur la plus grande 
partie de sa longueur. Forme plus convexe. ....... forma typica. 

8. Élytres présentant des traces de côtes saillantes bien visibles. 
Ponctuation plus fine et moins profonde........ subsp. Bonafonsti. 

— Élytres sans trace de côtes saillantes. Ponctuation plus forte 
et2TDIUS, Profondeur RAC PEER subsp. Carboneli. 


CHOROLOGIE. — Toutes les grottes habitées par des Troglo- 
dromus sont groupées autour de l’embouchure du Var et du 
Loup. 


a) forma typica. 

France. Alpes-Maritimes : grotte Dozol, à Saint-Cézaire 
[203] (Sainte-Claire Deville !) ; grotte des deux Goules, près 
de Saint-Vallier [204] (S°-CIL. Dev.) ; aven des Gourds ou aven 
Bonhomme, près de Saint-Vallier [205] (S*-CI Dev.). 


b) subsp. Gaveti Deville. 
France. Alpes-Maritimes : grotte dite Baume Granet, près 
de Roquefort [207] (S°-CI. Dev. !, Jeannel). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 399 


c) subsp. Bonafonsi Deville. 
France. Alpes-Maritimes : Balme d’Aréna, près d’Aspre- 
mont [210] (S*-CL Dev.!, Jeannel). 


d) subsp. Carboneli Deville. 
France. Alpes-Maritimes : aven dit « Le Garagaï », près de 
Gourdon [206] (S°-CI. Dev.). 


e) subsp. poenitens Deville. 

France. Alpes-Maritimes : grotte des Pénitents blancs, près 
de Vence [209] (S'°-CI Dev.!, Dodero); grotte de Saint- 
Barnabé, près de Courségoules [208] (S'-CL. Dev.). 


25€ genre, ROYERELLA (1) Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 9 et 35. 


Espèce type : Royerella Tarissani (BEDEL). 

Forme déprimée, large, nullement rétrécie en avant. Colo- 
ration brun ferrugineux assez foncé. Pubescence dorée très dense 
et longue, avec quelques petits poils dressés sur les côtés des 
élytres. Ponctuation excessivement fine et serrée, superficielle 
sur le prothorax, râpeuse sur les élytres et disposée sans aucun 
ordre. 

Tête rétractile sous le prothorax, sans yeux. 

Antennes atteignant à peu près la longueur du corps ; 
l’article 11 est bien plus mince que l’article 1, un peu plus 
épais que l’article 117 ; l’article VIT est plus court que le 1x 
et les deux derniers articles sont de même longueur. La massue 
n’est nullement aplatie. 

Prothorax plus large que les élytres, court, près de deux fois 
aussi large que long. Ses côtés sont arqués régulièrement ; 
son sommet n’est guère plus large que le tiers de la base ; ses 
angles postérieurs sont aigus et très saillants en arrière, 
légèrement défléchis comme ceux des Cytodromus ; sa base est 
fortement bisinuée. 


(1) Dédié à mon ami le D' Maurice Royer 


400 Dr R. JEANNEL 


Élytres déprimés, deux fois aussi longs que larges, parallèles 
dans leur moitié antérieure, puis rétrécis jusqu’au sommet. 
Leur disque présente trois côtes saïllantes aussi visibles chez 
R. Villardi que celles des Drimeotus. La gouttière margi- 
nale est large et le sommet des élytres dépasse amplement 
la pointe du pygidium. La suture est plus ou moins déprimée 
et est accompagnée d’une strie suturale très profonde, entière, 
très écartée de la suture au milieu, tangente à elle dans le cin- 
quième postérieur. 

Carène mésosternale très basse, irrégulière, non anguleuse. 
Épimères mésothoraciques transverses ; suture sterno-épis- 
ternale fine, mais complète. 

Pattes entièrement rétractiles sous le corps ; le sommet des 
fémurs antérieurs ne déborde pas le prothorax dont les angles 
postérieurs sont légèrement soulevés pour les recevoir. Les 
tibias sont hérissés de longues épines ; les tibias intermédiaires 
sont à peine incurvés. Les tarses antérieurs des mâles sont 
faiblement dilatés et les tarses postérieurs ne dépassent pas 
en longueur les deux tiers du tibia ; leur formule est : 1, 1, 
1, 4/5, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est aussi long que 
le quart de la longueur du corps. Il est épais, très incurvé; sa 
base est courte, son sommet acéré et sinué. Le sac interne pré- 
sente de longues bandelettes de renforcement très grêles et 
une pièce en Y complète sur son cul-de-sac ; la région moyenne 
du sac porte de petites épines. 

Les styles latéraux sont relativement épais, effilés au som- 
met et terminés par trois soies divergentes. En somme l’organe 
copulateur mâle de Royerella est à peu de choses près identique 
à celui de Cytodromus, car il n’en diffère que par l’épaisseur 
de ses styles latéraux. 

CHOROLOG1E. — Les deux espèces du genre sont morphologi- 
quement très voisines et habitent des grottes assez éloignées, 
puisque l’une se trouve dans le Jura méridional et l’autre dans 
le Vercors. 


per 
Ü 


RE: 


REVISION DES BATHYSCIINAE 401 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE hRoyerella. 


1. Forme plus large. Ponctuation des élytres plus forte, plus râpeuse, 
très serrée en avant, clairsemée et plus forte au sommet. Long. : 


LT ein DS MR PO NET 8 ER ce A ECTS CI ME 2. Villard. 
— Forme plus allongée. Ponctuation des élytres plus fine, plus super- 
ficielle, égale sur tout l’élytre. Long. : 3,5 mm....... 1. Tarissanr. 


1. Royerella Tarissani Bedel. 
Planche I, fig. 38. 


Adelops Tarissani, Bedel, 1878, p. 74 ; typ. : grotte du Pialoux. — Bathyscia Tarissani, Reit- 
ter, 1885, p. 23.— Ganglbauer, 1899, p. 112.— Royerella Tarissani, Jeannel, 1910 f, p. 35. 


Long. : 3,5 mm. 

Forme allongée, parallèle. Le prothorax est à peu près 
de même largeur que les élytres. Les antennes atteignent 
presque la longueur du corps et présentent la formule : 1 1, 
1, 1, 1, 1, 1, 1, 3/4, L, 1, 1 ; les articles 1x et x sont coniques, 
régulièrement épaissis de la base au sommet. La carène mésos- 
ternale est irrégulièrement crénelée et les tarses antérieurs 
du mâle sont aussi larges que le sommet du tibia ; leur article 1 
est à peu près aussi long que l’article 1x. 

HABITAT. — France. Départ. de la Drôme : grotte du Pia- 
loux, à Peyrus [194] (Tärissan, Lucante) ; grotte des Fées 
[190] (Gounelle!, Fagniez); grotte du Brudoux, dans la forêt 
de Lente [189] (Villard!, Gounelle!, Fagniez!); grotte de la 
porte d’Urle, dans la forêt de Lente [193] (Fagniez) ; grotte 
de Ferlières, près de La Chapelle-en-Vercors [192] (Villard !). 


2, Royerella Villardi Bedel. 
Planche XII, fig. 331 à 335. 
ins Villurdi, Bedel, 1884, p. 42; typ. : grotte du Bugey. — Reitter, 1385, p. 23. — 
Ganglbauer, 1899, p. 112. — Royerella Villardi, Jeannel, 1910 f, p. 35. 
Long. : 4 mm. 
Forme très large et déprimée. Le prothorax est un peu plus 
large que les élytres. Les antennes atteignent à peine la lon- 


ARCH. DE Z0OL. EXP. ET GÉN. — 6° SÉRIE. — T, VII, — (1). 26 


402 Dr R. JEANNEL 


gueur du corps et les longueurs de leurs articles sont : 1, 1, 1, 
1, 1,1, 1, 3/4, 1, 1, 1. Les articles de la massue sont semblables 
à ceux de l’espèce précédente. La carène mésosternale est très 
basse, régulière, non crénelée. Les élytres sont couverts de 
points râpeux, très serrés vers la base, plus gros et plus clair- 
semés vers le sommet. Le farse antérieur mâle est un peu plus 
étroit que le sommet du tibia; l’article 1 est un peu plus long 
que l’article 17, aussi large que lui. 

HABITAT. — France, Jura méridional. Départ. de l’Ain : 
grotte de Hautecour, près de Bourg [184] (Villard) ; grotte 
de Cerdon, dans le pays du Bugey [185] (Villard !). 


26 genre, CYTODROMUS Abeille. 


Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — 1878, p. 150. — Reitter, 1885, p. 9. — 1886, p. 316. — 1889, 
p. 296. — Ganglbauer, 1899, p. 91. — J. Sainte-Claire Deville, 1901, p. 59. — Reiïtter 1908, p. 115 
— Jeannel, 1910 j, p. 9 et 35. 

Espèce type : C. dapsoides (ABEILLE). 

Forme elliptique, un peu rétrécie en avant. Coloration pâle. 
Pubescence dorée, courte, fine et assez dense sur les élytres. 
Ponctuation fine et serrée, égale, superficielle sur le prothorax, 
légèrement râpeuse sur les élytres. 

Tête incomplètement rétractile, toujours bien visible de haut, 
avec sa carène occipitale entière, mais très peu saillante. 

Antennes grêles, presque aussi longues que le corps. L’ar- 
ticle 11 est aussi long que ses voisins, mais plus grêle que 
l’article 1, plus épais que l’article 111. Les articles terminaux 
sont légèrement épaissis au sommet et l’article VIIr est plus 
court que le 1x, mais bien plus long que large. 

Prothorax à peu près aussi long que large et aussi large à la 
base qu’au sommet. Ses côtés sont peu arqués, sinués et sou- 
levés en arrière, de façon que les angles postérieurs sont déflé- 
chis. La base est profondément bisinuée ; les angles postérieurs 
sont très saillants en arrière et séparés du disque du pronotum 
par un pli profond. 

Élytres un peu plus larges que le prothorax, elliptiques, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 403 


allongés, avec leur plus grande largeur au milieu. Le rebord 
marginal est bien visible sur toute sa longueur ; le sommet 
dépasse le pygidium et la suture est accompagnée d’une 
strie suturale entière, écartée de la suture au milieu, tan- 
gente à elle en arrière. Il n’existe pas de côtes saillantes sur le 
disque des élytres. 

Mésosternum sans carène saillante. Les épimères mésothora- 
ciques sont allongés et les épisternes sont partiellement soudés 
au sternum. 

Pattes longues et grêles. Les trochanters des pattes anté- 
rieures portent une petite épine. Les fémurs dépassent les côtés 
du corps d’un bon tiers de leur longueur. Les tibias intermé- 
diaires et postérieurs sont droits et épineux. Les tarses anté- 
rieurs des mâles sont aussi larges que le sommet du tibia et 
leur premier article est un peu plus grand que le second ; les 
tarses postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes 
du tibia et leur formule est : 14, 14, 1, 1, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est aussi long que 
le quart de la longueur du corps. Sa base est large et courte 
et son sommet est fortement sinué et acéré. Le sac interne 
présente une pièce en Y grêle, mais complète et sur sa paroi 
dorsale des bandelettes longitudinales épaisses. 

Les styles latéraux sont très amincis dans leur moitié apicale, 
puis légèrement renflés à leur sommet. Ils portent trois soies 
divergentes à leur extrémité. 


Cytodromus dapsoides Abeille, 
Planche I, fig. 39 et Planche XII, fig, 334 et 335. 


Pholeuon dapsoides, Abeille de Perrin, 1875, p. 203 ; {yp. : grotte du Brudoux.— Cytodromus 
dapsoides, Abeille de Perrin, 1876, p. 29. — 1878, p. 150, — Reitter, 1885, p. 13. — Ganglbauer, 
1899, p. 92. 

Long. : 3,5 à 4 mm. 

Tête un peu plus étroite que le prothorax et prothorax un 
peu plus étroit que les élytres. Antennes presque aussi lon- 
gues que le corps, grêles, cylindriques, non épaissies au som- 


SFR 


404 Dr R. JEANNEL 


met, présentant la - formule: : 1, 1, 1,.1, 11, 11414047 
1, 14, 14. Prothorax à côtés très relevés au niveau 
des angles postérieurs, de façon qu’il existe un pli profond 
sur le pronotum en dedans de chaque angle postérieur. Élytres 
elliptiques, à épaules saillantes, présentant leur plus grande 
largeur vers le milieu. 

HABITAT. — Cette espèce est spéciale aux grottes du Vercors, 
où on la trouve avec Royerella Tarissani BED. 

France. Départ. de la Drôme : grotte du Brudoux, dans la 
forêt de Lente [189] (Roux, Abeille de Perrin, Gounelle !) ; 
grotte des Taillis-en-Vercors [191] (Gounelle) ; grotte de Fer- 
lières, près de La Chapelle-en-Vercors [192] (Argod-Vallon!, 
C. Maurice!, L. Villard !); glacière naturelle de Fondurle, dans 


la forêt de Lente [189 a] (L. Villard). 


27€ genre, ISEREUS Reitter. 

Reitter, 1886 4, p. 100. — 1889, p. 296. — Ganglbauer, 1899, p. 91.— J. Sainte-Claire Deville, 
1901, p. 59. — Reitter, 1908, p. 115. — Jeannel, 1910 f, p. 10 et 36. 

Espèce type : Zsereus Xambeui (ARGOD-VALLON). 

Forme très allongée et très étroite. Coloration pâle. Pubes- 
cence dorée, courte, fine et dense, surtout sur les élytres. 
Ponctuation fine et serrée, égale, superficielle sur le protho- 
rax, légèrement râpeuse sur les élytres. 

Tête non rétractile, avec sa carène occipitale très effacée. 

Antennes presque aussi longues que le corps. L'article 11 
est aussi long que ses voisins, mais plus grêle que l’article x 
et légèrement plus épais que l’article 117. Les articles terminaux 
sont un peu épaissis dans leur quart apical et l’article vrIr est 
aussi long que le 1x. 

Prothorax cordiforme, un peu plus long que large. Ses côtés 
sont fortement arrondis en avant, très rétrécis et parallèles 
en arrière. La base est rectiligne. 

Élytres pas plus larges que le prothorax, quatre fois aussi 
longs que larges. Ils portent une strie suturale profonde, non 
parallèle à la suture et les traces de quelques côtes saillantes 


PTT 


REVISION DES BATHYSCIINAE 405 


sur le disque. Le sommet des élytres dépasse de beaucoup 
la pointe du pygidium. 

Mésosternum sans carène saillante. Les épimères mésothora- 
ciques sont très allongés et la suture sterno-épisternale est 
entièrement visible. 

Pattes très longues. Les fémurs sont robustes, peu rétrécis 
au sommet, légèrement arqués en dedans ; ils dépassent les 
côtés du corps des deux tiers de leur longueur. Les tibias anté- 
rieurs sont arqués en dehors, les autres droits ; tous sont épais- 
sis fortement au sommet, privés d’épines sur leur bord externe 
et pourvus de quatre éperons dont les deux externes sont plus 
courts. 

Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet 
du tibia. Tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du 
tibia correspondant et présentant la formule : 2, 1%, 1, 1, 2. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est aussi long que 
le quart de la longueur du corps. Sa forme est la même que 
chez les genres précédents, mais la sinuosité dorsale de la 
pointe du pénis est bien moins accusée que chez Cytodromus. 

Le sac interne présente sur sa paroi dorsale de minces 
bandelettes longitudinales dont les deux basales viennent 
s'attacher dans le fond du sac à deux petits nodules, vestiges 
d’une pièce en Y dissociée (fig. 339). 

Les styles latéraux sont grêles, légèrement renflés au som- 
met et portent trois soies divergentes à leur extrémité. 

Différences sexuelles peu importantes. Les femelles sont un 
peu plus épaisses que les mâles. 


Isereus Xambeui Argod. 
Planche I, fig. 40 et Planche XII, fig. 336 à 339. 


Trocharanis Xambeui, Argod-Vallon, 1885, p. 163 : {yp. : grotte de Saint-Même. — 7sereu 
Xambeui Reitter, 1886 «, p. 100. — Ganglbauer, 1899, p. 91, 
Long. : 4,5 à 4,7 mm. 
Forme très allongée. Antennes présentant la formule : 1, 1, 
1, 1, 14, 14, 14, 1, 14, 14, 11. Prothorax mesurant sa 


406 Dr R. JEANNEL . 


plus grande largeur à l'union du tiers antérieur et des 
deux tiers postérieurs ; sa base est aussi large que le sommet; 
les côtés sont arrondis régulièrement dans leurs deux tiers 
antérieurs, puis brusquement 1edressés et parallèles dans leur 
tiers postérieur. Les angles postérieurs sont droits, émoussés. 
Élytres aplatis sur la suture en avant, tectiformes au sommet. 

HaBiTaT. — Cette espèce habite les grottes du massif de la 
grande Chartreuse, dans l’Isère. 

France. Départ. de l’Isère : grotte du Guiers vif, près de 
Saint-Même [186] (Argod-Vallon, V. Planet !); grotte du 
Guiers mort, dans la « Dent de Crolles » [187] (Ch. Fagniez); 
” Trou du Glaz, dans les Rochers du Midi [188] (Ch. Fagniez). 

Obs. — La grotte de Saint-Même (fypes) est la grotte du 
Guiers vif. 

Dans le Trou du Glaz la température est de + 1° C et il 
existe des stalactites de glace jusqu’à plus de 100 m. de l’entrée. 


Tribu Il. GYNOMORPHI. 


Jeannel, 1910 j, p. 6, 14 et 36. 


La tribu des Gynomorphi est essentiellement caractérisée 
par le nombre des articles du tarse antérieur qui est de quatre 
dans les deux sexes. Les articles basilaires du tarse antérieur 
des mâles sont parfois dilatés comme chez les espèces à tarses 
pentamères. Il n’existe absolument aucune transition entre un 
tarse antérieur mâle tétramère et un tarse antérieur penta- 
mère ; dans aucun cas, en effet, il n’existe chez ce dernier de 
réduction du premier article : il n’y a pas de tarses antérieurs 
mâles « cryptopentamères ». 

À part la différence tarsale il y a peu de caractères qui sépa- 
rent d’une façon absolue les Gynomorphi des autres tribus. 

La forme du corps est variable chez les Gynomorphi et il 
existe des genres à prothorax large et des séries de formes 
grèles. La sculpture est tantôt formée de points, tantôt de 


REVISION DES BATHYSCIINAE 407 


strioles transversales (Aphaobius); la strie suturale qui n’existe 
que chez quelques formes archaïques disparaît de bonne 
heure. Le mésosternum est caréné et cette carène se pro- 
longe fréquemment en arrière par une carène métasternale ; 
l’apophyse intercoxale du métasternum est peu épaisse et les 
hanches postérieures sont relativement peu distantes. Les 
antennes enfin sont très grêles et allongées : leur massue est 
fréquemment aplatie et leur premier article, aussi long que le 
second chez les formes archaïques et les Aphaobius, est plus 
court que le second, comme chez les Brachyscapiti, dans les 
séries phylétiques de Speonesiotes et de Leonhardella. 

L’organe copulateur mâle varie beaucoup et cela dans 
des directions diverses. Le pénis porte fréquemment (Sypeone- 
siotes, Leonhardella, Anillocharis) une languette au milieu du 
bord libre de sa lame basale ; le sac interne est armé de baguet- 
tes chitineuses parfois très développées (Speonesiotes) et les 
styles latéraux sont terminés par trois soies. 

Il n'existe que très peu d’espèces de Gynomorphi lucicoles 
(Bathyscia montana SCHIÔDTE, Phaneropella Lesinae REïITT., 
P. turcica ReirTT.). Tous les autres représentants de la tribu 
sont des cavernicoles qui se groupent en un certain nombre 
de séries phylétiques. 

BIOLOGIE. — On connaît seulement dans cette tribu l’état 
larvaire de Speonesiotes Paganettii GANGLB., décrit par 
L. Weber (1902, p. 17). 

CHOROLOGIE. — L’aire de répartition des Gynomorphi est 
assez limitée. Le centre de dispersion du groupe paraît 
être la côte de Dalmatie où ses représentants abondent. On 
les rencontre en outre en Bosnie-Herzégowine, en Carniole 
et en général dans toute la région méditerranéenne orientale. 
Seul Speophyes lucidulus DELAR., qui habite les Cévennes, 
se trouve à l’ouest de l’arc alpin. 

PHYLOGÉNIE. — Les Gynomorphi se répartissent dans un 
certain nombre de séries phylétiques qui ont évolué différem- 
ment. Cette évolution est parfois parallèle entre séries dis- 


ee at 


408 Dr R. JEANNEL 


tinctes de Gynomorphi, elle peut même être parallèle pour cer- 
taines séries avec d’autres appartenant à la tribu des Bra- 
chyscapiti. Le résultat de ces parallélismes à été de produire 
de grandes ressemblances entre les mêmes stades évolutifs 
de séries différentes et c’est leurrés par ces ressemblances 
que la plupart des auteurs ont méconnu l'importance taxo- 
nomique du caractère tarsal. C’est ainsi que les Aphaobius 
et Speonesiotes (anciens Bathyscina) ont été réunis aux Bathys- 
ciola (anciens Bathyscia, sensu G. H. Horn), et qu’on a pu 
proposer la réunion des Zeonhardella aux Leonhardia (Apfel- 
beck, 1907, p. 89). 

Chez les Gynomorphi la série phylétique d’'Aphaobius est 
en parallélisme avec la série de Leonhardella, surtout dans 
les deux stades Oryotus et Anillocharis (même forme, même 
mésosternum, mêmes tarses antérieurs mâles dilatés, même 
allongement du pénis). 

D'autre part, la série de Leonhardella montre un parallélisme 
remarquable avec les premiers stades (Proleonhardia, Leon- 
hardia) de la série d’Apholeuonus appartenant aux Brachys- 
capiti. 

Les genres des Gynomorphi se répartissent de la façon 
suivante en séries phylétiques 


TABLEAU DES SÉRIES PHYLÉTIQUES DES Gynomorphi. 


1. Organe copulateur mâle très petit, très grêle, très simple, sans 
sac interne différencié. Premier article des antennes aussi long 


que letsecond. Pas de,strie suturale.s..:...... tt 2. 
— Organe copulateur mâle bien développé, avec un sac interne dif- 
férenciés.. he ss amené ses MRC 0 OC ONE NES 3. 
2. Trois soies au sommet des styles latéraux de l’organe copulateur. 
Prothorax" large: un. Genres BATHYScIA et BATHYSCIDIUS. 
— Deux soies au sommet des styles latéraux de l’organe copulateur. 
Prothorax étroit, carré, Me hifyents B. Série de HEXAURUS. 
8. Élytres pourvus d’une strie suturale. Sac intrapénien pourvu d’une 
pièce en DELSA ARS Genres PHANEROPELLA et SPEOPHYES. 


— Élytres sans strie suturale. Sac intrapénien sans pièce en Y véri- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 409 


4, Premier article des antennes aussi long que le second. Pénis sans 
languette médiane sur le bord libre de sa lame basale....... 
PME oc. Lu Piaet ANR Lune — sta C. Série de APHAOBIUS, 

— Premier article des antennes en général plus court que le second. 
Pénis avec une languette médiane sur le bord libre de sa lame basale. 5, 

5. Antennes très grêles, aplaties au sommet oufiliformes. Métasternum 
caréné. Organe copulateur mâle tendant vers une forme courte et 
épaisse avec un sac interne beaucoup plus long que le pénis et 
pourvu d'énormes baguettes longitudinales. D. Série de SPEONESIOTES. 

— Antennes cylindriques. Métasternum non caréné. Organe copula- 
teur mâle tendant vers une forme grêle et très allongée avec un sac 
interne plus court que le pénis et sans baguettes longitudinales 
volumineuses sur ses parois. .......... E. Série de LEONHARDELLA. 


Ogs. — Je ne puis faire entrer dans ce tableau la série de 
Pholeuonopsis dont les mâles me sont inconnus. Toutefois les 
caractères extérieurs des deux genres de cette série sont tels 
qu’il est impossible de les confondre avec aucun autre. Les 
longues soies dressées de la double pubescence de leurs élytres 
suffiraient à elles seules à les caractériser. 


A. Genres isolés. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Élytres pourvus d’une strie suturale......................... 2. 

— Élytres sans strie suturale........... PIS MIRE. SOUS 8 es UE 

2. Des yeux pigmentés. Élytres striolés en FA dat ste 
SON RE à Eee ME ... 3e genre, Phaneropella. 


— Pas d’yeux. Élytres non striolés en travers... 4° genre, Speophyes. 
3. Métasternum non caréné. Pénis tordu en S. Élytres ponctués. 


ete ete e atat le ae le ee Me le See en ae 1e" genre, Bathysciae 
— Métasternum caréné. Pénis droit. Élytres striolés en travers. 
DE. same MP homes Ms 2e genre, Bathyscidius. 


ler genre, BATHYSCIA Schiôdte. 


Schiôdte, 1849, p. 10. — Kiesenwetter, 1851, p. 293. — G. H. Horn, 1880, p. 251 (pars). — 
Jeannel, 1910 f, p. 16. 

Non Bathyscia, Reitter, 1884 db, p. 217.— 1885, p. 16.— Marseul, 1885, p. 26.— Ganglbauer 
1899, p. 96. — Escalera, 1899, p. 368. 

Non Aphaobius, Abeille, 1878, p. 148, — Ganglbauer, 1902, p. 46. 


410 Dr R. JEANNEL 


Syn. : Adelops, Lacordaire (pars). — Schauîfuss, 1861, p. 23. — Fairmaire et Laboulbène 
1854, p. 310 (pars). — L. Miller, 1855, p. 505 (pars). — J. Duval, 1857, p. 26 (pars). — nec Tell-, 
kampf, 1844. 


Syn. : Bathyscina, Reïtter, 1908, p. 117. — Jeannel, 1908 ec, p. 298. 


Espèce type : B. montana SCHIÔDTE. 

Petite taille ; forme déprimée, peu atténuée en arrière. Tête 
rétractile ; pas d’yeux. Sculpture formée de points râpeux ; 
pas de strie suturale aux élytres. 

Mandibules bifides, à dent terminale crénelée. Machoires 
courtes, à lacinia épineuse, à palpe formé de trois articles de 
même longueur, dont le deuxième est fortement renflé. 
Deuxième article des palpes labiaux bien plus court que ses 
voisins. 

Antennes relativement longues et grêles. Les deux premiers 
articles sont épais et de même longueur ; l’article zIT est plus 
court et bien plus grêle que le 11, le vrir est transverse, le x1 
est plus grand que le x, la massue est large et aplatie. 

Prothorax large, convexe, abritant entièrement les pattes 
antérieures au repos ; ses côtés sont régulièrement arqués et 
forment (vus de profil) une courbure à convexité ventrale ; 
les angles postérieurs sont très saillants. 

Élytres à rebord marginal large, à sommet arrondi recouvrant 
le pygidium. 

Carène mésosternale à angle émoussé, à bord antérieur 
tombant à pic, sans prolongement sur le métasternum. Les 
épimères mésothoraciques sont carrés, aussi larges que longs 
et la suture sterno-épisternale est visible en entier. 

Pattes courtes et épaisses ; les cuisses sont aplaties et leur 
sommet n’atteint qu’à peine le contour du corps. Les tarses 
antérieurs sont grêles et tétramères dans les deux sexes. Les 
tibias intermédiaires sont arqués, épais et épineux; les tarses 
postérieurs sont constitués suivant la formule : 1, 1, 1, 1, 2. 

Les différences sexuelles sont absolument nulles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE très petit et très grêle, égalant 
à peine le sixième de la longueur du corps. 

Le pénis est mince et effilé, sept fois aussi long que large, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 411 


légèrement sinué en S ; sa lame basale est étroite et arrondie. 
Le sac interne ne porte aucune pièce chitineuse différenciée, 
ni valvule ni invagination à sa base. 

Les styles latéraux s’insèrent dorsalement, ils sont grêles 
et infléchis comme le pénis, un peu plus courts que lui et por- 
tent à leur terminaison trois soies assez longues. 


Bathyscia montana Schiôüdte. 
Planche Il, fig. 41 et Planche XII, fig. 356 à 369. 


B. montana, Schiôdte, 1249, p. 11, pl. IT, fig. 1, b à i: {up. : grotte de Luagg (Carniole), — 
Reitter, 1885, p. 20. — Ganglbauer, 1899, p. 106. — Adelops montanus, Miller, 1855. p. 508. 

Syn. : B. Tellkampfi, Schmidt, 1852. 

Svu. : B. longip:nnis, Joseph, 1872, v. 178 ; typ. : Küstenland, 


b) var. forticornis Joseph. 


B. jorticornis, Joseph, 1872, p. 178 ; éyp. : Celeryova jama. — Ganglbauer, 1899, p. 107. 


c) subsp. hungarica Reiïtter. 
B. hungarica, Reïtter, 1878, p. 63 ; éyp. : Rah6. — 1885, p. 20. — Ganglhauer, 1899, p. 107, 


d) subsp. Apfelbecki Ganglbauer. 


B. montana-Apjelbecki, Ganglbauer, 1899, p. 106 ; éyp. : Sarajevo. 


e) subsp. Apfelbecki, var. jablanicensis Ganglbauer. 


B. montana-jablinicensis, Ganglbauer, 1899, p. 107 ; £yp. : Jablanica. 


Long. : 1 à 1,4 mm. 

Forme déprimée, non atténuée en arrière. Pubescence peu 
serrée. Sculpture très fine sur la tête et le prothorax, formée 
de points râpeux sur les élytres. Antennes atteignant à peu près 
les angles postérieurs du prothorax, à articles 1x et x trans- 
verses ; les longueurs des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 
2, 2,3 1. Tibias postérieurs aplatis latéralement. 

VARIATIONS. — Cette espèce fournit d’abord un grand nom- 
bre de variations fluctuantes portant sur la taille, la forme du 
corps, sa convexité, la coloration, la longueur des antennes. 
Ensuite il faut distinguer un certain nombre de sous-espèces 
présentant chacune une localisation géographique spéciale et 
des variétés assez fixes pour mériter d’être nommées. 


412 Dr R. JEANNEL 


1. Ponctuation des élytres râpeuse, non alignée en travers. Ar- 
ticles rx, 1v et v des antennes à peine plus longs que larges.... 2. 

— Ponctuation des élytres moins râpeuse, nettement alignée en tra- 
vers, surtout près de la base. Articles 111, 1v et v des antennes 


nettement plus longs que larges... ..0::..242:.:.2- 0000 3. 
2. Forme très convexe. Antennes courtes et épaisses, à articles ter- 
MINAUX :Ir0S ITANEVErSeS AL. Re eme forma typica. 
— Forme plus large et plus déprimée. Antennes longues, très élargies 
ptutrès aplatesse es 2 amiens montana, Var. forticornis. 
3. Antennes grêles, à articles terminaux peu aplatis, à article vir 
presque carré. Longs 1, mm. 0er cast 2 subsp. hungarica. 
— Antennes longues, à articles terminaux très aplatis, à article vir 
allongé. 1008461 4:18 MR. 5e re cie CCR 4. 


4. Ponctuation des élytres très régulièrement alignée en travers, non 
râpeuse ; suture des élytres faiblement déprimée. subsp. Apfelbecki. 

— Ponctuation des élytres râpeuse, alignée irrégulièrement en tra- 
vers sans former de véritables strioles. Suture des élytres non dé- 
PAM eme Min he oh Apfelbecki, var. jablanicensis. 


HABITAT. — Espèce lucicole, mais qui pénètre volontiers 
dans les grottes où on la trouve sur le guano des Chauve-sou- 
ris. En Hongrie, près de Rah6, on la trouve en tamisant les 
feuilles tombées au fond des puits taris, dans les vallons boisés. 

Son aire de dispersion est fort vaste et paraît couvrir tout 
le bassin du Danube moyen ; toutefois c’est en Carniole que 
cette espèce semble être la plus commune. 


a) forma typica. 

Carniole : District de Laïbach : forêts du Schlossberg, 
près de Laiïbach (Motschoulsky); Laïbach (Reitter!); grotte 
Velca pasica, dans le Krimberg [36] (Joseph). 

District d’Oberloitsch : grotte de Wigaun, près de Zirknitz 
[31] (Joseph). 

District d’Adelsberg : grotte de Luegg, dans le Nanosberg 
[19] (Schiôdte, Joseph); grotte de la Magdalena, à Adel- 
sberg [22] (Joseph); grotte d’Adelsberg [21] (D' Penecke). 

District de Stein : grotte Ihansca jama, dans le Sunberg 
[61] (Joseph). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 413 


_ Küstenland. District de Sessana : grotte de Fernece [80] 

(Joseph). 

District de Trieste : grotte des Ours, à Gabrovizza [86] 
(Joseph). 

Croatie : monts Vélébit, dans les feuilles (Reïtter !). 

Istrie (Reitter). 

Styrie : environs de Marburg, dans les feuilles mortes 
(H. Krauss, Rueziczka, Penecke) et dans les grottes (Penecke). 

Dalmatie : Cattaro (Motschoulsky). Cette dernière citation 
concerne le B. triangularis, insuffisamment décrit. Elle ne se 
rapporte peut-être pas au B. montana et doit être conservée 
avec doute. 


b) montana, var. forticornis Joseph. 
Carniole. District de Stein : grotte Celerjeva jama, près de 
Morautsch [64] (Joseph). 


c) subsp. hungarica Reïtter. 

Hongrie orientale. Comitat de Maramaros : environs de 
Rah6, dans les feuilles mortes au fond des puits taris (Reit- 
ter, Weise ; coll. Marseul, in Mus. Paris !). 


d) subsp. Apfelbecki Ganglbauer. 
Bosnie. District de Sarajevo : dans les feuilles mortes, à 
Vrelo Bosne, sur l’Igman planina (Apfelbeck !). 


e) Apfelbecki, var. jablanicensis Ganglbauer. 
Herzégowine. District de Konjica : environs de Jablanica, 
dans les feuilles mortes (Apfelbeck !). 


2 genre, BATHYSCIDIUS Jeannel. 


Jeannel, 1910 ÿ, p. 15. 


Espèce type : Bathyscidius tristiculus (APFELBECK). 
Forme ovalaire, convexe, non rétrécie en arrière. Tête sans 
yeux, entièrement rétractile sous le corps ainsi que les pattes. 


414 Dr R. JEANNEL 


Sculpture fine, superficielle sur la tête et le prothorax et for- 
mée sur les élytres par des points râpeux régulièrement ali- 
gnés en travers. Pubescence dorée, longue et peu serrée. 

Antennes relativement longues et très grêles, à massue large 
et aplatie ; leurs deux premiers articles sont épais et de même 
longueur, l’article z1x est plus court et bien plus grêle que le 11, 
le vrir est globuleux ou transverse et l’article x1 est plus 
grand que l’avant dernier. 

Le dernier article du palpe maxillaire est très petit, très grêle, 
sétiforme. 

Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués. 

Élytres striolés, sans strie suturale, à rebord marginal 
étroit et effacé en arrière ; leur sommet recouvre à peine la 
pointe du pygidium. 

Carène mésosternale élevée, arrondie, prolongée en arrière 
sur les deux tiers du métasternum. Épimères mésothoraciques 
rectangulaires, bien plus larges que longs ; la suture sterno- 
épisternale est visible en entier. 

Pattes courtes et épaisses ; les tibias intermédiaires sont peu 
arqués, non épineux; les tibias postérieurs sont un peu 
comprimés latéralement. Les tarses antérieurs sont grêles 
dans les deux sexes et les tarses postérieurs sont très fins, aussi 
longs que les quatre cinquièmes du tibia correspondant ; leur 
formule est la suivante : 3, 2, 14, 14, 3. 

Les différences sexuelles sont nulles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE analogue à celui du Bathyscia, 
mais plus long et non tordu en $ (fig. 371). 

Le pénis est long et grêle, aussi long que le quart de la lon- 
gueur du corps et dix fois aussi long que large. Sa forme est 
rectiligne, étranglée au milieu de sa longueur, aplatie dans 
sa moitié apicale ; la lame basale est étroite, son bord libre 
est taillé en biseau et limite une ouverture assez régulièrement 
ovalaire. 

Le sac interne est rudimentaire. Pas d'appareil chitineux 


REVISION DES BATHYSCIINAE 415 


sur ses parois ; le canal éjaculateur s’abouche dans le sac par 
une invagination. 

Styles latéraux grêles, rectilignes, aussi longs que le pénis 
et terminés par trois soies dirigées en dedans. 


Bathyscidius tristiculus Apfelbeck. 


Planche II, fig. 42 et Planche XIII, fig. 367 à 371. 


Bathyscia tristicula, Apfelbeck, 1907 c, p. 642 ; éyp.: Hôhle bei Janjina. — Buathyscina tris- 
ticula, Jeannel, 1908 c, p. 299. — Bathyscidius tristiculus, Jeannel, 1910 f, p. 15. 


b) subsp. fallaciosus J. Müller. 

Buthyscia (sic) tristicula-fallaciosa, J. Müller, 1910, p. 184 ; {yp. : grotte de la source de l'Ombla. 

Long. : 1,2 à 1,3 mm. 

Forme ovalaire, convexe ; le contour du prothorax se 
continue sans brisure avec celui des élytres. Antennes aplaties, 
dilatées à partir de l’article vi; les longueurs relatives des 
Drhcles sont 2, 2,1) 2/9 0/3, 9/8 /1{ 124, 122 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques différentes 
par la longueur de leurs antennes. 


1. Antennes longues, à articles allongés, de façon que le vi est glo- 
buleux et les 1x et x aussi longs que larges........... forma typica. 
— Antennes courtes, à articles courts, de façon que les vrr, 1X et 
D OU EDS VERSO Ne Dame eee à alle à Diese modes subsp. fallaviosus. 


HABITAT. — Espèce cavernicole de Dalmatie méridionale. 


a) forma typica. 
Dalmatie. District de Curzola : grotte de Janjina [113], 
dans la presqu'île de Sabioncello (Apfelbeck !). 


b) subsp. fallaciosus J. Müller. 
Dalmatie. District de Ragusa : grotte voisine des sources de 
l'Ombla [116] (H. F. Neumann !). 


3° genre, PHANEROPELLA Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 15, 


Espèce type : Phaneropella Lesinae (REITTER). 
Forme épaisse et courte des muscicoles. Sculpture fine, 


416 Dr R. JEANNEL 


formant sur les élytres des strioles transversales. Pubescence 
très fine. 

Tête rétractile, portant des yeux petits, mais pigmentés. 
Ces yeux occupent le sommet de la face antérieure de l’angle 
temporal ; leurs facettes sont mal délimitées et le pigment 
est disposé suivant une tache annulaire occupant les facettes 
périphériques et le sourcil, tandis que les facettes centrales sont 
dépigmentées (fig. 283). Dernier article du palpe maxillaire 
conique, aussi long que les trois quarts du précédent. 

Antennes courtes, n’atteignant pas les angles postérieurs 
du prothorax, à massue large et aplatie. Les deux premiers 
articles sont épais et de même longueur, l’article zIr est plus 
court et plus grêle que le 11, l’article vrIt est plus court que 
ses voisins et l’article terminal est deux fois aussi grand que 
l’avant-dernier. 

Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués, à angles postérieurs peu saillants. 

Élytres très convexes, avec une strie suturale plus ou moins 
marquée, non parallèle à la suture; le sommet des élytres 
dépasse la pointe du pygidium. 

Carène mésosternale élevée et lamelleuse, non dentée, pro- 
longée en arrière sur une partie du métasternum. Épimères 
mésothoraciques trapézoïdes, plus larges que longs ; suture 
sterno-épisternale incomplète. T'arses antérieurs grêles dans 
les deux sexes ; tarses postérieurs aussi longs que la moitié du 
tibia et présentant la formule : 1, 3/4, 3/4, 2/3, 1. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — (Court, épais, rectiligne, 
environ trois fois aussi long que large. Le pénis est court, 
sa lame basale est large, longue et arrondie, son sommet est 
aplati et large. Le sac interne est garni d’écailles et de petites 
épines ; il présente vers son milieu une sorte d’invagination et 
son fond porte une pièce en Y semblable à celle des Bathys- 
ciola. 

Les styles latéraux s’insèrent latéralement ; ils sont grêles 
et se terminent par trois soies divergentes. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 417 


Des aeux espèces du genre, l’une vit sur les côtes dalmates 
de l’Adriatique, l’autre se trouve en Asie Mineure. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Phaneropella. 


1. Strie suturale entière. Antennes à articles 11, 1v et v plus longs 


ES ONE LS RE AR Rue drame ane en à e 1. Lesinae. 
— Strie suturale obsolète, effacée en avant. Antennes à articles xxx, 
1v, et v à peu près aussi longs que larges. Long. : 1,2 mm.. 2. turcica. 


1. Phaneropella Lesinae Reitter. 
Planche II, fig. 44 et Planche XIII, fig. 382 à 386. 
Adelops Lesinae, Reitter, 1881, p. 216 ; éyp. : Lesina. — Bathyscia Lesinae, Reïtter, 1885, 


p. 21. — Marseul, 1885, p. 32. — Ganglbauer, 1899, p. 108 (pars). 
Syu. : Bathyscia Karamani, Reiïtter, 1884, p.116. — 18844, p.255. 


Long. : 1,5 mm. 

Coloration testacée assez pâle. Forme convexe, non atténuée 
en arrière. Article vrIr des antennes globuleux ; les longueurs 
des articles sont : 2, 2, 1, 2/3, 2/3, 1, 1, 1/3, 1, 1, 2. Yeux trian- 
gulaires, avec une dizaine de cornéules discernables. Strie 
suturale des élytres entière ; strioles transversales fines et 
espacées. 

Sac interne du pénis pourvu d’une pièce en Y très grêle, mais 
complète. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — P. Lesinae est très différent 
du Bathysciola pumilio REITT. et je m'étonne que Ganglbauer 
(1899, p. 108) ait pu songer à réunir ces deux espèces. P. Lesi- 
nae se distingue du Bathysciola de Toscane par le développement 
de ses yeux, sa pubescence plus longue et plus dense, ses tarses 
antérieurs tétramères dans les deux sexes, par la briéveté 
de ses tarses postérieurs, par la structure de ses antennes 
à funicule bien plus grêle et à massue aplatie, par sa coloration 
plus pâle et sa forme plus courte ; en outre il existe d’impor- 
tantes différences dans la forme de l’organe copulateur. 


ARCH. DE Z0OL. EXP. HT GÊN. — 5° SÉRIE, — T. VIL — (1). 27 


418 Df R. JEANNEL 


HABITAT. — (C’est une forme muscicole pénétrant volontiers 
dans l’intérieur des grottes. Elle est connue de l’Herzégowine 
et des îles de la Dalmatie méridionale. Sa présence à la fois 
dans les îles adriatiques et sur le continent prouve que c’est 
là une espèce antérieure à l'effondrement adriatique. Nous 
avons vu d’ailleurs qu’elle présente tous les caractères mor- 


phologiques des formes archaïques. 


Dalmatie : île de Lesina, dans les grottes, mais aussi dans 
les feuilles mortes (Reitter !, Penecke !) ; île de Meleda, dans 
les feuilles (Gobanz) ; Spalato, dans les feuilles mortes (Kara- 
man !) ; grotte de Zara [97] (J. Müller). 


Herzégowine : dans les feuilles (Neumann !). 


2. Phaneropella turcica Reitter. 


Bathyscia turcica, Reïtter, 1884, p. 115 ; éyp. : Turquie? — Reitter, 1885, p. 20. — Jeannel, 
1907 c, p. 422. 


Long. : 1,3 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. 
Sculpture très fine, à peine visible sur la tête et le prothorax. 
Antennes à articles du funicule presque aussi larges que longs ; 
les longueurs relatives des articles sont : 3, 3, 1, 1, 1, 1, 14, 
1, 11, 11, 3. Veux triangulaires, plus petits que chez le pré- 
cédent et formés seulement de 10 à 15 cornéules. Strie sutu- 
rale des élytres très peu visible, toujours effacée en avant, par 
fois difficile à voir. Sac intrapénien pourvu d’une volumineuse 
pièce en Y. 

HABITAT. — Espèce muscicole décrite par Reitter sans 
autre indication que « Turquie (E. Merkl) », sans qu'il soit 
possible de deviner s’il s’agit de la Turquie d'Europe ou de la 
Turquie d'Asie. La seule indication authentique que je con- 
naisse est la suivante : 

Asie mineure : monts Goek Dagh, dans le Taurus central, 
sur la côte du golfe d’Adalia (Bodemeyer !). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 419 


4 genre, SPEOPHYES Jeannel. 


Jeannel, 1910 j, p. 15. 


Espèce type : S. lucidulus (DELAROUZÉE). 

Forme courte et épaisse, convexe. Coloration brun rou- 
geâtre très brillante. Pubescence très fine et rare. Sculpture 
formée de points imperceptibles et épars sur le prothorax, 
de points assez profonds, serrés et nullement alignés en travers 
sur les élytres. 

Tête rétractile, sans trace d’yeux. 

Antennes à massue épaisse, non aplatie; les deux premiers 
articles sont épais et de même longueur, l’article 117 est un peu 
moins épais que le 11, presque aussi long que lui et bien plus 
long que le 1v ; l’article vir est très renflé et l’article vIIr 
est bien plus petit que ses voisins ; le XI est à peine plus 
grand que le x. 

Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués, à angles postérieurs non saillants ; vus de profil, les 
côtés du prothorax décrivent une courbe à concavité dorsale. 

Élytres très atténués, une fois et quart aussi longs que lar- 
ges, avec une strie suturale complètement effacée en avant, 
bien visible en arrière et tangente à la suture au sommet. Le 
pygidium est caché. 

Carène imésosternale peu élevée, à bord antérieur arrondi, 
à angle vif, à bord ventral mince, sans prolongement métas- 
ternal. Épimères mésothoraciques transverses ; suture sterno- 
épisternale complète. 

Pattes rétractiles sous le corps. Les tarses antérieurs sont 
grêles et courts dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires 
sont arqués et épineux ; les tarses postérieurs sont aussi longs 
que les trois quarts de la longueur du tibia. 

Les différences sexuelles sont légères. La taille des mâles est 
un peu plus petite ; leurs antennes sont plus longues. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Aussi long que le sixième 
de la longueur du corps. Le pénis est légèrement arqué en 


420 Dr R. JEANNEL 


avant ; son sommet est aplati, peu acéré ; sa lame basale est 
triangulaire. Le sac interne porte deux bandelettes de renfor- 
cement apicales, une pièce médiane transversale et dorsale, 
enfin une sorte de pièce en Y dans son cul-de-sac. 


L’unique espèce connue du genre est S. lucidulus qui vit 
dans les grottes de l’Hérault. C’est vraisemblablement une 
forme relicte témoignant d’une ancienne dispersion plus éten- 
due des Gynomorphi. 

Toutefois il est possible que l’énigmatique Batlaëti (?) 
Bucheti AB., dont l’unique exemplaire connu a été recueilli 
flottant sur le canal de la Vésubie, près de Nice, appartienne 
également au genre Speophyes. 


Speophyes lucidulus Delarouzée. 
Planche XIII, fig. 2377 à 381. 


Adelops lucidulus, Delarouzée, 1860,°p. 27 ; typ. : grotte des Demoiselles. — Bathyscia lucidulu, 
Reitter, 1885, p. 26. — V. Mayet et H. Sicard, 1907, p. 193. — Speophyes lucidulus, Jeannel, 
1910 f, p. 15. 


Long. : 2 à 2,5 mm. 

Forme ovoïide, convexe. Sculpture tellement fine sur le 
prothorax que le tégument paraît lisse. Antennes dépassant 
un peu les angles postérieurs du prothorax chez les mâles, 
les atteignant à peine chez les femelles : les longueurs des articles 
sont : 14,14, 14,1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 1. 11. Côtés du protho- 
rar peu arrondis. Êlytres rétrécis presque depuis la base. 

VARIATIONS. — Pas de races géographiques distinctes dans 
les diverses grottes relativement éloignées où se trouve cette 
espèce ; mais il existe de grandes variations individuelles por- 
tant sur la taille. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant, dans les Cévennes, 
un certain nombre de grottes de la vallée de l'Hérault. Elle 
cohabite avec le Diaprysius Sicardi V. May. dans une seule 
caverne (grotte de Saint-Jean-de-Buèges). 

France. Hérault : grotte des Demoiselles, dans la montagne de 


REVISION DES BATHYSCIINAE 421 


Thaurac [230] (Delarouzée, Abeille) ; grotte du Bois de Madame, 
près de Ganges [229] (V. Mayet!, H. Sicard) ; grotte de Saint- 
Jean-de-Buèges, dans les monts'de la Séranne [232] (H. Sicard!). 


B. Série de Hexaurus. 


L’unique espèce que cette série renferme habite le Balkan 
bulgare ; c’est un cavernicole assez modifié. Or nos connais- 
sances sur la faune des grottes de Turquie et du nord de la 
Grèce sont à peu près nulles et il est fort probable qu'il 
existe dans ces pays karstiques bien d’autres Bathysciinae qui 
se grouperont autour de l’Hexaurus. Peut-être le B. thessalica 
REITT., du mont Ossa, est-il de ceux-là, maïs, sans connaître le 
mâle, il m’est impossible de le retirer du nombre des species 


incertae sedis. 


5e genre, HEXAURUS Reitter. 


Reitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 315. — Jeannel, 1910 f, p. 16. 


Espèce type : H. Merkli (FRIVALDSZKY). 

Forme elliptique, très convexe, rétrécie en avant, large 
en arrière. Coloration foncée. Ponctuation fine, nullement 
alignée en travers sur les élytres. Pubescence peu serrée et 
légèrement redressée sur les élytres. 

Tête sans yeux, non rétractile, avec sa carène occipitale 
et ses angles temporaux peu saillants. Pièces buccales allon- 
gées ; mandibules à dent apicale non crénelée ; mâchoires lon- 
gues, à galea très allongée ; palpe maxillaire porté sur un pal- 
pigère très saiïllant ; son article 11 est conique et à peine aussi 
long que le quart du précédent. 

Antennes très longues, atteignant presque la longueur du 
corps, cylindriques, sans massue bien tranchée. L'article 1 
est aussi long que le 11 ; le vrir est un peu plus court que le 
vi, l’article 1x est exceptionnellement allongé, bien plus long 
que le x; les deux derniers articles sont de même longueur. 


422 Dr R. JEANNEL 


Prothorax bien plus étroit que les élytres, à côtés légèrement 
sinués en arrière. Sa forme est sensiblement carrée et sa lar- 
geur, à peine supérieure à celle de la tête, est à peu près la 
même en arrière qu'en avant. Le disque est finement réticulé 
et la base est rectiligne. 

Écusson petit, plus long que large. 

Élytres parallèles, très convexes, deux fois et demie aussi 
longs que larges, élargis et très déclives en arrière. Les angles 
huméraux sont effacés, le rebord marginal est étroit, la suture 
n’est pas déprimée et il n’existe pas trace de strie suturale ; 
le sommet n’atteint pas la pointe du pygidium qui reste 
libre. 

Carène mésosternale réduite à une courte crête dentée 
occupant une partie seulement de la ligne médiane du mésos- 
ternum. Épimères très allongés, deux fois aussi longs que lar- 
ges ; épisternes partiellement fusionnés aux aïles du mésos- 
ternum. Saillie intercoxale du métasternum très étroite, de 
sorte que les hanches postérieures sont rapprochées. 

Pattes très longues et très grêles. Fémurs arqués en dedans ; 
tibias droits, grêles, non épineux ; tarses antérieurs grêles dans 
les deux sexes ; tarses postérieurs aussi longs que les deux 
tiers du tibia (3, 1, 1, 1, 3). 

Différences sexuelles peu apparentes ; les élytres des mâles 
sont plus parallèles et plus convexes que ceux des femelles et 
leurs antennes sont un peu plus longues. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Il rappelle par sa forme 
et sa petite taille celui du genre Bathyscia, mais c’est encore 
là une convergence résultant de l’absence de modifications de 
l’organe génital. 

Le pénis n’est pas plus long que la dixième partie dela lon- 
gueur du corps ; il est à peu près aussi long que le pygidium. 
Sa forme est très grêle, il est huit fois aussi long que large 
et fortement et régulièrement arqué sur sa face ventrale. 
La lame basale est peu développée et le sommet s’effile gra- 
duellement en une sorte de bec corné, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 423 


Le sac interne n’est pas différencié et ne porte aucune pièce 
chitineuse. 

Les styles latéraux sont épais, arqués en dedans, effilés 
à leur sommet et portent à leur terminaison deux longues 
soies seulement. 


Hexaurus Merkli J. Frivaldszky. 
Planche IE, fig. 43 et Planche XIII, fig. 372 à 376. 
Pholeuon Merkli, Frivaldszky, 1879, p. 232 ; {yp.: « Hodcha Balkan ». — Hexaurus Merkli, 
Reitter, 1885, p. 15. 
Syn. : Pholeuon afine, Frivaldszky, 1879, p. 232. — Hexaurus afiinis, Reitter, 1885, p. 15. 
b) subsp. similis Frivaldszky. 


Pholeuon simile Frivaldszky, 1879, p. 232. — Hexaurus similis, Reïitter, 1885, p. 15. 


Long. : 4,5 mm. 

Antennes atteignant la longueur du corps chez les mâles ; 
les articles 1x et x sont légèrement dilatés au sommet ; les 
longueurs des articles sont : 1, 1, 1, 14, 1, 1, 1, 4/5, 15, 1, 1. 
Carène mésosternale au plus aussi longue que le quart de la 
longueur du mésosternum. 

VARIATIONS. — Cette espèce comprend deux formes distinctes 
qui doivent vraisemblablement avoir la valeur de races géo- 
graphiques isolées. J’ai sous les yeux des exemplaires typi- 
ques des trois Hexaurus de Frivaldszky, tous étiquetés Hod- 
cha Balkan » ; il est impossible de séparer son Æ. affinis du 
Merkli. 


1. Prothorax un peu plus long que large, à angles postérieurs non 
émoussés. Carène mésosternale occupant le quart de la longueur 
RE USLODMAUET.  it ee do na o eve done à + subsp. similis. 

— Prothorax rigoureusement carré, à angles postérieurs émoussés. 
Carène mésosternale occupant seulement le cinquième de la lon- 
ÉHÉUPAAUNIRÉSOSÉE TUNER F1LAl: JS AUOT AE forma typica. 


HABITAT. — Espèce cavernicole, habitant en Bulgarie 
les grottes du Kodza Balkan [165] (Merkl !). 

La forme typique est citée par Frivaldszky de la « grotte de 
Vetropol » [164]. 


424 Dr R. JEANNEL 


C. Série de Aphaobius. 


Les représentants de cette série sont groupés en Carniole, 
Küstenland, Istrie et Croatie, c’est-à-dire dans le Karst 
illyrien. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Côtés du prothorax régulièrement arqués ; forme courte et épaisse. 
Carène mésosternale élevée, prolongée en arrière par une carène 
métasternale. .….,,........,....,............ 6° genre, Bathysciotes. 

— Côtés du prothorax plus ou moins sinués avant la base. Carène 
mésosternale plus ou moins haute, sans prolongement métasternal. 2. 

2. Forme courte et large ; carène mésosternale élevée, entière. Tarses 


antérieurs des mâles grêles....... a te TEE Te 7e genre, Aphaobius. 
— Forme allongée ; carène icnne très réduite ou absente. 
Tarses antérieurs des mâles très dilatés......... 8° genre, Oryotus. 


6 genre, BATHYSCIOTES Jeannel (1). 
Jeannel, 1910 ÿf, p. 15. 


Espèce type : B. Khevenhülleri (MILLER). 

Forme épaisse, trapue, très convexe; ponctuation fine, plus 
ou moins dense, nullement alignée en travers sur les élytres. 
Tête rétractile, privée d’yeux. 

Antennes courtes, à deux premiers articles épais et de même 
longueur, à articles du funicule très grêles, à massue aplatie, 
à article terminal un peu plus grand que l’avant-dernier. 

Prothorax à peu près aussi large que les élytres, parfois un 
peu plus étroit; ses côtés vus de profil sont droits ou à peine 
concaves en bas. $Ses angles postérieurs ne sont pas saïllants. 

Élytres très convexes, sans strie suturale, à rebord marginal 
large et à sommet recouvrant à peine le pygidium. Les angles 

(1) Le genre Bathysciotes ét de nombreux caractères communs avec le genre Speone- 
siotes. Comme j'ai eu l’occasion de le dire, dans une note récente (Jeannel, 1910 à, p. 362), 
il ne faut pas s'étonner de trouver des différences moindres entre les genres lucicoles et caver- 
nicoles peu modifiés qu'entre les genres cavernicoles très modifiés, ces derniers ayant évolué 
davantase dans les grottes. En ce qui concerne les Bathysciotes, je n’aurais certainement pas 


songé à les séparer des Speonesiotes si je n’avais eu à les placer auprès de leurs proches parents 
cavernicoles très modifiés, Aphaobius et Oryotus. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 425 


huméraux portent une facette triangulaire sur laquelle glis- 
sent les angles postérieurs du prothorax pendant sa flexion. 

Carène mésosternale élevée, lamelleuse, à angle arrondi, 
prolongée en arrière plus ou moins loin sur le métasternum. 
Épimères mésothoraciques transverses, bien plus larges que 
longs ; suture sterno-épisternale incomplète. Saillie inter- 
coxale du métasternum étroite, de sorte que les hanches pos- 
térieures sont peu distantes. 

Pattes relativement grêles et longues. Les tarses antérieurs 
sont grêles dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires 
sont arqués et épineux ; ils portent quatre éperons à leur som- 
met. Les tarses postérieurs sont de longueur variable. 

Pas de différences sexuelles apparentes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE, environ quatre fois aussi long 
que large. Le pénis est plus ou moins arqué, étranglé dans 
sa région moyenne ; sa lame basale est large et triangulaire, 
son sommet est aplati et atténué. Le sac interne porte dans 
son cul-de-sac deux petits nodules semblant correspondre à la 
pièce en Y des Aphaobius ; dans son tiers moyen, le sac forme 
une invagination chitineuse, écailleuse et rigide. 

Les styles latéraux s’insèrent dorsalement, ils sont longs 
et arqués, effilés au sommet et portent trois soies courtes à leur 
terminaison. 


Les deux espèces du genre se trouvent en Carniole sur le 
versant danubien au Karst et aussi en Küstenland et en Croa- 
tie, sur le versant adriatique. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Bathysciotes. 


1. Prothorax aussi large que les élytres. Antennes ne dépassant 
pas les angles postérieurs du prothorax. Tarses postérieurs très 
nier ones MS HE En Ho do name eus 1. Hoffmann. 

— Prothorax un peu plus étroit que les élytres. Antennes dépassant 
les angles postérieurs du prothorax. Tarses postérieurs presque 
aussi longs que les tibias correspondants. Long. : 25 mm.... 

2. Kheyenhülleri. 


496 Dr R. JEANNEL 


1. Bathysciotes Hoffmanni Motschoulsky. 


Planche II, fig. 45 et Planche XIV, fig. 387 à 391. 

Bathyscia Hofimanni, Motschoulsky, 1856, p. 36 ; {yp. : Laibach. — Reitter, 1885, p. 20. — 
Ganglbauer, 1899, p. 104. 

Long. : 1,2 mm. 

Forme très convexe, très haute, peu atténuée en arrière. 
Coloration rougetre très brillante. Sculpture fine et superfi- 
cielle ; pubescence pâle, très longue et peu serrée. Antennes 
atteignant à peine les angles postérieurs du prothorax, à articles 
du funicule quatre fois plus étroits que l’article 11; l’article 
VII est étroit, comme le vrrr, de façon que la massue ne 
commence qu'avec l’article 1x. Les longueurs des articles sont : 
3, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 2, 2, & Profhorar aussi large quelles 
élytres. C'arène mésosternale à bord antérieur déclive ; carène 
métasternale occupant toute la longueur du métasternum 
et formant une petite dent entre les hanches postérieures. 
Tarses postérieurs très courts. 


HaABrrTaT. — Espèce lucicole spéciale aux Alpes illyriennes. 
Tous les exemplaires que j’ai pu voir de cette espèce portent 
pour toute indication : « Kraïin » ! 


2. Bathysciotes Khevenhülleri L. Miller. 


Planche XIV, fig. 392 à 396. 

Adelops Khevenhülleri, L. Miller, 1851, p. 131 ; éyp. : grotte d’Adelsberg. — L. Miller, 1855, 
p. 506. — Bathyscia Khevenhülleri, Reitter, 1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 101. — Aphao- 
bius Khevenhülleri, J. Müller, 1908, p. 40. — Bathyscina Khevenhülleri, Jeannel, 1908 ce, p. 299- 

Syn. : B. subrotundata, Reïtter, 1885, p. 19 ; éyp. : grotte près de Trieste. 


b). subsp. croaticus L. Miller. 


Adelops croaticus, L. Miller, 1867, p. 551 ; {yp. : grottes de Croatie . — Bathyseia croatica, Reit- 
ter, 1885, p. 19: — B. Khevenhülleri-croatica, Ganglbauer, 1899, p. 101. — Aphaobius Kheven- 
hülleri-croaticus, J. Müller, 1908, p. 39. 


c) subsp. Horvathi Csiki. 
Bathyscia Horvathi, Csiki, 1901, p. 487; éyp. : Novi. — Aphaobius Khevenhülleri-Horvalhi, 
J. Müller, 1908, p. 38. 


Long. : 2,4 à 2,6 mm. 
Forme elliptique, très convexe, très renflée au milieu, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 427 


Ponctuation fine et serrée ; pubescence courte et dense. Anten- 
nes dépassant les angles postérieurs du prothorax, à articles du 
funicule aussi larges que la moitié de l’article 17, à article vit 
normalement épaissi, plus large que le vrIr, à massue très apla- 
tie ; les longueurs des articles sont 14, 1 à, 1, 1, 1, 1, 1 à, 
1, 14, 14, 2. Élytres légèrement déprimés sur la suture. 
Prothorax à côtés bien arqués, un peu plus étroit que les élytres. 
Carène mésosternale arrondie, élevée, prolongée par une carène 
métasternale occupant les deux tiers antérieurs du métaster- 
num. Pattes très grêles ; tarses postérieurs très grêles et très 
allongés. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Longtemps confondue avec 
Hohenwartia Robici GANGLB., cette espèce a été séparée par 
J. Müller (1908). Outre la différence tarsale, il y a de 
notables différences dans la pubescence et surtout dans la 
structure de l’organe copulateur mâle. 

VARIATIONS. — C’est à une variation accidentelle qu’il faut 
peut-être rapporter la différence dans la longueur du front qui 
avait servi à Reitter pour caractériser son B. subrotundata. 
En réalité l’espèce varie peu et il n’est possible d’y distinguer 
seulement que trois races géographiques inégalement adaptées 
au milieu des cavernes. 


1. Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax. 
Sculpture et pubescence extraordinairement fines. subsp. Horvathi. 
— Antennes dépassant largement les angles postérieurs du prothorax. 
Sculpture et pubescence moins fines ; taille un peu plus grande, 2. 
2. Antennes n’atteignant pas la moitié de la longueur du corps. 
NES" 12.0 DE 2 eh D. cn. subsp. croaticus. 
— Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps. Long. : 
AR MN ee ee eue me Ge eee asie. e «10 € à forma typica. 


HABITAT. — Les trois races du B. Khevenhülleri sont caver- 
nicoles. 

a) forma typica. 

Carniole. District d’Adelsberg : grotte d’Adelsberg [21] 
(Khevenhüller!, Joseph, etc.). 


428 D' R. JEANNEL 


Küstenland. District de Trieste : Bärenhôhle, à Gabrovizza 
[86] (L. Miller, Freyer, Reiïtter !) ; grotte d’Optina, près de 
Trieste [85]; grotte de San-Servolo, à Herpelje [87] (Joseph). 

District de Sessana : grotte Noé, à Nabresina [81]; grotte de 
Divazza [82] (Joseph, Reiïtter !); grotte de Corgnale [84] 
(Joseph) ; grotte de Fernece, près de Sessana [80] (Joseph). 


b) subsp. croaticus L. Miller. 

Croatie. Comitat de Lika Krbava : grotte de Perusié, près 
de Gospié [93] (Reitter !) ; grotte de Gospié [94] (Reïtter !) ; 
grotte de Mogorit [95] (Reitter !). 

Comitat de Zägrab : grotte d’Ozalj, près de Karlstadt [90] 
(Sapetza). L 


c) subsp. Horvathi Csiki. 

Croatie. Comitat de Modrus-Fiume : grotte de Novi [91] 
(Horväth). 

Istrie : grotte d’Albona [89] (Netolitzky). 

Dalmatie. District de Veglia : grotte de l’île de Veglia, à 
Rudina [96] (Neumann). 


7e genre, APHAOBIUS Abeille. 


Abeille de Perrin, 1878, p. 148. — Ganglbauer, 1899, p. 95. — 1902, p. 46. (pars). — Reitter, 
1908, p. 117. — Jeannel, 1908 c, p. 297. — 1910 f, p. 16, fig. 10. 


Espèce type : Aphaobius Milleri (ScmrDrT). 

Forme courte, assez convexe, rétrécie en avant. Sculpture 
assez grossière, formée sur les élytres de strioles transversales 
profondes et espacées. Pubescence assez longue et peu dense. 

Tête non rétractile, toujours bien visible de haut, sans yeux. 

Antennes longues, atteignant les deux tiers de la longueur 
du corps, à articles terminaux cylindriques. L'article 1 est 
plus gros et à peine un peu plus court que le 11, le xx est plus 
long que le 1v, le vir est très dilaté, le virr est petit, le x1 
enfin est plus long que le x. 

Prothorax plus large que long, mais toujours plus étroit que 


REVISION DES BATHYSCIINAE 429 


les élytres ; ses côtés sont sinués avant la base ; celle-ci est 
bisinuée. | 

Écusson lisse, transverse, aussi large que le cinquième du 
prothorax. 

Élytres toujours très convexes; leur rebord marginal est étroit, 
les angles huméraux sont effacés, le sommet est arrondi et ne 
recouvre pas la pointe du pygidium, la suture est légèrement 
déprimée et n’est accompagnée d’aucune trace de strie suturale. 

Carène mésosternale peu élevée, à angle arrondi, sans pro- 
longement métasternal ; suture sterno-épisternale entière. 
Hanches postérieures très rapprochées. 

Pattes assez longues; les cuisses antérieures rétractées débor- 
dent le contour du prothorax. Tarses antérieurs grêles dans 
les deux sexes. Tibias intermédiaires peu arqués, cylindriques, 
totalement privés d’épines sur leur bord externe. Tarses 
postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia, pré- 
sentant la formule : 4, 2, 1, 1, 3. 

Différences sexuelles très accusées, surtout chez l’espèce 
Milleri. Elles portent sur la taille, la longueur des antennes, 
la forme du corps. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE petit, court, peu arqué. Le pénis 
est épais, sa lame basale est peu développée, son sommet 
est large, aplati, arrondi. Le sac interne est bien différencié 
et assez compliqué. Son fond porte 4 baguettes chitineuses 
toutes arquées, à concavité externe ; l’abouchement du canal 
éjaculateur est terminal et se fait par une dilatation lancéolée 
dans la fourche d’une pièce en Y, très différente de celle des 
Bathysciola par la rectitude de ses branches. De plus toute la 
région moyenne du sac est tapissée d’écailles et sa partie apicale 
présente deux bandelettes de renforcement dorsales. 

Les styles latéraux s’insèrent dorsalement; ils sont longs, 
grêles, arqués et se terminent par une petite massue portant 
trois soies très courtes (fig. 401). 

CHOROLOGIE. — La répartition du genre Aphaobius est très 
caractéristique. Si on laisse de côté quelques-unes des cita- 


430 Dr KR. JEANNEL 


tions de Joseph, certainement fort douteuses, on constate que 
les Aphaobius habitent les innombrables grottes du Karst 
tributaires de la Save et de ses affluents, Feitstritz et Sann de 
la rive gauche, Laibach de la rive droite. Dans le bassin de la 
Laibach, on trouve des Aphaobius dans tous les Kesselthäler 
dépendant de la Piuka, de l’Unz et du Zirknitzer-See. 

Je laisse de côté l’Aphaobius(?) Manekr J. MÜLLER, décrit de 
Bulgarie. Pour affirmer qu’il doive bien être rangé dans le 
genre Aphaobius, il faudrait connaître son organe copulateur 
mâle ; mais il est fort probable qu’on sera conduit alors à le 
placer dans un genre spécial de la série d’Hexaurus. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Aphaobius. 


1." PEOTNO FA A NCOLRES AITONIS TS à 0 à à eme eme men ie ete see EE 2. 
— Prothorax campanuliforme, à côtés sinués avant les angles pos- 
térieurs. Forme épaisse. Antennes grêles............... 3. Heydeni. 
2. Prothorax présentant sa plus grande largeur à la base. Antennes 
itÈS: épaisses Au SOMME. ar 0. 2 SR Let PE 2. Kraussi. 
— Prothorax présentant sa plus grande largeur avant les angles 
postérieurs. Antennes moins épaisses. ................. 1. Milleri. 


1. Aphaobius Milleri Schmidt. 
Planche II, fig. 46 et Planche XIV, fig. 397 à 402. 


Adelops Milleri, F. Schmidt, 1855, p. 1; typ. : Pasica jama. — Miller, 1855, p. 505. — Aphao- 
bius Milleri, Abeille, 1878, p. 148. — Reitter, 1885, p. 16. — Ganglbauer, 1899, p. 95. — Jean- 
nel, 1908 c, p. 297. 


b) subsp. Springeri J. Müller. 

A. Milleri-Springeri, J. Müller, 1910, p. 185 ; éyp. : grotte Petnjak. 

Long. : 2,3 à 2,8 mm. 

Forme convexe, nullement rétrécie en avant. Pubescence 
relativement longue et rare. Antennes atteignant les deux 
tiers de la longueur du corps chez les males, présentant les 
longueurs d’articles : 4, 5, 5, 4, 4, 4, 5, 2, 4, 4, 6. Prothorax 
une fois et demie aussi large que long ; son sommet est aussi 
large que la moitié de la base ; les côtés sont très arrondis en 
avant, sinués et contractés en arrière ; vus de profil, les côtés 


REVISION DES BATHYSCIINAE 431 


forment une forte courbure à concavité ventrale. La base est 
fortement bisinuée. Élytres presque parallèles chez les mâles, 
oblongs et très convexes chez les femelles. Carène mésoster- 
nale peu élevée, à bord antérieur déclive. 

Les différences sexuelles sont très considérables et n’attei- 
gnent certainement chez aucune autre espèce la même intensité. 

Les mâles sont toujours bien plus petits que les femelles, 
leur prothorax est plus fortement sinué, à peu près aussi 
large que les élytres ; ceux-ci sont moins convexes, plus parallè- 
les, déprimés sur la suture ; les antennes sont bien plus longues 
et leur article vrIx est allongé. 

Les femelles sont de taille variable, mais toujours plus 
grandes que les mâles ; leur prothorax est moins sinué, plus 
étroit; les élytres sont beaucoup plus renflés et plus convexes ; 
les antennes n’atteignent pas les deux tiers de la longueur 
du corps et leur article vrix est globuleux. 

Enfin on trouve deux types bien distincts de femelles, mais 
je ne puis malheureusement pas dire si chacun de ces deux 
types possède une distribution géographique spéciale. Certaines 
femelles sont petites et grêles; leurs élytres sont moins renflés 
et leurs antennes sont plus longues; c’est ainsi qu’on les trouve 
par exemple dans la Pasica jama et à Sanct-Peter-am-Karst. 
D’autres exemplaires femelles au contraire sont épais, de 
grande taille, à antennes courtes, à élytres renflés, avec une 
légère dépression suturale en avant. Je ne puis savoir dans 
quelies grottes se rencontre ce deuxième type; sur plus de 
cinquante À. Milleri qui sont passés sous mes yeux je n’en ai 
vu que trois qui portent une autre mention que « Krain» 
sur l'étiquette ! 

VARIATIONS GÉOGRAPHIQUES. — Je ne sais pas si une étude 
consciencieuse de chacune des nombreuses colonies de l’Aphao- 
bius Milleri ne conduirait pas à subdiviser cette espèce en un. 
certain nombre de races géographiques. En tous cas il n’existe 
qu’une seule race distincte décrite ; elle est spéciale à une grotte 
du versant adriatique du Karst. 


432 Dr R. JEANNEL 


1. Prothorax très petit et très étroit ; sa base est bien moins large 
que celle des élytres et sa plus grande largeur se mesure vers le 
DIEU eue e me re ee rien OO ITS Ce subsp. Springert. 

— Prothorax plus ample ; sa base est à peine plus étroite que celle 
des élytres et sa plus grande largeur se mesure plus près des 
angles postérieurs. ....4..... PR TU ee De ur forma typica. 


HABITAT. — A. Milleri est une espèce cavernicole à très 
grande distribution, puisqu'il se trouve dans la plupart des grot- 
tes de Carniole, dans le bassin de la Laïibach-Unz-Piuka-Zirknitz 
(forme typique). Sa race Springeri au contraire se trouve isolée 
sur le versant adriatique (voir p. 136). 

Dans quelques grottes du pourtour du Laibacher-Moor 
il cohabite avec l’Aphaobius Heydeni et, dans la vallée de la 
Sann, en Styrie, il est remplacé par l’À. Kraussi. 

Les grottes où on l’a rencontré jusqu’à ce jour sont les sui- 
vantes : 

a) forma typica. 

Carniole. District d’Adelsberg : grotte de Parje, près de 
Sanct-Peter-am-Karst [25] (Joseph) ; grotte de Kevkurjevec, 
près de Sanct-Peter [27] (Joseph) ; grotte Koschanski griza, 
à Sanct-Peter [26] (Joseph) ; Neversca jama, près de’ Sanct- 
Peter [28] (Joseph); grottes de Nüssdorf [23] (Joseph) ; 
grottes d’Adelsberg (Postojna jama [21], de Sagon [20], Cerna 
jama [22]) (vallée de la Piuka). 

District d’Oberloitsch : grotte Mrzla jama, dans le Kreuz- 
berg [32] (Joseph) ; grotte de Sanct-Lorenz, près de Laas [33] 
(Joseph) ; grotte de Sanct-Canzian im Wald, près de Maunitz 
[30] (Joseph) ; grottes de Planina [29] (Joseph). (Tributaires 
du Zirknitzer-See). 

District de Laibach : Ledena jama, dans le Krimberg [37] 
(H. Krauss); Velca pasica, dans le Krimberg [36] (Joseph) ; 
Pasica jama, dans le Mokrizberg [38] (Schmidt); Spodnja 
jama, dans le Mokrizberg [40] (Joseph) ; Zijavca jama, dans 
le Mokrizberg [39] (J. Sever); grottes de Franzdorf [35] 
(Joseph) (Tributaires de la Laibach). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 433 


Grotte de Brezen, à Utik [43] (Joseph); Jalenca jama, 
près de Babnik [46] (Joseph) ; Mlinca jama, à Babnik [47] 
(Joseph) ; Malo bukojve, à Babnik [441 (Joseph) ; grotte de 
Girtschach, près de Zwischenwässern [48] (Joseph) ; Zidanca 
jama, à Uranschitz [50] (Joseph) ; Spehovca jama, à Urans- 
chitz [51] (Joseph) (Tributaires de la Save). 

District de Krainburg : Kevderca jama, au Ljubnikberg 
[56] (Joseph); Gipsova jama, près de Bischoflack [53] (Joseph); 
Ljubnikgrotte, près de Bischoflack [54] (H. Krauss) ; grotte 
Brzno, dans le Ljubnikberg [55] (H. Krauss) (Tributaires de 
la Save). 

District de Stein : Podresca jama, dans le Sunberg [62] 
(Joseph); Ihansca jama, dans le Sunberg [61] (Joseph) (Tri- 
butaires de la Save). 


b) subsp. Springeri J. Müller. 

Küstenland. District de Sessana : grotte de Petnjak, [près 
de Storje [83 a] (H. Springer, F. Blasig, C. de Mayer et J. Mül- 
ler). Cette grotte dépend du bassin de la Recca. 


OBSERVATION. — Joseph cite encore l’Aphaobius Milleri 
de la Volcja jama [18], de la grotte de Corgnale [84] et de 
celle de Fernece [80], qui toutes se trouvent sur le versant 
adriatique. Mais ces indications n’ont jamais été confirmées. 

A. Milleri est encore cité par H. Krauss (1906) des grot- 
tes Scadanza jama [79] et Stabirnica jama [78], près de Franz, 
en Styrie. Mais il est probable que ces indications doivent être 
rapportées à lA. Xraussi décrit récemment. 


3, Aphaobius Kraussi J. Müller. 
À. Kraussi, J. Müller, 1910, p. 185 ; éyp. : grottes des environs de Leutsch, 
Long. 2.3 112,8 TN. 
Forme convexe, peu rétrécie en avant. Pubescence longue 
et peu serrée. Antennes dépassant à peine la moitié de la lon- 
gueur du corps chez les mâles, très épaissies au sommet de 


AROH. DE ZOOL. EXP, ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII, — (I). 28 


434 Dr R.FJEANNEL 


façon que l’article 1x est à peine plus long que large; les 
longueurs relatives des articles sont : 4, 4, 3, 2, 2, 2, 4, 1, 3, 3, 4. 
Prothorax plus étroit que les élytres, présentant sa plus 
grande largeur à la base ; les côtés sont régulièrement arqués. 
Élytres ovalaires, plus courts et plus renflés que ceux de 
l'A. Milleri. 

Les différences sexuelles sont les mêmes que chez À. Milleri. 

HABITAT. — Espèce cavernicole spéciale à la vallée de la 
Sann, affluent rive gauche de la Save. 

Styrie. District de Cilli : grottes des environs de Leutsch 
[79 a] (K. Penecke et H. Krauss). 

Obs. — Il semble vraisemblable que les À. Milleri cités par 
H. Krauss (1906) des grottes Scadanza jama [79] et Stabir- 
nica jama [78], près de Franz, doivent être rapportés à 
l'A. Kraussi. 


3. Aphaobius Heydeni Reitter. 
Planche XIV, fig. 403 et 404. 


À. Heydeni, Reitter, 1885, p. 17 ; éyp.: Carniole ?, — Ganglbauer, 1899, p. 96. — Jeannel, 1908 €, 
p. 297. 


Long. : 2,5 à 3 mm. 

Forme courte, large, ovalaire, très convexe, rétrécie en 
avant. Pubescence plus courte et plus serrée que chez À. Mil- 
leri. Antennes dépassant les deux tiers de la longueur du corps 
chez les mâles, à article vir peu dilaté, à article vrr allongé 
dans les deux sexes, à article 1x et x trois fois aussi longs 
que larges ; les longueurs des articles sont : 4, 5, 5, 3, 3, 3, 6, 
2, 5, 5, 8. Prothorax campanuliforme, à côtés peu sinués, à 
angles postérieurs saillants. Élytres plus larges que le protho- 
rax, Ovalaires, convexes, sans dépression suturale, présentant 
leur plus grande largeur avant le milieu. Carène plus haute 
que celle de l'A. Milleri, à bord antérieur tombant à pic. 

