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Stephen B. Roman
Fron, the Library of Daniel Binchy
REVUE CELTIQUE
TOME XXIV
CHARTRES. — IMPRIMERIE DURAXD, RUE FULBERT.
.^^ FONDÉE r J
b. ^^ PAR V"^
M. ^ PAR V^ ^
\>y . H. GAIDOZ \^y^
/V^ 1870-.88S >\
^^^ PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE \
H. d'arbois de jubainville
Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France
AVEC LE CONCOURS DE
E. ERNAULT J. LOTH G. DOTTIN
Professeur à l'Université Doyen de la Faculté des Professeur à l'Université
de Poitiers Lettres de Rennes de Rennes
ET DE PLUSIEURS SAVANTS DES ILES BRITANNIQUES ET DU CONTINENT
Tome XXIV
PARIS (2O
LIBRAIRIE Emile BOUILLON, ÉDITEUR
67, RUE DE RICHELIEU, AU PREMIER
1905
Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
University of Toronto
http://www.archive.org/details/revueceltiqu24pari
TABLE DES MATIERES
CONTENUES
DANS LE TOME XXIV
Pages
ARTICLES DE FOND.
^
J. Loth, Études comiques, V, Les dix commandements de Dieu. . i
Walter I. Purton, A note on Lchor na hVUn, p. 90, col. 2, I. 45. . 11
J. Loth, La principale source des poèmes des xii^-xive siècles dans la
Myvyrian Archaeology of Wales 15
Whitley Stokes, The Battle of Allen 41
Seymour de Ricci, Notes d'onomastique pyrénéenne 71
J. Loth, Mélanges brittoniques 84
Victor Tourneur, Note sur le sens juridique de //'r 121
Alan 0. Anderson, Tâin bé Frdich 127
Henry Jenner, Notes aux textes inédits en comique moderne publiés
aux pages 175-200 du tome XXIIl 1^5
H. d'A. de J., Conquête par les Gaulois de la région située entre le
Rhin et l'Atlantique au Nord des Pyrénées 162
A. Meillet, Étymologies irlandaises 170
Whitley Stokes, The Death of Crimthan, Son of Fidach, and the
Adventures of the Sons of Eochaid Muigmedon 172
H. d'\. de J., Les éditions des monuments de la littérature épique
irlandaise 237
Alan 0. Anderson, Ptnnaui Adaim, « The Penance of Adam ». . . 243
H. d'A. de J., La cause probable de la première Laulvcrschiebung. . 254
Victor Tourneur, Ar Fumes ûc ar Jagrin, moralité bretonne. . . . 2^5
Whitley Stokes, The Wooing of Luaine and Death of Athirne. . 270
J. Loth, Carhais, Maraes, Ossismi, Uxis.una. Caer, car, ker. . . . 2S8
Henry Jenner, Some rough Notes on the présent Pronunciation of
Cornish Names 300
C. Nigra, Une ancienne glose irlandaise 306
VI Table des matières.
J. Lolh, Les douze jours supplémentaires, gourdcziou, des Bretons, des
Germains et des Hindous 310
Seymour de Ricci, Un passage remarquable du calendrier de Coligny. 3 1 5
H. d'A. de J., Le canddum gaulois 317
J. Loth, La légende àç.MiUS Gn'yddneii dans \e Livre noir de Carnmrlhcn. 349
G. Dottin, Le Tcanga bilhnua du manuscrit de Rennes 365
Whitley Stokes, On Dr. Atkinson's Glossary to vols I-V of the Ancicnt
Lairs of Ircland 404
J. Loth, Notes étymologiques bretonnes, suite 408
Victor Tourneur, Pangur bân 412
F. P. Garofalo, Questioni di diritto celtico 414
E. Krnault, Notes sur /Ir fur«£î i7c ^r Viigr/Vi 450
PI. Ernault, Table des principaux mots étudiés dans le tome XXIV de
la Revue Celtique 436
BIBLIOGRAPHIE.
Introduction au Livre noir de Carmarthen. La métrique galloise par
J. Loth, compte rendu par G. Dottin 86
NÉCROLOGIE.
Alexandre Bertrand 119
Gaston Paris 208
Daniel Silvan Evans 219
Louis Duvau 331
CHRONIQUE.
A. de J. (H. d'), Éléments de la
Grammaire celtique, 219.
Ar Moal (E), Dir na dor, Pipi Gonto.
Marvailhou bre/.onek, 103.
Ascoli, Glossarium palaeo-hiberni-
cum, suite, 213.
Baring Gould, mémoire sur saint
Carannog, 104 — Vie de saint
Germain l'Armoricain, 327.
Best (Richard Irvine), The irish
Mythological Cycle, and celtic
Mvthology, 217,
Foyé (Pierre), Les Hautes Chaumes
des Vosges, 329.
Brown (Arthur C. L.), iwain.a Stu.ly
on the Origin of Arthurian Ro-
mance, 323.
Cais de Pierlas (E.), Chartrier de
Saint-Fons hors les murs de Nice,
211.
Cameron Gillies, Grammaire gaélique,
1 oiS .
Chapiseau (Félix), Le Folklore de la
Beauce et du Perche, 217.
Table des matières.
VII
Comyn (David), Nouvelle édition de
l'histoire d'Irlande de Kcating, t. I,
98.
Cymmrodor, t. XV, lo^.
Dottin (G.), L'évolution de la décli-
naison irlandaise, 100. — 11 est
nommé professeur, 546.
Dubuc, De Suessionum civitate, 212.
Duine (F.), Notes sur les saints de
Dol, 102.
Ernault (E.), Rapport sur un con-
cours de poésie bretonne, 100. —
Collaboration aux Bleuniou Breiz-
izet, 10 1. — Gwerziou, soniou ha
marvaillou brezonek ha gallek gant
toniou, 519.
Evans (Gwenogfryn), Report on Ma-
nuscriptsin theweish Language, 94.
Fur (Yannik), collaborateur aux Bleu-
niou Breiz-isel, 10 i .
Halter (Edouard), Noël d'Alsace, 99.
Héron de Villefosse, Note sur des
fragments de vase recueillis au
Puy-de-Dôme, 209.
Holder (Alfred), Altceltischer Spra-
chschatz, 328.
Jaffrennou (François), Les poèmes de
Taldir, 321.
Juhellé (A.), La prêtresse de Koryd-
wen, 218.
Jullian (C.), Mémoire sur le mode de
formation des cités gauloises, 216.
Kittredge (Georges Lyman), Arthur
and Gorlagon, 324.
Krusch (Bruno), Passiones vitaeque
sanctorum aevi Merovingici, 215.
Kuypers(A.-B.), The Book of Cerne,
104.
Leahy (A. H.), Traduction anglaise
de la Demande en mariage de Ferb,
fille de Gerg, 99.
Le Braz, La légende de la mort en
Basse-Bretagne, nouvelle édition,
216.
Longnon (A.), Documents relatifs au
comté de Champagne et de Bric,
t. 1. — Fouillés de la province de
Rouen, 2 10.
Loth (J.), préface aux Bleuniou Breiz-
izel, 100.
Macalister, Studies in irish Epigra-
phy, 102.
Meillet, Introduction à l'étude com-
parative des langues indo-euro-
péennes, 327.
Meyer (A.), The celtic Church in
Britain and Ireland, 526.
Meyer (Kuno), mémoiredans les Otia
Merseiana, t. III, 215. — Four old
irish Songs of Summer and Winter,
319. — A school of irish Learning,
347-
Meynier (J.), Les noms de lieu ro-
mans en France et à l'étranger,
101 .
Nissen (Heinrich), Italische Landes-
kunde, t. II, 2 i 7.
Paton (Lucy Allen), Morgain la fée,
A Study in the Fairy Mythology
of Middle Ages, 325.
Robinson (F. N.), A Variant of the
gaelic Ballad of the Mantle, 324-
325.
Saige (Gustave), Chartrier de Saint-
Pons hors les murs de Nice, 211.
Sir Cleges, 107.
Sir Libeaux Desconus, 107.
Spurrel (W.), An english-weish pro-
nouncing Dictionary, A Dictionary
of the welsh Language, 209.
Stokcs (Whitley), Irish Étymologies,
217. — A Criticism to Dr. Atkin-
son's Glossary to Vols I-V of the
Ancient Laws of Ireland, 328.
VIII
Tcible des matières.
Strachan, A school of irish Lear-
ning, ;47-
Taldir (Les poèmes de), 321.
Thomson (C. L.), The celtic Wonder
World, 99.
Vendryes (J.), Réflexions sur les lois
phonétiques, 100. — De hibernicis
PÉRIODIQUES
vocabuiis quae a latina lingua ori-
ginem duxcrunt, :o^. — Réclama-
tion du même savant, 355.
Zimmer (H.), Keltische Kirche, 326.
— Sa maladie, l'incendie de sa bi-
bliothèque, 355.
Analecta boUandiana, 540.
An Gaodhal, voyez The Gael.
Annales de Bretagne, 223, 336.
Annales de la Faculté des lettres de
Bordeaux. Revue des études an-
ciennes, 115, 230, 336.
Annales du Midi, 338.
Archaeologia cambrensis, 112, 227.
Archiv fiir celtische Lexicographie,
III, 219.
Beitraege zur alten Geschichte, 114.
Boletin de la real Academia de la
Historia, 2;2.
Bollettino délia Societâ geografica
italiana, 1 14
Bollettino di philologia classica, 338.
Bollettino storico délia Swizzera ita-
liana, I 14.
Bonner Jahrbùcher, 111.
Bulletin archéologique du comité des
travaux historiques et scientifiques,
54'-
Bulletin biographique et pédagogique
du Musée belge, 1 18.
Bulletin internat;onal de Numisma-
tique, 220.
Celtia, I 18, 233, 344.
Folklore, 1 1 5, 227, 344.
Indogermanische Forschungen, 224.
Journal of the Royal Institution of
Cornwall, 1 14.
L'anthropologie, 232, 345.
Mémoires de la Société de linguistique
de Paris, 227.
Mémoires de la Société des Antiquai-
res du centre, 22 1 .
Mittheilungen des Instituts fùrOester-
reiche Geschichtsforschung, 221.
Revista Lusitana, 234.
Revue archéologique, 1 1 2, 23 1 , 341.
Revue des traditions populaires, 113,
226, 344.
Revue de synthèse historique, 234.
Revue épigraphique, 1 1 1, 231, 340.
Rivista archeologica délia provincia
et antica diocesi di Como, 1 18.
Romania, 229.
Schuermans, président honoraire à la
Cour d'appel de Liège, mémoire sur
les Nutons, 1 1 7.
The Classical Revievv, 338.
The Gael, 116, 233, 342.
The Journal of the Royal society of
Antiquaries of Ireland, 113.
The Scottish Antiquary, 221.
The Transactions of the honorable
Society of Cymmrodorion, 342.
Westdeutsche Zeitschrift fur Ges-
chichte und Kunst, 223.
Zeitschrift fur celtische philologie,
109.
Zeitschrift fur romanische Philologie,
I ' $ •
Zeitschrift fur vergleichende Sprach-
forschung, auf dem Gebiete der
indogermanischen Sprachen, 225.
ÉTUDES CORNIQJJES^
V
LES DIX COMMANDEMENTS DE DIEU
Plusieurs versions ont été publiées de ces commandements:
l'une par Williams, en appendice à son Lexicon Cornu-Britaii-
nicum et reproduite par lago (an English-cornish crJossar\,
p. 198); l'autre par Pryce {Archaeoloi^ia). Pryce donne même
deux versions en face l'une de l'autre : l'une serait, d'après le
titre général, en ancien comique et l'autre en comique mo-
derne, ce qui suffirait à prouver son ignorance, si besoin en
était: les deux versions sont en comique moderne. Celle de
Williams est en comique moyen.
Les versions ci-dessous me paraissent inédites; elles sont
tirées des papiers de Gwavas. L'auteur de la première version
est, d'après le ms., Boson de Newlyn; celui de la 2% Williams
Kerew. C'est du comique du xviii^ siècle, tout ce qu'il y a de
plus moderne et déplus corrompu.
Il est intéressant en ce sens que les auteurs ont fait effort
pour reproduire la prononciation de leur temps. En général,
dès la fin du xv!!*" siècle et, à plus forte raison, au xviii^, les
Cornouaillais lettrés savent mal leur langue-. Ils ne possèdent
que le vocabulaire courant assez pauvre; leur grammaire est
1. Voir Rn'ue Celtique, XVIII, p. 401, et XXIII, pp. 173 et 257.
2. Une lettre inédite de Gwavas à Boson est à ce point de vue fort ins-
tructive (mss. p. 5): iiag 0 ve icbath Imnter âean keriitiak Ja iha screfa do wliy
leb ei dean broa^e ha pylta gwell skieiileJ; eu tai'ai ma, me:{ heninia eiv rag des-
kians ve. « Je ne suis pas encore demi-homiue bon comique pour vous écrire
à vous qui êtes un grand homme et bien supérieur dans cette langue, mais
ceci est pour mon instruction. » (Lettre de 171 1).
Revue Celtique, XXIV. i
1 J. Lot h.
également fort imparfaite. On le comprendra focilement si on
songe que VArchaeologia de Llwyd est le premier livre où appa-
raisse du comique imprimé ! Un exemple des plus probants de
cet état de choses est la traduction anglaise de Givrcans an
h\s par John Keigwin, donnée par Gilbert dans son édition de
ce drame. Keigwin passait de son temps pour un maître en
comique. Or il accumule les contresens dans la traduction
de ce texte qui a été écrit en comique en i6i i par M. Jordan
(ce dernier peut n'être que le scribe, mais le texte primitif
ne saurait être beaucoup plus ancien).
BOSON
KEREW
a[n] DÊG GWRA ' DEIU
Les dix conimaiitleiiieiits de Dieu
AN DEG LAVAR£)\V DA DEEW
Les dix propos de ton Dieu
Deiu cowsas gerrio 2 ma
Dieu dit (ces) paroles-ci
lia lavaras : tho'm 5
et dit : Je suis
guz4 arletli Diew rcg
votre seigneur Dieu (qui)
dro i whei meaz urt
vous a chassés de
an arleth da Deew
h seig)ieur ton Dieu
rcg da dry meaze 2
(qui) t'ai chasse
tho ve
]e suis moi
1 . Mot commencé pour i^ivramen
(Pryce : guraininadaiv).
2. 0 représente, d'après Llwvd, la
prononciation, du pluriel écrit géné-
ralement -aiL'
5. Pour V(f o(f) me; conjugaison
nouvelle avec vi agglutiné.
.\. Pour agu:(.
5. reg dro U'hei; quia fait chasser
vous ^r qui vous a chassé; reg =
reeg, moyen corn, ruk, wruh en con-
struction pour guruk : a ivruk, qui
fit. Le verbe faire est d'un usage
continuel comme auxiliaire. Dro,
à l'intînitif habituellement dr\ : dro:
1. Si en fait de da la préposition,
la construction n'est ni comique, ni
brittonique.
2. Dr\ meaie ne fait qu'un et si-
gnifie envover hors ; ve^^ a est pour
a ve'^ a (cf. breton eve^i^ a).
Les Dix Commandements de Dieu.
tir Egypt ha meaz
la terre d'Egypte et hors
urt chei an kaithes '
de la maison de capiifitè
1 na reau2 gauas Dieu
ii'ayé:^^ pas de Dieu
veth arall buz 5 ve
jamais autre que moi
2 na reau gwra tha
ne faites pas
guz vonyn 4 weal
pour vous-même ouvrage
trehis vitli na
taillé jamais ni
haval tra veth en
semblable à chose (qui) est au
neve aworra S na
ciel au-dessus, ni
en hor a wollas, na
dans la terre au-dessous, na
vez a pow Egypt ha
hors du pays d'Egybte et
vez a choy o chee gossel ' [teur
hors de la maison où tu étais servi-
1 na ra chee gowas
'N'aies
na hene2 Deew pozî vce
antre Dieu que moi
2 na ra chee geel
ne fais pas
theeza dah 4 honen image
pour toi toi-même une image
a wethan na mean
(/(' bois ni de pierre
ew haval da traveth S
qui soit semblable à aucune chose
ol eze en neav a warrali
absolument qui soit au ciel eu haut
na en oare a ollaz, na
ni dans la terre eu bas, ni
dro mea~, envover dehors ; urt, ort
est sortie des formes agglutinées
avec la y personne : orte, orty,
orto (cf. br. outi, outo). Le comique
moyen uvrth est arrivé a ivor (par
■luorh).
1. Contresens de l'auteur; caithes
signifie femme esclave et a été em-
prunté au voc. corn.: caites, ancilla.
Captivité a été traduit par Borlase
par caethiived, qui est gallois et non
comique.
2. La spirante guttur. finale de
la 2<-" pers. du plur. ne se fait plus
sentir : na reau écrit na re'au' = na
■ureugh.
3- Pour le moven comique mes,
mas.
4. Pour iconyn, ivonnen, avec
développement d'une spirante (cf.
vannetais ivenec, onze).
j. Pour a luartha.
1 . 0 est rimp. ; gossel se retrouve
au loe commandement avec le sens
de serviteur, serf. On ne le trouve
pas ailleurs, à ma connaissance :
pour g^uas weel, homme de travail, de
peine ?
2. Corn, moyen, nahen = na
heu, autrement.
5. Pour hoi (/'ô-J = mes, mas.
4. /; n'a pas de valeur par elle-
même.
5. travethol ou travylh usité aussi
en moyen comique se décompose et
tra, chose, et /n7/;, àjamais, toujours;
travyth et trevyth ne forment plus
qu'un en moyen comique, vytbol est
également employé comme un tout.
J. Loth.
ne bor dadn an
dans l'eau sous la
aor ' ; na.
teire; tie
pledgie dothans,
plie^ pas à eux,
; rag ve guz arktli
car moi votre seigneur
Dieu o'vn- Dieu
Dieu je suis Dieu
guir 5 a vonyn tha
irai moi-même pour
tralia peeha4 an
tourner le péché des
Tazow [thjan fleaz s tha
pères sur les enfants à
an tridga ha padjarra
la troisième et quatrième
hinneth6 noingi? na el
génération de ceux, qui ne peui\
en dowre ez en dadn an
daiis l'eau qui est sous la
oare; na ra chee
terre, ne
pledgie tlienze;
plies pas ci eux
; rag vee da Deew bonegath '
car moi ton Dieu béni
vedn boaze engres
je serai irrité
gêna chee ba compoza^
contre toi et égaliserai
cabmwithe 5 an zeera war
les fautes des pères sur
an flehaz de an
les enfants ci la
dridga ba hoswerba
troisième et quatrième
benetb, a rima 4
'«/ cénération, et ceux
1. Lisez oar, prononcez or.
2. Cf. plus haut tho'ni.
3. Il manque quelque chose: a
:ior, de vengeance, ou peut-être a
venjon^, que le voisinage de a von\u
aura fait tomber; a von\n qui vou-
drais? pour a venyn.
4. Pour peho = peghoiv ; on trouve
pech en moyen comique; pechad est
un barbarisme de Williams qui l'a
tiré de pechadoice, mal compris (v.
Etudes comiques, I) pehas est régulier
et égale * pechad pour peched (breton
peched, gallois peched).
5. Pluriel de fogh, floh, flo, pour
fiehes.
6. Cf. gallois hanu, descendre de.
7. Pour aiiongi de: an-; cf. an-
nethe, anothaiis, et angi, eux (v. cha-
pitre de la Bible, plus haut).
1. Pour henigas.
2. Gallois crmhu'vso, breton co>u-
pe:^a ; a le sens propre ici de com-
penser, établir un niveau.
5 . de cani et givvth, action : ac-
tion tortueuse (cf. gallois cam-u'ei-
thred); il est possible aussi que cam-
■xv\th représente le gallois camivedd.
4. Cf. les chapitres de la Bible
plus haut.
Les Dix Commandements de Dieu.
pertha ' vc, ha
m'hoiiorcr, et
deskweetha trueth da
montrer (ma) pitié pour
milliow noingi es a
des milliers d'entre eux qui
kara vo ha gwitha
n'aiment moi et gardent
gerrio- ve
(mes) dires à )noi
3 na reau kamer hanow
ne prenez pas le nom
guz arleth heb orthani î
de votre seigneur sans nécessité,
rag na veedn an
car le
arleth sendg4 e heb
seigneur ne le trouvera pas lui sans
pe s ra kamer e
péché (qui) prendra son
na geeze ort a hara ' ,
qui ne m'aiment pas
haskoyah^ bodnath war
et je montrerai ma bénédiction sur
villiaw a eze ort
des milliers qui ;//'
a kare > ha gwitha
m'aiment et gardent
o lavarow
mes dires
5 na ra komeras
)ie prends pas
hannaw Deew en veine,
le nom de Dieu en vain,
rag na vedn 4 an arleth
car le seigneur
gen S cawas en peraves 6
ne le trouvera pas parfait
rag 7 komeras
(celui qui) prendra
1. Prononcez perha; cf. gallois
parchu. Ici encore il y a confusion
par suite de l'évolution du groupe
-rth et -rch (-rgh) en -rh, -rr.
2. Le comique moderne était ar-
rivé à supprimer le pronon préfixe à
l'avantage du pronon renforçant
suivant le mot : pour a gerio ve (a =
oiv) .
3- Lisez otham, corn, moyen
ethom, olhoin (breton e-oni, vanuetais
ehom~).
4. Corn, moyen sens\.
5 . Pour peh = pech.
1 . na ge:(e ort a hara, qui ne sont
pas m'aimant (ort a hara = breton
OUI '^'^ c'harout, contre m'aimer); na
gee\e (Ws&z nag e:{^=i nagus, en mov.
comique.
2. On pourrait lire shoyah, qui
représenterait l'anglais sheiv ou shoiv,
montrer. Il ne faut pas oublier que
Kerew semble écrire sous la dictée
d'un autre, peut-être un illettré usant
du parler journalier, très pénétré
d'anglais. Peut-être skoliah, verser,
dépendant de a vedn.
3. ort a kara, lisez ort a hara.
4. menny sert d'auxiliaire, comme
l'anglais iiill, pour le futur.
5 . Par analogie avec gan, gen, gos
= agen, agos.
6. Je suppose que c'est une gra-
phie inexacte pour *perves = corn-
moyen /Êr/^v//;.
7. ra; Kerew a entendu ra^o;«f; (M.
J. Lotli.
liaiiav en ganow
nom en bouche
heb ortham.
sans nécessité.
4 Kova tha gwitha
Souvene^-voiis de garder
benigas Diziel ; weeah
le béni dimanche; six
jorna ra whci gwra
jours vous travaillerez
weal, ha gwra mcnz
et Jere^ tout
es ilie'es ' tha
ce qui est à vous à
guil, buz an sithaz
faire, mats le septième
deth en zil benegas
jour est le dimanche béni
guz arleth Dieu, ena
de votre seigneur Dieu, alors
na ra- wliei gwra
vous ne Jere^
ehel 3 weal, whei na
aucune espèce de travail, vous ni
na guz mab na
ni votre fis ni votre
e hannow en veine
son nom en vain
4 Pedeere ' da gwetha
songe à garder
an zeelva benegath^,
le dimanche béni
whee jorna chea ra
six jours lu
geele wlieal ha geele
travailleras et jcras
peth ez theez ilia weele.
ce qui est à toi à faire.
Hag an ziihvaz deeth
Car le septième jour
ew an zeele an
est le dimanche du
arleth Deew, ena
seigneur Dieu, alors
che na ra gecU zorth ?
lu ne feras aucune sorte
veth a wheel, chee,
de travail, toi ni
na da vab na verth4,
ni ton fils ni ta flic,
1 . Confusion avec le pronom de
la 2« pers. du sg. ; ou emploi fautif
du pronom possessif es avec tha,
peut-être faut-il supprimer tha et lire
thés guil (thages) guil, votre travail.
2. Construction impersonnelle
qui a été précédé par : ic7;v na ivreivgh
why.
5. Lisez «AeH?, sorte, espèce: M.
C. 2\S ha spvcis leas ehen, et des
épices de plusieurs sortes.
1. Pour prcder-, ce n'est pas une
faute vraisemblablement, mais une
représentation de la prononciation.
2. Cf. plus haut, 2.
3. Pour :^ort :^ sort.
4. Mauvaise graphie pour ver ou
lerh (v. plus haut pertha).
Les Dix Commandements de Dieu.
mer i na guz dean
fille ni votre homme
woal na moas weal
de travail ni votre femme de travail
na guz chattel, na [de an
ui votre bétail, ni homme
uncheth - bar ;
étranger dans l'enceinte
giiz Jaricu4.
de tes portes.
Rag en wheah jorna
Car en six jours
an arleth gwraz
le seigneur fit
a 5 neve, an aor'', an
le ciel, la terre, la
more ha mens
nier et tout
es ena, ha
ce qui est dedans, et
pouesaz an sithes déth,
se reposa le septième jour,
rag lieddaT on arletli
à cause de cela le seigneur
na da dcan na
ni Ion homme ni
da voze, na
ta servante, ni ton
gattal, na da dean
bétail, ni ton homme
onketh na dra
étranger ni chose
ez a go\'c ' da
(////' soit à l'intérieur de tes
VOZOU2. Rag en
murs. Car en
whee jorna an arleth
six jours le seigneur
wraze neve ha'n
fit le ciel et la
oure ha en môre
terre et la mer
ha nienz a ez ena
el tout ce qui est dedans
ha boaze an zithvaz
et se reposa le septième
deeth,
jour
1 . Pour mergh.
2. Lecture douteuse; cf. voc.
corn, den unchut, advena; anglais
uncouth.
3. Pour barth = abarth.
4. Mauvaise lecture pour daraso ;
peut-être a-t-il existé une forme
dar ou dor\ ce serait un néologisme.
5. Pour an neve.
6. Lisez oar.
7. Trait du comique très moderne,
a passé par hedna ; -dn = )in, bm
= mm, se trouve déjà dans Gwreans
an bys.
1. Moyen corn, agy, à l'intérieur,
dans la maison ; chy est devenu chey et
choy.
2. vo:^ pour le comique moyen
fos. Du sens de fossé, le mot est
arrivé à celui de murs; comme le
breton c/«q; d'où en Basse-Bretagne,
l'emploi de fossé, en français, dans
le même sens.
J. Loih.
bcn[ig]as an sitlias dOtli
bénit le septième jour
hii sonaz ' e.
et le sanctifia hti.
5 Worria2 guz scera
Respecte^ votre père
ha dama, el s guz
(•/ l'olre iinre, de façon que l'os
dethiow beth pell
jours seront longs
vor4 an tir, es rcs thces [vous
sur la terre, (qui) ont été donnés à
6 Na reau latha
Ne tiiex pas
mâb dean
l'homme
7 na reau crovetha î
ne couche^ pas
gan gwreg dcan aral
avec la femme d'un autre homme
8 na reau laddra
ne volei pas
ha'n gwraze e\v '
cl k fit
da.
bon .
5 Gwra mère da
Respecte ton
zeerali ha da dama
père et ta mère
malga^ da dcelliow
que puissent tes jours
booze heer en powe
être longs dans ce pars
rig an taaze da
(ces jours) que le père ton
Deew rv î theeze.
Dieu te donna
6 ne ra chee
latha deneth 4
tue d'hommes
7 na ra chee
gorwetha gcn gwrec
couche pas avec la femme
tha contrevack
de ton voisin
na re chee ladra
ne vole pas
1 . A aussi et plutôt le sens de bé-
nir : Dursona = Diw r(a) soim, Dieu
bénisse ; gallois sivvno.
2. Corn, moyen gworthia.
3. Pour avel ou [m]el (mal.
4. Lisez uvr.
5. Corn, moyen gorwetha ci gro-
zvethe.
1 . Peut-être en ou ev.
2. Se décompose en iiùilje = nui
al je.
]. rig r\ fit donner = donna.
4. Peut-être pour denveth homme
jamais; peut-être aussi est-ce le plu-
riel pour denes (cf. benigath). Il est
possible encore que le mot soit tiré
de denythyans, génération.
Les Dix Commandements de Dieu.
9 nd reau tea gou
lie JKiei pas mensonge
warpedn guz contrevak
à l'encontre de votre voisin
10 na reau gawaz
N'ayei pas
hirrath warler ' chei
envie après la maison
guz contrevack na
de votre voisin ni
hirrath var 1er gwreg
envie après la femme
guz contrevack na e
de votre voisin ni soti
guaz na e moas na
serviteur ni sa servante ni
e udgian 5 na e rozan
son bœuf ni son âne
na traveth es peth
/// chose aucune qui soit sa propriété
eve.
à lui.
9 na ra chee boaz
ne sois pas
faulz teaze ' heJn2
faux jureur contre
tha contrevack
ton voisin
lo na ra chee covityah
ne convoite pas
gwreg da contrevack,
la femme de ton voisin,
na ra chee covityah choyé
ne convoite pas la maison
da contrevack, na
de ton voisin, ni
e gossel i na e voze
son serviteur ni sa servante,
na e odyan na
ni son bœuf, ni
e varth 4 na tra
son cheval ni chose
vethal beawS eve.
aucune que possède lui.
Deewa 4 coniere niassy S waren
Dieu prends merci sur nous
1. Corn, moyen warlergh. i. Peut-être formé sur tea, jurer;
2. Corn. moy. odion (gall. eidion, peut-être mal écrit pour tea : a tea,
breton, ijen, eijen, vannetais e\jon). en jurant.
3. Pryce: roun^an; cf. français 2. Pour icarbedn.
rousin. 3. Voir plus haut, début.
4. Pour varh, cheval (erreur de
traduction).
5. Pour a beavj, cf. gallois pieu,
breton piaou.
4. a parait ici de trop, d'après le contexte; ou peut-être faut-il Hre ra.
5. Pour mercy.
10 J. Loth.
ha scrcffa ol da lavarow cttagon
(•/ icris tous les propos dans nos
colonow. Andclarabo4.
cœurs. Ainsi soit- il.
3 . Corn . moyen : en agen colonoic.
4. Pour lin dil-na ra bo.
J. LoTll.
A NOTE OX LEBOR XA HUIDRE, v. 90, col. 2, l. 45
Fer no bid i n-air thiur in tigi tis cébad frigit fri foscod in
claid/A.
So D' Whitley Stokes reads in bis édition of « Tbe Des-
truction of Dd Derga's Hostel » {Rev. cclt., XXII, 2, p. 202).
At îhe bottoni of the page he cites as variants to cébad : dobc-
rat Eg., gehad YBL. St. gehadh Eg. His translation runs : « a
man daiun in front of the house could sec a fleshworm by the
shadow of the sword ! »
In his corrigenda, R. c, XXII, 4, p. 437, he says « if cébad
be, as I suspect, a scribal error tor gébad, then for sec read
catch.
The L. U. fac-similé also divides tis cébad as two words.
It seems however reasonable to suppose, that tiscébad is one
Word and a form of the rather cincommon verb ticsaiin or
liscaiin, which is given in Windisch's Glossary. This word is
used of drawing a sword from its sheath and plucking a lance
froni a wound as well as of taking ofF clothes etc. « Might
pluck out a tieshworm » would therefore seem to be correct
rendering; cp. LL. 210 ,i 17
co mbenfaide frigde friss
is tig ar soillse a caem chniss.
As regards the form tiscébad would be 3rd sing. fut. sec.
formed on analogy ot compounds of gabaim. Compare the
futures duiscebaid,fiiilngebaid {Passions and Hom. 2267, 61 16).
also roichfea from rochim (Felire Oengusso, XXXVI, 3).
12 .1 Xotc on Lebor na liUidre.
h may bc noted that L. U. 65 [■:> 36-37, 63 3 14 and Fled
Bricrend 8 ' agrée with our passage in making thc i long.
WaLTER I. PURTON.
Dublin, August 1902.
Le directeur de la Revue celtique, ayant communiqué cette note à
M. Whitlcy Stokcs, a reçu de lui la réponse suivante :
Croome House, Camberlev, september 4, 1902.
Dear sir axd confrère,
I think Mf Purton is riglit, and hope you will publish his
paper in the Revue celtique.
Excuse this scrap of paper, and believe nie aKvays
FaithfuUy yours,
Whitley Stokes.
I. Windisch, Iriscbe Texte, I, 299, 16.
LA
PRINCIPALE SOURCE DES POÈMES
DES XII-XIV" SIÈCLES
DANS LA
MYVYRIJX AUCHAEOLOGY OF WALES
Une question importante et qui n'a jamais été résolue,
c'est la valeur des manuscrits sur lesquels reposent les poèmes
de la Myvyriaii an-bacology, allant du xii^ au xv^ siècle, c'est-
à-dire la partie de la littérature poétique du pays de Galles
pour lequel ce recueil est encore aujourd'hui indispensable.
On a, en effet, les œuvres des poètes antérieurs à cette
époque ou passant pour tels dans d'autres publications dont
les manuscrits sont connus et ont été sérieusement étudiés.
Les auteurs de la Myvyrian se contentent en général d'indica-
tions fort sommaires. Les manuscrits cités le plus souvent pour
cette période sont ceux de Ed. Davies d'Olveston en Glouces-
tershire (O. L. E. D.); du D"- John Davies deMalhvyd(0. L.
D. D.) et de Paul Panton (O. L. P. P.), d'Anglesey. On
trouve aussi mention du mss. de Lewis Morris, aujourd'hui
au British muséum (O. L. L. M.).
Souvent les poèmes sont sans aucune indication d'origine.
Une collation rapide mais suffisante du ms. 14869 de la
collection des Addilkvuil nianuscripts du British Muséum (an-
ciennement Plutus, CLXMI-I) avec la Myv. m'a convaincu
que la source principale, presque unique des poèmes de ce
recueil du xii^ au xiV^ siècle, est bien ce ms. lui-même. Il est
assez souvent indiqué dans la Myv. sous la rubrique : O. L.
14 J- l.oth.
D. D. (tiré du ms. du D'' John Davies de Mallwvd); mais
souvent aussi, il n'y a aucune mention. Ce ms. appartenait à
William Morris, comme nous Tapprend une note de sa main
que l'on trouvera plus loin. C'est bien le ms. de John Davies,
comme il appert de cette déclaration du folio 235'° :
« tinis 16 april. 16 17).
« Totum scripsi ego J. Davies.
Hyd hyn allan o hèn lyfr ar femrwn a scrifenasid peth oho-
naw vnghylch amscr Ed. 2 ac Ed. 3, fel y mae'n gyffelyb; a
pheth vnghvlch amser Henri 5. yr hen lyfr hwnnw fuasai yn
eiddo Gruft'. Dwnn ac yn eiddo Huw Ll)'n ac yn eiddo Rys
Cain, ac yr awr hon sy eiddo Robert Vychan o'r Wengraig ger
Uaw Dolgelleu. Scrifennyddiaeth y Uyfr hwnnw oedd fal hyn
yr y llaw hynaf. .. »
« J'ai écrit le tout, moi J. Davies.
« Jusqu'ici [c'est tiré] d'un vieux ms. sur parchemin qui a été
écrit en partie vers le temps d'Edouard 2 et d'Edouard 3,
suivant toute apparence, et en partie vers le temps d'Henri 5.
Ce vieux ms. avait été la propriété de Gruff. Dwnn, et de
Huw Llyn, et de Rys Cain; maintenant, il appartient à
Robert Vychan (Vaughan) de Gwengraig, près Dolgelly.
L'écriture de ce ms. était ainsi pour la main la plus an-
cienne... ». Suivent quelques échantillons de cette écriture,
sur lesquels, je ne me hasarderais pas à me prononcer. Quant
à la date du ms. original, l'orthographe me paraît confirmer
l'hypothèse de Davies.
Cette orthographe que j'appelle niiciciuic dans les notes qui
suivent, se rattache par un trait à celle du Livre noir:
/ = âil ; (/ final = / et d, explosives.
V représente, le plus souvent i'', dans l'intérieur du mot.
En revanche u {oii^ consonne ou voyelle est exprimé par iv.
Il semble bien que dans certains cas, ce caractère soit un ra-
jeunissement et que les originaux qui ont fait la base de la
collection aient eu assez souvent m. Les voyelles irrationnelles
I. Le Livre noir a régulièrement iu = f moderne; on trouve quelques
traces de cet état encore dans notre ws.
La Myr\riiin Archaolo^y of Wales. 15
sont toujours écrites. La collation suivante établit jusqu'à
l'évidence que de source principale de la Myv., pour la pé-
riode indiquée, est notre ms. La différence se borne la plupart
du temps à un rajeunissement de l'orthographe dans la
Myv.
Le ms. 14877 (anc. Plutus, CLXVII-C), dans les pièces que
j'ai collationnées, offre l'identité la plus parfaite comme texte
et orthographe, avec notre ms. Ce ms. a été fourni feuille
par feuille à Lewis Morris par son frère William et finalement
relié. C'est une copie, nous dit Lewis Morris, de VOld book
of Gwern Eigron. D'après Lewis Morris, une copie de ce ms.
existe aussi chez Lord Macclesfield. Cette copie a été écrite
par W. Morris de Cefn y Braich d'après un ms. de Hengwrt,
qui a été en la possession de Gruffudd Dwnn, HitivLlxn et Rhys
Gain. Il est donc sûr que nos ws. remontent à la même
source. Il est à craindre que le ms. de Gwern Eigron n'ait
disparu. M. Gwenogfryn E^-ans, l'homme qui connaît le mieux
les ms. gallois, n'en a pas jusqu'ici trouvé trace. II n'en con-
naissait pas, il est vrai, l'existence, n'ayant pas encore revu le
catalogue des mss. gallois du British Muséum. Il est sûr que
toutes les éditions futures des Gogynfeirdd auront à tenir grand
compte de ces deux ms. sinon à les prendre pour base.
l6 J- Loth.
14869 14877 "^YV. ARCH.
Poème I. fol. 62 vo-64 ro P. 140. i-i4i2>.
(Elégie sur la mort de Gruffudd
ap Cynan).
Meilir Brydyi a <^aiit yr awdyl
variuimt hon i'iu vreimawl
uchclrat Gnifjiit ap Kvnati...
2, P. 142. I et 2.
Marwysgajyii Veilir'^ Bryclyt.
3, P. 144- 2-145 I 5.
Givakh)uai ai cant i O-ivain.
4, fol. 6-9 VO. P. 142. 2-144. 14.
Gorhofet GicaJchmai .
5, fol. 9 vo. fol. 67 x°. P. 147. 2.
Marwiiad MaâaïucS iiiah Marc
diuL
6, fol. 13 r". P. 146. 2-147. I ^•
Givalchiiiai i Rodri fab Owain.
1. Dans les mss. 14869 et 14877, le début manque. Le poème jusqu'à
Ced gahued unie (M3'v. arch., 140, col. 2, vers 17, est dans 14869 de la
main de William Morris et dans 14877, de celle de Lewis Morris. Le texte,
à partir de là, appartient à la même source que celui de la Myi'., mais dans
ce dernier, on trouve comme variantes, des leçons des deux ms. L'ortho-
graphe est la même : en général, t = dd; d = d.
2. Le texte est le même, moins une ou deux variantes.
5. Id.
4. Le texte est le même. Les lacunes de la page 143 de la M^'v. sont
exactement les mêmes; les mots sont coupés à la même lettre. Seulement
l'orthographe de la Myv. est rajeunie. Le ms. 14869 a l'ancienne ortho-
graphe : / = dd; d = t,d; c final = g ; « (généralement) =v (f);V/ et non
ai (achubeis; Myv. achubais); eu = au ; voyelles irrationnelles.
5. Même texte, mais ici encore l'orthographe de la Myv. est rajeunie,
tandis que les deux niss. conservent l'orthographe ancienne (mss. kereiihyt
= Myv. cerennyd ; mss. egylycii r= Myv. engylyoïi).
6. Id.\ Myv.: orthographe rajeunie: 14869, dernier vers: /// dragyuyt
anlraghedic ■= Mvv. yn dragyiiyd anuhranghedig .
7, fol.
8, fol.
9, fol.
La Myyyrian Arclmeology of Wales
14869 '4877
13 VO.
17
172.
10, fol. 18 r'\
II, fol. 21 VO.
12, foi. 22 ro.
15, fol. 23 ïO.
MYV. ARCH.
P. 230. I et 2 '.
Awdî vanvnad a gant Einyaicn
vab Gwalchmai y Nest verch
HyiveL
?
P. 193. I?.
marivnad Ytuein Giiynet . Daniel
ap Lhsgwrn Meiu ae c.
fol. I. P. 225. 2-226. 24.
(de la main de Caiiu y Lywelyn fab J01 uerth.
Lewis Morris). Einyaiunvab Gwgaïun ae cant .
fol. 6.
fol. 47 VO.
fol. 48 ro.
P. 266. I et 2î.
Au'dyl a gant Einyaivnvab Ma-
dau'c ab Rbahaivd y Riiffut ab
Llyivelyn.
O. L. D. D.
P. 266. l-lCl-J. I 6.
Hoel voeî lap Griffri ap Pu'yU
Giuvddel a gan t \r aivdvl bon .
O.L. D. D.
P. 267. I et 2 7.
Du même au même.
-1 I. Id., texte et orth. (anciens).
2. Deest imiium. Il m'a été impossible d'identifier ce poème avec aucun
autre de la Mwyrian. Voici les deux derniers vers :
kymod ar Drindaivd drivy drugaret-hir
\ny gwelir gwir a goniolet.
3. Même texte, même orthogaaphe ancienne.
4. Id. Dans les trois textes, même faute : Canyseazul (Gwcilb : la bataille
de Canscaïul) pour Canyscaiul. Il y a dans la Myv. à la fe ligne une faute
qui n'existe pas daus les deux mss. : hyvarch oni naf; il faut kyvarcbaf
om naf.
5. Même texte, mêmes particularités orthographiques: t ^ dd à la fin
du mot ; en revanche, dd en construction syntactique, même en composi-
tion : aromiyreaf, arDDitinant ; aiDUiJlng, etc.
6. Identité complète ; orthographe ancienne.
7. Même texte ; orthographe hybride comme dans le poème 11; deux
différences : mss. prifletvf\ Àlyv. prijddeddyf; mss. gaji diduyU, Myv. gan
ddidwyll.
Revue Celtique, XXIV. 2
i8 J. Loth.
14869 '4877 MYV. ARCH.
14, fol. 24. fol. 7 r». p. 2s6. I et 2'.
luaiiL'imil RiiJJiit fab Kyiiaii
Grtiffut ap Gwrgein'ii ae caiit.
O.L. D. D.
15, fol. 25. P. 255. 2-256. I 2.
Diariunad Hyiue] vi. Madiiivc.
Llvgad Gwr ae cant.
O. L. D. D.
16, fol. 26 V". P. 237. 2 3.
Au'dyl y Riiffiil Maehr m. Ma-
daivc. IJygad Gur ae cant.
17, fol. 27 T°. P. 237. 24.
Lîygad Givr ac cant y Lvuvlxn
ni. Grnjftit lu. ma. ap. G.
niaelor.
18, fol. 28 ro. fol.48vo. P,25i. iS.
Manvnady tri nieib Grnff'iit vah
LJnuelyn .
Bh'ddyn vart ae cant.
19, fol. 29 ro. P. 253. 26.
Bledvn vaid i Rvs ain Marcdudd
ap Rvs.
O. L. D. D.
20, fol. 29 vo. P. 251. 2-252. I7.
marivnad Dd. ap. G. ap. Ll.
Bledvn uard ae cant .
O. L. D. D.
1. Id., orth. ancienne; même lacune:
Oe dyg trigyant
Edry... ant (Edrywant).
2. Id., exactement. .
3. Id.
4. Id. Même texte, même orthographe hybride (comme au poème 11.
5. Même orthographe qu'au poème précédent.
6. Même texte, mêmes particularités, orthographes : généralement d final
= dd ; mais aussi / = dd (lyyrnet) ; parfois dd : dans les deux : caer vyxdd'm
vydd'in veiddyat.
7. Identité complète; ici, ortiiographe plus récente et régulière : d final
= dd: t = d.
La Myvyrian Archaco'ogy of Wales
14869 14877
19
MYV. At.CH.
!I, fol. ^O.
22, fol. 32.
Oianan
La i""*^ strophe est la j^ dans
le Livre Noir. Les stro-
phes manquant sont ajou-
tées fol. 241.
23 5.
7 vers:
deest initium :
24, fol. 34 r*'.
25, fol. 34 vo.
26, fol. 35 vo.
P. 235. 2-254. I ".
marvjiiad Dd. ap Gruffiul af>.
O. ap Madawc ap Maredud
Bledvii vard ae caut.
O. 1. D. D.
P. 106-1082.
Le texte de la Myv. est celui
du Livre Noir rajeuni et par-
fois défiguré.
P. 254. I et 24.
murwnad Oronwy ah Ednyvet.
Bledyn vard ae eau t.
O. L. D. D.
P. 254. 2S.
Mariunad Hoivel ap Goronivy.
Bledxn vard ae caiif.
d. L. D. D.
P. 235.16.
Eglynyon a gant Bledyn vard y
Rtiffut ap loruerth ap Mare-
dud 0 Von.
1 . Même texte ; même vers tronqué :
Gwr rybu dd divevyl blegyt.
Généralement t final ^ d et d =^ dd, mais dans les deux : a ddu'C ;
dewroDreic.
2. Id.; orth. ancienne dans les premières strophes; cependant dans les
deux bviMn; à partir de la strophe 10 de la Myvyrian, dd = dd (Oian a
parcheilan mor enryfedd.
5. Je n'ai pu identifier ce poème avec aucun autre de la Myv. Voici le
dernier vers :
Llyw aber llew fr\v\-th ner fïraw.
4. Même texte, même orthographe hybride; comme au poème 11. Même
lacune.
5. /(/. ; orthographe ancienne, une exception : rorf^ei dans les deux.
6. /./. ; mêmes particularités orthographiques : en/Jrym aer^i^/reic ;
llidyawciy^ur ; ailleurs t = dd.
20 J. Lotli. .
I4869 14877 MYV. ARCH.
O. L. D. D.
27, fol. 36 v'O. P. 251. I et 2 I.
Eglynyon a gant Bhdyii vard \
David ap Grvffut ap Lleiveî.
O. L. D. D.
28, fol. 37 r°. P. 252. I 2.
Eglyiuiyon a gant Bledvu heiivt
Y Oiuein vah Gruffiil.
O. L. D. D.
29, fol. 58 vo. P. 149. I et 2-150. I 5.
Arivyiain i Oivaln Guyiied.
Cyiidehu ai caiit.
30, fol. 40 ro. P. 150. 2 4.
aru'vrein i Owaiii Guytied
Cyiidehv a'i cant.
31, fol. 41 vo. P. 151. I S.
Ariuyrain i Oivaiii Guyiied
Cyiiddw ai cant.
32, fol. 42 vo. fol. 20 ro. P. 15 1. I et 2-1 53. 26.
Marivnad i Owain Gwyned.
Cviidehr B. M. ai cant.
33, fol. 49 ro. fol. 9 ro. P. 186. 2-189. 2 7.
Canii a gant Kyndehv y Hyuel
1)1. Eivein.
1 . Même texte, même orthographe hybride qu'au poème 1 1.
2. /J. ; orthographe comme au poème 11, à remarquer dans les deux
textes : vud vyooinawr (t'ud ^ Jiidd).
3. Même texte ; mêmes lacunes; mais l'orthographe de la Myv. est ra-
jeunie. Celle du vis. est l'orthographe ancienne avec quelques dd en con-
struction.
4. Mêmes remarques pour l'orthographe et les lacunes que pour le
poème précédent.
5. Même particularité que pour les poèmes 30 et 29. II y a plusieurs la-
cunes ; elles sont les mêmes dans les deux textes.
6. Même texte, mêmes lacunes dans les trois textes ; la seule diflférence
est dans le rajeunissement de l'orthographe dans la Myv., tandis que les
deux mss. ont l'orthographe ancienne.
7. Identité dans les trois en exceptant afyrdwyth dans les ms., qui est la
leçon correcte, tandis que la Myv. a asyrdwyth.
Ld Myryrian Archaeology oj Wales. 21
14869 14877 ^'''■^'- ARCH.
34, fol. 37. P. 164. 2-166. 2'.
Dadoliuch yr argluyl Rys.
Cyiuiekc ae cant.
35, fol. 61 VO. P. 166. 2-167. I ^■
Aiivyrein yr arglivxt Rys.
C\ndekv ai cant.
56, fol. 65 ro. P. 154. I et 2 5.
arivyrain Madaivc fab Marediul.
Cyndeliu Brydyd ai cant.
57, fol. 63 vo. P. 155. 2 4.
inaru-nad Fadaivg fab Marcdud.
Cyndi'hv ai cant.
58, fol. 64 vo. fol. 75 x^. P. 157. I et 2î.
Aruyrain Eicein vab Mada-U'c.
Cyndehc ai cant.
39, fol. 66. P. 157. 2-159. ^''■
Rieingert Evaverch Vadaivc m.
Maredut. Cyndehv ai cant.
1. Id., exactement; orth. ancienne.
2. Même remarque que pour le poème précédent. Le titre dans les deux
textes est suivi de cette note : yn Uyfyr arall bon yw'r wythfed a^\dyl o'r Da-
dolwch; à remarquer cependant dans la Myv. une mauvaise lecture au pre-
mier vers : fwyr ieleic ier; le ms. a correctement :/vvyr /'eleic/er.
3. Même texte, mais ici encore, l'orthographe de la Myv. est moder-
nisée.
4. L'orthographe delà Myv. est modernisée; le texte est le même. Voici
les variantes du ms. comparées au Livre Noir (Skene, II, p. 58, poème
XXXVIl) :
Vers 9 : Twryf grue yg gotuc yg goteith. La variante est heureuse ; il
manque une syllabe au vers du Livre Noir.
Vers 1 1 : Ruyf.
Vers 14 : divogyon diffeith.
Vers 18 ; Ruyt v glod o gludaiv anreith.
Vers 21 : Llevyn arivaud.
Vers 32: Oet Uavar hygar oe gyvarwaith (Jiygar a été, par erreur de
scribe, pris au vers précédent).
Vers 34 : Gadyeith.
Vers 3 8 : y diffivyn y cam .
5. Même texte, orth. anc. dans les trois textes.
6. Même remarque ; seulement la Myv. écrit le mot qui commence les
strophes for/M'wau'c comme dans le nis. à la v^ strophe, puis après l'écrit
goniynaivc ; et ce qui est digne de remarque, cette correction est empruntée
à notre ins. : une main postérieure a écrit a.' au-dessus de Vu de goruynaivc.
2 2 J. Lotit.
14869 '4877 M\V . ARCH.
40, fol. 69 ro. fol. 3 5 r". P. 1 59. 1-161 . i 1 .
niamnad CadwaJhiivii iii. Ma-
dairc, C\iidi'kc ai c.iiit.
41, fol. 75 vo. fol. 38 ri'. P. 161. 1-165. 2 2.
Ciinii V Yïveiii Kyve il mur, Kvit-
dckv Brwhi ai caiil.
42, fol. 79 vo. fol. 80 r". P. 167. 2-169. I '•
Marivnad Kirid vlcit.
Cxndcki' Br\d\t ac cani .
43, fol. 85 ro. fol. 34 r". P. 169. 1-170. 24.
Mancnad Einyaicii
M. Madawc
M. Iton.
Cyndehv ac caiil.
44, fol. 86 v'^ fol. 25 vo. P. 183. 1 s.
Dans la Myv. Cyndehc a gaul \r aicdvl bon.
45, fol. 86 vo. fol. 53 r". P. 183. I et 2''.
Llyiiia cglviivon a gant Kyndckv
y Ytnyved Bryf Crogen vab
Madaivc ah Gwallairc.
46, fol. 87 vo. fol. 60 V". p. 183. 2-184. I"-
Marivnad meihyon Duywc vab
loruerth. Kyndekv ae cant.
47, fol. 88 \". fol. 29 rc. P. 174. l'A.
Manrnad Itbel ap Cadifor
JFvdde}, Cynddckv ai cant.
1. Même texte ; vieille orthogriphe; cep-'ndant dans le ms. et la Mw.,
yi: aiuiiiiyaw ; aDcf.
2. Même texte; vieille orthographe.
3. /(/. Au dernier vers, la Myv. porte iiv rolcd ardiiant; le ms. 14877 a
Roled artunyunt, qui paraît préférable. Je n'ai pas relevé ce vers dans le
ms. 14869.
4. Même texte, mèmeanc. orthographe; parfois /( --^ îc.
5. Les trois textes n'ont que 8 vers; même anc. orthographe.
6. Même texte, même orthosranhe.
7. Id.
8. On lit dans le ms. 14877 : En Ll. Cocb (dans le Livre Rouge). Et en
effet c'est l'orthographe du Livre Rouge (/ final = / et d; d final =; dd)
avec cette particularité que u = w. Au contraire, 14869 a l'ancienne or-
thographe : Rii/glaii. Myv. Rudlan ; Kedivor, Myv. Kcdifor, les variantes
sont du ms. 14869.
La Myryrian Archai:oloi:\ of IVales. 23
14869 '-1877 ^'"'"^'- ARCH.
48, fol. 89 r". fol. 53 ro. P. 167. i et 2'.
Eglynyon mariunad y Ririd vieil
Kyndehv Brydyt uecaiit.
49, fol. 89 vo. fol. 90 r". P. 184. i2.
Kyndehv a gant y tri englyn hyn
y vah eillt 0 Lansadivrn.
50, fol. 90 r". P. 255. I et 2 5.
Mariunad a gant Bletynt l'art
y Davyt Béniras.
51, fol. 90 vo. P. 196. 2 4.
Eglynyon a gant Givilym Ryvel
e Dav\t vab Eicein.
)2, fol. 91 ro. P. 196. 2-197. 1 S.
Eglynyon dadokvch a gant Gu'i-
lym Ryi'ele Davyt vah Ewein.
55, fol. 926.
54, fol. 93 ro. fol. 74 vo. P. 233. 2-234. 17.
Maricnad y Lewelyn ah lor-
nerth. Einyawn Wannaecant,
5), fol. 94 vo. P. 235. I et 28.
Awdyly Ruffut m. Llyivelyn ; E.
Wan ae cant.
56, fol. 9) ro. P. 234. 2-235. i9.
Llynia dadolivch a gant Ein-
niaivn Wann y Davyt vap
LlyiLxlyn.
1. Même texte; anc. orthographe.
2. Même texte ; en général, anc. orthographe; cependant les deux niss.
ont Doiheu DDeuDDryll et la Myv. (/iheu Jeui/ryll. Dans les trois textes, on
remarque gu;;ei (gunei); g/aed (gicaed).
3. Même texte, vieille orthographe; quelquefois dd en construction : dans
les deux textes bro dewtfi/wr.
4. Même texte: vieille orthographe.
5. Id.
6. Il ne reste que 9 vers; le poème a pour héros hxnuric}
7. Même texte, même anc. orth.: mêmes lacunes.
8. Même texte; orth. du Livre de Taliesin et du Livre Rouge (t final
= t et d ; d = dd).
9. Même te.xte; ancienne orthographe.
2 4 J- l^oth.
14869 '4S77 MYV. ARCH.
)7. loi. 96 ro. p. 256. 2-257. I '•
Gniffut vah Gu'ngeiieu a gant
yr eglyiiyoïi hynn oc gedyuiei-
thoti.
O. L. D. D.
58, fol. 96 VO. fol. 42 VO. p. 266. 2 2.
Eglynyon a gant Gwcruec vab
Clyddno.
O. L. D. D.
59, fol. 97 ro. P. 224. 2 ;.
Eglynyon a gant Davyd Bén-
iras.
60, fol. 97 VO. P. 234. I et 2 4.
Einyatun IVann ae caiit y Lv-
ivelyn ap Jornerth.
61, fol. 98 r". P. 278. 2-279. I '•
Awdl i Jeiian Lhcyt ap Jeiian
ap Gr. Voel.
O. L. D. D.
(La table delà Mv;'. attribue
ce poème à Hillyn).
62, fol. 99 ro. P. 278. I et 26.
Hillyn aecant i Jcuan Lluyt ap
Jenan ap Gniffut Voel.
O. L. D. D.
65, fol. 100 r>^. P. 277. 2-278. I 7.
Lleivelyn Brydvd Hodnant ae
kant y Jeuan ap Gr. Voel.
O. L. D. D.
1. Comme poème 55 (dans les deux heddhu).
2. Même te.xte; orthographe du poème 55, mais dd en construction.
3. Même texte ; orthogr. rajeunie; régulièrement rf(/ ; à remarquer la
même inconséquence orthographique au dernier vers:
y vcdd or diweJ y daw.
4. Mêmes remarques : d final = généralement dd ; plusieurs (/(/ en con-
struction (dans les deux textes anWelw).
5. Mêmes remarque*^.
6. Même texte ; orthographe du Livre de Taliesin et du Livre Rouge.
7. Id.; orthographe habituelle du Livre de Taliesin et du Livre Rouge.
La Myryrian Archaeologx of Wales. 2 S
14869 I4'^77 "''^'- *'^''"
64, loi. 100 vo. P. 278. I !.
I Jeuan ap Gr. Voel.
O. L. D. D.
65, fol. loi ro. P. 192. I et 22.
E^lynyon a gant Teiilu Yivein
Ky-veilyaivc i gykhyau Kymry.
66, fol. 102 v". P. 197. 1 5.
Hyvjel vah Yimn a gant yr
au'dyl honn.
67, fol. 102 v. P. 197. I et 24.
H}%cel ab Yicein aecaiilyr aw-
dyl bon.
68, fol. 103 r". P. 197. 2 s.
Hynvel ab Yivain ae cant.
69, fol. 103 vo. P. 197. 26.
Hywel ab Yicein ae cant.
70, fol 104 ro. fol. 83 ro. P. 279. I et 2 7.
Awdyl a gant lorivth vychan ap
lorivth ap Rotpert.
O. L. D. D.
71, fol. 105 ro. P. 279. 2-280. I.
lonuth Vychan ae cant.
O. L. D. D.
72, fol. 106 V-o. fol. 28 vo. P. 203. 28.
Eglynyon a gant Prydyt y moch
y Riiffnt m. Llytvelyn.
73, fol. 106 vo. fol. 28 vo. p. 203. 29.
Eglyn.
1. Id.
2. Id.; orth. anc. ; une seule différence : arovun dans le \ns. ; dans Myv. ;
arovyn.
3. /(/.; 15 vers dans les deux textes.
4. Id.\ orth. hybride : t = dd, et aussi des dd, aux mêmes mots.
5. Id.\ le plus souvent dd, quelquefois d ; dans les deux textes, même
aute : rivdeiir pour nid eiir (= ?iidd aiir).
6. Id.; d final = dd, mais aussi des dd.
7. Id.; généralement </ final z^dd; quelques dd.
8. Id.; orth. anc.
9. /(/. (4 vers).
26 ./ Loth.
14869 I 4877 MYV. ARCH.
74, loi. 107 r". P. 194. 1-197. 21.
Caiiii V Deu'i. Gtvxnvart Bry-
cbeiii\au<c ac canl,
7), fol. 113 vo. loi. 71. P. 193. 2-.
Girsuvart Brychein]aivc a gant
\r aivdyl hoiin yr arqhvyt
Rys.
76, fol. 114V0. fol. 36 ro. P. 247. 2 5.
Aivd'irl a gant Llyurlxii Vani y
L)iu'e}yn vah lonicrth.
O. L. D. D.
77, fol. 1 15 ro-i 17 vo 4.
78, fol. 118 ro. fol. 59 rf. P. 215. I et 2 5.
Arwyrein a gant Llywarch vab
Llyivelyn y Leiuelyn vab lor-
uerth.
■jg, fol. 119 vo. P. 239. 1-240. 26.
Llynia bymhaïudl a gant Llygai
Gur y Llyivelyn vab Gnijfiid.
80, fol. 125 vo P. 258. 1-239. ' ''•
Llynia dcirawdl a gant Llygat
Gur y Ruffnt vab Madaivc.
1. Id.; ortb. anc. Le i"-"'' vers dans Li Mvv. est fautif; la version du nis.
est à préférer :
am roto Dovyi ded\v}-t dcweint (M_\-v. dyvol).
2. Id.; orth. anc, même particularité dans 14869 et Myv. : Fyrt kcrtcii
a threthati (je ne retrouve aucune note, à ce sujet, pour le ms. 14877).
3. Id. ; orth. anc. ; dans les trois textes, cependant : Iwrw (Wiechrys.
4. Je n'ai pu réussir à l'identifier. Le titre est :
aiudyl y Duit. Llyivdyn vard ac canl.
Voici les deux premiers vers et les deux derniers :
Edivar gennyf edivar
caru byd anglyd anglaear
Archaf y Duw drwy uned
un fyt a chrevyt a chred.
5. Id. exactement ; orth. anc; même lacune : dy gy — ny.
6. Id. ; quelques dd : vers i : y DDuvv'.
7. Id. ; orth. anc.
La Myiyrian Aicliaeolooy of Wales. 27
14869 14877 MVV. ARCH.
81, fol. 12) VO. (ol.4)V<\ p. 247. 2-248. 2 '.
Aiuyrtiii Ouriii. Llyuelyn vard
ae caiit.
O. L. D. D.
82, fol. 127 x°. P. 282. 2-285. I et 2 2.
Deest titiilus. Azcdyl nis givyddis pivx ae cant.
O. L. D. D.
83, fol. 128 vo. fol. 4) 1-0. P. 257. I 5.
Phylip Frydyd a gant yr awdwl
hou y Rvs Gryc.
O. L. b. D^
84, fol. 129 ro. P. 259. 24.
Aivdivl varwnad y Rys leiianc
Phylip Prydyd ae cant.
O. L. D.' D.
85, fol. 129 vo. p. 2)8. I et 2 s.
Aîcdivl a gant Phylip Prydyd yn
llys yr Argluyd Rys leiianc.
O. L. D. D.
86, fol. 150. P. 2)8. 2-259. ^^■
Amrysson Phylip Prydyd ar go-
veird yspydeit.
O. L. D. D.
87, fol. 152^. P. 180. I et 2 7.
Ll. Ddu ap y Bastard ae cant y
Lrivelyn ap Gxuihm ap Ho-
lid.
O. L. D. D.
1. Même te.Kte; dans les trois textes, orth. habituelle du xivc siècle (/
final = rf et / ; rf = dd).
2. ld.\ en général, orth. du xiv^ siècle; quelques inconséquences.
3. Id. e.xactement ; orth. du xive siècle, mais/;.YWyawc. Dans les trois
textes, même faute : gelitrud.
4. Comme au poème précédent; dans les deux : vn ddc.
5. Mêmes remarques; à noter dans les deux textes : pan ivu (= fu).
6. Mêmes remarques; il est à noter que dans la Myv., w est remplacé
par b.
7. LL ; orth. du xiv^ siècle.
2 8 J. Lotli.
14869 14877 M''^'- ARCH.
88, fol. 152 vo. P. 346. I-Î47- I '•
Aivdl a gant Grtiffud Gr\c.
O. L. D. D.
89, fol. 154. P- ^57- I et 52.
Llyuia hxgoryon Dadohccb a
gant Phylip Prydyd y Rys
Gryc. . .
O. L. D. D.
90, fol. 15) vo. P. 257. 2-258. I 3.
Eglynyon y Rys lenangc. Phylyp
Prydyd ae caiit.
O. L. D. D.
91, fol. 136 ro. P. 266. 14.
Eglynyon a gant y Prydyd by
chan 0 Deheuharth y Oivein
Goch.
O. L. D. D.
92, fol. 136 vo. P. 261. 2-262. I s.
Eglynyon a gant y Prydxt by-
chan \ Ywein vab Gruffiit vab
Rys. '
O. L. D. D.
95, fol. 137 \"\ P. 259. 2-260. i<^.
Eglynyon a gant y Prydyt bychan
y Varediit vab Ytveiii.
O. L. D. D.
94, fol. 13? r». P. 260. I et 2 7.
Eglynyon a gant y P. B. y Va-
redut vab Yiuein.
O. L. D. D.
I . /(/. ; à remarquer dd, assez souvent en composition et construction
syntactique; quelquefois même en dehors de ces cas: lonWonen.
'2. /rf. ;orth. anc, mais des c/ii en construction et composition syntac-
tiques. Le titre de la Myv. kygoryon est à corriger en kygogyon, suivant la
version du ms.
7,. Id ; orth. du xiv^ siècle; quelques dd.
4. Id. ; orth. ancienne; à noter dans les deux textes : bumDDryll.
). Id.; orth. anc; 2 ou 5 dd en composition.
6. Id ; orth. anc; mais dans les deux textes : bla DDangos.
7. Id.; vieille orthographe.
La M\v\ri.An Arcfhuology of Wales. 29
14869 14877 «''\'- ARCH.
95, fol. 138. P- 260. 2'.
Eghuwn a gant y PryJyl B\-
Bxchau V Varedutvah Yurin.
6. L. D. D.
96, fol. 139 v°. P. 260. 1-261. 12.
Egh'HYon a gant y Prxdvt By-
chan V Varedut m. Yweiit.
O. L. D. D.
97, fol. 140 ro. P- 261. 15.
Eghnyon a gaut y Prydyt By-
chan \ Varedut vab Yiceiii.
O. L. D. D.
98, fol. 141 ro. P- 262. 2 4.
Marujiad y Rys Gryc
y Prydyt b)'chan ae cant.
d. L. D. D.
99, fol. 141 VO. p. 262. 2-263. I '■
Marunad y Vorgaut M. Rys
y Prydyd bychan ae cant.
d. L. D. D.
100, fol. 142 ro. P. 263. I et 26.
Marivnad Kynan vab Hyu'eh
y Prvdvt h\chan ae cant.
6. L. D. D.
loi, fol. 143 ro. P. 259. I et 27.
Marwnad Rys leuanc.
V Prydyt bychan ae cant.
6. L. D. D.
102, fol. 143 VO. P. 262. I et 28.
Marunad v Eivein m. Grujfut
\ Prxdv! bvchaii ae cant.
O. L. D. D.
1. Id.
2. Même texte ; orth. anc.
3. Dans les deux textes, une strophe et un vers commencé.
4. Id. ; orth. anc.
5. Id.
6. Id.
7. Même texte; orth. anc.
8. Id. ; mais dans les trois dernières strophes, d final = dd ; cependant,
encore ^idet = ^ivledd.
30 J. Loth.
14869 '4877 MYV. ARCH.
103, fol. 144 VO. P. 261. I et 2'.
Manviiad Varediil m. Yuriii.
V Prvdvt Bxchau ae auil.
O. L. D. D.
104, fol. 145 x°. P. 263. 22.
Manuiiad Rys Vocl a Sanisun
m. Meiirvc
V P. B. ae rtiiit.
O.L. D. D.
105, fol. 146 r°. P. 264. I 3.
Maru'iiad Rys val Llvicelyn
V P. B. ae cant.
O. L. D. D.
106, loi. 146 v-o. P. 264. I et 2 4.
Manunad Madawc Mon .
V P. B. ae cant.
O. L. D. D.
107, fol. 147 ro. P. 264. 2 S.
Maru'iiad Vlcixut m. Diuyivc
V P. B. ae cant.
O. L. D. D.
108, fcl. 147 V". P. 264. 2-265. 16.
Maiiunad Wen vab Goronwy
V P. B. ae cant.
O. L. D. D.
109, fol. 148 r". P. 26). I et 27.
Marivnad Lxwehn vab Rvs m.
loruerth
V P. B. ae cant.
O.L. D. D.
1. Id. ; vieille orth. ; cependant dans les deux textes : DDÎnbych.
2. Id. ; orth. anc. ; en construction syntactique, d = dd, comme c'est
l'habitude dans ces poèmes, même quand dd ailleurs est représenté par /.
3. Même texte ; orth. anc; à noter cependant : urth Dduiu; gedym-
dd(^hh.
4. Id. ; orth. anc.
5. Id.
6. Id. ; mêmes lacunes ; orth. anc. ; dans les deux : hird^ryc; y DDwyn.
7. Même texte; vieille orth. ; mêmes lacunes.
La Myyyrian Archaeolony of Walcs. 31
14869 14877 MVV. ARCH.
MO, fol. 149 ro. rol.89ro. P. 265.21.
Marivmul Blegni'ryt, y PryJxl
B\chan ae caiit.
O. L. D. D.
111, fol. 149 v°. li^'d.
Marivuat 2 Goroim' ap Eidiivivt
Pr\d\i] Bxchan ae civit.
O. L. D. D.
112, fol. i)0 ro. P. 215. 2-217. 1 ;.
Caiiii a gant Llvivarch Brydyt y
iiioch y Dkw.
113, fol. 153 vo. fol. 50 r". P. 199. 1-200. 24.
Canu a gant Prydyt y vwch y
Dav\t m. Yiueiii.
114, fol. 157 ro. P. 200. 2-201. 2 S.
Bvgwth Davyt ; Prxdyt y )iiochae
cant.
II), fol. 1)8 V". fol. ). P. 201. 26.
Kwarch givell Davxl ; Prydvl y
iiioch ae cant.
116, fol. 1)9 ro. fol. 18 ro. P. 201. 2-202. i 7.
AiL'dvl a gant Pr\dyt y moch y
Rndri vah Yivein.
117, fol. 160 vo. P. 202. I et 28.
Arivyrein Rodri vab Wvein.
Prxdxt X moch ae cant.
118, fol. 162. 1. fol. 45 ro. P. 202. 2-203. 19.
Arwyrcin Rodri vab Yiuein ;
Prxdxt X moch ae cant.
1. Id.; orth. du xiv^ siècle; quelques tfii les mêmes.
2. Une seule strophe mutilée dans les deux textes.
3. Id.\ vieille orth.; quelques i/i; à remarquer l'orthographe nan (nau
::= naw, dans les deux textes, au vers final.
4. Id. exactement dans les 3 testes (orth anc).
5. Id. ; vieille orthographe.
6. Id.
7. Id.; cependant la Mxv. a A'i/tra Uwfvr, tandis que les deux ms. poi-
tent correctement Rei: c'est une faute de lecture.
8. Id.
9. Id. ; orth. anc.
J2 J. Loth.
14869 '4^77 MVV. ARCH.
119, fol. 165 v. fol. 59 r°. P. 203. I et 2 ■
Au'iJvl a gant Pt ..n/ v }iicxh v
Rodri.
120, fol. 164 r". fol. 25 v». P. 210. 2-212. 12.
Canii a gant Prydyt y mocb \
Lvivelyu m. Iwuerlh.
121, fol. 168 VO. P. 212. 2 5.
Awdyl a gant Prydyt \ viocb v
Lvireîxn m. loruerih.
122, fol. 169 v-o. fo.. 19 r". P. 21 3. I et 24.
Aivdxl a gant Prydxt v moch v
L\ive]\n vah loriwrlh.
123, fol. "G VO. fol. 47 l-o. P. 203. 2-204. I >'•
Awdyl a gant Prvdvt v moch v
Rujjut m. Llvirelvn.
124, fol. 171 ro. P. 204. I et 26.
Bygivth Griiffnt vab Kxnan ;
Prvdyt y moch ae cant.
125, fol. 172 1-0. P. 207. 1-208. 2 7.
Canu a gant Prvdvt v moch v
Rvs Grvc.
126, fol. 17)1'". P. 206. 2-207. I ^•
Awdvl a gant Prvdvt v moch v
II 'cnl liant Dec' verch Hyivel.
P. 205. 2 ^.
Aîudvl vr Hacarn TiL'vmvn.
127. fol. 176 1-0.
i. Id.
2. Id. à remarquer yr^Jant).
3. Id.\ cependant dans les deux: arrft/yrnvras. Les deux textes ont la
même faute: ae thlas pour ae chlas.
4. Id.; quelques dd, les mêmes.
5. Même texte; orth. anc.
6. Id. ; même faute: enr Anya pour eiir Asya.
7. Id.\ une différence: dans Myv. tangnheuet; ms. tagnheuet.
8. /(/. : dans le ms. au 3^ vers: ehva et au-dessus de -iva, ivaivd. La
Mvv. donne eJwa mais en note, donne la variante elivaicd.
9. Même texte, même orth. ; il y a au 5'^ vers, une correction au-dessus
de la ligne à Dyuynnyc dy tuir dy wynnyas ; c'est Dywynnyc di ivir yn uynias.
Elle est reproduite en note par la Myv., sans indication de source; à noter :
<ians le ms. un 11 au-dessus de n dans le 2^ vers : val v credw/; Yonas.
•> Myryr'uui Arcliaeology oj Walcs. 53
,-• '4877 ^'^^' ARCH.
P. 213. I et 2 '.
Au'dyl a gant Prydyt y moch y
Lyzcelyn vah loruerth.
129, to fol. 30 \\ P. 204. 22.
Avjdyl a gant Prydyt y moch y
Raffut ap Kyiiaii.
130, fol. 178 vo. fol. 44 1' . i'. 2b'j. 2-281. I 3.
. nnyoïi. a gant Llywarch
:Miety y Un. ap Madaivc ap
■ Maredud.
O. L. D. D.
131, fol. 181 ro. P. 213. 2-214. * ■♦'
Prulyt y moch ae canty Lyivdyn
vah J-'yuerth.
152, fol. 182 ro. fol. 58 ro. P. 208. 2 S.
Marwnad Hyivel vab Cruffut m.
Kynan ; Pryd. v ))iocb Ui cant.
153, fol. 183 ro. P. 142. 16.
Meilyr Brydyt a cant yr aivdyl
honn yn y ïïuyt y lias Dia-
hearn vab Caradaivc a Meilyr
m. Ryivallaivn vab Cynvyn.
134, fol. 183 vo. P. 227. 1-228. 2 7.
Awdl i Dduiu a gant Meilir ap
Givalchmai .
1. Mcnic texte; orth. anc; assez souvent dd (les mêmes).
2. ld.\ orthographe du xive siècle.
3. Id.; mêmes fautes.
4. Id.-, orth. anc; même faute: trahaïuc pour trahaaivc.
5. Id.; orth. anc; dans les trois textes, cependant: Hywel (Wiogel. La
note sur Hywel dans le }iis. est de la main de Morris. Elle est reproduite
dans la Myv.
6. Quelques variantes.
Vers I : ms. rem\ Myv. ren.
— 5 : ms. tros; Myv. dros.
— 9 : ms. }' niyiiyt : Myv. yni inynyt.
7. Le texte est le même; l'orth. du ms. est ancienne; celle de la Myv.
est hybride; d'abord, l'ortii. du .kiy^ siècle, puis l'orth. anc. ; de plus la Myv.
a u pour iv. tandis que le ms. a îv; il y a quelques variantes; elles sont
données dans la Myv. ave: l'indication : O. L. D. D.
Revue Celtique, XXIV. 3
54 J. Loth.
14869 14877 MVV. ARCH.
155, fol. 186 ro. P. 145- I '•
Arwyrain Owaiii mab Mare-
dtid. Givclclmiai ai ccvit.
136, fol. 186 vo. P- 147- i^-
Anvyrain Madazcc mab Mare-
dtiâ. Givalchmai ai caiit.
137, fol. 187 T°. P. 214. I 5.
Pr\d\t V Dioch ae caiit \ Lywe-
'ivii. '
138, fol. 187 vo. p. 209. 2-210. 14.
Llviiia varivnat a gant Prxdyl v
iiioch V loriveyth ab Rotpcrt.
139, fol. 188 ro. P. 209. I et 2 S.
Prxdyt y moch y Vadaivc ap
Gntffitl 0 Vaelaivr.
140, fol. 189 vo. P. 283. I et 26.
Clod i Jt'eiiUiaiit verch Gviiaii.
141, fol. 191 ro. fol. 31 vo. P. 281. 27.
Awdyl
iris gvyddis pwv ai cajit.
O. L. D. D.
142, fol. 192 ro. P. 206. 28.
LlvDia egh'iiyoi! manvuat a gant
Prydyt y moch y Riiffut ab Ho-
ivel ab Oivein Gtuynef.
1. Même texte ; Torth. est rajeunie dans la Myv. (d final = d et dd);
l'orth. anc. est conservée dans le ms.
2. Mêmes différences que pour le poème précédent.
3. Id.; vieille orth. (dans les deux ve^Jyant). Le i'-'"' vers est répété à la
fin dans les deux textes.
4. Même texte; orth. du xiv= siècle; quelques dd (hydd\n\ ketddwys).
5. Même texte; mêmes lacunes; orthographe du xive siècle; de?, dd en
construction; la source devait avoir / ^=dd; en effet, dans les deux : bren-
hineixaf.
6. Il y a quelques différences; elles sont données en note par la Myy.
comme des variantes avec la mention O. L. D. D. Il y a erreur pour le
i«r vers; la variante serait flf/u', tandis qu'il y a en réalité dans le ms. aelaw.
7. Jd.; orth. anc; quelquefois Myv. a /le où les jhss. ont v (dans les
mss. et la Myv. anhawrf).
8. Id.; orth. ancienne (dans les deux textes: chwCiWyl).
La Myvyrian Archaeologj of Wales. 55
I4S69 '4877 MYV. ARCH.
I 4, fol. 195 v^. P. 145- 2'.
Givalchmai ai cant i Owaiii
Gwyned.
145, fol. 194 r". ' P. 145. I et 22.
GivaJchinai ai catit i Qwain
Gwyned.
146, fol. 194 V. fol. 90 vo. P. 145. 2?.
Arvjyrain Ywain Givynet.
147, fol. 194 V". P. 149- I et 24.
Breiidu'vd Gualchinai.
148, fol. 195 v". P. 149- 2i.
Awdyl a gant Gu'akJmiai y Efa
ei uraig.
149, fol. 196 r«. P. 146. lé.
Awdl a gant Givalchmai y Da-
vyd inab Owain.
150, fol. 197 r". P. 231. 1-232. 17.
Awd\l a gant Einyaivn vah
Givalchmai y Duw.
151, fol. 199 v. P. 232. I et 2 8.
Awdyl a gant Einyawn vah
I )2, fol. 201 r^'. P. 232. 29.
Awdyl a gant Einyawn vah
Gwalchmai y Duw.
P. 232. 29.
wdyl a gant Einy
Gwalchmai y Duw.
ï . 8 vers dans les deux textes.
2. Id. ; orth. plus moderne : d final = i et dd.
5. Une strophe de 4 vers dans les trois textes; vieille orth. dans les tnss. ;
modernisée dans la M\ v.
4. Id.; orth. modernisée dans la Mvv.
5. Texte le même; une ou deux variantes. La variante donnée par la
Myv. comme venant du L. D. D. edgyllaeth est inexacte: le ms. a edygyllaeth.
L'orth. de la Myv. est modernisée.
6. Id.\ orthographe rajeunie dans la Myv.; vieille orthographe amenée
dans le ms.
7. Id.; vieille orth. dans les deux textes.
8. Id. ; {metdawd dans les deux textes).
9. Id.; au vers 12, en marge, dans le ms. une note marginale: Ll. C. :
hychydig au lieu de hychdid; vers 25, en marge : Ll. C. : addivyn. Ces notes
sont reproduites par la Mvv.
36
;. Lo,
14869
14877
I )3. fol- 201 v°.
fol. 71 r".
I u, fol. 202 r°.
fol. 86 r".
MYV. ARCH.
P. 230. 2-231. I '.
Au'dyl a gantEinyaiun vab Gwa-
khmai y Lin. vab loraerth.
P. 248. 2-250. 1 2.
Canu V Gadvan. Llywelyn vart
ae cant.
O. L. D. D.
155, fol. 206 r». P. 252. 2-255. I '•
Llyma au'dl varwnad a gant
Bhtynt vart y Ewein goch m.
Griiffiit m. Lhiveh'H.
O. L, D. D.'
156, fol. 207 r". P. 253. I et 24.
Llyma atudyl varwnad a gant
Bleddynt vard y Lyivel\n vah
Gruffut m. Llywelyn.
157, fol. 208 r». P. 171. 1-174- I'-
Dadolwch Rhys vah Grnfftidd
Cynddelw ae cant.
1. Id.\ dans les trois textes, vieille orth.
2. là. ; vieille orth. Les variantes de la Myv. sont des corrections de
notre ms.
3. Id.
4. Id.; orth. anc, mais avec bon nombre de dd.
5. Ce poème se trouve dans la Myv. et le Livre Noir. Il se termine dans
le nis. comme dans le Livre Noir. La Myv. continue par un poème évidem-
ment différent.
Voici les différences entre notre ms. et le texte du L. N. (Skene, II,
pp. 40-41, poème XXIV :
P. 40, vers I : ms. diamheu dy dawn.
L. N. diamheu y daun.
P. 41, vers 5: ms. asswynaf awch nawt, ?7a ^é'/ur/; auch porth.
L. N. assuinaf ych naut, na cheluch ych porth.
vers 9: ms. âssv^yn:iï nawt haw't haelonet zvorssaf.
L. N. assuinaf /;az^/ naut haelvonet worsset.
vers 13 : ms. mctgyrn eu gwirawd metgyrn ae gwarcha...
ae gwercheidxv vn eurdyrn.
L. N. metcuin ev guiraud met kirn ae givallav.
ae givellig in eurdirn.
vers 21, ms. : attep a ganaf a^a«în/.
L. N. attep a ganaw ar canhuyiv.
vers 25, ms.: y m rwyf.
L. N. im ruw.
Les 4 derniers vers sont d'une main différente. L'ordre des strophes est
différent. L'orthographe de la Myv. est modernisée.
La Myyyrian Archaeology of Wahs. 37
14869 14877 ''I'>'V- ARCH.
158, fol. 209 r". fol. 17 v«. P. 154. 2^.
Tri etiglyn a gant Cyndekc
Faivr i Fadawgfab Maredud.
139, fol. 209 vo. P. 1)6. 12.
Eglyii \on a gant Kyndeku i deiilu
Madaicc m. Maredut pan vu
uarw avi ghbod eu godurvf.
160, fol. 210 r°. fol. 36 v°. P. 156. I et 2 }.
Egl\n\on a gant Kyndekv y
Ywein m. Madau'C.
161, fol. 211 r». P. 156. 24.
Aivd\l i Eivein.
162, fol. 211 r». P. 199. I et 2 5.
Aii'd\l a gant Hywelvab Ewein.
163, fol. 211 r". fol. 37. P. 137. 26.
Marivnad Yivein vab Madauc
Cyndekv ae cant.
164, fol. 212 v. P. 174. 2 et 175. 17.
Marivnad loriverth Goch ap
Maredudd. Cynddekv aecant.
16), fol. 213 ro. P. 184. 28.
Llyma eglynyon aegant Kyndeku,'
y Hyii'el vab leuaf.
1 . Id.; trois strophes,
2. /(/. ; orth. anc. Voici les différences avec le texte du Livre Noir
(Skene, IL, p. 57-58, poème XXXVL
Au premier vers de chaque strophe, atn gJaur ^u lieu de ar claur.
Strophe 3, vers 2 : Gwae wyr Lloegyr yn dvt kcin.
(Il manque nyr au Livre Noir qui a une syllabe de moins).
Strophe 2, vers 3 : mur dragon (L. N. galon):
Strophe I, vers 2: eik'an ga.\vr {L. N. ehian).
vers 3 : anaivr (L. N. anhaivr).
Strophe 5, vers 2: Gleiu vadawc bieifu (L. N. Gloevj).
Après cette strophe: Tyll eu hysgiuyd aur terfysc vawr vaon. Le texte est
incomplet.
3. Id. ; orth. anc.
4. Id.
5. Id.
6. Id.
7. Id.; orth. rajeunie dans la Myv. ; à remarquer toutefois que la Myv.
a u pour li', tandis que le ms. a zv.
8. Id. ; orth. anc. ; trois strophes.
î8
14860
166, fol. 213 V".
167, fol. 214 r".
168, fol. 214 vo.
169, fol. 21 5 v°.
170, fol. 217 r".
171, fol. 219 r".
172, fol. 220 V".
173, fol. 224 ro.
174, fol. 224 v».
J Loth.
14877
fol. 31 r'\
MYV. ARCH.
P. 170. 2-I7I. I ■.
Eiiglynyon a gant Kxudehv y
Ëwein Kyveilyaivc.
P. 176. I 2.
Cyndehv y WeinL'\>myii.
P. 176. I et 2 5.
Englynyon molyant y Wenuy-
muyn Cxndehv ae eau t.
P. 176. 2-177. I **•
Englynyon a gant Cxndehv y
Wenivynu'xn.
P. 185. 1-186. I.
Givelygorteu S Poiuys.
Kyndehu ae cant.
P. 186. I et 26.
Breinyeu givxr Pmrxs.
CyndeJw ae cant.
P. 163. 2-164. 27.
Maivnad Teilii Ywein Givynet
Cyndehu ai cant.
P. 184. 28.
Manvnad Vletynt vart.
Kyndelw ae cant.
P. 167. 29.
Kyndeku ae cant x Ririd Vkit.
6. Id.
7. Id.
8. Id.
9. Id.
orth. anc.
orth. rajeunie dans la Mvv,, mais u = tu.
orth. anc.
même particularité qu'aux poèmes 164 et 167.
orth. anc. ; à signaler: versé dans le ms. gyddyhiin (Myv. gy-
dyhini).
p. 185, str. 6: en dew'is gyflan : en marge gyflavan.
str. 9: o iveilchyaivn : au-dessus de %v, une autre main a
écrit/. Ces deux corrections sont données par la Myv., en note,
comme provenant du L. D. D.
orth. anc.
deux fois dd dans le w/5. 14867 (cle^Wyf; la Myv. a cle^fyf).
La MyvyrLin Archaeology of Wales. 39
14869 '4S77 MYV. ARCH.
175, fol. 22) r°. p. 185. I '.
Llyma eglynyon a gant Kyndehv
y Dygytitiehv y vab.
176, fol. 225 v. P. 1)4. 12.
Ainryson Cytidelw a Seissvll
Bryj^urch.
177, fol. 226 r". fol. 73 r". P. 214. 2-21). I 5.
Y canu bvchan a gaiit Prydyt y
iiioch y Lyii'elyii vab loriuertk.
178, fol. 228 ro. P. 245. 24.
179, fol. 228 V". p. 281. I et 2 s.
180, fol. 229 r". P. 198. I é.
Hyiuel vab Yicein ae cant.
181, fol. 229 r". P. T98. I et 2 7.
Gorhoffet .
Hyivel vab Ywein ae caiit.
182, fol. 231 ro. P. 205. 2-206. 18.
Prydyt y moch ae cant y Ruffut
ab Hyivcl ap Yzvein Giuynet.
183, fol. 233 vo. P. 210. I et 29.
Marwnad Mared. m. Kynan.
Prydyt y moch ae cant.
A partir du folio 235 v°, les quelques pièces qui suivent sont
tirées d'un autre manuscrit.
1. Id.\ orth. anc. ; 3 strophes.
2. ld.\ orth. rajeunie dans la Myv.
3. Id.; orth. anc. (dans les 3 textes: a.mddyïx-wys).
4. Pas de titre dans les deux textes. Le ms. a l'ancienne orthographe; la
Myv. a celle du xive siècle, avec un archaïsme: u = u'. Le poème de la
Myv. serait tiré du ms. de Paul Panton (O. L. P. P.).
5. Pas de titre. Le héros est un Rhys deGwynedd Qlyw Gwyndyd); orth.
modernisée.
6. Id. ; orth. anc.
7. Id. ; orth. anc.
8. Id. ; orth. anc.
9. Id.
40 J. Loth.
14869 MYV. A.RCH.
184, fol. 246 r". P. 218. 2-219. 2'.
Aiudyl i Ddinv ac i Lyiuelyn Jab
lorferth. Dajxdd Benfras ai
cant.
185, fol. 247 ro. P. 76. 2-79. 22.
Divregivaii'd Taliesin.
186, fol. 241 r".
yr oiauaii sy yi! uiffyg foL 32 (Les strophes des Oianaii
manquent au folio 32).
187, fol. 243 V".
Englynion a gant Dafydd Lhvyt ap Gwilym Gain i'r
Grog 0 Gaer.
Le poème commence par :
Cryf aberth iiii nerth.
Il y a un poème différent sur le même sujet dans la Myv.
arch., p. 3071-3092 attribué à Gruffudd ap Maredudd ap
Dafydd.
Après ce poème, on trouve la note suivante:
Totum transcripsi fideliter et accurate examinavi ego Guil.
Mauricius Lansilinensis anno 1662. Laus Deo. novembris 24,
En marge : minna W. Morris 0 Gaer Gyhi yiii Mon a bien
hivn ijéi. Laus Dco. Piuy ai bieufydd yni nihcn y canmlvydd
eitiua nis gwyddir.
(C'est moi M. Morris de Caer Gybi (Holy Head) en Mon
qui possède ce [manuscrit]. Qui le possédera encore dans cent
ans, on ne le sait).
Au folio 244, on lit qu'il y a 171 odes dans ce manuscrit
et 3 en plus : ce qui n'est pas exact.
J. Loth.
1. Des lacunes dans le W5.
2. On lit à la fin du poème cette note de la main de Morris: huas athro
0 Fynytv ai cant iiiedd Heiilyfr darogan BodlieuUi. Or une note de la Myv.
arch. nous apprend que ce morceau est tiré du ms. du D. J. Daz'ics; l'ori-
ginal serait le Lyfr Darogan BodhcnlU. Des variantes sont empruntées à. des
manuscrits divers.
THE BATTLE OE ALLEN
Had the story calltd in Irish Cal h Ahnaiiic, the Battle of
Allen, been produced in Germany, it would hâve been called
a Kindermâhrchen, a childrcn's taie. But its chief incident
— a severed head speaking — occurs, not only in Cormac's
Glossary, s, v. orc tréith, where Lomna's head tells Find of
his leman's faithlessness, but in the Tdin bô Cualnge (LL.
94"" 12), thedelight of many générations ofGaelic adults, where
Sualtam's head repeats his warning to the men of Ulster.
The présent édition of this story is based on three manu-
scripts, hère respcctively denoted by Y, F and B.
Y is the Yellow Book of Lecan, a codex in the library of
Trinity Collège, Dublin, marked H. 2. lé. The part of the
ms. containing our stoty was written at the end of the four-
teenth century. It begins in colunni 939, line 8, and ends in
column 942, 1. 35. In the exécrable fic-simile edited by Prof. /
Atkinson in 1896 it begins on p. 206, col. i, 1. 9, and endsj
on p. 207, col. 2, 1. 35.
F is the Book of Fermoy, a fifteenth century codex be-
longing to the Royal Irish Academy, and described by the
late Dr J. H. Todd in the Proceedings of that body, Irish
mss. séries, vol. I, part I. Our story begins on p. 128, col.
2, and ends on p. 130, col. 2, 1. 13.
B is a paper ms. in the Bibliothèque Royale, Brussels,
now marked 5 301-20. It was transcribed, some time after 1643,
from a copy made in that year bv Dudley Mac Firbis from
a vellum belonging to Nehemias Mac Egan of Ormond, « Hi-
bernici juris peritissimo ». It was edited, translated and anno-
tated in 1860 by O'Donovan, with the title « Annals of
42 Whiticy Sîokes.
Ireland. Three Fragments ». The part of this édition corres-
ponding with §§ 1-23 of our story begins in p. 32 and ends
in p. 50. I coUated the whole ms. in May 1895. O'Donovan's
notes are generally excellent ' ; but his text is incomplète and
sometimcs inaccurate, and in his translation of the verse there
is much gLiesswork . In O'Curry's Maiiners and Customs III,
309-312 portions of B are cited with translations which are
no improvements on O'Donovan's.
The rarer words and forms in our story are collected in
the glossarial index. Apart Irom its philological interesr, the
taie seems worth printing from the light which it throws on
the beliefs and superstitions of the mediaeval Irish (see §§ 9,
II, 13, 14, 16), thcir music, their nianners and customs.
Note especially the instance in § 26 of a funeral fcast com-
posed of seven oxen, seven wcthers and seven bacon-pigs.
1. In p. 7 he niistakes Manann (now Slamannan in Scotland) for the
Isle of Mann : see Reeves Coîuinba, 371, note d.
2. For instance, in p. 6, 1. 4, Hiberniie should be Hibernici : p. 12, 1. 2,
mdm « handful » should be inserted before don : p. 14, 1. 8 insert, atî m
before biidh: p. 16, 1. 4, caonurrach should be caoïiuarrach, and in 1. 15.
Fiachna should be Fiachraich : p. 18, 1. 20, ... should be in tire dô: p. 22,
1. 18, timndhuisi should be ttâ dhuidsi : p. 24, 1. 1. 10 senmain should be
senmaim : p. 32, 1. 13, tertio should be tertt-id and in 1. 17, ;wd/- should
be inserted before d'imnid: p. 36, 1. 21, taigh should be taighe, 1. 24,
riiiicoinart should bc thuncomart : p. 42, 1. 23, ma should be am and biiô
should htbnd; p. 44, 1. 18, ccnsla should be ccnala : p. 46, 1. 23 an lichit
should be an mile ar iichit, and àr gein should be ard angein : p. 50, 1. 9
frater should be fratres : p. 54, 1. 4, Loinsig should be Loingsig: p. 64, 1. 5
Morluidh should be MorÛuidh: p. 66, 1. 10, Eochadha should be Eocbach :
p. 74, 1. 20 coigior should hc cethrar: p. 112, last Une, gcbhtiia should
he gebhtar. I pass over the many misprints in the following pages. Again
in p. 190, 1. 23, Laighin should be Laoighisi: p. 192 mhuinnr ire sho\i\d be
inhninntire : p. 194, 1. 14, no should be ra bhattar na. In p. 206, 1. 14,
the sentence As ettreabhair anorduightheach duo tangatlur fir Miimhan is
omitted. In p. 208, 1. 22 the sentence 7 tuitid an Ri dara ais siar is omit-
ted. In p. 224, 1. 10 the words Braon, is are omitted. In p. 226, 1. 5, the
sentence 7 ronert fir Eirenn ma io^hnamb codâor don Coimdbidb is omit-
ted, and in p. 244, after 1. 4, the words Liolbacb ab Cbluana Eidbnecb are
omitted. In p. 37, I. 21. Adâgar is misrendered by « was waged » and in
1. 22, the verb ad-glionn. « I seek out » is misrendered by « in thy valley
in p. 44, I. 9, timarnadb duibb à rigb secbt nime (« it has been commanded
to you by the King of seven heavens ») by « AU praise be to thee, O king
of the seven heavens )>, p. 47, 1. 14, iinbuaracb (« early this morning», a
while ago ») by « last night ».
The Battle of Allen. 43
« Funeral feasts », says Mr John Rae (Encyclopaedia Britan-
nica, 9'^ éd., vol. 9, p. 825) « prevail extensively in Ame-
rica, Africa and Asia, and arise partly, like our own anniver-
sary dinners, froni a simple désire to do honour to the dead,
but partly also from the belief that the dead participate in
the good cheer. They are not merely commemorative but
communion meals ». Note, too, the vision (§ n) of the
saints Columcille and Brigit heartening, like Homeric deities,
their respective clans in battle.
