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Full text of "Revue celtique"

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hàs  Been  màôe  possiBle 

thRouqh  the  qeneRosiiy 

a 

Stephen  B.  Roman 

Fron,  the  Library  of  Daniel  Binchy 


REVUE   CELTIQUE 


TOME  XXIV 


CHARTRES.    —     IMPRIMERIE    DURAXD,    RUE   FULBERT. 


.^^  FONDÉE  r      J 

b.     ^^  PAR  V"^ 


M.  ^  PAR  V^     ^ 

\>y  .     H.    GAIDOZ  \^y^ 

/V^  1870-.88S  >\ 

^^^  PUBLIÉE    SOUS   LA    DIRECTION    DE  \ 

H.  d'arbois  de  jubainville 

Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Collège  de  France 

AVEC    LE    CONCOURS   DE 

E.  ERNAULT  J.   LOTH  G.   DOTTIN 

Professeur  à  l'Université       Doyen  de  la  Faculté  des        Professeur  à  l'Université 
de  Poitiers  Lettres  de  Rennes  de  Rennes 

ET    DE    PLUSIEURS    SAVANTS    DES    ILES    BRITANNIQUES    ET    DU    CONTINENT 


Tome  XXIV 


PARIS  (2O 

LIBRAIRIE   Emile    BOUILLON,    ÉDITEUR 

67,    RUE  DE   RICHELIEU,    AU   PREMIER 
1905 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://www.archive.org/details/revueceltiqu24pari 


TABLE   DES   MATIERES 

CONTENUES 

DANS  LE  TOME  XXIV 


Pages 


ARTICLES  DE  FOND. 


^ 


J.  Loth,  Études  comiques,  V,  Les  dix  commandements  de  Dieu.     .  i 

Walter  I.  Purton,  A  note  on  Lchor  na  hVUn,  p.  90,  col.  2,  I.  45.  .  11 
J.  Loth,  La  principale  source  des  poèmes  des  xii^-xive  siècles  dans  la 

Myvyrian  Archaeology  of  Wales 15 

Whitley  Stokes,  The  Battle  of  Allen 41 

Seymour  de  Ricci,  Notes  d'onomastique  pyrénéenne 71 

J.  Loth,  Mélanges  brittoniques 84 

Victor  Tourneur,  Note  sur  le  sens  juridique  de //'r 121 

Alan  0.  Anderson,  Tâin  bé  Frdich 127 

Henry  Jenner,  Notes  aux  textes  inédits  en  comique  moderne   publiés 

aux  pages  175-200  du  tome  XXIIl 1^5 

H.  d'A.  de  J.,  Conquête  par  les  Gaulois  de  la  région  située  entre  le 

Rhin  et  l'Atlantique  au  Nord  des  Pyrénées 162 

A.  Meillet,  Étymologies  irlandaises 170 

Whitley  Stokes,  The   Death  of  Crimthan,  Son  of  Fidach,  and  the 

Adventures  of  the  Sons  of  Eochaid  Muigmedon 172 

H.  d'\.  de  J.,  Les  éditions  des  monuments  de  la   littérature  épique 

irlandaise 237 

Alan  0.  Anderson,  Ptnnaui  Adaim,  «  The  Penance  of  Adam  ».  .     .  243 

H.  d'A.  de  J.,  La  cause  probable  de  la  première  Laulvcrschiebung.     .  254 

Victor  Tourneur,  Ar  Fumes  ûc  ar  Jagrin,  moralité  bretonne.    .      .     .  2^5 

Whitley  Stokes,  The  Wooing  of  Luaine  and  Death  of  Athirne.     .  270 

J.  Loth,  Carhais,  Maraes,  Ossismi,  Uxis.una.  Caer,  car,  ker.  .  .  .  2S8 
Henry  Jenner,  Some  rough  Notes  on  the  présent  Pronunciation  of 

Cornish  Names 300 

C.  Nigra,  Une  ancienne  glose  irlandaise 306 


VI  Table  des  matières. 

J.  Lolh,  Les  douze  jours  supplémentaires,  gourdcziou,  des  Bretons,  des 

Germains  et  des  Hindous 310 

Seymour  de  Ricci,  Un  passage  remarquable  du  calendrier  de  Coligny.  3 1 5 

H.  d'A.  de  J.,  Le  canddum  gaulois 317 

J.  Loth,  La  légende  àç.MiUS  Gn'yddneii  dans  \e  Livre  noir  de  Carnmrlhcn.  349 

G.  Dottin,  Le  Tcanga  bilhnua  du  manuscrit  de  Rennes 365 

Whitley  Stokes,  On  Dr.  Atkinson's  Glossary  to  vols  I-V  of  the  Ancicnt 

Lairs  of  Ircland 404 

J.  Loth,  Notes  étymologiques  bretonnes,  suite 408 

Victor  Tourneur,  Pangur  bân 412 

F.  P.  Garofalo,  Questioni  di  diritto  celtico 414 

E.  Krnault,  Notes  sur /Ir  fur«£î  i7c  ^r  Viigr/Vi 450 

PI.  Ernault,  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV  de 

la  Revue  Celtique 436 


BIBLIOGRAPHIE. 

Introduction  au  Livre  noir  de  Carmarthen.  La  métrique  galloise  par 

J.  Loth,  compte  rendu  par  G.  Dottin 86 

NÉCROLOGIE. 

Alexandre  Bertrand 119 

Gaston  Paris 208 

Daniel  Silvan  Evans 219 

Louis  Duvau 331 


CHRONIQUE. 


A.    de  J.    (H.   d'),   Éléments   de   la 

Grammaire  celtique,  219. 
Ar  Moal  (E),  Dir  na  dor,  Pipi  Gonto. 

Marvailhou  bre/.onek,  103. 
Ascoli,    Glossarium    palaeo-hiberni- 

cum,  suite,  213. 
Baring    Gould,    mémoire    sur    saint 

Carannog,    104    —  Vie  de   saint 

Germain  l'Armoricain,  327. 
Best    (Richard    Irvine),    The    irish 

Mythological     Cycle,  and     celtic 

Mvthology,  217, 


Foyé  (Pierre),  Les  Hautes  Chaumes 

des  Vosges,  329. 
Brown (Arthur C.  L.),  iwain.a  Stu.ly 

on  the   Origin    of  Arthurian    Ro- 
mance, 323. 
Cais  de   Pierlas  (E.),   Chartrier  de 

Saint-Fons  hors  les  murs  de  Nice, 

211. 
Cameron  Gillies,  Grammaire  gaélique, 

1  oiS . 
Chapiseau  (Félix),  Le  Folklore  de  la 

Beauce  et  du  Perche,  217. 


Table  des  matières. 


VII 


Comyn  (David),  Nouvelle  édition  de 
l'histoire  d'Irlande  de  Kcating,  t.  I, 
98. 

Cymmrodor,  t.  XV,  lo^. 

Dottin  (G.),  L'évolution  de  la  décli- 
naison irlandaise,  100.  —  11  est 
nommé  professeur,  546. 

Dubuc,  De  Suessionum  civitate,  212. 

Duine  (F.),  Notes  sur  les  saints  de 
Dol,  102. 

Ernault  (E.),  Rapport  sur  un  con- 
cours de  poésie  bretonne,  100.  — 
Collaboration  aux  Bleuniou  Breiz- 
izet,  10 1.  —  Gwerziou,  soniou  ha 
marvaillou  brezonek  ha  gallek  gant 
toniou,  519. 

Evans  (Gwenogfryn),  Report  on  Ma- 
nuscriptsin  theweish  Language,  94. 

Fur  (Yannik),  collaborateur  aux  Bleu- 
niou Breiz-isel,  10  i . 

Halter  (Edouard),  Noël  d'Alsace,  99. 

Héron  de  Villefosse,  Note  sur  des 
fragments  de  vase  recueillis  au 
Puy-de-Dôme,  209. 

Holder  (Alfred),  Altceltischer  Spra- 
chschatz,  328. 

Jaffrennou  (François),  Les  poèmes  de 
Taldir,  321. 

Juhellé  (A.),  La  prêtresse  de  Koryd- 
wen,  218. 

Jullian  (C.),  Mémoire  sur  le  mode  de 
formation  des  cités  gauloises,  216. 

Kittredge  (Georges  Lyman),  Arthur 
and  Gorlagon,  324. 

Krusch  (Bruno),  Passiones  vitaeque 
sanctorum  aevi  Merovingici,  215. 

Kuypers(A.-B.),  The  Book  of  Cerne, 
104. 

Leahy  (A.  H.),  Traduction  anglaise 
de  la  Demande  en  mariage  de  Ferb, 
fille  de  Gerg,  99. 

Le  Braz,  La  légende  de  la  mort  en 


Basse-Bretagne,  nouvelle  édition, 
216. 

Longnon  (A.),  Documents  relatifs  au 
comté  de  Champagne  et  de  Bric, 
t.  1.  —  Fouillés  de  la  province  de 
Rouen,  2  10. 

Loth  (J.),  préface  aux  Bleuniou  Breiz- 
izel,  100. 

Macalister,  Studies  in  irish  Epigra- 
phy,  102. 

Meillet,  Introduction  à  l'étude  com- 
parative des  langues  indo-euro- 
péennes, 327. 

Meyer  (A.),  The  celtic  Church  in 
Britain  and  Ireland,  526. 

Meyer  (Kuno),  mémoiredans  les  Otia 
Merseiana,  t.  III,  215.  —  Four  old 
irish  Songs  of  Summer  and  Winter, 
319.  —  A  school  of  irish  Learning, 

347- 

Meynier  (J.),  Les  noms  de  lieu  ro- 
mans en  France  et  à  l'étranger, 
101 . 

Nissen  (Heinrich),  Italische  Landes- 
kunde,  t.  II,  2  i  7. 

Paton  (Lucy  Allen),  Morgain  la  fée, 
A  Study  in  the  Fairy  Mythology 
of  Middle  Ages,  325. 

Robinson  (F.  N.),  A  Variant  of  the 
gaelic  Ballad  of  the  Mantle,  324- 
325. 

Saige  (Gustave),  Chartrier  de  Saint- 
Pons  hors  les  murs  de  Nice,  211. 

Sir  Cleges,  107. 

Sir  Libeaux  Desconus,  107. 

Spurrel  (W.),  An  english-weish  pro- 
nouncing  Dictionary,  A  Dictionary 
of  the  welsh  Language,  209. 

Stokcs  (Whitley),  Irish  Étymologies, 
217.  —  A  Criticism  to  Dr.  Atkin- 
son's  Glossary  to  Vols  I-V  of  the 
Ancient  Laws  of  Ireland,  328. 


VIII 


Tcible  des  matières. 


Strachan,   A    school    of  irish    Lear- 

ning,  ;47- 
Taldir  (Les  poèmes  de),  321. 
Thomson  (C.  L.),  The  celtic  Wonder 

World,  99. 
Vendryes  (J.),  Réflexions  sur  les  lois 

phonétiques,  100.  —  De  hibernicis 

PÉRIODIQUES 


vocabuiis  quae  a  latina  lingua  ori- 
ginem  duxcrunt,  :o^.  —  Réclama- 
tion du  même  savant,  355. 
Zimmer  (H.),  Keltische  Kirche,  326. 
—  Sa  maladie,  l'incendie  de  sa  bi- 
bliothèque, 355. 


Analecta  boUandiana,  540. 

An  Gaodhal,  voyez  The  Gael. 

Annales  de  Bretagne,  223,  336. 

Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Bordeaux.  Revue  des  études  an- 
ciennes, 115,  230,  336. 

Annales  du  Midi,  338. 

Archaeologia  cambrensis,   112,  227. 

Archiv  fiir  celtische  Lexicographie, 
III,  219. 

Beitraege  zur  alten  Geschichte,  114. 

Boletin  de  la  real  Academia  de  la 
Historia,  2;2. 

Bollettino  délia  Societâ  geografica 
italiana,  1  14 

Bollettino  di  philologia  classica,  338. 

Bollettino  storico  délia  Swizzera  ita- 
liana, I  14. 

Bonner  Jahrbùcher,  111. 

Bulletin  archéologique  du  comité  des 
travaux  historiques  et  scientifiques, 

54'- 
Bulletin  biographique  et  pédagogique 

du  Musée  belge,  1  18. 

Bulletin  internat;onal  de  Numisma- 
tique, 220. 

Celtia,  I  18,  233,  344. 

Folklore,  1  1  5,  227,  344. 

Indogermanische  Forschungen,  224. 

Journal  of  the  Royal  Institution  of 
Cornwall,  1  14. 

L'anthropologie,  232,  345. 

Mémoires  de  la  Société  de  linguistique 
de  Paris,  227. 


Mémoires  de  la  Société  des  Antiquai- 
res du  centre,  22  1 . 

Mittheilungen  des  Instituts  fùrOester- 
reiche    Geschichtsforschung,    221. 

Revista  Lusitana,  234. 

Revue  archéologique,  1  1 2,  23 1 ,  341. 

Revue  des  traditions  populaires,  113, 
226,  344. 

Revue  de  synthèse  historique,  234. 

Revue  épigraphique,  1  1 1,  231,  340. 

Rivista  archeologica  délia  provincia 
et  antica  diocesi  di  Como,  1  18. 

Romania,  229. 

Schuermans,  président  honoraire  à  la 
Cour  d'appel  de  Liège,  mémoire  sur 
les  Nutons,  1 1  7. 

The  Classical  Revievv,  338. 

The  Gael,  116,  233,  342. 

The  Journal  of  the  Royal  society  of 
Antiquaries  of  Ireland,  113. 

The  Scottish  Antiquary,  221. 

The  Transactions  of  the  honorable 
Society  of  Cymmrodorion,  342. 

Westdeutsche  Zeitschrift  fur  Ges- 
chichte und  Kunst,  223. 

Zeitschrift  fur  celtische  philologie, 
109. 

Zeitschrift  fur  romanische  Philologie, 

I  '  $  • 
Zeitschrift  fur  vergleichende  Sprach- 
forschung,   auf    dem   Gebiete   der 
indogermanischen  Sprachen,  225. 


ÉTUDES    CORNIQJJES^ 


V 

LES  DIX  COMMANDEMENTS  DE  DIEU 

Plusieurs  versions  ont  été  publiées  de  ces  commandements: 
l'une  par  Williams,  en  appendice  à  son  Lexicon  Cornu-Britaii- 
nicum  et  reproduite  par  lago  (an  English-cornish  crJossar\, 
p.  198);  l'autre  par  Pryce  {Archaeoloi^ia).  Pryce  donne  même 
deux  versions  en  face  l'une  de  l'autre  :  l'une  serait,  d'après  le 
titre  général,  en  ancien  comique  et  l'autre  en  comique  mo- 
derne, ce  qui  suffirait  à  prouver  son  ignorance,  si  besoin  en 
était:  les  deux  versions  sont  en  comique  moderne.  Celle  de 
Williams  est  en  comique  moyen. 

Les  versions  ci-dessous  me  paraissent  inédites;  elles  sont 
tirées  des  papiers  de  Gwavas.  L'auteur  de  la  première  version 
est,  d'après  le  ms.,  Boson  de  Newlyn;  celui  de  la  2%  Williams 
Kerew.  C'est  du  comique  du  xviii^  siècle,  tout  ce  qu'il  y  a  de 
plus  moderne  et  déplus  corrompu. 

Il  est  intéressant  en  ce  sens  que  les  auteurs  ont  fait  effort 
pour  reproduire  la  prononciation  de  leur  temps.  En  général, 
dès  la  fin  du  xv!!*"  siècle  et,  à  plus  forte  raison,  au  xviii^,  les 
Cornouaillais  lettrés  savent  mal  leur  langue-.  Ils  ne  possèdent 
que  le  vocabulaire  courant  assez   pauvre;  leur  grammaire  est 

1.  Voir  Rn'ue  Celtique,  XVIII,  p.  401,  et  XXIII,  pp.  173  et  257. 

2.  Une  lettre  inédite  de  Gwavas  à  Boson  est  à  ce  point  de  vue  fort  ins- 
tructive (mss.  p.  5):  iiag  0  ve  icbath  Imnter  âean  keriitiak  Ja  iha  screfa  do  wliy 
leb  ei  dean  broa^e  ha  pylta  gwell  skieiileJ;  eu  tai'ai  ma,  me:{  heninia  eiv  rag  des- 
kians  ve.  «  Je  ne  suis  pas  encore  demi-homiue  bon  comique  pour  vous  écrire 
à  vous  qui  êtes  un  grand  homme  et  bien  supérieur  dans  cette  langue,  mais 
ceci  est  pour  mon  instruction.  »  (Lettre  de  171 1). 

Revue  Celtique,  XXIV.  i 


1  J.  Lot  h. 

également  fort  imparfaite.  On  le  comprendra  focilement  si  on 
songe  que  VArchaeologia  de  Llwyd  est  le  premier  livre  où  appa- 
raisse du  comique  imprimé  !  Un  exemple  des  plus  probants  de 
cet  état  de  choses  est  la  traduction  anglaise  de  Givrcans  an 
h\s  par  John  Keigwin,  donnée  par  Gilbert  dans  son  édition  de 
ce  drame.  Keigwin  passait  de  son  temps  pour  un  maître  en 
comique.  Or  il  accumule  les  contresens  dans  la  traduction 
de  ce  texte  qui  a  été  écrit  en  comique  en  i6i  i  par  M.  Jordan 
(ce  dernier  peut  n'être  que  le  scribe,  mais  le  texte  primitif 
ne  saurait  être  beaucoup  plus  ancien). 


BOSON 


KEREW 


a[n]    DÊG   GWRA  '    DEIU 

Les  dix  conimaiitleiiieiits  de  Dieu 


AN    DEG    LAVAR£)\V    DA    DEEW 

Les  dix  propos  de  ton  Dieu 


Deiu  cowsas  gerrio  2  ma 
Dieu    dit       (ces)  paroles-ci 

lia  lavaras  :  tho'm  5 
et       dit  :     Je  suis 

guz4  arletli    Diew  rcg 
votre  seigneur  Dieu  (qui) 

dro  i  whei  meaz  urt 

vous  a    chassés    de 


an  arleth  da  Deew 
h  seig)ieur  ton  Dieu 

rcg  da  dry  meaze  2 
(qui)  t'ai  chasse 


tho  ve 
]e  suis  moi 


1 .  Mot  commencé  pour  i^ivramen 
(Pryce  :  guraininadaiv). 

2.  0  représente,  d'après  Llwvd,  la 
prononciation,  du  pluriel  écrit  géné- 
ralement -aiL' 

5.  Pour  V(f  o(f)  me;  conjugaison 
nouvelle  avec  vi  agglutiné. 

.\.  Pour  agu:(. 

5.  reg  dro  U'hei;  quia  fait  chasser 
vous  ^r  qui  vous  a  chassé;  reg  = 
reeg,  moyen  corn,  ruk,  wruh  en  con- 
struction pour  guruk  :  a  ivruk,  qui 
fit.  Le  verbe  faire  est  d'un  usage 
continuel  comme  auxiliaire.  Dro, 
à  l'intînitif  habituellement  dr\  :  dro: 


1.  Si  en  fait  de  da  la  préposition, 
la  construction  n'est  ni  comique,  ni 
brittonique. 

2.  Dr\  meaie  ne  fait  qu'un  et  si- 
gnifie envover  hors  ;  ve^^  a  est  pour 
a  ve'^  a  (cf.  breton  eve^i^  a). 


Les  Dix  Commandements  de  Dieu. 


tir  Egypt      ha  meaz 
la  terre  d'Egypte  et  hors 

urt  chei  an  kaithes  ' 
de  la  maison  de  capiifitè 

1  na  reau2  gauas  Dieu 
ii'ayé:^^  pas  de  Dieu 

veth  arall  buz  5  ve 
jamais  autre  que  moi 

2  na  reau  gwra  tha 
ne  faites  pas 

guz  vonyn  4  weal 
pour  vous-même  ouvrage 

trehis      vitli  na 
taillé  jamais  ni 

haval      tra       veth  en 
semblable  à  chose  (qui)  est  au 

neve  aworra  S  na 
ciel  au-dessus,  ni 

en  hor  a  wollas,  na 
dans  la  terre  au-dessous,  na 


vez  a  pow  Egypt  ha 
hors  du  pays  d'Egybte  et 

vez  a  choy  o  chee  gossel  '    [teur 
hors  de  la  maison  où  tu  étais  servi- 

1  na  ra  chee  gowas 

'N'aies 

na  hene2  Deew  pozî  vce 
antre  Dieu  que  moi 

2  na  ra  chee  geel 
ne  fais  pas 

theeza  dah  4  honen  image 
pour  toi  toi-même  une  image 

a  wethan  na  mean 
(/('  bois  ni  de  pierre 

ew  haval  da  traveth  S 

qui  soit  semblable  à  aucune  chose 

ol  eze  en  neav  a  warrali 
absolument  qui  soit  au  ciel  eu  haut 

na  en  oare  a  ollaz,  na 
ni  dans  la  terre  eu  bas,  ni 


dro  mea~,  envover  dehors  ;  urt,  ort 
est  sortie  des  formes  agglutinées 
avec  la  y  personne  :  orte,  orty, 
orto  (cf.  br.  outi,  outo).  Le  comique 
moyen  uvrth  est  arrivé  a  ivor  (par 
■luorh). 

1.  Contresens  de  l'auteur;  caithes 
signifie  femme  esclave  et  a  été  em- 
prunté au  voc.  corn.:  caites,  ancilla. 
Captivité  a  été  traduit  par  Borlase 
par  caethiived,  qui  est  gallois  et  non 
comique. 

2.  La  spirante  guttur.  finale  de 
la  2<-"  pers.  du  plur.  ne  se  fait  plus 
sentir  :  na  reau  écrit  na  re'au'  =  na 
■ureugh. 

3-  Pour  le  moven  comique  mes, 
mas. 

4.  Pour  iconyn,  ivonnen,  avec 
développement  d'une  spirante  (cf. 
vannetais  ivenec,  onze). 

j.  Pour  a  luartha. 


1 .  0  est  rimp.  ;  gossel  se  retrouve 
au  loe  commandement  avec  le  sens 
de  serviteur,  serf.  On  ne  le  trouve 
pas  ailleurs,  à  ma  connaissance  : 
pour  g^uas  weel,  homme  de  travail,  de 
peine  ? 

2.  Corn,  moyen,  nahen  =  na 
heu,  autrement. 

5.  Pour  hoi  (/'ô-J  =  mes,  mas. 

4.  /;  n'a  pas  de  valeur  par  elle- 
même. 

5.  travethol  ou  travylh  usité  aussi 
en  moyen  comique  se  décompose  et 
tra,  chose, et /n7/;,  àjamais,  toujours; 
travyth  et  trevyth  ne  forment  plus 
qu'un  en  moyen  comique,  vytbol  est 
également  employé  comme  un  tout. 


J.  Loth. 


ne  bor  dadn  an 
dans  l'eau  sous  la 


aor ' ;  na. 
teire;  tie 


pledgie  dothans, 
plie^  pas  à  eux, 

;  rag  ve    guz    arktli 
car  moi  votre  seigneur 

Dieu  o'vn-  Dieu 
Dieu  je  suis  Dieu 

guir  5  a  vonyn  tha 
irai  moi-même  pour 

tralia  peeha4  an 
tourner  le  péché  des 

Tazow  [thjan  fleaz  s  tha 
pères  sur  les  enfants  à 

an  tridga  ha  padjarra 
la  troisième  et  quatrième 

hinneth6  noingi?  na  el 
génération  de  ceux,  qui  ne  peui\ 


en  dowre  ez  en  dadn  an 
daiis  l'eau  qui  est  sous  la 

oare;  na  ra  chee 
terre,  ne 

pledgie  tlienze; 
plies  pas  ci  eux 

;  rag  vee  da  Deew  bonegath  ' 
car  moi  ton  Dieu  béni 

vedn  boaze  engres 

je  serai  irrité 

gêna  chee  ba  compoza^ 
contre  toi  et  égaliserai 

cabmwithe  5  an  zeera  war 
les  fautes  des  pères  sur 

an  flehaz  de  an 
les  enfants  ci  la 

dridga  ba  hoswerba 
troisième  et  quatrième 

benetb,  a  rima  4 
'«/  cénération,  et  ceux 


1.  Lisez  oar,  prononcez  or. 

2.  Cf.  plus  haut  tho'ni. 

3.  Il  manque  quelque  chose:  a 
:ior,  de  vengeance,  ou  peut-être  a 
venjon^,  que  le  voisinage  de  a  von\u 
aura  fait  tomber;  a  von\n  qui  vou- 
drais? pour  a  venyn. 

4.  Pour peho  =  peghoiv ;  on  trouve 
pech  en  moyen  comique;  pechad  est 
un  barbarisme  de  Williams  qui  l'a 
tiré  de  pechadoice,  mal  compris  (v. 
Etudes  comiques,  I)  pehas  est  régulier 
et  égale  *  pechad  pour  peched  (breton 
peched,  gallois  peched). 

5.  Pluriel  de  fogh,  floh,  flo,  pour 
fiehes. 

6.  Cf.  gallois  hanu,  descendre  de. 

7.  Pour  aiiongi  de:  an-;  cf.  an- 
nethe,  anothaiis,  et  angi,  eux  (v.  cha- 
pitre de  la  Bible,  plus  haut). 


1.  Pour  henigas. 

2.  Gallois  crmhu'vso,  breton  co>u- 
pe:^a  ;  a  le  sens  propre  ici  de  com- 
penser, établir  un  niveau. 

5 .  de  cani  et  givvth,  action  :  ac- 
tion tortueuse  (cf.  gallois  cam-u'ei- 
thred);  il  est  possible  aussi  que  cam- 
■xv\th  représente  le  gallois  camivedd. 

4.  Cf.  les  chapitres  de  la  Bible 
plus  haut. 


Les  Dix  Commandements  de  Dieu. 


pertha  '  vc,  ha 
m'hoiiorcr,  et 

deskweetha  trueth  da 
montrer  (ma)  pitié  pour 

milliow  noingi  es  a 

des  milliers  d'entre  eux  qui 

kara  vo  ha  gwitha 
n'aiment  moi  et  gardent 

gerrio-  ve 
(mes)  dires  à  )noi 

3  na  reau  kamer  hanow 
ne  prenez  pas  le  nom 

guz  arleth  heb  orthani  î 

de  votre  seigneur  sans  nécessité, 

rag  na  veedn  an 
car  le 

arleth        sendg4     e     heb 
seigneur  ne  le  trouvera  pas  lui  sans 

pe  s  ra  kamer  e 
péché  (qui)  prendra  son 


na  geeze  ort  a  hara  ' , 
qui  ne  m'aiment  pas 

haskoyah^  bodnath  war 

et  je  montrerai  ma  bénédiction  sur 

villiaw  a  eze  ort 
des  milliers  qui  ;//' 

a  kare  >  ha  gwitha 
m'aiment  et  gardent 

o  lavarow 
mes  dires 

5  na  ra  komeras 
)ie  prends  pas 

hannaw  Deew  en  veine, 
le  nom  de  Dieu  en  vain, 

rag  na  vedn  4  an  arleth 
car  le  seigneur 

gen  S  cawas  en  peraves  6 
ne  le  trouvera  pas  parfait 

rag  7  komeras 
(celui  qui)  prendra 


1.  Prononcez  perha;  cf.  gallois 
parchu.  Ici  encore  il  y  a  confusion 
par  suite  de  l'évolution  du  groupe 
-rth  et  -rch  (-rgh)  en  -rh,  -rr. 

2.  Le  comique  moderne  était  ar- 
rivé à  supprimer  le  pronon  préfixe  à 
l'avantage  du  pronon  renforçant 
suivant  le  mot  :  pour  a  gerio  ve  (a  = 
oiv) . 

3-  Lisez  otham,  corn,  moyen 
ethom,  olhoin  (breton  e-oni,  vanuetais 
ehom~). 

4.  Corn,  moyen  sens\. 

5 .  Pour  peh  =  pech. 


1 .  na  ge:(e  ort  a  hara,  qui  ne  sont 
pas  m'aimant  (ort  a  hara  =  breton 
OUI  '^'^  c'harout,  contre  m'aimer);  na 
gee\e  (Ws&z  nag  e:{^=i  nagus,  en  mov. 
comique. 

2.  On  pourrait  lire  shoyah,  qui 
représenterait  l'anglais  sheiv  ou  shoiv, 
montrer.  Il  ne  faut  pas  oublier  que 
Kerew  semble  écrire  sous  la  dictée 
d'un  autre,  peut-être  un  illettré  usant 
du  parler  journalier,  très  pénétré 
d'anglais.  Peut-être  skoliah,  verser, 
dépendant  de  a  vedn. 

3.  ort  a  kara,  lisez  ort  a  hara. 

4.  menny  sert  d'auxiliaire,  comme 
l'anglais  iiill,  pour  le  futur. 

5 .  Par  analogie  avec  gan,  gen,  gos 
=  agen,  agos. 

6.  Je  suppose  que  c'est  une  gra- 
phie inexacte  pour  *perves  =  corn- 
moyen /Êr/^v//;. 

7.  ra;  Kerew  a  entendu  ra^o;«f;  (M. 


J.  Lotli. 


liaiiav  en  ganow 
nom  en  bouche 

heb  ortham. 
sans  nécessité. 

4  Kova  tha  gwitha 
Souvene^-voiis  de  garder 

benigas  Diziel  ;  weeah 
le  béni  dimanche;  six 

jorna  ra  whci  gwra 
jours  vous  travaillerez 

weal,  ha  gwra  mcnz 
et  Jere^  tout 

es  ilie'es  '  tha 
ce  qui  est  à  vous  à 

guil,  buz  an  sithaz 
faire,  mats  le  septième 

deth  en  zil  benegas 
jour  est  le  dimanche  béni 

guz  arleth  Dieu,  ena 

de  votre  seigneur  Dieu,  alors 

na  ra-  wliei  gwra 
vous  ne  Jere^ 

ehel  3  weal,  whei  na 

aucune  espèce  de  travail,  vous  ni 

na  guz  mab  na 
ni  votre  fis  ni  votre 


e  hannow  en  veine 
son  nom  en  vain 


4  Pedeere  '  da  gwetha 
songe  à  garder 

an  zeelva  benegath^, 
le  dimanche  béni 

whee  jorna  chea  ra 
six  jours  lu 

geele  wlieal  ha  geele 
travailleras  et  jcras 

peth  ez  theez  ilia  weele. 
ce  qui  est  à  toi  à  faire. 

Hag  an  ziihvaz  deeth 
Car  le  septième  jour 

ew  an  zeele  an 
est  le  dimanche  du 

arleth  Deew,  ena 
seigneur  Dieu,  alors 

che  na  ra  gecU  zorth  ? 
lu  ne  feras  aucune  sorte 

veth  a  wheel,  chee, 
de  travail,  toi  ni 

na  da  vab  na  verth4, 
ni  ton  fils  ni  ta  flic, 


1 .  Confusion  avec  le  pronom  de 
la  2«  pers.  du  sg.  ;  ou  emploi  fautif 
du  pronom  possessif  es  avec  tha, 
peut-être  faut-il  supprimer  tha  et  lire 
thés  guil  (thages)  guil,  votre  travail. 

2.  Construction  impersonnelle 
qui  a  été  précédé  par  :  ic7;v  na  ivreivgh 
why. 

5.  Lisez  «AeH?,  sorte,  espèce:  M. 
C.  2\S  ha  spvcis  leas  ehen,  et  des 
épices  de  plusieurs  sortes. 


1.  Pour  prcder-,  ce  n'est  pas  une 
faute  vraisemblablement,  mais  une 
représentation  de  la  prononciation. 

2.  Cf.  plus  haut,  2. 

3.  Pour  :^ort  :^  sort. 

4.  Mauvaise  graphie  pour  ver  ou 
lerh  (v.  plus  haut  pertha). 


Les  Dix  Commandements  de  Dieu. 


mer  i  na  guz  dean 
fille  ni  votre  homme 

woal  na  moas  weal 

de  travail  ni  votre  femme  de  travail 

na  guz  chattel,  na  [de  an 

ui  votre  bétail,  ni  homme 

uncheth -  bar  ; 
étranger  dans  l'enceinte 

giiz  Jaricu4. 
de  tes  portes. 

Rag  en  wheah  jorna 
Car  en     six      jours 

an  arleth  gwraz 
le  seigneur  fit 

a  5  neve,  an  aor'',  an 
le  ciel,  la  terre,  la 

more  ha  mens 
nier  et  tout 

es  ena,  ha 

ce  qui  est  dedans,  et 

pouesaz  an  sithes  déth, 
se  reposa  le  septième  jour, 

rag  lieddaT  on  arletli 
à  cause  de  cela  le  seigneur 


na  da  dcan  na 
ni  Ion  homme  ni 

da  voze,  na 

ta  servante,  ni  ton 

gattal,  na  da  dean 
bétail,  ni  ton  homme 

onketh  na  dra 
étranger  ni  chose 

ez  a  go\'c  '  da 

(////'  soit  à  l'intérieur  de  tes 

VOZOU2.  Rag  en 
murs.  Car  en 

whee  jorna  an  arleth 
six  jours  le  seigneur 

wraze  neve  ha'n 
fit  le  ciel  et  la 

oure  ha  en  môre 
terre  et  la  mer 

ha  nienz  a  ez  ena 

el  tout  ce  qui  est  dedans 

ha  boaze  an  zithvaz 
et  se  reposa  le  septième 

deeth, 
jour 


1 .  Pour  mergh. 

2.  Lecture  douteuse;  cf.  voc. 
corn,  den  unchut,  advena;  anglais 
uncouth. 

3.  Pour  barth  =  abarth. 

4.  Mauvaise  lecture  pour  daraso  ; 
peut-être  a-t-il  existé  une  forme 
dar  ou  dor\  ce  serait  un  néologisme. 

5.  Pour  an  neve. 

6.  Lisez  oar. 

7.  Trait  du  comique  très  moderne, 
a  passé  par  hedna  ;  -dn  =  )in,  bm 
=  mm,  se  trouve  déjà  dans  Gwreans 
an  bys. 


1.  Moyen  corn,  agy,  à  l'intérieur, 
dans  la  maison  ;  chy  est  devenu  chey  et 
choy. 

2.  vo:^  pour  le  comique  moyen 
fos.  Du  sens  de  fossé,  le  mot  est 
arrivé  à  celui  de  murs;  comme  le 
breton  c/«q;  d'où  en  Basse-Bretagne, 
l'emploi  de  fossé,  en  français,  dans 
le  même  sens. 


J.  Loih. 


bcn[ig]as  an  sitlias  dOtli 
bénit  le  septième  jour 

hii  sonaz  '  e. 

et  le  sanctifia  hti. 

5  Worria2  guz  scera 
Respecte^  votre  père 

ha  dama,  el  s  guz 

(•/  l'olre  iinre,  de  façon  que  l'os 

dethiow  beth  pell 
jours  seront  longs 

vor4  an  tir,  es  rcs  thces      [vous 
sur  la  terre,  (qui)  ont  été  donnés  à 


6  Na  reau  latha 
Ne  tiiex  pas 

mâb  dean 
l'homme 

7  na  reau  crovetha  î 
ne  couche^  pas 

gan  gwreg  dcan  aral 

avec  la  femme  d'un  autre  homme 


8  na  reau  laddra 
ne  volei  pas 


ha'n  gwraze  e\v  ' 
cl  k  fit 

da. 
bon . 

5  Gwra  mère  da 
Respecte  ton 

zeerali  ha  da  dama 
père  et  ta  mère 

malga^  da  dcelliow 
que  puissent  tes  jours 

booze  heer  en  powe 
être  longs  dans  ce  pars 

rig  an  taaze  da 

(ces  jours)  que  le  père  ton 

Deew  rv  î  theeze. 
Dieu  te  donna 

6  ne  ra  chee 


latha  deneth  4 
tue  d'hommes 

7  na  ra  chee 


gorwetha  gcn  gwrec 
couche  pas  avec  la  femme 

tha  contrevack 
de  ton  voisin 

na  re  chee  ladra 
ne  vole  pas 


1 .  A  aussi  et  plutôt  le  sens  de  bé- 
nir :  Dursona  =  Diw  r(a)  soim,  Dieu 
bénisse  ;  gallois  sivvno. 

2.  Corn,  moyen  gworthia. 

3.  Pour  avel  ou  [m]el  (mal. 

4.  Lisez  uvr. 

5.  Corn,  moyen  gorwetha  ci  gro- 
zvethe. 


1 .  Peut-être  en  ou  ev. 

2.  Se  décompose  en  iiùilje  =  nui 
al  je. 

].  rig  r\  fit  donner  =  donna. 

4.  Peut-être  pour  denveth  homme 
jamais;  peut-être  aussi  est-ce  le  plu- 
riel pour  denes  (cf.  benigath).  Il  est 
possible  encore  que  le  mot  soit  tiré 
de  denythyans,  génération. 


Les  Dix  Commandements  de  Dieu. 


9  nd  reau  tea  gou 
lie  JKiei  pas  mensonge 

warpedn  guz  contrevak 
à  l'encontre  de  votre  voisin 


10  na  reau  gawaz 

N'ayei  pas 

hirrath  warler  '  chei 
envie  après  la  maison 

guz  contrevack  na 
de  votre  voisin  ni 

hirrath  var  1er  gwreg 
envie  après  la  femme 

guz  contrevack  na  e 
de  votre  voisin  ni  soti 

guaz  na  e  moas  na 
serviteur  ni  sa  servante  ni 

e  udgian  5  na  e  rozan 
son  bœuf  ni  son  âne 

na  traveth  es  peth 

///  chose  aucune  qui  soit  sa  propriété 

eve. 
à  lui. 


9  na  ra  chee  boaz 
ne  sois  pas 

faulz  teaze  '  heJn2 
faux  jureur  contre 

tha  contrevack 
ton  voisin 

lo  na  ra  chee  covityah 
ne  convoite  pas 

gwreg  da  contrevack, 
la  femme  de  ton  voisin, 

na  ra  chee  covityah  choyé 
ne  convoite  pas  la  maison 

da  contrevack,  na 
de  ton  voisin,  ni 

e  gossel  i  na  e  voze 

son  serviteur  ni  sa  servante, 

na  e  odyan  na 
ni  son  bœuf,  ni 

e  varth  4  na  tra 
son  cheval  ni  chose 

vethal  beawS  eve. 
aucune  que  possède  lui. 


Deewa  4  coniere  niassy  S  waren 
Dieu  prends       merci     sur  nous 


1.  Corn,  moyen  warlergh.  i.  Peut-être  formé  sur  tea,  jurer; 

2.  Corn.  moy.  odion  (gall.  eidion,       peut-être  mal  écrit  pour  tea  :  a  tea, 
breton,  ijen,  eijen,  vannetais  e\jon).         en  jurant. 

3.  Pryce:    roun^an;    cf.    français  2.   Pour  icarbedn. 
rousin.  3.  Voir  plus  haut,  début. 

4.  Pour  varh,  cheval  (erreur  de 
traduction). 

5.  Pour  a  beavj,  cf.  gallois  pieu, 
breton  piaou. 

4.  a  parait  ici  de  trop,  d'après  le  contexte;  ou  peut-être  faut-il  Hre  ra. 

5.  Pour  mercy. 


10  J.  Loth. 

ha  scrcffa  ol     da  lavarow  cttagon 
(•/    icris    tous  les  propos     dans  nos 

colonow.  Andclarabo4. 
cœurs.         Ainsi  soit- il. 


3 .  Corn .  moyen  :  en  agen  colonoic. 

4.  Pour  lin  dil-na  ra  bo. 


J.   LoTll. 


A  NOTE  OX  LEBOR  XA  HUIDRE,  v.  90,  col.  2,  l.  45 


Fer  no  bid  i  n-air  thiur  in  tigi  tis  cébad  frigit  fri  foscod  in 
claid/A. 

So  D'  Whitley  Stokes  reads  in  bis  édition  of  «  Tbe  Des- 
truction of  Dd  Derga's  Hostel  »  {Rev.  cclt.,  XXII,  2,  p.  202). 
At  îhe  bottoni  of  the  page  he  cites  as  variants  to  cébad  :  dobc- 
rat  Eg.,  gehad  YBL.  St.  gehadh  Eg.  His  translation  runs  :  «  a 
man  daiun  in  front  of  the  house  could  sec  a  fleshworm  by  the 
shadow  of  the  sword  !  » 

In  his  corrigenda,  R.  c,  XXII,  4,  p.  437,  he  says  «  if  cébad 
be,  as  I  suspect,  a  scribal  error  tor  gébad,  then  for  sec  read 
catch. 

The  L.  U.  fac-similé  also  divides  tis  cébad  as  two  words. 
It  seems  however  reasonable  to  suppose,  that  tiscébad  is  one 
Word  and  a  form  of  the  rather  cincommon  verb  ticsaiin  or 
liscaiin,  which  is  given  in  Windisch's  Glossary.  This  word  is 
used  of  drawing  a  sword  from  its  sheath  and  plucking  a  lance 
froni  a  wound  as  well  as  of  taking  ofF  clothes  etc.  «  Might 
pluck  out  a  tieshworm  »  would  therefore  seem  to  be  correct 
rendering;  cp.  LL.  210  ,i  17 

co  mbenfaide  frigde  friss 

is  tig  ar  soillse  a  caem  chniss. 

As  regards  the  form  tiscébad  would  be  3rd  sing.  fut.  sec. 
formed  on  analogy  ot  compounds  of  gabaim.  Compare  the 
futures  duiscebaid,fiiilngebaid {Passions  and  Hom.  2267,  61 16). 
also  roichfea  from  rochim  (Felire  Oengusso,  XXXVI,  3). 


12  .1  Xotc  on  Lebor  na  liUidre. 

h  may  bc  noted  that  L.  U.  65  [■:>  36-37,  63  3  14  and  Fled 
Bricrend  8  '  agrée  with  our  passage  in  making  thc  i  long. 

WaLTER    I.    PURTON. 
Dublin,  August  1902. 


Le  directeur   de    la    Revue  celtique,   ayant    communiqué    cette    note    à 
M.  Whitlcy  Stokcs,  a  reçu  de  lui  la  réponse  suivante  : 

Croome  House,  Camberlev,  september  4,  1902. 

Dear  sir  axd  confrère, 
I  think  Mf  Purton  is  riglit,  and  hope  you  will  publish  his 
paper  in  the  Revue  celtique. 

Excuse  this  scrap  of  paper,  and  believe  nie  aKvays 
FaithfuUy  yours, 

Whitley  Stokes. 


I.  Windisch,  Iriscbe  Texte,  I,  299,  16. 


LA 

PRINCIPALE  SOURCE  DES   POÈMES 

DES    XII-XIV"  SIÈCLES 
DANS   LA 

MYVYRIJX  AUCHAEOLOGY  OF  WALES 


Une  question  importante  et  qui  n'a  jamais  été  résolue, 
c'est  la  valeur  des  manuscrits  sur  lesquels  reposent  les  poèmes 
de  la  Myvyriaii  an-bacology,  allant  du  xii^  au  xv^  siècle,  c'est- 
à-dire  la  partie  de  la  littérature  poétique  du  pays  de  Galles 
pour  lequel  ce  recueil  est  encore  aujourd'hui  indispensable. 

On  a,  en  effet,  les  œuvres  des  poètes  antérieurs  à  cette 
époque  ou  passant  pour  tels  dans  d'autres  publications  dont 
les  manuscrits  sont  connus  et  ont  été  sérieusement  étudiés. 
Les  auteurs  de  la  Myvyrian  se  contentent  en  général  d'indica- 
tions fort  sommaires.  Les  manuscrits  cités  le  plus  souvent  pour 
cette  période  sont  ceux  de  Ed.  Davies  d'Olveston  en  Glouces- 
tershire  (O.  L.  E.  D.);  du  D"-  John  Davies  deMalhvyd(0.  L. 
D.  D.)  et  de  Paul  Panton  (O.  L.  P.  P.),  d'Anglesey.  On 
trouve  aussi  mention  du  mss.  de  Lewis  Morris,  aujourd'hui 
au  British  muséum  (O.  L.  L.  M.). 

Souvent  les  poèmes  sont  sans  aucune  indication  d'origine. 

Une  collation  rapide  mais  suffisante  du  ms.  14869  de  la 
collection  des  Addilkvuil  nianuscripts  du  British  Muséum  (an- 
ciennement Plutus,  CLXMI-I)  avec  la  Myv.  m'a  convaincu 
que  la  source  principale,  presque  unique  des  poèmes  de  ce 
recueil  du  xii^  au  xiV^  siècle,  est  bien  ce  ms.  lui-même.  Il  est 
assez  souvent  indiqué  dans  la  Myv.  sous  la  rubrique  :  O.    L. 


14  J-  l.oth. 

D.  D.  (tiré  du  ms.  du  D''  John  Davies  de  Mallwvd);  mais 
souvent  aussi,  il  n'y  a  aucune  mention.  Ce  ms.  appartenait  à 
William  Morris,  comme  nous  Tapprend  une  note  de  sa  main 
que  l'on  trouvera  plus  loin.  C'est  bien  le  ms.  de  John  Davies, 
comme  il  appert  de  cette  déclaration  du  folio  235'°  : 

«  tinis  16  april.    16 17). 

«  Totum  scripsi  ego  J.  Davies. 

Hyd  hyn  allan  o  hèn  lyfr  ar  femrwn  a  scrifenasid  peth  oho- 
naw  vnghylch  amscr  Ed.  2  ac  Ed.  3,  fel  y  mae'n  gyffelyb;  a 
pheth  vnghvlch  amser  Henri  5.  yr  hen  lyfr  hwnnw  fuasai  yn 
eiddo  Gruft'.  Dwnn  ac  yn  eiddo  Huw  Ll)'n  ac  yn  eiddo  Rys 
Cain,  ac  yr  awr  hon  sy  eiddo  Robert  Vychan  o'r  Wengraig  ger 
Uaw  Dolgelleu.  Scrifennyddiaeth  y  Uyfr  hwnnw  oedd  fal  hyn 
yr  y  llaw  hynaf. ..  » 

«  J'ai  écrit  le  tout,  moi  J.  Davies. 

«  Jusqu'ici  [c'est  tiré]  d'un  vieux  ms.  sur  parchemin  qui  a  été 
écrit  en  partie  vers  le  temps  d'Edouard  2  et  d'Edouard  3, 
suivant  toute  apparence,  et  en  partie  vers  le  temps  d'Henri  5. 
Ce  vieux  ms.  avait  été  la  propriété  de  Gruff.  Dwnn,  et  de 
Huw  Llyn,  et  de  Rys  Cain;  maintenant,  il  appartient  à 
Robert  Vychan  (Vaughan)  de  Gwengraig,  près  Dolgelly. 
L'écriture  de  ce  ms.  était  ainsi  pour  la  main  la  plus  an- 
cienne... ».  Suivent  quelques  échantillons  de  cette  écriture, 
sur  lesquels,  je  ne  me  hasarderais  pas  à  me  prononcer.  Quant 
à  la  date  du  ms.  original,  l'orthographe  me  paraît  confirmer 
l'hypothèse  de  Davies. 

Cette  orthographe  que  j'appelle  niiciciuic  dans  les  notes  qui 
suivent,  se  rattache  par  un  trait  à  celle  du  Livre  noir: 

/  =  âil  ;  (/  final  =  /  et  d,  explosives. 

V  représente,  le  plus  souvent  i'',  dans  l'intérieur  du  mot. 
En  revanche  u  {oii^  consonne  ou  voyelle  est  exprimé  par  iv. 
Il  semble  bien  que  dans  certains  cas,  ce  caractère  soit  un  ra- 
jeunissement et  que  les  originaux  qui  ont  fait  la  base  de  la 
collection  aient  eu  assez  souvent  m.  Les  voyelles  irrationnelles 


I.  Le  Livre  noir  a  régulièrement  iu  =  f  moderne;  on  trouve  quelques 
traces  de  cet  état  encore  dans  notre  ws. 


La  Myr\riiin  Archaolo^y  of  Wales.  15 

sont  toujours  écrites.  La  collation  suivante  établit  jusqu'à 
l'évidence  que  de  source  principale  de  la  Myv.,  pour  la  pé- 
riode indiquée,  est  notre  ms.  La  différence  se  borne  la  plupart 
du  temps  à  un  rajeunissement  de  l'orthographe  dans  la 
Myv. 

Le  ms.  14877  (anc.  Plutus,  CLXVII-C),  dans  les  pièces  que 
j'ai  collationnées,  offre  l'identité  la  plus  parfaite  comme  texte 
et  orthographe,  avec  notre  ms.  Ce  ms.  a  été  fourni  feuille 
par  feuille  à  Lewis  Morris  par  son  frère  William  et  finalement 
relié.  C'est  une  copie,  nous  dit  Lewis  Morris,  de  VOld  book 
of  Gwern  Eigron.  D'après  Lewis  Morris,  une  copie  de  ce  ms. 
existe  aussi  chez  Lord  Macclesfield.  Cette  copie  a  été  écrite 
par  W.  Morris  de  Cefn  y  Braich  d'après  un  ms.  de  Hengwrt, 
qui  a  été  en  la  possession  de  Gruffudd  Dwnn,  HitivLlxn  et  Rhys 
Gain.  Il  est  donc  sûr  que  nos  ws.  remontent  à  la  même 
source.  Il  est  à  craindre  que  le  ms.  de  Gwern  Eigron  n'ait 
disparu.  M.  Gwenogfryn  E^-ans,  l'homme  qui  connaît  le  mieux 
les  ms.  gallois,  n'en  a  pas  jusqu'ici  trouvé  trace.  II  n'en  con- 
naissait pas,  il  est  vrai,  l'existence,  n'ayant  pas  encore  revu  le 
catalogue  des  mss.  gallois  du  British  Muséum.  Il  est  sûr  que 
toutes  les  éditions  futures  des  Gogynfeirdd  auront  à  tenir  grand 
compte  de  ces  deux  ms.  sinon  à  les  prendre  pour  base. 


l6  J-  Loth. 


14869  14877  "^YV.    ARCH. 

Poème  I.  fol.  62  vo-64  ro        P.   140.  i-i4i2>. 

(Elégie  sur  la  mort  de  Gruffudd 
ap  Cynan). 

Meilir  Brydyi  a  <^aiit  yr  awdyl 
variuimt  hon  i'iu  vreimawl 
uchclrat  Gnifjiit  ap  Kvnati... 

2,  P.  142.  I  et  2. 

Marwysgajyii  Veilir'^  Bryclyt. 

3,  P.  144-  2-145  I  5. 

Givakh)uai  ai  cant  i  O-ivain. 

4,  fol.  6-9   VO.  P.    142.    2-144.    14. 

Gorhofet  GicaJchmai . 

5,  fol.  9  vo.  fol.  67  x°.  P.  147.  2. 

Marwiiad  MaâaïucS  iiiah  Marc 
diuL 

6,  fol.  13  r".  P.  146.  2-147.  I  ^• 

Givalchiiiai  i  Rodri  fab  Owain. 


1.  Dans  les  mss.  14869  et  14877,  le  début  manque.  Le  poème  jusqu'à 
Ced gahued  unie  (M3'v.  arch.,  140,  col.  2,  vers  17,  est  dans  14869  de  la 
main  de  William  Morris  et  dans  14877,  de  celle  de  Lewis  Morris.  Le  texte, 
à  partir  de  là,  appartient  à  la  même  source  que  celui  de  la  Myi'.,  mais  dans 
ce  dernier,  on  trouve  comme  variantes,  des  leçons  des  deux  ms.  L'ortho- 
graphe est  la  même  :  en  général,  t  =  dd;  d  =  d. 

2.  Le  texte  est  le  même,  moins  une  ou  deux  variantes. 
5.  Id. 

4.  Le  texte  est  le  même.  Les  lacunes  de  la  page  143  de  la  M^'v.  sont 
exactement  les  mêmes;  les  mots  sont  coupés  à  la  même  lettre.  Seulement 
l'orthographe  de  la  Myv.  est  rajeunie.  Le  ms.  14869  a  l'ancienne  ortho- 
graphe :  /  =  dd;  d  =  t,d;  c  final  =  g  ;  «  (généralement)  =v  (f);V/  et  non 
ai  (achubeis;  Myv.  achubais);  eu  =  au  ;  voyelles  irrationnelles. 

5.  Même  texte,  mais  ici  encore  l'orthographe  de  la  Myv.  est  rajeunie, 
tandis  que  les  deux  niss.  conservent  l'orthographe  ancienne  (mss.  kereiihyt 
=  Myv.  cerennyd  ;  mss.  egylycii  r=  Myv.  engylyoïi). 

6.  Id.\  Myv.:  orthographe  rajeunie:  14869,  dernier  vers:  ///  dragyuyt 
anlraghedic  ■=  Mvv.  yn  dragyiiyd  anuhranghedig . 


7,  fol. 

8,  fol. 

9,  fol. 


La  Myyyrian  Arclmeology  of  Wales 
14869  '4877 

13   VO. 


17 


172. 


10,  fol.  18  r'\ 


II,    fol.    21   VO. 


12,  foi.  22  ro. 


15,  fol.  23  ïO. 


MYV.    ARCH. 

P.  230.  I  et  2  '. 
Awdî  vanvnad  a  gant  Einyaicn 
vab  Gwalchmai  y  Nest  verch 
HyiveL 

? 

P.  193.  I?. 
marivnad  Ytuein  Giiynet .  Daniel 
ap  Lhsgwrn  Meiu  ae  c. 

fol.    I.  P.   225.   2-226.  24. 

(de  la  main  de     Caiiu  y  Lywelyn  fab  J01  uerth. 
Lewis  Morris).         Einyaiunvab Gwgaïun ae cant . 


fol.  6. 


fol.   47  VO. 


fol.  48  ro. 


P.  266.  I  et  2î. 
Au'dyl  a  gant  Einyaivnvab  Ma- 
dau'c  ab  Rbahaivd  y  Riiffut  ab 
Llyivelyn. 
O.  L.  D.  D. 

P.   266.   l-lCl-J.   I  6. 

Hoel  voeî  lap  Griffri  ap  Pu'yU 
Giuvddel  a  gan  t  \r  aivdvl  bon . 
O.L.  D.  D. 

P.  267.  I  et  2  7. 
Du  même  au  même. 


-1    I.  Id.,  texte  et  orth.  (anciens). 

2.  Deest  imiium.  Il  m'a  été  impossible  d'identifier  ce  poème  avec  aucun 
autre  de  la  Mwyrian.  Voici  les  deux  derniers  vers  : 

kymod  ar  Drindaivd  drivy  drugaret-hir 
\ny  gwelir  gwir  a  goniolet. 

3.  Même  texte,  même  orthogaaphe  ancienne. 

4.  Id.  Dans  les  trois  textes,  même  faute  :  Canyseazul  (Gwcilb  :  la  bataille 
de  Canscaïul)  pour  Canyscaiul.  Il  y  a  dans  la  Myv.  à  la  fe  ligne  une  faute 
qui  n'existe  pas  daus  les  deux  mss.  :  hyvarch  oni  naf;  il  faut  kyvarcbaf 
om  naf. 

5.  Même  texte,  mêmes  particularités  orthographiques:  t  ^  dd  à  la  fin 
du  mot  ;  en  revanche,  dd  en  construction  syntactique,  même  en  composi- 
tion :  aromiyreaf,  arDDitinant  ;  aiDUiJlng,  etc. 

6.  Identité  complète  ;  orthographe  ancienne. 

7.  Même  texte  ;  orthographe  hybride  comme  dans  le  poème  11;  deux 
différences  :  mss.  prifletvf\  Àlyv.  prijddeddyf;  mss.  gaji  diduyU,  Myv.  gan 
ddidwyll. 

Revue  Celtique,  XXIV.  2 


i8  J.  Loth. 

14869  '4877  MYV.    ARCH. 

14,  fol.  24.  fol.  7  r».  p.  2s6.  I  et  2'. 

luaiiL'imil  RiiJJiit  fab  Kyiiaii 
Grtiffut  ap  Gwrgein'ii  ae  caiit. 
O.L.  D.  D. 

15,  fol.  25.  P.  255.  2-256.  I  2. 

Diariunad  Hyiue]  vi.  Madiiivc. 
Llvgad  Gwr  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

16,  fol.    26  V".  P.  237.   2  3. 

Au'dyl  y  Riiffiil  Maehr  m.  Ma- 
daivc.  IJygad  Gur  ae  cant. 

17,  fol.   27  T°.  P.   237.  24. 

Lîygad  Givr  ac  cant  y  Lvuvlxn 
ni.  Grnjftit  lu.  ma.  ap.  G. 
niaelor. 

18,  fol.  28  ro.  fol.48vo.  P,25i.  iS. 

Manvnady  tri  nieib  Grnff'iit  vah 

LJnuelyn . 
Bh'ddyn  vart  ae  cant. 

19,  fol.  29  ro.  P.  253.  26. 

Bledvn  vaid i  Rvs  ain  Marcdudd 
ap  Rvs. 
O.  L.  D.  D. 

20,  fol.  29  vo.  P.  251.  2-252.    I7. 

marivnad  Dd.  ap.  G.   ap.  Ll. 
Bledvn  uard  ae  cant . 
O.  L.  D.  D. 


1.  Id.,  orth.  ancienne;  même  lacune: 

Oe  dyg trigyant 

Edry...  ant  (Edrywant). 

2.  Id.,  exactement.     . 

3.  Id. 

4.  Id.  Même  texte,  même  orthographe  hybride  (comme  au  poème  11. 

5.  Même  orthographe  qu'au  poème  précédent. 

6.  Même  texte,  mêmes  particularités,  orthographes  :  généralement  d  final 
=  dd  ;  mais  aussi  /  =  dd  (lyyrnet)  ;  parfois  dd  :  dans  les  deux  :  caer  vyxdd'm 
vydd'in  veiddyat. 

7.  Identité  complète;  ici,  ortiiographe  plus  récente  et  régulière  :  d  final 
=  dd:  t  =  d. 


La  Myvyrian  Archaco'ogy  of  Wales 
14869  14877 


19 


MYV.    At.CH. 


!I,   fol.    ^O. 


22,   fol.    32. 

Oianan 
La  i""*^  strophe  est  la  j^  dans 
le  Livre  Noir.  Les  stro- 
phes manquant  sont  ajou- 
tées fol.  241. 

23  5. 
7  vers: 
deest  initium  : 

24,  fol.  34  r*'. 


25,  fol.  34  vo. 


26,  fol.  35  vo. 


P.  235.  2-254.  I  ". 
marvjiiad  Dd.   ap  Gruffiul  af>. 
O.   ap  Madawc  ap  Maredud 
Bledvii  vard  ae  caut. 
O.  1.  D.  D. 

P.  106-1082. 
Le  texte  de  la  Myv.  est  celui 
du  Livre  Noir  rajeuni  et  par- 
fois défiguré. 


P.  254.  I  et  24. 
murwnad  Oronwy  ah  Ednyvet. 
Bledyn  vard  ae  eau  t. 

O.  L.  D.  D. 

P.    254.   2S. 

Mariunad  Hoivel  ap  Goronivy. 
Bledxn  vard  ae  caiif. 
d.  L.  D.  D. 

P.  235.16. 
Eglynyon  a  gant  Bledyn  vard  y 
Rtiffut  ap  loruerth  ap  Mare- 
dud 0  Von. 


1 .  Même  texte  ;  même  vers  tronqué  : 

Gwr  rybu  dd  divevyl  blegyt. 
Généralement   t    final  ^  d  et  d  =^  dd,    mais  dans  les   deux  :   a  ddu'C  ; 
dewroDreic. 

2.  Id.;  orth.  ancienne  dans  les  premières  strophes;  cependant  dans  les 
deux  bviMn;  à  partir  de  la  strophe  10  de  la  Myvyrian,  dd  =  dd  (Oian  a 
parcheilan  mor  enryfedd. 

5.  Je  n'ai  pu  identifier  ce  poème  avec  aucun  autre  de  la  Myv.  Voici  le 
dernier  vers  : 

Llyw  aber  llew  fr\v\-th  ner  fïraw. 

4.  Même  texte,  même  orthographe  hybride;  comme  au  poème  11.  Même 
lacune. 

5.  /(/.  ;  orthographe  ancienne,  une  exception  :  rorf^ei  dans  les  deux. 

6.  /./.  ;  mêmes  particularités  orthographiques  :  en/Jrym  aer^i^/reic  ; 
llidyawciy^ur  ;  ailleurs  t  =  dd. 


20  J.  Lotli.    . 

I4869  14877  MYV.     ARCH. 

O.  L.  D.  D. 

27,  fol.  36  v'O.  P.  251.  I  et  2  I. 

Eglynyon  a  gant  Bhdyii  vard  \ 
David  ap  Grvffut  ap  Lleiveî. 
O.  L.  D.  D. 

28,  fol.  37  r°.  P.  252.  I  2. 

Eglyiuiyon  a  gant  Bledvu  heiivt 
Y  Oiuein  vah  Gruffiil. 
O.  L.  D.  D. 

29,  fol.  58  vo.  P.  149.  I  et  2-150.  I  5. 

Arivyiain  i  Oivaln  Guyiied. 
Cyiidehu  ai  caiit. 

30,  fol.  40  ro.  P.  150.  2  4. 

aru'vrein  i  Owaiii  Guytied 
Cyiidehv  a'i  cant. 

31,  fol.   41    vo.  P.    151.    I  S. 

Ariuyrain  i  Oivaiii  Guyiied 
Cyiiddw  ai  cant. 

32,  fol.  42  vo.  fol.  20  ro.  P.   15 1.  I  et  2-1 53.  26. 

Marivnad  i  Owain  Gwyned. 
Cviidehr  B.  M.  ai  cant. 

33,  fol.  49  ro.  fol.  9  ro.  P.  186.  2-189.  2  7. 

Canii  a  gant  Kyndehv  y  Hyuel 
1)1.  Eivein. 


1 .  Même  texte,  même  orthographe  hybride  qu'au  poème  1 1. 

2.  /J.  ;  orthographe  comme  au  poème  11,  à  remarquer  dans  les  deux 
textes  :  vud  vyooinawr  (t'ud  ^  Jiidd). 

3.  Même  texte  ;  mêmes  lacunes;  mais  l'orthographe  de  la  Myv.  est  ra- 
jeunie. Celle  du  vis.  est  l'orthographe  ancienne  avec  quelques  dd  en  con- 
struction. 

4.  Mêmes  remarques  pour  l'orthographe  et  les  lacunes  que  pour  le 
poème  précédent. 

5.  Même  particularité  que  pour  les  poèmes  30  et  29.  II  y  a  plusieurs  la- 
cunes ;  elles  sont  les  mêmes  dans  les  deux  textes. 

6.  Même  texte,  mêmes  lacunes  dans  les  trois  textes  ;  la  seule  diflférence 
est  dans  le  rajeunissement  de  l'orthographe  dans  la  Myv.,  tandis  que  les 
deux  mss.  ont  l'orthographe  ancienne. 

7.  Identité  dans  les  trois  en  exceptant  afyrdwyth  dans  les  ms.,  qui  est  la 
leçon  correcte,  tandis  que  la  Myv.  a  asyrdwyth. 


Ld  Myryrian  Archaeology  oj  Wales.  21 

14869  14877  ^'''■^'-    ARCH. 

34,  fol.  37.  P.  164.  2-166.  2'. 

Dadoliuch  yr  argluyl  Rys. 
Cyiuiekc  ae  cant. 

35,  fol.   61   VO.  P.    166.    2-167.    I  ^■ 

Aiivyrein  yr  arglivxt  Rys. 
C\ndekv  ai  cant. 

56,  fol.  65  ro.  P.  154.  I  et  2  5. 

arivyrain  Madaivc  fab  Marediul. 
Cyndeliu  Brydyd  ai  cant. 

57,  fol.  63  vo.  P.   155.  2  4. 

inaru-nad  Fadaivg  fab  Marcdud. 
Cyndi'hv  ai  cant. 

58,  fol.  64  vo.  fol.  75  x^.  P.  157.  I  et  2î. 

Aruyrain  Eicein  vab  Mada-U'c. 
Cyndehc  ai  cant. 

39,  fol.  66.  P.  157.  2-159.  ^''■ 

Rieingert  Evaverch  Vadaivc  m. 
Maredut.  Cyndehv  ai  cant. 


1.  Id.,  exactement;  orth.  ancienne. 

2.  Même  remarque  que  pour  le  poème  précédent.  Le  titre  dans  les  deux 
textes  est  suivi  de  cette  note  :  yn  Uyfyr  arall  bon  yw'r  wythfed  a^\dyl  o'r  Da- 
dolwch;  à  remarquer  cependant  dans  la  Myv.  une  mauvaise  lecture  au  pre- 
mier vers  :  fwyr  ieleic  ier;  le  ms.  a  correctement  :/vvyr /'eleic/er. 

3.  Même  texte,  mais  ici  encore,  l'orthographe  de  la  Myv.  est  moder- 
nisée. 

4.  L'orthographe  delà  Myv.  est  modernisée;  le  texte  est  le  même.  Voici 
les  variantes  du  ms.  comparées  au  Livre  Noir  (Skene,  II,  p.  58,  poème 
XXXVIl)  : 

Vers  9  :  Twryf  grue  yg  gotuc  yg  goteith.  La  variante  est  heureuse  ;  il 
manque  une  syllabe  au  vers  du  Livre  Noir. 

Vers  1 1  :  Ruyf. 

Vers  14  :  divogyon  diffeith. 

Vers  18  ;  Ruyt  v  glod  o  gludaiv  anreith. 

Vers  21  :  Llevyn  arivaud. 

Vers  32:  Oet  Uavar  hygar  oe  gyvarwaith  (Jiygar  a  été,  par  erreur  de 
scribe,  pris  au  vers  précédent). 

Vers  34  :  Gadyeith. 

Vers  3  8  :  y  diffivyn  y  cam . 

5.  Même  texte,  orth.  anc.  dans  les  trois  textes. 

6.  Même  remarque  ;  seulement  la  Myv.  écrit  le  mot  qui  commence  les 
strophes  for/M'wau'c  comme  dans  le  nis.  à  la  v^  strophe,  puis  après  l'écrit 
goniynaivc  ;  et  ce  qui  est  digne  de  remarque,  cette  correction  est  empruntée 
à  notre  ins.  :  une  main  postérieure  a  écrit  a.'  au-dessus  de  Vu  de  goruynaivc. 


2  2  J.    Lotit. 

14869  '4877  M\V .    ARCH. 

40,  fol.  69  ro.  fol.  3  5  r".  P.  1 59.  1-161 .   i  1 . 

niamnad  CadwaJhiivii  iii.  Ma- 
dairc,  C\iidi'kc  ai  c.iiit. 

41,  fol.  75  vo.  fol.  38  ri'.  P.  161.  1-165.  2  2. 

Ciinii  V  Yïveiii  Kyve  il  mur,  Kvit- 
dckv  Brwhi  ai  caiil. 

42,  fol.  79  vo.  fol.  80  r".  P.  167.  2-169.  I  '• 

Marivnad  Kirid  vlcit. 
Cxndcki'  Br\d\t  ac  cani . 

43,  fol.  85  ro.  fol.  34  r".  P.  169.   1-170.  24. 

Mancnad  Einyaicii 
M.  Madawc 
M.  Iton. 
Cyndehv  ac  caiil. 

44,  fol.  86  v'^  fol.  25  vo.  P.  183.  1  s. 

Dans  la  Myv.  Cyndehc  a  gaul  \r  aicdvl  bon. 

45,  fol.  86  vo.  fol.  53  r".  P.  183.  I  et  2''. 

Llyiiia  cglviivon  a  gant  Kyndckv 
y  Ytnyved  Bryf  Crogen  vab 
Madaivc  ah  Gwallairc. 

46,  fol.    87   vo.  fol.   60  V".  p.    183.    2-184.    I"- 

Marivnad  meihyon  Duywc  vab 
loruerth.  Kyndekv  ae  cant. 

47,  fol.  88  \".  fol.  29  rc.  P.  174.  l'A. 

Manrnad  Itbel  ap  Cadifor 
JFvdde},  Cynddckv  ai  cant. 


1.  Même  texte  ;  vieille  orthogriphe;  cep-'ndant  dans  le  ms.  et  la  Mw., 
yi:  aiuiiiiyaw  ;  aDcf. 

2.  Même  texte;  vieille  orthographe. 

3.  /(/.  Au  dernier  vers,  la  Myv.  porte  iiv  rolcd  ardiiant;  le  ms.  14877  a 
Roled  artunyunt,  qui  paraît  préférable.  Je  n'ai  pas  relevé  ce  vers  dans  le 
ms.  14869. 

4.  Même  texte,  mèmeanc.  orthographe;  parfois  /(  --^  îc. 

5.  Les  trois  textes  n'ont  que  8  vers;  même  anc.  orthographe. 

6.  Même  texte,  même  orthosranhe. 

7.  Id. 

8.  On  lit  dans  le  ms.  14877  :  En  Ll.  Cocb  (dans  le  Livre  Rouge).  Et  en 
effet  c'est  l'orthographe  du  Livre  Rouge  (/  final  =  /  et  d;  d  final  =;  dd) 
avec  cette  particularité  que  u  =  w.  Au  contraire,  14869  a  l'ancienne  or- 
thographe :  Rii/glaii.  Myv.  Rudlan  ;  Kedivor,  Myv.  Kcdifor,  les  variantes 
sont  du  ms.  14869. 


La  Myryrian  Archai:oloi:\  of  IVales.  23 

14869  '-1877  ^'"'"^'-    ARCH. 

48,  fol.  89  r".  fol.  53  ro.  P.  167.  i  et  2'. 

Eglynyon  mariunad  y  Ririd  vieil 
Kyndehv  Brydyt  uecaiit. 

49,  fol.  89  vo.  fol.  90  r".  P.  184.  i2. 

Kyndehv  a  gant  y  tri  englyn  hyn 
y  vah  eillt  0  Lansadivrn. 

50,  fol.  90  r".  P.  255.  I  et  2  5. 

Mariunad  a  gant  Bletynt  l'art 
y  Davyt  Béniras. 

51,  fol.  90  vo.  P.  196.  2  4. 

Eglynyon  a  gant  Givilym  Ryvel 
e  Dav\t  vab  Eicein. 

)2,  fol.  91  ro.  P.  196.  2-197.  1  S. 

Eglynyon  dadokvch  a  gant  Gu'i- 
lym  Ryi'ele  Davyt  vah  Ewein. 

55,  fol.  926. 

54,  fol.  93  ro.  fol.  74  vo.  P.  233.  2-234.  17. 

Maricnad  y  Lewelyn  ah  lor- 
nerth.  Einyawn  Wannaecant, 

5),  fol.  94  vo.  P.  235.  I  et  28. 

Awdyly  Ruffut  m.  Llyivelyn  ;  E. 
Wan  ae  cant. 

56,  fol.  9)  ro.  P.  234.  2-235.  i9. 

Llynia  dadolivch  a  gant  Ein- 
niaivn  Wann  y  Davyt  vap 
LlyiLxlyn. 


1.  Même  texte;  anc.  orthographe. 

2.  Même  texte  ;  en  général,  anc.  orthographe;  cependant  les  deux  niss. 
ont  Doiheu  DDeuDDryll  et  la  Myv.  (/iheu  Jeui/ryll.  Dans  les  trois  textes,  on 
remarque  gu;;ei  (gunei);  g/aed  (gicaed). 

3.  Même  texte,  vieille  orthographe;  quelquefois  dd  en  construction  :  dans 
les  deux  textes  bro  dewtfi/wr. 

4.  Même  texte:  vieille  orthographe. 

5.  Id. 

6.  Il  ne  reste  que  9  vers;  le  poème  a  pour  héros  hxnuric} 

7.  Même  texte,  même  anc.  orth.:  mêmes  lacunes. 

8.  Même  texte;  orth.  du  Livre  de  Taliesin  et  du  Livre  Rouge  (t  final 
=  t  et  d  ;  d  =  dd). 

9.  Même  te.xte;  ancienne  orthographe. 


2  4  J-  l^oth. 

14869  '4S77  MYV.    ARCH. 

)7.  loi.  96  ro.  p.  256.  2-257.  I  '• 

Gniffut  vah  Gu'ngeiieu  a  gant 
yr  eglyiiyoïi  hynn   oc  gedyuiei- 
thoti. 
O.  L.  D.  D. 

58,  fol.   96  VO.  fol.  42   VO.  p.    266.   2  2. 

Eglynyon  a  gant  Gwcruec   vab 
Clyddno. 
O.  L.  D.  D. 

59,  fol.  97  ro.  P.  224.  2  ;. 

Eglynyon    a  gant  Davyd  Bén- 
iras. 

60,  fol.  97  VO.  P.  234.  I  et  2  4. 

Einyatun  IVann  ae  caiit  y  Lv- 
ivelyn  ap  Jornerth. 

61,  fol.  98  r".  P.  278.  2-279.  I  '• 

Awdl  i  Jeiian  Lhcyt   ap  Jeiian 
ap  Gr.  Voel. 
O.  L.  D.  D. 

(La  table  delà Mv;'.  attribue 
ce  poème  à  Hillyn). 

62,  fol.  99  ro.  P.  278.  I  et  26. 

Hillyn  aecant  i  Jcuan  Lluyt  ap 
Jenan  ap  Gniffut  Voel. 
O.  L.  D.  D. 

65,  fol.  100  r>^.  P.  277.  2-278.  I  7. 

Lleivelyn    Brydvd   Hodnant   ae 
kant  y  Jeuan  ap  Gr.  Voel. 
O.  L.  D.  D. 


1.  Comme  poème  55  (dans  les  deux  heddhu). 

2.  Même  te.xte;  orthographe  du  poème  55,  mais  dd  en  construction. 

3.  Même  texte  ;   orthogr.   rajeunie;   régulièrement  rf(/ ;    à    remarquer  la 
même  inconséquence  orthographique  au  dernier  vers: 

y  vcdd  or  diweJ  y  daw. 

4.  Mêmes  remarques  :  d  final  =  généralement  dd  ;  plusieurs  (/(/  en   con- 
struction (dans  les  deux  textes  anWelw). 

5.  Mêmes  remarque*^. 

6.  Même  texte  ;  orthographe  du  Livre  de  Taliesin  et  du  Livre  Rouge. 

7.  Id.;  orthographe  habituelle  du  Livre  de  Taliesin  et  du  Livre  Rouge. 


La  Myryrian  Archaeologx  of  Wales.  2 S 

14869  I4'^77  "''^'-  *'^''" 

64,  loi.  100  vo.  P.  278.  I  !. 

I  Jeuan  ap  Gr.  Voel. 
O.  L.  D.  D. 

65,  fol.  loi  ro.  P.  192.  I  et  22. 

E^lynyon  a  gant   Teiilu  Yivein 
Ky-veilyaivc  i  gykhyau  Kymry. 

66,  fol.  102  v".  P.  197.  1 5. 

Hyvjel  vah    Yimn   a  gant  yr 
au'dyl  honn. 

67,  fol.  102  v.  P.  197.  I  et  24. 

H}%cel  ab  Yicein  aecaiilyr  aw- 
dyl  bon. 

68,  fol.  103  r".  P.  197.  2  s. 

Hynvel  ab  Yivain  ae  cant. 

69,  fol.  103  vo.  P.  197.  26. 

Hywel  ab  Yicein  ae  cant. 

70,  fol    104  ro.  fol.  83   ro.  P.  279.  I  et  2  7. 

Awdyl  a  gant  lorivth  vychan  ap 
lorivth  ap  Rotpert. 
O.  L.  D.  D. 

71,  fol.  105  ro.  P.  279.  2-280.  I. 

lonuth  Vychan  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

72,  fol.    106   V-o.  fol.    28   vo.  P.    203.   28. 

Eglynyon  a  gant  Prydyt  y  moch 
y  Riiffnt  m.  Llytvelyn. 

73,  fol.    106  vo.  fol.  28  vo.  p.  203.  29. 

Eglyn. 

1.  Id. 

2.  Id.;  orth.  anc.  ;  une  seule  différence  :  arovun  dans  le  \ns.  ;  dans  Myv.  ; 
arovyn. 

3.  /(/.;  15  vers  dans  les  deux  textes. 

4.  Id.\  orth.  hybride  :  t  =  dd,  et  aussi  des  dd,  aux  mêmes  mots. 

5.  Id.\  le  plus  souvent  dd,  quelquefois  d  ;  dans  les  deux  textes,  même 
aute  :  rivdeiir  pour  nid  eiir  (=  ?iidd  aiir). 

6.  Id.;  d  final  =  dd,  mais  aussi  des  dd. 

7.  Id.;  généralement  </ final  z^dd;  quelques  dd. 

8.  Id.;  orth.  anc. 

9.  /(/.  (4  vers). 


26  ./    Loth. 

14869  I  4877  MYV.    ARCH. 

74,  loi.  107  r".  P.  194.  1-197.  21. 

Caiiii  V  Deu'i.  Gtvxnvart  Bry- 
cbeiii\au<c  ac  canl, 

7),  fol.  113  vo.  loi.  71.  P.  193.  2-. 

Girsuvart  Brychein]aivc  a  gant 
\r  aivdyl  hoiin  yr  arqhvyt 
Rys. 

76,  fol.  114V0.  fol.  36  ro.  P.  247.  2  5. 

Aivd'irl  a  gant  Llyurlxii  Vani y 
L)iu'e}yn  vah  lonicrth. 
O.  L.  D.  D. 

77,  fol.  1 15  ro-i  17  vo  4. 

78,  fol.  118  ro.  fol.  59  rf.  P.  215.  I  et  2  5. 

Arwyrein  a  gant  Llywarch  vab 
Llyivelyn  y  Leiuelyn  vab  lor- 
uerth. 

■jg,  fol.  119  vo.  P.   239.  1-240.  26. 

Llynia  bymhaïudl  a  gant  Llygai 
Gur  y  Llyivelyn  vab  Gnijfiid. 

80,    fol.    125   vo  P.    258.    1-239.    '  ''• 

Llynia  dcirawdl  a  gant  Llygat 
Gur  y  Ruffnt  vab  Madaivc. 


1.  Id.;  ortb.  anc.  Le  i"-"''  vers  dans  Li  Mvv.  est  fautif;  la  version  du  nis. 
est  à  préférer  : 

am  roto  Dovyi  ded\v}-t  dcweint  (M_\-v.  dyvol). 

2.  Id.;  orth.  anc,  même  particularité  dans  14869  et  Myv.  :  Fyrt  kcrtcii 
a  threthati  (je  ne  retrouve  aucune  note,  à  ce  sujet,  pour  le  ms.  14877). 

3.  Id.  ;  orth.  anc.  ;  dans  les  trois  textes,  cependant  :  Iwrw  (Wiechrys. 

4.  Je  n'ai  pu  réussir  à  l'identifier.  Le  titre  est  : 

aiudyl y  Duit.  Llyivdyn  vard  ac  canl. 
Voici  les  deux  premiers  vers  et  les  deux  derniers  : 

Edivar  gennyf  edivar 
caru  byd  anglyd  anglaear 

Archaf  y  Duw  drwy  uned 
un  fyt  a  chrevyt  a  chred. 

5.  Id.  exactement  ;  orth.  anc;  même  lacune  :  dy  gy  —  ny. 

6.  Id.  ;  quelques  dd  :  vers  i  :  y  DDuvv'. 

7.  Id.  ;  orth.  anc. 


La  Myiyrian  Aicliaeolooy  of  Wales.  27 

14869  14877  MVV.    ARCH. 

81,  fol.    12)    VO.  (ol.4)V<\  p.    247.    2-248.   2  '. 

Aiuyrtiii  Ouriii.  Llyuelyn  vard 
ae  caiit. 
O.  L.  D.  D. 

82,  fol.  127  x°.  P.  282.  2-285.  I  et  2 2. 

Deest  titiilus.  Azcdyl  nis  givyddis  pivx  ae  cant. 

O.  L.  D.  D. 

83,  fol.  128  vo.  fol.  4)  1-0.  P.  257.   I  5. 

Phylip  Frydyd  a  gant  yr  awdwl 
hou  y  Rvs  Gryc. 
O.  L.  b.  D^ 

84,  fol.  129  ro.  P.  259.  24. 

Aivdivl  varwnad  y  Rys  leiianc 
Phylip  Prydyd  ae  cant. 
O.  L.  D.'  D. 

85,  fol.  129  vo.  p.  2)8.  I  et  2  s. 

Aîcdivl  a  gant  Phylip  Prydyd yn 
llys  yr  Argluyd  Rys  leiianc. 


O.  L.  D.  D. 

86,  fol.  150.  P.  2)8.  2-259.  ^^■ 

Amrysson  Phylip  Prydyd  ar  go- 
veird  yspydeit. 
O.  L.  D.  D. 

87,  fol.    152^.  P.    180.    I   et  2  7. 

Ll.  Ddu  ap  y  Bastard  ae  cant  y 
Lrivelyn  ap  Gxuihm  ap  Ho- 
lid. 
O.  L.  D.  D. 


1.  Même  te.Kte;  dans  les   trois  textes,  orth.    habituelle  du   xivc  siècle  (/ 
final  =  rf  et  /  ;  rf  =  dd). 

2.  ld.\  en  général,  orth.  du  xiv^  siècle;  quelques  inconséquences. 

3.  Id.  e.xactement  ;  orth.  du  xive  siècle,  mais/;.YWyawc.    Dans   les  trois 
textes,  même  faute  :  gelitrud. 

4.  Comme  au  poème  précédent;  dans  les  deux  :  vn  ddc. 

5.  Mêmes  remarques;  à  noter  dans  les  deux  textes  :  pan  ivu  (=  fu). 

6.  Mêmes  remarques;  il  est  à  noter  que  dans  la  Myv.,  w  est  remplacé 
par  b. 

7.  LL  ;  orth.  du  xiv^  siècle. 


2  8  J.  Lotli. 

14869  14877  M''^'-    ARCH. 

88,  fol.  152  vo.  P.  346.  I-Î47-  I  '• 

Aivdl  a  gant  Grtiffud  Gr\c. 
O.  L.  D.  D. 

89,  fol.  154.  P-  ^57-  I  et  52. 

Llyuia    hxgoryon    Dadohccb    a 
gant   Phylip    Prydyd   y    Rys 
Gryc. . . 
O.  L.  D.  D. 

90,  fol.  15)  vo.  P.  257.  2-258.  I  3. 

Eglynyon  y  Rys  lenangc.  Phylyp 
Prydyd  ae  caiit. 
O.  L.  D.  D. 

91,  fol.  136  ro.  P.  266.  14. 

Eglynyon  a  gant  y  Prydyd   by 
chan  0  Deheuharth  y  Oivein 
Goch. 
O.  L.  D.  D. 

92,  fol.    136   vo.  P.    261.    2-262.    I  s. 

Eglynyon   a  gant  y  Prydxt  by- 
chan  \  Ywein  vab  Gruffiit  vab 
Rys.  ' 
O.  L.  D.  D. 

95,  fol.  137  \"\  P.  259.  2-260.  i<^. 

Eglynyon  a  gant  y  Prydyt  bychan 
y  Varediit  vab  Ytveiii. 
O.  L.  D.  D. 

94,  fol.  13?  r».  P.  260.  I  et  2  7. 

Eglynyon  a  gant  y  P.  B.  y  Va- 
redut  vab  Yiuein. 
O.  L.  D.  D. 


I .  /(/.  ;  à  remarquer  dd,  assez   souvent   en  composition  et  construction 
syntactique;  quelquefois  même  en  dehors  de  ces  cas:  lonWonen. 
'2.  /rf.  ;orth.  anc,  mais  des  c/ii  en  construction  et  composition   syntac- 
tiques.  Le  titre  de  la  Myv.  kygoryon  est   à  corriger  en  kygogyon,  suivant  la 
version  du  ms. 

7,.   Id  ;  orth.  du  xiv^  siècle;  quelques  dd. 

4.   Id.  ;  orth.  ancienne;  à  noter  dans  les  deux  textes  :  bumDDryll. 

).  Id.;  orth.  anc;  2  ou  5  dd  en  composition. 

6.  Id  ;  orth.  anc;  mais  dans  les  deux  textes  :  bla  DDangos. 

7.  Id.;  vieille  orthographe. 


La  M\v\ri.An  Arcfhuology  of  Wales.  29 

14869  14877  «''\'-  ARCH. 

95,  fol.  138.  P-  260.  2'. 

Eghuwn  a  gant  y  PryJyl  B\- 
Bxchau  V  Varedutvah  Yurin. 
6.  L.  D.  D. 

96,  fol.  139  v°.  P.  260.  1-261.  12. 

Egh'HYon  a  gant  y  Prxdvt  By- 
chan  V  Varedut  m.   Yweiit. 
O.  L.  D.  D. 

97,  fol.  140  ro.  P-  261.    15. 

Eghnyon  a  gaut  y  Prydyt  By- 
chan  \  Varedut  vab  Yiceiii. 
O.  L.  D.  D. 

98,  fol.  141  ro.  P-  262.  2  4. 

Marujiad  y  Rys  Gryc 
y  Prydyt  b)'chan  ae  cant. 
d.  L.  D.  D. 

99,  fol.    141    VO.  p.    262.    2-263.    I  '■ 

Marunad  y  Vorgaut  M.  Rys 
y  Prydyd  bychan  ae  cant. 
d.  L.  D.  D. 

100,  fol.  142  ro.  P.  263.  I  et  26. 

Marivnad  Kynan  vab  Hyu'eh 
y  Prvdvt  h\chan  ae  cant. 
6.  L.  D.  D. 

loi,  fol.  143  ro.  P.  259.  I  et  27. 

Marwnad  Rys  leuanc. 
V  Prydyt  bychan  ae  cant. 
6.  L.  D.  D. 

102,  fol.  143  VO.  P.  262.  I  et  28. 

Marunad  v  Eivein  m.   Grujfut 
\  Prxdv!  bvchaii  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 


1.  Id. 

2.  Même  texte  ;  orth.  anc. 

3.  Dans  les  deux  textes,  une  strophe  et  un  vers  commencé. 

4.  Id.  ;  orth.  anc. 

5.  Id. 

6.  Id. 

7.  Même  texte;  orth.  anc. 

8.  Id.  ;  mais  dans  les  trois  dernières  strophes,  d  final  =  dd  ;  cependant, 
encore  ^idet  =  ^ivledd. 


30  J.  Loth. 

14869  '4877  MYV.  ARCH. 

103,  fol.  144  VO.  P.  261.  I  et  2'. 

Manviiad  Varediil  m.  Yuriii. 

V  Prvdvt  Bxchau  ae  auil. 
O.  L.  D.  D. 

104,  fol.  145  x°.  P.  263.  22. 

Manuiiad  Rys  Vocl  a   Sanisun 
m.  Meiirvc 

V  P.  B.  ae  rtiiit. 
O.L.  D.  D. 

105,  fol.   146  r°.  P.  264.  I  3. 

Maru'iiad  Rys  val  Llvicelyn 

V  P.  B.  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

106,  loi.  146  v-o.  P.  264.  I  et  2  4. 

Manunad  Madawc  Mon . 

V  P.  B.  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

107,  fol.  147  ro.  P.  264.  2  S. 

Maru'iiad  Vlcixut  m.  Diuyivc 

V  P.  B.  ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

108,  fcl.  147  V".  P.  264.  2-265.  16. 

Maiiunad  Wen  vab  Goronwy 

V  P.  B.  ae  cant. 

O.  L.  D.  D. 

109,  fol.  148  r".  P.  26).  I  et  27. 

Marivnad  Lxwehn  vab  Rvs  m. 
loruerth 

V  P.  B.  ae  cant. 

O.L.  D.  D. 


1.  Id.  ;  vieille  orth.  ;  cependant  dans  les  deux  textes  :  DDÎnbych. 

2.  Id.  ;  orth.  anc.  ;  en  construction   syntactique,  d  =  dd,  comme  c'est 
l'habitude  dans  ces  poèmes,  même  quand  dd  ailleurs  est  représenté  par  /. 

3.  Même  texte  ;  orth.   anc;  à  noter  cependant  :  urth  Dduiu;  gedym- 
dd(^hh. 

4.  Id.  ;  orth.  anc. 

5.  Id. 

6.  Id.  ;  mêmes  lacunes  ;  orth.  anc.  ;  dans  les  deux  :  hird^ryc;  y  DDwyn. 

7.  Même  texte;  vieille  orth.  ;  mêmes  lacunes. 


La  Myyyrian  Archaeolony  of  Walcs.  31 

14869  14877  MVV.    ARCH. 

MO,  fol.  149  ro.  rol.89ro.  P.  265.21. 

Marivmul  Blegni'ryt,  y  PryJxl 
B\chan  ae  caiit. 
O.  L.  D.  D. 

111,  fol.  149  v°.  li^'d. 

Marivuat  2  Goroim'  ap  Eidiivivt 
Pr\d\i]  Bxchan  ae  civit. 
O.  L.  D.  D. 

112,  fol.  i)0  ro.  P.  215.  2-217.  1  ;. 

Caiiii  a  gant  Llvivarch  Brydyt  y 
iiioch  y  Dkw. 

113,  fol.  153  vo.  fol.  50  r".  P.  199.  1-200.  24. 

Canu  a  gant  Prydyt  y  vwch  y 
Dav\t  m.   Yiueiii. 

114,  fol.  157  ro.  P.  200.  2-201.  2  S. 

Bvgwth  Davyt  ;  Prxdyt  y  )iiochae 
cant. 

II),  fol.  1)8  V".  fol.  ).  P.  201.  26. 

Kwarch  givell  Davxl  ;  Prydvl  y 
iiioch  ae  cant. 

116,  fol.  1)9  ro.  fol.  18  ro.  P.  201.  2-202.  i  7. 

AiL'dvl  a  gant  Pr\dyt  y  moch  y 
Rndri  vah  Yivein. 

117,  fol.  160  vo.  P.  202.  I  et  28. 

Arivyrein  Rodri  vab  Wvein. 
Prxdxt  X  moch  ae  cant. 

118,  fol.  162.  1.  fol.  45  ro.  P.  202.  2-203.  19. 

Arwyrcin    Rodri   vab    Yiuein  ; 
Prxdxt  X  moch  ae  cant. 


1.  Id.;  orth.  du  xiv^  siècle;  quelques  tfii  les  mêmes. 

2.  Une  seule  strophe  mutilée  dans  les  deux  textes. 

3.  Id.\  vieille  orth.;  quelques  i/i;  à  remarquer  l'orthographe  nan  (nau 
::=  naw,  dans  les  deux  textes,  au  vers  final. 

4.  Id.  exactement  dans  les  3  testes  (orth    anc). 

5.  Id.  ;  vieille  orthographe. 

6.  Id. 

7.  Id.;  cependant  la  Mxv.  a  A'i/tra  Uwfvr,  tandis  que  les  deux  ms.  poi- 
tent  correctement  Rei:  c'est  une  faute  de  lecture. 

8.  Id. 

9.  Id.  ;  orth.  anc. 


J2  J.  Loth. 

14869  '4^77  MVV.    ARCH. 

119,  fol.  165  v.  fol.  59  r°.  P.  203.  I  et  2  ■ 

Au'iJvl  a  gant  Pt  ..n/  v  }iicxh  v 
Rodri. 

120,  fol.  164  r".  fol.  25  v».  P.  210.  2-212.  12. 

Canii  a  gant  Prydyt  y  mocb  \ 
Lvivelyu  m.  Iwuerlh. 

121,  fol.    168  VO.  P.   212.  2  5. 

Awdyl  a  gant  Prydyt  \  viocb  v 
Lvireîxn  m.  loruerih. 

122,  fol.  169  v-o.  fo..   19  r".  P.  21 3.  I  et  24. 

Aivdxl  a  gant  Prydxt  v  moch  v 
L\ive]\n  vah  loriwrlh. 

123,  fol.    "G  VO.  fol.   47   l-o.  P.   203.    2-204.    I  >'• 

Awdyl  a  gant  Prvdvt  v  moch  v 
Rujjut  m.  Llvirelvn. 

124,  fol.  171  ro.  P.  204.  I  et  26. 

Bygivth    Griiffnt   vab  Kxnan  ; 
Prvdyt  y  moch  ae  cant. 

125,  fol.  172  1-0.  P.  207.  1-208.  2  7. 

Canu  a  gant  Prvdvt  v  moch  v 
Rvs  Grvc. 

126,  fol.  17)1'".  P.  206.  2-207.  I  ^• 

Awdvl  a  gant  Prvdvt  v  moch  v 
II 'cnl liant  Dec' verch  Hyivel. 

P.   205.  2  ^. 

Aîudvl  vr  Hacarn  TiL'vmvn. 


127.  fol.  176  1-0. 


i.  Id. 

2.  Id.    à  remarquer  yr^Jant). 

3.  Id.\  cependant  dans  les  deux:  arrft/yrnvras.  Les  deux  textes  ont  la 
même  faute:  ae  thlas  pour  ae  chlas. 

4.  Id.;  quelques  dd,  les  mêmes. 

5.  Même  texte;  orth.  anc. 

6.  Id.  ;  même  faute:  enr  Anya  pour  eiir  Asya. 

7.  Id.\  une  différence:  dans  Myv.   tangnheuet;  ms.  tagnheuet. 

8.  /(/.  :  dans  le  ms.  au  3^  vers:  ehva  et  au-dessus  de  -iva,  ivaivd.  La 
Mvv.  donne  eJwa  mais  en  note,  donne  la  variante  elivaicd. 

9.  Même  texte,  même  orth.  ;  il  y  a  au  5'^  vers,  une  correction  au-dessus 
de  la  ligne  à  Dyuynnyc  dy  tuir  dy  wynnyas  ;  c'est  Dywynnyc  di  ivir  yn  uynias. 
Elle  est  reproduite  en  note  par  la  Myv.,  sans  indication  de  source;  à  noter  : 
<ians  le  ms.  un  11  au-dessus  de  n  dans  le  2^  vers  :  val  v  credw/;  Yonas. 


•>  Myryr'uui  Arcliaeology  oj  Walcs.  53 

,-•  '4877  ^'^^'   ARCH. 

P.  213.  I  et  2  '. 
Au'dyl  a  gant  Prydyt  y  moch  y 
Lyzcelyn  vah  loruerth. 

129,  to  fol.  30  \\  P.  204.  22. 

Avjdyl  a  gant  Prydyt  y  moch  y 
Raffut  ap  Kyiiaii. 

130,  fol.  178  vo.  fol.  44  1'  .  i'.  2b'j.  2-281.  I  3. 

.  nnyoïi.  a  gant  Llywarch 
:Miety  y  Un.  ap  Madaivc  ap 
■  Maredud. 
O.  L.  D.  D. 

131,  fol.  181  ro.  P.  213.  2-214.  *  ■♦' 

Prulyt  y  moch  ae  canty  Lyivdyn 
vah  J-'yuerth. 

152,  fol.  182  ro.  fol.  58  ro.  P.  208.  2  S. 

Marwnad  Hyivel  vab  Cruffut  m. 
Kynan  ;  Pryd.  v  ))iocb  Ui  cant. 

153,  fol.  183  ro.  P.  142.  16. 

Meilyr  Brydyt  a  cant  yr  aivdyl 
honn  yn  y  ïïuyt  y  lias  Dia- 
hearn  vab  Caradaivc  a  Meilyr 
m.  Ryivallaivn  vab  Cynvyn. 

134,  fol.  183  vo.  P.  227.    1-228.  2  7. 

Awdl  i  Dduiu  a  gant  Meilir  ap 
Givalchmai . 


1.  Mcnic  texte;  orth.  anc;  assez  souvent  dd  (les  mêmes). 

2.  ld.\  orthographe  du  xive  siècle. 

3.  Id.;  mêmes  fautes. 

4.  Id.-,  orth.  anc;  même  faute:  trahaïuc  pour  trahaaivc. 

5.  Id.;  orth.  anc;  dans  les  trois  textes,  cependant:  Hywel  (Wiogel.  La 
note  sur  Hywel  dans  le  }iis.  est  de  la  main  de  Morris.  Elle  est  reproduite 
dans  la  Myv. 

6.  Quelques  variantes. 

Vers  I  :  ms.  rem\  Myv.  ren. 

—  5  :   ms.  tros;  Myv.  dros. 

—  9  :  ms.  }'  niyiiyt  :  Myv.  yni  inynyt. 

7.  Le  texte  est  le  même;  l'orth.  du  ms.  est  ancienne;  celle  de  la  Myv. 
est  hybride;  d'abord,  l'ortii.  du  .kiy^  siècle,  puis  l'orth.  anc.  ;  de  plus  la  Myv. 
a  u  pour  iv.  tandis  que  le  ms.  a  îv;  il  y  a  quelques  variantes;  elles  sont 
données  dans  la  Myv.  ave:  l'indication  :  O.  L.  D.  D. 

Revue  Celtique,  XXIV.  3 


54  J.  Loth. 

14869  14877  MVV.    ARCH. 

155,  fol.  186  ro.  P.  145-  I  '• 

Arwyrain  Owaiii  mab  Mare- 
dtid.  Givclclmiai  ai  ccvit. 

136,  fol.  186  vo.  P-  147-  i^- 

Anvyrain  Madazcc  mab  Mare- 
dtiâ.  Givalchmai  ai  caiit. 

137,  fol.  187  T°.  P.  214.  I  5. 

Pr\d\t  V  Dioch  ae  caiit  \  Lywe- 
'ivii.  ' 

138,  fol.    187  vo.  p.  209.   2-210.    14. 

Llviiia  varivnat  a  gant  Prxdyl  v 
iiioch  V  loriveyth  ab  Rotpcrt. 

139,  fol.  188  ro.  P.  209.  I  et  2  S. 

Prxdyt  y  moch  y  Vadaivc  ap 
Gntffitl  0  Vaelaivr. 

140,  fol.  189  vo.  P.  283.  I  et  26. 

Clod  i  Jt'eiiUiaiit  verch  Gviiaii. 

141,  fol.   191    ro.  fol.  31  vo.  P.  281.  27. 

Awdyl 
iris  gvyddis  pwv  ai  cajit. 
O.  L.  D.  D. 

142,  fol.  192  ro.  P.  206.  28. 

LlvDia  egh'iiyoi!  manvuat  a  gant 
Prydyt  y  moch  y  Riiffut  ab  Ho- 
ivel  ab  Oivein  Gtuynef. 


1.  Même  texte  ;  Torth.  est  rajeunie  dans  la  Myv.  (d  final  =  d  et  dd); 
l'orth.  anc.  est  conservée  dans  le  ms. 

2.  Mêmes  différences  que  pour  le  poème  précédent. 

3.  Id.;  vieille  orth.  (dans  les  deux  ve^Jyant).  Le  i'-'"'  vers  est  répété  à  la 
fin  dans  les  deux  textes. 

4.  Même  texte;  orth.  du  xiv=  siècle;  quelques  dd  (hydd\n\  ketddwys). 

5.  Même  texte;  mêmes  lacunes;  orthographe  du  xive  siècle;  de?,  dd  en 
construction;  la  source  devait  avoir  /  ^=dd;  en  effet,  dans  les  deux  :  bren- 
hineixaf. 

6.  Il  y  a  quelques  différences;  elles  sont  données  en  note  par  la  Myy. 
comme  des  variantes  avec  la  mention  O.  L.  D.  D.  Il  y  a  erreur  pour  le 
i«r  vers;  la  variante  serait  flf/u',  tandis  qu'il  y  a  en  réalité  dans  le  ms.  aelaw. 

7.  Jd.;  orth.  anc;  quelquefois  Myv.  a /le  où  les  jhss.  ont  v  (dans  les 
mss.  et  la  Myv.  anhawrf). 

8.  Id.;  orth.  ancienne  (dans  les  deux  textes:  chwCiWyl). 


La  Myvyrian  Archaeologj  of  Wales.  55 

I4S69  '4877  MYV.    ARCH. 

I   4,  fol.  195  v^.  P.  145-  2'. 

Givalchmai  ai    cant   i    Owaiii 
Gwyned. 

145,  fol.  194  r".     '  P.  145.  I  et  22. 

GivaJchinai  ai   catit    i    Qwain 
Gwyned. 

146,  fol.  194  V.  fol.  90  vo.  P.  145.  2?. 

Arvjyrain  Ywain  Givynet. 

147,  fol.  194  V".  P.  149-  I  et  24. 

Breiidu'vd  Gualchinai. 

148,  fol.  195  v".  P.  149-  2i. 

Awdyl  a  gant  Gu'akJmiai  y  Efa 
ei  uraig. 

149,  fol.  196  r«.  P.  146.  lé. 

Awdl  a  gant  Givalchmai  y  Da- 
vyd  inab  Owain. 

150,  fol.  197  r".  P.  231.  1-232.   17. 

Awd\l   a  gant    Einyaivn    vah 
Givalchmai  y  Duw. 

151,  fol.  199  v.  P.  232.  I  et  2  8. 

Awdyl  a   gant    Einyawn   vah 


I  )2,  fol.  201  r^'.  P.  232.  29. 

Awdyl    a  gant    Einyawn    vah 


Gwalchmai  y  Duw. 

P.   232.  29. 
wdyl    a  gant    Einy 
Gwalchmai  y  Duw. 


ï .  8  vers  dans  les  deux  textes. 
2.  Id.  ;  orth.  plus  moderne  :  d  final  =  i  et  dd. 

5.  Une  strophe  de  4  vers  dans  les  trois  textes;  vieille  orth.  dans  les  tnss.  ; 
modernisée  dans  la  M\  v. 

4.  Id.;  orth.  modernisée  dans  la  Mvv. 

5.  Texte  le  même;  une  ou  deux  variantes.  La  variante  donnée  par  la 
Myv.  comme  venant  du  L.  D.  D.  edgyllaeth  est  inexacte:  le  ms.  a  edygyllaeth. 
L'orth.  de  la  Myv.  est  modernisée. 

6.  Id.\  orthographe  rajeunie  dans  la  Myv.;  vieille  orthographe  amenée 
dans  le  ms. 

7.  Id.;  vieille  orth.  dans  les  deux  textes. 

8.  Id.  ;  {metdawd  dans  les  deux  textes). 

9.  Id.;  au  vers  12,  en  marge,  dans  le  ms.  une  note  marginale:  Ll.  C.  : 
hychydig  au  lieu  de  hychdid;  vers  25,  en  marge  :  Ll.  C.  :  addivyn.  Ces  notes 
sont  reproduites  par  la  Mvv. 


36 

;.  Lo, 

14869 

14877 

I  )3.  fol-  201  v°. 

fol.  71  r". 

I  u,  fol.  202  r°. 

fol.  86  r". 

MYV.   ARCH. 
P.   230.    2-231.    I  '. 

Au'dyl  a  gantEinyaiun  vab  Gwa- 
khmai y  Lin.  vab  loraerth. 

P.  248.  2-250.  1 2. 
Canu  V  Gadvan.  Llywelyn  vart 
ae  cant. 
O.  L.  D.  D. 

155,  fol.  206  r».  P.  252.  2-255.  I  '• 

Llyma   au'dl  varwnad  a  gant 
Bhtynt  vart  y  Ewein  goch  m. 
Griiffiit  m.  Lhiveh'H. 
O.  L,  D.  D.' 

156,  fol.  207  r".  P.  253.  I  et  24. 

Llyma  atudyl  varwnad  a  gant 
Bleddynt  vard  y  Lyivel\n  vah 
Gruffut  m.  Llywelyn. 

157,  fol.  208  r».  P.  171.  1-174-  I'- 

Dadolwch  Rhys  vah  Grnfftidd 
Cynddelw  ae  cant. 

1.  Id.\  dans  les  trois  textes,  vieille  orth. 

2.  là.  ;  vieille  orth.  Les  variantes  de  la  Myv.  sont  des  corrections  de 
notre  ms. 

3.  Id. 

4.  Id.;  orth.  anc,  mais  avec  bon  nombre  de  dd. 

5.  Ce  poème  se  trouve  dans  la  Myv.  et  le  Livre  Noir.  Il  se  termine  dans 
le  nis.  comme  dans  le  Livre  Noir.  La  Myv.  continue  par  un  poème  évidem- 
ment différent. 

Voici  les  différences  entre  notre  ms.  et  le  texte  du  L.  N.  (Skene,  II, 
pp.  40-41,  poème  XXIV  : 

P.  40,  vers     I  :  ms.  diamheu  dy  dawn. 
L.  N.  diamheu  y  daun. 
P.  41,  vers     5:  ms.  asswynaf  awch  nawt,  ?7a  ^é'/ur/;  auch  porth. 
L.  N.  assuinaf  ych  naut,  na  cheluch  ych  porth. 
vers     9:  ms.  âssv^yn:iï  nawt  haw't  haelonet  zvorssaf. 
L.  N.  assuinaf /;az^/  naut  haelvonet  worsset. 
vers   13  :   ms.  mctgyrn  eu  gwirawd  metgyrn  ae gwarcha... 
ae  gwercheidxv  vn  eurdyrn. 
L.  N.  metcuin  ev  guiraud  met  kirn  ae  givallav. 
ae  givellig  in  eurdirn. 
vers  21,  ms.  :  attep  a  ganaf  a^a«în/. 

L.  N.  attep  a  ganaw  ar  canhuyiv. 
vers  25,  ms.:  y  m  rwyf. 
L.  N.  im  ruw. 
Les  4  derniers  vers  sont  d'une  main  différente.  L'ordre  des  strophes  est 
différent.  L'orthographe  de  la  Myv.  est  modernisée. 


La  Myyyrian  Archaeology  of  Wahs.  37 

14869  14877  ''I'>'V-    ARCH. 

158,  fol.  209  r".  fol.  17  v«.  P.  154.  2^. 

Tri  etiglyn  a  gant  Cyndekc 
Faivr  i  Fadawgfab  Maredud. 

139,  fol.  209  vo.  P.  1)6.  12. 

Eglyii  \on  a  gant  Kyndeku  i  deiilu 
Madaicc  m.  Maredut  pan  vu 
uarw  avi  ghbod  eu  godurvf. 

160,  fol.  210  r°.  fol.  36  v°.  P.  156.  I  et  2  }. 

Egl\n\on  a  gant  Kyndekv  y 
Ywein  m.  Madau'C. 

161,  fol.  211  r».  P.  156.  24. 

Aivd\l  i  Eivein. 

162,  fol.  211  r».  P.  199.  I  et  2  5. 

Aii'd\l a  gant  Hywelvab  Ewein. 

163,  fol.  211  r".  fol.  37.  P.  137.  26. 

Marivnad  Yivein  vab  Madauc 
Cyndekv  ae  cant. 

164,  fol.  212  v.  P.  174.  2  et  175.  17. 

Marivnad  loriverth  Goch  ap 
Maredudd.  Cynddekv  aecant. 

16),  fol.  213  ro.  P.  184.  28. 

Llyma  eglynyon  aegant  Kyndeku,' 
y  Hyii'el  vab  leuaf. 

1 .  Id.;  trois  strophes, 

2.  /(/.  ;  orth.  anc.    Voici    les   différences   avec  le  texte  du  Livre  Noir 
(Skene,  IL,  p.  57-58,  poème  XXXVL 

Au  premier  vers  de  chaque  strophe,  atn gJaur  ^u  lieu  de  ar  claur. 

Strophe   3,  vers  2  :  Gwae  wyr  Lloegyr  yn  dvt  kcin. 

(Il  manque  nyr  au  Livre  Noir  qui  a  une  syllabe  de  moins). 

Strophe  2,  vers   3  :  mur  dragon  (L.  N.  galon): 

Strophe   I,   vers  2:  eik'an  ga.\vr  {L.  N.  ehian). 

vers  3  :  anaivr  (L.  N.  anhaivr). 
Strophe  5,  vers  2:  Gleiu  vadawc  bieifu  (L.  N.  Gloevj). 
Après  cette  strophe:  Tyll  eu  hysgiuyd  aur  terfysc  vawr  vaon.  Le  texte  est 
incomplet. 

3.  Id.  ;  orth.  anc. 

4.  Id. 

5.  Id. 

6.  Id. 

7.  Id.;  orth.  rajeunie  dans  la  Myv.  ;  à  remarquer  toutefois  que  la  Myv. 
a  u  pour  li',  tandis  que  le  ms.  a  zv. 

8.  Id.  ;  orth.  anc.  ;  trois  strophes. 


î8 

14860 

166,  fol.  213  V". 

167,  fol.  214  r". 

168,  fol.  214  vo. 

169,  fol.  21 5  v°. 

170,  fol.  217  r". 

171,  fol.  219  r". 

172,  fol.  220  V". 

173,  fol.  224  ro. 

174,  fol.  224  v». 


J    Loth. 
14877 


fol.  31  r'\ 


MYV.  ARCH. 
P.  170.  2-I7I.  I  ■. 

Eiiglynyon    a  gant  Kxudehv  y 
Ëwein  Kyveilyaivc. 

P.  176.  I  2. 

Cyndehv  y  WeinL'\>myii. 

P.  176.  I  et  2  5. 
Englynyon  molyant  y   Wenuy- 
muyn  Cxndehv  ae  eau  t. 

P.  176.  2-177.  I  **• 
Englynyon   a  gant  Cxndehv  y 
Wenivynu'xn. 

P.  185.  1-186.  I. 
Givelygorteu  S  Poiuys. 
Kyndehu  ae  cant. 

P.  186.  I  et  26. 
Breinyeu  givxr  Pmrxs. 
CyndeJw  ae  cant. 

P.    163.   2-164.   27. 

Maivnad  Teilii  Ywein    Givynet 
Cyndehu  ai  cant. 

P.  184.  28. 
Manvnad  Vletynt  vart. 
Kyndelw  ae  cant. 

P.  167.  29. 
Kyndeku  ae  cant  x  Ririd  Vkit. 


6.  Id. 

7.  Id. 

8.  Id. 

9.  Id. 


orth.  anc. 

orth.  rajeunie  dans  la  Mvv,,  mais  u  =  tu. 

orth.  anc. 

même  particularité  qu'aux  poèmes  164  et  167. 

orth.   anc.  ;  à  signaler:  versé  dans  le  ms.   gyddyhiin  (Myv.  gy- 

dyhini). 
p.  185,  str.  6:  en  dew'is  gyflan  :  en  marge  gyflavan. 

str.  9:  o  iveilchyaivn  :  au-dessus  de  %v,  une  autre  main  a 
écrit/.  Ces  deux  corrections  sont  données  par  la  Myv.,  en  note, 
comme  provenant  du  L.  D.  D. 

orth.  anc. 

deux  fois  dd  dans  le  w/5.  14867  (cle^Wyf;  la  Myv.  a  cle^fyf). 


La  MyvyrLin  Archaeology  of  Wales.  39 

14869  '4S77  MYV.    ARCH. 

175,  fol.  22)  r°.  p.  185.  I  '. 

Llyma  eglynyon  a  gant  Kyndehv 
y  Dygytitiehv  y  vab. 

176,  fol.  225  v.  P.  1)4.  12. 

Ainryson    Cytidelw    a     Seissvll 
Bryj^urch. 

177,  fol.  226  r".  fol.  73  r".  P.  214.  2-21).  I  5. 

Y  canu  bvchan  a  gaiit  Prydyt  y 
iiioch  y  Lyii'elyii  vab  loriuertk. 

178,  fol.  228  ro.  P.  245.  24. 

179,  fol.  228  V".  p.  281.  I  et  2  s. 

180,  fol.  229  r".  P.  198.  I  é. 

Hyiuel  vab  Yicein  ae  cant. 

181,  fol.  229  r".  P.  T98.  I  et  2  7. 

Gorhoffet . 

Hyivel  vab  Ywein  ae  caiit. 

182,  fol.  231  ro.  P.  205.  2-206.  18. 

Prydyt  y  moch  ae  cant  y  Ruffut 
ab  Hyivcl  ap  Yzvein  Giuynet. 

183,  fol.  233  vo.  P.  210.  I  et  29. 

Marwnad  Mared.  m.  Kynan. 
Prydyt  y  moch  ae  cant. 


A  partir  du  folio  235  v°,  les  quelques  pièces  qui  suivent  sont 
tirées  d'un  autre  manuscrit. 


1.  Id.\  orth.  anc.  ;  3  strophes. 

2.  ld.\  orth.  rajeunie  dans  la  Myv. 

3.  Id.;  orth.  anc.  (dans  les  3  textes:  a.mddyïx-wys). 

4.  Pas  de  titre  dans  les  deux  textes.  Le  ms.  a  l'ancienne  orthographe;  la 
Myv.  a  celle  du  xive  siècle,  avec  un  archaïsme:  u  =  u'.  Le  poème  de  la 
Myv.  serait  tiré  du  ms.  de  Paul  Panton  (O.  L.  P.  P.). 

5.  Pas  de  titre.  Le  héros  est  un  Rhys  deGwynedd  Qlyw  Gwyndyd);  orth. 
modernisée. 

6.  Id.  ;  orth.  anc. 

7.  Id.  ;  orth.  anc. 

8.  Id.  ;  orth.  anc. 

9.  Id. 


40  J.  Loth. 

14869  MYV.    A.RCH. 

184,  fol.  246  r".  P.  218.  2-219.  2'. 

Aiudyl  i  Ddinv  ac  i  Lyiuelyn  Jab 
lorferth.  Dajxdd  Benfras  ai 
cant. 

185,  fol.  247  ro.  P.  76.  2-79.  22. 

Divregivaii'd  Taliesin. 

186,  fol.  241  r". 

yr  oiauaii  sy  yi!  uiffyg  foL  32  (Les  strophes  des  Oianaii 
manquent  au  folio  32). 

187,  fol.  243  V". 

Englynion  a  gant  Dafydd  Lhvyt  ap  Gwilym  Gain  i'r 
Grog  0  Gaer. 

Le  poème  commence  par  : 

Cryf  aberth  iiii  nerth. 

Il  y  a  un  poème  différent  sur  le  même  sujet  dans  la  Myv. 
arch.,  p.  3071-3092  attribué  à  Gruffudd  ap  Maredudd  ap 
Dafydd. 

Après  ce  poème,  on  trouve  la  note  suivante: 

Totum  transcripsi  fideliter  et  accurate  examinavi  ego  Guil. 
Mauricius  Lansilinensis  anno  1662.  Laus  Deo.  novembris  24, 

En  marge  :  minna  W.  Morris  0  Gaer  Gyhi  yiii  Mon  a  bien 
hivn  ijéi.  Laus  Dco.  Piuy  ai  bieufydd  yni  nihcn  y  canmlvydd 
eitiua  nis  gwyddir. 

(C'est  moi  M.  Morris  de  Caer  Gybi  (Holy  Head)  en  Mon 
qui  possède  ce  [manuscrit].  Qui  le  possédera  encore  dans  cent 
ans,  on  ne  le  sait). 

Au  folio  244,  on  lit  qu'il  y  a  171  odes  dans  ce  manuscrit 
et  3  en  plus  :  ce  qui  n'est  pas  exact. 

J.  Loth. 


1.  Des  lacunes  dans  le  W5. 

2.  On  lit  à  la  fin  du  poème  cette  note  de  la  main  de  Morris:  huas  athro 
0  Fynytv  ai  cant  iiiedd  Heiilyfr  darogan  BodlieuUi.  Or  une  note  de  la  Myv. 
arch.  nous  apprend  que  ce  morceau  est  tiré  du  ms.  du  D.  J.  Daz'ics;  l'ori- 
ginal serait  le  Lyfr  Darogan  BodhcnlU.  Des  variantes  sont  empruntées  à.  des 
manuscrits  divers. 


THE    BATTLE   OE  ALLEN 


Had  the  story  calltd  in  Irish  Cal  h  Ahnaiiic,  the  Battle  of 
Allen,  been  produced  in  Germany,  it  would  hâve  been  called 
a  Kindermâhrchen,  a  childrcn's  taie.  But  its  chief  incident 
—  a  severed  head  speaking —  occurs,  not  only  in  Cormac's 
Glossary,  s,  v.  orc  tréith,  where  Lomna's  head  tells  Find  of 
his  leman's  faithlessness,  but  in  the  Tdin  bô  Cualnge  (LL. 
94""  12),  thedelight  of  many  générations  ofGaelic  adults,  where 
Sualtam's  head  repeats  his  warning  to  the  men  of  Ulster. 

The  présent  édition  of  this  story  is  based  on  three  manu- 
scripts,  hère  respcctively  denoted  by  Y,  F  and  B. 

Y  is  the  Yellow  Book  of  Lecan,  a  codex  in  the  library  of 
Trinity  Collège,  Dublin,  marked  H.  2.  lé.  The  part  of  the 
ms.  containing  our  stoty  was  written  at  the  end  of  the  four- 
teenth  century.  It  begins  in  colunni  939,  line  8,  and  ends  in 
column  942,  1.  35.  In  the  exécrable  fic-simile  edited  by  Prof.  / 
Atkinson  in  1896  it  begins  on  p.  206,  col.  i,  1.  9,  and  endsj 
on  p.  207,   col.  2,  1.  35. 

F  is  the  Book  of  Fermoy,  a  fifteenth  century  codex  be- 
longing  to  the  Royal  Irish  Academy,  and  described  by  the 
late  Dr  J.  H.  Todd  in  the  Proceedings  of  that  body,  Irish 
mss.  séries,  vol.  I,  part  I.  Our  story  begins  on  p.  128,  col. 
2,  and  ends  on  p.   130,  col.  2,  1.   13. 

B  is  a  paper  ms.  in  the  Bibliothèque  Royale,  Brussels, 
now  marked  5  301-20.  It  was  transcribed,  some  time  after  1643, 
from  a  copy  made  in  that  year  bv  Dudley  Mac  Firbis  from 
a  vellum  belonging  to  Nehemias  Mac  Egan  of  Ormond,  «  Hi- 
bernici  juris  peritissimo  ».  It  was  edited,  translated  and  anno- 
tated   in     1860    by    O'Donovan,    with  the   title  «  Annals  of 


42  Whiticy  Sîokes. 

Ireland.  Three  Fragments  ».  The  part  of  this  édition  corres- 
ponding  with  §§  1-23  of  our  story  begins  in  p.  32  and  ends 
in  p.  50.  I  coUated  the  whole  ms.  in  May  1895.  O'Donovan's 
notes  are  generally  excellent  '  ;  but  his  text  is  incomplète  and 
sometimcs  inaccurate,  and  in  his  translation  of  the  verse  there 
is  much  gLiesswork .  In  O'Curry's  Maiiners  and  Customs  III, 
309-312  portions  of  B  are  cited  with  translations  which  are 
no  improvements  on  O'Donovan's. 

The  rarer  words  and  forms  in  our  story  are  collected  in 
the  glossarial  index.  Apart  Irom  its  philological  interesr,  the 
taie  seems  worth  printing  from  the  light  which  it  throws  on 
the  beliefs  and  superstitions  of  the  mediaeval  Irish  (see  §§  9, 
II,  13,  14,  16),  thcir  music,  their  nianners  and  customs. 
Note  especially  the  instance  in  §  26  of  a  funeral  fcast  com- 
posed  of  seven   oxen,  seven  wcthers  and  seven  bacon-pigs. 


1.  In  p.  7  he  niistakes  Manann  (now  Slamannan  in  Scotland)  for  the 
Isle  of  Mann  :  see  Reeves  Coîuinba,  371,  note  d. 

2.  For  instance,  in  p.  6,  1.  4,  Hiberniie  should  be  Hibernici  :  p.  12,  1.  2, 
mdm  «  handful  »  should  be  inserted  before  don  :  p.  14,  1.  8  insert,  atî  m 
before  biidh:  p.  16,  1.  4,  caonurrach  should  be  caoïiuarrach,  and  in  1.  15. 
Fiachna  should  be  Fiachraich  :  p.  18,  1.  20,  ...  should  be  in  tire  dô:  p.  22, 
1.  18,  timndhuisi  should  be  ttâ  dhuidsi  :  p.  24,  1.  1.  10  senmain  should  be 
senmaim  :  p.  32,  1.  13,  tertio  should  be  tertt-id  and  in  1.  17,  ;wd/- should 
be  inserted  before  d'imnid:  p.  36,  1.  21,  taigh  should  be  taighe,  1.  24, 
riiiicoinart  should  bc  thuncomart  :  p.  42,  1.  23,  ma  should  be  am  and  biiô 
should  htbnd;  p.  44,  1.  18,  ccnsla  should  be  ccnala  :  p.  46,  1.  23  an  lichit 
should  be  an  mile  ar  iichit,  and  àr  gein  should  be  ard  angein  :  p.  50,  1.  9 
frater  should  be  fratres  :  p.  54,  1.  4,  Loinsig  should  be  Loingsig:  p.  64,  1.  5 
Morluidh  should  be  MorÛuidh:  p.  66,  1.  10,  Eochadha  should  be  Eocbach  : 
p.  74,  1.  20  coigior  should  hc  cethrar:  p.  112,  last  Une,  gcbhtiia  should 
he  gebhtar.  I  pass  over  the  many  misprints  in  the  following  pages.  Again 
in  p.  190,  1.  23,  Laighin  should  be  Laoighisi:  p.  192  mhuinnr ire  sho\i\d  be 
inhninntire  :  p.  194,  1.  14,  no  should  be  ra  bhattar  na.  In  p.  206,  1.  14, 
the  sentence  As  ettreabhair  anorduightheach  duo  tangatlur  fir  Miimhan  is 
omitted.  In  p.  208,  1.  22  the  sentence  7  tuitid  an  Ri  dara  ais  siar  is  omit- 
ted.  In  p.  224,  1.  10  the  words  Braon,  is  are  omitted.  In  p.  226,  1.  5,  the 
sentence  7  ronert  fir  Eirenn  ma  io^hnamb  codâor  don  Coimdbidb  is  omit- 
ted, and  in  p.  244,  after  1.  4,  the  words  Liolbacb  ab  Cbluana  Eidbnecb  are 
omitted.  In  p.  37,  I.  21.  Adâgar  is  misrendered  by  «  was  waged  »  and  in 
1.  22,  the  verb  ad-glionn.  «  I  seek  out  »  is  misrendered  by  «  in  thy  valley 
in  p.  44,  I.  9,  timarnadb  duibb  à  rigb  secbt  nime  («  it  has  been  commanded 
to  you  by  the  King  of  seven  heavens  »)  by  «  AU  praise  be  to  thee,  O  king 
of  the  seven  heavens  )>,  p.  47,  1.  14,  iinbuaracb  («  early  this  morning»,  a 
while  ago  »)  by  «  last  night  ». 


The  Battle  of  Allen.  43 

«  Funeral  feasts  »,  says  Mr  John  Rae  (Encyclopaedia  Britan- 
nica, 9'^  éd.,  vol.  9,  p.  825)  «  prevail  extensively  in  Ame- 
rica, Africa  and  Asia,  and  arise  partly,  like  our  own  anniver- 
sary  dinners,  froni  a  simple  désire  to  do  honour  to  the  dead, 
but  partly  also  from  the  belief  that  the  dead  participate  in 
the  good  cheer.  They  are  not  merely  commemorative  but 
communion  meals  ».  Note,  too,  the  vision  (§  n)  of  the 
saints  Columcille  and  Brigit  heartening,  like  Homeric  deities, 
their  respective  clans  in  battle. 

To  seek  an  historical  Foundation  for  such  a  story  would  be 
absurd.  It  will  be  enough  to  say  that  the  annalist  Tigernach 
has  an  entry^  corresponding  with  §§  12,  13  that  he  quotes  the 
poems  ofCû  Bretan^,  §  6,  andNuada  §  14,  that  Almain(now 
Allen)  is  a  hill  about  live  miles  north  of  the  town  ofKildare, 
and  that  at  least  two  battles  were  fought  there,  one  in  the 
year  526,  the  other  in  the  year  718.  The  latter  was  the  fight 
in  which  Fergal,  overking  of  Ircland,  was  defeated  by  Dun- 
chad,  king  of  Leinster,  and  from  which  our  taie  has  taken  its 
title. 

W.  S. 

Camberley,  December  1902. 


1.  Revue  CeUiqjie,  XVI,  220. 

2.  Revue  Celtique,  XVI,  220,  221.  In  Rev.  CelL,  XVI,  220,  1.  32,  for  in 
dra.1  read  ind  ra\.  The  numbers  of  the  notes  should  be  i,  2,  3,  and/or  mata 
in  read  matain,  and/o/trem  read  tren. 


44  Wliitley  Stokes. 


CATH  ALMAINE  ANDSO 

(Slicht  Lebuir  Buidi  Lecain). 


1.  Bai  cocad  mor  iier  Chathal  mac  Findgune  [ri  L^^he 
Mogha%  F.]  7  Fergal  mac  Maili  duin  [ri  Lethe  Ciiind  F.]  fri 
re  fota^.  Do  crech  Laigniu  ira  Fergal  mac  Mailiduin  ar 
ulcuibfri3  Cathal-'  m^c  Findgaine.  Ro  airg  dono  Cathal  mac 
Findgani  Mag  niBreg  uili,  co  ndernsad  sid  7  comosad5, 

2.  Doluid  tra  ïecht  and  Fergal  atuaid  do  saigid  boroma  ar^ 
Laignib  co  fe/'aib  in  tuaisczVt  uime/.  Ba  fada  tra  ro  bas  acan 
tinol  sin^  la  Fergal,  7  is  ed  adb^red  cach  fer  fris  :  dia  ndechad 
Dond  bô  lat  ra^adsa9  lat. 

3.  Baintrebthach^°  imiiiorro  mâthair  Duind  bo,  [7  ni  dea- 
chaidh  la  na  aidhchi  a  taigh  a  mathar  imach  riamh —  B.]  Is 
amlaid  iminorro  bai  Dond  bo,  mac  as  aine^'  7  is  ailli  ^-  7  is 
chaime  bai  a  n-Er iiui  esen.  [Ni  rabha  i  n-Eirm;î  uile  budh 
gribhdhu'5   no   budh   seghaine '^  inds,    7  as   uadh   budh  ferr 

1.  Ms.  modha. 

2.  Hère  Y  inserts,  but  F  omits,  tlie  foUowing  pedigree  :  Cathal  mac 
Fiiiiigune  maie  CongenmIthaiT  mac  Cathail,  mac  Aeda  tlaind  cathrach,  ni. 
Cairpn,  m.  Crimtlia;;i  Sreb,  m.  Echach,  m.  AengHi^a^  m.  Nadfraich. 

3.  Y  adds  a. 

4.  ar  ulc  ri  Cathal  F. 

5.  conders3.\.  sith  7  comfossad  F. 

6.  boroime  for  F. 

7.  imbi  F. 

8.  Bâ  fota  tra  bis  oc  tinol  F. 

9.  ragatsa  F. 

10.  Bantrebtoch  F. 

1 1.  âinem  F. 

12.  ailenih  F. 

13.  griabhdhaB. 

14.  leg.  seghainniu? 


The  Bank  of  Allen.  45 


THE  BATTLE  OF  ALLEN  HERE 

(The  Yellow  Book  of  Lecan,  col.  939). 


1.  For  a  long  time  there  was  great  warfare  between  Ca- 
thal  son  ofFindguine,  king  of  Leth  Mogha^,  and  Fergal  son 
of  Mael  duin,  king  of  Leth  Cuinn  '-.  Fergal  son  of  Mael  duin 
raided  Leinster  in  order  to  injure  Cathalson  ofFindguine;  so 
Cathal  son  of  Findguine  wasted  the  whole  of  Magh  Bregh3, 
uniil  thcy  made  peace  and  truce. 

2.  Then  once  upon  a  time  Fergal  marched  from  the  north, 
with  the  Northerners  around  him,  to  demand  the  boroma-^ 
(«  tribute  »)  from  the  Leinstermen.  Long  had  Fergal  been 
mustering  his  forces,  and  this  is  what  every  one  was  saying 
to  him  :  «  If  Donn-bô  go  with  thee,  /  will  go  with  thee  ». 

3.  Now  Donn-bô's  mother  was  a  widow,  and  he  had  never 
gone  for  a  day  or  a  night  out  of  his  mother's  house.  Donn-bô 
was  in  this  wise:  the  brightest  and  handsomest  and  dearest 
boy  in  Ireland  was  hc.  Not  in  ail  Erin  was  there  one  who 
was  pleasanter  or  cleverer  than  he,  and    from  him  came  the 


1.  Mugh  Nuadat's  Half,  the  southern  half  of  Ireland. 

2.  Conn's  Half,  the  northern  half  of  Ireland. 

3.  a  large  plain  in  East  Meath.  The  dévastation  took  place  A.  D.  717, 
according  to  the  Four  Masters. 

4.  See  Revue  Celtique,  XIII,  32. 


46  Whitley  Stokes. 

ra[i]nn  espa  7  n[g]scéhi  for  domhon.  As  é  budh  ferr  do  ghlés 
each  7  do  indsm.i  slegh  7  d'tighe  folt,  7  bud  ferr  i[n]  aichni 
'na  cinech  ^  —  B.]  Nir'  Icic  -  a  mâtbak  do  Dunn  bo  dul  araen 
re  FtTgal  co  tard^/d  ratha  ^  7  c//;a  >  Col////;/  chilli  f;is  co  tisad 
slan  ar  culu-t.  Tuctha  do  sin. 

4.  Tic  'arsin  Ferg.il  d'indsaigid^  Laigc;/.  Badar  Imniorro 
drocheo!^7/V  ria  Fergail,  7  tucsad  i  n-aimrcidib^  na  crichi  7 
uili  hé.  Lsi  iar//in  coiimv  thucsad*^  ind'^  colaig  .i.  do  Cluain 
Dobhail  '°  [in  Almain  B.],  7  gabsad  longport  ar  bru  na  cilli, 
7  tucsad  iniadall"  mor  ar  in  cill  .i.  araili  clam  bai  intansin  7 
aen  bo  ogai  '-,  Tanr//j  iartain  doc/;//ni  in  chlaini,  co  ro  henad 
a  tech  dia  chind,  7  tard//d  forgom  do  gai  tair,  co  tdrla  t/iana 
brat,  7  co  ro  marbad  a  énbo,  7^>  ro  hindeonad  ar  b^raib 
iaraind  in  bo  i  arsin  ^K 

[5 .  Co  n-erbert  an  clamh  co  mba  dighal  go  brath  for  Uibh 
Néill  an  digal  dobherf^h  an  Coimdi'»  fair  sin,  7  tainicc  an 
clamh  remhe  go  puball  Fergail,  7  battur  riograidh  Leithe 
Cuinn  uile  arachinn  'sin  phuball  intan  sin.  Ro  baoi  an  clamh 

1.  bud  fer  ri  aichni  .i.  ingne  inntlecta,  na  einech,  de  quo  dicitur 
Aille  macaibh  Donnbo  biidh  binne  a  lai'dh  luaidhid  beoil, 
aine  ôgaibh  Innsi  Fâil         ra  thôgaibh  tâin  trillsi  a  threôir.       B. 

2.  Ni  ro  léic  F. 

3.  the  final  a  added  under  the  line. 

4.  go  ttuccadh  M.iol  mac  Failbhe  mie  Erannain  mie  Criomhthainn,  co- 
marha  Colaim  cille,  fria  aisic  béo,  7  go  ttuccsaidhe  Colam  cille  dno  dia 
chionn  go  risedh  Donnbo  slàn  da  taigh  féin  a  crich  Laighen,  B.  en  tarât 
Fergfl/  raith  Coluim  cille  fria  si  im  hethaid  Duinn  bo  doridissi  a  do(ehum).  F. 

5.  Tanic  iarsain  Fergtj/  du  saigid,  F. 

6.  aimréigib  Y.  for  aimrcid  F. 

7.  coicriehc  F. 

8.  (do):uicsat  F. 

9.  sic  F.  an  Y. 

10.  Doleain  Y.  Dolchailleh..  F. 

11.  imagall  Y,  imadhall  V . 
I  2.  aici  F. 

1 3.  om.  F.  irom  the  beginning  of  this  sentence 

14.  For  7  gabsad...  iarsiii,  B  has  :  As  ann  bûi  Aodhan  clamh  Cluana 
Dobhail  ar  a  chinn.  Doronsad  doiio  na  slùaigh  mieostadh  .i.  a  aonbhô  do 
mharbhadh  7  a  fuine  ar  bheraibh  n'a  fiaghnaisi,  7  a  thech  do  bhreith  da 
chinn  7  a  losccadh 

15.  eoinuiidh  B. 


The  Bdtîle  of  Allen.  47 

best  wanton  staves^  and  king-stories»  in  the  world.  'Tis  he 
who  was  best  to  train  ^  horses,  to  set  spears,  to  plait  hair,  and 
whose  wit  was  clearest  in  his  countenance-^.  His  mother  did 
not  let  him  go  along  with  Fergal  until  the  king  had  given 
Columkill's  guarantees  and  bonds  for  him  that  he  would 
come  back  safe^.  Those  were  given  to  him. 

4.  Thereafter  Fergal  comes  to  invade  Leinster  ;  but  there 
Nvere  bad  guides  before  him,  and  they  brought  him  into  ail 
the  rugged  parts  of  the  province.  This  is  the  way  the  guides 
brought  him,  to  Cluain  Dobhail^,  in  Allen, where  they  pitched 
a  camp  at  the  edge  of  the  church.  They  greatly  maltreated 
the  church,  for  at  that  time  there  was  a  certain  leper  (there), 
and  he  had  a  single  co\\'.  Then  they  came  to  the  leper  and 
unroofed  his  house,  and  they  dealt  him  a  spear-thrust  which 
went  through  his  mantle,  and  they  killed  his  only  cow,  and 
cooked  it  afterwards  on  spits  of  iron7. 

5.  And  the  leper  said  that  the  vengeance  which  the  Lord 
would  wreak  on  the  Hûi  Néill  for  that  would  be  an 
eternal  vengeance  ;  and  he  came  forward  to  Fergal's  tent, 
wherein  were   the  kimrfolk  of  ail  Conn's    Half  then    before 


1.  lit.  «  staves  of  vanity  »  (or  idieness)  «  amusing  verses  »,  O'Curry. 

2.  i.  e.  «  stories  relating  to  kings  »,  O'Don. 

3.  «  harness,  »  O'Don. 

4.  The  first  three  lines  of  the  quatrain  in  B  mean  :  «  Most  beautiful  of 
boys  was  loveable  Donn  bô  :  most  melodious  were  his  lays,  which  mouths 
lUter  :  most  splendid  of  the  voutlis  of  Inis-Fàii.  »  I  carmot  translate  the 
fourth  line,  which  O'Donovan  renders  by  «  The  brilliancy  of  his  example 
took  the  multitude  »  —  a  bad  guess  apparently. 

5.  B  has  :  «  until  Mael  son  of  Failbe,  son  of  Erannan,  son  of  Crini- 
thann,  a  successor  of  Columkill,  was  pledged  for  his  return  alive,  and 
until  he  also  pledged  Columkill  for  himselfthat  Donn  bô  would  return 
safe  to  his  own  house  from  the  province  of  Leinster  »  O'Don.  F  has 
«  until  Fergal  gave  her  the  security  of  Columkill  that  Donn-bô  would  re- 
turn to  her  alive  ». 

6.  a  This  name  is  now  forgotten  »,  O'Don. 

7.  B  has  :  'Tis  then,  Aedan  the  leper  of  Cluain  Dobail,  was  there  before 
him.  The  hosts  maltreated  (him):  they  killed  his  only  cow  and  cooked  it 
on  spits  in  his  présence,  and  unroofed  his  house  and  burnt  it. 


48  Whitley  Stokes. 

ag  acaoine  a  imnidh  'na  ffiadhnaisi',  ni  tainig  cride  neich 
dibh  fair  achtcridhe  Con-bretan  meic  Congusa,  ri  Ffer  Ross  ;  7 
as  edii  on  nâ  ba  aithrech  do  Coin-bretan,  uair  ni  terna  ri  do 
neclî  ro  bliàoi  isin  pliuball  aclit  Cu-bretan  mac  Congusa  a 
aonar  as  in  cath  —  B.] 

6.  JS  annsin  asbtvt  Cu  Bretan  mac  Aengusa,  ri  Fer  Rois  : 


Adâgur2  cath  (ordergûand, 
a  fir  ?  fergaile  adgliunn  4, 
brônach  muinter  Maie  Maire  S 
iar  mbreith  a  taige  dia  ciunn  6. 

Bo  in  chlaim 

ro  gâet  indegaid  in  daim  7, 

mairg  lâimS  1er'  tollad  a  brat9 

ria  techt  i  cath  "o  co  mac  mBrain  '  1. 

Da  mbeith  neach  dob^rad  '  ^  cath 
matain  dreman  '3  ria  mac  mBrain, 
andsa  leam  oldas  ind  rae  '4 
in  cae  ro  canad  'S  in  chlaim. 

7.  IS  andsin  asb^rt  [Ferga/  F.]  fria^"^  Dond  nibo  in  aidchi 
sin  re  tohûirt^7  m  chatha:  Dentar  lat  ar  n-airiided  innocht,  a 


1.  Ms.  ffiaghnaisi 

2.  atagar  Y,  F.  Adâgar  B.  Ataghur,  Tigernach. 

3.  firg  Y.  fir  B.  fir  Tig. 

4.  adghnd  Y.  ad  glionn  B.  a  deghhnd  Tig.  leg.  atgHunn? 

5.  ad  bronaig  muintt'r  maie  Muiri  Y.  badh  bronaigh  muinter  Mie  Maire 
B.  bronach  muinter  Muire  de,  Tig.  bronach  muinnter  Mie  Muire,  F. 

6.  ar  mbreith  a  taighi  dia  chind,  Y.ar  mbreith  an  taighe  dar  cionn  B.  iar 
breth  a  taige  dia  cind,  Tig. 

7.  dogaed  andegaid  an  doim  Y.  rogaod  andeaghaidh  a  daim  B.  ro  gâet 
in  arradh  in  daim,  Tig. 

8.  laim  Y.  Tig.  lâimh  B. 

9.  ra  toll  a  mbrad  B.  ro  geoghain  a  brath  Tig.  (wliere  hrath  rhymes  with 
cath  in  the  following  line).  ro  tollai  a  brat,  F. 

10.  re  techt  a  cath  Tig. 

11.  ar  ni  thimcomart  mac  Brain  7  ri.  B. 

12.  Ma  beth  neach  do  bera  Tig.  Ma  beth  nech  dob^ra  F. 

13.  ma  tren  dreman  Y.  matain  derb  main  Tig. 

14.  inas  indrai  Tig.  (in)dâs  ind  roe  F. 

15.  in  coe  ro  cechain  F.  in  cai  rochestair  Tig. 

16.  The  a  added  in  Y. 

17.  taba/rt  F. 


The  Bjîtle  of  Allen.  49 

him.  The  leper  was  bewailinghis  tribulation  in  their  présence; 
but  the  heart  of  none  ofthem  moved  towards  him  save  the 
heart  of  Cù-Bretan^  son  ofCongus,  king  ofthe  Men  of  Ross-; 
and  of  this  Cû-Bretan  had  no  reason  to  repent,  for  of  ail  the 
kings  who  were  in  the  tent  none  escaped  from  the  battle 
save  Cû-Bretan  alone. 

6.  Then  said  Cû-Bretan  son  of  Oengus,  king  of  the  Men 
of  Ross  : 

I.dread  the  red  bloody  battle, 
ô  Mail  of  valour  ;,  I  seek  it  oui  : 
sorrowful  is  the  Son  of  Mary's  servant 
after  the  roof  has  been  taken  off  his  house. 

The  leper's  cow 

has  been  slaughtered  after  the  ox  : 

woe  to  the  hand  by  which  his  mantle  was  pierced 

before  going  into  battle  to  the  son  of  Bran  4  ! 

If  there  be  any  who  would  deliver  violent  battle 
in  the  morning  against  the  son  of  Bran, 
harder  than  the  fîght  I  deem 
the  leper's  lamentation  which  has  been  uttereds. 

7.  Then  that  night,  before  deUvering  the  battle  Fergal  said 
to   Donn-bô  :  «   Make  minstrelsy  for  us  tonight,  O  Donn- 


1.  «  Hound  of  Britain  ». 

2.  Fir  Roiss,  a  tribe  in  parts  o[  the  présent  counties  of  Monaghan, 
Aîeath  and  Louth,  i?t'r.  G7/.,  IX,  15. 

3.  a  référence  to  the  nam  Fer-gai. 

4.  i.  e.  Murchad  mac  Brain,  king  of  Leinster,  ob.  A.  D.  721. 

5.  As  to  the  dévotion  generally  shewn  to  lepers  in  Ireland,  see  The 
Tn'partite  Lifeof  S.  Patrick,  pp.  447,  449,  Lisinore  Lives,  pp.  295,  340, 
and  Rei-iic  Celtique,  XII,  342,    344. 

Revue  Celtique,  XXIV.  4 


50  Whitley  Stokcs. 

DuinJ  bo,  ar  Fcrgal,  ar  is  c  Dt)nd  bo  ter  airfidii;^  as  dcch  bai 
inn  Er/;;;/  ncr  scncha^"  7  runda  7  c«.dind  7  cach  ciniul  air- 
tîdig  '  archeana-,  Adhen  Dond  bo  :  Ni  fcdaimsea  ein  acntbcol 
ar  mo  bel  anocht,  7  airtided  ncch  aili  thu  anor/;t.  Jcht  chena 
cid  be  airm  a  rabais[i]  amarach  dagaid  dogénsa?  th'  airfidcd. 
Denad  iar?/m  Hi'ia  Maigliiidi  ïnnocbl  ar  n-airtided,  ar  is  é 
rigdruth  Eroin  he. 

8.  Dor6nadh4  do)io  amlaid  sin  an  aidchi  sin.  [Tugadh 
Hua  Maighlcni  chuca  iarttain.  Ro  gabh-saidhe  og  indisin  cath 
7  comramha  Leithe  Cuinn  7  Laigii^'77  6  thoghail  Tuama 
Tenbath  .i.  Deanda  righ,  in  ra  marbhadh  Cobhthach  Caol- 
bhrcgh,  conigi  an  aimsirsin;  7  ni  bd  môr  codalta  dorinnedh 
leo  in  aidchi  sin  ni  mcd  eagla  leo  Laighen  7  la  méid  na  doi- 
ninne  .i.  uair  aidhche  tele  Fhinniain  gaimhridh  sin,  B.] 


9.  Lodar'>La\gin  arnamarach^  co  Cruachan  Claenta,  [daigh 
ni  mhaidh  for  Laig7iiu  da  ndearnat  a  comairlc  ann,  7  gurob 
as  tiasad  dochum  an  chatha,  B],  7  tancad^ïr  iarsin  co  Dind 
Canand. 

10.  IS  and  sin  tra  do  rancada/'^  I.eth  Cuind  7  Laigin 
ceand  i  ccnd  7  7  ro  comniorad  and  sin  tra  ind  //rgal  7  inn 
imargul  [Y  col.  940]  isfichda  ro  fcrad  i  nEviiin  riam.  Ba  tortren, 
ba  ft'/rda  ro  tîged  in  gleo  guineach  gàibihcach9  intan  sin. 
Bad^r  imda  tra  andsin  maie  rig  7  ruirech  7  rodaeine  7  tanaisti 
i^atha  fodesin,  7  saerclanda  socheneoil  a  n-egmais  a  n-annia. 


1.  leg.  airfidi?  (air)fitiuch,  F. 

2.  dodensa  Y. 

3.  issinn  aimser  sin  F.  Déna  airfidedh  dûin,  a  Doinn-h'i,  fo  bith  as  tuas 
dcach  airfididli  fuil  i  n-É\rinn  .i.  i  cùisigh  7  i  cûislendoibh  7  i  cruitib  7 
ranJaibh  7  raidsechoibh  7  righsgélaibh  Exreini,  7  isin  madin-si  imbârach 
dobéramne  cath  do  Laighnibh,     B. 

4.  Doron«adh  Y. 

5.  Dollotar  F. 

6.  iarnabarach  F. 

7.  cowdrecait  F. 

8.  For  the  rest  of  this  paragraph  F  has  only  :  Cath  Ahiiahie  ainm  in 
catha  sin. 

9.  gaimtheach  Y. 


Tlie  Bdttle  of  Allen.  51 

bô  »,  qiioth  Fergal  —  for  Donn-bô  was  the  oest  minstrel  in 
Ireland  both  tor  stories  and  staves  and  pipes  and  every  otlier 
kind  of  amusement ^  Said  Donn-bô:  «  I  cannot  hâve  a 
single  Word  on  my  lips  to-night,  so  to-night  let  some  one 
else  amuse  thee.  Howbeit  in  whatever  place  thou  mayst  be 
tomorrow  evening  I  will  make  minstrelsy  for  thee.  But  to-night 
let  Hua  Maiglinni  amuse  us,  for  he  is  the  king-buffoon  of 
Ireland  ». 

8.  So  thus  was  it  donc  on  that  night.  Hua  Maiglinni  was 
fetched  to  them,  and  he  began  reciting  the  battles  and  valiant 
deeds  of  Conn's  Half  and  of  Leinster,  from  the  Destruction  of 
Tuaimm  Tcnbath,  that  isof  Dinn  Righ^,  in  which  Cobthach 
Coelbreg  was  killed,  down  to  that  time.  And  it  was  not  much 
sleep  that  thcy  slept  that  night  because  of  the  greatness  of  their 
drcad  ot  the  Leinstermcn,  and  because  ot  the  greatness  of  the 
storm,  for  it  was  the  eve  of  the  feast  of  Finnian  in  the 
winter3. 

9.  On  the  morrow  the  Leinstermen  marched  to  Cruachan 
Claenta4,  because  the  Leinstermen  are  never  defeated  if  they 
hold  their  council  (of  war)  there  and  thence  proceed  to 
battle.  Thereaftcr  they  came  to  Dind  Canann^. 

10.  'Tis  then  that  Conn's  Half  and  Leinster  came  together, 
and  then  was  fought  the  fiercest  battle  and  fray  that  had  ever 
been  delivered  in  L'eland.  Mighty  and  manly  was  the  slaugh- 
terous,  perilous  combat  fought  at  that  time.  Many  were  the 
sons  of  kings  and  princes  and  magnâtes  and  tanists  of  lords 
themselves,  and   nobles   of  good  race,   in  lack   of  their   life. 


1.  According  to  B  :  «  makc  minstrelsy  for  us,  O  Donn-bô,  because 
thou  art  the  best  minstrel  in  Ireland  in...  and  on  pipes  and  harps,  and 
in  staves  and  Icgends  and  king-storics  of  Etin;  and  this  morning  to-mor- 
row  vve  will  deliver  battle  to  the  Leinstermen.  » 

2.  See  the  taie,  LL.  269»,  Zeitschrift  f.  Ccltische  Philologie  III,  1-14. 
This  destruction  is  said  to  hâve  occurred  as  far  back  as  A.  M.  56S2. 

3.  i.  e.  the  iith  December. 

4.  i.  e.  the  round  hill  of  Glane,  about  five  miles  N.  E.  of  Allen, 
O'Don. 

).  Now  Duncannon,  nearlv  midwav  between  Glane  and  the  Hill  of 
Allen,  O'Don. 


52  Whitley  Sîokes. 

Ba  buideach  Badb  birach  belsal(7r/;  in  uair  sin,  7  bad  bronaig^ 
xwàthaiï  baeid  ig  gui  7  ig  goXgain  ac  cainead  na  saerclrtn/î  in 
uair  sin. 

11.  Ni  ro  an  tra,  7  nir'  tairis  m(';/ma  Colniiit  cilli  ar  Uib 
Neill  isin  cath  sin,  la  faicsin-  mBrigdi  os  cath  Laign;  ac  fubdad 
sloig  Leth'i  Cuind,  aviad  la  faicsin  mBrigdi  amlaid  sin  ro 
mebaid  in  cath  ar  ¥ergal  7  ar  Leth  Cuind  ria  n-Aed3  .i.  ri 
descein  Laigen,  7  is  é  sin  ro  marb  Vcrgail  7  Buan  mac  Baili 
ri  Albfl;;  t,  7  condorchair  Dond  bo  dinni  ro  marbad  Yergal.  [Ni 
ro  marbud  Fergal  ^  co  torchair  Donn  bô.]  Ata  duin  Cnoc  [Fergail, 
B.]  7  Bri  Buain  maie  Baile  ri  Albaii  andsin  beos. 

12.  Seasca  ar  cet  ro  marbad  and  d'amsaib  in  rig  and  .i, 
Conall  Meand  ri  Cçnml  Cairpr/^,  7  ¥orhusach  ri  Cencoil 
Boguine,  7  Fergal  hua  hAithechda,  7  Fergal  mac  Echdacb 
Leamnai  ri  Tamnaigi,  7  Condahch  mac  Conaing,  7  Eignech  7 
mac  Olcan,  ri  na  n-Aïrther.  Coibdinach^  m^c  Fiachrach  7 
Muirgius  mac  Cona'ûl,  Lethait[hech]  maie  Ccwcarad9,  7  Acd- 
gen  h//a  Mathgne,  Nuada  m^c  Oirc'°  ri  Gall'^  7  dech '^  hiii 
Mx'ûï  fithrig.  At  e  and  sin  tra  riga  in  tuaiscr/rt  doc^'rsad  isin 
chath  sin. 

13.  At  iat-so  ïmDiorro  riga  H/h/  Neill  in  deisc/rt  ro  mar- 
baid'3  and  .i.  Fland  mac  Ragnaill  ^^,  Ai//ll  mac  Feradais:,  Aed 
Lâïgmch  hila  Qrnaig,  Suibni  mac  Co;;galaig,  Nia  m^c  Cor- 
maic,    Dub    da    crich    mac    Duib    da    mher,    A///11     mac 


1.  hronaid  Y. 

2.  hascin  F. 

3.  cur  roemid  in  cath  re  n-Oed,  F. 

4.  Y  adds  :  7  Dond  bo 

5.  F  préfixes  the  words:  ni  ro  marbad  Ferga/. 

6.  Çonall  mac  ng  ceineoil  Conaill  Coirpri,  F. 

7.  Eicnecii  F. 

8.  Coibdenach  F. 

9.  Cowcharat  F. 

10.  Eirc  F. 

1 1.  riguill  F. 

12.  Dcich  F. 

1 3.  marbait  F. 

14.  RogeUaiii  F. 


Tlh'  Battlc  of  Allen.  5? 

Thankful  was  the  javelin-armed  foul-mouthed  Badb'that 
hour,  and  sad  were  the  loving  mothers,  wailing  and  lamen- 
ting  and  keening  for  the  noble  children. 

11.  Now  in  that  battle  the  mind  of  Colunikill  did  not 
rest  or  stay  for  the  Hùi  Néill,  for  above  tlie  battaHon  of 
Leinster  he  saw  Brigit  terrifying  the  host  of  Conn's  Half3, 
whereupon  Fergal  and  the  Northerners  were  routed  by  Aed 
the  king  of  South-Leinster.  And  it  was  he  that  killed  Fergal 
and  Buan  son  of  Baile,  king  of  Scothind.  And  Donn-bô  fell 
since  Fergal  had  becn  killed,  but  Fergal  was  not  killed  until 
Donnbô  had  flillen  (in  his  defence).  «  Fergal's  Hill  »  and 
«    Buan  mac   Baile's  berg  »  are  still  there. 

12.  Of  the  king's  soldiers  one  hundred  and  sixty  were 
killed  there,  to  wit,  Conall  Mcnn,  king  of  the  Kindred  of 
Cairbre,  and  Forbasach,  king  of  the  Kindred  of  Boguine-^, 
and  Fergal  hua  Aithechdai,  and  Fergal  son  of  Eochaid  Lemnai, 
king  of  Tamnach,  and  Condalach  son  of  Conang,  and  Ecnech 
son  of  Olcu  \  king  of  the  Airthir,  Coibdenach  son  of 
Fiachra  and  Muirgius  son  of  Conall,  Lethaithech'^  son  of 
Cù-charat  and  Aedgen  hua  Mathgne7,  Nuada  son  of  Orc  ^, 
king  of  the  Foreigners,  and  ten  descendants  of  Mael-tithrig9. 
Those  are  the  kings  of  the  North  who  fell  in  that  battle. 

13.  Now  thèse  are  the  kings  of  the  Southern  Hùi  Néill 
who  were  killed  there,  to  wit,  Fland  son  of  Ragnall  '°,  Ailill 
son  of  Feradach,  Aed  Laignech  hua  Cernaig,  Suibne  son  of 
Congalach,  Nia  son  of  Cormac,  Dub-da-crich  son  of  Dub-da- 

1.  one  of  the  three  Irish  war-goddesses  :  see  Hennessy's.  paper,  Rev. 
Celt.,  I,  32,  and  Lottner's  note,  ibid.,  55  ;  see  too  Bruden  dâ  Derga  §  122 
{Rev.  Celt.,  XXII.  294),  and  Three  Fragments,  190. 

2.  the  principal  patron  of  the  Cenél  Conaill,  O'Don. 

3.  So  at  the  battle  of  Dûn  bolg,  A.  D.  870,  the  Leinstermen  relicd  on 
their  patroncss  S.  Brigit,  whiletheir  opponents,  the  men  ofOssory,  trusted 
their  patron,  S.  Ciaran  of  Saighir,  Three  Fragments,  p.  190. 

4.  Ceih'l  Cairhri  now  the  barony  of  Granard,  co.  Longford.  Cenél  Bog- 
haine,  now  Bannagh  in  the  west  ot  the  co.  of  Doncgal.  O'Don. 

5.  Colgu,  Four  Masters,  718,  Ann.  Ul.  721. 

6.  Leathaithaech,  ibid.,  718. 

7.  Mathghamnae,  ibid. 

8.  Ere,  iliid. 

0.  dechnebhar  do  hsiol  Maelefithrig,  ibid. 
10.  Raghallach,  ibid.,  Rogellnach  Ann.  Ul.  121. 


5  4  Whiticy  S'okes. 

ConaWl  Grant  S  Flaitheanv//7mac  Dluthaig,  ri  Corp/7  Cruim, 
Ferg//i-  o  hEog^?/».  Hic  lotus  numiriis  de  reigib//j-  ccciderunt 
et  àln  .ix.  -  uobtiles.  uii.  M.  cccidcrunt  '  in  [eoj  bello  ab 
ulroque  exercitu. 

14.  £"/ inde  Nuadu  htiû  Lomthuilc  dixit  : 

Mcdon  laithi  Almaine  4 
ag  cosnînn  buair  Bregmainc, 
ro  la  Badb  beldcrg  birach 
ilach  im  clieand  Feargaile. 

Scarais  Murchad  fri  midlaig, 
mrogais  trénu  S  for  talmain  6, 
dosoi  focbar  fri  Fergail?, 
co  féin  dtTmair  des  8  Almain. 

Adbath9  cet  ruireach  rathach  1°, 

co  cet  '  I  costadach  carnach, 

im  naei  ngelta  gin  mini  '2, 

im  secht  '5  mili  ïer  n-armach.  M. 

15.  A  tcrtkl.  [leg.  tertid]  Decinip/V  arai  laitlii  mis  g/vne,  7 
dia  mairt  arai  laithi  scchtma'mè,  ro  figead  cath  Almaine't. 

16.  IS  and  sin  ro  gabad  Hi'ia  Maiglindi  .i.  in  rigdruith,  la 
Lzlgniu  7  la  M/oxhad,  7  doradrïd  fair  géim^>  drûith^*^^  do 
denam.  Ba  mor  va  in  geim  sin  7  ba  bind,  co  fuil  géim  hiii  ^7 
Maiglindi  ac  sochaide  d'fcraib  Erenii  o  sin  ille.  Dorad^jd  iarsin 


1.  Graint  F. 

2.  ix.  M.  Y. 

3.  cecinerunt  Y. 

4.  medon  lai  a  n-Almaine  Y.  Dcodh  laithe  Almaine  B.  Do  dith  laithe  Al- 
maine,  Tig. 

3.  imrogœs  tren  Y.  brogais  a  triuna  B. 

6.  ittalmuin  B. 

7 .  Feargal  Y*  B'. 

8.  co  fen  ndt'rmair  de  Y.  go  ffcin  dcarmair  des  B. 

9.  Bath  ann  B. 

10.  Y.  adds  ruamach 

11.  For  cocet  B  has  cruadhach. 

12.  mine  Y. 

13.  naoi  B. 

14.  F.  omits  tliis  paragraph  and  the  verses  in  §  14. 

15.  sic  B.  gem  Y. 

16.  druith  B.  druad  Y. 

17.  gem  ua  Y. 


The  Battle  of  Allen.  ^5 

inber,  Ailill  son  of  Con.ill  Grant,  Flaithemail  son  of  Dlu- 
thach,  king  of  Corbre  Cromm,  Fergus  hua  Eogain.  Hic 
îotns  Jiuiiierus  de  regibiis  ceciderunt,  et  alii  novem  uolatilesK 
Septem  milia  ceciderunt  in  eo  bello  ab  utroque  exercito. 

14.  Et  inde  Nuadu  hi'ia  Lomthuile-  dixit: 

At  midday  in  Allen 

contcnding  for  the  kine  of  Bregia, 

the  rcd-mouthed,  javelin-armed  Badb  uttered 

a  paean  round  Fergal's  head. 

Murchad  parted  from  cowards  : 
he  increased  the  strong  ones  on  earth  : 
he  turns  a  weapon  against  Fergal. 
with  the  vast  champions  south  of  Allen. 

There  died  a  hundred  gracions  princes, 
with  a  hundred  brawny  guardsmen, 
with  nine  ferorious  flying  madmen, 
with  seven  thousand  men-at-arms. 

15.  On  the  ihirJ  of  the  ides  of  December?  as  regards  the 
dayofthe  solar  month,  and  on  a  Tuesday  as  regards  t'ne 
day  of  the  week,  the  battle  of  Allen  has  been  fought. 

16.  Then  Hua  Maiglinni,  the  royal  buftbon,  was  captured 
by  the  Leinstermen  and  Murchad,  and  he  was  enjoined  to 
make  a  «  buffoon's  shout  ».  Great,  then,  was  that  shout,  and 
melodious,  so  that  many  of  the  men  of  Erin  hâve  «  the 
shout   of  Hua  Maiglinni  »    from  that  time  to  this.  Then  a 


1.  As  to  the  beliefs  that  men  struck  with  panic  sometimes  become 
lunatics,  and  that  lunatics  are  as  liglit  as  feathers,  see  the  Battle  of  Magh- 
rath,  p.  25  [.  note  o,  and  Tbrec  Fragments,  p.  41,  note  d. 

2.  I  know  nothing  of  this  poet. 

5.  Ann.  Ult.  72:,  where  ni  die  feriae  seems  an  error  for  iii  die  feriae. 


56  Whitley  Stokcs. 

béim^  dàva  muncP  cor  bcanad  a  chcand  de.  Adbcraid  aroili 
na  hcoliich  ro  bai  géim5  hi'ii  Maiglindi  isinn  aér  œ  ccann  i/i 
trath4.  IS  desin  ata  géim  >  hiii  Maiglindi  ac  tofund  >  na  ïcr 
isiri  monaid. 

17.  IS  andsin  adbtrt  araili  laech  maith  do  Cboiwarblaïh 
ria  mrtcaib^:  Nacham  ïachaid,  a  gillu,  ol  se:  bid  fearr-di  frib 
menma  bar  mathrzr  dianum-ruca[id]sa  lib.  Impoid  iarsin  fris  7 
tocbaid  leo  he  [for  crann  a  sleg  F.  Nit  berad,  or  Laighin, 
conadh  ann  sin  ro  marbhadh  Aodii  Laighen,  ri  Hua  Maine.] 
Doluid  Aed  Allan  mac  Feargaile  asin  cath  co  ranic  in  Gall 
dar'  comainm  Craibtliech7,  7  adchi[s]seoni^  in  Gall  (  .i. 
Lincach  nô  Lilcach  Icis)  dia  comairq//i  :  Pruidens  dldii  ainm 
in  Gaillsin,  [Ycol.  941]  co  ndeachaid  in  t-aingel  ar  in  cleith  a 
ncbt  in  clcrig,  air  doarngert9  bithanad  isin  chill  sin'°.  IS 
andsin  ■ddhcri  Aed  Allan  in  rand  sa  : 

Ni  rancamar  '  '  artalmain  12 
Almain  badid-rédithir  '5, 
ni  fuaramar  iarsin  câtli 
Liicach  '  4  badid-ncmithir  ■  S . 


1.  bem  Y.  om.  F. 

2.  Ro  gadadha  chcnn  iarttain  d'Fergal  7  ro  gadadhacenn  don  drûth,  B. 

3.  Ro   baoi  raac-alla  gheimi  an  drûith   sin  aieor  go   cenn   tri  la  7  tri 
n-oidhché,  B. 

4.  gemY. 

5.  tafan  B. 

6.  fria  macu  F.  Doluidh  do»o  Aodh  Laighen  mac  Fithclieallaigh,  ri  Hua 
Maine  Connacht  i  râon  madlima  7  teicliidli,  go  n-ebertfria  macoibh,  B. 

7.  lilach  Y. 

8.  7  euro  ataigh  F. 

9.  doargewrt  Y. 

10.  For  this  sentence  B  lias:  Ro  siachtattur  imurro  a  mhic  Aodiia 
Laigin  im  Aodli  Allâin  mac  Fergaile  go  Lilcach,  airm  a  mbùi  mo-Dichu 
mac  Amhairgin  7  an  Gall  Craibhdeach,  [marg.  Gallus  devotus]  conadh  ann 
sinclaidhisit  Hui  Néill  7  Connachta  cladh  na  cille,  7  iad  i  riocht  nagcléireach, 
7  as  amhlaidh  sin  ra  saoraid  tri  miorbh;///e  na  naomh,  go  fîuil  cotach  Hua 
Néill  7  Chonnacht  6  sin  aie  sin  cill  sin...  Ba  buadhach  tra  an  la  sin  do 
Laighnibh. 

11.  fFuaramar  B. 

12.  artalmain  Y.  ar  lalmfl//;  B. 

15.  bade  redigthir  Y.  badid  redithir  B.  badid  réidit/)/V  F. 

14.  lilcach  ulchach  Y.  lilcach  ulccach  F. 

15.  budi  neimidhir  Y.  badid  nemethar  13.  nemidir  F. 


The  Batlle  of  Allen.  57 

blow  was  delivered  across  his  neck,  so  thathisheadwas  struck  off 
him  '  ;  and  certain  scholars  assert  that  his  shout  remained  in  the 
air  to  the  end  of  three  days  and  nights^.  Hence  is  (the  saying). 
«  Hua  Maighnni's  shout  chasing  the  men   into  the  hog  )>. 

17.  Then  a  certain  good  warrior  of  Connaught  (Aed 
Laighen,  king  of  Hy-Many),  said  to  his  sons 3.  «  Do  not 
leave  me,  my  hids  »,  quoth  he:  «  your  mother's  love  for  you 
will  be  the  greater  if  you  take  me  with  you  ».  So  they  turn 
towards  him  and  lift  him  up  on  the  shafts  of  their  spears. 
«  They  shall  not  take  thee  »,  say  the  Leinstermen,  and  then 
Aed  Laighen  was  killcd.  Aed  Allan  son  of  Fergal  fled  from 
the  battle  till  he  came  to  Lilcach,  belonging  to  the  foreigner 
called  the  Pious,  and  entreated  the  foreigner  for  his  protection. 
Prudenswas  that  foreigner's  name.  So  that  the  angel  went  on 
the  roof-beam  in  the  shape  of  the  cleric,  for  he  had  promised 
to  remain  always  in  that  church4.  Then  Aed  Allan  uttered 
this  stave  : 

On  earth  we  never  reached 
an  Allen  that  was  as  smooth  : 
after  the  battle  we  found  not 
a  Lilcach  that  was  as  bright. 


1.  B.  has:  «  Then  his  head  was  taken  from  Fergal  and  his  head  was 
taken  from  the  bufifoon.  « 

2.  B.  has  «  the  écho  of  the  buffoon's  shout  was  in  the  air  to  the  end  of 
three  days  and  three  nights  ». 

3.  B  has  :  «  then  Aed  Laigen  son  of  Fithchellach,  king  of  the  Hùi  Maini 
of  Connaught,  fled  in  rout  and  said  to  his  sons.  » 

4.  This  sentence  is  obscure  tome.  B  has  :  «  Aed  Laigcn's sons  went  with 
Aed  .\llâin,  son  of  Fergal,  to  Lilcach  a  place  in  which  were  mo-Di'chu  son 
of  Amargen  and  the  Pious  Foreigner,  and  there  the  Hùi  Néill  and  the 
Connaughtmen  dug  the  dyke  of  thechurch,  and  they  in  the  form  ofthe 
clerics,  and  "tis  thus  they  were  saved  through  the  miracles  of  the  saints, 
so  that  thenceforward  there  is  an  alliance  of  the  Hùi  Neill  and  the  Con- 
naughtmen in  thatchurch...  That  day  was  a  victorious  one  for  Leinster.  » 
Lilcach  has  not  been  identified.  Hennessy  conjectured  Bective,  co. 
Meath.  Ere  of  Slane  is  called  epscop  Liolcaigh  «  bishop  of  Lilcach  »,  in 
Rawl.  480  (Proceedings  of  R.   L    Academy,  Irish  ms.    séries,  I,  88). 


5 s  Whitley  Swkes. 

[Ba  biiadh:ich  tra  an  la  sin  do  Laighnibh  —  B,]  Ro  anacht^ 
im/;/('/7'i)  Cu-Brctan  mac  Avngnsii  À.  ri  Fer  Rois,  [ar  na 
runna  dorighne  an  aidhchc  rcimhe,  B.] 

i8.  BaJjr  Laig///  tra  ac  Hcadug/M  7  :\g  ol  an  aidchi  sin-.  IS 
annsin  adbtvt  M/vrchad  mac  Brain  re  haen  dona  sluagaib 
hixdar  isin  tig'  tearZ;/ar  ceand  cind  duine  isinn  armuig,  7  dobt'- 
rad  scchi  c//mala  donti  no  ragad  4  risin>.  Ragat-sa^  and,  ar 
aenoclach  :\mra  d'  tcraib  M/aiian/.  Luid  sen  amach  7  a  errad 
catha  7  comlaind  uime,  co  rocht  co  hairm  a  mbai  corp  Fcr- 
gail.  Anirt/ bai[and|co  cualaiinni  ncsc^n'ri  ^  isin  àer,  ar  rocloss 
Liili  fris  hc'^:  Timarnad  duib  o  maig  nime  '"  airiided  bar  tigcrna 
do  denani  imocht  À.  ¥ergal  mac  Maili  duin,  [cia]  dorochra- 
bair  uili  in  barn-eicsib  "  sunn  arx-n  re  bar  tigtvna  .i.  ri  Fcargal, 
[ni  tairniesccadh  ertuath  no  hoccomnart  sib  d'airhdci/h 
anocbi.t  d'Fergal,  B.J  Ro  chualad^z/-  [mniorro  in  ceol  iartain, 
her  aes  dana  7  cornairi  7  caisleannach  7  cruit/ri,  co  cuala 
imiiiorro  na  ceola  ecsamla,  7  ni  cuala  riani  na  iar//ni  ceol 
bud  ferr.  Co  cuala  d'idii  in  guth  ^-  isin  tsupilluac/;ra'3,  ba  bindi 
in  ceol  isin  anad  ^4  ceola  in  domain. 


1.  Ro  adnocht  Y.  Ra  hanact  B.  Ro  a.nacht  F. 

2.  I  Condail  na  riogh  bâttur  Laighin  an  aidhchi  sin  ag  61  fina  7  medha 
ar  ccur  an  catha  go  subhach  soimenm[n]ach,  7  càch  diobh  ag  innisin  a 
comhramha,  is  iad  medraig  medliarchaoin,  B. 

5 .  fri  hoenfer  istich  din  tsluag,  F. 

4.  noradad  Y. 

5.  As  and  sin  ra  râidh  Murchadh  mac  Brain  :  Dobhcrainn  carpat  cethre 
cumala  7  mo  ech  7  m'erradh  don  lâoch  no  raghadh  isin  ârmach  7  dobhé- 
radh  comhartha  cliugainn  as,  B. 

6.  radadsa  Y. 

7.  ar  Baothghalach  laoch  di  Mumain,  B. 

8.  co  cuala  in  n-escaire,  F.  go  ccuala  ni  in  esgairgairc,  B. 

9.  ar  ro  dois  uili  fri  sic,   F. 

10.  isin  aéor  os  a  cinn   condi.'pert    ar  dois,   uilc  timarnadh  duibh   6  righ 
sccht  nimhe,  B. 

11.  inbhar  n-àois  dàna,  B. 

12.  crôinsig  F. 

15.  san  tsup  luachra  F.  go  ccùala  da;io  san  tum   luachra  ba  nesa  dhô  an 
tord  fiansa  ba  binnc  céolaib,  B. 
14.  oldat  F. 


The  Batlle  of  Mien.  59 

So  that  was  a  victorious  day  for  Lcinstcr.  Howhcit  Ci'i- 
Bretan  son  of  Oengus,  king  of  Fir  Rois,  was  protectcd 
because  of  the  quatrains  which  hc  liad  madc  the  night 
before. 

18.  Now  tliat  nio;ht  the  Leinstcrmen  were  feastins  and 
drinking'.  'Tis  then  Murchad  son  of  Bran  told  one  of  the 
troops  which  were  in  the  house  to  go  into  the  battlefield  for 
a  man's  head,  and  that  he  would  give  seven  cminils  to  him 
who  should  go  for  it-.  «  I  will  go  »,  says  Baethgahtch,  a 
vahant  warrior  of  the  men  of  Munster.  Forth  he  fared,  wear- 
ing  his  dress  of  battle  and  combat,  till  he  reached  the  place 
where  Fergal's  body  hty.  As  he  w-as  there  he  lieard  the 
procLamation  in  the  air,  for  ah  heard  it  :  «  Ye  hâve  been 
commanded  from  the  PLain  of  Heaven  ^  to  make  minstrelsy 
to-night  for  your  lord,  Fergal  son  of  Mael  Duin.  Though  ail  ye 
poets4  hâve  fallen  hère  together  with  your  lord,  let 
not  fear  or  feebleness  prevent  you  from  making  music  to- 
night  for  Fergal  ».  They  heard  the  music  afterw^ards,  both 
poets  and  hornplayers  and  pipers  and  harpers,  and  he  (Baeth- 
galach)  heard  the  varions  mélodies  ;  and  never  did  he 
hear,  before  or  after,  better  music.  Then  he  heard  a  voice 
(from  a  head)  in  the  wisp  of  rushes,  and  sweeter  was  that 
tune  than  the  tunes  of  the  world  '•  ! 