Différences sexuelles bien moins accusées que chez les espèces 
précédentes, portant seulement sur la longueur des antennes. 

HABITAT. — Aphaobius Heydeni se trouve mêlé à l’A. Milleri 


REVISION DES BATHYSCIINAE 435 


dans un certain nombre de grottes des environs de Laïbach. 
M. L. Ganglbauer m'écrit que dans les nombreuses séries 
d'Aphaobius récoltées par J. Sever et qui se trouvent au 
Musée de Vienne, À. Heydeni est toujours beaucoup plus rare 
que À. Milleri. 

Carniole. District de Krainburg : Ljubnikgrotte, près de 
Bischoflack [54] (H. Krauss, J. Sever) ; grotte Brzno, près de 
Bischoflack [55] (H. Krauss, J. Sever) ; Gipsova jama, dans 
le Ljubnikberg [53] (J. Sever). 

District de Laibach : Ledena jama, dans le Krimberg [37] 
(H. Krauss, J. Sever) ; Pasica jama, dans le Krimberg [38] 
(H. Krauss, J. Sever) ; Zijavca jama, dans le Mokrizberg [39] 
(J. Sever). 

Ogs. — Il est probable que À. Heydeni doit se trouver encore 
dans la Kevderca jama, sur le Ljubnikberg [56] et dans la 
Velca pasica, au Krimberg [36]. 


8 genre, ORYOTUS L. Miller. 
L. Miller, 1856, p. 627. — Reitter, 1885, p. 10. — 1886, p. 316. — Ganglbauer, 1899, p. 90. — 
Jeannel, 1910 f, p. 16, fig. 11 et 12. 

Espèce type : O. Schmidti L. MiLrer. 

Forme allongée, elliptique, également rétrécie aux deux 
extrémités. Sculpture assez grossière, formée de points fins 
et superficiels sur la tête et le prothorax, de points profonds, 
râpeux, alignés en travers sur les élytres. Tête non rétractile, 
privée d’yeux, aussi lage que la moitié du prothorax. Palpes 
maxillaires allongés, à article 111 aussi long que la moitié de 
l’article 11. 

Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps, 
à massue épaisse et non aplatie ; l’article 1 est un peu plus 
ccur: et plus épais que le 17, l’article vrIt est cylindrique, 
plus court que ses voisins, le vix est très dilaté et le x1 n’est pas 
plus long que le x. 

Prothorax à peu près aussi long que large, bien plus étroit 
que les élytres, plus large en avant qu’à la base ; sa plus grande 


436 Dr R. JEANNEL 


largeur se mesure à peu près au milieu. Les côtés sont forte- 
ment sinués en arrière pour recevoir les pattes antérieures 
rétractées ; la base est rectiligne. Les fossettes du prothorax 
indiquées par L. Miller dans sa description de l'O. Schmidti 
n'étaient probablement qu’une déformation accidentelle pro- 
duite par dessication sur des exemplaires immatures. 

Élytres elliptiques, deux fois et demie aussi longs que larges ; 
leur plus grande largeur se mesure vers le milieu. Les épaules 
sont effacées, le rebord marginal est étroit, le sommet est acu- 
miné et dépasse la pointe du pygidium de près d’un quart de 
la longueur de l’élytre; la suture est saillante, tectiforme dans 
son tiers apical. Il existe sur le disque de l’élytre quelques fines 
soies dressées. 

Carène mésosternale basse, effacée en avant. Épimères méso- 
thoraciques aussi longs que larges. Hanches postérieures peu 
distantes. 

Pattes robustes. Les tibias antérieurs sont larges, aplatis, 
incurvés en dehors ; les tarses antérieurs sont grêles chez les 
femelles, extraordinairement dilatés et bien plus larges que 
le tibia chez les mâles ; le premier article est alors discoïde et 
beaucoup plus grand que les deux suivants. Les tibias intermé- 
diaires sont aplatis et arqués, peu épineux et leurs tarses sont 
aussi longs que les deux tiers de leur longueur ; le quatrième 
article du tarse intermédiaire porte sur sa face ventrale une 
sorte de crochet très développé chez les mâles. Les tibias pos- 
térieurs sont droits -et' portent quatre éperons; les longueurs 
des articles du tarse postérieur sont : 4, 2, 2, 1, 5. 

Différences sexuelles. — Chez les femelles les tarses antérieurs 
sont grêles, les antennes sont plus courtes, les élytres sont plus 
amples, plus renflés, le crochet du quatrième article du tarse 
intermédiaire est moins long et moins recourbé. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Le pénis est très long et 
très grêle, faiblement arqué (fig. 410) ; il est aussi long que 
la moitié de la longueur du corps, huit fois aussi long que large. 
Sa lame basale est excessivement courte et son sommet est 


REVISION DES BATHYSCIINAE 437 


épais, large, non acuminé. Le suc interne est court, à peine plus 
long que les deux tiers de la gaine pénienne ; le canal éjacula- 
teur s’abouche au fond du cul-de-sac, par une ampoule allongée, 
dans une pièce en Y à branches rectilignes semblable à celle des 
Aphaobius ; dans son tiers moyen le sac porte sur sa face dor- 
sale une série de nodules chitineux pairs et irréguliers ; enfin sa 
partie apicale présente de petites écailles et deux bandelettes 
de renforcement dorsales. 

Les styles latéraux sont longs, arqués, épais à leur base, gra- 
duellement amincis à l’extrémité ; leur sommet légèrement 
infléchi est aplati et caréné latéralement, il porte trois soies 
assez courtes et un lobe membraneux. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Les Oryolus rappellent par 
leur aspect extérieur les Anillocharis ; comme eux ils possèdent 
des tarses dilatés chez les mâles, des élytres acuminés, un pénis 
très allongé. Mais c’est là un cas de parallélisme. En réalité 
Oryotus et Anillocharis sont des stades évolutifs équivalents 
dans des séries phylétiques distinctes. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Oryotus. 


1. Articles 1x et x des antennes plus de deux fois aussi longs que 
larges. Article 1 du tarse antérieur mâle plus long que large. 
Carène mésosternale très réduite. Long. : 3 à 35 mm.. 1. Schmidti. 

— Articles 1x et x des antennes à peine deux fois aussi longs que 
larges. Article r du tarse antérieur mâle carré. Carène mésoster- 
nale bien développée, dépassant le niveau des hanches. Long. : 
-  --.... 2. Micklitzi. 


1. Oryotus Schmidti L. Miller. 
Planche XIV, fig. 405 à 411. 


Oryotus Schmidii, L. Miller, 1856, p. 627, pl. VIII, fig. 1 ; /yp. : Volcja jama. — Reitter, 1885, 
p. 14. — Ganglbauer, 1899, p. 90. 


b) subsp. subdentatus J. Müller. 

O. Schmidti-subdentatus, J. Müller, 1905, p. 32 ; éyp. : MarkovSina. 

Long. : 3 à 3,5 mm. 

Forme gêrle et déprimée. Antennes atteignant les trois 


438 D' R. JEANNEL 


quarts de la longueur du corps chez les mâles, un peu plus 
courtes chez les femelles ; les longueurs relatives des articles 
sont : 1, 11, 1,1, 1,1, 14, 3/4, 14, 11, 11. Côtés du prothorax 
relativement peu arrondis en avant. Carène mésosternale 
basse, limitée à une lamelle triangulaire cachée entre les hanches 
intermédiaires. Premier article du tarse antérieur mâle deux fois 
aussi large que le tibia, une fois et demie aussi long que large. 


O. Schmidti est représenté par deux races distinctes : 


1. Carène mésosternale très basse, non dentée......... forma typica. 
— Carène mésosternale très basse, mais présentant, en avant des 
hanches intermédiaires, une petite dent.,..... subsp. subdentatus. 


HABITAT. — C’est une espèce cavernicole localisée sur le 
versant adriatique du Karst. O0. Micklitzi au contraire habite 
le versant danubien. 


a) forma typica. 
Carniole. District d’Adelsberg : grotte Volcja jama, dans le 
bassin de la Wippach [18] (Schmidt, Joseph, Reitter !). 


b) subsp. subdentatus J. Müller. 
Küstenland. District de Volosca : grotte Dimnice, à Markovsina 
[88] (Perko). 


2. Oryotus Micklitzi Reitter. 
Planche II, fig. 47 et Planche XIV, fig. 412 à 415. 
O. Micklitzi, Reitter, 1885, p. 14 ; typ. * Castitja jama. — Ganglbauer, 1899, p. 91. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme du précédent, mais un peu plus large et plus convexe. 
Antennes atteignant chez les mâles les deux tiers de la longueur 
du corps, à articles 1x et x à peine deux fois aussi longs que 
larges. Prothorax un peu plus large que long, à côtés  forte- 
ment arrondis en avant. Carène mésosternale formant en avant 
des hanches intermédiaires un angle aigu et bien saillant. 
Tarses antérieurs des mâles à article 1 deux fois aussi large 


que le tibia, carré, bien plus large que les suivants. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 439 


HABITAT. — Espèce cavernicole vivant dans la haute vallée 
de la Save, c’est-à-dire sur le versant danubien du Karst. 

Carniole. District de Radmannsdorf : Castitja jama, près 
de Radmannsdorf [58] (Micklitz!, Dr Penecke): grotte Babi- 
Zob, près de Veldes [57] (Neumann !). 


D. Série de Speonesiotes. 


Cette série ne comprend qu’un seul genre dispersé dans la 
région adriatique, c’est-à-dire sur le littoral dalmate, dans les 
îles et en Vénétie. Elle est nettement caractérisée par la finesse 
de la sculpture des téguments, la forme des antennes, le grand 
développement de la carène et par les modifications spéciales 
de l’organe copulateur qui tend vers une forme courte et large, 
avec un sac interne beaucoup plus long que la gaine pénienne, 
pourvu d'énormes baguettes chitineuses. 


9% genre, SPEONESIOTES Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 15. — Bathyscina, Jeannel, 1908 ec, nec Reitter, 


Espèce type : S. Gobanzi (REITTER). 

Forme ovalaire et très convexe ; sculpture et pubescence 
extrêmement fines. Tête complètement rétractile, sans yeux. 
Pièces buccales normales. 

Antennes excessivement grêles, sauf les deux premiers articles 
qui sont très épais ; les articles terminaux sont aplatis, parfois 
lamelleux et l’article XI est toujours beaucoup plus grand que 
le x. 

Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
arqués. Les côtés vus de profil décrivent une courbe à concavité 
ventrale. 

Élytres. sans strie suturale, à gouttière marginale étroite, à 
sculpture variable, maïs très fine et très serrée. LeZsommet 
des élytres dépasse la pointe du pygidium. 


440 Dr R. JEANNEL 


Carène mésosternale très haute, lamelleuse, arrondie, pro- 
longée en arrière par une carène métasternale bien développée. 
Épimères du mésothorax trapézoïdes, presque aussi larges 
que longs; suture sterno-épisternale incomplète. Apophyse 
intercoxale du métasternum étroite et épineuse. 

Pattes relativement grêles et allongées. Les tarses antérieurs 
sont tétramères dans les deux sexes et leur premier article 
est souvent légèrement dilaté chez les mâles. Les tibias inter- 
médiaires sont à peine épineux, presque droits et les tarses 
postérieurs présentent la formule : 2, 1, 1, 1, 2. 

Les différences sexuelles sont très peu importantes, sauf dans 
une espèce (S. narentinus) chez qui les tibias postérieurs des 
mâles sont parfois anguleux et élargis. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE très court et très épais, à peine 
deux fois et demie aussi long que large. Le pénis est très peu 
arqué ; sa lame basale est large et porte au milieu de son bord 
libre une languette caractéristique. La face dorsale du pénis 
est légèrement voûtée et présente une faible dépression 
transversale près du sommet. Celui-ci est large, conique et 
émoussé. Le sac interne est très développé, bien plus long que la 
gaine pénienne qu’il dépasse de beaucoup. Au repos sa partie 
moyenne est plissée et invaginée ; la moitié apicale est pour- 
vue de deux bandelettes de renforcement dorsales et le fond 
porte deux paires de volumineuses baguettes chitineuses et 
une pièce impaire plus petite. Ces baguettes chitineuses pren- 
nent un développement extraordinaire chez les espèces à 
élytres striolés (1). 

Les styles latéraux du paramère s’insèrent latéralement. 
Ils sont très grêles, la plupart du temps plus courts que le 
pénis et leur extrémité porte trois soies. 

PHYLOGÉNIE. — Le genre Speonesiotes représente une série 
évolutive à part, distincte de celle de Leonhardella. Peut-être 
même les deux séries ont-elles une origine commune. Géogra- 
phiquement les deux séries sont bien isolées, puisque l’une est 


(1)aElles sont très réduites chez S. antrorum,. dont les élytres sont ponctués. 


a. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 441 


localisée en Dalmatie, l’autre sur le versant danubien du Karst, 
en Bosnie-Herzégowine. 

D'ailleurs l’évolution différente des deux séries est intéres- 
sante à comparer. Tandis que les stades évolutifs de la série 
de ZLeonhardella. tendent vers une forme plus allongée, plus 
étroite, avec allongement corrélatif de l’appareil copulateur 
mâle, la série des Speonesiotes s'oriente vers une forme courte 
et épaisse, avec un pénis très large et très court, pourvu d’un 
sac interne hypertrophié. Dans cette série les espèces $. naren- 
tinus et S. dorotkanus sont certainement les plus proches de 
la souche primitive, ensuite S. issensis et S. insularis marquent 
un stade intermédiaire et les quatre espèces S. Gobanzi, S. Pa- 
ganettii, S. Fabianii et S. antrorum viennent constituer l’abou- 
tissant de la série. 

CoroLoGre. — La distribution du genre Speonesiotes est 
particulièrement intéressante, car elle correspond aux parties 
restées émergées des continents effondrés au début du qua- 
ternaire pour former la mer Adriatique. Deux espèces voisines 
existent en Herzégowine, Monténégro et Dalmatie continen- 
tale ; quatre autres se rencontrent dans les îles dalmates et 
paraissent n'être que le résultat de la désagrégation d’une 
espèce unique après la formation de l’archipel. Deux autres 
enfin habitent la Vénétie (voir page 148). 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Speonestioles. 


1. Carène mésosternale peu élevée, à bord libre épais, formant une 
vraie facette. Sculpture variable, relativement grossière 


DPI AMEL : 8 08 et PS Er JU cases us 2. 
— Carène mésosternale élevée, à bord libre tranchant. Sculpture des 
DRE HrES NO... ... di. Joue ce Med Mréprel Hip 3. 


2, Antennes épaisses à peine aplaties Élytres distinctement et 
profondément ponctués. Tibias postérieurs des mâles parfois 


anguleux et très dilatés au sommet............... 1. narentinus. 
— Antennes très fines et aplaties Élytres striolés. Tibias postérieurs 
inbrmes dansmlés detx 88x08 4e stade ra us lost swccde 2 dorotkanus. 


3. Sculpture fine, mais bien visible, formée de strioles transversales. 
Massue des antennes aplatie et très large (Groupe I1).......... 4. 


442 Dr R. JEANNEL 


— Sculpture excessivement fine et dense, formée de points presque 
imperceptibles. Antennes très grêles, à massue aplatie et très 


étroite. (Groupe AD): sean tr ere HO 7. 
4. Article vrr des antennes presque aussi long que le 1x ; article x 
plus long que large. Long. : 2,8 à 3 mm................ 6. Gobanzi. 
— Article vin des antennes bien plus court que le 1x; article x 
ÉrANSVENSE de: bp criant a eee meet sache NES 5. 
5. Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du corps. 
LODEL. +. 2004 Julie tas ccm RE Eee 4. insularis. 
— Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs du prothorax. 
Lonp.: 458 22/6mmat. NN ECC EIRE OR 6. 


6. Sculpture très fine. Coloration brillante. Antennes n’atteignant 
pas les angles postérieurs du prothorax, à article vrr transverse. 
ere 5 ER us ur au er ace ec JAI RONDE 3. issensis. 

— Sculpture plus forte. Coloration plus foncée. Antennes atteignant 
les angles postérieurs du prothorax, à article vi aussi long 


Que lArpe sr ER CERN TERRE 5. Paganettii. 
7. Forme elliptique, très allongée, parallèle. Antennes atteignant 

presque le milieu de la longueur du corps. Long. : 3 mm...... 

RM Peel NÉ Loeb A le Pise Le RP en ... 8. antrorum. 


_— Forme ovalaire, courte, convexe. Antennes dépassant à peine 
les angles postérieurs du prothorax. Long. : 2,1 à 2,4 mm.. 7. Fabianir. 


GROUPE 1 


1. Speonesiotes narentinus L. Miller. 
Planche II, fig. 48 et Planche XV, fig. 416 à 421. 


Adelops narentinus, L. Miller, 1861, p. 266 ; éyp. : Dalmatie. — Bathyscia narentina, Reitter, 
1885, p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 105. — B. (Aphaobius) narentina, Ganglbauer, 1902, p. 48. 
Syn : Adelops pruinosus, Schaufuss, 1863, p. 1222. 


b) subsp. eurycnemis Reitter. 
Bathyscia eurycnemis, Reitter, 1904, p. 26, pl. I, fig. 8; éyp.: Dalmatie. — B. narentina- 
euryenemis, Jeannel, 1907, p. 63. 


c) subsp. hirsutus Jeannel. 


S. narentinus-hirsutus, Jeannel, 1910 f, p. 38; #yp. : Dalmatie. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme ovalaire, régulièrement convexe, large, peu atténuée 
en arrière. Coloration brun testacé assez foncé et très brillant. 
Points des élytres profonds, réguliers, très nets. Antennes cour- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 443 


tes, dépassant à peine les angles postérieurs du prothorax 
Mr tr 1, !L. L'LZ,. 1 I 5, 1 À 2) Prothorax aus 
large que les élytres. Carène métasternale très large. Pattes 
épaisses ; le premier article du tarse antérieur mâle est très 
nettement dilaté et les tibias postérieurs des mâles sont parfois 
brusquement élargis sur leur bord interne, dans leur quart apical. 

Le pénis est un peu plus long que celui des autres espèces 
du genre ; le sac interne dépasse la gaîne pénienne d’un tiers 
de sa longueur et ses baguettes chitineuses sont peu épaisses 
et tordues en spirale ; la pièce impaire est très développée. Les 
styles latéraux sont relativement épais et leur sommet forme 
une petite massue. 

VARIATIONS. — Point de variations individuelles apprécia- 
bles chez les 50 exemplaires que j’ai pu examiner. Il existe 
toutefois trois races géographiques distinctes. 


1. Tibias postérieurs des mâles simples. Premier article du tarse 
antérieur mâle visiblement dilaté. Ponctuation grossière et irré- 


gulière; pubescence longue et peu dense ........... forma typica. 
— Tibias postérieurs des mâles brusquement dilatés au sommet. 
Ponctuation fine, alignée en travers sur les élytres........... 2. 
2. Pubescence très fine, serrée, d’aspect soyeux.... subsp. eurycnemis. 
— Pubescence très longue, peu serrée, irrégulière, de couleur blan- 
ARC PAT ILE EME AE RAA és 21, 91 subsp. hirsutus. 
HABITAT. — Espèce cavernicole, spéciale aux grottes de la 


basse vallée de la Narenta et du bassin de la Trebinjüica. 

a) forma typica. 

Dalmatie. District de Metkovic : grottes de la basse vallée 
de la Narenta [114] (Miller!, Hajeh !). 

District de Ragusa : grotte de Ragusa-Vecchia [117] (H. Neu- 
mann !). 

Herzégowine. District de Ljubuëki : grotte de Caplina [143] 
(Ganglbauer). 

District de Trebinje : grottes des environs de Trebinje [147] 
(Ganglbauer) ; grotte de Drieno, près de la frontière de la Dal- 
matie, sur la route de Trebinje à Ragusa [146] (Reitter). 


444 Dr R. JEANNEL 


b) subsp. eurycnemis Reiïtter. 
Herzégowine?? (Reiïtter). Dalmatie?! (Hajeh, in coll. Jean- 
nel). 


c) subsp. hirsutus Jeannel. 
Dalmatie ?? (un ex. ©, in coll. Jeannel). 


2, Speonesiotes dorotkanus Reiïtter. 
Planche XV, fig, 422 à 426. 


Bathyscia dorotkana. Reitter, 1881, p. 215 ; éyp. : grotte de Njegusi (Monténégro). —1885, p.19. 
— Ganglbauer, 1899, p. 105. — B. (Aphaobius) dorotkana, Ganglbauer, 1902, p, 49, — Bathys- 
cina dorotkana, Jeannel, 1908 c, p, 299. 

Long. : 2 à 2,5 mm. 

Forme allongée, ovalaire, peu convexe, très atténuée en 
arrière. Coloration assez foncée, mais peu brillante. Pubescence 
dorée, fine et serrée. Sculpture très fine et superficielle, formée 
sur les élytres de strioles très nettes. Antennes très fines, dépas- 
sant les angles postérieurs du prothorax ; leur article VIIr est 
plus long que large et l’article xt est très aplati et lamelleux. Les 
longueurs des articles sont : 2, 2, 1,1, 1, 1,14, 1, 14, 14, 2. 
Prothorax plus large que les élytres chez les mâles, légèrement 
rétréci à sa base. Élytres deux fois aussi longs que larges. Carène 
semblable à celle du $S. narentinus. Le premier article du éarse 
antérieur est dilaté chez les mâles, mais les tibias postérieurs 
sont simples dans les deux sexes. Le pénis est encore un peu 
plus allongé que celui du S. narentinus. Les baguettes de son 
sac interne sont très peu développées et la pièce impaire fait 
défaut. Les styles latéraux sont grêles, effilés au sommet. 

VARIATIONS. — C’est l’espèce du genre où les variations indi- 
viduelles sont les plus apparentes. La taille, la forme du corps, 
la largeur du prothorax, la longueur des antennes varient sui- 
vant les individus, indépendamment du sexe; mais je ne crois 
pas qu'il existe des caractères fixés dans des stations géogra- 
phiques spéciales. En tous cas le type de Reitter, provenant du 
Monténégro, est un exemplaire de grande taille, à prothorax 
large, très arqué latéralement. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 445 


HABITAT. — Cette espèce habite les grottes voisines de la 
frontière des trois pays Herzégowine, Monténégro et Dalma- 
tie; toutes sont tributaires du versant adriatique. 

Monténégro : grotte de Njegusi [156] (Reitter !). 

Herzégowine. District de Trebinje : grotte de la Gendarmerie 
de Grepti [149] (Paganetti-Hümmler) ; grotte de la Cuiller 
(Lôffelhôhle), à Trebinje [148] (0. Leonhard!); grotte de 
Drieno [146] (Reïitter); grottes de Trebinje [147] (Apfelbeck!); 
grotte de Bihovo [150] (Paganetti-Hümmler). 

Turquie. — Wohlberedt (1909) l’a trouvé en abondance 
dans les nids de pigeons, à Reci, à l’est du lac de Scutari, 
en Albanie. 

Dalmatie. District de Cattaro : grotte de Stolivo [121] (Paga- 
netti-Hümmler). 

District de Ragusa : grotte de Mitrovic, dans la presqu'île de 
Vitalina [118] (Paganetti-Hümmiler). 


GROUPE Ii 


3. Speonesiotes issensis J. Müller. 


Planche XV, fig. 427 à 429. 
Bathyscin (Aphaobius) issensis, J. Müller, 1903 &, p. 194 ; éyp. : île Lissa. — Bathyscina issensis, 
Jeannel, 1908 c, p. 299. 

Long. : 2,3 à 2,5 mm. 

Forme convexe, ovalaire, peu atténuée en arrière. Pubescence 
courte et rare. Sculpture excessivement fine. Antennes n’attei- 
gnant pas les angles postérieurs du prothorax, à article VIIt 
transverse, à articles terminaux très larges et très plats (2 à, 
3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 2, 2, 3). Prothorax aussi large que les élytres, 
à côtés peu arqués. Élytres très finement ponctués entre les 
strioles transversales. Carène mésosternale très haute et lamel- 
leuse, à angle très arrondi, à bord ventral mince et tranchant. 
Pattes très grêles ; tarses antérieurs grêles dans les deux sexes, 
tibias intermédiaires presque droits, tibias postérieurs inermes. 

Organe copulateur mâle large, à peine deux fois aussi long que 


446 Dr R. JEANNEL 


large ; le sac interne est plus de deux fois aussi long que la gaine 
pénienne et il porte dans son fond de volumineuses baguettes 
chitineuses. Les styles latéraux sont très grêles, filiformes et 
portent trois petites soies à leur sommet. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant l’une des îles dal- 
mates les plus éloignées du continent. 

Dalmatie : grottes de l’île de Lissa [108] (J. Müller, Tax !). 


4. Speonesiotes insularis Apfelbeck. 


Bathyscia (Aphaobius) insuluris, Apfelbeck, 1907 d, p. 319; #yp. : ile Curzola. 


Je ne connais pas cette espèce qui a été décrite par Apfelbeck 
d’après deux exemplaires femelles. 

Long. : 3 mm. 

Corps plus large et plus trapu que chez S. Gobanzi. Sculpture 
fine, mais nette sur le prothorax où elle est aussi forte près des 
angles postérieurs que sur les élytres. Antennes courtes et 
épaisses, à article x transverse. Les deux premiers articles sont 
épais et à peu près de même longueur ; ils sont environ trois 
fois aussi longs que larges. Les articles IIT, IV, v, et vi sont 
grêles, environ deux fois aussi longs que larges ; les articles TV 
et v sont un peu plus longs que les 111 et vi. L’article vit est 
épais, à peine plus long que large; l’article virr est globuleux, 
le 1x aussi long que large, le x transverse et le x1 plus étroit 
est deux fois aussi long que large. Prothorax à côtés plus 
arrondis que chez S. Gobanzi. Élytres striolés en travers. 

L'auteur compare cette espèce aux S. Gobanzi et S. naren- 
tinus qui ont à peu près la même taille. D’après lui, S. insularrs 
diffère de S. Gobanzi par ses antennes plus courtes et plus 
épaisses, par son prothorax aussi fortement ponctué en arrière 
que les élytres, par sa forme plus large. D’autre part il se dis- 
tingue facilement du $. narentinus par sa sculpture, la forme 
de sa carène, la structure des antennes. 

HABITAT. — Espèce cavernicole rencontrée dans une grotte 
de l’île de Curzola, en Dalmatie [110] (Apfelbeck). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 447 


5. Speonesiotes Paganettii Ganglbauer. 
Planche XV, fig. 430 à 433. 
Bathyscia (Aphaobius) Paganettit, Ganglbauer, 1902, p. 45 ; typ. : grotte voisine de la ville de 
Curzola. 

Long. : 1,8 à 2,2 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe, peu atténuée en arrière. Colo- 
ration brun rougeâtre. Pubescence fine et serrée. Sculpture 
très fine, avec une réticulation polygonale microscopique entre 
les strioles et les points. Antennes atteignant à peine les angles 
postérieurs du prothorax, à articles du funicule très grêles, 
à article vux transverse (2, 3, 1, 1, 1, 1, 2, 1, 1 À, 1 À, 3). 
Prothorax aussi large que les élytres, à côtés peu arqués. Carène 
mésosternale élevée, mais plus épaisse que chez les $S. Gobanzi et 
S. issensis. Le premier article du farse antérieur mâle est faible- 
ment dilaté, le tibia intermédiaire est presque droit. 

Sac interne du pénis plus long de moitié que la gaine 
pénienne; ses baguettes chitineuses basales sont très dévelop- 
pées et la pièce impaire fait défaut. Les styles latéraux sont 
très grêles, filiformes, plus courts que le pénis et portent trois 
soies terminales très petites. 

Les variations individuelles sont assez considérables et 
concernent principalement la taille qui varie indépendamment 
du sexe. 

HABITAT. — Espèce cavernicole vivant dans l’île de Curzola, 
en Dalmatie, dans une grotte située près de la ville de Curzola 
[111] (Paganetti-Hümmler, Apfelbeck) ; Paganettihôhle [112] 
(Paganetti-Hümmler). 


6. Speonesiotes Gobanzi Reitter. 
Planche II, fig. 49 et Planche XV, fig. 434 à 439. 
Bathyscia Gobanzi, Reitter, 1898, p. 339 ; éyp. : grotte de l’île de Meleda. — B. (Aphaobius 
Gobanzi, Ganglbauer, 1902, p. 48. 
Long. : 2,8 à 3 mm. 
Forme elliptique, fortement convexe, régulièrement atténuée 


448 Dr R. JEANNEL 


en arrière. Pubescence courte et serrée. Sculpture fine et super- 
ficielle, avec la même réticulation polygonale entre les points 
et les strioles que chez l’espèce précédente. Antennes atteignant 
à peu près la moitié de la longueur du corps, excessivement 
fines. Les deux premiers articles sont épais et de même lon- 
gueur, l’article 1x très grêle est à peine plus court que le 17 
et les articles terminaux sont très plats (1 #, 1 à, 14, 1, 
1, 1, 1, 1/2, 3/4, 14, 14, 12). Prothorax de même largeur 
que les élytres, à ponctuation très fine et égale sur toute sa sur- 
face. Élytres très arrondis, à peine une fois et demie aussi longs 
que larges. Carène mésosternale très élevée, lamelleuse, arron- 
die, à bord libre tranchant, prolongée en arrière jusqu’au bord 
postérieur du métasternum où elle forme une épine entre les 
hanches postérieures (fig. 436). Pattes grêles ; les tarses antérieurs 
des mâles ont leur article 1 légèrement épaissi; les tibias inter- 
médiaires sont presque droits, cylindriques, inermes; les tarses 
postérieurs sont aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia. 

L’organe copulateur mâle est semblable à celui du S. Paga- 
nettii, sauf qu’il existe une pièce chitineuse impaire sur la face 
dorsale du sac intrapénien. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant, avec Phaneropella 
Lesinae REITT., les grottes de l’île de Meleda, en Dalmatie 
[115] (Gobanz!, Apfelbeck). 


GROUPE iii [ 


7. Speonesiotes Fabianii Dodero. 
Planche XV, fig. 440 à 442. 
Bathyscia (Aphaobius) Fabiani, Dodero, 1904, p. 55; éyp. : grotte del Cameron. 


Long. : 2,1 à 2,5 mm. 

Forme ovalaire, très convexe, également atténuée aux deux 
extrémités. Pubescence courte et très serrée. Sculpture extrè- 
mement fine, dense et superficielle, visible seulement à un fort 
grossissement. Antennes très grêles, n’atteignant pas la moitié de 


TER 


REVISION DES BATHYSCIINAE 449 


la longueur du corps; les articles 1 et 11 sont très épais et très 
courts, une fois et demie aussi longs que larges, quatre fois aussi 
épais que le 117 ; les articles du funicule sont grêles et allongés, 
l’article vit est bien plus long que large et la massue est très 
Dell. EL. b Lol, EEE LE, 14). Prothorar 
aussi large que les élytres, à côtés peu arqués, à angles posté- 
rieurs saillants. Carène mésosternale encore plus élevée et plus 
mince que celle du $. Gobanzi. Les tarses antérieurs sont grêles 
dans les deux sexes ; les tibias intermédiaires sont courts, iner- 
mes, peu arqués ; les tarses postérieurs sont aussi longs que 
les quatre cinquièmes du tibia correspondant. 

Obs. — Je n’ai pu examiner qu’un seul exemplaire femelle 
de cette espèce. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant les montagnes 
du Vicentin (Colli Berici), prolongement géologique naturel des 
îles dalmates. 

Vénétie. Province de Padoue : grotte del Cameron [171] et 
grotte del Cogoletto [170], près de Cereda (Dr Fabiani !). 


8. Speonesiotes antrorum Dodero. 


Planche XVI, fig. 443 à 446. 


Bathyscia antrorum, Dodero, 1990, p. 415 ; typ. : grotta di Oliero. — Speonesiotes anl'orum, 
Jeannel, 1910 /, p. 39. 
Syn. : Bathyscia antrorum-brachycera, Dodero, 1909, p. 415 ; typ. : grotta di Oliero, 


Long. : 3 mm. 

Forme allongée, parallèle, très peu atténuée en avant et 
en arrière. Pubescence courte et serrée. Sculpture très fine, 
formée sur les élytres de points alignés en travers et exces- 
sivement petits. Antennes atteignant chez les mâles les trois 
quarts de la longueur du corps, la moitié seulement chez 
les femelles. L'article 11 est un peu plus court que le pre- 
mier, les articles du funicule sont quatre fois moins épais 
que l’article 11 et aussi longs que lui, l’article vit est très 
allongé, et les articles de la massue sont aplatis et à peine : 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5€ SfRIE, — T, VII. — (I). 29 


459: FCI DER; JEANNEE 


élärgis au sommet. La formule des longueurs est la suivante : 


14,1, 1,1, 1,1, 1, 4/5, 1, 1, L: Prothorax aussi large que les 
élytres, très rétréci en avant, à côtés peu arqués, Élytres à peu 


ptès deux fois aussi longs que larges. Carène très élevée et:très 
mince, semblable à celle du S. Fabianii et formant comme elle 
ui angle très arrondi. Pattes grêles ; les tarses antérieurs. sont. 


grêles dans les deux sexes et les tibias Loue =: sont faible- 
ment incurvés en dehors. NE 
“Différences sexuelles. — Elles portent sur la longueur 


et la structure des antennes. Chez le mâle (antrorum typique 


de Dodero) les antennes atteignent les trois quarts de la 
léngüeur du corps, leur ‘article 111 est aussi long que-le 1, le 


VIT est aussi long que ses voisins. Chez les femelles: (antro-: 


rüm-brachycera de Dodero), les antennes n’atteignent. que la 


moitié de là longueur du corps, leur article rit est plus court. 


que le 11, le vrr est plus court que ses voisins. En outre :les 
tarses antérieurs sont un peu moins longs chez ces dernières (1). 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES..— S. antrorum, malgré sa forme . 


générale exceptionnellement allongée ne peut être éloigné 
du S. Fabiani dont il possède la sculpture et surtout la même 
forme d’antennes. Chez les deux espèces ‘en effet on retrouve la 
même proportion anormale dés longueurs des articles de la base 
des antennes : I > I. 

HABITAT. — Espèce cavernicole habitant les monts Bertiaga, 
dans la vallée de la Brenta. 

Vénétie. Province de Vicenze : grotte d’Oliero, près de. Bas- 
sano [169] (Dodero !). | | 

(1) M. A. Dodero m'a tout récemment fait don de quelques exemplaires du S. antrorum et 
j'ai pu contrôler l’exactitude de la position s stématique que j'avais assignée à cette espèce 
sans la connaître (Jeannel, 1910 f, p. 39). Tout d’abord, j’ai vériñé par l'examen des pièces 


conulatrices que les antrorum typiques étaient bien ces miles et les antrorum-brachycera des 
femelles. Ensuite j’ai constaté que l’or ane copulateur mâle présentait les principales carac- 


téristi ques du genre Speonesiotes. Le pénis est retit, tr s court. très large ettr s Flat; son sac: 


interne est deux fois aussi long que la ga ne pénienne et sa lame basale iorme une lar:e lan- 


guette d’insertion musculiire. De plus quel jues diférences imoortintes sont soéciales au 
pénis du S. antrorum : le. sac interne ne porte pas de bazucttes dans son cul-de-sac, mais 


quelques épaississements longitudinaux dans s1 partie apicale et les styles latéraux se ter- 
minent par une e:trémité tron: Ces en iorme de gouge, excavée en dedans et pourvus de 
trois petites soies 


CES à s É = . = ‘ x + 


LC « À 


REVISION DES BATHYSCIINAE 451 


E. Série de Leonhardella. 


Tous les représentants de cette série évolutive se trouvent 
en Bosnie, Herzégowine et Monténégro, sur le versant danu- 
bien du Karst (vallées de la Bosna et de la Drina). 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Prothorax presque aussi large que les élytres, à côtés régulière- 

ment arqués. Pygidium libre. Organe copulateur mâle court et épais. 
10€ genre, Proleonhardella. 
— Prothorax bien plus étroit que les élytres, à côtés sinués. Organe 


nr naieur male plus-allongé.”...2:....%4.::............cc 2. 
2. Pygidium libre. Forme ovoïde, convexe. Tarses antérieurs 

DRMAIOS PORIEN + sue dt Lee nee ee aeidrs ee à 11e genre, Leonhardella. 
— Pygidium caché. Forme parallèle, allongée, déprimée. Tarses 

antérieurs des mâles largement dilatés. . 12° genre, Anillocharis. 


10 genre, PROLEONHARDELLA Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 16. 


Espèce type : P. Matzenaueri (APFELBECK). 

Forme ovoïde, plus ou moins déprimée. Sculpture forte 
et profonde, formée sur les élytres par des points grossiers, 
inégaux, serrés, non alignés en travers. Pubescence longue et 
serrée. T'ête rétractile, privée d’yeux. 

Antennes courtes et épaisses, non aplaties ; les deux premiers 
articles sont épais, l’article 1 est plus court que le 11, l’article 
111 est un peu moins épais que le 11 et bien plus court que lui, 
les articles de la massue sont très épais. 

Prothorax un peu plus étroit que les élytres, à côtés arqués 
régulièrement et nettement rétrécis à la base ; vus de profil, 
les côtés décrivent une ligne droite ou légèrement concave 
en bas. Angles postérieurs nullement saillants. 

Élytres sans strie suturale, ponctués ; leur forme est ovalaire, 
renflée fortement au milieu et convexe comme chez Leonhardella ; 
la gouttière marginale est large, bien visible jusqu’au sommet 
et l'extrémité des élytres laisse le pygidium à découvert. 


452 D' R. JEANNEL 


Carène mésosternale basse, à angle arrondi, non prolongée 
en arrière par une carène métasternale. Épimères mésothora- 
ciques courts, un peu plus larges que longs; suture sterno- 
épisternale entièrement visible. Métasternum plan. 

Pattes assez longues ; les pattes antérieurs sont rétractiles 
sous le prothorax ; les tarses antérieurs sont tétramères dans 
les deux sexes ; les tibias intermédiaires, faiblement arqués, 
portent une ou deux petites épines sur leur bord externe ; les 
tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia 
correspondant et présentent la formule suivante : 3, 2, 2, 1, 3. 

Différences sexuelles peu apparentes : les tarses antérieurs 
des mâles ont leur premier article légèrement dilaté ; les anten- 
nes sont plus longues chez les mâles, leurs articles VIT, 1x et x 
sont plus grands et l’article XI est deux fois aussi long que 
le x, au lieu d’une fois et demie chez les femelles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très gros, très court et très 
épais, rappelant par sa forme générale celui des Speonesiotes. 

Le pénis est deux fois aussi long que large, aplati d'avant en 
arrière ; sa pointe est brusquement rétrécie et sa lame basale, 
très courte, porte une languette chitineuse au milieu de son bord 
libre. 

Le sac interne est court ; sa moitié apicale présente deux 
bandelettes de renforcement, son tiers moyen est tapissé de 
petites épines et son cul-de-sac porte une dent médiane et 
ventrale ainsi que deux petites pièces arrondies, dorsales, homo- 
logues de celles que nous retrouverons chez Leonhardella. 

Les styles latéraux sont très écartés et grêles; leur sommet est 
épaissi et porte trois petites soies dirigées en dedans. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Proleonhardella s’écarte des 
Speonesiotes par ses antennes épaisses, par sa carène, ainsi que 
par la structure de son appareil génital ; il s’écarte encore de 
tous les autres Gynomorphi à prothorax large par la brièveté 
du premier article de ses antennes. En réalité ce genre a de gran- 
des affinités avec les Leonhardella dont il présente tous les 
caractères de filiation (structure des antennes, carène mésos- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 453 


ternale, sculpture et forme des élytres, pygidium libre, appareil 
copulateur). 

L’unique espèce du genre se trouve en Bosnie, sur le Bjelas- 
nica planina. 


Proleonhardella Matzenaueri Apfelbeck. 


Planche II, fig. 50 et Planche XVI, fig. 447 à 452. 
. Bathyscia (Aphaobius) Matzenaueri, Ap‘elbeck, 1907 d, p. 317; tup : grottes du Bjelaënica 
planina. — Proleonhurdella Matzenaueri. Jeannel, 1910 f, p.16, fig. 14: 

Syn.: B. (Aphaobius) Neumanni, Reitter, 1904 d, p. 260, nec B. Neumanni, Apfelbeck, 1901, 
p. 14. 

Long. : 2,2 mm. 

Forme courte et trapue, nettement rétrécie ‘au niveau des 
angles postérieurs du prothorax. Antennes dépassant un peu 
les angles postérieurs du prothorax, à article vtr petit, bien 
plus court que ses voisins. Les longueurs des articles sont : 
2, 3, 1, 1, 1,1, 24, 3/4, 2, 2, 4 (o) ou 3 (©). Élytres fortement 
déprimés sur la suture. Premier article du tarse antérieur mâle 
deux fois aussi large que le second. | 

HABITAT. — Espèce cavernicole occupant une partie de la 
haute vallée de la Bosna. 

Bosnie. District de Sarajevo : grottes de l’Igman planina 
[133] (0. Leonhard!); grottes du Bjelaënica planina [134] 
(Setnik, Matzenauer, Apfelbeck !). 


1le genre, LEONHARDELLA Reitter. 
Reitter, 1903, p. 209. — Apfelbeck, 1907 f, p. 109. — Reitter, 1908 a, p. 7 (R2vision). — Reit- 
ter, 1908, p. 111. — Jeannel, 1910 j, p. 39. 
Syn. : Victorella, Reitter, 1908, p. 111. 

Espèce type : L. angulicollis REITTER. 

Avant-corps étroit, élytres fortement convexes et renflés ; 
membres allongés. Tête non rétractile, privée d’yeux. Pubescence 
fine et serrée. Sculpture forte et profonde, formée sur les élytres 
de points non alignés en travers. 

Antennes dépassant toujours le milieu de la longueur du 
corps ; l’article 1 est plus court que le 11 et aussi épais que lui, 


454 LASER, JEANNELE NE" 


les articles du funicule sont allongés et un peu plus étroits que 
le 11, l’article vx est plus long que large et les articles de la 
-massue sont à peine aplatis. 

Prothorax bien plus étroit que les élytres, à peu près aussi 
étroit à sa base qu’au sommet ; les côtés sont toujours profon- 
dément sinués en arrière de sorte que la plus grande largeur 
du segment se mesure avant le milieu. La base est rectiligne. 

Élytres ovoïdes, très convexes, sans strie suturale ; le rebord 
marginal est large et visible de haut dans toute sa longueur ; le 
sommet des élytres est arrondi et laisse libre le pygidium. 

Carène mésosternale élevée, formant un angle droit à som- 
met émoussé ; son bord ventral est mince et crénelé, son extré- 
-mité postérieure ne se prolonge pas sur le métasternum. Épi- 
mères mésothoraciques aussi longs que larges ; suture sterno- 
épisternale entièrement visible. 

Métasternum plan, formant une large apophyse intercoxale 
entre les hanches postérieures. 

Pattes longues et grêles, nullement rétractiles sous le corps 
au repos. Les tarses antérieurs sont tétramères et grêles dans 
les deux sexes, les tibias intermédiaires sont droits et inermes, 
les tarses postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du 
tibia correspondant (4, 3, 2, 2, 4). 

Les différences sexuelles sont très importantes. Chez les 
femelles les antennes sont plus courtes et les côtés du prothorax 
sont bien moins profondément sinués. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE.— Peu allongé, peu arqué, aplati 
d'avant en arrière, aussi long que le sixième de la longueur du 
corps. Le pénis est quatre fois aussi long que large ; son som- 
met est obtusément rétréci, sa lame basale est courte et large 
et porte une languette au milieu de son bord libre. 

Le sac interne est aussi long que la gaine pénienne ; son arma- 
ture chitineuse est réduite à deux nodules symétriques placés 
sur la face dorsale de son cul-de-sac. 

Les styles latéraux sont assez épais, aussi longs que le pénis 
et se terminent par trois soies. 


(ÉA 


-(1908, p.111) dans PRRAAOEE ARTE, distincts (1). 


a peine plus long que l’avant-dernier-ou aussi long que lui..-;; 


REVISION DES. BATH YSCIINAE 455 


En somme l'organe copulateur de Leonhardella est.très voi- 
sin de celui de Proleonhardella, mais bien plus grêle ; nous ver- 
rons que celui d’Anillocharis, le 3 genre de la série, sera encore 
plus allongé. L’allongement du pénis se fait corrélativement 
avec l’allongement du corps et des appendices. 

Esrèces. — Le genre Leonhardella comprend deux espèces 
trop peu différentes pour être placées, comme le veut Reitter 


ete DES ESPÈCES pu GENRE ho dell. 


LÉ; Angle huméral des élytres saillant Dernier artic le des antennes 


bien plus long que l’avant-dern'er.....:..... .:5..  . angülicollis. 
— Angle huméral des” élytres effacé Dernier article des anrtennês 


A5 Hoi is BP SA RAR RAT ES RURS dE RTS NA RTA EEE SAISIR PRE Sense. 2. antenraria. 


1. Leonhardella angulicollis Reitter. 
Planche IT, fig: 51 et Planche: XVI, fig. 453 à 459. 


L. angulicollis, Reïtter, 1903, p. 209 ; éyp. : grotte du Lebrsnik. — APSRguE 1907 LL p.109 


Re Reitter, 1908 a, P. 7. — Jeannel, 1910 f, p. 19, fig. 15. 


| var. senikana Reitter. di | PRE 
L. ne Reitter, 1908 &, p. 8; {y». : grottes du mont LebrSnik. tn IE 
Long. : 3,4 à 3,8 mm. 
Forme allongée, _anguleuse, relativement peu convexe. 
Ponctuation plus fine sur le prothorax que sur les élytres. 
Antennes atteignant les deux tiers de la longueur du corps 
chez les mâles: la ioitié-chiez les femelles’; l'article x1 est près 
de deux fois aüssi long que le x; sa forme est cylindrique 


dans sa-moitié basale, puis élargie dans sa moitié apicale et 


acuminée au sommet. Les longueurs des articles sont : 1, 14, 
1,1,11,1,11, 3/4, 1, 1, 2 Prothorax cordiforme, présentant 
sa plus grande largeur au milieu. Chez les mâles, la base est 
aussi large que le sommet, les côtés sont profondément sinués 


1) Malgré l'observation intéressée de Reitter. (1910 b, p.318), je persiste à ne pas frouvet 
nécessaire le maintien du sous-genre Victorella REITTER. Les différences dans la forme des 


* antennes ou des épaules qui le caractérisent ne sont - pas plus- considérables que celles qui 
. existent entre les espèces des genres Diaprysius Où Purapropus, par exemple. ….. . 


455 Dr R. JEANNEL 


‘en arrière puis brusquement redressés au milieu, de façon à 
former un angle mousse à leur partie la plus large ; en avant 
les côtés sont presque droits depuis l’angle mousse jusqu’au 
sommet. Chez les femelles la base du prothorax est plus large 
que le sommet et les côtés sont moins profondément sinués. 
Dans les deux sexes, les côtés vus de profil décrivent une dou- 
ble courbure à concavité dorsale en avant, à concavité ven- 
trale en arrière. Le disque du prothorax est régulier et peu 
convexe et les angles postérieurs sont un peu saillants en 
dehors. Élytres à angles huméraux droits et vifs, donnant à 
l’animal son aspect anguleux très spécial. 

VARIATIONS. — La variété setnikana REITT. se distingue par 
sa taille plus petite (3 mm.), ses antennes plus épaisses, ses 
côtés du prothorax moins profondément sinués, présentant 
leur angle saillant avant le milieu et non au milieu, cet angle 
étant moins accusé que chez ZL. angulicollis typique. Elle se 
rencontrerait dans les grottes du mont Lebr$nik, sur le ver- 
sant monténégrin, c’est-à-dire avec la forme typique. 

HABITAT. — ZL. angulicollis occupe les grottes du mont 
Lebräënik, sur la frontière de l’'Herzégowine et du Monténégro. 

Herzégowine. District de Gaëko : Velina petina (Feen-grotte), 
près du sommet du Lebrënik [152] (O0. Leonhard !, Setnik !). 

Monténégro : grottes sur le mont Lebr$nik [157] (Apfelbeck !). 


2, Leonhardella antennaria Apfelbeck. 
Planche II, fig. 52 et Planche XVI, fig. 460 à 462. 


L. antennaria, Apfelbeck, 1907 e, p. 89; éyp. : grottes du mont Durmitor. — 1907 j, p. 1098 
— L, (Victorella) antennaria, Reïitter, 1908 a, p. 8. — Leonhardella antennaria, Jeannel, 1910 f, 
p. 59. 


b) subsp. Setniki Reitter. 


L. antennaria-Setniki, Reitter, 1907, p. 321; typ. : grotte de Dubljevici. — 1908 a, p. 8. 


Long. : 4 à 4,3 mm. 

Forme plus épaisse, plus convexe que celle du précédent. 
Ponctuation aussi profonde et aussi serrée sur le prothorax 
que sur les élytres. Antennes dépassant les deux tiers de la lon- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 457 


gueur du corps chez les mâles, un peu plus courtes chez les 
femelles ; l’article vr est bien plus court que le v, l’article 
virr est court et l’article xr est aussi long que le x. Les lon- 
gueurs relatives des articles sont : 1, 14, 14, 1, 2, 1, 2, 3/4, 
14, 14, 14. Prothorax petit, étroit, presque aussi long que 
large, un peu plus large à sa base qu’au sommet ; ses côtés 
sont peu profondément sinués et régulièrement arrondis en 
avant de façon que leur plus grande largeur se mesure avant 
le milieu ; les angles postérieurs sont saillants en dehors. Il 
existe très peu de différences sexuelles dans la forme du pro- 
thorax. Élytres très larges, présentant leur plus grande largeur 
en arrière ; les angles huméraux sont effacés, très arrondis et la 
gouttière marginale est bien plus étroite que chez L. angulicollis. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques bien dis- 
tinctes : 


1. Antennes très longues, à article vrrr deux fois aussi long que 
large, à article 1x plus long que l’article x, trois fois aussi long 
que large. Côtés du prothorax moins fortement sinués. forma typica. 

— Antennes plus courtes, à article vrrr une fois et demie aussi long 
que large, à article 1x aussi long que le x. Côtés du prothorax 
Hs profondément, SIBUÉS:. 5. 1eme ne subsp. Setnikt. 


HABITAT. — Les deux races du Z. antennaria sont cantonnées 
au Monténégro dans la haute vallée de la Drina. 


a) forma typica. 
Monténégro : grotte dans le mont Durmitor [161] (Matze- 
nauer). 


b) subsp. Setniki Reitter. 
Monténégro : grotte de Dubljevici, près de Borkovici [160] 
(Setnik !). 
12e genre, ANILLOCHARIS Reitter. 
Reitter, 1903 D, p. 231. — 1907 «, p. 343 (R2vision). 
Espèce type : À. Ottonis REITTER. 
Forme oblongue, très allongée et peu convexe ; avant-corps 
à peine rétréci. Sculpture régulière, assez grosse, formée de 


458 REIN ER JEANNEL 


-points nullement alignés sur les élytres. Pubescence courte et 
peu dense, couchée, avec” parfois quelques petits poils dressés 
sur les élytres. Tête non rétractile, sans yeux. TE 

Antennes longues, non SR à article 1 bien plus court que 
le 17, à article vi court, à article 1x plus long que le X, à 
article x1 deux fois plus grand que le x. 

Prothorax un peu moins long que large, un peu moins rgo 
que les élytres. Sa base est plus large que son sommet ; s 
côtés sont faiblement sinués en arrière et les angles Do 
-sont droits, non saillants. fai 

- Écusson très grand, bien plus large que long. s À 
 Élytres trois fois aussi longs que larges, oblongs et peu 
convexes. Les angles huméraux sont très saillants comme chez 
Leonhardella angulicollis; la gouttière marginale est très large, 
bien visible de haut jusqu’à l’extrémité ; le sommet des élytres 
est tectiforme et dépasse amplement la pointe du pysidiue 
Pas trace de strie suturale. | 

Carène mÉaEEIE assez élevée, à ne antérieur busqué, 
à angle émoussé, à bord ventral tranchant, sans prolonge- 
ment métasternal. Re mésothoraciques bien plus longs 
que larges ; suture sterno-épisternale incomplète. 

Pattes longues et fortes, non rétractiles sous le corps au repos. 
Les tarses antérieurs des mâles sont très dilatés; les tibias inter- 
médiaires sont arqués et inermes ; les tibias postérieurs sont 
parfois -très faiblement cintrés et le tarse postérieur est aussi 
long que les deux tiers du tibia correspondant (4, 3, 2, 2, 4). 

Différences sexuelles très visibles, portant sur la forme plus 
ou moins élargie et convexe des élytres, la longueur des anten- 
_nes.et la dilatation des tarses antérieurs. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très long et grêle, six fois aussi 
long que large et aussi long que le quart de la longueur du corps. 

Le pénis est peu arqué, régulier ; son sommet est aplati et 
mousse, sa lame basale est très courte et porte une languette 
- médiane. 

Le sac interne est aussi long que le pénis et présente ee 


REVISION DES BATHYSCIINAE 459 


son fond deux baguettes sinueuses et en avant d’elles un 
groupe impair et circulaire de dents assez volumineuses. 

Les styles latéraux sont très longs, coudés près de leur extré- 
mité et terminés par une massue où s’implantent trois petites 
soies. 


Comme les ZLeonhardella, les Anillocharis se trouvent en 
Herzégowine et au Monténégro. Les deux genres cohabitent 
même dans les grottes du Lebrènik. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Anillocharis. 


1. Élytres sans double pubescence. Antennes courtes, à article vrrr 
globuleux. Tarses antérieurs des mâles aussi larges que le sommet 
PU CEE OSEO PP EE 1. stenopterus. 
— Élytres à double pubescence. Antennes plus longues, à article virr 
plus long que large. Tarses antérieurs des mâles plus étroits que 
RO RON QU DIRE, A Res san de ae eo des duos men e à 2. Ottonis. 


1. Anillocharis stenopterus Formanek. 


À, stenopterus, Formanek, 1906, p. 151 ; {yp. : Orlovo-Brdo. — À, stenoptera, Reïtter, 1907 a 
p. 344. 


Long. : 2,8 à 3 mm. 

Forme oblongue, très allongée. Ponctuation plus fine sur le 
prothorax que sur les élytres, plus forte sur les élytres que chez 
A. Ottonis. Antennes atteignant seulement la moitié de la lon- 
gueur du corps, à article vit globuleux ; les longueurs sont : 
1, 1.4, 1,14, 1, 1, 14, 2/3, 14, 14, 2 4 Prothorax à. peine 
plus étroit à sa base qu’au milieu, à côtés à peine sinués. 
Élytres parallèles, à suture légèrement déprimée en avant. 
Premier article du tarse antérieur mâle aussi large que le som- 
met du tibia. 

Différences sexuelles. — Chez les femelles les élytres sont 
moins parallèles, plus renflés ; leurs angles huméraux sont émous- 
sés, obtus et non droits ; les tarses antérieurs sont grêles. 

HABITAT. — Monténégro : une grotte de la chaîne de 
montagnes appelée « Orlovo Brdo »(?) [159] (Kysely). 


460 F8 Dr R. JEANNEL Ù 


2, Anillocharis Ottonis Reitter. 
Planche II, fig. 53 et Planche XVI, fig. 463 à 469, 


A. Ottonis, Reitter, 1903 b, p. 231 ; 1904 4, pl. I, fig, 5 ; éyp, : Velina pecina, -— 1997 a, p. 343, 
“— Jeanpel, 1910 f, p. 16. 


b) subsp. plutonius Reitter. 


: À. platonia, Reitter, 1907 a, p. 344; éyp. : grotte du LebrnSik. — À, Ottonis-plutonius, Jean- 
- nel, 1910 ÿ, p. 40 et p. 19, fig. 16. 

Long. : 2,5 à 3 mm. 

Forme oblongue, allongée, plus large chez les femelles. 
Pubescence des élytres doublée de quelques soies redres- 
sées. Ponctuation fine sur les élytres. Antennes dépassant 
chez les mâles le milieu de la longueur du corps, à article 
vit plus long que large, à articles terminaux très épais ; les 
longueurs des articles sont : 1, 1 4, 1, 1, 1, 1, 14, 4/5, là, 
1}, 24. Prothorax bien plus étroit à sa base qu’au milieu, 
à côtés nettement sinués. Élytres parallèles, à suture non dépri- 
mée. Premier article du farse antérieur plus étroit que le tibia ; 
tibias postérieurs légèrement arqués en dedans. 

Les différences sexuelles sont encore un peu plus accusées que 
chez l’espèce précédente. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques bien tran- 
chées que Reitter (1907, p. 344) considère même comme espè- 
ces distinctes. 


1. Forme plus large, élytres plus oblongs. Antennes à article vrrr 
deux fois aussi long que large. Tarses antérieurs mâles presque 
aussi larges que le sommet du tibia. Long. : 3 mm... forma typica. 

— Forme plus étroite, élytres plus parallèles. Antennes à article vtr 
une fois et demie aussi long que large. Carène mésosternale moins 
élevée. Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le sommet du 
tibia. Lons: 276 M7 mec subsp. plutonius. 


HABITAT. — C’est une des nombreuses espèces cavernicoles 
qui peuplent le sommet du mont Lebrënik. 

a) forma typica. 

Herzégowine. District de Gatko : Velina peëina (Feen- 
grotte), près du sommet du Lebrènik [152] (O0. Leonhard!, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 461 


Setnik); Trôckene Hôhle, sur le Lebr$nik [153] (0. Leonhard!). 
b) subsp. plutonius Reïtter. 
Herzégowine. District de Gatko : grotte de Driatlo, sur le 
Lebr$nik [154] (O0. Leonhard !). 


F. Série de Pholeuonopsis. 


TABLEAU DES GENRES. 
1. Prothorax campanuliforme. Élytres hérissés de soies dressées dé- 
mesurément longues. Carène mésosternale à angle abattu.... 


EE Ceres elumhons manRlh Ch: 13° genre, Pholeuonopsis. 
— Prothorax rétréci à sa base. Élytres avec quelques soies dressées 


courtes en plus de la pubescence couchée. Carène mésosternale 
Iormant un angle saillant .:.....1.4...... 14 genre, Silphanillus. 


13° genre, PHOLEUONOPSIS Apfelbeck. 


Apielbeck, 1901, p. 14. — Reiïtter, 1908, p. 113. 
Sy. : Blattodromus, Reïtter, 1904 db, p. 153. 
Syn. : Blattochaeta, Reïtter, 1910 a, p. 164. 

Espèce type : P. Ganglbaueri APFELBECX. 

Forme allongée, déprimée, parallèle, à peine rétrécie en avant 
et'en arrière. Sculpture très grossière sur les élytres, fine et 
superficielle sur le prothorax. Pubescence très remarquable 
par la longueur démesurée des soies dressées qui doublent, sur 
les élytres et le prothorax, la fine pubescence couchée normale. 
Tête très petite, non rétractile et privée d’yeux. 

Antennes atteignant environ les deux tiers de la longueur du 
corps, à massue épaisse et nullement aplatie ; l’article 1 est 
plus court que le 11, l’article vx est bien plus court que le vir, 
le virr est très petit, le XI est aussi long que le x. 

Prothorax campanuliforme, un peu plus étroit que les élytres, 
à côtés à peine sinués en arrière. Les pattes antérieures sont 
complètement rétractiles sous le prothorax. 

Élytres parallèles, à peine déprimés sur la suture, à peu près 
deux fois aussi longs que larges ; leurs angles huméraux sont 
saillants, leur rebord marginal est large et bien visible en entier; 


462 Dr R. JEANNEL 


leur sommet est arrondi et laisse d’habitude à nu le pygidium. 
Les points des élytres sont grossiers, très profonds, irrégulière- 
ment alignés en travers (fig. 54). 

Prosternum plus ou moins caréné entre les hanches antérieu- 
res. 

Carène mésosternale peu élevée, à angle largement abattu et 
à bord ventral irrégulier, sans prolongement métasternal. Épi- 
mères mésothoraciques allongés. 

Pattes assez grêles. Fémurs tous étranglés avant leur som- 
met ; tibias intermédiaires arqués et épineux ; tarses antérieurs 
grêles dans les deux: sexes et tarses postérieurs aussi longs que 
les deux tiers du tibia correspondant (2, 1, 1, 1, 2). 

Pas de différences sexuelles appréciables. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Pholeuonopsis. 


1. Très grande taille (5,2 mm.). Carène prosternale très saillante. Ar- 


ticle vur des antennes plus long que large......... 1. herculeanus. 
— Taille plus petite (3 à 4 mm.). Carène prosternale très peu 
saillante. Article vrIx des antennes globuleux.................. 2. 


2. Soies dressées très longues, occupant la moitié postérieure des 
élytres, leurs bords latéraux et aussi le bord postérieur du pro- 
FROTAR LL RE, nl r ete RET LE Crise 8. setipennis. 

—— $Soies dressées un peu plus courtes, n’existant que sur les bords 
latéraux des ÉlYIPES. 22 22 eu tie seche rnb ee SUR RSR CPf 

3. Pubescence foncière moins dense. Prothorax avec un sillon longi- 
tudiial obsolète sur Me disque, ME CRT 4 Ganglbaueri. 

— Pubescence foncière plus dense. Prothorax sans sillon longitudinal 
sur.Jle disque, bi Hrnvatath aude pte SO 5. Grabowskii. 


Ogs. — Je ne puis faire entrer dans ce tableau P. Marian 
REITT. qui m’est inconnu et paraît très voisin du P. herculea- 
nus REITT. 


1. Pholeuonopsis herculeanus Reitter. 


P. (Blattodromus) herculeana, Reitter, 1904 b, p. 153 ; {yp. : Velina pe ina. — P. herculeanus 
Jeannel, 1910 7, p. 40. 


Long. : 5,2 mm. 
Forme elliptique, peu convexe. Coloration rouge ferrugineux 


REVISION DES BATHYSCIINAE 463 


brillant. Pubescence couchée fine et serrée avec quelques lon- 
gues soies dressées sur les élytres. Antennes dépassant la moitié 
de la longueur du corps, à article 11 deux fois aussi long que 
l’article 1 et aussi long que le 111, à article vtt plus long que large 
et à articles terminaux bien moins épais que chez les autres 
espèces du genre. Prothorax à angles postérieurs aigus et sail- 
lants en dehors. Élytres à ponctuation moins dense au sommet 
qu’à la base, sans dépression suturale. UCarène prosternale mince 
lamelleuse, dépassant en arrière les hanches antérieures. Carène- 
mésosternale semblable à celle du P. setipennis (fig. 472). 


HABITAT. — Espèce cavernicole habitant une grotte du mont : 
Lebr$nik, où elle paraît fort rare. 

Herzégowine. District de Gakÿo : Velina petina (Feen grotte), 
près du sommet du mont Lebrënik [152] (Setnik, 2 ex.). 


2, Pholeuonopsis Marianii Reitter. 


Bathyscia (Blattochaeta) Marianii, Reitter, 1910 @&, p. 164 ; éyp. : une grotte du Crivoscie donje. 


OBs. — La récente description de cette espèce m'oblige à 
quelques observations. D’abord Reitter range son espèce nou- 
velle dans le genre Bathyscia et il n’est pas douteux qu’il a en 
vue l’ancien grand genre Bathyscia, sensu Reitter (1908), puis- 
qu'il y place son B. Marianii à côté des Sophrochaeta ! Je croyais 
cépendant avoir surabondamment démontré que les Bathyscia 
SCHIÔDTE se réduisaient à la seule espèce montana SCHIÔDTE 
(Jeannel, 1910 f). Mais Reitter affecte d'ignorer mon tra- 
vail. 

D'autre part à la lecture de sa diagnose on est convaincu, 
dès les trois premières lignes, que le B. Marianii n’est même pas 
un Bathyscia (sensu Reïtter 1908), mais bien un Pholeuonopsis 
vraisemblablement très voisin du P. herculeanus REITTER. 
L’espèce nouvelle présente la même ponctuation, les mêmes 
soies dressées que les Pholeuonopsis ; ses antennes, les angles 


454 Dr R. JEANNEL 


postérieurs de son prothorax, ses tarses postérieurs, sa carène 
mésosternale semblent identiques à ceux du P. herculeanus. 
Seuls sa forme générale plus large et ses élytres recouvrant le 
pygidium paraissent l’en distinguer. Quant à la structure du 
prosternum du P. Marianii, Reitter par un oubli inexplicable 
néglige d’en parler. 

C’est donc sans hésitation aucune que je place l’espèce 
Marianii dans le genre Pholeuonopsis; on saura plus tard, lors- 
que l’espèce aura été reprise, que les tarses antérieurs des mâles 
sont bien tétramères. Quant au sous-genre Blattochaeta Raerr- 
TER, il doit aller rejoindre Blattodromus REITTER dans les noms 
synonymes de Pholeuonopsis. 


Long. : 5 mm. 

Forme ovalaire, peu convexe. € ras brun rougeâtre 
brillant. Ponctuation des élytres grossière, effacée au sommet. 
Pubescence formée de poils hérissés, épars, dirigés en arrière. 
Antennes atteignant la moitié de la longueur du corps, grêles, 
à article 1 épais, plus court que le 11 de moitié, à article 11 pres- 
que aussi long que 111 et 1V réunis, à article Vitr petit, mais plus 
long que large, à article X un peu plus court que le 1x et x1 un 
peu plus long que le 1x. Prothorax à peu près deux fois aussi 
large que long, présentant sa plus grande largeur à la base; ses 
angles postérieurs sont très saillants en arrière. Élytres une fois 
et demie aussi longs que larges, recouvrant la pointe du pygidium. 
Tibias intermédiaires arqués et épineux ; tibias postérieurs 
droits et finement pubescents. Le premier article du farse pos- 
térieur est presque aussi long que les trois suivants réunis. 
C'arène mésosternale peu élevée, faiblement dentée en avant. 

HABITAT. — De même que P. Grabowskii, P. Marianii habite 
une grotte du versant adriatique du Karst. 

Dalmatie. District de Cattaro : une grotte innomée du Cri- 
voscie donje, pays situé au nord du golfe du Risano [122] 
(J. Mariani). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 465 


3. Pholeuonopsis setipennis  Apfelbeck. 
Pianche II, fig. 54 ct Planche XVI, fig. 470 à 472. 


P, setipennis, Aptelbeck, 1907 4, p. 316 ; éyp. : grotte de Banja Stiena. 


Long. : 4 mm. 

Forme elliptique et déprimée. Coloration rougeätre très 
brillante. Soies dressées aussi longues que les trois premiers 
articles des antennes réunis, occupant sur les élytres le bord 
latéral et la moitié postérieure de leur surface, sur le pro- 
thorax le bord postérieur (5 à 6 soies). Antennes atteignant 
à peu près la moitié de la longueur du corps, très épaissies au 
sommet ; l’article 1V est bien plus court que ses voisins, 
l’article VIT est globuleux et les longueurs relatives des 
mucles sont :. 1, 12 11,1, 11 1, 14 1/3, 14 141,14 
Angles postérieurs du prothorax non saillants. Carène du pros- 
ternum peu élevée, mais saillante en arrière et dépassant 
légèrement le niveau des hanches antérieures. 

D’après Apfelbeck les deux ou trois premiers articles du 
tarse antérieur portent de longues soies chez les mâles; mais 
lexemplaire femelle que j’ai sous les yeux présente aussi ce 
caractère. 

HABITAT. — Espèce cavernicole de la vallée de la Prata, 
affluent de la Drina. Elle vit dans la même grotte que Antro- 
herpon cylindricolle APr.,qui présente comme elle des soies dres- 
sées démesurément allongées sur les élytres. 

Bosnie. District de Rogatica : grotte de Banja Stiena, dans 
les monts Rudinica [139] (0. Kaut!). 


À, Pholeuonopsis Ganglbaueri Apfelbeck. 


P. Ganglbaueri, Apfelbeck, 1901, p. 14; ty». : grotte d'Olovo, 


Long. : 3,5 mm. 

Forme elliptique et déprimée. Coloration brun rougeatre 
mat. Ponctuation moins profonde sur les élytres que celle du 
P. setipennis. Soies dressées relativement courtes et occupant 


ARCH. DE Z0OL. EXP, ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T, VII. — (1). 30 


466 D' R. JEANNEL 


seulement les bords latéraux des élytres. Antennes à massue très 
épaisse, à article 1 à peu près aussi long que large, à article 11 
deux fois aussi long que l’article 1, une fois et demie aussi long 
que le 111 ; l’article vint est globuleux. Prothorax à côtés assez 
fortement sinués, à angles postérieurs saillants en dehors, à 
disque creusé d’un sillon longitudinal obsolète. Élytres à épaules 
effacées et obtuses. 

HABITAT. — Localisé dans la vallée de la Krivaja, avec 
Antroherpon stenocephalum APr. 

Bosnie. District de Kladanj : grotte d’Olovo [128] (Neu- 
mann). 

5. Pholeuonopsis Grabowskii Apfelbeck. 


P. Grabowskii, Apfelbeck, 1907 d, p. 402; #yp. : NovakuSa petina. 


Long. : 4 mm. 

Forme elliptique et déprimée. Coloration brun ferrugineux 
brillant. Pubescence foncière fine et éparse ; soies dressées 
longues, occupant les côtés des élytres. Ponctuation des élytres 
identique à celle de P. Ganglbaueri. Prothorax très étroit 
en avant, à côtés rétrécis à la base, sinués avant les angles 
postérieurs. Élytres ovalaires, allongés, présentant leur plus 
grande largeur vers le milieu, peu convexes. 

La diagnose d’'Apfelbeck (1907 b, p. 402), que je traduis ici, 
est, comme on le voit, très incomplète. Toutefois, en rai- 
son du rétrécissement postérieur du prothorax qu’elle assigne 
au P. Grabowskii, il est permis de se demander si cette espèce 
diffère réellement du Silphanillus Leonhardi trouvé, depuis, 
dans la Novakusa peitna. 

HABITAT. — Herzégowine. District de Névesinje : grotte 
Novakuÿa pétina, près de Névesinje [145] (Grabowski). 


14 genre, SILPHANILLUS Reitter. 
Reitter, 1903, p. 210, — 1908, p, 114, — Jeannel, 1910 f, p. 16. 


Espèce type : S. Leonhardi REITTER. 
Forme elliptique, rappelant celle des Pholeuonopsis, mais 


" 


pa 


REVISION DES BATHYSCIINAE 467 


plus allongée. T'ête non rétractile, très étroite, sans yeux. Pubes- 
cence formée de poils couchés et de quelques soies dressées 
sur les côtés des élytres. Ponctuation grossière et tendant à 
s’aligner en travers sur les élytres. 

Antennes atteignant environ le milieu de la longueur du 
corps, à article 1 plus court que le 11, à article vit très petit, 
à article x1 aussi long que le x. 

Prothorax non campanuliforme, rétréci à sa base et présen- 
tant des angles postérieurs saillants en dehors. 

Élytres sans strie suturale, à sommet arrondi laissant le 
pygidium à nu. 

Prosternum sans carène entre les hanches antérieures. 
Carène mésosternale élevée, à angle bien marqué, non abattu, 
sans prolongement métasternal. 

Pattes antérieures incomplètement rétractiles. 


Le genre Silphanillus renferme une seule espèce : 


Silphanillus Leonhardi Reitter. 


S. Leonhardi, Reïitter, 1903, p. 211 ; éyp. : pierres enfoncées du mont Vlasulja, 


Long. : 4 mm. 

Long, ovale, déprimé. Coloration brun testacé brillant. 
Antennes épaisses, à article 1 deux fois aussi long que large, à 
article vi globuleux ; l’article 1V est aussi long que le ï, les 
articles 111 et v sont de même longueur, plus courts que le 11, 
plus longs que le 1v (c’est vraisemblablement la même formule 
des longueurs que chez les Pholeuonopsis). Prothorax un peu 
plus large que long, un peu plus étroit que les élytres, à base 
bien plus large que le sommet ; la base est bisinuée. Écusson 
transverse, finement ponctué. Élytres parallèles, à rebord 
marginal bien visible de haut ; les épaules forment un angle obtu; 
et la suture n’est pas déprimée. 

Les trois exemplaires connus seraient des femelles. 

HABITAT, — Le premier individu connu de cette espèce 


468 Dr R. JEANNEL 


a été trouvé avec Anophthalmus Speiseri sous une grosse pierre 
enfoncée au sommet du mont Vlasulja ; mais dans la suite deux 
autres exemplaires ont été recueillis dans une grotte très éloi- 
gnée. Je n’ai pas besoin d’insister sur ce fait qu’il est exception- 
nel de rencontrer ainsi un Silphide dans le domaine endogé. 

Herzégowine. District de Gatko : pierre enfoncée au sommet 
. du mont Vlasulja, massif qui se trouve à l'intersection des 
frontières de la Bosnie, de l’Herzégowine et du Monténégro 
(O0. Leonhard). 

District de Névesinje : grotte Novakusa petina, près de Néve- 
sinje [145] (Zoufal, D' Fleischer). 


Tribu III BRACHYSCAPITI. 


Jeannel, 1910 #, p. 6, 19 et 40. 


Les tarses antérieurs mâles sont pentamères et les antennes 
quelles que soient leur forme et leur longueur, qu’elles soient 
aplaties ou bien cylindriques, ont toujours leur premier article 
plus court que le second. Ce caractère est peu visible chez les 
petites formes à antennes courtes, mais il devient très évident 
lorsque les antennes s’allongent. L’allongement des antennes 
sous l'influence du milieu souterrain intéresse le deuxièmearticle, 
à l'inverse de ce qui se passe chez la plupart des autres Bathys- 
ciinae dont le deuxième article reste semblable au premier. 

La forme du corps est très variable. Chez quelques genres le 
prothorax est large, mais la plupart du temps l’avant-corps 
se rétrécit et s’allonge, tandis que les élytres sont amples et très 
convexes; il en résulte une fausse physogastrie très remar- 
quable. L’amincissement de l’avant-corps et l’ampliation des 
élytres atteignent leur maximum chez les Leptodirus. 

Les élytres sont courts et laissent en général le pygidium 
à découvert ; leur disque est ponctué de façon confuse et ne 
porte jamais de strie suturale. Chez les espèces des monts de 
Bihar il existe des côtes saillantes. 

Le prosternum est échancré au milieu de son bord posté- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 469 


rieur; le mésosternum porte une carène qui entre en régres- 
sion chez les formes allongées; le métasternum est rarement 
caréné et sa saillie intercoxale est large (sauf chez Sophrochaeta) 
de façon que les hanches postérieures sont très distantes. Le 
premier article du tarse postérieur est court et le tarse anté- 
rieur des mâles est en général peu élargi. 

L’organe copulateur mâle varie dans sa taille et dans sa 
forme. L’armature chitineuse du sac intrapénien est toujours 
très réduite ou même nulle et ne comporte ni baguettes, ni 
pièce en Y, comme celles des £uryscapitr. 


BIOLOGIE. — On connaît la larve d’un Hohenwartia qui a été 
trouvée dans la Dolga jama et a été décrite par L. Weber 
(1899, p. 1). 

CHoROLOGIE. — Les représentants de la tribu Brachyscapiti 


sont étroitement localisés au pourtour du grand bassin 
du Danube moyen. Des quatre groupes phylogéniques qui 
composent la tribu, celui de Drimeotus occupe les monts de 
Bihar, dans le bassin de la Theiss ; celui de Sophrochaeta, les 
Alpes de Transsylvanie ; ceux d’Apholeuonus et de Leptodirus 
enfin habitent le bassin de la Save,en empiétant plus ou moins 
sur la région adriatique. 

PHYLOGÉNIE. — La série phylétique de Drimeotus est très 
isolée des trois autres séries. Ses caractères sont très tran- 
chés ; ce sont : la forme des élytres à gouttière marginale large, 
à côtes saillantes, l’écartement extrême des hanches posté- 
rieures et la structure du pénis. Cette série renferme quelques 
lucicoles et des cavernicoles. 

La série de Sophrochaeta n’est représentée que par quelques 
lucicoles et cavernicoles peu modifiés. 

La série phylétique d’Apholeuonus comprend huit genres 
en Dalmatie, Bosnie, Herzégowine et Monténégro, qui se dis- 
posent en une très remarquable série linéaire. Tous possèdent 
exactement le même type d’organe copulateur. 

La série de Leptodirus enfin est moins complète, car nous 
n’en connaissons que deux genres extrêmes et un genre aber-. 


470 Dr R. JEANNEL 


rant. Elle se trouve en Carniole, Croatie, Istrie et Carinthie. 
Le tableau suivant établit les relations phylogéniques des 
différents genres des Brachyscapiti entre eux 


Leptodirus Parapropus 
Protobracharthron 


Apholeuonus  Haplo‘ropidius 


ER 


Spelaeod Pholeuon 
ares Leonhardia : 
forest | Fericeus 
Adelopidius DS Prat 
Charonites 
Sophrochaeta , 
Hokherwartia Proleonhardia Mehadiella 


| 20 SUR ETS 


Brachyscapiti 


 TABLEAU DES SÉRIES PHYLÉTIQUES DES Brachyscapiti. 


1. Tibias intermédiaires et postérieurs pourvus de 4 éperons et hé- 
rissés sur leur bord externe d’épines aussi longues que les éperons. 2. 
— Tibias intermédiaires et postérieurs pourvus de 2 éperons internes 
seulement (1), inermes ou pourvus sur leur bord externe d’épines 
ÉrES  DELITOS, 6 2 ur most SR RTE dossier RER 3. 
2. Saillie intercoxale du tn tonn très Lo “Hyte fréquem- 
ment pourvus de côtes saillantes. Pénis avec une profonde fos- 
sette en nid de pigeon sur sa face dorsale.. A. Série de DRIMEOTUS. 
— $aillie intercoxale du métasternum étroite. Élytres sans côtes. 
Pénis sans fossette dorsale en nid de pigeon.................. 
AT PORTA ..... DB. Série de SOPHROCHAETA. 
8. Styles latéraux de l’organe copulateur coudés et épaissis à leur 
milieu. Sac interne du pénis pourvu en général d’une dent crochue, 
impaire, médiane et ventrale et d’une pièce en fourche à l’abou- 
chement du canal éjaculateur. (Habite la Bosnie, Herzégowine, 
Croatie, Dalmatié).: are. 4 C. Série de APHOLEUONUS. 
— Styles latéraux de l’organe copulateur non coudés ni épaissis à 
leur milieu. Sac intrapénien inerme, ou muni de pièces chitineuses 
paires. (Habite la Carniole et Croatie)... D. Série de LEPTODIRUS. 


(1) Les deux éperons externes existent, mais ils sont très petits chez Snelaeodromus et les 
genres cavernicoles peu modifiés, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 471 


A. Série de Drimeotus. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Forme hémisphérique. Saillie intercoxale du métasternum aussi 
large que le métasternum est long au milieu. 1° genre, Mehadiella. 
— Forme plus ou moins déprimée. Saillie intercoxale du métaster- 
num large, mais la distance qui sépare les hanches est bien plus 
courte que la longueur du métasternum au milieu............ 2. 
2. Prothorax au moins aussi large que long. Élytres à côtes saillantes, 
à rebord marginal large, explané en gouttière. 2e genre, Drimeotus. 
— Prothorax plus long que large. Élytres sans côtes saillantes, à 
rebord marginal étroit, mais toujours bien visible de haut..... 3 
3e genre, Pholeuon. 