To seek an historical Foundation for such a story would be
absurd. It will be enough to say that the annalist Tigernach
has an entry^ corresponding with §§ 12, 13 that he quotes the
poems ofCû Bretan^, § 6, andNuada § 14, that Almain(now
Allen) is a hill about live miles north of the town ofKildare,
and that at least two battles were fought there, one in the
year 526, the other in the year 718. The latter was the fight
in which Fergal, overking of Ircland, was defeated by Dun-
chad, king of Leinster, and from which our taie has taken its
title.
W. S.
Camberley, December 1902.
1. Revue CeUiqjie, XVI, 220.
2. Revue Celtique, XVI, 220, 221. In Rev. CelL, XVI, 220, 1. 32, for in
dra.1 read ind ra\. The numbers of the notes should be i, 2, 3, and/or mata
in read matain, and/o/trem read tren.
44 Wliitley Stokes.
CATH ALMAINE ANDSO
(Slicht Lebuir Buidi Lecain).
1. Bai cocad mor iier Chathal mac Findgune [ri L^^he
Mogha% F.] 7 Fergal mac Maili duin [ri Lethe Ciiind F.] fri
re fota^. Do crech Laigniu ira Fergal mac Mailiduin ar
ulcuibfri3 Cathal-' m^c Findgaine. Ro airg dono Cathal mac
Findgani Mag niBreg uili, co ndernsad sid 7 comosad5,
2. Doluid tra ïecht and Fergal atuaid do saigid boroma ar^
Laignib co fe/'aib in tuaisczVt uime/. Ba fada tra ro bas acan
tinol sin^ la Fergal, 7 is ed adb^red cach fer fris : dia ndechad
Dond bô lat ra^adsa9 lat.
3. Baintrebthach^° imiiiorro mâthair Duind bo, [7 ni dea-
chaidh la na aidhchi a taigh a mathar imach riamh — B.] Is
amlaid iminorro bai Dond bo, mac as aine^' 7 is ailli ^- 7 is
chaime bai a n-Er iiui esen. [Ni rabha i n-Eirm;î uile budh
gribhdhu'5 no budh seghaine '^ inds, 7 as uadh budh ferr
1. Ms. modha.
2. Hère Y inserts, but F omits, tlie foUowing pedigree : Cathal mac
Fiiiiigune maie CongenmIthaiT mac Cathail, mac Aeda tlaind cathrach, ni.
Cairpn, m. Crimtlia;;i Sreb, m. Echach, m. AengHi^a^ m. Nadfraich.
3. Y adds a.
4. ar ulc ri Cathal F.
5. conders3.\. sith 7 comfossad F.
6. boroime for F.
7. imbi F.
8. Bâ fota tra bis oc tinol F.
9. ragatsa F.
10. Bantrebtoch F.
1 1. âinem F.
12. ailenih F.
13. griabhdhaB.
14. leg. seghainniu?
The Bank of Allen. 45
THE BATTLE OF ALLEN HERE
(The Yellow Book of Lecan, col. 939).
1. For a long time there was great warfare between Ca-
thal son ofFindguine, king of Leth Mogha^, and Fergal son
of Mael duin, king of Leth Cuinn '-. Fergal son of Mael duin
raided Leinster in order to injure Cathalson ofFindguine; so
Cathal son of Findguine wasted the whole of Magh Bregh3,
uniil thcy made peace and truce.
2. Then once upon a time Fergal marched from the north,
with the Northerners around him, to demand the boroma-^
(« tribute ») from the Leinstermen. Long had Fergal been
mustering his forces, and this is what every one was saying
to him : « If Donn-bô go with thee, / will go with thee ».
3. Now Donn-bô's mother was a widow, and he had never
gone for a day or a night out of his mother's house. Donn-bô
was in this wise: the brightest and handsomest and dearest
boy in Ireland was hc. Not in ail Erin was there one who
was pleasanter or cleverer than he, and from him came the
1. Mugh Nuadat's Half, the southern half of Ireland.
2. Conn's Half, the northern half of Ireland.
3. a large plain in East Meath. The dévastation took place A. D. 717,
according to the Four Masters.
4. See Revue Celtique, XIII, 32.
46 Whitley Stokes.
ra[i]nn espa 7 n[g]scéhi for domhon. As é budh ferr do ghlés
each 7 do indsm.i slegh 7 d'tighe folt, 7 bud ferr i[n] aichni
'na cinech ^ — B.] Nir' Icic - a mâtbak do Dunn bo dul araen
re FtTgal co tard^/d ratha ^ 7 c//;a > Col////;/ chilli f;is co tisad
slan ar culu-t. Tuctha do sin.
4. Tic 'arsin Ferg.il d'indsaigid^ Laigc;/. Badar Imniorro
drocheo!^7/V ria Fergail, 7 tucsad i n-aimrcidib^ na crichi 7
uili hé. Lsi iar//in coiimv thucsad*^ ind'^ colaig .i. do Cluain
Dobhail '° [in Almain B.], 7 gabsad longport ar bru na cilli,
7 tucsad iniadall" mor ar in cill .i. araili clam bai intansin 7
aen bo ogai '-, Tanr//j iartain doc/;//ni in chlaini, co ro henad
a tech dia chind, 7 tard//d forgom do gai tair, co tdrla t/iana
brat, 7 co ro marbad a énbo, 7^> ro hindeonad ar b^raib
iaraind in bo i arsin ^K
[5 . Co n-erbert an clamh co mba dighal go brath for Uibh
Néill an digal dobherf^h an Coimdi'» fair sin, 7 tainicc an
clamh remhe go puball Fergail, 7 battur riograidh Leithe
Cuinn uile arachinn 'sin phuball intan sin. Ro baoi an clamh
1. bud fer ri aichni .i. ingne inntlecta, na einech, de quo dicitur
Aille macaibh Donnbo biidh binne a lai'dh luaidhid beoil,
aine ôgaibh Innsi Fâil ra thôgaibh tâin trillsi a threôir. B.
2. Ni ro léic F.
3. the final a added under the line.
4. go ttuccadh M.iol mac Failbhe mie Erannain mie Criomhthainn, co-
marha Colaim cille, fria aisic béo, 7 go ttuccsaidhe Colam cille dno dia
chionn go risedh Donnbo slàn da taigh féin a crich Laighen, B. en tarât
Fergfl/ raith Coluim cille fria si im hethaid Duinn bo doridissi a do(ehum). F.
5. Tanic iarsain Fergtj/ du saigid, F.
6. aimréigib Y. for aimrcid F.
7. coicriehc F.
8. (do):uicsat F.
9. sic F. an Y.
10. Doleain Y. Dolchailleh.. F.
11. imagall Y, imadhall V .
I 2. aici F.
1 3. om. F. irom the beginning of this sentence
14. For 7 gabsad... iarsiii, B has : As ann bûi Aodhan clamh Cluana
Dobhail ar a chinn. Doronsad doiio na slùaigh mieostadh .i. a aonbhô do
mharbhadh 7 a fuine ar bheraibh n'a fiaghnaisi, 7 a thech do bhreith da
chinn 7 a losccadh
15. eoinuiidh B.
The Bdtîle of Allen. 47
best wanton staves^ and king-stories» in the world. 'Tis he
who was best to train ^ horses, to set spears, to plait hair, and
whose wit was clearest in his countenance-^. His mother did
not let him go along with Fergal until the king had given
Columkill's guarantees and bonds for him that he would
come back safe^. Those were given to him.
4. Thereafter Fergal comes to invade Leinster ; but there
Nvere bad guides before him, and they brought him into ail
the rugged parts of the province. This is the way the guides
brought him, to Cluain Dobhail^, in Allen, where they pitched
a camp at the edge of the church. They greatly maltreated
the church, for at that time there was a certain leper (there),
and he had a single co\\'. Then they came to the leper and
unroofed his house, and they dealt him a spear-thrust which
went through his mantle, and they killed his only cow, and
cooked it afterwards on spits of iron7.
5. And the leper said that the vengeance which the Lord
would wreak on the Hûi Néill for that would be an
eternal vengeance ; and he came forward to Fergal's tent,
wherein were the kimrfolk of ail Conn's Half then before
1. lit. « staves of vanity » (or idieness) « amusing verses », O'Curry.
2. i. e. « stories relating to kings », O'Don.
3. « harness, » O'Don.
4. The first three lines of the quatrain in B mean : « Most beautiful of
boys was loveable Donn bô : most melodious were his lays, which mouths
lUter : most splendid of the voutlis of Inis-Fàii. » I carmot translate the
fourth line, which O'Donovan renders by « The brilliancy of his example
took the multitude » — a bad guess apparently.
5. B has : « until Mael son of Failbe, son of Erannan, son of Crini-
thann, a successor of Columkill, was pledged for his return alive, and
until he also pledged Columkill for himselfthat Donn bô would return
safe to his own house from the province of Leinster » O'Don. F has
« until Fergal gave her the security of Columkill that Donn-bô would re-
turn to her alive ».
6. a This name is now forgotten », O'Don.
7. B has : 'Tis then, Aedan the leper of Cluain Dobail, was there before
him. The hosts maltreated (him): they killed his only cow and cooked it
on spits in his présence, and unroofed his house and burnt it.
48 Whitley Stokes.
ag acaoine a imnidh 'na ffiadhnaisi', ni tainig cride neich
dibh fair achtcridhe Con-bretan meic Congusa, ri Ffer Ross ; 7
as edii on nâ ba aithrech do Coin-bretan, uair ni terna ri do
neclî ro bliàoi isin pliuball aclit Cu-bretan mac Congusa a
aonar as in cath — B.]
6. JS annsin asbtvt Cu Bretan mac Aengusa, ri Fer Rois :
Adâgur2 cath (ordergûand,
a fir ? fergaile adgliunn 4,
brônach muinter Maie Maire S
iar mbreith a taige dia ciunn 6.
Bo in chlaim
ro gâet indegaid in daim 7,
mairg lâimS 1er' tollad a brat9
ria techt i cath "o co mac mBrain ' 1.
Da mbeith neach dob^rad ' ^ cath
matain dreman '3 ria mac mBrain,
andsa leam oldas ind rae '4
in cae ro canad 'S in chlaim.
7. IS andsin asb^rt [Ferga/ F.] fria^"^ Dond nibo in aidchi
sin re tohûirt^7 m chatha: Dentar lat ar n-airiided innocht, a
1. Ms. ffiaghnaisi
2. atagar Y, F. Adâgar B. Ataghur, Tigernach.
3. firg Y. fir B. fir Tig.
4. adghnd Y. ad glionn B. a deghhnd Tig. leg. atgHunn?
5. ad bronaig muintt'r maie Muiri Y. badh bronaigh muinter Mie Maire
B. bronach muinter Muire de, Tig. bronach muinnter Mie Muire, F.
6. ar mbreith a taighi dia chind, Y.ar mbreith an taighe dar cionn B. iar
breth a taige dia cind, Tig.
7. dogaed andegaid an doim Y. rogaod andeaghaidh a daim B. ro gâet
in arradh in daim, Tig.
8. laim Y. Tig. lâimh B.
9. ra toll a mbrad B. ro geoghain a brath Tig. (wliere hrath rhymes with
cath in the following line). ro tollai a brat, F.
10. re techt a cath Tig.
11. ar ni thimcomart mac Brain 7 ri. B.
12. Ma beth neach do bera Tig. Ma beth nech dob^ra F.
13. ma tren dreman Y. matain derb main Tig.
14. inas indrai Tig. (in)dâs ind roe F.
15. in coe ro cechain F. in cai rochestair Tig.
16. The a added in Y.
17. taba/rt F.
The Bjîtle of Allen. 49
him. The leper was bewailinghis tribulation in their présence;
but the heart of none ofthem moved towards him save the
heart of Cù-Bretan^ son ofCongus, king ofthe Men of Ross-;
and of this Cû-Bretan had no reason to repent, for of ail the
kings who were in the tent none escaped from the battle
save Cû-Bretan alone.
6. Then said Cû-Bretan son of Oengus, king of the Men
of Ross :
I.dread the red bloody battle,
ô Mail of valour ;, I seek it oui :
sorrowful is the Son of Mary's servant
after the roof has been taken off his house.
The leper's cow
has been slaughtered after the ox :
woe to the hand by which his mantle was pierced
before going into battle to the son of Bran 4 !
If there be any who would deliver violent battle
in the morning against the son of Bran,
harder than the fîght I deem
the leper's lamentation which has been uttereds.
7. Then that night, before deUvering the battle Fergal said
to Donn-bô : « Make minstrelsy for us tonight, O Donn-
1. « Hound of Britain ».
2. Fir Roiss, a tribe in parts o[ the présent counties of Monaghan,
Aîeath and Louth, i?t'r. G7/., IX, 15.
3. a référence to the nam Fer-gai.
4. i. e. Murchad mac Brain, king of Leinster, ob. A. D. 721.
5. As to the dévotion generally shewn to lepers in Ireland, see The
Tn'partite Lifeof S. Patrick, pp. 447, 449, Lisinore Lives, pp. 295, 340,
and Rei-iic Celtique, XII, 342, 344.
Revue Celtique, XXIV. 4
50 Whitley Stokcs.
DuinJ bo, ar Fcrgal, ar is c Dt)nd bo ter airfidii;^ as dcch bai
inn Er/;;;/ ncr scncha^" 7 runda 7 c«.dind 7 cach ciniul air-
tîdig ' archeana-, Adhen Dond bo : Ni fcdaimsea ein acntbcol
ar mo bel anocht, 7 airtided ncch aili thu anor/;t. Jcht chena
cid be airm a rabais[i] amarach dagaid dogénsa? th' airfidcd.
Denad iar?/m Hi'ia Maigliiidi ïnnocbl ar n-airtided, ar is é
rigdruth Eroin he.
8. Dor6nadh4 do)io amlaid sin an aidchi sin. [Tugadh
Hua Maighlcni chuca iarttain. Ro gabh-saidhe og indisin cath
7 comramha Leithe Cuinn 7 Laigii^'77 6 thoghail Tuama
Tenbath .i. Deanda righ, in ra marbhadh Cobhthach Caol-
bhrcgh, conigi an aimsirsin; 7 ni bd môr codalta dorinnedh
leo in aidchi sin ni mcd eagla leo Laighen 7 la méid na doi-
ninne .i. uair aidhche tele Fhinniain gaimhridh sin, B.]
9. Lodar'>La\gin arnamarach^ co Cruachan Claenta, [daigh
ni mhaidh for Laig7iiu da ndearnat a comairlc ann, 7 gurob
as tiasad dochum an chatha, B], 7 tancad^ïr iarsin co Dind
Canand.
10. IS and sin tra do rancada/'^ I.eth Cuind 7 Laigin
ceand i ccnd 7 7 ro comniorad and sin tra ind //rgal 7 inn
imargul [Y col. 940] isfichda ro fcrad i nEviiin riam. Ba tortren,
ba ft'/rda ro tîged in gleo guineach gàibihcach9 intan sin.
Bad^r imda tra andsin maie rig 7 ruirech 7 rodaeine 7 tanaisti
i^atha fodesin, 7 saerclanda socheneoil a n-egmais a n-annia.
1. leg. airfidi? (air)fitiuch, F.
2. dodensa Y.
3. issinn aimser sin F. Déna airfidedh dûin, a Doinn-h'i, fo bith as tuas
dcach airfididli fuil i n-É\rinn .i. i cùisigh 7 i cûislendoibh 7 i cruitib 7
ranJaibh 7 raidsechoibh 7 righsgélaibh Exreini, 7 isin madin-si imbârach
dobéramne cath do Laighnibh, B.
4. Doron«adh Y.
5. Dollotar F.
6. iarnabarach F.
7. cowdrecait F.
8. For the rest of this paragraph F has only : Cath Ahiiahie ainm in
catha sin.
9. gaimtheach Y.
Tlie Bdttle of Allen. 51
bô », qiioth Fergal — for Donn-bô was the oest minstrel in
Ireland both tor stories and staves and pipes and every otlier
kind of amusement ^ Said Donn-bô: « I cannot hâve a
single Word on my lips to-night, so to-night let some one
else amuse thee. Howbeit in whatever place thou mayst be
tomorrow evening I will make minstrelsy for thee. But to-night
let Hua Maiglinni amuse us, for he is the king-buffoon of
Ireland ».
8. So thus was it donc on that night. Hua Maiglinni was
fetched to them, and he began reciting the battles and valiant
deeds of Conn's Half and of Leinster, from the Destruction of
Tuaimm Tcnbath, that isof Dinn Righ^, in which Cobthach
Coelbreg was killed, down to that time. And it was not much
sleep that thcy slept that night because of the greatness of their
drcad ot the Leinstermcn, and because ot the greatness of the
storm, for it was the eve of the feast of Finnian in the
winter3.
9. On the morrow the Leinstermen marched to Cruachan
Claenta4, because the Leinstermen are never defeated if they
hold their council (of war) there and thence proceed to
battle. Thereaftcr they came to Dind Canann^.
10. 'Tis then that Conn's Half and Leinster came together,
and then was fought the fiercest battle and fray that had ever
been delivered in L'eland. Mighty and manly was the slaugh-
terous, perilous combat fought at that time. Many were the
sons of kings and princes and magnâtes and tanists of lords
themselves, and nobles of good race, in lack of their life.
1. According to B : « makc minstrelsy for us, O Donn-bô, because
thou art the best minstrel in Ireland in... and on pipes and harps, and
in staves and Icgends and king-storics of Etin; and this morning to-mor-
row vve will deliver battle to the Leinstermen. »
2. See the taie, LL. 269», Zeitschrift f. Ccltische Philologie III, 1-14.
This destruction is said to hâve occurred as far back as A. M. 56S2.
3. i. e. the iith December.
4. i. e. the round hill of Glane, about five miles N. E. of Allen,
O'Don.
). Now Duncannon, nearlv midwav between Glane and the Hill of
Allen, O'Don.
52 Whitley Sîokes.
Ba buideach Badb birach belsal(7r/; in uair sin, 7 bad bronaig^
xwàthaiï baeid ig gui 7 ig goXgain ac cainead na saerclrtn/î in
uair sin.
11. Ni ro an tra, 7 nir' tairis m(';/ma Colniiit cilli ar Uib
Neill isin cath sin, la faicsin- mBrigdi os cath Laign; ac fubdad
sloig Leth'i Cuind, aviad la faicsin mBrigdi amlaid sin ro
mebaid in cath ar ¥ergal 7 ar Leth Cuind ria n-Aed3 .i. ri
descein Laigen, 7 is é sin ro marb Vcrgail 7 Buan mac Baili
ri Albfl;; t, 7 condorchair Dond bo dinni ro marbad Yergal. [Ni
ro marbud Fergal ^ co torchair Donn bô.] Ata duin Cnoc [Fergail,
B.] 7 Bri Buain maie Baile ri Albaii andsin beos.
12. Seasca ar cet ro marbad and d'amsaib in rig and .i,
Conall Meand ri Cçnml Cairpr/^, 7 ¥orhusach ri Cencoil
Boguine, 7 Fergal hua hAithechda, 7 Fergal mac Echdacb
Leamnai ri Tamnaigi, 7 Condahch mac Conaing, 7 Eignech 7
mac Olcan, ri na n-Aïrther. Coibdinach^ m^c Fiachrach 7
Muirgius mac Cona'ûl, Lethait[hech] maie Ccwcarad9, 7 Acd-
gen h//a Mathgne, Nuada m^c Oirc'° ri Gall'^ 7 dech '^ hiii
Mx'ûï fithrig. At e and sin tra riga in tuaiscr/rt doc^'rsad isin
chath sin.
13. At iat-so ïmDiorro riga H/h/ Neill in deisc/rt ro mar-
baid'3 and .i. Fland mac Ragnaill ^^, Ai//ll mac Feradais:, Aed
Lâïgmch hila Qrnaig, Suibni mac Co;;galaig, Nia m^c Cor-
maic, Dub da crich mac Duib da mher, A///11 mac
1. hronaid Y.
2. hascin F.
3. cur roemid in cath re n-Oed, F.
4. Y adds : 7 Dond bo
5. F préfixes the words: ni ro marbad Ferga/.
6. Çonall mac ng ceineoil Conaill Coirpri, F.
7. Eicnecii F.
8. Coibdenach F.
9. Cowcharat F.
10. Eirc F.
1 1. riguill F.
12. Dcich F.
1 3. marbait F.
14. RogeUaiii F.
Tlh' Battlc of Allen. 5?
Thankful was the javelin-armed foul-mouthed Badb'that
hour, and sad were the loving mothers, wailing and lamen-
ting and keening for the noble children.
11. Now in that battle the mind of Colunikill did not
rest or stay for the Hùi Néill, for above tlie battaHon of
Leinster he saw Brigit terrifying the host of Conn's Half3,
whereupon Fergal and the Northerners were routed by Aed
the king of South-Leinster. And it was he that killed Fergal
and Buan son of Baile, king of Scothind. And Donn-bô fell
since Fergal had becn killed, but Fergal was not killed until
Donnbô had flillen (in his defence). « Fergal's Hill » and
« Buan mac Baile's berg » are still there.
12. Of the king's soldiers one hundred and sixty were
killed there, to wit, Conall Mcnn, king of the Kindred of
Cairbre, and Forbasach, king of the Kindred of Boguine-^,
and Fergal hua Aithechdai, and Fergal son of Eochaid Lemnai,
king of Tamnach, and Condalach son of Conang, and Ecnech
son of Olcu \ king of the Airthir, Coibdenach son of
Fiachra and Muirgius son of Conall, Lethaithech'^ son of
Cù-charat and Aedgen hua Mathgne7, Nuada son of Orc ^,
king of the Foreigners, and ten descendants of Mael-tithrig9.
Those are the kings of the North who fell in that battle.
13. Now thèse are the kings of the Southern Hùi Néill
who were killed there, to wit, Fland son of Ragnall '°, Ailill
son of Feradach, Aed Laignech hua Cernaig, Suibne son of
Congalach, Nia son of Cormac, Dub-da-crich son of Dub-da-
1. one of the three Irish war-goddesses : see Hennessy's. paper, Rev.
Celt., I, 32, and Lottner's note, ibid., 55 ; see too Bruden dâ Derga § 122
{Rev. Celt., XXII. 294), and Three Fragments, 190.
2. the principal patron of the Cenél Conaill, O'Don.
3. So at the battle of Dûn bolg, A. D. 870, the Leinstermen relicd on
their patroncss S. Brigit, whiletheir opponents, the men ofOssory, trusted
their patron, S. Ciaran of Saighir, Three Fragments, p. 190.
4. Ceih'l Cairhri now the barony of Granard, co. Longford. Cenél Bog-
haine, now Bannagh in the west ot the co. of Doncgal. O'Don.
5. Colgu, Four Masters, 718, Ann. Ul. 721.
6. Leathaithaech, ibid., 718.
7. Mathghamnae, ibid.
8. Ere, iliid.
0. dechnebhar do hsiol Maelefithrig, ibid.
10. Raghallach, ibid., Rogellnach Ann. Ul. 121.
5 4 Whiticy S'okes.
ConaWl Grant S Flaitheanv//7mac Dluthaig, ri Corp/7 Cruim,
Ferg//i- o hEog^?/». Hic lotus numiriis de reigib//j- ccciderunt
et àln .ix. - uobtiles. uii. M. cccidcrunt ' in [eoj bello ab
ulroque exercitu.
14. £"/ inde Nuadu htiû Lomthuilc dixit :
Mcdon laithi Almaine 4
ag cosnînn buair Bregmainc,
ro la Badb beldcrg birach
ilach im clieand Feargaile.
Scarais Murchad fri midlaig,
mrogais trénu S for talmain 6,
dosoi focbar fri Fergail?,
co féin dtTmair des 8 Almain.
Adbath9 cet ruireach rathach 1°,
co cet ' I costadach carnach,
im naei ngelta gin mini '2,
im secht '5 mili ïer n-armach. M.
15. A tcrtkl. [leg. tertid] Decinip/V arai laitlii mis g/vne, 7
dia mairt arai laithi scchtma'mè, ro figead cath Almaine't.
16. IS and sin ro gabad Hi'ia Maiglindi .i. in rigdruith, la
Lzlgniu 7 la M/oxhad, 7 doradrïd fair géim^> drûith^*^^ do
denam. Ba mor va in geim sin 7 ba bind, co fuil géim hiii ^7
Maiglindi ac sochaide d'fcraib Erenii o sin ille. Dorad^jd iarsin
1. Graint F.
2. ix. M. Y.
3. cecinerunt Y.
4. medon lai a n-Almaine Y. Dcodh laithe Almaine B. Do dith laithe Al-
maine, Tig.
3. imrogœs tren Y. brogais a triuna B.
6. ittalmuin B.
7 . Feargal Y* B'.
8. co fen ndt'rmair de Y. go ffcin dcarmair des B.
9. Bath ann B.
10. Y. adds ruamach
11. For cocet B has cruadhach.
12. mine Y.
13. naoi B.
14. F. omits tliis paragraph and the verses in § 14.
15. sic B. gem Y.
16. druith B. druad Y.
17. gem ua Y.
The Battle of Allen. ^5
inber, Ailill son of Con.ill Grant, Flaithemail son of Dlu-
thach, king of Corbre Cromm, Fergus hua Eogain. Hic
îotns Jiuiiierus de regibiis ceciderunt, et alii novem uolatilesK
Septem milia ceciderunt in eo bello ab utroque exercito.
14. Et inde Nuadu hi'ia Lomthuile- dixit:
At midday in Allen
contcnding for the kine of Bregia,
the rcd-mouthed, javelin-armed Badb uttered
a paean round Fergal's head.
Murchad parted from cowards :
he increased the strong ones on earth :
he turns a weapon against Fergal.
with the vast champions south of Allen.
There died a hundred gracions princes,
with a hundred brawny guardsmen,
with nine ferorious flying madmen,
with seven thousand men-at-arms.
15. On the ihirJ of the ides of December? as regards the
dayofthe solar month, and on a Tuesday as regards t'ne
day of the week, the battle of Allen has been fought.
16. Then Hua Maiglinni, the royal buftbon, was captured
by the Leinstermen and Murchad, and he was enjoined to
make a « buffoon's shout ». Great, then, was that shout, and
melodious, so that many of the men of Erin hâve « the
shout of Hua Maiglinni » from that time to this. Then a
1. As to the beliefs that men struck with panic sometimes become
lunatics, and that lunatics are as liglit as feathers, see the Battle of Magh-
rath, p. 25 [. note o, and Tbrec Fragments, p. 41, note d.
2. I know nothing of this poet.
5. Ann. Ult. 72:, where ni die feriae seems an error for iii die feriae.
56 Whitley Stokcs.
béim^ dàva muncP cor bcanad a chcand de. Adbcraid aroili
na hcoliich ro bai géim5 hi'ii Maiglindi isinn aér œ ccann i/i
trath4. IS desin ata géim > hiii Maiglindi ac tofund > na ïcr
isiri monaid.
17. IS andsin adbtrt araili laech maith do Cboiwarblaïh
ria mrtcaib^: Nacham ïachaid, a gillu, ol se: bid fearr-di frib
menma bar mathrzr dianum-ruca[id]sa lib. Impoid iarsin fris 7
tocbaid leo he [for crann a sleg F. Nit berad, or Laighin,
conadh ann sin ro marbhadh Aodii Laighen, ri Hua Maine.]
Doluid Aed Allan mac Feargaile asin cath co ranic in Gall
dar' comainm Craibtliech7, 7 adchi[s]seoni^ in Gall ( .i.
Lincach nô Lilcach Icis) dia comairq//i : Pruidens dldii ainm
in Gaillsin, [Ycol. 941] co ndeachaid in t-aingel ar in cleith a
ncbt in clcrig, air doarngert9 bithanad isin chill sin'°. IS
andsin ■ddhcri Aed Allan in rand sa :
Ni rancamar ' ' artalmain 12
Almain badid-rédithir '5,
ni fuaramar iarsin câtli
Liicach ' 4 badid-ncmithir ■ S .
1. bem Y. om. F.
2. Ro gadadha chcnn iarttain d'Fergal 7 ro gadadhacenn don drûth, B.
3. Ro baoi raac-alla gheimi an drûith sin aieor go cenn tri la 7 tri
n-oidhché, B.
4. gemY.
5. tafan B.
6. fria macu F. Doluidh do»o Aodh Laighen mac Fithclieallaigh, ri Hua
Maine Connacht i râon madlima 7 teicliidli, go n-ebertfria macoibh, B.
7. lilach Y.
8. 7 euro ataigh F.
9. doargewrt Y.
10. For this sentence B lias: Ro siachtattur imurro a mhic Aodiia
Laigin im Aodli Allâin mac Fergaile go Lilcach, airm a mbùi mo-Dichu
mac Amhairgin 7 an Gall Craibhdeach, [marg. Gallus devotus] conadh ann
sinclaidhisit Hui Néill 7 Connachta cladh na cille, 7 iad i riocht nagcléireach,
7 as amhlaidh sin ra saoraid tri miorbh;///e na naomh, go fîuil cotach Hua
Néill 7 Chonnacht 6 sin aie sin cill sin... Ba buadhach tra an la sin do
Laighnibh.
11. fFuaramar B.
12. artalmain Y. ar lalmfl//; B.
15. bade redigthir Y. badid redithir B. badid réidit/)/V F.
14. lilcach ulchach Y. lilcach ulccach F.
15. budi neimidhir Y. badid nemethar 13. nemidir F.
The Batlle of Allen. 57
blow was delivered across his neck, so thathisheadwas struck off
him ' ; and certain scholars assert that his shout remained in the
air to the end of three days and nights^. Hence is (the saying).
« Hua Maighnni's shout chasing the men into the hog )>.
17. Then a certain good warrior of Connaught (Aed
Laighen, king of Hy-Many), said to his sons 3. « Do not
leave me, my hids », quoth he: « your mother's love for you
will be the greater if you take me with you ». So they turn
towards him and lift him up on the shafts of their spears.
« They shall not take thee », say the Leinstermen, and then
Aed Laighen was killcd. Aed Allan son of Fergal fled from
the battle till he came to Lilcach, belonging to the foreigner
called the Pious, and entreated the foreigner for his protection.
Prudenswas that foreigner's name. So that the angel went on
the roof-beam in the shape of the cleric, for he had promised
to remain always in that church4. Then Aed Allan uttered
this stave :
On earth we never reached
an Allen that was as smooth :
after the battle we found not
a Lilcach that was as bright.
1. B. has: « Then his head was taken from Fergal and his head was
taken from the bufifoon. «
2. B. has « the écho of the buffoon's shout was in the air to the end of
three days and three nights ».
3. B has : « then Aed Laigen son of Fithchellach, king of the Hùi Maini
of Connaught, fled in rout and said to his sons. »
4. This sentence is obscure tome. B has : « Aed Laigcn's sons went with
Aed .\llâin, son of Fergal, to Lilcach a place in which were mo-Di'chu son
of Amargen and the Pious Foreigner, and there the Hùi Néill and the
Connaughtmen dug the dyke of thechurch, and they in the form ofthe
clerics, and "tis thus they were saved through the miracles of the saints,
so that thenceforward there is an alliance of the Hùi Neill and the Con-
naughtmen in thatchurch... That day was a victorious one for Leinster. »
Lilcach has not been identified. Hennessy conjectured Bective, co.
Meath. Ere of Slane is called epscop Liolcaigh « bishop of Lilcach », in
Rawl. 480 (Proceedings of R. L Academy, Irish ms. séries, I, 88).
5 s Whitley Swkes.
[Ba biiadh:ich tra an la sin do Laighnibh — B,] Ro anacht^
im/;/('/7'i) Cu-Brctan mac Avngnsii À. ri Fer Rois, [ar na
runna dorighne an aidhchc rcimhe, B.]
i8. BaJjr Laig/// tra ac Hcadug/M 7 :\g ol an aidchi sin-. IS
annsin adbtvt M/vrchad mac Brain re haen dona sluagaib
hixdar isin tig' tearZ;/ar ceand cind duine isinn armuig, 7 dobt'-
rad scchi c//mala donti no ragad 4 risin>. Ragat-sa^ and, ar
aenoclach :\mra d' tcraib M/aiian/. Luid sen amach 7 a errad
catha 7 comlaind uime, co rocht co hairm a mbai corp Fcr-
gail. Anirt/ bai[and|co cualaiinni ncsc^n'ri ^ isin àer, ar rocloss
Liili fris hc'^: Timarnad duib o maig nime '" airiided bar tigcrna
do denani imocht À. ¥ergal mac Maili duin, [cia] dorochra-
bair uili in barn-eicsib " sunn arx-n re bar tigtvna .i. ri Fcargal,
[ni tairniesccadh ertuath no hoccomnart sib d'airhdci/h
anocbi.t d'Fergal, B.J Ro chualad^z/- [mniorro in ceol iartain,
her aes dana 7 cornairi 7 caisleannach 7 cruit/ri, co cuala
imiiiorro na ceola ecsamla, 7 ni cuala riani na iar//ni ceol
bud ferr. Co cuala d'idii in guth ^- isin tsupilluac/;ra'3, ba bindi
in ceol isin anad ^4 ceola in domain.
1. Ro adnocht Y. Ra hanact B. Ro a.nacht F.
2. I Condail na riogh bâttur Laighin an aidhchi sin ag 61 fina 7 medha
ar ccur an catha go subhach soimenm[n]ach, 7 càch diobh ag innisin a
comhramha, is iad medraig medliarchaoin, B.
5 . fri hoenfer istich din tsluag, F.
4. noradad Y.
5. As and sin ra râidh Murchadh mac Brain : Dobhcrainn carpat cethre
cumala 7 mo ech 7 m'erradh don lâoch no raghadh isin ârmach 7 dobhé-
radh comhartha cliugainn as, B.
6. radadsa Y.
7. ar Baothghalach laoch di Mumain, B.
8. co cuala in n-escaire, F. go ccuala ni in esgairgairc, B.
9. ar ro dois uili fri sic, F.
10. isin aéor os a cinn condi.'pert ar dois, uilc timarnadh duibh 6 righ
sccht nimhe, B.
11. inbhar n-àois dàna, B.
12. crôinsig F.
15. san tsup luachra F. go ccùala da;io san tum luachra ba nesa dhô an
tord fiansa ba binnc céolaib, B.
14. oldat F.
The Batlle of Mien. 59
So that was a victorious day for Lcinstcr. Howhcit Ci'i-
Bretan son of Oengus, king of Fir Rois, was protectcd
because of the quatrains which hc liad madc the night
before.
18. Now tliat nio;ht the Leinstcrmen were feastins and
drinking'. 'Tis then Murchad son of Bran told one of the
troops which were in the house to go into the battlefield for
a man's head, and that he would give seven cminils to him
who should go for it-. « I will go », says Baethgahtch, a
vahant warrior of the men of Munster. Forth he fared, wear-
ing his dress of battle and combat, till he reached the place
where Fergal's body hty. As he w-as there he lieard the
procLamation in the air, for ah heard it : « Ye hâve been
commanded from the PLain of Heaven ^ to make minstrelsy
to-night for your lord, Fergal son of Mael Duin. Though ail ye
poets4 hâve fallen hère together with your lord, let
not fear or feebleness prevent you from making music to-
night for Fergal ». They heard the music afterw^ards, both
poets and hornplayers and pipers and harpers, and he (Baeth-
galach) heard the varions mélodies ; and never did he
hear, before or after, better music. Then he heard a voice
(from a head) in the wisp of rushes, and sweeter was that
tune than the tunes of the world '• !
1. For this sentence B has : « At Condail of the Kings the Leinstcrmcn
were that night, aftcr fighting the battle. a-drinking wine and mead,
joyously and in high spirits, and each of them recounting his trophies,
and thev jolly and mirthfuUy talking. »
2. B has : Then said Murchad son of Bran « I would give a chariot
worth four c?/»/(;/.'; (twelve cows), and mv horse, and my "battledress to
the warrior who would go intq the battlefield and bring us a tokcn from
it. n
3. From the king of seven heavens ;> B.
4. cf. Pedersen, Ta se va ri'gh, Celt. Zeitschr. II, 379, where hc cites zV
bés dâibsi infar n-Ultaib, LL. Ii2b47, is f;ess ddib iiifar n-ÙUaib, LL. 65t'43.
5. B has : « so then he heard in the clump of rushes that was nçxt him
a dord fiausa that was the sweetest of mélodies. »
6o Whitley Stokcs.
19. Luid in t-ochicch iarsin ina doc/;/(m '. Na tairr cuc/<m,
ar in cenn fris.
Cid on, c'màus atai, ar in t-ochiech.
Misi Donn bo, ar in ceand, 7 ro naisced orm airfidcd dom
thig^rna anocbl À. do Fergal : ni do M/^-chad itt'r, ar in ccand,
[7 na erchoididh diiam, B.]
Cait - ata Fergal fen, ar an t-oclaech.
Is e a chorp in taitneamach rit anall, ar in ceand 5.
Ct's/4, ar in t-oclaech, cia nod-her lium. Is tu is deach
lium.
Nom-brra ar bith, ar in ceand, acht nama menum-berad
Crist mac De. Dia nom-brra, arin ccnd, curam-tuca doridisi^
com cholaind^.
Dot-b^rtar eigin, ar in t-oc\accb.
20. Dochuaid imworro in t-oclaecii dia thig 7 in ceand lais/.
[7 fuair Laighm og 61 ara chenn 'sin aidhchi cétna, B.J An
tuca/5 lat ni asan armuig^, ar Mwrchad.
Tuais tra, arin t-ocl^ech [cenn Dhuinnbo, B.]
Tobair9 ar an uaitni thall^°, ar Mwrcad.
Dorât in slog uili aichni ar in ceand, 7 raidsead^^ uli :
Nirb [sjirsan duid, a Duind bo, bith amlaid sin. IS tu is ailli
7 is fearr airfidid bai i n-Er/m/!
21. Maith, ar in laech das-bert a maig in ceand, dena airfi-
ded duind, a Duind bo, fodaig M.aic De .i. Isa Crist, 1 ndea-
1. dia ndocum F.
2. Caide F.
3. Asé do aithtne frit anall, B.
4. Cesc F. /■
5. dorigisi Y.
6. Nombéra, ar an cenn, acht rath Crist dod chinn da nom-ruga go
dtuga mé ar amus mo colla doridhisi, B.
7. Dobér cgin, ar an t-ôglaoch, 7 impoi an t-oglaoch 7 an cenn lais cor-
rige Condail, B.
8. An ttugais comartha lat? B.
9. Fuirim B.
10. Tabuir forsinn uaithne tall, F.
1 1 . aithne fair 7 dorâid F.
The Battte of Allen. 6i
19. Then the warrior went towards it. « Do not corne to
me », says the head to him.
« What ? how art thou ? asks the warrior.
« I am Donn-bô, « says the head ; « and I hâve been pledged
to make music to-night for my lord, that is, for Fergal, not
bv any means for Murchad. So do not annoy me ».
« Where is Fergal himself ? » says the warrior.
« That is his body, the shining one^ bcTond thee », says
the head.
« A question», says the warrior: « whom shall I take with
me? 'Tis thou whom I most prefer ».
« Thou shalt take me », says the head 2, « but only if
Christ the Son of God take me. If thou take me », says the
head, « bring me again to my body 3 ».
« Indeed thou wilt be brought », says the warrior.
20. So the warrior went to his house and the head with
him S and on arriving he found the Leinstermen carousing
that same night. « Hast thou brought anything from the
batiletield > ? », says Murchad.
« I hâve brought Donn-bô's head », the warrior answered.
« Put it on the pillar yonder », says Murchad.
The whole army recognised the head, and they ail said :
« It was no luck for thee, O Donn-bô, to be like that, for
thou wert the best and most beautiful minstrel in Erin 1 »
21. « Well », says the warrior who brought the head from
outside, «make minstrelsy for us, O Donn-bô, for the sake of
1. cf. huas mo lebrin ind lînech « over my booklet the lined one », Sg.
203 ; a rose a ngU se, « his eye this bright one », St P. II, 5. do rdith a
aithig in trûaig « for her vassal, the wretched one ». Brocc. h. 60.
2. For other instances of a severed head talking, see the Tdin hô
Cuainge, LL. 94» 12, and Cormac's glossary, s. v. oir trêilh.
5. B has : « thou shalt take me », says the head : « but if thou bring
me, may the grâce of Christ be on thee if thou bring me to my body
again. »
4. B has : « I will bring thee indeed », says the warrior ; and he relurns
with the head to Condail. »
). « Hast thou brought a token with thee? » B.
62 ■ Whiilcy Slokes.
chaid 'Tiûis. Airfid Laig;//» anocbt feib ro iiirfedis do thig^rna
o chianaib ^
22. IMpais [De^nnbô, F.] iar//m a aiged re fraighidh in tigi
ardais^ cumad dorclia do, 7 tocbais a chruisich os airdco mbo
bindi [oldas F.] cach ceol ar tuind talm.in, co mbad^rr in slog
uili a^T cai 7 ac toirrsi ria truaigi 7 ri taidiuiri in ciuil ro
chan-.
23. INtan tra ba scith in slungh ac toirrsi ac estechd frisin
ceol, luid in t-oclaech ct^Vna lasin cend co rlacht an corp.
Maitlî em, ar in ceann risin oglaech, tuidmi [dam F.] mo
cheand rim chorp. Coraigis5 didii in t-oclaech in cend risin
colaind, 7 leanaid de focMoir : do comall brethri Coluiin
c'iWc on, air is e Col///// cille bai 'na slanaiger/;^ fona lecht i
tuaid-* doridisi doc/;//m a màthar'\ co ro indised scela in
catha 7 aided^ Ferg(7/7 disi 7 do chach/.
24. Ann ecmais^ àono Cathail [col. 942] maie Findgaine
ro fersad9 Laig/n in cath-sa Almaine, 7 rob olc ria Cath/?/ in
cath do chur ina aecmais fen '°, 7 adcualad/r/- Laig/// grog" Ca-
tha/7 do b^/7h riu, conxà hi comairli doronsad : ceann Fergail
do breith co Catha/ da comaideam in gnima'^ Rucad iarsin
1. TuCTsat an sluagh uile aithne fair gur bc cenii Duinn bô, 7 as edli ro
raidhsid uile : Dirsan dhuit, a Duinn bô, bâ caomh do dealbh, déna airfi-
àedh. dhûinn anocht, febh dorignis dot tigherna imbuarach, B.
2. Impo;V/ner a aighi^i/; àono 7 attracht a dord fiansa attruagh ar âird
go mbâttur uile ag câoi 7 ag tuirsi, B.
3. Coraigid F.
4. tuaig Y.
5. 7 do comallad breithir nDé 7 Cohiiin cille ria slânaisec fo tuaid docum
a mdlhar doridhissi, F.
6. aiged Y.
7. For § 23 B bas : Idhnaic/Jh an Lioch cédna an cenn dochum a choUa
amliail ro gheall, 7 coirghidh é ar a mheide. Cittracht rainic Donnbô go
tech a mh^thar, uair as siad tri' ionganta an catha sa .i. Donnbo do roch-
tain 'na bhcthaid gonige a thech dar cenn breithre Coluim cille, 7 géini
an druith Hûi Maigléine tri la 7 tri haidhche 'san àeor, 7 na naoi mile do
foriiaisligh an mile ar fichit.
8. In ecmuis F.
9. ro cuirsit F.
10. 'na ingnais F.
1 1. grucàn F.
12. do commaid(im in ch) atha F.
The Battle of Allen. 63
God's Son, (to wit, Jésus Christ, into whose présence lie had
gone). Amuse the Leinstermen tonight as thou amusedst
thv lord not long ago ^ ».
22. Then Donn-bô turned his face to the wall ofthe house
so that it might be dark to him, and he raised his crninsecb (?)
on high so that it was sweeter than any mclody on the
earth's sward ; and ail the host were weeping and sad at the
piteousness and misery ofthe nuisic that he sang ^
23. No\v when the host was weary of the sorrow caused
by listening to the music, the same warrior went with the
head till he reached its body. « Good indeed ! » says the
head to the warrior: « join my head to my body ». Then
the warrior fitted the head to the body and straightway it
adhered thereto+. That took place in order to fulfil Colum-
kill's word, for Columkill was security that Donn-bô should
go northward again to his mother3 and tell to her and to
every one tidings of the battle and Fergal's death >.
24. The Leinstermen had delivered this battle of Allen in the
absence of Cathal mac Finguini, and Cathal was grieved
that the battle was fought while he himself svas away. They
heard ofCathal's grudge against them, so this was the counsel
they framed, to carry to Cathal Fergal's head as a trophy of thé
1 . B bas : « Ail the host knew it, that it was Donn-bô's head, and this is
what they ail said : « Sad for thee, O Doiin-bol Fair was thy form !
Make minstrelsy for us to-night as tliou hast niade it for thy lord in the
morning. »
2. « bo his face is turned, and his plaintive dord fiausa rose on high, so
that ail were wailing and sorrowing » B.
S. F has: « and the word of God and Columkill was fulfilled for his safe
return northward to his mother. »
4. So St. Ciaran replaces Cairbre Croin's head, Lismore Lives, pré-
face XVIII.
5. For §236 has : « The same warrior conveys the head to its body, as
he had promised, and adjusts it to its neck. In a word, Donn-bô reached
hismother's house, for thèse are the three wonders of this battle, Donn-bô's
getting home alive in conséquence of Columkill's word, and the shout of
the buffoon Hua Maigleini for three nights in the air, and the nine thous-
and prevailing over the twenty-one thousand. » O'Donovan compares the
three wonders of the Battle of Moira, p. 282, viz. the defeat of Congal
Claen, the madness of Suibne Geilt, and Cennfaelad's loss of his « brain
of fora;etfulness. »
64 Whiiley Stokes.
in ceand siar co Cathal, aviad anJ sin ashtTt Rumand fili Fer-
gail and so :
Ro hith Fergal, fer cain cnedhniar '
g?ib glond galann,
ro gob - oengol ama// toraind
ota Indsi Mod co Manann.
25. IS andsin dïdn bai Cathal a nGlendamain na rig ac
Sleb Chrot, 7 inslog dodeochaid lasin ceand, ro tiiaWad amar-
bad la Cathal, uair ba holc lais dith Fergail darceand a
shida 3.
26. Do foilced, ro figedh, ro slemanchirad do chind Ftv-
gail iarsin la Cathrt/4, y dohrclha breid sroill uime4 iarsin, 7
dobn'/ha sechl ndoim 7 secbt muilt 7 j-tr/;/ tindi, 7 siad uili
fonaigthi, ar belaib cind Ftvgail. Ro himdtTgad iarsin imon
ceand a tiadnaisi ier M//man uili, 7 dofoslaic a shuili ria Dia
doaltug»d> na hairmiden 7 na honora moiri sin lucad do.
Ro fodlad iarsin la Cathal in biad sin do hocbtaih na cell
comfbc//i- bai doib .i. Ath Chros MoLaga 7 Tulach Min
MoLaçia.
27. Luid iarsin Cathal co ngleri tinoil fer M/vman les
d'idnocol chind Fé'/'gail, co mo tarad fen d'Uib Neill, 7 co
tarad rigi Htia Neill do Flaithb^rtach nwc Aeda, 7 flicbais
Cathal amlaid sin iad, 7 tanic co Gleandamain na rig i cind
chaectigis ar mis.
28. IS iarsin tra ro figh cocad mor i Laignib inagaid Ca-
thail maie Findgune, 7 co ro thinoil Cathal fir[u] Mwman les,
1. eetinmar F.
2. ro gab F.
3. (dar)cenn tsi'dha F.
4. Ro loilced iartain cenn Fergail la Cathal, 7 dobreth bréit sroill imnie
F.
). atlaghadh F.
The Battle of Allen. 65
action. Thereafter the head was taken westward to Cathal ;
whereupon Rumann, Fergal's poet, said :
Fergal lias been slain, a man fair, full of wounds,
a griffin, a champion, a foe :
there is one wail like thunder
from the Clew Bay islands to Mann.
25. Cathal was then dwelling in Glendamain ' ofthe Kings
at MoLint Grud-; and lie tried to kill the troops that came
with the head, for Fergals destruction, in violation of his
peace5, was grievous to him.
26. Then Fergal's head was washcd and plaited and combed
sniooth by Cathal, and a cloth of vclvet was put round it,
and seven oxen, seven wethers and seven bacon-pigs - — ail
ofthem cooked^ — were brought before the head. Then the
head blushed in présence of ail the men of Munster, and it
opened its eyes to God to render thanks for the respect and
great honour tliat hai been shewn to it5. Then that food
was distributed by Cathal to the poor of the ncighbouring
churches, to wit, Ath Gros Molaga^ (the Ford of Mo-
Laga's crosses) and Tulach Min Molaga/ (the smooth Hill
of MoLaga).
27. Atter that Cathal went with a chosen gathering of
the men of Munster to bury Fergal's head, and he himself
gave it to the Hiii Néill, and he conferred the kingship of
the Hûi Néill on Flaithbertach son of Aed. Thus then Cathal
left them, and at the end of a month and a fortnight he came
to Glendamain of the Kings.
28. Now afterwards a great war against Cathal mac Find-
guni sprang up in Leinster, so Cathal mustered the men of
1 . A valley near Molana, \n the barony of Coshmore and Coshbride, in
the county of Waterford, O'Don. F. M. 945, note p.
2. In the county of Tipperary, F. M. 1058, note y.
5. See above 3 i .
4. Cf. « the funeral baked méats », Haiiikt i, 2. But the « baked méats «
hère, and in Romeo and JuUet IV. 4, are said to mean « pastry ».
5. For the usual practice of treating the heads of conquered kings (put-
ting them under the conqueror's thigh), see Three Fragments 212.
6. Now Aghacross, N. of Fermoy.
7. Now Mitchelstown, co. Cork: see Mart. Gorm. Jan. 20, gl. 3, and
Ann. Ult. 1505, note 10.
Revue Celtique, X.KIV. 5
66 Whitley Stokes.
7 co ndeachaid anagaid Faelain rig Laigen co Laignib uili
araen ris, 7 cuinher and sin catli Fcli ner Faelan 7 Cathal, 7
doar Faelcar ri Osraidi and, 7 brist^/' an cath ar L^'ignib.
2<^. Imscan^d Oxûiail 7 Laigin <:o;migi sin.
Finit, amen. FINIT.
The Baltle of Allen 6-j
Munster and marched against Faeldn ^, king of Leinster, who
had ail the Leinstermen along with him. And then the
battle of Feile^ was fought between Faeldn and Cathal-î, and
Faelchar-1, king of Ossory, fell there, and the Leinstermen
were defeated.
29. So far the severance of Cathal and the Leinstermen.
It endeth. Amen. It endeth.
1. he died, according to the Four Masters, in 744, iar ndeighhhethaidh,
« after a good life ».
2. This seems to be the battle of Belach Ele, Four Masters, 731. If so,
ihe f o( Feik is prothctic.
3. he died, according to the Four Masters, in 737.
4. Perhaps we should read (with the Four Masters, 731) « Cellach son
of Faelchar ».
68 Whitley Stokes.
GLOSSARIAL INDEX
ad-àgur I dread, près. ind. pass. sg. sg. 8. d. ni dgor Sg. 112.
ad-gliunn 6, I seek oui, examine. Cf.fo gliuim (cf. doceor) C. Pr. 59-^.
attrûagh 22 B. vei-y ivretched. Cymr. athrn,
bad-id 17, cf. Rev. celt., XX, 261.
béim dar a munél iG décapitation, lit. a WtKc ovcr his ncck.
bélderg, 14, 19, red-vwiithed .
bcl-salach 10, Joul-mouthcd .
birach 10, 14, verutiis, arnied u'ith a javcVni or dart.
bitli-anad 17, evcr-ahiding.
bûarach ; imbuaruch 21 B, a a/i/Vc ago, v. Zimmcr, KZ. XXX, 13, and K.
Meyer, Contribb. 286.
carnach 14 flesby} brawny} « victorious », O'Don.; but this is ccnhich.
cenn roof, dat. ciunn 4, 6: cf. cenn francach, Aiin. Ult. III, 160, cenn
luaidi, Ir. Maundevile 69.
cennmar 24 F. great-headed .
cittracht 23, note 7, = cid tra acht.
cleith 17, dat. sg. of cleth roojheam.
cloisim Ihear, prêt. sg. act. sg. 3 ro dois 18.
cnedmar 24, //(// of wounds.
commàidem 24, triumph.
commôï3.\mI co)Uend, ro commorad 10. Cf. co»/w(i/7//5Wettstreit, Ir. Te.xte,
III, 1,277.
costadach 14, derived from costud hère perhaps a loan from cusiodia ; elsewhere
from Lat. consiietudo.
cotach 17 B. treaty.
crôinsech, ace. croinsig 18 F. a deriv. of tlie crôn in crûnan}
cruisech (?) ace. crusich 22, leg. cruinsighl crôiiisigh}
cùisech(?), dat. cuisigh 7 B. a scribal error for cruinsigh} crôinsigh ?
cuislennach iS, piper. •;, a collective, from ihe stem oî cnislr.
dagaid 7, at night.
dar cenn a sida 25 « in considcratio)i of his peacc » : cf. dar cend frithaisceda
LL. 262^ 38.
dirsan 2 B, sad. Corm. s. v. fc: et. sirsan.
do-ailh-tne 19 B. slnncs, ortliotonic form of the enclitic taitni.
\
The Battle oj Allen. 69
doinenn stonn, gen. doininne 8.
dord iiansa 22 B. is variously explained as = dord fiannachta, Ir. Texte
IV, 398 « wild song », « niurmuring music of Find and his warriors »
the battle-cry or war- chorus, « a species of wooden gong music pro-
duced bv striking togetlier the handles of a number of brazen [?J spears
so as to accompany or blend with the voices of a chorus of singers »
O'Curry, Manners and Customs III, 311, 317, 377, 378, 380, 571.
dreman 6, violent.
é-comnart 8, feebleiiess, Cym. annghyfiicrth.
erfùath 18 B. horror.
escaire 18 F. prùdamatiou, esgaire, O'Mulc. 830 perhaps esgre, Cambray
sermon, escair-gaire 18 F.
flânas championship, gen. fiansa 18 B, 22 B. fri tiannas, LL. 32».
fichini / boil, spring iip, O'R. prêt. sg. act. sg. 3 rofich.
ffchda 10 rvarlike, combative, piignacious.
galann 24, .i. nâmha, foe, O'Cl. .i. gaisgeadh bravery, O'Cl. doringned
guingaland, LL. 258^15.
géim druad 16 lit., a druid's sboiit, but prob. re^id gêini driîith « a buffoon's
shout ».
geha M = uolatilcs 43, hmatics caused by terror, who were supposed to
fly like birds.
glére 27, choice, gléire .i. togha, O'Cl. cf. glan-glére, Mart. Gorm. May 28.
glés ech 3, seems to mean training of horses ; but O'Don. translates do
glès by « to harness ».
glond 24, a champion} cf. da glond na cath, Bk. of Fenagh 14^.
grib 24, a griffin.
gribdu (Ms. griabhdha) 5, compar. of gnh&A. pleasantl mnâ glana gribda,
LU. 38i'23, gillai gribdai grâda, LL. 201^19 cited by K. Meyer, Aisl. 180.
grue (ms. grug) 24 sulking, grudge : Abimel sala siît mairg, risa nibia a
saer grûc, LL. 143^15. hence grucan F. 24.
guinech 10, slaughterous, comlonn guineach, YBL. 919.
immadall 4, ioniadhall .i. cionta, evildoings, O'Cl.
imscarad 29, severance: iarfaigis de cind»s no biad a imscarad, .\ided Crim-
thainn § 11.
inbar n-eicsib 18, ye poets.
mac alla 16 B. écho, lit. son of a cliff.
medar-chciin 18 B. mirthfully talkiug.
mi-costad 4 B. misbehaviour.
midlach cmvard, nom. pi. for ace. pi. midlaig 14.
mrogaim I increase, s-pret. sg. 3. mrogais 14.
muinter f. jamilia, but in 6, fainuhis.
némithir us bright 17, equative of niam brighl.
ô chianaib 21, a ivhile ago.
olc bad, rob olc ria Cathal, 24, ar ulc (ulcaib Y.) fri Catliali. ba holclais 25.
raidsech 7 B. a silly taie ? Aduath do airscelaib. Miscais do raidsechaib, LL.
371C51.
70 Whitley Stokes.
rann espa î, lit. a quatrain of idleness, perhaps a uianton stave, a bawdy-song.
rathach 14, ^rac/oM^, deriv. of raih.
rédithir as smooth, 17, equative oï rèid « smooth ».
rig-scél 3, a taie about kings, pi. dat. righscélaibh 7 B.
ro duine a magtiate, a noble, pi. ro-daoine 10.
segainn clever, ingénions 7 suî slân seghainn sochlach, F. M. 868, compar.
seghaine 3 « more entertaining », O'Don., seems cogn. with seaghdha
.i. ealadhanta, O'Cl.
sirsan 20 = sirson (gl. euge), Thés. pal. hib. I, 3 : cf. dirsan.
slânaigecht 23. légal security, giving securily, iudcnuiifying.
slân-aisec 23 F. a safe return.
slemon-chi'raim, I comh smooth : prêt, pass sg. 3 ro slemanchirad 26, pi. ro
slemun-chirtha a fuilt LL. 174'' 45.
sop ^visp, dat. sg. sup. 18.
taidiuire 22, better loidiûire, misery, ace. fri todéri, Aug. 24a, deriv. of
todiûir « misérable ».
-tim-com-art 6, has constraineâ, t- prêt. sg. oï do-imm-urc I constrain: the
com is a perfective prefix, as in d-a-im-choni-arr Ml. 77» 12.
-timmarnad 18, timarnad LL. 117» 16 and Ir. Texte I 209, 212 = do-imm-
arnad Ml. 34*6, perf. pass. sg. 3 of -timnaim I conimand: wrongly
explained as a subst. by O'Clery, O'R. and Windisch. The -ar, seems a
perfective prefix as in to-er-baig, LU. ii^ 21. See Sarauw, Irske Studier,
p. 46, and KZ. XXXVIII, 177. The prêt. act. sg. 3 oi timnaim (to-imm-
dnaini) occurs in the Kilnasagart inscription with an infixed pronoun,
viz. tan-imm-air-ni, and cf. timairne, Rev. celt., XV, 491.
triallaim / try, prêt. pass. sg. 3 ro triallad a marbad 25 : cf. co trialta a
ndith, Ir. Texte, I, 73.
tuidmim I join, 1 affix, imperat. sg. 2 tuidmi 23. tuidmithe, Ml. 58-'9.
trillsi a thréoir, 5. B. meaning?
tord fiansa 18 B. doubtless an error for dord Jiansa, 22 B.
NOTES D ONOMASTIQUE PYRENEENNE
Les travaux publiés jusqu'à ce jour sur l'onomastique pyré-
néenne sont nombreux et fort dispersés; l'aspect singulier des
noms propres que l'on trouve dans les inscriptions romaines
des Pyrénées françaises, intrigue depuis longtemps les philo-
logues et les solutions les plus diverses ont été proposées pour
expliquer ces singularités.
D'autre part nous ne connaissons que depuis peu de temps
d'une manière relativement exacte les inscriptions romaines
de cette région. Les résultats remarquables des patientes re-
cherches de Julien Sacaze ont été publiés après sa mort dans
son beau livre sur les hiscriptions antiques des Pyrénées (Tou-
louse, 1892, in-8°). En février 1899 M. Hirschfeld, en pu-
bliant enfin le premier fascicule du tome XIII du Corpus
Inscriptionuni Laiinarnm, a amélioré encore la lecture de plus
d'un texte et a donné aux travailleurs un répertoire aussi riche
que précis.
A l'heure actuelle les documents sont donc connus avec une
précision suffisante, mais il reste à les grouper et à les catalo-
guer: c'est pourquoi je n'ai pas cru inutile de dresser une
liste alphabétique des noms propres indigènes qui se rencon-
trent dans les inscriptions romaines des Pyrénées.
Une hste analogue a déjà été puMiée deux tois : la première
par Achille Luchaire dans ses Etudes sur les idiomes pyrénéens
de la région française (Paris, 1879, in-8°), p. 45-61; la
deuxième par Emil Hûbner dans ses Momimenta lingnae iberi-
cac (Berlin, 1893, in-4°), p. 253-254 'et 261-264. Ces deux
listes sont des plus imparfaites et ne sauraient suffire aujour-
72 Se\mour de Ricci.
J'hui : celle Je Luchaire ne contient que 241 noms tandis que
j'en signale 400 ; celle de Hûbner renferme plus d'un nom
mal lu ou inventé par des fluissaires comme Dumège; enfin
l'une et l'autre ont été publiées avant que n'aient paru les
Inscriptions antiques des Pyrénées àe Julien Sacaze.
La base de mon travail a été le Corpus, contrôlé incessam-
ment, d'abord par l'ouvrage de Sacaze, et ensuite par mes
propres copies de près de deux cents inscriptions, copies prises
par moi en septembre 1902 avec le Corpus et Sacaze à la main.
La lecture de ces noms peut donc être considérée comme
certaine, chaque fois que je n'ai exprimé aucune réserve : j'ai
cru devoir, en effet, signaler par une remarque spéciale tous
les noms que nous ne connaissons que par des inscriptions
disparues, illisibles ou dont le texte ne paraît pas avoir été
bien copié. De même, chaque fois qu'il peut y avoir incerti-
tude soit sur la lecture d'une lettre, soit sur la division des
mots, soit sur l'étendue d'une lacune j'ai eu soin de le noter:
rappelons que le signe ...] ou [... indique une lacune de lon-
gueur indétenpinée et que les lacunes dont la longueur est
connue sont représentées par des crochets [ ] contenant au-
tant de points qu'il parait manquer de lettres.
La première liste contient les noms de dieux, au datif sauf
indication contraire : j'ai cru imprudent de rétablir le nomi-
natif, dont la forme exacte est, en bien des cas, douteuse.
La deuxième liste contient les noms de personnes, au no-
minatif, sauf indication contraire : j'ai conservé à ces noms la
forme qu'ils présentent dans l'inscription, sauf pour les noms de
la première et de la deuxième déclinaison que j'ai cru pouvoir
sans inconvénient ramener au nominatif. Je me suis efforcé de
distinguer avec soin les noms de femmes des noms d'hommes
que je différencie par les exposants F et H. En cas de doute je
n'ai pas mis d'exposant. Cette distinction, parfois très délicate,
est uniquement faite avec l'aide des renseignements que nous
fournissent les inscriptions elles-mêmes : je n'ai fait exception
que pour les noms en -us dont le genre n'est pas douteux.
Tous ces noms, sauf indication contraire, sont tirés d'in-
scriptions romaines de l'Ariège, de la Haute-Garonne et des
Hautes-Pyrénées : c'est le territoire occupé à l'époque romaine
Notts d'onomasîique pyrénéenne. y^
par les Conserani, les Convenae (de qui dépendaient les Oncsii)
et les Bigerriones. Ces noms ont un air de famille qui ne jus-
titierait guère de nouvelles subdivisions géographiques : les
noms, au contraire, que l'on rencontre dans les inscriptions
des Ausci (environs d'Auch) sont tellement singuliers que j'en
ai dressé une petite liste, séparée de la première.
I. Divinités '
1 Abelioni deo 338; Abelioni 30, 40.
2 Abelionni deo 333 ; Abelionni 148.
5 Abellioni deo 39; Abellioni 171.
4 Abellionni deo 166; Abellionni 357; Abellionn(i) deo 77.
5 deo Aereda 312.
6 Ageio deo 384 ; lecture suspecte.
7 Ageioni deo 180, 386; deo [Ajgeioni 385; Ageioni 221, 383 ; [Ag(eioni)
251 ; lecture très suspecte.]
8 Aherbelste deo 174.
9 Alar 47; Wxt Alar(dossi)}
10 Alardossi 48 ; fAlalrdossi 222 ) , . ,, . ,
y\ A . A A lardos ... 432.
11 Alardosto deo 313 W ' i -+^
12 Algassi (?) 72 ; lecture de M. Hirschfeld ; Sacaze lisait Argassi ou Al-
cassi; ma copie donne 'M aioassi» ^^ = [H]aloassi}
13 deae Andei 1 5 ; la dernière lettre douteuse, lire peut-être Aiider ( ).
14 Herculi llunno Andose, Narbonne C. I. L., XII, 4316.
I) Arixo deo 365. ) Il manque peut-être une lettre
16 Marti Arixoni 366; [A]rixo(ni| deo 63.^ en tête ([Clarixonir).
17 Arpenino deo 167.
18 Artae 71 (ma copie).
19 deo Artahe 70.
20 Artehe deo 71 ; Artehe 64.
21 Astoilunno 31.
B
22 Baeserte deo 85.
23 Baicorisco deo 162.
24 Baico[r]rixû deo 323.
I. Les chiffres qui suivent les noms renvoient aux numéros du t.^III
du Corpus Inscriptioinim Latinariun.
74 Srymour de Ricci.
25 Baigorixo deo 92; ma copie (G certain).
26 Baiosi deo 86.
27 deo B.iscciandosso 26.
28 I(oui) O(ptimo) M(aximo) Beisirisse 370.
29 Mineriuc Belisamae 8; probablement celtique.
30 Bocco Harausoni 78 ; Bocco Harousoni 79.
3 1 Borienno deo 301.
32 deo Buaigori.\e 124; ma copie; Wnschkld 'ïn Biiaicorixi.
32 his [Cjarixo, [CJarixoni, cf. Arixo, Arixoni.
33 deo Carrenio 93; ma copie confirme la lecture de Sacaze contre celle
de Hirschfeld Carrnio ou Carpnto. Le C initial est certain mais il
faut peut-être lire Garrenio.
D
34 Marti Daho 87.
5) Edelati deo 146.
36 Ele deo 58.
37 Elh 59; la dernière lettre douteuse.
38 Erdae 307.
39 Erditse d(eo) 397; inscription perdue.
40 Erge deo 182, 186, 187, 189, 190, 191, 192, 194, 196, 199, 201,
206; Erge d[eo] 203; [Erjge d[eo] 202; Erge d(eo) 200; E(rge)
d(eo) 204; deo Erge 188; deo [E]rg(e) 207; Erge 193, 19)-, Er[ge]
181; Erg(e] 198; Erge Ano (?) 197; Erge [... 184.
41 deo Exprcennio (sic) 329.
F
42 Fago deo 33, 223, 224, 225.
G
43 Garre deo 60; d[eo] Garri 49.
H
44 Bocco Harausoni 78; Bocco Harousoni 79.
45 fauo Herauscorritsehe sacrum 49; Mommsen Vit fano Hei( ) Anscor(uw)
Ritsehe sacrum: Hirschfeld ajoute: clei nomen ah Auscorum petite duc-
tum crediderim; je préfère décomposer Heraus-corrits-ehe.
46*Horolati 60.
Notes d'onomasti(jiie pyrénéenne 75
I
47 deo Idiatte 65.
48 Ilixoni 345; Ilixom (lire Ilixoni) 3'l6; Ilixoni deo 347; deo [I]lixo[ni]
348.
49 Ilumbero42; ma copie, la dernière lettre douteuse.
50 Iluni de(o) 27; ma copie et Sacaze; Hirschfeld lit Ilunn[.] ; lecture
douteuse; Iluni 374 (est-ce un nom divin?); [Iljuni 371 (est-ce un
nom divin ?) cf. 371.
51 Herculi Ilunno Andose, Narbonne C. I. L., XII, 4316.
52 Ilurberrixo 23.
53 Ilurberrixon[i] 231.
54 deo Iluroni 154.
55 Iscitto deo 534, 335.
56 Lahe deae 143, 145, 147; Lahe nu[mini] 142; Lahe 144.
57 Larrasoni, Moux (Aude) C. /. L., XII, 5369 et 5370.
58 Leheren deo 103 ; Lelieren Marti 109; Leherenn 93; [M]ar[ti] Lehe-
renn deo 100; Leherenni 106, 107; Marti Leherenni m; [Marti
Leherejnni 118; Leherenno 97 (Hirschfeld lit Ij:herenn Marti mais
le deuxième mot est douteux); Leherenno deo 98, loi, 102; Lehe-
renno Marti 1 1 3 ; Leherenno Mar(ti) 112; Lehe[.. ] Mart[i] no;
Lehereno 96.
58 his Lerenno deo 104; [LJerenno [M]arti 1 14.
59 Marti Lelhunno 422, 425 (cf. 425); Marti Leih [lire Lelh(iinno)] 424
(inscriptions d'Aire sur Adour).
60 deo Stoioco 588 ; inscr. perdue, probablement mal lue.
61 Sutugio 164.
62 Xuban deo 150.
X
NOiMS MUTILES
63 ...] arsoni 168.
64 ...] bahaloisso 14; ma copie, les deux lettres initiales douteuses.
76 Seymonr de Ricci.
NOMS CONTliXUS DANS DES INSCRIPTIONS FAUSSES
I* Abelloni deo 29*.
2* Armastoni deo i 7*.
5* Avcrano deo 3*.
4* Baicoriso deo 37*.
5* Barcae deae 18*.
6" Cagiro deo 8*.
7* Dunsioni deo 6*.
8* deo Garo 7*.
9* Heliogmouni deo 10*
10* Heiae deae 39*.
II* Lexi deo 2*.
12* Lixoni deo 23*, 28.
13* deo Teixonox 36*.
14* Teotani deo 24*.
. I )* d(eo) Tus... 9*.
IL Personnes
65 Acan 130; ma copie et Sacaze ; Hirschfeld lit Agau.
66 AdeituLis H 268; inscr. perdue.
67 Ahoissus H 406; peut-être incomplet au début.
68 Aldeni F {dut.) 5 .
69 Alfia F 261 ; probablement romain.
70 And[... 56.
71 Andere F 138; Andereni F {dat.) 169.
72 Anderes 187.
75 Anderexo 23; il manque peut-être une lettre à la fin; Anderexso F
324; je lis Anderexso Condaïutossi et non pas Aiulerex Socondannossi.
74 Anderitia 344; la même inscr. mal lue, au n. 351 : Andem[..].
73 Andos 226, 247.
76 Andossic (gên.}) 263.
76 Andossus H 124, 188, 192 (?), 202 (?), 264, 268.
77 Andost( ) H (gén.) 321.
78 Andosten H 84; Andostenni (dat.) 268, inscription perdue; Andos-
tenno (dat.) 321.
79 Andoston 188; copie de Sacaze, Hirschfeld lit Aiidosiou; Andostonis
H (gén.) 8^.
80 Andoxponni H (dat.) 80, inscr. perdue.
Notes d'onomastique pyrénéenne. 77
81 Andoxus H 26.
82 Andrecconi F (rfa/.) 280, inscr. perdue.
83 Andus H 53.
84 Anerdeseni F (dat.) 343.
8) Anesorinus H 276.
86 [A]nnoss(us) H 199, lecture douteuse.
87 Annous H 60, 315; peut-être à lire Antinous.
88 Anteros 136; probablement nom grec.
89 Arhonsus 188; peut-être à lire Narhoitsus.
90 Arserris H (gi'ii.) 95.
91 Asspercius H 3 14.
92 Attaconis H (gén.) et Attaconi H (dat.) 265.
93 Attixsis H (gén.) 76.
94 Axionnis H (^S;^('h.j 323.
9) Axtouri peut-être H i'^cn.) 37t.
B
96 Baesella F 90.
97 Baisothar [... 46; peut-être complet.
98 Bambix 96, 109.
99 Barhosis H (gcu.) 39.
100 Barosis H (gén.) 247.
ICI Belex 167.
102 Belexconis H (gi'n.) 167; [B]elexconis 214.
103 Belexennis H (^e/ï.) 190.
104 Belheiorix H 90.
105 Belix [... 307.
106 Bellaisis H (gi'n.) 1 5 3 ; on a lu à tort BiUaisis, Bilaisis, Billaisis et Bei-
lasis.
107 Berhaxsis H (gcn.) 343.
108 Bihoscinnis H(gL'n.) 59.
109 Bihotarris H (gén.) 137.
no Bihotus H 230; lecture d'Hirschfeld ; d'après ma copie Biboxus n'est
pas impossible.
1 1 1 Biboxus H 321.
112 Biiossi 393; inscr. perdue.
113 Pompeia Bocontia F 160; nom celtique, lire Vocoutia.
1 14 Bonbelex H 324.
115 Boncoxsus H 134.
116 Boneconis H (gén.) 338.
117 Bonexsi F (dat.) 178.
118 Bonici 328; à quel cas?
1 19 Bonna F 179.
120 Bonnexi[s] 72.
121 Bonnoris H 267.
78 Seymour de Ricci.
122 Bonsilcxsi F (dut.) 62.
123 Bontar 342.
124 Bonten [... )<.)i.
125 Bonxorius H 241 .
126 Bonxsoni H (à quel cas ?) 326.
127 Bonxsus H 260.
128 Bonxiis H 225; Bo[nxus] H 326.
129 Borei [... {gé'i.) 309; lecture douteuse.
] 50 Borroconis H (gi'ti.) 30.
131 Borsei H (gcn.') 55.
132 Britexanossi 192; inscr. perdue, peut-être msil cop'iùe {Britex Andossi}).
133 BuUuca 261 .
C
134 Calixsonis H (gén.) 54.
135 Cassillus H 138.
136 Cison H 125.
137 Cisonten[.] 337; je doute qu'il manque une lettre à la fin.
138 Cissonbonis H (gén.) 337.
139 Condannossus H 324; la lecture Socondannossi résulte d'une division
fautive des mots.
140 Congus H 311.
141 Cugur 312.
142 Cunduesenus H 125.
D
143 Dannadinnis H (gén.) 260.
144 Dannonia F 118.
145 Dannonus H 17.
146 Dannorix H 5.
147 Derro 30.
148 Donnus H 5.
149 Dunnis H (gén.) 260.
1)0 Dunohorix H 267.
151 Dunohoxsis H (gén.) 138.
152 Dunomagius H 17.
153 Dun[s]iosi[nn]is H (gén.) 270.
154 Ebelc (ou Ebelo) 354.
155 Edunn [... F 326.
156 Elonus H 342.
157 Ennebox 194.
138 Epamaigus H 268 perdue.
1 59 Erdenius H 33.
160 Erdescus H 33.
Notes d'onomastiéjue pyrénéenne. 79
161 Eresenl F (dat.) 341.
162 Erhexoni F (dat.) 267.
163 Erianosserionis 566; comment diviser ces deux mots? Eria Nosserionis
parait vraisemblable.
164 Estenconis H (géii.) 271.
16) Frontaccus H 280; inscr. perdue; le nom s'il est bien copié ne paraît
pas pyrénéen.
G
166 Gelais 55.
167 Gerexo 164.
168 Gerexso H 369.
169 Gisondoni (dat. ?) 278.
H
170 Hahanni F (quel cas?) 273.
171 Hahanten F 173; Hahantenn (plutôt que Hahantenu) 32; dans les
deux textes il s'agit de la même femme.
172 Halsconis H (gén.) 341.
173 Halscotarris H (gé)i.) 277.
174 Hanabus (plutôt que Hambus) H 288.
175 Hanaconis H (gén.) 344.
176 Hanarrus H 5.
177 Hanna 174.
178 Hannac 87.
179 Hannas (ou Hanna ou Hannac) 195.
180 Hannas 201.
181 Hannaxus H 323.
182 Harbelex H 85, 173, 316; Harbelexis igéii.) 327; Harbelexsis (géti.)
324.
183 [H]arbelsis H (gcn.) 54.'
184 Harontarris H (gên.^ 289, inscr. perdue.
185 Harsori (à quel cas?) 270; H {nom.) 369; H (gén.) 369.
186 HarspusH 118.
187 Harsus H 85.
188 Hautense F 369.
189 Hautensoni F (dat.) 277.
190 Hontharris H (gén.) 306; la dernière lettre est douteuse.
191 Hotarris H (gén.) 342, 267; Hotarri H (dat.) 342; Hotarri 46 (peut-
être incomplet au début).
192 Hunnu 334.
I
193 lacessis H (gén.) 289.
8o Styniour de Ricci.
194 larbonis H (gén.) 248.
195 Ilunnosi H igi'ii.) 106.
196 Ittixonis H (gén.) 17.
L
197 Lexeia F 64, 84.
198 LEX.^MK•I•s H (o-é«.) 105, iiiscr. perdue (Lf.v.j/Và?).
199 Liannassis H (géii.) 280.
200 Litano [... 127.
201 Lohisus H 261, inscr. perdue.
202 Lohitton 258 inscr. perdue; peut-être au datif.
205 Lohixsus H 173.
M
204 Monsus H 301.
N
20) Namroni 351 ; sans doute une mauvaise lecture du n. 344 {Hanacouis).
206 Nescato F 3 14.
207 Neu[... 198.
208 Neuresini F {dat.') 2.
209 Neurus H 304.
210 Nosserionis H (G) 366; lecture douteuse (Cf. Eria).
O
211 Occasus H 178.
212 Odannus H 64.
213 Odossus H 400; peut-être mutile au début.
214 Odoxus H 268; inscr. perdue.
215 Ohasseris (ou Onasseris) H {gi'ii.) 74.
216 Ombecco, C. I. L., XII, 5381, ma copie.
217 Ombexonis H (gên.).
218 Orcot[i?] H {ghi.) 288.
219 Orcotarris H {gén.) 342.
220 Orgoannus H 80.
221 Oro 190.
222 Osjon loi.
223 Oxson H 369.
P
224 Pelopsis H {gin.) 136, plutôt un nom grec.
223 Piandosponnius H 124 ma copie; Hirschfeld lit Piandossonnius.
226 Priamus H loi, plutôt un nom grec.
R
227 Rhe[aJ 199, plutôt un nom grec.
S'otes d'onomastique pyrénéenne. 8i
228 Saherossis H {gèti.') 287, inscr. perdue.
220 Salinis H (^^ên.) 381, peut-être incomplet à la fin.
239 Salus H 156, lecture douteuse.
231 Sapalonis YiÇgén.) 187.
232 Sem[b... 238.
255 Sembecconi {dat.) 287, inscr. perdue.
234 Sembedonnis H (gén.^ 389.
235 Sembetel[... H(gén.)46; les deux dernières lettres douteuses.
236 Sembetennis H (gén.) 137.
237 Sembetten 59.
238 Sembexonis H (gên.) 4; Scmbexonis H (gén.) 62.
239 Sembus H 56, 136, 166, 434.
240 Sendus H 2.
241 Senicco H 80.
242 Seniponnis H (gén.) 267.
243 Senitennis H (gèii.) 125, ma copie, plutôt que Senheimis ou Seuilennis.
244 Senius H 174, 288, 311.
245 Senixsonis H {gin.) 80, 178, 369.
246 Sennacius H 265.
247 Sennagi {gèii. ou dat.) 178.
248 Sentarri (ou Senarri) F (dat.^ 542.
249 Serana F 13, 573.
250 Seranus H 42, 92, 112, 142, 275, 330, 369, 373, 391, 471.
2)1 Serranconi H {dat.^ 90.
2)2 Silex 173, 329, 381; F 268.
253 Silexconis H {gén.) 283.
2)4 Siradus H 3 10.
255 Siricconis H {gén.) m ; Siricconi H (gén.) 265.
256 Sirico 173 ; lecture douteuse.
257 Somenaris H {gén.) 369.
258 Sonbrabonis H {gén.) i^-j.
259 Sori[... 201.
260 Sorus H 96.
261 Sosonnis H {gén.) 313.
262 Sunducca F 80 inscr. perdue.
265 Surus H 32.
264 Surusis H {gén.) 29.
T
26) Tottonls H (gén.) 2.
266 Toutannorix H 17.
267 Troccus H 4.
268 Vennonius H 122.
Rnue Celtique, XXIV.
82 Sfymour de Ricci.
269 Ulohoxo H (dat.) 170, inscr. perdue.
270 Ulohoxis H (o-t'M.) 334.
271 Ulucirris H (gén.) 170, inscr. perdue.
272 Uriassus H 166.
27^ Uriaxe 106.
NOMS MUTILÉS
274 [..]aurias[..] H 172.
275 ...]bele[... 151.
276 ...]erennate[... H (gé)i.)} 305.
277 ...]hoxsi[s] H (gén.) 282.
278 ...]nibo[... 305.
279 [.]onna 29.
280 [.]ose 54.
281 ...]resse 46.
282 ...|uni 571.
OKOMASTiaUE DES AtlSCt
283 Ahoissus H 477.
284 Attaiorix H 463.
285 Baiexe 455, lecture douteuse; à quel cas?
286 Belexeia F 456.
287 Cambuxae (dat.) 449.
288 Comba[... 458.
289 Derus H 485.
290 Dunaius H 456, 459.
291 Holox[... 465 ; lettre initiale douteuse, peut-être incomplet au début.
292 Igillus H 463.
293 niai H (jén.) 477.
294 Laurco H 472.
295 Laurina F 472, fille du précédent.
296 Matico H 475.
297 Orcuarus H 461, inscr. perdue.
298 Orguarra F 485.
299 Osaherr[us] H 479; [Osa)herri H.(gên.) 479.
300 Saleduna F 477.
301 Sambus H 485.
302 Soemuti H (fén.) 471 ; lire SoJimuti}
303 Talseia F 452.
304 Tarc[... ou Taro[... 479.
30) Tariebissus H 450 (lire Tarlebissus)[T]âr\ehlssus H 484.
306 Tautinnus H 483.
307 Titiluxsa F 471.
Notes d* onomastique pyrénéenne. 83
308 Herculi Toliandosso 434.
309 Torsteginnus H 487.
310 Toutaronia F 459.
311 Urupas H 487.
NOMS CONTENUS DANS DES INSCRIPTIONS FAUSSES
16* Atae 19*.
17* Lexeia F 4*, 23*.
18* Merlorix 77*.
19* Nihevini 21*.
20* Ombe... 75*.
21* Ontalian 6*.
22* Serranus 3 1*.
23* Tivoiius 12*.
24* ...unagilla 42*.
Seymour de Ricci.
Martres-Tolosanes, 16 septembre 1902.
MÉLANGES BRITTONIQUES
LE GALLOIS ûiiciuyn.
Anczvy}! a le sens de friandise, mets délicat Çv. Silvan Evans,
WeJsh-Engl. Dict.). Dans les Lois il a bien le sens que lui
attribue Wotton : ancwyn erat demensum cibi et potus quod
regiis quibusdam domesticis de penu regio praebebatur. Silvan
Evans tait remarquer que Vanciuyn est opposé Ixciuynos (cœna'):
as being a privileged private allowance for that meal, the ciuy-
nos being the public evening meal. Il me paraît évident que
ancwyn reproduit exactement le latin antecœniuni. La sourde
initiale de -auyn s'explique bien par le / disparu aujourd'hui
d'ante-, et ne pourrait même pas s'expliquer autrement.
Pour le sens latin, il varie quelque peu. Chez Isidore, 20
Orig. 2. 12, il équivaut à iiierenda; chez Apulée, il est em-
ployé métaphoriquement, Apul. 2. met. Gladiatoriae veneris
antecœnia.
anciuyn = antecêniuni .
IL
D intervocaliqne en haiit-vannetais.
Pendant un assez long séjour à Larmor-Baden, sur le
golfe du Morbihan, entre autres remarques sur la prononcia-
Mélanges brittoni^ues. 85
tion du breton de cette région, j'ai pu constater qu'il n'y a
plus d'explosive dentale sonore ; que partout le d interdental
des autres dialectes y est une spirante interdentale sonore. Il
est de même dans la plus grande partie du haut vannetais à
l'intérieur des termes; j'ai constaté la même évolution à
Guern et à Noyal-Pontivy, au nord-ouest et au nord-est de
la zone du haut vannetais. Il y a des différences dans la posi-
tion de la langue. A Baden et sur le pourtour du Golfe, le
plus souvent, la langue touche ou effleure la rangée inférieure
des dents ; la spirante s'entend peu et, pour des oreilles
françaises, n'existe pour ainsi dire pas. J'ai entendu des gens
voulant imiter la prononciation du mot Baden, prononcer
Ba-enn. A Noyai, le d est nettement interdental. La pronon-
ciation de cette spirante est exactement celle qui a été relevée
dans les mêmes zones pour le son correspondant à //; ancien,
c'est-à-dire à la spirante dentale sourde arnésienne, en com-
position syntactique (devant le pronom possessif de la i"""^
personne du singulier, le pronom possessif féminin de la 3^
personne du singulier; le pronom possessif de la 3^ personne
du pluriel), son devenu :{ (quelquefois s), partout ailleurs
qu'en haut vannetais; haut vannetais : ;?zt' ââd; bas vannetais:
me :(âd; léonard va ^âd. Dans certaines communes de l'arron-
dissement de Faouët, par exemple à Berné et au Faouët, des
deux côtés de l'Ellé, on prononce : me sàd.
J. LOTH.
BIBLIOGRAPHIE
Introduction au Livre Noir de Carmarthen et aux vieux
poèmes gallois. La métrique galloise depuis les plus an-
ciens textes jusqu'à nos jours, par J. Loth. Paris, Fontemoing,
1901-1902 (t. IX-XI du Cours de littérature celtique).
Si j'ai si longtemps tardé à présenter aux lecteurs de la
Revue celtique cet important ouvrage, c'est qu'il me semblait
nécessaire d'attendre, pour le juger, qu'il eût paru en entier.
Je ne tenais pas a ce qu'il m'arrivât pareille aventure qu'à un
critique trop pressé qui après avoir parlé, sur un ton plutôt
acerbe, du premier volume, fut forcé de reconnaître dans un
hâtif postscriptum^ que le second tome paru pendant l'im-
pression du compte rendu comblait en grande partie les la-
cunes constatées dans le premier.
M. Loth, préparant une édition du Livre Noir de Carmar-
then, s'aperçut bientôt que l'étude de la métrique des vieux
poèmes gallois lui fournirait un important élément de critique;
et comme il n'y avait point de livre où l'histoire de la mé-
trique galloise fût traitée, il a dû commencer par écrire cet
ouvrage. Il n'est point douteux que les Gallois ne lui en sa-
chent gré. Hérissée de termes techniques, compliquée à l'in-
fini par des prescriptions minutieuses, peut-être obscurcie à
dessein par des bardes qui la regardaient comme un trésor
dont ils devaient défendre l'approche au vulgaire, la métrique
galloise n'avait point jusque-là tenté l'effort des crudits et il
est probable que de longtemps nous ne verrons pas paraître
sur cet aride sujet une étude plus pénétrante.
I. Zeitscbrijt fiir Celtische Philologie, t. IV, p. 142.
Bibliographie. 87
Le premier volume contient l'exposé de la métrique galloise
d'après les grammairiens du xvi= siècle. Le plus instruit de
ces grammairiens, en tout cas le plus ancien, est Simwnt Vy-
chan qui mourut vers 1606. Son traité, resté manuscrit, con-
stitue la source principale de J. D. Rh3's qui publia en 1592
une grammaire galloise en latin, et a été reproduit assez inexac-
tement dans la Dosparth Edeyrn Davod aur publiée en 1856
par Williams ab Ithel. Mais, dans la métrique de Simvnit
Vychan, les exemples sont empruntés à des poètes du xv^ et
du XVI'' siècle. Les autres sources de J. D. Rhys sont du même
temps. De même, Griffith Roberts qui publia en 1567 une
grammaire galloise en gallois n'a guère utilisé pour sa mé-
trique que les poètes de son temps. Il ne faut donc pas s'at-
tendre à trouver chez les métriciens gallois les éléments d'une
étude sur le développement historique de la métrique galloise.
On n'y trouve que la classification confuse et peu logique où
les théoriciens avaient rangé les diverses sortes de mètres em-
ployés par les bardes. La valeur respective de ces différents
mètres d'après leur emploi n'entre pas en' compte. Les défi-
nitions sont obscures. A l'exception de remarques précises sur
la prononciation, et d'une classification scientifique des sons
il n'y a pas grand'chose à retenir de l'œuvre des métriciens
gallois du XVI'' siècle. L'intérêt du premier volume de M. J.
Loth est dans la classification rationnelle des systèmes de vers
(p. 117-no) et dans l'étude directe qu'il fait des poètes des
xv^-xvi'' siècles (p. 159-266). Aux xviP et xviii^ siècles, le bar-
disme est en décadence; les grandes réunions poétiques et
musicales, les eistcddfodau n'ont plus lieu de 1568 à 1798 ; les
sociétés des Cyinmrodorion, des Gzuyneddigiou, des Cyrnreigyd-
dion, qui ont puissamment contribué à ranimer, puis à con-
server la poésie galloise n'ont été fondées que vers la fin du
xviii^ siècle. Une étude détaillée de la poésie galloise au xix=
siècle, qui eût été si importante et si intéressante à divers
points de vue, n'aurait pas trouvé sa place dans le livre de
M. Loth qui se proposait surtout d'étudier l'œuvre des plus
anciens poètes gallois.
L'exposé de la métrique galloise du ix^ à la fin du xiV siècle
occupe les deux parties du tome IL M. Loth étudie d'abord
88 Bibliographie.
les laisses monorimes et les systèmes devers (p. 1-163); puis
les strophes (p. 164-272), enfin les genres isolés et les poèmes
à système varié (p. 272-293). Ensuite vient l'étude interne du
vers gallois ; la cynghanedd, c'est-à-dire la rime ou l'allitération
(r'^ partie, p. 295-373; 2^ partie, p. i-ioo); la scansion (p.
101-131); les coupes (p. 132-145), l'accent, la quantité et le
rythme (p. 146-17 1). L'ouvrage se termine par un résumé de
l'histoire de la versification galloise et une comparaison avec
la métrique du breton-armoricain, du comique et de l'irlan-
dais (p. 173-269). La comparaison avec l'irlandais est singu-
lièrement facilitée par la publication en appendice de la mé-
trique contenue dans la grammaire irlandaise d'O'MoUoy,
publiée en 1677.
La métrique galloise est caractérisée par la cynghanedd c'est-
à-dire par l'harmonie qui résulte de l'allitération ou de la
rime. La cynghanedd sain consiste dans l'identité de la voyelle
finale et, s'il y a lieu, de la consonne qui suit cette voyelle,
sans tenir compte de la consonne précédente. La cynghanedd
brost, dans l'identité de la consonne, initiale, interne ou finale,
sans tenir compte de la voyelle suivante ou précédente. Mais,
dans la cynghanedd sain, l'identité absolue de la consonne ou
de la voyelle n'est pas de règle pour les anciens poèmes ; i,
H, \, dont les sons sont voisins, assonnent souvent ensemble;
les sourdes et les sonores de même organe allitèrent entre
elles; il en est de même de / et de r; de m et de ;z; de 1, r et de
la spirante dentale sonore. Il est rare que les consonnes soient
d'ordre et d'articulation différente, ou que la sourde allitère
avec la sourde, la sonore avec la sonore sans tenir compte du
lieu d'articulation. Dans la cynghanedd brost, les sourdes peu-
vent allitérer avec les sonores de même organe ; les explo-
sives sourdes avec les spirantes sourdes de même organe, en
cas de mutation ; dans un groupe de deux consonnes initiales,
il suffit parfois que la première allitère.
La cynghanedd , sain ou prost, n'a pas seulement pour but
d'unir les vers entre eux; elle sert aussi à unir les diff^crents
membres de chaque vers. Dans la cy)ighanedd sain, dcuxnmcs
internes terminent les différents membres et indiquent ainsi les
coupes; l'une indique la coupe principale, l'autre une coupe se-
Bibliographie. 89
condaire, précédant ou suivant la coupe principale. Le vers se
trouve ainsi divisé en trois parties ; les deux premières terminées
par une rime identique, la dernière terminée par une syllabe de
son différent qui constitue la rime finale. Mais il est possible que
la seconde rime interne fosse défout, et que le vers ne se com-
pose que de deux membres. Dans hcynghanedd lusg, la syllabe
finale du premier membre rime avec la pénultième du mot
final. Quant à la cynghanedd brost, la place des initiales allité-
rantes n'est pas fixée d'une foçon invariable; la consonne alli-
térante du second membre est d'ordinaire l'initiale du premier
mot accentué ou important de ce membre. Dans les anciens
poèmes, il arrive qu'il n'y a pas d'autre cynghanedd que la rime
finale; dans ce cas, la syllabe qui précède la coupe rime avec
la finale du vers.
En dehors de la rime et de l'allitération, les vers gallois sont
caractérisés, à l'époque où la métrique et la prosodie furent
codifiées, par le nombre des syllabes. On trouve des vers de
toute longueur depuis trois syllabes jusqu'à douze syllabes.
Mais l'unité métrique, pour la plupart des métriciens, est non
pas le vers, mais la strophe. Les espèces de strophes sont au
nombre de vingt-quatre, réparties par les grammairiens en
trois genres : le cyiuydd, Vengh'n, Vaiudl. La classification des
strophes d'après le nombre des syllabes offre peu d'intérêt;
tantôt la longueur des vers est la même dans tout le système;
tantôt les vers de la strophe sont d'inégale longueur. Les laisses
monorimes, qui sont très longues dans la seconde moitié du
xii^ siècle, se réduisent dès le xiv^ siècle à un nombre fixe de
vers. La monotonie de ces longues tirades est rompue de temps
à autre par l'introduction d'un vers dont le ou les derniers
mots ne riment pas avec la finale des autres vers, mais riment
ou allitèrent avec une syllabe du vers suivant. Régularisé et
systématisé, ce procédé poétique est devenu la caractéristique
originale delà strophe galloise. Il permet de classer logiquement
les diverses espèces de strophes. On peut distinguer: 1° les
strophes à vers égaux ou inégaux, mais rimant ensemble ; 2°
les strophes dans lesquelles un vers ne rime pas avec les
autres. Cette seconde classe contient deux genres distincts.
Dans l'un, le groupe qui ne rime pas et que l'on appelle tod-
90 Bibliographie.
daid, est précédé d'une syllabe qui rime avec la finale des vers
de la strophe :
Merion coed perion lie i càd puredd,
Mostyn an arial moes dwyn mowredd;
Maelgwn i "th rifwn a 'th rvfedd — fowart
Mowrddart mab Risiart yn mhob rhysedd.
Le toddaiâ semble avoir été primitivement un rejet et avoir
appartenu au vers qui le suit. Cela est évident dans les stro-
phes où le toddaid a le nombre de syllabes qui manque au
vers suivant pour que les deux vers aient la même longueur.
Par exemple dans le hyrr a ihoddaid :
1 Gwawr, Domas, solas ddisalwedd — a bair
2 Gwin bîr a llysienfedd
3 Gwawr dwf Essyllt, gair difaswedd
4 Glan ryw hadyd, gloew anrhydedd
5 Gwelwyd o'i gwin gael digonedd :
6 Gwir Dduw a'i gâd a'i gwrdd gydwedd
7 Gorau gwyr synnwyr gysonedd — gynnal
8 Gannwyll yr iawn fuchedd
Dans cette strophe les vers 3,4, 5,6 ont 8 syllabes ; les
vers I, 7 ont 10 syllabes, les vers 2, 8 ont seulement 6 syl-
labes. Si l'on restitue le toddaid des vers i et 7 aux vers 2 et
8, on a une strophe de 8 vers dont tous les vers sont égaux et
ont chacun 8 syllabes.