1.  For  this  sentence  B  has  :  «  At  Condail  of  the  Kings  the  Leinstcrmcn 
were  that  night,  aftcr  fighting  the  battle.  a-drinking  wine  and  mead, 
joyously  and  in  high  spirits,  and  each  of  them  recounting  his  trophies, 
and  thev  jolly  and  mirthfuUy  talking.   » 

2.  B  has  :  Then  said  Murchad  son  of  Bran  «  I  would  give  a  chariot 
worth  four  c?/»/(;/.';  (twelve  cows),  and  mv  horse,  and  my  "battledress  to 
the  warrior  who  would  go  intq  the  battlefield  and  bring  us  a  tokcn  from 
it.   n 

3.  From  the  king  of  seven  heavens  ;>  B. 

4.  cf.  Pedersen,  Ta  se  va  ri'gh,  Celt.  Zeitschr.  II,  379,  where  hc  cites  zV 
bés  dâibsi  infar  n-Ultaib,  LL.  Ii2b47,  is f;ess  ddib  iiifar  n-ÙUaib,  LL.  65t'43. 

5.  B  has  :  «  so  then  he  heard  in  the  clump  of  rushes  that  was  nçxt  him 
a  dord  fiausa  that  was  the  sweetest  of  mélodies.  » 


6o  Whitley  Stokcs. 

19.  Luid  in  t-ochicch  iarsin  ina  doc/;/(m '.  Na  tairr  cuc/<m, 
ar  in  cenn  fris. 

Cid  on,  c'màus  atai,  ar  in  t-ochiech. 

Misi  Donn  bo,  ar  in  ceand,  7  ro  naisced  orm  airfidcd  dom 
thig^rna  anocbl  À.  do  Fergal  :  ni  do  M/^-chad  itt'r,  ar  in  ccand, 
[7  na  erchoididh  diiam,  B.] 

Cait  -  ata  Fergal  fen,  ar  an  t-oclaech. 

Is  e  a  chorp  in  taitneamach  rit  anall,  ar  in  ceand  5. 

Ct's/4,  ar  in  t-oclaech,  cia  nod-her  lium.  Is  tu  is  deach 
lium. 

Nom-brra  ar  bith,  ar  in  ceand,  acht  nama  menum-berad 
Crist  mac  De.  Dia  nom-brra,  arin  ccnd,  curam-tuca  doridisi^ 
com  cholaind^. 

Dot-b^rtar  eigin,  ar  in  t-oc\accb. 

20.  Dochuaid  imworro  in  t-oclaecii  dia  thig  7  in  ceand  lais/. 
[7  fuair  Laighm  og  61  ara  chenn  'sin  aidhchi  cétna,  B.J  An 
tuca/5  lat  ni  asan  armuig^,  ar  Mwrchad. 

Tuais  tra,  arin  t-ocl^ech  [cenn  Dhuinnbo,  B.] 

Tobair9  ar  an  uaitni  thall^°,  ar  Mwrcad. 

Dorât  in  slog  uili  aichni  ar  in  ceand,  7  raidsead^^  uli  : 
Nirb  [sjirsan  duid,  a  Duind  bo,  bith  amlaid  sin.  IS  tu  is  ailli 
7  is  fearr  airfidid  bai  i  n-Er/m/! 

21.  Maith,  ar  in  laech  das-bert  a  maig  in  ceand,  dena  airfi- 
ded  duind,  a  Duind  bo,  fodaig  M.aic  De  .i.  Isa  Crist,  1  ndea- 


1.  dia  ndocum  F. 

2.  Caide  F. 

3.  Asé  do  aithtne  frit  anall,  B. 

4.  Cesc  F.  /■ 

5.  dorigisi  Y. 

6.  Nombéra,  ar  an  cenn,   acht  rath  Crist  dod  chinn  da  nom-ruga  go 
dtuga  mé  ar  amus  mo  colla  doridhisi,  B. 

7.  Dobér  cgin,  ar  an  t-ôglaoch,  7  impoi  an  t-oglaoch  7  an  cenn  lais  cor- 
rige Condail,  B. 

8.  An  ttugais  comartha  lat?  B. 

9.  Fuirim  B. 

10.  Tabuir  forsinn  uaithne  tall,  F. 

1 1 .  aithne  fair  7  dorâid  F. 


The  Battte  of  Allen.  6i 

19.  Then  the  warrior  went  towards  it.  «  Do  not  corne  to 
me  »,  says  the  head  to  him. 

«  What  ?  how  art  thou  ?  asks  the  warrior. 

«  I  am  Donn-bô,  «  says  the  head  ;  «  and  I  hâve  been  pledged 
to  make  music  to-night  for  my  lord,  that  is,  for  Fergal,  not 
bv  any  means  for  Murchad.  So  do  not  annoy  me  ». 

«  Where  is  Fergal  himself  ?  »  says  the  warrior. 

«  That  is  his  body,  the  shining  one^  bcTond  thee  »,  says 
the  head. 

«  A  question»,  says  the  warrior:  «  whom  shall  I  take  with 
me?  'Tis  thou  whom  I  most  prefer  ». 

«  Thou  shalt  take  me  »,  says  the  head  2,  «  but  only  if 
Christ  the  Son  of  God  take  me.  If  thou  take  me  »,  says  the 
head,  «  bring  me  again  to  my  body 3  ». 

«  Indeed  thou  wilt  be  brought  »,  says  the  warrior. 

20.  So  the  warrior  went  to  his  house  and  the  head  with 
him  S  and  on  arriving  he  found  the  Leinstermen  carousing 
that  same  night.  «  Hast  thou  brought  anything  from  the 
batiletield  >  ?  »,  says  Murchad. 

«  I  hâve  brought  Donn-bô's  head  »,  the  warrior  answered. 

«  Put  it  on  the  pillar  yonder  »,  says  Murchad. 

The  whole  army  recognised  the  head,  and  they  ail  said  : 
«  It  was  no  luck  for  thee,  O  Donn-bô,  to  be  like  that,  for 
thou  wert  the  best  and  most  beautiful  minstrel  in  Erin  1  » 

21.  «  Well  »,  says  the  warrior  who  brought  the  head  from 
outside,  «make  minstrelsy  for  us,  O  Donn-bô,  for  the  sake  of 


1.  cf.  huas  mo  lebrin  ind  lînech  «  over  my  booklet  the  lined  one  »,  Sg. 
203  ;  a  rose  a  ngU  se,  «  his  eye  this  bright  one  »,  St  P.  II,  5.  do  rdith  a 
aithig  in  trûaig  «  for  her  vassal,  the  wretched  one  ».  Brocc.  h.  60. 

2.  For  other  instances  of  a  severed  head  talking,  see  the  Tdin  hô 
Cuainge,  LL.   94»  12,  and  Cormac's  glossary,  s.  v.  oir  trêilh. 

5.  B  has  :  «  thou  shalt  take  me  »,  says  the  head  :  «  but  if  thou  bring 
me,  may  the  grâce  of  Christ  be  on  thee  if  thou  bring  me  to  my  body 
again.  » 

4.  B  has  :  «  I  will  bring  thee  indeed  »,  says  the  warrior  ;  and  he  relurns 
with  the  head  to  Condail.   » 

).   «  Hast  thou  brought  a  token  with  thee?  »  B. 


62  ■  Whiilcy  Slokes. 

chaid  'Tiûis.  Airfid  Laig;//»  anocbt  feib  ro  iiirfedis  do  thig^rna 
o  chianaib  ^ 

22.  IMpais  [De^nnbô,  F.]  iar//m  a  aiged  re  fraighidh  in  tigi 
ardais^  cumad  dorclia  do,  7  tocbais  a  chruisich  os  airdco  mbo 
bindi  [oldas  F.]  cach  ceol  ar  tuind  talm.in,  co  mbad^rr  in  slog 
uili  a^T  cai  7  ac  toirrsi  ria  truaigi  7  ri  taidiuiri  in  ciuil  ro 
chan-. 

23.  INtan  tra  ba  scith  in  slungh  ac  toirrsi  ac  estechd  frisin 
ceol,  luid  in  t-oclaech  ct^Vna  lasin  cend  co  rlacht  an  corp. 
Maitlî  em,  ar  in  ceann  risin  oglaech,  tuidmi  [dam  F.]  mo 
cheand  rim  chorp.  Coraigis5  didii  in  t-oclaech  in  cend  risin 
colaind,  7  leanaid  de  focMoir  :  do  comall  brethri  Coluiin 
c'iWc  on,  air  is  e  Col/////  cille  bai  'na  slanaiger/;^  fona  lecht  i 
tuaid-*  doridisi  doc/;//m  a  màthar'\  co  ro  indised  scela  in 
catha  7  aided^  Ferg(7/7  disi  7  do  chach/. 

24.  Ann  ecmais^  àono  Cathail  [col.  942]  maie  Findgaine 
ro  fersad9  Laig/n  in  cath-sa  Almaine,  7  rob  olc  ria  Cath/?/  in 
cath  do  chur  ina  aecmais  fen  '°,  7  adcualad/r/-  Laig///  grog"  Ca- 
tha/7  do  b^/7h  riu,  conxà  hi  comairli  doronsad  :  ceann  Fergail 
do  breith  co  Catha/  da  comaideam  in  gnima'^  Rucad  iarsin 

1.  TuCTsat  an  sluagh  uile  aithne  fair  gur  bc  cenii  Duinn  bô,  7  as  edli  ro 
raidhsid  uile  :  Dirsan  dhuit,  a  Duinn  bô,  bâ  caomh  do  dealbh,  déna  airfi- 
àedh.  dhûinn  anocht,  febh  dorignis  dot  tigherna  imbuarach,  B. 

2.  Impo;V/ner  a  aighi^i/;  àono  7  attracht  a  dord  fiansa  attruagh  ar  âird 
go  mbâttur  uile  ag  câoi  7  ag  tuirsi,  B. 

3.  Coraigid  F. 

4.  tuaig  Y. 

5.  7  do  comallad  breithir  nDé  7  Cohiiin  cille  ria  slânaisec  fo  tuaid  docum 

a  mdlhar  doridhissi,  F. 

6.  aiged  Y. 

7.  For  §  23  B  bas  :  Idhnaic/Jh  an  Lioch  cédna  an  cenn  dochum  a  choUa 
amliail  ro  gheall,  7  coirghidh  é  ar  a  mheide.  Cittracht  rainic  Donnbô  go 
tech  a  mh^thar,  uair  as  siad  tri'  ionganta  an  catha  sa  .i.  Donnbo  do  roch- 
tain  'na  bhcthaid  gonige  a  thech  dar  cenn  breithre  Coluim  cille,  7  géini 
an  druith  Hûi  Maigléine  tri  la  7  tri  haidhche  'san  àeor,  7  na  naoi  mile  do 
foriiaisligh  an  mile  ar  fichit. 

8.  In  ecmuis  F. 

9.  ro  cuirsit  F. 

10.  'na  ingnais  F. 

1 1.  grucàn  F. 

12.  do  commaid(im  in  ch)  atha  F. 


The  Battle  of  Allen.  63 

God's  Son,  (to  wit,  Jésus  Christ,  into  whose  présence  lie  had 
gone).  Amuse  the  Leinstermen  tonight  as  thou  amusedst 
thv  lord  not  long  ago  ^  ». 

22.  Then  Donn-bô  turned  his  face  to  the  wall  ofthe  house 
so  that  it  might  be  dark  to  him,  and  he  raised  his  crninsecb  (?) 
on  high  so  that  it  was  sweeter  than  any  mclody  on  the 
earth's  sward  ;  and  ail  the  host  were  weeping  and  sad  at  the 
piteousness  and  misery  ofthe  nuisic  that  he  sang  ^ 

23.  No\v  when  the  host  was  weary  of  the  sorrow  caused 
by  listening  to  the  music,  the  same  warrior  went  with  the 
head  till  he  reached  its  body.  «  Good  indeed  !  »  says  the 
head  to  the  warrior:  «  join  my  head  to  my  body  ».  Then 
the  warrior  fitted  the  head  to  the  body  and  straightway  it 
adhered  thereto+.  That  took  place  in  order  to  fulfil  Colum- 
kill's  word,  for  Columkill  was  security  that  Donn-bô  should 
go  northward  again  to  his  mother3  and  tell  to  her  and  to 
every  one  tidings  of  the  battle  and  Fergal's  death  >. 

24.  The  Leinstermen  had  delivered  this  battle  of  Allen  in  the 
absence  of  Cathal  mac  Finguini,  and  Cathal  was  grieved 
that  the  battle  was  fought  while  he  himself  svas  away.  They 
heard  ofCathal's  grudge  against  them,  so  this  was  the  counsel 
they  framed,  to  carry  to  Cathal  Fergal's  head  as  a  trophy  of  thé 


1 .  B  bas  :  «  Ail  the  host  knew  it,  that  it  was  Donn-bô's  head,  and  this  is 
what  they  ail  said  :  «  Sad  for  thee,  O  Doiin-bol  Fair  was  thy  form  ! 
Make  minstrelsy  for  us  to-night  as  tliou  hast  niade  it  for  thy  lord  in  the 
morning.  » 

2.  «  bo  his  face  is  turned,  and  his  plaintive  dord  fiausa  rose  on  high,  so 
that  ail  were  wailing  and  sorrowing  »  B. 

S.  F  has:  «  and  the  word  of  God  and  Columkill  was  fulfilled  for  his  safe 
return  northward  to  his  mother.  » 

4.  So  St.  Ciaran  replaces  Cairbre  Croin's  head,  Lismore  Lives,  pré- 
face XVIII. 

5.  For  §236  has  :  «  The  same  warrior  conveys  the  head  to  its  body,  as 
he  had  promised,  and  adjusts  it  to  its  neck.  In  a  word,  Donn-bô  reached 
hismother's  house,  for  thèse  are  the  three  wonders  of  this  battle,  Donn-bô's 
getting  home  alive  in  conséquence  of  Columkill's  word,  and  the  shout  of 
the  buffoon  Hua  Maigleini  for  three  nights  in  the  air,  and  the  nine  thous- 
and  prevailing  over  the  twenty-one  thousand.  »  O'Donovan  compares  the 
three  wonders  of  the  Battle  of  Moira,  p.  282,  viz.  the  defeat  of  Congal 
Claen,  the  madness  of  Suibne  Geilt,  and  Cennfaelad's  loss  of  his  «  brain 
of  fora;etfulness.  » 


64  Whiiley  Stokes. 

in  ceand  siar  co  Cathal,  aviad  anJ  sin  ashtTt  Rumand  fili  Fer- 
gail  and  so  : 

Ro  hith  Fergal,  fer  cain  cnedhniar  ' 
g?ib  glond  galann, 
ro  gob  -  oengol  ama//  toraind 
ota  Indsi  Mod  co  Manann. 

25.  IS  andsin  dïdn  bai  Cathal  a  nGlendamain  na  rig  ac 
Sleb  Chrot,  7  inslog  dodeochaid  lasin  ceand,  ro  tiiaWad  amar- 
bad  la  Cathal,  uair  ba  holc  lais  dith  Fergail  darceand  a 
shida  3. 

26.  Do  foilced,  ro  figedh,  ro  slemanchirad  do  chind  Ftv- 
gail  iarsin  la  Cathrt/4,  y  dohrclha  breid  sroill  uime4  iarsin,  7 
dobn'/ha  sechl  ndoim  7  secbt  muilt  7  j-tr/;/  tindi,  7  siad  uili 
fonaigthi,  ar  belaib  cind  Ftvgail.  Ro  himdtTgad  iarsin  imon 
ceand  a  tiadnaisi  ier  M//man  uili,  7  dofoslaic  a  shuili  ria  Dia 
doaltug»d>  na  hairmiden  7  na  honora  moiri  sin  lucad  do. 
Ro  fodlad  iarsin  la  Cathal  in  biad  sin  do  hocbtaih  na  cell 
comfbc//i-  bai  doib  .i.  Ath  Chros  MoLaga  7  Tulach  Min 
MoLaçia. 


27.  Luid  iarsin  Cathal  co  ngleri  tinoil  fer  M/vman  les 
d'idnocol  chind  Fé'/'gail,  co  mo  tarad  fen  d'Uib  Neill,  7  co 
tarad  rigi  Htia  Neill  do  Flaithb^rtach  nwc  Aeda,  7  flicbais 
Cathal  amlaid  sin  iad,  7  tanic  co  Gleandamain  na  rig  i  cind 
chaectigis  ar  mis. 

28.  IS  iarsin  tra  ro  figh  cocad  mor  i  Laignib  inagaid  Ca- 
thail  maie  Findgune,  7  co  ro  thinoil  Cathal  fir[u]  Mwman  les, 


1.  eetinmar  F. 

2.  ro  gab  F. 

3.  (dar)cenn  tsi'dha  F. 

4.  Ro  loilced  iartain  cenn  Fergail  la  Cathal,  7  dobreth  bréit  sroill  imnie 
F. 

).  atlaghadh  F. 


The  Battle  of  Allen.  65 

action.  Thereafter  the  head  was  taken  westward  to  Cathal  ; 
whereupon  Rumann,  Fergal's  poet,  said  : 

Fergal  lias  been  slain,  a  man  fair,  full  of  wounds, 
a  griffin,  a  champion,  a  foe  : 
there  is  one  wail  like  thunder 
from  the  Clew  Bay  islands  to  Mann. 

25.  Cathal  was  then  dwelling  in  Glendamain  '  ofthe  Kings 
at  MoLint  Grud-;  and  lie  tried  to  kill  the  troops  that  came 
with  the  head,  for  Fergals  destruction,  in  violation  of  his 
peace5,  was  grievous  to  him. 

26.  Then  Fergal's  head  was  washcd  and  plaited  and  combed 
sniooth  by  Cathal,  and  a  cloth  of  vclvet  was  put  round  it, 
and  seven  oxen,  seven  wethers  and  seven  bacon-pigs  - —  ail 
ofthem  cooked^  —  were  brought  before  the  head.  Then  the 
head  blushed  in  présence  of  ail  the  men  of  Munster,  and  it 
opened  its  eyes  to  God  to  render  thanks  for  the  respect  and 
great  honour  tliat  hai  been  shewn  to  it5.  Then  that  food 
was  distributed  by  Cathal  to  the  poor  of  the  ncighbouring 
churches,  to  wit,  Ath  Gros  Molaga^  (the  Ford  of  Mo- 
Laga's  crosses)  and  Tulach  Min  Molaga/  (the  smooth  Hill 
of  MoLaga). 

27.  Atter  that  Cathal  went  with  a  chosen  gathering  of 
the  men  of  Munster  to  bury  Fergal's  head,  and  he  himself 
gave  it  to  the  Hiii  Néill,  and  he  conferred  the  kingship  of 
the  Hûi  Néill  on  Flaithbertach  son  of  Aed.  Thus  then  Cathal 
left  them,  and  at  the  end  of  a  month  and  a  fortnight  he  came 
to  Glendamain  of  the  Kings. 

28.  Now  afterwards  a  great  war  against  Cathal  mac  Find- 
guni  sprang  up  in  Leinster,  so  Cathal  mustered  the  men  of 

1 .  A  valley  near  Molana,  \n  the  barony  of  Coshmore  and  Coshbride,  in 
the  county  of  Waterford,  O'Don.  F.  M.  945,  note  p. 

2.  In  the  county  of  Tipperary,  F.  M.  1058,  note  y. 
5.  See  above  3  i . 

4.  Cf.  «  the  funeral  baked  méats  »,  Haiiikt  i,  2.  But  the  «  baked  méats  « 
hère,  and  in  Romeo  and  JuUet  IV.  4,  are  said  to  mean  «  pastry  ». 

5.  For  the  usual  practice  of  treating  the  heads  of  conquered  kings  (put- 
ting  them  under  the  conqueror's  thigh),  see  Three Fragments  212. 

6.  Now  Aghacross,  N.  of  Fermoy. 

7.  Now  Mitchelstown,  co.  Cork:  see  Mart.  Gorm.  Jan.  20,  gl.  3,  and 
Ann.  Ult.  1505,  note  10. 

Revue  Celtique,  X.KIV.  5 


66  Whitley  Stokes. 

7  co  ndeachaid  anagaid  Faelain  rig  Laigen  co  Laignib  uili 
araen  ris,  7  cuinher  and  sin  catli  Fcli  ner  Faelan  7  Cathal,  7 
doar  Faelcar  ri  Osraidi  and,  7  brist^/'  an  cath  ar  L^'ignib. 


2<^.  Imscan^d  Oxûiail  7  Laigin  <:o;migi  sin. 

Finit,  amen.  FINIT. 


The  Baltle  of  Allen  6-j 

Munster  and  marched  against  Faeldn  ^,  king  of  Leinster,  who 
had  ail  the  Leinstermen  along  with  him.  And  then  the 
battle  of  Feile^  was  fought  between  Faeldn  and  Cathal-î,  and 
Faelchar-1,  king  of  Ossory,  fell  there,  and  the  Leinstermen 
were  defeated. 

29.  So  far  the  severance  of  Cathal  and  the  Leinstermen. 

It  endeth.  Amen.  It  endeth. 


1.  he  died,  according  to  the  Four  Masters,  in  744,  iar  ndeighhhethaidh, 
«  after  a  good  life  ». 

2.  This  seems  to  be  the  battle  of  Belach  Ele,  Four  Masters,  731.  If  so, 
ihe  f  o(  Feik  is  prothctic. 

3.  he  died,  according  to  the  Four  Masters,  in  737. 

4.  Perhaps  we  should  read  (with  the  Four  Masters,  731)  «  Cellach  son 
of  Faelchar  ». 


68  Whitley  Stokes. 


GLOSSARIAL  INDEX 


ad-àgur  I  dread,  près.  ind.  pass.  sg.  sg.  8.  d.  ni  dgor  Sg.  112. 

ad-gliunn  6,  I  seek  oui,  examine.  Cf.fo  gliuim  (cf.  doceor)  C.  Pr.  59-^. 

attrûagh  22  B.  vei-y  ivretched.  Cymr.  athrn, 

bad-id  17,  cf.  Rev.  celt.,  XX,  261. 

béim  dar  a  munél  iG  décapitation,  lit.  a  WtKc  ovcr  his  ncck. 

bélderg,   14,  19,  red-vwiithed . 

bcl-salach  10,  Joul-mouthcd . 

birach  10,  14,  verutiis,  arnied  u'ith  a  javcVni  or  dart. 

bitli-anad  17,  evcr-ahiding. 

bûarach  ;  imbuaruch  21  B,  a  a/i/Vc  ago,  v.   Zimmcr,  KZ.  XXX,  13,  and  K. 

Meyer,  Contribb.  286. 
carnach  14  flesby}  brawny}  «  victorious  »,  O'Don.;  but  this  is  ccnhich. 
cenn   roof,   dat.    ciunn    4,  6:  cf.   cenn  francach,  Aiin.   Ult.  III,   160,  cenn 

luaidi,  Ir.  Maundevile  69. 
cennmar  24  F.  great-headed . 
cittracht  23,  note  7,  =  cid  tra  acht. 
cleith  17,  dat.  sg.  of  cleth  roojheam. 
cloisim  Ihear,  prêt.  sg.  act.  sg.  3  ro  dois  18. 
cnedmar  24,  //(//  of  wounds. 
commàidem  24,  triumph. 
commôï3.\mI  co)Uend,  ro  commorad  10.  Cf.  co»/w(i/7//5Wettstreit,  Ir.  Te.xte, 

III,  1,277. 
costadach  14,  derived  from  costud  hère  perhaps  a  loan  from  cusiodia  ;  elsewhere 

from  Lat.  consiietudo. 
cotach  17  B.  treaty. 

crôinsech,  ace.  croinsig  18  F.  a  deriv.  of  tlie  crôn  in  crûnan} 
cruisech  (?)  ace.  crusich  22,  leg.  cruinsighl  crôiiisigh} 
cùisech(?),  dat.  cuisigh  7  B.  a  scribal  error  for  cruinsigh}  crôinsigh  ? 
cuislennach  iS,  piper. •;,  a  collective,  from  ihe  stem  oî  cnislr. 
dagaid  7,  at  night. 
dar  cenn  a  sida  25  «  in  considcratio)i  of  his  peacc  »  :  cf.  dar  cend  frithaisceda 

LL.  262^  38. 
dirsan  2  B,  sad.  Corm.  s.  v.  fc:  et.  sirsan. 
do-ailh-tne  19  B.  slnncs,  ortliotonic  form  of  the  enclitic  taitni. 


\ 


The  Battle  oj  Allen.  69 

doinenn  stonn,  gen.  doininne  8. 

dord  iiansa   22   B.  is    variously  explained  as  =  dord  fiannachta,  Ir.  Texte 

IV,  398  «  wild  song  »,  «  niurmuring  music   of  Find  and  his  warriors  » 

the  battle-cry  or  war- chorus,    «   a  species  of  wooden  gong  music  pro- 

duced  bv  striking  togetlier  the  handles  of  a  number  of  brazen  [?J  spears 

so  as   to  accompany  or  blend  with  the  voices   of  a  chorus  of  singers  » 

O'Curry,  Manners  and  Customs  III,  311,  317,  377,  378,  380,  571. 
dreman  6,  violent. 

é-comnart  8,  feebleiiess,  Cym.  annghyfiicrth. 
erfùath  18  B.  horror. 
escaire   18    F.  prùdamatiou,  esgaire,  O'Mulc.  830  perhaps  esgre,  Cambray 

sermon,  escair-gaire  18  F. 
flânas  championship,  gen.  fiansa  18  B,  22  B.  fri  tiannas,  LL.  32». 
fichini  /  boil,  spring  iip,  O'R.  prêt.  sg.  act.  sg.  3  rofich. 
ffchda  10  rvarlike,  combative,  piignacious. 
galann   24,  .i.  nâmha,  foe,  O'Cl.  .i.    gaisgeadh  bravery,  O'Cl.  doringned 

guingaland,  LL.  258^15. 
géim  druad  16  lit.,  a  druid's  sboiit,  but  prob.  re^id gêini  driîith  «  a  buffoon's 

shout  ». 
geha  M  =  uolatilcs  43,  hmatics  caused  by  terror,  who  were  supposed  to 

fly  like  birds. 
glére  27,  choice,  gléire  .i.  togha,  O'Cl.  cf.  glan-glére,  Mart.  Gorm.  May  28. 
glés  ech  3,  seems  to  mean  training  of  horses  ;   but   O'Don.  translates  do 

glès  by  «  to  harness  ». 
glond  24,  a  champion}  cf.  da  glond  na  cath,  Bk.  of  Fenagh  14^. 
grib  24,  a  griffin. 
gribdu  (Ms.  griabhdha)  5,  compar.  of  gnh&A.  pleasantl  mnâ  glana  gribda, 

LU.  38i'23,  gillai  gribdai  grâda,  LL.  201^19  cited  by  K.  Meyer,  Aisl.  180. 
grue  (ms.  grug)    24  sulking,  grudge  :  Abimel   sala  siît  mairg,  risa  nibia  a 

saer  grûc,  LL.  143^15.  hence  grucan  F.  24. 
guinech  10,  slaughterous,  comlonn  guineach,  YBL.  919. 
immadall  4,  ioniadhall  .i.  cionta,  evildoings,  O'Cl. 
imscarad  29,  severance:  iarfaigis  de  cind»s  no  biad  a  imscarad,  .\ided  Crim- 

thainn  §  11. 
inbar  n-eicsib  18,  ye  poets. 
mac  alla  16  B.  écho,  lit.  son  of  a  cliff. 
medar-chciin  18  B.  mirthfully  talkiug. 
mi-costad  4  B.  misbehaviour. 

midlach  cmvard,  nom.  pi.  for  ace.  pi.  midlaig  14. 
mrogaim  I  increase,  s-pret.  sg.  3.  mrogais  14. 
muinter  f.  jamilia,  but  in  6,  fainuhis. 
némithir  us  bright  17,  equative  of  niam  brighl. 
ô  chianaib  21,  a  ivhile  ago. 

olc  bad,  rob  olc  ria  Cathal,  24,  ar  ulc  (ulcaib  Y.)  fri  Catliali.  ba  holclais  25. 
raidsech  7  B.  a  silly  taie  ?  Aduath  do  airscelaib.  Miscais  do  raidsechaib,  LL. 

371C51. 


70  Whitley  Stokes. 

rann  espa  î,  lit.  a  quatrain  of  idleness,  perhaps  a  uianton  stave,  a  bawdy-song. 

rathach  14,  ^rac/oM^,  deriv.  of  raih. 

rédithir  as  smooth,  17,  equative  oï  rèid  «  smooth  ». 

rig-scél  3,  a  taie  about  kings,  pi.  dat.  righscélaibh  7  B. 

ro  duine  a  magtiate,  a  noble,  pi.  ro-daoine  10. 

segainn  clever,  ingénions  7  suî  slân  seghainn  sochlach,  F.  M.  868,  compar. 
seghaine  3  «  more  entertaining  »,  O'Don.,  seems  cogn.  with  seaghdha 
.i.  ealadhanta,  O'Cl. 

sirsan  20  =  sirson  (gl.  euge),  Thés.  pal.  hib.  I,  3  :  cf.  dirsan. 

slânaigecht  23.  légal  security,  giving  securily,  iudcnuiifying. 

slân-aisec  23  F.  a  safe  return. 

slemon-chi'raim,  I  comh  smooth  :  prêt,  pass  sg.  3  ro  slemanchirad  26,  pi.  ro 
slemun-chirtha  a  fuilt  LL.  174''  45. 

sop  ^visp,  dat.  sg.  sup.  18. 

taidiuire  22,  better  loidiûire,  misery,  ace.  fri  todéri,  Aug.  24a,  deriv.  of 
todiûir  «  misérable  ». 

-tim-com-art  6,  has  constraineâ,  t-  prêt.  sg.  oï  do-imm-urc  I  constrain:  the 
com  is  a  perfective  prefix,  as  in  d-a-im-choni-arr  Ml.  77»  12. 

-timmarnad  18,  timarnad  LL.  117»  16  and  Ir.  Texte  I  209,  212  =  do-imm- 
arnad  Ml.  34*6,  perf.  pass.  sg.  3  of  -timnaim  I  conimand:  wrongly 
explained  as  a  subst.  by  O'Clery,  O'R.  and  Windisch.  The  -ar,  seems  a 
perfective  prefix  as  in  to-er-baig,  LU.  ii^  21.  See  Sarauw,  Irske  Studier, 
p.  46,  and  KZ.  XXXVIII,  177.  The  prêt.  act.  sg.  3  oi timnaim  (to-imm- 
dnaini)  occurs  in  the  Kilnasagart  inscription  with  an  infixed  pronoun, 
viz.  tan-imm-air-ni,  and  cf.  timairne,  Rev.  celt.,  XV,  491. 

triallaim  /  try,  prêt.  pass.  sg.  3  ro  triallad  a  marbad  25  :  cf.  co  trialta  a 
ndith,  Ir.  Texte,  I,  73. 

tuidmim  I  join,  1  affix,  imperat.  sg.  2  tuidmi  23.  tuidmithe,  Ml.  58-'9. 

trillsi  a  thréoir,  5.  B.  meaning? 

tord  fiansa  18  B.  doubtless  an  error  for  dord  Jiansa,  22  B. 


NOTES  D  ONOMASTIQUE  PYRENEENNE 


Les  travaux  publiés  jusqu'à  ce  jour  sur  l'onomastique  pyré- 
néenne sont  nombreux  et  fort  dispersés;  l'aspect  singulier  des 
noms  propres  que  l'on  trouve  dans  les  inscriptions  romaines 
des  Pyrénées  françaises,  intrigue  depuis  longtemps  les  philo- 
logues et  les  solutions  les  plus  diverses  ont  été  proposées  pour 
expliquer  ces  singularités. 

D'autre  part  nous  ne  connaissons  que  depuis  peu  de  temps 
d'une  manière  relativement  exacte  les  inscriptions  romaines 
de  cette  région.  Les  résultats  remarquables  des  patientes  re- 
cherches de  Julien  Sacaze  ont  été  publiés  après  sa  mort  dans 
son  beau  livre  sur  les  hiscriptions  antiques  des  Pyrénées  (Tou- 
louse, 1892,  in-8°).  En  février  1899  M.  Hirschfeld,  en  pu- 
bliant enfin  le  premier  fascicule  du  tome  XIII  du  Corpus 
Inscriptionuni  Laiinarnm,  a  amélioré  encore  la  lecture  de  plus 
d'un  texte  et  a  donné  aux  travailleurs  un  répertoire  aussi  riche 
que  précis. 

A  l'heure  actuelle  les  documents  sont  donc  connus  avec  une 
précision  suffisante,  mais  il  reste  à  les  grouper  et  à  les  catalo- 
guer: c'est  pourquoi  je  n'ai  pas  cru  inutile  de  dresser  une 
liste  alphabétique  des  noms  propres  indigènes  qui  se  rencon- 
trent dans  les  inscriptions  romaines  des  Pyrénées. 

Une  hste  analogue  a  déjà  été  puMiée  deux  tois  :  la  première 
par  Achille  Luchaire  dans  ses  Etudes  sur  les  idiomes  pyrénéens 
de  la  région  française  (Paris,  1879,  in-8°),  p.  45-61;  la 
deuxième  par  Emil  Hûbner  dans  ses  Momimenta  lingnae  iberi- 
cac  (Berlin,  1893,  in-4°),  p.  253-254  'et  261-264.  Ces  deux 
listes  sont  des  plus  imparfaites  et  ne  sauraient  suffire  aujour- 


72  Se\mour  de  Ricci. 

J'hui  :  celle  Je  Luchaire  ne  contient  que  241  noms  tandis  que 
j'en  signale  400  ;  celle  de  Hûbner  renferme  plus  d'un  nom 
mal  lu  ou  inventé  par  des  fluissaires  comme  Dumège;  enfin 
l'une  et  l'autre  ont  été  publiées  avant  que  n'aient  paru  les 
Inscriptions  antiques  des  Pyrénées  àe  Julien  Sacaze. 

La  base  de  mon  travail  a  été  le  Corpus,  contrôlé  incessam- 
ment, d'abord  par  l'ouvrage  de  Sacaze,  et  ensuite  par  mes 
propres  copies  de  près  de  deux  cents  inscriptions,  copies  prises 
par  moi  en  septembre  1902  avec  le  Corpus  et  Sacaze  à  la  main. 
La  lecture  de  ces  noms  peut  donc  être  considérée  comme 
certaine,  chaque  fois  que  je  n'ai  exprimé  aucune  réserve  :  j'ai 
cru  devoir,  en  effet,  signaler  par  une  remarque  spéciale  tous 
les  noms  que  nous  ne  connaissons  que  par  des  inscriptions 
disparues,  illisibles  ou  dont  le  texte  ne  paraît  pas  avoir  été 
bien  copié.  De  même,  chaque  fois  qu'il  peut  y  avoir  incerti- 
tude soit  sur  la  lecture  d'une  lettre,  soit  sur  la  division  des 
mots,  soit  sur  l'étendue  d'une  lacune  j'ai  eu  soin  de  le  noter: 
rappelons  que  le  signe  ...]  ou  [...  indique  une  lacune  de  lon- 
gueur indétenpinée  et  que  les  lacunes  dont  la  longueur  est 
connue  sont  représentées  par  des  crochets  [  ]  contenant  au- 
tant de  points  qu'il  parait  manquer  de  lettres. 

La  première  liste  contient  les  noms  de  dieux,  au  datif  sauf 
indication  contraire  :  j'ai  cru  imprudent  de  rétablir  le  nomi- 
natif, dont  la  forme  exacte  est,  en  bien  des  cas,  douteuse. 

La  deuxième  liste  contient  les  noms  de  personnes,  au  no- 
minatif, sauf  indication  contraire  :  j'ai  conservé  à  ces  noms  la 
forme  qu'ils  présentent  dans  l'inscription,  sauf  pour  les  noms  de 
la  première  et  de  la  deuxième  déclinaison  que  j'ai  cru  pouvoir 
sans  inconvénient  ramener  au  nominatif.  Je  me  suis  efforcé  de 
distinguer  avec  soin  les  noms  de  femmes  des  noms  d'hommes 
que  je  différencie  par  les  exposants  F  et  H.  En  cas  de  doute  je 
n'ai  pas  mis  d'exposant.  Cette  distinction,  parfois  très  délicate, 
est  uniquement  faite  avec  l'aide  des  renseignements  que  nous 
fournissent  les  inscriptions  elles-mêmes  :  je  n'ai  fait  exception 
que  pour  les  noms  en  -us  dont  le  genre  n'est  pas  douteux. 

Tous  ces  noms,  sauf  indication  contraire,  sont  tirés  d'in- 
scriptions romaines  de  l'Ariège,  de  la  Haute-Garonne  et  des 
Hautes-Pyrénées  :  c'est  le  territoire  occupé  à  l'époque  romaine 


Notts  d'onomasîique pyrénéenne.  y^ 

par  les  Conserani,  les  Convenae  (de  qui  dépendaient  les  Oncsii) 
et  les  Bigerriones.  Ces  noms  ont  un  air  de  famille  qui  ne  jus- 
titierait  guère  de  nouvelles  subdivisions  géographiques  :  les 
noms,  au  contraire,  que  l'on  rencontre  dans  les  inscriptions 
des  Ausci  (environs  d'Auch)  sont  tellement  singuliers  que  j'en 
ai  dressé  une  petite  liste,  séparée  de  la  première. 


I.  Divinités  ' 


1  Abelioni  deo  338;  Abelioni  30,  40. 

2  Abelionni  deo  333  ;  Abelionni  148. 
5  Abellioni  deo  39;  Abellioni  171. 

4  Abellionni  deo  166;  Abellionni  357;  Abellionn(i)  deo  77. 

5  deo  Aereda  312. 

6  Ageio  deo  384  ;  lecture  suspecte. 

7  Ageioni  deo  180,  386;  deo  [Ajgeioni  385;  Ageioni  221,  383  ;  [Ag(eioni) 

251  ;  lecture  très  suspecte.] 

8  Aherbelste  deo  174. 

9  Alar  47;  Wxt  Alar(dossi)} 

10  Alardossi  48  ;  fAlalrdossi  222   )  ,  .  ,,      .       , 

y\     A     .     A  A  lardos    ...  432. 

11  Alardosto  deo  313  W    '  i      -+^ 

12  Algassi  (?)  72  ;  lecture  de  M.  Hirschfeld  ;  Sacaze  lisait  Argassi  ou  Al- 

cassi;  ma  copie  donne  'M  aioassi»  ^^  =  [H]aloassi} 

13  deae  Andei  1 5  ;  la  dernière  lettre  douteuse,  lire  peut-être   Aiider  (  ). 

14  Herculi  llunno  Andose,  Narbonne  C.  I.  L.,  XII,  4316. 

I)   Arixo  deo  365.  )  Il  manque  peut-être  une  lettre 

16  Marti  Arixoni  366;  [A]rixo(ni|  deo  63.^        en  tête  ([Clarixonir). 

17  Arpenino  deo  167. 

18  Artae  71  (ma  copie). 

19  deo  Artahe  70. 

20  Artehe  deo  71  ;  Artehe  64. 

21  Astoilunno  31. 


B 


22  Baeserte  deo  85. 

23  Baicorisco  deo  162. 

24  Baico[r]rixû  deo  323. 


I.  Les  chiffres  qui  suivent  les  noms   renvoient  aux   numéros  du  t.^III 
du  Corpus  Inscriptioinim  Latinariun. 


74  Srymour  de  Ricci. 

25  Baigorixo  deo  92;  ma  copie  (G  certain). 

26  Baiosi  deo  86. 

27  deo  B.iscciandosso  26. 

28  I(oui)  O(ptimo)  M(aximo)  Beisirisse  370. 

29  Mineriuc  Belisamae  8;  probablement  celtique. 

30  Bocco  Harausoni  78  ;  Bocco  Harousoni  79. 

3 1  Borienno  deo  301. 

32  deo  Buaigori.\e  124;  ma  copie;  Wnschkld 'ïn  Biiaicorixi. 


32  his  [Cjarixo,  [CJarixoni,  cf.  Arixo,  Arixoni. 

33  deo  Carrenio  93;  ma  copie  confirme   la  lecture  de  Sacaze  contre  celle 

de  Hirschfeld  Carrnio  ou  Carpnto.  Le  C  initial  est   certain   mais   il 
faut  peut-être  lire  Garrenio. 

D 

34  Marti  Daho  87. 


5)  Edelati  deo  146. 

36  Ele  deo  58. 

37  Elh  59;  la  dernière  lettre  douteuse. 

38  Erdae  307. 

39  Erditse  d(eo)  397;  inscription  perdue. 

40  Erge  deo  182,    186,  187,    189,    190,    191,   192,   194,   196,   199,  201, 

206;  Erge  d[eo]  203;  [Erjge  d[eo]  202;  Erge  d(eo)  200;  E(rge) 
d(eo)  204;  deo  Erge  188;  deo  [E]rg(e)  207;  Erge  193,  19)-,  Er[ge] 
181;  Erg(e]  198;  Erge  Ano  (?)  197;  Erge  [...  184. 

41  deo  Exprcennio  (sic)  329. 

F 

42  Fago  deo  33,  223,  224,  225. 

G 

43  Garre  deo  60;  d[eo]  Garri  49. 

H 

44  Bocco  Harausoni  78;  Bocco  Harousoni  79. 

45  fauo  Herauscorritsehe  sacrum  49;  Mommsen  Vit  fano  Hei(  )  Anscor(uw) 

Ritsehe  sacrum:  Hirschfeld  ajoute:  clei  nomen  ah  Auscorum  petite  duc- 
tum  crediderim;  je  préfère  décomposer  Heraus-corrits-ehe. 
46*Horolati  60. 


Notes  d'onomasti(jiie  pyrénéenne  75 


I 

47  deo  Idiatte  65. 

48  Ilixoni  345;  Ilixom  (lire  Ilixoni)  3'l6;  Ilixoni  deo  347;  deo  [I]lixo[ni] 

348. 

49  Ilumbero42;  ma  copie,  la  dernière  lettre  douteuse. 

50  Iluni   de(o)  27;  ma  copie  et   Sacaze;  Hirschfeld   lit  Ilunn[.]  ;  lecture 

douteuse;  Iluni  374  (est-ce  un  nom  divin?);  [Iljuni  371  (est-ce  un 
nom  divin  ?)  cf.  371. 

51  Herculi  Ilunno  Andose,  Narbonne  C.  I.  L.,  XII,  4316. 

52  Ilurberrixo  23. 

53  Ilurberrixon[i]  231. 

54  deo  Iluroni  154. 

55  Iscitto  deo  534,  335. 


56  Lahe  deae  143,  145,  147;  Lahe  nu[mini]   142;  Lahe  144. 

57  Larrasoni,  Moux  (Aude)  C.  /.  L.,  XII,  5369  et  5370. 

58  Leheren  deo  103  ;  Lelieren  Marti  109;  Leherenn  93;  [M]ar[ti]  Lehe- 

renn  deo  100;  Leherenni  106,  107;  Marti  Leherenni  m;  [Marti 
Leherejnni  118;  Leherenno  97  (Hirschfeld  lit  Ij:herenn  Marti  mais 
le  deuxième  mot  est  douteux);  Leherenno  deo  98,  loi,  102;  Lehe- 
renno Marti  1 1 3  ;  Leherenno  Mar(ti)  112;  Lehe[..  ]  Mart[i]  no; 
Lehereno  96. 

58  his  Lerenno  deo  104;  [LJerenno  [M]arti  1 14. 

59  Marti  Lelhunno  422,   425  (cf.  425);   Marti  Leih  [lire  Lelh(iinno)]  424 

(inscriptions  d'Aire  sur  Adour). 


60  deo  Stoioco  588  ;  inscr.  perdue,  probablement  mal  lue. 

61  Sutugio  164. 


62  Xuban  deo  150. 


X 


NOiMS  MUTILES 


63  ...]  arsoni  168. 

64  ...]  bahaloisso  14;  ma  copie,  les  deux  lettres  initiales  douteuses. 


76  Seymonr  de  Ricci. 


NOMS  CONTliXUS  DANS  DES  INSCRIPTIONS  FAUSSES 


I*  Abelloni  deo  29*. 

2*  Armastoni  deo  i  7*. 

5*  Avcrano  deo  3*. 

4*  Baicoriso  deo  37*. 

5*  Barcae  deae  18*. 

6"  Cagiro  deo  8*. 

7*  Dunsioni  deo  6*. 

8*  deo  Garo  7*. 

9*  Heliogmouni  deo  10* 
10*  Heiae  deae  39*. 
II*  Lexi  deo  2*. 
12*  Lixoni  deo  23*,  28. 
13*  deo  Teixonox  36*. 
14*  Teotani  deo  24*. 
.  I  )*  d(eo)  Tus...  9*. 


IL  Personnes 


65  Acan  130;  ma  copie  et  Sacaze  ;  Hirschfeld  lit  Agau. 

66  AdeituLis  H  268;  inscr.  perdue. 

67  Ahoissus  H  406;  peut-être  incomplet  au  début. 

68  Aldeni  F  {dut.)  5 . 

69  Alfia  F  261  ;  probablement  romain. 

70  And[...  56. 

71  Andere  F  138;  Andereni  F  {dat.)  169. 

72  Anderes  187. 

75  Anderexo  23;  il   manque  peut-être  une   lettre   à  la  fin;  Anderexso  F 

324;  je  lis  Anderexso  Condaïutossi  et  non  pas  Aiulerex  Socondannossi. 
74  Anderitia  344;  la  même  inscr.  mal  lue,  au  n.  351  :  Andem[..]. 

73  Andos  226,  247. 

76  Andossic  (gên.})  263. 

76  Andossus  H  124,  188,  192  (?),  202  (?),  264,  268. 

77  Andost(     )  H  (gén.)  321. 

78  Andosten  H  84;  Andostenni  (dat.)  268,   inscription   perdue;  Andos- 

tenno  (dat.)  321. 

79  Andoston  188;  copie  de  Sacaze,   Hirschfeld  lit   Aiidosiou;  Andostonis 

H  (gén.)  8^. 

80  Andoxponni  H  (dat.)  80,  inscr.  perdue. 


Notes  d'onomastique  pyrénéenne.  77 


81  Andoxus  H  26. 

82  Andrecconi  F  (rfa/.)  280,  inscr.  perdue. 

83  Andus  H  53. 

84  Anerdeseni  F  (dat.)  343. 

8)  Anesorinus  H  276. 

86  [A]nnoss(us)  H  199,  lecture  douteuse. 

87  Annous  H  60,  315;  peut-être  à  lire  Antinous. 

88  Anteros  136;  probablement  nom  grec. 

89  Arhonsus  188;  peut-être  à  lire  Narhoitsus. 

90  Arserris  H  (gi'ii.)  95. 

91  Asspercius  H  3 14. 

92  Attaconis  H  (gén.)  et  Attaconi  H  (dat.)  265. 

93  Attixsis  H  (gén.)  76. 

94  Axionnis  H  (^S;^('h.j  323. 

9)  Axtouri  peut-être  H  i'^cn.)  37t. 


B 

96  Baesella  F  90. 

97  Baisothar  [...  46;  peut-être  complet. 

98  Bambix  96,  109. 

99  Barhosis  H  (gcu.)  39. 
100  Barosis  H  (gén.)  247. 
ICI  Belex  167. 

102  Belexconis  H  (gi'n.)  167;  [B]elexconis  214. 

103  Belexennis  H  (^e/ï.)  190. 

104  Belheiorix  H  90. 

105  Belix  [...  307. 

106  Bellaisis  H  (gi'n.)  1 5  3  ;  on  a  lu  à  tort  BiUaisis,  Bilaisis,  Billaisis  et  Bei- 

lasis. 

107  Berhaxsis  H  (gcn.)  343. 

108  Bihoscinnis  H(gL'n.)  59. 

109  Bihotarris  H  (gén.)  137. 

no  Bihotus  H  230;  lecture  d'Hirschfeld  ;  d'après  ma   copie  Biboxus  n'est 
pas  impossible. 

1 1 1  Biboxus  H  321. 

112  Biiossi  393;  inscr.  perdue. 

113  Pompeia  Bocontia  F  160;  nom  celtique,  lire  Vocoutia. 

1 14  Bonbelex  H  324. 

115  Boncoxsus  H  134. 

116  Boneconis  H  (gén.)  338. 

117  Bonexsi  F  (dat.)  178. 

118  Bonici  328;  à  quel  cas? 

1 19  Bonna  F  179. 

120  Bonnexi[s]  72. 

121  Bonnoris  H  267. 


78  Seymour  de  Ricci. 

122  Bonsilcxsi  F  (dut.)  62. 

123  Bontar  342. 

124  Bonten  [...   )<.)i. 

125  Bonxorius  H  241 . 

126  Bonxsoni  H  (à  quel  cas  ?)  326. 

127  Bonxsus  H  260. 

128  Bonxiis  H  225;  Bo[nxus]  H  326. 

129  Borei  [...  {gé'i.)  309;  lecture  douteuse. 
]  50  Borroconis  H  (gi'ti.)  30. 

131  Borsei  H  (gcn.')  55. 

132  Britexanossi  192;  inscr.  perdue,  peut-être  msil  cop'iùe  {Britex  Andossi}). 

133  BuUuca  261 . 

C 

134  Calixsonis  H  (gén.)  54. 

135  Cassillus  H  138. 

136  Cison  H  125. 

137  Cisonten[.]  337;  je  doute  qu'il  manque  une  lettre  à  la  fin. 

138  Cissonbonis  H  (gén.)  337. 

139  Condannossus  H  324;  la  lecture  Socondannossi   résulte  d'une  division 

fautive  des  mots. 

140  Congus  H  311. 

141  Cugur  312. 

142  Cunduesenus  H  125. 


D 


143  Dannadinnis  H  (gén.)  260. 

144  Dannonia  F  118. 

145  Dannonus  H  17. 

146  Dannorix  H  5. 

147  Derro  30. 

148  Donnus  H  5. 

149  Dunnis  H  (gén.)  260. 
1)0  Dunohorix  H  267. 

151  Dunohoxsis  H  (gén.)  138. 

152  Dunomagius  H  17. 

153  Dun[s]iosi[nn]is  H  (gén.)  270. 


154  Ebelc  (ou  Ebelo)  354. 

155  Edunn  [...  F  326. 

156  Elonus  H  342. 

157  Ennebox  194. 

138  Epamaigus  H  268  perdue. 

1 59  Erdenius  H  33. 

160  Erdescus  H  33. 


Notes  d'onomastiéjue  pyrénéenne.  79 

161  Eresenl  F  (dat.)  341. 

162  Erhexoni  F  (dat.)  267. 

163  Erianosserionis  566;  comment  diviser  ces  deux  mots?  Eria  Nosserionis 

parait  vraisemblable. 

164  Estenconis  H  (géii.)  271. 


16)  Frontaccus  H  280;  inscr.   perdue;  le  nom  s'il  est  bien  copié  ne  paraît 
pas  pyrénéen. 

G 

166  Gelais  55. 

167  Gerexo  164. 

168  Gerexso  H  369. 

169  Gisondoni  (dat.  ?)  278. 

H 

170  Hahanni  F  (quel  cas?)  273. 

171  Hahanten  F  173;  Hahantenn  (plutôt   que  Hahantenu)   32;  dans   les 

deux  textes  il  s'agit  de  la  même  femme. 

172  Halsconis  H  (gén.)  341. 

173  Halscotarris  H  (gé)i.)  277. 

174  Hanabus  (plutôt  que  Hambus)  H  288. 

175  Hanaconis  H  (gén.)  344. 

176  Hanarrus  H  5. 

177  Hanna  174. 

178  Hannac  87. 

179  Hannas  (ou  Hanna  ou  Hannac)  195. 

180  Hannas  201. 

181  Hannaxus  H  323. 

182  Harbelex  H  85,  173,  316;   Harbelexis  igéii.)  327;  Harbelexsis  (géti.) 

324. 

183  [H]arbelsis  H  (gcn.)  54.' 

184  Harontarris  H  (gên.^  289,  inscr.  perdue. 

185  Harsori  (à  quel  cas?)  270;  H  {nom.)  369;  H  (gén.)  369. 

186  HarspusH  118. 

187  Harsus  H  85. 

188  Hautense  F  369. 

189  Hautensoni  F  (dat.)  277. 

190  Hontharris  H  (gén.)  306;  la  dernière  lettre  est  douteuse. 

191  Hotarris  H  (gén.)  342,    267;  Hotarri  H  (dat.)  342;  Hotarri  46  (peut- 

être  incomplet  au  début). 

192  Hunnu  334. 

I 

193  lacessis  H  (gén.)  289. 


8o  Styniour  de  Ricci. 

194  larbonis  H  (gén.)  248. 

195  Ilunnosi  H  igi'ii.)  106. 

196  Ittixonis  H  (gén.)  17. 

L 

197  Lexeia  F  64,  84. 

198  LEX.^MK•I•s  H  (o-é«.)  105,  iiiscr.  perdue  (Lf.v.j/Và?). 

199  Liannassis  H  (géii.)  280. 

200  Litano  [...  127. 

201  Lohisus  H  261,  inscr.  perdue. 

202  Lohitton  258  inscr.  perdue;  peut-être  au  datif. 

205  Lohixsus  H  173. 

M 

204  Monsus  H  301. 

N 

20)  Namroni  351  ;  sans  doute  une  mauvaise  lecture  du  n.  344  {Hanacouis). 

206  Nescato  F  3 14. 

207  Neu[...  198. 

208  Neuresini  F  {dat.')  2. 

209  Neurus  H  304. 

210  Nosserionis  H  (G)  366;  lecture  douteuse  (Cf.  Eria). 

O 

211  Occasus  H  178. 

212  Odannus  H  64. 

213  Odossus  H  400;  peut-être  mutile  au  début. 

214  Odoxus  H  268;  inscr.  perdue. 

215  Ohasseris  (ou  Onasseris)  H  {gi'ii.)  74. 

216  Ombecco,  C.  I.  L.,  XII,  5381,  ma  copie. 

217  Ombexonis  H  (gên.). 

218  Orcot[i?]  H  {ghi.)  288. 

219  Orcotarris  H  {gén.)  342. 

220  Orgoannus  H  80. 

221  Oro  190. 

222  Osjon  loi. 

223  Oxson  H  369. 

P 

224  Pelopsis  H  {gin.)  136,  plutôt  un  nom  grec. 

223   Piandosponnius  H  124  ma  copie;  Hirschfeld  lit  Piandossonnius. 

226  Priamus  H  loi,  plutôt  un  nom  grec. 

R 

227  Rhe[aJ  199,  plutôt  un  nom  grec. 


S'otes  d'onomastique  pyrénéenne.  8i 


228  Saherossis  H  {gèti.')  287,  inscr.  perdue. 

220  Salinis  H  (^^ên.)  381,  peut-être  incomplet  à  la  fin. 

239  Salus  H  156,  lecture  douteuse. 

231  Sapalonis  YiÇgén.)  187. 

232  Sem[b...  238. 

255  Sembecconi  {dat.)  287,  inscr.  perdue. 

234  Sembedonnis  H  (gén.^  389. 

235  Sembetel[...  H(gén.)46;  les  deux  dernières  lettres  douteuses. 

236  Sembetennis  H  (gén.)  137. 

237  Sembetten  59. 

238  Sembexonis  H  (gên.)  4;  Scmbexonis  H  (gén.)  62. 

239  Sembus  H  56,  136,  166,  434. 

240  Sendus  H  2. 

241  Senicco  H  80. 

242  Seniponnis  H  (gén.)  267. 

243  Senitennis  H  (gèii.)  125,   ma  copie,  plutôt  que  Senheimis  ou  Seuilennis. 

244  Senius  H  174,  288,  311. 

245  Senixsonis  H  {gin.)  80,  178,  369. 

246  Sennacius  H  265. 

247  Sennagi  {gèii.  ou  dat.)  178. 

248  Sentarri  (ou  Senarri)  F  (dat.^  542. 

249  Serana  F  13,  573. 

250  Seranus  H  42,  92,  112,  142,  275,  330,  369,  373,  391,  471. 
2)1   Serranconi  H  {dat.^  90. 

2)2  Silex  173,  329,  381;  F  268. 
253   Silexconis  H  {gén.)  283. 
2)4  Siradus  H  3 10. 

255  Siricconis  H  {gén.)  m  ;  Siricconi  H  (gén.)  265. 

256  Sirico  173  ;  lecture  douteuse. 

257  Somenaris  H  {gén.)  369. 

258  Sonbrabonis  H  {gén.)  i^-j. 

259  Sori[...  201. 

260  Sorus  H  96. 

261  Sosonnis  H  {gén.)  313. 

262  Sunducca  F  80  inscr.  perdue. 
265  Surus  H  32. 

264  Surusis  H  {gén.)  29. 


T 


26)   Tottonls  H  (gén.)  2. 

266  Toutannorix  H  17. 

267  Troccus  H  4. 

268  Vennonius  H  122. 

Rnue  Celtique,  XXIV. 


82  Sfymour  de  Ricci. 

269  Ulohoxo  H  (dat.)  170,  inscr.  perdue. 

270  Ulohoxis  H  (o-t'M.)  334. 

271  Ulucirris  H  (gén.)  170,  inscr.  perdue. 

272  Uriassus  H  166. 
27^   Uriaxe  106. 


NOMS    MUTILÉS 

274  [..]aurias[..]  H  172. 

275  ...]bele[...  151. 

276  ...]erennate[...  H  (gé)i.)}  305. 

277  ...]hoxsi[s]  H  (gén.)  282. 

278  ...]nibo[...  305. 

279  [.]onna  29. 

280  [.]ose  54. 

281  ...]resse  46. 

282  ...|uni  571. 


OKOMASTiaUE   DES   AtlSCt 

283  Ahoissus  H  477. 

284  Attaiorix  H  463. 

285  Baiexe  455,  lecture  douteuse;  à  quel  cas? 

286  Belexeia  F  456. 

287  Cambuxae  (dat.)  449. 

288  Comba[...  458. 

289  Derus  H  485. 

290  Dunaius  H  456,  459. 

291  Holox[...  465  ;  lettre  initiale  douteuse,  peut-être  incomplet  au  début. 

292  Igillus  H  463. 

293  niai  H  (jén.)  477. 

294  Laurco  H  472. 

295  Laurina  F  472,  fille  du  précédent. 

296  Matico  H  475. 

297  Orcuarus  H  461,  inscr.  perdue. 

298  Orguarra  F  485. 

299  Osaherr[us]  H  479;  [Osa)herri  H.(gên.)  479. 

300  Saleduna  F  477. 

301  Sambus  H  485. 

302  Soemuti  H  (fén.)  471  ;  lire  SoJimuti} 

303  Talseia  F  452. 

304  Tarc[...  ou  Taro[...  479. 

30)  Tariebissus  H  450  (lire  Tarlebissus)[T]âr\ehlssus  H  484. 

306  Tautinnus  H  483. 

307  Titiluxsa  F  471. 


Notes  d* onomastique  pyrénéenne.  83 


308  Herculi Toliandosso  434. 

309  Torsteginnus  H  487. 

310  Toutaronia  F  459. 

311  Urupas  H  487. 


NOMS   CONTENUS    DANS   DES    INSCRIPTIONS    FAUSSES 

16*  Atae  19*. 
17*  Lexeia  F  4*,  23*. 
18*  Merlorix  77*. 
19*  Nihevini  21*. 
20*  Ombe...  75*. 
21*  Ontalian  6*. 
22*  Serranus  3 1*. 
23*  Tivoiius  12*. 
24*  ...unagilla  42*. 

Seymour  de  Ricci. 


Martres-Tolosanes,  16  septembre  1902. 


MÉLANGES    BRITTONIQUES 


LE  GALLOIS  ûiiciuyn. 

Anczvy}!  a  le  sens  de  friandise,  mets  délicat  Çv.  Silvan  Evans, 
WeJsh-Engl.  Dict.).  Dans  les  Lois  il  a  bien  le  sens  que  lui 
attribue  Wotton  :  ancwyn  erat  demensum  cibi  et  potus  quod 
regiis  quibusdam  domesticis  de  penu  regio  praebebatur.  Silvan 
Evans  tait  remarquer  que  Vanciuyn  est  opposé  Ixciuynos  (cœna'): 
as  being  a  privileged  private  allowance  for  that  meal,  the  ciuy- 
nos  being  the  public  evening  meal.  Il  me  paraît  évident  que 
ancwyn  reproduit  exactement  le  latin  antecœniuni.  La  sourde 
initiale  de  -auyn  s'explique  bien  par  le  /  disparu  aujourd'hui 
d'ante-,  et  ne  pourrait  même  pas  s'expliquer  autrement. 

Pour  le  sens  latin,  il  varie  quelque  peu.  Chez  Isidore,  20 
Orig.  2.  12,  il  équivaut  à  iiierenda;  chez  Apulée,  il  est  em- 
ployé métaphoriquement,  Apul.  2.  met.  Gladiatoriae  veneris 
antecœnia. 

anciuyn  =  antecêniuni . 


IL 


D  intervocaliqne  en  haiit-vannetais. 

Pendant    un    assez  long  séjour    à  Larmor-Baden,  sur    le 
golfe  du  Morbihan,  entre  autres  remarques  sur  la  prononcia- 


Mélanges  brittoni^ues.  85 

tion  du  breton  de  cette  région,  j'ai  pu  constater  qu'il  n'y  a 
plus  d'explosive  dentale  sonore  ;  que  partout  le  d  interdental 
des  autres  dialectes  y  est  une  spirante  interdentale  sonore.  Il 
est  de  même  dans  la  plus  grande  partie  du  haut  vannetais  à 
l'intérieur  des  termes;  j'ai  constaté  la  même  évolution  à 
Guern  et  à  Noyal-Pontivy,  au  nord-ouest  et  au  nord-est  de 
la  zone  du  haut  vannetais.  Il  y  a  des  différences  dans  la  posi- 
tion de  la  langue.  A  Baden  et  sur  le  pourtour  du  Golfe,  le 
plus  souvent,  la  langue  touche  ou  effleure  la  rangée  inférieure 
des  dents  ;  la  spirante  s'entend  peu  et,  pour  des  oreilles 
françaises,  n'existe  pour  ainsi  dire  pas.  J'ai  entendu  des  gens 
voulant  imiter  la  prononciation  du  mot  Baden,  prononcer 
Ba-enn.  A  Noyai,  le  d  est  nettement  interdental.  La  pronon- 
ciation de  cette  spirante  est  exactement  celle  qui  a  été  relevée 
dans  les  mêmes  zones  pour  le  son  correspondant  à  //;  ancien, 
c'est-à-dire  à  la  spirante  dentale  sourde  arnésienne,  en  com- 
position syntactique  (devant  le  pronom  possessif  de  la  i"""^ 
personne  du  singulier,  le  pronom  possessif  féminin  de  la  3^ 
personne  du  singulier;  le  pronom  possessif  de  la  3^  personne 
du  pluriel),  son  devenu  :{  (quelquefois  s),  partout  ailleurs 
qu'en  haut  vannetais;  haut  vannetais  :  ;?zt'  ââd;  bas  vannetais: 
me  :(âd;  léonard  va  ^âd.  Dans  certaines  communes  de  l'arron- 
dissement de  Faouët,  par  exemple  à  Berné  et  au  Faouët,  des 
deux  côtés  de  l'Ellé,  on  prononce  :  me  sàd. 

J.   LOTH. 


BIBLIOGRAPHIE 


Introduction  au  Livre  Noir  de  Carmarthen  et  aux  vieux 
poèmes  gallois.  La  métrique  galloise  depuis  les  plus  an- 
ciens textes  jusqu'à  nos  jours,  par  J.  Loth.  Paris,  Fontemoing, 
1901-1902  (t.  IX-XI  du  Cours  de  littérature  celtique). 

Si  j'ai  si  longtemps  tardé  à  présenter  aux  lecteurs  de  la 
Revue  celtique  cet  important  ouvrage,  c'est  qu'il  me  semblait 
nécessaire  d'attendre,  pour  le  juger,  qu'il  eût  paru  en  entier. 
Je  ne  tenais  pas  a  ce  qu'il  m'arrivât  pareille  aventure  qu'à  un 
critique  trop  pressé  qui  après  avoir  parlé,  sur  un  ton  plutôt 
acerbe,  du  premier  volume,  fut  forcé  de  reconnaître  dans  un 
hâtif  postscriptum^  que  le  second  tome  paru  pendant  l'im- 
pression du  compte  rendu  comblait  en  grande  partie  les  la- 
cunes constatées  dans  le  premier. 

M.  Loth,  préparant  une  édition  du  Livre  Noir  de  Carmar- 
then, s'aperçut  bientôt  que  l'étude  de  la  métrique  des  vieux 
poèmes  gallois  lui  fournirait  un  important  élément  de  critique; 
et  comme  il  n'y  avait  point  de  livre  où  l'histoire  de  la  mé- 
trique galloise  fût  traitée,  il  a  dû  commencer  par  écrire  cet 
ouvrage.  Il  n'est  point  douteux  que  les  Gallois  ne  lui  en  sa- 
chent gré.  Hérissée  de  termes  techniques,  compliquée  à  l'in- 
fini par  des  prescriptions  minutieuses,  peut-être  obscurcie  à 
dessein  par  des  bardes  qui  la  regardaient  comme  un  trésor 
dont  ils  devaient  défendre  l'approche  au  vulgaire,  la  métrique 
galloise  n'avait  point  jusque-là  tenté  l'effort  des  crudits  et  il 
est  probable  que  de  longtemps  nous  ne  verrons  pas  paraître 
sur  cet  aride  sujet  une  étude  plus  pénétrante. 

I.   Zeitscbrijt fiir  Celtische  Philologie,  t.  IV,  p.  142. 


Bibliographie.  87 

Le  premier  volume  contient  l'exposé  de  la  métrique  galloise 
d'après  les  grammairiens  du  xvi=  siècle.  Le  plus  instruit  de 
ces  grammairiens,  en  tout  cas  le  plus  ancien,  est  Simwnt  Vy- 
chan  qui  mourut  vers  1606.  Son  traité,  resté  manuscrit,  con- 
stitue la  source  principale  de  J.  D.  Rh3's  qui  publia  en  1592 
une  grammaire  galloise  en  latin,  et  a  été  reproduit  assez  inexac- 
tement dans  la  Dosparth  Edeyrn  Davod  aur  publiée  en  1856 
par  Williams  ab  Ithel.  Mais,  dans  la  métrique  de  Simvnit 
Vychan,  les  exemples  sont  empruntés  à  des  poètes  du  xv^  et 
du  XVI''  siècle.  Les  autres  sources  de  J.  D.  Rhys  sont  du  même 
temps.  De  même,  Griffith  Roberts  qui  publia  en  1567  une 
grammaire  galloise  en  gallois  n'a  guère  utilisé  pour  sa  mé- 
trique que  les  poètes  de  son  temps.  Il  ne  faut  donc  pas  s'at- 
tendre à  trouver  chez  les  métriciens  gallois  les  éléments  d'une 
étude  sur  le  développement  historique  de  la  métrique  galloise. 
On  n'y  trouve  que  la  classification  confuse  et  peu  logique  où 
les  théoriciens  avaient  rangé  les  diverses  sortes  de  mètres  em- 
ployés par  les  bardes.  La  valeur  respective  de  ces  différents 
mètres  d'après  leur  emploi  n'entre  pas  en' compte.  Les  défi- 
nitions sont  obscures.  A  l'exception  de  remarques  précises  sur 
la  prononciation,  et  d'une  classification  scientifique  des  sons 
il  n'y  a  pas  grand'chose  à  retenir  de  l'œuvre  des  métriciens 
gallois  du  XVI''  siècle.  L'intérêt  du  premier  volume  de  M.  J. 
Loth  est  dans  la  classification  rationnelle  des  systèmes  de  vers 
(p.  117-no)  et  dans  l'étude  directe  qu'il  fait  des  poètes  des 
xv^-xvi''  siècles  (p.  159-266).  Aux  xviP  et  xviii^  siècles,  le  bar- 
disme  est  en  décadence;  les  grandes  réunions  poétiques  et 
musicales,  les  eistcddfodau  n'ont  plus  lieu  de  1568  à  1798  ;  les 
sociétés  des  Cyinmrodorion,  des  Gzuyneddigiou,  des  Cyrnreigyd- 
dion,  qui  ont  puissamment  contribué  à  ranimer,  puis  à  con- 
server la  poésie  galloise  n'ont  été  fondées  que  vers  la  fin  du 
xviii^  siècle.  Une  étude  détaillée  de  la  poésie  galloise  au  xix= 
siècle,  qui  eût  été  si  importante  et  si  intéressante  à  divers 
points  de  vue,  n'aurait  pas  trouvé  sa  place  dans  le  livre  de 
M.  Loth  qui  se  proposait  surtout  d'étudier  l'œuvre  des  plus 
anciens  poètes  gallois. 

L'exposé  de  la  métrique  galloise  du  ix^  à  la  fin  du  xiV  siècle 
occupe  les  deux  parties  du  tome  IL  M.  Loth  étudie  d'abord 


88  Bibliographie. 

les  laisses  monorimes  et  les  systèmes  devers  (p.  1-163);  puis 
les  strophes  (p.  164-272),  enfin  les  genres  isolés  et  les  poèmes 
à  système  varié  (p.  272-293).  Ensuite  vient  l'étude  interne  du 
vers  gallois  ;  la  cynghanedd,  c'est-à-dire  la  rime  ou  l'allitération 
(r'^  partie,  p.  295-373;  2^  partie,  p.  i-ioo);  la  scansion  (p. 
101-131);  les  coupes  (p.  132-145),  l'accent,  la  quantité  et  le 
rythme  (p.  146-17 1).  L'ouvrage  se  termine  par  un  résumé  de 
l'histoire  de  la  versification  galloise  et  une  comparaison  avec 
la  métrique  du  breton-armoricain,  du  comique  et  de  l'irlan- 
dais (p.  173-269).  La  comparaison  avec  l'irlandais  est  singu- 
lièrement facilitée  par  la  publication  en  appendice  de  la  mé- 
trique contenue  dans  la  grammaire  irlandaise  d'O'MoUoy, 
publiée  en  1677. 

La  métrique  galloise  est  caractérisée  par  la  cynghanedd  c'est- 
à-dire  par  l'harmonie  qui  résulte  de  l'allitération  ou  de  la 
rime.  La  cynghanedd  sain  consiste  dans  l'identité  de  la  voyelle 
finale  et,  s'il  y  a  lieu,  de  la  consonne  qui  suit  cette  voyelle, 
sans  tenir  compte  de  la  consonne  précédente.  La  cynghanedd 
brost,  dans  l'identité  de  la  consonne,  initiale,  interne  ou  finale, 
sans  tenir  compte  de  la  voyelle  suivante  ou  précédente.  Mais, 
dans  la  cynghanedd  sain,  l'identité  absolue  de  la  consonne  ou 
de  la  voyelle  n'est  pas  de  règle  pour  les  anciens  poèmes  ;  i, 
H,  \,  dont  les  sons  sont  voisins,  assonnent  souvent  ensemble; 
les  sourdes  et  les  sonores  de  même  organe  allitèrent  entre 
elles;  il  en  est  de  même  de  /  et  de  r;  de  m  et  de  ;z;  de  1,  r  et  de 
la  spirante  dentale  sonore.  Il  est  rare  que  les  consonnes  soient 
d'ordre  et  d'articulation  différente,  ou  que  la  sourde  allitère 
avec  la  sourde,  la  sonore  avec  la  sonore  sans  tenir  compte  du 
lieu  d'articulation.  Dans  la  cynghanedd  brost,  les  sourdes  peu- 
vent allitérer  avec  les  sonores  de  même  organe  ;  les  explo- 
sives sourdes  avec  les  spirantes  sourdes  de  même  organe,  en 
cas  de  mutation  ;  dans  un  groupe  de  deux  consonnes  initiales, 
il  suffit  parfois  que  la  première  allitère. 

La  cynghanedd ,  sain  ou  prost,  n'a  pas  seulement  pour  but 
d'unir  les  vers  entre  eux;  elle  sert  aussi  à  unir  les  diff^crents 
membres  de  chaque  vers.  Dans  la  cy)ighanedd  sain,  dcuxnmcs 
internes  terminent  les  différents  membres  et  indiquent  ainsi  les 
coupes;  l'une  indique  la  coupe  principale,  l'autre  une  coupe  se- 


Bibliographie.  89 

condaire,  précédant  ou  suivant  la  coupe  principale.  Le  vers  se 
trouve  ainsi  divisé  en  trois  parties  ;  les  deux  premières  terminées 
par  une  rime  identique,  la  dernière  terminée  par  une  syllabe  de 
son  différent  qui  constitue  la  rime  finale.  Mais  il  est  possible  que 
la  seconde  rime  interne  fosse  défout,  et  que  le  vers  ne  se  com- 
pose que  de  deux  membres.  Dans  hcynghanedd  lusg,  la  syllabe 
finale  du  premier  membre  rime  avec  la  pénultième  du  mot 
final.  Quant  à  la  cynghanedd  brost,  la  place  des  initiales  allité- 
rantes  n'est  pas  fixée  d'une  foçon  invariable;  la  consonne  alli- 
térante  du  second  membre  est  d'ordinaire  l'initiale  du  premier 
mot  accentué  ou  important  de  ce  membre.  Dans  les  anciens 
poèmes,  il  arrive  qu'il  n'y  a  pas  d'autre  cynghanedd  que  la  rime 
finale;  dans  ce  cas,  la  syllabe  qui  précède  la  coupe  rime  avec 
la  finale  du  vers. 

En  dehors  de  la  rime  et  de  l'allitération,  les  vers  gallois  sont 
caractérisés,  à  l'époque  où  la  métrique  et  la  prosodie  furent 
codifiées,  par  le  nombre  des  syllabes.  On  trouve  des  vers  de 
toute  longueur  depuis  trois  syllabes  jusqu'à  douze  syllabes. 
Mais  l'unité  métrique,  pour  la  plupart  des  métriciens,  est  non 
pas  le  vers,  mais  la  strophe.  Les  espèces  de  strophes  sont  au 
nombre  de  vingt-quatre,  réparties  par  les  grammairiens  en 
trois  genres  :  le  cyiuydd,  Vengh'n,  Vaiudl.  La  classification  des 
strophes  d'après  le  nombre  des  syllabes  offre  peu  d'intérêt; 
tantôt  la  longueur  des  vers  est  la  même  dans  tout  le  système; 
tantôt  les  vers  de  la  strophe  sont  d'inégale  longueur.  Les  laisses 
monorimes,  qui  sont  très  longues  dans  la  seconde  moitié  du 
xii^  siècle,  se  réduisent  dès  le  xiv^  siècle  à  un  nombre  fixe  de 
vers.  La  monotonie  de  ces  longues  tirades  est  rompue  de  temps 
à  autre  par  l'introduction  d'un  vers  dont  le  ou  les  derniers 
mots  ne  riment  pas  avec  la  finale  des  autres  vers,  mais  riment 
ou  allitèrent  avec  une  syllabe  du  vers  suivant.  Régularisé  et 
systématisé,  ce  procédé  poétique  est  devenu  la  caractéristique 
originale  delà  strophe  galloise.  Il  permet  de  classer  logiquement 
les  diverses  espèces  de  strophes.  On  peut  distinguer:  1°  les 
strophes  à  vers  égaux  ou  inégaux,  mais  rimant  ensemble  ;  2° 
les  strophes  dans  lesquelles  un  vers  ne  rime  pas  avec  les 
autres.  Cette  seconde  classe  contient  deux  genres  distincts. 
Dans  l'un,  le  groupe  qui  ne  rime  pas  et  que  l'on  appelle  tod- 


90  Bibliographie. 

daid,  est  précédé  d'une  syllabe  qui  rime  avec  la  finale  des  vers 
de  la  strophe  : 

Merion  coed  perion  lie  i  càd  puredd, 
Mostyn  an  arial  moes  dwyn  mowredd; 
Maelgwn  i  "th  rifwn  a  'th  rvfedd  —  fowart 
Mowrddart  mab  Risiart  yn  mhob  rhysedd. 

Le  toddaiâ  semble  avoir  été  primitivement  un  rejet  et  avoir 
appartenu  au  vers  qui  le  suit.  Cela  est  évident  dans  les  stro- 
phes où  le  toddaid  a  le  nombre  de  syllabes  qui  manque  au 
vers  suivant  pour  que  les  deux  vers  aient  la  même  longueur. 
Par  exemple  dans  le  hyrr  a  ihoddaid  : 

1  Gwawr,  Domas,  solas  ddisalwedd  —  a  bair 

2  Gwin  bîr  a  llysienfedd 

3  Gwawr  dwf  Essyllt,  gair  difaswedd 

4  Glan  ryw  hadyd,  gloew  anrhydedd 

5  Gwelwyd  o'i  gwin  gael  digonedd  : 

6  Gwir  Dduw  a'i  gâd  a'i  gwrdd  gydwedd 

7  Gorau  gwyr  synnwyr  gysonedd  —  gynnal 

8  Gannwyll  yr  iawn  fuchedd 

Dans  cette  strophe  les  vers  3,4,  5,6  ont  8  syllabes  ;  les 
vers  I,  7  ont  10  syllabes,  les  vers  2,  8  ont  seulement  6  syl- 
labes. Si  l'on  restitue  le  toddaid  des  vers  i  et  7  aux  vers  2  et 
8,  on  a  une  strophe  de  8  vers  dont  tous  les  vers  sont  égaux  et 
ont  chacun  8  syllabes. 

Dans  le  second  genre,  le  groupe  qui  ne  rime  pas,  et  qu'on 
appelle  cyrch,  n'est  précédé  d'aucune  rime  :  par  exemple  dans 
ce  cywydd  odliaid  : 

Llwyth  Trefor,  11  u  waith  trafael 
Llew  ebrwydd  hael  llwybraidd  hedd  ; 
Llwyth  Edwin  oll  i  'th  hadyd 
Llawn  dowys  yd  llin  hyd  Sedd. 

L'absence  de  rime  dans  le  vers  3  doit  être  un  souvenir  de 
l'époque  où  cette  strophe  était  composée  de  deux  grands  vers 
de  14  syllabes  dont  les  hémistiches  ne  rimaient  pas  avec  la 
finale.  Il  est  probable  d'ailleurs  que  les  petits  vers  n'étaient  à 
l'origine  que  des  membres  de  vers  plus  longs  et  que  l'unité 
métrique  était  le  système  ou  la  strophe. 


Bibliographie.  Çfi 

Le  vers  gallois,  tel  que  les  métriciens  nous  le  font  con- 
naître, semble  fondé  sur  le  nombre  des  syllabes;  la  quantité 
et  l'accent  n'y  interviennent  pas.  M.  Loth  démontre  au  con- 
traire que,  dans  les  anciens  poèmes,  le  nombre  des  syllabes 
est  chose  accessoire;  ce  qui  importe,  c'est  le  rythme  du  vers, 
qui  consiste  dans  le  retour,  à  intervalles  réguliers,  de  l'accent 
tonique.  Chaque  membre  porte  un  ou  deux  accents  toniques. 

Oed  llâchar  |  kyvlâvar  |  kyvlâvan. 

Dûu,  an  gôbeith  |  téilug  pfrfeith  |  toc  y  pùrfaud 

La  quantité,  qui,  à  première  vue,  n'entre  pas  en  compte 
dans  le  vers  gallois,  est  un  élément  important  pour  établir 
l'isochronie  des  divers  membres. 

Les  vers  suivants  : 

Calchdôet  |  seith  rivet  |  syr. 
Dillwgwalch  |  terrw\-nvalch  |  tirion 

ont  évidemment  leurs  derniers  membres  isochrones  entre  eux; 
le  monosyllabe  long  syr  équivaut  donc  au  dissyllabe  composé 
de  deux  brèves  tirion. 

De  même,  il  est  possible   que  les  trois  membres    du  vers 

suivant  : 

yn  elwch  |  yn  hed\\-ch  |  yn  hed 

soient  isochrones,  le  monosyllabe  long  bèd  ayant  la  même 
durée  que  les  dissyllabes  à  voyelles  brèves  hëduch,  èlûch,  et  que 
le  vers  ne  soit  catalectique  qu'en  apparence. 

L'obscurité  de  l'ancienne  poésie  galloise  est  causée  en 
grande  partie,  non  seulement  par  les  rigueurs  de  la  cyngha- 
nedd,  mais  aussi  par  la  nécessité  d'écarter  des  vers  toutes  les 
unités  grammaticales  exigeant  l'emploi  de  plusieurs  procliti- 
ques, pour  que  les  accents  toniques  ne  soient  pas  trop  rares. 
«  Dans  le  poème  CXI  du  Livre  Noir  deCarmarthen,  la  presque 
totalité  des  membres  est  composée  de  substantifs  subordonnés 
l'un  à  l'autre  ou  d'adjectif  et  de  substantif.  Sur  trente-cinq 
vers,  sept  seulement  présentent  des  verbes  à  un  mode  per- 
sonnel; on  n'y  trouve  qu'une  fois  l'article  ;  il  y  a  quatre  préposi- 
tions. La  conséquence  c'est  que  la  pensée  est  continuellement 
traduite  par  des  ellipses...  »  (t.  II,  2^  partie,  p.  1 70-1 71). 


c)2  Bihliogrjphie. 

M.  Loth  termine  l'étude  de  h  métrique  galloise  en  la  com- 
parant à  la  métrique  des  autres  peuples  celtiques.  La  métrique 
du  moyen  breton  repose  essentiellement  sur  le  nombre  des 
syllabes,  et  sur  la  rime  finale  et  la  rime  interne  à  des  places 
déterminées.  L'avant-dernicre  syllabe  du  vers  rime  toujours 
avec  la  coupe  principale  du  vers  quand  il  n'y  a  qu'une  césure, 
et  souvent  avec  les  deux  coupes  s'il  y  en  a  deux.  Il  peut  y 
avoir  d'autres  rimes  internes  : 

Pan  guelas  Satan  damany. 

me  a  ia  partout  da  gouzout  diouty. 

On  peut  comparer  à  ces  vers  les  vers  gallois  à  cynghanedd 

lusg  : 

Ban  winnvis  gochel  y  deli. 

Rhag  twr  Gwallter  blaidd  traidd  trymder  tra  niferawg. 

Comme  en  gallois,  les  strophes  de  petits  vers  semblent  en 
breton  avoir  été  à  l'origine  composées  de  longs  vers  à  rimes 
internes.  Ainsi  cette  strophe  du  Grand  Mystère  de  Jésus  : 

Carguet  a  prcnden 
Juzas  oa  ho  penn 
Hac  ho  quelennas 
Neuse  tut  he  ty 
Gant  aoun  ha  study 
En  renoncias. 
pourrait  s'écrie  : 

Carguet  a  prenden  Juzas  oa  ho  penn  hac  ho  quelennas 
Neuse  tut  he  ty  gan  aoun  ha  studi  en  renoncias. 

En  comique,  les  strophes  sont  bien  moins  variées  qu'en 
gallois  et  en  breton.  Les  petits  vers  étaient  à  l'origine  comme 
en  breton  des  membres  de  vers  plus  longs.  On  ne  trouve  pas 
de  rime  intérieure.  Il  n'y  en  a  d'autres  traces  que  les  rimes 
finales  des  strophes  sorties  des  grands  vers. 

La  métrique  irlandaise  est,  comme  la  métrique  brittonique, 
fondée  sur  la  rime,  l'assonance  et  le  nombre  des  syllabes.  Mais 
les  règles  en  sont  moins  étroites  que  celles  qui  régissent  la 
métrique  galloise.  Pour  la  rime,  il  suffit  que  les  consonnes 
soient,  non   pas  identiques,  mais  seulement  apparentées  ;  or 


Bibliographie  93 

les  consonnes  sont  apparentées,  non  seulement  à  l'intérieur 
d'une  même  classe,  mais  même  d'une  classe  à  l'autre;  ainsi 
c  t  p,  g  d  h  riment  ensemble  dans  le  Martyrologe  de  Gorman  ; 
en  vieil  irlandais  /  et  ;/  riment  avec  ph,  bh  avec  II,  etc.  Quant 
à  l'assonance,  dans  le  genre  le  plus  usité,  les  consonnes  sont 
identiques  ou  apparentées,  les  voyelles  sont  différentes  :  il  est 
rare  que,  comme  dans  les  langues  romanes,  les  voyelles  soient 
identiques  tandis  que  les  consonnes  diffèrent,  La  place  de  la 
rime  interne  est  variable;  tantôt  les  deux  membres  du  vers 
riment  ensemble,  tantôt  la  dernière  syllabe  du  premier 
membre  rime  avec  un  mot  du  second  membre.  Comme  la 
rime,  l'allitération  est  moins  fréquente  en  irlandais  qu'en  gal- 
lois; en  moyen  irlandais  par  exemple  il  arrive  que  des  vers  ne 
contiennent  aucune  allitération.  Les  strophes  sont  beaucoup 
plus  simples  qu'en  gallois;  la  longue  laisse  est  inconnue;  le 
quatrain  de  vers  de  sept  syllabes  est  le  genre  prédominant. 
Mais  tandis  que,  en  gallois,  on  ne  tient  compte  que  dans  une 
seule  espèce  de  strophes,  le  cyiuydd  deiiair  hirion,  du  nombre 
des  svllabes  du  mot  final  du  vers,  en  irlandais,  dans  vingt- 
sept  cas  sur  trente,  les  vers  impairs  se  terminent  par  un  mono- 
syllabe; les  vers  pairs  dans  dix-sept  cas  se  terminent  par  un 
disyllabe  et  dans  treize  par  un  trissyllabe.  Comme  en  gallois, 
on  trouve  en  irlandais  des  traces  du  temps  où  la  poésie  était 
fondée  sur  l'accent  et  la  régularité  .des  coupes  et  non  sur  le 
nombre  des  svllabes,  par  exemple  dans  la  strophe  fameuse  : 

Fôchen  Làbraid  |  lûath-lam  ar  cUiideb 
Cômarbae  bùidne  |  snéde  slégaige 
Slâidid  scfathu  |  scâilid  gôu 

où  les  trois  premiers  vers  ont  respectivement  9,  10  et  8  syl- 
labes mais  sont  de  même  partagés  chacun  en  deux  membres 
comprenant  deux  accents  toniques. 

La  comparaison  de  la  métrique  des  Gaëls  et  des  Bretons 
conduit  M.  Loth  à  formuler  quelques  conclusions  sur  l'an- 
cienne métrique  celtique.  x\ssez  semblable  à  la  métrique  ger- 
manique elle  reposait  sans  aucun  doute  sur  l'accent  et  le  poète 
recherchait  surtout  l'équilibre  entre  les  membres  du  vers, 
ainsi  que  la  mise  un  relief  par  la  rime  ou  l'allitération  des 


c)4  Bibliographie. 

mots  les  plus  importants.  L'introduction  en  Grande-Bretagne 
de  la  poésie  rythmique  des  Romains  amena  les  Bretons, 
puis  les  Gaëls,  à  tenir  compte  non  seulement  de  la  succession 
des  syllabes  accentuées  et  atones,  mais  aussi  du  nombre  des 
syllabes.  Lorsque  l'intensité  de  l'accent  fut  affaiblie,  l'isosyl- 
labie  passa  en  règle;  et  la  métrique  nouvelle  ne  conserva  plus 
de  l'ancienne  que  l'allitération  et  la  rime. 

Nous  n'avons  pu  dans  cette  revue  rapide  que  résumer  quel- 
ques-unes des  nombreuses  questions  posées  et  résolues  par 
M.  J.  Loth,  sans  pouvoir  donner  une  idée  de  l'énorme  do- 
cumentation de  cet  ouvrage  et  du  labeur  considérable  qu'il 
représente.  C'est  surtout  par  des  études  de  ce  genre  que  l'on 
peut  essayer  de  reconstituer  quelques  parties  de  l'histoire  des 
anciens  Celtes  sur  lesquels  les  auteurs  de  l'antiquité  ne  nous 
ont  livré  que  des  renseignements  rares  ou  insuffisants  ^ 

G.    DOTTIX. 


I,  C'est  une  vérité  dont  on  pourra  se  convaincre  une  fois  de  plus  en 
lisant  le  très  ingénieux  article  de  M.  C.  Jullian  sur  la  littérature  poétique 
des  Gaulois  (Revue  archéologique,  t.  XL,  p.  304-  327). 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE  :  I.  Report  on  Manuscripts  in  Welsh  Language.  —  II.  Nouvelle  édition 
de  l'histoire  d'Irlande  de  Keating,  t.  I.  —  III.  Traduction  anglaise  du  Tochmarc 
Feirbe.  —  IV.  The  celtic  Wonder- World.  —  V.  Noël  d'Alsace,  édition  française. 
\T.  Mélanges  linguistiques  offerts  à  .M.  Antoine  Meillet.  —  VII.  Bleuniou  Breiz- 
izel.  —  VII.  Les  noms  de  lieu  romains  en  France  et  à  l'étranger.  —  IX.  Notes  sur 
les  saints  bretons,  les  saints  de  Dol.  —  X.  Studies  in  irish  Epigraphy,  tome  II.  — 
XI.  Pipi  gonto.  —  XII.  Cymmrodor,  tome  XV.  —  XIII.  —  The  Bo'ok  of  Cerne. 
—  XIV.  De  hibernicis  vocabulis  quaea  latina  lingua  originem  duxerunt.  —  XV. 
Sir  Cleges,  sir  Libeaux  Desconus.  —  XVI.  Une  nouvelle  grammaire  gaélique. 


I. 

Au  tome  XIX  de  cette  revue,  p.  543-344,  nous  avons  annoncé  la  publi- 
cation de  la  première  partie  du  tome  h'^  du  Report  on  Manuscripts  in  the 
îvelsh  Language.  Ce  travail  si  utile  a  été  entrepris  sous  les  auspices  de  la 
Commission  des  manuscrits  historiques,  Historical  Manuscripts  Commission 
par  un  savant  très  avantageusement  connu,  M.  Gucn^fryn  Evans. 

La  première  partie  du  tome  I^""  avait  paru  en  1898.  Il  avait  pour  objet 
les  quarante-deux  manuscrits  gallois  qui,  appartenant  à  Lord  Mostyn,  sont 
conservés  à  Mostyn  Hall,  et  dont  la  date  va  du  xiii«  au  xviii=  siècle. 

La  seconde  partie  du  volume  I  est  datée  de  1899.  Elle  concerne  les  ma- 
fiuscrits  gallois  conservés  à  Peniarth  depuis  1869  et  dont  la  plus  grande 
partie  provient  de  la  collection  Hengwrt,  ainsi  nommée  du  nom  de  la 
localité  où  elle  était  installée  dans  le  comté  de  Merioneth  au  Pays  de 
Galles.  La  collection  Hengwrt  avait  été  créée  par  Robert  Vaugham,  qui  fut 
un  ami  du  célèbre  archevêque  Ussher,  en  latin  Usserius,  1580-165 5.  Elle 
est  aujourd'hui  la  propriété  de  M.  Wynne.  Les  manuscrits  de  Peniarth  sont 
au  nombre  de  590,  dont  180  gallois,  décrits  dans  le  volume  I  (seconde 
partie)  du  rapport  sur  les  mss.  gallois.  Le  n"  i  de  cette  seconde  partie  est 
le  Black  Book  of  Cannarthen,  recueil  de  poésies  lyriques,  publié  en  fac-similé 
par  les  soins  de  M.  Gwenogfr}'n  Evans  en  1888  ';  Les  poésies  qu'il  contient 

I.  Revue  celtique,  t.  IX,  p.  297. 


96  Chron'ujae. 

avaient  été  précédemment  insérées  par  M.  Skcne  dans  ses  Four  ancien t  Books 
of  Wales.  Le  manuscrit  paraît  avoir  été  l'œuvre  de  plusieurs  scribes,  xii^-xine 
siècle.  Le  n°  2  contient  aussi  une  collection  de  poésies  Uniques,  c'est  le  Livre 
de  Taliessin,  déjà  publié  en  fac  similé,  et  précédemment  imprimé  dans  les 
Four  aitcienl  Books  of  Waks  ;  ce  manuscrit  semble  avoir  été  écrit  en  1275. 

Une  des  parties  les  plus  importantes  de  la  collection  est  formée  par  les 
numéros  29-40  qui  consistent  en  copies  du  texte  gallois  des  lois  attribuées 
à  Howel  Dda.  Le  plus  ancien  de  ces  manuscrits  légaux  est  catalogué  sous 
le  n"  29,  c'est  le  Black  Book  of  Chirk,  copié  vers  l'année  1200  sur  un  manus- 
crit bien  antérieurement  écrit  avec  une  orthographe  archaïque,  dont  le 
Black  Book  of  Chirk  conserve  des  traces  nombreuses.  Les  numéros  suivants, 
30-40,  contenant  également  les  lois  de  Howel  Dda,  datent  du  xiii'^,  du 
xive,  du  xve  et  du  xvie  siècle. 

Ces  manuscrits  ont  été  la  plupart  employés  par  Aneurin  Owen  pour 
établir  les  textes  qu'il  a  donnés  en  1841  dans  ses  Aucient  Laivs  and  Iiisti- 
tutes  of  Wales.  Voici  la  concordance  entre  les  numéros  de  la  collection  Pe- 
niarth  et  les  cotes  que  leur  a  données  Aneurin  Owen. 

Collection  Peniarth  n"  29,  vers  1200,  ms.  A  d'Aneurin  Owen. 

—  no  30,  xiiie  siècle,  non  cité  par  Aneurin  Owen. 

—  no  31,  première  moitié  du  xiv^  siècle,  ms.  R  d'Aneu- 

rin Owen. 

—  no  32,  1 380-1416,  ms.  D  d'Aneurin  Owen. 

—  no  53,  commencement  du  xv'^' siècle,  ms.  M  d'Aneu- 

rin Owen. 

—  no  34,  xvi^  siècle,  ms.  F  d'Aneurin  Owen. 

—  no  35,  fin  xiiie  siècle,  ms.  G  d'Aneurin  Owen. 

—  ^°  36  A,  peu  après  1282,  ms.  O  d'Aneurin  Owen. 

—  no  36  B,  fin  xiiie  siècle,  ms.  N  d'Aneurin  Ovvcn. 

—  no  37,  fin  xiii«  siècle,  ms.  U  d'Aneurin  Owen. 

—  no  38,  xv=  siècle,  ms.  I  d'Aneurin  Owen. 

—  no  39,    vers    1500,    non     mentionné    par    Aneurin 

Owen. 

—  no  40,  vers  1469,  ms.  K  d'Aneurin  Owen. 

Le  no  28,  dernier  quart  du  xii'^  siècle,  contient  le  texte  latin  des  lois 
d'Howel  Dda,  publié  à  la  suite  des  textes  gallois  par  Aneurin  Owen.  Sous 
les  no5  36  C,  xv^-xvie  siècle,  et  173  fin  du  xv^  siècle,  figurent  les  lois  gal- 
loises, Wehh  Latus,  également  éditées  par  le  même  savant  dans  les  Ancient 
Laïus  and  Institutes  of  Wales. 

A  côté  et  au  niveau  de  ces  textes  légaux  on  doit  placer  le  Llyvyr  givyn 
Rhyderch  «  Livre  blanc  de  Roderic  »  formant  les  nos  4  et  5 .  Le  no  4  con- 
tient le  texte  le  plus  ancien  des  Mabinogion,  supérieur  au  no  i  de  Jésus  Col- 
lège dont  on  parlera  plus  bas  '.  Les  trois  nos  s,  9,  10,  xive-xve  siècles,  sont 

I.  Cf.  Revue  celtique,  t.  VIII,  p    192  193. 


Chroniijué.  97 

consacrés  à  la  légende  galloise  de  Charlemagne  '  ;  le  no  11,  fin  du  xive 
siècle,  au  saint  Graal.  Les  textes  plus  ou  moins  historiques  gallois  connus 
sous  le  nom  de  Brut  se  trouvent  sous  les  nos  ig,  vers  1400;  20,  xv^  siècle; 
21,  première  moitié  du  xiv^  siècle;  24,  écrit  en  1477;  25,  vers  1500  et 
depuis;  44,  xiii*=  siècle  ;  et  46,  xiv^  siècle. 

Nous  mentionnerons  aussi  le  texte  latin  de  VHistoria  regiim  Britanniae, 
par  Geofifroy  de  Monmouth,  no  42,  premier  quart  du  xiii^  siècle;  une 
liste  des  cantred,  commots  et  paroisses  du  Pays  de  Galles,  no  147,  xvi^ 
siècle;  deux  grammaires  galloises,  no  20,  xv^  siècle,  no  160,  xvi<=  siècle, 
enfin  de  nombreuses  généalogies  et  une  multitude  de  poèmes  lyriques. 

La  première  partie  du  volume  II  publiée  en  1902  concerne  les  manus- 
crits gallois  conservés  dans  sept  bibliothèques. 

La  plus  importante  au  point  de  vue  celtique  est  celle  de  Jésus  Collège  à 
Oxford.  Elle  contient  dix-neuf  manuscrits  gallois  dont  le  no  i  qui  est  le 
célèbre  Red  Book  of  Hergest,  xive-xv^  siècle,  si  connu  grâce  aux  éditions 
faites  d'après  lui  àts  Mabinogion,  des  Brut,  etc,  et  six  autres  manuscrits  du 
xive  et  du  xf'e  siècle. 

La  bibliothèque  libre,  Free  Librarx,  de  Carditî,  vient  ensuite  avec  quatre- 
vingts  manuscrits,  la  plupart  des  xvie,  xvii«:  et  XYiii^  siècles  :  font  exception  ; 
le  no  I,  Livre  d'Aneirin,  1350  environ;  et  le  no  3  intitulé  Extenta  de  Naiit 
Conwy,  contenant  des  listes  de  tenanciers  avec  l'indication  de  leurs  rede- 
vances pendant  la  vingt-sixième  année  du  règne  d'Edouard  III,  couronné 
roi  d'Angleterre  le  24  janvier  1327.  Il  est  rédigé  en  latin,  mais  contient  une 
foule  de  noms  propres  gallois. 

M.  Gwenogfryn  Evans  a  placé  en  troisième  lieu  les  vingt-six  manuscrits 
gallois  de  la  collection  Havod,  aujourd'hui  propriété  des  héritiers  de  Wil- 
liam Laurence  Banks  de  Conway,  mais  déposés  dans  la  Free  Library  de 
Cardiff.  Les  nos  i  et  2  datent  l'un  du  xiv^  siècle,  l'autre  du  xv^  et  leur 
principal  contenu  est  une  version  galloise  de  VHistoria  regtun  Britanniae  de 
Geoffrey  de  Monmouth;  le  n"  16  consiste  en  un  traité  de  médecine  écrit 
vers  14OO;  les  autres  manusctits  paraissent  postérieurs;  parmi  eux  nous 
citerons  le  n»  26  contenant  un  vocabulaire  gallois  rédigé  au  xvie  siècle. 

La  quatrième  bibliothèque  est  celle  du  Rév.  R.  Péris  William  de  Wrex- 
ham.  Les  mss.  gallois  qu'elle  renferme  ont  comme  les  précédents  été  au- 
trefois la  propriété  de  William  Laurence  Banks  de  Conway.  Ils  sont  au 
nombre  de  trois,  xvie-xvn^  siècles. 

Arrive  en  cinquième  lieu  la  bibliothèque  d'un  savant  bien  connu,  le  Rév. 
D.  Silvan  Evans,  qui  possède  quatre  manuscrits  gallois,  XYie-XYiii^  siècle: 
l'un  contient  un  mystère  de  la  passion,  un  autre  une  grammaire  galloise. 

Le  sixième  rang  est  occupé  par  un  volume  de  poésies  ;  il  a  été  écrit 
sous  Jacques  I^"^,  1603-1625,  il  appartient  aujourd'hui  à  M.  Llywarch  Rey- 
nolds. 


I.  Cf.  Revue  celtique,  t.  XIV,  p.  337-341. 
Revue  Celtique,  XXIV. 


C)8  Chronique. 

Viennent  en  dernier  lieu  les  deux  mss.  gallois  qui  appartiennent  à  D.  P. 
Davies  d'Ynvshvvd.  Ils  datent  du  xviii«  siècle. 


II. 

M.  David  Comyn  a  commencé  pour  I'k  Irish  Text  Society  »  Coiuaim  va 
s^ribheann  Gacdbilgc,  la  publication  de  l'histoire  d'Irlande,  Foras  Jcasa  ar 
Eiriiin,  écrite  au  xvii^  siècle  par  Geoffrey  Keating.  Son  tome  I^''  a  paru 
en  1902.  M.  David  Com\-n  s'est  donné  beaucoup  de  peine  pour  repro- 
duire les  variantes  de  divers  manuscrits  :  il  mérite  sur  ce  point  toutes 
sortes  de  louanges.  Mais  le  plan  qu'il  a  suivi  n'est  pas  celui  que  j'aurais,  je 
crois,  adopté.  Il  existe  au  monastère  des  Franciscains  de  Dublin  un  manus- 
crit de  l'histoire  d'Irlande  composée  par  Keating,  ce  manuscrit  passe  pour 
être  autographe:  M.  D.  Comvn  suivant  l'exemple  donné  par  Haliday  en 
181 1  '  et  plus  récemment  par  M.  Joyce^,  a  pris  pour  base  de  son  édition  les 
copies  faites  par  les  O'Mulconry,  quoique  ces  copies  soient  certainement 
postérieures  au  manuscrit  qui  appartient  aux  Franciscains  de  Dublin,  et  en 
oénéral  il  a  rejeté  en  note  les  leçons  contenues  dans  ce  précieux  volume.  Il 
sio-nale  dans  sa  préface  une  de  ces  variantes  que  par  exception  il  a  intro- 
duite dans  son  texte. 

En  irlandais  moderne  le  prétérit  sigmatique  et  le  parfait  ne  font  qu'un 
seul  temps  qui  a  au  singulier  les  désinences  du  prétérit  sigmatique,  au  plu- 
riel celles  du  parfait.  En  conséquence  l'ancien  prétérit  sigmatique,  à  la  3e 
personne  du  pluriel  tiicsat  «  ils  portèrent  »,  est  aujourd'hui  supplanté 
par  tugadar,  Keating  écrit  iiigadar  suivant  l'usage  moderne  déjà  introduit 
de  son  temps;  les  O'Malconry,  voulant  faire  montre  de  science,  ont  substi- 
tué à  tugadar  V!i.rc'h^\(\\\c  tugsad;  ici  M.  D.  Comyn  se  séparant  d'eux  a, 
comme  Keating,  écrit  tugadar  (voir  par  exemple,  p.  4,  1.  30),  mais  en  gé- 
néral c'est  la  leçon  des  O'Mulconry  qu'il  préfère  à  celle  de  Keating  :  page  i, 
ligne  I,  Cibe  au  lieu  de  Giodh  hé  «  quel  que  soit  »;  même  page,  ligne  3,  is 
eadh  au  lieu  de  as  eadh  «  c'est  »,  littéralement  «  est-il  »:  as  3e  personne  du 
singulier  du  présent  de  l'indicatif  du  verbe  substantif  est  une  variante  mo- 
derne de  l'archaïque  et  moderne  is  :  cette  variante  est  mentionnée  par 
O'Donovan  dans   sa  grammaire,  p.  160. 

Qj-ielle  que  soit  l'importance  de  cette  critique,  la  publication  de  M.  D. 
Comyn  semble  constituer  un  grand  progrès  sur  les  précédentes  et  on  ne 
peut  qu'en  désirer  le  prompt  achèvement.  Keating  considérait  comme  his- 
toriques tous  les  récits  épiques  irlandais;  son  livre  est  aujourd'hui,  pour  une 
partie  de  ces  récits,  dont  le  texte  original  a  été  détruit  ou  est  resté  inédit 
jusqu'à  ce  jour,  la  seule  source  à  laquelle  il  nous  soit  possible  de  puiser. 

1 .  A  Complète  History  of  Ireland  from  the  first  colonization  of  the  Is- 
land  by  Partholon  to  the  anglo-norman  Invasion,  vol.  I,  in-8,  415  pages. 

2.  Gaelic  Union  publications.  Forus  feasa  ar  Eirin,  Keating's  History  of 
Ireland,  Book  I,  Part  i,  Dublin,  1880,  vi-168  pages  in-12. 


Chronicjue.  £)0 


III. 

Un  de  ces  récits  qui  n'est  pas  perdu  a  pour  objet  la  démarche  faite  par 
Mani  fils  d'Ailill  et  de  Medbh,  roi  et  reine  de  Connaught  pour  demander 
en  mariage  Ferb,  fille  de  Gerg.  On  trouve  cette  composition  dans  deux 
manuscrits,  i°  le  livre  de  Leinster,  xm  siècle,  où  manque  le  commence- 
ment; 2°  le  ms.  Egerton  1782  du  Musée  Britannique,  xve-xvie  siècle,  qui 
est  complet  mais  bien  plus  court.  M.  Windisch  a  publié  et  traduit  les  deux 
rédactions  dans  les  Irische  Texte,  3^  série,  2^  livraison,  p.  443-556.  M.  A. 
H.  Leahv  a  voulu  mettre  ces  documents  à  la  portée  de  ceux  de  ses  com- 
patriotes qui  ne  lisent  pas  l'allemand.  En  conséquence  il  a  transporté  en 
anglais  la  traduction  allemande  de  M.  Windisch.  La  librairie  David  Xutt  a 
édité  le  travail  de  M.  A.  H.  Leahy  en  xxxi  et  102  pages  in- 12.  Nous  ne 
pouvons  que  l'en  féliciter. 

Suivant  le  légende  irlandaise,  Mani  est  attaqué  et  tué  en  route  quand  il 
allait  demander  la  main  de  Ferb  ;  Gerg,  père  de  Ferb,  reçoit  aussi  le  coup 
mortel.  Medbh,  mère  de  Mani,  voulant  venger  son  fils,  est  vaincue,  et 
Ferb,  que  Mani  voulait  épouser,  meurt  de  la  douleur  que  lui  cause  la  mort 
des  guerriers  tués  dans  la  bataille. 


IV. 

Le  joli  petit  livre  publié  par  M.  A.  H.  Leahy  s'adresse  aux  grandes  per- 
sonnes. M.  G.  L.  Thomson  a  des  prétentions  moindres,  c'est  à  l'usage  des 
enfants  qu'il  a  écrit  son  opuscule  intitulé  The  Celtic  Wcmder  World,  recueil 
d'histoires  irlandaises,  galloises  et  bretonnes  édité  à  Londres  par  Horace 
Marshall  and  Son,  ix  et  150  pages  in-8".  Il  a  réuni  sous  ce  titre  quatorze 
morceaux,  dont  un  conte  populaire  breton  «  Le  pot  d'or  »,  une  légende 
galloise  extraite  des  Mabiuogion  «  Pwyll,  prince  de  Dyved  »,  trois  contes  po- 
pulaires irlandais,  et  neuf  récits  appartenant  à  la  littérature  légendaire  de 
l'Irlande.  De  nombreuses  gravures  ornent  ce  petit  volume. 

V. 

A  la  suite  de  son  édition  d'un  Noël  d'Alsace',  M.  Edouard  Halter  a 
trouvé  bon  de  placer  une  dissertation  sur  l'étymologie  du  mot  Noël.  Il  le 
prétend  celtique  et  l'explique  en  deux  mots  gallois:  i»  no  «  nuit  »  dans 
he-no  «  cette  nuit  »,  et  gwyl  «  fête  ».  Il  n'était  pas  besoin  d'aller  chercher 
du  nouveau  sur  l'étymologie  de  ce  mot  qui  se  trouve  dans  le  glossaire  de 
Ducange,  au  mot  natale,  comme  on  le  peut  voir  par  exemple  au  tome  IV, 
p.  1144  de  l'édition  des  Bénédictins,  1753.  Comparez  chez  Pline  la  formule 
aies  natalis  sui  «  jour  de  sa  naissance  »  (Cf.  Hatzfeld,  Darmesteter  et  An- 

I.  Petit  théâtre  de  famille.  Noël  d'Asace,  édition  française  par  Edouard 
Halter,  Strasbourg,  librairie  Noiriel,  F.  Staat  successeur,  28  pages,  1902. 


100  chronique. 

tomeThomas,  Dictiotwaire général  de  la  lano^ue  française,  p.  1593;  G.  Koer- 
tiiig,  Lateiiiisch-romaiiisches  ÎVoerterbuch,  i^e  édition,  col.  513,  n»  S5So). 

VI. 

Sept  des  anciens  élèves  de  notre  collaborateur  M.  Antoine  Meillet  qui  a 
terminé  à  l'Ecole  des  Hautes-Etudes,  le  31  juillet  1901,  une  période  de  dix 
années  d'enseignement,  lui  ont  offert,  comme  témoignage  de  reconnais- 
sance, un  recueil  de  travaux  linguistiques  composés  par  eux'. 

Un  de  ces  mémoires,  dont  l'auteur  est  M.  G.  Dottin,  concerne  un  sujet 
spécialement  celtique  :  «  L'évolution  de  la  déclinaison  irlandaise  étudiée 
«  dans  deux  dialectes  du  Connacht  )>.  La  façon  dont  cette  question  si  inté- 
ressante est  traitée  atteste  chez  M.  Dottin  une  connaissance  approfondie  de 
l'irlandais  moderne  comme  de  l'irlandais  ancien.  Une  grammaire  complète 
de  l'irlandais  moderne  rédigée  sur  ce  plan  mériterait  un  excellent  accueil. 

Le  dernier  mémoire  traite  un  sujet  moins  spécial  que  celui  qu'avait 
choisi  M.  Dottin  ;  son  titre  est  «  Réflexions  sur  les  lois  phonétiques  ».  L'au- 
teur, M.  J.  Vendryes,  y  parle  cependant  entre  autres  choses  de  phonétique 
celtique  en  exposant  ce  que  1'/  et  Vu  consonnes  des  Indo-européens  sont 
devenus  en  irlandais  et  en  brittonique;  et  il  le  fait  en  homme  compétent. 

VIL 

U"  Union  rêgionaliste  bretonne  avait  en  1901  organisé  cinq  concours  poé- 
tiques avec  prix.  Un  de  ces  concours  était  celui  des  recueils  en  dialecte  de 
Tréguier,  Cornouaille  et  Léon.  Chaque  poète  concurrent  devait  choisir  dans 
son  portefeuille  ses  meilleures  pièces  et  les  envoyer  au  concours.  Le  jury, 
présidé  par  notre  savant  collaborateur  M.  Ernault,  a  reçu  vingt  envois  et  a 
décerné  dix-neuf  récompenses,  savoir:  six  médailles,  la  première  de  25 
francs,  la  seconde  de  20,  la  troisième,  la  quatrième  et  la  cinquième  de  15, 
la  sixième  de  10,  trois  mentions  très  honorables,  trois  mentions  honorables 
et  sept  simples  mentions.  Il  y  avait  vingt  concurrents,  un  seul  n'a  rien 
obtenu. 

Le  volume  qui  rend  compte  de  ce  concours  2  commence  par  une  préface 
très  bien  pensée  et  très  bien  écrite  par  le  doyen  de  la  Faculté  de  Rennes, 
M.  J.  Loth.  Vient  ensuite  le  rapport  de  M.  Ernault  sur  le  concours  de  re- 
cueils, puis  le  texte  breton  :  1°  de  pièces  produites  en  1901  au  concours  de 


1.  Mélanges  linguistiques  offerts  à  M.  Antoine  Meillet  par  ses  élèves  D. 
Barbelenet,  G.  Dottin,  R.  Gauthiot,  M.  Grammont,  A.  Laronde,M.  Nieder- 
mann,  J.  Vendryes,  avec  un  avant-propos  par  P.  Boyer,  Paris,  Klincksieck, 
1902,  in-8". 

2.  Dkiiniou  Brci\-iid,  Dihhad  hariO)iieion  ktuiinet  gant  Kcvredigci  Brei^  e 
Kemperle  «  Fleurs  de  Basse-Bretagne,  choix  de  poésies  par  l'Union  rêgiona- 
liste bretonne  à  Quimperlé  ».  Rennes,  Plihon  et  Hommay,  1902,  in-8", 
232  pages. 


chronique.  loi 

recueils  par  neuf  auteurs  sur  les  dix-neuf  récompensés  ;  2"  de  pièces  en- 
voyées par  trois  auteurs  qui  s'étaient  présentés  aux  concours  de  drame,  de 
sône  et  de^ttw:^,  sans  rien  adresser  au  concours  de  recueils,  et  en  outre  par 
un  abbé  Marion,  premier  prix  de  1900.  Après  ces  morceaux  poétiques  on  a 
placé  le  rapport  sur  le  cinquième  concours,  celui  de  la  poésie  vannetaise.  Il 
est  signé  Ab-I\ean  «  fils  d'àme  »  et  il  ne  contient  aucun  classement;  il  est 
suivi  du  texte  breton  de  six  pièces  émanées  de  quatre  auteurs. 

Les  textes  bretons  de  la  première  et  de  la  seconde  partie  sont  accompa- 
gnés de  traductions  françaises  en  prose.  Quelques-unes  sont  de  M.  Ernault, 
beaucoup  ont  été  écrites  par  les  auteurs.  Il  est  curieux  de  voir  combien  ces 
derniers  ont  peine  à  se  décider  à  traduire  littéralement  leur  breton  :  Un 
amant  suit  sa  maîtresse  get  eitn  a  vont  guelet  «  avec  crainte  d'être  vu  »  : 
M.  Yannig  Fur  écrit,  p.  227  «  dans  la  crainte  qu'on  ne  me  voie  ».  La  jeune 
fille  a  quitté  la  fontaine,  l'amant  y  va  et  cherche  «  à  voir  son  image  (l'image 
de  celle  qu'il  aime)  au  fond  [de  l'eau],  guelet  he  skeiid  en  don;  Yannik  Fur 
traduit:  «  à  saisir  son  image  au  fond  ».  Plus  haut  un  vers  breton  dit  pour- 
quoi la  jeune  fille  quitte  la  fontaine;  c'est  parce  que  «  son  pot  est  plein  », 
Hefot  e  i^oti  karget  ;  le  traducteur  a  écrit  :  «  son  vase  est  rempli  d'eau  »  : 
«  vase  »  au  lieu  de  «  pot  »  qui  probablement  n'a  pas  semblé  assez  noble  en 
français;  mais  dans  le  texte  breton /o/  avec  mutation  de  l'initiale  pour  pot, 
mot  d'origine  française  et  qu'emploient  en  France  les  gens  les  mieux  élevés  : 
enfin  «  rempli  d'eau  »,  quand  le  texte  breton  porte  karget:  ce  mot  emprunté 
à  un  dialecte  normand  du  français  veut  dire  littéralement  «  chargé  »  par 
extension  «  plein,  rempli  »;  mais  pourquoi  avoir  ajouté  «  d'eau  »?  L'au- 
teur craignait-il  qu'on  ne  crût  que  la  jeune  fille  avait  trouvé  à  la  fontaine 
du  vin  ou  du  sang  ? 

VIII. 

Le  D""  J.  Meynier,  médecin  principal  de  l'armée  territoriale,  membre  de 
l'Académie  de  Besançon  et  de  la  Société  d'Emulation  du  Doubs,  a  publié 
en  1901  un  volume  in-8  de  430  pages  intitulé:  «  Les  noms  de  lieu  ro- 
«  mans  en  France  et  à  l'étranger  »  ;  ce  volume  est  en  vente  chez  Dodivers 
à  Besançon. 

M.  Meynier  connaît  en  grande  partie  les  sources  à  consulter  — ,  je 
dis  en  grande  partie,  mais  sauf  exception,  —  il  faut  excepter  par  exemple 
V Altceltischer  Sprachschali  de  M.  A.  Holder;  de  plus  M.  Mevnier  a 
considérablement  travaillé;  mais  sur  certains  points  l'instruction  première 
lui  manque.  Il  a  du  gaulois  l'idée  la  plus  étrange.  Par  exemple  il  croit, 
p.  256,  que  Milan  est  la  forme  gauloise  des  noms  de  lieu  que  les  Romains 
ont  écrit  Mediolanum;  pour  Troyes  (Aube),  nom  dont  la  forme  antique  est 
Tricasses,  il  cite  comme  primitive,  p.  201,  la  notation  du  moyen  âge  Trecae; 
enfin  lui,  habitant  Besançon,  écrit,  p.  200,  que  dans  les  commentaires  de 
César  Besançon  s'appelle  Bisantii;  il  ne  connaît  pas  Vesontio,  à  l'accusatif 
Vesontionem,  De  beîlo  galîico,  1.  I,  c.  38,  39. 

Tous  ceux  qui  ont  quelque  souvenir  de  la  géographie  de  la  Gaule  sous 


102  Chroni^jue. 

l'empire  romain  savent  que  l'Oise  s'appelait  à  cette  époque  Tsara;  M.  Mey- 
nier  trouve  pour  cette  rivière  le  nom  d'Esia,  et  il  l'explique,  p.  162,  par  le 
nom  divin  Esiis,  dont  le  dérivé  est  Esiniits  et  serait  au  féminin  Esxivia.  Je 
n'insisterai  pas  sur  le  lapsus  caîami  qui,  p.  206,  à  propos  de  Condate 
«  Rennes  »,  le  fait  renvoyer  à  Coes.  coin,  au  lieu  de  Ptolémée.  Mais  M.  Mey- 
nier  sait-il  bien  que  César  se  dit  en  latin  Caesar  par  ae  et  non  oc,  et  devons- 
nous  mettre  au  compte  de  l'imprimeur  Coes.  coin,  pour  Cues.  coiniii.  (Cac- 
saris  commentarii)  dans  les  notes  des  pages  200,  201,  202,  205,  204,  205, 
206?  A  la  page  162  Incolisina  pour  Iciilisna  «  Angoulême  »,  est-il  une  faute 
d'impression  ?  Je  ne  sais,  mais  que  dire  de  la  traduction  de  ce  nom  de  lieu 
par  «  temple  d'Igol  »  ? 

M.  Meynier  me  cite  avec  des  éloges  que  je  ne  mérite  point  et  me  trou- 
vera bien  ingrat.  Mais  suivant  moi  les  études  de  médecine  sont  une  pré- 
paration insuffisante  pour  quiconque  entreprend  des  travaux  de  géographie 
historique;  un  mémoire  sur  la  médecine  antique  serait  beaucoup  de  la 
compétence  d'un  médecin  principal  de  l'armée  territoriale;  tel  est  le  genre 
d'occupation  auquel  M.  Meynier,  s'il  suit  mon  conseil,  devrait  employer 
désormais  ses  laborieux  loisirs. 


IX. 

Je  crois  au  contraire  que  mon  devoir  est  d'encourager  M.  F.  Duine  à 
continuer  le  genre  de  travail  Httéraire  dont  il  s'occupe  actuellement.  Il  vient 
de  publier  une  brochure  de  54  pages  in-8»,  intitulée  «  Notes  sur  les  saints 
bretons  '.  Les  saints  de  Dol  ».  C'est  un  recueil  d'études  sur  les  sources  im- 
primées et  manuscrites  de  la  vie  de  sept  saints  bretons.  L'auteur,  comme 
Mgr  Duchesne  et  comme  les  Bollandistes,  sait  ce  que  c'est  que  la  critique. 
Voici  comment,  dans  sa  préface,  il  s'exprime  : 

«  Au  respect  profond  que  nous  devons  aux  premiers  instituteurs  de  la 
«  conscience  bretonne,  j'ai  tenté  d'unir  les  droits  de  la  critique,  —  lesquels 
«  bien  compris  ne  sont  autres  que  ceux  de  la  vérité.  » 

Les  saints  dont  M.  Duine  s'occupe  dans  la  brochure  dont  nous  parlons 
sont  Samson,  Magloire,  Budoc,  Lucher,  Genève,  Turiaus,  Gilduin,  Jean 
de  Saint-Sanison.  Il  semble  fort  bien  renseigné  sur  chacun  (cf.  Périodiques., 
no  VII). 

X. 

M.  Macalister  a  donné  à  la  librairie  David  Nutt  le  second  volume  de  ses 
Studies  in  irishEpigraphy^-.  C'est  un  volume  in-8"  de  175  pages,  dédié  à  la 
mémoire  de  deux  épigraphistes  irlandais,  l'évêque  protestant  de  Limerick 
Charles  Graves  et  Edmond  Barry.  Je  ne  puis   sans  émotion  écrire  le  nom 

1.  Rennes,  Fr.  Simon,  1902. 

2.  Le  tome  premier  a  été  annoncé  dans  la  Revue  Celtique,  t.  XIX,  p.  85. 
M.  Rhys  à  qui  j'ai  demandé  ce  qu'il  pensait  de  ce  volume,  m'en  a  fait 
l'éloge. 


chronique.  103 

du  premier  que  j'ai  connu  personnellement  et  dont  les  travaux  sur  l'écri- 
ture ogamique  sont  ceux  par  lesquels  j'ai  débuté  dans  l'étude  de  l'épigra- 
phie  irlandaise. 

Dans  cette  seconde  partie  M.  Macalister  s'occupe  d'abord  de  celles  des 
inscriptions  de  Kerry  dont  il  n'a  point  parlé  dans  sa  première  partie,  ensuite 
des  inscriptions  de  Limerick,  Cavan  et  King's  County,  enfin  il  termine  par 
celles  des  inscriptions  d'Ecosse  et  de  l'Ile  de  Man  qui  sont  du  type  oga- 
mique irlandais.  La  plupart  des  inscriptions  sont  à  la  fois  reproduites  par 
M.  Macalister  en  écriture  ogamique  et  en  caractères  latins.  D'amples  tables 
terminent  ce  volume,  que  je  ne  puis  critiquer  pour  deux  raisons,  l'une  que 
je  n'ai  pas  les  originaux  sous  les  yeux,  l'autre  qu'il  s'agit  d'une  paléographie 
dont  la  pratique  me  fait  défaut. 

M.  Macalister  compte  terminer  en  un  troisième  volume  le  relevé  des 
inscriptions  ogamiques  d  Irlande.  Il  publiera  ensuite  les  inscriptions  d'Irlande 
dans  lesquelles  ont  été  employés  les  caractères  latins  qu'il  appelle  hiberno- 
saxons,  puis  les  inscriptions  irlandaises  de  Grande-Bretagne,  enfin  les  in- 
scriptions gauloises  du  continent.  Il  est  fort  à  désirer  que  ce  projet  reçoive 
prochainement  son  exécution. 

XI. 

La  librairie  PrudommeàSaint-Brieuc  vient  de  mettre  en  vente  un  recueil 
de  contes  bretons  :  Pipi  Gonto.  Marvailhou  bieionek gant  E.  ar  Moal  (Dir  na 
dor')- 

Voici  la  traduction  des  premiers  mots  de  la  dédicace  placée  en  tête  de  ce 
volume. 

Ce  livre  ci  est  dédié  à  chacun  des  Bretons  qui  le  lira. 

Il  est  dédié  d'abord  à  tous  les  laboureurs  et  ouvriers  de  Basse-Bretagne, 
parmi  eux  à  mes  proches,  par-dessus  tout  à  ma  mère,  à  ma  tante,  à  ma 
sœur,  à  mes  frères,  à  tous  mes  parents  vivants  et  morts  :  puissent  leurs 
descendants  être  à  tout  jamais  de  courageux  travailleurs  sur  la  terre  de 
Basse- Bretagne  ! 

Il  e.st  dédié  dans  chaque  ferme,  d'abord  au  père  et  à  la  mère,  mais  aussi 
aux  enfants.  En  vérité  c'est  pour  les  enfants  qu'il  a  été  fait,  pour  leur  ap- 
prendre à  lire  et  à  aimer  le  breton  en  leur  donnant  par  lui,  d'une  manière 
qui  leur  plaise,  de  sages  exemples  et  de  bons  enseignements. 

Les  images  qui  s'y  trouvent  ont  été  faites  pour  eux  :  elles  ont  été  dessinées 
par  un  jeune  peintre  de  Locquenvel,  Emile  Dudoret,  d'âge  à  être  leur  frère 
aîné,  élevé  ainsi  qu'eux  dans  ce  pays-ci  par  des  gens  comme  eux.  Ils  lui 
diront  merci  comme  je  le  fais. 

XII. 
Le  volume  XV  du  Cyinmrodor ,  publié   par  la  Society  of  Cymmrodorion  a 

I.  Acier  qui  ne  se  rompt  pas. 


104  Chronique. 

tout  récemment  paru  à  Londres  au  siège  de  la  Société  qui  Tcdite,  New 
Stone  Buildings,  64,  Chancery  Lane,  à  Londres. 

Il  contient,  outre  la  bibliographie,  trois  articles.  Le  premier  concerne 
Lewis  Morris  qui  devint  en  1746  depiity  Steward  c'est-à-dire  sous-rcgisseur 
des  manoirs  seigneuriaux  appartenant  à  la  couronne  d'Angleterre  dans  le 
comté  de  Cardigan.  Les  terrains  non  clos  étaient  propriété  de  la  tribu  dans  le 
droit  celtique  primitif  qui  est  le  droit  indo-européen.  Mais  en  vertu  du 
principe  que  le  droit  féodal  français  a  formulé:  «  Nulle  terre  sans  seigneur  », 
ces  terres  sont  devenues  en  Angleterre  propriété  du  seigneur,  c'est-à-dire 
dans  la  partie  du  Cardigan  dont  nous  parlons,  du  roi.  De  là  entre  la  popu- 
lation celtique  et  le  gouvernement  royal  anglais  une  lutte  dont  les  monu- 
ments sont  intéressants  à  étudier. 

Le  second  article  concerne  saint  Carannog  :=  *  Carantacus,  en  bas  latin 
de  Grande  Bretagne  Cfl?7r«/oa«.  M.  Baring  Gould  croit  qu'on  a  confondu 
ce  saint  avec  saint  Cairnech,  évêque,  un  des  soi-disant  auteurs  du  Senchus 
Afd;- (Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrick,  p.  564;  Aucient  Latvs 
of  Irelatid,  t.  I,  p.  16). 

Cette  identification,  que  M.  Barin  Gould  repousse,  est  absolument  inad- 
missible phonétiquement  parlant.  Mais  suivant  lui  Carannog  =  *CflraK- 
taciis  et  Caradec  =  Caradoc  =  Caratacus,  en  irlandais  Carthacli,  seraient 
le  même  nom,  ce  qu'on  ne  peut  davantage  admettre  :  Caratacus  dérive  d'un 
participe  passé,  Carantacus  d'un  participe  présent.  Du  reste  l'auteur  paraît 
bien  connaître  son  sujet. 

Le  dernier  article  est  un  mémoire  de  M.  Francis  Green  sur  l'histoire 
d'une  famille  du  pays  de  Galles,  les  Wogan  de  Boulston. 

XIII. 

Dom  A.  B.  Kuypers,  bénédictin  de  l'abbaye  de  Downside,  a  publié  à 
Cambridge,  imprimerie  de  l'Université,  un  volume  in-40  de  xxxvi-286 
pages  intitulé  :  The  Prayer  Book  of  Aedeluald  the  Bishop,  commonly  called 
the  Book  of  Cerne. 

Le  volume  connu  sous  le  nom  de  Book  of  Cerne  est  formé  par  la  réunion 
de  trois  mss.  :  i"  un  cartulaire  de  l'abbaye  bénédictine  de  Cerne,  comté 
de  Dorset,  en  Angleterre;  ce  cartulaire  est  l'œuvre  de  plusieurs  scribes,  xii^- 
xive  siècle  ;  2"  le  livre  de  l'évêque  Aedeluald  ou  Aethelwold,  ix^  siècle, 
avec  corrections  du  xii^,  et  notes  marginales  du  xive  ;  3"  un  recueil  de 
proses  latines  dont  l'écriture  est  du  xv^  siècle. 

Le  livre  de  l'évêque  Aethelwold  ou  Aedelwald  a  été  probablement  écrit 
pour  l'évêque  de  ce  nom  qui  occupa  le  siège  de  Lichfield  de  818  à  830;  il 
consiste  en  99  feuillets;  qui  sont  l'objet  de  la  publication  de  Dom  B. 
Kuvpers.  Ce  livre  débute  par  un  fragment  de  prière  en  anglo-saxon,  {°  i. 
Ensuite  viennent  :  2»  les  récits  de  la  Passion  et  de  la  Résurrection  de  J.-C. 
tirés  des  quatre  évangiles  texte  latin,  fos  1-40;  5"  74  prières  ou  hymnes 
latines,  f°s  40-87;  suivie  4°  d'un  choix  de  psaumes  également  en  latin, 
f^s   87-99,    et    5"   d'un    dialogue  latin    entre  J.-C,    Adam  et   Eve    aux 


chronique.  105 

enfers,  au  moment  où  J.-C.  y  était  descendu,  f''  99.  La  troisième  partie 
de  ce  recueil  contient  quelques  morceaux  d'origine  irlandaise;  ces  morceaux 
attestent  l'influence  exercée,  au  ix^  siècle,  sur  les  Anglo-Saxons  par  les  mis- 
sionnaires irlandais.  Un  des  plus  curieux  est  la  lorica  de  Loding,  f°s  43-44 
du  ms.,  p.  85-88  de  l'édition;  comparez  la  hrka  de  saint  Patrice.  La  lorica 
de  Loding  est  accompagnée  d'une  traduction  interlinéaire  en  anglo-saxon. 
Un  fac-similé  de  la  première  page  accompagne  le  texte  imprimé  de  la  lorica 
de  Loding. 

La  publication  de  Dom  Kuypers  paraît  faite  avec  grand  soin  et  atteste 
chez  son  auteur  une  science  liturgique  qui  fait  défaut  au  rédacteur  du 
compte  rendu. 

Le  volume  se  termine  par  un  mémoire  où  M.  Edmond  Bishop  recherche 
quelles  ont  été  les  sources  du  livre  de  l'évèque  Aethelwold. 

XIV. 

M.  Bruno  G.  Gùterbock  a  fait  paraître  en  1882  sous  le  titre  de  Bemer- 
kungeii  liber  die  lateinischen  Lehnwôrter  im  Irischen,  in-8°,  105  pages,  une 
étude  sur  les  mots  latins  qui  ont  pénétré  dans  la  langue  irlandaise'.  Un 
compte  rendu  de  ce  travail  par  M.  H.  Schuchardt  a  paru  en  1883  dans  le 
tome  V,  p.  489-491  de  la  Revue  Celtique.  Vingt  ans  après  M.  Gùterbock, 
M.  J.  Vendryes  nous  a  donné  un  travail  sur  le  même  sujet,  c'est  une  thèse 
latine  de  doctorat  :  De  hibernicis  vocabulis  quae  a  latina  liiigua  originem  duxe- 
runt,  Paris,  Klincksieck,  1902,  grand  in-8'',  200  pages^. 

Ce  livre,  beaucoup  plus  complet  que  celui  de  M.  Gùterbock,  commence 
par  la  liste  des  ouvrages  cités  en  abréviations.  On  trouve  ensuite  la  préface 
et  cinq  chapitres  :  le  premier  est  un  exposé  des  faits  historiques  qui  ont 
produit  en  irlandais  des  emprunts  à  la  langue  latine,  le  second  a  pour  objet 
la  phonétique  des  mots  latins  qui  ont  pénétré  dans  les  textes  irlandais,  le 
troisième  la  morphologie  des  mêmes  mots,  le  quatrième  leur  sens,  le  cin- 
quième la  conclusion  de  l'auteur  qui  présente  son  travail  comme  un  essai 
destiné  à  être  perfectionné  dans  l'avenir.  Deux  index,  l'un  des  mots  irlan- 
dais, l'autre  des  mots  latins,  terminent  le  volume. 

L'œuvre  de  M.  Vendryes  mérite  avant  tout  des  éloges.  Je  ferai  quelques 
observations  de  détail.  La  première  n'est  pas  une  critique,  c'est  un  déve- 
loppement. 

La  formation  des  mots  irlandais  s'explique  par  deux  accents,  l'un  le  prin- 
cipal, sur  la  première  syllabe,  l'autre,  un  accent  secondaire  sur  la  pénul- 
tième même  brève,  exemple  :  cairde  «  amitié  »  =  *cârantfia.  Les  deux 
syllabes  accentuées  de  cdrantna  sont  seules  maintenues  en  irlandais  et  la 
pénultième  —  qui  dans  cet  exemple  est  /  bref  changé  en  e  par  l'action  ré- 

1.  Comparez  le  volume  pue  M.  J.  Loth  a  publiéen  1893  sous  ce  titre: 
Les  mots  latins  dans  les  langues  brittoniques. 

2.  C'est  un  développement  de  l'étude  consacrée  au  môme  sujet  en  1868 
par  M.  Whitley  Stokes:  Three  irish  glossaries,  p.  xx-xxvu. 


io6  Chronique. 

trograde  de  Va  suivant  —  est  devenue  finale.  En  gallois  et  en  breton  la 
syllabe  médiale,  tombée  en  irlandais,  se  maintient,  mais  la  pénultième 
brève  persiste  et  elle  est  finale  comme  en  irlandais,  exemple  en  gallois  ca- 
rennydd  «  bonté,  parenté  »,  en  breton  karantei,  knranlè  «  amitié  )),le  même 
mot  que  l'irlandais  cairde. 

En  latin,  quand  la  pénultième  était  brève,  elle  était  atone;  au  moyen  âge 
elle  tombe,  Tantépénultième  frappée  de  l'accent  devient  finale  en  français. 

Un  certain  nombre  de  mots  d  origine  latine  sont  traités  en  irlandais  de 
cette  manière  :  eclais,  à'ecclésia,  en  français  «  église  »  ;  en  gallois  eghoys,  en 
breton  ilis  ;  heist  de  hestia,  en  français  «  bête  »  ;  monaistir,  niainistir,  mainis- 
ter,  du  latin  moiiastérhim,  en  bas  latin  monastirium,  en  français  «  monas- 
tère »,  en  breton  mous  1er  ;  le  point  sur  lequel  le  système  suivi  en  Irlande 
dans  les  mots  de  cette  catégorie  diffère  du  procédé  français  consiste  en  ce 
qu'en  Irlande  le  /  et  le  c  précédent  -io-  et  -ia  ne  sont  pas  assibilés  '  :  poeni- 
tentia  est  devenu  en  français  «  pentance  »  dans  «  re-pentance  »  ^,  mais  en 
irlandais  on  trouwt  petmit  =  *  pendentif  *  penilcntia  avec  maintien  du  l  de 
la  désinence  -Ha  ;  comme  exemple  du  maintien  du  c  dans  la  finale  -cio 
nous  citerons  le  nom  commun  irlandais  sacarbaic,  de  sacrificiiim  «  sacri- 
fice »,  et  le  nom  propre  Patrie  de  Patricins  «  Patrice  »?.  A  côté  de  ces  mots 
irlandais  d'origine  latine  en  -io-,  -ia-  qui  paraissent  empruntés  à  un  dialecte 
roman,  il  y  en  a  d'autres  qui  ont  pris  en  irlandais  la  même  désinence  que 
les  mots  d'origine  celtique  dont  nous  avons  cité  cairde  ;=  *  carantia,  tels 
sont  iiiiige  =  iincia,  timide  =  modius,  caille  =  palliuni,  etc.  Voir  sur  ce 
point  dans  le  volume  de  M.  "Vendryes  les  pages  50-52,  88-89  où  ces 
faits  sont  exposés  avec  des  exemples  plus  nombreux.  Ces  mots  d'ori- 
gine latine  qui  en  irlandais  se  terminent  en  e-,  =  -io-,  -ia-,  paraissent  em- 
pruntés au  latin  classique,  être  entrés  en  irlandais  quand  leur  finale  au 
nominatif  singulier -nw,  -ia-  subsistait  encore,  tandis  que  les  mots  d'ori- 
gine latine  qui  n'ont  plus  de  désinence  proviennent  d'un  dialecte  plus 
récent  où  déjà  les  svllabes  finales  étaient  tombées.  Il  suffit  de  lire  les  inscrip- 
tions du  Pays  de  Galles,  réunies  par  M.  Rhys  dans  ses  Lectures  on  welsh 
Philoîogy,  pour  avoir  la  preuve  qu'en  général  dans  les  temps  qui  ont  suivi 
le  départ  des  légions  romaines  au  commencement  du  v^  siècle  ceux  qui  en 
Galles  prétendaient  écrire  en  latin  avaient  perdu  la  notion  de  la  valeur  des 
désinences  qu'ils  essayaient  d'employer;  ces  désinences  n'étaient  plus  usi- 
tées en  Grande  Bretagne  et  le  latin  parlé  y  était  déjà  une  langue  romane 
dont  les  débris  sont  conservés   par   une  partie  des   mots  irlandais    dont 


1.  L'assibilation  ne  se  produit  point  en  cette  situation  dans  les  langues 
néoceltiques:  irlandais,  dahe  ^=*daîtios  «  disciple  »,  esca  \>o\ir  esce  =:  cskio-ti 
«  lune  »;  gallois  marchogion,  pluriel  de  marchatvg  =^*  marcâcos,  breton  ka- 
rantei  de  *karantia. 

2.  Je  ne  parle  pas  de  «  pénitence  »  qui  est  un  mot  savant. 

3.  Patraicc  dans  l'hymne  de  Fiacc  est  déjà  devenu  irlandais  par  l'addi- 
tion d'un  a  dans  la  seconde  syllabe. 


Chronic\iie .  1 07 

M.  Vendryes  a  dressé  la  liste  1.  Patrie  ^=.  Patricius  est  un  mot  roman  qui 
s'oppose  à  son  synonyme  Cothraige  créé  conformément  aux  règles  de  la 
phonétique  irlandaise. 

Il  y  a  quelques  points  sur  lesquels  je  ne  suis  point  d'accord  avec  le  savant 
auteur:  Je  ne  puis  admettre  que  anam-chara,  p.  92,  soit  la  forme  irlandaise 
du  latin  atiachorela  ;  anam-chara  signifie  «  directeur  de  conscience  »  littéra- 
lement «  ami  de  l'âme  du  client  »  ;  voici  la  définition  de  ïanachoreta, 
telle  qu'elle  est  donnée  dans  la  collection  canonique  irlandaise,  livre 
XXXIX,  c.  III.  intitulé  :  De  variis  generihiis  moiiachorum  : 

Tertium  genus  est  anachoretarum,  qui,  jam  coenobiali  conversatione 
perfecti,  semetipsos  includunt  in  cellulis,  procul  a  conspectu  hominum 
remotis,  nemini  ad  se  praebenles  accessiim,  sed  in  sola  contemplatione  theorica 
viventes  persévérant. 

Des  moines,  nemini  ad  se  praebenles  accessum,  ne  peuvent  diriger  la  con- 
science de  qui  que  ce  soit. 

Je  n'admets  pas  davantage  que  le  substantif  féminin  viontar,  niuinter  = 
*  monotera  «  famille  »  vienne  du  substantif  neutre  latin  monasteriiim,  en  bas 
latin  monastiriinn,  dont  le  représentant  irlandais  bien  connu  est  monaistir, 
mainister,  mainislir;  Va  de  montar  exclut  phonétiquement  monasterimn.  Le 
sens  présente  une  autre  difficulté.  Monasteriiim  désigne  le  bâtiment  où 
habitent  les  moines,  ce  mot  n'est  pas  le  nom  de  la  famille  monastique.  Le 
chapitre  précité  De  variis  generibiis  monachoritni  dit  que  la  quatrième  espèce  de 
moines  consiste  en  sarabaite  qui  domum  in  casteUo  sive  in  monasteriofaciiint. 
Enfin  il  est  inadmissible  que  les  Irlandais  aient  attendu  l'établissement  des 
monastères  pour  concevoir  l'idée  de  la  famille  et  pour  trouver  le  mot  qui 
dans  leur  langue  exprime  cette  idée? 

Cûairt  «  cercle  »,  ne  me  paraît  pas  venir  du  latin  coi-tis  w  basse  cour  » 
son  étymologie  vraie  me  semble  celle  qu'a  donnée  M.  Whitley  Stokes, 
UrkeJiischer  Sprachschati,  p.  93. 

XV. 

La  maison  David  Nutt  vient  de  publier  en  un  volume  in- 16  de  ix-77 
pages  la  traduction  en  anglais  moderne  de  deux  romans  en  vieil  anglais  : 
l'un,  Sir  Cleges,  nous  a  été  conser\-é  par  un  seul  manuscrit  datant  du  xv^ 
siècle,  l'autre,  sir  Libeaux  Desconus  (Le  bel  inconnu)  paraît  remonter  au 
xive  siècle  et  on  en  a  plusieurs  manuscrits.  Le  dernier  est  une  imitation 
d'un  roman  français.  Tous  deux  appartiennent  au  cycle  de  la  Table  ronde. 


I .  Un  des  plus  intéressants  de  ces  mots  romans  est  poc  «  baiser  »  mot 
gallois,  breton  et  irlandais,  emprunté  à  la  formule  liturgique  dona  nohis 
pacem,  signal  du  baiser  dit  de  paix  que  se  donne  le  clergé  et  que  se  don- 
naient autrefois  les  fidèles  à  la  messe. 


lo8  Chroni(jue. 

XVI. 

Je  terminerai  cette  chronique  en  annonçant  les  éléments  de  grammaire 
gaélique  que  M.  Cameron  Gillies  a  tout  récemment  publiés  à  la  librairie 
David  Nutt.  L'auteur  ne  se  borne  pas  à  constater  l'usage  actuel.  Il  compare 
au  vieil  irlandais  et  aux  autres  dialectes  noé-celtiques  le  dialecte  parlé  ac- 
tuellement dans  les  hautes  terres  d'Ecosse.  Il  connaît  les  doctrines  de  Zeuss, 
de  M.  Macbain,  de  M.  Windisch  et  de  M.  Whitley  Stokes,  il  sait  à  propos 
les  exposer. 

Jubainville,  Vosges,  le  ii  novembre  1902. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


PÉRIODIQUES 


SOMMAIRE  :  I.  Zeitschrift  fur  celtische  Philologie IV,  2. —  II.  Archiv  fur  celtische  Lexico- 
graphy,  I,  4;  II,  i;.  —  III.  Boiiner  Jahrbûcher  (Jahrbùcher  des  Vereins  von  Al- 
tertiinisfreunden  in  Rheinlande),  Heft  108/9.  —  IV.  Revue  épigraphique,  avril, 
mai,  juin  1902.  —  V.  Arcliaeologia  Canihrensis,  6"  série,  vol.  II,  partie  5,  juillet 
1902.  —  VI.  Revue  archéologique,  juillet-août,  septembre-octobre  1902.  —  VII. 
Revue  des  traditions  populaires,  septembre-octobre  1902.  —  VIII.  The  Journal  of 
the  Royal  Society  of  Antiquaries  of  Ireland,  30  septembre  1902.  —  IX.  Bolletino 
storico  délia  Svizzera,  vol,  XXIII. —  X.  Boliettino  délia  societa  geogratica  italiana. 
—  XI.  Beitrage  zur  alten  Geschichte.  —  XII.  Journal  of  the  Royal  Institution  of 
Cornwall,  n°  XLVIII.  —  XIII.  Folklore,  29  septembre  1902.  —  XIV.  Zeitschrift  fur 
romanische  Philologie,  t.  XXVI.  —  XV.  Annales  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bor- 
deaux, Revue  des  études  anciennes,  t.  IV,  i,  2,  ^.  —  XVI.  The  Gael,  juillet  à 
octobre  1902.  —  XVII.  M.  Schuermans  et  les  Nutons.  —  XVIII.  Rivista  archeolo- 
gica  délia  provincia  e  antica  diocesi  di  Coino,  septembre  1902.  —  XIX.  Celtia,  août 
à  octobre  1902.  —  XX.  Bulletin  bibliographique  et  pédagogique  du  Musée  Belge, 
I  j  octobre   1902. 


Zeitschrift  FUR  celtische  Philologie,  t.  IV,  2^  livraison.  Elle  débute 
par  un  très  intéressant  article  de  M.  Thurneysen  sur  les  différentes  recen- 
sions du  Fled  Bricrenn.  Ces  recensions  sont  au  nombre  de  trois  :  1°  celle 
du  Lehor  na  hUidre,  p.  99-112,  publiée  par  M.  Windisch,  Irische  Texte, 
t.  I,  p.  254-303,  et  du  ms.  XL  de  la  Bibliothèque  des  avocats  d'Edimbourg, 
Revue  Celtique,  t.  XIV,  p.  450-459;  2°  celle  du  ms.  du  Musée  Britannique, 
Egerton  93,  fos  20-25  (dont  M.  Windisch  a  donné  les  variantes  en  note  de 
son  édition  du  texte  de  L.  U.,  et  p.  303-307,  335-336)  et  du  ms.  de  Leide 
dont  le  texte  a  été  publié  par  M.  Stern  {Zeitschrift  fur  celtische  Philologie, 
t.  IV,  p.  143  elsuiv.);  3°  celle  qui  est  contenue  dans  le  ms.  H.  3.  17  du 
Collège  de  la  Trinité  de  Dublin  dont  M.  Windisch  a  donné  les  variantes, 
Irische  Texte,  t.  I,  p.  330-335.  M.  Zimmer  a  comparé  ces  trois  recensions 
dans  la  Revue  de  Kuhn,  t.  XXVIII,  p.  648  et  suiv.  ;  il  croit  qu'il  a  d'abord 
existé  du  Fled  Bricrenn  trois  rédactions  aujourd'hui  perdues,  que  les  trois 
recensions  mentionnées  ci-dessus  sont  autant  d'arrangements  de  ces  trois 
rédactions  primitives  et  que  ces  arrangements  relativeinent  nouveaux  sont 
indépendants  l'un  de  l'autre.  Suivant  M.  Thurneysen,  les  auteurs  des  deux 


iio  Périodiques. 

recensions  mentionnées  ci-dessus  sous  les  no^  2  et  5  se  sont  bornés  à  rema- 
nier le  texte  de  la  récension  à  laquelle  nous  avons  donné  le  n"  i,  et  que 
nous  a  conservé  le  Leior  na  hUidre. 

Le  second  article  est  dû  à  la  plume  spirituelle  du  fondateur  de  la  Revue 
Celtique  qui  a  eu  pour  collaborateur  dans  ce  nouveau  mémoire  M.  Llywarch 
Revnolds.  Il  est  intitulé  :  «  une  version  galloise  de  l'enseignement  par  les 
cartes  |à  jouer]  ».  Il  s'agit  d'un  domestique  qui  a  trouvé  dans  un  jeu  de 
cartes  un  moyen  mnémonique  pour  conserver  l'instruction  variée  et  plus 
ou  moins  fontaisiste  dont  il  se  glorifie. 

Le  troisième  article  a  pour  objet  les  textes  légaux  irlandais  contenus  dans 
un  ms.  de  la  Bibliothèque  royale  de  Copenhague.  Une  édition  de  la  plus 
grande  partie  de  ces  textes  d'après  d'autres  mss.  a  déjà  paru  dans  les  tomes 
II  et  V  des  Ancient  Laivs  of  Ireland.  Le  ms.  de  Copenhague  donne  des 
variantes  intéressantes.  L'éditeur,  M.  Whitley  Stokes,  renvoie  pour  chaque 
passao^e  au  tome  et  à  la  page  des  Ancient  Laws  of  Irelnnd. 

Viennent  ensuite,  comme  4'-',  3*=  et  6^  articles,  trois  continuations:  d'abord 
la  suite  des  mélanges  irlandais  de  M.  Kuno  Meyer  ;  nous  y  remarquons  un 
poème  sur  la  science  nécessaire  au  fiH  irlandais,  une  rédaction  irlandaise 
de  la  légende  grecque  du  Minotaure,  et  une  homélie  irlandaise.  Les  deux 
autres  continuations  sont  la  suite  du  mémoire  de  M.  George  Hendcrson 
sur  les  dialectes  gaéliques  d'Ecosse,  et  celle  de  la  vie  de  saint  Columba 
éditée  par  M.  Richard  Henebry,  ancien  professeur  à  l'Université  de  Wa- 
shington, qui  date  son  travail  de  Nott's  Ranch,  Bennet,  Colorado,  Etats- 
Unis  d'Amérique. 

Le  septième  article  est  de  M.  A.  Anscombe  qui  critique  la  chronologie 
de  M.  Mac  Carthy,  éditeur  des  Annales  d'Ulster. 

Dans  le  huitième  article  M.  T.  O.  Russel  se  pose  la  question  de  savoir 
où  était  située  la  forteresse  de  Finn  mac  Cumhail:  est-ce  Allen,  où  la  tra- 
dition la  place  et  où  il  n'y  a  pas  trace  d'une  construction  quelconque?  est-ce 
Knock  Awlin,  plus  anciennement  Aillinne  où  un  rempart  de  terre  enve- 
loppe un  emplacement  circulaire  d'environ  dix  hectares? 

Le  9s  article  est  de  M.  Kuno  Meyer,  ce  savant  y  traite  de  la  substitution 
de  l'o  et  de  Vu  à  l'a  dans  les  syllabes  initiales  des  mots  latins  que  l'irlan- 
dais a  adoptés,  comme  pupall  «  tente  »  du  latin  papilio  ' .  Ensuite  il  pro- 
pose de  considérer  le  nom  propre  Tundal  comme  une  corruption  de  Tung- 
daliis,  tenant  lieu  de  Tinigdabis  qui  serait  lui-même  le  substitut  d'un  primitif 
irlandais  Tnâtligal. 

La  livraison  se  termine  comme  d'habitude  par  les  comptes  rendus  biblio- 
graphiques dont  les  deux  principaux  sont  le  premier  et  le  dernier, 
d'abord  la  critique  par  M.  Whitley  Stokes  du  Glossary  to  tlie  Ancient 
Laïcs  of  Ireland  publié  par  M.  R.  Atkinson,  trente  pages,  et  les  deux 
pages  consacrées  à  la  partie   celtique  du  savant  recueil  que  les  deux  direc- 


I.   Cf.  Vendryes,  De  liiheiiiicisvocahuUs  quae  a  lingua  origineni  duxerunt , 
p.  36. 


Périodiques.  1 1 1 

teurs  MM.  H.  Gaidoz  et  E.   Rcland    ont    intitulé  Mèhisine,  et  qui  compte 
aujourd'hui  dix  volumes.  L'auteur  de  ce  dernier  article  a  signé  St. 

II. 

Archiv  fur  celtische  Lexicographv,  t.  I.  La  4e  livraison  contient  ; 

Suite  des  Additions  et  Remarques  au  Diclioiiaryof  tbe  u-elsh  Laugiiagc,  du 
Rév.  Silvan  Evans,  par  J.  Loth. 

Suite  des  index  dressés  par  M.  A.  Anscombe  pour  les  vieilles  généalo- 
gies galloises. 

Etude  d'E.  O'Growney  sur  le  dialecte  irlandais  d'Aran. 

Suite  de  l'édition  donné  par  M.  Ernault  des  cantiques  bretons  contenus 
dans  le  Doctrinal. 

Note  de  M.  J.  Loth  établissant  l'identité  du  gallois  hoed  «  regret  »  avec 
l'irlandais  saith  «  souffrance  ». 

Suite  des  contributions  de  M.  Kuno  Meyer  à  la  Lexicographie  du  moyen 
irlandais  :  arha-hachah 

Dans  les  livraisons  i  et  2  du  tome  II  on  trouve  le  glossaire  dressé  en 
Allemagne  à  Marburg  par  Agnès  et  Franz  Nicolaus  Finck  pour  le  caté- 
chisme irlandais  de  Donlevy,  édition  de  1742  ;  la  continuation  des  contri- 
butions à  la  lexicographie  du  moyen  irlandais  par  M.  Kuno  Meyer,  bachall- 
cei!  ;  enfin  une  collation  de  l'édition  du  livre  d'Aneurin  donnée  par  Skene 
dans  ses  Four  ancient  Bocks  of  Wales;  l'auteur  de  ce  dernier  mémoire  est 
M.  Whitley  Stokes  qui  a  eu  la  collaboration  de  M.  J.  Loth. 

III. 

BoNMER  jAiiRBiiCHER  {Jahrhûchcr  der  Vereiiis  von  Altertumsjreunden  im 
Rbeinlande),  Heft,  108/9.  —  O"  ^  trouvé  en  1818  en  Suède  dans  une  tom- 
belle  située  près  de  Fyckling,  province  de  Westmanland,  aux  environs  du 
6oe  degré  de  latitude  non  loin  d'Upsal  et  de  Stockholm,  un  seau  de  bronze 
provenant  d'un  temple  consacré  au  dieu  gaulois  romanisé  Apollo  Grannus  ; 
en  effet  sur  ce  seau  est  gravée  une  inscription  latine  qui  peut  être  lue  ainsi  : 
Apollini  Granno  doiiuni  Ainmilliiis  Constans  praej(cctus)  templi  ipsius  v(otum) 
s(olvit)  l(ihcns)  m(crito). 

M.  Ihm,  dont  les  lecteurs  de  cette  revue  connaissent  le  nom  et  les  savants 
travaux,  a  cherché  où  pouvait  être  situé  le  temple  d'où  ce  seau  provient. 
La  base  de  son  mémoire  est  l'article  Grannus  de  M.  Holder,  Altceltischer 
Sprachschati,  t.  I,  col.  2037-2039.  M.  Ihm  arrive  à  cette  conclusion  que  le 
temple  en  question  devait  se  trouver  dans  l'Allemagne  méridionale.  C'est 
à  la  suite  du  pillage  de  ce  temple  que  le  seau  dédié  au  dieu  par  le  praefectns 
templi,  ayant  été  compris  dans  le  butin,  est  arrivé  en  Suède. 

IV. 
Revue  Éi'iGRAPHiauE,  n°  d'avril,  mai,  juin  1902.  — Recueil  d'épitaphes 


1 1 2  Périodiquei. 

conservées  au  Musée  de  Langres,  estampées  par  M.  Rover,  directeur  du 
Musée  de  cette  ville  et  publiées  par  M.  Mowat.  (Quelques  noms  propres 
gaulois  s'v  rencontrent:  Maddacatus,  par  deux  d  barrés;  Satta,  Gentil  Jîlia  ; 
Cameius,  Auexthviari  filins  ;  Gippa,  Cintusviifilia.  Citons  en  outre  un  cachet 
d'oculiste  trouvé  en  Allemagne  près  de  Homburg  vor  der  Hôhe  et  aujour- 
d'hui conservé  au  Musée  de  La  Saalburg.  L'oculiste  s'appelait  Gains  Cintiis- 
tiiliis  Blandiis.  Suite  du  mémoire  d'Allmer  sur  les  dieux  de  la  Gaule  :  Pater, 
Perta,  Plplus,  Poeniniis. 


Archaeologia  cambrensis,  6e  série,  vol.  II,  partie  3,  juillet  1902.  — 
Mémoire  de  M.  Boyd  Dawkins  sur  le  cairn  et  la  caverne  sépulcrale  de  Gop 
près  Prestatyn  à  six  milles  à  l'Est  de  Rhyl  au  comté  de  Flint  dans  la  partie 
septentrionale  du  Pays  de  Galles. 

Le  cairn  est  un  amas  ovale  de  pierres,  long  d'environ  100  mètres,  large 
de  68,  haut  de  14.  Les  fouilles  qui  v  ont  été  faites  n'ont  amené  aucun 
résultat. 

Il  en  a  été  autrement  dans  la  caverne  qui  doit  avoir  servi  d'abord  à  l'ha- 
bitation des  vivants  et  qui  plus  tard  est  devenue  lieu  de  sépulture.  Les  sque- 
lettes appartiennent  au.K  deux  types  dolichocéphale  et  brachycéphale,  le 
premier  ibérique,  le  second  goidélique  suivant  l'auteur  du  mémoire  qui  ne 
dit  pas  comment  il  a  pu  deviner  quelle  langue  parlaient  de  leur  vivant  les 
humains  auxquels  ces  squelettes  ont  appartenu. 

Etude  approfondie  et  développée  de  M.  Romilly  Allen  sur  le  chevron  et 
ses  dérivés  dans  la  poterie  et  dans  la  sculpture  tant  sur  métal  que  sur 
pierre  à  l'âge  de  bronze. 

Note  du  même  sur  une  croix  haute  de  deux  pieds  trois  pouces  à  Llan- 
veynoe,  comté  de  Hereford,  en  Angleterre,  sur  la  frontière  du  Pays  de 
Galles,  elle  paraît  remonter  au  x^  siècle;  on  y  lit  une  inscription:  Haerdiir 
fecitcnicem  istam. 

Notes  sur  la  paroisse  de  Llandafï  par  M.  G.  H.  Halliday.  Une  des  planches 
qui  est  jointe  à  cet  article  paraît  représenter  une  maison  évidemment 
moderne,  mais  de  forme  ronde,  avec  toit  conique  et  cheminée  au  milieu  : 
comparez  la  maison  gauloise  de  l'époque  romaine. 

Il  vient  de  paraître  un  Alphabetlcal  Index  to  the  fijth  Séries,  1884- 1900,  de 
V Archaeologia  Cambrensis,  par  M.  Francis  Green.  C'est  un  volume  in-8  de 
108  pages  qu'on  trouve  à  la  librairie  Chas.  J.  Clark,  36,  Essex  Street  à 
Londres. 

VI. 

Revue  ARCHÉOLOGiauE,  juillet-août  1902.  Description  des  petits  monu- 
ments de  bronze  et  d'or  trouvés  par  M.  Benoist  dans  un  vase  de  terre  à 
Arc'enton,  Indre.  L'article  est  de  M.  l'abbé  Breuil.  Ces  objets  précieux  sont 
aujourd'hui  conservés  au  musée  de  Bourges.  Ils  paraissent  dater  de  la  même 
époque  que  les  nombreuses  et  célèbres  trouvailles  de  Hallstadt. 


Périodiques.  1 1  i 

Septembre-octobre  1902. 

Premier  article  de  M.  Hubert  sur  la  collection  Moreau,  si  connue  grâce 
à  V Album  de  Caranda,  et  aujourd'hui  conservée  au  musée  de  Saint-Germain. 
De  nombreuses  planches  représentant  des  colliers,  des  anneaux,  des  fibules, 
des  épées,  des  fers  de  lance,  des  vases,  ornent  les  pages  de  ce  mémoire. 

Etude  de  M.  René  Merlet  sur  les  origines  de  la  cathédrale  de  Chartres  et 
notam.ment  sur  le  légende  suivant  laquelle  cet  édifice  aurait  été  construit 
sur  un  emplacement  où  les  Druides  avaient  érigé  un  autel  virgini  pariturae. 

Résumé  critique  par  M.  J.  Déchelette  d'un  ouvrage  de  M.  Henri  Villers 
sur  les  seaux  de  bronze  de  Hemmoor,  Hanovre,  150-350  ou  200-400  après 
J.-C.  M.  Déchelette  démontre  que  les  chaudronniers  gaulois  ont  continué 
leur  industrie  sous  la  domination  romaine  en  gardant  les  procédés  d'un  art 
qui  se  distingue  clairement  de  celui  des  chaudronniers  italiens  dont  les 
produits  paraissent  avoir  pénétré  dans  l'Allemagne  du  Nord  et  jusque  dans 
la  péninsule  Scandinave  dès  le  xi^  siècle  avant  J.-C. 

VII. 

Revue  des  Traditions  populaires,  septembre- octobre  1902.  —  Mé- 
moire de  M.  Ernerst  Doudon  sur  la  légende  des  Nutons.  Suivant  lui  les 
Nutons  remontent  au  temps  de  l'Empire  romain.  Ce  sont  des  fugitifs  réfu- 
giés dans  des  cavernes  (?).  Comparez  ce  qui  est  dit  plus  bas,  no  XVII, 

Recueil  des  termes  de  commandements  adressés  aux  animaux  domesti- 
ques en  Bretagne  dans  le  Basse-Cornouaille.  L'auteur  est  M.  H.  Le  Car- 
guet. 

Légendes  chrétiennes  de  Basse-Bretagne,  saint  Yves,  saint  Hervé,  par 
M.  F.  Duine,  cf.  Chronique,  n°  IX. 

La  fraternité  bretonne,  les  secours  aux  veuves,  par  Lucie  Guillaume. 

VIII . 

The  Journal  of  the  Royal  Society  of  Antiquaries  of  Ireland,  30 
septembre  1902.  —  Notice  sur  une  découverte  d'objets  d'or  dont  un  beau 
collier  et  un  vase  en  forme  de  bateau  à  Broighter,  paroisse  de  Tamlacgt, 
baronnie  de  Keenaght,  comté  de  Londonderry  en  Irlande.  L'auteur  est 
M.  Robert  Cochrane  qui  suppose  que  ce  trésor  est  un  ex  voto  de  l'époque 
chrétienne  et  qui  rattache  cet  ex  voto  à  l'assemblée  célèbre  de  Drumceat  où 
saint  Columba  joua  un  rôle  prééminent,  c'était  en  575.  Des  planches 
accompagnent  ce  travail.  Un  peu  plus  bas  le  Rév.  Joseph  Mac  Keefry  émet 
la  même  opinion??? 

Etude  sur  deux  inscriptions  ogamiques  de  Connor  par  le  Rév.  Geo.  R. 
Buick.  Ces  inscriptions  ont  été  trouvées  dans  un  souterrain.  Voici  les  lec- 
tures de  l'auteur  qui  a  consulté  M.  Rhys  : 

I"    TORAESCEUSAS  MAaUI  MUCCOI  MEUTIN'I 

c'est-à-dire  Monumentum  Ceusis  filii  generis  Meutini  ou  Monumentum  Esceusis 
filii  generis  Meutini. 

Revue  Cdiiqut,  XXIV.  8 


Iii(  Périodicjues. 

2°    CVIS  BAI  MACIUI  VOBARACI  Oîi  CALUS  BOI  MAQ.UI  LABARACI. 

M.  Waltcr  Fitzgerald  annonce  qu'il  a  découvert  près  de  Mavnooth  une 
inscription  ogamique  dont  il  a  envo\'é  l'estampage  à  M.  J.  Rhys. 

Suit  le  compte  rendu  d'un  voyage  archéologique  f;;it  à  Londonderry  par 
la  compagnie  à  la  fin  de  juillet  et  au  commencement  d'août  dernier.  Parmi 
les  gravures  qui  ornent  ce  compte  rendu  nous  signalerons  celles  qui  repré- 
sentent :  plusieurs  croix  monumentales,  un  portrait  du  franciscain  Colgan, 
auteur  des  Acta  saiictonnii  et  de  la  Trias  thamnatiirga  ;  une  restitution  du 
grimian  d'Ailech,  célèbre  dans  l'histoire  d'Irlande  depuis  le  iv^  siècle 
de  notre  ère:  le  dolmen  de  Tirnoney  près  Moghera. 


IX. 

BOLLETTINO  STORICO  DELLA  SwiZZERA  ITALTAMA,    VOl.   XXIII.   —  Article 

de  M.  Garofalo,  Note  cU  Storia  Elvdica.  L'auteur  y  parle  \°  des  migra- 
tions helvétiques  antérieures  à  l'an  58  avant  notre  ère;  2°  des  limites  du 
territoire  Helvète  sous  la  domination  romaine;  5"  des  pagi  helvétiques 
(M.  Garofalo  propose  d'ajouter  au  pagus  Tigorinus  et  au  pagus  Verhigenns 
ceux  des  Tidiiigi  et  des  Latovici')  ;  4°  de  la  route  par  où  les  Cimbres  arri- 
vèrent en  Italie.  Je  ne  saisis  pas  bien  la  différence  que  le  savant  auteur  pré- 
tend trouver  entre  la  doctrine  de  Tite-Live,  Epitome  68,  qui  les  fait  passer 
près  du  flunien  Alhesis,  l'Adige,  et  celle  de  Plutarque,  Marins,  23  qui  parle 
du  fleuve  Atison,  xov  ÂT'.awva. 

X. 

BoLLETTINO  DELLA  SoCIETA  GEOGRAFICA  ITALIANA,  faSC.  XII.  —  M.   Ga- 

rofiilo  donne  en  vingt  pages  un  relevé  des  routes  qui  d'après  l'itinéraire  dit 
d'Antonin  existaient  en  Gaule  sous  l'empire  romain. 

XI. 

Beitraege  zur  altenGeschichte.  — Notes  de  M.  Garofalo  sur  l'histoire 
la  plus  ancienne  des  colonies  romaines  de  Vienne  et  de  Lyon,  et  sur  la 
question  de  savoir  pourquoi  le  nombre  des  cités  de  la  Gaule,  64  chez 
Ptolémée  et  chez  Tacite,  n'est  que  de  60  chez  Strabon. 

XII. 

Journal  of  the  Royal  Institution  of  Cornwall,  n°  XLVIII.  — 
Suite  du  catalogue  alphabétique  des  saints  qui  ont  été  l'objet  d'un  culte 
dans  la  Cornouaille  insulaire,  par  le  Rév.  Baring  Gould.  L'auteur  donne 
sur  chaque  saint  un  résumé  de  sa  vie  et  la  liste  des  églises  et  chapelles  pla- 
cées sous  son  vocable  :  Kiaran-Mawgan. 

On  y  peut  remarquer  certains  saints  apocryphes,  tels  saint  Lanty,  résultat 
d'une  mauvaise  traduction  du  nom  de  lieu  Lant-eglos  qui  veut  dire  «  enclos 


Périodicjues.  i  1 5 

de  l'église  »,  on  a  supposé  «  église  de  Lanty  ».  De  même  le  nom  de  la 
chapellenie  de  Lanfab  «  enclos  du  fils  »,  a  fait  imaginer  un  saint  Mab  qui 
n'a  jamais  existé. 

XIII. 

FoLK-LORE,  29  septembre  1902.  — A  notre  point  de  vue  spécial  la  partie 
la  plus  intéressante  de  cette  livraison  consiste  dans  les  comptes  rendus 
d'ouvrages  concernant  les  études  celtiques.  Le  premier  est  celui  de 
M.  Wood-Martin  :  Traces  of  the  Elder  Failh  of  Ireland.  A  Folklore  Sketch.  A 
Handbook  ofPre-Christian  Tradition,  2  volumes  in-8,  Longmans,  éditeur.  Le 
critique  donne  une  idée  peu  favorable  des  doctrines  hardies  exposées  dans 
ce  volume  que  l'auteur  n'a  pas  envové  à  la  rédaction  de  la  Revue  Celtique. 

Suivent  :  i°  un  compte  rendu  naturellement  élogieux  de  l'édition  donnée 
par  M.  Whitley  Stokes  du  Togail  Bruidne  D.i  Derga  qui  a  paru  dans  la 
Revue  Celtique  et  dont  il  y  a  un  tirage  à  part;  2°  une  appréciation  de  l'ou- 
vrage de  M.  Ivor  B.  John,  The  Mahinogion  (cf.  Revue  Celtique,  t.  XVIII, 
p.  459);  3°  quelques  mots  deMissEleanor  HuU  sur  le  volume  que  M.  Alfred 
Nutt  a  intitulé  :  Cuchulainn,  the  irish  Achilles;4"  l'opinion  de  M.  Alfred 
Nutt  sur  le  Cuchulainn  of  Muirtemne  de  Lady  Grégory  :  cette  opinion  est  à 
peu  près  d'accord  avec  celle  qui  a  été  exprimée  dans  la  Revue  Celtique,  t. 
XXIII,  p.  5U. 

XIV. 

Zeitschrift  fur  romanische  Philologie,  t.  XXVI.  —  Article  de 
M.  H.  Schuchardt  intitulé  :  Etymologische  Problème  und  Principien  et  oij  le 
savant  professeur  de  Graz  discute  quelques-unes  des  doctrines  émises  par 
M.  A.  Thomas,  Remania,  t.  XXXI,  et  Mélanges  d'ètymohgie  française.  Je 
suis  incompétent  pour  trancher  les  questions  qui  divisent  les  deux  éminents 
romanistes.  M.  Schuchardt  croit  que  «  trouver  »  vient  du  latin  turhare, 
ce  qui  comme  sens  peut  paraître  singulier.  A  l'appui  de  sa  thèse,  il  cite 
p.  487  :  I  "  le  gallois  cyn-hyrfu  «  mettre  en  mouvement  »  «  agiter  »  ; 
dont  le  second  terme  est  tyrfu  «  élever  »,  «  resserrer  »,  «  reculer  », 
2°  le  gallois  cy-thryflu,  dont  le  second  terme  est  le  même  mot  que  le 
français  «  troubler  ».  Nous  marchons  sur  un  terrain  plus  solide,  p.  402, 
avec  le  breton  skolp  «  éclat  »,  copeau  »,  en  vieil  irlandais  scolb  aujourd'hui 
sgolb  (cf.  V.  Henry,  Lexique  étymologique,  p.  242).  L'explication  d'amélanche 
«  nèfle  »  par  un  celtique  *  aball-inca  dérivé  d'*aballa  «  pomme  »,  p.  421, 
peut  être  admise,  mais  doit-elle  être  considérée  comme  prouvée  ?  Le  rap- 
prochement d'un  nom  de  l'alose  sdbalo  en  espagnol  avec  le  nom  antique  de 
la  Sewcrn,  Sabrina,  p.  423  est  séduisant,  mais  est-il  justifié? 

XV. 
Axx.\LES  DE  L.\   Faculté  des  Lettres  de   Bordeaux.  Revue   des 


ii6  Périodiques. 

ÉTUDES  AN'CIENNES,  t.  IV,  II"  I.  —  Article  de  M.  Jullian  qui  pense  qu'on 
doit  faire  remonter  à  lan  300  environ  la  date  de  l'enceinte  gallo-ro- 
maine de  Paris.  Le  même  auteur  donne  un  fac-similé  en  photogravure 
de  l'inscription  latine  d'Hasparren  ;  il  étudie  un  autel  gallo-romain  trouvé 
à  Melun  et  qui  paraît  dater  du  règne  de  Tibère  ;  la  divinité  serait  Apollon 
suivant  M  Hirschfeld,  M.  Jullian  propose  Sérapis.  —  Lettre  de  M.  Walzing 
qui  maintient  que  l'inscription  lapidaire  découverte  à  Tongres  est  une  dédi- 
cace à  Vulcain  faite  par  des  Gesates. 

N»  2. 

Mémoire  de  M.  Jullian  sur  la  religion  des  Gaulois.  Etude  par  M.  de  la 
"Ville  de  Mirmont  sur  l'astrologie  chez  les  Gaulois. 

N"  5. 

M.  Seymour  de  Ricci  relève  les  fautes  d'impression  ou  de  lecture  conte- 
nues dans  le  tome  XIII  du  Corpus  hiscriplioiunii  laliuaruni.  Citons  n"2652, 
1.  I,  Deae  Bibraci,  pour  Deae  Bibracti. 

M.  Jullian  critique  la  doctrine  de  M.  Salomon  Reinach  suivant  laquelle 
Teutates  n'aurait  pas  été  un  dieu  panceltique  ;  et  il  donne  une  liste  d'autres 
divinités,  panceltiques  suivant  lui,  mais  dont  les  noms  celtiques  ne  nous 
sont  pas  connus. 

XVI. 