I genre, MEHADIELLA Csiki. 
Csiki, 1899, p. 247. — Reitter, 1908, p. 117. — Jeannel, 1908 c, p. 308. — 1910 ÿ, p. 20. 
Syn. : Frivaldszkya, Ganglbauer, 1899, p. 98 (nec Schiner). 
OBs. — Le mâle m'est inconnu. C’est donc avec réserve que 
je place le genre Mehadiella à la base de la série de Drimeotus. 


Espèce type : Mehadiella Paveli (FRIVALDSZKY). 

Forme large, très convexe, hémisphérique, pas plus longue 
que large. Coloration foncée, très brillante. Sculpture très fine 
et très superficielle ; pubescence dorée, courte et très rare. 
Pas d’yeux. 

Tête rétractile, avec une carène occipitale bien marquée. 
Bord externe des mandibules tranchant dans sa moitié apicale ; 
dernier article des palpes maxillaires très petit, à peine aussi 
long que le tiers du précédent ; article moyen des palpes labiaux 
plus long que ses voisins. 

Antennes atteignant à peine le bord postérieur du prothorax. 
L'article 1 est plus court que le 11 d’un tiers ; l’article 17 est aussi 
épais que le 1, plus épais et plus long que le z1 ; l’article vrIx est 
très petit, les articles VIT, IX, x et x1 sont légèrement aplatis 
et le x1 est plus long que le x. 

Prothorax très large,très convexe ; ses côtés sont régulière- 


472 Dr R. JEANNEL 


ment arqués, non sinués ; vus de profil, les côtés décrivent une 
courbe à faible concavité dorsale. Les angles postérieurs sont 
émoussés et non saillants. 

Élytres à peu près aussi longs que larges, très convexes, à 
épipleures repliés, larges et absolument lisses. Le rebord mar- 
ginal de l’élytre est étroit, mais bien visible et ne porte pas de 
frange de cils comme chez Drimeotus. Pygidium découvert ; 
suture de l’élytre régulière, sans strie suturale. 

Mésosternum portant une carène élevée et très épaisse ; son 
bord antérieur est droit; l’angle est faiblement denté et;le bord 
ventral est large, aplati en une sorte de facette ventrale trian- 
gulaire, fortement ponctuée, s’élargissant peu à peu depuis 
l’angle de la carène jusqu’au bord postérieur du mésosternum 
(fig. 473). Les hanches intermédiaires sont três écartées. Épi- 
mères mésothoraciques courts, bien plus larges que longs ; suture 
sterno-épisternale presque entière. 

Métasternum plan, non caréné, fortement et densément 
ponctué. Il présente en avant un véritable bord antérieur entre 
les hanches intermédiaires et son bord postérieur forme entre 
les hanches postérieures une saillie intercoxale aussi large 
que le métasternum est long sur la ligne médiane. 

Paites courtes et épaisses. Le sommet des fémurs n’atteint 
pas le contour du corps. Les tibias des deux paires postérieures 
sont très épineux et présentent à leur sommet quatre éperons 
bien développés. Les tarses antérieurs du mâle sont faiblement 
élargis (d’après Ganglbauer, 1899, p. 109). Le premier article 
des tarses postérieurs est aussi long que le second (1, 1, 2/3, 
2/3, 1). 

Différences sexuelles peu importantes. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — On rapproche d’habitude 
Mehadiella des Sophrochaeta, en raison de la longueur de leurs 
épines tibiales. Mais chez Sophrochaeta les hanches postérieures 
sont rapprochées et le premier article du tarse postérieur est 
long. Je ne connais pas malheureusement l’organe copulateur 
mâle de Mehadiella, je présume cependant qu’il doit être plus 


REVISION DES BATHYSCIINAE 473 


voisin de celui des Drimeotus que de celui des Sophrochaeta. 
Chez Mehadiella, Drimeotus et Pholeuon les hanches postérieu- 
res sont très écartées, la face ventrale du corps est grossière- 
ment ponctuée et le premier article des tarses postérieurs est 
court, il est probable que le pénis de Mehadiella comme celui 
des deux autres genres doit présenter une invagination dorsale 
en nid de pigeon. 


Mehadiella Paveli J. Frivaldszky. 
Planche II, fig. 55 et Planche XVII, fig. 473 à 474. 
Adelops Paveli, Frivaldszky, 1880, p. 183 : éyp. : Herkulesbad. — Bathyscia (Sonhrochaeta) 
Paveli, Reitter, 1885, p. 18. — B. (Frivaldszkya) Paveli, Ganglbauer, 1899, p. 100. 

Long. : 1,6 à 1,8 mm. 

Forme hémisphérique. Ponctuation à peine visible, très espa- 
cée ; tégument lisse entre les points. Antennes épaisses, à mas- 
sue élargie (1, 14, 1, 2/3, 2/3, 2/3, 14, 2/3, 14 11, 2). Pro- 
thorax deux fois et demie aussi large que long, à base trois fois 
aussi large que le sommet. Élytres aussi larges que le prothorax, 
deux fois aussi longs que lui. T'arses postérieurs aussi longs que 
la moitié du tibia correspondant. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Krassé-Szôrény : 
dans les feuilles mortes et les débris de bois, aux environs 
d’'Herkulesbad et de Mehadia (Pavel, Merkl !). Les types vien- 
nent de la vallée de Zsereleu, près d’Herkulesbad. 


2 genre, DRIMEOTUS L. Miller. 


L. Miller, 1856 a, p. 635. — Reitter, 1885, p. 10. — 1889, p. 297. — Ganglbauer, 1899, p. 92. 
— Reitter, 1908, p. 114. — Jeannel, 1910 f, p. 20. 

Subgen, Fericeus, Reitter, 1885, p. 10, — Ganglbauer, 1899, p. 92. — Reitter, 1908, p. 114, — 
Jeannel, 1910 f, p. 20. 

Espèce type : Drimeotus Kovacsi L. MILLER. 

Forme déprimée, elliptique, peu rétrécie en avant. Ponctua- 
tion fine sur la tête et le prothorax, forte et parfois sériée sur les 
élytres, grossière et irrégulière sur la face ventrale du corps. 
Pubescence longue et bien fournie, formant au pourtour de la 
marge des élytres une frange de poils. 


474 Dr R. JEANNEL 


Tête non rétractile, étroite, sans carène occipitale saiïllante ; 
pas d’yeux. Le bord externe des mandibules est tranchant dans 
sa moitié antérieure ; le dernier article des palpes maxillaires 
est très petit, en forme d’alène ; l’article moyen des palpes 
labiaux est deux fois aussi long que ses voisins. 

Antennes ne dépassant pas la moitié de la longueur du corps. 
L'article 1 est plus court que le 11 d’un tiers ; l’article 17 est plus 
épais et un peu plus long que le 11; l’article vrIr est petit 
et l’article XI est à peine plus long que le x ; les articles ter- 
minaux sont épais, non aplatis. 

Prothorax toujours un peu plus étroit que les élytres et plus 
large que la tête. Ses côtés sont plus ou moins sinués et rétrécis 
avant la base ; la base est rectiligne, au plus une fois et demie 
aussi large que le sommet. 

Élytres de forme aberrante. Ils sont longs, ovalaires, dépri- 
més ; leurs épipleures sont très larges et pubescents ; le rebord 
marginal est explané en une large gouttière qui atteint son 
maximum de largeur au milieu et se rétrécit au sommet ; le 
bord externe de la gouttière est frangé de longs poils. Chaque 
élytre porte sur son disque trois côtes saillantes bien nettes 
et la trace d’une quatrième peu visible en dehors. D’habitude 
confuse, la ponctuation est parfois alignée sur six ou sept séries 
longitudinales. Le sommet des élytres dépasse amplement le 
pygidium. Pas de strie suturale. 

Mésosternum portant une carène arrondie, peu élevée, s’abais- 
sant beaucoup en arrière ; la saillie intercoxale du mésosternum 
est relativement épaisse. 

Métasternum plan, sans carène, avec une apophyse interco- 
xale large et échancrée en arrière. La largeur de l’apophyse 
intercoxale est égale aux deux tiers de la longueur du métas- 
ternum sur la ligne médiane. 

Pattes longues et robustes, en général épineuses. Premier article 
du tarse postérieur aussi long que le second (1, 1, 1, 1, 2 ou 4). 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Aussi long que le tiers de la 
longueur du corps. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 475 


Le pénis est arqué, régulier ; la lame basale est courte et peu 
évasée, le sommet porte sur la face dorsale une profonde fos- 
sette transversale en nid de pigeon (fig. 480) et sa pointe se 
termine par une sorte de bec infléchi en avant. 

Le sac interne présente une armature très spéciale. L’abou- 
chement du canal éjaculateur se fait par une invagination 
extrêmement profonde ; en arrière d’elle, dans le fond du sac, 
se trouve une lame chitineuse étroite et allongée qui se termine 
en avant par un long filament; celui-ci se place sur la partie 
dorsale du cylindre du canal éjaculateur et à brève distance 
du sommet de l’invagination se libère des parois et se dresse 
libre dans la cavité du sac (fig. 499). 

Les styles latéraux sont grêles et longs ; leur insertion est 
latérale et leur extrémité est toujours bizarrement contournée. 
En général elle se replie en dedans, se tord en plusieurs tours 
de spire aplatis et porte trois soies terminales très courtes. 

Différences sexuelles. — Elles sont peu apparentes, car la 
dilatation des tarses antérieurs est faible chez les mâles. Chez 
le Fericeus, il existe quelques caractères sexuels secondaires 
aberrants. 

PHYLOGÉNIE. — Les six Drimeotus actuellement connus 
se répartissent dans trois groupes d'espèces. Le groupe I 
comprend le seul D. Ormayi à ponctuation élytrale sériée, il 
est localisé dans le Siebenbürgen, c’est-à-dire dans la vallée 
du Maros. Le groupe II comprend les Drimeotus s. str., à ponc- 
tuation élytrale confuse ; ceux-ci occupent les grottes du bassin 
du Kôürôs. Enfin le groupe III, comprenant le Fericeus Kraatzi, 
doit être considéré non comme un groupement phylogénique 
distinct, mais comme constitué par une forme aberrante directe- 
ment dérivée de la même origine que Drimeotus Kovacsi (voir 
page 128). 

TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Drimeotus. 
1. Onychium du tarse postérieur aussi long que les quatre articles 


précédents réunis. Tibias intermédiaires et postérieurs inermes 
et comprimés en lames de sabre (subgen. Fericeus)..... 6. Kraatzi. 


476 Dr KR. JEANNEL 


— Onychium du tarse postérieur bien plus court que les quatre 
articles précédents réunis. Tibias normalement épineux (subgen. 


Drimeolus..s.. sie.) Pen RS RE PS RES 2. 
2. Ponctuation des élytres alignée suivant six ou sept séries longitu- 

Hinales EUr CHAQUE CIVÉTE. ere A 1. Ormayi: 
Ponctuation "des élytres fontusen. VOL MON AM NNEReS 3. 
3. Élytres longs et étroits, deux fois aussi longs que larges. Prothorax 

à poine plus larve rqteteng. Joie E tue chrome 2. Chyseri: 
— Élytres courts et larges, une fois et demie aussi longs que larges. 

Prothorax bien, plus, Jlarve "que lon. D 4, 
4. Côtés du prothorax parallèles dans leur tiers postérienr .. 4 Kovacsi: 
-— 0016 "du prothorax 'éLrÉGS dla, DAC. MA TEEN 5. 


5. Forme large, élytres courts. Antennes à massue épaisse. Tarses 
postérieurs aussi longs que la moitié du tibia correspondant... 
Sais toi deinels vénes Pris Que spaute dal Slt detre 5. Horvathi. 
— Forme plus allongée, élytres plus étroits. Antennes à massue 
plus grêle. Tarses postérieurs aussi longs que les trois quarts du 
LIDIA CONPÉPPONAANS ee 2 4 one ne me ne TE 3. Entzi. 


I. Sous-genre DRIMEOTUS, s. str. 


GROUPE 1 
1. Drimeotus (s. str.) Ormayi Reitter. 
Planche XVII, fig. 475. ’ 
Drimeotus Ormayi, Reïtter, 1889, p. 301 ; {yp. : grotte de Bedelü. — Ormay, Suppl. Faune 
Col. Transsylv., 1890, p. 45. — Ganglbauer, 1899, p. 93. 

Long. : 4,3 mm. 

Forme étroite, très allongée et déprimée. Coloration brun tes- 
tacé assez foncé. Pubescence relativement courte et peu dense. 
Ponctuation très fine sur la tête et le prothorax, grosse sur les 
élytres où elle forme sept séries régulières de points enfoncés. 
Antennes atteignant environ la moitié de la longueur du corps, 
à articles terminaux très épais; les longueurs des articles 
sont: 1, 14, 1, 3/4, 1, 1, 14, 2/3, 1, 1, 1. Prothorax à peine plus 
large que long, un peu plus étroit que les élytres ; ses côtés sont 
légèrement sinués et rétrécis à la base ; le disque est couvert 
d’une réticulation à mailles allongées dans le sens transversal. 
Élytres deux fois aussi longs que larges, à épaules effacées et à 


REVISION DES BATHYSCIINAE 477 


gouttière marginale plus étroite que chez les autres espèces 
du genre ; les sept lignes de points du disque correspondent à 
7 stries et il existe trois côtes saillantes qui occupent les pre- 
mier, troisième et cinquième interstries. En dehors de la sep- 
tième strie l’élytre est confusément ponctuée. Carène mésos- 
ternale peu élevée, arrondie, s’abaissant entre les hanches. 
Tarses antérieurs mâles faiblement dilatés. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Torda-Aranyos : 
grotte Pestere la Gros, près de Bedelü [12] (Fenichel, N. Sändor, 
Ormay !). 


GROUPE il 


2. Drimeotus (s. str.) Chyzeri Biro. 


Drimeotus Chyzeri, Birô, 1897, p. 447 ; éyp. : Rablô barlang. — Ganglbauer, 1899, p. 94. 


Long. : 3,8 à 4 mm. 

Forme plus longue et plus étroite que celle du D. Ormayi. 
Coloration foncée ; pubescence assez longue ; ponctuation fine 
sur la tête et le prothorax, grossière et confuse sur les élytres. 
Tête portant sur le disque une impression assez profonde. 
Antennes dépassant à peine la moitié de la longueur du corps, 
à massue peu épaisse ; longueurs des articles : 1, 2, 15, 12, 
1%, 14, 15, 3/4, 1, 14, 11 Prothorax un peu plus large que 
long, cordiforme, présentant sa plus grande largeur avant le 
milieu ; les côtés sont nettement sinués et rétrécis en arrière, 
parallèles dans leur quart postérieur ; angles postérieurs droits ; 
disque faiblement impressionné de chaque côté au-devant des 
angles postérieurs. Élytres près de quatre fois aussi longs que le 
prothorax, deux fois aussi longs que larges, atténués au som- 
met ; la suture est déprimée en avant et le disque porte trois 
ou quatre côtes peu saillantes. C'arène mésosternale formant un 
angle droit. T'arses antérieurs mâles faiblement dilatés, tarses 
postérieurs aussi longs que la moitié du tibia correspondant. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte 
Rablé-barlang (ou grotte des Brigands), près de Vär Sonkolyos 
[3] (Biré). 


478 Dr R. JEANNEL 


3. Drimeotus (s. str.) Entzi Biré. 
Drimeotus Entzi, Birô, 1897, p. 448 ; typ. : Bihar. — Ganglbauer, 1899, p. 94. 


Long. : 3,8 à 4 mm. 

Forme intermédiaire à celle du D. Chyzeri et du D. Kovacsi. 
11 diffère du D. Chyzeri par sa forme plus large, son prothorax 
plus ample, avec des côtés moins fortement sinués et rétrécis 
jusqu’à la base, par ses élytres plus larges, plus arrondis, moins 
parallèles. De plus la massue des antennes est plus épaisse et 
les tarses postérieurs sont aussi longs que les trois quarts du 
tibia, au lieu que chez D. Chyzeri leur longueur ne dépasse pas 
la moitié. 

Il diffère des D. Horvathi et Kovacsi par ses élytres plus longs, 
ses pattes plus grêles et surtout par l’allongement de ses tarses 
postérieurs. 


HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : dans une 
grotte innomée (Bir). 


4. Drimeotus (s. str.) Kovacsi L. Miller. 
Planche II, fig. 56 et Planche XVII, fig. 476 à 482. 


Drimeotus Kovacsi, L. Miller, 1856 a, p. 635, pl. VIII, fig. 2 ; éyp. : grotte d’Igriez. — Reitter, 
1885, p. 14. — Ganglbauer, 1899, p. 93. : 

Long. : 3,5 à 4 mm. 

Forme large et déprimée. Coloration brun testacé brillant. 
Pubescence assez longue ; ponctuation grossière et confuse 
sur les élytres, fine et dense sur la tête et le prothorax. Antennes 
atteignant la moitié de la longueur du corps, à articles ter- 
minaux épais ; les longueurs d'articles sont : 1, 14, 14, 1, 
14, 1, 14, 3/4, 14, 1, 14 Prothorax une fois et demie aussi 
large que long, arrondi en avant ; ses côtés sont parallèles 
dans leur tiers postérieur et les angles postérieurs sont sen- 
siblement droits. Élytres environ une fois et demie aussi 
longs que larges, arrondis ; la gouttière marginale est très 
large et occupe vers son milieu le sixième de la largeur de 
l’élytre ; la suture est déprimée en avant et les trois côtes 


REVISION DES BATHYSCIINAE 479 


saillantes du disque sont nettement indiquées. Carène mésos- 
ternale peu élevée, arrondie, basse entre les hanches, formant 
à son angle une très petite dent visible de profil. Pattes grêles, 
peu allongées ; les tarses postérieurs sont aussi longs que la 
moitié du tibia. Les tarses antérieurs mâles sont presque aussi 
larges que le tibia. 

Hagirar. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte 
d'Igriez [4] (Frivaldszky, Kovacs, Merkl !). 

La citation faite par L. Miller (1856, p. 636) du D. Kovacsi 
de la grotte Knochen hühle, à Fericse, se rapporte au D. (Feri- 
ceus) Kraatzi. 


5. Drimeotus (s. str.) Horvathi Birc. 
Drimeotus Horvathi, Birô, 1897, p. 448 ; éyp. : grotte de Remecz, — Ganglbauer, 1899, p. 93. 

Long. : 3,7 à 3,8 mm. 

Très voisin du D. Kovacsi, mais il en diffère par les caractères 
suivants : 

Les côtés du prothorax sont plus arrondis, nettement 
rétrécis jusqu'aux angles postérieurs. Les élytres sont plus 
courts, plus larges. Les tarses postérieurs sont aussi longs 
que la moitié du tibia correspondant, ce qui le distingue 
du D. Entzi qui a la même forme du prothorax que lui. 

HaBirarT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte de 
Remecz [1] (Biré). 


II. Sous-genre FERICEUS Reïtter. 


GROUPE III 


6. Drimeotus (Fericeus) Kraatzi Frivaldszky. 
Planche IT, fig, 57 et Planche XVII, fig. 483 à 485. 

Drimeotus Kraatzi, Emerich et Johann Frivaldszky, 1857, p. 45 ; éyn. : grotte de Fericse. — 
L'ericeus Krautzi, Reitter, 1885, p. 13. — Drimeotus (Fericeus) Krauizi, Ganglbauer, 1899, p. 94, 

Long. : 3,8 à 4 mm. 

Aspect extérieur du D. Kovacsi. Son prothorax est un peu 
plus étroit, plus convexe, plus finement ponctué. plus forte- 
ment sinué latéralement. Les élytres sont plus ovalaires, leurs 
côtes sont plus saïllantes. Les pattes sont longues et robustes. 


480 D' R. JEANNEL 


Les trochanters antérieurs et intermédiaires des mâles portent 
une épine très aiguë (fig. 483). Les tibias intermédiaires et 
postérieurs, au lieu d’être cylindriques, droits et épineux, sont 
absolument inermes, fortement arqués en dedans et présentent 
la forme de lames de sabre à tranchant externe (fig. 484 et 485). 
Le dernier article des tarses postérieurs est enfin extraordinai- 
rement long, aussi long que les quatre précédents réunis (1, 1, 
1, 1, 4). Je ne connais pas l’organe copulateur du D. Kraata. 

Différences sexuelles. — Cette conformation aberrante des 
pattes est bien plus accusée chez les mâles que chez les femelles. 

HagirrTar. — Hongrie orientale. Comitat de Biïhar : grotte 
Knochen hühle (ou grotte des Ossements), à Fericse[5] (Fri- 
valdszky, Merkl !). 


3 genre, PHOLEUON Hampe. 


Hampe, 1856, p. 463. — Reitter, 1885, p. 10 (pars). — 1886, p. 316 (pars). — Ganglbauer, 
1887, p. 95. — 1899, p. 87. — Reitter, 1908, p. 112. — Jeannel, 1910 f, p. 20. 

Syn. : Apropeus, Reiïtter, 1885, p. 10. — Ganglbauer, 1899, p. 88. 

Subgen. Parapholeuon, Ganglbauer, 1887, p. 95. — 1899, p. 88. — Jeannel, 1910 7, p. 20. 


Espèce type : Pholeuon angusticolle HAMPE. 

Forme allongée, déprimée, fortement rétrécie en avant. 
Pubescence fine et dense; ponctuation fine et infiniment 
moins grossière que chez les Drimeotus. Coloration pâle. 

Tête non rétractile, sans yeux ; elle est à peine aussi longue 
que large, à peine plus étroite que le prothorax. Les antennes 
s’insèrent dans des fossettes peu profondes et la carène oceci- 
pitale est peu saillante. Les pièces buccales sont semblables 
à celles des Drimeotus. 

Antennes plus longues que la moitié de la longueur du corps, 
épaisses, cylindriques ; l’article 1 est aussi long que les deux 
tiers du 1, l’article vrrr est plus court que ses voisins, mais deux 
fois aussi long que large, l’article XI est aussi long que le x. 

Prothorax à peu près aussi large que la moitié des élytres, 
aussi long ou un peu plus long que large ; ses côtés sont arrondis 
en avant, profondément sinués et rétrécis en arrière ; la base 


REVISION DES BATHYSCIINAE 481 


est plus étroite que le sommet et les angles postérieurs sont 
saillants en dehors ; le disque est régulier, peu convexe, fine- 
ment ponctué et couvert de poils fins. 

Élytres environ deux fois et demie aussi longs que larges, 
présentant leur plus grande largeur après le milieu. Les épau- 
les sont peu saillantes, la gouttière marginale est large, bien 
visible jusqu'au sommet, mais elle n’atteint pas les propor- 
tions de celle des Drimeotus. Les épipleures sont larges, ponctués, 
pubescents ; le sommet ne recouvre pas entièrement le pygi- 
dium ; la suture n’est pas déprimée; il n’existe pas de strie sutu- 
rale, ni de côtes saillantes ou de points en série sur le disque. 

 Mésosternum étroit, peu ou point caréné. Les épimères méso- 
thoraciques sont allongés et les sutures sont peu visibles. 
Les hanches intermédiaires sont contiguës, mais les hanches 
postérieures sont séparées par une large saillie intercoxale du 
métasternum. 

Le premier segment abdominal est deux fois aussi long que le 

métasternum. 
* Païtes longues et grêles ; les tarses antérieurs mâles sont 
dilatés largement ; leur article 1 est plus court que les deux sui- 
vants réunis. Les tibias intermédiaires et postérieurs sont 
cylindriques, droits, hérissés de petites épines sur leur bord 
externe. Le premier article du tarse postérieur est plus court que 
les trois suivants réunis. 

Différences sexuelles peu apparentes. Les femelles sont en 
général un peu plus grandes et plus larges que les mâles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très semblable à celui des 
Drimeotus. Le pénis est toujours épais, arqué, régulier ; sa lame 
basale est courte et peu évasée, son sommet porte sur la face 
dorsale la fossette en nid de pigeon caractéristique de la série 
phylogénique. 

Les styles latéraux sont de même coudés, déformés et bizarre- 
ment contournés à leur sommet. 

SUBDIVISIONS. — On range d'habitude les Pholeuon dans 
trois sous-genres, Pholeuon (s. str.), Parapholeuon, Apropeus. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VU, — (1), o1 


482 D' R. JEANNEL 


Je ne crois pas que la coupe Apropeus mérite d’être conservée ; 
elle a été faite pour une espèce un peu plus adaptée au milieu 
souterrain et privée de carène mésosternale. Or dans les genres 
comme Pholeuon, Oryotus, où la carène est en régression, il ne 
faut pas s’étonner de la voir disparaître entièrement chez cer- 
taines espèces et il n’y a certainement pas plus de raisons pour 


placer dans un sous-genre spécial les Pholeuon sans carène 


mésosternale qu’il n’y en aurait pour séparer de la même façon 
POryotus Micklitzi du Schmidti. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Pholeuon. 


Côtés du prothorax rebordés sur toute leur longueur. Élytres à 
surface inégale, portant les traces de côtes obsolètes ; gouttière 
marginale plus large au milieu qu'en avant. Suture sterno- 
épisternale du mésosternum absente. Premier article du tarse pos- 
térieur aussi long que les deux suivants réunis. Organe copulateur 
mâle très épais. (Subgen. Parapholeuon)..................... 2. 
Côtés du prothorax rebordés seulement dans leur moitié posté- 
rieure, non rebordés en avant. Élytres à surface régulière, sans 
trace de côtes ; gouttière marginale aussi large au milieu qu’en 
avant. Suture sterno-épisternale du mésosternum bien visible. 
Premier article du tarse postérieur plus court que les deux sui- 
vants réunis. Pénis long, moins épais, plus arqué. (Subgen. 
PADIEUONR, DSL, se see genie tie e sde ee » 0e Mas De ce CETTE 3. 
Antennes aussi longues que la moitié de la longueur du corps. 
Front impressionné. Prothorax plus long que large, peu rétréci 


\ 


en arrière, à côtés parallèles au devant des angles postérieurs. 


Élytres fortement ponciués. LR nr te 1. hungaricum. 
Antennes atteignant les trois quarts de la longueur du corps. 
Front sans impression. Prothorax à peu près aussi long que large, 
à cêtés nullement parallèles en arrière. Élytres finement ponctués. 
2. gracile. 


Antennes à peine plus longues que la moitié de la longueur du corps. 
Prothorax à peu près aussi long que large, à base aussi large que le 
sommet, à côtés fortement sinués. Carène mésosternale élevée... 
3. angusticolle 


— Antennes atteignant presque la longueur du corps. Prothorax plus 


long que large, à base un peu plus large que le sommet, à côtés 
faiblement sinués. Carène mésosternale nulle...,.,..... 4. Jeptoderum, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 483 


I. Sous-genre P4ARAPHOLEUON Ganglbauer. 


1. Pholeuon (Parapholeuon) hungarieum Csiki. 


Pholeuon (Parapholeuon) hungaricum, CSiki, 1904, p. 565 ; typ. : grotte de Szoho Dol, 


Long. : 3,5 à 4 mm. 

Forme grêle; coloration testacée brillante ; pubescence 
fine et serrée sur la tête et le pronotum, longue et éparse sur 
les élytres. Front impressionné au milieu. Antennes atteignant 
à peine la moitié de la longueur du corps ; l’article 1 est plus 
court que la moitié du 11, l’article 11 est plus long et plus épais 
que le zx, les articles II, IV, V et VI sont de même longueur, 
l’article vit est un peu plus long que le vi, le VIII est aussi 
long que la moitié du vir, un peu plus court que les suivants, 
l’article XI est aussi long que le x, les articles de la massue 
sont épaissis modérément. Prothorax cordiforme, peu convexe, 
un peu plus large à la base qu’au sommet ; ses côtés sont arron- 
dis en avant, droits et parallèles dans leur tiers postérieur ; les 
angles postérieurs sont sensiblement droits et la base est 
rectiligne. Les côtés sont rebordés dans toute leur longueur. 
Élytres ovalaires, deux fois aussi longs que larges, deux fois 
plus larges que le prothorax et présentant leur plus grande 
largeur au milieu ; leur gouttière marginale est étroite. Carène 
mésosternale élevée, anguleuse. Tarses antérieurs mâles un peu 
moins larges que le sommet du tibia. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Alsé Fehér : grotte 
de Lucia, près de Szoh6 Dol [11] (Dr Z. Szilady). 


2, Pholeuon (Parapholeuon) gracile J. Frivaldszky. 
Planche XVII, fig. 486 à 4924 
Pholeuon gracile, Frivaldszky, 1861, p. 387 ; 4yp. : grotte du com. de Bihar, — {Reitter, 1855% 
p. 15. — Parapholeuon gracule, Ganglbauer, 1887, p. 95. — 1899, p. 89. 
Long. : 3,8 à 4 mm. 
Forme grêle et allongée. Pubescence assez longue, formant 
une frange de poils bien visible au pourtour des élytres, Ponctua- 


484 Dr R. JEANNEL 


tion forte et irrégulière. Coloration assez foncée. Antennes 
grêles, atteignant les trois quarts de la longueur du corps ; 
l’article vix est épaissi dans son tiers apical seulement ; les lon- 
gueurs des articles sont : 2/3, 1, 3/4, 3/4, 1, 3/4, 1, 2/3, 3/4, 2/3, 
2/3. Prothorax cordiforme, aussi long que large, à côtés peu sinués 
et angles postérieurs saillants en dehors. Élytres près de trois 
fois aussi longs que larges, présentant leur plus grande lar- 
geur après le milieu ; la gouttière marginale est large et se rétré- 
cit aux extrémités. Les angles huméraux sont légèrement sail- 
lants et explanés ; la suture n’est pas déprimée et il existe sur 
le disque, principalement chez les femelles, des traces de côtes 
saillantes très effacées. La ponctuation des élytres est grossière 
et confuse. Mésosternum pourvu d’une courte carène dentée et 
crochue. Tarses antérieurs mâles un peu plus étroits que le 
sommet du tibia. Tarses postérieurs : 1, 1/2, 1/2, 1/3, 1. 

Organe copulateur mâle très court et très épais, à peine quatre 
fois aussi long que large. Le pénis est peu arqué, sa fossette 
dorsale est large et profonde, les styles latéraux sont aplatis laté- 
ralement, s’amincissent au sommet et s’épaississent de nouveau 
à leur coude apical ; les soies terminales sont très courtes. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte du 
cirque de Kalotaer Hotters [6] (Frivaldszky, Merkl !). 


IT. Sous-genré PHOLEUON, s. str. 


3. Pholeuon (s. str.) angusticolle Hampe. 
Planche II, fig. 58 et Planche XVII et XVIII, fig, 493 à 499 
Pholeuon angusticolle, Hampe, 1856, p. 463, pl. VII, p. 7 ; éyp. : grotte d'Oncsasza. — Reitter, 
1885, p. 15. — Ganglbauer, 1899, p. 89. 

Long. : 4 à 4,2 mm. 

Forme grêle, rétrécie en avant. Coloration pâle. Pubes- 
cence et ponctuation fines, égales et serrées. Antennes dépassant 
à peine la moitié de la longueur du corps, épaisses, à peine plus 
minces au milieu qu'aux extrémités ; formule des longueurs : 
2/3, 1, 2/3, 3/4, 1, 3/4, 3/4, 1/2, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax à peu près 
aussi long que large, aussi large à sa base qu’au sommet ; ses 


REVISION DES BATHYSCIINAE 485 


côtés sont rebordés seulement dans leur moitié postérieure, 
ils sont profondément sinués dans leur troisième quart, puis 
nettement élargis de nouveau à la base ; angles postérieurs très 
saillants en dehors. Élytres trois fois aussi longs que larges, 
présentant leur plus grande largeur après le milieu ; la gout- 
tière marginale est étroite, régulière ; les épaules sont saillantes, 
la suture est régulière et le disque ne montre pas trace de 
côtes. Carène mésosternale élevée, triangulaire, dentée, for- 
mant un angle vif et crochu. Pattes courtes et robustes. Tarses 
antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia, à article r 
aussi long que les trois suivants réunis. Tarses postérieurs 
aussi longs que la moitié du tibia correspondant (1, 3/4, 3/4, 
2/3, 1 +). Le premier article est donc très court. 

Organe copulateur mâle très long, très grand, très arqué, 
huit fois aussi long que large. La fossette dorsale du pénis est 
large et profonde, les styles latéraux ne sont pas comprimés 
latéralement et leur extrémité ne montre aucune dilatation. 

HARITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte 
de Oncsasza ou Pestera Smeilor (caverne du Dragon), près des 
sources du Meleg Szamos [10] (Hampe, Merkl!, C. Siegmeth). 


4, Pholeuon (s. str.) leptoderum Frivaldszky. 
Planche II, fig. 59 et Planche XVIII, fig. 500 à 507. 

Pholeuon leptoderum, Emerich et Johann Frivaldszky, 1857, p. 44 ; éyp. : grotte de Funacza. 
— Apropeus leptoderus,Reitter, 1885, p, 13. — Pholeuon (Apropeus) leptoderum, Ganglbauer, 
1899, p. 88. — Pholeuon leptoderum, Jeannel, 1910 f, p. 41. 

Syn. : Hazayi, J. Frivaldszky; 1884, p. 280 : {yp. : grotte de Magura.— Pholeuon (Apropeus) 
leptoderum-Hazayi, Ganglbauer, 1899, p. 89. 

Long. : 4,5 à 5 mm. 

Forme très grêle, allongée, très rétrécie en avant. Ponctua- 
tion et pubescence fines, régulières et serrées. Coloration assez 
pâle. Antennes presque aussi longues que le corps, fines, peu 
épaissies au sommet ; les articles terminaux sont remarquable- 
ment courts : 2/3, 1, 2/3, 2/3, 1, 1, 1, 2/3, 4/5, 2/3, 2/3. Prothorax 
plus long que large, un peu plus large à sa base qu’au som- 
met ; les côtés sont arrondis en avant, largement sinués en 


486 Dr R. JEANNEL 


arrière et les angles postérieurs sont saillants en dehors. Les 
côtés sont finement rebordés dans leur moitié postérieure. 
Élytres allongés, présentant leur plus grande largeur après 
le milieu, leur gouttière marginale est étroite et régulière, la 
suture n’est pas déprimée et il existe chez certains exemplaires 
de légères traces de côtes saillantes sur le disque (1). Mésoster- 
num sans trace de carène saillante. Pattes longues et grêles : 
les tarses antérieurs mâles sont un peu plus larges que le som- 
met du tibia; leur article 1 est à peine plus long que le 11. Tarses 
postérieurs aussi longs que les quatre cinquièmes du tibia corres- 
pondant (1, 2/3, 1/2, 1/2, 1 1). L'article r est donc court, moins 
cependant que chez P. angusiicolle. 

Organe copulateur mâle très grand, aussi long que le tiers de 
la longueur du corps; le pénis est très arqué. Dans son ensemble 
l'organe est semblable à celui du P. angusticolle avec cette 
seule différence qu’il est beaucoup plus grand. 

VARIATIONS. — Il m'est impossible de trouver des différences 
entre le Pholeuon Hazayi et le P. leptoderum. Frivaldszky avait 
caractérisé son P. Hazayi par ses antennes plus courtes, à articles 
terminaux plus courts, son prothorax plus étroit, plus profondé- 
ment sinué, les tibias des mâles plus courts, les tarses antérieurs 
mâles plus étroits. En réalité aucune de ces différences n’existe. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Bihar : grotte de 
Funacza, près de Rézbänya [7] (J. Frivaldszky, Merkl !) ; 
grotte de l’Archiduc Joseph, près de Rézhbânya [8](C.Siegmeth); 
grotte de Magura [9] (J. Frivaldszky). 


B. Série de Sophrochaeta. 
4 genre, SOPHROCHAETA Reitter. 


Reitter, 1885, p. 18 (subgen.\. — Ganglbauer, 1899, p. 99.— Reitter, 1908, p. 118. — Jeannel, 
1908 c, p. 308. — 1910 f, p. 20, 


Espèce type : Sophrochaeta insignis (J. FRIVALDSZKY). 
Forme large et déprimée, non atténuée en avant et en arrière. 


(1) Ces côtes étaient particulièrement visibles sur les élytres de l’exemplaire qui a été photes 
graphié (pl. If, fig. 59). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 487 


Pubescence pâle, épaisse, dressée, longue et peu serrée, formant 
sur les bords des élytres une frange de poils. Ponctuation très 
fine et très superficielle sur le prothorax, rugueuse et plus 
grossière sur les élytres où elle est irrégulièrement alignée sui- 
vant des lignes obliques faisant avec la suture un angle de 45°. 

Tête rétractile, sans yeux ; sa carène occipitale est très effa- 
cée. Le dernier article du palpe maxillaire est aussi long que les 

trois quarts du second. 
_ Antennes épaisses, courtes, cylindriques ; l’article 1 est plus 
court que la moitié du 11, l’article rx est plus court que le rt et 
l’article vrIx est plus court que ses voisins. 

Prothorax aussi large que les élytres ; côtés régulièrement 
arqués de la base au sommet, formant, vus de profil, une courbe 
à concavité ventrale. 

Élytres environ deux fois aussi longs que larges, arrondis 
au sommet ; leurs côtés sont parallèles dans leurs deux tiers 
antérieurs, la gouttière marginale est large, le sommet dépasse 
la pointe du pygidium ; il n’existe pas de strie suturale. 

Mésosternum pourvu d’une carène élevée, de forme variable. 
Épimères mésothoraciques aussi longs que larges; sutures 
mésothoraciques incomplètes. 

Métasternum plan, non caréné, formant entre les hanches 
postérieures une apophyse intercoxale très étroite et bifide. 

Pattes robustes, assez courtes. Les fémurs antérieurs sont en 
entier rétractiles sous le prothorax. Les tibias intermédiaires 
et postérieurs portent sur leur bord externe une double rangée 
d’épines redressées, qui sont aussi longues et épaisses que les 
éperons (fig. 510 et 511). Tarses antérieurs mâles toujours 
bien plus étroits que le sommet du tibia. Tarses postérieurs 
1, 4/5, 2/3, 2/3, 14. (Le premier article est donc très court.) 

Les différences sexuelles sont presque nulles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très petit, dix fois plus 
court que le corps. Le pénis est allongé, quatre fois aussi long 
que large, droit ou peu arqué, sans fossette dorsale. Sa lame 
basale est longue, triangulaire ; le sommet du pénis est aplati, 


488 Dr R. JEANNEL 


large, non acuminé. Le sac interne est à peine différencié : 
pas de valvule à l’abouchement du canal éjaculateur, pas d’ar- 
mature chitineuse sur ses parois, sauf une simple bandelette dor- 
sale et apicale. 

Les styles latéraux s’insèrent sur une pièce basale bien déve- 
loppée ; ils sont volumineux, épais, aussi longs que le pénis. 
Leur insertion est latérale, leur milieu est faiblement coudé 
et leur extrémité s’amincit graduellement et porte trois soies 
terminales de même longueur. 

Comme on le voit l'organe copulateur du genre Sophrochaeta 
est très différent de celui de la série de Drimeotus. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Sophrochaeta. 


1. Grande taille. Prothorax rétréci à sa base. Élytres deux fois aussi 
longs que larges. Antennes épaisses, à article xt aussi long que le x. 
Longissé à 435 MAR. her nca D LP pe. 1. Reitteri. 

— Taille plus petite. Prothorax présentant sa plus grande largeur 
à la base. Élytres une fois et demie aussi longs que larges. Ar- 
ücle xt des antennes plus long que lex". RE à Us 


\ 


2. Antennes longues à article rx aussi long que les deux tiers 
du z1. Carène mésosternale anguleuse. Long. : 3 à 3,6 mm.. 2. /nsignis. 
— Antennes courtes, à article xx aussi long que le tiers du 11. Ca- 
rène mésosternale arrondie. Long. : 2,5 mm........... 3. Merkli. 


1. Sophrochaeta Reitteri J. Frivaldszky. 
Planche II, fig. 61 et Planche XVIII, fig. 516 à 519. 


Bathyscia Reitteri, J. Frivaldszky, 1884, p. 280 ; éyp. : Mehadia. — B. (Sophrochaeta) Reitteri 
Ganglbauer, 1899, p. 99. 

Long. : 4 à 4,5 mm. 

Forme allongée, parallèle, peu convexe. Coloration brun 
rougeâtre assez foncé ; pubescence plus courte et moins dres- 
sée que chez les autres espèces. Antennes atteignant à peine la 
moitié de la longueur du corps; les articles terminaux sont à 
peine épaissis, l’article vIIT est cylindrique et l’article XI est 
aussi long que le x ; les longueurs des articles sont : 1, 2, 1, 1, 
1, 1, 14, 3/4, 14, 11, 14. Prothorax près de deux fois aussi 


REVISION DES BATHYSCIINAE 489 


large que long, mesurant sa plus grande largeur à l’union des 
trois quarts antérieurs et du quart postérieur. Élytres deux fois 
aussi longs que larges, sans dépression suturale. Carène méso- 
sternale élevée, lamelleuse, à bord antérieur droit, à angle 
crochu. 

Organe copulateur mäle relativement épais, quatre fois 
aussi long que large. Le pénis est arqué ; son sac interne, brus- 
quement élargi à la base, porte deux bandelettes de renforce- 
ment dorsales dans sa moitié apicale. Les styles latéraux sont 
très grêles. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Krassô-Sz'rény : 
grotte innomée, située au nord d’Herkulesbad [14] (Pavel !). 


2. Sophrochaeta insignis J. Frivaldszky. 


Planche II, fig. 60 et Planche XVIII, fig. 508 à 513. 

Adelops insignis, J. Frivaldszky, 1880, p. 181 ; {yp. : Mehadia. — Bathyscia (Sophrochaeta) insi- 
gnis, Reitter, 1885, p. 18, — Ganglbauer, 1899, p. 99, — Jeannel, 1910 }, p. 23, fig, 18, 

Long. : 3,3 à 3,6 mm. 

Forme plus courte que celle du précédent, mais aussi large 
et aussi déprimée. Coloration brun testacé. Antennes dépas- 
sant la moitié de la longueur du corps, à articles terminaux 
nettement épaissis ; l’article 1 est aussi long que les deux tiers 
de l’article 1x, l’article vrr est cylindrique, plus long que large, 
l’article XI est plus long que le x; les longueurs d'articles 
sont : 14, 2, 14, 114, 11, 141 2, 3/4, 14 14, 2. Prothorax 
deux fois aussi large que long, présentant sa plus grande 
largeur à la base. Élytres une fois et demie aussi longs que 
larges. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, à bord anté- 
rieur droit, à angle abattu, à bord ventral rectiligne. 

Organe copulateur mâle grêle, six fois aussi long que large, 
à peine arqué en avant. Le sac interne du pénis est rudimentaire, 
sans bandelettes différenciées. La lame ventrale du paramère 
est fortement repliée à son insertion et les styles latéraux sont 
épais et coudés fortement au milieu de leur longueur. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Krassé-Szcrény : 


490 Dr R. JEANNEL 


grotte de Tatarczv, près de Mehadia [16] (Breit !); grotte 
Kreuzhïhle, à Herkulesbad [13] (Merkl!); grotte Pestere 
Szoronyest, à Domoglet [15]. 

Obs. — Rare dans la Kreuzh5hle, il est très abondant dans 
les deux autres grottes. 


3. Sophrochaeta Merkli J. Frivaldszky. 


Planche XVIII, fig. 514 et 515. 

Bathyscia Merkli, J. Frivaldszky, 1883, p. 12; typ. : monts du com. de Kras Szürény. — 
B. (Sophrochaeta) Merkli, Reitter, 1885, p. 18. — Ganglbauer, 1899, p. 100, 

Long. : 2,5 mm. 

Forme, coloration et sculpture du S.insignis, mais pubescence 
bien plus courte. Antennes atteignant à peine la moitié de la 
longueur du corps, l’article 1 est aussi long que le tiers de la 
longueur de l’article 11, l’article vrIx est aussi long que large, 
l’article xt est plus long que le x, les articles terminaux sont à 
peine épaissis ; les longueurs des articles sont : 1, 3, 1, 1, 1, 
1, 2, 1/2, 14, 14, 2. Prothorax à peu près deux fois aussi large 
que long, à côtés peu arqués, présentant sa plus grande lar- 
geur exactement à la base. Élytres une fois et demie aussi 
longs que larges, portant près de la suture la trace d’une côte 
saillante. Carène mésosternale arrondie régulièrement, sans 
trace d'angle. 

Obs. — Le mâle m'est inconnu. 

HABITAT. — Hongrie orientale. Comitat de Krassé-Szôrény 
et comitat de Hunyad : dans les feuilles mortes, sur les mon- 
tagnes. Un exemplaire typique de la coll. Reitter que j’ai sous 
les yeux est étiqueté « Banat ». 


C. Série de Apholeuonus. 


TABLEAU DES GENRES. 


1. Prothorax aussi large que les élytres, à côtés régulièrement 
aTqUes. .Déve TÉLPACUIE, ec ee ee se genre, Proleonhardia. 
— Prothorax plus étroit que les élytres, à côtés toujours sinués 
ou rétrécis avant la base. Tête non rétractile............... ne 2e 


REVISION DES BATHYSCIINAE 491 


2. Petite taille (2 à 3 mm.). Article vr des antennes à peu près 


EE QU ARR A name eee rue + AMOR 3. 
— Grande taille (5 à 7 mm.). Article vux des antennes au moins 
deux Tois aussi, long que large... 4... 2... sq 5. 


3. Prothorax à peu près aussi long que large, rétréci à la base. 
Articles terminaux des antennes épaissis régulièrement de la base 
ETS CF RO RE OR A TC CE 8e genre, Leonhardia. 
— Prothorax campanuliforme, bien plus large que long. Articles ter- 
minaux des antennes brusquement épaissis dans leur moitié apicale 


(antennes noueuses)............ RNCS ges ee BAD Vale 4, 
4, Tibias intermédiaires droits, tibias postérieurs arqués en dehors. 
PTE LRO EUE OR fun same ces sis 6 genre, Charonites. 
— Tibias intermédiaires arqués en dedans, tibias postérieurs droits. 
Ronciuatons nets . JAACCMENUIUNT. ALLO. 7e genre, Adelopidius. 
5. Téguments glabres. Carène mésosternale élevée, dentée. Rebord 
marginal des élytres saillant......... . 4102 genre, Apholeuonus. 
— Téguments pubescents. Carène mésosternale nulle ou basse et non 
nr a eau secte « cola ed ai vie age sd ajefano fe 6. 


6. Bord postérieur du prosternum sans incisure médiane. Prothorax 
bien plus long que large. Élytres à épaules saillantes, trois fois 
aussi longs que larges chez les mâles, deux fois seulement chez 
les femelles. Antennes très longues, atteignant la longueur du 
PNR GE RE EEE OR ME PRO RERO DE 12e genre, Parapropus 

—— Bord postérieur du prosternum incisé sur la ligne médiane. Élytres 
au plus deux fois aussi longs que larges, semblables dans les deux 
sexes, sans épaules saillantes, avec un rebord marginal effacé de 
façon qu'aucune limite nette n’existe entre la surface de l’élytre 
et celle de l’épipleure. Antennes ne dépassant pas la longueur du 


OUT ro a de ce one ne do d'OS or cie DDR LM CONTE 
7. Prothorax très finement et très! superficiellement ponctué, carré, 

MR CON ER Ras dore soc r ess 9œ genre, Haplotropidius. 
— Prothorax fortement ponctué, es long que large, convexe, 

presque cylindrique. 4.4.2. 4.0 . 11e genre, Protobracharthron. 


52 genre, PROLEONHARDIA Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 21. 


Espèce type : Proleonhardia Neumanni (APFELBECK). 
Forme large et peu convexe, non rétrécie en avant. Sculpture 
formée de points disposés sans ordre, assez gros sur les élytres, 


492 Dr R. JEANNEL 


Pubescence dorée, longue et peu serrée. Coloration brun testacé 
assez pâle. 

Tête petite, rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale 
et des angles temporaux peu saillants. Dernier article des pal- 
pes maxillaires très petit, aussi long que la moitié du précé- 
dent. 

Antennes dépassant à peine les angles postérieurs du pro- 
thorax, très épaisses au sommet, cylindriques. L'article x 
n’est pas plus long que les deux ‘tiers de l’article 11, l’article VII 
est très petit et l’article XI n’est guère plus long que le x. 

Prothorax à peine aussi large que les élytres, bien plus large 
que long ; ses côtés sont régulièrement arqués et forment, 
vus de profil, une ligne faiblement sinueuse à convexité ven- 
trale en avant, dorsale en arrière. Le bord postérieur du 
prosternum est largement échancré ; la base du pronotum est 
rectiligne. 

Élytres longs, ovalaires, peu convexes, environ deux fois 
aussi longs que larges ; leur plus grande largeur se mesure à peu 
près au milieu. Le rebord marginal est entièrement visible de 
haut, le sommet est tronqué et laisse la pointe du pygidium 
à découvert ; le disque ne présente pas trace de côtes ou de strie 
suturale. 

- Mésosternum pourvu d’une carène élevée, lamelleuse, à bord 
antérieur convexe, à angle denté, à bord ventral mince. Épi- 
mères mésothoraciques transverses, suture sterno-épisternale 
complète ; l’épisterne est aussi bien limité que l’épimère et son 
angle postérieur atteint la cavité coxale. (C’est le mésosternum 
de Leonhardia ou d’Apholeuonus avec une carène plus élevée). 

Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures une 
apophyse intercoxale très large. Le métasternum est plus court 
sur la ligne médiane que le premier segment abdominal. 

Pattes courtes et aplaties. Les fémurs antérieurs s’abritent 
en entier sous les bords latéraux du prothorax. Les tibias 
intermédiaires sont arqués en dedans, les tibias postérieurs 
sont droits et portent à leur sommet deux éperons internes très 


REVISION DES BATHYSCIINAE 493 


longs et deux éperons externes très courts. Les tarses antérieurs 
mâles sont faiblement dilatés (d’après Apfelbeck); les tarses 
postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia et leur 
article Tr est très court (1, 3/4, 2/3, 2/3, 1). 

Mâle. — Mest inconnu. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Proleonhardia s'éloigne 
beaucoup des Bathyscimorphus et Hohenwartia par la forme 
cylindrique, non aplatie, de ses antennes et par la structure de 
son métasternum. Je crois qu'il n’est possible de lui trouver 
d’affinités véritables qu'avec le genre Leonhardia dont il pos- 
sède la même forme d’antennes, la sculpture, la même struc- 
ture des tarses et du mésosternum, les mêmes élytres courts, 
le même écartement des hanches postérieures. La description 
de l’organe copulateur mâle du Proleonhardia, lorsqu'elle pourra 
être faite, dira si j’ai raison de placer ce genre à la base de la 
longue et belle série phylétique qui aboutit au Parapropus. 


Proleonhardia Neumanni Apfelbeck. 
Planche II, fig. 62 et Planche XVIII, fig, 520 à 522. 


Bathyseia Neumanni, Ap'elbeck, 1901, p. 15 ; éyp. : grotte de Podromanja. — 1907 d, p. 317, 


Long. : 2,2 mm. 

Forme elliptique, également rétrécie aux deux extrémités. 
Antennes épaisses, présentant la formule suivante : 2/3, 1, 2/3, 
1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/3, 2/3, 2/3, 1. Prothorax fortement rétréci 
au sommet, à côtés peu arqués. Élytres finement ridés entre 
les points. 

HABITAT. — Bosnie : petite grotte de Podromanja, dans le 
sud-est de la Bosnie [138] (Neumann, Apfelbeck !). 


6° genre, CHARONITES Apfelbeck. 


Apfelbeck, 1907 d, p. 314. — Reitter, 1908, p. 113. — Jeannel, 1910 f, p. 22. 


Espèce type : Charonites Matzenaueri APFELBECK. 
Forme courte et trapue, très convexe, à peine rétrécie en 
avant, avec des pattes très grêles et anormalement tordues. 


494 Dr R. JEANNEL 


Coloration brun rougeâtre brillant foncé. Pubescence très 
fine et très rare. Ponctuation très fine sur la tête et le protho- 
rax, profonde, grossière eb peu serrée sur les élytres. 

Tête incomplètement rétractile, étroite, sans carène occipitale 
nette, sans yeux. Les antennes sont insérées au fond de fossettes 
peu profondes ; le front est un peu plus long que large. 

Antennes atteignant à peine les deux tiers de la longueur 
du corps, noueuses, non aplaties ; les articles sont grêles à leur 
base, brusquement épaissis à leur sommet; l’article 1 est aussi 
long que le tiers du 11, l’article VIII est aussi long que large, 
l’article XI est aussi long que le x. 

Prothorax plus large que long, campanuliforme, à côtés 
fortement arrondis en avant, sinués avant les angles pos- 
térieurs ; sa largeur est égale aux deux tiers des élytres. 
La base est faiblement bisinuée et les côtés sont finement 
rébordés sur toute leur longueur. 

Élytres très convexes, à peine plus longs que larges, ne recou- 
vrant pas la pointe du pygidium. Leur rebord marginal est 
étroit ; la suture n’est pas déprimée et il n’existe pas de strie 
suturale ; la ponctuation est disposée sans ordre. 

Mésosternum caréné comme celui de Leonhardia ; le bord 
antérieur de la carène est busqué, l’angle est vif et crochu. Les 
épimères mésothoraciques sont transverses. 

Métasternum plan, non caréné. 

Pattes très caractéristiques, rappelant celles du ZLeptodirus 
Hohenwarti. Les fémurs sont cintrés en dedans et étranglés avant 
leur extrémité apicale, de sorte que leur sommet semble renflé 
en massue. Les tibias antérieurs et postérieurs sont arqués 
en dehors, les intermédiaires sont droits; tous sont presque 
inermes et ne portent que deux éperons internes. Les tarses 
antérieurs des mâles sont étroits et leurs quatre premiers arti- 
cles sont égaux en longueur et en largeur. Le‘premier article du 
tarse postérieur est bien plus court que les trois suivants réunis. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — L'organe copulateur est à 
peu de chose près le même dans tous les genres de la série 


REVISION DES BATHYSCIINAE 495 


d’Apholeuonus. Chez Charonites l'organe copulateur est envi- 
ron quatre fois aussi long que large, très peu arqué et sa 
taille égale le quart de la longueur du corps. 

Le pénis n’est pas dilaté dans sa moitié apicale, comme chez 
Adelopidius par exemple. Sa lame basale est longue, triangu- 
laire; son sommet est aplati, mousse, sans dépression dorsale 
et porte quelques petits tubercules. 

Le sac interne ( fig. 549) porte en avant de l’abouchement 
du canal éjaculateur une pièce chitineuse en forme de fourche 
dont la tige impaire, large et plate, est ventrale et dont les 
branches de division se dirigent en arrière en passant de part 
et d'autre du conduit éjaculateur invaginé. Sur sa face ven- 
trale, le sac interne porte encore vers son milieu une dent 
médiane, impaire, longue et recourbée vers le méat. Ces deux 
pièces, la fourche et la dent, sont caractéristiques des genres de 
la série d’Apholeuonus. 

Les styles latéraux s’insèrent dorsalement et il n’existe pas 
entre eux de pièce dorsale différenciée du paramère. Les styles 
sont longs, volumineux, accolés au pénis ; ils montrent deux 
courbures constantes, l’une dans le tiers basal, l’autre dans 
le quart apical ; leur sommet enfin se termine par trois soies 
et un lobe membraneux. 


Charonites Matzenaueri Apfelbeck. 
Planche Il, fig. 63 et Planche XVIII, fig. 523 à 528, 
Charonites Matzenaueri, Apfelbeck, 1907 d, p. 314 ; éyp. : grotte entre Sarajevo et Pale. 


Long. : 2,8 mm. 

Coloration foncée très brillante ; forme très convexe, très 
ramassée. Antennes noueuses, présentant la formule sui- 
vante : 1/3, 1, 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 1/3, 2/3, 2/3, 2/3. Pro- 
thorax une fois et demie aussi large que long, assez fortement 
convexe. Élytres une fois et quart aussi longs que larges, lisses 
entre les points. T'ibias antérieurs très courts, pas plus longs 
que les tarses correspondants. Le tarse postérieur est aussi 
long que les deux tiers du tibia correspondant. 


496 Dr R. JEANNEL 


Hagrrar. Bosnie. District de Sarajevo : dans une petite 
grotte située entre Sarajevo et Pale [136] (Matzenauer, Win- 
neguth !). 


7e genre, ADELOPIDIUS Apfelbeck. 


Apfelbeck, 1907 d, p. 320. — Reitter, 1908, p. 113. — Jeannel, 1910 j, p. 22 


Espèce type : Adelopidius Sequensi (REITTER). 

Forme courte, elliptique, convexe. Coloration brun testacé 
assez pâle. Pubescence assez longue avec quelques courtes 
soies dressées sur les élytres. Ponctuation fine et superficielle 
sur tout le corps, nullement alignée en travers. 

Tête non rétractile, allongée, sans yeux, à carène occipitale 
et angles temporaux peu marqués. Dernier article des palpes 
maxillaires très petit, à peine aussi long que la moitié du pré- 
cédent. 

Antennes longues, noueuses, aplaties, à articles brusque- 
ment épaissis dans leur tiers apical chez les mâles ; elles attei- 
gnent les deux tiers de la longueur du corps ; l’article 1 est aussi 
long que les deux tiers du 11, bien plus épais que lui, lar- 
ticle vrir est à peine plus long que large, un peu épaissi à son 
sommet, l’article XI est aussi long que le x. En somme, c’est 
l’antenne noueuse du Charonites, mais plus longue et plus grêle. 

Prothorax une fois et demie aussi large que long, campanuli- 
forme, peu convexe ; ses côtés sont peu arrondis en avant, ses 
angles antérieurs sont très saillants, les angles postérieurs sont 
aigas et déjetés en dehors, la base est bisinuée. 

Élytres une fois et demie aussi longs que larges, légèrement 
déprimés sur la suture ; leurs épaules sont un peu saillantes, à 
peine plus larges que le prothorax ; le rebord marginal est peu 
saillant, invisible de haut; le sommet ne recouvre pas la pointe 
du pygidium ; le disque est finement ponctué et il n’existe pas de 
strie suturale. 

Carène mésosternale semblable à celle du Charonites, mais 
moins busquée. Épimères mésothoraciques transverses ; suture 
sterno-épisternale complète; métasternum non caréné. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 497 


Pattes grêles. L’extrémité du fémur antérieur déborde le 
contour du prothorax et se loge au repos dans la gouttière for- 
mée par l’épaule et l’angle postérieur du prothorax légèrement 
soulevé (fig. 530). Fémurs réguliers, droits, non étranglés. Tibias 
de forme normale, les intermédiaires sont arqués, les posté- 
rieurs sont droits ; ils ne portent que deux éperons internes. 
Le premier article du tarse antérieur mâle est légèrement 
dilaté. La formule tarsale postérieure est : 1, 2/3, 1/2, 1/2, 1; 
le tarse postérieur est aussi long que les deux tiers du tibia. 

Les DIFFÉRENCES SEXUELLES sont considérables et portent 
surtout sur les antennes (fig. 529). Chez les mâles les articles 
de la massue sont bien plus allongés et sont brusquement 
épaissis dans leur tiers apical; chez les femelles au contraire 
les mêmes articles sont courts et larges, graduellement élargis 
de la base au sommet. L'article VIT est asymétrique chez les 
femelles d'A. Neumanni. De plus la forme du corps est plus 
large chez les femellles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très semblable à celui de 
Charonites, sauf que le pénis est fortement élargi au sommet. 
Les styles latéraux sont plus grêles et leurs soies terminales plus 
inégales. 

TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Adelopidius. 


1. Prothorax plus étroit que la base des élytres. Articles terminaux 
des antennes fortement dilatés au sommet chez les mâles. Forme 


Re NOuSCe Lan 2 d D os un, see de dei 1. Sequensr. 
— Prothorax aussi large que la base des élytres. Articles terminaux 
des antennes à peine dilatés au sommet chez les mâles. Forme 


Pub coumie/Lonp #26 Anne ML IPAUTER RTS 2. Neumann. 


1. Adelopidius Sequensi Reitter. 
Planche II, fig. 64 et Planche XIX, fig. 5629 à 534. 
Pholeuonopsis Sequensi, Reiïtter, 1902 «, p. 223 ; {yp. : Eisgrotte. — Adelopidius Sequensi, 
Apfelbeck, 1907 4, p. 321. 
Long. : 3,2 mm. 
Forme elliptique, peu convexe, rétrécie en avant. Antennes 
dépassant les deux tiers de la longueur du corps chez les mâles, 


ARCH, DE ZOOL. EXP, ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T, VII. — (1). 32 


498 Dr R. JÉANNEL 


plus courtes chez les femelles. Les articles de la massue chez les 
mâles sont brusquement et fortement dilatés dans leur tiers 
apical et forment au sommet des angles vifs ; les longueurs 
relatives des articles sont : 2/3, 1, 3/4, 2/3, 2/3, 2/3, 1, 1/4, 2/3, 
2/3, 2/3. Angles postérieurs du prothorax saillants et déclives, 
mais la base du prothorax est nettement plus étroite que celle 
des élytres. Élytres ovalaires, mesurant leur plus grande 
largeur près de la base. Premier article du farse antérieur mâle 
plus étroit que le sommet du tibia. 

HABITAT. — Bosnie. District de Lepte : Eisgrotte, au sud 
de Zepèe [127] (Dragiuvicz, Reitter !). 

Obs. — Dans la même grotte se trouve Leonhardia Reïtteri 
BretrT.— La Eisgrotte se trouve dans la vallée de la Bosna. 


2. Adelopidius Neumanni J. Müller. 
Planche XIX, fig. 535 et 536. 


Adelopidius Neumanni, J. Müller, 1911, p. 2; {yp.: Sitnica. 


Long. : 2,8 mm. 

Forme courte, arrondie, convexe, non rétrécie en avant. 
Coloration brun ferrugineux foncé. Sculpture et pubescence 
fines. Antennes très grêles et très déliées, atteignant les trois 
quarts de la longueur du corps chez les mâles, les deux tiers 
chez les femelles ; les articles terminaux chez les mâles sont forte- 
ment aplatis et légèrement dilatés dans leur tiers apical ; les 
mêmes articles chez les femelles sont dilatés depuis la base et 
l’article vir chez elles est asymétrique. Prothorax ample, aussi 
large que les élytres à sa base ; ses angles postérieurs sont très 
saillants en dehors. Élytres courts, convexes, présentant leur 
plus grande largeur en avant. La carène mésosternale est sem- 
blable à celle du précédent, mais son angle est moins obtus. 
Tarses antérieurs mâles plus étroits que le sommet du tibia. 

L’organe copulateur est conforme au type générique, mais 
plus court, plus trapu et plus arqué que chez l'espèce Sequensi 
REITT. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 499 


HAB1TAT. — Bosnie. District de Kljué : grotte de Sitnica 
[124 c] (H. Neumann !). Cette grotte appartient au bassin de 
la Sana, affluent de l’Urbas. 

Obs. — Dans cette même grotte se trouve Parapropus seri- 
ceus-simplicipes J. MÜLL. 


8 genre, LEONHARDIA Reitter. 


Reitter, 1901, p. 128. — Apfelbeck, 19077, p. 109.— Reitter, 1908, p. 111. — Jeannel, 
1910 f, p. 22. 


Espèce type : L. Hilfi REITTER. 

Forme plus grêle, plus rétrécie en avant que celle des deux 
genres précédents. La ponctuation est forte et profonde sur 
tout le corps ; la pubescence est courte et peu serrée, avec quel- 
ques poils dressés très courts sur la moitié apicale des élytres. 

Tête non rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale 
et des angles temporaux très effacés ; les antennes s’insèrent 
au fond de fossettes peu profondes. Le dernier article du palpe 
maxillaire n’est pas plus long que la moitié du précédent. 

Antennes dépassant le milieu de la longueur du corps, régu- 
lières, cylindriques, robustes ; l’article 1 n’est pas plus long 
que la moitié du 11, l’article 11 est cinq fois aussi long que 
large, l’article vrir est à peine plus long que large, l’article xt 
est aussi long que le x. 

Prothorax un peu plus large que la tête, bien plus étroit que 
les élytres, à peu près aussi long que large et nullement campa- 
nuliforme. Sa plus grande largeur se mesure avant le milieu, 
ses côtés sont rétrécis à la base, faiblement sinués et finement 
rebordés ; les angles postérieurs sont droits, la base est recti- 
ligne et le disque est peu convexe. 

Élytres ovoïdes, très convexes, à épaules saïllantes, à rebord 
marginal étroit et non visible de haut. Le sommet laisse à nu la 
pointe du pygidium et la suture est régulière, sans strie suturale. 
Ponctuation des élytres disposée sans ordre. 

Carène mésosternale élevée, légèrement dentée. Épimères 


500 Dr R. JEANNEL 


mésothoraciques transverses ; épisternes libres, non soudés 
au mésosternum comme chez les genres voisins. 

Métasternum plan, non caréné, avec une saillie intercoxale 
assez large. 

Paites grêles, de forme normale. Les fémurs sont à peine 
incurvés, nullement étranglés ; les tibias intermédiaires et 
postérieurs sont droits et pourvus de deux éperons internes 
seulement. Les tarses antérieurs des mâles sont peu dilatés et le 
premier article du tarse postérieur est court (1, 2/3, 1/2, 1/3, 1). 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Leonhardia. 


1. Antennes des mâles grêles et longues, à article x trois fois aussi long 
que large. Prothorax aussi long que large. Long.: 3,4 mm... 1. Hifi, 


\ 


— Antennes des mâles courtes et robustes, à article x deux fois 
aussi long que large. Prothorax un peu plus large que long. 
Long: "3,7 meute AIDE ASS AC TENEE SRE MERE 2. Reitteri 


1. Leonhardia Hilfi Reitter. 
Planche XIX, fig. 537 à 542. 


Leonhardia Hifi, Reïtter, 1901, p. 128 ; {yp. : grottes du Vran plauina. 


Long. : 3,4 mm. 

Forme relativement grêle, rétrécie en avant, très convexe. 
Tête avec une profonde impression entre les antennes. Antennes 
atteignant chez les mâles les trois quarts de la longueur du 
corps, avec l’article 1 aussi long que le tiers de l’article 11, l’ar- 
ticle vrix plus long que large, l’article x trois fois aussi long 
que large. Chez les femelles les antennes sont plus épaisses et 
l’article x est seulement deux fois aussi long que large. Les 
longueurs des articles dans les deux sexes sont: 1/3, 1, 1/2, 1/2, 
2/3, 2/3, 1, 1/3, 3/4, 3/4, 3/4. Prothorax aussi long que large, à 
côtés peu arrondis en avant, presque parallèles en arrière. 
Élytres régulièrement ovoïdes, un peu atténués en arrière, pro- 
fondément ponctués. Premier article du tarse antérieur mâle 
à peine dilaté, à peine plus grand que le second. 

VARIATIONS. — Chez un exemplaire femelle que j'ai reçu de 


REVISION DES BATHYSCIINAE 501 


Reitter, la pubescence est bien plus dense, les antennes sont 
plus courtes, leur article VrIr est rigoureusement aussi long que 
large. Peut-être s’agit-il là d’une race géographique caracté- 
risée ? 

HABITAT. — Bosnie. District de Zupanjac : grottes du Vran 
planina [130] (Hilf, Winneguth !). 

Obs. — Reitter, dans sa diagnose du Leonhardia Hilfi, place 
le Vran planina en Herzégowine ; je ne connais pas dans cette 
province de massif montagneux qui porte ce nom et il doit 
s’agir évidemment du grand massif du Vran planina qui s'étend, 
en Bosnie, sur la rive droite de la Narenta, entre Prozor et 
Zupanjac. 


2, Leonhardia Reitteri Breit. 
Planche II, fig. 65. 


Leonhardia Reitteri, Breit, 1902, p. 89; #yp. + Eisgrotte.— Reitter, 1902 a, p. 223. 


Long. : 3,7 mm. 

Forme plus épaisse que celle de Z. Hilfi. Ponctuation plus 
inégale et moins forte sur les élytres. Tête sans impression entre 
les antennes. Antennes n’atteignant pas dans les deux sexes 
les deux tiers de la longueur du corps ; leur article I est aussi 
long que la moitié de l’article 11, l’article x est deux fois aussi 
long que large chez le mâle, une fois et demie chez la femelle ; 
les longueurs des articles sont : 1/2, 1, 1/2, 1/2, 1/2, 1/2, 3/4, 
1/2, 3/4, 3/4, 3/4. Prothorax un peu plus large que long, à 
côtés fortement arrondis en avant, profondément sinués en 
arrière et rétrécis jusqu'aux angles postérieurs. Le disque du 
prothorax porte deux fossettes plus profondes chez les mâles. 
Élytres courts, moins régulièrement convexes que chez Z. 
Hilfi. Carène mésosternale plus haute et plus dentée. Premier 
article du tarse antérieur mâle plus grand que le deuxième. 

HABrrTaT. — Bosnie. District de Zepèe : Eisgrotte, au sud de 
Lepèe [127] (Dragiuvicz, Breit !). 

Obs. — Dans cette grotte se trouve encore Adelopidius 
Sequensi REITT. 


502 Dr R. JEANNEL 


9° genre, HAPLOTROPIDIUS J. Müller. 


J. Müller, 1903, p. 89. — Reiïtter, 1908, p. 111. — Jeanne], 1910 }, p. 22. 


Espèce type : Haplotropidius pubescens J. MÜLLER. 

Grande taille (5 à 6 mm.). Forme très large, très renflée, très 
convexe en arrière, rétrécie en avant. Ponctuation fine et 
superficielle sur la tête et le prothorax, profonde et peu ser- 
rée sur les élytres où elle est parfois alignée en séries longitudi- 
nales très irrégulières ; téguments finement réticulés entre les 
points. Pubescence fine, courte, rare, peu visible, mais exis- 
tant toujours sur tout le corps ; elle est plus apparente sur les 
élytres. Coloration brun ferrugineux brillant. 

Tête saïillante, sans yeux, plus longue que large et presque 
aussi large que le prothorax. Les antennes s’insèrent sur de 
petites saïllies des joues et Le front porte deux impressions peu 
profondes de chaque côté de la ligne médiane. Pas de carène 
occipitale ni d’angles temporaux saillants. Les mandibules sont 
longues, robustes, bifides, non crénelées. Les mâchoires sont 
grèles, et le dernier article de leur palpe, très petit et conique, 
n'est guêre plus long que le tiers du précédent. Les trois 
articles des palpes labiaux sont de même longueur. 

Antennes très longues, très grêles, filiformes ; leur article 1 
est aussi long ou à peine plus long que la moitié de l’article 1x ; 
les articles VII, IX, X et XI sont à peine renflés au sommet ; les 
deux derniers articles sont de même longueur. 

Prothorax à peu près carré, peu convexe ; ses côtés sont sail- 
lants, presque parallèles, non ou à peine sinués avant la base ; 
la base est rectiligne. Bord postérieur du prosternum échancré. 
Écusson très petit, peu apparent. 

Élytres ovoïdes, très convexes, toujours plus longs que 
larges. Les épipleures sont repliés, étroits, réguliers, à peine 
plus larges en avant qu’au milieu ; ils ne sont pas séparés du 
reste de l’élytre par un rebord marginal saillant. Les épaules 
sont effacées, le sommet laisse libre une partie du pygidium. 
la suture ne porte pas de strie suturale. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 503 


Carène mésosternale toujours très basse et non dentée. 
Épimères mésothoraciques transverses, courts, partiellement 
soudés aux épisternes. L’apophyse intercoxale du mésosternum 
atteint le bord antérieur du métasternum. Métasternum 
non caréné, avec une saillie intercoxale assez large entre les 
hanches postérieures (fig. 543). 

Pattes longues et grêles. Les fémurs ne sont pas étranglés 
et sont peu arqués. Les tibias sont droits et les tarses anté- 
rieurs des mâles sont très peu dilatés. Formule tarsale posté- 
rieure : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 4/5. 

Différences sexuelles presque nulles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — J. Müller (1908, p. 82) a 
essayé de donner une description de l’appareil copulateur de 
son Haplotropidius pubescens ; il en a malheureusement mal 
interprété sur ses figures les pièces basales. 

La taille du pénis des Haplotropidius est relativement grande, 
puisqu'elle atteint le quart de la longueur du corps. Le pénis 
est peu arqué en avant, sa lame basale est longue et large, son 
sommet se rétrécit graduellement jusqu’à la pointe. Le sac 
interne est semblable à celui des genres voisins (voir genre 
Charonites). Les styles latéraux sont épaissis à la base et leur 
extrémité porte trois soies d’égale longueur. 

CHoroLogre. — Les Haplotropidius se trouvent en Dalma- 
tie, dans la vallée de la Cetina, tandis que les Apholeuonus les 
remplacent dans les vallées du versant danubien du Karst. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Haplotropidius. 


1. Prothorax presque glabre, carré, aussi large que la moitié des 
élytres ; ceux-ci présentent leur plus grande largeur au milieu. 
1. pubescens. 


Nu DAS. otre fe atota ja añe es) Q'ola élec sels, afogadien) tie ete ja sje oie ere 0:20 5 


2. Prothorax aussi large que les deux tiers des élytres ; ceux-ci sont 
très convexes et présentent leur plus grande largeur au milieu. 
2. Taxi. 


cv role en v'eleis etoile ele s'en ets /ele vel eee œ'ei se ee eo en eve s ee nm ee 0 cp, 


504 Dr R. JEANNEL 


— Prothorax aussi large que les trois quarts des élytres ; ceux-ci 
sont moins convexes, plus longs et présentent leur plus grande 
laréeur aprés/le amet Nr PR RTE. CRUEL 3. subinflatus. 


1. Haplotropidius pubescens J. Müller. 
Planche XIX, fig. 543 et 544. 

Apholeuonus (Haplotropidius) pubescens, J. Müller, 1903, p. 78, fig. 2 à 4 et pl. I, fig. 1 ; {yp." 
Verlicca jama. — Jeannel, 1910 f, p. 24, fig. 19. 

Long. : 5,6 mm. 

Pubescence très fine et difficile à voir sur le prothorax. Anten- 
nes à peine plus courtes que le corps, à article 1 presque aussi 
long que la moitié de l’article 17 ; les longueurs des articles sont : 
1/2, 1, 1,14, 1£, 1, 14, 3/4, 4/5, 4/5, 4/5. Prothorax aussi large 
qu’un seul élytre à son milieu, à peine plus large que long, 
aussi large à la base qu'au sommet ; ses angles postérieurs 
sont rigoureusement droits. Élytres présentant leur plus 
grande largeur au milieu. Carène mésosternale élevée. Premier 
article du farse antérieur mâle quatre fois aussi long que large. 

HABITAT. — Dalmatie centrale. District de Sinj : grotte de 
Verlicca, ou Vrlika jama [101] et grotte de Dragovié [100], 
toutes deux près des sources de la Cetina (J. Müller!, Novak 
et Mucalo). 


2. Haplotropidius Taxi J. Müller. 
Apholeuonus (Haplotropidius) Taxi, J. Müller, 1903, p. 83, pl. I, fig. 2; ty». : grottes de Kotlenice. 


Long. : 5,6 mm. 

Forme du précédent. Pubescence plus longue, surtout sur 
le prothorax où elle est bien visible. Ponctuation un peu plus 
forte. Antennes aussi longues que le corps, à article 1 un peu 
plus long que la moitié de l’article 11. Prothorax nettement 
plus large à la base qu’au sommet, aussi large que les deux 
tiers des élytres ; il n’existe pas d’angle rentrant entre les côtés 
du prothorax et l’épaule comme chez H. pubescens. Les angles 
postérieurs du prothorax sont aigus. Élytres très convexes, pré- 
sentant leur plus grande largeur au milieu. Pattes robustes. 
PNHABITAT. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grottes 


REVISION DES BATHYSCIINAE 505 


du versant nord du Mosor planina nommées : Maklutaca jama 
[103] (Neumann), Vranjaca jama [104] (Tax, Neumann !), 
Stiriana jama [105} (Neumann !) 

Obs. — IL a été trouvé dans la Vranjaca jama en compagnie 
d’Antroherpon Dombrowskii APr. 


3. Haplotropidius subinflatus Apfelbeck. 

Apholeuonus Taxi-subinflatus, Apfelbeck, 1907 a, p. 303.— 19074, p. 315 ; {yp. : grotte de 
Dugopolje. — Haplotropidius subinflatus, Jeannel, 1910 f, p. 42. 

Long. : 5,8 mm. 

Forme plus allongée et moins renflée que celle des précédents. 
Pubescence bien plus longue, surtout sur le prothorax. Ponctua- 
tion fine et superficielle, irrégulièrement alignée dans le sens 
longitudinal sur les élytres. Antennes aussi longues que le corps, 
à article : aussi long que la moitié de l’article 11 ; les longueurs 
relatives des articles sont les mêmes que chez les deux autres 
espèces du genre. Prothorax trapézoïde, large en arrière; sa base 
est aussi large que celle des élytres. Élytres longs, plus de deux 
fois aussi longs que larges, présentant leur plus grande largeur 
après le milieu. La suture est saillante en avant. Carène méso- 
sternale lamelleuse, plus élevée que chez les deux autres espèces. 
Premier article du farse antérieur mâle trois fois aussi long que 
large. 

HABITAT. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grotte 
dite Kraljevo jama [102], sur le versant nord du Mosor pla- 
nina (M. von Grabowski !, Neumann). 

Obs.— Cette grotte est située plus à l’ouest que celles où se 
trouve H. Taxi J. MÜLz. ; on y trouve encore le Protobrachar- 
thron Grabowskii APr. 


10 genre, APHOLEUONUS Reitter. 


Reitter, 1889, p. 295. — Ganglbauer, 1899, p. 86. — J. Müller, 1903, p. 77. — Reïtter, 1908, 
Pp. 110. — Jeannel, 1910 f, p. 22. 


Espèce type : Apholeuonus nudus (APFELBECK). 
Grande taille (de 6 à 7 mm.). Forme large, convexe, très ren- 


506 D' R. JEANNEL 


flée, rétrécie en avant. Coloration brillante. Ponctuation très 
fine et très superficielle sur la tête et le prothorax, plus profonde 
et plus serrée sur les élytres ; le tégument est finement alutacé 
entre les points. Tout le corps est glabre et c’est à peine si à 
un fort grossissement (*X 100) il est possible de déceler parfois 
les vestiges de quelques poils très courts, épars sur la moitié 
apicale de lélytre. 

Tête saillante, sans yeux, sans trace de carène occipitale 
et d’angles temporaux. Les antennes s’insèrent sur de petites 
saillies latérales des joues et le front est plus ou moins déprimé 
sur la ligne médiane. Les pièces buccales sont semblables à 
celles des Haplotropidius. 