Dans le second genre, le groupe qui ne rime pas, et qu'on
appelle cyrch, n'est précédé d'aucune rime : par exemple dans
ce cywydd odliaid :
Llwyth Trefor, 11 u waith trafael
Llew ebrwydd hael llwybraidd hedd ;
Llwyth Edwin oll i 'th hadyd
Llawn dowys yd llin hyd Sedd.
L'absence de rime dans le vers 3 doit être un souvenir de
l'époque où cette strophe était composée de deux grands vers
de 14 syllabes dont les hémistiches ne rimaient pas avec la
finale. Il est probable d'ailleurs que les petits vers n'étaient à
l'origine que des membres de vers plus longs et que l'unité
métrique était le système ou la strophe.
Bibliographie. Çfi
Le vers gallois, tel que les métriciens nous le font con-
naître, semble fondé sur le nombre des syllabes; la quantité
et l'accent n'y interviennent pas. M. Loth démontre au con-
traire que, dans les anciens poèmes, le nombre des syllabes
est chose accessoire; ce qui importe, c'est le rythme du vers,
qui consiste dans le retour, à intervalles réguliers, de l'accent
tonique. Chaque membre porte un ou deux accents toniques.
Oed llâchar | kyvlâvar | kyvlâvan.
Dûu, an gôbeith | téilug pfrfeith | toc y pùrfaud
La quantité, qui, à première vue, n'entre pas en compte
dans le vers gallois, est un élément important pour établir
l'isochronie des divers membres.
Les vers suivants :
Calchdôet | seith rivet | syr.
Dillwgwalch | terrw\-nvalch | tirion
ont évidemment leurs derniers membres isochrones entre eux;
le monosyllabe long syr équivaut donc au dissyllabe composé
de deux brèves tirion.
De même, il est possible que les trois membres du vers
suivant :
yn elwch | yn hed\\-ch | yn hed
soient isochrones, le monosyllabe long bèd ayant la même
durée que les dissyllabes à voyelles brèves hëduch, èlûch, et que
le vers ne soit catalectique qu'en apparence.
L'obscurité de l'ancienne poésie galloise est causée en
grande partie, non seulement par les rigueurs de la cyngha-
nedd, mais aussi par la nécessité d'écarter des vers toutes les
unités grammaticales exigeant l'emploi de plusieurs procliti-
ques, pour que les accents toniques ne soient pas trop rares.
« Dans le poème CXI du Livre Noir deCarmarthen, la presque
totalité des membres est composée de substantifs subordonnés
l'un à l'autre ou d'adjectif et de substantif. Sur trente-cinq
vers, sept seulement présentent des verbes à un mode per-
sonnel; on n'y trouve qu'une fois l'article ; il y a quatre préposi-
tions. La conséquence c'est que la pensée est continuellement
traduite par des ellipses... » (t. II, 2^ partie, p. 1 70-1 71).
c)2 Bihliogrjphie.
M. Loth termine l'étude de h métrique galloise en la com-
parant à la métrique des autres peuples celtiques. La métrique
du moyen breton repose essentiellement sur le nombre des
syllabes, et sur la rime finale et la rime interne à des places
déterminées. L'avant-dernicre syllabe du vers rime toujours
avec la coupe principale du vers quand il n'y a qu'une césure,
et souvent avec les deux coupes s'il y en a deux. Il peut y
avoir d'autres rimes internes :
Pan guelas Satan damany.
me a ia partout da gouzout diouty.
On peut comparer à ces vers les vers gallois à cynghanedd
lusg :
Ban winnvis gochel y deli.
Rhag twr Gwallter blaidd traidd trymder tra niferawg.
Comme en gallois, les strophes de petits vers semblent en
breton avoir été à l'origine composées de longs vers à rimes
internes. Ainsi cette strophe du Grand Mystère de Jésus :
Carguet a prcnden
Juzas oa ho penn
Hac ho quelennas
Neuse tut he ty
Gant aoun ha study
En renoncias.
pourrait s'écrie :
Carguet a prenden Juzas oa ho penn hac ho quelennas
Neuse tut he ty gan aoun ha studi en renoncias.
En comique, les strophes sont bien moins variées qu'en
gallois et en breton. Les petits vers étaient à l'origine comme
en breton des membres de vers plus longs. On ne trouve pas
de rime intérieure. Il n'y en a d'autres traces que les rimes
finales des strophes sorties des grands vers.
La métrique irlandaise est, comme la métrique brittonique,
fondée sur la rime, l'assonance et le nombre des syllabes. Mais
les règles en sont moins étroites que celles qui régissent la
métrique galloise. Pour la rime, il suffit que les consonnes
soient, non pas identiques, mais seulement apparentées ; or
Bibliographie 93
les consonnes sont apparentées, non seulement à l'intérieur
d'une même classe, mais même d'une classe à l'autre; ainsi
c t p, g d h riment ensemble dans le Martyrologe de Gorman ;
en vieil irlandais / et ;/ riment avec ph, bh avec II, etc. Quant
à l'assonance, dans le genre le plus usité, les consonnes sont
identiques ou apparentées, les voyelles sont différentes : il est
rare que, comme dans les langues romanes, les voyelles soient
identiques tandis que les consonnes diffèrent, La place de la
rime interne est variable; tantôt les deux membres du vers
riment ensemble, tantôt la dernière syllabe du premier
membre rime avec un mot du second membre. Comme la
rime, l'allitération est moins fréquente en irlandais qu'en gal-
lois; en moyen irlandais par exemple il arrive que des vers ne
contiennent aucune allitération. Les strophes sont beaucoup
plus simples qu'en gallois; la longue laisse est inconnue; le
quatrain de vers de sept syllabes est le genre prédominant.
Mais tandis que, en gallois, on ne tient compte que dans une
seule espèce de strophes, le cyiuydd deiiair hirion, du nombre
des svllabes du mot final du vers, en irlandais, dans vingt-
sept cas sur trente, les vers impairs se terminent par un mono-
syllabe; les vers pairs dans dix-sept cas se terminent par un
disyllabe et dans treize par un trissyllabe. Comme en gallois,
on trouve en irlandais des traces du temps où la poésie était
fondée sur l'accent et la régularité .des coupes et non sur le
nombre des svllabes, par exemple dans la strophe fameuse :
Fôchen Làbraid | lûath-lam ar cUiideb
Cômarbae bùidne | snéde slégaige
Slâidid scfathu | scâilid gôu
où les trois premiers vers ont respectivement 9, 10 et 8 syl-
labes mais sont de même partagés chacun en deux membres
comprenant deux accents toniques.
La comparaison de la métrique des Gaëls et des Bretons
conduit M. Loth à formuler quelques conclusions sur l'an-
cienne métrique celtique. x\ssez semblable à la métrique ger-
manique elle reposait sans aucun doute sur l'accent et le poète
recherchait surtout l'équilibre entre les membres du vers,
ainsi que la mise un relief par la rime ou l'allitération des
c)4 Bibliographie.
mots les plus importants. L'introduction en Grande-Bretagne
de la poésie rythmique des Romains amena les Bretons,
puis les Gaëls, à tenir compte non seulement de la succession
des syllabes accentuées et atones, mais aussi du nombre des
syllabes. Lorsque l'intensité de l'accent fut affaiblie, l'isosyl-
labie passa en règle; et la métrique nouvelle ne conserva plus
de l'ancienne que l'allitération et la rime.
Nous n'avons pu dans cette revue rapide que résumer quel-
ques-unes des nombreuses questions posées et résolues par
M. J. Loth, sans pouvoir donner une idée de l'énorme do-
cumentation de cet ouvrage et du labeur considérable qu'il
représente. C'est surtout par des études de ce genre que l'on
peut essayer de reconstituer quelques parties de l'histoire des
anciens Celtes sur lesquels les auteurs de l'antiquité ne nous
ont livré que des renseignements rares ou insuffisants ^
G. DOTTIX.
I, C'est une vérité dont on pourra se convaincre une fois de plus en
lisant le très ingénieux article de M. C. Jullian sur la littérature poétique
des Gaulois (Revue archéologique, t. XL, p. 304- 327).
CHRONIQUE
SOMMAIRE : I. Report on Manuscripts in Welsh Language. — II. Nouvelle édition
de l'histoire d'Irlande de Keating, t. I. — III. Traduction anglaise du Tochmarc
Feirbe. — IV. The celtic Wonder- World. — V. Noël d'Alsace, édition française.
\T. Mélanges linguistiques offerts à .M. Antoine Meillet. — VII. Bleuniou Breiz-
izel. — VII. Les noms de lieu romains en France et à l'étranger. — IX. Notes sur
les saints bretons, les saints de Dol. — X. Studies in irish Epigraphy, tome II. —
XI. Pipi gonto. — XII. Cymmrodor, tome XV. — XIII. — The Bo'ok of Cerne.
— XIV. De hibernicis vocabulis quaea latina lingua originem duxerunt. — XV.
Sir Cleges, sir Libeaux Desconus. — XVI. Une nouvelle grammaire gaélique.
I.
Au tome XIX de cette revue, p. 543-344, nous avons annoncé la publi-
cation de la première partie du tome h'^ du Report on Manuscripts in the
îvelsh Language. Ce travail si utile a été entrepris sous les auspices de la
Commission des manuscrits historiques, Historical Manuscripts Commission
par un savant très avantageusement connu, M. Gucn^fryn Evans.
La première partie du tome I^"" avait paru en 1898. Il avait pour objet
les quarante-deux manuscrits gallois qui, appartenant à Lord Mostyn, sont
conservés à Mostyn Hall, et dont la date va du xiii« au xviii= siècle.
La seconde partie du volume I est datée de 1899. Elle concerne les ma-
fiuscrits gallois conservés à Peniarth depuis 1869 et dont la plus grande
partie provient de la collection Hengwrt, ainsi nommée du nom de la
localité où elle était installée dans le comté de Merioneth au Pays de
Galles. La collection Hengwrt avait été créée par Robert Vaugham, qui fut
un ami du célèbre archevêque Ussher, en latin Usserius, 1580-165 5. Elle
est aujourd'hui la propriété de M. Wynne. Les manuscrits de Peniarth sont
au nombre de 590, dont 180 gallois, décrits dans le volume I (seconde
partie) du rapport sur les mss. gallois. Le n" i de cette seconde partie est
le Black Book of Cannarthen, recueil de poésies lyriques, publié en fac-similé
par les soins de M. Gwenogfr}'n Evans en 1888 '; Les poésies qu'il contient
I. Revue celtique, t. IX, p. 297.
96 Chron'ujae.
avaient été précédemment insérées par M. Skcne dans ses Four ancien t Books
of Wales. Le manuscrit paraît avoir été l'œuvre de plusieurs scribes, xii^-xine
siècle. Le n° 2 contient aussi une collection de poésies Uniques, c'est le Livre
de Taliessin, déjà publié en fac similé, et précédemment imprimé dans les
Four aitcienl Books of Waks ; ce manuscrit semble avoir été écrit en 1275.
Une des parties les plus importantes de la collection est formée par les
numéros 29-40 qui consistent en copies du texte gallois des lois attribuées
à Howel Dda. Le plus ancien de ces manuscrits légaux est catalogué sous
le n" 29, c'est le Black Book of Chirk, copié vers l'année 1200 sur un manus-
crit bien antérieurement écrit avec une orthographe archaïque, dont le
Black Book of Chirk conserve des traces nombreuses. Les numéros suivants,
30-40, contenant également les lois de Howel Dda, datent du xiii'^, du
xive, du xve et du xvie siècle.
Ces manuscrits ont été la plupart employés par Aneurin Owen pour
établir les textes qu'il a donnés en 1841 dans ses Aucient Laivs and Iiisti-
tutes of Wales. Voici la concordance entre les numéros de la collection Pe-
niarth et les cotes que leur a données Aneurin Owen.
Collection Peniarth n" 29, vers 1200, ms. A d'Aneurin Owen.
— no 30, xiiie siècle, non cité par Aneurin Owen.
— no 31, première moitié du xiv^ siècle, ms. R d'Aneu-
rin Owen.
— no 32, 1 380-1416, ms. D d'Aneurin Owen.
— no 53, commencement du xv'^' siècle, ms. M d'Aneu-
rin Owen.
— no 34, xvi^ siècle, ms. F d'Aneurin Owen.
— no 35, fin xiiie siècle, ms. G d'Aneurin Owen.
— ^° 36 A, peu après 1282, ms. O d'Aneurin Owen.
— no 36 B, fin xiiie siècle, ms. N d'Aneurin Ovvcn.
— no 37, fin xiii« siècle, ms. U d'Aneurin Owen.
— no 38, xv= siècle, ms. I d'Aneurin Owen.
— no 39, vers 1500, non mentionné par Aneurin
Owen.
— no 40, vers 1469, ms. K d'Aneurin Owen.
Le no 28, dernier quart du xii'^ siècle, contient le texte latin des lois
d'Howel Dda, publié à la suite des textes gallois par Aneurin Owen. Sous
les no5 36 C, xv^-xvie siècle, et 173 fin du xv^ siècle, figurent les lois gal-
loises, Wehh Latus, également éditées par le même savant dans les Ancient
Laïus and Institutes of Wales.
A côté et au niveau de ces textes légaux on doit placer le Llyvyr givyn
Rhyderch « Livre blanc de Roderic » formant les nos 4 et 5 . Le no 4 con-
tient le texte le plus ancien des Mabinogion, supérieur au no i de Jésus Col-
lège dont on parlera plus bas '. Les trois nos s, 9, 10, xive-xve siècles, sont
I. Cf. Revue celtique, t. VIII, p 192 193.
Chroniijué. 97
consacrés à la légende galloise de Charlemagne ' ; le no 11, fin du xive
siècle, au saint Graal. Les textes plus ou moins historiques gallois connus
sous le nom de Brut se trouvent sous les nos ig, vers 1400; 20, xv^ siècle;
21, première moitié du xiv^ siècle; 24, écrit en 1477; 25, vers 1500 et
depuis; 44, xiii*= siècle ; et 46, xiv^ siècle.
Nous mentionnerons aussi le texte latin de VHistoria regiim Britanniae,
par Geofifroy de Monmouth, no 42, premier quart du xiii^ siècle; une
liste des cantred, commots et paroisses du Pays de Galles, no 147, xvi^
siècle; deux grammaires galloises, no 20, xv^ siècle, no 160, xvi<= siècle,
enfin de nombreuses généalogies et une multitude de poèmes lyriques.
La première partie du volume II publiée en 1902 concerne les manus-
crits gallois conservés dans sept bibliothèques.
La plus importante au point de vue celtique est celle de Jésus Collège à
Oxford. Elle contient dix-neuf manuscrits gallois dont le no i qui est le
célèbre Red Book of Hergest, xive-xv^ siècle, si connu grâce aux éditions
faites d'après lui àts Mabinogion, des Brut, etc, et six autres manuscrits du
xive et du xf'e siècle.
La bibliothèque libre, Free Librarx, de Carditî, vient ensuite avec quatre-
vingts manuscrits, la plupart des xvie, xvii«: et XYiii^ siècles : font exception ;
le no I, Livre d'Aneirin, 1350 environ; et le no 3 intitulé Extenta de Naiit
Conwy, contenant des listes de tenanciers avec l'indication de leurs rede-
vances pendant la vingt-sixième année du règne d'Edouard III, couronné
roi d'Angleterre le 24 janvier 1327. Il est rédigé en latin, mais contient une
foule de noms propres gallois.
M. Gwenogfryn Evans a placé en troisième lieu les vingt-six manuscrits
gallois de la collection Havod, aujourd'hui propriété des héritiers de Wil-
liam Laurence Banks de Conway, mais déposés dans la Free Library de
Cardiff. Les nos i et 2 datent l'un du xiv^ siècle, l'autre du xv^ et leur
principal contenu est une version galloise de VHistoria regtun Britanniae de
Geoffrey de Monmouth; le n" 16 consiste en un traité de médecine écrit
vers 14OO; les autres manusctits paraissent postérieurs; parmi eux nous
citerons le n» 26 contenant un vocabulaire gallois rédigé au xvie siècle.
La quatrième bibliothèque est celle du Rév. R. Péris William de Wrex-
ham. Les mss. gallois qu'elle renferme ont comme les précédents été au-
trefois la propriété de William Laurence Banks de Conway. Ils sont au
nombre de trois, xvie-xvn^ siècles.
Arrive en cinquième lieu la bibliothèque d'un savant bien connu, le Rév.
D. Silvan Evans, qui possède quatre manuscrits gallois, XYie-XYiii^ siècle:
l'un contient un mystère de la passion, un autre une grammaire galloise.
Le sixième rang est occupé par un volume de poésies ; il a été écrit
sous Jacques I^"^, 1603-1625, il appartient aujourd'hui à M. Llywarch Rey-
nolds.
I. Cf. Revue celtique, t. XIV, p. 337-341.
Revue Celtique, XXIV.
C)8 Chronique.
Viennent en dernier lieu les deux mss. gallois qui appartiennent à D. P.
Davies d'Ynvshvvd. Ils datent du xviii« siècle.
II.
M. David Comyn a commencé pour I'k Irish Text Society » Coiuaim va
s^ribheann Gacdbilgc, la publication de l'histoire d'Irlande, Foras Jcasa ar
Eiriiin, écrite au xvii^ siècle par Geoffrey Keating. Son tome I^'' a paru
en 1902. M. David Com\-n s'est donné beaucoup de peine pour repro-
duire les variantes de divers manuscrits : il mérite sur ce point toutes
sortes de louanges. Mais le plan qu'il a suivi n'est pas celui que j'aurais, je
crois, adopté. Il existe au monastère des Franciscains de Dublin un manus-
crit de l'histoire d'Irlande composée par Keating, ce manuscrit passe pour
être autographe: M. D. Comvn suivant l'exemple donné par Haliday en
181 1 ' et plus récemment par M. Joyce^, a pris pour base de son édition les
copies faites par les O'Mulconry, quoique ces copies soient certainement
postérieures au manuscrit qui appartient aux Franciscains de Dublin, et en
oénéral il a rejeté en note les leçons contenues dans ce précieux volume. Il
sio-nale dans sa préface une de ces variantes que par exception il a intro-
duite dans son texte.
En irlandais moderne le prétérit sigmatique et le parfait ne font qu'un
seul temps qui a au singulier les désinences du prétérit sigmatique, au plu-
riel celles du parfait. En conséquence l'ancien prétérit sigmatique, à la 3e
personne du pluriel tiicsat « ils portèrent », est aujourd'hui supplanté
par tugadar, Keating écrit iiigadar suivant l'usage moderne déjà introduit
de son temps; les O'Malconry, voulant faire montre de science, ont substi-
tué à tugadar V!i.rc'h^\(\\\c tugsad; ici M. D. Comyn se séparant d'eux a,
comme Keating, écrit tugadar (voir par exemple, p. 4, 1. 30), mais en gé-
néral c'est la leçon des O'Mulconry qu'il préfère à celle de Keating : page i,
ligne I, Cibe au lieu de Giodh hé « quel que soit »; même page, ligne 3, is
eadh au lieu de as eadh « c'est », littéralement « est-il »: as 3e personne du
singulier du présent de l'indicatif du verbe substantif est une variante mo-
derne de l'archaïque et moderne is : cette variante est mentionnée par
O'Donovan dans sa grammaire, p. 160.
Qj-ielle que soit l'importance de cette critique, la publication de M. D.
Comyn semble constituer un grand progrès sur les précédentes et on ne
peut qu'en désirer le prompt achèvement. Keating considérait comme his-
toriques tous les récits épiques irlandais; son livre est aujourd'hui, pour une
partie de ces récits, dont le texte original a été détruit ou est resté inédit
jusqu'à ce jour, la seule source à laquelle il nous soit possible de puiser.
1 . A Complète History of Ireland from the first colonization of the Is-
land by Partholon to the anglo-norman Invasion, vol. I, in-8, 415 pages.
2. Gaelic Union publications. Forus feasa ar Eirin, Keating's History of
Ireland, Book I, Part i, Dublin, 1880, vi-168 pages in-12.
Chronicjue. £)0
III.
Un de ces récits qui n'est pas perdu a pour objet la démarche faite par
Mani fils d'Ailill et de Medbh, roi et reine de Connaught pour demander
en mariage Ferb, fille de Gerg. On trouve cette composition dans deux
manuscrits, i° le livre de Leinster, xm siècle, où manque le commence-
ment; 2° le ms. Egerton 1782 du Musée Britannique, xve-xvie siècle, qui
est complet mais bien plus court. M. Windisch a publié et traduit les deux
rédactions dans les Irische Texte, 3^ série, 2^ livraison, p. 443-556. M. A.
H. Leahv a voulu mettre ces documents à la portée de ceux de ses com-
patriotes qui ne lisent pas l'allemand. En conséquence il a transporté en
anglais la traduction allemande de M. Windisch. La librairie David Xutt a
édité le travail de M. A. H. Leahy en xxxi et 102 pages in- 12. Nous ne
pouvons que l'en féliciter.
Suivant le légende irlandaise, Mani est attaqué et tué en route quand il
allait demander la main de Ferb ; Gerg, père de Ferb, reçoit aussi le coup
mortel. Medbh, mère de Mani, voulant venger son fils, est vaincue, et
Ferb, que Mani voulait épouser, meurt de la douleur que lui cause la mort
des guerriers tués dans la bataille.
IV.
Le joli petit livre publié par M. A. H. Leahy s'adresse aux grandes per-
sonnes. M. G. L. Thomson a des prétentions moindres, c'est à l'usage des
enfants qu'il a écrit son opuscule intitulé The Celtic Wcmder World, recueil
d'histoires irlandaises, galloises et bretonnes édité à Londres par Horace
Marshall and Son, ix et 150 pages in-8". Il a réuni sous ce titre quatorze
morceaux, dont un conte populaire breton « Le pot d'or », une légende
galloise extraite des Mabiuogion « Pwyll, prince de Dyved », trois contes po-
pulaires irlandais, et neuf récits appartenant à la littérature légendaire de
l'Irlande. De nombreuses gravures ornent ce petit volume.
V.
A la suite de son édition d'un Noël d'Alsace', M. Edouard Halter a
trouvé bon de placer une dissertation sur l'étymologie du mot Noël. Il le
prétend celtique et l'explique en deux mots gallois: i» no « nuit » dans
he-no « cette nuit », et gwyl « fête ». Il n'était pas besoin d'aller chercher
du nouveau sur l'étymologie de ce mot qui se trouve dans le glossaire de
Ducange, au mot natale, comme on le peut voir par exemple au tome IV,
p. 1144 de l'édition des Bénédictins, 1753. Comparez chez Pline la formule
aies natalis sui « jour de sa naissance » (Cf. Hatzfeld, Darmesteter et An-
I. Petit théâtre de famille. Noël d'Asace, édition française par Edouard
Halter, Strasbourg, librairie Noiriel, F. Staat successeur, 28 pages, 1902.
100 chronique.
tomeThomas, Dictiotwaire général de la lano^ue française, p. 1593; G. Koer-
tiiig, Lateiiiisch-romaiiisches ÎVoerterbuch, i^e édition, col. 513, n» S5So).
VI.
Sept des anciens élèves de notre collaborateur M. Antoine Meillet qui a
terminé à l'Ecole des Hautes-Etudes, le 31 juillet 1901, une période de dix
années d'enseignement, lui ont offert, comme témoignage de reconnais-
sance, un recueil de travaux linguistiques composés par eux'.
Un de ces mémoires, dont l'auteur est M. G. Dottin, concerne un sujet
spécialement celtique : « L'évolution de la déclinaison irlandaise étudiée
« dans deux dialectes du Connacht )>. La façon dont cette question si inté-
ressante est traitée atteste chez M. Dottin une connaissance approfondie de
l'irlandais moderne comme de l'irlandais ancien. Une grammaire complète
de l'irlandais moderne rédigée sur ce plan mériterait un excellent accueil.
Le dernier mémoire traite un sujet moins spécial que celui qu'avait
choisi M. Dottin ; son titre est « Réflexions sur les lois phonétiques ». L'au-
teur, M. J. Vendryes, y parle cependant entre autres choses de phonétique
celtique en exposant ce que 1'/ et Vu consonnes des Indo-européens sont
devenus en irlandais et en brittonique; et il le fait en homme compétent.
VIL
U" Union rêgionaliste bretonne avait en 1901 organisé cinq concours poé-
tiques avec prix. Un de ces concours était celui des recueils en dialecte de
Tréguier, Cornouaille et Léon. Chaque poète concurrent devait choisir dans
son portefeuille ses meilleures pièces et les envoyer au concours. Le jury,
présidé par notre savant collaborateur M. Ernault, a reçu vingt envois et a
décerné dix-neuf récompenses, savoir: six médailles, la première de 25
francs, la seconde de 20, la troisième, la quatrième et la cinquième de 15,
la sixième de 10, trois mentions très honorables, trois mentions honorables
et sept simples mentions. Il y avait vingt concurrents, un seul n'a rien
obtenu.
Le volume qui rend compte de ce concours 2 commence par une préface
très bien pensée et très bien écrite par le doyen de la Faculté de Rennes,
M. J. Loth. Vient ensuite le rapport de M. Ernault sur le concours de re-
cueils, puis le texte breton : 1° de pièces produites en 1901 au concours de
1. Mélanges linguistiques offerts à M. Antoine Meillet par ses élèves D.
Barbelenet, G. Dottin, R. Gauthiot, M. Grammont, A. Laronde,M. Nieder-
mann, J. Vendryes, avec un avant-propos par P. Boyer, Paris, Klincksieck,
1902, in-8".
2. Dkiiniou Brci\-iid, Dihhad hariO)iieion ktuiinet gant Kcvredigci Brei^ e
Kemperle « Fleurs de Basse-Bretagne, choix de poésies par l'Union rêgiona-
liste bretonne à Quimperlé ». Rennes, Plihon et Hommay, 1902, in-8",
232 pages.
chronique. loi
recueils par neuf auteurs sur les dix-neuf récompensés ; 2" de pièces en-
voyées par trois auteurs qui s'étaient présentés aux concours de drame, de
sône et de^ttw:^, sans rien adresser au concours de recueils, et en outre par
un abbé Marion, premier prix de 1900. Après ces morceaux poétiques on a
placé le rapport sur le cinquième concours, celui de la poésie vannetaise. Il
est signé Ab-I\ean « fils d'àme » et il ne contient aucun classement; il est
suivi du texte breton de six pièces émanées de quatre auteurs.
Les textes bretons de la première et de la seconde partie sont accompa-
gnés de traductions françaises en prose. Quelques-unes sont de M. Ernault,
beaucoup ont été écrites par les auteurs. Il est curieux de voir combien ces
derniers ont peine à se décider à traduire littéralement leur breton : Un
amant suit sa maîtresse get eitn a vont guelet « avec crainte d'être vu » :
M. Yannig Fur écrit, p. 227 « dans la crainte qu'on ne me voie ». La jeune
fille a quitté la fontaine, l'amant y va et cherche « à voir son image (l'image
de celle qu'il aime) au fond [de l'eau], guelet he skeiid en don; Yannik Fur
traduit: « à saisir son image au fond ». Plus haut un vers breton dit pour-
quoi la jeune fille quitte la fontaine; c'est parce que « son pot est plein »,
Hefot e i^oti karget ; le traducteur a écrit : « son vase est rempli d'eau » :
« vase » au lieu de « pot » qui probablement n'a pas semblé assez noble en
français; mais dans le texte breton /o/ avec mutation de l'initiale pour pot,
mot d'origine française et qu'emploient en France les gens les mieux élevés :
enfin « rempli d'eau », quand le texte breton porte karget: ce mot emprunté
à un dialecte normand du français veut dire littéralement « chargé » par
extension « plein, rempli »; mais pourquoi avoir ajouté « d'eau »? L'au-
teur craignait-il qu'on ne crût que la jeune fille avait trouvé à la fontaine
du vin ou du sang ?
VIII.
Le D"" J. Meynier, médecin principal de l'armée territoriale, membre de
l'Académie de Besançon et de la Société d'Emulation du Doubs, a publié
en 1901 un volume in-8 de 430 pages intitulé: « Les noms de lieu ro-
« mans en France et à l'étranger » ; ce volume est en vente chez Dodivers
à Besançon.
M. Meynier connaît en grande partie les sources à consulter — , je
dis en grande partie, mais sauf exception, — il faut excepter par exemple
V Altceltischer Sprachschali de M. A. Holder; de plus M. Mevnier a
considérablement travaillé; mais sur certains points l'instruction première
lui manque. Il a du gaulois l'idée la plus étrange. Par exemple il croit,
p. 256, que Milan est la forme gauloise des noms de lieu que les Romains
ont écrit Mediolanum; pour Troyes (Aube), nom dont la forme antique est
Tricasses, il cite comme primitive, p. 201, la notation du moyen âge Trecae;
enfin lui, habitant Besançon, écrit, p. 200, que dans les commentaires de
César Besançon s'appelle Bisantii; il ne connaît pas Vesontio, à l'accusatif
Vesontionem, De beîlo galîico, 1. I, c. 38, 39.
Tous ceux qui ont quelque souvenir de la géographie de la Gaule sous
102 Chroni^jue.
l'empire romain savent que l'Oise s'appelait à cette époque Tsara; M. Mey-
nier trouve pour cette rivière le nom d'Esia, et il l'explique, p. 162, par le
nom divin Esiis, dont le dérivé est Esiniits et serait au féminin Esxivia. Je
n'insisterai pas sur le lapsus caîami qui, p. 206, à propos de Condate
« Rennes », le fait renvoyer à Coes. coin, au lieu de Ptolémée. Mais M. Mey-
nier sait-il bien que César se dit en latin Caesar par ae et non oc, et devons-
nous mettre au compte de l'imprimeur Coes. coin, pour Cues. coiniii. (Cac-
saris commentarii) dans les notes des pages 200, 201, 202, 205, 204, 205,
206? A la page 162 Incolisina pour Iciilisna « Angoulême », est-il une faute
d'impression ? Je ne sais, mais que dire de la traduction de ce nom de lieu
par « temple d'Igol » ?
M. Meynier me cite avec des éloges que je ne mérite point et me trou-
vera bien ingrat. Mais suivant moi les études de médecine sont une pré-
paration insuffisante pour quiconque entreprend des travaux de géographie
historique; un mémoire sur la médecine antique serait beaucoup de la
compétence d'un médecin principal de l'armée territoriale; tel est le genre
d'occupation auquel M. Meynier, s'il suit mon conseil, devrait employer
désormais ses laborieux loisirs.
IX.
Je crois au contraire que mon devoir est d'encourager M. F. Duine à
continuer le genre de travail Httéraire dont il s'occupe actuellement. Il vient
de publier une brochure de 54 pages in-8», intitulée « Notes sur les saints
bretons '. Les saints de Dol ». C'est un recueil d'études sur les sources im-
primées et manuscrites de la vie de sept saints bretons. L'auteur, comme
Mgr Duchesne et comme les Bollandistes, sait ce que c'est que la critique.
Voici comment, dans sa préface, il s'exprime :
« Au respect profond que nous devons aux premiers instituteurs de la
« conscience bretonne, j'ai tenté d'unir les droits de la critique, — lesquels
« bien compris ne sont autres que ceux de la vérité. »
Les saints dont M. Duine s'occupe dans la brochure dont nous parlons
sont Samson, Magloire, Budoc, Lucher, Genève, Turiaus, Gilduin, Jean
de Saint-Sanison. Il semble fort bien renseigné sur chacun (cf. Périodiques.,
no VII).
X.
M. Macalister a donné à la librairie David Nutt le second volume de ses
Studies in irishEpigraphy^-. C'est un volume in-8" de 175 pages, dédié à la
mémoire de deux épigraphistes irlandais, l'évêque protestant de Limerick
Charles Graves et Edmond Barry. Je ne puis sans émotion écrire le nom
1. Rennes, Fr. Simon, 1902.
2. Le tome premier a été annoncé dans la Revue Celtique, t. XIX, p. 85.
M. Rhys à qui j'ai demandé ce qu'il pensait de ce volume, m'en a fait
l'éloge.
chronique. 103
du premier que j'ai connu personnellement et dont les travaux sur l'écri-
ture ogamique sont ceux par lesquels j'ai débuté dans l'étude de l'épigra-
phie irlandaise.
Dans cette seconde partie M. Macalister s'occupe d'abord de celles des
inscriptions de Kerry dont il n'a point parlé dans sa première partie, ensuite
des inscriptions de Limerick, Cavan et King's County, enfin il termine par
celles des inscriptions d'Ecosse et de l'Ile de Man qui sont du type oga-
mique irlandais. La plupart des inscriptions sont à la fois reproduites par
M. Macalister en écriture ogamique et en caractères latins. D'amples tables
terminent ce volume, que je ne puis critiquer pour deux raisons, l'une que
je n'ai pas les originaux sous les yeux, l'autre qu'il s'agit d'une paléographie
dont la pratique me fait défaut.
M. Macalister compte terminer en un troisième volume le relevé des
inscriptions ogamiques d Irlande. Il publiera ensuite les inscriptions d'Irlande
dans lesquelles ont été employés les caractères latins qu'il appelle hiberno-
saxons, puis les inscriptions irlandaises de Grande-Bretagne, enfin les in-
scriptions gauloises du continent. Il est fort à désirer que ce projet reçoive
prochainement son exécution.
XI.
La librairie PrudommeàSaint-Brieuc vient de mettre en vente un recueil
de contes bretons : Pipi Gonto. Marvailhou bieionek gant E. ar Moal (Dir na
dor')-
Voici la traduction des premiers mots de la dédicace placée en tête de ce
volume.
Ce livre ci est dédié à chacun des Bretons qui le lira.
Il est dédié d'abord à tous les laboureurs et ouvriers de Basse-Bretagne,
parmi eux à mes proches, par-dessus tout à ma mère, à ma tante, à ma
sœur, à mes frères, à tous mes parents vivants et morts : puissent leurs
descendants être à tout jamais de courageux travailleurs sur la terre de
Basse- Bretagne !
Il e.st dédié dans chaque ferme, d'abord au père et à la mère, mais aussi
aux enfants. En vérité c'est pour les enfants qu'il a été fait, pour leur ap-
prendre à lire et à aimer le breton en leur donnant par lui, d'une manière
qui leur plaise, de sages exemples et de bons enseignements.
Les images qui s'y trouvent ont été faites pour eux : elles ont été dessinées
par un jeune peintre de Locquenvel, Emile Dudoret, d'âge à être leur frère
aîné, élevé ainsi qu'eux dans ce pays-ci par des gens comme eux. Ils lui
diront merci comme je le fais.
XII.
Le volume XV du Cyinmrodor , publié par la Society of Cymmrodorion a
I. Acier qui ne se rompt pas.
104 Chronique.
tout récemment paru à Londres au siège de la Société qui Tcdite, New
Stone Buildings, 64, Chancery Lane, à Londres.
Il contient, outre la bibliographie, trois articles. Le premier concerne
Lewis Morris qui devint en 1746 depiity Steward c'est-à-dire sous-rcgisseur
des manoirs seigneuriaux appartenant à la couronne d'Angleterre dans le
comté de Cardigan. Les terrains non clos étaient propriété de la tribu dans le
droit celtique primitif qui est le droit indo-européen. Mais en vertu du
principe que le droit féodal français a formulé: « Nulle terre sans seigneur »,
ces terres sont devenues en Angleterre propriété du seigneur, c'est-à-dire
dans la partie du Cardigan dont nous parlons, du roi. De là entre la popu-
lation celtique et le gouvernement royal anglais une lutte dont les monu-
ments sont intéressants à étudier.
Le second article concerne saint Carannog := * Carantacus, en bas latin
de Grande Bretagne Cfl?7r«/oa«. M. Baring Gould croit qu'on a confondu
ce saint avec saint Cairnech, évêque, un des soi-disant auteurs du Senchus
Afd;- (Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrick, p. 564; Aucient Latvs
of Irelatid, t. I, p. 16).
Cette identification, que M. Barin Gould repousse, est absolument inad-
missible phonétiquement parlant. Mais suivant lui Carannog = *CflraK-
taciis et Caradec = Caradoc = Caratacus, en irlandais Carthacli, seraient
le même nom, ce qu'on ne peut davantage admettre : Caratacus dérive d'un
participe passé, Carantacus d'un participe présent. Du reste l'auteur paraît
bien connaître son sujet.
Le dernier article est un mémoire de M. Francis Green sur l'histoire
d'une famille du pays de Galles, les Wogan de Boulston.
XIII.
Dom A. B. Kuypers, bénédictin de l'abbaye de Downside, a publié à
Cambridge, imprimerie de l'Université, un volume in-40 de xxxvi-286
pages intitulé : The Prayer Book of Aedeluald the Bishop, commonly called
the Book of Cerne.
Le volume connu sous le nom de Book of Cerne est formé par la réunion
de trois mss. : i" un cartulaire de l'abbaye bénédictine de Cerne, comté
de Dorset, en Angleterre; ce cartulaire est l'œuvre de plusieurs scribes, xii^-
xive siècle ; 2" le livre de l'évêque Aedeluald ou Aethelwold, ix^ siècle,
avec corrections du xii^, et notes marginales du xive ; 3" un recueil de
proses latines dont l'écriture est du xv^ siècle.
Le livre de l'évêque Aethelwold ou Aedelwald a été probablement écrit
pour l'évêque de ce nom qui occupa le siège de Lichfield de 818 à 830; il
consiste en 99 feuillets; qui sont l'objet de la publication de Dom B.
Kuvpers. Ce livre débute par un fragment de prière en anglo-saxon, {° i.
Ensuite viennent : 2» les récits de la Passion et de la Résurrection de J.-C.
tirés des quatre évangiles texte latin, fos 1-40; 5" 74 prières ou hymnes
latines, f°s 40-87; suivie 4° d'un choix de psaumes également en latin,
f^s 87-99, et 5" d'un dialogue latin entre J.-C, Adam et Eve aux
chronique. 105
enfers, au moment où J.-C. y était descendu, f'' 99. La troisième partie
de ce recueil contient quelques morceaux d'origine irlandaise; ces morceaux
attestent l'influence exercée, au ix^ siècle, sur les Anglo-Saxons par les mis-
sionnaires irlandais. Un des plus curieux est la lorica de Loding, f°s 43-44
du ms., p. 85-88 de l'édition; comparez la hrka de saint Patrice. La lorica
de Loding est accompagnée d'une traduction interlinéaire en anglo-saxon.
Un fac-similé de la première page accompagne le texte imprimé de la lorica
de Loding.
La publication de Dom Kuypers paraît faite avec grand soin et atteste
chez son auteur une science liturgique qui fait défaut au rédacteur du
compte rendu.
Le volume se termine par un mémoire où M. Edmond Bishop recherche
quelles ont été les sources du livre de l'évèque Aethelwold.
XIV.
M. Bruno G. Gùterbock a fait paraître en 1882 sous le titre de Bemer-
kungeii liber die lateinischen Lehnwôrter im Irischen, in-8°, 105 pages, une
étude sur les mots latins qui ont pénétré dans la langue irlandaise'. Un
compte rendu de ce travail par M. H. Schuchardt a paru en 1883 dans le
tome V, p. 489-491 de la Revue Celtique. Vingt ans après M. Gùterbock,
M. J. Vendryes nous a donné un travail sur le même sujet, c'est une thèse
latine de doctorat : De hibernicis vocabulis quae a latina liiigua originem duxe-
runt, Paris, Klincksieck, 1902, grand in-8'', 200 pages^.
Ce livre, beaucoup plus complet que celui de M. Gùterbock, commence
par la liste des ouvrages cités en abréviations. On trouve ensuite la préface
et cinq chapitres : le premier est un exposé des faits historiques qui ont
produit en irlandais des emprunts à la langue latine, le second a pour objet
la phonétique des mots latins qui ont pénétré dans les textes irlandais, le
troisième la morphologie des mêmes mots, le quatrième leur sens, le cin-
quième la conclusion de l'auteur qui présente son travail comme un essai
destiné à être perfectionné dans l'avenir. Deux index, l'un des mots irlan-
dais, l'autre des mots latins, terminent le volume.
L'œuvre de M. Vendryes mérite avant tout des éloges. Je ferai quelques
observations de détail. La première n'est pas une critique, c'est un déve-
loppement.
La formation des mots irlandais s'explique par deux accents, l'un le prin-
cipal, sur la première syllabe, l'autre, un accent secondaire sur la pénul-
tième même brève, exemple : cairde « amitié » = *cârantfia. Les deux
syllabes accentuées de cdrantna sont seules maintenues en irlandais et la
pénultième — qui dans cet exemple est / bref changé en e par l'action ré-
1. Comparez le volume pue M. J. Loth a publiéen 1893 sous ce titre:
Les mots latins dans les langues brittoniques.
2. C'est un développement de l'étude consacrée au môme sujet en 1868
par M. Whitley Stokes: Three irish glossaries, p. xx-xxvu.
io6 Chronique.
trograde de Va suivant — est devenue finale. En gallois et en breton la
syllabe médiale, tombée en irlandais, se maintient, mais la pénultième
brève persiste et elle est finale comme en irlandais, exemple en gallois ca-
rennydd « bonté, parenté », en breton karantei, knranlè « amitié )),le même
mot que l'irlandais cairde.
En latin, quand la pénultième était brève, elle était atone; au moyen âge
elle tombe, Tantépénultième frappée de l'accent devient finale en français.
Un certain nombre de mots d origine latine sont traités en irlandais de
cette manière : eclais, à'ecclésia, en français « église » ; en gallois eghoys, en
breton ilis ; heist de hestia, en français « bête » ; monaistir, niainistir, mainis-
ter, du latin moiiastérhim, en bas latin monastirium, en français « monas-
tère », en breton mous 1er ; le point sur lequel le système suivi en Irlande
dans les mots de cette catégorie diffère du procédé français consiste en ce
qu'en Irlande le / et le c précédent -io- et -ia ne sont pas assibilés ' : poeni-
tentia est devenu en français « pentance » dans « re-pentance » ^, mais en
irlandais on trouwt petmit = * pendentif * penilcntia avec maintien du l de
la désinence -Ha ; comme exemple du maintien du c dans la finale -cio
nous citerons le nom commun irlandais sacarbaic, de sacrificiiim « sacri-
fice », et le nom propre Patrie de Patricins « Patrice »?. A côté de ces mots
irlandais d'origine latine en -io-, -ia- qui paraissent empruntés à un dialecte
roman, il y en a d'autres qui ont pris en irlandais la même désinence que
les mots d'origine celtique dont nous avons cité cairde ;= * carantia, tels
sont iiiiige = iincia, timide = modius, caille = palliuni, etc. Voir sur ce
point dans le volume de M. "Vendryes les pages 50-52, 88-89 où ces
faits sont exposés avec des exemples plus nombreux. Ces mots d'ori-
gine latine qui en irlandais se terminent en e-, = -io-, -ia-, paraissent em-
pruntés au latin classique, être entrés en irlandais quand leur finale au
nominatif singulier -nw, -ia- subsistait encore, tandis que les mots d'ori-
gine latine qui n'ont plus de désinence proviennent d'un dialecte plus
récent où déjà les svllabes finales étaient tombées. Il suffit de lire les inscrip-
tions du Pays de Galles, réunies par M. Rhys dans ses Lectures on welsh
Philoîogy, pour avoir la preuve qu'en général dans les temps qui ont suivi
le départ des légions romaines au commencement du v^ siècle ceux qui en
Galles prétendaient écrire en latin avaient perdu la notion de la valeur des
désinences qu'ils essayaient d'employer; ces désinences n'étaient plus usi-
tées en Grande Bretagne et le latin parlé y était déjà une langue romane
dont les débris sont conservés par une partie des mots irlandais dont
1. L'assibilation ne se produit point en cette situation dans les langues
néoceltiques: irlandais, dahe ^=*daîtios « disciple », esca \>o\ir esce =: cskio-ti
« lune »; gallois marchogion, pluriel de marchatvg =^* marcâcos, breton ka-
rantei de *karantia.
2. Je ne parle pas de « pénitence » qui est un mot savant.
3. Patraicc dans l'hymne de Fiacc est déjà devenu irlandais par l'addi-
tion d'un a dans la seconde syllabe.
Chronic\iie . 1 07
M. Vendryes a dressé la liste 1. Patrie ^=. Patricius est un mot roman qui
s'oppose à son synonyme Cothraige créé conformément aux règles de la
phonétique irlandaise.
Il y a quelques points sur lesquels je ne suis point d'accord avec le savant
auteur: Je ne puis admettre que anam-chara, p. 92, soit la forme irlandaise
du latin atiachorela ; anam-chara signifie « directeur de conscience » littéra-
lement « ami de l'âme du client » ; voici la définition de ïanachoreta,
telle qu'elle est donnée dans la collection canonique irlandaise, livre
XXXIX, c. III. intitulé : De variis generihiis moiiachorum :
Tertium genus est anachoretarum, qui, jam coenobiali conversatione
perfecti, semetipsos includunt in cellulis, procul a conspectu hominum
remotis, nemini ad se praebenles accessiim, sed in sola contemplatione theorica
viventes persévérant.
Des moines, nemini ad se praebenles accessum, ne peuvent diriger la con-
science de qui que ce soit.
Je n'admets pas davantage que le substantif féminin viontar, niuinter =
* monotera « famille » vienne du substantif neutre latin monasteriiim, en bas
latin monastiriinn, dont le représentant irlandais bien connu est monaistir,
mainister, mainislir; Va de montar exclut phonétiquement monasterimn. Le
sens présente une autre difficulté. Monasteriiim désigne le bâtiment où
habitent les moines, ce mot n'est pas le nom de la famille monastique. Le
chapitre précité De variis generibiis monachoritni dit que la quatrième espèce de
moines consiste en sarabaite qui domum in casteUo sive in monasteriofaciiint.
Enfin il est inadmissible que les Irlandais aient attendu l'établissement des
monastères pour concevoir l'idée de la famille et pour trouver le mot qui
dans leur langue exprime cette idée?
Cûairt « cercle », ne me paraît pas venir du latin coi-tis w basse cour »
son étymologie vraie me semble celle qu'a donnée M. Whitley Stokes,
UrkeJiischer Sprachschati, p. 93.
XV.
La maison David Nutt vient de publier en un volume in- 16 de ix-77
pages la traduction en anglais moderne de deux romans en vieil anglais :
l'un, Sir Cleges, nous a été conser\-é par un seul manuscrit datant du xv^
siècle, l'autre, sir Libeaux Desconus (Le bel inconnu) paraît remonter au
xive siècle et on en a plusieurs manuscrits. Le dernier est une imitation
d'un roman français. Tous deux appartiennent au cycle de la Table ronde.
I . Un des plus intéressants de ces mots romans est poc « baiser » mot
gallois, breton et irlandais, emprunté à la formule liturgique dona nohis
pacem, signal du baiser dit de paix que se donne le clergé et que se don-
naient autrefois les fidèles à la messe.
lo8 Chroni(jue.
XVI.
Je terminerai cette chronique en annonçant les éléments de grammaire
gaélique que M. Cameron Gillies a tout récemment publiés à la librairie
David Nutt. L'auteur ne se borne pas à constater l'usage actuel. Il compare
au vieil irlandais et aux autres dialectes noé-celtiques le dialecte parlé ac-
tuellement dans les hautes terres d'Ecosse. Il connaît les doctrines de Zeuss,
de M. Macbain, de M. Windisch et de M. Whitley Stokes, il sait à propos
les exposer.
Jubainville, Vosges, le ii novembre 1902.
H. d'Arbois de Jubainville.
PÉRIODIQUES
SOMMAIRE : I. Zeitschrift fur celtische Philologie IV, 2. — II. Archiv fur celtische Lexico-
graphy, I, 4; II, i;. — III. Boiiner Jahrbûcher (Jahrbùcher des Vereins von Al-
tertiinisfreunden in Rheinlande), Heft 108/9. — IV. Revue épigraphique, avril,
mai, juin 1902. — V. Arcliaeologia Canihrensis, 6" série, vol. II, partie 5, juillet
1902. — VI. Revue archéologique, juillet-août, septembre-octobre 1902. — VII.
Revue des traditions populaires, septembre-octobre 1902. — VIII. The Journal of
the Royal Society of Antiquaries of Ireland, 30 septembre 1902. — IX. Bolletino
storico délia Svizzera, vol, XXIII. — X. Boliettino délia societa geogratica italiana.
— XI. Beitrage zur alten Geschichte. — XII. Journal of the Royal Institution of
Cornwall, n° XLVIII. — XIII. Folklore, 29 septembre 1902. — XIV. Zeitschrift fur
romanische Philologie, t. XXVI. — XV. Annales de la Faculté des Lettres de Bor-
deaux, Revue des études anciennes, t. IV, i, 2, ^. — XVI. The Gael, juillet à
octobre 1902. — XVII. M. Schuermans et les Nutons. — XVIII. Rivista archeolo-
gica délia provincia e antica diocesi di Coino, septembre 1902. — XIX. Celtia, août
à octobre 1902. — XX. Bulletin bibliographique et pédagogique du Musée Belge,
I j octobre 1902.
Zeitschrift FUR celtische Philologie, t. IV, 2^ livraison. Elle débute
par un très intéressant article de M. Thurneysen sur les différentes recen-
sions du Fled Bricrenn. Ces recensions sont au nombre de trois : 1° celle
du Lehor na hUidre, p. 99-112, publiée par M. Windisch, Irische Texte,
t. I, p. 254-303, et du ms. XL de la Bibliothèque des avocats d'Edimbourg,
Revue Celtique, t. XIV, p. 450-459; 2° celle du ms. du Musée Britannique,
Egerton 93, fos 20-25 (dont M. Windisch a donné les variantes en note de
son édition du texte de L. U., et p. 303-307, 335-336) et du ms. de Leide
dont le texte a été publié par M. Stern {Zeitschrift fur celtische Philologie,
t. IV, p. 143 elsuiv.); 3° celle qui est contenue dans le ms. H. 3. 17 du
Collège de la Trinité de Dublin dont M. Windisch a donné les variantes,
Irische Texte, t. I, p. 330-335. M. Zimmer a comparé ces trois recensions
dans la Revue de Kuhn, t. XXVIII, p. 648 et suiv. ; il croit qu'il a d'abord
existé du Fled Bricrenn trois rédactions aujourd'hui perdues, que les trois
recensions mentionnées ci-dessus sont autant d'arrangements de ces trois
rédactions primitives et que ces arrangements relativeinent nouveaux sont
indépendants l'un de l'autre. Suivant M. Thurneysen, les auteurs des deux
iio Périodiques.
recensions mentionnées ci-dessus sous les no^ 2 et 5 se sont bornés à rema-
nier le texte de la récension à laquelle nous avons donné le n" i, et que
nous a conservé le Leior na hUidre.
Le second article est dû à la plume spirituelle du fondateur de la Revue
Celtique qui a eu pour collaborateur dans ce nouveau mémoire M. Llywarch
Revnolds. Il est intitulé : « une version galloise de l'enseignement par les
cartes |à jouer] ». Il s'agit d'un domestique qui a trouvé dans un jeu de
cartes un moyen mnémonique pour conserver l'instruction variée et plus
ou moins fontaisiste dont il se glorifie.
Le troisième article a pour objet les textes légaux irlandais contenus dans
un ms. de la Bibliothèque royale de Copenhague. Une édition de la plus
grande partie de ces textes d'après d'autres mss. a déjà paru dans les tomes
II et V des Ancient Laivs of Ireland. Le ms. de Copenhague donne des
variantes intéressantes. L'éditeur, M. Whitley Stokes, renvoie pour chaque
passao^e au tome et à la page des Ancient Laws of Irelnnd.
Viennent ensuite, comme 4'-', 3*= et 6^ articles, trois continuations: d'abord
la suite des mélanges irlandais de M. Kuno Meyer ; nous y remarquons un
poème sur la science nécessaire au fiH irlandais, une rédaction irlandaise
de la légende grecque du Minotaure, et une homélie irlandaise. Les deux
autres continuations sont la suite du mémoire de M. George Hendcrson
sur les dialectes gaéliques d'Ecosse, et celle de la vie de saint Columba
éditée par M. Richard Henebry, ancien professeur à l'Université de Wa-
shington, qui date son travail de Nott's Ranch, Bennet, Colorado, Etats-
Unis d'Amérique.
Le septième article est de M. A. Anscombe qui critique la chronologie
de M. Mac Carthy, éditeur des Annales d'Ulster.
Dans le huitième article M. T. O. Russel se pose la question de savoir
où était située la forteresse de Finn mac Cumhail: est-ce Allen, où la tra-
dition la place et où il n'y a pas trace d'une construction quelconque? est-ce
Knock Awlin, plus anciennement Aillinne où un rempart de terre enve-
loppe un emplacement circulaire d'environ dix hectares?
Le 9s article est de M. Kuno Meyer, ce savant y traite de la substitution
de l'o et de Vu à l'a dans les syllabes initiales des mots latins que l'irlan-
dais a adoptés, comme pupall « tente » du latin papilio ' . Ensuite il pro-
pose de considérer le nom propre Tundal comme une corruption de Tung-
daliis, tenant lieu de Tinigdabis qui serait lui-même le substitut d'un primitif
irlandais Tnâtligal.
La livraison se termine comme d'habitude par les comptes rendus biblio-
graphiques dont les deux principaux sont le premier et le dernier,
d'abord la critique par M. Whitley Stokes du Glossary to tlie Ancient
Laïcs of Ireland publié par M. R. Atkinson, trente pages, et les deux
pages consacrées à la partie celtique du savant recueil que les deux direc-
I. Cf. Vendryes, De liiheiiiicisvocahuUs quae a lingua origineni duxerunt ,
p. 36.
Périodiques. 1 1 1
teurs MM. H. Gaidoz et E. Rcland ont intitulé Mèhisine, et qui compte
aujourd'hui dix volumes. L'auteur de ce dernier article a signé St.
II.
Archiv fur celtische Lexicographv, t. I. La 4e livraison contient ;
Suite des Additions et Remarques au Diclioiiaryof tbe u-elsh Laugiiagc, du
Rév. Silvan Evans, par J. Loth.
Suite des index dressés par M. A. Anscombe pour les vieilles généalo-
gies galloises.
Etude d'E. O'Growney sur le dialecte irlandais d'Aran.
Suite de l'édition donné par M. Ernault des cantiques bretons contenus
dans le Doctrinal.
Note de M. J. Loth établissant l'identité du gallois hoed « regret » avec
l'irlandais saith « souffrance ».
Suite des contributions de M. Kuno Meyer à la Lexicographie du moyen
irlandais : arha-hachah
Dans les livraisons i et 2 du tome II on trouve le glossaire dressé en
Allemagne à Marburg par Agnès et Franz Nicolaus Finck pour le caté-
chisme irlandais de Donlevy, édition de 1742 ; la continuation des contri-
butions à la lexicographie du moyen irlandais par M. Kuno Meyer, bachall-
cei! ; enfin une collation de l'édition du livre d'Aneurin donnée par Skene
dans ses Four ancient Bocks of Wales; l'auteur de ce dernier mémoire est
M. Whitley Stokes qui a eu la collaboration de M. J. Loth.
III.
BoNMER jAiiRBiiCHER {Jahrhûchcr der Vereiiis von Altertumsjreunden im
Rbeinlande), Heft, 108/9. — O" ^ trouvé en 1818 en Suède dans une tom-
belle située près de Fyckling, province de Westmanland, aux environs du
6oe degré de latitude non loin d'Upsal et de Stockholm, un seau de bronze
provenant d'un temple consacré au dieu gaulois romanisé Apollo Grannus ;
en effet sur ce seau est gravée une inscription latine qui peut être lue ainsi :
Apollini Granno doiiuni Ainmilliiis Constans praej(cctus) templi ipsius v(otum)
s(olvit) l(ihcns) m(crito).
M. Ihm, dont les lecteurs de cette revue connaissent le nom et les savants
travaux, a cherché où pouvait être situé le temple d'où ce seau provient.
La base de son mémoire est l'article Grannus de M. Holder, Altceltischer
Sprachschati, t. I, col. 2037-2039. M. Ihm arrive à cette conclusion que le
temple en question devait se trouver dans l'Allemagne méridionale. C'est
à la suite du pillage de ce temple que le seau dédié au dieu par le praefectns
templi, ayant été compris dans le butin, est arrivé en Suède.
IV.
Revue Éi'iGRAPHiauE, n° d'avril, mai, juin 1902. — Recueil d'épitaphes
1 1 2 Périodiquei.
conservées au Musée de Langres, estampées par M. Rover, directeur du
Musée de cette ville et publiées par M. Mowat. (Quelques noms propres
gaulois s'v rencontrent: Maddacatus, par deux d barrés; Satta, Gentil Jîlia ;
Cameius, Auexthviari filins ; Gippa, Cintusviifilia. Citons en outre un cachet
d'oculiste trouvé en Allemagne près de Homburg vor der Hôhe et aujour-
d'hui conservé au Musée de La Saalburg. L'oculiste s'appelait Gains Cintiis-
tiiliis Blandiis. Suite du mémoire d'Allmer sur les dieux de la Gaule : Pater,
Perta, Plplus, Poeniniis.
Archaeologia cambrensis, 6e série, vol. II, partie 3, juillet 1902. —
Mémoire de M. Boyd Dawkins sur le cairn et la caverne sépulcrale de Gop
près Prestatyn à six milles à l'Est de Rhyl au comté de Flint dans la partie
septentrionale du Pays de Galles.
Le cairn est un amas ovale de pierres, long d'environ 100 mètres, large
de 68, haut de 14. Les fouilles qui v ont été faites n'ont amené aucun
résultat.
Il en a été autrement dans la caverne qui doit avoir servi d'abord à l'ha-
bitation des vivants et qui plus tard est devenue lieu de sépulture. Les sque-
lettes appartiennent au.K deux types dolichocéphale et brachycéphale, le
premier ibérique, le second goidélique suivant l'auteur du mémoire qui ne
dit pas comment il a pu deviner quelle langue parlaient de leur vivant les
humains auxquels ces squelettes ont appartenu.
Etude approfondie et développée de M. Romilly Allen sur le chevron et
ses dérivés dans la poterie et dans la sculpture tant sur métal que sur
pierre à l'âge de bronze.
Note du même sur une croix haute de deux pieds trois pouces à Llan-
veynoe, comté de Hereford, en Angleterre, sur la frontière du Pays de
Galles, elle paraît remonter au x^ siècle; on y lit une inscription: Haerdiir
fecitcnicem istam.
Notes sur la paroisse de Llandafï par M. G. H. Halliday. Une des planches
qui est jointe à cet article paraît représenter une maison évidemment
moderne, mais de forme ronde, avec toit conique et cheminée au milieu :
comparez la maison gauloise de l'époque romaine.
Il vient de paraître un Alphabetlcal Index to the fijth Séries, 1884- 1900, de
V Archaeologia Cambrensis, par M. Francis Green. C'est un volume in-8 de
108 pages qu'on trouve à la librairie Chas. J. Clark, 36, Essex Street à
Londres.
VI.
Revue ARCHÉOLOGiauE, juillet-août 1902. Description des petits monu-
ments de bronze et d'or trouvés par M. Benoist dans un vase de terre à
Arc'enton, Indre. L'article est de M. l'abbé Breuil. Ces objets précieux sont
aujourd'hui conservés au musée de Bourges. Ils paraissent dater de la même
époque que les nombreuses et célèbres trouvailles de Hallstadt.
Périodiques. 1 1 i
Septembre-octobre 1902.
Premier article de M. Hubert sur la collection Moreau, si connue grâce
à V Album de Caranda, et aujourd'hui conservée au musée de Saint-Germain.
De nombreuses planches représentant des colliers, des anneaux, des fibules,
des épées, des fers de lance, des vases, ornent les pages de ce mémoire.
Etude de M. René Merlet sur les origines de la cathédrale de Chartres et
notam.ment sur le légende suivant laquelle cet édifice aurait été construit
sur un emplacement où les Druides avaient érigé un autel virgini pariturae.
Résumé critique par M. J. Déchelette d'un ouvrage de M. Henri Villers
sur les seaux de bronze de Hemmoor, Hanovre, 150-350 ou 200-400 après
J.-C. M. Déchelette démontre que les chaudronniers gaulois ont continué
leur industrie sous la domination romaine en gardant les procédés d'un art
qui se distingue clairement de celui des chaudronniers italiens dont les
produits paraissent avoir pénétré dans l'Allemagne du Nord et jusque dans
la péninsule Scandinave dès le xi^ siècle avant J.-C.
VII.
Revue des Traditions populaires, septembre- octobre 1902. — Mé-
moire de M. Ernerst Doudon sur la légende des Nutons. Suivant lui les
Nutons remontent au temps de l'Empire romain. Ce sont des fugitifs réfu-
giés dans des cavernes (?). Comparez ce qui est dit plus bas, no XVII,
Recueil des termes de commandements adressés aux animaux domesti-
ques en Bretagne dans le Basse-Cornouaille. L'auteur est M. H. Le Car-
guet.
Légendes chrétiennes de Basse-Bretagne, saint Yves, saint Hervé, par
M. F. Duine, cf. Chronique, n° IX.
La fraternité bretonne, les secours aux veuves, par Lucie Guillaume.
VIII .
The Journal of the Royal Society of Antiquaries of Ireland, 30
septembre 1902. — Notice sur une découverte d'objets d'or dont un beau
collier et un vase en forme de bateau à Broighter, paroisse de Tamlacgt,
baronnie de Keenaght, comté de Londonderry en Irlande. L'auteur est
M. Robert Cochrane qui suppose que ce trésor est un ex voto de l'époque
chrétienne et qui rattache cet ex voto à l'assemblée célèbre de Drumceat où
saint Columba joua un rôle prééminent, c'était en 575. Des planches
accompagnent ce travail. Un peu plus bas le Rév. Joseph Mac Keefry émet
la même opinion???
Etude sur deux inscriptions ogamiques de Connor par le Rév. Geo. R.
Buick. Ces inscriptions ont été trouvées dans un souterrain. Voici les lec-
tures de l'auteur qui a consulté M. Rhys :
I" TORAESCEUSAS MAaUI MUCCOI MEUTIN'I
c'est-à-dire Monumentum Ceusis filii generis Meutini ou Monumentum Esceusis
filii generis Meutini.
Revue Cdiiqut, XXIV. 8
Iii( Périodicjues.
2° CVIS BAI MACIUI VOBARACI Oîi CALUS BOI MAQ.UI LABARACI.
M. Waltcr Fitzgerald annonce qu'il a découvert près de Mavnooth une
inscription ogamique dont il a envo\'é l'estampage à M. J. Rhys.
Suit le compte rendu d'un voyage archéologique f;;it à Londonderry par
la compagnie à la fin de juillet et au commencement d'août dernier. Parmi
les gravures qui ornent ce compte rendu nous signalerons celles qui repré-
sentent : plusieurs croix monumentales, un portrait du franciscain Colgan,
auteur des Acta saiictonnii et de la Trias thamnatiirga ; une restitution du
grimian d'Ailech, célèbre dans l'histoire d'Irlande depuis le iv^ siècle
de notre ère: le dolmen de Tirnoney près Moghera.
IX.
BOLLETTINO STORICO DELLA SwiZZERA ITALTAMA, VOl. XXIII. — Article
de M. Garofalo, Note cU Storia Elvdica. L'auteur y parle \° des migra-
tions helvétiques antérieures à l'an 58 avant notre ère; 2° des limites du
territoire Helvète sous la domination romaine; 5" des pagi helvétiques
(M. Garofalo propose d'ajouter au pagus Tigorinus et au pagus Verhigenns
ceux des Tidiiigi et des Latovici') ; 4° de la route par où les Cimbres arri-
vèrent en Italie. Je ne saisis pas bien la différence que le savant auteur pré-
tend trouver entre la doctrine de Tite-Live, Epitome 68, qui les fait passer
près du flunien Alhesis, l'Adige, et celle de Plutarque, Marins, 23 qui parle
du fleuve Atison, xov ÂT'.awva.
X.
BoLLETTINO DELLA SoCIETA GEOGRAFICA ITALIANA, faSC. XII. — M. Ga-
rofiilo donne en vingt pages un relevé des routes qui d'après l'itinéraire dit
d'Antonin existaient en Gaule sous l'empire romain.
XI.
Beitraege zur altenGeschichte. — Notes de M. Garofalo sur l'histoire
la plus ancienne des colonies romaines de Vienne et de Lyon, et sur la
question de savoir pourquoi le nombre des cités de la Gaule, 64 chez
Ptolémée et chez Tacite, n'est que de 60 chez Strabon.
XII.
Journal of the Royal Institution of Cornwall, n° XLVIII. —
Suite du catalogue alphabétique des saints qui ont été l'objet d'un culte
dans la Cornouaille insulaire, par le Rév. Baring Gould. L'auteur donne
sur chaque saint un résumé de sa vie et la liste des églises et chapelles pla-
cées sous son vocable : Kiaran-Mawgan.
On y peut remarquer certains saints apocryphes, tels saint Lanty, résultat
d'une mauvaise traduction du nom de lieu Lant-eglos qui veut dire « enclos
Périodicjues. i 1 5
de l'église », on a supposé « église de Lanty ». De même le nom de la
chapellenie de Lanfab « enclos du fils », a fait imaginer un saint Mab qui
n'a jamais existé.
XIII.
FoLK-LORE, 29 septembre 1902. — A notre point de vue spécial la partie
la plus intéressante de cette livraison consiste dans les comptes rendus
d'ouvrages concernant les études celtiques. Le premier est celui de
M. Wood-Martin : Traces of the Elder Failh of Ireland. A Folklore Sketch. A
Handbook ofPre-Christian Tradition, 2 volumes in-8, Longmans, éditeur. Le
critique donne une idée peu favorable des doctrines hardies exposées dans
ce volume que l'auteur n'a pas envové à la rédaction de la Revue Celtique.
Suivent : i° un compte rendu naturellement élogieux de l'édition donnée
par M. Whitley Stokes du Togail Bruidne D.i Derga qui a paru dans la
Revue Celtique et dont il y a un tirage à part; 2° une appréciation de l'ou-
vrage de M. Ivor B. John, The Mahinogion (cf. Revue Celtique, t. XVIII,
p. 459); 3° quelques mots deMissEleanor HuU sur le volume que M. Alfred
Nutt a intitulé : Cuchulainn, the irish Achilles;4" l'opinion de M. Alfred
Nutt sur le Cuchulainn of Muirtemne de Lady Grégory : cette opinion est à
peu près d'accord avec celle qui a été exprimée dans la Revue Celtique, t.
XXIII, p. 5U.
XIV.
Zeitschrift fur romanische Philologie, t. XXVI. — Article de
M. H. Schuchardt intitulé : Etymologische Problème und Principien et oij le
savant professeur de Graz discute quelques-unes des doctrines émises par
M. A. Thomas, Remania, t. XXXI, et Mélanges d'ètymohgie française. Je
suis incompétent pour trancher les questions qui divisent les deux éminents
romanistes. M. Schuchardt croit que « trouver » vient du latin turhare,
ce qui comme sens peut paraître singulier. A l'appui de sa thèse, il cite
p. 487 : I " le gallois cyn-hyrfu « mettre en mouvement » « agiter » ;
dont le second terme est tyrfu « élever », « resserrer », « reculer »,
2° le gallois cy-thryflu, dont le second terme est le même mot que le
français « troubler ». Nous marchons sur un terrain plus solide, p. 402,
avec le breton skolp « éclat », copeau », en vieil irlandais scolb aujourd'hui
sgolb (cf. V. Henry, Lexique étymologique, p. 242). L'explication d'amélanche
« nèfle » par un celtique * aball-inca dérivé d'*aballa « pomme », p. 421,
peut être admise, mais doit-elle être considérée comme prouvée ? Le rap-
prochement d'un nom de l'alose sdbalo en espagnol avec le nom antique de
la Sewcrn, Sabrina, p. 423 est séduisant, mais est-il justifié?
XV.
Axx.\LES DE L.\ Faculté des Lettres de Bordeaux. Revue des
ii6 Périodiques.
ÉTUDES AN'CIENNES, t. IV, II" I. — Article de M. Jullian qui pense qu'on
doit faire remonter à lan 300 environ la date de l'enceinte gallo-ro-
maine de Paris. Le même auteur donne un fac-similé en photogravure
de l'inscription latine d'Hasparren ; il étudie un autel gallo-romain trouvé
à Melun et qui paraît dater du règne de Tibère ; la divinité serait Apollon
suivant M Hirschfeld, M. Jullian propose Sérapis. — Lettre de M. Walzing
qui maintient que l'inscription lapidaire découverte à Tongres est une dédi-
cace à Vulcain faite par des Gesates.
N» 2.
Mémoire de M. Jullian sur la religion des Gaulois. Etude par M. de la
"Ville de Mirmont sur l'astrologie chez les Gaulois.
N" 5.
M. Seymour de Ricci relève les fautes d'impression ou de lecture conte-
nues dans le tome XIII du Corpus hiscriplioiunii laliuaruni. Citons n"2652,
1. I, Deae Bibraci, pour Deae Bibracti.
M. Jullian critique la doctrine de M. Salomon Reinach suivant laquelle
Teutates n'aurait pas été un dieu panceltique ; et il donne une liste d'autres
divinités, panceltiques suivant lui, mais dont les noms celtiques ne nous
sont pas connus.
XVI.
The Gael. An Gaodhal, juillet à octobre 1902. — Ce journal sait
comme on dit associer le plaisant au sévère. Dans le numéro de juillet un
article est consacré à la défense des Trustées de l'Université catholique de
"Washington qui ont jugé à propos de ne pas renouveler la nomination du
D"" Henebry, précédemment nommé pour trois ans professeur de celtique
dans cette "Université. L'auteur de l'article approuve cette décision. En
effet, dit le journaliste, il y a aux Etats-Unis cinq journaux qui publient des
articles en irlandais; or jamais le Rév. Henebry n'y a écrit une ligne. De
quoi se plaint-il? Il n'a pas été destitué; il est simplement arrivé ceci : on
ne l'a pas renommé. Voilà le sérieux. Ce qui suit est moins grave.
Le même numéro raconte que dernièrement à Dublin on a joué chez
M. George More, devant un public de trois cents personnes une petite
pièce de théâtre écrite pour la circonstance par le savant M. Douglas Hyde.
Le titre est le « Chaudronnier et la Fée », An tincéir agiis an t-sidheôg. La
fée est une laide vieille âgée de mille ans qui doit mourir le dernier jour de
la miUième année, si elle n'obtient pas, ce jour même, un baiser donné
sur ses lèvres par un homme mortel. Le rôle de cette fée était joué par une
jeune et jolie personne Miss Jane O'Flanagan qui, au début de la pièce,
était -.accoutrée pour la circonstance dans un grand manteau et un immense
chapeau.
D'abord elle demanda un baiser à un chasseur qui passait (M. T. O'Do-
noghue) et qui refusa; puis, rencontrant un fermier (M. P. O'Sullivan)
n'eut pas plus de succès; enfin elle obtint le baiser du chaudronnier
(M. Douglas Hvde) qui rompit le charme, et lui permit de se débarrasser
du manteau et du vaste chapeau qui déguisaient ses atraits. Au début de
Périodiques. i 17
l'article on voit le portrait de Miss Jane O'Flanagan dans sa toilette de
ville ordinaire, trois autres gravures nous la montrent dans son costume
de vieille fée en face du chasseur, du fermier et du chaudronnier. Dans le
Gael on ne voit pas M. Douglas Hyde donnant le baiser à Miss Jane O'Fla-
nagan. Mais chez M. George More les trois cents spectateurs en ont été
témoins.
Ce baiser rappelle les vers de Molière dans les Femmes savantes :
Quoi Monsieur sait du grec ? Ah permettez de grâce,
Que pour l'amour du grec, Monsieur, on vous embrasse.
M. Douglas sait-il du grec? je l'ignore, mais il sait l'irlandais.
Dans le numéro d'août le Gael revient sur le cas du D^ Henebry qui a
été inutilement défendu à la réunion biennale du Clan na Gael et à celle de
l'Ancient Order of Hibernians, fondateur de la chaire de celtique à l'Univer-
sité catholique de Washington.
Le numéro de septembre constate avec regret qu'en Ecosse le nombre
des gens qui ne savent pas l'anglais et qui ne parlent que le gaélique va
diminuant: de 43 758 en 1891, il est tombé à 28706 en 1901. Mais la
Society for Propagating Christian Knoivled^e va faire paraître une nouvelle
édition de la Bible en gaélique d'Ecosse. Le texte a été revisé par une com-
mission de trois membres dont le professeur Mackinnon. Ce sera un vo-
lume in-4 qui se vendra une guinée, soit 26 fr. 48 et qui par conséquent
sera, pense-t-on, tout à fait populaire.
Suivant le numéro d'octobre le nombre des personnes qui en Irlande parlent
l'irlandais et ne peuvent s'exprimer en anglais s'élevait en 1891 à 38 192,
et en 1901 il était réduit à 20 943. Q.uant au nombre des personnes parlant
anglais et irlandais, il était de 642 053 en 1891 et de 620 189 seulement en
1901. Mais la population de l'Irlande a dans ces dix ans diminué de 245 975
habitants, en sorte que la proportion des Irlandais parlant leur langue et
l'anglais était un peu plus forte en igoi qu'en 1891.
Quoi qu'il en soit, un événement qui s'est produit à Londres consolera les
amis de la langue irlandaise. Le lundi sept septembre dernier dans l'église
catholique de la Très Sainte Trinité, Dockhead, Bermondsav, un mariage a
été célébré en gaélique. C'était la première fois qu'à Londres on entendait
pareille chose.
XVII.
La Revue Celtique a dernièrement reçu de M. Schuermans, premier pré-
sident honoraire à la Cour d'appel de Liège, plusieurs extraits de pério-
diques belges où il discute et repousse l'étymologie admise par les roma-
nistes pour le nom des Nutons, anciennes divinités païennes qui persistent
dans la littérature du moyen âge. Nuton suivant les romanistes vient du
latin Neptunus. M. Schuermans croit que ce nom a une origine celtique.
ii8 Périodiques.
Ce nom a dans les textes français du moyen âge une orthographe qui varie:
Nuton, Nuitun, Luitun, Noitun, Netun, Neitun; or on peut voir chez
Alfred Holder, AU-celtischer sprachschat:^, t. II, col. 7^9, que M. Schucr-
mans a public on 1868, dans le Bulletin des comniiss. d'archéologie, p. 39,
une inscription romaine conservée à Celles, province de Namur : Neutto
Tagaiisi (filins). Il prétend que dans cette inscription Neutto est un nom de
divinité. J'ai grand'peine à l'admettre. Mais il y avait en Espagne un dieu
Nelon (Holder, ibidem, col. 738). Sur les Nutons, comparez le mémoire de
M. Ernest Doudon mentionné plus haut, p. 115, n" VII.
XVIIl.
RiVISTA ARCHEOLOGICA DELLA PROVIN'CIA E ANTICA DIOCESI DI COMO, Sep-
tembre 1902. — Mémoire de M. A. Giussani sur deux inscriptions nord-étrus-
ques découvertes en 1900 à Tesserete, canton du Tessin, et sur les inscrip-
tions préromaines des provinces de Come et Sondrio , formant l'ancien diocèse
de Come. On lit les inscriptions de Tesserete ainsi qu'il suit : rkomiii pala,
aai paîa, otiiii pala. Elles semblent ligures et on les traduit « tombe de
Rkomos », « tombe d'Aa », « tombe d'Otios ». Suit un relevé d'après
Pauli des inscriptions pré-romaines des provinces de Come et de Sondrio,
avec excursions sur les territoires voisins, grâce aux écrits de quelques
auteurs autres que Pauli notannnent de M. Kretschmer (cf. Revue Celtique,
t. XXIII, p. 221).
XIX.
Celtia, août, septembre-octobre 1902. — Reproduction du texte breton
et traduction anglaise du « chien de la tète de mort » extrait du volume
intitulé Pipi Gonto (voir plus haut, p. 103). Suite d'une introduction à la
grammaire bretonne par le Rév. J. Percy Treasure. Compte rendu de la
visite faite à Tara le 27 septembre dernier par la Celtic Association. Grâce au
comte Russell tout n'y est pas détruit (cf. Revue Celtique, t. XXIII, p. 364).
XX.
Bulletin Biographique et PÉDAGOGiauE du Musée belge. Le no du
I) octobre 1902 contient un article sur l'enseignement celtique en Europe
et en Amérique, et un compte rendu des trois volumes de M. Loth sur la
métrique galloise. L'auteur de ces deux articles est M. Victor Tourneur,
bibliothécaire de l'Université de Liège.
H. d'Arbois de Jugainville.
Paris, le 20 novembre 1902.
NECROLOGIE
Les études celtiques et la plus ancienne archéologie de la France viennent
de faire une perte considérable par la mort de M. Alexandre Bertrand,
auquel on doit d'abord l'organisation du musée des antiquités nationales
créé au palais de Saint-Germain-en-Laye, ensuite d'importants ouvrages :
Celles, les Gaulois et les Francs dont la Revue Celtique a rendu compte en
son tome II, p. 251 ; Archéologie celtique et gauloise (Revue celtique, t. III,
p. 251); Lrt Gaule avant les Gaulois d'après les monuments elles textes (^Ibidem,
t. XII, p. 472) ; Les Celtes dans les vallées du Pd et du Danube (Ibidem, t. XVI,
p. ici). Un de mes plus agréables souvenirs est celui de la visite qu'en sa
compagnie j'ai faite en Irlande au célèbre monument mégalithique de New-
Grange en 1881. duand on vieillit, ce qu'il y a de plus pénible pour un
érudit est de voir disparaître peu à peu les confrères qui ont travaillé chacun
au progrès dans une branche de la science à laquelle il a consacré sa vie.
Heureusement je vois autour de moi des jeunes gens laborieux et intel-
ligents sur lesquels se fonde pour moi l'espérance du progrès à venir quand
j'aurai disparu. H. D'A. de J.
POST-SCRIPTUM
xvl. Salomon Reinach vient de me communiquer les inscriptions suivantes :
10 COIXNAGI TITALVIS F
ET DVBNAE VIREDONIS F
VXORI VIVS SIBI /
H M H X S
Coinagi Tit.ilvis J(ilii) et Dubnae Viredonis f(iliae), uxori, v!v[u]s sibi (fccit)
H[oc] 7n[onumentum] h[^redem] n[on] s[equetur].
Cette inscription a été trouvée à Thionville.
20 OTENI TOOYTA
KOTAAPOTNIA
5° VECTIT
BIRACI
Ces deux dernières inscriptions ont été découvertes à Ventabren (Bouches-
du-Rhône), par MM. Gérin Ricard et l'abbé d'Agnel. Le nom de femme
Kojaopouvia = Ouadrunia = Petronia est probablement ligure.
H. D'A. DE J.
CORRIGENDA
Revue celtique, tome XXIII.
P. 399, last line, for may read could.
401, 1. 6, for he pledged himself, read she bound him.
1. 22, for over flood read as seems to us.
403, 1. 13, for let them rmii allow them to be let.
404. note I, add The ms. reading, robennach bec should probably be
emended 10 ro ben a chlocc « he struck his bell ».
407, 1. 10, for came read come.
1. 24, for against read in place cf.
409, 1. 8, for let no regret read that no regret mav.
415, 1. 23, for lengthily for read far into.
1. 25, for he rests read they cease.
417, 1. 14, for Wednesday read Tuesday.
419, 1. 22, for wrongful sufFering read impotence.
423, 1. Il, for that foundered read to founder.
432, I. 2'j,for ro-atrig «a^ ro-ataig.
433. 1. 30, for heary read heavy.
For most thèse corrections, and for reading, during my récent illness,
a proof of The Baille of Allen, I am deeply indebted to Professor Strachan.
W. S.
Le Propriélaire- Gérant: Veuve E. Bouillon.
Chartres. — Imprimerie Durand, rue Fulbert.
NOTE SUR LE SENS JURIDIQUE DE /-/T?
Le traire de la saisie qui ouvre le Senchus Môr commence
par la phrase bien connue tcora ferha fira dos nacht Asal^ .
Sur la foi d'une glose de ce passage, fira À. finda, les
traducteurs des vieilles lois de l'Irlande ont rendu ks premiers
mots par trois vaches blanches, et tous ceux qui se sont
occupés de ce texte ont, jusqu'à présent, admis cette inter-
prétation. Cependant, on peut se demander si elle est bien
exacte, càx fir n'est pas, ordinairement, un équivalent de ^nJ
blanc. Ce doute conduit tout naturellement à l'examen des
garants de cette synonymie, et, tout d'abord, à l'analyse de
l'article du glossaire de Cormac qui y est consacré.
Bien que ce glossaire soit d'une importance capitale pour
l'étude de la lexicographie irlandaise, il n'en existe pas encore
d'édition critique, à l'heure qu'il est. Le plus ancien manuscrit
connu, dans lequel il soit contenu intégralement, est le Lea-
bhar Breac écrit en l'an 1400, reproduit en foc-similé par
l'Académie royale d'Irlande; puis, vient un manuscrit du xv^
siècle conservé à l'Académie royale d'Irlande, coté H. S. 224,
dont le texte a été publié par M. Wh. Stokes; et enfin, le
Livre Jaune de Lecan, écrit vers le xv^ siècle, et également re-
produit en fitc-similé. Voici en un tableau comparatif ce qu'ils
donnent :
1. Aiicient Laivs of Irelaud, I, p. 64.
2. Wh. Stokes, Three Irisb Glossarics, Londres, 1862,
Revue Celtique, XXIV.
122
Victor Totinieiir.
Leabhar Breac 267" 29 et ss.
fir. i. find, ut Feacht mac
Sencha dixiî, i. fono/mdiur
tri dirnu di argut airiu ar
no i
teo''a fera ferba fort aenerc
necoscc iler lathi Li'igba li
sùla sochar. Ba head di/zo e-
niuchna echdach
cosc na nerc neclito nechbel
no nechbeoil a halpa do acht
a alpa
Cuiru, i. bai fira. i. finda
ho derga \nd.
Stokes, p. 20.
fir. i. find ut Fachtna mac
Sencha dixit, i. fordomdiur
tri dirnu di argut airiu ar
teora fera (nofira: ferba fon
aenerc necoscc iter lathi
Li'igba li si'ija sochar. Ba-
head din écosc nanerc i,niu-
chna Echdach) echbel no
nechbeo;l a hAlpa toacht
Cuiru, i. baifira, i finda ho
derga ind.
Livre jaune 267" 3 et ss.
fir .i. find, ut est Fachtna mac
Sencha, fortomidiur ir/dirna
do arj^at airae ar teorae ferbai
firae fon oen nerc necuscc it^r
laiihiLugbali sulaisochar. Ba
hed dirto ecusc na nerc niu-
chnae echdi echbeoila hAlpin
do doacht Curi for Ultaib i.
bae findae a didergae. Do
ticdis dino na bai sin echdi
echbeil for ingeilt a haird
echdai echbeil a halbai, a a
crich dalriatioi combitis i
seimniu U\ad toroxal iarom
curi ar ultaib 7 ri.
Les mots «;;o i , niiichiia echdach et a alpa » ont été ajoutés
dans les interlignes du Leabhar Breac.
On voit que les leçons fournies par les deux manuscrits les
plus anciens sont presque identiques : tous deux ont dans le
texte a r teora fera ferba; dans le Leabhar Breac ^ Ve de fera est
pointé au-dessous, et, au-dessus, se trouve écrit 110 i. Par
contre, le manuscrit H. S. 224 a /;(' Jîra en toutes lettres,
mais également dans un interligne, puisque M. Stokcs a mis
ces mots entre parenthèses: la phrase finale est instructive : le
Leabhar Breac fournit une leçon beaucoup plus ancienne que
le H. S. 224; on y lit en effet: ba head dino ecosc na iierc^
nechlo nechbel a alpa no nechbeoil a halpa.
nechto n- manque dans H. S. 224; mais c'est une expression
à retenir. C'est, en effet, le génitif de /r/;/', clan connu par le
glossaire de Cormac 4; quant à Vu qui le suir, Ton ne doit pas
y attacher d'importance : le scribe l'a écrit par inadvertance,
parce que tous les mots qui précèdent ou suivent en ont un
1. erc, earc est glosé /'o, wiche, par O'Clerv. Voy. Revue Celtique, IV,
1880, p. 408, cf. Ô'Reilly, s. v.
2. Je traduirai Alba par (Grande) Bretagne, et non par Ecosse, comme
le fait M. \Vh. Stokes, Cormac s Glossary, transi, by J. O'Donovan, éd. by
Wii. Stokes, Calcutta, 1868, p. 62. Dans les plus anciens textes, en effet,
Alba a le sens de Bretagne. Voy. l'hymne de saint Fiacc, v. 9, etc.
3. îcbt, gén. ecbto, de même que rïinl, gén. renda, etc.
4. S. V. eoffanacht et meracht. Leabhar Breac, 266'' 60 et 269b 12. Stokes,
Three Irish Glossaries, p. 1 8 et 3 1 .
i
Note sur le sens juridique de fi'r. 12 J
à l'initiale. Ce membre de phrase signifie par conséquent :
« c'était donc l'apparence des vaches du clan d'Echhel de Bre-
tagne que saisit^ Cuira. « Il s'en suit que la sentence précé-
dente est une décision arbitrale provoquée par une saisie de
vaches appartenant au clan d'Echbel de Bretagne, qu'exécuta
Cuiru'.
Dans le libellé, les deux plus anciens manuscrits donnent
le mol fera. D'abord, ce ne peut être une variante de f'ira, car
aucune loi phonétique ne permettrait de justifier ici la pré-
sence d'un e au lieu d'un /; on remarquera ensuite que fera
précède ferba ; il entre donc en composition avec lui, et, par
conséquent, doit être sous la forme du thème sans désinences
obliques. Si fira se trouvait dans ces conditions, il devrait se
présenter sous l'aspect de fir. C'est pour cette raison que la
version du Livre jaune de Lecan écrit en corrigeant : ar teorae
ferbai firae. On doit conclure de ces observations que /^m est
un mot tout difiîerent de fir, dont il faut rechercher la signifi-
cation. Or, O'Davoren l'a inséré dans son glossaire; on y
lit 3 : fera, i.fârthain, ut est conAmim-roda-feara,i.cona furthain
do intini. Fi'irthain est expliqué sàsadh no daothain, c'est-à-dire
aisance ou suffisance, par P. O'ConnelH ; en réalité, il
désigne la quantité, la valeur suffisante, pour que l'on ait
assez. Cela ressort de]à de l'exemple cité par O'Davoren, qui
signifie « avec une quantité suffisante de bon beurre ». On
peut en citer d'autres : ainsi, dans la vie de saint Findchua,
1. Le verbe doagaim, qui signifie emmener (Lu. ago) est le terme juri-
dique pour saisir. Voy. Aiicient Laivs, I, 64.
2. L'auteur du remaniement du glossaire de Cormac contenu dans le
Livre jaune de Lecan a éprouvé le besoin de compléter ces renseigne-
ments. -Il ajoute après Cuiru : for Ultaib, c'est-à-dire des habitants de
rUlster. Ceci tend à montrer qu'il considérait le clan d'Echbel de Bretagne
comme faisant partie de l'Ulster, ce que l'on ne peut vérifier ; de même, il
explique ce qu'étaient ces vaches; elles avaient l'habitude, dit-il, de venir
paître des hauteurs d'Echa Echbel de Bretagne dans la province de Dal-
riada, si bien qu'elles étaient à Seimne d'Ulster. Là-dessus, Cuiru les
enleva aux hommes d'Ulster. Mais on ne saurait se montrer trop sceptique
vis-à-vis d'explications aussi tardives, aussi longtemps qu'il n'aura pas été
possible d'en vérifier la valeur.
3. Wh. Stokes, Three Irish Glossaries, p. 90.
4. Wh. Stokes, Lives of Saints of the Book oj Lisinore. Oxford, 1890,
p. 393, a.
r 24 Victor Touniiiir.
rintcndant énonce au roi de Munster et ii sa temnie les
revenus qu'ils tirent de Fan Muilt. Ce sont : œucJ.u'ira fljiim,
OCHS a furrthain d'fhokadh ociis d'itnadh^, etc.: une brebis blan-
che, et ce qui leur est suffisant en tait de lavage et de net-
tovage. Plus loin, toujours dans le même texte, le roi demande
au saint quelles rentes il veut recevoir de lui. Findchua lui
demande: iniach bracha gâcha bai le, cona fnrlhaiii do bJnudh cacha
bliadne-, une mesure de malt de chaque endroit, avec ce qui
est suffisant pour vivre chaque année. Si tel était le sens de
furthain, tel aussi devait être celui de fera ; on peut donc le
traduire par quantité suffisante, valeur suffisante, et l'expres-
sion juridique teora fern-ferba devra se rendre par ■< trois
vaches de valeur suffisante ». On sait en efl'et, que toute pro-
cédure devant avoir des conséquences pécuniaires, devait, en
.vieux droit irlandais, être précédée d'une saisie 5, et il fallait
naturellement que les objets saisis eussent une valeur suffi-
sante, ce qui est exprimé dans la sentence en question.
La phrase est bouleversée par le déplacement d'un com-
plément: iter lathi Li'igba, littéralement entre les balances de
Lugba, c'est-à-dire pesé aux balances de Lugba. Celui-ci dé-
pend, en effet, de tri diriiu di argut, et devrait le suivre. Il a
été rejeté après les mots ar teora fera-ferba fou aeiierc necosc, et
ce déplacement intempestif a eu pour conséquence regrettable
de séparer ecosc de son complément // si'ihi.
Li s II la, littéralement « couleur d'œil », remplit le rôle
d'un adjectif, et se rencontre fréquemment dans l'épopée;
ainsi, la peau de Labraid Luathlam4 devient // su la dans le
combat; c'est aussi la couleur de Cuchulin pour les femmes 5,
etc. Li sala indique donc une teinte que l'on ne peut préciser ;
on peut, à défaut d'information précise, le rendre par la tra-
duction facile de brillant.
Quant à sochar, il ne se rattache en rien à ce qui précède : il
1. Wh. Stokes, Lives of Saints, 2920, et ss.
2. Wh. Stokes, Lives of Saints, 5196, et ss.
5. Voy. H. d'Arbois de Jubainvillc, Eludes sur te droit cettiquc. Paris,
Thorin I, .1895, p. 255, s. (Cours de littérature celtique, VII).
4. Sergtige Coiicutaiiul (éd. Windisch), 31, 10.
5. Serglige Concutaind (éd. Windisch), 38, 6.
I
Note sur le sens juridique de fi'r. 1 2 5
le résume: on le trouve dans le Soichiis Môr avec le sens de
contrat honnête', par opposition aux contrats malhonnêtes.
On peut le rendre par « conditions honnêtes ».
Le texte fourni par le Leabbar Breac doit donc se traduire
comme suit: « J'adjuge trois onces d'argent pesées aux ba-
lances de Li'igba pour elles, (c'est-à-dire) pour les trois vaches
de valeur suffisante, par tête de bétail brillant : conditions
honnêtes. C'était là la couleur des vaches du clan d'Echbel de
(Grande) Bretagne, que saisit Cuiru. C'est-à-dire, vaches //n/^
c'est-à-dire blanches avec les oreilles rouges. »
Comme on s'en aperçoit à la simple lecture, la glose finale
ne peut être exacte : elle explique fera par fini, puis celui-ci
par blanc avec les oreilles rouges. On a vu plus haut ce que
signifie réellement^m; si l'exemple sur lequel s'appuie le glos-
sateur est inexact, il s'en suit que la glose elle-même est né-
cessairement erronée. Plus tard, on a corrigé ecbto n- en
îitchna echdach, que l'on ne comprend pas, mais qui a passé
néanmoins dans le texte du Livre jaune de Lecan. Peut-être,
probablement même, cet iiichna est un dérivé corrompu de
icht.
En dehors de ce texte dont l'inexactitude est patente, fir
dans le sens de blanc ne se rencontre que dans la glose du
passage qui a servi de point de départ à ces recherches. Aussi,
l'on peut se demander avec raison si ce n'est pas là une répé-
tition abrégée du glossaire de Cormac : ar teora fera fcrba, i.
bai fira, i. fnda hô derga ind, devenu simplement fir, i.
find.
Le texte du traité de la saisie feora ferba fira se trouve re-
produit en deux passages fort précieux du Glossaire de Cor-
mac, d'abord, au mot alhgabail, où on lit : na teora ba toisechii
rogab Assal ar Mog mac Kiiadbat-; ensuite, au mot ferb, où
les manuscrits portent, i. Trcde fordingair, i. ferb hô cétanius
1. Ancicnt Laïcs of Ircîaiid, I, 50, 30. — Astad caich in socJiar ocus in a
dochiir ar^air hailiuth in bctha. Glose : sochar, i. cor coniloige.
2. Leabhar Breac 263^76, s. Three Irish Glossaries, p. 4.
1 20 Vicfor Tourneur.
lit est isiiit [Sb]ciicbas iiiâr : tcora fcrha fini. i. tri ha K Or,
remarquons que, dans aucun des deux càs,fira n'est ni repro-
duit, ni interprété dans la glose de la citation du 5('/n'/;//j- tuôr,
ce qui nVût pas manqué de se produire — surtout dans l'ex-
plication précise de l'expression tout entière qui se trouve dans
le second article (au mol fer b) — , s'il avait eu un sens maté-
riel, s'il avait désigné une qualité physique des vaches, telle
que leur couleur. On doit conclure de ce fait que fira a un
sens juridique, sans rapport direct avec le bétail.
Remarquons d'abord que fîr qui signifie d'abord vrai, a pris
tout naturellement l'acception bien connue de juste, un fir-
diiine est un homme juste-; la justice a été ensuite confondue
avec la loi; de là, jir a pris le sens de légal. C'est ainsi qu'il
se présente dans une glose du Senchus Mor, dech nuinge fire'^,
c'est-à-dire dix once légales, où il ne peut v avoir doute.
C'est aussi de cette manière qu'il faut le comprendre dans
l'expression teora ferba fra. Ce furent donc trois vaches
légales, c'est-à-dire ayant la valeur qu'exigeait la loi 4 que saisit
Asal. C'est enfin a cause ^le cette signification que ferba fira
est en quelque sorte un équivalent de feara ferba, comme le
donne la première glose recueillie dans le glossaire de Cormac.
A une époque très ancienne ce sens de légal dut se perdre ;
un interprète mal informé, mais voulant être ingénieux, a
ajouté cette note: i.finda dodergaind, qui a passé en abrégé,
comme on l'a vu plus haut, dans le commentaire du traité
de la saisie, et a fait maladroitement l'objet d'un article er-
roné du glossaire de Cormac.
Victor Tourneur.
1. Leabhar Breac 267» 24 s. Three Irish Glossaries, p. 19. C'est à tort que
M. Wh. Stokes supplée ^/?Ja après /. tri ha.
2. Voy. Windisch, Irisches IVôrterhuch, s. v.
3. Ancient Laws of Ireland, II, 276. — Cumul ficint seoit, i. da teagait
dech mbd, i. leth nuinge, i. dech nuinge fire.
4. Cette valeur a dû varier suivant les époques. Voyez sur là dessus
d'Arbois de Jubainville, Etudes sur le droit celtique, I, p. 289.