The  Gael.  An  Gaodhal,  juillet  à  octobre  1902.  —  Ce  journal  sait 
comme  on  dit  associer  le  plaisant  au  sévère.  Dans  le  numéro  de  juillet  un 
article  est  consacré  à  la  défense  des  Trustées  de  l'Université  catholique  de 
"Washington  qui  ont  jugé  à  propos  de  ne  pas  renouveler  la  nomination  du 
D""  Henebry,  précédemment  nommé  pour  trois  ans  professeur  de  celtique 
dans  cette  "Université.  L'auteur  de  l'article  approuve  cette  décision.  En 
effet,  dit  le  journaliste,  il  y  a  aux  Etats-Unis  cinq  journaux  qui  publient  des 
articles  en  irlandais;  or  jamais  le  Rév.  Henebry  n'y  a  écrit  une  ligne.  De 
quoi  se  plaint-il?  Il  n'a  pas  été  destitué;  il  est  simplement  arrivé  ceci  :  on 
ne  l'a  pas  renommé.  Voilà  le  sérieux.  Ce  qui  suit  est  moins  grave. 

Le  même  numéro  raconte  que  dernièrement  à  Dublin  on  a  joué  chez 
M.  George  More,  devant  un  public  de  trois  cents  personnes  une  petite 
pièce  de  théâtre  écrite  pour  la  circonstance  par  le  savant  M.  Douglas  Hyde. 
Le  titre  est  le  «  Chaudronnier  et  la  Fée  »,  An  tincéir  agiis  an  t-sidheôg.  La 
fée  est  une  laide  vieille  âgée  de  mille  ans  qui  doit  mourir  le  dernier  jour  de 
la  miUième  année,  si  elle  n'obtient  pas,  ce  jour  même,  un  baiser  donné 
sur  ses  lèvres  par  un  homme  mortel.  Le  rôle  de  cette  fée  était  joué  par  une 
jeune  et  jolie  personne  Miss  Jane  O'Flanagan  qui,  au  début  de  la  pièce, 
était -.accoutrée  pour  la  circonstance  dans  un  grand  manteau  et  un  immense 
chapeau. 

D'abord  elle  demanda  un  baiser  à  un  chasseur  qui  passait  (M.  T.  O'Do- 
noghue)  et  qui  refusa;  puis,  rencontrant  un  fermier  (M.  P.  O'Sullivan) 
n'eut  pas  plus  de  succès;  enfin  elle  obtint  le  baiser  du  chaudronnier 
(M.  Douglas  Hvde)  qui  rompit  le  charme,  et  lui  permit  de  se  débarrasser 
du  manteau  et  du  vaste  chapeau  qui  déguisaient  ses  atraits.  Au   début  de 


Périodiques.  i  17 

l'article  on  voit  le  portrait  de  Miss  Jane  O'Flanagan  dans  sa  toilette  de 
ville  ordinaire,  trois  autres  gravures  nous  la  montrent  dans  son  costume 
de  vieille  fée  en  face  du  chasseur,  du  fermier  et  du  chaudronnier.  Dans  le 
Gael  on  ne  voit  pas  M.  Douglas  Hyde  donnant  le  baiser  à  Miss  Jane  O'Fla- 
nagan. Mais  chez  M.  George  More  les  trois  cents  spectateurs  en  ont  été 
témoins. 

Ce  baiser  rappelle  les  vers  de  Molière  dans  les  Femmes  savantes  : 

Quoi  Monsieur  sait  du  grec  ?  Ah  permettez  de  grâce, 
Que  pour  l'amour  du  grec,  Monsieur,  on  vous  embrasse. 

M.  Douglas  sait-il  du  grec?  je  l'ignore,  mais  il  sait  l'irlandais. 

Dans  le  numéro  d'août  le  Gael  revient  sur  le  cas  du  D^  Henebry  qui  a 
été  inutilement  défendu  à  la  réunion  biennale  du  Clan  na  Gael  et  à  celle  de 
l'Ancient  Order  of  Hibernians,  fondateur  de  la  chaire  de  celtique  à  l'Univer- 
sité catholique  de  Washington. 

Le  numéro  de  septembre  constate  avec  regret  qu'en  Ecosse  le  nombre 
des  gens  qui  ne  savent  pas  l'anglais  et  qui  ne  parlent  que  le  gaélique  va 
diminuant:  de  43  758  en  1891,  il  est  tombé  à  28706  en  1901.  Mais  la 
Society  for  Propagating  Christian  Knoivled^e  va  faire  paraître  une  nouvelle 
édition  de  la  Bible  en  gaélique  d'Ecosse.  Le  texte  a  été  revisé  par  une  com- 
mission de  trois  membres  dont  le  professeur  Mackinnon.  Ce  sera  un  vo- 
lume in-4  qui  se  vendra  une  guinée,  soit  26  fr.  48  et  qui  par  conséquent 
sera,  pense-t-on,  tout  à  fait  populaire. 

Suivant  le  numéro  d'octobre  le  nombre  des  personnes  qui  en  Irlande  parlent 
l'irlandais  et  ne  peuvent  s'exprimer  en  anglais  s'élevait  en  1891  à  38  192, 
et  en  1901  il  était  réduit  à  20  943.  Q.uant  au  nombre  des  personnes  parlant 
anglais  et  irlandais,  il  était  de  642  053  en  1891  et  de  620  189  seulement  en 
1901.  Mais  la  population  de  l'Irlande  a  dans  ces  dix  ans  diminué  de  245  975 
habitants,  en  sorte  que  la  proportion  des  Irlandais  parlant  leur  langue  et 
l'anglais  était  un  peu  plus  forte  en  igoi  qu'en  1891. 

Quoi  qu'il  en  soit,  un  événement  qui  s'est  produit  à  Londres  consolera  les 
amis  de  la  langue  irlandaise.  Le  lundi  sept  septembre  dernier  dans  l'église 
catholique  de  la  Très  Sainte  Trinité,  Dockhead,  Bermondsav,  un  mariage  a 
été  célébré  en  gaélique.  C'était  la  première  fois  qu'à  Londres  on  entendait 
pareille  chose. 

XVII. 

La  Revue  Celtique  a  dernièrement  reçu  de  M.  Schuermans,  premier  pré- 
sident honoraire  à  la  Cour  d'appel  de  Liège,  plusieurs  extraits  de  pério- 
diques belges  où  il  discute  et  repousse  l'étymologie  admise  par  les  roma- 
nistes pour  le  nom  des  Nutons,  anciennes  divinités  païennes  qui  persistent 
dans  la  littérature  du  moyen  âge.  Nuton  suivant  les  romanistes  vient  du 
latin  Neptunus.  M.  Schuermans  croit  que  ce  nom  a  une  origine  celtique. 


ii8  Périodiques. 

Ce  nom  a  dans  les  textes  français  du  moyen  âge  une  orthographe  qui  varie: 
Nuton,  Nuitun,  Luitun,  Noitun,  Netun,  Neitun;  or  on  peut  voir  chez 
Alfred  Holder,  AU-celtischer  sprachschat:^,  t.  II,  col.  7^9,  que  M.  Schucr- 
mans  a  public  on  1868,  dans  le  Bulletin  des  comniiss.  d'archéologie,  p.  39, 
une  inscription  romaine  conservée  à  Celles,  province  de  Namur  :  Neutto 
Tagaiisi  (filins).  Il  prétend  que  dans  cette  inscription  Neutto  est  un  nom  de 
divinité.  J'ai  grand'peine  à  l'admettre.  Mais  il  y  avait  en  Espagne  un  dieu 
Nelon  (Holder,  ibidem,  col.  738).  Sur  les  Nutons,  comparez  le  mémoire  de 
M.  Ernest  Doudon  mentionné  plus  haut,  p.  115,  n"  VII. 

XVIIl. 

RiVISTA  ARCHEOLOGICA  DELLA  PROVIN'CIA  E  ANTICA  DIOCESI  DI  COMO,  Sep- 
tembre 1902.  — Mémoire  de  M.  A.  Giussani  sur  deux  inscriptions  nord-étrus- 
ques découvertes  en  1900  à  Tesserete,  canton  du  Tessin,  et  sur  les  inscrip- 
tions préromaines  des  provinces  de  Come  et  Sondrio ,  formant  l'ancien  diocèse 
de  Come.  On  lit  les  inscriptions  de  Tesserete  ainsi  qu'il  suit  :  rkomiii  pala, 
aai  paîa,  otiiii  pala.  Elles  semblent  ligures  et  on  les  traduit  «  tombe  de 
Rkomos  »,  «  tombe  d'Aa  »,  «  tombe  d'Otios  ».  Suit  un  relevé  d'après 
Pauli  des  inscriptions  pré-romaines  des  provinces  de  Come  et  de  Sondrio, 
avec  excursions  sur  les  territoires  voisins,  grâce  aux  écrits  de  quelques 
auteurs  autres  que  Pauli  notannnent  de  M.  Kretschmer  (cf.  Revue  Celtique, 
t.  XXIII,  p.  221). 

XIX. 

Celtia,  août,  septembre-octobre  1902.  —  Reproduction  du  texte  breton 
et  traduction  anglaise  du  «  chien  de  la  tète  de  mort  »  extrait  du  volume 
intitulé  Pipi  Gonto  (voir  plus  haut,  p.  103).  Suite  d'une  introduction  à  la 
grammaire  bretonne  par  le  Rév.  J.  Percy  Treasure.  Compte  rendu  de  la 
visite  faite  à  Tara  le  27  septembre  dernier  par  la  Celtic  Association.  Grâce  au 
comte  Russell  tout  n'y  est  pas  détruit  (cf.  Revue  Celtique,  t.  XXIII,  p.  364). 

XX. 

Bulletin  Biographique  et  PÉDAGOGiauE  du  Musée  belge.  Le  no  du 
I)  octobre  1902  contient  un  article  sur  l'enseignement  celtique  en  Europe 
et  en  Amérique,  et  un  compte  rendu  des  trois  volumes  de  M.  Loth  sur  la 
métrique  galloise.  L'auteur  de  ces  deux  articles  est  M.  Victor  Tourneur, 
bibliothécaire  de  l'Université  de  Liège. 

H.  d'Arbois  de  Jugainville. 
Paris,  le  20  novembre  1902. 


NECROLOGIE 


Les  études  celtiques  et  la  plus  ancienne  archéologie  de  la  France  viennent 
de  faire  une  perte  considérable  par  la  mort  de  M.  Alexandre  Bertrand, 
auquel  on  doit  d'abord  l'organisation  du  musée  des  antiquités  nationales 
créé  au  palais  de  Saint-Germain-en-Laye,  ensuite  d'importants  ouvrages  : 
Celles,  les  Gaulois  et  les  Francs  dont  la  Revue  Celtique  a  rendu  compte  en 
son  tome  II,  p.  251  ;  Archéologie  celtique  et  gauloise  (Revue  celtique,  t.  III, 
p.  251);  Lrt  Gaule  avant  les  Gaulois  d'après  les  monuments  elles  textes  (^Ibidem, 
t.  XII,  p.  472)  ;  Les  Celtes  dans  les  vallées  du  Pd et  du  Danube  (Ibidem,  t.  XVI, 
p.  ici).  Un  de  mes  plus  agréables  souvenirs  est  celui  de  la  visite  qu'en  sa 
compagnie  j'ai  faite  en  Irlande  au  célèbre  monument  mégalithique  de  New- 
Grange  en  1881.  duand  on  vieillit,  ce  qu'il  y  a  de  plus  pénible  pour  un 
érudit  est  de  voir  disparaître  peu  à  peu  les  confrères  qui  ont  travaillé  chacun 
au  progrès  dans  une  branche  de  la  science  à  laquelle  il  a  consacré  sa  vie. 
Heureusement  je  vois  autour  de  moi  des  jeunes  gens  laborieux  et  intel- 
ligents sur  lesquels  se  fonde  pour  moi  l'espérance  du  progrès  à  venir  quand 
j'aurai  disparu.  H.  D'A.  de  J. 


POST-SCRIPTUM 

xvl.  Salomon  Reinach  vient  de  me  communiquer  les  inscriptions  suivantes  : 

10  COIXNAGI  TITALVIS  F 
ET  DVBNAE  VIREDONIS  F 
VXORI  VIVS  SIBI  / 
H  M  H  X  S 

Coinagi  Tit.ilvis  J(ilii)  et  Dubnae  Viredonis  f(iliae),  uxori,  v!v[u]s  sibi  (fccit) 
H[oc]  7n[onumentum]  h[^redem]  n[on]  s[equetur]. 
Cette  inscription  a  été  trouvée  à  Thionville. 

20  OTENI  TOOYTA 
KOTAAPOTNIA 

5°  VECTIT 
BIRACI 

Ces  deux  dernières  inscriptions  ont  été  découvertes  à  Ventabren  (Bouches- 
du-Rhône),  par  MM.  Gérin  Ricard  et  l'abbé  d'Agnel.  Le  nom  de  femme 
Kojaopouvia  =  Ouadrunia  =  Petronia  est  probablement  ligure. 

H.   D'A.   DE  J. 


CORRIGENDA 


Revue   celtique,    tome    XXIII. 

P.   399,  last  line,  for  may  read  could. 

401,  1.     6,  for  he  pledged  himself,  read  she  bound  him. 
1.  22,  for  over  flood  read  as  seems  to  us. 

403,  1.  13,  for  let  them  rmii  allow  them  to  be  let. 

404.  note  I,  add  The  ms.  reading,  robennach  bec  should  probably  be 

emended  10  ro  ben  a  chlocc  «  he  struck  his  bell  ». 
407,  1.  10,  for  came  read  come. 

1.  24,  for  against  read  in  place  cf. 
409,  1.     8,  for  let  no  regret  read  that  no  regret  mav. 
415,  1.  23,  for  lengthily  for  read  far  into. 

1.  25,  for  he  rests  read  they  cease. 
417,  1.  14,  for  Wednesday  read  Tuesday. 
419,  1.  22,  for  wrongful  sufFering  read  impotence. 
423,  1.  Il,  for  that  foundered  read  to  founder. 

432,  I.  2'j,for  ro-atrig  «a^  ro-ataig. 

433.  1.  30,  for  heary  read  heavy. 

For   most  thèse  corrections,  and  for  reading,  during  my  récent  illness, 
a  proof  of  The  Baille  of  Allen,  I  am  deeply  indebted  to  Professor  Strachan. 

W.  S. 


Le  Propriélaire- Gérant:  Veuve  E.  Bouillon. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


NOTE  SUR  LE  SENS  JURIDIQUE  DE /-/T? 


Le  traire  de  la  saisie  qui  ouvre  le  Senchus  Môr  commence 
par  la  phrase  bien  connue  tcora  ferha  fira  dos  nacht  Asal^ . 
Sur  la  foi  d'une  glose  de  ce  passage,  fira  À.  finda,  les 
traducteurs  des  vieilles  lois  de  l'Irlande  ont  rendu  ks  premiers 
mots  par  trois  vaches  blanches,  et  tous  ceux  qui  se  sont 
occupés  de  ce  texte  ont,  jusqu'à  présent,  admis  cette  inter- 
prétation. Cependant,  on  peut  se  demander  si  elle  est  bien 
exacte,  càx  fir  n'est  pas,  ordinairement,  un  équivalent  de  ^nJ 
blanc.  Ce  doute  conduit  tout  naturellement  à  l'examen  des 
garants  de  cette  synonymie,  et,  tout  d'abord,  à  l'analyse  de 
l'article  du  glossaire  de  Cormac  qui  y  est  consacré. 


Bien  que  ce  glossaire  soit  d'une  importance  capitale  pour 
l'étude  de  la  lexicographie  irlandaise,  il  n'en  existe  pas  encore 
d'édition  critique,  à  l'heure  qu'il  est.  Le  plus  ancien  manuscrit 
connu,  dans  lequel  il  soit  contenu  intégralement,  est  le  Lea- 
bhar  Breac  écrit  en  l'an  1400,  reproduit  en  foc-similé  par 
l'Académie  royale  d'Irlande;  puis,  vient  un  manuscrit  du  xv^ 
siècle  conservé  à  l'Académie  royale  d'Irlande,  coté  H.  S.  224, 
dont  le  texte  a  été  publié  par  M.  Wh.  Stokes;  et  enfin,  le 
Livre  Jaune  de  Lecan,  écrit  vers  le  xv^  siècle,  et  également  re- 
produit en  fitc-similé.  Voici  en  un  tableau  comparatif  ce  qu'ils 
donnent  : 


1.  Aiicient  Laivs  of  Irelaud,  I,  p.  64. 

2.  Wh.  Stokes,  Three  Irisb  Glossarics,  Londres,  1862, 

Revue  Celtique,  XXIV. 


122 


Victor  Totinieiir. 


Leabhar  Breac  267"  29  et  ss. 

fir.  i.  find,  ut  Feacht  mac 
Sencha  dixiî,  i.  fono/mdiur 
tri  dirnu  di   argut  airiu    ar 

no  i 
teo''a  fera  ferba  fort  aenerc 
necoscc  iler  lathi  Li'igba  li 
sùla  sochar.  Ba  head  di/zo  e- 
niuchna  echdach 
cosc  na  nerc  neclito  nechbel 
no  nechbeoil  a  halpa  do  acht 
a  alpa 

Cuiru,  i.  bai  fira.  i.  finda 
ho  derga  \nd. 


Stokes,  p.  20. 

fir.  i.  find  ut  Fachtna  mac 
Sencha  dixit,  i.  fordomdiur 
tri  dirnu  di  argut  airiu  ar 
teora  fera  (nofira:  ferba  fon 
aenerc  necoscc  iter  lathi 
Li'igba  li  si'ija  sochar.  Ba- 
head  din  écosc  nanerc  i,niu- 
chna  Echdach)  echbel  no 
nechbeo;l  a  hAlpa  toacht 
Cuiru,  i.  baifira,  i  finda  ho 
derga  ind. 


Livre  jaune  267"  3  et  ss. 

fir  .i.  find,  ut  est  Fachtna  mac 
Sencha,  fortomidiur  ir/dirna 
do  arj^at  airae  ar  teorae  ferbai 
firae  fon  oen  nerc  necuscc  it^r 
laiihiLugbali  sulaisochar.  Ba 
hed  dirto  ecusc  na  nerc  niu- 
chnae  echdi  echbeoila  hAlpin 
do  doacht  Curi  for  Ultaib  i. 
bae  findae  a  didergae.  Do 
ticdis  dino  na  bai  sin  echdi 
echbeil  for  ingeilt  a  haird 
echdai  echbeil  a  halbai,  a  a 
crich  dalriatioi  combitis  i 
seimniu  U\ad  toroxal  iarom 
curi  ar  ultaib  7  ri. 


Les  mots  «;;o  i  ,  niiichiia  echdach  et  a  alpa  »  ont  été  ajoutés 
dans  les  interlignes  du  Leabhar  Breac. 

On  voit  que  les  leçons  fournies  par  les  deux  manuscrits  les 
plus  anciens  sont  presque  identiques  :  tous  deux  ont  dans  le 
texte  a  r  teora  fera  ferba;  dans  le  Leabhar  Breac  ^  Ve  de  fera  est 
pointé  au-dessous,  et,  au-dessus,  se  trouve  écrit  110  i.  Par 
contre,  le  manuscrit  H.  S.  224  a  /;('  Jîra  en  toutes  lettres, 
mais  également  dans  un  interligne,  puisque  M.  Stokcs  a  mis 
ces  mots  entre  parenthèses:  la  phrase  finale  est  instructive  :  le 
Leabhar  Breac  fournit  une  leçon  beaucoup  plus  ancienne  que 
le  H.  S.  224;  on  y  lit  en  effet:  ba  head  dino  ecosc  na  iierc^ 
nechlo  nechbel  a  alpa  no  nechbeoil  a  halpa. 

nechto  n-  manque  dans  H.  S.  224;  mais  c'est  une  expression 
à  retenir.  C'est,  en  effet,  le  génitif  de  /r/;/',  clan  connu  par  le 
glossaire  de  Cormac  4;  quant  à  Vu  qui  le  suir,  Ton  ne  doit  pas 
y  attacher  d'importance  :  le  scribe  l'a  écrit  par  inadvertance, 
parce  que  tous  les  mots  qui   précèdent  ou  suivent  en  ont  un 

1.  erc,  earc  est  glosé /'o,  wiche,  par  O'Clerv.  Voy.  Revue  Celtique,  IV, 
1880,  p.  408,  cf.  Ô'Reilly,  s.  v. 

2.  Je  traduirai  Alba  par  (Grande)  Bretagne,  et  non  par  Ecosse,  comme 
le  fait  M.  \Vh.  Stokes,  Cormac  s  Glossary,  transi,  by  J.  O'Donovan,  éd.  by 
Wii.  Stokes,  Calcutta,  1868,  p.  62.  Dans  les  plus  anciens  textes,  en  effet, 
Alba  a  le  sens  de  Bretagne.  Voy.  l'hymne  de  saint  Fiacc,  v.  9,  etc. 

3.  îcbt,  gén.  ecbto,  de  même  que  rïinl,  gén.  renda,  etc. 

4.  S.  V.  eoffanacht  et  meracht.  Leabhar  Breac,  266''  60  et  269b  12.  Stokes, 
Three  Irish  Glossaries,  p.  1 8  et  3 1 . 


i 


Note  sur  le  sens  juridique  de  fi'r.  12  J 

à  l'initiale.  Ce  membre  de  phrase  signifie  par  conséquent  : 
«  c'était  donc  l'apparence  des  vaches  du  clan  d'Echhel  de  Bre- 
tagne que  saisit^  Cuira.  «  Il  s'en  suit  que  la  sentence  précé- 
dente est  une  décision  arbitrale  provoquée  par  une  saisie  de 
vaches  appartenant  au  clan  d'Echbel  de  Bretagne,  qu'exécuta 
Cuiru'. 

Dans  le  libellé,  les  deux  plus  anciens  manuscrits  donnent 
le  mol  fera.  D'abord,  ce  ne  peut  être  une  variante  de  f'ira,  car 
aucune  loi  phonétique  ne  permettrait  de  justifier  ici  la  pré- 
sence d'un  e  au  lieu  d'un  /;  on  remarquera  ensuite  que  fera 
précède  ferba  ;  il  entre  donc  en  composition  avec  lui,  et,  par 
conséquent,  doit  être  sous  la  forme  du  thème  sans  désinences 
obliques.  Si  fira  se  trouvait  dans  ces  conditions,  il  devrait  se 
présenter  sous  l'aspect  de  fir.  C'est  pour  cette  raison  que  la 
version  du  Livre  jaune  de  Lecan  écrit  en  corrigeant  :  ar  teorae 
ferbai  firae.  On  doit  conclure  de  ces  observations  que /^m  est 
un  mot  tout  difiîerent  de  fir,  dont  il  faut  rechercher  la  signifi- 
cation. Or,  O'Davoren  l'a  inséré  dans  son  glossaire;  on  y 
lit  3  :  fera,  i.fârthain,  ut  est  conAmim-roda-feara,i.cona  furthain 
do  intini.  Fi'irthain  est  expliqué  sàsadh  no  daothain,  c'est-à-dire 
aisance  ou  suffisance,  par  P.  O'ConnelH  ;  en  réalité,  il 
désigne  la  quantité,  la  valeur  suffisante,  pour  que  l'on  ait 
assez.  Cela  ressort  de]à  de  l'exemple  cité  par  O'Davoren,  qui 
signifie  «  avec  une  quantité  suffisante  de  bon  beurre  ».  On 
peut  en  citer  d'autres  :   ainsi,  dans  la  vie  de  saint  Findchua, 


1.  Le  verbe  doagaim,  qui  signifie  emmener  (Lu.  ago)  est  le  terme  juri- 
dique pour  saisir.  Voy.  Aiicient  Laivs,  I,  64. 

2.  L'auteur  du  remaniement  du  glossaire  de  Cormac  contenu  dans  le 
Livre  jaune  de  Lecan  a  éprouvé  le  besoin  de  compléter  ces  renseigne- 
ments. -Il  ajoute  après  Cuiru  :  for  Ultaib,  c'est-à-dire  des  habitants  de 
rUlster.  Ceci  tend  à  montrer  qu'il  considérait  le  clan  d'Echbel  de  Bretagne 
comme  faisant  partie  de  l'Ulster,  ce  que  l'on  ne  peut  vérifier  ;  de  même,  il 
explique  ce  qu'étaient  ces  vaches;  elles  avaient  l'habitude,  dit-il,  de  venir 
paître  des  hauteurs  d'Echa  Echbel  de  Bretagne  dans  la  province  de  Dal- 
riada,  si  bien  qu'elles  étaient  à  Seimne  d'Ulster.  Là-dessus,  Cuiru  les 
enleva  aux  hommes  d'Ulster.  Mais  on  ne  saurait  se  montrer  trop  sceptique 
vis-à-vis  d'explications  aussi  tardives,  aussi  longtemps  qu'il  n'aura  pas  été 
possible  d'en  vérifier  la  valeur. 

3.  Wh.  Stokes,  Three  Irish  Glossaries,  p.  90. 

4.  Wh.  Stokes,  Lives  of  Saints  of  the  Book  oj  Lisinore.  Oxford,  1890, 
p.  393,  a. 


r 24  Victor  Touniiiir. 

rintcndant  énonce  au  roi  de  Munster  et  ii  sa  temnie  les 
revenus  qu'ils  tirent  de  Fan  Muilt.  Ce  sont  :  œucJ.u'ira  fljiim, 
OCHS  a  furrthain  d'fhokadh  ociis  d'itnadh^,  etc.:  une  brebis  blan- 
che, et  ce  qui  leur  est  suffisant  en  tait  de  lavage  et  de  net- 
tovage.  Plus  loin,  toujours  dans  le  même  texte,  le  roi  demande 
au  saint  quelles  rentes  il  veut  recevoir  de  lui.  Findchua  lui 
demande:  iniach  bracha  gâcha  bai  le,  cona  fnrlhaiii  do  bJnudh  cacha 
bliadne-,  une  mesure  de  malt  de  chaque  endroit,  avec  ce  qui 
est  suffisant  pour  vivre  chaque  année.  Si  tel  était  le  sens  de 
furthain,  tel  aussi  devait  être  celui  de  fera  ;  on  peut  donc  le 
traduire  par  quantité  suffisante,  valeur  suffisante,  et  l'expres- 
sion juridique  teora  fern-ferba  devra  se  rendre  par  ■<  trois 
vaches  de  valeur  suffisante  ».  On  sait  en  efl'et,  que  toute  pro- 
cédure devant  avoir  des  conséquences  pécuniaires,  devait,  en 
.vieux  droit  irlandais,  être  précédée  d'une  saisie  5,  et  il  fallait 
naturellement  que  les  objets  saisis  eussent  une  valeur  suffi- 
sante, ce  qui  est  exprimé  dans  la  sentence  en  question. 

La  phrase  est  bouleversée  par  le  déplacement  d'un  com- 
plément: iter  lathi  Li'igba,  littéralement  entre  les  balances  de 
Lugba,  c'est-à-dire  pesé  aux  balances  de  Lugba.  Celui-ci  dé- 
pend, en  effet,  de  tri  diriiu  di  argut,  et  devrait  le  suivre.  Il  a 
été  rejeté  après  les  mots  ar  teora  fera-ferba  fou  aeiierc  necosc,  et 
ce  déplacement  intempestif  a  eu  pour  conséquence  regrettable 
de  séparer  ecosc  de  son  complément  //  si'ihi. 

Li  s  II  la,  littéralement  «  couleur  d'œil  »,  remplit  le  rôle 
d'un  adjectif,  et  se  rencontre  fréquemment  dans  l'épopée; 
ainsi,  la  peau  de  Labraid  Luathlam4  devient  //  su  la  dans  le 
combat;  c'est  aussi  la  couleur  de  Cuchulin  pour  les  femmes 5, 
etc.  Li  sala  indique  donc  une  teinte  que  l'on  ne  peut  préciser  ; 
on  peut,  à  défaut  d'information  précise,  le  rendre  par  la  tra- 
duction facile  de  brillant. 

Quant  à  sochar,  il  ne  se  rattache  en  rien  à  ce  qui  précède  :  il 


1.  Wh.  Stokes,  Lives  of  Saints,  2920,  et  ss. 

2.  Wh.  Stokes,  Lives  of  Saints,  5196,  et  ss. 

5.  Voy.  H.  d'Arbois  de  Jubainvillc,  Eludes  sur  te  droit  cettiquc.  Paris, 
Thorin  I,  .1895,  p.  255,  s.  (Cours  de  littérature  celtique,  VII). 

4.  Sergtige  Coiicutaiiul  (éd.  Windisch),  31,  10. 

5.  Serglige  Concutaind  (éd.  Windisch),  38,  6. 


I 


Note  sur  le  sens  juridique  de  fi'r.  1 2  5 

le  résume:  on  le  trouve  dans  le  Soichiis  Môr  avec  le  sens  de 
contrat  honnête',  par  opposition  aux  contrats  malhonnêtes. 
On  peut  le  rendre  par  «  conditions  honnêtes  ». 

Le  texte  fourni  par  le  Leabbar  Breac  doit  donc  se  traduire 
comme  suit:  «  J'adjuge  trois  onces  d'argent  pesées  aux  ba- 
lances de  Li'igba  pour  elles,  (c'est-à-dire)  pour  les  trois  vaches 
de  valeur  suffisante,  par  tête  de  bétail  brillant  :  conditions 
honnêtes.  C'était  là  la  couleur  des  vaches  du  clan  d'Echbel  de 
(Grande)  Bretagne,  que  saisit  Cuiru.  C'est-à-dire,  vaches //n/^ 
c'est-à-dire  blanches  avec  les  oreilles  rouges.  » 

Comme  on  s'en  aperçoit  à  la  simple  lecture,  la  glose  finale 
ne  peut  être  exacte  :  elle  explique  fera  par  fini,  puis  celui-ci 
par  blanc  avec  les  oreilles  rouges.  On  a  vu  plus  haut  ce  que 
signifie  réellement^m;  si  l'exemple  sur  lequel  s'appuie  le  glos- 
sateur  est  inexact,  il  s'en  suit  que  la  glose  elle-même  est  né- 
cessairement erronée.  Plus  tard,  on  a  corrigé  ecbto  n-  en 
îitchna  echdach,  que  l'on  ne  comprend  pas,  mais  qui  a  passé 
néanmoins  dans  le  texte  du  Livre  jaune  de  Lecan.  Peut-être, 
probablement  même,  cet  iiichna  est  un  dérivé  corrompu  de 
icht. 

En  dehors  de  ce  texte  dont  l'inexactitude  est  patente,  fir 
dans  le  sens  de  blanc  ne  se  rencontre  que  dans  la  glose  du 
passage  qui  a  servi  de  point  de  départ  à  ces  recherches.  Aussi, 
l'on  peut  se  demander  avec  raison  si  ce  n'est  pas  là  une  répé- 
tition abrégée  du  glossaire  de  Cormac  :  ar  teora  fera  fcrba,  i. 
bai  fira,  i.  fnda  hô  derga  ind,  devenu  simplement  fir,  i. 
find. 


Le  texte  du  traité  de  la  saisie  feora  ferba  fira  se  trouve  re- 
produit en  deux  passages  fort  précieux  du  Glossaire  de  Cor- 
mac, d'abord,  au  mot  alhgabail,  où  on  lit  :  na  teora  ba  toisechii 
rogab  Assal  ar  Mog  mac  Kiiadbat-;  ensuite,  au  mot  ferb,  où 
les  manuscrits  portent,  i.   Trcde  fordingair,   i.  ferb  hô  cétanius 


1.  Ancicnt  Laïcs  of  Ircîaiid,  I,  50,  30.  —  Astad  caich  in  socJiar  ocus  in  a 
dochiir  ar^air  hailiuth  in  bctha.  Glose  :  sochar,  i.  cor  coniloige. 

2.  Leabhar  Breac  263^76,  s.  Three  Irish  Glossaries,  p.  4. 


1 20  Vicfor  Tourneur. 

lit  est  isiiit  [Sb]ciicbas  iiiâr  :  tcora  fcrha  fini.  i.  tri  ha  K  Or, 
remarquons  que,  dans  aucun  des  deux  càs,fira  n'est  ni  repro- 
duit, ni  interprété  dans  la  glose  de  la  citation  du  5('/n'/;//j-  tuôr, 
ce  qui  nVût  pas  manqué  de  se  produire  —  surtout  dans  l'ex- 
plication précise  de  l'expression  tout  entière  qui  se  trouve  dans 
le  second  article  (au  mol  fer b)  — ,  s'il  avait  eu  un  sens  maté- 
riel, s'il  avait  désigné  une  qualité  physique  des  vaches,  telle 
que  leur  couleur.  On  doit  conclure  de  ce  fait  que  fira  a  un 
sens  juridique,  sans  rapport  direct  avec  le  bétail. 

Remarquons  d'abord  que  fîr  qui  signifie  d'abord  vrai,  a  pris 
tout  naturellement  l'acception  bien  connue  de  juste,  un  fir- 
diiine  est  un  homme  juste-;  la  justice  a  été  ensuite  confondue 
avec  la  loi;  de  là,  jir  a  pris  le  sens  de  légal.  C'est  ainsi  qu'il 
se  présente  dans  une  glose  du  Senchus  Mor,  dech  nuinge  fire'^, 
c'est-à-dire  dix  once  légales,  où  il  ne  peut  v  avoir  doute. 

C'est  aussi  de  cette  manière  qu'il  faut  le  comprendre  dans 
l'expression  teora  ferba  fra.  Ce  furent  donc  trois  vaches 
légales,  c'est-à-dire  ayant  la  valeur  qu'exigeait  la  loi 4  que  saisit 
Asal.  C'est  enfin  a  cause  ^le  cette  signification  que  ferba  fira 
est  en  quelque  sorte  un  équivalent  de  feara  ferba,  comme  le 
donne  la  première  glose  recueillie  dans  le  glossaire  de  Cormac. 
A  une  époque  très  ancienne  ce  sens  de  légal  dut  se  perdre  ; 
un  interprète  mal  informé,  mais  voulant  être  ingénieux,  a 
ajouté  cette  note:  i.finda  dodergaind,  qui  a  passé  en  abrégé, 
comme  on  l'a  vu  plus  haut,  dans  le  commentaire  du  traité 
de  la  saisie,  et  a  fait  maladroitement  l'objet  d'un  article  er- 
roné du  glossaire  de  Cormac. 

Victor  Tourneur. 


1.  Leabhar  Breac  267»  24  s.  Three  Irish  Glossaries,  p.  19.  C'est  à  tort  que 
M.  Wh.  Stokes  supplée  ^/?Ja  après  /.  tri  ha. 

2.  Voy.  Windisch,  Irisches  IVôrterhuch,  s.  v. 

3.  Ancient  Laws  of  Ireland,  II,  276.  —  Cumul  ficint  seoit,  i.    da  teagait 
dech  mbd,  i.  leth  nuinge,  i.  dech  nuinge  fire. 

4.  Cette  valeur  a  dû   varier  suivant  les    époques.   Voyez  sur  là  dessus 
d'Arbois  de  Jubainville,  Etudes  sur  le  droit  celtique,  I,  p.  289. 


TAIN    BO   FRAICH 


The  following  text  is  taken  from  MS.  XL,  Advocates  Li- 
brary,  Edinburgh,  pp.  37-45. 

A  collatéral  version  from  the  Book  of  Leinster  was  pu- 
blished  by  O'Beirne  Crowe  (in  the  Proc.  R.  Ir.  Acad.,  Ir.  MS. 
Ser.,  1870);  but  this  book  is  not  now  to  be  had. 

Prof.  Kuno  Mever  has  published  the  Egerton  MS.  version 
of  this  taie  (Zcitschr.  f.  Celt.  Phil.  IV  i.  1902,  p.  32-47); 
and  has  at  the  same  time  given  copions  notes  coUating  the 
différent  versions. 

I  hâve  endeavoured  to  make  the  translation  as  literal  as 
possible;  and  hâve  given  the  text  practically  as  it  stands  in 
the  original  MS.,  because  there  is  occasional  doubt  as  to 
where  the  sentences  and  speeches  should  be  divided.  Exten- 
sions of  ail  but  the  simplest  contractions  are  italicised. 

The  notes  are  meant  for  elucidation  of  the  présent  text 
onh^  or  for  the  suggestion  of  a  more  plausible  reading.  For 
comparison  of  the  différent  versions,  référence  must  be  made 
to  Prof.  KunO  Meyer's  text  and  notes. 

Références  in  the  notes  to  the  Book  of  Leinster  (LL.)  are 
taken  from  the  facsimile:  to  the  Egerton  MS.  (Eg.)  from 
Prof.  Kuno  Meyer's  transcription. 


128  Alan  0.  Andcrson. 


THE  «  REAVING  OF  FRAECH'S  COWS  »  HERE 


FRAECH,  son  of  Idach  of  the  Connanghtmen  :  a  son  he 
was  to  Befinn  of  the  Side  ;  a  full  sister  she  to  Boinn. 

He  is  the  hero  that  \\as  most  beauteous  of  the  men  of 
Erin  and  Albin,  but  he  was  not  long-lived.  His  inother  gave 
him  twelve  cows  from  the  Sid-hill  :  they  are  white,  with  red 
ears.  He  dwelt  to  the  end  of  eight  years,  with  no  wife  given 
to  him.  Fifty  king's  sons  was  the  numbcr  of  his  hoiisehold, 
ail  of  the  same  âge  and  like  to  him  both  in  form  and  in  fea- 
ture. 

Finnabair,  daughter  of  Oilill  and  Meadb,  loved  him,  from 
the  great  reports  about  him.  This  was  told  to  him  at  his 
house.  Erin  and  Albin  were  ftdl  of  his  £mie  and  of  talcs  about 
him.  After  that  he  cast  ^  upon  himself  to  go  to  speak  with 
the  maiden.  He  discussed  this  matter  with  his  people.  «  Do 
thou  send  then  »  (said  they),  «  to  thy  mother's  sister,  and 
let  somewhat  be  given  thee  by  lier  of  wondrous  clothing  and 
ofgiftsof  the  Side  ».  Thereupon  he  went  to  (his  mother's) 
sister,  to  Boinn,  and  came  into  Mag-Breg.  And  he  took  fifty 
blue  mantles  :  and  each  was  like  unto  a  beetle's  lustre^;  and 
four  dark-grey  ears  were  upon  each  mantle  :  and  with  each 
mantle  a  brooch  of  ruddy  gold.  And  fifty  pure- white  shirts, 
with  clasps  of  gold  and  of  silver  upon  them.  And  fifty  shields 
of  silver,  with  rims.  And  in  the  hand  of  each  man  a  royal- 
palace  candie 3,  with  fifty  rivets  of  white  bronze  in  each, 
Fifty  rings  of  refined  gold  on  each  one.  Butt-blades^  of  car- 

1.  Going  to  a  dialogue  with  the  daughter  fell  upon  him.  Crowe. 

2.  Was  like  to  the  fiiidrnine  of  a  work  of  art.  Cr. 

3.  i.  e.  a  spear. 

4.  Pins  of  carbuncle  uncer  them  (i.  e.  the  shields)  from  beneath.  Cr, 


Tdiii  bo  Frdich.  l  29 

buncle  on  their  lower  ends,  and  of  precious  stones  their 
heads.  They  blazed  in  the  night  as  though  they  were  rays  of 
the  sun.  And  fifty  gold-hilted  swords  they  took;  and  for  each 
man  to  sit  upon,  a  soft  grey  horse,  with  a  bit  of  gold.  A  band 
of  silver  with  Httle  bells  of  gold  under  the  neck  of  cach  horse. 
Fift}'  purple  caparisons,  with  silver  fringes  out  of  them,  with 
buckles  of  gold  and  of  silver,  and  with  head  clasps  ^  Fifty 
whips  of  white  bronze  with  crooks  of  gold  on  the  end  of 
each  one.  And  seven  hounds  in  chains  of  silver,  and  an  apple 
of  gold  between  each  of  them.  Shoes  of  bronze  upon  them. 
Therc  was  no  colour  that  was  not  upon  them.  Seven  horn- 
blowers  with  them,  with  horns  of  gold  and  of  silver  ;  with 
robes  of  many  colours,  with  golden  locks,  long  and  yellov^^, 
with  shining  cloaks.  Three  druids-  were  before  them,  with 
diadems  of  silver  overlaid  with  gold.  Shields  with  embossed 
emblems?  had  each  one,  with  dark  crooks,  with  bars  of 
bronze*^  along  their  sides.  Three  harpers,  each  with  a  kingly 
countenance. 

They  set  out  thereupon  after  this  flishion  for  Cruachan. 
The  watchman  sees  them  from  the  castle  when  they  hâve 
corne  to  the  plain  of  Cruachan.  «  I  see  a  numerous  company 
approaching  the  castle  :  since  Oilill  and  Meadb  took  sove- 
reignty,  there  came  not  ever,  and  there  will  not  come,  a  finer 
or  more  brilliant  company.  I  deem  it  the  same  as  though  in  a 
vat  of  wine  my  head  should  be,  with  the  (fragrant)  breeze 
that  goes  over  me.  The  feats  and  the  practice  5  that  the  young 
man  who  is  in  it  makes,  I  never  saw  their  equal.  He  flings 
his  javelin  the  length  of  a  spear's  cast  from  him;  before  it 
reaches  the  ground,  the  seven  liounds  in  their  seven  chains  of 
silver  catch  it.  » 

Upon  that  the  hosts  in  the  castle  of  Cruachan  come  forth 
to  behold  them  :  the  folk  crush  one  another  in  the  castle  ;  so 
that  sixteen  men  died  at  seeing  them. 


1.  With  drops  of  gold  and  of  silver,  and  with  head-animals.  Cr. 

2.  Jesters.  Cr. 

5.   With  a  cover  of  embroidcry.  Cr. 

4.  With  black  staffs  with  tiligrees  of  bronze.  Cr. 

5.  The  activitv  and  the  play.  Cr. 


1^0  Alan  0.  Andeywn. 

Tliev  dismount  in  the  door  of  the  castle.  They  unbridle 
their  horses  and  let  loose  their  dogs.  They  hunt  seven  deer 
to  tlîc  fort  of  Cruachan,  and  sevcn  foxes,  and  seven  beasts  of 
the  plain,  and  seven  wild  boars  ;  and  the  youths  killed  them 
in  the  forecourt  of  the  castle.  After  that  the  hounds  leap  into 
Brei.  They  seize  seven  otters.  They  carried  thcm  up  into  the 
door  of  the  main-rampart. 

There  they  sat  down.  Men  corne  froni  the  king  to  spcak 
with  thcni.  It  is  asked  of  them  whence  they  hâve  corne. 
Thereupon  they  name  themselves  after  their  true  Uneages. 
«  Fraech  son  of  Idach  is  hère  »,  say  they.  The  steward  tells 
it  to  the  king  and  queen.  «  Welcomc  to  thcm  »,  say  Oilill 
and  Meadb.  «  He  is  a  noble  youth  »,  says  Oilill;  «  let  him 
corne  within  the  stronghold  ».  A  quarter  of  the  house  is 
granted  to  them. 

This  is  the  fashion  of  the  house  :  —  seven  rows  ;  seven 
rooms  from  lire  to  wall  in  the  house  ail  round.  A  fronting  ^ 
of  bronze  upon  each  apartmein  ;  woodwork  (?)  of  red  yew, 
ail  planed  and  mottled-.  Thrce  strips  of  bronze  in  the  cei- 
ling(.^)5  of  each  room  :  seven  strips  of  copper  from  the  ox- 
cauldron  to  the  rooftree  in  the  house.  Of  pine  was  the  house 
made;  it  was  a  roof  of  shingles  that  was  upon  it  outside. 
Sixteen  windows  were  in  the  house,  and  a  shutter  of  copper 
on  each  one.  A  yoke  of  copper  4  across  the  roof-hght.  Four 
corner-poles  of  copper  ail  ornamented  with  bronze  upon  the 
apartment  of  Oilill  and  Meadb,  and  it  in  the  very  centre  of 
the  house.  Two  frontings  of  silver  about  it,  overlaid  with 
ijold.  A  rod  of  silver  in  the  front  reached  the  mid  timbers)  of 
the  house  ;  they  stretch  round  the  house  "^^  ail  round  trom  one 
door  to  the  other. 

They  hang  up  their  arms  in  that  house;  they  sit,  and  wel- 


1 .  A  rail.  Cr. 

2.  A  partitioning  of  red  yew,  under  variegated  planeing  ail.  Cr. 
5.  The  skirting.  Cr. 

4.  A  tic  of  brass.  Cr. 

5.  Girders.  Cr. 

6.  The  house  was  encircled.  Cr. 


Tdhi  bô  F;  aie  h  1 3 1 

corne  is  given  to  them.  u  Welcome  to  thcm  »,  say  Oilill  and 
Meadb.  ^ 

«  It  is  that  they  hâve  corne  for  »,  says  Fraech. 

«  Let  not  this  be  a  journey  for  strife  »  ^  says  Meadb. 

Meadb  and  Oilill  play  chess  after  that.  Thereupon  Fraech 
takes  to  playing  chess  with  a  man  of  his  people.  They  were 
beautiful -,  the  chess  things:  a  board  of  white  bronze,  with 
four  ears  and  clbows  of  gold;  a  candie  of  prccious  stone 
giving  light  to  them  ;  gold  and  silver  the  mcn  that  were  upon 
the  board. 

«   Prépare  ye  food  tor  the  youths  »,  says  Oilill. 

«  That  is  not  what  I  wish  »,  says  Meadb;  «  but  to  go  to 
play  chess  yondcr  with  Fraech  ». 

«  Rise  and  do  it,  I  deem  it  good  »,  says  Oilill. 

Thereupon  she  played  chess  \vith  Fraech.  His  folk  mean- 
while  were  cooking  the  animais. 

«  Let  thy  harpers  play  to  us  »,  says  Oilill. 

«  Let  them  play  indeed  »,   says  Fraech. 

A  harp-bag  of  otterskins  round  the  harps,  with  their  bor- 
dering  of  scarlet  leather  5  under  their  adornment  of  çold 
and  ot  si  ver.  The  skin  of  a  roe  about  them  in  the  middle  :  it 
was  as  white  as  snow  ;  dark  grey  spots  in  its  centre.  Linen 
cloths  white  as  the  swan's  raiment  about  the  strings.  (The 
harps  of  gold  and  silver  and  white  brcÊize,  with  figures  of 
serpents  and  birds  and  dogs  in  gold  and  silver.  Whenever 
those  strings  were  touched),  thèse  figures  thereupon  ran 
about  the   men   ail  round. 

Then  they  played  to  them  ;  so  that  twelve  men  of  their 
household  died  of  weeping  and  sadness. 

Sweet  and  tuneful  were  thèse  three  ;  and  they  were  mel- 
lower  even  than  Uaithne4.  The  famous  Three  were  three 
full  brothers,  Tear-bringer,  Smile-bringer  and  Sleep-bringer 
by  name.  Boinn  of  the  Side  was  the  mother  of  the  Three.  It 
is  from  the  music  which  Uaithne,  harp  of  the  Dagda,  played, 

1.  It  shall  not  be  a  habitation  for  begging  contention  this.  Cr. 

2.  It  was  a  beauty  of  a  chessboard.  Cr. 
j.  Adornment  of  ruby.  Cr. 

4.  And  thev  were  the  Chants  of  Uaithne.  Cr. 


I  :;2  Aldn  0.  Andcrsori. 

th;U  the  Three  are  namcd.  When  the  woman  was  in  child- 
birth,  it  wept  for  sorrow  ovcr  the  sharpncss  of  the  pangs  at 
hrst.  It  Nvas  a  smile  and  a  laugh  it  phiyed  in  the  middle,  for 
jov  of  tlie  two  sons.  A  sweet  sleep  it  phiys  ■ —  the  last  son 
—  for  the  heaviness  of  the  birth.  Whence  Nvas  named  the 
third  part  of  nuisic.  Aftervvard  Boinn  awoke  out  of  the  sleep. 
a  I  accept  »  said  she,  «  thy  three  sons,  Uaithne  of  perfect 
ardour,  since  there  are  Sleep-bringing  and  Smile-bringing 
and  Tear-bringing  upon  cows  and  \\'omen  who  will  go  with 
Meadb  and  OiHU.  Men  shall  die,  ^Yho  hâve  an  ear  for  iiarnio- 
nies^  ». 

They  cease  from  the  playing  after  that  in  the  palace. 

«  Majestically  it  came-  »,  says  Fergus. 

«  Distribute  to  us  »,  saysFraech,  «  the  food  ».  They  bring 
it  in.  Lothur  steps  on  to  the  floor  of  the  house  :  he  distributes 
to  them  the  food.  Upon  his  palm?  he  divided  each  joint  with 
his  sword,  and  there  was  not  redistributed  fell  or  flesh4. 
Since  he  assiniied  dividing  food  was  never  wasted  under  his 
hand. 

They  vvere  three  days  and  three  nights  at  the  playing  of 
chess,  by  (the  light  of)  the  multitude  of  precious  stones  in 
the  Company  of  Fraech.  After  that  Fraech  addresses  Meadb: 
«  Well  hâve  I  won  from  thee  5  »,  says  he.  «  I  take  not  thy 
stake  from  the  chess  ;  let  there  be  no  loss  of  honour  therein 
to  thee^  ». 

«  From  thy  coming  to  this  castle,  this  is  the  day  which 
seems  longest  to  me  7  »,  says  Meadb. 

«  That  is  not  strange  »,  says  Fraech,  «  three  days  and 
three  nights  are  in  it  ». 

Upon  that  Meadb  rises  ;  she  thought  it  shame  that  the 
vouths  should  be  without  food.  She  goes  to  Oilill  and  tells 
it  to  him  :  w  A  great  deed   hâve  we  done  »,  says  she,   «  the 

1.  Bv  the  hearing  of  art  from  them.  Cr. 

2.  It  is  rushing  that  has  cOme.  Cr. 

5.  On  his  haunches.  Cr. 

4.  And  he  useci  not  touch  the  eating  of  the  méats.  Cr. 
$.  It  is  well  we  hâve  been  entertained  by  thee.  Cr. 

6.  That  there  be  not  a  decay  of  liospitality  for  thee  in  it.  Cr. 

7    Since  I  am  in  tliedun,  this  is  the  day  which  I  deeni  quiet.  Cr. 


Tdin  bô  Fràich.  î^^ 

youths  who  hâve  corne  to  lis  from  outside  to  be  without 
food  '). 

«  Thou  preferrest  playing  chess  »,  says  Oilill. 

«  It  hinders  not  the  distribution  to  his  folk  through  the 
house.  Il  is  three  days  and  three  niglits  »,  says  she.  «  But 
we  noted  not  the  night,  through  the  white  Hght  of  the  pre- 
cious  stones  in  the  house  » . 

«  Let  them  cease  from  their  laments  '  (?)  till  distribution 
is  made  to  them  ».  Thereupon  distribution  is  made  to  them; 
and  it  was  well  with  them  ;  and  they  continued  three  days 
and  three  nights  at  the  feasting. 

It  is  then  that  Fraech  was  bidden  into  the  speech-house, 
and  the  question  (put)  to  him-  what  had  brought  him. 

«  PleasinCT  to  me  »  savs  he,  «  is  a  visit  to  vou  ». 

«  Truly  not  ill-pleasing  to  the  household  is  your  acquain- 
tance  »,  says  OiiHl.  «  Your  présence  is  better  than  your 
absence  ». 

«  We  will  stay  then  »,  says  Fraech,  «  another  week  ». 

After  that  they  stay  in  the  castle  to  the  end  of  a  fortnight; 
and  cach  day  they  hunted  towards  the  castle.  The  Con- 
nauglumen  came  to  see  them. 

Fraech  was  troubled  that  he  had  no  speech  with  the  maiden, 
for  this  was  the  purpose  which  brought  him.  One  day  he 
rises  at  the  end  of  night  to  wash  at  the  river.  It  is  then  that 
she  too  went  with  her  maid  to  wash.  He  takes  her  hand. 
«  Stay  to  speak  with  me  »,  says  he.  «  It  is  thee  we  hâve 
come  for  ». 

«  It  were  truly  welcome  to  me  »,  says  the  maiden,  «  if  I 
could>  :  I  can  do  nothing  for  thee  ». 

«  Tell  me,  wilt  thou  flee  with  me  ?  »  says  he. 

«  Indeed  I  will  not  flee  »,  she  says,  «  for  lam  the  daughter 
of  a  king  and  queen.  There  is  naught  of  thy  display  that  I 
learn  not  from  my  people  ;  and  it  will  be  my  choice  to  go  to 
thee.    Thee    hâve  I    loved.    And    take   thou    with  thee    this 


1.  Cbanting.  Cr. 

2.  It  is  asked  of  him.  Cr. 

3 .  Il  I  were  to  come. 


I  ^4  ■•1/''^  0.  An  Je  r  son. 

thumh-ring  »,  sa^vs  the  maidcn,  «  ;ind  it  shall  bc  as  a  token 
betwcen  us.  My  mother  gave  it  to  me  »,  she  says,  «  to  lav  it 
by;  and  I  will  say  that  I  hâve  losi  it  ». 

After  that  they  part. 

«  I  fear  »  says  OiHll,  «  the  llight  of  yonder  maiden  with 
Fraech  :  though  she  would  be  given  to  him  for  a  price,  and 
(on  condition)  tliat  he  would  conie  to  us  with  bis  beasts  to 
help  us  at  the  Reaving.  » 

Fraech  goes  to  thcni  into  the  speech-house.  «  Is  it  secret 
conférence  ye  hold  ?  »  says  Fraech. 

<c  Thou  wilt  ht  in  it  »,  says  OiUU. 

«   Will  ye  give  to  me  your  daughter  ?  »  says  Fraech. 

The  people  look  one  upon  another  ^ 

«  She  shall  be  given  »,  says  Oilill,  «  it  a  bride-gift  be  given 
as  is  asked.   » 

«  It  shall  be  thine  »,  says  Fraech. 

«  I  ask  three  score  ofdark  grey  horses  »,  says  Oilill,  «  with 
their  bits  ofgold;  and  twelve  milch  kine,  each  one  of  which 
gives  milk  (for  fifty)  to  drink,  and  a  white  calf,  red-eared, 
with  each  one  ;  and  that  thou  comest  with  me,  with  ail  thy 
host,  and  with  thv  musicians,  to  take  the  cows  from  Cuailne  : 
and  my  daughter  will  be  given  to  thce,  provided  that  thou 
comest.  » 

«  I  swear  by  mv  shield,  by  my  sword,  by  my  war-gear,  I 
would  not  give  that  as  bride-gift  even  for  Meadb  ».  He  goes 
from  them  out  ot  the  house. 

Tliereupon  Oilill  and  Meadb  speak  with  one  another.  «  It 
will  incite  against  us  many  of  the  kings  of  Frin  it  he  takes 
the  niaiden.  VVhat  is  best,  let  us  go  after  him  and  slay  him 
straightway,  ère  he  bring  destruction  upon  us.  » 

«  Evil  is  that  »,  says  Meadb,  «  and  it  is  a  dishonour  to 
us.   » 

«  It  will  be  no  dishonour  to  us  »,  sa3's  Oilill,  «  the  way 
that  I  shall  plan  it.  »  Oilill  and  Meadb  go  into  the  palace. 

«  Let  us  go  out  »,  says  Oilill,  «  and  see  the  hounds  hun- 
ting  till  mid-day,  and  until  they  are  tired.  » 

I.  Tlie  liosts  will  clearly  sce  she  shall  be  given.  Cr. 


Tâ:n  bô  Frâich.  1 55 

Afterwards  they  ail  go  out  to  the  river  to  bathe.  «  It  is 
told  to  me  »,  says  Oilill,  «  that  thou  art  a  good  swimmer. 
Corne  into  this  pool  and  let  us  see  thy  swimming.  » 

«  What  of  this  pool  ?  »  he  says. 

«  We  know  no  danger  in  it  »,  says  Oilill.  «  Bathing  in  it 
is  fréquent.  »  Thereupon  Fraech  puts  his  clothing  oti  him 
and  goes  into  the  pool,  and  Icaves  its  helt  above.  Then 
Oilill  opens  Fraech's  purse  bchind  hini,  and  the  ring  was  in 
it.  Oilill  recognises  it.  «  Conie  O  Meadb  !  »  says  Oilill. 
Then  Meadb  cornes.  «  Knowest  thou  that?»  says  Oilill.  «  I 
do  »,  she  says.  Oilill  casts  it  down  into  the  river. 

Fraech  noticed  that  thing;  and  saw  this,  that  the  salmon 
leapt  to  meet  it  and  caught  it  in  its  mouth.  He  springs 
towards  it  and  seizes  its  gill.  He  goes  to  the  land,  and  hrings 
it  to  a  hidden  place  in  the  bank  of  the  river.  Then  he  pro- 
ceeds  to  corne  out  of  the  water. 

«  Corne  not  »,  says  Oilill,  w  till  thou  bring  me  a  branch 
from  the  rowan-tree  yonder,  on  the  bank  of  the  river.  Bcau- 
tiful  to  my  thinking  are  its  berries.  » 

Thereupon  he  goes  away,  and  breaks  a  branch  trom  the 
tree,  and  takes  it  on  his  shoulder'  into  the  water.  This  then 
was  the  sayingof Finnabair :  «A  beautiful  thing ye  see-.  »  She 
thought  it  the  more  beautiful  to  see  Fraech  over  a  dark  pool 
—  the  body  ofgreat  whiteness,  the  hair  of  great  beauty,  the 
face  of  comeliness,  the  eye  of  grey  ;  and  he  a  lissome  youth, 
without  fault  or  blcmish;  his  face  narrow  below,  broad 
above,  and  he  straight-limbed  and  flawless  :  the  branch  with 
the  red  berries  between  his  white  throat  and  face.  It  is  this 
that  Finnabair  said  :  «  I  havc  seen  nothing  that  would  ap- 
proach  him  halfor  tliird  part  for  shapeliness  ». 

After  that  he  flung  to  them  the  branches  out  ot  the  water. 

«  Splendid  and  beautiful  are  the  berries;  bring  us  more  of 
them.  »  He  goes  out  again  into  the  middle  of  the  water.  The 
•Beast  seizes  him  in  the  water.  «  Bring  me  a  sword  5  »,  says 


1.  At  his  back.  Cr. 

2.  Is  it  not  beautiful  he  looks.  Cr. 

3.  Crowe,  Hterally  :  Let  a  sword  come  îo  me  from  you. 


1 36  Alan  0.  Andcrson. 

he.  And  there  was  no  man  upon  the  shore  who  dared  to 
give  it  to  him  through  fear  of  Oilill  and  ot  Meadb.  Upon 
that  Finnabair  throws  off  her  clothing,  and  springs  svith  the 
sword  into  the  water.  Her  father  casts  a  five-pointed  spear 
the  length  ofaspear's  throw  down,  and  it  goes  through  her 
two  tresses;  and  Fraech  caught  the  spear  in  his  hand.  He 
leaps  up  over  the  spear  ashore',  with  the  Beast  still  in  his 
side.  He  hurls  the  spear  with  the  prowess  of  weapon-wiel- 
ding  tribes  -,  so  that  it  goes  through  the  purple  robe  and 
through  the  shirt  that  was  on  Oilill.  Upon  that  the  young' 
men  gather  round  Oilill.  Finnabair  cornes  out  of  the  water, 
and  leaves  the  sword  in  the  hand  of  Fraech  :  and  he  smote  the 
head  from  the  Beast,  so  that  it  remained  on  his  side;  and  he 
brought  the  Beast  with  him  to  land.  It  is  from  this  is  named 
the  «  Black  Linn  of  Fraech  »,  in  Brei,  in  the  lands  of  Con- 
naught. 

Thereupon  Oilill  and  Meadb  go  into  tlieir  castlc.  «  A  great 
deed  hâve  \ve  done  »,  says  Meadb.  «  We  regret  »,  says 
Oilill,  «  what  we  hâve  done  to  the  man.  As  for  the  maiden  », 
says  he,  «  she  shall  die  to-morrow  night,  and  it  shall  not 
be  the  fault  of  taking  the  sword  that  will  be  (ascribed)  to 
her.  Make  ye  a  bath  for  this  man,  a  broth  of  fresh  fat,  and 
cow's  flesh  minced  by  adze  and  by  axe  ;  and  bring  him  into 
the  bath  ».  Ail  was  done  as  to  that  thing  even  as  he  said. 

Fraech's  horn-blowers  go  before  him  into  the  castle.  They 
play  so  that  thirty  men  of  the  spécial  friends  of  Oilill  die  of 
themelody3.  Thereupon  he  goes  into  the  castle  and  enters 
the  bath.  The  women-folk  gather  round  him  al  the  vat  to 
chafe  him  +  and  to  wash  his  head. 

Then  he  was  taken  out  and  a  bed  was  laid  for  him.  And 
they  heard  something,  a  wailing  upon  Cruachan.  Thrice 
fifty  women  were  seen,  with  purple  tunics,  with  green  head- 
gear,  with  silver  bracelets  upon    their  wrists.  Messengers  go 


1.  So  MS.  In  Eg.  and  LL  :  He  throws  the  spear  up  ashorc. 

2.  Lets  it  fly  with  a  charge  of  the  methods  ot  playing  of  championship. 
Cr. 

3.  Die  for  pleasurableness.  Cr. 

4.  For  ablution  and  for  washiug  of  liis  head.  Cr. 


Tdin  bô  Frdich.  1 37 

to  them  to  learn  the  taie  of  wherefor  they  lamented.  «  Fraech, 
son  of  Idach  »,  says  the  woman.  «  the  favourite  son  »  says 
the  woman,  «  of  the  King  of  the  Side  of  Erin  «.  With  that 
Fraech  hears  the  wailing.  «  Lift  me  out  »,  says  he  to  his 
folk;  «  this  is  the  weeping  of  my  mother  »,  sa3's  he,  «  and 
ofthe  women  of  Boinn.  »  Upon  that  he  is  lifted  out  and 
carried  to  them.  The  women  come  round  him  and  carry 
him  away  into  Cruachan. 

At  nones  on  the  morrow^  this  is  what  they  saw.  —  he 
comes,  quite  whole,  without  hurt  or  blemish,  with  fifty 
women  around  him  —  alike  in  âge,  in  aspect,  in  beauty,  in 
sweetness,  in  size  and  in  form,  with  features  of  women  of 
the  Side,  so  that  there  was  no  recognising  of  one  from  ano- 
ther  of  them.  Folk  were  well-nigh  smothered  (in  the  crush) 
around  them. 

They  parted  in  the  door  of  the  stronghold.  They  give 
forth  their  weeping  as  they  go  from  him,  so  that  they  dis- 
tracted  the  people  in  the  stronghold.  It  is  hence  comes  the 
«  Wailins;  ofthe  Women  of  the  Side  »,  ofthe  musicians  of 
Erin. 

Thereupon  he  goes  into  the  castle.  Ail  the  folk  rise  to 
meet  him,  and  give  him  welcome  as  though  it  were  from  ano- 
ther  world  he  came.  Oilill  rises,  and  Meadb  ;  they  make 
apology  to  him  for  the  hurt  they  had  caused  him  %  andthey 
make  peace. 

They  take  to  feasting  in  the  evening-.  Fraech  calls  a  lad  of 
his  Company  :  «  Go  out  »  says  he,  «  to  the  place  where  I 
went  into  the  water.  I  left  a  salmon  there.  Take  it  to  Fin- 
nabair.  Let  her  charge  herself  with  the  care  of  it.  Let  the 
salmon  be  well  cooked  by  her:  the  ring  is  inside  the  salmon. 
I  think  it  likely  that  it  will  be  asked  of  her  tonight?.  »  Wine- 
mirth  seized  them,  and  music  and  play  delight  them. 

Then  Oilill  spoke  :  «  Bring  to  me  ail  my  jewels  »,  said  he. 
They  were   brought  to  him,  and  lay  in  front  of  him.  «  Won- 


1.  For  the  attack  they  had  made  at  him.  Cr. 

2.  At  once.  Cr. 

5.  It  will  be  set  to  us  tonight.  Cr. 

Revuc  Cdùquc,  XXIV.  10 


i 


I  ^8  AliUi  0.  Andcrson. 

drous,  wondrous!  »  says  everyone.  «  Call  to  me  Finnabair  », 
says  he.  Finnabair  cornes  to  them,  with  fifty  niaidens  around 
her. 

«  O  daughter  »,  says  Oilill,  «  the  ring  which  I  gave  to 
thee  last  year,  hast  thou  it  yet  ?  Bring  it  to  me,  that  the 
young  men  may  see  it.  Thou  shalt  hâve  it  afterwards.  » 

«  I  know  not  »,  she  says,  «  what  was  done  with  it.   » 

«  Find  out,  forsooth  »,  says  Oihll.  «  It  is  needful  to  seek 
it,  or  for  thy  hfe  to  go  out  from  thy  bod3\   » 

«  That  is  not  fitting  »,  say  the  youths;  «  there  is  much 
that  is  good  hère  already.  » 

«  There  is  not  one  of  my  jewels  that  shall  not  go  for  the 
maiden's  sake  »,  says  Fraech,  «  because  she  brought  the  sword 
to  me  in  pledge  of  my  hfe.   » 

«  Thou  hast  naught  amongst  thy  jewels  that  will  help 
thee,  if  the  ring  come  not  from  her  »,  says  Oihll. 

«  I  hâve  not  the  power  to  give  it  »,  says  the  maiden.  «  Do 
with  me  as  thou  wishest.   » 

«  I  swearby  the  God  my  tribe  swears  by  %  thou  shalt  die^, 
if  it  come  not  from  thee  »,  says  Oilill.  «  It  is  for  this  that  it 
is  sought  of  thee,  because  it  is  difficult.  For  I  know  that 
until  the  men  who  hâve  died  from  the  beginning  of  the 
world  come  again,  it  comcs  not  out  of  the  place  into  which 
it  was  cast.  » 

«  Well,  it  will  not  come  for  treasure  or  longing  »,  says 
the  maiden,  «  the  jewel  which  is  asked  for.  —  Let  me  go 
that  I  may  bring  it,  since  it  is  often  that  it  is  asked  for  ». 

«  Thou  shalt  not  go  »,  says  Oilill,  «  but  let  some  one  go 
from  us  to  fetch  it.  » 

Finnabair  sends  her  maid  to  fetch  it.  «  I  swear  by  the  God 
my  people  swears  by,  if  it  be  found,  I  will  be  under  thy 
power  no  longer,  even  ïîforsaroh  be  my  occupation.   » 

«  I  shall  not  hinder  thee,  though  it  were  to  the  groom  thou 
shouldst  go,  if  the  ring  be  found  »,  says  Oilill. 


1.  I  swear  the  oath  my  territory  swears.  Cr. 

2.  Thy  flesh  shall  perish.  Cr.  Literally  :  thy  lips  shall  die. 

3.  Though  I  shouid  be  at  great  drinking  continually.  Cr.  ! 


Tàin  bô  Frdich.  1 39 

Thereupon  the  maid  hrought  the  plate  into  the  palace,  and 
upon  it  the  salmon,  cooked,  and  dressed  with  honey;  it  was 
well  prepared  by  the  maiden  ;  and  below  upon  the  salmon 
was  the  ring  of  gold.  Oilill  saw  it,  and  Meadb.  Afterward 
they  look  upon  Fraech^;  and  he  looked  at  his  purse. 

«  Me  thinks  it  is  testified-  that  I  left  off  my  belt  »,  says 
Fraech.  «  By  the  truth  of  thy  Kingship  »,  says  Fraech,  «  tell 
what  thou  didst  with  the  ring.  » 

«  That  shall  not  be  hidden  »,  says  Oilill.  «  Mine  is  the 
ring  thou  hadst  in  thy  purse.  I  know  it  is  Finnabair  who 
gave  it  to  thee.  It  is  therefore  that  I  cast  it  into  the  deep  pool. 
By  the  truth  ofthy  honour  and  thy  hfe,  O  Fraech,  tell  after 
what  fashion  was  accomplished  the  bringing  of  it  out.  » 

«  It  shall  not  be  hidden  from  thee  »,  says  Fraech.  «  The 
very  day  I  found  the  ring  in  the  door  of  the  stronghold,  I 
knew  that  it  was  a  precious  jewel.  It  is  for  this  that  I  laid  it 
by  heedfully  in  my  purse.  I  heard,  the  day  that  I  went  to  hte 
water,  the  maiden  who  had  lost  it  seeking  for  it.  I  said  to 
her,  «  What  reward  wilt  thou  give  me  for  finding  h?  »  She 
said  to  me,  she  would  give  a  year's  love  to  me.  It  chanced 
that  I  had  not  brought  it  with  me  :  I  had  left  it  behind  in 
my  house.  We  met  not  (till  \ve  met)  at  the  giving  of  the 
sword  into  my  hand  in  the  river.  After  that  I  saw  when  thou 
didst  open  the  purse,  and  didst  cast  the  ring  into  the  water. 
I  saw  the  salmon  which  leapt  to  meet  it  and  caught  it  in  its 
mouth.  Thereupon  I  caught  the  salmon,  put  it  up  in  the 
mantle,  and  sent  it  into  the  hand  of  the  maiden.  And  it  is 
that  salmon  which  is  on  the  plate.  » 

The  bewilderment  and  the  surprise  of  thèse  taies  occupy 
the  household.  a  I  shall  not  set  my  mind  upon  another 
youth  in  Erin  after  thee  »,  says  Finnabair. 

«  Pledge  thyself  to  it  and  come  to  us  »,  say  Oilill  and 
Meadb,  «  with  thy  cows  to  the  Cattle-reaving  from  Cuailne  : 
and  when  thou  comest  again  from  the  East  with  thy  cows, 
then  shall  ye  wed  that  very  night,  thou  and  Finnabair.  » 


\.  After  that  Froech  looks  at  it.  Cr. 

2.  Methinks  it  is  for  proof  I  left  my  girdle.  Cr. 


140  Alan  0.  Anderson. 

«  I  will  do  that  thing  »,  says  Fmcch.  After  that  they  abide 
there  till  the  morrow. 

Fracch  makes  ready  with  his  folk,  and  they  bid  farewell  to 
Oilill  and  to  Meadb.  Then  they  départ  to  his  lands. 

It  chanced  that  meanwhile  his  cows  had  been  stolen.  His 
mother  came  to  him  :  «  Not  fortunate  ^  thy  journey  »  says 
she,  «  which  has  been  made.  It  will  cause  great  harm  to  thee. 
Thy  cows  hâve  been  stolen,  and  thy  three  sons,  and  thy 
wife,  and  are  at  the  Range  of  the  Alps.  Three  of  them  are 
in  Northern  Albin  with  the  Picts.  » 

«  Tell  me,  what  shall  I  do  ?  »  says  he  to  his  mother. 

«  Thou  shalt  not  s;o  to  look  tor  them.  Thou  wilt  not  o;ive 
thy  life  for  them  »,  she  says.  «  Thou  shalt  hâve  other  cows 
from  me.   » 

«  Not  thus  is  it  »,  says  he  ;  «  It  lies  upon  my  honour  and 
upon  my  life  to  go  with  my  cows  to  Oilill  and  Meadb  for 
the  reaving  of  the  cows  from  Cuailne  ». 

«  What  thou  seekest  »,  says  his  mother,  a  will  not  be 
attained.  »  And  with  that  she  goes  from  him. 

Thereupon  he  sets  off  with  thrice  nine  men,  and  a  hawk 
and  a  leash-hound  with  them;  till  he  came  into  the  land  of 
Ulster,  and  met  with  Conall  Cearnach  at  the  mountains  of 
Boirche.  He  tells  his  difficulty  to  him. 

«  Not  fortunate  for  thee  »,  says  that  one,  «  will  be  the 
thing  (which  is  upon  thee).  A  sore  trouble  is  upon  thee^  », 
says  he  ;  «  what  is  thy  purpose  in  it  ?  » 

«  Thou  wilt  help  me  3  »,  says  Fraech,  «  and  go  with  me 
whatever  time  we  meet.   » 

«  Yea,  I  will  go,  »  says  Conall  Cearnach. 

They  set  out,  the  three  4  of  them,  over  the  sea,  across  the 
North  of  England,  across  the  Sea  of  Icht,  to  the  North  of 
Lombardy,  till  they  came  to  the  Mountains  of  Alps.  They  saw 
in  front  of  them  a  girl  herding  sheep.  <(  Let  us  two  go,  O 
Fraech  »,  says  Conall  «   and  let   us  speak  with  the  woman 

1.  Not  active  of  journey  hast  thou  gone.  Cr. 

2.  Much  of  trouble  awaits  thee..    though  in  it  thy  mind  should  be.  Cr. 

3.  It  occurred  to  me.  Cr. 

4.  That  is.  the  three  nines.  Cr. 


Tain  bô  Frdich.  141 

yonder;  and  let  our  youths  stay  hère  ».  Thereupon  they 
went  to  speak  with  her.  She  said,  «  Whence  are  ye  ?  »  «  Of 
the  men  of  Erin  »,  says  Conall. 

«  Not  fortunate  truly  for  men  of  Erin  is  their  coming  to 
this  land.  Of  the  folk  of  Erin  is  my  mother.   » 

«  Thou  wilt  hclp  me  for  fricndship's  sake.  Tell  us  some- 
thing  of  our  wanderings.  What  kind  of  land  hâve  \ve  come 
to  ?  » 

«  A  grim  and  fearful  land,  with  fierce  youths,  who  go  ono 
every  side  to  take  cattlc  and  women  and  raiment  ^  »,  says 
she. 

«  What  is  the  last  thing  they  hâve  taken  ?  »  says  Fraech. 

«  The  cows  of  Fraech,  son  of  Idach,  from  the  West  et 
Erin;  and  his  wife,  and  his  three  sons.  His  wife  is  hère  with 
the  king.  Tiiere  are  his  cows,  in  the  land  before  you.  » 

«  Thou  wilt  come  to  our  aid  »,  says  Conall. 

«  Little  is  my  power  save  knowledge  of  the  woman  -.   » 

«  This  is  Fraech  »,  says  Conall,  «  and  they  are  his  cows 
that  were  taken.  » 

«  Do  ye  think  the  woman  taithful  ?  »  she  says. 

«  Though  we  thought  her  faithful  when  she  went,  yet  we 
think  her  not  faithful  since  she  came.   » 

«  The  woman  who  tends  the  cows,  go  ye  to  her.  Tell  her 
your  need.  Of  the  people  of  Erin  her  race,  of  the  Ulster-folk 
in  spécial.  » 

They  go  to  her;  they  accost  (?)>  her,  and  tell  her  their 
race  :  and  she  gives  them  welcome. 

«  What  has  brought  you  ?  »,  says  she. 

«  Trouble  has  brought  us  »,  says  Conall.  «  Ours  are  the 
cows  and  the  woman  who  is  in  the  stronghold.   » 

«  It  will  not  be  fortunate  for  you,  in  sooth  »,  says  she, 
«  to  go  against  the  woman.  Harder  for  you  than  ail  else  »,  says 
she,  «  is  the  serpent  which  guards  the  stronghold.  » 

«  Name  me  not4  »,  says  Fraech.  «  I  think  her  not  foithful. 

1.  Captives.  Cr. 

2.  LL:  save  knowledge  only. 

3.  They  receive  her.  Cr. 

4.  She  is  not  my  countrv  name.  Cr. 


142  Alan  0.  Anderson. 

I  think  thoLi  art  faithful-  We  know  that  thou  wilt  not  deceive 
us,  since  thou  art  of  the  Ulster-folk.   » 

«  Who  of  the  Ulstermen  are  ye?  »  says  she. 

«  Hère  is  Conall  Cearnach,  the  best  warrior  among  the 
Ulstermen  »,  says  Fraecli.  She  throws  two  hands  upon  the 
neck  of  Conall  Cearnach.  «  The  Destruction  will  arrive  this 
time  ^  »,  says  she,  «  seeing  that  he  has  comc.  For  it  is  to  him 
was  prophesied  the  destruction  of  this  castle.  Let  me  go 
hence  »,  says  she.  «  I  shall  not  be  at  the  milking  of  the 
cows.  I  shall  leave  the  stronghold  with  open  gâte:  it  is  I  who 
tasten  it.  I  shall  say  that  the  calves  were  sucking-.  Ye  may 
come  into  the  castle,  if  but  they  are  asleep5.  Most  grievous 
for  you  is  the  serpent  which  is  at  the  castle  ;  many  hosts  are 
destroyed  by  it4.  »  «  Thus  shall  we  go  »,  says  Conall. 

They  go  against  the  stronghold.  The  serpent  springs  into 
the  belt  of  Conall  Cearnach,  and  they  pillage  the  castle 
straightway.  Thereupon  they  rescue  the  wife  and  the  three 
sons,  and  take  what  is  best  of  the  jewels  of  the  castle.  And 
Conall  looses  the  serpent  out  of  his  belt,  and  neither  of  them 
did  harm  to  the  other. 

And  they  go  into  the  realm  of  the  Northern  Picts,  so  that 
he  takes  from  there  three  oftheir  cows. 

And  they  went  to  the  castle  of  Ollach  mac  Briuin,  into 
Aird  hUa  n-Eachdach.  It  is  there  that  Conall  Cearnach's  man 
died,  while  driving  the  cows:  Biccne  son  of  Laegaire  by 
name.  It  is  from  this  comes  a  Inber  mBiccne  »,  at  Bennchur. 
And  they  brought  their  cows  across  from  there.  It  is  there  they 
cast  their  horns  from  them  ;  so  that  from  this  comes  «  Tracht 
mBeannchuir.   » 

Thereupon  Fraech  departed  to  his  land,  and  his  sons  and 
his  wife  and  his  cows  with  him  :  so  that  he  went  with  Oilill 
and  Meadb  to  the  Reaving  of  the  Cows  from  Cuailne. 

THE  END.  Amen. 


1.  Has  come  in  this  expédition.  Cr. 

2.  It  is  for  drink  the  calves  wcre  sucking.  Cr. 

3.  Come  thou  into  the  dun  when  they  are  sleeping.  Cr. 

4.  Several  tribes  are  let  loose  from  it  (i    e.  of  serpents).  Cr. 


Tdin  bô  Frdich.  14:; 


TAIN  BO  FRAICH  ann  so 


Fraeach  macc  idhaich  do  chonnachtaib.  Mac  side  do  befinn 
a  sidaib.  Deirb  siur  saide  do  bofinn.  IS  é  laeach  as  aille  bai 
ann  d'kraib  e'ircnn  7  alban.  Acht  ni  ba  suthdin. 

Dobert  a  mcilbair  di  bai  déc  dô  asin  t-sid  it  é  finna  ôderga. 
Bai  treabad  occa  co  ceann  ocht  mhl'iadiia  (p.  38)  cen  tabairt 
mna  chucca.  Cae£ra  mac  ris;  robe  lin  a  theao;laich  cornais  com- 
chiitrama  fris  uile  cter  chruth  7  ecoscc.  Carthair^  finnabair 
ingean  oililla  7  meadba  ar  irscelaib.  Adliadar  dosom  occa 
thaig.  Ro  ba  lan  eire  7  alba  dia  allad  7  dia  scelaib.  lAr  suide 
do  chorastar  fliir  dul  do  agallaim  na  hingeine  immaraig  fri 
muinntir  anisin.  Tiagar  Liait  din  co  siair  do  matJmr-  co  tucc- 
thar  ni  do  etach  ingnathach  7  do  aiscceadaib  side  duit  uaidi. 
Luid  iarum  co  siair  [a  mathar]  .i.  co  boinn  combai  a  muig 
breg  7  dobert  caeanz  mbrat  ngorm  7  ba  cosmail  cech  ae  ré 
finndruine'  ndoile  7  cethora  oa  dubglassa  for  cech  mbrut  7 
mileach  ndergoir  la  cach  mbrut  7  leinte  bangeala  co  tuaigmi- 
laib  ôir  7  airgid  iumpa  7  caeca  sciath  n  airgide  co  n-imlib  7 
caindeall  rigthige  illaim  cech  aé  7  cacca  seamann  finndruine 
ar  gach  n-ae.  Caeca  toracht  di  or  forrloiscthe  in  cach  n-ae. 
Eirmitiuda  di  charmoccol  foib  anis  et  di  leachaib  logmaraib  a 
n-airiarn.  No  lasdais  a  n-aidche  amal  beitis  ruithni  greni  7 
caeca  claidim  n-orduirn  leo  et  gabar  bocglas  fô  shuide  cech 
fir.  7  beilge  oir  friu.  Maellann  argait  co  cluicinida4  oir  fo 
braigid  cech  eich.  Caeca  acrann  corcra  co  snaithib  airgid  eistib. 


Carthui  Eg.  carthai  LL. 

«  Tiagar  uait  didiu  »,  ol  a  muinntcr,  «  got  fiar  ».  Eg. 

Pria  druimni  dùile.  Eg. 

Cluciniu  LL.  cluiginib  Eg. 


144  "^^^^  ^-  ^"'^ffion. 

Co  siublaib^  oir  7  argaid  7  co  (p.  38,  col.  2)  ceinnmilnib. 
Caeca  echluscc  finndruine  co  mbaccana  orda  for  chinn  cech  aé. 
Et  secbt  milchoin  i  slabradaib  airgid  7  uball  n-oir  etcr  cech 
n-ae.  Brocca  creduma  umpu.  Nocho  roibe  dath  nad  beith 
inntib.  Morfeisir  corrnaire  leo  co  corrnaib  ôrda  7  airgdigib  co 
n-edaifîîib  illdathachaib  co  mongaib  ordaib  siadbuidib  co  lean- 
naib  etrachtaib.  Badar  tri  druide  reimib  co  minnaib  airgid  fo 
dior.  Sceith  co  fethul  chonduala  la  cech  n-aé  co  cirbaccanaib^ 
co  n-easnadaib  creduma  iarna  thaebaib.  Triar  cruitiri  5  co 
n-ecoscc  rig  im  cech  n-ae. 

Dochumlatt  ass  iarum  do  chruachnaib  cosin  ecoscc  sin  leo. 
Dosneaccaid  in  derccaid  don  dun  intan  do  dechadar  co  mag 
cruachna.  Dirrimm  atchiussa  don  dun  inna  lin  o  gahsat  oilill 
7  meadb  flaith  ni  cos  tainic  riani  7  ni  cos  tiuccfa  dirimm  hus 
chaime  nd  bus  ainni.  IS  eu  ma  leam  beit  a  tulchoba  fina  no 
beth  mo  cheann  lasin  ngaith  dothaed  tairrsium^.  Abras  7 
abairt  dogni  in  t  occlach  fil  ann  nochon  accasa  riam  a  chu- 
truma.  Fôcheird  a  bundsaig  rôat  n-urchora  uad.  [rejsiu  co  tri 
ria  talani  nosgaibet  na5  secht  milchoin  na^  secbt  slabradaib 
airgid. 

Lasodain  dothiagaid  na  sluaig  a  dun  chruachan  dia  ndeach- 
sain  imm«5muchaid  in  daine  isin  dun  co  n-aptadur  se  fir  dec 
aco  ndécsin  (p.  39).  Tairling[it]  a  ndorus  in  duin.  Scoirit  a 
n  -eocho  7  leicid  a  milchono.  Doseannaid  na  sccbt  n-aige  do 
raith  cruachan  7  secht  sinnchu  7  secbt  mila  muge  7  secbt  turcca 
alita  co  ndorubadar  in  oicc  asin  urrlainn  in  duine.  lArsin  fo- 
chertad  in  milchoin  bedc  i  mbrei.  gabait  secht  ndohurchona. 
Dosbertadar  dochum  na  harda  a  ndorus  na  primratha.  Dei- 
sidar  a  suidiu.  Dotiagar  on  rig  dia  n-agallaim.  IMchomarccar 
cia  bo  chan  doib.  Nodojsloindid  iarum  iarna  sloiimte  fire. 
Fraeach  mac  idaig  annso  ol  siad.  Raitte  in  rachtaire  frisin  rig 
7  in  rignai.  Fochean  doib  ol  oilill  7  meadb.  IS  ôclach  an  fil 


1.  Siblaib  LL.  siblannuib  Eg. 

2.  Cirbachlaib  LL.  cirbachluib  Eg. 

3.  Cruittirc  LL.  cruiti  Eg. 

4.  tairsiu  LL. 

5.  MS.  na  na. 

6.  cona  LL.  gusna  Eg. 


Tdin  bô  Frdich.  145 

and  ol  oilill.  taed  isin  les.  Doleiccter  doib  ceathraimthi  in 
taige.  Ed  a  ecoscc  an  taige. 

Seacht  ordd  ann.  secht  n-imdai  o  thein  co  fraig  annsin 
taig  imecuirt.  Airenach  do  creduma  for  cech  n-imdai.  Aurrs- 
cartad  deirggiubar  fo  mreacht  runchain^  uile.  Tri  sdeiil  chre- 
diimai  i  n-aulaith  ceclia  himdai.  Secht  stialla  umai  on  damda- 
baicli  co  cleitlie  asin  tig.  De  gius  dognith  in  teach  ba  thuga 
slinnead  bai  foir  dia  n-eachtair.  Batair  se  seinistir  dec  asin  taig 
7  comlae  umai  ar  cacli  n-ai.  Cuing  umai  darsa  torrles.  Ce- 
theor  ochtga  umai  for  imda  oililla  7  meadba  immdernide  de 
chredumai  uile  asi  aceirtmedon  in  taige.  Da  auraineach  argaid 
impe  fo  diôr3. 

(p.  39,  col.  2).  Flescc  airgid  asin  airinach  rosaeigid  midlissiu 
in  taige  timchillid  a  teach  immecuairt  on  dorus  colaile. 
Arocbat  a  ngaiscidu  isin  taig  sin  sedaid  7  ferthair  failte  friu. 
Fôchen  daib  :!  ol  oilill  7  meadb.  ISed  dorochtadar4  ol  fraech. 
ni  ba  durais  ar  airbaig  5  on  ol  meadb.  IMbrig  meadb  7  oilill 
ficheall  iarsin.  Gabaig  fraech  iarum  imbert  fichli  ria  ter  dia 
muinntir.  Ba  cainide  fichilla^.  Clar  finndruine  ann  co  ceitho- 
raib  auaib  7  uillnib  oir.  Cainneal  do  lig  lôgmair  ôc  fursannad 
doib.  Or  7  argat  in  fuirinn  bai  forsin  clar.  Urgnaid  biad 
donaib  ôcaib  ol  ailill.  Ni  head  as  occob[or]  lium  or  meadb. 
Acht  dul  d'imbert  na  fichlli  thall  fri  fraech.  Eirg  dô  is  maith 
Humsa  oloiHU.  IMbert  in  fichill  iarum  7  fraeach.  Bai  a  muind- 
tir  coleic  ac  fuine  na  tladmil.  Sennet  do  chruittir/7  dunn  ol 
oilill  fri  fraeach.  Seinnit  eim  ol  fraeach.  Crotbolg  do  chroicc- 
nib  dohorcbûn  umpo  cono  n-imdenum  do  parttaing  fo  ri-im- 
denum  di  ôr  7  argad.  Biann  n-erbad  umpo  ameadon.  Ba 
giligter  snechta.  sealla  dubglassa  ina  medonaide.  Bruit  lin 
gilidter  fuan  ngeissi  ima  teta  sin.  [Crota  di  or  7  arccut  7  fin- 
druine  co  n-delbuib  nathrach  7  en  7  milcon  di  or  7  arccut. 


1.  fomreachtruncaifi  LL.  fo  mbrectrad  cain  Eg. 

2.  fo  diorad  airgit  Eg. 
5.  duib  Eg. 

4.  Is  ed  doroachtamar  Eg. 

5.  MS.  aigbaig  :  sic  LL. 

6.  ba  cainside  iarum  in  fi[d]chell  .i.  clar  findruine  and  Eg. 

7.  cruiti  Eg. 


146  Alan  0.  A  II  Jet  son. 

Amail  nogluaistis  na  teta  sin]',  IMarcithidis  na  dcalba  sin 
iarum  ina  Hru  imme  cuirt.  Sennait  doih  iariim  co  n-apatar  da 
ter  déc  dia  muindtir  la  cai  7  toirrsi.  Ba  cain  7  ba  binn  in 
triar  so  7  batar  caine  uaitne  ^  insein. 

(p.  40)  ISe  in  triar  irrdaricc  tri  dearbraithri  .i.  gol-  7 
gean-7  [sjuantraiges.  Boinn  a  sidaib  a  miUbair  in  triur.  IS 
don  cheol  scafiiinn  uaithne  cruit  in  dagdai  ainmnigter  a  triur. 
INtan  nibai  in  ben  occa  lamnad.  ba  gol  mairg  lee  la  guire  na 
n-idàn  itosach?.  Ba  gean  7  ba  gairc'i  arbith  ar  medon  ar  im- 
tholtain  in  da  mac.  Ba  suan  ailgine  arabeiti  in  mac  deiginach 
ar  thruime  ina  breithe.  conad  de  ro  hainmnigead  trian  in 
chiuil  dofuisig  5  iarum  asin  t-suan  i  boind.  Afurtoim-si  ol  si 
do  thri  mie  a  uaichni  lanbrotha  fobith  file  suantraide  7  geinn- 
tride  7  goltride  ar  buaib  scco  mnaib  do  thaesat  la  meidb  7 
oilill.  Atbelat  fir  la  cluais  nglesa  doib.  Anait  don  t-seanmuim 
iarsin  isin  rigthig.  is  segaind^  dofanicc  ol  ïcrgiis.  Foglaid  7 
duind  ol  fraech  a  mbiad  tucaid  astech  doching  lothur  for  lar 
in  tige  fodaile  doib  a  mbiad  for  derrnainn  no  ronnagh  cach 
n-aighe  conachlaeidiub  7  ni  aidled  toind^  na  feoil.  O  gabais 
rannainr/;/  ni  archiuir  biad  fo  laim  riam.  Batur  tri  la  7  teora 
aidche  oc  imbert  na  fichilli.  Lai  immet  na  lie  logmur  i  teglach 
fraich.  lArsin  adgladar  fraech  meadb  IS  maith  rongab//.v  frit  ol 
se  ni  biur  do  thochaill  dind  fichill  —  Na  roib  mcth  n-enigh 
daeit  ann.  O  tusa  asin  dunsa  is  ed  laithe  in  so  as  siam  lium  ol 
meadb.  Deithbir  on  ol  fraech.  atat  tri  la  7  teora  aidchi  and. 
La  sodain  atraiç  meadb  ba  meabul  lee  huith  donaib  ocaib  cen 
biad  luid  co  hailill  raite  fris  Môrgnim  dorigcnsum  ol  si  inn 
oie  inechtar  donangatar  (p.  40,  col.  2)  dohelh  ccn  biad.  Diliu 
duit  imbert  fichilli  ol  oilill.  ni  derban  in  fodail  dia  muinntir- 
seom  seathnu  in  taige  atat  tri  \à  7  teora  aidche  and  ol  si  Acht 


1.  Omission  Csupplied  from  Eg.)  in  MS.  froni  tcta  sin  to  tcta  sin. 

2.  câini  ùaitni  LL.  cain  huaitni  Eg. 
5.  MS.  na  n-id;in.  ITosacli  ba. 

4.  ba  gen  7  failte  arbitli  LL.  gen  7  gaire  7  failte  Eg. 

5.  dofiussig  LL. 

6.  scgond  LL.  segonnd  Eg. 

7.  Change  of  hand  :  foglaid...  immacallamae. 

8.  MS.  teind.  ni  aidletli  toinn  na  feôil  LL.  ni  aithleth  ieoil  na  tunn  dô. 
Eg. 


Tdin  bô  Frdich.  147 

natanairigamar  in  aidche  la  bansoillsi  na  lig  logmar  isin  tig. 
Apraid  riu  or  ailill.  Anat  dianacuinib  co  fodailter  doib.  Fo- 
dailter  doib  iarum  7  ba  maith  romboth  friu  7  ansat  tri  la  7 
teora  aithche  and  forsant[l]edug//^f.  IS  iarum  conacrand^  Fraech 
isa  tech  immacallamae  7.  imcaemrus  -  do  cid  dodnuccai.  IS 
maith  ol  se  lium  celide  libsi.  Ni  holcc  eim  lasa  teaglach  for 
ngnas  ol  oilill.  is  ferr  for  tormach  oldas  for  ndigbail.  Anlimni 
din  ol  fraech  nach  j"rr/;/muin.  Anait  iarsin  co  ceann  caec[thig]is 
issin  dun.  Et  t//jfunn  >  doib  cech  aen  la  dochum  in  duine. 
Dosaeigdis  connachta  dia  ndescain.  Ba  himnid  la  fraeach  cen 
agallaim  na  hingeine.  Seach  ba  he  les  nod  mbert.  Laithc 
n-ann  atraig  diud  aidche  do  indlad  do  abainn.  IS  é  tan  do 
luidh  si  on  7  a  hinail[t]  do  indlat.  Gabaid-som  allam-si  An 
rim  agallaim  ol  se.  IS  tu  dorochtamur.  IS  fochean  liumsa 
eim  ol  in  inçean  ma  cotisainn.  Ni  chumcaim  ni  duid.  Ceist 
in  elafa  lium  ol  se.  Ni  elub  eim  ol  si  onis  am  ingein  rig  7 
rigna.  Ni  fil  dod  [d]aidbri-siu  nach  ameta-sa  o[m]  muinntir  7 
bidh  hé  mo  thogassa  di;w4  dul  chucadsa  is  tù  rochanis  7  ber- 
si  lat  ind  orrnaisc  seo  ol  in  ingean  7  bid  atarind  do  chomar- 
tha.  Dosrad  mo  mathair  dam  or  si  dia  taiscid  7  asber  co  ro 
tallus  amuga'.  Teid  d\no  ceachtar  de  a  leth  iarsin.  Atagur-sa 
ol  ailill  eludh  na  hingeine  (p.  41)  ucad  la  fraech  ce  dobcrtha 
dô  ninmudde  7  do  thaisid  inar  ndochum  cono  cheit[hjri  do 
chobair  duinn  acon  tain.  Dothaed  fraech  chucca  asin  teach 
n-immagaldae.  IN  coeur  fil  lib  or  fraech.  Dotallfo-sa  inné  or 
oilill.  IN  tiberaig  damsa  for  n-ingein  ol  fraech  immanaicid  in 
sluag  doberthar  or  oilill.  dia  tûdcha  tinnscra  ama/  asberthar. 
Rodbia  ol  fraeach.  Tri  /icbh  each  ndubglas  damsa  or  oilill 
cono  mbeilgib  oir  friu  7  dia  lulgaid  déc  om  meltar  ol  n-ais^ 
o  cach  de  7  laeg  finn  oderg  la  gach  n-ae  7  laigeacht  duit  lium 
cot  lin  uile  7  cor  aes  ciuil  do  thabairt  ina  mbo  a  cuailgne  7 
doberthar  mo  ingean-sa  duit  acht  co  tis  ".  Dothonga-sa  dar  mo 

1.  conaccrad  Eg. 

2.  Change  of  hand,  to  samc  as  at  first. 

3.  toffund  LL. 

4.  dâ  LL.  MS.,  hère  and  below,  dT.. 

5.  immudu  LL. 

6.  ol  naiss  coica[t]  Eg. 

7.  acht  go  tisium  don  t-sluaigid.  Eg. 


148  Alan  0.  Anderson. 

sciiith  7  dar  mo  chlcidcam  7  dar  mo  threalam.  ni  tbibrinn  a 
tinnscra  cid  mcidbbi  insin.  Docbing  uadaib  ;isa  tbaig  iarum. 
IMM^nagailHt  iarum  oilill  7  meadb.  Farbbiba  socbaid  n-im- 
munn  do  rigaib  eirend  dia  rucca-soiii  in  ingcin.  Ani  as  maitb 
tuaiprem  ina  degaid  7  marbaim  focbedoir  resiu  forruma  bine 
frinn.  IS  liach  on  ol  meadb  7  is  meath  n-einig  diiinn.  Ni  ba 
meth  n-einig  duind  ol  ailill.  Tucht  aranna[l]far-sa.  Dothaed 
oilill  7  meadb  asin  rigthig.  Tiagam  ass  ol  oilill  co  n-accomar 
na  milcboin  occ  tofonn.  Commedon  lai  7  comdor  scithaig. 
Tiagaid  as  uili  iarum  '  don  abainn  dia  fothruccad.  Adfiatar 
dam  or  oilill  ad  maith  an  uisciii.  Tair  isin  linn  seo  co  n-acco- 
mar do  snam.  Cinnus  na  lin  ni  seo  (p.  41,  col.  2)  ol  se  ni 
fedamar  nach  dodainginti  ol  oilill.  7  is  comthigfotracad  innte. 
Gadaid  a  etach  de  iarum  7  teit  innti  7  fagbaid  a  chris  tuas. 
Oslaigid  oilill  iarum  a  bossan  dia  eis  7  bai  in  t-orrnasc  ann. 
Atageuin  oilill  iarum.  Tairche  a  meadb  or  oilill.  Dothaed 
mead[b]  iarum  in  aithchein  sin  ol  oilill.  Aithchin  ol  si.  Fos- 
cheird  oilill  asin  abaind  sis.  Roairigistar  fraeach  ani  sin  Conac- 
cai^  doUeablaig  in  t-eicni  ar  a  cheann  7  gab//j-  ina  beola. 
Focheirt  beadc  chuice  7  gabaig  a  oilech  >  7  dothaed  do  chum 
thiri  7  dober  a  maicin  diamair  i  mbruach  na  habann.  Dothaed 
do  thaedeach[t]  asin  uisce  iarum.  Na  tair  or  oilill  co  tucca 
craib  dam  don  chairthinn  thall  fil  a  mbruach  na  habann.  IT 
aildi  lium  a  chaera.  Teidsium  as  iarum  7  brisis  gescu  don 
crand  7  dober  ria  ais  asin  uisce.  Ba  hed  iarum  aithisc  finna- 
brach.  Nach  alainn  adchid^  ba  hailldiu  lé  fraeach  do  faiscin 
tar  duiblinn  in  corp  do  rogile  in  toltt  do  roailli  in  aigeadh  do 
chumdachtai  in  suil  do  roglaissi.  IS  e  maeth  oclach  cen  locht 
cein  ainim  co  n-aigid  fochail  forrW/;ain.  IS  e  diuriuch  5  dia- 
nim.  IN  craeb  cosna  caeraib^  dergaib  eter  in  mb[rjaigid  7  in 
aigid  ngil.  IS  ead  adberid  finnabair  nochon  facca  ni  ro  saisid 
leib  no  triain  do  7  chruth.  lArsin  docuiridter   na  craeba  doib 

1.  MS.  uil  narum. 

2.  conaccai  ni  LL. 

5.   a  ôilcch  LL.  gaibid  7  brissis  a  geolbach  Eg. 

4.  nach  n-aluinn  atchid  Eg. 

5.  diriuch  LL.    Eg. 

6.  MS.  craebaib. 

7.  dia  Eg. 


Tdin  bô  Frdlcli.  149 

asin  uisce.  IT  segdai  7  id  ailldi  na  caera.  Tucc  tormach  dûn 
dib.  teid  as  aithirach  co  nibai  amedon  in  uisce.  Gaibtlii  in 
beisd  isin  uisce.  (p.  42)  Domicead  claidem  uaib  ol  se  7  ni 
roibe  forsin  tir  fer  no  lamad  a  thabairt  do  ar  oman  oililla  7 
meadba.  lArsin  gadaid  finnabair  a  hedach  7  fôcheird  beadc 
asin  uis[c]e  cosin  claidim.  D[o]lleic  a  hathair  sleig  coigrinn 
d'uio^  anuas  road  n-aurchora  colluid  treda  trilis  7  condoragaib 
fraeach  ina  laim  in  t-sleig.  Fôcheird  sede  asin  tir  uasin  thsleig  - 
7  ammil  ina  thaeb.  Leicid  on  co  forgabail  ceinele  n-inibcrta 
gaiscid.  Colluid  tarsin  tlacht  corcra  7  tarsin  leinig  bai  am 
oilill.  Lasin  coteirged  in  oie  la  hoilill.  Dothaed  finnabair  asin 
uisce.  7  Facbaid  in  claeidim  allaim  fraich  7  combean  a  cheann 
don  mil  co  mbai  foro  thaeb  7  dobert  a  mil  leis  dochum  thire. 
IS  de  atd  duiblinn  fi-aich  a  mbreib  i  tirib  connacht.  Teid  oilill 
7  meadb  ina  ndun  iarum.  Morgnim  dorignisium  ^  ol  meadb 
is  sinn  ait[h]reach  ol  ailill  anndorignisium  frisin  fear.  IN  in- 
gean  ol  se  adbelad  a  mbeoiM  side  ambarach  dadaig  7  ni  ba  cin 
mbreithe  in  chlaeidim  beithir  di.  Dentar  fotracad  Hb  don  nfir- 
sa.  i.  aenbruithe  n-ursailli  7  carna  samaisce  do  indargain  fo 
thaï  7  beuil  7  a  tabairt  asin  fothrucad.  Dognith  uile  ann  ni 
sin  nmal  aspert  som.  A  chorrnnaire  iarum  roime-sium  chum 
in  duine.  Seannait  di  5  coiiad  abbad  tricha  fer  di  sinchaemaib 
(p.  42,  col.  2)  aililla  ar  sirechtai.  Dothaed  iarum  asin  dun  7 
teid  isin  fotracad.  Co/zeiraig  in  ban-chuire  imbi  ocon  dabaig 
dia  mblith  7  dia  folcad  a  chind.  Dobreith  as  iarum  7  dognith 
dergud.  Cocualatar  ni  an  golgaire  for  cruachnaib.  Co//accas 
na  tri  caecah  ban  co  n-inaraib  corccraib  co  ceanbaraib  uai- 
nidib  co  mbileachdaib"^  argaid  fora  ndoidib.  Tiagar  chucca 
do  fis  scel  dus  cid  ro  chainsid.  Fraeach  mac  idaig  ol  in 
bean  mac  dreittel  ol  in  bean  rig  side  n-e'irenn.  Lasin  ro  chlui- 
nithir  fraeach  in  2:ols;aire.  Domthocbaid  as  ol  séria  muinntir. 
Gol  mo  mntbar-sà  annso  ol  se  7  banntracht  boinnc.  Tocabair 


1.  di  LL.  Eg. 

2.  fosceird  seda  issa  tir  suas  in  slig  LL.  foscuiri  suas  for  tir  in  slig  Eg. 

3.  dorigensum  Eg. 

4.  atbélat  abbeôil  LL. 

5.  idi  Eg. 

6.  MS.  coinbileachdaib.  co  miledhaib  LL. 


1 50  Alan  0.  Andcrson. 

amach  la  sodain  7  berar  chucca.  DothiagaiJ  na  mna  uinie  7 
bertait  uaidih  asin  cruach^ï/;/^  Conaccatur  ni  a  trathnona 
arnabarach  dothaed  7  cacca  ban  uimc  isse  uagslan  cen  on  cen 
ainim.  Comacsa  conidcaclba.  Comaille.  comchainc.  comcho- 
rai.  coni[chro|tha.  co  n-eccosc  ban-sidc  umpu  cona  bai  aithne 
neich  seach  alailc  dib  bec  nad  nuichtha  daine  umpa.  scarsad  a 
ndorus  in  lis. 

Adnagad  a  ngol  oc  dul  uad  co  doviis-  na  daine  batar  isin 
lis  tar  ceand.  IS  de  ata  golgaire  ban-side  la  haes  ciuil  n-elrcnn. 
Teid-sium  iarum  isin  dun.  Ataragad  in  sluag  uile  ara  cheann 
7  tearaid  failte  fris  amal  ba  do  domun  aile  thisad.  (p.  43) 
Atraig  oilill  7  medb  7  dongiad  aithrige  ndo  dondes  3  do- 
ringinsid  fris  7  dogniad  choire.  gabur  flegugud  leo  dagaid. 
Gongair  fraeach  gilla  dia  muinntir  airg  ass  or  se  cosin  maigin 
an  dechad-sa  asin  uisce.  Eicni  foriagbus-sa  ann.  Donucc  do 
tlnnabair  7  irbbadfeisin  fair.  7  fonaigter  in  t-eicne  lee  co  maith 
7  ata  int  orrnascc  amedon  iil  eiccne.  IS  doig  lium  condeisir 
chucca  anocht.  Gabthus  measca  7  ar?/ipetiut  ceola  7  oirfidead^. 
Aspert  oilill  iarum  tuccaid  mo  seoda  damsa  uile  ar  se.  dobret|  h]a 
dô  iarum  co  m  batar  ara  belaib.  Amra.  Amra  ol  cach.  Gairid 
damsa  finnabair  ol  se.  Dothaed  finnabair  chuca  7  caecA  ingean 
uimpi.  a  ingean  ol  oilill  ind5  ordnascc  doradas-sa  duitsiu 
anuraid  in  mair  latt.  Tucc  dam  condaccadar  in  oig.  Rodbia- 
sa  iarum.  Ni  fedar  ol  si  cid  derrnad  de.  findtusa^  eim  ol 
oilill.  IS  eicin  a  cuingid.  no  th'anum  do  dul  as  do  chorp. 
Nicon  fin  ol  in  oie.  Ata  mor  do  maith  ann  cheana.  Ni  fil  ni 
dom  sedaib-sea  na  te  dar  ceann  na  hingeine  ol  fraeach.  Daig 
rucc  in  claidim  dam  daigiull7  dom  anmain.  Ni  fil  lat  do  she- 
daibni  nodotain  mina  aisce  uaide  in  orrnasc  ol  ailill.  ni  com- 
tha-sa  cî^wang  dia  tabair[t]S  ol  in  ingean  (p.  43,  col.  2) 
anrocharadagne  dimsa.  TugaDiatoingiz/i-  mothuathaadbelad  do 

1.  issi'd  cruachan  LL.  hissin  gCruachuin  Eg. 

2.  co  corastar  LL.  gurcorustar  Eg. 

3.  do  neocli  dogniat  friss  Eg. 

4.  airfiti  LL. 

5.  MS.  is  dordnascc. 

6.  finta-sa  LL. 

7.  do  giull  LL.  Eg.  Attracted  to  Daig  preceding? 

8.  dia  tabairltl  LL. 


Tdln  bô  Frdich.  i  ^  i 

beoil  mina  aiscce  uait  or  oilill.  is  aeire  coneagar  chucad.  Uair 
as  deaccmaing.  Ar  ro  fedar-sa  co  tisad  na  daine  adbathadar  o 
thosach  domain  ni  thic  asin^  maigin  in  roiadh.  Nicon  ticfo  ri 
moin  no  adlaic  tra  ol  in  ingean  in  sed  connegar  ann.  Tiagar- 
sa-  condatLic-sa  uair  as  tricc  conegar  ni  rega-sa  ol  oilill.  Taed 
neach  uainn3  Imnionv  dia  tabairt.  Faidis  in  ingean  a  inailt 
dia  tabairt.  Tonga-sa  do  dia  thongz/i'  mo  thuatha  dia  fuigbi- 
ther  nicon  beo-sa  fod  chumachta-sa  ba  sire.  Dia  ndomroib 
forsarol  mo  gras.  Ni  congeb-sa  ditso  on  cid  cossin  n-eachair 
theissi  ma  foo;abthair  in  orrnascc  ol  ailill.  Dobert  iarum  in 
inilt  in  meis  isa  rigtheach  7  in  t-eicni  fonaigthi  fuirri.  isse 
fuilleachtai  fo  mil  dognith  lasin  [injgin  co  maith  7  bai  in 
orrnascc  oir  forsin  eicne  anuas.  Dtwfeccai  oilill  7  meadb. 
Dalei.  conderccar  ar  fraeach  7  dechai^  a  bossan.  INdar  leam 
is  la  teist  forfaccb?/i"  mo  chris  ol  fraeach.  for  fir  do  flatha  ol 
fraech.  apair  cid  derrnais  dond  orrnaisc.  Ni  celtar  on  ol 
oilill.  Leamsa  ind  orrnascc  rodbai  ad  bosan  ro  i'eadar  is  finda- 
bair  dorad  duit.  IS  i?rum  ro  lasa  isin  duiblinne.  For  fir  th'ei- 
nigh  (p.  44)  7  t'anma  a  fraich  asnith  cia  cruth  aralad  a  tabairt 
ass.  Ni  celtar  fortsa  ol  fraeach.  Acedla  fosluar/zi  ind  ordnascc 
i  n[d]orus  in  lis.  Rofetar  cor  bo  sed  caem.  IS  oire  dosroiscid- 
sa5  co  leir  am  bosan.  Rodchual-sa  alaa  dochodh  dond  uisciu. 
IN  ingean  rodlaa  amach  aga  iarmoracht.  Aspert-sa  fria  cia  log 
rombia  latt  ara  fogbail.  Aspert  si  riumsa  doberad  seirc 
mbliadna  damsa.  Eaccmaing  nisragbwja  imum.  Fosragbw^  am 
thaig  dom  eis.  Ni  comairnech[m]ar-ni  [co  comairnechmar]  oc 
tabairt  in  chlaidim  isin  abainn  im  laim-si.  lArsin  adchonnarcc- 
sa  in  tan  ronoslaig-siu  in  mbossan  7  rollais  ind  ordnaisc  asin 
uisce.  adchonnarcc  in  eicni  doreablaing  ara  chinn  conadgab 
ina  beolu.  Nongabusa  in  eicni  iarinn  cotnoccaib  asin  mbrat 
daralus  allaim  na  hingeine.  IS  e  in  t-eicni  sin  iarum  fil  forsin 
meis.  gaibthir  aidmillid  7  agamrugadh  na  scel-sa  a  teglach. 
Ni   foichur-sa   mo  meanmain  for  ôclach    n-aeile    a    n-ciriiin 


1.  MS.  isin. 

2.  tiag-sa  LL. 

3.  uait  LL. 

4.  doéccai  LL. 

3.  dosroisecht-sa  LL. 


I  s  2  Alan  0.  Anderson. 

ITiad-sa  ol  finnabair.  Arrodnaiscc  dho  ol  oilill  7  meadb  7 
tair  chucainde  cod  buaib  do  thain  na  mbo  a  cuailgne  7  in 
tan  dorega-sa  cod  buaib  anair  doridaissi.  Fibaid  sinn  an 
aithche  sin  dadaig  [7]  tinnabair.  Dogen-sa  ann  ni  sin  ol 
fraeach.  Biit  ann  iarum  co  harnabarach.  Gabais  fraeach  uime 
con:\.  muindtir.  (p.  44,  col.  2)  Ceilibraid  iarum  do  ailill  7  do 
mcidb. 

Dochumla  da  crichaib  iarum.  Eaccmaing  ro  gâta  a  bae 
colleic.  Tainic  a  mathair  chuige  ni  beoda  do  fechtus  ar  si 
docoas.  Rofîrti  mor  n-imnid  duid.  Ro  gâta  do  bai  7  do  tri 
mie  7  do  bean  conda  fuil  ag  sleib  n-ealpa.  Ataad  teora  bae 
dib  an  albain  tuaiscert  la  cruithniuchu.  Ceist  cid  dogen-sa  ol 
se  ria  mathair.  dogena  neiptheacht  dia  chuingid.  Ni  thibera 
th'anmain  forro  ol  si.  Rodbia  Bai  leamsa  cheana  ol  si.  Nimtha 
son  ol  se.  Dochoid  for  m'einech  ^  7  for  m'anmain.  Aircc^  co 
hailill  7  co  meidb  com  buaib  do  thain  na  mbua  a  cuilgne. 
Ni  rochebthar  ol  a  mathair  a  connaige.  Teide  uad  iarum  la 
sodain. 

Dochumlai  som  as  iarum  trib  nonboralb  7  fidchuach  7  cu- 
lomna  leo.  Coluid  a  crich  n-ulad  Co  comarnaicc  ria  conall 
cerrnach  ace  beannaib  boirche.  Rodid'  a  cheisd  fri  side.  Ni 
bo  sirsan  duit  ol  side  a  ni  ardotâ  [ardotd]  mor  n-imnid  ol  se 
cid  ann  do  beth  do  meanma.  Dommair-si  ol  fraeach  ri  ro»all 
co  ndichis  lem  nach  re  coiuârneachmar.  Ragat-sa  eim  ol  conall 
cearrnach.  Dochumlat  as  a  triur  tar  muir  [tarj  saxanu4, 
tuaiscert  tar  muir  n-icht  co  tuaiscert  longbard.  co  rangadar  a 
sleibti  ealpa.  Co;/accatar  fraccnatain  oc  ingaire  chaeireach  ara 
cinn.  Tiagam  ar  ndis  ol  conoll  a  fraich  co  n-agaldam  in  mnai 
thall  7  anat  ar  n-oic  sunn.  (p.  45)  Lodar  iarum  dia  agall- 
daim.  Aspert  si  can  daib5.  Do  feraib  eirinn  ol  conAl.  Ni 
sirsan  do  feraib  e'irenn  eim  tiachtain  in  tir  seo.  Do  feraib  e'nenn 
eim  mo  mathair-se.   Dom  fair  [ar  conall]  ar  ro//ndailbe.  Ai- 


1.  MS.  ei3. 

2.  airec  LL. 

3.  râdid  LL. 

4.  tar  muir  tar  saxain  tuascirt  LL. 

5.  dûib  LL. 


Tdin  hô  Frâich.  1 5  5 

seidh^  ni  Juinn  diar  n-imtheachtaib.  Cindus  in  tire  donan- 
camar.  Tir  n[d]uaid  n-uathmur  co  n-ocaib  ansib  ragaid  for 
cach  \eth  do  thabairt  bo  7  ban  7  brat  ol  si.  Cidh  as  nuideim 
tucsad  ol  fraech.  Bai  fraich  mie  idaig  a  hiarthar  oirenn  7  a 
bean  7  a  thri  mie.  Uinnsi  a  bean  lasin  rig.  Ondat  a  bai  asin 
tir  ar  far  mbelaib.  Donfair-ni  do  chobair  or  roz/ali.  IS  bec  mo 
chumang  acht  eolus  na  mna-.  Is  e  fraeacli  annso  ol  conall  7 
ate  a  bai  thucctha.  IN  tairissi  libsi  in  bean  ol  si.  Cidh  tairissi 
linn  in  tan  doluid  béas  ni  tairissi  iar  tiachtain.  Bean  tathaige 
na  bua  airgid  a  dochum.  Eipridh  ré  for  toiscc'  do  feraib  eiveuii 
a  ceinel  di  ulltaib  in  t-sindrud.  Tiagaid  co  suidiu  ardogaibed 
7  doslaeinnit  di  7  ferais  failte  friu.  Cichib  foruirich  olsi.  Fon- 
ruirith  imnid  ol  conall  leam4  na  bai  7  in  bean  fil  isin  lis.  Ni 
bo  sirsan  daib  eim  ol  si  dul  fo  dirim  ina  mna.  Ansa  daib 
ceach  raed  ol  si.  INd  nathir  fil  ag  imdegail  inn  lis.  Nimthi- 
rainm'î  ol  fraeach.  Ni  tairissi  lium.  Atairisisiu  lium.  Ro 
fedamur  ninmera  uair  is  di  ulltaib  duit^.  Can  di  ulltaib  daib 
olsi.  Huinnse  conoll  cearrnnach  sunn-laeach  as  deacli  la  huUta 
ol  fraeach.  Focheird  si  di  laim  fo  braigid  conaill  cearrnaig.  Reis 
in  orgain  in  feacht-sa  ol  si  (p.  45,  col.  2)  Uaire  dodnainic 
sein.  Uair  is  do  side  rorarngairead  orgain  in  duine  seo.  Tiag- 
saass  ol  si.  Nimbeo  fri  bleogan  na  mbo.  Faiceba  in  les  n-obela. 
IS  me  noniada.  Asbeir  is  deol  ro  dineadar  ind  loig7.  Tistaissi 
asin  dun  acht  comtholad'^.  IS  annsa  daib  in  nathir  fuil  acon 
dun  Dileigidar9  iltuatha  di.  Reagma  amin  ol  conall.  Fuabraid 
in  leas.  Focheird  in  [n]athir^°  beadc  a  cris  chonaill  cherrnaig 
7  orgaid  in  dun  fôchedoir.  Teassairgid  iarum  in  mnai  7  na 
tri  mie  7  dobert"  anus  deach  séd  in  duin  7  leigid  conall  in 


1.  aisnid  ni  dam  Eg. 

2.  nanima  Eg.  LL. 

3.  toich  Eg. 

4.  lenn  Eg. 

5 .  nimthirim  frissin  mnai  sin  Eg. 

6.  duinn  Eg. 

7.  MS.  in  deoig.  is  deôl  ro  dinetar  ind  lôig  LL.  rodentar  in  loig  Eg. 

8.  cointalat  LL.  comtabeitd  Eg. 

9.  dolleicetar  LL. 

10.  ind  [njatiiir  Eg. 

11.  doberat  Eg. 

Revue  Ce] ligne,  XXIV.  11 


1 54  ^/''''  0.  Andersen. 

[njathair^  asa  cris.  Et  ni  deirgine  neachtar  de  olcc  fria  cheile. 
Et  dotliiagad  a  crich  cruichintuaithe.  Co  tucca  teora  bu  dia 
mbuaib  a  saide.  Contulladar  do  dun  ollaich  mie  briuin  friu  co 
mbadur  an  aird  hwa  n-eachdach.  IS  ann  adbath  gilla  conaill 
chcrrnaig  oc  timain  na  mbo.  i.  biccne  mac  laegaire.  IS  de 
ata  indber  mbiccne.  oc  bennchur  co  tucasat  a  mbû  -  tliairis 
aile.  IS  ann  ro  lasad  adarcca  dib  ronad  de  ata  ttracht  mbeann- 
chair.  liiid  fraech  as  iarum  dia  crich  7  a  mie  7  a  bean  7  a 
bai  lais.  fo/Kid  luid  la  hoilill  7  meidb  do  thain  na  mbo  a  cuail- 
gne. 

FINID.  amen. 


ALAN  O.  ANDERSON. 


1.  in  [njathraig  Eg. 

2.  MS.  ambu  ambu. 


NOTES 

AUX 

TEXTES  IXÉDITS  EX  CORXIOUE  MODERXE 

(Revue  Celtique,  avril  1902,  pp.  173-200.) 


M.  Henry  Jenner,  qui  n'est  pas  un  inconnu  pour  les  lecteurs 
de  h  Revue  Celtique  et  a  fait  du  comique,  et  surtout  du  comique 
moderne,  une  étude  particulière,  m'a  adressé  un  certain  nombre 
de  notes  concernant  les  textes  en  comique  moderne  publiés 
par  moi  en  me  laissant  libre  d'en  faire  l'usage  que  je  voudrais. 
Je  crois  devoir  en  faire  profiter  les  lecteurs  de  notre  Revue, 
M.  Henry  Jenner  a  fait,  il  y  a  25  ans,  le  catalogue  des  Givavas 
mss.  dans  le  Catalogue  of  additionnai  mss.  du  British  Muséum. 
Il  vient  de  copier  tout  le  comique  de  ces  viss.  qui  n'a  pas 
encore  été  imprimé.  Il  a  donc,  en  ce  qui  concerne  les  mss.  des 
textes  en  comique  moderne,  une  compétence  indiscutable.  Ses 
notes  consistent  surtout  en  différences  de  lecture,  dont  quelques- 
unes  me  paraissent  intéressantes.  Il  a  sùretnent  raison  contre 
moi,  en  cas  de  doute.  Ses  notes  10  et  16  portent  sur  des 
questions  de  grammaire;  la  note  10  est  particulièrement  inté- 
ressante. M.  Henry  Jenner  me  fait  l'honneur  de  me  demander 
mon  avis  à  ce  sujet.  J'avoue  n'en  avoir  pas  encore  de  définitif. 

Quant  à  la  note  25  (page  186,  note  3,  de  la  Revue  Celtique), 
je  suis  complètement  d'accord  avec  M.  Jenner,  d'autant  mieux 
que  c:;;  a  do~  est  une  faute  d'impression  pour  e:^^  a  to:^. 

Nos  lecteurs  apprendront  avec  plaisir  que  M.  Henry  Jenner 
vient  de  terminer  une  grammaire  en  comique  moderne  pour 
la  Cornish  Ccltic  Society. 

J.   LOTH, 


I 


1 56  Henry  Jenner. 


NOTES 


ON 

THE  CORNISH  GENESIS  III  AND  St  MATTHEW  II  &  IV 
(in  the  Revue  Celtique,  of  April    1902.) 


I.  P.  173.  Dr  Jago  and  the  Bibliotheca  Cornuhiensis  are 
wrong.  There  is  a  version  of  Genesis  I.  in  the  Gwavas  MS 
in  Mrs  Veale's  hand-writing,  but  Gen.  III.  and  St  Matth. 
II.  &  IV.  are  in  the  writing  of  the  Rev.  H.  Ustick,  Vicar 
of  Breage,  and  thèse,  with  a  version  of  the  Decalogue  in 
the  same  hand  and,  like  Gen.  III.,  attributed  to  William 
Kerew  (of  whom  nothing  is  known),  are  said  to  be  copied 
from  the  MS  of  Matthew  Row  of  Rendra,  in  Sancreed.  The 
writing  was  identified  by  me,  some  twenty  five  years  ago, 
from  a  copy  of  a  short  trcatise  entitled,  «  Nebha:^Gerriaii  dro 
iho  Carnoack  «  (A  Few  Words  about  Cornish),  by  John  Boson 
of  Newlyn,  author  of  several  ktters,  verses,  epigrams,  etc.  in 
the  Gwavas  MS  ;  of  the  Pilchard  Curing  Song  in  Davies  Gil- 
bert's  édition  ofthe*«  Création  »  ;  and,  according  to  a  note 
in  the  Borlase  MS  (now  lent  to  me  by  its  owner,  Mr  J.  D. 
Enys  of  Enys),  of  the  translation  of  Gen.  I.  in  Mrs  Veale's 
hand.  The  «  Nebbai  Gerriau  »^  which  has  Ustick's  name  as 
copyist,  formerly  belonged  to  the  late  Mr  W.  C.  Borlase,  but 
has  disappeared,  luckily  not  before  it  was  printed  by  the 
Royal  Institution  of  Cornwall.  Boson  knew  the  colloquial 
Cornish  of  his  time  very  well,  and  wrote  it  idiomatically, 
though  his  spelling  was  wild. 

2.  P.  174,  1.  5.  Z)é^zi^,  notZ)^mzt' in  the  MS, -but  the  letters 
are  rather  run  together. 

3.  P.   174,  1.  6   and  note.  I  think  ra:^'  is  meant  for  ivres 


Notes  aux  textes  inédits  en  comique  moderne.  157 

(older  zcreth)  and  should  be  sounded  as  the  English  word  raise 
(or  rage,  cf.  raage  in  p.  182,  1.  3).  In  late  Cornish,  chiefly  in 
négatives,  one  finds  tlie  inflected  verb  with  the  pronoun  prece- 
ding  it,  as  in  Welsli.  Lhuyd  gives  this  form  and  I  think 
Carew's  Meea  na  uidna  cawsa  Sou^^nek  ïs  a.  caseof  it,  and  ismeant 
for  Mi  na  vednav  cowsa  Sousnek. 

4.  P.  175,  1.  4.  ihore,  not  ihorr,  in  MS. 

1.  6.  thorl,  not  thorh,  in  MS. 
P.  176,  1.  2.  eve  dehre,  not  eve  e  debre,  in  Ms. 

5.  P.  176,  1.  8.  Blork  was  probably  written  bleck  in  the 
original  MS  from  which  Ustick  copied.  The  old  English  e  is 
easily  mistaken  for  0  and  ck  is  very  like  a  modem  rk.  Pryce 
gives  blek=:^  pleasant,  and  there  is  the  verb  plekye  or  plegye,  to 
please.  Cf.  roog  for  7-eeg,  goath  for  geath,  etc.,  and  it  is  évident 
that  Matthew  Row's  MS  was  in  an  old  fashioned  hand. 

6.  P.  177,  1.  3.  Ma}'  not  goore  goshe  be  really  goore  goihe 
îoï gûr  coth^=^6[à.  man  ?  Lower  class  English  people  not  infre- 
quently  speak  of  their  respective  hiisbands  or  wives  as  «  my 
old  man  »,  and  «  my  old  woman  »  ;  the  epithet  «  young  »  being 
similarly  used  before  marriage.  In  the  MS  the  letter  may  be 
either  /  or  s. 

7.  P.  177,  1.  6.  ieler  an  gye,  probably  for  del  erans  y,  the 
regular  plur.  3rd  pers.  plur.  of  the  late  imperfect  erani  or 
dherain. 

8.  P.  177.  1.  7.  I  think  wrovas  is  the  English  rove,  the  pre- 
terite  of  reeve,  Cornicised  by  the  termination.  Its  primary  mea- 
ning  is  «  to  run  a  rope  through  a  block  »  {passer  une  manœuvre 
dans  Mie  poulie),  but  a  seafaring  man,  as  most  Cornish  speakers 
were,  might  talk  of  reeving  a  threadthrougha  needle,  or  even 
apply  the  word  to  sewing.  The  w  is  probably  due  to  some 
false  analogy  with  English  words  in  wr. 

9.  P.  177,  1.  9.  aprodnieo,  not  aprodnies,  in  MS. 
P.   178,  1.  I.  an,  not  en,  in  MS. 

1.  5.  an,  not  au,  in  MS. 
P.  179,  1.  2.  p  Reg,  not  pu  reg,  in  MS. 

10.  P.  179,  1.  4.  I  think  reeg  a  vee  is  meant  for  an  inflected 
I  st  pers.  sing.  wrîgav  vi,  formcd  by  a  false  analogy  from 
the  3rd  pers,  sing.  wrig  (or  ruli).  The  old  tense  gurys,  gurussys, 


I  ^8  Henry  Jciiner. 

guntk,  gitnissx)!,  !:^unissûitgb,  gtirussons  (or  gwreilhou,  gwrei- 
thoii^h,  i^'rii'cilhoiis)  was  forgotten  and  a  newtense,  with  personal 
terminations  as  of  the  présent,  was  formed,  wrignv  vi,  zvrîges 
dî,  ivrtg  ev,  lurîgon  ny,  wrîgough  why,  wrîgans  y.  As  it  was  only 
used  for  négatives,  interrogatives,  and  dépendent  sentences  (for, 
except  with  the  présent  and  imperfect  of  bas,  to  be,  I  think  it 
is  the  invariable  rule  in  late  Cornish  to  use  the  impersonal  form 
for  simple  affirmative  sentences),  the  radical  form  does  not 
exist.  I  hâve  found  na  rigga  ve  (Boson's  «  Nebha^  Gerriait  »), 
na  rig  a  vee  (Bodenor's  Letter);  rigo  ny  (for  lurîgon  ny),  po 
rigo  huei  mos  ker  (when  }ou  went  away),  in  John  of  Chy-nn- 
Hur  ;  and  wrîg  an  gy,  reeg  an  gy,  etc.  for  wrigans  rare  common 
enough.  When  the  pronoun  begins  with  the  letter  that  the 
verb  leaves  off  with,  the  final  of  the  verb  disappears.  I  hâve 
never  noticed  a  2nd  person  sing.  of  this  form. 

11.  P.  i8o,  1.  7,  note  4.  The  English  is  «  thon  art  cursed 
above  ail  cattle  »,  so  adrcs  is  right,  through  the  Latin  is  certainly 
«  /«/cr  omnia  anin^antia  ».  But  the  translation  is  clearly  from 
the  English  «  Authorised  Version  ». 

12.  P.  181,  1.  8.  doone  flehas,  not  doen  îha  fichas,  in  MS. 

1.  8.  deieria,  not  dc^erio,  in  MS. 

13.  P.  182,  1.  3.  raage,  see  my  Note  3. 

14.  P.   182,  1.  6.  vownva:{  not  voiunga/^. 

1.  8.  an  Joxp  in  MS. 

15.  P.  182,  1.  II.  tereba  chee  îha  îraylya  in  ms.  This  cons- 
truction is  common  after  drefen,  tereba,  rag  own,  etc.  in  late 
Cornish. 

16.  P.  183,  1.  I.  The  MS  has  rag  a  vcsta  che  ve  conicrcT^e.  I 
think  the  ta  oi  avesta  is  not  to  be  rendered  toi,  but  is  a  3rd 
pers.  sing.  pronominal  suffix,  the  iho  of  ragtho,  drelho,  luarno- 
iho,  îhotho,  etc.  forming  a  prepositional  compound  with  a  ves, 
out  of.  The  English  A.  V.  is,  «  till  thou  return  again  to  the 
ground;  for  ont  of  it  thou  wast  taken  »,  which  differs  from 
the  Latin  «  donec  revcrtaris  in  terram  de  qua  sumptus  es  »,  in 
having  an  simple  affirmative  instead  of  a  relative  sentence. 

17.  P.   183,  1.  2.  ha,  not  ba,  in  MS. 

1.  8,  10.  Deew,  not  Doeiu,  in  MS. 

18.  P.  183,  1.  8.  goole  ior  geele,  with  tlie  old  English  e.  The 


Notes  aux  textes  inédits  en  comique  moderne.  1 5  9 

u  of  gnl  was  probably  the  French  (and  Devonshire  English)  u 
and  became  i  (ee)  in  late  Cornish,  and  was  never  representcd 
by  00  =  ou  (Fr). 

19.  P.  184,  1.  5.  Koiiierai  a  weeth  in  MS. 

20.  P.  184,  1.  9.  eve  not  ea.  Tlie  tris  partly  covered  by 
the  guard  on  which  the  leaf  is  mounted. 

21.  P.  184,  1.  13.  om-6' is  the  preterite  oï gora  =  to  piil,  to 
place  rather  than  io  send. 

22.  P.  185,  1.  I.  clotha,  miscopied  for  cletha.  The  fuli  sen- 
tence would  be  cletha  tan  a  reeg  traylya  (a  sword  of  fire  \vhich 
did  turn).  The  relative  a  is  often  omitted  before  reeg. 

23.  St  Matth.  IV.  V.  I.  humbrege:^  translates  the  English 
«  led  »,  so  the  note  is  not  necessary. 

24.  St  Matth.  IV.  V.  I.  geen,  not  gan  in  MS. 
P.  186,  1.  3.  hay  not  ha. 

1.  10  {jiioi  misprinted  for  mot^. 

25.  P.  186,  1.  10.  e:^e  ioa~e.  Surely  (see  note)  e^  a  io^  not  e^^ 
a  do^,  would  be  right.  A{=ow)  causes  «  provection  »  in  the 
présent  participle. 

26.  P.  186,  1.  12.  an  comera^e  e  man.  I  think  the  e  is  the 
répétition  of  the  pronoun(alsoexpressed  by  the  n  of=:anrt'/z). 
In  late  Cornish  }nan  and  aman  are  common  for  «  up  ».  A 
similarly  redondant  pronoun  occurs  in  p.  187,  1.  2  an  ■^ettyas 
e  wor  gwarha. 

27.  P.  187,  \.  'j.  et  a  go  doota  tro  tha  doone  man.  I  read  not 
tro,  but  jra,  which  I  take  to  be  y  ra,  they  shall.  The  English 
is,  '«  in  their  hands  they  shall  bear  thee  up  ».  Evidently  et  a  go 
doota  =^  et\en']  aga  doola.  Ustick  mistakes  /  for  t  in  rawtya  (for 
rou'lya),  p.  181,  1.  9.  If //ï7,  \vhich  evidently  puzzled  him  is 
y  ra=y  fl  wra,  the  sentence  is  perfectly  simple.  Y  is  used 
instead  of  the  more  usual  an  gy,  for  «  they  »  in  St  Matth.  II. 
II. 

28.  P.  187,  1.  8.  /tY-  a  turn  vethal  in  MS.  The  English  is 
«  lest  at  anv  time  ».  Turn  or  /orw  =  time,  in  the  sensé  of 
occasion.  [«  We  shàn't  do  un  thicky  turn  »,  we  shall  not  do  it 
this  time,  is  good  Cornish-English.J 

29.  P.  187,  1.  12.  tha,  not  the,  in  MS. 

30.  P.  188,  1.  2.  eu  mann,  not  en  manu  in  MS.  The //^  and 


i6o  H  cm  y  Jcnner. 

us  of  this  ms  are  perfectly  distingiiishablc.  Probdbly  eu  is  ev, 
another  case  of  redundant  pronoun. 

31.  P.  188,  1.  10  rg  [rag]  not  ry  in  MS.  English,  «  for  it  is 
written . 

32.  P.  189,  1.  7.  The  English  is  «  and  leaving  Nazareth  ». 
I  do  not  think,  therefore,  that  ouga  (=:  ûja,  older  luosè)  is 
needed.,  hui garah^gara]  should  be  cara,  the  particle  a  {=oiu) 
of  the  participle  coalescing  with  ha. 

33.  P.  189,  1.  9.  irca  not  tre  a  in  MS;  though  a  note  in  MS 
says  «  Tre  a  luôre,  a  town  by  the  sea  »,  I  think  the  original 
writer  may  hâve  intended  to  indicate  the  long  e  sound  by  ea 
(still  so  pronounced  by  old  people  in  Cornwall  in  such  words 
as  sea,  méat,  hast,  etc.).  The  change  of  more  to  vore  (not  vor 
in  MS)  may  mean  that  it  was  regarded  as  an  adjective,  not  as 
an  appositional  genitive,  tre  being  féminine  so  that  trea  vore 
(=trê vor^  would  mean  «  a  maritime  town  »  «  a  sea  town  », 
as  we  might  easily  say  in  English,  where  «  sea  »  as  an  adjective 
is  common  enough. 

34.  P.  190,  1.  1 1.  tha  dorn.  The  English  is  «  at  hand  »,  and 
most  Cornish  people,  even  after  thirty  years  of  board-schools, 
prefer  to  say  «  to  hand  » . 

35.  P.  191,  1.  8.  strafl  not  skaph  in  MS.  It  is  the  English 
Word  straight  (the  English  A.  V.  reads  straightiuay).  The  word 
strajt  in  the  sensé  of  «  immediatelv  »  occurs  in  the  letter  in 
the  Gwavas  MS  from  Oliver  Pender  to  William  Gwavas  (f.  4). 
me  rig  fanja  gux^  lether  :(ithen  lebma,  bu^  nager r a  termen  dem  de 
screffadastraftarta  (I  received  [fauja,  a  word  which  is  otherwise 
unknown  to  me]  your  letter  a  week  ago,  but  I  had  not  time 
to  Write  to  you  again  immediately).  In  the  Cornish-English  of 
old  people  even  now  gh  is  sounded  as/,  more  Irequently  than 
in  standard  English,  dafter  for  daughter  slafter  for  slaiigbter,  etc. 

36.  P.  193,  1.  3.  Jowlov  not  jo-wles  in  MS. 

37.  P.  194,  1.  II.  I  do  not  know  the  dérivation  o(  coggas, 
priest,  but  I  doubt  its  dérivation  from  cog,  and  there  its  no 
reason  to  crédit  the  Cornish  with  any  hatred  or  contempt  of 
priests,  seeing  that  they  remained  largely  Catholic  for  a  long 
time,  perhaps  150  years,  after  the  apostasy  of  England.  Until 
they  became  Wesleyans  they  retained  a  favourable  view  of 


Notes  aux  textes  inédhs  en  corn'ujue  moderne.  i6i 

Catholicism,  and  the  way  side  crosses  of  Cornwall  still  remain 
in  hundreds  to  prove  that  the  Cross  was  no  offence  to  them  as 
it  was  to  the  English.  It  is  true  that  a  monk  is  the  villain 
of  a  scandalous  storj-  in  John  of  Chy  an  Hiir,  but  there  were 
satires  on  monks  long  before  Protcstantism. 

38.  P.  199,  1.  5.  I  do  not  think  that  gease  is  the  English 
jest.  The  g  must  be  hard,  for  Boson,  in  «  Nchha^  Gerriau  » 
changes  the  initial  to  lu  {bn^  tho  gweel  luec:;^,  but  to  make  a  joke). 
There  is  an  English  or  perhaps  an  American  slang  word  ■iuec:ie 
or  iuhee~e  (I  never  saw  il  written,  so  I  do  not  know  the  appro- 
ved  way  of  spelling  it),  which  means  a  Irick  or  joke.  There  is 
also  a  Christmas  entertainment  in  Corn^\all  callcd  the  guise- 
dancers  (pronounced  get^-danccrs,  with  a  hard  o).  though 
perhaps  this  means  only  «  costume-dancers  ». 

Henry  Jexxer. 


CONQUÊTE  PAR  LES  GAULOIS 

DE    LA 

RÉGION  SITUÉE  ENTRE  LE  RHIN  ET  L'ATLANTIQUE 

AU  NORD   DES  PYRÉNÉES  ^ 


Il  y  eut  à  l'Ouest  du  Rhin,  dans  h  vaste  région  qui  porta  le 
nom  de  Gallia  ou  Galliae  sous  l'empire  romain,  deux  grandes 
invasions  celtiques  ;  la  première  est  bien  postérieure  à  celle 
des  Gôidels  ou  Scots  dans  les  Iles  Britanniques,  et  elle  précède 
de  plusieurs  siècles  la  seconde,  qui  est  elle-même  antérieure  à 
la  conquête  de  la  Grande-Bretagne  par  les  Gaulois,  ii^  siècle 
avant  J.-C.  L'établissement  des  Gôidels  dans  les  Iles  Britan- 
niques était  déjà  un  fait  accompli  à  la  date  à  laquelle  remontent 
les  deux  épopées  homériques,  huit  cents  ans  avant  notre  ère. 
C'est  entre  l'année  700  et  l'année  5 00  environ,  vers  l'année  600 
avant  J.-C,  qu'il  faut  placer  le  premier  établissement  des  Gau- 
lois dans  le  pays  que  les  historiens  sont  convenus  d'appeler 
Gaule.  Les  Ligures  y  ont  précédé  les  Gaulois. 

Au  temps  d'Hésiode,  vii^  siècle  avant  J.-C.^  les  Ligures,  plus 
exactement  Liguses,  étaient  un  des  trois  grands  peuples  qui  habi- 
taient au  Nord-Ouest,  au  Nord-Est  et  au  Sud  les  extrémités  du 
monde  connu  des  Grecs,  savoir  :  les  Ligures  au  Nord-Ouest,  les 
Scvthes  au  Nord-Est,  les  Éthiopiens  au  Sud.  De  là  l'interven- 
tion des  Ligures  et  de  l'ambre  dans  la  forme  la  plus  ancienne 


I.  Leçon  faite  par  M.  d'Arbois  de  Jubainvillc  au  Collège  de  France,  le 
14  février  1905. 


Conijaête  par  les  Gaulois  an  nord  des  Pyrénées.  165 

du  mythe  de  Phaéton  qui,  à  l'origine,  est  un  p.oétique  récit  du 
coucher  du  soleil  en  été,  c'est-à-dire  nu  Nord-Ouest.  Phaéton, 
c'est-à-dire  le  soleil,  meurt  tous  les  soirs;  son  parent,  Cucnos, 
roi  des  Ligures,  en  est  profondément  affligé,  car  il  ne  prévoit 
pas  la  résurrection  du  soleil  qui  doit  reparaître  vivant  le  len- 
demain à  l'Orient;  les  sœurs  de  Phaéton,  aussi  mal  instruites, 
versent  des  larmes  qui  se  changent  en  ambre;  cet  ambre  est 
celui  que  les  Phéniciens,  au  temps  de  leur  grande  puissance, 
avant  la  conquête  perse,  vi^  siècle  avant  J.-C,  allaient  chercher 
au  pays  des  Ligures  sur  les  côtes  méridionales  de  la  Mer  du 
Nord  et  vendaient  ensuite  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée.  Il 
y  avait  encore  de  l'ambre  sur  les  côtes  méridionales  de  la  Mer 
du  Nord  au  commencement  de  notre  ère.  Ce  fut  alors  que  les 
soldats  de  Germanicus  trouvèrent  de  l'ambre  dans  l'île  d'Ame- 
land,  près  des  côtes  de  la  Frise;  et  du  nom  germanique  de 
l'ambre,  glèsiim,  appelèrent  cette  île  Glésaria,  comme  nous 
l'apprend  Pline  le  naturaliste.  C'#st  probablement  en  l'an  16 
de  notre  ère  que  fut  ainsi  créé  ce  nom  de  Glésaria.  L'exploi- 
tation de  l'ambre  au  Sud  de  la  msr  Baltique  en  Poméranie 
date  du  règne  de  l'empereur  Néron,  54-68  après  J.-C. 

Le  carthaginois  Himilcon,  dans  un  périple,  écrit  vers 
l'année  500  avant  J.-C.  et  reproduit  en  partie,  au  iV  siècle  de 
notre  ère,  par  Rufius  Festus  Avienus,  parle  encore  d'une  région, 
jadis  habitée  par  les  Ligures,  mais  alors  occupée  par  les  Celtes 
et  où  l'on  arrivait  en  partant  des  îles  Oïstrymnides,  c'est-à-dire 
de  la  côte  méridionale  des  Iles  Britanniques,  et  en  se  dirigeant 
vers  le  Nord,  lisons  vers  le  Nord-Est,  c'est-à-dire  en  allant 
gagner  les  côtes  méridionales  de  la  Mer  du  Nord.  Ainsi  les 
Ligures  ont  jadis  habité  entre  autres  pays  le  royaume  des 
Pays-Bas  qui  a  été  une  petite  partie  de  leur  vaste  territoire. 
Festus  Avienus,  copiant  Himilcon,  nous  montre  également  les 
Ligures  en  Espagne,  près  des  Ceinpsi  et  des  Saefes,  au  Nord 
des  Cenipsi  ;  or,  les  Cempsi  ont  pour  voisins  au  Sud  les  Cynetes, 
c'est-à-dire  les  habitants  de  la  partie  la  plus  méridionale  du 
Portugal.  Le  même  Festus  Avienus,  copiant  également  Himil- 
con, met  la  source  du  fleuve  Tartesse,  aujourd'hui  Guadalquivir, 
dans  le  lacus  Ligiistinus,  c'est-à-dire  dans  le  lac  ou  marais  ligu- 
rien ;  il  s'agit  vraisemblablement  d'un  marais  qui  se  trouve 


164  H.  d'Aibois  de  juhainvïlle. 

entre  Séville  et  l'Océan  ;  ce  marais  probablement  alors  inter- 
rompait la  navigation  et  arrêtait  les  navires  venus  de  la  haute 
mer.  En  Italie,  les  Ligures  ont  occupé  Rome;  plus  au  Sud,  ils 
ont  été  maîtres  de  la  région  orientale  de  la  Sicile  ;  cette  île 
tout  entière  tire  son  nom  d'une  tribu  ligurienne,  les  Sicules. 

Entre  le  Rhin,  les  Alpes,  et  l'Océan  Atlantique,  il  y  a  de 
nombreuses  traces  de  la  domjnation  ligurienne  qui  a  précédé 
la  conquête  gauloise. 

Une  des  traces  les  plus  évidentes  de  cette  domination  con- 
siste dans  les  noms  de  lieu  terminés  par  les  suffixes  -asco-,  -asca, 
-usco-,  -usca,  -osco,  -osca. 

Les  langues  indo-européennes  possèdent  un  suffixe  -sko-,  -sha, 
exemples:  1°  en  grec  oir/.z-,  pour  c{x-7z.3ç,  «  palet  rond  qu'on 
lançait  dans  certains  jeux  »,  comparez  c'//.£i,  «  il  lance  »  ;  2°  en 
latin  -csca,  «  nourriture  »,  ^our  èd-sc a  de  la  même  racine  que  cdo, 
«  je  mange  ».  Ce  suffixe  a  servi  à  former  des  présents  de  verbes 
tels  que  :  y'.vvoj7/,w  en  greo^  nosco,  co-gnosco  en  latin,  d'où  le 
français  «  je  connais  ».  Il  y  a  de  ce  suffixe  une  variante  déve- 
loppée au  moyen  d'un  /  antécédent:  -isko-,  -iska:  1°  en  grec 
T.x'.y.zv.zz,  «  petit  garçon  »,  -y.'.oir/.r^,  petite  fille;  2°  en  germa- 
nique le  gothique  thindisk-s,  le  vieux  haut  allemand  diulisk, 
en  allemand  moderne  dcutsch  qu'on  traduit  en  français  par 
«  allemand  »,  trois  formes  en  trois  dialectes  différents  d'un 
dérivé,  en  -isko-,  du  nom  commun  qui  est  en  gothique  thiuda, 
en  vieux  haut  allemand  diot  «  peuple  ». 

L'emploi  des  suffixes  -asco-,  -asca,  -usko-,  -uska,  -osko-,  -oska, 
pour  former  des  noms  de  rivières,,  de  montagnes,  de  vallées  et 
de  lieux  habités  est  spécial  à  la  langue  des  Ligures;  cet  emploi 
fait  défaut  notamment  dans  les  langues  germaniques  où  l'on 
peut  citer  quelques  exemples  de  ces  suffixes;  tel  est  Gannascus, 
chez  Tacite,  nom  d'homme,  dérivé  du  nom  d'homme  et  de 
femme  Ganna  ;  on  peut  citer  aussi  Warasci,  nom  d'une  peu- 
plade germanique  qu'au  vu''  siècleaprès  J.-C.  on  trouve  établie 
en  France  dans  la  vallée  du  Doubs  près  de  Besançon,  trois 
vies  de  saints  nous  l'apprennent  ;  c'est  probablement  un  dérivé 
du  vieux  haut  allemand  luara  «  attention  »,  «  protection  »  ; 
Warasci  peut  signifier  «  les  gens  attentifs  »,  «  les  protecteurs  ». 
Ajoutons  à  cette  courte  liste  le  vieux  haut  allemand  mannaskin. 


Conquête  par  les  Gaulois  au  nord  des  Pyrénées.  165 

«  humain  »,  qui  suppose  un  précédent  mannask,  dérivé  de 
manna,  «  liomme  »  ;  et  le  nom  du  peuple  Cherusci. 

En  ligure,  ce  suffixe,  bien  plus  fréquent,  a  un  emploi  géogra- 
phique qu'on  ne  trouve  ni  en  germanique  ni  ailleurs. 

Les  Ligures  sont  toujours  restés  dominants  en  Italie,  sur  les 
côtes  du  golfe  de  Gênes,  et  là,  en  117  avant  J.-C,  nous  ren- 
controns quatre  rivières  dont  les  noms  se  terminent  en  -asca. 
Encore  aujourd'hui,  on  y  trouve  un  mont  Pescasco  et  les  cours 
d'eau  Sermiclj'iasca,  Carisasca.  L'Italie  du  Nord-Ouest  dans  la 
Ligurie  moderne,  en  Piémont,  en  Lombardie,  en  Emilie,  en 
Massa-Carrara,  anciennes  possessions  des  Ligures,  oftre  aujour- 
d'hui 257  exemples  au  moins  de  ce  suffixe  terminant  des  noms 
de  Heux  habités.  Dans  l'ile  de  Corse,  ancien  domaine  des  Li- 
gures, où  jamais  les  Gaulois  n'ont  pénétré,  on  a  compté  vingt 
exemples  de  noms  de  lieux  terminés  par  le  suffixe  -asco-,  -asca. 

Le  suffixe  -usco-  apparaît  dans  le  nom  des  Rugusci,  tribu 
ligure,  un  des  peuples  alpins  vaincus  par  l'empereur  Auguste; 
ce  suffixe  a  été  employé  pour  former  dix  noms  encore  usités 
de  heux  habités  dans  l'Itahe  du  Nord-Ouest  et  le  nom  du 
mont  Carmuschio  dans  la  même  région.  Quant  à  la  variante 
-osco,  on  en  trouve  dans  cette  région  huit  exemples. 

Passons  en  Gaule.  Il  a  été  relevé  dans  le  bassin  du  Rhône 
seize  noms  de  lieu  terminés  en  -asco-,  -asca^,  savoir:  1°  cinq 
dans  le  département  des  Alpes-Maritimes  ;  2°  deux  dans  le  Var  ; 
3°  un  dans  les  Bouches-du-Rhône;  4°  un  dans  les  Basses- 
Alpes;  5°  trois  dans  les  Hautes-Alpes;  6°  deux  dans  l'Isère; 
7°  un  dans  1  Ardèche  ;  8°  un  dans  la  Côte-d'Or;  en  tout  huit 
départements.  Notons  que  le  nom  antique  du  Rhône,  Rbodaiios, 
paraît  être  le  même  nom  que  celui  d'une  rivière  de  Corse, 
Rotaiios^  aujourd'hui  Tavignano. 

Dans  quatre  départements  voisins  du  bassin  du  Rhône,  il  y 
a  aussi  des  noms  de  lieu  terminés  en  -asco-,  -asca,  savoir  : 
1°  trois  dans  l'Hérault;  2°  deux  dans  l'Aveyron  ;  3°  un  dans 
chacun  des  départements  de  la  Haute-Loire  et  de  l'Aube,  au 
total  sept  noms  de  lieu. 


:.  Sur  les  noms  de  lieux  ligures  en  France,  voyez  l'ouvrage  intitulé  Les 
prniiicrs  babitunls  de  l'Eitiûpe,  t.  II,  pp.  99  et  suivantes. 


i66  H.  d'Arbois  de  Jubainiille. 

Le  suffixe  -iisco-,  -usca-  et  son  dérivé  -usco-,  -nsconis  appa- 
raissent dans  sept  noms  de  lieu  appartenant  au  bassin  du 
Rhône  dans  sept  départements  :  i°  Bouches-du-Rhône,  2°  Vau- 
cluse,  3°  Isère,  4°  Drôme,  5°  Saône-et-Loire,  6-°  Doubs, 
7°  Haute-Saône.  On  en  trouve  un  dans  chacun  de  deux  dépar- 
tements voisins,  Ariège  et  Marne,  total  neuf;  enfin,  dès  le 
temps  de  l'empire  romain,  un  nom  ligure  est  Carauusca, 
aujourd'hui  en  Lorraine  allemande,  près  de  Thionville.  Total, 
dix  exemples. 

On  a  relevé  dans  le  bassin  du  Rhône  trente-quatre  exemples 
de  noms  de  lieu  terminés  en  -oscus-,  savoir:  1°  Alpes-Mari- 
times, un  ;  2°  Var,  trois  ;  3°  Bouches-du-Rhône,  un  ;  4°  Basses- 
Alpes,  cinq;  5°  Hautes- Alpes,  quatre;  6°  Drôme,  cinq;  7° 
Ardèche,  un;  8°  Isère,  quatre;  9°  Rhône,  trois;  10°  Savoie, 
trois;  11°  Ain,  un;  12°  Jura,  un;  13°  Saône-et-Loire,  un; 
14°  Doubs,  un  ^  Ajoutons  dans  les  bassins  voisins  :  Gard,  un; 
Yonne,  un;  Saône-et-Loire,  un. 

Ainsi  tout  le  bassin  du  Rhône,  depuis  les  départements  des 
Alpes-Maritimes,  du  Var  et  des  Bouches-du-Rhône  au  Sud 
jusqu'à  ceux  du  Doubs  et  de  la  Haute-Saône  au  Nord,  depuis 
le  département  de  l'Ardèche  à  l'Ouest  jusqu'à  ceux  de  l'Ain 
et  de  la  Savoie  à  l'Est,  nous  offre  des  noms  de  lieu  terminés 
par  les  suffixes  -asco-,  -asca,  -usco-,  -usca,  -osco-.  Ces  noms 
de  lieu  sont  au  nombre  de  cinquante-sept. 

A  ces  cinquante-sept  noms,  on  peut  en  ajouter  dix  appar- 
tenant à  d'autres  bassins,  limitrophes  de  celui  du  Rhône,  à  ceux 
du  haut  Rhin,  de  la  haute  Seine,  de  la  haute  Loire,  de  la  haute 
Garonne  et  aux  bassins  secondaires  qui,  à  l'Ouest  du  Rhône, 
versent  leurs  eaux  dans  la  Méditerranée.  Nous  citerons  au  Nord 
les  départements  de  l'Aube  et  de  la  Marne  et  la  Lorraine 
allemande  (probablement  aussi  la  Lorraine  restée  française, 
Meurthe-et-Moselle,  Vosges,  Meuse);  à  l'Ouest,  les  départe- 
ments de  l'Yonne,  de  Saône-et-Loire,  de  la  Haute-Loire  et  de 
l'Ariège,  de  l'Aveyron,  de  l'Hérault,  du  Gard.  Il  s'agit  au  total 
de  vingt-sept  départements  plus  la  Lorraine  allemande. 


I.  Larnosch,  aujourd'hui  Larnod,  charte  originale  de  1124,  archives  du 
Doubs,  fonds  de  Saint-Paul,  cartcn  4. 


Conquête  par  les  Gaulois  au  nord  des  Pyrénées.  167 

Tel  est  le  territoire  qui  paraît  être  resté  ligure  après  le  pre- 
mier établissement  des  Gaulois  dans  la  région  qui  sous  l'Em- 
pire romain  s'est  appelée  Gaule.  Ce  premier  établissement 
date  des  environs  de  l'année  600  avant  J.-C.,  tandis  que  le 
second  semble  s'être  fait  au  moins  trois  cents  ans  plus  tard,  au 
iii^  siècle  avant  notre  ère.  La  première  conquête  gauloise  en 
Gaule  paraît  avoir  eu  pour  objet  la  partie  méridionale  du 
royaume  des  Pays-Bas,  la  Belgique,  et  près  des  deux  tiers 
de  la  France,  c'est-à-dire  tous  les  départements  situés  au  Nord 
et  à  l'Ouest. 

Les  noms  de  lieu  terminés  en  -asco-,  -asca,  -usco-,  -usca, 
-osco-  y  font  défaut,  mais  il  y  reste  quelques  traces  de  l'ancien 
établissement  des  Ligures.  Quand  les  Gaulois  s'y  installèrent, 
ils  avaient  déjà  changé  tx\  p  \q  q  indo-européen  conservé  par 
les  Gôidels;  cette  mutation  subsistant  dans  les  mots  où  elle 
s'était  déjà  produite,  mais  ne  se  faisant  plus  alors  à  nouveau 
dans  la  langue  des  Gaulois,  les  Gaulois  ont  conservé  le  nom 
de  Sêqiiana,  la  Seine.  Sêquana  est  ligure,  comme  le  nom  des 
Quariaîes,  peuple  qui  habitait  la  vallée  dite  encore  aujourd'hui 
Queyras,  Hautes-Alpes,  comme  les  gentilices  :  Quiamelius 
attesté  par  une  inscription  d'Antibes,  Alpes-Maritimes,  et  Qua- 
drunia  (Ks'jaopj'jvb)  dans  une  inscription  de  Ventabren, 
Bouches-du-Rhône.  Quadninia  est  identique  au  gentilice  ro- 
main Petrnnia  d'origine  osque  ou  ombrienne. 

La  présence  des  Parisii  sur  les  deux  rives  de  la  Seine, 
Sêquana,  est  caractéristique  de  la  conquête.  Les  Parisii  sont 
arrivés  avec  un  p  initial  =  ç,  et  l'ancien  nom  du  fleuve  a  gardé 
son  q  primitif  qui  avait  une  existence  séculaire.  Le  nom  des 
Parisii  n'est  pas  le  seul  que  dans  cette  région  un  p  initial 
caractérise.  On  peut  citer  aussi:  1°  les  Pictavi  d'où  les  noms 
modernes  de  Poitiers  =  Pictavôs  et  de  Poitou  =  Pictaviiui, 
1°  les  Petru-corii,  d'où  Périgueux  =  Petrucoriôs  et  Périgord  = 
Pctriicorium.  Le  premier  terme  pclrn-  de  Petru-corii  «  quatre 
bataillons  »,  est  identique  au  ligure  et  latin  quadru  d'où  dérive 
le  gentilice  ligure  Quadrunia  =  Petronia. 

La  seconde  invasion  gauloise  en  Gaule  peut  être  placée  vers 
l'année  300  avant  J.-C.  ou  un  peu  après.  Elle  peut  être  con- 
temporaine de  Texpédition  gauloise  à  Delphes,  279  avant  J.-C, 


i68  H.  d'Arbois  de  Jiibainvillc. 

et  de  l'établissement,  immédiatement  suivant,  des  Gaulois  en 
Asie  Mineure.  Les  Gaulois  du  Nord-Est,  chassés  de  la  région 
entre  l'Elbe  et  le  Rhin  par  les  Germains  vainqueurs,  passent 
le  Rhin  et  s'emparent  premièrement  de  la  région  située  entre  le 
Rhin,  la  Seine  et  la  Marne,  secondement  du  bassin  du  Rhône 
et  des  pays  voisins  dont  les  Ligures  avaient  jusque-là  gardé 
la  possession.  Cette  invasion  était  un  fait  accompli  en  l'an 
218  avant  notre  ère.  A  cette  date,  Hannibal,  traversant  la 
Gaule  méridionale  pour  se  rendre  d'Espagne  en  Italie,  n'y 
rencontra  que  des  Gaulois.  Le  Périple  de  Scylax  au  milieu  du 
iv^  siècle  avant  J. -G.  n'avait  mentionné  que  des  Ibères,  mêlés  à 
des  Ligures  entre  les  Pyrénées  et  le  Rhône  sur  les  côtes  aujour- 
d'hui françaises  de  la  Méditerranée,  et  rien  que  des  Ligures 
entre  le  Rhône  et  les  Alpes  sur  les  mêmes  côtes.  Aristote, 
384-322,  mettait  en  Ligurie  la  perte  du  Rhône  à  Bellegarde, 
plus  tard  dans  le  territoire  de  la  tribu  gauloise  des  Allo- 
broges,  aujourd'hui  en  France,  département  de  l'Ain. 

César,  De  Bello  gallico,  donne  les  noms  d'une  partie  des 
peuples  gaulois  nouveaux  venus  entre  la  Seine,  la  Marne  et  le 
Rhin  :  on  les  appelait  du  nom  collectif  de  BeJgae.  Les  princi- 
paux étaient  les  Suessiones,  Soissons  ;  les  Reiiii,  Reims  ;  les 
Veliocasses,  Rouen  ;  les  Caletes,  Eu  ;  les  Amhiani,  Amiens  ;  les 
Atrchates,  Arras  ;  les  Morini,  Thérouanne;  les  Viromandiii, 
Saint-Quentin;  les  Nervii,  Cambrai,  en  France;  en  Belgique, 
les  Menapii,  Tournai  ;  les  Condnisi,  près  de  Liège  ;  les  Eburones, 
Tongres.  On  peut  y  ajouter,  d'après  Tacite,  les  Treveri, 
Trêves,  car  les  Treveri,  nous  dit  Tacite,  se  vantaient  d'être 
d'origine  germanique;  enfin  les  Medioniatrici,  Mttz;  les  Leiici, 
Toul.  L'arrivée  de  ces  conquérants  contraignit  à  émigrer  les 
peuples  gaulois  établis  entre  le  Rhin,  la  Seine  et  la  Marne. 
Un  de  ces  peuples  avait  pris  le  nom  de  la  Seine  sur  les  bords  de 
laquelle  il  était  installé,  c'étaient  les  Sequani  qui  furent  obligés 
d'aller  occuper  une  partie  du  territoire  des  Ligures,  Besançon 
et  les  environs  où  ils  portèrent  le  p  =  q,  avec  le  nom  d'Epa- 
manduo-durum,  aujourd'hui  Mandeure,  Doubs.  Un  autre  peuple 
gaulois  établi  dans  le  pays  des  Ligures,  vers  l'an  300  avant 
notre  ère,  si  notre  hypothèse  est  exacte,  ce  sont  les  Allo- 
broges,  dont  le  nom  signifie  «  les  émigrés   »,  littéralement 


Conquête  par  les  Gaulois  au  nord  des  Pyrénées.  169 

«  ceux  d'un  autre  pays  »  ;  les  villes  de  Vienne  et  Grenoble, 
en  France,  de  Genève,  en  Suisse,  sont  dans  leur  territoire. 
Mais  nous  ne  pouvons  dire  avec  certitude  s'ils  venaient  direc- 
tement des  pays  entre  le  Rhin  et  l'Elbe,  ou  s'ils  avaient  d'abord 
élu  domicile  encre  le  Rhin  et  la  Seine  et  s'ils  avaient  été  chassés 
de  ce  pays  par  la  conquête  belge.  On  peut  considérer  comme 
venant  directement  de  la  rive  droite  du  Rhin,  les  Volcae  Are- 
comici,  Lodève  (Hérault),  Nîmes  (Gard),  et  les  Volcae  Tecto- 
sages,  Toulouse  (Haute-Garonne),  Narbonne  (Aude),  Béziers 
(Hérault).  César,  De  bello  gallico,  nous  apprend  qu'il  y  avait 
de  son  temps  sur  la  rive  droite  du  Rhin  des  Volcae  et  que  ces 
Volcae  résistaient  encore  avec  succès  à  Tinvasion  germanique. 
Mais  alors  ils  n'étaient  qu'un  débris  d'un  peuple  puissant  qui 
avait  envoyé  des  colonies  dans  le  midi  de  notre  France  et  en 
Asie-Mineure  et  dont  le  nom,  devenu  Walah,  Walahîsko, 
Wehcb,  Wales  chez  les  Germains,  est  le  terme  employé  par  eux 
pour  désigner  en  bloc  les  Gaulois,  les  Romains  et  les  popu- 
lations romanes. 

Dans  les  vingt-sept  départements  français  que  les  Ligures 
occupaient  avant  cette  invasion  et  en  Lorraine  allemande  la 
langue  des  Ligures  a  dû  survivre  à  la  perte  de  leur  liberté  ; 
elle  continuait  à  se  parler  concurremment  avec  le  gaulois,  delà 
certainement  les  noms  de  Ijcu  en  -asco-,  -asca,  -osco-,  qui 
sont  dérivés  de  gentilices  romains,  comme  Gratiasca,  Gréasque, 
Bouches-du-Rhône;  Vitroscns  pour  Victorioscns,  aujourd'hui 
Vitrieu  =z  Victoriacus,  Isère,  Amilioscus  pour  Aeiiiiliosciis 
Ardèche;  Flaioscus  pour  Flavioscus,  aujourd'hui  Flaiosc, 
Var,  etc. 


Revue  Celtique,  XXIV. 


ÉTYMOLOGIES   IRLANDAISES 


doe  «  tardas  ». 

Le  V.  irl.  doe  signifie  «  lent,  tardif  »,  ainsi,  dans  obesi  cordis 
ac  tardi,  le  mot  tardi  est  ainsi  glosé  :  Ml.  20  a,  26  i.  maill.  i. 
doi,  cf.  Zcuss^,  p.  31.  Il  est  surprenant  qu'on  n'enseigne  pas 
déjà  depuis  longtemps  que  ce  mot  fait  partie  de  la  famille  de 
lat.  dildum  (Solmsen,  Stiidien  ^ur  lat.  laiitgcschichte,  p.  196  et 
suiv.),  hom.  o(F)r,v,  o(/")Y]p;;,  o(/)-/;0â,  o(/^)r]Ojvw,  arm.  teiuem 
«  je  dure  »,  etc.  (v.  Osthoff,  I.  F.,  V,  279). 


hrû  «  ventre  ». 

On  a  rapproché  irl.  brû  «  ventre  »  de  skr.  hhruuàh  «  em- 
bryon »,  m.  h.  a.  brime  «  uulua  »  (v.  Fick-Stokes,  Et.  ivôrt., 
Il4,  187;  Uhlenbeck,  Et.  luort.  d.  altiiid.  spr.,  208);  mais  les 
sens  sont  assez  divergents  ;  le  lette  braiina  n'a  le  sens  de  «  en- 
trailles »  qu'entre  beaucoup  d'autres,  et  ce  sens  peut  être  tout  à 
fait  secondaire.  Un  mot  dont  la  forme  est  moins  voisine,  mais 
dont  la  signification  s'accorde  très  bien  avec  celle  du  mot  irlan- 
dais, se  trouve  en  slave:  russe  brjiïcho,  polon.  br^ucb  (et  vieux 
polonais  brxiicho)  «  ventre  »  ;  après  u,  un  ch  slave  a  toutes 
chances  de  représenter  i.-e.  *s\  la  différence  entre  le  thème 
en  -n-,  irl.  brû,  et  le  dérivé  de  thème  en  -s-,  russe  brjiïcho,  est 
donc  comparable  à  celle  entre  skr.  pivan-  «  gras  »  et  pivas- 
«  graisse  »  ;  on  a  une  alternance  de  suffixes  analogue  dansgr. 


Êiymologles  irlandaises. 


do  uccim  «  je  sais  ». 

M.  W.  Stokes,  à.:JLns\QEtym.ivôrterbiich,àQ}A.  Fick,  Il4,  50, 
rapproche  v.  irl.  do  uccim  «  je  sais,  je  comprends  »  (par  exem- 
ple dans  dû  tcic  «  il  sait  »,  Ml.  18  c.  5)  de  got.  fâhan  (ancien 
*fanh-^  ;  mais  u  reste  inexpliqué  dans  cette  hypothèse,  car  on 
ne  donne  pas  u  en  irlandais,  mais  ô,  à  en  juger  par  côic  «  cinq  » . 
Le  u  du.  mot  irlandais  se  retrouve  exactement  dans  arm.  usa- 
nim  «  j'apprends  »,  v.  si.  vyhiati  «  apprendre  »,  got.  bi-ûhts 
«  accoutumé  »,  lit.  jànkstii  «  je  m'accoutume  à  »  ;  le  sens  ne 
fait  pas  difficulté;  quant  à  la  forme,  il  semble  naturel  de  partir 
du  thème  à  infixe  *u-n-ke-,  et  alors  -uccim  apporte  une  pré- 
cieuse confirmation  à  la  remarque  présentée  par  M.  Strachan 
h  propos  de  slnccim  (BB,  XX,  3  i  et  suiv.),  que  la  disparition 
de  n,  second  élément  de  diphtongue  à  premier  élément  i,  n, 
n'entraîne  pas  allongement  de  /  et  u  ;  on  ne  saurait  d'ailleurs 
être  surpris  de  voir  in  et  un  traités  autrement  que  an,  en,  on  : 
les  voyelles  les  plus  fermées  /  et  u,  quoique  susceptibles  d'être 
nasalisées,  le  sont  cependant  moins  facilement  que  a,  e,  0; 
d'autre  part  elles  sont  souvent  moins  intonables  et  moins 
capables  d'être  allongées  (voir  A.  Meillet,  Etudes  sur  le  vocabu- 
laire et  l'étymologie  du  vieux  slave,  p.  121  et  suiv.). 

A.  Meillet. 


THE  DEATH  OF  CRIMTHANN  SON  OF  FIDACH,  AND 
THE  ADVENTURES  OF  THE  SONS  OF  EOCHAID 
MUIGMEDÔN. 


The  following  stories  are  now  for  the  first  lime  edited  from 
the  Yellow  Book  of  Lecan,  a  ms.  of  the  fourteenth  century 
in  the  Hbrary  of  Trinity  Collège,  DubUn,  and  the  Book  of 
Ballymote,  a  ms.  of  about  the  saine  âge,  belonging  to  the 
Royal  Irish  Academy.  The  persons  mentioned  in  them  flour- 
ished  in  the  fourth  and  fifth  centuries,  Crimthann,  son  of 
Fidach,  havins;  be2;un  to  rei^n  as  overkino  of  Ireland  A.  D. 
366,  and  his  successor  Niall  of  the  Nine  Hostages,  son  of 
Eochaid  Muigmedôn,  having  been  slain  A.  D.  405.  Of  the 
witch-queen  Mongfind,  who  plays  a  leading  part  in  each  of  the 
taies,  I  can  find  no  other  account  except  in  O'Mahony's  Kea- 
ting,  pp.  371,  372. 

Neither  taie  is  a  good  example  of  the  art  of  the  Irish  saga- 
man.  But  their  contents,  though  clumsily  put  together,  are 
fuU  of  interest  to  the  student  of  ancient  Irish  beliefs,  manners 
and  customs.  Note  especially  in  the  Death  of  Crimthann,  the 
account  of  Mongfind's  prophétie  dream  (§§  i,  2),  the  military 
éducation  of  her  son  Brian  in  the  north  of  Scotland  (§  3)  : 
the  poisoning  of  herself  in  order  to  induce  her  brother  to 
drink  a  poisoned  draught  (§§  6,  7)  ;  the  prayers  to  the  dead 
witch  on  samain-tve.  (§  7);  the  funeral  of  Fiachra  and  the  bu- 
rial  of  the  hostages  aUve  (§  17);  the  référence  to  sea-attacks 
made  on  foreign  countries  (§  18). 

In  the  Adventures  of  the  Sons  of  Eochaid  the  account  of  the 
trcatment  of  Cairenn  and  the  birth  of  her  babe  (§§  i,  2)  is  not 


Dcaîh  of  Crimthanrij  etc.  173 

without  simple  but  poignant  pathos.  Noteworthy,  too,  is  the 
ordeal  deviscd  by  the  druiJ-smith  (§5)  to  test  tlie  respective 
qualities  of  Eochaid's  sons.  But  for  tolklorists  themost  interest- 
ingpartofthisstory  is  the  version  in  §§9-17,  oftheweli-known 
incident  of  the  transformation  of  a  hideous  hag  into  a  loveable 
damsel,  who  is  hère  an  embodiment  of  the  sovranty  of  Ireland. 
Three  other  versions  of  this  story  are  found  in  Irish  hterature  : 
the  late  J.  F.  Campbell  has  a  somewhat  similar  incident  in  his 
Popiilar  Taies  of  the  West  Highlands,  III  403,  404;  and  the 
parallels  in  the  Percival  of  Chrestien  de  Troyes,  in  Chaucer's 
Wyf  of  Bathes  Taie,  in  Gower's  Confessio  Amantis,  éd.  Pauli, 
i,  89,  and  in  the  Marriage  of  Sir  Gaïuain  (Child,  English  and 
Scottish  Ballads,  II  295-'')  are  noticed  by  Mr  Alfred  Nutt 
and  myself  in  The  Academy,  n°'  1042,  1043  (April  23,  30, 
1892).  See  also  Skeat's  The  Works  of  Geoffrey  Chaucer,  Oxford, 
1894,  vol.  III,  p.  447-450.  The  mention  of  Brian  Boruma,§  16, 
and  of  Maelsechlainn  mac  Domnaill  §  19,  shews  that  this  taie 
cannot  be  older  than  the  elevenih  century. 

The  Irish  topographer  will  find  some  valuable  indications 
in  the  Death  of  Crimthann ,  and  for  the  lexicographer  I  hâve 
collected,  in  the  glossarial  index,  the  rarer  words  which  occur 
in  each  of  our  stories. 

The  text  of  both  stories  is  printed  from  theYellow  Book  of 
Lecan  ;  but  the  varions  readings  of  the  Book  of  Baliymote  are 
given  as  footnotes  whenever  they  seem  of  any  importance. 

W.  S. 


174  Whitlcy  Stokcs. 


AIDID  CA'IMTHAIND  MAIC  FIDAIG  7  TRI  UAC  ECHACH 
MUIGMEDOIN  .1.  B/?IAN,  AILILL  7  VIACHRA. 

(SLICHT    LEBAIR    BUIDI    LeCAIN,    COL.    898.) 