Antennes n’atteignant pas la longueur du corps, filiformes, 
cylindriques ; leur article 1 est plus court que la moitié de l’ar- 
ticle 11, l’article v est plus long que le 1v, l’article virr est allongé, 
les articles VIr, 1x, x et x1 sont légèrement épaissis dans leur 
tiers apical ; l’article xx est aussi long que le x. 

Prothorax sensiblement carré, peu convexe, non rétréci à 
sa base ; ses côtés sont régulièrement arqués, les angles pos- 
- térieurs sont droits et la base est rectiligne. La largeur du pro- 
thorax égale celle d’un élytre à son milieu. 

Élytres très amples, très convexes, à peu près deux fois aussi 
longs que larges ; leur sommet laisse libre la pointe du pygi- 
dium ; les épipleures sont larges en avant, brusquement 
rétrécis vers leur milieu et sont séparés du reste de l’élytre 
par un rebord marginal saillant qui manque chez les Proto- 
bracharthron et Haplotropidius. 

Mésosternum portant une carène très basse, mais dentée. 
L’apophyse intercoxale du mésosternum atteint le bord anté- 
rieur du métasternum. Les épimères et épisternes mésothoraci- 
ques sont entièrement libres et toutes les sutures sont com- 
plètes ; l’épimère est très étiré dans le sens transversal. Métas- 
ternum plan, avec une saillie intercoxale large entre les han- 
ches postérieures. 

Pattes longues et grêles. Les fémurs présentent dans leur 


REVISION DES BATHYSCIINAE 507 


quart apical un léger étranglement. Les tibias sont droits, iner- 
mes, pourvus de deux éperons internes. Les tarses antérieurs 
males sont très grêles et la formule des tarses postérieurs est 
la suivante : 1, 1/2, 1/3, 1/3, 1. Le tarse postérieur est court dans 
son ensemble. 

Différences sexuelles peu apparentes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille est petite et égale 
seulement le sixième de la longueur du corps. Le pénis est peu 
arqué, sa lame basale est courte, son sommet est aplati, élargi, 
puis atténué en pointe mousse. Le sac interne est semblable à 
celui des précédents. Les styles latéraux sont grêles, non épaissis 
à la base ; leur partie apicale est finement pubescente et leur 
sommet porte un lobe membraneux et trois soies dont l’une 
est plus courte que les deux autres. 

CHOROLOGIE. — Les Apholeuonus sont répartis sur le versant 
danubien du Karst, dans les grottes des vallées de la Bosna et 


de la Drina. 
TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Apholeuonus. 


1. Article vrir des antennes bien plus long que la moitié de l’ar- 
ticle 1x. Sculpture des élytres régulière. Carène mésosternale allon- 
PAP OP DIE HOME AU SOMME... ne o à » » ae cine © eo .. 2. nudus. 
— Article vx des antennes aussi long que la moitié de l’article 1x. 
Élytres rugueux, presque ridés en travers près de la base. Carène 
mésosternale courte, formant une dent crochue au sommet. ... 
3 ae. 01070 ES OR  CA CA O L CEE 1. Jongicollis 


1. Apholeuonus'longicollis Reitter (1). 
Planche XIX, fig. 545 à 549. 


Apholeuonus nudus-longicollis, Reitter, 1904 ce, p. 255 ; typ. : BjelaSnica. — A. Sequensi-lon 
gicollis, Reitter, 1906 «a, p. 97. — À. longicollis, Apfelbeck, 1906, p. 113 

Syn. : À. Sequensi, Reïtter, 1906 a, p. 97 ; éyp. : Ivan planina. 

Syn. : À. nudus Reitter, 1906, p. 238 (nec Apfelbeck). 


Long. : 6 à 6,6 mm. 
Forme très large, très ample en arrière, très convexe, légè- 


(1) Reïitter (1910 b, p. 318) nous apprend que le type de son À, longicollis était un indi- 
vidu monstrueux appartenant à l'espèce qu’il a redcrite plus tard sous le nom de Sequens® 
et qu’il confondait alors avec le nudus Apr. Et il en tire cette conclusion inattendue que le 
nom de Sequensi doit être conservé à la forme typique de l’espèce que je nomme ici Zongicollis. 
Cela est tout à fait inadmissible et contraire aux lois de la nomenclature, Même en admettant 


508 Dr R. JEANNEL 


rement déprimée sur le disque des élytres. Coloration brun 
ferrugineux très brillant. Téguments des élytres rugueux, 
ridés près de la base, ce qui donne à la ponctuation un aspect 
très inégal. Pas de poils épars sur les élytres. Antennes attei- 
gnant les trois quarts de la longueur du corps, à article r aussi 
long que le tiers de la longueur du 11, à article vrrt très court, pas 
plus long que la moitié du 1x ; les longueurs des articles sont : 
1/3, 1, 2/3, 2/3, 3/4, 1/2, 2/3, 1/3, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax à peine 
plus long que large, à côtés légèrement rétrécis en avant, paral- 
lèles en arrière. Élytres très amples, déprimés sur la suture, 
deux fois aussi longs que larges. Carène mésosternale courte, 
plus haute que longue à sa base, formant un angle de 30° envi- 
ron denté et crochu. Pattes grêles. Tarses antérieurs des mâles 
rigoureusement aussi grêles que ceux des femelles. 

HABITAT. — Bosnie. District de Sarajevo : grotte du pic 
Opaniak, dans le Preslica planina [132] (0. Leonhard, Apfel- 
beck !) ; autres grottes dans le Bjelaÿnica planina (Apfelbeck). 

Obs. — La « grotte de l’Ivan planina » indiquée par Reïitter 
(1906 a, p. 97) est la grotte du pic Opantak, où on accède par la 
station d’Ivan. Il n’existe pas de grottes connues dans l’Ivan 
planina proprement dit (Apfelbeck, 1906, p. 113). 


2. Apholeuonus nudus Apfelbeck. 
Planche II, fig. 66 et Planche XIX, fig. 550 à 556. 
Hexaurus nudus, Apfelbeck, 1889, p. 63 ; éyp. : Krbljna planina. — Apholeuonus nudus, Reït 


ter, 1889, p. 297. — Ganglbauer, 1899, p. 86. — Reitter, 1906 a, p. 97. 
Syn. : Apholeuonus Knoteki, KR itter, 1906, p. 237. 


b) subsp. Sturanyi Apfelbeck. 


Apholeuonus Sturanyi, Apfelbeck, 1906, p. 113 ; ty». : grotte Borija. — A. nudus-Sturanyi, 
Jeannel, 1910 j, p. 43. 


Long. : 6,5 mm. 
Forme plus courte, plus ramassée que le précédent. Colora- 


avec Reitter que les deux noms Zongicollis et Sequensi dussent être conservés à deux formes 
différentes d’une même espèce, il serait ind(niable cue le nom le jlus anc'ennement publié 
longicollis (1904), et non pas Sequensi (1906), devrait être aprliqué à la forme tynique. En tous 
cas. je me contente de retenir ici ce fait que le éype de l’A. longicollis est monstrueux et de 
déplorer les invraisemblables com,lications qui ont été apportées à la synonymie des deux 
Apholeuonus, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 509 


tion brun ferrugineux foncé très brillant. Il existe sur la moitié 
apicale des élytres quelques rares poils très courts, visibles à 
un fort grossissement. Sculpture des élytres régulière. Front 
impressionné entre les antennes. Antennes courtes, atteignant 
à peine les deux tiers de la longueur du corps, à article 1 pres- 
que aussi long que la moitié du 1, à article VIT presque aussi 
long que le 1x; les longueurs des articles sont : 1/3 ou 1/2, 1, 
4/5, 3/4, 4/5, 3/4, 3/4, 1/2, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax un peu plus 
large que long, rétréci en avant, parallèle en arrière. Élytres 
courts, très convexes, à peine deux fois aussi longs que larges... 
Au fond de chaque point des élytres se trouve un poil très petit 
qui n’est visible que de profil et à un fort grossissement (x 90). 
Carène mésosternale allongée, plus longue à sa base que haute 
au milieu; elle forme un angle de 50° ou 609, à peine denté. 
Tarses antérieurs mâles rigoureusement grêles. 

VARIATIONS. — Cette espèce comprend deux races géogra- 
phiques qui se distinguent par les caractères suivants : 


1. Premier article des antennes plus court que la moitié du deuxième, 
mais plus long que son tiers. Antennes plus grêles, forme géné- 
PARA MS nt ae an fast à movies eee forma typica. 

— Premier article des antennes aussi long que la moitié du deuxième. 
Forme plus ramassée. Antennes plus courtes....... subsp. Sturanyt. 


HaABiraT. — Les deux races de l’A. nudus occupent dans 
le haut du bassin de la Drina la petite vallée de la Bistrica. 

a) forma typica. 

Bosnie. District de Fota : grotte Insurgentenh5hle, sur le 
Krbljna planina [142] (Apfelbeck !). 

Obs. — Il cohabite dans cette grotte avec Antroherpon Hôr- 
manni APE. 

b) subsp. Sturanyi Apfelbeck. 

Bosnie. District de Fota : grotte Borija petina, entre Fota et 
Kalinovik [141] (Apfelbeck !). 


510 Df R. JEANNEL 


112 genre, PROTOBRACHARTHRON Reitter. 


Reitter, 1889, p. 297. — Ganglbauer, 1899, p. 85. — J. Müller, 1901, p. 32. — 1907, p. 197 
(pars). — Reitter, 1908, p. 109. — Jeannel, 1910 ÿ, p. 22 et 43. 
Syn. : Speluetes, Apfelteck, 1907 d, p. 315. — Reitter, 1908, p. 111. 


Espèce type : Protobracharthron Reïtteri (APFELBECK). 

Forme allongée, rétrécie en avant, renflée et très convexe 
en arrière. Ponctuation très forte et profonde sur tout le corps; 
les points sont serrés, plus gros sur le prothorax que sur les 
élytres et le tégument est finement alutacé entre les points. 
Pubescence très courte et très rare, encore moins visible que 
chez Haplotropidius pubescens J. MÜrx. 

T'ête courte et large, sans dépression frontale, avec une carène 
occipitale peu saillante. 

Antennes presque aussi longues que le corps, à articles ter- 
minaux nettement épaissis ; l’article 1 est aussi long que la 
moitié de l’article 11, l’article v est aussi long que le 1v (chez les 
Haplotropidius il est plus long que le 1v et les antennes sont 
filiformes), l’article VIII est environ trois fois aussi long que 
large. 

Prothorax aussi large que la tête, très convexe, plus long que 
large et nettement plus étroit à sa base qu’en avant. Ses côtés 
sont fortement sinués en arrière, non explanés et forment vus de 
profil une ligne courbe à faible convexité ventrale en avant ; 
la base est rectiligne. Le bord postérieur du prosternum est 
iucisé sur la ligne médiane. 

Élytres ovoïdes, très régulièrement convexes, deux fois aussi 
longs que larges; leurs angles huméraux sont arrondis, leur 
rebord marginal est effacé de façon qu'aucune limite nette 
n’existe entre l’élytre et l’épipleure ; le sommet laisse libre 
une partie du pygidium. Pas de strie suturale. 

Carène mésosternale très basse, non dentée. Épimères méso- 
thoraciques courts et étirés transversalement ; épisternes par- 
tiellement soudés aux ailes mésosternales. Saillie intercoxale 
du métasternum assez large entre les hanches postérieures. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 511 


Pattes longues et grêles. Fémurs à peine étranglés vers leur 
sommet ; tibias droits. Tarses antérieurs des mâles faiblement 
élargis ou tout à fait grêles. Tarses postérieurs aussi longs que les 
deux tiers du tibia correspondant. 

HABITAT. — Les deux espèces du genre se trouvent dans 
deux grottes assez éloignées l’une de l’autre, l’une sur le ver- 
sant danubien du Karst, l’autre sur le versant adriatique. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Protobracharthron. 


1. Prothorax à côtés fortement rétrécis avant la base, à ponctua- 
tion grosse, mais peu profonde. Fémurs légèrement étranglés au 
sommet, relativement grêles. Long. : 4,5 mm........... 2. Reitteri. 

— Prothorax à côtés peu rétrécis à la base, à ponctuation grosse et 
profonde. Fémurs épais, non étranglés au sommet. Long. 


PR IN = reste A D dere le eaNALe are à Te stoeisise ol O1 NGRAbOWSKIT. 


1. Protobracharthron Grabowskii Apfelbeck. 
Planche II, fig. 68 et Planche XX, fig. 558 et 559. 


Spelaetes Grabowskii, Apfelbeck, 1907 d, p. 316 ; {yp. : grotte Kraljevo jama. — Protobra- 
charthron Grabowskii, Jeannel, 1910 7, p. 48. 


Long. : 5,2 mm. 

Coloration brun ferrugineux assez foncé. Ponctuation grosse 
et profonde sur le prothorax. Pubescence bien visible sur les 
élytres. Antennes à articles terminaux très dilatés dans leur 
tiers apical ; les longueurs des articles sont : 1/2 1, 1, 11, 
14, 1, 11, 3/4, 4/5, 4/5, 4/5. Prothorax aussi large qu’un 
élytre à son milieu, à côtés peu rétrécis en arrière ; les angles 
postérieurs sont peu saillants. Élytres présentant leur plus 
grande largeur après le milieu. Carène mésosternale très 
basse, mais longue, arrondie, plus longue que haute. Fémurs 
sans étranglement apical. 

HABITAT. — Dalmatie centrale. District de Spalato : grotte 
Kraljevo jama, sur le versant nord du Mosor planina [102] 
(Grabowski !, Neumann !). 


512 Dr R. JEANNEL 


Obs.— Dans la même grotte se trouve Haplotropidius subin- 
flatus Apr. ; les grottes habitées par A. Taxi J. MüLL. se trou- 
vent à l’est, dans le même massif. 

J’ignore à quoi correspond le nom de « grotte de Kostanje » 
inscrit sur l’étiquette des P. Grabowskii distribués par Apiel- 
beck. C’est vraisemblablement la même grotte que la Kraljevo 
jama. 


2. Protobracharthron Reitteri Apfelbeck. 


Planche II, fig. 67 et Planche XX, fig. 557. 


Propus Reitteri, Apfelbeck, 1889, p. 63 ; {yp. : grotte de KreSevo.— Protobracharthron Reilterr. 
Reitter, 1889, p. 297. — Apfelbeck, 1894, p. 514. — Ganglbauer, 1899, p. 85. — J. Müller, 1901, 
p. 32. 


Long. : 4,5 mm. 

Forme plus rétrécie en avant que le précédent. Coloration 
pâle. Ponctuation forte et peu profonde sur le prothorax. 
Pubescence des élytres très courtes, difficile à voir, car chaque 
poil est caché au fond d’un point. Antennes à articles termi- 
naux très dilatés, présentant la formule de longueurs : 1/2, 1, 4/5, 
4/5, 1, 4/5, 1, 2/3, 1, 4/5, 4/5. Prothorax plus étroit qu’un élytre 
à son milieu, très rétréci en arrière ; les angles postérieurs sont 
saillants en dehors. Élytres mesurant leur plus grande largeur 
au milieu. Carène mésosternale très basse, mais très courte, 
moins longue que haute. Fémurs légèrement étranglés dans leur 
tiers apical. T'arses antérieurs mâles rigoureusement grêles. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Un simple examen à la loupe 
de la planche II, où se trouvent photographiés côte à côte 
(fig. 67 et 68) les P. Reütteri Arr. et P. Grabowskii Apr. permet 
de se rendre compte aisément des affinités étroites qui existent 
entre ces deux espèces. 

HABITAT. — Bosnie centrale. District de Fojnica : grotte de 
Kreëevo [131] (Apfelbeck!). 

Obs. — Un des types du P. Reitteri se trouve dans la coll. 
Ant. Grouvelle (coll. Reitter) que j’ai sous les yeux. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 513 


12€ genre, PARAPROPUS Ganglbauer. 


Ganglbauer, 1899, p. 85. — Reitter, 1908, p. 109. — Jeannel, 1910 f, p. 22. 

Syn. : Leptonotus, Motschoulsky, 1869, p.253, nec Kaup, 1856 (Pisces Synnathidue). 

Syn. : Propus, Abeille de Perrin, 1878, p. 149, nec Oken, 1838 (Reptilia Amphisbaenidae). — 
Reitter, 1885, p. 11. — 1886, p. 315. — 1889, p. 295. — Ganglbauer, 1809, p. 83. — J. Müller, 
1901, p. 32. 

Espèce type : Parapropus sericeus (SCHMIDT). 

Forme très allongée et très grêle, à peine renflée en arrière, 
très convexe. Ponctuation fine et peu serrée sur la tête et le 
prothorax, bien plus forte et plus serrée sur les élytres. Pubes- 
cence épaisse, serrée et bien visible sur les élytres, plus rare et 
plus fine sur le prothorax. 

Tête une fois et demie aussi longue que large, un peu plus 
large que le prothorax ; l’allongement de la tête n’est certaine- 
ment pas en rapport avec celui du corps, si on le compare à 
celui des Antroherpon ou des Leptodirus. Front plan entre les 
antennes. 

Pièces buccales courtes et robustes ; dernier article du palpe 
maxillaire conique, aussi long que la moitié du précédent ; palpe 
labial très court. 

Antennes au moins aussi longues que le corps, très fines, à 
articles terminaux légèrement épaissis ; l’article 1 est un peu 
plus long que la moitié de l’article 11 ; l’article xt est plus long 
que l’article 17 ; l’article vrrx est très long et très grêle 

Prothorax une fois et demie aussi long que large, aussi large 
que les deux tiers des élytres chez les mâles ; ses côtés sont pro- 
fondément sinués avant la base. Le prosternum porte entre 
les hanches une carène longitudinale qui se prolonge jusqu’au 
bord postérieur du segment où elle forme un bourrelet saïllant 
au lieu de l’incisure qu’on observe dans tous les autres genres 
(fig. 571). Écusson bien visible. 

Élytres très longs, variables suivant le sexe ; leur plus 
grande largeur se mesure un peu après le milieu; le sommet 
laisse libre une partie du pygidium; les épipleures sont larges 
en avant, étroits en arrière et sont séparés du reste de l’élytre 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÊN. — 5° SÉRIE. — T. VII, —- (1), 33 


514 Dr R. JEANNEL 


par un rebord marginal parfois très saillant ; les épaules sont 
saillantes, surtout chez les mâles. 

Mésosternum sans carène saillante, formant sur la ligne 
médiane un simple angle dièdre. Épimères mésothoraciques 
étroits, allongés ; épisternes partiellement soudés aux ailes 
mésosternales. L’apophyse intercoxale du mésosternum est 
aiguë et ne vient pas au contact du bord antérieur du métas- 
ternum (fig. 571). 

Métasternum plan, très saillant, formant entre les hanches 
postérieures une volumineuse saillie intercoxale, qui se trouve 
sur un plan antérieur à la surface du premier segment abdomi- 
nal (fig. 572). 

Pattes très longues et très grêles ; les fémurs sont énormes 
à la base et diminuent graduellement d’épaisseur jusqu’au 
sommet. Les tibias sont droits et inermes, sans éperons externes. 
Le tarse antérieur mâle-est plus ou moins dilaté ; les tarses 
postérieurs sont aussi longs que les deux tiers du tibia corres- 
pondant et leur formule est : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 2/3. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Il est très allongé, mais il 
présente dans ses diverses parties la même structure que celui 
de Charonites, que nous avons pris pour type dans la série. 
Toutefois l’armature du sac intrapénien est très réduite et la 
dent impaire et médiane fait défaut, ou n’est représentée que 
par un petit nodule impair sur le fond du cul-de-sac. Mais les 
styles latéraux sont fortement coudés ou dilatés dans leur milieu. 

DIFFÉRENCES SEXUELLES considérables, portant principa- 
lement sur la longueur des antennes et la largeur des élytres. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Parapropus n’a de com- 
mun avec Antroherpon et Leptodirus que quelques caractères 
de convergence. Les différences de structure des antennes, 
du prosternum, de l’organe copulateur mâle, montrent qu’il 
faut rejeter à tout jamais le vieux groupement artificiel des 
Leptoderi (sensu Ganglhauer, 1899) et placer Parapropus au 
sommet de la remarquable série phylétique que j’ai nommée 
série d’Apholeuonus. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 515 


HaABrrAT. — Les Parapropus habitent le nord de la Bosnie, 
la Croatie et le sud de la Carniole, sur les deux versants du 
Karst, adriatique et danubien (voir page 141). 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Parapropus. 


1. Elytres non comprimés latéralement, avec les épaules peu sail- 
lantes. Tarses antérieurs mâles bien plus étroits que le sommet 
Re Pa een ue Ce du à 1. sericeus. 

— Élytres comprimés latéralement, avec les épaules saillantes ; le 
long du bord marginal s’étend une forte dépression longitudinale 
qui se recourbe en avant sur la racine des élytres de façon à dégager 
la saillie des épaules. Tarses antérieurs mâles plus larges que le 
RER dE ELA eau en us dada ns sat Acer 2. 

2. Prothorax à côtés peu sinués, à angles postérieurs presque droits. 
Antennes à article 11 aussi long que le xx. Premier article du tarse 
antérieur mâle aussi long que les trois suivants réunis... 2. Pfeiferi. 

— Prothorax à côtés fortement sinués, à angles postérieurs saillants 
en dehors. Antennes à article 11 plus court que le 111. Premier 
article du tarse antérieur mâle aussi long que les deux suivants 
nn 0 agde dde ete dur aies De 3. Ganglbaueri. 


1. Parapropus sericeus Schmidt. 
Planche II, fig. 69 et Planche XX, fig. 560 à 568. 


Leptoderus sericeus, F. Schmidt, 1852 b, p. 382; {yp. : Carniole. — Leptodirus sericeus, Sturm 
1853, p. 86, pl. CCCCVITI. — ZLeptonotus sericeus, Motschoulsky, 1869, p. 253. — Propus sericeus, 
Abeille de Perrin, 1878, p. 149. — Reitter, 1885, p. 12. — Ganglbauer, 1899, p. St. — J. Müller, 
1901, p. 32. — Protobracharthron (Parapropus) sericeus, J. Müller, 1907, p. 197. — Parapropus 
sericeus, Reiïtter, 1908, p. 109. 

Syn. : intermedius Hampe, 1870, p. 332; typ. : Croatie. 


, 


b) subsp. simplicipes J. Müller. 

P. sericeus-simplicipes, J. Müller, 1911, p. 3; éyp. : Sitnica. 
c) subsp. Taxi J. Müller. 

P. sericeus-Taxi, J. Müller, 1911, p. 3 ; éyp. : Glibaja. 


d) subsp. Neumanni J. Müller. 


P. sericeus-Neumanni, J. Müller, 1911, p. 4; £yp, : mont Kosir. 


Long. : 5 à 6,5 mm. 

Forme bien plus élargie en arrière chez les femelles que chez 
les mâles ; les élytres sont plus larges que le prothorax d’un 
tiers chez les mâles, de moitié chez les femelles. Coloration 
pâle; pubescence épaisse et bien fournie. Antennes très fines, 


516 Dr R. JEANNEL 


dépassant en général la longueur du corps chez les mâles, à 
peu près aussi longues que le corps chez les femelles ; les articles 
terminaux sont épaissis dans leur quart apical seulement ; 
les longueurs des articles sont : 1/2, 3/4, 1, 1, 1, 1, 14, 3/4, 1, 
1, 1. Prothorax aussi large à la base qu’au sommet ; ses côtés 
sont peu arrondis en avant, peu sinués en arrière et les angles 
postérieurs sont légèrement saillants en dehors. Élytres non 
comprimés sur les côtés, à épaules peu saillantes ; le rebord 
marginal n’est visible de haut qu’aux épaules seulement. T'arse 
antérieur des mâles très grêle; le premier article est légère- 
ment dilaté, à peine plus long que le second. 

Les différences sexuelles sont très apparentes dans cette 
espèce et portent sur la longueur des antennes et surtout sur 
la forme des élytres qui sont très renflés chez les femelles. 

L’organe copulateur mâle est allongé, presque rectiligne et 
les styles latéraux ne sont pas largement dilatés et aplatis 
dans leur milieu, comme ceux du P. Ganglbaueri. 


VARIATIONS. — Les exemplaires de Croatie, provenant des 
grottes du Lika (intermedius HAMPE) ne sont aucunement 
différents des P. sericeus typiques de Carniole, mais il existe 
dans le nord de la Bosnie trois races géographiques isolées, qui 
ont été découvertes récemment par M. H. Neumann. Deux 
d’entre elles (Taxi et Neumanni) sont très différentes de la forme 
typique, la troisième (simplicipes) est moins caractérisée. 


1. Élytres ovalaires, très larges et très convexes, à peine deux fois 
aussi longs que larges chez les mâles. Antennes aussi longues que 
le corps chez les mâles plus courtes chez les femelles. Tarses an- 
térieurs des mâles grêles. Grande taille (long. : 6,5 mm.).... 
harnais MM OMR M IT RER subsp. Neumanni. 
— Élytres allongés, trois fois aussi longs que larges chez les mâles. 
Taille plus petite (long. : 5 à 5,8 mm.)....... 2. 
2. Tarses antérieurs des mâles dilatés, avec Particle 1 plus large que 
l’article 11, mais cependant plus étroit que le sommet du tibia. 
Antennes des mâles, à peine plus longues que le corps.. subsp. Taxi, 
— Tarses antérieurs des mâles grêles. Antennes des mâles bien plus 


REVISION DES BATHYSCIINAE 517 


UE NE COR NS TM RD eines à Dane eu nds one US 3. 
3. Antennes dépassant la longueur du corps d’un tiers chez les mâles, 
un peu plus longues que le corps chez les femelles. Tarses anté- 
rieurs des mâles très grêles, avec l’article 1 pas plus large que 
l'article tr. Élytres à épaules saillantes. ...... subsp. semplicipes. 
— Antennes dépassant la longueur du corps d’un quart chez les 
mâles, un peu plus longues que le corps chez les femelles. Tarses 
antérieurs mâles à premier article à peine dilaté, un peu plus 
large que l’article m1. Élytres à épaules plus effacées... forma typica. 


HaBrTaT. — L’aire de distribution du Parapropus sericeus 
est considérable, puisqu'elle comprend le sud de la Carniole, la 
Croatie occidentale et le nord de la Bosnie ; et cela sur les 
deux versants du Karst. 


a) forma typica. 

Carniole. District de Gottschee : grotte Jagd loch, ou Goba 
dol (Schmidt), ou Godjama (Joseph), près d’Oberskrill [77] 
(H. Krauss, Dr Penecke, Tax !); grotte de Masern, près de 
Mooswald [75] (Joseph !) ; Eleonoren grotte, près de Friedrich- 
stein [76] (H. Krauss) ; grotte de Gottschee (?) (Tax !). 

District de Rudolfswerth : plusieurs grottes des environs de 
Obersteinwand, dans le Hornwald [71] (Joseph). 

Croatie. Comitat de Zâgrab (Agram) : grotte d’Ozalj [90] 
(Hampe !). 

Comitat du Lika-Krbava : grotte de Gospic, dans le Kessel- 
thal du Lika [94] (Reitter !) ; grotte de Perusié [93], près de 
Gospié (Reitter !) ; grotte de Mogorié [95] (D' Penecke !). 


b) subsp. simplicipes J. Müller. 

Bosnie. District de Kljuë : grotte de Sitnica [124 c](H. Neu- 
mann !). Cette grotte est tributaire du bassin de la Sana, 
affluent de l’Una. 


c) subsp. Taxi J. Müller. 

Bosnie. District de Kljuë : grotte de Glibaja [124 b], au sud 
de Sanskimost (H. Neumann !). Cette grotte s’ouvre dans la 
vallée de la Sana. 


518 Dr R. JEANNEL 


d) subsp. Neumanni J. Müller. 

Bosnie. District de Petrovac : grotte du mont Kosir [124 d], 
au nord de Petrovac (H. Neumann !). Cette grotte se trouve 
dans le bassin de l’'Una. 

Os. — Dans d’autres grottes de la vallée de la Sana se trouve 
l'espèce suivante P. Pfeiferi, plus voisine du P. Ganglbaueri que 
du P. sericeus ; maïs elle ne cohabite pas avec les races du 
P. sericeus dans les grottes citées ci-dessus. 


2, Parapropus Pfeiferi Apfelbeck. 


Planche XX, fig. 569. 


Parapropus Pfeiferi, Apfelbeck, 1908, p. 417 ; typ. : grotte de Vrh polje 


Forme du P. Ganglbaueri, mais un peu plus allongé. Pubes- 
cence épaisse et bien visible sur tout le corps. Coloration pâle. 
Antennes très fines, dépassant la longueur du corps chez les 
mâles, à articles terminaux légèrement et régulièrement épaissis 
de la base au sommet ; les longueurs des articles sont : 1/2, 3/4, 
3/4, 1, 14, 14, 14, 1, 14, 14, 11 Prothorax allongé, à. côtés 
peu arrondis en avant, peu sinués en arrière, à angles posté- 
rieurs presque droits, à base plus étroite que les épaules des 
élytres. Élytres deux fois aussi larges que le prothorax chez 
les mâles ; leurs côtés sont comprimés et les épaules sont sail- 
lantes ; il existe le long du bord marginal une forte dépression 
longitudinale qui se recourbe en avant sur la racine des élytres. 
Le rebord marginal n’est visible de haut qu'aux épaules. Tarses 
antérieurs mâles plus larges que le sommet du tibia ; leur article 
r est trois fois aussi long que large, plus large que le 11, aussi long 
que les trois suivants réunis. 

HABITAT. — Bosnie septentrionale. District de Kljuë : grotte 
de Vrh polje, dans la vallée de la Sana, en aval de Kljuë [124] 
(L. Pfeifer !) ; grotte de Hrustovo, voisine de la précédente 


[123] (Apfelbeck) ; grotte de Zavalje, près de Sanica [124 a] 
(Padewitz !), 


REVISION DES BATHYSCIINAE 519 


3. Parapropus Ganglbaueri Ganglbauer. 
Planche XX, fig. 570 à 674. 


Parapropus Ganglbaueri, Ganglbauer, 1899, p. 85 ; éyp. : grotte de Glamo *.—T, Müller, 1901, p.32. 


subsp. humeralis Apfelbeck. 


Parapropus humeralis. Apfelbeck, 1907 d, p.318. — P. Ganglbaueri-humeralis, Jeannel, 1910 f, 
p. 43. 


Long. : 5,2 à 5,5 mm. 

Forme grêle, plus allongée, moins élargie en arrière que 
chez P. sericeus. Coloration foncée. Ponctuation fine, régulière, 
très serrée sur les élytres. Pubescence rare sur les élytres, pres- 
que nulle sur la tête et le prothorax. Antennes très fines, dépas- 
sant d’un quart la longueur du corps chez les mâles, aussi lon- 
gues que le corps chez les femelles ; leur article 17 est bien plus 
court que le 1x1 et les articles terminaux sont légèrement et 
régulièrement épaissis de la base au sommet ; les longueurs des 
articles sont : 1/2, 3/4, 1, 1, 1, 1, 14, 1, 14,12, 11. Protho- 
rax à côtés très arrondis en avant, profondément sinués en 
arrière, à angles postérieurs très saillants en dehors. Élytres à 
peine plus larges que le prothorax chez les mâles, près de deux 
fois aussi larges que lui chez les femelles ; les côtés sont fortement 
comprimés, les épaules sont très saïllantes et le rebord marginal 
est rendu bien visible par la présence d’une forte dépression 
longitudinale qui s’étend sur les côtés des élytres et se recourbe 
sur leur racine. Fémurs extraordinairement épais à leur base. 
Tarses antérieurs des mâles bien plus larges que le sommet du 
tibia ; leur premier article est oblong, deux fois aussi long que 
large, aussi long que les deux suivants réunis. 

Les styles latéraux de l’organe copulateur mâle sont plus 
renflés à la base que ceux du P. sericeus. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques du 
P. Ganglbaueri habitant à brève distance l’une de l’autre une 
grotte du Glamotko polje et une grotte de la vallée de l’'Urbas. 


1. Prothorax peu rétréci à sa base ; angle huméral des élytres ne 
dépassant pas le niveau de langle postérieur du prothorax. 
L'Ontisn D En MT EE SES dates cad «cd ET .... forma typica. 


520 Dr R. JEANNEL 


— Prothorax plus fortement rétréci en arrière ; angle huméral des 
élytres dépassant beaucoup le niveau de Pangle postérieur du 


prothoräg. Long: : 52 Min one Are subsp. kumeralis. 


HABITAT. — forma typica. 
Bosnie. District de Glamoë : grotte près de Glamoë [126] 


(Apfelbeck !). Cette grotte appartient au versant adriatique 
du Karst. 


b) subsp. kumeralis Apfelbeck. 

Bosnie. District de Jajce : grotte près de Varcar-Vacuf 
[125] (Apfelbeck). Cette grotte se trouve dans la vallée de PUr- 
bas, sur le versant danubien du Karst, 


D. Série de Leptodirus. 
TABLEAU DES GENRES. 


1. Prothorax plus large que long, à côtés régulièrement arqués. 
Forme globuleuse. Pénis tordu en $, sans armature chitineuse 
SUPUEON SAC ITITOTME. RSI, POP ART 43e genre, Hohenwartia. 

— Prothorax plus long que large, à côtés sinués et rétrécis à la base. 
Forme allongée 

2, Élytres scaphoïdes, plus longs que l’abdomen. Téguments pubes- 
cents. Pénis démesurément long, tordu légèrement en S, avec 
un sac interne très court, mais pourvu d’une armature chitineuse. 

ARR AS PT A 14e genre, Spelaeodromus. 

— Élytres très dilatés. Téguments glabres. Pénisnon tordu en S, sans 
armature chitineuse surson sac interne...........,.,.,..,.44 8. 

3. Fémurs non étranglés dans leur milieu. Tarses antérieurs des 
mâles dilatés. Pénis aussi long que le tiers de la longueur du 
COPDEK cou ne à Mob ales NN ERA E 15e genre, Astagobius. 

— Fémurs étranglés dans leur milieu. Tarses antérieurs des mâles 
grêles. Pénis court, pas plus long que le sixième de la longueur 
du:icorps: AVAST. HAT AUDE APE NA 16° genre, Leptodirus. 


13 genre, HOHENWARTIA Jeannel. 


Jeannel, 1910 f, p. 21, 25 et 43. 


Espèce type : Hohenwartia Freyeri (MILLER) 
Forme courte, trapue, très convexe. Sculpture assez pro- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 521 


fonde, ne formant pas de strioles transversales. Pubescence 
blanchâtre, longue et serrée. Coloration pâle, 

Tête rétractile, sans yeux, avec une carène occipitale et 
des angles temporaux saillants. Dernier article du palpe maxil- 
laire en alène très fine, aussi long que la moitié du précédent. 
Deuxième article du palpe labial plus court que ses voisins. 

Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du 
corps, très fines, très aplaties au sommet. L'article 1 est aussi 
long que les deux tiers de l’article 17 ; l’article var est plus long 
que large et l’article xt est à peine plus long que le x. 

Prothorax plus étroit que les élytres ou presque aussi large 
qu'eux ; ses côtés sont régulièrement mais faiblement arqués, 
jamais sinués ; ils sont peu saillants latéralement et, vus de 
profil, ils décrivent une ligne courbe à faible concavité ventrale. 

Éytres très convexes, une fois et demie aussi longs que larges; 
leur rebord marginal est étroit, leur sommet laisse à découvert 
une grande partie du pygidium et il n’existe pas trace de strie 
suturale. 

Carène mésosternale élevée, arrondie, lamelleuse, prolongée en 
arrière par une carène métasternale qui s'étend sur la moitié 
antérieure du métasternum. Épimères mésothoraciques étroits, 
presque aussi longs que larges. Métasternum très court, avec une 
apophyse intercoxale très étroite, de façon que les hanches pos- 
térieures sont peu distantes. 

Pattes grêles ; les fémurs antérieurs sont rétractiles en entier 
sous les bords latéraux du prothorax. Les fémurs intermédiaires 
ne dépassent pas les bords latéraux des élytres. Les tibias inter- 
médiaires sont arqués, et les tibias des deux paires posté- 
rieures sont inermes et pourvus de quatre éperons, dont les 
deux externes sont courts. Les tarses antérieurs des mâles 
sont bien plus étroits que le sommet du tibia et leur premier 
article n’est pas plus grand que le second. Formule des 
tarses postérieurs : 1, 2/3, 1/2, 1/2, 1. 

Les différences sexuelles sont très peu apparentes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa forme est très caractéris- 


522 Dr R. JEANNEL 


tique. Le pénis est très petit, aussi long que le dixième de la 
longueur du corps ; il est allongé, grêle, six fois aussi long que 
large et est courbé en $. Il présente une première courbure à 
concavité ventrale vers le milieu de sa longueur, puis une deu- , 
xième courbure inverse dans son dernier tiers. Sa lame basale 
est étroite et allongée, son corps est régulier, son extrémité 
apicale est aplatie et élargie au niveau de la deuxième courbure, 
puis se termine en pointe mousse, légèrement recourbée en 
avant. La gaine pénienne, très mince sur ses faces dorsale et 
ventrale, est très épaisse et densément ponctuée sur ses bords 
latéraux. Pas de sac interne différencié. 

Les styles latéraux sont très volumineux et épousent toutes 
les courbures du pénis. Leur insertion est dorsale. Très épais 
à leur base, ils s’amincissent graduellement jusqu’à leur 
extrémité qui porte trois soles. 

Le segment génital est quadrangulaire, à branches épaisses 
et régulières. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Les affinités des Hohenwartia 
avec les Leptodirus sont évidemment très lointaines, mais il 
existe de grandes ressemblances entre leurs organes copula- 
teurs, surtout dans la structure de la gaîne pénienne et la sim- 
plicité du sac interne. On ne connaît malheureusement pas de 
stades intermédiaires. Aussi suis-je loin d'affirmer que la série 
Leptodirus, telle que je la présente ici, soit aussi naturelle que 
la série phylétique d’Apholeuonus. Il faut la considérer comme 
hypothétique et les découvertes futures conduiront vraisem- 
blablement à la remanier. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE ohenwartia. 


1. Prothorax trapézoïde, à côtés presque droits, à angles postérieurs 
non saillants et à base rectiligne. Tarses antérieurs mâles très grêles. 
SR a nt Re TS LT à de 1. Freyeri. 
— Prothorax à côtés nettement arrondis, à angles postérieurs sail- 
lants et à base bisinuée. Tarses antérieurs mâles légèrement 
dilatésis. sé. de + HRVEG LM ose RÉ SERRES ET RENE SAINS 


REVISION DES BATHYSCIINAE 523 


1. Hohenwartia Freyeri L. Miller. 


Planche II, fig. 70 et Planche XX, fig. 575 à 579. 


Adelops Freyeri, L. Miller, 1855, p. 506 ; éyp.: Dolga jama.— Bathyscia Freyeri, Reitter, 1835 
p. 19. — Ganglbauer, 1899, p. 102, — TJ, Müller, 1908, p. 40. — Hohkenwartin Freyeri, Jeannel, 
1°10 j, p. 43 et p. 25, fig. 21. 


b) subsp. Netolit:kyi J. Müller. 


Buthyscia Freyeri-Netolitzkyi, J. Müller, 1908, p.39 ; éyp. : Ajdovsca jama. 


Long. : 2 à 2,5 mm. La forme typique a de 2,2 à 2,5 mm,., 
la race Netolit:kyi de 2 à 2,1 mm. 

Forme très convexe, globuleuse. Antennes présentant la 
formule de longueurs suivante : 1, 14, 1, 1, 1, 1, 14, 2/3, 11, 
14, 15. Prothorax bien moins large que les élytres, trapé 
zoïde, plus large de moitié à sa base qu’au sommet ; les côtés 
sont presque droits, les angles postérieurs ne sont pas sail- 
lants et la base est rectiligne. La plus grande largeur des élytres 
se mesure au milieu. Tarses antérieurs mâles bien plus étroits 
que le sommet du tibia ; le premier article est aussi long et aussi 
large que le second. 

Organe copulateur mâle présentant une double courbure 
très accentuée ; les styles latéraux sont renflés en massue à 


leur extrémité. 


VARIATIONS. — H. Freyeri ne varie pas dans les nombreuses 
grottes de Basse-Carniole où il serencontre, sauf qu’il présente une 
race géographique assez distincte dans une grotte éloignée de 
celles où vit la forme typique. 


1. Prothorax étroit, à côtés presque droits. Taille plus grande 
oo 22,528 MN) de ile does “ne bye se à forma typica. 
— Prothorax plus large et plus court, à côtés nettement arrondis 
en avant. Taille plus petite (long. : 2 à 2,1 mm.)... subsp. Netolitzkyr. 


HAB1TAT. — Toutes les grottes habitées par cette espèce 
se trouvent en Basse-Carniole, dans le bassin de la Save, en 
aval de Laïbach. 

a) forma typica. 

Carniole. District de Stein : Dolga jama, près d’Aich [60] 


524. Dr R. JEANNEL 


(Schmidt, Joseph, Stüssiner !) ; Thansca jama, à Jauchen [61] 
(Schmidt, Joseph) ; Podresca jama, près de Domschale [62] 
(Schmidt, H. Krauss, Penecke) ; grotte Dolga circua, à Salach 
[63] (Schmidt, teste J. Müller) ; Celerjeva jama, près de Zallog 
[641 (Joseph) ; Devsova jama, près de Zallog [65] (Joseph); 
Bostonova jama, près de Zallog [66] (Joseph) ; autres grottes 
des environs de Zallog et de Moraütsch [68] (Joseph) ; Sivca 
jama, près de Petch [67] (Joseph). 


b) subsp. Netolitzkyi J. Müller. 

Carniole. District de Gurkfeld : Ajdovsca jama, près de 
Brünndl, dans la vallée de la Save, sur la frontière de la Styrie, 
[691 (Netolitzky, Neumann !). 

OBs. — Dans la Podresca jama et dans l’Ihansca jama 
H. Freyeri se trouve avec Aphaobius Milleri Scamior. Dans la 
Dolga jama il se trouve en compagnie de l’espèce suivante. 


2. Hohenwartia Robici Ganglbauer. 
Planche XX, fig. 580 et 581. 


Bathyscia Khevenhülleri-Robici, Ganglbauer, 1899, p. 102; éyp. : grotte d’Aich. — Bathys 
cia Robici, J. Müller, 1908, p. 40. — Hohenwartia Robici, Jeannel, 1910 j, p. 43. 


Long. : 2,5 mm. 

Forme moins convexe que chez le précédent. Antennes 
identiques. Prothorax presque aussi large que les élytres, à 
côtés nettement et régulièrement arqués, à angles postérieurs 
saillants, à base bisinuée ; la plus grande largeur du prothorax 
se mesure un peu avant la base. Élytres mesurant leur 
plus grande largeur avant leur milieu. Tarses antérieurs 
des mâles légèrement dilatés ; leur premier article est presque 
aussi large que le tibia, aussi long et un peu plus large que le 
second article. 

Organe copulateur mâle présentant une double courbure 
moins prononcée que chez H. Freyeri. La partie apicale du pénis 
est en outre plus largement dilatée et les styles latéraux sont 
effilés à leur extrémité. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 525 


HABITAT. — Carniole. District de Stein : Dolga jama, à Aich 
[60] (Joseph !, Robic, Penecke): grottes des environs de Stein 
[59] (J. Müller, 1908, p. 40). 

Obs. — Les deux ÆHohenwartia sont réunis dans la Dolga 
jama. 

14 genre, SPELAEODROMUS Reitter. 


Reitter, 1885, p. 10. — 1886, p. 316. — Ganglbauer, 1899, p. 86. — Reitter, 1908, p. 112. — 
Jeannel, 1910 f, p. 21. 

Espèce type : Spelacodromus Pluto (REITTER). 

Forme elliptique, très allongée, peu convexe. Pubescence 
fine et régulière, légèrement redressée sur les élytres. Ponctuation 
forte, profonde, éparse, égale sur tout le corps, nullement 
alignée sur les élytres. Coloration brun rougeûtre. 

Tête saïllante, à peine plus longue que large, un peu plus 
étroite que le prothorax. Pas d’yeux. Le front est faiblement 
impressionné entre les antennes ; la carène occipitale et les 
angles temporaux font défaut ; les antennes s’insèrent au fond 
d’une large fossette limitée par un fin bourrelet. Mächoires 
très longues ; dernier article du palpe maxillaire presque aussi 
long que l’avant-dernier. 

Antennes aussi longues que le corps, très grêles, cylindriques, 
à articles sensiblement égaux, sauf que l’article 1 est aussi long 
que les deux tiers de l’article 11 ; les articles terminaux sont 
faiblement épaissis à leur sommet. 

Prothorax un peu plus long que large, peu rétréci à sa base, 
bien plus étroit que les élytres ; ses côtés sont à peine sinués 
en arrière, ils sont finement rebordés ; la base est rectiligne. 
L’écusson est très petit, à peine visible à la base des élytres. 

Élytres elliptiques, scaphoïdes, régulièrement convexes ; 
les angles huméraux sont saillants, le rebord marginal est large 
et bien visible de haut, le sommet est lobé, très long et dépasse 
amplement la pointe du pygidium ; pas de strie suturale. 

_ Mésosternum non caréné en avant, présentant seulement une 
très petite lamelle entre les hanches intermédiaires. Épimères 
mésothoraciques très étroits ; suture sterno-épisternale entière, 


526 Dr R. JEANNEL 


Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures une 
apophyse intercoxale très étroite. 

Pattes très longues et très grêles ; les fémurs sont graduelle- 
ment amincis au sommet ; les tibias sont inermes, pourvus seu- 
lement de deux éperons internes. Les tarses antérieurs des 
mâles sont extrêmement longs et plus larges que le tibia ; 
les tarses postérieurs présentent la formule : 1, 1/3, 1/4, 1/4, 3/4. 

Différences sexuelles. — Chez les femelles les tarses antérieurs 
sont grêles et les élytres sont plus convexes, plus amples, sinués 
sur leur bord marginal immédiatement après les épaules ; la 
taille est un peu plus grande. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille est exceptionnelle- 
ment grande, puisqu'il est aussi long que la moitié de la lon- 
oueur du corps. Le pénis est allongé, douze fois aussi long que 
large et présente une double courbure caractéristique ; brus- 
quement arqué en avant près de sa base, il est infléchi en arrière 
près de son sommet. La lame basale est extrêmement courte 
et étroite, le corps du pénis est très épaissi dans le milieu de 
sa longueur et le sommet est aplati et terminé en bec aigu. Les 
parois de la gaine pénienne, comme chez Hohenwartia et chez 
Astagobius, sont d’épaisseur inégale ; très minces sur les faces 
dorsale et ventrale, elles présentent sur les faces latérales de 
forts épaississements densément ponctués. 

Le sac interne est très remarquable par sa brièveté. Très 
bien différencié, il semble ne pas avoir suivi le pénis dans 
son allongement et se trouve par suite relégué dans le tiers 
apical de la gaine pénienne. Le canal éjaculateur s’abouche 
entre les branches d’une pièce chitineuse, flanquée elle-même de 
deux baguettes assez épaisses. La partie apicale du sac est 
renforcée par deux paires de bandelettes et toute la partie 
basale est tapissée de petites écailles ovalaires (fig. 591 et 592). 

Les styles latéraux sont aussi longs que le pénis, peu épais 
et se terminent par trois soies assez courtes, 

Le segment génital forme un anneau triangulaire très allongé 
à branches grêles (fig. 588). 


REVISION DES BATH YSCIINAE 527 


Spelaeodromus Pluto Reitter. 
Planche II, fig. 71 et Planche XXI, fig. 582 à 592. 


Pholeuon Pluto, Reitter, 1881, p. 214 ; éyp. : grotte des monts Vélébit. — Spelucodromus Plulo, 
Reitter, 1885, p. 13. — Ganglbauer, 1899, p. 86. 

Long. : 5 à 6 mm. 

Forme très allongée, également rétrécie en avant et en arrière. 
Les longueurs des articles des antennes sont : 2/3, 1, 1, 1, 1, 1, 
11, 3/4, 11, 11, 11. Élytres deux fois et demie aussi longs 
que larges, présentant leur plus grande largeur au milieu. 
Tarses antérieurs des mâles presque aussi longs que le tibia, 
deux fois aussi larges que le tibia ; les quatre premiers articles 
sont dilatés, l’article 1 est deux fois aussi large que le 11. 

HABITAT. — Croatie. Comitat de Lika-Krbava : grottes 
des monts Vélébit, situées (d’après Ganglbauer, in litt.) sur le 
versant adriatique de la partie septentrionale de la chaîne [92] 
(E. Reitter !). 

Obs. — Les exemplaires de la collection de Mniszech (in coll. 
R. Oberthür) sont étiquetés «caverne Koveteviè (ou Kovatovit), 
à Dobiasch, sur les bords de l’Adriatique. » 


15° genre, ASTAGOBIUS Reitter. 
Reiïtter, 1886, p. 315. — 1889, p. 295. — Ganglbauer, 1899, p. 82. — J. Müller, 1901, p. 31. 
— Reïtter, 1908, p. 109. 

Espèce type : Astagobius angustatus (SCHMIDT). 

Forme allongée, très étroite en avant, renflée aux élytres et 
acuminée en arrière ; les élytres sont modérément convexes, 
bien plus longs que larges. Coloration brun rougeâtre très bril- 
lant. Corps glabre lorsqu'on l’examine à la loupe, mais, à un 
grossissement de X 50, il est facile de constater qu’il existe sur 
la moitié apicale des élytres de rares poils dorés, très courts et 
très fins. Ponctuation profonde et très éparse sur le prothorax 
et sur les élytres. Entre les points se voit une fine réticulation 
du tégument sur la tête et le prothorax. 

Tête deux fois aussi longue que large, présentant sa plus 


528 Dr R. JEANNEL 


grande largeur à la racine des mandibules, puis rétrécie graduel- 
lement en arrière sans former de cou distinct. Pas d’yeux, pas 
de carène occipitale ni d’angles temporaux ; le front est impres- 
sionné au milieu. Les antennes s’insèrent sur deux légères sail- 
lies des joues, à peu près dans le milieu de la longueur de la tête 
mesurée de la pointe des mandibules au prothorax. Mandibules 
saillantes ; mâchoires longues, à galea plus longue que la lacinia ; 
Particle 11 du palpe maxillaire est aussi long que les deux tiers 
de l’article 11 ; les articles du palpe labial sont subégaux. 

Antennes atteignant à peu près la longueur du corps, très 
grêles et noueuses ; l’article 1 est aussi long que le quart de 
l’article 11, l’article vrIx est très long et les articles terminaux 
sont brusquement épaissis dans leur quart apical, nullement 
aplatis ; l’article x1 est fusiforme, aussi long que le x. 

Prothorax deux fois aussi long que large, rétréci à sa base, 
pas plus large que la tête. Sa plus grande largeur se mesure 
en avant, puis il est fortement rétréci dans son tiers postérieur 
et les angles postérieurs sont légèrement saillants en dehors. 
Le disque est peu convexe, les côtés sont à peine indiqués 
par une fine carène qui limite de véritables faces latérales ; la 
base est presque rectiligne. A la face ventrale, les hanches : 
s’insèrent dans deux cavités coxales écartées l’une de l’autre 
de façon qu’il n’existe pas de surface ventrale libre en dehors 
d'elles. L’espace prosternal antérieur est court, l’espace posté- 
rieur est profondément déprimé et le bord postérieur du pros- 
ternum, largement arqué dans son ensemble, porte sur la ligne 
médiane une incisure très petite. 

Écusson grand, transverse, densément ponctué. Il n’existe 
pas comme chez les Antroherpon de pédoncule mésothoracique 
visible à la face dorsale. 

Élytres elliptiques, deux fois et demie aussi longs que larges, 
presque également atténués en avant et en arrière. Les angles 
huméraux sont légèrement saillants, les épipleures ne sont pas 
repliés, ils sont larges et cachent une grande partie des pièces 
méso- et métathoraciques. Le sommet est étroit, acuminé 


REVISION DES BATHYSCIINAE 529 


et dépasse l’extrême pointe du pygidium. La suture est régu- 
lière. 

Mésosternum non caréné, mais présentant en avant une 
sorte de tubercule, auquel fait suite une large surface triangu- 
laire plane sur la ligne médiane (fig. 593). L’apophyse inter- 
coxale du mésosternum est longue et aiguë ; elle ne touche pas 
le métasternum. Les épimères sont étroits, linéaires et l’épis- 
terne est entièrement soudé au sternum. 

Métasternum plan, formant entre les hanches postérieures 
une petite apophyse dont le bord est ourlé. 

Pattes très longues et très grêles. Les hanches antérieures sont 
coniques ; les fémurs sont épais à la base et graduellement 
rétrécis jusqu’au sommet; ils ne présentent jamais d’épaississe- 
ment apical ; les deux paires de fémurs postérieurs sont légè- 
ment incurvés. Tibias sensiblement droits, sauf que les pos- 
térieurs sont faiblement arqués au milieu; ils sont inermes 
et ne portent que deux éperons internes. Tarses antérieurs 
mâles bien dilatés, aussi larges que le sommet du tibia. Tar- 
ses postérieurs à peine plus longs que la moitié du tibia corres- 
pondant, à article 1 aussi long que les trois suivants réunis. 

Les différences sexuelles sont très peu apparentes. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. -- Sa taille atteint environ le 
tiers de la longueur du corps. Le pénis est fortement arqué 
sur sa face ventrale ; sa lame basale est large, son corps est 
régulier et son sommet est aplati et terminé en pointe mousse. 
Les parois de la gaine pénienne présentent sur les faces latérales 
des épaississements ponctués et toute l'extrémité apicale du 
pénis est épineuse. 

Le sac interne est à peine différencié, sans valvule et sans 
trace d’armature chitineuse. 

Les styles latéraux sont un peu plus courts que le pénis ; ils 
sont réguliers et se terminent par trois soies assez courtes. 

Le segment génital est ovale ; sa partie dorsale est mince et 
pubescente, sa partie ventrale est lamelleuse (fig. 594). 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Les genres Asfagobius et Lep- 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T. VII. — (I). 34 


ee] 


53) Dr R. JEANNEL 


todirus sont très voisins, au point qu’on les a longtemps consi- 
dérés comme deux sous-genres du même genre ; cette façon de 
faire est d’ailleurs très soutenable, car il n’existe guère que la 
forme des fémurs et la longueur du pénis pour les séparer. Les 
différences de structure du prosternum ne tiennent qu’à un 
rétrécissement moindre du prothorax chez Astagobius, c’est-à- 
dire à une adaptation moins prononcée. Toutefois j’admets 
qu'il est préférable de les séparer, car dans le cas contraire il 
n’y aurait plus de raison pour isoler Charonites d’Adelopidius 
ou encore Protobracharthron de Haplotropidius. Je suis done 
d’accord avec Reitter (1910, p. 144) lorsqu'il réclame pour 
Astagobius le rang de genre, mais là où je ne suis plus du tout 
de son avis, par exemple, c’est lorsqu'il veut éloigner Asta- 
gobius de Leptodirus pour le placer auprès d’Antroherpon ! 


L’unique Astagobius se trouve dans une grotte du Nanosberg, 
en Carniole, sur le versant adriatique. 


Astagobius angustatus Schmidt. 
Planche II, fig. 72 et Planche XXI, fig. 593 à 596. 

Leptoderus angustatus, F. Schmidt, 1852 db, p. 381 ; {yp. : Volcja jama. — Sturm, 1855, p. 83, 
pi. CCCCVI. — Reitter, 1885, p. 11. — ZLeptoderus (Astagobius) angustatus, Ganglbauer, 1899, 
si rs : Leptoderus Robici, Joseph, 1868, p. 170 ; {yp. : Volcja jama. 

Long. : 5 à 6 mm. 

Forme allongée. Les élytres sont trois fois aussi larges que le 
prothorax et leur plus grande largeur se mesure exactement 
au milieu. Les longueurs des articles des antennes sont : 3/4, 3, 
2,21, 31, 21, 8, 9, 21 21 2} Les tarses ‘antérieurs des 
mâles sont aussi larges que le sommet du tibia ; leur article 
est aussi long que les trois suivants réunis et bien plus large 
que l’article 17. 

Hagirar. — Carniole. District d’Adelsberg : Volcja jama 
(grotte du Loup), près de Podkraj, sur le versant nord du 
Nanosberg [18] (H. Müller, Joseph!, H. Krauss, Penecke, 


Neumann !). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 531 


16° genre, LEPTODIRUS (1) Schmidt. 


Fernand Schmidt, 1832, p. 9. — Sturm, 1849, p. 93, pl. CCCLXX VI, fig. A. — F, Schmidt, 
1852 b, p. 381. — Lacordaire, 1854, p. 196. — Jacquelin Duval, 1857, p. 115. — Reitter, 1885, 
p. 9. — 1886, p. 315. — 1889, p. 294. — Ganglhauer, 1899, p. 81. — J. Müller, 1901, p. 27. — 
Reitter, 1908, p. 108. — Jeannel, 1910 «&, p. 33. — 1919 f, p. 21 et 25, fig. 23. 

Syn. : Stagobius, Schiôdte, 1849, p. 16. 


Espèce type : Leptodirus Hohenwarti ScHmipr. 

Son aspect est tellement étrange que pendant longtemps 
le ZL. Hohenwarti a été rangé parmi les Scydmaenides et que 
Sturm (1849) lui cherchait des affinités avec les Gibbium ou 
les Ptinus. 

Forme large et très convexe, parfois absolument sphérique 
en arrière, avec l’avant-corps très grêle et très allongé et les 
membres de longueur démesurée. Corps glabre lorsqu'on l’exa- 
mine à la loupe, mais, à un grossissement de X 50, on trouve sur 
les élytres les mêmes poils très petits et clairsemés que chez 
Astagobius. 

Téguments à peine ponctués ; la tête et le prothorax sont 
absolument lisses et très brillants, parfois réticulés, et les 
élytres portent de rares points très superficiels et très effacés 
avec une forte réticulation entre eux. Coloration variable, mais 
la tête et le prothorax sont presque toujours de coloration 
bien plus foncée que les élytres. 

Tête deux fois aussi longue que large, présentant sa plus 
grande largeur à la racine des mandibules, graduellement rétré- 
cie jusqu’à sa base, sans former de cou distinct. Le front est 
déprimé ; il n’existe pas d’yeux, ni de carène occipitale ou 
d’angles temporaux saillants. Les antennes s’insèrent sur de pe- 
tites saillies des joues au milieu de la longueur de la tête. Man- 
dibules fortes, bifides ; mâchoires longues, à lobes inégaux ; 
palpes maxillaires grêles, à article r11 aussi longique les deux 
tiers de l’article 11 ; articles du palpe labial subégaux. 


(1) F. Schmidt dans sa première description, en 1832, écrivit Leptodirus ; ce n’est qu’en 1852, 
à l’occasion des Z. angustatus et L. sericeus, qu’il écrivit Leptoderus. Or les deux orthographes 
sont également correctes (5:17 où CEA cou); c’est donc la première en date, Leptodirus, 
qui doit indiscutablement être adoptée, d’anrès la loi de priorité, : 


532 Dr R. JEANNEL 


Antennes atteignant environ la longueur du corps, très gré- 
les et noueuses. L'article 1 est aussi long que le cinquième de 
de l’article 11, l’article vrrt est allongé et les articles terminaux 
sont brusquement épaissis dans leur tiers apical ; l’article x1 
est aussi long que le x. 

Prothorax long et étroit, trois fois aussi long que large, 
rétréci et pédonculé dans son tiers postérieur. Le sommet est 
un peu plus large que la base, plus étroit que la tête. Les 
bords du pronotum sont à peine indiqués par une fine carène 
qui sépare le pronotum des faces latérales du prothorax. Sur 
la face ventrale, le prosternum forme une longue surface libre 
en avant des hanches ; les hanches sont peu distantes et il 
existe en dehors d’elles une surface libre ventrale ; la fente 
qui sépare le sommet de l’épimère de celui de l’épisterne, au 
côté externe de la cavité coxale, est très petite et ne permet 
pas d’apercevoir le trochantin comme cela est possible chez 
les Antroherpon. En arrière des hanches, il existe une surface 
prosternale libre plus longue que le prothorax n’est large en 
son milieu: cette surface est à peine déprimée. Le bord pos- 
térieur du prosternum enfin est droit et échancré sur la ligne 
médiane plus ou moins profondément. 

L’écusson est transverse, densément ponctué ; le mésothorax 
ne forme pas de pédoncule comme chez les Antroherpon. 

Élytres très amples, très convexes, parfois absolument 
sphériques ; leur plus grande largeur se mesure avant le milieu. 
L’angle huméral est effacé ; les épipleures ne sont pas repliés 
et le rebord marginal est caché sous la forte voussure des 
élytres. Le sommet est rétréci, et laisse à découvert la pointe 
du pygidium chez les femelles seulement. La suture est parfois 
déprimée. Latéralement les élytres enveloppent amplement lPab- 
domen et recouvrent une grande partie de la face ventrale 
du corps, de façon que les épimères mésothoraciques et une 
partie des hanches postérieures sont recouverts. 

Mésosternum non caréné, son collier articulaire est étroit ; 
la région médiane n’est pas aplatie comme chez Astagobius. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 533 


Épimères mésothoracique linéaires, cachés sous les élytres ; 
épisternes complètement soudés au sternum. La saillie interco- 
xale du mésosternum est aiguë et n’atteint pas le bord anté- 
rieur du métasternum de façon que les cavités coxales inter- 
médiaires sont fusionnées. 

Métasternum {formant une saillie intercoxale étroite et fine- 
ment rebordée entre les hanches postérieures. 

Pattes très grêles et très longues. Les hanches antérieures 
sont très allongées, parallèles. Les cuisses sont arquées en 
dedans et s’épaississent fortement à leur sommet ; elles sont 
bien plus grêles à leur base qu’à leur extrémité distale. Les 
tibias sont grêles, cylindriques, inermes et ne portent que deux 
éperons internes ; les tibias des deux paires postérieures sont 
coudés en dehors vers leur milieu. Les tarses antérieurs des 
mâles sont grêles et les tarses postérieurs sont à peine aussi 
longs que la moitié du tibia (1, 1/3, 1/3, 1/3, 3/4). 

Différences sexuelles peu visibles ; le sommet des élytres 
dépasse la pointe du pygidium chez les mâles et la laisse libre 
chez les femelles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille est très petite, puis- 
.qu’il est à peine aussi long que le sixième de la longueur du 
corps. Le pénis est faiblement arqué sur sa face ventrale ; sa 
lame basale est large, son corps est cylindrique et son sommet 
est aplati, mousse, très épineux. Les parois de la gaine pénienne 
sont fortement épaissies latéralement. 

Le sac interne n’est pas différencié. 

Les styles latéraux sont longs, réguliers, arqués en dedans, 
graduellement rétrécis de la base au sommet et leur pointe 
porte trois soies courtes. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES.— (Ce sont seulement des carac- 
tères de convergence qui font ressembler les ZLeptodirus 
aux Antroherpon. Un examen un peu minutieux permet de 
constater l’existence de nombreuses différences fondamentales 
(forme de la tête, insertion et structure des antennes, pédoncule 
mésothoracique, organe copulateur). C’est encore par conver- 


534 Dr R. JEANNEL 


gence que les Leptodirus rappellent les Parapropus ; les carac- 
tères de filiation sont tout différents dans les deux genres. 

CHoroLoGre.— Les Leptodirus se rencontrent dans les grottes 
des bassins de la Drave et de la Save, mais aussi en Istrie et 
dans le Küstenland, sur le versant adriatique du Karst. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Leplodirus. 


1. Prothorax plus court. Échancrure du bord postérieur du proster- 
num très petite (comme chez Astagobius). Élytres allongés, deux 
fois aussi longs que larges. Sommet du pénis non lancéolé... 
OT OL CC AS 20 DH NE O0 CS HDIO DE 0 6 0.0 1. Grouvellei. 
— Prothorax plus long. Échancrure du bord postérieur du proster- 
num très profonde. Élytres sphériques. Sommet du pénis lan- 
céolétunithdsenp obiistes Lena Mile CRI AUTRE 2. Hohenwarti. 


1. Leptodirus Grouvellei Jeannel. 
Planche XXI, fig. 604 et 605, 


Leptodirus Grouvellei, Jeanne], 1910 «, p. 29, fig. 1, 3 et 5; {yp. : Carinthie, 


Long. : 6,2 mm. 

L'aspect général est à peu près celui de l’Astagobius angusta- 
tus ; toutefois la plus grande largeur des élytres se mesure 
avant le milieu. Coloration testacée pâle. Tête relativement. 
courte, une fois et demie aussi longue que large. Prothorax 
moins rétréci en arrière que celui de Z. Hohenwarti. La surface 
libre antérieure du prosternum est plus courte que chez l’espèce 
de Carniole et le bord postérieur du prosternum porte sur la 
ligne médiane une très petite échancrure. Le pénis est gra- 
duellement rétréci à sa pointe, sans présenter de dilatation 
lancéolée. 

Les élytres des femelles sont un peu plus amples que ceux 
des mâles. 

HABITAT. — Carinthie ; j'ignore dans quelles grottes il se 
rencontre. Reitter (1910, p. 143) affirme avoir en collection 
un certain nombre de L. Grouvellei, provenant de Carinthie, 
mais il ne donne pas davantage d’indications plus précises sur 
la situation des grottes, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 535 


Des deux exemplaires que j'ai vus, l’un, un mâle ({ype de ma 
première diagnose) provient des collections du comte G. de 
Mniszech; l’autre, une femelle, m’a été généreusement offert 
par M. le Dr Auzat qui l’avait acquis avec la collection Mes- 
min (1). 

2. Leptodirus Hohenwarti F. Schmidt. 
Planche II, fig. 73 et 74 et Planche XXI, fig. 597 à 603. 


Leptodirus Hohenwarti, Fernand Schmidt, 1832, p. 9 ; éyp. : grotte d’Adelsberg. — 1834, p. 83. 
— Sturm, 1849, p. 93, pl. CCCLXX VI, fig. A (L. Hochenwartii). — Khevenhüller, 1852, p. 105. 
— Jacquelin Duval, 1857, pl. XXX VIII, fig. 199. — Reitter, 1885, p. 9. — 1886, p. 315. — Gangl- 


bauer, 1899, p. 81. 
Syn. : Stagobius troglodytes, Schiôdte, 1849, p. 16. pl. I, fig. 2: {yp. : Magdalena grotte. 


b) var. Deschmanni Joseph. 


L. Hohenwurti-Deschmanni, Joseph, 1872, p. 175 ; typ. : Carniole. — Ganglbauer, 1899, p. 81. 


c) subsp. Schmidti Motschoulsky. 


L. Hohenwarti-Schmidti, Motschoulsky, 1856, p. 35 : {yp. : grotte de Treffen. — Reitter, 1885, 
p. 9. — Ganglbauer, 1899, p. 81. 


d) subsp. reticulatus J. Müller. 


L. Hohenwirti-reticulitus, J. Müller, 1905, p. 32; typ. : grottes de Trieste, 


Long. : 6,5 à 7 mm. 

Coloration brun ferrugineux foncé très brillant sur la tête et 
le prothorax, testacé sur les élytres. Antennes atteignant la 
longueur du corps ; les longueurs des articles sont : 1/2, 3, 2, 
24, 34, 24, 8, 2, 21 21 21 Prothorax trois fois aussi long 
que large, fortement étranglé dans son tiers postérieur. La 
surface libre du prosternum qui se trouve derrière les hanches 
est plus longue sur la ligne médiane que le prothorax n’est 
large au milieu. L’échancrure médiane du bord postérieur 
du prosternum est profonde et étroite. Élytres sphériques, très 
convexes, presque aussi larges que longs. T'arses antérieurs 
mâles grêles, avec le premier article à peine un peu plus large 
que le second. 

Organe copulateur mâle légèrement arqué. Le sommet du 


(1) L'exemplaire femelle de M. le D' Auzat, tout comme l'exemplair: mâle de la collection 
de Mniszech, est étiqueté en toutes lettres « Carinthie ». Je signale toute’ois que, d'après M. L. 
Ganglbauer, le Musée de Vienne renferme un exemplaire de Z. Hohenwarti reticulatus, donné 
par M, Schatzmayr, qui présente exactement la forme de mon ZL. Grouvellei, 


536 Dr R. JEANNEL 


pénis montre une large dilatation lancéolée, aplatie sur sa face 
dorsale, qui manque chez ZL. Grouvellei. 

VARIATIONS. — J'ai pu examiner un certain nombre d’indi- 
vidus du Z. Hohenwarti et me rendre compte que les variations 
individuelles étaient considérables. 

C’est ainsi que j’ai sous les yeux trois exemplaires, provenant 
d’Adelsberg, qui présentent les différences suivantes : 

L'un d'eux (5) est l’exemplaire qui a été photographié 
(pl. IL fig. 73); ses élytres sont légèrement acuminés au 
sommet, leur suture est déprimée sur toute sa longueur, la 
ponctuation fait entièrement défaut et la surface de l’élytre 
est simplement inégale et réticulée. 

Un second exemplaire (s) présente également des élytres très 
larges et acuminés, avec la suture déprimée, mais la ponctua- 
tion des élytres est serrée et bien visible, quoique superficielle. 

Un autre exemplaire (©) au contraire possède des élytres 
géométriquement sphériques, sans dépression suturale, avec 
une ponctuation profonde, mais rare. 

Il ne peut s’agir ici d'autre chose que de variations fluc- 
tuantes et non de races fixes; Joseph avait cependant donné 
in litteris des noms à ces formes diverses (/atus, longiventris) et 
il a même décrit l’une d’elles (var. Deschmanni) assez diffé- 
rente du type par sa forme étroite et allongée. 

Enfin il existe deux races géographiques du Z. Hohenwarti 
dont l’une n’est guère distincte que par sa grande taille, mais 
l’autre, spéciale au versant adriatique du Karst, présente une 
sculpture particulière. 


1. Élytres au plus deux fois et demie aussi longs que larges... ... 
ART ta ste A NE AE PRE CRC Mis RES FRERE var. Deschmanni. 
— Élytres sphériques, à peu près aussi larges que longs........... 2. 
2. Prothorax et tête réticulés, ce qui leur donne un aspect mat... 
HART le 2 PRE CM RER AUTO subsp. reticulatus. 


8, Lion e06, 0 RO 2 de D TRE ER forma typica. 
— Long. : 7 mm. Élytres exactement aussi larges que longs. .... 
dti fe Cr Se PC Lao à Sn A nrevers SUbSD MSc 


REVISION DES BATHYSCIINAE 537 


ETHOLOGIE. — Les mœurs du ZL. Hohenwarti paraissent, au 
dire des auteurs, un peu différentes de celles des autres Silphi- 
des cavernicoles. Sa démarche est lente et il marche en élevant 
son corps sur ses longues pattes comme sur des échasses. Au 
moindre bruit il s'arrête, abaisse son corps contre le sol, étend 
ses pattes et reste immobile. Si le danger augmente, il se 
laisse choir et fait le mort. Khevenhüller (1852) prétend avoir 
assisté à une chasse émouvante que lui donne un grand Chernète 
aveugle, le Blothrus spelaeus ScHÔDTE. Plusieurs fois, affirme- 
til,ila vule Blothrus suivre de loin (plus d’un mètre!) le paci- 
fique Coléoptère, s'approcher de lui peu à peu et finir par 
le dévorer après une courte bataille au cours de laquelle le grêle 
prothorax du malheureux Leptodirus était sectionné d’un seul 
coup de pince | 

Ce dramatique combat mériterait bien sûr d’être observé de 
nouveau, mais je suis disposé à croire à la véracité du récit de 
Khevenhüller, car j'ai moi-même assisté maintes fois aux 
terribles carnages que certains Opilionides (Phalangodes Lespesi 
Luc.) font dans des lots de Speonomus ou d’Antrocharis élevés 
en captivité. 

CHOROLOGIE. — L. Hohenwarti est dispersé dans un grand 
nombre de grottes des deux versants, danubien et adriatique, 
du Karst (voir page 139). 


a) forma typica. 

Carniole. District d’Adelsberg : grotte d’Adelsberg, ou Postoj- 
na jama|[21](F.von Hohenwart (1), Javet !, Schiôdte, Joseph!, 
Sever !, H. Krauss) ; Magdalena grotte, ou Cerna jama [22] 
(Schiïdte, H. Krauss) ; Zavinca jama, à Lasche [24] (H. Mül- 
ler !, Joseph !); Volcja jama, à Podkraj, sur le versant nord du 
Nanosberg (2) [18](coll. Schaufuss !) ; Neversca jama, près de 


(1) C’est au lieu dit Calvarienberg, dans la grande grotte d’Adelsberg, que le comte Franz von 
Hohenwart a trouvé en 1831 le premier Leptodirus ; depuis celle du Protée, c'était la première 
et peut-être même la plus remarquable découverte qui ait été faite dans les grottes. 

(2) C’est la grotte où se trouve Astagobius angustatus SCHMIDT. La présence dans cette grotte 
du Leptodirus Hohenwarti SÇHMIDT demanderait confirmation, 


538 Dr R. JEANNEL 


Sanct-Peter-am-Karst [28] (Joseph) ; grotte Koschanski griza 
[26] (Joseph). 

District de Laibach : grottes de Franzdorf [35] (coll. Schau- 
fuss !). 

District d’Oberloitsch : Mrzla jama, à Laas, dans le Kreuz- 
berg [32] (Joseph). 

District de Gottschee : Eleonoren-grotte, à Friedrichstein 
[76] (H. Krauss) ; grotte Jadg loch, ou Goba dol, ou God jama, 
à Oberskrill [77] (H. Müller, Joseph !, H. Krauss). 

Küstenland. District de Sessana : grotte de Fernece, à Sessana 
[80 ] (Joseph). 

Obs. — Cette dernière citation se rapporte peut-être à la 
subsp. reticulatus J. MÜLL. 


b) var. Deschmanni Joseph. 
Carniole. Joseph ne donne pas d'indication de localité plus 
précise. Cette variété doit se trouver mêlée à la forme typique. 


c) subsp. Schmidti Motschoulsky. 
Carniole. District de Rudolfswerth : grotte du château de 
Treffen [70] (Motschoulsky, Joseph !, H. Krauss). 


d) subsp. reticulatus J. Müller. 

Küstenland. District de Trieste : grotte d’Opcina ou grotte 
géante [85] (Perko). 

District de Sessana : grotte Noé, à Nabresina [81] (Perko). 

District de Volosca : grotte Dimnice, à Markovsina [88] 
(Perko). 


Tribu IV. ANTROHERPONA. 


Jeannel, 1910 /, p. 6, 25 et 45. 


Je place dans cette tribu deux genres cavernicoles très modi- 
fiés, présentant le caractère commun d’avoir les antennes insé- 
rées sur le quart postérieur de la tête. 

De plus les deux premiers articles de leurs antennes sont 


REVISION DES BATHYSCIINAE 539 


très courts, mais de même longueur et les ongles des tarses sont 
falciformes. L’organe copulateur mâle est très simple et très 
petit ; le pénis est souvent renflé en massue, le sac interne 
est inerme et les styles latéraux se terminent par 2 ou 3 soies. 

Des deux genres de la tribu, l’un, Spelaeobates, présente des 
tarses antérieurs mâles tétramères, l’autre, Antroherpon, des 
tarses antérieurs mâles pentamères. On pourrait être tenté 
à première vue de placer le premier parmi les Gynomorphi et 
de rapprocher le second des Leptodirus avec qui il présente des 
caractères convergents. Mais si on laisse de côté leurs carac- 
tères adaptatifs, on constate que des différences fondamentales 
nombreuses existent entre les Leptodirus et les Antroherpon et 
entre les Spelaeobates et les autres genres à tarses antérieurs 
mâles tétramères. 

En effet la tête des Leptodirus ne porte pas, comme celle 
des Antroherpon, une ligne courbe séparant le front des joues 
très convexes ; leurs antennes s’insèrent sur le milieu de la 
tête. Les antennes des Antroherpon ne sont aucunement celles 
des Prachyscapiti, leur prothorax est étranglé en arrière et le 
mésothorax forme un étroit pédoncule dont il n'existe pas 
trace chez un ZLeptodirus. Les cuisses des Antroherpon sont 
très épaisses à leur base ; les tarses sont très longs tandis qu’ils 
sont au contraire très courts chez les Leptodirus. 

Quant aux Spelaeobates la forme de leur tête montre bien 
qu'ils dérivent de la même souche que les Antroherpon. 

CHOROLOGIE et PHYLOGÉNIE. — Les Spelueobates sont isolés 
dans l’Archipel dalmate, les Antroherpon sont répartis sur les 
deux versants, adriatique et danubien, du Karst de Bosnie, 
Herzégowine, Dalmatie et Monténégro. 

Leur localisation géographique prouve que les Spelaeobates 
sont isolés au moins depuis la fin des temps tertiaires. D’autre 
part les Antroherpon, distribués sans relation aucune avec les 
territoires hydrographiques actuels, semblent bien être des 
survivants d’une faune cavernicole bien antérieure à leffon- 
drement de la fosse adriatique, Les Spelaeobates ont pris les 


540 D' R. JEANNEL 


caractéristiques habituelles des types insulaires (petite taille, 
caractères aberrants), tandis que les Antroherpon ont poursuivi 
leur évolution normale dans les grottes du continent (voir 
pages 144 et 150). 


TABLEAU DES GENRES DE LA TRIBU DES Antroherpona. 


1. Tarses antérieurs des mâles de 4 articles. Épimères mésothoraci- 
ques soudés aux épisternes. Long. : 2,5 à 3 mm..........".. 
PSE ARE CEE CE D NRA ER PAATRE PR RCA CENT RS CAS 1er genre, Spelaeobates. 
— Tarses antérieurs des mâles de 5 articles. Épimères mésothoraciques 
non soudés aux épisternes. Long. : 5 à 8 mm.. 2° genre, Antroherpon. 


ler genre, SPELAEOBATES J. Müller. 


J. Müller, 1901, p. 16. — 1903 b, p. 887. — Reitter, 1908, p. 108. — Jeannel, 1910 , p. 25. 


Espèce type : Spelaeobates Novaki J. MÜLLER. 

Très petite taille (de 2,5 à 3 mm.). Forme courte et ramassée, 
à élytres très convexes, globuleux, à avant-corps grêle et 
allongé, à membres longs. Coloration testacée pâle. Pubescence 
longue, assez dense, régulière et couchée. Ponctuation fine, 
plus dense sur la tête et les élytres que sur le prothorax, 
disposée sans ordre sur tout le corps. 

Tête allongée, près de deux fois aussi longue que large, aussi 
large que le prothorax ; sa plus grande largeur se mesure au 
niveau de la racine des mandibules. Les antennes s’insèrent sur 
le quart postérieur de la tête qui est fortement rétrécie en 
arrière d'elles. Le front est limité latéralement par une fine 
carinule courbe, à concavité externe, qui va de l’insertion des 
antennes jusqu’à la base des mandibules ; les joues sont très 
convexes et il n’existe pas la moindre trace d’une carène occi- 
pitale ni d’angles temporaux sur la partie postérieure de la tête. | 
Pièces buccales conformes au type général ; dernier article des 
palpes maxillaires à peine plus court que l’avant-dernier. 