TAIN BO FRAICH
The following text is taken from MS. XL, Advocates Li-
brary, Edinburgh, pp. 37-45.
A collatéral version from the Book of Leinster was pu-
blished by O'Beirne Crowe (in the Proc. R. Ir. Acad., Ir. MS.
Ser., 1870); but this book is not now to be had.
Prof. Kuno Mever has published the Egerton MS. version
of this taie (Zcitschr. f. Celt. Phil. IV i. 1902, p. 32-47);
and has at the same time given copions notes coUating the
différent versions.
I hâve endeavoured to make the translation as literal as
possible; and hâve given the text practically as it stands in
the original MS., because there is occasional doubt as to
where the sentences and speeches should be divided. Exten-
sions of ail but the simplest contractions are italicised.
The notes are meant for elucidation of the présent text
onh^ or for the suggestion of a more plausible reading. For
comparison of the différent versions, référence must be made
to Prof. KunO Meyer's text and notes.
Références in the notes to the Book of Leinster (LL.) are
taken from the facsimile: to the Egerton MS. (Eg.) from
Prof. Kuno Meyer's transcription.
128 Alan 0. Andcrson.
THE « REAVING OF FRAECH'S COWS » HERE
FRAECH, son of Idach of the Connanghtmen : a son he
was to Befinn of the Side ; a full sister she to Boinn.
He is the hero that \\as most beauteous of the men of
Erin and Albin, but he was not long-lived. His inother gave
him twelve cows from the Sid-hill : they are white, with red
ears. He dwelt to the end of eight years, with no wife given
to him. Fifty king's sons was the numbcr of his hoiisehold,
ail of the same âge and like to him both in form and in fea-
ture.
Finnabair, daughter of Oilill and Meadb, loved him, from
the great reports about him. This was told to him at his
house. Erin and Albin were ftdl of his £mie and of talcs about
him. After that he cast ^ upon himself to go to speak with
the maiden. He discussed this matter with his people. « Do
thou send then » (said they), « to thy mother's sister, and
let somewhat be given thee by lier of wondrous clothing and
ofgiftsof the Side ». Thereupon he went to (his mother's)
sister, to Boinn, and came into Mag-Breg. And he took fifty
blue mantles : and each was like unto a beetle's lustre^; and
four dark-grey ears were upon each mantle : and with each
mantle a brooch of ruddy gold. And fifty pure- white shirts,
with clasps of gold and of silver upon them. And fifty shields
of silver, with rims. And in the hand of each man a royal-
palace candie 3, with fifty rivets of white bronze in each,
Fifty rings of refined gold on each one. Butt-blades^ of car-
1. Going to a dialogue with the daughter fell upon him. Crowe.
2. Was like to the fiiidrnine of a work of art. Cr.
3. i. e. a spear.
4. Pins of carbuncle uncer them (i. e. the shields) from beneath. Cr,
Tdiii bo Frdich. l 29
buncle on their lower ends, and of precious stones their
heads. They blazed in the night as though they were rays of
the sun. And fifty gold-hilted swords they took; and for each
man to sit upon, a soft grey horse, with a bit of gold. A band
of silver with Httle bells of gold under the neck of cach horse.
Fift}' purple caparisons, with silver fringes out of them, with
buckles of gold and of silver, and with head clasps ^ Fifty
whips of white bronze with crooks of gold on the end of
each one. And seven hounds in chains of silver, and an apple
of gold between each of them. Shoes of bronze upon them.
Therc was no colour that was not upon them. Seven horn-
blowers with them, with horns of gold and of silver ; with
robes of many colours, with golden locks, long and yellov^^,
with shining cloaks. Three druids- were before them, with
diadems of silver overlaid with gold. Shields with embossed
emblems? had each one, with dark crooks, with bars of
bronze*^ along their sides. Three harpers, each with a kingly
countenance.
They set out thereupon after this flishion for Cruachan.
The watchman sees them from the castle when they hâve
corne to the plain of Cruachan. « I see a numerous company
approaching the castle : since Oilill and Meadb took sove-
reignty, there came not ever, and there will not come, a finer
or more brilliant company. I deem it the same as though in a
vat of wine my head should be, with the (fragrant) breeze
that goes over me. The feats and the practice 5 that the young
man who is in it makes, I never saw their equal. He flings
his javelin the length of a spear's cast from him; before it
reaches the ground, the seven liounds in their seven chains of
silver catch it. »
Upon that the hosts in the castle of Cruachan come forth
to behold them : the folk crush one another in the castle ; so
that sixteen men died at seeing them.
1. With drops of gold and of silver, and with head-animals. Cr.
2. Jesters. Cr.
5. With a cover of embroidcry. Cr.
4. With black staffs with tiligrees of bronze. Cr.
5. The activitv and the play. Cr.
1^0 Alan 0. Andeywn.
Tliev dismount in the door of the castle. They unbridle
their horses and let loose their dogs. They hunt seven deer
to tlîc fort of Cruachan, and sevcn foxes, and seven beasts of
the plain, and seven wild boars ; and the youths killed them
in the forecourt of the castle. After that the hounds leap into
Brei. They seize seven otters. They carried thcm up into the
door of the main-rampart.
There they sat down. Men corne froni the king to spcak
with thcni. It is asked of them whence they hâve corne.
Thereupon they name themselves after their true Uneages.
« Fraech son of Idach is hère », say they. The steward tells
it to the king and queen. « Welcomc to thcm », say Oilill
and Meadb. « He is a noble youth », says Oilill; « let him
corne within the stronghold ». A quarter of the house is
granted to them.
This is the fashion of the house : — seven rows ; seven
rooms from lire to wall in the house ail round. A fronting ^
of bronze upon each apartmein ; woodwork (?) of red yew,
ail planed and mottled-. Thrce strips of bronze in the cei-
ling(.^)5 of each room : seven strips of copper from the ox-
cauldron to the rooftree in the house. Of pine was the house
made; it was a roof of shingles that was upon it outside.
Sixteen windows were in the house, and a shutter of copper
on each one. A yoke of copper 4 across the roof-hght. Four
corner-poles of copper ail ornamented with bronze upon the
apartment of Oilill and Meadb, and it in the very centre of
the house. Two frontings of silver about it, overlaid with
ijold. A rod of silver in the front reached the mid timbers) of
the house ; they stretch round the house "^^ ail round trom one
door to the other.
They hang up their arms in that house; they sit, and wel-
1 . A rail. Cr.
2. A partitioning of red yew, under variegated planeing ail. Cr.
5. The skirting. Cr.
4. A tic of brass. Cr.
5. Girders. Cr.
6. The house was encircled. Cr.
Tdhi bô F; aie h 1 3 1
corne is given to them. u Welcome to thcm », say Oilill and
Meadb. ^
« It is that they hâve corne for », says Fraech.
« Let not this be a journey for strife » ^ says Meadb.
Meadb and Oilill play chess after that. Thereupon Fraech
takes to playing chess with a man of his people. They were
beautiful -, the chess things: a board of white bronze, with
four ears and clbows of gold; a candie of prccious stone
giving light to them ; gold and silver the mcn that were upon
the board.
« Prépare ye food tor the youths », says Oilill.
« That is not what I wish », says Meadb; « but to go to
play chess yondcr with Fraech ».
« Rise and do it, I deem it good », says Oilill.
Thereupon she played chess \vith Fraech. His folk mean-
while were cooking the animais.
« Let thy harpers play to us », says Oilill.
« Let them play indeed », says Fraech.
A harp-bag of otterskins round the harps, with their bor-
dering of scarlet leather 5 under their adornment of çold
and ot si ver. The skin of a roe about them in the middle : it
was as white as snow ; dark grey spots in its centre. Linen
cloths white as the swan's raiment about the strings. (The
harps of gold and silver and white brcÊize, with figures of
serpents and birds and dogs in gold and silver. Whenever
those strings were touched), thèse figures thereupon ran
about the men ail round.
Then they played to them ; so that twelve men of their
household died of weeping and sadness.
Sweet and tuneful were thèse three ; and they were mel-
lower even than Uaithne4. The famous Three were three
full brothers, Tear-bringer, Smile-bringer and Sleep-bringer
by name. Boinn of the Side was the mother of the Three. It
is from the music which Uaithne, harp of the Dagda, played,
1. It shall not be a habitation for begging contention this. Cr.
2. It was a beauty of a chessboard. Cr.
j. Adornment of ruby. Cr.
4. And thev were the Chants of Uaithne. Cr.
I :;2 Aldn 0. Andcrsori.
th;U the Three are namcd. When the woman was in child-
birth, it wept for sorrow ovcr the sharpncss of the pangs at
hrst. It Nvas a smile and a laugh it phiyed in the middle, for
jov of tlie two sons. A sweet sleep it phiys ■ — the last son
— for the heaviness of the birth. Whence Nvas named the
third part of nuisic. Aftervvard Boinn awoke out of the sleep.
a I accept » said she, « thy three sons, Uaithne of perfect
ardour, since there are Sleep-bringing and Smile-bringing
and Tear-bringing upon cows and \\'omen who will go with
Meadb and OiHU. Men shall die, ^Yho hâve an ear for iiarnio-
nies^ ».
They cease from the playing after that in the palace.
« Majestically it came- », says Fergus.
« Distribute to us », saysFraech, « the food ». They bring
it in. Lothur steps on to the floor of the house : he distributes
to them the food. Upon his palm? he divided each joint with
his sword, and there was not redistributed fell or flesh4.
Since he assiniied dividing food was never wasted under his
hand.
They vvere three days and three nights at the playing of
chess, by (the light of) the multitude of precious stones in
the Company of Fraech. After that Fraech addresses Meadb:
« Well hâve I won from thee 5 », says he. « I take not thy
stake from the chess ; let there be no loss of honour therein
to thee^ ».
« From thy coming to this castle, this is the day which
seems longest to me 7 », says Meadb.
« That is not strange », says Fraech, « three days and
three nights are in it ».
Upon that Meadb rises ; she thought it shame that the
vouths should be without food. She goes to Oilill and tells
it to him : w A great deed hâve we done », says she, « the
1. Bv the hearing of art from them. Cr.
2. It is rushing that has cOme. Cr.
5. On his haunches. Cr.
4. And he useci not touch the eating of the méats. Cr.
$. It is well we hâve been entertained by thee. Cr.
6. That there be not a decay of liospitality for thee in it. Cr.
7 Since I am in tliedun, this is the day which I deeni quiet. Cr.
Tdin bô Fràich. î^^
youths who hâve corne to lis from outside to be without
food ').
« Thou preferrest playing chess », says Oilill.
« It hinders not the distribution to his folk through the
house. Il is three days and three niglits », says she. « But
we noted not the night, through the white Hght of the pre-
cious stones in the house » .
« Let them cease from their laments ' (?) till distribution
is made to them ». Thereupon distribution is made to them;
and it was well with them ; and they continued three days
and three nights at the feasting.
It is then that Fraech was bidden into the speech-house,
and the question (put) to him- what had brought him.
« PleasinCT to me » savs he, « is a visit to vou ».
« Truly not ill-pleasing to the household is your acquain-
tance », says OiiHl. « Your présence is better than your
absence ».
« We will stay then », says Fraech, « another week ».
After that they stay in the castle to the end of a fortnight;
and cach day they hunted towards the castle. The Con-
nauglumen came to see them.
Fraech was troubled that he had no speech with the maiden,
for this was the purpose which brought him. One day he
rises at the end of night to wash at the river. It is then that
she too went with her maid to wash. He takes her hand.
« Stay to speak with me », says he. « It is thee we hâve
come for ».
« It were truly welcome to me », says the maiden, « if I
could> : I can do nothing for thee ».
« Tell me, wilt thou flee with me ? » says he.
« Indeed I will not flee », she says, « for lam the daughter
of a king and queen. There is naught of thy display that I
learn not from my people ; and it will be my choice to go to
thee. Thee hâve I loved. And take thou with thee this
1. Cbanting. Cr.
2. It is asked of him. Cr.
3 . Il I were to come.
I ^4 ■•1/''^ 0. An Je r son.
thumh-ring », sa^vs the maidcn, « ;ind it shall bc as a token
betwcen us. My mother gave it to me », she says, « to lav it
by; and I will say that I hâve losi it ».
After that they part.
« I fear » says OiHll, « the llight of yonder maiden with
Fraech : though she would be given to him for a price, and
(on condition) tliat he would conie to us with bis beasts to
help us at the Reaving. »
Fraech goes to thcni into the speech-house. « Is it secret
conférence ye hold ? » says Fraech.
<c Thou wilt ht in it », says OiUU.
« Will ye give to me your daughter ? » says Fraech.
The people look one upon another ^
« She shall be given », says Oilill, « it a bride-gift be given
as is asked. »
« It shall be thine », says Fraech.
« I ask three score ofdark grey horses », says Oilill, « with
their bits ofgold; and twelve milch kine, each one of which
gives milk (for fifty) to drink, and a white calf, red-eared,
with each one ; and that thou comest with me, with ail thy
host, and with thv musicians, to take the cows from Cuailne :
and my daughter will be given to thce, provided that thou
comest. »
« I swear by mv shield, by my sword, by my war-gear, I
would not give that as bride-gift even for Meadb ». He goes
from them out ot the house.
Tliereupon Oilill and Meadb speak with one another. « It
will incite against us many of the kings of Frin it he takes
the niaiden. VVhat is best, let us go after him and slay him
straightway, ère he bring destruction upon us. »
« Evil is that », says Meadb, « and it is a dishonour to
us. »
« It will be no dishonour to us », sa3's Oilill, « the way
that I shall plan it. » Oilill and Meadb go into the palace.
« Let us go out », says Oilill, « and see the hounds hun-
ting till mid-day, and until they are tired. »
I. Tlie liosts will clearly sce she shall be given. Cr.
Tâ:n bô Frâich. 1 55
Afterwards they ail go out to the river to bathe. « It is
told to me », says Oilill, « that thou art a good swimmer.
Corne into this pool and let us see thy swimming. »
« What of this pool ? » he says.
« We know no danger in it », says Oilill. « Bathing in it
is fréquent. » Thereupon Fraech puts his clothing oti him
and goes into the pool, and Icaves its helt above. Then
Oilill opens Fraech's purse bchind hini, and the ring was in
it. Oilill recognises it. « Conie O Meadb ! » says Oilill.
Then Meadb cornes. « Knowest thou that?» says Oilill. « I
do », she says. Oilill casts it down into the river.
Fraech noticed that thing; and saw this, that the salmon
leapt to meet it and caught it in its mouth. He springs
towards it and seizes its gill. He goes to the land, and hrings
it to a hidden place in the bank of the river. Then he pro-
ceeds to corne out of the water.
« Corne not », says Oilill, w till thou bring me a branch
from the rowan-tree yonder, on the bank of the river. Bcau-
tiful to my thinking are its berries. »
Thereupon he goes away, and breaks a branch trom the
tree, and takes it on his shoulder' into the water. This then
was the sayingof Finnabair : «A beautiful thing ye see-. » She
thought it the more beautiful to see Fraech over a dark pool
— the body ofgreat whiteness, the hair of great beauty, the
face of comeliness, the eye of grey ; and he a lissome youth,
without fault or blcmish; his face narrow below, broad
above, and he straight-limbed and flawless : the branch with
the red berries between his white throat and face. It is this
that Finnabair said : « I havc seen nothing that would ap-
proach him halfor tliird part for shapeliness ».
After that he flung to them the branches out ot the water.
« Splendid and beautiful are the berries; bring us more of
them. » He goes out again into the middle of the water. The
•Beast seizes him in the water. « Bring me a sword 5 », says
1. At his back. Cr.
2. Is it not beautiful he looks. Cr.
3. Crowe, Hterally : Let a sword come îo me from you.
1 36 Alan 0. Andcrson.
he. And there was no man upon the shore who dared to
give it to him through fear of Oilill and ot Meadb. Upon
that Finnabair throws off her clothing, and springs svith the
sword into the water. Her father casts a five-pointed spear
the length ofaspear's throw down, and it goes through her
two tresses; and Fraech caught the spear in his hand. He
leaps up over the spear ashore', with the Beast still in his
side. He hurls the spear with the prowess of weapon-wiel-
ding tribes -, so that it goes through the purple robe and
through the shirt that was on Oilill. Upon that the young'
men gather round Oilill. Finnabair cornes out of the water,
and leaves the sword in the hand of Fraech : and he smote the
head from the Beast, so that it remained on his side; and he
brought the Beast with him to land. It is from this is named
the « Black Linn of Fraech », in Brei, in the lands of Con-
naught.
Thereupon Oilill and Meadb go into tlieir castlc. « A great
deed hâve \ve done », says Meadb. « We regret », says
Oilill, « what we hâve done to the man. As for the maiden »,
says he, « she shall die to-morrow night, and it shall not
be the fault of taking the sword that will be (ascribed) to
her. Make ye a bath for this man, a broth of fresh fat, and
cow's flesh minced by adze and by axe ; and bring him into
the bath ». Ail was done as to that thing even as he said.
Fraech's horn-blowers go before him into the castle. They
play so that thirty men of the spécial friends of Oilill die of
themelody3. Thereupon he goes into the castle and enters
the bath. The women-folk gather round him al the vat to
chafe him + and to wash his head.
Then he was taken out and a bed was laid for him. And
they heard something, a wailing upon Cruachan. Thrice
fifty women were seen, with purple tunics, with green head-
gear, with silver bracelets upon their wrists. Messengers go
1. So MS. In Eg. and LL : He throws the spear up ashorc.
2. Lets it fly with a charge of the methods ot playing of championship.
Cr.
3. Die for pleasurableness. Cr.
4. For ablution and for washiug of liis head. Cr.
Tdin bô Frdich. 1 37
to them to learn the taie of wherefor they lamented. « Fraech,
son of Idach », says the woman. « the favourite son » says
the woman, « of the King of the Side of Erin «. With that
Fraech hears the wailing. « Lift me out », says he to his
folk; « this is the weeping of my mother », sa3's he, « and
ofthe women of Boinn. » Upon that he is lifted out and
carried to them. The women come round him and carry
him away into Cruachan.
At nones on the morrow^ this is what they saw. — he
comes, quite whole, without hurt or blemish, with fifty
women around him — alike in âge, in aspect, in beauty, in
sweetness, in size and in form, with features of women of
the Side, so that there was no recognising of one from ano-
ther of them. Folk were well-nigh smothered (in the crush)
around them.
They parted in the door of the stronghold. They give
forth their weeping as they go from him, so that they dis-
tracted the people in the stronghold. It is hence comes the
« Wailins; ofthe Women of the Side », ofthe musicians of
Erin.
Thereupon he goes into the castle. Ail the folk rise to
meet him, and give him welcome as though it were from ano-
ther world he came. Oilill rises, and Meadb ; they make
apology to him for the hurt they had caused him % andthey
make peace.
They take to feasting in the evening-. Fraech calls a lad of
his Company : « Go out » says he, « to the place where I
went into the water. I left a salmon there. Take it to Fin-
nabair. Let her charge herself with the care of it. Let the
salmon be well cooked by her: the ring is inside the salmon.
I think it likely that it will be asked of her tonight?. » Wine-
mirth seized them, and music and play delight them.
Then Oilill spoke : « Bring to me ail my jewels », said he.
They were brought to him, and lay in front of him. « Won-
1. For the attack they had made at him. Cr.
2. At once. Cr.
5. It will be set to us tonight. Cr.
Revuc Cdùquc, XXIV. 10
i
I ^8 AliUi 0. Andcrson.
drous, wondrous! » says everyone. « Call to me Finnabair »,
says he. Finnabair cornes to them, with fifty niaidens around
her.
« O daughter », says Oilill, « the ring which I gave to
thee last year, hast thou it yet ? Bring it to me, that the
young men may see it. Thou shalt hâve it afterwards. »
« I know not », she says, « what was done with it. »
« Find out, forsooth », says Oihll. « It is needful to seek
it, or for thy hfe to go out from thy bod3\ »
« That is not fitting », say the youths; « there is much
that is good hère already. »
« There is not one of my jewels that shall not go for the
maiden's sake », says Fraech, « because she brought the sword
to me in pledge of my hfe. »
« Thou hast naught amongst thy jewels that will help
thee, if the ring come not from her », says Oihll.
« I hâve not the power to give it », says the maiden. « Do
with me as thou wishest. »
« I swearby the God my tribe swears by % thou shalt die^,
if it come not from thee », says Oilill. « It is for this that it
is sought of thee, because it is difficult. For I know that
until the men who hâve died from the beginning of the
world come again, it comcs not out of the place into which
it was cast. »
« Well, it will not come for treasure or longing », says
the maiden, « the jewel which is asked for. — Let me go
that I may bring it, since it is often that it is asked for ».
« Thou shalt not go », says Oilill, « but let some one go
from us to fetch it. »
Finnabair sends her maid to fetch it. « I swear by the God
my people swears by, if it be found, I will be under thy
power no longer, even ïîforsaroh be my occupation. »
« I shall not hinder thee, though it were to the groom thou
shouldst go, if the ring be found », says Oilill.
1. I swear the oath my territory swears. Cr.
2. Thy flesh shall perish. Cr. Literally : thy lips shall die.
3. Though I shouid be at great drinking continually. Cr. !
Tàin bô Frdich. 1 39
Thereupon the maid hrought the plate into the palace, and
upon it the salmon, cooked, and dressed with honey; it was
well prepared by the maiden ; and below upon the salmon
was the ring of gold. Oilill saw it, and Meadb. Afterward
they look upon Fraech^; and he looked at his purse.
« Me thinks it is testified- that I left off my belt », says
Fraech. « By the truth of thy Kingship », says Fraech, « tell
what thou didst with the ring. »
« That shall not be hidden », says Oilill. « Mine is the
ring thou hadst in thy purse. I know it is Finnabair who
gave it to thee. It is therefore that I cast it into the deep pool.
By the truth ofthy honour and thy hfe, O Fraech, tell after
what fashion was accomplished the bringing of it out. »
« It shall not be hidden from thee », says Fraech. « The
very day I found the ring in the door of the stronghold, I
knew that it was a precious jewel. It is for this that I laid it
by heedfully in my purse. I heard, the day that I went to hte
water, the maiden who had lost it seeking for it. I said to
her, « What reward wilt thou give me for finding h? » She
said to me, she would give a year's love to me. It chanced
that I had not brought it with me : I had left it behind in
my house. We met not (till \ve met) at the giving of the
sword into my hand in the river. After that I saw when thou
didst open the purse, and didst cast the ring into the water.
I saw the salmon which leapt to meet it and caught it in its
mouth. Thereupon I caught the salmon, put it up in the
mantle, and sent it into the hand of the maiden. And it is
that salmon which is on the plate. »
The bewilderment and the surprise of thèse taies occupy
the household. a I shall not set my mind upon another
youth in Erin after thee », says Finnabair.
« Pledge thyself to it and come to us », say Oilill and
Meadb, « with thy cows to the Cattle-reaving from Cuailne :
and when thou comest again from the East with thy cows,
then shall ye wed that very night, thou and Finnabair. »
\. After that Froech looks at it. Cr.
2. Methinks it is for proof I left my girdle. Cr.
140 Alan 0. Anderson.
« I will do that thing », says Fmcch. After that they abide
there till the morrow.
Fracch makes ready with his folk, and they bid farewell to
Oilill and to Meadb. Then they départ to his lands.
It chanced that meanwhile his cows had been stolen. His
mother came to him : « Not fortunate ^ thy journey » says
she, « which has been made. It will cause great harm to thee.
Thy cows hâve been stolen, and thy three sons, and thy
wife, and are at the Range of the Alps. Three of them are
in Northern Albin with the Picts. »
« Tell me, what shall I do ? » says he to his mother.
« Thou shalt not s;o to look tor them. Thou wilt not o;ive
thy life for them », she says. « Thou shalt hâve other cows
from me. »
« Not thus is it », says he ; « It lies upon my honour and
upon my life to go with my cows to Oilill and Meadb for
the reaving of the cows from Cuailne ».
« What thou seekest », says his mother, a will not be
attained. » And with that she goes from him.
Thereupon he sets off with thrice nine men, and a hawk
and a leash-hound with them; till he came into the land of
Ulster, and met with Conall Cearnach at the mountains of
Boirche. He tells his difficulty to him.
« Not fortunate for thee », says that one, « will be the
thing (which is upon thee). A sore trouble is upon thee^ »,
says he ; « what is thy purpose in it ? »
« Thou wilt help me 3 », says Fraech, « and go with me
whatever time we meet. »
« Yea, I will go, » says Conall Cearnach.
They set out, the three 4 of them, over the sea, across the
North of England, across the Sea of Icht, to the North of
Lombardy, till they came to the Mountains of Alps. They saw
in front of them a girl herding sheep. <( Let us two go, O
Fraech », says Conall « and let us speak with the woman
1. Not active of journey hast thou gone. Cr.
2. Much of trouble awaits thee.. though in it thy mind should be. Cr.
3. It occurred to me. Cr.
4. That is. the three nines. Cr.
Tain bô Frdich. 141
yonder; and let our youths stay hère ». Thereupon they
went to speak with her. She said, « Whence are ye ? » « Of
the men of Erin », says Conall.
« Not fortunate truly for men of Erin is their coming to
this land. Of the folk of Erin is my mother. »
« Thou wilt hclp me for fricndship's sake. Tell us some-
thing of our wanderings. What kind of land hâve \ve come
to ? »
« A grim and fearful land, with fierce youths, who go ono
every side to take cattlc and women and raiment ^ », says
she.
« What is the last thing they hâve taken ? » says Fraech.
« The cows of Fraech, son of Idach, from the West et
Erin; and his wife, and his three sons. His wife is hère with
the king. Tiiere are his cows, in the land before you. »
« Thou wilt come to our aid », says Conall.
« Little is my power save knowledge of the woman -. »
« This is Fraech », says Conall, « and they are his cows
that were taken. »
« Do ye think the woman taithful ? » she says.
« Though we thought her faithful when she went, yet we
think her not faithful since she came. »
« The woman who tends the cows, go ye to her. Tell her
your need. Of the people of Erin her race, of the Ulster-folk
in spécial. »
They go to her; they accost (?)> her, and tell her their
race : and she gives them welcome.
« What has brought you ? », says she.
« Trouble has brought us », says Conall. « Ours are the
cows and the woman who is in the stronghold. »
« It will not be fortunate for you, in sooth », says she,
« to go against the woman. Harder for you than ail else », says
she, « is the serpent which guards the stronghold. »
« Name me not4 », says Fraech. « I think her not foithful.
1. Captives. Cr.
2. LL: save knowledge only.
3. They receive her. Cr.
4. She is not my countrv name. Cr.
142 Alan 0. Anderson.
I think thoLi art faithful- We know that thou wilt not deceive
us, since thou art of the Ulster-folk. »
« Who of the Ulstermen are ye? » says she.
« Hère is Conall Cearnach, the best warrior among the
Ulstermen », says Fraecli. She throws two hands upon the
neck of Conall Cearnach. « The Destruction will arrive this
time ^ », says she, « seeing that he has comc. For it is to him
was prophesied the destruction of this castle. Let me go
hence », says she. « I shall not be at the milking of the
cows. I shall leave the stronghold with open gâte: it is I who
tasten it. I shall say that the calves were sucking-. Ye may
come into the castle, if but they are asleep5. Most grievous
for you is the serpent which is at the castle ; many hosts are
destroyed by it4. » « Thus shall we go », says Conall.
They go against the stronghold. The serpent springs into
the belt of Conall Cearnach, and they pillage the castle
straightway. Thereupon they rescue the wife and the three
sons, and take what is best of the jewels of the castle. And
Conall looses the serpent out of his belt, and neither of them
did harm to the other.
And they go into the realm of the Northern Picts, so that
he takes from there three oftheir cows.
And they went to the castle of Ollach mac Briuin, into
Aird hUa n-Eachdach. It is there that Conall Cearnach's man
died, while driving the cows: Biccne son of Laegaire by
name. It is from this comes a Inber mBiccne », at Bennchur.
And they brought their cows across from there. It is there they
cast their horns from them ; so that from this comes « Tracht
mBeannchuir. »
Thereupon Fraech departed to his land, and his sons and
his wife and his cows with him : so that he went with Oilill
and Meadb to the Reaving of the Cows from Cuailne.
THE END. Amen.
1. Has come in this expédition. Cr.
2. It is for drink the calves wcre sucking. Cr.
3. Come thou into the dun when they are sleeping. Cr.
4. Several tribes are let loose from it (i e. of serpents). Cr.
Tdin bô Frdich. 14:;
TAIN BO FRAICH ann so
Fraeach macc idhaich do chonnachtaib. Mac side do befinn
a sidaib. Deirb siur saide do bofinn. IS é laeach as aille bai
ann d'kraib e'ircnn 7 alban. Acht ni ba suthdin.
Dobert a mcilbair di bai déc dô asin t-sid it é finna ôderga.
Bai treabad occa co ceann ocht mhl'iadiia (p. 38) cen tabairt
mna chucca. Cae£ra mac ris; robe lin a theao;laich cornais com-
chiitrama fris uile cter chruth 7 ecoscc. Carthair^ finnabair
ingean oililla 7 meadba ar irscelaib. Adliadar dosom occa
thaig. Ro ba lan eire 7 alba dia allad 7 dia scelaib. lAr suide
do chorastar fliir dul do agallaim na hingeine immaraig fri
muinntir anisin. Tiagar Liait din co siair do matJmr- co tucc-
thar ni do etach ingnathach 7 do aiscceadaib side duit uaidi.
Luid iarum co siair [a mathar] .i. co boinn combai a muig
breg 7 dobert caeanz mbrat ngorm 7 ba cosmail cech ae ré
finndruine' ndoile 7 cethora oa dubglassa for cech mbrut 7
mileach ndergoir la cach mbrut 7 leinte bangeala co tuaigmi-
laib ôir 7 airgid iumpa 7 caeca sciath n airgide co n-imlib 7
caindeall rigthige illaim cech aé 7 cacca seamann finndruine
ar gach n-ae. Caeca toracht di or forrloiscthe in cach n-ae.
Eirmitiuda di charmoccol foib anis et di leachaib logmaraib a
n-airiarn. No lasdais a n-aidche amal beitis ruithni greni 7
caeca claidim n-orduirn leo et gabar bocglas fô shuide cech
fir. 7 beilge oir friu. Maellann argait co cluicinida4 oir fo
braigid cech eich. Caeca acrann corcra co snaithib airgid eistib.
Carthui Eg. carthai LL.
« Tiagar uait didiu », ol a muinntcr, « got fiar ». Eg.
Pria druimni dùile. Eg.
Cluciniu LL. cluiginib Eg.
144 "^^^^ ^- ^"'^ffion.
Co siublaib^ oir 7 argaid 7 co (p. 38, col. 2) ceinnmilnib.
Caeca echluscc finndruine co mbaccana orda for chinn cech aé.
Et secbt milchoin i slabradaib airgid 7 uball n-oir etcr cech
n-ae. Brocca creduma umpu. Nocho roibe dath nad beith
inntib. Morfeisir corrnaire leo co corrnaib ôrda 7 airgdigib co
n-edaifîîib illdathachaib co mongaib ordaib siadbuidib co lean-
naib etrachtaib. Badar tri druide reimib co minnaib airgid fo
dior. Sceith co fethul chonduala la cech n-aé co cirbaccanaib^
co n-easnadaib creduma iarna thaebaib. Triar cruitiri 5 co
n-ecoscc rig im cech n-ae.
Dochumlatt ass iarum do chruachnaib cosin ecoscc sin leo.
Dosneaccaid in derccaid don dun intan do dechadar co mag
cruachna. Dirrimm atchiussa don dun inna lin o gahsat oilill
7 meadb flaith ni cos tainic riani 7 ni cos tiuccfa dirimm hus
chaime nd bus ainni. IS eu ma leam beit a tulchoba fina no
beth mo cheann lasin ngaith dothaed tairrsium^. Abras 7
abairt dogni in t occlach fil ann nochon accasa riam a chu-
truma. Fôcheird a bundsaig rôat n-urchora uad. [rejsiu co tri
ria talani nosgaibet na5 secht milchoin na^ secbt slabradaib
airgid.
Lasodain dothiagaid na sluaig a dun chruachan dia ndeach-
sain imm«5muchaid in daine isin dun co n-aptadur se fir dec
aco ndécsin (p. 39). Tairling[it] a ndorus in duin. Scoirit a
n -eocho 7 leicid a milchono. Doseannaid na sccbt n-aige do
raith cruachan 7 secht sinnchu 7 secbt mila muge 7 secbt turcca
alita co ndorubadar in oicc asin urrlainn in duine. lArsin fo-
chertad in milchoin bedc i mbrei. gabait secht ndohurchona.
Dosbertadar dochum na harda a ndorus na primratha. Dei-
sidar a suidiu. Dotiagar on rig dia n-agallaim. IMchomarccar
cia bo chan doib. Nodojsloindid iarum iarna sloiimte fire.
Fraeach mac idaig annso ol siad. Raitte in rachtaire frisin rig
7 in rignai. Fochean doib ol oilill 7 meadb. IS ôclach an fil
1. Siblaib LL. siblannuib Eg.
2. Cirbachlaib LL. cirbachluib Eg.
3. Cruittirc LL. cruiti Eg.
4. tairsiu LL.
5. MS. na na.
6. cona LL. gusna Eg.
Tdin bô Frdich. 145
and ol oilill. taed isin les. Doleiccter doib ceathraimthi in
taige. Ed a ecoscc an taige.
Seacht ordd ann. secht n-imdai o thein co fraig annsin
taig imecuirt. Airenach do creduma for cech n-imdai. Aurrs-
cartad deirggiubar fo mreacht runchain^ uile. Tri sdeiil chre-
diimai i n-aulaith ceclia himdai. Secht stialla umai on damda-
baicli co cleitlie asin tig. De gius dognith in teach ba thuga
slinnead bai foir dia n-eachtair. Batair se seinistir dec asin taig
7 comlae umai ar cacli n-ai. Cuing umai darsa torrles. Ce-
theor ochtga umai for imda oililla 7 meadba immdernide de
chredumai uile asi aceirtmedon in taige. Da auraineach argaid
impe fo diôr3.
(p. 39, col. 2). Flescc airgid asin airinach rosaeigid midlissiu
in taige timchillid a teach immecuairt on dorus colaile.
Arocbat a ngaiscidu isin taig sin sedaid 7 ferthair failte friu.
Fôchen daib :! ol oilill 7 meadb. ISed dorochtadar4 ol fraech.
ni ba durais ar airbaig 5 on ol meadb. IMbrig meadb 7 oilill
ficheall iarsin. Gabaig fraech iarum imbert fichli ria ter dia
muinntir. Ba cainide fichilla^. Clar finndruine ann co ceitho-
raib auaib 7 uillnib oir. Cainneal do lig lôgmair ôc fursannad
doib. Or 7 argat in fuirinn bai forsin clar. Urgnaid biad
donaib ôcaib ol ailill. Ni head as occob[or] lium or meadb.
Acht dul d'imbert na fichlli thall fri fraech. Eirg dô is maith
Humsa oloiHU. IMbert in fichill iarum 7 fraeach. Bai a muind-
tir coleic ac fuine na tladmil. Sennet do chruittir/7 dunn ol
oilill fri fraeach. Seinnit eim ol fraeach. Crotbolg do chroicc-
nib dohorcbûn umpo cono n-imdenum do parttaing fo ri-im-
denum di ôr 7 argad. Biann n-erbad umpo ameadon. Ba
giligter snechta. sealla dubglassa ina medonaide. Bruit lin
gilidter fuan ngeissi ima teta sin. [Crota di or 7 arccut 7 fin-
druine co n-delbuib nathrach 7 en 7 milcon di or 7 arccut.
1. fomreachtruncaifi LL. fo mbrectrad cain Eg.
2. fo diorad airgit Eg.
5. duib Eg.
4. Is ed doroachtamar Eg.
5. MS. aigbaig : sic LL.
6. ba cainside iarum in fi[d]chell .i. clar findruine and Eg.
7. cruiti Eg.
146 Alan 0. A II Jet son.
Amail nogluaistis na teta sin]', IMarcithidis na dcalba sin
iarum ina Hru imme cuirt. Sennait doih iariim co n-apatar da
ter déc dia muindtir la cai 7 toirrsi. Ba cain 7 ba binn in
triar so 7 batar caine uaitne ^ insein.
(p. 40) ISe in triar irrdaricc tri dearbraithri .i. gol- 7
gean-7 [sjuantraiges. Boinn a sidaib a miUbair in triur. IS
don cheol scafiiinn uaithne cruit in dagdai ainmnigter a triur.
INtan nibai in ben occa lamnad. ba gol mairg lee la guire na
n-idàn itosach?. Ba gean 7 ba gairc'i arbith ar medon ar im-
tholtain in da mac. Ba suan ailgine arabeiti in mac deiginach
ar thruime ina breithe. conad de ro hainmnigead trian in
chiuil dofuisig 5 iarum asin t-suan i boind. Afurtoim-si ol si
do thri mie a uaichni lanbrotha fobith file suantraide 7 geinn-
tride 7 goltride ar buaib scco mnaib do thaesat la meidb 7
oilill. Atbelat fir la cluais nglesa doib. Anait don t-seanmuim
iarsin isin rigthig. is segaind^ dofanicc ol ïcrgiis. Foglaid 7
duind ol fraech a mbiad tucaid astech doching lothur for lar
in tige fodaile doib a mbiad for derrnainn no ronnagh cach
n-aighe conachlaeidiub 7 ni aidled toind^ na feoil. O gabais
rannainr/;/ ni archiuir biad fo laim riam. Batur tri la 7 teora
aidche oc imbert na fichilli. Lai immet na lie logmur i teglach
fraich. lArsin adgladar fraech meadb IS maith rongab//.v frit ol
se ni biur do thochaill dind fichill — Na roib mcth n-enigh
daeit ann. O tusa asin dunsa is ed laithe in so as siam lium ol
meadb. Deithbir on ol fraech. atat tri la 7 teora aidchi and.
La sodain atraiç meadb ba meabul lee huith donaib ocaib cen
biad luid co hailill raite fris Môrgnim dorigcnsum ol si inn
oie inechtar donangatar (p. 40, col. 2) dohelh ccn biad. Diliu
duit imbert fichilli ol oilill. ni derban in fodail dia muinntir-
seom seathnu in taige atat tri \à 7 teora aidche and ol si Acht
1. Omission Csupplied from Eg.) in MS. froni tcta sin to tcta sin.
2. câini ùaitni LL. cain huaitni Eg.
5. MS. na n-id;in. ITosacli ba.
4. ba gen 7 failte arbitli LL. gen 7 gaire 7 failte Eg.
5. dofiussig LL.
6. scgond LL. segonnd Eg.
7. Change of hand : foglaid... immacallamae.
8. MS. teind. ni aidletli toinn na feôil LL. ni aithleth ieoil na tunn dô.
Eg.
Tdin bô Frdich. 147
natanairigamar in aidche la bansoillsi na lig logmar isin tig.
Apraid riu or ailill. Anat dianacuinib co fodailter doib. Fo-
dailter doib iarum 7 ba maith romboth friu 7 ansat tri la 7
teora aithche and forsant[l]edug//^f. IS iarum conacrand^ Fraech
isa tech immacallamae 7. imcaemrus - do cid dodnuccai. IS
maith ol se lium celide libsi. Ni holcc eim lasa teaglach for
ngnas ol oilill. is ferr for tormach oldas for ndigbail. Anlimni
din ol fraech nach j"rr/;/muin. Anait iarsin co ceann caec[thig]is
issin dun. Et t//jfunn > doib cech aen la dochum in duine.
Dosaeigdis connachta dia ndescain. Ba himnid la fraeach cen
agallaim na hingeine. Seach ba he les nod mbert. Laithc
n-ann atraig diud aidche do indlad do abainn. IS é tan do
luidh si on 7 a hinail[t] do indlat. Gabaid-som allam-si An
rim agallaim ol se. IS tu dorochtamur. IS fochean liumsa
eim ol in inçean ma cotisainn. Ni chumcaim ni duid. Ceist
in elafa lium ol se. Ni elub eim ol si onis am ingein rig 7
rigna. Ni fil dod [d]aidbri-siu nach ameta-sa o[m] muinntir 7
bidh hé mo thogassa di;w4 dul chucadsa is tù rochanis 7 ber-
si lat ind orrnaisc seo ol in ingean 7 bid atarind do chomar-
tha. Dosrad mo mathair dam or si dia taiscid 7 asber co ro
tallus amuga'. Teid d\no ceachtar de a leth iarsin. Atagur-sa
ol ailill eludh na hingeine (p. 41) ucad la fraech ce dobcrtha
dô ninmudde 7 do thaisid inar ndochum cono cheit[hjri do
chobair duinn acon tain. Dothaed fraech chucca asin teach
n-immagaldae. IN coeur fil lib or fraech. Dotallfo-sa inné or
oilill. IN tiberaig damsa for n-ingein ol fraech immanaicid in
sluag doberthar or oilill. dia tûdcha tinnscra ama/ asberthar.
Rodbia ol fraeach. Tri /icbh each ndubglas damsa or oilill
cono mbeilgib oir friu 7 dia lulgaid déc om meltar ol n-ais^
o cach de 7 laeg finn oderg la gach n-ae 7 laigeacht duit lium
cot lin uile 7 cor aes ciuil do thabairt ina mbo a cuailgne 7
doberthar mo ingean-sa duit acht co tis ". Dothonga-sa dar mo
1. conaccrad Eg.
2. Change of hand, to samc as at first.
3. toffund LL.
4. dâ LL. MS., hère and below, dT..
5. immudu LL.
6. ol naiss coica[t] Eg.
7. acht go tisium don t-sluaigid. Eg.
148 Alan 0. Anderson.
sciiith 7 dar mo chlcidcam 7 dar mo threalam. ni tbibrinn a
tinnscra cid mcidbbi insin. Docbing uadaib ;isa tbaig iarum.
IMM^nagailHt iarum oilill 7 meadb. Farbbiba socbaid n-im-
munn do rigaib eirend dia rucca-soiii in ingcin. Ani as maitb
tuaiprem ina degaid 7 marbaim focbedoir resiu forruma bine
frinn. IS liach on ol meadb 7 is meath n-einig diiinn. Ni ba
meth n-einig duind ol ailill. Tucht aranna[l]far-sa. Dothaed
oilill 7 meadb asin rigthig. Tiagam ass ol oilill co n-accomar
na milcboin occ tofonn. Commedon lai 7 comdor scithaig.
Tiagaid as uili iarum ' don abainn dia fothruccad. Adfiatar
dam or oilill ad maith an uisciii. Tair isin linn seo co n-acco-
mar do snam. Cinnus na lin ni seo (p. 41, col. 2) ol se ni
fedamar nach dodainginti ol oilill. 7 is comthigfotracad innte.
Gadaid a etach de iarum 7 teit innti 7 fagbaid a chris tuas.
Oslaigid oilill iarum a bossan dia eis 7 bai in t-orrnasc ann.
Atageuin oilill iarum. Tairche a meadb or oilill. Dothaed
mead[b] iarum in aithchein sin ol oilill. Aithchin ol si. Fos-
cheird oilill asin abaind sis. Roairigistar fraeach ani sin Conac-
cai^ doUeablaig in t-eicni ar a cheann 7 gab//j- ina beola.
Focheirt beadc chuice 7 gabaig a oilech > 7 dothaed do chum
thiri 7 dober a maicin diamair i mbruach na habann. Dothaed
do thaedeach[t] asin uisce iarum. Na tair or oilill co tucca
craib dam don chairthinn thall fil a mbruach na habann. IT
aildi lium a chaera. Teidsium as iarum 7 brisis gescu don
crand 7 dober ria ais asin uisce. Ba hed iarum aithisc finna-
brach. Nach alainn adchid^ ba hailldiu lé fraeach do faiscin
tar duiblinn in corp do rogile in toltt do roailli in aigeadh do
chumdachtai in suil do roglaissi. IS e maeth oclach cen locht
cein ainim co n-aigid fochail forrW/;ain. IS e diuriuch 5 dia-
nim. IN craeb cosna caeraib^ dergaib eter in mb[rjaigid 7 in
aigid ngil. IS ead adberid finnabair nochon facca ni ro saisid
leib no triain do 7 chruth. lArsin docuiridter na craeba doib
1. MS. uil narum.
2. conaccai ni LL.
5. a ôilcch LL. gaibid 7 brissis a geolbach Eg.
4. nach n-aluinn atchid Eg.
5. diriuch LL. Eg.
6. MS. craebaib.
7. dia Eg.
Tdin bô Frdlcli. 149
asin uisce. IT segdai 7 id ailldi na caera. Tucc tormach dûn
dib. teid as aithirach co nibai amedon in uisce. Gaibtlii in
beisd isin uisce. (p. 42) Domicead claidem uaib ol se 7 ni
roibe forsin tir fer no lamad a thabairt do ar oman oililla 7
meadba. lArsin gadaid finnabair a hedach 7 fôcheird beadc
asin uis[c]e cosin claidim. D[o]lleic a hathair sleig coigrinn
d'uio^ anuas road n-aurchora colluid treda trilis 7 condoragaib
fraeach ina laim in t-sleig. Fôcheird sede asin tir uasin thsleig -
7 ammil ina thaeb. Leicid on co forgabail ceinele n-inibcrta
gaiscid. Colluid tarsin tlacht corcra 7 tarsin leinig bai am
oilill. Lasin coteirged in oie la hoilill. Dothaed finnabair asin
uisce. 7 Facbaid in claeidim allaim fraich 7 combean a cheann
don mil co mbai foro thaeb 7 dobert a mil leis dochum thire.
IS de atd duiblinn fi-aich a mbreib i tirib connacht. Teid oilill
7 meadb ina ndun iarum. Morgnim dorignisium ^ ol meadb
is sinn ait[h]reach ol ailill anndorignisium frisin fear. IN in-
gean ol se adbelad a mbeoiM side ambarach dadaig 7 ni ba cin
mbreithe in chlaeidim beithir di. Dentar fotracad Hb don nfir-
sa. i. aenbruithe n-ursailli 7 carna samaisce do indargain fo
thaï 7 beuil 7 a tabairt asin fothrucad. Dognith uile ann ni
sin nmal aspert som. A chorrnnaire iarum roime-sium chum
in duine. Seannait di 5 coiiad abbad tricha fer di sinchaemaib
(p. 42, col. 2) aililla ar sirechtai. Dothaed iarum asin dun 7
teid isin fotracad. Co/zeiraig in ban-chuire imbi ocon dabaig
dia mblith 7 dia folcad a chind. Dobreith as iarum 7 dognith
dergud. Cocualatar ni an golgaire for cruachnaib. Co//accas
na tri caecah ban co n-inaraib corccraib co ceanbaraib uai-
nidib co mbileachdaib"^ argaid fora ndoidib. Tiagar chucca
do fis scel dus cid ro chainsid. Fraeach mac idaig ol in
bean mac dreittel ol in bean rig side n-e'irenn. Lasin ro chlui-
nithir fraeach in 2:ols;aire. Domthocbaid as ol séria muinntir.
Gol mo mntbar-sà annso ol se 7 banntracht boinnc. Tocabair
1. di LL. Eg.
2. fosceird seda issa tir suas in slig LL. foscuiri suas for tir in slig Eg.
3. dorigensum Eg.
4. atbélat abbeôil LL.
5. idi Eg.
6. MS. coinbileachdaib. co miledhaib LL.
1 50 Alan 0. Andcrson.
amach la sodain 7 berar chucca. DothiagaiJ na mna uinie 7
bertait uaidih asin cruach^ï/;/^ Conaccatur ni a trathnona
arnabarach dothaed 7 cacca ban uimc isse uagslan cen on cen
ainim. Comacsa conidcaclba. Comaille. comchainc. comcho-
rai. coni[chro|tha. co n-eccosc ban-sidc umpu cona bai aithne
neich seach alailc dib bec nad nuichtha daine umpa. scarsad a
ndorus in lis.
Adnagad a ngol oc dul uad co doviis- na daine batar isin
lis tar ceand. IS de ata golgaire ban-side la haes ciuil n-elrcnn.
Teid-sium iarum isin dun. Ataragad in sluag uile ara cheann
7 tearaid failte fris amal ba do domun aile thisad. (p. 43)
Atraig oilill 7 medb 7 dongiad aithrige ndo dondes 3 do-
ringinsid fris 7 dogniad choire. gabur flegugud leo dagaid.
Gongair fraeach gilla dia muinntir airg ass or se cosin maigin
an dechad-sa asin uisce. Eicni foriagbus-sa ann. Donucc do
tlnnabair 7 irbbadfeisin fair. 7 fonaigter in t-eicne lee co maith
7 ata int orrnascc amedon iil eiccne. IS doig lium condeisir
chucca anocht. Gabthus measca 7 ar?/ipetiut ceola 7 oirfidead^.
Aspert oilill iarum tuccaid mo seoda damsa uile ar se. dobret| h]a
dô iarum co m batar ara belaib. Amra. Amra ol cach. Gairid
damsa finnabair ol se. Dothaed finnabair chuca 7 caecA ingean
uimpi. a ingean ol oilill ind5 ordnascc doradas-sa duitsiu
anuraid in mair latt. Tucc dam condaccadar in oig. Rodbia-
sa iarum. Ni fedar ol si cid derrnad de. findtusa^ eim ol
oilill. IS eicin a cuingid. no th'anum do dul as do chorp.
Nicon fin ol in oie. Ata mor do maith ann cheana. Ni fil ni
dom sedaib-sea na te dar ceann na hingeine ol fraeach. Daig
rucc in claidim dam daigiull7 dom anmain. Ni fil lat do she-
daibni nodotain mina aisce uaide in orrnasc ol ailill. ni com-
tha-sa cî^wang dia tabair[t]S ol in ingean (p. 43, col. 2)
anrocharadagne dimsa. TugaDiatoingiz/i- mothuathaadbelad do
1. issi'd cruachan LL. hissin gCruachuin Eg.
2. co corastar LL. gurcorustar Eg.
3. do neocli dogniat friss Eg.
4. airfiti LL.
5. MS. is dordnascc.
6. finta-sa LL.
7. do giull LL. Eg. Attracted to Daig preceding?
8. dia tabairltl LL.
Tdln bô Frdich. i ^ i
beoil mina aiscce uait or oilill. is aeire coneagar chucad. Uair
as deaccmaing. Ar ro fedar-sa co tisad na daine adbathadar o
thosach domain ni thic asin^ maigin in roiadh. Nicon ticfo ri
moin no adlaic tra ol in ingean in sed connegar ann. Tiagar-
sa- condatLic-sa uair as tricc conegar ni rega-sa ol oilill. Taed
neach uainn3 Imnionv dia tabairt. Faidis in ingean a inailt
dia tabairt. Tonga-sa do dia thongz/i' mo thuatha dia fuigbi-
ther nicon beo-sa fod chumachta-sa ba sire. Dia ndomroib
forsarol mo gras. Ni congeb-sa ditso on cid cossin n-eachair
theissi ma foo;abthair in orrnascc ol ailill. Dobert iarum in
inilt in meis isa rigtheach 7 in t-eicni fonaigthi fuirri. isse
fuilleachtai fo mil dognith lasin [injgin co maith 7 bai in
orrnascc oir forsin eicne anuas. Dtwfeccai oilill 7 meadb.
Dalei. conderccar ar fraeach 7 dechai^ a bossan. INdar leam
is la teist forfaccb?/i" mo chris ol fraeach. for fir do flatha ol
fraech. apair cid derrnais dond orrnaisc. Ni celtar on ol
oilill. Leamsa ind orrnascc rodbai ad bosan ro i'eadar is finda-
bair dorad duit. IS i?rum ro lasa isin duiblinne. For fir th'ei-
nigh (p. 44) 7 t'anma a fraich asnith cia cruth aralad a tabairt
ass. Ni celtar fortsa ol fraeach. Acedla fosluar/zi ind ordnascc
i n[d]orus in lis. Rofetar cor bo sed caem. IS oire dosroiscid-
sa5 co leir am bosan. Rodchual-sa alaa dochodh dond uisciu.
IN ingean rodlaa amach aga iarmoracht. Aspert-sa fria cia log
rombia latt ara fogbail. Aspert si riumsa doberad seirc
mbliadna damsa. Eaccmaing nisragbwja imum. Fosragbw^ am
thaig dom eis. Ni comairnech[m]ar-ni [co comairnechmar] oc
tabairt in chlaidim isin abainn im laim-si. lArsin adchonnarcc-
sa in tan ronoslaig-siu in mbossan 7 rollais ind ordnaisc asin
uisce. adchonnarcc in eicni doreablaing ara chinn conadgab
ina beolu. Nongabusa in eicni iarinn cotnoccaib asin mbrat
daralus allaim na hingeine. IS e in t-eicni sin iarum fil forsin
meis. gaibthir aidmillid 7 agamrugadh na scel-sa a teglach.
Ni foichur-sa mo meanmain for ôclach n-aeile a n-ciriiin
1. MS. isin.
2. tiag-sa LL.
3. uait LL.
4. doéccai LL.
3. dosroisecht-sa LL.
I s 2 Alan 0. Anderson.
ITiad-sa ol finnabair. Arrodnaiscc dho ol oilill 7 meadb 7
tair chucainde cod buaib do thain na mbo a cuailgne 7 in
tan dorega-sa cod buaib anair doridaissi. Fibaid sinn an
aithche sin dadaig [7] tinnabair. Dogen-sa ann ni sin ol
fraeach. Biit ann iarum co harnabarach. Gabais fraeach uime
con:\. muindtir. (p. 44, col. 2) Ceilibraid iarum do ailill 7 do
mcidb.
Dochumla da crichaib iarum. Eaccmaing ro gâta a bae
colleic. Tainic a mathair chuige ni beoda do fechtus ar si
docoas. Rofîrti mor n-imnid duid. Ro gâta do bai 7 do tri
mie 7 do bean conda fuil ag sleib n-ealpa. Ataad teora bae
dib an albain tuaiscert la cruithniuchu. Ceist cid dogen-sa ol
se ria mathair. dogena neiptheacht dia chuingid. Ni thibera
th'anmain forro ol si. Rodbia Bai leamsa cheana ol si. Nimtha
son ol se. Dochoid for m'einech ^ 7 for m'anmain. Aircc^ co
hailill 7 co meidb com buaib do thain na mbua a cuilgne.
Ni rochebthar ol a mathair a connaige. Teide uad iarum la
sodain.
Dochumlai som as iarum trib nonboralb 7 fidchuach 7 cu-
lomna leo. Coluid a crich n-ulad Co comarnaicc ria conall
cerrnach ace beannaib boirche. Rodid' a cheisd fri side. Ni
bo sirsan duit ol side a ni ardotâ [ardotd] mor n-imnid ol se
cid ann do beth do meanma. Dommair-si ol fraeach ri ro»all
co ndichis lem nach re coiuârneachmar. Ragat-sa eim ol conall
cearrnach. Dochumlat as a triur tar muir [tarj saxanu4,
tuaiscert tar muir n-icht co tuaiscert longbard. co rangadar a
sleibti ealpa. Co;/accatar fraccnatain oc ingaire chaeireach ara
cinn. Tiagam ar ndis ol conoll a fraich co n-agaldam in mnai
thall 7 anat ar n-oic sunn. (p. 45) Lodar iarum dia agall-
daim. Aspert si can daib5. Do feraib eirinn ol conAl. Ni
sirsan do feraib e'irenn eim tiachtain in tir seo. Do feraib e'nenn
eim mo mathair-se. Dom fair [ar conall] ar ro//ndailbe. Ai-
1. MS. ei3.
2. airec LL.
3. râdid LL.
4. tar muir tar saxain tuascirt LL.
5. dûib LL.
Tdin hô Frâich. 1 5 5
seidh^ ni Juinn diar n-imtheachtaib. Cindus in tire donan-
camar. Tir n[d]uaid n-uathmur co n-ocaib ansib ragaid for
cach \eth do thabairt bo 7 ban 7 brat ol si. Cidh as nuideim
tucsad ol fraech. Bai fraich mie idaig a hiarthar oirenn 7 a
bean 7 a thri mie. Uinnsi a bean lasin rig. Ondat a bai asin
tir ar far mbelaib. Donfair-ni do chobair or roz/ali. IS bec mo
chumang acht eolus na mna-. Is e fraeacli annso ol conall 7
ate a bai thucctha. IN tairissi libsi in bean ol si. Cidh tairissi
linn in tan doluid béas ni tairissi iar tiachtain. Bean tathaige
na bua airgid a dochum. Eipridh ré for toiscc' do feraib eiveuii
a ceinel di ulltaib in t-sindrud. Tiagaid co suidiu ardogaibed
7 doslaeinnit di 7 ferais failte friu. Cichib foruirich olsi. Fon-
ruirith imnid ol conall leam4 na bai 7 in bean fil isin lis. Ni
bo sirsan daib eim ol si dul fo dirim ina mna. Ansa daib
ceach raed ol si. INd nathir fil ag imdegail inn lis. Nimthi-
rainm'î ol fraeach. Ni tairissi lium. Atairisisiu lium. Ro
fedamur ninmera uair is di ulltaib duit^. Can di ulltaib daib
olsi. Huinnse conoll cearrnnach sunn-laeach as deacli la huUta
ol fraeach. Focheird si di laim fo braigid conaill cearrnaig. Reis
in orgain in feacht-sa ol si (p. 45, col. 2) Uaire dodnainic
sein. Uair is do side rorarngairead orgain in duine seo. Tiag-
saass ol si. Nimbeo fri bleogan na mbo. Faiceba in les n-obela.
IS me noniada. Asbeir is deol ro dineadar ind loig7. Tistaissi
asin dun acht comtholad'^. IS annsa daib in nathir fuil acon
dun Dileigidar9 iltuatha di. Reagma amin ol conall. Fuabraid
in leas. Focheird in [n]athir^° beadc a cris chonaill cherrnaig
7 orgaid in dun fôchedoir. Teassairgid iarum in mnai 7 na
tri mie 7 dobert" anus deach séd in duin 7 leigid conall in
1. aisnid ni dam Eg.
2. nanima Eg. LL.
3. toich Eg.
4. lenn Eg.
5 . nimthirim frissin mnai sin Eg.
6. duinn Eg.
7. MS. in deoig. is deôl ro dinetar ind lôig LL. rodentar in loig Eg.
8. cointalat LL. comtabeitd Eg.
9. dolleicetar LL.
10. ind [njatiiir Eg.
11. doberat Eg.
Revue Ce] ligne, XXIV. 11
1 54 ^/'''' 0. Andersen.
[njathair^ asa cris. Et ni deirgine neachtar de olcc fria cheile.
Et dotliiagad a crich cruichintuaithe. Co tucca teora bu dia
mbuaib a saide. Contulladar do dun ollaich mie briuin friu co
mbadur an aird hwa n-eachdach. IS ann adbath gilla conaill
chcrrnaig oc timain na mbo. i. biccne mac laegaire. IS de
ata indber mbiccne. oc bennchur co tucasat a mbû - tliairis
aile. IS ann ro lasad adarcca dib ronad de ata ttracht mbeann-
chair. liiid fraech as iarum dia crich 7 a mie 7 a bean 7 a
bai lais. fo/Kid luid la hoilill 7 meidb do thain na mbo a cuail-
gne.
FINID. amen.
ALAN O. ANDERSON.
1. in [njathraig Eg.
2. MS. ambu ambu.
NOTES
AUX
TEXTES IXÉDITS EX CORXIOUE MODERXE
(Revue Celtique, avril 1902, pp. 173-200.)
M. Henry Jenner, qui n'est pas un inconnu pour les lecteurs
de h Revue Celtique et a fait du comique, et surtout du comique
moderne, une étude particulière, m'a adressé un certain nombre
de notes concernant les textes en comique moderne publiés
par moi en me laissant libre d'en faire l'usage que je voudrais.
Je crois devoir en faire profiter les lecteurs de notre Revue,
M. Henry Jenner a fait, il y a 25 ans, le catalogue des Givavas
mss. dans le Catalogue of additionnai mss. du British Muséum.
Il vient de copier tout le comique de ces viss. qui n'a pas
encore été imprimé. Il a donc, en ce qui concerne les mss. des
textes en comique moderne, une compétence indiscutable. Ses
notes consistent surtout en différences de lecture, dont quelques-
unes me paraissent intéressantes. Il a sùretnent raison contre
moi, en cas de doute. Ses notes 10 et 16 portent sur des
questions de grammaire; la note 10 est particulièrement inté-
ressante. M. Henry Jenner me fait l'honneur de me demander
mon avis à ce sujet. J'avoue n'en avoir pas encore de définitif.
Quant à la note 25 (page 186, note 3, de la Revue Celtique),
je suis complètement d'accord avec M. Jenner, d'autant mieux
que c:;; a do~ est une faute d'impression pour e:^^ a to:^.
Nos lecteurs apprendront avec plaisir que M. Henry Jenner
vient de terminer une grammaire en comique moderne pour
la Cornish Ccltic Society.
J. LOTH,
I
1 56 Henry Jenner.
NOTES
ON
THE CORNISH GENESIS III AND St MATTHEW II & IV
(in the Revue Celtique, of April 1902.)
I. P. 173. Dr Jago and the Bibliotheca Cornuhiensis are
wrong. There is a version of Genesis I. in the Gwavas MS
in Mrs Veale's hand-writing, but Gen. III. and St Matth.
II. & IV. are in the writing of the Rev. H. Ustick, Vicar
of Breage, and thèse, with a version of the Decalogue in
the same hand and, like Gen. III., attributed to William
Kerew (of whom nothing is known), are said to be copied
from the MS of Matthew Row of Rendra, in Sancreed. The
writing was identified by me, some twenty five years ago,
from a copy of a short trcatise entitled, « Nebha:^Gerriaii dro
iho Carnoack « (A Few Words about Cornish), by John Boson
of Newlyn, author of several ktters, verses, epigrams, etc. in
the Gwavas MS ; of the Pilchard Curing Song in Davies Gil-
bert's édition ofthe*« Création » ; and, according to a note
in the Borlase MS (now lent to me by its owner, Mr J. D.
Enys of Enys), of the translation of Gen. I. in Mrs Veale's
hand. The « Nebbai Gerriau »^ which has Ustick's name as
copyist, formerly belonged to the late Mr W. C. Borlase, but
has disappeared, luckily not before it was printed by the
Royal Institution of Cornwall. Boson knew the colloquial
Cornish of his time very well, and wrote it idiomatically,
though his spelling was wild.
2. P. 174, 1. 5. Z)é^zi^, notZ)^mzt' in the MS, -but the letters
are rather run together.
3. P. 174, 1. 6 and note. I think ra:^' is meant for ivres
Notes aux textes inédits en comique moderne. 157
(older zcreth) and should be sounded as the English word raise
(or rage, cf. raage in p. 182, 1. 3). In late Cornish, chiefly in
négatives, one finds tlie inflected verb with the pronoun prece-
ding it, as in Welsli. Lhuyd gives this form and I think
Carew's Meea na uidna cawsa Sou^^nek ïs a. caseof it, and ismeant
for Mi na vednav cowsa Sousnek.
4. P. 175, 1. 4. ihore, not ihorr, in MS.
1. 6. thorl, not thorh, in MS.
P. 176, 1. 2. eve dehre, not eve e debre, in Ms.
5. P. 176, 1. 8. Blork was probably written bleck in the
original MS from which Ustick copied. The old English e is
easily mistaken for 0 and ck is very like a modem rk. Pryce
gives blek=:^ pleasant, and there is the verb plekye or plegye, to
please. Cf. roog for 7-eeg, goath for geath, etc., and it is évident
that Matthew Row's MS was in an old fashioned hand.
6. P. 177, 1. 3. Ma}' not goore goshe be really goore goihe
îoï gûr coth^=^6[à. man ? Lower class English people not infre-
quently speak of their respective hiisbands or wives as « my
old man », and « my old woman » ; the epithet « young » being
similarly used before marriage. In the MS the letter may be
either / or s.
7. P. 177, 1. 6. ieler an gye, probably for del erans y, the
regular plur. 3rd pers. plur. of the late imperfect erani or
dherain.
8. P. 177. 1. 7. I think wrovas is the English rove, the pre-
terite of reeve, Cornicised by the termination. Its primary mea-
ning is « to run a rope through a block » {passer une manœuvre
dans Mie poulie), but a seafaring man, as most Cornish speakers
were, might talk of reeving a threadthrougha needle, or even
apply the word to sewing. The w is probably due to some
false analogy with English words in wr.
9. P. 177, 1. 9. aprodnieo, not aprodnies, in MS.
P. 178, 1. I. an, not en, in MS.
1. 5. an, not au, in MS.
P. 179, 1. 2. p Reg, not pu reg, in MS.
10. P. 179, 1. 4. I think reeg a vee is meant for an inflected
I st pers. sing. wrîgav vi, formcd by a false analogy from
the 3rd pers, sing. wrig (or ruli). The old tense gurys, gurussys,
I ^8 Henry Jciiner.
guntk, gitnissx)!, !:^unissûitgb, gtirussons (or gwreilhou, gwrei-
thoii^h, i^'rii'cilhoiis) was forgotten and a newtense, with personal
terminations as of the présent, was formed, wrignv vi, zvrîges
dî, ivrtg ev, lurîgon ny, wrîgough why, wrîgans y. As it was only
used for négatives, interrogatives, and dépendent sentences (for,
except with the présent and imperfect of bas, to be, I think it
is the invariable rule in late Cornish to use the impersonal form
for simple affirmative sentences), the radical form does not
exist. I hâve found na rigga ve (Boson's « Nebha^ Gerriait »),
na rig a vee (Bodenor's Letter); rigo ny (for lurîgon ny), po
rigo huei mos ker (when }ou went away), in John of Chy-nn-
Hur ; and wrîg an gy, reeg an gy, etc. for wrigans rare common
enough. When the pronoun begins with the letter that the
verb leaves off with, the final of the verb disappears. I hâve
never noticed a 2nd person sing. of this form.
11. P. i8o, 1. 7, note 4. The English is « thon art cursed
above ail cattle », so adrcs is right, through the Latin is certainly
« /«/cr omnia anin^antia ». But the translation is clearly from
the English « Authorised Version ».
12. P. 181, 1. 8. doone flehas, not doen îha fichas, in MS.
1. 8. deieria, not dc^erio, in MS.
13. P. 182, 1. 3. raage, see my Note 3.
14. P. 182, 1. 6. vownva:{ not voiunga/^.
1. 8. an Joxp in MS.
15. P. 182, 1. II. tereba chee îha îraylya in ms. This cons-
truction is common after drefen, tereba, rag own, etc. in late
Cornish.
16. P. 183, 1. I. The MS has rag a vcsta che ve conicrcT^e. I
think the ta oi avesta is not to be rendered toi, but is a 3rd
pers. sing. pronominal suffix, the iho of ragtho, drelho, luarno-
iho, îhotho, etc. forming a prepositional compound with a ves,
out of. The English A. V. is, « till thou return again to the
ground; for ont of it thou wast taken », which differs from
the Latin « donec revcrtaris in terram de qua sumptus es », in
having an simple affirmative instead of a relative sentence.
17. P. 183, 1. 2. ha, not ba, in MS.
1. 8, 10. Deew, not Doeiu, in MS.
18. P. 183, 1. 8. goole ior geele, with tlie old English e. The
Notes aux textes inédits en comique moderne. 1 5 9
u of gnl was probably the French (and Devonshire English) u
and became i (ee) in late Cornish, and was never representcd
by 00 = ou (Fr).
19. P. 184, 1. 5. Koiiierai a weeth in MS.
20. P. 184, 1. 9. eve not ea. Tlie tris partly covered by
the guard on which the leaf is mounted.
21. P. 184, 1. 13. om-6' is the preterite oï gora = to piil, to
place rather than io send.
22. P. 185, 1. I. clotha, miscopied for cletha. The fuli sen-
tence would be cletha tan a reeg traylya (a sword of fire \vhich
did turn). The relative a is often omitted before reeg.
23. St Matth. IV. V. I. humbrege:^ translates the English
« led », so the note is not necessary.
24. St Matth. IV. V. I. geen, not gan in MS.
P. 186, 1. 3. hay not ha.
1. 10 {jiioi misprinted for mot^.
25. P. 186, 1. 10. e:^e ioa~e. Surely (see note) e^ a io^ not e^^
a do^, would be right. A{=ow) causes « provection » in the
présent participle.
26. P. 186, 1. 12. an comera^e e man. I think the e is the
répétition of the pronoun(alsoexpressed by the n of=:anrt'/z).
In late Cornish }nan and aman are common for « up ». A
similarly redondant pronoun occurs in p. 187, 1. 2 an ■^ettyas
e wor gwarha.
27. P. 187, \. 'j. et a go doota tro tha doone man. I read not
tro, but jra, which I take to be y ra, they shall. The English
is, '« in their hands they shall bear thee up ». Evidently et a go
doota =^ et\en'] aga doola. Ustick mistakes / for t in rawtya (for
rou'lya), p. 181, 1. 9. If //ï7, \vhich evidently puzzled him is
y ra=y fl wra, the sentence is perfectly simple. Y is used
instead of the more usual an gy, for « they » in St Matth. II.
II.
28. P. 187, 1. 8. /tY- a turn vethal in MS. The English is
« lest at anv time ». Turn or /orw = time, in the sensé of
occasion. [« We shàn't do un thicky turn », we shall not do it
this time, is good Cornish-English.J
29. P. 187, 1. 12. tha, not the, in MS.
30. P. 188, 1. 2. eu mann, not en manu in MS. The //^ and
i6o H cm y Jcnner.
us of this ms are perfectly distingiiishablc. Probdbly eu is ev,
another case of redundant pronoun.
31. P. 188, 1. 10 rg [rag] not ry in MS. English, « for it is
written .
32. P. 189, 1. 7. The English is « and leaving Nazareth ».
I do not think, therefore, that ouga (=: ûja, older luosè) is
needed., hui garah^gara] should be cara, the particle a {=oiu)
of the participle coalescing with ha.
33. P. 189, 1. 9. irca not tre a in MS; though a note in MS
says « Tre a luôre, a town by the sea », I think the original
writer may hâve intended to indicate the long e sound by ea
(still so pronounced by old people in Cornwall in such words
as sea, méat, hast, etc.). The change of more to vore (not vor
in MS) may mean that it was regarded as an adjective, not as
an appositional genitive, tre being féminine so that trea vore
(=trê vor^ would mean « a maritime town » « a sea town »,
as we might easily say in English, where « sea » as an adjective
is common enough.
34. P. 190, 1. 1 1. tha dorn. The English is « at hand », and
most Cornish people, even after thirty years of board-schools,
prefer to say « to hand » .
35. P. 191, 1. 8. strafl not skaph in MS. It is the English
Word straight (the English A. V. reads straightiuay). The word
strajt in the sensé of « immediatelv » occurs in the letter in
the Gwavas MS from Oliver Pender to William Gwavas (f. 4).
me rig fanja gux^ lether :(ithen lebma, bu^ nager r a termen dem de
screffadastraftarta (I received [fauja, a word which is otherwise
unknown to me] your letter a week ago, but I had not time
to Write to you again immediately). In the Cornish-English of
old people even now gh is sounded as/, more Irequently than
in standard English, dafter for daughter slafter for slaiigbter, etc.
36. P. 193, 1. 3. Jowlov not jo-wles in MS.
37. P. 194, 1. II. I do not know the dérivation o( coggas,
priest, but I doubt its dérivation from cog, and there its no
reason to crédit the Cornish with any hatred or contempt of
priests, seeing that they remained largely Catholic for a long
time, perhaps 150 years, after the apostasy of England. Until
they became Wesleyans they retained a favourable view of
Notes aux textes inédhs en corn'ujue moderne. i6i
Catholicism, and the way side crosses of Cornwall still remain
in hundreds to prove that the Cross was no offence to them as
it was to the English. It is true that a monk is the villain
of a scandalous storj- in John of Chy an Hiir, but there were
satires on monks long before Protcstantism.
38. P. 199, 1. 5. I do not think that gease is the English
jest. The g must be hard, for Boson, in « Nchha^ Gerriau »
changes the initial to lu {bn^ tho gweel luec:;^, but to make a joke).
There is an English or perhaps an American slang word ■iuec:ie
or iuhee~e (I never saw il written, so I do not know the appro-
ved way of spelling it), which means a Irick or joke. There is
also a Christmas entertainment in Corn^\all callcd the guise-
dancers (pronounced get^-danccrs, with a hard o). though
perhaps this means only « costume-dancers ».
Henry Jexxer.
CONQUÊTE PAR LES GAULOIS
DE LA
RÉGION SITUÉE ENTRE LE RHIN ET L'ATLANTIQUE
AU NORD DES PYRÉNÉES ^
Il y eut à l'Ouest du Rhin, dans h vaste région qui porta le
nom de Gallia ou Galliae sous l'empire romain, deux grandes
invasions celtiques ; la première est bien postérieure à celle
des Gôidels ou Scots dans les Iles Britanniques, et elle précède
de plusieurs siècles la seconde, qui est elle-même antérieure à
la conquête de la Grande-Bretagne par les Gaulois, ii^ siècle
avant J.-C. L'établissement des Gôidels dans les Iles Britan-
niques était déjà un fait accompli à la date à laquelle remontent
les deux épopées homériques, huit cents ans avant notre ère.
C'est entre l'année 700 et l'année 5 00 environ, vers l'année 600
avant J.-C, qu'il faut placer le premier établissement des Gau-
lois dans le pays que les historiens sont convenus d'appeler
Gaule. Les Ligures y ont précédé les Gaulois.
Au temps d'Hésiode, vii^ siècle avant J.-C.^ les Ligures, plus
exactement Liguses, étaient un des trois grands peuples qui habi-
taient au Nord-Ouest, au Nord-Est et au Sud les extrémités du
monde connu des Grecs, savoir : les Ligures au Nord-Ouest, les
Scvthes au Nord-Est, les Éthiopiens au Sud. De là l'interven-
tion des Ligures et de l'ambre dans la forme la plus ancienne
I. Leçon faite par M. d'Arbois de Jubainvillc au Collège de France, le
14 février 1905.
Conijaête par les Gaulois an nord des Pyrénées. 165
du mythe de Phaéton qui, à l'origine, est un p.oétique récit du
coucher du soleil en été, c'est-à-dire nu Nord-Ouest. Phaéton,
c'est-à-dire le soleil, meurt tous les soirs; son parent, Cucnos,
roi des Ligures, en est profondément affligé, car il ne prévoit
pas la résurrection du soleil qui doit reparaître vivant le len-
demain à l'Orient; les sœurs de Phaéton, aussi mal instruites,
versent des larmes qui se changent en ambre; cet ambre est
celui que les Phéniciens, au temps de leur grande puissance,
avant la conquête perse, vi^ siècle avant J.-C, allaient chercher
au pays des Ligures sur les côtes méridionales de la Mer du
Nord et vendaient ensuite sur les côtes de la Méditerranée. Il
y avait encore de l'ambre sur les côtes méridionales de la Mer
du Nord au commencement de notre ère. Ce fut alors que les
soldats de Germanicus trouvèrent de l'ambre dans l'île d'Ame-
land, près des côtes de la Frise; et du nom germanique de
l'ambre, glèsiim, appelèrent cette île Glésaria, comme nous
l'apprend Pline le naturaliste. C'#st probablement en l'an 16
de notre ère que fut ainsi créé ce nom de Glésaria. L'exploi-
tation de l'ambre au Sud de la msr Baltique en Poméranie
date du règne de l'empereur Néron, 54-68 après J.-C.
Le carthaginois Himilcon, dans un périple, écrit vers
l'année 500 avant J.-C. et reproduit en partie, au iV siècle de
notre ère, par Rufius Festus Avienus, parle encore d'une région,
jadis habitée par les Ligures, mais alors occupée par les Celtes
et où l'on arrivait en partant des îles Oïstrymnides, c'est-à-dire
de la côte méridionale des Iles Britanniques, et en se dirigeant
vers le Nord, lisons vers le Nord-Est, c'est-à-dire en allant
gagner les côtes méridionales de la Mer du Nord. Ainsi les
Ligures ont jadis habité entre autres pays le royaume des
Pays-Bas qui a été une petite partie de leur vaste territoire.
Festus Avienus, copiant Himilcon, nous montre également les
Ligures en Espagne, près des Ceinpsi et des Saefes, au Nord
des Cenipsi ; or, les Cempsi ont pour voisins au Sud les Cynetes,
c'est-à-dire les habitants de la partie la plus méridionale du
Portugal. Le même Festus Avienus, copiant également Himil-
con, met la source du fleuve Tartesse, aujourd'hui Guadalquivir,
dans le lacus Ligiistinus, c'est-à-dire dans le lac ou marais ligu-
rien ; il s'agit vraisemblablement d'un marais qui se trouve
164 H. d'Aibois de juhainvïlle.
entre Séville et l'Océan ; ce marais probablement alors inter-
rompait la navigation et arrêtait les navires venus de la haute
mer. En Italie, les Ligures ont occupé Rome; plus au Sud, ils
ont été maîtres de la région orientale de la Sicile ; cette île
tout entière tire son nom d'une tribu ligurienne, les Sicules.
Entre le Rhin, les Alpes, et l'Océan Atlantique, il y a de
nombreuses traces de la domjnation ligurienne qui a précédé
la conquête gauloise.
Une des traces les plus évidentes de cette domination con-
siste dans les noms de lieu terminés par les suffixes -asco-, -asca,
-usco-, -usca, -osco, -osca.
Les langues indo-européennes possèdent un suffixe -sko-, -sha,
exemples: 1° en grec oir/.z-, pour c{x-7z.3ç, « palet rond qu'on
lançait dans certains jeux », comparez c'//.£i, « il lance » ; 2° en
latin -csca, « nourriture », ^our èd-sc a de la même racine que cdo,
« je mange ». Ce suffixe a servi à former des présents de verbes
tels que : y'.vvoj7/,w en greo^ nosco, co-gnosco en latin, d'où le
français « je connais ». Il y a de ce suffixe une variante déve-
loppée au moyen d'un / antécédent: -isko-, -iska: 1° en grec
T.x'.y.zv.zz, « petit garçon », -y.'.oir/.r^, petite fille; 2° en germa-
nique le gothique thindisk-s, le vieux haut allemand diulisk,
en allemand moderne dcutsch qu'on traduit en français par
« allemand », trois formes en trois dialectes différents d'un
dérivé, en -isko-, du nom commun qui est en gothique thiuda,
en vieux haut allemand diot « peuple ».
L'emploi des suffixes -asco-, -asca, -usko-, -uska, -osko-, -oska,
pour former des noms de rivières,, de montagnes, de vallées et
de lieux habités est spécial à la langue des Ligures; cet emploi
fait défaut notamment dans les langues germaniques où l'on
peut citer quelques exemples de ces suffixes; tel est Gannascus,
chez Tacite, nom d'homme, dérivé du nom d'homme et de
femme Ganna ; on peut citer aussi Warasci, nom d'une peu-
plade germanique qu'au vu'' siècleaprès J.-C. on trouve établie
en France dans la vallée du Doubs près de Besançon, trois
vies de saints nous l'apprennent ; c'est probablement un dérivé
du vieux haut allemand luara « attention », « protection » ;
Warasci peut signifier « les gens attentifs », « les protecteurs ».
Ajoutons à cette courte liste le vieux haut allemand mannaskin.
Conquête par les Gaulois au nord des Pyrénées. 165
« humain », qui suppose un précédent mannask, dérivé de
manna, « liomme » ; et le nom du peuple Cherusci.
En ligure, ce suffixe, bien plus fréquent, a un emploi géogra-
phique qu'on ne trouve ni en germanique ni ailleurs.
Les Ligures sont toujours restés dominants en Italie, sur les
côtes du golfe de Gênes, et là, en 117 avant J.-C, nous ren-
controns quatre rivières dont les noms se terminent en -asca.
Encore aujourd'hui, on y trouve un mont Pescasco et les cours
d'eau Sermiclj'iasca, Carisasca. L'Italie du Nord-Ouest dans la
Ligurie moderne, en Piémont, en Lombardie, en Emilie, en
Massa-Carrara, anciennes possessions des Ligures, oftre aujour-
d'hui 257 exemples au moins de ce suffixe terminant des noms
de Heux habités. Dans l'ile de Corse, ancien domaine des Li-
gures, où jamais les Gaulois n'ont pénétré, on a compté vingt
exemples de noms de lieux terminés par le suffixe -asco-, -asca.
Le suffixe -usco- apparaît dans le nom des Rugusci, tribu
ligure, un des peuples alpins vaincus par l'empereur Auguste;
ce suffixe a été employé pour former dix noms encore usités
de heux habités dans l'Itahe du Nord-Ouest et le nom du
mont Carmuschio dans la même région. Quant à la variante
-osco, on en trouve dans cette région huit exemples.
Passons en Gaule. Il a été relevé dans le bassin du Rhône
seize noms de lieu terminés en -asco-, -asca^, savoir: 1° cinq
dans le département des Alpes-Maritimes ; 2° deux dans le Var ;
3° un dans les Bouches-du-Rhône; 4° un dans les Basses-
Alpes; 5° trois dans les Hautes-Alpes; 6° deux dans l'Isère;
7° un dans 1 Ardèche ; 8° un dans la Côte-d'Or; en tout huit
départements. Notons que le nom antique du Rhône, Rbodaiios,
paraît être le même nom que celui d'une rivière de Corse,
Rotaiios^ aujourd'hui Tavignano.
Dans quatre départements voisins du bassin du Rhône, il y
a aussi des noms de lieu terminés en -asco-, -asca, savoir :
1° trois dans l'Hérault; 2° deux dans l'Aveyron ; 3° un dans
chacun des départements de la Haute-Loire et de l'Aube, au
total sept noms de lieu.
:. Sur les noms de lieux ligures en France, voyez l'ouvrage intitulé Les
prniiicrs babitunls de l'Eitiûpe, t. II, pp. 99 et suivantes.
i66 H. d'Arbois de Jubainiille.
Le suffixe -iisco-, -usca- et son dérivé -usco-, -nsconis appa-
raissent dans sept noms de lieu appartenant au bassin du
Rhône dans sept départements : i° Bouches-du-Rhône, 2° Vau-
cluse, 3° Isère, 4° Drôme, 5° Saône-et-Loire, 6-° Doubs,
7° Haute-Saône. On en trouve un dans chacun de deux dépar-
tements voisins, Ariège et Marne, total neuf; enfin, dès le
temps de l'empire romain, un nom ligure est Carauusca,
aujourd'hui en Lorraine allemande, près de Thionville. Total,
dix exemples.
On a relevé dans le bassin du Rhône trente-quatre exemples
de noms de lieu terminés en -oscus-, savoir: 1° Alpes-Mari-
times, un ; 2° Var, trois ; 3° Bouches-du-Rhône, un ; 4° Basses-
Alpes, cinq; 5° Hautes- Alpes, quatre; 6° Drôme, cinq; 7°
Ardèche, un; 8° Isère, quatre; 9° Rhône, trois; 10° Savoie,
trois; 11° Ain, un; 12° Jura, un; 13° Saône-et-Loire, un;
14° Doubs, un ^ Ajoutons dans les bassins voisins : Gard, un;
Yonne, un; Saône-et-Loire, un.
Ainsi tout le bassin du Rhône, depuis les départements des
Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône au Sud
jusqu'à ceux du Doubs et de la Haute-Saône au Nord, depuis
le département de l'Ardèche à l'Ouest jusqu'à ceux de l'Ain
et de la Savoie à l'Est, nous offre des noms de lieu terminés
par les suffixes -asco-, -asca, -usco-, -usca, -osco-. Ces noms
de lieu sont au nombre de cinquante-sept.
A ces cinquante-sept noms, on peut en ajouter dix appar-
tenant à d'autres bassins, limitrophes de celui du Rhône, à ceux
du haut Rhin, de la haute Seine, de la haute Loire, de la haute
Garonne et aux bassins secondaires qui, à l'Ouest du Rhône,
versent leurs eaux dans la Méditerranée. Nous citerons au Nord
les départements de l'Aube et de la Marne et la Lorraine
allemande (probablement aussi la Lorraine restée française,
Meurthe-et-Moselle, Vosges, Meuse); à l'Ouest, les départe-
ments de l'Yonne, de Saône-et-Loire, de la Haute-Loire et de
l'Ariège, de l'Aveyron, de l'Hérault, du Gard. Il s'agit au total
de vingt-sept départements plus la Lorraine allemande.
I. Larnosch, aujourd'hui Larnod, charte originale de 1124, archives du
Doubs, fonds de Saint-Paul, cartcn 4.
Conquête par les Gaulois au nord des Pyrénées. 167
Tel est le territoire qui paraît être resté ligure après le pre-
mier établissement des Gaulois dans la région qui sous l'Em-
pire romain s'est appelée Gaule. Ce premier établissement
date des environs de l'année 600 avant J.-C., tandis que le
second semble s'être fait au moins trois cents ans plus tard, au
iii^ siècle avant notre ère. La première conquête gauloise en
Gaule paraît avoir eu pour objet la partie méridionale du
royaume des Pays-Bas, la Belgique, et près des deux tiers
de la France, c'est-à-dire tous les départements situés au Nord
et à l'Ouest.
Les noms de lieu terminés en -asco-, -asca, -usco-, -usca,
-osco- y font défaut, mais il y reste quelques traces de l'ancien
établissement des Ligures. Quand les Gaulois s'y installèrent,
ils avaient déjà changé tx\ p \q q indo-européen conservé par
les Gôidels; cette mutation subsistant dans les mots où elle
s'était déjà produite, mais ne se faisant plus alors à nouveau
dans la langue des Gaulois, les Gaulois ont conservé le nom
de Sêqiiana, la Seine. Sêquana est ligure, comme le nom des
Quariaîes, peuple qui habitait la vallée dite encore aujourd'hui
Queyras, Hautes-Alpes, comme les gentilices : Quiamelius
attesté par une inscription d'Antibes, Alpes-Maritimes, et Qua-
drunia (Ks'jaopj'jvb) dans une inscription de Ventabren,
Bouches-du-Rhône. Quadninia est identique au gentilice ro-
main Petrnnia d'origine osque ou ombrienne.
La présence des Parisii sur les deux rives de la Seine,
Sêquana, est caractéristique de la conquête. Les Parisii sont
arrivés avec un p initial = ç, et l'ancien nom du fleuve a gardé
son q primitif qui avait une existence séculaire. Le nom des
Parisii n'est pas le seul que dans cette région un p initial
caractérise. On peut citer aussi: 1° les Pictavi d'où les noms
modernes de Poitiers = Pictavôs et de Poitou = Pictaviiui,
1° les Petru-corii, d'où Périgueux = Petrucoriôs et Périgord =
Pctriicorium. Le premier terme pclrn- de Petru-corii « quatre
bataillons », est identique au ligure et latin quadru d'où dérive
le gentilice ligure Quadrunia = Petronia.
La seconde invasion gauloise en Gaule peut être placée vers
l'année 300 avant J.-C. ou un peu après. Elle peut être con-
temporaine de Texpédition gauloise à Delphes, 279 avant J.-C,
i68 H. d'Arbois de Jiibainvillc.
et de l'établissement, immédiatement suivant, des Gaulois en
Asie Mineure. Les Gaulois du Nord-Est, chassés de la région
entre l'Elbe et le Rhin par les Germains vainqueurs, passent
le Rhin et s'emparent premièrement de la région située entre le
Rhin, la Seine et la Marne, secondement du bassin du Rhône
et des pays voisins dont les Ligures avaient jusque-là gardé
la possession. Cette invasion était un fait accompli en l'an
218 avant notre ère. A cette date, Hannibal, traversant la
Gaule méridionale pour se rendre d'Espagne en Italie, n'y
rencontra que des Gaulois. Le Périple de Scylax au milieu du
iv^ siècle avant J. -G. n'avait mentionné que des Ibères, mêlés à
des Ligures entre les Pyrénées et le Rhône sur les côtes aujour-
d'hui françaises de la Méditerranée, et rien que des Ligures
entre le Rhône et les Alpes sur les mêmes côtes. Aristote,
384-322, mettait en Ligurie la perte du Rhône à Bellegarde,
plus tard dans le territoire de la tribu gauloise des Allo-
broges, aujourd'hui en France, département de l'Ain.
César, De Bello gallico, donne les noms d'une partie des
peuples gaulois nouveaux venus entre la Seine, la Marne et le
Rhin : on les appelait du nom collectif de BeJgae. Les princi-
paux étaient les Suessiones, Soissons ; les Reiiii, Reims ; les
Veliocasses, Rouen ; les Caletes, Eu ; les Amhiani, Amiens ; les
Atrchates, Arras ; les Morini, Thérouanne; les Viromandiii,
Saint-Quentin; les Nervii, Cambrai, en France; en Belgique,
les Menapii, Tournai ; les Condnisi, près de Liège ; les Eburones,
Tongres. On peut y ajouter, d'après Tacite, les Treveri,
Trêves, car les Treveri, nous dit Tacite, se vantaient d'être
d'origine germanique; enfin les Medioniatrici, Mttz; les Leiici,
Toul. L'arrivée de ces conquérants contraignit à émigrer les
peuples gaulois établis entre le Rhin, la Seine et la Marne.
Un de ces peuples avait pris le nom de la Seine sur les bords de
laquelle il était installé, c'étaient les Sequani qui furent obligés
d'aller occuper une partie du territoire des Ligures, Besançon
et les environs où ils portèrent le p = q, avec le nom d'Epa-
manduo-durum, aujourd'hui Mandeure, Doubs. Un autre peuple
gaulois établi dans le pays des Ligures, vers l'an 300 avant
notre ère, si notre hypothèse est exacte, ce sont les Allo-
broges, dont le nom signifie « les émigrés », littéralement
Conquête par les Gaulois au nord des Pyrénées. 169
« ceux d'un autre pays » ; les villes de Vienne et Grenoble,
en France, de Genève, en Suisse, sont dans leur territoire.
Mais nous ne pouvons dire avec certitude s'ils venaient direc-
tement des pays entre le Rhin et l'Elbe, ou s'ils avaient d'abord
élu domicile encre le Rhin et la Seine et s'ils avaient été chassés
de ce pays par la conquête belge. On peut considérer comme
venant directement de la rive droite du Rhin, les Volcae Are-
comici, Lodève (Hérault), Nîmes (Gard), et les Volcae Tecto-
sages, Toulouse (Haute-Garonne), Narbonne (Aude), Béziers
(Hérault). César, De bello gallico, nous apprend qu'il y avait
de son temps sur la rive droite du Rhin des Volcae et que ces
Volcae résistaient encore avec succès à Tinvasion germanique.
Mais alors ils n'étaient qu'un débris d'un peuple puissant qui
avait envoyé des colonies dans le midi de notre France et en
Asie-Mineure et dont le nom, devenu Walah, Walahîsko,
Wehcb, Wales chez les Germains, est le terme employé par eux
pour désigner en bloc les Gaulois, les Romains et les popu-
lations romanes.
Dans les vingt-sept départements français que les Ligures
occupaient avant cette invasion et en Lorraine allemande la
langue des Ligures a dû survivre à la perte de leur liberté ;
elle continuait à se parler concurremment avec le gaulois, delà
certainement les noms de Ijcu en -asco-, -asca, -osco-, qui
sont dérivés de gentilices romains, comme Gratiasca, Gréasque,
Bouches-du-Rhône; Vitroscns pour Victorioscns, aujourd'hui
Vitrieu =z Victoriacus, Isère, Amilioscus pour Aeiiiiliosciis
Ardèche; Flaioscus pour Flavioscus, aujourd'hui Flaiosc,
Var, etc.
Revue Celtique, XXIV.
ÉTYMOLOGIES IRLANDAISES
doe « tardas ».
Le V. irl. doe signifie « lent, tardif », ainsi, dans obesi cordis
ac tardi, le mot tardi est ainsi glosé : Ml. 20 a, 26 i. maill. i.
doi, cf. Zcuss^, p. 31. Il est surprenant qu'on n'enseigne pas
déjà depuis longtemps que ce mot fait partie de la famille de
lat. dildum (Solmsen, Stiidien ^ur lat. laiitgcschichte, p. 196 et
suiv.), hom. o(F)r,v, o(/")Y]p;;, o(/)-/;0â, o(/^)r]Ojvw, arm. teiuem
« je dure », etc. (v. Osthoff, I. F., V, 279).
hrû « ventre ».
On a rapproché irl. brû « ventre » de skr. hhruuàh « em-
bryon », m. h. a. brime « uulua » (v. Fick-Stokes, Et. ivôrt.,
Il4, 187; Uhlenbeck, Et. luort. d. altiiid. spr., 208); mais les
sens sont assez divergents ; le lette braiina n'a le sens de « en-
trailles » qu'entre beaucoup d'autres, et ce sens peut être tout à
fait secondaire. Un mot dont la forme est moins voisine, mais
dont la signification s'accorde très bien avec celle du mot irlan-
dais, se trouve en slave: russe brjiïcho, polon. br^ucb (et vieux
polonais brxiicho) « ventre » ; après u, un ch slave a toutes
chances de représenter i.-e. *s\ la différence entre le thème
en -n-, irl. brû, et le dérivé de thème en -s-, russe brjiïcho, est
donc comparable à celle entre skr. pivan- « gras » et pivas-
« graisse » ; on a une alternance de suffixes analogue dansgr.
Êiymologles irlandaises.
do uccim « je sais ».
M. W. Stokes, à.:JLns\QEtym.ivôrterbiich,àQ}A. Fick, Il4, 50,
rapproche v. irl. do uccim « je sais, je comprends » (par exem-
ple dans dû tcic « il sait », Ml. 18 c. 5) de got. fâhan (ancien
*fanh-^ ; mais u reste inexpliqué dans cette hypothèse, car on
ne donne pas u en irlandais, mais ô, à en juger par côic « cinq » .
Le u du. mot irlandais se retrouve exactement dans arm. usa-
nim « j'apprends », v. si. vyhiati « apprendre », got. bi-ûhts
« accoutumé », lit. jànkstii « je m'accoutume à » ; le sens ne
fait pas difficulté; quant à la forme, il semble naturel de partir
du thème à infixe *u-n-ke-, et alors -uccim apporte une pré-
cieuse confirmation à la remarque présentée par M. Strachan
h propos de slnccim (BB, XX, 3 i et suiv.), que la disparition
de n, second élément de diphtongue à premier élément i, n,
n'entraîne pas allongement de / et u ; on ne saurait d'ailleurs
être surpris de voir in et un traités autrement que an, en, on :
les voyelles les plus fermées / et u, quoique susceptibles d'être
nasalisées, le sont cependant moins facilement que a, e, 0;
d'autre part elles sont souvent moins intonables et moins
capables d'être allongées (voir A. Meillet, Etudes sur le vocabu-
laire et l'étymologie du vieux slave, p. 121 et suiv.).
A. Meillet.
THE DEATH OF CRIMTHANN SON OF FIDACH, AND
THE ADVENTURES OF THE SONS OF EOCHAID
MUIGMEDÔN.