I.  Ri  uasal  airmitnech  ro  gab  righi  n-Ereiui  fecht  n-aill  .i. 
Eochaid  Mmgiiiedôn  mac  Muiredaig  T'irigh.  Bai  bainclieli'  a 
dingbala  lais  .i.  Moingtind  inoeji  Fidaig.  Ben  side  .iiii.  maie 
do  Eochaid,  Brian  7  Fiachra,  Ail///  7  Yergus  a  n-anmann. 
Atchi  a  mmathair  aislingi  doib.  Based-  an  a'isUnge^  a  ndul  a 
ndealbaib  a'///;;7  con  À.  Brian  a  ndeilb  leomain  7  Fiac/;ra  i  richt 
m'ûchon,  Ail///  a  ndeilb  gadair  7  Fearg//^  a  ndeilb  madaid. 
No  bidis  iai7/m  ic  imsreangail  7  ic  conglec  5  etarro.  Srainis  in 
milchu  for  in  leomun  cach  re  fecht  i  tosach.  Fortamlaig/d-t  in 
leoman  fodeoid  5  forsin  triur  aili  7  adnaigit  co  deaith  7  co  riarach 
cen  frithorcain^  do. 


2.  INdisid  Moingfind  do  Sithchcnd  drai  in  fis.  Fir,  ar  in 
drai,  bid  leoman  laimthinach  lonnaindsclech  Brian  7  a  sil  dia 
eisj  7  bat  irgal  nemi  fria  fergaib  caich,  7  bâti  dura  ac  fulang 
imfochaidhi  caich  forro.  Bid  eu  aigh  7  taircill7  dïdu  Fiachra  7 
a  sil  dia  eis.  Co;zsela  for  Brian,  rc^nsela  didii  Brian  foir  seom. 
Teid  cirgala  7  imserga  etarro,  7  rannfoider  ^  in  rigi  cach  re  fecht 


1.  banchele  B.  (i.  e.  Book  of  Ballvmote),  p.  263''  1.  24. 

2.  Ba  hi  B. 

3.  conglcic  B. 

4.  fortamlaidh  B. 

5.  andseiii  B. 

6.  crithorcain  B. 

7.  bid  tairchill  B. 

8.  randfadar  B. 


Dcatli  of  Crimîhann,  etc.  175 


THE  DEATH  OF  CRLMTHANN  SON  OF  FIDACH,  AND  OF  THE 
THREE  SONS  OF  EOCHAID  MUIGMEDÔN,  BRIAN,  AILILL 
AND  FIACHRA. 

(Yellow  Book  of  Lecan,  col.  89S.  Facsimile,  p.  186"  iz.) 


1 .  Once  Lipon  a  time  a  noble  vénérable  king  assumeJ  the 
realm  of  Erin,  to  wit,  Eochaid  Muigmedôn^,  son  of  Muredach 
Tirech-.  He  had  a  spouse  befitting  him,  even  Mongfind  daugh- 
ter  of  Fidach.  She  bore  Eochaid  four  sons,  namely  Brian  and 
Fiachra,  Ailill  and  Fergus.  Their  mothersees  a  dream  of  them. 
This  was  the  dream:  that  they  passed  into  the  shapes  of  four 
dogs  :  Brian  into  the  form  of  a  lion  3,  Fiachra  into  the  shape  of 
a  greyhound,  Ailill  into  that  of  a  beagle,  and  Fergus  into  that 
of  a  cur.  Then  they  used  to  be  rending  and  quarrelling  with 
one  another.  At  first  the  greyhound  every  other  time  beat  the 
lion;  but  at  last  the  lion  overcame  the  other  three,  and  they 
surrendered  to  him,  timidly  and  obediently  and  without 
offence. 

2.  To  Sithchenn  the  wizard  Mongfind  relates  the  vision. 
«  Truly  »,  says  the  wizard,  «  Brian,  and  after  him  his  race, 
will  be  a  greedy,  wrathful-ruinous  lion,  and  a  virulent  weapon 
against  every  one's  angers;  and  they  will  be  hardy  in  enduring 
the  assaults  of  every  one  upon  them.  Now  Fiachra,  and 
after  him  his  race,  will  be  a  hound  of  battle  and  rapine.  He 
will  attack  (?)  Brian,  then  will  Brian  attack  him.  Deeds  of 
arms  and  ruptures  occur  between  them,  and  the  kingship  will 


1.  See  Côir  Aiimaiin,  Ir.  Texte,  III,  339,  416,  420. 

2.  Ir.  Texte,  III,  339,  416. 

5.  The  author  evidently  supposcd  the  lion  to  be  a  kind  of  large,  fierce 
dog. 


176  Whitlcy  Stokes. 

etcr  a  clannnaib,  acht  cheana  fartamlaigfid  ^  sil  mBriain  fodeold 
ior  clannaib  na  n^ac  aile,  co  mbo  leo  a  n-aen/<r  in  t-aireoch//j. 
BiJ  gadhar  tafaind  \mmorro  hWill  oc  iarraid  crich  7  ig  cosnwm 
mennato  dia  braithrib,  Feargw^  nnmorro,  ni  bai  acht  brocc 
aithcch  dia  sil  side -,  7  is  bec  cid  dia  fesstar  a  chenJl. 


3.  Marb  Eoch^/J  iardain.  Bai  à\du  imchosnum  dt'rmair  im 
forba  EchrtfZ;  eter  a  coic  mc/caib  .i.  Niall  a  aen//r  dindara  \cil\\ 
7  .iiii.  wxaic  Moingfmdi  din  5  \cit\-\  aili.  \S  câ  tra  ni  aranic4 
lAowxgîind ,  o  nach  fuair  cena  in  righi  dia  mac  À.  do  Brian,  ar 
ba  heside  a  leannan  dia  claind,  a  aslach  for  fearaib  Erm;/  tria 
impidhe  7  tria  ceird  ndraidechta5  —  ar  ba  heolach  sidhe  an  cach 
ceird  draidt'f/;/a5  7  aimidechta  —  in  rigi  dia  braith/r,  fo  bithin 
co  ro  cuircdh.  si  Brian  tar  muir  dia  foglaim  inmilti  7  comad 
oaisceodach  amra  iardain  fri  cosn//m  na  ris[i. 


Luid  iar«m  Brian  dar  niuir  7  ro  foglaim  suitbi  inmilti  oc 
Senoll  mac  Ongai  i  tuaisc^rt  kVoan,  cor'bo  treorach  in  cac^ 
ccirà  ga'iscid  7  engnoma. 

4.  lar  forbad  iar?/m  a  fogloma  inti  Brian  i  cind  secbt  mhliadan 
dodechaid  anair  iarsin,  fear  donn  tailc  tarbda^,  co  sonairti 
ballraid,  co  n^'rt  nônhà'ir,  co  conideisi  engnama  o  dib  lamaib 
inti  7  Brian. 

5 .  Bai  Crimthann  a  righi  n  Eroin  beo//jr.  Ba  saeth  la  Moingfmi 
[col.  899]  nach  he  Brian  ba  ri.  Luidh  duiu  Crimx.hann  forcuairt 
rigi  a  n-A\bain,  ar  is  amlaid  ro^  chinged  ri  Tenir^rh  for  a 
chuairt  rigi  .i.  a  Temraig  i  colccdh  nGa'ûeon,  7  a  sen  for  da 
coicedh  Mwman,  hi  côiced  Olnecmar/;/  aseandad,  assen  i  coiced 
UW,  a  n-Albain  a  suidiu. 

1.  fortamlaid  B. 

2.  acht  brocc  a  sil  sidhe  aitheach  B. 

3.  don  B. 

4.  maranic  B. 

5.  ndraig('r/.'ta  Y,  ndraighec/na  B. 

6.  tarba  B. 

7.  anti  Y,  indti  B. 

8.  sic  B,  do  Y. 


Death  of  Crimthann,  etc.  177 

be  divided  from  time  to  time  among  their  children.  Howbeit 
at  last  the  race  of  Brian  will  prevail  over  the  children  of  the 
other  sons,  so  that  they  alone  hâve  the  princedom.  AiHll, 
however,  willbe  a  hunting  hound,seekingterritories  and  gain- 
ing  an  abode  from  his  brothers.  But  as  to  Fergus,  there  will 
be  noihing  of  his  seed  save  a  sorrowful  peasant,  and  his  kin 
will  be  almost  unknown.  » 

3.  Thereafter  Eochaid  died.  Then  there  was  a  huge  con- 
test  about  his  héritage  among  his  five  sons,  that  is,  Niall  alone 
on  the  one  side  and  the  four  sons  of  Mongfind  on  the  other. 
When  Mongfind  found  that  the  kingship  was  not  for  her  son 
Brian  —  he  being  the  darling  of  her  children  —  this  is  what 
she  planned,  to  persuade  the  men  of  Ireland  by  supplication 
and  witchcraft  (for  she  was  skilled  in  every  art  of  magie  and 
sorcery)  to  besrow  the  realm  on  her  brother  (Crimthann  son 
of  Fidach)  ^  in  order  that  she  might  send  Brian  over  sea  to  learn 
soldiership,  and  so  that  he  might  then  become  a  wondrous 
warrior  for  gaining  the  realm. 

Then  Brian  went  over  sea  and  learnt  the  science  of  soldier- 
ship with  Senoll,  son  of  Onga,  in  the  north  of  Alba,  till  he 
became  a  leader  in  every  art  of  valour  and  prowess. 

4.  At  the  end  of  seven  years,  Brian,  having  completed  his 
instruction,  came  back  from  the  east  :  a  man  brown,  strong, 
taurine,  with  firmness  of  limbs,  with  the  strength  of  nine,  \vith 
fitness  of  valour  in  both  hands  alike. 

5.  Crimthann  was  still  in  the  kingship  of  Erin.  Mongfmd 
felt  sore  that  Brian  was  not  king.  Then  Crimthann  went  to 
Alba  on  a  royal  progress,  for  thus  used  the  king  of  Tara  to  go 
on  his  progress  :  from  Tara  into  the  province  of  Leinster,  and 
thence  to  Munster's  two  provinces  :  thereafter  into  the  province 
of  Connaught:  then  into  Ulster,  and  from  this  into  Scotland. 


I.  Overking  of  Ireland,  see  Four  Masters,  366,  3^ 


lyS  Whitley  Stokes. 

6.  Gabsad  maie  Mo'mg^inde  ianmi  iornen  7  ïorhmiis  i'or 
forba  Cnmihainji  dia  eis,  7  randsad  a  tri  he.  Dodeochaid 
CnmihûiDi  anair  iarz/m  iarna  cloistin  sin,  7  ro  tinoil  sloig  7 
sochraide  leis  a  Connaf/;/aib  do  indarba  mac  a  shethar  asa  rigi. 
Cechaing  iar;mi  Cnmthann  co  ro  gab  \ongphon  oc  Muaid  hi 
Conmir/jtaib.  IMforgenair  ^  iar//m  comairli  la  Moingùnd,  7  as 
i  comairli  ariacht,  flead  do  thargad  acci  dia  hraihair  i  n-Inis 
Dornnglais  for  Muaid  Hua  n-Amalgrtda,  7  a  bratha/r  do  gairm 
chuici  and  a.mal  bid  do  sid  fria  macaib,  7  neim  da  dail  fair  and 
fodaig  na  rigi  do  Brian. 

7.  Tic  d'idu  Moing^ind  iar/aii  do  saigid  -  a  brathar,  7  doroinde 
sith5  celgi  ewrro  7  a  clann,  7  bmd  le  a  brathair  da  saigid  na 
ûedï.  O  vu  icaich  iar/mi  taisbenad  na  flcJhi  doheir  Moingfind 
copan  neime  il-laim  a  brathar.  iVocho  n-ib,  ar  Cnmthann, 
noco  n-eba  so  {omis. 

Ibid  Moingt}W  digh  7  ibid  Cnmûiann  iar/rai. 

Atbail  iar//m  Moms,{ind  aidchi  samna  dosonrad  K  Coiiid  si 
aided5  MoingfiW^  bansidaige.  Con'id  de  dogarar^  fcil  Moing- 
ïindc  frisin  samain  icon  daesc/^rsluagh,  ar  ba  cumacbtach  si  7 
bantuathaid  7  cen  bai  a  colaind,  con\d  de  cuindgid  mna  7  daes- 
cursluag  itcheada  aidchi  samna  fw/rri. 

8.  Ticc  Crimth^/;z;z  atuaid  iartain  do  fascn^m  a  crichi  bunaid 
.i.  Fer  Mwman,  co  ranic  Sliab  suidi  in  rig,  co  n-erbailt  andsin, 
con'id  desin  dogarar*^  Fert  Crïmthainn.  Dodeachaid9  Fidhach  a 
athair,  7  a  mathair,  7  a  muime  conici  in  baili  i  n-erbailt 
Crimth^n;?,  7  fearaid  nemeli  ^°  truag  ann,  7  adbathadar  a  triur 
isin  maigin  sin,  con'id  desin  ro  chead  in  senchaid  andso  '^  : 


1.  IMorgenair  B.  7.  sic  B.  bantuatha  Y 

2.  thaigh  B.  264a  I.  8.  garar  B. 

5.  leg.  sid.  9.  dochuaidli  B. 

4.  dosondradh  B.  10.  nemfeili  B. 

5.  aidig  Y  B.  11.  so  B. 

6.  garar  B. 


Deaîh  of  Crimthann,  etc.  179 

6.  Now  in  his  absence  Mongfind's  sons  oppressed  and 
dominated  Crimthann's  héritage,  and  divided  it  into  three. 
On  hearing  that,  Crimthann  came  westward,  and  gathered 
hosts  and  multitudes  out  of  Connaught  to  expel  his  sister's  sons 
from  his  realm.  Then  he  marched  and  pitched  a  camp  by  the 
(river)  Moy  in  Connaught.  Then  a  plan  was  formed  by 
Mongfind,  and  this  is  the  plan  which  she  found,  to  coUect  a 
banquet  for  her  brother  in  Inis  Dornglais  on  the  Moy  of  Hûi 
Araalgada  (Tyrawley),  and  to  invite  her  brother  to  it  as  if  he 
were  at  peace  with  her  sons,  and  there  to  administer  poison  to 
him  in  order  that  Brian  might  get  the  kingship. 

7.  So  then  Mongfmd  cornes  to  her  brother  (Crimthann), 
and  made  a  false  peace  between  him  and  her  children,  and 
brings  her  brother  vv'ith  her  to  the  banquet.  When  the  display 
of  the  banquet  was  ended,  Mongfind  puts  a  cup  of  poison  into 
her  brother's  hand.  «  I  will  not  drink  »,  says  Crimthann, 
«  unless  thou  drink  first  ». 

Mongfind  drinks,  and  then  drinks  Crimthann. 

Then  on  the  eve  of  samain  (November  i)  precisely  Mong- 
find dies.  So  this  is  The  Deaîh  oj  Mongfind  the  Banshee.  Hence 
samain  is  called  by  the  rabble  «  Mongfind's  feast  »,  for  she  was 
a  witch  and  had  magical  power  while  she  was  in  the  flesh  ; 
wherefore  women  and  the  rabble  make  pétitions  to  her  on 
samain-Q\'ti. 

8.  Thereafter  Crimthann  cornes  southward  to  visit  his  here- 
ditary  district,  i.  e.  Fir  Muman  ;  but  on  reaching  the  «  Moun- 
tain of  the  Throne  »  there  he  dies,  whence  it  is  (now)  called 
«  Crimthann's  Grave-mound  ».  His  father  Fidach,  and  his 
mother  and  his  fosteress  came  to  the  stead  where  Crimthann 
perished,  and  there  they  make  piteous  plaining;  and  in  that 
place  the  three  of  them  died  :  wherefore  the  shanachie  sang 
this  : 


i8o  Whiîley  Slokcs. 

Fcartan  Crimthaind  cid  diata  ? 
sloindid  sruithi  sench;/5a.  -jvl  '. 

9.  [col.  900,  1.  3]  Ni  ro  fogain  tra  ni  do  Moing/z'/zJ  in  chelg 
sin  doraJ  im  ii  brathazV  7  bas  do  thoga  di  ten  ardaig  c//inad 
he  Brian  bad  ri  ara  hesi^.  Ar  is  e  Niall  Nôio'iaWach  ro  gab  rigi 
nEuiin  darcis^  Crimthainn,  acht  cheana  is  é  Brian  ba  tuairgnid 
catha  fn[a]  laim  side  ic  tocbail  giall  7  cana  do  as  cach  aird4. 

10.  Gthais  Brian  iarsin  rigi  aî/Vid  CoDiachl.  Gixhais  Fiac/;ra 
d'ulii  o  Charn  F^radaig  co  Mag  Mucrama.  Bai  imchosn//m  7 
tnuth  mor  efcr  Brian  7  Fiac/;ra  desin,  co  fiis5  cocad  etrtrru, 
Dobrrar  cath  Damchluana  etorro  7  maidhidli^  for  Nathi  7  for 
a  athair,  7  cloid  Nathi  as,  7  gabar  Fiac/;ra  and,  7  idnaigther  co 
Temraig  il-ldim/  Neill  a  brathar  he. 

1 1 .  Fasaid  ardchocûtd  mor  de  side  itcr  Nathi  7  Brian  dori- 
dhisi^.  IS  and  bai  a  longp/;ort,  ac  Damcluain  i  n-H/h'Z' Briuin 
Eola9  inoc//5  Conmafcni  Cuih.  Nathi  co  clannaibh  Fiachra  i 
n-Aidne^°  inaaigid.  Dob^'rar  a  drai  co  Brian  .i.  DrithHu  drai, 
7  iarfaigis  ^^  de  cinda^  no  biad  a  imscar^^  7  Nathi  dia  chogad  '2. 
Asp^rt  in  d/'ai  comad  he  Nathi  bud  choscrach  7  co  ngebad  rigi 
co  SUab  n-Elpa.  Dobcrtha^3  a  clann  co  Brian  ina  diaid,  7 
beandachais^4  iad,  7  asbert  friu  comad  he  Echen  a  sinst'r  bud  ri 
doib  dia  eiseom.  Ceit/;ri  maie  iichct  ro  badar  oc  Brian,  dia 
n-ebairt  in  tili  : 


1.  I  omit  the  rest  of  this  pièce,  wbich  eontains  eleven  quatrains  statinc 
metrically  the  preceding  part  of  the  story. 

2.  sic  B.  after  ara  Y,  has  {man.  rec.)  cl. 

3.  areis  B. 

4.  tir  B.  )iiau  ait. 

5.  sic  B.  In  Y  after  co  an  r  is  inserted  iitaii.  rec. 

6.  moidhi  B. 

7.  ilaim  Y,  iilaim  B. 

8.  aris  B. 

9.  leg.  Seola. 

10.  Aigne  Y.  B. 

11.  fiarfais  B. 

12.  cindiis  no  biadh  imscaradh  a  cocaidli  7  Nathi,  B. 

1 3.  Dobf/'ar  B. 

14.  bennachas  B. 


Deatli  of  Crimthann,  etc.  i8i 

Crimthann's  little  grave,  whence  it  is, 
vénérable  historians  tell,  etc. 

9.  Howbeit,  that  treachcry  which  Mongfind  practiseJ  upon 
her  brother  did  not  avail  her,  nor  did  the  choice  of  death  for 
herself  in  order  that  Brian  miglit  be  king  afterwards.  For  it  was 
Niall  of  the  NineHostages^  that  took  the  kingship  after  Crim- 
thann. Brian,  however,  was  «  smiter  of  battle  »  in  his  stead, 
at  levying  hostages  and  tribute  for  him  from  every  airt. 

10.  After  that  Brian  seized  the  kingship  of  the  province  of 
Connaught.  So  Fiachra  took  from  Carn  Feradaig^  to  Mag 
Mucrama5.  Hence  there  was  much  contention  and  jealousy 
between  Brian  and  Fiachra,  so  that  warflire  grew  between 
them.  They  fight  the  battle  of  Damchluain,  and  Nathi  and  his 
father  (Fiachra)  are  routed,  and  Nathi  escapes,  but  Fiachra  is 
captured  and  taken  to  Tara  as  a  prisoner  of  his  brother  Niall. 

11.  From  this  again  grows  a  great  war  between  Nathi4  and 
Brian.  Brian's  camp  was  at  Damchluain  in  Hiii  Briuin  Seola) 
near  Conmaicne  Cuile.  Nathi  with  the  clans  of  Fiachra  was  in 
front  of  him  in  Aidne^.  To  Brian  is  brought  his  wizard, 
even  Drithliu  the  druid,  and  he  asked  him  how  he  and  Nathi 
would  part  from  the  warfare.  The  wizard  replied  that  Nathi 
would  be  the  victor,  and  that  he  would  conquer  a  realm  as 
far  as  the  Alps.  Finally  hischildren  were  brought  to  Brian,  and 
he  blessed  them,  and  said  that  after  him  Echen,  the  eldest  of 
them,  would  be  their  king.  Four  and;t\venty  sons  had  Brian, 
whereof  the  poet  said  : 


1.  overking  of  IrelanJ  A.  D.  379-40^  Cô/r  Aninanii,  §  118,  Ir.  Texte, 

m,  539,  416. 

2.  probably  the  ancient  name  of  Secfin,  in  the  barony  of  Coshlea,  in  the 
south  of  the  co.  Limerick.  O'Don.  Four  Masters  A.  M.  3836,  note  9. 

3.  a  plain  in  the  co.  Gahvay,  west  of  Athenry,  F.  M.  A.  M.  3790,  notex. 

4.  otherwise  Dathi  :  see  Côir  Amnann,  §  140. 

5.  in  the  barony  of  Clare  co.  Galway,  F.  M.  A.  D.  811,  note  w. 

6.  a  territor\'  in  the  south  west  of  the  co.  Galwav. 


iS2  Whitky  Stokes. 

Brian  mac  Echach  Muigmcdôin.  is  iiiaith  a  clann  can  chaiti 
cliar  drechach  nar'  duibde/eoil.  cethri  maie  i\chet  aici,  yrl. 

Be;innochrt/.s'  didn  in  sosar  co  mor  .i.  Dai  galacb,  7  ro  tliairr- 
ngen  do  comad  uad  in  rigi. 

12.  Ticc  Nathi  co  ;/-idnaib  catha  lais  do  saighid  Briain  ait  a 
mbai  uathad  'na  longphori,  7  fearthair ^  cuibleang  angbaid  etorro, 
7  sraintcr-  for  Brian  andsin  Cath  Damcluana,  7  lentar  Brian 
asin  maidm3  coTulchaib  Domnaill,  7  marbais4  Cnmûmmi  mac 
Enna  Chennselaich  hc,  7  marb^/5  Enda  Emalach  mac  Briain 
Cnmthann  iocbéto'ir,  7  adnaicther  Brian  isin  maigin  sin.  Tic 
iarwm  Beo-aed  Rois  Caim  iar  cein  moir  iartain,  7  bmd  taisi 
Briain  co  Ros  Cam  les,  co  ro  adnocht  iad  i  Ros  Camm,  coma 
and  ata  otharligi  Briain  indiu5.  Marbthar  didu  Drithliu  drai 
for  bru  Findlacha,  coind  uad  ainmnigt/;gr  Aenach  nDrithleand. 


o 


Conid  dibsin  ro  chead  in  seanchaid  : 

Gahais  Brian  rigi  rebach 

for  Lf.'h  Cuind  caeni  comrmnach.  yri^. 

14.  [col.  901, 1.  5]  Leigid  Niall  Nô/giallach  immorro  Fiac/;ra 
a  gemil  annsin,  7  doheir  rigi  Connacht  do,  7  as  e  ba  tuairgnid 
catha  fri  laim  Néill7  iarsin  tareis  Brinin  oc  tabach  giall  do 
Themnz/>.  Bt-rar  Fiachna^  mac  Nathi  7  Amalgaid  mac  Fiac/;rach 
fesin5  i  ngialhii"  il-laim  Neill,  comd  i  ngiallnwi-  i  TQmraig  is 
marb  Fiachna^°  mac  Nathi,  comd  uad  Wù  Fiachrach  Cuili  Fabair 
a  Midi. 

15.  Lotar  tra  maie  echach  À.  AWill  7  Fiac/;ra,  do  thobach 
chana  7  giall  a  M/miain  co  sluag  7  co  sochraidi  dfrniair.  Tiagaid 

1.  fcarthar  B. 

2.  srainther  B. 

3.  chath  B. 

4.  marbas  B. 

5.  aniu  Y,  andîu  B. 

6.  I  hâve  hère  omitted  scveii  stanzas. 

7.  Nell  Y,  neill  B. 

8.  co  B. 

9.  Fiacra  E.  264^9. 

10.  sic  Y,  B.  :  the  facsimile  of  Y  has  acesin. 


Death  of  Crimîhann,  etc.  185 

Brian  son  of  Eochaid  Muigmèdôn,  good  are  his  children  without  question, 
a  comely  following  that  wasnotdark  and  feeble,  twenty-foursonswithhim. 

Then  he  blessed  greatly  the  youngest,  namely  Dai  Galach, 
and  prophesied  to  him  that  the  kingship  would  descend  from 
him. 

1 2 .  Nathi  with  his  weapons  of  battle  cornes  to  Brian  p.t  a  place 
where  there  were  (but)  a  few  encamped,  and  a  ruthless  fight 
is  fought  between  them.  Brian  is  defeated  there  in  the  battle  of 
Damchluain,  and  is  followed  from  the  rout  as  far  as  Tulcha 
Domnaill.  Crimthann,  son  of  Enda  Cennselach'',  kills  him,  and 
Enda  Emalach,  son  of  Brian,  straightway  kills  Crimthann, 
and  Brian  is  buried  in  that  place.  A  long  while  afterwards  Beo- 
aed  of  Ross  Camm-  cornes  and  takes  Brian's  remains  to  Ross 
Camm,  and  buried  them  in  Ross  Camm,  so  that  there  today 
is  Brian's  grave.  Drithliu  the  druid  is  killed  on  the  shore  of 
Findloch^  so  that  Oenach  Dritbleiiii  takes  its  name  from  him. 

13.  Of  those  thcn  the  shanachie  has  sung  : 

Brian  seized  a  featful  l\ingship 

over  Leth  Cuinn  4  loveable,  triumphant,  etc. 

14.  Then  Niall  of  the  Nine  Hostages  lets  Fiachra  out  of 
prison,  and  bestows  upon  him  the  kingship  of  Connaught, 
and  'tis  he  who  was  after  Brian  the  «  smiter  of  battle  »  for 
Niall  in  levying  hostages  for  Tara.  Fiachna,  son  of  Nathi,  and 
Amalgaid,  son  of  Fiachra,  himself  are  brought  in  hostagcship 
into  Niall's  power,  so  that  Fiachra  died  as  a  hostage  in  Tara, 
and  from  him  descend  the  Hiïï  Fiachrach  of  Cûil  Fabair  in 
Meath. 

15.  Then  Eochaid's  sons,  namely  Ailill  and  Fiachra,  went 
with  an  army  and  a  vast  multitude  to  levy  tribute  and  hostages 


1.  Ir.  Texte,  III,  372,  420. 

2.  Perhaps  the   bishop   commemorated    in   the  Irish    martyrologics   at 
Mardi  8.  But  he  was  of  Ard  carna. 

3.  The  Lower  Lough  Erne  in  Fermanagh. 

4.  The  northern  half  of  Ireland. 


184  Whitlcy  Stokes. 

rempo^  co  Caenraige^  Hi'ia  Cairpri.  Tinoilit  fir  Mz/man  iarMm 
irui  n-aigidh  im  Eochaig  mac  Cnmihainii  Moir  maie  Fidaich 
7  im  Maige5  Mescorach  co  n-idnaib  catha  in-aigid  Fiachrach. 
Ba  maith  em  inti  cusa  tancus  annsin  .i.  Fiachra  :  ba  laech  ar 
gaisced,  ba  coicertaich^  catha  7  tiri  ar  gais,  ba  rigda5  ar  deilb 
.i.  loech  foltfind  lebar  co  mbeanad  folt  braine  a  da  imda,  couid 
de  dosairer  Fiacha  Foltsnaithech  de. 


16.  Dobcraid  iar//m  fir  Mum^n  cath  do  i  Caenraide,  7  gonais 
Maidhi  Mescorach  co  hamnas  Fiac/;ra  isin  chath.  Aighthi^ 
iarwm  in  cath  (or  feraib  Mzmian  7  for  Ernaib  andsin  tria  nen 
imbualta,  7  lait/?cr  ar  forro.  Dob^fr  iarwm  Fiac/jra  .l.  giall  a 
MMinain  leis  7  doheir  a  lanchain,  7  luid  reime  iartain  do  ascnum 
co  Temraig. 

17.  Antan  iar/mi  dorocht  Forraig/i  n-Uib  maie  Cuais  Midi, 
adbath  Fiac/;ra  dia  guin  andsin.  Ro  claidead  a  leacht  7  ro 
laigeadh^  afeart  7  ro  hadhnadh  a  cluichi  caintech,  7  ro  scribad 
a  ainm  oghaim,  7  ro  hadnaiced  na  geill  tuctha9  andeas  7  siad 
beoa  im  fert  Fia.chra,  co  mba  bail  for  Mnmain  dogrés  7  co  mb^/h 
i  comruma  forro.  IS  t'^  adbmd  gachfer^°:  «  Och,  Och  !  »  ica 
chor  beo  i  tahnain.  Isfor  uch  dognither^^  na  fearta  sa,  ar  cach. 
Bid  e  a  ainm,  ar  in  drai,  Forrach.  Conad  do  forgell  na  ngnim 
so  ro  chan  in  senchaid  : 


Maicne  Echoch,  ard  a  ngle, 

im  Niall,  im  chanaid  Cairnc  yrl  '2. 

1.  rompo  B. 

2.  Caenraide  Y.  Caenrighi  B. 

3.  sic  Y,  B.  leg.  maide?  d.  §  16. 

4.  coicertaig  B. 

5.  righa  B. 

6.  Atchi  B. 

7.  forraidh  B. 

8.  sic  B,  laidead  Y. 

9.  tucadh  B. 

10.  Adbtraid  cach.  fear  B. 

11.  sic  B.  gnithcar  Y. 

12.  Thirteen  quatrains  are  licre  omittcd. 


Death  cf  Crimthann,  etc.  185 

from  Munster.  They  fare  forward  to  Cacnraige^  Hiia  Cairbri. 
Against  theni  then  the  men  of  Munster  coUect  around  Eochaid, 
son  of  Crimthann  the  Great,  son  of  Fidach,  and  Maide  Mesco- 
rach  with  weapons  ot  battle  against  Fiachra.  Good  in  sooth 
was  he  towards  whom  they  came,  namely  Fiachra.  He  \s'as 
a  hero  in  valour:  for  (his)  wisdom  he  was  an  adjuster  of 
battles  and  territories  :  he  was  royal  in  form,  a  hero  with  fair 
hair  so  long  that  it  touched  the  edge  of  his  shoulders  :  hence 
he  is  called  Fiacha  of  the  Threaden  Hair  -. 

16.  Then  the  men  of  Munster  give  battle  to  him  in  Caen- 
raige,  and  in  the  battle  Maide  Mescorach  wounded  Fiachra 
severely.  But  by  dint  of  mutual  smiting  the  battle  was  gained 
over  the  Munstermen  and  the  Ernai  >,  and  a  slaughter  is  inflicted 
upon  them.  Then  Fiachra  takes  out  of  Munster  fifty  hostages 
and  the  fuU  tribute,  and  afterwards  fared  forward  to  Tara. 

17.  Now  when  he  reached  Forrach  in  Hûi  maie  Cuais-^  of 
Meath,  Fiachra  died  there  of  his  wound.  His  grave  was  dug, 
and  his  tomb  was  laid,  and  his  funeral  game  was  started,  and 
his  ogham  name  was  written,  and  the  hostages  whe  had  been 
brought  froni  the  south  wcre  buried  alive  around  Fiachra's 
tomb,  that  it  might  always  be  a  shame  for  Munster  and  be  as 
a  triumph  over  them.  This  is  what  each  man  said  when  he 
was  put  alive  into  the  earth  ;  Och,  och  !  «  'Tis  for  uch  («  on 
ach  »),  those  tombs  are  built  »,  says  every  one.  «  This  shall  be 
its  name  »,  says  the  wizard,  «  Forrach  »5.  So  that  to  bear 
witness  ot  thèse  deeds  the  shanachie  sang  : 

Eochaid's  sons,  high  their  brightness, 
including  Niall,  Cairenn's  wolfwhelp,  etc. 


i.  now  Kenry. 

2.  See  Côir  Anmann,  §  I4),  Ir.  Texte,  lîl,  352. 

3.  See  FourMasters,  AM.  5656,  5790,4169.  Erna  Mumhan,  A.  D.  186. 

4.  Now  Moygish  in  Wesimeath. 

5.  See  LL.  190»  16.  Compare  a  somewhat  similar  etymological  legend 
in  the  Dindsenchas  of  Ochonn  Midi,  Rev.  celt.,  xv.  293. 

Revue  Celtique,  XXÎV.  1 3 


i86  Whitia  Slokes. 

i8.  [col.  902,  1.  10]  Tangadar  fir  M//man  iai'tain  rtniar  iar 
cloisin  '  cga  Fiachrach,  7  gabthar  Ail/7/  la  hHoclv//i;  nvic  Criin- 
thiiiiin  maie  Fidaig  la  rig  n-Eveini.  Ba  folaith-  la  firu  M//nian 
innisin,  uair  ba  toich  3  doib  do  tecmail  chucu  m^rc  na  mna  do 
niarb  a  tigcrnai.  Ar  ro  saigcd  in  fer  sin  a  n-engi'esa4  tri  cricha 
echtranna^,  7  ro  indsaig^v/ giall  cdich^,  7  dorad  iathu  Erciiii  7 
Alban  fo  smacht  [\A\th\nsa  M//nian.  Dognither  guin  galann 
andsin  d'Ail///,  ùv/id  aiiib/V/  sin  tuair  bas. 


19.  Bai  cocad  mor  etarro  fyi  re  ciana  iarsin,  coiild  fotha  do 
chosn/nn  in  f^raind  forsa  tait  TuadM/zma"  anniu  sin,  7  r(i;/id 
cd^  sin  fotha  cocaid9  Connacht  7  fer  Mz/man  iartain,  7  cach 
imforran  imforgensad  ^°  et^rro.  Coma  de  sin  asbrrtin  seanclK/ZJ  : 


Tri  maie  ¥,chach  na  ngnim  ngrinn, 
F'iac/jra  ociis  Brian  is  Ailill,  yrP'. 

20.  Lugaid  Meann  mac  Oeng//ja  Tirigh  maie  Fir  chorp  is 
e  ro  gab  ar  eigin  fearand  TuadM/iman^^  art/zi',  7  is  desin  raitry 
Gairb-ferand^^  claidim  Luigdech  Lainidm-^'',  ar  is  iat  da  ferann 
do  chosainsead fir  Mz/manar eigin  .i.  fearand  Osraige'4,  an-eraic 
£'/é'rsceoil  ro  marbsad  Laigin,  7  ferann  '5  TuadM/zman  a  n-eraic 
Cnmihainn  maie  Fidaig,  acht  ceana  ni  dlegad  som  arai  dleas- 
tan/z/s"'''  sin,  ar  is  do  chôicid  Chondacht  iar  ndlighed  roindi 

1.  cloisdin  B. 

2.  folaich  B. 

3.  doig  B. 

4.  engreasa  B. 

5.  eclîtranda  B. 

6.  caich  B.  chaitii  Y. 

7.  tuagniï/ma  Y,  om.  B. 

8.  iad^B. 

9.  cogaid  Y,  cocaidh  B. 

10.  imforran  forgeinsed  B. 

11.  I  hère  omit  three  quatrains 

12.  tiiagm»man  Y,  B. 

13.  sic  B,  gairbfearand  Y. 

14.  osraidiii  B. 

15.  sic  B.  fearand  Y. 

16.  dlistinzzw  B. 


Death  of  Crirnthann,  etc.  1S7 

18.  After  hearins:  of  Fiachra's  death  the  men  of  Munster 
came  from  the  west,  and  AiHU  is  taken  by  the  king  of  Erin, 
Eochaid,  son  of  Crirnthann,  son  of  Fidach.  That  seemed  of 
importance  to  the  Munstermen,  for  they  had  a  natural  right 
to  gather  unto  them  the  sons  of  the  woman  that  had  killed 
their  lord.  For  that  man  had  been  used  to  go  on  their  sea- 
attacks  on  foreign  territories  and  to  seek  the  hostages  of  each, 
and  he  brought  the  lands  of  Erin  and  Alba  under  the  control 
of  the  princedom  of  Munster.  Then  a  warrior's  wound  is 
inflictcd  on  Aihll,  so  thus  he  died. 

19.  Thereafter  for  long  times  there  was  much  warflire  be- 
tween  them,  the  cause  being  a  contention  for  the  land  on  which 
the  men  of  Thomond  are  today.  And  that  was  afterwards  the 
cause  of  the  warfare  ot  Connaught  and  the  men  of  ÏVIunster, 
and  of  every  mutual  destruction  that  was  wrought  between 
them.  Wherefore  of  that  said  the  shanachie  : 

Three  sons  of  Eochaid  of  the  lovelv  deeds, 
Fiachra,  Brian  and  Ailill,  etc. 

20.  LugaidMenn,  son  of  OingusTirech,  son  of  Fer  corp,  is 
he  that  first  took  by  force  the  land  of  Thomond,  and  hence 
«  the  Rough  Swordland  of  Lugaid  Red-hand  »  is  so  called. 
Thèse  are  the  two  lands  that  the  men  of  Munster  gained  by 
force,  namely,  the  land  of  Ossory  as  an  eric  for  Eterscél 
whom  the  Leinstermen  had  killed,  and  the  land  of  Thomond 
as  an  eric  for  Crimthann  son  of  Fidach.  Howbeit,  as  regards 
légal  right  they  are  not  entitled  thercto,  for  according  to  the 


i88  Whitlry  Stokes. 

coicid  in  feninn  sin  TuadM//nv/n,  ar  is  o  Luimncch  œ  Drolxiis 
hc. 

21.   G);/iJ  Aidid  Cr'mnhûi)iii  maie  T-idai'o;  7  Moingjhnh'  7  tri 
mac  Echacb  Muigmcdoin  ;  Brian,  Fiachra,  Ail///^  Finit. 


I.   B.  adds  :  Eachtra  mi7C  Eachar/;  Muigmedôin,  tlic  title  of  the  following 
story. 


Death  of  Crimthann.  etc.  189 

lawful  division  of  the  province  that  lanJ  of  Thomond  belongs 
to  Connaught,  for  it  extends-from  Luimnech  ^  to  Drohais  -. 

21.  So  far  the  Death  of  Crimthann  son  of  Fidach,  and  of 
xMoingfind,  and  of  Eochaid  Aluigmedôn's  three  sons,  Brian, 
Fiachra,  AiHll.  Itendeth. 


1.  the  lower  part  of  the  Shannon. 

2.  now  the  river  Drowes. 


1 90  Whilley  Stokes. 


FXHTRA  M.-/C  ECHJCH  MUIGM£DOL\ 
(Slicht  Lebair  Buid!  Lecain) 


I.  [col.  902,  1.  41]  Bui  ri  amra  airegda  for  Eri)in  À.  Eochaid 
MuigviediVi.  Badar  coic  maie  aicci,  Brian,  Ail/7/,  Fiachra,  Ferg//j-, 
Niall.  Moingfind  ingen  Fidaig  mdthair  Briain  7  Yuchrach  7 
Ferg//5a  7  Axlella.  Caireand  Casdub,  ingen  Sgail  ^  Bailb,  ri 
Saxau,  mâthak  Neill.  Ba  miscais  lasin  righain  inti  Niall,  ar  is 
daraceand^  dorinde  in  ri  fri  Cairind  he.  Ba  mor  didu  dochraidi 
Chairinde  oc  in  rigain,  7  ba  he  med  na  dochraidi  co  mba  hecin 
di  usce  na  Temracb  da  tharraing  do  \eth  7  cach  cwmal  aruair? 
'na  haghaidh,  7  intan  ropo  torrach  si  4  for  Niall  ba  hecen  di 
sen  [col.  903]  uili  ardaig  co  ;?-eplead  in  lenap5  ina  broind. 


2.  Ranic  tra  co  ham  tuismeda  di,  7  arai  nir'scuir^  dind 
fognam.  Rue  si"  iarsin  mac  forsin  faichthi  ina  Temrc/r/;,  7  si 
fo  leith  na  dromlaigi,  7  nir'lam  in  mac  do  gabail  cuici  do  lar, 
acbt  forfacaib^  isinn9  inadsin  fo  na  hethaidib,  7  nir'lam  dit/// 
nechdoferaibHern/;/  a  breth  leis  ar  uaman'°  Moingf7;/J/,  ar  ba 
mor  a  cumachtâ  si  7  a  huaman  "  ïor  cach.  Tanic  Torna  eices 
iarsin  dar  lar  na  faidchi,  7  adchondairc  in  noidhin  a  oennr  7 


1.  saxaill  B.  2652  3.  Sacheill,  Otia  Mersciaiia,  III,  88. 

2.  sic  B.  cheand  Y. 

3.  arariar  B. 

4.  hi  B. 

5.  lenabh  B. 

6.  scar  B. 

7.  sic  B,  Rugsi  Y. 

8.  ro  facaib  isin. 

9.  sic  B,  isan  Y. 

10.  huamain  B. 

1 1.  huamain  B. 


Adrentiire  of  tlie  Sons  of  Eocha'ui.  191 


THE   ADVEXTURE  OF  THE  SONS  OF   EOCHAID   MUIGMEDÛN 
(Yellow  Book  of  Lecan,  col.  502.    Facsimile,  p.    i88'^i  ) 


1 .  There  was  a  wondrous  and  noble  king  over  Erin,  namely, 
Eochaid  Muigmedon.  Five  sons  had  he,  to  wit,  Brian,  Ailill, 
Fiachra,  Fergus,  Niall.  The  mother  of  Brian,  Fiachra,  Fergus 
and  Ailill  was  Mongfind,  daughter  of  Fidach.  The  mother  of 
Niall  was  CairennCasdub,  daughter  of  Scdl  the  Dumb,  king  of 
England.  Niall  was  hated  by  queen  Mongfind,  for  Eochaid  had 
begotten  him  on  Cairenn  instead  of  on  lier.  Great  then  was 
the  hardship  which  Cairenn  suffered  trom  the  queen  :  so  great 
was  the  hardship  that  she  was  compelled  to  draw  the  water  of 
Tara,  apart,  and  every  handmaid  in  turn  in  sight  of  her;  and 
(even)  when  she  was  in  child  with  Niall,  she  was  forced  to  do 
ail  that  in  order  that  the  babe  might  die  in  her  womb. 

2.  The  time  of  her  lying-in  arrived,  and  yet  she  ccased  not 
h'om  the  service.  Then  on  the  grecn  of  Tara,  beside  the  pail, 
she  brought  forth  a  manchild,  and  she  diu'st  not  take  up  the 
boy  trom  the  ground,  but  she  left  him  there  exposed  to  the 
birds.  And  not  one  of  the  men  of  Erin  durst  carry  him  away, 
for  dread  of  Mongfind  ;  since  great  was  her  magical  power, 
and  ail  were  in  fear  of  her.  Then  Torna  the  Poet'  came  across 
the  green,  and  beheld  the  babe  left  alone,  with  the  birds  attack- 


I.  See  as  to  him  Fetschrilt  fur  W.  S.,  p.  3,  and  Otia  Merseiana,  11,88 


192  Whitlcx  Stokes. 

na  hethaidi  ica  fuab^/Vt.  Rogab  tra  Tor;w  in  mac  ina  ucht,  7 
ro  fallsighcd^  do  cach  ni  no  biad  iarsin,  co  n-ehert: 

5.   Mochean  aigidan,  bid  he  Niall  Noegialkr/;, 

rusfith-  ria  re  tuir. 

morfaiter  maigi,  sraintirc/'  geill,  firtiu'/'  catha 

tacbtbta  Temrach,  dunadach  Femin  Muigi,  costadach  Maen- 
maigi. 

airmitnech  Alman?,  airsid  Lifi,  gliiinfind  Codail. 

secht  mhliadna  ûchet  fallamnaigis^  Herenn,  7  bid  uad  Herm 
co  brath. 

Ar  ba  maith  in  tindsct'/al  7  in  f()rba  {crgalach  foltgarb,  co 
/zhebailt  i  n-iarnoin  dia  sathairn  uas  Muir  Icht  iarna  geognad 
d'Eochrt'/V  mac  Enna  Chendsealaiç '. 


4.  Rue  Torna  leis  iarsin  in  mac  7  ron-alt,  7  ni  thanicTorna 
nô  a  dalta  co  Temraig  iarsin  cor'bo  inrigh^  in  mac.  Tangadar7 
iarsin  Torna  7  Niall  co  Temraigh.  IS  andsin  dorala^  Cairend 
doib  ic  Vàhain  usci  do  TemrrtzV.  Asb^/t  Niall  fria  iarsin  :  Leic 
a  oeniir  in  fogn^m,  ol  se.  Ni  lamaim,  ol  si 9,  frisin  rigain.  Ni 
bia  mo  mâtbair,  ol  se,  oc  fogn//m,  7  me  mac^°  righ  Herenu. 

Dorad  les  iarsin  hi  co  Temnr/V,  7  dorad  ^'  édach  corcarda  iiinipi. 

5.  Ro  gab  fearg  in  righan,  ar'^  ba  holc  le  anisin.  Ba  he  rad 
fear  n-Eroin  andsin,  bid  hé  Niall  hiis  ri  tareis  a  athar.  dvnd 
iarsin  ro  raid  M.o'ms.îi}id  re  hEochrt/V  : 


1.  faillsidh  B 

2.  sic  B,  rusfigh  Y. 

3.  armar  B. 

4.  fallamnaight/;rr  B. 

5.  ceindselaigh  B. 

6.  inrigi  B. 

7.  tanic  B. 

8.  tarIa.B. 

9.  sisi  B. 

10.  me  mo  mac  B. 

11.  docuir  B. 

12.  7  B. 


Adrentiin:  of  tlie  Sons  of  Eochaid.  19J 

king  it.  So  Torna  took  the  boy  into  his  bosom,  and  to  him 
was  revealed  ail  that  \vould  be  thereafter.  And  he  said  : 

3.  «  Welcome,  thc  littlc  guest;  he  will  be  Niai!  of  the  Nine 
Hostages  ^  : 

«  In  his  time  he  will  redden  a  multitude. 

«  Plains  will  be  greatened  :  hostages  will  be  overthrown  -  : 
battles  will  be  fought. 

«  Longside  of  Tara  :  host-leader  of  Magh  Femin  3  :  cus- 
todian  of  Maen-magh4. 

«  Revered  one  of  Almain),  vétéran  of  Liffev,  white-knee 
of  Codai  (?). 

«  Seven-and-twenty  years  he  rules  Erin,  and  Erin  will  be 
(inherited)  from  him  for  ever.  » 

For  good  was  the  beginning  and  the  completion,  manly, 
rough-haired,  till  he  died  in  the  afternoon  on  a  Saturday  by 
the  sea  of  Wight,  slain  by  Eochaid  son  of  Enda  Cennselach^. 

4.  Torna  took  the  boy  with  him,  and  fostered  him;  and 
after  that  neither  Torna  nor  his  fosterling  came  to  Tara  until 
the  boy  was  fit  to  be  king.  Thereafter  Torna  and  Niall  came 
to  Tara.  'Tis  then  that  Cairenn,  as  she  was  bringing  water  to 
Tara,  chanced  to  meet  them.  Said  Niall  to  her  :  «  Let  the 
service  alone.  »  «  I  dare  not  »,  she  answered,  «  because  of 
the  queen  ».  «  My  mother  »,  said  he,  «  shall  not  be  serving, 
and  /  the  son  of  the  king  of  Erin  ». 

Then  he  took  her  with  him  to  Tara,  and  clad  her  in 
purple  raiment. 

5 .  Anger  seized  the  queen  (Mongfind),  for  that  seemed 
evil  to  her.  But  this  was  the  voice  of  the  men  of  Erin,  that 
Niall  should  be  king  after  his  father.  Wherefore  Mongfmd  said 
to  Eochaid  :  «  Pass  judgment  among  thy  sons  »,  quoth  she, 


1.  V.  supra  p.  181. 

2.  For  sraiiiftier  read  nensitir  (redupl.  fut.  pass.    pi.  3  oînascim),  Celt. 
Zeitschr.,  III,  465,  note  6. 

3.  a  plain  in  Munster. 

4.  now  Moinmoy,  a  territory  in  Clanrickard,  co.  Gahvav,  O'Donovan. 

5.  now  the  Hill  of  Allen,  co.  Kildare. 

6.  See  Côir  Anmann  §  209,  Ir.  Texte  III  372,  420  and  Otia  Merseiana, 
III,  p.  84. 


194  IVhitley  Stokcs. 

Ber  brc'/7h  hcr  do  m^rcaib,  ol  si,  eux  dib  gchits  t'forba^  Ni 
hér,  ol  se,  achl  hérïid  Sithcheann  drai.  Rofaidtv/h  iarsin  co 
Sithcheann  cosin  ngabaind  bai  i  Temraig  -,  ar  ba  fisid  side  7  ba 
fliaidh  am;a. 

6.  Ro  loisc  iarsin  in  goba  in  cheardclia  forro.  Doriacht 
Niall  immach  7  in  ^  indeoin  coin  cip  lais.  Niall  (V//fortamlaig, 
ar  in  drui,  7  bud  indeoin  totham^///  hc  co  brath.  Doriacht 
Brian  7  tue  na  huird  leis.  Brian  da  bur  cathraib,  ol  in  drai. 
Doriacht  Fiachra,  7  tue  dearb  corma  7  na  builg  leis.  Bar  sciam 
7  bar  n-dàn  +  la  Fiachra,  ol  in  drai.  Doriacht  Ail///  7  in  comrar  5 
a  mbadar  na  hairm  les.  Ail///  do  bar  ndigail,  ol  in  drai. 
Dorocht  Ferg//i  7  cual  crinaig  lais  7  crand  ibair  inti.  Ferg//5 
crin,  ol  in  d/ai.  Ba  fir  on,  ar  ni  niaith  sil  FergHsa  cenmotha 
oen  .i.  Cairech  Dt'/'gan  CUu///a  Bairind.  Coiiid  desin  ata  «  maidi 
ibair  i  cuail  c/inaijj  ». 


7.  Coiild  dia  fc^rgell  sin  ro  can  in  seanchaid  : 

Coic  maie  Echach,  Niall  indeoin  oll, 

Brian  ord  ù'i  tuarcain  fir, 
Ail///  comrar  gai  fri  fine 

Fiachra  sidhi,  Fergus  crin. 

IS  la  Fiachra  ol  corma, 
is  la  hAil/7/  gai  bodba, 
is  la  Brian  tocht  isan  «^  cath, 
is  la  Niall  in  t-indarrad. 

8.  [col.  904]  Robo  trom  tra  la  Moingfind  an  ni-sin,  co  n- 
cbairt  fria7  m<7caib.  Trodaid-si,  ar  si,  bar  ceathrar  mac  co  ti 
Niall  do  bar  n-eadrain,  7  marbaid-si  he.  Trotaid  iarum.  Fearr 
damsa  a  n-edargairi,  ol  Niall.  Nato,  ol  Torna,  bad  sidaig 
nviic  na  Moingt7;iJ/,  coiiïd  desin  ata  in  seantoc///. 

1.  t'orba  B. 

2.  Temraid  Y. 

5.  in  B,  an  Y. 
4.   nâni  Y. 

3.  corma  B,  comra  Y. 

6.  sa  B. 

7.  sic  B,  fri  Y. 


Adventure  of  the  Sons  of  Eochaid.  195 

«  as  to  which  of  them  shall  receive  thy  héritage  ».  «  I  will 
not  pass  judgment  »,  he  answered  ;  «  but  Sithchenn  the  wizard 
will  do  so  ».  Then  thcy  sent  to  Sithchenn,  the  smith  who 
dwelt  in  Tara,  for  he  was  a  wise  man  and  a  wondrous  prophet. 

6.  Then  the  smith  set  tire  to  the  forge  in  which  the  four 
sons  were.  Niall  came  out  carrying  the  anvil  and  its  block. 
«  Niall  vanquishes  »,  says  the  wizard,  «  and  he  will  bc  a  solid 
anvil  forever  ».  Brian  came  (next),  bringing  the  sledgeham- 
mers.  «  Brian  to  your  fighters  »,  says  the  wizard.  Then  came 
Fiachra,  bringing  a  pail  of  béer  and  the  bellows.  «  Your 
beauty  and  your  science  with  Fiachra  »,  says  the  wizard.  Then 
came  Ailill  with  the  chest  in  which  were  the  weapons. 
«  Ailill  to  avenge  you  !  »  says  the  wizard.  Last  came  Fergus 
with  the  bundle  ofwithered  wood  and  a  bar  of  yew  therein. 
«  Fergus  the  withered  !  »  says  the  wizard.  That  was  true,  for 
theseed  of  Fergus  was  nogood,  exceptingone,  Cairech  Dergain 
of  Cloonburren^  And  hence  is  (the  saying)  a  stick  of  yeiu  in  a 
bundle  of  firewood. 

7.  To  bear  witness  of  that  the  shanachie  sang  : 

Eochaid's  five  sons,  Niall  the  great  anvil, 
Brian  the  sledge-hammer  for  true  striking, 

Ailill  the  chest  ofspears  against  a  tribe, 
Fiachra  the  blast,  P'ergus  the  withered. 

Fiachra  has  the  drink  of  aie, 
Ailill  has  the  warlike  spears, 
Brian  has  the  entrance  to  battle, 
(but)  Niall  has  the  reward. 

8.  Now  that  seemed  grievous  to  Monghnd  ;  so  she  said  to 
her  sons.  «  Do  ye  four  sons  quarrel,  so  that  Niall  may  come 
to  separateyou,  and  then  kill  him  ».  Then  they  quarrel.  «  I 
would  fain  sunder  them  »,  says  Niall.  «  Nay,  »  says  Torna, 
«  ht  the  sons  of  Mongfind  bc  peaccfitl  ».  Hence  is  the  proverb. 


I.  in  Hy-Maine,  i.  e.  the  territory  of  the  O'Kellys,  in  cos.  Galway  and 
Roscommon.  As  to  St  Cairech  Dergain  see  Fél.  Oeng.  Feb.  9,  and  Fél. 
Hui  Gormain  at  the  same  day. 


196  Wliitlcy  Stokes. 

9.  Ra  raid  d'uiii  Moïngiiini  n:\  biad  ar  in  nibreith  sin.  Ro 
fciidid  co  Sithchend  cetna  iad  d'iarraid  arni.  Dollot^r  iar//m 
cosin  ngohaind  7  doroindi  s/Je'  arnni  doib,  7  in  t-arm  is 
derscaigthiu  -  bai  dib  dorad  il-laim  Ncill,  7  ro  tliidnaic  na  hainn 
archeana  dona  m(7caib  aili.  Eirgid  feasta  do  shealga  7  fromaid 
forn-armu,  ar  in  goba.  Docbuadar  iarsain  5  na  meic  7  doronsad 
sealga.  Dosraladar  for  mcrugitd  iarsain  co  fada  iar  n-iadad  do 
cach  leith  umpiH. 

10.  O  m  ansad  don  mivugud  ro  tadaighset  tcnidh  doib,  7 
ro  tuinsfdar^  ni  don  t[s]eilg  doib,  7  ro  thomailset  comdar 
doithenaiclî.  Bawr  a  n-itaid  7  i  tart  mor  iarsiii  dend  îiûacht. 
Tiagar  d'iarraid  usa  acaind,  ar  siad.  Ragadsa  ^,  for  Vergus. 
Doluid  in  gilla  for  iaraid/  usr/,  co//us3-tarla  doc/.'/mi  thopw/V 
7  ïacais  seantuindi  og  cornet  in  top///V. 

11.  IS  anilaid  bui  in  chaillcr/;,  co  mba  duibithir^  gual  cech 
n-alt  7  cach  n-aigi  di  o  muWach  co  xalmaiii.  Ba  samalta  fri 
herboll  fiadeich  in  mong  glas  gaisidech  9  bai  tria  cleithi  a 
cheandmullaich.  Conscalgadglasgegdarach  fobrith  dia^°corran 
glaistiacla  bai  'na  cind  co  roichead  a  hou.  Suh  duba  dethaighe  '^ 
le,  sron  cham  chuasach.  Medon  fethech  brecbaindech  ingalair 
le,  7  luirgni  fiara  fochama  siad,  adbronnach  leathansluaistech 
si,  glunmar  glaisingnech.  Ba  grain  tra  a  tuarascbail  na  cailligi. 


12.  Amlaid  sin,  ol  in  gilla. 

Is  amlaid  eigin,  ol  si. 

In  a  comed  in  topu ir  atai  ?  ol  in  gilla. 

Is  ead  am,  ol  sisi. 

1.  seB. 

2.  derscaidti  Y,  dg/scaithi  B. 

3.  iartain  B. 

4.  do  chach  iimpu  do  cach  Icith  Y,  do  gacli  leth  umpu  B. 

5.  fuinset  B. 

6.  rachadsa  B. 

7.  d'iarraidh  B. 

8.  duibigt/;«'  Y,  duibi  her  B. 

9.  gaiscachdach  B. 

10.  dia  cach  Y,  cm.  B. 

11.  dethaidc  B. 


Adventure  of  thc  Sons  of  Eochaid.  197 

9.  Then  Mongfind  saiJ  that  she  woulJ  not  abide  by  that 
judgmcnt.  So  shc  sent  her  sons  to  the  same  Sitbchenn  to  ask 
for  arnis.  Tiicn  they  rcpaired  to  thc  sniith,  and  hc  niade  arms 
for  them  :  the  weapon  that  was  finest  he  put  into  Niall's  hand, 
and  the  rest  of  the  arnis  he  gave  the  other  sons.  «  Now  go  to 
hunt  and  try  your  arms  »,  says  the  smith.  So  then  tlie  sons 
went  and  hunted,  and  thereafter  it  came  to  pass  that  they  went 
far  astray,  every  side  being  closed  against  them. 

10.  When  they  ceased  from  straying  they  kindled  a  fire, 
broiledsomeof  their  quarry,  andate  it  until  they  weresatisfied. 
Then  they  were  athirst  and  in  great  drouth  from  the  cooked 
food.  «  Let  one  of  us  go  and  seek  for  water  »,  they  say.  «  I 
will  go  »,  says  Fergus.  The  lad  went  seeking  water,  till  he 
chanced  on  a  well  and  saw  an  old  woman  guarding  it. 

11.  Thus  was  the  hag  :  every  joint  and  lirnb  of  her,  from 
the  top  of  her  head  to  the  earth,  was  as  black  as  coal.  Like 
the  tail  of  a  wild  horse  was  the  gray  bristly  mane  that  came 
through  the  upper  part  of  her  head-crown.  The  green  branch 
of  an  oak  in  bearing  would  be  severed  by  the  sickle  of  green 
teeth  that  lay  in  her  head  and  reached  to  her  ears.  Dark  smoky 
eyes  she  had  :  a  nose  crooked  and  hollow.  She  had  a  middle 
fibrous,  spotted  with  pustules,  diseased,  and  shins  distorted 
and  awry.  Her  ankles  were  thick,  her  shoulderblades  were 
broad,  her  knees  were  big,  and  her  nails  were  green.  Loath- 
some  in  sooth  was  the  hag's  appearance. 

12.  «  That's  so  »,  says  the  lad. 
«   'Tis  so  indeed  »,  quoth  she. 

«  Art  thou  guarding  the  well  ?  »  asks  tlie  lad. 
«  Yea  truly  »,  she  answered. 


I  98  Whitley  Slokes. 

In  cetaigi  ■  damsa  ni  don  usci  do  breith  lini,  or  in  gilla. 

G'taigfet-,  or  si,  acbt  conom-thi  oenpoicc  dom  leccoin  > 
duit. 

Nitho,  ol  seseom. 

Ni  bt'Va+  usa'  uam,  ol  sisi. 

Dob(vim  mo  breithir^,  ol  se  sem,  conad  taesca  no  ebelaind 
do  itaid  na  dobrraind  poic  duit. 

13.  Doluid  in  gilla  iarsin  co  hairni  i  rabadar  a  braithri,  7  ro 
raid  f/iu  nach  fuair  usr^.  Doluid  Ail///  iarwoi  (or  iarraid  usa  7 
dorala  cosin  tobw;'  CÉ'Vna,  7  ro  op  poicc  forsin  ^  cail//V,  7  ro  sai 
cen  usn,  7  ni  ro  ataim  in  wpur  d'fagbail.  Dolluid  Brian  .i. 
sinser  na  mac,  iarsain  for  iarraid  usci,  7  dorala  forsin  topwr 
D'Vna,  7  ro  hop  phoicc  forsin  t[s]entuind,  7  ro  sai  cen  usr^, 
Doluid  FiacZra  7  fofuair/  in  topwr  7  in  cailli^  7  ro  iarr^  usce 
fw/Vri.  Dobé'Vsa,  or  si,  7  tue  poic  dam  do.  Dobmnd  poici  uaddi 
ind.  Tadall  i  Temraig  duidsi,  ar  si.  Ba  fir  on,  ar  [rjogab  dias 
dia  shil  som  rigi  n-Erenn  À.  Dathi  7  Ail/7/  Molt,  7  ni  ro  gab9 
nech  ittT  do  sil  na  mac  aili  .i.  Brian,  Ail/7/,  Fergus. 


Ro  sai  t;a  Fiaeh/a  cen  usce. 

14.  Doluid  d'uiii  Niall  iarsain  ior  iarraid  usci,  7  darala  forsin 
top///'  cf'/na.  Usce  damsa,  a  beau,  ïor  Niall.  DobeV,  or  si,  7  tue 
poie  dam.  Laigfead  lat  [col.  905]  la  taeb  poici  do  thaba//'t  fri 
taeb '°.  Tairnid  t///rri  iarsin  7  dolv//'  poic  di.  Antan  Imuiorro 
ro  shill  f////ri  iarsin  ni  raibi  fo/'sin  domun  ingoi  bid  ehaime 
tachim"  nô  tuarascbail  inda  si.  Ba  samalta  fri  dc/ead  snechta 


1.  cedaide  Y,  ceadaighi  B.  26)^  i. 

2.  Cyaigfed  Y,  Cr//.'aigid  B. 

3.  nomleicein  Y,  dom  leacoin  B. 

4.  bcrair  B. 

5.  briathar  B. 

6.  ar  in  B. 

7.  rofuair  B. 

8.  sic  B,  iar  Y. 

9.  gob  Y. 

10.  fria  taebh  B. 

11.  toichim  B. 


Adrcntiirc  of  ihe  Sons  of  Eochaid.  199 

«  Dost  thon  permit  me  to  takc  away  some  of  the  watei'  ?  » 
says  the  lad. 

«  I  will  permit  »,  she  answers,  «  provided  there  corne  trom 
thee  one  kiss  on  my  cheek  ». 

«  Nay  !  »  says  he. 

«  Then  no  water  shalt  thou  get  from  me  »,  quoth  she. 

«  I  give  my  word  »,  he  rejoins,  «  that  I  wcnild  rather 
perish  of  thirst  than  give  thee  a  kiss  ». 

13 .  Then  the  lad  went  (back)  to  the  place  where  his  brothers 
were  biding,  and  told  them  that  he  had  not  found  water.  So 
Ailill  went  to  look  for  water,  and  chanced  on  the  same  well. 
He  (too)  refused  to  kiss  the  hag,  rcturned  without  water, 
and  did  not  confess  that  he  had  tound  the  well.  Then  Brian, 
the  eidest  of  the  sons,  went  to  seek  water,  chanced  on  the 
same  well,  refused  to  kiss  the  old  woman,  and  returned  water- 
less.  Fiachra  then  went,  found  the  well  and  the  hag,  and  asked 
her  for  water.  «  I  will  grant  it  »,  quoth  she;  «  but  give  me  a 
kiss  »  «  I  would  give  few  kisses  for  it  ».  «  Thou  shalt  visit 
Tara  »,  quoth  she.  That  fell  true,  for  two  of  his  race  took 
thekingship  of  Erin,  namely  Dathi^  and  Ailill  Wether-,  and  no 
one  of  the  race  of  the  other  sons,  Brian,  Ailill,  Fergus,  took  it. 

So  Fiachra  returned  without  water. 

14.  So  then  Niall  went  a-seeking  water  and  happened  on 
the  same  well.  «  Water  to  me,  O  woman  »,  says  Niall.  «  I 
will  give  it  »,  she  answers,  «  but  (first)  give  me  a  kiss  ». 
«  Besides  giving  thee  a  kiss,  I  will  lie  with  thee!  ».  Then  he 
throws  himself  down  upon  her  and  gives  her  a  kiss.  But  then, 
when  he  looked  at  her,  there  was  not  in  the  world  a  damsel 
whose  gait  or  appearance  was  more  loveable  than  hers  !  Like 
the  end  of  snow  in  trenches  was  every  bit  of  her  from  head 


1.  V.  supra,  p.  181. 

2.  See  Côir  Anmann,  §  147,  Ir.  Texte,  III,  552,  418. 


200  '  Whithy  S!okes. 

i  claiJib  cach  n-alt  o  ind  '  co  bond  di.  Rigthi  rcnira  rignaidhe 
lé.  Méra  scta  sithlebra.  Colpta-  dirgi  dathailli  le.  Da  maelasa 
tindriiine  her  a  troigthib  mine  maethgela  7  lar.  Brat  logmarda 
lancorc/a  inipi.  Bretnass'  gelairgit  i  timthach  in  bruit.  Fiacla 
nianida  ncniannda-i  le,  7  rose  rignaide  5  romor,  7  beoil  partar- 
dc/Vg. 

15.  Is  ilreachtach  sin,  a  bean,  ol  in  mac. 
Fir  on,  or  si. 

Cia  t//^Li  ?  or  in  mac. 

Misi  in  Flaithi//i,  or  si,  7  asbfvt  andso  : 

A  ri  Temra,  is  me  in  fiaitlii^/i"  : 

atbtT  rit  a  nioniiaithius,  yrl  '^. 

16.  Eirig"  do  saigid  do  braithrech,  or  si,  feasta,  7  hcr  usce 
lat,  7  chena  bid  lat  7  lad  eblaind  co  brath  in  rigi  7  in  (orhmus 
cenmotha  dias  do  sil  Viiichrach  À.  Datbi  7  Ail/7/ Molt,  7  oenrigh 
a  M//main  .i.  Brian  Bor//ma,  cen  tVesabra  na  riga  sin  uili.  Acus 
amnil  adcondarcais  misi  co  granna  connda^  aduathmar  amis 
7  alaind  flideoid,  is  amlaid  sin  in  HaithiMi-,  uair  is  annam9  foga- 
bar  he  cen  chatha  7  cen  chongala,  alaind  maisech  \mnion-o  ria 
nech  e  fodeoid.  Acht  chena  na  tabair-seo  in  t-usce  dod  braithrib 
co  tucad  aisc^^a  dait  .i.  co  tucud  a  sindsirrdacht  "^  duid  ^^,  7 
co  ro  thocba  th'arm  ed  lama  uas  a  n-armaib  seom. 


17.  Dogentar  amlaid,  or  in  gilla.  Célébrais  in  gilla  iarsin 
di,  7  brrid  usce  da  braithrib,  7  ni  tharad  doib  co  tucsad  do 
cech  coma  ro  iar  forro,  àmail  ro  thegaisc  in  ingen  he.  Fonaiscid 
forro  iar/mi  cen  tiac/;/ain  fris  fen  nach  fria  claind  co  brath. 

1.  cind  B. 

2.  colpa  B. 

5.  breatnais  B. 

4.  niamanda  B. 

5.  raegnaidhc  B. 

6.  Four  quatrains  omitted. 

7.  Eirgidli  Fj. 
fci.   conda  B. 

9.   [in  marg.)  amhl^ïù/  Y,  i  B. 

10.  co  tucad  a  senx^sere^bt  B. 

11.  duit  B. 


Advenlure  of  the  Sons  of  Eochaid.  201 

to  sole.  Plump  and  queenly  fore-arms  she  had  :  fingers  long 
and  lengthy  :  calves  straight  and  beautifully  coloured.  Two 
blunt  shoes  of  white  bronze  between  her  little,  soft-white  feet 
and  the  ground.  A  costly  fuU-purple  mantle  she  wore,  with  a 
brooch  of  bright  silver  in  the  clothing  of  the  mantle.  Shining 
pearly  teeth  she  had,  an  eye  large  and  queenly,  and  lips  red  as 
rowanberries. 

15.  «  That  is  many-shaped,  O  lady  !  »  says  the  boy. 
«  True  »,  quoth  she. 

«  Who  art  thou  ?  »  says  the  boy. 

«  I  am  the  Sovranty  »,  she  answered;  and  then  she  said  : 

0  king  of  Tara,  I  am  the  Sovranty  : 

1  will  tell  thee  its  great  goodness,  etc. 

16.  «  Go  now  to  thy  brothers  »,  she  says,  «  and  take 
water  with  thee,  and  the  kingship  and  the  domination  will 
for  ever  abide  with  thee  and  thy  children,  save  only  with 
twain  of  the  seed  of  Fiachra,  namely,  Dathi  and  Ailill  Wether, 
and  onekingout  of  Munster,  namely  Brian  of  the  Tribute^  — 
and  ail  thèse  (will  be)  kings  without  opposition-.  And  as  thou 
hast  seen  me  loathsome,  bestial,  horrible  at  first  and  beautiful 
at  last,  so  is  the  sovranty  ;  for  seldom  it  is  gained  without  battles 
and  conflicts;  but  at  last  to  anyone  it  is  beautiful  and  goodly. 
Howbeit,  give  not  the  water  to  thy  brothers  until  they  make 
gifts  to  thee,  to  wit,  senioritv  over  them,  and  that  thou  mayst 
raise  thy  weapon  a  hand's  breadth  over  their  weapons  ». 

17.  «  So  shall  it  be  done  »,  says  the  lad.  Then  he  bade 
her  farewell,  and  takes  water  to  his  brothers;  but  did  not  give 
it  to  them  until  they  had  granted  to  him  every  boon  that  he 
asked  of  them,  even  as  the  damsel  had  taught  him.  He  also 
binds  them  by  oath  never  to  oppose  himself  or  his  children. 


1.  Son  of  Cennétig.  slain  at  Clontarf  (Cluain-tarbh)  A.  D.  1014, 

2.  See  as  to  this  the  Tripartitc  Life,  p.  )2). 

Revue  Celtiqac,  XXiV.  14 


•202  Whitley  Stokes. 

i8.  Lotar  iarsin  co  Temraig.  Ro  thocbaiset  '  iar//m  n  n-arniu, 
7  ro  thocaib  Niall  ed  lama  laich  uastu.  Desidar  na  suidi  7 
Niall  i  medon  et^rru.  Ro  fiarfaig  in  ri  scela  dib  iarsin.  Ro 
frecair  Niall  7  ro  indis  in  cchtra  -  7  am^/7  dochuadar  fer  ia[r]raid 
use/  7  amail  doraladar  tl'rsin  top///'  7  cosin  mnai,  7  an  3  ro 
thairrngir  side  doib.  Cid  fodcra  nach  lie  in  sindsear  indises  na 
scela,  for  Moingt7;zJ,  .i.  Brian.  Doradsam  ar  sindserrdacht-^  do 
Niall  7  ar  rigi  in  ct^Yteacht  dar  ceand  usa,  ar  siad.  Doradsaid 
dogrfô,  ar  Sithchend,  ar  bid  les  7  ria5  cloind  caidchi  in  forla- 
mus  7  rigi  n-Erenn  on  uair-se  amach. 


19.  Ba  fir  on  didu,  ar  ni  ro  gab  nech  aili  rigi  n-Ere}in  o  Niall 
ille  ocbt  nech  dia  cloind  nâ  huib^  cosin  Tokbuilleach  Uisnig  .i. 
Maelseachlrt/nn  mac  Domnaill/,  acht  mina  gabad  co  fresabra 
[col.  906].  Ar  ro  gab  se  ar  fich//^  a  Huib  Neill  in  descein  nô 
in  tuaisc^zVt  .i.  deichnebor  CoimW  7  se  riga  dec  Eoghain,  am^f// 
adfet  : 

IS  eol  dam  in  lin  ro  gib 
Her/««  o  Niall  na  n-ardgal, 
o  flaith  Laegairi  mad  chin 
cusin  Tolcbuillech  n-Usnigh. 

Loegaire  'sa  m/c,  ni  chel, 
Diarmaid  ociis  Tuatha/  tren, 
no?ibar  Aeda  Slaine  slain 
is  moirfes£?- clawn 9  Colmain. 

Se  riga  àéc  Eogain  aird 
deichneobur  'o  Conaill  cruadgairg 
douair  Niall  fri  soirthi  seol  '  ' 
rigi  coidchi  da  cheneol. 


I. 

thocbaidhsed  Y,  togaibsid  B.           2.  imechta  B. 

3- 

zmail  B.                                             4.  sindsearacht  B. 

5- 

leB. 

6. 

ua  B. 

7- 

died  A.  D.  1022. 

8. 

Ar  ro  gabh  fiac/jra  B. 

9- 

cloindi  B. 

10. 

dcithneobi/r  Y.  deichneabflr  B. 

II. 

seon  Y.  seoin  B.  ;  but  cf.  seol  soiiibe,  Thrce  Fragments,  p.  84 

Adrenture  of  the  Sons  of  Eochaid.  2o^ 

10.  Thereafter  they  went  to  Tara.  Then  they  raised  their 
weapons,  and  Niall  raised  (his)  the  breadth  of  a  hero's  hand 
above  them.  They  sate  down  in  their  seats  with  Niall  among 
them  in  the  midst.  Then  the  king  asked  tidings  of  them.  Niall 
made  answer  and  related  the  adventure,  and  how  they  went 
a-seeking  water,  and  how  they  chanced  on  the  well  and  (came) 
to  the  woman,  and  what  she  had  prophesied  to  them.  «  What  is 
the  cause  »,  says  Mongfind,  «  that  it  is  not  the  senior,  Brian, 
that  tells  thèse  taies  ?  »  They  answered  «  We  granted  our 
seniority  and  our  kingship  to  Niall  for  the  first  time  in  lieu  of 
the  water  ».  «  Ye  hâve  granted  it  permanently  »,  says  Sith- 
chenn,  «  for  henceforward  he  and  his  children  will  ahvays 
hâve  the  domination  and  kingship  of  Erin  ». 

19.  Now  that  was  true,  for  from  Niall  onward  no  one 
(except  with  opposition)  took  the  kingship  of  Erin  save  one 
of  his  children  or  descendants,  until  the  Strong-Striker  of 
Uisnech^  Maelsechlainn  son  ot  DomnalP.  For  it  was  taken 
by  six  and  twenty  of  the  Hiii  Néili  of  the  North  or  of  the 
South,  that  is,  ten  kings  (of  the  Kindred)  of  Conall  and  sixteen 
of  (the  Kindred)  of  Eogan  ;  as  said  (the  poet)  : 

I  know  the  number  that  took 
Erin  after  Niall  of  the  lofty  valours, 
from  Loegaire's  reign,  if  it  be  a  fault, 
to  the  Strong-Striker  of  Uisnech. 

Loegaire  and  his  sons,  I  will  not  conceal, 

Diarmait  and  mighty  Tuathal, 

nine  of  sound  Aed  Slâine, 

and  seven  of  the  clans  of  Colmdn. 

Sixteen  kings  of  lofty  Eogan, 
ten  of  cruel-savage  Conall: 
Niall  got  with  speedy  course 
the  kingship  always  for  his  race. 


1 .  in    Westmeath  :    sec    Revue   Celtique,  XV,    298   and    Four  Masters, 
A.  D.  507. 

2.  He  was  overking  of  Ireland  and  died  A.  D.  1022. 


204  Whitley  Stokes. 


GLOSSARIAL  INDEX 


A  =  Aided  Crimthainn  maie  Fidaig. 
E  =  Echtra  mac  Echach  Muigmedoin. 

adbronnach  E.  ii.  having  (large)  ankles,  deriv.  oiadhroui,  odbrann  (gl.  talus) 

or  adhran(n)  Tur.  127a,  Laws,  III,  350. 
ad-naigim  1  yield,  I  surreiider,  pi.  3  adnaigit  A.  i  z=:  atnagalt  LU.  63bi9. 
âigedàn(bettcr  ôegedân)  E.  3,  littlegiiest,  diniin.  of  the/-stem  âcg i  k  gucst  y> . 
aimidecht  A.  3,  zuitchcrajt,  better  aiiunaitecht. 
amm  tuismeda  E.  2,  time  of  hriiigiiig-forlh. 
ard-chocad  A.  11.  high  ivarfare. 
ard-gal  E.  19,  high  valour. 
ariacht  A  6,  for  aricht  (K.  Meyer). 

asennad  A.  $,finaUy,  ajterivards ,  Ascoli  Gloss.  pal.  hib.  XXXI. 
ballrad   limbs,  memhers,  gen.  sg.  ballraid   A.  4,  from  bail  ^=  çaX/.o;.  As  to 

-rad  see  GC.^,  856. 
ban-sidaige  A.  8,  a  banshee. 
brecc-bainnech   E.    1 1    lit.  speckle-piistuled  :  cf.  baindeda  pustules,  O'Grady's 

Catalogue  of  the  Irish  mss.  in  the  British  Muséum,  p.  199. 
britli  :  glasgeg  darach  fo  brith,  E,   11    literally  «  green  brandi  of  an  oak 

under  bearing  »  (acorns). 
brocc-aithech  A.  2,  a  sorrotujul peasaiit  ;  brog  .i.  brônach,  O'Cl. 
cach  re  fecht  A.  i,  every  now  ami  theu. 
caite  how  ?  caitte  .i.  cionnas  O'Cl,  can  chaiti  A.  1 1,  wilhout  qucslioii  :  cf.  rad 

gan  chair,  Aided  Muirch.  49. 
cana  .i.  cuilén  zvhelp,  O'Cl.  .i,  cuilen  mie  dire  [leg.  thiré],  O'Dav.  70.  dat. 

ace.  canaid  A.  16.  In  Laws,  V.  472,  cana  is  glossed  by  cuilen  cen  gnim 

«  a  pup  without  action,  not  able  to  hunt  ». 
cas~dub  curly-dark,  E.  i. 

cathar  (=  cathfer-,  Cymr.  cadivr),  pi.  dat.  cathraib  E.  6. 
cenn-mullach  E.  11,  lit.  head-crown. 

ro-cét  A.  8,  13  (ms.  rochead)  cecinit,  t-pret.  of  canim,  9. 
cetaigim  I permit,  cetaigi  thou permittest,  cetaigfet  Iwill permit,  E.  12,  denom. 

oi  cet  «  permission  ». 
cirgal  «  deed  of  arms  »  pi.  ci'rgala  A.  2,  LU.  55'=30.  Hère  cir  «  jet  »  is  a  mcre 

intensive  prefix. 


Gbssarial  Index.  205 

cléithe  En,  cleth  B. 

coicertaich  f-aig)  A.  15,  leg.  coicertaid  ?  personal  noun  of  coicertaim  «  I 

adjust  ». 
com-deise  A.  4,Jîtiiess,  a  derivative  o(  coimdes. 
conda  E.  16,  caninus,  beastly,  bestial:  in  gai  conda,  Laws,  III,  192. 
confortamlaig  E.  ^,  prevails,  for  confortamlaigid. 
con-glec  A.  i,  dogs-quarrel. 
con-selgaim  /  eut,  conj.  sg.  3,  conselgad  E.  11.  Cf.  sealgadh  .i.  sleachtadh, 

O'CI.  selgadh  .i.  slaide,  H,  L.  22,  p.  37a. 
copân  A.  7,  a  small  cup.  pi.  n.  copain,  Three  Frags.  8,  copan(a)  7  ballana 

7  milana,  O'Dav.  70,  s.  v.  cno  gnae. 
corcarda  E.  4,  ad],  purple,  a  deriv.  oî  corciir  Tur.  115  from  Lat.  purpura. 
costadach  E.  3 ,  custodian  ? 

crich  bunaid,  A.  8,  lit.  territory  of  origin,  a  heredilary  country. 
cruad-garg  E.  19.  cruel-savage. 

dath-àlaind  beautifiilly  coloured,  pi.  n.  dathailli  E.  14. 
de-aith  timid,  la\y,  adv.  co  deaith  A.   1,  pi.  n.  na  codnaig  deaithe,  Laws, 

III,  170,  t.  n. 
derb  E.  6,  pail,  churn  :  dearbh   .i.   cuinneog  no  ballan,   O'CI.  derb   loma 

Corm.  Tr.  58,  bo  derba  a  milch-cou',  Laws,  II,  262. 
diestanus  A.  20,  a  rightjul  share,  dorât  a  dlestanus  do  chach  di,  LL.  226^6, 

a  ndlestenus  «  duly  »,  Laws,  I,  132. 
dochraite  E.  i,  hardship,  oppression,  docraitie,  Cogad  Gaedel  2. 
dôithenach  E.  10,  sated,  satisjied,  a  deriv.  of  dôithen. 
dorala  E.  13,  he  came,  it  came  to pass,  happened,  darala  E.  14,  doraladar  E.  18, 

do-s-raladar  E.  9,  conus-tarla  E.  10. 
drechach  A.  n,  comely,  dreachach  .i.  dealbhdha  no  abaind,  O'CI.  a  deriv. 

o( drech  «  face  »,  gen.  dreiche,  Laws,  I,  66. 
dromlach  E.  2,  a  pail. 
duib-dereoil  A.  11,  dark  (and)  feeble. 

dûnadach  E.  3,  having  a  <■  dûnad  »,  or  host,  Fél.  Jan.  23,  July  22,  Nov.  6. 
em  Y.  15  =  amh  B. 
en-gress  A.  18,  water-attack  (gréss),  maritime Joray,  a  compd.  oien  «  water  » 

and  grèss  «  attack  ». 
etar-gaire  A.  15,  a  sundering,  interférence,  eadarghaire  .i.  dealughudh,  O'CI. 

fri  fer  n-etargaire,  Laws,  III,  238,  bla  etargaire  im  grein,  ibid.  III,  286. 
féil  Mongfinde  Mongfind's  feast,  a  name  for  samain  (Nov.  i),  A.  7. 
fertân  A.  8.  a  Utile  grave-mound. 
fethcch  (féthech?)  E.  11,  fibivus}  sinauy  7 
fiad-ech  E.  ii,  a  ivild  horse. 
folaith  A.  18,  gen.  sg.  of  folad  substance:  ind  folaid,  Sg.  27*8.  In  thc  use 

of  the  genitive  cf.  ba  méite  Wb.  29^8,  ba  nirt  LL  92*25,  and  GC291  t. 
folt-find  A.  I  ) ,  fair-haired . 
folt-snaithech  A.  15,  threaden  hoir. 
fo-naiscim  E.  17,  /  bind. 
for-lamus  A.  6,  E.  16,  domination. 


2o6  Whitley  Stokes. 

for-nert  A.  6,  oppressive  power,  ara  fornert,  Laws,  IV,  326. 

ibthamail  E.  ),fundamental,  solid,  a  deriv.  oî  fotha. 

fresabra  E.  16,  19,  opposition.  Trip.  Life,  p.  63 1.  Laws,  V,  50. 

frith-orcun  A.  i,  offeiice,  Ascoli.  Gloss.  cxxi. 

gadar  beagle,  gadar  tafaind  A.  2,  gen.  gadair  A.  i,  If  the  d  is  miswritten  for 

g,  this  word  is  borrowed  from  ON.  gagarr  «  a  dog  ». 
gairb-ferann  A.  20,  rough  hnd. 
gel-airget  hright  silver,  gen.  sg.  gelairgit  E.  14. 
gtmé.,  gwe,  fetter,  a  gemil  A.  14. 

geognad,  geodhnadh  BjSlaugkter.  E.  3.  formed  from  geouin,  pcrf.  oigonim. 
giallus,  giallnus  A.  14,  bostageship,  deriv.  oigiall.  =  Cymr.  gw y stl. 
glas-t'iacail  E.  11,  a  green  tooih. 
glas-géc  E.  II,  a  green  hranch. 
glais-ingnech  E.  11,  green-nailed . 
glé  A.  17,  hrightness.  Cymr.  gloyiu  «  lucidus  ». 
guin  galann  A.  18,  «  ein  Kunstausdruck  fur  eine  Kampfart  »,  Ir.  Texte  III, 

542,  the  précise  meaning  of  which  is  unknown. 
iarnoin  E.  3,  afternoon. 
il-rechtach  E.  15,  -oÀûaosço;,  multiform,  many-shaped,  referring  to  the  two 

shapes,  one  of  the  hag,  the  other  of  the  beautiful  damsel. 
im-fochaid  act  of  tmpugning  }  assailing,  gen.  pi.  A.  2.  ni  fil  occu  'ca  imfo- 

chaid,  Celt.  Zeits.  III,  21  b.  This  seems  a  variant  of  imfoichid,  Laws,  V, 

430,  12. 
im-for-gniu  l  prépare  myself,  depon.  prêt.  sg.  5  imforgenair  A.  6,  s.  prêt. 

pi.  3  imforgensad  A.  19. 
im-forran  A.  19,  niuliial  destruction. 
imserg  (*imm-ess-erg),   imsergc.  Rev.  celt.,   XX,  i$8,  a  breaking,  rupture, 

pi.  imserga  A.  2.  Cognate  with  imsergain  Sait.  R.  894,  3178,  and  insarta 

(*en-ess-arg-ta)  (gl.  infractum),  Aug.  27^1.  The  imferga  of  LU.  55^30  is 

a  mistake  for  imserga. 
im-srengail  A.  i,  mutual  tearing. 

indarrad  E.  7,  ivages,  rezuard  :  ionnaradh  .i.  tuarastal,  O'Cl. 
inmilte   A.    3,   soldiership:   cf.    do    foglaim    inmilti,   Celt.    Zeitschr.,    III, 

246,  247. 
laimthinach    A.  2,  eager  .i.    mianghasach   hnging,   désirons,   O'Cl.   In   the 

Laws,  IV.  180,  190,  laimthinach  applies  to  évidence  or  testimony,  and 

seems  to  mean  ready,  at  hand,  sed  quaere. 
lân-châin  A.   \6,  full  trihtite. 
l;in-chùrcra  E.  14,  full  purple. 
Icthan-sluaistech  E.  11,  literally  hroad-shovclled,  herc  refers  to  some  part  of 

the  human  body,  and  probably  means  having  bruad  shoulderblades.  So  Lat. 

pala  «  shovel   »,  is  used  by  Caelius  Aurelianus  (cire.  A.  D.  420)  for 

«  shoulder-blade  ». 
lôgmarda  E.  14,  precious,  costly. 

lonn-aindsclech  A.  2,  lonn  «  angry  »  :  of  aindsclech  the  meaning  is  obscure: 
perhaps  from  an  -+-  scèilech  z=  sgcileach  <■<  calamitous,  ruinous  »   H.  Soc. 


Clossarial  Index.  207 

Die.  Cf.   leo  lamderg  londansclech,  Leb.  Lecain,  ciled  in  B.  of  Vcntry, 

p.  80.  Luch  Lonnandsclech.  Rev.  ceU.,  XII,  74. 
matad  cur,  gen.  madaid  (leg.  mataid)  A.  i. 
môr-maithius  E.  1 5,  great  goodiiess. 
opaim  /  refuse  (=  obbaim  Wind.  Wtb.  e.K  *od-baim),  prct.  sg.  3  ro  op  E. 

13  :  verbal  noun  obbad  Sg.  90*2,  ObaJh  luighe  «  refusing  to  Jitake  oalh  »  ; 

O'Don.  Supp. 
ord  sledgehamiiier  E.  7,  pi.  uird  E.  6. 
othar-lige  A.  12,  a  grave. 
paitar-derg  scarlet-red}  red  as  roiuauberries,  pi.  n.  raasc.  partardeirg  E.  14: 

parlar  seems  a  corruption  oi partaing,  as  to  which  see  Rev.  celt.,  XXII, 

429. 
rebach  A.  13,  zA].  featful.  rcabhach  .i.  fear  doni  clcasa,  O'Cl. 
rignaide  E.  14,  qiieenly. 

rusim  (rûsim?)  I  redden.  b-fut.  sg.  3  rusfith  E.  3. 
selgad,  see  conselgaim. 

sen-tuinne  E.  10,  old  ivoman,  bag,  sentuind  E.  13. 
si'd  celge  A.  7,  a  guileful  peace. 
sidaige,  eJf,  see  ban-si'daige. 
sinserdacht  E.  16,  18,  seniority,  deriv.  oï  sinser. 
sith-chenn  longhead,  name  of  a  wizard-smith  {sith  =  Cymr.  hyd). 
sith-lebar  ktigthv,  pi.  n.  sithlebra  E.  14,  Silva  Gadelica,  I,  329,  1.  11. 
sluaistech  v.  lethan-sl.,  an  adj.  derived  from  sluasail  «  shovel  ». 
soirthe  E.  19,  speed,  from  *so-rethe. 
taesca  E.    12,  rather,  taosga   O'Br.,   a  corruption  of  tôisechu,  conipar.   of 

tùisech. 
tairchell  robbcry,  gen.  sg.   tairchill  A.  2,  verbal  noun  of  tairchellaiin,   Ml. 

2805. 
targad  A.  6,  act  of  collectiug,  A.  6,  targadh  .i.  tionôl  no  cruinniughadh, 

O'Cl.  tarcud,  Laws,  II,  35b,  9,  III,  44,  gen.  tarcada,  III,  48. 
tecmail  A.  18,  act  of  collée ting,  a  metathesis  of  teclaim. 
timthach  in  bruit  E.  14,  literally  «  the  clotliing  of  the  mantle  ». 
toich  A.  18,  natural,  a  ualural  right. 
tolc-buillech  E.  19,  strong-striker . 
tor  multitude,  ace.  sg.  tuir  E.  3. 
trotaim  E.  8  /  quarrel,  denom.  of  trot  «  strife  ». 
tuairgnid  catha  .\.  9,  14,  lit.  siniter-of-battle,  commander-in  chief  :  pi.  n.  is 

iat  ba  tuarcnige  (kg.   -idi)  catha  la  Muiredach  Ti'rech  na  tri  Collai, 

Laud  610,  fo.  i04t'i. 

Camberley,  April  19    1903. 

Whitley  Stokes. 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE:  I.  Mort  de  Gaston  Paris.  —  II.  Nouvelles  inscriptions  du  Puy-de-Dôme. 

—  III.  William  Spurrel,  Dictionnaire  anglais-gallois  et  gallois-anglais,  4"  édition. 

—  IV.  A.  LONGNON,  Documents  relatifs  au  comté  de  Champagne.  —  V.  a.  Longnon, 
Pouillls  de  la  province  de  Rouen.  —  VI.  Cais  de  Pierlas  et  Gustave  Saige,  Char- 
trier  de  Saint-Pons.  —  VU.  Dubuc,  De  Suessionum  civitate.  —  VIII.  ascoli,  Clos- 
sarium  palaeo-hibernicum,  livraison  nouvelle.  —  IX.  Kuno  Meyer,  texte  irlandais 
dans  les  Otia  Merseiana,  t.  III. —  X.  Bruno  Krusch,  tome  IV  des  Scriptores  rerum 
mcrovingicarum.  —  XI.  Le  Braz,  Légende  de  la  mort.  —  XII.  Jullian,  Formation 
des  cités  gauloises.  —  XIII.  Whitley  Stokes,  Irish  Etymologies.  —  XIV.  F.  Chapi- 
SEAU,  Folklore  de  la  Beauce.  —  XV.  Richard  J.  Best,  The  irish  Mythological  Cycle. 

—  XVI.  H.  NissEN,  Italische  Landeskunde.  —  XVII.  Juhellé,  La  prêtresse  de 
Korydwcn. 

P. -S.  —  Éléments  de  la  grammaire  celtique. —  Mort  du  Rév.  D.  Silvan  Evans. 


I 

Le  S  mars  dernier,  les  études  celtiques  ont  perdu  en  la  personne  de 
Gaston  Paris  un  de  leurs  plus  éniinents  et  plus  chauds  amis.  Paulin  Paris, 
son  père,  avait  publié  à  la  librairie  de  Léon  Téchener,  de  1868  à  1877,  cinq 
volumes  in-12  dont  le  titre  est  :  Les  Romans  de  la  Table  ronde,  mis  en  nouveau 
langage,  accompagnés  de  recherches  sur  l'origine  et  le  caractère  de  ces  grandes 
compositions.  Paulin  Paris  dit  qu'  «  elles  sont  comme  le  reflet  des  traditions 
répandues  au  xii^  siècle  parmi  les  Bretons  d'Angleterre  et  de  France  ». 
Gaston  Paris  a  consacré  aux  mêmes  romans  une  savante  étude  dans  les 
tomes  XXX,  p.  1-270  (1888),  et  XXXI,  p.  153  et  suivantes  (1895),  de 
V Histoire  littéraire  de  la  France;  il  a  donné  une  analyse  de  cette  étude  dans 
la  première  partie,  section  première,  chapitre  iv,  §  53-64,  de  son  Manuel 
d'ancien  français  dont  la  deuxième  édition  a  paru  en  1890  à  la  librairie 
Hacliette  (voir  aux  pages  86-104  et  265-267  de  cette  édition).  Sur  le  saint 
légendaire  irlandais  Brendan  et  sur  le  purgatoire  de  saint  Patrice,  on  peut 
consulter  la  deuxième  partie,  section  I,  chapitre  v,  §  148,  p.  214  et  283  du 
même  ouvrage.  Personne  plus  que  Gaston  Paris  ne  laissera  d'inefïaçables 
regrets,  car  ces  regrets  sont  ceux  qu'inspire  une  inaltérable  amitié;  et  quand 
on  fréquentait  cet  homme  aussi  éloquent  et  savant  que  laborieux,  conscien- 
cieux et  bienveillant,  deux  sentiments  devenaient  inséparables,  l'admiration 


Chronique-  209 

et  l'affection.  C'est  l'amour  de  la  science,  c'est  l'excès  de  travail  qui  ont 
amené  sa  fin  prématurée. 

II 

A  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  dans  la  séance  du  mer- 
credi 8  avril,  M.  Héron  de  Villefosse  a  donné  communication  d'une  inscrip- 
tion, qui  récemment  a  été  trouvée  trois  fois  sur  des  fragments  de  vases  de 
terre  recueillis  au  Puy-de-Dôme,  là  où  s'élevait  le  temple  du  Mercure 
Duiniatis  :  delubrum  illud,  qiiod  galUca  lingtia  Vasso  Galate  vocaut,  dit  Gré- 
goire de  Tours,  Htstoria  Francoruni,  1.  I,  c.  32.  Il  s'agit  ici  du  dieu  appelé 
au  datif  Dfo  Mercitrio  Vasso  Caleti  dans  une  inscription  de  Bittburg,  province 
de  Trêves  (Brambach,  Inscriptiones  Rhenanae,  n°  835).  C'est  probablement 
le  dieu  dont  le  nom  également  au  datif,  Mercurio  régi,  apparaît  dans  une 
inscription  des  Pays-Bas,  province  de  Gueldre  (Brambach,  n»  70).  Enfin, 
une  inscription  perdue  de  la  même  région  a  été  jadis  copiée  ainsi  : 

MERCVRO 
ET  .  REGI  S  .  FI  L  (Bramback,  no  79) 

M.  Héron  de  Villefosse  propose  de  lire:  Merciir[i]û  [Cal]et[i]  régi  fel[ici'\. 
La  nouvelle  inscription  du  Puy-de-Dôme,  trois  fois  répétée,  est  ainsi  con- 
çue G  •  V  •  K  •  R  •  F.  ;  M.  Héron  de  Villefosse  pense  qu'on  doit  lire  :  Genio 
Vassi  Kalelis  régis  felicis.  Le  nom  divin  dont  il  s'agit  ici  se  traduirait  en 
breton  Givai  kalet,  «  homme  dur  ».  Kalet  est  identique  au  vieux  haut 
allemand  halid  aujourd'hui  held  «  héros  ».  Il  s'agit,  peut-on  croire,  du  dieu 
Lugus,  en  irlandais  Lug,  qui,  d'une  balle  de  sa  fronde,  tua  Balor,  son  terrible 
adversaire  et  ainsi  assura  la  victoire  des  dieux  bons  sur  les  dieux  méchants. 


III 

Il  vient  de  paraître  à  Carmarthen  (Caerfyrddin),  chez  W.  Spurrel  et  fils, 
une  quatrième  édition  des  commodes  petits  volumes  in-12  intitulés:  An  ci:- 
glish-ivelsh  pronoiiiicing  Dictionary,  436  pages,  et  A  Dictioiiary  oj  the  lixlsh 
Langiiage  with  english  Synonyms  and  Explanations,  304  pages.  Les  précédentes 
éditions  avaient  paru  en  1850,  1861  et  1872. 

J'ai  trop  peu  manié  les  deux  volumes  de  la  dernière  édition  pour  me 
rendre  compte  de  l'importance  des  additions  qu'ils  contiennent.  Mais  il  y  a 
une  partie  dont  l'utilité  me  semble  contestable  et  qui,  en  tout  cas,  aurait  eu 
besoin  d'une  sérieuse  révision.  Elle  se  trouve  dans  le  premier  volume, 
p.  397-417.  Elle  est  intitulée:  A  vocabuhry  of  Roots  of  english  ÎVords,  with 
Exaniples  of  their  Derivatives  and  kindred  Ternis.  L'auteur  aurait  bien  fait  de 
consulter  le  petit  volume  intitulé  :  English  Etymology.  A  sélect  Glossary  serving 
as  an  Introduction  to  the  History  of  the  english  Language  by  F.  Kluge  and  F. 
Ltiti  ;  ce  livre  a  paru  chez  Karl  Trùbner  à  Strasbourg  en  1898  '.  Sa  lecture 

I.   Walter  W.  Skeat,  An  etymological  Dictionary  of  the  english  Language, 


2  10  Chronique. 

aurait  évité  à  M.  William  Spurrel  un  certain  nombre  d'étymologies  contes- 
tables qui  sont  déjà  dans  sa  seconde  édition,  p.  392-412,  et  qui  ne  valent 
pas  mieux  pour  cela.  Je  ne  puis  dire  si  elles  sont  dans  la  première  édition 
que  je  ne  possède  point. 

IV 

Les  Documents  relatifs  au  comté  de  Champagne  et  de  Brie,  1 1 72-1 361 ,  tome  I, 
Les  Fiefs,  par  M.  Auguste  Longnon,  forment  un  volume  in-40  de  lui  et 
809  pages,  qui  vient  de  paraître  dans  la  collection  des  Documents  inédits  sur 
l'Histoire  de  France,  publiés  par  le  Ministère  de  l'Instruction  publique.  Ce 
volume,  daté  de  1901,  n'a  été  mis  en  distribution  qu'au  commencement  de 
1903 .  La  date  des  foi  mes  qu'on  y  trouve  est  souvent  trop  récente  pour  nous 
permettre  de  rétablir  avec  sûreté  les  formes  primitives  celtiques  des  noms 
de  lieu  les  plus  anciens.  Cependant  il  y  a  des  exceptions;  nous  citerons, 
d'après  l'index:  Ballovre,  aujourd'hui  Balœuvre,  Marne  (p.  514)  =  *Belo- 
briga  ;  deux  Boiacum,  Bouy,  Seine-et-Marne,  et  Bouy-Luxembourg,  Aube, 
sans  compter  Bouy-sur-Orvin,  Aube,  et  Bouy,  Marne,  qui  paraissent  être 
aussi  deux  anciens  Boiacus,  p.  S20';  Capa,  La  Cheppe,  Marne,  p.  534, 
dont  le  nom  paraît  identique  au  premier  terme  de  Cape-dunum,  ville  des 
Scordisci-  ;  Loverni,  peut  être  Louverny,  Aisne,  p.  6so,  tenant  lieu  d'un 
primitif  * LoverniaciLS ,  dérivé  du  nom  d'homme  Lovernios  5  ;  Menovra  pour 
*Meno-briga,  Manoeuvre,  Seine-et-Marne,  p.  666,  dont  le  premier  terme 
Menos  a  été  signalé  par  M.  Holder4.  Le  second  terme  de  Bratu-spantium, 
nom  d'une  ville  des  Bellovaci,  apparaît  au  féminin  dans  Espance,  Espancia, 
aujourd'hui  Epense,  Marne  (p.  579),  qui  suppose  un  primitif  Spantia  (villa). 
Nous  nous  bornerons  à  ces  quelques  exemples  qui  concernent  un  des 
moindres  aspects  sous  lesquels  on  peut  considérer  un  ouvrage  considérable 
dû  au  prince  des  géographes  français. 


On  doit  au  même  auteur  un  autre  volume  in-40,  celui-ci  daté  de  1903, 
ce  sont  les  PouiUés  de  la  province  de  Rouen.  Ce  volume,  lxxv  et  602  pages, 
appartient  à  la  nouvelle  série  du  Recueil  des  historiens  de  la  France,  publié  par 
l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres.  Malheureusement,  au  point 
de  vue  spécial  de  la  Revue  Celtique,  ce  gros  et  savant  volume  ne  contient  pas 
de  documents  antérieurs  au  xive  siècle.  Nous  pourrons  cependant  y  signaler 
quelques  mots  qui  paraissent  avoir  une  origine  celtique.  Nous  laisserons  de 


fe  édition,  1881  ;  2^  édition,  1883  ;   5^  édition,    1898,  est  beaucoup  plus 
volumineux,  mais  moins  digne  de  confiance. 

1.  Cf.  Holder,  Altceltischer  Sprachschat^,  I,  col.  462. 

2.  Cf.  Holder,  I,  col.  757. 
5.  Holder,  II,  col.  293. 

4.  Holder,  II,  col.  548. 


chronique.  2  i  l 

côté  les  nombreux  dérivés  en  -àcos  de  gentilices  romains  ;  nous  citerons  seu- 
lement parmi  ces  dérivés  ceux  qui  tirent  leur  origine  d'un  nom  gaulois, 
ainsi  Karanlilleium,  pour  *KaranlUUacus  de  *Karantillius,  dérivé  de  Carati- 
tiUus  ',  c'est  aujourd'hui  Carantilly,  Manche  (p.  422)  ;  Ceniilkiwn,  corrigez 
*CintiiUiacus,  dérivé  de  *CintidUus,  qui  vient  de  CiutuUus^,  c'est  aujourd'hui 
Sentillv,  Orne  (p.  424)  ;  deux  Tournay,  Tournayutii,  Tornayum  =  *Tur- 
naciis,  l'un  dans  l'Orne,  l'autre  dans  le  Calvados,  dérivés  tous  deux  de 
Turtios,  et  un  Torniacus,  dérivé  de  Tumiiis,  aujourd'hui  Tourny,  Eure 
(p.  582).  Dans  une  autre  catégorie  de  formations  on  trouve  Bevron,  aujour- 
d'hui Beuvron,  Calvados  (p.  406),  qui  suppose  un  primitif  latinisé  Behro, 
-onis,  dérivé  du  gaulois  bebros  «  castor  »  ?  ;  Carentonna,  corrigez  *Carantonna, 
Carantonne,  Eure  (p.  422),  du  masculin  *Carantoimos,  d'où  dérive  *CaraH/ciH- 
nacKs,  Charantonnay,  Isère  4.  Nous  terminerons  par  Vandopera  ou  Vendopera, 
Vandeuvre,  Calvados  (p.  589),  qui  tient  lieu  d'un  ancien  Uindo-briga,  et  par 
Verdunum,  aujourd'hui  Verdun,  Eure  (p.  590)  qui,  sous  les  Romains,  a  du 
s'appeler  Uirodumim. 

VI 

La  Collection  de  documents  historiques  publiée  par  ordre  de  S.  A.  S.  le  prince 
Albert  I",  prince  souverain  de  Monaco  vient  de  s'enrichir  d'un  volume  nou- 
veau, le  Chartrier  de  Saint-Pons  hors  les  murs  de  Nice,  dont  l'édition,  com- 
mencée par  le  comte  E.  Cais  de  Pierlas,  a  été  terminée  par  M.  Gustave 
Saige.  La  pièce  la  plus  ancienne  date  de  999,  la  plus  récente  de  1749  ;  elles 
sont  au  nombre  de  427,  reproduites,  les  unes  in  extenso,  d'autres  par  extraits, 
d'autres  enfin  simplement  analysées.  On  y  peut  signaler  quelques  noms  de 
lieu  intéressants. 

Tel  est  celui  d'un  ruisseau  appelé  Brau  en  1541,  et  à  l'ablatif  (/e  Bravo  en 
1439  !  °"  V^^^  ^"  rapprocher  dans  la  péninsule  ibérique  le  nom  de  la  ville 
des  Murbogi  que  Ptolémée  appelle  BpaSov  S,  et  en  France  celui  de  la  villa 
appelée  Brans  en  854  dans  un  diplôme  de  Charles  le  Chauve  6,  aujourd'hui 
Braux,  Aube,  celui  du  ruisseau  dit  Braux  qui  arrose  le  village  de  Braux- 
Saint-Remi,  Marne  ;  ce  village  a  été  appelé  Brous,  Braus  du  xi=  au  xiv^  siècle  ; 
il  a  un  homonyme  Braux-Sainte-Cohière  dans  le  même  département  7. 

Nous  citerons  encore  le  cours  d'eau  appelé  à  l'accusatif  Drapum,  dans 
une  charte  de  1075  ;  comparez  l'article  Drappus  de  M.  Holder,  t.  I, 
col.  131 5. 


1.  Holder,  I,  col.  767. 

2.  Holder,  I,  col.  1023,  cf.  col.  990. 

3.  Holder,  1,  col.  363. 

4.  Holder,  I,  col.  770. 

5.  Holder,  I,  col.  622. 

6.  D.  Bouquet,  t.  VIII,  p.   531  A;  cf.   Boutiot  et  Socard,  Dictionnaire 
topographique  du  département  de  VAube,  p.  24,  25. 

7.  Longnon,  Dictionnaire  topographique  du  département  de  la  Marne,  p.  36. 


212  Chronique. 

Dans  une  charte  de  1046  la  notation  de  Cortedoiie,  peut  remplacer  un 
primitif  t/f  Corti-duno.  Il  s'agit  de  Courthezon,  Vaucluse. 

On  voit  plusieurs  fois  paraître  dans  ce  recueil  l'antique  ville  ligure  appelée 
dans  l'antiquité  Cemenehim,  aujourd'hui  Cimiez,  faubourg  de  Nice.  Dans 
une  charte  de  999  on  lit  in  loco  qui  dicitnr  CimcUa  \  mais,  en  loio,  prope 
civitate  Cimeîla  ;  en  1028,  jnxta  antiqiia  iirbe  Chimela,  etc. 

VII 

M.  A.  Longnon,  dans  son  savant  volume  intitulé  Atlas  historique  de  la 
France,  Paris,  Hachette,  1888,  s'exprime  ainsi,  p.  17:  «  La  cité  de  Senlis 
et  la  cité  de  Meaux  sont  bien  réellement  le  prolongement  du  territoire  sois- 
sonnais  au  v^  siècle,  celle-ci  dans  la  vallée  de  la  Marne,  celle-là  sur  la  rive 
gauche  de  l'Oise.  D'ailleurs,  l'attribution  de  Senlis  aux  anciens  Suessiones 
ne  fait  que  donner  plus  de  force  à  la  qualification  àtfinitiniis  que  César  (II,  4) 
applique  aux  Suessiones  par  rapport  aux  Bdlovaci.  »  S'inspirant  de  ces  paroles 
du  maître,  mais  allant  plus  loin  que  lui,  M.  P.  Dubuc,  professeur  au  Col- 
lège de  Romorantin,  a  composé  une  description  du  territoire  des  Suessiones, 
où  il  comprend  non  seulement  les  cités  romaines  de  Senlis  et  de  Meaux,  mais 
encore  1°  tout  le  pagi/s  Noviomensis  ou  pays  de  Noyon,  dont  M.  Longnon,  à 
la  page  125  de  l'ouvrage  précité,  rattache  la  plus  grande  partie  à  la  civitas 
Vironianduoriim,  2"  le  pagus  Lauditiieiisis  ou  pays  de  Laon  qui,  suivant 
M.  Longnon,  ibidem,  p.  120,  est  un  démembrement  du  territoire  des  Renii, 
remontant  à  saint  Rémi.  Enfin,  contrairement  à  l'opinion  de  M..  Longnon, 
p.  120,  il  attribue  aux  Suessiones  la  totalité  du  Tardenois,  dont  une  partie, 
suivant  le  compétent  géographe,  appartenait  à  la  cité  de  Reims. 

M.  Dubuc  a  écrit  en  latin  ;  de  là  un  volume  intitulé  De  Suessiomun  civitate, 
qui  a  été  l'année  dernière  présenté  comme  thèse  de  doctorat  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Paris  et  qui  est  en  vente  chez  le  libraire  Fontemoing. 

M.  Dubuc  donne  la  liste  des  localités  comprises  dans  chaque  ^ao-u5  ;  pour 
chacune  de  ces  localités  il  indique  le  nom  latin  et  le  nom  français  avec  un 
mot  sur  l'étymologie.  Il  y  en  a  d'intéressantes  quoique  pas  toutes  nouvelles: 
ainsi,  p.  115,  l'hvpothèseque  Compendiuin,  Compiègne,  peut  être  corrigé  en 
Cunopennius ,  dérivé  de  Cunopennus,  nom  d'homme  relevé  par  M.  Holder, 
Altcellisclicr  Sprachschat:^,  t.  I,  col.  1087,  cf.  col.  1086. 

Il  y  aurait  sur  quelques  points  de  détail  des  critiques  à  soumettre  à 
l'auteur:  ainsi,  il  donne  tantôt  la  forme  antique  -ensis,  tantôt  la  forme  du 
moyen  âge  -isus,  au  suffixe  qui  est  devenu  -ois  en  français,  Tardenois, 
Valois,  etc.  ;  écrivant  en  latin  classique,  c'était  la  première  qu'il  aurait  dû 
préférer.  II  m'attribue  l'explication  de  Liigu-duniini  par  diinuni  dei  Lugi 
(p.  30,  note),  ignorant  que  Lugus  est  un  thème  en  u,  qui  serait  en  latin  de 
la  quatrième  décHnaison  et  non  de  la  seconde.  M.  Longnon  avait,  p.  120, 
corrige  en  Tardunensis,  le  Tardanensis,  Tardinistis  du  moyen  âge.  J'aurais 
été  plus  Jiardi  que  le  savant  géographe  ;  j'aurais  écrit  Tarodunensis,  de  Taro- 
dunum,  nom  identique  au  nom  antique  de  Zarten,  grand-duché  de  Bade. 
M.  Dubuc,  p.  53,  rétablit  l'orthographe  du  moyen  âge,  Tardanensis,  Tar- 


Chronique.  213 

datiisus,  la  donne  comme  antique  et  suppose  pour  l'expliquer  une  racine 
gauloise  tard  «  source  :  Tard  id  est  gallice  fons  ' .  Le  maintien  du  d  dans  Tar- 
denois  est  la  conséquence  de  ce  que  Vo  de  Tarô-dàniim,  précédant  la  syllabe 
accentuée,  a  du  tomber  de  très  bonne  heure  et  de  ce  que  par  conséquent  le 
d  de  Tarodunum,  devenu  Tardtinuin,  était  placé  entre  r  et  voyelle,  quand, 
au  xie  siècle,  les  d  intervocaliques  ont  disparu  en  français,  cf.  ardentem, 
«  ardent  >■>,  perdere,  «  perdre  »  (Traité  de  la  formation  de  la  langue  française, 
dans  le  Dictionnaire  gètièral  de  la  langue  française  de  MM.  Adolphe  Hatzfeld, 
Arsène  Darmesteter  et  Antoine  Thomas,  p.  146,  cf.  p.  124,  125). 

VIII 

Les  lecteurs  de  la  Revue  Celtique  apprendront  avec  grand  plaisir  la  publi- 
cation d'une  livraison  du  Glossarium  palaeo-hihernicum  de  M.  Ascoli.  Elle 
comprend  les  pages  cccix-cccciv.  On  y  trouve  la  fin  de  la  lettre  /,  la  lettre 
n  et  le  commencement  de  la  lettre  m,  nous  voulons  parler  des  initiales.  Les 
livraisons  précédentes  contenaient  les  mots  commençant  par  les  voyelles 
dans  cet  ordre  a,  e,  i,  0,  u,  et  par  les  consonnes  /,  r,  s,  plus  le  commence- 
ment de  Vf.  Reste  à  terminer  Vm  et  à  nous  donner  les  mots  dont  les  initiales 
sont  g,  c,  d,  t,  b,  p.  M.  Ascoli  nous  a  fait  attendre  sept  ans  la  livraison  qui 
vient  de  paraître,  la  précédente  porte  la  date  de  1894.  Si  la  suivante  txige 
une  préparation  aussi  longue,  ce  ne  sera  probablement  pas  moi  qui  en 
rendrai  compte  dans  la  Revue  Celtique,  puisque,  d'après  V Annuaire  du  Bureau 
des  longitudes,  je  n'ai  plus  que  cinq  ans  neuf  mois  de  vie  probable.  Q.uoi  qu'il 
en  soit,  cette  livraison-ci  sera,  comme  les  précédentes,  lue  par  tous  les  celtistes 
avec  un  vif  intérêt. 

Ainsi  on  peut  y  voir,  p.  cccxxx,  neuf  exemples  à'adfét,  troisième  per- 
sonne du  singulier  du  présent  de  l'indicatif  du  verbe  adfiadaiin  «  je  raconte  »  : 
cela  me  semble  confirmer  l'opinion  que  dans  l'hymne  de  Fiacc  en  l'honneur 
de  saint  Patrice  2,  adfêt  ou  atfét  est  aussi  une  troisième  personne  du  singulier 
du  présent  de  l'indicatif.  Alfél,  adfêt  «  il  raconte  «  renvoie  au  document 
connu  sous  le  nom  de  confession  de  saint  Patrice  où  le  célèbre  apôtre  de 
l'Irlande  donne  un  récit  de  sa  vie.  Adfét  est  la  notation  irlandaise  de  Vipse 
ait  de  la  vie  de  Patrice  par  Muirchu  Maccu  Machtheni  5,  auquel  on  peut 
comparer  l'ipse  dixit  in  commemoratione  lahoruin  de  Tirechan  4  dans  son  recueil 


1.  Le  breton  tar~  veut  dire  «  coup  violent  »  «  fracas  «;  le  gallois  taj-dd 
«  sortie,  écoulement,  cours  d'eau,  pousse  de  végétal  ». 

2.  Windisch,  Irische  Texte,  t.  I,  p.  11,  347;  Bernard  et  Atkinson,  Liber 
hymnorum,  t.  I.  p.  97,  218  ;  Colgan,  Trias  thaumaturga,  p.  6,  col.   i. 

3.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrick,  t.  II,  p.  494,  1.  7  ; 
Hogan,  Documenta  de  sancto  Patricio,  p.  21,  1.  10;  Analecta  Bollandiana, 
t.  I,  p.  549,  1.  10. 

4.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrick,  t.  II,  p.  302,  1.  22-23  '■> 
Hogan,  Documenta  de  sancto  Patricio,  p.  58,  1.  8-9  ;  Analecta  Bollandiana, 
t.  II,  p.  36,  1.  8-9. 


2  1 4  Clironii]ue. 

de  notes  sur  le  même  saint.  Ipse  ait  renvoie  à  la  confession  ',  comme  ipse 
ilixit  in  coinmeiiuvatioue  renvois  aux  Dicta  Patricii  2.  L'attribution  de  la  con- 
fession à  saint  Patrice  est  très  ancienne  puisque  Tirechan  la  cite  formel- 
lement :  Expendit  Patricius  stiam  pretium  xv  animariim  hominum,  ut  in 
scriptione  sua  adfirmat  ?  ;  on  lit  dans  la  confession  :  censeo  non  minimum 
qiiain  pretium  quindccim  hominum  distribui  illisA. 

Malgré  mon  admiration  pour  le  beau  travail  de  l'illustre  érudit  italien, 
je  vais  lui  soumettre  une  critique.  Une  règle  qu'il  suit  est  de  placer  les 
composés  et  les  dérivés  à  la  suite  du  mot  primitif:  or,  dans  son  glossaire, 
p.  cccxLiii,  la  nomenclature  des  mots  dont  /  est  la  lettre  initiale  comprend 
fugell  «  jugement  ».  Fu-gell  me  semble  être  un  composé  du  préfixe  fu,  fo 
«  sous  »  et  de  gell  «  gage  »,  «  enjeu  ».  Dans  le  droit  primitif  gréco-romain, 
il  n'y  a  pas  de  jugement  sans  enjeu.  VJliade,  XVIII,  505-508,  nous  met 
sous  les  yeux  un  tribunal;  les  juges  sont  assis  en  cercle;  au  milieu  d'eux 
on  voit  deux  talents  d'or,  donnés  chacun  par  l'une  des  parties  en  cause, 
ils  seront  attribués  au  gagnant  5.  Nous  trouvcns  à  peu  près  le  inôme  usage 
dans  le  plus  ancien  droit  de  Rome,  dans  la  legis  actio  sacramenti  ;  les  deux 
parties  déposaient  chacune  entre  les  mains  du  grand  pontife  une  somme,  la 
même  pour  chacune  d'elles;  cette  somme  était  appelée  sacramentum  ;  elle  con- 
sistait en  cinquante  ou  cinq  cents  as  suivant  l'importance  de  l'affaire  ;  le 
gagnant  retirait  son  dépôt  ;  le  dépôt  du  perdant  était  acquis  au  collège  des 
pontifes  et  employé  aux  frais  occasionnés  par  les  sacrifices  6.  Aujourd'hui 
encore,  en  France,  le  demandeur  en  cassation  doit,  en  exécution  d'un  règle- 
ment datant  de  1738,  consigner  une  somme  de  75  ou  150  francs  suivant  l'im- 
portance de  l'affaire  ;  il  perd  cette  somme  s'il  succombe  ;  on  la  lui  restitue 
s'il  gagne  son  procès.  C'est  un  reste  d'un  usage  certainement  commun  aux 
Grecs  et  aux  Romains  les  plus  anciens  et  qui  a  du  exister  aussi  chez  les 
Celtes;  le  mot  irlandais /î/^é//  «  jugement  »  paraît  tirer  son  origine  de  cet 
usage  antique.  Breth  était  la  sentence  du  brehon,  c'est-à-dire  du  juriscon- 
sulte choisi  comme  arbitre.  Fugell  était  la  promulgation  de  cette  sentence 
par  le  roi  ou  par  l'assemblée  populaire?.  Un  des  effets  de  cette  promulga- 


1.  Whitley  Stokes,  The.  tripartite  Life  of  Patrick,  t.  II,  p.  3S7-375  ;  cf. 
Arthur  West  Haddan  et  William  Stubbs,  Councils  and  ecclcsiastical  Documents 
relating  to  Great  Biitain  and  Ircland,  vol.  II,  partie  II,  p.  296-313. 

2.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrick,  t.  II,  p.  301  ;  Hogan, 
Documenta  de  sancto  Patricio,  p.  57  ;  Analecla  Bollandiana,  t.  II,  p.  585. 

3 .  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrick,  t.  II,  p.  310,  1.  5  ;  Hogan, 
Documenta  de  sancto  Patricio,  p.  65,  1.  9-10  ;  Analecta  Bollandiana,  t.  II,  p.  43, 
1.  8-10. 

4.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life  of  Patrie!;,  t.  II,  p.  372,  1.  35-34; 
Haddan  and  Stubbs,  Councils  and  ecclesiastical  Documents  relatitig  to  great 
Britain  and  Ireland,  t.  II,  partie  II,  p.  311. 

5.  Buchholz,  Die  homerischen  Realien,  t.  II,  p.  22. 

6.  Moritz  Voigt,  Die  xii  Tafdn,  t.  I,  p.  590-591,  695. 

7.  Cours  de  littérature  celtique,  t.  VII,  p.  326-327. 


Chronique.  21  ç 

tion  était  de  fixer  le  sort  des  consignations,  ou,  si  l'on  veut,  des  enjeux, 
des  gages,  gell,  et  probablement  une  partie  ou  la  totalité  de  l'enjeu  du  per- 
dant constituait  les  honoraires  du  brehon. 

Enfin,  il  me  paraît  difficile  d'admettre  que  midiiir  «  je  juge  »  s'explique 
par  une  racine  mid  (p.  cccxciii)  ;  1'/  de  la  première  syllabe  me  paraît,  à 
moi,  comme  à  M.  Whitley  Stokes  ',  provenir  d'une  racine  med  dont  l'ë  a 
été  changé  en  /  par  l'influence  de  Vi  de  la  seconde  syllabe.  Nous  sommes 
là-dessus  d'accord  avec  M.  Brugmann^. 

Ces  critiques  n'empêchent  pas  que  le  GJossarium  paho-hilicruicinn  ne  soit 
une  grande  oeuvre  et  ne  fasse  beaucoup  d'honneur  à  l'érudition  des  xix^  et 
xxe  siècles. 


IX 

Parmi  les  récits  légendaires  irlandais  il  y  en  a  qui  sont  originaux  ou  qui 
remontent  à  l'antiquité  celtique.  D'autres  attestent  que  les  Irlandais  con- 
naissaient la  littérature  classique  des  Grecs  et  des  Romains. 

Ovide,  Mt'tamorplioses,  livre  XI,  vers  180  et  suivants,  a  chanté  les  oreilles 
d'âne  de  Midas,  roi  de  Phrygie.  Hygin  en  parle  aussi,  Fabiilae,  191  3.  Cette 
légende  a  pénétré  en  Irlande  et  y  a  eu  deux  fois  l'honneur  d'une  reproduc- 
tion. Un  texte  irlandais  publié  par  M.  Whitley  Stokes  dans  \aRevtie  Celtique, 
t.  II,  p.  196-197,  attribue  des  oreilles  d'âne  au  roi  irlandais  Labraid  Lorc. 
M.  Kuno  Meyer  vient  de  publier  dans  les  Otia  Merseiana,  t.  III,  p.  46-54, 
un  autre  texte  irlandais  qui  donne  des  oreilles  d'âne  à  un  autre  roi  irlan- 
dais, Eochaid,  qui  régnait  sur  les  tn-FaUgi,  plus  tard  Ofïaly  en  Lcinster, 
comté  de  Kildare.  C'est  beaucoup  de  succès  pour  l'inventeur  probablement 
grec  du  récit  primitif.  Malheureusement  le  nom  de  cet  auteur  est  inconnu. 


MONUMENTA   GERM.\NIAE    HISTORICA.   ScRIPTORUM    RERUM    MEROVINGICA- 

RUM  t.  qiiartits.  Passiones  vitaeclue  saxctorum  aevi  merovingici  cdidit 
Bruno  Krusch,  avec  index  par  W.  Levison. 

Ce  volume  contient  entre  autres  vies  celles  de  trois  saints  irlandais, 
Columban,  Gall  et  Furseus.  Gall  en  latin  Gallus  est  une  traduction  latine 
de  l'irlandais  callech,  puis  callech  «  coq  »,  p.  241.  Le  père  de  Gallus  s'ap- 
pelait Cethernach,  il  était  roi.  Une  note  qui  suit  sur  la  même  page  parle  de 
sainte  Brigite,  donne  le  nom  de  son  père  Tubthach,  lisez  Dubthach,  et  de 
sa  mère  Brocsach,  Broicsech  dans  les  vies  irlandaises  de  cette  pieuse  per- 


1 .  Urkdtischer  Sprachschat^,  p.  204. 

2.  Grundriss,  t.  I,  2^  édition,  p.  566,  538,  685;  cf.  Planta,  Grammalik 
der  oskish-uiiibrischen  Dialecte,  t.  I,  p.  83,  92,  t.  II,  p.  590. 

3.  Cf.   Roscher,   Aiisjuhrliches    Lexicon   der  griechischen    tuid    roemischen 
Mythologie,  t.  II,  col.  2957,  2958. 


2i6  Chronique. 

sonne  '.  Sainte  Brigite  était  bâtarde,  elle  avait  pour  mère  une  concubine  de 
Dubthach,  rivale  de  la  femme  légitime,  de  la  reine,  puisque  Dulthach  était 
roi,  et  même  cette  femme  légitime  l'avait  fait  père  de  six  fils  2.  La  vie  latine 
écrite  à  l'usage  des  continentaux  transforme  Brocsach  en  femme  légitime, 
tixor,  de  Tubthach  et  ainsi  efface  d'un  trait  de  plume  la  tache  de  bâtardise 
qui,  en  Irlande,  ne  comptait  pas  ou  semblait  même  constituer  pour  Brigite 
un  titre  de  plus  à  la  gloire. 

On  peut  recueillir  dans  ce  volume  quelques  noms  de  lieu  intéressants  par 
leur  origine  celtique.  Nous  citerons  en  premier  lieu  la  liste  des  localités  où 
étaient  situés  les  biens  donnés  par  saint  Didier  aux  églises  du  diocèse  de 
Cahors,  p.  586-588,  puis  Behrona,  cours  d'eau  (la  Biesme)  et  village  (Fosse- 
la-Ville),  p.  580,  u4«rfe-.fflcrmrt(Saint-Loup-sur-Bresle),  p.  182,  18), Sanomus 
:^=  Sano-niagus  (Senon),  p.  206,  etc.  Signalons  enfin  une  description  des  rem- 
parts de  Ratisbone,  p.  478  3. 


XI 

En  1894,  la  Revue  Celtique,  t.  XV,  p.  124-126,  annonçait  la  première 
édition  d'un  livre  de  M.  Le  Braz,  La  légende  de  la  mort  en  Basse-Bretagne. 
Une  nouvelle  édition  a  paru  en  1902.  Elle  a  été,  suivant  la  formule,  revue 
et  augmentée  :  au  lieu  d'un  volume  elle  en  forme  deux  intitulés  :  La  légende 
de  la  mort  che:(  les  Bretons  armoricains.  M.  George  Doitin,  devenu  folkloriste, 
y  a  joint  de  savantes  notes  sur  les  croyances  analogues  chez  les  autres  peuples 
celtiques,  duelque  sérieux  que  soit  le  sujet,  on  lit  ce  livre  avec  plaisir. 


XII 

Festschrift  zu  Otto  Hirschfeld  sechzigstem  Geburtstage. 

Mémoire  de  M.  G.  JuUian  sur  le  mode  de  formation  des  cités  gauloises. 
L'auteur  établit:  i»  que  les  fleuves  ne  sont  pas  en  général  limites  de  cités 
et  que  donner  aux  cités  des  fleuves  pour  limites  est  en  général  une  façon 
approximative  de  parler  ;  2"  qu'une  cité,  qui  a  un  territoire  montagneux,  y 
joint  ordinairement  une  partie  de  plaine. 

J'ignorais  que  ce  Festschrift  fut  en  préparation,  si  je  l'avais  su  je  me  serais 
fait  un  plaisir  d'y  insérer  un  mémoire. 


1.  Whitley  Stokes,  Thrce  middle-irish  Homilies,  p.  52,  53  ;  Lit'es  of  saints 
from  the  Book  of  Lismore,  p.  35. 

2.  Whitlev  Stokes,  Threi  middle-irish  Homilies,  p.  55  ;  cf.  De  Smedt  et 
De  Backer,  Âcla  sanctonnn  Hiherniae  ex  codice  Salmanticensi,  p.  1-7. 

5.  Nous  ne  parlons  de  ce  volume  qu'au  point  de  vue  celtique.  Sur  sa 
valeur  à  un  point  de  vue  plus  général  on  peut  consulter  le  compte  rendu 
donné  dans  les  Analecta  Bollandiana,  t.  XXII,  fascicule  i,  p.  103-109  (1905). 


J 


Chronique.  2  1 7 


XIII 

A  mon  ins'j  également  il  a  été  publié  à  Leide  en  1905  un  recueil  de 
Mélanges  Kern  auquel  j'ai  le  regret  de  n'avoir  pu  collaborer.  Il  contient  un 
article  de  M.  Whitley  Stokes  «  Jrish  Etyinologies  »  :  dl  «  timide  »,  =  *cgJo-; 
an,  «  splendide  »,  du,  «  rapide  »  =  *agiio-  ;  ajmig,  «  mûr  »,=;  *ad-hagi-\ 
bhiilhe,  «  fleuri  »,  collectif  féminin  en  -id;  druine,  «  broderie  »,  aussi  col- 
lectif en  -id,  proche  parent  du  grec  Opo'va,  «  fleurs  en  broderie  »  ;  cen-choss- 
ach,  «  têtes  et  pieds  »,  collectif  en  -ach\  labar,  «  arrogant  »  =  Xâopo;, 
«  violent  »,  «  impétueux  »  ;  lap,  «  boue  »  —  lap-iio-,  cf.  Àâ-T),  a  mucosité  »  ; 
vileilh,  «  soins  aux  bestiaux  »,  cf.  a£).£xr],  «  soin,  souci  »  ;  iiibne,  «  petit  vase 
à  boire  »  =:  *oh-nio,  cf.  latin  oh-ha,  sorte  de  vase  ;  on,  «  défaut  »,  «  tache  », 
cf.  ovoaai,  «  j'injurie  »,  «  j'outrage  »  ;  or,  «  plaidoirie  »,  «  prière  »,  cf. 
latin  or  are,  «  plaider  »  «  prier  ». 

XIV 

Le  Folklore  de  la  Beauce  et  du  Perche,  par  Félix  Chapiseau,  2  vo- 
lumes in-12,  Paris,  Maisonneuve,  1902. 

Une  grande  partie  des  usages  et  des  croyances  constatées  dans  cet  ouvrage 
n'a  rien  de  celtique.  Mais,  on  trouve  des  exceptions.  Quoique  les  monuments 
mégalithiques  remontent  plus  haut  que  l'arrivée  des  Celtes,  il  est  possible 
que  les  superstitions  modernes  relatives  à  ces  monuments  remontent  à  la 
période  celtique.  On  peut  en  dire  autant  du  culte  des  sources.  Les  habitants 
de  la  campagne  ne  croient  plus  aux  fées,  mais  quelques  noms  topographiques 
en  conservent  le  souvenir,  Pierres-des-Fées,  Croth-aux-Fées,  etc.  Les  lutins 
jouaient  de  mauvais  tours  à  quelques  personnes,  il  y  a  des  vieillards  qui 
parlent  encore  d'eux. 

XV 

Il  vient  de  paraître  à  Dublin,  Hbrairie  O'Donoghue  and  Co.  M.  H.  Gill 
and  Son,  un  volume  intitulé  Tbc  irisb  MytbologicaJ  Cycle  and  cellic  Mvlhologv. 
C'est  une  traduction,  par  M.  Richard  Irvine  Best,  du  tome  II  du  Cours  de 
littérature  celtique,  publié  à  Paris,  librairie  Thorin,  en  1884,  et  qui,  par  con- 
séquent, ne  peut  mentionner  les  publications  faites  depuis  cette  date  sur  les 
divers  sujets  traités  dans  ce  volume.  Des  notes  additionnelles  rédigées  par 
M.  Besi  renvoient  à  ces  publications. 

XVI 

Italische  Landescunde,  von  Heinrich  Nissen,  zweiter  Band,  un  volume 
en  deux  parties,  Berlin,  Weidemann,  1902. 

C'est  en  1883  qu'a  paru  le  premier  volume  du  savant  ouvrage  de 
M.  Nissen  sur  la  géographie  et  l'histoire  de  l'Italie.  Nous  avons   pendant 

Revue  Celtique,  XXIV.  15 


2i8  Chronique. 

(Ji\-nciif  ans  atteiiLiu  le  second  qui  semble  avoir  la  même  valeur  que  le  pre- 
mier. Quelques  critiques  ont,  peut-être  avec  raison,  douté  de  l'exactitude 
de  la  doctrine  exposée  par  l'auteur,  quand  i!  pense  retrouver,  dans  les  cir- 
conscriptions occupées  par  les  dialectes  de  l'italien  moderne,  les  territoires 
possédés  par  les  diverses  populations  qui  se  sont  partagé  l'Italie  avant  la 
conquête  romaine.  Mais  ce  que  l'on  ne  peut  contester  à  M.  Nissen,  c'est  la 
connaissance  approfondie  des  textes  de  l'antiquité  classique  qui  sont  relatifs 
à  son  sujet. 

Le  premier  volume  a  un  sous-titre  :  Lainl  iiiul  Leiile,  «  terre  et  gens  ». 
Le  onzième  et  dernier  chapitre  traite  des  peuples  et  neuf  pages  de  ce  cha- 
pitre concernent  les  Gaulois. 

Le  titre  du  second  volume  est  Die  StacJle,  «  les  villes  ».  Sur  les  seize 
chapitres  dont  ce  volume  se  compose,  le  premier,  consacré  à  la  Ligurie, 
contient  un  paragraphe  affecté  au  royaume  du  gaulois  Cottius.  Dans  le  cha- 
pitre li,  intitulé  Die  Tnmspadmia,  trois  paragraphes  sur  quatre  concernent 
des  peuples  gaulois,  les  Salassi,  les  Lihici,  les  Insiihirs.  Le  chapitre  m, 
VciH'tia  et  Histria,  est  divisé  aussi  en  quatres  paragraphes  et,  de  ces  para- 
graphes, le  premier  est  occupé  par  les  Ccnoiiiaiii,  le  troisième  par  les  Caini, 
deux  peuples  gaulois.  Enfin  le  premier  paragraphe  du  chapitre  vi,  Ombrie, 
est  intitulé  GaUische  Mark  ;  on  y  trouve,  p.  585,  quelques  lignes  consacrées 
à  Sinigaglia,  capitale  des  Seiioiies,  peuple  gaulois  comme  les  précédents. 

XVII 

La  prktresse  de  Korydwen,  par  A.  Juhellé,  est  un  roman  dont  l'auteur 
a  eu  l'intention  de  nous  transporter  dans  la  Gaule  indépendante  au  temps 
de  la  lutte  contre  les  Romains  conquérants  et  de  nous  foire  connaître  les 
mœurs  des  Gaulois  à  cette  époque  reculée.  Il  a  emprunté  les  matériaux  de 
son  œuvre  à  de  nombreux  écrivains  modernes,  parmi  le''.quels  il  cite  surtout 
avec  distinction  l'auteur  de  Finirai  et  de  Teniora  et  celui  du  i'ar^i?*  lhei\, 
Macpherson  et  La  Villemarqué. 

Nous  souhaitons  à  M.  Juhellé  le  succès  qu'ont  obtenu  ces  deux  célèbres 
écrivains.  On  peut  remarquer  chez  lui  un  mélange  intéressant  de  noms 
gaulois  sous  leur  forme  antique  romanisée,  diiniim,  Neniaiisus,  par  exemple, 
et  de  noms  bretons  modernes,  tels  que  Morvarch  qui  serait  en  gaulois  Mo- 
rimarcos,  Louarn  qui  serait  en  gaulois  Luernos.  Un  érudit  pointilleux 
pourrait  dire  qu'en  nous  donnant  Louarn  et  Morvarch  pour  contemporains 
de  Nemansiis  et  de  diiniim,  M.  Juhellé  commet  un  anachronisme,  mais 
cette  association  du  présent  au  passé  devra  plaire  à  ce  grand  public  que  la 
subtilité  des  linguistes  rebute  et  qui  voit  dans  leurs  critiques  l'effet  de  leur 
mauvais  caractère.  Courage  donc,  M.  Juhellé  ! 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 
Paris,  le  9  avril   1903. 


Chronique.  219 

P. -S.  —  I.  La  librairie  Fontenioing,  4,  rue  Le  Goff,  Paris,  a  tout  récem- 
ment publié  un  volume  in-12  intitulé:  Eléments  de  la  grammaire  celtique. 
Déclinaison,  conjugaison . 

IL  Les  Études  celtiques  viennent  de  faire  une  grande  perte  en  la  per- 
sonne du  Rév.  Daniel  Silvan  Evans,  mort  le  jour  de  Pâques,  12  avril,  à 
l'âge  de  94  ans.  Il  est  l'auteur  de  nombreuses  publications  dont  la  princi- 
pale est  le  commencement  d'un  dictionnaire  gallois  qu'il  laisse  inachevé, 
et  dont  il  a  paru,  de  1887  à  1896,  quatre  livraisons  formant  1828  pages; 
elles  renferment  les  mots  dont  les  lettres  initiales  sont  A,  B,  C,  D  '.  C'est 
aussi,  paraît-il,  à  lui  qu'est  due  la  traduction  du  livre  noir  de  Carmarthen, 
du  livre  d'Aneurin  et  des  poèmes  extraits  du  livre  rouge  de  Hergest  dans 
l'ouvrage  de  Skene,  intitulé  :  The  four  ancient  Books  of  Wales,  vol.  I,  1868. 

H.  dA.  deJ. 

I.  M.  J.  Loth  a  publié  dans  .4/v/;ù'  fiir  celtisck'  Lexicography,  t.  I,  p.  400- 
470,  et  485-512,  deux  articles  intitulés:  Additions  et  Remarques  au  Dic- 
tionary  of  the  ivelsh  languagc  du  Rév.  D.   Silvan  Evans. 


PÉRIODIQUES 


SOMMAIRE:  I.  Bulletin  international  de  Numismatique.  —  II.  The  Scottish  Anti- 
quary.  —  III.  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  du  centre.  —  IV.  Mittlieilun- 
gen  des  Instituts  fur  Oesterreiche  Geschichtsforschung.  —  V.  Westdeutsche  Zeitschrift 
fiir  Geschichte  und  Kunst.  —  VI.  Annales  de  Bretagne.  —  VII.  Indogermanische 
Forschungen.  —  VUI.  Zeitschrift  fur  vergleichende  Sprachforschung.  —  IX.  Revue 
des  traditions  populaires.  —  X.  Folklore.  —  XI.  Mémoires  de  la  Société  de  linguis- 
tique de  Paris.  —  XII.  Aicliaeologia  Cambrensis.  —  X!II.  Romania.  —  XIV.  Revue 
des  études  anciennes.  —  XV.  Revue  épigraphique.  • —  XVI.  Revue  archéologique. 
— ■  XVII.  L'anthropologie.  —  XVIII.  Boletin  de  la  real  Academia  de  la  Historia.  — 
XIX.  The  Gael.  —  XX.  Celtia.  —  XXI.  Revista  Lusitana.  —  XXII.  Revue  de  syn- 
thèse historique. 


I 

Bulletin  intern.'VTional  de  Numismatique,  dirigé  par  Adrien  Blancliet, 
t.  II,  no  I. 

Il  y  eut  en  Thrace,  au  iii^  siècle  avant  notre  ère,  un  royaume  gaulois 
dont  la  capitale,  appelée  Tyla,  TûÀr],  ou  Tylis,  TûXt;,  avait  été  bâtie  près 
du  mont  Haemus,  c'est-à-dire  des  Balkans.  Ce  royaume  était  situé  dans  la 
Bulgarie  moderne  et  devait  s'étendre  plus  au  Sud,  puisque  Byzance,  la  future 
Constantinople,  en  était  tributaire.  Il  comprenait  donc  probablement  une 
partie  de  la  Roumélie.  On  peut  consulter,  sur  ce  royaume,  Cary,  Histoire 
des  rois  de  Thrace  et  de  ceux  du  Bosphore  Cimmerien  ècJaircie  par  les  médailles, 
Paris,  1752,  p.  45-46,  et  surtout  Contzen,  Die  ÏFanderutigen  der  Kelteii, 
Leipzig,  1861,  p.  213-226.  On  connaît  les  noms  de  deux  rois  des  Gaulois 
de  Thrace:  Comontorios,  le  premier',  Cavaros,  Kajapoç,  le  dernier  2. 

M.  D.  E.  Tacchella,  conservateur  du  médaiilier  au  Musée  national  de 
Bulgarie  à  Sophia,  signale  au  monde  savant  la  récente  acquisition  faite  par 
ce  musée  d'un  tétradrachmc  du  roi  Cavaros:  cette  monnaie,  imitée  de  celle 
d'Alexandre  le  Grand,  nous  offre  sur  la  f;ice  une  tête  d'Hercule,  coiffée  de 
la  peau  du  lion,  sur  le  revers  un  Jupiter  avec  la   légende  KAYAPOl' 


i.   Holder,  Altccllischer  Sprachschati,  t.  I,  col.  1085. 
2.   Holder,  Altceltischer  Sprachschati,  t.  I,  col.  873-874. 


Périodiques.  2  2 1 

BASIAEQS  et  le  différent  de  Périnthe,  aujourd'hui  Eregli  en  Roumélie 
sur  la  mer  de  Marmara  ;  de  ce  différent  on  pourrait  conclure  que  Périnthe 
dépendait  du  royaume  gaulois  de  Thrace  et  que  ce  royaume  atteignait  la 
mer  de  Marmara,  la  Propoiilis  des  Anciens. 

II 

The  ScoTTisH  Axtiq.l'ary,  no  66,  octobre  1902. 

Article  de  M.  Alexandre  Gibb,  intitulé:  Neu'  Measureiuent  of  the  IVaU  of 
Aiitoninus  Fins.  On  y  trouve  reproduites  en  photogravures  les  inscriptions 
qui  portent  les  nos  1135,  11 33  a,  11 37,  1143  dans  le  tome  VII  du  Coi  pus 
inscriptionum  latinarniii,  dont  l'auteur  est,  comme  on  sait,  Emile  Hûbner, 
et  qui  a  paru  en  1875.  Cet  article  de  M.  Gibb  a  été  précédé  d'iin  autre  sur 
le  même  sujet  dans  le  n"  65  du  même  recueil.  On  sait  que  le  vallum  Anto- 
iiini  allait  du  Firth  of  Forth  à  l'embouchure  de  la  Clyde,  laissant  au  Sud 
Glasgow  et  Edimbourg.  On  en  trouve  la  description  dans  le  tome  VII  du 
Corpus  inscriptioiinm  lulinariiiii,  p.  191-205,  tandis  que  celle  du  plus  méri- 
dional Viillinii  Hadriani  est  aux  pages  99-164. 

III 

MÉMOIRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTiaUAIRES  DU  CENTRE,  t.  XXV,  BourgCS, 
1902. 

M.  le  marquis  des  Méloises  raconte  une  découverte  que  MM.  Arnal,  curé 
de  Sagonne,  et  E.  Duroisel,  curé  de  Sancoins,  ont  faite  à  quelques  centaine 
de  mètres  des  dernières  maisons  de  Sagonne  (Cher),  sur  la  route  de  Sancoin 
à  Blet.  C'est  la  base  d'une  statue  dont  les  pieds  seuls  subsistent,  mais  sur 
cette  base  reste  gravée  une  inscription  presque  intacte  : 

7;vm[////]  •  .\VG[iisti]  •  v[cae]  •  soucoNae 
(//VI.XTVS  •  SII.AXI  •  F[iliiis] 

Soiicoiia  est  probablement  le  nom  primitif  du  Sagouin,  ruisseau  qui  prend 
sa  source  sur  le  territoire  du  village  de  Sagonne  ;  à  l'origine  ce  ruisseau  a  dû 
être  homonyme  du  village  et  se  décliner  comme  l'irlandais  ulcha  =  *ulcàs, 
génitif  idchan  =  *iilcanos,  «  barbe  ».  M.  desMéloizes  pense  <\\ie.Soiicoiia,  nom 
antique  du  Sagonin,  est  identique  à  celui  de  la  Saône,  Sauconiia,  puis 
Sagoiiiia,  Sagona,  comme  on  peut  le  voir  chez  M.  Holder,  Altceltischer 
Sprachschati,  t.  II,  col.  1580. 

IV 

MiTTHEILUXGEX  DES  INSTITUTS  FUR  OeSTERREICHE  GeSCHICHTSFOR- 
SCHUNG,  t.  XXIV. 

Mémoire  de  M.  Hermann  Krabbo  sur  Virgile,  évèque  de  Salzburg,  et  sur 
les  idées  cosmologiques  de  ce  prélat.  Ce  Virgile  est  un  moine  irlandais  qui, 
étant  venu  sur  le  continent  en  745,  occupa  de  767  à  784  le  siège  épiscopal 


22  2  Périodiques. 

de  Salzburg  '  et  qui  a  été  mis  dans  la  liste  des  saints  par  le  pape  Grégoire  IX 
en  1223.  On  célèbre  sa  Icte  le  27  novembre^.  Il  avait  apporté  d'Irlande 
une  doctrine  qui,  dans  le  clergé  franc,  parut  hérétique,  c'est  qu'il  y  avait 
sous  la  terre  un  autre  monde  et  d'autres  hommes  éclairés  par  le  soleil  et 
par  la  lune.  Saint  Boniface,  alors  archevêque  de  Mayence,  où  il  siégea,  de 
747  à  755,  adressa  une  plainte  contre  Virgile  au  pape  Zacharie.  Nous  avons 
la  réponse  du  pontife  romain,  elle  contient  deux  énoncés  contradictoires.  Il 
invite  Boniface  à  faire  une  enquête,  et,  si  la  culpabilité  est  prouvée,  Boniface, 
après  avoir  pris  conseil,  chassera  Virgile  de  l'église  et  le  dépouillera  de 
l'honneur  du  sacerdoce.  Cependant,  ajoute  le  pape,  nous  invitons  Virgile  à 
se  rendre  en  cour  de  Rome  pour  nous  être  présenté,  être  interrogé,  et, 
après  examen  soigneux  de  la  cause,  être  condamné,  s'il  y  a  lieu  5.  Il  ne 
parait  pas  que  Virgile  ait  été  condamné,  ni  par  Boniface,  ni  par  le  pape. 

En  Irlande,  dans  les  Annales  des  quatre  maîtres  4,  Virgile  est  qualifié  de 
géomètre. 

La  croyance  à  une  population  humaine  établie  aux  antipodes  est  d'autant 
plus  remarquable  chez  lui  qu'elle  avait  été  rejetée  par  Lactance  S,  par  saint 
Augustin»,  par  Isidore  de  SévilleT.  Elle  se  rencontre  chez  les  philosophes 
grecs  8,  puis  elle  a  pénétré  chez  Pline  le  Naturaliste  9  et  chez  Macrobe  >  o; 
tous  deux  la  considèrent  comme  certaine  en  dépit  du  scepticisme  de 
Cicéron  '  1 .  L'irlandais  Virgile  avait  probablement  lu  Pline  ou  Macrobe,  que 
M.  Hermann  Krabbo  ne  cite  pas;  il  est  inutile  de  supposer  qu'il  eût  consulté 
des  auteurs  grecs  et  formé  son  opinion  d'après  la  leur.  Cette  opinion  est  une 
conséquence  de  la  croyance  à  la  forme  sphérique  de  la  terre;  mais  Isidore 
de  Séville    et   Bède  ^-,    qui   admettent  cette   forme   sphérique,  saint   Au- 

1.  Gams,  Séries  episcoponnii,  p.  507. 

2.  Bibliotheca  hagiographica,  publiée  par  les  Bollandistes,  p.  1253;  Potthast, 
Bibliolheca  historica  medii  aevi,  2^  édition,  t.  II,  p.  1027  ;  Ware,  The  IVriters 
of  Irelaitd,  édition  Harris,  p.  49-50. 

5.  Momimeiita  Gernianiae  historien,  in-4",  Epistolae,  t.  III,  p.  360,  1.   19- 

25. 

4.  Annales  des  quatre  maîtres,  édition  d'O'Donovan,  t.  I,  p.  390-591, 
année  784,  corrigée  à  tort  en  7S9.  Les  Annales  d'L'lstcr,  t.  I,  p.  268-269, 
donnent  la  date  de  788. 

5.  Lactance,  Divimirittn  iiistitiitiouuin  1.  III,  c.  24;  Migne,  Palrohgia 
latimi,  t.  6,  col.  42)-428. 

6.  Saint  Augustin,  De  civilate  Dei,  1.  XVI,  c.  9;  Migne,  Patrologia  htliiia, 
t.  41,  col.  487. 

7.  Isidore  de  Séville,  Elyinohgiarum  1.  IX,  c.  2,  §  133  ;  Migne,  Patrologia 
latina,  t.  82,  col.  341. 

8.  Thésaurus  linguae  graecae  aux  mots  àvti'no'j;  et  âvT'i/Otuv  ;  cf.  Hugo 
Berger.  Die  geographischeii  Fragmente  des  Eratosthciirs,  p.  86  et  suivantes. 

g.  Pline,  1.  II.  c.  65,  §  161-165. 

10.  Macrobe,  Commentarius  in  somnium  Scipionis,  1.  II,  c.  5. 

11.  Cicéron,  Academicorum  pi-iorum  1.  II,  c    39,  §  123. 

12.  Bede,  De  rerum  natura,  chap.  46;  Migne,  Patrologia  latina,  t.  90, 
p.  264. 


Périodiques.  223 

gustin,  qui  la  croit  possible  ',  n'en  concluent  pas  qu'aux  antipodes  il  y  ait 
des  hommes. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Virgile,  évéque  de  Salzburg,  est  un  des  témoins  qui 
attestent  la  connaissance  de  l'antiquité  classique  chez  les  Irlandais  antérieu- 
rement à  la  renaissance  dont  Charleniagne  a  donné  le  signal  sur  le  conti- 
nent. 

Avant  d'être  assis  sur  le  siège  épiscopal  de  Salzburg,  il  avait  été  abbé  de 
Saint-Pierre  de  la  même  ville  ;  on  lui  altribue  la  paternité  du  livre  des  con- 
fraternités de  cette  abbave  2. 


Westdeutsche  Zeitschrift  fur  Geschichte  und  Kunst. 

Mémoire  de  M.  Franz  Cramer  sur  la  forteresse  Aliso,  son  nom  et  sa  situ- 
ation. Suivant  l'auteur,  il  faut  reconnaître  dans  ce  mot  un  composé  de  deux 
racines  verbales  dont  la  première  est  al,  cf.  3Ï/.Aoij.a'  «  je  saute  »  (p.  565),  la 
seconde  is  qui  se  trouve  par  exemple  dans  Isara,  «  Oise  »  (p.  365-367).  Il  y 
a  une  difficulté  à  cette  thèse  :  â/./.oaa'.  avec  esprit  rude  tient  lieu  d'un  pri- 
mitif *sal[o>fiai  cf.  latin  salio  5. 

Jliso  est  d'abord  le  nom  d'un  atBuent  de  la  Lippe,  elle-même  affluent  du 
Rhin  en  Allemagne,  cercle  de  Paderborn.  En  l'an  onze  avant  J.-C,  Dru- 
sus  construisit  une  forteresse  au  confluent  de  V Aliso  et  delà  Lippe,  Litppia. 

L'opinion  reçue  est  que  Aliso,  forteresse,  doit  être  traduit  par  Elsen  4. 
M.  Cramer  conteste  cette  opinion  qu'il  avait  admise,  p.  9  de  son  mé- 
moire, intitulé  Rhciiiiscbe  Ortsnaiiieii.  Il  y  a  là  une  question  d'archéo- 
logie et  de  topographie  locale  sur  laquelle  je  suis  incompétent. 

VI 

Annales  de  Bretagne,  novembre  1902,  janvier  et  avril  1903. 

Notes  d'étymologie  bretonne  par  M.  Emile  Ernault.  C'est  l'œuvre  d'un 
linguiste  compétent.  On  doit  au  même  auteur  beaucoup  de  travaux  du 
même  genre  (Voir  par  exemple  plus  bas  n"'  XI,  p.  227).  Nous  espérons  que 
leur  conclusion  sera  la  publication  d'un  grand  dictionnaire  breton  destiné  à 
remplacer  celui  de  Le  Gonidec. 

E.xtraits  du  rapport  sur  les  concours  de  poésie  bretonne  de  l'Union  régio- 
naliste  par  M.  E.  Ernault.  président  du  jury,  cf.  plus  haut,  p.  lOO-ioi. 

Note  de  feu  Luzel,  publiée  par  M.  Le  Braz  :  «  L'abbé  Henry  et  l'abbé 


1.  Saint  Augustin,  De  Gciiesi  ad  Utteram,  I,  9;  Migne,  Patrohpa  latiiia, 
t.  54,  p.  270. 

2.  \loniimeiita  Germaniac  historica,  in-4,  Lihii  coiif rater nitatum,  p.  27. 

3.  Prellwitz,  Etymologiscbes   Wœrterbuch  der  griechischen  Spraclie,  p.    15; 
Brugmann,  Gnmdriss,  t.  II,  p.  75. 

4.  Ihm,  dans  Paulys  Real-encyclopaedie,  édition  Wissowa,  t.  I,  col.  1496- 

1497- 


2  24  Périodiques. 

«  Guegen,  recteur  de  Xizon,  auraient,  d'après  M.  de  la  Villemarqué  lui- 
«  même,  établi  les  textes  bretons  du  Barr^a-  Brei~.  Je  le  tiens  de  la  bouche 
«  de  M.  de  la  Villemarqué,  50  octobre  1890.  »  Voir  sur  ce  sujet  ce  qui  a 
été  dit  dans  la  Revue  Celtique,  tome  XXI,  p.  258-266.  Au.x  noms  des  colla- 
bor.iteurs  de  M.  de  la  Villemarqué,  qui  ont  été  cités  dans  cet  article  de  la 
Revue  Celtique,  il  faut  ajouter  celui  de  l'abbé  Guegen. 

Te.\te  breton  de  la  légende  intitulée  :  «  L'histoire  de  Mari-Job  de  Ker- 
guenou  »  (Le  Braz,  La  Jè^^eiide  de  la  luoif,  2>-'  édition,  t.  II,  p.  162-176). 

Fin  du  savant  glossaire  étymologique  du  breton  armoricain  composé  par 
M.  Victor  Henry  :  index  sanscrit,  zend,  arménien,  grec,  latin,  ombrien, 
osque,  français  (et  autres  langues  romanes),  gotique,  vieil-islandais,  anglais 
et  anglo-saxon,  bas-allemand,  haut-allemand,  lituanien,  vieux-slave,  gau- 
lois, irlandais,  gaélique,  vieux-breton,  cvmrique,  comique,   moven-breton. 

VII 

In'DOGEr.manische  Forschungen,  Zeitschrifl  fiir  inâogeimauischc  Sprach- 
uiid  Altertumslniude,  herlfusgegehcn  von  Karl  Brugmann  und  W'ilhelm  Streit- 
berg,  tome  XIV,  Strassburg,  Trûbner,  1905. 

Étvmologies  par  M.  R.  Thurnevsen.  Le  savant  linguiste  propose  de 
considérer  le  latin  plûnia  comme  égal  à  *plus-uia  et  comme  dérivé  d'une 
racine  pleus,  plus  «  plumer  »  qui  pourrait  se  reconnaître  dans  l'irlandais 
LOM.M,  dans  le  gallois  Ihum,  féminin  Uom,  «  nu  »  (littéralement  plumé). 
L'allemand  vliess  «  toison  »  s'explique  par  la  même  racine. 

Suivant  le  même  auteur,  le  latin  trux,  génitif  trucis,  «  féroce  »  est  le 
même  mot  que  l'irlandais  tri'i  =  *trul:-s,  datif /ro/V/j  =  *truki,  «  mort  »,  soit 
avec  sens  d'adjectif,  soit  avec  valeur  de  substantif;  de  là  le  verbe  latin  liu- 
cidare  =  triici-âdare ,  «  massacrer  ».  Plus  tard,  trà,  «  mort  »,  a  pris  en 
irlandais  le  sens  adouci  de  «  malheureux  ». 

M.  Thurneysen  maintient  son  opinion  que  l'irlandais  cïl,  cead,  «  permis- 
sion »,  est  de  la  même  famille  que  le  latin  d'do  ^=  *he\do,  d'où  vient  le 
français  «  céder  ».  Il  l'avait  soutenu  dans  la  Revue  de  Kuhn,  t.  32,  p.  568 
(1893,  mémoire  daté  de  1891);  sa  doctrine  a  été  contestée  par  M.  Zinmier 
dans  la  même  revue,  t.  53,  p.  155-156  (1895),  et  l'opinion  de  M.  Zimmer 
parait  admise  par  M.  Brugmann,  Indo-gennanische  Forschungeu,  t.  13,  p.  85 
(1902).  M.  Thurneysen  ne  cède  pas. 

Il  propose  de  rejeter  le  rapprochement  de  l'irlandais  in-made,  «  en  vain  », 
madiuh,  «  inutile  »,  avec  le  grec  uâratoç,  «  inutile  »,  proposé  par  M.  Whitley 
Stokes  ' .  Il  fait  observer  qu'entre  voyelles  la  dentale  sourde  devient  en 
irlandais  th-  et  il  rapproche  les  mots  irlandais  du  latin  viadêre,  madeo,  dont 
un  des  sens  est  «  être  ivre  »  ;  un  homme  ivre  n'est  bon  à  rien,  de  là  iu-made, 
«  en  vain,  inutilement  »,  madach,  «  inutile  ». 

Mémoire  de  M.  Windisch,  intitulé:  Fnvioiiien  iufixum  iin  Aitiiischen  und 

I.-  Urkeltischer  Sprachschal:^,  p.  206. 

2.  Brugmann,  Grundriss,  t.  I,  2"^  édition,  p.  537,  688. 


Périodiques.  225 

im  R^veJa,  «  Le  pronom  infixe  en  vieil-irlandais  et  dans  le  Rigveda  ». 
M.  Windisch  commence  par  faire  observer  que  l'expression  «  pronom 
infixe  »,  exacte  si  Ion  prend  pour  point  de  départ  l'irlandais  moderne, 
c'est-à-dire  si  on  prend  l'ordre  chronologique  à  rebours,  est  fausse  histori- 
quement, c'est-à-dire,  si  l'on  remonte  à  l'usage  primitif  indo-européen,  où 
les  mots  emplovés  comme  préfixes  peuvent  être  séparés  du  verbe,  non  seu- 
lement par  un  pronom,  mais  par  un  nom  au  vocatif,  par  un  nom  sujet,  etc. 
M.  Windisch  donne  des  exemples  nombreux  dans  lesquels  le  Rigveda  nous 
offre  le  traitement  qu'on  observe  en  vieil  irlandais,  c'est-à-dire  dans  lesquels, 
en  sanscrit  archaïque,  1°  le  pronom  enclitique  sépare  le  préfixe  du  verbe  ; 
2°  la  négation  est  suivie  du  pronom  enclitique  qui  alors  précède  le  préfixe. 
Il  a  paru  dans  les  Mémoires  de  la  Société  de  linguistique  de  Paris,  t.  X,  p.  283- 
289,  un  article  intitulé  :  L'iufixation  du  siibslaiilif  et  du  pronom  entre  le  préfixe 
et  le  verbe  en  grec  archaïque  et  en  vieil  irlandais.  L'expression  grecque  -'j-f,:!::, 
«  tmèse  »,  qui  est  habituellement  employée  pour  désigner  ce  phénomène, 
quand  il  se  produit  en  grec,  est  aussi  inexacte  historiquement  que  celle  de 
pronom  infixe  lorsqu'il  s'agit  d'irlandais. 

VIII 

Zeitschrift  fur  vergleichende  Sprachforschukg  auf  dea[  Gebiete 
der  indogermanischen  sprachen,  t.  xxxviii  (1902),  p.  i76-i93. 

Savante  étude  de  M.  Chr.  Sarauw  sur  l'emploi  du  préfixe  ro  en  irlandais. 
C'est  un  sujet  qui  présente  de  sérieuses  difficultés  et  les  matériaux  réunis 
par  M.  Sarauw  ne  peuvent,  ce  semble,  être  considérés  que  comme  la  pré- 
paration d'un  travail  à  venir.  Telle  est  la  manière  de  voir  à  laquelle  j'arrive 
malgré  le  titre  donné  par  M.  Sarauw  à  son  mémoire  :  Ahschliessende  Bemer- 
kungen  fiber  die  Perfect-formation  im  irischen  ;  «  Remarques  servant  de  con- 
«  clusion  aux  recherches  sur  la  formation  du  parfait  en  irlandais  ».  Ce 
travail  nous  offre  de  nombreuses  citations  du  manuscrit  irlandais  de  Milan 
et  de  celui  de  Wùrzburg.  J'en  ai  vérifié  une  partie. 

On  sait  que  les  feuillets  de  ces  manuscrits  contiennent  chacun  quatre 
colonnes,  et  ordinairement  on  les  désigne  parles  lettres  minuscules  a,  Z»,  c,  d, 
en  distinguant  les  manuscrits  par  les  majuscules  M  et  W.  M.  Sarauw  a 
supprimé  ces  deux  majuscules  et  distingue  les  deux  manuscrits  en  désignant 
les  colonnes  de  celui  de  Milan  par  des  lettres,  suivant  l'usage,  et  les  colonnes 
de  celui  de  Wiirzburg  par  des  chiffres  au  lieu  de  lettres.  La  seule  observation 
que  j'aie  à  fiiire  au  sujet  des  citations  extraites  de  ces  manuscrits  est  que, 
pour  immaesaitar ,  glosant  vexari,  M.  27  d  13,  MM.  Stokes  et  Strachan, 
Thésaurus  palaeohibcrnicus,  vol.  I  (1901),  p.  57,  proposent  la  correction 
immescaigther.  M.  Sarauw  n'avait  sans  doute  pas  encore  le  Thésaurus  entre 
les  mains  quand  il  a  écrit  son  mémoire. 

Parmi  les  détails  intéressants  contenus  dans  ce  mémoire,  nous  en  signa- 
lerons un.  M.  Windisch,  dans  sa  grammaire  irlandaise,  1879,  p.  66,  pose  la 
règle  que  les  prétérits  sigmatiques  vieil  irlandais  appartiennent  tous  à  l'une 
ou  à  l'autre  des  deux  conjugaisons  dérivées  qu'il  a  numérotées  deuxième  et 


2  26  Pcrioiii.iiies. 

troisième  et  qu'on  n'en  trouve  pas  dans  les  verbes  primitifs,  première  conju- 
gaison. A  cette  règle,  il  ne  signale  qu'une  exception,  ro-gabus,  «j'ai  pris  ». 
de  gabiiit,  première  conjugaison,  autrement  dit  verbe  primitif.  Une  autre 
e.\ception  a  été  indiquée  en  1887  par  M.  Thurneysen,  Revue  de  Kuhn, 
t.  XXVIII,  p.  152,  siasair,  siassair  (avec  désinence  de  parfait  déponent;, 
«  il  s'est  assis  «  (cf.  Zimmer,  ibiii.,  XXX,  123,  et  Brugmann,  Gniiidiiss, 
t.  II,  p.  1191).  Plus  tard  en  1894,  la  variante  seiss,  sans  désinence  de  par- 
fait, a  été  signalée  par  M.  Whitley  Stokes,  UrkeUischer  Sprachschat\,  p.  297. 
M.  Sarauw  propose,  p.  181,  note,  deux  additions,  dont  une  est  évidente, 
c'est  le  prétérit  sigmatique  du  verbe  ar-neut-sa,  «  j'attends  ».  Un  exemple 
de  ce  prétérit  a  déjà  été  signalé  en  1894  par  M.  Whitlev  Stokes,  d'après  M. 
46  b  14,  dans  Urkellischer  Sprachscbat^,  p.  191  :  ar-nit-neilhius-sa  (sustinui 
te).  Un  autre  exemple,  ad-ro-neestar  (sustinuit),  avait  été  cité  dans  la  Gram- 
matica  ceJtica,  p.  466,  d'après  W.  4  d  3  3  ;  mais  le  troisième  exemple,  ar-rii- 
neastar  (quia  sustinuit),  M.  50  b  8,  parait  être  une  trouvaille  de  M.  Sarauw  ' . 
C'est  après  son  mémoire  qu'a  paru  la  livraison  du  Glossariiiin  palaeohiherni- 
cum  où,  p.  cccLViii,  ce  mot  est  rele%'é.  D'ailleurs,  ni  M.  Whitley  Stokes, 
ni  la  Grammatica  celtica,  n'avaient  fait  observer  que  les  exemples  donnés  par 
eux  constituaient  une  exception  à  la  règle  générale  qui,  dans  le  vieil  irlan- 
dais, refuse  le  prétérit  sigmatique  aux  verbes  de  la  première  conjugaison. 


IX 

Revue  des  traditions  populaires.  Tome  XVII,  novembre  1902. 
Légende  du  château  de  Toulhouct,  commune  de  La  Vraie  Croix,  Morbi- 
han, recueillie  par  M.  F.  Douine. 

Décembre  1902. 

Météorologie  populaire  du  Cap  Sizun  :  le  ciel,  les  étoiles,  la  lune,  par 
M.  H.  Le  Carguet. 

T.  XVIII,  janvier  1903. 

Élégie  d'un  jeune  clerc,  publiée  par  Lucie  Guillaume,  vers  en  dialecte 
breton  du  Morbihan,  avec  deux  traductions  en  français,  l'une  en  vers, 
l'autre  en  prose.  Le  morceau  est  joli.  Malheureusement,  les  épreuves  n'ont 
pas  été  corrigée  avec  assez  de  soin. 

Février-mars  1903. 

Le  Calvez,  Les  superstitions  de  la  Basse  et  de  la  Haute-Bretagne  sur  le 
corps  humain. 

Lucie  Guillaume,  L'os  qui  chante,  légende  du  Morbihan. 

D'Ault  du  Mesnil,  Superstitions  du  Morbihan  et  du  Finistère.  Elles  con- 
cernent les  haches  de  pierre,  les  dolmen  et  les  menhir. 


I.  Ce  verbe,  en  moyen  irlandais,  appartient  à  la  troisième  conjugaison. 
Windisch,  Irische  Texte,  t.  I,  p.  645,  au  mot  irnaidiiii. 


Périodiques.  227 


X 


Folklore,  t.  XIII,  11°  4.  décembre  1902. 

Grand  article  de  M.  Lang  :  The  ori'^in  of  Totem  Naines  and  Deliefs  :  inté- 
ressant pour  l'étude  du  totémisme. 

T.  XIV,  no  I,  mars  1905. 

Mémoire  de  M.  E.  Sidney  Hartland,  sur  la  pierre  de  la  destinée,  autre- 
ment dite  pierre  du  couronnement,  qui  a,  dit-on,  servi  aux  rois  suprêmes 
d'Irlande,  qui  serait  de  là  passée  en  Ecosse  et  enfin  serait  aujourd'hui  la  base 
du  trône  sur  lequel  sont  assis  les  rois  de  Grande-Bretagne  et  d'Irlande  quand 
on  les  couronne;  cf.  Revue  Celtique,  t.  XXIII,  p.  220,  227,  228. 

XI 

Mémoires  de  l.\  Société  de  linguisticiue  de  Paris,  t.  XII. 

Article  de  M.  Vendryès  intitulé:  Latin  vcrvex  (vervl.x),  irlandais  Jeih. 
L'auteur  décompose  l'tTiv.v,  «  mouton,  brebis  »,  en  ueru-ex;  l'irlandais  )tT/;, 
«  vache  »  =  ueru-a,  ne  diffère  que  par  le  suffixe  ;  c'est  probablement  le 
rapprochement  de  tauro-s  avec  veru-a  qui  a  produit  en  celtique  le  déplace- 
ment de  Vu  de  tauros  et  qui  l'a  ftit  prononcer  taruos. 

Ajoutons  que  ueruex  et  uerua  signifient  chacun  «  cornu  »  et  dérivent  de 
iieru  «  broche  ». 

Études  d'étymologie  bretonne  \):.v  M.  E.  Ernault.  Ce  travail,  excellent  comme 
tous  ceux  du  même  auteur  échappe  à  l'analyse  (Voir  plus  haut  no  VI, 
p.  223). 

XII 

Arciiaeologia  cambren.sis,  6e  série,  vol.  II,  4^  partie,  octobre  1902. 

Exploration  d'un  camp  préhistorique  au  comté  de  Glamorgan  par  M.  H.  W. 
William.  Ce  camp  est  placé  sur  un  éperon  qui  fait  saillie  en  avant  d'une 
colline  ;  cet  éperon  est  séparé  du  reste  de  la  colline  par  un  fossé  fait  de  main 
d'homme,  les  autres  faces  sont  difficilement  accessibles  à  cause  des  pentes 
naturelles  du  sol.  Sur  la  plate-forme  délimitée  par  ce  premier  fossé  et  par 
ces  pentes,  un  second  fossé  à  peu  près  circulaire  détermine  une  grande 
enceinte,  au  milieu  de  laquelle  une  seconde  enceinte  de  moindre  étendue 
est  formée  par  un  troisième  fossé.  Des  fragments  de  bronze  découverts  grcâce 
à  des  fouilles  permettent  d'attribuer  ce  camp  au  premier  âge  du  bronze. 

Volume  III,  partie  I,  janvier  1903. 

Exploration  de  la  forteresse  dite  de  Clegyr-Voya,  par  le  Rév.  S.  Baring- 
Gould.  Le  second  élément  du  nom  composé  Clegyr-Voya  est  Boya,  nom 
d'un  chef  irlandais  contemporain  de  saint  David  ;  601  semble  être  la  date 
approximative  de  la  mort  de  saint  David  '.  On  a  aussi  donné  une  date  plus 

I.   Bibliolheca  liagiographica  latina  par  les  Bollandistes,  t.  I,  p.  318. 


2  28  Périodiques. 

ancienne,  544  '.  M.  Baring-Gould  suppose  que  Boya  mourut  vers  l'an  520 
de  notre  ère,  mais  les  fragments  de  vases  trouvés  dans  les  fouilles  paraissent 
remonter  au  premier  âge  du  fer  ou  au  dernier  âge  du  bronze,  être  par  con- 
séquent antérieurs  à  la  conquête  romaine  et  d'environ  cinq  siècles  plus  vieux 
que  saint  David  et  Boya. 

M.  F.  Haverfield  étudie  les  forteresses  romaines  situées  dans  la  partie 
méridionale  du  Pays  de  Galles,  Il  parle  principalement  de  celle  de  Gaer 
près  Brecon.  Il  émet  l'opinion  que  le  Baiiiiiiiin  du  géographe  de  Ravenne  - 
doit  être  corrigé  en  Gobannium  et  que  c'est  par  conséquent  Abergavenny. 
Notons  ici  que  cette  correction  est  donnée  déjà  par  M.  Holder,  Altceltischer 
Sprachschat:{e,  t.  I,  col.  2030  au  mot  Gohaiinion.  Il  ne  faut  donc  pas  dire  que 
la  forteresse  romaine  de  Gaer  près  Brecon  s'est  appelée  Banniimi. 