Antennes grêles, noueuses, à massue fortement épaissie ; 
leur longueur atteint presque celle du corps. Les deux premiers 


LI 


REVISION DES BATHYSCIINAE 541 


articles sont courts, épais et de même longueur ; l’article 117 est 
bien plus long que l’article 1v. 

Prothorax une fois et demie aussi long que large, plus court 
que la tête ; ses côtés sont finement rebordés sur une plus 
ou moins grande partie de leur longueur ; ils sont saillants 
sur les côtés du corps et sont nettement rétrécis dans leur tiers 
postérieur. La base est rectiligne. A la face ventrale le proster- 
num ne forme pas de surface libre en avant des hanches ; son 
bord postérieur est largement échancré, sans incisure médiane ; 
la fente qui se trouve sur le bord externe de la cavité coxale 
antérieure, entre le sommet de l’épisterne et celui de l’épimère, 
laisse apercevoir le trochantin. 

Écusson large, triangulaire. 

Élytres très convexes, presque globuleux, laissant à décou- 
vert une partie du pygidium. Ils sont plus de deux fois aussi 
larges que le prothorax, à peine plus longs que larges. Les épau- 
les sont effacées ; les épipleures ne sont pas repliés et sont 
séparés du reste de l’élytre par une fine carène. Pas de strie 
suturale. 

Mésosternum caréné. Épimères mésothoraciques entièrement 
soudés aux épisternes de façon qu’il n’existe pas de suture 
épiméro-épisternale. La saillie intercoxale du mésosternum 
n’atteint pas entre les hanches intermédiaires le bord antérieur 
du métasternum. 

Pattes longues et très grêles. Les fémurs antérieurs sont courts 
et droits, plus épais à leur base qu’au sommet ; les fémurs des 
deux paires postérieures sont longs, arqués en dedans et épais- 
sis à leur sommet pour épouser la convexité du corps. Les 
tibias antérieurs sont incurvés en dehors, les autres sont droits ; 
tous sont cylindriques et inermes. Les tarses antérieurs ont 
quatre articles dans les deux sexes et l’article 1 est parfois 
élargi chez les mâles ; les tarses postérieurs sont longs et pré- 
sentent la formule : 1, 1/3, 1/3, 1/3, 2/3. 

Les différences sexuelles sont pour ainsi dire nulles, sauf chez 
S. Novaki dont le premier article du tarse antérieur mâle est 


542 Dr R. JEANNEL 


légèrement dilaté. Les antennes des femelles sont peut-être 
un peu plus courtes et plus noueuses que celles des mâles. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Sa taille est petite. Le pénis 
est légèrement incurvé sur sa face ventrale ; sa lame basale est 
courte et étroite, son sommet est parfois lancéolé. La lame 
ventrale du paramère est large, écartée fortement du pénis et 
les styles latéraux sont grêles, arqués en dedans, inermes ou 
terminés par deux soies très courtes. 

PHYLOGÉNIE. — Le genre Spelaeobates est tout à fait aberrant 
et ne présente aucune parenté avec les autres genres de Bathys- 
ciinae habitant les îles dalmates. C’est avec les Antroherpon 
qu'il présente le plus d’affinités (forme de la tête, antennes, 
organe copulateur mâle) et il faut considérer les Spelaeobates 
comme les dérivés insulaires de la même souche que les Antro- 
herpon continentaux. Sous l'influence de leur habitat spécial 
ils ont acquis des caractères spéciaux, comme leur petite 
taille (caractère fréquent chez les espèces habitant des îles) 
et comme la tétramérie des tarses antérieurs mâles. 

Les quatre espèces actuellement connues doivent être placées 
dans deux groupes phylogéniques distincts (J. Müller, 1908 b, 
p. 888). L'un d’eux renferme les trois S. pharensis, S. Peneckei et 
S. Kraussi, spéciaux aux îles méridionales de l’Archipel dal- 
mate et chez qui les tarses des mâles sont grêles et le sommet 
du pénis est lancéolé. L’autre groupe renferme le seul S. Novaki 
qui habite le nord de l’Archipel et dont le premier article du 
tarse antérieur mâle est dilaté et le sommet du pénis simple. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Spelaeobates. 


1. Tarses antérieurs mâles à premier article dilaté. Carène méso- 
sternale non dentée. Côtés du prothorax rebordés sur toute leur 
longueur. Sommet du pénis simple et styles latéraux inermes. 
PAP A PILE NN TO ON oO Ones rod Q o à à . 1. Novak. 

— Tarses antérieurs mâles grêles. Carène mésosternale dentée. 
Pénis dilaté en massue à son sommet et styles latéraux pourvus 
de 2"Soiés ‘terminales er RS 2. 

2. Prothorax à côtés rebordés sur toute leur longueur. Carène méso- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 543 


sternaletéievée Jamel à dedans à dos à ad 2. pharensis. 
— Prothorax à côtés rebordés en arrière seulement. Carène méso- 
SELON RES ASS MNAMIIORME LS. 2 se dass ai lee seen lee 8. 


8. Prothorax à côtés rebordés dans leur moitié postérieure seule- 
ment ; disque du prothorax très brillant en raison de la finesse 
de Jarpubescence:el de ls'sculpture.....:...,..,......2. 3. Peneckei. 
— Prothorax à côtés rebordés dans leurs trois quarts postérieurs ; 
disque du prothorax à pubescence et à sculpture plus fortes.. 
a D ne mn mm one tua. s d'A d'a 18 de de 4  Kraussi. 


GROUPE 1 


i. Spelaeobates Novaki J. Müller. 
Planche XXII, fig. 607. 

Spelueobates Novaki, J. Müller, 1901, p. 19, pl. I, fig. 1 à 7 ; éyp. : StraSna pecina.— 1903 b 
p. 888. 

Long. : 2,5 à 2,8 mm. 

Coloration testacée pâle. Pubescence longue, dense et cou- 
chée. Ponctuation fine, peu serrée, assez dense sur la moitié 
postérieure de la tête. Antennes atteignant les trois quarts de 
la longueur du corps, à article vtr étroit, plus court que le 1x, 
à articles terminaux brusquement épaissis dans leur moitié 
apicale, à article XI aussi long que le x. Prothorax à côtés rétré- 
cis en arrière et finement rebordés sur toute leur longueur. 
Élytres deux fois et demie aussi larges que le prothorax, très 
convexes, plus fortement ponctués que le prothorax. Carène 
mésosternale arrondie. T'arses antérieurs des mâles à premier 
article un peu plus large que le second. 

Organe copulateur mâle légèrement arqué ; le pénis est atté- 
nué au sommet, non dilaté et les styles latéraux sont grêles, 
inermes à leur extrémité. 

HABITAT. — On le rencontre dans deux des îles les plus 
septentrionales de l’Archipel dalmate. 

Dalmatie. District de Zara : grande grotte StraSna petina 
dans l’Isola Grossa [98] (J. Müller et Novak!) : petite grotte de 
Eso piccolo, dans l’île Eso [99] (J. Müller et Novak). 


44 | Dr R. JEANNEL 


GROUPE I! 


2, Spelaeobates pharensis J. Müller. 
Planche XXII, fig. 606. 


Spelaeobates pharensis, J. Müller, 1901, p. 20, pl. I, fig. 9 ; éyp. : grotte du nord de l’île de Lesina. 
— 1903 b, p. 888. 


Long. : 2,6 à 2,8 mm. 

Forme plus robuste que celle du précédent. Antennes attei- 
gnant à peu près la longueur du corps, à articles terminaux 
peu dilatés. Prothorax à côtés nettement rétrécis en arrière, 
finement rebordés sur toute leur longueur. Élytres plus larges 
que ceux du S. Novaki. Carène mésosternale élevée, lamelleuse, 
dentée ; saillie intercoxale du mésosternum très courte. T'arses 
antérieurs simples dans les deux sexes. 

Organe copulateur mâle arqué sur sa face ventrale. Le som- 
met du pénis est brusquement élargi en massue aplatie ; les 
styles latéraux sont grêles, plus longs que le pénis et portent 
à leur sommet deux petites soies. 

HABITAT. — Dalmatie. District de Lesina : petite grotte des 
environs de la ville de Lesina, dans l’île de Lesina (insula Pha- 
ria) [109] (J. Müller, Novak, Neumann !) ; 

Obs. — Dans la même grotte se trouve Phaneropella Lesinae 
REITT. 


3. Spelaeobates Peneckei #f . Müller. 


Spelaeobates Peneckei, J. Müller, 1903 D, p. 882 ; typ. : Cinjadra jama. 


Long. : 2,5 mm. 

Même forme que le précédent. Tête légèrement impressionnée 
sur le front entré les antennes. Antennes presque aussi longues 
que le corps, à articles terminaux brusquement et fortement 
épaissis dans leur quart apical. Prothorax très rétréci en arrière, 
présentant sa plus grande largeur dans son quart antérieur ; ses 
côtés sont finement rebordés dans leur moitié postérieure 
seulement. Élytres ovalaires présentant leur plus grande lar- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 545 


geur au milieu. Carène mésosternale basse, formant une très 
petite dent ; saillie intercoxale du mésosternum longue et 
aiguë. T'arses antérieurs grêles dans les deux sexes. 

Organe copulateur mâle semblable à celui du S. pharensis. 


Les variations individuelles sont assez considérables et por- 
tent sur la taille, la longueur des antennes, leur épaisseur, la 
largeur des élytres. 

HagrraT. — Dalmatie. District de San Pietro : Cinjadra 
jama, au nord-est de Neresi, dans le centre de l’île Brazza [106] 
(J. Müller, Penecke, Neumann !. 

Obs. — La Cinjadra jama est très peu distante de la Dobra 
jama où se trouve S. Kraussi. 


4. Spelaeobates Kraussi J. Müller. 


Planche II, fig. 75 et fPlanche XXII, fig. 608 et 609, 


Spelucobates Kraussi, J. Müller, 1903 b, p. 885, fig. 1; {yp. : Dobra jama. 


Long. : 2,8 à 3 mm. 

Très voisin de S. Peneckei dont il n’est peut-être qu’une 
race géographique. 

Sa pubescence et sa ponctuation sont plus fortes que chez 
S. Peneckei. La tête est volumineuse, bien plus large que le 
prothorax. Antennes aussi longues que le corps, à articles 
terminaux très épaissis dans leur quart apical ; les longueurs 
des articles sont : 1, 1, 14 14 14 11 21 1, 3, 21, 21 
Prothorax très rétréci à sa base, présentant sa plus grande 
largeur dans son quart antérieur ; ses côtés sont finement rebor- 
dés dans leur trois quarts postérieurs. Élytres présentant leur 
plus grande largeur après le milieu. Carène mésosternale très 
basse, formant une petite dent. T'arses antérieurs grêles dans 
les deux sexes. 

Organe copulateur mâle semblable à celui des S. pharensis et 
S. Peneckei. 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GÊN. — 5% SÉRIE, — T, VII. — (1), 


©2 
a 


546 Dr R. JEANNEL 


HABITAT. — Dalmatie. District de San Pietro : Dobra jama, 
au sud de Neresi, dans le centre de l’île Brazza [107 j (J. Müller, 
Penecke, H. Krauss, Tax !, Nenmann !). 


2 genre, ANTROHERPON Reitter. 

Reitter, 1889, p. 294. — Ganglbauer, 1899, p. 78. — J. Müller, 1901, p. 29. — Reitter, 1902, 

p. 206. — J. Müller, 1904, p. 41. — Reitter, 1908, p. 108. — Jeannel, 1910 f, p. 26. 
Syn. : Eumecosoma, J. Müller, 1901, p. 29. 

Espèce type : Antrohernon cylindricolle (APFELBECK). | 

Forme très allongée et très grêle, à avant-corps très étiré 
et à élytres pyriformes. Membres excessivement longs. Colora- 
tion variable. Ponctuation grosse, régulière et peu serrée sur les 
élytres. Pubescence redressée, formée de poils souvent fort 
longs. 

Tête au moins aussi large que le prothorax, plus de deux fois 
aussi longue que large, présentant sa plus grande largeur au 
niveau de l’insertion des mandibules ; les joues sont très con- 
vexes, les antennes s’insèrent sur le quart postérieur de la tête 
qui est rétrécie à leur niveau. Le front est séparé des joues 
par une fine carinule concave en dehors, allant de la racine des 
mandibules à l'insertion des antennes: il est légèrement 
impressionné sur la ligne médiane. 

Mandibules peu saiïllantes. Mâchoires à lobe externe bien plus 
long que le lobe interne ; article terminal du palpe maxillaire 
conique, aussi long que l’avant-dernier. 

Antennes très fines et très longues, au moins aussi longues 
que le corps. Leur article I est très épais et très court, l’article 11 
est aussi court que le 1, mais plus étroit que lui, l’article zIx est 
excessivement long et bien plus étroit que l’article 11, les articles 
terminaux sont légèrement épaissis dans leur cinquième apical, 
ce qui donne aux antennes un aspect noueux ; les deux derniers 
articles sont courts. 

Prothorax de forme variable, toujours rétréei à sa base. Les 
bords du pronotum ne font aucune saillie et sa surface se con- 
tinue sans interruption avec les faces latérales. Le prosternum 


REVISION DES BATHYSCIINAE 547 


est très long ; les hanches n’occupent que le quart de sa longueur. 
La surface prosternale libre antérieure est allongée; la surface 
postérieure est finement carénée sur la ligne médiane et le 
bord postérieur du prosternum ne montre pas d’échancrure 
à son milieu (fig. 619). 

Écusson petit, triangulaire, allongé, très ponctué, occupant 
la face dorsale d’un étroit pédoncule mésothoracique. De cha- 
que côté se voient une étroite pièce postscutellaire libre à Ia 
surface du corps et les épisternes mésothoraciques prenant 
part à la constitution du pédoncule. 

Élytres pyriformes, toujours beaucoup plus longs que larges. 
Les épipleures ne sont pas repliés et sont peu distincts du reste 
de l’élytre ; le sommet des élytres cache le pygidium chez les 
mâles, laisse son extrémité à découvert chez les femelles. Pas 
de strie suturale. 

Mésosternum long, non caréné avec une saillie intercoxale 
n'atteignant pas le bord antérieur du métasternum ; la pointe 
de la saillie mésosternale est parfois aiguë ou bien est mousse 
et ne dépasse pas le niveau du bord antérieur des hanches 
(A. stenocephalum Apr.). Épimères mésothoraciques indépen- 
dants des épisternes, mais cachés sous les épipleures des élytres. 
Épisternes soudés aux ailes mésosternales. 

Métastérnum plan, formant entre les hanches postérieures 
une saillie intercoxale aussi large que le cinquième de la lar- 
geur totale du métasternum. Épisternes métathoraciques 
incomplètement cachés par les épipleures (fig. 615). 

Pattes très longues. Trochantins des hanches antérieures 
visibles latéralement (fig. 618). Fémurs très larges à leur base, 
graduellement rétrécis jusqu’au sommet; ceux des deux paires 
postérieures sont légèrement arqués en dedans. Tibias intermé- 
diaires et postérieurs droits et inermes. Tarses antérieurs de 
5 articles grêles chez les mâles, de 4 articles grêles chez les 
femelles. Tarses intermédiaires et postérieurs aussi longs que 
les deux tiers du tibia correspondant, présentant la formule : 
SA, 1, 1, 2. 


2 


548 D' R. JEANNEL 


Différences sexuelles. — À part la différence tarsale, il n'existe 
pas d’autre différence que celle de l’apex des élytres cachant la 
pointe du pygidium chez les mâles, la laissant à découvert chez 
les femelles. Cette disposition facilite certainement la copula- 
tion. 

ORGANE COPULATEUR MÂLE. — Très voisin de celui des 
Spelaeobates maïs plus épais que lui. Le pénis est arqué sur sa 
face ventrale ; sa lame basale est droite et non rebordée, son 
sommet n’est pas dilaté. Le sac interne n’est pas différencié 
et ne porte ni valvule ni épaississements chitineux. 

Les styles latéraux sont grêles, arqués en dedans ; leur extré- 
mité porte trois soies. 

Le segment génital a la forme d’un anneau pentagonal à 
branches grêles, avec quelques poils sur son angle dorsal. 

RAPPORTS et DIFFÉRENCES. — Les Antroherpon sont de tous 
les Bathysciinae ceux chez qui les modifications résultant de 
la vie souterraine sont les plus prononcées et c’est une chose 
remarquable de voir à quel point ils ont pu reproduire par 
convergence l’aspect des Aphaenops. 

C’est aussi par convergence que tous rappellent par leur 
forme générale les Leploriirus, Astagobius ou Parapropus. 

En réalité Antroher pon représente avec Spelaeobates un groupe 
phylogénique bien tranché : de nombreux caractères de filiation 
leur sont spéciaux et les séparent complètement du reste des 
Bathysciinae. 

ETHOLOGIE. — Quelques remarques sur les mœurs des 
Antroherpon ont été faites par K. Flach (1906, p. 230). Cet 
auteur, qui est porté à expliquer les moindres détails morpholo- 
giques par des adaptations vraiment trop ingénieuses, rap- 
porte que l’Antroherpon Ganglbaueri Apr. se nourrit de Podu- 
rides, que la tête de l’Antroherpon Loreki Zovur. s’est allongée 
démesurément pour mieux vider les coquilles des petits Gas- 
téropodes dont cette espèce fait sa proie, que les pattes anté- 
rieures excessivement longues de l’Antroherpon Hôrmanni APr. 
lui permettent, lorsqu'il tombe à l’eau, de mieux atteindre 


REVISION DES BATHYSCIINAE 549 


les parois et d'échapper à la noyade ! De plus il répète l’obser- 
vation de J. Müller (1994 «, p. 181) que les élytres renflés et 
« gonflés d’air » des Antroherpon leur servent de « flotteurs » 
en temps d'inondation ! 

PARASITES. — Les Antroherpon, surtout l'A. Hôrmanni Apr. 
et l’A. cylindricolle Apr., sont très souvent parasités par des 
larves hexapodes d’Acariens qui se tiennent de préférence 
sur le prosternum et à la face interne des fémurs antérieurs. 

CHOROLOGIE. — La distribution géographique des Antro- 
herpon comme celle des ZLeptodirus ne correspond pas aux 
bassins hydrographiques actuels. Tous ces Cavernicoles pro- 
fondément modifiés sont les survivants d’une faune ancienne, 
certainement antérieure au début du quaternaire. 

Les Antroherpon sont répartis sur les deux versants, danubien 
et adriatique, du Karst balkanique. 


TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE Antroherpon. 


1. Prothorax dolioliforme, non rétréci avant sa base, sans dépression 
transversale en arrière ; ses côtés sont régulièrement arqués de 


larbasé au sommet (Groune ie. EI. els Un 8. 
—  Prothorax pédonculé, rétréci avant la base. ................. 2. 

2. Constriction postérieure du prothorax n’intéressant pas la face 
dorsale GTOUDO EDS ER A SR re ne 4, 

—  Constriction postérieure du prothorax annulaire ; la face dorsale 
est profondément impressionnée en travers (Groupe III)..... 6. 

3. Élytres très convexes, portant de très longues soies dressées. 
Mongs 2 5.00 6 NN 2 ne ce ae ee once ce 1. cylindricolle. 

—  Élytres moins convexes, à soies courtes. Long. : 7 à 8 mm... 
2. Matzenauer!. 


CCC 


4. Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus longue 
que large. Élytres ponctués en séries longitudinales à la base 
Sedlement MODES US TRS Aie mare ee dunes à 3. Dombrowskir. 

— Partie dorsale du pédoncule mésothoracique plus large que 
longue. Élytres à ponctuation confuse sur toute leur surface.. 5, 

5. Élytres à ponctuation fine et éparse, avec des poils très courts et 

Mécuhers.: Bones 25e MR CE 4. Ganglbaueri. 
—  Élytres à ponctuation grossière et éparse, avec de très longues 
soies dressées recourbées en arrière. Long.: 7,2 mm.. 5. Matulicr. 


d1 


59 Dr R. JEANNEL 


6. Élytres absolument lisses, sans ponctuation visible ; leur forme 
est très large et très renflée, avec un profond sillon sur la suture. 


5 D UE 0 POS Ps Lin Pa ne AN de 11. Apfelbeck:. 
—+ Élytres ponctués, de forme allongée, sans sillon sutural..... e LS 
7. Pubescence des élytres très courte... : LOPMAIMONENUNEES 8. 
—  Élytres hérissés de très longues soies dressées.............. 10. 
8. Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus longue 

que/Pnge. ons: s 162 gti. 227. 2-0 DS CEE 10. Leonhardi. 
— Partie dorsale du pédoncule mésothoracique bien plus large 

QUE IDTBUS ss ee mens nm ni ce dan UNE EL CET 9, 


9. Prothorax environ deux fois et demie aussi long que large, à 
côtés parallèles en avant, à base à peine plus étroite que le 
sommet. Long. PUS OU APT AS dat M ST PRE 6. stenocephalum. 

—  Prothorax environ deux fois aussi long que large, à côtés arrondis 
en avant, à base beaucoup plus étroite que le sommet. Long. : 


50.4 0,0 MIT. ee. de Re Cet ESC 8. Hôormann. 
10. Prothorax deux fois aussi long que large, à côtés arrondis en 
avant. Lonp:06;5 Mn. 2 MRPIMANAT INRA MERE 7. pygmaeum. 


—  Prothorax extrêmement allongé, trois fois aussi long que large, 
à côtés parallèles en avant. Tête démesurément longue. Long. : 
D CUT Le ie die istudte ce à Po ACL E RSR EEE 9. Loreki. 


GROUPE 1 
1. Antroherpon cylindricolle Apfelbeck. 
Planche Il, fig. 76 et Planche XXII, fig. 601. 


Leptoderus cylindricollis, Apfelbeck, 1889, p. 61 ; #yp. : grotte de Golubovac. — Antroherpon 
cylindricolle, Reïtter, 1889, p. 294. — Apfelbeck, 1894, p. 511. — Ganglbauer, 1899, p. 79, — 
Reitter, 1902, p. 206. 


b) subsp. fhoracicum Apfelbeck. 


A. cylindricolle-thoracicum, Apfelteck,1907 b, p. 402 : typ. : grotte du mont Romanja. 


Long. : 5,5 à 6 mm. ; la forme typique mesure de 5,8 à 6 mm. 
de long, la race fhoracicum 5,5 mm. 

Forme robuste, à élytres pyriformes. Coloration testacé 
rougeâtre brillant. Ponctuation grosse, superficielle et éparse 
sur le prothorax, plus dense sur les élytres. Pubescence courte 
et rare sur l’avant-corps, formée de soies aussi longues que les 
fémurs, dressées et incurvées en arrière, au nombre d’une 
soixantaine environ, sur les trois quarts postérieurs des élytres. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 551 


Tête aussi longue que le prothorax. Antennes dépassant d’un 
quart la longueur du corps, à article 11 plus court que le 1; 
les longueurs des articles sont : 1/2, 1/4, 1, 2/3, 4/5, 3/4, 2/3, 1/2, 
1/2, 1/2, 1/2. Prothorax dolioliforme, à côtés régulièrement 
arqués, à base un peu plus étroite que le sommet, sans dépres- 
sion transversale au devant de la base ; sa longueur est égale 
à deux fois et demie sa largeur. Écusson triangulaire. aussi large 
que long ; le pédoncule mésothoracique est plus large que long. 
Saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë comme celle 
de l'A. Hôrmanni. Premier article du tarse antérieur mâle un 
peu plus large que le second. 

VARIATIONS. — (Certains exemplaires de la grotte de Banja 
Stiena sont plus petits et plus grêles, de plus il existe dans une 
grotte assez éloignée de celles habitées par la forme typique 
une race géographique distincte : 


1. Prothorax à peine rétréci en arrière. Élytres moins profondément 
ponctués, plus arrondis. Long. : 5,8 à 6 mm....... -. forma typica. 

— Prothorax nettement rétréci en arrière. Élytres plus fortement 
ponctués, plus allongés. Long. : 5,5 mm......... subsp. thoracicum. 


HABITAT. — A. cylindricolle typique habite des grottes 
dans la vallée de la Prata, affluent de la Drina ; la race tho- 
racicum au contraire se trouve dans le bassin de Sarajevo (ter- 
ritoire de la Bosna). 


a) forma typica. 

Bosnie. District de Rogatica : grotte de Golubovac, dans les 
monts Rudinica [140] (Apfelbeck!); grotte de Banja Stiena, 
non loin de la précédente [139] (Apfelbeck !). 

Obs. — Pholeuonopsis setipennis Apr. qui porte les mêmes 
longues soies dressées sur les élytres se trouve dans la grotte 
de Banja Stiena. 


b) subsp. fhoracicum Apfelbeck. 
Bosnie. District de Sarajevo : grotte du mont Romanja, près 
de Pale [135] (Apfelbeck). 


552 Dr KR. JEANNE 


2. Antroherpon Matzenaueri Apfelbeck. 


Antroherpon Matzenaueri, Apfelkeck, 1907 b, p. 401 ; typ. : grotte des monts Ledenica. 


b) var. latipenne Apfelbeck. 


A, Matzenaueri-latipenne, Apfelbeck, 1907 b, p. 401 ; {yp. : grotte des monts Ledenica, 


Long. : 7 à 8 mm. 

L'auteur le compare à l A Hôrmanni et il en donne une dia- 
gnose si succinte que le nom d’Antroherpon Matzenaueri mérite- 
rait d’être rejeté dans les nomina nuda. N'ayant pas vu d’exem- 
plaires de cette espèce, je ne puis que reproduire ici cette dia- 
gnose : 

« Assez voisin de l’A. Hôrmanni APr.; s’en distinguant 
cependant par son prothorax non rétréci en arrière, non 
impressionné transversalement sur sa face dorsale, par sa 
taille plus grande, par ses élytres moins convexes chez les 
femelles, subdéprimés, plus dilatés et plus arrondis sur leurs 
côtés. » 

A cette diagnose fait suite celle de la var. latipenne, encore plus 
succinte : 

« Var. latipenne Apr. : Élytres fortement dilatés latérale- 
ment, plus déprimés sur leur face dorsale. » 


Je n’ai aucun renseignement sur la pubescence des ély- 


tres. 

I1 semble, par la forme du prothorax « non rétréci en arrière, 
non impressionné transversalement sur sa face dorsale » que 
l'A. Matzenaueri doit bien se placer à côté de l’A. cylindricolle 
et non de l’A. Hôrmanni. 

HABITAT. — Monténégro : grottes des monts Ledenica [158] 
(Matzenauer). Les monts Ledenica sont peu éloignés du mont 
Vlasulja et de l’Herzégowine ; ils se trouvent aux sources d’un 
des nombreux cours d’eaux qui forment la Drina. 

La var. latipenne Apr. se trouveraît mêlée avec la forme 


typique. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


QU 
Qt 
9 


GROUPE 11 


3. Antroherpon Dombrowskii Apfelbeck. 


Antroherpon Dombrowskii, Apfelbeck, 1907 «, p. 303 ; éyp., : Vranjaca jama. — 1907 d, p. 313, 


Long. : 4,5 mm. 

Forme allongée, à élytres très convexes. Coloration pâle. 
Tête très longue, étroite, peu rétrécie en arrière, grossièrement 
réticulée dans sa partie postérieure. Antennes un peu plus 
longues que le corps, semblables à celles de l'A. pygmaeum. 
Prothorax presque cylindrique, réticulé, quatre fois aussi long 
que large. Le pédoncule mésothoracique est aussi long que 
celui de l’A. Leonhardi ; sa partie dorsale est plus longue 
que large. Élytres brillants, ponctués près de la base, lisses 
sur les deux tiers postérieurs ; les points de la partie basale des 
élytres sont disposés en files longitudinales irrégulières. Quel- 
ques soies courtes et dressées occupent les deux tiers postérieurs 
des élytres. 

Le seul exemplaire connu de cette espèce est une femelle. 

HABITAT. — Dalmatie. District de Spalato : Vranjaca jama, 
sur le versant nord du Mosor planina [104] (E. von Dom- 
browski). 

Obs. — Cette grotte se trouve sur le versant adriatique 
(vallée de la Cetina) ; on y trouve encore Haplotropidius Taxi 
J. MÜLLER. 


4. Antroherpon Ganglbaueri Apfelbeck. 


Antroherpon Gangibaueri, Apfelbeck, 1894, p. 513 ; éyp. : NovakuSa pecina. — Ganglbauer 
1899, p. 80. 


Long. : 5,5 mm. 

Forme assez grêle, à élytres peu convexes. Coloration plus ou 
moins foncée. Tête et prothorax couverts d’une réticulation 
forte et serrée ; élytres finement et densément ponctués. Pubes- 
cence courte, couchée, régulière, éparse sur la tête et le protho- 
rax, dense sur les élytres. Tête deux fois aussi longue que large. 


554 Dr R. JEANNEL 


Antennes dépassant la longueur du corps : les longueurs des 
articles sont : 1/2, 1/3, 1, 2/3,:1,:3/4, 3/4, 1/2, 2/3, 2/3, 3/4. Pro- 
thorax très rétréci en arrière, sans dépression transversale au 
devant de la base. Écusson transverse, à bords arrondis, à 
surface ponctuée. Élytres allongés, présentant leur plus grande 
largeur peu après le milieu ; leur sommet cache la pointe du 
pygidium dans les deux sexes. Fémurs relativement peu épais 
à la base. 

HABITAT. — Comme les deux autres espèces du groupe IT 
cette espèce occupe le versant adriatique du Karst. 

Herzégowine. District de Névesinje : grotte Novaku$a petina, 
sur le Velez planina [145] (Zoufal !). 

Obs. — Dans la même grotte se trouve Pholeuonopsis Gra.- 
bowskii Apr. et Silphanillus Leonhardi REITT. 

Obs. — Je tiens d’Apfelbeck des exemplaires de l’A. Gangl- 
baueri étiquetés : « Bisina, Herzégowine, Dr M. G. » et d’autres : 
« Bosnie, E. von Dombrowski». Je ne sais pas à quelles grottes 
peuvent correspondre ces indications. 


5. Antroherpon Matulici Reitter. 


Antroherpon Matulici, Reïitter, 1903 à, p. 216 ; éyp. : Bukowa rupa. — Reitter, 1904 &, pl. I, 


fig. 2. 


Long. : 7,2 mm. 

Coloration brun rougeâtre brillant. Prothorax presque lisse ; 
élytres couverts d’une ponctuation grossière et superficielle 
assez serrée. Pubescence des élytres formée de longues soies 
redressées. Tête semblable à celle de A. cylindricolle. Antennes 
longues et grêles, plus longues que le corps. Prothorax deux fois 
aussi long que large, à côtés fortement arrondis en avant, très 
rétrécis en arrière ; la face dorsale n’est pas déprimée au devant 
de la base. Pédoncule mésothoracique très court. Élytres courts 
et larges, elliptiques, très convexes, présentant leur plus grande 
largeur un peu après le milieu. | 


REVISION DES BATHYSCIINAE 555 


HABITAT. — Cette espèce habite une grotte du bassin de la 
Trebinjtica, tributaire de l’Adriatique. 

Herzégowine. District de Trebinje : grotte Bukowa rupa, à 
Ubli [151] (Leonhard et Hilf). 


GROUPE 111 


6. Antroherpon stenocephalum Apfelbeck. 
Planche XXII, fig. 611 à 613, 


Antroherpon stenocephalum, Apfelbeck, 1901, p. 15 ; éyp. : grotte d'Olovo. — Antroherpon 
(Eumecosoma) stenocephalum, J. Müller, 1901, p. 29. — Reitter, 1902, p. 207. — Antroherpon 
stenocephalum, J. Müller, 1904, p. 39. 


Long. : 4,5 mm. 

Forme très grêle, à élytres comprimés latéralement et très 
élevés, non pyriformes. Coloration pâle. Ponctuation fine 
et très éparse sur la tête et le prothorax, forte, dense et régulière 
sur les élytres ; les téguments sont finement réticulés entre les 
points. Pubescence faisant défaut sur la tête et le prothorax, 
fine, courte, couchée, serrée sur les élytres. Tête plus longue 
que le prothorax, très rétrécie à sa base. Antennes à peu près de 
la longueur du corps, à deux premiers articles de même longueur, 
à articles terminaux dilatés légèrement dans leur quart apical : 
les longueurs des articles sont : 1/3, 1/3, 1, 2/3, 3/4, 2/3, 2/3, 
2/3, 2/3, 2/3, 2/3. Prothorax trois fois aussi long que large, très 
rétréci dans son tiers postérieur; la constriction de la base du 
prothorax est annulaire et intéresse la face dorsale comme les 
faces latérales. Pédoncule mésothoracique court et large. Élytres 
présentant leur plus grande largeur au milieu. Saillie intercoxale 
du mésosternum très courte et arrondie, de façon que les cavités 
coxales intermédiaires sont fusionnées sur la ligne médiane dans 
toute leur longueur (1). 

HABITAT. — C’est la plus septentrionale des espèces connues 


(1) C’est cette structure du mésosternum qui avait conduit J. Müller à créer pour À. s{enoce- 
phalum le sous-genre Eumecosoma. Il n’existe malheureusement pas de démarcation nette entre 
le mésosternum d'A. s{enocephalum et celui d'A. cylindricolle par exemple ; ce groupement a 
donc été rejeté avec raison. 


556 Dr R. JEANNEL 


d’Antroherpon. Elle habite plusieurs grottes de la vallée de la 
Krivaja, affluent de la Bosna. 

Bosnie. District de Kladanj : grotte des environs d’Olovo 
[128] (Apfelbeck !) ; grotte d’Ocevlie, à l’est de Varès [129] 
(Neumann !). 

Obs. — Dans la grotte d’Olovo se trouve également Pholeuo- 
nopsis Ganglbaueri APE. 


_ 


7. Antroherpon pygmaeum Apfelbeck. 


Leptoderus pygmaeus, Apfelbeck, 1889, p. 61 ; éyp. : Megara pe‘ina. — Antroherpon pygmaeum, 
Reïtter, 1889, p. 295. — Apfelbeck, 1894, p. 512. — Ganglbauer, 1899, p. 80. — Reitter, 1902, 
p. 207. — J. Müller, 1904, p. 41. 


Long. : 4,5 mm. 

Forme grêle, à élytres larges, ovoïdes, très convexes. Colora- 
tion pâle. Ponctuation presque nulle sur la tête et le protho- 
rax, forte, dense et régulière sur les élytres. Pubescence courte 
et très fine sur le prothorax, longue et redressée sur les élytres. 
Tête à peine plus large que le prothorax, peu rétrécie en 
arrière. Antennes un peu plus longues que le corps, à deux pre- 
miers articles de même longueur, à article VrIr plus court que 
ses voisins ; les longueurs des articles sont : 1/3, 1/3, 1, 1/2, 2/3, 
1/2, 1/2, 1/3, 1/2, 1/2, 2/3. Prothorax deux fois aussi long que 
large, très rétréci en arrière ; sa base est aussi large que la moi- 
tié du sommet et la constriction basale est annulaire. Élytres 
très renflés, ovoïdes, présentant leur plus grande largeur après 
le milieu. Pédoncule mésothoracique court, bien plus large que 
long. Saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë comme 
celle de l'A. Hôrmanni. Fémurs antérieurs excessivement épais 
à leur base. | 

C’est en somme une miniature de l’A. Hôrmanni dont il ne 
se distingue vraiment que par sa petite taille, sa coloration et 
sa pubescence. 

HABITAT. — Bosnie. District de Sarajevo : grotte du pic 
Opantak, dans le Preslica planina [132] (Dombrowski !). C’est, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 557 


d’après Apfelbeck, cette grotte qui est appelée par pléonasme 
« Megara-petina ». 

Obs. — La même grotte est habitée par l’Apholeuonus lon- 
gicollis REITT. 


8. Antroherpon Hôrmanni Apfelbeck. 
Planche? II, Ffig. 77 et Planche XXII, fig. 614 à 616. 


Leploderus Hürmanni, Apfelbeck, 1889, p. 62 ; éyp. : Insurgentenhôhle. — Antroherpon Hür- 
manni, Reitter, 1889, p. 295. — Apfelbeck, 1894, p. 512. — Ganglbauer, 1899, p. 80. — Reitter, 
1902, p. 208. — J. Müller, 1904, p. 41. 


b) subsp. kypsophilum Apfelbeck. 


A. Hôrmanni-hypsophilum, Apfelbeck, 1907 bd, p. 402 ; fyp. : grottes du Lebrsnik. 


Long. : 6, à 6,5 mm. 

Forme grêle, élytres larges, ovoïdes, très convexes. Colora- 
tion brun rougeâtre brillant. Ponctuation fine et éparse sur la 
tête et le prothorax, un peu plus grosse, serrée et régulière sur 
les élytres. Pubescence réduite sur la tête et le prothorax à 
quelques poils très courts, mais formée sur les élytres de poils 
serrés, courts et nettement redressés. Tête à peine plus large 
que le prothorax. Antennes dépassant d’un tiers la longueur du 
corps, à article 11 plus court que l’article 1 ; les longueurs des 
articles sont : 1/3, 1/4, 1, 2/3, 3/4, 3/4, 3/4, 2/3, 2/3, 2/3, 2/3. Pro- 
thorax deux fois et demie aussi long que large, un peu moins 
rétréci à sa base que celui d'A. pygmaeum ; la base est un peu 
plus large que la moitié du bord antérieur et la partie la plus 
rétrécie du segment se trouve à l’union des trois quarts anté- 
rieurs et du quart postérieur. La constriction du pédoncule pro- 
thoracique est annulaire, mais plus ou moins considérable. 
Pédoncule mésothoracique très court et très large. Élytres pyri- 
formes, présentant leur plus grande largeur bien après le milieu. 
Saillie intercoxale du mésosternum longue et aiguë, atteignant 
le niveau du bord postérieur des hanches. Fémurs antérieurs 
excessivement épais à leur base. 

VARIATIONS. — Il existe deux races géographiques d’ailleurs 
assez peu distinctes l’une de l’autre : 


558 Dr R. JEANNEL 


1. Prothorax moins rétréci avant la base, à peine plus large à la 
base qu’en avant d’elle. Long. : 6,5 mm.......:...… forma typica. 

— Prothorax plus rétréei avant la base, nettement plus large à la base 
même qu’en avant d'elle. Long. : 6 mm......... subsp. kypsophilum. 


HABiTaAT. — Il se trouve dans des grottes relativement peu 
éloignées de celles habitées par l’A. pygmaeum. Les deux 
espèces occupent le même grand massif montagneux qui s'étend 
entre la Narenta, la Bosna et la Drina. 


a) forma typica. 

Bosnie méridionale. District de Fota : Insurgentenhëhle, 
sur le Krbljina planina, près de Kalinovik [142] (Apfelbeck). 

District de Sarajevo : grotte de Trnovo [137] (Knotek). 

Obs. — La grotte Insurgentenhühle est habitée encore par 
Apholeuonus nudus Arr. et à ce propos il faut observer que les 
deux Antroherpon pygmaeum et À. Hôrmanni, espèces très voi- 
sines, habitent les mêmes grottes que les deux Apholeuonus. 


b) subsp. hypsophilum Apfelbeck. 

Herzégowine. District de Gatko : Velina petina, ou Feen 
grotte, au sommet du Lebrÿsnik [152] (Leonhard, Setnik, Aptel- 
beck !). 


9. Antroherpon Loreki Zoufal. 


Antroherpon Loreki, Zoufal, 1904, p. 20 ; {yp. : grotte de Névesinje. — Reitter, 1904 à, p. 146 
pl. I, fig. 3. 
Syn. : Antroherpon Kraussi, J. Müller, 1904, p. 38 ; {yp. : grotte de Névesinje, 


Long. : 7 mm. 

Forme très allongée, élytres elliptiques. Coloration brun 
testacé brillant. Ponctuation très grossière et profonde sur les 
élytres; pas de réticulation du tégument entre les points, ce qui 
lui donne un aspect très brillant. Pubescence longue et dressée 
sur les élytres. Tête très allongée, trois fois aussi longue que 
large, à peine plus large que le prothorax. Antennes aussi longues 
que le corps, à article 11 plus court que l’article t, à article vIIt 
aussi long que le 1x, plus long que le x, à article x1 un peu plus 


‘à 


REVISION DES BATHYSCIINAE 559 


long que le x. Dernier article du palpe maxillaire plus court 
que l’avant-dernier. Prothorax aussi long que la tête, trois fois 
aussi long que large ; ses côtés sont parallèles en avant, rétrécis 
dans leur moitié postérieure ; la constriction dorsale se trouve 
sur le tiers postérieur et la base est aussi large que les deux 
tiers du bord antérieur. Pédoncule mésothoracique moins long 
que large. Élytres elliptiques, deux fois aussi longs que larges. 
Le prosternum n’est pas caréné en arrière. La saillie inter- 
coxale du mésosternum est aiguë, mais courte ; elle atteint le 
cinquième de la longueur de la hanche. Elle se trouve donc avoir 
la forme de celle de PA. Hôrmanni, mais la longueur de celle de 
l'A. stenocephalum. Fémurs peu épais à leur base. 

HABITAT. — Herrégowine. District de Névesinje : grotte des 
environs de Névesinje [144] (H. Krauss). 


10. Antroherpon Leonhardi Reitter. 
Planche XXII, fig. 617 à 619. 


Antroherpon Leonhurdi, Reitter, 1902, p. 208 ; #yp. : grottes du Vran planina. — 1904 4, pl. I, 
fig. 1. — J. Müller, 1904, p. 41. 

Long. : 6,5 mm. 

Forme longue et grêle. Coloration brun rougeatre brillant, 
Ponctuation des élytres fine et éparse. Pubescence très courte, 
peu dense et couchée. Tête un peu plus longue que le prothorax 
et plus large que lui. Prothorax long et étroit, fortement pédonculé 
dans sa moitié postérieure, puis élargi de nouveau à la base; 
la base est aussi large que les deux tiers du bord antérieur. 
Pédoncule mésothoracique extrêmement long (fig. 617 à 619); 
sa partie visible à la face dorsale est bien plus longue que 
large ; l’écusson est fortement ponctué. Élytres elliptiques très 
allongés, très convexes, présentant leur plus grande largeur 
vers le milieu. Antennes très longues, dépassant la longueur 
du corps de près de la moitié ; leur article 11 est plus court 
que l’article 1 d’un quart, l’article 111 est deux fois et demie 
aussi long que l’article 11, l’article X est plus court que ses 
voisins. Fémurs antérieurs assez épais à leur base. 


560 Dr R. JEANNEL 


HABITAT. — Bosnie : grotte du Vran planina, à l’est du Du- 
vanjsko polje [130] (0. Leonhard !) 

Obs. — Dans la même grotte se trouve encore Leonhardia 
Hilfi Rerrr. 


10. Antroherpon Apfelbecki J. Müller. 


A. Apijelbeck, J. Müller, 1910, p. 186 ; éyp. : grotte entre Jasenica et Zavala. 


Cette espèce m'est inconnue. 

Long. : 8,5 mm. C’est le plus grand de Fe les Bathysciinae 
connus. 

Corps absolument glabre, sans ponctuation visible à la face 
dorsale. La tête est plus de deux fois aussi longue que large et 
les antennes dépassent de beaucoup la longueur du corps. Pro- 
thorax environ trois fois aussi long que large, présentant une 
constriction annulaire dans son tiers postérieur. Les élytres sont 
très renflés, comme chez un Leptodirus, mais ils sont pyriformes ; 
leur plus grande largeur se mesure en arrière et ils s’amincissent 
beaucoup en avant. La suture est profondément déprimée 
depuis la base jusqu’au sommet. 

HABITAT. — Deux exemplaires de cette remarquable espèce 
ont été recueillis par MM. L. von Matulié et N. Bicanic dans 
une grotte située entre Jasenica et Zavala [147 a] dans le dis- 
trict de Trebinje, en Herzégowine. 


SPECIES INCERTAE SEDIS. 


1. Bathyscia (?) Kauti Apfelbeck. 


Apfelbeck, 1907 a, p. 305. — 1907 d, p. 318. 


M’est inconnu. Sa description originale est la suivante : 

« Long. : 2,1 mm. 

« Der B. silvestris Morscx. habituell sehr ähnlich und mit 
ihr auch im Fühlerbau übereinstimmend, von derselben durch 
bedeutendere Grüsse, der vollständigen Mangel eines Naht- 


REVISION DES BATHYSCIINAE 561 


streifens, viel deutlicher und schärfer querrunzelige Flügeldec- 
ken, wesentlich längere, etwas wollige Pubescenz derselben, an 
der Basis gegen die Hinterecken viel schwächer ausgebuchteten, 
vorne etwas breiteren Halsschild, fast rechtwinklige und nicht 
nach hinten gezogene Hinterecken desselben differierend und 
leicht zu unterscheiden. 

« Mesosternalkiel vorn hoch erhoben, mit abgerundeter 
Spitze und senkrechtem Abfall zum Prosternum ». 

HABITAT. — Bosnie. District de Rogatica : grotte de Banja 
Stiena, dans les monts Rudinica [139] (0. Kaut.). 

Obs. — Le type unique est au Landesmuseum de Sarajevo. 
C’est une femelle et on se demande pour quelle raison Apfelbeck 
a placé cette espèce dans les « Bathyscia, s. str. » plutôt que dans 
ses « Aphaobius, sensu Ganglbauer, 1902 ». 


2. Bathyscia (?) serbica J. Müller. 


J. Müller, 1904, p. 41. 


M'est inconnu. J. Müller en donne la diagnose suivante : 

« Long : 2 mm. 

« Oblongo-ovalis, obscure  ferruginea ; antennis brevibus, 
angulos posticos prothoracis haud superantibus, crassiusculis, 
articulo primo secundo fere tertia parte breviore, penultimis 
transversis ; prothorace brevissimo, basi longitudine plus quam 
duplo latiore, angulis posticis retrorsum parum productis, apice 
_rotundatis ; elytris evidenter transverse strigosis, stria suturali 
nulla ; carina mesosternali antice fortiter elevata, subhamata ; 
processu mesosternali ultra marginem anteriorem metasterni 
haud producto ; tibiis mediis extus spinulis 3-4 sat robustis. 
posticis spinulis tenuioribus armatis ». 

HABITAT. — Serbie : grotte de C'atak (Tschatschak), dans le 
bassin de la Morava [162] (H. F. Neumann). 

Obs. — Le seul exemplaire recueilli est une femelle. Il est donc 
encore impossible de savoir si les tarses antérieurs du mâle 
sont pentamères ou tétramères. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T,. VII, — (I). 36 


562 Dr R. JEANNEL 


3. Bathyscia (?) thessalica Reitter. 


B. thessalica Reitter, 1885, p. 276 ; éyp. : grotte de Kokkinovracho. 


Os. — Le seul exemplaire connu de cette espèce est une 
femelle qui fait partie de la collection de M. A. Grouvelle (coll. 
Reitter). 

Long. : 1,8 mm. 

Forme ovalaire, convexe, légèrement atténuée en arrière. 
Coloration très brillante ; ponctuation et pubescence très fines, 
presque imperceptibles ; les points des élytres sont très super- 
ficiels et disposés sans ordre. Pas d’yeux. Antennes atteignant 
à peine les angles postérieurs du prothorax, à deux premiers 
articles très épais et égaux, à articles du funicule à peine plus 
longs que larges, à massue très large, aplatie ; l’article vx est 
bien plus large que long et l’article XI est un peu plus long que 
le x. Prothorax à côtés régulièrement arqués, pas plus large que 
les élytres. Ceux-ci sont graduellement rétrécis depuis la base 
et leur sommet dépasse la pointe du pygidium Carène mésos- 
ternale formant un angle obtus à sommet très arrondi, sans pro- 
longement métasternal. Les pattes sont courtes ; les tibias inter- 
médiaires sont armés de très longues épines sur leur bord externe ; 
les tarses antérieurs sont formés de quatre articles grêles et 
les tarses postérieurs sont à peine aussi longs que les deux tiers 
du tibia correspondant. 

OBSERVATION. — Cette espèce appartient peut-être à la tribu 
des Gynomorphi, mais on ne pourra le savoir que lorsqu'on con- 
naîtra le mâle. Peut-être se placera-t-elle à côté des Hexaurus. 

HABITAT. — Grèce : grotte de Kokkinovracho [166], dans 
le mont Ossa (Stüssiner !). 


4. Bathyscia (?) oviformis La Brülerie. 


La Brûlerie, 1872, p. 447.— Jeanvel, 1907 b, p. 132. — 1908, p. 66. — 1910 f, p. 47. 


La description de La Brülerie et la provenance indiquée par 
lui (Pyrénées : grotte du Queire, à Massat) sembleraient assez 


REVISION DES BATH YSCIINAE 563 


bien se rapporter au Speonomus zophosinus SAULOY. Mais 
j’ai reçu autrefois en communication de M. Abeille de Perrin 
un co-type de cette espèce qui ne présentait rien de commun 
avec le S. zophosinus, il semblait plutôt appartenir au genre 
Speonesiotes. 

Il sera donc nécessaire d’examiner les types de La Brûlerie 
qui se trouvent dans la collection Sédillot, pour décider en 
définitive si le B. oviformis doit être considéré comme identique 
au Speonomus zophosinus SAULCY, ou bien s’il doit être tenu 
pour une espèce valable dont la patrie serait dans ce cas 
inconnue. 


5. Bathyscia (?) Bucheti Abeille. 


Abeille de Perrin, 1905, p. 208. 


M’est inconnu. La description originale est la suivante : 

« Mas latet. Feminae long.: 2,5 mm.— Rufo testaceus, ovatus, 
nitidus, postice attenuatus et prolongatus, valde convexus, anten- 
nis elongatis, ultimas coxas superantibus, stria suturali profunda. 
pedibus longis, elytris minute denseque punctulatis, praecipue 
ad apicem, longe pilosis, his pilis depressis. 

« Un exemplaire © découvert à Nice (Alpes-Maritimes), 
flottant sur le canal de la Vésubie (coll. Buchet). 

« Espèce des plus tranchées, différant de Grouvellei A8. 
la seule dont la rapproche sa strie suturale, parmi celles de la 
même région, par ses élytres brillants, ponctués, non striolés 
en travers, gibbeux, prolongés à l’apex, ses longues antennes 
et sa villosité dense et forte. A quelque affinité superficielle 
avec lucidula, de la grotte des Demoiselles (Hérault) où j'ai 
capturé un couple de ce dernier, mais qui possède des antennes 
relativement courtes, une forte ponctuation, etc., et habite une 
station très éloignée ». 

OBs. — En réalité, il est très vraisemblable que les tarses 
antérieurs des mâles seront tétramères et que cette espèce vien- 
dra se placer à côté de lucidulus DELAR., dans le genre Speo- 


phyes. 


564 Dr R. JEANNEL 


6. Bathyscia (?) Raveli Dodero. 


Planche XXII, fig. 620 et 621. 
Dodero 1904, p. 57. 


J’ai vu une femelle de cette espèce, mais il faudrait connaître 
le mâle pour savoir si elle doit être rangée parmi les Bathysciola 
ou parmi les Parabathyscia. A. Dodero la décrit en ces termes : 

« Long. : 2 mm. 

Pallide testacea, nitida, ovata, sat convexa, postice attenuata, 
pube brevi depressa modice adspersa. Antennis gracilibus, 
breviusculis, thoracis basim haud attingentibus, articulis 1° et 
20 subaequalibus, duplo longioribus quam latis, 39-59 elonga- 
tulis, 6° quadrato, 8° transverso, T0, 90-119 magis dilatatis, 
70 elongatulo, 90-100 parum transversis, ultimo globoso apice 
acuminato. T'horace amplo, latitudinem elytrorum haud (2) vel 
vix (5) superante, minutissime vix distincte punctulato, angulis 
posticis retrorsum parum productis. Elytris thorace duplo lon- 
gioribus, a basi fere usque ad apicem rotundato-attenuatis, apice 
rotundato-subtruncatis, subtiliter punctatis, indistincte transverse 
striolatis, stria suturali impressa integra, antice suturae parallela, 
apicem versus ipsae gradatim approximata. Tibiis intermedirs 
sat longe, posticis indistincte spinulosis. 

o : tibiae anticae leviter dilatatae, tarsis anticis 5 articulatis, 
valde dilatatis, tibiarum apice latitudine fere aequalibus. » 

HABITAT. — Jtalie. Province de Naples : grotta di San Michele, 
dans l’île de Capri [179] (0. Ravel). 

Obs. — Les deux types (5 et ©) se trouvent dans la collection 
du Musée de Gênes. 


7. Bathyscia (?) heteromorpha Dodero. 
Dodero, 1909, p. 203. 


Long. : 2 à 2,2 mm. 

« T'estacea, convexiuscula, pilis brevibus, densissimis, adpres- 
sis subsericeo micante ; tota densissime, in prothorace multo 
tenuius, punctulata, interstitirs alutaceis ; stria suturali elytro- 


nn 
1m 


REVISION DES BATHYSCIINAE 565 


rum nulla ; carina mesosternali lamina magna, valde elevata, 
apice antico late rotundata, posterius dimidium metasterni supe- 
rante, constituta ; antennis articulis totis elongatis, primo secundo 
breviore, aequaliter incrassatis, 2 > 3 > 4 — 5 = 6 angustis, 
7 > 9 = 10 obconicis, crassiusculis, 8° parvulo, duplo longiore 
quam lato, 11° elongato, apice acuminato, latitudine prœcedentem 
paullo superante. Tarsis posticis articulo primo 2 + 3 fere 
aequante, his et quarto longitudine paullo gradatim brevioribus. 

do. — Late ovatus, antice et postice abrupte attenuatus ; pro- 
thorace magno, maximam elytrorum latitudinem attingente, angu- 
lis posticis retrorsum productis acutis, lateribus a basi usque ad 
trientem basalem leviter dilatatis, hic latissimis, deinde fortiter 
angustatis, margine laterali, latera versus inspecto, subrecto ; 
antennis longioribus dimidium corporis paullo superantibus ; 
tarsis anticis 5-articulatis, articulis 1-4 leviter dilatatis, haud 
transversis, tibiarum apice evidenter angustioribus. 

o. — Ovata, antice et postice gradatim attenuata ; prothorace 
elytris angustiore, subconico, ad basim latissimo, angulis posticis 
retrorsum productis, multo magis acutis ; lateribus usque ad api- 
cem regulariter attenuatis, margine laterali, a latere viso, ante 
angulos posticos usque ad medium sinuato, simul sumpto levi- 
ter S-formi ; antennis brevioribus, dimidium corporis attingenti- 
bus ; tarsis anticis 4-articulatis, simplicibus. » 

Cette espèce présente un très remarquable dimorphisme 
sexuel : le mâle ressemble au Proleonhardella Matzenaueri APr., 
la femelle au Hohenwartia Freyeri Mizx.. 

Je n’ai encore vu de cette espèce qu’un exemplaire femelle et il 
faudrait examiner l’organe mâle pour bien fixer ses affinités. Tou- 
tefois il semble vraisemblable qu’elle se placera dans la tribu des 
Brachyscapiti, peut-être même dans le genre Hohenwartia dont 
elle semble présenter la forme, la carène mésosternale et les tarses. 

HABITAT. — Jtalie du nord : Province de Côme : grotta della 
Noga, à Valsolda [168] (A. Ghidini !). 

Obs. — Les types sont dans la collection du musée de Gares 
(2 « et 1 ©) et dans la mienne (1 ©). 


566 Dr KR. JEANNEL 


8. Aphaobius (?) Maneki J. Müller. 


J. Müller, 1909. p. 281. 


« Long. : 2,7 à 2,8 mm. — larg. : 1,2 à 1,3 mm. 

«Länglich, bräunlichgelb, auf der Oberseite mässig gewbôlbt, 
mässig glänzend, fein und anliegend, auf dem Halsschilde 
dichter, auf den Flügeldecken weniger dicht, gelblich behaart. 

Kopf etwas länger als breit, augenlos, in seiner grossten 
Breite etwa halb so breit als der Halsschild, sehr fein, mässig 
dicht punktiert. 

Halsschild quer an der Basis etwas anderthalbmal so breit 
als lang, daselbst nicht ganz so breit als die Flügeldecken in 
der Schultergegend und erheblich schmäler als jene in ihrer 
grüssten Breite, an der Basis in sehr flachem Bogen ausgeschnit- 
ten, mit etwas spitzig nach hinten vorgezogenen Hinterecken, 
von diesen an bis zur Mitte kaum, weiter nach vorne stärker, 
gerundet verengt. Die Halsschild fläche mässig gewblbt, 
ziemlich glänzend äusserst fein und mässig dicht punktiert und 
ausserdem mikroskopisch genetzt. Der Seitenrand des Halsschil- 
des bei seitlicher Ansicht deutlich S-firmig geschwungen. 

Flügeldecken oval oder länglich oval, mit der grôssten Breite 
vor der Mitte oder im vorderen Drittel, an der Seiten gerundet, 
an der Spitze einzeln abgerundet und das Pygidium nicht bede- 
ckend, mässig gew'Ibt, ohne Nahtstreif und mässig fein, quer- 
rissig punktiert. Die Schultern verrundet und gegen die Hin- 
terwinkel des Halsschildes eingezogen, so dass daselbst zwis- 
chen Halsschild und Flügeldecken ein deutlich einspringender 
Winkel zu Stande kommt. 

Die Basalrandung des Prosternums erreicht nicht die Hinter- 
winkel des Halsschildes. Mesosternallamelle wohl entwickelt, 
auf der Ventralkante seicht ausgebuchte und daher vorne 
schwach zahnartig nach unten vortretend. 

Fübhler 1,8-1,9 mm. lang., beim © schlanker, beim © gedrun- 
gener (namentlich die letzten schwach verdickten Glieder). 
Die beiden ersten Glieder gestreckt, das erste kaum kürzer 


REVISION DES BATHYSCIINAE 567 


und kaum dicker als das zweite ; das dritte, funfte un sechste 
Glied wenig, das vierte erheblich kürzer als das zweite ; das 
siebente Glied kaum länger als das sechste, gegen die Spitze 
schwach konisch verdickt ; das achte Glied schmal, länglich, 
viel kürze als das siebente ; die drei letzten Glieder wieder 
etwas verdickt und nach dem Geschlechte in der Länge vers- 
chieden. Das neunte und zehnte Glied bei s fast ebenso lang 
als das siebente und mindestens doppelt so lang als breit, beim 
e kürzer und gedrungener als das siebente und (von der 
Breitseite betrachtet) etwa anderthalbmal so lang als breit ; 
das Endglied ein wenig länger als das vorletzte und beim © 
ebenfalls schlanker als beim 9. 

Die Vorderschenkel lassen sich unter den Halsschild noch 
vollständig einlegen. Die Vordertarsen beim s und © einfach 
und viergliedrig. Die Mitteltibien an der Aussenseite mit 
einigen feinen, aber deutlichen, ziemlich langen abstehenden 
Bôürstchen. » 


Cette espèce m'est inconnue. Mais il me paraît peu probable 
d’après la description précédente qu'elle puisse appartenir au 
genre Àphaobius.Sa sculpture fine, formée de ponctuation alignée 
en travers semble bien différente des grossières strioles des 
Aphaobius. De plus l’étroitesse de son prothorax, la forme de 
sa carène mésosternale, la structure de ses antennes l’éloignent 
encore des espèces de Carniole. 

Vraisemblablement 4. Maneki devra servir de type à un 
nouveau genre dans la série de Hexaurus. 

HABITAT. — Bulgarie : grotte près de Trjevna, sur le versant 
nord du Schipka-Balkan [163] (D' Netolitzky). 


Nomina nuda. 


Adelops Schmidti Joseph, 1881, p. 257 ; grotte Sivea jama (Garniole). 

Bathyscia triangularis Motschoulsky, 1851, p. 594; Cattaro (Dalmatie). 
— Il s’agit probablement du Pholeuonella Erberi Schauf. 

Bathyscia valida Mostchoulsky, 1851, p. 599 ; Alpes Noriques (Garniole). 


568 D' R. JEANNEL 


Bathyscia thoracica Motschoulsky, 1854, p. 12; Amérique du Nord. — 
C’est probablement de l’Adelops hirta Tellk. qu'il s’agit. 

Bathyscia rotundata Motschoulsky, 1851, p. 598 ; Laibach (Carniole). — 
répond vraisemblablement à une forme large du B. montana 
Schiôdte. 

Bathyscia Tellkampfi Schmidt, 1852 ; Carniole. 

Bathyscia hispana Abeille de Perrin, 1878, p. 148 ; sud de l'Espagne. — 
Je ne sais à quelle espèce ce nom doit être rapporté. 

Bathyscia Lucantei Delherm de Larcenne, 1883, p. 9: Gers. — Cette 
citation correspond peut-être au Parabathyscia Wollastoni 
Jans. qui à été trouvé récemment dans le Gers, à Coche, par 
M. Dayrem. 

Bathyscia Paiolivei Abeille de Perrin, 1905,Tp. 209 ; Ardèche. : 4 


Index alphabétique des noms de genres et d’espèces cités. 


Abeille (SPeOnOMUS) 344 |-Ardecheus ...::.c.uecccsee TRE 382 
acuminatus (Bathyscimorphus). ........ 287 | aritzensis (Bathysciola) [subsp. nov.]... 239 
ATelOPIHUS LE. Se Rec ee 496 | asperula (Bathysciola) ................ 243. 
AABIOPS 0 nee SC se Me LU 410 |'ASTASODIUS.... 52 sm 0e ce CEE 527 
AdelO pee late a se RETENUE 203 MAUbeI (Bath yECiOla). CP PNERRE 225 
AUNEXUS (SPEUCDATIS) 0... 303 | autumnalis (Speocharis)................ 305 
AUS AE AUTUS) LE 2e NAN UE 423 | Barnevillei (Speonomus)................ 338 
aletinus (SDEOROMUS)..-....... 391,/| BANYECIA., 2,246 CC CREER 409 
Alexinae (Speonomus).................. 363 | BathysCidius... ..:......00 CCE 413 
Alluaudi (Troglophyes) [subsp. nov.]..... 370 | Bathysciella......................... 360 
angulicollis (Leonhardella). ........... 4551 Bathysciinae fn... 204200 RTE ERTE 194 
AngUStAbUS ((ASTALODIUR). ....... 5301|"BathySCiMOrphus Ce eee 284 
angusticolle (Pholeuon). .............. 484) Batbyacina 1.6... te 0 002 RER 410 
angustior (SpeOnOMUS). ................ 949 | "BAtRYSCIOIQ 2 ee CCE 207 
AMIDOChATISIS EAP. ARR RUUE-AIAEER 457 \HBathysciotes ALLER PNR 424 
ARIIOCHIATAYES ee ee Us 2901 Bedeli (Lroglophyes) 370 
antennaria (Leonhardella). ............ 456 | Bepmalei (Speonomus)................ 351 
AMDTOChATIAINE 20 LR EN 874 |MBlattochaeta "701. 2. ere 461 
NA ÉTO CHATS 20 en 378 | BIattOdrOmUs 461 
ADOBE see re me A 378 | Bolivari (Speonomus)................. 350 
ANTTORETRONE EE LÉ nn 546 | Bonafonsi (Troglodromus)............. 398 
AMPOERNON EE Eee ee ES 538 | Bonvouloiri (Speonomus)............... 346 
antrorum (Speonesiotes). .............. 449 | Bordei (Speonomus).................. 325 
Apfelbecki (Antroherpon).............. 560! |"bosnica (Adelopsella).... "Re 205 
ApielDECKI (Bath YECiA),.. 6... 412 | brachycerus (Speonesiotes)............. 449 
APRAODIUS 148. RE PART SAR 4281" Brachyasapiti. SN ONE 468 
Apholenonus 2e fentes Eur PRET UE 505:|"Breuili((Speocharis)t "er 300 
apicalis (Anillochlamys)................ 2092; | Brouilia 4 ie vd TT CDN EEE 314 
ADrOpEUS RÉ eu ne nee De Men CNE 480 | brevicollis (Bathysciola)............... 228 
ATCATUS (SDEQCHANIS D) AT PAPE I 299 | brevipilis (Parabathyscia)......,....... 283 


REVISION DES 


Brucki (SPE0NOMUR). M eue esrom.e 
Bnchebl (BabYaCIa ?) eme aies 
Bucheti (Troglodromus)............... 
Bueni (Anillochlamys)................. 
byssinus (Bathyscimorphus)............ 
cantabricus (Speocharis)............... 
Carboneli (Troglodromus).............. 
catalonicus (Speonomus)............... 
BADODELNUR 2: eue dune mue nie ete one ee à due 
caudatissimus (Diaprysius)............. 
Caudatus,(DIADrVSIUS).. . Me eue 
CEA (Bath VECIOLA) Se LE 
Champsauri (Bathysciola).............. 
Chardoni (Speonomus)................. 
MHATOMIBB er ce sue Un el ae cie ete 
Chyzerl (Drimeotus).-.. 705.210 
Cisnerosi (Speocharis)................. 
CAVAEUS (SPEONOMUS)...- .. 22... 1.0 
Corsica (ParaDathyscia).. 12... .1. 
crassicornis (Speonomus)............... 
croaticus (Bathysciotes)................ 
Crotchi(Speonomus), ::.... 1250.80. 
crypticola (Speonomus)................ 
CHHEUSIUBTOUIA). 252 ee Meme 
curvipes (Speonomus).................. 
curzolensis (Pholeuonella).............. 
cylindricolle (Antroherpon)............. 
MOUTON Se 2e ee © ee ae a eu eine 
Damryi(Bathysciola).."1:%. 0e. se. 
dapsoides (Cytodromus)................ 
Delarouzeei (Speonomus)............... 
delicata (Bathysciola)... 0... 1... 
Deschmanni {Leptodirus)............... 
Destefanii (Bathysciola)................ 
Devillei (Parabathyscia }[subsp. nov.]... 
diabolica (Bathysciola) [subsp. nov.] 

ADI VAIUS 50 20 nee semi aies dan a ne lnie sacre 
Mecki (SDeOnOMUS)L. RAR TA 
Discontignyi (Speonomus).............. 
ISDAF (ANTTOCHATIS)." . eerersc-e 
Doderoi (Parabathyscia)............... 
Dohrni (Speonomus)....... NE aise 
Dombrowskii (Antroherpon)............ 
Doriai (Parabathyscia).. 0 07000002 
dorotkanus (Speonesiotes).............. 
MINIME D DUB 5 2e ses se Ne AO NES AAA 
Ehlersi (Spelaeochlamys)............... 
HBlersi (SpeOnomUs);.... Cine e. 
Higueae (SpeONnOMUS).. 
HntAL(DrIMEOTUS).......:- mena 
epuraeoides (Bathysciola).............. 
Erberi (Pholouone]lla);. "mer 
Escalerai (Speocharis)................. 
HUMECOBOMA : 542 2e see D en M 2e 
eurycnemis (Speonesiotes).............. 
HUEYECADIVE es 28 sr ce re de ele 


BATHYSCIINAE 


Fabianii (Speonesiotes)................ 
FASO ZA (DIAPDEYSIUN). 2e 2e eeaiele ete des 
Fapriezi (SPpeonomus),:-:........ 2021 
fallaciosus (Bathyscidius).............. 
aurai (Perrini0ld).® 02. seen 
HAGTAN(SDEOHOMUS) 2e mme 
Hausti (BAGRYSCIOlA) 22... 4... 
Fauveaui (Speonomus)................. 
HOLICEUS Se te dune bee ne une 
Ferreri (Troglocharinus)............... 
HCOENIST(SPCOCHATIS) TR eee 
flaviobrigensis (Speocharis)............. 
HOntI (Perrin)... eee RAT 
forticormis'(Bathyscia). 7.7.0 
foveicollis (Bathysciola)................ 
Freyeri (Hohenwartia)................. 
FRIVAl AS ZR YA seen Ne 
frondicola (Bathysciola)................ 
fugitivus (Speonomus)................. 
fuxeensis (Speonomus)................. 
galloprovincialis (Speodiaetus).......... 
Ganglbaueri (Antroherpon)............. 
Ganglbaueri (Parapropus).............. 
Ganglbaueri (Pholeuonella)............. 
Ganglbaueri (Pholeuonopsis)............ 
Gaveti (Troglodromus)................ 
GavOYI A (EroBlophyes) ee ee et 
Gestroi (Bathysciola).................. 
globosus (Bathyscimorphus)............ 
Gobanzi (Speonesiotes).................. 
Grabowskii (Pholeuonopsis). ........... 
Grabowskii (Protobracharthron)......... 
grace (PHOÏIGUON). 27 error. 
gracilis (Speonomus)................... 
gracilicornis (Speocharis) [sp. nov.]....... 
grandis (Bathyaciola). 0... 270.0. 
Grenieri (Bathysciola).................. 
Grouvellei (Parabathyscia)............. 
Grouvellei (Leptodirus). ............... 
Guedeli (Bathysciola).................. 
Gynomorphi 
Halbherri (Pholeuonidius).............. 
Haplotropidius 
Hazayi (Pholeuon).................... 
Hecate (Speonomus)................... 
herculeanus (Pholeuonopsis)............ 
hermensis (Speonomus)................ 
heteromorpha (Bathyscia ?)............ 
HO AUNUR Eee eee eee en 
Hoydent (APHAODIUS) 7... 7e 
EH (Den tArdia) re ee cite 
hirsutus (Speonesiotes)................. 
Rispana (BALAVECIMAR)e es eee teens 
Hoffmanni (Bathysciotes).............. 
Hohenwarti (Leptodirus)............... 
HONONAWACUN 0e eee eee eee ee ee 


570 


Hôrmanni (Antroherpon):............. 557 
Horvathi (Bathysciotes)............... 427 
Horvathi (Drimeotus); 2... 479 
humeralis (Parapropus)................ 519 
bungarica (Bathysela) 0 ce: 412 
hungaricum (Pholeuon)................ 483 
hydrophilus (Speonomus).............. 343 
hypsophilum (Antroherpon)............ 558 
inferna (Perrinia) [subsp. nov.]........ 365 
ornus (SDEONOMUS). ect eee 328 
insignis (Sophrochaeta)................. 489 
insularis (Speonesiotes)...........,.... 446 
intermedia (Bathysciola).....1#7.4 0.0 245 
intermedius (Parapropus)................ 515 
FEserens..... 0 ee MORE HAE 404 
issensis (Speonesiotes).................. 445 
ittanus '(Speonomus).. -......-..:- 40706 353 
jablanicensis (Bathyscia).........:...... 412 
Jeanne (Bathysciella)" 12% 6000 00 362 
jezerensis (Adelopsella) [subsp. nov.].... 206 
Karamani (Phaneropella).............. 417 
Kauti(Bathyecia}). een RES Re 560 
kerkyrana (Pholeuonella). ............. 266 
Kerini (Bath YÉCIOlA NE PR EEE 220 
Khevenhülleri (Bathysciotes)........... 426 
Kiesenwetteri (Perrinia).......".."... 365 
Knoteki (Apholeuonus)................, 508 
KOvVacs1 (DTIMeEONUE). ARR L ECC 478 
Kraatzi(Drimeotus)s22 000.0 ee 479 
Kraussi (Antroherpon)..-.:.:......." 558 


Kraussi (Spelaeobates)...…...:.:4:.:152. 545 


KTAUSSUCADRAODIIS) EE. RE 433 
lapidicola (Bathysciola)................ 253 
Earcennei (Bathysciola)....4... 1. 250 
latialis (Parabathyscia) [sp. nov.]....... 279 
latipenne (Antroherpon)............... 552 
latrunculus (Speonomus)............... 347 
Deonhardelln tone tt autre 453 
Leonhardi (Antroherpon)............... 559 
Leonhardi (Silphanillus)...........,... 467 
HOOUHATOIR 2 ecran. ee 499 
leptoderum (Pholeuon)................. 485 
Tepiodemé: 2 bee 23 DR ERNE 531 
FeDOdITUS ee cer e Ut 531 
HBDUODOCUS se rire eo CRT 513 
Lesinae (Phaneropella)................ 417 
ligurica (Parabathyscia)...…............ 284 
likanensis (Bathyscimorphus)........... 287 
Fanderi (BAtRyECiOla) 2 246 
longicollis (Apholeuonus)...... ANT Re 507 
longicornis (Speonomus)............... 335 
longipennis (Bathyscia)................ 411 
Eoreki (Antroherpon)............. 558 
Lostiai (Bathysciola).........:........ 238 
Eucantei (Bathyscia?). 07000. 568 
lucidulus (Speophyes)................. 420 


Dr R. JEANNEL 


Ludovici (Lroplophyes). 6 een 370 
Luigionii (Parabathyscia) [sp. nov.]..... 278 
Majori (Bathysciola) "Pre 234 
Maneki (Aphaobius ?).., 40m 566 
Marianii (Pholeuonopsis)............... 463 
Mascarauxi (Speonomus).............. 324 
Matulici (Antroherpon)................ 554 
Matzenaueri (Antroherpon)............. 552 
Matzenaueri (Charonites).............. 495 
Matzenaueri (Proleonhardella).......... 453 
Mayeti (Bathysciola)................ 246 
Mazarredoi (Speonomus)............... 357 
Mazaurici (DIAprysius) 0. ECS 389 
Mehadiella.:.%..... tee 471 
Mengelit(Speonomus).7 0000 350 
merditana (Pholeuonella),.............. 267 
meridionalis (Bathysciola)............. 252 
Merkli /(Hexaurus)..: "Cet AR 
Merkli (Sophrochaeta). =... 202. 490 
Mestrei (Trocharanis)::4,...-. "502 377 
mialetensis (Bathysciola)............... 247 
Micklitzi (OryotuS)........ 700 438 
Milleri (APRAODIUS). 7. Eee 430 
Minos-(Speocharis)..".-.:..... He "ren 313 
minuscula (Bathysciola).....:..... 243 
montana (Bathyscia)/.#.-02070 70000 411 
Mülleri, (DIAprySius). 6622. PCT EEE 387 
Murialdii (Bathysciola):". "#00 219 
muscorum (Bathysciola)............... 232 
Nadari (Speonomus)-.-.:..-1.1"-.1108 339 
narentinus (Speonesiotes).............. 442 
navaricus (Speonomus).............. 352 
nemausica (Bathysciola)............... 247 
Netolitzkyi (Hohenwartia)............. 523 
Neumanni (Adelopidius)............... 498 
Neumanni (Parapropus).............. 516 
Neumanni (Proleonhardia)............. 493 
nicaeensis (Bathysciola)................ 228 
nitens (Speonomites).............."" 360 
nitidula ((Bathysciola).. "rte 255 
Normandi (Speonomus)................ 344 
Novaki (Spelaeobates)...............2, 543 
novemfontium (Speonomus)............ 339 
nudus (Apholeuonus)..-."...7.2#0"007 508 
Oberthuri (Speonomus)................ 357 
oblongulus (Troglophyes).............. 371 
occidentalis (Speocharis) [nov. sp.]..... 301 
opaca (Bafthysciola) ......2."" "m0 231 
orcinus (Antrocharidius)...,........... 379 
Ormayi (Drimeotus):.....-..-,--0e 476 
OryobUS...-......: +2 CP 435 
Ottonis (Anillocharis).................. 460 
ovata ((Bathysciola)... 2007-20 40et 241 
oviformis (Speonomus?)............... 562 
ovoidea (Bathysaciola)...:...0.."°"04M0% 259 
| Paganettii (Speonesiotes)............... 447 


st À 


REVISION DES 
Païolivel (Bathygciola)......".-.440. 568 
Pandellei (Speonomus)................. 337 
PAraDathysCiA eee 271 
parallela (Bathysciola)................. 256 
Barapholouon nerve sr 483 
RAPADIONUS 2. Len rent astinten 513 
Paveli (Mehadiella).................... 473 
Peneckei (Spelaeobates)................ 544 
Peragalloi (Parabathyscia) [nov. sp.]..... 278 
Herbzi (SpeOCharis) >. 22208 02085 ue 302 
EOneri (SpeONOMUS)2.. 0 14e ces 337 
En OR EE CE CI 362 
PÉRRIONM asser ses Maieislattate re D ae 365 
persica (Bafthysciola).................: 214 
Peyerimhoffi (Diaprysius).............. 387 
Eevront (Baftnyaciola). 7. es 213 
Peter (PaTaprOpus)e EN RRE Érns 518 
PRACOMOPPOUS 0 eau ee rpm nvuairere soie 324 
PRANOIOPOMAR en mire oO Ce 415 
pharensis (Spelaeobates)............... 544 
BMOIBHON ne dec dem ee uee eee 480 
PAGIQUONONANS EP A ITR 1. | 261 
Pholeuonidius [nov. gen.]............... 267 
BHDIEONOPSINS.. 2.0 .. ce MEIIne 461 
Pinkeri (Pholeuonidius) [sp. nov.]....... 270 
Piochardi (SDeOnomMus). .:.. 1... 334 
Etraudi\(DIAPrySIus) 0.244020 Roue 387 
Pluto (Spelaeodromus)............:... 527 
plutonius (Anillocharis)................ 460 
poenitens (Troglodromus).............. 398 
Brolbonbardella.."..".....:.::.--cc0 451 
Proleonhardia. ....... ... ste sans . 491 
REDON SRE TO Ton ne 513 
Proserpina. (Speonomus)}. ::.:.......... 330 
ErOinbracharthron", % asc UE 510 
pruinosus (Speonesiotes)............... 442 
pubescens (Haplotropidius)............. 504 
Puel (SpDeOnOMUS) 5... 2e us eat 331 
pumilio (Bathysciola).................. 219 
puncticollis (Speonomus).............. 348 
nuciilas (BathygCiola)...:...4..2.-.n. 215 
pygmaeum (Antroherpon).:............ 556 
pyrenaeus (Speonomus)................ 338 
CPS TUS 22. enter mea rover 295 
Guesticulus bee RES Ne 295 
Querilhaci (Antrocharis)............... 380 
Ravell, (Bathyscia?)... 2, ce 564 
Reitteri (Leonhardia).................. 501 
Reitteri (Protobracharthron)........... 512 
Reiïtteri (Sophrochaeta)................ 488 
reticulatus (Leptodirus)................ 535 
RODIati(BANYECIOlA), 2.7 228: -2 ee 260 
Robici (Hohenwartia)................. 524 
ROPDICL (ASEAPODIUR). 5.2.2 mu de urccees 530 
rotundata (Bathyscia). . .............. 568 
BOVELOL 51. uen ste e date ele etre 399 


BATHYSCIINAE 


Rudauxi (Speonomus)................. 
EUROERI(BALRVECIOlR). 1... Nec 
sarteanensis (Bathysciola).......Mm..... 
Saulcyi (Speonomus)... esse, 
DÉIADAVOS nee ass sem een onbrs ee 
Schiôdtei (Bathysciola)................ 
Schmidti. (Bathyscia ?)......04.2. 
Sehmidti (Eeptodirus). 5... 1... 
Schmidii(OryOtUS} remet. 
Seeboldi (Speocharis)......... otre 
Sequensi (Adelopidius)................. 
Sequensi (Apholeuonus)................ 
sorbica (BathysCia ?). 21e tester 
sericeug (PArAPIODUS): .. 1... 
Serullazi (Diaprysius)........,......... 
setipennis (Pholeuonopsis).............. 
setnikana (Leonhardella). ............. 
Setniki (Leonhardella).............. PE 
SRarpi(Speocharis).--..-"--. -.-.....6 
sibiricus (SCIAPRYES).-.,......... 1e 
SICATAUDIAPrVAIUS) EP Eee Cr 
SUPhAMIIOS EE ess Me 
silvesfris (Bathysciola)}:... 1... 0. 
silvicola (Bathysciola)................. 
simbruinica (Bathysciola) [subsp. nov.].. 
SMILIS (FOXAUTUS), 22: - casa 
simplicipes (Parapropus)............... 
Simont (BathyECIDIA). 0... --....7 
Solar (Bathysciol) 5-2... : 
DODOTOCRABEA EE ent sms de as qiale 
Spagnoloi (Parabathyscia).............. 
SDDIRUDDALOS seems ice eee = 
SDEIACOCHIAMYS EE Rene eee 
SDOlA6O TO RUS EN re de nieeten eme ue 
SDOlAB Ten men mans tite denied te 
speluncarum (Speonomus).............. 
BDOOCRATISS ER. 2-2 2e mme se smeltee ss ee 
SDBOdIRE IS). 1eme cts mette die dense à 
SRODHOBIO HER 2 2 aies assis esse 
SDOONOMALOS |: 1 sneietare etat doleleie els ee 
SDCODOMIUS ee ete ns Ven NA ee See e 
SDOODRIVEM. (TS : clic ce a dem eid Ja 
SDENLON (ADHAODIUS) 2... 0. 
D AP O LD Eee 2 de cms cesse 4e ane 
stenocephalum (Antroherpon)........... 
stenopterus (Anillocharis).............. 
Sturanyi (Apholeuonus)................ 
SÉYLIUS (SDEONOMUB). 5... .,.:.....; 
subalpina (Bathysciola)................ 
subasperata (Bathysciola).............. 
subcurvipes (Speonomus).............. 
subdentatus (Oryotus)................. 
subinflatus (Haplotropidius)............ 
subrectipes (Speonomus)............... 
subrotundatus (Bathysciotes)........... 
subterranea (Bathysciola).............. 