The following stories are now for the first lime edited from
the Yellow Book of Lecan, a ms. of the fourteenth century
in the Hbrary of Trinity Collège, DubUn, and the Book of
Ballymote, a ms. of about the saine âge, belonging to the
Royal Irish Academy. The persons mentioned in them flour-
ished in the fourth and fifth centuries, Crimthann, son of
Fidach, havins; be2;un to rei^n as overkino of Ireland A. D.
366, and his successor Niall of the Nine Hostages, son of
Eochaid Muigmedôn, having been slain A. D. 405. Of the
witch-queen Mongfind, who plays a leading part in each of the
taies, I can find no other account except in O'Mahony's Kea-
ting, pp. 371, 372.
Neither taie is a good example of the art of the Irish saga-
man. But their contents, though clumsily put together, are
fuU of interest to the student of ancient Irish beliefs, manners
and customs. Note especially in the Death of Crimthann, the
account of Mongfind's prophétie dream (§§ i, 2), the military
éducation of her son Brian in the north of Scotland (§ 3) :
the poisoning of herself in order to induce her brother to
drink a poisoned draught (§§ 6, 7) ; the prayers to the dead
witch on samain-tve. (§ 7); the funeral of Fiachra and the bu-
rial of the hostages aUve (§ 17); the référence to sea-attacks
made on foreign countries (§ 18).
In the Adventures of the Sons of Eochaid the account of the
trcatment of Cairenn and the birth of her babe (§§ i, 2) is not
Dcaîh of Crimthanrij etc. 173
without simple but poignant pathos. Noteworthy, too, is the
ordeal deviscd by the druiJ-smith (§5) to test tlie respective
qualities of Eochaid's sons. But for tolklorists themost interest-
ingpartofthisstory is the version in §§9-17, oftheweli-known
incident of the transformation of a hideous hag into a loveable
damsel, who is hère an embodiment of the sovranty of Ireland.
Three other versions of this story are found in Irish hterature :
the late J. F. Campbell has a somewhat similar incident in his
Popiilar Taies of the West Highlands, III 403, 404; and the
parallels in the Percival of Chrestien de Troyes, in Chaucer's
Wyf of Bathes Taie, in Gower's Confessio Amantis, éd. Pauli,
i, 89, and in the Marriage of Sir Gaïuain (Child, English and
Scottish Ballads, II 295-'') are noticed by Mr Alfred Nutt
and myself in The Academy, n°' 1042, 1043 (April 23, 30,
1892). See also Skeat's The Works of Geoffrey Chaucer, Oxford,
1894, vol. III, p. 447-450. The mention of Brian Boruma,§ 16,
and of Maelsechlainn mac Domnaill § 19, shews that this taie
cannot be older than the elevenih century.
The Irish topographer will find some valuable indications
in the Death of Crimthann , and for the lexicographer I hâve
collected, in the glossarial index, the rarer words which occur
in each of our stories.
The text of both stories is printed from theYellow Book of
Lecan ; but the varions readings of the Book of Baliymote are
given as footnotes whenever they seem of any importance.
W. S.
174 Whitlcy Stokcs.
AIDID CA'IMTHAIND MAIC FIDAIG 7 TRI UAC ECHACH
MUIGMEDOIN .1. B/?IAN, AILILL 7 VIACHRA.
(SLICHT LEBAIR BUIDI LeCAIN, COL. 898.)
I. Ri uasal airmitnech ro gab righi n-Ereiui fecht n-aill .i.
Eochaid Mmgiiiedôn mac Muiredaig T'irigh. Bai bainclieli' a
dingbala lais .i. Moingtind inoeji Fidaig. Ben side .iiii. maie
do Eochaid, Brian 7 Fiachra, Ail/// 7 Yergus a n-anmann.
Atchi a mmathair aislingi doib. Based- an a'isUnge^ a ndul a
ndealbaib a'///;;7 con À. Brian a ndeilb leomain 7 Fiac/;ra i richt
m'ûchon, Ail/// a ndeilb gadair 7 Fearg//^ a ndeilb madaid.
No bidis iai7/m ic imsreangail 7 ic conglec 5 etarro. Srainis in
milchu for in leomun cach re fecht i tosach. Fortamlaig/d-t in
leoman fodeoid 5 forsin triur aili 7 adnaigit co deaith 7 co riarach
cen frithorcain^ do.
2. INdisid Moingfind do Sithchcnd drai in fis. Fir, ar in
drai, bid leoman laimthinach lonnaindsclech Brian 7 a sil dia
eisj 7 bat irgal nemi fria fergaib caich, 7 bâti dura ac fulang
imfochaidhi caich forro. Bid eu aigh 7 taircill7 dïdu Fiachra 7
a sil dia eis. Co;zsela for Brian, rc^nsela didii Brian foir seom.
Teid cirgala 7 imserga etarro, 7 rannfoider ^ in rigi cach re fecht
1. banchele B. (i. e. Book of Ballvmote), p. 263'' 1. 24.
2. Ba hi B.
3. conglcic B.
4. fortamlaidh B.
5. andseiii B.
6. crithorcain B.
7. bid tairchill B.
8. randfadar B.
Dcatli of Crimîhann, etc. 175
THE DEATH OF CRLMTHANN SON OF FIDACH, AND OF THE
THREE SONS OF EOCHAID MUIGMEDÔN, BRIAN, AILILL
AND FIACHRA.
(Yellow Book of Lecan, col. 89S. Facsimile, p. 186" iz.)
1 . Once Lipon a time a noble vénérable king assumeJ the
realm of Erin, to wit, Eochaid Muigmedôn^, son of Muredach
Tirech-. He had a spouse befitting him, even Mongfind daugh-
ter of Fidach. She bore Eochaid four sons, namely Brian and
Fiachra, Ailill and Fergus. Their mothersees a dream of them.
This was the dream: that they passed into the shapes of four
dogs : Brian into the form of a lion 3, Fiachra into the shape of
a greyhound, Ailill into that of a beagle, and Fergus into that
of a cur. Then they used to be rending and quarrelling with
one another. At first the greyhound every other time beat the
lion; but at last the lion overcame the other three, and they
surrendered to him, timidly and obediently and without
offence.
2. To Sithchenn the wizard Mongfind relates the vision.
« Truly », says the wizard, « Brian, and after him his race,
will be a greedy, wrathful-ruinous lion, and a virulent weapon
against every one's angers; and they will be hardy in enduring
the assaults of every one upon them. Now Fiachra, and
after him his race, will be a hound of battle and rapine. He
will attack (?) Brian, then will Brian attack him. Deeds of
arms and ruptures occur between them, and the kingship will
1. See Côir Aiimaiin, Ir. Texte, III, 339, 416, 420.
2. Ir. Texte, III, 339, 416.
5. The author evidently supposcd the lion to be a kind of large, fierce
dog.
176 Whitlcy Stokes.
etcr a clannnaib, acht cheana fartamlaigfid ^ sil mBriain fodeold
ior clannaib na n^ac aile, co mbo leo a n-aen/<r in t-aireoch//j.
BiJ gadhar tafaind \mmorro hWill oc iarraid crich 7 ig cosnwm
mennato dia braithrib, Feargw^ nnmorro, ni bai acht brocc
aithcch dia sil side -, 7 is bec cid dia fesstar a chenJl.
3. Marb Eoch^/J iardain. Bai à\du imchosnum dt'rmair im
forba EchrtfZ; eter a coic mc/caib .i. Niall a aen//r dindara \cil\\
7 .iiii. wxaic Moingfmdi din 5 \cit\-\ aili. \S câ tra ni aranic4
lAowxgîind , o nach fuair cena in righi dia mac À. do Brian, ar
ba heside a leannan dia claind, a aslach for fearaib Erm;/ tria
impidhe 7 tria ceird ndraidechta5 — ar ba heolach sidhe an cach
ceird draidt'f/;/a5 7 aimidechta — in rigi dia braith/r, fo bithin
co ro cuircdh. si Brian tar muir dia foglaim inmilti 7 comad
oaisceodach amra iardain fri cosn//m na ris[i.
Luid iar«m Brian dar niuir 7 ro foglaim suitbi inmilti oc
Senoll mac Ongai i tuaisc^rt kVoan, cor'bo treorach in cac^
ccirà ga'iscid 7 engnoma.
4. lar forbad iar?/m a fogloma inti Brian i cind secbt mhliadan
dodechaid anair iarsin, fear donn tailc tarbda^, co sonairti
ballraid, co n^'rt nônhà'ir, co conideisi engnama o dib lamaib
inti 7 Brian.
5 . Bai Crimthann a righi n Eroin beo//jr. Ba saeth la Moingfmi
[col. 899] nach he Brian ba ri. Luidh duiu Crimx.hann forcuairt
rigi a n-A\bain, ar is amlaid ro^ chinged ri Tenir^rh for a
chuairt rigi .i. a Temraig i colccdh nGa'ûeon, 7 a sen for da
coicedh Mwman, hi côiced Olnecmar/;/ aseandad, assen i coiced
UW, a n-Albain a suidiu.
1. fortamlaid B.
2. acht brocc a sil sidhe aitheach B.
3. don B.
4. maranic B.
5. ndraig('r/.'ta Y, ndraighec/na B.
6. tarba B.
7. anti Y, indti B.
8. sic B, do Y.
Death of Crimthann, etc. 177
be divided from time to time among their children. Howbeit
at last the race of Brian will prevail over the children of the
other sons, so that they alone hâve the princedom. AiHll,
however, willbe a hunting hound,seekingterritories and gain-
ing an abode from his brothers. But as to Fergus, there will
be noihing of his seed save a sorrowful peasant, and his kin
will be almost unknown. »
3. Thereafter Eochaid died. Then there was a huge con-
test about his héritage among his five sons, that is, Niall alone
on the one side and the four sons of Mongfind on the other.
When Mongfind found that the kingship was not for her son
Brian — he being the darling of her children — this is what
she planned, to persuade the men of Ireland by supplication
and witchcraft (for she was skilled in every art of magie and
sorcery) to besrow the realm on her brother (Crimthann son
of Fidach) ^ in order that she might send Brian over sea to learn
soldiership, and so that he might then become a wondrous
warrior for gaining the realm.
Then Brian went over sea and learnt the science of soldier-
ship with Senoll, son of Onga, in the north of Alba, till he
became a leader in every art of valour and prowess.
4. At the end of seven years, Brian, having completed his
instruction, came back from the east : a man brown, strong,
taurine, with firmness of limbs, with the strength of nine, \vith
fitness of valour in both hands alike.
5. Crimthann was still in the kingship of Erin. Mongfmd
felt sore that Brian was not king. Then Crimthann went to
Alba on a royal progress, for thus used the king of Tara to go
on his progress : from Tara into the province of Leinster, and
thence to Munster's two provinces : thereafter into the province
of Connaught: then into Ulster, and from this into Scotland.
I. Overking of Ireland, see Four Masters, 366, 3^
lyS Whitley Stokes.
6. Gabsad maie Mo'mg^inde ianmi iornen 7 ïorhmiis i'or
forba Cnmihainji dia eis, 7 randsad a tri he. Dodeochaid
CnmihûiDi anair iarz/m iarna cloistin sin, 7 ro tinoil sloig 7
sochraide leis a Connaf/;/aib do indarba mac a shethar asa rigi.
Cechaing iar;mi Cnmthann co ro gab \ongphon oc Muaid hi
Conmir/jtaib. IMforgenair ^ iar//m comairli la Moingùnd, 7 as
i comairli ariacht, flead do thargad acci dia hraihair i n-Inis
Dornnglais for Muaid Hua n-Amalgrtda, 7 a bratha/r do gairm
chuici and a.mal bid do sid fria macaib, 7 neim da dail fair and
fodaig na rigi do Brian.
7. Tic d'idu Moing^ind iar/aii do saigid - a brathar, 7 doroinde
sith5 celgi ewrro 7 a clann, 7 bmd le a brathair da saigid na
ûedï. O vu icaich iar/mi taisbenad na flcJhi doheir Moingfind
copan neime il-laim a brathar. iVocho n-ib, ar Cnmthann,
noco n-eba so {omis.
Ibid Moingt}W digh 7 ibid Cnmûiann iar/rai.
Atbail iar//m Moms,{ind aidchi samna dosonrad K Coiiid si
aided5 MoingfiW^ bansidaige. Con'id de dogarar^ fcil Moing-
ïindc frisin samain icon daesc/^rsluagh, ar ba cumacbtach si 7
bantuathaid 7 cen bai a colaind, con\d de cuindgid mna 7 daes-
cursluag itcheada aidchi samna fw/rri.
8. Ticc Crimth^/;z;z atuaid iartain do fascn^m a crichi bunaid
.i. Fer Mwman, co ranic Sliab suidi in rig, co n-erbailt andsin,
con'id desin dogarar*^ Fert Crïmthainn. Dodeachaid9 Fidhach a
athair, 7 a mathair, 7 a muime conici in baili i n-erbailt
Crimth^n;?, 7 fearaid nemeli ^° truag ann, 7 adbathadar a triur
isin maigin sin, con'id desin ro chead in senchaid andso '^ :
1. IMorgenair B. 7. sic B. bantuatha Y
2. thaigh B. 264a I. 8. garar B.
5. leg. sid. 9. dochuaidli B.
4. dosondradh B. 10. nemfeili B.
5. aidig Y B. 11. so B.
6. garar B.
Deaîh of Crimthann, etc. 179
6. Now in his absence Mongfind's sons oppressed and
dominated Crimthann's héritage, and divided it into three.
On hearing that, Crimthann came westward, and gathered
hosts and multitudes out of Connaught to expel his sister's sons
from his realm. Then he marched and pitched a camp by the
(river) Moy in Connaught. Then a plan was formed by
Mongfind, and this is the plan which she found, to coUect a
banquet for her brother in Inis Dornglais on the Moy of Hûi
Araalgada (Tyrawley), and to invite her brother to it as if he
were at peace with her sons, and there to administer poison to
him in order that Brian might get the kingship.
7. So then Mongfmd cornes to her brother (Crimthann),
and made a false peace between him and her children, and
brings her brother vv'ith her to the banquet. When the display
of the banquet was ended, Mongfind puts a cup of poison into
her brother's hand. « I will not drink », says Crimthann,
« unless thou drink first ».
Mongfind drinks, and then drinks Crimthann.
Then on the eve of samain (November i) precisely Mong-
find dies. So this is The Deaîh oj Mongfind the Banshee. Hence
samain is called by the rabble « Mongfind's feast », for she was
a witch and had magical power while she was in the flesh ;
wherefore women and the rabble make pétitions to her on
samain-Q\'ti.
8. Thereafter Crimthann cornes southward to visit his here-
ditary district, i. e. Fir Muman ; but on reaching the « Moun-
tain of the Throne » there he dies, whence it is (now) called
« Crimthann's Grave-mound ». His father Fidach, and his
mother and his fosteress came to the stead where Crimthann
perished, and there they make piteous plaining; and in that
place the three of them died : wherefore the shanachie sang
this :
i8o Whiîley Slokcs.
Fcartan Crimthaind cid diata ?
sloindid sruithi sench;/5a. -jvl '.
9. [col. 900, 1. 3] Ni ro fogain tra ni do Moing/z'/zJ in chelg
sin doraJ im ii brathazV 7 bas do thoga di ten ardaig c//inad
he Brian bad ri ara hesi^. Ar is e Niall Nôio'iaWach ro gab rigi
nEuiin darcis^ Crimthainn, acht cheana is é Brian ba tuairgnid
catha fn[a] laim side ic tocbail giall 7 cana do as cach aird4.
10. Gthais Brian iarsin rigi aî/Vid CoDiachl. Gixhais Fiac/;ra
d'ulii o Charn F^radaig co Mag Mucrama. Bai imchosn//m 7
tnuth mor efcr Brian 7 Fiac/;ra desin, co fiis5 cocad etrtrru,
Dobrrar cath Damchluana etorro 7 maidhidli^ for Nathi 7 for
a athair, 7 cloid Nathi as, 7 gabar Fiac/;ra and, 7 idnaigther co
Temraig il-ldim/ Neill a brathar he.
1 1 . Fasaid ardchocûtd mor de side itcr Nathi 7 Brian dori-
dhisi^. IS and bai a longp/;ort, ac Damcluain i n-H/h'Z' Briuin
Eola9 inoc//5 Conmafcni Cuih. Nathi co clannaibh Fiachra i
n-Aidne^° inaaigid. Dob^'rar a drai co Brian .i. DrithHu drai,
7 iarfaigis ^^ de cinda^ no biad a imscar^^ 7 Nathi dia chogad '2.
Asp^rt in d/'ai comad he Nathi bud choscrach 7 co ngebad rigi
co SUab n-Elpa. Dobcrtha^3 a clann co Brian ina diaid, 7
beandachais^4 iad, 7 asbert friu comad he Echen a sinst'r bud ri
doib dia eiseom. Ceit/;ri maie iichct ro badar oc Brian, dia
n-ebairt in tili :
1. I omit the rest of this pièce, wbich eontains eleven quatrains statinc
metrically the preceding part of the story.
2. sic B. after ara Y, has {man. rec.) cl.
3. areis B.
4. tir B. )iiau ait.
5. sic B. In Y after co an r is inserted iitaii. rec.
6. moidhi B.
7. ilaim Y, iilaim B.
8. aris B.
9. leg. Seola.
10. Aigne Y. B.
11. fiarfais B.
12. cindiis no biadh imscaradh a cocaidli 7 Nathi, B.
1 3. Dobf/'ar B.
14. bennachas B.
Deatli of Crimthann, etc. i8i
Crimthann's little grave, whence it is,
vénérable historians tell, etc.
9. Howbeit, that treachcry which Mongfind practiseJ upon
her brother did not avail her, nor did the choice of death for
herself in order that Brian miglit be king afterwards. For it was
Niall of the NineHostages^ that took the kingship after Crim-
thann. Brian, however, was « smiter of battle » in his stead,
at levying hostages and tribute for him from every airt.
10. After that Brian seized the kingship of the province of
Connaught. So Fiachra took from Carn Feradaig^ to Mag
Mucrama5. Hence there was much contention and jealousy
between Brian and Fiachra, so that warflire grew between
them. They fight the battle of Damchluain, and Nathi and his
father (Fiachra) are routed, and Nathi escapes, but Fiachra is
captured and taken to Tara as a prisoner of his brother Niall.
11. From this again grows a great war between Nathi4 and
Brian. Brian's camp was at Damchluain in Hiii Briuin Seola)
near Conmaicne Cuile. Nathi with the clans of Fiachra was in
front of him in Aidne^. To Brian is brought his wizard,
even Drithliu the druid, and he asked him how he and Nathi
would part from the warfare. The wizard replied that Nathi
would be the victor, and that he would conquer a realm as
far as the Alps. Finally hischildren were brought to Brian, and
he blessed them, and said that after him Echen, the eldest of
them, would be their king. Four and;t\venty sons had Brian,
whereof the poet said :
1. overking of IrelanJ A. D. 379-40^ Cô/r Aninanii, § 118, Ir. Texte,
m, 539, 416.
2. probably the ancient name of Secfin, in the barony of Coshlea, in the
south of the co. Limerick. O'Don. Four Masters A. M. 3836, note 9.
3. a plain in the co. Gahvay, west of Athenry, F. M. A. M. 3790, notex.
4. otherwise Dathi : see Côir Amnann, § 140.
5. in the barony of Clare co. Galway, F. M. A. D. 811, note w.
6. a territor\' in the south west of the co. Galwav.
iS2 Whitky Stokes.
Brian mac Echach Muigmcdôin. is iiiaith a clann can chaiti
cliar drechach nar' duibde/eoil. cethri maie i\chet aici, yrl.
Be;innochrt/.s' didn in sosar co mor .i. Dai galacb, 7 ro tliairr-
ngen do comad uad in rigi.
12. Ticc Nathi co ;/-idnaib catha lais do saighid Briain ait a
mbai uathad 'na longphori, 7 fearthair ^ cuibleang angbaid etorro,
7 sraintcr- for Brian andsin Cath Damcluana, 7 lentar Brian
asin maidm3 coTulchaib Domnaill, 7 marbais4 Cnmûmmi mac
Enna Chennselaich hc, 7 marb^/5 Enda Emalach mac Briain
Cnmthann iocbéto'ir, 7 adnaicther Brian isin maigin sin. Tic
iarwm Beo-aed Rois Caim iar cein moir iartain, 7 bmd taisi
Briain co Ros Cam les, co ro adnocht iad i Ros Camm, coma
and ata otharligi Briain indiu5. Marbthar didu Drithliu drai
for bru Findlacha, coind uad ainmnigt/;gr Aenach nDrithleand.
o
Conid dibsin ro chead in seanchaid :
Gahais Brian rigi rebach
for Lf.'h Cuind caeni comrmnach. yri^.
14. [col. 901, 1. 5] Leigid Niall Nô/giallach immorro Fiac/;ra
a gemil annsin, 7 doheir rigi Connacht do, 7 as e ba tuairgnid
catha fri laim Néill7 iarsin tareis Brinin oc tabach giall do
Themnz/>. Bt-rar Fiachna^ mac Nathi 7 Amalgaid mac Fiac/;rach
fesin5 i ngialhii" il-laim Neill, comd i ngiallnwi- i TQmraig is
marb Fiachna^° mac Nathi, comd uad Wù Fiachrach Cuili Fabair
a Midi.
15. Lotar tra maie echach À. AWill 7 Fiac/;ra, do thobach
chana 7 giall a M/miain co sluag 7 co sochraidi dfrniair. Tiagaid
1. fcarthar B.
2. srainther B.
3. chath B.
4. marbas B.
5. aniu Y, andîu B.
6. I hâve hère omitted scveii stanzas.
7. Nell Y, neill B.
8. co B.
9. Fiacra E. 264^9.
10. sic Y, B. : the facsimile of Y has acesin.
Death of Crimîhann, etc. 185
Brian son of Eochaid Muigmèdôn, good are his children without question,
a comely following that wasnotdark and feeble, twenty-foursonswithhim.
Then he blessed greatly the youngest, namely Dai Galach,
and prophesied to him that the kingship would descend from
him.
1 2 . Nathi with his weapons of battle cornes to Brian p.t a place
where there were (but) a few encamped, and a ruthless fight
is fought between them. Brian is defeated there in the battle of
Damchluain, and is followed from the rout as far as Tulcha
Domnaill. Crimthann, son of Enda Cennselach'', kills him, and
Enda Emalach, son of Brian, straightway kills Crimthann,
and Brian is buried in that place. A long while afterwards Beo-
aed of Ross Camm- cornes and takes Brian's remains to Ross
Camm, and buried them in Ross Camm, so that there today
is Brian's grave. Drithliu the druid is killed on the shore of
Findloch^ so that Oenach Dritbleiiii takes its name from him.
13. Of those thcn the shanachie has sung :
Brian seized a featful l\ingship
over Leth Cuinn 4 loveable, triumphant, etc.
14. Then Niall of the Nine Hostages lets Fiachra out of
prison, and bestows upon him the kingship of Connaught,
and 'tis he who was after Brian the « smiter of battle » for
Niall in levying hostages for Tara. Fiachna, son of Nathi, and
Amalgaid, son of Fiachra, himself are brought in hostagcship
into Niall's power, so that Fiachra died as a hostage in Tara,
and from him descend the Hiïï Fiachrach of Cûil Fabair in
Meath.
15. Then Eochaid's sons, namely Ailill and Fiachra, went
with an army and a vast multitude to levy tribute and hostages
1. Ir. Texte, III, 372, 420.
2. Perhaps the bishop commemorated in the Irish martyrologics at
Mardi 8. But he was of Ard carna.
3. The Lower Lough Erne in Fermanagh.
4. The northern half of Ireland.
184 Whitlcy Stokes.
rempo^ co Caenraige^ Hi'ia Cairpri. Tinoilit fir Mz/man iarMm
irui n-aigidh im Eochaig mac Cnmihainii Moir maie Fidaich
7 im Maige5 Mescorach co n-idnaib catha in-aigid Fiachrach.
Ba maith em inti cusa tancus annsin .i. Fiachra : ba laech ar
gaisced, ba coicertaich^ catha 7 tiri ar gais, ba rigda5 ar deilb
.i. loech foltfind lebar co mbeanad folt braine a da imda, couid
de dosairer Fiacha Foltsnaithech de.
16. Dobcraid iar//m fir Mum^n cath do i Caenraide, 7 gonais
Maidhi Mescorach co hamnas Fiac/;ra isin chath. Aighthi^
iarwm in cath (or feraib Mzmian 7 for Ernaib andsin tria nen
imbualta, 7 lait/?cr ar forro. Dob^fr iarwm Fiac/jra .l. giall a
MMinain leis 7 doheir a lanchain, 7 luid reime iartain do ascnum
co Temraig.
17. Antan iar/mi dorocht Forraig/i n-Uib maie Cuais Midi,
adbath Fiac/;ra dia guin andsin. Ro claidead a leacht 7 ro
laigeadh^ afeart 7 ro hadhnadh a cluichi caintech, 7 ro scribad
a ainm oghaim, 7 ro hadnaiced na geill tuctha9 andeas 7 siad
beoa im fert Fia.chra, co mba bail for Mnmain dogrés 7 co mb^/h
i comruma forro. IS t'^ adbmd gachfer^°: « Och, Och ! » ica
chor beo i tahnain. Isfor uch dognither^^ na fearta sa, ar cach.
Bid e a ainm, ar in drai, Forrach. Conad do forgell na ngnim
so ro chan in senchaid :
Maicne Echoch, ard a ngle,
im Niall, im chanaid Cairnc yrl '2.
1. rompo B.
2. Caenraide Y. Caenrighi B.
3. sic Y, B. leg. maide? d. § 16.
4. coicertaig B.
5. righa B.
6. Atchi B.
7. forraidh B.
8. sic B, laidead Y.
9. tucadh B.
10. Adbtraid cach. fear B.
11. sic B. gnithcar Y.
12. Thirteen quatrains are licre omittcd.
Death cf Crimthann, etc. 185
from Munster. They fare forward to Cacnraige^ Hiia Cairbri.
Against theni then the men of Munster coUect around Eochaid,
son of Crimthann the Great, son of Fidach, and Maide Mesco-
rach with weapons ot battle against Fiachra. Good in sooth
was he towards whom they came, namely Fiachra. He \s'as
a hero in valour: for (his) wisdom he was an adjuster of
battles and territories : he was royal in form, a hero with fair
hair so long that it touched the edge of his shoulders : hence
he is called Fiacha of the Threaden Hair -.
16. Then the men of Munster give battle to him in Caen-
raige, and in the battle Maide Mescorach wounded Fiachra
severely. But by dint of mutual smiting the battle was gained
over the Munstermen and the Ernai >, and a slaughter is inflicted
upon them. Then Fiachra takes out of Munster fifty hostages
and the fuU tribute, and afterwards fared forward to Tara.
17. Now when he reached Forrach in Hûi maie Cuais-^ of
Meath, Fiachra died there of his wound. His grave was dug,
and his tomb was laid, and his funeral game was started, and
his ogham name was written, and the hostages whe had been
brought froni the south wcre buried alive around Fiachra's
tomb, that it might always be a shame for Munster and be as
a triumph over them. This is what each man said when he
was put alive into the earth ; Och, och ! « 'Tis for uch (« on
ach »), those tombs are built », says every one. « This shall be
its name », says the wizard, « Forrach »5. So that to bear
witness ot thèse deeds the shanachie sang :
Eochaid's sons, high their brightness,
including Niall, Cairenn's wolfwhelp, etc.
i. now Kenry.
2. See Côir Anmann, § I4), Ir. Texte, lîl, 352.
3. See FourMasters, AM. 5656, 5790,4169. Erna Mumhan, A. D. 186.
4. Now Moygish in Wesimeath.
5. See LL. 190» 16. Compare a somewhat similar etymological legend
in the Dindsenchas of Ochonn Midi, Rev. celt., xv. 293.
Revue Celtique, XXÎV. 1 3
i86 Whitia Slokes.
i8. [col. 902, 1. 10] Tangadar fir M//man iai'tain rtniar iar
cloisin ' cga Fiachrach, 7 gabthar Ail/7/ la hHoclv//i; nvic Criin-
thiiiiin maie Fidaig la rig n-Eveini. Ba folaith- la firu M//nian
innisin, uair ba toich 3 doib do tecmail chucu m^rc na mna do
niarb a tigcrnai. Ar ro saigcd in fer sin a n-engi'esa4 tri cricha
echtranna^, 7 ro indsaig^v/ giall cdich^, 7 dorad iathu Erciiii 7
Alban fo smacht [\A\th\nsa M//nian. Dognither guin galann
andsin d'Ail///, ùv/id aiiib/V/ sin tuair bas.
19. Bai cocad mor etarro fyi re ciana iarsin, coiild fotha do
chosn/nn in f^raind forsa tait TuadM/zma" anniu sin, 7 r(i;/id
cd^ sin fotha cocaid9 Connacht 7 fer Mz/man iartain, 7 cach
imforran imforgensad ^° et^rro. Coma de sin asbrrtin seanclK/ZJ :
Tri maie ¥,chach na ngnim ngrinn,
F'iac/jra ociis Brian is Ailill, yrP'.
20. Lugaid Meann mac Oeng//ja Tirigh maie Fir chorp is
e ro gab ar eigin fearand TuadM/iman^^ art/zi', 7 is desin raitry
Gairb-ferand^^ claidim Luigdech Lainidm-^'', ar is iat da ferann
do chosainsead fir Mz/manar eigin .i. fearand Osraige'4, an-eraic
£'/é'rsceoil ro marbsad Laigin, 7 ferann '5 TuadM/zman a n-eraic
Cnmihainn maie Fidaig, acht ceana ni dlegad som arai dleas-
tan/z/s"''' sin, ar is do chôicid Chondacht iar ndlighed roindi
1. cloisdin B.
2. folaich B.
3. doig B.
4. engreasa B.
5. eclîtranda B.
6. caich B. chaitii Y.
7. tuagniï/ma Y, om. B.
8. iad^B.
9. cogaid Y, cocaidh B.
10. imforran forgeinsed B.
11. I hère omit three quatrains
12. tiiagm»man Y, B.
13. sic B, gairbfearand Y.
14. osraidiii B.
15. sic B. fearand Y.
16. dlistinzzw B.
Death of Crirnthann, etc. 1S7
18. After hearins: of Fiachra's death the men of Munster
came from the west, and AiHU is taken by the king of Erin,
Eochaid, son of Crirnthann, son of Fidach. That seemed of
importance to the Munstermen, for they had a natural right
to gather unto them the sons of the woman that had killed
their lord. For that man had been used to go on their sea-
attacks on foreign territories and to seek the hostages of each,
and he brought the lands of Erin and Alba under the control
of the princedom of Munster. Then a warrior's wound is
inflictcd on Aihll, so thus he died.
19. Thereafter for long times there was much warflire be-
tween them, the cause being a contention for the land on which
the men of Thomond are today. And that was afterwards the
cause of the warfare ot Connaught and the men of ÏVIunster,
and of every mutual destruction that was wrought between
them. Wherefore of that said the shanachie :
Three sons of Eochaid of the lovelv deeds,
Fiachra, Brian and Ailill, etc.
20. LugaidMenn, son of OingusTirech, son of Fer corp, is
he that first took by force the land of Thomond, and hence
« the Rough Swordland of Lugaid Red-hand » is so called.
Thèse are the two lands that the men of Munster gained by
force, namely, the land of Ossory as an eric for Eterscél
whom the Leinstermen had killed, and the land of Thomond
as an eric for Crimthann son of Fidach. Howbeit, as regards
légal right they are not entitled thercto, for according to the
i88 Whitlry Stokes.
coicid in feninn sin TuadM//nv/n, ar is o Luimncch œ Drolxiis
hc.
21. G);/iJ Aidid Cr'mnhûi)iii maie T-idai'o; 7 Moingjhnh' 7 tri
mac Echacb Muigmcdoin ; Brian, Fiachra, Ail///^ Finit.
I. B. adds : Eachtra mi7C Eachar/; Muigmedôin, tlic title of the following
story.
Death of Crimthann. etc. 189
lawful division of the province that lanJ of Thomond belongs
to Connaught, for it extends-from Luimnech ^ to Drohais -.
21. So far the Death of Crimthann son of Fidach, and of
xMoingfind, and of Eochaid Aluigmedôn's three sons, Brian,
Fiachra, AiHll. Itendeth.
1. the lower part of the Shannon.
2. now the river Drowes.
1 90 Whilley Stokes.
FXHTRA M.-/C ECHJCH MUIGM£DOL\
(Slicht Lebair Buid! Lecain)
I. [col. 902, 1. 41] Bui ri amra airegda for Eri)in À. Eochaid
MuigviediVi. Badar coic maie aicci, Brian, Ail/7/, Fiachra, Ferg//j-,
Niall. Moingfind ingen Fidaig mdthair Briain 7 Yuchrach 7
Ferg//5a 7 Axlella. Caireand Casdub, ingen Sgail ^ Bailb, ri
Saxau, mâthak Neill. Ba miscais lasin righain inti Niall, ar is
daraceand^ dorinde in ri fri Cairind he. Ba mor didu dochraidi
Chairinde oc in rigain, 7 ba he med na dochraidi co mba hecin
di usce na Temracb da tharraing do \eth 7 cach cwmal aruair?
'na haghaidh, 7 intan ropo torrach si 4 for Niall ba hecen di
sen [col. 903] uili ardaig co ;?-eplead in lenap5 ina broind.
2. Ranic tra co ham tuismeda di, 7 arai nir'scuir^ dind
fognam. Rue si" iarsin mac forsin faichthi ina Temrc/r/;, 7 si
fo leith na dromlaigi, 7 nir'lam in mac do gabail cuici do lar,
acbt forfacaib^ isinn9 inadsin fo na hethaidib, 7 nir'lam dit///
nechdoferaibHern/;/ a breth leis ar uaman'° Moingf7;/J/, ar ba
mor a cumachtâ si 7 a huaman " ïor cach. Tanic Torna eices
iarsin dar lar na faidchi, 7 adchondairc in noidhin a oennr 7
1. saxaill B. 2652 3. Sacheill, Otia Mersciaiia, III, 88.
2. sic B. cheand Y.
3. arariar B.
4. hi B.
5. lenabh B.
6. scar B.
7. sic B, Rugsi Y.
8. ro facaib isin.
9. sic B, isan Y.
10. huamain B.
1 1. huamain B.
Adrentiire of tlie Sons of Eocha'ui. 191
THE ADVEXTURE OF THE SONS OF EOCHAID MUIGMEDÛN
(Yellow Book of Lecan, col. 502. Facsimile, p. i88'^i )
1 . There was a wondrous and noble king over Erin, namely,
Eochaid Muigmedon. Five sons had he, to wit, Brian, Ailill,
Fiachra, Fergus, Niall. The mother of Brian, Fiachra, Fergus
and Ailill was Mongfind, daughter of Fidach. The mother of
Niall was CairennCasdub, daughter of Scdl the Dumb, king of
England. Niall was hated by queen Mongfind, for Eochaid had
begotten him on Cairenn instead of on lier. Great then was
the hardship which Cairenn suffered trom the queen : so great
was the hardship that she was compelled to draw the water of
Tara, apart, and every handmaid in turn in sight of her; and
(even) when she was in child with Niall, she was forced to do
ail that in order that the babe might die in her womb.
2. The time of her lying-in arrived, and yet she ccased not
h'om the service. Then on the grecn of Tara, beside the pail,
she brought forth a manchild, and she diu'st not take up the
boy trom the ground, but she left him there exposed to the
birds. And not one of the men of Erin durst carry him away,
for dread of Mongfind ; since great was her magical power,
and ail were in fear of her. Then Torna the Poet' came across
the green, and beheld the babe left alone, with the birds attack-
I. See as to him Fetschrilt fur W. S., p. 3, and Otia Merseiana, 11,88
192 Whitlcx Stokes.
na hethaidi ica fuab^/Vt. Rogab tra Tor;w in mac ina ucht, 7
ro fallsighcd^ do cach ni no biad iarsin, co n-ehert:
5. Mochean aigidan, bid he Niall Noegialkr/;,
rusfith- ria re tuir.
morfaiter maigi, sraintirc/' geill, firtiu'/' catha
tacbtbta Temrach, dunadach Femin Muigi, costadach Maen-
maigi.
airmitnech Alman?, airsid Lifi, gliiinfind Codail.
secht mhliadna ûchet fallamnaigis^ Herenn, 7 bid uad Herm
co brath.
Ar ba maith in tindsct'/al 7 in f()rba {crgalach foltgarb, co
/zhebailt i n-iarnoin dia sathairn uas Muir Icht iarna geognad
d'Eochrt'/V mac Enna Chendsealaiç '.
4. Rue Torna leis iarsin in mac 7 ron-alt, 7 ni thanicTorna
nô a dalta co Temraig iarsin cor'bo inrigh^ in mac. Tangadar7
iarsin Torna 7 Niall co Temraigh. IS andsin dorala^ Cairend
doib ic Vàhain usci do TemrrtzV. Asb^/t Niall fria iarsin : Leic
a oeniir in fogn^m, ol se. Ni lamaim, ol si 9, frisin rigain. Ni
bia mo mâtbair, ol se, oc fogn//m, 7 me mac^° righ Herenu.
Dorad les iarsin hi co Temnr/V, 7 dorad ^' édach corcarda iiinipi.
5. Ro gab fearg in righan, ar'^ ba holc le anisin. Ba he rad
fear n-Eroin andsin, bid hé Niall hiis ri tareis a athar. dvnd
iarsin ro raid M.o'ms.îi}id re hEochrt/V :
1. faillsidh B
2. sic B, rusfigh Y.
3. armar B.
4. fallamnaight/;rr B.
5. ceindselaigh B.
6. inrigi B.
7. tanic B.
8. tarIa.B.
9. sisi B.
10. me mo mac B.
11. docuir B.
12. 7 B.
Adrentiin: of tlie Sons of Eochaid. 19J
king it. So Torna took the boy into his bosom, and to him
was revealed ail that \vould be thereafter. And he said :
3. « Welcome, thc littlc guest; he will be Niai! of the Nine
Hostages ^ :
« In his time he will redden a multitude.
« Plains will be greatened : hostages will be overthrown - :
battles will be fought.
« Longside of Tara : host-leader of Magh Femin 3 : cus-
todian of Maen-magh4.
« Revered one of Almain), vétéran of Liffev, white-knee
of Codai (?).
« Seven-and-twenty years he rules Erin, and Erin will be
(inherited) from him for ever. »
For good was the beginning and the completion, manly,
rough-haired, till he died in the afternoon on a Saturday by
the sea of Wight, slain by Eochaid son of Enda Cennselach^.
4. Torna took the boy with him, and fostered him; and
after that neither Torna nor his fosterling came to Tara until
the boy was fit to be king. Thereafter Torna and Niall came
to Tara. 'Tis then that Cairenn, as she was bringing water to
Tara, chanced to meet them. Said Niall to her : « Let the
service alone. » « I dare not », she answered, « because of
the queen ». « My mother », said he, « shall not be serving,
and / the son of the king of Erin ».
Then he took her with him to Tara, and clad her in
purple raiment.
5 . Anger seized the queen (Mongfind), for that seemed
evil to her. But this was the voice of the men of Erin, that
Niall should be king after his father. Wherefore Mongfmd said
to Eochaid : « Pass judgment among thy sons », quoth she,
1. V. supra p. 181.
2. For sraiiiftier read nensitir (redupl. fut. pass. pi. 3 oînascim), Celt.
Zeitschr., III, 465, note 6.
3. a plain in Munster.
4. now Moinmoy, a territory in Clanrickard, co. Gahvav, O'Donovan.
5. now the Hill of Allen, co. Kildare.
6. See Côir Anmann § 209, Ir. Texte III 372, 420 and Otia Merseiana,
III, p. 84.
194 IVhitley Stokcs.
Ber brc'/7h hcr do m^rcaib, ol si, eux dib gchits t'forba^ Ni
hér, ol se, achl hérïid Sithcheann drai. Rofaidtv/h iarsin co
Sithcheann cosin ngabaind bai i Temraig -, ar ba fisid side 7 ba
fliaidh am;a.
6. Ro loisc iarsin in goba in cheardclia forro. Doriacht
Niall immach 7 in ^ indeoin coin cip lais. Niall (V//fortamlaig,
ar in drui, 7 bud indeoin totham^/// hc co brath. Doriacht
Brian 7 tue na huird leis. Brian da bur cathraib, ol in drai.
Doriacht Fiachra, 7 tue dearb corma 7 na builg leis. Bar sciam
7 bar n-dàn + la Fiachra, ol in drai. Doriacht Ail/// 7 in comrar 5
a mbadar na hairm les. Ail/// do bar ndigail, ol in drai.
Dorocht Ferg//i 7 cual crinaig lais 7 crand ibair inti. Ferg//5
crin, ol in d/ai. Ba fir on, ar ni niaith sil FergHsa cenmotha
oen .i. Cairech Dt'/'gan CUu///a Bairind. Coiiid desin ata « maidi
ibair i cuail c/inaijj ».
7. Coiild dia fc^rgell sin ro can in seanchaid :
Coic maie Echach, Niall indeoin oll,
Brian ord ù'i tuarcain fir,
Ail/// comrar gai fri fine
Fiachra sidhi, Fergus crin.
IS la Fiachra ol corma,
is la hAil/7/ gai bodba,
is la Brian tocht isan «^ cath,
is la Niall in t-indarrad.
8. [col. 904] Robo trom tra la Moingfind an ni-sin, co n-
cbairt fria7 m<7caib. Trodaid-si, ar si, bar ceathrar mac co ti
Niall do bar n-eadrain, 7 marbaid-si he. Trotaid iarum. Fearr
damsa a n-edargairi, ol Niall. Nato, ol Torna, bad sidaig
nviic na Moingt7;iJ/, coiiïd desin ata in seantoc///.
1. t'orba B.
2. Temraid Y.
5. in B, an Y.
4. nâni Y.
3. corma B, comra Y.
6. sa B.
7. sic B, fri Y.
Adventure of the Sons of Eochaid. 195
« as to which of them shall receive thy héritage ». « I will
not pass judgment », he answered ; « but Sithchenn the wizard
will do so ». Then thcy sent to Sithchenn, the smith who
dwelt in Tara, for he was a wise man and a wondrous prophet.
6. Then the smith set tire to the forge in which the four
sons were. Niall came out carrying the anvil and its block.
« Niall vanquishes », says the wizard, « and he will bc a solid
anvil forever ». Brian came (next), bringing the sledgeham-
mers. « Brian to your fighters », says the wizard. Then came
Fiachra, bringing a pail of béer and the bellows. « Your
beauty and your science with Fiachra », says the wizard. Then
came Ailill with the chest in which were the weapons.
« Ailill to avenge you ! » says the wizard. Last came Fergus
with the bundle ofwithered wood and a bar of yew therein.
« Fergus the withered ! » says the wizard. That was true, for
theseed of Fergus was nogood, exceptingone, Cairech Dergain
of Cloonburren^ And hence is (the saying) a stick of yeiu in a
bundle of firewood.
7. To bear witness of that the shanachie sang :
Eochaid's five sons, Niall the great anvil,
Brian the sledge-hammer for true striking,
Ailill the chest ofspears against a tribe,
Fiachra the blast, P'ergus the withered.
Fiachra has the drink of aie,
Ailill has the warlike spears,
Brian has the entrance to battle,
(but) Niall has the reward.
8. Now that seemed grievous to Monghnd ; so she said to
her sons. « Do ye four sons quarrel, so that Niall may come
to separateyou, and then kill him ». Then they quarrel. « I
would fain sunder them », says Niall. « Nay, » says Torna,
« ht the sons of Mongfind bc peaccfitl ». Hence is the proverb.
I. in Hy-Maine, i. e. the territory of the O'Kellys, in cos. Galway and
Roscommon. As to St Cairech Dergain see Fél. Oeng. Feb. 9, and Fél.
Hui Gormain at the same day.
196 Wliitlcy Stokes.
9. Ra raid d'uiii Moïngiiini n:\ biad ar in nibreith sin. Ro
fciidid co Sithchend cetna iad d'iarraid arni. Dollot^r iar//m
cosin ngohaind 7 doroindi s/Je' arnni doib, 7 in t-arm is
derscaigthiu - bai dib dorad il-laim Ncill, 7 ro tliidnaic na hainn
archeana dona m(7caib aili. Eirgid feasta do shealga 7 fromaid
forn-armu, ar in goba. Docbuadar iarsain 5 na meic 7 doronsad
sealga. Dosraladar for mcrugitd iarsain co fada iar n-iadad do
cach leith umpiH.
10. O m ansad don mivugud ro tadaighset tcnidh doib, 7
ro tuinsfdar^ ni don t[s]eilg doib, 7 ro thomailset comdar
doithenaiclî. Bawr a n-itaid 7 i tart mor iarsiii dend îiûacht.
Tiagar d'iarraid usa acaind, ar siad. Ragadsa ^, for Vergus.
Doluid in gilla for iaraid/ usr/, co//us3-tarla doc/.'/mi thopw/V
7 ïacais seantuindi og cornet in top///V.
11. IS anilaid bui in chaillcr/;, co mba duibithir^ gual cech
n-alt 7 cach n-aigi di o muWach co xalmaiii. Ba samalta fri
herboll fiadeich in mong glas gaisidech 9 bai tria cleithi a
cheandmullaich. Conscalgadglasgegdarach fobrith dia^°corran
glaistiacla bai 'na cind co roichead a hou. Suh duba dethaighe '^
le, sron cham chuasach. Medon fethech brecbaindech ingalair
le, 7 luirgni fiara fochama siad, adbronnach leathansluaistech
si, glunmar glaisingnech. Ba grain tra a tuarascbail na cailligi.
12. Amlaid sin, ol in gilla.
Is amlaid eigin, ol si.
In a comed in topu ir atai ? ol in gilla.
Is ead am, ol sisi.
1. seB.
2. derscaidti Y, dg/scaithi B.
3. iartain B.
4. do chach iimpu do cach Icith Y, do gacli leth umpu B.
5. fuinset B.
6. rachadsa B.
7. d'iarraidh B.
8. duibigt/;«' Y, duibi her B.
9. gaiscachdach B.
10. dia cach Y, cm. B.
11. dethaidc B.
Adventure of thc Sons of Eochaid. 197
9. Then Mongfind saiJ that she woulJ not abide by that
judgmcnt. So shc sent her sons to the same Sitbchenn to ask
for arnis. Tiicn they rcpaired to thc sniith, and hc niade arms
for them : the weapon that was finest he put into Niall's hand,
and the rest of the arnis he gave the other sons. « Now go to
hunt and try your arms », says the smith. So then tlie sons
went and hunted, and thereafter it came to pass that they went
far astray, every side being closed against them.
10. When they ceased from straying they kindled a fire,
broiledsomeof their quarry, andate it until they weresatisfied.
Then they were athirst and in great drouth from the cooked
food. « Let one of us go and seek for water », they say. « I
will go », says Fergus. The lad went seeking water, till he
chanced on a well and saw an old woman guarding it.
11. Thus was the hag : every joint and lirnb of her, from
the top of her head to the earth, was as black as coal. Like
the tail of a wild horse was the gray bristly mane that came
through the upper part of her head-crown. The green branch
of an oak in bearing would be severed by the sickle of green
teeth that lay in her head and reached to her ears. Dark smoky
eyes she had : a nose crooked and hollow. She had a middle
fibrous, spotted with pustules, diseased, and shins distorted
and awry. Her ankles were thick, her shoulderblades were
broad, her knees were big, and her nails were green. Loath-
some in sooth was the hag's appearance.
12. « That's so », says the lad.
« 'Tis so indeed », quoth she.
« Art thou guarding the well ? » asks tlie lad.
« Yea truly », she answered.
I 98 Whitley Slokes.
In cetaigi ■ damsa ni don usci do breith lini, or in gilla.
G'taigfet-, or si, acbt conom-thi oenpoicc dom leccoin >
duit.
Nitho, ol seseom.
Ni bt'Va+ usa' uam, ol sisi.
Dob(vim mo breithir^, ol se sem, conad taesca no ebelaind
do itaid na dobrraind poic duit.
13. Doluid in gilla iarsin co hairni i rabadar a braithri, 7 ro
raid f/iu nach fuair usr^. Doluid Ail/// iarwoi (or iarraid usa 7
dorala cosin tobw;' CÉ'Vna, 7 ro op poicc forsin ^ cail//V, 7 ro sai
cen usn, 7 ni ro ataim in wpur d'fagbail. Dolluid Brian .i.
sinser na mac, iarsain for iarraid usci, 7 dorala forsin topwr
D'Vna, 7 ro hop phoicc forsin t[s]entuind, 7 ro sai cen usr^,
Doluid FiacZra 7 fofuair/ in topwr 7 in cailli^ 7 ro iarr^ usce
fw/Vri. Dobé'Vsa, or si, 7 tue poic dam do. Dobmnd poici uaddi
ind. Tadall i Temraig duidsi, ar si. Ba fir on, ar [rjogab dias
dia shil som rigi n-Erenn À. Dathi 7 Ail/7/ Molt, 7 ni ro gab9
nech ittT do sil na mac aili .i. Brian, Ail/7/, Fergus.
Ro sai t;a Fiaeh/a cen usce.
14. Doluid d'uiii Niall iarsain ior iarraid usci, 7 darala forsin
top///' cf'/na. Usce damsa, a beau, ïor Niall. DobeV, or si, 7 tue
poie dam. Laigfead lat [col. 905] la taeb poici do thaba//'t fri
taeb '°. Tairnid t///rri iarsin 7 dolv//' poic di. Antan Imuiorro
ro shill f////ri iarsin ni raibi fo/'sin domun ingoi bid ehaime
tachim" nô tuarascbail inda si. Ba samalta fri dc/ead snechta
1. cedaide Y, ceadaighi B. 26)^ i.
2. Cyaigfed Y, Cr//.'aigid B.
3. nomleicein Y, dom leacoin B.
4. bcrair B.
5. briathar B.
6. ar in B.
7. rofuair B.
8. sic B, iar Y.
9. gob Y.
10. fria taebh B.
11. toichim B.
Adrcntiirc of ihe Sons of Eochaid. 199
« Dost thon permit me to takc away some of the watei' ? »
says the lad.
« I will permit », she answers, « provided there corne trom
thee one kiss on my cheek ».
« Nay ! » says he.
« Then no water shalt thou get from me », quoth she.
« I give my word », he rejoins, « that I wcnild rather
perish of thirst than give thee a kiss ».
13 . Then the lad went (back) to the place where his brothers
were biding, and told them that he had not found water. So
Ailill went to look for water, and chanced on the same well.
He (too) refused to kiss the hag, rcturned without water,
and did not confess that he had tound the well. Then Brian,
the eidest of the sons, went to seek water, chanced on the
same well, refused to kiss the old woman, and returned water-
less. Fiachra then went, found the well and the hag, and asked
her for water. « I will grant it », quoth she; « but give me a
kiss » « I would give few kisses for it ». « Thou shalt visit
Tara », quoth she. That fell true, for two of his race took
thekingship of Erin, namely Dathi^ and Ailill Wether-, and no
one of the race of the other sons, Brian, Ailill, Fergus, took it.
So Fiachra returned without water.
14. So then Niall went a-seeking water and happened on
the same well. « Water to me, O woman », says Niall. « I
will give it », she answers, « but (first) give me a kiss ».
« Besides giving thee a kiss, I will lie with thee! ». Then he
throws himself down upon her and gives her a kiss. But then,
when he looked at her, there was not in the world a damsel
whose gait or appearance was more loveable than hers ! Like
the end of snow in trenches was every bit of her from head
1. V. supra, p. 181.
2. See Côir Anmann, § 147, Ir. Texte, III, 552, 418.
200 ' Whithy S!okes.
i claiJib cach n-alt o ind ' co bond di. Rigthi rcnira rignaidhe
lé. Méra scta sithlebra. Colpta- dirgi dathailli le. Da maelasa
tindriiine her a troigthib mine maethgela 7 lar. Brat logmarda
lancorc/a inipi. Bretnass' gelairgit i timthach in bruit. Fiacla
nianida ncniannda-i le, 7 rose rignaide 5 romor, 7 beoil partar-
dc/Vg.
15. Is ilreachtach sin, a bean, ol in mac.
Fir on, or si.
Cia t//^Li ? or in mac.
Misi in Flaithi//i, or si, 7 asbfvt andso :
A ri Temra, is me in fiaitlii^/i" :
atbtT rit a nioniiaithius, yrl '^.
16. Eirig" do saigid do braithrech, or si, feasta, 7 hcr usce
lat, 7 chena bid lat 7 lad eblaind co brath in rigi 7 in (orhmus
cenmotha dias do sil Viiichrach À. Datbi 7 Ail/7/ Molt, 7 oenrigh
a M//main .i. Brian Bor//ma, cen tVesabra na riga sin uili. Acus
amnil adcondarcais misi co granna connda^ aduathmar amis
7 alaind flideoid, is amlaid sin in HaithiMi-, uair is annam9 foga-
bar he cen chatha 7 cen chongala, alaind maisech \mnion-o ria
nech e fodeoid. Acht chena na tabair-seo in t-usce dod braithrib
co tucad aisc^^a dait .i. co tucud a sindsirrdacht "^ duid ^^, 7
co ro thocba th'arm ed lama uas a n-armaib seom.
17. Dogentar amlaid, or in gilla. Célébrais in gilla iarsin
di, 7 brrid usce da braithrib, 7 ni tharad doib co tucsad do
cech coma ro iar forro, àmail ro thegaisc in ingen he. Fonaiscid
forro iar/mi cen tiac/;/ain fris fen nach fria claind co brath.
1. cind B.
2. colpa B.
5. breatnais B.
4. niamanda B.
5. raegnaidhc B.
6. Four quatrains omitted.
7. Eirgidli Fj.
fci. conda B.
9. [in marg.) amhl^ïù/ Y, i B.
10. co tucad a senx^sere^bt B.
11. duit B.
Advenlure of the Sons of Eochaid. 201
to sole. Plump and queenly fore-arms she had : fingers long
and lengthy : calves straight and beautifully coloured. Two
blunt shoes of white bronze between her little, soft-white feet
and the ground. A costly fuU-purple mantle she wore, with a
brooch of bright silver in the clothing of the mantle. Shining
pearly teeth she had, an eye large and queenly, and lips red as
rowanberries.
15. « That is many-shaped, O lady ! » says the boy.
« True », quoth she.
« Who art thou ? » says the boy.
« I am the Sovranty », she answered; and then she said :
0 king of Tara, I am the Sovranty :
1 will tell thee its great goodness, etc.
16. « Go now to thy brothers », she says, « and take
water with thee, and the kingship and the domination will
for ever abide with thee and thy children, save only with
twain of the seed of Fiachra, namely, Dathi and Ailill Wether,
and onekingout of Munster, namely Brian of the Tribute^ —
and ail thèse (will be) kings without opposition-. And as thou
hast seen me loathsome, bestial, horrible at first and beautiful
at last, so is the sovranty ; for seldom it is gained without battles
and conflicts; but at last to anyone it is beautiful and goodly.
Howbeit, give not the water to thy brothers until they make
gifts to thee, to wit, senioritv over them, and that thou mayst
raise thy weapon a hand's breadth over their weapons ».
17. « So shall it be done », says the lad. Then he bade
her farewell, and takes water to his brothers; but did not give
it to them until they had granted to him every boon that he
asked of them, even as the damsel had taught him. He also
binds them by oath never to oppose himself or his children.
1. Son of Cennétig. slain at Clontarf (Cluain-tarbh) A. D. 1014,
2. See as to this the Tripartitc Life, p. )2).
Revue Celtiqac, XXiV. 14
•202 Whitley Stokes.
i8. Lotar iarsin co Temraig. Ro thocbaiset ' iar//m n n-arniu,
7 ro thocaib Niall ed lama laich uastu. Desidar na suidi 7
Niall i medon et^rru. Ro fiarfaig in ri scela dib iarsin. Ro
frecair Niall 7 ro indis in cchtra - 7 am^/7 dochuadar fer ia[r]raid
use/ 7 amail doraladar tl'rsin top///' 7 cosin mnai, 7 an 3 ro
thairrngir side doib. Cid fodcra nach lie in sindsear indises na
scela, for Moingt7;zJ, .i. Brian. Doradsam ar sindserrdacht-^ do
Niall 7 ar rigi in ct^Yteacht dar ceand usa, ar siad. Doradsaid
dogrfô, ar Sithchend, ar bid les 7 ria5 cloind caidchi in forla-
mus 7 rigi n-Erenn on uair-se amach.
19. Ba fir on didu, ar ni ro gab nech aili rigi n-Ere}in o Niall
ille ocbt nech dia cloind nâ huib^ cosin Tokbuilleach Uisnig .i.
Maelseachlrt/nn mac Domnaill/, acht mina gabad co fresabra
[col. 906]. Ar ro gab se ar fich//^ a Huib Neill in descein nô
in tuaisc^zVt .i. deichnebor CoimW 7 se riga dec Eoghain, am^f//
adfet :
IS eol dam in lin ro gib
Her/«« o Niall na n-ardgal,
o flaith Laegairi mad chin
cusin Tolcbuillech n-Usnigh.
Loegaire 'sa m/c, ni chel,
Diarmaid ociis Tuatha/ tren,
no?ibar Aeda Slaine slain
is moirfes£?- clawn 9 Colmain.
Se riga àéc Eogain aird
deichneobur 'o Conaill cruadgairg
douair Niall fri soirthi seol ' '
rigi coidchi da cheneol.
I.
thocbaidhsed Y, togaibsid B. 2. imechta B.
3-
zmail B. 4. sindsearacht B.
5-
leB.
6.
ua B.
7-
died A. D. 1022.
8.
Ar ro gabh fiac/jra B.
9-
cloindi B.
10.
dcithneobi/r Y. deichneabflr B.
II.
seon Y. seoin B. ; but cf. seol soiiibe, Thrce Fragments, p. 84
Adrenture of the Sons of Eochaid. 2o^
10. Thereafter they went to Tara. Then they raised their
weapons, and Niall raised (his) the breadth of a hero's hand
above them. They sate down in their seats with Niall among
them in the midst. Then the king asked tidings of them. Niall
made answer and related the adventure, and how they went
a-seeking water, and how they chanced on the well and (came)
to the woman, and what she had prophesied to them. « What is
the cause », says Mongfind, « that it is not the senior, Brian,
that tells thèse taies ? » They answered « We granted our
seniority and our kingship to Niall for the first time in lieu of
the water ». « Ye hâve granted it permanently », says Sith-
chenn, « for henceforward he and his children will ahvays
hâve the domination and kingship of Erin ».
19. Now that was true, for from Niall onward no one
(except with opposition) took the kingship of Erin save one
of his children or descendants, until the Strong-Striker of
Uisnech^ Maelsechlainn son ot DomnalP. For it was taken
by six and twenty of the Hiii Néili of the North or of the
South, that is, ten kings (of the Kindred) of Conall and sixteen
of (the Kindred) of Eogan ; as said (the poet) :
I know the number that took
Erin after Niall of the lofty valours,
from Loegaire's reign, if it be a fault,
to the Strong-Striker of Uisnech.
Loegaire and his sons, I will not conceal,
Diarmait and mighty Tuathal,
nine of sound Aed Slâine,
and seven of the clans of Colmdn.
Sixteen kings of lofty Eogan,
ten of cruel-savage Conall:
Niall got with speedy course
the kingship always for his race.
1 . in Westmeath : sec Revue Celtique, XV, 298 and Four Masters,
A. D. 507.
2. He was overking of Ireland and died A. D. 1022.
204 Whitley Stokes.
GLOSSARIAL INDEX
A = Aided Crimthainn maie Fidaig.
E = Echtra mac Echach Muigmedoin.
adbronnach E. ii. having (large) ankles, deriv. oiadhroui, odbrann (gl. talus)
or adhran(n) Tur. 127a, Laws, III, 350.
ad-naigim 1 yield, I surreiider, pi. 3 adnaigit A. i z=: atnagalt LU. 63bi9.
âigedàn(bettcr ôegedân) E. 3, littlegiiest, diniin. of the/-stem âcg i k gucst y> .
aimidecht A. 3, zuitchcrajt, better aiiunaitecht.
amm tuismeda E. 2, time of hriiigiiig-forlh.
ard-chocad A. 11. high ivarfare.
ard-gal E. 19, high valour.
ariacht A 6, for aricht (K. Meyer).
asennad A. $,finaUy, ajterivards , Ascoli Gloss. pal. hib. XXXI.
ballrad limbs, memhers, gen. sg. ballraid A. 4, from bail ^= çaX/.o;. As to
-rad see GC.^, 856.
ban-sidaige A. 8, a banshee.
brecc-bainnech E. 1 1 lit. speckle-piistuled : cf. baindeda pustules, O'Grady's
Catalogue of the Irish mss. in the British Muséum, p. 199.
britli : glasgeg darach fo brith, E, 11 literally « green brandi of an oak
under bearing » (acorns).
brocc-aithech A. 2, a sorrotujul peasaiit ; brog .i. brônach, O'Cl.
cach re fecht A. i, every now ami theu.
caite how ? caitte .i. cionnas O'Cl, can chaiti A. 1 1, wilhout qucslioii : cf. rad
gan chair, Aided Muirch. 49.
cana .i. cuilén zvhelp, O'Cl. .i, cuilen mie dire [leg. thiré], O'Dav. 70. dat.
ace. canaid A. 16. In Laws, V. 472, cana is glossed by cuilen cen gnim
« a pup without action, not able to hunt ».
cas~dub curly-dark, E. i.
cathar (= cathfer-, Cymr. cadivr), pi. dat. cathraib E. 6.
cenn-mullach E. 11, lit. head-crown.
ro-cét A. 8, 13 (ms. rochead) cecinit, t-pret. of canim, 9.
cetaigim I permit, cetaigi thou permittest, cetaigfet Iwill permit, E. 12, denom.
oi cet « permission ».
cirgal « deed of arms » pi. ci'rgala A. 2, LU. 55'=30. Hère cir « jet » is a mcre
intensive prefix.
Gbssarial Index. 205
cléithe En, cleth B.
coicertaich f-aig) A. 15, leg. coicertaid ? personal noun of coicertaim « I
adjust ».
com-deise A. 4,Jîtiiess, a derivative o( coimdes.
conda E. 16, caninus, beastly, bestial: in gai conda, Laws, III, 192.
confortamlaig E. ^, prevails, for confortamlaigid.
con-glec A. i, dogs-quarrel.
con-selgaim / eut, conj. sg. 3, conselgad E. 11. Cf. sealgadh .i. sleachtadh,
O'CI. selgadh .i. slaide, H, L. 22, p. 37a.
copân A. 7, a small cup. pi. n. copain, Three Frags. 8, copan(a) 7 ballana
7 milana, O'Dav. 70, s. v. cno gnae.
corcarda E. 4, ad], purple, a deriv. oî corciir Tur. 115 from Lat. purpura.
costadach E. 3 , custodian ?
crich bunaid, A. 8, lit. territory of origin, a heredilary country.
cruad-garg E. 19. cruel-savage.
dath-àlaind beautifiilly coloured, pi. n. dathailli E. 14.
de-aith timid, la\y, adv. co deaith A. 1, pi. n. na codnaig deaithe, Laws,
III, 170, t. n.
derb E. 6, pail, churn : dearbh .i. cuinneog no ballan, O'CI. derb loma
Corm. Tr. 58, bo derba a milch-cou', Laws, II, 262.
diestanus A. 20, a rightjul share, dorât a dlestanus do chach di, LL. 226^6,
a ndlestenus « duly », Laws, I, 132.
dochraite E. i, hardship, oppression, docraitie, Cogad Gaedel 2.
dôithenach E. 10, sated, satisjied, a deriv. of dôithen.
dorala E. 13, he came, it came to pass, happened, darala E. 14, doraladar E. 18,
do-s-raladar E. 9, conus-tarla E. 10.
drechach A. n, comely, dreachach .i. dealbhdha no abaind, O'CI. a deriv.
o( drech « face », gen. dreiche, Laws, I, 66.
dromlach E. 2, a pail.
duib-dereoil A. 11, dark (and) feeble.
dûnadach E. 3, having a <■ dûnad », or host, Fél. Jan. 23, July 22, Nov. 6.
em Y. 15 = amh B.
en-gress A. 18, water-attack (gréss), maritime Joray, a compd. oien « water »
and grèss « attack ».
etar-gaire A. 15, a sundering, interférence, eadarghaire .i. dealughudh, O'CI.
fri fer n-etargaire, Laws, III, 238, bla etargaire im grein, ibid. III, 286.
féil Mongfinde Mongfind's feast, a name for samain (Nov. i), A. 7.
fertân A. 8. a Utile grave-mound.
fethcch (féthech?) E. 11, fibivus} sinauy 7
fiad-ech E. ii, a ivild horse.
folaith A. 18, gen. sg. of folad substance: ind folaid, Sg. 27*8. In thc use
of the genitive cf. ba méite Wb. 29^8, ba nirt LL 92*25, and GC291 t.
folt-find A. I ) , fair-haired .
folt-snaithech A. 15, threaden hoir.
fo-naiscim E. 17, / bind.
for-lamus A. 6, E. 16, domination.
2o6 Whitley Stokes.
for-nert A. 6, oppressive power, ara fornert, Laws, IV, 326.
ibthamail E. ),fundamental, solid, a deriv. oî fotha.
fresabra E. 16, 19, opposition. Trip. Life, p. 63 1. Laws, V, 50.
frith-orcun A. i, offeiice, Ascoli. Gloss. cxxi.
gadar beagle, gadar tafaind A. 2, gen. gadair A. i, If the d is miswritten for
g, this word is borrowed from ON. gagarr « a dog ».
gairb-ferann A. 20, rough hnd.
gel-airget hright silver, gen. sg. gelairgit E. 14.
gtmé., gwe, fetter, a gemil A. 14.
geognad, geodhnadh BjSlaugkter. E. 3. formed from geouin, pcrf. oigonim.
giallus, giallnus A. 14, bostageship, deriv. oigiall. = Cymr. gw y stl.
glas-t'iacail E. 11, a green tooih.
glas-géc E. II, a green hranch.
glais-ingnech E. 11, green-nailed .
glé A. 17, hrightness. Cymr. gloyiu « lucidus ».
guin galann A. 18, « ein Kunstausdruck fur eine Kampfart », Ir. Texte III,
542, the précise meaning of which is unknown.
iarnoin E. 3, afternoon.
il-rechtach E. 15, -oÀûaosço;, multiform, many-shaped, referring to the two
shapes, one of the hag, the other of the beautiful damsel.
im-fochaid act of tmpugning } assailing, gen. pi. A. 2. ni fil occu 'ca imfo-
chaid, Celt. Zeits. III, 21 b. This seems a variant of imfoichid, Laws, V,
430, 12.
im-for-gniu l prépare myself, depon. prêt. sg. 5 imforgenair A. 6, s. prêt.
pi. 3 imforgensad A. 19.
im-forran A. 19, niuliial destruction.
imserg (*imm-ess-erg), imsergc. Rev. celt., XX, i$8, a breaking, rupture,
pi. imserga A. 2. Cognate with imsergain Sait. R. 894, 3178, and insarta
(*en-ess-arg-ta) (gl. infractum), Aug. 27^1. The imferga of LU. 55^30 is
a mistake for imserga.
im-srengail A. i, mutual tearing.
indarrad E. 7, ivages, rezuard : ionnaradh .i. tuarastal, O'Cl.
inmilte A. 3, soldiership: cf. do foglaim inmilti, Celt. Zeitschr., III,
246, 247.
laimthinach A. 2, eager .i. mianghasach hnging, désirons, O'Cl. In the
Laws, IV. 180, 190, laimthinach applies to évidence or testimony, and
seems to mean ready, at hand, sed quaere.
lân-châin A. \6, full trihtite.
l;in-chùrcra E. 14, full purple.
Icthan-sluaistech E. 11, literally hroad-shovclled, herc refers to some part of
the human body, and probably means having bruad shoulderblades. So Lat.
pala « shovel », is used by Caelius Aurelianus (cire. A. D. 420) for
« shoulder-blade ».
lôgmarda E. 14, precious, costly.
lonn-aindsclech A. 2, lonn « angry » : of aindsclech the meaning is obscure:
perhaps from an -+- scèilech z= sgcileach <■< calamitous, ruinous » H. Soc.
Clossarial Index. 207
Die. Cf. leo lamderg londansclech, Leb. Lecain, ciled in B. of Vcntry,
p. 80. Luch Lonnandsclech. Rev. ceU., XII, 74.
matad cur, gen. madaid (leg. mataid) A. i.
môr-maithius E. 1 5, great goodiiess.
opaim / refuse (= obbaim Wind. Wtb. e.K *od-baim), prct. sg. 3 ro op E.
13 : verbal noun obbad Sg. 90*2, ObaJh luighe « refusing to Jitake oalh » ;
O'Don. Supp.
ord sledgehamiiier E. 7, pi. uird E. 6.
othar-lige A. 12, a grave.
paitar-derg scarlet-red} red as roiuauberries, pi. n. raasc. partardeirg E. 14:
parlar seems a corruption oi partaing, as to which see Rev. celt., XXII,
429.
rebach A. 13, zA]. featful. rcabhach .i. fear doni clcasa, O'Cl.
rignaide E. 14, qiieenly.
rusim (rûsim?) I redden. b-fut. sg. 3 rusfith E. 3.
selgad, see conselgaim.
sen-tuinne E. 10, old ivoman, bag, sentuind E. 13.
si'd celge A. 7, a guileful peace.
sidaige, eJf, see ban-si'daige.
sinserdacht E. 16, 18, seniority, deriv. oï sinser.
sith-chenn longhead, name of a wizard-smith {sith = Cymr. hyd).
sith-lebar ktigthv, pi. n. sithlebra E. 14, Silva Gadelica, I, 329, 1. 11.
sluaistech v. lethan-sl., an adj. derived from sluasail « shovel ».
soirthe E. 19, speed, from *so-rethe.
taesca E. 12, rather, taosga O'Br., a corruption of tôisechu, conipar. of
tùisech.
tairchell robbcry, gen. sg. tairchill A. 2, verbal noun of tairchellaiin, Ml.
2805.
targad A. 6, act of collectiug, A. 6, targadh .i. tionôl no cruinniughadh,
O'Cl. tarcud, Laws, II, 35b, 9, III, 44, gen. tarcada, III, 48.
tecmail A. 18, act of collée ting, a metathesis of teclaim.
timthach in bruit E. 14, literally « the clotliing of the mantle ».
toich A. 18, natural, a ualural right.
tolc-buillech E. 19, strong-striker .
tor multitude, ace. sg. tuir E. 3.
trotaim E. 8 / quarrel, denom. of trot « strife ».
tuairgnid catha .\. 9, 14, lit. siniter-of-battle, commander-in chief : pi. n. is
iat ba tuarcnige (kg. -idi) catha la Muiredach Ti'rech na tri Collai,
Laud 610, fo. i04t'i.
Camberley, April 19 1903.
Whitley Stokes.
CHRONIQUE
SOMMAIRE: I. Mort de Gaston Paris. — II. Nouvelles inscriptions du Puy-de-Dôme.
— III. William Spurrel, Dictionnaire anglais-gallois et gallois-anglais, 4" édition.
— IV. A. LONGNON, Documents relatifs au comté de Champagne. — V. a. Longnon,
Pouillls de la province de Rouen. — VI. Cais de Pierlas et Gustave Saige, Char-
trier de Saint-Pons. — VU. Dubuc, De Suessionum civitate. — VIII. ascoli, Clos-
sarium palaeo-hibernicum, livraison nouvelle. — IX. Kuno Meyer, texte irlandais
dans les Otia Merseiana, t. III. — X. Bruno Krusch, tome IV des Scriptores rerum
mcrovingicarum. — XI. Le Braz, Légende de la mort. — XII. Jullian, Formation
des cités gauloises. — XIII. Whitley Stokes, Irish Etymologies. — XIV. F. Chapi-
SEAU, Folklore de la Beauce. — XV. Richard J. Best, The irish Mythological Cycle.
— XVI. H. NissEN, Italische Landeskunde. — XVII. Juhellé, La prêtresse de
Korydwcn.
P. -S. — Éléments de la grammaire celtique. — Mort du Rév. D. Silvan Evans.
I
Le S mars dernier, les études celtiques ont perdu en la personne de
Gaston Paris un de leurs plus éniinents et plus chauds amis. Paulin Paris,
son père, avait publié à la librairie de Léon Téchener, de 1868 à 1877, cinq
volumes in-12 dont le titre est : Les Romans de la Table ronde, mis en nouveau
langage, accompagnés de recherches sur l'origine et le caractère de ces grandes
compositions. Paulin Paris dit qu' « elles sont comme le reflet des traditions
répandues au xii^ siècle parmi les Bretons d'Angleterre et de France ».
Gaston Paris a consacré aux mêmes romans une savante étude dans les
tomes XXX, p. 1-270 (1888), et XXXI, p. 153 et suivantes (1895), de
V Histoire littéraire de la France; il a donné une analyse de cette étude dans
la première partie, section première, chapitre iv, § 53-64, de son Manuel
d'ancien français dont la deuxième édition a paru en 1890 à la librairie
Hacliette (voir aux pages 86-104 et 265-267 de cette édition). Sur le saint
légendaire irlandais Brendan et sur le purgatoire de saint Patrice, on peut
consulter la deuxième partie, section I, chapitre v, § 148, p. 214 et 283 du
même ouvrage. Personne plus que Gaston Paris ne laissera d'inefïaçables
regrets, car ces regrets sont ceux qu'inspire une inaltérable amitié; et quand
on fréquentait cet homme aussi éloquent et savant que laborieux, conscien-
cieux et bienveillant, deux sentiments devenaient inséparables, l'admiration
Chronique- 209
et l'affection. C'est l'amour de la science, c'est l'excès de travail qui ont
amené sa fin prématurée.
II
A l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dans la séance du mer-
credi 8 avril, M. Héron de Villefosse a donné communication d'une inscrip-
tion, qui récemment a été trouvée trois fois sur des fragments de vases de
terre recueillis au Puy-de-Dôme, là où s'élevait le temple du Mercure
Duiniatis : delubrum illud, qiiod galUca lingtia Vasso Galate vocaut, dit Gré-
goire de Tours, Htstoria Francoruni, 1. I, c. 32. Il s'agit ici du dieu appelé
au datif Dfo Mercitrio Vasso Caleti dans une inscription de Bittburg, province
de Trêves (Brambach, Inscriptiones Rhenanae, n° 835). C'est probablement
le dieu dont le nom également au datif, Mercurio régi, apparaît dans une
inscription des Pays-Bas, province de Gueldre (Brambach, n» 70). Enfin,
une inscription perdue de la même région a été jadis copiée ainsi :
MERCVRO
ET . REGI S . FI L (Bramback, no 79)
M. Héron de Villefosse propose de lire: Merciir[i]û [Cal]et[i] régi fel[ici'\.
La nouvelle inscription du Puy-de-Dôme, trois fois répétée, est ainsi con-
çue G • V • K • R • F. ; M. Héron de Villefosse pense qu'on doit lire : Genio
Vassi Kalelis régis felicis. Le nom divin dont il s'agit ici se traduirait en
breton Givai kalet, « homme dur ». Kalet est identique au vieux haut
allemand halid aujourd'hui held « héros ». Il s'agit, peut-on croire, du dieu
Lugus, en irlandais Lug, qui, d'une balle de sa fronde, tua Balor, son terrible
adversaire et ainsi assura la victoire des dieux bons sur les dieux méchants.
III
Il vient de paraître à Carmarthen (Caerfyrddin), chez W. Spurrel et fils,
une quatrième édition des commodes petits volumes in-12 intitulés: An ci:-
glish-ivelsh pronoiiiicing Dictionary, 436 pages, et A Dictioiiary oj the lixlsh
Langiiage with english Synonyms and Explanations, 304 pages. Les précédentes
éditions avaient paru en 1850, 1861 et 1872.
J'ai trop peu manié les deux volumes de la dernière édition pour me
rendre compte de l'importance des additions qu'ils contiennent. Mais il y a
une partie dont l'utilité me semble contestable et qui, en tout cas, aurait eu
besoin d'une sérieuse révision. Elle se trouve dans le premier volume,
p. 397-417. Elle est intitulée: A vocabuhry of Roots of english ÎVords, with
Exaniples of their Derivatives and kindred Ternis. L'auteur aurait bien fait de
consulter le petit volume intitulé : English Etymology. A sélect Glossary serving
as an Introduction to the History of the english Language by F. Kluge and F.
Ltiti ; ce livre a paru chez Karl Trùbner à Strasbourg en 1898 '. Sa lecture
I. Walter W. Skeat, An etymological Dictionary of the english Language,
2 10 Chronique.
aurait évité à M. William Spurrel un certain nombre d'étymologies contes-
tables qui sont déjà dans sa seconde édition, p. 392-412, et qui ne valent
pas mieux pour cela. Je ne puis dire si elles sont dans la première édition
que je ne possède point.
IV
Les Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, 1 1 72-1 361 , tome I,
Les Fiefs, par M. Auguste Longnon, forment un volume in-40 de lui et
809 pages, qui vient de paraître dans la collection des Documents inédits sur
l'Histoire de France, publiés par le Ministère de l'Instruction publique. Ce
volume, daté de 1901, n'a été mis en distribution qu'au commencement de
1903 . La date des foi mes qu'on y trouve est souvent trop récente pour nous
permettre de rétablir avec sûreté les formes primitives celtiques des noms
de lieu les plus anciens. Cependant il y a des exceptions; nous citerons,
d'après l'index: Ballovre, aujourd'hui Balœuvre, Marne (p. 514) = *Belo-
briga ; deux Boiacum, Bouy, Seine-et-Marne, et Bouy-Luxembourg, Aube,
sans compter Bouy-sur-Orvin, Aube, et Bouy, Marne, qui paraissent être
aussi deux anciens Boiacus, p. S20'; Capa, La Cheppe, Marne, p. 534,
dont le nom paraît identique au premier terme de Cape-dunum, ville des
Scordisci- ; Loverni, peut être Louverny, Aisne, p. 6so, tenant lieu d'un
primitif * LoverniaciLS , dérivé du nom d'homme Lovernios 5 ; Menovra pour
*Meno-briga, Manoeuvre, Seine-et-Marne, p. 666, dont le premier terme
Menos a été signalé par M. Holder4. Le second terme de Bratu-spantium,
nom d'une ville des Bellovaci, apparaît au féminin dans Espance, Espancia,
aujourd'hui Epense, Marne (p. 579), qui suppose un primitif Spantia (villa).
Nous nous bornerons à ces quelques exemples qui concernent un des
moindres aspects sous lesquels on peut considérer un ouvrage considérable
dû au prince des géographes français.
On doit au même auteur un autre volume in-40, celui-ci daté de 1903,
ce sont les PouiUés de la province de Rouen. Ce volume, lxxv et 602 pages,
appartient à la nouvelle série du Recueil des historiens de la France, publié par
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Malheureusement, au point
de vue spécial de la Revue Celtique, ce gros et savant volume ne contient pas
de documents antérieurs au xive siècle. Nous pourrons cependant y signaler
quelques mots qui paraissent avoir une origine celtique. Nous laisserons de
fe édition, 1881 ; 2^ édition, 1883 ; 5^ édition, 1898, est beaucoup plus
volumineux, mais moins digne de confiance.
1. Cf. Holder, Altceltischer Sprachschat^, I, col. 462.
2. Cf. Holder, I, col. 757.
5. Holder, II, col. 293.
4. Holder, II, col. 548.
chronique. 2 i l
côté les nombreux dérivés en -àcos de gentilices romains ; nous citerons seu-
lement parmi ces dérivés ceux qui tirent leur origine d'un nom gaulois,
ainsi Karanlilleium, pour *KaranlUUacus de *Karantillius, dérivé de Carati-
tiUus ', c'est aujourd'hui Carantilly, Manche (p. 422) ; Ceniilkiwn, corrigez
*CintiiUiacus, dérivé de *CintidUus, qui vient de CiutuUus^, c'est aujourd'hui
Sentillv, Orne (p. 424) ; deux Tournay, Tournayutii, Tornayum = *Tur-
naciis, l'un dans l'Orne, l'autre dans le Calvados, dérivés tous deux de
Turtios, et un Torniacus, dérivé de Tumiiis, aujourd'hui Tourny, Eure
(p. 582). Dans une autre catégorie de formations on trouve Bevron, aujour-
d'hui Beuvron, Calvados (p. 406), qui suppose un primitif latinisé Behro,
-onis, dérivé du gaulois bebros « castor » ? ; Carentonna, corrigez *Carantonna,
Carantonne, Eure (p. 422), du masculin *Carantoimos, d'où dérive *CaraH/ciH-
nacKs, Charantonnay, Isère 4. Nous terminerons par Vandopera ou Vendopera,
Vandeuvre, Calvados (p. 589), qui tient lieu d'un ancien Uindo-briga, et par
Verdunum, aujourd'hui Verdun, Eure (p. 590) qui, sous les Romains, a du
s'appeler Uirodumim.
VI
La Collection de documents historiques publiée par ordre de S. A. S. le prince
Albert I", prince souverain de Monaco vient de s'enrichir d'un volume nou-
veau, le Chartrier de Saint-Pons hors les murs de Nice, dont l'édition, com-
mencée par le comte E. Cais de Pierlas, a été terminée par M. Gustave
Saige. La pièce la plus ancienne date de 999, la plus récente de 1749 ; elles
sont au nombre de 427, reproduites, les unes in extenso, d'autres par extraits,
d'autres enfin simplement analysées. On y peut signaler quelques noms de
lieu intéressants.
Tel est celui d'un ruisseau appelé Brau en 1541, et à l'ablatif (/e Bravo en
1439 ! °" V^^^ ^" rapprocher dans la péninsule ibérique le nom de la ville
des Murbogi que Ptolémée appelle BpaSov S, et en France celui de la villa
appelée Brans en 854 dans un diplôme de Charles le Chauve 6, aujourd'hui
Braux, Aube, celui du ruisseau dit Braux qui arrose le village de Braux-
Saint-Remi, Marne ; ce village a été appelé Brous, Braus du xi= au xiv^ siècle ;
il a un homonyme Braux-Sainte-Cohière dans le même département 7.
Nous citerons encore le cours d'eau appelé à l'accusatif Drapum, dans
une charte de 1075 ; comparez l'article Drappus de M. Holder, t. I,
col. 131 5.
1. Holder, I, col. 767.
2. Holder, I, col. 1023, cf. col. 990.
3. Holder, 1, col. 363.
4. Holder, I, col. 770.
5. Holder, I, col. 622.
6. D. Bouquet, t. VIII, p. 531 A; cf. Boutiot et Socard, Dictionnaire
topographique du département de VAube, p. 24, 25.
7. Longnon, Dictionnaire topographique du département de la Marne, p. 36.
212 Chronique.
Dans une charte de 1046 la notation de Cortedoiie, peut remplacer un
primitif t/f Corti-duno. Il s'agit de Courthezon, Vaucluse.
On voit plusieurs fois paraître dans ce recueil l'antique ville ligure appelée
dans l'antiquité Cemenehim, aujourd'hui Cimiez, faubourg de Nice. Dans
une charte de 999 on lit in loco qui dicitnr CimcUa \ mais, en loio, prope
civitate Cimeîla ; en 1028, jnxta antiqiia iirbe Chimela, etc.
VII
M. A. Longnon, dans son savant volume intitulé Atlas historique de la
France, Paris, Hachette, 1888, s'exprime ainsi, p. 17: « La cité de Senlis
et la cité de Meaux sont bien réellement le prolongement du territoire sois-
sonnais au v^ siècle, celle-ci dans la vallée de la Marne, celle-là sur la rive
gauche de l'Oise. D'ailleurs, l'attribution de Senlis aux anciens Suessiones
ne fait que donner plus de force à la qualification àtfinitiniis que César (II, 4)
applique aux Suessiones par rapport aux Bdlovaci. » S'inspirant de ces paroles
du maître, mais allant plus loin que lui, M. P. Dubuc, professeur au Col-
lège de Romorantin, a composé une description du territoire des Suessiones,
où il comprend non seulement les cités romaines de Senlis et de Meaux, mais
encore 1° tout le pagi/s Noviomensis ou pays de Noyon, dont M. Longnon, à
la page 125 de l'ouvrage précité, rattache la plus grande partie à la civitas
Vironianduoriim, 2" le pagus Lauditiieiisis ou pays de Laon qui, suivant
M. Longnon, ibidem, p. 120, est un démembrement du territoire des Renii,
remontant à saint Rémi. Enfin, contrairement à l'opinion de M.. Longnon,
p. 120, il attribue aux Suessiones la totalité du Tardenois, dont une partie,
suivant le compétent géographe, appartenait à la cité de Reims.
M. Dubuc a écrit en latin ; de là un volume intitulé De Suessiomun civitate,
qui a été l'année dernière présenté comme thèse de doctorat à la Faculté des
lettres de Paris et qui est en vente chez le libraire Fontemoing.
M. Dubuc donne la liste des localités comprises dans chaque ^ao-u5 ; pour
chacune de ces localités il indique le nom latin et le nom français avec un
mot sur l'étymologie. Il y en a d'intéressantes quoique pas toutes nouvelles:
ainsi, p. 115, l'hvpothèseque Compendiuin, Compiègne, peut être corrigé en
Cunopennius , dérivé de Cunopennus, nom d'homme relevé par M. Holder,
Altcellisclicr Sprachschat:^, t. I, col. 1087, cf. col. 1086.
Il y aurait sur quelques points de détail des critiques à soumettre à
l'auteur: ainsi, il donne tantôt la forme antique -ensis, tantôt la forme du
moyen âge -isus, au suffixe qui est devenu -ois en français, Tardenois,
Valois, etc. ; écrivant en latin classique, c'était la première qu'il aurait dû
préférer. II m'attribue l'explication de Liigu-duniini par diinuni dei Lugi
(p. 30, note), ignorant que Lugus est un thème en u, qui serait en latin de
la quatrième décHnaison et non de la seconde. M. Longnon avait, p. 120,
corrige en Tardunensis, le Tardanensis, Tardinistis du moyen âge. J'aurais
été plus Jiardi que le savant géographe ; j'aurais écrit Tarodunensis, de Taro-
dunum, nom identique au nom antique de Zarten, grand-duché de Bade.
M. Dubuc, p. 53, rétablit l'orthographe du moyen âge, Tardanensis, Tar-
Chronique. 213
datiisus, la donne comme antique et suppose pour l'expliquer une racine
gauloise tard « source : Tard id est gallice fons ' . Le maintien du d dans Tar-
denois est la conséquence de ce que Vo de Tarô-dàniim, précédant la syllabe
accentuée, a du tomber de très bonne heure et de ce que par conséquent le
d de Tarodunum, devenu Tardtinuin, était placé entre r et voyelle, quand,
au xie siècle, les d intervocaliques ont disparu en français, cf. ardentem,
« ardent >■>, perdere, « perdre » (Traité de la formation de la langue française,
dans le Dictionnaire gètièral de la langue française de MM. Adolphe Hatzfeld,
Arsène Darmesteter et Antoine Thomas, p. 146, cf. p. 124, 125).
VIII
Les lecteurs de la Revue Celtique apprendront avec grand plaisir la publi-
cation d'une livraison du Glossarium palaeo-hihernicum de M. Ascoli. Elle
comprend les pages cccix-cccciv. On y trouve la fin de la lettre /, la lettre
n et le commencement de la lettre m, nous voulons parler des initiales. Les
livraisons précédentes contenaient les mots commençant par les voyelles
dans cet ordre a, e, i, 0, u, et par les consonnes /, r, s, plus le commence-
ment de Vf. Reste à terminer Vm et à nous donner les mots dont les initiales
sont g, c, d, t, b, p. M. Ascoli nous a fait attendre sept ans la livraison qui
vient de paraître, la précédente porte la date de 1894. Si la suivante txige
une préparation aussi longue, ce ne sera probablement pas moi qui en
rendrai compte dans la Revue Celtique, puisque, d'après V Annuaire du Bureau
des longitudes, je n'ai plus que cinq ans neuf mois de vie probable. Q.uoi qu'il
en soit, cette livraison-ci sera, comme les précédentes, lue par tous les celtistes
avec un vif intérêt.
Ainsi on peut y voir, p. cccxxx, neuf exemples à'adfét, troisième per-
sonne du singulier du présent de l'indicatif du verbe adfiadaiin « je raconte » :
cela me semble confirmer l'opinion que dans l'hymne de Fiacc en l'honneur
de saint Patrice 2, adfêt ou atfét est aussi une troisième personne du singulier
du présent de l'indicatif. Alfél, adfêt « il raconte « renvoie au document
connu sous le nom de confession de saint Patrice où le célèbre apôtre de
l'Irlande donne un récit de sa vie. Adfét est la notation irlandaise de Vipse
ait de la vie de Patrice par Muirchu Maccu Machtheni 5, auquel on peut
comparer l'ipse dixit in commemoratione lahoruin de Tirechan 4 dans son recueil
1. Le breton tar~ veut dire « coup violent » « fracas «; le gallois taj-dd
« sortie, écoulement, cours d'eau, pousse de végétal ».
2. Windisch, Irische Texte, t. I, p. 11, 347; Bernard et Atkinson, Liber
hymnorum, t. I. p. 97, 218 ; Colgan, Trias thaumaturga, p. 6, col. i.
3. Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrick, t. II, p. 494, 1. 7 ;
Hogan, Documenta de sancto Patricio, p. 21, 1. 10; Analecta Bollandiana,
t. I, p. 549, 1. 10.
4. Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrick, t. II, p. 302, 1. 22-23 '■>
Hogan, Documenta de sancto Patricio, p. 58, 1. 8-9 ; Analecta Bollandiana,
t. II, p. 36, 1. 8-9.
2 1 4 Clironii]ue.
de notes sur le même saint. Ipse ait renvoie à la confession ', comme ipse
ilixit in coinmeiiuvatioue renvois aux Dicta Patricii 2. L'attribution de la con-
fession à saint Patrice est très ancienne puisque Tirechan la cite formel-
lement : Expendit Patricius stiam pretium xv animariim hominum, ut in
scriptione sua adfirmat ? ; on lit dans la confession : censeo non minimum
qiiain pretium quindccim hominum distribui illisA.
Malgré mon admiration pour le beau travail de l'illustre érudit italien,
je vais lui soumettre une critique. Une règle qu'il suit est de placer les
composés et les dérivés à la suite du mot primitif: or, dans son glossaire,
p. cccxLiii, la nomenclature des mots dont / est la lettre initiale comprend
fugell « jugement ». Fu-gell me semble être un composé du préfixe fu, fo
« sous » et de gell « gage », « enjeu ». Dans le droit primitif gréco-romain,
il n'y a pas de jugement sans enjeu. VJliade, XVIII, 505-508, nous met
sous les yeux un tribunal; les juges sont assis en cercle; au milieu d'eux
on voit deux talents d'or, donnés chacun par l'une des parties en cause,
ils seront attribués au gagnant 5. Nous trouvcns à peu près le inôme usage
dans le plus ancien droit de Rome, dans la legis actio sacramenti ; les deux
parties déposaient chacune entre les mains du grand pontife une somme, la
même pour chacune d'elles; cette somme était appelée sacramentum ; elle con-
sistait en cinquante ou cinq cents as suivant l'importance de l'affaire ; le
gagnant retirait son dépôt ; le dépôt du perdant était acquis au collège des
pontifes et employé aux frais occasionnés par les sacrifices 6. Aujourd'hui
encore, en France, le demandeur en cassation doit, en exécution d'un règle-
ment datant de 1738, consigner une somme de 75 ou 150 francs suivant l'im-
portance de l'affaire ; il perd cette somme s'il succombe ; on la lui restitue
s'il gagne son procès. C'est un reste d'un usage certainement commun aux
Grecs et aux Romains les plus anciens et qui a du exister aussi chez les
Celtes; le mot irlandais /î/^é// « jugement » paraît tirer son origine de cet
usage antique. Breth était la sentence du brehon, c'est-à-dire du juriscon-
sulte choisi comme arbitre. Fugell était la promulgation de cette sentence
par le roi ou par l'assemblée populaire?. Un des effets de cette promulga-
1. Whitley Stokes, The. tripartite Life of Patrick, t. II, p. 3S7-375 ; cf.
Arthur West Haddan et William Stubbs, Councils and ecclcsiastical Documents
relating to Great Biitain and Ircland, vol. II, partie II, p. 296-313.
2. Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrick, t. II, p. 301 ; Hogan,
Documenta de sancto Patricio, p. 57 ; Analecla Bollandiana, t. II, p. 585.
3 . Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrick, t. II, p. 310, 1. 5 ; Hogan,
Documenta de sancto Patricio, p. 65, 1. 9-10 ; Analecta Bollandiana, t. II, p. 43,
1. 8-10.
4. Whitley Stokes, The tripartite Life of Patrie!;, t. II, p. 372, 1. 35-34;
Haddan and Stubbs, Councils and ecclesiastical Documents relatitig to great
Britain and Ireland, t. II, partie II, p. 311.
5. Buchholz, Die homerischen Realien, t. II, p. 22.
6. Moritz Voigt, Die xii Tafdn, t. I, p. 590-591, 695.
7. Cours de littérature celtique, t. VII, p. 326-327.
Chronique. 21 ç
tion était de fixer le sort des consignations, ou, si l'on veut, des enjeux,
des gages, gell, et probablement une partie ou la totalité de l'enjeu du per-
dant constituait les honoraires du brehon.
Enfin, il me paraît difficile d'admettre que midiiir « je juge » s'explique
par une racine mid (p. cccxciii) ; 1'/ de la première syllabe me paraît, à
moi, comme à M. Whitley Stokes ', provenir d'une racine med dont l'ë a
été changé en / par l'influence de Vi de la seconde syllabe. Nous sommes
là-dessus d'accord avec M. Brugmann^.
Ces critiques n'empêchent pas que le GJossarium paho-hilicruicinn ne soit
une grande oeuvre et ne fasse beaucoup d'honneur à l'érudition des xix^ et
xxe siècles.
IX
Parmi les récits légendaires irlandais il y en a qui sont originaux ou qui
remontent à l'antiquité celtique. D'autres attestent que les Irlandais con-
naissaient la littérature classique des Grecs et des Romains.
Ovide, Mt'tamorplioses, livre XI, vers 180 et suivants, a chanté les oreilles
d'âne de Midas, roi de Phrygie. Hygin en parle aussi, Fabiilae, 191 3. Cette
légende a pénétré en Irlande et y a eu deux fois l'honneur d'une reproduc-
tion. Un texte irlandais publié par M. Whitley Stokes dans \aRevtie Celtique,
t. II, p. 196-197, attribue des oreilles d'âne au roi irlandais Labraid Lorc.
M. Kuno Meyer vient de publier dans les Otia Merseiana, t. III, p. 46-54,
un autre texte irlandais qui donne des oreilles d'âne à un autre roi irlan-
dais, Eochaid, qui régnait sur les tn-FaUgi, plus tard Ofïaly en Lcinster,
comté de Kildare. C'est beaucoup de succès pour l'inventeur probablement
grec du récit primitif. Malheureusement le nom de cet auteur est inconnu.