Le  professeur  E.  Anwyl  recherche  quels  ont  été  les  premiers  habitants  du 
comté  de  Brecon  ou  Brecknockshire.  Il  y  a,  dit-il,  de  nombreuses  traces  de 
l'homme  paléolithique  dans  le  Sud  de  la  Grande-Bretagne,  mais  on  n'en 
trouve  pas  dans  le  comté  de  Brecon  ou  Brecknockshire,  il  faut  descendre 
jusqu'à  l'époque  néolithique.  Il  donne,  p.  28-31,  une  liste  de  noms  de  lieu 
modernes  qui  lui  semblent  antérieurs  à  l'arrivée  des  Celtes.  On  pourrait 
contester  la  valeur  d'une  telle  liste  dressée  la  plupart  du  temps  sans  remonter 
aux  formes  anciennes.  Je  me  bornerai  à  une  observation  de  détail.  Clydach, 
en  Brecknockshire,  qui  serait  préceltique  suivant  M.  Anwyl,  est  le  nom  écrit 
Civdagli  en  Irlande  et  qui  désigne  une  petite  rivière  en  Kerry,  un  village 
en  Galway,  c'est  un  dérivé  de  la  racine  kleu,  klou,  klu  «  entendre  », 
sur  laquelle  on  peut  consulter  Whitley  Stokes,  Urkeltischcr  Sp)-iU'hscbat:(^, 
p.  101-102.  Clydach  =  Chitâcos  est  une  forme  gaélique  qui  persiste  en 
Galles,  comme  les  inscriptions  ogamiques.  Il  faudrait  en  gallois  quelque 
chose  comme  Clncedog.  Je  ne  vois  pas  pourquoi  supposer  que  Clydach  est 
préceltique. 

Le  dernier  article  émane  de  M.  I.  E.  Lloyd  qui  s'occupe  du  petit  territoire 
appelé  Ystrad  Yw.  Il  dit  que  Ystrad  ne  peut  venir  du  latin  stràtiim  ou  strâta 
qui  donnerait  en  gallois  Ystrod.  Il  oublie  que  dans  les  derniers  temps  de  la 
latinité  la  distinction  entre  a  bref  et  r7  long  avait  disparu.  Ystrad  peut  être 
un  emprunt  tardif  à  straluni  ou  shata  par  a  commun. 

Volume  III,  partie  2,  avril  1903. 

Cette  livraison  contient  le  compte  rendu  de  l'excursion  faite  en  août  der- 
nier et  qui  avait  pour  point  central  Brecon.  On  a  visité  une  habitation  lacustre 
découverte  en  1869,  le  seul  exemple  gallois  de  ce  genre  de  construction 
si  commun  en  Ecosse  et  en  Irlande  où  on  le  nomme  craiinog.  La  partie  la 
plus  intéressante  du  compte  rendu  semble  être  celle  qui  concerne  les  monu- 
ments funèbres  dont  une  reproduction  en  photogravure  accompagne  le  texte 
imprimé.  Voici  les  épitaphes  : 

1°  Johannis  Moridic  surexit  hune  lopidem  (minuscules); 


1.  Bibliolheca  hislorica  viedii  acvi,  t.  II.  p.  1264. 

2.  Bannio,  édition  Parthey  et  Pinder,  page  417,  ligne  3. 


Périodiques.  229 

2°  Briamail  Flou  (minuscules)  ; 
30  Maccvtrem  salicidvni  (capitales); 
Maquitreni  Saliciduni  (Ogham)  ; 

40  CATACVS  HIC  lACIT  —  FILIVS  TEGERN'ACVS  (capitales). 

L'inscription  n"  i  est  le  n"  44  de  Hùbner,  Inscript iones  Britaniiiae  Cbris- 
tianae,  qui  a  lu  Moridici  avec  un  /  final  invisible  dans  la  photogravure. 
L'inscription  n9  2  se  trouve  dans  le  même  ouvrage  de  Hùbner  sous  le  no  40. 
L'inscription  no  5  a  été  publiée  par  M.  Rhys,  Lectures  on  the  wehl}  Laiigtiage, 
2=  édition,  no  39,  p.  382  ;  le  génitif  Maccutreni  de  cette  inscription  se  ren- 
contre aussi,  mais  avec  un  seul  c,  chez  Hùbner,  sous  le  no  108.  L'in- 
scription no  4  est  le  no  35  de  Hùbner.  Tegernacus  se  lit  également  dans 
l'inscription  n°  58  du  même  auteur,  cf.  Rhys,  no  46,  p.  585. 

XIII 

ROMANIA,   t.  XXXI,  p.   201-249. 

Article  de  M.  Philipon  intitulé  :  Les  accusatifs  en  -on  et  en  -ain.  La  plus 
grande  partie  de  ce  mémoire  concerne  les  noms  propres  de  personnes  d'ori- 
gine latine  ou  germanique,  Pierron,  Huon,  Bertain,  au  cas  indirect,  cor- 
respondant à  Pierres,  Hues,  Berte,  au  cas  direct.  Le  sujet  est  traité  avec  une 
abondance  d'exemples  qu'on  ne  trouve  nulle  part  ailleurs,  mais  il  ne  con- 
cerne pas  les  études  celtiques.  Cependant,  aux  trois  dernières  pages,  l'auteur 
passe  des  noms  de  personne  aux  noms  de  rivière  et  ici  le  domaine  celtique 
est  entamé.  Un  grand  nombre  de  rivières,  dont  le  nominatif  est  en  a  dans 
les  textes  latins,  ont  pris  en  français  la  désinence  ain,  in,  qui  est  celle  des 
cas  indirects.  Quelle  est  l'origine  de  cette  désinence  ?  Il  me  semble  qu'elle 
est  celtique. 

Les  noms  de  rivière  en  a,  tels  que  Garuuina,  Sequa)ia,  qui  sont  devenus 
féminins,  étaient  masculins  à  l'origine  :  Tibulle,  au  i^r  siècle  avant  notre 
ère,  a  écrit  la  fin  d'un  vers  hexamètre  :  magnusque  Garumna.  Strabon  nous 
donne  les  nominatifs  6  Papoûvaç,  6  Sr/.oâva;,  d'où  l'on  doit  conclure  un 
nominatif  primitif  Gannnnas,  Sequanas,  changé  en  Garumna  et  Scquana  par 
les  Romains  qui  n'avaient  pas  de  nominatifs  masculins  en  -as  et  qui  disaient 
au  masculin  Agricolj,  PuhlicoJa.  Au  iv^  et  au  v^  siècle,  Garumna  devient 
féminin  chez  Ammien  Alarcellin  et  chez  Paulinus  Pelleius,  mais  il  n'v  a  pas 
à  cette  époque  unanimité  pour  changer  le  genre  puisque,  au"  v^  siècle, 
Sidoine  Apollinaire  écrit  encore  :  Ipse  Garunna  ■ .  Les  noms  de  grandes 
rivières  comme  Garumna,  Sequana,  Mosa,  sont  passés  par  influence  littéraire 
dans  la  déclinaison  latine  ;  mais  les  noms  des  petites  rivières  prononcés  par 
des  paysans  illettrés  n'ont  pas  été  soustraits  aux  lois  de  la  déclinaison  cel- 
tique, telle  qu'on  peut  l'observer  dans  le  nom  commun  masculin  irlandais, 
»/t7;<i  «  barbe  »  =  *u}kàs  =  *u]/:an-s,  génitif  ulchan  =  *ulko.nos,  dans  les 
noms  propres  Muma,  a  Munster  »,  génitif  Munun,  Alba,  «  Grande-Bre- 

I.  Voir  Holder,  Altceltiscljer  SprachscJiati,  t.  I,  col.  1956,  1957;  t.  II, 
col.  1306. 


2^0  Périodiques. 

tagne  »,  génitif  Alhau.  En  français,  le  cas  indirect  dans  les  noms  de  rivière 
a  été  préféré  au  cas  direct,  de  là  Saiicoiu  devenu  Sagonin,  comme  on  a  vu 
plus  haut,  p.  221,  comme  Mogra,  aujourd'hui  Morin,  département  de  la 
Marne  ',  Osa,  Hozain,  Aube  -,  comme  la  Saône,  Sauconna,  appelée  Sonnan 
au  cas  indirect  vers  1525  dans  le  terrier  de  Bagé,  Ain,  ainsi  que  nous  l'ap- 
prend M.  Philipon  dans  l'article  dont  nous  rendons  compte,  p.  24g,  note.  Il 
cite  aussi  des  noms  de  lieux  habités  qui  ont  été  traités  de  la  même  façon, 
tel  un  village  appelé  au  x*-"  siècle  Osa  et  qui  est  aujourd'hui  Osan,  Ain. 

XIV 

Revuf-:  des  études  anciennes,  tome  IV,  ii"  4,  octobre-décembre  1902. 

Jullian.  Remarques  sur  la  plus  ancienne  religion  des  Gaulois:  animaux 
sacrés,  plantes,  fétiches,  temples,  biens  des  dieux,  autels,  statues,  effigies  et 
signa. 

G.  Gassies,  Cavalier  et  anguipède  sur  un  monument  de  Meaux.  Il  s'agit 
de  fragments  faisant  partie  de  la  collection  d'un  amateur  de  Meaux, 
M.  Dassy,  et  avec  lesquels  l'auteur  de  l'article  a  reconstitué  un  cavalier 
dont  le  cheval  foule  aux  pieds  un  monstre.  Une  cinquantaine  de  monuments 
semblables  ont  été  trouvés  ailleurs  ;  deux  ont  été  décrits  dans  la  Revue 
archéologique  en  1879  et  1880.  Le  plus  récent  travail  sur  ce  sujet  paraît  être 
un  mémoire  de  M.  Toutain,  Beitraege  x^r  alten  Geschichle,  1902,  p.  194-204. 

M.  Bouché-Leclercq  examine  si  un  texte  de  Palchos,  copié  par  M.  Fr. 
Cumont,  se  rapporte  aux  Gaulois.  Il  en  doute. 

Note  de  M.  Julian  sur  les  relations  de  Trêves  avec  Bordeaux  au  temps  de 
l'empire  romain. 

Tome  V,  janvier-mars  1903. 

Jullian,  Remarques  sur  la  plus  ancienne  religion  gauloise:  Sacrifices 
humains  et  suicide,  autres  sacrifices,  repas  sacrés,  libations,  prières  et 
chants,  danses,  musique,  vœux  et  dons,  gestes  de  prière  et  d'adoration. 
M.  Jullian  atteste  dans  ce  travail  une  connaissance  approfondie  des  textes 
grecs  et  latins  qui  rentrent  dans  son  sujet.  II  signale,  p.  27,  une  contradic- 
tion entre  Poseidonios  et  Pline  l'Ancien,  suivant  Poseidonios,  les  Gaulois, 
dans  les  cérémonies  du  culte,  se  tournaient  à  droite.  Suivant  Pline  l'Ancien, 
c'était  à  gauche.  M.  Jullian  croit  que  des  deux  auteurs,  c'est  le  premier, 
Poteidonios,  qui  se  trompe.  Ici  je  ne  partage  pas  l'avis  du  savant  professeur. 
Les  textes  irlandais  donnent  raison  à  Poseidonios  qui,  du  reste,  est  d'accord 
avec  Cicéron. 

Jullian,  Compte  rendu  critique  de  la  thèse  de  M.  Dubuc  sur  les  Suessiones, 
cf.  plus  haut,  p.  212. 

G.    Gassies.   La  fabrique  de  Graufetcnque   (Aveyron),    nouvelle  étude 


1.  Longnon,  Diclioiviaire  topographique  du  département  de  la  Marne,  p.  179. 

2.  Socard  et  Boutiot,  Dictionnaire  topographique  du  département  de  l'Aube, 
P-  77- 


Pt't  iodi(jnes.  251 

sur  les  origines  de  la  poterie  sigillée  gallo-romaine,  mémoire  accompagné 
de  nombreuses  planches. 

XV 

RuvuE  ÉpiGRAPiiiauE,  fondée  par  Auguste  AUmer,  continuée  par  le 
capitaine  Espérandieu,  n^  106,  juillet-août-septembre  1902. 

Épitaphe  de  Connius  Tyticus,  trouvée  à  Briord,  Ain  (cf.  Corpus  iiisaip- 
tioniim  lalinarttm,  t.  XII,  p.  870). 

Notices  1°  sur  la  dédicace  découverte  par  M.  Dumuvs  (voir  Revue  Celtique, 
t.  XXIII,  p.  218)  ;  2°  sur  la  dédicace  publiée  par  M.  des  Meloizes  (voir  ci- 
dessus,  p.  221).  Ces  deux  notices  sont  chacune  accompagnée  d'une  photo- 
gravure du  monument. 

Recueil  des  estampilles  de  poterie  rouge  collectionnées  par  un  M.  E.  Kuhn 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  professeur  de  Munich  ;  il  est  receveur  à 
Marcillac,  Allier. 

Suite  du  mémoire  d'Allmer  sur  les  dieux  de  la  Gaule,  les  Pioxitmae. 

XVI 

Revue  archéologique,  3^  série,  tome  41,  novembre-décembre  1902. 

Don  par  M.  Piette  au  musée  de  Saint-Germain  de  sa  collection  d'objets 
de  l'âge  du  renne  et  du  premier  âge  du  fer. 

Revue  des  publications  épigraphiques  par  M.  Gagnât.  N"  155,  épitaphe 
trouvée  en  Roumélie  de  deux  jeunes  filles  nommées,  l'une  Maccusa  Muceris, 
l'autre  Vicloiiosa  ou  Valeiiosa  qui,  du  fond  de  la  Gaule,  allèrent  voir  un  oncle 
à  Edesse,  en  Macédoine,  aujourd'hui  Vodena,  en  Roumélie,  et  y  moururent. 

No  174,  dédicace  à  Epona  trouvée  en  Allemagne,  à  Capersburg,  près  du 
Taunus. 

NiJ  243,  inscription  gravée  sur  une  table  de  bronze  en  l'honneur  de 
Valerius  L'almatius,  ancien  reclor  de  la  troisième  Lyonnaise  dont  la  métro- 
pole était  Tours.  C'est  un  hommage  de  cette  province  à  cet  ancien  fonc- 
tionnaire dont  elle  se  dit  cliente  et  qu'elle  traite  de  patron.  Elle  lui  envoie 
cette  table  de  bronze  à  son  domicile  nouveau,  là  où  ce  monument  a  été 
trouvé,  à  Magyar-Boly,  en  Hongrie,  alors  en  Pannonie,  dans  l'angle  que 
forment  la  Drave  et  le  Danube  avant  leur  confluent. 

4^  série,  t.  I,  janvier-lévrier  1903. 

Notice  de  M.  S.  Reinach  sur  la  dédicace  à  la  dea  Soucona,  mentionnée 
plus  haut,  n"  III,  p.  221.  M.  Reinach  fait  observer  que  le  nom  de  cette 
déesse  est  identique  à  celui  de  la  Saône. 

Installation  de  la  collection  Morel  au  musée  britannique.  Cette  mention  est 
riche  surtout  en  objets  provenant  des  sépultures  gauloises  de  la  Champagne. 

Mars-avril  1903. 

Note  de  M.  S.  Reinach  contestant  que  les  Gaulois  aient  connu  l'usage 
de  ferrer  les  chevaux. 


1 


232  Périodiques. 


XVII 

L' ANTHROPOLOGIE,  t.  XIII,  no^'  3  et  6,  septembre-octobre,  novembre- 
décembre  1902. 

M.  Cartailhac  résume  en  trois  pages  un  très  intéressant  mémoire  de 
M.  Déclielette  :  L AnhioJogie  celtique  en  Europe,  qui  a  paru  dans  Revue  tic 
synthèse  historique,  no  de  juillet-août  1901.  Cf.  ci-dessous  no  XXII,  p.  254. 

Critique  par  M.  S.  Reinacli  d'un  article  de  M.  Georges  Seure  dans  le 
Bulletin  de  correspondance  hellénique,  1901,  sur  des  tunuili  fouillés  et  des  chars 
découverts  dans  l'empire  turc,  en  Roumélie,  dans  les  environs  de  Pliilippo- 
polis.  M.  Seure  attribue  ces  chars  aux  Sarmates  et  les  date  du  iv^  siècle  de 
notre  ère.  M.  S.  Reinach  croit  qu'un  char  fort  bien  étudié  par  M.  Seure 
n'est  pas  postérieur  au  ler  siècle  de  notre  ère.  On  peut  se  demander  si  ce 
char  ne  serait  pas  gaulois,  ne  remonterait  pas  au  iii«  siècle  avant  notre  ère 
et  au  royaume  gaulois,  de  Thrace  sous  les  rois  Comontorios  et  Cavaros. 

T.  XIV,  no  I,  janvier-février  1903. 

M.  S.  Reinach,  rendant  compte  d'un  article  de  M.  J.  Heierli,  Die  PJahl- 
batiten  des  Zuger-sees,  «  Les  palafittes  du  lac  de  Zug  »,  dans  les  Priihistorisclie 
Blâtter,  1902,  constate  que  l'on  connaît  aujourd'hui  en  Suisse  près  de  deux 
cents  stations  lacustres,  que  celles  du  lac  de  Zug  appartiennent  à  l'âge  néoli- 
thique et  paraissent  avoir  été  détruites  et  abandonnées  avant  l'âge  de  bronze. 
Au  contraire,  une  partie  au  moins  des  habitations  lacustres  ou  crannogs  . 
d'Irlande  est  restée  habitée  jusqu'aux  temps  modernes. 

XVIII 

BOLETIN   DE   LA  REAL  ACADEMIA  DE    LA  HISTORIA,  t.  XLII,  mars  et  avril. 

Parmi  les  inscriptions  romaines  d'Espagne  publiées  par  le  P.  Fidel  Fita, 
on  peut  citer  un  nouvel  exemple  du  cognonien  gaulois  ou  peut  être  ligure 
Reburrus  '.  Il  a  été  trouvé  à  Astorga,  l'antique  Asturica  ;  il  s'agit  de  O.  Va- 
rius,  Rehurri  /[ilius]  Seurrus,  c'est-à-dire  membre  de  la  petite  nation  des 
Seurri,  dont  le  nom  paraît  être  conservé  par  Sarria  en  Galice,  province  de 
Lugo2.  Ce  personnage  est  dit  en  outre  Transniini,  c'est-à-dire  originaire 
d'une  localité  située  à  l'Ouest  du  Minho,  à  l'Est  duquel  se  trouvent  Sarria 
et  Astorga. 

Doit-on  considérer  comme  celtique  ou  comme  ibérique  le  nom  de  Teusca 
Petrei  filia  dans  une  inscription  de  Villar  del  Rey,  province  de  Badajoz  ?  Ce 
peut  bien  n'être  qu'une  mauvaise  leçon  de  Tusca,  fréquent  dans  la  péninsule 
ibérique  5. 


1.  Cf.  Holder,  Allceltischer  Sprachschat-,  t.  II,  col.  io<S9-io92. 

2.  Cf.  Holder,  ibid.,  col.  1550. 

3.  Hùbncr,  Corpus  inscriptionum  latinarum,  t.  H,  p.  1094. 


Périodiques.  25^ 


XIX 

The  Gael,  novembre  et  décembre  1902. 

Une  statistique  officielle,  qui  vient  d'être  publiée,  établit  qu'en  Ecosse  il 
y  a  28  106  personnes  qui  ne  parlent  que  le  gaélique  et  202700  qui  parlent 
le  gaélique  et  l'anglais,  p.  366. 

Un  article  fourni  par  un  irlandais,  éditeur  à  Buenos-Ayres,  accompagne 
p.  378-379  deux  portraits  :  l'un  de  M.  Douglas  Hyde,  auteur  d'un  recueil 
de  contes  irlandais',  et  de  A  litterary  history  of  Ireland-,  l'autre  de  lady 
Augusta  Gregory  qui  a  publié  Cuchidain  of  Miiii  Iheiimey.  Il  y  a,  p.  584, 
un  second  portrait  de  lady  Augusta  Gregory. 

Note  sur  les  superstitions  irlandaises  relatives  aux  oiseaux,  p.  397. 
L'alouette  et  l'hirondelle  sont  de  bon  augure.  Le  moineau,  l'étourneau  et 
le  pluvier  passent  pour  être  en  termes  amicaux  avec  les  fées.  Le  merle  et  la 
grive  sont  la  forme  d'âmes  de  morts  exilés  sur  la  terre  en  punition  de  leurs 
péchés.  Le  corbeau,  la  corneille,  le  hibou  sont  animés  par  des  âmes  dam- 
nées, de  même  que  les  chauves-souris.  Dans  la  littérature  épique  la  plus 
ancienne  de  l'Irlande,  les  fées,  side,  apparaissent  souvent  sous  forme  d'oi- 
seaux. 

Janvier-mars  1894. 

Portrait  de  M.  Joyce,  le  savant  irlandais  bien  connu,  dont  le  nom  et  les 
ouvrages  ont  été  plusieurs  fois  mentionnés  dans  la  Reine  Celtique  +.  Son 
histoire  de  l'Irlande  à  l'usage  des  enfants  «  Child's  History  of  Ireland  », 
vient  d'être  adoptée  comme  lecture  supplémentaire  à  l'Université  de  Chicago, 
p.  II. 

Notice  de  M.  James-A.  Clarkson  sur  le  Book  of  Kells,  le  plus  beau  des  mss. 
irlandais,  aujourd'hui  conservé  à  Dublin  au  Trinity  Collège.  M.  James-A. 
Clarkson  le  date  de  la  seconde  moitié  du  viiie  siècle  ;  la  forme  qu'y  reçoit 
la  tonsure  cléricale  est  antérieure  à  l'année  700,  p.  49. 

Reproduction,  p.  94,  d'un  article  du  Liverpool  Daily  Pcw/  qui  dit  qu'il  y 
a  trois  raisons  pour  créer  une  chaire  de  celtique  à  l'Université  de  Liverpool  : 
jo  importance  croissante  des  études  celtiques;  20  chiffre  considérable  de 
la  population  celtique  à  Liverpool;  3^^  mérite  éminent  du  professeur  Kuno 
Meyer. 

XX 

Celtia,  novembre,  décembre  1902. 

Protestation  par    MM.    L.    C.    Duncum-Ioul    contre  les   doctrines   du 


1.  Revue  Celtique,  t.  XIV,  352;  XV,  146;  XVI,  558,  360;  XVIII,  1:9; 
XVII,  107. 

2.  Revue  Celtique,  t.  XVI,  p.  364. 

3.  Revue  Celtique,  t.  XXIII,  p.  334. 

4.  Voir  t.  I,  p.  160;  t.  II,  p.  500;  t.  IV,  p.  294  ;  t.  V,  p.  154,  t.  XV, 
p.  399  ;  t.  XVI,  p.  III,  116. 

Revue  Celtique,  XXIV.  16 


2  ^  4  Périodiques. 

docteur  Magnus  Maclcan  sur  le  comique  dans  le  livre  intitulé:  The  Litera- 
ttire  of  the  CcUs.  M.  Maclean  dit  que  le  comique  est  un  dialecte  éteint.  Ce 
n'est  pas  un  dialecte,  c'est  une  langue,  proteste  M.  Duncum-Ioul  indigné; 
non,  s'écrie-t-il,  cette  langue  n'est  pas  éteinte;  M.  Maclean  ne  connaît 
qu'une  partie  des  textes  tant  imprimés  qu'inédits  qui  ont  été  écrits  en  cor- 
nique  et  qui  existent  encore,  p.  173. 

Continuation  de  la  traduction  anglaise  du  conte  breton  du  chien  de  la 
tête  de  mort,  p.  168,  185  ;  voir  notre  précédente  livraison,  p.  118. 

Procès-verbal  de  l'assemblée  annuelle  tenue  dernièrement  par  la  Société 
de  la  langue  de  l'île  de  Man  (Maux  Lauguage),  p.  186. 

Janvier-mars  1903.' 

Fin  de  la  traduction  du  conte  du  chien  de  la  tête  de  mort,  p.  3,  20.  Pro- 
testation de  lord  Castletown  contre  les  termes  peu  mesurés  de  la  lettre  de 
M.  L.  C.  Duncum-Ioul,  p.  6.  Triades  en  gaélic  d'Ecosse,  p.  19. 

Lettre  de  M.  Alfred  Nuttqui  déclare  que,  suivant  lui,  le  livre  de  M.  Maclean 
est  tout  à  fait  mauvais,  a  thoronghly  had  Work,  p.  22.  La  rédaction  de  la 
Revue  Celtique  n'a  pas  d'avis  à  donner.  M.  Maclean,  homme  prudent,  ne 
lui  a  pas  envoyé  son  livre  et  elle  n'a  pas  cru  nécessaire  de  l'acheter. 


XXI 

Revista  Lusitana,  vol.  VII. 

Dans  la  Revue  Celtique,  t.  XXIII,  p.  90  ;  il  a  été  rendu  compte  d'un  mé- 
moire de  M.  Gaidoz  intitulé  :  La  réquisition  d'amour  et  le  symbolisme  de  la 
pomme.  M.  Leite  de  Vasconcellos  a  publié  dans  la  revue  portugaise  dont 
nous  donnons  le  titre,  des  chansons  populaires  portugaises  relatives  au  même 
sujet. 

XXII 

Revue  de  synthèse  historique,  t.  III,  n"  i.  —  Nous  sommes  fort  en 
retard  avec  cette  livraison  qui  date  de  1901.  Outre  l'article  de  M.  Dé- 
chelette,  signalé  plus  haut,  no  XVII,  p.  232,  cette  livraison  contie)nt,  p.  60- 
97,  un  important  mémoire  de  M.  G.  Dottin  intitulé:  La  littérature  gaélique 
de  l'Irlande  C'est  l'exposé  sommaire  le  plus  complet  que  nous  sachions  de 
l'état  actuel  de  nos  connaissances  en  ce  qui  concerne  les  monuments  de  la 
littérature  irlandaise  tant  publiés  qu'inédits  ;  il  est  divisé  en  onze  paragraphes  : 
I  Notions  générales.  —  IL  Les  cycles  épiques.  —  III.  Le  cycle  mytholo- 
gique. —  IV.  Le  cycle  de  Conchobar  et  de  Cuchulainn.  —  V.  Le  cycle  de 
Finn  et  d'Oisin  et  les  compositions  épiques  ou  romanesques  qui  se  rappor- 
tent à  des  personnages  plus  récents.  —  VI.  La  poésie  lyrique.  —  VIL  Les 
textes  historiques.  —  VIII.  Les  emprunts  aux  littératures  profanes  anciennes 
et  modernes.  —  IX.  La  littérature  chrétienne.  —  X.  La  littérature  didac- 
tique: philologie,  droit,  médecine,  astronomie.  —  XL  Progrès  à  faire  dans 
la  connaissance  de  la  littérature  irlandaise. 


Périodiques.  25  c 

L'auteur  fait  connaître  avec  grand  soin  toutes  les  éditions  publiées  jusqu'à 
la  date  de  son  travail.  Il  est  sur  quelques  points  plus  complet  que  la  Reine 
Celtique.  Il  désire  des  critiques,  il  m'a  écrit  pour  m'en  demander,  en  voici 
quatre  :  P.  66,  «  Les  Druides  de  Grande-Bretagne,  d'après  César,  faisaient 
«  apprendre  à  leurs  élèves  un  grand  nombre  de  vers.  »  Dans  le  passage  de 
César  dont  il  s'agit,  c'est  des  Druides  de  Gaule  qu'il  est  question  ' .  —  P.  74, 
M.  Dottin  mentionne  une  analyse  du  Tain  bô  Ciîaibige,  celle  de  M.  Zimmer, 
il  ne  dit  rien  du  travail  plus  développé  de  M.  Standish  Hayes  O'Grady  dans 
la  Ciicinillin  saga  de  M™e  Eleonor  Hull^.  —  P.  84,  ce  n'est  pas  «  en  com- 
pensation de  la  mort  de  ses  deux  sœurs  »,  c'est  pour  venger  la  mort  de  ses 
deux  filles  que  Tuathal  Techtmar  imposa  au  royaume  de  Leinster  l'impôt 
dit  Bàrama  ?.  —  Enfin  la  conversion  du  roi  Loegaire  par  saint  Patrice  en  432, 
p.  79,  semble  une  des  légendes  relativement  modernes  dont  s'est  embellie 
la  vie  du  célèbre  apôtre  de  l'Irlande.  —  Cela  fait  presque  une  critique  par  dix 
pages.  On  m'en  inflige  souvent  à  moi,  et  non  sans  bons  motifs,  une  bien 
plus  forte  proportion. 


Paris,  le  20  avril  1903. 


1.  Dehello  oaUico,  1.  VI,  c.  14,  63. 

2.  Revue  Celtique,  t.  XX,  p.  91. 

3.  Revue  Celtique,  t.  XIII,  p.  36-59. 


H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


Le  Propriétaire-  Gérant  :  Veuve  E.  Bouillon. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


LES  ÉDITIONS  DES  MONUMENTS 
DE  LA  LITTÉRATURE  ÉPIQUE  IRLANDAISE 


La  littéraiure  épique  de  l'Irlande  est  la  plus  considérable  et 
une  des  plus  curieuses  qui  existent  en  Europe.  Elle  est  restée 
complètement  inédite  jusqu'à  la  seconde  moitié  du  xix^  siècle. 

C'est  en  1853  qu'a  paru  le  premier  texte  épique  irlandais  qui 
ait  vu  le  jour;  il  fut  édité  par  un  des  membres  de  VOssianic 
Society. 

De  l'année  1853  date  le  tome  I"  de  la  collection  publiée  par 
cette  compagnie.  On  y  trouve  la  «  bataille  de  Gabra  »  Cath 
Gahhra,  texte  irlandais,  avec  traduction  anglaise  par  Nicolas 
O'Kearney.  Deux  ans  après  a  paru  le  tome  II  contenant  «  La 
fête  de  la  maison  de  Conan  de  Cenn-Sleibe  »,  Feis  tighe  Cho- 
nain  Chinn  Shkihhe,  copiée  et  traduite  en  anglais  par  le  même 
Nicolas  O'Kearney.  Dans  le  tome  III  de  la  même  collection, 
1857,  M-  Standish  Hayes  O'Grady  a  donné  le  texte  et  la  tra- 
duction de  «  La  poursuite  de  Diarmaid  et  Grainne,  »  To- 
ruigheacht  Dhiannuda  agus  Ghraiiim.  Le  tome  V,  1860,  contient 
«  La  promenade  de  la  lourde  compagnie,  »  hntheacljî  na  trom- 
dhaime  reproduite  et  mise  en  anglais  par  Connellan. 

A  l'année  1855,  date  du  tome  II  de  VOssianic  Society,  re- 
monte la  première  publication  d'Eugène  O'Curry.  Cette 
année  il  lit  imprimer  pour  la  Celtic  Society  deux  textes  irlan- 
dais avec  traduction  anglaise  :  «  Bataille  de  Magh  Leana,  » 
Cath  Muighc  Léana,  et  <(  Cour  faite  à  Moméra,  »  Tochinarc 
Moinera.  Puis  en  1858  il  inséra  dans  le  tome  I",  p.  370-392, 
de  VAtlantis,  le  texte  irlandais  et  la  traduction  de  la  première 
partie  du  morceau  intitulé  Seirg-lige  Conculainn  ocns  oen-ét  Ern  ire, 
Revue  Celtique,  XXIV.  17 


2;8  H.  d'Arbois  de  Juhainville. 

«  Maladie  qui  alita  Cûchulainn  et  unique  jalousie  d'Emer  ».  Il 
termina  cette  édition  en  1859  dans  le  tome  II  de  VAtiantis, 
p.  98-124.  En  1862,  l'année  de  sa  mort,  il  donna  au  même 
recueil,  t.  III,  p.  398-421,  le  Loiigas  mac  ii-Uisleaiid,  u  Exil  des 
fils  d'Usnech,  »  qui  fut  suivie  de  deux  œuvres  posthumes,  Oidhe 
chloinnc  Lir,  «  Mort  violente  des  enflints  de  Ler,  »  et  Aoidhe 
chloinnc  Tuireann,  «  Mort  violente  des  enfants  de  Turenn,  » 
t.  IV,  p.  114-227  (1863). 

Dans  un  célèbre  ouvrage  d'O'Curry,  Lectures  on  ihc  luaniis- 
cript  Malerials  of  ancient  Irish  History,  1861,  réimprimé  en 
1878,  on  trouve  de  nombreuses  analyses  de  textes  épiques 
irlandais,  considérés  par  lui  comme  historiques.  La  mort 
l'enleva  avant  qu'il  eût  publié  la  suite  de  ses  leçons  qui  ne 
parut  qu'en  1873. 

D'autres  savants  irlandais  marchèrent  sur  les  traces  d'O'Curry. 
En  1870,  on  vit  paraître  dans  les  Proceedings  of  the  Royal  Irish 
Acadeuiy,  Irish  iiiss.  Séries,  Vol.  I,  Part  I,  p.  134-183,  les  deux 
morceaux  intitulés  Tain  bô  Fraich,  «  Enlèvement  des  vaches 
de  Fraech,  »  et  Tochinarch  Bec-fola,  «  Cour  faite  à  la  femme  au 
petit  douaire  »,  textes  irlandais  et  traductions  anglaise,  publiés, 
le  premier  morceau  par  J.  O'Beirne  Crowe,  le  second  par 
Brian  O'Looney.  O'Beirne  Crowe,  qui  avait  plus  de  bonne 
volonté  que  de  science  et  de  tenue,  donna  en  1871  au  Journal 
ofthe  royal  historical  and  archaeological  Association  of  Ireland  le 
Siabur  carpait  Conculainn,  «  Fantôme  du  char  de  Cûchu- 
«  lainn,  »  texte  irlandais  et  traduction  anglaise. 

Un  homme  fort  supérieur  à  lui  fut  William  M.  Hennessy 
qui  en  septembre  1873  inséra  au  Fraser  s  Magasine  la  tra- 
duction de  la  «  Vision  de  Mac  Conglinne;  »  à  la  môme 
époque  il  donnait  à  la  Revue  Celtique,  t.  II,  p.  86-93,  le  texte 
et  la  traduction  de  Fotha  catha  Cnucha,  «  Cause  de  la  bataille  de 
Cnucha  ». 

Il  devait  en  1889  publier  pour  la  Royal  Irish  Acadcniy  dans 
Todd  Lectures  séries,  vol.  I,  p.  2-58,  Mesca  Ulad,  «  Ivresse  des 
guerriers  d'Ulster  ».  C'est  la  révision  d'un  cours  tait  pendant 
l'année  scolaire  1882-1883;  1'^  préface  est  datée  de  mars  1884. 

Mais  déjà  étaient  entrés  en  scène  deux  plus  forts  jouteurs 
que  lui,  MM.  Whitley  Stokes  et  Ernst  Windisch. 


Éditions  de  la  littérature  épique  irlandaise.  259 

Dès  1876  M.  Whitley  Stokes  avait  donné  à  la  Revue  Cel- 
tique, t.  III,  p.  175-185,  un  récit  abrégé  du  «  Meurtre  de  Cû- 
chulainn  «  avec  de  nombreux  extraits  du  texte  irlandais  qui 
est  intitulé  Aidai  Conculaiiui.  De  M.  Whitley  Stokes  le  même 
périodique  a  publié  le  texte  irlandais  avec  traduction  anglaise 
des  morceaux  suivants:  en  1887,  «  Le  siège  de  Howth,  » 
Talland  Etair  (t.  VIII,  p.  47-64);  en  1888,  «  Le  voyage  de 
Snedgus  et  de  Mac  Riagla,  »  Iniuiram  Snedgussa  ocus  Mie  Riagla 
(t.  IX,  p.  14-25),  et  «  Le  voyage  du  bateau  de  Mael  Duin,  » 
hnmram  curaig  Mailduiii  (t.  IX,  p.  447-493);  en  1891  «  La 
[seconde]  bataille  de  Moytura,  »  Caib  Maige  Turedh  (t.  XII, 
p.  52-130);  en  1892  la  légende  de  l'impôt  appelé  Boroma 
(t.  XIII,  p,  32-124)  et  «  La  bataille  de  Mag  Mucrime,  »  Cath 
Maige  Mucrime  (t.  XIII,  p.  426-474,  cf.  t.  XIV,  p.  95);  en 
1893,  "  Le  voyage  de  la  barque  des  Hui  Corra,  »  lomramh  chur- 
raig  Hua  gCorra,  t.  XIV,  p.  22-69;  "  Le  meurtre  de  GoU,  fils 
de  Carbad  et  celui  de  Garb  de  Glenn  Rige,  »  Aided  Guill  maie 
Carbada  ocus  aided  Gairb  Glenne  Rige  (t.  XIV,  p.  396-449); 
en  1900  «  Le  château  de  Dà  Choca,  »  Bruiden  Dâ  Choca 
(t.  XXI,  p.  388-402). 

Les  (.(.Irische  Texte,  deuxième  série,  deuxième  livraison,  1887, 
contenaient  «  Le  meurtre  des  fils  d'Usnech,  »  Aided  mac  n-Ui- 
sn:g,  avec  traduction  anglaise  par  le  môme  savant  qui  dans  la 
troisième  série  en  1891  a  donné  «  Les  aventures  de  Cormac 
dans  la  terre  de  promesse,  »  Echira  Connaic  i  tir  Taingiri. 

Dans  la  Zeitschrift  fiir  Celtische  Philologie,  t.  III,  M.  Whitley 
Stokes,  a  inséré  en  1899,  p.  1-14,  «  La  destruction  de  Dind 
Rîg,  »  Orgain  Dind  Rig,  et  en  1900,  p.  203-219,  «  La  bataille 
de  Carn  Conaill,  »  Cath  Caini  Chenaill. 

C'est  en  1879  qu'ont  paru  les  premiers  textes  épiques  irlan- 
dais publiés  par  M.  Ernst  Windisch  :  «  Les  aventures  de  Condle 
«  le  Bossu,  fils  de  Gond  aux  cent  combats  ou  valant  seul  cent 
«  guerriers,  »  Ecbtra  Condla  Chaim  maie  Chuind  Chetchathaig, 
et  «  La  cause  de  la  bataille  de  Gnucha,  »  Fotha  catha  Cnucha, 
qui  ont  été  imprimés  à  la  fin  de  sa  Kur:(gefasste  irische  Gram- 
uiaiik,  p.  1 18-123.  Ce  volume  a  été  suivi  en  1880  par  le 
tome  I"  des  Irische  Texte,  dont  les  pages  59-145  et  197-3  11 
sont  occupées  par  des  textes  épiques  irlandais  :  «  L'exil  des  fils 


l^ù  H.  d^Arbois  de  Jubainrille. 

d'Usneclî  »,  Longes  mac  n-Usui^-^  «  L'histoire  du  cochon  de 
Mac  Dâ  Thô,  »  Scél  inucci  Mie  Dà  Thé;  «  La  cour  faite  à 
Etain,  »  Tochmarc  Etaine ;  «  La  maladie  qui  alita  Cûchulainn,  » 
Serglige  Conculainn;  «  Le  festin  de  Bricriu,  »  Fled  Bricrend. 
Le  texte  irlandais  de  ces  documents  n'est  pas  accompagné  de 
traductions,  mais  un  glossaire  qui  termine  la  Kur::^efasste  iriscbe 
Grammaiik,  un  dictionnaire  considérable  placé  à  la  fin  du 
tome  l"  des  Iriscbe  Texte  mettent  le  lecteur  en  état  de  traduire 
lui-même  les  récits  irlandais  contenus  dans  les  deux  volumes. 

Dans  les  tomes  suivants  des  Iriscbe  Texte  M.  Windisch  a  re- 
produit et  traduit  en  allemand  les  monuments  épiques  irlan- 
dais dont  voici  les  titres  :  «  Festin  de  Bricriu  et  bannissement 
des  fils  de  Dul  Dermat,  »  Fled  Bricrend  ocus  Loinges  Mac  n-Duil 
Derviait;  «  Enlèvement  des  vaches  de  Dartaid,  »  Tàin  bô  Dar- 
tada;  «  Enlèvement  des  vaches  de  Flidais,  »  Tâin  bô  Flidais  ; 
«  Enlèvement  des  vaches  de  Regamon,  »  Tàin  bô  Regûniain; 
«  Enlèvement  des  vaches  de  Regamna,  »  Tâiji  bô  Reganina , 
seconde  série,  deuxième  livraison,  1887;  «  De  la  génération 
des  deux  gardiens  de  cochons,  »  De  cophur  in  dà  mitccida,  troi- 
sième série,  i'^  livraison,  1891;  «  Cour  faite  à  Ferb,  n  Tocb- 
inarc  Ferbe,  troisième  série,  2^  livraison,  1897. 

Les  Iriscbe  Texte  n'ont  pas  suffi  à  l'activité  de  M.  Windisch 
qui  a  donné  aux  comptes  rendus  de  la  classe  de  philosophie 
et  d'histoire  de  l'Académie  royale  de  Saxe,  Genemain  Aeda 
Slane,  «  Naissance  d'Aed  Slane,  »  et  Noinden  Ulad,  «  Les 
guerriers  d'Ulster  en  mal  d'enfant  »  ou  «  La  neuvaine  des 
Ulates,  »  1884. 

L'émulation  attira  des  concurrents  à  MM.  Windisch  et 
Whitley  Stokes.  Nous  citerons  en  premier  lieu  M.  Kuno 
Meyer.  Il  a  donné  au  tome  V  de  la  Revue  Celtique,  1883-188^, 
«  Les  exploits  de  Find  enfant,  »  Macgnimartba  Finn  ;  au  tome  VI 
du  même  périodique,  1883-1885,  «  La  conception  de  Con- 
chobar,  »  Coinipert  Conchobuir  ;  au  tome  X,  1889,  «  Les  aven- 
tures de  Nera,  »  Ecbtra  Nerai;  au  tome  XI,  1890,  «  La 
cachette  de  la  colline  de  Howth,  »  Uath  beinne  Eiair,  et  la 
plus  ancienne  rédaction  de  «  La  cour  foite  à  Emer,  »  Tocbinarc 
Emire;  au  tome  XIII,  1892,  «  l'histoire  de  Baile  aux  douces 
paroles,  »  Scél  Bail i  bimiberlaig ;  et  «  Ronan  tuant  son  fils,   » 


Éditions  de  la  littérature  épique  irlandaise.  241 

Fingal  Ronain;  au  tome  XIV,  1893,  tl^"^  courtes  histoires 
concernant  Finn  et  «  Le  marché  de  l'homme  fort,  »  Ceunadh 
ind  rucvindo,  donnant  h  fin  du  Fled  Bricrcnd,  publié  en 
1880  d'après  deux  manuscrits  incomplets  par  M.  Windisch 
dans  le  tome  I  des  Irische  Texte.  Dès  1892,  M.  Kuno  Meyer 
avait  fait  paraître  en  un  volume  le  texte  irlandais  et  la  traduc- 
tion anglaise  de  «  La  vision  de  Mac  Conglinne,  »  Aislinge 
Meic  Conglinne,  dont  Hennessy  n'avait  donné  que  la  traduction. 
C'est  de  l'année  1895  que  date  le  livre  intitulé:  The  Voyage  of 
Bran  son  of  Febal  to  the  Land  of  the  Living  publié  en  collabo- 
ration par  MM.  Kuno  Meyer  et  Alfred  Nutt,  où  M.  Kuno 
Meyer  a  fait  imprimer  le  texte  irlandais  et  la  traduction 
anglaise  des  pièces  suivantes  :  «  Voyage  maritime  de  Bran 
fils  de  Febal  et  ses  aventures,  »  Imrani  Brain,  maie  Fehail, 
ocus  a  echîra;  «  Conception  de  Mongân,  »  Compert  Mon- 
gain;  «  Histoire  où  l'on  raconte  que  Mongân  était  Find  Mac 
Cumail  et  comment  fut  tué  Fothad  Airgdech,  »  Scél  asa 
m-berar  co  m-had  hé  Find  mac  Cumail  Mongân  ocus  ani  dia 
fil  aided  Fothaid  Airgdig;  «  Une  histoire  sur  Mongân,  ^Sa^ 
Mongâin;  «  Cause  de  la  folie  de  Mongân,  »  Tucait  bai  le 
Mongâin;  Conception  de  Mongân  et  amour  de  Dub  Lâcha  pour 
Mongân,  »  Compert  Mongâin  ocus  serc  Duibe  Lâcha  do  Mongân. 
En  1897  le  même  auteur  a  inséré  dans  le  tome  l"  de  la 
Zeitschriftfiïr  ceJlische  Philologie,  deux  récits  irlandais  concernant 
Find,  l'un  qu'il  intitule  Find  et  Grainne,  l'autre  consistant  en 
deux  fragments  relatifs  à  la  mort  du  héros  irlandais. 

En  1892  on  avait  vu  reparaître  M.  Standish  Hayes  O'Grady, 
dont  la  Silva  Gadelica  en  deux  volumes  in-8,  l'un  de  textes  ir- 
landais, l'autre  de  traductions  anglaises,  contient  un  trop  grand 
nombre  de  morceaux  épiques  pour  que  nous  en  donnions  ici 
la  nomenclature. 

La  même  année  le  père  Edmund  Hogan  avait  donné  dans 
Todd  Lectures  Séries  IV  le  texte  irlandais  et  la  traduction  an- 
glaise de  «  La  bataille  de  Ross  na  Rig  sur  Boyne,  »  Cath  Rtiis 
na  Rig  for  Bôinn. 

En  1898,  Miss  Eleanor  Huila  publié,  chez  David  Nutt,  le 
recueil  de  traductions  anglaises  qu'elle  a  intitulé  :  Cuchullin 
Saga,  et  1899  est  la  date  des  deux  premiers  volumes  édités 


242  H.  if  Artois  de  Jubainrillc. 

par  VIrisb  Tcxt  Society,  dont  le  deuxième  contient  «  Le  festin 
de  Bricriu.  » 

En  1901,  M.  Rudolf  Thurneysen  a  fliit  paraître  ses  Sagen 
ans  dem  alten  Irland,  traductions  allemandes  de  quatorze  mor- 
ceaux épiques  irlandais. 

Déjà  la  Zeitscbrift  fiïr  vergleichciideSpracbforschuiig,  t.  XXVIII, 
1887,  avait  publié  l'analyse  par  M.  H.  Zimmer  de  six  pièces 
importantes  dont  deux  inédites,  les  deux  plus  considérables  de 
la  littérature  épique  irlandaise  :  Tâin  hô  Ci'taJngi,  «  Enlève- 
ment des  vaches  de  Cooley,  »  p.  442-475  ;  et  Orgain  ou  Togail 
bruidne  Dâ  Derga,  «  Destruction  du  château  de  Dâ  Derga,  » 
p.  556-563.  Les  résumer,  en  sautant  à  pieds  joints  sur  les 
passages  difficiles,  était  plus  aisé  que  de  les  éditer  et  de  les 
traduire  en  entier. 

Hennessy  avait  entrepris  la  publication  de  cqs  deux  docu- 
ments et  n'avait  pu  aboutira  M.  E.  Windisch  foit  imprimer 
le  texte  et  la  traduction  du  premier,  qui  paraîtra  prochai- 
nement, et  nous  avons  été  heureux  d'offirir  aux  érudits  en  1901 
le  texte  et  la  traduction  anglaise  du  second,  dus  à  la  plume 
savante  de  M.  Whitley  Stokes  et  qui  ont  paru  dans  le  t.  XXII 
de  la  Revue  Celtique  où  sa  bienveillance  Ta  inséré.  Depuis,  le 
même  érudit  a  publié  d'abord  en  1902  dans  le  t.  XXIII, 
p.  394-428,  du  même  périodique,  Aided  Mnircberiaig  iiiaicErca, 
«  Mort  violente  de  Muirchertach  mac  Erca,  »  puis  en  1902, 
dansle t.XXIV,  1°  p.  41-70,  Catb  Ahuaiue,  «  Bataille  d'Allen, 
2°  p.  172-207,  Aided  Ciinitbnind  maie  Fidaig,  «  Mort  de 
Crimthann  mac  Fidaig,  »  et  Echtra  mac  Ecbacb  Muigmedôn, 
«  Aventures  des  fils  d'Eochaid  Muigmedôn.  »  Nous  espérons 
qu'en  dépit  du  poids  des  années  sa  juvénile  vieillesse  conti- 
nuera longtemps  encore  à  publier  et  à  traduire  les  textes  ana- 
logues qui  sont  encore  inédits. 

H.  D'A.  deJ. 

I.   Hennessy  est  mort  le  13  janvier  1889,  à  l'âge  de  60  ans. 


PEANNAID   ADAIM 


This  text  is  taken  from  MS  XL,  Advocates  Library,  Edin- 
burglî,  pp.  45b  to  48b. 

A  closely  concurrent  version  is  to  be  found  in  the  facsimile 
of  the  Yellow  Book  of  Lecan,  ff.  I58a-i59b  (YBL). 

A  longer  version  in  verse  stands  in  (SR)  the  Saltair  na  Rann 
(Whitley  Stokes,  1883,  XI,  p.  22);  the  speeches  especially 
are  ampHficd,  and  in  particuktr  the  discussion  between  Adam 
and  Lucifer. 

In  the  Yellow  Book  of  Lecan,  this  pièce  is  preceded  by  the 
story  of  Lucifer's  Pride  and  Expulsion,  and  of  Adam's  Fall  : 
Saltair  na  Rann  carries  the  history  of  Adam  and  Eve  further 
than  does  the  Penance,  and  in  another  poem  (XI,  on  the  Death 
of  Adam)  continues  the  same  subject. 


>44  Alan  0.  Andcrson. 


THE  «  PENANCE  OF  ADAM  »  BELOW  HERE 

GOD  miide  the  Earth  for  Adam  and  for  Eve,  after  their  sin 
in  Paradise. 

It  was  then  that  Adam  remained  for  a  week,  after  he  was 
cast  out  from  Paradise,  without  drink  or  food,  clothing,  or 
house,  or  fire,  but  in  grief  and  in  sorrow.  And  they  reproa- 
ched  each  other  mutually. 

And  he  said  :  —  «  Much  of  good  was  given  to  us,  had  it 
not  been  for  Lucifer's  persuading  us  to  disobey  the  Lord  :  — 
converse  with  angels,  and  honour  done  us  by  every  créature  of 
God.  Pire  would  not  burn  us  »,  said  he,  «  and  water  would 
not  drown  us,  fever  would  not  eut  us  down,  and  sickness 
would  not  lay  hold  upon  us;  and  this  in  honour  of  the  Lord  : 
for  it  is  in  honour  of  the  Lord  that  (now)  every  créature  is 
against  us.  And  it  was  through  no  fault  of  his,  but  of  our 
own  », 

Eve  spake  to  Adam  :  «  It  is  I  who  am  to  blâme  »,  said  she; 
«  inflict  thou  death  upon  me,  O  Adam,  that  so  the  more  may 
God  take  pity  upon  thce  ». 

«  Enough  already  hâve  we  vexed  the  Lord  »,  said  Adam, 
«  and  I  will  not  do  kin-murder  upon  thee  »,  said  he,  «  for 
wretched  and  naked  art  thou  already.  And  I  will  not  spill  my 
own  blood  upon  the  earth  ;  because  part  of  my  own  body  art 
thou  :  and  it  is  not  right  again  to  transgress  against  the  Lord 
after  our  fall,  lest  the  Lord  give  us  over  to  devils  in  the  depths 
of  Hell,  and  lest  he  make  us  forfeit  to  those  realms  of  Lucifer. 
For  we  are  already  in  a  place  of  torment,  and  we  shall  die  of 
cold,  since  (ail  the)  twelve  hours  we  are  without  food  or  clo- 
thing ». 

2.  «  O  Man  »,  said  Eve,  «  wherefore  shouldst  not  thou  make 
a  journev  round  on  every  side  to  learn  if  thou  canst  iind  for 
us  aught  that  we  might  cat  »  ? 

And  Adam  went,  and  made  a  journey  round  to  seek  for  food 


Pcannaid  Adaim.  245 

that  they  might  eat  ;  ant  he  found  no  food  but  the  herbs  of  the 
earth,  that  is,  the  lot  of  lawless  soûls  ^  This  was  not  grateful 
to  them  after  the  food  of  Paradise.  So  that  then  Adam  said  to 
Eve  :  «  Let  us  do  penance,  and  make  atonement,  and  put  from 
us  something  of  our  guilt  and  of  our  transgression  ».  And 
Eve  said  :  «  Do  thou  instruct  nie,  yea,  teach  me,  for  I  know 
not  how  penance  is  done  ». 

And  Adam  said  :  «  Let  us  worship  the  Lord,  and  keep  silence, 
without  either  of  us  speaking  to  the  other  at  ail  :  and  go  thou 
into  the  river  Tigris^  ;  and  I  shall  go  into  the  river  Jordan  », 
said  he;  «  and  be  thou  three  days  and  thirty  in  the  river  Tigris, 
and  let  me  be  seven  days  and  forty  in  the  river  Jordan.  And 
take  with  thee  a  flat  stone  (to  lay)  under  thy  feet,  and  let  the 
water  reach  to  thy  neck;  and  let  thy  hair  be  spread  from  thee 
on  every  side  upon  the  surface  of  the  river,  and  lift  water  in 
thy  hand  to  the  Lord  ;  and  open  thine  eyes  to  the  Holy  Oncs, 
and  beseech  the  Lord  for  pardon  to  thee  for  thy  sin  ». 

3.  Eve  said,  «  It  may  be  that  it  would  not  cleanse  me  (?) 
to  pray  to  God,  because  there  are  many  infirmities  in  my 
flesh  ». 

Adam  said  to  Eve,  «  Let  us  beseech  ail  the  créatures  that 
were  made  by  a  pure  prayer,  that  ail  their  number  pray  for 
pardon  to  us  and  for  thy  sin  ;  and  let  us  make  this  compact, 
and  not  approach  to  one  another  ». 

4.  Seven  days  and  forty  for  Adam  after  that  in  the  river 
Jordan,  and  three  days  and  thirty  for  Eve  in  the  river  Tigris. 
And  angels  came  from  God  each  day  to  speak  with  Adam, 
instructing  him,  to  the  end  of  nineteen  days.  Then  did  Adam 
pray  of  the  river  Jordan  with  its  many  beasts,  so  that  ihey 
fisted  with  him  before  God  for  his  transgression  against  Heaven. 
And  the  River  came,  and  every  living  thing  that  was  in 
it;  they  gathered  together  to  Adam,  and  ail  prayed,  both  beast 
and  stream,  and  made  a  great  roaring  to  ail  the  ranks  (of 
angels)  that  are  about  the  Lord,  even  for  fuU  pardon  of  his 
guilt  to  be  given  to  Adam,  and  a  dwelling  upon  Earth,  and 


1.  the  food  of  the  lawless  beasts,  Stokes.  SR. 

2.  MS    Tiber. 


246  Alan  0.  Anderson. 

Heavcn,  after  parting  of  his  soûl  from  his  body  :  and  to  his 
children,  and  to  his  race  after  him,  unless  that  any  of  them 
should  transgress  against  the  Lord,  that  is,  against  his 
will. 

5.  The  Devil  heard  this  message^  that  was  sent,  and  he 
went  to  Eve  again  in  the  form  of  an  angel  of  God,  to  deceive 
hcr  in  the  river,  to  mar  for  her  her  atonement  ;  and  he  spake 
to  her  :  «  Long  art  thou  in  the  river  Tigris,  O  Eve,  »  said  he, 
«  and  thoLigh  good  was  thy  appearance,  thou  hast  changed 
figure  and  form,  and  thou  hast  killed  and  spoiled  thyself.  Come 
quickly  out  of  the  river  :  God  has  sent  me  to  thee  to  pity 
thee  and  to  take  thee  out  of  the  river  ». 

After  that  Eve  comes  out  of  the  river;  and  she  was  upon 
the  land  ahove  the  river,  drying  herself,  when  a  swoon  came 
upon  her  and  bereft  her  of  her  sensés.  And  Eve  perceived  not 
that  it  was  Lucifer  who  was  in  the  form  of  an  angel  :  and  her 
mind  was  in  bewilderment. 

6.  Lucifer  spake  to  Eve  :  «  O  Eve  »,  said  he,  «  Much  dost 
thou  ponder.  By  the  command  of  God  hâve  I  come  to  thee 
from  Heaven.  Let  us  go  hence  »,  said  he,  «  to  Adam,  and 
pray  God  of  Heaven  to  give  pardon  to  you  for  your  sins  ». 

After  that  they  went  to  the  place  where  Adam  was  in  the 
river  Jordan.  When  Adam  looked  upon  Eve  and  upon  Lucifer, 
shuddering  and  loathing  seized  him  before  the  face  of  the 
Devil. 

7.  «  Alas,  O  Eve  !  »  said  Adam,  «  he  has  deceived  thee,  he 
who  deceived  thee  before  in  Paradise.  Sad  to  me  is  thy  coming 
out  of  the  river  Tigris  till  an  angel  of  God  came  to  take  thee 
out  ». 

When  Eve  heard  Adam's  rebuke  she  fell  upon  the  ground, 
and  ail  but  went  to  God  in  death.  And  Adam  said,  «  O 
Lucifer,  yea  O  Devil  !  Wherefore  dost  thou  persécute  me  ? 
Thou  didst  cast  us  out  of  Paradise,  and  thou  delightedst  in  our 
exile;  and  thou  hast  put  me  to  silence:  and  not  we  it  was 


I .  Tliis  rcplv  that  was  given  to  Adam  YBL.  In  SR,  the  foregoing  benefits 
are  actually  grantcd  to  Adam,  upon  the  intercession  of  the  angels;  presu- 
mably  on  condition  of  the  completion  of  the  penance. 


Peannaid  Adaim.  247 

who  sent  thee  into  Hell,  but  pursuit  bv  the  King  of  the  Palace. 
And  it  was  not  we  who  required  of  thee  to  assume  pride  and 
arrogance  against  the  Lord  ». 

Lucifer  said  to  Adam  :  «  I  hâve  learned  thy  wickedness  ; 
through  thy  persécution  hâve  I  learned  it.  And  I  will  tell  thee 
how  I  hâve  found  it. 

8.  «  We  were  both  cast  out  of  Heaven,  thus  :  —  when  thy 
soûl  was  given  to  thy  body,  and  when  it  was  fashioned  after 
the  likencss  of  the  figure  of  God  ;  and  when  every  one  was 
bidden  to  do  thee  honour,  even  when  xMichael  was  sent  from 
Heaven  to  thee  to  bring  thee  to  worship  the  Creator  ;  and 
after  thou  hadst  worshipped  the  King  of  Psalms  :  then  did  he 
enjoin  upon  every  créature  to  do  honour  to  thee  for  ever.  So 
that  then  he  sent  Michael  through  the  seven  Heavens  to  bid 
the  angels  corne  in  their  tribes  under  the  archangels  to  honour 
his  image;  and  Michael  said  to  me  that  afterwards  it  was  I 
should  lead  them.  I  went  at  last,  and  sat  in  the  présence  of 
the  Creator.  And  the  King  said  to  us,  even  to  the  nine  ranks 
of  the  angels  of  Heaven,  and  to  the  people  of  Heaven,  «  Give 
ye  glory  and  honour  to  my  image,  even  to  Adam  ». 

«  Then  did  Michael  say,  «  It  is  right  for  each  rank  which  is 
in  Heaven  to  worship  and  to  honour  thy  image  ». 

«  And  then  I  said  that  Adam  was  not  the  Eldest  of  ail  créa- 
tures, and  that  it  was  not  right  for  the  elder  to  do  homage  to 
the  vounger.  Then  said  one  third  of  the  people  of  Heaven, 
both  angels  and  archangels,  that  what  I  had  said  was  right, 
Then  the  King  said  to  his  people,  «  It  is  the  Youngest  who 
shall  be  the  greatest  in  Heaven,  so  long  as  I  reign  in  Hea- 
ven »  (?).  I  said  that  I  would  not  go  to  honour  Adam, 
because  I  was  older,  even  if  every  other  one  wcnt  to  honour 
him. 

«  Thereupon  he  drove  me  at  once  from  Heaven,  throughthy 
fault,  O  Adam,  because  I  went  against  the  will  of  God;  and 
into  Hell  was  cast  the  w^iole  number  of  our  host,  or  one  third 
of  the  people  of  Heaven  :  and  thou  didst  remain  in  Paradise 
after  us.  And  prosperous  would  thy  life  hâve  been  thereafter, 
had  no  change  been  wTought  upon  thee. 

9.  «  I  tell  thee,  O  Adam  »,  said  Lucifer,  «  every  evil  and 


248  Alan  0.  Andersen. 

every  sorrow  that  ye  shall  reçoive,  it  is  T  who  will  cause  them 
to  you  :  and  every  evil  I  shall  do,  upon  you  shall  it  be  donc, 
O  Adam.  And  thou  hast  brought  dcath  (?)  to  thy  children 
and  to  thy  posterity  in  battles  and  in  conflicts  and  by  fire,  in 
pestilences,  in  sicknesses  and  in  great  tribulations,  without  so 
much  as  food  upon  the  earth,  through  the  quarrel  that  is 
between  us  and  thee  ». 

After  that  Adam  came  out  of  the  river,  after  he  had  com- 
pleted^  seven  days  and  forty  in  it  in  repentance;  and  Lucifer 
went  from  them.  He  left  Adam  and  Eve  thus  in  weariness  and 
in  sorrow. 

Thèse  two  continued  then  to  the  end  of  a  year,  alone, 
without  sufficiency  of  food,  but  eating  the  herbs  and  the  grass 
of  the  earth,  like  every  lawless  soûl,  and  drinking  water  from 
their  palms;  without  clothing,  without  any  fire,  but  under 
the  shade  of  trees,  and  in  dry  carthy  caves. 

THE  END.  Amen. 


I.  In  SR,  Adam  appears  to  leave  the  water  immediately  after  Lucifer's 
discourse. 


i 


Peannaid  Adaim.  249 


PEANNAID  ADAIM  ANNSO  SIS 

DOROINE  DIA  TALUM  do  adum  7  do  eba  iar  n-\marhus 
a  parrthus.  IS  annsin  do  bai  adam  secbtmmn  iar  ndichor  a 
parrthus  can  dig,  can  biadh  (p.  46),  can  edach,  can  teach,  can 
teine,  ocht  fo  aithmela  7  fo  atoirrsi.  Et  ro  badar  ag  aifir  im 
aifir  ara  cheile.  Et  aspert  :  «  as  mor  do  maith  tucad  duinn, 
muna  heth  luitcifir  da  foslach  orainn  in  coimde  do  sarugadli  .i. 
comrad  fri  haingliu,  7  na  huile  duile  de  ag  ar  n-anorugad  ;  7 
ni  loiscfi^  teine  sinn  »,  ar  se,  «  7  ni  baigfid  uisce  7  ni  theascfad 
faebur  7  ni  gebar  galur  .i.  a  n-anoir  in  clioimgead  ata  cach 
duil  co  cotarsna  frind  ;  7  ni  he  roba  chintach,  ach  sinn  fein  ». 
Aspert  eua  fri  adum,  «  as  missi  as  chintach  »,  ar  si,  «  7  imbir 
bas  forum,  a  adaim  .i.  comad  moide  dogenad  dia  troccaire 
ortt-sa  ».  «  As  leor  cheana  do  craidsimur  in  coimde  »,  ar 
adum;  «  7  ni  dingan-sa  fingal  fort-sa  »,  ar  se,  a  aratai  chena 
co  truag  tarrnocht;  7  ni  dailib  m'fuil  fein  for  talmuin;  uair 
rann  dom  chorp-sa  thussa  :  7  ni  coir  atharrach  saraigthe  do 
thabairt  for  in  coimgeiar  ndilgeann,  naro  dilsig  in  coimde  sinn 
do  demnaib  a  fudomnaib  iffirn,  7  na  ro  dilsige  sinn  do  rigaib 
side  luitcitir;  uair  ataimid  chena  a  n-aird  peinn  7  aipelmait  do 
fuacht,  uair  da  uair  dec  ataimid  can  biad  can  edach. 

2.  «  A  fir  »  airse  eua,  «  cid  na  cuire  cuaird  ar  gach  le//;, 
da  fis  in  buigthea^  duind  ni  dothoimelmais  ?»  7  atracht  adam 
7  dorad  cuairt  d'iarraig  bid  do  chaithfidis,  7  ni  fuair  biad  acht 
luibe  in  talmun  .i.  cuid  na  n-anmund  n-inndligtheach  :  nirbo 
th[s]asda5  leo-san  sin  iar  mbeathaig  pharrthais.  Conad  annsin 
adbert  adam  fri  heua,  «  denum  peandait  7  aithrige,  7  cuirim 
dinn  ni  diar  cintaib  7  diar  toirmtheacht  ».  Et  adbert  eua: 
«   dena-sa   mo  thinchosc-sa  .i.  mo  thecosc,  air  ni  feadar-sa 


1.  loiscfed  SR. 

2.  fuigthea  YBL,  fogebtha  SR. 

3.  sasta  YBL. 


250  Alan  0.  Anderson. 

cinn//5^  dogniter  peannaid  »;  7  adbert  adam,  «  adram  don 
choimde,  7  denum  tocht  ceii  chomlabra  do  neoch  againn  fria- 
roile  elcr  ;  7  cirig-siu  a  sruith  tibcr-,  7  rachat-sa  a  sruth  oriha- 
nan  5  »  ar  se,  «  7  bi-siu  ///  la  trichait  a  sruth  tiber,  7  bed-sa 
secht  la  cethorchaw.'^  a  sruth  orthanain  :  7  beir  latt  lie  chloiche^ 
fod  chosaib,  7  roichid  co  hucht^  do  braiged,  7  bid  t'folt"  scailte 
uait  ar  gar/;  Icath  tor  uachtar  in  t-srotha,  7  tocaib  ad  ad  laim 
frisin  coimde;  7  foscail  do  rose  frisna  naemaib,  7  guid  in 
coimde  imlogad  doit  tar  ceann  t'imarbais  ». 

3.  Adbert  eua,  «  nib  dur  glana  me^  do  guide  de,  uair  ataid 
ilbaiehthi9  ar  m'teoil  ».  Adbert  adam  fri  heua,  «  aitchim  na 
huile  dul  doronta  tre  e;uide  a;laein  co  nguidit  in  eoimlin  sin 
imdilgad  duind  7  do  thoirmeacht,  7  denum  sin  do  mod  ehomull 
7  na  cuimiseeam ^°  ara  cheile  ». 

4.  Secht  la  cethorchaxl  iarsin  do  adani  a  sruth  orthanain,  7  tri 
la  trichait  do  eua  a  sruth  tiber.  7  tiédis  aingil  car/;  laé  o  dia  do 
agallaim  fri  hadam  tria  foirceadal  co  ceann  noi  la  dée.  IS 
annsin  ro  guid  adam  sruth  orthanan  cona  ilmilaib  eoro  trois- 
ccdis^'  leis  co  dia  im  dilgud^^  ara  thoirmtheacht  sin  do  chum 
nime.  IS  annsin  ro  thoiris  in  sruth  7  gach  mil  beo  bai  ann. 
(p.  47)  ro  thinoilsid  co  hadum  7  ro  guiditur  uile  eiter  mil  7 
tsruth^3,  7  doronsad  nuallguba  mor  forsna  huili  gradaib  fuilid 
imon  coimde,  im  deiliugad  do  adam  frisin  n-imarhus  doroine 
fri  dia '4  .i.  slan-dilgud  a  chinad  do  thabairt  do  adam,  7  atreab 


1.  cinnus  cinniis  MS. 

2.  Hère  and  below,  contracted  tib.  Sic  YBL.  isruth  Tigir  SR. 

3.  co  sruth  orthandain  YBL,  isruth  n-Iordanén  SR. 

4.  MS  .x.it,  for  .xl.it. 

5.  MS  chloithe. 

6.  Leg.  in  t-usce.  roithead  in  t-usqi  do  braigid  YBL. 

7.  MS  tfolt. 

8.  nibtar  glana  me  YBL.  Nidarglain  d'acallaini  Dt^SR. 

9.  illnithi  YBL. 

10.  cumaiscem  YBL.  nitgluase,  nitchumscaige  SR. 

11.  troiscid  YBL. 

12.  o  dia  add.  YBL. 

13.  iter  mil  7  tsruth  YBL. 

14.  SR  rcads  :  Dorigni  Dia  aragradaib 

slandilgud  cinad  Adaim, 
con-aittreib  thalman  &c. 


! 


Peannaid  Adaim.  25 1 

a  tcilmuin  dô,  7  neam  iar  n-eadarscarad  a  anma  fria  chorp  ^  ; 
7  dia  clîloind  7  dia  chinid  dia  eis,  mina  fuil  nech  dib  ticfad  tar 
sarugad  in  choimged  .i.  tar  a  thimna. 

5.  Adchualaid  diabul  in  aithisc  sin  tugad-,  7  dochuaid  ar 
amus  eua  doridissi  .i.  a  richt  aingil  dé,  dia  breccad  asin  t-sruth  >, 
do  millid  a  liaitrige  uimpe  ;  co  ndebairt  fria  :  «  As  fada  atai  a 
sruth  tiber,  a  eba  »,  ar  se,  «  7  ger[bo]  maith  do  gne  do 
chlaeachlais4  dealb  7  cruth,  7  ro  marbais  7  ro  mudaigis  tù 
fodein  :  7  tair  colluath  asin  t-sruth  :  7  dia  romcuir  missi  cliucad 
do  t'airchiseacht  7  do  tabairt  asin  t-sruth  ».  Tic  eua  asin  t-sruth 
sin  iarsin,  co  roibe  aga  tirmugad  arin  tir  uasin  t-sruth,  co 
tainic  nell  chuicce  iarsin  co  tairbert  hi^  can  anmain;  7  nir 
aithin  eua  comad  he  hùtcitir  dobeth  a  richt  aingil  ;  7  ro  bai  a 
meanma  a  cunntabairt. 

6.  Adbert  kutcifir  fri  heba,  «  a  eua  »  ar  se,  «  as  mor  do 
mi-aimridib  ro  forchongar  dé^  do  nim  tana2;-sa  chucad-sa. 
tiagam-sa~  as  »,  ar  se,  «  do  chum  adaim,  co  nguidim  dia  do 
nim  imdilgad  do  thabairt  daib  o  dia^  bor  cintaib  ».  Dochuadar 
iarsin  co  hairm  ambai  adam  a  sruth  ôrthanain.  Mar  do  dercc 
adam  for  eba  7  for  kiitsifir,  dogabcrith  7  grain  regnuis  diabail 
hé. 

7.  «  Monuar,  a  eua  »  ar  adam,  «  ro  mealh/^tar  tû  inti  ro 
meallw^tar  a  parrthus  roime.  Truag  leam  do  thaigeacht  a  sruth 
tiber  co  tisad  aingil  dé  dod  tabairt  ass  ».  Amail  ro  chuala  eua 
achmussan  adaim  ro  fuirmid  îor  Iar,  7  as  bec  nacb  deachaid  do 
dia  an  bas9.  Conadh  annsin  adbert  adam:   «  a  luitcifir  .i.  a 


1.  7  aitreba  talmain  do  7  nemi  iar  n-irnscaraïf  anma  ria  chorp  YBL. 

2.  do  adam  add.  YBL. 

5.  MS  hère  and  below,  tsruth. 

4.  chlacchlois  YBL. 

a  ben,  ciarbogle  do  chruth 
rochoemclâis  gné  'sin-garbsruth  SR. 

5.  co  tairber  he  can  anmain  YBL;  cotarmairt  héc  cenanmain  SR. 

6.  Read:  asmor  dogni  d'imridib?  SR  reads  : 

A  Eua,  cid  arnotgeib  ? 
ismor  dogni  d'imrateib  : 
cucut  glethanac  donim 
laforngairi  De  derbdiL 

7.  tiagam  as  YBL  (sic  leg.) 

8.  do  thabairt  duib  dia  bar  cintaib  YBL.  imdilgud  duib  forcintaib  SR. 

9.  nach  deachaid  do  dia  nbas  Y'BL.  nadechaid  dianbas  SR. 


252 


Alan  0.  Andirson. 


diabail,  cidh  diatai  am  leanmain  ?  Et  ro  innarbais  a  parrthus, 
7  ro  charais  ar  ndichur,  7  domratais  a  socht;  7  ni  sinn  rod 
cuir  a  n-iffirn,  Acht  ingreim  rig  in  rigthige;  7  ni  sinn  rod  furail 
fort  dium//^'  7  anumla  do  denum  do  tigerrna  ».  Adbert  luitcifir 
[fri]  hadam,  «  a  fuarus  d'ulccas^,  trid  t'ingreim-siu  fuarus;  7 
indeosat  duit  Amail  inavus. 

8.  «  RocLiirid^  araen  do  nim  .i.  dia  tardad  th'anum-sa  do 
cliLim  do  chuirp,  7  ro  chruthaigead  fo  chosmailiw^  deilbe  dé; 
7  dia  ndebrad  fri  cach  n-uile  th'aeirmidniug//^  .i.  dia  ro  faiged  3 
michel  do  nim  ciiugad  avida  rug  dia  adrad  in  duilim4,  7  ora 
adrais  do  ri  na  rann  .i.  ro  forchongair  for  c:\ch  nduil  th'oirmidin 
tria  bitha  do  denum.  Coiiid  annsin  ro  taid  michel  fono  secbf 
nimib,  co  tistais  aingil  ana  ndrongaib  drchaingil  do  airmidin  a 
deilb  sin  5  ;  7  ro  raig  michel  (p.  48)  rium-sa  comad  mé  bod"^ 
taiseach  rompo  ia[r]sin.  Ro  dech//.ca  fo  deoig  cor  suigi//j  a 
fiadnaissi  in  duiliman.  Et  adubairt  rinn  in  rig  .i.  frisna  nae[i] 
ngradaib  aingeal  nime  7  fri  muinntir  nime  :  «  tabraid  uaisli 
7  oirmidin  dom  chomdealbaig-sea  .i.  do  adam.  »  IS  annsin 
adbert  michel,  «  is  coir  do  gach  grad  fuil  for  nim  do  chomdeal- 
baide-siu  do  adrad  7  do  oirmitin  ».  Conad  annsin  adbert-sa 
conach  he  adam  sinnsear  na  n-uile  dul,  7  ni  coir  in  sinnsear 
do  airmidniugadh  in  t-sosir.  IS  andsin  ro  raig/  trian  muinntiri 
nime  .i.  aingil  7  drchaingil  corbo  choir  a  ndebarrt-sa.  IS  and 
aspert  in  rig  fria  muinntir,  «  ase  in  soisir  bos  uaisliu  ar  nim 
a  cin  bera-sa  for  nim^  ».  Adbert-sa  n:\ch  rachainn  d'oirmidin 
adaim,  uair  fam  sine,  ce  thigead  cach  uile  dia  oirmidin.  Rom- 
luid-siu 9  iarsin  fochedoir  do  nim,  tred  chinaid-siu,  a  adaim; 
uair  thanacc-sa  a  n-ai^id  toile  dé  :  cor  cuirid  lin  ar  sluaig-ni  a 


1.  d'ulc  is...  YBL. 

2.  Ronaired  YBL.  (The  sign  7  is  very  freely  used  in  YBL.)  cf.  SR: 

Adfiasa  duit... 

feib  leir  donralad  donim, 

Missi  ocus  tûssu,  a  Adaim. 

3.  ro  faid  dia  michel  YBL.  Diarfâid  Dia  michel  SR. 

4.  in  duileaman  YBL.  conotruc...  doadrad  in  Duleman  SR. 

5.  a  deilbi-sium  YBL. 

6.  bud  YBL. 

7.  iwMwroraid  YBL. 

8.  in  gain  ber-sa  for  nim  YBL.  cei'n  beosa  'coadinduasad  SR. 

9.  Romla...  Dia  SR. 


Peannaid  Adaim.  25  j 

n-iffirrn,  no  trianmuinntiri  nime  ;  7  luss.  a  parrth«j  d'ar  n-eisi  : 
7  ba  so-maineach  do  beatha  iarsiii  muno  heth  cumscugad  fort. 

9.  «  Adbertaim-sea^  frit,  a  adaim  »,  bar  iuitcifir,  «  cach 
olcc  7  cach  im-snim  fogebthai,  as  missi  fodera  daib  ;  7  cach 
olcc  dogen,  is  foraib  dogentar,  a  adaim.  Et  adbath-su  -  do 
chlaeinn-siii  5  7  do  t'iartraide  a  cathaib  7  a  n-irgalaib  7  a  teann- 
taid  7  a  teadmonnaib,  a  ngaUraid  7  a  n-imnidaib  moraib,  cen 
biad-sa  forin  talmuin,  triassin  n-imrisin  ata  adtarinn  7  tusa  ». 

Tainic  adam  asin  t-sruth  iarsin,  iar  forbo^  secht  la  cethorchat 
ann  fo  aithrig;  7  do  chuaid  luitcitir  uaidib.  lArsin  ro  fagaib  î 
adam  7  eba  am^nV  sin  fo  meirtin  7  fo  mêla.  Ro  batar  di(/m  in 
lanamain  sin  co  ceann  mbliadna  annsin  ana  n-aenur,  can  t-sasad 
acht  luibe  7  fer  in  talmun  do  ithe,  am^//  cac/;  n-anmann  ind- 
dligiheach^,  7  uisce  dia  mbosaib,  can  edach  can  teinid  for  bith, 
acht  [a]  foscaJ  crann  7  a  n-uamaib  tirma  talmudu.  FIN[IJT 
amen. 

Alan  O.  Anderson. 


1.  Adberim-sea  YBL. 

2.  adbYYBL. 

3.  dod  claind-siu  YBL. 

4.  iar  forbad  YBL. 

5.  rogab  YBL. 

6.  acht  fér,  cuit  nan  anmanna.  SR. 


Revue  Celtiqw,  XXIV. 


LA  CAUSE  PROBABLE  DE  LA  PREMIERE  LAUTVERSCHIEBUNG 


La  première  substitution  des  consonnes,  Laùtvej  schiebung  a 
déformé  dans  les  langues  germaniques  le  consonantisme  indo- 
européen. Cette  révolution  phonétique  s'est  produite  plusieurs 
siècles  avant  J.-C.  Pourquoi  un  long  intervalle  la  sépare-t-elle 
des  phénomènes  analogues  qui  postérieurement  se  sont  effectués 
dans  les  langues  romanes,  tels  que  le  changement  du  t  médial 
en  d,  l'assibilation  du  t  suivi  d'/  et  d'une  autre  voyelle,  les 
changements  de  son  du  c  suivi  d'f  ou  d'i,  etc.  ? 

Ce  qui  empêche,  ou  du  moins  ralentit  les  modifications  iné- 
vitables des  langues,  ce  sont  les  monuments  littéraires  appris 
par  cœur  et  conservés  invariables  pendant  une  longue  suite  de 
générations. 

Les  Germains  ont  été,  pendant  une  certaine  période,  sujets 
des  Celtes  dont  ils  n'ont  secoué  le  joug  qu'au  iii^  siècle  avant 
notre  ère.  Il  n'y  avait  guère  alors  chez  les  Germains  d'autre 
littérature  que  les  chants  de  guerre  composés  en  celtique  par 
les  bardes.  Les  soldats  germains  conduits  au  combat  par  des 
chefs  celtes,  les  chantaient  avec  leurs  maîtres  sans  peut-être  les 
comprendre.  Ces  chants  s'appelaient  barditus,  ternie  conservé 
par  les  Germains  après  leur  affranchissement  et  qui  alors  désigna 
des  chants  composés  en  langue  germanique.  C'est  pendant  la 
domination  celtique  que  s'est  probablement  accomplie  la  pre- 
mière Lautverschiebung.  Ainsi,  la  domination  romaine  en 
Grande-Bretagne  a  précipité  la  modernisation  des  langues  brit- 
toniques,  tandis  que  l'Irlande  indépendante  conservait  un  sys- 
tème morphologique  beaucoup  plus  ancien. 

H.    D'A.    DE  J. 


AR  FURNES  AC  AR  JAGRIN 

MORALITÉ  BRETONNE 


Le  théâtre  breton  offre  la  particularité  remarquable  d'avoir 
conservé  jusqu'à  la  fin  du  siècle  dernier  les  genres  du  moyen 
âge^:  c'est  ainsi  que  les  mystères  et  les  tragédies  tirées  des 
romans  de  chevallerie  ont  continué  à  être  représentés  en 
Bretagne,  longtemps  après  que,  dans  les  autres  parties  de  la 
France,  la  comédie  et  le  drame  les  avaient  supplantés.  Le  but 
de  toutes  ces  œuvres  était  d'édifier  les  auditeurs.  A  côté  de 
ces  pièces  d'ordre  supérieur,  il  s'en  trouvait  d'autres  d'étendue 
moins  considérable,  mais  qui  participaient  du  même  esprit; 
elles  correspondent  aux  débats  et  aux  disputes  de  la  vieille  lit- 
térature française.  On  peut  les  ranger  en  deux  classes  :  d'abord 
celle  des  dialogues  comiques,  tels  que  le  Débat  entre  un  vieillard 
et  un  jeune  garçon,  par  Yves  Sourimant  ;  Débat  entre  un  cordon- 
nier et  un  sabotier,  par  Yann  ar  Gwenn  ;  Débat  entre  Jean  et 
François,  par  Yann  ar  Minous-;  Dispute  entre  Paul  le  fumeur 
et  Simon  qui  ne  fume  pas^,  etc.,  pour  lesquels  les  Bretons  d'au- 
jourd'hui ont  encore  un  goût  très  prononcé.  Ensuite,  vient  la 
classe  des  moralités  ou  débats,  pièces  didactiques  inspirées  par 
des  idées  édifiantes  dont  il  se  dégage  une  morale  que  peuvent 


1.  Voy.  Ém.  Souvestre,  Les  derniers  Bretons.  Paris,  s.  d.,  I,  p.  233,  s.  ; 
II,  p.  1-108  ;  H.  de  la  Villeiiiarqué,  Le  Grand  Mystère  de  Jésus,  Paris,  1866, 
introd.  ;  Ch.  Le  Goffic,  Le  Théâtre  breton  {L  Ame  bretonne,  Paris,  1902, 
p.  260-283). 

2.  Le  Goffic,  L'dme  bretonne,  p.  6-12. 

3.  Disput  entre  Paoïil  ar  butuner  a  Simon  nabutun  quel.  Ms.  de  la  Biblio- 
thèque nationale  de  Paris,  fonds  celtique,  no  33,  f°  93.  s. 


256  Victor  Tourneur. 

mettre  en  pratique  les  assistants.  Ce  dernier  genre  est  né  seu- 
lement au  xV  siècle'.  C'est  dans  cette  catégorie  que  rentre  le 
morceau  dont  il  va  être  question. 

La  moralité  intitulée  Ar  Fumes  ac  ar  Jn^rin,  la  Sagesse  et 
le  Chagrin,  est  conservée  dans  le  ms.  n°  27  du  fonds  celtique 
de  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris,  dont  elle  occupe  les 
folios  67  et  68.  Ce  ms.,  qui  a  été  décrit  par  M.  H.  Omont^, 
est  de  la  fin  du  xviii'  ou  du  commencement  du  xix""  siècle. 
On  n'y  trouve  ni  le  nom  de  l'auteur  de  la  moralité,  ni  celui 
du  copiste. 

La  pièce  est  en  dialecte  de  Tréguier,  comme  il  ressort  des 
formes  trégorroises  caractéristiques  signalées  dans  les  notes. 
Cependant,  les  spirantes  sont  notées  d'après  l'usage  vannerais  : 

1 .  La  spirante  gutturale  sonore,  ordinairement  écrite  /;,  n'est 
pas  notée  : 

aiio,  ij,  28;  a}ivet,  i,  40,  ici;  e,  60;  eues,  58;  /;//_,  14; 
irrie,  4;  0,  2,  16,  104.  On  trouve  toutefois  /;  :  rt)  pour  éviter 
un  hiatus:  hini^  44;  ho,  52;  />)  après  l'article  henor,  4;  c)  uni 
à  0  pour  représenter  w:  hoar  {=  war),  10. 

2.  La  spirante  gutturale  sourde,  ordinairement  notée  c'h, 
est  rendue  de  plusieurs  manières  :  cï)  à  l'initiale  par  /;:  halloud, 
67;  hivnarad,  i  ;  hanc,  78;  hciis,  29,  69;  hondiitor,  58;  hoiii, 

53- 

F)  à  l'intérieur  des  mots  par  /;  :  yehed,  12. 

c)  à  la  finale  par  ch\  ganuch,  19;  iniiyoch,  23  ;  och,  17,  33, 
68;  peoch,  52;  elech,  78. 

De  plus,  on  trouve  une  forme  évidemment  vannetaise,  f//3 
21,  à  côté  de  evit,  72,  81,  90,  etc.  Pour  expliquer  ces  acci- 
dents et  d'autres  encore  d'une  nature  plus  douteuse  et  que 
l'on  trouvera  discutés  dans  les  notes,  on  pourrait  peut-être 
supposer  que  ce  texte  trégorrois  a  été  transcrit  par  un  van- 
nerais. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  métrique  a  été  fort  maltraitée  par  le 


1.  Petit  de  Julleville,  Histoire  de.  la  litlcrature  française,  II,  Paris,  1896, 
p.  424. 

2.  H.   Oniont,   Catalogue  des  mss.  celtiques   et  basques  de  la  Bibliothèque 
nationale,  n°  27.  Extrait  de  la  Revue  Celtique,  XI  (1890). 

3.  Il  est  à  remarquer  que  la  forme  eit  est  nécessitée  par  la  métrique. 


Ar  Fumes  ac  ar  Jagrin.  257 

copiste.  Les  vers  avaient  douze  syllabes  à  l'origine;  dans  le 
ms.,  ils  en  ont  en  général  plus  ou  moins.  J'ai  essayé  de  les 
rétablir  en  mettant  entre  (  )  les  syllabes  à  syncoper  et  en  res- 
tituant parfois  entre  []  les  mots  nécessaires  pour  compléter 
le  vers.  Quand  le  remaniement  à  faire  était  trop  considé- 
rable, j'ai  conservé  le  texte  du  ms.  J'emploie  le  signe  -  pour 
séparer  les  mots  qui  se  trouvent  écrits  ensemble  dans  le  ms., 
et  le  signe  —  pour  réunir  ceux  qui  y  sont  séparés  alors 
qu'ils  devraient  être  léunis. 

La  traduction  qui  accompagne  le  texte  s'efforce  d'être  aussi 
littérale  que  possible.  On  voudra  bien  lui  pardonner  de  n'être 
pas  bien  française;  elle  a  été  foite  dans  le  but  de  serrer  le  texte 
breton  d'aussi  prés  que  possible.  Qu'il  me  soit  permis  d'adresser 
également  ici  mes  remerciements  à  M.  René  Le  Roux  qui  a  bien 
voulu  se  charger  de  collationner  sur  le  manuscrit  la  copie  que 
j'en  avais  prise  pendant  mon  séjour  à  Paris,  et  m'a  fourni  des 
corrections  importantes  à  ma  traduction. 


258  Victor  Tourneur. 


f"  67  AR  FURNES 

Bonjour,  ma  hamarad  so  anvet  ar  Jagrin  ; 
setu  nin  et(a)  en-eus  rancontret  a  la  lin  ; 
drese,  me  o  salud  dre  leys  carante, 
dre-ma  m-eump  an  henor  da  goseal  irrie^ 

AR  JAGRIN 

5  -f  Me  o  salud  ive,  ma  mignon  (anvet)  ar  Furnes  ; 
ni  a  so  choaset  on  dau  da  vean  assembles  ; 
rac  an  otrou  Doue  en  deveus  lavaret  : 
7  Ar  Furnes  ac  a(r)  Jagrin  a  vije  mignonet. 

AR  FURNES 

Holo  !  ma  mignon,  tavomp  breman  eur  pennad, 
10       rac  me  voel-e-r(a)  aman  demp  hoar  eur  hamarad. 

AR  jOAUSTED^  («  deu  gaul  eur  voiilail) 

Bonjour  ma  dau  vignon,  penos  a  r(a)  o  yehed  ? 
-|-  (a)na  h-eus  quet  plijadur  pa  voelet  ar  Joausted  ? 

Me  ez  eo  an  ini  a  ve  joaus  nos,  de, 
15  -J-  ac  (a)  laça  rejouissans  ebars  en  peb  contré. 

Li(vi)rit  di-me  breman,  pa  m-eus  o  rancontret, 

och  an(o),  o  profession,  p'ini  och  eus  er  bed3, 
-|-  (a)  neuse,  pa  m-o  cleovet  ebars  en  ber  langag, 

m(e)  yelo  ganuch  o-taou,  assuret,  en  beag. 

1.  irrie,  variante  trégorroise  de  hirio,  ici  avec  r  redoublé  sans  doute 
arbitrairement.  Voy.  E.  Ernault,  Petite  gratiiniaire  bretonne,  Paris,  1897, 
p.  55.  Dans  le  Biiei  ar  pêvar  niab  Enion,  éd.  A.  L.  M.  L(édan),  Morlaix, 
1882,  on  trouve  indifféremment  hirie,  par  exemple  V,  10,  11,  etc.,  et  hirio. 
La  première  forme  est  souvent  amenée  par  les  nécessités  de  la  rime,  comme 
c'est  le  cas  ici.  Dans  Pipi  Gonto,  de  Le  Moal,  Saint-Brieuc,  1902,-  hirie  est 
très  fréquent. 

2.  Joausted  est  la  notation  bretonne  du  français  joyeuseté,  emprunté  par 
le  breton  ;  il  signifie  ordinairement  gaieté,  joie,  par  opposition  à  chagrin, 
douleur  :  é  chanchct  hor  chanvou  ebars  en  joaiïstet.  Biie\  pêvar  ?nab  Emon,  VI, 


Ar  Fuma  ac  ar  Jagrin.  259 


LA  SAGESSE 

Bonjour  mon  camarade  (qui)  est  appelé  le  chagrin  ; 

voilà  que  nous  nous  sommes  donc  rencontrés  à  la  fin  ; 

c'est  pourquoi  je  vous  salue  en  pleine  amitié, 

puisque  nous  avons  l'honneur  de  nous  entretenir  aujourd'hui. 

LE  CHAGRIN 

Je  vous  salue  également,  mon  amie  appelée  la  Sagesse; 
nous  sommes  choisis,  nous  deux,  pour  être  réunis; 
car  le  seigneur  Dieu  a  dit  : 
La  Sagesse  et  le  Chagrin  seront  des  amis, 

LA  SAGESSE 

Holà  !  mon  ami,  taisons-nous  maintenant  un  peu, 

car  je  vois  que  nous  tombons  (venons)  ici  sur  un  camarade. 

LA  JOYEUSETÉ  Vient  avec  une  bouteille 

Bonjour,  mes  deux  amis,  comment  va  votre  santé  ? 
et  n'avez-vous  pas  de  plaisir  quand  vous  voyez  la  Joyeuseté  ? 
C'est  moi  qui  suis  celle  qui  est  joyeuse  nuit  (et)  jour, 
et  cause  des  réjouissances  en  toute  contrée. 
Dites-moi  maintenant,  puisque  je  vous  ai  rencontrés, 
votre  nom,  votre  profession,  si  vous  en  avez  une  au  monde, 
et  alors,  quand  je  l'aurai  entendu  brièvement, 
j'irai  avec  vous  deux  certainement  en  voyage. 

29,  6.  Dans  ce  morceau,  il  ressort  de  toute  la  pièce  que  joaiisted  signifie 
action  de  faire  la  noce  ou,  pour  employer  une  expression  triviale,  mais  plus 
juste,  l'action  de  rigoler.  Comme  il  n'y  a  pas  de  substantif  abstrait  corres- 
pondant en  français  à  cette  idée,  j'ai  laissé  joyeuseté,  bien  que  ce  mot  ait 
actuellement  le  sens  de  «  parole  ou  action  plaisante  ». 

3.  p'  ini  och  eus  er  hed.  J'avais  traduit:  «  que  vous  avez  au  monde  ». 
M.  R.  Le  Rou.'i  me  fait  remarquer  avec  raison  que  si  cette  traduction  était 
exacte,  on  aurait  ^m/,  forme  trégorroise  de  pehini  et  non^'  ini.  Il  faut  donc 
croire  que  p'  =  pa.  La  construction  régulière  serait  :  pa  oc'h  eu^  hini  er 
bed. 


200  Victor  Tourneur. 

AR  FURNES 

20       Me  cz  eo  ar  Furnes,  gant  eun  Doue  crouet 

-|-  eit  '  servigin  d(a)  exempl  da  quement  so  er  bed  ; 
drese  ta,  ma  mignon  d(i)les  ar  gouin  dinatur^, 
ac  e-po  er  bed  man  muyoch  a  blijadur. 

AR  JOUAUSTED 

Ma  evit  ganide  me  ne  gosein  quen, 
25        a  ne  rin  quet  er  pas3  er  bed  man  birviquen; 

a  me  fel  din  dansai,  efa,  ober  cher-vad, 

a  ne  delesin  birviquen  ar  voutaillat. 

At(e)  ive,  ma  mignon,  lavar  din  da  ano, 

petore  vocation  a  h-eus-te  er  vro, 
30       a  me  assur  dide,  assur,  mar  d-out  den,  gue-^l 

e-tevin  da  suiva  ebars  en  peb  contré, 

AR  JAGRIN 

Me  a  so,  ma  mignon,  gant  ma  salver  devin, 
er  bed  man  antier(a)mant  lesanvet  ar  jagrin, 
pini  a  so  choaset  da  vean  quam(a)ret  ar  furnes, 
35       drese  e  vemp  on  daou  atao  assembles. 

AR  JOAUSTED 

Ma  mignonet,  dileset  och  anoys,  o  taou, 
a  deut  da  imitan  an  divertess(a)manchou, 
car  me  a  so  pinvidic  er  bed  man  a  bep  tra, 
en  aour  ac  en  archant — treo  deus  a-re  vravan. 

AR  FURNES 

40       Quement-se,  ma  mignon  anvet  ar  joausted, 

(a)  s(o)  eun  doneson  o  h-eus  digant  Salver  er  bed  ; 


1.  eit,   forme  vannetaise  de  evit,  dont  k  présence  est  nécessitée  par  la 
métrique.  On  pourrait  rétablir  evit  en  syncopant  le  premier  /  de  servii^iii. 

2.  dinatur,  contre  nature    Cf.  tad  dinatur,  Biie:{  pèvar  iiiab  Etnoii,  VI,  22, 

3 .  a  ne  rin  quet  er  pas.  J'ai  traduit  :  et  je  ne  marcherai  pas  ;  er  fait  difficulté  ; 
faut-il  le  prendre  pour  la  forme  vannetaise  de  l'article?  ou,  est-ce  la  prépo- 


Ar  Fumes  ac  ar  Jagrin.  a6l 

LA   SAGESSE 

Moi  je  suis  la  Sagesse,  créée  par  Dieu  l'Unique, 

pour  servir  d'exemple  à  ceux  qui  sont  au  monde  ; 

c'est  pourquoi,    mon  amie,   abandonne  donc    le  vin  contre 

et  tu  auras  dans  ce  monde  plus  de  plaisir.  [nature, 

LA  JOYEUSETÉ 

Mais,  pour  toi,  je  ne  te  parlerai  plus, 

et  je  ne  marcherai  jamais  (avec  toi)  en  ce  monde  ; 

et  je  veux,  pour  moi,  danser,  boire,  fliire  bonne  chère, 

et  n'abandonnerai  jamais  la  bouteille. 

Et  toi  de  même,  mon  ami,  dis-moi  ton  nom, 

quelle  vocation  tu  as  sur  la  terre, 

et  moi  je  t'assure,  t'assure,  si  tu  es  un  homme,  va  ! 

que  je  viendrai  te  suivre  en  n'importe  quelle  contrée. 

LE  CHAGRIN 

Moi,  je  suis,  mon  amie,  par  mon  sauveur  divin 
dans  ce  monde  tout  entier  surnommé  le  chagrin 
qui  est  choisi  pour  être  le  compagnon  de  la  sagesse; 
c'est  pourquoi  nous  sommes  toujours  ensemble. 

LA  JOYEUSETÉ 

Mes  amis,  abandonnez  vos  ennuis  tous  deux, 
et  venez  imiter  les  divertissements, 
car  je  suis  riche  en  ce  monde  de  toute  chose, 
en  choses  d'or  et  d'argent  que  j'ai  les  plus  jolies. 

LA  SAGESSE 

Cela,  mon  amie  appelée  la  Joyeuseté, 

est  un  cadeau  que  vous  tenez  du  Sauveur  du  monde; 


sition  er  avec  l'article?  dans  ce  cas.  il  faudrait  traduire  :  je  n'irai  pas  au  pas 
(avec  toi).  Peut-être  est-ce  tout  simplement  une  faute  de  copie  pour  l'article 
indéfini  eu/-  :  je  ne  ferai  pas  un  pas  (avec  toi)  dans  ce  monde. 

4.  gue,  interjection  qui  ne  se  trouve  ni  dans  Le  Gonidec,  ni  dansTroude. 
Elle  marque  l'enthousiasme.  Cf.  Kanaoïiennou  Kerne,  Brest,  1900.  p.  46  : 
ettr  boiin  soun,  ha  racial,  potred,  0  fringal  !  gué.  Elle  me  parait  se  rendre  assez 
bien  pour  va  !  allons  ! 


202  Victor  Toiunenr. 

7  drese,  grit  gante  [eur]  usag  vad,  ma  mignon, 
y  p(e)  abars  fin  o  pu(e)  o  pezo  queun  ^  en-o  calon. 

AR  JOUAUSTED 

Sellet  m(a)  abit  en  quichen  a  hini  o  taou, 
45       ac  evelfet  neus-e-  ;  a  ne  d-on  quet  otro  ? 

■f  Nan,  ne  n-eus  quet  er  bed,  [a]man,  ma  mignonet, 
eur  vro  ane  ve  quet  anavat  ar  Joausted. 

AR  JAGRIN 

Dioualit,  ma  mignon,  de3-neus  glorifian  re, 
-J-  pe-otramant  e  coefet  er4  memeus  paner  gane  ; 
50       rac  ar  mad(o)  alies  a  dremen  dreist  peb  ini5, 
f°  68  f  a  goud(e)  [alies]  chom  d-o  bisitan  en-o  zy. 

AR  JOAUSTED 

Roit  peoch  da-m  descouarn,  ma  mignon,  me  ho  ped; 
houi  a  gont  ase  cojou,  ne  intentan  quet; 
rac  m(e)  a-m-eus  commancet,  assur,  eur  vicher  vad, 
55        ac  a  heuillin  atao  abred  pe  devoead^. 

AR  JAGRIN 

Lavar  din,  ma  mignon  anvet  ar  Joausted, 
a  te  sonj  alies  en-or  Salver  beneguet  ? 
Enes  e(o)  or  souveren  ac  iv(e)  hor  hondutor 
partout,  dre  ar  bed,  var  douar  a  voar  vor. 

1.  queun,  regret,  aujourd'hui  écrit  keùu,  forme  trégorroise  du  léonard 
keûi,  regret.  Cf.  E.  Ar  Moal,  Pipi  Gonto,  p.  24:  «  ne  chôme  ket  gantan 
nemet...  eur  c'hi  hag  eur  marc'h,  hagen  evoa  hanvet  ane,  ar  c'hi  Kcun,  hag 
ar  marc'h,  Diene\,  o  laret  aiiez,  'n  eur  sonjal  d'e  amzer  dremenet,  ne  chôme 
netra  gantan  nemet  l;eun  ha  dienez  ».  M.  R.  Le  Roux  me  signale  une  alter- 
nance analogue  entre  le  léonard  khi'ti,  clôture,  et  le  trégorrois  Mcuit.  Dans 
l'article  qu'il  consacre  à  ce  mot,  Le  Gonidcc  donne  la  forme  kkun  pour  la 
Cornouaille  et  attribue  au  trégorrois  la  variante  klcù. 

2.  Le  manuscrit  porte  neiise  en  un  seul  mot,  ce  qui  semble  à  première 
vue  être  l'adverbe  neuse,  alors  ;  mais  evelfcd  demande  un  complément  direct  ; 
il  est  donc  probable  qu'il  faut  chercher  celui-ci  dans  ueuse,  puisque,  dans  la 
phrase,  il  n'y  a  pas  d'autre  mot  qui  s'y  prête  ;  il  est  donc,  vraisemblable  que 
neuse  est  pour  an  neus-^e,  abrégé  d'abord  'n  neu-^-^e,  puis  l'article  a  disparu 
totalement,  de  même  qu'une  des  deux  s,  parce  que  le  scribe  laisse  générale- 
ment tomber  l'une  de  toutes  les  lettres  doubles. 


Ar  Furnes  ac  ar  Jagrin.  265 

c'est  pourquoi  faites-en  bon  usage  mon  amie,  [cœur. 

ou,  avant  la  fin  de  votre  vie,  vous  aurez  du  regret  dans  votre 

LA  JOYEUSETÉ 

Voyez  ma  manière  de  faire  à  côté  de  celle  de  vous  deux, 
et  imitez  cette  façon.  Est-ce  que  je  ne  suis  pas  un  seigneur? 
Non,  il  n'y  a  pas  en  ce  monde,  mes  amis, 
une  terre  où  ne  soit  pas  connue  la  Joyeuseté. 

LE  CHAGRLV 

Prenez  garde,  mon  amie,  à  cette  façon  de  trop  vous  vanter, 
ou  autrement  vous  coifferez  le  même  panier  que  moi, 
car  les  biens  souvent  passent  au-dessus  de  tout  le  monde, 
et  après,  cessent  souvent  de  les  visiter  dans  leur  maison. 

LA  JOYEUSETÉ 

Laissez  la  paix  à  mes  oreilles,  mon  ami,  je  vous  prie  ; 
vous  dites  là  des  paroles  que  je  ne  comprends  pas. 
Car  j'ai  commencé  vraiment  un  bon  métier, 
que  je  suivrai  toujours  tôt  ou  tard. 

LE  CHAGRIN 

Dis-moi,  mon  amie  appelée  la  Joyeuseté, 

est-ce  que  tu  songes  souvent  à  notre  sauveur  bénit  ? 

C'est  celui-là  qui  est  notre  souverain  et  aussi  notre  conducteur, 

partout  de  par  le  monde,  sur  terre  et  sur  mer. 


5.  de  paraît  être  la  forme  vannetaise  de  la  préposition  da.  Cependant  le 
verbe  dkualloiit  se  construit  surtout  avec  diouch  et  eû^.  Peut-être  pourrait- 
on  lire  le  vers  :  dioiialit,  ma  mignon  den,  eus  glorifiaii  re,  prenez  garde, 
mon  amie  (qui  êtes)  homme,  de  trop  vous  vanter.  Le  chagrin  insisterait 
sur  cette  qualité  d'homme,  parce  que  celui-ci  est  toujours  tenté  de  se  vanter. 

4.  er  paraît  bien  être  ici  la  forme  \^nnetaise  de  l'article  ar. 

5.  dreist  peb  ini  au-dessus  de  tout  le  monde,  c'est-à-dire  à  portée  de  tout 
le  monde. 

6.  abred  pe  devoead,  tôt  ou  tard,  léonard  dive^ad  ;  devoead  est  la  forme  tré- 
gorroise  (vo  =  w),  aujourd'hui  divead,  diwead,  dinad.  ahret  pe  diveat.  Bi4e:i 
pévar  mab  Emon,  V,  1 1 ,  69  ;  rac  ne  vemp  diveat,  ibidem,  VI,  9,  2.  Cf.  Quellien, 
Annaik,  an  hccl  oa  0  ku'^a  diwad. 


264  Victor  Tourneur. 

AR  JOAUSTED 

60       Ja,  en  doue  Baccous,  ac  cn-e  Seleno, 
pini  a  brocur  di-me  bemde  e  liqueurio  ; 
pa  ven  asseet  deus  toi  o  tibri,  och  cfan, 
ne  songean  quet  en  Doue  a  gomsit  anean. 

AR  FURNES 

-j-  Couscoude,  [liep]^  anesan,  ni  ne  domp  netra, 
65        car  en  doeus  crouct  quement  so  er  bcd  man, 
ar  paour  ac  ar  pinvidic,  en  eur  gir,  tout; 
n(e)  allomp  ober  netra  panevert  e  halloud. 

AR  JOAUSTED 

Me  a  guiniad  ouz  och  breman,  ma  dau  vignon, 
pa  voelan  no  h-eus  quet  er^  memeus  oppinion. 
70  -|-  Doue  d-o  conduo  partout  dre  ar  bed, 
■f  car  me  a  so  eus  al  gont3  ma  joausted. 

AR  BAURENTE 

Me  a  so  voar  ar  bed  man,  ya  da  hras  Doue, 
anavat  partout  evit  bean  ar  baourente 
y  ac  er4  [memeus]  istant  ma  voan  bet  ganet, 
75       e  commansis  eno  as — ractal  da  redeq  ; 
ne  n-eus  bro  oloed  dre  ar  bed  en  antier, 
a  guement  ne  meus  quet  baleet  en  peb  quartier; 
a  partout  e-lech  m(a)  hane  cavan,  mignonet, 
-|-  ac  a  bartag  o  maleur  ganin,  evel  ma  z-eo  gleed  5. 
80       Drese,  ma  mignonet,  bezit  sur  a  sertin, 

■\-  evit  ar  Joausted,  memeus  preparet  eur  chaden  ; 
ac  eur  veag  ma  veso  gani-me  chadenet, 
me  assur  n(e)  allô  nemert  eun  nebeut  redeq  : 

1.  Il  faut  restituer  hep  dans  ce  vers,  sans  quoi  la  phrase  ne  se  comprend 
pas.  La  métrique  indique  d'ailleurs  qu'une  syllabe  est  tombée. 

2.  er  forme  vannetaise  de  l'article. 

3.  car  vie  so  eus  al  goiit  ma  joausted.  eu^  ou  Jjciq,  terreur,  épouvante,  tne 
so  eus,  j'ai  peur;  al  go)it,  al  est  composé  de  la  préposition  a  et  de  l'article, 
ordinairement  ar,  ici  sous  la  forme  al,  ce  qui  ne  se  présente  généralement 
que  devant  /  ;  gont,  forme  trégorroise  affaiblie  à  l'initiale  parce  que  féminine, 
de  kount,  Compte;  al  gont  signifie  donc  au  compte  de.  Le  vers  doit  donc  se 


Ar  Farnes  ac  ar  lagrirt.  265 

LA  JOYEUSETÉ 

Oui,  au  dieu  Bacchus  et  à  son  Silène, 
qui  me  procure  chaque  jour  sa  liqueur  ; 
lorsque  je  suis  assis  à  table  à  boire  (et)  à  manger, 
je  ne  songe  pas  à  Dieu  dont  vous  parlez. 

LA  SAGESSE 

Cependant,  sans  lui,  nous  ne  sommes  rien, 
car  il  a  créé  ce  qui  est  dans  le  monde, 
le  pauvre  et  le  riche,  en  un  mot,  tout  ; 
nous  ne  pouvons  rien  faire  sans  sa  puissance. 

LA  JOYEUSETÉ 

Je  cède  devant  vous  maintenant,  mes  deux  amis, 
puisque  je  vois  que  nous  n'avons  pas  la  même  opinion. 
Que  Dieu  vous  conduise  partout  de  par  le  monde, 
car  j'ai  horreur  (de  vous)  pour  ma  gaieté. 

LA  PAUVRETÉ 

Je  suis  sur  ce  monde,  oui,  par  la  grâce  de  Dieu, 

connue  partout  pour  être  la  pauvreté, 

et  au  moment  même  où  je  naquis, 

je  commençai  là  tout  de  suite  à  courir; 

il  n'y  a  pas  de  terre  cachée  dans  le  monde  entier 

que  je  n'aie  parcourue  dans  toutes  ses  parties  ; 

et  partout,  à  l'endroit  où  chante  la  corneille,  amis, 

elle  partage  aussi  son  malheur  avec  moi,  comme  c'est  dû. 

C'est  pourquoi, mes  amis,  soyez  sûrs  et  certains, 

(que)  pour  la  Joyeuseté  j'ai  préparé  une  chaîne, 

et  une  fois  qu'elle  me  sera  enchaînée, 

je  (vous)  assure  qu'elle  ne  pourra  courir  qu'un  peu. 


traduire  :  j'ai  horreur  (de  vous)  pour  le  compte  de  ma  gaieté,  c'est-à-dire 
ma  gaieté  vous  a  en  horreur. 

4.  er,  le  ms.  porte  en  qui  est  la  forme  requise  devant  istant. 

5.  gleet,  correspondant  trégorrois  du  léonard  dleet,  aussi  usité  en  trégor- 
rois  :  evel  ma  é  dleet,  Bue:(^  pévar  mab  Emoii,  VI,  16,  14.  Cf.  l'expression 
trégorroise  tennan  gîé,  contracter  une  dette.  E.  Ernault,  Glossaire  moyen 
breton,  Paris,  i89)-i8-)6,  p.  190. 


266  Victor  Tourneur. 


AR  FURNES 


Dcnip  ive  en  hent,  ma  mignon  ar  Jagrin 
a  pedomp  assembles  on  Salver  devin 
da-tont  er  bed  man  partout,  en  peb  contre 
f  da  rei  e  ven(e)diction  voarnomp  a  (voar)  on  ligne. 

f°   68^  AR  JOAUSTED,   €11  pÙOUr 

A  piou  anije  la(va)ret  en  amser  basseet 

e  vijen  me  bed  quen  miserabl  reduiset  ? 
90       Despignet  eo  ma  mado  a  pinvidegues  al, 

och  evit  an  deboch  ac  ar  vue  criminal. 
-|-  Bean  so  sur,  eur  pennad  (amser)  e  voa  din  la(va)ret, 

gant  daou  gamarad  em-oa  bet  rancontret. 
-|-  Penos  a  vije  bet  cruet  (ganin)  —  a  dra  serten,  — 
95        ar  pes  a  so  eruet  ?  Pa  ra  Doue  din  scler(i)gin, 

reson  so  da  lavaret  :  penos  ar  mado 
-|-  ne  chomje  (quet)  atao  gant  ar  memeus,  met  ma  Otro  ? 

mes  me  a-voel  eru  amon  ma  mignonet; 

mont  a  ran  do  sal(u)din  gant  enor  a  respect. 

{Liant  a  iront  o-:^;'/.) 

AR   BAOURENTE 

100       Ebien,  ma  mignon,  lavaret  a  rcn  guevier? 
-|"  Setu  on  honpagnon  [so]  rentet  en  miser  ; 

en  pini  gœchal  a  voa  anvet  ar  Joausted, 
-|-  Setu  (rentet)  en-eur  état  pitoyable  meurbed. 

AR  JOAUSTED 

f  O  Doue  !  ma  mignon,  [breman]  m(e)  a  m-eus  song  mad, 
105        en-o  comsio  prudant  a  memeus  diriad  ; 
me  carjen  bean  bet  heuillet  och  avisiou 
'|-  nije  quet  tolet  ar  baourente  voar-n-on  -  e  '  hriffo. 

I .  voarnoue  est  écrit  en  un  mot  dans  le  manuscrit  ;  c  est  vraisemblablement 
l'adjectif  possessif  se  rapportant  à  hriffo;  on  pourrait  peut-être  aussi  supposer 
que  voar-n-on-e  =  voar-n-on-me,  et  traduire:  la  pauvreté  n'aurait  jamais 


Ar  Fumes  ac  ar  Jagiin.  267 

LA  SAGESSE 

Mettons-nous  donc  en  chemin,  mon  ami  le  Ciiagrin, 
et  prions  ensemble  notre  Sauveur  divin 
de  venir  en  ce  monde  partout,  en  toute  contrée, 
pour  donner  sa  bénédiction  à  nous  et  à  notre  lignée. 

LA  JOYEUSETÉ,  sûisie  de  peur 

Qui  aurait  dit  dans  le  temps  passé 

que  j'aurais  été  si  misérablement  réduite  ? 

Mes  biens  et  mes  autres  richesses  sont  dissipés 

par  la  débauche  et  la  vie  criminelle. 

Qu'il  en  serait  certainement  ainsi,  il  y  a  peu  de  temps  cela  m'a 

par  deux  camarades  que  j'avais  rencontrés.  [été  dit 

Comment  pourrait  m'étre  arrivé,  —  et  (c'est)  chose  certaine, 

ce  qui  m'est  arrivé.?  Lorsque  Dieu  agit  pour  m'éclairer, 

il  y  a  lieu  de  dire  :  «  Comment  les  biens 

ne  resteraient-ils  pas  toujours  au  même  sans  mon  Seigneur? 

Mais  je  vois  arriver  là-bas  mes  amis  : 

je  vais  les  saluer  avec  déférence  et  respect. 

(JJs  vienne  ni  eux  irois.^ 

LA  PAUVRETÉ 

Eh  bien  !  mon  ami,  ai-je  dit  des  mensonges  ? 

Voilà  notre  compagnon  [qui  est]  rendu  dans  la  misère; 

lui  qui  autrefois  était  appelé  la  Joyeuseté, 

le  voilà  rendu  en  un  état  très  pitoyable. 

LA  JOYEUSETÉ 

Dieu  !  mon  amie,  maintenant  je  songe  bien 

à  vos  paroles  prudentes  et  même  bien  séantes  ; 

j'aimerais  à  avoir  suivi  vos  avis  : 

la  pauvreté  n'aurait  jamais  porté  ses  griffes  sur  moi. 


jeté  de  griffes  sur  moi-même.  Mais  la  première  interprétation  me  paraît 
préférable. 


268  Victor  Tourneur. 

AR  FURNES 

Rentomp  grasso  da  Doue,  an  eil  ac  cguile, 
a  goulennomp  digantàn  rouanteles  an  ev; 
1 10       ac,  er  mcmeus  amser,  ass(i)stans  e  vam  Mari 
pini  a  so  atao  ev(i)domp  tout  o  pedi  ^ 

AR  MARO 

Me  [a]so  deut  aman  cbars  an-eternel, 
da  anonsi  d-ech-tout  penos  eo  red  mervoel  ; 
rac  gont  a  rit  er  fad  quement  den  so  ganet, 
115        a  renquo  sur  quitad  divaad^  pe  abred. 

Na  furnes,  na  jagrin,  joausted  na  modestie 
n'allo  quet  rajestan3  pa  aruin  en-o  zy. 
A  qucrcouls  paourente  a  memeus  ar  glacliar 
a  renco  tont  mervoel  a  quitad  an  douar. 

120       Setu  aman  breman,  compagnones  ar  fin 

■j-  doe  an  tamiq  discour  (entre)  ar  Furnes  ac  (ar)  Jagrin, 
a  neuse  ar  Baourente  ac  ive  Joausted, 
péré  dre  ar  Maro  a  so  ol  destruget. 

Vcrviers,  le  10  juin  1903. 


1.  pedi.  Le  ms.  donne  une  n  finale.  La  rime  et  l'orthographe  habituelle 
de  cet  infinitif  indiquent  qu'il  faut  lire  pedi. 

2.  divaad  pour  divocad,  voy.  55. 

3.  rajestmi,  ce  mot  ne  se  trouve  ni  dans  Le  Gonidec,  ni  dans  Troude,  et 
il  ne  me  souvient  pas  de  l'avoir  jamais  rencontré.  C'est  probablement  un 
vieux  mot  (qui  ne  figure  pas  dans  le  Glossaire  moyen  breton  de  M.  E.  Ernault), 


Ar  Fumes  ac  ar  Jagrin.  269 


LA  SAGESSE 

Rendons  grâce  à  Dieu  l'un  et  l'autre, 

et  demandons  lui  le  royaume  du  ciel, 

et  en  même  temps  l'assistance  de  sa  mère  Marie, 

qui  prie  toujours  pour  nous  tous. 

LA   MORT 

Je  suis  venue  de  la  part  de  l'Éternel, 

pour  vous  annoncer  à  tous  qu'il  faut  mourir; 

car  vous  savez  très  bien  que  quiconque  est  né 

devra  certainement  s'en  aller  tôt  ou  tard. 

Ni  sagesse,  ni  chagrin,  joyeuseté,  ni  modération 

ne  pourra  résister  quand  j'arriverai  dans  leur  maison, 

et  d'ailleurs,  la  pauvreté,  et  même  l'affliction, 

préparent  l'arrivée  de  la  mort  et  l'abandon  de  la  terre. 

Voilà  maintenant,  compagnon,  la  fin 
qu'eut  le  petit  discours  entre  la  Sagesse  et  le  Chagrin, 
et  ensuite  la  Pauvreté,  et  encore  (Lf)  Joyeuseté, 
qui  sont  tous  détruits  par  la  Mort. 

Victor  Tourneur. 


emprunté  au  français  résister.  Pour  la  transformation  de  s  en  /,  cf.  pJijachtr, 
plaisir.  Cependant,  il  est  à  remarquer  que  le  français  résister  a  été  emprunté 
récemment  par  le  breton  sous  la  forme  reiista.  Voy.  par  exemple  ii'aUan 
)iiui  re:^ista.  Biie:^  ar  pèvar  map  Emoii,  VI,  27,  25.  Si  l'explication  proposée 
est  exacte,  le  même  mot  français  aurait  été  emprunté  par  deux  fois  par  le 
breton  à  des  époques  différentes. 


Revue  Celticjue,  XXIV.  19 


THE    WOOING    OF    LUAINE 
AND  DEATH  OF  ATHIRNE 


The  following  taie  is  taken  from  two  fourteenth  ccntury 
mss.,  the  Yellow  Book  of  Lecan  (Y)  and  the  Book  of  Bally- 
mote  (B),  which  hère  agrée  so  closely  that  both  copies  seem  to 
hâve  been  made  from  the  same  codex.  But  the  scribe  of  the 
Book  of  Ballymote  has  modified  the  spelHng  of  his  ori- 
ginal a  little  more  than  the  scribe  of  the  Yellow  Book.  The 
taie  belongs  to  the  Conchobar-cycle  of  romance,  and  turns  on 
the  Irish  belief  in  the  supernatural  power  of  oftended  poets. 
It  thus  aftords  a  parallel  to  the  story  of  Néde  and  his  uncle 
Caiar  as  told  in  Cormac's  Glossary,  Codex  B,  s.  v.  gaire, 
and  printed  with  an  English  translation  in  Three  Irish  Glos- 
saries,  London,  1862,  p.  xxvi-xxx.  It  is  now  for  the  fîrst  time 
edited,  with  the  omission  of  some  uninteresting  and  occa- 
sionally  incompréhensible  verses  ;  but  O'Curry  gave  a  précis 
of  it  in  his  Manners  and  Cusloms,  III,  373.  This  précis  is  both 
inaccurate  and  incomplète.  To  support  the  statement  that 
Luain  (as  he  miscalls  the  heroine  Luaine)  was  «  brought 
in  triumph  to  Emania,  where  she  was  solemnly  espoused  by 
the  King,  after  which  happy  event  he  soon  forgot  his  grief 
and  recovered  his  cheerfulness  »,  there  is  not  a  word  in  the 
Irish  story,  which  tells  the  girl's  sad  fate  and  the  punishment 
of  her  murderers  with  brief  and  stern  simplicity.  The  ven- 
geance taken  by  the  Ulstermen  on  the  lustful  poet  and  his 
sons -was  to  wall  them  in  (somewhat  like  unchaste  vestals 


The  Wooing  of  Liiaine  and  Death  of  Athirne.  271 

and  nuns),  and  then  to  burn  tbeir  fortress.  O'Curry  sofcens 
this  down  to  «  they  killed,  not  only  himself,  but  bis  two 
sons  and  bis  two  daugbters,  and  levelled  tbe  bouse  witb  tbe 
ground.  »  D"'  Atkinson  also,  in  tbe  «  contents  »  prefixed  to  tbe 
facsimiles  of  tbe  Yellow  Book  and  tbe  Book  of  Ballymote, 
bas  made  a  précis  of  our  story  ;  but,  like  O'Curry,  be  omits 
ail  mention  of  tbe  lengtby  interpolation  wbicb  mars  its  conti- 
nuity.  Tbis  interpolation  gives  an  account  of  tbe  four  Ma- 
nannâns,  and  of  tbe  dealings  of  Mananndn  son  of  Atbgno  witb 
tbe  men  of  Ulster  after  tbe  deatbs  of  Derdriu  and  ber  lover. 
It  contains  some  détails  wbicb  I  bave  not  met  elsewbere,  and 
wbicb  supplément  tbe  tragic  taie  of  tbe  sons  of  Uisnecb. 

The  rarer  w^ords  of  our  story  are  collected  in  tbe  glossarial 
index. 

W.  S. 


l~2  Whitley  Stokes. 


TOCHMARC  LUAIiNE  7  AIDEDH  AITHAIRNE  ANDSO  ' 

[YBL..  col.  8S0  =:  Facs.,  p.   177".] 


1.  Bai  Ct'//cobar  mac  Nt'sa  i  ciimix  7  i  toirrsi  7  i  ndomt'/zmain 
dermair  iar  n-ec  Derdrindi  uadh,  7  ni  thlathaiged-  nach  ni  a 
mt'/nnain  do  cheol  no  d'athlas  nô  d'aibn///5  nô  d'airtidt'Jii  (or 
domun,  acht  a  he/7h  dubach  dobronach  tria  bithu  sir.  Ro  badar 
maithi  \J\ad  ïc  a  rad  fris  coiced  Erciin  do  shiredlT  ^  dus  in 
foiglibed  inti  ingen  rig  }iô  flatha  do  dic«/rfed  uad  c//ma  Derdrindi. 
Ro  faem-sam  sin. 

2.  Tucaid  a  da  eclilaig  chuici  .i.  Leb//rchani  Ingcii  Ai  7 
Adairci  7  Lebî<rcham  Rannach  ingcn  Uangamna.  Ba  dochraidli 
tra  7  ba  haidt'%  delba  na  n-ech\acb  sin 4... 

3 .  Ro  shirsed  in  da  echlach  iarsin  Eirinn  etir  dunai  5  7  degbaili, 
7  ni  fuaradar  intib  mnai  n-aentuma  ro  coisced  cnma  Concho- 
hair.  Dorala  tra  Lehurchain  ingen  Ai  7  Adairci  ïor  sid  Doman- 
chind  maie  Degad  lii  coiced  Ulad  fesin,  7  adcoimairc  ingin  caim 
chendchais  cuchtglain  ro  derrscaig  do  mnaib  domuin  i  comre 
fria  .i.  Luaine  ingen  Domainchind.  Rofiarfaig^Lebatrc^ûî;;/  coicli 
in  ingen.  INgen  Domainchenn  maie  Degad,  ar  siad.  Adbcrt 
Lthnrchani  conidh  he  Concohar  ro  lai  si  dia  hiarair/  do,  air  isi 
sin  oen-ins'en  ro  gab  moda  Derdrinni  ïnirri  a  n-Erinn,  ciir  cruth 


1.  The  title  is  takcn  from  the  Book  of  Ballvniote,  p.  25724. 

2.  thlâthaighe  dh  B. 

3.  sirthain  BB. 

4.  Hère  I  omit  ninety-six  alliterative  hendecasj'llabic  lines,  each  ending 
in  a  trisyllable  accented  on  the  antepenuh,  and  describing  Conchobar's 
two  she-messengers. 

5.  duine  B. 

6.  Rofiai-faid  Y.  B. 

7.  hiarraidh  B. 


The  Wooing  of  Liiainc  and  Death  of  Athirne.  273 


THE  WOOING  OF  LUAINE  AND  THE  DEATH 
OF  ATHIRNE  HERE 


1.  Aftcr  Derdriu's  death  from  him  '  Conchobar  mac  Nessa- 
was  in  grief  and  sorrow  and  exceeding  great  déjection;  and 
noLight  of  music,  or  hrightness,  or  beauty,  or  delight  in  the 
world  appeased  his  spirit,  but  he  was  ever  and  always  sad  and 
mournful.  The  magnâtes  of  Ulster  were  telling  him  to  search 
the  provinces  of  Erin  if  perchance  he  might  find  therein  the 
daughter  of  a  king  or  lord,  who  would  drive  away  from  him 
his  grief  for  Derdriu.  To  that  he  assented. 

2.  His  two  messengers  were  broughtto  him,  namely  Lebar- 
cham,  daughter  of  Ae  and  Adarc3,  and  Lebarcham  Rannach, 
daughter  of  Uangamain.  Hideous  indeed  and  horrible  were 
the  forms  of  those  messengers... 

3.  Then  the  two  messengers  searched  Erin,  both  forts  and 
goodly  towns,  and  in  them  they  found  no  unmarried  woman 
who  could  heal  Conchobar's  grief.  Now  Lebarcham,  daughter 
of  Ae  and  Adarc,  chanced  on  the  dwelling  of  Domanchenn  son 
of  Dega  in  the  province  of  Ulster  itself,  and  there  she  beheld 
a  maiden  loveable,  curly-headed,  pure-coloured,  who  surpassed 
the  world's  women  in  her  time,  namely,  Luaine  daughter  of 
Domanchenn.  Lebarcham  asked  whose  daughter  she  was.  «  The 
daughter  of  Domanchenn  son  of  Dega»,  they  answer.  Lebar- 
cham said  that  it  was  Conchobar  who  had  sent  her  to  seek 
Luaine  for  him,  for  she  was  the  one  girl  in  Ireland  who  had 
upon  her  the  ways  of  Derdriu,  both  in  shape  and  sensé  and 


1.  see  Ir.  Texte,  I,  82  ;  Ils,  150,  177. 

2.  see  Riv.  Celtique,  XXIII,  331. 

3.  ingen  Oa  7  Adairce,  Scirgl.  Conculainn,  §  4. 


274  Whitlty  Stokes. 

7  chell  7  lamdai.  IS  maith  sin,  for  a  hathair,  7  faemaid  amJaid 
sin  tarceann'  tochra  dingbala  di. 

4.  Tanic  inn  echlach  co  hairm  i  roibi  Concohar,  7  adfet  do 
scela  na  hino'///t',  ft);/ad  and  asLwt  :  AdfO?/narcsa  and  am,  ar  si, 
ingin 

minalaind  mrtcdacht  mongbuidi,  yrl. 

5 .  Ro  lin  tra  hirna  do  serc-  na  hinginc,  7  ni  ro  damair  do  co 
ndechaid  fen  diafeg-forcsin.  Odfo;?[n]airc  iar//m  aningenni  bai 
cnaim  met  n-ordlaig  ann  na  ro  lin  searc  sirbuan  na  hingine. 
Ro  naisatih  do  inn  ingen  iardain,  7  ro  naisc^^  tochra  na  hingine 
fairseom,  7  ro  sai  co  hEamain  afrithisi  'na  frithing. 

6.  Isanaimsir  sin  dodechaid  Manannan  mac  Athgno,  ri 
Manand  7  Insi  Gall,  morloinges  moradhbal  d'innrad  7  d'argain 
\J\ad  do  digail  mac  n-Uisnech  forro,  uair  is  e  in  Manannan  sa 
ro  bo  cara  doibsium,  7  is  e  ro  ailestar  cland  Naisen  7  Deirdrinni 
.i.  Gaiar  in  mac  [col.  882]  7  Aibgrmi  an  ingen. 

7.  Robadar  .iiii.  Manannan  and  7  ni  in  enaimsir  dobadar. 
Manandan  m^c  Alloit,  drai  an  do  Thuathaib  de  Danann,  7  a 
n-aimsir  Tuaithi  de  Daiiann  robai.  Oirbsean  imjiiorro  a  ainm 
diles.  IS  e  in  Manandan  sin  ro  bai  a  n-Araind,  7  as  fria  side  5 
adbfrar  Eamain  Ablach,  7  is  e  ro  marbad  i  cath  Ciiilleann  la 
hUilleann  Abradruad4  mac  Caithir  mcic  Nuadad  Airgedlaim  >  i 
cosn«m  righi  Connacht,  7  intan  roclas  a  adnocol  is  ann  ro  me- 
baid  Loch  nOirbsen  fo  thir,  coind  uad  ainmnight/;^-  Loch 
nOirbsean  in  c^^'Z-Manannan. 


8.  Manannan  mac  Cirp,  ri  na  n-Indsi  7  Manann,  7  a  n-aimsir 
Conâ'ire  meic  Etirsceo'û  ro  bai  side,  7  is  e  dorigne  tochmarc 


1.  arcenn  B. 

2.  seirc  B. 

3.  is  fria  sidein  B. 

4.  Uillend  Farburderg,  Rev.  Cell.,  XVI,  276. 

5.  Rev.  Celt.,  XV,  325;  XVI,  308. 


The  Wooing  of  -Liiaine  and  Death  of  Athirnc.  275 

hnndiness.  «  That  is    well  »,   says  her  father;  and  thus  he 
accepts  in  considération  of  a  proper  bride- price  to  her. 

4.  The  messenger  came  to  the  place  where  Conchobar  was 
biding,  and  tells  him  ihe  tidings  of  the  girl  ;  so  then  she 
said  :  «  There  I  beheld  a  maiden 

gcntle-beautiful,  ripe  for  marriage,  yellow-haired,  etc.  '. 

5.  So  love  for  the  girl  filled  his  brain(?)  and  he  could  not 
bcar  not  to  go  himself  and  see  her  clearly.  Now  when  he 
beheld  the  maiden  there  was  no  bone  in  him  the  size  of  an 
inch  that  was  not  filled  with  long-lasting  love  for  the  girl.  She 
was  afterwards  betrothed  to  him,  and  the  maiden's  bride-price 
was  bound  upon  him,  and  he  turned  back  again  to  Emain. 

6.  At  that  time  came  Manannan  son  of  Athgno,  king  ot 
Mann  and  the  Foreigners'  Isles,  with  a  vast  sea-fleet,  to  raid 
and  ravage  Ulster  and  take  vengeance  on  it  for  the  sons  of 
Uisnech  ;  for  this  Manannan  had  been  a  friend  of  theirs,  and 
'tis  he  that  fostered  the  children  of  Ndisi  and  Derdriu,  to  wit, 
Gaiar  the  son  and  Âib-gréne  the  daughter. 

7.  There  were  four  Mananndns,  and  not  at  the  same  time 
were  they. 

Manannan  son  of  Allot,  a  splendid  wizard  of  the  Tuath  dé 
Danann,  and  in  the  time  of  the  Tuath  dé  Danann  was  he. 
Orbsen,  now,  (is)  his  proper  name.  'Tis  that  Manannan  who 
dwelt  in  Arran,  and  from  him  Emain  Ablach  is  called,  and  'tis 
he  that  was  killed  in  the  battle  of  Cuillenn  by  Uillenn  of  the  Red 
Eyebrows,  son  of Caither,  son  of Nuada  Silverhand,  contending 
for  the  kingship  of  Connaught.  And  when  his  grave  was  dug, 
'tis  there  Loch  n-Oirbsen-  broke  forth  under  the  earth,  so 
that  from  him,  the  first  Manannan,  Loch  n-Oirbsen  is  named  K 

8.  Manannan  son  of  Cerp,  king  of  the  Isles  and  Mann.  He 
was  in  the  time  of  Conairc  son  of  EtirscéH,  and  'tis  he  that 

1.  Hcre  I  omit  about  fifteen  rhetorical  lines  (mostly  hendecasyllabic, 
ending  in  a  trisyllable)  in  which  Luaine  is  associated  witli  legendary 
beauties  and  compared  to  Clothru,  to  Sadb  daughter  of  Ailill  and  Medb, 
to  Emer,  to  Medb,  to  Mugaine. 

2.  now  Lough  Corrib,  co.  Galway. 

5.  See  the  dindsenchas,  Rev.  Celt.,  XVI,  276,  and  as  to  this  Manannan, 
Rev.  Celt.,  XVI,  145. 

4.  See  the  Bruden  Dâ  Derga,  Rev.  Celt.,  XXII,  pp.  20  et  seq. 


276  Whitley  Stokes. 

Tuaide  ingine  Gwaill  Collamrach  dalta  Gwairi,  7  is  uaiJi  ainm- 
nighthcr  Tuagh  inb^r. 

9.  Manannan  mac  lir  .i.  cendaigi  am/a  rohai  dir  En;/;/  7 
Alhdinj  Manaind,  7  drai  side  beos,  7  as  e  luamairi  as  dech.  bai 
ac  tathaigi'  Erenu  he,  7  is  e  rofindad  t/ia  nemgnacht  t/ia  dech- 
sain  in  aeoir  airet  no  heth  in  tshuithnend  nô  in  duithneann, 
7  de  aen  Manannan  no;;//«abat//r,  et  ideo  Scoti  et  Britones  eum 
deum  maris uocauerunt,  etinde  filium  maris  esse  dixerunt  ma^ 
ut  deuni;,  et  ideo  adorabatur  a  gentibwj  ut  deum,  quia  5  transfor- 
ma(u)it  se  in  multis  formis  pcr  gentilitatem. 

10.  Manannan  m^c  Athgnai  in  ceathromad  Manann.  Is  e 
tainic  in  raor-loinges  do  dighail  mac  n-Uisnig,  7  is  e  ro  fothaich 
meic  Usnich  a  n-Albflf/;z.  Se  bli(7i/;/a  dec  robadar  mcic  Visiiig  i 
n-AIbi7/;/  7  ro  gabsad  o  Manaind  fothuaid  don  Alpaiii,  7  is  iad 
ro  indarb  tri  meic  Gnathaii  meic  Morgaind  .i.  latach  7  T/'iatarii 
7  Mani  Lamgarb,  asin  ferann  sin,  uair  is  aca  n-athair  ro  bai  for- 
lam//5  in  tiri  sin,  7  is  iad  mcic  Uis///Vro  marb  eside.  Co  tangadar 
in  triar  co  Co;zcobar  ior  indarba,  con'id  iad  ro  marb  tri  mcic 
Uis;//V  f/'i  laim  Eoghain  mcic  Durrthacht. 


11.  Ragob4  t/'a  Mananua)!  ïor  fogail  co  mor  inn  Vlad.  Ro 
thinoilsed  Ulaid  do  thabrt//t  catha  do  Manannan.  Asb^rtadar 
\J\aid  nar'bo  maith  fir  catha  Cojicohairïr'i  meic  Naisin.  Doronnad 
imluad  sida  ctarru  7  Manannan  7  as  5  e  ro  cuircd  re  hadaid  in 
tshida  7  an  aithisc  .i.  Bobaran  fili  .i.  aidi  Gaiair  mcic  Naisen. 
IS  and  asb^Tt  Bobaran  : 

Gaiar  mac  Naisen  co  mblaid.  dalta  Manannan  morglain, 
is  aire  tanic  aile,  do  indrad  in  tiri  se.  yrl. 

12.  [col.  883,  1.  4]  Et  doronnad  sid  ctir  Manannan  7  ca- 
radrad  re^  Concob^r  andsin,  7  daradad  eraic  a  athar  do  Gaiar 

1.  tathaide  Y.is  e  luamaire  aisdeach  bai  ic  tathaide  B. 

2.  The  Latin  is  hère  so  corrupt  that  I  cannot  correct  it.  See  Cormac's 
glossary,  s.  v.  Manannan. 

3.  ar  Y,  B. 
4    Rogab  B. 

5.  is  B. 

6.  fria  B. 


The  Wooing  of  Liiaine  and  Death  of  Athirne.  i-j-j 

v7oced  Tuag  daughter  of  Conall  CoUamair,  Conaire's  fosterson, 
and  froîri  her  Tuag  Inber  is  named  ^ 

9.  Manannan  «  son  of  the  sea  »,  to  wit,  a  famous  marchant 
who  traded  between  Erin  and  Alba  and  the  Isle  of  Mann. 
He  was  also  a  wizard,  and  'tis  he  was  the  best  pilot  who  was 
frequenring  Ireland.  'Tis  he  too  thatwould  find  out  by  heavenly 
science  (i.  e.)  by  inspecting  the  air,  the  time  there  would  be 
fair  weather  or  storm,  and  Manannan  was  named  àea  en  {J),  et 
ideo,  etc. 

10.  Manannan  son  of  Athgno  was  the  fourth  Manannan. 
'Tis  he  that  came  with  the  great  fleet  to  avenge  the  sons  of 
Uisnech,  and  'tis  he  that  had  supported  them  in  Alba.  Sixteen 
years  were  the  sons  of  Uisnech  in  Alba,  and  they  conquered 
from  Slamannan  -  to  the  north  of  Alba;  and  'tis  they  that 
expelled  the  three  sons  of  Gnathal  son  of  Morgann,  namely 
latach  and  Triatach  and  Mani  Rough-hand,  from  that  terri- 
tory,  for  their  father  held  sway  over  that  land,  and  it  was  the 
sons  of  Uisnech  that  killed  him.  So  the  trio  came  in  exile  to 
Conchobar,  and  'tis  they  that  killed  the  three  sons  of  Uisnech 
as  deputies  of  Eogan  son  of  Durthacht  '. 

11.  So  Manannan  fell  to  plundering  Ulster  greatly.  The 
Ulstermen  gathered  to  give  battle  to  Manannan.  They  said 
that  Conchobar's  ordeal  of  battle  against  the  sons  of  Nâisi  was 
not  good.  A  movement  of  peace  was  made  between  them  (the 
Ulstermen)  and  Manannan  ;  and  Bobardn  the  poet,  the  fosterer 
of  Gaiar  son  of  Nâisi,  was  sent  at  the  time  of  the  peace  and 
the  answer.  Then  said  Bobardn  : 

Gaiar  son  of  famous  Nâisi,  fosterling  of  great-pure  Manannan, 
therefore  he  came  hither,  to  raid  this  country,  etc. 

12.  And  peace  was  then  made  between  (Conchobar  and) 
Manannan,  and  friendship  with  Conchobar;  and  the  eric  for 


1.  See  the  dindsenchas,  Rtv.  Ceît.,  XVI,  150. 

2.  See  Rev.  Celt.,  XXIV,  p.  42,  note  i.  Slamannan  {SJiab  Manann)  is  a 
parish  «  on  the  south-east  of  Stirlingshire  »  (Reeves). 

3.  See  Ir.  Texte  I,  76,  where  the  murder  is  ascribed  to  Eogan,  and  Ir. 
Texte  II2,  143,  170,  where  the  slayer  is  called  Maine  Redhand. 


278  Whitley  Stokcs. 

doreir  tig^mnd  UW,  7  ro  Iccthea  in  dias  aile  .i.  Annli  7  Ardan, 
anagaid  enigh  Concohnir.  Tuc^d  tricha  cet  Liathmainedofcrann 
do  Gaer  ^  .i.  ttvann  Dubthaich  Daelthengthaig-,  ar  ro  bai  side 
for  coazd  i  tarrad  Fergn^a  fri  Ul/w,  7  ro  scarsad  fo  sid  amlrt/W 
sin,  7  badar  caraid  iad  asa  haithli  ^  sin. 

13.  Dala  Luainc  ïminonv,  is  cd  cestnaigt/;rr  sunn  coleic. 

14.  O  rochuala  Athairni  Ailgisach  7  a  da  mac  À.  Cuind- 
gedach  7  Apartach,  dalana  hingine  do  denam  fri  Conchobar, 
\oxar  side  do  athchuindgid  for  an  ingin  d'iarraid  asceth  {iiinï. 
Odchonncadar  iar«m  in  ingin  doradsad  a  triur  grad  di,  7  ro 
lin  a  serc  iad  conar  fear[r]-di  doib  heith  a  mb^/haid4  mam  chom- 
raicdis  fria.  Ro  gabadar  maseach  oc  guidi  na  hingine  7  adu- 
bradar  na  hehs  ina  mb^fhaid  7  co  ndingnidis  glam  dicind  cach 
fir  di  mana  aentaifred  friu. 


15.  Asbcrt  an  ingen  ni  cubaid  daibsi  sin  da  rad,  ar  si,  7  me 
do  mnai  ic  Concobi^r. 

Ni  fetmaidne  bt'//h  beo,  for  siad,  matn  comraicem  fritsu. 

Opais  an  ingen  a  comlebaid.  Doniad  son  d\dutn  haera  disi, 
co  ro  £icaibsit  tri  bolga  for  a  gruaidib  .i.  On  7  Ainim  7  Aithis 
.i.  dub  7  dt'rg  7  ban. 

Adbath  d'idu  in  ingeii  do  teli  7  do  nairi  iartain. 


16.  Ro  thech  d'uiii  Athairni  coni  nirtcaib  iartain  co  Benn 
Athairni  os  Boind  .i.  ar  rob  ecail  lais  a  indeochad  fair  o  Con- 
chobar 7  o  DWlaib  in  gnim  doroindi. 

17.  IMthwja  Co?;coba/r  miniorro.  Fada  laiside  can  feis  le 
mnai.  Dodechaid  side  co  maithib  \Jlad  aroen  fris  .i.  Conùll 


1.  Gaiar  B. 

2.  see  C6ir  Anmann,  §  263,  Ir.  Texte,  III,  398. 

3.  asathaitli  B. 

4.  nambethaidh  B. 


The  Wooing  of  Luaine  and  Deaîh  of  Athirne.  279 

his  father  was  given  to  Gaiar  by  désire  of  the  lords  of  Ulster, 
and  thetwo  others,  Annli  and  Ardan,  were  left  against  Con- 
chohar's  honour.  A  cantred  of  Liathmaine  ■  was  given  for  land 
to  Gaiar,  to  wit,  the  land  of  Dubthach  Chafertongue,  for  he 
was  (then)  warring  against  Ulster  along  with  Fergus.  Thus 
they  parted  in  peace,  and  thenceforward  they  were  friends. 

13.  The  doings  of  Luaine,  however,  this  is  now  enquired 
into  hère. 

14.  When  Athirne-  the  Importunate  and  his  two  sons, 
Cuindgedach  and  Apartach,  heard  of  the  plightingof  th^  maiden 
to  Conchobar,  they  went  to  solicit  her,  to  beg  for  boons. 
from  her.  So  when  they  beheld  the  damsel,  the  three  of  them 
gave  love  to  her,  and  désire  for  her  fiUcd  them  so  that  they 
preferred  not  to  be  ahve  unless  they  should  forgather  with 
her.  They  took  by  turns  to  beseeching  the  damsel,  and  they 
declared  that  they  would  cease  to  live,  and  that  for  each  man 
of  them  they  would  make  for  her  a  glâiii  dicinn,  unless  she 
would  hâve  commerce  with  them. 

15.  Said  the  damsel:  «  Unmeet  it  is  for  you  to  say  this, 
and  I  to  be  a  wife  with  Conchobar  ». 

«  We  cannot  remain  alive,  »  say  they,  «  unless  we  go  in  unto 
thee  ». 

The  damsel  refused  to  lie  with  them.  So  then  they 
make  three  satires  on  her,  which  left  three  blotches  on  her 
cheeks,  to  wit,  Shame  and  Blemish  and  Disgrâce,  black  and 
red  and  white?. 

Thereafter  the  damsel  died  of  shame  and  bashfulness. 

16.  So  then  Athirne  fled  with  his  sons  to  Benn  Athirni  above 
the  Boyne,  for  he  feared  that  for  the  deed  he  had  done  vengeance 
would  be  inflicted  upon  him  by  Conchobar  and  the  Ulstermen. 

17.  Now  touching  Conchobar.  Long  it  seemed  to  him  to 
be  sleeping  without  a  wife.  So  he  came,  and  beside  him  the 

1.  Liathmuine  i  n-Ultaib  LU.  39'',  which  seems  to  hâve  become  the  bed 
of  Lough  Neagh  :  see  the  dindsenchas,  Rrc.  Celt.,  XVI,  153,  and  Tigernach, 
ibid.,  413. 

2.  For  more  as  to  Athirne  see  Talland  Etair-,  Rev.  Celt.,  VIII,  48  et  sq.  and 
the  Book  of  Leinster,  p.  117.  In  his  Lectures  on  Ms.  Materials,  p.  383,  Rev. 
Celt.,  XVI.  328, 0'Curry  confounds  him  with  Ferchertne,  who  was  his  father. 

3.  Of  the  same  colours  were  the  blotches  caused  by  an  unjust  judgment. 


28o  Whltlcy  Stokes. 

Grnach  7  Cuchulainn  7  Cealtchair  7  Blai  Brugaid  7  Eogan  mac 
DMrthacht7  Cathbad  7  Seancha,  co  dunDomangen  meic  Dcgad, 
do  Thuathaib  deachenel,  7  is  annsud  ro  bai  a  firann.  Conad^ 
annsin  fuaradar  an  ingen  iarna  hec  7  lucht  an  duni  aca  caimvf. 
Robai  socht  mor  tor  Coiichobar  im  an  ni  sin,  7  ba  tanasti  do 
CMmaid  D^rdrindi  a  c//ma  tair. 


18.  Robai  Coiicohar  ac  a  rad  ca  liindcochad  bud  choir  and 
sud.  Adubradar  maithi  UW  corob  si  digal  bud  comdid  ind, 
Athairnni  cona.  chiloind  7  rona  miiintir  do  marb^r^  ann -,  7  mor 
feacht,  ar  siad,  fuaradar  Ulaid  imdfVgad  catha  tremid  ^ 

19.  Tanic  m(7//;air  na  hingine  iarsin  .i.  Be  guba,  7  ro  bai  oc 
nuallguba  t;-ua[i]g  thoirrsich  i  ÛAdnaise  Concohair  7  maithi  Vlad. 
A  ri,  for  si,  ni  bas  oenduni  bias  don  gnim  ud,  uair  fogebsa^  7  a 
hathair  bas  dia  c//maid.  Ro  bai  i  ndan  7  i  tairngiri  in  aided  ud 
diar  mbreith  doreir  fliistine  in  druad  dia  n-ebrad  : 


Bronaid  bantrochta  diihba  fer  fria  f^rbaib  Athainii,  yrl. 

20.  [col.  884,  1.  6]  IS  ann  asbfrt  Cathbath  :  cw/rfitcr  on- 
choin  chucaib  o  Athairni,  [or  se,  in  bar  n-agaid  .i.  aer  7  athais 
7  imdtvgad,  glani  7  gris  7  goirtbriathar.  IS  aigi  atat  na  se 
nmccu  mienich  .i.  dochell  7  dibi  7  diultad,  caillti  7  galma 
7  forgabail.  Laifight^r  sin  inbar  n-aigid  si,  ar  se,  co  mbet  i 
cathaib  frib. 

21.  Ro  bai  Domaingen  annsin  og  greasar/;/  7  ig  gldmad 
UW. 

22.  Cest,  cmniis  dogentai,  a  Ul/«  ?  ar  Concob^r.  Ba  Cuchu- 
lûinn  comarligestair  orcain  Athairne  amnais.  Ba  Conall  com- 
rumach  firen  fegastair.  Ba  Cealtchair  cnedach  cograstair.  Ba 

1.  Conidh  B. 

2.  ind  B. 
5.  trid  B. 

4.  dogebhsa  B. 


The  Wooing  of  Luaine  and  Death  of  Athirne.  281 

magnâtes  of  Ulster,  to  wit,  Conall  Cernach  and  Cûchulainn 
and  Celtchair  and  Blai  Brugaid,  and  Eogan  son  of  Durthacht, 
and  Cathbad  and  Sencha^  to  the  fort  of  Domanchenn  son  of 
Dega  —  of  the  Tuatha  dé  was  his  kin^,  and  there  was  his  land. 
So  there  they  found  the  damsel  dead,  and  the  people  of  the  fort 
bewaihng  her.  Great  silence  fell  on  Conchobar  concerning  that 
matter,  and  the  grief  upon  him  was  second  (only)  to  his  grief 
for  Derdriu. 

18.  Conchobar  was  saying,  «  what  vengeance  would  be 
just  therein  ?  «  The  magnâtes  of  Ulster  answered  that  this  would 
be  the  fitting  punishment  for  it,  to  kill  Athirne  with  his  sons 
and  his  household  ;  «  and  many  a  time,  »  say  they,  «  Ulster 
has  found  reproach  of  battle  by  means  of  him  ». 

19.  Thereafter  came  the  damsel's  mother,  even  Bé-guba, 
and  was  wailing  sadly  and  sorrowfuUy  in  the  présence  of  Con- 
chobar and  the  magnâtes  of  Ulster.  «  O  king,  »  she  said,  «  it 
is  not  the  death  of  one  person  only  which  will  resuit  from 
yonder  deed,  for  I  and  her  flither  svill  die  of  grief  for  her.  That 
yon  death  would  carry  us  off  was  fated  and  promised  according 
to  the  wizard's  prophecy,  when  he  was  saying 

Women-troops  grieve  at  the  destruction  of  raen  by  Athirne'swords,  etc. 

20.  Then  said  Cathbad:  «  Beasts  of  prey  »  quoth  he,  «  will 
be  sent  against  you  by  Athirne,  namely,  Satire  and  Disgrâce 
and  Shame,  Curseand  Fire  and  Bitter  word.  'Tis  he  that  hath 
the  six  sons  of  Dishonour,  to  wit,  Niggardliness  and  Refusai 
and  Déniai,  Hardness  and  Rigour  and  Rapacity.  Those  will 
be  hurled  against  you  »,  quoth  he,  «  so  that  they  will  be 
in  battles  against  you  ». 

21.  Then  too  was  Domanchenn  egging  on  and  censuring 
the  men  of  Ulster. 

22.  «  A  question  »,  says  Conchobar  :  «  how  will  ye  act, 
O  men  of  Ulster  ?  »  It  was  Cûchulainn  who  counselled  the 
destruction  of  Athirne  the  severe.  Itwas  Conall  the  combative, 
the  righteous,  who  looked  on.  It  was  Celtchair  the  wounding 

1.  See  as  to  thèse  heroes,  Rev.  Ceît.,  XXIII,  303  etseq. 

2.  Hence  perhaps  his  dvvelling  was  called  sid  (leg.  sîth)  Domanchinn, 
supra  §  3 . 


282  Winticy  Stokes. 

Munreamrtr  morclothach  m<'//mnaigestair.  Ba  C?^msc;-aig  costa- 
dach  cindi/z.Ttair.  Ba  hocbaidôclaechda  ^  imimWacb  amnus  imfoe- 
brach  Uliid  cindset  in  comarli-sin  tocht  d'ar^ain  lis  Athairni. 


23.  Is  ann  ashen  : 

Truag  am  sin,  a  Beguba.  is  tniag  in  dail  rudruba, 
is  guba  troni  r//sta  de.  t'faiscin  os  lighi  Luainc,  yrl. 

24.  Doronnad  nuallgubadermair  os  cind  na  hingine  andsin, 
7  ro  haghadli  a  cepoc  7  a  cluichi  caintech  7  ro  saigid  a  lia. 
Ba  truag  7  ba  toirrseach  tra  badar  a  hathair  7  a  mathair,  7  ba 
truag  bt'//h  na  fiadnaisi  don  guba  dognitis. 

25.  Is  and  asb(7t  Coticohar: 

Lecht  Luaine  seo  forsin  leirg2.  ingine  Domaincenn  deirg, 
ni  taraill  Banba  buidi.  nina  bud  doilgi   do  guidi. 

[Celtchair  :| 

An  abraid  rind  mar  ta  sin,  a  chuingid,  a  Conchobair, 
Luaine  ociis  Derdr'm  na  ndam.  cia  dib  fa  caine  comrad. 

[Conchobar  :] 

Adbersa  frit  mar  ta  sin.  a  Chealtchair  meic  Uithechair, 
ba  fearr  Luaine  narluaid  e;o,  ni  d'imairbaig  etrtrro. 


Truag  nach  baile  nodobtT.  comad  di  digseadh  for  cel, 
co  mbad  de  ro  claitea  a  tert.  comad  de  bad  1er  a  lecht. 

Be  guba  ociis  nwc  Dega.  Luaine  is  bas  ardombeba. 
inand  la  luidsead  (or  feacht.  coiâ.  fuil  slcu  acht  oenleacht. 

Athairni  in  ct'//;rair  cloindi.  bid  olc  do  in  gnim  doirrindi  5 
taethfaid  uili,  ter,  meic,  mna.  an  digail  in  ler/)/a  sa.  L.  L. 

26.   [col.  179  b,  1.  i]  Ro  bai  Concohar  ig  caine  na  hingine 
co  mor  annsin,  7  ro  gab  asa  haithli  ag  grcsachd  \]\ad  anaghaidh 

1.  dolaechda  in    the  facsimile  of  Y    (where  the  photographer  seems 
to  hâve  «  faked  »  his  négative),  oclsechdh.i  B. 

2.  lerg  Y,  B. 

3.  doigrindi  B,  and  in  the  facsimile  of  Y  the  fourth  letter  is  doubtful. 


The  Wooing  of  Luaine  and  Death  of  Athirne.  28^ 

that  conspired.  It  was  Munremar  the  famous  that  planned. 
It  was  Cumscraid^  the  custodian  (?)  that  decided.  It  was 
the  heroic,  haughty,  severe,  two-edged  youths  of  Ulster 
that  determined  that  counsel,  to  go  and  destroy  the  abode 
of  Athirne. 

23.  Then  said  [Domanchenn  to  Luaine's  motherj  : 

Sad  iiideed  is  that,  O  Bé-guba,  sad  is  the  lot  that  has  slain  thee: 
'tis  heavy  grief  one  has  from  it,  to  see  thee  over  Luaine's  grave,  etc. 

24.  Amighty  lamentation  was  then  made  about  the  damsel, 
and  her  death-chant  and  her  funerai  game  were  performcd, 
and  her  grave-stone  was  planted.  Sad  and  sorrowful  indeed 
were  her  father  and  her  mother,  and  sad  it  was  to  be  in  présence 
of  the  wail  that  they  were  making. 

25.  Then  said  Conchobar  : 

On  the  plain  is  this  grave  of  Luaine,  daughter  of  red  Domanchenn  : 
never  came  to  yellow  Banba  -  a  woman  that  was  harder  to  entreat. 

Celtchair  : 

Will  you  tell  us  how  that  is,  O  champion,  O  Conchobar, 

Luaine  and  Derdriu  of  the  conipanies,  whose  was  the  foirer  converse? 

Conchobar : 

I  will  tell  thee  how  that  is,  O  Celtchar  son  of  Uthechar  : 
better  was  Luaine,  who  never  uttered  falsehood,  there  was  norivalry  between 
them. 

Sad  is  any  prophecy  that  carries  her  ofî",  that  from  it  she  should  go  to  death, 
that  from  it  her  barrow  should  be  dug,  that  from  it  her  grave  should  be 

conspicuous. 
Bé-guba  and  Dega's  son,  and  Luaine  —  'tis  death  that  will  eut  me  oflf  — 
on  the  same  day  they  went  on  the  journey,  so  that  they  hâve  only  one 

grave. 

Athirne  of  the  four  children,  evil  for  him  the  deed  he  has  done  : 
they  ail  will  fall,  man,  sons,  wives,  in  vengeance  for  this  grave. 

26.  Conchobar  was  then  mightily  hewaihng  the  damsel  and 
after  that  he  took  to  e2;2:ina;-on  the  Ulstermen  ao;ainst  Athirne. 


1.  i.  e.  Causcraid  Mend  Mâcha,  LL.  97l'28. 

2.  one  of  the  names  for  Ireland. 


284  Whitley  Stokes. 

Athairni.  Dolotar  Ulaid  iarwm  andiaiJ  Athairni  co  Beann 
avn  cloind  7  cona  muintir  uile  he,  7  ro  marbsad  Mor  7  Mideng 
a  da  inj,'-/;/,  7  ro  loiscsed  a  dun  fair. 

27.   Rob  olc  le  haes  dana  ULzJ  in  gnini  sin  do  dcn/mi, 
a);/id  ann  asbf/t  Amairgin  : 

Mor  mairg  mor  liach  iurad  an  Athairne  ollbladaich,  yrl. 

Feart  Atharne  sunna  na.  chher  lib,  a  aes  dana,  yrl. 

Mairg  do  iiir  orcain  in  fir.  is  mairg  doroindi  a  roguin, 

bai  les  bir  cruaid,  buan  a  gle.  donid  C/idhin  Bel  cainte. 

Bai  les  gai  no  gonad  righ  7 ri. 

Dogen  a  cepoic  sunna,  ociis  dogen  a  guba, 

ociis  saigfead  '  sund  a  leacht.  ocus  dogen  a  chaemfeart. 

Fat  Athairni.  Finit. 
I .  saigfid  B.  leg.  sâithfet. 


The  Wooing  of  Luaine  and  Death  of  Athirnc.  285 

Then  the  Ulstermen  followed  Athirne  to  Benn  Athirni,  and 
walled  him  in  with  his  sons  and  ail  his  Household,  and  killed 
Môr  and  Midseng  his  two  daughters,  and  burnt  his  fortress 
upon  him. 

27.  The  doing  of  that  deed  seemed  evil  to  the  poets  of 
Ulster,  wherefore  Amargen  '  said  tlien  : 

Great  grief,  great  pity,  the  destruction  of  Athirne  the  greatly  famous,  etc. 
Athirne's  tomb  hère,  let  it  net  be  dug  by  you,  O  poets,  etc. 

Woe  (to  him)  that  wrought  the  man's  destruction,  woe  to  him  that 
caused  his  slaughter  ! 

He  had  a  hard  javeHn  —  Listing  its  briglitness  —  whicli  Cridenbél  the 
satirist  -  used  to  make. 

He  had  a  spear  which  would  slay  a  king,  etc. 

I  will  make  his  death-chant  hère,  and  I  will  make  his  lamentation, 
and  I  will  plant  his  grave  hère,  and  build  his  fair  barrow. 


1.  Chief-poet  of  Ulster,  Athirne's  fosttirling  and  pupil,  see  LL.  118^  5. 

2.  See  Revue  Celtique,  XII,  125. 


Revue  Celli^ui,  XXIV. 


286  WhitUy  Stokes. 


GLOSSARY  OF  THE  RARER  WORDS 

(The  numbers  rcfer  to  the  paragraphs.) 

ablach,  7,  pomosus,  is  a  woman's  name  in  LL.  141-^  6. 

abratruad,  7,  having  red  eyehrows:  v.  Côir  Anmann,  §  154. 

adaid,  11,  for  athaid  a  time,  a  ivhile. 

âib-gréne,  6,  lit.  «  nitor  solis  »,  dib  =  oib,  Ascoli  Gloss.  pal.  hib.  CXIII. 

ailgisach,  14,  shamejully  importunate,  deriv.  of  «ilges,  Corm. 

Apartach,  14,  name  of  one  of  Athirne's  sons,  ineaning  obscure. 

ar-dom-beba,  25,  luill  ait  vieoff,  ^à  sg.  redupl.  fut.  ofar-benim  l strike,  eut, 

break,  with  infixed  pronoun  of  sg.  i . 
Athirne  =  Paternius,  Rev.  celt.,  VIII,  143. 
athlas,  \,brightness  :  cf.  the  verb  ro  athlas  «  rckindled  »  Amra  Chol.    139 

(Rev.  Celt.,  XX,  415). 
baile,  2'^,  piophecy}  v.  K.  Meyer  Contribb, 

Bé-guba,  19  «  woman  of  lamentation  »,  name  of  Luaine's  mother. 
caillte,  hardness,  ro,  where  it  is  spcit  caillti.  v.  K.  Me3'er,  Contribb.  cailte 
•  no  caillte  .1.  cruas,  O'CI. 
cel,  25,  death,  gen.  cil,  O'Dav.  64,  ceal  .1.  bas,  O'CI.,  cognate  with  Ags., 

Eng.  hell,  ON.  bel. 
cenn-chass,  3,  curly-headed. 
cepôc,  24,  deatb-chant,  ckgy,  ace.  sg.  ctpoic,  27,  see  O'Curry's  M.  &;  C,  III, 

37i>  374- 
cnedach,  22,  ivoiinding,  deriv.  o(  cned. 
com-airligim,  1  counsel,  prêt.  sg.  3,  comarligestair,  22. 
com-ré,  i  comre  3,  at  the  same  time. 
costadaeh,  22,  custodian}  based  on  Lat.  ciislos} 
cucht-glan,  3,  pure-coloiired . 
cuindgedach,  14.  i»iportu!iate} 
cuingid,  25,  champion.  Bk.  of  Jenagh  330,  342. 
dâel-thengthach,  chafer-toiigtted,  gen.  sg.  msc.  daelthcngthaig,  12. 
dân,  19, /a/e  dân  cimbeda,  LL.  96b26. 

Dega,  gen.  Degad,  3,  or  Dega,  25,  name  of  Domanchcnn's  father. 
di'be,  20,  refusai,  dibhe  .1.  deala,  diultadh  no  doicheall.  0"C1.  Rodibi  7  ro- 

dochell  7  rochessacht.  LL.  i88':2. 
dochell,  20,  niggardliness.  gen.  doichle,  LL.   117^42. 
Domanchenn,  3.  name  of  Luaine's  father. 
duithnenn,  9  ^=  doinenn /o!i/  weathcr  (do-si'ncnn). 
fég-forcsiu,  5,  seeing-keenly .  féigh  .1.  gér,  O'CI. 
ferb  from  Lat.  vcrbum,  dat.  pi.  ferbaib  19. 
fir  catha,  1 1,  truth  (or  ordeal)  of  battle. 
(or-gaha'û,  20,  graspingness,  rapacity.    This  is  forngabâil  in  Rawl.   B.  312, 

fo.  112b,  as  quoted  by  Meyer,  Contribb.  s.  v.  cailte. 


The  Wooing  of  Liiaine  atui  Death  of  Athirne.  287 

fothaigim,  found,  I  support,  prêt,  ro  fothaig,  10. 

frith-ing,  5,  a  return-journey. 

galma,  20,  rigour,  .1.  crùas  O'Cl. 

glâm  dicinn,  14,  a  kind  of  extempore  satire.  Rev.  CeU.,  XII,  119. 

goirt-briathar,  20,  hitter-ivord . 

hirna,  $,  nieaning  obscure:  possibly  borrowed  from  ON.  biariie  «  brain  ». 

im-dergad  catha,  18,  reproach  of  baille. 

im-faebrach,  22,  tuv-edged. 

im-liiad  sida,  11,  rnavemeul  of  peace. 

indcochad,  17,  18,  vengeance. 

iurad,  27,  destriiclioii.  This,  like  the  prêt.  act.  sg.  5  do  iitr,  27,  is  a  Middle- 

Irish  misformation  from  the  redupl.  s-fut.  of  orgim  :  see  Strachan,  Sigmatic 

Future,  p.  5. 
lâmgarb,  10,  roitgh-hand. 
1er,  25,  for  léir  conspiciious,  Wb.  4<^32. 
maseach,  14,  for  immasech  by  tiirns. 
Midseng,  26,  name  of  one  of  Athirne's  daughters. 
mi'-enech  dishonour,  gen.  mi-enig,  30. 
mi'n-àlaind,  4,  genlle  (and)  beaiiliful. 
mod,  from  Lat.  modus,  pi.  ace.  moda,  3. 
mong-buide,  4,  yelloiu-haired. 
môr-adbul,  6,  great  (and)  vasl. 
môr-chlothach,  22,  great  (and)  famous. 
môr-glan,  11,  great  (and)  pure. 
mor-loinges,  6,  a  great  feet. 
mùraim,  I  luall  in}  s-pret.   ro  mursat,  26.  O'Curry  (M.  &  C,  III,   373), 

rcndered  this  by  «  levelled  the  house  with  the  ground  ».  But  the  verb 

refers  to  men,  not  to  a  house.  For  the  meaning  «  wall  in  »  d.  gur'  niurad 

aige  in  tipra  iarsin,  Chron.  Scot.,  286. 
nem-gnacht,  9,  heaven-sttidy. 
('claechda,  22,  soldierly,  hercic,  deriv.  of  éclaech. 
oll-bladach,  27,  great  (and)  famous. 
onchu  léopard,  beast  of  prey,  pi.  n.  onchoin,  20. 
rannach,  2.  meaning  obscure, 
ro  benim,  -perf.  sg.  3  ru-d-ruba,  23. 

ro-guin,  27,  great  killing,  slaughter.  ro  =  -:o  in  -;rJxa/.o;. 
sir-buan,  5,  long-lasting,  everlasting. 
suîthnenn,  9  =  soinenn  (so-soinenn) /a/V  lueather. 
taethfaid,  25,  for  toethfait //;ev  îw// /a//,  a   Middle-Irish  contamination   of 

the  5-fut.  and  the  J-future  of  tiiitim. 
tarcenn,  3,  in  considération  of,  cf.  darcenn  frithaisceda,  LL.  262-1,  35. 
tathaige,  9  =  taithige,  Wind.  Wtb. 

tochra,  5,  5,  bride-piice,  anglicised  tacher,  tochra  .1.  coibhche,  O'Cl. 
Uangamain,  2,  father  (or  mother?)  of  Lebarcham  Rannach. 

London,  June  1903. 

Whitley  Stokes. 


CARHAIX;  MARAES ;  OSISMII;  UXISAMA.  —  CAER; 
CAR;  KER  ET  LA  QUESTION  DU  RECUL  DE  LA 
LANGUE  BRETONNE  DE  LA  FIN  DU  X^  SIÈCLE 
JUSQU'A  NOS  JOURS. 


Cûi'baix. 

M.  Ferdinand  Lot  a  publié  dans  la  Roinania,  1900,  p.  380, 
une  fort  intéressante  étude  sous  ce  titre  :  Le  roi  Hoel  de  Kérahès, 
Ohès  k  vieil  barbé,  les  chemins  d'Ohès  et  la  ville  de  Carhaix. 

L'auteur  y  établit  après  d'autres  (La  Borderie,  par  exemple) 
que  la  capitale  des  Osismii,  Vorgium,  était  à  l'endroit  même 
où  se  trouve  aujourd'hui  la  patrie  de  La  Tour  d'Auvergne  et 
voit  dans  le  nom  de  Carhaix  un  composé  de  Caer,  plus  ahes 
pour  ohes  =  Osismii. 

Tout  en  étant  de  l'avis  de  M.  F.  Lot  quant  à  la  position  de 
Vorgium,  j'envoyai  un  mot  à  la  Roinania  déclarant  que  l'éty- 
mologie  proposée  me  paraissait  inadmissible  et  apportant  à 
l'appui  de  mon  opinion  quelques  arguments  qui  me  parais- 
saient solides.  M.  Ferdinand  Lot  y  a  répondu  (Roniaiiia,  1900, 
p.  604,  605  ;  sur  la  légende  d'Obês,  cf.  ilmi.,  un  article  de 
G.  Paris).  Je  n'ai  pas  voulu  prolonger  dans  la  Roniania  une 
polémique  fort  courtoise  assurément,  mais  qui  ne  pouvait  guère 
intéresser  les  lecteurs  de  cette  revue.  Elle  me  paraît  au  contraire 
à  sa  place  dans  la  Revue  Celtique,  non  point  tant  à  cause  de 
l'étymologie  même  de  Carhaix  que  pour  certaines  questions 


Carhalx,  Maraes,  Osimi'i,  Uxisama.  —  Caer,  Car,  Kcr.        289 

de  linguistique  brittonique  intéressant  l'histoire  tout  en  éclair- 
cissant  l'étymologie  du  nom  de  cette  ville. 

Je  ne  retiens  de  mes  objections  que  les  deux  suivantes  : 
Carhaix  ne  peut  se  composer  ni  <\'ahes  =  Osismii,  ni  même  de 
Car  =  Caer,  1°  parce  que  s  de  Osismii  eût  dû  subsister  et  qu'on 
eût  eu  Osesowvcièvaeeses,  si  on  admet  Osismii,  à  cause  de  l'in- 
fection vocalique;  2°  parce  que  C^^r,  dans  toute  la  zone  breton- 
nante,  devient  en  toute  situation,  dons  la  prononciation,  ker^, 
et  que  Car-  dans  Carhaix  se  prononce  partout  car-  et  non  ker. 

M.  Ferdinand  Lot  n'a  pas,  en  réalité,  répondu  à  ces  deux 
arguments  ;  il  a  répondu  à  des  arguments  que  je  n'ai  pas  donnés. 

Pour  s  intervocalique,  il  avance  que  je  suis  en  désaccord  avec 
Zimmer;  qu'en  outre,  j'aurais  moi-même  reconnu  que  s  inter- 
vocalique ne  paraît  pas  changé  en  /;  avant  le  v^  siècle.  Or, 
d'après  lui,  l'Émigration  bretonne  aurait  commencé,  non  au  V, 
mais  à  la  hn  du  iv^  siècle-.  A  cette  époque,  s  subsistait  dans 
les  mots  indigènes;  par  conséquent,  les  mots  latins  ou  gallo- 
romains  d'Armorique  auraient  été  dans  la  même  situation  que 
les  mots  indigènes  et  dans  les  deux  groupes  s  aurait  été  traité 
de  même  ;  d'où  ohes,  ahes  =  Osismii. 

La  querelle  entre  Zimmer  et  moi  ne  porte  que  sur  une  dif- 
férence d'explication  et  aussi  sur  ce  point  que,  d'après  lui,  s, 
comme  toutes  les  consonnes,  doit  être  traitée  à  l'initiale  comme 
elle  est  traitée  à  l'intérieur  du  mot,  théorie  que  je  crois  avoir 
surabondamment  réfutée. 

Il  ne  peut  y  avoir  qu'une  opinion  sur  le  traitement  de  s  inter- 
vocalique dans  les  mots  latins  et  aussi  les  noms  propres  de 
lieux  gallo-romains  d'Armorique,  parce  que  c'est  une  question 
de  fait  :  jamais  s  intervocalique  ne  disparaît  dans  les  mots  latins 
empruntés  par  les  Brittones  (Gallois,  Cornouaillais  insulaires. 
Armoricains),  ni  dans  les  nous  de  lieux  gallo-romains  d'Armo- 
rique"^.  On  reporterait  Témigration  bretonne  au  i"""  siècle  après 
J.-C.  que  cela  ne  changerait  rien  à  l'aftaire. 

1.  En  léonard  accentue,  caer  se  prononce  liéar,  avec  un  a  très  atténué. 

2.  L'argument  de  Corisopitum  n'est  en  rien  probant;  une  poussée  des 
Gaëls  entraînant  l'émigration  est  une  des  hypothèses  qui  soulèvent  le  plus 
d'objections  que  je  connaisse. 

3.  V.  J.  Loth,  Mots  latins,  p.  23,  83,  123  ;  cf.  Vocabulaire  et  Commentaire, 
p.  120,  passiin. 


290  J.  Loth. 

Pour  s  indigène,  ou  il  avait  disparu,  ou  il  est  sûr  que  s 
intervûcaliquc  n'avait  pas  le  son  de  s  latin  ;  sans  cela,  il  eût  eu 
le  même  sort,  c'est-à-dire  eût  été  conservé  ;  or,  de  l'aveu  de 
tous  les  celtistcs,  il  disparaît. 