72 Dr R. JEANNEL 

SyriACAI(BALRYECIOIR) A ET EE ne 219) Troglodromus Ter TRE TRE 395 
LalDa Bat VECIOIA) re cms 245 | troglodytes (Speonomus)............... 349 
Tarissani (Rbyerella).....:..:......... 401 | troglodytes (Stagobius)................ 535 
Farsa lis (Bath ySCi0la). 5... 220!1 Troglophyes "0.06 ROME 367 
MAT (HADIOTTOPITIUS) 2-0 504 | tropicus (Anillochlamys)............... 291 
TA (PATAPIODHS).. 4 sers 516’|'turcica (Phaneropella):.#...... 7 418 
Tellkampf (Bathyscia ?)................ 568 | Uhagoni (Speocharis).................. 297 
fnessalica (BAthysCIA ?) Re eee 562 | utzcortensis (Speocharis). ............. 309 
énoracica (Bathyscia?) 02... 68 lLvalida (Bath ysCin?)" en PCR 567 
thoracicum (Antroherpon).............. 551 | Vallarsae (Bathysciola)................ 258 
GiDiaus (BTEULIR) Eee MAR TL 318 | vasconicus (Speocharis). ...... 2". 304 
Tisiphone (Speonomus)................ 333 | velox (Speonomites)................... 359 
triangularis (Bathyscia ?).............. 667% | Victorela die se eee 453 
triangulum'(Breuilia).". 7.200 316) |"Villardi(Royerella)...... #2" 4ûl 
tristiculus (Bathyscidius).............. 415 | Wollastoni (Parabathyscia). ........... 274 
BTOCHATANIS TS ER de ee M tree 316 | Xambeui"(Esereus). #65 405 
IPTOLIOCNATIAUS EAN Te Et nn 372 Zzophosinus (Speonomus). .............. 343 


Liste des grottes habitées par des Bathysciinae (1). 


I. Autriche-Hongrie. 


A. HONGRIE 
a). Comitat de Bihar. 


GRoOTTE DE REMECZ, dans la vallée du Sebes-Kürôs (Bir6, 1897, 
p. 447). — Drimeotus Horvathi Bir6. 

GROTTE INNOMÉE de la vallée du 
p. 447). — Drimeotus Entzi Bird. 

RABLS-BARLANG, ou grotte des Brigands, près de Vär-Sonkolyos, 
dans la vallée du Sebes-Kôürüs (Birô, 1897, p. 447). — Drimeotus 

Chyzeri Biré. 

GrorTe Dp’Iarticz, dans la vallée du Schwarze Kürôs (Frivaldszky). 
— Drimeotus Kovacsi Friv. 

KNOCHENHÜHLE, ou grotte des ossements, à Fericse, près de Be- 
lényes, dans la vallée du Schwarze Kôürüs (CG. Siegmeth, 1898, 
p. 45). — Drimeotus (Fericeus) Kraatzt Friv. 

GROTTE DU CIRQUE DE KaLoTaer Horrers, dans la vallée du 

(Frivaldszky). Pholeuon (Parapholeuon) 


Sebes-Kôürüs (Biro, 1897, 


Schwarze Kôrôs — 


gracile Friv. 


(1) Les noms locaux signifiant « grotte, caverne », qui ont été conservés dans cette Énumé: 
ration, sont les suivants : en Hongrie : ypestere, barlang; en Carniole : jama, pasica, cireuu, 
dol, loch ; en Dalmatie: pecinu; en Bosnie : megara; en Italie : buco, tana; en Provence : 
baoumo, beaume, baoumé, balma, trou; dans les Pyrénées: cdougne, caouno, tute (patois 
languedocien), lecia (basque), cova, forat (catalan), cueva (castillan). Enfin les noms signifiant 
« gouffres, abîmes » sont: aven (France), jama, schacht (Carniole), barranc (Roussillon), simu 


(Espagne). 


u 


10. 


1PUS 


12. 


13. 


14. 


15. 


10: 


47 


18. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 573 


. GROTTE DE FuUNAczA, à une heure et demie de Rézbänya, dans la 


vallée du Schwarze Kôrüs, sur les pentes du mont Cucurbeta 
(C. Siegmeth, 1898, p. 17). — Pholeuon leptoderum Friv. 


. GROTTE DE L’ARCHIDUC Joserx, entre Lunka et Rézbänya, dans 


la vallée du Schwarze Kôrüs (CG. Siegmeth, 1898, p. 16). — 
Pholeuon leptoderum Friv. 


. GROTTE DU MaaurAa (Frivaldszky). Il doit vraisemblablement 


s’agir du mont Magura, situé dans le massif du mont Cucur- 
beta. — Pholeuon leptoderum Friv. 

PESTERE SMEILOR (caverne du Dragon), ou grotte d’Onc- 
sasza, située à 1312 m. d’altitude près des sources du Meleg 
Szamos (chaud Szamos) (GC. Siegmeth, 1898, p. 15). — Pholeuon 
angusticolle Hampe. 


b). Comitat de Als6-Fehér. 


GRoTTE LucrA, près de Szoh6 dol, sur le versant oriental des monts 
de Bihar, dans le bassin du Maros (Dr Z. Szilady, apud E. Gsiki, 
1904, p. 566). — Pholeuon hungaricum Csiki. 


c). Comitat de Torda-Aranyos. 
PESTERE LA Gros, entre Nagy-Enyed et Bedelô, dans l’Erzge- 
birge (Nagy-Sändor, in litt.). — Drimeotus Ormayi Reitt. 
d). Comitat de Krassô-Szôrény. 


KREUZHÔHLE, près d’Herkulesbad, dans le Banat, vallée du Temes 
(Frivaldszky). — Sophrochaeta insignis Friv. 


 GROTTE D’HERKULESBAD, situé au nord de la ville (Pavel). — 


Sophrochaeta Reitteri Friv. 

PESTERE SZORONYEST, à Domoglet, près de Mehadia, dans le 
Banat (Frivaldszky). — Sophrochaeta insignis Friv. 

GROTTE DE TATARGZV, près de Mehadia (J. Breit, in litt.). — ,So- 
phrochaeta insignis Friv. 


B. CARINTHIE. 


GROTTE inconnue, en Carinthie (Cte de Mniszech). — Leptodirus 
Grouvellei Jeann. 


C. CARNIOLE. 
a). District d’Adelsberg. 


VoLcJA JAMA (grotte du Loup), près de Podkraj, sur le versant 
nord du Nanosberg, dans le bassin de la Wippach (Joseph, 1881, 


574 


22. 


29. 


30. 


31. 


32. 


Dr R. JEANNEL 


p. 269). — Aphaobius Milleri Schm., Oryotus Schmidt Mill, 
Astagobius angustatus Schm., Lepdodirus Hohenwarti Schm. 
La citation du Bathyscimorphus byssinus Schiôdte par Joseph 
est certainement erronée. 


. GROTTE DE LuEGG, sur le versant est du Nanosberg, dans le bassin 


de la Piuka (Joseph, 1868, p. 158). — Bathyscia montana Schiôdte. 


. GROTTE DE SAGON, près d’Ottok, sur le Nanosbach (Piuka) (Jo- 


seph, 1881, p. 267). — Aphaobius Miller: Schm. 


. CROTTE D’ADELSBERG (ou Postojna jama) et grottes d’Ottok, 


à la perte de la Piuka (Joseph, 1868, p. 156; Martel, 1894, 
p. 438). — Bathyscimorphus byssinus Schiôdte, Bathysciotes 
Khevenhülleri Mill, Leptodirus Hohenwarti Schm. 

MAGDALENA HÜHLE (Cerna jama), à brève distance d’Adelsberg, 
sur le trajet de la Piuka souterraine (Martel, 1894, p. 449). 
—  Bathyscia montana Schiôdte, Aphaobius Milleri Schm.. 
Leptodirus Hohenwarti Schm. 


. GROTTES DE Nüssporr, non loin d’Adelsberg, dans la vallée 


de la Piuka (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., 
Bathyscimorphus byssinus Schiôdte. 


. ZAVINCA JAMA, près de Lasche, à 4 km. $S. de Präwald (Joseph, 


1872, p. 174). — Leptodirus Hohenwarti Schm. 


. GROTTE DE PARSE, près de Sanct-Peter-am-Karst, sur la haute 


Piuka (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 


. GROTTE KOSCHANSKI GRIZA, à une demi-heure de Sanct-Peter- 


am-Karst (Joseph, 1881, p. 271). — Aphaobius Milleri Schm., 
Leptodirus Hohenwarti Schm. 


. GROTTE DE KEVKURJEVEC, entre Koschana et Sanct-Peter-am- 


Karst (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 


. NEVERSCA JAMA, près de Sanct-Peter-am-Karst (L. Ganglbauer, 


1899, p. 96). — Aphaobius Miller: Schm., Leptodirus Hohen- 
warti Schm. 


b). District d’Ober-Loitsch. 


GROTTES DE PLANINA (grottes de Kleinhaüsel, de Mühlthal, 
du Rak-bach), dans le Kesselthal de l'Unz (Martel, 1894, p. 452). 
— Aphaobius Miller: Schm. 

GROTTE DE SANCT CANZIAN AM WaLp, entre Maunitz et Mataun 
(Joseph, 1881, p. 263). — Aphaobius Milleri Schm. 

GROTTE DE WiGaAuN, près de Zirknitz (Joseph, 1872, p. 178). — 
Bathyscia montana Schiüdte. 

MRZLA JAMA (grotte froide), à Podlaas, sur le versant S. du Kreuz- 


Do. 


34. 


35. 


36. 


37. 


38. 


39. 


40. 


41. 


42. 


45. 


46. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 575 


berg, dans le bassin du Zirknitzer-See (Joseph, 1881, p. 261). 
— Aphaobius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 

GROTTE DE SANCT LORENZ, près de l’église de Laas, au pied du 
Kreuzberg, dans le bassin du Zirknitzer-See (Joseph, 1872, p.177). 
— Aphaobius Milleri Schm. 

KRIZNA JAMA, où Kreuzhühle, sur le versant $. du Kreuzberg, 
à trois quarts d'heure de Laas (H. Krauss, apud O. Hamann, 
1896, p. 257). — Bathyscimorphus byssinus-acuminatus Mill. 


c). District de Laibach. 


GROTTES DE FRANZDORF, au sud du Laibacher Moor : 1° grotte 
près des bains ; 29 grotte Mrzla dol ; 3° grotte du Gebirg Schlucht, 
40 grotte du mont Pri Zavrh (Joseph, 1872, p. 177). — Aphao- 
bius Milleri Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 

VELcA PpaAsicA, dans le Krimberg, près d’Ober-Igg, à 20 km. au S$. 
de Laibach, sur le Laibacher Moor (Joseph, 1881, p. 259) — 
Aphaobius Miller: Schm., À. Heydeni Reitt. 

LEDENA JAMA, dans le Krimberg, près d’Ober-Igg (H. Krauss, 
in litt.). — Aphaobius Milleri Schm., À. Heydeni Reitt. 

PasicA JAMA, dans le Mokrizberg, près de Schelimle, sur le Lai- 
bacher Moor (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., 
A. Heydeni Reitt. 

Zi3avca gJAMA, dans le Mokrizberg, près de Schelimle (Joseph, 
1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm., À. Heydeni Reitt. 
SPODNJA JAMA, dans le Mokrizberg (Joseph, 1881, p. 260). — 
Aphaobius Milleri Schm., et probablement aussi À. Heydeni 

Reitt. 

LEDENICA JAMA, près de Gross-Liplein, dans le Limberg, bassin 
de la Gurk (Hauffen; Joseph, 1872, p. 178). — Bathyscimor- 
phus globosus Mill. 

GROTTE VELKI-LIPLJANE, aux environs immédiats de Gross- 
Liplein, dans le Limberg (Joseph, 1881, p. 275). — Bathysci- 
morphus globosus Mill. 


. GROTTE DE BREZEN, à Utik, près d’Ober-Schischka, faubourg 


de Laiïibach (Joseph, 1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 


. GROTTE MALO BUKOJVE, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach 


(Joseph, 1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 

JAKLOVE JAMA, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 
1881, p. 252). — Aphaobius Milleri Schm. 

JELENCA JAMA, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 
1881, p. 252). — Aphaobius Miller: Schm. 


576 


LT; 


48. 


49. 


90. 


51. 


52. 


53. 


ok, 


99. 


96. 


97. 


98. 


99. 


60. 


Dr R. JEANNEL 


MziNcA JAMA, près de Babnik, à 8 km. N. de Laibach (Joseph, 
1881, p. 252). —"Aphaobius Miller: Schm. 

GROTTES DE GôRTSCHACH, près de Zwischenwässern, au confluent 
de la Sora et de la Save, au nord de Laibach (Joseph, 1872, 
p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 

GROTTES DU (GROSSGALLENBERG, entre Pirnitsch et Zavrh, à 
8 km. au N. de Laibach (Joseph, 1872, p. 177). — Aphaobius 
Milleri Schmn. 

ZiDANCA JAMA, à Uranschitz, situé à 6 km. au N. de Laibach (Jo- 
seph, 1872, p. 177). — Aphaobius Milleri Schm. 

SPEHOVCA JAMA, à Uranschitz (Joseph, 1872, p. 177). — Aphao- 
bius Miller: Schm. 

GROTTE DE HABAcEH, située à 2 heures à l’est de Uranschitz (Jo- 
seph, 1881, p. 255). — Hohenwartia Freyeri Mill. 


d). District de Kraïinburg. 


Grpsova JAMA, près de Bischoflack, sur la Sora, affluent de la Save 
(Joseph, 1872, p. 177; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. 
et À. Heydeni Reitt. 

LJIUBNIKGROTTE, dans le Ljubnikberg, près de Bischoflack (Dr H- 
Krauss, in litt. ; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. et À. Hey- 
dent Reitt. 

GrorTE BrzNo, dans le Ljubnikberg, près de Bischoflack (Dr H. 
Krauss, in litt. ; J. Sever). — Aphaobius Milleri Schm. et À. Hey- 
dent Reitt. 

KEvDERCA JAMA, à Breznica, dans le Ljubnikberg, près de Bis- 
choflack (Joseph, 1881, p. 254; J. Sever). — Aphaobius Mil- 
ler: Schm.et À. Heydent Reitt. 


e). District de Radmannsdori. 


GroTTe Bagr ZoB, à Veldes, près du Veldeser-See, dans la haute 
vallée de la Save (H. Neumann, in litt.). — Oryotus Micklitzi 
Reitt. 

CASTITIA JAMA, près de Radmannsdorf, dans la haute vallée de la 
Save (Micklitz, apud Reitter). — Oryotus Micklitzi Reitt. 


f). District de Stein. 


GROTTES DES ENVIRONS DE STEIN (J. Müller, 1908, p. 40). — 
Hohenwartia Robici Ganglb. 
DoLG4a JAMA, dans le Sunberg, près d’Aich, dans la vallée de la 


61. 


62. 


63. 


64. 


65. 


66. 


67. 


68. 


69. 


69 


70. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 977 


Feistritz (Joseph, 1881, p. 256). — Hohenwartia Freyeri Mill. 
et A. Robici Gangib. L’Aphaobius Miller: cité par Joseph n’est 
autre que 4. Robici. 

IHANSCA JAMA, près de Jauchen, environs de Domschale, dans 
la vallée de la Feistritz (Joseph, 1872, p. 177). — Bathyscia 
montana Schiôdte, Aphaobius Milleri Schm., Hohenwartia 
Freyeri Mill. 

Popresca JAMA, à Vir, près de Domschale (Joseph, 1872, p. 177). 
— Aphaobius Milleri Schm., Hohenwartia Freyeri Mill. 

Dozca crRcuA, à Salach (Schmidt, apud J. Müller, 1908, p. 40). 
— Hohenwartia Freyeri Miil. 

CELERJEVA JAMA, à un quart d'heure de la grotte suivante (Jo- 
seph. 1881 p. 258). — Bathyscia montana-forticornis Jos., Hohen- 
wartia Freyeri Mill. 

DEvsova JAMA, à une demi-heure de Zallog, près de Moräutsch, 
dans la vallée de la Feistritz (Joseph, 1881, p. 258). — Hohen- 
wartia Freyeri Mill. 

BosToNovA JAMA à une demi-heure de Studenec, près de Zallog, 
environs de Mor utsch (Joseph, 1881, p. 258). — Bathyscia 
montana Schiüdte, Hohenwartia Freyeri Mill. 

SIVCA JAMA entre Koses et Petch, près de Mor’utsch (Joseph, 
1881, p. 257). — Hohenwartia Freyeri Mill. 

GROTTES DES ENVIRONS DE Mor urscx (Joseph, 1881, p. 256). 
— Hohenwartia Freyeri Mill. 


g). District de Gurkfeld. 


AJDOVSCA JAMA, près de Brünndi, dans lUskoken Gebirge, sur la 
frontière de la Styrie, dans la vallée de la Save (H. Neumann, 
in litt). — Hohenwartia Freyeri-Netolitzkyi J. Mill 

. GROTTE DE LaNpsrTrass dans l’Uskoken gebirge (H. F. Neu- 
mann, in litt.). — PBathyscimorphus byssinus, subsp.? 


h). District de Rudolfswerth. 


GROTTE DU CHATEAU DE TREFFEN, dans le Kesselthal de la The- 
menitz (H. Krauss apud O. Hamann, 1896 p. 256). — Bathys- 
cimorphus byssinus-acuminatus Mill, Leptodirus Hohenwarti- 
Schmidti Motsch. 


. GROTTES PRÈS DE OBER-STEINWAND, dans le Hornwald. vallée 


du Wildbach, affluent de la Gurk (Joseph, 1872, p. 175). — 
Parapropus sericeus Schm. 


ARCH. DE Z001. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE, — T, VII. — (1). 37 


578 Dr R. JEANNEL 


i). District de Gottschee. 


72. GROTTE DE Porretcx, près de Zesta, dans le Guttentelder Thal 
(Joseph, 1872, p. 178). — Bathyscimorphus globosus Mill. 

73. SCEDNENCA JAMA, à Rajturnam, entre Rasica et Gross-Laschitz, 
dans le Kesselthal de Rasica (H. Krauss, apud O. Hamann, 
1896, p. 256). — Bathyscimorphus globosus Mill, B. byssinus- 
acuminatus Mill. 

74. WeITEN Locu, près de Kôflern, (Cerni Vrh), à 5 km. de Gottschee, 
Kesselthal du Rinnschebach (Stüssiner). — Bathyscimorphus 
byssinus-acuminatus Mill. 

75. GROTTE DE MAsERN, près de Mooswald, dans le Kesselthal ‘du 
Rinnschebach (Joseph, 1872, p. 175). — Parapropus sericeus 
Schm. 

76. ELEONOREN GroTTE, près de Friedrichstein, à une heure et demie 
de Gottschee (H. Krauss, apud ©. Hamann, 1896, p. 257). 
— Parapropus sericeus Schm., Leptodirus Hohenwarti Schm. 

77. JaAGD Locx, ou Goba dol (Schmidt), ou God jama (Joseph), 
près d’Ober-Skrill, sur la frontière de la Croatie, dans le sud 
du Kesselthal du Rinnschebach (Joseph, 1881, p. 280; 
H. Krauss, apud ©. Hamann, 1896, p. 257). — Bathyscimorphus 
byssinus-acuminatus Mill, Parapropus sericeus Schm., Lep- 
todirus Hohenwarti Schm. 


D. STYRIE. 
a). Distriet de Cilli. 


78. STABIRNICA JAMA, sur le mont Tosti Vrh, près de Sanct Judok, 
dans la vallée de la Sann, affluent de la Save (H. Krauss, 1906, 
p. 257). — Aphaobius Milleri Schm.? 

79. ScADANZA JAMA, près de Franz, sur le versant N. du Velca planina, 
vallée de la Sann (H. Krauss, 1906, p. 257). — Aphaobius Mil- 
leri Schm.? 

79 a. GROTTES DES ENVIRONS DE Leutscx (K. Penecke). — Aphao- 
bius Kraussi J. Müll. 


E. KUSTENLAND. 


a). District de Sessana. 


80. GROTTE DE FERNECE, entre Sessana et Trebic (Joseph, 1868, 
p. 163). — Bathyscia montana Schiüdte, Bathysciotes Kheven- 
hülleri Mill, Leptodirus Hohenwarti Schm. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 579 


81. GROTTE No, à Nabresina, non loin des sources d’Aurisina (Boegan, 
1905, p. 224). — Bathysciotes Khevenhülleri Mill, Leptodirus 
Hohenwarti-reticulatus J. Müll. ‘ 

82. GROTTE DE Divazza, auprès du village (Joseph, 1868, p. 162; 
1881, p. 272). — Bathysciotes Khevenhülleri Mill. 

83, GROTTE DE SaANCT CANZIAN AM KARsT, près de Naklo, environs 
de Divazza (Joseph, 1868, p. 161). — Bathysciotes Khevenhül- 
leri Mill. 

83 a. GROTTE PETNJAK, près de Storje (J. Müller, 1910, p. 185). — 
Aphaobius Milleri-Springeri J. Müll. 

84. GROTTE DE CORGNALE, à 4 km. de la Cacna jama, sur le trajet 
de la Recca souterraine (Joseph, 1872, p. 177; Martel, 1894, 
p. 474). — Bathysciotes Khevenhülleri Mill. 


b). District de Trieste. 


85. GROTTE D’OPciNA, ou grotte géante, à 4 km. au N. de Trieste 

1 (Perko, apud Martel, 1905, p. 221). — Bathysciotes Khevenhül- 
lerc Mill, Leptodirus Hohenwarti-reticulatus J. Müll. 

86. BÂRENHÜHLE (grotte des Ours), à Gabrovizza, située à 10 km. 
de la station d'Herpelje (Martel, 1894, p. 476). — Bathyscia 
montana Schiôdte, Bathysciotes Khevenhülleri Mill 

87. GROTTE DE SAN SERVOLO, à 6 km. de la station d’'Herpelje (Jo- 
seph, 1872, p. 177). — Bathysciotes Khevenhülleri Mill. 


ec). Distriet de Volosea. 


88. GROTTE DiMNice, ou grotte qui fume, à Markovéina, à 10 km. au 
S. E. de la station d’Herpelje (Perko, apud Martel, 1905, p. 220). 
- Bathysciotes  Khevenhülleri Mill. (probablement), Oryotus 
Schmidti-subdentatus J. Müll, ZLeptodirus Hohenwarti-reticu- 
latus J. Müll. 
d). Istrie. 


89. GROTTE D'ALBONA, sur la côte est de la péninsule (Netolitzky). 
— Bathysciotes Khevenhülleri-Horvathi Csiki. 
F. CROATIE. 
a). Comitat de Zägrab. 


90. GROTTE D'Ozars, sur la rivière Kulpa, à 15 km. au N. O. de Karl- 
stadt (Sapetza). — Bathysciotes Khevenhülleri-croaticus Reitt.. 
Parapropus sericeus Schm. 


580 


Le Lt 


92. 


93. 


94. 


95. 


96. 


Je 


98. 


993 


100. 


AUS 


Dr R. JEANNEL 


b). Comitat de Modrus-Fiume. 


GROTTES DE Novr près de la grand’route de Novi à Cirkvenica 
(Horväth, H. Neumann, in litt.). — Bathysciotes Khevenhülleri- 
Horvathi Csiki. 


c). Comitat de Lika-Krbava. 


GROTTES DES MONTS VÉLÉBIT, situées dans la partie nord de la 
chaîne; sur le versant adriatique (L. Ganglbauer, in litt.). L’une 
d’elles se nommerait caverne de Kovelevic. à Dobiasch (collec- 
tion de Mniszech). — Spelaeodromus Pluto Reitt. 

GROTTE DE PERU-1C au nord de Gospit, dans le Kesselthal du 
Lika (L. Ganglbauer, in litt). — Bathyscimorphus byssinus- 
likanensis Reitt., Parapropus sericeus Schm., Bathysciotes 
Khevenhulleri-croaticus Mill. 

GroTTE DE Gospic. dans le Kesselthal du Lika (L. Ganglbauer, 
in litt). — Bathyscimorphus byssinus-likanensis Reitt., Para- 
propus sericeus Schm. Bathysciotes Khevenhülleri-croaticus Mill. 

GrorTe pe Mocortr:, au $S. E. de Gospit, dans le Kesselthal du 
Lika (L. Ganglbauer in litt.). — Parapropus sericeus Schm., 
Bathyscimorphus byssinus-likanensis Reitt., Bathysciotes Khe- 
venhulleri-croaticus Mill. 


G. DALMATIE. 
a). District de Veglia. 


GROTTE DE L'ILE VEGLIA, située près de Rudina, en face Cirkve- 
nica (H. Neumann, in litt.). — Bathysciotes Khevenhülleri-Hor- 
vathi Csiki. 

b). District de Zara. 

GROTTE DE ZARA, située entre Friedhofe et Munapstan (J. Müller). 
— Phaneropella Lesinae Reitt. 

STRASNA PECINA, dans l’Isola Grossa, au nord de l’archipel (J. Mül- 
ler). — Spelaeobates Novaki J. Müll. 

PETITE GROTTE D’Eso PrccoLo, dans l’isola Eso, au nord de l’archi- 
pel (J. Müller). — Spelaeobates Novaki J. Müll. 


c). District de Sinj. 


GroTTE DE DraGovit, près des sources de la Cetina (J. Müller). 
— Haplotropidius pubescens J. Mall. 

VRLIKA PECINA, près des sources de la Cetina (J. Müller). — Ha- 
plotropidius pubescens J. Müll. 


102. 


104. 


105. 


107. 


108. 


109. 


110. 


Htle 


AZ 


113. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 581 


d). District de Spalato. 


KRALJEVO JAMA, à l’est de Clissa, sur le versant N. du Mosor pla- 
nina (H. Neumann, in litt.). (C’est vraisemblablement la grotte 
de Kostanje, indiquée par Apfelbeck, ). —  Haplotropidius 
subinflatus Apf., Protobracharthron Grabowskii Apf. 


. MAKLuTACA JAMA, près de Dugo polje, sur le versant N. du Mosor 


planina (H. Neumann, in litt.). (C’est la grotte de Dugo-polje. 
citée par Apfelbeck, 1907 d, p.315). — Haplotropidius subin- 
flatus Apî. 

VRANJACA JAMA, à Kotlenice, sur le versant N. du Mosor pla- 
nina, près de Dugopolje (von Kernen, C. R. Soc. Géographie de 
Vienne, 1905, p. 230). — Haplotropidius Taxi J. Müll., Antro- 
herpon Dombrowskii Apf. 

STIRIANA JAMA, près de Dolac donje, sur le versant E. du Mosor 
planina (H. Neumann, in litt.). — Haplotropidius Taxi J. Müll. 
Obs. — Dans une grotte située près du sommet du Mosor pla- 
nina il n’y a pas de Silphides. 


e). District de San Pietro. 


. CINJADRA JAMA, près de Skrip, au N. E. de Neresi, dans l’île 


Brazza (J. Müller, 1903 b. p 882) — Spelaeobates Peneckei J. Müll. 
DoBra JAMA, au $. de Neresi, dans l’île Brazza (J. Müller, 1903 b, 
p. 885). — Spelaeobates Kraussi J. Müll. 


f). District de Lesina. 


GROTTE DE L''LE LissA (J. Müller, 1903 a, p. 194). — Speone- 
siotes issensis J. Müll. 

GROTTE DE LESINA à une demi-heure de la ville de ce nom, dans 
l’île Lesina (J. Miller, 1901). — Phaneropella Lesinae Reïtt., 
Spelaeobates pharensis J. Müll. 


g) District de Curzola. 


GROTTE DE L''LE CurzoLa (Apfelbeck. 1907 d, p. 319). — Spéo- 
nesiotes insularis Apf Pholeuonella curzolensis Ganglb. 

GROTTE DES ENVIRONS DE LA VILLE DE CURZOLA, à l’extrémité 
orientale de lîle Curzola (Paganetti-Hümmler). — Spéone- 
siotes Paganettii Ganglb. Pholeuonelli curzolensis Ganglb 

PAGANETTI-H HLE découverte en 1901 près de la ville de Cur- 
zola (L. Weber 1902, p. 17). — Speonesiotes Paganettii Ganglb. 

GROTTE DE JANJINA dans la presqu'île de Sab'oncello (Apfel- 
beck, 1907 c, p. 642). — Bathyscidius tristiculus Api. 


582 


114. 


119, 


116: 


Aire 


118. 


149: 


120. 


121. 


122. 


123. 


124. 


Dr R. JEANNEL 


h). District de Metkovié. 


GROTTES DE LA BASSE VALLÉE DU NARENTA (Reitter). — Speo- 
nesiotes narentinus Mill. 


1). District de Ragusa. 


GROTTE DE L'ÎLE MeLepa (Gobanz). — Phaneropella Lesinae 
Reiïtt., Speonesiotes Gobanzi Reitt. 
GROTTE AU-DESSUS DE LA SOURCE DE L'OMBLA (H. Neumann, 


in litt). — Bathyscidius tristiculus-fallaciosus J. Müll. 

GROTTE DE RaAGusa-VEccHiA, dans la presqu'île où se trouve la 
ville (H. Neumann, in litt.). — Speonesiotes narentinus Mill. 

GROTTE DE MirroviC, au N. O. du village, dans la presqu'île de 
Vitalina, qui ferme les Bouches de Cattaro (Paganetti-Hümmler, 
1903, p. 1). — Speonesiotes dorotkanus Reïtt. 

GROTTE DE MoronTa, au $. O. du village, dans la presqu'île de 
Vitalina (Paganetti-Hümmler, 1903, p. 1). — Pholeuonella 
Erberi Schauf. e 

j). District de Cattaro. 


GBOTTE DE CATTARO, près de la ville (Apfelbeck, 1907 d, p. 320). 
— Pholeuonella Ganglbaueri Apf., Speonesiotes narentinus Mill. 

GROTTE DE STor1vo, sur la côte nord du golfe de Cattaro (Paga- 
netti-Hümmler). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 

GROTTE INNOMÉE DU CRIVOSCIE DONJE, pays situé au N. du golfe 
de Risano (Reitter, 1910 a, p. 164). — Pholeuonopsis Marianii 
Reitt. 

H. BOSNIE. 


a). District de Kljuë. 


GRANDE GROTTE DE HRusTOovo, sur le flanc S. du mont Kokic 
groblje, dans !la vallée de la Sana, affluent de l'Una (Apfel- 
beck, 1895 a, p. 197). — Parapropus Pfeiferi Apf. 

GROTTE DE VRH POLJE, entre Kljuc et Sanskimost, dans la vallée 
de la Sana (L. Pfeifer, apud Apfelbeck, 1908, p. 417). — Para- 
propus Pfeiferi Api. 


124 a. GROTTE DE ZAVALJE, près .de Sanica, dans la vallée de la Sanica, 


petit affluent de la Sana (Padewitz). — Parapropus Pfeiferi 
Api. 


124 b. GROTTE DE GLIBAJA, située à 10 km. au S. ©. de Sanskimost, 


sur la rive gauche de la Sana (H. F. Neumann, in litt.). — Para- 
propus sericeus-Taxi J. Müll, 


REVISION DES BATHYSCIINAE 583. 


124 c. GROTTE DE SITNICA, située à 50 km. au $S. de Banjaluka, sur la 


route de Banjaluka à Varcar-Vakuf (H. F. Neumann, in litt.). 
— Parapropus sericeus-simplicipes J. Müll., Adelopidius Neu- 
manni J. Müll. 


b). District de Petrovac. 


124% d. GROTTE pu MonT Kosrr, à 800 m. d’altitude, au nord de Pe- 


125. 


126. 


127. 


128. 


129. 


130. 


197. 


trovac (5 à 10 km.) (H. F. Neumann, in litt.). — Parapropus 
sericeus-Neumanni J. Müll. 


c). District de Jajce. 


GROTTE DE VArcAR-Vacur, dans la vallée de l'Urbas (Apfelbeck, 
1907 d). — Parapropus Ganglbaueri-humeralis Apf. 


d). District de Glamoë&. 


GrorTe DE GLaMot, à l’ouest du Glamockopolje (Apfelbeck). — 
Parapropus Ganglbaueri Ganglb. 


e). District de Zepèe. 


ErscrortTe, au S. de Zepce, dans la vallée de la Bosna (Dragiu- 
vicz). — Adelopidius Sequensi Reïitt., Leonhardia Reitteri Breit. 


f). District de Kladanij. 


GRroTTE D'OLovo, près de la ville, dans la vallée de la Krivaja, 
affluent de la Bosna (H. F. Neumann). — Pholeuonopsis Gangl- 
baueri Apf., Antroherpon stenocephalum Api. 

GrorTe D'OcEvLyE à l’est de Varès, sur la rive gauche de la Kri- 
vaja (H. F. Neumann, in litt.). — Antroherpon stenocephalum 
Apf. | 

g). District de Zupanjac. 

GROTTES DU VRAN PLANINA, à l’est du Duvanjsko polje, près de la 

frontière de l’Herzégowine. Reitter (1901, p. 128) place par 


erreur le Vran planina en Herzégowine. — Leonhardia Hilfi 
Reitt., Antroherpon Leonhardi Reiïtt. 


h). District de Fojnica. 


GroTTe DE KRESEvo, dans le polje de la Fojnica (Apfelbeck). 
— Protobracharthron Reitteri Apf. 


132. 


133. 


134. 


135. 


136. 


107 


140. 


141. 


142. 


143. 


Dr KR. JEANNEL 


t). District de Sarajevo. 


GROTTE DU PIC OPANCAK, ou Megara pecina, située à l'intersection 
du Preslica planina et du Bjelasnica planina, à deux heures 
de marche de la station d’Ivan (Apfelbeck, 1906, p. 113). — 
Apholeuonus longicollis Reïtt., Antroherpon pygmaeum Apf. 

GROTTE DE L’'IGMAN PLANINA, à 15 km. à l’O. de Sarajevo, dans 
le massif du Bjelasnica (O0. Leonhard). — Proleonhardella Matze- 
nauert Apf. 

GROTTES DU BJELASNICA PLANINA, près de la frontière de l’Her- 
zégovine (Apfelbeck). — Proleonhardella Matzenaueri Apf. 

GROTTE DU MONT ROMANJA, près de Pale, dans le polje de la Re- 
posnica, affluent de la Bosna (Apfelbeck). — Antroherpon cylin- 
dricolle-thoracicum Apf. 

PETITE GROTTE ENTRE SARAJEVO ET PALE, dans la vallée de la 
Reposnica (Matzenauer). — Charonites Matzenaueri Api. 

GROTTE DE TRNovo, dans la vallée de la Zeljeznica, affluent de 
la Bosna (Knotek). — Antroherpon Hôrmanni Apf. 


7). District de Rogatica. 


. GROTTE DE PODROMANJA, située au $S. E. des sources de la Kri- 


vaja, mais dans le bassin de la Drina (H. Neumann, in litt.). 
— Proleonhardia Neumanni Apf. 


. GROTTE DE BANJA-STIENA, dans les monts Rudinica, sur la rive 


gauche de la Praca, affluent de la Drina (Kaut). — Pholeuo- 
nopsis setipennis Apf., Antroherpon cylindricolle Apf., Bathys- 
cia (?) Kauti Apf. 

GROTTE DE GoLuBovac, dans les monts Rudinica, à l’O. de la 
précédente (Apfelbeck). — Antroherpon cylindricolle Apf. 


f). District de Fota. 


BortiJa PECINA, entre Foca et Kalinovik (Apfelbeck). — Apho- 
leuonus nudus-Sturanyi Api. 

INSURGENTENHOHLE, Sur le Krbljina planina, près de Kalinovik 
(Apfelbeck). — Apholeuonus nudus Apf., Antroherpon Hôr- 
mannt Apf. 

I. HERZÉGOVINE. 
a). District de Ljubuski. 


GROTTE DE CapzinA, sur la Narenta (Ganglbauer, 1902, p. 49). 
— Speonesiotes narentinus Mill. 


150. 


491. 


152. 


153. 


154. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 585 


b). District de Névesinje. 


. GROTTE DE NÉVESINJE à la terminaison de la Zalomska Recca 


(H. Krauss). — Antroherpon Loreki Zouf. 


. Novarusa PECINA dans le Velez planina, près de Névesinje (Gra- 


bowski). — Pholeuonopsis Grabowskii Apf., Silphanillus Leon- 
hardi Reïtt., Antroherpon Ganglbaueri Apf. 


c). District de Trebinje. 


. GROTTE DE DRIENO, près de la frontière de la Dalmatie, sur la 


route de Trebinje à Ragusa (Reitter, 1881, p. 178). — Speo- 
nesiotes narentinus Mill., $. dorotkanus Reitt. 


. GROTTE DE TREBINJE, sur la Trebinjcica (Ganglbauer, 1902, p. 49). 


— Speonesiotes narentinus Mill., $. dorotkanus Reiïtt. 
. GROTTE DE JASENICA, entre ce village et Zavala (J. Müller, 
1910, p. 186). — Antroherpon Apfelbecki A. Müll. 


. LÔFFELH HLE (grotte de la cuiller), près de Trebinje (O0. Leonhard). 


— Speonesiotes dorotkanus Reiïtt. 


. GROTTE DE LA GENDARMERIE DE GREPct, près de la frontière de la 


Dalmatie, à 430 m. d’altitude (Paganetti-Hümmler, 1903, p. 2). 
— Speonesiotes dorotkanus Reitt. 

GroTTEe DE Braovo au $. ©. de Trebinje dans le Vesak planina 
(Paganetti-Hümmler, 1903, p. 3). — Speonesiotes dorotkanus 
Reitt. 

GROTTE Bukowa RuPA (grotte des Hêtres) située près d’Ubli, 
sur le Jastrebica planina, à 4 200 m. d’altitude, près de la fron- 
tière du Monténégro (O. Leonhard et Hilf.). — Antroherpon 
Matulicr Reitt. 


d). District de Gaëko. 


VELINA PECINA. Ou Feengrotte, située près du sommet du mont 
Lebrsnik (1850 m. d’altitude) près de la frontière du Monté- 
négro (O Leonhard). — C’est une des grottes les plus riches 
qui existe ; elle renferme: Leonhardella angulicollis Reitt., Anil- 
locharis Ottonis Reïitt. Pholeuonopsis herculeanus Reitt., Antro- 
herpon Hirmanni-hypsophilum Apf. 

TRÔCKENE HÜHLE (Grotte sèche) sur le mont Lebrsnik (0. Leon- 
hard). — Anillocharis Ottonis Reitt. 

GROTTE DE DrraTro sur le mont Lebrsnik (O0. Leonhard). — Anil- 
locharis Ottonis-plutonius Reïtt. 


586 


155. 


156. 


457 


158. 


159. 


160. 


161. 


162. 


163. 


164. 


165. 


166. 


Dr R. JEANNEL 


PIERRES ENFONCÉES DU SOMMET DU MONT VLASULJA (altitude : 
2339 m.), situé à l'intersection des frontières de la Bosnie, de 
l'Herzégovine et du Monténégro (O0. Leonhard). — Silphanillus 
Leonhardi Reïtt. (un ex. sous une pierre au sommet du mont). 


II. Monténégro. 


GroTTe DE NyEGust, sur le plateau monténégrin, à peu de dis- 
tance de la frontière dalmate, près de la route de Cattaro à 
Cettinje (Reitter). — Speonesiotes dorotkanus Reitt. 

GROTTES DU MONT LEBRSNIK, près de la frontière de l’Herzégo- 

vine (Apfelbeck). — Zeonhardella angulicollis-setnikana Reitt. 

GROTTES DES MONTS LEDENICA, situés au sud du mont Vlasulja 
(Matzenauer). — Antroherpon Matzenaueri Apf. et A. Matze- 
naueri-latipenne Apf. 

GROTTES DES MONTS ORLOVO BrDo (Kysely). J’ignore leur situa- 
tion exacte. — Anillocharis stenopterus Form. 

GROTTE DE DuBLIEVICI, près de Borkoviéi, dans le N. de la prin- 
cipauté, sur la Drina (Setnik). — ZLeonhardella antennaria- 
Setniki Reitt. 

GROTTE DANS LE MONT Durmiror, dans le N. E. de la principauté 
(Matzenauer). — Zeonhardella antennaria Apf. 


III. Serbie. 


GROTTE DE CAËAK, à l’est du mont Ovcar sur la rive droite de la 
Morava (H. Neumann, in litt.). — Bathyscia (?) serbica J. Müll. 


IV. Bulgarie. 


GROTTE DE TRJIEVNA, dans le district de Trnovo, sur le versant 
nord du Schipka Balkan, vallée du Jantra (Dr Netolitzky, apud 
J. Müller, 1909, p. 282). — Aphaobius (?) Maneki J. Müll. 


GROTTE DE VETroPoL, dans le Kodza Balkan (Merkl). — Hexaurus 


Merkli Friv. 
GROTTES DU KopzA BALKAN, voisines de la grotte de Vetropol 
(Merkl). — Hexaurus Merkli-affine Friv. 


V. Grèce. 


GROTTE DE KoKkKkINovrAcHO, dans le mont Kissavo (mont Ossa) 
(Stüssiner). — Bathyscia (?) thessalica Reitt. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 587 


VI. Italie. 
a). Province de Côme. 


167. Buco DEL Onrso, près de Laglio, sur la côte ouest du lac de 
Côme (Leprieur). — Bathysciola Robiati Reitt. 

168. GROTTA DELLA Noa, à Valsolda (A. Ghidini, 1906, p. 20). — 
Bathyscia (?) heteromorpha Dod. 


b). Province de Vicenze. 


1469. GROTTE DI OLIERO, en amont de Bassano, dans la vallée de la 
Brenta (Dodero). — Speonesiotes antrorum Dod. 


c). Province de Padoue. 


170. GROTTE DEL CoGoLETTO, près de Cereda, dans les Colli Berici 
(Dr Fabiani). — Speonesiotes Fabianit Dod. 

171. GROTTE DEL CAMERON, près de Cereda, dans les Colli Berici (Dr Fa- 
biani). — Speonesiotes Fabianii Dod. 


d). Province de Porto Maurizio. 


172. GROTTE DE MARcUuRELA, près de Badalucco (Dodero, 1900, p. 417). 
— Parabathyscia Spagnoloi-brevipilis Dod. 

173. Tax4a BERTRAND, à brève distance en dessous de la cime du monte 
Fauta, près de Badalucco (Dodero, 1900, p. 417). — Paraba- 
thyscia Spagnoloi-brevipilis Dod. 

174. GROTTE DEL GïrACHEIRIA, à Pigna, près de Vintimille (Dodero, 
1904 a, p. 122). — Parabathyscia Spagnoloi Fairm. 


e). Province de Gênes. 


475. GROTTE DELLA SuJA, dans le monte Fasce, près de Gênes (Do- 
dero, 1904 a, p. 123). — Parabathyscia Doderoi Fairm. 

176, TANA DEL ScoPpeTo, à Castelbianco, près d’Albenga (Dodero, 
1904 a, p. 123). — Parabathyscia ligurica Reitt. 

177. GROTTE DU MONTE CEPPo, au-dessus de Fabiano, près de La Spezzia 
(Bedel et Simon, 1875, p. 60). — Parabathyscia Doriai Fairm. 


f). Toscane. 


178. TANA DEL BaLov, près d’Isoverde (Ganglbauer, 1899, p. 109). — 
Bathysciola pumilio Reitt. 


588 Dr R. JEANNEL 


g). Province de Naples. 


179. GROTTE DE SAN MicHeLe, dans l’île de Capri (Dodero, 1904 a, 
p. 123). — Bathyscia (?) Raveli Dod. 


h). Sardaigne. 


180. GROTTE DE SEULO, près de Lanusei, au sud des monti del (xen- 
nargentu, dans la province de Cagliari (Dodero, 1904 a. 
p. 123). — Bathysciola Lostiai Dod. 

181. GROTTE DE 18 (GIANNASs (grotte des Fées), à Sadali, près de Lanu- 
sel, dans la province de Cagliari (Dodero, 1904 a, p. 123). — 
Bathysciola Gestroi Fairm., B. Lostiai Dod. 

181 a. GROTTE DE 1s Dravuzus (grotte des Diables), dans le mont 
Arqueri, près de Seui province de Cagliari (A. Dodero, in litt.). 
— Bathysciol: Lostiai-diabolica Jeann. 

182. GROTTE DE su MarMort, à Ulassai, près de Gairo, dans la pro- 
vince de Cagliari (Dodero, 1904 «a, p. 123). — Bathysciola Gestroi 

: Fairm. 

182 a. GROTTE PRÈS D’URSULEI, située à l’est des monti del Gennar- 
gentu, dans la province de Cagliari (A. Dodero, in litt.). — 
Bathysciola Majori Reitt. 

183. GROTTE DELL’ ARCIPRETE près de Dorgali, sur la côte E. de l’île, 
dans la province de Sassari (Dodero, 1904 a, p. 123). — Bathys- 
ciola Majori Reïtt. 

183 a. GROTTE CORALLINA. près de Dorgali dans la province de Sassari 
(A. Dodero, in litt). — Bathysciola Majori Reitt. 

183 b. GROTTE DE s’Orcu près de Dorgali, dans la province de Sassari 
(A. Dodero, in litt ). — Bathysciola Majori Reitt. 


VII France. 
A. ALPES et JURA. 
a). Département de l’Ain. 


184. GROTTE DE HauTEcouR près du château de Buenc à 10 km. de 


Bourg. cant. de Ceyzeriat (Lucante, 1882, p. 34). — Royerella 


Villardi Bed. 
185. GRoTTE De CERDON, dans la vallée du Veyron, située dans le pays 
du Bugey, cant. de Poncin (Villard). — ÆRoyerella Villard 
Bed. 
b). Département de l’Is re. 


186. GroTTE pu Guters vir à Saint-Même près de Saint-Pierre d’En- 


tremont. cant. de Saint-Laurent du Pont; alt. : 1130 m., T.: - 


50C (Ch. Fagniez, 1907, p. 109). — Jsereus Xambeui Arg. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 589 


18,. GROTTE Du GuiERs MORT, dans la Dent de Crolles, près de Saint- 
Pierre de Chartreuse, comm. de Saint-Pancrace, cant. du Touvet; 
alt. : 4305 m, T.: + 20,5 C (Ch. Fagniez, 1907, p. 109). — Zse- 
reus Xambeui Arg. 

188. Trou pu GLAZ au sommet des Rochers du Midi, près de Saint- 
Pierre de Chartreuse, comm. de Saint-Pancrace ; alt. ; 1700 m., 
T.: + 10C. Il existe des stalactites de glace jusqu’à plus de 100 m. 
de l’entrée (Ch. Fagniez, 1907, p. 109). — 7Jsereus Xambeui 
Arg. 

c). Département de la Drôme. 

189. GroTTE pu Brupoux, dans la forêt de Lente, cant. de La Cha- 
pelle-en-Vercors. Le ruisseau du Brudoux sort de cette grotte 
(Lucante, 1882 p. 27). — Royerella Tarissani Bed., Cytodromus 
dapsoides Ab. 

189 a. GLACIÈRE NATURELLE DE FONDURLE, à 1500 m. d'altitude, 
dans la forêt de Lente (L. Villard, Spelunca n° 5, p. 39). — Cyto- 
dromus dapsoides Ab. 

190. GROTTE DES Fées, sur les bords de la Vernaison, près de La Cha- 
pelle-en-Vercors (Lucante 1882, p. 2 — Royerella Tarissani Bed. 

191. GROTTE DES Tarzzis, près de La Chapelle-en-Vercors (Lucante, 
1882 p 27) — Cytodromus dapsoides Ab. 

192. GRoTTe DE FERLIÈRES, près de La Chapelle-en-Vercors (Villard). 
— Royerella Tarissant Bed., Cytodromus dapsoides Ab. 

193. GROTTE DE LA PORTE D’'URLE dans la forêt de Lente. comm de 
Saint-Julien-en-Quint, cant. de La Chapelle-en-Vercors (Ch. Fa- 
gniez). — Royerella Tarissani Bed. 

194. GROTTE DE PraLoux, à Peyrus. cant. de Chabeuil, située sur les 
bords de la Vèvre, près du village du Pialoux (Lucante, 1882, 
p. 26). — Royerello Tarissani Bed. 


d). Département des Basses-Alpes. 


195. BAUME DES PIERRES, dans la forêt de Malassauque, comm. de 
Quinson, cant. de Digne (Peyerimhoff, 1906 a, p. 214). — Bathys- 
ciola Aubei-Champsauri Peyer. 

196. DozinE DE Cousson, près de Digne (Peyerimhoff, 1906 a, p. 207). 
— Bathysciola Aubei-foveicollis Peyer. 


e). Département des Bouches-du-Rhône. 
197. GROTTE DE CuGes, dans la propriété Gounelle, à 12 km. d’Au- 
bagne (Caillol, 1908, p. 150). — Speodiaetus galloprovincialis 
Fairm. 


590 


198. 


199€ 


203. 


207. 


208. 


209% 


210: 


211% 


> IAE 


Dr R. JEANNEL 


f). Département du Var. 


GrorTTe DE RiBoux, cant. d’Ollioules (Caillol, 1908, p. 150). — 
Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 

Baoumé pou Lumf, près de Morières, cant. d’Ollioules (Caillol, 
1908, p. 150). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 


. LE Sainr Trou, à Orvès, près du Broussan, cant. d’Ollioules (Lu- 


cante, 1880, p. 139). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 


. GROTTES DE LA VALLÉE DU GAPEAU, près d’'Hyères (Fairmaire, 


in litt.). — Speodiaetus galloprovincialis Fairm. 
GROTTE INNOMÉE DES ENVIRONS DE TOULON (Fairmaire). — Speo- 
diaetus galloprovincialis Fairm. 


g). Département des Alpes-Maritimes. 


GroTtTE Dozor, à Saint-Cézaire, cant. de Saint-Vallier (Gavet, 
1901, p. 211; J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 697). — Tro- 
glodromus Bucheti Dev. 


. GROTTE DES DEUX GOULES, près de Saint-Vallier (J. Sainte- 


Claire Deville, 14902, p. 697). — Troglodromus Bucheti Dev. 


. AVEN DEs Gours, à 2 km. de Saint-Vallier, près de la route de 


Grasse (J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 698). — T'roglodromus 
Bucheti Dev. 


. AVEN LE Garaaaï, à Gourdon, cant. du Bar-sur-Loup (J. Sainte- 


Claire Deville, 1902, p. 698). — Troglodromus Bucheti-Carbo- 
neli Dev. 

Baume GRANET, ou goule de Mougins, près de Roquefort, cant. 
du Bar-sur-Loup (Biospeol. IT, p. 523). — Troglodromus Bu- 
cheti-Gaveti Dev. 

GROTTE DE SAINT-BARNABÉ, près de Courségoules, cant. de Vence 
(J. Sainte-Claire Deviile, 1902, p. 700). — Troglodromus Bu- 
cheti-pænitens Dev. 

GROTTE DES PÉNITENTS BLANCS, près de Vence (J. Sainte-Claire 
Deville, 1902, p. 700). — Troglodromus Bucheti-pænitens Dex. 
BALME D'ARENA, dans un contrefort du mont Cima, près d’As- 
premont, canton de Nice (Biospeol. IT, p. 524). — Troglodro- 

mus Bucheti-Bonafonsi Dev. 

AYVEN DE GaAUDiIssarT, près de Peille, sur les flancs du mont Bau- 
don, cant. de l’Escarène (J. Sainte-Claire Deville, 1902, p. 702). 
— Parabathyscia Spagnoloi-Devillei Jeann. 


. GROTTE D’ALBAREA, près du sentier du mont Razet, au $. de Sospel 


(Biospeol. IT, p. 525). —‘Parabathyscia Spagnoloi-Devillei Jeann. 


Os. 


216. 


27. 


218. 


219: 


223. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 591 


— Le Bathyscia (?) Bucheti Ab., dont l'unique exemplaire connu 
a été trouvé vivant sur les eaux du canal de la Vésubie près de 
Nice, doit habiter dans une grotte inconnue de la vallée de la 
Vésubie. 

B. CÉVENNES. 
a). Département de l’Ardèche. 


. BAUME DE Vociéf, cant. de Villeneuve de Berg (Biospeol. XVI, 


Pp. 136). — Bathysciola Linderi Ab. 


. GROTTE DE SarnT-ManTIN, à Vallon (Lucante, 1880, p. 135). — 


Bathysciola Linderi Ab., Diaprysius caudatissimus Ab. 


. GROTTE NOUVELLE, près de Vallon (Biospeol. VI, p. 402). — Dia- 


prysius caudatissimus Ab. 

GROTTE DU BOIS DE PAÏorIvE, sur les bords du Chassezac, près 
des Vans (Guide Joanne, 1908, p. 73). — Bathysciola Linderi 
Ab., Diaprysius Serullazi Peyer. 

GROTTE DE LABEAUME, sur la rive g. de la rivière de Labeaume, 
cant. de Joyeuse (Müller, apud Jeannel, 1910 d, p. 86). — Dia- 
prysius Serullazi-Mülleri Jeann. 

Grorre pu SoLpar, sur la rive dr. de la rivière de Labeaume, près 
de son confluent avec l’Ardèche, cant. de Joyeuse (V. Piraud, 
apud Jeannel, 1910 d, p. 86). — Bathysciola Linderi Ab., Dia- 
prysius Serullazi-Piraudi Jeann. 

GROTTE DU CHATEAU D’EBgou, en aval du Pont d’Arc, sur la rive 
dr. de l’Ardèche (Biospeol. XVI, p. 137). — Hafupu le Lin- 
deri Ab., Diaprysius Serullazi-Peyerimhoffi Jeann. 


. GROTTE DE LA FOUSSOUBIE, en amont du Pont d’Arc, sur la rive 


dr. de l'Ardèche (Biospeol. XVI, p. 140). — Diaprysius Serul- 
lazi-Peyerimhoffi Jeann. 


. GROTTE DE SaINT-MARCEL D'ARDÈCHE, cant. de Bourg-Saint- 


Andéol (Martel, 1894, p. 77). — Bathysciola Linderi Ab., Dia- 
prysius caudatus Ab. 


. BAOUMO DE LA CaMPANA, sur la rive g. de l’Ardèche, près de Saint- 


Martin d’Ardèche (Biospeol. XVI, p. 145). — Bathysciola Lin- 
deri Ab. 

GROTTES DE SAINT-MARTIN D'ARDÈCHE (?), cant. de Bourg-Saint- 
Andéol (Abeille de Perrin, 1875 a, p. 179). — Bathysciola Lin- 
deri Ab. 

Il s’agit soit du Baoumo de la Campana, soit de la grotte 
Chabot située vis-à-vis ou de petites excavations voisines. Il n’y 
a pas de grotte connue dans l’Ardèche sous le nom de grotte de 
Saint-Martin d’Ardèche. 


592 Dr R. JEANNEL 


b). Département du Gard. 


224. GROTTE DE THARAUXx, ou grotte du Cimetière, située à Tharaux, 
cant. de Barjac, sur la rive dr. de la Cèze (Chobaut. 1903 b, p. 84; 
Biospeol. XVI, p. 132). — Diaprysius Mazaurici V. May. 

225. GROTTE DU SERRE DE BARRI DE FERREOI, ou grotte inférieure 
d’Avejan (Chobaut), sur la rive g. de la Cèze, comm. de Saint- 
Privat de Champelos, cant. de Barjac (Biospeol. XVI, p. 135). 
— Diaprysius Fagniezi Jeann. 

226. GROTTE DE TRABUC, ou grotte du mont Roucoux, près de Mialet, 
cant. de Saint-Jean du Gard (Lucante, 1880, p. 130 ; Mazauric, 
1899, p. 186). — Bathysciola Linderi-mialetensis Ab. 

227. GROTTE DU CADEREAU, à Nîmes (V. Mayet, in litt.). — Bathys- 
ciola Linderi-nemausica Chob. 

228. GROTTE DE LA Tour-MAGNE dans Nîmes (Delfieu, apud Chobaut, 
1903 a, p. 265). — Bathysciola Linderi-nemausica Chob. 


c). Département de l'Hérault. 


229. GROTTE DU BOIS DE MADAME, près des mines de zinc, sur la route 
de Ganges à Sumène, cant. de Ganges (V. Mayet, in litt ) — 
Speophyes lucidulus Delar. 

230. GROTTE DES DEMOISELLES ou grotte de Chanson, dans le rocher 
de Thaurac à 1500 m. de Saint-Bauzile-le-Putois, cant. de Ganges 
(Lucante, 1880. p. 127 ; Martel, Spelunca n° 20). — Speophyes 
lucidulus Delar. 

231. GROTTE DU Bois DE DELoN tout près de l’abîme de Rabanel, 
au dessus de Brissac, dans la montagne de la Séranne cant. 
de Ganges (H. Sicard, in litt.). — Diaprysius Sicardi V. May. 

232. GROTTE DE SAINT-J EAN DE BUÈGESs cant. de Saint-Martin de Lon- 
dres, dans la montagne de la Séranne (V. Mayet et H. Sicard in 
litt.). — Speophyes lucidulus Delar., Diaprysius Sicardi V. May. 

233. GROTTE DE PÉGAIROLLES DE BUÈGES située au-dessus du village 
sur les pentes de la montagne de la Séranne, cant. de Saint- 
Martin de Londrès (V. Mayet et H. Sicard, in litt.). — Duia- 
prysius Sicardi V. May. 


CG. PYRÉNÉES FRANCAISES. 
a). Département des Pyrénées-Orientales. 


234. GROTTE D’EN BRITCHUT, comm. de La Preste, cant. de Prats 
de Mollo. vallée du Tech (Lucante, 1880, p. 123). — Speonomus 
Delarouzeei Fairm. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 593 


235. GROTTE SAINTE-MARIE, à La Preste, près des Bains (Biospeol. 
XVI, p. 81). — Speonomus Delarouzeer Fairm. 

236. GRoTTE DEL PEY, comm. de Montferrer, cant. d’Arles-sur-Tech, 
vallée du Tech (Biospeol. VI, p. 334). — Speonomus Delarouzeet 
Fairm. 

237. GROTTE DE LAs ENcaANTaDaAs (des Fées), comm. du Tech, cant. 
de Prats de Mollo, vall. du Tech (Lucante, 1880, p. 123). — 
Speonomus Delarouzeei Fairm. 

238. GROTTE DE VELMANYA, sur le versant E. du Canigou, bassin de 
la Têt, cant. de Millas (Hustache ; Jeannel). — Speonomus 
Delarouzeei Fairm. 

239. Cova BastTEerA, dans le fossé des fortifications de Villefranche 
de Conflens, rive dr. de la Têt (Biospeol. VI, p. 335). — Speo- 
nomus Bonvouloiri Duv. 

2,0. GROTTE D'AMBOUILLA, sur la rive dr. de la Têt, près de Prades 
(R. Oberthür, in litt.). — Speonomus Bonvouloiri Duv. 

241. GRoOTTE DE Furzra, près de Villefranche de Conflens, sur la route 
du Vernet (Xambeu). — Speonomus Bonvouloir: Duv. 

242, GROTTE D'EL PEicx, au-dessus du ruisseau de Bohère, près de 
Ria, cant. de Villefranche de Conflens, vall. de la Têt (Xambeu). 
— Speonomus Bonvouloiri Duv. 

243, BARRANC DU PLA DE PÉRILLOS, près d’Opoul, cant. de Rivesaltes, 
dans les Corbières, à 10 km. de la mer (Biospeol. VI, p. 337). 
— Troglophyes Bedeli Jeann. 

244. GROTTE DE SAINTE-MADELEINE, dans les gorges de Saint-Antoine 
de Galamus, cant. de Saint-Paul de Fenouillet, sur la rive g. 
de l’Agly (Biospeol. XVI, p. 124). — Speonomus Fagniezt Jeann. 

245, GROTTE pu Roc PARADET, sur la limite du département des Pyré- 
nées-Orientales, comm. de Prugnanes, cant. de Saint-Paul 
de Fenouillet (J. et R.). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. 

245 a. CAOUNO LLOUBREGO, au-dessus de la source de l’Espital, comm. 
de Prugnanes, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (J. et R.). — 
Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann., Speonomus curvipes-sub- 
curvipes Ab. 

216. GROTTE DES VoLEuRs, sur la route du col Saint-Louis, comm. 
de Caudiès, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (Jeannel et Ra- 
covitza). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. 

947. AVEN DU coL Sainr-Lours, non loin de la forêt des Fanges, comm. 
de Caudiès, cant. de Saint-Paul de Fenouillet (Jeannel et Ra- 
covitza). — Troglophyes Gavoyi-Alluaudi Jeann. 


ARCH. DE Z0OL. EXP. El GÉN. — 9° SÉRIE, == T, VII. — (1). 38 


594 


VE 972 


Dr R. JEANNEL 


b). Département de l’Aude. 


. Grott£ bu Pic DE L'AGuzou, près de Gesse, comm. d’'Escou- 


loubre, cant, d’Axat (L. Gavoy, 1894, p. 196). — Speonomus 
Chardoni-Pueli Chob., Troglophyes Gavoyt Ab. 


. GROTTE DE SABARAC, en amont des gorges de Saint-Georges, sur 


la rive dr. de l'Aude, comm. et cant. d’Axat (Biospeol. VI, 
p. 336). — Speonomus Chardont Ab. 


. GROTTES INNOMÉES DU DÉFILÉ DE SAINT-GEORGES, à Axat (GC, Cau- 


neille). — Speonomus Chardoni Ab. 


251. GROTTE DE LA CHAPELLE, sur la rive g. de l’Aude, près d’Axat 
(C. Cauneille). — Speonomus Chardoni Ab. 

252, GROTTE DU con D'AxaT, près d’Axat (C. Cauneille). — Speonomus 
Chardont Ab. 

253, GrRoTTE D'EsPezez, dans les falaises du Rébenty, affluent de 


259. 


260, 


l'Aude, cant. de Belcaire (Lucante, 1880, p. 125). — Speonomus 
Chardoni-Hecate Ab. 


. GRoTTE DE BELvis, cant. de Belcaire (Biospeol. VI, p. 332). — 


Speonomus curvipes-subrectipes Ab. 


. GROTTE D'ARTIGUE-VIEILLE, près de Nébias, comm. de Coudons, 


cant. de Quillan (Biospeol. VI, p. 332). — Speonomus curvipes- 
subeurvipes Ab., Trocharanis Mestrer Ab. 


. GRoTTE Du Bac DE LA CAUNE, à 3 km. de Coudons, comm. de 


Coudons, cant. de Quillan (Biospeol. VI, p. 330). — Speonomus 
curoipes-subcurvipes Ab. Troglophyes Gavoyi-Ludoviei Chob., 
Trocharanis Mestret Ab. 


. GROTTE DE Puivert, cant. de Chalabre (L. Puel). — Trocharanis 
Mestrei Ab. 
. GROTTE DE L'HoOMME-MorrT, aux Bordes de Rivel, dans les escar- 


pements du roc de l’'Homme-mort, cant. de Chalabre (Bios- 
peol. VI, p. 352). — Speonomus Proserpina Ab., $S. cureipes 
La Brüûl., Trocharanis Mestrei Ab., ; à l'entrée: Bathysciola ovata 
Kiesw. 

GroTtTe DE LA VALETTE, ou grotte de Fos, ou d’Alet, ou bien de 
Saint-Salvayre, à 4 km. d’Alet, comm. de Véraza, cant. de Li- 
moux, rive dr. de l'Aude (Biospeol. VI, p: 330). — Speonomus 
Chardoni-aletinus Ab. 


c). Département de l’Ariège. 


Caouaxe DE MonTséaur, dans le mont Saint-Barthélemy, comm. 
de Montségur, cant, de Lavelanet; alt, 1650 m., T.: +50 C 


262. 


266. 


REVISION DESYBATHYSCIINAE 595 


(Biospeol. VI, p. 358). — Speonomus Proserpina Ab., S. cur- 
vipes La Brûl. 


. GROTTE DE LA MAISON FORESTIÈRE DE RoOTHSCHiLD, située dans la 


forêt de Bélesta, près du Trou du Gélat, comm. de Bélesta, cant. 
de Lavelanet (Biospeol. VI, p. 403). — Speonomus curvipes 
La Brûl., Trocharanis Mestrei Ab.; à l'entrée : Bathysciola ovata 
Kiesw. 

GROTTE DE RIEUFOURCAU, près de Bélesta, cant. de Lavelanet 
(Biospeol. VI, p. 354). — Speonomus curvipes La Brûl, Tro- 
charanis Mestrei Ab. 


. GROTTE DE LAMPAROU, près de Bélesta (Lucante, 1880, p. 114). 


— Speonomus curvipes La Brûl. 


. GROTTE DU CoNQUET, près de Bélesta (L. Puel, in litt.). — Speo- 
nomus curvipes La Brüûl. 
. GROTTE D’AUROUZE, au-dessus du col del Four, à 3 km. de Mont- 


ferrier, cant. de Lavelanet (Biospeol. VI, p. 404). — Speonomus 
longicornis-Pandellet Ab. 

GROTTE DE LAVELANET, située dans la ville, derrière le lavoir pu- 
blic (Biospeol. VI, p. 403). — Speonomus longicornis-Perieri 
La Brûl. 


. GROTTE DE CAPÈèTES, dans le canton forestier de Montpicou, comm. 


de Freychenet, cant. de Foix (Biospeol. VI, p. 410). — Speo- 
nomus longicornis-Fauveaur Jeann. 


. GROTTE DE Fonrer, près de Freychenet, cant. de Foix (Biospeol. 


VI, p. 409). — Speonomus longicornis- Perieri La Brüûl. et sa 
variété gracilis Jeann. 


. GROTTE DE SARRADET, à Freychenet (Biospeol. VI, p. 409). —- 


Speonomus longicornis-Perieri La Brûl. 


. GROTTE DE FONTANET, ou grotte de Coumeseil, près d’Ornolac, 


cant. de Tarascon-sur-Ariège (Lucante, 1880, p. 112). — Speo- 
nomus pyrenaeus Lesp. 


. GROTTE DE LOMBRIVE, ou des Échelles, à Ussat, cant. de Tarascon- 


sur-Ariège, dans la montagne du Cap de Lesse, sur la rive g. 
de lPAriège (Biospeol. VI, p. 346). — Speonomus pyrenaeus 
Lesp., Antrocharis Querilhaci Lesp. 


. GROTTE DE SABART, ou de Pounchut, sur la pointe N. E. de la 


montagne du Cap de Lesse, au débouché de la vallée du Vic 
de Sos, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Biospeol. XVI, p. 77). 
— Speonomus pyrenaeus Lesp., Antrocharis Querilhaci Lesp. 


. GROTTE DE Nraux, ou de la Calbière, sur la rive dr. du Vic de Sos, 


à 4 km. de Tarascon-sur-Ariège, dans la montagne du Cap de Lesse 


278. 


280. 


284. 


285. 


286. 


Dr R. JEANNEL 


(Biospeol. XVI, p. 149). — Speonomus pyrenaeus Lesp., An- 
trocharis Querilhaci Lesp. 


. GROTTE DE Saras, au-dessus du village de Niaux, dans la vallée 


du Vic de Sos, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Abeille de Perrin 
1872, p. 8). — Speonomus pyrenaeus Lesp., Antrocharis Que- 
rilhaci Lesp. 


. GROTTE DE BÉDEILHAC, dans la montagne de Soudours, comm. 


de Bédeilhac-et-Aynat, cant. de Tarascon-sur-Ariège (Biospeol. 
VI, p.356). — Speonomus pyrenaeus Lesp. 


. GROTTE DE SAINTE-HÉLÈNE, à 500 m. en aval de Foix, sur la rive g. 


de l’Ariège (Biospeol. VI, p. 355). — Speonomus longicornis- 
fuxeensis Jeann. 


. GROTTE DE LHERM, près de Foix (Biospeol. VI, p. 348). — Speo- 


nomus longicornis-hermensis Ab., Antrocharis Querilhaci-dispar 
Ab. ; à l'entrée : Bathysciola ovata Kiesw. et B. asperula Fairm. 

GROTTE DE PorTEL, sur la crête du Plantaurel, à l’est de la route 
de Baulou à Varilhes, comm. de Loubens, cant. de Varilhes 
(Biospeol. VI, p. 392 et 407; Biospeol. XVI, p. 79). — Speu- 
nomus longicornis Saulcy, Bathysciola nitidula Norm., Antro- 
charis Querilhaci-dispar Ab. 


79. GROTTE DE LA PLANCHE, près de la rivière souterraine de Ver- 


najoul, mais dans la comm. de Baulou, cant. de Varilhes (Bios- 
peol. XVI, p. 81). — Speonomus longicornis Saulcy. 

GroTTE pu Trou, à La Grange, comm. de Vernajoul, cant. de 
Foix (Dr Normand, in litt.). — Speonomus longicornis Saulcy. 


. GROTTE DE FéRoBAc, dans le bois de Nescus, près de La Bastide 


de Sérou, rive g. de l’Arize (Biospeol. VI, p. 351). — Speonomus 
hydrophilus-Normandi Jeann., Antrocharis Querilhaci-dispar Ab ; 
à l’entrée : Bathysciola asperula-talpa Norm. 


. GROTTE DE LA GaRosse, près de La Bastide de Sérou, rive dr. 


de l’Arize (Biospeol. VI, p. 344). — Speonomus Piochardi Ab. 


3. GROTTE DE MALARNAUD, dans les escarpements de la rive g. de 


l’Arize, comm. de Montseron, cant. de La Bastide de Sérou 
(Biospeol. XVI, p. 151). — Speonomus stygius-Tisiphone Jeann., 
S. Abeille: Saulcy. 

GRorTE pu Mas D’Aziz, traversée par l’Arize (Biospeol. VI, p. 333). 
— Speonomus Abeillei Saulcy, Antrocharis Querilhaci-dispar Ab. 

GROTTE DE PEYROUNARD, sur la crête du Plantaurel, près du 
Mas d’Azil (Jeannel, 1908, p. 84). — Speonomus Abeillei Sauley, 
S, stygius-crassicornis La Brûl., Antrocharis Querilhaci-dispar Ab. 

GROTTE DE MONTESQUIEU D'AvANTÈSs, cant. de Saint-Lizier, près 


288. 


289. 


291, 


292. 


293. 


296. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 597 


du village (Lucante, 1880, p. 118). — Speonomus stygius-Saulcyi 
Ab., $. Abeillei Saulcy. 

. CROTTE D’ENLENNE, près de Montesquieu d’Avantès, cant. de 
Saint-Lizier. Le Volp. se perd dans cette ‘grotte (Biospeol. XVI, 
p. 169). — Speonomus stygius-Saulcyi Ab., S. Abeille: Saulcy. 

GROTTE DE NEUF-FONTS, près d'Aulus-les-Bains, cant. d’Oust 
(Biospeoi. XVI, p. 160). — Speonomus ‘pyrenaeus-novemfon- 
tium La Brûl. 

CGROTTE DE HouNT-SanTo, à 7 km. de Seix, comm. d’Ustou, cant. 
d'Oust. (Biospeol. XVI, p. 162). — Speonomus stygius Dieck, 
Antrocharis Querilhaci-dispar Ab. 

. GROTTES DU QUEIRE, à Biert, près de Massat (Biospeol. XVI, 
p. 157 et 158). — Speonomus zophosinus Saulcy, $. pyrenaeus- 
Discontignyi Saulcy ; à l'entrée : Bathysciola ovata Kiesw., 
B. asperula-talpa Norm. 

a. GROTTE DE BETHMALE, dans la commune de Bethmale, cant. 
de Castillon (A. Argod- Vallon, in litt.). — Speonomus zopho- 
sinus Sauley. 

AVEN DE SAINTE-CATHERINE, près d’'Engomer, comm. de Bala- 
guères, cant. de Castillon, situé dans la Haute-Serre, vallée 
du Lez, affluent du Salat (Biospeol. XVI, p. 166). — Speonomus 
infernus Dieck. 

GroTTEe DE Mourits, près du village, sur la rive dr. du Lez, cant. de 
Saint-Girons (Biospeol. XVI, p.153). — Speonomus stygius Dieck. 

GROTTE D'AUBERT, ou grotte du Sendé, sur la rive dr. du Lez, 

comm. de Moulis, cant. de Saint-Girons (Biospeol. XVI, p. 156). 
— Speonomus stygius Dieck, S. Diecki Sauley ; à l'entrée : Ba- 
thysciola lapidicola Sauley. 

. GROTTE D'EYCHELXI, près de #aint-Girons, dans la vallée du Salat 
(J. Bepmale ; Hustache, in litt.). — Bathysciola nitidula Norm., 
Speonomus hydrophilus Jeann. 

. RUISSEAU SOUTERRAIN D’AULOT, à un quart d'heure en amont 
de Saint-Girons, sur la rive dr. du Salat (Biospeol. XVI, p. 152). 
— Speonomus hydrophilus Jeann. 

GROTTE DU PIC DE LESTELAS, près de Cazavet, cant. de Saint- 
Lizier, rive g. du Salat (Jeannel, 1908, p. 86). — Speonomus 
infernus Dieck, $. Ehlersi Ab.; à l’entrée : Bathysciola aspe- 
rula-intermedia Jeann., B. lapidicola Saulcy. 

. GROTTE DE ToURTOUSE, cant. de Sainte-Croix de Volvestre (Bios- 

peol. VI, p. 411). — Speonomus pyrenaeus- Nadari Jeann, 
Bathysciola”ovata Kiesw. 


598 


300, 


301, 


303. 


304. 


305, 


306. 


307. 


308. 


309. 


310. 


Dr R. JEANNEL 


_d). Département de la Haute-Garonne. 


. TUTE DE L’'EsPuGNE, à Saleich, cant. de Salies du Salat (Bios- 


peol. VI, p. 343). — Speonomus infernus, Dieck, S. Ehlersi Ab. ; 
à l'entrée : Bathysciola ovata Kiesw. 


. GROTTE DE GOURGUE, comm. d’Arbas, cant. d’Aspet (Biospeol. 


XVI, p. 88). — Bathysciola ovata Kiesw., B. Schiôdtei Kiesw., 
B. lapidicola Saulcy, Speonomus infernus Dieck. 

GROTTE DU POuUNT DE GERBAOU, au-dessus de la Planère de Pey 
Jouan, dans la forêt d’Arbas, comm. de Herran, cant. d’Aspet 
(Biospeol. XVI, p. 89). — Speonomus infernus Dieck. 

GROTTE DE GANTIES, cant. d’Aspet (Jeannel, 1908, p. 87). — 
Bathysciola ovata Kiesw., B. lapidicola Saulcy. 


e). Département des Hautes-Pyrénées. 


2, GROTTE DE GARGAS, comm. de Tibiran, cant. de Saint-Laurent 


de Neste (Biospeol. XVI, p. 100). — A l'entrée : Bathysciola 
Schiôdtei Kiesw. 

GROTTE DE L'Ours, à Lortet, sur la rive dr. de la Neste, cant. 
de Labarthe (Biospeol. II, p. 494). — Speonomus Bepmalei Jeann. 

GROTTE D’'ILHET, à Sarrancolin, cant. de Labarthe, rive dr. de la 
Neste (Biospeol. II, p. 501). — Speonomus Bepmalei Jeann. 
(probablement) ; à l’entrée : Bathysciola Schiôdtei Kiesw. 

GROTTE D'ARANGNOUET, cant. de Vieille-Aure, dans la haute 
vallée de la Neste (vallée d’Aure) (Jeannel, 1908, p. 88). — 
Bathysciola ovata Kiesw. 

GroTTE pu Loup, à Lourdes, vall. du Gave de Pau (Ch. Fagniez, 
1903, p. 259). — Bathysciola Schiôdtei-grandis Fairm. 


1). Département des Basses-Pyrénées. 


GROTTE DE BÉTHARRAM, Ccant. de Nay, sur la rive g. du Gave de 
Pau (Jeannel, 1908, p. 90). — Bathysciola Schiodtei-grandis 
Fairm., Speonomus speluncarum Delar.; à l'entrée: Bathys- 
ciola Schiodtei Kiesw. 

GROTTE D’IZESTE, à Arudy, dans la vallée d’Ossau (Biospeol. 
IT, p. 517). — Bathysciola Schiôdtei-grandis Fairm., Speonomus 
speluncarum-navaricus Jeann. 

GROTTE DE MALARODE, rive droite, près d’Arudy (Biospeol. IT, 
p. 515). — Speonomus speluncarum-navaricus Jeann. 

GROTTE DE L'OUErIL Du NéEez, à Rébenacq, cant. d’Arudy (Bios- 
peol. IT, p. 519). — Bathysciola parallela Jeann. 


311. 


312. 


313. 


315, 


316. 


317. 


319. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 599 


Caves DE L'HôTez pes Tourisres, à Laruns, vallée d’Ossau 
(M. Le Sourd, in litt.). — Bathysciola Schiôdtei-grandis Fairm. 

GROTTE DE KHAKHOUÈTA, sur la rive g. du ravin de Khakhouèta, 
à 100 m. en amont de la cascade, comm. de Sainte-Engrâce, 
cant. de Tardetz-Sorholus (Biospeol.. XVI, p. 96). — Speo- 
nomus Rudauxi Jeann. 