MONUMENTA GERM.\NIAE HISTORICA. ScRIPTORUM RERUM MEROVINGICA-
RUM t. qiiartits. Passiones vitaeclue saxctorum aevi merovingici cdidit
Bruno Krusch, avec index par W. Levison.
Ce volume contient entre autres vies celles de trois saints irlandais,
Columban, Gall et Furseus. Gall en latin Gallus est une traduction latine
de l'irlandais callech, puis callech « coq », p. 241. Le père de Gallus s'ap-
pelait Cethernach, il était roi. Une note qui suit sur la même page parle de
sainte Brigite, donne le nom de son père Tubthach, lisez Dubthach, et de
sa mère Brocsach, Broicsech dans les vies irlandaises de cette pieuse per-
1 . Urkdtischer Sprachschat^, p. 204.
2. Grundriss, t. I, 2^ édition, p. 566, 538, 685; cf. Planta, Grammalik
der oskish-uiiibrischen Dialecte, t. I, p. 83, 92, t. II, p. 590.
3. Cf. Roscher, Aiisjuhrliches Lexicon der griechischen tuid roemischen
Mythologie, t. II, col. 2957, 2958.
2i6 Chronique.
sonne '. Sainte Brigite était bâtarde, elle avait pour mère une concubine de
Dubthach, rivale de la femme légitime, de la reine, puisque Dulthach était
roi, et même cette femme légitime l'avait fait père de six fils 2. La vie latine
écrite à l'usage des continentaux transforme Brocsach en femme légitime,
tixor, de Tubthach et ainsi efface d'un trait de plume la tache de bâtardise
qui, en Irlande, ne comptait pas ou semblait même constituer pour Brigite
un titre de plus à la gloire.
On peut recueillir dans ce volume quelques noms de lieu intéressants par
leur origine celtique. Nous citerons en premier lieu la liste des localités où
étaient situés les biens donnés par saint Didier aux églises du diocèse de
Cahors, p. 586-588, puis Behrona, cours d'eau (la Biesme) et village (Fosse-
la-Ville), p. 580, u4«rfe-.fflcrmrt(Saint-Loup-sur-Bresle), p. 182, 18), Sanomus
:^= Sano-niagus (Senon), p. 206, etc. Signalons enfin une description des rem-
parts de Ratisbone, p. 478 3.
XI
En 1894, la Revue Celtique, t. XV, p. 124-126, annonçait la première
édition d'un livre de M. Le Braz, La légende de la mort en Basse-Bretagne.
Une nouvelle édition a paru en 1902. Elle a été, suivant la formule, revue
et augmentée : au lieu d'un volume elle en forme deux intitulés : La légende
de la mort che:( les Bretons armoricains. M. George Doitin, devenu folkloriste,
y a joint de savantes notes sur les croyances analogues chez les autres peuples
celtiques, duelque sérieux que soit le sujet, on lit ce livre avec plaisir.
XII
Festschrift zu Otto Hirschfeld sechzigstem Geburtstage.
Mémoire de M. G. JuUian sur le mode de formation des cités gauloises.
L'auteur établit: i» que les fleuves ne sont pas en général limites de cités
et que donner aux cités des fleuves pour limites est en général une façon
approximative de parler ; 2" qu'une cité, qui a un territoire montagneux, y
joint ordinairement une partie de plaine.
J'ignorais que ce Festschrift fut en préparation, si je l'avais su je me serais
fait un plaisir d'y insérer un mémoire.
1. Whitley Stokes, Thrce middle-irish Homilies, p. 52, 53 ; Lit'es of saints
from the Book of Lismore, p. 35.
2. Whitlev Stokes, Threi middle-irish Homilies, p. 55 ; cf. De Smedt et
De Backer, Âcla sanctonnn Hiherniae ex codice Salmanticensi, p. 1-7.
5. Nous ne parlons de ce volume qu'au point de vue celtique. Sur sa
valeur à un point de vue plus général on peut consulter le compte rendu
donné dans les Analecta Bollandiana, t. XXII, fascicule i, p. 103-109 (1905).
J
Chronique. 2 1 7
XIII
A mon ins'j également il a été publié à Leide en 1905 un recueil de
Mélanges Kern auquel j'ai le regret de n'avoir pu collaborer. Il contient un
article de M. Whitley Stokes « Jrish Etyinologies » : dl « timide », = *cgJo-;
an, « splendide », du, « rapide » = *agiio- ; ajmig, « mûr »,=; *ad-hagi-\
bhiilhe, « fleuri », collectif féminin en -id; druine, « broderie », aussi col-
lectif en -id, proche parent du grec Opo'va, « fleurs en broderie » ; cen-choss-
ach, « têtes et pieds », collectif en -ach\ labar, « arrogant » = Xâopo;,
« violent », « impétueux » ; lap, « boue » — lap-iio-, cf. Àâ-T), a mucosité » ;
vileilh, « soins aux bestiaux », cf. a£).£xr], « soin, souci » ; iiibne, « petit vase
à boire » =: *oh-nio, cf. latin oh-ha, sorte de vase ; on, « défaut », « tache »,
cf. ovoaai, « j'injurie », « j'outrage » ; or, « plaidoirie », « prière », cf.
latin or are, « plaider » « prier ».
XIV
Le Folklore de la Beauce et du Perche, par Félix Chapiseau, 2 vo-
lumes in-12, Paris, Maisonneuve, 1902.
Une grande partie des usages et des croyances constatées dans cet ouvrage
n'a rien de celtique. Mais, on trouve des exceptions. Quoique les monuments
mégalithiques remontent plus haut que l'arrivée des Celtes, il est possible
que les superstitions modernes relatives à ces monuments remontent à la
période celtique. On peut en dire autant du culte des sources. Les habitants
de la campagne ne croient plus aux fées, mais quelques noms topographiques
en conservent le souvenir, Pierres-des-Fées, Croth-aux-Fées, etc. Les lutins
jouaient de mauvais tours à quelques personnes, il y a des vieillards qui
parlent encore d'eux.
XV
Il vient de paraître à Dublin, Hbrairie O'Donoghue and Co. M. H. Gill
and Son, un volume intitulé Tbc irisb MytbologicaJ Cycle and cellic Mvlhologv.
C'est une traduction, par M. Richard Irvine Best, du tome II du Cours de
littérature celtique, publié à Paris, librairie Thorin, en 1884, et qui, par con-
séquent, ne peut mentionner les publications faites depuis cette date sur les
divers sujets traités dans ce volume. Des notes additionnelles rédigées par
M. Besi renvoient à ces publications.
XVI
Italische Landescunde, von Heinrich Nissen, zweiter Band, un volume
en deux parties, Berlin, Weidemann, 1902.
C'est en 1883 qu'a paru le premier volume du savant ouvrage de
M. Nissen sur la géographie et l'histoire de l'Italie. Nous avons pendant
Revue Celtique, XXIV. 15
2i8 Chronique.
(Ji\-nciif ans atteiiLiu le second qui semble avoir la même valeur que le pre-
mier. Quelques critiques ont, peut-être avec raison, douté de l'exactitude
de la doctrine exposée par l'auteur, quand i! pense retrouver, dans les cir-
conscriptions occupées par les dialectes de l'italien moderne, les territoires
possédés par les diverses populations qui se sont partagé l'Italie avant la
conquête romaine. Mais ce que l'on ne peut contester à M. Nissen, c'est la
connaissance approfondie des textes de l'antiquité classique qui sont relatifs
à son sujet.
Le premier volume a un sous-titre : Lainl iiiul Leiile, « terre et gens ».
Le onzième et dernier chapitre traite des peuples et neuf pages de ce cha-
pitre concernent les Gaulois.
Le titre du second volume est Die StacJle, « les villes ». Sur les seize
chapitres dont ce volume se compose, le premier, consacré à la Ligurie,
contient un paragraphe affecté au royaume du gaulois Cottius. Dans le cha-
pitre li, intitulé Die Tnmspadmia, trois paragraphes sur quatre concernent
des peuples gaulois, les Salassi, les Lihici, les Insiihirs. Le chapitre m,
VciH'tia et Histria, est divisé aussi en quatres paragraphes et, de ces para-
graphes, le premier est occupé par les Ccnoiiiaiii, le troisième par les Caini,
deux peuples gaulois. Enfin le premier paragraphe du chapitre vi, Ombrie,
est intitulé GaUische Mark ; on y trouve, p. 585, quelques lignes consacrées
à Sinigaglia, capitale des Seiioiies, peuple gaulois comme les précédents.
XVII
La prktresse de Korydwen, par A. Juhellé, est un roman dont l'auteur
a eu l'intention de nous transporter dans la Gaule indépendante au temps
de la lutte contre les Romains conquérants et de nous foire connaître les
mœurs des Gaulois à cette époque reculée. Il a emprunté les matériaux de
son œuvre à de nombreux écrivains modernes, parmi le''.quels il cite surtout
avec distinction l'auteur de Finirai et de Teniora et celui du i'ar^i?* lhei\,
Macpherson et La Villemarqué.
Nous souhaitons à M. Juhellé le succès qu'ont obtenu ces deux célèbres
écrivains. On peut remarquer chez lui un mélange intéressant de noms
gaulois sous leur forme antique romanisée, diiniim, Neniaiisus, par exemple,
et de noms bretons modernes, tels que Morvarch qui serait en gaulois Mo-
rimarcos, Louarn qui serait en gaulois Luernos. Un érudit pointilleux
pourrait dire qu'en nous donnant Louarn et Morvarch pour contemporains
de Nemansiis et de diiniim, M. Juhellé commet un anachronisme, mais
cette association du présent au passé devra plaire à ce grand public que la
subtilité des linguistes rebute et qui voit dans leurs critiques l'effet de leur
mauvais caractère. Courage donc, M. Juhellé !
H. d'Arbois de Jubainville.
Paris, le 9 avril 1903.
Chronique. 219
P. -S. — I. La librairie Fontenioing, 4, rue Le Goff, Paris, a tout récem-
ment publié un volume in-12 intitulé: Eléments de la grammaire celtique.
Déclinaison, conjugaison .
IL Les Études celtiques viennent de faire une grande perte en la per-
sonne du Rév. Daniel Silvan Evans, mort le jour de Pâques, 12 avril, à
l'âge de 94 ans. Il est l'auteur de nombreuses publications dont la princi-
pale est le commencement d'un dictionnaire gallois qu'il laisse inachevé,
et dont il a paru, de 1887 à 1896, quatre livraisons formant 1828 pages;
elles renferment les mots dont les lettres initiales sont A, B, C, D '. C'est
aussi, paraît-il, à lui qu'est due la traduction du livre noir de Carmarthen,
du livre d'Aneurin et des poèmes extraits du livre rouge de Hergest dans
l'ouvrage de Skene, intitulé : The four ancient Books of Wales, vol. I, 1868.
H. dA. deJ.
I. M. J. Loth a publié dans .4/v/;ù' fiir celtisck' Lexicography, t. I, p. 400-
470, et 485-512, deux articles intitulés: Additions et Remarques au Dic-
tionary of the ivelsh languagc du Rév. D. Silvan Evans.
PÉRIODIQUES
SOMMAIRE: I. Bulletin international de Numismatique. — II. The Scottish Anti-
quary. — III. Mémoires de la Société des antiquaires du centre. — IV. Mittlieilun-
gen des Instituts fur Oesterreiche Geschichtsforschung. — V. Westdeutsche Zeitschrift
fiir Geschichte und Kunst. — VI. Annales de Bretagne. — VII. Indogermanische
Forschungen. — VUI. Zeitschrift fur vergleichende Sprachforschung. — IX. Revue
des traditions populaires. — X. Folklore. — XI. Mémoires de la Société de linguis-
tique de Paris. — XII. Aicliaeologia Cambrensis. — X!II. Romania. — XIV. Revue
des études anciennes. — XV. Revue épigraphique. • — XVI. Revue archéologique.
— ■ XVII. L'anthropologie. — XVIII. Boletin de la real Academia de la Historia. —
XIX. The Gael. — XX. Celtia. — XXI. Revista Lusitana. — XXII. Revue de syn-
thèse historique.
I
Bulletin intern.'VTional de Numismatique, dirigé par Adrien Blancliet,
t. II, no I.
Il y eut en Thrace, au iii^ siècle avant notre ère, un royaume gaulois
dont la capitale, appelée Tyla, TûÀr], ou Tylis, TûXt;, avait été bâtie près
du mont Haemus, c'est-à-dire des Balkans. Ce royaume était situé dans la
Bulgarie moderne et devait s'étendre plus au Sud, puisque Byzance, la future
Constantinople, en était tributaire. Il comprenait donc probablement une
partie de la Roumélie. On peut consulter, sur ce royaume, Cary, Histoire
des rois de Thrace et de ceux du Bosphore Cimmerien ècJaircie par les médailles,
Paris, 1752, p. 45-46, et surtout Contzen, Die ÏFanderutigen der Kelteii,
Leipzig, 1861, p. 213-226. On connaît les noms de deux rois des Gaulois
de Thrace: Comontorios, le premier', Cavaros, Kajapoç, le dernier 2.
M. D. E. Tacchella, conservateur du médaiilier au Musée national de
Bulgarie à Sophia, signale au monde savant la récente acquisition faite par
ce musée d'un tétradrachmc du roi Cavaros: cette monnaie, imitée de celle
d'Alexandre le Grand, nous offre sur la f;ice une tête d'Hercule, coiffée de
la peau du lion, sur le revers un Jupiter avec la légende KAYAPOl'
i. Holder, Altccllischer Sprachschati, t. I, col. 1085.
2. Holder, Altceltischer Sprachschati, t. I, col. 873-874.
Périodiques. 2 2 1
BASIAEQS et le différent de Périnthe, aujourd'hui Eregli en Roumélie
sur la mer de Marmara ; de ce différent on pourrait conclure que Périnthe
dépendait du royaume gaulois de Thrace et que ce royaume atteignait la
mer de Marmara, la Propoiilis des Anciens.
II
The ScoTTisH Axtiq.l'ary, no 66, octobre 1902.
Article de M. Alexandre Gibb, intitulé: Neu' Measureiuent of the IVaU of
Aiitoninus Fins. On y trouve reproduites en photogravures les inscriptions
qui portent les nos 1135, 11 33 a, 11 37, 1143 dans le tome VII du Coi pus
inscriptionum latinarniii, dont l'auteur est, comme on sait, Emile Hûbner,
et qui a paru en 1875. Cet article de M. Gibb a été précédé d'iin autre sur
le même sujet dans le n" 65 du même recueil. On sait que le vallum Anto-
iiini allait du Firth of Forth à l'embouchure de la Clyde, laissant au Sud
Glasgow et Edimbourg. On en trouve la description dans le tome VII du
Corpus inscriptioiinm lulinariiiii, p. 191-205, tandis que celle du plus méri-
dional Viillinii Hadriani est aux pages 99-164.
III
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DES ANTiaUAIRES DU CENTRE, t. XXV, BourgCS,
1902.
M. le marquis des Méloises raconte une découverte que MM. Arnal, curé
de Sagonne, et E. Duroisel, curé de Sancoins, ont faite à quelques centaine
de mètres des dernières maisons de Sagonne (Cher), sur la route de Sancoin
à Blet. C'est la base d'une statue dont les pieds seuls subsistent, mais sur
cette base reste gravée une inscription presque intacte :
7;vm[////] • .\VG[iisti] • v[cae] • soucoNae
(//VI.XTVS • SII.AXI • F[iliiis]
Soiicoiia est probablement le nom primitif du Sagouin, ruisseau qui prend
sa source sur le territoire du village de Sagonne ; à l'origine ce ruisseau a dû
être homonyme du village et se décliner comme l'irlandais ulcha = *ulcàs,
génitif idchan = *iilcanos, « barbe ». M. desMéloizes pense <\\ie.Soiicoiia, nom
antique du Sagonin, est identique à celui de la Saône, Sauconiia, puis
Sagoiiiia, Sagona, comme on peut le voir chez M. Holder, Altceltischer
Sprachschati, t. II, col. 1580.
IV
MiTTHEILUXGEX DES INSTITUTS FUR OeSTERREICHE GeSCHICHTSFOR-
SCHUNG, t. XXIV.
Mémoire de M. Hermann Krabbo sur Virgile, évèque de Salzburg, et sur
les idées cosmologiques de ce prélat. Ce Virgile est un moine irlandais qui,
étant venu sur le continent en 745, occupa de 767 à 784 le siège épiscopal
22 2 Périodiques.
de Salzburg ' et qui a été mis dans la liste des saints par le pape Grégoire IX
en 1223. On célèbre sa Icte le 27 novembre^. Il avait apporté d'Irlande
une doctrine qui, dans le clergé franc, parut hérétique, c'est qu'il y avait
sous la terre un autre monde et d'autres hommes éclairés par le soleil et
par la lune. Saint Boniface, alors archevêque de Mayence, où il siégea, de
747 à 755, adressa une plainte contre Virgile au pape Zacharie. Nous avons
la réponse du pontife romain, elle contient deux énoncés contradictoires. Il
invite Boniface à faire une enquête, et, si la culpabilité est prouvée, Boniface,
après avoir pris conseil, chassera Virgile de l'église et le dépouillera de
l'honneur du sacerdoce. Cependant, ajoute le pape, nous invitons Virgile à
se rendre en cour de Rome pour nous être présenté, être interrogé, et,
après examen soigneux de la cause, être condamné, s'il y a lieu 5. Il ne
parait pas que Virgile ait été condamné, ni par Boniface, ni par le pape.
En Irlande, dans les Annales des quatre maîtres 4, Virgile est qualifié de
géomètre.
La croyance à une population humaine établie aux antipodes est d'autant
plus remarquable chez lui qu'elle avait été rejetée par Lactance S, par saint
Augustin», par Isidore de SévilleT. Elle se rencontre chez les philosophes
grecs 8, puis elle a pénétré chez Pline le Naturaliste 9 et chez Macrobe > o;
tous deux la considèrent comme certaine en dépit du scepticisme de
Cicéron ' 1 . L'irlandais Virgile avait probablement lu Pline ou Macrobe, que
M. Hermann Krabbo ne cite pas; il est inutile de supposer qu'il eût consulté
des auteurs grecs et formé son opinion d'après la leur. Cette opinion est une
conséquence de la croyance à la forme sphérique de la terre; mais Isidore
de Séville et Bède ^-, qui admettent cette forme sphérique, saint Au-
1. Gams, Séries episcoponnii, p. 507.
2. Bibliotheca hagiographica, publiée par les Bollandistes, p. 1253; Potthast,
Bibliolheca historica medii aevi, 2^ édition, t. II, p. 1027 ; Ware, The IVriters
of Irelaitd, édition Harris, p. 49-50.
5. Momimeiita Gernianiae historien, in-4", Epistolae, t. III, p. 360, 1. 19-
25.
4. Annales des quatre maîtres, édition d'O'Donovan, t. I, p. 390-591,
année 784, corrigée à tort en 7S9. Les Annales d'L'lstcr, t. I, p. 268-269,
donnent la date de 788.
5. Lactance, Divimirittn iiistitiitiouuin 1. III, c. 24; Migne, Palrohgia
latimi, t. 6, col. 42)-428.
6. Saint Augustin, De civilate Dei, 1. XVI, c. 9; Migne, Patrologia htliiia,
t. 41, col. 487.
7. Isidore de Séville, Elyinohgiarum 1. IX, c. 2, § 133 ; Migne, Patrologia
latina, t. 82, col. 341.
8. Thésaurus linguae graecae aux mots àvti'no'j; et âvT'i/Otuv ; cf. Hugo
Berger. Die geographischeii Fragmente des Eratosthciirs, p. 86 et suivantes.
g. Pline, 1. II. c. 65, § 161-165.
10. Macrobe, Commentarius in somnium Scipionis, 1. II, c. 5.
11. Cicéron, Academicorum pi-iorum 1. II, c 39, § 123.
12. Bede, De rerum natura, chap. 46; Migne, Patrologia latina, t. 90,
p. 264.
Périodiques. 223
gustin, qui la croit possible ', n'en concluent pas qu'aux antipodes il y ait
des hommes.
Quoi qu'il en soit, Virgile, évéque de Salzburg, est un des témoins qui
attestent la connaissance de l'antiquité classique chez les Irlandais antérieu-
rement à la renaissance dont Charleniagne a donné le signal sur le conti-
nent.
Avant d'être assis sur le siège épiscopal de Salzburg, il avait été abbé de
Saint-Pierre de la même ville ; on lui altribue la paternité du livre des con-
fraternités de cette abbave 2.
Westdeutsche Zeitschrift fur Geschichte und Kunst.
Mémoire de M. Franz Cramer sur la forteresse Aliso, son nom et sa situ-
ation. Suivant l'auteur, il faut reconnaître dans ce mot un composé de deux
racines verbales dont la première est al, cf. 3Ï/.Aoij.a' « je saute » (p. 565), la
seconde is qui se trouve par exemple dans Isara, « Oise » (p. 365-367). Il y
a une difficulté à cette thèse : â/./.oaa'. avec esprit rude tient lieu d'un pri-
mitif *sal[o>fiai cf. latin salio 5.
Jliso est d'abord le nom d'un atBuent de la Lippe, elle-même affluent du
Rhin en Allemagne, cercle de Paderborn. En l'an onze avant J.-C, Dru-
sus construisit une forteresse au confluent de V Aliso et delà Lippe, Litppia.
L'opinion reçue est que Aliso, forteresse, doit être traduit par Elsen 4.
M. Cramer conteste cette opinion qu'il avait admise, p. 9 de son mé-
moire, intitulé Rhciiiiscbe Ortsnaiiieii. Il y a là une question d'archéo-
logie et de topographie locale sur laquelle je suis incompétent.
VI
Annales de Bretagne, novembre 1902, janvier et avril 1903.
Notes d'étymologie bretonne par M. Emile Ernault. C'est l'œuvre d'un
linguiste compétent. On doit au même auteur beaucoup de travaux du
même genre (Voir par exemple plus bas n"' XI, p. 227). Nous espérons que
leur conclusion sera la publication d'un grand dictionnaire breton destiné à
remplacer celui de Le Gonidec.
E.xtraits du rapport sur les concours de poésie bretonne de l'Union régio-
naliste par M. E. Ernault. président du jury, cf. plus haut, p. lOO-ioi.
Note de feu Luzel, publiée par M. Le Braz : « L'abbé Henry et l'abbé
1. Saint Augustin, De Gciiesi ad Utteram, I, 9; Migne, Patrohpa latiiia,
t. 54, p. 270.
2. \loniimeiita Germaniac historica, in-4, Lihii coiif rater nitatum, p. 27.
3. Prellwitz, Etymologiscbes Wœrterbuch der griechischen Spraclie, p. 15;
Brugmann, Gnmdriss, t. II, p. 75.
4. Ihm, dans Paulys Real-encyclopaedie, édition Wissowa, t. I, col. 1496-
1497-
2 24 Périodiques.
« Guegen, recteur de Xizon, auraient, d'après M. de la Villemarqué lui-
« même, établi les textes bretons du Barr^a- Brei~. Je le tiens de la bouche
« de M. de la Villemarqué, 50 octobre 1890. » Voir sur ce sujet ce qui a
été dit dans la Revue Celtique, tome XXI, p. 258-266. Au.x noms des colla-
bor.iteurs de M. de la Villemarqué, qui ont été cités dans cet article de la
Revue Celtique, il faut ajouter celui de l'abbé Guegen.
Te.\te breton de la légende intitulée : « L'histoire de Mari-Job de Ker-
guenou » (Le Braz, La Jè^^eiide de la luoif, 2>-' édition, t. II, p. 162-176).
Fin du savant glossaire étymologique du breton armoricain composé par
M. Victor Henry : index sanscrit, zend, arménien, grec, latin, ombrien,
osque, français (et autres langues romanes), gotique, vieil-islandais, anglais
et anglo-saxon, bas-allemand, haut-allemand, lituanien, vieux-slave, gau-
lois, irlandais, gaélique, vieux-breton, cvmrique, comique, moven-breton.
VII
In'DOGEr.manische Forschungen, Zeitschrifl fiir inâogeimauischc Sprach-
uiid Altertumslniude, herlfusgegehcn von Karl Brugmann und W'ilhelm Streit-
berg, tome XIV, Strassburg, Trûbner, 1905.
Étvmologies par M. R. Thurnevsen. Le savant linguiste propose de
considérer le latin plûnia comme égal à *plus-uia et comme dérivé d'une
racine pleus, plus « plumer » qui pourrait se reconnaître dans l'irlandais
LOM.M, dans le gallois Ihum, féminin Uom, « nu » (littéralement plumé).
L'allemand vliess « toison » s'explique par la même racine.
Suivant le même auteur, le latin trux, génitif trucis, « féroce » est le
même mot que l'irlandais tri'i = *trul:-s, datif /ro/V/j = *truki, « mort », soit
avec sens d'adjectif, soit avec valeur de substantif; de là le verbe latin liu-
cidare = triici-âdare , « massacrer ». Plus tard, trà, « mort », a pris en
irlandais le sens adouci de « malheureux ».
M. Thurneysen maintient son opinion que l'irlandais cïl, cead, « permis-
sion », est de la même famille que le latin d'do ^= *he\do, d'où vient le
français « céder ». Il l'avait soutenu dans la Revue de Kuhn, t. 32, p. 568
(1893, mémoire daté de 1891); sa doctrine a été contestée par M. Zinmier
dans la même revue, t. 53, p. 155-156 (1895), et l'opinion de M. Zimmer
parait admise par M. Brugmann, Indo-gennanische Forschungeu, t. 13, p. 85
(1902). M. Thurneysen ne cède pas.
Il propose de rejeter le rapprochement de l'irlandais in-made, « en vain »,
madiuh, « inutile », avec le grec uâratoç, « inutile », proposé par M. Whitley
Stokes ' . Il fait observer qu'entre voyelles la dentale sourde devient en
irlandais th- et il rapproche les mots irlandais du latin viadêre, madeo, dont
un des sens est « être ivre » ; un homme ivre n'est bon à rien, de là iu-made,
« en vain, inutilement », madach, « inutile ».
Mémoire de M. Windisch, intitulé: Fnvioiiien iufixum iin Aitiiischen und
I.- Urkeltischer Sprachschal:^, p. 206.
2. Brugmann, Grundriss, t. I, 2"^ édition, p. 537, 688.
Périodiques. 225
im R^veJa, « Le pronom infixe en vieil-irlandais et dans le Rigveda ».
M. Windisch commence par faire observer que l'expression « pronom
infixe », exacte si Ion prend pour point de départ l'irlandais moderne,
c'est-à-dire si on prend l'ordre chronologique à rebours, est fausse histori-
quement, c'est-à-dire, si l'on remonte à l'usage primitif indo-européen, où
les mots emplovés comme préfixes peuvent être séparés du verbe, non seu-
lement par un pronom, mais par un nom au vocatif, par un nom sujet, etc.
M. Windisch donne des exemples nombreux dans lesquels le Rigveda nous
offre le traitement qu'on observe en vieil irlandais, c'est-à-dire dans lesquels,
en sanscrit archaïque, 1° le pronom enclitique sépare le préfixe du verbe ;
2° la négation est suivie du pronom enclitique qui alors précède le préfixe.
Il a paru dans les Mémoires de la Société de linguistique de Paris, t. X, p. 283-
289, un article intitulé : L'iufixation du siibslaiilif et du pronom entre le préfixe
et le verbe en grec archaïque et en vieil irlandais. L'expression grecque -'j-f,:!::,
« tmèse », qui est habituellement employée pour désigner ce phénomène,
quand il se produit en grec, est aussi inexacte historiquement que celle de
pronom infixe lorsqu'il s'agit d'irlandais.
VIII
Zeitschrift fur vergleichende Sprachforschukg auf dea[ Gebiete
der indogermanischen sprachen, t. xxxviii (1902), p. i76-i93.
Savante étude de M. Chr. Sarauw sur l'emploi du préfixe ro en irlandais.
C'est un sujet qui présente de sérieuses difficultés et les matériaux réunis
par M. Sarauw ne peuvent, ce semble, être considérés que comme la pré-
paration d'un travail à venir. Telle est la manière de voir à laquelle j'arrive
malgré le titre donné par M. Sarauw à son mémoire : Ahschliessende Bemer-
kungen fiber die Perfect-formation im irischen ; « Remarques servant de con-
« clusion aux recherches sur la formation du parfait en irlandais ». Ce
travail nous offre de nombreuses citations du manuscrit irlandais de Milan
et de celui de Wùrzburg. J'en ai vérifié une partie.
On sait que les feuillets de ces manuscrits contiennent chacun quatre
colonnes, et ordinairement on les désigne parles lettres minuscules a, Z», c, d,
en distinguant les manuscrits par les majuscules M et W. M. Sarauw a
supprimé ces deux majuscules et distingue les deux manuscrits en désignant
les colonnes de celui de Milan par des lettres, suivant l'usage, et les colonnes
de celui de Wiirzburg par des chiffres au lieu de lettres. La seule observation
que j'aie à fiiire au sujet des citations extraites de ces manuscrits est que,
pour immaesaitar , glosant vexari, M. 27 d 13, MM. Stokes et Strachan,
Thésaurus palaeohibcrnicus, vol. I (1901), p. 57, proposent la correction
immescaigther. M. Sarauw n'avait sans doute pas encore le Thésaurus entre
les mains quand il a écrit son mémoire.
Parmi les détails intéressants contenus dans ce mémoire, nous en signa-
lerons un. M. Windisch, dans sa grammaire irlandaise, 1879, p. 66, pose la
règle que les prétérits sigmatiques vieil irlandais appartiennent tous à l'une
ou à l'autre des deux conjugaisons dérivées qu'il a numérotées deuxième et
2 26 Pcrioiii.iiies.
troisième et qu'on n'en trouve pas dans les verbes primitifs, première conju-
gaison. A cette règle, il ne signale qu'une exception, ro-gabus, «j'ai pris ».
de gabiiit, première conjugaison, autrement dit verbe primitif. Une autre
e.\ception a été indiquée en 1887 par M. Thurneysen, Revue de Kuhn,
t. XXVIII, p. 152, siasair, siassair (avec désinence de parfait déponent;,
« il s'est assis « (cf. Zimmer, ibiii., XXX, 123, et Brugmann, Gniiidiiss,
t. II, p. 1191). Plus tard en 1894, la variante seiss, sans désinence de par-
fait, a été signalée par M. Whitley Stokes, UrkeUischer Sprachschat\, p. 297.
M. Sarauw propose, p. 181, note, deux additions, dont une est évidente,
c'est le prétérit sigmatique du verbe ar-neut-sa, « j'attends ». Un exemple
de ce prétérit a déjà été signalé en 1894 par M. Whitlev Stokes, d'après M.
46 b 14, dans Urkellischer Sprachscbat^, p. 191 : ar-nit-neilhius-sa (sustinui
te). Un autre exemple, ad-ro-neestar (sustinuit), avait été cité dans la Gram-
matica ceJtica, p. 466, d'après W. 4 d 3 3 ; mais le troisième exemple, ar-rii-
neastar (quia sustinuit), M. 50 b 8, parait être une trouvaille de M. Sarauw ' .
C'est après son mémoire qu'a paru la livraison du Glossariiiin palaeohiherni-
cum où, p. cccLViii, ce mot est rele%'é. D'ailleurs, ni M. Whitley Stokes,
ni la Grammatica celtica, n'avaient fait observer que les exemples donnés par
eux constituaient une exception à la règle générale qui, dans le vieil irlan-
dais, refuse le prétérit sigmatique aux verbes de la première conjugaison.
IX
Revue des traditions populaires. Tome XVII, novembre 1902.
Légende du château de Toulhouct, commune de La Vraie Croix, Morbi-
han, recueillie par M. F. Douine.
Décembre 1902.
Météorologie populaire du Cap Sizun : le ciel, les étoiles, la lune, par
M. H. Le Carguet.
T. XVIII, janvier 1903.
Élégie d'un jeune clerc, publiée par Lucie Guillaume, vers en dialecte
breton du Morbihan, avec deux traductions en français, l'une en vers,
l'autre en prose. Le morceau est joli. Malheureusement, les épreuves n'ont
pas été corrigée avec assez de soin.
Février-mars 1903.
Le Calvez, Les superstitions de la Basse et de la Haute-Bretagne sur le
corps humain.
Lucie Guillaume, L'os qui chante, légende du Morbihan.
D'Ault du Mesnil, Superstitions du Morbihan et du Finistère. Elles con-
cernent les haches de pierre, les dolmen et les menhir.
I. Ce verbe, en moyen irlandais, appartient à la troisième conjugaison.
Windisch, Irische Texte, t. I, p. 645, au mot irnaidiiii.
Périodiques. 227
X
Folklore, t. XIII, 11° 4. décembre 1902.
Grand article de M. Lang : The ori'^in of Totem Naines and Deliefs : inté-
ressant pour l'étude du totémisme.
T. XIV, no I, mars 1905.
Mémoire de M. E. Sidney Hartland, sur la pierre de la destinée, autre-
ment dite pierre du couronnement, qui a, dit-on, servi aux rois suprêmes
d'Irlande, qui serait de là passée en Ecosse et enfin serait aujourd'hui la base
du trône sur lequel sont assis les rois de Grande-Bretagne et d'Irlande quand
on les couronne; cf. Revue Celtique, t. XXIII, p. 220, 227, 228.
XI
Mémoires de l.\ Société de linguisticiue de Paris, t. XII.
Article de M. Vendryès intitulé: Latin vcrvex (vervl.x), irlandais Jeih.
L'auteur décompose l'tTiv.v, « mouton, brebis », en ueru-ex; l'irlandais )tT/;,
« vache » = ueru-a, ne diffère que par le suffixe ; c'est probablement le
rapprochement de tauro-s avec veru-a qui a produit en celtique le déplace-
ment de Vu de tauros et qui l'a ftit prononcer taruos.
Ajoutons que ueruex et uerua signifient chacun « cornu » et dérivent de
iieru « broche ».
Études d'étymologie bretonne \):.v M. E. Ernault. Ce travail, excellent comme
tous ceux du même auteur échappe à l'analyse (Voir plus haut no VI,
p. 223).
XII
Arciiaeologia cambren.sis, 6e série, vol. II, 4^ partie, octobre 1902.
Exploration d'un camp préhistorique au comté de Glamorgan par M. H. W.
William. Ce camp est placé sur un éperon qui fait saillie en avant d'une
colline ; cet éperon est séparé du reste de la colline par un fossé fait de main
d'homme, les autres faces sont difficilement accessibles à cause des pentes
naturelles du sol. Sur la plate-forme délimitée par ce premier fossé et par
ces pentes, un second fossé à peu près circulaire détermine une grande
enceinte, au milieu de laquelle une seconde enceinte de moindre étendue
est formée par un troisième fossé. Des fragments de bronze découverts grcâce
à des fouilles permettent d'attribuer ce camp au premier âge du bronze.
Volume III, partie I, janvier 1903.
Exploration de la forteresse dite de Clegyr-Voya, par le Rév. S. Baring-
Gould. Le second élément du nom composé Clegyr-Voya est Boya, nom
d'un chef irlandais contemporain de saint David ; 601 semble être la date
approximative de la mort de saint David '. On a aussi donné une date plus
I. Bibliolheca liagiographica latina par les Bollandistes, t. I, p. 318.
2 28 Périodiques.
ancienne, 544 '. M. Baring-Gould suppose que Boya mourut vers l'an 520
de notre ère, mais les fragments de vases trouvés dans les fouilles paraissent
remonter au premier âge du fer ou au dernier âge du bronze, être par con-
séquent antérieurs à la conquête romaine et d'environ cinq siècles plus vieux
que saint David et Boya.
M. F. Haverfield étudie les forteresses romaines situées dans la partie
méridionale du Pays de Galles, Il parle principalement de celle de Gaer
près Brecon. Il émet l'opinion que le Baiiiiiiiin du géographe de Ravenne -
doit être corrigé en Gobannium et que c'est par conséquent Abergavenny.
Notons ici que cette correction est donnée déjà par M. Holder, Altceltischer
Sprachschat:{e, t. I, col. 2030 au mot Gohaiinion. Il ne faut donc pas dire que
la forteresse romaine de Gaer près Brecon s'est appelée Banniimi.
Le professeur E. Anwyl recherche quels ont été les premiers habitants du
comté de Brecon ou Brecknockshire. Il y a, dit-il, de nombreuses traces de
l'homme paléolithique dans le Sud de la Grande-Bretagne, mais on n'en
trouve pas dans le comté de Brecon ou Brecknockshire, il faut descendre
jusqu'à l'époque néolithique. Il donne, p. 28-31, une liste de noms de lieu
modernes qui lui semblent antérieurs à l'arrivée des Celtes. On pourrait
contester la valeur d'une telle liste dressée la plupart du temps sans remonter
aux formes anciennes. Je me bornerai à une observation de détail. Clydach,
en Brecknockshire, qui serait préceltique suivant M. Anwyl, est le nom écrit
Civdagli en Irlande et qui désigne une petite rivière en Kerry, un village
en Galway, c'est un dérivé de la racine kleu, klou, klu « entendre »,
sur laquelle on peut consulter Whitley Stokes, Urkeltischcr Sp)-iU'hscbat:(^,
p. 101-102. Clydach = Chitâcos est une forme gaélique qui persiste en
Galles, comme les inscriptions ogamiques. Il faudrait en gallois quelque
chose comme Clncedog. Je ne vois pas pourquoi supposer que Clydach est
préceltique.
Le dernier article émane de M. I. E. Lloyd qui s'occupe du petit territoire
appelé Ystrad Yw. Il dit que Ystrad ne peut venir du latin stràtiim ou strâta
qui donnerait en gallois Ystrod. Il oublie que dans les derniers temps de la
latinité la distinction entre a bref et r7 long avait disparu. Ystrad peut être
un emprunt tardif à straluni ou shata par a commun.
Volume III, partie 2, avril 1903.
Cette livraison contient le compte rendu de l'excursion faite en août der-
nier et qui avait pour point central Brecon. On a visité une habitation lacustre
découverte en 1869, le seul exemple gallois de ce genre de construction
si commun en Ecosse et en Irlande où on le nomme craiinog. La partie la
plus intéressante du compte rendu semble être celle qui concerne les monu-
ments funèbres dont une reproduction en photogravure accompagne le texte
imprimé. Voici les épitaphes :
1° Johannis Moridic surexit hune lopidem (minuscules);
1. Bibliolheca hislorica viedii acvi, t. II. p. 1264.
2. Bannio, édition Parthey et Pinder, page 417, ligne 3.
Périodiques. 229
2° Briamail Flou (minuscules) ;
30 Maccvtrem salicidvni (capitales);
Maquitreni Saliciduni (Ogham) ;
40 CATACVS HIC lACIT — FILIVS TEGERN'ACVS (capitales).
L'inscription n" i est le n" 44 de Hùbner, Inscript iones Britaniiiae Cbris-
tianae, qui a lu Moridici avec un / final invisible dans la photogravure.
L'inscription n9 2 se trouve dans le même ouvrage de Hùbner sous le no 40.
L'inscription no 5 a été publiée par M. Rhys, Lectures on the wehl} Laiigtiage,
2= édition, no 39, p. 382 ; le génitif Maccutreni de cette inscription se ren-
contre aussi, mais avec un seul c, chez Hùbner, sous le no 108. L'in-
scription no 4 est le no 35 de Hùbner. Tegernacus se lit également dans
l'inscription n° 58 du même auteur, cf. Rhys, no 46, p. 585.
XIII
ROMANIA, t. XXXI, p. 201-249.
Article de M. Philipon intitulé : Les accusatifs en -on et en -ain. La plus
grande partie de ce mémoire concerne les noms propres de personnes d'ori-
gine latine ou germanique, Pierron, Huon, Bertain, au cas indirect, cor-
respondant à Pierres, Hues, Berte, au cas direct. Le sujet est traité avec une
abondance d'exemples qu'on ne trouve nulle part ailleurs, mais il ne con-
cerne pas les études celtiques. Cependant, aux trois dernières pages, l'auteur
passe des noms de personne aux noms de rivière et ici le domaine celtique
est entamé. Un grand nombre de rivières, dont le nominatif est en a dans
les textes latins, ont pris en français la désinence ain, in, qui est celle des
cas indirects. Quelle est l'origine de cette désinence ? Il me semble qu'elle
est celtique.
Les noms de rivière en a, tels que Garuuina, Sequa)ia, qui sont devenus
féminins, étaient masculins à l'origine : Tibulle, au i^r siècle avant notre
ère, a écrit la fin d'un vers hexamètre : magnusque Garumna. Strabon nous
donne les nominatifs 6 Papoûvaç, 6 Sr/.oâva;, d'où l'on doit conclure un
nominatif primitif Gannnnas, Sequanas, changé en Garumna et Scquana par
les Romains qui n'avaient pas de nominatifs masculins en -as et qui disaient
au masculin Agricolj, PuhlicoJa. Au iv^ et au v^ siècle, Garumna devient
féminin chez Ammien Alarcellin et chez Paulinus Pelleius, mais il n'v a pas
à cette époque unanimité pour changer le genre puisque, au" v^ siècle,
Sidoine Apollinaire écrit encore : Ipse Garunna ■ . Les noms de grandes
rivières comme Garumna, Sequana, Mosa, sont passés par influence littéraire
dans la déclinaison latine ; mais les noms des petites rivières prononcés par
des paysans illettrés n'ont pas été soustraits aux lois de la déclinaison cel-
tique, telle qu'on peut l'observer dans le nom commun masculin irlandais,
»/t7;<i « barbe » = *u}kàs = *u]/:an-s, génitif ulchan = *ulko.nos, dans les
noms propres Muma, a Munster », génitif Munun, Alba, « Grande-Bre-
I. Voir Holder, Altceltiscljer SprachscJiati, t. I, col. 1956, 1957; t. II,
col. 1306.
2^0 Périodiques.
tagne », génitif Alhau. En français, le cas indirect dans les noms de rivière
a été préféré au cas direct, de là Saiicoiu devenu Sagonin, comme on a vu
plus haut, p. 221, comme Mogra, aujourd'hui Morin, département de la
Marne ', Osa, Hozain, Aube -, comme la Saône, Sauconna, appelée Sonnan
au cas indirect vers 1525 dans le terrier de Bagé, Ain, ainsi que nous l'ap-
prend M. Philipon dans l'article dont nous rendons compte, p. 24g, note. Il
cite aussi des noms de lieux habités qui ont été traités de la même façon,
tel un village appelé au x*-" siècle Osa et qui est aujourd'hui Osan, Ain.
XIV
Revuf-: des études anciennes, tome IV, ii" 4, octobre-décembre 1902.
Jullian. Remarques sur la plus ancienne religion des Gaulois: animaux
sacrés, plantes, fétiches, temples, biens des dieux, autels, statues, effigies et
signa.
G. Gassies, Cavalier et anguipède sur un monument de Meaux. Il s'agit
de fragments faisant partie de la collection d'un amateur de Meaux,
M. Dassy, et avec lesquels l'auteur de l'article a reconstitué un cavalier
dont le cheval foule aux pieds un monstre. Une cinquantaine de monuments
semblables ont été trouvés ailleurs ; deux ont été décrits dans la Revue
archéologique en 1879 et 1880. Le plus récent travail sur ce sujet paraît être
un mémoire de M. Toutain, Beitraege x^r alten Geschichle, 1902, p. 194-204.
M. Bouché-Leclercq examine si un texte de Palchos, copié par M. Fr.
Cumont, se rapporte aux Gaulois. Il en doute.
Note de M. Julian sur les relations de Trêves avec Bordeaux au temps de
l'empire romain.
Tome V, janvier-mars 1903.
Jullian, Remarques sur la plus ancienne religion gauloise: Sacrifices
humains et suicide, autres sacrifices, repas sacrés, libations, prières et
chants, danses, musique, vœux et dons, gestes de prière et d'adoration.
M. Jullian atteste dans ce travail une connaissance approfondie des textes
grecs et latins qui rentrent dans son sujet. II signale, p. 27, une contradic-
tion entre Poseidonios et Pline l'Ancien, suivant Poseidonios, les Gaulois,
dans les cérémonies du culte, se tournaient à droite. Suivant Pline l'Ancien,
c'était à gauche. M. Jullian croit que des deux auteurs, c'est le premier,
Poteidonios, qui se trompe. Ici je ne partage pas l'avis du savant professeur.
Les textes irlandais donnent raison à Poseidonios qui, du reste, est d'accord
avec Cicéron.
Jullian, Compte rendu critique de la thèse de M. Dubuc sur les Suessiones,
cf. plus haut, p. 212.
G. Gassies. La fabrique de Graufetcnque (Aveyron), nouvelle étude
1. Longnon, Diclioiviaire topographique du département de la Marne, p. 179.
2. Socard et Boutiot, Dictionnaire topographique du département de l'Aube,
P- 77-
Pt't iodi(jnes. 251
sur les origines de la poterie sigillée gallo-romaine, mémoire accompagné
de nombreuses planches.
XV
RuvuE ÉpiGRAPiiiauE, fondée par Auguste AUmer, continuée par le
capitaine Espérandieu, n^ 106, juillet-août-septembre 1902.
Épitaphe de Connius Tyticus, trouvée à Briord, Ain (cf. Corpus iiisaip-
tioniim lalinarttm, t. XII, p. 870).
Notices 1° sur la dédicace découverte par M. Dumuvs (voir Revue Celtique,
t. XXIII, p. 218) ; 2° sur la dédicace publiée par M. des Meloizes (voir ci-
dessus, p. 221). Ces deux notices sont chacune accompagnée d'une photo-
gravure du monument.
Recueil des estampilles de poterie rouge collectionnées par un M. E. Kuhn
qu'il ne faut pas confondre avec le professeur de Munich ; il est receveur à
Marcillac, Allier.
Suite du mémoire d'Allmer sur les dieux de la Gaule, les Pioxitmae.
XVI
Revue archéologique, 3^ série, tome 41, novembre-décembre 1902.
Don par M. Piette au musée de Saint-Germain de sa collection d'objets
de l'âge du renne et du premier âge du fer.
Revue des publications épigraphiques par M. Gagnât. N" 155, épitaphe
trouvée en Roumélie de deux jeunes filles nommées, l'une Maccusa Muceris,
l'autre Vicloiiosa ou Valeiiosa qui, du fond de la Gaule, allèrent voir un oncle
à Edesse, en Macédoine, aujourd'hui Vodena, en Roumélie, et y moururent.
No 174, dédicace à Epona trouvée en Allemagne, à Capersburg, près du
Taunus.
NiJ 243, inscription gravée sur une table de bronze en l'honneur de
Valerius L'almatius, ancien reclor de la troisième Lyonnaise dont la métro-
pole était Tours. C'est un hommage de cette province à cet ancien fonc-
tionnaire dont elle se dit cliente et qu'elle traite de patron. Elle lui envoie
cette table de bronze à son domicile nouveau, là où ce monument a été
trouvé, à Magyar-Boly, en Hongrie, alors en Pannonie, dans l'angle que
forment la Drave et le Danube avant leur confluent.
4^ série, t. I, janvier-lévrier 1903.
Notice de M. S. Reinach sur la dédicace à la dea Soucona, mentionnée
plus haut, n" III, p. 221. M. Reinach fait observer que le nom de cette
déesse est identique à celui de la Saône.
Installation de la collection Morel au musée britannique. Cette mention est
riche surtout en objets provenant des sépultures gauloises de la Champagne.
Mars-avril 1903.
Note de M. S. Reinach contestant que les Gaulois aient connu l'usage
de ferrer les chevaux.
1
232 Périodiques.
XVII
L' ANTHROPOLOGIE, t. XIII, no^' 3 et 6, septembre-octobre, novembre-
décembre 1902.
M. Cartailhac résume en trois pages un très intéressant mémoire de
M. Déclielette : L AnhioJogie celtique en Europe, qui a paru dans Revue tic
synthèse historique, no de juillet-août 1901. Cf. ci-dessous no XXII, p. 254.
Critique par M. S. Reinacli d'un article de M. Georges Seure dans le
Bulletin de correspondance hellénique, 1901, sur des tunuili fouillés et des chars
découverts dans l'empire turc, en Roumélie, dans les environs de Pliilippo-
polis. M. Seure attribue ces chars aux Sarmates et les date du iv^ siècle de
notre ère. M. S. Reinach croit qu'un char fort bien étudié par M. Seure
n'est pas postérieur au ler siècle de notre ère. On peut se demander si ce
char ne serait pas gaulois, ne remonterait pas au iii« siècle avant notre ère
et au royaume gaulois, de Thrace sous les rois Comontorios et Cavaros.
T. XIV, no I, janvier-février 1903.
M. S. Reinach, rendant compte d'un article de M. J. Heierli, Die PJahl-
batiten des Zuger-sees, « Les palafittes du lac de Zug », dans les Priihistorisclie
Blâtter, 1902, constate que l'on connaît aujourd'hui en Suisse près de deux
cents stations lacustres, que celles du lac de Zug appartiennent à l'âge néoli-
thique et paraissent avoir été détruites et abandonnées avant l'âge de bronze.
Au contraire, une partie au moins des habitations lacustres ou crannogs .
d'Irlande est restée habitée jusqu'aux temps modernes.
XVIII
BOLETIN DE LA REAL ACADEMIA DE LA HISTORIA, t. XLII, mars et avril.
Parmi les inscriptions romaines d'Espagne publiées par le P. Fidel Fita,
on peut citer un nouvel exemple du cognonien gaulois ou peut être ligure
Reburrus '. Il a été trouvé à Astorga, l'antique Asturica ; il s'agit de O. Va-
rius, Rehurri /[ilius] Seurrus, c'est-à-dire membre de la petite nation des
Seurri, dont le nom paraît être conservé par Sarria en Galice, province de
Lugo2. Ce personnage est dit en outre Transniini, c'est-à-dire originaire
d'une localité située à l'Ouest du Minho, à l'Est duquel se trouvent Sarria
et Astorga.
Doit-on considérer comme celtique ou comme ibérique le nom de Teusca
Petrei filia dans une inscription de Villar del Rey, province de Badajoz ? Ce
peut bien n'être qu'une mauvaise leçon de Tusca, fréquent dans la péninsule
ibérique 5.
1. Cf. Holder, Allceltischer Sprachschat-, t. II, col. io<S9-io92.
2. Cf. Holder, ibid., col. 1550.
3. Hùbncr, Corpus inscriptionum latinarum, t. H, p. 1094.
Périodiques. 25^
XIX
The Gael, novembre et décembre 1902.
Une statistique officielle, qui vient d'être publiée, établit qu'en Ecosse il
y a 28 106 personnes qui ne parlent que le gaélique et 202700 qui parlent
le gaélique et l'anglais, p. 366.
Un article fourni par un irlandais, éditeur à Buenos-Ayres, accompagne
p. 378-379 deux portraits : l'un de M. Douglas Hyde, auteur d'un recueil
de contes irlandais', et de A litterary history of Ireland-, l'autre de lady
Augusta Gregory qui a publié Cuchidain of Miiii Iheiimey. Il y a, p. 584,
un second portrait de lady Augusta Gregory.
Note sur les superstitions irlandaises relatives aux oiseaux, p. 397.
L'alouette et l'hirondelle sont de bon augure. Le moineau, l'étourneau et
le pluvier passent pour être en termes amicaux avec les fées. Le merle et la
grive sont la forme d'âmes de morts exilés sur la terre en punition de leurs
péchés. Le corbeau, la corneille, le hibou sont animés par des âmes dam-
nées, de même que les chauves-souris. Dans la littérature épique la plus
ancienne de l'Irlande, les fées, side, apparaissent souvent sous forme d'oi-
seaux.
Janvier-mars 1894.
Portrait de M. Joyce, le savant irlandais bien connu, dont le nom et les
ouvrages ont été plusieurs fois mentionnés dans la Reine Celtique +. Son
histoire de l'Irlande à l'usage des enfants « Child's History of Ireland »,
vient d'être adoptée comme lecture supplémentaire à l'Université de Chicago,
p. II.
Notice de M. James-A. Clarkson sur le Book of Kells, le plus beau des mss.
irlandais, aujourd'hui conservé à Dublin au Trinity Collège. M. James-A.
Clarkson le date de la seconde moitié du viiie siècle ; la forme qu'y reçoit
la tonsure cléricale est antérieure à l'année 700, p. 49.
Reproduction, p. 94, d'un article du Liverpool Daily Pcw/ qui dit qu'il y
a trois raisons pour créer une chaire de celtique à l'Université de Liverpool :
jo importance croissante des études celtiques; 20 chiffre considérable de
la population celtique à Liverpool; 3^^ mérite éminent du professeur Kuno
Meyer.
XX
Celtia, novembre, décembre 1902.
Protestation par MM. L. C. Duncum-Ioul contre les doctrines du
1. Revue Celtique, t. XIV, 352; XV, 146; XVI, 558, 360; XVIII, 1:9;
XVII, 107.
2. Revue Celtique, t. XVI, p. 364.
3. Revue Celtique, t. XXIII, p. 334.
4. Voir t. I, p. 160; t. II, p. 500; t. IV, p. 294 ; t. V, p. 154, t. XV,
p. 399 ; t. XVI, p. III, 116.
Revue Celtique, XXIV. 16
2 ^ 4 Périodiques.
docteur Magnus Maclcan sur le comique dans le livre intitulé: The Litera-
ttire of the CcUs. M. Maclean dit que le comique est un dialecte éteint. Ce
n'est pas un dialecte, c'est une langue, proteste M. Duncum-Ioul indigné;
non, s'écrie-t-il, cette langue n'est pas éteinte; M. Maclean ne connaît
qu'une partie des textes tant imprimés qu'inédits qui ont été écrits en cor-
nique et qui existent encore, p. 173.
Continuation de la traduction anglaise du conte breton du chien de la
tête de mort, p. 168, 185 ; voir notre précédente livraison, p. 118.
Procès-verbal de l'assemblée annuelle tenue dernièrement par la Société
de la langue de l'île de Man (Maux Lauguage), p. 186.
Janvier-mars 1903.'
Fin de la traduction du conte du chien de la tête de mort, p. 3, 20. Pro-
testation de lord Castletown contre les termes peu mesurés de la lettre de
M. L. C. Duncum-Ioul, p. 6. Triades en gaélic d'Ecosse, p. 19.
Lettre de M. Alfred Nuttqui déclare que, suivant lui, le livre de M. Maclean
est tout à fait mauvais, a thoronghly had Work, p. 22. La rédaction de la
Revue Celtique n'a pas d'avis à donner. M. Maclean, homme prudent, ne
lui a pas envoyé son livre et elle n'a pas cru nécessaire de l'acheter.
XXI
Revista Lusitana, vol. VII.
Dans la Revue Celtique, t. XXIII, p. 90 ; il a été rendu compte d'un mé-
moire de M. Gaidoz intitulé : La réquisition d'amour et le symbolisme de la
pomme. M. Leite de Vasconcellos a publié dans la revue portugaise dont
nous donnons le titre, des chansons populaires portugaises relatives au même
sujet.
XXII
Revue de synthèse historique, t. III, n" i. — Nous sommes fort en
retard avec cette livraison qui date de 1901. Outre l'article de M. Dé-
chelette, signalé plus haut, no XVII, p. 232, cette livraison contie)nt, p. 60-
97, un important mémoire de M. G. Dottin intitulé: La littérature gaélique
de l'Irlande C'est l'exposé sommaire le plus complet que nous sachions de
l'état actuel de nos connaissances en ce qui concerne les monuments de la
littérature irlandaise tant publiés qu'inédits ; il est divisé en onze paragraphes :
I Notions générales. — IL Les cycles épiques. — III. Le cycle mytholo-
gique. — IV. Le cycle de Conchobar et de Cuchulainn. — V. Le cycle de
Finn et d'Oisin et les compositions épiques ou romanesques qui se rappor-
tent à des personnages plus récents. — VI. La poésie lyrique. — VIL Les
textes historiques. — VIII. Les emprunts aux littératures profanes anciennes
et modernes. — IX. La littérature chrétienne. — X. La littérature didac-
tique: philologie, droit, médecine, astronomie. — XL Progrès à faire dans
la connaissance de la littérature irlandaise.
Périodiques. 25 c
L'auteur fait connaître avec grand soin toutes les éditions publiées jusqu'à
la date de son travail. Il est sur quelques points plus complet que la Reine
Celtique. Il désire des critiques, il m'a écrit pour m'en demander, en voici
quatre : P. 66, « Les Druides de Grande-Bretagne, d'après César, faisaient
« apprendre à leurs élèves un grand nombre de vers. » Dans le passage de
César dont il s'agit, c'est des Druides de Gaule qu'il est question ' . — P. 74,
M. Dottin mentionne une analyse du Tain bô Ciîaibige, celle de M. Zimmer,
il ne dit rien du travail plus développé de M. Standish Hayes O'Grady dans
la Ciicinillin saga de M™e Eleonor Hull^. — P. 84, ce n'est pas « en com-
pensation de la mort de ses deux sœurs », c'est pour venger la mort de ses
deux filles que Tuathal Techtmar imposa au royaume de Leinster l'impôt
dit Bàrama ?. — Enfin la conversion du roi Loegaire par saint Patrice en 432,
p. 79, semble une des légendes relativement modernes dont s'est embellie
la vie du célèbre apôtre de l'Irlande. — Cela fait presque une critique par dix
pages. On m'en inflige souvent à moi, et non sans bons motifs, une bien
plus forte proportion.
Paris, le 20 avril 1903.
1. Dehello oaUico, 1. VI, c. 14, 63.
2. Revue Celtique, t. XX, p. 91.
3. Revue Celtique, t. XIII, p. 36-59.
H. d'Arbois de Jubainville.
Le Propriétaire- Gérant : Veuve E. Bouillon.
Chartres. — Imprimerie Durand, rue Fulbert.
LES ÉDITIONS DES MONUMENTS
DE LA LITTÉRATURE ÉPIQUE IRLANDAISE
La littéraiure épique de l'Irlande est la plus considérable et
une des plus curieuses qui existent en Europe. Elle est restée
complètement inédite jusqu'à la seconde moitié du xix^ siècle.
C'est en 1853 qu'a paru le premier texte épique irlandais qui
ait vu le jour; il fut édité par un des membres de VOssianic
Society.
De l'année 1853 date le tome I" de la collection publiée par
cette compagnie. On y trouve la « bataille de Gabra » Cath
Gahhra, texte irlandais, avec traduction anglaise par Nicolas
O'Kearney. Deux ans après a paru le tome II contenant « La
fête de la maison de Conan de Cenn-Sleibe », Feis tighe Cho-
nain Chinn Shkihhe, copiée et traduite en anglais par le même
Nicolas O'Kearney. Dans le tome III de la même collection,
1857, M- Standish Hayes O'Grady a donné le texte et la tra-
duction de « La poursuite de Diarmaid et Grainne, » To-
ruigheacht Dhiannuda agus Ghraiiim. Le tome V, 1860, contient
« La promenade de la lourde compagnie, » hntheacljî na trom-
dhaime reproduite et mise en anglais par Connellan.
A l'année 1855, date du tome II de VOssianic Society, re-
monte la première publication d'Eugène O'Curry. Cette
année il lit imprimer pour la Celtic Society deux textes irlan-
dais avec traduction anglaise : « Bataille de Magh Leana, »
Cath Muighc Léana, et <( Cour faite à Moméra, » Tochinarc
Moinera. Puis en 1858 il inséra dans le tome I", p. 370-392,
de VAtlantis, le texte irlandais et la traduction de la première
partie du morceau intitulé Seirg-lige Conculainn ocns oen-ét Ern ire,
Revue Celtique, XXIV. 17
2;8 H. d'Arbois de Juhainville.
« Maladie qui alita Cûchulainn et unique jalousie d'Emer ». Il
termina cette édition en 1859 dans le tome II de VAtiantis,
p. 98-124. En 1862, l'année de sa mort, il donna au même
recueil, t. III, p. 398-421, le Loiigas mac ii-Uisleaiid, u Exil des
fils d'Usnech, » qui fut suivie de deux œuvres posthumes, Oidhe
chloinnc Lir, « Mort violente des enflints de Ler, » et Aoidhe
chloinnc Tuireann, « Mort violente des enfants de Turenn, »
t. IV, p. 114-227 (1863).
Dans un célèbre ouvrage d'O'Curry, Lectures on ihc luaniis-
cript Malerials of ancient Irish History, 1861, réimprimé en
1878, on trouve de nombreuses analyses de textes épiques
irlandais, considérés par lui comme historiques. La mort
l'enleva avant qu'il eût publié la suite de ses leçons qui ne
parut qu'en 1873.
D'autres savants irlandais marchèrent sur les traces d'O'Curry.
En 1870, on vit paraître dans les Proceedings of the Royal Irish
Acadeuiy, Irish iiiss. Séries, Vol. I, Part I, p. 134-183, les deux
morceaux intitulés Tain bô Fraich, « Enlèvement des vaches
de Fraech, » et Tochinarch Bec-fola, « Cour faite à la femme au
petit douaire », textes irlandais et traductions anglaise, publiés,
le premier morceau par J. O'Beirne Crowe, le second par
Brian O'Looney. O'Beirne Crowe, qui avait plus de bonne
volonté que de science et de tenue, donna en 1871 au Journal
ofthe royal historical and archaeological Association of Ireland le
Siabur carpait Conculainn, « Fantôme du char de Cûchu-
« lainn, » texte irlandais et traduction anglaise.
Un homme fort supérieur à lui fut William M. Hennessy
qui en septembre 1873 inséra au Fraser s Magasine la tra-
duction de la « Vision de Mac Conglinne; » à la môme
époque il donnait à la Revue Celtique, t. II, p. 86-93, le texte
et la traduction de Fotha catha Cnucha, « Cause de la bataille de
Cnucha ».
Il devait en 1889 publier pour la Royal Irish Acadcniy dans
Todd Lectures séries, vol. I, p. 2-58, Mesca Ulad, « Ivresse des
guerriers d'Ulster ». C'est la révision d'un cours tait pendant
l'année scolaire 1882-1883; 1'^ préface est datée de mars 1884.
Mais déjà étaient entrés en scène deux plus forts jouteurs
que lui, MM. Whitley Stokes et Ernst Windisch.
Éditions de la littérature épique irlandaise. 259
Dès 1876 M. Whitley Stokes avait donné à la Revue Cel-
tique, t. III, p. 175-185, un récit abrégé du « Meurtre de Cû-
chulainn « avec de nombreux extraits du texte irlandais qui
est intitulé Aidai Conculaiiui. De M. Whitley Stokes le même
périodique a publié le texte irlandais avec traduction anglaise
des morceaux suivants: en 1887, « Le siège de Howth, »
Talland Etair (t. VIII, p. 47-64); en 1888, « Le voyage de
Snedgus et de Mac Riagla, » Iniuiram Snedgussa ocus Mie Riagla
(t. IX, p. 14-25), et « Le voyage du bateau de Mael Duin, »
hnmram curaig Mailduiii (t. IX, p. 447-493); en 1891 « La
[seconde] bataille de Moytura, » Caib Maige Turedh (t. XII,
p. 52-130); en 1892 la légende de l'impôt appelé Boroma
(t. XIII, p, 32-124) et « La bataille de Mag Mucrime, » Cath
Maige Mucrime (t. XIII, p. 426-474, cf. t. XIV, p. 95); en
1893, " Le voyage de la barque des Hui Corra, » lomramh chur-
raig Hua gCorra, t. XIV, p. 22-69; " Le meurtre de GoU, fils
de Carbad et celui de Garb de Glenn Rige, » Aided Guill maie
Carbada ocus aided Gairb Glenne Rige (t. XIV, p. 396-449);
en 1900 « Le château de Dà Choca, » Bruiden Dâ Choca
(t. XXI, p. 388-402).
Les (.(.Irische Texte, deuxième série, deuxième livraison, 1887,
contenaient « Le meurtre des fils d'Usnech, » Aided mac n-Ui-
sn:g, avec traduction anglaise par le môme savant qui dans la
troisième série en 1891 a donné « Les aventures de Cormac
dans la terre de promesse, » Echira Connaic i tir Taingiri.
Dans la Zeitschrift fiir Celtische Philologie, t. III, M. Whitley
Stokes, a inséré en 1899, p. 1-14, « La destruction de Dind
Rîg, » Orgain Dind Rig, et en 1900, p. 203-219, « La bataille
de Carn Conaill, » Cath Caini Chenaill.
C'est en 1879 qu'ont paru les premiers textes épiques irlan-
dais publiés par M. Ernst Windisch : « Les aventures de Condle
« le Bossu, fils de Gond aux cent combats ou valant seul cent
« guerriers, » Ecbtra Condla Chaim maie Chuind Chetchathaig,
et « La cause de la bataille de Gnucha, » Fotha catha Cnucha,
qui ont été imprimés à la fin de sa Kur:(gefasste irische Gram-
uiaiik, p. 1 18-123. Ce volume a été suivi en 1880 par le
tome I" des Irische Texte, dont les pages 59-145 et 197-3 11
sont occupées par des textes épiques irlandais : « L'exil des fils
l^ù H. d^Arbois de Jubainrille.
d'Usneclî », Longes mac n-Usui^-^ « L'histoire du cochon de
Mac Dâ Thô, » Scél inucci Mie Dà Thé; « La cour faite à
Etain, » Tochmarc Etaine ; « La maladie qui alita Cûchulainn, »
Serglige Conculainn; « Le festin de Bricriu, » Fled Bricrend.
Le texte irlandais de ces documents n'est pas accompagné de
traductions, mais un glossaire qui termine la Kur::^efasste iriscbe
Grammaiik, un dictionnaire considérable placé à la fin du
tome l" des Iriscbe Texte mettent le lecteur en état de traduire
lui-même les récits irlandais contenus dans les deux volumes.
Dans les tomes suivants des Iriscbe Texte M. Windisch a re-
produit et traduit en allemand les monuments épiques irlan-
dais dont voici les titres : « Festin de Bricriu et bannissement
des fils de Dul Dermat, » Fled Bricrend ocus Loinges Mac n-Duil
Derviait; « Enlèvement des vaches de Dartaid, » Tàin bô Dar-
tada; « Enlèvement des vaches de Flidais, » Tâin bô Flidais ;
« Enlèvement des vaches de Regamon, » Tàin bô Regûniain;
« Enlèvement des vaches de Regamna, » Tâiji bô Reganina ,
seconde série, deuxième livraison, 1887; « De la génération
des deux gardiens de cochons, » De cophur in dà mitccida, troi-
sième série, i'^ livraison, 1891; « Cour faite à Ferb, n Tocb-
inarc Ferbe, troisième série, 2^ livraison, 1897.
Les Iriscbe Texte n'ont pas suffi à l'activité de M. Windisch
qui a donné aux comptes rendus de la classe de philosophie
et d'histoire de l'Académie royale de Saxe, Genemain Aeda
Slane, « Naissance d'Aed Slane, » et Noinden Ulad, « Les
guerriers d'Ulster en mal d'enfant » ou « La neuvaine des
Ulates, » 1884.
L'émulation attira des concurrents à MM. Windisch et
Whitley Stokes. Nous citerons en premier lieu M. Kuno
Meyer. Il a donné au tome V de la Revue Celtique, 1883-188^,
« Les exploits de Find enfant, » Macgnimartba Finn ; au tome VI
du même périodique, 1883-1885, « La conception de Con-
chobar, » Coinipert Conchobuir ; au tome X, 1889, « Les aven-
tures de Nera, » Ecbtra Nerai; au tome XI, 1890, « La
cachette de la colline de Howth, » Uath beinne Eiair, et la
plus ancienne rédaction de « La cour foite à Emer, » Tocbinarc
Emire; au tome XIII, 1892, « l'histoire de Baile aux douces
paroles, » Scél Bail i bimiberlaig ; et « Ronan tuant son fils, »
Éditions de la littérature épique irlandaise. 241
Fingal Ronain; au tome XIV, 1893, tl^"^ courtes histoires
concernant Finn et « Le marché de l'homme fort, » Ceunadh
ind rucvindo, donnant h fin du Fled Bricrcnd, publié en
1880 d'après deux manuscrits incomplets par M. Windisch
dans le tome I des Irische Texte. Dès 1892, M. Kuno Meyer
avait fait paraître en un volume le texte irlandais et la traduc-
tion anglaise de « La vision de Mac Conglinne, » Aislinge
Meic Conglinne, dont Hennessy n'avait donné que la traduction.
C'est de l'année 1895 que date le livre intitulé: The Voyage of
Bran son of Febal to the Land of the Living publié en collabo-
ration par MM. Kuno Meyer et Alfred Nutt, où M. Kuno
Meyer a fait imprimer le texte irlandais et la traduction
anglaise des pièces suivantes : « Voyage maritime de Bran
fils de Febal et ses aventures, » Imrani Brain, maie Fehail,
ocus a echîra; « Conception de Mongân, » Compert Mon-
gain; « Histoire où l'on raconte que Mongân était Find Mac
Cumail et comment fut tué Fothad Airgdech, » Scél asa
m-berar co m-had hé Find mac Cumail Mongân ocus ani dia
fil aided Fothaid Airgdig; « Une histoire sur Mongân, ^Sa^
Mongâin; « Cause de la folie de Mongân, » Tucait bai le
Mongâin; Conception de Mongân et amour de Dub Lâcha pour
Mongân, » Compert Mongâin ocus serc Duibe Lâcha do Mongân.
En 1897 le même auteur a inséré dans le tome l" de la
Zeitschriftfiïr ceJlische Philologie, deux récits irlandais concernant
Find, l'un qu'il intitule Find et Grainne, l'autre consistant en
deux fragments relatifs à la mort du héros irlandais.
En 1892 on avait vu reparaître M. Standish Hayes O'Grady,
dont la Silva Gadelica en deux volumes in-8, l'un de textes ir-
landais, l'autre de traductions anglaises, contient un trop grand
nombre de morceaux épiques pour que nous en donnions ici
la nomenclature.
La même année le père Edmund Hogan avait donné dans
Todd Lectures Séries IV le texte irlandais et la traduction an-
glaise de « La bataille de Ross na Rig sur Boyne, » Cath Rtiis
na Rig for Bôinn.
En 1898, Miss Eleanor Huila publié, chez David Nutt, le
recueil de traductions anglaises qu'elle a intitulé : Cuchullin
Saga, et 1899 est la date des deux premiers volumes édités
242 H. if Artois de Jubainrillc.
par VIrisb Tcxt Society, dont le deuxième contient « Le festin
de Bricriu. »
En 1901, M. Rudolf Thurneysen a fliit paraître ses Sagen
ans dem alten Irland, traductions allemandes de quatorze mor-
ceaux épiques irlandais.
Déjà la Zeitscbrift fiïr vergleichciideSpracbforschuiig, t. XXVIII,
1887, avait publié l'analyse par M. H. Zimmer de six pièces
importantes dont deux inédites, les deux plus considérables de
la littérature épique irlandaise : Tâin hô Ci'taJngi, « Enlève-
ment des vaches de Cooley, » p. 442-475 ; et Orgain ou Togail
bruidne Dâ Derga, « Destruction du château de Dâ Derga, »
p. 556-563. Les résumer, en sautant à pieds joints sur les
passages difficiles, était plus aisé que de les éditer et de les
traduire en entier.
Hennessy avait entrepris la publication de cqs deux docu-
ments et n'avait pu aboutira M. E. Windisch foit imprimer
le texte et la traduction du premier, qui paraîtra prochai-
nement, et nous avons été heureux d'offirir aux érudits en 1901
le texte et la traduction anglaise du second, dus à la plume
savante de M. Whitley Stokes et qui ont paru dans le t. XXII
de la Revue Celtique où sa bienveillance Ta inséré. Depuis, le
même érudit a publié d'abord en 1902 dans le t. XXIII,
p. 394-428, du même périodique, Aided Mnircberiaig iiiaicErca,
« Mort violente de Muirchertach mac Erca, » puis en 1902,
dansle t.XXIV, 1° p. 41-70, Catb Ahuaiue, « Bataille d'Allen,
2° p. 172-207, Aided Ciinitbnind maie Fidaig, « Mort de
Crimthann mac Fidaig, » et Echtra mac Ecbacb Muigmedôn,
« Aventures des fils d'Eochaid Muigmedôn. » Nous espérons
qu'en dépit du poids des années sa juvénile vieillesse conti-
nuera longtemps encore à publier et à traduire les textes ana-
logues qui sont encore inédits.
H. D'A. deJ.
I. Hennessy est mort le 13 janvier 1889, à l'âge de 60 ans.
PEANNAID ADAIM
This text is taken from MS XL, Advocates Library, Edin-
burglî, pp. 45b to 48b.
A closely concurrent version is to be found in the facsimile
of the Yellow Book of Lecan, ff. I58a-i59b (YBL).
A longer version in verse stands in (SR) the Saltair na Rann
(Whitley Stokes, 1883, XI, p. 22); the speeches especially
are ampHficd, and in particuktr the discussion between Adam
and Lucifer.
In the Yellow Book of Lecan, this pièce is preceded by the
story of Lucifer's Pride and Expulsion, and of Adam's Fall :
Saltair na Rann carries the history of Adam and Eve further
than does the Penance, and in another poem (XI, on the Death
of Adam) continues the same subject.
>44 Alan 0. Andcrson.
THE « PENANCE OF ADAM » BELOW HERE
GOD miide the Earth for Adam and for Eve, after their sin
in Paradise.
It was then that Adam remained for a week, after he was
cast out from Paradise, without drink or food, clothing, or
house, or fire, but in grief and in sorrow. And they reproa-
ched each other mutually.
And he said : — « Much of good was given to us, had it
not been for Lucifer's persuading us to disobey the Lord : —
converse with angels, and honour done us by every créature of
God. Pire would not burn us », said he, « and water would
not drown us, fever would not eut us down, and sickness
would not lay hold upon us; and this in honour of the Lord :
for it is in honour of the Lord that (now) every créature is
against us. And it was through no fault of his, but of our
own »,
Eve spake to Adam : « It is I who am to blâme », said she;
« inflict thou death upon me, O Adam, that so the more may
God take pity upon thce ».
« Enough already hâve we vexed the Lord », said Adam,
« and I will not do kin-murder upon thee », said he, « for
wretched and naked art thou already. And I will not spill my
own blood upon the earth ; because part of my own body art
thou : and it is not right again to transgress against the Lord
after our fall, lest the Lord give us over to devils in the depths
of Hell, and lest he make us forfeit to those realms of Lucifer.
For we are already in a place of torment, and we shall die of
cold, since (ail the) twelve hours we are without food or clo-
thing ».
2. « O Man », said Eve, « wherefore shouldst not thou make
a journev round on every side to learn if thou canst iind for
us aught that we might cat » ?
And Adam went, and made a journey round to seek for food
Pcannaid Adaim. 245
that they might eat ; ant he found no food but the herbs of the
earth, that is, the lot of lawless soûls ^ This was not grateful
to them after the food of Paradise. So that then Adam said to
Eve : « Let us do penance, and make atonement, and put from
us something of our guilt and of our transgression ». And
Eve said : « Do thou instruct nie, yea, teach me, for I know
not how penance is done ».
And Adam said : « Let us worship the Lord, and keep silence,
without either of us speaking to the other at ail : and go thou
into the river Tigris^ ; and I shall go into the river Jordan »,
said he; « and be thou three days and thirty in the river Tigris,
and let me be seven days and forty in the river Jordan. And
take with thee a flat stone (to lay) under thy feet, and let the
water reach to thy neck; and let thy hair be spread from thee
on every side upon the surface of the river, and lift water in
thy hand to the Lord ; and open thine eyes to the Holy Oncs,
and beseech the Lord for pardon to thee for thy sin ».
3. Eve said, « It may be that it would not cleanse me (?)
to pray to God, because there are many infirmities in my
flesh ».
Adam said to Eve, « Let us beseech ail the créatures that
were made by a pure prayer, that ail their number pray for
pardon to us and for thy sin ; and let us make this compact,
and not approach to one another ».
4. Seven days and forty for Adam after that in the river
Jordan, and three days and thirty for Eve in the river Tigris.
And angels came from God each day to speak with Adam,
instructing him, to the end of nineteen days. Then did Adam
pray of the river Jordan with its many beasts, so that ihey
fisted with him before God for his transgression against Heaven.
And the River came, and every living thing that was in
it; they gathered together to Adam, and ail prayed, both beast
and stream, and made a great roaring to ail the ranks (of
angels) that are about the Lord, even for fuU pardon of his
guilt to be given to Adam, and a dwelling upon Earth, and
1. the food of the lawless beasts, Stokes. SR.
2. MS Tiber.
246 Alan 0. Anderson.
Heavcn, after parting of his soûl from his body : and to his
children, and to his race after him, unless that any of them
should transgress against the Lord, that is, against his
will.
5. The Devil heard this message^ that was sent, and he
went to Eve again in the form of an angel of God, to deceive
hcr in the river, to mar for her her atonement ; and he spake
to her : « Long art thou in the river Tigris, O Eve, » said he,
« and thoLigh good was thy appearance, thou hast changed
figure and form, and thou hast killed and spoiled thyself. Come
quickly out of the river : God has sent me to thee to pity
thee and to take thee out of the river ».
After that Eve comes out of the river; and she was upon
the land ahove the river, drying herself, when a swoon came
upon her and bereft her of her sensés. And Eve perceived not
that it was Lucifer who was in the form of an angel : and her
mind was in bewilderment.
6. Lucifer spake to Eve : « O Eve », said he, « Much dost
thou ponder. By the command of God hâve I come to thee
from Heaven. Let us go hence », said he, « to Adam, and
pray God of Heaven to give pardon to you for your sins ».
After that they went to the place where Adam was in the
river Jordan. When Adam looked upon Eve and upon Lucifer,
shuddering and loathing seized him before the face of the
Devil.
7. « Alas, O Eve ! » said Adam, « he has deceived thee, he
who deceived thee before in Paradise. Sad to me is thy coming
out of the river Tigris till an angel of God came to take thee
out ».
When Eve heard Adam's rebuke she fell upon the ground,
and ail but went to God in death. And Adam said, « O
Lucifer, yea O Devil ! Wherefore dost thou persécute me ?
Thou didst cast us out of Paradise, and thou delightedst in our
exile; and thou hast put me to silence: and not we it was
I . Tliis rcplv that was given to Adam YBL. In SR, the foregoing benefits
are actually grantcd to Adam, upon the intercession of the angels; presu-
mably on condition of the completion of the penance.
Peannaid Adaim. 247
who sent thee into Hell, but pursuit bv the King of the Palace.
And it was not we who required of thee to assume pride and
arrogance against the Lord ».
Lucifer said to Adam : « I hâve learned thy wickedness ;
through thy persécution hâve I learned it. And I will tell thee
how I hâve found it.
8. « We were both cast out of Heaven, thus : — when thy
soûl was given to thy body, and when it was fashioned after
the likencss of the figure of God ; and when every one was
bidden to do thee honour, even when xMichael was sent from
Heaven to thee to bring thee to worship the Creator ; and
after thou hadst worshipped the King of Psalms : then did he
enjoin upon every créature to do honour to thee for ever. So
that then he sent Michael through the seven Heavens to bid
the angels corne in their tribes under the archangels to honour
his image; and Michael said to me that afterwards it was I
should lead them. I went at last, and sat in the présence of
the Creator. And the King said to us, even to the nine ranks
of the angels of Heaven, and to the people of Heaven, « Give
ye glory and honour to my image, even to Adam ».
« Then did Michael say, « It is right for each rank which is
in Heaven to worship and to honour thy image ».
« And then I said that Adam was not the Eldest of ail créa-
tures, and that it was not right for the elder to do homage to
the vounger. Then said one third of the people of Heaven,
both angels and archangels, that what I had said was right,
Then the King said to his people, « It is the Youngest who
shall be the greatest in Heaven, so long as I reign in Hea-
ven » (?). I said that I would not go to honour Adam,
because I was older, even if every other one wcnt to honour
him.
« Thereupon he drove me at once from Heaven, throughthy
fault, O Adam, because I went against the will of God; and
into Hell was cast the w^iole number of our host, or one third
of the people of Heaven : and thou didst remain in Paradise
after us. And prosperous would thy life hâve been thereafter,
had no change been wTought upon thee.
9. « I tell thee, O Adam », said Lucifer, « every evil and
248 Alan 0. Andersen.
every sorrow that ye shall reçoive, it is T who will cause them
to you : and every evil I shall do, upon you shall it be donc,
O Adam. And thou hast brought dcath (?) to thy children
and to thy posterity in battles and in conflicts and by fire, in
pestilences, in sicknesses and in great tribulations, without so
much as food upon the earth, through the quarrel that is
between us and thee ».
After that Adam came out of the river, after he had com-
pleted^ seven days and forty in it in repentance; and Lucifer
went from them. He left Adam and Eve thus in weariness and
in sorrow.
Thèse two continued then to the end of a year, alone,
without sufficiency of food, but eating the herbs and the grass
of the earth, like every lawless soûl, and drinking water from
their palms; without clothing, without any fire, but under
the shade of trees, and in dry carthy caves.
THE END. Amen.
I. In SR, Adam appears to leave the water immediately after Lucifer's
discourse.
i
Peannaid Adaim. 249
PEANNAID ADAIM ANNSO SIS
DOROINE DIA TALUM do adum 7 do eba iar n-\marhus
a parrthus. IS annsin do bai adam secbtmmn iar ndichor a
parrthus can dig, can biadh (p. 46), can edach, can teach, can
teine, ocht fo aithmela 7 fo atoirrsi. Et ro badar ag aifir im
aifir ara cheile. Et aspert : « as mor do maith tucad duinn,
muna heth luitcifir da foslach orainn in coimde do sarugadli .i.
comrad fri haingliu, 7 na huile duile de ag ar n-anorugad ; 7
ni loiscfi^ teine sinn », ar se, « 7 ni baigfid uisce 7 ni theascfad
faebur 7 ni gebar galur .i. a n-anoir in clioimgead ata cach
duil co cotarsna frind ; 7 ni he roba chintach, ach sinn fein ».
Aspert eua fri adum, « as missi as chintach », ar si, « 7 imbir
bas forum, a adaim .i. comad moide dogenad dia troccaire
ortt-sa ». « As leor cheana do craidsimur in coimde », ar
adum; « 7 ni dingan-sa fingal fort-sa », ar se, a aratai chena
co truag tarrnocht; 7 ni dailib m'fuil fein for talmuin; uair
rann dom chorp-sa thussa : 7 ni coir atharrach saraigthe do
thabairt for in coimgeiar ndilgeann, naro dilsig in coimde sinn
do demnaib a fudomnaib iffirn, 7 na ro dilsige sinn do rigaib
side luitcitir; uair ataimid chena a n-aird peinn 7 aipelmait do
fuacht, uair da uair dec ataimid can biad can edach.
2. « A fir » airse eua, « cid na cuire cuaird ar gach le//;,
da fis in buigthea^ duind ni dothoimelmais ?» 7 atracht adam
7 dorad cuairt d'iarraig bid do chaithfidis, 7 ni fuair biad acht
luibe in talmun .i. cuid na n-anmund n-inndligtheach : nirbo
th[s]asda5 leo-san sin iar mbeathaig pharrthais. Conad annsin
adbert adam fri heua, « denum peandait 7 aithrige, 7 cuirim
dinn ni diar cintaib 7 diar toirmtheacht ». Et adbert eua:
« dena-sa mo thinchosc-sa .i. mo thecosc, air ni feadar-sa
1. loiscfed SR.
2. fuigthea YBL, fogebtha SR.
3. sasta YBL.
250 Alan 0. Anderson.
cinn//5^ dogniter peannaid »; 7 adbert adam, « adram don
choimde, 7 denum tocht ceii chomlabra do neoch againn fria-
roile elcr ; 7 cirig-siu a sruith tibcr-, 7 rachat-sa a sruth oriha-
nan 5 » ar se, « 7 bi-siu /// la trichait a sruth tiber, 7 bed-sa
secht la cethorchaw.'^ a sruth orthanain : 7 beir latt lie chloiche^
fod chosaib, 7 roichid co hucht^ do braiged, 7 bid t'folt" scailte
uait ar gar/; Icath tor uachtar in t-srotha, 7 tocaib ad ad laim
frisin coimde; 7 foscail do rose frisna naemaib, 7 guid in
coimde imlogad doit tar ceann t'imarbais ».
3. Adbert eua, « nib dur glana me^ do guide de, uair ataid
ilbaiehthi9 ar m'teoil ». Adbert adam fri heua, « aitchim na
huile dul doronta tre e;uide a;laein co nguidit in eoimlin sin
imdilgad duind 7 do thoirmeacht, 7 denum sin do mod ehomull
7 na cuimiseeam ^° ara cheile ».
4. Secht la cethorchaxl iarsin do adani a sruth orthanain, 7 tri
la trichait do eua a sruth tiber. 7 tiédis aingil car/; laé o dia do
agallaim fri hadam tria foirceadal co ceann noi la dée. IS
annsin ro guid adam sruth orthanan cona ilmilaib eoro trois-
ccdis^' leis co dia im dilgud^^ ara thoirmtheacht sin do chum
nime. IS annsin ro thoiris in sruth 7 gach mil beo bai ann.
(p. 47) ro thinoilsid co hadum 7 ro guiditur uile eiter mil 7
tsruth^3, 7 doronsad nuallguba mor forsna huili gradaib fuilid
imon coimde, im deiliugad do adam frisin n-imarhus doroine
fri dia '4 .i. slan-dilgud a chinad do thabairt do adam, 7 atreab
1. cinnus cinniis MS.
2. Hère and below, contracted tib. Sic YBL. isruth Tigir SR.
3. co sruth orthandain YBL, isruth n-Iordanén SR.
4. MS .x.it, for .xl.it.
5. MS chloithe.
6. Leg. in t-usce. roithead in t-usqi do braigid YBL.
7. MS tfolt.
8. nibtar glana me YBL. Nidarglain d'acallaini Dt^SR.
9. illnithi YBL.
10. cumaiscem YBL. nitgluase, nitchumscaige SR.
11. troiscid YBL.
12. o dia add. YBL.
13. iter mil 7 tsruth YBL.
14. SR rcads : Dorigni Dia aragradaib
slandilgud cinad Adaim,
con-aittreib thalman &c.
!
Peannaid Adaim. 25 1
a tcilmuin dô, 7 neam iar n-eadarscarad a anma fria chorp ^ ;
7 dia clîloind 7 dia chinid dia eis, mina fuil nech dib ticfad tar
sarugad in choimged .i. tar a thimna.
5. Adchualaid diabul in aithisc sin tugad-, 7 dochuaid ar
amus eua doridissi .i. a richt aingil dé, dia breccad asin t-sruth >,
do millid a liaitrige uimpe ; co ndebairt fria : « As fada atai a
sruth tiber, a eba », ar se, « 7 ger[bo] maith do gne do
chlaeachlais4 dealb 7 cruth, 7 ro marbais 7 ro mudaigis tù
fodein : 7 tair colluath asin t-sruth : 7 dia romcuir missi cliucad
do t'airchiseacht 7 do tabairt asin t-sruth ». Tic eua asin t-sruth
sin iarsin, co roibe aga tirmugad arin tir uasin t-sruth, co
tainic nell chuicce iarsin co tairbert hi^ can anmain; 7 nir
aithin eua comad he hùtcitir dobeth a richt aingil ; 7 ro bai a
meanma a cunntabairt.
6. Adbert kutcifir fri heba, « a eua » ar se, « as mor do
mi-aimridib ro forchongar dé^ do nim tana2;-sa chucad-sa.
tiagam-sa~ as », ar se, « do chum adaim, co nguidim dia do
nim imdilgad do thabairt daib o dia^ bor cintaib ». Dochuadar
iarsin co hairm ambai adam a sruth ôrthanain. Mar do dercc
adam for eba 7 for kiitsifir, dogabcrith 7 grain regnuis diabail
hé.
7. « Monuar, a eua » ar adam, « ro mealh/^tar tû inti ro
meallw^tar a parrthus roime. Truag leam do thaigeacht a sruth
tiber co tisad aingil dé dod tabairt ass ». Amail ro chuala eua
achmussan adaim ro fuirmid îor Iar, 7 as bec nacb deachaid do
dia an bas9. Conadh annsin adbert adam: « a luitcifir .i. a
1. 7 aitreba talmain do 7 nemi iar n-irnscaraïf anma ria chorp YBL.
2. do adam add. YBL.
5. MS hère and below, tsruth.
4. chlacchlois YBL.
a ben, ciarbogle do chruth
rochoemclâis gné 'sin-garbsruth SR.
5. co tairber he can anmain YBL; cotarmairt héc cenanmain SR.
6. Read: asmor dogni d'imridib? SR reads :
A Eua, cid arnotgeib ?
ismor dogni d'imrateib :
cucut glethanac donim
laforngairi De derbdiL
7. tiagam as YBL (sic leg.)
8. do thabairt duib dia bar cintaib YBL. imdilgud duib forcintaib SR.
9. nach deachaid do dia nbas Y'BL. nadechaid dianbas SR.
252
Alan 0. Andirson.
diabail, cidh diatai am leanmain ? Et ro innarbais a parrthus,
7 ro charais ar ndichur, 7 domratais a socht; 7 ni sinn rod
cuir a n-iffirn, Acht ingreim rig in rigthige; 7 ni sinn rod furail
fort dium//^' 7 anumla do denum do tigerrna ». Adbert luitcifir
[fri] hadam, « a fuarus d'ulccas^, trid t'ingreim-siu fuarus; 7
indeosat duit Amail inavus.
8. « RocLiirid^ araen do nim .i. dia tardad th'anum-sa do
cliLim do chuirp, 7 ro chruthaigead fo chosmailiw^ deilbe dé;
7 dia ndebrad fri cach n-uile th'aeirmidniug//^ .i. dia ro faiged 3
michel do nim ciiugad avida rug dia adrad in duilim4, 7 ora
adrais do ri na rann .i. ro forchongair for c:\ch nduil th'oirmidin
tria bitha do denum. Coiiid annsin ro taid michel fono secbf
nimib, co tistais aingil ana ndrongaib drchaingil do airmidin a
deilb sin 5 ; 7 ro raig michel (p. 48) rium-sa comad mé bod"^
taiseach rompo ia[r]sin. Ro dech//.ca fo deoig cor suigi//j a
fiadnaissi in duiliman. Et adubairt rinn in rig .i. frisna nae[i]
ngradaib aingeal nime 7 fri muinntir nime : « tabraid uaisli
7 oirmidin dom chomdealbaig-sea .i. do adam. » IS annsin
adbert michel, « is coir do gach grad fuil for nim do chomdeal-
baide-siu do adrad 7 do oirmitin ». Conad annsin adbert-sa
conach he adam sinnsear na n-uile dul, 7 ni coir in sinnsear
do airmidniugadh in t-sosir. IS andsin ro raig/ trian muinntiri
nime .i. aingil 7 drchaingil corbo choir a ndebarrt-sa. IS and
aspert in rig fria muinntir, « ase in soisir bos uaisliu ar nim
a cin bera-sa for nim^ ». Adbert-sa n:\ch rachainn d'oirmidin
adaim, uair fam sine, ce thigead cach uile dia oirmidin. Rom-
luid-siu 9 iarsin fochedoir do nim, tred chinaid-siu, a adaim;
uair thanacc-sa a n-ai^id toile dé : cor cuirid lin ar sluaig-ni a
1. d'ulc is... YBL.
2. Ronaired YBL. (The sign 7 is very freely used in YBL.) cf. SR:
Adfiasa duit...
feib leir donralad donim,
Missi ocus tûssu, a Adaim.
3. ro faid dia michel YBL. Diarfâid Dia michel SR.
4. in duileaman YBL. conotruc... doadrad in Duleman SR.
5. a deilbi-sium YBL.
6. bud YBL.
7. iwMwroraid YBL.
8. in gain ber-sa for nim YBL. cei'n beosa 'coadinduasad SR.
9. Romla... Dia SR.
Peannaid Adaim. 25 j
n-iffirrn, no trianmuinntiri nime ; 7 luss. a parrth«j d'ar n-eisi :
7 ba so-maineach do beatha iarsiii muno heth cumscugad fort.
9. « Adbertaim-sea^ frit, a adaim », bar iuitcifir, « cach
olcc 7 cach im-snim fogebthai, as missi fodera daib ; 7 cach
olcc dogen, is foraib dogentar, a adaim. Et adbath-su - do
chlaeinn-siii 5 7 do t'iartraide a cathaib 7 a n-irgalaib 7 a teann-
taid 7 a teadmonnaib, a ngaUraid 7 a n-imnidaib moraib, cen
biad-sa forin talmuin, triassin n-imrisin ata adtarinn 7 tusa ».
Tainic adam asin t-sruth iarsin, iar forbo^ secht la cethorchat
ann fo aithrig; 7 do chuaid luitcitir uaidib. lArsin ro fagaib î
adam 7 eba am^nV sin fo meirtin 7 fo mêla. Ro batar di(/m in
lanamain sin co ceann mbliadna annsin ana n-aenur, can t-sasad
acht luibe 7 fer in talmun do ithe, am^// cac/; n-anmann ind-
dligiheach^, 7 uisce dia mbosaib, can edach can teinid for bith,
acht [a] foscaJ crann 7 a n-uamaib tirma talmudu. FIN[IJT
amen.
Alan O. Anderson.
1. Adberim-sea YBL.
2. adbYYBL.
3. dod claind-siu YBL.
4. iar forbad YBL.
5. rogab YBL.
6. acht fér, cuit nan anmanna. SR.
Revue Celtiqw, XXIV.
LA CAUSE PROBABLE DE LA PREMIERE LAUTVERSCHIEBUNG
La première substitution des consonnes, Laùtvej schiebung a
déformé dans les langues germaniques le consonantisme indo-
européen. Cette révolution phonétique s'est produite plusieurs
siècles avant J.-C. Pourquoi un long intervalle la sépare-t-elle
des phénomènes analogues qui postérieurement se sont effectués
dans les langues romanes, tels que le changement du t médial
en d, l'assibilation du t suivi d'/ et d'une autre voyelle, les
changements de son du c suivi d'f ou d'i, etc. ?
Ce qui empêche, ou du moins ralentit les modifications iné-
vitables des langues, ce sont les monuments littéraires appris
par cœur et conservés invariables pendant une longue suite de
générations.
Les Germains ont été, pendant une certaine période, sujets
des Celtes dont ils n'ont secoué le joug qu'au iii^ siècle avant
notre ère. Il n'y avait guère alors chez les Germains d'autre
littérature que les chants de guerre composés en celtique par
les bardes. Les soldats germains conduits au combat par des
chefs celtes, les chantaient avec leurs maîtres sans peut-être les
comprendre. Ces chants s'appelaient barditus, ternie conservé
par les Germains après leur affranchissement et qui alors désigna
des chants composés en langue germanique. C'est pendant la
domination celtique que s'est probablement accomplie la pre-
mière Lautverschiebung. Ainsi, la domination romaine en
Grande-Bretagne a précipité la modernisation des langues brit-
toniques, tandis que l'Irlande indépendante conservait un sys-
tème morphologique beaucoup plus ancien.