Pour  kcr-  qui  serait  devenu  car-.  Terreur  de  M.  Ferdinand 
Lot  est  des  plus  naturelles.  D'abord,  l'étymologie  qui  voit  dans 
Carhaix-,  /:<?/'- est  ancienne;  j'ai  signalé  {Chicst.  bret.,  p.  104) 
le  nom  de  P.  de  Kerahcs  {Cart.  Coris,  charte  de  1348).  Elle 
est  courante;  elle  m'a  été  servie  tout  récemment  par  l'insti- 
tuteur de  Plouguer  (commune  qui  englobait  Carhaix)^  quand 
je  lui  demandai  des  renseignements  concernant  sa  commune. 
De  plus,  on  peut  signaler,  en  Bretagnebretonnante  même, 
des  caer  authentiques  écrits  car  ;  M.  Ferdinand  Lot  a  cru 
réfuter  mon  objection  sur  ce  point,  en  m'en  citant  quelques- 
uns.  Or,  ce  n'est  nullement  de  cela  qu'il  s'agit;  la  question  est 
de  savoir:  1°  comment  se  prononce  en  Bretagne  bretonnante 
le  nom  de  Carhaix  ;  2°  si  caer  se  prononce  (je  ne  dis  pas  s'écrit 
quelquefois),  se  prononce  quelque  part,  en  quelque  situation 
que  ce  soit,  car  et  non  pas  ker. 

Je  connaissais  la  prononciation  de  Carhaix  dans  une  bonne 
partie  de  la  Bretagne.  J'ai  étendu  mon  enquête  :  partout  on  pro- 
nonce ou  Cares,  ou  Cares,  ou  Carcys  (h  n'apparaît  pas).  L'ins- 
tituteur de  Plouguer  a  lui-même  renoncé,  je  crois,  à  son 
étymologie  après  quelques  exphcations  de  ma  part  et  l'interro- 
gatoire qu'il  a  fait  subir  aux  illettrés  de  sa  commune.  Le  nom 
de  PJon-gucr  (Plebs  Caslri),  de  Pobcr  (Pag us  Castre),  suffirait 
seul  à  édifier  sur  la  prononciation  de  caer  dans  la  zone  ici  la 
plus  intéressée  dans  la  plus  question. 

Caer-aes  serait-il  devenu,  non  Keracs,  mais  Caracs,  à  cause 
de  Va  initial  du  second  terme  ?  Il  y  a  bon  nombre  de  noms  de 
lieux  et  d'hommes  en  ker-,  dans  cette  situation,  et  toujours  on 
a  ker  :  Keraer  {Ballet.  Soc.  arch.  des  Cotes-du-Nord,  185  5,  p.  20)  ; 
Keraot  {ihid.,  p.  ')2);Kerael  (Bull.  Soc.  arch.  Finisicrc,  1893, 
p.  207  ').  Les  Ker-an...-  sont  très  nombreux. 

Parmi  les  deux  ou  trois  noms  que  cite  M.  Ferdinand  Lot,  il 


I .  Tous  les  composés  de  l'ancien  Caer  sont  Arr  dans  le  cadastre  même  de 
Plouguer. 


Carha'ix,  Maraes,  Osimci,  Uxisama.  —  Cacr,  Car,  Ker.        291 

y  en  a  un  qui  est  bien  composé  de  caer  et  s'écrit  car-;  c'est 
Canielan,  en  Baden.  Or,  j'ai  voyagé  cent  fois  sur  la  baie  à 
laquelle  le  village  a  donné  son  nom  et  j'ai  visité  le  village  même  : 
on  prononce  Kcrddan,  avec  un  k  très  palatal  (il  y  a  un  autre 
Kerdelan  en  Spézet,  écrit  correctement). 

Si  on  étudie  avec  soin  les  graphies  du  nom  de  Carhaix,  à 
part  quelques  fantaisies  étymologiques,  on  trouve  Carabes  ou 
son  équivalent.  Dans  des  lettres  patentes  de  Henri  II  au  sujet 
de  la  recette  du  domaine  royal  de  Chcâteaulin  {Mérn.  soc.  Emul. 
C.  des  V.,  1899,  p.  163,  170-176),  je  relève  Kcranmadou, 
Keriecuf,  Kerangliiydic,  Kermoellien,  Keranlaouen  et,  dans  la 
même  pièce,  Karahès,  deux  fois. 

Inutile  d'ailleurs  d'insister  sur  ce  point  qui  est  hors  de  doute. 

Une  raison  qui  rendait  encore  l'étymologie  visée  séduisante, 
c'est  qu'incontestablement  il  y  a  eu  à  Carhaix  un  Caer,  un 
Castriim  (Castra)  gallo-romain.  Les  noms  de  Plouguer  et  de 
Poher  l'attestent.  Mais  à  côté,  ou  sur  son  emplacement,  il  s'est 
fondé  une  localité  bretonne  de  Carabes.  Il  y  a  des  traces  encore 
aujourd'hui  de  cette  double  origine.  J'ai  relevé  au  cadastre  de 
Plouguer  deux  chemins,  l'un  s'appelant  Hent  caer,  l'autre  Hent 
Cares.  J'avais  engagé  M.  Le  Page,  l'instituteur  de  Plouguer,  à 
essayer  de  retrouver  le  tracé  de  ces  deux  chemins.  Malheureu- 
sement, ce  ne  sont  plus  que  des  tronçons,  il  paraît  qu'ils  ne 
vont  point  dans  la  même  direction. 

M.  Le  Page  m'a  appris  qu'il  y  a  dans  la  commune  une 
Feunleun  Caé'r  ou  Gaé'r,  Fontaine  de  Caer,  et  un  hameau  dit 
Roc'b  Caé'r  :  ces  endroits  ne  sont  pas  à  Carhaix.  Il  est  donc  fort 
probable  que  Carbaix  ne  se  superposait  pas  exactement  aux 
anciens  Castra. 

Je  ferai  remarquer,  en  passant,  que  le  caer,  si  commun 
aujourd'hui,  ne  s'est  appliqué  d'abord  qu'à  des  endroits  impor- 
tants, munis  en  général  de  fortifications.  On  trouve  en  Bretagne 
bretonnante  des  caer  dans  tous  les  centres  s;allo-romains  de 
grande  importance.  C'est  ainsi  qu'une  portion  notable  de  Vannes 
et  de  sa  banlieue  constituait  une  seigneurie  de  Caer  et  qu'une 
rue,  un  quartier  même  de  cette  ville  autrefois,  portait  le  nom 
de  Caer.  Locmariaquer  est  authentiquement  Locmaria  in  Caer.  Si 
on  se  demande  aussi  comment  ce  terme  est  devenu  si  commun, 


292 


J.  Loth. 


la  réponse  est  facile.  Les  Bretons  ne  se  sont  point,  en  général, 
cantonnés  dans  les  villes.  Les  textes  et  les  chartes  du  ix"- 
x^  siècle  nous  montrent  tous  nos  chefs  installés  en  pleine  cam- 
pagne dans  leurs  lis.  Les  villages  (//V^  tref,  etc.)  étaient  sûrement 
pourvus  de  fortifications  ou  remparts  ou  palissades  plus  ou  moins 
solides;  d'où  l'extension  du  mot  caer  et  sa  dissémination  de 
plus  en  plus  grande  au  fur  et  à  mesure  de  nouvelles  conquêtes 
du  sol.  Ni  Vannes,  ni  Corseult  n'ont  préfixé  caer  au  nom  de 
la  peuplade. 

Enfin,  ce  qui  suffirait  à  renverser  la  théorie  de  M.  Ferdinand 
Lot,  c'est  que  ce  nom  de  Carabes,  loin  d'être  réservé  à  une 
ancienne  civitas  est  assez  commun.  Nous  le  trouvons  d'abord 
dans  le  CorniuaJl  anglaise  Dans  le  Morbihan,  je  relève  Carahais 
en  Pleucadeuc  ;  Carhaix  {Carahais,  1533)  en  Trédion  ;  Carhaix 
en  Bréhan-Loudéac  (J.  Loth,  Christ.,  p.  194);  Co:i~Caracs  en 
Maël-Pestivien  (Bull.  soc.  arch.  C.-dn-N.,  p.  58);  Land  Carcse, 
Land  Garés  en  Guidel  (Cadastre). 

Qu'est-ce  que  Caraes  ?  Le  nom  li'aes  seul  ou  en  composition 
avec  d'autres  mots  que  car  existe.  Je  relève  Julien  ^ki",  recteur 
de  Guéhenno  en  1597  {Soc.  pal.  du  Morbihan,  1882,  p.  133); 
Penhais-,  nom  de  lieu  en  Guéhenno  {ibid .')  ;  Sont  Wenhacs  en 
Kerfeunteun  près  Quimper  (xiii^  siècle);  Aes  Clercs  en  ScaerK 
Il  est  même  vraisemblablement  composé  avec  Ker-  dans  Keraise, 
village  et  fontaine,  en  Inguiniel;  Kcrcse  en  Saint-Géran  (Mor- 
bihan) 4, 

Aes  existe  dans  le  pays  de  Galles.  La  Myvyrian  Archacology-, 
p.  748,  colonne  2,  donne,  sans  indication  de  situation,  deux 
phu)'f:  yr  Aes  fach  (la  petite  Aes)  et  yr  Aes  fawr  (la  grande 
Aes). 

Le  Wclsh-English  Diciionary  de  Silvan  Evans  donne  aes  avec 
le  sens  de  flat,  plane  or  superficies,  et,  à  l'appui,  un  seul  exemple  : 

1.  Carhayes  seul,  ne  serait  pas  probant;  car,  en  Cornwall,  caer  se  pro- 
nonce souvent,  en  composition  car. 

2.  Penhays,  Parc  hays,  en  Cornwall  (Rannister,  Glossary,  p.  112). 

3.  Christ,  hret.,  p.  187,  211  ;  j'ai  hésité  sur  la  valeur  de  s  dans  Aes  Cîeres 
et  Wenhaes.  Les  exemples  ci-dessus  prouvent  que  s  est  bien  ancien  et  ne 
représente  pas  //;. 

4.  A  Inguiniel  comme  à  Saint-Géran,  le  nom  breton  de  Carhaix  est 
Car  es. 


Carhaix,  Maraes,  Osimii,  Uxisama. — Caer,  Car,  Kcr.       295 

c'est  un  proverbe  emprunté  à  Owen  Pughe;  le  proverbe 
existe  réellement  (Jvlyr.  Arch.,  m,  142):  namyn  iaïundcr  ni 
eniuir  aes.  L'interprétation  est  celle  de  Pughe  :  Except  equity 
nothing  caii  be  caUed  plain.  C'est  un  contre-sens;  il  faut  com- 
prendre :  //  n'y  a  qu'un  bouclier,  c'est  l'équité.  Le  sens  donné  de 
plaine  n'est  donc  pas  nettement  établi.  Il  n'y  a  de  sûr  que  celui 
de  bouclier.  Aes  n'a  rien  cà  faire  avec  ais,  eis,  flancs,  côtes,  et 
aussi  lattes  :  ais  est  un  dérivé  de  la  même  racine  que  asen,  côte 
et  latte.  Il  est  donc  fort  difficile  de  se  prononcer  par  le  gallois 
seul  sur  l'étymologie  de  aes.  Il  a  le  sens  de  protection,  défense 
dans  le  composé  aesfa,  endroit  de  refuge.  Quel  rapport  a  cet 
aes,  nom  commun,  avec  notre  aes  ?  Est-ce  même  le  même  mot  ? 
Il  n'est  pas  inutile  de  remarquer  que  le  bouclier  gallois,  à 
l'époque  même  où  on  employait  aes  pour  le  désigner,  paraît 
avoir  été  arrondi;  il  est  qualifié,  en  effet,  assez  souvent  de 
rhûdawr,  dérivé  de  rhod,  roue. 

Il  3'  a  un  composé  avec  car-  fort  répandu  en  Bretagne,  c'est 
Carniacs  que  l'on  prononce  aujourd'hui  Car-vçs  ou  Car-ves.  Le 
second  terme  est  niaes  =  niagos,  champ. 

Le  composé  signifie  champ,  territoire,  vraisemblablement  des 
parents  ou  de  la  parenté.  C'est  un  composé  analogue  à  quevaise, 
=^co-maes.  Il  me  paraît  probable  que  Car-aes  a  le  même  sens  que 
Car-maes.  Cette  hypothèse  deviendrait  une  certitude  si  on  adop- 
tait l'explication  que  je  vais  proposer  d'un  terme  encore  cou- 
rant en  vannetais.  Je  ne  la  hasarde  qu'avec  quelque  hésitation. 
Il  s'agit  du  mot  maraes  (prononcez  mares  ou  mares^  que  donne 
Cillart  de  Kérampoull  {L'Arnuryè)  dans  son  Dict.  breton-fran- 
çais, au  mot  champ;  le  mot  a  le  sens  de  grand  champ. 

Il  existe  dans  ce  sens  encore,  d'après  des  renseignements  qui 
me  sont  fournis  de  divers  côtés.  Dans  certains  endroits  on 
prononce  maies,  ce  qui  n'a  rien  de  surprenant,  étant  donnée 
la  valeur  de  r  dans  certains  cantons.  Si  le  mot  est  celtique, 
comme  il  en  a  l'air,  il  serait  composé  de  mar,  grand,  forme 
faible  de  inâros  ou  affaiblie  de  mor  (cf.  mar,  si,  tellement,  en 
comique  et  breton  =  gallois  mor,  avec  le  même  sens  et  la  même 
origine),  et  li'aes.  Qu'est-ce  que  aes}  Vraisemblablement,  dans 
ce  cas,  un  mot  à  dérivation  analogue  à  mag-os,  ma^-es-,  venant 
de  la  même  racine  que  ag-ro-s,  champ.  Il  est  possible  que  ce 


294  ■^-  ^'^f^- 

mot  ait  caractérisé  d  abord  un  terrain  d'assez  grande  étendue  et 
ouvert,  peut-être  entouré  d'un  iort  talus,  peut-être  de  forme 
plus  ou  moins  arrondie.  Dans  ce  cas,  on  s'expliquerait  le  sens 
de  bouclier  donné  au  gallois  acs.  Hciil  aJjcs  aurait  désigné  tm 
chemin  uni,  fortement  constitué  et  défendu. 

Parmi  les  noms  de  lieux  comiques,  il  y  a  un  Marrais  qui  pour- 
rait être  identique  à  notre  mares,  mais  je  ne  le  connais  que  par 
Bannister;  son  orthographe  et  sa  prononciation  ne  sont  pas 
sûrs. 

Il  est  naturel  que  dans  un  composé  comme  Hent-ahès,  le 
second  terme  ait  été  pris  pour  un  nom  propre  et,  à  cause  de 
-es,  pour  un  nom  de  femme. 

M.  Ferdinand  Lot  ne  doute  pas  que  la  véritable  forme  du 
nom  de  la  peuplade  en  question  ici  ne  soit  Osisinii.  J'avoue  en 
être  moins  sûr  que  lui.  A  tout  prendre  (v.  Holder,  Altcelt. 
Sprachsh.),  la  forme  qui  parait  la  plus  recommandée  par  les 
auteurs  est  Ossisiiiii.  Il  y  a  d'autres  variantes,  notamment  celle 
de  Oxismii,  Oxiiiii  (à  côté  d'Ossismii  dans  la  Not.  Gall.);  la 
vie  de  Ermeland  donne  Oxiiiiensi.  Si  on  rapproche  ces  variantes 
de  Oximensis  {ÏHiénwis,  diocèse  de  Séez),  Oxina  (Villiers-le- 
Morhier,  en  Eure-et-Loir;  v.  Holder,  ilnd.),  Oxomensis,  dérivé 
de  *Oxama,  Uxama  (en  Espagne;  aujourd'hui  Osiiia);  si  on  se 
rappelle  que  Ouessant,  situé  en  tace  de  l'extrémité  du  territoire 
des  Ossismii,  s'appelait  authentiquement  Uxisaina,  on  arrive  à 
se  demander  si  la  forme  exacte  ne  serait  pas  Oxismii.  Qu'eût 
donné  en  breton  une  forme  Oxisma  ou  un  adjectif  OxisDios, 
forme  gallo-romaine  traitée  par  les  Bretons  ?  Elle  eût  donné 
Oisma  et  ensuite  Oism,  et  peut-être  Oes,  plutôt  que  oem.  Mais  oes 
accentué  fut  resté  oes  ou  tout  au  plus  devenu  oas.  L'explication 
que  j'ai  donnée  de  Eiissa  =  Uxisama  en  passant  par  Uchsam, 
Ossam,  n'est  pas  exacte.  Uxisama,  Oxisama,  a  donné  suivant 
la  phonétique  des  mots  latins  ou  gallo-romains  empruntes  par 
les  Bretons  (cf.  croes  =^  crnx') .  Oysama,  Oysama;  oyi-,  n'étant 
pas  accentué,  a  donné  régulièrement  os-,  d'où  Ossam  (prononcez 
ôssai')  et  la  torme  actuelle  Eussa  (ôssa).  L'explication  à'Achm, 
aujourd'hui  ach  par  Osismi  est  encore  plus  fautive;  d'ailleurs, 
il  est  évident  que  Co:{  castell  ach  n'a  rien  à  faire  avec  le  civitas 
Ossismorum .  Il  est  intéressant  de  constater  aussi  la  sincérité 


Carhaix,  Maraes,  Osimii,  Uxisjma.  —  Caer,  Car,  Ker.        295 

du  doublet  Uxaiiiis.  Les  Ouessantins  s'appellent,  en  cftet,  en 
breton,  Eussantis;  les  Bretons  ont  donc  trouvé,  à  leur  arrivée, 
une  forme  Uxaiit-  qui  a  évolué  en  oysant-,  puis  assaut-,  laquelle 
a  reçu  la  terminaison  usuelle  -is,  indiquant  les  habitants  d'un 
pays. 


II 


Car,  Ker  ci  le  recul  de  la  langue  hrctonne. 

On  croit  communément  que  la  langue  bretonne  a  reculé 
brusquement  vers  le  xi'^-xii^  siècle  de  tout  le  littoral  Nord  depuis 
le  Couesnon  jusqu'un  peu  au  delà  de  Saint-Brieuc,  à  l'intérieur 
des  bords  du  Meu  et  de  la  Vilaine,  de  Rennes,  Redon,  jusqu'aux 
environs  de  Loudéac,  Rohan  et  Elven.  Je  l'ai  moi-même  écrit. 
Les  explications  de  ce  phénomène  sont  assez  différentes,  quoique 
tout  le  monde  soit  d'accord  pour  en  faire  remonter  la  cause 
première  aux  ravages  des  Scandinaves,  à  leur  domination  pen- 
dant trente  années  en  Bretagne  au  x^  siècle  et  par  suite  à 
l'émigration  d'une  notable  portion  de  la  population  breton- 
nante.  L'émigration  n'explique  rien.  Nous  savons,  en  effet,  que 
la  partie  de  la  Bretagne  où  on  parle  encore  breton  a  été  tout 
aussi  éprouvée.  Ce  sont  surtout  les  chefs,  les  nobles  qui  ont 
émigré,  comme  le  disent  formellement  des  documents  contem- 
porains. Il  n'y  a  qu'une  explication  possible  :  c'est  que  cette 
émigration  a  tellement  affaibli  l'élément  bretonnant  dans  la 
partie  du  pays  où  il  y  avait  encore  un  fort  élément  de  langue 
romane,  que  le  roman  a  fini  par  devenir  prépondérant  et  étouffer 
assez  rapidement  la  langue  bretonne.  J'ai  établi  que  même  en 
zone  bretonnante,  les  Bretons  ont  vécu  assez  longtemps  dans 
bon  nombre  d'endroits  avec  des  Gallo-romains.  Certains  noms 
de  lieux  le  prouvent,  par  exemple  Séné  aux  portes  de  Vannes; 
on  dit,  pour  un  habitant  de  Séné,  un  Senegôw,  en  breton  (dans 
le  français  de  Vannes,  un  Scnago),  ce  qui  met  hors  de  doute 
que  primitivement  le  nom  de  Séné  devait  être  Senacuni.  Pour 
qu'il  soit  arrivé  à  Séné,  il  faut  que  jusqu'au  vii^-viii^  siècle,  on 
ait  parlé  roman  au  bourg  de  Séné.  On  peut  en  dire  autant  de 


296  J.  Loth. 

Redené  auprès  de  Pontscorff,  évidemment  le  même  nom  que 
Radcnac,  également  dans  le  Morbihan.  Berné,  près  Faouët, 
paraît  bien  remonter  aussi  à  un  Bcniacuiii.  Dans  le  vocabulaire 
breton,  il  y  a  des  emprunts  dits  français  qui  sont  vraisembla- 
blement des  mots  du  roman  local,  par  exemple  un  certain 
nombre  de  mots  qui  montrent  ca-  initial,  non  transformé  en 
che-.  A  ce  propos,  il  n'est  pas  sans  intérêt  de  remarquer  que 
Grandchamp,  près  Vannes,  devrait  être  écrit  Grandcamp;  on 
prononce,  en  effet,  en  breton  Gr-gamp  pour  Gren-camp,  Gran- 
aamp  =  *Grandi-campo. 

Maintenant,  le  recul  a-t-il  été  aussi  brusque  qu'on  l'a  dit? 
Une  étude  rapide  du  cadastre  de  la  zone  Sud-Est  du  territoire 
anciennement  bretonnant  m'a  prouvé  nettement  qu'il  n'en 
était  rien.  La  côte  Est  du  Morbihan  est  encore  à  peu  près  in- 
tacte, excepté  du  côté  de  la  Roche-Bernard;  toute  la  pénin- 
sule guérandaise,  en  un  mot  la  côte  Sud  entière,  n'a  perdu 
le  breton  que  très  lentement.  On  sait  que  dans  la 'péninsule 
guérandaise  on  parlait  encore  breton  tout  autour  de  Batz,  il  y  a 
peu  d'années.  Un  des  critériums  les  plus  simples  est  de  relever 
les  car  et  les  ker,  surtout  en  correspondance  avec  les  noms  en 
-eue  et  -ec. 

Dans  la  zone  où  le  breton  a  brusquement  reculé  au  xi^  siècle, 
peut-être  au  xii*,  on  a  car;  dans  les  communes  où  le  breton 
ne  s'est  éteint  qu'à  l'époqu.'  moderne,  on  a  her.  De  plus,  les 
noms  mêmes  en  car  ne  sont  pas  nombreux  dans  la  première 
zone;  dans  plusieurs  communes,  à  part  quelques  noms  très 
anciens  de  villages,  le  cadastre  est  entièrement  français  ;  dans 
les  communes,  à  Kcr,  le  cadastre  est  en  grande  partie  breton. 
La  raison  de  la  prononciation  car,  c'est  qu'anciennement  l'accent 
était  très  fort  sur  a  dans  càer,  comme  en  gallois  et  en  comique, 
et  Ve  s'entendait  peu.  En  zone  bretonnante,  càer  a  passé  par 
caer,  kear,  ker  et,  en  léon,  par  keer,  kear,  avec  a  très  atténué. 
Voici  des  communes  à  car,  dans  le  Morbihan  :  Caden,  Molac, 
Pluherlin,  Malansac,  Guillac. 

Le  cadastre  est  à  peu  près  entièrement  français  (je  n'y  trouve 
même  pas  de  car),  à  Thchillac,  Rochefort-en-Terre,  Saint- 
Congard,  Saint-Grave,  Saint-Jacut,  La  Polaric,  Saint-Vincent, 
Saint-Perreux,  La   Gacilly,    Carentoir,  La  Chapelle-Gacelin, 


Carhaix,  Maraes,  Osimii,  Uxisama.  —  Caer,  Car,  Ker.       297 

Cournon  ;   Les  Fougerets,   Glenac,  Quelneuc,    Saint-Martin, 
Tréal,  Saint-Laurent. 

Au  contraire,  des  ker  l\  :  Camoel,  Férel,  Marzan,  Penrestin, 
Saint-DoLi}',  Questembert,  Lauzac,  Noyal-Murzillac,  Penerf, 
Péaule,  Elven  (en  partie  bretonnant,  il  y  a  peu  de  temps), 
Trédion. 

Les  communes  de  la  côte  qui  ont  perdu  le  breton,  dans  le 
Morbihan,  sont  encore  en  petit  nombre  et  ne  se  trouvent  guère 
que  dans  le  canton  de  la  Roche-Bernard,  c'est-à-dire  au  delà  de 
la  Vilaine-  Mais  là  encore,  il  est  clair,  par  le  cadastre,  que  le 
breton  a  disparu  à   l'époque    moderne.    Au   contraire,   dans 
l'intérieur,  dès  qu'on  arrive  vers  les  confins  de  l'arrondissement 
de  Vannes,  dans  le  canton  de  Rochefort-en-Terre  même,  on 
est  en  zone  très  anciennement  française.  Je  n'ai  pu  encore  étu- 
dier l'arrondissement  de  Ploermel  ;  mais  il  n'y  a  guère  de  doute 
pour  moi  que  dans  toute  cette  zone,  le  breton  n'ait  disparu  de 
très  bonne  heure.  Dans  les  anciens  évêchès  de  Dol,  Saint-Malo 
et  la  plus  grande  partie  de  Saint-Brieuc,  il  en  a  été  de  même. 
Ceci  n'est  qu'une  esquisse.  Le  sujet  a  besoin  d'être  traité  en 
grand  détail.  J'y  reviendrai  prochainement.  Un  fait  historique- 
ment important  en  ressort,  c'est  que  la  partie  Sud  de  la  Bre- 
tagne a  été  beaucoup  plus  fortement  bretonnisée  que  l'intérieur 
et  la  côte  Nord.  Ceci  explique  que  toute  la  lutte  contre  les 
Francs  ait  été  menée  par  les  Bretons  de  Browerec,  fortement 
établis  dès  le  vi^  siècle  à  l'Est  de  Vannes  et   dans  toute  la 
péninsule  guérandaise.  Cette  zone  a  joué  dans  le  niaking  of 
Britanny  un  rôle  analogue  à  celui  du  Piémont  en  Italie.  Cela 
rend  aussi  vraisemblable  l'assertion  d'Einhard,  que  les  Bretons 
insulaires  se  seraient  établis  d'abord  sur  le  territoire  des  Cirrio- 
solites  et  des  Veneti.  Il  est  frappant,  en  outre,  que  dès  la 
deuxième  moitié  du  v^  siècle,  les  Bretons,  situés  sur  la  Loire, 
aient  pu  envoyer  12000  combattants  à  l'empereur  Anthémius. 
Dernièrement,  le  D'  Topinard  et  le  D'  Collignon,  d'après 
des  statistiques  anthropologiques  font  du  Morbihan,  de  toute 
la  côte  particulièrement,  un  îlot  doUchocéphale  et  blond.  Avec 
leur  façon  simpliste  de  traiter  l'histoire,  ils  en  ont  conclu  que 
les  Morbihannais  étaient  des  Belges;  ils  triomphent  en  citant 
Strabon  qui  fait  en  effet  des  Vénètes  des  Belges.   L'erreur  de 


298  J.  Lotli. 

Stuibon  est  due  à  une  méprise  et  à  une   fiiusse   cartographie. 

S'il  y  a  réellement  une  différence  entre  les  Bretons  vannetais 
et  les  autres,  elle  est  due  sûrement  à  la  densité  de  l'élément 
immigré.  J'avoue  que  les  statistiques  de  MM.  Topinard  et  Col- 
lignon  sont  en  contradiction  avec  mes  propres  observations, 
surtout  en  ce  qui  concerne  la  couleur  des  yeux  et  des  cheveux. 
Sur  ce  point,  la  question  sera  prochainement  élucidée.  Je  fais, 
en  effet,  procéder,  en  ce  moment,  à  une  enquête  complète  sur 
la  couleur  des  yeux  et  des  cheveux  dans  les  écoles  primaires 
des  deux  sexes  de  toute  la  Bretagne. 

Un  avis  à  ceux  qui  s'occuperaient  de  Ker.  Il  a  été  et  il  est 
encore  de  mode,  par  bretonnisme,  de  donner  le  nom  de  kcr-  à 
des  maisons  et  châteaux  en  territoire  français.  C'est  ainsi  que 
j'ai  relevé  à  ma  grande  stupeur,  Ker-EncJos,  à  Dinard  et  dans  le 
cadastre  de  Malansac  :  Ker-MOBLOT  !  ! 

J.   LOTH. 


APPENDICE  A  CARHAIX:  CAIR,  CATHIR,  CASTRA 


Dans  l'article  ci-dessus,  l'équation  caer  ^=  castra  n'implique  nullemen 
dans  ma  pensée  que  caer  sorte  de  castra  ;  il  y  a  simple  équivalence  de  sens 
et  aussi,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  superposition.  Les  Brittones  ont 
incontestablement  transcrit  castra  par  caer,  de  même  que  les  Anglo-Saxons 
par  ceaster.  On  le  voit  même  pour  les  mêmes  lieux  ;  par  exemple  Chester  était 
à  l'époque  romaine  Castra  et  porte  encore  en  gallois  le  nom  de  Caer. 

C^ns  mes  Mots  latins,  p.  95,  j'ai  indiqué  que  caer  ne  pouvait  sortir  de 
castra  d'après  la  phonétique  brittonique.  Il  est  également  impossible  de  faire 
sortir  de  castra  l'irlandais  cathir  et  tout  aussi  impossible  de  ramener  caer  à 
cathir  '  et  à  une  forme  celtique  commune. 

Foy  {Indogerm.  Forsch.,  1896,  p.  326-327,  d'après  Planta,  Gr.  osk.  und 
u.  D.,  p.  422-424)  a  tenté  une  autre  explication:  castrttni  viendrait  de  ciit- 
trôm  et  cathir  de  *cat-rcx.  Cette  solution  est  peut-être  satisfaisante  pour 
l'irlandais  ;  à  coup  sûr,  elle  est  inadmissible  pour  le  brittonique.  Si  nous 
supposons  une  forme  assez  invraisemblable  en  elle-même,   *cal-rex,   nous 

I.  Le  géi\\\.\{  sethar  pourrait  justifier  calhair  s'il  venait  de  *svcslr-os,  mais 
ce  peut  être  un  fait  d'analogie  d'après  hrdthar,  màlhar. 


Carhaix,  Maraes,  Osimii,  Vxisama.  —  Caer,  Car,  Ker.       299 

aurons  en  gallois:  cadr;  en  vieiix-bretoii,  il  en  serait  de  même.  En  moyen 
breton,  on  aurait  eu  ca~r. 

J'avais  proposé,  comme  une  hypothèse  désespérée  (Mots  latins,  p.  95), 
une  forme  celtique  '^casra  qui  se  serait  confondue  par  suite  de  la  ressemblance 
de  sens  et  de  son  avec  castra  ;  mais  castra  n'eût  donné  vraisemblablement 
que  carr.  On  ne  peut,  en  effet,  invoquer  ici  teîr  =  *tesr-es,  pedeir  =  *qetesr-cs, 
ni  chivaer  =  *svesr  '  ;  \&  processus  n'est  pas  clair,  à  cause  de  l'irlandais,  on  a 
à  compter  avec  svesôr,  tesor-es.  De  plus,  la  voyelle  devant  -sr-,  dans  ces 
deux  derniers  exemples,  est  palatale.  Enfin,  si  -sr-  semble  bien  se  réduire 
à  -rr-,  il  n'est  pas  sûr  que  -dt-  intervocalique  donne,  au  moins  en  irlan- 
dais, une  s  assimilable  à  ;•  :  casair,  grêle,  peut  remonter  à  kass-ri  venant 
de  kad-tri. 

Je  ne  vois  aucun  moyen  sûr  de  se  tirer  d'affaire  avec  caer.  Peut-être  faut-il 
abandonner  tout  parallélisme  avec  castra.  On  pourrait  songer  à  un  dérivé 
de  kag  :  gallois,  breton  cae,  champ  clos  de  haies  ou  talus,  gaulois  caiiiin  = 
*cagio-n.  Le  sens  est  très  satisfaisant. 

Le  vieux  haut  allemand  hag  est  donné  une  fois  avec  le  sens  de  nrhs  -,  évi- 
demment ville  entourée  de  remparts.  Une  forme  hdg-ro-  ou  kag-rd-  donnerait 
régulièrement  en  gallois  et  breton  cair,  puis  caer.  Il  est  sûr  que  /  dans  cair 
représente  un  son  spirant.  Pour  l'irlandais,  dans  ce  cas,  il  faudrait  le  sup- 
poser emprunté  au  brittonique  ;  cathir  serait  une  graphie  de  cair  :  th  inter- 
vocalique, même  en  vieil  irlandais,  était  vraisemblablement,  surtout  devant 
une  voyelle  palatale,  réduit  à  /;. 

Une  fois  le  mot  cahir,  cathir  acquis,  il  a  été  naturellement  traité  comme 
un  nominatif  et,  dans  sa  déclinaison,  il  a  suivi  l'analogue  de  iiathir,  na- 
thiach,  etc. 

J.  LOTH. 

1.  Il  me  semble  que  svesor  a  dû  être  accentuée  au  nom.  sg.  comme 
brdthir,  gall.  brazued  et  au  pluriel  comme  brâtèr-es,  gall.  brodyr  ;  cf.  gall. 
chwtor-ydd,  anc.  *chivyaii'r  ^^*svesâr-es,  svesôr-es. 

2.  Kluge,  Etym.Wort.,  VI«  éd.,  à  hag. 


SOME  ROUGH  NOTES  ON  THE 
PRESENT  PRONONCIATION  OF  CORNISH  NAMES 


The  présent  pronunciation  of  Cornish  phice-names  is  not 
altogether  a  safe  guide  to  the  old  pronunciation,  because  of 
late  years  there  has  been  considérable  altération,  owing  to  the 
spread  of  «  éducation  »,  whereby  the  «  London  twang  », 
taught  in  the  Board-School  training  collèges  as  standard 
English,  is  every  where  gradually  superseding  the  old  local 
pronunciations.  The  same  influence  tends  to  make  people 
think  it  correct  to  pronounce  names  as  they  are  spelt,  without 
regard  to  traditional  contractions,  or  the  older  sounds  of  the 
letters.  Still,  a  good  deal  may  be  learnt  from  the  mouths  of 
old  people,  and  from  the  spellings  ofwordsof  whose  dérivation 
there  is  no  doubt,  especially  when,  as  is  frequently  the  case, 
thèse  spellings  were  phonetic  English  représentations  of  Cornish 
sounds,  adopted  while  the  old  language  was  still  in  use. 

The  vowel  sounds  heard  at  présent  seem  to  be  : 

1.  —  A.  I.  â,  the  Sound  of  «/  in  air  (without  a  trilled  r) 
is  represented  by  a  with  a  mute  e  following  the  closing  con- 
sonant  or  in  an  open  syllable  by  a.  This  is  heard  in  words 
compounded  with  glas  (blue  or  green),  pras  (a  meadow)  and 
others,  e.  g.  PolgIà~e,  Hallage,  Chyprà:^e,  Trebrà:(e,  etc.  Educa- 
ted  people  pronounce  this  vowel  as  ay  in  may,  but  the  à,  the 
natural  elongation  of  à,  as  in  man,  is  heard  in  the  mouths 
of  old  people.  It  is  the  long  a  of  Scottish  Gaelic  and  North 
Welsh. 

2.  à,  as  in  luan.  This  is  represented  by  a,  with  the  letter 
tliat  follows  it  sometimes  doubled  or  else  without  an  e  mute 
after  it,  e.  g.  Hàlvcan,  Baldhii,  Trcvânyon,  Angârrack. 


Some  roiigh  Noies  ou  thc  Pronunciation  of  Cornish  liâmes.      301 

3.  à  as  in  father,  the  long^of  South  Welsh,  is  almost  unk- 
nown,  except  when  followeJ  by  r,  and  in  tlie  words  in  which 
it  is  used  in  standard  English  the  modem  Cornish  generally 
give  it  the  à  sound  described  above.  Thus  father,  cal  m,  calf 
arc  pronounced  fairther,  càirm,  cairf,  with  the  r  untrilled. 

4.  â  of  Old  Cornish  sometimes,  but  rarely,  became  aiu  (as 
in  thaiiî)  in  later  Cornish.  Thus  \ve  find  bras,  great,  written 
brao^e,  brau::^,  brau^e,  and  its  superlative  brossa  or  brau:^a,  and 
als,  diff,  is  written  aul~  by  Boson.  This  is  the  long  a  of  Irish 
Gaelic.  It  is  found  in  Cornish  names  in  the  case  of  zvariha 
(meaning,  higher^,  with  is  sounded  zuawtha,  and  in  other  cases 
of  a  foUowed  by  //  or  r. 

IL  —  E.  I .  ê,  the  sound  of  ay  in  fiiay  is  generally  represented 
by  ai  or  ay,  with  or  without  an  e  mute  in  the  case  of  a  closed 
syllable,  e.  g.  Tremaim  (tre  =  dwelling,  nién  =  stone).  Some 
timesa^  with  the  e  mute  after  theclosingconsonant,  represents 
this  sound,  but  generally  that  is  meant  for  à.  Occasionally  ea 
is  pronounced  é,  especially  in  an  accented  open  final  syllable, 
e.  g.  Tredrea. 

2.  ë,  as  e  in  men,  is  represented  by  c,  sometimes  with  the 
consonant  doubled,  e.  g.  Tregenna. 

III.  —  I.  I.  /,  as  ee  in  see,  is  represented  h\  ea  or  occasio- 
nally, ee,  e.  g.  Halvear,  Halvean,  Porthmear,  Wheal,  Pentreatb, 
Portreath,  but  old  people  often  sound  ea  as  ay  in  iiiay,  even 
in  English  words. 

2.  î,  as  /  m  pin,  is  represented  by  /  or  y,  the  latter  generally, 
but  not  always,  in  unaccenced  syllables,  e.  g.  Trevérhyn, 
Porthméllin.  In  Pelynt,  Bochym  (pron.  P'iint,  Bochim)  the 
accent  is  on  the  y,  but  usually  an  accented  y  is  pronounced  as 
l  in  jnine,  e.  g.  Bonython,  and  in  words  compounded  wiih 
chy,  house,  the  y  has  usually  the  same  sound,  e.  g.  Chy-an- 
Dowr  (a  suburb  of  Penzance)  but  sometimes  the  y  represents 
a  short  ;,  as  in  Chypra^e  (in  Morvah),  which  is  pronounced 
like  a  combination  of  the  English  words  Chip-ràise  (or  rairse). 
Sometimes  the  sound  of  î  in  mine  is  represented  as  in  English 
by  /,  with  a  mute  e  after  the  consonant,  or,  with  a  single  con- 
sonant foUowed  by  a  vowel,  e.  g.  Pentire,  Pencalinick. 

IV.  —  O.  I.  ô  varies  between  0,  as  in  bone,  and  the  a  of 
Revue  Celtique,  XXIV.  21 


502  Hem  y  Jcnncr. 

ail.  Probabl}'  English  influence  is  gradually  substituting  the 
former  for  the  lutter,  which  was  probably  the  older  Cornish 
value  of  t'.  The  sound  of  ô  in  hone  is  usual  for  a  final  oiv, 
especially  when  unaccented.  There  is  indeed  the  same  uncer- 
tainty  about  oiu  that  there  is  in  English  (cf.  boiu,  arcus  and 
boiu,  flectere  or  knoiu  and  now).  Generally  in  any  case  except 
an  open  final  syllable  ow  is  pronounced  as  in  now. 

2.  ô,  as  0  in  on,  is  represented  as  in  English,  and  unlike 
English,  it  never  in  an  accented  syllable  represents  the  obscure 
vowel,  as  in  London. 

V.  —  U.  I.  fi,  the  Sound  of  oo  in  moon,  is  generally  written 
00,  as  in  English,  e.  g.  Goonhilly,  Halwoon  (pronounced 
Hàlôon).  The  English  l'i,  as  in  tune,  is  represented  u  or  eiu, 
e.  g.  Dnpath,  Carnsew,  Uny,  Ustick  or  Ewstick,  etc. 

2.  //,  as  //  ïn  full,  bull,  is  hardly  found  at  ail.  The  short  u 
of  Cornish  names  is  generally  the  obscure  vowel,  as  //  in  until, 
e.  g.  Dimheved,  Gidval,  Ludgvan. 

Rarely  u  is  pronounced  î,  e.  g.  Luxûlyan,  which  is  sounded 
Luxillyan  (the  first  u  being  the  obscure  vowel). 

3.  The  French  il  sound  of  Old  Cornish  and  of  modem 
Devonshire  English  does  not  exist  in  Cornwall  now,  except 
on  the  borders  of  Devon.  This  sound  had  changed  to  /  (repre- 
sented by  /  or  eè)  beforê  Cornish  ceased  to  be  written,  e.  g. 
/;^  or  tees  for  tus,  etc. 

The  consonants  hâve  generally  the  same  value  as  in  English. 
G  is  usually  hard  even  before  e  and  /,  its  English  soft  sound 
being  represented  by  dg  or  y .  Thus  : 

Hard  g  sound  :  Tregeniber,  Tregelles,  Polgear. 

Soft  g  sound  :  Penjerrick,  Ludgvan,  Poljew,  Cadgiuith. 

There  is  some  doubt  occasionally  as  to  the  sound  of  s  or  ^, 
especially  before  a  thin  vowel.  Thus  Carnseiu(at  Hayle)  wdiich  is 
probably  either  black  rock  or  dry  rock  (more  probably  the  latter, 
for  the  rock  is  certainly  not  black)  is  usually  called  Carnjeiv; 
Trebel:^ue  (formerly  a  manor  of  the  Arundels  in  St  Columb 
Minor),  used  to  be  called  Tribbyjéw  (with  the  accent  on  the 
last  syllable)  by  old  people  thirty  years  ago.  But  s  representing 
an  old  Celtic  d  or  t  after  ;/  or  /  is  rarely/;,  but  is  usually  s  or 
occasionally  by  assimilation  with   a  sonant  which  follows  ;(. 


Some  rougli  Notes  on  the  Pronunciation  of  Cornish  nanus.      503 

Thus  Nans  {jiant  =  vallev)  is  sometimes  written  Kance,  and 
the  onl}^  case  I  can  think  of  in  which  its  s  lias  changed  to/is 
Nanji^el  (=  Nans  isal)  in  St  Levan. 

Th,  especially  when  it  follows  a  consonant,  tends  to  disap- 
pear.  This  is  very  common  in  the  case  of  the  word  portb, 
harbour  or  creek  :  which  becomes  por,  per  or  p'r,  e.  g. 
Bosporthennis  (pro.  Bosp'réunis),  Porthcuel  (pro.  Porcitel), 
Porihscatho  (pro.  Porscatho).   Th  serves  for  both  db  and  th. 

There  is  a  strong  tendency  in  the  Cornish  pronunciation 
of  EngHsh  to  turn  /  into  ë,  thus  et  ednt  or  tednt  =  it  isnt.  Also 
to  divide  the  long  ê  (ay  in  may)  into  îu  (eea  or  eeïi,  the  last 
being  the  obscure  vowel,  as  u  in  untiï),  and  to  sound  0  as  aw 
in  saw.  Thus,  I  received  the  following  sentence  on  asking  my 
way  to  a  certain  crellas  («  bee  hive  hut  »)  in  Zennor. 

«  Dhës  édn't  naw  way  té  Bosp'rennis.  Yoo  dé  gaw  'long 
dh'  lee-ûn,  tell  yoo  dé  cùm  t'a  gee-ùt,  an'dhén  yoo  dé  gaw 
owt'pon  a  crawft  an'  dheeùr  et  tes.  Aw,  naw,  dhés  ednt  naw 
way^  » 

[In  this  sentence  the  open  c  (in  té  =  to,  dé  =  do)  is  sounded 
as  in  the  French  de,  le,  nie,  &  the  same  sound  is  given  to  the 
indefinite  article  a.] 

In  Cornish  names,  as  well  as  in  English  words  as  sounded 
in  Cornwall,  there  is  a  tendency,  stronger  even  than  in  English, 
to  turn  ail  unaccented  vowels  except  /(and  sometimes  even  that) 
into  the  obscure  vowel,  especially  in  closed  final  syllables. 
Liidgvan,  Poi-thcuel,  Angarrack,  Trevanyon,  are  sounded  Lûjûn, 
Porkéu'ûl,  Angàniïck,  Trevànyûn.  But  a  final  en  is  often  soun- 
ded ïn,  or  an.  Thus  I  heard,  at  a  Cornish  railway  station,  a 
man  say  to  the  booking-clerk  «  whàn  àr'ee  gawûn  té  gee  us 
ar  teckûts  1  »  for  «  When  are  you  going  to  give  us  our  tickets  ?  » 

It  should  be  noted  that  you,  when  it  follows  a  verb  or  a 
préposition,  becomes  ee  (/)  or  perhaps  rather  its  short  sound 
(for  in  thèse  cases  it  is  usually  made  an  enclitic)  like  the  final 
y  in  tarry,  Mary,  Sec. 


I.  In  proper  English  spelling  :  «  This  isnt  no  way  to  Bosporthennis. 
You  do  go  along  the  lane,  till  you  do  corne  to  a  gâte,  andthen  you  do  go 
out  upon  a  croft  and  there  it  is.  Oh,  no,  this  isn't  no  wav  ». 


504  Henry  Jenner. 

Y  when  followed  by  a  vowel  is  usually  a  consonant,  like 
the  German  j,  but  there  is  an  exception  in  the  case  of  words 
compounded  with  Yon,  when  it  means  Job)i.  Thus  Lanyon,  in 
Madron  (where  the  Knights  of  St  John  had  some  property)  is 
called  Lan-\un,  or  Lanine  (the  y  as  /  in  mine,  or  the  nine  as 
the  Enghsh  numéral  nine),  though  young  people  are  now 
taking  to  call  it  Lan-yôn,  with  the  consonant  y.  Simihirly  Ma- 
ra:^ion,  which  is  Marha~  Yon  (or  the  Market  of  [King]  John)  is 
sounded  Mû rrai-yon,  or  Màrra-xyon,  from  which  arose  a  theory 
that  the  word  was  Hebrew  and  was  'V^TOÇ  (the  Bitterness  of 
Sion),  and  a  home  of  exiled  Jews,  which  of  course  is  nonsense. 

The  stress  accent  of  Cornish  names  préserves  a  sensé  of 
their  dérivation.  In  words  compounded  with  tre,  pol,  peu,  ras, 
car,  lan,  bal,  wheal,  chy,  park,  porth,  nans  (or  nan),  carn,  hal, 
gooti,  gweal,  hos,  and  other  monosyllabic  nouns,  as  well  as 
dissyhables  such  as  triga,  ireva,  &c.,  the  accent  is  always  on 
the  quaUfying  word,  whether  itcomes  after  one  of  thèse  nouns, 
or  (as  is  rarely  found)  before  one.  Thus  :  Trevéar,  PoJglàxf, 
Pen:;ànce,  Rosevéar,  Carlyon  [prob.  Castra  Le.gionitm.  This  is 
another  case  of  y  not  being  a  consonant  before  a  vowel], 
Lanéasî,  Baldhû,  Wheal  Vôr,  Chytàn,  Por[th]îréaîb,  Nansniéer, 
Carnjéw,  Halvéar,  Goonvéan,  Bosiuàrîh,  etc.  Héudrea  (old 
house)  has  the  accent  on  Hen,  which  is  the  adjective. 

If  the  qualifying  word  has  more  than  one  syllable  the  accent 
is  almost  invariablyon  the  penultimate;  Tregcnna,  Polgwàrra, 
PencaUnick,  etc.,  unless  that  syllable  happens  to  be  the  article 
an  or  a  préposition,  such  as  war.  Croiusanwrà ,  Tyiuardréath, 
Chyandôiur ,  etc.Two  of  thèse  lastare  often  written  with  hyphens 
between  the  component  parts,  Crows-an-Wra  Chy-an-Doivr. 

In  words  that  are  not  compounds  the  accent  is  almost  always 
on  the  penultimate,  and  I  hâve  knovvn  this  applied  even  to 
«  foreign  »  names.  Thus,  there  was  a  Wesleyan  minister  at 
Hayle  some  20  years  ago  whose  name  was  Kennedy,  a  Scottish 
(Galloway)  name  accented  on  the  first  syllable,  but  he  was 
generally  called  «  Mr  Kenéddy  ». 

On  the  contrary  when  Cornishmen  leave  Cornwall  the 
accentuation  of  their  names  often  changes  in  a  çieneration  or 


Some  roiigh  Notes  on  thc  Pronunciation  of  Covnish  naines.      305 

two.  Thus,  Iknewof  a  St  Columb  man  named  NajikivcU,  with 
the  accent  on  the  second  syllable^  who  went  to  Australia  and 
settled  there,  and  his  son,  whom  I  hâve  met,  was  called  and 
even  called  himself  Nànhivell,  with  the  accent  on  the  first 
syllable.  Similarly  there  is  a  Mr  Rosevear  of  my  acquaintance, 
who  is  of  the  second  génération  away  from  Cornwall,  and  is 
always  called  Rosevear,  not  Rosevear.  Yet  in  Cornwall  no  one 
ever  misplaces  the  accent  even  on  a  name  that  he  has  never 
heard  before.  There  seems  to  be  an  instinctive  understanding, 
a  sort  of  ghost  of  the  old  language  still  hovering  around  its 
old  habitation. 

I  know  of  one  curions  apparent  exception  to  the  rule  of 
stress  accent,  and  I  believe  it  to  be  a  remarkable  instance  of 
the  persistence  of  tradition.  Penwith,  a  district  extending  from 
about  Camborne  to  the  Lands  Ead,  is  always  called  Pénwith, 
not  Pcmuith.  I  think  it  was  once  Pen-emuith,  the  headiand  of 
ash-trees,  which  abound  therein,  and  thc  old  meaning  has 
survived  in  the  accentuation. 

Occasionally  a  final  g  sound  is  shown  to  be  hard  by  the 
insertion  of  a  u  before  the  e  mute  which  is  used  to  lengthen 
the  preceding  vowel  (as  in  the  English  wor  as  plaque,  vague,  etc.). 
Thus  in  Trevagiie,  the  last  syllable,  vague,  is  pronouncedexactly 
like  the  English  word  of  the  same  spelling,  but  this  is  rare, 
and  is  only  found  in  East  Cornwall. 

The  real  place  in  which  to  study  pronunciation  is  the 
Lands  End  district  (West  Penwith),  in  the  parishes  of  Stives, 
Towednack,  Zennor,  Morvah,  St  Just,  St  Levan,  St  Buryan, 
St  Paul,  Gulval,  Madron,  St  Erth  and  Ludgvan,  where  the 
names  offields,  farms,  houses,  creeks  and  coves  and  hills  are 
mostly  descriptive  and  are  in  the  latest  form  of  Cornish, 
which  there  is  only  just  out  of  reach. 

I  was  staying  in  Zennor  last  summer,  and  noticed  that  the 
country  people  there  pronounced  the  compounded  place  names 
as  though  they  quite  understood  their  component  parts. 
Sometimes  I  think  they  really  did,  for  I  am  sure  they  knew  the 
différence  of  meaning  between  vear  and  vcan,  or  luarlha  and 
wollas. 

Henry  Jenxer. 


UNE  ANCIENNE  GLOSE  IRLANDAISE 


Il  y  a  33  ans,  je  publiai  dans  le  i^''  volume  de  la  Revue  Celtique 
(p.  58,  59)  une  courte  notice  sur  un  manuscrit  du  viii'  siècle, 
de  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne,  côté  16,  d'origine 
irlandaise,  provenant  de  Bobbio,  et  contenant  dans  sa  pre- 
mière partie  le  texte  latin  de  Probus  et  dans  la  seconde  celui 
d'Eutyches,  accompagné  de  gloses,  dont  quelques-unes  en  vieil 
irlandais.  La  notice  reproduisait  trois  de  ces  dernières  gloses, 
insérées  aux  feuilles  57.58  du  manuscrit.  L'une  d'elles,  placée 
sur  le  mot  prurio,  à  la  feuille  58%  ligne  16,  était  grattée ^ 
Toutefois,  malgré  le  grattage,  par  l'inspection  directe  et  répétée 
du  ms.,  contrôlée  sur  une  bonne  épreuve  photographique,  je 
pus  lire  assez  distinctement  incrhigiiii. 

M.  W.  Stokes  qui,  deux  ans  plus  tard,  publia  les  trois  gloses 
irlandaises  de  ces  feuilles  et  deux  autres  de  la  feuille  64^,  avait 
cru  pouvoir  lire  (tout  en  déclarant  que  la  y  et  4^^  lettre  étaient 
obscures)  ménaigim,  répondant  à  l'irlandais  moderne  mianui- 
ghim  «  I  long  for  »,  dérivé  de  niîan  «  désire  »-. 

D'autre  part,  M.  Zimmer,  après  avoir  également  consulté 
une  photographie  de  la  feuille  58^  du  manuscrit  et  s'appuyant 
sur  l'autorité  de  Br.  Guterbock,  lisait  meraigim  et  rattachait  ce 
mot  à  l'irlandais  moderne  mear  «  concupiscence,  lust  »  du 


1 .  Transcription  de  la  ligne  1 6  :  rrcsAGio  salio  sepelio  stabilio  micturio 

(gl.    MICTUS)    PRURIO    (gl.   *merbigim)   PARTURIO   (gl.  PARTUS)    HAURIO   (gl. 

HAusTus)  iNRETio  (traces  de  lettres  effacées  sur  ce  mot)  sentio  gestio 
UESTio  EFFiGio  (corrigé  EFFUGio,  recte  effutio,  Keil.  Gr.  Lat.,  V,  451) 
MOLLio  bul[lio].  —  La  remarque  de  Keil  «  vestio  omittit  B[obiensis  codex]  », 
comme  on  voit,  est  erronée. 

2.  V.  W.  Stokes,  Goidelica^,  51,  52. 


Une  ancienne  glose  irlandaise.  P7 

Dict.  de  O'Reilly^  Cette  leçon  a  été  reproduite  dernièrement 
par  M.  Ascoli,  qui  l'a  rapprochée  du  mot  nieracht  a  excite- 
ment  »,  cité,  d'après  O'Donovan,  dans  le  supplément  de 
O'Reilly^ 

A  mes  yeux,  ces  deux  leçons  ne  cadrent  pas  avec  les  traces 
d'écriture  laissées  par  le  grattoir.  Les  deux  premières  lettres  de 
la  glose  et  les  trois  dernières,  soit  me. .  .gini,  peuvent  être  lues 
aisément  et  ne  sont  pas  contestées.  La  troisième,  faisant  partie 
du  groupe  er,  est  identifiée  par  sa  comparaison  avec  d'autres  r 
écrits  dans  la  même  page,  notamment  avec  le  r  de  la  glose 
irlandaise  airect  qui  est  de  la  même  main,  et  avec  ceux  du 
groupe  ER  des  mots  uerbum  tertiae,  etc.  La  cinquième  est  sans 
doute  /;  cette  voyelle  est  ici  postulée  par  la  désinence  verbale 
qui  la  suit;  elle  est  en  outre  indiquée  par  l'étroit  espace  qui  lui 
est  réservé.  Le  seul  doute  possible  porte  donc  sur  la  quatrième 
lettre  que  MM.  Stokes,  Zimmer  et  Guterbock  ont  lue  a  et  que 
j'ai  lue  b.  Le  grattage  de  la  glose,  opéré  horizontalement, 
ayant  effacé,  d'après  ma  supposition,  le  point  de  jonction  de  la 
tige  perpendiculaire  du  h  avec  la  panse  de  cette  lettre,  on  a 
pu,  par  suite  d'une  illusion  d'optique,  prendre  cette  panse 
pour  un  a,  et  le  sommet  de  la  tige  pour  un  accent  un  peu 
déplacé  à  droite  (c'est  ainsi  que  je  m'explique  Vé  accentué  de 
ménaingim  lu  par  M.  Stokes)  ou  pour  une  trace  de  l'ancienne 
écriture  du  palimpseste  (Guterbock).  Mais  en  comparant  bien 
attentivement  ce  qui  reste  de  cette  lettre  avec  les  b  écrits  sur  la 
même  page  du  manuscrit,  on  est  amené  à  reconnaître  que  la 
lettre  effacée  est  réellement  un  b.  C'est  ainsi  qu'elle  vient  encore 
d'être  lue  par  M.  le  P""  J.  Karabacek,  directeur  de  la  BibHothèque 
de  la  Cour  de  Vienne,  et  par  M.  le  D''  R.  Béer,  secrétaire  de 
la  même  bibliothèque,  qui  ont  bien  voulu  m'aider  de  leur 
expérience  paléographique.  Quant  à  moi,  j'ai  examiné  le  ma- 
nuscrit et  l'épreuve  photographique  bien  des  fois  et  à  de  longs 
intervalles  et  il  m'a  toujours  été  impossible  d'y  lire  autre 
chose  que  merbigim. 


1 .  V.  H.  Zimmer,  Gîossae  hibcrnicae  e  codicibiis  lVii\iburgensi  CavoUsrnhensi 
aliis,  etc.  Berolini,  1881,  p.  228. 

2.  V.  Ascoli,  Glossarium  palaeo-hibernicum,  ccclxxvii. 


5o8  C.  Nigra. 

Convaincu  de  l'exactitude  de  cette  leçon  et  cherchant  à 
découvrir  une  connexion  sémantique  entre  elle  et  le  latin  pru- 
Rio,-  j'avais  hasardé  tout  d'abord,  dans  la  notice  précitée,  la 
supposition  d'après  laquelle,  par  un  changement  de  la  consonne 
initiale  (comme  dans  ben,  mnà,  muai,  etc.),  nierbigim  aurait  pu 
représenter  un  *bcrbigi)n  «  ferveo  »  et  se  rattacher  à  bcrbaim 
«  COQ.UO  »,  néo-irl.  hearbhaim  «  I  boil  »,  etc.  Après  la  publi- 
cation de  ma  notice,  je  ne  tardai  pas  à  reconnaître  que  le  chan- 
gement phonétique  susénoncé  n'est  pas  admissible  dans  ce  cas 
et  que  d'ailleurs  ferveo  est  encore  autre  chose  que  prurio. 
Mon  explication  était  donc  fausse.  Mais  la  leçon  mcrbigini  n'en 
restait  pas  moins  vraie.  Seulement  elle  ne  pouvait  pas  passer 
comme  une  traduction  irlandaise  du  latin  prurio.  Dès  lors, 
comment  l'expliquer  ? 

Il  y  a  longtemps  que  je  crois  avoir  trouvé  la  bonne  solution 
et  c'est  bien  tardivement  que  je  me  décide  à  en  faire  part  aux 
lecteurs  de  la  Revue  Celtique  où  le  mot  à  déchiffrer  a  paru  pour 
la  première  fois. 

La  glose  placée  sur  prurio  ne  peut  être  lue  que  iiwrbigim, 
comme  je  l'ai  lue,  ou  meraigim,  comme  l'ont  lue  MM.  Guterbock 
et  Zimmer.  Il  s'agit  d'établir  laquelle  des  deux  leçons  est  la 
vraie.  Tout  d'abord  on  doit  remarquer  que  les  quelques  gloses 
irlandaises  contenues  dans  le  manuscrit  qui  est  sous  nos  yeux 
représentent  toujours  la  traduction  fidèle  du  mot  latin  sur  lequel 
elles  sont  placées  (baritona,  gl.  ettorsondi,  curia,  gl.  airect,  etc.). 
Il  paraîtrait  donc,  au  point  de  vue  sémantique,  qu'il  faille  hre 
meraigim,  puisque  le  substantif  irlandais  werar/;/  «  excitement  », 
cité  ci-dessus,  peut  faire  supposer  l'existence  de  ce  meraigim 
avec  la  signification  approximative  de  prurio,  tandis  que  îiier- 
bigim  n'a  rien  à  faire  avec  le  verbe  latin.  Mais  alors,  si  la  glose 
est  juste,  pourquoi  l'a-t-on  grattée  ?  Et,  qu'on  le  remarque 
bien,  le  grattage  est  intentionnel,  ainsi  qu'il  est  démontré  par 
le  fait  que  la  glose  grattée  se  trouve  placée  entre  deux  autres 
gloses  restées  intactes.  D'autre  part,  le  mot  merbigim,  que  je 
persiste  à  lire  dans  le  manuscrit,  n'a  aucun  rapport  sémantique 
avec  prurio.  C'est  un  verbe  dénominatif  du  vieil  irlandais, 
issu  de  me\i^rb  «  putris,  pourri,  flasque  »,  et  il  doit  signifier 
PUTREO,    c'est-à-dire    toute   autre    chose    que   prurio.    Mais 


Une  ancienne  glose  irlandaise.  309 

c'est  précisément  ce  putreo  qui  doit  fournir  le  mot  de 
l'éniorme^ 

Le  glossateur  irlandais  avait  mal  lu  ou  mal  compris  le  texte 
latin.  Cela  se  voit  parfois  dans  les  gloses  irlandaises  du  viii^  et 
du  ix^  siècle.  Au  lieu  de  prurio,  il  avait  lu  ou  compris  putrio 
(graphie  irlandaise  de  putreo)  et  avait  en  conséquence  écrit 
sur  prurio  la  traduction  irlandaise  de  putreo,  qui  est  en  effet, 
comme  on  vient  de  le  dire,  inerbigim.  S'étant  aperçu  de  l'erreur, 
le  glossateur  lui-même  ou  un  lecteur  irlandais  qui  eut  après 
lui  le  manuscrit  dans  ses  mains,  gratta  la  glose  irlandaise  qui 
ne  convenait  pas  à  prurio.  Seulement  le  grattage  ne  fut  pas 
assez  complet  pour  la  rendre  illisible. 

La  signification  de  merbigim  =  putreo  procède  de  celle  du 
mot  déjà  cité  i}îe[i]rb  (*mervi),  gallois  nienv,  «  putris,  flac- 
ciDUS  »,  dont  les  gloses  de  Milan  présentent  une  forme  parallèle 
en  fonction  d'épithète  ou  de  synonyme  de  «  cadavre  »  :  dunaib 
merbib  .i.  dunaib  corpaib  marbaib  (fuxeribus),  65 '^4  ;  iunammerbi 
À.  MORTUA  coRPORA  (fuuera)  113^8  (cf.  lat.  morbus  morbidus, 
it.  niorbido,  ladin  miervi,  ail.  miïrbe,  aha.  marawi,  etc.). 

L'explication  que  je  soumets  au  jugement  des  lecteurs  de  la 
Revue  Celtique  est,  je  crois,  rationnelle;  mais  elle  n'a  pas  le 
caractère  de  la  certitude.  On  pourra  donc  contester  l'interpré- 
tation que  j'ai  donnée  du  mot  merbigim.  Mais  quant  à  ce  mot, 
je  suis  sûr,  autant  qu'on  peut  l'être,  qu'il  a  été  écrit  sur  le 
manuscrit  comme  je  viens  de  le  transcrire  ici. 

C.    NiGRA. 


I.  pulrio  n'est  pas  seulement  une  graphie  irlandaise,  il  faut  l'admettre 
pour  expliquer  le  provençal  poirir  et  le  français  pourrir  (Kœrting,  Latei- 
nisch-roinaiiisches  JVôrterbuch,  i^e  édition,  p.  587;  cf.  Schuchardt,  Z)t'/-  Voka- 
lismus  des  Vulgàr-lateins,  t.  I,  p.  272  et  suivantes.  —  Note  de  la  rédaction. 


LES  DOUZE  JOURS  SUPPLÉMENTAIRES  (GOURDE- 
ZIOU)  DES  BRETONS  ET  LES  DOUZE  JOURS  DES 
GERMAINS  ET  DES  INDOUS. 


Je  dois  à  mon  ami,  M.  Fr.  Vallée,  dont  tous  les  amis  du 
breton  connaissent,  en  Bretagne,  le  dévouement  et  la  compé- 
tence, une  communication  des  plus  intéressantes  et,  à  mon 
avis,  des  plus  importantes  au  sujet  des  gourdeiiou  ou  gourdei- 
siou  bretons. 

Le  père  Grégoire  de  Restrenen  écrit,  dans  son  dictionnaire, 
au  mot  mois,  au  sujet  de  goiirdeiTJou  :  «  Les  dou:{e  premiers 
jours  de  janvier,  ar  goiirdeziou,  ar  gourd i^^ioii,  de  gour,  mâle,  et 
de  dezjoii,  jours,  id  est,  les  jours  mâles,  sur  l'opinion  qu'a  le 
peuple  que  la  qualité  de  ces  douze  premiers  jours  de  l'an  dénote 
celle  des  douze  mois.  » 

M.  Vallée  m'apprend  que  cette  tradition  existe  toujours  en 
Cornouaille  ;  seulement,  ce  ne  sont  plus  les  douze  premiers 
jours  de  janvier  qui  servent  de  pronostics,  mais  bien  les  six  der- 
niers jours  de  décembre  et  les  six  premiers  de  janvier.  Ces  jours 
présages  portent  en  Haute-Cornouaille  le  nom  de  titennaou  (au 
sg.  titen  :  eun  diten). 

Dans  le  Goele  (toujours  d'après  M.  Vallée),  gourdeio  s'em- 
ploie pour  désigner  les  jours  supplémentaires  de  la  gestation 
d'un  animal:  ne  ht  prcst  ar  vuc'h  d'alan ;  oourdeio  c'b  a  ganli 
pcr givech,  la  vache  n'est  pas  prête  à  vêler;  elle  a  toujours  des 
jours  (de  gestation)  supplémentaires'.  A  Ploubalanec,  on  dit 
beau  war  e  c'hourdeio,  être  à  toute  extrémité^. 


1.  Mot  à  mot,  des  jours  supplcuicittaircs  vont  avec  elle  cijaqtie  fois . 

2.  En  trégorois,  l?eas[  gant  e  dalaiv,  être  avec  les  sillons  du  bout. 


Gourdeziou.  3 1  i 

Le  sens  Je  goiir-dei^iou  ^  est  clair  d'après  ce  qui  précède  ;  il 
signifie  nettement  jours  en  plus,  jours  supplémentaires.  Le  mot 
titenn  est  évidemment  idjentique  au  gallois  titen,  bout  de  la 
mamelle.  C'est  sans  doute  une  expression  métaphorique  indi- 
quant qu'il  s'ajoute  quelque  chose  au  chiffre  rond.  Les  Bretons 
voyaient  l'année  lunaire  sous  la  forme  d'un  cercle  auquel 
venaient  s'ajouter  comme  un  petit  bout,  les  douze  jours  2. 

Ces  douze  jours  (du  25  décembre  au  6  janvier,  ce  qui  repré- 
sente la  tradition  la  plus  ancienne)  sont  identiques  aux  fameux 
Zwôlften  des  Allemands  qui,  également,  vont  du  25  décembre 
au  6  janvier  >.  Depuis  longtemps,  on  a  rapproché  les  Zwôlften 
des  Allemands  des  dou^e  nuits  sacrées  des  Lidous.  L'opinion 
la  plus  répandue  jusqu'à  ces  derniers  temps  était  qu'il  y  avait 
là  un  essai  préhistorique  d'égaler  l'année  lunaire  de  354  jours 
avec  l'année  solaire  de  "^GG  jours.  Weber-^  croit  que  la  con- 
naissance de  l'année  solaire  est  venue  aux  Indo-Européens  par 
les  Babyloniens.  Dernièrement,  Tille  (Yule  and  Christmas 
their  place  in  the  Germanie  year,  1899),  dont  je  ne  connais 
l'ouvrage  que  par  Schrader,  a  soutenu  que  ces  12  jours  étaient 
le  temps  sacré  entre  Noël  et  l'Epiphanie.  Ce  qui  a  beaucoup 
contribué  à  donner  un  certain  poids  à  la  théorie  de  Tille, 
c'est  que  jusqu'ici  ces  12  jours  étaient  connus  seulement  chez 
les  Germains  et  les  Indous.  Or,  les  voici  découverts  chez  les 
Celtes.  De  plus,  comme  les  Indous,  comme  chez  les  Germains, 
ces  12  jours  ont  un  caractère  nettement  payen.  Chez  les  Ger- 
mains et  les  Indous,  il  s'y  mêle  des  traditions  mythiques. 

De  plus,  et  cela  ruine  irrévocablement  la  théorie  de  Tille, 
gour-de~iou  signifie  nettement,  sans  qu'il  puisse  y  avoir  d'é- 
chappatoire, jours  en  plus,  jours  supplémentaires. 

Comme  Weber,  je  suis  d'avis  que  nous  avons  affaire  ici  à 
une  tradition  indo-européenne;  l'année  solaire  a  dû  être  connue 

1.  L'interprétation  populaire, yo^ri  mdlcs,  vient  d'une  confusion  a.vcc  goiir, 
homme. 

2.  Le  pis  est,  en  breton  te~,  vannet.  teh,  gallois  teth  =  iïtta.  L'origine  de 
titen  ne  me  paraît  pas  sûre.  Il  a  pu  y  avoir  emprunt  à  l'anglo-saxon  tit, 
mais  ce  n'est  pas  prouvé. 

3.  Schrader,  Reatlexicon,  Jahr.,  p.  391. 

4.  Omina  uud  Portenta,  p.  388.  IndischeSludicn,  XVII,  224;  d'après  Schra- 
der, Realtcxicon,  p.  392. 


512  J.  Loth. 

des  peuples  indo-Européens,  suivant  toute  apparence,  par  les 
Babyloniens  et  je  vois  dans  ces  jours  supplémentaires  un  effort 
pour  accommoder  l'année  lunaire  indo-européenne  à  l'année 
solaire'.  Les  Indo-européens  devaient  être  voisins  des  Babylo- 
niens à  l'Est, 

En  passant,  je  ferai  remarquer  que  Tille  dénie  toute  notion 
indigène  de  l'équinoxe  chez  les  Germains,  parce  que  les  mots 
en  usage  paraissent  traduits  du  latin  aequinocHum  (v.  h.  a. 
chennaht,  ags.  efennihl').  Or,  l'équinoxe  est  bien  connu  des  Bre- 
tons et  des  Gallois  et  les  mots  en  usage  n'ont  rien  à  faire  avec 
aeqninoctium  :  bret.  kehidell,  keidell,  kede^  =  kebede:^^  ;  gallois 
cybvdedd.  Tous  ces  termes  sont  dérivés  de  :  breton  kebed,  kebeit, 
gallois  cybyd  =  *cO'Seti-,  d'égale  longueur. 

J.  Loth. 


I.  Ainsi  s'expliquerait  le  fait  bizarre  que  le  mot  irl.  n»  =  *n'vi  signifie 
lune,  tandis  que  le  sanscrit  ravi-,  arm.  arcv  signifie  soleil  (cf.  Stokes,  A'.  Z., 
XXV,  596). 


UN  PASSAGE  REMARQUABLE 

DU   CALENDRIER   DE   COLIGNY 


Un  travail  de  M.  Loth  communiqué  aujourd'hui  même  à 
l'Académie  des  Inscriptions  par  M.  d'Arbois  de  Jubainville  a 
pour  sujet  une  curieuse  survivance  du  calendrier  celtique  dans 
la  Bretagne  moderne.  Les  douze  jours  qui  vont  du  26  décembre 
au  6  janvier  sont  connus  sous  le  nom  de  goiir-de:jou  «  jours 
en  plus  »,  sur-jours  et  représentent  apparemment  les  douze 
jours  qu'il  fallait  ajouter  à  une  année  lunaire  de  354  jours 
pour  obtenir  une  année  tropique  de  365  jours  et  une  fraction. 

Il  était  intéressant  de  rechercher  comment  le  calendrier  de 
Coligny  avait  tenu  compte  de  ces  douze  jours  supplémentaires. 
J'ai  eu  l'occasion  de  montrer  ici  même  que  tous  les  deux  ans 
et  demi  on  intercalait  un  mois  de  trente  jours,  ce  qui  fait  bien 
douze  jours  supplémentaires  par  an.  Il  y  a  donc  là  une  certaine 
analogie  entre  le  calendrier  de  Coligny  et  le  vieux  calendrier 
breton.  Autre  rapprochement:  les  gour-de::;^iou  sont  les  douze 
premiers  jours  de  l'année  bretonne  qui  commençait  à  Noël.  Le 
mois  bissextile  du  calendrier  de  Coligny  est  au  commencement 
du  semestre  et  non  comme  notre  jour  bissextile,  à  la  fin  d'un 
mois  quelconque. 

La  dernière  analogie  est  encore  plus  frappante.  Dans  son 
Dictionnaire  françois-celtique  (1732),  Grégoire  de  Rostrenen 
(p.  632)  nous  apprend  que  les  douze  jours  des  gour-de^iou  ont 
la  vertu  des  douze  mois  correspondants  de  l'année  ^ 


I.  Il  signale  V opinion  qu'a  le  peuple  que  la  qualité  de  ces  dou:(e  premiers  jours 
de  l'an  dénote  celle  des  dou^e  mois.  Dans  la  littérature  brahmanique  (Schrader, 
Real-h'xicon,  I,  p.  191),  ces  jours  sont  das  Abbild  des  kommcndcn  Jahres, 


5 14  Seymoiir  de  Ricci. 

Voici  le  mois  intercalaire  du  calendrier  de  Coligny  tel  qu'il 
est  donné  en  tète  de  la  neuvième  colonne. 


10 


CIALLOSBilS 
soxnocIngos 
]mman-m-m-xiii 
]lat  ccclxxxv 
jcantaran  •  m 
j  simivis 

d]vmaxxi  IVOS 
dv]max  •  Ivos 
rivJri  ivo 
]vrivrian 
Jsanag 
ogJroc 


Lacune  d'environ  cinq  lignes. 


20 


25 


^0 


35 


[vu] 

4 

VIII 

D[ 

VIIII 

N  . 

i 

[nis 

[ 

X 

N 

el[ 

XI 

t    D 

EDRl[ 

XII 

It  E 

caxtl[ 

XIII 

ni- 

MDSAMONI 

XIIII 

D 

DVMANNI 

X\' 

DS.\A  •  NS     RIVR 

ATEN  OVX 

I 

D    ANACAN 

II    - 

-II    ] 

VID    Q.VTI   IN  OGR 

III 

D    OGROXI   Q,VT 

iiii 

D    GIAMONI 

V 

D    SIMIS  AMB 

VI 

lit 

D    SIMIVISONN 

avTio 

VII 

N    GIAMONI 
ELEMBI 

Un  passage  remarquable  du  Calendrier  de  Coligny. 


^n 


40 


45 


VIII 

\    GIAMOXI 
AEDRIXI 

VIIII 

D    GIAMO  GANT 
AMB   RIVR 

X     i 

il 

MD    SAMON 

XI 

D    DVMX   AMB 

XII 

MD    RIVRI 

XIII 

D    AXAC  •  AxMB 

XIIII 

Ht 

D    OGRONV 

XV 

D    AMB   Q.VT 

Voici  maintenant  la  liste  des  mois  du  calendrier  de  Coligny  : 
Giamon,  Simivis,  Equos,  Elemb  (ou  Elembiii),  Edrini,  Canths, 
Samon,  Duman,  Riiiros,  Anacan,  Ogron,  Cutios.  Nous  ne  savons 
pas,  à  vrai  dire,  si  l'année  commençait  par  Giamon  ou  par 
Samo)i  qui  sont  très  probablement  le  mois  d'hiver  et  le  mois 
d'été. 

Il  n'est  pas  difficile  de  voir  que  cette  liste  se  retrouve  assez 
exactement  deux  fois  et  demie  dans  les  noms  qui  accompa- 
gnent les  trente  jours  du  mois  intercalaire.  Les  noms  de  mois 
paraissent  être  au  génitif. 


I 

16 

ANACAN 

2 

[d]v 

MAXXI      [dvJmAX 

17 

OGR 

3 

[riv 

]ri     Jvrivriax 

18 

Q\'T 

4 

AXAG 

19 

GIAMONI 

5 

[ogJro 

20 

SIMIS 

6 

21 

Q.VTIO  (il  fuidrait  eq.vi) 

7 

22 

ELEMBI 

8 

23 

AEDRINI 

9 

24 

CAXT 

10 

el[embi] 

25 

SAMOX 

II 

edri[ni] 

26 

DVMX 

12 

caxtl[  ] 

-  / 

RIVRI 

13 

SAMOXI 

28 

AXAC 

14 

DVMAXXI 

29 

OGRONV 

15 

RIVR 

30 

Q.VT 

j  i6  Scymotir  de  Ricci. 

Dans  le  calendrier  de  Coligny  chaque  jour  du  mois  interca- 
lant parlait  donc  le  nom  d'un  des  trente  mois  qui  suivaient.  La 
superstition  que  Grégoire  de  Rostrenen  signalait  en  Bretagne 
au  xviii''  siècle  et  que  connaît  aussi  la  littérature  brahmanique, 
existait  donc  déjà  en  Gaule  au  premier  siècle  de  notre  ère. 

Une  survivance  aussi  remarquable  ne  sera  pas  sans  étonner 
les  sceptiques  ;  il  paraît  difficile  de  ne  pas  en  admettre  l'exac- 
titude. 

Seymour  de  Ricci. 
17  juillet  1903. 


LE  CANDETUM  GAULOIS 


Par  Columelle,  De  re  rustica,  livre  I,  c.  r,  §  6,  et  par  Isidore 
de  Sévilie,  Origines,  I.  XV,  c.  15,  §  6,  nous  savons  que  les 
Gaulois  avaient  une  mesure  de  surface  rurale  qu'ils  appelaient 
candetuiii.  Candetum,  pour  cantetum,  est  un  dérivé  du  nom  de 
nombre  gaulois  *canion  «  cent  ».  Le  candetum  était  un  carré 
dont  le  côté,  comme  nous  l'apprtnons  par  Columelle  et  Isidore, 
était  long  de  cent  cinquante  pieds  romains;  ce  côté  consistait 
donc  en  un  multiple  par  cent  d'une  mesure  gauloise  de  lon- 
gueur égale  à  un  pied  romain  et  demi.  Or,  le  pied  romain  et 
demi  c'est  la  coudée,  cubitus  en  latin  %  égale  à  quatre  cent 
quarante-quatre  millimètres;  le  pied  romain  vaut  o"', 296 dont 
la  moitié  este",  148  qui,  ajoutés  à  o"',296=:o"\444. 

La  coudée  qui  explique  ainsi  le  candetum  rural  des  Gaulois 
rend  compte  également  de  la  lieue  gauloise.  On  sait  que  la 
lieue  gauloise,  leuga,  égalait  un  mille  romain  et  demi  2.  Le  mille 
romain,  c'est  mille  passus  et  chaque  passus  =  cinq  pieds;  le 
mille  romain  contient  donc  cinq  mille  pieds;  par  conséquent, 
la  lieue  gauloise  contient  cinq  mille  coudées  ou  cinquante  fois 
le  côté  du  candetum  rural  gaulois.  Le  passus  romain  vaut  i"',48, 
le  mille  romain  i  480  mètres,  la  lieue  gauloise  i  480  mètres 
plus  740  =  2  220  mètres.  Or,  2  220  mètres  ■=  o"',444  x  5  000 
et  aussi  44", 4  (côté  du  candetum)  x  50. 


1.  Vitruve.  1.  III,  c.  i,  §  7.  Le  correspondant  grec,   -f^/j;.  est  de  deux 
centimètres  plus  long  que  le  cubitus. 

2.  Voir  les  textes  réunis  par  Alfred   Holder,    Altceltischer   Sprachschati, 
t.  II,  col.   197,  198. 

Revue  Celtique,  XXiV.  22 


3i8  H.  iVArbois  de  Juhainvilk. 

A  côte  du  ùiiulcluiii  rural  les  Gallo-romains  avaient,  suivant 
Columclle  et  Isidore,  un  candeium  urbain  dont  le  côté  égalait 
cent  pieds  romains,  soit  29'", 60  au  lieu  de  44™, 4-  Son  intro- 
duction paraît  avoir  été  le  résultat  de  la  conquête  romaine. 
Les  Romains  construisirent  en  Gaule  un  grand  nombre  de 
villes  nouvelles:  Augusta,  Aoust  (Drome);  Augusta,  Aoste 
(Isère);  Augusta  Suessionuni,  Soissons;  Augusta  Viromanduo- 
rum,  Vermand  ;  Augusto-bona,  Troyes  ;  Augusto-dunum,  Autun  ; 
Augusto-duruiu,  Bayeux  ;  Augusto-magus,  Senlis  ;  Augusto-neme- 
tuiii,  Clermont-Ferrand  ;  Augusto-ritum,  Limoges  ;  Caesaro- 
dunuvi,  Tours;  Caesaro-viagus,  Beauvais;  Julio-bona,  Lille- 
bonne  ;  Julio-magus,  Angers.  De  là,  par  une  sorte  de  transaction, 
l'introduction  d'un  candetuiu  urbain,  multiple  du  pied  romain, 
tandis  que  pour  la  mesure  des  champs,  on  conservait  l'antique 
candetum  gaulois,  multiple  de  la  coudée,  comme  la  lieue  gau- 
loise, supplantée  par  le  mille  romain  au  Sud  de  Lyon. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE  :  I.  Quatre  chansons  irlandaises  sur  l'été  et  l'hiver  publiées  par  M.  Kuno 
Meyer.  —  II.  Un  volume  de  vers  bretons  par  M.  Emile  Ernault.  —  III.  Les  poèmes 
de  Taldir  (Jaffrennou).  —  IV.  Etude  de  M.  arthur-C.-L.  Brown  sur  le  roman 
d'iwain  par  Chrétien  de  Troyes.  —  V.  A  variant  of  the  gaelic  Ballad  of  the  Mantle, 
par  M.  F.  N.  RoBiNsoN.  —  VI.  Une  histoire  galloise  de  loup  garou  éditée  par 
M.  George  Lyman  Kittredge.  —  VII.  Morgain  la  fée  ou  étude  sur  les  fées  dans  les 
romans  de  la  Table  ronde,  par  Miss  Lucy  Allen  Paton.  —  VllI.  Traduction  an- 
glaise par  Miss  ANTONiA  Meyer  du  mémoire  de  M.  H.  Zimmer  sur  l'église  celtique  en 
Grande-Bretagne  et  en  Irlande.  —  IX.  Introduction  à  l'étude  comparative  des  langues 
indo-européennes  par  M.  A.  Meillet.  —  X.  Vie  de  saint  Germain  l'Armoricain  par 
M.  Baring  Gould.  —  XI.  Quinzième  livraison  de  /'Altceltischer  Sprachschatz  de 
M.  A.  HOLDER.  — ■  XII.  Critique  par  M.  Whitlev  Stokes  du  Glossaire  des  Ancient 
Laws  of  Ireland  composé  par  M.  R.  Atktnson.  —  Xlil.  Les  Hautes  Chaumes  des 
Vosges,  par  M.  Pierre  Boyé.  —  XIV.  Mort  de  M.  Louis  Duvau.  —  .XV.  Incendie  de 
la  bibliothèque  de  M.  Henri  Zimmer.  —  Postcriptum.  Corrections  par  M.  Vendryès  d 
la  chronique  de  la  livraison  précédente. 

I 

M.  Kuno  Meyer  vient  de  publier  à  Londres,  librairie  David  N'utt,  une 
jolie  brochure  intitulée  :  Four  old  irish  Soiigs  of  Sumiiicr  and  Winter.  De 
ces  quatre  poèmes  irlandais  qui  paraissent  remonter  au  ix^  siècle  ou  aux 
premières  années  du  x^,  l'un  célèbre  le  début  de  la  belle  saison  : 

«  Premier  mai  !  Voici  le  beau  temps,  sa  couleur  si  noble.  Les  merles 
«  chantent  toute  leur  chanson  dès  que  le  jour  a  lancé  son  premier  rayon.  » 

«  Le  coucou  gris  à  la  voix  éclatante  crie  :  Salut,  noble  été.  L'amer  mau- 
«  vais  temps  s'arrête  en  route;  les  branches,  poussant  dans  les  bois,  lui 
«  barrent  le  passage  »,  etc. 

Les  trois  autres  poèmes  ont  pour  sujet  l'hiver.  Le  dernier  commence  ainsi  : 

«  Toujours  le  froid  !  La  tempête  est  plus  grande  que  jamais,  chaque 
«  sillon  brille,  c'est  une  rivière  ;  tous  les  gués  sont  pleins  d'eau  et  changés 
«  en  lacs.  » 

Le  texte  irlandais  est  accompagné  d'une  traduction  anglaise  et  un  glos- 
saire termine  le  petit  recueil. 

II 
Notre  savant  collaborateur,  M.  Emile  Ernault,  si  connu  jusqu'ici  comme 


^20  Chronique. 

linguiste  et  comme  lexicograplic,  vient  de  publier  un  volume  de  poésies  '. 
Ses  vers  sont  joliment  tournés,  mais  il  a  beau  faire  ;  à  chaque  pas  le  gram- 
mairien apparaît  à  côté  du  poète.  D'abord  une  préface,  dont  le  texte  français 
mis  au  bas  des  pages  est  accompagné  de  deux  traductions,  Tune  à  gauche 
en  dialecte  de  Tréguier,  l'autre  à  droite  en  dialecte  de  Vannes;  on  y  lit, 
p.  xviii  :  «  L'orthographe  bretonne,  qui  est  très  supérieure  à  celle  qu'on  suit 
«  en  français,  est  fondée  sur  la  phonétique.  Chaque  lettre  garde  toujours  le 
«  même  son  :  g  et  s  ne  se  prononcent  pas  y,  -.  »  Voici  la  traduction  en  dia- 
lecte de  Tréguier  : 

An  doare  skriva  en  hreioneg  a  ^o  kaJs  givellûc'h  eget  an  hini  a  ve^  heiiUhet  en 
galleg  ;  ar  ~oniou  a  :^o  a  ren  anean  ;  pep  liieren  a  lùr  ataii  an  heicJep  iiii  ;  g  ha 
s  na  vent  nepret  lavaret  cvel  j  na  z. 

«  La  manière  d'écrire  en  breton  est  beaucoup  meilleure  que  celle  qui  est 
«  suivie  en  français  ;  les  sons,  c'est  ce  qui  la  règle  ;  chaque  lettre  garde 
«  toujours  le  même  [son]  :  ^  et  i  ne  sont  jamais  dits  comme  /  ni  \.  » 

La  traduction  vannetaise  n'est  pas  aussi  littérale  : 

E  brehoneg  ne  skriiièr  ket  èl  ê  galleg,  mes  éleih  gtieJ,  rak  pep  lihèrcn  e  gon\ 
ataii  èl  ataù.  Ehé  ne  vé  laheit  giiéb  erhet  g  de  gon\  èl  ],  pê  s  èl  z. 

«  En  breton,  on  n'écrit  pas  comme  en  français,  mais  beaucoup  mieux, 
«  car  chaque  lettre  se  prononce  toujours  comme  toujours.  Ainsi  on  ne  met 
«  jamais  g  pour  prononcer  comme  /,  ou  s  comme  -.  » 

Plus  loin,  cette  leçon  de  grammaire  continue. 

Les  deux  traductions  en  vers  bretons  qu'on  trouve  souvent  en  regard  l'une 
de  l'autre  au-dessus  du  texte  français  sont  très  instructives  ;  ainsi,  page  67, 
en  dialecte  de  Vannes  : 

Hui  e  er  hetan  e  ^a. 
Hiniu  aharh  èr  gèr  ma. 

«  Vous  êtes'le  premier  qui  vient  aujourd'hui  dans  cette  ville-ci.  » 

Mais  en  trécorois,  p.  66  : 

C'houi,  'nie^^an,  eo  ar  chenta. 
'Antre  hidiv  er  gaer-uia. 

«  Vous,  dit-il,  êtes  le  premier  qui  entre  aujourd'hui  dans  cette  ville-ci.  » 
En  vannetais,  le  superlatif  ketan  =  ketan  =  *kintiisamos  (?)  «  tout  premier  » 


I.  Giver-{iou,  sonioii  ha  niarvaiUou  brei^oneh  ha  galleh  gant  toniou.  Barz  ar 
Gouet.  «  Poésies  bretonnes  et  françaises  avec  un  conte  en  prose  et  airs 
notés  par  Emile  Ernault  »,  Saint-Brieuc,  Prudhomme,  1903,  in-i8,  xxi-293 
pages.  Barz  ar  Gouet,  parce  que  le  Gouet  arrose  les  Côtes-du-Nord. 


Chronique.  521 

a  perdu  1'//  qui  précédait  le  /  et  a  gardé  sous  forme  d'«  un  débris  de  l'w  de 
la  dernière  svllabe  ;  le  trécorois  chenta  =^  kenta  a  consers'é  1'»  suivi  de  /  et 
n'offre  plus  aucune  trace  de  l'w.  Le  vannetais  hiniu  «  aujourd'hui  »  nous 
met  sous  les  3'eux  r«  de  l'irlandais  indiu  qui  est  le  même  mot  ;  le  correspon- 
dant trécorois  hidiv  doit  être  rapproché  du  gallois  beddyn',  où  cet  n  fait 
défaut. 


III 

Les  poèmes  de  Taldir  (ironx.  d'acier)  ',  c'est-à-dire  de  M.  François  Jaffrennou, 
sont  écrits  avec  verve  et  un  vrai  talent,  mais  sans  les  préoccupations  scien- 
tifiques dont  M.  Ernault  ne  peut  se  séparer.  Les  traductions  du  breton  en 
français  ou  du  français  en  breton  faites  par  M.  Jaffrennou  ne  sont  pas  tou~ 
jours  littérales.  Je  prends  à  la  page  147  : 

Enor  d'ar  re  a  ^oiig  hepred 
GxL'iskamanchou  ar  Vretoiied 
Ar  c'botirii  hag  ar  boudriou. 

«  Honneur  à  ceux  qui  portent  toujours 
«  Les  vêtements  des  Bretons 
«  La  ceinture  et  les  guêtres.  » 

Voici  la  traduction  de  M.  Jaffrennou  : 

«  Honneur  aux  hommes  qui  portent  toujours  les  costumes  des  Bretons, 
«  les  larges  braies  et  les  guêtres.  » 


Larges  braies  se  dit  bragou  bra^  et  non  goiiris  ;  j'allais  ajouter  que  gouri:^ 
étant  masculin,  il  faut  dire  ar  gotirii  et  non  ar  c'hoiiri:^:  mais  M.  Vallée, 
dans  sa  grammaire,  contredisant  LeGonidec  etTroude,  dit  que  goitris  peut 
être  considéré  comme  masculin  ou  féminin  indifféremment. 

Je  passe  à  la  page  171  : 

1 .  Me  anve:(  eur  goulmik 

2.  Dindan  ar  c'boajoti, 

3.  Uhel  eo  be  nei'^ik 

4.  Ha  teo  ar  boujou 

5.  Kouhkotide  me  am  euz  esper 

6.  Da  gaout  an  doare 

7.  Da  c'boiinid  be  c'balon  tener. 

8.  Ha  d'bi  c'baoïit  d'in-me. 


I.  Paris,  Champion,  1905,  in-i8,  xxvii-426  pages. 


52  2  Chronique, 

Voici  Li  traduction  littérale  : 

1.  Je  connais  une  petite  colombe 

2.  Sous  les  bois. 

5.  Haut  est  son  petit  nid, 

4.  Et  touffues  [sont]  les  branches. 

5.  Cependant  i'rtf  espoir 

6.  De  trouver  la  manière 

7.  De  gagner  son  cœur  tendre 

8.  Et  de  l'avoir  à  moi. 

M.  JatTrennou  a  traduit  comme  il  suit  : 

1.  Je  connais  une  petite  colombe 

2.  Sous  les  bois  ; 

3.  Haut  placé  est  son  nid, 

4.  Et  touffues  les  branches. 

5.  Cependant  je  far^fe  l'espoir 

7.  De  gagner  son  tendre  cœur 

8.  Et  de  l'avoir  à  moi. 

Cette  traduction,  d'une  part,  supprime  le  vers  6,  d'autre  part,  ajoute  au 
vers  3  un  mot  «  placé  »  qui  manque  dans  le  texte  breton,  et  au  vers  5  elle 
substitue  le  verbe  «  garder  »  au  verbe  «  avoir  ». 

M.  Jaffrennou  donne  à  côté  de  ses  poésies  quelques  traductions  galloises 
et  gaéliques.  A  la  suite  de  la  pièce  bretonne  dont  nous  venons  de  donner  la 
première  strophe,  on  trouve  une  traduction  galloise  par  M.  Gwynn  Jones 
et  une  traduction  en  gaélique  d'Ecosse  par  Miss  Ella  Carmichael. 

M.  Gwynn  Jones  traduit  vers  par  vers;  mais,  sur  les  huit  vers  de  la 
strophe  que  nous  venons  de  citer,  un  seul  est  un  calque  exact  du  vers  bre- 
ton correspondant  :  Uche!  yiv  ei  iieithig  rendant  le  breton  Uhel  eo  he  neiiik  ; 
sauf  quelques  mots,  comme  v  cbalon  dyiter,  en  breton  he  chahn  teiier,  la  plus 
grande  partie  de  la  traduction  galloise  se  tient  étymologiquement  fort  loin 
texte  breton:  ainsi  le  vers  5,  Kotûskoude  me  am  eu\  esper,  «  Cependant 
j'ai  espoir,  »  devient  en  gallois  Etto  mi  a  gadivaj  hyder  «  Cependant  je  garde 
espoir  »  ;  c'est  un  exemple  propre  à  démontrer  la  distance  qui  existe  entre 
le  breton  et  le  gallois. 

Si  l'on  passe  au  gaélique  d'Ecosse  la  différence  est  bien  plus  grande.  Miss 
Ella  Carmichael  traduit  bien,  mais  voici  ce  que  deviennent  sous  sa  plume 
gaélique  les  quatre  premiers  vers  de  la  strophe  bretonne  :  Is  aithne  domh 
calman's  a  chaille  mhor,  agtis  Iha  a  nead  fo  mheaitgan  craoib  mor  ard.  Littéra- 
lement :  «  Est  connaissance  à  moi  colombe  qui  est  en  forêt  grande  et  est 
«  son  nid  sous  branche  d'arbre  grandement  haut.  »  Il  faut  certaines  con- 
naissances linguistiques  pour  arriver  à  reconnaître  dans  le  gaélique  aithne 
une  racine  indo-européenne  qui  est  dans  le  breton  anve^,  et,  quant  au 
reste,  sauf  caïman  «  colombe  «  et  nead  «  nid  »,  tous  les  substantifs 
et  les  adjectifs  employés  par  Miss  Ella  Carmichael  sont  étymologiquement 
étrangers  au  texte  breton. 


Chronique.  32^ 

Si  le  but  que  s'est  proposé  M.  Jaffrennou  est  de  montrer  combien  les 
langues  néo-celtiques  modernes  s'écartent  les  unes  des  autres,  ce  but  est,  ce 
nous  semble,  atteint. 


IV 

M.  Arthur  C.  L.  Brown,  aujourd'hui  professeur  à  l'Université  de  Wis- 
consin,  a  été  reçu  docteur  en  philosophie  à  Harvard  University  en  mai  1900. 
Le  sujet  de  sa  thèse  était  une  étude  sur  l'origine  du  roman  d'Ivain  par 
Chrétien  de  Troves.  Cette  thèse,  revue  et  corrigée,  vient  de  paraître  dans  le 
tome  VIII  des  StiuUes  and  Notes  in  Phihlogy  and  Literature,  et,  comme  tirage 
à  part,  elle  forme  un  volume  in-8  de  147  pages  intitulé:  huain,  a  Study  in 
the  Origins  of  Arthurian  Romance.  Une  grande  partie  de  ce  travail  est  con- 
sacrée à  l'analyse  des  textes  épiques  irlandais  qui  racontent  un  voyage  dans 
l'autre  monde.  Ces  textes,  principalement  le  Serglige  Conciilainn,  nous  offrent 
le  prototype  de  la  légende  d'Iwain.  Telle  est  la  conclusion  à  laquelle  arrive 
M.  Brown  et  il  paraît  difficile  d'en  contester  l'exactitude. 


Un  des  récits,  qui  nous  donnent  la  peinture  des  mœurs  à  la  cour  du  roi 
légendaire  Arthur,  nous  parle  du  manteau  que  seule  pouvait  revêtir  une 
femme  réellement  chaste  :  ainsi  ce  manteau  servait  à  éprouver  la  vertu  des 
dames.  Malheureusement  le  plus  grand  nombre  d'entre  elles,  malgré  les 
plus  énergiques  efforts,  ne  parvenait  pas  à  s'envelopper  dans  ce  magique  et 
rebelle  vêtement. 

L'exposé  de  leurs  humiliantes  tentatives  faisait  partie  du  cycle  de  la  Table 
ronde,  en  France,  au  xii=  siècle  1  ;  vers  le  xv^,  il  pénétra  en  Irlande  et  prit 
place  dans  le  cycle  d'Oisin,  mais  sous  une  forme  abrégée  :  au  lieu  de  neuf 
cent  vingt-deux  vers  français,  soixante-seize  ou  quatre-vingt-quatre  vers 
irlandais  seulement.  Au  xvi^  siècle,  ce  récit  était  parvenu  chez  les  Gaëls 
d'Ecosse  et  nous  l'y  trouvons  dans  le  livre  du  doyen  de  Lismore,  où  il  est 
transcrit  avec  une  notation  phonétique  non  conforme  à  l'orthographe  tradi- 
tionnelle 2.  Une  copie  écrite  suivant  la  méthode  ordinaire  a  été  conservée 
également  en  Ecosse  dans  le  manuscrit  54  d'Edimbourg,  xviiie  siècle  5. 


1.  Une  édition  du  texte  français  par  M.  F. -A.  Wulff  a  paru  en  1885  dans 
la  Romauia,  14e  année,  p.  ^58-380. 

2.  Thomas  Mac  Lauchlan  et  William  F.  Skene,  The  dcan  of  Lisinore's 
Book,  Edinhurgh,  1862,  p.  51-52  du  texte,  p.  72-74  de  la  traduction.  — 
Campbell,  Leahhar  na  Feinne,  London,  1872,  p.  13g.  —  A.  Macbain  et  J. 
Kennedy,  Reliquiae  celticae...,  left  bv...,  A.  Cameron,  Inverness,  1892, 
p.  76-80.  — •  L.  Chr.  Stern,  Zeitschrift  fiir  Celtische  Philologie,  t.  I,  2«  livrai- 
son, 1896,  p.  296-500. 

3.  A.  Macbain  et  J.  Kennedy,  Reliquiae  Celticae...  left  by...  A.  Cameron, 
Inverness,  1892,  p.  116-118. 


^24  Chronique. 

En  Irlande,  le  plus  ancien  manuscrit  où  ce  poème  se  rencontre  date  de 
1628,  il  appartient  aux  Franciscains  de  Dublin.  Il  a  été  signalé  en  i.SSy  par 
M.  H.  Zimmer  dans  les  Nouvelles  savantes  de  Goettingen.  M.  E.  Clir.  Stcrn 
a  publié  en  i8g6  la  leçon  de  ce  manuscrit  '. 

M.  F.-N.  Robinson,  professeur  à  Harvard  University,  Cambridge,  Massa- 
chusetts, États-Unis  d'Amérique,  vient  de  fliire  paraître  une  brochure  de 
15  pages  intitulée:  A  variait  l  of  tbe  gaelic  Ballad  of  the  Matitle.  C'est  un 
tirage  à  part  du  recueil  intitulé  Modem  Philologx,  vol.  I,  no  i,  juin  1905. 
On  y  trouve,  d'après  un  manuscrit  appartenant  à  Harvard  University,  une 
rédaction  en  quarante-six  strophes  de  quatre  vers  chacune,  tandis  qu'il  y  a 
seulement  dix-neuf  strophes  dans  le  manuscrit  des  Franciscains  de  Dublin, 
vingt  et  une  dans  le  livre  du  doven  de  Lismore  et  dans  le  manuscrit  54 
d'Edimbourg.  Lems.  de  Harvard  date  de  1842.  Une  des  principales  variantes 
consiste  en  ceci.  Dans  le  manuscrit  des  Franciscains  et  dans  le  manuscrit  54 
d'Edimbourg,  la  femme  d'Oisin  est  une  de  celles  qui  tentent  l'épreuve  du 
manteau  et  qui  ne  peuvent  venir  à  bout  de  mettre  ce  vêtement  terrible.  La 
strophe  qui,  en  racontant  cet  essai  infructueux,  atteste  la  honte  de  cette 
grande  dame,  manque  dans  le  livre  du  doyen  de  Lismore  et  dans  la  rédaction 
plus  récente  que  publie  M.  Robinson. 

VI 

Un  autre  tirage  à  part  fait,  comme  le  précédent,  aux  Etats-Unis  d'Amé- 
rique, est  intitulé  Arthur  and  Gorlagan  et  a  pour  auteur  M.  George  Lyman 
Kittredge,  c'est  un  extrait  des  Stiidies  and  Notes  in  Philology  and  Literature, 
t.  VIII,  p.  149-275. 

L'objet  est  l'histoire  d'un  loup  garou,  c'est-à-dire  d'un  homme  changé  en 
un  terrible  loup.  La  croyance  au  loup  garou  était  comnume  en  Bretagne  au 
moyen  âge.  La  légende  de  saint  Ronan  ou  Renan  nous  apprend  que  ce 
pieux  personnage  fut  accusé  d'avoir  pris  la  forme  d'un  loup  et  d'avoir  mangé 
des  moutons  et  un  enfant  après  s'être  ainsi  métamorphosé  2.  Une  légende 
qui  repose  aussi  sur  la  croyance  au  loup  garou  apparaît  dans  les  poésies  de 
Marie  de  France.  C'est  le  lai  du  Bisclaveret  5,  YxstzBhiigarvet,  participe  passé 
d'un  verbe  dénominatif  formé  sur  blei^^aro,  plus  anciennement  hh'i:^arv 
K  loup  méchant  ».  BIei:(garvet  signifiait  «  devenu  méchant  loup  >^  4.  Cette 
expression  est  d'origine  bretonne. 

Le  Bisclaveret  de  Marie  de  France  est  un  chevalier  qui,  de  temps  en  temps, 


1.  Zeitschrift fur  Celtische  Philologie,  t.  I,  2^  livraison,  p.  301-302. 

2.  Voir  sur  ce  sujet  la  publication  du  père  De  Smedt  analysée  dans  la 
Revue  Celtique,  t.  XI,  p.  242-243  ;  cf.  Lobineau,  Les  vies  des  saints  de  Bre- 
tagne, Rennes,  1725,  p.  42  ;  Albert  Le  Grand,  La  vie  ...des  saints  de  la  Bre- 
tagne Annorique,  1637,  p.  131  ;  édition  Thomas  et  Abgrall,  1901,  p.  206. 

3.  Édition  donnée  par  Roquefort  en  1820,  tome  I,  p.  178-201. 

4.  Cf.  G.  de  Rostremen,  Dictionnaire  françois-celtique  aux  mots  ^aro«  et 
loup  garou. 


Chroniijue.  325 

se  rendait  dans  un  bois,  y  déposait  ses  habits  dans  une  cachette  et  se  chan- 
geait en  loup,  puis  revenait  prendre  ses  habits  et  la  forme  humaine.  Il  eut 
l'imprudence  de  révéler  à  sa  femme  son  secret,  la  femme  fit  prendre  les 
habits  par  un  amant  et,  le  malheureux  loup  étant  par  là  condamné  à  rester 
loup  toute  sa  vie,  elle  épousa  l'amant.  Mais  le  loup  qui,  sous  forme  d'ani- 
mal sauvage,  avait  conservé  l'intelligence  de  l'homme,  sut  obtenir  la  bien- 
veillance du  roi  qui  lui  fit  rendre  ses  habits,  par  conséquent  la  forme  humaine. 
Ce  récit  n'est  pas  la  seule  rédaction  française  du  conte  breton  ;  le  lai  de 
Melion  en  est  une  autre  '. 

En  outre,  M.  Kittredge  a  trouvé  à  Oxford,  dans  le  manuscrit  B  149  de 
la  Bibliothèque  Bodléienne,  xiv^  siècle,  un  récit  légendaire  analogue  rédigé 
en  latin,  mais  d'origine  galloise  ;  il  s'agit  d'un  roi  que  sa  femme  change  en 
loup  et  cela  au  moven  d'un  procédé  magique  indiqué  par  le  trop  confiant 
époux;  puis  elle  se  marie  avec  un  amant.  Mais,  comme  chez  Marie  de 
France,  l'époux  malheureux  recouvre  plus  tard  forme  humaine. 

De  ces  récits,  M.  Kittredge  rapproche  la  rédaction  irlandaise  traduite  par 
M.  Larminie  aux  pages  10-30  de  ses  IVest-irish  Folktales-;  la  femme  y 
transforme  successivement  son  mari  en  corbeau,  en  vieux  cheval,  puis  enfin 
en  loup,  mais  ce  loup  redevient  homme. 

M.  Kittridge  signale  sept  éditions  de  cette  rédaction  irlandaise,  outre 
l'édition  de  M.  Larminie. 

Nous  avons  donc  quatre  rédactions  du  conte  du  loup  garou,  deux  sont 
françaises,  une  est  galloise,  une  dernière  est  irlandaise.  M.  Kittredge  étudie 
et  compare  entre  elles  les  variantes  de  ces  quatre  rédactions  et  recherche 
leurs  sources. 


VII 

Les  dames  anglaises  qui  s'occupent  de  littérature  celtique,  Eleanor  IluU 
et  lady  Gregory,  ont  une  rivale  américaine,  Miss  Lucy  Allen  Paton  qui  a 
obtenu  à  Harvard  University,  Cambridge,  Massachusetts,  le  titre  de  docteur 
en  philosophie  pour  une  thèse  intitulée  Mor^ain  la  fée,  a  Stiidx  in  the  Fairy 
Mytbohgy  of  the  Middle  Ages.  Cette  thèse,  déjà  rédigée  en  mai  igoo  et  depuis 
remaniée,  a  paru  trois  ans  plus  tard  avec  un  titre  légèrement  différent  ;  Studies 
in  the  Fairy  Mythology  of  Arihurian  Romance.  C'est  un  volume  in-8°  de  xi-288 
pages  qui  est  en  vente  à  Boston,  librairie  Ginn  and  Co. 

Suivant  l'auteur,  qui  étudie  les  divers  passages  du  cycle  de  la  table  ronde 
où  apparaît  Morgain,  cette  fée  est  identique  à  laMorrigan  de  la  «  Seconde 


1.  Le  lai  de  Melion  a  été  publié  en  1832  aux  pages  43-67  du  volume 
intitulé  :  Lai  d'Jgnaurés  en  vers  du  douzième  siècle,  suivi  des  lais  de  Melion  et  de 
Trot.  Ce  volume  avait  pour  auteurs  Francisque  Michel  et  Monmerqué.  Une 
analyse  du  lai  de  Melion  a  été  insérée  en  1856  par  Paulin  Paris  dans  le  tome 
XXIII  de  l'Histoire  littéraire  de  la  France,  p.  65-66. 

2.  Ce  volume  a  paru  en  1893  à  Londres,  librairie  Elliot-Stock. 


;26  Chronicjue. 

Bataille  de  MoytLira  »,  Cath  Maige  Tured  '  ;  ce  n'est  pas  une  fille  de  la  mer, 
morigéna,  c'est  une  déesse  qui,  de  l'autre  monde,  vient,  quand  il  lui  plaît, 
exercer  sa  puissance  dans  le  monde  des  humains.  Miss  Lucy  Allen  Paton 
la  considère  comme  identique  à  Anna,  fille  d'Uther  Pendragon  et  sœur 
d'Arthur-;  et  l'Anna  des  textes  gallois  ne  serait  autre  qu'J;/a  ou  Anu, 
mère  des  dieux  irlandais  ?.  Le  double  n  d'Anna  serait  dû  à  l'influence  d'un 
nom  propre  bien  connu  dans  le  monde  chrétien,  celui  de  sainte  Anne. 

Outre  Morgain,  l'auteur  s'occupe  aussi  de  la  dame  du  lac  et  de  Niniane 
et,  contrairement  à  la  doctrine  de  M.  John  Rhys,  dont  elle  adopte  souvent 
les  enseignements,  elle  ne  croit  pas  que  ces  deux  fées  doivent  être  consi- 
dérées comme  deux  aspects  différents  de  la  même  figure  mythique  qui  serait 
Morgain 4.  La  politesse  française  exige  qu'on  donne  toujours  raison  aux 
femmes,  quand  même  on  est  convaincu  qu'elles  ont  tort.  Mais  j'ai,  moi,  la 
mauvaise  habitude  de  dire  toujours  ce  que  je  pense  et  la  fréquentation  qu'en 
ma  qualité  de  celtiste  j'ai  eue  avec  M.  Heinrich  Zimmer  donne  souvent  à  ce 
que  je  pense  une  forme  un  peu  brutale.  Je  dirai  donc  que  M.  John  Rhys 
me  semble  avoir  dit  la  vérité. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ce  détail,  l'étude  de  Miss  Lucy  Allen  Paton  me 
semble  très  sérieusement  travaillée  et  fait  honneur  tant  à  elle  qu'aux  profes- 
seurs américains  dont  elle  a  été  l'élève. 


VIII 

La  Revue  Celtique,  t.  XXII,  p.  554-356,  annonçait,  il  y  a  deux  ans,  le 
savant  mémoire  intitulé  «  Église  celtique  »,  Keltische  Kirche,  et  où,  dans  la 
Realencyclopacdie  fiir  protestantische  Théologie  und  Kirche,  t.  X,  p.  204-243, 
M.  H.  Zimmer  avait  exposé  les  origines  de  l'église  chrétienne  dans  les  Iles 
Britanniques.  Une  élégante  traduction  anglaise  de  cette  œuvre  érudite  a  été 
récemment  publiée  par  la  librairie  David  Nutt.  C'est  un  joli  volume  in-8° 
de  XV- 1  3 1  pages  intitulé  :  The  celtic  Church  in  Britain  and  Ireland  by  Heinrich 
Zimmer,  professor  of  celtic  Philology  in  the  University  of  Berlin,  translated  by 
A.  Meyer.  L'auteur  de  la  traduction  est  Mlle  Antonia  Meyer,  sœur  du  savant 
professeur  de  Liverpool,  M.  Kuno  Meyer,  si  connu  des  lecteurs  de  la  Revue  Cel- 
tique, sœur  aussi  de  M.  Edward  Meyer,  professeur  à  l'Université  de  Berlin, 
auteur  de  travaux  fort  remarquables  sur  l'histoire  de  l'antiquité.  La  division 


1.  Revue  Celtique,  t.  XII,  p.  128,  article  de  M.  Whitley  Stokes. 

2.  John  Rhys  et  J.  Gwengvryn  Evans,  The  Tcxt  of  the  Bruts  front  the 
Book  of  Hergest,  p.  180,  dernière  ligne.  —  Galfridus  Monumontensis,  His- 
toria  regum  Britanniae,  VIII,  20,  édition  Giles,  p.  153.  —  Le  roman  de  Brut 
par  Wace,  vers  9053  ;  édition  Le  Roux  de  Lincy,  t.  II,  p.  30.  — -John  Rhys, 
The  arthurian  Legend,  p.  22. 

3.  Glossaire  de  Cormac,  chez  Whitley  Stokes,  Three  irish  ghssaries,  p.  2, 
6;  et  dans  la  traduction  anglaise,  p.  4,  17;  cf.  Côir  anmann,  dans  Irische 
Texte,  t.  III,  p.  288. 

4.  Cf.  Arthurian  Legend,  p.  348. 


Chroni(jue.  527 

du  texte  en  paragraphes,  une  table  correspondant  à  ces  paragraphes  et  d'abon- 
dantes manchettes  facilitent  les  recherches  dans  ce  volume.  M"e  Meyer  a  mis 
en  note  les  renvois  aux  sources,  tandis  que  M.  Zimmer  avait  intercalé  ces 
renvois  dans  sa  rédaction.  Elle  a  souvent  traduit  en  anglais  les  textes  latins 
que  M.  Zimmer  avait  insérés  dans  son  mémoire  en  leur  conservant  la  saveur 
de  la  langue  originale.  Beaucoup  de  gens  apprécient  peu,  pour  cause,  cette 
saveur  érudite.  Le  petit  volume  anglais  de  M"''  Meyer  trouvera  probablement 
plus  de  lecteurs  que  la  savante  composition  allemande. 

IX 

M.  iMeillet  vient  de  faire  paraître  à  la  librairie  Hachette  un  volume  plus 
gros  que  celui  de  M'ie  Meyer,  xxiv-434  pages  in-80.  Le  titre  est:  Introduc- 
tion à  Vétiide  comparative  des  langues  indo-européennes.  Cet  ouvrage  est  l'œuvre 
d'un  linguiste  éminent  ;  on  ne  peut  lui  donner  trop  d'éloges  et  il  fera  faire, 
nous  l'espérons,  en  France  de  grands  progrès  à  l'étude  de  la  grammaire 
comparée.  Le  celtique  y  apparaît  souvent.  Le  directeur  de  la  Revue  Celtique 
regrette  de  ne  pas  l'y  rencontrer  davantage.  Ainsi,  p.  64,  M.  Meillet  dit  que 
s  initial  se  change  en  /;  dans  plusieurs  langues,  dont  le  brittonique,  il  donne 
des  exemples  de  ce  changement  dans  trois  langues  pour  le  mot  qui  signifie 
vieux  et  il  oublie  le  brittonique  hen.  P.  66,  parmi  les  langues  qui  perdent 
1'^  intervocalique,  il  ne  cite  ni  l'irlandais  ni  le  brittonique.  P.  78,  il  donne 
une  liste  des  langues  chez  lesquelles  persiste  Vi  consonne  initial,  il  ne  parle 
pas  du  brittonique,  par  exemple  du  gallois  ieuanc  et  du  breton  iaouank 
«  jeune  »  ;  pour  plus  amples  détails,  voyez  Whitley  Stokes,  Urkeltischer 
Sprachschati,  p.  222-223.  P-  ^5)  ligne  2,  à  côté  du  gallois gwerthyd  «  fuseau  », 
M.  Meillet  aurait  pu  citer  l'irlandais /er/a5,  même  sens.  P.  91  et  354,  j'aurais 
désiré  voir  le  vieil  irlandais  arco  «  je  demande  »,  rapproché  du  sanscrit 
prcchdti  «  il  demande  ».  P.  361,  en  regard  du  lituanien  derva  «  bois  de 
sapin  »,  on  aurait  pu  mettre  le  gaulois  dervo-  «  chêne  ».  P.  363-364,  le 
breton  iod  «  bouillie  »,  en  gallois  uwd,  en  irlandais  /'//;,  suppose  un  primitif 
ijito-,  dérivé  de  la  même  racine  que  le  latin  iîis,  le  sanscrit  ju/j,  le  vieux  slave 
jucha  et  le  lituanien  jù.s::^è  «  préparation  de  viande  avec  une  sauce  ».  Nous 
terminerons  par  deux  remarques  :  P.  84,  ligne  19,  au  lieu  de  déa,  dieu,  lisez 
dia.  P.  89,  l'autorité  d'Ausone,  de  Rutilius  et  de  Sidoine  Apollinaire  ne  me 
paraît  pas  suffisante  pour  établir  que  Ve  à' aremoricus  soit  long;  toutes  les 
voyelles  de  cet  adjectif  étant  brèves,  il  fallait  allonger  la  seconde  ou  la  troi- 
sième pour  le  faire  entrer  dans  un  vers  hexamètre.  Ces  observations  critiques, 
toutes  de  petite  importance,  ne  peuvent  diminuer  en  rien  la  valeur  du  beau 
livre  que  nous  devons  à  M.  Meillet. 


X 

^L  s.  Baring  Gould,  dont  la  Revue  Celtique  a  plusieurs  fois  déjà  annoncé 
les  travaux  hagiographiques,  a  envoyé  à  la  rédaction  de  ce  périodique  une 
brochure  de  vingt  pages  traduite  de  l'anglais  en  français  et  intitulée  :  Vie  de 


3  28  Chronujuc. 

saint  Germain  VaiDioricaiit,  cvcque  et  confesseur.  Il  s'agit  d'un  saint  resté 
jusqu'ici  peu  connu  et  que  généralement  on  confond  avec  saint  Germain, 
évêque  d'Auxerre,  418-448.  Saint  Germain  l'armoricain  aurait  été  évèque 
de  Tilede  Manvers  447  (Gams,  Séries  episcoporum,  p.  197).  C'est  lui  que  des 
textes  irlandais  appellent  Mo-Garman  ou  Mo-gorman,  d'autres  Garmon  ou 
Gorman.  11  était,  dit-on,  lîls  d'un  breton  nommé  Restitutus  et  de  Liamain, 
sœur  de  saint  Patrice;  son  père  habitait  à  l'Ouest  de  Q.uimper  entre  Pen- 
mark  et  Cap  Sizun. 

XI 

La  quinzième  livraison  de  VAltcdtischer  Spracbschati  de  M.  Alfred  Holder 
vient  de  paraître.  Elle  comprend  les  colonnes  1 537-1792  du  tome  II  et  va 
de  Se-iana  à.  Tchnnitm.  Cette  publication  si  utile  et  qui  représente  un  travail 
si  considérable  approche  aujourd'hui  de  sa  fin. 


XII 

La  Revue  Celtique,  t.  XXIII,  p.  96-99,  a  rendu  compte  des  tomes  V  et  VI 
des  Ancient  Laivs  of  Ireland.  Elle  a  constaté  le  grand  service  rendu  aux  études 
celtiques  par  M.  Atkinson,  auteur  du  tome  VI,  qui  est  tout  entier  occupé 
par  le  glossaire  des  cinq  volumes  précédents.  Il  ne  se  suit  pas  de  là  que  ce 
glossaire  soit  parfait.  Aucun  glossaire  ne  l'est,  et,  plus  un  glossaire  est  con- 
sidérable, plus  nombreux  sont  ses  défauts. 

On  sait  quelle  a  été  l'histoire -du  Totiiis  Latiniialis  Lexicoii  de  Forcellini, 
1771  ;  la  troisième  édition,  terminée  en  183 1,  contient,  dit-on,  cinq  mille 
mots  de  plus  que  les  précédentes  et  dix  mille  corrections.  Le  nombre  des 
additions  et  corrections  nouvelles  est  aussi  fort  considérable  dans  l'édition 
malheureusement  inachevée  qu'a  donnée  Vincent  De  Vit,  de  1858  a  1892, 
en  dix  volumes  au  lieu  des  quatre  de  l'édition  princeps.  Et  aujourd'hui,  en 
Allemagne,  ce  grand  travail  est  recommencé.  Nous  voyons  paraître  le 
Thésaurus  linguae  latinae  éditas  auctorilate  et  consilio  acadeiniarinii  quiuque  ger- 
manicarum. 

Le  Glossariiiw  inediae  et  iiifimae  latinitatis  de  Ducange  a  une  histoire  ana- 
logue. 

Nous  avons  déjà  parlé,  p.  no,  de  la  critique  que  M.  Whitley  Stokes, 
dans  la  Zeitschrift  fiïr  celtische  Philologie,  t.  IV,  2^  livraison,  a  faite  du  glos- 
saire de  M.  Atkinson;  il  y  a  relevé:  i"  83  omissions;  2"  1 1  3  mots  mal 
transcrits  ou  qui  n'existent  pas;  3°  52  exemples  de  cas  obliques  donnés 
pour  nominatifs;  40  41  erreurs  de  quantité;  3°  six  exemples  de  mots  dont 
M.  Atkinson  a  fait  deux  mots  ;  6°  24  exemples  de  mots  confondus  avec 
d'autres;  7°  49  traductions  défectueuses;  8"  25  étymologies  erronées. 

M.  Whitley  Stokes  vient  de  faire  paraître  à  la  librairie  David  Nutt  une 
nouvelle  édition  de  sa  critique.  Le  titre  est  :  A  Criticism  ta  Dr  Atkinson  Glos- 
sary  to  Volumes  I-V  of  the  Ancient  Lazvs  of  Ireland.  Cette  édition  est  revue  et 
augmentée.  Le  nombre  des  pages  a  passé  de  30  à  49  et  par  exemple  le 
nombre  des  mots  omis  par  M.  Atkinson  est  de  130  au  lieu  de  83. 


Chroniijiie.  329 

J'ai,  pendant  l'année  scolaire  1902-1905  consacré  la  moitié  de  mes  leçons 
à  l'étude  des  premières  pages  du  Seuchus  Môr.  Je  dois  déclarer  que  le  glos- 
saire de  M.  Atkinson  m'a  rendu  grand  service.  Mais  je  crois  que  M.  Whitley 
Stokes  n'a  pas,  dans  sa  nouvelle  édition,  épuisé  la  matière  par  ses  critiques. 
Ainsi,  voici  dans  les  pages  64  à  152  du  tome  I  des  Ancient  Laws,  neuf  mots 
omis  par  M.  Atkinson  et  que  M.  Whitley  Stokes  n'a  pas  relevés: 

Andlonn,  p.  106,  1.  3,  28',  assaisonnement; 

Cauru,  caura,  p.  122,  1.  ii  ;  p.  126,  1.  20,  mouton,  manquant  à  l'article 
caera  ; 

Doceir,  p.  64,  1.  12;  p.  68,  1.  15,  fut  tuée; 

Eitiiid,  p.  168,  1.  I  ;  p.  172.  1.  53,  vêtement; 

Inbuid,  p.  1)2,  1.  T  :  p.  136,  1.  19,  période; 

Itbath,  p.  150,  I.  17;  p.  136,  1.  I,  périssait; 

Lugarman,  p.  150,  1.  7;  p.  132,  1.  16,  dévidoir; 

Oena,  p.  78,  1.  13  ;  p.  80,  1.  7,  un  jour; 

Soia'Uh,  p.  118,  1.  6,  bonne  sûreté. 

Dans  le  tome  II,  p.  278,  j'en  puis  signaler  quatre  autres  aux  lignes  20  et 
23:  sobestich,  soc[h]oinais,  ecnigiu,  sochruigiu,  signifiant  respectivement:  de 
bonnes  moeurs,  capable,  plus  instruit,  plus  populaire. 

Total,  treize  mots  qui,  additionnés  avec  1 50,  font  163  ;  mais,  nous  sommes 
loin  des  cinq  mille  mots  ajoutés  en  183 1  au  Lexique  de  Forcellini.  M.  Atkinson 
aurait  grand  tort  si,  désespéré  par  les  critiques  adressées  à  son  livre,  il  montait 
sur  le  parapet  du  pont  qui  est  au  bout  de  la  principale  rue  de  Dublin  et  se 
jetait  dans  la  rivière.  Il  a,  en  cette  circonstance,  le  sort  commun  de  tous 
ceux  qui  font  des  dictionnaires.  Les  savants  qui  consacrent  leur  temps  à  ce 
pénible  labeur  sont  des  bienfaiteurs  de  l'humanité,  cependant  ceux  de  leurs 
confrères  qui  les  critiquent  ne  méritent  pas  d'être  mis  au  nombre  des  ennemis 
du  genre  humain. 


XIII 

M.  Pierre  Boj-é  vient  de  faire  paraître  à  Paris,  librairie  Berger-Levrault, 
un  volume  in-80  fort  bien  fait  intitulé  Les  Hautes  Chaumes  des  Vosges.  Les 
Hautes  Chaumes  des  Vosges  sont  des  plateaux  herbacés  sans  arbres,  situés 
au  sommet  des  montagnes  vosgicnnes  et  entourés  de  pentes  que  des  forêts 
couvrent.  AL  Boyé  raconte  l'histoire  de  ces  plateaux  qui,  en  été,  servent  de 
pâturage.  Le  plus  ancien  document  à  date  certaine  où  il  soit  question  des 
Hautes  Chaumes  des  Vosges  est  un  diplôme  de  l'empereur  Otton  I^r,  daté 
du  II  juin  9482,  confirmant  un  diplôme  faux  du  roi  Childéric  II  qui  doit 
avoir  été  fabriqué  peu  de  temps  avant  ;  on  y  voit  mentionnées  des  propriétés 
qui  s'étendent  in  summas  campanias.  Ces  summae  campaniae  sont  les  Hautes 
Chaumes  des  Vosges. 

1.  Cf.  Kuno  Meyer,  Contributions  to  irish  LexicograpJry,  p:  97. 

2.  Monumenta  Germaniae  historica,  in-40.  Diphmatum  regum  et  imperato- 
um  Germaniac  tonius primus,  par  Th.  von  Sickel,  p.  186. 


^30  Chronique. 

M.  Boyé  raconte,  p.  22,  qu'il  m'a  demandé  si  le  substantif  féminin 
«  chaume  » ,  en  bas  latin  calma,  était  d'origine  celtique  et  que  ma  réponse 
a  constaté  mon  ignorance  sur  ce  point.  En  effet,  je  ne  crois  pas  que  ce  mot 
existe  dans  aucune  langue  celtique.  Il  doit  avoir  été  emprunté  à  une  langue 
qui  a  précédé  le  celtique  dans  les  régions  où  ce  mot  se  rencontre. 

Il  y  avait  des  terrains  qualifiés  de  calma  ailleurs  que  dans  les  Vosges.  En 
665  un  diplôme  du  roi  Clothaire  III  mentionne  des  calmas  à  Larrey  (Côte- 
d'Or)'.  Charmes  (Côte-d'Or)  est  un  ancien  Calmac  à  l'ablatif  Cahuis^; 
Chaumes  (Côte-d'Or)  apparaît  au  même  cas  sous  la  même  forme  5.  En  861 , 
Charles  le  Chauve,  dans  un  diplôme  en  faveur  de  l'abbave  de  Saint-Claude 
(Jura),  donne  à  ce  mot  l'ablatif  pluriel  calniihiis  ■\. 

En  103  s,  une  calma,  voisine  de  forêts,  ipsam  calmam  cuin  silvis  suis, 
eamdem  calmam,  silvas,  situées  en  Ccrdagne,  est  mentionnée  dans  une  charte 
en  faveur  de  l'abbaye  de  Saint-Martin  de  Canigou  (Pyrénées-Orientales)  S. 

On  peut  consulter  sur  ce  mot  Antoine  Thomas,  Essais  de  pliilologie  fran- 
çaise, p.  13-14,  qui  cite  La  Calm  (Aveyron),  La  Chalm  (Haute-Loire),  La 
Chaup  (Drôme)  et  d'autres  déformations  du  substantif  féminin  cah>ia  dans 
diverses  localités  de  la  France.  Voir  aussi  Mistral,  Dictionnaire  provençal- 
français,  qui  mentionne,  t.  I,  p.  503,  article  caiwio,  un  Caumo  situé  près 
de  Saint-Rémy-en-Provence  (Bouches-du-Rhône). 

On  trouve  en  espagnol  un  adjectif  calmo,  calma.  Tierra  calma  veut  dire 
ce  terre  friche  et  sans  arbres  ».  La  forme  masculine  se  trouve  probablement 
dans  le  nom  Montcalm,  d'un  écart  de  la  commune  de  Vauvert  (Puy-de- 
Dôme)  et  elle  se  rencontre  certainement  dans  un  diplôme  de  l'empereur 
Otton  I"-'""  pour  une  abbaye  de  Pavic.  Dans  cet  acte  on  lit  :  cnm  monte  qui 
nominatur  cahiium(>.  Ce  diplôme  est  faux,  il  est  daté  de  962;  il  ne  remonte 
pas  au  delà  du  xii^  ou  peut-être  même  du  xiii^  siècle,  mais  sa  valeur  géo- 
graphique n'est  pas  diminuée  par  là.  Dans  les  pays  de  langue  germanique 
l'adjectif  calmus  se  trouve  associé  avec  le  substantif  masculin  herg  «  mon- 
tagne »  dans  le  composé  Hoch-kalm-berg  «  haute  et  friche  montagne  »,  nom 
d'un  village  de  haute  Autriche  où  le  k  initial  échappe  à  la  Lautverschiehung  ; 
Vh  initial  paraît  tenir  lieu  d'un  /.•  dans  Halm-berg  probablement  «  montagne 
friche  »,  nom  de  deux  villages  de  Bavière. 

Le  mot  calmo-,  calma  est  peut-être  ligure.  La  région  où  nous  le  rencon- 

1 .  Monumenta  Germaniae  historica,  in-f».  Diplomatum  imperii  tomus  primas, 
p.  39,  ligne  9.  Cf.  Du  Cange,  Glassarium  ad  scriptores  mediae  et  infimaelatini- 
tatis,  t.  II,  1733,  p.  53,  au  mot  calma. 

2.  Chronique  de  Saint-Bénigne  de  Dijon,  édition  Bougaud  et  Garnier, 
p.  571,  372. 

3.  Ibidem,  p.  388,  408. 

4.  D.  Bouquet,  t.  VIII,  p.  383  D:  cf.  Boemer,  Regesta  chronologico-diplo- 
malica  Karoloruni,  p.  157;  Du  Cange,  Glossarium,  au  mot  calma,  attribue 
ce  diplôme  à  Charlemagne. 

5.  Marca  hispanica,  col.  1060,  1061. 

6.  Monumenta  Germaniae  historica,  in-40.  Diplomatum  regum  et  imperatoi'um 
Germaniae  tomus  primus,  p.  628,  ligne  10. 


Chronique.  531 

trons  appartient  au  territoire  où  les  noms  de  lieu  ligures  ont  été  le  plus 
souvent  rencontrés. 


XIV 

La  rédaction  de  la  Rtinie  Celtique  a  eu  la  douleur  de  perdre  M.  Louis 
Duvau  qui  a  été  son  secrétaire  pendant  cinq  ans,  de  1897  à  1901.  M.  Louis 
Duvau  avait  été  un  des  premiers  élèves  du  directeur  de  ce  périodique  et  en 
même  temps  un  des  élèves  les  plus  distingués  de  la  Faculté  des  Lettres  de 
Paris  et  de  l'École  des  Hautes  Études.  Il  devint  successivement  ensuite 
membre  de  l'École  française  de  Rome,  maître  de  conférences  aux  Facultés 
des  Lettres  de  Dijon  et  de  Lille,  maître  de  conférences,  puis  directeur  adjoint 
à  l'École  des  Hautes  Études.  En  dernier  lieu,  il  cumulait  cette  dernière 
fonction  avec  celle  de  suppléant  au  Collège  de  France  dans  la  chaire  de 
grammaire  comparée  dont  le  titulaire  est  M.  Bréal  ;  mais  au  mois  de  janvier 
dernier,  il  fut  contraint  de  cesser  tout  enseignement.  La  cause  était  une 
maladie  dont  il  avait  pris  le  germe  à  Rome  il  y  a  environ  quinze  ans  et  qui, 
s'aggravant  continuellement,  l'avait  obligé  d'abandonner  le  secrétariat  de  la 
rédaction  de  la  Revue  Celtique  en  1901.  L'excès  de  travail  a  été  le  principe 
de  son  mal  et,  quand  la  force  du  mal  l'a  obligé  à  prendre  du  repos,  c'était 
trop  tard.  Il  est  mort  à  Angers  le  14  de  ce  mois.  Il  avait  5g  ans  et  le  direc- 
teur de  la  Revue  Celtique  a  eu  le  regret  d'être  empêché  par  sa  santé  de  se 
joindre  aux  quelques  amis  qui,  de  Paris,  sont  allés  suivre  le  funèbre  convoi 
de  cet  homme  au  cœur  généreux  et  à  l'esprit  si  distingué.  Je  ne  pourrais 
énumérer  ici  tous  les  services  qu'il  m'a  rendus. 

Le  Courrier  de  Saitmur  du  19  juillet  a  donné  des  funérailles  de  M.  Duvau 
un  compte  rendu  que  nous  reproduisons,  sauf  quelques  inexactitudes  de 
détail  corrigées  sur  les  indications  d'un  témoin  oculaire. 

«  Hier  ont  eu  lieu  les  obsèques  de  M.  Louis-Léon  Duvau,  directeur  à 
l'École  des  Hautes  Études,  professeur  suppléant  au  Collège  de  France,  officier 
de  l'Instruction  publique,  décédé  à  Angers  le  14  juillet  à  l'âge  de  39  ans. 

«  La  levée  du  corps  a  eu  lieu  à  8  heures  à  la  gare  d'Orléans,  d'où  le 
cortège  s'est  dirigé  vers  l'église  de  la  Visitation. 

«  Le  corbillard  disparaissait  sous  les  couronnes  offertes  par  les  parents  et 
les  amis  du  défunt. 

«  Les  cordons  du  poêle  étaient  tenus  par:  M.  Châtelain,  membre  de 
l'Institut,  secrétaire  de  l'École  pratique  des  Hautes  Études;  M.  Cuny,  admi- 
nistrateur de  la  Société  de  linguistique,  représentant  M.  Michel  Bréal,  pro- 
fesseur au  Collège  de  France,  membre  de  l'Institut  ;  M.  Auvrav,  biblio- 
thécaire à  la  Bibliothèque  nationale;  MM.  Roger  et  Lanusse,  professeurs  à 
Paris  ;  M.  Bredif,  avocat  à  Orléans. 

«  Bon  nombre  d'amis  avaient  tenu  à  accompagner  M.  Duvau  à  sa 
demeure  dernière.  Dans  l'assistance  nous  avons  remarqué  :  MM.  Louis 
Duvau,  propriétaire  à  Chacé  ;  Chopin,  négociant  à  Varrains  ;  Lorrain, 
négociant  à  Saumur,  parents  du  défunt  ;  MM.  Milon,  conseiller  générai  ; 
Perrein,  pharmacien  à  Saumur  ;  Roland,  directeur  du  Courrier  de  Saumur,  etc. 


^^2  Chronique. 

«  A  l'issue  de  la  cérémonie  religieuse  le  cortège  s'est  dirigé  vers  le  cime- 
tière où  l'inhumation  a  eu  lieu  dans  un  caveau  de  famille. 
«  M.  Châtelain  a  prononcé  le  discours  suivant: 

«  Messieurs, 

«  Quelle  triste  année  pour  la  section  des  sciences  historiques  et  philolo- 
«  giques  de  l'Ecole  pratique  des  Hautes  Études  !  L'Ecole  n'est  pas  encore 
«  remise  du  coup  que  lui  a  porté  la  mort  de  Gaston  Paris,  son  président 
«  honoraire,  l'un  de  ses  fondateurs,  et  soudain  elle  doit  déplorer  la  perte 
«  d'un  des  plus  jeunes  maîtres,  qu'elle  avait  formé,  qu'elle  avait  choyé 
«  pendant  six  années  et  qui,  depuis  douze  ans,  était  venu  lui  apporter 
«  l'appui  de  sa  science  et  de  son  talent,  en  lui  rendant  avec  usure  ce  qu'il 
«  avait  reçu  d'elle.  Peut-être  a-t-il  poussé  trop  loin  le  témoignage  de  sa 
«  reconnaissance  en  abusant  des  veilles  et  en  négligeant  outre  mesure  les 
«  soucis  vulgaires  de  l'existence. 

«  Né  à  Saumur,  le  12  juillet  1864,  Louis  Duvau  avait  fait  d'excellentes 
«  études  au  l^-cée  d'Orléans.  Quand  il  fut  bachelier,  le  proviseur  de  ce  lycée 
«  lui  conseilla  de  concourir  pour  avoir  une  des  bourses  de  licence  qui 
«  venaient  d'être  fondées  à  l'Université  de  Paris.  Duvau  l'obtint,  suivit  les 
«  cours  de  la  Sorbonne  et  fut  reçu  brillamment  licencié  en  1883  ;  puis, 
«  pourvu  d'une  bourse  d'agrégation,  il  fut  déclaré  agrégé  de  grammaire, 
«  dans  un  bon  rang,  dès  l'année  suivante.  Le  voilà  donc,  à  vingt  ans, 
«  agrégé  de  l'Université,  seul  à  Paris,  sans  autre  protection  que  celle  de  ses 
«  maîtres  qu'il  avait  su  gagner  par  son  travail,  et  abordant  en  toute  liberté 
«  les  études  qui  le  séduisaient.  Dès  1882,  la  préparation  de  sa  licence  ne 
«  l'avait  pas  empêché  de  suivre  les  cours  du  Collège  de  France  et  de  l'Ecole 
«  des  Hautes  Études  ;  il  n'était  pas  d'un  caractère  à  restreindre  sa  curiosité 
a  dans  les  limites  des  programmes.  Nos  conférences  de  métrique  grecque  ou 
«  latine,  de  paléographie,  de  grammaire  comparée  n'eurent  jamais  d'élève 
«  plus  zélé  et  plus  distingué.  L'École  eut  la  chance  de  garder  Duvau  pendant 
«  deux  ans  après  son  agrégation,  puis,  grâce  à  une  subvention  de  la  ville 
«  de  Paris,  elle  put  l'envoyer  en  Allemagne  où  il  eut  le  loisir  d'apprendre 
«  à  fond  la  langue  allemande,  de  suivre  des  cours  à  l'Université  de  Leipzig, 
«  d'étudier  divers  manuscrits  dans  les  bibliothèques  de  Wolfenbiittel,  "Vienne 
«  et  Prague. 

«  En  1887,  Duvau  fut  nommé,  sur  notre  proposition,  membre  de  l'École 
«  française  de  Rome  ;  les  articles  qu'il  a  publiés  dans  les  Mélanges  de  cette 
«  École,  un  Glossaire  latin-allemand  tiré  du  manuscrit  Vatic.  Regin.  1701, 
«  et  un  Commentaire  sur  une  Ciste  de  Prèneste,  accompagné  d'inscriptions 
«  archaïques,  accusent  une  maturité  rare  chez  un  jeune  homme. 

«  Au  retour  de  Rome,  il  fut  nommé  maître  de  conférences  de  grammaire 
«  comparée  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Dijon  et,  deux  mois  plus  tard,  chargé 
«  d'une  conférence  complémentaire  de  philologie  classique  à  la  Faculté  des 
«  Lettres  de  Lille.  Après  trois  ans  d'enseignement  dans  ces  facultés,  il  fut 
«  rappelé,  en  1 891 ,  à  l'École  des  Hautes  Études  qui  devait  rendre  à  la  Suisse 
«  M.  Ferdinand  de  Saussure. 


Chronique.  ^35 

«  Dans  ses  conférences,  Duvau  n'a  jamais  cherché  à  grouper,  autour  de 
«  lui,  par  le  choix  de  sujets  faciles,  un  grand  nombre  d'auditeurs.  Pénétré 
«  du  véritable  esprit  de  l'Ecole,  il  voulait  faire  simplement  marcher  la  science 
«  et  aider  à  la  formation  d'un  petit  nombre  de  futurs  savants.  Il  avait  assez 
«  voyagé  pour  savoir  que  ce  sont  nos  érudits  qui  assurent,  dans  une  forte 
«  proportion,  le  respect  de  la  France  à  l'étranger.  Les  matières  qu'il  traitait 
«  dans  ses  conférences  n'étaient  pas  banales,  c'étaient  par  exemple  les  ins- 
«  criptions  dialectales  latines,  le  vocalisme  du  latin  et  des  dialectes  italiques, 
«  la  phonétique  du  gothique,  la  phonétique  Scandinave  comparée  avec  celle 
«  des  autres  dialectes  germaniques,  l'analyse  étymologique  du  vieux-norrois, 
«  l'explication  de  textes  anglo-saxons  ou  de  l'Edda. 

«  Le  vieil  islandais  était  un  sujet  qu'il  étudiait  avec  passion  depuis  plu- 
«  sieurs  années.  L'article  qu'il  a  donné  en  1901  au  Journal  des  Savants  sur 
«  la  mythologie  figurée  de  l'Edda  montre  ce  qu'il  aurait  pu  faire  dans  un 
«  domaine  si  peu  cultivé  chez  nous. 

«  Duvau  était  avant  tout  un  professeur  ;  c'est  pourquoi  son  directeur 
«  d'études,  M.  Bréal,  ayant  besoin  de  repos  et  cherchant  quelqu'un  qui  fût 
«  digne  de  le  remplacer  dans  la  chaire  du  Collège  de  France,  n'hésita  pas 
«  à  désigner  notre  jeune  collègue.  On  vit  rarement  un  philologue  ou  un 
«  linguiste  mieux  préparé  à  l'enseignement  et  plus  au  courant  des  derniers 
«  travaux.  Pendant  dix  ans  (1888-1897),  Duvau,  comme  directeur  de  la 
«  Revue  de  Philologie,  avait  fait  ou  dirigé  l'analyse  annuelle  de  plus  de  500 
«  périodiques  savants  relatifs  à  la  philologie  ou  la  linguistique.  De  1897  à 
«  1 901,  il  avait  été  un  remarquable  secrétaire  de  la  rédaction  de  la  Revue 
«  Celtique.  Depuis  janvier  1892  il  était  aussi  administrateur  de  la  Société  de 
«  linguistique. 

«  Les  publications  de  Duvau  ne  donnent  qu'une  faible  idée  de  son  acti- 
«  vite  scientifique.  Outre  les  articles  insérés  dans  les  revues,  il  avait  rédigé 
«  en  1886  le  Cours  élànentaire  de  métrique  grecque  et  latine  professé  à  la 
«  Faculté  des  Lettres  par  M.  Havet  ;  en  1890  il  avait  revu,  pour  la  librairie 
«  Hachette,  l'édition  classique  de  Virgile  publiée  par  M.  Benoist  et  introduit 
«  là  des  améliorations  importantes;  —  M.  Guillaume  Breton  comptait  sur 
«  lui  pour  une  revision  de  l'édition  savante  de  Virgile  ;  —  enfin,  et  ceci 
«  montre  à  quel  point  Duvau  poussait  le  souci  de  la  perfection,  après  avoir 
«  fait  imprimer,  pour  la  librairie  Bouillon,  une  nouvelle  édition  de  la  Décli- 
«  liaison  latine  de  Bùcheler,  traduite  et  augmentée  par  M.  Havet,  refonte 
«  encore  améliorée  et  qui  aurait  rendu  dans  l'enseignement  de  bons  services, 
«  il  s'opposa  à  ce  qu'on  la  mît  en  vente,  parce  qu'il  avait  relevé,  après  le 
«  tirage,  quelques  incorrections. 

«  C'est  que  Duvau  ne  courait  pas  après  la  renommée,  il  travaillait  pour 
«  le  plaisir  de  savoir  et  d'enseigner.  Un  caractère  droit  et  ferme,  éloigné  de 
«  toute  intrigue,  le  garantissait  contre  tout  sentiment  d'ambition.  Ce  sont 
«  uniquement  ses  chefs,  depuis  le  proviseur  du  lycée  d'Orléans  jusqu'à  l'il- 
«  lustre  maître  du  Collège  de  France  qui,  après  avoir  reconnu  ses  mérites, 
«  l'ont  poussé  dans  une  voie  digne  de  sa  valeur.  Il  était  arrivé,  à  59  ans, 
«  à  une  situation  scientifique  de  premier  ordre  ;  il  allait  bientôt  connaître 

Rivue  celtique,  XXIV.  23 


5^4  Chronique. 

«  raisancc,  la  consldcration,  les  honneurs.  Mais  une  terrible  maladie  d'es- 
«  toniac,  qu'il  n'avait  surmontée  que  par  la  force  de  la  volonté,  a  fini  par  le 
«  vaincre.  Ni  les  soins,  ni  le  dévouement  de  sa  mère  n'ont  pu  réparer  un 
«  organisme  épuisé.  La  volonté  était  si  puissante  chez  Duvau  qu'on  espérait 
«  au  delà  de  toute  mesure.  Q.uand,  il  y  a  douze  jours,  je  serrai  pour  la  der- 
«  nière  fois  sa  main  décharnée,  les  yeux  qui  animaient  son  cadavre  ambulant 
«  étaient  encore  si  vit's  et  sa  parole  si  forte  que  je  me  laissais  tromper  par 
«  de  vaines  apparences  ;  jusqu'aux  derniers  jours  sa  volonté  a  dominé  son 
«  corps  anémié. 

«  La  France  perd  un  philologue  remarquable,  un  de  ceux  qui  étaient  prêts  à 
«  occuper  une  large  place  dans  la  philologie  Scandinave,  l'École  des  Hautes 
«  Etudes  un  maître  autorisé,  respecté,  chéri  de  ses  élèves,  et  en  même  temps 
«  un  de  ses  enfants  qui  ont  le  mieux  aimé,  pratiqué,  propagé  le  désintéres- 
«  sèment  scientifique,  l'idéal  de  la  fondation  de  Victor  Duruy. 

«  Au  nom  de  l'École  des  Hautes  Études,  au  nom  de  l'École  française  de 
«  Rome,  au  nom  de  la  Revue  de  philologie,  cher  Duvau,  adieu  !   » 

«  Ces  paroles,  tremblantes  d'émotion,  ont  arraché  les  larmes  de  tous  les 
assistants. 

«  Ensuite,  M.  Guny  a  excusé  M.  Bréal  et  lu  en  son  nom  le  discours 
suivant  : 

«  Messieurs, 

«  Parmi  les  nombreuses  et  importantes  fonctions  que  M.  Louis  Duvau 
«  exerçait  à  Paris,  à  l'École  des  Hautes  Études,  au  Collège  de  France,  à  la 
«  Revue  de  Philologie,  etc.,  on  comptait  aussi  celle  d'administrateur  de  la 
«  Société  de  linguistique. 

«  C'est  à  la  fois  comme  professeur  au  Collège  de  France  et  au  nom  de 
«  cette  Société  que  je  viens  prononcer  ici  quelques  mots  de  profond  et  sin- 
«  cère  regret. 

«  Partout  où  Louis  Duvau  a  passé,  il  a  donné  l'impression  d'une  intel- 
«  ligence  vive  et  ouverte,  au  service  d'un  caractère  droit  et  d'une  conscience 
«  délicate. 

«  D'autres  diront  ce  que  la  science  perd  en  lui,  car  il  a  été  enlevé  en 
«  pleine  possession  de  ses  facultés  de  travail,  au  moment  où  il  allait  donner 
«  tout  ce  qu'il  avait  amassé  par  vingt  ans  de  labeur. 

«  A  la  Société  de  linguistique,  nous  avions  en  lui  le  collègue  le  plus 
«  dévoué,  le  plus  prêt  à  se  charger  de  travaux  souvent  ingrats,  dont  il  ne 
«  songeait  même  pas  à  faire  mention  devant  ses  confrères. 

«  Difîficile  pour  lui-même,  il  n'a  publié  que  des  travaux  longuement  mûris, 
«  gardant  pour  l'avenir  la  plus  grande  partie  de  ce  qu'il  avait  acquis. 

«  Ses  élèves,  ses  auditeurs  —  depuis  ceux  qu'il  a  eus  à  la  Faculté  de  Lille 
«  jusqu'à  ceux  qui,  cette  année  encore,  suivaient  ses  leçons  au  Collège  de 
«  France  —  pourront  dire  combien  son  enseignement  était  sérieux  et  nourri. 
«  On  peut  s'en  faire  une  idée  également  en  lisant  les  deux  grands  articles 
«  que,  sur  la  demande  de  ses  amis,  il  s'est  récemment  décidé  à  donner  au 
«  Journal  des  Savants.  Nous  aurons  de  la  peine  à  le  remplacer  et  la  Société 


Chronique.  555 

«  de  linguistique  frappée  en  lui  gardera  toujours  le  souvenir  de  ce  modeste, 
«  savant  et  infatigable  collaborateur. 

«  Louis  Duvau,  s'il  avait  voulu,  aurait  pu  aspirer  à  des  situations  plus 
«  en  vue  ;  mais  il  préférait  à  tout  de  servir  la  cause  de  la  science  selon  les 
«  inspirations  d'une  conscience  sévère  et  d'un  cœur  qui  n'aimait  que  le 
«  juste  et  le  vrai.   » 

XV 

Huit  jours  auparavant,  une  lettre  de  M.  Kuno  Mever  m'apprenait  un 
grand  malheur  arrivé  à  un  des  celtistes  les  plus  distingués  que  nous  con- 
naissions. M.  Henri  Zimmer,  obligé  de  suspendre  son  enseignement,  est  en 
traitement  dans  un  sanatorium  à  Braunlage,  en  Brunswig,  dans  les  montagnes 
de  Harz.  Pendant  ce  temps,  sa  bibliothèque,  à  Berlin,  a,  dans  un  incendie, 
péri  presque  entièrement.  Mr"^  Zimmer,  voulant  arracher  aux  flammes 
quelques  précieux  volumes,  perles  du  trésor  de  son  mari,  a  failli  y  perdre 
la  vie  ;  heureusement  ses  cheveux  seuls  ont  été  brûlés.  On  craint  que  la 
nouvelle  de  ce  désastre  n'ait  aggravé  l'état  de  M.  Zimmer  qui,  probablement, 
ne  pourra  pas  reprendre  son  enseignement  l'hiver  prochain. 

Comme  Louis  Duvau,  il  est  une  victime  de  l'excès  de  travail.  Nous  espé- 
rons que  le  résultat  final  ne  sera  pas  aussi  funeste. 

Paris,  le  21  juillet  1905. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 

POST-SCRIPTUM 

Au  moment  de  mettre  sous  presse  nous  recevons  la  lettre  suivante  : 

"  Clermont-Ferrand,  20  juillet. 
«  Cher  Monsieur, 
«  Dans  l'aimable  note  que  vous  consacrez  à  mon  rapprochement  de 
ueruex  et  de  ferh  {Revue  Celtique,  tome  XXIV,  p.  227),  vous  ajoutez  que  les 
deux  mots  sont  dérivés  de  ueni  «  broche  ».  Permettez-moi  de  protester  au 
nom  de  la  phonétique  :  ueruex  et  ferb  commencent  par  un  iv  indo-européen, 
tandis  que  le  latin  ueru  a  un  ^"'  initial,  ainsi  que  le  prouvent  à  la  fois  Tom- 
brien  berva  (ace.  pi.),  herus  (abl.  pi.)  et  l'irlandais  bir. 

« 

«  Veuillez,  etc. 

«  J.  Vendryès.  » 

M.  Vendryès  doit  avoir  raison.  Ce  qu'il  dit  de  l'étymologie  de  ueru  est 
conforme  à  la  doctrine  de  MM.  Whitley  Stokes,  Urkeltischer  Sprachschati, 
p.  170;  Brugmann,  Grundriss,  t.  I,  2^  édition,  p.  599,  606;  Stolz,  Handbuch 
d'Iwan  von  Mùller,  t.  IL  2^  édition,  p.  290. 

Sur  l'étymologie  de  ueruex,  Prellwitz,  Etymohgiscbes  Wœrterbuch  der 
griechischen  Sprache,  p.  86,  au  mot  eipo;  ;  Gustav  Meyer,  Griechische  Gram- 
matik,  p.  115  ;  Brugmann.  Handbuch  d'Iwan  von  Millier,  t.  II,  2^  édition, 
p.  m,  sont  d'accord  avec  lui.  H.  d"A.  dbJ. 


PÉRIODIQUES 


SOMMAIRE.  I.  Annales  de  Bretagne.  —  II.  Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Bordeaux.  Revue  des  études  anciennes.  —  III.  Bollettino  di  filologia  classica.  — 
IV.  Annales  du  midi.  —  V.  The  classical  Review.  —  VI.  Revue  épigraphique.  — 
VU.  Analecta  Bollandiana.  —  VIII.  Revue  archéologique.  —  IX.  Bulletin  du  Co- 
mité des  travaux  historiques  et  philologiques.  —  X.  The  transactions  of  the  hono- 
rable Society  of  Cymmrodorion.  —  XI.  An  Gaodhal,  The  Gael.  —  XII.  Celtia.  — 
XIII.  The  P'olklore.—  XIV.  Revue  des  traditions  populaires. —  XV.  L'Anthropologie. 
—  Post-scriptum. —  Annonce  de  l'école  d'enseignement  supérieur  irlandais  fondée 
à  Dublin  par  MM.  Kuno  Meyer  et  John  Strachan. 


I 

Annales  de  Bretagne,  t.  XVIII,  n»  4,  juillet  1903. 

Relevé  par  M.  Duine  des  noins  de  saints  bretons  et  irlandais  contenus 
dans  le  calendrier  de  Rennes  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale  dans  le 
ms.  latin  9439,  xii'^  siècle. 

Notice  par  M.  Loth  sur  la  légende  bretonne  suivant  laquelle  le  ,corps  de 
l'apôtre  saint  Mathieu  aurait  été  transporté  du  Caire  à  Saint-Pol  de  Léon  ; 
c'est  un  pendant  à  la  légende  espagnole  qui  nous  apprend  que  le  corps  de 
l'apôtre  saint  Jacques  aurait  été  apporté  à  Saint-Jacques  de  Compostelle. 
Ainsi,  les  Bretons  n'ont  pas  de  motif  pour  être  jaloux  des  Espagnols. 

II 

Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux.  Revue  des  études 
ANCIENNES,  tome  V,  no  2. 

Trois  mémoires  de  M.  JuUian.  Le  premier  est  la  continuation  de  ses 
études  précédentes  sur  la  religion  gauloise;  il  traite:  i"  de  la  divination 
qui,  d'après  M.  Jullian,  pouvait  se  faire,  suivant  les  circonstances,  par  dix 
procédés  différents  ;  2°  du  calendrier  qui  était  lunaire  '.  Le  second  mémoire 


I.  Voir  plus  haut,  p.  513-316. 


Périodiques.  ^^7 

a  pour  objet  une  inscription  trouvée  à  Toulon  en  Saintonge  et  qui  paraît 
quant  à  présent  illisible,  sa  date  ne  peut  être  déterminée. 

Dans  le  troisième,  M.  Jullian  recherche  l'étymologie  des  noms  de  deux 
localités  voisines  de  Bordeaux,  Lormont  et  Cypressat  ;  il  conteste  la  leçon 
proposée  par«M.  Holder  pour  le  texte  d'Avienus,  Ora  maritima,  vers  700- 
702  '  ;  et  il  admet  que  la  civitas  Boiorum  était  située  à  La  Teste  de  Buch  ; 
comparez  Longnon,  Atlas  historique  de  la  France,  p.  26,  au  mot  Boii,  et 
p.  151,  aux  mots  civitas  Boiatium  (Notitia  proviiiciarum  et  civitatum  Galliae), 
enfin  Mommsen,  Cbroiiica  minora,  t.  I,  p.  606.  La  doctrine  de  M.  Jullian 
est  celle  qu'on  trouve  chez  De-Vit,  Onomasticon,  t.  l,  p.  737,  au  mot  Boios 
(Itinéraire  d'Antonin).  M.  Longnon  préfère  à  La  Teste  de  Buch,  Argenteyres, 
commune  de  Biganos  (Gironde).  Je  n'ai  pas  d'opinion  sur  ce  point. 

La  livraison  se  termine  par  un  très  aimable  compte  rendu  des  Éléments 
de  grammaire  celtique  récemment  publiés.  L'auteur  de  ce  compte  rendu  est 
un  savant  romaniste,  M.  Bourciez  ;  il  m'adresse  un  certain  nombre  de  cri- 
tiques toutes  formulées  d'une  façon  bienveillante  dont  je  le  remercie.  Je  me 
permettrai  cependant  de  répondre  à  une  de  ces  critiques.  Il  s'agit  des  in- 
scriptions de  Nîmes  et  de  saint  Rémy  commençant,  l'une  par  KaacjiraXo;, 
l'autre  par  Oijri6po'j;j.apo;  et  contenant  chacune  le  mot  opatouôs.  Jai  dit  que 
KaacjtTaAo;  et  OjrjSpoyaapo;  sont  des  noms  propres  gaulois  2.  Si  ces  noms 
propres  sont  gaulois,  il  faut  nécessairement,  dit  M.  Bourciez,  que  cette  in- 
scription soit  tout  entière  écrite  en  langue  gauloise  ;  de  là  il  conclut  que  le 
mot  bratude  est  gaulois  et  que  je  me  trompe  en  le  contestant.  Voici  ma 
réponse:  en  1886,  il  a  paru  chez  le  libraire  Klincksieck,  rue  de  Lille,  à 
Paris,  un  volume  dont  le  titre  est  ainsi  conçu  :  De  praepositione  ad  casuali  in 
latinitate  aevi  merovingici  Thesim  Facultati  litterarum  Parisiensi  proponebat 
Eduardîis   Bourciez,  Scholae   Normalis  ex  alumno,    in  Faciiltate  litterarum 
Bitrdigalensi  docens.  Bourciez  est  un  nom  propre  français  ;  donc,  en  raison- 
nant comme  l'auteur,  c'est  en  français  que  tout  ce  titre  est  rédigé.  On  lit 
au  livre  V,  chapitre  36  des  Tusculanes  :  Leviculus  sane  noster  Demosthenes, 
qui  illo  susurro  delectari  se  dicebat  aquam  ferentis  mulierculae,  ut  mos  in  Graecia 
est,  insustirrantisque  alteri  :  Hic  est  ille  Demosthenes.  Demosthenes  est  un  nom 
propre  grec,  donc  c'est  en  grec  que  toute  cette  phrase  est  écrite  ;  ainsi  rai- 
sonne mon  savant  critique.  Il  y  a  un  texte  biblique  (vulgate   et  liturgie): 
Benedictus  dominus  deus  Israël.   Israël  est   un   nom   propre  hébreu,   donc, 
suivant  le  raisonnement  de  M.  Bourciez,  benedictus,  dominus,  deus,  sont 
des  mots  hébreux. 

Mais,  me  dira-t-il,  les  phrases  que  vous  citez,  vous  ne  les  prenez  pas  dans 
des  inscriptions. 

Recourons  aux  inscriptions.  Aux  angles  des  voies  qui  sillonnent  la  ville 
de  Paris,  il  y  a  des  inscriptions  fort  commodes  pour  ceux  qui  parcourent  un 
quartier  sans  le  connaître  à  fond  ;  en  voici  quelques-unes  : 


1.  Rufi.  Fcsti  Avieni  carmina,  p.  170. 

2.  Revue  Celtique,  t.  XVIII,  p.  518-324. 


^;8  Péîiodi,]tics. 

Avenue  Mac-Mahon.  Mac-Mahon  est  un  propre  irlandais,  je  vais  raisonner 
comme  M.  Bourciez  :  donc  aveulie,  est  un  mot  irlandais. 

Avenue  Raphaël.  Raphaël  est  un  nom  propre  hébreu  :  donc  avenue  est  un 
mot  hébreu. 

Boulevard  Magenta.  Magenta  est  un  nom  propre  italien  :  donc  boulevard 
est  un  mot  italien. 

Boulevard  Haussmann.  Haussmann  est  un  nom  propre  allemand  :  donc 
boulevard  est  un  mot  allemand  et  il  est  faux  qu'on  dise  en  allemand  Bollwerk. 

Rue  Vercingétorix.  Vercingétorix  est  un  nom  propre  gaulois  :  donc  rue 
est  un  mot  gaulois. 

Rue  Keller.  Keller  est  nom  propre  et  un  nom  commun  allemand:  donc 
rue  est  un  mot  allemand. 

Rue  Lord  Byron.  Lord  Byron  est  un  nom  propre  anglais  :  donc  rue  est  un 
mot  anglais. 

Il  y  a  quarante  et  quelques  années,  j'ai  eu  occasion  de  parcourir  à 
Strasbourg  un  cimetière.  J'ai  fait  l'observation  qu'en  général  la  langue  des 
plus  anciennes  épitaphes  était  l'allemand  et  que  parmi  les  plus  récentes  le 
français  paraissait  dominer,  quoique  les  noms  propres  fussent  allemands.  Si 
j'avais  eu  M.  Bourciez  à  côté  de  moi  il  m'aurait  dit:  «  Vous  vous  trompez, 
puisque  les  noms  propres  sont  allemands,  le  reste  du  texte  l'est  certainement 
aussi.  » 


III 

BoLLETTiNO  Di  FiLOLOGL\  CLASSICA,  neuvième  année,  mai  1903. 

Article  de  M.  Garofalo  sur  le  candetum  gaulois,  dont  nous  parlons  plus 
haut,  page  268. 

Suivant  M.  Garofalo,  le  caiidetuui  urbain  était  un  parallélogramme  rect- 
angle de  150  pieds  romains  sur  100,  c'est-à-dire  de  i  314™, 24  carrés,  ce 
que  nous  n'admettons  pas.  En  ce  qui  concerne  le  candetum  rural,  il  est 
d'accord  avec  nous  (voyez  ci-dessus,  p.  317,  318). 


IV 

Annales  du  midi,  15e  année,  n"  58,  avril  1903. 

M.  C.  JuUian  conteste  l'origine  phénicienne  de  Monaco.  Sa  conclusion 
est  formulée  ainsi  :  «  L'Hercule  de  Monaco  a  été  tour  à  tour  indigène, 
«  étrusque  et  grec,  mais  il  n'a  sans  doute  jamais  été  phénicien.  » 


The  classical  Review,  vol.  XXVII,  no  2,  mars  1903. 
Mémoire  de  M.  J.  P.  Postgate  sur  la  campagne  faite  en  Gaule  pendant 
l'année  726  de  Rome,  28  avant  J.-C.,  par  M.  Valerius  Messalla  Corvinus  et 


Périodiijues.  ^^g 

pour  laquelle  il  triompha  le  25  septembre  de  l'année  suivante.  On  lit  dans 
les  actes  triomphaux  : 

M.    VALERIVS  •  M  •  F  .  M  •  X  •    MFSSALLA  •  A  •  DCCXXVI    (lisez  727) 
CORVINVS  •  PROCOS  •  EX  •  GALLIA  •  VII  •  K  •  OCT  •  ' . 

On  n"a,  sur  cette  campagne,  d'autres  détails  que  ceux  qui  sont  donnés 
par  TibuUe,  I,  vu,  1-14,  où  sont  mentionnés:  1°  comme  vaincus  les  Aqui- 
tains :  Aqiiitanas  génies  ;  2°  comme  témoins  de  ce  succès  l'Aude,  Atax  ;  les 
Pyrénées,  Tarhella  Pyrene  2  ;  la  Saintonge,  Oceani  litora  Santonici  ;  la  Saône, 
Aiar  ;  le  Rhône,  Rhodamis  ;  la  Garonne,  Garumna  ;  Chartres,  Carnuti  et  la 
Loire,  Liger.  On  sait  par  la  Vie  de  TibuUe  que  ce  poète  avait  accompagné 
Messalla  dans  la  guerre  contre  les  Aquitains. 

A  cette  occasion,  M.  Postgate  examine  la  question  de  savoir  à  quelle  date 
la  Gallia  cowata  a  été  divisée  en  trois  provinces,  ayant  chacune  un  gouver- 
nement distinct.  D'accord  avec  M.  Mommsen,  il  établit  que  cette  division 
est  postérieure  à  l'année  20  avant  J.-C,  puisque,  postérieurement  à  cette 
date,  Tibère  eut  seul  le  gouvernement  de  la  Gallia  comata  '  tout  entière.  La 
division  de  la  Gaule  en  trois  provinces  se  place  probablement  entre  les 
années  16-13  ^v-  J-"C.  et  non  en  27,  comme  on  le  croit  généralement  en 
France  4. 


Mai  1903. 

Article  de  M.  H.-A.  Strong  sur  le  grammairien  Virgilius  Maro.  Ce 
mémoire  a  pour  base  l'édition  donnée  par  M.  Huemer,  Leipzig,  librairie 
Teubner,  1886.  Virgilius  était  originaire  de  Gaule,  probablement  de 
Bagnères-de-Bigorre  (Hautes-Pyrénées)  ou  des  environs  ;  il  traite,  dit-il, 
du  pouvoir  des  lettres,  higerro  sernione  S.  11  vivait  probablement  au  vii«  siècle 
de  notre  ère.  Il  se  sert  d'un  grand  nombre  d'expressions  bizarres  ;  V index 
verboriim  et  locutionum  praecipuaruni  dressé  par  M.  Huemer,  p.  181-195  de 
son  édition,  n'est  pas  complet.  M.  Strong  essaie  d'expliquer  un  certain 
nombre  de  mots  qu'il  prend  aux  pages  89  et  90  de  cette  édition,  chapitre  xv, 
de  catalogo  graminaticoniui,  et  qui  auraient  été  enseignés  à  Virgilius  Maro  par 
son  maître  Virgilius  Assianus. 


1.  Corpus  inscriptiontiin  latiiianiin,  t.  I  (fc  édition),  p.  461.  Messalla  avait 
été  consul  en  l'année  723  de  Rome,  31  avant  J.-C.  {Ibidem,  p.  544;  2^  édi- 
tion, p.  160). 

2.  Sur  les  Tarbelli,  vovez  Holder,  Altceltischer  Sprachschat^,  t.  II,  col. 
1730;  Longnon,  Atlas,  p.  7. 

3.  Suétone,  Tibère,  c.  9. 

4.  Hermès,  XV,  m. 

5.  Édition  Huemer,  p.  8,  1.  13. 


:;40  Périodiques. 


VI 

Revue  épigraphiq.ue,  octobre,  novembre,  décembre  1902. 

Suite  du  catalogue  des  estampilles  de  potiers  conservées  dans  la  collection 
de  M.  E.  Kuhn,  à  Marcillat  (Allier)[;  citons  comme  exemples  Dago-iuanis, 
Icciiis,  IlUo-marus.  Suite  du  mémoire  d'Allmer  sur  les  dieux  de  la  Gaule, 
Mars  Randosatis. 

Janvier,  février,  mars  1903. 

Notices  sur  deux  épitaphes  trouvées  à  Ventabren  (Bouches-du-Rhône), 
la  première  écrite  en  caractères  grecs  contient  deux  noms  de  femme  qui 
paraissent,  l'un  gaulois  OTENITOTTA,  l'autre  ligure,  KUTAAPOTNIA 
:=  Petronia  ;  la  seconde  en  caractères  latins  VECTIT...  BIRACI.  Le  premier 
de  ces  deux  noms  est  incomplet.  Quant  au  second,  c'est  le  génitif  du  nom 
propre  gaulois  Biracos  ' . 

Suite  du  catalogue  des  estampilles  conservées  dans  la  collection  de 
M.  E.  Kuhn. 

Notice  détaillée  sur  les  inscriptions  du  Puy-de-Dôme  dont  il  a  été  dit 
quelques  mots  plus  haut,  p.  209. 

Suite  du  mémoire  d'Allmer  sur  les  dieux  de  la  Gaule  :  Ricoria,  Mars 
Rigisamiis. 


VII 

An'alecta  Bollandiana,  t.  XXII,  fascicule  11.  —  Vie  inédite  de  saint 
Riquier,  fondateur  de  l'abbaye  de  ce  nom,  qui  a  donné  naissance  à  une 
petite  ville  du  département  de  la  Somme.  Ce  pieux  personnage  mourut  en 
645.  Il  avait  été  converti  par  deux  missionnaires  venus  d'Irlande  (?).  Chav- 
dociis  -,  dont  le  nom  semble  breton  ou  gallois  et  signifier  «  le  batailleur  »  et 
Fricorus  )  ou  FithoriA  «  l'éveillé  ».  On  n'avait  jusqu'ici  que  l'arrangement 

1.  Holder,  Altceltischer  Sprachschatu^,  t.  I,  col.  423. 

2.  Chaydoctis  paraît  identique  à  Cataciis,  Cattic  (Hùbner,  Inscriptiones  Bri- 
lanniae  christianae,  nos  ^5^  ^g)^  Catocits  (J.  Gwynogvryn  Evans,  The  Text  of 
the  Book  of  Llan  Dav,  p.  390,  col.  2),  Catoc  (Cartnlaire  de  Redon,  p.  13, 
année  837  ;  p.  207,  année  872),  Kadociis  (ihideni,  p.  268,  année  1 100),  Cadoc 
(ibidem,  p.  203,  année  826).  Cf.  Holder,  AUceltischer  Sprachschat:^,  t.  I,  col. 
837. 

3.  Ferdinand  Lot,  Chronique  de  l'abbaye  de  Saint-Riquier,  par  Hariulf, 
1.  Il,  c.  II,  p.  76.  Krusch,  Scriptores  rerum  mer oiviiigic arum,  t.  IV,  p.  390, 
note;  le  même  auteur,  p.  878,  propose  la  notation  Fricliorius  d'accord  avec 
Duemmler,  Poetae  latini,  t.  I,  p.  565  note. 

4.  Analecta  Bollandiana,  t.  XXII,  p.  186.  Ce  nom  d'homme  est  probable- 
ment celui  qui  est  noté  si  fréquemment  Fredoriiis  dans  le  Cartnlaire  de  Redon, 
voir  à  l'index,  p.  653,  654.  C'est  une  forme  masculine  du  substantif  féminin 
vieil  irlandais /r///;fl/rg,  aujourd'hui /r/o//;a//t'j  qui  signifie  «  veille  ».  Ere- 


Périodi{]ues.  541 

littéraire  de  cette  vie  rédigé  par  Alcuin  au  commencement  du  ixe  siècle  et 
où  le  second  des  deux  missionnaires  est  passé  sous  silence. 

T.  XXII,  fascicule  m. 

Compte  rendu  peu  favorable  de  l'ouvrage  de  M.  Wood-Martin,  Traces  of 
the  elder  Failhs  of  bdand,  2  volumes  in-S",  Londres,  Longmans,  Green  et 
Co,  1902.  La  rédaction  de  la  Revue  Celtiqnen'a.  pas  d'opinion  sur  ce  volume 
qui  ne  lui  a  pas  été  envoyé,  et  ce  qui  en  a  été  dit  dans  plusieurs  revues  n'a 
pas  semblé  de  nature  à  faire  considérer  l'achat  comme  nécessaire. 

VIII 

Revue  archéologique,  4^  série,  tome  I,  mai-juin  1903. 
Mémoire  sur  le  pantalon  gaulois. 

IX 

Bulletin  archéologique  du  comité  des  travaux  historiques  et 
SCIENTIFIQUES,  année  1902,  2^  livraison. 

P.  LXi.  Communication  de  feu  Blancard  sur  l'inscription  phénicienne  de 
Marseille.  Elle  a  été  découverte  <f  à  Tintersection  de  l'axe  du  transept  et  de 
«  la  grande  nef  de  la  cathédrale  actuelle  de  Marseille...  à  plus  de  trois 
«  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Il  est  donc  impossible  que  le 
«  monument  ait  été  jeté  sur  le  rivage.  C'est  bien  plutôt  une  inscription 
«  provenant  d'un  temple  de  Baal  qui  aurait  été  celui  d'une  colonie  phéni- 
«  cienne  établie  à  Marseille  ». 

P.  Lxxx.  M.  Babelon  parle  des  fouilles  faites  dans  la  banlieue  de  Toulouse. 
«  A  Vieille-Toulouse  les  fouilles  exécutées  en  1901  ont  mis  à  jour  une 
«  enceinte  de  huit  kilomètres  ;  des  restes  d'habitations  en  pisé  et  en  bois 
«  couvrent  le  quart  de  cette  superficie.  En  même  temps,  une  circonstance 
«  particulière  permettait  d'étudier  à  nouveau  la  nécropole  de  Saint-Roch 
«  située  à  l'extrémité  Sud  de  Toulouse  et  que  l'on  regardait  depuis  deux 
«  siècles  comme  un  cimetière  romain.  De  nombreuses  fosses  et  puits  funé- 
«  raires  ont  fait  reconnaître  des  sépultures  d'au  moins  trois  époques,  dont 
«  deux  gauloises,  et  aussi  des  restes  d'habitations  analogues  à  celles  de 
«  Vieille-Toulouse  ». 