GroTTE D'OxiBaRr, près de Camou-Cihigue, cant. de Tardetz- 
Sorholus (Biospeol. II, p. 529 ; Biospeol. VI, p. 391: Biospeol. 
XVI, p. 97). — Speonomus Alexinae Jeann., Bathysciella Jean- 
neli Ab. 


. GROTTE COMPAGNAGA LECIA, près de Cihigue, comm. de Camou- 


Cihigue, cant. de Tardetz-Sorholus (Biospeol. VI, p. 389). — 
Speonomus  (Phacomorphus) Mascarauxi Dev,  Speonomus 
Alexinae Jeann. 

GROTTE D’APPHOLOBORRO, comm. de Camou-Cihigue, cant. de 
Tardetz-Sorholus (Biospeol. VI, p. 391). — Speonomus Alexinae 
Jeann., Bathysciella Jeanneli Ab. 

GroTTEs DE LEceNoBy, sur le versant N. du pic des Vautours, 
près de Belhy, comm. d’Aussurucq, cant. de Mauléon (Biospeol. 
IT, p. 531 ; Biospeol. XVI, p. 97). — Speonomus Alexinae Jeann., 
Bathysciella Jeanneli Ab.; à l'entrée: Bathysciola Schiôdtei 
Kiesw. 

GROTTE D’IsTAÜRDY, près d’Ahusquy, comm. d’Aussurucq, cant. 
de Mauléon (Biospeol. IT, p. 533; Biospeol. VI, p. 392; Bios- 
peol. XVI, p. 99). — Speonomus (Phacomorphus) Mascarauxi 
Dev., Speonomus Alexinae-ittanus Jeann., Bathysciella Jean- 
neli Ab. 


. GROTTE D’IRRIBERRY, dans la propriété Carricaburu, à Irriberry, 


cant. de Saint-Jean-Pied-de-Port (Biospeol. IT, p. 535). — 
Speonomus Elgueae Ab. 

GROTTE DE CHATEAU-PIGNON, dans la vallée de la Nive, à 12 km. 
de Saint-Jean-Pied-de-Port (R. de Borde, apud P. de Peye- 
rimhoff, 1908, p. 302). — Speonomus (Phacomorphus) Bordei Peyer. 


. GROTTE D’IsTURITZ, à 3 km. de Saint-Martin d’Arberoue, cant. 


de Hasparren (Jeannel, 1908, p. 92). — Bathysciola Schiôdtei- 
crandis Fairm. 
VIII. Espagne. 
a). Provincia de Gerona. 


. Cova DE RocarERA, à San Marti de Llemana, partido de Gerona, 


dans le bassin du rio Ter (M. Faura y Sans, in litt.). — Speo- 
nomus Faurai Jeann. 


326. 


330. 


331. 


Dr R. JEANNEL 


. Cova DE RraAzr, près de Queralp, partido de Puigcerda, dans le 


bassin du rio Ter (M. Faura y Sans). — Speonomus Delarouxeei- 
catalonicus Jeann., Perriniella Faurai Jeann. 


b). Provineia de Barcelona 


. Cova Fosca DE (Gava, dans le Vall de Joan, près de Gava, par- 


tido de San Feliu de Llobregat (Biospeol., 4e série). — Tro- 
glocharinus Ferreri Reitt. (débris). 


. Cova DE LA Fou MonTANER, près de Vallirana, en Panadès, par- 


tido de San Feliu de Llobregat (Biospeol., 4° série). — Tro- 
glocharinus Ferreri Reitt. 


. AVENCH D'EN Roca, près du pont du Lladoner, en Panadès, ter- 


mino municipal de Corbera, partido de San Feliu de Llobregat 
(M. Faura y Sans). — Troglocharinus Ferreri Reitt. 

CuEvA DEL SALÎTRE, au-dessus du ravin de la Salud, à Coilbats, 
dans le Montserrat, partido de Igualada (Biospeol. XVI, p. 181). 
— Perrinia Kiesenwetteri Dieck. 


. GROTTE INCONNUE DU MONTSERRAT, certainement différente 


de la cueva del $Salitre (L. von Heyden). — Speonomus fugi- 
tivus Reïitt. 


. GROTTES DE TARRAZA (vraisemblablement les Cova Simyana, 


Simyana petite, cova del Fraire, etc., dans la montagne de 
San Llorens del Munt, près de Matadepera) (Dieck). — Per- 
rinia Kiesenwetteri Dieck. 


c). Provincia de Tarragona. 


. COVA GRAN DEL AVENCH DE La FEBR5, près de La Febré, partido 


de Montblanch, dans le bassin du rio Ciurana, affluent de l’Ebre 
(Biospeol., 4e série), — Antrocharidius orcinus Jeann. 

Cova DEL MonTsanT, dans la sierra de Montsant, près de Cor- 
nudella, partido de Falset, dans le bassin du rio Ciurana (Bios- 
peol., 4e série). — Anillochlamys tropicus Ab. 


d). Provincia de Lerida. 


Cova DE ViINyoLres, dans le term. mun. de Cava, partido de La 
Seo de Urgel, dans le bassin du rio Segre (Biospeol., 4e série). 
— Speonomus Mengeli Jeann. 


331 a. Cova DEL DraBLo, à Novès, rive dr. du rio Segre, partido de La 


332, 


Seo de Urgel (Hustache, in litt.). — Perrinia Fonti-inferna Jeann. 
Cova DE ORMINI, sur le revers méridional de la sierra de Bou- 
Mort, term. mun. de Montanisell, partido de La Seo de Urgel, 


no. 


333. 


335, 


396, 


338. 


339. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 601 


dans le bassin du rio Segre (Biospeol., 4° série). — Perrinia 
Fonti Jeann. 

Cova DEL LIADRE, sur la rive droite du rio Segre, dans la sierra 
de Montroig, term. mun. d’Avellanes, partido de Balaguer 
(Biospeol., 4e série). — Speonomus latrunculus Jeann. 


. Cova DEL TaBaco, sur la rive droite du rio Segre, près de la pré- 


cédente, dans la sierra de Montroig, term. mun. de Camaraza, 
partido de Balaguer (Biospeol., 4° série). — Speonomites nitens 
Jeann. 

Cova Fosca DE VILLANOVA, dans le term. mun. de Villanova di 
Meya, partido de Balaguer, située dans un contrefort de la 
sierra de Montsech, dans le bassin du rio Segre (Biospeol., 
4e série). — Speonomites velox Jeann. 

ForaAT NEGRE de Serradell, près de Pobla de Segur, partido de 
Tremp, situé dans le bassin de la Noguera Pallaresa (Biospeol., 


ke série). Speonomus crypticola Jeann. 


. ForaT ra Bou. à Serradell, près de Pobla de Segur, partido de 


Tremp, situé près du précédent (Biospeol., 4° série). — Speo- 
nomus crypticola Jeann. 

ForaT DEL OR, ouvert sur la rive gauche de la Noguera Pallaresa, 
dans le défilé nommé Paso de Tarradets, par lequel elle fran- 
chit la sierra de Montsech, term. mun, de Llimiana, partido 
de Tremp (Biospeol., 4° série). — Speonomus puncticollis Jeann. 

Cova DEL GEL, située près de la cime du Montsech, dans le term. 
mun. de Llimiana, partido de Tremp (Biospeol., 4° série). — 
Speonomus puncticollis Jeann., Antrocharidius Sp. 


. COVA NEGRA DE TRAGO, située dans la sierra de Blancafort, sur 


la rive gauche de la Noguera Ribagorzana, term. mun. de Trago 
di Noguera, partido de Balaguer (Biospeol., 4° série). — Speo- 
nomus troglodytes Jeann. 


. Cova FONDA, située près du sommet de la montagne de Vi, dans 


le bassin de la Ribagorzana, term. mun. de Trago di Noguera, 
partido de Balaguer (Biospeol., 4° série). — Speonomus tro- 
glodytes-angustior Jeann. 


e). Provincia de Huesca. 


. CGUEVA DE ras DEvoras, dans le Paso de las Devotas, partido 


de Boltaña (Biospeol. IT, p. 502). — Spconomus Bolivari Escal. 


. Cueva Lrogrica, sur la rive g. du rio Velos, term. mun. de Vio, 


partido de Boltaña (Biospeol. IT, p. 505). — Speonomus Boli- 
vari Escal. 


602 


346, 


347. 


348. 


349. 


390, 


D' R. JEANNEL 


. CuEva DE Los Moros, sur la rive droite du rio Xalle, à Fanlo, 


partido de Boltaña (Biospeol. IT, p. 505). — Speonomus Boli- 
oari Escal. 


5. CUEVA ABAHO DE LOS GrocEs, en dessous de la précédente, dans 


la même falaise (Biospeol. II, p. 507). — Speonomus Bolivari 
Escal. 
Î). Provincia de Guipuzcoa. 


CUEVA DE SAN VALERIO, dans le monte de Udala, à Mondragon, 
partido de Vergara (Puig y Larraz, 1896, p. 161). — Speonomus 
Mazarredoi Uh. 

CUEVA DE ACATEQUY, près du couvent d’Oñate, partido de Ver- 
gara, vall. du rio Deva (Puig y Larraz, 1896, p. 159). — Speo- 
nomus Mazarredoi Uh. 

CUEVA DE SAN ADRIAN, à Cegama, partido de Azpeitia, vallée 
du rio Oria (Puig y Larraz, 1896, p. 154). — Speonomus Ober- 
thüri Jeann. 

g). Provineia de Navarra. 


CuEvA DE OROBE, à Alsasua, partido de Pamplona, vallée du 
rio Araquil (Puig y Larraz, 1896, p. 233). — Speonomus Crotchi 
Sharp. } 

h). Provincia de Vizcaya. 
CuEva DE ALBrA, à Orduña, partido de Valmaseda, vallée du 


rio Nervion (Puig y Larraz, 1896, p. 351). — Speocharis vas- 
conicus La Brül. 


. CuEvA PERULES, à Orduña (La Brülerie) — Speocharis vasco- 


nicus La Brül. 


. CUEVA SIN NOMBRE, à Orduña (La Brüûlerie). — Speocharis vasco- 


nicus La Brül. 


. CUEVA DE LA PEKNA DE ORDUKA, partido de Valmaseda (La Brüû- 


lerie). — Speocharis vasconicus La Brûl. 


. CUEVA DEL FORTIN DEL MONTE CoBEeTAs, au-dessus du rio Cadagua, 


près d’Abando, partido de Bilbao (Puig y Larraz, 1896, p. 343). 
— Speocharis flaviobrigensis Uh. 


. CUEvA DELA MAGDALENA, à Galdamès, partido de Valmaseda, 


vallée du rio Cadagua (Puig y Larraz, 1896, p. 349). — Speo- 
charis cantabricus Uh., $. Seeboldi Uh. 


. CUEVA DE SAN RoOQuUE ou DE UrTzcorrA, à Abando, partido de Bilbao, 


vallée du rio Cadagua (Puig y Larraz, 1896, p. 343). — Speo- 
charis flaviobrigensis Uh., S. Seeboldi Uh. 


. CUEVA DE VENTA DE LA PEeRRA, près des thermes de Molinar de 


363, 


367. 


368. 


369. 


370. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 603 


Carranza, partido de Valmaseda, vallée de la Carranza, affluent 
du rio Ason (Biospeol. XVI, p. 176). — Breuilia cuneus Jeann. 


. CUEVA DE ARENAZA, à Galdamès, partido de Valmaseda (Puig 


y Larraz 1896, p. 350). — Speocharis cantabricus Uh. 


. CUEVA DE PORTUGALETE, près de Santurce, partido de Valmaseda. 


(Ch. Brisout). — Speocharis filicornis Uh. 


. CUEVA DEL MONTE SERANTES, près de Santurce, partido de Val- 


maseda (Puig y Larraz, 1896, p. 351). —"Speocharis filicornis Uh. 


. CUEVA DEL MONTE CALVARRIO, à Lequeitio, partido de Marquina, 


vallée du rio Lequeitio (Puig y Larraz, 1896, p. 349). — Speo- 
charis cantabricus Un. 


. CUEVA DE ACHURRA, à 4 km. de Lequeitio (Escalera, 1899, p. 411). 


— Speocharis cantabricus Uh. 


i). Provincia de Santander. 


CUEvVA DE CULLALVERA, près de Ramales, vallée du rio Ason (Bios- 
peol. XVI, p. 121). — Speocharis Escalerai Jeann., $. Minos 
Jeann. 


. CUuEvVA DE Covaranas, située entre Ramales et Lanestosa, partido 


de Ramaies (Biospeol. XVI, p.122). — Speocharis Escalerai Jeann. 


. CUEVA DE VALLE, à Rasines, près de Ramales (Biospeol. XVI, 


p. 173). — Speocharis Escalerai Jeann. 


. CUEVA DE SaN Roque, à Valle, près de Rasines. Cette grotte 


est située à 300 m. de la précédente dans la même montagne 
(Biospeol. XVI, p. 175). — Speocharis gracilicornis Jeann., 
Breuilia tibialis Jeann. 

CuEva DEL CASTILLO, près de Puente-Viesgo, partido de Villa- 
carriedo, vallée du rio Pas (Biospeol. XVI, p. 110). — Speo- 
charis Sharpi Escal., $. autumnalis Es cal. 

CuEvAa DE LA CasTAKEDA, voisine de la précédente (H. Breuil). 
— Speocharis Sharpi Escal., $. autumnalis Escal. 

CuEva DE HORNOS DE LA PEKXA, à 3 km. de Mata, ayunt. de San 
Felice de Buelna, partido de Torrelavega, vallée du rio Pas 
(Biospeol. XVI, p. 111). — Speocharis autumnalis Escal. 

CuEva DE SANTIAN, ou de las Señores, à Puente de Arce, partido 
de Santander. vallée du rio Pas (Biospeol. XVI, p. 108). — 
Speocharis autumnalis Escal. 


. Cueva DE PEXAS NEGRas, à Puente de Arce (Escalera, 1899, p. 410). 


— Speocharis autumnalis Escal. 


. CuEvVA DE ALTAMIRA, près de Santillana del Mar, partido de Tor- 


relavega (Biospeol. XVI, p. 109). — Speocharis. arcanus Schauf. 


604 


373, 


380, 


385. 


387. 


Dr R. JEANNEL 


CUEVA DE LAS BRUJAS DE SuANcEs, partido de Torrelavega, 
située au bord de la mer (Biospeol. XVI, p. 176). — Speocharis 
arcanus Schauf., $. Sharpi Escal. 


. CUEVA DE Las BrRuJAs DE ONGAYo, partido de Torrelavega (Es- 


calera,'1899, p. 410). — Speocharis arcanus Schauf., S. Sharpi Escal. 


. SIMA DEL Espino, à Cudén, près de Suances, partido de Torre- 


lavega (Escalera, 1899, p. 410). — Speocharis Sharpi Escal. 


. Las Curvas pe CoBRgces, partido de Torrelavega (Biospeol. 


XVI, p. 174). — Speocharis arcanus Schauf., S. adnexus Schauf. 


. CuEvA DE OREKA, à Cobreces, partido de Torrelavega (Escalera). 


— Speocharis arcanus Schauf. 


. CUEVA DE LA STATION DE SANTA-IsABEer, partido de Torrelavega 


(Biospeol. XVI, p. 178). — Speocharis arcanus Schauf., S. ad- 
nexus Schauf. 


. CUEVA DE LA CLOTILDE, près de la station de Santa-Isabel, par- 


tido de Torrelavega (Biospeol. XVI, p. 123). — Speocharis 
arcanus Schauf. 

CuEvVA DE Las AGuas, à Novales, partido de San-Vicente de la 
Barquera (Puig y Larraz, 1896, p. 282 ; Biospeol. XVI, p. 123). 
— Speocharis arcanus Schauf. 


. CUEVA DE LA PEXA DE GOLLBARDO, partido de Torrelavega (Esca- 


lera, 1899, p. 410). — Speocharis arcanus Schauf. 


. CUEVA DE JUAN BuENo, à Viernoles, partido de Torrelavega (Esca- 


lera, 1899, p. 410). 


Speocharis adnexus Schauf. 


3. CuEva DE OREKA, à Valle de Alfoz de Llobredo, partido de San- 


Vicente de la Barquera (Puig y Larraz, 1896, p. 282). — Speo- 
charis arcanus Schauf. 


j). Provincia de Oviedo. 


. CUEVA DEL $SELL, située au-dessus de Panes, partido de Llanes 


(Biospeol. XVI, p. 179). — Speocharis Perezi Sharp, Breuilia 
triangulum Sharp. 

PETITE GROTTE SUR LA PENA MELLERA, à l'E. de la cueva Tazu- 
geria, à Panes, partido de Llanes (Biospeol. XVI, p. 177). — 
Speocharis Perezi Sharp, Breuilia triangulum Sharp. 


. CuEvA DE LA Loga, à El Mazo, entre Buelles et Panes, partido 


de Llanes (Biospeol. XVI, p. 112). — Speocharis Perezi Sharp, 
Breuilia triangulum Sharp. 

CuEva DE LA CaBAKUcA, ou de la Peña de Panes, près de Panes 
(Escalera 1899, p. 410). — Speocharis Perezi Sharp, Breuilia 
triangulum Sharp. 


389. 


390. 


393. 


399. 


396. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 605 


. CuEvas DE CUANES Y DE CUASANDE, à Labra, à 3 h. de marche 


de Potes, partido de Llanes (Bedel et Simon, 1875, p. 54). — 
Speocharis Perezi Sharp, Breuilia triangulum Sharp. 
CuEva DE SUPREVIDE, à Abandames, près de Panes, partido 
de Llanes (Escalera, 1899, p. 410). — Breuilia triangulum Sharp. 
CuEva DEL PINDAr, à Pimiango, près de Rivadedeva, partido 
de Llanes (Biospeol. XVI, p. 107). — Speocharis Breuili Jeann., 
Breuilia triangulum Sharp. 


. CUEVA DE QUINTANAL, près de Balmori, dans le partido de Llanes 


(H. Breuil, in litt.). — Speocharis occidentalis Jeann., Breuilia 
triangulum Sharp. 


. Cueva DE MazacuLos, près de la plage de La France, partido 


de Llanes (H. Breuil, in litt.). — Larve de Breurlia. 


k). Provincia de Castille. 


Cueva DEL REGUERILLO, à Patrones, partido de Torrelaguna 
(Puig y Larraz, 1896, p. 206). — Speocharis Cisnerosi Perez- 
Arcas. 

l). Provincia de Valencia. 


. CUEVA DE LAS MARAVILLAS, à trois quarts d’heure au sud-est de 


Carcagente (Puig y Larraz, 1896, p. 330). Anillochlamys 
tropicus Ab. 

SIMA DEL A1GUA, au sud-est de Carcagente (Puig y Larraz, 1896, 
p. 331). — Anillochlamys tropicus Ab. et sa variété apicalis 
Jeann. 

m). Provincia de Alicante. 

CuEvA DE SAN JULIAN, ou de San Elias (Escalera, 1899, p. 366), 
à Alcoy, partido de Alcoy (Puig y Larraz, 1896, p. 17). — Spe- 
laeochlamys Ehlersi Dieck. 


. CUEVA DE ANDORIAL, à Santa Paula, partido de Denia (Biospeol. 


II, p. 529). — Anillochlamys Bueni Jeann. 


INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 


Les ouvrages dont la citation est précédée d’une astérisque ne traitent pas spécialement 
des Bathysciinae. 


1872. ABEILLE DE PERRIN (E.). Études sur les Coléoptères cavernicoles 


de l’Ariège, suivies d’un Synopsis des Adelops pyrénéens 
(par F. C. de Saulcy) et d’un tableau des Anophthalmes 
français. [Marseille, Olive in-12, 41 p.].— Analysé in Ann. Soc. 
ent. France, 1872, Bull. p, xvVItI-xxtt. 


606 


1873. 


1875. 


1876 


1878. 


1381. 


1882. 


1883. 


1894. 


1901. 


1904. 


1905. 


1902 


1889. 


1894. 


sr. 12 
à E'laé 


Dr R. JEANNEL 


— Observations sur un travail antérieur de P. de la Brûlerie 
et diagnoses de deux nouveaux Adelops. [ Ann. Soc. ent. France, 
1873, Bull, p. XcIv-xcIx]. 

— Description d’une nouvelle espèce de Coléoptère. Pholeuon 
dapsoides, n. Sp. [ Ann. Soc. ent. France, 1875, Bull., p. czxxx]. 


a. — Diagnoses de Coléoptères nouveaux. [ Ann. Soc. ent .France, 
1875, Bull. des Séances, p. 179-180 et Ann, p. 214-216]. 
». — Description de nouvelles espèces de Coléoptères (Adelops). 


[Ann. Soc. ent. France, 1875, Bull., p. cxcix.]|. 

— Note sur la classification des Silphales aveugles. [Petites Nou- 
velles entomologiques, Paris, VIII, p. 29-301]. 

— Note sur les Leptodirites. [Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, XII, 
p. 144-155]. 

— Diagnoses de nouvelles espèces du genre Bathyscia. [ Ann. 
Soc. ent. France, 1881, Bull., p. virr-x ||. 

a. — Observations sur les Silphides cavernicoles à propos d’un 
travail de Schaufuss. [ Ann. Soc. ent. France, 1881, Bull. 
p. Cx--cxIT |. 

b. — Observations sur un travail de Schaufuss. [ Ann. Soc. ent. 
France, 1881, Bull., p. crIv-cLvI. ]. 

— Sur les Bathyscia des Alpes-Maritimes. [Revue d’Entom., Caen, 
I, p. 17:19]. | 

— Appendice au Catalogue des Coléoptères du Gers et du Lot- 
et-Garonne, par Delherm de Larcenne. [Soc. Agric. Sc. et 
Arts d'Agen, 1883, 3 p.]. 

— Description d’un genre nouveau et de quatre espèces nouvelles 
de Coléoptères français. [ Ann. Soc. ent. France, 1894, Bull. 
p. 25-26]. (Troglophyes Gavoyi, n. g., n. sp.). 

— Nouvelles espèces de Coléoptères français. [L’Echange, Mou- 
ins, XXII, p. 68]. (Bathyscia minuscula, n. sp). 

— Deux nouveaux Bathyscia des Basses-Pyrénées. [Bull. Soc. ent. 
France, 1904, p. 242-2431]. (B. Jeanneli et B. Elgueae, nn. sp.). 

— Description d’un nouveau Coléoptère aveugle de France. 
remarques et Synonymies. [Bull. Soc. ent. France, 1905, 
p. 208-209.]. (Bathyscia Buchetr, n. sp.) dl 

* ALLUAUD (Ch.). Note sur la conformation de la suture chez les 
Coléoptères. [Bull. Soc. entom. France, 1902, p. 176-178.] 

APrELBECK (V.). Neue Hôühlenkäfer aus Südbosnien. [Glasnikze- 
maljskog Muzeja Bosni i Hercegovint, 1, p. 61-64], 

— Neue Grotten-Silphiden aus Südbosnien. [Wiss. Mitth. aus 
Bosnien und der Hercegowina, IT, p. 511-514], 


REVISION DES BATHYSCIINAE 607 


a. — Fauna Insectorum balcanica. III. Zur Charakteristik der 
Invertebraten-fauna von Bosnien und der Hercegowina 
(Coleoptera). [Wiss Mitth. aus Bosnien und der Hercegowina, 
11, p. 518-520.] 


1895. — Sur la faune des cavernes de Bosnie et d’Herzégowine. [Spe- 
lunca, Bull. Soc. Spéléologie, Paris, I, p. 23-24], 
a — Sur la faune coléoptérologique des cavernes de la Bosnie- 
Herzégowine. [Bull. Soc. ent. France, 1895, p. 196-199]. 
1901. — Drei neue Hôhlenkäfer aus Bosnien. [Verh. zool.-bot. Ges., 


Wien, LI, p. 14-16]. 

1906. — Die südbosnischen Apholeuonus-Arten. [Soc. entom., Zürich, 
XXI, p. 113]. 

1907. — Neue Koleopteren gesammelt während einer im Jahre 1905 
mit Subvention der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften 
in Wien durchgeführten zoologischen Forschungsreise nach 
Albanien und Montenegro. [Sitz.-Ber. Ak. Wiss., Wien, CXVI, 
p. 507-526]. (Bathyscia merditana, n. sp.). 

a. — Neue Hôhlenkäfer aus Bosnien und Dalmatien. [Glasnik- 
zemaljskog Museja Bosni 1 Herzegovini, XIX, p. 303-305]. 

b. — Peninsulae balcanicae Coleoptera speluncaria nova. [Glas- 
nikzemaljskog Muzeja Bosni 1 Hercegovini, XIX, p. 401- 
404]. 

e. — Neue Koleopteren von der Balkanhalbinsel. [Wiss. Mitth. 
aus Bosnien und der Hercegowina, X, p. 635-6441]. (Bathyscia 
tristicula, n. Sp). 


d. — Zur Hôhlenfauna der Balkanhalbinsel. [Wiener ent. Ztg., 
: XXVI, p. 313-321]. 

e. — Leonhardella antennaria, n. sp. [Soc. entom., Zürich, XXII, 
p.89] 

f. — Leonhardia (Leonhardella) antennaria Apf. [Soc. entom., 


Zürich, XXII, p. 109.] 

1908. — Parapropus Pfeiferi, n. sp. [Glasnikzemaljskog Muzeja Bosni 
: Hercegovini, XX, p. 417.] 

1885. ArGOD-VALLON (A.). Note contenant la description d’une nou- 
velle espèce aveugle de Coléoptères de la division des Sil- 
phales. [Ann. Soc. ent. France, 1885, Bull., p. cLxurt]. (Tro- 
charanis Xambeui, n. Sp.) 

1888. Bazgt (E.). Bathyscia Murialdui, n. sp. [Deutsche ent. Zs, XXXII, 
p. 331.] | 

1896 * Bazztr (P.) Wasserbauten in Bosnien und der Hercegowina. 
I Theil. Melorationsarbeiten und Cisternen im Karstge- 


608 


1857. 


1870. 


1871. 


1875. 


1878. 


1884. 


1909. 


1897. 


1905. 


1902. 


1901. 


1910. 


1908. 


1993. 


Dr R. JEANNEL 


biete. [Adolf Holzhausen, Wien, in-4°, 92 p., 25 pl. en couleur 
et phototypie]. 

Baran (G. de). Découverte d’une nouvelle espèce de ZLeptoderus 
dans les grottes souterraines de Dax (Ariège). [ Ann. Soc. ent. 
France, 1857, Bull., p. civ]. (Pholeuon Querilhaci Lesp.) 

BarGAGLI (P.). Escursioni entomologiche sulla montagna di Ce- 
tona. [Bull. Soc. ent. italiana, II, p. 169-176]. 

— Descrizione di nuove specie di Coleotteri dell Italia centrale. 
[Bull. Soc. ent. italiana, LIL, p. 36-40, pl. I, fig. 1]. 

BepeL (L.) et E. Srmox. Liste générale des articulés cavernicoles 
de l’Europe. [Journal de Zoologie, Paris, IV, p. 110-178.] 
BgpeL (L.). Diagnose d’une nouvelle espèce française de Coléop- 
tères du genre Adelops. [ Ann. Soc. ent. France, 1878, Bull., 

p. LXXIV.]. (A. T'arissant, n. Sp.) 

— Diagnose d’une espèce nouvelle de Coléoptère cavernicole, 
Bathyscia Villardi, n. sp. [Ann. Soc. ent. France, 1884, 
Bull., p. zxr.] 

* BerLEsE (A.). Gli Insetti. Loro organizzazione, sviluppo, abi- 
tudini e rapporti coll uomo. I. [ Milano, Socteta editrice, 1909, 
1004 p., 1292 fig. texte, pl. I-X.] 

Brr6 (L.). Coleoptera tria nova cavernicola e Fauna Hungariae. 
[T'ermeszetrajzr Fuzetek, Buda-Pest, XX, p. 447-448], 

* Bogcan (E.). Notes analysées par E. A. Martel, dans La Spé- 
léologie au xx£ siècle. (Spelunca, Paris, VI, p. 224-225). 

BreiT (J.). Ein neuer Hôhlenkäfer aus Bosnien. [Soc. entom., 
Zürich, XVII, p. 89]. 

* BriQuer (John). Domaine des îles tyrrhémiennes, 17 Introduc- 
tion sur la Flore et la Végétation de la France, par Ch. Fla- 
hault. (Flore descriptive de H. Coste, Paris, Klincksteck,). 

* BRôLEMAN (H. W.). Biospeologica XVII. Symphyles, Psela- 
phognathes, Polydesmoïdes et Lysiopetaloïdes (Myriapodes). 
(Première série). [ Arch. Zool. exp. et gén., Paris, 5° série, t. V, 
pp. 339-378, pl. 1v-vir et une carte dans le texte]. 

CaILLoL (H.). Catalogue des Coléoptères de Provence. Silphidae. 
[Ann. Soc. Sc. nat. Provence, Marseille, IT, p. 1:9-156.] 

CuoBaurT (A.). Description d’une Bathyscia nouvelle du Midi de 
la France. [Bull. Soc. ent. France, 1903, p. 221. ]. (B. Pueli, n. sp.). 

a. — Description de deux Coléoptères cavernicoles nouveaux 
du Midi de la France. [Bull. Soc. ent. France, 1903, p. 263- 
265] (Troglophyes Ludovici, n. sp. et Bathyscia nemausica, 
n. Sp.) 


à 


REVISION DES BATHYSCIINAE 609 


b. — Exploration zoologique de la grotte de Tharaux (Gard). 
[Bull. Soc. Et. Sc. nat. Nimes, XXXI p. 84-90.] 
1905. — Note sur quelques Coléoptères de France. [Bull. Soc. ent. 
France, 1905, p. 250]. 
a. — Sur l'aire de dispersion de Bathyscia Aubei Kiesw. [Bull 
Soc. ent. France, 1905, p. 293.]. 
1899. Csirt (E.). Coleopterolôgische Notizen. [Termeszetrajzi Füzetek, 
Buda-Pest, XXII, p. 247.]|. 


1901. — Coleoptera nova ex Hungaria. [Termeszetrajzi Füzetek, Buda- 
Pest, XXIV, p. 486-490]. 
1904 — Pholeuon hungaricum, barlanglaké üùj vak bogir magyarors- 


z4gbôl. [Ann. hist. nat. Mus. nation. Hungarici, IT, p. 565-566. ]. 

1901. * CvisiC (J.). Morphologische und glaciale Studien aus Bos- 
nien, der Hercegowina und Montenegro. Theil II: die Karst- 
poljen. [Abhandl. K. K. geogr. Ges. Wien, III, 85 p., 2 fig. 
texte et 1 carte]. 

1857. DELAROUZzÉE (Ch.). Trois Coléoptères nouveaux trouvés dans la 

caverne de Bétharram. [ Ann. Soc. ent. France, 1857, Bull. 
p. xczni-XCIv.]. (Adelops speluncarum. n sp.). 

1860. — Description de deux espèces nouvelles de Coléoptères des 
cavernes. [ Ann. Soc. ent. France, 1860, Bull, p. xxvi] (Ade- 
lops lucidulus, n. sp). 

1883. DELHERM DE LARCENNE. Catalogue des Coléoptères du Gers et 
du Lot-et-Garonne. 3° partie (Clavicornes). [Soc. Agric. Se. 
et Arts d’ Agen, 1883, p. 8 et 9]. 

1890. — Capture et Biologie de Bathyscia meridionalis J. Duv (Feuille 

ieunes Naturalistes, Paris, XXI, p. 36). 

1869 Drecx (G.). Beiträge zur subterranen Käferfauna SüdEuropas 
und Marokkos. [Berliner ent. Zs., XIII, p. 337]. 

1870. — Eine entomologische Wintercampagne in Spanien. {Berliner 
ent. Zs., 1870,. p. 145-184]. 

1900. Dopero (A.). Materiali per lo studio dei Coleotteri italiani con 
descrizioni di nuove specie. [ Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, 
XL, p. 400-419]. 

1904. — Materiali per lo studio dei Coleotteri italiani con descrizioni 
di nuove specie. Quattro nuove specie di Coleotteri caverni- 
coli. [ Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, XLI, p. 52-591], 

a. — Sulla validita specifica della Bathyscia Destefanii Rag. 
[ZE Naturalista Siciliano, Palermo, XVII, p. 121-123] 

1909. — Nuovi Coleotteri cavernicoli italiani, Bathyscia heteromorpha, 

n. Sp. [ Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, XLIV, p. 203-204], 


ARCH. DE Z00L. EXP. ET GËN. — 5€ SÉRIE. — T. VII. — (1). 39 


610 


1866. 
1906. 
1861. 


1898. 


1399. 


1903. 


1907. 


1856. 


1857. 


1859. 


1860. 


1863. 


1869. 


1872 


1883 


1854. 


1881. 


1885 


1901. 


Dr R. JEANNEL 


Donrx (C. A.) Ueber den Fang der Hôhlenkäfer. {Stettin. ent. 
Z'g., XXVNII, p. 63-64]. 

DomBrowsxi (E. von). Einiges über das Sammeln von Hôhlen- 
käfern. [WNatur und Haus, XIV, p. 168-170]. 

EHRENBERG (C. G.). Catalog der in Hühlen lebenden Thiere. 
[Monaisber. kônig. preuss. Ak. Wiss. Berlin, 1861]. 

EscarerA (M. de la). Diagnosis de especies nuevas del Genero 
Bathyscia. [Soc. españ. Hist. nat. Madrid, XXVII, Actas, 
p. 37-38]. 

— Examen del Grupo Bathysciae de España. [Soc. españ. Hist. 
nat, Madrid, XX VIIT, Anales, p. 363-412]. 

FAGnIEZz (Ch.). Chasses et captures intéressantes aux environs 
de Lourdes (Htes-Pyr) Aperçu de l’état actuel de la grotte 
de Bétharram. {Bull. Soc. ent. France, 1903 p. 259]. 

— De l'influence de l'altitude et de la température sur la répar- 
tition des Coléoptères cavernicoles. [Bull. Soc. ent. France, 
1907, p. 108-111]. 

FarRMAIRE (L ). Miscellanea entomologica. [ Ann. Soc. ent. France, 
1856, p. 525]. (Adelops grandis, n. Sp ). 

— Miscellanea entomologica. [ Ann. Soc. ent. France, 1857, p. 731]. 
(Adelops asperulus, n. sp.). 

— Miscellanea entomologica. [ Ann. Soc. ent. France, 1859, p. 21]. 

— Diagnoses de nouvelles espèces de Coléoptères. [Ann. Soc. 
ent. France, 1860, p. 629]. (Adelops galloprovincialis, n. Sp. 
et À. Delarouzeei, n. sp.). 

— Adelops Bruckii, n. sp. in Matériaux pour servir à la faune 
des Coléoptères français. [Catalogue des Coléoptères de France, 
par le Dr À. Grenier, Paris, Grenier, in-8°, Matér., p. 8]. 

— Coleoptera Europae nova. [Stettin. ent. Ztg., XXX, p. 231]. 

— Nuove specie italiane del genere Adelops. [ Ann. Mus. civ. 
St. nat. Genova, III, p. 54]. 

— Trois nouvelles espèces de Coléoptères appartenant au Musée 
civique de Gênes. [ Ann. Mus.cio. St. nat. Genova, XVIII, p. 445]. 

FAIRMAIRE (L.) et A. LABOULBÈNE. Faune entomologique fran- 
çaise. I. (Paris, Deyrolle, in-8°, 665 p.). 

FAuvEzL (A.). Annuaire entomologique, IX, p. 79 (Caen). 

— Addenda au Catalogus coleopterorum Europae de Reitter. 
(Revue d’Entomologie, Caen, IV, p.'177). 

* FErroN (Ch.). Les Hyménoptères de la Corse (Apiaires, Sphé- 
gides, Pompilides et Vespides). (C. AR. 30° Session Afas, 
Ajaccio, p. 677-680). 


1890. 


1906 


1906. 


1883. 


1857. 


1861. 


1879 


1880. 


1883. 


18384 


1887. 


1899. 


1902. 


1874 


1894. 
1900. 


1905. 


1906 


1909. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 611 


* FLacx (C.). Ueber zwei fossile Silphiden (Coleoptera) aus den 
Phosphoriten von Caylux. [Deutsche ent. Zs., 1890, p. 105-109]. 

Frac (K.). Biologische Plaudereien. [Wiener ent. Zitg., XXV, 
p. 226-2301]. 

FORMANEK (R.). Ein neuer Grottenkäfer aus Montenegro. [Wiener 
ent. Ztg., XXV, p. 151-152]. (Anillocharis stenoptera, n. sp.). 

* ForsyTx Mayor (C. J.). Die Tyrrhenis. Studien über geogra- 
phiche Verbreitung von Thieren und Pflanzen in westlichen 
Mittelmeergebiet. (Æosmos, Leipzig, XIII, p. 1-17 et 81-106). 

Frivazpszky (Emerich et J.). Drei neue Grottenkäfer aus Un- 
garn [Verh. zool.-bot. Ges. Wien, VII, p. 43]. 

FrivazDszKY (J.). Ein neuer Grottenkäfer aus Ungarn. [Wiener 
ent. Monats., V, p. 387]. 

— Coleoptera nova ab Eduardo Merkl in M. Balkan inventa. 
[Termeszetrajzi Füzetek, Buda-Pest III, p. 230-233]. 

— Coleoptera nova e Hungaria meridionali. [Termeszetrajzi Fü- 
zetek, Buda-Pest, IV, p. 179-183]. 

— Coleoptera nova ex Hungaria. [Termeszetrajzi Füzetek, Buda- 
Pest, VII, p. 9-18] 

— Coleoptera nova ex Hungaria. [Termeszetrajzi Füzetek, Buda- 
Pesi, VIII, p. 279-287] 

GANGLBAUER (L.). Zur Kenntniss der Leptoderinen Gattungen. 
[Deutsche ent. Zs., XXXI, p. 95]. 

— Die Käfer von Mitteleuropa, III, Silphidae. [Wien, C. Ge- 
rold’s Sohn, 1899]. 

— Zwei neue Bathyscien aus Dalmatien [Verh. zoo -bot. Ges. 
Wien, LII, p. 45-49]. 

Gavoy (L.). Une visite aux grottes de Saint-Girons. [Feuille jeunes 
Naturalistes, Paris. IV, p. 70-73] 

— La grotte de Laguzou. [ Bull. Soc. Et. scientif. Aude, V, p.196]. 

— Catalogue des Insectes Coléoptères du département de l'Aude, 
3 partie [ Bull. Soc. Et. scientif. Aude, XI, p. 77]. 

— Six jours d’excursion dans les grottes du pays de Sault [Bull. 
Soc. Et. scientif. Aude, XVI, p. 162]. 

GHipini (A.). Note speleologische I. Dieci Caverne del bacino 
del Ceresio. (Grotta della Noga, p. 20). [Boll. della Societa 
ticinese di Sc. nat., III, 25 p.]. 

GRAETER (E.). Die zoologische Erforschung der Hühlengewässer 
seit dem Jahre 1900 mit Ausschluss der Vertebraten [Znter- 
nationale Revue der gesamten Hydrobiologie und Hydrogra- 
phie, Leipzig, II, p. 457-479]. 


612 


1903. 
1898. 
1896. 
1898. 
1856. 


1861. 


1870 


1870. 


1887. 


1893. 


1880. 


13881. 


1854. 


1857. 


1857. 


13872 


1905. 


1906. 


Dr KR. JEANNEL 


* GRUND (A.). Die Karsthydrographie. [Pencks Geogr. Abhandl.. 
Leipzig, VII, fase. 3, 201 p., 3 pl.]. 

HALBHERR (B.). Notiz über Bathyscia celata und silvestris. B. Val- 
larsae nov. nom. [Wiener ent. Ztg., XVII, p. 180]. 

Hama (O.). Europäische Hôhlenfauna. [/ena, Costenoble, in-88, 
296 p., 5 pl., 150 fig. ]. 

— Mittheilungen zur Kenntniss der Hôhlenfauna. Sinnesor- 
gane. [Zool. Anz, Leipzig, XXI, p. 529-531, 533-536], 

HamPre (C.). Pholeuon, ein neuer Hühlenkäfer. [Verh. zoo. - bot. 
Ges. Wien, VI, p. 463-464, pl. VIT, fig. 7]. 

— Einige neue Käfer aus Croatien und Siebenbürgen. [ Wiener 
ent. Monats., V, p. 65]. 

— Beschreibungen einiger neuer Käfer. Leptoderus intermedius, 
n. var. [Berliner ent. Zs., XIV, p. 332]. 

HEeyDEN (L. von). Entomologische Reise nach den südlichen 
Spanien (avec descriptions d’espèces nouvelles par Drecx). 
[Berliner ent. Zs., 1870, Beiheft, 218 p., 2 pl]. 

— Vierter Beitrag zur Kenntniss der Coleopteren Fauna der 
Amurländer. [Deutsche ent. Zs., XXXI, p. 299-304]. 

— Catalog. der Coleopteren von $Sibirien. Nachtrag I. [Extr. 
de Deutsche ent. Zs., 1893]. 

Horx (G. H}). Synopsis of the Sz/phidae of the United States 
with reference to the genera of other countries. [Trans. Ame- 
rican entom. Soc., Philadelphia, VIII, p. 219-322, pl. VI et VIT]. 

* Huggarp (H. G). Coleopterous cave fauna of Kentucky. [ Ame- 
rican Naturalist. XV, p. 916-917]. 

JAcquELIN DU VAL (C). Adelops meridionalis, n. sp [Ann. Soc. 
ent. France, 1854, Bull., p. xxxvVI]. 

— Genera des Coléoptères d'Europe, I, Silphides. [Paris, Dey- 
rolle, 1857]. 

JANsoN (E. W.). New British Species noticed in 1856. [The ento- 
mologists Annual for MDCCCLVII, London, 1857, p. 70, pl. 
I, fig. 8]. (Adelops Wollastont, n. sp.). 

Javer (C.). Note sur des Coléoptères provenant des grottes de la 
Carniole. [Ann. Soc. ent. France, 1872, Bull., p. 8. — Erratum, 
Du951 

JEANNEL (R.). Contribution à l’étude de la faune de la grotte de Ca- 
mou (Basses-Pyrénées) [Bull Soc ent. France, 1905, p.158-160 7]. 

— Contribution à la faune cavernicole des Basses-Pyrénées. 
[Bull. Soc. ent. France, 1906, p. 22-24]. (Bathysciella, n. g., 
Bathyscia Alexinae, n. sp.). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 613 


a. — Description du sexe femelle de Bathyscia Alexinae, var. 
itana Jeann. [Bull. Soc. ent. France 1906 p.151]. 

b. — Description de deux nouveaux Bathyscia cavernicoles de 
l'Ariège. [Bull. Soc. ent. France, 1906, p. 244-247, avec fig. ]. 

ce. — Description d’un nouveau Silphide cavernicole des Pyré- 


nées-Orientales. [Bull. Soc. ent. France, 1906, p. 275-276]. 
1907. — Synonymies de quelques Silphides cavernicoles. [Bull. Soc. 
ent. France, 1907, p. 63-64]. 
a. — Quelques Bathyscia nouveaux ou peu connus de France. 
[Bull. Soc. ent. France, 1907, p. 244-248]. 
b. — Étude des Bathyscia pyrénéens du groupe du B. stygia Dieck. 
[Ann. Soc. ent. France, 1907, p. 123-136, 12 fig. texte, 1 carte]. 
ce. — Étude des Bathyscia du groupe de B. Schiôdtei Kiesenw. 
[Ann. Soc. ent. France, 1907, p. 419-424], 
d *_— Diagnose d’un Trechus cavernicole nouveau de l'Algérie. 
[Bull. Soc. ent. France, 1907, p. 51-53, 2 fig. texte]. 
1908. —— Étude sur le genre Speonomus Jeann. (Silphides cavernicoles 
pyrénéens) et sur sa distribution géographique. [L’ Abeille, 
Paris, XXXI, p. 57-102, 3 cartes hors texte]. 
a — Présentation de Coléoptères cavernicoles vivants et quel- 
ques remarques sur leur biologie. [Bull. Soc. ent. France, 1908, 
p. 87-88]. 
b. — Adelopsella, nouveau genre oculé de la tribu des Bathys- 
ciini. [Bull. Soc. ent. France, 1908, p. 182-185, 3 fig. ]. 
ce. — Biospeologica V. Coléoptères (première série). [ Arch. Zool. 
exp.et gén. Paris, 4e série, VIII, p. 267-326, pl. XII-XIV]. 
1909. — Coléoptères cavernicoles nouveaux ou peu connus des Pyré- 
nées (Note préliminaire). [Bull. Soc. ent. France, 1909, p. 17- 
20, avec fig.]. 
a. — Biospeologica X. Coléoptères (seconde série). [ Arch. Zool. 
exp. et gén., Paris, 5e série, I, p. 447-532, pl. X-XVII]. 
1910. — Sur le genre Diaprysius Ab. (Silphides cavernicoles). [ Bull. 
Soc. ent. France, 1910, p. 8-15, 12 fig. texte]. 


a. — Un nouveau Leptodirus des grottes de Carinthie. [Bull. 
Soc. ent. France, 1910, p. 29-33, 6 fig. texte]. 

b. — Un nouveau Speonomus des Pyrénées-Orientales. [Bull. 
Soc. ent. France, 1910, p. 49-50]. 

ce. — Deux nouvelles races italiennes du Bathyscia Aubei Kiesw. 
[Bull. Soc. ent. France, 1910, p. 50-52, 3 fig. texte]. 

d. — Note complémentaire sur le genre Diaprysius Ab. [Bull. 


Soc. ent. France, 1910, p. 84-87, fig. et carte]. 


614 Dr R. JEANNEL 


e. — Contribution à l’étude des Silphides cavernicoles d’Es- 
pagne. [Bol. Soc. españ. Hist. nat., Madrid, 1909, p. 463-475, 
7 fig. texte]. 

f. — Biospeologica XIV. Essai d’une nouvelle classification des 
Silphides cavernicoles. [ Arch. Zool. exp. et gén., Paris, 5° série, 
V, p. 1-48, 23 fig. texte]. 

— Nouveaux Silphides cavernicoles des Pyrénées catalanes 
(Note préliminaire). [ Arch. Zool. exp. et gén, Paris, 5° série, 
V, Notes et Revues, p. cxLIx-CLxXIII 14 fig. texte]. 

h. — Deux nouveaux Coléoptères cavernicoles de Catalogne 
(Note préliminaire). [ Bull. Soc. ent. France, 1910, p. 281-285, 
2 fig. texte]. 

in — Réponse à de récentes critiques sur la nouvelle classifica- 
tion des Bathysciinae. [ Bull. Soc. ent. France, 1910, pp. 359-365]. 

1907. JEANNEL (R.) et E. G. RacoviTza. Biospeologica IT. Énuméra- 
tion des grottes visitées, 1904-1906 (première série). [ Arch. 
Zool. exp. et gén., Paris, 4° série, VI, p. 489-536]. 

1908 —— Biospeologica VI. Énumération des grottes visitées, 1906- 
1907 (seconde série). [ Arch. Zool. exp. et gén., Paris, 4° série, 
VIII, p. 327-414]. 

1910. — Biospeologica XVI. Énumération des grottes visitées, 1908- 
1909 (3 série). [ Arch. Zool. exp. et gén., Paris, 5° série, V, 
p. 67-185]. 

1868 Josepx (G.). Ueber Leptoderus Robicii, n. sp., aus Krain. [45 
Jahresber. Schles. Ges. vaterl. Cultur, Breslau, 1867, p. 170- 
171]. 

1872. — Beobachtungen über Lebensweise und Vorkommen der in 
den Krainer Gebirgsgrotten einheimischen Arten der blinden 
Gattungen Machaerites, Leptodirus, Oryotus und Troglorrhyn- 
chus. [49 Jahresber. Schles. Ges. vaterl. Cultur, Breslau, 1871, 
p. 171-181]. 

1881. — Erfahrungen im wissenschaftlichen Sammeln und Beobachten 
der den Krainer Tropfsteingrotten eigenen Arthropoden 
[Berliner ent. Zs., X XV, p. 233-282]. 

1882 -— Systematisches Verzeichniss der in den Tropisteingrotten 
von Krain einheimischen Arthropoden nebst Diagnosen 
der vom Verfasser entdeckten und bisher nach nicht bes- 
chriebenen Arten. [Berliner ent. Zs., XXVI, p. 1-50]. 

1852 KuaevennüLier-MerscH (R. von). Entomologische Untersu- 
chung der Adelsberger Hôühle. (Verh. z0ol -bot. Ges., Wien, II, 
p. 42 et 106). 


gs 


REVISION DES BATHYSCIINAE 615 


1850. KIESENWETTER (H. von). Fünfzig Diagnosen unbeschriebener 
oder wenig bekannter europäischer Käfer. [Stettiner ent. 
Ztg., XI, p. 222 et 223] 


1851. — Énumération de Coléoptères trouvés dans le Midi de la France 
et en Catalogne. [ Ann. Soc. ent. France, 1851, p. 393-397]. 
1861. — Adelops tarsalis, n. sp. [Berliner ent. Zs., V, p. 377]. 


1398 * KoBezr (W) Studien für Zoogeographie. IT. Die Fauna der 
meridionalen Subregion (Wiesbaden, in-80). 

1896 Krauss (H). Verzeichniss von Fundorten der Hôhlenkäfer 
Krains [apud O. Hamann, 1896, Europäische Hôhlenfauna, 
p. 257-260]. 

1900. — Neue mediterrane. Staphylinoidea (Coleopt.) nebst Bemer- 
kungen zu bekannten. [Verh. zool.-bot. Ges. Wien, L, p. 289- 
293]. (Bathyscia subterranea, n. sp.). 

1905. — Weitere Beiträge zur Kenntniss der Käferfauna der unter- 
steirischen Hôhlen. [Mitth. nat Ver. Steiermark, 1904, XLI, 
P. XCIII-XCVIT |. 

1906. — Zwei neue Hôhlenkäfer aus dem mitteleuropäischen Fau- 
nengebiet. [Wiener ent. Zig., XXV, p. 257-260] (stations 
de À. Milleri). 

a. — Ueber die untersteirische Hôhlenfauna. [Miütth. nat. Ver. 
Stezermark, 1905, XLII, p. xcix]. 

1872. La BRULERIE (Ch. Piochard de). Note pour servir à l’étude des 
Coléoptères cavernicoles. [ Ann. Soc. ent. France, 1872, p. 443]. 

1872-73. — Exploration des grottes de l'Ariège. [Petites Nouvelles 
entomologiques, Paris, IV, p. 263-264, 267-268 et 271]. 

1854 LacorDaIRE (Th). Genera des Coléoptères, II. Leptoderides, 
Silphides (Paris, Roret, 1854, in-80]. 

1903. * Lécer (L.) et O. Dugosco. Recherches sur les Myriapodes de 
Corse. [ Arch. Zool. exp. et gén, Paris, 4° série, I, p. 307-358]. 

1857. LEesPès (Ch.). Note sur quelques insectes des grottes de l’Ariège. 
[Ann. Sc. nat., Paris (Zoologie) sér. 4, VII, p. 278-284, pl. XVII. ]. 

1868. — Recherches anatomiques sur quelques Coléoptères aveugles. 
[Ann. Sc. nat, Paris (Zool.), sér. 5, IX, p. 63-71, pl. I]. 

1858 Linper (J.). Lettre sur des Coléoptères trouvés dans la grotte 
de Bétharram et aux environs d’Auch. [ Ann. Soc. ent. France, 
1858, Bull., p. cLvirr]. 

1901. * LocarD (A.). Mollusques testacés marins des côtes de Corse. 
(C. R. 30€ Session Afas, Ajaccio, p. 623-625). 

1876. LucanTE (A.). Note sur l’ Adelops meridionalis Jacq. Duv. [Feuille 
jeunes Natural, VII, p. 89-92] 


616 


1880. 


1882 


1880. 


1900 


1856. 


1854 


1875. 


1884. 


1894. 


1905. 


1909. 


1876. 


19083. 


1907. 


1907 . 


1899. 


1881. 


Dr R. JEANNEL 


— Essai géographique sur les cavernes de la France et de l’Étran- 
ger. Région du Sud. [Bull. Soc. Et. scientif. Angers, 1880, 
p. 81-156]. 

— Essai géographique sur les cavernes de la France et de l’Étran- 
ger. Région de l'Est. [Bull. Soc. Et. scientif. Angers, 1882, 
p. 25-71]. 

LucanTE (A) et G. Mestre. Une chasse dans les cavernes. [Bull. 
Assoc. sctentif. Gironde, 1880, n° 3]. 

MaGxniN (A.). Le Leptinus testaceus de la grotte des Orcières et 
les Insectes cavernicoles. [Mém. Soc. Hist. nat. Doubs, 1900, 
p. 54-56]. 

MaxLer (Ed). Entomologische Notizen. [Verh. zool.-bot. Ges. 
Wien, VI, Sitz.-Ber., p. 11-12]. 

Mazgos (de). Mémoire sur les grottes du Vivarais [Académie 
umpér. Sc. Toulouse, 1854, p. 109]. (capture d’un Diaprysius 
Mazaurici). 

MARQUET (Ch.). Les insectes aveugles des cavernes pyrénéennes. 
[La Nature, Paris, n° 92, 6 mars, p. 216]. 

MarsEUL ($. de). Précis des genres et espèces de la tribu des Sil- 
phides de l’ancien Monde. [L’ Abeille, Paris, XXII, 204 p.] 

* MARTEL (E. A). Les Abîmes. [Paris, Ch. Delagrave, 1894, 
578 p., 100 fig. texte, 200 cartes et 18 pl. ]. 


* — La Spéléologie au xx® siècle. Deuxième partie : Autriche. 
[Spelunca, Paris, VI, No 42, p. 207-231], 

* — Nouvelles recherches et Explorations dans le Karst. — Le 
problème du Timavo-Recca (Istrie). [Spelunca, Paris, VII, 
n° 57, p. 35-41]. 

Mayer (V.) Métamorphoses de l’Adelops Delarouzeei. [ Ann 


Soc. ent. France, 1876, Bull, p. cxcvr]. 

— Description d’une espèce nouvelle du genre Diaprysius. [Bull. 
Soc. ent. France, 1903, p. 139-140] ; reproduit dans Bull. Soc. 
Et. Sc. nat. Nimes, XX XI, p. 30-31. 

— Description d’une espèce nouvelle du genre Diaprysius. [Bull. 
Soc. ent. France, 1907, p. 1941. (D. Sicardi n. sp.). 

MAYET (V.) et H. Sicarp. Un Bathyscia réputé rare [Bull. Soc. 
ent. France, 1907, p. 193]. 

Mazauric (F.). Recherches spéléologiques dans l'Hérault le Gard 
et l'Ardèche. (Mém. Soc. Spéléologie, Paris, III, n° 18, p. 183-. 
215). 

* MEINERT (F.). Fluernes Munddele Trophi Dipterorum. [Æ76- 
benhavn, 1881, 91 p., 6 pl.]. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 617 


1851. Mirer (L). Adelops Khevenhülleri, n. sp. [Verh. z0ol -bot. Ges. 
Wien, I, p. 131, pl. V]. 


1855 — Beiträge zur Grotten Fauna Krains. [Verh. z00ol.-bot. Ges. Wien, 
V, p. 505-509]. 
1856. — Beschreibung eines neuen Grottenkäfers. [Verh. z0ol.-bot. 
Ges. Wien, VI, p. 627, pl. VIII, fig. 1]. 
a. — Beschreibung eines neuen Grottenkifers aus Ungarn. [ Verk. 


zool -bot. Ges. Wien, VI, p. 635, pl. VIII, fig. 2]. 

1861. — Neue Grottenkäfer (Sphodrus, Adelops). [Wiener ent. Monats , 
V, p. 265]. 

1867. — Ein Beitrag zur unterirdischen Käferfauna. Adelops croa- 
ticus, n. Sp. [Verh. zool.-bot. Ges. Wien, XVII, p. 551]. 

1840 MorscHouLsky (V. von). Insectes du Caucase et des provinces trans- 
caucasiennes. [Bull Soc. impér. Natur. Moscou, XXII, p 175]. 

1851. — Lettres à Monsieur le premier Secrétaire de la Société impé- 
riale des Naturalistes de Moscou. [Bull. Soc. 1mpér. Natur. 
Moscou, X XIV, p. 592-648]. 


1854 _— Études entomologiques. Bathyscia thoracica n. sp. [Helsin- 
fors, imp. Soc. Littér. Finnoise, 185%, in-80]. 

1856 -— Études entomologiques, Ve année. [Helsingfors, Imp. Soc. 
Littér. Finnoise, 1856, in-80]. 

1868 -— (Genres et espèces d'insectes publiés dans différents ouvrages. 


[Supplément au Vol. IV des Horae Societatis entomologicae 
rossicae, P. 58]. 
1869. — Énumération des nouvelles espèces de Coléoptères rapportées 
de ses voyages. 7e article. Scydmænides [Bull. Soc. impér. 
 Natur. Moscou, XLII, p. 252-254]|. 
1857. Müzcer (H.). Ueber die Lebenweise der augenlosen Käfer in den 
Krainer Hôhlen. [Stettiner ent. Ztg, XVIII, p. 65-74]. 
1901. Mürcer (J.). Beitrag zur Kenntniss der Hôhlensilphiden. [Verh. 
z0ol.-bot. Ges.. Wien, LI, p. 16-33, 1 pl]. 
1903. — Die Koleopterengattung Apholeuonus Reitt. Beitrag zur 
| Kenntniss der dalmatinischen Hôhlenfauna. [Sitz. - Ber. Ak. 
Wiss. Wien, GXII, p. 77-90, pl. I] 
a. — Beschreibungen neuer dalmatinischer Coleopteren. [Mün- 
chener Kol. Zs., I, p. 192-194] 
b. — Ueber neue Hôhlenkïfer aus Dalmatien. Resultate der im Som- 
mer 1903 unternommenen Forschungen in dalmatinischen 
Hôhlen. [Sitz-Ber. Ak. Wiss. Wien, CXII, p. 870-889, 1 fig]. 
1904 — Zwei neue Hôhlensilphiden von der Balkanhalbinsel. [Mün- 
chener Kol. Zs., IT, p. 38-42]. 


618 Dr R. JEANNEL 


a. — Sulla fauna delle caverne. Considerazioni generali e note 
critiche. [Boll. Soc. adriatica Sc. nat., Trieste, (1903), XXI, 
p. 139-194]. 

b. — Nuovi coleotteri cavernicoli del Litorale. [71 Tourista. 
Triest, XI, Extrait, 4 p.]. 

1905. — Vier neue Hôhlenkäfer aus dem ôsterreichen Littorale. [Wiener 
ent. Zig., XXIV, p. 32] 

1907. — Bemerkungen zu der neuen Auflage des « Catalogus Coleop- 
terorum Europae, etc. » von Dr von Heyden. Reitter und 
Weise (Paskau 1906). [Wiener ent. Zig., XXVI, p. 193-202]. 

1908 — Bathyscia Khevenhülleri Mill. und Freyeri Mill, ihre syste- 
matische Stellung und ihre Rassen. [Wiener ent. Ztg., X XVII, 

, p. 37-401]. 

1909. — Sechs neue Hôhlenkäfer aus den südlichen Kalkalpen, dem 
istro-dalmatinischen Karstgebiet und dem Balkan. [Wiener 
ent. Ztg., XXVIII, p. 273-282, 5 fig.]. 

1910. — Diagnosen neuer Hôhlensilphiden. (Zool. Anz, Leipzig, XX XVI, 
p. 184-186). 

1911. — Descriptions de Silphides cavernicoles, in Wiener ent. Ztg, 
XXX, fasc. 1. 

1863. NoRGUET (A. de). Note relative à l’Adelops Wollastoni Jans. 
[Ann. Soc. ent. France, 1863, Bull., p. x1x |. 

1874. — Adelops Wollastonir. [ Bull. scientif. Départ. Nord, VI, p. 126-129]. 

1907. NorMaAnD (H.). Nouveaux Coléoptères de la faune française 
(troisième note). [Bull. Soc. ent. France, 1907, p. 121, 3 fig] 
(Bathyscia talpa, n. sp.). 

a. — Nouveaux Coléoptères de la faune française (quatrième 
note). [Bull. Soc. ent. France, 1907, p. 272]. (Bathyscia niti- 
dula, n. sp.). 

1871. * Pacxarp (A. $S.). The Mammoth cave and its inhabitants. 
On the Crustaceans and Insects. [American Naturalist, V, 
p. 744-761]. 

1874. * — Larvae of Anophthalmus and Adelops. [American Natura- 
list, VIII, p. 562]. 

1875. * — The invertebrate cave fauna of Kentucky and adjoining 
States. [ American Naturalist, IX, p. 274-278]. 

1876. * —— The cave beetles of Kentucky. [ American Naturalist, X, 
n:,262-287 ou 

1886. — The cave fauna of north America, with remarks on the ana- 
tomy of the brain and origine ot the blind species. [National 
Academy of Sciences, IV, 156 p., 21 fig. text., XX VII pl]. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 619 


1903. * —— A Text-book of entomology, including the anatomy, phy- 

siology, embryology and metamorphoses of Insects. [New 
: York, Macmillan C9, 1903, 729 p., 654 fig. texte]. 

1903. PAGANETTI-HüÜMMLER (G.). Bericht über seine in den Monaten 
April und Mai 1902 mit Unterstützung der Kaiserliche Aka- 
demie unternommenen Forschungen in Hôhlen Süd-Dalma- 
tiens und der Herzegowina. [Siz-Ber. Ak. Wiss. Wien, 
CXII, 12 Februar 1903 (Sonderabdruck aus dem akademis- 
chen Anzeiger n° V, 4 p )]. 

1885. * — Pexcx (Dr A.). La période glaciaire dans les Pyrénées. 
(Müth. Ver. Erdk. Leipzig 1883, avec une carte), traduit 
en français par L. BRAEMER (Soc. Hist. nat. Toulouse, 
XIX, pp. 107-200). 

1904 PeneckEe (K.). Die ersten in Steiermark aufgefundenen Hôhlen- 
Koleopteren. [Mitth. nat. Ver. Steiermark, 1903, XL, p. Lx- 
LXI|. 

1872. Perez-Arcas (L.). Especies nuevas o criticas de la fauna espa- 
ñola, II, 6 mars 1872. [Soc. españ. Hist. nat, Madrid, I, 
Anales, p. 126-127, pl. III]. 

1904 PEYERIMHOFF (P. de). Description d'un nouveau Silphide caver- 
nicole de Ardèche, avec un tableau des Diaprysius. [Bull. 
Soc. ent. France, 1904, p. 185-187]. (D. Serullazi, n. Sp ). 

a. — Coléoptères cavernicoles inédits recueillis dans les Basses- 
Alpes (deuxième note). [Bull. Soc. ent. France, 1904, p. 214- 
216]. (Bathyscia Champsauri et B. foveicollis, nn. sp.). 
1905. — Étude sur les Bathyscia du groupe d’Aubei. [Bull. Soc. ent. 
_ France, 1905, p. 297-303, 5 fig]. 


1906. — Sur quelques larves de Coléoptères cavernicoles. [Bull. Soc. 
ent. France, 1906, p. 109-118, 15 fig.]. 
a. — Recherches sur la faune cavernicole des Basses-Alpes. [ Ann. 
Soc. ent. France, 1906, p. 203-222, 1 carte]. 
b. — Considérations sur les origines de la faune souterraine. 
[Ann. Soc. ent. France, 1906, p. 223-233]. 
1907. — Deux types nouveaux de larves de Silphides (avec un ta- 


bleau des larves Cholevinae). [ Ann. Soc. ent. France, 1907, 
p. 83-88, fig. 1-6]. 

1908. — Description d’un nouveau Silphide aveugle des Basses-Pyré- 
nées. [Bull. Soc. ent. France, 1908, p. 302-304, fig. ]. 

1901. PeyEerIMHOrFr (P. de) et J. SAINTE-CLAIRE DEviLLe. Coléop- 
tères nouveaux ou peu connus trouvés dans les Alpes Mari- 
times et les Basses-Alpes. [L’ Abeille, Paris, XXX, p. 52-72]. 


620 Dr R. JEANNEL 


1895. * PeyroureaU (S -A.). Contribution à l’étude de la Morphologie 
de l’Armure génitale des Insectes. [Thèse Sciences, Paris, 
1895, 248 p., 43 fig. texte, pl. I-XXII] 

1853. Poxorny (Alois) Bemerkungen über die zoologische Ausbeute 
in der Hôhlen des Karstes. [Verh. zool -bot. Ges. Wien, ITI, 
Sitz. Ber., p. 24-27]. 

1896. Pura Y Larraz (G.) Cavernas y Simas de España. j Bol. Com 
Mapa. Geol. España, XXI, 392 p.]. 

1907. * RacoviTza (E. G.). Essai sur les problèmes biospéologiques. 
[Arch. Zool. exp. et gén., Paris, 4° série, VI, p. 371-4881]. 

1910. * — Biospeologica XIII. Sphéromiens (1re série) et Revision des 
Monolistrini (Isopodes. Sphéromiens). [Arch. Zool. exp. et 
gén., Paris, 5° série, IV, p. 625-857, pl. XVIII-XXXI]. 

1881. Raausa (E.). Coleotteri nuovi o poco conosciuti della Sicilia. 
[ZT Naturalista siciliano, Palermo, 1, p. 5-91. (Adelops Deste- 
fanii, n. sp.). 

1878. ReiTTer (E.). Beitrag zur Coleopteren Fauna der (Carpathen. 
[Deutsche ent. Zs, XXII, p. 63]. 

_ 1881. — Neue und seltene Coleopteren im Jahre 1880 in Süddalma- 

tien und Montenegro gesammelt und beschrieben. [ Deutsche 

ent. Zs., XXV, p. 177-230]. (B. Lesinae, Pholeuon Pluto, 


nn. sp.). 

1883. — Bathyscia Fausti, nov. sp. [Revue mensuelle d’Entomologie 
pure et appliquée, St-Pétersbourg, 1883, p. 72]. 

1884 — Resultate einer coleopterologischen Sammelcampagne auf 


den jonischen Inseln. [Deutsche ent. Zs., XXVIII, p. 101- 
122]. (Bathyscia kerkyrana, n. sp.). 


a. — Einige neue Coleopteren aus Süd-Europa. [Deutsche ent. 
Zs., XXVIITI, p. 255-256]. (Bathyscia Karamant et B. syriaca, 
nn. Ssp.). 


b. — Naturgeschichte der Insecten Deutschlands, III, fasc. 2, 
p. 217. [Berlin, Nicolai, 1884]. 
1885. — Bestimmungstabellen der europiischen Coleopteren. XII. 
Necrophaga. [Verh. natf. Ver. Brünn, X XIII, 122 p.]. 
1886. —— Beitrag zur Systematik der Grotten-Silphiden. [Wiener 
ent. Zig., V, p. 313-316]. 
a. — Coleopterologische Notizen. n° 112. [Wiener ent. Ztg., N, 
p. 100]. 
1887. —— Neue Coleopteren aus Europa, den angrenzenden Ländern 
und Sibirien, mit Bemerkungen über bekannte Arten. [ Deutsche 
ent. Zs., XXXI, p. 241-288]. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 621 


a. — Coleopterologische Notizen. n° 164. [Wiener ent. Zitg. VI, 
p. 106]. 
1889. — Bemerkungen und Berichtigungen zu den Clavicornen in der 


Fauna baltica, 2. Aufl., und Fauna transsylvanica von D°G. 
Seidlitz. [Deutsche ent. Zs, XXXIII, p. 289-318]. 


a. — Drei neue Silphiden aus Italien. [ Ann. Mus. civ. St nat. 
Genova, X XVII, p. 293]. 

1890. — Beschreibungen neuer Coleopteren aus Europa, dem Kaukasus, 

Russisch-Armenien und Turkestan. [Wiener ent. Ztg., IX p.189]. 

a. — Tableaux analytiques pour déterminer les (Coléoptères 


d'Europe. I. Nécrophages, (traduction française par le R. P.BE- 
LON). [ Moulins, Reçue scientif. du Bourbonnais, 1890, in-80]. 

1891. — Catalogus Coleopterorum Europae, Caucasi et Armeniae 
rossicae. Editio I, par L. von Heyden, E. Reitter et J. Weise. 
(Môdling, E. Reitter, 1891). Silphidae, p. 134. 

1898. — Neue Coleopteren aus Europa und den angrenzenden Län- 
dern. [Deutsche ent. Zs., XLII, p. 337-360]. (Bathyscia Go- 
banzi, n. Sp.). 

1901. — Ein neuer blinder Grotten-Silphide aus der Herzegowina. 
[Wiener entom. Ztg., XX, p.128]. (Leonhardia Hilfi, n. g., n.sp.). 

1902. — Uebersicht der Coleopteren-Arten der Gattung Antroherpon 
Reitt. mit Beschreibung einer neuen Art. [Wiener ent. Ztg., 
XXI, p. 206-208]. 

a. — Zwei Grotten-Silphiden aus Nordbosnien. [Wiener ent. 
Zig., XXI, p. 223-224]. (Pholeuonopsis Sequensi, n. sp.). 

1903. — Neue von den Herren Otto Leonhard und M. Hilf in der Herze- 

gowina entdeckte Grottenkäfer. [Wiener ent. Zig, XXII, 
p.. 209-213]. (Leonhardella et Silphanillus, nn. g). 

a. — Antroherpon Matulici, n. sp. [Wiener ent. Ztg., XXII, p. 216]. 

b. — Vier neue Coleopteren der paläarktischen Fauna. [Wiener 
ent. Zig., XXIT, p. 231]. (Anillocharis Ottonis, n. g., n. sp.). 

1904. — Eine neue Bathyscia aus der Herzegowina. [Wiener ent. Ztg., 
XXIII, p. 26] (B. eurycnemis, n. Sp ). 

a. — Abbildungen von Grottenkäfern aus Bosnien und der Herze- 
gowina. [Wiener ent. Zig., X XIII, p. 146, pl. I]. 

b. — Sechszehn neue Coleopteren aus Europa und den angren- 
zenden Ländern. [Wiener ent. Ztg., XXIII, p. 151-160]. 
(Blattodromus, n. subg., herculeanus, n. sp.). 

ce. — Sechs neue Coleopteren aus der paläarktischen Region. 
[Wiener ent. Zitg., XXIII, p. 255-258]. (Apholeuonus lon- 
gicollis, n. subsp.). 


622 Dr R. JEANNEL 


d. — Coleopterologische Notizen. n° 643, Bathyscia Neumanni 

Apf. [Wiener ent. Ztg., XXIIT, p. 260]. 
1906. -- Dreizehn neue Coleopteren aus dem paläarktischen Fauna. 

[Wiener ent. Ztg., XXV, p. 237-244]. (Apholeuonus Knoteki, 
n. Sp.). 

a. — Ueber die beiden bekannten Apholeuonus. [Soc. entom., 
Zürich.:XXIp 9741 

b. — Ueber Apholeuonus Sequensi und Verwandte. [Soc. entom., 
Zürich, XXI, p. 129]. 

e. — Catalogus Coleopterorum Europae, Caucasi et Armeniae 


rossicae, Editio IT, par L. v. Heyden, E. Reitter et J. Weise. 
(Paskau, E. Reitter, 1906). Silphidae, p. 238. 
1907. —— Leonhardella Setniki, n. sp. [Wiener ent. Ztg., XXVI, p. 321]. 
a. — Uebersicht der Anillocharis-Arten. [Wiener ent. Ztg., XX VI, 
p. 343-344]. 

1908. — Dichotomische Uebersicht der blinden Silphiden Gattungen. 
[Wiener ent. Zig., X XVII, p. 103-118]. 

a. — Uebersicht der Arten der Silphiden-Gattung ZLeonhardella 
Reitt. [Entomol. Blätter, Schwabach, IV, p. 7-8]. 

1910. — Coleopterologische Notizen. n° 726. [Wiener ent. Zig., XXIX, 
p. 143-144]. (Leptodirus Grouvellei Jeann ). 

a. — Eine neue Bathyscia aus Dalmatien. Bathyscia (Blatto- 

_ chaeta) Marianit, n. sp. [Wiener entom. Zteg, XXIX, p. 164]. 

b. — Ueber R: Jeannels neues System der Grotten-Silphiden. 
[Wiener ent. Ztg., XXIX, p. 317-318], 

1898. SarNTE-CLAIRE DEvizLze (J.) Nouveau Coléoptère cavernicole 
des Alpes françaises. [Bull. Soc. ent. France, 1898, p. 196] 
(Cytodromus Bucheti, n. sp.). 

1901. — Voir Peyerimhoff (P. de) et J. Sainte-Claire Deville. 

1902. — Exploration entomologique des grottes des Alpes-Maritimes. 
[Ann. Soc. ent. France, 1903, p. 695-709, 1 carte]. 

1905. — Description d’un Bathyscia nouveau des Pyrénées. [Bull. Soc. 
ent. France, 1905,p. 160]. (B. Mascarauxt, n. Sp.). 

a. — Contribution à la faune cavernicole des Basses-Pyrénées. 
[Bull. Soc. ent. France, 1905, p. 231]. 

1906-10. — Catalogue critique des Coléoptères de la Corse. [Rev. d’'En- 
tom., Caen, 1906-1910, (en cours de publication)]. 

1863. Sauzcy (F. C. de). Observations sur quelques Coléoptères caver- 
nicoles. [Ann. Soc. ent. France, 1863, Bull., p. xvir]. (4. de- 
pressus, grandis et meridionalis — A. Schiôdtei). 

1872. — Voir Abeille de Perrin (E.). 


REVISION DES BATHYSCIINAE 623 


1861 ScHauruss (L. W.). Ueber sieben augenlose Silphiden Gattungen. 
LS1z-Ber. Isis zu Dresden, 1861, p. 23-24], 
a. — ZAwei neue Silphiden Gattungen. [Stettin. ent. Ztg, XXII, 
p. 423-428, pl. I]. (Quaestus et Quaesticulus, nn. g ). 


1862. — Ueber zwei neue Hühlenkäfer. [Si/z- Ber. Isis zu Dresden, 
1862 p. 145-147]. 
a. — Quaestus Dohrni, n. sp. [Stettiner ent. Ztg., X XIII, p. 126]. 


1863 — Ueber neue Grottenkäfer. [Verhk zool-bot. Ges. Wien, XIII, 
p. 1219-1222]. (Adelops Erberi, n. sp.). 

1870 — Silphides cavernicoles [Nunquam Otiosus, 1870, p 33-37] 

1881. — Note sur les genres Bathyscia, Quaestus et Quaesticulus. [ Ann. 
Soc. ent. France, 1881, Bull, p, cxxxvirr]. 

1851. SCHINER (J. R). Lettre du comte von Khevenhüller-Metsch sur 
son exploration de la grotte d’Adelsberg. [Verh. z001.-bot. 
Ges. Wien, I, p. 105-109]. 

1853. — Entomologische Mittheilungen über die Krainer Héühlen 
[Verh. zool -bot. Ges Wien, III, Sitz.-Ber., p. 151-157]. 

1849. ScHiôDTE (J.-C.). Specimen Faunae subterraneae. Bidrag til den 
underjordiske Fauna. [Afhandl. Dansk. Vidensk. Selsk., sér. 5, 
IT 39 p., 4 pl] ; separat Xyôbenhavn, Bianco Luno, 1849. 

1862-64 * — De Metamorphosi eleutheratorum observationes. Bidrag 
til insekternes udviklingshistorie. [Naturhistorisk  Tids- 
skrift, Kjübenhaon, 3 rœkke, 134 p., 20 pl.] 

1832. ScHMiDT (F. J.). Leptodirus Hochenwartit, n. g., n. sp. [Zllyrisches 
Blatt, Laibach, 1832, n° 3, p. 9]. 

1834 — Leptodirus Hochenwartit und Elater Grafi beschrieben. [Faunus 
von Gistl, I, fasc. 2, p. 83]. 

1847. — Naturhistorisches aus Krain (Leptodirus Hochenwartii). [1lly- 
risches Blatt Laibach, 1847, 28 décembre]. 

1849. — Besuch der Seleer Grotte, der Berg-ruine Friedrichstein 
bei Gottschee und der grotten von Podpet, Kompolje und 


Laschitz, im August 1848. [/Zllyrisches Blatt, Laibach 1849, 
n°: 38 et 39]. 


1852. — Diagnosen von ZLeptoderus angustatus und sericeus. [Lotos, 
Zs. f. Naturwiss., 11, p. 242] 
a. — Uebersicht der in den Grotten Krains seit 1832 von Schmidt 


aufgefundenen Thiere. [Laibacher Zeitung, 1852, n° 146, feuil- 
leton du # août] (première diagnose des Leptodirus angus- 
tatus et sericeus). 


b. — Zwei neue Arten von Leptoderus. [Stettiner ent. Ztg., XIII, 
p. 381-382]. 


624 Dr R. JEANNEL 


1855. — Beschreibung zwei neuer Hôhlenthiere, eines Käfers und 
einer Schnecke. [Verh. zool.-bot. Ges. Wien, V, p. 1] 

1898. * ScawaRz (E. A.). À new cave-inhabiting Silphid. (Ptomaphagus 
cavernicola, n. sp.). [Proc. entom. Soc. of Washington, IV, 
p. 57-58]. 

1888. Serpzirz (G.). Fauna baltica. Zweite Auflage. 40 Fam. Silphidae 
(Gattungen), p. 77. [Hartungsche Verl., Kônigsberg]. 

1872. SHarp (D.). Descripciones de algunas especies nuevas de Coleop- 
teros. [Soc. españ. Hist. nat, Madrid, 1, Anales, p. 259-271]. 

1898. SrEGMETH (Ch.). Notes sur les Cavernes de Hongrie. (Mém. Soc. 
Spéléologie, Paris, III, n° 16, p. 147 à 164, avec 2 vues et 
5 plans ou coupes). 

1849-53. SrurM (J. H.). Deutschlands Fauna in Abbildungen nach der 
Natur, XX et XXII, pl. [VNürnberg, 1849 et 1853], 

1897. * Suess (E). La Face de la Terre, t. I (traduit de lallemand et 
annoté sous la direction de E. de Margerie) [Paris Colin, 
1897, in-89, 835 p., 2 cartes, 122 fig. texte]. 

1844 *TELLKAMPF (T.). Beschreibung einiger neuer in der Mammuth- 
Hühle in Kentucky aufgefundener Gattungen von Glieder- 
thieren (Coleoptera). [Wiegmann Archiv., X, p. 318-322, fig.] 