H. D'A. DE J.
AR FURNES AC AR JAGRIN
MORALITÉ BRETONNE
Le théâtre breton offre la particularité remarquable d'avoir
conservé jusqu'à la fin du siècle dernier les genres du moyen
âge^: c'est ainsi que les mystères et les tragédies tirées des
romans de chevallerie ont continué à être représentés en
Bretagne, longtemps après que, dans les autres parties de la
France, la comédie et le drame les avaient supplantés. Le but
de toutes ces œuvres était d'édifier les auditeurs. A côté de
ces pièces d'ordre supérieur, il s'en trouvait d'autres d'étendue
moins considérable, mais qui participaient du même esprit;
elles correspondent aux débats et aux disputes de la vieille lit-
térature française. On peut les ranger en deux classes : d'abord
celle des dialogues comiques, tels que le Débat entre un vieillard
et un jeune garçon, par Yves Sourimant ; Débat entre un cordon-
nier et un sabotier, par Yann ar Gwenn ; Débat entre Jean et
François, par Yann ar Minous-; Dispute entre Paul le fumeur
et Simon qui ne fume pas^, etc., pour lesquels les Bretons d'au-
jourd'hui ont encore un goût très prononcé. Ensuite, vient la
classe des moralités ou débats, pièces didactiques inspirées par
des idées édifiantes dont il se dégage une morale que peuvent
1. Voy. Ém. Souvestre, Les derniers Bretons. Paris, s. d., I, p. 233, s. ;
II, p. 1-108 ; H. de la Villeiiiarqué, Le Grand Mystère de Jésus, Paris, 1866,
introd. ; Ch. Le Goffic, Le Théâtre breton {L Ame bretonne, Paris, 1902,
p. 260-283).
2. Le Goffic, L'dme bretonne, p. 6-12.
3. Disput entre Paoïil ar butuner a Simon nabutun quel. Ms. de la Biblio-
thèque nationale de Paris, fonds celtique, no 33, f° 93. s.
256 Victor Tourneur.
mettre en pratique les assistants. Ce dernier genre est né seu-
lement au xV siècle'. C'est dans cette catégorie que rentre le
morceau dont il va être question.
La moralité intitulée Ar Fumes ac ar Jn^rin, la Sagesse et
le Chagrin, est conservée dans le ms. n° 27 du fonds celtique
de la Bibliothèque nationale de Paris, dont elle occupe les
folios 67 et 68. Ce ms., qui a été décrit par M. H. Omont^,
est de la fin du xviii' ou du commencement du xix"" siècle.
On n'y trouve ni le nom de l'auteur de la moralité, ni celui
du copiste.
La pièce est en dialecte de Tréguier, comme il ressort des
formes trégorroises caractéristiques signalées dans les notes.
Cependant, les spirantes sont notées d'après l'usage vannerais :
1 . La spirante gutturale sonore, ordinairement écrite /;, n'est
pas notée :
aiio, ij, 28; a}ivet, i, 40, ici; e, 60; eues, 58; /;//_, 14;
irrie, 4; 0, 2, 16, 104. On trouve toutefois /; : rt) pour éviter
un hiatus: hini^ 44; ho, 52; />) après l'article henor, 4; c) uni
à 0 pour représenter w: hoar {= war), 10.
2. La spirante gutturale sourde, ordinairement notée c'h,
est rendue de plusieurs manières : cï) à l'initiale par /;: halloud,
67; hivnarad, i ; hanc, 78; hciis, 29, 69; hondiitor, 58; hoiii,
53-
F) à l'intérieur des mots par /; : yehed, 12.
c) à la finale par ch\ ganuch, 19; iniiyoch, 23 ; och, 17, 33,
68; peoch, 52; elech, 78.
De plus, on trouve une forme évidemment vannetaise, f//3
21, à côté de evit, 72, 81, 90, etc. Pour expliquer ces acci-
dents et d'autres encore d'une nature plus douteuse et que
l'on trouvera discutés dans les notes, on pourrait peut-être
supposer que ce texte trégorrois a été transcrit par un van-
nerais.
Quoi qu'il en soit, la métrique a été fort maltraitée par le
1. Petit de Julleville, Histoire de. la litlcrature française, II, Paris, 1896,
p. 424.
2. H. Oniont, Catalogue des mss. celtiques et basques de la Bibliothèque
nationale, n° 27. Extrait de la Revue Celtique, XI (1890).
3. Il est à remarquer que la forme eit est nécessitée par la métrique.
Ar Fumes ac ar Jagrin. 257
copiste. Les vers avaient douze syllabes à l'origine; dans le
ms., ils en ont en général plus ou moins. J'ai essayé de les
rétablir en mettant entre ( ) les syllabes à syncoper et en res-
tituant parfois entre [] les mots nécessaires pour compléter
le vers. Quand le remaniement à faire était trop considé-
rable, j'ai conservé le texte du ms. J'emploie le signe - pour
séparer les mots qui se trouvent écrits ensemble dans le ms.,
et le signe — pour réunir ceux qui y sont séparés alors
qu'ils devraient être léunis.
La traduction qui accompagne le texte s'efforce d'être aussi
littérale que possible. On voudra bien lui pardonner de n'être
pas bien française; elle a été foite dans le but de serrer le texte
breton d'aussi prés que possible. Qu'il me soit permis d'adresser
également ici mes remerciements à M. René Le Roux qui a bien
voulu se charger de collationner sur le manuscrit la copie que
j'en avais prise pendant mon séjour à Paris, et m'a fourni des
corrections importantes à ma traduction.
258 Victor Tourneur.
f" 67 AR FURNES
Bonjour, ma hamarad so anvet ar Jagrin ;
setu nin et(a) en-eus rancontret a la lin ;
drese, me o salud dre leys carante,
dre-ma m-eump an henor da goseal irrie^
AR JAGRIN
5 -f Me o salud ive, ma mignon (anvet) ar Furnes ;
ni a so choaset on dau da vean assembles ;
rac an otrou Doue en deveus lavaret :
7 Ar Furnes ac a(r) Jagrin a vije mignonet.
AR FURNES
Holo ! ma mignon, tavomp breman eur pennad,
10 rac me voel-e-r(a) aman demp hoar eur hamarad.
AR jOAUSTED^ (« deu gaul eur voiilail)
Bonjour ma dau vignon, penos a r(a) o yehed ?
-|- (a)na h-eus quet plijadur pa voelet ar Joausted ?
Me ez eo an ini a ve joaus nos, de,
15 -J- ac (a) laça rejouissans ebars en peb contré.
Li(vi)rit di-me breman, pa m-eus o rancontret,
och an(o), o profession, p'ini och eus er bed3,
-|- (a) neuse, pa m-o cleovet ebars en ber langag,
m(e) yelo ganuch o-taou, assuret, en beag.
1. irrie, variante trégorroise de hirio, ici avec r redoublé sans doute
arbitrairement. Voy. E. Ernault, Petite gratiiniaire bretonne, Paris, 1897,
p. 55. Dans le Biiei ar pêvar niab Enion, éd. A. L. M. L(édan), Morlaix,
1882, on trouve indifféremment hirie, par exemple V, 10, 11, etc., et hirio.
La première forme est souvent amenée par les nécessités de la rime, comme
c'est le cas ici. Dans Pipi Gonto, de Le Moal, Saint-Brieuc, 1902,- hirie est
très fréquent.
2. Joausted est la notation bretonne du français joyeuseté, emprunté par
le breton ; il signifie ordinairement gaieté, joie, par opposition à chagrin,
douleur : é chanchct hor chanvou ebars en joaiïstet. Biie\ pêvar ?nab Emon, VI,
Ar Fuma ac ar Jagrin. 259
LA SAGESSE
Bonjour mon camarade (qui) est appelé le chagrin ;
voilà que nous nous sommes donc rencontrés à la fin ;
c'est pourquoi je vous salue en pleine amitié,
puisque nous avons l'honneur de nous entretenir aujourd'hui.
LE CHAGRIN
Je vous salue également, mon amie appelée la Sagesse;
nous sommes choisis, nous deux, pour être réunis;
car le seigneur Dieu a dit :
La Sagesse et le Chagrin seront des amis,
LA SAGESSE
Holà ! mon ami, taisons-nous maintenant un peu,
car je vois que nous tombons (venons) ici sur un camarade.
LA JOYEUSETÉ Vient avec une bouteille
Bonjour, mes deux amis, comment va votre santé ?
et n'avez-vous pas de plaisir quand vous voyez la Joyeuseté ?
C'est moi qui suis celle qui est joyeuse nuit (et) jour,
et cause des réjouissances en toute contrée.
Dites-moi maintenant, puisque je vous ai rencontrés,
votre nom, votre profession, si vous en avez une au monde,
et alors, quand je l'aurai entendu brièvement,
j'irai avec vous deux certainement en voyage.
29, 6. Dans ce morceau, il ressort de toute la pièce que joaiisted signifie
action de faire la noce ou, pour employer une expression triviale, mais plus
juste, l'action de rigoler. Comme il n'y a pas de substantif abstrait corres-
pondant en français à cette idée, j'ai laissé joyeuseté, bien que ce mot ait
actuellement le sens de « parole ou action plaisante ».
3. p' ini och eus er hed. J'avais traduit: « que vous avez au monde ».
M. R. Le Rou.'i me fait remarquer avec raison que si cette traduction était
exacte, on aurait ^m/, forme trégorroise de pehini et non^' ini. Il faut donc
croire que p' = pa. La construction régulière serait : pa oc'h eu^ hini er
bed.
200 Victor Tourneur.
AR FURNES
20 Me cz eo ar Furnes, gant eun Doue crouet
-|- eit ' servigin d(a) exempl da quement so er bed ;
drese ta, ma mignon d(i)les ar gouin dinatur^,
ac e-po er bed man muyoch a blijadur.
AR JOUAUSTED
Ma evit ganide me ne gosein quen,
25 a ne rin quet er pas3 er bed man birviquen;
a me fel din dansai, efa, ober cher-vad,
a ne delesin birviquen ar voutaillat.
At(e) ive, ma mignon, lavar din da ano,
petore vocation a h-eus-te er vro,
30 a me assur dide, assur, mar d-out den, gue-^l
e-tevin da suiva ebars en peb contré,
AR JAGRIN
Me a so, ma mignon, gant ma salver devin,
er bed man antier(a)mant lesanvet ar jagrin,
pini a so choaset da vean quam(a)ret ar furnes,
35 drese e vemp on daou atao assembles.
AR JOAUSTED
Ma mignonet, dileset och anoys, o taou,
a deut da imitan an divertess(a)manchou,
car me a so pinvidic er bed man a bep tra,
en aour ac en archant — treo deus a-re vravan.
AR FURNES
40 Quement-se, ma mignon anvet ar joausted,
(a) s(o) eun doneson o h-eus digant Salver er bed ;
1. eit, forme vannetaise de evit, dont k présence est nécessitée par la
métrique. On pourrait rétablir evit en syncopant le premier / de servii^iii.
2. dinatur, contre nature Cf. tad dinatur, Biie:{ pèvar iiiab Etnoii, VI, 22,
3 . a ne rin quet er pas. J'ai traduit : et je ne marcherai pas ; er fait difficulté ;
faut-il le prendre pour la forme vannetaise de l'article? ou, est-ce la prépo-
Ar Fumes ac ar Jagrin. a6l
LA SAGESSE
Moi je suis la Sagesse, créée par Dieu l'Unique,
pour servir d'exemple à ceux qui sont au monde ;
c'est pourquoi, mon amie, abandonne donc le vin contre
et tu auras dans ce monde plus de plaisir. [nature,
LA JOYEUSETÉ
Mais, pour toi, je ne te parlerai plus,
et je ne marcherai jamais (avec toi) en ce monde ;
et je veux, pour moi, danser, boire, fliire bonne chère,
et n'abandonnerai jamais la bouteille.
Et toi de même, mon ami, dis-moi ton nom,
quelle vocation tu as sur la terre,
et moi je t'assure, t'assure, si tu es un homme, va !
que je viendrai te suivre en n'importe quelle contrée.
LE CHAGRIN
Moi, je suis, mon amie, par mon sauveur divin
dans ce monde tout entier surnommé le chagrin
qui est choisi pour être le compagnon de la sagesse;
c'est pourquoi nous sommes toujours ensemble.
LA JOYEUSETÉ
Mes amis, abandonnez vos ennuis tous deux,
et venez imiter les divertissements,
car je suis riche en ce monde de toute chose,
en choses d'or et d'argent que j'ai les plus jolies.
LA SAGESSE
Cela, mon amie appelée la Joyeuseté,
est un cadeau que vous tenez du Sauveur du monde;
sition er avec l'article? dans ce cas. il faudrait traduire : je n'irai pas au pas
(avec toi). Peut-être est-ce tout simplement une faute de copie pour l'article
indéfini eu/- : je ne ferai pas un pas (avec toi) dans ce monde.
4. gue, interjection qui ne se trouve ni dans Le Gonidec, ni dansTroude.
Elle marque l'enthousiasme. Cf. Kanaoïiennou Kerne, Brest, 1900. p. 46 :
ettr boiin soun, ha racial, potred, 0 fringal ! gué. Elle me parait se rendre assez
bien pour va ! allons !
202 Victor Toiunenr.
7 drese, grit gante [eur] usag vad, ma mignon,
y p(e) abars fin o pu(e) o pezo queun ^ en-o calon.
AR JOUAUSTED
Sellet m(a) abit en quichen a hini o taou,
45 ac evelfet neus-e- ; a ne d-on quet otro ?
■f Nan, ne n-eus quet er bed, [a]man, ma mignonet,
eur vro ane ve quet anavat ar Joausted.
AR JAGRIN
Dioualit, ma mignon, de3-neus glorifian re,
-J- pe-otramant e coefet er4 memeus paner gane ;
50 rac ar mad(o) alies a dremen dreist peb ini5,
f° 68 f a goud(e) [alies] chom d-o bisitan en-o zy.
AR JOAUSTED
Roit peoch da-m descouarn, ma mignon, me ho ped;
houi a gont ase cojou, ne intentan quet;
rac m(e) a-m-eus commancet, assur, eur vicher vad,
55 ac a heuillin atao abred pe devoead^.
AR JAGRIN
Lavar din, ma mignon anvet ar Joausted,
a te sonj alies en-or Salver beneguet ?
Enes e(o) or souveren ac iv(e) hor hondutor
partout, dre ar bed, var douar a voar vor.
1. queun, regret, aujourd'hui écrit keùu, forme trégorroise du léonard
keûi, regret. Cf. E. Ar Moal, Pipi Gonto, p. 24: « ne chôme ket gantan
nemet... eur c'hi hag eur marc'h, hagen evoa hanvet ane, ar c'hi Kcun, hag
ar marc'h, Diene\, o laret aiiez, 'n eur sonjal d'e amzer dremenet, ne chôme
netra gantan nemet l;eun ha dienez ». M. R. Le Roux me signale une alter-
nance analogue entre le léonard khi'ti, clôture, et le trégorrois Mcuit. Dans
l'article qu'il consacre à ce mot, Le Gonidcc donne la forme kkun pour la
Cornouaille et attribue au trégorrois la variante klcù.
2. Le manuscrit porte neiise en un seul mot, ce qui semble à première
vue être l'adverbe neuse, alors ; mais evelfcd demande un complément direct ;
il est donc probable qu'il faut chercher celui-ci dans ueuse, puisque, dans la
phrase, il n'y a pas d'autre mot qui s'y prête ; il est donc, vraisemblable que
neuse est pour an neus-^e, abrégé d'abord 'n neu-^-^e, puis l'article a disparu
totalement, de même qu'une des deux s, parce que le scribe laisse générale-
ment tomber l'une de toutes les lettres doubles.
Ar Furnes ac ar Jagrin. 265
c'est pourquoi faites-en bon usage mon amie, [cœur.
ou, avant la fin de votre vie, vous aurez du regret dans votre
LA JOYEUSETÉ
Voyez ma manière de faire à côté de celle de vous deux,
et imitez cette façon. Est-ce que je ne suis pas un seigneur?
Non, il n'y a pas en ce monde, mes amis,
une terre où ne soit pas connue la Joyeuseté.
LE CHAGRLV
Prenez garde, mon amie, à cette façon de trop vous vanter,
ou autrement vous coifferez le même panier que moi,
car les biens souvent passent au-dessus de tout le monde,
et après, cessent souvent de les visiter dans leur maison.
LA JOYEUSETÉ
Laissez la paix à mes oreilles, mon ami, je vous prie ;
vous dites là des paroles que je ne comprends pas.
Car j'ai commencé vraiment un bon métier,
que je suivrai toujours tôt ou tard.
LE CHAGRIN
Dis-moi, mon amie appelée la Joyeuseté,
est-ce que tu songes souvent à notre sauveur bénit ?
C'est celui-là qui est notre souverain et aussi notre conducteur,
partout de par le monde, sur terre et sur mer.
5. de paraît être la forme vannetaise de la préposition da. Cependant le
verbe dkualloiit se construit surtout avec diouch et eû^. Peut-être pourrait-
on lire le vers : dioiialit, ma mignon den, eus glorifiaii re, prenez garde,
mon amie (qui êtes) homme, de trop vous vanter. Le chagrin insisterait
sur cette qualité d'homme, parce que celui-ci est toujours tenté de se vanter.
4. er paraît bien être ici la forme \^nnetaise de l'article ar.
5. dreist peb ini au-dessus de tout le monde, c'est-à-dire à portée de tout
le monde.
6. abred pe devoead, tôt ou tard, léonard dive^ad ; devoead est la forme tré-
gorroise (vo = w), aujourd'hui divead, diwead, dinad. ahret pe diveat. Bi4e:i
pévar mab Emon, V, 1 1 , 69 ; rac ne vemp diveat, ibidem, VI, 9, 2. Cf. Quellien,
Annaik, an hccl oa 0 ku'^a diwad.
264 Victor Tourneur.
AR JOAUSTED
60 Ja, en doue Baccous, ac cn-e Seleno,
pini a brocur di-me bemde e liqueurio ;
pa ven asseet deus toi o tibri, och cfan,
ne songean quet en Doue a gomsit anean.
AR FURNES
-j- Couscoude, [liep]^ anesan, ni ne domp netra,
65 car en doeus crouct quement so er bcd man,
ar paour ac ar pinvidic, en eur gir, tout;
n(e) allomp ober netra panevert e halloud.
AR JOAUSTED
Me a guiniad ouz och breman, ma dau vignon,
pa voelan no h-eus quet er^ memeus oppinion.
70 -|- Doue d-o conduo partout dre ar bed,
■f car me a so eus al gont3 ma joausted.
AR BAURENTE
Me a so voar ar bed man, ya da hras Doue,
anavat partout evit bean ar baourente
y ac er4 [memeus] istant ma voan bet ganet,
75 e commansis eno as — ractal da redeq ;
ne n-eus bro oloed dre ar bed en antier,
a guement ne meus quet baleet en peb quartier;
a partout e-lech m(a) hane cavan, mignonet,
-|- ac a bartag o maleur ganin, evel ma z-eo gleed 5.
80 Drese, ma mignonet, bezit sur a sertin,
■\- evit ar Joausted, memeus preparet eur chaden ;
ac eur veag ma veso gani-me chadenet,
me assur n(e) allô nemert eun nebeut redeq :
1. Il faut restituer hep dans ce vers, sans quoi la phrase ne se comprend
pas. La métrique indique d'ailleurs qu'une syllabe est tombée.
2. er forme vannetaise de l'article.
3. car vie so eus al goiit ma joausted. eu^ ou Jjciq, terreur, épouvante, tne
so eus, j'ai peur; al go)it, al est composé de la préposition a et de l'article,
ordinairement ar, ici sous la forme al, ce qui ne se présente généralement
que devant / ; gont, forme trégorroise affaiblie à l'initiale parce que féminine,
de kount, Compte; al gont signifie donc au compte de. Le vers doit donc se
Ar Farnes ac ar lagrirt. 265
LA JOYEUSETÉ
Oui, au dieu Bacchus et à son Silène,
qui me procure chaque jour sa liqueur ;
lorsque je suis assis à table à boire (et) à manger,
je ne songe pas à Dieu dont vous parlez.
LA SAGESSE
Cependant, sans lui, nous ne sommes rien,
car il a créé ce qui est dans le monde,
le pauvre et le riche, en un mot, tout ;
nous ne pouvons rien faire sans sa puissance.
LA JOYEUSETÉ
Je cède devant vous maintenant, mes deux amis,
puisque je vois que nous n'avons pas la même opinion.
Que Dieu vous conduise partout de par le monde,
car j'ai horreur (de vous) pour ma gaieté.
LA PAUVRETÉ
Je suis sur ce monde, oui, par la grâce de Dieu,
connue partout pour être la pauvreté,
et au moment même où je naquis,
je commençai là tout de suite à courir;
il n'y a pas de terre cachée dans le monde entier
que je n'aie parcourue dans toutes ses parties ;
et partout, à l'endroit où chante la corneille, amis,
elle partage aussi son malheur avec moi, comme c'est dû.
C'est pourquoi, mes amis, soyez sûrs et certains,
(que) pour la Joyeuseté j'ai préparé une chaîne,
et une fois qu'elle me sera enchaînée,
je (vous) assure qu'elle ne pourra courir qu'un peu.
traduire : j'ai horreur (de vous) pour le compte de ma gaieté, c'est-à-dire
ma gaieté vous a en horreur.
4. er, le ms. porte en qui est la forme requise devant istant.
5. gleet, correspondant trégorrois du léonard dleet, aussi usité en trégor-
rois : evel ma é dleet, Bue:(^ pévar mab Emoii, VI, 16, 14. Cf. l'expression
trégorroise tennan gîé, contracter une dette. E. Ernault, Glossaire moyen
breton, Paris, i89)-i8-)6, p. 190.
266 Victor Tourneur.
AR FURNES
Dcnip ive en hent, ma mignon ar Jagrin
a pedomp assembles on Salver devin
da-tont er bed man partout, en peb contre
f da rei e ven(e)diction voarnomp a (voar) on ligne.
f° 68^ AR JOAUSTED, €11 pÙOUr
A piou anije la(va)ret en amser basseet
e vijen me bed quen miserabl reduiset ?
90 Despignet eo ma mado a pinvidegues al,
och evit an deboch ac ar vue criminal.
-|- Bean so sur, eur pennad (amser) e voa din la(va)ret,
gant daou gamarad em-oa bet rancontret.
-|- Penos a vije bet cruet (ganin) — a dra serten, —
95 ar pes a so eruet ? Pa ra Doue din scler(i)gin,
reson so da lavaret : penos ar mado
-|- ne chomje (quet) atao gant ar memeus, met ma Otro ?
mes me a-voel eru amon ma mignonet;
mont a ran do sal(u)din gant enor a respect.
{Liant a iront o-:^;'/.)
AR BAOURENTE
100 Ebien, ma mignon, lavaret a rcn guevier?
-|" Setu on honpagnon [so] rentet en miser ;
en pini gœchal a voa anvet ar Joausted,
-|- Setu (rentet) en-eur état pitoyable meurbed.
AR JOAUSTED
f O Doue ! ma mignon, [breman] m(e) a m-eus song mad,
105 en-o comsio prudant a memeus diriad ;
me carjen bean bet heuillet och avisiou
'|- nije quet tolet ar baourente voar-n-on - e ' hriffo.
I . voarnoue est écrit en un mot dans le manuscrit ; c est vraisemblablement
l'adjectif possessif se rapportant à hriffo; on pourrait peut-être aussi supposer
que voar-n-on-e = voar-n-on-me, et traduire: la pauvreté n'aurait jamais
Ar Fumes ac ar Jagiin. 267
LA SAGESSE
Mettons-nous donc en chemin, mon ami le Ciiagrin,
et prions ensemble notre Sauveur divin
de venir en ce monde partout, en toute contrée,
pour donner sa bénédiction à nous et à notre lignée.
LA JOYEUSETÉ, sûisie de peur
Qui aurait dit dans le temps passé
que j'aurais été si misérablement réduite ?
Mes biens et mes autres richesses sont dissipés
par la débauche et la vie criminelle.
Qu'il en serait certainement ainsi, il y a peu de temps cela m'a
par deux camarades que j'avais rencontrés. [été dit
Comment pourrait m'étre arrivé, — et (c'est) chose certaine,
ce qui m'est arrivé.? Lorsque Dieu agit pour m'éclairer,
il y a lieu de dire : « Comment les biens
ne resteraient-ils pas toujours au même sans mon Seigneur?
Mais je vois arriver là-bas mes amis :
je vais les saluer avec déférence et respect.
(JJs vienne ni eux irois.^
LA PAUVRETÉ
Eh bien ! mon ami, ai-je dit des mensonges ?
Voilà notre compagnon [qui est] rendu dans la misère;
lui qui autrefois était appelé la Joyeuseté,
le voilà rendu en un état très pitoyable.
LA JOYEUSETÉ
Dieu ! mon amie, maintenant je songe bien
à vos paroles prudentes et même bien séantes ;
j'aimerais à avoir suivi vos avis :
la pauvreté n'aurait jamais porté ses griffes sur moi.
jeté de griffes sur moi-même. Mais la première interprétation me paraît
préférable.
268 Victor Tourneur.
AR FURNES
Rentomp grasso da Doue, an eil ac cguile,
a goulennomp digantàn rouanteles an ev;
1 10 ac, er mcmeus amser, ass(i)stans e vam Mari
pini a so atao ev(i)domp tout o pedi ^
AR MARO
Me [a]so deut aman cbars an-eternel,
da anonsi d-ech-tout penos eo red mervoel ;
rac gont a rit er fad quement den so ganet,
115 a renquo sur quitad divaad^ pe abred.
Na furnes, na jagrin, joausted na modestie
n'allo quet rajestan3 pa aruin en-o zy.
A qucrcouls paourente a memeus ar glacliar
a renco tont mervoel a quitad an douar.
120 Setu aman breman, compagnones ar fin
■j- doe an tamiq discour (entre) ar Furnes ac (ar) Jagrin,
a neuse ar Baourente ac ive Joausted,
péré dre ar Maro a so ol destruget.
Vcrviers, le 10 juin 1903.
1. pedi. Le ms. donne une n finale. La rime et l'orthographe habituelle
de cet infinitif indiquent qu'il faut lire pedi.
2. divaad pour divocad, voy. 55.
3. rajestmi, ce mot ne se trouve ni dans Le Gonidec, ni dans Troude, et
il ne me souvient pas de l'avoir jamais rencontré. C'est probablement un
vieux mot (qui ne figure pas dans le Glossaire moyen breton de M. E. Ernault),
Ar Fumes ac ar Jagrin. 269
LA SAGESSE
Rendons grâce à Dieu l'un et l'autre,
et demandons lui le royaume du ciel,
et en même temps l'assistance de sa mère Marie,
qui prie toujours pour nous tous.
LA MORT
Je suis venue de la part de l'Éternel,
pour vous annoncer à tous qu'il faut mourir;
car vous savez très bien que quiconque est né
devra certainement s'en aller tôt ou tard.
Ni sagesse, ni chagrin, joyeuseté, ni modération
ne pourra résister quand j'arriverai dans leur maison,
et d'ailleurs, la pauvreté, et même l'affliction,
préparent l'arrivée de la mort et l'abandon de la terre.
Voilà maintenant, compagnon, la fin
qu'eut le petit discours entre la Sagesse et le Chagrin,
et ensuite la Pauvreté, et encore (Lf) Joyeuseté,
qui sont tous détruits par la Mort.
Victor Tourneur.
emprunté au français résister. Pour la transformation de s en /, cf. pJijachtr,
plaisir. Cependant, il est à remarquer que le français résister a été emprunté
récemment par le breton sous la forme reiista. Voy. par exemple ii'aUan
)iiui re:^ista. Biie:^ ar pèvar map Emoii, VI, 27, 25. Si l'explication proposée
est exacte, le même mot français aurait été emprunté par deux fois par le
breton à des époques différentes.
Revue Celticjue, XXIV. 19
THE WOOING OF LUAINE
AND DEATH OF ATHIRNE
The following taie is taken from two fourteenth ccntury
mss., the Yellow Book of Lecan (Y) and the Book of Bally-
mote (B), which hère agrée so closely that both copies seem to
hâve been made from the same codex. But the scribe of the
Book of Ballymote has modified the spelHng of his ori-
ginal a little more than the scribe of the Yellow Book. The
taie belongs to the Conchobar-cycle of romance, and turns on
the Irish belief in the supernatural power of oftended poets.
It thus aftords a parallel to the story of Néde and his uncle
Caiar as told in Cormac's Glossary, Codex B, s. v. gaire,
and printed with an English translation in Three Irish Glos-
saries, London, 1862, p. xxvi-xxx. It is now for the fîrst time
edited, with the omission of some uninteresting and occa-
sionally incompréhensible verses ; but O'Curry gave a précis
of it in his Manners and Cusloms, III, 373. This précis is both
inaccurate and incomplète. To support the statement that
Luain (as he miscalls the heroine Luaine) was « brought
in triumph to Emania, where she was solemnly espoused by
the King, after which happy event he soon forgot his grief
and recovered his cheerfulness », there is not a word in the
Irish story, which tells the girl's sad fate and the punishment
of her murderers with brief and stern simplicity. The ven-
geance taken by the Ulstermen on the lustful poet and his
sons -was to wall them in (somewhat like unchaste vestals
The Wooing of Liiaine and Death of Athirne. 271
and nuns), and then to burn tbeir fortress. O'Curry sofcens
this down to « they killed, not only himself, but bis two
sons and bis two daugbters, and levelled tbe bouse witb tbe
ground. » D"' Atkinson also, in tbe « contents » prefixed to tbe
facsimiles of tbe Yellow Book and tbe Book of Ballymote,
bas made a précis of our story ; but, like O'Curry, be omits
ail mention of tbe lengtby interpolation wbicb mars its conti-
nuity. Tbis interpolation gives an account of tbe four Ma-
nannâns, and of tbe dealings of Mananndn son of Atbgno witb
tbe men of Ulster after tbe deatbs of Derdriu and ber lover.
It contains some détails wbicb I bave not met elsewbere, and
wbicb supplément tbe tragic taie of tbe sons of Uisnecb.
The rarer w^ords of our story are collected in tbe glossarial
index.
W. S.
l~2 Whitley Stokes.
TOCHMARC LUAIiNE 7 AIDEDH AITHAIRNE ANDSO '
[YBL.. col. 8S0 =: Facs., p. 177".]
1. Bai Ct'//cobar mac Nt'sa i ciimix 7 i toirrsi 7 i ndomt'/zmain
dermair iar n-ec Derdrindi uadh, 7 ni thlathaiged- nach ni a
mt'/nnain do cheol no d'athlas nô d'aibn///5 nô d'airtidt'Jii (or
domun, acht a he/7h dubach dobronach tria bithu sir. Ro badar
maithi \J\ad ïc a rad fris coiced Erciin do shiredlT ^ dus in
foiglibed inti ingen rig }iô flatha do dic«/rfed uad c//ma Derdrindi.
Ro faem-sam sin.
2. Tucaid a da eclilaig chuici .i. Leb//rchani Ingcii Ai 7
Adairci 7 Lebî<rcham Rannach ingcn Uangamna. Ba dochraidli
tra 7 ba haidt'% delba na n-ech\acb sin 4...
3 . Ro shirsed in da echlach iarsin Eirinn etir dunai 5 7 degbaili,
7 ni fuaradar intib mnai n-aentuma ro coisced cnma Concho-
hair. Dorala tra Lehurchain ingen Ai 7 Adairci ïor sid Doman-
chind maie Degad lii coiced Ulad fesin, 7 adcoimairc ingin caim
chendchais cuchtglain ro derrscaig do mnaib domuin i comre
fria .i. Luaine ingen Domainchind. Rofiarfaig^Lebatrc^ûî;;/ coicli
in ingen. INgen Domainchenn maie Degad, ar siad. Adbcrt
Lthnrchani conidh he Concohar ro lai si dia hiarair/ do, air isi
sin oen-ins'en ro gab moda Derdrinni ïnirri a n-Erinn, ciir cruth
1. The title is takcn from the Book of Ballvniote, p. 25724.
2. thlâthaighe dh B.
3. sirthain BB.
4. Hère I omit ninety-six alliterative hendecasj'llabic lines, each ending
in a trisyllable accented on the antepenuh, and describing Conchobar's
two she-messengers.
5. duine B.
6. Rofiai-faid Y. B.
7. hiarraidh B.
The Wooing of Liiainc and Death of Athirne. 273
THE WOOING OF LUAINE AND THE DEATH
OF ATHIRNE HERE
1. Aftcr Derdriu's death from him ' Conchobar mac Nessa-
was in grief and sorrow and exceeding great déjection; and
noLight of music, or hrightness, or beauty, or delight in the
world appeased his spirit, but he was ever and always sad and
mournful. The magnâtes of Ulster were telling him to search
the provinces of Erin if perchance he might find therein the
daughter of a king or lord, who would drive away from him
his grief for Derdriu. To that he assented.
2. His two messengers were broughtto him, namely Lebar-
cham, daughter of Ae and Adarc3, and Lebarcham Rannach,
daughter of Uangamain. Hideous indeed and horrible were
the forms of those messengers...
3. Then the two messengers searched Erin, both forts and
goodly towns, and in them they found no unmarried woman
who could heal Conchobar's grief. Now Lebarcham, daughter
of Ae and Adarc, chanced on the dwelling of Domanchenn son
of Dega in the province of Ulster itself, and there she beheld
a maiden loveable, curly-headed, pure-coloured, who surpassed
the world's women in her time, namely, Luaine daughter of
Domanchenn. Lebarcham asked whose daughter she was. « The
daughter of Domanchenn son of Dega», they answer. Lebar-
cham said that it was Conchobar who had sent her to seek
Luaine for him, for she was the one girl in Ireland who had
upon her the ways of Derdriu, both in shape and sensé and
1. see Ir. Texte, I, 82 ; Ils, 150, 177.
2. see Riv. Celtique, XXIII, 331.
3. ingen Oa 7 Adairce, Scirgl. Conculainn, § 4.
274 Whitlty Stokes.
7 chell 7 lamdai. IS maith sin, for a hathair, 7 faemaid amJaid
sin tarceann' tochra dingbala di.
4. Tanic inn echlach co hairm i roibi Concohar, 7 adfet do
scela na hino'///t', ft);/ad and asLwt : AdfO?/narcsa and am, ar si,
ingin
minalaind mrtcdacht mongbuidi, yrl.
5 . Ro lin tra hirna do serc- na hinginc, 7 ni ro damair do co
ndechaid fen diafeg-forcsin. Odfo;?[n]airc iar//m aningenni bai
cnaim met n-ordlaig ann na ro lin searc sirbuan na hingine.
Ro naisatih do inn ingen iardain, 7 ro naisc^^ tochra na hingine
fairseom, 7 ro sai co hEamain afrithisi 'na frithing.
6. Isanaimsir sin dodechaid Manannan mac Athgno, ri
Manand 7 Insi Gall, morloinges moradhbal d'innrad 7 d'argain
\J\ad do digail mac n-Uisnech forro, uair is e in Manannan sa
ro bo cara doibsium, 7 is e ro ailestar cland Naisen 7 Deirdrinni
.i. Gaiar in mac [col. 882] 7 Aibgrmi an ingen.
7. Robadar .iiii. Manannan and 7 ni in enaimsir dobadar.
Manandan m^c Alloit, drai an do Thuathaib de Danann, 7 a
n-aimsir Tuaithi de Daiiann robai. Oirbsean imjiiorro a ainm
diles. IS e in Manandan sin ro bai a n-Araind, 7 as fria side 5
adbfrar Eamain Ablach, 7 is e ro marbad i cath Ciiilleann la
hUilleann Abradruad4 mac Caithir mcic Nuadad Airgedlaim > i
cosn«m righi Connacht, 7 intan roclas a adnocol is ann ro me-
baid Loch nOirbsen fo thir, coind uad ainmnight/;^- Loch
nOirbsean in c^^'Z-Manannan.
8. Manannan mac Cirp, ri na n-Indsi 7 Manann, 7 a n-aimsir
Conâ'ire meic Etirsceo'û ro bai side, 7 is e dorigne tochmarc
1. arcenn B.
2. seirc B.
3. is fria sidein B.
4. Uillend Farburderg, Rev. Cell., XVI, 276.
5. Rev. Celt., XV, 325; XVI, 308.
The Wooing of -Liiaine and Death of Athirnc. 275
hnndiness. « That is well », says her father; and thus he
accepts in considération of a proper bride- price to her.
4. The messenger came to the place where Conchobar was
biding, and tells him ihe tidings of the girl ; so then she
said : « There I beheld a maiden
gcntle-beautiful, ripe for marriage, yellow-haired, etc. '.
5. So love for the girl filled his brain(?) and he could not
bcar not to go himself and see her clearly. Now when he
beheld the maiden there was no bone in him the size of an
inch that was not filled with long-lasting love for the girl. She
was afterwards betrothed to him, and the maiden's bride-price
was bound upon him, and he turned back again to Emain.
6. At that time came Manannan son of Athgno, king ot
Mann and the Foreigners' Isles, with a vast sea-fleet, to raid
and ravage Ulster and take vengeance on it for the sons of
Uisnech ; for this Manannan had been a friend of theirs, and
'tis he that fostered the children of Ndisi and Derdriu, to wit,
Gaiar the son and Âib-gréne the daughter.
7. There were four Mananndns, and not at the same time
were they.
Manannan son of Allot, a splendid wizard of the Tuath dé
Danann, and in the time of the Tuath dé Danann was he.
Orbsen, now, (is) his proper name. 'Tis that Manannan who
dwelt in Arran, and from him Emain Ablach is called, and 'tis
he that was killed in the battle of Cuillenn by Uillenn of the Red
Eyebrows, son of Caither, son of Nuada Silverhand, contending
for the kingship of Connaught. And when his grave was dug,
'tis there Loch n-Oirbsen- broke forth under the earth, so
that from him, the first Manannan, Loch n-Oirbsen is named K
8. Manannan son of Cerp, king of the Isles and Mann. He
was in the time of Conairc son of EtirscéH, and 'tis he that
1. Hcre I omit about fifteen rhetorical lines (mostly hendecasyllabic,
ending in a trisyllable) in which Luaine is associated witli legendary
beauties and compared to Clothru, to Sadb daughter of Ailill and Medb,
to Emer, to Medb, to Mugaine.
2. now Lough Corrib, co. Galway.
5. See the dindsenchas, Rev. Celt., XVI, 276, and as to this Manannan,
Rev. Celt., XVI, 145.
4. See the Bruden Dâ Derga, Rev. Celt., XXII, pp. 20 et seq.
276 Whitley Stokes.
Tuaide ingine Gwaill Collamrach dalta Gwairi, 7 is uaiJi ainm-
nighthcr Tuagh inb^r.
9. Manannan mac lir .i. cendaigi am/a rohai dir En;/;/ 7
Alhdinj Manaind, 7 drai side beos, 7 as e luamairi as dech. bai
ac tathaigi' Erenu he, 7 is e rofindad t/ia nemgnacht t/ia dech-
sain in aeoir airet no heth in tshuithnend nô in duithneann,
7 de aen Manannan no;;//«abat//r, et ideo Scoti et Britones eum
deum maris uocauerunt, etinde filium maris esse dixerunt ma^
ut deuni;, et ideo adorabatur a gentibwj ut deum, quia 5 transfor-
ma(u)it se in multis formis pcr gentilitatem.
10. Manannan m^c Athgnai in ceathromad Manann. Is e
tainic in raor-loinges do dighail mac n-Uisnig, 7 is e ro fothaich
meic Usnich a n-Albflf/;z. Se bli(7i/;/a dec robadar mcic Visiiig i
n-AIbi7/;/ 7 ro gabsad o Manaind fothuaid don Alpaiii, 7 is iad
ro indarb tri meic Gnathaii meic Morgaind .i. latach 7 T/'iatarii
7 Mani Lamgarb, asin ferann sin, uair is aca n-athair ro bai for-
lam//5 in tiri sin, 7 is iad mcic Uis///Vro marb eside. Co tangadar
in triar co Co;zcobar ior indarba, con'id iad ro marb tri mcic
Uis;//V f/'i laim Eoghain mcic Durrthacht.
11. Ragob4 t/'a Mananua)! ïor fogail co mor inn Vlad. Ro
thinoilsed Ulaid do thabrt//t catha do Manannan. Asb^rtadar
\J\aid nar'bo maith fir catha Cojicohairïr'i meic Naisin. Doronnad
imluad sida ctarru 7 Manannan 7 as 5 e ro cuircd re hadaid in
tshida 7 an aithisc .i. Bobaran fili .i. aidi Gaiair mcic Naisen.
IS and asb^Tt Bobaran :
Gaiar mac Naisen co mblaid. dalta Manannan morglain,
is aire tanic aile, do indrad in tiri se. yrl.
12. [col. 883, 1. 4] Et doronnad sid ctir Manannan 7 ca-
radrad re^ Concob^r andsin, 7 daradad eraic a athar do Gaiar
1. tathaide Y.is e luamaire aisdeach bai ic tathaide B.
2. The Latin is hère so corrupt that I cannot correct it. See Cormac's
glossary, s. v. Manannan.
3. ar Y, B.
4 Rogab B.
5. is B.
6. fria B.
The Wooing of Liiaine and Death of Athirne. i-j-j
v7oced Tuag daughter of Conall CoUamair, Conaire's fosterson,
and froîri her Tuag Inber is named ^
9. Manannan « son of the sea », to wit, a famous marchant
who traded between Erin and Alba and the Isle of Mann.
He was also a wizard, and 'tis he was the best pilot who was
frequenring Ireland. 'Tis he too thatwould find out by heavenly
science (i. e.) by inspecting the air, the time there would be
fair weather or storm, and Manannan was named àea en {J), et
ideo, etc.
10. Manannan son of Athgno was the fourth Manannan.
'Tis he that came with the great fleet to avenge the sons of
Uisnech, and 'tis he that had supported them in Alba. Sixteen
years were the sons of Uisnech in Alba, and they conquered
from Slamannan - to the north of Alba; and 'tis they that
expelled the three sons of Gnathal son of Morgann, namely
latach and Triatach and Mani Rough-hand, from that terri-
tory, for their father held sway over that land, and it was the
sons of Uisnech that killed him. So the trio came in exile to
Conchobar, and 'tis they that killed the three sons of Uisnech
as deputies of Eogan son of Durthacht '.
11. So Manannan fell to plundering Ulster greatly. The
Ulstermen gathered to give battle to Manannan. They said
that Conchobar's ordeal of battle against the sons of Nâisi was
not good. A movement of peace was made between them (the
Ulstermen) and Manannan ; and Bobardn the poet, the fosterer
of Gaiar son of Nâisi, was sent at the time of the peace and
the answer. Then said Bobardn :
Gaiar son of famous Nâisi, fosterling of great-pure Manannan,
therefore he came hither, to raid this country, etc.
12. And peace was then made between (Conchobar and)
Manannan, and friendship with Conchobar; and the eric for
1. See the dindsenchas, Rtv. Ceît., XVI, 150.
2. See Rev. Celt., XXIV, p. 42, note i. Slamannan {SJiab Manann) is a
parish « on the south-east of Stirlingshire » (Reeves).
3. See Ir. Texte I, 76, where the murder is ascribed to Eogan, and Ir.
Texte II2, 143, 170, where the slayer is called Maine Redhand.
278 Whitley Stokcs.
doreir tig^mnd UW, 7 ro Iccthea in dias aile .i. Annli 7 Ardan,
anagaid enigh Concohnir. Tuc^d tricha cet Liathmainedofcrann
do Gaer ^ .i. ttvann Dubthaich Daelthengthaig-, ar ro bai side
for coazd i tarrad Fergn^a fri Ul/w, 7 ro scarsad fo sid amlrt/W
sin, 7 badar caraid iad asa haithli ^ sin.
13. Dala Luainc ïminonv, is cd cestnaigt/;rr sunn coleic.
14. O rochuala Athairni Ailgisach 7 a da mac À. Cuind-
gedach 7 Apartach, dalana hingine do denam fri Conchobar,
\oxar side do athchuindgid for an ingin d'iarraid asceth {iiinï.
Odchonncadar iar«m in ingin doradsad a triur grad di, 7 ro
lin a serc iad conar fear[r]-di doib heith a mb^/haid4 mam chom-
raicdis fria. Ro gabadar maseach oc guidi na hingine 7 adu-
bradar na hehs ina mb^fhaid 7 co ndingnidis glam dicind cach
fir di mana aentaifred friu.
15. Asbcrt an ingen ni cubaid daibsi sin da rad, ar si, 7 me
do mnai ic Concobi^r.
Ni fetmaidne bt'//h beo, for siad, matn comraicem fritsu.
Opais an ingen a comlebaid. Doniad son d\dutn haera disi,
co ro £icaibsit tri bolga for a gruaidib .i. On 7 Ainim 7 Aithis
.i. dub 7 dt'rg 7 ban.
Adbath d'idu in ingeii do teli 7 do nairi iartain.
16. Ro thech d'uiii Athairni coni nirtcaib iartain co Benn
Athairni os Boind .i. ar rob ecail lais a indeochad fair o Con-
chobar 7 o DWlaib in gnim doroindi.
17. IMthwja Co?;coba/r miniorro. Fada laiside can feis le
mnai. Dodechaid side co maithib \Jlad aroen fris .i. Conùll
1. Gaiar B.
2. see C6ir Anmann, § 263, Ir. Texte, III, 398.
3. asathaitli B.
4. nambethaidh B.
The Wooing of Luaine and Deaîh of Athirne. 279
his father was given to Gaiar by désire of the lords of Ulster,
and thetwo others, Annli and Ardan, were left against Con-
chohar's honour. A cantred of Liathmaine ■ was given for land
to Gaiar, to wit, the land of Dubthach Chafertongue, for he
was (then) warring against Ulster along with Fergus. Thus
they parted in peace, and thenceforward they were friends.
13. The doings of Luaine, however, this is now enquired
into hère.
14. When Athirne- the Importunate and his two sons,
Cuindgedach and Apartach, heard of the plightingof th^ maiden
to Conchobar, they went to solicit her, to beg for boons.
from her. So when they beheld the damsel, the three of them
gave love to her, and désire for her fiUcd them so that they
preferred not to be ahve unless they should forgather with
her. They took by turns to beseeching the damsel, and they
declared that they would cease to live, and that for each man
of them they would make for her a glâiii dicinn, unless she
would hâve commerce with them.
15. Said the damsel: « Unmeet it is for you to say this,
and I to be a wife with Conchobar ».
« We cannot remain alive, » say they, « unless we go in unto
thee ».
The damsel refused to lie with them. So then they
make three satires on her, which left three blotches on her
cheeks, to wit, Shame and Blemish and Disgrâce, black and
red and white?.
Thereafter the damsel died of shame and bashfulness.
16. So then Athirne fled with his sons to Benn Athirni above
the Boyne, for he feared that for the deed he had done vengeance
would be inflicted upon him by Conchobar and the Ulstermen.
17. Now touching Conchobar. Long it seemed to him to
be sleeping without a wife. So he came, and beside him the
1. Liathmuine i n-Ultaib LU. 39'', which seems to hâve become the bed
of Lough Neagh : see the dindsenchas, Rrc. Celt., XVI, 153, and Tigernach,
ibid., 413.
2. For more as to Athirne see Talland Etair-, Rev. Celt., VIII, 48 et sq. and
the Book of Leinster, p. 117. In his Lectures on Ms. Materials, p. 383, Rev.
Celt., XVI. 328, 0'Curry confounds him with Ferchertne, who was his father.
3. Of the same colours were the blotches caused by an unjust judgment.
28o Whltlcy Stokes.
Grnach 7 Cuchulainn 7 Cealtchair 7 Blai Brugaid 7 Eogan mac
DMrthacht7 Cathbad 7 Seancha, co dunDomangen meic Dcgad,
do Thuathaib deachenel, 7 is annsud ro bai a firann. Conad^
annsin fuaradar an ingen iarna hec 7 lucht an duni aca caimvf.
Robai socht mor tor Coiichobar im an ni sin, 7 ba tanasti do
CMmaid D^rdrindi a c//ma tair.
18. Robai Coiicohar ac a rad ca liindcochad bud choir and
sud. Adubradar maithi UW corob si digal bud comdid ind,
Athairnni cona. chiloind 7 rona miiintir do marb^r^ ann -, 7 mor
feacht, ar siad, fuaradar Ulaid imdfVgad catha tremid ^
19. Tanic m(7//;air na hingine iarsin .i. Be guba, 7 ro bai oc
nuallguba t;-ua[i]g thoirrsich i ÛAdnaise Concohair 7 maithi Vlad.
A ri, for si, ni bas oenduni bias don gnim ud, uair fogebsa^ 7 a
hathair bas dia c//maid. Ro bai i ndan 7 i tairngiri in aided ud
diar mbreith doreir fliistine in druad dia n-ebrad :
Bronaid bantrochta diihba fer fria f^rbaib Athainii, yrl.
20. [col. 884, 1. 6] IS ann asbfrt Cathbath : cw/rfitcr on-
choin chucaib o Athairni, [or se, in bar n-agaid .i. aer 7 athais
7 imdtvgad, glani 7 gris 7 goirtbriathar. IS aigi atat na se
nmccu mienich .i. dochell 7 dibi 7 diultad, caillti 7 galma
7 forgabail. Laifight^r sin inbar n-aigid si, ar se, co mbet i
cathaib frib.
21. Ro bai Domaingen annsin og greasar/;/ 7 ig gldmad
UW.
22. Cest, cmniis dogentai, a Ul/« ? ar Concob^r. Ba Cuchu-
lûinn comarligestair orcain Athairne amnais. Ba Conall com-
rumach firen fegastair. Ba Cealtchair cnedach cograstair. Ba
1. Conidh B.
2. ind B.
5. trid B.
4. dogebhsa B.
The Wooing of Luaine and Death of Athirne. 281
magnâtes of Ulster, to wit, Conall Cernach and Cûchulainn
and Celtchair and Blai Brugaid, and Eogan son of Durthacht,
and Cathbad and Sencha^ to the fort of Domanchenn son of
Dega — of the Tuatha dé was his kin^, and there was his land.
So there they found the damsel dead, and the people of the fort
bewaihng her. Great silence fell on Conchobar concerning that
matter, and the grief upon him was second (only) to his grief
for Derdriu.
18. Conchobar was saying, « what vengeance would be
just therein ? « The magnâtes of Ulster answered that this would
be the fitting punishment for it, to kill Athirne with his sons
and his household ; « and many a time, » say they, « Ulster
has found reproach of battle by means of him ».
19. Thereafter came the damsel's mother, even Bé-guba,
and was wailing sadly and sorrowfuUy in the présence of Con-
chobar and the magnâtes of Ulster. « O king, » she said, « it
is not the death of one person only which will resuit from
yonder deed, for I and her flither svill die of grief for her. That
yon death would carry us off was fated and promised according
to the wizard's prophecy, when he was saying
Women-troops grieve at the destruction of raen by Athirne'swords, etc.
20. Then said Cathbad: « Beasts of prey » quoth he, « will
be sent against you by Athirne, namely, Satire and Disgrâce
and Shame, Curseand Fire and Bitter word. 'Tis he that hath
the six sons of Dishonour, to wit, Niggardliness and Refusai
and Déniai, Hardness and Rigour and Rapacity. Those will
be hurled against you », quoth he, « so that they will be
in battles against you ».
21. Then too was Domanchenn egging on and censuring
the men of Ulster.
22. « A question », says Conchobar : « how will ye act,
O men of Ulster ? » It was Cûchulainn who counselled the
destruction of Athirne the severe. Itwas Conall the combative,
the righteous, who looked on. It was Celtchair the wounding
1. See as to thèse heroes, Rev. Ceît., XXIII, 303 etseq.
2. Hence perhaps his dvvelling was called sid (leg. sîth) Domanchinn,
supra § 3 .
282 Winticy Stokes.
Munreamrtr morclothach m<'//mnaigestair. Ba C?^msc;-aig costa-
dach cindi/z.Ttair. Ba hocbaidôclaechda ^ imimWacb amnus imfoe-
brach Uliid cindset in comarli-sin tocht d'ar^ain lis Athairni.
23. Is ann ashen :
Truag am sin, a Beguba. is tniag in dail rudruba,
is guba troni r//sta de. t'faiscin os lighi Luainc, yrl.
24. Doronnad nuallgubadermair os cind na hingine andsin,
7 ro haghadli a cepoc 7 a cluichi caintech 7 ro saigid a lia.
Ba truag 7 ba toirrseach tra badar a hathair 7 a mathair, 7 ba
truag bt'//h na fiadnaisi don guba dognitis.
25. Is and asb(7t Coticohar:
Lecht Luaine seo forsin leirg2. ingine Domaincenn deirg,
ni taraill Banba buidi. nina bud doilgi do guidi.
[Celtchair :|
An abraid rind mar ta sin, a chuingid, a Conchobair,
Luaine ociis Derdr'm na ndam. cia dib fa caine comrad.
[Conchobar :]
Adbersa frit mar ta sin. a Chealtchair meic Uithechair,
ba fearr Luaine narluaid e;o, ni d'imairbaig etrtrro.
Truag nach baile nodobtT. comad di digseadh for cel,
co mbad de ro claitea a tert. comad de bad 1er a lecht.
Be guba ociis nwc Dega. Luaine is bas ardombeba.
inand la luidsead (or feacht. coiâ. fuil slcu acht oenleacht.
Athairni in ct'//;rair cloindi. bid olc do in gnim doirrindi 5
taethfaid uili, ter, meic, mna. an digail in ler/)/a sa. L. L.
26. [col. 179 b, 1. i] Ro bai Concohar ig caine na hingine
co mor annsin, 7 ro gab asa haithli ag grcsachd \]\ad anaghaidh
1. dolaechda in the facsimile of Y (where the photographer seems
to hâve « faked » his négative), oclsechdh.i B.
2. lerg Y, B.
3. doigrindi B, and in the facsimile of Y the fourth letter is doubtful.
The Wooing of Luaine and Death of Athirne. 28^
that conspired. It was Munremar the famous that planned.
It was Cumscraid^ the custodian (?) that decided. It was
the heroic, haughty, severe, two-edged youths of Ulster
that determined that counsel, to go and destroy the abode
of Athirne.
23. Then said [Domanchenn to Luaine's motherj :
Sad iiideed is that, O Bé-guba, sad is the lot that has slain thee:
'tis heavy grief one has from it, to see thee over Luaine's grave, etc.
24. Amighty lamentation was then made about the damsel,
and her death-chant and her funerai game were performcd,
and her grave-stone was planted. Sad and sorrowful indeed
were her father and her mother, and sad it was to be in présence
of the wail that they were making.
25. Then said Conchobar :
On the plain is this grave of Luaine, daughter of red Domanchenn :
never came to yellow Banba - a woman that was harder to entreat.
Celtchair :
Will you tell us how that is, O champion, O Conchobar,
Luaine and Derdriu of the conipanies, whose was the foirer converse?
Conchobar :
I will tell thee how that is, O Celtchar son of Uthechar :
better was Luaine, who never uttered falsehood, there was norivalry between
them.
Sad is any prophecy that carries her ofî", that from it she should go to death,
that from it her barrow should be dug, that from it her grave should be
conspicuous.
Bé-guba and Dega's son, and Luaine — 'tis death that will eut me oflf —
on the same day they went on the journey, so that they hâve only one
grave.
Athirne of the four children, evil for him the deed he has done :
they ail will fall, man, sons, wives, in vengeance for this grave.
26. Conchobar was then mightily hewaihng the damsel and
after that he took to e2;2:ina;-on the Ulstermen ao;ainst Athirne.
1. i. e. Causcraid Mend Mâcha, LL. 97l'28.
2. one of the names for Ireland.
284 Whitley Stokes.
Athairni. Dolotar Ulaid iarwm andiaiJ Athairni co Beann
avn cloind 7 cona muintir uile he, 7 ro marbsad Mor 7 Mideng
a da inj,'-/;/, 7 ro loiscsed a dun fair.
27. Rob olc le haes dana ULzJ in gnini sin do dcn/mi,
a);/id ann asbf/t Amairgin :
Mor mairg mor liach iurad an Athairne ollbladaich, yrl.
Feart Atharne sunna na. chher lib, a aes dana, yrl.
Mairg do iiir orcain in fir. is mairg doroindi a roguin,
bai les bir cruaid, buan a gle. donid C/idhin Bel cainte.
Bai les gai no gonad righ 7 ri.
Dogen a cepoic sunna, ociis dogen a guba,
ociis saigfead ' sund a leacht. ocus dogen a chaemfeart.
Fat Athairni. Finit.
I . saigfid B. leg. sâithfet.
The Wooing of Luaine and Death of Athirnc. 285
Then the Ulstermen followed Athirne to Benn Athirni, and
walled him in with his sons and ail his Household, and killed
Môr and Midseng his two daughters, and burnt his fortress
upon him.
27. The doing of that deed seemed evil to the poets of
Ulster, wherefore Amargen ' said tlien :
Great grief, great pity, the destruction of Athirne the greatly famous, etc.
Athirne's tomb hère, let it net be dug by you, O poets, etc.
Woe (to him) that wrought the man's destruction, woe to him that
caused his slaughter !
He had a hard javeHn — Listing its briglitness — whicli Cridenbél the
satirist - used to make.
He had a spear which would slay a king, etc.
I will make his death-chant hère, and I will make his lamentation,
and I will plant his grave hère, and build his fair barrow.
1. Chief-poet of Ulster, Athirne's fosttirling and pupil, see LL. 118^ 5.
2. See Revue Celtique, XII, 125.
Revue Celli^ui, XXIV.
286 WhitUy Stokes.
GLOSSARY OF THE RARER WORDS
(The numbers rcfer to the paragraphs.)
ablach, 7, pomosus, is a woman's name in LL. 141-^ 6.
abratruad, 7, having red eyehrows: v. Côir Anmann, § 154.
adaid, 11, for athaid a time, a ivhile.
âib-gréne, 6, lit. « nitor solis », dib = oib, Ascoli Gloss. pal. hib. CXIII.
ailgisach, 14, shamejully importunate, deriv. of «ilges, Corm.
Apartach, 14, name of one of Athirne's sons, ineaning obscure.
ar-dom-beba, 25, luill ait vieoff, ^à sg. redupl. fut. ofar-benim l strike, eut,
break, with infixed pronoun of sg. i .
Athirne = Paternius, Rev. celt., VIII, 143.
athlas, \,brightness : cf. the verb ro athlas « rckindled » Amra Chol. 139
(Rev. Celt., XX, 415).
baile, 2'^, piophecy} v. K. Meyer Contribb,
Bé-guba, 19 « woman of lamentation », name of Luaine's mother.
caillte, hardness, ro, where it is spcit caillti. v. K. Me3'er, Contribb. cailte
• no caillte .1. cruas, O'CI.
cel, 25, death, gen. cil, O'Dav. 64, ceal .1. bas, O'CI., cognate with Ags.,
Eng. hell, ON. bel.
cenn-chass, 3, curly-headed.
cepôc, 24, deatb-chant, ckgy, ace. sg. ctpoic, 27, see O'Curry's M. &; C, III,
37i> 374-
cnedach, 22, ivoiinding, deriv. o( cned.
com-airligim, 1 counsel, prêt. sg. 3, comarligestair, 22.
com-ré, i comre 3, at the same time.
costadaeh, 22, custodian} based on Lat. ciislos}
cucht-glan, 3, pure-coloiired .
cuindgedach, 14. i»iportu!iate}
cuingid, 25, champion. Bk. of Jenagh 330, 342.
dâel-thengthach, chafer-toiigtted, gen. sg. msc. daelthcngthaig, 12.
dân, 19, /a/e dân cimbeda, LL. 96b26.
Dega, gen. Degad, 3, or Dega, 25, name of Domanchcnn's father.
di'be, 20, refusai, dibhe .1. deala, diultadh no doicheall. 0"C1. Rodibi 7 ro-
dochell 7 rochessacht. LL. i88':2.
dochell, 20, niggardliness. gen. doichle, LL. 117^42.
Domanchenn, 3. name of Luaine's father.
duithnenn, 9 ^= doinenn /o!i/ weathcr (do-si'ncnn).
fég-forcsiu, 5, seeing-keenly . féigh .1. gér, O'CI.
ferb from Lat. vcrbum, dat. pi. ferbaib 19.
fir catha, 1 1, truth (or ordeal) of battle.
(or-gaha'û, 20, graspingness, rapacity. This is forngabâil in Rawl. B. 312,
fo. 112b, as quoted by Meyer, Contribb. s. v. cailte.
The Wooing of Liiaine atui Death of Athirne. 287
fothaigim, found, I support, prêt, ro fothaig, 10.
frith-ing, 5, a return-journey.
galma, 20, rigour, .1. crùas O'Cl.
glâm dicinn, 14, a kind of extempore satire. Rev. CeU., XII, 119.
goirt-briathar, 20, hitter-ivord .
hirna, $, nieaning obscure: possibly borrowed from ON. biariie « brain ».
im-dergad catha, 18, reproach of baille.
im-faebrach, 22, tuv-edged.
im-liiad sida, 11, rnavemeul of peace.
indcochad, 17, 18, vengeance.
iurad, 27, destriiclioii. This, like the prêt. act. sg. 5 do iitr, 27, is a Middle-
Irish misformation from the redupl. s-fut. of orgim : see Strachan, Sigmatic
Future, p. 5.
lâmgarb, 10, roitgh-hand.
1er, 25, for léir conspiciious, Wb. 4<^32.
maseach, 14, for immasech by tiirns.
Midseng, 26, name of one of Athirne's daughters.
mi'-enech dishonour, gen. mi-enig, 30.
mi'n-àlaind, 4, genlle (and) beaiiliful.
mod, from Lat. modus, pi. ace. moda, 3.
mong-buide, 4, yelloiu-haired.
môr-adbul, 6, great (and) vasl.
môr-chlothach, 22, great (and) famous.
môr-glan, 11, great (and) pure.
mor-loinges, 6, a great feet.
mùraim, I luall in} s-pret. ro mursat, 26. O'Curry (M. & C, III, 373),
rcndered this by « levelled the house with the ground ». But the verb
refers to men, not to a house. For the meaning « wall in » d. gur' niurad
aige in tipra iarsin, Chron. Scot., 286.
nem-gnacht, 9, heaven-sttidy.
('claechda, 22, soldierly, hercic, deriv. of éclaech.
oll-bladach, 27, great (and) famous.
onchu léopard, beast of prey, pi. n. onchoin, 20.
rannach, 2. meaning obscure,
ro benim, -perf. sg. 3 ru-d-ruba, 23.
ro-guin, 27, great killing, slaughter. ro = -:o in -;rJxa/.o;.
sir-buan, 5, long-lasting, everlasting.
suîthnenn, 9 = soinenn (so-soinenn) /a/V lueather.
taethfaid, 25, for toethfait //;ev îw// /a//, a Middle-Irish contamination of
the 5-fut. and the J-future of tiiitim.
tarcenn, 3, in considération of, cf. darcenn frithaisceda, LL. 262-1, 35.
tathaige, 9 = taithige, Wind. Wtb.
tochra, 5, 5, bride-piice, anglicised tacher, tochra .1. coibhche, O'Cl.
Uangamain, 2, father (or mother?) of Lebarcham Rannach.
London, June 1903.
Whitley Stokes.
CARHAIX; MARAES ; OSISMII; UXISAMA. — CAER;
CAR; KER ET LA QUESTION DU RECUL DE LA
LANGUE BRETONNE DE LA FIN DU X^ SIÈCLE
JUSQU'A NOS JOURS.
Cûi'baix.
M. Ferdinand Lot a publié dans la Roinania, 1900, p. 380,
une fort intéressante étude sous ce titre : Le roi Hoel de Kérahès,
Ohès k vieil barbé, les chemins d'Ohès et la ville de Carhaix.
L'auteur y établit après d'autres (La Borderie, par exemple)
que la capitale des Osismii, Vorgium, était à l'endroit même
où se trouve aujourd'hui la patrie de La Tour d'Auvergne et
voit dans le nom de Carhaix un composé de Caer, plus ahes
pour ohes = Osismii.
Tout en étant de l'avis de M. F. Lot quant à la position de
Vorgium, j'envoyai un mot à la Roinania déclarant que l'éty-
mologie proposée me paraissait inadmissible et apportant à
l'appui de mon opinion quelques arguments qui me parais-
saient solides. M. Ferdinand Lot y a répondu (Roniaiiia, 1900,
p. 604, 605 ; sur la légende d'Obês, cf. ilmi., un article de
G. Paris). Je n'ai pas voulu prolonger dans la Roniania une
polémique fort courtoise assurément, mais qui ne pouvait guère
intéresser les lecteurs de cette revue. Elle me paraît au contraire
à sa place dans la Revue Celtique, non point tant à cause de
l'étymologie même de Carhaix que pour certaines questions
Carhalx, Maraes, Osimi'i, Uxisama. — Caer, Car, Kcr. 289
de linguistique brittonique intéressant l'histoire tout en éclair-
cissant l'étymologie du nom de cette ville.
Je ne retiens de mes objections que les deux suivantes :
Carhaix ne peut se composer ni <\'ahes = Osismii, ni même de
Car = Caer, 1° parce que s de Osismii eût dû subsister et qu'on
eût eu Osesowvcièvaeeses, si on admet Osismii, à cause de l'in-
fection vocalique; 2° parce que C^^r, dans toute la zone breton-
nante, devient en toute situation, dons la prononciation, ker^,
et que Car- dans Carhaix se prononce partout car- et non ker.
M. Ferdinand Lot n'a pas, en réalité, répondu à ces deux
arguments ; il a répondu à des arguments que je n'ai pas donnés.
Pour s intervocalique, il avance que je suis en désaccord avec
Zimmer; qu'en outre, j'aurais moi-même reconnu que s inter-
vocalique ne paraît pas changé en /; avant le v^ siècle. Or,
d'après lui, l'Émigration bretonne aurait commencé, non au V,
mais à la hn du iv^ siècle-. A cette époque, s subsistait dans
les mots indigènes; par conséquent, les mots latins ou gallo-
romains d'Armorique auraient été dans la même situation que
les mots indigènes et dans les deux groupes s aurait été traité
de même ; d'où ohes, ahes = Osismii.
La querelle entre Zimmer et moi ne porte que sur une dif-
férence d'explication et aussi sur ce point que, d'après lui, s,
comme toutes les consonnes, doit être traitée à l'initiale comme
elle est traitée à l'intérieur du mot, théorie que je crois avoir
surabondamment réfutée.
Il ne peut y avoir qu'une opinion sur le traitement de s inter-
vocalique dans les mots latins et aussi les noms propres de
lieux gallo-romains d'Armorique, parce que c'est une question
de fait : jamais s intervocalique ne disparaît dans les mots latins
empruntés par les Brittones (Gallois, Cornouaillais insulaires.
Armoricains), ni dans les nous de lieux gallo-romains d'Armo-
rique"^. On reporterait Témigration bretonne au i""" siècle après
J.-C. que cela ne changerait rien à l'aftaire.
1. En léonard accentue, caer se prononce liéar, avec un a très atténué.
2. L'argument de Corisopitum n'est en rien probant; une poussée des
Gaëls entraînant l'émigration est une des hypothèses qui soulèvent le plus
d'objections que je connaisse.
3. V. J. Loth, Mots latins, p. 23, 83, 123 ; cf. Vocabulaire et Commentaire,
p. 120, passiin.
290 J. Loth.
Pour s indigène, ou il avait disparu, ou il est sûr que s
intervûcaliquc n'avait pas le son de s latin ; sans cela, il eût eu
le même sort, c'est-à-dire eût été conservé ; or, de l'aveu de
tous les celtistcs, il disparaît.
Pour kcr- qui serait devenu car-. Terreur de M. Ferdinand
Lot est des plus naturelles. D'abord, l'étymologie qui voit dans
Carhaix-, /:<?/'- est ancienne; j'ai signalé {Chicst. bret., p. 104)
le nom de P. de Kerahcs {Cart. Coris, charte de 1348). Elle
est courante; elle m'a été servie tout récemment par l'insti-
tuteur de Plouguer (commune qui englobait Carhaix)^ quand
je lui demandai des renseignements concernant sa commune.
De plus, on peut signaler, en Bretagnebretonnante même,
des caer authentiques écrits car ; M. Ferdinand Lot a cru
réfuter mon objection sur ce point, en m'en citant quelques-
uns. Or, ce n'est nullement de cela qu'il s'agit; la question est
de savoir: 1° comment se prononce en Bretagne bretonnante
le nom de Carhaix ; 2° si caer se prononce (je ne dis pas s'écrit
quelquefois), se prononce quelque part, en quelque situation
que ce soit, car et non pas ker.
Je connaissais la prononciation de Carhaix dans une bonne
partie de la Bretagne. J'ai étendu mon enquête : partout on pro-
nonce ou Cares, ou Cares, ou Carcys (h n'apparaît pas). L'ins-
tituteur de Plouguer a lui-même renoncé, je crois, à son
étymologie après quelques exphcations de ma part et l'interro-
gatoire qu'il a fait subir aux illettrés de sa commune. Le nom
de PJon-gucr (Plebs Caslri), de Pobcr (Pag us Castre), suffirait
seul à édifier sur la prononciation de caer dans la zone ici la
plus intéressée dans la plus question.
Caer-aes serait-il devenu, non Keracs, mais Caracs, à cause
de Va initial du second terme ? Il y a bon nombre de noms de
lieux et d'hommes en ker-, dans cette situation, et toujours on
a ker : Keraer {Ballet. Soc. arch. des Cotes-du-Nord, 185 5, p. 20) ;
Keraot {ihid., p. ')2);Kerael (Bull. Soc. arch. Finisicrc, 1893,
p. 207 '). Les Ker-an...- sont très nombreux.
Parmi les deux ou trois noms que cite M. Ferdinand Lot, il
I . Tous les composés de l'ancien Caer sont Arr dans le cadastre même de
Plouguer.
Carha'ix, Maraes, Osimci, Uxisama. — Cacr, Car, Ker. 291
y en a un qui est bien composé de caer et s'écrit car-; c'est
Canielan, en Baden. Or, j'ai voyagé cent fois sur la baie à
laquelle le village a donné son nom et j'ai visité le village même :
on prononce Kcrddan, avec un k très palatal (il y a un autre
Kerdelan en Spézet, écrit correctement).
Si on étudie avec soin les graphies du nom de Carhaix, à
part quelques fantaisies étymologiques, on trouve Carabes ou
son équivalent. Dans des lettres patentes de Henri II au sujet
de la recette du domaine royal de Chcâteaulin {Mérn. soc. Emul.
C. des V., 1899, p. 163, 170-176), je relève Kcranmadou,
Keriecuf, Kerangliiydic, Kermoellien, Keranlaouen et, dans la
même pièce, Karahès, deux fois.
Inutile d'ailleurs d'insister sur ce point qui est hors de doute.
Une raison qui rendait encore l'étymologie visée séduisante,
c'est qu'incontestablement il y a eu à Carhaix un Caer, un
Castriim (Castra) gallo-romain. Les noms de Plouguer et de
Poher l'attestent. Mais à côté, ou sur son emplacement, il s'est
fondé une localité bretonne de Carabes. Il y a des traces encore
aujourd'hui de cette double origine. J'ai relevé au cadastre de
Plouguer deux chemins, l'un s'appelant Hent caer, l'autre Hent
Cares. J'avais engagé M. Le Page, l'instituteur de Plouguer, à
essayer de retrouver le tracé de ces deux chemins. Malheureu-
sement, ce ne sont plus que des tronçons, il paraît qu'ils ne
vont point dans la même direction.
M. Le Page m'a appris qu'il y a dans la commune une
Feunleun Caé'r ou Gaé'r, Fontaine de Caer, et un hameau dit
Roc'b Caé'r : ces endroits ne sont pas à Carhaix. Il est donc fort
probable que Carbaix ne se superposait pas exactement aux
anciens Castra.
Je ferai remarquer, en passant, que le caer, si commun
aujourd'hui, ne s'est appliqué d'abord qu'à des endroits impor-
tants, munis en général de fortifications. On trouve en Bretagne
bretonnante des caer dans tous les centres s;allo-romains de
grande importance. C'est ainsi qu'une portion notable de Vannes
et de sa banlieue constituait une seigneurie de Caer et qu'une
rue, un quartier même de cette ville autrefois, portait le nom
de Caer. Locmariaquer est authentiquement Locmaria in Caer. Si
on se demande aussi comment ce terme est devenu si commun,
292
J. Loth.
la réponse est facile. Les Bretons ne se sont point, en général,
cantonnés dans les villes. Les textes et les chartes du ix"-
x^ siècle nous montrent tous nos chefs installés en pleine cam-
pagne dans leurs lis. Les villages (//V^ tref, etc.) étaient sûrement
pourvus de fortifications ou remparts ou palissades plus ou moins
solides; d'où l'extension du mot caer et sa dissémination de
plus en plus grande au fur et à mesure de nouvelles conquêtes
du sol. Ni Vannes, ni Corseult n'ont préfixé caer au nom de
la peuplade.
Enfin, ce qui suffirait à renverser la théorie de M. Ferdinand
Lot, c'est que ce nom de Carabes, loin d'être réservé à une
ancienne civitas est assez commun. Nous le trouvons d'abord
dans le CorniuaJl anglaise Dans le Morbihan, je relève Carahais
en Pleucadeuc ; Carhaix {Carahais, 1533) en Trédion ; Carhaix
en Bréhan-Loudéac (J. Loth, Christ., p. 194); Co:i~Caracs en
Maël-Pestivien (Bull. soc. arch. C.-dn-N., p. 58); Land Carcse,
Land Garés en Guidel (Cadastre).
Qu'est-ce que Caraes ? Le nom li'aes seul ou en composition
avec d'autres mots que car existe. Je relève Julien ^ki", recteur
de Guéhenno en 1597 {Soc. pal. du Morbihan, 1882, p. 133);
Penhais-, nom de lieu en Guéhenno {ibid .') ; Sont Wenhacs en
Kerfeunteun près Quimper (xiii^ siècle); Aes Clercs en ScaerK
Il est même vraisemblablement composé avec Ker- dans Keraise,
village et fontaine, en Inguiniel; Kcrcse en Saint-Géran (Mor-
bihan) 4,
Aes existe dans le pays de Galles. La Myvyrian Archacology-,
p. 748, colonne 2, donne, sans indication de situation, deux
phu)'f: yr Aes fach (la petite Aes) et yr Aes fawr (la grande
Aes).
Le Wclsh-English Diciionary de Silvan Evans donne aes avec
le sens de flat, plane or superficies, et, à l'appui, un seul exemple :
1. Carhayes seul, ne serait pas probant; car, en Cornwall, caer se pro-
nonce souvent, en composition car.
2. Penhays, Parc hays, en Cornwall (Rannister, Glossary, p. 112).
3. Christ, hret., p. 187, 211 ; j'ai hésité sur la valeur de s dans Aes Cîeres
et Wenhaes. Les exemples ci-dessus prouvent que s est bien ancien et ne
représente pas //;.
4. A Inguiniel comme à Saint-Géran, le nom breton de Carhaix est
Car es.
Carhaix, Maraes, Osimii, Uxisama. — Caer, Car, Kcr. 295
c'est un proverbe emprunté à Owen Pughe; le proverbe
existe réellement (Jvlyr. Arch., m, 142): namyn iaïundcr ni
eniuir aes. L'interprétation est celle de Pughe : Except equity
nothing caii be caUed plain. C'est un contre-sens; il faut com-
prendre : // n'y a qu'un bouclier, c'est l'équité. Le sens donné de
plaine n'est donc pas nettement établi. Il n'y a de sûr que celui
de bouclier. Aes n'a rien cà faire avec ais, eis, flancs, côtes, et
aussi lattes : ais est un dérivé de la même racine que asen, côte
et latte. Il est donc fort difficile de se prononcer par le gallois
seul sur l'étymologie de aes. Il a le sens de protection, défense
dans le composé aesfa, endroit de refuge. Quel rapport a cet
aes, nom commun, avec notre aes ? Est-ce même le même mot ?
Il n'est pas inutile de remarquer que le bouclier gallois, à
l'époque même où on employait aes pour le désigner, paraît
avoir été arrondi; il est qualifié, en effet, assez souvent de
rhûdawr, dérivé de rhod, roue.
Il 3' a un composé avec car- fort répandu en Bretagne, c'est
Carniacs que l'on prononce aujourd'hui Car-vçs ou Car-ves. Le
second terme est niaes = niagos, champ.
Le composé signifie champ, territoire, vraisemblablement des
parents ou de la parenté. C'est un composé analogue à quevaise,
=^co-maes. Il me paraît probable que Car-aes a le même sens que
Car-maes. Cette hypothèse deviendrait une certitude si on adop-
tait l'explication que je vais proposer d'un terme encore cou-
rant en vannetais. Je ne la hasarde qu'avec quelque hésitation.
Il s'agit du mot maraes (prononcez mares ou mares^ que donne
Cillart de Kérampoull {L'Arnuryè) dans son Dict. breton-fran-
çais, au mot champ; le mot a le sens de grand champ.
Il existe dans ce sens encore, d'après des renseignements qui
me sont fournis de divers côtés. Dans certains endroits on
prononce maies, ce qui n'a rien de surprenant, étant donnée
la valeur de r dans certains cantons. Si le mot est celtique,
comme il en a l'air, il serait composé de mar, grand, forme
faible de inâros ou affaiblie de mor (cf. mar, si, tellement, en
comique et breton = gallois mor, avec le même sens et la même
origine), et li'aes. Qu'est-ce que aes} Vraisemblablement, dans
ce cas, un mot à dérivation analogue à mag-os, ma^-es-, venant
de la même racine que ag-ro-s, champ. Il est possible que ce
294 ■^- ^'^f^-
mot ait caractérisé d abord un terrain d'assez grande étendue et
ouvert, peut-être entouré d'un iort talus, peut-être de forme
plus ou moins arrondie. Dans ce cas, on s'expliquerait le sens
de bouclier donné au gallois acs. Hciil aJjcs aurait désigné tm
chemin uni, fortement constitué et défendu.
Parmi les noms de lieux comiques, il y a un Marrais qui pour-
rait être identique à notre mares, mais je ne le connais que par
Bannister; son orthographe et sa prononciation ne sont pas
sûrs.
Il est naturel que dans un composé comme Hent-ahès, le
second terme ait été pris pour un nom propre et, à cause de
-es, pour un nom de femme.
M. Ferdinand Lot ne doute pas que la véritable forme du
nom de la peuplade en question ici ne soit Osisinii. J'avoue en
être moins sûr que lui. A tout prendre (v. Holder, Altcelt.
Sprachsh.), la forme qui parait la plus recommandée par les
auteurs est Ossisiiiii. Il y a d'autres variantes, notamment celle
de Oxismii, Oxiiiii (à côté d'Ossismii dans la Not. Gall.); la
vie de Ermeland donne Oxiiiiensi. Si on rapproche ces variantes
de Oximensis {ÏHiénwis, diocèse de Séez), Oxina (Villiers-le-
Morhier, en Eure-et-Loir; v. Holder, ilnd.), Oxomensis, dérivé
de *Oxama, Uxama (en Espagne; aujourd'hui Osiiia); si on se
rappelle que Ouessant, situé en tace de l'extrémité du territoire
des Ossismii, s'appelait authentiquement Uxisaina, on arrive à
se demander si la forme exacte ne serait pas Oxismii. Qu'eût
donné en breton une forme Oxisma ou un adjectif OxisDios,
forme gallo-romaine traitée par les Bretons ? Elle eût donné
Oisma et ensuite Oism, et peut-être Oes, plutôt que oem. Mais oes
accentué fut resté oes ou tout au plus devenu oas. L'explication
que j'ai donnée de Eiissa = Uxisama en passant par Uchsam,
Ossam, n'est pas exacte. Uxisama, Oxisama, a donné suivant
la phonétique des mots latins ou gallo-romains empruntes par
les Bretons (cf. croes =^ crnx') . Oysama, Oysama; oyi-, n'étant
pas accentué, a donné régulièrement os-, d'où Ossam (prononcez
ôssai') et la torme actuelle Eussa (ôssa). L'explication à'Achm,
aujourd'hui ach par Osismi est encore plus fautive; d'ailleurs,
il est évident que Co:{ castell ach n'a rien à faire avec le civitas
Ossismorum . Il est intéressant de constater aussi la sincérité
Carhaix, Maraes, Osimii, Uxisjma. — Caer, Car, Ker. 295
du doublet Uxaiiiis. Les Ouessantins s'appellent, en cftet, en
breton, Eussantis; les Bretons ont donc trouvé, à leur arrivée,
une forme Uxaiit- qui a évolué en oysant-, puis assaut-, laquelle
a reçu la terminaison usuelle -is, indiquant les habitants d'un
pays.
II
Car, Ker ci le recul de la langue hrctonne.
On croit communément que la langue bretonne a reculé
brusquement vers le xi'^-xii^ siècle de tout le littoral Nord depuis
le Couesnon jusqu'un peu au delà de Saint-Brieuc, à l'intérieur
des bords du Meu et de la Vilaine, de Rennes, Redon, jusqu'aux
environs de Loudéac, Rohan et Elven. Je l'ai moi-même écrit.
Les explications de ce phénomène sont assez différentes, quoique
tout le monde soit d'accord pour en faire remonter la cause
première aux ravages des Scandinaves, à leur domination pen-
dant trente années en Bretagne au x^ siècle et par suite à
l'émigration d'une notable portion de la population breton-
nante. L'émigration n'explique rien. Nous savons, en effet, que
la partie de la Bretagne où on parle encore breton a été tout
aussi éprouvée. Ce sont surtout les chefs, les nobles qui ont
émigré, comme le disent formellement des documents contem-
porains. Il n'y a qu'une explication possible : c'est que cette
émigration a tellement affaibli l'élément bretonnant dans la
partie du pays où il y avait encore un fort élément de langue
romane, que le roman a fini par devenir prépondérant et étouffer
assez rapidement la langue bretonne. J'ai établi que même en
zone bretonnante, les Bretons ont vécu assez longtemps dans
bon nombre d'endroits avec des Gallo-romains. Certains noms
de lieux le prouvent, par exemple Séné aux portes de Vannes;
on dit, pour un habitant de Séné, un Senegôw, en breton (dans
le français de Vannes, un Scnago), ce qui met hors de doute
que primitivement le nom de Séné devait être Senacuni. Pour
qu'il soit arrivé à Séné, il faut que jusqu'au vii^-viii^ siècle, on
ait parlé roman au bourg de Séné. On peut en dire autant de
296 J. Loth.
Redené auprès de Pontscorff, évidemment le même nom que
Radcnac, également dans le Morbihan. Berné, près Faouët,
paraît bien remonter aussi à un Bcniacuiii. Dans le vocabulaire
breton, il y a des emprunts dits français qui sont vraisembla-
blement des mots du roman local, par exemple un certain
nombre de mots qui montrent ca- initial, non transformé en
che-. A ce propos, il n'est pas sans intérêt de remarquer que
Grandchamp, près Vannes, devrait être écrit Grandcamp; on
prononce, en effet, en breton Gr-gamp pour Gren-camp, Gran-
aamp = *Grandi-campo.
Maintenant, le recul a-t-il été aussi brusque qu'on l'a dit?
Une étude rapide du cadastre de la zone Sud-Est du territoire
anciennement bretonnant m'a prouvé nettement qu'il n'en
était rien. La côte Est du Morbihan est encore à peu près in-
tacte, excepté du côté de la Roche-Bernard; toute la pénin-
sule guérandaise, en un mot la côte Sud entière, n'a perdu
le breton que très lentement. On sait que dans la 'péninsule
guérandaise on parlait encore breton tout autour de Batz, il y a
peu d'années. Un des critériums les plus simples est de relever
les car et les ker, surtout en correspondance avec les noms en
-eue et -ec.
Dans la zone où le breton a brusquement reculé au xi^ siècle,
peut-être au xii*, on a car; dans les communes où le breton
ne s'est éteint qu'à l'époqu.' moderne, on a her. De plus, les
noms mêmes en car ne sont pas nombreux dans la première
zone; dans plusieurs communes, à part quelques noms très
anciens de villages, le cadastre est entièrement français ; dans
les communes, à Kcr, le cadastre est en grande partie breton.
La raison de la prononciation car, c'est qu'anciennement l'accent
était très fort sur a dans càer, comme en gallois et en comique,
et Ve s'entendait peu. En zone bretonnante, càer a passé par
caer, kear, ker et, en léon, par keer, kear, avec a très atténué.
Voici des communes à car, dans le Morbihan : Caden, Molac,
Pluherlin, Malansac, Guillac.
Le cadastre est à peu près entièrement français (je n'y trouve
même pas de car), à Thchillac, Rochefort-en-Terre, Saint-
Congard, Saint-Grave, Saint-Jacut, La Polaric, Saint-Vincent,
Saint-Perreux, La Gacilly, Carentoir, La Chapelle-Gacelin,
Carhaix, Maraes, Osimii, Uxisama. — Caer, Car, Ker. 297
Cournon ; Les Fougerets, Glenac, Quelneuc, Saint-Martin,
Tréal, Saint-Laurent.
Au contraire, des ker l\ : Camoel, Férel, Marzan, Penrestin,
Saint-DoLi}', Questembert, Lauzac, Noyal-Murzillac, Penerf,
Péaule, Elven (en partie bretonnant, il y a peu de temps),
Trédion.
Les communes de la côte qui ont perdu le breton, dans le
Morbihan, sont encore en petit nombre et ne se trouvent guère
que dans le canton de la Roche-Bernard, c'est-à-dire au delà de
la Vilaine- Mais là encore, il est clair, par le cadastre, que le
breton a disparu à l'époque moderne. Au contraire, dans
l'intérieur, dès qu'on arrive vers les confins de l'arrondissement
de Vannes, dans le canton de Rochefort-en-Terre même, on
est en zone très anciennement française. Je n'ai pu encore étu-
dier l'arrondissement de Ploermel ; mais il n'y a guère de doute
pour moi que dans toute cette zone, le breton n'ait disparu de
très bonne heure. Dans les anciens évêchès de Dol, Saint-Malo
et la plus grande partie de Saint-Brieuc, il en a été de même.
Ceci n'est qu'une esquisse. Le sujet a besoin d'être traité en
grand détail. J'y reviendrai prochainement. Un fait historique-
ment important en ressort, c'est que la partie Sud de la Bre-
tagne a été beaucoup plus fortement bretonnisée que l'intérieur
et la côte Nord. Ceci explique que toute la lutte contre les
Francs ait été menée par les Bretons de Browerec, fortement
établis dès le vi^ siècle à l'Est de Vannes et dans toute la
péninsule guérandaise. Cette zone a joué dans le niaking of
Britanny un rôle analogue à celui du Piémont en Italie. Cela
rend aussi vraisemblable l'assertion d'Einhard, que les Bretons
insulaires se seraient établis d'abord sur le territoire des Cirrio-
solites et des Veneti. Il est frappant, en outre, que dès la
deuxième moitié du v^ siècle, les Bretons, situés sur la Loire,
aient pu envoyer 12000 combattants à l'empereur Anthémius.
Dernièrement, le D' Topinard et le D' Collignon, d'après
des statistiques anthropologiques font du Morbihan, de toute
la côte particulièrement, un îlot doUchocéphale et blond. Avec
leur façon simpliste de traiter l'histoire, ils en ont conclu que
les Morbihannais étaient des Belges; ils triomphent en citant
Strabon qui fait en effet des Vénètes des Belges. L'erreur de
298 J. Lotli.
Stuibon est due à une méprise et à une fiiusse cartographie.
S'il y a réellement une différence entre les Bretons vannetais
et les autres, elle est due sûrement à la densité de l'élément
immigré. J'avoue que les statistiques de MM. Topinard et Col-
lignon sont en contradiction avec mes propres observations,
surtout en ce qui concerne la couleur des yeux et des cheveux.
Sur ce point, la question sera prochainement élucidée. Je fais,
en effet, procéder, en ce moment, à une enquête complète sur
la couleur des yeux et des cheveux dans les écoles primaires
des deux sexes de toute la Bretagne.
Un avis à ceux qui s'occuperaient de Ker. Il a été et il est
encore de mode, par bretonnisme, de donner le nom de kcr- à
des maisons et châteaux en territoire français. C'est ainsi que
j'ai relevé à ma grande stupeur, Ker-EncJos, à Dinard et dans le
cadastre de Malansac : Ker-MOBLOT ! !
J. LOTH.
APPENDICE A CARHAIX: CAIR, CATHIR, CASTRA
Dans l'article ci-dessus, l'équation caer ^= castra n'implique nullemen
dans ma pensée que caer sorte de castra ; il y a simple équivalence de sens
et aussi, dans un grand nombre de cas, superposition. Les Brittones ont
incontestablement transcrit castra par caer, de même que les Anglo-Saxons
par ceaster. On le voit même pour les mêmes lieux ; par exemple Chester était
à l'époque romaine Castra et porte encore en gallois le nom de Caer.
C^ns mes Mots latins, p. 95, j'ai indiqué que caer ne pouvait sortir de
castra d'après la phonétique brittonique. Il est également impossible de faire
sortir de castra l'irlandais cathir et tout aussi impossible de ramener caer à
cathir ' et à une forme celtique commune.
Foy {Indogerm. Forsch., 1896, p. 326-327, d'après Planta, Gr. osk. und
u. D., p. 422-424) a tenté une autre explication: castrttni viendrait de ciit-
trôm et cathir de *cat-rcx. Cette solution est peut-être satisfaisante pour
l'irlandais ; à coup sûr, elle est inadmissible pour le brittonique. Si nous
supposons une forme assez invraisemblable en elle-même, *cal-rex, nous
I. Le géi\\\.\{ sethar pourrait justifier calhair s'il venait de *svcslr-os, mais
ce peut être un fait d'analogie d'après hrdthar, màlhar.
Carhaix, Maraes, Osimii, Vxisama. — Caer, Car, Ker. 299
aurons en gallois: cadr; en vieiix-bretoii, il en serait de même. En moyen
breton, on aurait eu ca~r.
J'avais proposé, comme une hypothèse désespérée (Mots latins, p. 95),
une forme celtique '^casra qui se serait confondue par suite de la ressemblance
de sens et de son avec castra ; mais castra n'eût donné vraisemblablement
que carr. On ne peut, en effet, invoquer ici teîr = *tesr-es, pedeir = *qetesr-cs,
ni chivaer = *svesr ' ; \& processus n'est pas clair, à cause de l'irlandais, on a
à compter avec svesôr, tesor-es. De plus, la voyelle devant -sr-, dans ces
deux derniers exemples, est palatale. Enfin, si -sr- semble bien se réduire
à -rr-, il n'est pas sûr que -dt- intervocalique donne, au moins en irlan-
dais, une s assimilable à ;• : casair, grêle, peut remonter à kass-ri venant
de kad-tri.
Je ne vois aucun moyen sûr de se tirer d'affaire avec caer. Peut-être faut-il
abandonner tout parallélisme avec castra. On pourrait songer à un dérivé
de kag : gallois, breton cae, champ clos de haies ou talus, gaulois caiiiin =
*cagio-n. Le sens est très satisfaisant.
Le vieux haut allemand hag est donné une fois avec le sens de nrhs -, évi-
demment ville entourée de remparts. Une forme hdg-ro- ou kag-rd- donnerait
régulièrement en gallois et breton cair, puis caer. Il est sûr que / dans cair
représente un son spirant. Pour l'irlandais, dans ce cas, il faudrait le sup-
poser emprunté au brittonique ; cathir serait une graphie de cair : th inter-
vocalique, même en vieil irlandais, était vraisemblablement, surtout devant
une voyelle palatale, réduit à /;.
Une fois le mot cahir, cathir acquis, il a été naturellement traité comme
un nominatif et, dans sa déclinaison, il a suivi l'analogue de iiathir, na-
thiach, etc.
J. LOTH.
1. Il me semble que svesor a dû être accentuée au nom. sg. comme
brdthir, gall. brazued et au pluriel comme brâtèr-es, gall. brodyr ; cf. gall.
chwtor-ydd, anc. *chivyaii'r ^^*svesâr-es, svesôr-es.
2. Kluge, Etym.Wort., VI« éd., à hag.
SOME ROUGH NOTES ON THE
PRESENT PRONONCIATION OF CORNISH NAMES
The présent pronunciation of Cornish phice-names is not
altogether a safe guide to the old pronunciation, because of
late years there has been considérable altération, owing to the
spread of « éducation », whereby the « London twang »,
taught in the Board-School training collèges as standard
English, is every where gradually superseding the old local
pronunciations. The same influence tends to make people
think it correct to pronounce names as they are spelt, without
regard to traditional contractions, or the older sounds of the
letters. Still, a good deal may be learnt from the mouths of
old people, and from the spellings ofwordsof whose dérivation
there is no doubt, especially when, as is frequently the case,
thèse spellings were phonetic English représentations of Cornish
sounds, adopted while the old language was still in use.
The vowel sounds heard at présent seem to be :
1. — A. I. â, the Sound of «/ in air (without a trilled r)
is represented by a with a mute e following the closing con-
sonant or in an open syllable by a. This is heard in words
compounded with glas (blue or green), pras (a meadow) and
others, e. g. PolgIà~e, Hallage, Chyprà:^e, Trebrà:(e, etc. Educa-
ted people pronounce this vowel as ay in may, but the à, the
natural elongation of à, as in man, is heard in the mouths
of old people. It is the long a of Scottish Gaelic and North
Welsh.
2. à, as in luan. This is represented by a, with the letter
tliat follows it sometimes doubled or else without an e mute
after it, e. g. Hàlvcan, Baldhii, Trcvânyon, Angârrack.
Some roiigh Noies ou thc Pronunciation of Cornish liâmes. 301
3. à as in father, the long^of South Welsh, is almost unk-
nown, except when followeJ by r, and in tlie words in which
it is used in standard English the modem Cornish generally
give it the à sound described above. Thus father, cal m, calf
arc pronounced fairther, càirm, cairf, with the r untrilled.
4. â of Old Cornish sometimes, but rarely, became aiu (as
in thaiiî) in later Cornish. Thus \ve find bras, great, written
brao^e, brau::^, brau^e, and its superlative brossa or brau:^a, and
als, diff, is written aul~ by Boson. This is the long a of Irish
Gaelic. It is found in Cornish names in the case of zvariha
(meaning, higher^, with is sounded zuawtha, and in other cases
of a foUowed by // or r.
IL — E. I . ê, the sound of ay in fiiay is generally represented
by ai or ay, with or without an e mute in the case of a closed
syllable, e. g. Tremaim (tre = dwelling, nién = stone). Some
timesa^ with the e mute after theclosingconsonant, represents
this sound, but generally that is meant for à. Occasionally ea
is pronounced é, especially in an accented open final syllable,
e. g. Tredrea.
2. ë, as e in men, is represented by c, sometimes with the
consonant doubled, e. g. Tregenna.