P.  202  et  suivantes.  «  Les  monuments  mégalithiques  des  iles  du  Finistère, 
«  de  Béniguet  à  Ouessant  »,  par  M.  Paul  du  Chatelier.  Ces  îles  sont 
Béniguet,  Trielen,  Quémenès,  Molène,  Lédénés  de  Molène,  Ouessant.  Les 
monuments  qui  s'y  trouvent  sont  des  menhir,  des  dolmen,  des  cromlech, 
des  chambres,  des  enceintes. 

dorius  pourrait,  en  conséquence,  se  traduire  par  «  l'éveillé  ».  Cf.  Whitley 
Stokes,  Connac's  Glossary,  p.  77;  Windisch,  Irische  Texte,  t.  I,  p.  579. 
Fredorius,  Fiiconts,  Frichoritis,  Fithori  devrait  être  corrigé  en  Fritharius  ou 
Frithorius  avec  0  long  variante  de  a  long. 


342  Périodiques. 

p.  214  et  suivantes.  Notice  sur  onze  maillets  de  pierre  découverts  à 
Picholet  (Basses-Alpes)  par  M.  l'abbé  Arnauld  d'Agnel. 

P.  222  et  suivantes. 

«  Un  tumulus  Hallstattien  à  jMinot  (Cote-d'Or)  »  par  M.  Henri  Corot. 
Ce  tumulus  était  long  de  dix-huit  mètres,  large  de  douze,  haut  de  deux 
mètres  cinquante.  On  y  a  trouvé  de  nombreux  objets  de  parure,  surtout  des 
bracelets  pour  bras  et  des  anneaux  pour  janibes. 

P.  417  et  suivantes.  Note  par  M.  Audollent  sur  une  nouvelle  Tabella 
devotionis  trouvée  à  Sousse  (Tunisie)  par  M.  le  capitaine  Chappard.  Cette 
Tabella  contient  une  liste  de  cochers  et  de  chevaux.  Un  des  chevaux 
porte  un  nom  d'origine  gauloise  et  s'appelle  à  l'accusatif  5r«i;fl/«[w],  c'est- 
à-dire  «  culotté  ».  Un  autre  venant  probablement  des  bords  du  Danube  est 
désigné  par  le  nom  géographique  Danuuiii[)ii]. 


X 

The  Tr.^ns.'^ctions  of  the  honorable  Society  of  Cymmrodoriok. 
Session  1901-1902. 

Ce  volume  contient  d'abord  le  Rapport  du  Conseil  pour  l'année  1901- 
1902.  Puis  viennent  les  mémoires. 

M.  T.  E.  Morris,  sous  le  titre  de  Rcnaudng  of  Wchhmen,  se  plaint  de  ce 
que  la  plupart  des  noms  de  famille  en  usage  dans  le  pays  de  Galles  sont  à 
la  fois  très  peu  nombreux  et  d'origine  biblique  ou  normande.  Il  voudrait 
les  voir  remplacer  par  des  noms  d'origine  galloise  et  en  plus  grand  nombre. 

M.  T.  Marchant  Williams,  sous  ce  titre:  The  Romance  of  u'ehh  Education, 
raconte  l'histoire  de  l'enseignement  et  de  son  organisation  dans  le  pays  de 
Galles  pendant  la  seconde  moitié  du  siècle  dernier. 

M.  W.  Llewelyn  Williams  expose  les  renseignements  qu'il  a  recueillis  sur 
les  Gallois  catholiques  établis  sur  le  continent  depuis  la  réforme. 


XI 

An  G.\odh.\l,  The  Gael,  avril  1903. 

Le  12  février  dernier,  une  partie  des  terres  de  Castletown,  où  est  située 
l'emplacement  de  Tara,  jadis  capitale  de  l'Irlande,  a  été  adjugée  aux  enchères 
pour  le  prix  de  3  700  livres  sterling. 

Résumé  d'une  lecture  faite  par  M.  Douglas  Hyde  dans  une  séance  de  la 
National  Literarx  Society  à  Dublin  sur  le  poète  aveugle  irlandais  Raftery  né 
entre  1780  et  1790  et  qui,  pour  vivre,  jouait  du  violon. 

Dans  une  récente  séance  de  l'Académie  royale  d'Irlande  le  professeur 
Atkinson,  président  de  cette  compagnie,  a  fait  une  annonce  intéressante, 
c'est  que  l'édition,  si  longtemps  désirée,  du  livre  d'Armagh  est  actuel- 
lement sous  presse. 

Article  de  M.  Michael  Lynch  sur  l'importance  des  éléments  épiques  dans 
la  littérature  irlandaise. 


Périodicjucs.  ^45 

Mai  1903. 

M.  T.  O'Neil!  Russell  publie  le  texte  irlandais  et  donne  la  traduction  d'une 
lettre  adressée  au  lord  lieutenant  d'Irlande  en  1561  par  Shane  O'Neiil  dont 
les  Anglais  mirent  la  tête  à  prix  dix  ans  plus  tard.  En  1571,  on  voyait  cette 
tête  fixée  au  bout  d'une  pique  au  château  de  Dublin.  Sa  lettre,  aujourd'hui 
conservée  au  British  iMuseum,  a  été  publiée  en  photogravure,  transcrite  deux 
fois  en  caractères  typographiques  et  traduite  en  anglais  par  John  T.  Gilbert, 
Facsimilés  of  National  Manitscripts  of  Ireland,  quatrième  partie,  première 
livraison,  planche  IV.  M.  T.  O'Neiil  Russell  a  trouvé  que  la  transcription 
en  caractères  typographiques  donnée  par  Gilbert  était  très  peu  correcte  ; 
c'est  dit-il,  a  very  incorrect  translitération,  c'est  à-dire  qu'elle  n'est  pas  con- 
forme à  l'orthographe  irlandaise  telle  qu'on  l'observe  ordinairement  aujour- 
d'hui ;  en  conséquence  il  l'a  corrigée.  J'ai  collationné  les  huit  premières 
Hgnes  de  sa  copie  avec  la  photogravure  et  avec  la  transcription  de  Gilbert. 
M.  O'Neiil  Russell  écrit:  eih  «  autre  »  quand  la  photogravure  et  Gilbert 
donnent  ele;  bheanrioghain  «  reine  »,  pour  hanrioghan;  dhaoibhse  «  à  vous  », 
pour  dhaoibhsi;  orin  «  sur  moi  »  (bis),  pour  oruin;  Eirinn  «  Irlande  »  (bis), 
pour  Erinn. 

Voilà,  suivant  moi,  sept  fautes  de  copie  commises  par  M.  O'Neiil  Russell, 
presque  autant  de  fautes  que  de  lignes.  Je  n'ai  trouvé  qu'une  correction  légi- 
time, onôir  «  honneur  »,  écrit  par  M.  O'Neiil  Russell  avec  un  apex  sur  le 
second  0  ;  cet  apex  existe  dans  la  photogravure  et  manque  dans  les  deux 
transcriptions  typographiques  de  Gilbert.  M.  O'Neiil  Russell  se  moquera 
sans  doute  de  mes  critiques  ;  il  est  probablement  un  élève  de  M.  Standish 
Hayes  O'Grady  qui  est  un  homme  de  grand  talent,  mais  j'appartiens  à  une 
autre  école,  celle  où  l'on  croit  qu'on  doit  copier  exactem'ent  ;  cela  ne  m'em- 
pêche pas  de  constater  que  M.  O'Neiil  sait  Tn-landais.  Se  croyant  parent  de 
Shane  O'Neiil,  il  a  été  humilié  de  voir  dans  la  leltre  de  ce  personnage  his- 
torique des  leçons  qu'il  prend  pour  des  fautes  d'orthographe  parce  qu'elles 
diffèrent  de  l'orthographe  qu'on  pratique  aujourd'hui. 

Mémoire  sur  l'archéologie  des  environs  de  Dublin  «  Historic  Points  of 
Interess  near  Dublin  ».  L'auteur  rend  compte  d'une  promenade  à  la  colline 
de  Houth  où  se  trouvent  un  dolmen  qui  serait  le  tombeau  de  la  femme  du 
célèbre  Oscar,  filsd'Oisin  (?),  et  les  ruines  de  la  petite  église  de  Saint-Fintan, 
douze  pieds  anglais  de  long  sur  huit  de  large  ;  c'est  auprès  de  ces  ruines 
qu'a  été  enterrée  la  regrettée  Miss  Margaret  Stokes.  Des  vues  du  dolmen  et 
de  la  petite  église  accompagnent  ce  mémoire. 

Note  racontant  qu'à  une  récente  séance  de  la  Société  des  antiquaires 
d'Ecosse,  le  D^  W.  W.  Ireland  a  lu  un  mémoire  où  il  rend  compte  d'une 
visite  dans  une  île  aujourd'hui  inhabitée,  Eilean  na  Naoinih  «  Ile  des  Saints  », 
qui  serait  l'Himba  mentionné  par  Adamnan  dans  sa  vie  de  saint  Columba. 
On  peut  voir  encore  dans  cette  île  les  ruines  d'une  petite  église  construite 
en  pierres  sèches  et  quelques  pierres  tombales. 

Juin  1903. 

Étude  comparative  par  M.  Edward  Garnett  sur  deux  livres  récents,  The 


i44  Périodiques. 

CuchiiUin  saga,  par  Miss  Eleonor  HuU  et  Cuchidain  of  Muirtcnuic,  par  lady 
Gregory. 

Texte  de  l'éloquent  discours  prononcé  par  M.  le  professeur  Kuno  Meyer 
à  Dublin  le  14  mai  dernier  pour  établir  la  nécessité  de  créer  dans  cette  ville 
une  école  de  littérature  irlandaise,  de  philologie  irlandaise  et  d'histoire 
d'Irlande,  cf.  plus  bas,  p.  347. 


XII 

Celtia,  avril  1903. 

Résumés  approbatifs  1°  de  l'article  publié  par  M.  T.  E.  Morris  dans  le 
Cymmrodor  sur  les  noms  de  famille  dans  le  Pays  de  Galles  (voir  ci-dessus, 
p.  542);  2°  d'un  mémoire  lu  récemment  à  Cardifï  par  M.  T.  H.  Thomas 
sur  le  folklore  du  Pays  de  Galles,  où  il  retrouve  la  fée  Geridwen  et  la 
légende  d'Arthur.  M.  L.  G.  Duncombe  Jewel  alias  Duncum  loul  proteste 
de  nouveau  contre  la  doctrine  qui  fait  du  comique  une  langue  morte  (voir 
ci-dessus,  p.  213,  303).  Arrangement  en  irlandais  moderne  d'un  texte  moyen 
irlandais  publié  avec  traduction  anglaise  par  M.  Kuno  Meyer  dans  Otia 
Merseiana,  III,  46-54,  ce  texte  donne  des  oreilles  d'àne  (littéralement  de 
cheval)  à  un  roi  irlandais  (voir  ci-dessus,  p.  215). 

Mai-juin  1903. 

Reproduction  du  discours  prononcé  à  Dublin  par  M.  le  professeur 
Kuno  Meyer  le  14  mai  dernier  et  publié  aussi  dans  The  Gael.  M.  Douglas 
Hyde  présidait.  Il  prit  la  parole  le  premier,  d'abord  en  irlandais,  puis  en 
anglais.  Il  dit  que  l'orateur  allait  parler  en  anglais  et  non  en  irlandais 
comme  quelques  gens  le  craignaient  ;  cela  fit  rire  les  auditeurs. 

XIII 

The  Folklore,  juin  1903. 

M.  Alfred  Nutt  discute  les  doctrines  exposées  sur  l'origine  de  la  légende 
du  saint  Graal  par  M.  A.  N.  Wesselofsky  dans  Archiv  fiïr  Slavische  Philo- 
logie, t.  XXIII,  et  par  M.  W.  Staerk  dans  la  brochure  intitulée  :  Ueher  dm 
Ursprung  der  Grallegende,  ein  Beitrag  itir  Christlichcii  Mythologie,  Tùbingen 
et  Leipzig,  1903.  Suivant  M.  Alfred  Nutt,  il  faut  distinguer  dans  la  légende 
du  saint  Graal  deux  éléments,  dont  l'un  est  britannique  d'origine,  l'autre 
chrétien.  Les  deux  auteurs  qu'il  critique  prétendent  la  faire  en  partie 
remonter  à  l'Orient  payen. 

XIV 

Revue  des  traditions  populaires,  t.  XVIII,  mai  1903. 

«  Questionnaire  sur  le  folklore  du  gui  »,  par  M.  J.  Heather.  La  pre- 
mière question  est  :  «  Q.uel  est  le  nom  breton  du  gui  ?  »  Il  est  facile  d'y 
répondre  en  ouvrant  les  dictionnaires.  Dans  le  glossaire  breton-français  de 


Périodiques.  34  j 

Maunoir,  Le  sacré  Collège  de  Jésus,  1659,  t.  II,  p.  64,  «  gui  «  est  traduit  par 
cloii7-  dero.  Nous  retrouvons  cette  expression  en  1732  dans  le  Dictionnaire 
françois-celtiqiie  de  Grégoire  de  Rostrenen,  p.  480,  au  mot  «  gui  »  qui  donne 
la  variante  vannetaise  deur-derv.  Dour-dero  et  detir-derv  «  gui  »  reparaissent 
en  1869  dans  le  Nouveau  dictionnaire  pratique  français  et  breton  de  Troude, 
p.  455,  et  dour-dero  seul  en  1876  dans  le  Nouveau  dictionnaire  pratique  bre- 
ton-français du  dialecte  de  Léon  publié  par  le  même  auteur.  Dour-dero,  deur- 
derv  paraissent  signifier  «  eau  de  chêne  ». 

Il  y  a  pour  désigner  le  gui  une  autre  expression  bretonne  :  ubel-varr 
(Rostrenen),  uc'hel-var  (Le  Peletier,  Dictionnaire  de  la  langue  bretonne,  1752, 
col.  923)  ;  variante  vannetaise  ihuel-varre  (Larmery,  Dictionnaire  français- 
breton,  1756,  p.  280).  La  variante  huel-var  ou  buel-varr  se  retrouve  dans  les 
deux  dictionnaires  de  Troude,  p.  455  du  Dictionnaire  français  cibreton,  p.  297 
du  Dictionnaire  breton-français.  Le  correspondant  gallois  est  nchelfar  (Spurrell, 
An  english  zvelsh  pronouncing  Dictionary,  1903,  p.  209,  et  A  Dictionary 
of  thc  welsh  Language,  1889,  p.  290);  on  trouve  la  notation  galloise 
uçelvar  en  1805  chez  William  Owen,  A  Dictionary  of  the  welsh  Language, 
tome  II:  le  sens  propre  est  «  haute  branche  ». 

Il  n'y  a  donc  aucun  rapport  entre  ce  sens  et  celui  des  mots  goïdéliques 
que  nous  offrent  les  dictionnaires:  idl-ic,  uil-ioc  «  toute  guérison  »,  «  re- 
mède universel  »,  «  panacée  »  (A  Dictionary  of  the  gaelic  Language...  published 
under  the  direction  of  the  Highland  Society  of  Scotland,  t.  II,  p.  259,  col.  i  ; 
p.  639,  col.  2).  La  variante  uile-iccadh donnés  en  18 17  par  Edward  O'Reilly, 
An  irish  english  Dictionary,  offre  la  même  signification. 

Dour-dero  <(  eau  de  chêne  »  peut  s'expliquer  si  l'on  suppose  que  ce  com- 
posé désigne,  non  le  gui  du  chêne,  mais  l'infusion,  la  tisane  obtenue  en 
faisant  cuire  le  gui  du  chêne  dans  l'eau.  Il  faut  se  reporter  à  Pline  l'ancien, 
1.  XVI,  S  251,  qui  dit  que,  suivant  les  Gaulois,  la  tisane  de  gui  rend  fécondes 
les  femelles  stériles  et  de  plus  est  un  remède  contre  tous  les  poisons  :  fecun- 
ditatem  eo  poto  dari  cuiciimque  animaliuni  sterili  arbitrantur ,  contra  venena  esse 
omnia  remédia.  On  trouve  la  même  doctrine  dans  le  dictionnaire  précité  de 
Grégoire  de  Rostrenen  :  «  Le  gui  est  bon  pour  plusieurs  maux  »,  Ar  uhel- 
varr  a  so  inad  oud  nieur  a  ~roug. 

Reste  à  examiner  si  cette  doctrine  de  Grégoire  de  Rostrenen  et  le  nom 
goïdélique  du  gui  ne  sont  pas  de  modernes  inventions  savantes  inspirées  par 
le  texte  de  Pline  l'ancien. 


XV 

L'anthropologie,  tome  XIV,  mars-avril  1903. 

Très  intéressant  mémoire  de  M.  Cartailhac.  Il  concerne  les  stations  de 
Bruniquel  sur  les  bords  de  l'Aveyron,  mais  il  y  est  question  de  la  fin  des 
âges  paléolithiques,  par  conséquent  d'une  époque  antérieure  à  la  période 
celtique.  Nous  sommes  amenés  à  cette  période  par  une  note  de  l'abbé 
H.  Breul  sur  un  torques  d'or  découvert  à  Massigny  (Vendée).  Dans  cette 
note  l'auteur  rappelle  qu'on  a  récemment  trouvé  des  pépites  d'or  en  Bre- 


546  PérioJiijues. 

tagne,  à  l'embouchure  de  la  Vilaine,  et  à  Lothuen,  commune  de  Kervignac 
(Morbihan).  Cela  explique  l'existence  1°  des  nombreux  bijoux  celtiques  en 
or  qu'on  a  recueillis  en  Gaule,  2°  de  ceux  dont  parlent  les  anciens. 

Paris,  le  27  juillet  1903. 

H.   D'ArBOIS  de  JUB.'ilNVILLE. 


POST-SCRIPTUM 

Au  moment  de  mettre  sous  presse  nous  apprenons  une  nouvelle  offi- 
cielle : 

«  M.  Dottin,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes, 
«  est  nommé  professeur  de  langue  et  littérature  celtiques  à  cette  Faculté 
«  (fondation  de  l'Université  de  Rennes)  ». 

Nous  adressons  avec  le  plus  grand  plaisir  nos  félicitations  à  l'Université 
de  Rennes  et  au  savant  professeur.  De  1886  à  1896,  M.  Dottin  a  été  secré- 
taire de  la  rédaction  de  la  Revue  Celtique,  un  secrétaire  très  zélé,  et  depuis 
l'époque  où  ses  fonctions  à  Rennes  l'ont  obligé  d'abandonner  ce  secrétariat, 
la  Revue  Celtique  n'a  pas  cessé  de  le  compter  parmi  ses  collaborateurs  les 
plus  actifs. 


Nous  publions  un  peu  tardivement  Fannonce  suivante: 

A  SCHOOL  OF  IRISH  LEARNING 

Much  interest  has  becn  cxcitcd  bv  the  idea  of  tbrming  a 
School  for  the  higher  studv  of  Irish  sus;e;ested  in  the  lecture 
deUvered  by  Dr  Kuno  Meyer  at  the  last  Oireachtas. 

A  beginning  will  be  made  in  June.  The  authorities  of  Uni- 
versity  Collège,  Stephen's  Green,  hâve  kindly  offered  rooms  in 
which  classes  could  be  held  during  the  summer  vacation.  On 
the  23rd  of  that  month  at  4  p.  m.  Dr  Kuno  Meyer  will  deliver 
an  inaugural  lecture.  On  Monday  the  6th  of  July  Professor 
John  Strachan,  LL.  D.  will  begin  a  course  of  Old-and  Middle 
Irish  Grammar  which  will  be  continued  for  two  hours  daily 
throughout  the  month.  It  is  hoped  that  othcr  courses  can 
shortly  be  arranged. 

To  form  a  School  of  Irish  Learning  it  would  be  necessary 
to  establish  a  séries  of  lectures  and  classes  covering  the  whole 
field  of  Irish  study,  Old,  Middle,  and  Modem  Irish  langiuage 
and  literature. 

A  little  later,  after  further  consultations  hâve  taken  place, 
proposais  will  be  put  forward  for  a  definite  scheme. 

We  feel  sure  that  Irish  people  will  willingly  help  to  the  best 
of  their  power  in  making  Dublin  what  it  ought  to  be,  the 
centre  of  Irish  studies.  This  can  onl}'  be  done  by  providing  a 
fund  which  will  yield  a  yearlv  income,  or  by  the  payment  of 
subscriptions  vear  by  year. 

Mr  Charles  McNeill  has  kindly  consented  to  act  as  Hono- 
rary  Secretary  and  Treasurer.  Subscriptions  can  also  be  paid 
to  the  Hibernian  Bank  of  Ireland.  Chèques  to  be  made  payable 
to  School  of  Irish  Studies. 


Le  Propriétaiii-Gérant :  \'euve  E.  Bouillok, 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  nie  Fulbert. 


LA 

LÉGENDE    DE   MAES    GWYDDNEU 

DANS  LE  LIVRE  NOIR  DE  CARMARTHEN 


La  légende  de  Maes  Gwyddneu  est  le  pendant  de  celle  de  la 
ville  d'Is  chez  les  Armoricains;  mais  elle  n'a  guère  d'autre 
trait  commun  avec  elle  que  la  submersion  par  la  faute  d'une 
femme.  En  revanche,  telle  qu'elle  se  présente  dans  le  Livre 
Noir  ',  elle  offre  les  plus  frappantes  ressemblances  avec  la  légende 
de  Lough  Ree  et  de  Lough  Neagh  dans  le  morceau  connu  sous 
le  nom  d'Aided  Eochaid  Me  Maireda^. 

Le  rapprochement  entre  ces  légendes  a  été  souvent  fait  3. 
M.  J.  Rhys,  qui  s'en  était  déjà  occupé,  y  est  revenu  avec  plus 
de  détails  récemment  et  a  même  donné  le  texte  et  la  traduction 
du  poème  du  Livre  noir  {Celtic  Folklore,  I,  p.  381  et  suivantes). 

Le  pays  submergé,  Maes  Gwyddmti,  serait  le  même  que  le 
fameux  Contre' r  Gwaelod  ou  Cantref  du  fond  Çgwaelod=^  breton 
gzveled,   même  sens  :    Basse-Bretagne  est  souvent  traduit  par 

1.  Skene,  Four  a  ne.  B.,  H,  p.  59;  Fac-similé,  55  v. 

2.  Leabhar  na  hUidhre,  foL  99^-4 ib.  O'Grady,  Silva  Gadelica,  l,  233-7-, 
265-9.  Pour  le  Leabhar  na  hUidhre,  je  cite,  d'après  M.  Rhys.  Pour  la  biblio- 
graphie, V.  d'Arbois  de  Jubainville,  Catalogue  Litt.  Ep.,  22  (Aided  Echdach 
niaic  Maireda). 

3.  M.  de  La  Villemarqué,  notamment  {Bulletin  de  la  Soc.  arch.  du  Finis- 
tère, 1887,  p.  3  54  et  suiv.).  Il  signale  la  légende  du  Lough  Weagh  dans  Girald. 
Cambr.,  Topogr.  Hyber,  I,  c.  9).  Il  cite  aussi,  mais  à  tort,  la  prophétie  dans 
Gaufrei  de  Monmouth  (VII,  c.  iv).  Ce  qu'il  y  a  de  plus  fort  (je  ne  puis  dire 
extraordinaire  quand  il  s'agit  de  M.  de  la  Vill.),  c'est  qu'il  prétend  qu'il  y 
a  dans  la  prophétie  comme  dans  la  légende  galloise  une  puella  qui  cause  tout 
le  mal  ;  or,  c'est  tout  le  contraire. 

Revue  CeltKjue,  XXIV.  24 


Î50  J.  Loth 

Gweled  Breii).  Quant  à  ce  dernier  pays,  la  tradinon  populaire 
le  place  dans  la  baie  de  Cardigan. 

D'après  la  légende  populaire  courante,  le  prince  de  Dyved, 
Seithenin,  se  serait  enivré  et  aurait  oublié  de  fermer  les  écluses  ; 
d'où  l'inondation  des  états  de  Gwyddneu  ^  La  version  du 
Livre  noir  est  plus  ancienne  et  plus  curieuse.  Comme  dans  la 
légende  irlandaise,  le  soin  d'une  source  enchantée ^  est  confié 
à  une  femme.  Par  sa  faute  elle  laisse  ouverte  la  source  :  d'où 
la  submersion.  Là  s'arrête  la  légende  dans  le  Livre  noir.  Il  y 
aurait  aussi  un  fou,  comme  en  irlandais.  On  pourrait  supposer 
que  ce  fou  est  Seithenhin  qui  est  qualifié  de  synhnir  vann, 
c'est-à-dire  à  intelligence  faible,  mais  M.  Rhys  préfère  voir  le 
fou  dans  le  Kinran  qui  paraît  dans  le  dernier  vers  et  le  rap- 
proche du  nom  de  Curnén  que  porte  dans  la  version  irlandaise 
Vidiol,  qui,  comme  beaucoup  d'idiots,  dit-il,  était  en  même 
temps  un  prophète.  Ce  prophète  s'égosillait  à  prédire  l'irruption 
des  flots  et  à  crier  à  ses  amis  de  préparer  des  barques  :  naturel- 
lement il  n'était  pas  cru.  L'interprétation  que  je  vais  donner 
du  texte  du  Livre  noir  diftère  sur  des  points  importants,  au 
point  de  vue  du  sens,  de  celle  de  M.  Rhys,  mais  je  suis  d'accord 
avec  lui  sur  ces  traits  de  la  légende  :  il  y  avait  une  fontaine  ou 
source  confiée  aux  soins  d'une  femme  ;  cette  femme  laisse 
s'échapper  les  eaux  qui  couvrent  le  territoire  de  Gwyddneu; 
il  y  a  un  fou  dans  la  légende  et  ce  que  M.  Rhys  n'a  pas  vu, 
c'est  que  ce  fou  crie  en  vain,  prophétise  vainement  la  submer- 
sion. 

Je  donne  d'abord  le  texte  et  la  traduction  de  M.  Rhys  {Celtic 
Folkl.,l,  384): 

Seithenhin  saw  de  allan  Seithennin,  stand  thou  forth 

ac  edrychiiirde  varanres  mor  And  see  the  vanguard  of  the  main 

Macs  Guitneu  rytoes  Guyddno's  piain  has  it  covered 

Boed  emendiceid  y  morvin  Acciirsed  be  the  maiden 

ae  helligaut  gvydi  cvin  who  let  it  ioose  after  siipper 

finaun  wenestir  mor  terrvin  well  cup-bearer  of  the  mighty  main 


1.  J.  Loth,  Mabin,  I,  244,  n.  2  ;  II,  p.  286,  295. 

2.  Dans  la  légende  irlandaise,  la  source  qui  devient  ensuite  un  lac  est 
produite  par  un  cheval.  M.  Rhys  a  retrouvé  la  même  légende  en  Galles 
(Cet tic  Folkl.,  I,  p.  380). 


La  Légende  de  Maes  Gwyddneu. 


351 


Boed  emendiceid  y  vachteith 
ae  golligaut  guydi  gueith 
finaun  wenestir  mor  diffeith 

Diaspad  vererid  yar  van  caer 

hid  ar  duu  y  dodir 

gnaud  guydi  traha  trangc  hir 

Diaspad  mererid,  y  ar  van  kaer  hetiu. 
hid  ar  duu  y  dadoluch. 
gnaud  guydi  traha  attreguch. 

Diaspad  mererid  ain  gorchuit  heno 

ac  nim  haut  gorlluit 

gnaud  guydi  traha  tramguit. 

Diaspad  mererid  y  ar  gvineu  kadir 
kedaul  duu  ae  goreu 
gnaud  guydi  gormot  eisseu. 

Diaspad  mererid  am  kymhell  heno 

y  urth  uy  istavell 

gnaud  guydi  traha  trangc  pell 

Bet  Seithenhin  synhuirvann 
rug  kaer  kenedyr  a  glan 
mor  maurhidic  a  kinran. 


Accursed  be  the  damsel 
who  let  it  loose  after  battie 
well  minister  of  the  high  sea 

Mererid's  cry  from  a  city's  height 
Even  to  God  is  it  directed 
after  pride  cornes  a  long  panse. 

Mererid's  cry  from  a  city's  height  today 
Even  to  God  her  expiation  ; 
after  pride  cornes  reflexion 

Mererid's  cry  overcomes  me  to-night 
Nor  can  i  readily  prosper  ; 
After  pride  cornes  a  fall 

Mererid's  cry  over  strong'  wines 
Bounteous  God  has  wrought  it  ; 
After  excesse  cornes  privation. 

Mererid's  cry  drives  me  to-night 

From  my  chamber  away  ; 

after  insolence  comes  long  death 

Weak-witted  Seithenhin's  grave  is  it 
Between  Kenedyr's  Fort  and  the  shores 
with  majestic  Mor's  and  Kynran's. 


Le  texte  donné  par  M.  Rhys  est  celui  du  Fac-siraile;  à  la 
strophe  7  il  adopte  kedaul  avec  raison;  le  mss.  porte  kadaul, 
mais  avec  un  petit  t  au-dessus  de  la  ligne  entre  k  et  rt.  Si  on 
compare  sa  traduction  avec  celle  de  Skene,  les  principales  diffé- 
rences sont  l'interprétation  de/»a«;zM.'mgi^îV  traduit  par  J.  Evans 
par  Fontaine  de  Vénus\  M.  Rhys,  adoptant  le  sens  que  j'ai  établi 
dans  mes  Mots  latins,  traduit  correctement  wenestir  ^  par 
échauson  (de  la  mer).  De  plus,  Silvan  Evans  avait  transformé 
mererid  en  myrwerydd,  agitation,  bruit  des  flots;  M.  Rhys  y 
voit  un  nom  propre.  On  peut  encore  signaler  chez  S.  Evans, 
à  la  strophe  VI,  la  traduction  de  guineii  par  winds,  ce  qui  ne 
saurait  se  défendre,  tandis  que  M.  Rhys  y  voit  le  pluriel  de 
giiin,  vin,  ce  qui  ne  me  paraît  pas  plus  vrai,  mais  outrage 
moins  la  langue.  Tous  les  deux  donnent  à  Kinran  un  sens 
manifestement  flmx.  S.  Evans,  aussi  bien  que  M.  Rhys,  me 
paraissent,  pour  l'établissement  du  texte,  avoir  négligé  un  point 
important  :  l'étude  de  la  métrique  de  ce  poème. 


I.  Dans  l'orthographe  habituelle  du  L.  noir,  iu 
à-dire  v  français. 


/gallois  actuel,  c'est- 


5  52  J.  Loth. 

Il  appartient  au  genre  Triplet,  mais  il  y  a  bon  nombre  de 
variétés  de  ce  genre  qui  apparaît  déjà  fixé  au  ix^  siècle  (poèmes 
dits  à  Juvencus^). 

Dans  celui-ci,  il  y  en  a  deux  : 

I"  Les  strophes  de  vers  de  7  syllabes  rimant  entre  eux 
(strophes  2,  3  et  9,  c'est-à-dire  la  dernière)  ; 

2°  Les  strophes  où  le  premier  vers,  en  y  comprenant  le  §,air 
cyrch,  a  de  9  à  10  syllabes  ;  le  2^  vers  en  a  6  et  le  3^  en  a  7. 

Dans  cette  dernière  catégorie,  il  3^  a  deux  types  différents  : 
1°  le  type  dans  lequel  le  premier  vers  en  dehors  du  gair  cyrch 
rime  avec  les  deux  autres  vers  : 

Diaspad  mererid  am  gorcHurr  —  Heno 
ac  nim  Haut  gorlluiT 
gnaud  gu3'di  traba  tramguiT 

(cf.  strophes  6,  7,  8.) 

2°  Dans  le  premier  vers,  le  gair  cyrch  seul  rime  et  allitère 
avec  un  mot  du  second  vers  : 

Diaspad  mererid  y  ar  van  kaer  —  Hetiu 

Hid  ar  duu  y  dadoLUCH 
gnaud  guydi  traha  attregucH 

Dans  la  strophe  4,  il  faut  absolument  ajouter  au  premier 
vers  :  hetiv. 

La  première  strophe  soulève  des  difficultés.  Il  est  très  sûr, 
d'après  la  structure  régulière  des  autres  strophes,  que  le  pre- 
mier vers,  peut-être  le  second,  sont  altérés.  Le  début  saiu  de 
allan  rappelle  le  début  de  l'élégie  de  Kynddylan,  dont  la  pre- 
mière strophe  est  également  et  clairement  altérée  :  sefwch  aJlan, 
luorynyon  a  syJlwch.  Il  faut  en  tout  cas  faire  de  mor  au  2^  vers 
un  rejet  (cyrch)  et  le  compter  avec  le  3''  vers,  comme  l'indique 
la  dernière  strophe.  Comme  dans  tous  les  poèmes  gallois  de 
cette  époque,  les  nolac  augentes  ne  comptaient  pas  :  de.  dans  saiu 
de  ne  compte  pas  pour  la  mesure.  M.  Rhys  voit  dans  cdrychuir 
une  sorte  d'impératif  déponent  de  la  2"  personne;  de  serait  la 

I.  J.  Loth,  Métrique  galloise,  II,  F^  partie,  p.  17S  et  suiv.  ;  II,  2«  partie, 
p.  77- 


La  Légende  de  Macs  Gwyddneu.  353 

nota  auoens.  Il  est  assez  peu  vraisemblable  que  de,  nota  augens, 
se  trouve  ainsi  répété  ;  de  plus,  le  composé  edrychuir  est  difficile 
à  défendre.  Pour  moi,  je  prends  uirde  pour  gwyr'S-de  ou  sim- 
plement iùrte  =  gwyr'Se  :  cf.  chez  Taliesin  giuyrlin  : 

edrych  uirde  varanres  mor. 
«  remarque  la  verte  ligne  de  front  de  la  mer.  » 

gwyrdd  est  souvent  appliqué  aux  flots: 

Gwedi  toiiiian  giuyrl 
«  après  les  flots  verts.  » 

(Meilir.  Myv.  arch.,  14,  1,  s.) 


Je  lis  donc  : 


Dymhunis  ton  u'xrd  wrth  Aberflfraw 

(jhid.,  144,  I. 


Seithenhin,  saw  de  allan,  ac  edrych 
|Ton]  uirde  varanrES  ; 
mor  maes  Guitneu  rytoES. 


II  est  possible  qu'au  lieu  d'allan,  il  y  ait  eu  primitivement 
un  mot  rimant  avec  les  autres  vers  (y  maes?). 

Il  n'est  pas  sûr  que  ///()/■  soit  un  cyrch:  le  point  du  vis.  après 
lui  semble  l'indiquer,  ou  au  moins  indiquer  qu'on  le  compre- 
nait ainsi. 

Dans  les  strophes  2  et  ^ ,  le  premier  vers  a  8  syllabes  ;  il  est 
probable  que  y  ne  compte  pas  pour  la  mesure.  Il  est  possible 
aussi  que  euicndiccit  qu'on  ne  trouve  ni  chez  Aneurm,  ni  chez 
Taliesin  ait  remplacé  un  autre  mot  :  incllliccit.  Einciidiceid,  il 
est  vrai,  se  trouve  ailleurs  dans  le  L.  noir  avec  le  même  sens. 
C'est  probablement  un  terme  ecclésiastique. 

Dans  la  strophe  5,  au  i""  vers,  y  se  joint  à  duii  dans  la  me- 
sure. Dans  l'avant-dernière  strophe,  /  de  istavcU  compte. 

Dans  la  strophe  6,  au  2"  vers,  il  faut  lire  gorlliiit  en  trois 
syllabes,  d'après  la  mesure  ;  ce  serait  donc  gorlluydd  ou  gorlliu- 
ydd,  actuellement,  et  non  gorlluydd. 

Pour  la  lexicographie  du  sujet,  il  n'y  a  que  deux  ou  trois 
mots  actuellement   qui   présentent   des  diflîcultés   sérieuses  : 


^54  •^-  Lotli. 

d'abord  et  avant  tout  mcrerid.  Comme  le  dit  M.  Rhys,  sous 
cette  forme,  le  mot  a  le  sens  de  perle  et  représente  margarita. 
On  le  trouvera  dans  mes  Mois  latins  sous  cette  forme  et  une 
autre  qui  a  dû  précéder:  meryerid : 

mal  heu  rac  moch  meryerid 

«  comme  semer  des  perles  devant  des  porcs  »  :  (margaritas  ante  porcos). 

(Prydydd  y  moch,  Myv.  arch.,  204,  i.) 

La  forme  nier  cria  avec  le  sens  de  perle  se  trouve  chez  Talie- 
sin  :  le  bord  du  chaudron  de  Pen  anniufn  en  était  orné  (Skene, 
Ane.  B.,  II,  p.  181,  22.) 

M.  Rhys  suppose  que  c'est  un  nom  de  femme,  celui  de  la 
femme  qui  a  laissé  s'échapper  l'eau.  Le  reste  du  poème  proteste 
contre  cette  hypothèse.  De  plus,  mererid,  comme  nom  de 
femme,  ne  doit  pas  être  antérieur  à  la  difl'usion  des  noms  de 
saintes  par  l'influence  normande  ^ 

Il  me  paraît  sûr  que  dans  un  poème  reposant  sur  une  tradi- 
tion évidemment  commune  aux  Gaëls  et  aux  Bretons,  le  mot 
capital  })iererid  doit  être  celtique.  Le  suffixe -/W  peut  représenter 
-id  ou  -yd.  Le  suffixe  -id  est  rare,  l'autre  fréquent.  S'il  n'y  a 
pas  de  fitute  de  copiste,  mererid  (niereryd)  me  paraît  décompo- 
sable  en  nier,  fou,  plus  un  dérivé  ou  composé  de  -ar.  Pour  mer, 
cf.  irlandais  W(?rj  fou  (Cormac)  ;  meraidh,  i.  amadan  (O'Clery). 
Mer  apparaît  encore  incontestablement  dans  mer-werydd  qui  se 
présente  d'une  façon  fort  curieuse,  avec  les  deux  sens  incon- 
testablement de:  agitations,  vaines  futilités  ({..  noir,  8,  14; 
Myv.  arch.,  195,  i;  Livre  Rouge,  292,  14)  et  aussi  celui 
d'agitation  des  flots  de  la  mer  (Livre  noir,  46,  25  ;  TK,  156, 
36;  Myv.  arch.,  218,  2;  144,  r;  279,  2;  329,  2;  195,  i; 
279,  i)^ 

Quant  à  la  valeur  de  -ar  devenant  -cryd  avec  le  suffixe,  je 
n'ai  que  Tembarras  du  choix. 

1.  On  n'a  qu'à  parcourir  le  cartu'aire  de  Redon  pour  se  rendre  compte 
combien  l'usage  des  prénoms  chrétiens  était  peu  en  faveur  chez  les  Bretons, 
notamment  pour  les  femmes.  Et  ils  avaient  raison.  Nos  noms  sont  beaucoup 
plus  poétiques. 

2.  Pour  préciser  le  sens,  cf.  Myv.  arch.  144-1  : 

Dymbunis  ton,  ntor  y  menvery^. 


La  Légende  de  Macs  Gwyddneu.  3  5  5 

dyar,  bruyant,  bruit  (paroles,  gazouillement):  L.  n.,  11,  28. 

Kintewin  kcinhaw  amser 
Dyar  adar 

«   Printemps,  le  plus  beau  temps  : 
bruyant  les  oiseaux.   » 


ibid.,  28,  2 


lais  adar,  dvar  eu  grid. 


L.  Rouge,  285,  5  : 

Eglwyseu  Bassa  ynt  barvar 
Heno,  a  minneu  wyf  dyar. 

Myv.  arch. ,  25 1  : 

Wvthfcd  dydd  dybydd  dyar  K 

Gorddyar,  intensif  de  dyar  : 
L.  Rouge,  250,  13  : 

Hir  nos,  gordyar  morva. 

GROAR  :  L.  noir,  26,  28  : 

a  groar  adar  kir  kaer  Reon 

«  et  le  cri  rauque^  des  oiseaux  près  de  Kaer  Reon.   » 

Enfin,  ar,  chez  un  poète  du  wx"  siècle  : 
(jwalchniai  (iVf)'!'.  ^ï/r/;.,  143,  i): 

Cathl  0  ar  adar,  awdl  gosymwy 

«  chant,  poème  fait  du  gazouillement  (ou  langage)  des  oiseaux.   » 

Cet  (7;',  à  ma  connaissance,  n'a  pas  de  similaire  en  irlandais'. 
Il  est  ici  en  construction.  Ce  qui  peut  faire  hésiter,  c'est  que 
dans  toniar,  bruit  des  flots,  on  pourrait  supposer  que  primiti- 
vement ar  est  pour  oar  : 

1.  Signes  précurseurs  du  jugement. 

2.  Cf.  pour  gro,  irl.  grau-berla,  A.  herla  fiachdd  ;  gro,  grau  =  grava,  d. 
kràhe. 

3.  Cependant,  cf.  ar,  inquit;  cf.  ar,  dicicns,  GloseScàguv.  ;  gall.  araitb, 
discours. 


556  i.  Loth. 

L.  N.,  53,  20: 

In  abcr  Duwir  dyar, 

Yn  V  gwna  Tawue  toniar, 

«  à  Aber  Divfr  ■  bruyant, 

là  où  le  Tafwy  fait  entendre  son  bruit  de  flots.   » 

Le  i  y  provenant  de  g  spirant  est  susceptible  de  disparition 
comme  suffirait  à  le  prouver  mererid  à  côté  de  meryerid.  Il  est 
donc  probable  que  ar  représente  gar,  d'une  racine  bien  connue 
par  gaïur,  gair,  breton  ger,  etc.  Ce  qui  confirme  cette  manière 
de  voir,  semble-t-il,  c'est  le  haut-vannetais  merier,  bruit  con- 
fus; iir  merier  voeh,  un  bruit  confus  de  voix  (Châlons).  Mererid 
pour  un  plus  ancien  iiier-yerid  ou  mer-yeri'S,  me  paraît  signifier 
fou.  J'avais  songé  à  le  corriger  en  nieredic,  fou,  sans  raison, 
dont  j'ai  établi  clairement  le  sens  dans  mes  Mabinogion  (I, 
p.  230;  V.  note,  ibid.,  p.  343)  et  qui  est  dérivé  en  -cdic  de  la 
même  racine  ;  mais  cela  ne  me  semble  pas  absolument  néces- 
saire. 

Dès  lors,  le  poème  devient  assez  clair.  La  première  strophe 
est  une  exclamation  annonçant  la  catastrophe;  suit  la  malédic- 
tion à  la  jeune  fille  qui  a  laissé  échapper  l'eau.  Puis  viennent 
des  lamentations,  des  réflexions  morales  du  poète  qui  se  donne 
comme  spectateur  et  revient  en  arrière  ;  il  se  souvient  des  cris 
perçants  du  fou,  cris  partant  du  sommet  des  remparts  ou  de 
dessus  un  cheval;  probablement,  c'est  le  fou  fuyant  au  dernier 
moment:  dans  la  légende  irlandaise,  il  se  sauve.  J'aurais  été 
tenté  de  traduire  Diaspad  mererid  ou  vererid  par  rri  perçant  de 
voix  confuses,  folles  ou  cri  de  folie,  sans  le  gtiinen  kadir  qui  mani- 
festement n'a  rien  à  faire  avec  le  pluriel  de  gain  :  )'  ar  suffirait 
à  prouver  le  contraire,  rapproché  le  y  ar  vann  caer.  Il  y  a 
d'autres  mots  qui  ont  été  mal  compris. 

GWINEU  :  le  sens  de  giuineu  est  des  plus  clairs.  Cf.  Livre  noir  : 

43,  22    ystarn  de  u^iiieu  fruin  guin 

«  selle  le  cheval  bai  au  frein  blanc. 


I.  Naturellement  on  en  a  tiré  aux  Abcr  Dyar,  synonyme  de  tolo  en  un 
autre  passage  du  L.  noir. 


La  Légende  de  Maes  Gwyddneu.  357 

43,  23    ystarn  de  wineu  birr  y  bleu 

«  selle  le  cheval  bai,  aux  crins  courts 

43,  28    ystarn  de  u'i)jeu  hir  y  neid 

«  selle  le  cheval  bai  au  saut  allongé.  » 

ibid.,  10,  10  (à  propos  des  chevaux  célèbres): 

Guyneu  '  Godvflf  Hir,  nmrch  kei 

Cf.  L.  N.,  mein  wineu,  3,  9,  etc.  ^. 

Giuineu  est  dérivé  de  gwin,  vin. 

Quant  au  pluriel  de  gwin,  vin,  on  ne  le  trouve  jamais  dans 
les  Vieux  Livres  et  il  ne  parait  guère  usité,  même  aujourd'hui. 
Il  n'existe  pas  en  breton. 

MAURHiDic  et  KiNRAN  n'out  été  compris  ni  par  Skene  (S. 
Evans),  ni  par  M.  Rhys. 

maurhidic  signifie  magnanime,  majestueux,  de  noble  aspect  ou 
de  noble  race,  généreux. 

L.  n.,  15,  3: 

vv  maurhidic  nen 
«  mon  roi  magnanime  » 
ibid.,  30,  18  : 

Bet  Mor,  maurhidic  diessic  unben 

«  La  tombe  de  Mor,  monarque  magnanime  et  irréprochable.  » 

Cyndelw  (Myv.  arch.,  155,  i): 

mathredic  tyweirch  gan  draed  meirch  mawrydig 

«  Les  glèbes  sont  foulées  par  les  pieds  de  génireux  coursiers.  » 

Mabinog.  II,  p.  286  (Peredur)  : 

a  morwyn  vaivrhydic  delediw 

Myv.  arch.,  371,  i  : 

Mair  faturydig 

Cf.  ihid.,  312,  2;  L.  Taliesin,  ap.  Skene,  132,  21. 

1.  L'v  pourrait  faire  supposer  ^ît'v^wu  qui  est  différent. 

2.  Pour^u.'/;;t'»,  cf.  Myv.  arch.,  149,  i,  Lliaws  o'ît'iVww. 


5^8  J.  Lot  h. 

Le  mot  est  d'ailleurs  connu,  ainsi  que  mctivrhydi,  majesté, 
et  donné  dans  tous  les  dictionnaires.  Pour  mémoire,  je  rap- 
pelle qu'il  apparaît  dans  une  inscription  chrétienne  du  pays  de 
Galles  :  Johannis  moridic  (Jean  le  magnanime).  Il  est  probable 
que  mawrhydic  est  composé  de  utawr,  grand,  plus  un  dérivé 
de  hyd  =  irl.  sitb,  long,  ou  encore  de  la  même  racine  que 
hydr,  hardi,  irl.  sethar. 

KiNRAN  =  kynran  a  été  correctement  traduit  par  S.  Evans 
(Wehh-Engl.  Dict.)  par  bead  or  cbîef  {oï  a  tribe),  leader,  cbicf- 
tain.  Parmi  les  très  nombreux  exemples  qu'on  pourrait  citer, 
je  choisis  les  suivants  : 

L.  Talies.,  123,  6  : 

a  chenwch  deu  leuan 
Ragof  V  deu  gynran 
«  et  chantez  les  deux  leuan  devant  moi,  les  deux  cIkJs.  » 

L.  Rouge,  242,  8  : 

Gnavvt  gan  gynran  eiryan  nraf. 

L.  Aneur,  64,  i  : 

kynraji  en  racwan 

«  le  chef  frappant  les  premiers  coups.   » 

ibid.,  72,  2: 


ibid.,  80,  28  : 


Keredic  caradvvy  gynran 
«  Keredic,  chef  aimable  » 

Tri  theyrn  maon 
a  dyvu  o  Vrython 
kynri  a  chenon 
kxnrein  0  Aeron 

('  chefs  originaires  d'Aeron  » 

Meilis  (Myv.  arch.,   140,   i)   appelle  Gruffydd  ap  Cynan  : 
Pascadiir  Kynrein,  nourrisseur  de  chcts. 

Le  pluriel  est  kinrein  et  parfois  kynrcinyon.  Le  mot  est  un 

I.   Cf.  pour  kynran,  L.  Ta).,  172,  4;    148,   S;    209,  16;  L.   Anem,  80, 
28;  L.  Rouge,  241,  13. 


La  Légende  de  Maes  Gwyddneu.  359 

composé  cin  =■  *dntu-  et  rannâ,  part  :  celui  qui  a  droit  à  la 
première  part,  héros,  chej. 

Cynran  existe  aussi  dans  le  sens  de  première  partie. 

CuiN  a  été  traduit  par  M.  Rhys  par  souper.  Le  mot  n'est  jamais 
employé  dans  les  textes  anciens,  non  plus,  je  crois,  que  dans 
les  modernes,  dans  ce  sens.  Les  Gallois  ne  connaissent  que 
cwynos,  souper,  et  ancwyn  =  *antecènium. 

Au  contraire,  non  seulement  cwyn,  plainte,  même  plainte  en 
justice,  grief  (quelquefois  actuellement  compassion  pour  quel- 
qu'un) est  d'un  emploi  courant,  mais  l'expression  même  wedy 
cwyn  se  retrouve  dans  le  Livre  Rouge,  261,  19  : 

lia  wisc  luedy  kzuyn,  na  vit  vnvyn 
Dy  vryt  ' . 

Le  mot  GORLLUiT  présente  de  réelles  difficultés.  Le  mètre 
exige  trois  syllabes,  ce  qui  rend  suspecte  l'identification  avec 
gorlliuydd,  prospérer,  lequel  ne  peut  avoir  que  deux  syllabes. 

Gorllwydd,  en  deux  syllabes,  a  le  sens  de  prospérer  dans 
quelques  passages.  Ce  sens  ne  va  pas  très  bien  ici.  D'ailleurs, 
gorllwydd  même  paraît  avoir  un  sens  différent  dans  d'autres 
endroits  2. 

Jusqu'ici  je  n'ai  pas  trouvé  gorlliuydd  en  trois  syllabes;  c'est 
la  forme  qu'indique  l'orthographe  du  Livre  Noir.  Lluydd  (llu- 
ydd)  dans  le  sens  de  chef  d'armée  se  comprendrait  ;  gorlluydd 
serait  intensif  et  serait  un  substantif  verbal  ayant  le  sens  de 
diriger^.  Puisque  nous  entrons  dans  le  domaine  des  supposi- 
tions, on  pourrait  supposer  une  racine  *//«  =^  *loug,  qui  se 
trouve  dans  l'irl.  luamain  : 

ac  nim  haut  gorlluit 

«  et  il  ne  m'est  pas  facile  de  m'enfuir?  (me  sauver.)  » 

GORCHUIT  est  donné  par  les  dictionnaires,  par  Davies  même, 
comme  l'équivalent  de  cwydd  ou  cwymp,  chute.  Phonétique- 


1.  Cf.  strophe  plus  bas,  guedi  giieilh. 

2.  Par  exemple,  da.ns  (Myv.  arch.,  199-2): 

Ked  orllwyt  (=  gorllwydd)  arglwyt. 

3.  Dans  ce  sens,  gorllnvydd  pour  gor-Uywyd,  diriger,  piloter  en  chef,  serait 
irréprochable,  mais  il  y  aurait  dans  le  texte  gor-Uyuit. 


360  J.  Loih. 

ment,  c'est  possible,  mais  le  mot  me  paraît  difficile  à  séparer 
de  gorchii'x  dont  le  sens  est  difFcrent  :  Myv.  arch.,  262,  2  ;  dans 
un  manv-nad: 

neu'r  (ou  neu'tî)  gorchwy  rwy  trugar 

«  vraiment  c'est  trop  lourd,  roi  miséricordieux  •>■> 

Le  mot  apparaît  dans  un  proverbe  dont  le  sens  n'a  jamais 
été  fixé  : 

nid  gorchvy  elw  medelwas 

«  ce  n'est  pas  une  grande  charge  que  le  salaire  d'un  moissonneur.  » 

On  peut,  je  crois,  comparer  la  racine  à  celle  de  Tirlandais 
ciall  À.  tinol  ^  ;  skr.  ci,  sammeln. 

Ici,  dans  gorcbivy,  on  a  la  forme  forte  *cci  :  Diaspad  mcrcrid 
am  gorchiiit  heno  signifierait  donc  :  «  les  cris  perçants  du  tou 
m'accablent  ce  soir.  » 

terruin:  nior  terruin  est  traduit  par  M.  Rhys  par:  thc  mighly 
main.  Le  sens  de  ce  mot  fort  employé  parait  être  terrible, 
redoutable.  Dans  un  autre  passage  du  Livre  noir  (54,  22),  il 
s'applique  encore  à  la  mer  : 

Erir  mor  terruin. 

Dans  un  autre  passage  (40,  14),  il  signifie  évidemment 
redoutable,  bouillant  (40,  14). 

Terruin  am  tir  (il  s'agit  de  Hywel  ab  Goronwy) 

«  redoutable,  prompt  à  s'emporter,  pour  la  terre  (ses  domaines).   » 

Cf.  L.  Tal.,  117,  23  :  Ynys  Gwyr,  tcnuyn  mor-.  JoloGoch 
(éd.  Ashron,  3  16)  : 

Torri  yn  chwvrn,  ter-ivyn  clnvacu  ;, 
Giau  a  gwythau 

Myv.  arch.,  203,  i  : 

aerdoryf  goryf,  givrt  dcrivyii  y  ncid  4 

1.  Stokes,  Urk.  spr. 

2.  On  trouve  le  mot  avec  une  seule  r. 
5.  Souffles,  tourbillons  terribles. 

4.  rude  et  impétueux  son  élan. 


La  Légende  de  Macs  Gwyddneu.  361 

ibid.,  184,  I  : 

Kyflavan  tra  than,  ira  theruyn  y  haivl  ' 

ibid.,  299,  2  : 

Gwr  addwyn,  terrivyn  yn  torri  cad 

ibid.,  143,  I  : 

Gwaith  Aberteifi  teruyn  gad  Owain 

ibid.,  187,  2  : 

Teyrn  glyw  terrwyn  tyrrynt  prein, 

Walter,  dans  son  Eiigl.  Wchhdicl.  traduit /o/w7  ^^x  icncynnu 
et  teriuyn  par  bold,  je  ne  sais  d'après  quelle  autorité.  Ternvyn 
me  paraît  dérivé  de  *ters  :  cf.  terreo-.  La  mer  ienuyn  apparaît, 
semble-t-il,  comme  nom  propre  dans  les  Mabin.  Cette  mer 
Ternvyn  est  évidemment  la  même  que  la  mer  Torrian  des  Irlan- 
dais. Les  deux  ont  été  parfois  identifiées  avec  la  mer  Tyrrhé- 
nienne  (Tyrrhenum  mare),  mais  il  est  clair  que  dans  l'origine  ces 
deux  mots-là  avaient  un  sens  différent.  Cette  confusion  me  paraît 
avoir  été  pour  quelque  chose  dans  les  voyages  de  certains  saints, 
comme  saint  Patrice,  en  Italie. 

Pour  le  sens  précis  de  quelques  autres  mots,  voir  les  notes  à 
ma  traduction  plus  bas. 

Voici  le  texte  tel  que  je  compte  le  donner  dans  mon  édition 
du  Livre  noir. 

Les  traits  particuliers  de  l'orthographe  de  ce  poème  et,  en 
général,  du  Livre  noir,  sont  les  suivants  : 

VOYELLES  :  /  peut  représenter  l  (y),  î. 

—  e  quelquefois  représente  j'  :  de,  nota  augens,  =  -dy. 

—  y,  le  plus  souvent,  représente;)'  actuel. 

—  H  =  zv  actuel  (zu  voyelle)  et  u  (il) . 

Les  voyelles  irrationnelles  sont  écrites,  mais  ne  comptent 
pas  pour  la  mesure,  non  plus  que  les  notae  augenies. 
wenestir  :=■  fenestr  (menestr)  ; 
kadir  =  kadr  ;  kenedir  =  kenedr. 

1.  très  redoutable  sa  poursuite  (réclamation). 

2.  A  moins  qu'on  ne  songe  à  lars-,  cf.  torreo. 


j6-2  J.  Loth. 

CONSONNES  :  t  =z  dd  actuel,  généralement 

—  d  =  d  actuel; 

—  zv  =J  actuel  (v  français). 

ff  représente  non  seulement  g  mais  ng  :  ae  hellygaut  =  ae(h)el- 
lyngawdd,  ae  golligaut  =  ae  goUyngawdd ,  rug  =  rwng. 

Seithenhin  saw  de  allan  —  ac  edrych 
[Ton]  uirde  varanres, 
mor  maes  Guitneu  rytoes  ' . 

Boed  emendiceid  y  morvin 
ae  hellygaut  guydi  cvin 
finaun  wenestir  mor  terruin. 

Boed  emendiceid  y  vachteith 
Ae  golligaut  guvdi  gucith 
finaun  wenestir  mor  difFeith 

Diaspad  vererid  y  ar  vann  cacr  —  [hetiu] 
Hid  ar  Duu  y  dodir  : 
Gnaud  guydi  traha  trangc  hir 

Diaspad  mererd  y  ar  van  kaer  —  hetiu, 
Hid  ar  Duu  y  dadoluch  : 
Gnaud  guydi  traha  attreguch. 

Diaspad  mererid  am  gorchuit  —  Heno 
ac  nim  Haut  gorlluiT  ; 
Gnaud  guydi  traha  tramguiT. 

Diaspad  mererid  y  ar  gwinEU  2  —  Kaoir 
KCDaul  Duu  ae  gorEU  : 
Gnaud  guydi  gormot  3  eissEU. 

Diaspad  mererid  am  kymhELL  —  heno 
V  urth  vy  istauELL  : 
Gnaud  guydi  traha  trangc  pELL. 

Bet  Seithenhin  synhuir  vann 
Rug  kaer  kenedir  a  glAN 
Mor,  Maurhidic  a  kinrAN. 

Seithenhin,  lève-toi,  et  sors  ;  regarde 

la  verte  ligne  de  bataille  des  flots  4  ; 

la  mer  a  recouvert  le  territoire  de  Gwyddneu. 

1 .  D'après  l'orthographe  régulière,  il  faudrait  rydoes. 

2.  Il  faudrait  régulièrement  ^mîm^i. 

3.  Goitnot  =  gonnodd  et  non  gormod. 

4.  Baranres  indique  la  ligne  de  bataille,  le  front  des  troupes. 


La  Léi^ende  de  Maes  Gwyddneu.  565 

Maudite  soit  la  jeune  fille 

qui  l'a  lâchée,  après  plainte, 

échanson  de  la  fontaine  1,  la  mer  redoutable; 

maudite  soit  la  jeune  fille 
qui  l'a  lâchée,  après  lutte, 
échanson  de  la  fontaine,  la  mer  stérile  2. 

De  grands  cris  du  fou  s'élèvent  du  haut  des  remparts,  aujourd'hui  ; 
Ils  sont  poussés  jusqu'à  Dieu  : 
après  arrogance,  d'habitude  longue  disparition  3. 

De  grands  cris  du  fou  s'élèvent  du  haut  des  remparts,  aujourd'hui  ; 
jusqu'à  Dieu  va  la  depircation  ; 
après  arrogance,  d'habitude  regrets  4. 

De  grands  cris  du  fou  m'accablent,  cette  nuit, 
et  il  m'est  difficile  de  m'eiifidr? 
après  arrogance,  d'habitude  chute. 

De  grands  cris  du  fou  s'élèvent  de  dessus  un  coursier  bai  solide; 
c'est  Dieu  généreux  qui  l'a  fait  : 
après  excès,  d'habitude  besoin. 

De  grands  cris  du  fou  me  chassent,  cette  nuit, 
de  ma  chambre  ; 
après  arrogance,  d'habitude  longue  disparition 

La  tombe  de  Seithenhin  à  l'intelligence  faible  >  (ou  plutôt  orgueilleux) 

est  entre  Caer  Kenedr  et  le  bord 

de  la  mer,  Seithenhin  magnifique  et  chef. 


1.  On  pourrait  comprendre  :  qui  l'a  lâchée  la  fontaine,  échanson  de 
la  mer  redoutable  ;  /;  dans  ae  hellygaut  semblerait  indiquer  un  féminin,  mais 
ce  n'est  pas  rare  même  pour  un  masculin,  à  cette  époque. 

2.  mor  diffeilh  est  traduit  par  M.  Rhys,  je  ne  sais  pourquoi  par  high  sea  ; 
diffeith  signifie  stérile,  sans  valeur  et  désert,  nu. 

3.  Traiigc  hir  \  trangc  a  le  sens  de  fin,  déclhi  et  mort.  Dans  la  vie  de 
Gruflfydd  ap  Cynan  (xMyv.  arch.  727,  i)  :  canysgosper  ywyn  awr  bon  ar  dydd 
sydd  yn  trenghi  (cf.  irl.  trctcim,  j'abandonne). 

4.  attreg  a  plus  souvent  le  sens  d'arrêt: 

Gnawd  giuedy  rhedeg  attregiuch  (proverbe) 
Cependant  il  paraît  avoir  aussi  celui  de  regret.  Livre  noir,  5  : 
Ny  tiuuic  rac  dricweithred  imattrec  guydi  darfio. 

5.  Il  est  probable  qu'il  faut  lire  :  Seithenhin  synhuir  wun  (ban):  Seithenhin 
à  V esprit  orgueilleux.  En  effet,  le  fou,  ce  n'est  pas  lui.  Dans  la  pièce,  c'est 
Vorgueil,  Varrogance  qui  est  en  question  et  puni.  Il  semble  bien  que  l'inon- 
dation soit  considérée  comme  un  châtiment  de  l'orgueil  de  Seithenhin.  Llan- 
gynidr  se  trouve  mais  non  Caer  Genedr,  ou  la  forteresse  de  Cenedr. 


564  J.  LQîh. 

M,  Rhys  a  voulu  rapprocher  le  nom  de  Seithin  du  breton 
si:{tm  dans  Bcu:;ec-cap'si::jin.  D'après  les  formes  les  plus  anciennes 
si:;jiin  remonte  à  si'Sun,  avec  d  spirante  dentale  sonore.  Il  y  a 
un  autre  Si:{un  en  Léon.  Si^un  est  le  nom  breton  de  Sein''. 

Seithenhin  suppose  *scytàntïnos,  qui  est  à  rapprocher  des 
noms  de  lieux  vieux  celtiques  Sextanîio  (Hérault),  Arelate 
Sextanorum;  pagi  Sextanmand u i  (suv  un  autel  gallo-romain  de 
Rennes);  cf.  Pompeius  Sextantius  ex  civitate  trajanensi  (Xan- 
ten)  dans  une  inscription  près  de  Carlisle-. 

J.   LOTH. 


1.  M.  de  La  Villemarqué  a  pensé  aussi  à  si:^un  =  setthun.   Pour  lui, 
Seithenhin  feddw  est  quelque  chose  comme  siiuner  me:;p,  le  semainier  ivre. 

2.  Annales  de  Bretapie,  XII,  p.  269. 


LE  TEANGA  BITHNUA  DU  MANUSCRIT  DE  RENNES 


M.  Whitley  Stokes^  a  signalé  à  l'attention  des  celtistes  le 
curieux  traité  irlandais  intitulé  Teaiiga  hiîhnua  «  La  langue 
toujours  renouvelée  ».  Ce  traité  est  conservé  dans  de  nom- 
breux manuscrits-  : 

Bibliothèque  nationale,  fonds  celtique  et  basque,  n°  i  ; 
f°  24  a  1-27  b  2. 

British  Muséum,  Egerton  171,  p.  44-65. 

Trinitv  Collège  Dublin,  H.  2.  16  (fac-similé,  p.  81  a  1.  49 
—  86  b  1.  28). 

Mss.  Phillips  9754,  fol.  7  r°-9  r°. 

Rennes,  fol.  70  r°  a-74  r°  b. 

Lismore,  f°  46-52. 

De  ces  cinq  manuscrits  3  trois  nous  étaient  plus  facilement 
accessibles.  Ce  sont  le  manuscrit  de  Rennes,  le  manuscrit  de 
Paris  et  le  Livre  Jaune  de  Lecan,  dans  le  fac-similé  donné  par 
la  Royal  Irish  Academy.  Ces  trois  textes  du  Teanga  hithmia 
sont  apparentés  entre  eux.  La  marche  du  récit,  ainsi  que  la 
plupart  des  détails  sont  les  mêmes  dans  les  trois  manuscrits. 
Le  Livre  Jaune  de  Lecan  et  le  manuscrit  de  Paris  ne  différent 
que  sur  quelques  points.  La  rédaction  du  manuscrit  de  Rennes 
est  rarement  moins  complète,  souvent  plus  développée  que 


1.  Lives  of  saints  from  the  Book  of  Lismore,  p.  xvii-xviii. 

2.  Cf.  Revue  Celtique,  t.  XI,  p.  394;  t.  XV,  p.  88. 

3.  M.  Douglas  Hyde  m'a  communiqué  le  texte  d'une  rédaction  mo- 
derne, très  détaillée,  du  Teati^a  bithnua  et  qui  provient  d'un  manuscrit 
daté  de  1817. 

Revue  Celtique,  XXIV.  25 


566 


G.  Doit  m 


les  deux  autres.  L'introduction  est  écourtce  dans  le  manuscrit 
de  Rennes.  La  fin,  au  contraire,  n'est  conservée  intégralement 
que  dans  ce  manuscrit.  De  plus,  le  manuscrit  de  Paris  a  une 
lacune  considérable  comprenant  les  §§  17-20. 

Quant  à  la  langue,  on  peut  classer  ainsi  par  ordre  de  date 
nos  textes,  en  commençant  par  le  plus  ancien:  Paris,  Lecan, 
Rennes,  Il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  ce  classement  en 
consultant  le  tableau  ci-dessous  : 


VIEIL-IRL. 

PARIS 

LECAN 

RENNES 

detinoilsct 

tinoilit 

dotinoladar 

ro-compred 

romcoimprcad 

docoimpred  me 

dorigni 

dorighne 

doroindi 

doroine 

dorinnedh 

doroinn 

doroinc 

dorindi 

dorigr.i 

doroiiie 

dorinde 

doroindi 

doroine 

rofitir 

rofhitir 

rofid/V 

dofhider 

co  aicti's 

co  faicdis 

arnafegdais 

feghadais 

adchither 

atchither 

adciter 

dociter 

regeined 

geincJ 

ûogeined 

rogabsat 

roghabhsat 

rogobsad 

doghabadur 

comberat 

comberat 

combcrit 

comberid 

doberet 

doberaid 

doberid 

Le  texte  de  Rennes  n'a  donc  d'autre  avantage  c]ue  d'être  le 
plus  complet  de  ceux  que  nous  avons  étudiés.  Il  nous  permet 
de  connaître  en  détail  un  curieux  traité,  aussi  intéressant  pour 
les  folkloristes  que  pour  les  historiens  de  la  littérature  reli- 
gieuse. Je  n'ai  cité  en  note  les  variantes  des  deux  autres  ma- 
nuscrits que  là  où  elles  pouvaient  aider  à  déterminer  le  sens 
du  texte  du  manuscrit  de  Rennes  ^  Le  texte  du  manuscrit  de 
Paris  fera  l'objet  d'une  publication  ultérieure. 

Voici  le  sujet  du  Tenga  biihnua.  L*auteur  suppose  que  la 
langue  de  l'apôtre  Philippe,  laquelle  coupée  trois  fois  a  été 
toujours  renouvelée  par  Dieu,  révèle  aux  Hébreux  assemblés 


I.  Mon  ami  M.  Douglas  Hyde  a  bien  voulu  me  donner  son  avis  sur  les 
passages  obscurs  et  revoir  une  épreuve. 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  567 

les  merveilles  du  monde,  de  l'enfer  et  du  ciel.  Les  merveilles 
du  monde  sont  énumérées  dans  l'ordre,  des  six  jours  de  la 
création  :  d'abord  le  royaume  du  ciel,  puis  les  mers,  les  sources 
et  les  fleuves  avec  les  pierres  précieuses  qu'ils  contiennent,  les 
arbres  étranges,  les  astres  et  le  cours  du  soleil,  les  espèces  d'oi- 
seaux, les  races  d'hommes.  Quant  à  la  description  des  peines 
de  l'enfer  et  des  joies  du  Paradis,  elle  ne  figure  pas  dans  le 
manuscrit  de  Paris;  dans  le  manuscrit  de  Rennes  elle  est  peu 
détaillée  et  n'offre  pas  le  même  intérêt  que  le  reste  du  Tenga 
bithnua.  C'est  sans  doute  une  addition  au  texte  primitif. 

J'ai  respecté  scrupuleusement  la  division  des  mots  telle  qu'elle 
figure  dans  le  manuscrit  de  Rennes  en  séparant  par  un  trait 
d'union,  pour  faciliter  l'analyse  grammaticale,  les  éléments  des 
divers  groupes  syntactiques.  Il  est  intéressant  de  savoir  com- 
ment le  copiste  de  notre  texte  concevait  l'unité  d'un  mot,  et  il 
serait  utile  de  comparer  les  divisions  des  mots  dans  les  divers 
manuscrits. 

Les  principaux  groupes  syntactiques  de  notre  manuscrit 
sont  : 

article  +  nom  :  an-doiiihain,  i-sin-aer,  nan-Eahraidc,  cu-sna- 
faidib  ; 

possessif  -j-  nom  :  a-fochuinn,  a-lin,  con-a-socraidib,  ôs-a-cinn, 
as-nw-ccann,  arn-aniunis  ; 

négation  -f-  nom  ou  pronom  :  na-grian,  ni-hedh,  na-gach  ; 

préposition  +  nom  ou  pronom  :  can-fis,  co-mullach,  ô-indsib, 
do-righaib,  a-nellaib,  ré-fogur,  fô-tri,  do-innisin,  ar-Jàr,  ire-bilJm, 
lar-ti)n)ia,  as-ar-benad,  in-a-curîur  ; 

a  vocatif  +  nom  :  a-thruadha  ; 

particule  +  verbe  :  do-chuaidh,  y-do-Iasfadais,  ro-tinnscain, 
no-gurtuisniedb  ; 

conjonction -(- verbe  :  co-tainic,  ô-do-clos,  j-da-iuaircthir; 

négation  +  verbe  :  ni-roibi,  nmna-dheaclmd,  ni-deniaidh,  j-ni- 
gluaisinn  ; 

copule  H-  comparatif:  is-lreisi,  is-glica,  is-neasa; 

copule  H-  sujet  ou  attribut  :  ba-cenn,  ba-cosmail,  is-ed,  ôir-is- 
torrachtach,  dob-adhbur,  achl-is-amlaidl),  is-i'iadha  ; 


3 68  G.  Dflttin. 

ar  -\-  sujet  :  ar-sé,  ar-siai,  a  Mua!  ha  ; 
ocus  H-  mot  suivant:  j-is-é,  y-do-salcur,  j-fearcc,  y-atberf  ; 
acht  -\-  mot  suivant  :  acht-cheana,  acht-cach,  acht-do-hi,  acht- 
amnanna ; 

nom  ou  pronom  +  démonstratif:  an-tan-sin,  leani-sa. 

Comme  on  le  voit,  les  groupes  syntactiques  comprennent 
pour  la  plupart  une  des  particules  qui  produisent  des  mutations 
de  consonnes. 

La  traduction  que  j'ai  jointe  au  Tenga  hithnua  est  très  im- 
parfaite. Elle  est  parfois  sans  doute  fondée  sur  de  mauvaises 
leçons;  elle  est  loin  d'élucider  les  obscurités  du  texte  et  je 
prie  les  celtistes  de  ne  la  considérer  que  comme  un  essai  pro- 
visoire. 


Le  Tcanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  569 


Texte. 

f°  yo  1°  ai.  r.  ^irdrig/;  ûasal  an-dow/;ain,  is-treisi  na-cach 
ri,  is-airdi  na-gach  tig^'rna,  ïs-nenmbaire  na-gach  leogan,  is- 
feoc/'a  na-grtc/;  dregan,  is-glica  do-gribhaib,  is-bcod/;a  do- 
d/;2éinib,  .i.  âenmrtc  Dia  uile  cuiiiacbta'igh  tue  an-scél-sa  do- 
tbùathaib  na-talman  i/;/-cen;z  deilbe  y-denmZ/a  in-domain.  Oir 
ba-cenn  a-coi/»  j-fli-beit/;  a-pn'sû;z  cu;;/ang  do-sil  Ad/;aim^  uile 
san-aimséT-sin  can-fis  ni  do-gni/»aibh  an-duilem^«  acu  co-tâinic 
an-scél-sa  do  mMrbuilib  Dia  c/;ucu  ar-cruthug//J  nan-dûl  aic- 
sid/;e  y-nemfaicsidZ^e  do-ri;me  Dia  îor-â-cwnachtaïh^.  Oir  ba- 
dorc/;a  cac/;  rét  sa-doman  co-lainic  an-tenga  bithniia?  j-cur- 
laba/r  ôs-chlèhhib  neiwe  ôs-mhu\hch  sieibi  Sioi». 

2.  Oir  do  ti?2olad^r  fir  an-domaiw  uile  ô-indsib  Sabuirw 
anoir  co-mullac/j  sleibe  Sioi/z  7-bà-hé  a-lin  .i.  u.  mile  escop 
7  sé-ri  .X.  ar  .uii.  mile  do-rig/jaib  7  .1.  mile  airdr'igb  7-is-é  fad 
do  bad»r  i-sin  coiiitb'inol  s'm  .i.  co  cc;m  .iiii.  mis  cow-a-sluag- 
haih  7-fC7z-a-socraidib  co-cûalad/<;'  a-nellaib  nÏDie  Gloria  in- 
excelsis  7-do-c/;ûalad//r  na-slûaig/;  i/z-glor  siii  aris  co-céolaib 
ai/zgel  rtr-grad/;aib  dlig/;t/;eac/;a  an-airdngb.  Oldbcb'i  cbasc  do- 
sbunnvad  in  tan  si»4  7-do-clos  aris  an-gut/;  cétna  a-néllaib  an- 
xôlr  7  ba-cosmfif/7  ré-ten;zdil  tein;ztide  a;/-delb  7  an-grianbruth 
édrocbt  do-con/zcadz/r  in-a-d/;iaid/;  i-sin-aer  às-a-cb'mn  7  mar 
do-bdd/<r  anii  ac-taicsin  na-delba  sin  co-cûaladwr  ni  n-insnaîd 


1.  ar  bâ  cenn  im-bulg  7  bâ  bidg  i-tig  dorcha  do  sil  Adaim.  P. 

2.  re  suidigeasta  fo-chumachtu  P.  ro  suigidi  tair  dia  fa-cumachta  Lee. 
5.  P.  et  Lcc.  développent  en  quelques  phrases  l'état  des  Hébreux  avant 

les  révélations  de  la  Langue  toujours  nouvelle.  Ce  passage  n'est  pas  inutile, 
car  il  annonce  les  divisions  du  traité  :  Atcitis  rith  gréine  7  ésca  7  na  renra 
in-dimthigid/s  gen  chumsanadh.  7  atcitis  tiprada  7  âibne  date  bearsain  cen 
chumsanad  in  gech  aimser.  Atcidis  cumsanadh  7  cotlud  in  talman  7  na 
toraid  7  na  soillsidha  la-taidhecht  ngréinengeimrid  Atcitis  immorro  eirge 
na  soillsi  7  na  blaith  7  na  toraid  ic  taidecht  int  shamraid  7  ni  featur  cîa 
roroine  in  cumachtu  sin  co  tainic  in  scél-sa  P. 

4.  antan  fan-aidchi  na  case  Lee  iarsin  deraidhsed  derig  na  tisgann  P. 


570  G.  Dottin. 

cile  ac-labrt/Vt  do-Wrla  ainglidln  ùs-a-cmn  j-do-cbmr  shîa-ceist^ 
môir  na-slùaig  7-do-gab  cela  j-ùamhan  môr  iad  réïogur  \n- 
ghoibà  do  gualad///-  y-i/zdar-leo  bâ-cowmôr  régàir  sMiiaid/;  é 
7-ni-f/.;acad//r  i;/té  do-lab//r  an;/  7  ni-c/;Lialad//r  ào-chk:o\aib 
:\n-l'i'th:\  ^  a-coni/;/bin;/  7-dofiarfaid/;cd//r  ecnaid/;i  nan-Ebm/t/c  : 
«  Cret  so  do  chûalam/zr  »,  ^ir-siat. 

3.  Dof;-eag///r  an-tenga  bitbniia  dôib,  j-is-ed  ishcn.  «  Do 
choiiiipcrt  rir7-m/;nâ  da;;/4  »,  ar-sé,  «  7-do-beanad  mo-t/;eangrtd 
fô-trî  as-mo-  (/"  yo  r"  l>)chc.\nn  7  do  aibnûagûi^  Dîa  dam/;  aris 
i,  j-dociiir  Dia  do-in/zisin  scél  7-i//gnad  7-ilbérla  dibsi  mé,  7  is 
do-rcid/;iugrt^  an-scéoil  so  do-c/;uaid/;  an-sp/rat-ni\;;//  co  Mâ'isi 
mac  Ani/;i-a  7-cu-sna-fàid/;ib  ata  ar-ne/;/.  Acht-c/jcana  i//-cruth 
a-fuilit  fcasa  i«-do/;/ain  arn-eiscirg/;!  Crist  6-mbarhaib  i-sin-lait/;i 
so  na-Câsc  adért//r  leam-sa  da.nb-si  iad.  Oir  càchadhhur  7-gar/; 
duil  7-gac/;  a'icned  doniter  isin-do///an  ata  a-cosmrt/7es  sin  uilc  sa- 
corpdacwia.  Axa  ann  ar-ihi'is  an  cet  adbur  d-aér  7-do-gh2éit/;.  Is-si 
a-toc/;uin/z.sin  .i.  tôghail  j  ti»fead/;analaa-corprt/Z'daenna5.  Atnt 
dd  ad/;b//y'  ele  ann  do-gréin  7  do-ren?zaib  neiwe  7-is-é  is  ad/;b//r 
do  sin  :  .i.  soilkt'  radhairc  a-sûilib.  Atâ  do7ia  ad/;b/o'  ele  an//  do- 
t/;ene  7-is-i  a-toc/;uin//  sin  .i.  dat/j  fola  7  teas  a-corpaib.  Aiâ 
ad/;b//rclc  an;/do-sf/'b//i7-do-salc//r7-is-ft/dobeir  sin  .i.  do/;/blas 
j-ïearcc  a-craid/;ed/;aib  nan-daeine.  Atat  diMia  ad/;b//r  ele  do- 
c/;lochrt//'7-do-c/iaid/;cor-ab-ead/;dobhirsincu/;/ascféola7-cna/;/ 
a-C(7rpaib  daeine.  Auï  dono  ad/;b?/r  cile  an//  do-blatlw//^  7-do- 
lid/zatlid'/T'  ro;/-id/;  ead/;  si;/  .i.  féile7  -nairc  7-u;'naid/.'ti  a-clûasaib 
7-dath  i;/-grùad/.;aib  ôir  hidh  aicne  nan-uile  dùl  i-sin  ciirp  dacn;/a 
7-muna-d/;eachfl'J  Cm7  a-co;'p  dbxniia  7-mu/;a-d/;each//c/  da-cc- 
sadb  tar-ccnii  sil  Ad/.;ai;;/  y-miu/a-dZ/each^J  an-if;'/n;/  6-ég  7  6- 
adlac//(/do-t///tf(V/(//;  an-do;//an  sul-tainic  an-dili^  7-ni-geintcad/; 

1.  tlocliuir  cest  7  omun  mor  adhhul  for-na  sluaghaib  P.  lo-cur-sin  ccst 
7  omun  for  na  sluagaib  Lee. 

2.  Dans  P.  au-dessus  de  «■  on  lit  :  /.  c,  c'est-à-dire  110  c  (ou  c). 

3.  7  issé  fa-bin/ze  do  cheolaib  in  domain  P. 

4.  Oiltuatliaib  in  talman  rigéinedli  mliisi  ar-sé  7  dichounpert  lliir  7  nma 
romcoimpread  P.  oilltuathaib  talman  ro  gein-sa  ar  se  7  do  eoimpert  lir 
7  mna  docoimpred  me  Lee. 

5.  isé  forcaemnacair  tinfedh  7  tinnsailin  anâla  i  corpaibh  d.iine  P.  7  ase 
a  adbarsin  tinfead  7  todail  andala  a  corpaib  daine  Lee. 

6.  do  legfed  in  domun  uli  re  sil  Adaim  re  teeht  in  bratha  Lee.  do  leiecfi- 
thea  in  doman  uili  imugha  la-taideaeht  in  bratha  P. 


Le  Tennga  bithnua  </./  Manuscrit  de  Rennes.  571 

dûil  co-b;77ch  y-do-lasfliddis  na  .uii.  neime  y-ni-blad/j  lalaiii  na- 
muir  na-ci//cl  eile  i-sin-do/;/an  acht  iîrinn  amdin  can-c/ich  can- 
(orccnn.  »  Isbcrt  a»-tenga  bit/jnùa:  «  is-é  adhhiir  ma-tanac  dm- 
caib-si  do-in/nsi;/  scél  7  inganta  an-do///ai;î  dib,  ôir  is-dall  7-is- 
dorc/;a  cach-aen  bis  can-eôl//^  ac/;/-beit/;  an-aij/iis  do-sir.  » 

4.  Innis  diiinn  »,  ar  tûat/;a  nan-Ebmid/;e  «  na-sccla  diamra 
atàt  acat.  Oir  atdmait  ainmft,'s^?f/;.  »  O-do-clos  'inru}n  an-icnga 
hhlmùa  do-lahain  do-b^Tla  ai/;glid/;i  j-is-ed  isb^Tt  :  «  ni-roibi 
talam/;  na  niuir  na  ïùinii  anii  »,  ^r-si,  «  7-ni-robadz/;'  na-dùile 
an;?  7-ni-roibe  teas  ar-talman  na-tort/;a  7-ni-roibi  gséth  na-grian 
na-ésca  i;/-àit  reltan»a  nei;//e  'm-âh  h\adh  (f°  jo  v°  a)  m/;ila 
muirid/;i,  i//-ait-src)//;a,  in-âit-aibne,  in-ait-énlait/;i,  i»-ait-ilpiasta 
an;/  an-tan  sin   ». 

Ro  ïxarîaigtàiir  ecnaid/;i  nan-hEabnz/J/;e  :  «  cret  eile  do  bi 
isi//-do/;/an  i/z-tau  sin  ?  »  Do-fregz/r  an-tenga  bithnûa  dôib  7- 
aduW//rt:  «  Do-bi  »,  av-si  «  Dia  iiile  cuniachtach  can-tosach, 
can-dercdh,  can-i/y/snim/;,  can-brôn,  can-torrsi,  flc/;/-fdilti,  can- 
ïés,  can-urcm,  7-ni-roibi  na-ai/;îsir  ni-bud/;  doaiwg  dô  do-dénam/; 
acht-cAch  ni  ào-\inridh  7-ba-hu;-lam/;  cac/;-dûil  ré-himrddh  7-is- 
\war  sin  ro-tin»scain  Dia  ant-oibriug^f/jf  sé-lait/;i  .i.  doroi/ze  ar- 
tûs  an-rig/;t/;eg/;  co  .ix.  n-g;'rtd/;aib  ai??gel  7-atait  da-t/;ûait/; 
.uii.  m/;og/;at  co  .ix.  n-glanbrog/;aib  .xx.  7  uii.c.  mile  do  ceôlaib 
innta  si». 

5.  Do-tiflrfiiighed/<r  ecnaid/;i  nan-Eabrfl/i//;e.  «  Cmnits  atat 
suid/;ig/;t/;i  in-doz/ni// '  »,  rtr-siat.  Do-tregur  an-tenga  bithni'ta 
dôib7-ist'J-isbt'/'t  :  «génco-faicid/;isi-é»,â'r-si,  «is-C77/in»dorôine 
Isa  ïn-doman  7-na-diiile  7-na.  uii.  neime  7-na  .uii.  mani  7-an- 
talam/;  ar-ldr  na-marann  sin,  7-is  crinnn  ti///cillit  rean;z.a  neime 
in-domun  7-is  c/7/inz/delbach  dociter  an;;Kin//a  nan-d<'éine  arn-ég 
dôib  7  delbgrei«e  7-ésca  7-is-.x.fe/-sin5  6ir-is-torn7r/;/ach  can-t7/.y 
can-forcen»  an-dûik/»  fei«  ôir  do-bi  se  7-atd  7-biaid/;  îre-h'nbii 
sir,  7-doroi;/e  se  na-huile  reanz/a  comcrmini. 

6.  Do  f/;i(7rfaiged/<recnaid/7inan-Ebr^/V//;e  :  «  c/éttdob-ad/;b//r 
do/z    dom^//7  7-d-ifrenz7    nô-g/^/'tuism/;ed/;   iad   fô-a7ôir  7-con- 

1.  c!a  suidigud  fil  for-in-doman  P.  ciiulus  suidighthi  fuil  for  sin  domun 
Lee. 

2.  gen  go  faicthi  si  Lee. 

^.  as  deithbeir  in-iii  sin  P. 


372  G.  Doltin. 

dheachad  ant-rtrc/;ai;;gel  Mr-timna  Dé  ».  Do-fregur  zn-tenga 
bithnua  y-atbtrt  friû  :  «  \s-cd  dob-ad/;b//r  dô  »,  ar-si,  «  iùacht 
y-teas,  soillsi  j-dorcacht,  ard  7-isel,  serhus  7-millsi,  sonairti 
7-donairti  7  cûck\-ni  ar-cbeana  7  do-bad//r  na-hadb//f  sin  uile 
sa-m/;ais  dob-ad/;bz/r  do;z-do;;/an  7-do-bean(7i/  adbhur  ifrenn  as- 
an-mais  7-ni-dfrnaid/;  se  ifren;/  nô-condeach^J  ant-drcai;/gel 
ta;'-ti/;ma  an-rr/Vdrig/;c?r/;/-do-bi  da//zna  ifrin;/  i-sin-mhais  ild/;el- 
haig  -às-ar-henad  an-do/;zan  ca;z-a-uile  c/;inel  7-mur-do-c/;uaid/; 
Luxcife/'  rt);/-a-leig/;e6n  ai/zgel  uir-recb!  amach  do-cruthrt/Ved/; 
ifrin;/  i;/-tan  sin.  Is-sé  so  tra  gni;/z  an  cet  lai  o;?-dûilem  .i.  in-\i 
doroi//e  Dia  firmint  it/r  na-huisa'Jaib.Ro-suiJ/gna  .uii.  neiiTi/;e 
i-si^-lo  cc'/na  7  na-  huile  ni  nejiidba  {f°  jo  v°  b)  ôir  do-fidtT 
Dia  co  vAchad  an-dui»e  t^r-a-rer/;/.  Is-aire  si;/  dosuiJ/g  Dia 
fiai  neïme  ré-gnûisib  sil  Ad/;aim  a';/-ndc/;-fég/;adâis  a'nrehba 
neim/;e  na-socra'idbeacbt  an-dûilemfl!;;. 

7.  Ro-ïiarïaigs'n  ecnaidbi  nan-Ebrrt/^/;e  ègiisc  denùgbdn  na 
.uii.  nei;;/e  7-na  .u,  rig/;t/;ig/;i  t'uncb'ûles  na  .uii.  nei/;;e  mon 
mbith  môr-ad/;bal  j-doïregtir  an-tenga  hitbm'ia  dôib.  «  Is  am/?- 
\aidb  so  »,  ar-s\,  «  ata^  .i.  neuf  m  so\us  édrocbt  is-neasa  dibsi 
a-taitnenw  ésca  ac-mesrugwJ  na  reanw  co-himlan.  Nea;//  fliuc/; 
ôs-a-cZ;in7;  sin  con-'imal  ai?;gil  7-arc/;ai;zgel  a-measr//^en;/  gaet/;. 
Neam/;  fûar  oigreta  do;/-tdeb  tZ/ûas  de  sin  7-is-glaisi  na-gach  H 
a-dat/;  7-is  .uii.  ïùaire  hi  na-sner/;/a  7-is-in;;ti  is-co;;;naid/;t/;i 
bis  grian  7  atat  da-neam  loin;zerd/;a  ûad/;a  si//  suas  as-a-tic  an- 
teinz/tec/;  7-dobeirit  torrnac/;  f/'ià  nea;//  na-nie;;/.  Ardnem  na- 
ném/;  ûas-a-cin;/  sin  uile  \s-aird\  na-gac/;  ne///  j-is-amb\ûidh 
aw  se  sol//i"g/'ianda  co-céo\aibb  ai;/gil  7-(7rc/;ai;/gil  :\-ûiiicbc\U  na 
.uii.  neiwe  sin  7-ni-hed/;  abai;/  acbt-\s-i\mb\aidb  alâ  ne/;/  7  .uii. 
mile  ai/zgil  con-d/zel^rt///  each  7-én  <7/'-d(7'glasrtd  a-ti///c/;ill  neim/;e 
7-iad/;ad/;  aen-rean?/a  orra  uile  co-co/;;cruin;/  imonmbith  amal 
iad/jad/;  na-c/'esan;/  aduhramar  rom/;ain;;.  Atat  do//c)  d/'egai;/ 
con-Q.na\aibb  tein;/tid/;i  a-cresaib  na  .uii.  nei/;/e  7-timc/;illit  sin 
airdnem  n:\-namb.  Atat  imnwrro  .uii.  ùincb'ûl  im-an-talnw/// 
.i.  \n  cet  ti/;/c/;ill  do-ni/;/  .i.  cris  fû^r  dôsilit  môrân  do-m/;aruib 
fû-s;-ad/;aib  an-talnM//  atùaid/;.  Cris  ïûar  .ii.  ô-silet  môrdn  do- 


is ' 


i.  co  ceolaibh  aingel  in  a  cresaib.  An  seachtmad  ncm  immorro  foralaighit 
in  da  chenduil  décc  con-delbaib  P. 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  375 

m/;^raib  fo-r/;2êb  in-talman  an-des  san-akm  a-fuilet  .ix.  tuiri 
teinHtid/;^  (ô-nem  an-des.  C/'is  elle  atâ  an«  j-ïs-ùaàba  th'idt 
iltort/;a  an-talman  uile.  Da  cris  eile  di]g/;ena  atat  an;/  7  ûair 
an»  dobtrit  sin  gorta  7  ain;«ti//e  i-sin  dom/;an  j-ùair  ele 
dobmt  (ûacbt  7-tes  for-talma/n  7-do/;<'rit  na-cresa  c^Vna  sin 
fot/;aébaib  nn-talman  dà-gacb-\ehb  ilci;/ela  uisci  7  sdl  muirid/ji 
7-is-iat  na-cresa  c^Vna  sin  m/;easraid/;is  i«-talam  co?z-a-sleibt/7' 
j-cofi-a.-fidhadu[hb  (/°  ji  r°  a)  y-is-iat  fôs  doni  ilc/7inela  cranw 
j-clocb  7-leag  logbmur  i-si/z-cruinne. 

8.  Adubradar  eoiaidbi  nan-F.hrûidbe:  «  in»is  dui//zz  ilci/zela 
ïn-mbara  ar-i;/suigt'rf  a-fuilitt  siat.  »  Do  ïregur  an-tenga  hitbniia 
dôibh  7-atb^rt  riu.  «  Atat  iri  Une  do-mbnra'xh  in  flr-ti/;/c/;ill  .i. 
muir  dborcba  dbi:ihaigc  auî  an-dor//5  ifrinz/  f;i-t/;a;b  an-talnw» 
7-teit  rann  do//-m/;uir  sin  an-dor//.v  aitrebi  na-pia»  asiccb.  Muir 
g/;las-g/;lonrcZ;  at(?  a-ti;//c/;ill  an-talm^///  da  gacb  leth  ac-tuile  7 
ac-t/-ag/;ad/;  dosbir  j-sgehbïgb  in  m/;uir  s'vi  do-s/;ir  a-hiltort/;a 
doc/;//;/;-na-talm/;an.  Aui  dano  an-t/-es-muir  loin//erd/.'a  hsamail 
an;/  j-atâ  si  ac-sirt/;uile  do-s/;ir  o-iosacb  an-do;;/ai;/  co-b;'(Zch 
y-ni-faictc;-  Idn  i  co-b;'ach  acbt-Dh-doninaïgb  j-iôs  bid/;si  a-sûan 
7-a-ceas  Dé-do;;maig/;  7-ni-gluâisin;/  géêth,  na-toirrnt'c/;  na- 
aniad  ele  lii  Dia-do;;;naigh  lé-coicetal  ai;?gil  7  arc/;ai;;gel  ac- 
oirfit^J  an-anôir  in-do;;;naigh.  Aiat  do;;o  ilci;îela  do-maraib 
examla  im-t/;aebaib  an-talmfl'w  dâ-gacb  le//;  .i.  Muir  d6';'g  cuiris 
imat  leag  logbmur  con-dath  fola  ûahbi  j-con-dbaiha ib  exam/a 
ele  7-it/V  Eig/;ipt  7  In;;ia  at^  si.  Muir  geinirech  con-dath  sneacbtà 
atâ  an-in/?sib  Sab/;uirn;;  a-tûaid/;  7-do-soich  osnad  a-ton;;  co- 
neWaib  neime  ac-togbairm.  i;/-b;arha.  Muir  mi;2ton;;ach  dubf/;o- 
gr^ch  an-m/;uir  si//  adubrt;t  rib  .i.  muir  in;/si  Sab/juirn;/  7  ni- 
lamha;/;/  lo;/g  na-eth//;'  a-taistill  na-a-tad/;all,  ôir  ni-térna  uaitM 
ni  dâ;'-t/;ad/;aill  nain  hiacbt  én-eas^  u;;/aid/;i  le-na-etru;;/a  7-le- 
n^rt  gieit/;i  ac-a-s/zéidid/;  do-na-ton;/aib.  Aui  in;;si  fo;'-an-muir 
sin  7-is-6r  a-gainem  7-atrt  muir  ele  ann  7-docitt';-  i  ac-lin^r^f  o- 
Belltai;;e  co-Sam/jai;/  7  ac-t;'ag/;ad/;  o-Sambain  co-Bdluiini  aris 
•  i.  /t'/Z;bliad^/;/  ac-tuile  j-leth-hliadain  a.c-îragbi\db  y-eigZ/it  piasta 

I.  oen-ses  Lee.  xn  ses  P.  On  trouve  dans  le  Glossaire  de  Cormac  :  sess 
ethair  «  bench  of  a  boat  ». 

seas  «  a  plank  for  the  convenience  of  passage  between  a  ship  and  the 
land  »  OR. 


374  G.  Dottin. 

in-mara  sin  7-a-blad/;m/.uhi  angci»  bis  ac-tuile  7-bit  a-ccas  7-a- 
sûan  angein  bis  ac-mTg/;adh. 

9.  7  atbtvt  an  tenga  hilhiiiia:  «  an  ilAdcr  sib  a-t/v/ad/^a  7-a- 
\i\cht  an-meraig/;t/;i  co-f/;uilit  da-ci//el  .x.  7  tri  xx''  do-tipraw//' 
isi;/  c;7/in;/e  co-rer/;/aib  cxamla^  orra.  Tlpra  Ebriôn-  .i.  bld/j  si 
ac  clacchlod/;  dat/.;a  ciicb  lai  .i.  dat/;  sner/;/a  bis  (/>  7/  r"  /')  urri 
ô-t///-gbdil  gréine  co-tc/rt,  7-dat/;  iiaiz/c  bis  urri  à-tcin  co-nôi/i' 
7-dar/;  fola  6-n6i;/  co-hesp^7/-ta,  7-caf/;  ivn  blaisis  ni  di  si//  ni- 
ticta  grt'/Vc  W/--a-bél  co-bràcli.  Tip/'a  Adidsia  '  a-tirt/.nb  Libis 
7-dobir  si//  b/-eith  do-ninaib  aimridi  blaisis  ni  db'i.  Tip/'a  cle4 
aw  a-sliab  Sioi//  y-ni-fliictc/-  i  do-g/rs  acht  ac-sirt//uile  ô-thosach 
in-do///ain  co-brn'ch,  7-bid/;  an-lan  uisci  sin  do-grcs  in;/ti  acht- 
i-sin-do/z/nac/;  amài//  7-bi  a-ldn  fina  g(7c/;a  doninciii^  in//ti  7 
car/?-ac;/  blaisis  ni  di  ni-tabur  bron  na-toirrsi  d-a-uid//  7-bi  làn 
d-ecna  ac-cosmiiii  na-hrin//e  7-ni-thic  sruth  in//ti  na-aisti.  Atâ 
sruth  uisci  a-tes  reine  a-inxcbt  in;/si  na-pian  j-n,cjch  ae//  téit  lé 
b/'éicc  an//  ni-thic  ar-cûl  co-b/-ach  aris  7-anf/;id^/'sib  a-t/'uadZ;a  «, 
ar-sé,  «  mar  aiâ  snith  na-pian  .i.  uisci  co  .uii.  tes  na-tene  so 
ann  7-ni-aithid/./en//  an;/  acht-aninaniia  na-pccdach  7-na-de///na 
bis  an-a-co/z/aidcr/;/  ac-a-pianrtd  7-an-tuict/.n  a-truad//a  a-mhét 
do-pei//  beith  isin-sruth  sin  do-g/;ndtb.  Atat  fôs,  »  ar-sc  «  ceit/'i 
sYiilhii  an-glen//  tsleibi  na-pian  con-i^//7/;blasaib  fina  7-con-dtrgi 
f//ola  7  con-gain^'///  6ir  7-co-fog///'  nibinde-sa  mur  céol  ai//gil. 
At^z  svuth  ele  an-in//sib  Tibir  5,  »  ar-si,  «  7-métaig/;i  se  co///ainm 
na-haid/;c/;i  an-ro-ces^d  Cr/.s7  7-bi  anlân  si//  ann  gu-san-ûrt//' 
màr-éirig/j  Crisl  ô-mai-haib  7  t///'naidh  iarsin. 

10.  Atat  fôs  .uii.  n-crnaile  do-leagaib  log/;m///'aib  isin  sriilb 
cétna  co-céill  j-con-dbe'ûh  dui//e  orra,  7-an-lur/;/  ac-am-bitt  iir- 
imcbiir  cia-beitis  tarrnor/j/  ré  sner/'/a,  ni-fiu///'iti   iat  hé,  7-cia 


1.  con  illdcalblniibli  imda  cxanila  P. 

2.  cbûnini  P. 

3.  asiaP. 

4.  tipra  presens  a  tirib  daraith  (iuchaid  sein  for  ocs  fingaili  7  adliarlliai  î 
gai  7  gcch  bel  biaises  di  rosla  i  feirg  7  in  desccainne  go-la  in  bratlia  condei- 
pleat  eitir  bis  7  bethaidh  7  brôn  7  toirrsi.  Tipra  Sioin  a  tiribh  Ebrai  ni 
faictcr  gan  tuili  i  7  ni  bi  lân  acht  diadomnaig  7  ni  Caicter  sruth  aisti  7  ni 
tiiainic  isin  bith  do  lanad  ihi'n  na  domblas  na  ni  bi  fuirrc  7  m  cuininigh 
bron  na  toirrsi  aici  P. 

5.  sruth  oliua  indinnsibh  tcibc  P. 


Le  Teanga  bithnua  Jn  Manuscrit  de  Rennes.  575 

beitis  a-teine,  ni-tédaiti  iat  hi,  y-ni-fuil  ar-hhh  ann  àcr^us  ar- 
inti  ac-am-bit  y-da-tùa/rctZ/ir  d-ordaib  an-beatha  iat,  ni-fétMr 
am-b/'is^i  7-an-nech  ac-am-bi  cloch  dib  sin  n-a-laiw  a-cat/;  né-. 
a-cowlan«,  ni-fét//r  hnsed  na-clôd/;  îair  7-is-é  beiris  bùaid/;  ii- 
d/;ciread/;.  Leag  ]ôg/;mû!r  ele  do  ga^wr  a-tirt/;ib  Libia  7  lie  sten 
a-hain;«  7  a-sruth  sa-tir  si«  aui  si  7  an-i;z.cin»  dregan  do-gahur 
iii  j-in-srulh  nô-an  lin;/  mharb  in-a-CMrt//r  an-cloch  sin  ïn- 
am  brûachrt/^soilli'/^/jf/ji  iat  j-ÛDiaircedcacb  uile  iasc  7  ainmid/;i 
béo  bis  i-sna-srothrt/7;  sin  in-a-timcill  fein  co-marhîur  iat  fa- 
t/;oil  nan-daéine  fcin  7-is-co?//soh/5  la  j-o\dhqï  Q°  7/  v°  a^  do;;-ti 
imurdmires  hi  nô-ac-am-bia.  Mad/;-an-geiwmf  sbi  mghar  do- 
uisci  nô-do-sMile  doni  toirrnrc/;  dcrmlmr  7  n:ad/;-a-sam/;i7i'd 
doni  osnad/;ac/;  m/;6rgdeithe.  Auî  cloch  elle  a-iinhaib  Laibia 
7-lia-fanis  a-hain/;/  7-docittT  an-darot/;  .x.  7-rit/;greine'  7-csca 
in-a-taeb^ï//'  7-a-craid/;i  dregai;/  i-sin-sruth  si//  dogab///'  hi  j-cacb- 
neac/;  ac-am-bi  si  n-a-laimh  ni-f/;étan//  b/'ég  do-radh  7-ni-t/;oi- 
llen//-  na-tiinc/;ill  do  daeinib  lin  a-b/'cith  a-tig//  f/;irf/;clltrt(i  na- 
f/;ingfl/7/ na-ad/;alt/77n//ais.  Canait  na-clocha  sin  céol  is-bin;/e  na- 
cac/z-uile c/jéol  j-o'iriidhll  an-ai///Si'/'na-hia;m^/'g/;i  ac-ad/;molr/^/ 
an-duûemaii  j-hidh  grâdach  cach-xn  imo//  ti  ac-am-bia  si  fôs. 
II.  Atflt  do//c/  .III T.  c/7/in;/  a-talm/7/7/  «  ar-sé  »  co-céill  7 
con-d/;eilb  dui//c  ar  an  duill/Wt^  .i.  crann  Sciulis  ata  ac-sr///// 
Orrta;/ain  7  it/V  da-t//obwr  Orrt/jan/zain  at^  sin  7-iôr  7-dan  da- 
ainin  in-c/7/in//  sin  j-cuindh^^  t/i  torad  dhe  gachà-hliadiià  .i. 
torad  gor;//  7-torad  derg  7-tonïd  gcal  j-gach-aen  blaisis  i//-toi7/d 
gorm  hudb  cu///ai//  leis  gach-ni  da-cùâlaid  7-da-clui//rt'J  gé-m^d- 
olc  a-c/;uimne  roi///e,  7-gû'c/;-den  blaisis  i//-torad  derg  ni-bia 
atac//a  hidb  na-étaig/;  angcin  mbciris,  J-gach  ae//  cbàkbïs  i//-toi7/d 
geai  gé-mrtd  eslan  ai//mech  hé  roi//ie,  hudb  slân  n-a-diaid/;  a 
céfôir  é  7-ni-rt/;oit  duïllidc  an-c/ain//  sin  ria///  7-ni  lam/;an// 
aimsiug//J  inti  blaisis  é.  an-cùala/////'  a-t/'uad/'a  »,  ///'-se  «  scéla 
c/'ainn  na-bet/;/7/i  a-pamus  7-do-ba-c/;ôir  creide///  don-ti  do- 
c/'uth/7/V  é.  ôir  gach-;t//  bk/Ves  a-torad,  ni-tcit  d-ég  co-b/'/7ch 
7-is-t/'it  sin  do-c///'cd  Hhua  7-Adani  :\-parr:ns  y-da-tZ/orad/;  .x. 

1.  atchitlicr  da  rétlainn  dccc  ann  P.  adcitcr  da  rctlind  dcc  Lcc. 

2.  talla  Lcc.  lin  a-breithte  P. 

3.  crann  games  co-comracc  ôir  7  stain  7  curtcr  P.  crand  somesc  a  cruth 
eorthannan  .i.  itir  an  dana  thobar  .1.  iorrdan  cuirid  Lee. 


:;76  G.  Doltin. 

c/;uires  se  de  gacbi\-h\iadiia  7  .i.  towd  gacb^x-mis  7-uid/;i  .uii. 
sa;»ld  do-cluinurfog///'  a-d/;uill/V/('  7-ni-f/;uil  céol  ïs-coin-hïnn  ris 
ac-adhmol7(f  an-dbuûenwn.  Cran;/  ALiip  a  iinhaib  Arabia  7- 
samailuT  re-deilb  dui;/e  a-d/Aath  7-uig/;i  .uii.  samla  ro-soic/;  a- 
deghbhah/(/  îor-gacb-\eib  de  j-gacb-  xiihlaisis  a-t/;omd,  nî-bi  firg 
na-fonn^zt  aici  ré  neac/;  na-ac-neac/;  ris  7-bud/;  Idn  d-hviûecht 
7  do-m/;ait/;is  hé  n-a-dhiaidh  co-br^ch  aris.  A-t/;riiad/;a  »,ar-sc, 
«  in-cûalab/vr  an-cr^'nn  at^i  a-iinaib  {f°  7/  v°  U)  Eabrr//Wc  an- 
d/jeisavt  sleibe  Sinabile  7-na-biiana  a-ainm  7-ni-trith  '  é  6-ibosacb 
iii-donrïi)!  co-haiwser  c/;esta  Ci'ist  7-is-as-g/;égaib  an-crain/z  si;z 
do-ge'/radZ;  crnnii  na-croiche  dar-tesrt'/rgc^  an-do/;/an  7-gac/;-aen 
bkjTus  a-t/;orrtd  ni-roic/.;  sxlb  na-gal//r  é  7-gé-m(?d  docraidh  a- 
d/;elb  roiwe,  bud/;  niait/;  \ii-a-dbu\idb  a-d/;elb,  j-ni-rt/saigen/z 
angéi;/  mharus,  7-ni-thàinic  a-talnw/;2  fin  is-comait/;  hladb  ris 
7  atâ  soillj-g  gréine  na  dbmWidc  j-daîb  derg  ôir  orra  7-da-c/;i«él 
.X.  7  tri  .XX''  d-atbanacb  céol  ca.nus  a-b/;arr  7  .u.  éin  .x.  7-tri 
•xx''.  en  bis  air  con-gï\c  sbnecbta.  7-co-scitMnaib  ôrd/;a  7-C0- 
SLiilib  lega  logbmbzvo.  7-canaid  na-heôin  sin  céol  is-bin;ze  na- 
gacb  céol  3.c-adbmo\ad  De. 

12.  Adubradflr  ecnaid/j  nan-Ebn//We  :  «  is  dec///V  si//  do- 
creldcmb  ».  Do  freguir  in-tenga  b.  n.  dôib  7-isb(îrt  friu.  «  is- 
ioïgbidccb  in-ri  cuiiiacbtach  ndc/;-doirten«  an-do;//an  in-«rcenw 
tre-bnr  mic/;reidem/;  7  an-ciialab;/r  a-trûad/n  »  ar-sc  «  in-mil 
hendûcb  môr  do-c/niaid/;  a-inùgbmara  Eig/;ipt  a-tir  an-oidbdn 
dogeincd  Crist,  7  mar  dobdd//r  \ucbt  i;/-tire  an;/  do  co;/ncad//r 
an-mil  ingamacb  con-im^^t  dat/;  cxam^i/7  (air  7-dom/;uidhsit  tri 
srot/;a  as-a-bél  .i.  svut-b  ôir  a-ldr  a-béoil,  j-sriitb  fina  di-gacb 
\ctb  de,  7  .uii.  n-ad/;arca  7  .u.  c.  ad/.wrc  air,  7  61  da  .xxx. 
ocléch  in-car/;  adbairc  dib  7-mairid  fôs  bean//a  an-mil-sin  ac-a- 
hur-ngbaihb  7  ac-a-bur-taisecaib  in-a-catrachcr//'  7-dobo-c/;ô- 
ruidt'dibsi  creidew  d.n-sccl  sosi;/.  A-thrûadki  »,  ar-sé,  «  in-ciia- 
hbnr  scelà  an-irûait/;  7-an-ingnrtd  lib  curab  uid/.;i  .uii.  saniMa 
rosoic/;  {oscad  a-scit/;dn  i;/-ta;/  scséilcs  iat-  7-is-é  biad/;  ibogbnus 


1.  Bile  na  taiben  an-deiscert  sleibhi  Sioin  a  tirib  Eabra.  ni  fuaratar  P.  Bili 
nam  buan  a  tirib  Ebraidi  an  descert  siebi  Sioin  7  ni  fuair  Lee. 

2.  iiid-aithnid  daibh  en  na-neime  machtnaighthi  dianad  ainni  int-iruath 
fil  la  tirthibh  India  ata  do-mét  ind-eoin  sin  conidh  uidhe  tri-ngemla  rosoich 
fosccud  a-eitedh  intan  sgailes  uadha  iat  P. 


Le  Tcanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  577 

do  .i.  i7Mnil  mor  mumdhl  îbôchas  a-cin»  a-crmhh  7  herïàb  leis 
éar-sliabg/;aini/«  dbmh  isin-India  7-it/;id/;  isin-sliab  sin  é  a-cin« 
a-c/;ruib/;  y-asn  ogh  beires  isin-sliab  sin  C3.chc\-hliadna  7 -in  (/° 
'/2  r°  rt)  grian  guiris  an-ug/;  7-tic  sin  fei//  da-fis  ïn  unir  c/;etai- 
ohus  Dia  dô  7-donitfr  Ions,  i/z/fuilniihes  seol  do-Iethh\ivisc  na- 
huid/;i  si»  7  .x.  nemiir  7  .uii.  c.  x.  <:c';î-a-iôi»tib7-con-armuib 
bms  wr-muir  7  atat  soch^7/(/e  i-si;;-co/«ti//ol  sin  fein  tainic  wr 
muir  .r.  a-/£'//;pla;isc  na-iiuid/;i  sin  7-na-dénaidlî  amurus  ar-dia 
a-daéine  trudd/;a  »  ar-sè  «  7-a-hait/;Ie  nan-i;zgnfld  s'm  adûbra- 
mur  ». 

13.  Ishcn  in-teuga.  .b.  .n.  Do-trar/;/  àclâecb  do-ibùathaib 
luda  .i.  ludâs  mac  Ciiis  m^c  Ge/;/ir  m^zc  ludais  Scarioth  dobraith 
Isa  7-adubert  nech  d-fine  ludais  ac-sséurad/;  an-Tuddis  o-rgeiw  : 
«  Is-brécc  an-abrati  a-Pilib  apstal  ».  (Oir  is-é  Pilip  apstal  m  .t. 
b.  n.  7-is-as-a-cen/î  do-benad  a-tenga  fd-tri  7-do-athnûaig^^  dô 
aris  lii)  j-mur-dohregnad  an-fer-sin  i»-tenga  b.  n.,  do-mntôgb 
se  tuait/;fell  ar-lâr  mi-sluagh  7-dochLiaid/;  a-anuw  as-na-fiad;7rt/j'i 
uile  ar-tecbt  dô  an-agaid  tbo'ûe  dé  7-tainic  tala;7/c?»;/scugz^^  ar 
ncL-duûib  anûair  s'm  7-dosoicli  te'mûdbi  ^  ar-fiarldit  mbnidbi  na 
céiti  co-cœruib  troma  d^rga  teinwtidM  cor-Ieag/js^t  sùile  an-fir 
s'm  a-fiad;/rt/V/  na-slùad/;  7  (ûair  bds  can-chunntabrt/rt  j-mur- 
do-concadiir  sh'iaigb  an-do;/zaài  an-fer  sin  arn-ég,  dog/;abadzzr  ac 
atach  an  dùilemzïn  co-dicraid^  7-ot-con?zcadwr  'm  lûamcûniscxi- 
gud  sin,  tucad/Y/'  uile  an-gnûisi  ré  làr  ar-mét  an-gdbazW  sin  7- 
adiibrad//r  :  «  a-Dia  uilecu.';zz7r/;/aig  ar-do-bdid/;  j-ar-do-vocaire 
dui«;ze  j-na-tabair  fala  arn-amuvus  dmnn  fan-ni  ndc/;-faicmit  », 
â!;'-siat.  Ishen  'mt-apstal  :  «  da-marb^i  séndui/ze  a-fuil  i-sin-do- 
man-so  do  d'-éinib  7-da-n-it/;i  a-féoil  7  da-n-ibed/;  a-fuil,  is- 
doilg/;i  lé-Dia  amurus  ar-a-dml'ihb  j-he'mi  ar-a-ecna  na-sin  »  7 

14.  Do-liarfo/o-ed//r  ecnaid/;e  nan-EbmzWe  ni-d-oibr^chaib  Dia 
for-a-dûilib.  Dofreguir  an  tenga  b.  n.  7  adubcrt  :  «  dorinne 
Dia  a-ceitri  hhb'i^  da-c/jinél  .uii.  m/;og/;at  nan  airdrenwach  do- 
ncoc/j  ti;;zc/;ellw5  grian  7-téit  iarsm  iar  a-nœ-;;md/;  .x.  3  fo- 
t/;aebaib  an-talmû^zz  ô-nôi«  co-maiti».   » 


1 .  doriacht  nell  teinntighe  tar  P. 

2.  isin  cethrumad  16u  P. 

3.  da  magh  dhécc  P.  da  mag  dec  Lee. 


jyS  G.  Dottin. 

Adiibr.idar  hivnaidf'  nan-Ehvaide  :  mms  dmnii  cad  iat  na- 
nde-m/;ad/;  x.  sin  '  adc/'id/;  ».  «  Indéos^/t  »,  ar-sé,  «  ùair  is  se 
.c.  siuW//  doni-g/'ian  dul  tar-^riith  man\  gaibt/;ig  co-soilljz['nnn 
rc-iiuiir  orr/ivaig/;  i//-di)ni(////  7-cot  (/"  J2  r°  b^aiincnii  ôs-cïnn 
a-c/'.iis-  tûir  ar-tiis  y-an-deisc^vr  an-do;;/<//y/îar-sin  7-c)s-cin«in?/si 
duin»  arn-un-tiir  iar-sin  7-ti/;icill/J  uisci  an-donifl'/// /^r-si;;  ac- 
dcn  II  m  an-mcsraig/;t/;i  7  derguir  an-grian  i(?rsin  ô-aitrebaib 
tein;/t;id/;i  :m-mhara  ârn-ianiir  7-atait  tùatha  <?/'-an-muir  siw 
7-dt'rgMr  iat  7-an-m/;uir  auï  na-timc/;ill  ô-sreab  tein?nid/;i  do- 
neoc/;  eirg/;is  ô-imbûak^  na-maranw  sin  7-0-griis  imwrcrach 
na-g/'éine  7-teit  an-m/;uir  derg  lasamhai»  sin  co-mag/?-na- 
macmide  7-is-gdibt/;ech  atàt//;-  i-sin-mag/;  sin  ôir  car/;-U(i'//' linM^ 
an-m/;uir  sin  gu-san-macraid  sceinnit  piasta  7-blad/;m/;ila  cucu- 
san  co  leadn/id  iad  7-comZ't'rid  leô  dronga  diairm/je  dib  conéig/;et 
sin  j-an-aightJn  doc//;;/-neim/;e7-m//r  donidsi»  an-aitrig/;t/;isin 
traidZ/id/j  an-m/juir  derg  sin  7-bmd/;  lé  a-piasta  7-a-blad/;mila 
7-fàgait  iat  sin  i;/-a-rcr/;/aib  féin  7-in7nstrr  ciin\h-\\'clhnig  Mat 
sa-péin  sin  7-taitnid/;  grÏMi  iar-sin  ré  dorus  ifrin;/  a-tûaid/j  j-tar- 
gIen/?t<7/7'7-M/'-tibrataib  ifrin;;  a-tûaid/;7-taitnid/;  i^?;'-sin  re-téb5 
in-m^/-a  môir  sgeit/;is  a-tort/;a,  re-téb  na  talnw;;  i-smdJjidh  aris 
a-teilgin;;  7-taitnid  irt;--sin  ré-sleibtib  tencd/;  aîat  ar-derghsaà 
dosir  a-coiiiair  i/;-b;'atha  do-m/;étugati  7-taitnid/;  ii7;'-sin  re-glenw 
ndubar/;  na-pian  7-téit  i^ry-sin  mr-phantus  sair  j-tôcbaid  anair 
a-cean;;  a-fûdo;;;ain  an-Z'^Z/ja  7-da-mb^'//;  tenga  ac-an-g;-éin,  do- 
biad/;  imat  scél  aici  ré-in;;isin. 

15.  «  Indis  duin;;  »,  rt;'-tùat/;a  nan-Eabraide,  «  na-hil-chinela 
ran/;  do-fuidMis  ».  Do-ù'cgair  an-tenga  b.  n.  j-ïshen:  «  ni- 
cosmail  »,  ar-si,  «  ant-inad  a-fuilit  .x.  ran;;a  tein;;tid/;i  7-con- 
gabait  c;'ith  dotulaing  cbncu  7-coc;'Othait  in  an-firmdmint  le- 
n^;'t  na-soig/mén  a-cur  m/;ong  ten7ztid/;i  dib  c?»'-ab-urM^a  a- 
tLw;'Liscbail  do-t/;ab^;;V/,  ôir  dobmd  na-soignei;;  .c.  na  7-na 
hairdvGWiaigh  ro-tes  y-ro-flmacbl:  f(?;'-san-tal;;;fl/;;. 

Ran;;a  cilc  ata  an;;  7  rithid  siad  {or-ana\aib  dregan  maill^-re 
neim  ïergl  an-dûilem^;;;  do  digbàhns  hnsû  a-ref/;/a  flr-sil  Adhaimh 


1.  in  da  magh  décc  sin  P.  in  dana  mag  dec  sin  Lee. 

2.  co  taithnenn  rc  linntib  lethna  lan  mora  na  cris  uiscide  P. 

3.  re-slis  P.  Lee. 


Le  Teanga  bithnua  ./;/  Manuscrit  de  Rennes.  '^'JC) 

7-  unir  ann  aibid/;it  na-ran?ia  neim/je  sin  ionha  7  ticid  tedwanjîa 
7  gabfif^  tre-c/;ait/;im  na  tomd  sin  (/°  72  t;°  «)  atat  rean;?a  eile 
dib  rit/;es  co-cenn  mhlïachià  7-is-isin  is-aimsir  ad/;anta  dôib  7- 
bid/;  unir  elc  .uii.  mhWadiiA  gan-rith  ûair  is-f6-m/;uir  bis  fi'cli 
an-duilem/;an  ri-sna-dôeinib  doc/////  a-ticit  na-tead///a si//  7-i//ta;/ 
\s-(crgacbé  riu  riilnt  na-rean//a  c///na  ma/'adûb/'amar  romhainn. 

16.  Doroi/ze  Dia  isin  .u.  la  da-c/;iriel  .Ixx.  d-énlait/;ib  inn- 
éoir  7-da  cinél  .Ixx.  do-b^'/Z/ad/zach^//'  for-muir  co-cinelaib 
7-co-céolaib  7-com-bésaib  exam/a  a-comciweoil  ^  fein  acu. 
Énlait/;i  in//si  Sab/;uirnn  H  dat/;a  nan-eitib  ndc/;-bi  nâ-sciat/;d- 
naib  nd-na  taeb/7/7/  7-donit  sin  dob/'on  an-ai///sir  réoig/;  nô 
sne^Tr/;/a  7-donid  subach//,s"  a-soinin//  7-eirg/;et  a-mcd//o//  oid/;c/;i 
dog/'(/s  7-canait  céol  mrt/'-ceol  ai;/gil  ac-adhmo\adh  CrisI  dosir. 
Enlaitlie  i//nsi  Eabar  soill.f/o'it  an-eited/;a  amal  Iôc;'an//aib  ar- 
lasad/;  car/;  n-aid//c/;i  7-cirg/.ni  siat  na-t/i-d/'ongaib  gncb  n-aid/;c/;i 
7-canait  céol  suthâïii  sir  bin//  t/-c-na-cod//7/f  ac-ad/;moL///h  an- 
duûeman.  airdi  a-ceol  na-céol  ai/7gil.  Énlaïtb  innsi  Eiboi//  an- 
oirrtt'/-  na-Hafraici  7-ni-bi  daib  nàcb  bi  na-sciat/;dnaib  7-ni-dea- 
chaid  eiti  na-cluim/;  dib  6-tosacb  do///ain  7-nir-rom/;atfl'r  an- 
énlait/;si;/  bet/;a  daèn/za  nani  acbl  beith  d-aeii-hetbadb  ac-moladb 
Crist  7-ni-roibi  salch/ir  na-scanwal  an-én  acu  riam  7-is-glôrm7//' 
ai//glid/;i  bldtha  7-bolW/;  an-tire  a  fuilet  ûatha  7-ni  anat  an- 
cnlaitb  sin  ac-canain//  ciuil  i//-a-t/i-healt(î//aib7-dd  en  Ixx.  ar  11. 
ex  en  bis  in-gacb  ealta  dib  7-canaid/;  an  .c.  elta  dib  céol  sut/;ai// 
sirainglid/;i  ac-ad/;molad/7  Crist  co-diit/'ar/;fach  7-ac-sirin//isin 
nan-ad/;ani/-a  doroi//e  Dia  ria-na-duilr  .an.  c.  t/'ian  do-n-aid/;c//i 
dôib  mar  sin  7  éirgit  iarsin  an  énlaith  medbonacb  a-med/;ôn 
aldbcbi  dos/;ir  7-canait  céol  n-ai//gl/V/i  ac  i//nisin  nan-gni/// 
doroi//e  Dia  6-tbmnsccîiil  an-bct/;a  co-b/'ath.  Éirgit  an  énlait/;i 
deig/;en^/c/;  7-canaid  si//  céol  ûii.  n-delbach  ac-in//isin  liathbdis 
an-l^i  b/-acha  do-sil  Adbïiiii  7-da-cluindis  i//-cined/;  d?én;/a  {J° 
72  r"  //)  i//-céoI  cZ/anait  an-ènlailb  sin  ni-f/;uid/.;itis  a-sdsad//  dia 
éis, 

17.  Ar-.in  .m.  la  dorônaJ/;  Ad/?ani  7  atatda-cinél  .Ixx.  do- 
sil  ar-neim/;  no  arn-i///arb//s-  j-gacb  aen  is-ingnad  dib  indeostfl/' 


1.  7  con-aicncd  for-lcitli  in  ccch  cincl  P.  7  con-aigned  arleth  Lee. 

2,  do  sil  Adaim  arn-iniarbus  Lee. 


380  G.  Doltin. 

dibsi  iat.  Curaid/;  in?zsi  emion  .uii.  t;'oig/;t/;i  ar  .1.  an-airdi  a;in 
f/;ir  dih  7-ni-dùiscen»  ni  as-a-codlrtrf  iad  acht  anïad  fa/Vgi  nà-gdir 
cat/;a  7-donit  co;;/d/;ord  ciùil  arn-éirgi  as-a-codla^//;  j-soilk/o-it 
a-sûile  amal  reltan«a  ac-réod  7-buaid/;rit  an-m/;uir  rc-sill^'J  a-sûl 
co-tecait  na-bled/;m/;ila  a-tir  ciicu  \e-nen  a-sûl  7-it/;it  si»  iad 
m^ï/'-biad/;.  Atdt  dc-éine  iîn»a  ïoiiasardba  an-in;;si  Edronia  7-tic 
lasair  thined  as-ani-bfaid/;dib  ré-d//^cad/;  a-fr/gi  7-soill5'/crit  a- 
sûile  amal  cho'mnlidh  j-gil'iter  sneachta  an-gnûisi  7-do-b^nd 
iasc  a-hin»bmb  7-cait/;it  caa-herhhadb  é  j-is-âmJjhidh  atdit 
tudt/;a  Eit/;e6ir  a-sliab  Guguisg  7-a-meadlioi?z  do-let/;  a-cùil 
7-as»-cliab  easnaig  in-â-med/;ônaib  7-ceitri  sûile  an-druim  cach 
îen-ûr  dib  j-aiat  do-rot/jeas  in-a-corpaib/;  nacli-fag/;ait  a-toil 
acht-ac-mndib  a-cowc/jinéoil  féin.Tùat/;a  eile  édrocbta atat  i-sna- 
hAsardib  7-is-iad  is-c:\,n;;/e  do-sil  Ad/;aim  7-is-bin»e  an-urlabra 
indid  céoil  an  beat/;a.  Tûatha  atat  an-deisctTt  na  hln^ia  .i.  na 
lupracai;/  7-is-iad  is-Iug/;a  do  sil  Adaim  .i.  iiii.  duirn/z  an-a!rdi 
gacb  ù'r  dib  7-ni-fuil  dib  uile  neacli  is-airdi  in-a-c/;eile.  Ban;/- 
tracbt  t-sleibi  Arméinia  ni-b^nt  acbl  ingena  do-g/rs  eirg/t  as-a- 
codlad/;  a-med/;on  aid/;che  dos/jir  7-c«rit  sblancach  ibenedb  as- 
am-hé\ûib  7-fôs  roit/;it  a-fésôga  an-imlecai;î  dôib  7-ar-a-lam/;aib 
deasa  ^rn-ég  dôib  bit  a-fés6ga.  Tùatba  arfaneis  a-tinhib  Libia 
lasaid  a-sûile  lé-ferg  m^r  théine  7-ni-tuillen«  a-timchill  f/;ir  acu 
(J°  7^  r°  a)  lin  a-trascrtrt/;a  7-canait  céol  tré-na-codlad/;  ama/ 
céol  ai»gil  7-tecait  srot/;a  tened  [no  fiona]  ^  as  a;«-braig/;dib  arn- 
ég  dôib. 

18.  Adubradi<r  ccnaidx  nan-Ebra/dhe  :  «  in/zis  dui;/;/  »,  ar- 
siat,  «  in-lin  cinél  do  ordaig/;  Dia  for-a-dûil//'  »  «  indéos^t  », 
ar-sé.  «  Atat  dd  ciwel  .Ixx.  do-b^^/jadach^/è  ar-muir  7-da-ci;2él 
.Ixx.  d-énlaith//'  an-ér  7-da-dnel  .Ixx.  do-tortha//' ar-lid/;brt'Jaib 
7-da-c/;inel  .Ixx.  do-reltanwaib  a-firmamint  7-da-cinel  .Ixx.  do- 
rim/;  ai;/gel  ar-ne?»  7-da-cinél  .Ixx.  do-cuibr^'CM/Z'  pian  an-if^rn» 
7-da-r/nc7  .Ixx.  do-cto\aib  ar-neain  7-dd-cinel  .Ixx.  da-t/;eang- 
laib  ac-dsêinib  7-da-nn£7  .Ixx.  do-fin^'/  dséine  do-sil  Adba'imb 
uile.  Ac-so  airemb  tbuaib  an-dowaiu  .i.  ûii.  tûat/;a  .1.  ar  .c.  do- 
t/;ûat/;aib  atat  sin-bit/;  7-atait  iltûat^a  in-an-égmais  sin  isin-bit/; 
fd-m/;uir  um-an-mbit/;  amuic/;. 

I.  Ces  deux  mots  sont  dans  le  manuscrit  au-dessus  de  tened. 


Le  Teanga  bithnun  du  Manuscrit  de  Rennes.  381 

19.  Adubrad//;-  ecnaid/;  nan-Ehraiiibe  :  «  in7Ùs  dubin  ar- 
airmbestur  Dia  do-pi:inuib  na  pecth:\ch  an-ifrinw.  »  Do-fregwr 
an-tenga  .b.  dôib  y-itbt'rt  :  «  ria  m-brath  ni-fétanw  tenga  a-rt/Vem/; 
imat  pian  ifrinn  nô-conairmestiir  gainem/;  mar^i  no-ithla  na- 
héngrainz/'eib  nô-snec/;/a  na-ïenladhôcaib  ni-h^7/rniéoch»r  imat 
pian  n-écsamflf/7  n-dot/jiiarascbala  na-teg/;daisi  sin  y-a-trùad/^a  », 
ar-sé,  «  c'idh  in;nsin;ï-si  r^ed  éicc'ui  dibsi  do-t/jiwrascbala  na- 
tegd/jaisi  sin  ni-bud  nenmiir  mé  ar-a-inz/isin  ôir  i//t-én  is-lùait/;i 
7-is-trcisi  Ixiimhairccht  fd-neim/;  da-m-beit/;  se  ré-mile  hliadiia 
ac-taist<j/  ifrinn  ni-bud/;  e'ider  leis  nmh  pian  ifrin/i  7  .uii.  teng- 
t/;a  file  na-c/;ind  7  .uii.  so-urlabra  sùadh  in-gach  tengaid/;  dib 
it/r  gui/i  7-leadrag/j  j-\oscûd,  itir  srailki  7-Mrruing  j-hùaïad, 
nir  gerrâdb  7-césad/;  j-cnain\oscadh  na-haitreibi  iiatlim/;aire  sin. 
A-truad/;a  »,  ar-sé,  «  atrf  do-gsre  theïnedh  ifr/n//  da-ndoirtidi 
fo/;'gi  7-srot/;a  an-dom^?;;  na-cen;?  ndcli-t//rnfadais  xii-rxd  d-a- 
tés  7-ni-c/;oiscfidis  sin  uile  an-m/;uai/;  ce;/-dui/ze  an-ifrinn  oir 
ni-tene  ïlnucbus  an»  acbt  ïerg  Dia.  (/'°  7^  z"  Z').  Au't  do//c?  do- 
m/;ét  an-f/;ûaf/;/a  aw  and,  da-Iéicct/;i  oiret  anala  géoid/;  ^  de 
amacli  do-eibèlddis  an-ci;/ed/;  d;en//a,  it/r-dui/ze  7-beat/;adrtf/;. 
A-t/;rùad/;a  »  ar-sé,  «  auï  do-dcine  t/zene  ifrinzz  da-lt'ict/.n  sén- 
cz'itcz'di  fozz-mbit/;  a-fuil  d-ïbairrgi  7-do-srt)//zaib  7-do-loc/zaib  isizz- 
bit/z,  do-t/zeithfidis  roizz/pi  7-ni-tz<z'nfadâis  sin  uile  a^n  czit/zir  do- 
neim/z  na-tened/?  sin  7-dogebdais  izî-cined  d^nzîa  bas  da-neim/z 
7-a-tzuad/za  »  ar-sé  «  atrt  do-dborcbacbt  lïrinn,  dâ-leict/;i  oiret 
iwac  imresaizz  sula  de  fôn-m-bit/z  ni-fliicfid/;i  lés  gzeine  na-soilU/ 
lains  co-bz'ach  7-at(?  do-niM  na-gorta  7-na-hita  aw  anzz  con- 
eibéldais  na-huili  anmanzz  da-f/zaicdis  i^zz-buille  d-à-sûil  de 
7-auz  do-bz-éutz/i"  itz'inzz  7-loc/;a  na-pian  co-ha/z'ig/zti  dd-léicti 
aen-bz'den  de  fa-n-dozzzan  con-eibélddis  a-fuil  sa-dozzzazz  it/V-d/zuizze 
7-bet/jad^7r/z.  Aw  do-mZzét  na-n-ùathbds  aw  anzz,  da-faicdis  sil 
Ad/;aiz/z  uile  a:;zz-buillc  d-d-sûil  d-xzz-péizz  dib,  con-eipelddis 
uile  ôir  ni-fétzzz-  direm/;  ar  izzzat  peine  na-haitz-eibi  sin  .i.  baile 
ndr/z-cluizzt<'z-  fdilti  na-cuzzzsan^d  tz'e-bithu  sir  acbt-g\i\  7-mairg 
7-ùam/zan  7-eig/zm/;e  7-niiall  7-gerdin  tz'uad/za  imd/za  toirrseac/za 
dos/.n'r  anzz  7-baile  ndcZz-Sctiltt'z-  cobz^z'  ni-ïunacbt  d-ibxgail  sin 
7-naf/.'-fuid/;tez'C0-b/-ach  7-drz«sin  a-fuilet  do-hbx\ad  7-izziat  sreab 

I.  da  lecthea  coibes  anala  cait  Lee. 

Rivue  Celtique,  XKIV.  26 


382  (7.  Duiin. 

tenntid/;i  n-dofulaing  j-snccbtA  dub  tcin;/tid/;i  j-niûch^/^/  ïor- 
gnûisib  7-crith  ar-dctaib  j-liias  ior-aiùldib  y-truimc  {or-osna- 
daib  ». 

20.  Adûbrad/zr  ecnaid/;  nixn-Ehraidhc  :  «  in;/is  duin  scch  laéi 
bracha  7  cind//.^  disca;i!fid/;ttT  an-bith  7-ca  haimsir  an-dingen- 
tar  ».  At/vrt  an  .t.  a.  b.  «  ni-haibin;z  dib  an-scc'l  si//  d-taghb^7/7 
6ir  i//-ta//  dobc/id  aingil  ncim/;c  d-an-aire  iiam/;an  na  .u.  cubât 
.X.  Ix.  ar  iri  .c.  cirges  an-muir  ôs-t-sleibt^///'  an-beat/./a  7  hsïaidh 
an-c/'uin//e  an-^/Vdi  .c.  na  ~-géhaidh  c/'ith  dofuk///i,'-  an-dom//an 
6-t//;'gabail  co-fui/zed  7-di'iiscf/i//;tr;'  na  .uii.  nci///e  on-cZ/ùil 
deiscuvaigdo-neim//  co-rô  an-cûil  tûaisctt'rach  7-as-sin  côholvw 
7-6-horrtt'rgo-hifl!;'t//;-  j-hudb  lè'n  co-tahiunn  Çf°  73  v^  r/)  soillsi 
édrocbt  aingil  ac-commhnsed  nan-grian-brud/;  uile  fûtZ/a  7-na 
.in'i.  nei/7/e  g-a-sîned  7-ac-a-slisblad/;ad/;  7-ac-d-sianM/Tiiing  lé 
C()///L'ii'g//i  ai//gil  7-drcaingil  7-na  .c.  ngàet/;  teindtid/;i  a-ceit/'i 
cùlaib  an-do///ai//  7-brcis  beimnfc//  7-fLiai/;i  na  .11.  rann  .Ix.  tri 
.c.  ar-dâ-mile  ac-t///tim  d-a-s/;osa^  féin  7-da-gablr!'/VV;/;  iulains^ar- 
talm/;ai//  7-èscaac-t///tini  d-a-sosad  fei/z  an-dath  tola  7  g/'ian  an- 
duibi  g/;Liail  ar-ccla  ïn-gbahaid  sin  7-biaid/;  do-m/;ét  m-gàbaid 
sin  con-nach  bia  ai//gil  ùtr  fo/'nei///  nar/;  aithrcb^?;//;  dclb^  lé  met 
in-oiihûid  sin  génmothâ  gniiis  Dé  nama.  Ba-trûad/;  t/a  met  an- 
gb-\haid  sin  6ir  biaid/;  loscadb  7-t///tim  na-ûdbhaid'i  i-sin  t/'eas 
si/z  lé-hanfa^  na-mara  tein//tid/./i  7-leag/;fot  piasta  i//-m/;j/-a  lé- 
ro-t/;cas  na-tene  ar-tnxdbadb  nà-manx  umpo  7  p///'gat6ir  na- 
n-anu//z  7-siang/;al  énlait/;i  i//-éir  rtr-sro/Z/aib  tein//tid/;i  7-bûir- 
fed(7r/;  na-piast  n-hc'csamail  lé-ro-tZ/eas  na-teinedh  ^7r-t;'agrtd 
umpo.  Coicetal  .ix.  ng/ad/;  ni/;/e  J-gàir  nan-anmann  ac  tccbl 
ar-cen//  na-co/p  as-an-dern/zs^t  sogni/na  7-dogni/;/a.  Ba  truadb 
t/'a  gdir  na-pm/ach  ac-tecbt  tar-ti;//na  dôib  7  fa-haihrig/;i  can- 
o'ircbisecbt  7-f;i-hégai//e  gan  taitZ/leac/;  j-ïà-gàhad  gan-fo/xcn// 
an-gabad/;  sin  do-«a-pef^achflf//.'  triiada  s'in  ». 

21.  Ro-fiarfaid/;ed//;' ecnaidZ/i  nan-Ebra/J//c  :  «  cà-huair  do- 
16  nô  db-o'idbcbl  discàïltcr  hi-doman  nô-ca  trât/;  t/;iucf/yj  Dia 
a-coin//ean-b/;ràit/;  do-dcnui)i  an-bZ/reit/zemlinais  ».  Do-f/'eg///'an 
t.  b.  an-lâ  at/'ar/.;/  Dia  ô-m/;arbrt/7'  7  a-la  drndb  an-do/;/ain 
hcrus     an-bn////    7-an-la    dovonad   Ad/;amh    7-an-la    do-roi //e 

I.  conach  bia  aingil  edrocht  nach  saefea  delb  Lee. 


Le  Tcanga  bithniui  du  Manuscrit  de  Rennes.  385 

CaidJnn  fingal  fo;--Aibél  7-an-lâ  do-geined/j  Crist  7-in-ld  do- 
césad  Crist  tar-œnn  pccaig/:?  Éua  7-Adaim  con-a-cloinn.  ôir 
do-lin  dorcacht  6-t/;eirt  co-nôi«  an-ld  sin,  y-iw-lâ  do-aircc  Crist 
lïremi  7-dosMraid/;  diabi//  im-dann  Adha'im  an-coiwdM  doroine 
si»  uile  co-CHDiachtach,  is-diaisneisi  a-nért  7-is-môr  a-mirbuile 
■j-3.-cumus  fo/--a-dûilz7'  7  atâ  do-âille  d/7eilbi  an-dûilemaw  a-fuil 
an  'ûrenn  ni  ibmhr  (/°  7^  v°  h)  addis  a-pian  d-an-fl/Ve  ac-faicsi?î 
a-gniiisi,  7-at  da-s/jolabûfrta/Vi  da-labraddis  a  fuil  d-aingl//'  ar- 
uem  7-d-cnaib  an-asr  j-do-piastaib  ar-muir  7-do-diabk/Z'  an- 
ïircnn  ■m-xn'techt  ré-Dia  7-comad-b^;'la  comaid/;eac/;  do-labnzd 
gach  an  dib  do-bad/;-tuaL7/;z^i,'^  Dia  fregra  diles  do-lhahairt  ar- 
gacb  acn  iô-Ieth  dib.  Atrt  do-soliis  i;z-a-d/;eilb  co-soillséochai 
ifren//  mur  neam  damad/;  awi  do-beit/;.  Dia  fis  ^  tra  is-diais- 
neisi \n-covndbi  j-'wial  a-ceôl  ai;zgil  7-drc/7aingil  ac-sdsrtd  a- 
theagbdbïisi  J-gacb  œin  bis  ann  ô-becc  co-môr.  Ttgbdbxis  sin 
in-a-fuil  sid/;  sut/;ai/?  7-im^7/  aingcl  7-arc/;aingil  ïin-d.\\-airdngb 
is-aille  delb  7-is-Lœinie  caidreb  ôir  ni-clos-gut/;  (tTgi  na-format 
na-fic/;  na-fùat/;  na-celg  na-faltanM5  ac-neac/;  re-ceile  ann.  Mo- 
ghènrtr  curtur  isint-sos^d  sin  .i.  a-c\imusc  nâm-hennacht,  balle 
nàcb  regiir  a-leas  soillsi  gréine  na-ésca  na-réltann  acht-soilk/ 
glainidi  j-édrocbta  Dé  ac-soillsiugï<û?  dôib  ô-bec  co-môr,  ôir 
is-é  ïciii  topwr  na-soilb/  sut/;ai»e,  7-iw-betha  can-bds,  7-i7/- 
t-3éibnes  can-foz'bds,  7-in-t-slai//ti  can-gal/zr,  7  in-rèinchc  co- 
rat/;,  t/;cag/;d/;ais  siu  a-ïbml  sid  sutham  j-sxgul  fata  7-ôibnes 
can-forcend  7-taitnem/7  na-f/;irindi  j-mnmus  rigd/;a  d-a»7;7an«aib 
na-firenac/;.  Teag/;d/jais  sin  a-fuilet  s;'ot/;a  orda  'j-mo\ad  ai«gil 
7-arc/;aingil  j-nàcb  fuil  "-nAcb-volbï  7-nac/;-bia  a  leit/;eit  7-ni- 
t/nic  neach  dd-roibe  na-dam-biad/j  a-lûad/;  ar-son  na-tegdaisi  sin 
gén-co-f^iict'^  acbt  xn  buille  dd-sùil  di.  ddig/;-ni-fuil  near/; 
ambor/;/a  iii-a-anocbta  na-an-dit/;  hidb  na  étaig  na-ôir  na  airgit 
\niiû.  Ôir  gén  co-bclh  do-glôir  SA-tegdbais s'm  acbt  na  .uii.  mile 
ai;7gilat^?/  in;;tian-d/;elb«/^coin?7ell  ac-soilliug//^  car/jœi?/ ô-bec 
co-môr  7-dosdsfrt/t/;i  fir  an-dowai;/  uile  do-hha\ad  c'mii  en 
coin;/le  dib  7-ni-CMrtî/;'  do-t/(c-sin  i/z-flait/;e/»nais  sin  a-feraib 


I.  Au-dessus  de /il  y  a  un  c  ;  est-ce  pour  corriger  fis  en  m  ou  faut-il 

Wtq  Ji't'is} 


584  (/.  DoVdn. 

an-do?;/ain  ni-na-bud/.'-glc')rm//re  léo  gni'iis  cn-ai;/gil  dib  si;/  a- 
foicsin  en  ixair  na-sé. 

22.  Atb^/'t  an  t.  a  .b.  rc-livàÛMih  (J°  7^  r°  a)  nan-EhraidhQ 
is-bség^jf/dib  an-co/»m6rt//^atâ  acaib  ré  Dia  7  luipaidln  a-truad/;a 
ô-b^/--com/;mort//^  trdth  nô-beit/;i  mt-corp  7-anuw  in-a-g/;ell  a- 
pnsLinaib  b/'éna  tein»tid/;i  na-pian,  ôir  an-fir  Dia  forbt/n  t'or- 
ord/.'a  doroine  an-dûbram^r  d-i«gantaib  7-d-ilci7/élrt/7'  exam/a 
it/V-dui/;e  y-ènlaith  ~-ïomb6rach  j-hetbadacb  j-dosmgii^  na  .uii. 
nc/m/;e  7-an-dowa;/  uile  kir  ér  j-ta\main  7-tene  7-uisci  7-an-ti 
do-innrrrp  LuxciffV'  con-a.-léogc6naih  ai«gel  trena  dim»i  7-tre- 
na-n-iiab//r  j-in-n  do-saér  Ad/;am  con-a-cblaiiii  ô-ifren//  j-Crist 
cuiiiacbtàch  do-sbàr  pop///  Moisi  on-Eigipt  7  Daiiid  o-Golids 
7-Iôsép  ô//-p;'isii//  7-i;/-ti  do-Scér  na-huile  f/jaéisidt'c/'  7-taid/; 
7-easpcv  7-m/7/'tiiYc/;  7-ai7/hs6ir  7-banna;/;/  ar-pianaib  ô-h'ini  na- 
p^z/Visincac/;  7-nan-iLib/7/(/é;  aca-r-bad///-  am-b/'oid.  A-rrLÏad/;a  », 
ar-si,  ni  héid<v'  rhnb  dr-///Vimh  ri  nan-aingel  d-i//gant(//7'  7  d- 
Wc'viclaib  exam/a  ar-doniiu  ».  Do-bôi  in  t.  a.  b.  ac-siracalk/;/ 
t/'Liat/j  nan-Ebi7T/i//je  fead/;  an-ldoi  7-andar-leô  uile  ni-t/7dinicc 
an  ûûir  do-lô  ris  an-fead/;  sin  ar-a  deibne  léo  hftb  ac-éïsiecbt 
ris.  Oir  do  bi  fog/zr  bin//e-sa  na-u/'labraco/z/md-sam/ï/td  ré-céol 
aiwgel  -gûcb  u;'labra  d//rc/;an  riu.  Adub^rt  an  t.  a.  b.  riu  iar-sïn 
«  da-b//r-teg//.s"c  docw/'id  m/;isiô-Cr«/.  »  Adubrad///'  tiiat/;a  nan- 
Eabra////;e  :  «  dob^/'mdit  gloir  do-Dia  fà.-éistecbt  riut  »  ar-siai. 
AdubiTt  an  t.  b.  «  dam-beitis  tengta  m-domain  ris  ni-tt'/tadais 
a-cu///dach  iwét  m/;ait/;isa  i//-diiilem/77/  7-na-t^7//-gisi,  a-d/.'éine 
t/-uad/;a,  air-vé  tmcs'in  cuinacbf  an-aird/ig  ». 

23 .  Do  cbe'ûehur  an  t.  a.  b.  doib  iarsiw  j-doiingbcdiir  tûat/.;a 
nan-Ehmidbe  (/°  7^  r°  b^  iarsin  da-catrachrt//;  co-subac/7//s  n-dt'/'- 
vaàir  7-co-fdilti  môir  'j-doscrVoad  leô  gacb  ni  dd-n-dûbr/rd  riu 
7-bd  hé  i//-tec//5c  sin  tue  \n  t.  a.  b.  tosacb  in  c/'eidi///.  Finit. 


Le  Tcano-a  bitlmua  ai:  Manuscrit  de  Rennes. 


Tradiiilion. 

1.  Le  roi  suprême,  très  haut,  du  monde,  plus  fort  que  tout 
roi,  plus  élevé  que  tout  seigneur,  plus  fort  que  tout  lion, 
plus  féroce  que  tout  dragon,  le  plus  sage  des  griffons,  le  plus 
vivant  des  hommes,  c'est-à-dire  le  fils  unique  du  Dieu  tout- 
puissant,  a  apporté  cette  histoire-ci  aux  nations  de  la  terre  sur 
la  formation  et  la  création  du  monde.  Car  toute  la  race  d'Adam 
avait  la  tête  enveloppée  et  était  comme  dans  une  prison  étroite, 
sans  rien  savoir  des  œuvres  du  Créateur  jusqu'à  ce  qu'il  leur 
vînt  cette  histoire  des  merveilles  de  Dieu  sur  la  formation  des 
créatures  visibles  et  invisibles  que  Dieu  a  faites  par  sa  puis- 
sance(?).  En  effet,  toute  chose  au  monde  était  obscure  quand  la 
langue  toujours  nouvelle  vint^  et  qu'elle  parla  du  haut  des  bar- 
rières du  ciel,  par-dessus  le  sommet  de  la  montagne  de  Sion. 

2.  Car  les  hommes  du  monde  entier  s'étaient  assemblés 
depuis  les  îles  Sabuirn,  à  l'Est,  jusqu'au  sommet  de  la  mon- 
tagne de  Sion,  et  voici  leur  nombre,  c'est-à-dire  cinq  mille 
évêques  et  sept  mille  seize  rois  et  cinquante  mille  rois  suprêmes 
et  ils  furent  longtemps  dans  cette  assemblée,  c'est-à-dire  jus- 
qu'à la  fin  de  quatre  mois,  avec  leurs  armées  et  avec  leurs  suites, 
en  sorte  qu'ils  entendirent  dans  les  nuées  du  ciel  :  Gloria  in 
cxcelsis  et  les  armées  entendirent  de  nouveau  cette  voix-là, 
avec  les  chants  des  anges  sur  les  degrés  justes  du  Roi  suprême. 
La  nuit  de  Pâques  spécialement  dans  ce  temps-là,  et  on  entendit 
de  nouveau  la  même  voix  dans  les  nuées  de  l'air  et  elle  était 
semblable  à  un  brandon  enflammé  la  forme  et  la  lueur  enso- 


I.  Ici  s'intercale  dans  P.  et  Lee.  le  passage  dont  nous  donnons  le  texte 
ci-dessus  :  «  Ils  voyaient  le  cours  du  soleil  et  de  la  lune  et  les  étoiles  qui  se 
mouvaient  sans  repos  et  ils  voyaient  les  sources  et  les  rivières  qui  sont 
sans  repos  en  tout  temps.  Ils  voyaient  le  repos  et  le  sommeil  de  la  terre  et 
des  productions  et  des  choses  éclairées  par  l'arrivée  du  soleil,  en  hiver.  Ils 
voyaient  d'autre  part  le  lever  de  la  lumière  et  de  la  fleur  et  de  la  production 
à  la  venue  de  l'été  et  ils  ne  savaient  qui  avait  fait  cette  puissance  jusqu'à  ce 
que  vînt  cette  histoire.  « 


;;86  G.  Dottin. 

leillèe  et  brillante  qu'ils  virent  à  sa  suite  dans  l'air  au-dessus 
et  comme  ils  étaient  là  à  regarder  cette  forme,  ils  entendirent 
une  autre  chose  merveilleuse  qui  parlait  dans  la  langue  angé- 
lique  au-dessus  d'eux  et  cela  intrigua  beaucoup  l'armée  et  ils 
furent  pris  d'une  grande  frayeur  et  d'un  grand  effroi  au  son 
de-  la  voix  qu'ils  avaient  entendue  et  il  leur  semblait  qu'elle 
était  aussi  forte  que  la  voix  d'une  armée  et  ils  n'avaient  pas 
vu  celui  qui  parlait  là  et  ils  n'avaient  entendu  de  chant  aussi 
mélodieux  au  monde,  et  les  sages  des  Hébreux  demandèrent: 
«  Qu'est-ce  que  nous  aVons  entendu  ?  »  dirent-ils. 

3.  La  langue  toujours  nouvelle  leur  répondit  et  voici  ce 
qu'elle  dit  :  «  Je  suis  né  d'un  homme  et  d'une  temme  »,  dit-il, 
«  et  ma  langue  a  été  trois  fois  séparée  de  ma  tète  et  Dieu  me  l'a 
renouvelée,  et  Dieu  m'a  envoyé  pour  vous  raconter  une  his- 
toire et  une  merveille  et  de  nombreuses  langues,  et  c'est  pour 
arranger  cette  histoire  que  le  Saint-Esprit  est  venu  vers  Moïse 
fils  d'Amra  et  vers  les  prophètes  qui  sont  au  ciel.  Mais  c'est  la 
forme  qu'ont  les  sciences  du  monde  après  la  résurrection  du 
Christ  d'entre  les  morts  en  ce  jour  de  Pâques  que  je  vous  dirai. 
Car  toute  matière,  toute  créature  et  toute  nature  qui  est  faite 
dans  le  monde  a  toute  sa  ressemblance  dans  le  corps  humain  '. 
Il  y  a  d'abord  la  première  matière  pour  l'air  et  le  vent.  Voilà 
sa  cause  à  ceci,  c'est-à-dire  :  à  la  prise  et  inspiration  du  souffle 
dans  les  corps  humains.  Il  y  a  deux  autres  matières  pour  le 
soleil  et  les  astres  du  ciel,  et  voilà  la  matière  de  ceci,  c'est-à- 
dire  de  l'éclat  du  regard  des  yeux.  Il  y  a  aussi  une  autre  matière 
pour  le  feu  et  voilà  la  cause,  c'est-à-dire  de  la  couleur  du  sang 
et  la  chaleur  des  corps.  Il  y  a  une  autre  matière  pour  l'amer- 
tume et  la  saleté,  et  voilà  ce  qui  a  donné  ceci,  c'est-à-dire 
l'amertume  et  la  colère  des  cœurs  des  hommes.  Il  y  a  encore 
une  autre  matière  pour  les  pierres  et  la  dureté  en  sorte  que 
c'est  ce  qui  a  donné  le  mélange  de  chair  et  d'os  des  corps 
humains.  Il  y  a  encore  une  autre  matière  pour  les  fleurs  et 
les  couleurs  en  sorte  que  c'est  la  pudeur,  la  honte  et  la  prière 


I.  Cf.  les  éléments  de  l'homme  dans  un  texte  attribué  A  Taliesin  (The 
physiciaus  of  Myddvai,  p.  xiv-xv)  et  qui  sont  la  terre,  les  pierres,  l'eau,  le 
se!,  l'air,  le  soleil,  le  Saint-Esprit  et  le  Christ. 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  387 

dans  les  oreilles  et  la  couleur  sur  les  joues  car  la  nature  de 
toutes  les  créatures  est  dans  le  corps  de  l'homme  et  si  le  Christ 
n'était  pas  venu  dans  un  corps  humain  et  s'il  n'était  pas  venu 
souffrir  pour  la  race  d'Adam  et  s'il  n'était  pas  venu  en  enfer 
après  sa  mort  et  son  ensevelissement,  le  monde  avant  que  vînt 
le  déluge  aurait  péri  et  aucune  créature  n'aurait  été  engendrée  à 
jamais  et  les  sept  cieux  auraient  brûlé  et  il  n'y  aurait  ni  terre  ni 
mer  ni  une  autre  race  dans  le  monde,  sinon  le  seul  enfer  sans 
limite,  sans  fin.  »  La  langue  toujours  nouvelle  dit:  «  C'est  là 
la  cause  pour  laquelle  je  suis  venu  vers  vous  pour  vous  raconter 
l'histoire  et  les  merveilles  du  monde,  car  aveugle  et  dans  l'obs- 
curité est  quiconque  reste  sans  savoir,  mais  à  jamais  dans 
l'ignorance. 

4.  «  Raconte-nous  »,  dirent  les  tribus  des  Hébreux,  «  les 
histoires  secrètes  que  tu  as.  Car  nous  sommes  ignorants  », 
Quand  on  entendit  ensuite  la  langue  toujours  nouvelle  parler 
ensuite  dans  la  langue  angélique  et  voici  ce  qu'elle  dit:  «  Il 
n'y  avait  ni  terre,  ni  mer,  ni  enfer  »,  dit-elle  et  les  créatures 
n'étaient  pas  là  et  il  n'y  avait  pas  de  chaleur  sur  terre  ni  de 
productions  et  il  n'y  avait  ni  vent,  ni  soleil,  ni  lune  à  la  place 
des  astres  du  ciel,  à  la  place  des  cétacés,  à  la  place  des  fleuves, 
à  la  place  des  rivières,  à  la  place  des  oiseaux,  à  la  place  des 
nombreuses  bêtes  en  ce  temps-là.  » 

Les  sages  des  Hébreux  demandèrent  :  «  Qu'y  avait-il  d'autre 
dans  le  monde  en  ce  temps-là  ?  »  La  langue  toujours  nouvelle 
leur  répondit  et  dit:  «  Il  y  avait  »,  dit-elle,  «Dieu  tout-puis- 
sant, sans  commencement,  sans  fin,  sans  souci,  sans  chagrin, 
sans  tristesse,  mais  joie,  sans  âge,  sans  destruction,  et  il  n'y  avait 
dans  son  temps  rien  de  difficile  qu'il  eût  à  faire  sinon  de  penser 
toute  chose  et  toute  créature  était  prête  à  être  pensée  et  c'est  ainsi 
que  Dieu  commença  l'ouvrage  de  six  jours,  c'est-à-dire  qu'il 
fit  au  commencement  le  royaume  avec  neuf  degrés  d'anges  et 
ils  sont  soixante-douze  peuples  avec  vingt-neut  purs  territoires 
et  sept  cent  mille  chants  dans  ceux-ci.  » 

5.  Les  sages  des  Hébreux  demandèrent:  «  Comment  sont 
les  situations  du  monde  »,  dirent-ils.  La  langue  toujours  nou- 
velle leur  répondit  et  voici  ce  qu'elle  dit  :  «  Quoique  vous  ne 
le  voyiez  pas  »,  dit-elle,  «  c'est  rond  que  Jésus  a  tait  le  monde 


388  G.  Dotlin. 

et  les  créatures  et  les  sept  cieux  et  les  sept  mers  et  la  terre  au 
milieu  de  ces  mers,  et  c'est  en  rond  que  les  étoiles  du  ciel 
entourent  le  monde  et  c'est  sous  la  forme  ronde  que  l'on  voit 
les  âmes  des  hommes  après  leur  mort,  et  la  forme  du  soleil  et 
de  la  lune  et  cela  est  naturel,  car  c'est  rond  sans  commen- 
cement sans  fin  qu'est  le  Créateur  lui-môme,  car  il  fut,  et  est 
et  sera  dans  les  siècles  des  siècles  et  il  a  fait  tous  les  astres  aussi 
ronds  ». 

6.  Les  sages  des  Hébreux  demandèrent:  «  Quelle  fut  la 
matière  du  monde  et  de  l'enfer  jusqu'à  ce  qu'ils  apparurent  sur 
l'heure  et  que  l'archange  transgressa  l'ordre  de  Dieu  ?  »  La 
langue  toujours  nouvelle  répondit  et  leur  dit:  «  Voici  ce  qui 
en  fut  la  matière  »,  dit-elle,  «  le  froid  et  le  chaud,  la  lumière 
et  l'obscurité,  le  haut  et  le  bas,  l'amertume  et  la  douceur,  la 
fermeté  et  la  faiblesse  et  toute  chose  en  outre  et  toutes  ces 
matières  furent  dans  la  masse  qui  fut  la  matière  du  monde  et 
la  matière  de  l'enfer  fut  formée  de  la  masse  et  il  ne  fit  pas 
l'enfer  jusqu'à  ce  que  fût  venu  l'archange  à  transgresser  l'ordre 
du  Roi  suprême,  mais  la  matière  de  l'enfer  était  dans  la  masse 
multiforme  de  laquelle  fut  formée  le  monde  avec  toutes  ses 
races,  et  lorsque  Lucifer  avec  sa  légion  d'anges  transgressa  la 
loi,  l'enfer  fut  créé  à  ce  temps-là.  Voici  donc  l'œuvre  du  pre- 
mier jour  du  Créateur,  c'est-à-dire  le  jour  où  Dieu  fit  le  firma- 
ment entre  les  eaux.  Il  établit  les  sept  cieux  le  même  jour 
et  toutes  les  choses  célestes,  car  Dieu  savait  que  l'homme 
transgresserait  sa  loi.  C'est  pour  cela  que  Dieu  établit  le  voile  ' 
du  ciel  devant  les  faces  de  la  race  d'Adam  pour  qu'ils  ne  vissent 
point  les  demeures  du  ciel  ni  la  beauté  du  Créateur. 

7.  Les  sages  des  Hébreux  demandèrent  la  forme  secrète  des 
sept  cieux  et  des  cinq  royaumes  qui  eutourent  les  sept  cieux - 
autour  du  grand  monde  vaste  et  la  langue  toujours  nouvelle 
leur  répondit  :  «  C'est  ainsi  »,  dit-elle,  «  qu'ils  sont,  c'est-à-dire 
un  ciel  lumineux,  brihant,  le  plus  proche  de  vous,  qu'éclaire  la 
lune  modérant  les  astres  entièrement.  Un  ciel  humide  au-dessus 
de  celui-là  avec  une   multitude   d'anges  et   d'archanges   qui 


1.  Cf.  Fis  Adavmiui,  §  5. 

2.  Cf.  Fis  Adamnâin,  §  13-18, 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  389 

modèrent  le  vent.  Un  ciel  froid,  glacé,  au  dessus  de  celui-là  et 
sa  couleur  est  plus  bleue  que  toute  couleur  et  il  est  sept  fois 
plus  froid  que  la  neige  et  c'est  en  lui  qu'est  la  demeure  du 
soleil  et  il  y  a  deux  cieux  brillants  après  celui-là,  au-dessus, 
d'où  vient  l'éclair  et  qui  portent  le  tonnerre  vers  le  ciel  des 
saints.  Le  ciel  supérieur  des  saints  au-dessus  de  tous  ceux-ci 
plus  haut  que  tout  ciel,  est  ainsi  :  lumière  du  soleil  avec  les 
chants  d'ange  et  d'archange  autour  de  ce  septième  ciel  là  et  ce 
n'est  pas  seulement  ^  cela,  mais  c'est  ainsi  qu'est  le  ciel  et  sept 
mille  anges  avec  des  formes  de  cheval  et  d'oiseau,  d'un  éclat 
rouge  autour  du  ciel  et  une  seule  étoile  les  enferme  en  rond 
autour  du  monde  comme  la  fermeture  des  enceintes  que  nous 
avons  dites  auparavant.  Il  y  a  donc  des  dragons  avec  des 
souffles  de  feu  dans  les  enceintes  du  septième  ciel  et  ils  entou- 
rent le  ciel  supérieur  des  saints.  Il  y  a  sept  zones  autour  de  la 
terre,  c'est-à-dire  la  première  zone  du  ciel,  c'est-à-dire  une 
enceinte  froide  d'où  coulent  un  grand  nombre  de  mers  sous  les 
degrés  de  la  terre  au  Nord.  Une  seconde  enceinte  froide  d'où 
coulent  un  grand  nombre  de  mers  du  côté  de  la  terre  au  Sud, 
à  l'endroit  où  sont  neuf  tours  enflammées  sous  le  ciel  du  Sud. 
Il  y  a  une  autre  enceinte  et  c'est  de  là  que  viennent  toutes  les 
productions  de  la  terre  entière.  Il  y  a  deux  autres  enceintes  agréa- 
bles et  tantôt  elles  portent  la  famine  et  la  tempête  dans  le  monde 
et  tantôt  elles  portent  le  froid  et  le  chaud  sur  la  terre  et  ces 
mêmes  enceintes  portent  aux  côtés  de  la  terre  de  chaque  côté 
de  nombreuses  espèces  d'eau  et  de  sel  marin  et  ce  sont  les 
mêmes  enceintes  qui  modèrent  la  terre  avec  ses  montagnes  et 
avec  ses  bois  et  c'est  encore  elles  qui  font  les  nombreuses  espèces 
d'arbres  et  de  pierres  et  de  pierres  précieuses  sur  la  terre. 

8.  Les  sages  des  Hébreux  dirent:  «  Raconte-nous  les  nom- 
breuses espèces  de  mer  avec  la  situation  qu'elles  occupent.  » 
La  langue  toujours  nouvelle  répondit  et  leur  dit  :  «  Il  v  a  trois 
lignes  de  mers  autour  de  nous,  c'est-à-dire  une  mer  obscure, 
entumée,  qui  est  la  porte  de  l'enfer  sous  un  côté  de  la  terre 
et  une  partie  de  cette  mer-là  entre  par  la  porte  de  la  demeure 
des  peines.  Une  mer  verte  bruyante  qui  est  autour  de  la  terre 

I.  abdin  est  sans  doute  une  faute  pour  amjin,  irl.  mod.  amhdin. 


39°  G.  Doltui. 

de  chaque  côté  avec  flux  et  reflux  continuel  et  cette  mer-là 
rejette  toujours  ses  nombreuses  productions  vers  la  terre.  Il  y  a 
la  troisième  mer  irritée,  ardente,  et  elle  est  toujours  en  train  de 
monter  sans  cesse  depuis  le  commencement  du  monde  jusqu'au 
Jugement  et  on  ne  la  voit  jamais  pleine  jusqu'au  Jugement, 
sinon  le  dimanche  et  encore  elle  est  dans  le  sommeil  et  le  repos  ' 
du  dimanche  et  ni  le  vent  ni  le  tonnerre  ni  un  autre  orage  ne 
la  trouble  le  dimanche  à  cause  du  concert  des  anges  et  des 
archanges  qui  joue  en  l'honneur  du  dimanche.  Il  y  a  encore  de 
nombreuses  espèces  de  mers  diverses  sur  les  côtés  de  la  terre 
de  chaque  côté,  c'est-à-dire  une  mer  rouge  qui  apporte  un  grand 
nombre  de  pierres  précieuses  avec  la  couleur  du  sang  et 
d'autres  couleurs  diverses  et  elle  est  entre  l'Egypte  et  l'Inde. 
Une  mer  hivernale,  de  la  couleur  de  la  neige,  est  dans  les  îles 
de  Sabuirn-  au  Nord  et  il  vient  un  soupir  de  ses  vagues  jus- 
qu'aux nuages  du  ciel  qui  appelle  le  Jugement.  Une  mer  aux 
vagues  douces,  à  la  voix  sombre,  cette  mer  que  je  vous  ai  dite, 
c'est-à-dire  la  mer  des  îles  de  Sabuirn  et  n'ose  vaisseau  ni  bac 
y  naviguer  ni  en  approcher,  car  il  n'y  a  eu  à  lui  échapper  jamais 
qu'un  banc  de  rameur  d'airain,  par  suite  de  sa  légèreté  et  de  la 
force  du  vent  qui  le  soufile  des  vagues.  Il  y  a  une  île  sur  cette 
mer-là  dont  le  sable  est  d'or  et  il  y  a  une  autre  mer  dont  on 
voit  le  flux  de  Beltaine  à  Samhain  et  le  reflux  de  Samhain  à 
Beltaine  de  nouveau,  c'est-à-dire  une  moitié  de  l'année  à  croître 
et  une  moitié  de  l'année  à  décroître,  et  les  bêtes  de  cette  mer 
et  ses  cétacés  crient  tant  qu'elle  monte  et  sont  en  repos  et  en 
sommeil  tant  qu'elle  décroît. 

9.  Et  la  langue  toujours  nouvelle  dit:  «  Savez-vous,  ô  mi- 
sérables et  ô  insensés,  qu'il  y  a  soixante-douze  espèces  de 
sources  dans  le  monde  avec  des  formes  diverses.  La  source 
Ebrion5,  c'est-à-dire  qu'elle  change  de  couleur  chaque  jour: 
elle  a  la  couleur  de  la  neige  du  lever  du  soleil  à  tierce,  elle  a 
la  couleur  verte  de  tierce  à  none  et  la  couleur  du  sang  de  none 

1.  a-ceas.  Il  est  douteux  que  le  sens  de  «  chagrin  »  donné  à  ceas  par 
O'Clerv  puisse  s'appliquer  ici.  Ceas  est  plus  probablement  dérivé  du  latin 
cesiare. 

2.  Les  îles  de  Saba  de  la  Bible  ? 

3.  Hebron  de  la  Bible? 


Le  Tcanga  bithnua  Jh  Maruisciit  de  Rennes.  391 

au  soir,  et  quiconque  en  goûtera  n'aura  plus  jamais  de  rire  en 
sa  bouche.  La  source  Adidsia^  des  terres  de  Libis  et  qui  donne 
des  enflints  aux  femmes  stériles  qui  y  goûtent.  Une  autre  fon- 
taine- est  dans  la  montagne  de  Sion  et  on  ne  l'a  vue  que 
croître  du  commencement  du  monde  au  Jugement,  et  elle  est 
toujours  pleine  d'eau  sauf  le  dimanche  mais  chaque  dimanche 
elle  est  pleine  de  vin  3  et  quiconque  y  goûte  ne  fait  pas  attention 
au  chagrin  ni  à  la  tristesse  et  il  est  plein  de  science  en  défen- 
dant la  vérité  et  aucune  rivière  n'y  entre  ou  n'en  sort.  Il  y  a 
un  fleuve  d'eau  de  la  chaleur  du  feu  sur  le  rivage  de  l'île  des 
châtiments  et  quiconque  y  entre  avec  un  mensonge  n'en  revient 
pas  et  savez-vous,  ô  misérables  »,  dit-il,  «  comment  est  le  fleuve 
des  châtiments,  c'est-à-dire  de  l'eau  avec  sept  chaleurs  de  ce 
feu  et  il  n'en  approche  que  les  âmes  des  pécheurs  et  des  démons 
qui  sont  en  leur  conipagnie  à  les  tourmenter  et  comprenez- 
vous,  ô  misérables,  la  somme  de  peines  qu'il  y  a  dans  ce  fleuve 
d'ordinaire.  Il  y  a  encore  »,  dit-il,  «  quatre  fleuves  dans  la 
vallée  de  la  colline  des  châtiments  avec  des  arrière-goûts  de 
vin  et  la  rougeur  du  sang  et  avec  du  sable  d'or  et  avec  une 
voix  douci.'  comme  un  chant  d'ange.  Il  y  a  un  autre  fleuve  dans 
les  îles  de  Tibir  »,  dit-elle,  «  et  il  croît  à  l'anniversaire  de  la 
nuit  oii  soufl'rit  le  Christ  et  il  est  dans  son  plein  jusqu'à  l'heure 
où  le  Christ  ressuscita  des  mons  et  il  descend  ensuite. 

10.  Il  y  a  encore  sept  espèces  de  pierres  précieuses  dans  le 
même  fleuve  qui  ont  l'intelligence  et  la  forme  humaine  et  tous 
ceux  qui  les  portent  quand  même  ils  seraient  tout  nus  sur  la 
neige  ils  n'en  seraient  pas  refroidis  et  quand  même  ils  seraient 
dans  le  feu  ils  n'en  seraient  pas  échaufl^és  et  il  n'y  a  pas  au  monde 
d'arme  qui  blesse  celui  qui  les  a  et  si  on  les  frappe  de  marteaux 
quelconques  du  monde,  on  ne  peut  les  briser,  et  celui  qui  a 
une  de  ces  pierres  à  la  main  dans  un  combat  ou  un  duel  on  ne 
peut  le  briser  ni  le  vaincre  et  c'est  lui  qui  emporte  la  victoire 

1.  Hadid  de  la  Bible? 

2.  P.  et  Lee.  indiquent  ici  encore  une  autre  source  merveilleuse:  «  La 
source  Presens  dans  les  terres  Daraith  (Israhel  Lcc),  elle  bout  sur  les 
meurtriers  et  les  idolâtres  et  toute  bouche  qui  v  goûte  tombe  en  colère  et  en 
malédiction  jusqu'au  jour  du  jugement,  en  sorte  qu'ils  meurent  entre  mort 
et  vie  et  chagrin  et  tristesse.  » 

3.  Cf.  The  Voyage  ojMael  Diiiii  {licvite  Celtique,  t.  X,  p.   31). 


392  G.  Dût  lin. 

à  la  fin  '.  Une  autre  pierre  précieuse  se  trouve  dans  les  terres 
de  Lybie,  on  l'appelle  pierre  de  sien  et  c'est  dans  un  fleuve  de 
ce  pays-là  qu'elle  est  et  c'est  dans  la  cervelle  des  dragons  qu'on 
la  trouve- et  le  fleuve  ou  l'eau  dormante  sur  les  rives  desquels 
se  trouve  cette  pierre-là,  sont  éclairés  et  tout  poisson  et  animal 
vivant  qui  est  dans  ces  fleuves-là  s'amasse  autour  en  sorte  qu'ils 
sont  tués  par  la  volonté  des  hommes  mêmes  et  le  jour  et  la 
nuit  sont  aussi  brillants  pour  celui  qui  la  porte  ou  chez  qui  elle 
est.  Si  c'est  en  hiver,  auprès  de  l'eau  ou  de  la  mer  elle  fait  le 
grand  tonnerre,  et  si  c'est  en  été  elle  produit  un  grand  soufile 
de  vent.  Il  y  a  une  autre  pierre  dans  les  terres  de  Lybie  et 
piene  fanis  est  son  nom  et  on  voit  les  douze  roues  et  le  cours 
du  soleil  et  de  la  lune  sur  ses  côtés  et  c'est  dans  le  cœur  d'un 
dragon  dans  ce  fleuve-là  qu'on  la  trouve  et  quiconque  l'a  dans 
sa  main  ne  peut  dire  de  mensonge  et  ne  trouveraient  place 
autour  assez  d'hommes  pour  la  mener  dans  la  maison  d'un 
homme  traître  meurtrier  ou  adultère.  Ces  pierres-là  chantent 
un  chant  plus  beau  que  tout  chant  et  s'amusent  le  temps 
de  nocturnes  à  louer  le  Créateur  et  est  aimable  chacun  autour  de 
celui  chez  qui  elle  est  encore. 