1872. Unaaox ($.). Adiciones al trabajo anterior del señor Sharp. [iSoc. 
españ. Hist. nat, Madrid, 1, Anales, p. 272] 

1881. —— Especies nuevas del genero Bathyscia, encontradas en Vizcaya. 
[Soc. españ. Hist. nat., Madrid, X, Anales, p. 113-126] 

1893. * VERHOErF (C.). Vergleichende Untersuchungen über die Abdo- 
minalsegmente und die Copulationsorgane der männlichen 
Coleoptera, ein Beitrag zur Kenntniss der natürlichen Ver- 
wandschaft derselben. [Deutsche ent. Zs, XXXVII, p. 113- 
270; "pl TANT 

a. * — Vergleichende Untersuchungen über die. Abdominalseg- 
mente, inbesondere die Legeapparate der weiblichen Coleop- 
tera, ein Beitrag zur Phylogenie derselben. [Deutsche ent. 
Zs, XX XNÏII, p:209-260, plWMiet" VIN: 

1894 * —_ Zur Kenntniss der vergleichenden Morphoiogie des Abdo- 
mens der weiblichen Coleoptera. [Deutsche entom. Zs., XX X VIII, 
pp. 177-178, 1 fig. text. ]. 

1895. * -_ Beitrige zur vergleichenden Morphologie des Abdomens 
der Coccinelliden und über die Hinterleibsmuskulatur von 
Coccinella, zugleich ein Versuch die Coccinelliden anato- 
misch zu begründen und natürlich zu gruppiren. [Arch. für 
Naturgesch., Berlin, LXI, p 1-80 1 fig. texte, pl. I-VT]. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 625 


a. * — Vergleichend-morphologische Untersuchungen über das 
Abdomen der Endomychiden, Erotyliden und Languriiden 
(im alten Sinne) und über die Muskulatur des Copulations- 
Apparates von Triplax. [ Arch. für Naturgesch., Berlin, LXI, 
p. 213-287, pl XII-XIII]. 

1859. ViLLa (A.). Ein neuer Adelops von Leprieur am Comer-See ent- 
deckt. [Ati Soc. geol. di Milano, I, p. 345]: cité in Berliner 
ent, 28, 1860, IV, p: xxxIT, 

1899. * Viré (A.). Essai sur la faune obscuricole de France. Étude 
particulière de quelques formes zoologiques. [Paris, Baillère 
et fils, 157 p. ]. 

1901. Vopoz (G. P.). Observations sur la faune des Coléoptères de la 
Corse. (C. R. 30€ Session Afas, Ajaccio, p. 626-643). 

1899. We8Er (L.). Ueber Larven von Hôhlenkifern. [ZUlustr. Zs. Entom., 
Neudamm, 1V, p. 1-2, 1 pl.]. 

1902. — Die Larve von Aphaobius Paganettii Gglb. [Allg. Zs. für 
Entom., Neudamm, VII, p. 17-19, 3 fig ]. 

1909. WonLBEREDT (O.). Zur Fauna Montenegros und NordAlbaniens. 
Käfer. [Wauss. Mitth. aus Bosnien und der Hercegowina, XI, 
p. 711-715]. 

1904. ZourAL (V.). Antroherpon Loreki, n. sp. [Wiener ent. Ztg., X XIII, 
p. 20]. 


EXPLICATION DES PLANCHES 


Les photographies ont été obtenues directement avec un objectif planar 1 : 4.5 de Zeiss et 
une chambre à long tirage. 

Tous les dessins ont été faits À la chambre claire; ils sont reproduits par le procédé mécanique 
de la photogravure. 


PLANCHE I 
(Photographies). 
Euryscaniti. 

1. Sciaphyes sibiricus Reïtt., ©, x 7. 11. Bathysciola rugosa Sharp, O', x 5. 
2. Adelopsella bosnica Reitt., ©, x 4. 12. Pholeuonella Erberi Schauf., d,x7. 
3. Pathysciola Damryi Ab. ©, x 7. 13. Parabathyscia Spagnoloi Fairm., ©,x4. 
4. Bathysciola Aubei Kiesw., ©, x 7. 14. Parabathyscia Doderoi Fairm., O,x4. 
5. Bathysciola Gestroi Fairm., ©, x 5. 15. Pholeuonidius Halbherri Reitt., O,x7. 
6. Bathysciola Lostiai Dod., ©, x 4. 16. Anillochlamys Bueni Jeann., ©,x5. 
7. Bathysciola asperula Fairm., ©, x 7. | 17. Speocharis Uhagoni Sharp, © xX7. 
8. B. asperula-talpa Norm., ©, x 7. 18. Speocharis arcanus Schauf., ©', x 14. 
9. B. Linderi-mialetensis Ab., ©', x 5. 19. Speocharis Seeboldi Uh., S,x4. 
10. B. lapidicola, Saulcy, ©, x 5. 1 20. Speocharis Minos Jeann., © ,x4. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN. — 5° SÉRIE. — T. VII. — (1). 40 


626 


. Breuilia triangulum Sharp, C,x4. 

. Speonomus Delarouzeei Fairm., ©, X5. 
. S. stygius-Tisiphone Jeann., 
. Speonomus 
. Speonomus 
. Speonomus 
. Speonomus 
. Speonomus 
. Speonomus 
. Bathysciella Jeanneli Ab., ©,x4. 


O',X5. 
pyrenaeus Lesp., O',X4. 
curvipes La Br, ©,x4. 
Bonvouloiri Duv., d,x4. 
Alexinae Jeann., G,x4. 
Bolivari Escal., ©,x4. 
Oberthuri Jeann., Q,x4. 


Dr R. JEANNEL 


31. 
32. 
33. 
34. 
35. 
36. 
37. 
38. 
39. 
40. 


Perrinia Kiesenwetteri Dieck, o',x4. 
Troglophyes Gavoyi Ab., O,x4. 
Trocharanis Mestrei Ab., ©,x4. 
Antrocharis Querilhaci Lesp., d,x4. 
Diaprysius caudatissimus Ab., m,x4. 
Speodiaetus gallonrovincialis Fairm., Ÿ,x 4, 
Troglodromus Bucheti-Guveti Dev., Q,x4. 
Royerella Tarissani Bed., O,x4. 
Cytodromus dapsoides Ab, g,x4. 
Isereus Xambeui Argod, O,x4. 


. PLANCHE Il 
(Photographies). 
Gynomorphi, Brachyscapiti et 
Antroherpona. 
41. Bathyscia montana Schiôdte, ©,x7. 60. Sophrochaeta insignis EFriv., Q,x4. 
42, Bathyscidius tristiculus Apf., ©',x7. 61. Sophrochaeta Reitteri Friv., ®,X4. 
43. Hexaurus Merkli Friv., O,x4. 62. Proleonhardia Neumanni Apf., Q.x5. 


. Phaneropella Lesinae Reitt., ©, X7. 

. Bathysciotes Hoffmanni Motsch., ©, x7. 
5. Aphaobius Milleri Schm., Œ,x4. 

. Oryotus 
. Speonesiotes narentinus Mill, ©,x4. 


Micklitzi Reitt, O,x4. 


Speonesiotes Gobanzi Reitt., ©,x4. 


. Proleonhardella Matzenaueri Apf., ©,X5. 
. Leonhardella angulicollis Reitt., ©', x 4. 

. L. antennaria-Setniki Reitt., 
. Anilloc\aris Ottonis-plutonius Reïtt., 5, x 4. 


O, x 4. 


63. Charonites Matzenaueri Api., ®,x4. 
64. Adelopidius Sequensi Reitt., ©,x4. 

. Leonhardia Reitteri Breit., O©O,x4. 

. Apholeuonus nudus-Sturanyi Api., O,X3. 
. Protobracharthron Reitteri Apf., ©,x4. 
. Protobrachar.hron Grabowskii Apf., ©, x 4. 
. Parapropus s riceus Schm., ®,x3. 

. Hohenwartia Freyeri Mill, ©o,Xx5. 

1. Spelaeodromus Pluto Reitt., ©,Xx4. 

2. Astagobius anjqustatus Schm., © ,X3. 

3 


54. Pholeuonopsis setipennis Apf., ©,x4. 3. Leptodirus Hohenwarti Schm., ©, x3. 
55. Mehadiella Paveli Friv., ®,xd4. 74. L. Hohenwarti-Schmidti Motsch., ©,x3 
56. Drimeotus Kovacsi Mill, ©,x4. 75. Spelaeobates Kraussi Müll, Q,x4. 
57. D. (Fericeus) Kraatzi Friv., ©,x4. 76. Antroherpon cylintricolle Apf., O,x4. 
58. Pholeuon angusticolle Hampe, ©,x4. 77. Antroherpon Hürmanni Api., O,X3. 7 
59. Pholeuon leptoderum Friv., ©,x4. 

Piomaphagini. 


79. 
80. 


82. 
83. 
84. 


85. 
86. 
87. 


78. Adelnps hirta ‘Tellk., C',X6. 


PLANCHE III 


Genre Sciaphyes Jeann. 


Silhouette de S. sibiricus Reitt., Q,x 17. 
Profil de S. sibiricus Reitt., ©,x 25. 


81. Antenne droite de $%. 
OX OIIS. 


sibiricus Reitt., 


Genre Adelopsella Jeann. 


Silhouette de À. bosnica Reitt., ©, x 15. 

Profil de À. bosnica Reitt., ,X15. 

Carène mésosternale de À. bosnica Reitt., 
x 60. 

Tête de A. bosnica Reiïtt., x 60. 

Œil gauche de A. bosnica Reitt., x 180. 

Antenne gauche de À. bosnica Reitt., 
x 56. 


88. Tarse intermédiaire droit de À. bosnica 
Reitt., mâle, x 68. 

89. Organe copulateur mâle de A. bosnica 
Reitt., face latérale gauche, x 75 
(Le sac intrapénien est entière- 
ment dévaginé). 

intrapénien de À. bosnica Reitt., 
face latérale gauche, Xx75. 


90. Sac 


91. 
92. 


93. 
94. 
95. 
96. 
97. 


98. 


106. 


107. 


108. 


109. 


110. 


ALL. 


112. 


113. 


114. 


115. 


116. 


117. 


130. 


131. 


132. 
133. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


627 


Genre Bathysciola Jeann. 


Antenne droite de B. Peyroni Ab., x68. 
Tarse antérieur droit de B. Peyroni Ab., 
male, x68. 
Organe copulateur mâle de B. Peyroni Ab., 
face latérale gauche, x 106. 
Sac intrapénien de B. Peyroni AL. x158. 
Antenne droite de B. persica Ab., x68. 
Tarse antérieur droit de B. persica Ab. 


99. Antenne droite de B. Fausti Reitt., mâle, 


x 68. 

100. Carène mésosternale de B. silvestris Motsch., 
x 167. 

101. Antenne droite de B. silvestris Motsch., 
mâle, x66. 


102. Tête de B. silvestris Motsch., x 100. 
103. Œil gauche de B. silvestris Motsch., x 415. 


mâle, x112. 104. Carène mésosternale de B. pumilio Reitt., 
Carène mésosternale de B. pusilla Motsch., x 167. 
x 167. 105. Sac intrapénien de B. pumilio Reitt., 
Sacintrapénien de B.pusilla Motsch., x 158. x 158. 
PLANCHE IV 
Genre Bathysciola Jeann. (suite). + 


Carène mésosternale de B. tarsalis Kiesw., 
X”167- 
Tarse antérieur droit de LB. 
Kiesw., mâle, x 68. 
Carène mésosternale de B. sarleanensis 
Barg., x167. 
Carène mésosternale de B. subterranea- 
simbruinica Jeann., X167. 
Organe copulateur mâle de B. subtrrra- 
nea-simbruinica Jeann., face dor- 
so-latérale. x 75. 
Carène mésosternale de B. Damryi Ab. 
x 167. 
Sommet du style latéral droit de l'organe 
copuiateur mâle de B. Damryi 
Ab., face interne, x 312. 
Sac intrapénien de B. Damryi Ab., x158. 
Silhouette de B. Aubei Kiesw., mâle, x 22. 
Organe copulateur mâle de B. Aubei 
Kiesw., face latérale gauche, x 112. 
intrapénien de B. Aubei Kiesw., 
face dorsale, x 158. 
intrapénien de B. Aubei Kiesw., 
face latérale gauche, x158. 


tarsalis 


Sac 


Sac 


118. Organe copulateur mâle de B. Aubei- 
Champsauri Pey., face dorso-la- 
térale, x 112. 


119. Silhouette de B. opaca Reitt., x 22. 

120. Sac intrapénien de B. Destejanii Rag., 
x112. 

121. Silhouette de B. Mujori Reitt., mâle, 
x 22. 

122. Silhouette de B. Gestroi Fairm., mâle, 
x 22. 

123. Organe copulateur mâle de B. Gestroi 


Fairm., face latérale gauche, x 75. 


124, Sac intrapénien de B. Gestroi Fairm. 
LT A 
125. Silhouette de B. Lostini Dod., mâle, x 22. 


. Organe copulateur mâle de B. Lostiai 
Dod., face dorso-latérale, x 75. 

. Sommet du style latéral gauche de l’or- 
gane copulateur mâle de B 
Lostiai Dod., face externe, x 312. 

. Sac intrapénien de B. Lostiai Dod., x 158. 

. Segment génital de B. asperula-‘alpa 
Norm., mâle, x150. 


PLANCHE V 


Genre Bathysciola Jeann. (suite) 


Organe copulateur mâle de B, Linderi 
Ab., face latérale gauche, x 75. 

Sommet du style droit de l'organe co- 
pulateur mâle de B. Linderi 
Ab., face interne, x312. 

Sac intrapénien de B. Linderi Ab., x112. 

Organe copulateur mâle de B. Schiüdiei 
Kiesw., face latérale et dorsale, 
AO 


134. Organe copulateur mâle de B. Schiôdtei 


Kiesw., face latérale, gauche, 
X 75. 

135. Sac intrapénien de B., Schiôdtei Kiesw., 
x 158. 

136. Silhouette du B. lupidicola Saulcy, mâle, 
x 16. 


137. Tibia postérieur droit du B. lapidicola 
Saulcy, mâle, x 45. 


628 
138. 
139, 


140. 


141. 
142. 


143. 


158. 


159. 


167. 


168. 


169. 


Dr R. JEANNEL 


Carène mésosternale du B. lapidicola | 144. Sommet du style droit de l'organe copu- 


Saulcy, Xx68. lateur mâle de B. rugosa Sharp, 
Organe copulateur mâle du B. lapidicola face interne, x 316. 
Sauley, face latérale gauche, x 75. | 145. Carène mésosternale de B. ovoidea Fairm., 
Sommet du style droit de l’organe co- x 68. 
pulateur mâle de B. lapidicola | 146. Organe copulateur mâle de B. ovoidea 
Saulcy, face interne, x 416. Fairm., face latérale gauche, x 56. 
Carène mésosternale de B. n.tidula Norm., | 147. Silhouette de B. Robiati Reiïtt., mâle, 
x 63. x 22. 
Silhouette de B. parallela Jeann., mâle, | 148. Organe copulateur mâle de B. Robiati 
x 16. Reitt., face latérale gauche, x 56, 
Sommet du style droit de l’organe copu- | 149. gac intrapénien de B. Robiati Reitt., 
lateur mâle de LB. gr] x112. 
Jeann., face interne, x 316. 


Genre Pholeuonella Jeann. 


. Organe copulateur mâle de P. Erberi|154. Segment génital de P. Erberi Schauf., 


Schauf., face latérale gauche, x 112. mâle, x150. 
. Coupe sagittale du pénis de P. Ærberi|155. Organe copulateur mâle de P. kerky- 
Schauf., x112. rana Reitt., face dorsale, x75. 
2, Organe copulateur mâle de P. ÆErberi|156. Organe copulateur mâle de P. kerkyrana 
Schauf., face dorsale, x 112. Reitt., face latérale gauche, x 75. 
. Sommet du style droit de l'organe co- | 157. Sommet du style droit de l’organe copu- 
pulateur mâle de P. Erberi lateur mâle de P. kerkyrana Reïtt., 
Schauf., face interne, x 312. face interne, x 312. 
PLANCHE VI 


Genre Pholeuonidius, nov. 


Carène mésosternale de P. Halbherri | 160. Organe copulateur mâle de P. Pinkeri 


Reitt., x 100. Jeann., face latérale gauche, x 75. 
Organe copulateur mâle de P. Halbherri|161. Antenne droite de P. Pinkeri Jeann., 
Reitt., face dorso-latérale, x 75. x 68. 


Genre Parabathyseiu Jeann. 


. Organe copulateur mâle de P. Wollastoni | 170. Organe copulateur mâle de P. Luigionii 


Jans., face dorsale, x 56. Jeann., face dorsale, x 56. 
. Sommet du style gauche de l’organe co- | 171. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
pulateur mâle de P. Wollastoni lateur mâle de P. Luigionii 
Jans., face externe, x 158. Jeann., face externe, X 158. 
. Silhouette du P. Grouvellei Ab., mâle, x 22. | 172. Silhouette de P. latialis Jeann., mâle, 
. Antenne droite de P. Grouvellei Ab. x 22. 
mâle, x68. 173. Tarse antérieur droit de P. Zatialis Jeann., 
. sommet du style gauche de l’organe co- mâle, x 68. 
pulateur mâle de P. Grouvellei | 174. Organe copulateur mâle de P. Zatialis 
Ab., face externe, x 158. Jeann., face dorsale, x 56. 
Sommet du style gauche de l’organe co- | 175. Sommet du style droit de l’organe co- 
pulateur mâle de P. Doria pulateur mâle de P. latialis 
Fairm., face externe, x 158. Jeann., face interne, x112. 
Silhouette de P,. Luigionii Jeann., mâle, | 176. Antenne gauche de P. Doderoi Fairm., 
x 22. x 45. 


Tarse antérieur droit de P. Luigionii | 177. Tarse antérieur droit de P. Doderoi Fairm., 
Jeann., mâle, x68. mâle, x 45. 


180. 


181. 


189. 


190. 


196. 
197. 


198. 


199. 


203. 


204. 


205. 


206. 


207. 


208. 


209. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


. Organe copulateur mâle de P. Doderoi 


Fairm., face dorsale, x 56. 


. Sommet du style gauche de l'organe co- 


pulateur mâle de P. Doderoi 
Fairm., face externe, x158. 
Antenne gauche de P. Spagnoloi Fairm., 
mâle, x 45. 
Segment génital mâle de P. Spagnoloi 
Fairm., x 90. 


629 


182. Organe copulateur mâle de P. Spagnoloi 
Fairm., face dorsale, x56. 

183. Sommet du style gauche de l’organe co- 
pulateur mâle de P. Spagnoloi 
Fairm., face externe, x 112. 

184. Sac intrapénien de P. Spagnoloi Fairm., 
face dorsale, x 75. 

185. Antenne gauche de P. Spagnoloi-Devillei 
Jeann., mâle, x 45. 


PLANCHE VII 


Genre Bathyscimorphus Jeann. 


Silhouette du B. byssinus Schiôdte, mâle, 
x 16. 


. Antenne droite de B. byssinus Sch., mâle, 


x 68. 


. Carène mésosternale äe B. byssinus Sch., 


x 40. 

Tarse antérieur droit de B. byssinus Sch., 
mâle, x68. 

Sac intrapénien de B. byssinus Sch., face 
dorsale, x112 (le fond du sac 
manque sur cette préparation). 


191. Tarse antérieur droit du B. byssinus-acu- 
minatus Mill, mâle, x68. 
. Organe copulateur mâle de B. byssinus- 
acuminatus Mill. face dorsale, x 75. 
3. Sac intrapénien de B. byssinus-acumina- 
tus Mill., face dorsale, x 112. 
Base du sac intrapénien de B. byssinus- 
acuminatus Mill, face ventrale, 
x 416. 
195. Antenne droite de B. globosus 
melle, x68. 


194. 


Mill., fe- 


Genre Anillochlamys Jeann. 


Silhouette de l'A. tropicus Ab., mâle, x 16. 

Profil de la carène mésosternale de À. 
tropicus Ab., x 68. 

Extrémité apicale des élytres de À. éropi- 
cus-apicalis Jeann., x 22. 

Organe copulateur mâle de À. {fropicus 
Ab., face latérale gauche, x 75 
(le sac intrapénien est à demi 
dévaginé). 


200. Sommet du style droit de l’organe copu- 
lateur mâle de l’A. tropicus Ab., 
face interne, x 448. 

201. Sac intrapénien de À. tropicus Ab., face 
dorsale, x112 (L'insertion des 
muscles péniens intrinsèques sur 
le sac est conservée). 

202. Silhouette de l’A. Bueni Jeann., femelle, 
x 16. 


Genre Speocharis Jeann. 


Silhouette du S. arcanus Schauf., mâle, 
x 16. 

Sommet de l’antenne droite de S. arca- 
nus Schauf., mâle, face dorsale, 
x 68. 

Sommet de l'antenne droite de S. arcanus 


Schauf., mâle, face ventrale, x 68. 


Organe copulateur mâle de S. arcanus 
Schauf., face latérale gauche, x 75. 

Organe copulateur mâle de S. Uhagoni 
Sharp, face latérale gauche, x 112. 

Silhouette du S$. occidentalis Jeann., mâle, 
x 16. 

Silhouette du S. Breuili Jeann., mâle, 
x 16. 


210. Organe copulateur mâle de S. Breuili 
Jeann., face dorsale, x 75. 

211. Organe copulateur mâle de S. Brzuili 
Jeann., face latérale gauche, x 75 
(le sac intrapénien est dévaginé). 

212. Sac intrapénien de S. Breuili Jeann., 
face dorsale, x112. 

213. Silhouette de S. Perczi Sharp, mâle, x 16. 

214. Sommet de l’antenne droite de S. Perezi 
Sharp, mâle, x6S. — «a : face 
ventrale ; b : face dorsale. 

215. Organe copulateur mâle de S, Perezi Sharp, 
face latérale gauche, x 75. 

216. Stylet du sac intrapénien de S. Perezi 


Sharp, x210. 


630 


240. 


241. 


244. 


245. 


253. 


254. 


. Organe copulateur mâle de 


Dr R. JEANNEL 


PLANCHE VIII 


Genre Speocharis Jeann. (suite). 


. Silhouette du S. autumnalis Escal., mâle, 


x 16. 


. Organe copulateur mâle de S. autumnalis 


Escal., face latérale gauche, x 112. 


. Silhouette de S. Cisnerosi Per.-Arc., mâle, 


x 16. 


. Antenne droite de S. Cisnerosi Per.-Arc., 


mâle, x 56. 


. Sommet du style gauche de l’organe copu- 


lateur de S. Cisnerosi Per.-Arc., 
face externe, x 112. 


2. Silhouette de S. Sharpi Escal., mâle, x 16. 
. Organe copulateur mâle de S. Sh1rpi Escal., 


face dorsale, x 75. 
S. Sharpi 
Escal., face latérale gauche, x 109. 


. Sommet du style droit de l’organe co- 


pulateur mâle de S. Shtrpi Es- 
cal., face interne, x 158. 


. Coupe sagittale du fond du sac intrapé- 


nien de S. Shirpi Escal., x 312. 


. Stylet du sac intrapénien de S. Sharpi 


Escal., x 316. 


228. Silhouette du S. Escalerai Jeann., mâle, 
x 16. 
229, Organe copulateur mâle de S. Æscalerai 
Jeann., face latérale gauche, x 75. 
Organe copulateur mâle de S. flaviobri- 
gensis Uh., face latérale gauche, 
ND 
. Silhouette du S. 
mâle, x16. 
2. Sommet de l’antenne droite de S. gracili- 
cornis Jeann., mâle, x68. 
. Silhouette de S. S:eboldi Uh., mâle, x16 
. Silhouette du S. filicornis Uh., mâle, 
x 16. 


230. 


gracilicornis Jeann. 


235. Sommet de l'organe copulateur mâle de 
S. filicornis Uh., face latérale 
gauche, x 112. 

236. Silhouette du S. Minos Jeann., mâle 
x 16. 

237. Organe copulateur mâle de S. Minos 


Jeann., face dorsale, X 75. 
238. Organe copulateur mâle de S. Mino 
Jeann., face latérale gauche, x 75 


Genre Breuilia Jeann. 


. Silhouette du B. triangulum Sharp, mâle, 


x 16. 

Sommet de l'antenne droite de B. triangu- 
Lum Sharp, mâle, x60. 

Tarse antérieur droit de B. triangulum 
Sharp, mâle, x 45. 


Ü 


242, Tarse postérieur droit de B. triangulum 
Sharp, mâle, x 45. 

243. Segment génital mâle de B. triangulum 
Sharp, x112. 


PLANCHE IX 


Genre Breuilia 


Organe copulateur mâle de B. triangulum 
Sharp, face dorsale, x 56. 

Organe copulateur mâle de B. triangulum 
Sharp, face latérale gauche, x 56. 


. Sommet du style droit de l’organe copu- 


lateur mâle de B. triangulum 
Sharp, face interne, x 158. 


. Sac intrapénien de B. triangulum Sharp, 


face dorsale, x 75. 


. Sommet du pénis de B. triangulum Sharp, | 


face latérale gauche, x 75 (le sac 
interne est dévaginé). 


Jeann. (suite). 


249, Antenne gauche de B. cuneus Jeann., mâle 
x 68. 

250. Patte intermédiaire droite de B. cuneus 
Jeann., mâle, face postérieure, 
x 68. 

251. Sommet du style droit de l’organe copu- 
lateur de B. cuneus Jeann., face 
interne, x210. 

252. Patte intermédiaire droite deB. 
Jeann., 
x 68. 


“ibialis 
mâle, face postérieure 


Genre Speonomus Jeann. 


Silhouette de S. (Ph'comorphus) Masca- 
rauri Dev., femelle, x 12. 

Carène mésosternale de S. (Phacomorphus) 
Muscarauri Dev., x18. 


255. Sac intrapénien de S. longicornis Saulcy 
face dorsale, x112. 


256. Antenne droite de S. Fagniezi Jeann., 


mâle, x30, 


257. 


258. 
259. 
260. 


261. 


262. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 631 


Sommet du style droit de l'organe copu- | 263. Sommet du style gauche de l'organe co 


lateur de S. wyrenaeus Lesp., pulateur mâle de S. Bonvouloiri 
face interne, x 312. Duv., fare externe, x 312. 
Silhouette de S. Ehler à Ab., mâle, x12. | 264. Sommet de l'antenne droite de S. Mengeli 
Antenne droite de S. Ehlersi Ab.,mâle, x 25. Jeann., mâle, x 45. 
Segment génital mâle de S. 4 /exinae Jeanr., | 265. Sommet du style gauche de l'organe copu- 
x 56. lateur mâle de S. Mengeli Jeann., 
Sommet du style gauche de l'organe copu- face externe, x 312. 
lateur de S. Alexinae Jeann., face | 266. Silhouette de S. crypticola Jeann., mâle, 
interne, x 312. x 16. 
Sac intrapénien de S. Bolivari Escal., face | 247. Sommet de l'antenne droite de S, crypt- 
dorsale, x 112. cola Jeann., mâle, x 45. 
PLANCHE X 


Genre Speonomus Jeann. (suite). 


268. Silhouette de S. Zatrunculus Jeann., mâle, | 277. Silhouette de S. Crotchi Uh., mâle, x 16. 

x 16. 278. Antenne droite de S. Crotchi Uh., mâle, 
269. Sommet de l’antenne droite de $. latrun- x 45. 

culus Jeann., mâle, x 45. 279. Tarse ant rieur droit de S. Crotchi Uh., 
270. Sommet du style gauche de l’organe co- mâle, x68. 

pulateur mâle de S. Zatrunculus | 289. Organe copulateur mâle de S. Crotchi 

Jeann., face externe, x 312. Uh., face dorsale, x 75. 
271. Sommet de l’antenne droite de S. #roglo- | 281. Organe copulateur mâle de S. Crotchi 

dytes Jeann., mâle, x 45. Uh., face latérale gauche, x 75. 
272. Sommet du style gauche de l'organe copu- | 282. Sommet du style gauche de l’organe copu- 

lateur mâle de %S. troglodytes lateur de S. Crotchi Uh., face in- 

Jeann., face externe, x 312. terne, x 312. 
273. Sommet du style gauche de l'organe co: | 283. Silhouette de S. Mazarredoi Uh., mâle, 

pulateur mâle de S. puncticollis x 16. 

Jeann., face externe, x 312. 284. Carène mésosternale de S. Mazarredoi 
274. Silhouette de S. Oberthuri Jeann., ‘e- Un, X68, 

melle, x16. 285. Antenne droite de S. Mazarredoi Uh. 
275. Profil de la carène mésosternale de S. x 45. 

Oberthuri Jeann., x68. 286. Tarse antérieur droit de S. Mazarredoi 
276. Antenne droite de S. Oberthuri Jeann., Uh., mâle, x68. 

femelle, x 45. 

Genre Speonomites Jeann. 

287. Silhouette du S. velox Jeann., mâle, x 16. 289. Sommet du style gauche de l'organe co- 
288. Sommet de l’antenne droite de S. velox pulateur mâle de S. nitens Jeann., 
Jeann., mâle, x 45. face externe, x 312. 

Genre Bathysciella Jeann. 
290. Sommet du style droit de l’organe copulateur mâle de B. Jeanneli Ab., face interne, x 312. 
Genre Perrinia Reitt. 
291. Tarse antérieur droit de P. Kiesenwetteri | 294. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
Dieck, mâle, x45. lateur de P. Kiesenwetteri Dieck, 
292. Tarse postérieur droit de P. Kiesenwetteri face interne, x 312. 
Dieck, mâle, x 45. 295. Silhouette du P. Fonti Jeann., mâle, x 16. 
293. Organe copulateur mâle de P. Kiesenwel- | 296. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
teri Dieck, face latérale gauche, lateur mâle de P. Fonti Jeann., 


x 56, face externe, x 312. 


632 


300. 


301. 


302. 


306. 


307. 


310. 


311. 


314. 
315. 


316. 


324, 


Dr R. JEANNEL 


PLANCHE XI 


Genre Perriniella Jeann. 


. Silhouette du P. Faurai Jeann., mâle, x 12. | 299. Organe copulateur mâle de P. Faurai 
. Carène mésosternale de P. Faurai Jeann., Jeann., face latérale gauche, x 65. 
l 


x 68. | 


Genre Troglophyes Ab. 
Base de l’antenne droite de 7. Gavoyi Ab., | 303. Silhouette du 7. Gavoyi-Alluaudi Jeann., 


mâle, x45. | mâle, x16. 
Sommet du style gauche de l'organe co- | 304. Antenne droite du T. Bedeli Jeann., mâle, 
pulateur mâle de 7. Gavoyi-Ludo- x 45. 
vici Chob., face externe, x 312. | 305. Tarse antérieur droit de 7. Bedeli Jeann., 
Silhouette du 7. Gavoyi-Ludovici Chob., mâle, x 45. 
mâle, x16. 


Genre Troglocharinus Reiïtt. 


Silhouette du T!. Ferreri Reitt., mâle, x 12. | 308. Sommet du style droit de l'organe copu- 
Profil de la carène mésosternale de T. Fer- lateur mâle de T. Ferreri Reiïtt., 
reri Reiïtt., x 68. face externe, x 312. 


Genre Antrocharidius Jeann. 


309. Silhouette de À. orcinus Jeann., femelle, x 12. 


Genre T'rocharanis Reïitt. 


Antenne droite de 7. Mestrei Ab., mâle, | 312. Tarse postérieur droit de 7. Mestrei Ab., 


x 45. mâle, x 45. 
Tarse antérieur droit de 7. Mestrei Ab., | 313. Sommet du style droit de l’organe copu- 
mâle, x 45. lateur mâle de T. Mestrei Ab. 


face interne, x 312. 


Genre Antrocharis Ab. 


Profil du mésosternum de À. Querilhaci | 317. Sommet du style droit de l'organe copu- 


Lesp., x 68. lateur mâle de À. Querilhaci Lesp., 
Tarse antérieur droit de À. Querilhaci face interne, x 312. 

Lesp., mâle, x 45. 318. Sac intrapénien de A. Querilhaci Lesp., 
Tarse postérieur droit de À. Querilhaci x 112. 


Lesp., mâle, x 45. 


PLANCHE XII 


Genre Speoditetus Jeann. 


. Antenne droite du S. galloprovincialis | 322. Tarse postérieur droit de $S. galloprovin- 


Fairm., mâle, x 45. cialis Fairm., mâle, x 45. 
. Tarse antérieur droit de S. galloprovin- | 323. Organe copulateur mâle de S. galloprovin- 
cial s Fairm., mâle, x 45. cialis Fairm., face latérale gauche, 
. Tarse antérieur droit de S. galloprovin- x 56. 


cialis Fairm., femelle, x 45. 


Genre Troglodromus Dev. 


Profil de la carène mésosternale de 7. | 325. Tarse antérieur droit de 7. Bucheti Dev., 
Bucheti Dev., x 68. mâle, x 45. : 


LOS 


332. 


334. 


336. 


337. 


343. 


344, 


349. 


350. 


351. 


352. 


356. 
357. 


358. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


. Tarse postérieur droit de 7. Bucheti Dev., 


mâle, x 46. 


. Organe copulateur mâle de 7. Bucheti- 


Bonajonsi Dev., face latérale gau- 
che, x 55. 


. Sommet du style gauche de l’organe co- 


633 


pulateur mâle de T. Bucheti-Bo- 
nafonsi Dev., face externe, x 220. 
329. Sac intrapénien de 7. Bucheti-Bonajonsi 
Dev., face dorsale, x 56. 
330. Sac intrapénien de 7. Bucheti-Bonajonsi 
Dev., face latérale gauche, x 56. 


Genre Royerella Jeann. 


. Base de l’antenne droite de R. Villardi 


Bed., mâle, x 45. 
Tarse postérieur droit de R. Villardi Bed., 
mâle, x 45, 


333. Organe copulateur mâle de R. Villardi 
Bed., face latérale gauche, x 56. 


Genre Cytodromus Ab. 


Tarse postérieur droit du C. 
Ab., mâle, x 45. 


dapsoides 


335. Organe copulateur mâle de C. dapsoides 
Ab., face latérale gauche, x 56. 


Genre Zsereus Reitt. 


Base de l’antenne droite de Z. Xambeui 
Arg., mâle, x 45. 

Tarse postérieur droit de Z. Xambeui Arg., 
mâle, x 45. 


338. Organe copulateur mâle de 7. Xambeui 
Arg., face latérale gauche, x 56. 

339. Sac intrapénien de Z.Xambeui Arg., face 
dorsale, x 75. 


Genre Diaprysius Ab. 


. Sommet de l’antenne droite de D. Sicardi 


V. May., mâle, x 45. 


. Profil de la carène mésosternale de D. 


Sicardi V. May., x 68. 


2. Sommet du style droit de l’organe copu- 


lateur de D. Sicardi V. May., face 
interne, x 312. 
Profil de la carène mésosternale de D. Se- 
rullizi Peyer., x 68. 
Profil de la carène mésosternale de D. Se- 
- rullazi-Peyerimhoffi Jeann., x 68. 


345. Organe copulateur mâle de D. Serulluzi- 
Peyerimhoÿfi Jeann., face laté- 
rale gauche, x 75. 

346. Sommet du style gauche de l’organe co- 
pulateur mâle de D. Serullazi- 
Peyerimhoffi Jeann., face externe, 
x 312. 

347. Profil de la carène mésosternale de D. 
Fagniezi Jeann., x68. 

348. Profil de la carène mésosternale de D. 
Mazaurici V. May., X68. 


PLANCHE XIII 


Genre Dirprysius Jeann. (suite). 


Sommet de l’antenne droite de D, Ma- 
zaurici V. May., mâle, x 45. 


Sommet de l’antenne droite de D. Ma- 


zaurici V. May., femelle, x 45. 
Profil de la carène mésosternale de D. 
caudatus Ab., x 68. 
Organe copulateur mâle de D. caudatus 
Ab., face latérale gauche, x 75. 


353. Sommet du style gauche de l'organe 
copulateur mâle de D. caudatus 
Ab., face externe, x 312. 

354. Profil de la carène mésosternale de D. cau- 
datissimus Ab., x 68. 

355. Sac intrapénien de D. caudatissimus Ab., 
X 75. 


Genre Bathyscia Schiôdte. 


Silhouette de B. montana Sch., mâle, x 22. 

Antenne droite de B. montana Sch.,mâle, 
face dorsale, x 45. 

Antenne droite de B. montana Sch., mâle, 
face latérale, x 45. 


359. Tarse antérieur droit de B. montana Sch., 
mâle, x 158. 

360. Organe copulateur mâle de B. montana 
Sch., face dorsale, x 220. 


634 


361. 


362. 


363. 


367. 
368. 


369. 


372. 


373. 


374. 


377. 
378. 


379. 


382. 
383. 
384. 


387. 


383 
389. 


390. 


391. 


Dr R. JEANNEL 


Organe copulateur mâle de B. montana | 364. 


Sch., face ventrale, x 220. 

Profil de la carène mésosternale de B. | 365 
montana Sch., x 45. 

Antenne droite de B. montana-jablanicen- 
sis Ganglb., face dorsale, x 68. 


Antenne droite de B. montana-iablanicen- 
sis Ganglb., face latérale, x 68. 


. Antenne droite de B. montana-Apjelbecki 


Ganglb., face dorsale, x 68. 


366. Antenne droite de B. montana-Apjelbecki 


Ganglb., face latérale, x 68. 


Genre Bathyscidius Jeann. 


Silhouette du B.tristiculus Apî., mâle, x 22. 

Tarse antérieur droit du B. tristiculus 
Apf., mâle, x158. 

Antenne droite de B.tristiculus Apf., mâle, 
X 91. — a : face dorsale ; b : face 
latérale. 


371 


Genre Hezxaurus 


370. Profil de la carène mésosternale de B. 


tristiculus Apf., x 68. 


. Organe copulateur mâle de B. tristiculus 


Apf., face dorsale, x 158. 


Reitt. 


Profil de la carène mésosternale de l'A. | 375. Tarse antérieur droit de H. Merkli-simile 


Merkli Friv. x 40. 

Antenne droite de H. Merkli Friv., fe- 
melle, x 35. 

Profil de H. Merkli-simile Friv., mâle, 
x 45. 


Genre Speophyes 


Silhouette du S. lucidulus Delar., mâle, x22. | 380. 


Antenne droite du S. Zucidulus Delar., 
mâle, x 60. 

Tarse antérieur droit de S. 
Delar., mâle, x 112. 


lucidulus 


381. 


Friv., mâle, x 45. 


376. Organe copulateur mâle de H. Merkli- 


simile Friv., face dorso-latérale, 
x 75. 


Jeann. 


Organe copulateur mâle de S. Zuc'dulus 
Delar., face dorsale, x 75. 

Organe copulateur mâle de S. Zucidulus 
Delar., face latérale gauche, x 75. 


Genre Phaneropella Jeann. 


Tête de P. Lesinae Reitt., x 84. 385. 
Œil gauche de P. Lesinae Reïtt., x 312. 
Tarse antérieur droit de P. Lesinae Reiïtt., | 386. 


mâle, x 158. 


Organe copulateur mâle de P. Lesinte 
Reitt., face dorsale, x 115. 

Sommet du style latéral droit de l'organe 
copulateur mâle de P. Lesinae 
Reitt., face interne, x 468. 


PLANCHE XIV 


Genre Bathyscio'es 


Silhouette du B. Hoffmanni 
mâle. x 16. 

Profil du B. Hofjmanni Motsch., mâle, x 22. 

Antenne droite de B. Hoffÿmonni Motsch., 
mâle, x 68. 

Organe copulateur mâle de B. Hoffmanni 
Motsch., face  dorso-latérale. 
x110: 

Sac intrapénien de B. Hoffmanni Motsch., 
face dorsale, x 156. 


Motsch., | 392. 


393. 
394. 


395. 


396. 


Jeann. 


Silhouette du B. Khevenhülleri Mill 
mâle, x 16. 
Profil du B. Khevenhülleri Mill, x 16. 
Antenne droite de B. Khevenhülleri Mill. 
mâle, x45 — «a : face dorsale : 
b : face latérale. 
Organe copulateur mâle de B. Kheven- 
hülleri Mill, face dorsale, x 56. 
intrapénien de B. Khevenhülleri 
Mill., face dorsale, x 112. 


Sac 


397. 


392. 


399. 


400. 


405. 


406. 


407. 


408. 


409. 


#10. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 635 


Genre Aphuobius Ab. 


Silhouette du prothorax de A. Milleri | 401. Sommet du style droit de l'organe co- 


Schm., mâle, x 22. pulateur mâle de A. Müilleri 
Profil de la carène mésosternale de À. Schm., face interne, x 416. 

Milleri Schm., x 40. 402. Sac intrapénien de À. Müilleri Schm., 
Antenne droite de À. Müilleri Schm., face dorsale, x 112. 

mâle, x 30. 403. Silhouette du prothorax de A. Heydeni 
Organe copulateur mâle de À. Milleri Reitt., mâle, x 22. 

Schm., face dorsale, x 75. 404. Antenne droite de A. Heydeni Reitt., 

mâle, x 30. 


Genre Oryotus Mill. 


Silhouette de O. Schmidti Mill., mâle, x 16. | 411. Sommet du style gauche de l'organe co- 


Carène mésosternale de O. Schmidti Mill, pulateur mâle de O. Schmidti 
x 40. Mill, face externe, x 330. 

Tarse antérieur droit de O0. Schmidti Mill., | 412. Antenne droite de O. Micklitzi Reitt. 
mâle, x 45. mâle, x 40. 

Tarse intermédiaire droit de O. Schmidti | 413. Tarse antérieur droit de O. Micklitzi 
Mill., mâle, x 45. Reiïtt., mâle, x 45. 

Segment génital mâle de O. Schmidti | 414. Carène mésosternale de ©. Micklitzi 
Mill., x 75. Reitt.. x 45. 

Organe copulateur mâle de O. Schmidti | 415. Sac intrapénien de O. Micklitzi Reitt., 
Mill., face dorsale, x 56. x 112. 

PLANCHE XV 


Genre Speonesiotes Jeann. 


416. Silhouette de S. narentinus Mill., mâle, x 16. | 429. Sac intrapénien de S. issensis J. Müll. 
417. Antenne droite de S. narentinus Mill, face dorsale, x 112. 
mâle, X60. — « : face dorsale ; | 430. Silhouette de S. Paganettii Ganglb., mâle, 
b : face latérale. x 16. 
418. Carène mésosternale de S. narentinus | 431. Antenne droite de S. Paganettii Ganglb. 
_Mill., vue de face, x 40. mâle, x 60. 
419. Profil de la carène mésosternale de S. na- | 432. Organe copulateur mâle de S. Paganettii 
rentinus Mill., x 40. Ganglb., face dorsale, x 75. 
420, Organe copulateur mâle de S. narentinus | 433. Sac intrapénien de S. Paganetiii Ganglb., 
Mill., face dorsale, x 75. face dorsale, x 158. 
421. Sac intrapénien de S. narentinus Mill., | 434. Silhouette de S. Gobanzi Reitt., mâle, x 16. 
face dorsale, x 112. 435. Profil de S. Gobanzi Reitt., mâle, x16. 
422. Silhouette de S. dorotkanus Reitt., mâle, | 436. Carène mésosternalc de S. Gobanzi Reitt., 
x 15. vue de profil, x 40. 
423. Antenne droite de S. dorotkanus Reitt., | 437. Antenne droite de S. Gobanzi Reitt., mâle, 
mâle, x68. xX45. — a : face latérale; b : 
424, Profil de la carène mésosternale de S. do- face dorsale. 
ro'kinus Reitt.. x 40. 438, Organe copulateur mâle de S. Gobanzi 
425. Organe copulateur mâle de S. dorotkr- Reitt., face dorsale, x 75. 
nus Reitt., face dorsale, x 75. 439, Sac intrapénien de S. Gobanzi Reitt., face 
426. Sac intrapénien de S. dorotkanus Reitt., dorsale, x 75. 
face dorsale, x 158, 440. Silhouette de S. Fabianii Dod., femelle, 
427. Antenne droite de S. issensis J. Müll., x 16. 
mâle, X68. — « : face dorsale: | 441. Antenne droite de S. Faianii Dod., x56 
b : face latérale. 442. Profil de la carène mésosternale de S. 
428. Organe copulateur mâle de S. issensis Fabianii Lod., x 40. 


J, Müll., face dorsale, x 75, 


636 Dr R. JEANNEL 
PLANCHE XVI 
Genre Sveonesiotes Jeann. (suite). 
443. Silhouette du S. antrorum Dod., femelle, | 445. Antenne gauche de S. antrorum Dod., 
x 16. femelle, face latérale, x 45. 
444. Antenne gauche de S. antrorum Dod., | 446. Patte postérieure gauche de S. aantrorum 
femelle, face dorsale, x 45. Dod., femelle, x 30. 
Genre Proleonhardella Jeann. 
447. Silhouette du P. Matzenaueri Apf., mâle, | 450. Segment génital mâle de P. Matzenaueri 
x 16. | Apf., X112. 
448. Antenne gauche de P. Matzenaueri Apî., | 451. Organe copulateur mâle de P. Matzenaueri 
mâle, x 60. Apf., face dorsale, x 112. 
449. Profil de la carène mésosternale de P. Mat- | 452. Sac intrapénien de P. Matzenaueri Apf., 
zenaueri Apf., x 40. x 158. 
Genre ZLeonhardella Reiïtt. 
453. Silhouette de L. angulicollis Reitt., mâle, | 458. Sac intrapénien de L. angulicollis Reitt., 
x 16. face dorsale, x 158. 
454. Antenne droite de £. angulicollis Reitt., | 459. Sommet du style droit de l'organe copula- 
mâle, x 26. teur mâle de L. angulicollis Reitt., 
455. Profil de la carène mésosternale de L. angu- face interne, x 237. 
licollis Reiïtt., x 40. 460. Silhouette de L. antennaria-Setniki Reitt., 
456. Contour du prothorax de L. angulicollis femelle, x 16. 
Reitt., femelle, x 16. 461. Antenne droite de ZL. antennaria-Setniki 
457. Organe copulateur mâle de Z. angulicollis Reitt., femelle, x 26. 
Reitt., face dorsale, x 56. 462. Profil de la carène mésosternale de Z. 
antennaria-Setniki Reitt., x 40. 
Genre Anillocharis Reitt. 
463. Tarse antérieur droit de l'A. Oftonis Reiïtt., | 467. Antenne droite de l'A. Ottonis-plutonius 
mâle, x 68. Reitt., mâle, x 45. 
464. Profil de la carène mésosternale de l’A.]| 468. Organe copulateur mâle de l’A. Ottonis- 
Ottonis Reïtt., x 40. plutonius Reitt., face dorsale, 
465. Segment génital mâle de À. Ottonis Reitt., X 75. 
x 112. 469. Sac intrapénien de À. Ottonis-plutonius 
466. Silhouette de l’À. Ottonis-plutonius Reitt., Reiïtt., face dorsale, x 112. 
mâle, x 16. 
Genre Pholeuonopsis Apî. 
470. Silhouette du P. setipennis Apf., femelle., | 472. Profil de la carène mésosternale de P. 
X 16. setipennis Apî., x 40. 
471. Antenne droite de P. setipennis Apî., 
femelle, x 30. 
PLANCHE XVII 
Genre Mehadiella Csiki. 
473. Face sternale du mésothorax et du méta- | 474. Antenne droite de M. Paveli Friv., femelle, 


thorax de M. Paveli Friv., femelle, x 68. 
x 45. 


475. 
476. 


477. 


478. 


479. 


480, 


486. 


487. 


488. 


489. 


490. 


491. 


498. 


499. 


REVISION DES BATH YSCIINAE 


Genre Drimeotus 


Drimeotus Ormayi 

Antenne droite de D. Kovacsi Mill., mâle, 
x 30. 

Patte postérieure droite du D. Kovacsi 
Mill., mâle, x 30. 

Face sternale du mésothorax et du méta- 
thorax de D. Kovuesi Mill., x 26. 

Organe copulateur mâle de D. Kovacsi 
Mill., face latérale gauche, x 56. 

Coupe sagittale du sommet du pénis de 
D. Kovacsi Mill., x 100. 


Reitt., femelle, x 12. | 481 


482 


637 


Mill. 


. Sac intrapénien de D. Kovacsi Mill., face 
latérale gauche, x 75. 

. Sommet du style gauche de l'organe copu- 
lateur mâle de D. Kovacsi Mill, 
face externe, x 210. 

. Profil du thorax du D. (Fericeus) Kraatzi 
Friv., mâle, x 30. 


484. Patte intermédiaire droite de D, (Fericeus) 


485 


Kr'atzi Friv., mâle, x 30. 
. Patte postérieure droite de D. (Fericeus) 
Kraatzi Friv., mâle, x 30. 


Genre Pholeuon Hampe. 


Face sternale du prothorax de P. (Parapho- 
leuon) gracile Friv., x 30. 
Contour du prothorax de P. (Parapho- 
leuon) gracil: Friv., x 16. 

Tarse postérieur droit de P. (Parapholeuon) 
gracile Friv., mâle, x 30. 

Face sternale du mésothorax et du méta- 

thorax de P. gracile Friv., x 26. 
Organe copulateur mâle de P. (Parapho- 
leuon) gracile Friv., face dorsale, 
X 56. 
Organe copulateur mâle de P. (Parapho- 
leuon) gracile Friv., face latérale 
gauche, x 56. 


492 


. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
lateur mâle de P. (Parapholeuon) 
gracile Friv., face externe, x 168. 


3. Silhouette du prothorax de P. angusticolle 


Hampe, x 16. 
. Antenne droite de P. angusticolle Hampe, 
mâle, x 30. 


5. Tarse antérieur droit de P. angusticoll’ 


Hampe, mâle, x 40. 

. Tarse postérieur droit de P. angusticolle 
Hampe, mâle, x 40. 

. Face sternale du mésothorax et du méta- 
thorax de P. angusticolle Hampe, 
X 26. 


PLANCHE XVIII 


Genre Pholeuon 


Organe copulateur mâle de P. angusticolle 
Hampe, face dorso-latérale, x 56. 

Base du sac intrapénien de P. angusticolle 
Hampe, face latérale gauche, 
x112. 


. Contour du prothorax de P. leptoderum 


Friv., x 16. 


. Base de l’antenne gauche de P. leptoderum 


Friv., mâle, x 30. 


. Sommet de l’antenne gauche de P. lepto- 


derum Friv., mâle, x 30. 


Genre Sophrochueta 


. Antenne droite de S, insignis Friv., mâle, 


x 26. 


. Tarse antérieur droit de S. insignis Friv., 


mâle, x 40. 


. Patte intermédiaire droite de S. insignis 


Friv., mâle, x 30. 


. Patte postérieure droite de S. insignis 


Friv., mâle, x 30. 


Hampe (suite). 


503. 


504. 


512. 


Tarse antérieur droit de P. leptoderum 
Friv., mâle, x 45. 
Face sternale du mésothorax et du méta- 
thorax de P. leptoderum Friv., x 26. 
. Organe copulateur mâle de P. leptoderum 
Friv., face latérale gauche, x 56. 
. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
lateur de P. Zeptoderum Friv., 
face externe, x 237. 
. Segment génital mâle de P. leptoderum 
Friv., x 60. 


Reitt. 


Profil de la carène mésosternale de S. insi- 
gnis Friv., x 40. 
. Organe copulateur mâle ! de S. insignis 
Friv., face dorsale, x 75. 
. Antenne gauche de S. Merkli Friv., femelle, 
x 60. 
. Profil de la carène mésosternale de S. 
Merkli Friv., x 40. 


638 
516. 


517. 


520. 


521. 


523. 


524. 


533. Organe copulateur mâle de À. Sequensi 


543. 


Dr R. JEANNEL 


Antenne gauche de S. Reitteri Friv., mâle, | 518. Organe copulateur mâle de S. Reitteri 
X180: Friv., face dorsale, x 56. 

Profil de la carène mésosternale de S. Reit- | 519. Sac intrapénien de S. Reitteri Friv., face 
teri Friv., x 40. ventrale, x 56. 


Genre Proleonhardia Jeann. 


Antenne droite de P. Neumanni Apf., | 522. Tarse postérieur droit de P. Neumanni 
femelle, x 45. Apf., femelle, x 45. 

Profil de la carène mésosternale de P. Neu- 
manni Api., x 40. 


Genre Charonites Apî. 
Antenne droite de C. Maizenaueri Apf., | 526. Patte postérieure droite du C. Matzenaueri 


mâle, x 40. Apî., mâle, x 30. 
Contour du prothorax de C. Matzenaueri | 527. Organe copulateur mâle de C. Matzenaueri 
Apf., x 34. Apf., face dorsale, x 56. 


. Tarse antérieur droit de C. Matzenaueri | 528. Sommet du style gauche de l’organe copu- 


Apî., mâle, x 45. lateur mâle de C. Matzenaueri 
Apîf., face interne, x 294. 


PLANCHE XIX 


Genre Adelopidius Api. 


. Antenne droite de l’A. Sequensi Reitt., | 534. Sommet du style gauche de l'organe copu- 


mâle et femelle, x 30. lateur mâle de À. Sequensi Reitt., 
. Contour du prothorax de l’A. Sequensi face interne, x 330. 

Reitt., x 34. 535. Antenne droite de À. Neumanni J. Müll., 
. Tarse antérieur droit de À. Sequensi Reitt., mâle, x 45. — a : face latérale 

mâle, x 45. b : face dorsale. 


. Organe copulateur mâle de À. Sequensi | 536. Antenne droite de À. Neumanni J. Müll., 


Reitt., face dorsale, x 56. | femelle, face dorsale, x 45. 


Reitt., face latérale gauche, x 68. 


Genre Leonhardia Reitt. 


. Antenne droite de ZL. Hufi Reitt., mâle, | 540. Patte postérieure droite de L. Hilfi Reitt., 


x 30. mâle, x 30. 


. Contour du prothorax de L. Hilfi Reïtt., | 541. Organe copulateur mâle de Z. Hilfi Reitt., 


x 34. face dorsale, x 56. 


. Face sternale du mésothorax et du méta- | 542. Sommet du style gauche de l’organe copu- 


thorax de L. Hifi Reitt., x 30. lateur mâle de Z. Hifi Reitt., 
face interne, x 330. 


Genre Haplotropidius J. Müll. 


Face sternale du mésothorax et du méta- | 544. Organe copulateur mâle de H. pubescens 
thorax de H. pubescens J. Müll.,, J. Müll., face dorsale, x 56. 


x 26. 


Genre Apholeuonus Reitt. 


. Sommet de l’antenne droite de l’A. Zongi- | 547. Sommet du tibia postérieur gauche de 


collis Reitt., mâle, x 30. A. longicollis Reitt., face ventrale, 


. Carène mésosternale de l'A. Zongicollis x 45. 


Reitt., x 40. 


566. 


567. 


582. 
583. 


REVISION DES BATHYSCIINAE 


. Organe copulateur mâle de l’A. longicollis 


Reitt., face dorsale, x 56. 


. Sac intrapénien de l’A. longicollis Reitt., 


face dorsale, x 112. 


. Sommet de l’antenne droite de l'A. nudus 


Apf., mâle, x 30. 


. Profil de la carène mésosternale de l'A. 


nudus Apf., x 40. 


2, Segment génital mâle de À. nudus Apî., 


X 56, 


639 


553. Sommet du style gauche de l’organe copu- 
lateur mâle de l’A. nudus Apf., 
face externe, x 210. 

554. Sommet de l’antenne droite de l’ A. nudus- 
Sturanyi Api., mâle, x 30. 

555. Profil de la carène mésosternale de l’A. 
nudus-Sturaïyi Apf., x 40. 

556. Face sternale du mésothorax et du méta- 
thorax de À.nudus-Sturanyi Apf., 
x 26. 


PLANCHE XX 


Genre Protobracharthron Reitt. 


. Profil du mésosternum de P. Reitteri Apf., 


x 40. 


. Face sternale du mésothorax et du méta- 


thorax de P. Grabowskii Apf., x 26. 


559, Profil du mésosternum de P. Grabowskii 
Apî., x 40. 


Genre Parapropus Ganglb. 


. Somret de l'antenne droite du P. sericeus 


Schm., mâle, x 30. 


. Profil du mésosternum de P. sericeus Schm., 


x 40, 


2, Tarse antérieur droit du P. sericeus Schm., 


mâle, x45. 


3. Organe copulateur mâle de P. sericeus 


Schm., face dorsale, x 56. 


. Silhouette du P.. sericeus-simplicipes J. 


Müll., mâle, x 12. 


. Tarse antérieur droit du P. sericeus-sim- 


plicipes J. Müll., mâle, x 45. 
Silhouette du P. sericeus-Neumanni J. 
Müll., mâle, x12. 
Tarse antérieur droit du P. sericeus-Neu- 
- manni J. Müll., mâle, x 45. 


568. Tarse antérieur droit de P. sericeus-Taxi 
J. Müll., mâle, x 45. 


569. Tarse antérieur droit de P. Pfeiferi Api., 
mâle, x 45. 

570. Sommet de l'antenne droite de P. 
Gangibaueri Ganglb., mâle, x 30. 

571. Face sternale du thorax de P. Ganglbaueri 
Ganglb., x 26. 

572. Face sternale du mésothorax et du m‘ta- 
thorax de P. Gangibaueri Ganglb., 
X 26. 

573. Tarse antérieur droit de P. Gangibaueri 
Ganglb , mâle, x 45. 

574. Organe copulateur mâle de P. Ganglbaueri 


Ganglb., face lattrale gauche, 
X 56. ; 


Genre Hohenwartia Jeann. 


. Silhouette de H. Freyeri Mill., mâle, x 16. 
. Antenne droite de H. Freyeri Mill., mâle, 


x 45. 


. Profil de la carène mésosternale de H. 


Freyeri Mill, x 40. 


. Tarse antérieur droit de H. Freyeri Mill., 


mâle, x 40. 


579. Organe copulateur mâle de H. Freyeri 
Mill., face dorso-latérale, x 75. 

580. Silhouette du H, Robici Ganglb., mâle, 
x 16. 

581. Organe copulateur mâle de Æ. Robici 
Ganglb., face dorso-latérale, x 75. 


PLANCHE XXI 


Genre Spela-:odromus Reïtt. 


Tête de S. Pluto Reitt., x 30. 
Sommet de l’antenne dr'ite de S. Pluto 
Reitt., mâle, x 30. 


584. Base de l'antenne droite de S. Pluto Reitt., 


mâle, x 20. 


585. Face sternale du mésothorax et du méta- 
thorax de S. Pluto Reitt., x 22. 

586. Tarse antérieur droit de S. Pluto Reitt., 
mâle, x 30. 


640 Dr R. JEANNEL 


587. Sommet du tibia postérieur droit de S. | 590. Sommet du style gauche de l'orgare co- 


Pluto Reitt., face dorsale, x 45. pulateur mâle de S. Pluto Reitt., 
588. Segment génital mâle de S. Pluto Reitt., | face externe, x 158. 

x 56. 591. Sac intrapénien de S. Pluto Reiïtt., face 
589. Organe copulateur mâle de S. Pluto dorsale, x 56. 


Reitt., face latérale gauche, x 56. | 592. Sac intrapénien de S. lPluto Reitt., face 
latérale gauche, x 56. 


Genre Astagobius Reitt. 


593. Face sternale du thorax de À. angustatus | 595. Tarse antérieur droit de À. angustatus 


Schm., x 26. Schm., mâle, x 45. 
594. Segment génital mâle de A. angustatus | 596, Organe copulateur mâle de À. angustatus 
Schm., x 56. Schm., face dorsale, x 45. 


Genre Leptodirus Schmidt. 


597. Profil de L. Hohenwarti Schm., x 16. 602. Organe copulateur mâle de Z. Hohenwarti 
598. Tête de L. Hohenwarti Schm., x 26. Schm., face dorsale, x 45. : 
599. Antenne droite de ZL. Hohenwarti Schm., | 603. Sommet du style gauche de l‘organe co- 
mâle, x16. pulateur de Z. Hohenwarti Schm., 
600. Tarse antérieur droit du L. Hohenwarti face externe, x 237. 
Schm., mâle, x 45. 604. L. Grouvellei Jeann., mâle, x12. 
601. Face sternale du thorax de ZL. Hohenwarti | 605. Organe copulateur mâle de Z. Grouvelle 
Schm., x 26. | Jeann., face dorsale, x 45. 


PLANCHE XXII 


Genre Spelueobates J. Müll. 


606. Organe copulateur mâle de S. pharensis | 608. Profil du S. Kraussi J. Müll, x 26. 
J. Müll., face dorsale, x 120 | 609. Organe copulateur mâle de S. Kraussi 
{d’après une figure de J. Müller) J. Müll.. face dorsale, x 120 (d’a- 
407. Organe copulateur mâle de S. Noviki près une figure de J. Müller). 
J. Müll, face dorsale, x 120 
(d’après une figure de J. Müller). 


Genre Antroherpon Apî. 


610. Anienne droite de A. eylindricolle Apf., | 616. Tarse antérieur droit de À. Hürmanni 
mâle, x 12. Apf., mâle, x 39. 
611. Face sternale du mésothorax et du méta- | 617. Face dorsale de la partie antérieure du 
thorax de À. stenocephalum Apî., corps de À. Leonhardi Reitt., 
X 22: x 16. 
812. Segment génital mâle de À. stenocepha- | 618. Face latérale de la partie antérieure du 
um Apî., x100. corps de A. Leonhardi Reitt., 
613. Organe copulateur mâle de À. stenocepha- x 16. 
lum Apf.. face ventrale, x 1090. 619. Face ventrale de la partie antérieure du 
614. Profil de l'A. Hôrmanni Apîf. x 26. corps de À. ZLeonhardi Reitt., 
615. Face sternale du mésotho-ax et du méta- x 16. 


thorax de 4. Hürmanni Apî., x 22. | 


Species incertae sedis. 


620. Silhouette du Bathyscia (?) Raveli Dod., | 621. Antenne droite du Bathyscia (?) Raveli 
femelle, x 16. Dod., femelle, x 68. 


REVISION DES BATH YSCTINAE 64] 


PLANCHE XXIII 


Métamorphoses, 


Larve de Bathysciola Schiôdtei-grandis Fairm. 


622, Mandibule gauche, face dorsale, x 150. 624, Soie composée du premier segment abdo- 
623, Mandibule droite, face dorsale, x 150, minal, x 416. 
Larve de Bathysciola Linderi-mialetensis Ab, 
625. Mandibule gauche, face dorsale, x 150, 629, Antenne droite, face dorsale, x 150, 
626. Mandibule droite, face dorsale, x 150. 630, Soie composée du premier segment ab- 
627, Maxille gauche, face ventrale, x150, dominal, x 416. 
628, Lobes de la maxille gauche, face ventrale, 
x 416. 
Larve de Speochurie Sharpi Eacal. (ou de S. arcanus Schauf.). 
651, Larve, face dorsale, x 16, 634, Maxille droite et labium, face ventrale, 
632, Mandibule gauche, face dorsale, x 150, x 150, 
633, Mandibuie droite, face dorsale, x150. 
Larve du Speocharis Escalerai Jeann, 
635. Soie composée du premier segment abdominal, x 416. 
Larve du Breuilia triangulum Sharp. 
636. Larve, face dorsale, x16. 640. Pygidium et tnbe anal, face ventrale, 
637. Mandibule gauche, face dorsale, x150. x 45. 
638. Mandibule droite, face dorsale, x150. 641. Soie composée du premier segment ab- 
639. Antenne gauche, face dorsale, x 150. dominal, x 416, 
Larve de Speonesiotes Paganettii Ganglb. 
642. Mandibule gauche, face dorsale, x150 (d'après une figure de L. Weber). 
PLANCHE XXIV 
Métamorphoses (suite). 
Larve indéterminée trouvée dans la grotte de Terlière. 
643. Larve, face dorsale, x16.. 650. Labium et palpes labiaux, face ventrale, 
644. Antenne droite, face dorsale, x 75. x 150. 
645. Ocelles (?) et téguments du crâne au ni- | 651. Grande soie composée du premier seg- 
veau de l'insertion de l'antenne ment abdominal, x 416. 
gauche, x 112. 652. Petites soies composées et soies simples du 
646, Mandibule gauche, face dorsale, x 150, premier segment abdominal, x 416. 
647. Mandibule droite, face dorsale, x 150. 653. Patte postérieure gauche, face ventrale, 
643. Maxille droite, face ventrale, x 150. X 55. 
649. Lobes de Ia maxille droite, face ventrale, | 654. Extrémité anale de l'abdomen, face 
x 416, ventrale, x45 (les cerques sont 
sectionnés). 
Nymphe de Speonomus Delurouzeei Fairm. 
655, Nymphe, femelle, face dorsale, x 16. 657. Pygidium de la nymphe, femelle, face 
656. Nymphe, femelle, face ventrale, x 16. ventrale, x 45. 


ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÜN. — 5% SÉRIE. — T, VII — (1). at 


PIRE" Lre ST 


7: 


4 
“ CAR dde PRET: LM! 
VIT t ñ 
té Ad ” h 
# à 4 1 Ch a TE 
vd Le LT ARE + , ef J 
2 i$ VAE 
the E tit te Le Tue COR'CE LL" 
arte . dt) AUS TARN 
h ! { 14404 Pé ' 
“ 
si [re 
A + 
mn” rie die 4 P * 
L br [ 
\ 
. “ + < 
É 5 A . 
“M # 
L2 
- 4i 4 LU 
- 
L 
4 | | &- 
1 ta 
| : 
FEV À 
+ bai 
“ | $ 
t 
. EL Ve: La 
Wie f rt 
) + tit } . HA : 
, rit PA 11% lui _r",] | 
Fr : shoy web 1 
: PILE ' 1 c tu œ H ' F mi “Hs 
LI y 1,4 de 
: … CAE] = À dé Li: t rer 
ÿ | k L'A LÉ" “: Mt x “toptef "+ vi 
- hâ W ,‘lartide Hi ere lai 0 08 Pol 
CR RP OR OU A nt 
+ ’ 
n Es LACS Lei 
je (SE TES 
. AT à PU 
} LU né Cac AU 
| DAT EN 
PM ER " % ve + CPE 
LES D APE sd d “ : 


Arch. de Zool. Expie et Génie. 


x %o. 
a 


1 
mi 
ce 


Jeannel, phot. 


TRIBUMAU 


APTTI. 


— À 


! } 


« 
E= 
7 
[@) 
4 
O 
H 
D 
[er] 
nl 
Sy 
— 
4 
HD 
= 
ee 


36 


Phototypie Berthaud, Paris. 


Arch. de Zoo!l. Exple et Génie. 


[| 
8 

K7 

(] 
11 


16 


10 


5° Série. Tome VII. PL I 


\ f \ à 
19 12 


% vw 


19 


Phototypie Berthaud, Paris. 


ni : ‘ Vu 
, , 
e : : 
. 
. 
: 
_ 
< 
3 
; 
‘ 
. 
a 
E 
Li 
, 
! 
o . 
EL} 


Jeannel, phot 


TRIBUS GYNOMORPEL BRACE 


Paris 


totypie Berthaud, 


. 1 7 2 er le ñ fn le + « 
Arch. de Zooi. Hxple et Génie. Be Sono Vo 


Phototypie Berthaud, Paris 


Jeannel, phot 


TRIBUS GYNOMORPHI, BRACHYSCAPITI ET ANTROHERPONA. 


Arch. de Zool. Exple et Génie 


4 
, 

1 ES 

laut 

hit, { 

(I 


Ë \ 


DA 
A 


4. / 
fi, 


Jeannel del. 


Eug. 


Fig. 79 à 105: Genres Sciaph 


POMPES ET ITI 


DSÉLTE, 


de Masin, sc. 


imp. 


Adelopsella et Bathysciola. 


de Masin, sc. 


L Jeannel del. Eug. Morïeu, imp. 


. — | 
Fig. 79 à 105: Genres se Adelopsella et Bathysciola. 
nm” de D 


Arch. de Zool. Expl° et Gén! 


Eux. # 


Jeannel del. 


Fig. 106 à 129: 


PORENME LE NE TTN 


5e Série, 


es 


SC. 


de Masin, 


np. 


> Bathysciola. 


DE 7. Û She = A2 ) =. L Te PRE OUR 
 ATCN. de Z007T. XD TETE. 


Jeannel del. 
Eu. Morieu, imp. " de Masin, sc. 


Fig. 106 à 129: Genre Bathysciola. 


fe n 


Arch. de Zool. Exple et Génie 


#1) 
11 F (0) CN 
/ ] / CT 
4 ÿ : J 


}] 


Jeannel del. Eug. M 


Fig. 180 à 157 : Genres 


mp. 


ciola et Pholeuonella. 


HAOÉEHE, Tome VIL, PI. V 


de Masin, sc. 


. de Zool. Expi* et Génie 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 180 à 157: Genres Bathysciola et Pholeuonella. | | 


Arch. de Zool. Expl° et Gén! 


Jeannel del. Eug. M 


Fig. 158 à 185 : Genres Phc 


ÉOMENELES A PIONNAT 


5e Série, 


de Masin, sc. 


mp. 


nidius et Parabathyscia. 


L = 


Arch. de Zool. Expl° et Géne 


DITES 


1 - 


Jeannel del. 4 k 
Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 158 à 185 : Genres Pholeuonidius et Parabathyscia. 


42 


Arch. de Zool. Exple et Gén! 


Jeannel del. . Eug. Mo 


Fig. 186 à 216 : Genres Bathyscimo: 


Ho eCie, Tome VIT, PAL. VIT 


np. de Masin, sc. 


s, Anillochlamys et Speocharis. 


sn ( 


as 


| Arch. de Zool. Expl® et Génie 


166. 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. 


Fig. 186 à 216 : Genres BathyscimorPhus, Anillochlamys et Speocharis. 


Arch. de Zool. Expl° et Génie 


Jeannel del. Eug 


Fig. 21Mà 2% 6en 


DrScrresslome VIT, PI. VIIT 


de Masin, sc. 


ieu, imp. 


Speocharis et Breuilia. 


Te 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 217 à 248: Genres Speocharis et Breuilia. 


Drm rDlimlen 


Arch. de Zool "Exprer CEE 


Jeannel del. Eug. 


Fig. 244 à 267: Gem 


HOSTILE tEOME VIT, PL. IX 


de Masin, sc. 


u, imp. 


3reuilia et Speonomus. 


ASIE TS unes es LS Ne mar s 
Arch. de Zool. Exple et C 


il 
l 


Ë | 
L' 


h 


qi 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 244 à 267 : GenreS Breuilia et Speonomus. 


: 
| 
: 
" 
À 
) 


Arch. de Zool. Expl® et Gén!e 


Eug. 


Jeannel del. 


Fig. 268 à 296: Genres Speonomus, : 


JhoOérIes Lome VII, Pl. X 


imp. de Masin, sc. 


iomites, Bathysciella et Perrinia. 


J : i 
eannel del Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 268 à 296: Genres Speonomus, SPeonomites, Bathysciella et Perrinia. 


ed 


P. : de s 
de + 


LAC à 2 


“ ’ AT: 


SEM. 
re TO 


FOR LL 
V7 + 


dis 
A 


; 
: ll 
LÉ rer : ne 


‘ 


Arch. de Zool. Expl° et Génie 


Jeannel del. Eug. 


Fig. 297 à 818: Genres Perriniella, Troglophyes, Tro 


Her Le,slome VIT, vP1. XI 


de Masin, sc. 


imp. 


harinus, Antrocharidius, Trocharanis et Antrocharis. 


pe Es 
È 
\ 
". 


1€” 


s 


- 


: 
Ë 
= 
% 
» 


Jeannel del. 


Fig. 297 à 818: Genres Perriniella, Troglophyes, Troglocharinus, Antrocharidius, Trocharanis et Antrocharis. 
a. 


L 


ci 
4 
L ; 2 
: _ | 
- : : Lu À 
s … 
* = £ L | 
4 . 
: L \ b ù 
L + LA ” Ù 
à É 43 
| ‘0 


ET 5 
dt” 
72, 


| 


. 2 


TE 
LE 
æ 


=. 


. 
€ 
e 
L2 
Li 
Las 
: 
j 
: e € 
- 
| | . 
{  : 


 S pe jui 


Arch. de Zool 1 Expr et Gén 


Jeannel del. Eug. À 


Fig. 819 à 348: Genres Speodiætus, Troglodrom 


HSE BRe come VIT, PA. XIT 


( Î 
1 


imp. de Masin, sc. 


koyerella, Cytodromus, Isereus et Diaprysius. 


Arch. de Zool. Exp'e et Génie 


x 


Jeannel del. ; Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 
Lu 


Fig. 9819 à 348: Genres Speodiætus, Troglodromus, Royerella, Cytodromus, Isereus et Diaprysius. 
à 


d'os. 


ANR SOS RP LS SP AR ANS LAIE AIS 


Arch. de Zool. Expl° et Génie 


eee 


x; 
un 
} | le Il} 


e 
| 
|) 


| 


J| 
| 
! 


Jeannel del. Eug. Mc 


Fig. 849 à 886 : Genres Diaprysius, Bathyscia,…E 


ere LOIRE VLI, PI. XIII 


np de Masin, sc. 


Scidius, Hexaurus, Specphyes et Phaneropella. 


Jeannel del. 
Eug. Morieu, imp de Masin, sc. 


Fig. 349 à 886 : Genres Diaprysius, Bathyscia, Bathyscidius, Hexaurus, Speophyes et Phaneropella. 
EE E" : 


Arch. de Zool. Expl® et Gén! 


Jeannel del. , Eug. M 


Fig. 387 à 415: Genres Bath: 


MODÉeNCEN APT STNV 


5e Série, 


de Masin, sc. 


imp. 


tes, Aphaobius et Oryotus. 


Jeannel del. 
à Eug. Morieu, imp. de Masin, sc. 


Fig. 887 à 415: Genres Bathys@iotes, Aphaobius et Oryotus. 


& FE 


<! 


CS 


Arch. de Z0o01 "EXD ÆEMMEnNrE 


Eug. 1 


Jeannel del. 


Fig. 416 à 442: 


Hroéerle, Torre VIT, PL. XV 


de Masin, Sc. 


“imp 


e Speonesiotes. 


de Masin, sc. 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp 


Fig. 416 à 442: Genre Speonesiotes. 


Arch. de Zool. Expl° et Gén! 


Jeannel del. 


Fig. 448 à 479 : Genres Speonesiotes, 


MioCrie, Home VIT, PL. XVI 


de Masin, sc. 


imp. 


a, Leonhardella, Anillocharis et Pholeuonopsis. 


ba 


" 


Arch. de Zool. 


de Masin, sc. 


& 
À 

$ 
à 

S 
> 

% 
Ci 
[ea 


Jeannel del. 


Fig. 448 à 472: Genres Speonesiotes, Proleonhardella, Leonhardella, Anillocharis et Pholeuonopsis. 


Arch. de Z001 "EXpIPECALEMS 


Jeannel del. Eug: 


Fig. 478 à 497 : Genres Mel 


dorées l'ome VIT PT. XVTTE 


u, imp. de Masin, sc. 


11a, Drimeotus et Pholeuon 


de Masin, sc. 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. 


Fig. 473 à 497: Genres Mehadiella, Drimeotus et Pholeuon 


â Lu ’ 
F 


LOS CA D à ® + | i : À 
- k TT. A LR, mi ns ct = “US AAA 4h PR n . a 


Arch. de 2001 Er 


Les 


s . rail 
NON AE CRU GR 


Jeannel del. 


Fig. 498 à 528 : Genres Pholeuon, So 


Hieeriée, Tome VII, PI, XVIII 


, imp de Masin, sc. 


>Dehæta, Proleonhardia et Charonites. 


Jeannel del. 
Eug. Morieu, imp de Masin, sc. 


Fig. 498 à 528 : Genres Pholeuon, Sophrochæta, Proleonhardia et Charonites. 


Arch. dé Zool.'Exp Eten 


pi 
en 
HA 
i]) 
D \ 
il 


Jeannel del. Eug.. 


Fig. 529 à 556: Genres Adelopidius, 


MOÉRLÉ, Tome VII, PL. XIX 


imp 


de Masin, sc. 


ardia, Haplotropidius et Apholeuonus. 


de Masin, sc. 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp 


Fig. 829 à 856: Genres Adelopidius, Léonhardia, Haplotropidius et Apholeuonus . 


L 


Arch. de Zool. Exprert Géne 


Jeannel del. Eug 


Fig. 557 à 581: Genres Ercebebes 


SH EPLer TOmMmevVILI, PL: XX 


leu, imp. de Masin, sc. 


rthron, Parapropus et Hohenwartia. 


y] 


re 


- és 
- L 


) 


_ Arch. de Zool. Expl° et Génie 


de Masin, 
Jeannel del. ; Eug. Morieu, imp. 


Fig. 557 à 581: Genres Protobracharthron, Parapropus et Hohenwartia. 


Arch. de Zool. Expl° et Génie 


Jeannel del. Eug. ] 


Fig. 582 à 605 : Genres Spelæ 


droérde, Tome VIT, PT. XXT 


imp de Masin, sc. 


nus, Astagobius et Leptodirus. 


à 

À 
FAN 
L4 


Jeannel del. 
Eug. Morieu, imp de Masin, sc. 


ig. 582 à 605 : Genres Spelæodromus, Astagobius et Leptodirus. 


PEN IO CRTe VE T 
2 î 
o 


TOUR ENT 


1 0 | Ne 
* 7 0 LS AA Eat 7 


r É Un MONTE aa" Lee 
PAC FUN Na ESS ART NAN ARE" 


FOR 


Arch. de Zool 'ExXpeENaEn 


Eug 


Jeannel del. 


Fig. 606 à 619 : Genres Spelæobates et Ant: 


here, mlome VLIE;, Pl: XXIT 


u, imp. de Masin, sc. 


pon. Fig. 620 et 621 : Species incertæ sedis. 


at 
æ 


de Masin, sc. 


Jeannel del. Eug. Morieu, imp. 


: i edis. 
Fig. 606 à 619 : Genres Spelæobates et Antroherpon. Fig. 620 et 621: Species incertæ 5 


Le ® 
y D > 


wie 
ane, Er 
, TA. = © 


ms à 


Arch. de Zool. Exp'° et Génie 


à 
»?2 
s ; 


\ 


à 
De) 


DS 
LAN 
D 


\ 
> 
En 


4 
2) 


Ds 


Jeannel del. Eug. 


Fig. 622 à 64 


deb re Tome VIEIL, PE XXTII 


{, imp. de Masin, sc. 


étamorphoses. 


4 
+. | 
L 


Zool. Expie et Génie | 


à 
- N 
ù ND 
SR PEL 
rue 22 « S 
LS AO NN D 
22272 


\ 
D} ù 
ES 


RS 
D 


ES 


de Masin, sc. 


Eug. Morieu, imp. 


Fig. 622 à 642: Métamorphoses. 


Jeannel del. 


Arch. de Zool. Expl° et Gén! 


> 


LAS 


Eh ÈS = 


D ——, 


Jeannel del. 


«IN 
Al 


Eug. } 


Fig. 648 à 657 


here aometVET,; PL: XXTV 


imp de Masin, sc. 


tamorphoses. 


Jeannel del. 


7 
où 


RU 


AT 
| 
A 


AN 


ne 


T4 


3 


A. 


il 


E? 


/} 
, 


Eug. Morieu, imp 


Fig. 648 à 657 : Métamorphoses. 


de Masin, sc. 


AMIE À 
Me 


SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES 


NN 


3 9088 00574 6664 


pa