II.  Il  y  a  sur  terre  quatre  arbres  «,  dit-il,  «  avec  l'intelli- 
gence et  la  forme  humaine  sur  le  feuillage,  à  savoir  l'arbre 
sciiilis  qui  est  auprès  du  fleuve  Orrtanain-  et  entre  les  deux 
sources  de  l'Orrthannain,  il  y  a  encore  deux  noms  ior  et  dctn 
pour  cet  arbre-là  et  il  produit  trois  fruits  chaque  année,  à  savoir 
un  fruit  bleu,  un  fruit  rouge  et  un  truit  blanc  et  quiconque 
goûte  au  fruit  bleu  a  le  souvenir  de  tout  ce  qu'il  a  entendu  et 
de  ce  qu'il  entendra,  quelque  mauvaise  qu'ait  été  sa  mémoire 
auparavant  et  quiconque  goûte  le  fruit  rouge  n'a  pas  à  demander 
de  nourriture  ou  de  vêtement  tant  qu'il  vit,  et  quiconque  mange 
le  fruit  blanc,  quelque  mal  portant  et  horrible  qu'il  soit  aupa- 
ravant, devient  aussitôt  après  bien  portant  et  le  feuillage  de 
cet  arbre  ne  tombe  jamais  et  celui  qui  y  goûte  n'ose  pas 
tenter.  Avez-vous  entendu,  ô  malheureux  »,  dit-il,  «l'histoire 


1.  Cf.  le  clach  na  Bratach  des  superstitions  populaires  écossaises.  Simp- 
son, Archaeological  essays,  p.  211. 

2.  Le  Jourdain  ?  me  suggère  avec  raison  M.  Douglas  Hyde. 


Le  Teanga  bithnua  du  Maniiscril  Je  Rennes.  ^9^ 

de  l'arbre  de  vie  dans  le  Paradis  et  il  fut  juste  de  croire  à  celui 
qui  le  forma  car  quiconque  goûte  son  fruit  ne  va  jamais  à  la 
mort  et  c'est  à  cause  de  lui  que  Eve  et  Adam  furent  chassés  du 
paradis  et  il  donne  douze  fruits  chaque  année,  c'est-à-dire  un 
fruit  chaque  mois  et  à  sept  samhlà  ^  de  voyage  de  lui,  on  entend 
le  son  de  son  feuillage  et  il  n'y  a  pas  de  chant  aussi  beau  que 
lui  lorsqu'il  loue  le  Créateur.  L'arbre  Alaip  dans  les  terres 
d'Arabie  et  sa  couleur  ressemble  à  la  forme  humaine  et  à  sept 
saniblt'i  de  voyage  de  lui,  atteint  sa  bonne  odeur  de  chaque  côté 
de  lui  et  quiconque  goûte  à  son  fruit  n'a  ni  colère  ni  envie 
contre  personne  et  personne  n'en  a  contre  lui  et  il  est  plein 
d'intelligence  et  de  bonté  après  cela  à  jamais.  O  malheureux  », 
dit-il,  «  avez-vous  entendu  parler  de  l'arbre  qui  est  dans  les 
terres  des  Hébreux  au  Sud  du  mont  Sinabile  et  arbre  de  la 
moisson  est  son  nom  et  il  n'a  pas  été  trouvé  depuis  le  com- 
mencement du  monde  jusqu'au  temps  de  la  Passion  du  Christ 
et  c'est  des  branches  de  cet  arbre  qu'on  a  taillé  l'arbre  de  la  croix 
par  quoi  fut  sauvé  le  monde  et  quiconque  goûte  son  fruit  n'est 
atteint  ni  par  la  fluigue  ni  par  la  maladie  et  quelque  horrible 
que  soit  sa  forme  auparavant  elle  est  bonne  après  cela  et  il  ne 
vieillit  pas  tant  qu'il  vit  et  il  ne  vient  pas  sur  terre  de  vin  aussi 
bon  au  goût  que  lui  et  la  lumière  du  soleil  est  sur  les  feuilles 
et  une  couleur  rouge  d'or  sur  elles  et  il  y  a  soixante-douze 
sortes  d'espèces  de  musique  que  chante  son  sommet,  soixante- 
quinze  oiseaux  sont  sur  lui  avec  la  blancheur  de  la  neige,  avec 
des  ailes  dorées  et  a\ec  des  yeux  de  pierres  précieuses  et  ces 
oiseaux  chantent  un  chant  plus  beau  que  tout  chant,  en  louant 
Dieu  ». 

12.  Les  sages  des  Hébreux  dirent:  «  Cela  est  difficile  à 
croire.  »  La  langue  toujours  nouvelle  leur  répondit  et  leur  dit  : 
«  Le  Roi  puissant  est  patient,  de  ne  pas  détruire  le  monde  au 
commencement  à  cause  de  votre  incrédulité  et  avez-vous 
entendu  parler,  malheureux,  de  la  grande  bête  cornue  qui  vint 
du  rivage  de  la  mer  d'Egypte  dans  le  pays  la  nuit  que  naquit 


I.  Ce  mot  est  sans  doute,  comme  me  l'écrit  M.  Douglas  HyJe,  com- 
posé de  samh  «  été  »  et  Id  «  jour  »,  comme  gemla  de  geinh  «  hiver  »  et  li 
V.  jour  «  et  sigaitie  la  distance  parcourue  en  un  jour  d'été. 


^94  G.  DoUin. 

le  Christ  et  comme  les  gens  du  pays  étaient  là,  ils  virent  la  bête 
merveilleuse  avec  beaucoup  de  couleurs  diverses  sur  elle  et 
il  sortit  trois  fleuves  de  sa  bouche,  à  savoir  un  fleuve  d'or  au 
milieu  de  sa  bouche,  un  fleuve  de  vin  de  chaque  côté  et  cinq 
cent  sept  cornes  sur  elle,  et  la  boisson  de  trente-deux  guerriers 
dans  chaque  corne  et  des  cornes  de  cette  bcte  restent  encore 
chez  vos  rois  et  chez  vos  chefs  dans  les  villes  et  il  serait  plus 
juste  que  vous  croyez  cette  histoire-ci.  Malheureux  »,  dit-elle, 
«  avez-vous  entendu  l'histoire  de  Viruaith  '  et  vous  étonnez- 
vous  que  ce  soit  à  sept  samhlà  de  voyage  qu'atteint  l'ombre  de 
ses  ailes  lorsqu'il  les  étend  et  voici  la  nourriture  qui  lui  sert, 
à  savoir  la  grande  bète  marine  qu'il  enlève  au  bout  de  sa  patte 
et  il  l'emporte  sur  la  montagne  de  sable  noir  dans  l'Inde  et  la 
mange  sur  cette  montagne  au  bout  de  sa  patte  et  un  seul  œuf 
qu'il  pond  dans  cette  montagne  chaque  année  et  le  soleil  qui 
échauffe  l'œuf  et  celui-ci  même  vient  le  visiter  lorsque  Dieu 
lui  permet  et  on  fait  un  bateau  qui  porte  voile  de  la  moitié  de 
la  coquille  de  cet  œut  et  dix  neuvaines  -  et  dix-sept  cents  avec 
leurs  provisions  et  des  armes  qu'il  porte  au  delà  de  la  mer  et 
il  y  a  une  multitude  assemblée  qui  traverse  la  mer  Rouge 
dans  la  moitié  de  la  coquille  de  cet  œuf-là  et  vous  ne  pour- 
rez pas  ne  pas  croire  à  Dieu,  ô  malheureuses  gens  »,  dit-il, 
«  après  ces  merveilles  que  nous  avons  dites  ». 

13.  La  langue  toujours  nouvelle  dit.  Il  se  leva  un  guerrier 
du  peuple  de  Juda,  à  savoir  Judas,  fils  de  Cus,  fils  de  Gemar, 
fils  de  Judas  Scariote  qui  trahit  Jésus  et  quelqu'un  de  la  fimille 
de  Judas  dit  en  sauvant  Judas  dont  il  descendait  :  «  C'est  un 
mensonge  qui  a  été  dit,  apôtre  Philippe  (car  c'est  l'apôtre 
Philippe  qui  est  la  langue  toujours  nouvelle  et  c'est  de  sa 
tête  que  l'on  a  coupé  la  langue  trois  fois  et  elle  lui  a  été 
renouvelée)  et  comme  cet  homme  niait  la  langue  toujours 
nouvelle,  il  tourna  sur  lui-même  au  milieu  des  armées  et  son 
âme  s'en  alla  hors  de  leur  présence  à  tous  comme  il  allait 
contre   la  volonté  de  Dieu  et  un  tremblement  de  terre  vint 


1.  Sans  doute  un  aigle.  Cf.  Each'.ra  Cloinne  ri'gh  iia  b-Toruniàhi'  cd'ited  by 
Douglas  Hyde,  p.  52,  203  et  le  «  roc  »  du  conte  de  Sindbad  le  Marin. 

2.  veiniir  est  peut-être  une  faute  pour  naebiir  =  naonhhar. 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Hennés.  395 

alors  sur  les  créatures  et  une  nuée  errante  de  feu  atteignit 
la  plaine  de  l'assemblée  avec  des  météores  lourds,  rouges, 
en  feu,  en  sorte  qu'ils  firent  fondre  les  yeux  de  cet  homme 
en  présence  des  foules  et  il  mourut  sans  aucun  doute  et 
quand  les  foules  du  monde  virent  cet  homme  mis  à  mort, 
ils  commencèrent  à  prier  le  Créateur  avec  ferveur  et  lors- 
qu'ils eurent  vu  ce  treuiblcmcnt  de  terre  ils  mirent  tous 
leur  figure  sur  le  sol  à  cause  de  la  grandeur  du  péril  et  ils 
dirent  :  «  ô  Dieu  tout  puissant,  à  cause  de  ton  affection  et  de 
ta  miséricorde  pour  nous  et  ne  blâme  pas  notre  incrédulité 
pour  une  chose  que  nous  ne  voyons  pas  »,  dirent-ils.  L'apôtre 
dit  :  «  si  une  personne  tuait  tout  ce  qu'il  y  a  de  gens  au 
monde  et  en  mangeait  la  chair  et  en  buvait  le  sang,  il  est 
plus  pénible  à  Dieu  de  voir  l'incrédulité  sur  ses  créatures  et 
l'offense  à  sa  science  que  cela. 

14.  Les  sages  des  Hébreux  demandèrent  quelque  chose  des 
œuvres  de  Dieu  sur  ses  créatures.  La  langue  toujours  nouvelle 
répondit  et  dit  :  «  Dieu  fit  en  quatre  jours  soixante-douze  espèces 
de  grands  astres  de  tout  ce  qu'entoure  le  soleil  et  il  va  ensuite 
à  travers  ses  dix-neuf  plaines  aux  côtés  de  la  terre,  de  none  au 
matin.  » 

Les  sages  des  Hébreux  dirent:  «  Raconte-nous  quels  sont  ces 
dix-neuf  plaines  dont  il  parle.  »  «  Je  vous  le  raconterai  »,  dit- 
elle,  «  car  la  première  marche  que  fait  le  soleil  c'est  d'aller  à 
travers  le  cours  de  la  mer  dangereuse  jusqu'à  ce  qu'il  brille 
sur  la  mer  à  l'Est  du  monde  et  qu'il  luise  au-dessus  de 
l'enceinte  à  l'Est  d'abord  et  au  Sud  du  monde  et  au-des- 
sus de  l'île  à  nous  à  l'Ouest  ensuite,  et  entoure  l'eau  du 
monde  ensuite  immodérément  et  le  soleil  rougit  ensuite 
depuis  les  demeures  enflammées  de  la  mer  à  l'Ouest  et  il  y 
a  des  peuples  sur  cette  mer-là  et  ils  rougissent  ainsi  que  la 
mer  qui  est  au  milieu  par  suite  du  cours  enflammé  de  tout 
ce  qui  se  lève  du  conflit  de  ces  mers-là  et  par  suite  du  feu 
excessif  du  soleil.  Et  cette  mer  rouge  brûlante  va  jusqu'à  la 
plaine  des  enfants  et  il  est  dangereux  d'être  dans  cette 
plaine-là  car  chaque  fois  que  cette  mer  s'emplit  jusqu'aux 
enfnits,  des  serpents  et  des  cétacés  se  jettent  sur  eux  en  sorte 
qu'ils  les  déchirent  et  qu'ils  en  emportent  des  foules  innom- 


596  G.  Dottin. 

brables,  en  sorte  qu'ils  crient  et  leurs  faces  vers  le  ciel  et  comme 
ils  font  leur  repentir,  la  mer  rouge  se  dessèche  et  emporte  ses 
serpents  et  ses  cétacés,  et  ils  sont  laissés  dans  leurs  propres 
formes  et  on  raconte  que  ce  sont  les  pécheurs  qui  sont  ainsi 
punis  et  le  soleil  éclaire  après  cela  la  porte  de  l'enfer  au  Nord 
et  à  travers  les  vallées  et  les  sources  de  l'enter  au  Nord  et  il 
éclaire  ensuite  du  côté  de  la  grande  mer  qui  rejette  ses  fruits, 
du  côté  de  la  terre  où  il  arrête  de  nouveau  sa  course  et  éclaire 
après  cela  les  montagnes  de  feu  qui  brûlent  éternellement  pour 
augmenter  le  Jugement  ^  et  il  éclaire  ensuite  la  vallée  sombre 
des  peines  et  il  va  ensuite  à  travers  le  Paradis  à  l'Est  et  il  élève 
à  l'Est  sa  tète  de  la  profondeur  du  monde  et  si  le  soleil  avait 
une  langue,  il  aurait  une  foule  d'histoires  à  raconter.  » 

15.  «  Raconte-nous  »,  dirent  les  tribus  des  Hébreux,  «  les 
nombreuses  espèces  d'astres  dont  tu  as  parlé.  »  La  langue  tou- 
jours nouvelle  répondit  et  dit  :  «  Il  n'est  pas  semblable  »,  dit-il, 
«  l'endroit  où  sont  dix  astres  enflammés,  et  en  sorte  qu'ils  sont 
pris  d'un  tremblement  insupportable  et  ils  sont  secoués  dans 
le  firmament  par  la  force  des  éclairs  qui  tirent  d'eux  une  cri- 
nière de  feu,  en  sorte  qu'il  est  aisé  de  donner  leur  description 
car  les  mêmes  éclairs  et  les  principaux  astres  portent  grand 
chaud  et  grand  froid  sur  la  terre.  D'autres  astres  sont  là  et  ils 
courent  sur  des  souffles  de  dragon  avec  le  poison  de  colère 
du  Créateur  pour  venger  ses  droits  enfreints  sur  la  race  d'Adam 
et  parfois  ces  astres  du  ciel  mûrissent  des  fruits  et  des  maladies 
et  des  maux  viennent  par  le  fait  de  manger  ces  fruits-là.  Il  y  a 
d'autres  astres  parmi  eux  qui  courent  jusqu'au  bout  de  l'année 
et  c'est  alors  le  moment  de  s'allumer  pour  eux  et  ils  sont  une 
autre  fois  sept  ans  sans  cours,  parce  que  c'est  sous  la  mer  qu'est 
la  colère  du  Créateur  contre  les  hommes  vers  qui  viennent  ces 
maladies-là  et  lorsqu'il  est  fâché  contre  eux  les  mêmes  astres 
courent  comme  nous  l'avons  dit  auparavant. 

16.  Dieu  a  fait,  le  cinquième  jour,  soixante-douze  espèces 
d'oiseaux  dans  Tair  et  soixante-douze  espèces  d'animaux  sur 
mer  avec  des  espèces,  et  avec  des  chants  et  des  mœurs  diffé- 
rentes propres  à  leurs  races  à  eux.  Les  oiseaux  de  l'île  Sabhuirnn 

I.  Sans  doute  :  le  feu  du  jugement. 


Le  Teanga  bithnua  du  Maniiscril  de  Rennes.  397 

[il  n'y  a  pas]  de  couleur  d'aile  qui  ne  soit  dans  leurs 
ailes  ni  dans  leurs  côtés  et  ils  se  font  du  chagrin  au  temps 
de  la  gelée  ou  de  la  neige  et  ils  se  réjouissent  au  beau  temps 
et  se  lèvent  au  milieu  de  la  nuit  toujours  et  chantent  un  chant 
semblable  au  chant  des  anges  qui  louent  le  Christ  éternelle- 
ment. Les  oiseaux  de  l'ileEabar,  leurs  ailes  éclairent  comme  de 
lampes  qui  brûlent  chaque  nuit  et  ils  se  lèvent  en  trois  troupes 
chaque  nuit  et  chantent  un  chant  éternel,  mélodieux  pendant 
leur  sommeil  en  louant  le  Créateur;  leur  chant  est  plus  haut 
que  le  chant  des  anges.  Les  oiseaux  de  l'ile  Eiboin  à  l'Est  de 
l'Afrique  et  il  n'y  a  pas  de  couleur  qui  ne  soit  sur  leurs  ailes 
et  il  ne  leur  est  tombé  ni  aile  ni  plume  depuis  le  commence- 
ment du  monde  et  ces  oiseaux-là  n'ont  pas  eu  dévie  humaine 
auparavant  mais  sont  toute  la  vie  à  louer  le  Christ  et  il  n'y  eut 
saleté  ni  offense  chez  aucun  d'eux  jamais  et  est  glorieuse,  angé- 
lique  la  fleur  et  l'odeur  du  pays  d'où  ils  viennent  et  ces  oiseaux- 
là  ne  s'arrêtent  pas  de  chanter  un  chant  en  trois  troupeaux  et 
quinze  cent  soixante-douze  oiseaux  sont  dans  chaque  troupeau 
et  le  premier  chante  un  chant  éternel,  très  angélique  louant  le 
Christ  bienveillamment  et  racontant  sans  cesse  les  merveilles 
que  fit  Dieu,  avant  ses  créatures;  le  premier  tiers  de  la  nuit  se 
passe  ainsi  pour  eux  et  ensuite  les  oiseaux  du  milieu  se  lèvent 
au  milieu  de  la  nuit  sans  cesse  et  chantent  un  chant  angélique 
racontant  les  actions  qu'a  fiites  Dieu  depuis  le  commencement 
du  monde  jusqu'au  Jugement.  Les  derniers  oiseaux  se  lèvent 
et  chantent  un  chant  septuple,  racontant  la  terreur  du  jour  du 
Jugement  pour  la  race  d'Adam  et  si  la  race  humaine  entendait 
le  chant  que  chantent  ces  oiseaux-là  ils  ne  pourraient  pas 
s'en  rassasier. 

17.  Le  sixième  jour  fut  fiit  Adam  et  il  y  a  soixante-douze 
espèces  de  la  race  de  notre  poison  ou  de  notre  crime  (?)  et  tout 
ce  qu'elles  ont  de  merveilleux  vous  sera  raconté.  Les  héros 
de  l'ile  d'Emion  ont  cinquante-sept  pieds  de  haut  chacun  et 
rien  ne  les  éveille  de  leur  sommeil  sinon  la  tempête  ou  le  cri  du 
combat  et  ils  font  un  chant  de  basse  en  se  levant  de  leur  som- 
meil et  leurs  yeux  éclairent  comme  des  étoiles  en  temps  de  gelée 
et  ils  troublent  la  mer  par  le  clignement  de  leurs  yeux  jusqu'à  ce 
que  viennent  les  cétacés  à  terre  vers  eux  par  la  force  de  leurs 
P\evuc  Celtique,  XXIV.  27 


59S  G.  Doltin. 

yeux  et  ils  les  mangent  pour  leur  nourriture.  Il  y  a  des  hommes 
blancs  flamboyants  dans  l'île  Edronia  et  une  lueur  de  feu  vient  de 
leurs  gorges,  lorsque  s'éveille  leur  colère  et  leurs  3'eux  éclai- 
rent comme  des  chandelles  et  plus  blanche  que  neige  est  leur 
face  et  ils  prennent  du  poisson  dans  les  estuaires  et  ils  le  man- 
gent sans  le  bouillir  et  c'est  ainsi  que  sont  les  peuples  d'Either 
dans  la  montagne  Gugusg  et  leur  milieu  est  du  côté  de  leur 
dos  et  une  seule  côte  dans  leurs  milieux  et  quatre  yeux  par 
derrière  chacun  d'eux  et  il  y  a  une  telle  chaleur  dans  leurs  corps 
qu'ils  ne  peuvent  se  contenter  que  sur  les  femmes  de  leur  propre 
espèce.  D'autres  peuples  brillants  sont  dans  l'Assyrie  et  ce  sont 
les  plus  beaux  de  la  race  d'Adam  et  leur  parole  est  plus  douce 
que  tous  les  chants  du  monde.  Les  peuples  qui  sont  au  Sud 
de  l'Inde,  c'est-à-dire  les  nains  et  ce  sont  les  plus  petits  de  la 
race  d'Adam;  chacun  d'eux  a  quatre  poings  de  haut  et  il  n'y 
en  a  pas  un  d'eux  qui  soit  plus  grand  que  l'autre.  Les  femmes 
de  la  montagne  d'Arménie,  elles  n'enfantent  toujours  que  des 
filles,  elles  se  lèvent  de  leur  sommeil  toujours  au  milieu  de  la 
nuit  et  elles  jettent  des  étincelles  de  feu  de  leurs  bouches  et 
de  plus  leurs  barbes  vont  à  leur  nombril  et  sur  leurs  mains 
droites  à  leur  mort  sont  leurs  barbes.  Les  peuples  Arfaneis 
dans  les  terres  de  Lybie  ;  leurs  yeux  brillent  par  la  colère  comme 
du  feu  et  autour  de  l'un  d'eux  ne  trouveraient  pas  place  assez 
d'hommes  pour  le  renverser  et  ils  chantent  un  chant  pen- 
dant leur  sommeil  comme  un  chant  d'ange  et  des  fleuves 
de  feu  [ou  de  vin]  sortent  de  leurs  gorges  à  leur  mort. 

18.  Les  sages  des  Hébreux  dirent  :  «  Raconte-nous  »,  dirent- 
ils,  «  le  nombre  des  races  que  Dieu  ordonna  sur  ses  créatures.  » 
«  Je  le  raconterai  »  dit-il.  «  Il  y  a  soixante-douze  espèces  de 
bêtes  sur  mer  et  soixante-douze  espèces  d'oiseaux  dans  l'air  et 
soixante-douze  espèces  de  fruits  sur  les  arbres  et  soixante-douze 
espèces  d'astres  au  firmament  et  soixante-douze  espèces  de 
nombres  d'anges  au  ciel  et  soixante-douze  espèces  de  chaînes 
de  peines  en  enfer  et  soixante-douze  espèces  de  chants  au  ciel 
et  soixante-douze  espèces  de  langues  chez  les  hommes  et 
soixante-douze  espèces  d'hommes  en  tout  de  la  race  d'Adam. 
Ainsi  le  nombre  des  peuples  du  monde  est  de  cent  cinquante- 
sept  peuples  qui  sont  dans  le  monde  et  il  y  a  de  nombreux 


I 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  599 

peuples  outre  ceux-ci  dans  le  monde  sous  la  mer  autour  du 
monde  extérieur. 

19.  Les  sages  des  Hébreux  dirent:  «  Raconte-nous  ce  que 
Dieu  a  compté  de  peines  des  pécheurs  de  l'enfer.  »  La  langue 
toujours  nouvelle  leur  répondit  et  dit  :  «  Avant  le  Jugement,  une 
langue  ne  peut  compter  le  nombre  de  peines^e  l'enfer;  jusqu'à 
ce  que  l'on  compte  le  sable  de  la  mer,  ou  l'aire  grain  par  grain, 
ou  la  neige  flocon  par  flocon,  on  ne  comptera  pas  le  nombre 
des  peines  diverses  indicibles  de  cette  demeure-là  et  malheu- 
reux »,  dit-il,  «  bien  que  je  vous  raconte  quelque  chose  de  la 
description  de  cette  demeure-là,  je  ne  serais  pas  assez  fort  pour 
la  raconter,  car  l'oiseau  le  plus  rapide^  et  le  plus  vigoureux 
pour  se  diriger  dans  le  ciel  quand  il  serait  mille  années  à  voyager 
dans  l'enfer  ne  serait  pas  capable  de  raconter  les  peines  de 
l'enfer  et  sept  langues  de  poètes  dans  sa  bouche  et  sept  élo- 
quences de  sages  dans  chaque  langue  :  tant  blesser  que  hacher 
et  brûler,  tant  fouetter  que  tirer  et  battre,  tant  couper  que 
crucifier  et  brûler  les  os,  dans  cette  demeure  effrayante.  Mal- 
heureux »,  dit-il,  «  telle  est  l'ardeur  du  feu  de  l'enfer  que  si  on 
versait  les  mers  et  les  fleuves  du  monde  dessus  ils  ne  diminue- 
raient rien  de  sa  chaleur  et  tout  cela  n'arrêterait  pas  le  malaise 
d'une  seule  personne  de  l'enfer,  car  ce  n'est  pas  le  feu  qui  bout 
là,  mais  la  colère  de  Dieu.  Telle  est  la  grandeur  du  froid  qui 
est  là  que  si  on  laissait  la  valeur  du  soufiie  d'une  oie  en  sortir 
la  race  humaine  mourrait  tant  personnes  que  bétes.  Malheu- 
reux »,  dit-il,  «  la  violence  du  teu  de  l'enfer  est  telle  que 
si  on  en  jetait  une  étincelle  par  le  monde,  ce  qu'il  y  a  de 
mer,  de  fleuves  et  de  lacs  dans  le  monde  s'enfuiraient  devant 
elle  et  tout  cela  ne  diminuerait  pas  une  étincelle  du  poison  de 
ce  feu-là  et  la  race  humaine  mourrait  de  ce  poison  et  malheu- 
reux »,  dit-il,  «  il  y  a  une  telle  obscurité  en  enfer  que  si  on  en 
jetait  la  valeur  de  la  pupille  de  l'œil  par  le  monde  on  ne  verrait 
l'éclat  du  soleil  ni  la  lumière  à  travers  jamais  et  telle  est 
la  grandeur  de  faim  et  de  soif  qu'il  y  a  là  que  toutes  les  âmes 
mourraient  si  elles  jetaient  un  coup  d'œil  dessus  et  il  y  a  tant 
de  puanteur  en  enfer  et  de  lacs  des  peines  en  vérité,  que  si  on 

I.  Cf.  Scela  hii  hratha  §  24  (Revue  Celtique,  t.  IV,  p.  ?.56). 


400  G.  Dollin. 

en  jetait  une  goutte  sur  le  monde,  tout  ce  qui  est  dans  le  monde 
mourrait,  tant  personnes  que  bêtes.  Il  y  a  tant  de  terreur  là  que 
si  toute  la  race  d'Adam  jetait  un  coup  d'œil  sur  une  seule  des 
peines,  ils  mourraient  tous,  car  on  ne  peut  compter  le 
nombre  de  la  peine  de  cette  demeure-là,  lieu  où  on  n'entend 
ni  joie  ni  repos  dans  les  siècles  des  siècles,  mais  pleurs  et 
malheurs  et  crainte  et  clameur  et  cri  et  plaintes  pitoyables, 
nombreux,  douloureux,  sans  cesse,  là,  et  lieu  où  on  n'espère 
ni  aide  ni  secours  et  où  on  n'en  aura  jamais  et  demeure  où 
sont  de  mauvaises  odeurs  et  nombre  de  cours  d'eau  en  feu 
insupportables  et  neige  noire  enflammée  et  suffocation  sur  les 
faces  et  tremblement  dans  les  dents  et  hâte  dans  la  respiration 
et  lourdeur  dans  les  soupirs.   » 

20.  Les  sages  des  Hébreux  dirent:  «  Raconte-nous  les  his- 
toires du  Jugement  et  comment  le  monde  sera  détruit  et  quand 
ce  sera  fait  ».  La  langue  toujours  nouvelle  dit.*  «  Il  n'est  pas 
joyeux  pour  vous  d'avoir  cette  histoire  car  lorsque  les  anges 
du  ciel  auront  aperçu  l'horreur  des  trois  cent  soixante- 
quinze  coudées  que  s'élève  la  mer  au-dessus  des  montagnes 
du  monde  et  la  terre  brûlera  à  la  même  hauteur  et  le  monde 
sera  pris  d'un  tremblement  insupportable  depuis  le  levant 
jusqu'au  couchant  et  les  sept  cieux  seront  éveillés  depuis 
le  coin  Sud  du  ciel  jusqu'au  coin  Nord  et  de  là  jusqu'à  l'Est 
et  de  l'Est  jusqu'à  l'Ouest  et  serait  visible  jusqu'à  la  terre  la 
lumière  brillante  des  anges  en  train  de  briser  tous  les  palais  du 
soleil  sous  eux  et  les  sept  cieux  s'étendant  et  se  brisant  et 
s'étirant  avec  le  lever  de  l'ange  et  de  l'archange  et  des  cent  vents 
enflammés  dans  les  quatre  coins  du  monde  et  le  cri  violent  et 
le  bruit  des  deux  mille  trois  cent  soixante  étoiles  tombant  de 
leur  place  et  de  leurs  supportssur  la  terre,  et  la  lune  tombant  de 
sa  place,  couleur  de  sang  et  le  soleil  noir  comme  le  charbon 
par  crainte  de  ce  danger  et  la  grandeur  de  ce  danger  sera  telle 
qu'il  n'y  aura  pas  d'ange  au  ciel  supérieur  qui  ne  change  de 
forme  par  la  grandeur  de  ce  danger-là,  excepté  la  hice  de  Dieu.. 
La  grandeur  de  ce  danger  est  donc  pitoyable,  car  les  bois  brû- 
leront et  tomberont  en  cette  bataille-là  par  suite  de  la  tempête 
de  la  mer  enflammée  et  les  bêtes  de  la  mer  fondront  par  la 
trop  grande  chaleur  du  feu  desséchant  la  mer  autour  d'eux  et 


Le  Teanga  bithiiua  du  Manuscrit  de  Rennes.  401 

le  purgatoire  des  âmes  et  le  cri  aigu  des  oiseaux  dans  l'air 
sur  les  rivières  de  feu  et  le  mugissement  des  bêtes  diverses 
par  suite  de  la  trop  grande  chaleur  du  feu  desséchant  autour 
d'elles.  L'harmonie  des  neuf  ordres  du  ciel  et  le  cri  des  âmes 
venant  pour  les  corps  d'après  ce  qu'ils  ont  fait  de  bonnes 
actions  0t  de  mauvaises  actions.  Il  est  pitoyable  le  cri  des 
pécheurs  qui  viennent  à  leur  commandement  et  ce  fut  repen- 
tir sans  pitié  et  sanglot  sans  satisfaction  et  danger  sans  fin  ce 
danger  pour  ces  malheureux  pécheurs. 

21.  Les  sages  des  Hébreux  demandèrent:  «  A  quelle  heure 
de  jour  ou  de  ^it  sera  détruit  le  monde  ou  à  quelle  heure 
viendra  Dieu  au  Jugement  pour  juger?  »  La  langue  tou- 
jours nouvelle  répondit  :  «  Le  jour  où  Dieu  est  ressuscité 
des  morts  et  le  dernier  jour  du  monde  qui  portera  le  Jugement, 
et  le  jour  où  fut  fait  Adam  et  le  jour  où  Caïn  commit  le  meurtre 
d'Abel  et  le  jour  où  naquit  le  Christ  et  le  jour  où  fut  crucifié 
le  Christ  pour  le  péché  d'Eve  et  d'Adam  avec  leurs  enfants, 
car  l'obscurité  emplit  ce  jour-là  de  tierce  à  none,  et  le  jour  où 
le  Christ  alla  en  enfer  et  vainquit  le  diable  pour  la  race  d'Adam. 
Le  Seigneur  a  fait  cela,  puissamment,  sa  force  est  indicible  et 
son  miracle  est  grand  et  son  pouvoir  sur  ses  créatures  et  elle  est 
si  belle  la  forme  du  Créateur  que  ceux  qu'il  y  a  en  enfer  ne 
feraient  pas  attention  à  leur  peine  en  voyant  son  visage  et 
quelque  éloquemment  que  parleraient  ce  qu'il  y  a  d'anges  au 
ciel  et  d'oiseaux  dans  l'air  et  de  bétes  sur  mer  et  de  diables  en 
enfer  réunis  devant  Dieu  et  quand  même  chacun  d'eux 
parlerait  une  langue  étrangère,  Dieu  serait  capable  de  donner 
une  réponse  particulière  à  chacun  d'eux  séparément.  Il  y  a  tant 
de  lumière  dans  sa  forme  qu'elle  éclairerait  l'enfer  comme  le 
ciel  si  elle  y  était.  Après  cela  donc  est  indicible  le  seigneur  et  la 
multitude  de  ses  chants  d'ange  et  d'archange  qui  égaient  sa 
demeure  et  chacun  de  ceux  qui  sont  là  du  petit  au  grand.  Cette 
demeure  où  est  la  paix  éternelle  et  un  grand  nombre  d'anges  et 
d'archanges  autour  du  roi  suprême,  la  plus  belle  forme  et  la 
plus  jolie  compagnie,  car  on  n'y  entend  cri  de  colère,  ni  envie, 
ni  fureur,  ni  haine,  ni  tromperie,  ni  inimitié  chez  personne  à 
l'égard  d'un  autre.  Heureux  ceux  qui  sont  placés  dans  cette 
demeure  à  savoir  dans  le  mélange  des  bénédictions,  lieu  qui  n'a 


40  2  G.  Doiliri. 

pas  besoin  de  la  luniicre  du  soleil,  ni  de  la  lune,  ni  des  étoiles, 
sauf  la  lumière  transparente,  brillante  de  Dieu  qui  brille  pour 
eux  du  petit  au  grand,  car  il  est  la  source  de  la  lumière  éter- 
nelle et  la  vie  sans  mort  et  la  joie  sans  assaut  et  la  santé  sans 
maladie'  et  la  sérénité  avec  grâce,  cette  demeure  où  est  la  paix 
éternelle  et  la  vie  longue  et  le  plaisir  sans  fin  et  l'éclat  de  la 
vérité  et  une  richesse  royale  pour  les  âmes  des  justes.  Cette 
demeure  où  sont  des  fleuves  d'or  et  la  louange  de  l'ange  et  de 
l'archange  qui  n'a,  n'a  eu  et  n'aura  son  pareil  et  personne  qui 
fut  ou  sera  n'a  donné  sa  récompense  pour  cette  demeure  bien 
qu'il  n'en  voit  qu'un  coup  d'œil.  Vraisemblablement,  il  n'y  a 
personne  dans  la  pauvreté  ni  la  nudité  ni  le  besoin  de  nourriture, 
ni  de  vêtement  ni  d'or  ni  d'argent  dedans.  Car  quoiqu'il  n'y  ait 
pas  de  gloire  dans  cette  demeure-là,  sauf  les  sept  mille  anges  qui  y 
sont  en  forme  de  chandelles -à  éclairer  chacun  du  petit  au  grand 
et  tous  les  hommes  du  monde  se  satisferaient  de  sentir  l'odeur 
d'une  seule  chandelle  et  il  n'y  a  pas  dans  ce  qu'a  donné  ce 
royaume-là  aux  hommes  du  monde  une  chose  qu'ils  trouvent 
plus  glorieuse  que  de  voir  la  flice  d'im  de  ces  anges  une  heure 
ou  six(?). 

22.  La  langue  toujours  nouvelle  dit  aux  tribus  des  Hébreux: 
«  c'est  un  danger  pour  vous  la  comparaison  que  vous  tenez  à 
l'égard  de  Dieu  et  vous  vous  repentirez,  malheureux,  de  votre 
comparaison  à  l'heure  où  vous  serez,  corps  et  âme,  en  gage 
dans  les  prisons  puantes  enflammées  des  peines,  parce  que  le 
vrai  Dieu  parfait,  glorieux,  a  fait  ce  que  nous  avons  dit  de 
merveilles  et  de  nombreuses  espèces  diverses  tant  homme 
qu'oiseaux  et  géants  marins  et  bêtes  et  a  placé  les  sept  cieux  et  le 
monde  entier  tant  air  que  terre  et  feu  et  eau,  et  celui  qui  a  chassé 
Luxcifer  avec  ses  lésions  d'ancres  à  cause  de  son  orgueil  et  à 
cause  de  sa  vanité,  et  celui  qui  a  sauvé  Adam  avec  sa  postérité 
de  l'enfer  et  le  Christ  puissant  qui  a  sauvé  le  peuple  de  Moïse 
de  l'Egypte  et  David  de  Goliath  et  Joseph  de  la  prison,  et  celui 
qui  a  sauvé  tous  les  confesseurs  et  prophètes  et  évéques  et  mar- 
tyrs et  confesseurs  et  saintes  femmes  des  peines  de  la  main  des 


I.  Cf.  Scéla  Ui  brdtha  §    23  (Revue  Celtique,  t.  IV,  p.  256-257). 
2.  Cf.  FisA  ilamn.iin  ^  13. 


Le  Teanga  bithnua  du  Manuscrit  de  Rennes.  405 

Pharisiens  et  des  Juifs  chez  qui  ils  ont  été  en  captivité.  Mal- 
heureux »,  dit-elle,  «  il  n'est  pas  possible  de  compter  ce  qu'a 
raconté  le  roi  des  anges  des  merveilles  et  des  nombreuses  et 
diverses  espèces  dans  le  monde  ». 

La  langue  toujours  nouvelle  fut  à  entretenir  le  peuple  des 
Hébreux  pendant  le  jour  et  il  leur  sembla  à  tous  qu'il  ne  s'était 
pas  écoulé  une  heure  du  jour  pendant  tout  ce  temps-là  tant  ils 
avaient  de  plaisir  à  Técouter.  Car  un  son  harmonieux  était  à 
ce  langage  en  sorte  qu'était  comparable  au  chant  des  anges 
toute  la  conversation  qu'il  leur  prédit.  La  langue  toujours  nou- 
velle leur  dit  ensuite  :  «  C'est  pour  votre  enseignement  que 
j'ai  été  envoyé  par  le  Christ.  »  Les  tribus  des  Hébreux  dirent  : 
«  Nous  rendons  gloire  à  Dieu  de  t'avoir  entendu  »,  dirent-ils. 
La  langue  toujours  nouvelle  dit:  «  Si  les  langues  du  monde 
y  prenaient  part,  elles  ne  pourraient  par  suite  de  la  grandeur 
de  la  bonté  du  créateur  et  de  l'otfrande,  ô  hommes  malheu- 
reux, taire  comprendre  la  puissance  du  roi  suprême.  » 

23.  La  langue  toujours  nouvelle  leur  dit  alors  adieu  et  les 
tribus  des  Hébreux  s'en  allèrent  ensuite  à  leurs  villes  avec  une 
très  grande  joie  et  une  grande  satisfaction  et  ils  écrivirent  tout 
ce  qui  leur  avait  été  dit  et  cet  enseignement  que  donna  la 
langue  toujours  nouvelle  fut  le  commencement  de  la  foi. 

G.    DOTTIX. 


ON  DR  ATKINSON'S  GLOSSARY  TO  VOLUMES  I-V 
OF  THE  ANCIENT  LAWS  OF  IRELAND 


In  this  review,  XXIV,  329,  our  IcarneJ  director  lias  pointed 
out  six  omissions  I  in  Dr  Atkinson's  law-glossary,  viz.  caitni, 
doct'ir  {(■<■  tomba  »,  not  «  fut  tuée»),  citiud,  inhuid,  ilbalb  and 
oemi.  To  thèse  I  can  add  the  tollowing  as  a  supplément  to  the 
list  of  83  in  my  Criticism  of  that  glossary,  London,  Nutt, 
1903  : 

ûitir  in  cclhri haitir  <.<-  four  hostages  »,  III,  134,  9  :  pcrhaps 
a  mistake   for   haitiri. 

anogaih,  III,    96,  2,  dat.   dual  of  (7//-()i,'- «  imperfect  ». 

arimraiter,  III,  112,  2,  «  is|Said  ». 

cairt-liiihair,  III,  88,  17,  «  parchmcnt-books  ». 
"^   cumaid,  III,  84,  23,  dat.  sg.  oi  cunia  «  grief  ». 

dnime,  V,   108,  21,  leg.  dàhiie,  a  collective  of  J^w  :=  y^'J-^;. 

doancatar,  III,  106,  19,  orthotonic  form  of  tàncatar  «  tliey 
came  ».  Cf.  do-sn-amalâr,  LU.  64'',  17. 

ecosca  III,   136,  4,  gen.  o(  ecosc. 

eiliud  cleib,  I,  168,  i,  «  cradle-clothes  ». 

fi'oir,  III,  128,  (where  it  is  misprinted  seoir),  gen.  sg.  of 
fer  «  grass  ». 

fir-dcilbbircs,  III,  94,  22,  ><  true  necessity  ». 

gaedilgid,  III,  90,  3,  «  speaker  of  Gaelic  ». 

I.  The  seven  other  words  which  lie  supposes  to  be  omittcd  will  be  found 
in  their  propjr  p'aces.  Thus  andlonii  is  under  aiinlaun,  lii-garimm  is  under 
lu,  so  raith,  so  besuch,  so-choinais  are  under  so,  p.  669,  ecnaigiu  is  under 
ecnaide,  and  so-chriiiçriu  is  under  sochraid.  So  in  my  Criticism,  p.  6,  ainiin 
«  animal  »  was  inadvertently  inserted. 


On  Dr  Atkinson's  Law-Glossaiy.  405 

glan-mebni,  III,  88,  14,  dat.  sg.  «  clear  memory  ». 

iinraid,  III,  136,  14,  19,  gen.  oî imrad  «  intention  ». 

iicin-Irebad,  III,  128,  15^  «  non-ploughing  ». 

iiiine,  III,  30,  3,  gen.  sg.  of  ncm  «  heaven  »,  III,  30,  3, 
whcrc  J1  ai tb  niiiie  ria  cach  is  misprinted  ^rt///;;  ni  meria  cach. 
Dr  Atkinson  (\''I.  559)  lias  seen  this. 

no-chrolhaigh,  III,  84,  19,  dat.  sg.  fem.  oî  nà-cJjroihach  «  frcsh- 
formed  »,  see  Côir  Anmann,  Ir.  Texte  III,  396. 

raind  nom.  pi.  of  rand  «  a  quatrain  »,  III,  84,  20,  where 
waebda  in  raind  «  beautiful  the  quatrains  »,  is  misrendcred  by 
«  celebrated  in  verse  » . 

-rnimenn  (leg.  -rnirmemi),  III,  82. 

subailterda,  III,  96,  20,  «  subalternate  ». 

itia-r-gaib,  IV,  166,  4,  «  can  raise  »,  an  cxaniple  of  this  use 
of /•().  V.  Thurneysen,  K.  Z.,  XXXVII,  GG,  67,  69. 

To  my  list  of  1 13  non-existing  or  misspelt  words  in  the  glos- 
sary,  the  following  may  be  added  : 

di-cnlaid  cited  from  IV,  334,  24,  where  it  is  printed,  more 
correctly,  dicûlaid,  i.  e.  the  ace.  dual  oî ci'dad  «  the  back  of  the 
head  »  preceded  by  the  fem.  form  of  the  numéral  «  two  ». 

dithct  cited  from  II,  126,  16,  IV,  92,  25  %  where  it  is  a 
scribal  error  for  dicbct,  id  sg.  près.  ind.  of  the  pcrf.  do-citaid. 

iiigcniin  «  I  am  born,  spring  from  »,  is  inferred  from  ingcnes, 
III,  328,  6,  where  //////  ingeucs  is  an  obvious  scribal  error  for 
iiiiii  gt')ics  Çw\.  près.  sg.  3  oî  gciiiiii^. 

inhdaid  cited  from  IV,  16,  21,  is  a  misspelling  of  inlolaigh, 
as  it  is  rightly  written  in  O'Davoren's  glossary,  p.  99. 

-roibla  cited  from  IV,  198,  18,  23,  where  fo-da-ro-thla, 
«  who  may  hâve  taken  them  away  »,  is  the  subj.  sg.  3  oîfo- 
tlcniin,  with  the  infixed  pron.  da  and  infixed  particle  ro. 

niiriin  «  I  make  onslaught  »,  is  inferred  îrom  forsa  ruirei, 
W ,  ijG,  20,  where  rniret  is  a  contraction  oî  ro-rctbet .  So  inrui- 
rcl,  IV,  176,  22,  is  for  iii-ro-redjct  «  they  attack  ». 

To  my  list  of  52  oblique  cases  given  as  nominatives  may  be 


I.   Hère  the  édition  bas  iiiindichcl  smachia,  which  is  not  Irish.  Read  ii)ia 
ndichel  sinacbt  «  for  which  a  fine  conies  »  (i.  e.  is  payable). 


4o6  ll''/j;7/t7  Stokes. 

added  airbir  dut.  ace.  sg.  o( airhcr  «  armful  »,  cli  dat.  sg.  fcm. 
oî  clé  «  Icft  »,  co'uuimcda  gen.  sg.  of.  coindnicd  «  billcting  », 
and  tairidhi,  dat.  ace.  sg.  tairidcii  «  aqueduct  »,  «  millrace  » 
=  *to-air-fcdm  (j ooi  fed  «  to  lead  »).  Dr  Atkinson  calls  this 
«  simply  a  spelling  for  tarraing  ».  Conversely  in  p.  522,  he 
gives  a  nom.  instead  of  a  genitive  mcachben  dciroe  lajiamnas, 
where  the  last  word  should  bc  laiianmasa,  a  gen.  sg.  govcrned 
by  déirgc. 

To  my  list  ot  24  confusions  of  différent  words  \ve  may  add 
cûimse  «  small  »,  and  coimse  «  power  »,  fnaibn'iii,  p.  423,  and 
fiindam-thabarlis-se:  iiiidicJj'nii  and  dichet  :  naill,  II,  60,  22,  23 
(=  lia  aill)  and  noill  «  oath  ».  Worst  of  ail  is  the  failure  to 
discriminate  (VI,  184,  310)  heiwiiQw  cor pd ire,  a  fixed  payment 
for  homicide,  and  éric,  a  variable  compensation  for  any  oftence. 

Further  instances  of  wrong  or  vague  meanings  are  Dr 
Atkinson's  rendering  (VI.  414)  o(  friscoiiiûrcar  ni  freciiiairc^ 
«  when  he  is  asked  anything  he  is  ready  ».  It  means  of  course 
«  he  is  consulted,  he  does  not  consult  ». 

«  rfa/;wr/;(?)  banquetting  (?)  »  (VI.  215)  is  made  ont  of  the 
phrase  dithie  didnd  daiiiaig,  V,  440,  21,  where  dàniaig  (sic 
leg.)  is  the  gen.  sg.  msc.  of  the  adj.  dài)iach  «  having  a  dài)i 
«  Company  ». 

iiiifcn  «  he  watches,  keeps  safely  »  (VI.  479).  It  means 
«  he  fences  »  {ciiihàgct):  ci.  iDi-iiui-fcilbe  Ml.  iio-'y. 

niescbaid  «  he  will  stir  up  or  fling  into  confusion  »  (VI.  560). 
Hère  Dr  Atkinson  lias  mistaken  a  noun  (=  incscbuid,  Laws, 
I,  240)  for  the  Z'-future  of  a  verb  :  cf.  iiicsbiiid  À.  dcbaid  a  a 
quarrel  »  Ml.   19^15,  50'i8. 

tâthaim  «  I  sew  »  (VI.  701).  It  means  «  I  join  »,  «  I  weld  ». 

tathchur  «  act  of  sending  away  »  (VI.  701).  It  means 
«  act  of  returning  »  :  cf.  Ir.  taidcljor  Ml.  I3i''i2,  Cymr.  ad- 
gori,  Bret.  d-as-kori. 

tallnil  liuiii,  IV,  372,  12.  The  absurd  mistranslation  («  I 
hâve  »)  in  the  édition  is  left  uncorrected  in  VI.  701. 

techlai  jri  siid/ji  iniar  «  messengers  to  the  west  of  (i.  c. 
bchind)  him  »,  is  misrendered  in  the  édition  (IV,  339,  18)  by 

I.   The  édition  (IV,  558,  ii)  h^s  mdiCC\i'Cà\.c\y  friscomarchar  ni  frecnairc. 


On  Dr  Atkinson's  Law-Glossdry.  407 

«  He  is  seated  by  thcse  bchind  ».  Dr  Atkinson  says  (VI,  704) 
«  prps  it  Qcchtaf)  nicans  tcchlai(gid)  «  he  basa  right  to  be  ». 
It  is  tht;  nom.  pi.  of  Iccht  «  messenger  ». 

tuai  (?),  hoUow  (?),  I,  140,  22.  I  think  it  mcans  the  hop- 
per  of  a  mill  (infundibulum). 

uaid  (?),  ro  hiiaid  «  seweJ  »,  «  framed  »  [?]  (VI.  765). 
The  contcxt  (V,  368,  10)  is  ro  buaid  Dia  daitsiu,  rohuadso 
damsa,  i.  e.  «  God  has  lent  it  to  thee,  thou  hast  lent  it  to 
me  »,  -A'here  the  verbs  are  cognate  with  Ir.  odhir,  O'Dav. 
p.  108,  odatar  Laws  V.  370,  i,  ô'ui,  ha'ui,  «  loan  »  (trom 
*odiii),   and  Lat.  vas,  vadis. 

uair,  the  gen.  sg.  masc.  or  neuter  of  uar  «  cold  »,  is  misren- 
dered  (VI,  764)  by  «  proud  »,  and  identified  with  uahair. 

To  my  list  of  25  wrong  etymologies  add  : 

fitalach  «  abduction,  râpe  »  is  brought  (VI,  425)  from  fb-od- 
bâch. 

iiiniircl,  IV,  176,  2.  «  The  root  »,  says  Dr  Atkinson 
(VI,  513),  «  is  prpsori^^  ».  The  root-is  rcl. 

luesta,  V,  394,  I.  As  to  this  form  he  says  (VI.  569)  «  prps 
on!}'  a  mistake  for  nieslar,  as  it  can  hardly  be  the  impf.  future 
pass.  »  It  is  a  middleTrish  prêt.  pass.  sg.  3  of  niidiur.  For 
other  such  forms  see  Zimmer,  K,  Z.  XXVIII,  363,  and 
Strachan  C.  Z.,  II,  482-3. 

ro-ralha,  II,  338,  19.  Of  this  perfectly  correct  form,  which 
occurs  also  in  Fiacc's  hymn  50,  Dr  Atkinson  (VI.  608)  says 
«  prps  dorata  (?)  ».  Many  of  its  relatives  are  collected  by  Sa- 
rauw,  Irske  Studier,  p.  126. 

Camberley,  11  September  1903. 

Whitley  Stokes. 


NOTES    ETYMOLOGIQUES    BRETONNES 

(suite) ' 


36.  AMBRiou  (Haut-Léon):  deux  bandes  de  terre  rejetées 
par  la  charrue  de  chaque  côté  pour  former  un  sillon  nouveau, 
sillon  du  creux  ou  aiit  (=  iiaiiiy;  aiuhrion  est  un  pluriel  de 
*anihri  =  *ainbi-bngio-;  cf.  Are-brij^iiim.  L'i  actuel  s'explique 
ainsi  facilement  par  l'évolution  delà  spirante  intervocalique  _y 
suivi  de  io-;  cf.  gall.  bry^  irl.  bri,  colline  =  *bri.x  (Whitley 
Stokes,  O'Davoren  GIoss.,  Archiv  ji'ir  C.  L.,  1903,  n°  218). 

37.  AMSKANV  (Goelo)  :  trop  léger  :  iiiiiskaiw  c'a  ar  :^ac'hûd  ;(t'  : 
ce  sac  (le  contenu)  est  trop  léger;  cf.  gall.  auiysgaj'ii  ou  nuiys- 
gawii,  très  léger,  et  aussi  ai^rcablc.  Le  sens  de  cdii  ■=  aiiibi  est 
ici  à  noter. 

38.  ARDANT,  plur.  ardaiitoii  (FLtute-Cornouaille)  :  quatre 
chevilles  en  bois  ou  en  fer  qui  se  trouvent  sous  la  charrette  et 
servent  à  fixer  la  corde  que  l'on  fliit  passer  en  diagonale  et  en 
croix  d'un  bout  à  l'autre  de  la  charrette  pour  maintenir  la 
charge  ;  ardant  =.  *arc-laiila-.  Pour  ianl,  cf.  gallois  tant,  corde, 
(et  aussi  spann,  strctch);  tannan,  instrument  de  musique  à 
cordes;  irl.  tct  =  *lntà.  Taiil  =  vieux-britt.  -*lanlit-,  indo-eur. 
înti'i-. 

39.  BARR,   jouissance  d'une   propriété;  la  nue  propriété  se 


I .  Les  mots  à  partir  du  11°  36,  inconnus  ou  de  forme  ou  sens  rares,  m'ont 
été  fournis  presque  tous  par  mon  ami,  M.  Fr.  Vallée,  bien  connu  par  sa 
connaissance  approfondie  du  breton  et  son  dévouement  à  la  cause  de  notre 
langue  nationale.  Ces  mots  font  partie  d'un  recueil  composé  de  termes 
techniques  qui  formeront  un  supplément  au  Dict.  breton  et  seront  publiés 
par  les  Annales  de  Brela^nc. 


Notes  étymologiques  bretonnes.  409 

traduit  par  gzvir;  cf.  irl.  bnrr  =  *barso-  dans  le  sens  de  clomi- 
natioti  (siuay). 

40.  BiDiEZ,  chèvre,  plur.  bidi  (Pont-Labbé).  Je  serais  tenté 
d'y  voir  une  expression  pittoresque  dérivée  de  la  racine  bci,  b'i, 
frapper,  tailler;  irl.  ro  bî,  percussit;  v.  bret.  bitat,  gl.  resicaret; 
bidic::^, 

Le  gallois  bid-wcn,  little  girl,  aurait  la  même  origine  (jeune 
chèvre).  Cependant,  bidwyn  indique  un  petit  animal ,  en  général  ; 
de  plus,  en  Haute-Cornouaille  (région  de  Faouët),  on  emploie 
l'expression  bitec  (^  bitic),  dans  le  sens  de  petit. 

41.  BREiXAR  (H. -Corn.):  breinarek:  mise  en  culture  d'une 
terre  relativement  jeune.  M.  Vallée  a  rapproché  lui-même  ce 
mot  du  gallois  braenar,  fallow  land.  L'identité  de  sens  avec 
breinarek  est  frappante  dans  braenani,  to  break  up  of  follow 
(Sole  Ev.,  Welsh-Engl.  Dict.^.  Le  mot  est  probablement  com- 
posé de  braeu,  bret.  brein,  en  décomposition,  et  de  -ar,  terre 
labourable. 

42 .  BROUEDOU  (Corn .  bredoii)  :  pièces  du  métier  de  tisserand  ; 
sorte  de  peigne  qui  sert  à  maintenir  le  fil  et  à  l'empêcher  de 
s'embrouiller;  cf.  gallois  brwydan,  harness,  healds  of  a  loorn 
(Silv.  Ev.,  Welsh-Engl.  D.);  en  Cornouaille,  bredi,  qu'on  ne 
peut  séparer  de  bredou,  signifie  tricoter;  cf.  de  même,  en  gal- 
lois, briuydo,  broder  (et  aussi  to  interweave^  ;  briuydj  broche, 
instrument  à  pointe.  Ces  mots  n'ont  rien  à  faire  avec  l'irland. 
brot,  aiguillon. 

43 .  GOURiMEN  :  lisière  d'un  champ.  Ce  mot  paraît  devoir  être 
rapproché  du  gallois  gorimyn,  little  chirk.  Goriniyn,  il  est  vrai, 
est  évidemment  composé  de  go  -\-  rhiniyn,  dérivé  de  rhini, 
emprunté  ou  apparenté  à  l'anglais  rini. 

Goiirinien  et  gorimyn  sont  à  séparer  àtgoureni,  ourlet  =  gallois 
giurym. 

44.  Kixo  :  labourer  en  billons,  petits  sillons.  Cf.  gallois  cin, 
shred,  snip  ;  ciniachu,  to  cup  into  shreds,  snips,  slips. 

45.  LHiEX  :  lin  de  second  choix,  sert  à  fure  la  trame.  Dérivé 
vraisemblablement  de*lei,  moindre,  gall.  liai,  irl.  laigiit,  com- 
paratif de  *legn-.  Le  superl.  Iciham  est  conservé  dans  salina  leiham 
du  cart.  de  Red.  (J.  Loth,  Chrest.). 

46.  LEZEGEN,  laitue.  Cf.  gallois  llaethygcn.  Le  gallois  paraît 


410  J.  Loth. 

indiquer  une  forme  *llûcthiig  =  '^lactnca  ou  Jacli'icnc.  C'est 
probablement  à  la  dérivation  en  -en  qu'est  due,  en  breton,  la 
forme  !t\Ci^en  au  lieu  de  Ic:^ii(rcu.  La  forme  h\eges  est  connue  : 
V.  Ernault,  Gloss. 

47.  Lixv,  lime;  cf.  gallois  ////,  scie;  diir-Uif,  lime;  ces  mots 
sont  empruntés  au  latin  lima. 

48.  XEix  :  ncin  an  ii,  le  faîte  de  la  maison.  La  forme  ordi- 
naire est  lein,  amenée  par  la  dissimilation.  Ce  mot  a  été  rap- 
proché de  nen,  gall.  et  corn.,  mais,  si  le  sens  y  invite,  le  voca- 
lisme s'y  oppose.  Il  me  paraît  préférable  de  ramener  ncin  i\ 
*nclmo-  ou  *nemno-;  cf.  kcin,  dos  =  *kcbno-. 

49.  PALARAT,  effondrer  le  sol  pour  fliire  un  labour  profond; 
ce  travail  est  fait  avec  la  charrue,  puis  axi^c  la  bêche.  Ce  mot 
est  des  plus  connus.  Je  ne  le  cite  que  pour  le  comparer  au 
gallois  paJar,  delving  soil  or  ground.  Le  mot  est  composé  de 
pal  H-  ar. 

50.  peluc'hex,  forme  intéressante;  la  forme  ordinaire  est 
paludhen,  pesseau.  Elle  confirme  mon  hypothèse  de  foire 
remonter  ce  mot  et  le  verbe  palnc'hal  à  *pihtcco. 

51.  MOBRENNOU  (H.  Com.),  mauchcs  de  la  cliarrue.  C'est 
clairement  un  mot  composé  de  mo  -\-  prcnnou.  Prcnnou.  est  le 
pluriel  de  prcnn.  Quant  à  mo,  il  est  à  rapprocher  du  gallois 
niawaid,  both  hands  full.  M.  Whitley  Stokes  a  rapproché  maïuaid 
de  l'irl.  màm,  hand  voU,  im'iimc,  a  handful  et  supposé  un 
prototype  celtique  *niaminâ  (j=  *inanmâ}  qui  peut  expliquer 
l'irlandais,  mais  non  le  gallois,  que  l'on  fasse  remonter  maïuaid 
à  *maiufaid,  qui  repose  sur  une  hypothèse,  ou  non.  Le  breton 
mo-hrennou  montre  clairement  que  le  gallois  niawaid  repose  sur 
viaw.  Cf.  moy.  h.  a.  mouiue,  muff;  ndd.  hands-mauen,  hands- 
armeln;  v.  fr.  mowc,  aermel  =  *niôvâ. 

52.  PI  :  au  sens  de  pi,  pic,  ajoutez  celui  de  planloir.  Il  est 
clair  qu'on  a  établi  un  rapport  entre  le  bec  de  la  pie  et  cet 
instrument  (gall.  pi:  y  bi,  la  pie). 

La  variante  bretonne  pic,  pie,  est  empruntée  à  pica,  mais  non 
pi. 

53.  ROUEL,  pièce  du  métier  de  tisserand  =  gall.  rhiuyll 
gwehydd,  weaver's  braids. 

54.  RUiLHEN  :  ce  mot  est   connu   dans  le  sens  de  racloir, 


Notes  étymologiques  bretonnes.  411 

rouleau  ;  pour  le  sens,  ajouter  :  ar  ruilheii-skoa:^,  la  rondelle  de 
l'essieu  qui  appuie  sur  l'épaule;  ar  ruilhen-vihan,  la  rondelle 
qui  appuie  sur  l'esse.  Ce  mot  a  sûrement  le  sens  propre,  non 
de  rouler,  mais  de  racler,  frotter.  Il  est  à  séparer  de  ruduiller, 
dont  M.  Ernault  l'a  rapproché,  et  me  paraît  identique  au  gallois 
rhuglen,  a  drum,  brush  ;  rhugio,  to  clear,  to  rub. 

55.  SEGALEN,  grosse  perche  avec  laquelle  on  tourne  la  vis 
du  pressoir  :  cf.  gallois  sag,  a  squeeze  of  the  gullet  ?  sagiad,  a 
squeezing  together. 

56  :  RIZ  :  ri:^  ar  mor,  le  bord  de  la  mer  a  aussi  le  sens  corniche 
en  vannetais;  cf.  gall.  rhis,  what  is  broken  into  points? 

57.  TiRiAXEM  (Cap),  pelouse.  Tiryen,  gazon,  est  connu.  Les 
deux  mots  sont  à  rapprocher  du  gallois  lirion,  traduit  à  tort 
par  Pughe  par  familiar  spot,  situation  ! 

L.  noir,  920  : 

Myn  y  mae  meillion  a  gulith  ar  lirion,  Myv.  arch.,  194,  2  : 
kylch  y  veyssyt, 

Haelon  a  thiryon  a  thec  drefyt. 

Pour  -ien  =  -ion,  cf.  euryen  =  v.  br.  or  ion. 

J.    LOTH. 

(à  suivre). 


PANGUR    BAN 


Dans  un  manuscrit  conservé  au  monastère  de  Saint-Paul,  en 
Carinthie,  se  trouvent  plusieurs  poèmes  dont  l'un,  bien  connu 
de  tous  ceux  qui  se  sont  occupés  de  vieil  irlandais,  a  été  com- 
posé }t;ir  un  moine  qui  y  chante  ses  occupations  et  celles  de  son 
chat^ 

Qu'il  s'agisse  d'un  chat,  cela  ne  peut  foire  l'ombre  d'un  doute  : 
en  effet,  l'animal,  dont  l'espèce  n'est  pas  nommée,  a  l'esprit 
tourné  vers  la  chasse 2,  et  attrape  les  souris  5,  tout  en  restant 
toujours  enfermé  avec  le  moine -+,  sans  jamais  le  troubler  dans 
ses  études  zélées  et  silencieuses  5  ;  il  n'aurait  pu  en  être  de 
même,  si  notre  religieux  avait  eu  pour  compagnon  un  chien 
ratier. 

Le  nom  donné  au  chat  est  Piiiii^Nr  Bân.  Bàn  en  vieil  irlandais 
est  bien  connu  et  signilie  blanc  ;  Pangur  Bàn  est  donc  le  «  Blanc 
Pangur  ».  Mais  PcDignr  lui-même  ne  peut  être  un  nom  fon- 
cièrement irlandais,  la  présence  du  p  s'y  oppose. 

M.  H.  Zimmer  a  proposé  de  lire  Pan  Gurhâu.  Ce  serait, 
d'après  lui,  un  nom  slave  signifiant  Doniiniis  Gihbar,  «  Mon- 
sieur le  Bossu ^  »  ;  mais  M.  Windisch  a  montré  aisément  l'inexac- 
titude de  cette  hypothèse 7:  la  métrique  exige  que  l'expression 

1.  Ce  texte  a  été  publié  plusieurs  fois;  voy.  Windiscli,  Irische  Texte,  I, 
Leipzig,  1880,  p.  316;  Zimmer.  Glossae  hibernicae,  Berlin,  1881,  p.  267; 
Windisch,  Revue  Celtique,  V(i882),  p.  128,  etc. 

2.  V.  2,  Bi'tb  a  inennia-sani  fri  seilgg,  mu  meiiimi  cein  im  saiiieheinhl . 

3.  V.  7,  gihith  huaralb  ar  gressaib  gai  glenaid  hich  inini  Uii-sani. 

4.  V.  II,  0  ru  biani,  scèl  ceu  sci's,  innar  tegilais  ar  n-oeuis. 

5.  V.  13,  Cia  beiiiimi  aniin  nach  ré  ni  derban  cjch  a  chele. 

6.  Zimmer,  Glossae  hibernicae,  p.  xxxix. 

7.  Windisch,  Revue  Celtique,  V  (1881-1883),  p.  129. 


Pan  gui  Ban.  41 5 

soit  coupée  Paugiir  Bân;  la  lecture  de  M.  Windisch  est  donc 
bien  exacte. 

Si  Paiigiir  Bân  n'est  certainement  pas  un  nom  irlandais,  il 
peut  être  gallois  :  pendant  le  moyen  âge,  il  a  existé  d'étroites 
relations  entre  l'Irlande  et  la  Grande-Bretagne  ;  les  moines  de 
cette  dernière  île  allaient  faire  leurs  études  dans  les  célèbres 
écoles  d'Irlande;  Alcuin,  l'un  de  ceux  qui  nous  sont  le  mieux 
connus,  n'avait  pas  fait  exception  à  la  règle  '  ;  il  s'en  suivit  de 
part  et  d'autre  des  emprunts  de  noms  communs  comme  de 
noms  propres;  Pangiir  pourrait  bien  être  l'un  de  ces  derniers. 

Pangiir  pourrait  être  en  effet  composé  de  pan  et  de  gur  \ 
gur,  en  vieux  breton  -,  écnigwr  en  gallois  moderne,  ne  signifie 
pas  seulement  homme,  mais  encore  mâle,  et,  dans  cette  der- 
nière acception,  se  dit  également  des  animaux;  c'est  ainsi 
que  l'on  a  givrab,  singe,  et  gwrcath,  matou  5.  Quant  h  pan, 
il  faut  probablement  y  voir  le  gallois  pan,  drap,  fourrure4,  qui 
doit  être  un  emprunt  très  ancien  fait  au  latin  pannus.  On 
retrouve  en  effet  ce  mot  en  breton,  pann  (trég.)  et  en  cor- 
nique,  pan,  drap,  étoffe >.  P^ï«  signifiant  fourrure,  Pangur^ 
aurait  le  sens  de  «  mâle  à  fourrure  »,  et  Pangiir  Bân,  «  le  mâle 
à  fourrure  blanche  »,  qualification  qui  convient  admirablement 
à  un  chat,  pourvu  qu'il  soit  blauc. 

Victor  Tourneur. 


1.  Ephtola  Alhini  magistri  ad  Coîcinii  Jcctoreiu  in  Scolia.  Migne,  Palrologie 
latine,  100,  p.  142. 

2.  J.  Loth,  Vocdbulaue  vieiix-hretoii,  Paris,  i8(S4,  p,  147. 

3.  Voy.  Owen  Pughc,  s.  v. 

4.  Voy.  Owen  Pughe,  2=  éd.,  II,  p.  394,  dowu,  fur.  nap. 

5.  E.  Ernault,  Glossaire  moyen  breton,  2'^  éd.,  Paris,  1896,  II,  p.  458.  Le 
fait  que  toutes  les  langues  brittoniques  ont  ce  mot  montre  qu'il  n'est  pas 
emprunté  au  vieux  français  panne,  étoffe  de  soie  à  longs  poils,  mot  qui  vit 
encore  en  wallon  moderne,  panne,  peluche  de  laine  (dialecte  de  Verviers), 
mais  au  latin  pannus  dont  les  mots  vieux  français  et  wallon  dérivent  égale- 
ment. 

6.  Dans  Pangur,  le  g  qui,  en  gallois  moderne,  disparaît  en  composition, 
est  conservé  ;  en  gallois  moderne,  on  aurait /'iihut,  mot  qui  existe  d'ailleurs 
et  signifie  foulon.  Le  g  était  encore  parfois  conservé  en  moyen  gallois;  cf. 
gellyngwr,  à\m\isor  \  guicgiir,  negociator,  Graninialica  celtica  2,  p.  828.  Quant 
à  ce  que  pangur  serait  un  composé  possessif,  mâle  qui  a  une  fourrure,  cl.  le 
moyen  breton  marliegour,  chevaucheur,  homme  qui  a  un  cheval.  Voy.  Le 
Calholicon  de  J.  Lagadeuc,  éd.  Le  Men,  Lotient,  s.  d.,  p.  147. 

Revue  Celliijue,  XXIV.  28 


QUESTIONI  DI  DIRITTO  CELTICO 

(i°  Saggio) 


I 

Nel  campo  dellc  Antichità  Celtiche  si  presentano  non  poche 
question!,  intéressant!  non  per  se  stesse  soltanto,  ma  anche  per 
le  rehtzioni  con  le  Antichità  Ciassiche,  e  per  lo  studio  delhi 
cvoluzione  générale  dei  principi  etici  e  giuridici  délie  società 
antiche.  Il  loro  esame  quindi  giova  a  meglio  coniprendere  il 
mondo  antico,  oltre  di  essere  un  contributo  non  trascurabile 
alla  scienza  del  diritto  comparato,  che  alla  sua  volta  conferisce 
a  dar  maggior  luce  aile  antiche  istituzioni,  e  fra  queste,  aile 
Celtiche. 

Verso  la  meta  del  primo  secolo  av.  Cr.,  le  genti  Celtiche 
délia  Gallia  ancora  barbaraavevanoun  ordinamento  politico  fon- 
dato  sul  Comune —  Cantone,  suU'  sOvsr,  sui  pagi ',  una  strut- 
tura  sociale  imperfetta.  L'organizzazione  gentilizia,  il  reggimcnto 
patriarcale  aveva  molto  perduto  délia  primitiva  durezza  e  rigi- 
dità,  ma  ancora  durava;  e  non  si  era  formate  un  sistema  che 
assicurasse  i  singoli  diritti  e  doveri  nell'  interesse  générale, 
che  mettesse  in  vera  armonia  Tindividuo  con  la  comunità.  Lo 
Stato  era  già  sorto,  ma  con  autorità  debole,  quasi  inefficace. 
Fazioni  e  dissension!  acr!  dovunque  ;  oppression!  da  parte  dei 


I.  Da  confrontarc  con  le  «  tetrarchiac  »  dei  Galli  Asiatici  :  istituzionc 
anch'  essa  Ccltica,  come  fu  dimostrato  in  un  nostro  articolo  pubblicato 
nella  Zeitschrift  f.  alte  Geschichte,  I,  80  sgg. 


I 


Questioni  di  Diritto  Ccliico.  415 

potcnti  ;  abbatiimcnto,  immiserimento,  semischiavitù  del 
popolo  :  iino  stato  di  quasi  nnarchia  feudale  ;  e  per  conse- 
guenza,  il  necessario  e  relativamente  efficace  istituto  délia 
protczionc  e  dclla  clientela'.  Di  questa  condizione  di  cose  si 
aveva  naturale  rirtesso  nella  vita  giuridica. 

Lo  Stato  non  interveniva-nc  lo  poteva-nei  rapporti  interni, 
dei  privati  o  délie  tamiglie  fra  di  loro.  Eccettuati  i  casi  di  offesa 
o  di  attentato  alla  sua  sicurezza,  nei  quali  lo  Stato  doveva  in 
tutti  i  modi  cercare  di  difendere  e  conservare  se  stesso,  benchè 
non  di  rado  con  molta  difficoltà^,  e  giudicava  direttamenteJ, 
infliggendo  la  pena  del  fuoco^,  tutto  era  lasciato  ail'  azione 
individuale  o  famigliare;  ogni  fatto  criminale  dava  luogo  ad 
un  processo  privato,  civile.  Durava  1'  antica  procedura  délia 
vendetta  privata,  attenuata  e  mitigata  dalla  composizione  pecu- 
niaria  specialmente5,  per  i  reati  di  sangue,  e  anche  per  altri 
meno  gravi  delitti.  Quanto  ail'  omicidio,  qualora  non  si  pagasse 
il  prezzo  del  sangue,  si  faceva  luogo  o  si  ritornava  ail'  obbligo 
délia  rigorosa  vendetta  dei  prossimi  parenti.  Ma  vi  era  già  un 
progresso,  inquantochè  1'  esilio  del  reo  era  un  mezzo  per 
evitarne  le  dolorose  conseguenze.  L'  esilio  valeva-nel  diritto 
Celtico-probabilmente  per  qualunque  specie  di  omicidio,  senza 
differenza^.  In  ogni  caso  perô  doveva  esistere  una  distinzione 


1.  Caes.  (b.  G.,  VI,  1 1  sgg.,  ecc.)  raffigura  una  turbolenta  società,  esclu- 
sivamente  o  prevalentemente  aristocratica,  in  cui  dominano  i  druides  e  gli 
équités,  con  più  o  meno  numeroso  e  forte  sèguito  di  servi,  clientes,  ambacti, 
e  la  plèbe  è  quasi  schiava.  Il  colorito  evidentemente  è,  per  la  tendenza 
dello  scrittore,  esagerato.  Per  una  certa  analogia  alla  gerarchia  sociale 
deir  Irlanda  prima  délia  conquista  inglese,  cf.  H.  d'Arhois  de  JubainviUe, 
Études  sur  le  droit  celtique  (in  Cours  de  littérature  celt.),  !>  116  sgg. 

2.  'E  nota  la  procedura  seguita  dagli  Helvetii  contre  Orgetorix  accusato 
di  «  regni  cupiditas  »,  che  con  la  sua  potenza  sfidô  i  magistrati  (b.  G.,  I, 
2  sg.),  e  dai  Senones  contre  Cavarinus  (V,  54,  2). 

3.  Cioè  il  «  publicum  consilium  »  (b.  G.,  I,  3  ;  V,  54,  2),  dove  appunto 
si  trattavano  gli  affari  generali  délia  civitas  (b.  G.,  VI,  20,  3). 

4.  b.  G.,  11.  ce.  Per  il  medesimo  diritto  e  dovere  di  difesa  lo  Stato 
giudicava  dircttamentc  nel  caso  di  omicidio  di  uno  straniero  (Nie.  Datnasc, 
fr.  :0)  in  FHG.,  ill,  p.  4)7). 

5.  Cf.  R.  Dareste,  Nouvelles  études  d'histoire  du  droit  (Paris,  ■  1902), 
p.  I  sgg.  —  Per  i  Celti  dell'  Irlanda  dov'  è  durata  fino  a  tempi  rccenti, 
vedi  H.  d'Arhois,  op.  cit.,  I,  79  sgg. 

6.  Non  é  perô  da  escludere,  che  1'  esilio  non  bastasse  nel  caso  di  omi- 
cidio non  premeditato,  in  cui,  seconio  il  diritto  Ateniesj  (^o'i'o:  ï/.  ~oo- 


41 6  Franccsco  Paolo  Garofalo. 

fra  omicidio  i-d  oniiciJio,  cioc  fra  il  prcmcditato,  il  non  prc- 
meditiito,  l'involontario  ^..  ed  cssa  si  espliciiva  almeno  ncllo 
iimmontare  maggiore  o  minore  délia  composizione-. 

Un  altro-semprc  relativo-progresso  cra  segnato  dall'  intcr- 
vcnto  dci  Druides.  Dallo  scrittore  dei  Commentarii  c  attribuito 
al  flimoso  Collcgio  1'  ufficio  di  giudice.  I  Druides  riuncndosi 
una  volta  ail'  anno  nel  centro  délia  Gallia  (nel  pacse  dci  Car- 
nutes  =  od.  Chartres),  decidevano  nclle  svariate  controversie  3, 
e  fra  le  altre,  in  quelle  derivanti  da  un  facinus  conimesso,  da 
una  caedes  fotta,  e  specialmente  dagli  omicidi4.  Essi  stabilivano 
«  praemia  poenasque  »,  cioè  —  nei  predetti  processi  —  le 
condanne,  che  non  erano  soltanto  pecuniarie,  dei  colpevoli. 
La  loro  giurisdizione,  in  mancanza  délia  riconosciuta  autorità 
dello  Stato  e  di  un  potere  superiore  ai  singoli  Stati,  era  se  non 
sempre,  in  molti  casi  risolutiva  ;  meno  nei  conflitti  tra  Civitas 
e  Civitas  >  ;  e  più  che  formale  obbligatorietà,  aveva  un  carattere 
morale. 

Certo  è  che  la  religione  è  stata  qui,  come  sempre  e  dovunque, 
promotrice  d'incivilimento;  e  la  sanzione  dell'  interdizione  o 
scomunica^  fu  spesso  efficace.  Con  taie  influenza  religiosa  si 
connette  il  tatto,  che  anche  nel  tempo  di   Cesare  i  Druidi 


vo'!aç)  e  1'  antico  romano  («  dolo[malo]sciens  »)  non  v'  cra  luogo  ne  alla 
composizione  né  ail'  esilio,  ma  alla  pena  di  morte.  Se  Nie.  Daniasc.  (1.  c.) 
dicc  semplicemente  che  per  1'  omicidio  di  un  indigeno  la  pena  era  1'  esilio, 
bisogna  osservare  ch'  cgli  vuol  notare  solamente  il  divario  fra  la  pena 
deir  uccisore  di  uno  straniero  e  quella  dell'  uccisore  di  un  concittadino,  e 
non  si  addentra  in  particolari  che  non  gli  interessano.  Onde  si  limita  a 
rilevare  la  diffcrenza  generica.  Perô  è  sempre  probabile,  che  almeno  per 
regola,  agli  omicidi  d'  indigeni  non  si  applicasse  la  pena  capitale. 

1.  Questa  distinzione-quantunque  non  ancora  ben  précisa  frai'  omicidio 
non  premeditato  e  1'  involontario-era  già  avvenuta  nell'  antica  Icgge  -iz^l 
-ryj  ^fjvoj,  ripubblicata  nel  v  secolo  c  cheandava  sotto  il  nome  di  Draconte. 
In  essa  appariva  1'  antico  diritto  délia  vendetta,  ma  temperato  di  molto 
(v.  nostra  nota  «  Sulla  legislazione  di  Draconte  »,  in  Rendiconti  d.  R. 
Accademia  dei  Lincei,  vol.  X,  p.  420  sgg.). 

2.  Come  nel  diritto  irlandcse  (H.  d'Aihois,  cit.  op.,  I,  181  sgg.). 

3.  b.  G.,  VI,  15,  5.  Délia  loro  competcnza  giudiziaria  ci  occupercmo  più 
innanzi. 

4.  Cf.  anche  Slrahon,  IV,  4,  4.  Q.uanto  agli  omicidi  pres.so  i  Galati  d'Asia 
Minore,  Slrahon.  XII,  5,1. 

5.  Vedi,  G.  Bloch,  in  Histoire  de  France,  I  (1900),  p.  56  sg. 

6.  b.  G.,  VI,  13,  6.  7. 


Qjicstioni  di  Diritto  Celtico.  417 

immolavano  agli  Dei,  corne  i  prigionieri  di  guerra',  cosi  i 
colpevoli  di  gravi  delitti  (omicidi,  briganti,  ladri)-.  Ciô  signi- 
ficava  la  diminuzione  dell'  antica  durezza  délia  privata  ven- 
detta 5,  per  r  ingerenza  délia  casta  rappresentante  délia  religione, 
in  vece  e  in  mancanza  délia  magistratura  politica. 

Perô  negli  ultinii  tempi  anteriori  alla  conquista  romana,  la 
potenza  reale  dei  Druidi  era  molto  scemata,  corne  appare  dalla 
minima  parte  ch'  essi  ebbero  nello  svolgimento  délia  grande 
catastrofe  sallica-^. 


II 

Nel  tempo  di  Cesare  com'  era  la  proprietà  nella  Gallia  Tran- 
salpin a  ? 

Prima  di  tutto  è  d'uopo  discutere  1'  opinione  dell'  illustre 
H.  d'Arbois  de  JuhainvUle^,  cioè  che  allora  proprietà  individuale 
fosse  la  sola  mobiliare,  e  che  quanto  ail'  immobiliare,  esistessero 
particolari  possessori,  a  titolo  precario,  dei  suolo,  rimasto  ancora 
proprietà  collettiva,  dei  Comune;  e  tali  possessori  fossero  i 
potenti  cittadini. 

Scnza  fermarci  intorno  al  confronto  col  romano  «  ager 
publicus  »  occLipatodai  patrizi,  il  quale  era  proprietà  dello  Stato 
già  fortemente  costituito  (mentrechè  nelle  civitates  Galliche 

1.  Vcdi  anche  Cicer.,  de  rcpubl.  III,  15  sgg.  (per  1'  a.  53).  Questo  inter- 
vento  dei  Druidi  si  collega  con  quelle  nei  rapporti  di  natura  internazionale. 

2.  b.  G.,  VI,  16,5.  — Diodor.,y ,  32,  6  [daPoseidoaios  .  Le  notiziedegli 
scrittori  greci  (come  Diodoro,  Tiniagene)  sui  Druidi  risalgono  a  Poseidonios, 
che  parecchie  diocine  di  anni  prima  di  Cesare,  aveva  visitato  la  Transalpina, 
osservato  moite  usanze  e  lasciatone  ricordo  nella  sua  opéra,  continuazione 
delb  Polibian.1.  Non  prendendo  da  lui,  come  crede  H.  d'Arbois,  in  Cours 
de  littér.  celtique,  XII.  204;  cf.  184.  i38  («  Principaux  auteurs  de  l'anti- 
quité à  consulter  sur  l'histoire  des  Celtes  »),  ma  per  autopsia  il  grande 
générale  e  statista  romano  conobbe  i  costumi  particolari  dei  Galli  e  1'  isti- 
tuzione  druidica. 

3.  Accanto  rimaneva  il  diritto  di  uccidere  il  laJro  in  flagranza(b.  G.,  VI, 
16,  5). 

4.  Che  deboU  fossero  cramai  1'  autorità  e  il  prestigio  dei  Druidi,  si  vede 
dalle  continue  guerre  private  nel  tempo  di  Cesare. 

).  Reclierches  sur  l'origine  de  la  propriété  foncière  et  des  noms  de  lieux 
habités  en  France,  Paris  1890  (=  Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  1887). 


41  s  Franccsco  Paolo  Garofalo. 

cra  quc.sto  ancora  incipiciite  e  dcbolc),  esaminiamo  gli  argo- 
nienti  addotti  in  sostegno  délia  rifcrita  opinionc,  per  dimostrarc 
elle  nessuno  è  fondato  sui  testi  né  é  verosimile'.  —  Infatti,  la 
mancanza  in  Caes.  dei  vocaboli  tundus,  villa  non  deve  indurre 
a  credere  ail'  inesistenza  di  proprietà  rurali;  del  resto  in  Caes. 
si  hanno  i  sinoninii  ager,  aedificium  rispettivamente-.  Ne  il 
fatto  che  latine  e  dell'  età  romana  sono  le  denominazioni  dei 
donîinî  fondiari,  implica  che  questi  non  siano  anteriori  alla 
conquista;  invece  la  spiegazione  più  ovvia  è  che  tali  nomi  si 
latinizzarono  dopo  la  conquista,  corne  i  nomi  dei  proprietari 
Galli. 

Ne  maggior  valore  hanno  gli  argomenti  presi  dalla  storia 
degli  Helvetii  e  dei  Boii'.  L'emigrazione  Elvetica  dell'  a.  58 
non  fu  prodotia  dal  desiderio  délie  genti  di  lasciare  le  proprie 
sedi  perché  rette  dal  sistema  comunistico,  ma  semplicemente 
dal  desiderio  o  bisogno  di  terre  migliori,  tanto  piû  che  aile 
attuali  non  erano  attaccate,  dimorandovi  da  poco  tempo ■^.  I 
Boii  dopo  l'insuccfsso  dell'  ora  accemata  emigrazione,  si  stabi- 
lirono  nel  territorio  degli  Aedui.  In  numéro  di  11  mila  circa), 
ebbero  dagli  Aedui,  allora  il  primo  popolo  délie  Galliae^,  una 
parte  di  «  ager  »  insieme  con  pari  condizione  «  iuris  liberta- 
tisque  »  7;  cioè  furono  a  quelli  «  adtributi^  »,  e  ail'  occorrenza, 
prestarono  seri  servizi   militari  9.   Le  terre  loro  assegnate  si 

1.  Conf.  Fiistel  de  Coulantes,  Le  problème  des  origines  de  la  propriété 
foncière,  in  Qiiestions  historiques,  Paris  1893  (=  Revue  des  quest.  hist., 
avril  1889),  p.  104  sgg.  Egli  confuta  la  dctta  ipotesi,  corne  anche  il  Ucrivaiii, 
La  propriété  foncière  chez  les  Gaulois  (in  Annales  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Bordeaux,  1889,  p.  182  sgg.). 

2.  Fiistel  lie  Coiilatiges,  lav.  cit.,  p.  113. 

3.  L'  esempio  dei  Galli  Cisalpin!  non  dice  nuUa,  perché  si  riferisce  ad 
età  molto  antécédente.  Per  altro  vedi  innanzi,  pag.  seg.,  nota  i. 

4.  Corne  ammetta  lo  stesso  H.  d'Arbois,  id.,  p.  119. 

5.  Da  52  mila,  quanti  erano  alla  partenza  (b.  G.,  I,  29,  2).  La  cifra  si 
ricava  dall'  approssimativo  rapporto  di  1/3  tra  la  cifra  di  tutti  i  partent!  e 
quella  di  tutti  i  rimasti  dopo  la  disfatta  di  Bibracte  (v.  nostro  articolo  «  Suihi 
popoiazione  délie  Galliae  nel  tempo  di  Cesare  «,  nelki  présente  Revue,  XXII, 
p.  228  sgg.). 

6.  b.  G.,  VI,  12. 

7.  b.  G.,  I,  28,  5. 

8.  b.  G.,  VII,  9,  6. 

9.  Infatti  nella  sollevazione  dell'  a.  52  fornirono  un  contingente  di 
2   mila  soldati  (b.   G.,  VII,  75,  5),  superiore,  quasi  più  del   doppio,  alla 


Qucstioni  di  Diritto  Celtico.  419 

prcsero  forse  da  quella  parte  di  suolo  che  la  potente  civitas  degli 
Acdui,  corne  e  più  degli  altri  Cornu  ni,  aveva,  accanto  alla 
proprietà  privaia  ;  ma  farono  divise  tra  i  Boii,  e  d'  ora  innanzi 
non  rimasero  in  comunc,  ma  diedero  origine  a  particolari 
proprietà. 

L'  ipotesi  adunque  del  Prof.  d'Arbois  sulla  comunità  di  tutto 
il  suolo  non  si  regge.  Non  v'ha  dubbio  che  la  forma  più  antica 
di  proprietà  privata  è  stata  la  mobiliare  '.  Ma  nel  tempo  al  quale 
noi  ci  riferiamo,  si  era  estesa  al  suolo  la  nozione  délia  proprietà 
privata,  per  la  maggior  parte-,  quantunque  non  si  debba  negare 
ch'  esistessero  tuttora  non  piccoli  tratti  di  terra,  di  uso  comune, 
ma  nel  futo  sfruttati,  in  quelle  condizioni  sociali  e  politiche, 
dalle  persone  e  fimiglie  più  potenti.  Ma-per  regola  —  il 
suolo  era  già  divenuto  proprietà  privata.  Questo  si  desume 
chiaramente  da  Caes.  in  quel  passo  dove,  interrompendo  la 
narrazione,  tratta  dei  «  mores  »  Gallici,  ed  evidentemente,  di 
quelli  maggiormente  degni  di  nota  (VI,  ir  sgg.)5.  Ivi  non 
accenna  affatto  ad  un  régime  comunistico,  che  certamente,  per 
la  sua  grande  diversità  dalla  vita  economica  dei  popoli  civili  a 
lui  nota,  avrebbe  fermato  la  sua  attenzione  e  sarebbe  stato 
menzionato.  Anzi  venendo  egli  a  parlare,  immediatamente 
dopo,  dei  costumi  dei  Germani  e  délie  loro  più  important!  dif- 
ferenze  dai  Gallici  (21  sgg.),  fra  queste  pone  principalmente 
il  modo  di  vivere  dei  Germani  barbari,  dediti  alla  caccia  e  aile 
fatiche  guerresche,  e  alieni  dall'  agricoltura  (22,  i).  Di  essi 
«  neque  quisquam  agri  moditui  cal  uni  aut  fines  habet  proprios  », 


média  circa  degli  altri  contingenti,  seconde  k  rispetliva  popolazione  (v. 
nostro  articolo  cit.,  p.  234). 

1.  Cf.  d'Arbois,  lav.  cit.,  p.  67,  n.  i.  Lo  stesso  si  vede  per  i  Galli 
Cisalpini  nei  primi  tempi  :  Polyb.,  II,  17,  11,  dov'  é  detto  che  questi  popoli, 
pur  coltivando  i  campi  (Jd.,  10),  conservavano  ancora  in  parte  le  abitudini 
dclla  vita  nomade  e  avventuricra;  onde  non  consideravano  corne  proprietà 
la  terra,  ma  soltanto  il  bestiame  e  1'  oro,  che  ail'  occorrenza  potevano  condur 
seco.  Conoscevano  cioè  la  sola  proprietà  mobiliare,  ma  ii^noriamo  se  pro- 
priamente  individuale  ovvero  famigliarc,  poichè  alla  parola  «  individuale  » 
dello  storico  Megalopolitano  non  si  puô  dare  che  un  signitîcato  gencrico. 

2.  Onde  «  pecunia  »  significava  oramai  qualunque  oggetto,  mobile  od 
immobile. 

3.  V.  r  edizioni  Holder,  Kîihler,  Meiiscl  (1882.  93.  94);  e  anche  Ri'ce 
Holmes,  Caesar's  Conquest  of  Gaul  (1899)... 


420  Franccsco  Paolo  Gcirofalo, 

perche  esiste  la  distribuzionc  anima,  nuitevole  delT  agro,  fatta 
dai  capi  (22,  2). 

Bisogna  ora  vcdere  se  qiiesta  proprietà  privata  inimobiliare 
rimanesse  ancora  famigliarc  o  piuttosto  fosse  passata  allô  stadio 
individiuilc.  Senz'  addentrarci  in  uno  studio  che  sarebbe  cstraneo 
al  nostro  scopo,  suUe  varie  forme  délia  proprietà  e  le  loro  origini 
e  storia,  ci  basti  osservare,  che  nell'  antica  organizzazione  gen- 
tilizia,  dclla  gens  (yivoç),  avente  naturalmcnte  e  ncccssaria- 
mente  esistenza  propria,  di  essa  cra  la  proprietà  (tamilia)^  che 
rimaneva  inalienabile,  e  si  trasmetteva  per  iinea  maschile, 
senz'  altro-.  Ma  oramai  taie  régime  gentilizio  aveva  perduto 
tutto  o  quasi  il  vero  contenuto  e  significato  originario. 

Inoltre  allora  1'  agricoltura  —  come  si  legge  di  sovente  in 
Cesare  5  —  fioriva  ed  era  il  maggior  fottore  délia  vita  sociale, 
e  da  non  poco  tempo  (a  differenza  da  altri  paesi,  come  la  Bri- 
tanniadeir  interno4).  Specialmcnte  il  commercio  e  lo  scambio 
del  danaro  era  molto  vivo^  ;  la  quai  cosa  implica  che  di  libéra, 
individuale  disposizione  fosse  non  solo  il  capitale  mobile,  ma 
anche  1'  immobile,  perché  quello  sarebbe  stato  insuffi- 
ciente. 

Tutte  questc  sono  argomentazioni  non  prive  d'importanza, 
perô  sempre  indirette.  Ma  in  Cesare  potrcmo  trovare  la  desi- 
derata soluzione  del  problema. 

Il  grande  scrittore,  ch'  è  l'unica  fonte  attendibile,  ci  mostra, 
nella  descrizione  dello  stato  sociale,  délia  plèbe  e  dei  nobili,  e 


1.  Dair  csprcssioni  corrlspondenti  fra  di  loro  »  familia  pccimiaqite  », 
«  doiniis  familiaquc  »...  si  riieva  che  pecniiia  ebbe  anticanicnte  il  significato 
di  iloiiiiis,  cioè  del  complesso  di  béni  posti  sotto  la  giurisdizione  del  paterfa- 
milias. 

2.  Per  tutto  leggi,  ma  con  !e  necessarie  cautele,  Fiisld  de  Coiilauç^cs,  La 
Cité  antique. 

3.  V.  anche  Strahoii.  IV,  i,  2,  ove  si  dice  solanienté,  che  per  cffetto  délia 
coiiquista  romana  ebbero  fine  le  secolari  abitudini  bellicoso  e  faziose  e 
rimasero  esclusivamente  le  occupazioni  agricole. 

4.  b.  G.,  V,  14,  2. 

5.  Come  si  riieva  anche  dai  culto  che  i  Galli  prestavano  più  che  ad  altri 
dei,  al  dio  che  Cesare  (VI,  17,  i)  assimila  al  romano  Mercurio,  cioè  al  dio 
Celtico  Lu2;us. 


Ouestioni  di  Diritto  Ccllico.  42.1 

nella  narrazione  dci  fatti,  individualité  potcnti  ',  e  1'  esistcnza 
indubbici  délia  grande  propricià. 

La  proprictà  individuale  doveva  essere  costituita,  ma  in  modo 
torse  non  del  tutta  sicuro  e  preciso,  perché  duravano  tracce 
deir  organismo  gentilizio.  Una  conferma  probabilmente  si  ha 
nel  silenzio  stesso  di  Cesare,  che  potrebbesi  spiegare  col  fiitto, 
che  non  grande  appariva  la  differenza  agli  occhi  di  lui,  che  si 
limitava  a  notare  gli  usi  differenti  dai  romani,  tra  la  forma  dl 
proprietà  Gallica  e  quella  che  gli  era  nota,  del  mondo  classico-. 
Ma  il  fondamento  délia  nostra  opinione  si  trova  in  quel  passo 
di  Caes.  ove  si  parla  délie  attribuzioni  giudizarie  dei  Druides 

(vr,  13,  5): 

I  Druides  «  fere  de  omnibus  controversiis  publicis  privatisque 
«  constituunt,  et  si  quod  est  admissum  facinus,  si  caedcs 
«  facta,  si  de  hereditate,  si  de  finibus  controversia  est,  idem 
«  decernunt,  praemia  poenasque  constituunt  ».  —  E  (6.  7) 
infliggono  la  grave  pena  délia  scomunica  «  si  qui  aut  privatus 
aut  populus  eorum  decreto  non  stetit  ». 

Decidevano  suUe  coût r ave rsiae,  cioè  secondo  il  significato' 
che  Cesare  ha  inteso  dare,  sulle  liti  o  giudizi  in  génère.  Erano 
esse  puMicae  e  privatac^,  vale  a  dire,  d'intéressé  pubblico,  di 
un  popolo  intero,  e  di  interesse  privato,  cioè  di  un  individuo 
o  di  una  famiglia  >.  Si  riferivano  a  flitti  penali  e  a  civili.  E'  vero 
che  secondo  le  idée  giuridiche  di  quella  società  semicivile,  i 
giudizi  penali  erano  compresi  fra  i  privati.  Ma  ci  pare  che 
Cesare  taccia  distinzione  tra   le  due   catégorie  di    processi   e 

1.  Cf.  b.G.,VI.  II.  13.  15.  Ricordiamoil  ricchissimo  elvezioOrgetorix 
(I,  2  sg.)  che  aveva  una  familia  di  circa  10  mila  uomini  e  numcrosi 
clientes  cd  obaerati  ;  l'Arverno  Vercingetorix  (VII,  4,  i). 

2.  Perô  il  nostro  autore,  per  quanto  diretto  e  acuto  osservatore  dclle 
usanzc  dci  barbari,  non  sempre  poté  o  credette  necessario  od  ebbe  occasione 
di  fermarsi  a  studiarle  profondamente  e  diffusamente  riferirle.  E  perciô  la 
mancanza  di  ogni  tenno  di  testamcnii  e  di  vcndite  (segni  sicuri  délia  pro- 
prietà individuale)  non  significa  nulla  contre  1'  esistenza  di  taie  proprietà. 

3.  Che  non  bisogna  circoscrivere  al  senso  tecnico  di  processi  civili  sola- 
mente  (corne  fa  H.  d'Arhois,  id.,  115). 

4.  Cf.  T3c;  -i  'O'.djT'.y.aç  -/.pi-jH'.;  /.a-,  -ri;  zoivâ:  di  Stiahoii,  IV,  4,  4,  che  deve 
aver  attinto  a  Cesare. 

5.  Xeir  ultima  parte  del  brano,  a  proposito  délia  sanzione  religiosa  onde 
i  Druidi  potevano  far  uso  contro  i  disobbedienti,  si  ha  1'  espressione  «  aut 
privatus  aut  populus  ». 


42  2  Fraiicesco  Paolo  Garojalo. 

giudizi,  chc  a  lui  romano  erano  note  ^  In  fatti  subito  dopo 
parla  :  i"  dcllc  controvcrsiae  per  un  facinus  c  una  caedcs,  e  2°  di 
quelle  per  hereditas  e  per  fines. 

Inoltre  dalla  frase  «  praemia  poenasque  constituunt  »  (sebbene 
formata  di  due  terniini  posti  in  contrasto  generico)  risulta,  che 
il  nostro  scrittore  ha  voluto  dare  particolare  rilievo  alla  parte 
criminale,  poichè  nei  proccssi  per  hereditas,  fines  e  simile 
oggetto  non  avrebbero  ragione  di  essere  le  «  poenae  ». 

Venendo  ai  processi  privai i  veri  e  propri,  vedianio  che 
v'  erano  i  processi  di  heredilas  e  di//zn-.  Se  1'  hereditas  puô 
riguardare  qualunque  specie  di  béni,  immobili  e  mobili,  senza 
dubbio  i  fines  si  riferiscono  alla  sola  proprietà  immobiliare.  Se 
ne  deduce  adunque  l'esistenza  dclh proprietà  inunobiliare privaia, 
e  per  di  più,  individuale,  particolarmente  per  conseguenza  délia 
esistenza  délie  contese  per  eredità. 

Perô  si  fatta  forma  di  proprietà  non  aveva  ancora  caratteri 
precisi,  sicuri.  Solo  dopo  la  conquista  romana  si  défini  compiu- 
tamente  la  nozione  délia  proprietà  individuale. 


III 

Se  nel  campo  economico,  ch'  è  il  principale,  la  famiglia 
ccdeva,  da  tempo,  ail'  aftermazione,  anzi  alla  prevalenza 
degl'  interessi  individuali,  essa  s'  indeboliva  scmprc  più  anche 
nella  sua  etica  essenza. 

La  «  potestas  »  del  paterfamilias,  assoluta  secondo  1'  antica 
concezione  délie  stirpi  indo-europee,  durava  anche  presso  i 
Celti;  ma  nell'  età  di  Cesare  era,  nel  fatto,  attenuata  non  poco. 
In  questo  possiamo  trovare  analogia  al  diritto  romano.  Qui  la 
patria  potestà  appariva  sempre  assoluta  e  perpétua  (eccettuato 
il  caso  deir  emancipazione  dei  figli)  ;  si  poteva  pur  sempre  dire, 
che  in  teoria  susslsteva  la  «  vitae  necisque  potestas  »  sui  liberi; 
ma  per  1'  evoluzione  naturale,  le  cose  erano  in  sostanza  assai 

1.  Fer  i  tcsti,  cf.  Fusle!  de  Coulantes,  cit.,  p.  104  sgg. 

2.  Esscndo  processi  civili,  crcdiamo  superfluo  fermarci  a  cunfutarc  Topi- 
nione,  chc  si  traitasse  df  contese  per  crédita  régie  o  per  limiti  di  tcrritori  di 
popoli. 


Qucstioni  di  Diritio  Celtico.  423 

mutate.  Taie  somiglianza  fu,  due  secoli  dopo,  costatata,  a 
proposito  dei  Celti  d'Asia  (o  Galaii),  dal  giureconsulto  Gaio^ 
il  quale  notô  il  divario  fra  il  diritto  celtico  e  il  greco,  cssendo 
per  altro  ellenica  o  ellenizzante  la  civiltà  dell'  Asia.  Perô  nelle 
consLietudini  dei  Galli  contiiuiava  una  rigidità  formale  mag- 
giore,  che  doveva  far  imprcssione  al  conqiiistatore  straniero^, 
e  duré  eziandio  nel  diritto  irlandese  e  nelle  usanze  dei  Galles  3. 
Quanto  alla  potestà  sulle  donne  e  alla  loro  condizione  nella 
fliniiglia  Celtica,  è  da  premettcre,  che  se  in  contormità  alla 
civiltà  Aria,  il  matrimonio  era  monogamico,  esistevano  forme 
di  poligamia  4  di  fatto.  Ma  giuridicamente  era  ammessa  la 
monoganiiasoltanto  ^.  Unicaniente  délia  moglielegittima(uxor) 
erano  riconosciuti  i  diritti,  e  solo  i  figli  di  lei  erano  legittimi. 
Che  la  potestà  dei  padre  di  famiglia  tosse  assoluta  suU'  lixor 
corne  sLii  liberi,  fu  notato  da  Cesare^,  ma  in  modo  superficiale 
che  rivcla  un'  osservazione,  tratta  dalle  apparenze  di  un  antico 
sistema,  oramai  nella  realtà  scarso,  se  non  privo,  di  efficacia/. 


1.  Gai.  Instit.,  I,  35.  Cf.  Moinmsen,  in  Berlin.  Festgabe  f.  Beseler  (i885\ 
p.  268. 

2.  b.  G.,  VI,  19,  2.  Fra  gli  usi  più  curiosi  egli  notô  il  divieto  al  figlio 
non  pervenuto  ail'  età  atta  aile  armi,  di  avvicinare  o  apparire  al  cospetto  dei 
padre,  pubblicamente  (VI,  18,  3). 

3.  Vedi  H.  d'Arbois,  Études  ecc,  I,  242  sg.  c  246  sgg. 

4.  Particolare  era  un  uso  di  poliandria,  che  Caes.  (V,  14,  4)  trovô  presse 
i  Britanni,  consistente  in  ciô  che  «  Uxores  habent  déni  duodenique  inter  se 
«  communes  et  maxime  fratres  cum  fratribus  parentesque  cum  liberis  ;  sed, 
«  qui  sunt  ex  his  nati,  eorum  habentur  liberi  quo  primum  virgo  quaeque 
«  deducta  est  ».  —  Non  era  esso  di  tutti  i  Britanni,  ma  solo  di  quelli 
deir  interno,  diversi  dai  più  civiii,  abitanti  presso  le  coste  e  somiglianti  ai 
Galli.  Trovavasi  anche  in  Irlanda  (Cf.  specialmente  Slrabon,  IV,  5,  4),  come 
anche  oggi  presso  alcane  popolazioni  ([F.  Nestlé,  in  Neues  Korrespondenz- 
blatt  fur  die  Gclehrten-und  Realschulen  Wùrttembergs,  1902,  n°  12,  p.  422 

sg-)- 

5.  Cos!  si  conosce  per  1'  Irlanda  fin  dal  11  secolo  d.  C.  (v.  il  racconto  délie 
due  figlie  dei  re  Tuathal  Techtmar),  e  in  tempi  più  recenti  (H.  d'Arbois, 
Cours  de  littér.  celt.,  XII,  p.  I7))-  Non  c'  interessano  qui  i  racconti  o 
Icggcndari  o  storici  délie  donne  galatiche  Camma  o  Chiomara  (I  testi  in 
Holder,  Altceltische  Sprachschatz,  a  qq.  vv.)  e  quelli  contenuti  nella  Ictte- 
ratura  epica  irlandese,  dove  si  hanno  esempi  di  fedeltà  coniugale  e  di  senti- 
mento  d'onore,  non  dissimile  da  quello  espresso  dall'  usanza  dei  Celti  dei 
Reno  di  accertare  la  paternità  di  un  neonato  col  deporlo  sul  fiume  (Jiiliau. 
imper.,  op.,  104  sg.  495,  éd.  Teubn.  ;  Aiithol.  Gr.,  II,  24  sg.,  Did.). 

6.  b.  G.,  VI,  19,  2. 

7.  Un  uso  antico,  che  doveva  perô  essere  molto  raro  né  coasistere  sem- 


424  Franccsco  Pdolo  Garofiuo. 

Piuttosto,  alla  nioglie  Ici^ittima  vcniva  assicurata  una  posi- 
zione  che  la  taceva  pari  o  quasi  al  niarito  (vir),  e  le  dava 
un'  indipendcnza  non  minore  di  quella  che  aveva  acquistata 
in  Roma  la  donna  negli  ultinii  tempi  repubblicani. 

Oltrechè  r  esistenza  personale  \  era  ail'  uxor-nel  diritto 
Celtico-garcntita  la  proprietà.  Da  ciô  che  la  donna  nelle  Galliae 
deir  epoca  di  Cesare  non  appare  con  attribuzioni  religiose, 
politiche  e  militari  ^  (a  differenza  dai  Celti  délie  isole  3),  non 
consegue  neccssariamentc,  che  fosse  sfornita  délia  capacità  di 
ereditare  e  (//  essere  proprieiarin.  La  connessione  fra  questa 
capacità  e  quella  di  maneggiare  le  armi  —  ammesso  pure  che 
r  ultima  non  esistesse  nelle  Galliae  —  non  si  puô  applicare  al 
caso  nostro;  perche  se  in  età  remote  la  donna,  inadatta  alla 
guerra,  non  poteva  difendere  e  non  aveva  quindi  dominio,  lé 
condizioni  délie  Galliae  ora  non  erano  tali  da  richiedere  asso- 
lutamente  la  detta  relazione'K 

Il  diritto  di  proprietà  délia  donna  si  puô  costatare,  special- 
niente  con  lo  studio  di  un'  importante  questione  riguardante  i 
béni  dotali,  e  che  ora  ci  proponiamo  di  risolvere. 

Ecco  il  famoso  passo  di  Cacs.  (VI,  19,  i),  dove  è  lasciato 
ricordo  dell'  usanza  relativa  alla  dote: 

«  Viri,  quantas  pccunias  ab  uxoribus  dotis  nomine  accepe- 


pliccmcnte  in  cio  clic  si  dicc,  è  quelle  mcn/.ionato  dallo  stesso  autorc  (VI, 
19,  5)  :  Che  se  moriva  un  notabile  pater  faniilias  e  sorgevano  sospetti  sulla 
sua  morte,  si  sotto  ponevano  a  processo  le  donne  a  mo'  dei  servi,  e  potevano 
essere  torturate  ed  uccise.  Fra  le  donne  doveva  forse  essere  compresa  la 
stessa  materfaniilias  (?). 

1.  In  Irlanda  1'  uxoricida  è  obbligato  a  pagare  la  zom^os'v/Àon^  {tV A rbois, 
Etudes  sur  le  droit  celt.,  I,  216  sg.). 

2.  Nei  Commentarii  le  donne  non  si  niostrano  partccipanti  attivaniente 
agli  avvenimenti  guerreschi. 

^.  In  Britannia  si  vedono,  alla  mclà  del  P  secolo  d.  C,  donne  con  poteri 
militari  e  politici  supremi.  Es.  le  regine  Cartimandua  dei  Brigantes,  Bou- 
dicca  degl'  Iceni  (Tacit.,  Ann.  XII,  36.  40;  XIV,  31  sgg.  ;  Hist.,  III,  45). 

4.  Se  in  Irlanda  un  tempo  la  donna  non  era  propiietaria  e  lo  divenne 
più  tardi,  quando  ebbe  conseguito  il  diritto  o  fu  sottoposta  ail'  obbligo  del 
servizio  nnlitare  (corne  si  rileva  dai  testi  giuridici  e  letterari,  e  lo  stesso 
dicasi  délia  capacità  di  agire  personalmente  nei  sequestri  privati),  qui  abbiamo 
un'  evoluzione  particolare  dell'  Irlanda,  che  non  puô  valere  uniformemente 
per  i  Celti  del  Continente  (contrariamente  ail'  opinione  di  H.  d'Arbois,  Le 
droit  des  femmes  chez  les  Celtes,  in  Nouv.  revue  historique  de  droit  français 
et  étranger,  XV(i89i),  p.  301  sgg.). 


Questioni  Ai  Dintto  CiUico.  "  42^ 

«  riint,  tantas  ex  suis  bonis  aestimatione  facta  cum  dotibus 
«  communicant.  Huius  omnis  pecuniae  coniunctim  ratio 
«  habetur  fructusque  scrvantur;  uter  eorum  vita  supcrarit,  ad 
«  cum  pars  utriusquc  cum  fructibus  supcriorum  tcmporLmi 
«   pcrvenit.   » 

Gli  démenti  costitutivi  dell'  istituzione  sono  : 

I.  La  nécessita  délia  «  dotis  constitutio  »  per  parte  délia 
moglie  o  di  chi  per  lei.  —  Questo  era  il  carattere  essenziale 
del  matrimonio  legittimo  ^ 

IL  L'obbligo  del  marito  di  prendere  dai  béni  propri  un  a 
parte  équivalente  (in  base  ad  un'  aestimatio  =  £v-'.y.r,7a70a'.)  alla 
dote,  e  di  porla  in  comune  con  questa^. 

Le  due  parti  erano  di  béni  tanto  mobili  (bestiame,  danaro) 
quanto  immobili  [Pecuniae  =  omnes  res3]. 

IIL  L'  amministrazione  spéciale  délie  due  parti  messe 
insieme  :  consistente  nel  conservarne,  e  non  toccare  affatto,  i 
frutti,  i  quali  erano  non  solo  del  bestiame  e  di  simili  oggetti, 
ma  anche  del  suolo,  cioè  il  ricavato  pecuniario  dalla  vendita^. 

IV.  La  pertinenza  finale  di  questo  «  blocco  »,  aumentato 
dei  frutti  raccolti  per  tutta  la  durata  del  matrimonio.  Cioè  in 
favore  del  coniuge  superstite. 

Il  matrimonio  si  scioglieva  solamente  per  la  morte  di  uno 
dei  coniugi  :  questo  dice  il  testo  in  maniera  che  non  ammette 
dubbi  ed  obbiezioni  5.  Benchè  rara  ed  isolata,  1'  esistenza 
deir  istituto  dell'  indissolubilità  matrimoniale  non  è  assurda. 
Laonde  non  si  puô  parlare  mai  di  «  restitutio  dotis  »  che  nel 
diritto  classico  avveniva  in  déterminât!  casi  di  dissoluzione 
naturale  o  civile  del  matrimonio^;  anzi  nel  tempo  di  Cesarc, 


1.  Corne  nel  diritto  classico  (cf.  Leist,  Graeco-itnl.  Rechtsgescliichte, 
lena,  1884,  p.  7s  sg.). 

2.  Non  trattandosi  perciô  che  di  una  parte  dei  béni  rispettivi,  non  si  puô 
parlare  di  un  vero  e  proprio  régime  di  comunità  (CoUinet,  Revue  Celtique, 
XVII,  327). 

3.  Gai.,  III,  124. 

4.  Ftistel  de  Coiilanges,  Recherches,  tcc,  p.  m  sg. 

5.  Per  quanto  superficiale  possa  essere  stata  1'  osservazione  dello  scrittore 
su  questo  punto,  siamo  dinanzi  a  un  fatto  inoppugnahile. 

6.  Da  consultare,  fra  gli  altri,  Darcmbcrg  et  SagUo,  Dictionn.  d'Antiq.  gr. 
et  rom.  (artic.  del  Caillemer  per  il  diritto  ateniese,  e  del   Baudry  per  il 


426  Franccsco  Paolo  Gaiofalo. 

pcrquanto  indeboliti  fosscro  i  Icgami  Rimigliari,  non  si  garcntiva 
la  donna  se  non  con  1'  «  arbitrium  rci  uxoriac  »,  chefinalmcnte 
con  la  legislazione  di  Aiigusto  si  trastormô  in  una  vcra  «  actio  » 
pcr  la  restitiizionc  dclla  dote  in  vantaggio  délia  moglie'.  Ncl 
nostro  caso,  si  ha  iinicamente  e  sempliccmente  alla  morte  di 
uno  dei  coniugi,  il  passaggio  di  tutto  al  sopravvivente. 

Adunque  la  riferita  consuctudine,  che  dovette  fare  a  Cesare 
grande  impressione,  si  allontanava  molto  dagli  istituti  romani, 
perche  non  aveva  lo  scopo  di  aiutare  il  padre  di  faniiglia  in 
perpetuo  e  definitivamente  (come  nell'  antico  diritto  romano) 
ne  di  .sopperire  temporaneamente  ai  bisogni  délia  vita  comune 
matrimoniale,  durante  l'unione.  Ma  non  puo  averne  avuto 
altro  se  non  che  di  assicurare  i  béni  délia  moglie,  ed  inoltre, 
anzi  in  primo  luogo,  di  provvedere  ali'  utile  dei  ligli. 

Durante  il  matrimonio,  Tamministrazione  dei  predetti  béni 
apparteneva  direttamente  al  marito,  ma  con  la  necessaria  coo- 
perazione  délia  consorte,  che  n'  era  anch'  essa,  virtûalmente, 
proprietaria.  Non  si  trovava  quindi  costei  nella  condizione 
délia  donna  romana  «  in  manu  ».  Era  e  poteva  cssere  propric- 
iaria,  e  non  soltanto  délia  dote  e  dell'  équivalente  contribuzione 
maritale  (cioè  comproprietaria  nel  corso  délia  vita  coniugale, 
proprietaria  dopo  la  morte  dei  marito).  Perocchè  è  possibile 
che  la  donna  Gallica  avesse  béni  propri  oltre  délia  dote,  extra- 
dotali,  cioè  i  paraphenialia,  prima  che  questi  fossero  introdotti 
nel  paese  per  influsso  romano. 

La  nostra  opinione  si  appoggia  sulla  probabilità,  che  anche 
nelle  Galliae  esistesse  per  la  dote  un  maximum,  lîssato  se  non 
dalla  Icgge,  dalla  consuetudine^;  e  sulla  esistenza  di  parafernali 
nella  Bretagna  e  nel  Galles'.  Oltracciô  dalla  notizia  di  Ulpiano 
(ad  Sab.  L.  9,  §  3,  de  Jur.  dot.  Dig.  XXIII,  3),  che  i  Galli 


romano);  Fo/j,''/,  Rom.  Rechtsgcsch.,  I,  783   sgg.  ;   II,  553  sgg.  Ciig,  Les 
institutions  juridiques  des  Romains,  I,  496  sg.  ;  II,  103  sgg. 

1.  Cf.  Cii(j,  op.  cit.,  II,  103  sgg. 

2.  Cosi  p.  es.  per  il  Galles  (cf.  Dareslc,  Nouv.  études  d'hist.  du  droit, 
p.  358  sgg.).  Forse  dai  Galli  Massilia  prese  i!  costume  dei  maximum  dotale 
e  io  coditicô  {Straboii,  IV,  i,  5). 

3.  Colliih'l,  Revue  Celtique,  XVII,  332  sg.  ;  //.  iVArhois,  op.  cit.,  I,  236 
sg.  Nella  Bretagna  dei  i»  secolo  d.  C.  le  tiglie,  in  mancanza  di  maschi, 
ereditavano. 


Qucstioiii  di  Diritto  Ccltico.  427 

dcnotavano  col  vocaholo  peculiuin  i  -xpxotp'/x  dei  Grcci,  seguc 
—  amraessa  l'  esattezza  del  testo^  —  che  questo  termine  pccu- 
liuin,  benché  non  del  tutto  proprio^,  sarebbe  stato  spéciale  dei 
Gain.  Ma  giacchè  esso  appare  altrovc  col  medcsimo  signi- 
ficato  (fragm.  Vatic,  §  112),  c  da  ritenere  che  nel  passo  in 
questione  si  parlasse  o  per  espriinere  compintamente  il  con- 
certo, si  dovesse  parlare  di  un  istituto  particolare  dei  Galli, 
preromano. 

Da  quanto  si  è  detto,  potrebbesi  dedurre  un  fatto  importante, 
cioè  la  parità  giuridica  délia  moglie  al  marito,  anche  presso  i 
Galli.  Sericordiamo  che  nel  diritto  irlandese  (diritto  anch'  esso 
Celtico,  immune  da  influsso  straniero)  la  rispettiva  posizione 
dei  coniugi  variava  seconde  il  rapporte  dei  béni,  e  si  aveva  la 
parità  di  condizione  nel  caso  di  uguaglianza  di  fortuna',  ci  è 
permesso  aflermare,  che  l'obbligo  o  vantaggio  délia  parità  dei 
béni  da  mettere  in  comune  si  connctte  con  la  parità  giuridica 
dei  coniugi  :  cioè  quello  fu  posto  per  conseguire  questo  fine,  e 
conferma  appunto  ciô  che  già  dicemmo,  dell'  uguaglianza  di 
diritti,  almeno  per  la  parte  economica,  dell'  uxor  rispctto  al 
coniuge. 

Non  sarà  inutile  finalmente  qualche  altra  osservazione. 
L'  analizzata  regola  Gallica  ha  una  certa  corrispondenza  con 
r  uso  che  si  trova  in  legislazioni  primitive*,  dei  doni  (ocôpa) 
del  marito  (p.  es.  presso  i  Cantabri)  ;  ma  ha  délie  partico- 
larità  che  la  distinguono  da  ogni  altra. 

Nel  diritto  romano  si  aveva  1'  istituto  detto  «  donatio  ante 
nuptias  »,  consistente  in  una  liberalità  del  fidanzato,  e  nel 
quale  Cesare  non  poteva  trovarc  nessun'*analogia  ail'  istituto 
gallico.  Più  tardi  perô  questa  donatio  venue  ad  acquistare  grande 
importanza.  Si  avvicinô  sempre  più  alla  dote  per  diventare 

1.  Vedi    Brciiwr,   Zcitschrift  d.    Savignv.    Stiftung,   Rom.   Abtheil.,   II, 

2.  CoIHiiet,  art.  cit.,  ^,31  sg. 

3.  Allora  il  matrimonio  si  denominava  Comtincur.  Vcdi  H.  d'Arl>ois, 
Nouv.  revue  hist.  de  droit,  XV,  304:  Études  sur  le  droit  celtique,  I,  227  e 
229  sgg. 

4.  CoUiiiet,  cit.  lav.,  322,  che  dimostra  non  esservi  relazione  fra  la  dona- 
zionc  Gallica  c  il  «  douaire  »  francese,  dcrivato  invece  dalle  costumanze 
Germaniche.    —  Puoi  inoltre  leggerc  d'Arbois,  Etudes,  ace,  I,  232  sgg. 


428  Francisco  Paolo  Garojalo. 

un'  altni  dote;  e  cio  allô  scopo  di  reiidcrc  niigliorc  c  più  garen- 
tita  la  condizione  economica  dcUa  donna.  Il  suo  valore  tu  tissato 
a  meta  délia  dote,  per  i  paesi  dell'  Oriente  (seconde  il  libro  di 
diritto  Siro-romaiio)  ^  Finchè  Giustiniano  non  ebbe  stabilito 
corne  principio  assoluto  in  qualunque  caso,  1'  identità  del 
valore  dclla  iios  con  quello  délia  clonatio  (chiamata  ora  «  propter 
nuptias  »)-. 

Su  queste  innovazioni  hanno  influito  senzadubbio  i  costumi 
giuridici  dell'  Oriente?,  fin  da  Costantino,  e  specialmente  dal 
V  secolo,  mentrechè  in  Occidente,  cioè  nell'  Occidente  civile, 
non  esistever  la  nécessita  délia  o^pr^  e  dei  l^zzy.'^.  Noi  notiamo 
soltanto,  che  1'  uso  necessario  délia  dote  e  délia  donazione, 
anzi  del  loro  perfetto  equilibrio,  esisteva  in  una  parte  dello 
Occidente,  sei  secoli  prima  di  Giustiniano.  Se  non  è  lecito 
credere  ad  una  diretta  relazione  fra  il  costume  Gallico  e  la 
misura  générale  Giustinianea,  é  innegabile  che  taie  costume 
non  era  proprio  del  solo  Oriente,  ma  era  invece  diffuso  e 
antico. 

Per  effetto  délia  conquista  romana,  grande  fu  il  mutamento 
nella  vita  civile  e  politica  dei  Galli,  con  inestimabile  buneticio 
générale.  Segui  la  trasformazione  del  Cantone  in  Civitas  del 
tipo  romano;  con  l'  introduzione  sempre  più  ampia  del  diritto 
romano5  scomparvero  successivamente  le  istituzioni  e  usanze 
incompatibili^. 

1.  Cod.  Paris,  p.  40;  cf.  Milleis,  Reichsrecht  u.  Volksrecht,  p.  256. 
Ciô  aveva  luogo  nel  solo  caso  di  matrimonio  dette  k'yyiiaso;,  che  differiva 
dall'  ayoaso;  in  sostanza  per  la  çï,':;vr|  e  i  ooicsâ  (vedi  St.  Brasslo/f,  Zur 
Kenntniss  des  Volksrechtes  in  den  romanis.  Ostprovinzen  des  rôm.  Kaiser- 
reiches,  Weimar,  1902,  p.  70  sgg.). 

2.  Nov.  97  ;  e  anche  il  cit.  libro  Siro-romano  (cod.  P.  40,  Arab.  51,  e 
Arni.  45).  Dei  moderni  scrittori  cf.  Cuq,  o.  c,  II,  810.  La  riferita  misura 
non  era  liniitata  alF  Occidente  soltanto;  onde  non  esisteva  più  difterenza 
tra  r  Oriente  e  1'  Occidente  quanto  al  rapporte  fra  la  donatio  e  la  dos. 

3.  Vedi  M.  Foiot,  Rôm.  Rechtsgesch.,  lll  (1902),  p.  239. 

4.  lirasslojf,  opusc.  cit.,  90  sg. 

5.  Che  prima  si  applicô  aile  città  romane  e  latine,  indi  man  mano  aile 
altre.  Puoi  cf.  Gilsoii,  Le  droit  sous  la  domination  romaine,  1900. 

6.  Alcuni  particolari  costumi  rimasero,  conciliati  coi  principî  giuridici 
romani.  Intorno  ai  fidecommessi  si  puô  osservare,  che  se  fin  nel  tempo  di 
Ulpiaii.  era  permesso  redigerli  in  lingua  «  gallicana  »  (Dig.  XXXII,  tit.  I, 
De  leg.  et  fideiconmi.,  §  11),  ciô  doveva  essere  in  corrclazione  con  qualche 
particolarità  intrinseca  ail'  istituto  niedesimo. 


Questioni  di  Diritio  Celtico.  429 

Si  afFermô  incontrastata  1'  autorità  dello  Stato  ^  ;  furono 
salvagLiardati  gV  interessi  di  ognuno  e  di  tutti;  e  la  proprieta 
divenne  definitivamcnte  e  interamente  individiiale-. 

Napoli,  agosto  del  1903. 

Fraiicesco  Paolo  Garofalo. 


1.  Il  Collegio  dei  Druidi  finalmcnte  scompar%'e.  Le  attribuzioni  giudiziarie 
furono  certamente  le  prime  o  tra  le  prime  ad  essere  soppresse. 

2.  Da  suddivisioni  del  territorium  (délia  civitas)  e  del  pagus  sorge  il 
«  fundus  ))  gallo-romano  col  suo  ager  e  le  sue  villae,  ch'  è  la  base  del 
catasto  e  dell'  imposta  fondiaria  sotto  1'  Impero. 


Revue  Celtique,  XXIV  2g 


NOTES  SUR  AR  FUKNES  AC  AR  JAGRIN 


Rev.  Celt.,  XXIV,  258,  v.  2,  ct(a)  cn-eus,  lisez  (c)ta  cn-em 
(enem,  signe  des  verbes  réfléchis).  *Et'  pour  cia  donc  est  aussi 
insolite  que  1a  est  connu,  cf.  mon  Glossaire  moyen-breton, 
p.  21,  325,  etc.  ;  on  le  trouve  au  vers  23  de  notre  texte.  Nin 
...  en-ens  voudrait  dire  «  nous  avons  »  (rencontré),  ce  qui 
n'aurait  pas  de  sens  ici.  Voir  une  faute  du  même  genre,  au 
v.  48. 

V.  6,  1.  ni  (a)  so. 

V.  7,  supprimer  la  ponctuation  finale  (Dieu  a  dit  que... 
seraient). 

V.  8,  1.  a(c  ar).  Pour  la  suppression  du  second  article,  cf. 
les  vers  121,  122;  c'est  le  premier  qui  est  sous-entendu,  au 
V.    118. 

V.  9,  mal  rythmé,  qu'on  peut  rétablir  ainsi:  Hola  'ta,  via 
mignon,  tavomp  hrerna  'r  pennad.  Voir  v.  98. 

V.  10,  texte  et  traduction  impossibles.  Il  doit  y  avoir  (rac) 
me  voel  eru...  boas,  je  vois  arriver...  encore.  Hoar  n'est  donc 
pas  pour  voar  sur  (p.  256),  cf.  v.  72. 

Le  personnage  Ar  Joaiislcd,  annoncé  par  les  mots  cnr 
hamarad  un  camarade  est,  dans  toute  la  pièce,  un  être  masculin  ; 
au  lieu  de  «  la  Joyeuseté  »  il  faudrait  «  le  Plaisir  ».  Cette 
petite  rectification  eût  pu  prévenir  la  distraction  singulière 
relative  au  mot  paoïir,  entre  les  v.  87  et  88. 

V.  II,  1.  penos  (a)  ra. 

V.  17,  p'ini  est  le  trécorois  pini  écrit  par  quelqu'un  qui  y 
sentait  une  réduction  de  pehini.  Pa  (pour  7110)  oc'h  cii:^  biiii 
n'eût  jamais  abouti  à  p'ini  oc'h  eus.  Cf.  pini,  v.  34.  Ces  variantes 


Notes  sur  Ar  Furncs  ac  ar  Jagrin.  45 1 

graphiques  n'ont  aucune   importance  ;  voir   la  remarque  au 
V.  44. 

V.  19,  1.  me  yel(o)  ganach.  Le  fontastiquc  f^^/;;«r/;  (cf.  p.  256) 
appuie  la  correction  du  v.  10,  qui  suppose  une  confusion 
inverse  entre  a  et  u. 

P.  260,  V.  20,  eun  Doue  =  «  un  Dieu  »,  c'est-à-dire  tout 
simplement  «  Dieu  »,  cf.  Gloss.  732. 

V.  21,  la  rencontre  avec  le  vannetais  cit  est  fortuite.  Peut- 
être  taut-il  lire  vit.  La  syncope  *serigin  est  inacceptable;  de 
même  pour  toutes  les  autres  de  ce  genre,  admises  sans  un  seul 
indice  sérieux. 

V.  22,  1.  (cll)Ics. 

V.  24,  25  :=  «  Mais  avec  toi  (littéralement  «  pour  avec 
toi  »)  je  ne  parlerai  plus,  et  ne  ferai  pas  un  pas  en  ce  monde 
jamais  ».  Sur  cet  emploi  de  cvit^  pour,  cf.  mon  Glossaire  moyen- 
breton,  p.  227,  228.  Er  n'a  rien  de  vannetais,  c'est  une  notation 
de  eur,  un  (on  prononce  er  dans  une  partie  du  Léon).  Voir 
V.  68.  Ne  vin  quel  n'a  jamais  voulu  dire  «  je  n'irai  pas  ». 

V.  27,  mal  rythmé,  qu'on  peut  corriger  ainsi  :  a  [me\  ne 
delesin  bi(rvi)qiien  ar  voutaillal. 

V.  28,  1.  A-te  ive,  (ma)  mignon. 

V.  29,  lis.  probablement  [bars]  ervro. 

V.  30,  1.  assîir,  mar  d-out  den  giie,  certes,  si  tu  es  un  homme 
gai.  Cf.  assnr,  v.  54;  gue,  Rev.  Celt.,  XI,  189,  190,  Gloss., 
250. 

V.  33,  1.  er  bed  (man)  anlieramant  (peut-être  à  l'origine  er 
bed  man  en  antier). 

V.  34,  ].  (pini)  ou  (pini  a)...  guainaret  (quamarat). 

V.  36,  1.  (di)leset;  anoys  est  peut-être  pour  d/wjv. 

V.  37,  1.  (an)  divertessamanchou. 

V.  38,  1.  me  (a)  so. 

V.  39,  treo  deiis  a-re  vravan  =  choses  des  plus  belles. 

Y.  41,  l.  (a)  so  (eii)n;  ou  peut-être  a  so  eun  ...  (0  h-eus). 

P.  262,  V.  42.  En  rétablissant  eun  (et  non  eur),  on  a  un 
vers  mal  rythmé.  Il  pouvait  y  avoir  gante  (oll),  oi\  g  rit  (-hu). 

V.  43,  1.  pe  quent  (pour  abars)  fin  0  pue  0  p(e:^)oqucuu  (c)u-o 
calon. 

V.  44,  1.  probablement  sellet  ma  abit  [me]  (en)  quichen  (a). 


4? 2  E.  Ernault. 

Abit  veut  dire  «  habits,  habillement  »  et  non  «  manière  de 
faire  ».  Après  en  qiiichen  on  ne  met  point  la  prép.  a;  le 
copiste  a  voulu  dire  o  hini  o  taou,  «  auprès  des  vôtres,  tous 
deux  »,   cf.  V.  36.    Pour  la   notation,  cf.    0  bciis  vous  avez, 

V.    41,    rr:  och  eus,    IJ. 

V.  45,  1.  ac  c-veljet  neiise  a  ne  d-on  quel  otro  =  et  vous  verrez 
alors  si  je  ne  suis  pas  un  monsieur.  Il  n'y  a  pas  de  verbe  *evelf- 
ni  *evel-,  imiter. 

V.  46,  1.  prob.  Nan  ne  n-cus  quet  \)iep  lecb]cr  hed  niau,  ()iia) 
mignonet. 

V.  47,  1.  a-ne...  ana(va)i ;  cf.  vers  73. 

V.  48,  1.  d-en-eui,  cf.  v.  2.  La  construction  est  irrépro- 
chable; cf.  dihoaUit  da  oher  foJIénte:^^,  gardez-vous  de  fliire  folie, 
dict.  du  P.  Grégoire,  etc.  C'est  *diounIit  eus  gJ  or  i fi  an  qui  aurait 
besoin  de  garant!  Il  n'y  a  donc  rien  de  vannetais  dans  la 
syllabe  de. 

V.  49.  Il  n'y  a  pas  à  séparer  pe-ot ramant,  cf.  paut ramant, 
petramaùn,  Gloss.,  466.  Coefet  =  vous  tomberez,  cf.  e-veljet, 
V.  45.  Er  =  dans  le,  ce  qui  est  la  forme  commune.  Son  e 
pouvait  disparaître  dans  la  prononciation,  à  moins  que  paner 
n'ait  remplacé  un  autre  mot  {sac'b,  sac)  ? 

V.  50,  1.  mado  (a)Ues  (a)  dremen.  Dreist  peb  iiii  signifie  «  à 
côté  »  plutôt  que  «  à  portée  »  de  chacun. 

V.  51,  il  faut  quelque  chose  comme  a  goudechom  \bep  iiuvit] 
d-o  bisitan  (e)n-o-~y  «  et  après  reste  sans  les  visiter  »  ;  cbom  da 
ne  veut  jamais  dire  «  cesser  de  ».  La  syllepsc  qui  fait  accorder 
un  verbe  au  singulier  avec  un  nom  au  pluriel  (inado,  les  biens 
personnifiés  =  la  Fortune)  se  retrouve  aux  v.  96,  97. 

V.  53,  1.  boni  (a)  gont  ase  cojou  [/;a]  ne,  ou  [pere^  n(e). 

V.  54,  1.  me  (a)m-eus. 

V.  57,  1.  (e)n-or. 

V.  58,  1.  eo  (o)r...  (ac)  ive,  ou  peut-être  (eo)  or,  et  ac  i(v)e, 
cf.  eil,  V.  21  ? 

V.  59,  1.  dre  ar  bed  \man]. 

P.  264,  V.  60,  e  SeJcno  serait  «  ses  Silènes  »  et  non  «  son 
Silène  »;  encore  attendrait-on  *Selencd.  Je  suppose  plutôt  tme 
erreur  pour  leseno,  lois. 

V.  61,  di-me,  a  corriger  en  d-in. 


Notes  sur  Ar  Fûmes  ac  ar  Jagrin.  433 

V.  64.  Langue  et  métrique  sont  invoquées  à  faux.  Anesan 
=■  sans  lui,  de  ânes,  sans,  Gloss.,  444.  La  locution  hep  anesan 
est  insolite  et  donnerait  d'ailleurs  ici  aman,  comme  à  la  ligne 
précédente.  C'est  le  second  hémistiche  qui  doit  s'allonger:  ni 
ne  d-omp  \iii\  nctra  ? 

V.  65,  doens,  1.  prob.  deveiis. 

V.  66,  1.  ar  paour,  (ac)  ar  pinvidic,  ou  ac  ar  pinv(id)ic, 
en  car  g[u]ir,  [an  dud]  tout  (tous  les  hommes). 

V.  68,  nie  a  guiniad  (pour  gnimiad,  peut-être  guinviad)  oii^^ 
och  =  je  vous  dis  adieu,  je  vous  quitte.  No  h-eus  quel  =  vous 
n'avez  pas;  er  doit  être  pour  eur  (une  même  opinion),  cf.  v. 
25. 

V.  70,  1.  partout  [ol]  ? 

V.  71,  très  corrompu.  Ce  qu'il  y  a  de  sûr,  c'est  que  me  a  so 
ne  veut  point  dire  «  j'ai  »,  et  que  al  n'est  pas  l'article  devant 
gont. 

V.  72,  1.  nie  (a)  so\  da  est  probablement  pour  dre.  Ya  oui 
a  deux  syllabes,  comme  ia,  Bue:{  ar  pêvar  mab  Enion,  Morlaix 
1866,  p.  25,  66,  169,  182,  etc.,  cf.  Rev.    Celt.  xiii,  356. 

V.  73,  1.  ana(va)t,  cf.  v.  47. 

V.  75,  1.  e-noas  \a\  ractal  (nu  et  immédiatement)? 

V.  78,  79,  1.  a  partout  (e-)lech  ma  ban-e  cavan  mignonet  (Ac) 
a  bartag  0  maleur...  (e)vel  =^  «  et  partout  où  je  vais  je  trouve 
des  amis  qui  partagent  leur  malheur  avec  moi.  »  C'est  un  peu 
loin  de  la  corneille  qui  chante,  etc.  :  il  faudrait  en  ce  cas  ma  can 
ar  gavan...  e  maleur. 

V.  80,  voir  V.  94,  95. 

V.  81,  evit  ar  à  corriger  en  d-ar. 

V.  82  =  qu'il  sera  par  moi  enchaîné. 

V.  83,  1.  me  assur  ne  allô  (ne)mert. 

P.  266,  V.  84,  1.  Demp  [ta]  ? 

V.  85,  on  Sa l ver,  à  corriger  en  Jésus  on  niestr? 

V.  86,  er,  à  corriger  en  dre  ar  ? 

V.  87,  le  premier  hémistiche  à  corriger  a  da  rei  e  venno\} 

Dans  l'indication  scénique  qui  suit,  en  paour  =  en  pauvre, 
en  habits  de  pauvre;  jamais  ce  mot  n'a  signifié  peur.  Sur  les 
représentants  de  cette  dernière  famille  romane  en  breton,  on 
peut  voir  Gloss.,  644,  645. 


4^4  ^-  f'^^'^iUilt. 

V.  88,  1.  a  piou  (a)  ni  je. 

V.  89  =  réduit  à  un  état  si  misérable. 

V.  90,  l.  despignel  (co). 

V.  91,  cviî  devrait  être  ober,  ou  quelque  autre  verbe. 

V.  92,  1.  l avare t  ;  =:=  il  y  a,  certes,  quelque  temps,  il  m'avait 
été  dit. 

V.  93,  pas  de  point  final. 

V.  94,  95,  1.  (Penos)  a  vije  bel  émet  ganin  a  dra  serieii  Ar 
pes  a  sa  cruel.  Pa  ra  Doue  (d-iii)  sclerigen  =  «  que  m'arriverait 
assurément  ce  qui  est  arrivé.  Quand  Dieu  donne  (sa)  lumière  ». 
La  rime  prouve  que  scJeripn  est  une  fliute  (sertiii,  v.  80,  est 
une  variante  possible  de  serien,  cf.  GIoss.  102,  103,  mais  mau- 
vaise à  cet  endroit,  la  rime  étant  également  en  f;/). 

V.  96,  97,  1.  reson  so  da  la(va)ret  \d-in\  penos  ar  niado  Ne 
chomje  quel  atao  gant  ar  memeiis  (met  ma)  Otro  =  on  a  (eu) 
raison  de  me  dire  que  les  biens  ne  resteraient  pas  toujours  avec 
le  même  maître.  D-in  avait  passé,  par  erreur,  au  vers  précé- 
dent. Met  ma  doit  être  de  même  une  méprise  provenue  des 
mots  mes  me  qui  commencent  le  vers  suivant.  Voir  v.  50,  51. 

V.  98,  1.  aman  au  lieu  d'amoîi  (cf.  holo,  v.  9,  à  lire  bola). 
Voir  V.  115. 

V.  99,  1.  mont  (a)  ran  d-o  saJndin. 

V.  100,  1.  la(va)rel  :  ebien  a  trois  syllabes,  comme  he  bien 
dans  Tragédien  sant  Gnillarni,  Movh'ix,   181 5,  p.  31,  38,  etc. 

V.  102,  1.  (a)  voa. 

V.  103,  1.  setn  [en]  (e)ii-enn  état  [so]  ;  car  il  est  peu  probable 
qu'on  ait  prononcé  Ve  de  pitoyable. 

V.  104,  1.  me  (a)  m-eus  song  mad  =  je  me  rappelle  bien. 

V.  105,  me  est  à  changer  en  ma:  «  si  j'avais  voulu  suivre 
cet  avis  »  ;  autrement  il  y  aurait  car  je. 

V.  107,  1.  prob.  n-oa  quel  tolet  voarnon  Paoïireiite  c  hriffo. 

P.  268,  V.  109,  1.  (di)gantan. 

V.  iro,  assistans  a  dii  remplacer  siconr. 

V.   III,  1.  (e)vidoi)ip. 

V.   112,  ebars,  faute  pour  abers. 

V.   114,  <;^();//  est  à  lire  goiit  ;  cf.  v.  119. 

V.   Il),  divaad,  sans  doute  pour  divoad  ;  cf.  v.  98. 

V.  117,  rajeslan   est   une   corruption,   peut-être    purement 


Notes  sur  Ar  Furnes  ac  ar  Jagrin.  435 

graphique,  de  rejistah,  variante  de  re:{ista,  en  moyen  bret. 
n'sislaff. 

V.  118,  1 19  =  «  et  aussi  bien  pauvreté  et  même  la  douleur 
devront  toutes  mourir  et  quitter  la  terre  ».  Tout  est  à  lire  tout  ; 
cf.  v.  114. 

V.  121,  doe  à  corriger  prob.  en  deiis  ;  1.  a(c  ar),  voir  v.  8. 

V.  122,  1.  (a)r  Baourente. 

De  ces  notes  résultera,  je  l'espère,  la  preuve  que  l'auteur 
de  la  pièce  en  question,  pauvre  poète  assurément,  mettait 
pourtant  la  césure  classique  au  milieu  de  ses  alexandrins,  et 
qu'il  ne  faisait  subir  aux  mots  de  sa  langue  ni  mutilations  arbi- 
traires, ni  constructions  barbares. 

E.  Ernault, 


TABLE 


DES    PRINCIPAUX    MOTS    ÉTUDIÉS    DANS    LE    TOME    XXIV 
DE    LA    REVUE   CELTIQUE'. 


I.  Gaulois  ou  viEux-CELTiauE, 

ET  OGAMIQUE. 

(Voir  pp.  75-83,  102,  112,  118,  119, 
164-169,  210-212,  218,  221,  223,  229, 
251,  2Ç2,  5H,  ;i5,  518,  330,  337.) 

aball-,  pomme,  115. 

-acos,  2  10,  211,  295,  296. 

Aliso,  225. 

Allobroges,    ceux   d'un    autre    pays, 

émigrés,  168,  169. 
ambi-,  408. 
Andesagina,  216. 
Anextlomari,  i  12. 
are-,  408. 
Arebrigium,  408. 
aremoricus,  327. 
BAI .''  114. 

bardes,  barde,  poète,  254. 
bebr-,  castor,  2  10. 
Bebrona,  216. 
Belgae,  168. 
Bibracti,  1 16. 
Biraci,  1  19,  340. 
BOI?  114. 
Boiacus,  2  10. 
Bracatu'm),  culotté,  342. 
Bratuspantium,  2  10. 


Bpaùov,  211. 

Briamail,  229. 

-briga,  210,  211. 

-brigium,  408. 

caium,  enclos,  299. 

CALUS?   1  I  4. 

Cameius,  1  1  2. 

candetum,  mesure  de  surface  rurale, 

317,  318,  338. 
Capedunum,  2 10. 
Carantillus,  211. 
Carantocus,  104. 
Caratacus,  104. 
Carentonna,  211. 
Kaaa'.Ta/.o:,  337. 
Catacus  «  guerrier  »,  229,  340. 
Cavaros,  220,  221,  232. 
CEUSAs,  113. 
Cintullus,  211. 
Cintusmius,  112. 
Coinnagi,  1 19. 
Comontorios,  220,  232. 
Cunopennus,  2  1  2. 
cvis?  114. 
Dagomarus,  340. 
dervo-  «  chêne  »,  327. 
Drappus,  211. 


I.  Cette  table  a  été  faite  par  M.  Ernault. 


Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV .         4^7 


Dubnae,  1 19. 

-dunum,  212,  218. 

Epamanduodurum,  168. 

Esus,  102. 

Flou,  229. 

Gentil,  t  1  2. 

giamon  «  mois  d'hiver  »,  315. 

Gippa,  I  12. 

Gobannion,  228. 

Grannus,  i  i  1 . 

Iccius,  340. 

Illiomarus,  340. 

LABARACI  ?    114. 

leuga,  lieue,  5 1  7. 

Lovernios,  210,  218. 

Lugu-,  209,  212. 

Lugudunum,  21 2. 

Maccutreni,  229. 

Maddacatus  (les  deux  d  barrés),  112. 

-magos  «  champ  »,  293. 

MAaui,  du  fils,  113,  114. 

MAaUITRENI,    229. 

-maros  «  grand  >■>,  293. 
Mediolanum,  101. 
Menos,  2  lo. 
MEUTiNi,  113. 

Moridic  «  magnanime  »,  228,  229, 
3S8. 

MUCCOI,    113. 

Neutto,  1 18. 

Osa,  230. 

Osismii,  288,  289,  294. 

Ossismii,  294. 

Oxismii,  294. 

Parisii,  167. 

Petrucorii  «  quatre  bataillons  »,  167. 

Pictavi,  167. 

Randosatis.  340. 

Reburrus?  232. 

Ricoria,  340. 

Rigisamus,  340. 

Sabrina,  1  i  5. 


SALiciDUXi,  229. 

samon  «  mois  d'été  »,  315. 

Sanomus,  216. 

Satta,  112. 

Sauconna,  221,  230. 

Sequani,  168. 

Sextani,  364. 

Sextanmandui,  364. 

Sextantio,  364. 

Sextantius,  364. 

Soucona,  221 ,  230,  231. 

-spantium,  210. 

Tarodunum,  212,  213. 

tarvos,  taureau,  227. 

Tegernacus,  229. 

Teutates,  1 16. 

Titalvis,  i  19. 

TORAEs?  "  monument  »?  113. 

Tricasses,  101. 

TJÀr],  TjÀ'.;,  220. 

Turnos,  211. 

Uxama,  294. 

Uxantis,  295 . 

Uxisama,  294. 

Vasso  Caleti,  209. 

Vectit...,  I  19,  340. 

O'JcV'.TOQjTa,   119,  340. 

(  )jYjZ0J'J.7.Z,rj;  ,     537. 

Verdunum,  211. 
Vesontio,  101. 
vindo-,  211. 
Viredonis,  1  19. 
voBARACi?  114. 
Volcae,  169. 

II.  Irlandais. 

(Voir  pp.  42,  47,  49,  51,  55,  SI'  65. 
68-70,  98,  181,  183,  185,  189,  193, 
19s,  202-207,  225,  27J,  277,  279, 
281,  285,  286,  287,  306-308,  329, 
345,  366-368,  573,  394.  404-407-) 

-ach,  collectifs,  217. 

adroneestar,  il  a  attendu,  226. 


45S         Table  des  principaux  mois  étudies  dans  le  tome  X'XIV . 

al,  timide,  217.  cirgach,  fait  d'armes,  20^. 

Alba,  Grande-Bretagne,  122,  229.  Clydagh.  22S. 

amdin,  amhain,  seulement,  389. 

an,  rapide,  2  1  7. 

an,  splendide,  2  17. 

Ana,  Anu,  526. 

anamchara,  directeur  de  conscience, 

107. 
apaig,  mûr,  217. 
ar,  dit-il,  ]<^\. 

-ar-,  -er-,  préfixe  de  parfait,  70. 
arco,  je  demande,  527. 
arneutsa,  j'attends,  226. 
arruneastar,    parce   qu'il   a  attendu, 

226. 
arutneithiussa,  je  t'ai  attendu,  226. 
atfét,  adfét,  il  raconte,  213. 
attrùagh,  très  misérable,  68. 
ballrad,  membres,  204. 
bân,  blanc,  41  2, 
barr,  domination,  409. 
beist,  bête,  106. 
bi  (ro  — ),  il  frappa,  409. 
bir,  broche,  335. 
blâithe,  fleuri,  2  17. 
bràthir,  frère,  298,  299. 
bretli,  sentence  du  brehon,  214. 
bri,  colline,  408. 
brot,  aiguillon,  409. 
bru,  ventre,  1 70. 
cailech,  coq,  215. 
caille,  manteau,  106. 
cairde,  amitié,  105,  106. 
Carthach,  104.  , 

casair,  grêle,  299. 
cathar,  guerrier,  204. 
cathir,  ville,  298,  299. 
ceas,  repos P  390. 
cel,  mort,  286 

cenchossach,  têtes  et  pieds,  217. 
cet,  cead,  permission,  224. 
ciall,  amas,  360. 


coïc,  cinq,  171. 

corcarda,  de  pourpre,  205. 

Cothraige,  Patrice,  107. 

crannog,  228. 

Curnén,  3  50. 

dalte,  disciple,  106. 

doagaim,  j'emmène;  je  saisis,    123. 

dia,  dieu,  327. 

doe,  lent,  tardif.  170. 

do  uccim,  je  sais,  je  comprends,  171. 

druine,  broderie,  2  1  7. 

eclais,  église,  106. 

écomnart,  faiblesse,  69. 

esca,  lune,  106. 

fera,  quantité  ou   valeur  suffisante, 

1 22-1 24. 
ferb,  vache,  227,  535. 
ferb,  mot,  286. 
fertas,  fuseau,  327. 
fir,  vrai,  juste;  légal,  ayant  la  valeur 

exigée  par  la  loi,  121-126. 
frithaire,  friothaire,  veille,  340. 
fu-,  fo-,  sous,  2  14. 
fugell,  jugement,  promulgation  de  la 

sentence  du  brehon,  214. 
fûrthain,  quantité,  valeur  suffisante, 

123,  124. 
gadar,  basset,  206. 
Garmon,  Gorman,  328. 
gell,  gage,  enjeu,  21^,  215. 
giallus,  état  d'otage,  206. 
glé,  éclat,  206. 

grauberla,  langue  du  corbeau,  555. 
hirna,  cerveau?  287. 
icht,  clan,  122,  125. 
indiu,  aujourd'hui,  521. 
in-made,  en  vain,  224. 
ith,  bouillie,  327. 
labar,  arrogant,  2  1  7. 
laigiu,  moindre,  409. 


Tdblc  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV .        459 


lap,  boue,  2 17. 

li  sûla,  couleur  d'oeil,  brillant,   124. 

madach,  inutile,  224. 

mam,  main  pleine,  410. 

mer,  fou,  3  ^4. 

merb-,  pourri,  flasque,  308,  309. 

merbigim,  je  pourris,  306-309. 

midiur,  je  juge,  215. 

mleith,  soin  aux  bestiaux,  217. 

mod,  façon,  287. 

Mogarman,  Mogorman,  328. 

monaistir,  mainistir,  mainister,  mo- 
nastère, 106,  107. 

montar,  muinter,  famille,  107. 

Morrfgan,  325. 

muide,  muid,  106. 

Muma,  Munster,  229. 

nathir,  serpent,  299. 

on,  défaut,  tache,  2  17. 

onôir,  honneur,  343. 

or,  plaidoirie,  prière,  217. 

Orrtanain,  Jourdain?  392. 

Pangur  Bân,  412,  413. 

Patraicc,  Patrie,  106,  107. 

pennit,  pénitence,   106. 

pupall,  tente,  1  10. 

ro-,  préfixe  de  parfait,  225. 

rogabus,  j'ai  pris,  226. 

roguin,  grand  carnage,  287. 

sacarbaic,  sacritice,  106. 

sâith,  souffrance,  111. 

samhlâ,  distance  parcourue  en  un  jour 
d'été,  393. 

scolb,  sgolb,  éclat,  copeau,  1  1 5. 

seiss,  il  s'est  assis,  226. 

sethar,  fort,  3  58. 

sethar.  de  la  sœur,  298. 

siasair,  siassair,  il  s'est  assis,  226. 

sith,  long,  5  58. 

Sithchenn  «  longue  tète  »,  207. 

sochar,  conditions  honnêtes,  124, 
125. 


tathchur,  taidchur,  retour,  406. 

-timmarnad,  il  fut  commandé,  70. 

ticsaim,  tiscaim,  je  retire,  1 1 . 

ti'scébad,  il  tirerait,  11,  12. 

Torrian,  ?6i. 

tréicim,  j'abandonne,  363. 

trû,  mort,  224. 

tucsat,  ils  portèrent,  98. 

tugadar,  ils  portèrent,  98. 

Tundal,  1 10. 

uibne,  petit  vase  à  boire,  217. 

uile  iceadh,  gui,  34^. 

uinge,  once,  106. 

ulcha,  barbe,  221,  229. 

III.  GAÉLIQ.UE  d'Ecosse. 

aithne,  connaissance,  322. 
caïman,  colombe,  322. 
nead,  nid,  322. 
uilic,  uilioc,  gui,  345. 

IV.  Gallois. 

(Voir  pp.  99,  361-363.) 

aes,  bouclier,  292-294. 

Aes,  292. 

aesfa,  endroit  de  refuge,  293. 

ais,  eis,  flancs,  côtes;  lattes,  293. 

amysgafn,    amysgawn,    très     léger  ; 

agréable,  408. 
ancwyn,  friandise,  mets  délicat,  84, 

359- 
Anna,  326. 

annghyfnerth,  faiblesse,  69. 
ar,  gl.  diciens,  355. 
ar,  gazouillement,  langage.''  355. 
-ar,  5H-3S6- 
araith,  discours,  355. 
asen,  côte  ;  latte,  293. 
athru,  très  misérable,  68. 
attreg,  arrêt;  regret,  365. 
baranres,  ligne  de  bataille,  front  des 

troupes,  362. 


440         Tdtlt  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV. 


bidwen,  petite  fille,  409. 

bidwyn,  petit  animal,  409. 

braen,  en  décomposition,  409. 

braenar,  terre  en  jachère,  409. 

brawd,  frère,  299. 

brwyd,  broche,  409. 

brwydau,  pièces  du  métier  de  tisse- 
rand, 409. 

brwydo,  broder;  entrelacer,  409. 

bry,  colline,  408. 

cadwr,  guerrier,  204. 

cae,  enclos,  299. 

caer,  ville,  299. 

Caer,  298. 

camvvedd,  faute,  4. 

camweithred,  faute,  4. 

carennydd,  bonté,  parenté,  106. 

Cenedr,  365. 

chwaer,  sœur,  299. 

chwiorydd,  sœurs,  299. 

cin,  morceau,  lambeau,  409. 

Clydach,  228. 

cuin,  cwyn,  plainte,  3  59. 

cwynûs,  souper,  8^,  359. 

cyhyd,  d'égale  longueur,  312. 

cyhydedd,  équinoxe,  3 1 2. 

cymhwyso,  égaliser,  4. 

cynhyrfu,  mettre  en  mouvement,  agi- 
ter, 115. 

cynran,  première  partie,  359. 

cythryflu,  troubler,  115. 

ditfeith,  stérile,  sans  valeur;  désert, 
nu,  363. 

dyar,  bruyant,  bruit,  355,  356. 

-cdic,  356. 

edrych,  vois,  352,  353. 

eglwys,  église,  106. 

eidion,  bœuf,  9. 

emendiceid,  maudit,   3^3. 

gair,  mot,  3  ^fa. 

gloyw,  brillant,  206. 

gorchuit,  il  accable?  359,  360. 


gorchwy,  grande  charge,  360. 

gorddyar,  très  bruyant,  555. 

gorimyn,  petite  crevasse,  409. 

goriluit,  s'enfuir,  se  sauver?  359. 

gorllwydd,  prospérer,  3  (9. 

groar,  cri  rauque,  355. 

gur,  homme,  413. 

gwaelod,  fond,  349. 

gwerthyd,  fuseau,  327. 

gwin,  vin,  351,  356,  357. 

gwinen,  bai,  356,  357. 

gwr,  homme;  mâle,  413. 

gwrcath,  matou,  413. 

gwrym,  ourlet,  409. 

gwyrdd,  vert,  353. 

gwystl,  otage,  206. 

Haerdur,  i  i  2. 

hanu,  descendre  de,  4. 

heddyvv,  aujourd'hui,  321. 

hen,  vieux,  327. 

hoed,  regret,  i  1  1 . 

hyd,  longueur,  207,  3  58. 

hydr,  hardi,  3  58. 

ieuanc,  jeune,  327. 

kinran,  kynran,  chef,  350,  351,  357- 

llaethygen,  laitue,  409. 

liai,  moindre,  409. 

Ilif,  lime,  410. 

llwm,  nu,  224. 

marchogion,  chevaliers,  106. 

maurhidic,  magnanime,   majestueux, 

généreux,  3  57,  3  58. 
mawaid,  plénitude  des   deux  mains, 

410. 
mawr,  grand,  3  ^8. 
mawrhydi,  majesté,  358. 
mer,  fou,  354,  5S<^''- 
meredic,  fou,  sans  raison,  3  0. 
mererid,  fou,  351,  354,  356. 
mererid.  perle,  3  54. 


Table  des  principaux  mois  étudiés  dans  le  tome  XXIV.         441 


menv,  pourri,  flasque,  309. 
merwerydd,  agitations,  vaines  futili- 
tés ;  agitation  des  flots  de  la  mer, 

5S4- 
meryerid,  perle,  554,  356. 
mor,  si,  tellement,  293. 
nen,  faîte,  410. 
palar,  action  de  bêcher,  410. 
pan,  drap,  fourrure,  415. 
panwr,  foulon,  415. 
parchu,  honorer,  ^. 
pedeir,  quatre,  fém.,  299. 
pi,  pie,  410. 
pieu,  il  possède,  9. 
rhim,  bord,  409. 
rhis,  ce  qui  est  brisé,  411. 
rhod,  roue,  293. 
rhodawr,  bouclier,  293. 
rhuglen,  brosse,  411. 
rhuglo,  brosser,  411. 
rhwyll  gwëydd,  partie  du  métier  de 

tisserand,  410. 
sagiad,  action  de  serrer,  411. 
Seithenhin.  364. 
seithun,  semaine,  364. 
swyno,  bénir,  8. 
tant,  corde,  408. 
tardd,  sortie,  écoulement,  cours  d'eau, 

pousse  de  végétal,  215. 
teir,  trois,  fém.,  299. 
terruin,  terwyn,  terrible,  redoutable, 

360,  361. 
teth,  (un)  pis,  311. 
tirion,  gazon,  41  i . 
titen,  bout  de  la  mamelle,  311. 
toniar,  bruit  des  flots,  555,  356. 
trangc,  fin,  déclin,  mort,  363. 
tyrfu,  élever,  resserrer,  reculer,  115. 
uirde,  vert,  353. 
uchelfar,  gui,  34^. 
uwd,  bouillie,  327. 
wenestir,  échanson,  351,  361. 


-wr,  415. 
Ystrad,  228. 

V.  CoRNiauE. 
(Voir  pp.  2-10,  \^fy.\6i,  300-505.) 

a,  qui,  159. 

a,  ow,  en  (faisant),  i  59,  160. 

adrès,  par-dessus,  1 58. 

a  goye,  à  l'intérieur,  7. 

aman,  en  haut,  1 1;9. 

andelarabo,  ainsi  soit-il,  10. 

angi,  eux,  4. 

a  vesta.  de  lui,  1 58. 

beaw,  il  possède,  9. 

bo5,  être,  i  ^8. 

cabmwithe,  fautes,  4. 

caites,  femme  esclave,  3. 

Carabes,  292. 

coggas,  prêtre,  160. 

compoza,  égaliser,  compenser,  4. 

coth,  vieux,  1 57. 

crovetha,  coucher,  8. 

darieu,  portes,  7. 

deneth,  hommes.?  8. 

dro,  dry,  envoyer,  2,  3. 

Dursona,  Dieu  bénisse,  8. 

ehen,  sorte,  espèce,  6. 

el,  de  façon  que,  8. 

ethom,  nécessité,  5. 

fanja,  recevoir,  160. 

fleaz,  enfants,  4. 

fos,  fossé  ;  mur,  7. 

gease,  weez,  moquerie,  161. 

gora,  mettre,  1 59. 

gossel,  serviteur,  serf,  3,  9. 

hinneth,  génération,  4. 

humbregez,  conduit,  1 59. 

Lanfab  c  enclos  du  fils  »,  11^. 

Lanteglos  «  enclos  de  l'église  »,  114. 

man,  en  haut,  1 59. 

mar,  si,  tellement,  293. 


44  2         Table  des  principaux  mots 

Marliaz  Yon,  le  marché  du  (roi)  Jean, 

504. 
Marrais,  294. 
massy,  merci,  9. 
menny,  vouloir;  auxiliaire  du  futur, 

S- 
mergh,  merth,  mer,  fille,  6,  7. 
na  hene,  autre,  5 . 
noingi,  de  ceux,  4. 
-G,  -ow,  pluriels,  2. 
ort  a  hara,  m'aimant,  5. 
otham,  nécessité,  5. 
Parc  hays,  292. 
pedeere,  songe  (à),  6. 
peeha,  péché,  4,  ^. 
Penhays,  292. 
Penwith,  505. 
peraves,  parfait?  <. 
pertha,  honorer,  ^. 
plekye,  plegye,  plaire,  1^7. 
reeg,  reg,  qui  fit,  2. 
reeg  a  vee,  je  fis,  157,  158. 
skoyah,  montrer?  5. 
sonaz,  sanctifia,  8. 
straft,  immédiatement,  160. 
-ta,  -tho,  lui,  1  58. 
teaze,  jureur?  9. 
tha  dorn,  tout  près,  160. 
traveth,  aucune  chose,  5. 
tre,  ville,  160. 
turn,  fois,  1 59. 
udgian,  bœuf,  9. 
uncheth?  étranger,  7. 
urt,  ort,  de,  2,  5. 
ve,  à  moi,  mon,  5. 
vonyn,  même,  5. 
warler,  après,  9. 
worth,  wor,  de,  3. 
worria,  respectez,  S. 
wrovas,  il  cousit,  1  57. 
wruk,  il  fit,  2. 
y,  ils,  159. 


étudiés  dans  le  tome  XXIV . 

VI.  Breton  armoricain. 
(Voir  pp.  2(6,  430-4H-) 

abit,  habits,  habillement,  452. 

Aes  Cleres,  292. 

Ahes,  292. 

-ahes,  288-294. 

am-,  408. 

ambriou,  deux  bandes  de  terre  reje- 
tées par  la  charrue  de  chaque  côté 
pour  former  un  sillon  nouveau,  408. 

amskanv,  trop  léger,  408. 

ânes,  sans,  455. 

ant,  sillon,  408. 

anvez,  il  connaît,  322. 

-ar,  terre  labourable,  409. 

ardant,  pi. -ou,  quatre  chevilles  en 
bois  ou  en  fer  qui  se  trouvent  sous 
la  charrette  et  servent  à  fixer  la 
corde  qui  maintient  la  charge,  408. 

assur,  certes,  43 1 . 

barr,  jouissance  d'une  propriété,  408. 

bidiez,  chèvre,  409. 

bitat,  gl.  resicaret,  409. 

bitec,  petit,  409. 

bleiz,  loup,  324. 

b.redi,  tricoter,  409. 

bredou,  voir  brouedou,  409. 

brein,  en  décomposition,  409. 

breinar,  mise  en  culture  d'une  terre 
relativement  jeune,  409. 

brouedou,  bredou,  pièces  du  métier 
de  tisserand  ;  sorte  de  peigne  qui 
sert  à  maintenir  le  fil  et  à  l'empê- 
cher de  s'embrouiller,  409. 

cae,  champ  clos  de  haies  ou  talus, 
299. 

caer,  ker,  ville,  endroit  fortihé,  288- 
292,  296-299. 

Carahais,  292. 

Carahes,  291 . 

Cares,  Careys,  289-292. 


Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV.         445 


Carves  «  champ,  territoire  des  parents 

ou  de  la  parenté  »?  295. 
Catoc  «  guerrier  »,  540. 
chom,  rester,  432. 
cleuz,  fossé;  mur,  7. 
compeza,  égaliser,  4. 
Coz-Caraes,  292. 
Coz  castell  ach,  294. 
croes,  croix,  294. 
daskori,  rendre,  406. 
de,  à,  263. 

devoead,  tard,  265,  268. 
dinatur,  dénaturé,  contre  nature,  260. 
divezad,  tard,  265,  454. 
diwallout,  prendre  garde,  265,  452. 
dour  dero,  deur-derv,  gui,  345. 
dreist,  au-dessus,  265. 
ebien,  eh  bien  !  434. 
-ec,  -eue,  296. 
eijen,  eyjon,  bœuf,  9. 
eit,  evit,  pour,  236,  260,  431. 
en  em,  signe  des  verbes  réfléchis,  430, 

452. 
er,  le,  265,  264. 
er,  eur.  un,  260,  261 . 
-es,  fém.,  294. 
eta,  donc,  430. 
eun,  eur,  er,  un,  431,  433. 
euryen,  bord,  411. 
Eussa,  Ouessant,  294. 
Eussantis,  Ouessantius,  295. 
evez  a,  de,  2. 
evit,  vit,  pour,  45 1 . 
ezom,  ehom,  besoin,  ^. 
Fredorius,  340,  341. 
ganac'h,  avec  vous,  431. 
garv,  méchant,  324. 
ger,  mot,  3  56. 
gleet,  dû,  26  ^. 
goueled,  fond,  349,  350. 
gourdeio,  jours  supplémentaires  de  la 

gestation  d'un  animal  ;  beau  war  e 


c'hourdeio,  être  à  toute  extrémité, 
310. 
gourdeiziou,  gourdeziou,  gourdiziou, 
les  douze  premiers  jours  de  janvier  : 
les  six  derniers  de  décembre  et  les 
six  premiers  de  janvier,  310,  311, 

gourem,  ourlet,  409. 

gourimen.  lisière  d'un  champ,  409. 

gouriz,  ceinture,  521 . 

Grgamp,  Grandchamp,  296. 

gue,  gai,  261,  431. 

gwaz,  homme,  209. 

gwir,  nue  propriété,  409. 

Hent  ahes,  chemin  uni?  294. 

hidiv,  aujourd'hui,  321. 

hiniu,  aujourd'hui,  521. 

hirie,  hirio,  aujourd'hui,  258. 

ia,  oui,  435. 

iaouank.  jeune,  327. 

-ien,  4!i. 

ijen,  bœuf,  9. 

ilis,  église,  106. 

iod,  bouillie,  327. 

-ion,  411. 

-is,  habitants  de,  29^. 

Joausted,  gaieté,  joie,   plaisir,  258, 

259,430. 
kalet,  dur,  209. 
karantez,  karanté,  amitié,  106. 
karget,  rempli,  101 . 
kéar,  ville,  289,  296. 
kehedez,  kedez,  équinoxe,  312. 
kehet,  keheit,  d'égale  longueur,  312. 
kehidell,  keidell,  équinoxe,  3  1  2. 
kein,  dos,  410. 
kenta,  premier,  321. 
Kerael,  290. 
Keraer,  290. 
Kerahes,  290. 
Keraise,  292. 
Kerangluydic,  291. 


444         Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV . 


Kcranlaouen,  291. 

Keranmadou,  291 . 

Keraot,  290. 

Kerdelan,  291. 

Keriecuf,  291 . 

Kermoellien,  291 . 

ketan,  premier,  320. 

keuz,  keûn,  regret,  262. 

kino,  labourer  en  billons,  petits  sil- 
lons, 409. 

kleuz,  kleû,  kleun,  clôture,  262. 

Land  Garés,  292. 

leien,  lin  de  second  choix,  409. 

leiham,  le  plus  petit,  409. 

lein,  faîte,  410. 

leseno,  lois,  432. 

lezegen,  laitue,  409,  410. 

lezeges,  laitue,  410. 

linv,  lime,  410. 

Locmariaquer,  291. 

maes,  champ,  293. 

mar,  si,  tellement,  293. 

mares,  maies,  grand  champ,  293 ,  294. 

marhegour,  chevaucheur,  413. 

mado,  biens,  Fortune,  432. 

merier  voeh,  bruit  confus  de  voix, 
3S6. 

me  /.ad,  mon  père,  8^. 

mobrennou,  manches  de  la  charrue, 
410. 

mouster,  monastère,  106. 

nein,  faîte,  410. 

neuze,  alors,  262. 

orion,  bord,  411. 

outi,  à  elle,  3. 

ouz  va  c'harout,  m'aimant,  5. 

pal,  bêche,  410. 

palarat,  elTondrer  le  sol,  faire  un  la- 
bour profond,  410. 

paluc'hat,  pesseler,  410. 

paluc'hen,  pesseau,  410. 

pann,  drap,  étoffe,  413. 


paour,  pauvre,  453. 

pec'hed,  péché,  4. 

pedin,  prier,  268. 

peluc'hen,  pesseau,  410. 

Penhais,  292. 

peotramant,  ou  bien,  432. 

pi,  plantoir,  410. 

piaou,  il  possède,  9. 

pic,  pie,  41  0. 

p'ini,  pini,  qui,  que,  259,  430. 

plijadur,  plaisir,  269. 

Plouguer,  290,  29  I . 

poc,  baiser,  107. 

Poher,  290,  291. 

pot,  pot,  101 . 

prenn,  bois,  410. 

quichen  (en  — ),  à  côté  de,  432. 

rajestan,  résister,  268,  434. 

rejistan,  rezista,  résister,  269,  435- 

riz,  bord  (de  la  mer);  corniche,  41  1 . 

rouel,  pièce  du  métier  de  tisserand, 

410. 
Ruduiller,  411. 
ruilhen,    racloir,    rouleau  ;    rondelle, 

410,  411.  ' 
segaien,  grosse  perche  avec  laquelle 

on  tourne  la  vis  du  pressoir,  411. 
Senegow,  habitant  de  Séné,  295. 
serten,  certain,  434. 
servigin,  servir,  45 1. 
sizun,  semaine,  364. 
Sizun,  Sein,  364. 
skolp,  éclat,  copeau,  115. 
Sont  Wenhaes,  292. 
ta,  donc,  30. 
talaro,  sillons  du  bout;  bean  gant  e 

dalaro,  être  à  toute  extrémité,  3 10. 
tarz,  coup  violent,  fracas,  213. 
teh,  (un)  pis,  311. 
tez,  (un)  pis,  311. 
tirianen,  pelouse,  411. 
tiryen,  gazon,  411. 


Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXIV.         44^ 

titon,  pi.  titennaoïi,  les  six  derniers  'jhel-varr,  ihuel-varre,  gui,  J4^. 

jours  de  décembre  et  les  six  pre-  vit,  pour,  43 1 . 

miers  de  janvier,  510,  ;  i  1 .  voar,  sur,  430. 
u:-nec,  onze,  3. 


ERRATA 

Page  211,  ligne  yy,Drapum  est,  non  un  cours  d'eau,  mais  un  li:'u  habité. 
Page  269,  ligne  14  :  au  lieu  de  compagnon,  liseï  compagnons. 
Page  340,  au  lieu  de  OTENITOTTA,  lire  -TOOTTA,  cf.  p.  119. 


Revue  Celtique,    XXIV. 


CORRECTIONS  AND  ADDITIONS 


REV.    CELT.    T.    XXIV 


P.     4S,  I-     3,  /i^''  tinie  reaJ  while. 

51,  1.   26,  for  tanists  of  lords  themselves  read  even  tanists  of  lords. 
55,  1.     4,  iox  exercito  rti2ià  exercitn. 

1.   16,  for  fcrovious  read  ferocious. 
6),  1.   12,  for  velvet  read  satin. 
185,  1.   19,  for  whe  read  who. 
191,  note,  for  Fetschrift  read  Festschrift. 

272,  1.     8,  after  Yellow  Book  mserl  The  présent  édition  lias  therefore 
been  based  upon  the  latter  nianuscript. 
1.   14,  after  XXX  insert  :  It  reminds  one,  too,  of  Archilochus  and 
the  daughters  of  Lycambes. 
■275)  1-     7)  /<"'  brain  read  haunches. 

1.   24,  for  from  him  Emain  Ablach  is  called  read  it  is  called  Enuin 
Ablach. 

add  as  a  note  on  Emain  Ablach,  cf.  créib  diud  abaill  a 
hEiiiain  «  a  branch  of  the  apple-tree  out  of  Emain  »,  Im- 
ram  Brain,  éd.  K.  Meyer,  p.  5. 
277,  §  II,  1.   6,  for  at  the  time  read  for  the  purpose. 
279,  1.   27,  for  shame  read  modesty. 
281,  note  2,  for  sith  read  ski. 

285,  1.   II,  /or  javelin  read  lance. 

286,  s.    V.    adaid,  for  athaid   a    tiiiie,    a  ivhile,    read    agaid,    and    sec 
K.  Meyer,  Contribb. 

V.  V.  cuingid, /o/- Jenagh  read  Fenagh. 

287,  s.  V.  hirna,  add  or  cognate  with  Lat.  penta. 

W.  S. 


Le  Propriélairc-Gérant  :  Veuve  E.  Bouillon. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


/' 


PB  1001    .R5  V.24  SMC 
Revue  celtique 


Does  Not  Circulate 


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