III. — I. I. /, as ee in see, is represented h\ ea or occasio-
nally, ee, e. g. Halvear, Halvean, Porthmear, Wheal, Pentreatb,
Portreath, but old people often sound ea as ay in iiiay, even
in English words.
2. î, as / m pin, is represented by / or y, the latter generally,
but not always, in unaccenced syllables, e. g. Trevérhyn,
Porthméllin. In Pelynt, Bochym (pron. P'iint, Bochim) the
accent is on the y, but usually an accented y is pronounced as
l in jnine, e. g. Bonython, and in words compounded wiih
chy, house, the y has usually the same sound, e. g. Chy-an-
Dowr (a suburb of Penzance) but sometimes the y represents
a short ;, as in Chypra^e (in Morvah), which is pronounced
like a combination of the English words Chip-ràise (or rairse).
Sometimes the sound of î in mine is represented as in English
by /, with a mute e after the consonant, or, with a single con-
sonant foUowed by a vowel, e. g. Pentire, Pencalinick.
IV. — O. I. ô varies between 0, as in bone, and the a of
Revue Celtique, XXIV. 21
502 Hem y Jcnncr.
ail. Probabl}' English influence is gradually substituting the
former for the lutter, which was probably the older Cornish
value of t'. The sound of ô in hone is usual for a final oiv,
especially when unaccented. There is indeed the same uncer-
tainty about oiu that there is in English (cf. boiu, arcus and
boiu, flectere or knoiu and now). Generally in any case except
an open final syllable ow is pronounced as in now.
2. ô, as 0 in on, is represented as in English, and unlike
English, it never in an accented syllable represents the obscure
vowel, as in London.
V. — U. I. fi, the Sound of oo in moon, is generally written
00, as in English, e. g. Goonhilly, Halwoon (pronounced
Hàlôon). The English l'i, as in tune, is represented u or eiu,
e. g. Dnpath, Carnsew, Uny, Ustick or Ewstick, etc.
2. //, as // ïn full, bull, is hardly found at ail. The short u
of Cornish names is generally the obscure vowel, as // in until,
e. g. Dimheved, Gidval, Ludgvan.
Rarely u is pronounced î, e. g. Luxûlyan, which is sounded
Luxillyan (the first u being the obscure vowel).
3. The French il sound of Old Cornish and of modem
Devonshire English does not exist in Cornwall now, except
on the borders of Devon. This sound had changed to / (repre-
sented by / or eè) beforê Cornish ceased to be written, e. g.
/;^ or tees for tus, etc.
The consonants hâve generally the same value as in English.
G is usually hard even before e and /, its English soft sound
being represented by dg or y . Thus :
Hard g sound : Tregeniber, Tregelles, Polgear.
Soft g sound : Penjerrick, Ludgvan, Poljew, Cadgiuith.
There is some doubt occasionally as to the sound of s or ^,
especially before a thin vowel. Thus Carnseiu(at Hayle) wdiich is
probably either black rock or dry rock (more probably the latter,
for the rock is certainly not black) is usually called Carnjeiv;
Trebel:^ue (formerly a manor of the Arundels in St Columb
Minor), used to be called Tribbyjéw (with the accent on the
last syllable) by old people thirty years ago. But s representing
an old Celtic d or t after ;/ or / is rarely/;, but is usually s or
occasionally by assimilation with a sonant which follows ;(.
Some rougli Notes on the Pronunciation of Cornish nanus. 503
Thus Nans {jiant = vallev) is sometimes written Kance, and
the onl}^ case I can think of in which its s lias changed to/is
Nanji^el (= Nans isal) in St Levan.
Th, especially when it follows a consonant, tends to disap-
pear. This is very common in the case of the word portb,
harbour or creek : which becomes por, per or p'r, e. g.
Bosporthennis (pro. Bosp'réunis), Porthcuel (pro. Porcitel),
Porihscatho (pro. Porscatho). Th serves for both db and th.
There is a strong tendency in the Cornish pronunciation
of EngHsh to turn / into ë, thus et ednt or tednt = it isnt. Also
to divide the long ê (ay in may) into îu (eea or eeïi, the last
being the obscure vowel, as u in untiï), and to sound 0 as aw
in saw. Thus, I received the following sentence on asking my
way to a certain crellas (« bee hive hut ») in Zennor.
« Dhës édn't naw way té Bosp'rennis. Yoo dé gaw 'long
dh' lee-ûn, tell yoo dé cùm t'a gee-ùt, an'dhén yoo dé gaw
owt'pon a crawft an' dheeùr et tes. Aw, naw, dhés ednt naw
way^ »
[In this sentence the open c (in té = to, dé = do) is sounded
as in the French de, le, nie, & the same sound is given to the
indefinite article a.]
In Cornish names, as well as in English words as sounded
in Cornwall, there is a tendency, stronger even than in English,
to turn ail unaccented vowels except /(and sometimes even that)
into the obscure vowel, especially in closed final syllables.
Liidgvan, Poi-thcuel, Angarrack, Trevanyon, are sounded Lûjûn,
Porkéu'ûl, Angàniïck, Trevànyûn. But a final en is often soun-
ded ïn, or an. Thus I heard, at a Cornish railway station, a
man say to the booking-clerk « whàn àr'ee gawûn té gee us
ar teckûts 1 » for « When are you going to give us our tickets ? »
It should be noted that you, when it follows a verb or a
préposition, becomes ee (/) or perhaps rather its short sound
(for in thèse cases it is usually made an enclitic) like the final
y in tarry, Mary, Sec.
I. In proper English spelling : « This isnt no way to Bosporthennis.
You do go along the lane, till you do corne to a gâte, andthen you do go
out upon a croft and there it is. Oh, no, this isn't no wav ».
504 Henry Jenner.
Y when followed by a vowel is usually a consonant, like
the German j, but there is an exception in the case of words
compounded with Yon, when it means Job)i. Thus Lanyon, in
Madron (where the Knights of St John had some property) is
called Lan-\un, or Lanine (the y as / in mine, or the nine as
the Enghsh numéral nine), though young people are now
taking to call it Lan-yôn, with the consonant y. Simihirly Ma-
ra:^ion, which is Marha~ Yon (or the Market of [King] John) is
sounded Mû rrai-yon, or Màrra-xyon, from which arose a theory
that the word was Hebrew and was 'V^TOÇ (the Bitterness of
Sion), and a home of exiled Jews, which of course is nonsense.
The stress accent of Cornish names préserves a sensé of
their dérivation. In words compounded with tre, pol, peu, ras,
car, lan, bal, wheal, chy, park, porth, nans (or nan), carn, hal,
gooti, gweal, hos, and other monosyllabic nouns, as well as
dissyhables such as triga, ireva, &c., the accent is always on
the quaUfying word, whether itcomes after one of thèse nouns,
or (as is rarely found) before one. Thus : Trevéar, PoJglàxf,
Pen:;ànce, Rosevéar, Carlyon [prob. Castra Le.gionitm. This is
another case of y not being a consonant before a vowel],
Lanéasî, Baldhû, Wheal Vôr, Chytàn, Por[th]îréaîb, Nansniéer,
Carnjéw, Halvéar, Goonvéan, Bosiuàrîh, etc. Héudrea (old
house) has the accent on Hen, which is the adjective.
If the qualifying word has more than one syllable the accent
is almost invariablyon the penultimate; Tregcnna, Polgwàrra,
PencaUnick, etc., unless that syllable happens to be the article
an or a préposition, such as war. Croiusanwrà , Tyiuardréath,
Chyandôiur , etc.Two of thèse lastare often written with hyphens
between the component parts, Crows-an-Wra Chy-an-Doivr.
In words that are not compounds the accent is almost always
on the penultimate, and I hâve knovvn this applied even to
« foreign » names. Thus, there was a Wesleyan minister at
Hayle some 20 years ago whose name was Kennedy, a Scottish
(Galloway) name accented on the first syllable, but he was
generally called « Mr Kenéddy ».
On the contrary when Cornishmen leave Cornwall the
accentuation of their names often changes in a çieneration or
Some roiigh Notes on thc Pronunciation of Covnish naines. 305
two. Thus, Iknewof a St Columb man named NajikivcU, with
the accent on the second syllable^ who went to Australia and
settled there, and his son, whom I hâve met, was called and
even called himself Nànhivell, with the accent on the first
syllable. Similarly there is a Mr Rosevear of my acquaintance,
who is of the second génération away from Cornwall, and is
always called Rosevear, not Rosevear. Yet in Cornwall no one
ever misplaces the accent even on a name that he has never
heard before. There seems to be an instinctive understanding,
a sort of ghost of the old language still hovering around its
old habitation.
I know of one curions apparent exception to the rule of
stress accent, and I believe it to be a remarkable instance of
the persistence of tradition. Penwith, a district extending from
about Camborne to the Lands Ead, is always called Pénwith,
not Pcmuith. I think it was once Pen-emuith, the headiand of
ash-trees, which abound therein, and thc old meaning has
survived in the accentuation.
Occasionally a final g sound is shown to be hard by the
insertion of a u before the e mute which is used to lengthen
the preceding vowel (as in the English wor as plaque, vague, etc.).
Thus in Trevagiie, the last syllable, vague, is pronouncedexactly
like the English word of the same spelling, but this is rare,
and is only found in East Cornwall.
The real place in which to study pronunciation is the
Lands End district (West Penwith), in the parishes of Stives,
Towednack, Zennor, Morvah, St Just, St Levan, St Buryan,
St Paul, Gulval, Madron, St Erth and Ludgvan, where the
names offields, farms, houses, creeks and coves and hills are
mostly descriptive and are in the latest form of Cornish,
which there is only just out of reach.
I was staying in Zennor last summer, and noticed that the
country people there pronounced the compounded place names
as though they quite understood their component parts.
Sometimes I think they really did, for I am sure they knew the
différence of meaning between vear and vcan, or luarlha and
wollas.
Henry Jenxer.
UNE ANCIENNE GLOSE IRLANDAISE
Il y a 33 ans, je publiai dans le i^'' volume de la Revue Celtique
(p. 58, 59) une courte notice sur un manuscrit du viii' siècle,
de la Bibliothèque impériale de Vienne, côté 16, d'origine
irlandaise, provenant de Bobbio, et contenant dans sa pre-
mière partie le texte latin de Probus et dans la seconde celui
d'Eutyches, accompagné de gloses, dont quelques-unes en vieil
irlandais. La notice reproduisait trois de ces dernières gloses,
insérées aux feuilles 57.58 du manuscrit. L'une d'elles, placée
sur le mot prurio, à la feuille 58% ligne 16, était grattée ^
Toutefois, malgré le grattage, par l'inspection directe et répétée
du ms., contrôlée sur une bonne épreuve photographique, je
pus lire assez distinctement incrhigiiii.
M. W. Stokes qui, deux ans plus tard, publia les trois gloses
irlandaises de ces feuilles et deux autres de la feuille 64^, avait
cru pouvoir lire (tout en déclarant que la y et 4^^ lettre étaient
obscures) ménaigim, répondant à l'irlandais moderne mianui-
ghim « I long for », dérivé de niîan « désire »-.
D'autre part, M. Zimmer, après avoir également consulté
une photographie de la feuille 58^ du manuscrit et s'appuyant
sur l'autorité de Br. Guterbock, lisait meraigim et rattachait ce
mot à l'irlandais moderne mear « concupiscence, lust » du
1 . Transcription de la ligne 1 6 : rrcsAGio salio sepelio stabilio micturio
(gl. MICTUS) PRURIO (gl. *merbigim) PARTURIO (gl. PARTUS) HAURIO (gl.
HAusTus) iNRETio (traces de lettres effacées sur ce mot) sentio gestio
UESTio EFFiGio (corrigé EFFUGio, recte effutio, Keil. Gr. Lat., V, 451)
MOLLio bul[lio]. — La remarque de Keil « vestio omittit B[obiensis codex] »,
comme on voit, est erronée.
2. V. W. Stokes, Goidelica^, 51, 52.
Une ancienne glose irlandaise. P7
Dict. de O'Reilly^ Cette leçon a été reproduite dernièrement
par M. Ascoli, qui l'a rapprochée du mot nieracht a excite-
ment », cité, d'après O'Donovan, dans le supplément de
O'Reilly^
A mes yeux, ces deux leçons ne cadrent pas avec les traces
d'écriture laissées par le grattoir. Les deux premières lettres de
la glose et les trois dernières, soit me. . .gini, peuvent être lues
aisément et ne sont pas contestées. La troisième, faisant partie
du groupe er, est identifiée par sa comparaison avec d'autres r
écrits dans la même page, notamment avec le r de la glose
irlandaise airect qui est de la même main, et avec ceux du
groupe ER des mots uerbum tertiae, etc. La cinquième est sans
doute /; cette voyelle est ici postulée par la désinence verbale
qui la suit; elle est en outre indiquée par l'étroit espace qui lui
est réservé. Le seul doute possible porte donc sur la quatrième
lettre que MM. Stokes, Zimmer et Guterbock ont lue a et que
j'ai lue b. Le grattage de la glose, opéré horizontalement,
ayant effacé, d'après ma supposition, le point de jonction de la
tige perpendiculaire du h avec la panse de cette lettre, on a
pu, par suite d'une illusion d'optique, prendre cette panse
pour un a, et le sommet de la tige pour un accent un peu
déplacé à droite (c'est ainsi que je m'explique Vé accentué de
ménaingim lu par M. Stokes) ou pour une trace de l'ancienne
écriture du palimpseste (Guterbock). Mais en comparant bien
attentivement ce qui reste de cette lettre avec les b écrits sur la
même page du manuscrit, on est amené à reconnaître que la
lettre effacée est réellement un b. C'est ainsi qu'elle vient encore
d'être lue par M. le P"" J. Karabacek, directeur de la BibHothèque
de la Cour de Vienne, et par M. le D'' R. Béer, secrétaire de
la même bibliothèque, qui ont bien voulu m'aider de leur
expérience paléographique. Quant à moi, j'ai examiné le ma-
nuscrit et l'épreuve photographique bien des fois et à de longs
intervalles et il m'a toujours été impossible d'y lire autre
chose que merbigim.
1 . V. H. Zimmer, Gîossae hibcrnicae e codicibiis lVii\iburgensi CavoUsrnhensi
aliis, etc. Berolini, 1881, p. 228.
2. V. Ascoli, Glossarium palaeo-hibernicum, ccclxxvii.
5o8 C. Nigra.
Convaincu de l'exactitude de cette leçon et cherchant à
découvrir une connexion sémantique entre elle et le latin pru-
Rio,- j'avais hasardé tout d'abord, dans la notice précitée, la
supposition d'après laquelle, par un changement de la consonne
initiale (comme dans ben, mnà, muai, etc.), nierbigim aurait pu
représenter un *bcrbigi)n « ferveo » et se rattacher à bcrbaim
« COQ.UO », néo-irl. hearbhaim « I boil », etc. Après la publi-
cation de ma notice, je ne tardai pas à reconnaître que le chan-
gement phonétique susénoncé n'est pas admissible dans ce cas
et que d'ailleurs ferveo est encore autre chose que prurio.
Mon explication était donc fausse. Mais la leçon mcrbigini n'en
restait pas moins vraie. Seulement elle ne pouvait pas passer
comme une traduction irlandaise du latin prurio. Dès lors,
comment l'expliquer ?
Il y a longtemps que je crois avoir trouvé la bonne solution
et c'est bien tardivement que je me décide à en faire part aux
lecteurs de la Revue Celtique où le mot à déchiffrer a paru pour
la première fois.
La glose placée sur prurio ne peut être lue que iiwrbigim,
comme je l'ai lue, ou meraigim, comme l'ont lue MM. Guterbock
et Zimmer. Il s'agit d'établir laquelle des deux leçons est la
vraie. Tout d'abord on doit remarquer que les quelques gloses
irlandaises contenues dans le manuscrit qui est sous nos yeux
représentent toujours la traduction fidèle du mot latin sur lequel
elles sont placées (baritona, gl. ettorsondi, curia, gl. airect, etc.).
Il paraîtrait donc, au point de vue sémantique, qu'il faille hre
meraigim, puisque le substantif irlandais werar/;/ « excitement »,
cité ci-dessus, peut faire supposer l'existence de ce meraigim
avec la signification approximative de prurio, tandis que îiier-
bigim n'a rien à faire avec le verbe latin. Mais alors, si la glose
est juste, pourquoi l'a-t-on grattée ? Et, qu'on le remarque
bien, le grattage est intentionnel, ainsi qu'il est démontré par
le fait que la glose grattée se trouve placée entre deux autres
gloses restées intactes. D'autre part, le mot merbigim, que je
persiste à lire dans le manuscrit, n'a aucun rapport sémantique
avec prurio. C'est un verbe dénominatif du vieil irlandais,
issu de me\i^rb « putris, pourri, flasque », et il doit signifier
PUTREO, c'est-à-dire toute autre chose que prurio. Mais
Une ancienne glose irlandaise. 309
c'est précisément ce putreo qui doit fournir le mot de
l'éniorme^
Le glossateur irlandais avait mal lu ou mal compris le texte
latin. Cela se voit parfois dans les gloses irlandaises du viii^ et
du ix^ siècle. Au lieu de prurio, il avait lu ou compris putrio
(graphie irlandaise de putreo) et avait en conséquence écrit
sur prurio la traduction irlandaise de putreo, qui est en effet,
comme on vient de le dire, inerbigim. S'étant aperçu de l'erreur,
le glossateur lui-même ou un lecteur irlandais qui eut après
lui le manuscrit dans ses mains, gratta la glose irlandaise qui
ne convenait pas à prurio. Seulement le grattage ne fut pas
assez complet pour la rendre illisible.
La signification de merbigim = putreo procède de celle du
mot déjà cité i}îe[i]rb (*mervi), gallois nienv, « putris, flac-
ciDUS », dont les gloses de Milan présentent une forme parallèle
en fonction d'épithète ou de synonyme de « cadavre » : dunaib
merbib .i. dunaib corpaib marbaib (fuxeribus), 65 '^4 ; iunammerbi
À. MORTUA coRPORA (fuuera) 113^8 (cf. lat. morbus morbidus,
it. niorbido, ladin miervi, ail. miïrbe, aha. marawi, etc.).
L'explication que je soumets au jugement des lecteurs de la
Revue Celtique est, je crois, rationnelle; mais elle n'a pas le
caractère de la certitude. On pourra donc contester l'interpré-
tation que j'ai donnée du mot merbigim. Mais quant à ce mot,
je suis sûr, autant qu'on peut l'être, qu'il a été écrit sur le
manuscrit comme je viens de le transcrire ici.
C. NiGRA.
I. pulrio n'est pas seulement une graphie irlandaise, il faut l'admettre
pour expliquer le provençal poirir et le français pourrir (Kœrting, Latei-
nisch-roinaiiisches JVôrterbuch, i^e édition, p. 587; cf. Schuchardt, Z)t'/- Voka-
lismus des Vulgàr-lateins, t. I, p. 272 et suivantes. — Note de la rédaction.
LES DOUZE JOURS SUPPLÉMENTAIRES (GOURDE-
ZIOU) DES BRETONS ET LES DOUZE JOURS DES
GERMAINS ET DES INDOUS.
Je dois à mon ami, M. Fr. Vallée, dont tous les amis du
breton connaissent, en Bretagne, le dévouement et la compé-
tence, une communication des plus intéressantes et, à mon
avis, des plus importantes au sujet des gourdeiiou ou gourdei-
siou bretons.
Le père Grégoire de Restrenen écrit, dans son dictionnaire,
au mot mois, au sujet de goiirdeiTJou : « Les dou:{e premiers
jours de janvier, ar goiirdeziou, ar gourd i^^ioii, de gour, mâle, et
de dezjoii, jours, id est, les jours mâles, sur l'opinion qu'a le
peuple que la qualité de ces douze premiers jours de l'an dénote
celle des douze mois. »
M. Vallée m'apprend que cette tradition existe toujours en
Cornouaille ; seulement, ce ne sont plus les douze premiers
jours de janvier qui servent de pronostics, mais bien les six der-
niers jours de décembre et les six premiers de janvier. Ces jours
présages portent en Haute-Cornouaille le nom de titennaou (au
sg. titen : eun diten).
Dans le Goele (toujours d'après M. Vallée), gourdeio s'em-
ploie pour désigner les jours supplémentaires de la gestation
d'un animal: ne ht prcst ar vuc'h d'alan ; oourdeio c'b a ganli
pcr givech, la vache n'est pas prête à vêler; elle a toujours des
jours (de gestation) supplémentaires'. A Ploubalanec, on dit
beau war e c'hourdeio, être à toute extrémité^.
1. Mot à mot, des jours supplcuicittaircs vont avec elle cijaqtie fois .
2. En trégorois, l?eas[ gant e dalaiv, être avec les sillons du bout.
Gourdeziou. 3 1 i
Le sens Je goiir-dei^iou ^ est clair d'après ce qui précède ; il
signifie nettement jours en plus, jours supplémentaires. Le mot
titenn est évidemment idjentique au gallois titen, bout de la
mamelle. C'est sans doute une expression métaphorique indi-
quant qu'il s'ajoute quelque chose au chiffre rond. Les Bretons
voyaient l'année lunaire sous la forme d'un cercle auquel
venaient s'ajouter comme un petit bout, les douze jours 2.
Ces douze jours (du 25 décembre au 6 janvier, ce qui repré-
sente la tradition la plus ancienne) sont identiques aux fameux
Zwôlften des Allemands qui, également, vont du 25 décembre
au 6 janvier >. Depuis longtemps, on a rapproché les Zwôlften
des Allemands des dou^e nuits sacrées des Lidous. L'opinion
la plus répandue jusqu'à ces derniers temps était qu'il y avait
là un essai préhistorique d'égaler l'année lunaire de 354 jours
avec l'année solaire de "^GG jours. Weber-^ croit que la con-
naissance de l'année solaire est venue aux Indo-Européens par
les Babyloniens. Dernièrement, Tille (Yule and Christmas
their place in the Germanie year, 1899), dont je ne connais
l'ouvrage que par Schrader, a soutenu que ces 12 jours étaient
le temps sacré entre Noël et l'Epiphanie. Ce qui a beaucoup
contribué à donner un certain poids à la théorie de Tille,
c'est que jusqu'ici ces 12 jours étaient connus seulement chez
les Germains et les Indous. Or, les voici découverts chez les
Celtes. De plus, comme les Indous, comme chez les Germains,
ces 12 jours ont un caractère nettement payen. Chez les Ger-
mains et les Indous, il s'y mêle des traditions mythiques.
De plus, et cela ruine irrévocablement la théorie de Tille,
gour-de~iou signifie nettement, sans qu'il puisse y avoir d'é-
chappatoire, jours en plus, jours supplémentaires.
Comme Weber, je suis d'avis que nous avons affaire ici à
une tradition indo-européenne; l'année solaire a dû être connue
1. L'interprétation populaire, yo^ri mdlcs, vient d'une confusion a.vcc goiir,
homme.
2. Le pis est, en breton te~, vannet. teh, gallois teth = iïtta. L'origine de
titen ne me paraît pas sûre. Il a pu y avoir emprunt à l'anglo-saxon tit,
mais ce n'est pas prouvé.
3. Schrader, Reatlexicon, Jahr., p. 391.
4. Omina uud Portenta, p. 388. IndischeSludicn, XVII, 224; d'après Schra-
der, Realtcxicon, p. 392.
512 J. Loth.
des peuples indo-Européens, suivant toute apparence, par les
Babyloniens et je vois dans ces jours supplémentaires un effort
pour accommoder l'année lunaire indo-européenne à l'année
solaire'. Les Indo-européens devaient être voisins des Babylo-
niens à l'Est,
En passant, je ferai remarquer que Tille dénie toute notion
indigène de l'équinoxe chez les Germains, parce que les mots
en usage paraissent traduits du latin aequinocHum (v. h. a.
chennaht, ags. efennihl'). Or, l'équinoxe est bien connu des Bre-
tons et des Gallois et les mots en usage n'ont rien à faire avec
aeqninoctium : bret. kehidell, keidell, kede^ = kebede:^^ ; gallois
cybvdedd. Tous ces termes sont dérivés de : breton kebed, kebeit,
gallois cybyd = *cO'Seti-, d'égale longueur.
J. Loth.
I. Ainsi s'expliquerait le fait bizarre que le mot irl. n» = *n'vi signifie
lune, tandis que le sanscrit ravi-, arm. arcv signifie soleil (cf. Stokes, A'. Z.,
XXV, 596).
UN PASSAGE REMARQUABLE
DU CALENDRIER DE COLIGNY
Un travail de M. Loth communiqué aujourd'hui même à
l'Académie des Inscriptions par M. d'Arbois de Jubainville a
pour sujet une curieuse survivance du calendrier celtique dans
la Bretagne moderne. Les douze jours qui vont du 26 décembre
au 6 janvier sont connus sous le nom de goiir-de:jou « jours
en plus », sur-jours et représentent apparemment les douze
jours qu'il fallait ajouter à une année lunaire de 354 jours
pour obtenir une année tropique de 365 jours et une fraction.
Il était intéressant de rechercher comment le calendrier de
Coligny avait tenu compte de ces douze jours supplémentaires.
J'ai eu l'occasion de montrer ici même que tous les deux ans
et demi on intercalait un mois de trente jours, ce qui fait bien
douze jours supplémentaires par an. Il y a donc là une certaine
analogie entre le calendrier de Coligny et le vieux calendrier
breton. Autre rapprochement: les gour-de::;^iou sont les douze
premiers jours de l'année bretonne qui commençait à Noël. Le
mois bissextile du calendrier de Coligny est au commencement
du semestre et non comme notre jour bissextile, à la fin d'un
mois quelconque.
La dernière analogie est encore plus frappante. Dans son
Dictionnaire françois-celtique (1732), Grégoire de Rostrenen
(p. 632) nous apprend que les douze jours des gour-de^iou ont
la vertu des douze mois correspondants de l'année ^
I. Il signale V opinion qu'a le peuple que la qualité de ces dou:(e premiers jours
de l'an dénote celle des dou^e mois. Dans la littérature brahmanique (Schrader,
Real-h'xicon, I, p. 191), ces jours sont das Abbild des kommcndcn Jahres,
5 14 Seymoiir de Ricci.
Voici le mois intercalaire du calendrier de Coligny tel qu'il
est donné en tète de la neuvième colonne.
10
CIALLOSBilS
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]mman-m-m-xiii
]lat ccclxxxv
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Lacune d'environ cinq lignes.
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V
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VI
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VII
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Un passage remarquable du Calendrier de Coligny.
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40
45
VIII
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VIIII
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il
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XI
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XII
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XIII
D AXAC • AxMB
XIIII
Ht
D OGRONV
XV
D AMB Q.VT
Voici maintenant la liste des mois du calendrier de Coligny :
Giamon, Simivis, Equos, Elemb (ou Elembiii), Edrini, Canths,
Samon, Duman, Riiiros, Anacan, Ogron, Cutios. Nous ne savons
pas, à vrai dire, si l'année commençait par Giamon ou par
Samo)i qui sont très probablement le mois d'hiver et le mois
d'été.
Il n'est pas difficile de voir que cette liste se retrouve assez
exactement deux fois et demie dans les noms qui accompa-
gnent les trente jours du mois intercalaire. Les noms de mois
paraissent être au génitif.
I
16
ANACAN
2
[d]v
MAXXI [dvJmAX
17
OGR
3
[riv
]ri Jvrivriax
18
Q\'T
4
AXAG
19
GIAMONI
5
[ogJro
20
SIMIS
6
21
Q.VTIO (il fuidrait eq.vi)
7
22
ELEMBI
8
23
AEDRINI
9
24
CAXT
10
el[embi]
25
SAMOX
II
edri[ni]
26
DVMX
12
caxtl[ ]
- /
RIVRI
13
SAMOXI
28
AXAC
14
DVMAXXI
29
OGRONV
15
RIVR
30
Q.VT
j i6 Scymotir de Ricci.
Dans le calendrier de Coligny chaque jour du mois interca-
lant parlait donc le nom d'un des trente mois qui suivaient. La
superstition que Grégoire de Rostrenen signalait en Bretagne
au xviii'' siècle et que connaît aussi la littérature brahmanique,
existait donc déjà en Gaule au premier siècle de notre ère.
Une survivance aussi remarquable ne sera pas sans étonner
les sceptiques ; il paraît difficile de ne pas en admettre l'exac-
titude.
Seymour de Ricci.
17 juillet 1903.
LE CANDETUM GAULOIS
Par Columelle, De re rustica, livre I, c. r, § 6, et par Isidore
de Sévilie, Origines, I. XV, c. 15, § 6, nous savons que les
Gaulois avaient une mesure de surface rurale qu'ils appelaient
candetuiii. Candetum, pour cantetum, est un dérivé du nom de
nombre gaulois *canion « cent ». Le candetum était un carré
dont le côté, comme nous l'apprtnons par Columelle et Isidore,
était long de cent cinquante pieds romains; ce côté consistait
donc en un multiple par cent d'une mesure gauloise de lon-
gueur égale à un pied romain et demi. Or, le pied romain et
demi c'est la coudée, cubitus en latin % égale à quatre cent
quarante-quatre millimètres; le pied romain vaut o"', 296 dont
la moitié este", 148 qui, ajoutés à o"',296=:o"\444.
La coudée qui explique ainsi le candetum rural des Gaulois
rend compte également de la lieue gauloise. On sait que la
lieue gauloise, leuga, égalait un mille romain et demi 2. Le mille
romain, c'est mille passus et chaque passus = cinq pieds; le
mille romain contient donc cinq mille pieds; par conséquent,
la lieue gauloise contient cinq mille coudées ou cinquante fois
le côté du candetum rural gaulois. Le passus romain vaut i"',48,
le mille romain i 480 mètres, la lieue gauloise i 480 mètres
plus 740 = 2 220 mètres. Or, 2 220 mètres ■= o"',444 x 5 000
et aussi 44", 4 (côté du candetum) x 50.
1. Vitruve. 1. III, c. i, § 7. Le correspondant grec, -f^/j;. est de deux
centimètres plus long que le cubitus.
2. Voir les textes réunis par Alfred Holder, Altceltischer Sprachschati,
t. II, col. 197, 198.
Revue Celtique, XXiV. 22
3i8 H. iVArbois de Juhainvilk.
A côte du ùiiulcluiii rural les Gallo-romains avaient, suivant
Columclle et Isidore, un candeium urbain dont le côté égalait
cent pieds romains, soit 29'", 60 au lieu de 44™, 4- Son intro-
duction paraît avoir été le résultat de la conquête romaine.
Les Romains construisirent en Gaule un grand nombre de
villes nouvelles: Augusta, Aoust (Drome); Augusta, Aoste
(Isère); Augusta Suessionuni, Soissons; Augusta Viromanduo-
rum, Vermand ; Augusto-bona, Troyes ; Augusto-dunum, Autun ;
Augusto-duruiu, Bayeux ; Augusto-magus, Senlis ; Augusto-neme-
tuiii, Clermont-Ferrand ; Augusto-ritum, Limoges ; Caesaro-
dunuvi, Tours; Caesaro-viagus, Beauvais; Julio-bona, Lille-
bonne ; Julio-magus, Angers. De là, par une sorte de transaction,
l'introduction d'un candetuiu urbain, multiple du pied romain,
tandis que pour la mesure des champs, on conservait l'antique
candetum gaulois, multiple de la coudée, comme la lieue gau-
loise, supplantée par le mille romain au Sud de Lyon.
H. d'Arbois de Jubainville.
CHRONIQUE
SOMMAIRE : I. Quatre chansons irlandaises sur l'été et l'hiver publiées par M. Kuno
Meyer. — II. Un volume de vers bretons par M. Emile Ernault. — III. Les poèmes
de Taldir (Jaffrennou). — IV. Etude de M. arthur-C.-L. Brown sur le roman
d'iwain par Chrétien de Troyes. — V. A variant of the gaelic Ballad of the Mantle,
par M. F. N. RoBiNsoN. — VI. Une histoire galloise de loup garou éditée par
M. George Lyman Kittredge. — VII. Morgain la fée ou étude sur les fées dans les
romans de la Table ronde, par Miss Lucy Allen Paton. — VllI. Traduction an-
glaise par Miss ANTONiA Meyer du mémoire de M. H. Zimmer sur l'église celtique en
Grande-Bretagne et en Irlande. — IX. Introduction à l'étude comparative des langues
indo-européennes par M. A. Meillet. — X. Vie de saint Germain l'Armoricain par
M. Baring Gould. — XI. Quinzième livraison de /'Altceltischer Sprachschatz de
M. A. HOLDER. — ■ XII. Critique par M. Whitlev Stokes du Glossaire des Ancient
Laws of Ireland composé par M. R. Atktnson. — Xlil. Les Hautes Chaumes des
Vosges, par M. Pierre Boyé. — XIV. Mort de M. Louis Duvau. — .XV. Incendie de
la bibliothèque de M. Henri Zimmer. — Postcriptum. Corrections par M. Vendryès d
la chronique de la livraison précédente.
I
M. Kuno Meyer vient de publier à Londres, librairie David N'utt, une
jolie brochure intitulée : Four old irish Soiigs of Sumiiicr and Winter. De
ces quatre poèmes irlandais qui paraissent remonter au ix^ siècle ou aux
premières années du x^, l'un célèbre le début de la belle saison :
« Premier mai ! Voici le beau temps, sa couleur si noble. Les merles
« chantent toute leur chanson dès que le jour a lancé son premier rayon. »
« Le coucou gris à la voix éclatante crie : Salut, noble été. L'amer mau-
« vais temps s'arrête en route; les branches, poussant dans les bois, lui
« barrent le passage », etc.
Les trois autres poèmes ont pour sujet l'hiver. Le dernier commence ainsi :
« Toujours le froid ! La tempête est plus grande que jamais, chaque
« sillon brille, c'est une rivière ; tous les gués sont pleins d'eau et changés
« en lacs. »
Le texte irlandais est accompagné d'une traduction anglaise et un glos-
saire termine le petit recueil.
II
Notre savant collaborateur, M. Emile Ernault, si connu jusqu'ici comme
^20 Chronique.
linguiste et comme lexicograplic, vient de publier un volume de poésies '.
Ses vers sont joliment tournés, mais il a beau faire ; à chaque pas le gram-
mairien apparaît à côté du poète. D'abord une préface, dont le texte français
mis au bas des pages est accompagné de deux traductions, Tune à gauche
en dialecte de Tréguier, l'autre à droite en dialecte de Vannes; on y lit,
p. xviii : « L'orthographe bretonne, qui est très supérieure à celle qu'on suit
« en français, est fondée sur la phonétique. Chaque lettre garde toujours le
« même son : g et s ne se prononcent pas y, -. » Voici la traduction en dia-
lecte de Tréguier :
An doare skriva en hreioneg a ^o kaJs givellûc'h eget an hini a ve^ heiiUhet en
galleg ; ar ~oniou a :^o a ren anean ; pep liieren a lùr ataii an heicJep iiii ; g ha
s na vent nepret lavaret cvel j na z.
« La manière d'écrire en breton est beaucoup meilleure que celle qui est
« suivie en français ; les sons, c'est ce qui la règle ; chaque lettre garde
« toujours le même [son] : ^ et i ne sont jamais dits comme / ni \. »
La traduction vannetaise n'est pas aussi littérale :
E brehoneg ne skriiièr ket èl ê galleg, mes éleih gtieJ, rak pep lihèrcn e gon\
ataii èl ataù. Ehé ne vé laheit giiéb erhet g de gon\ èl ], pê s èl z.
« En breton, on n'écrit pas comme en français, mais beaucoup mieux,
« car chaque lettre se prononce toujours comme toujours. Ainsi on ne met
« jamais g pour prononcer comme /, ou s comme -. »
Plus loin, cette leçon de grammaire continue.
Les deux traductions en vers bretons qu'on trouve souvent en regard l'une
de l'autre au-dessus du texte français sont très instructives ; ainsi, page 67,
en dialecte de Vannes :
Hui e er hetan e ^a.
Hiniu aharh èr gèr ma.
« Vous êtes'le premier qui vient aujourd'hui dans cette ville-ci. »
Mais en trécorois, p. 66 :
C'houi, 'nie^^an, eo ar chenta.
'Antre hidiv er gaer-uia.
« Vous, dit-il, êtes le premier qui entre aujourd'hui dans cette ville-ci. »
En vannetais, le superlatif ketan = ketan = *kintiisamos (?) « tout premier »
I. Giver-{iou, sonioii ha niarvaiUou brei^oneh ha galleh gant toniou. Barz ar
Gouet. « Poésies bretonnes et françaises avec un conte en prose et airs
notés par Emile Ernault », Saint-Brieuc, Prudhomme, 1903, in-i8, xxi-293
pages. Barz ar Gouet, parce que le Gouet arrose les Côtes-du-Nord.
Chronique. 521
a perdu 1'// qui précédait le / et a gardé sous forme d'« un débris de l'w de
la dernière svllabe ; le trécorois chenta =^ kenta a consers'é 1'» suivi de / et
n'offre plus aucune trace de l'w. Le vannetais hiniu « aujourd'hui » nous
met sous les 3'eux r« de l'irlandais indiu qui est le même mot ; le correspon-
dant trécorois hidiv doit être rapproché du gallois beddyn', où cet n fait
défaut.
III
Les poèmes de Taldir (ironx. d'acier) ', c'est-à-dire de M. François Jaffrennou,
sont écrits avec verve et un vrai talent, mais sans les préoccupations scien-
tifiques dont M. Ernault ne peut se séparer. Les traductions du breton en
français ou du français en breton faites par M. Jaffrennou ne sont pas tou~
jours littérales. Je prends à la page 147 :
Enor d'ar re a ^oiig hepred
GxL'iskamanchou ar Vretoiied
Ar c'botirii hag ar boudriou.
« Honneur à ceux qui portent toujours
« Les vêtements des Bretons
« La ceinture et les guêtres. »
Voici la traduction de M. Jaffrennou :
« Honneur aux hommes qui portent toujours les costumes des Bretons,
« les larges braies et les guêtres. »
Larges braies se dit bragou bra^ et non goiiris ; j'allais ajouter que gouri:^
étant masculin, il faut dire ar gotirii et non ar c'hoiiri:^: mais M. Vallée,
dans sa grammaire, contredisant LeGonidec etTroude, dit que goitris peut
être considéré comme masculin ou féminin indifféremment.
Je passe à la page 171 :
1 . Me anve:( eur goulmik
2. Dindan ar c'boajoti,
3. Uhel eo be nei'^ik
4. Ha teo ar boujou
5. Kouhkotide me am euz esper
6. Da gaout an doare
7. Da c'boiinid be c'balon tener.
8. Ha d'bi c'baoïit d'in-me.
I. Paris, Champion, 1905, in-i8, xxvii-426 pages.
52 2 Chronique,
Voici Li traduction littérale :
1. Je connais une petite colombe
2. Sous les bois.
5. Haut est son petit nid,
4. Et touffues [sont] les branches.
5. Cependant i'rtf espoir
6. De trouver la manière
7. De gagner son cœur tendre
8. Et de l'avoir à moi.
M. JatTrennou a traduit comme il suit :
1. Je connais une petite colombe
2. Sous les bois ;
3. Haut placé est son nid,
4. Et touffues les branches.
5. Cependant je far^fe l'espoir
7. De gagner son tendre cœur
8. Et de l'avoir à moi.
Cette traduction, d'une part, supprime le vers 6, d'autre part, ajoute au
vers 3 un mot « placé » qui manque dans le texte breton, et au vers 5 elle
substitue le verbe « garder » au verbe « avoir ».
M. Jaffrennou donne à côté de ses poésies quelques traductions galloises
et gaéliques. A la suite de la pièce bretonne dont nous venons de donner la
première strophe, on trouve une traduction galloise par M. Gwynn Jones
et une traduction en gaélique d'Ecosse par Miss Ella Carmichael.
M. Gwynn Jones traduit vers par vers; mais, sur les huit vers de la
strophe que nous venons de citer, un seul est un calque exact du vers bre-
ton correspondant : Uche! yiv ei iieithig rendant le breton Uhel eo he neiiik ;
sauf quelques mots, comme v cbalon dyiter, en breton he chahn teiier, la plus
grande partie de la traduction galloise se tient étymologiquement fort loin
texte breton: ainsi le vers 5, Kotûskoude me am eu\ esper, « Cependant
j'ai espoir, » devient en gallois Etto mi a gadivaj hyder « Cependant je garde
espoir » ; c'est un exemple propre à démontrer la distance qui existe entre
le breton et le gallois.
Si l'on passe au gaélique d'Ecosse la différence est bien plus grande. Miss
Ella Carmichael traduit bien, mais voici ce que deviennent sous sa plume
gaélique les quatre premiers vers de la strophe bretonne : Is aithne domh
calman's a chaille mhor, agtis Iha a nead fo mheaitgan craoib mor ard. Littéra-
lement : « Est connaissance à moi colombe qui est en forêt grande et est
« son nid sous branche d'arbre grandement haut. » Il faut certaines con-
naissances linguistiques pour arriver à reconnaître dans le gaélique aithne
une racine indo-européenne qui est dans le breton anve^, et, quant au
reste, sauf caïman « colombe « et nead « nid », tous les substantifs
et les adjectifs employés par Miss Ella Carmichael sont étymologiquement
étrangers au texte breton.
Chronique. 32^
Si le but que s'est proposé M. Jaffrennou est de montrer combien les
langues néo-celtiques modernes s'écartent les unes des autres, ce but est, ce
nous semble, atteint.
IV
M. Arthur C. L. Brown, aujourd'hui professeur à l'Université de Wis-
consin, a été reçu docteur en philosophie à Harvard University en mai 1900.
Le sujet de sa thèse était une étude sur l'origine du roman d'Ivain par
Chrétien de Troves. Cette thèse, revue et corrigée, vient de paraître dans le
tome VIII des StiuUes and Notes in Phihlogy and Literature, et, comme tirage
à part, elle forme un volume in-8 de 147 pages intitulé: huain, a Study in
the Origins of Arthurian Romance. Une grande partie de ce travail est con-
sacrée à l'analyse des textes épiques irlandais qui racontent un voyage dans
l'autre monde. Ces textes, principalement le Serglige Conciilainn, nous offrent
le prototype de la légende d'Iwain. Telle est la conclusion à laquelle arrive
M. Brown et il paraît difficile d'en contester l'exactitude.
Un des récits, qui nous donnent la peinture des mœurs à la cour du roi
légendaire Arthur, nous parle du manteau que seule pouvait revêtir une
femme réellement chaste : ainsi ce manteau servait à éprouver la vertu des
dames. Malheureusement le plus grand nombre d'entre elles, malgré les
plus énergiques efforts, ne parvenait pas à s'envelopper dans ce magique et
rebelle vêtement.
L'exposé de leurs humiliantes tentatives faisait partie du cycle de la Table
ronde, en France, au xii= siècle 1 ; vers le xv^, il pénétra en Irlande et prit
place dans le cycle d'Oisin, mais sous une forme abrégée : au lieu de neuf
cent vingt-deux vers français, soixante-seize ou quatre-vingt-quatre vers
irlandais seulement. Au xvi^ siècle, ce récit était parvenu chez les Gaëls
d'Ecosse et nous l'y trouvons dans le livre du doyen de Lismore, où il est
transcrit avec une notation phonétique non conforme à l'orthographe tradi-
tionnelle 2. Une copie écrite suivant la méthode ordinaire a été conservée
également en Ecosse dans le manuscrit 54 d'Edimbourg, xviiie siècle 5.
1. Une édition du texte français par M. F. -A. Wulff a paru en 1885 dans
la Romauia, 14e année, p. ^58-380.
2. Thomas Mac Lauchlan et William F. Skene, The dcan of Lisinore's
Book, Edinhurgh, 1862, p. 51-52 du texte, p. 72-74 de la traduction. —
Campbell, Leahhar na Feinne, London, 1872, p. 13g. — A. Macbain et J.
Kennedy, Reliquiae celticae..., left bv..., A. Cameron, Inverness, 1892,
p. 76-80. — • L. Chr. Stern, Zeitschrift fiir Celtische Philologie, t. I, 2« livrai-
son, 1896, p. 296-500.
3. A. Macbain et J. Kennedy, Reliquiae Celticae... left by... A. Cameron,
Inverness, 1892, p. 116-118.
^24 Chronique.
En Irlande, le plus ancien manuscrit où ce poème se rencontre date de
1628, il appartient aux Franciscains de Dublin. Il a été signalé en i.SSy par
M. H. Zimmer dans les Nouvelles savantes de Goettingen. M. E. Clir. Stcrn
a publié en i8g6 la leçon de ce manuscrit '.
M. F.-N. Robinson, professeur à Harvard University, Cambridge, Massa-
chusetts, États-Unis d'Amérique, vient de fliire paraître une brochure de
15 pages intitulée: A variait l of tbe gaelic Ballad of the Matitle. C'est un
tirage à part du recueil intitulé Modem Philologx, vol. I, no i, juin 1905.
On y trouve, d'après un manuscrit appartenant à Harvard University, une
rédaction en quarante-six strophes de quatre vers chacune, tandis qu'il y a
seulement dix-neuf strophes dans le manuscrit des Franciscains de Dublin,
vingt et une dans le livre du doven de Lismore et dans le manuscrit 54
d'Edimbourg. Lems. de Harvard date de 1842. Une des principales variantes
consiste en ceci. Dans le manuscrit des Franciscains et dans le manuscrit 54
d'Edimbourg, la femme d'Oisin est une de celles qui tentent l'épreuve du
manteau et qui ne peuvent venir à bout de mettre ce vêtement terrible. La
strophe qui, en racontant cet essai infructueux, atteste la honte de cette
grande dame, manque dans le livre du doyen de Lismore et dans la rédaction
plus récente que publie M. Robinson.
VI
Un autre tirage à part fait, comme le précédent, aux Etats-Unis d'Amé-
rique, est intitulé Arthur and Gorlagan et a pour auteur M. George Lyman
Kittredge, c'est un extrait des Stiidies and Notes in Philology and Literature,
t. VIII, p. 149-275.
L'objet est l'histoire d'un loup garou, c'est-à-dire d'un homme changé en
un terrible loup. La croyance au loup garou était comnume en Bretagne au
moyen âge. La légende de saint Ronan ou Renan nous apprend que ce
pieux personnage fut accusé d'avoir pris la forme d'un loup et d'avoir mangé
des moutons et un enfant après s'être ainsi métamorphosé 2. Une légende
qui repose aussi sur la croyance au loup garou apparaît dans les poésies de
Marie de France. C'est le lai du Bisclaveret 5, YxstzBhiigarvet, participe passé
d'un verbe dénominatif formé sur blei^^aro, plus anciennement hh'i:^arv
K loup méchant ». BIei:(garvet signifiait « devenu méchant loup >^ 4. Cette
expression est d'origine bretonne.
Le Bisclaveret de Marie de France est un chevalier qui, de temps en temps,
1. Zeitschrift fur Celtische Philologie, t. I, 2^ livraison, p. 301-302.
2. Voir sur ce sujet la publication du père De Smedt analysée dans la
Revue Celtique, t. XI, p. 242-243 ; cf. Lobineau, Les vies des saints de Bre-
tagne, Rennes, 1725, p. 42 ; Albert Le Grand, La vie ...des saints de la Bre-
tagne Annorique, 1637, p. 131 ; édition Thomas et Abgrall, 1901, p. 206.
3. Édition donnée par Roquefort en 1820, tome I, p. 178-201.
4. Cf. G. de Rostremen, Dictionnaire françois-celtique aux mots ^aro« et
loup garou.
Chroniijue. 325
se rendait dans un bois, y déposait ses habits dans une cachette et se chan-
geait en loup, puis revenait prendre ses habits et la forme humaine. Il eut
l'imprudence de révéler à sa femme son secret, la femme fit prendre les
habits par un amant et, le malheureux loup étant par là condamné à rester
loup toute sa vie, elle épousa l'amant. Mais le loup qui, sous forme d'ani-
mal sauvage, avait conservé l'intelligence de l'homme, sut obtenir la bien-
veillance du roi qui lui fit rendre ses habits, par conséquent la forme humaine.
Ce récit n'est pas la seule rédaction française du conte breton ; le lai de
Melion en est une autre '.
En outre, M. Kittredge a trouvé à Oxford, dans le manuscrit B 149 de
la Bibliothèque Bodléienne, xiv^ siècle, un récit légendaire analogue rédigé
en latin, mais d'origine galloise ; il s'agit d'un roi que sa femme change en
loup et cela au moven d'un procédé magique indiqué par le trop confiant
époux; puis elle se marie avec un amant. Mais, comme chez Marie de
France, l'époux malheureux recouvre plus tard forme humaine.
De ces récits, M. Kittredge rapproche la rédaction irlandaise traduite par
M. Larminie aux pages 10-30 de ses IVest-irish Folktales-; la femme y
transforme successivement son mari en corbeau, en vieux cheval, puis enfin
en loup, mais ce loup redevient homme.
M. Kittridge signale sept éditions de cette rédaction irlandaise, outre
l'édition de M. Larminie.
Nous avons donc quatre rédactions du conte du loup garou, deux sont
françaises, une est galloise, une dernière est irlandaise. M. Kittredge étudie
et compare entre elles les variantes de ces quatre rédactions et recherche
leurs sources.
VII
Les dames anglaises qui s'occupent de littérature celtique, Eleanor IluU
et lady Gregory, ont une rivale américaine, Miss Lucy Allen Paton qui a
obtenu à Harvard University, Cambridge, Massachusetts, le titre de docteur
en philosophie pour une thèse intitulée Mor^ain la fée, a Stiidx in the Fairy
Mytbohgy of the Middle Ages. Cette thèse, déjà rédigée en mai igoo et depuis
remaniée, a paru trois ans plus tard avec un titre légèrement différent ; Studies
in the Fairy Mythology of Arihurian Romance. C'est un volume in-8° de xi-288
pages qui est en vente à Boston, librairie Ginn and Co.
Suivant l'auteur, qui étudie les divers passages du cycle de la table ronde
où apparaît Morgain, cette fée est identique à laMorrigan de la « Seconde
1. Le lai de Melion a été publié en 1832 aux pages 43-67 du volume
intitulé : Lai d'Jgnaurés en vers du douzième siècle, suivi des lais de Melion et de
Trot. Ce volume avait pour auteurs Francisque Michel et Monmerqué. Une
analyse du lai de Melion a été insérée en 1856 par Paulin Paris dans le tome
XXIII de l'Histoire littéraire de la France, p. 65-66.
2. Ce volume a paru en 1893 à Londres, librairie Elliot-Stock.
;26 Chronicjue.
Bataille de MoytLira », Cath Maige Tured ' ; ce n'est pas une fille de la mer,
morigéna, c'est une déesse qui, de l'autre monde, vient, quand il lui plaît,
exercer sa puissance dans le monde des humains. Miss Lucy Allen Paton
la considère comme identique à Anna, fille d'Uther Pendragon et sœur
d'Arthur-; et l'Anna des textes gallois ne serait autre qu'J;/a ou Anu,
mère des dieux irlandais ?. Le double n d'Anna serait dû à l'influence d'un
nom propre bien connu dans le monde chrétien, celui de sainte Anne.
Outre Morgain, l'auteur s'occupe aussi de la dame du lac et de Niniane
et, contrairement à la doctrine de M. John Rhys, dont elle adopte souvent
les enseignements, elle ne croit pas que ces deux fées doivent être consi-
dérées comme deux aspects différents de la même figure mythique qui serait
Morgain 4. La politesse française exige qu'on donne toujours raison aux
femmes, quand même on est convaincu qu'elles ont tort. Mais j'ai, moi, la
mauvaise habitude de dire toujours ce que je pense et la fréquentation qu'en
ma qualité de celtiste j'ai eue avec M. Heinrich Zimmer donne souvent à ce
que je pense une forme un peu brutale. Je dirai donc que M. John Rhys
me semble avoir dit la vérité.
Quoi qu'il en soit de ce détail, l'étude de Miss Lucy Allen Paton me
semble très sérieusement travaillée et fait honneur tant à elle qu'aux profes-
seurs américains dont elle a été l'élève.
VIII
La Revue Celtique, t. XXII, p. 554-356, annonçait, il y a deux ans, le
savant mémoire intitulé « Église celtique », Keltische Kirche, et où, dans la
Realencyclopacdie fiir protestantische Théologie und Kirche, t. X, p. 204-243,
M. H. Zimmer avait exposé les origines de l'église chrétienne dans les Iles
Britanniques. Une élégante traduction anglaise de cette œuvre érudite a été
récemment publiée par la librairie David Nutt. C'est un joli volume in-8°
de XV- 1 3 1 pages intitulé : The celtic Church in Britain and Ireland by Heinrich
Zimmer, professor of celtic Philology in the University of Berlin, translated by
A. Meyer. L'auteur de la traduction est Mlle Antonia Meyer, sœur du savant
professeur de Liverpool, M. Kuno Meyer, si connu des lecteurs de la Revue Cel-
tique, sœur aussi de M. Edward Meyer, professeur à l'Université de Berlin,
auteur de travaux fort remarquables sur l'histoire de l'antiquité. La division
1. Revue Celtique, t. XII, p. 128, article de M. Whitley Stokes.
2. John Rhys et J. Gwengvryn Evans, The Tcxt of the Bruts front the
Book of Hergest, p. 180, dernière ligne. — Galfridus Monumontensis, His-
toria regum Britanniae, VIII, 20, édition Giles, p. 153. — Le roman de Brut
par Wace, vers 9053 ; édition Le Roux de Lincy, t. II, p. 30. — -John Rhys,
The arthurian Legend, p. 22.
3. Glossaire de Cormac, chez Whitley Stokes, Three irish ghssaries, p. 2,
6; et dans la traduction anglaise, p. 4, 17; cf. Côir anmann, dans Irische
Texte, t. III, p. 288.
4. Cf. Arthurian Legend, p. 348.
Chroni(jue. 527
du texte en paragraphes, une table correspondant à ces paragraphes et d'abon-
dantes manchettes facilitent les recherches dans ce volume. M"e Meyer a mis
en note les renvois aux sources, tandis que M. Zimmer avait intercalé ces
renvois dans sa rédaction. Elle a souvent traduit en anglais les textes latins
que M. Zimmer avait insérés dans son mémoire en leur conservant la saveur
de la langue originale. Beaucoup de gens apprécient peu, pour cause, cette
saveur érudite. Le petit volume anglais de M"'' Meyer trouvera probablement
plus de lecteurs que la savante composition allemande.
IX
M. iMeillet vient de faire paraître à la librairie Hachette un volume plus
gros que celui de M'ie Meyer, xxiv-434 pages in-80. Le titre est: Introduc-
tion à Vétiide comparative des langues indo-européennes. Cet ouvrage est l'œuvre
d'un linguiste éminent ; on ne peut lui donner trop d'éloges et il fera faire,
nous l'espérons, en France de grands progrès à l'étude de la grammaire
comparée. Le celtique y apparaît souvent. Le directeur de la Revue Celtique
regrette de ne pas l'y rencontrer davantage. Ainsi, p. 64, M. Meillet dit que
s initial se change en /; dans plusieurs langues, dont le brittonique, il donne
des exemples de ce changement dans trois langues pour le mot qui signifie
vieux et il oublie le brittonique hen. P. 66, parmi les langues qui perdent
1'^ intervocalique, il ne cite ni l'irlandais ni le brittonique. P. 78, il donne
une liste des langues chez lesquelles persiste Vi consonne initial, il ne parle
pas du brittonique, par exemple du gallois ieuanc et du breton iaouank
« jeune » ; pour plus amples détails, voyez Whitley Stokes, Urkeltischer
Sprachschati, p. 222-223. P- ^5) ligne 2, à côté du gallois gwerthyd « fuseau »,
M. Meillet aurait pu citer l'irlandais /er/a5, même sens. P. 91 et 354, j'aurais
désiré voir le vieil irlandais arco « je demande », rapproché du sanscrit
prcchdti « il demande ». P. 361, en regard du lituanien derva « bois de
sapin », on aurait pu mettre le gaulois dervo- « chêne ». P. 363-364, le
breton iod « bouillie », en gallois uwd, en irlandais /'//;, suppose un primitif
ijito-, dérivé de la même racine que le latin iîis, le sanscrit ju/j, le vieux slave
jucha et le lituanien jù.s::^è « préparation de viande avec une sauce ». Nous
terminerons par deux remarques : P. 84, ligne 19, au lieu de déa, dieu, lisez
dia. P. 89, l'autorité d'Ausone, de Rutilius et de Sidoine Apollinaire ne me
paraît pas suffisante pour établir que Ve à' aremoricus soit long; toutes les
voyelles de cet adjectif étant brèves, il fallait allonger la seconde ou la troi-
sième pour le faire entrer dans un vers hexamètre. Ces observations critiques,
toutes de petite importance, ne peuvent diminuer en rien la valeur du beau
livre que nous devons à M. Meillet.
X
^L s. Baring Gould, dont la Revue Celtique a plusieurs fois déjà annoncé
les travaux hagiographiques, a envoyé à la rédaction de ce périodique une
brochure de vingt pages traduite de l'anglais en français et intitulée : Vie de
3 28 Chronujuc.
saint Germain VaiDioricaiit, cvcque et confesseur. Il s'agit d'un saint resté
jusqu'ici peu connu et que généralement on confond avec saint Germain,
évêque d'Auxerre, 418-448. Saint Germain l'armoricain aurait été évèque
de Tilede Manvers 447 (Gams, Séries episcoporum, p. 197). C'est lui que des
textes irlandais appellent Mo-Garman ou Mo-gorman, d'autres Garmon ou
Gorman. 11 était, dit-on, lîls d'un breton nommé Restitutus et de Liamain,
sœur de saint Patrice; son père habitait à l'Ouest de Q.uimper entre Pen-
mark et Cap Sizun.
XI
La quinzième livraison de VAltcdtischer Spracbschati de M. Alfred Holder
vient de paraître. Elle comprend les colonnes 1 537-1792 du tome II et va
de Se-iana à. Tchnnitm. Cette publication si utile et qui représente un travail
si considérable approche aujourd'hui de sa fin.
XII
La Revue Celtique, t. XXIII, p. 96-99, a rendu compte des tomes V et VI
des Ancient Laivs of Ireland. Elle a constaté le grand service rendu aux études
celtiques par M. Atkinson, auteur du tome VI, qui est tout entier occupé
par le glossaire des cinq volumes précédents. Il ne se suit pas de là que ce
glossaire soit parfait. Aucun glossaire ne l'est, et, plus un glossaire est con-
sidérable, plus nombreux sont ses défauts.
On sait quelle a été l'histoire -du Totiiis Latiniialis Lexicoii de Forcellini,
1771 ; la troisième édition, terminée en 183 1, contient, dit-on, cinq mille
mots de plus que les précédentes et dix mille corrections. Le nombre des
additions et corrections nouvelles est aussi fort considérable dans l'édition
malheureusement inachevée qu'a donnée Vincent De Vit, de 1858 a 1892,
en dix volumes au lieu des quatre de l'édition princeps. Et aujourd'hui, en
Allemagne, ce grand travail est recommencé. Nous voyons paraître le
Thésaurus linguae latinae éditas auctorilate et consilio acadeiniarinii quiuque ger-
manicarum.
Le Glossariiiw inediae et iiifimae latinitatis de Ducange a une histoire ana-
logue.
Nous avons déjà parlé, p. no, de la critique que M. Whitley Stokes,
dans la Zeitschrift fiïr celtische Philologie, t. IV, 2^ livraison, a faite du glos-
saire de M. Atkinson; il y a relevé: i" 83 omissions; 2" 1 1 3 mots mal
transcrits ou qui n'existent pas; 3° 52 exemples de cas obliques donnés
pour nominatifs; 40 41 erreurs de quantité; 3° six exemples de mots dont
M. Atkinson a fait deux mots ; 6° 24 exemples de mots confondus avec
d'autres; 7° 49 traductions défectueuses; 8" 25 étymologies erronées.
M. Whitley Stokes vient de faire paraître à la librairie David Nutt une
nouvelle édition de sa critique. Le titre est : A Criticism ta Dr Atkinson Glos-
sary to Volumes I-V of the Ancient Lazvs of Ireland. Cette édition est revue et
augmentée. Le nombre des pages a passé de 30 à 49 et par exemple le
nombre des mots omis par M. Atkinson est de 130 au lieu de 83.
Chroniijiie. 329
J'ai, pendant l'année scolaire 1902-1905 consacré la moitié de mes leçons
à l'étude des premières pages du Seuchus Môr. Je dois déclarer que le glos-
saire de M. Atkinson m'a rendu grand service. Mais je crois que M. Whitley
Stokes n'a pas, dans sa nouvelle édition, épuisé la matière par ses critiques.
Ainsi, voici dans les pages 64 à 152 du tome I des Ancient Laws, neuf mots
omis par M. Atkinson et que M. Whitley Stokes n'a pas relevés:
Andlonn, p. 106, 1. 3, 28', assaisonnement;
Cauru, caura, p. 122, 1. ii ; p. 126, 1. 20, mouton, manquant à l'article
caera ;
Doceir, p. 64, 1. 12; p. 68, 1. 15, fut tuée;
Eitiiid, p. 168, 1. I ; p. 172. 1. 53, vêtement;
Inbuid, p. 1)2, 1. T : p. 136, 1. 19, période;
Itbath, p. 150, I. 17; p. 136, 1. I, périssait;
Lugarman, p. 150, 1. 7; p. 132, 1. 16, dévidoir;
Oena, p. 78, 1. 13 ; p. 80, 1. 7, un jour;
Soia'Uh, p. 118, 1. 6, bonne sûreté.
Dans le tome II, p. 278, j'en puis signaler quatre autres aux lignes 20 et
23: sobestich, soc[h]oinais, ecnigiu, sochruigiu, signifiant respectivement: de
bonnes moeurs, capable, plus instruit, plus populaire.
Total, treize mots qui, additionnés avec 1 50, font 163 ; mais, nous sommes
loin des cinq mille mots ajoutés en 183 1 au Lexique de Forcellini. M. Atkinson
aurait grand tort si, désespéré par les critiques adressées à son livre, il montait
sur le parapet du pont qui est au bout de la principale rue de Dublin et se
jetait dans la rivière. Il a, en cette circonstance, le sort commun de tous
ceux qui font des dictionnaires. Les savants qui consacrent leur temps à ce
pénible labeur sont des bienfaiteurs de l'humanité, cependant ceux de leurs
confrères qui les critiquent ne méritent pas d'être mis au nombre des ennemis
du genre humain.
XIII
M. Pierre Boj-é vient de faire paraître à Paris, librairie Berger-Levrault,
un volume in-80 fort bien fait intitulé Les Hautes Chaumes des Vosges. Les
Hautes Chaumes des Vosges sont des plateaux herbacés sans arbres, situés
au sommet des montagnes vosgicnnes et entourés de pentes que des forêts
couvrent. AL Boyé raconte l'histoire de ces plateaux qui, en été, servent de
pâturage. Le plus ancien document à date certaine où il soit question des
Hautes Chaumes des Vosges est un diplôme de l'empereur Otton I^r, daté
du II juin 9482, confirmant un diplôme faux du roi Childéric II qui doit
avoir été fabriqué peu de temps avant ; on y voit mentionnées des propriétés
qui s'étendent in summas campanias. Ces summae campaniae sont les Hautes
Chaumes des Vosges.
1. Cf. Kuno Meyer, Contributions to irish LexicograpJry, p: 97.
2. Monumenta Germaniae historica, in-40. Diphmatum regum et imperato-
um Germaniac tonius primus, par Th. von Sickel, p. 186.
^30 Chronique.
M. Boyé raconte, p. 22, qu'il m'a demandé si le substantif féminin
« chaume » , en bas latin calma, était d'origine celtique et que ma réponse
a constaté mon ignorance sur ce point. En effet, je ne crois pas que ce mot
existe dans aucune langue celtique. Il doit avoir été emprunté à une langue
qui a précédé le celtique dans les régions où ce mot se rencontre.
Il y avait des terrains qualifiés de calma ailleurs que dans les Vosges. En
665 un diplôme du roi Clothaire III mentionne des calmas à Larrey (Côte-
d'Or)'. Charmes (Côte-d'Or) est un ancien Calmac à l'ablatif Cahuis^;
Chaumes (Côte-d'Or) apparaît au même cas sous la même forme 5. En 861 ,
Charles le Chauve, dans un diplôme en faveur de l'abbave de Saint-Claude
(Jura), donne à ce mot l'ablatif pluriel calniihiis ■\.
En 103 s, une calma, voisine de forêts, ipsam calmam cuin silvis suis,
eamdem calmam, silvas, situées en Ccrdagne, est mentionnée dans une charte
en faveur de l'abbaye de Saint-Martin de Canigou (Pyrénées-Orientales) S.
On peut consulter sur ce mot Antoine Thomas, Essais de pliilologie fran-
çaise, p. 13-14, qui cite La Calm (Aveyron), La Chalm (Haute-Loire), La
Chaup (Drôme) et d'autres déformations du substantif féminin cah>ia dans
diverses localités de la France. Voir aussi Mistral, Dictionnaire provençal-
français, qui mentionne, t. I, p. 503, article caiwio, un Caumo situé près
de Saint-Rémy-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
On trouve en espagnol un adjectif calmo, calma. Tierra calma veut dire
ce terre friche et sans arbres ». La forme masculine se trouve probablement
dans le nom Montcalm, d'un écart de la commune de Vauvert (Puy-de-
Dôme) et elle se rencontre certainement dans un diplôme de l'empereur
Otton I"-'"" pour une abbaye de Pavic. Dans cet acte on lit : cnm monte qui
nominatur cahiium(>. Ce diplôme est faux, il est daté de 962; il ne remonte
pas au delà du xii^ ou peut-être même du xiii^ siècle, mais sa valeur géo-
graphique n'est pas diminuée par là. Dans les pays de langue germanique
l'adjectif calmus se trouve associé avec le substantif masculin herg « mon-
tagne » dans le composé Hoch-kalm-berg « haute et friche montagne », nom
d'un village de haute Autriche où le k initial échappe à la Lautverschiehung ;
Vh initial paraît tenir lieu d'un /.• dans Halm-berg probablement « montagne
friche », nom de deux villages de Bavière.
Le mot calmo-, calma est peut-être ligure. La région où nous le rencon-
1 . Monumenta Germaniae historica, in-f». Diplomatum imperii tomus primas,
p. 39, ligne 9. Cf. Du Cange, Glassarium ad scriptores mediae et infimaelatini-
tatis, t. II, 1733, p. 53, au mot calma.
2. Chronique de Saint-Bénigne de Dijon, édition Bougaud et Garnier,
p. 571, 372.
3. Ibidem, p. 388, 408.
4. D. Bouquet, t. VIII, p. 383 D: cf. Boemer, Regesta chronologico-diplo-
malica Karoloruni, p. 157; Du Cange, Glossarium, au mot calma, attribue
ce diplôme à Charlemagne.
5. Marca hispanica, col. 1060, 1061.
6. Monumenta Germaniae historica, in-40. Diplomatum regum et imperatoi'um
Germaniae tomus primus, p. 628, ligne 10.
Chronique. 531
trons appartient au territoire où les noms de lieu ligures ont été le plus
souvent rencontrés.
XIV
La rédaction de la Rtinie Celtique a eu la douleur de perdre M. Louis
Duvau qui a été son secrétaire pendant cinq ans, de 1897 à 1901. M. Louis
Duvau avait été un des premiers élèves du directeur de ce périodique et en
même temps un des élèves les plus distingués de la Faculté des Lettres de
Paris et de l'École des Hautes Études. Il devint successivement ensuite
membre de l'École française de Rome, maître de conférences aux Facultés
des Lettres de Dijon et de Lille, maître de conférences, puis directeur adjoint
à l'École des Hautes Études. En dernier lieu, il cumulait cette dernière
fonction avec celle de suppléant au Collège de France dans la chaire de
grammaire comparée dont le titulaire est M. Bréal ; mais au mois de janvier
dernier, il fut contraint de cesser tout enseignement. La cause était une
maladie dont il avait pris le germe à Rome il y a environ quinze ans et qui,
s'aggravant continuellement, l'avait obligé d'abandonner le secrétariat de la
rédaction de la Revue Celtique en 1901. L'excès de travail a été le principe
de son mal et, quand la force du mal l'a obligé à prendre du repos, c'était
trop tard. Il est mort à Angers le 14 de ce mois. Il avait 5g ans et le direc-
teur de la Revue Celtique a eu le regret d'être empêché par sa santé de se
joindre aux quelques amis qui, de Paris, sont allés suivre le funèbre convoi
de cet homme au cœur généreux et à l'esprit si distingué. Je ne pourrais
énumérer ici tous les services qu'il m'a rendus.
Le Courrier de Saitmur du 19 juillet a donné des funérailles de M. Duvau
un compte rendu que nous reproduisons, sauf quelques inexactitudes de
détail corrigées sur les indications d'un témoin oculaire.
« Hier ont eu lieu les obsèques de M. Louis-Léon Duvau, directeur à
l'École des Hautes Études, professeur suppléant au Collège de France, officier
de l'Instruction publique, décédé à Angers le 14 juillet à l'âge de 39 ans.
« La levée du corps a eu lieu à 8 heures à la gare d'Orléans, d'où le
cortège s'est dirigé vers l'église de la Visitation.
« Le corbillard disparaissait sous les couronnes offertes par les parents et
les amis du défunt.
« Les cordons du poêle étaient tenus par: M. Châtelain, membre de
l'Institut, secrétaire de l'École pratique des Hautes Études; M. Cuny, admi-
nistrateur de la Société de linguistique, représentant M. Michel Bréal, pro-
fesseur au Collège de France, membre de l'Institut ; M. Auvrav, biblio-
thécaire à la Bibliothèque nationale; MM. Roger et Lanusse, professeurs à
Paris ; M. Bredif, avocat à Orléans.
« Bon nombre d'amis avaient tenu à accompagner M. Duvau à sa
demeure dernière. Dans l'assistance nous avons remarqué : MM. Louis
Duvau, propriétaire à Chacé ; Chopin, négociant à Varrains ; Lorrain,
négociant à Saumur, parents du défunt ; MM. Milon, conseiller générai ;
Perrein, pharmacien à Saumur ; Roland, directeur du Courrier de Saumur, etc.
^^2 Chronique.
« A l'issue de la cérémonie religieuse le cortège s'est dirigé vers le cime-
tière où l'inhumation a eu lieu dans un caveau de famille.
« M. Châtelain a prononcé le discours suivant:
« Messieurs,
« Quelle triste année pour la section des sciences historiques et philolo-
« giques de l'Ecole pratique des Hautes Études ! L'Ecole n'est pas encore
« remise du coup que lui a porté la mort de Gaston Paris, son président
« honoraire, l'un de ses fondateurs, et soudain elle doit déplorer la perte
« d'un des plus jeunes maîtres, qu'elle avait formé, qu'elle avait choyé
« pendant six années et qui, depuis douze ans, était venu lui apporter
« l'appui de sa science et de son talent, en lui rendant avec usure ce qu'il
« avait reçu d'elle. Peut-être a-t-il poussé trop loin le témoignage de sa
« reconnaissance en abusant des veilles et en négligeant outre mesure les
« soucis vulgaires de l'existence.
« Né à Saumur, le 12 juillet 1864, Louis Duvau avait fait d'excellentes
« études au l^-cée d'Orléans. Quand il fut bachelier, le proviseur de ce lycée
« lui conseilla de concourir pour avoir une des bourses de licence qui
« venaient d'être fondées à l'Université de Paris. Duvau l'obtint, suivit les
« cours de la Sorbonne et fut reçu brillamment licencié en 1883 ; puis,
« pourvu d'une bourse d'agrégation, il fut déclaré agrégé de grammaire,
« dans un bon rang, dès l'année suivante. Le voilà donc, à vingt ans,
« agrégé de l'Université, seul à Paris, sans autre protection que celle de ses
« maîtres qu'il avait su gagner par son travail, et abordant en toute liberté
« les études qui le séduisaient. Dès 1882, la préparation de sa licence ne
« l'avait pas empêché de suivre les cours du Collège de France et de l'Ecole
« des Hautes Études ; il n'était pas d'un caractère à restreindre sa curiosité
a dans les limites des programmes. Nos conférences de métrique grecque ou
« latine, de paléographie, de grammaire comparée n'eurent jamais d'élève
« plus zélé et plus distingué. L'École eut la chance de garder Duvau pendant
« deux ans après son agrégation, puis, grâce à une subvention de la ville
« de Paris, elle put l'envoyer en Allemagne où il eut le loisir d'apprendre
« à fond la langue allemande, de suivre des cours à l'Université de Leipzig,
« d'étudier divers manuscrits dans les bibliothèques de Wolfenbiittel, "Vienne
« et Prague.
« En 1887, Duvau fut nommé, sur notre proposition, membre de l'École
« française de Rome ; les articles qu'il a publiés dans les Mélanges de cette
« École, un Glossaire latin-allemand tiré du manuscrit Vatic. Regin. 1701,
« et un Commentaire sur une Ciste de Prèneste, accompagné d'inscriptions
« archaïques, accusent une maturité rare chez un jeune homme.
« Au retour de Rome, il fut nommé maître de conférences de grammaire
« comparée à la Faculté des Lettres de Dijon et, deux mois plus tard, chargé
« d'une conférence complémentaire de philologie classique à la Faculté des
« Lettres de Lille. Après trois ans d'enseignement dans ces facultés, il fut
« rappelé, en 1 891 , à l'École des Hautes Études qui devait rendre à la Suisse
« M. Ferdinand de Saussure.
Chronique. ^35
« Dans ses conférences, Duvau n'a jamais cherché à grouper, autour de
« lui, par le choix de sujets faciles, un grand nombre d'auditeurs. Pénétré
« du véritable esprit de l'Ecole, il voulait faire simplement marcher la science
« et aider à la formation d'un petit nombre de futurs savants. Il avait assez
« voyagé pour savoir que ce sont nos érudits qui assurent, dans une forte
« proportion, le respect de la France à l'étranger. Les matières qu'il traitait
« dans ses conférences n'étaient pas banales, c'étaient par exemple les ins-
« criptions dialectales latines, le vocalisme du latin et des dialectes italiques,
« la phonétique du gothique, la phonétique Scandinave comparée avec celle
« des autres dialectes germaniques, l'analyse étymologique du vieux-norrois,
« l'explication de textes anglo-saxons ou de l'Edda.
« Le vieil islandais était un sujet qu'il étudiait avec passion depuis plu-
« sieurs années. L'article qu'il a donné en 1901 au Journal des Savants sur
« la mythologie figurée de l'Edda montre ce qu'il aurait pu faire dans un
« domaine si peu cultivé chez nous.
« Duvau était avant tout un professeur ; c'est pourquoi son directeur
« d'études, M. Bréal, ayant besoin de repos et cherchant quelqu'un qui fût
« digne de le remplacer dans la chaire du Collège de France, n'hésita pas
« à désigner notre jeune collègue. On vit rarement un philologue ou un
« linguiste mieux préparé à l'enseignement et plus au courant des derniers
« travaux. Pendant dix ans (1888-1897), Duvau, comme directeur de la
« Revue de Philologie, avait fait ou dirigé l'analyse annuelle de plus de 500
« périodiques savants relatifs à la philologie ou la linguistique. De 1897 à
« 1 901, il avait été un remarquable secrétaire de la rédaction de la Revue
« Celtique. Depuis janvier 1892 il était aussi administrateur de la Société de
« linguistique.
« Les publications de Duvau ne donnent qu'une faible idée de son acti-
« vite scientifique. Outre les articles insérés dans les revues, il avait rédigé
« en 1886 le Cours élànentaire de métrique grecque et latine professé à la
« Faculté des Lettres par M. Havet ; en 1890 il avait revu, pour la librairie
« Hachette, l'édition classique de Virgile publiée par M. Benoist et introduit
« là des améliorations importantes; — M. Guillaume Breton comptait sur
« lui pour une revision de l'édition savante de Virgile ; — enfin, et ceci
« montre à quel point Duvau poussait le souci de la perfection, après avoir
« fait imprimer, pour la librairie Bouillon, une nouvelle édition de la Décli-
« liaison latine de Bùcheler, traduite et augmentée par M. Havet, refonte
« encore améliorée et qui aurait rendu dans l'enseignement de bons services,
« il s'opposa à ce qu'on la mît en vente, parce qu'il avait relevé, après le
« tirage, quelques incorrections.
« C'est que Duvau ne courait pas après la renommée, il travaillait pour
« le plaisir de savoir et d'enseigner. Un caractère droit et ferme, éloigné de
« toute intrigue, le garantissait contre tout sentiment d'ambition. Ce sont
« uniquement ses chefs, depuis le proviseur du lycée d'Orléans jusqu'à l'il-
« lustre maître du Collège de France qui, après avoir reconnu ses mérites,
« l'ont poussé dans une voie digne de sa valeur. Il était arrivé, à 59 ans,
« à une situation scientifique de premier ordre ; il allait bientôt connaître
Rivue celtique, XXIV. 23
5^4 Chronique.
« raisancc, la consldcration, les honneurs. Mais une terrible maladie d'es-
« toniac, qu'il n'avait surmontée que par la force de la volonté, a fini par le
« vaincre. Ni les soins, ni le dévouement de sa mère n'ont pu réparer un
« organisme épuisé. La volonté était si puissante chez Duvau qu'on espérait
« au delà de toute mesure. Q.uand, il y a douze jours, je serrai pour la der-
« nière fois sa main décharnée, les yeux qui animaient son cadavre ambulant
« étaient encore si vit's et sa parole si forte que je me laissais tromper par
« de vaines apparences ; jusqu'aux derniers jours sa volonté a dominé son
« corps anémié.
« La France perd un philologue remarquable, un de ceux qui étaient prêts à
« occuper une large place dans la philologie Scandinave, l'École des Hautes
« Etudes un maître autorisé, respecté, chéri de ses élèves, et en même temps
« un de ses enfants qui ont le mieux aimé, pratiqué, propagé le désintéres-
« sèment scientifique, l'idéal de la fondation de Victor Duruy.
« Au nom de l'École des Hautes Études, au nom de l'École française de
« Rome, au nom de la Revue de philologie, cher Duvau, adieu ! »
« Ces paroles, tremblantes d'émotion, ont arraché les larmes de tous les
assistants.
« Ensuite, M. Guny a excusé M. Bréal et lu en son nom le discours
suivant :
« Messieurs,
« Parmi les nombreuses et importantes fonctions que M. Louis Duvau
« exerçait à Paris, à l'École des Hautes Études, au Collège de France, à la
« Revue de Philologie, etc., on comptait aussi celle d'administrateur de la
« Société de linguistique.
« C'est à la fois comme professeur au Collège de France et au nom de
« cette Société que je viens prononcer ici quelques mots de profond et sin-
« cère regret.
« Partout où Louis Duvau a passé, il a donné l'impression d'une intel-
« ligence vive et ouverte, au service d'un caractère droit et d'une conscience
« délicate.
« D'autres diront ce que la science perd en lui, car il a été enlevé en
« pleine possession de ses facultés de travail, au moment où il allait donner
« tout ce qu'il avait amassé par vingt ans de labeur.
« A la Société de linguistique, nous avions en lui le collègue le plus
« dévoué, le plus prêt à se charger de travaux souvent ingrats, dont il ne
« songeait même pas à faire mention devant ses confrères.
« Difîficile pour lui-même, il n'a publié que des travaux longuement mûris,
« gardant pour l'avenir la plus grande partie de ce qu'il avait acquis.
« Ses élèves, ses auditeurs — depuis ceux qu'il a eus à la Faculté de Lille
« jusqu'à ceux qui, cette année encore, suivaient ses leçons au Collège de
« France — pourront dire combien son enseignement était sérieux et nourri.
« On peut s'en faire une idée également en lisant les deux grands articles
« que, sur la demande de ses amis, il s'est récemment décidé à donner au
« Journal des Savants. Nous aurons de la peine à le remplacer et la Société
Chronique. 555
« de linguistique frappée en lui gardera toujours le souvenir de ce modeste,
« savant et infatigable collaborateur.
« Louis Duvau, s'il avait voulu, aurait pu aspirer à des situations plus
« en vue ; mais il préférait à tout de servir la cause de la science selon les
« inspirations d'une conscience sévère et d'un cœur qui n'aimait que le
« juste et le vrai. »
XV
Huit jours auparavant, une lettre de M. Kuno Mever m'apprenait un
grand malheur arrivé à un des celtistes les plus distingués que nous con-
naissions. M. Henri Zimmer, obligé de suspendre son enseignement, est en
traitement dans un sanatorium à Braunlage, en Brunswig, dans les montagnes
de Harz. Pendant ce temps, sa bibliothèque, à Berlin, a, dans un incendie,
péri presque entièrement. Mr"^ Zimmer, voulant arracher aux flammes
quelques précieux volumes, perles du trésor de son mari, a failli y perdre
la vie ; heureusement ses cheveux seuls ont été brûlés. On craint que la
nouvelle de ce désastre n'ait aggravé l'état de M. Zimmer qui, probablement,
ne pourra pas reprendre son enseignement l'hiver prochain.
Comme Louis Duvau, il est une victime de l'excès de travail. Nous espé-
rons que le résultat final ne sera pas aussi funeste.
Paris, le 21 juillet 1905.
H. d'Arbois de Jubainville.
POST-SCRIPTUM
Au moment de mettre sous presse nous recevons la lettre suivante :
" Clermont-Ferrand, 20 juillet.
« Cher Monsieur,
« Dans l'aimable note que vous consacrez à mon rapprochement de
ueruex et de ferh {Revue Celtique, tome XXIV, p. 227), vous ajoutez que les
deux mots sont dérivés de ueni « broche ». Permettez-moi de protester au
nom de la phonétique : ueruex et ferb commencent par un iv indo-européen,
tandis que le latin ueru a un ^"' initial, ainsi que le prouvent à la fois Tom-
brien berva (ace. pi.), herus (abl. pi.) et l'irlandais bir.
«
« Veuillez, etc.
« J. Vendryès. »
M. Vendryès doit avoir raison. Ce qu'il dit de l'étymologie de ueru est
conforme à la doctrine de MM. Whitley Stokes, Urkeltischer Sprachschati,
p. 170; Brugmann, Grundriss, t. I, 2^ édition, p. 599, 606; Stolz, Handbuch
d'Iwan von Mùller, t. IL 2^ édition, p. 290.
Sur l'étymologie de ueruex, Prellwitz, Etymohgiscbes Wœrterbuch der
griechischen Sprache, p. 86, au mot eipo; ; Gustav Meyer, Griechische Gram-
matik, p. 115 ; Brugmann. Handbuch d'Iwan von Millier, t. II, 2^ édition,
p. m, sont d'accord avec lui. H. d"A. dbJ.
PÉRIODIQUES
SOMMAIRE. I. Annales de Bretagne. — II. Annales de la Faculté des lettres de
Bordeaux. Revue des études anciennes. — III. Bollettino di filologia classica. —
IV. Annales du midi. — V. The classical Review. — VI. Revue épigraphique. —
VU. Analecta Bollandiana. — VIII. Revue archéologique. — IX. Bulletin du Co-
mité des travaux historiques et philologiques. — X. The transactions of the hono-
rable Society of Cymmrodorion. — XI. An Gaodhal, The Gael. — XII. Celtia. —
XIII. The P'olklore.— XIV. Revue des traditions populaires. — XV. L'Anthropologie.
— Post-scriptum. — Annonce de l'école d'enseignement supérieur irlandais fondée
à Dublin par MM. Kuno Meyer et John Strachan.
I
Annales de Bretagne, t. XVIII, n» 4, juillet 1903.
Relevé par M. Duine des noins de saints bretons et irlandais contenus
dans le calendrier de Rennes conservé à la Bibliothèque nationale dans le
ms. latin 9439, xii'^ siècle.
Notice par M. Loth sur la légende bretonne suivant laquelle le ,corps de
l'apôtre saint Mathieu aurait été transporté du Caire à Saint-Pol de Léon ;
c'est un pendant à la légende espagnole qui nous apprend que le corps de
l'apôtre saint Jacques aurait été apporté à Saint-Jacques de Compostelle.
Ainsi, les Bretons n'ont pas de motif pour être jaloux des Espagnols.
II
Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux. Revue des études
ANCIENNES, tome V, no 2.
Trois mémoires de M. JuUian. Le premier est la continuation de ses
études précédentes sur la religion gauloise; il traite: i" de la divination
qui, d'après M. Jullian, pouvait se faire, suivant les circonstances, par dix
procédés différents ; 2° du calendrier qui était lunaire '. Le second mémoire
I. Voir plus haut, p. 513-316.
Périodiques. ^^7
a pour objet une inscription trouvée à Toulon en Saintonge et qui paraît
quant à présent illisible, sa date ne peut être déterminée.
Dans le troisième, M. Jullian recherche l'étymologie des noms de deux
localités voisines de Bordeaux, Lormont et Cypressat ; il conteste la leçon
proposée par«M. Holder pour le texte d'Avienus, Ora maritima, vers 700-
702 ' ; et il admet que la civitas Boiorum était située à La Teste de Buch ;
comparez Longnon, Atlas historique de la France, p. 26, au mot Boii, et
p. 151, aux mots civitas Boiatium (Notitia proviiiciarum et civitatum Galliae),
enfin Mommsen, Cbroiiica minora, t. I, p. 606. La doctrine de M. Jullian
est celle qu'on trouve chez De-Vit, Onomasticon, t. l, p. 737, au mot Boios
(Itinéraire d'Antonin). M. Longnon préfère à La Teste de Buch, Argenteyres,
commune de Biganos (Gironde). Je n'ai pas d'opinion sur ce point.
La livraison se termine par un très aimable compte rendu des Éléments
de grammaire celtique récemment publiés. L'auteur de ce compte rendu est
un savant romaniste, M. Bourciez ; il m'adresse un certain nombre de cri-
tiques toutes formulées d'une façon bienveillante dont je le remercie. Je me
permettrai cependant de répondre à une de ces critiques. Il s'agit des in-
scriptions de Nîmes et de saint Rémy commençant, l'une par KaacjiraXo;,
l'autre par Oijri6po'j;j.apo; et contenant chacune le mot opatouôs. Jai dit que
KaacjtTaAo; et OjrjSpoyaapo; sont des noms propres gaulois 2. Si ces noms
propres sont gaulois, il faut nécessairement, dit M. Bourciez, que cette in-
scription soit tout entière écrite en langue gauloise ; de là il conclut que le
mot bratude est gaulois et que je me trompe en le contestant. Voici ma
réponse: en 1886, il a paru chez le libraire Klincksieck, rue de Lille, à
Paris, un volume dont le titre est ainsi conçu : De praepositione ad casuali in
latinitate aevi merovingici Thesim Facultati litterarum Parisiensi proponebat
Eduardîis Bourciez, Scholae Normalis ex alumno, in Faciiltate litterarum
Bitrdigalensi docens. Bourciez est un nom propre français ; donc, en raison-
nant comme l'auteur, c'est en français que tout ce titre est rédigé. On lit
au livre V, chapitre 36 des Tusculanes : Leviculus sane noster Demosthenes,
qui illo susurro delectari se dicebat aquam ferentis mulierculae, ut mos in Graecia
est, insustirrantisque alteri : Hic est ille Demosthenes. Demosthenes est un nom
propre grec, donc c'est en grec que toute cette phrase est écrite ; ainsi rai-
sonne mon savant critique. Il y a un texte biblique (vulgate et liturgie):
Benedictus dominus deus Israël. Israël est un nom propre hébreu, donc,
suivant le raisonnement de M. Bourciez, benedictus, dominus, deus, sont
des mots hébreux.
Mais, me dira-t-il, les phrases que vous citez, vous ne les prenez pas dans
des inscriptions.
Recourons aux inscriptions. Aux angles des voies qui sillonnent la ville
de Paris, il y a des inscriptions fort commodes pour ceux qui parcourent un
quartier sans le connaître à fond ; en voici quelques-unes :
1. Rufi. Fcsti Avieni carmina, p. 170.
2. Revue Celtique, t. XVIII, p. 518-324.
^;8 Péîiodi,]tics.
Avenue Mac-Mahon. Mac-Mahon est un propre irlandais, je vais raisonner
comme M. Bourciez : donc aveulie, est un mot irlandais.
Avenue Raphaël. Raphaël est un nom propre hébreu : donc avenue est un
mot hébreu.
Boulevard Magenta. Magenta est un nom propre italien : donc boulevard
est un mot italien.
Boulevard Haussmann. Haussmann est un nom propre allemand : donc
boulevard est un mot allemand et il est faux qu'on dise en allemand Bollwerk.
Rue Vercingétorix. Vercingétorix est un nom propre gaulois : donc rue
est un mot gaulois.
Rue Keller. Keller est nom propre et un nom commun allemand: donc
rue est un mot allemand.
Rue Lord Byron. Lord Byron est un nom propre anglais : donc rue est un
mot anglais.
Il y a quarante et quelques années, j'ai eu occasion de parcourir à
Strasbourg un cimetière. J'ai fait l'observation qu'en général la langue des
plus anciennes épitaphes était l'allemand et que parmi les plus récentes le
français paraissait dominer, quoique les noms propres fussent allemands. Si
j'avais eu M. Bourciez à côté de moi il m'aurait dit: « Vous vous trompez,
puisque les noms propres sont allemands, le reste du texte l'est certainement
aussi. »
III
BoLLETTiNO Di FiLOLOGL\ CLASSICA, neuvième année, mai 1903.
Article de M. Garofalo sur le candetum gaulois, dont nous parlons plus
haut, page 268.
Suivant M. Garofalo, le caiidetuui urbain était un parallélogramme rect-
angle de 150 pieds romains sur 100, c'est-à-dire de i 314™, 24 carrés, ce
que nous n'admettons pas. En ce qui concerne le candetum rural, il est
d'accord avec nous (voyez ci-dessus, p. 317, 318).
IV
Annales du midi, 15e année, n" 58, avril 1903.
M. C. JuUian conteste l'origine phénicienne de Monaco. Sa conclusion
est formulée ainsi : « L'Hercule de Monaco a été tour à tour indigène,
« étrusque et grec, mais il n'a sans doute jamais été phénicien. »
The classical Review, vol. XXVII, no 2, mars 1903.
Mémoire de M. J. P. Postgate sur la campagne faite en Gaule pendant
l'année 726 de Rome, 28 avant J.-C., par M. Valerius Messalla Corvinus et
Périodiijues. ^^g
pour laquelle il triompha le 25 septembre de l'année suivante. On lit dans
les actes triomphaux :
M. VALERIVS • M • F . M • X • MFSSALLA • A • DCCXXVI (lisez 727)
CORVINVS • PROCOS • EX • GALLIA • VII • K • OCT • ' .
On n"a, sur cette campagne, d'autres détails que ceux qui sont donnés
par TibuUe, I, vu, 1-14, où sont mentionnés: 1° comme vaincus les Aqui-
tains : Aqiiitanas génies ; 2° comme témoins de ce succès l'Aude, Atax ; les
Pyrénées, Tarhella Pyrene 2 ; la Saintonge, Oceani litora Santonici ; la Saône,
Aiar ; le Rhône, Rhodamis ; la Garonne, Garumna ; Chartres, Carnuti et la
Loire, Liger. On sait par la Vie de TibuUe que ce poète avait accompagné
Messalla dans la guerre contre les Aquitains.
A cette occasion, M. Postgate examine la question de savoir à quelle date
la Gallia cowata a été divisée en trois provinces, ayant chacune un gouver-
nement distinct. D'accord avec M. Mommsen, il établit que cette division
est postérieure à l'année 20 avant J.-C, puisque, postérieurement à cette
date, Tibère eut seul le gouvernement de la Gallia comata ' tout entière. La
division de la Gaule en trois provinces se place probablement entre les
années 16-13 ^v- J-"C. et non en 27, comme on le croit généralement en
France 4.
Mai 1903.
Article de M. H.-A. Strong sur le grammairien Virgilius Maro. Ce
mémoire a pour base l'édition donnée par M. Huemer, Leipzig, librairie
Teubner, 1886. Virgilius était originaire de Gaule, probablement de
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) ou des environs ; il traite, dit-il,
du pouvoir des lettres, higerro sernione S. 11 vivait probablement au vii« siècle
de notre ère. Il se sert d'un grand nombre d'expressions bizarres ; V index
verboriim et locutionum praecipuaruni dressé par M. Huemer, p. 181-195 de
son édition, n'est pas complet. M. Strong essaie d'expliquer un certain
nombre de mots qu'il prend aux pages 89 et 90 de cette édition, chapitre xv,
de catalogo graminaticoniui, et qui auraient été enseignés à Virgilius Maro par
son maître Virgilius Assianus.
1. Corpus inscriptiontiin latiiianiin, t. I (fc édition), p. 461. Messalla avait
été consul en l'année 723 de Rome, 31 avant J.-C. {Ibidem, p. 544; 2^ édi-
tion, p. 160).
2. Sur les Tarbelli, vovez Holder, Altceltischer Sprachschat^, t. II, col.
1730; Longnon, Atlas, p. 7.
3. Suétone, Tibère, c. 9.
4. Hermès, XV, m.
5. Édition Huemer, p. 8, 1. 13.
:;40 Périodiques.
VI
Revue épigraphiq.ue, octobre, novembre, décembre 1902.
Suite du catalogue des estampilles de potiers conservées dans la collection
de M. E. Kuhn, à Marcillat (Allier)[; citons comme exemples Dago-iuanis,
Icciiis, IlUo-marus. Suite du mémoire d'Allmer sur les dieux de la Gaule,
Mars Randosatis.
Janvier, février, mars 1903.
Notices sur deux épitaphes trouvées à Ventabren (Bouches-du-Rhône),
la première écrite en caractères grecs contient deux noms de femme qui
paraissent, l'un gaulois OTENITOTTA, l'autre ligure, KUTAAPOTNIA
:= Petronia ; la seconde en caractères latins VECTIT... BIRACI. Le premier
de ces deux noms est incomplet. Quant au second, c'est le génitif du nom
propre gaulois Biracos ' .
Suite du catalogue des estampilles conservées dans la collection de
M. E. Kuhn.
Notice détaillée sur les inscriptions du Puy-de-Dôme dont il a été dit
quelques mots plus haut, p. 209.
Suite du mémoire d'Allmer sur les dieux de la Gaule : Ricoria, Mars
Rigisamiis.
VII
An'alecta Bollandiana, t. XXII, fascicule 11. — Vie inédite de saint
Riquier, fondateur de l'abbaye de ce nom, qui a donné naissance à une
petite ville du département de la Somme. Ce pieux personnage mourut en
645. Il avait été converti par deux missionnaires venus d'Irlande (?). Chav-
dociis -, dont le nom semble breton ou gallois et signifier « le batailleur » et
Fricorus ) ou FithoriA « l'éveillé ». On n'avait jusqu'ici que l'arrangement
1. Holder, Altceltischer Sprachschatu^, t. I, col. 423.
2. Chaydoctis paraît identique à Cataciis, Cattic (Hùbner, Inscriptiones Bri-
lanniae christianae, nos ^5^ ^g)^ Catocits (J. Gwynogvryn Evans, The Text of
the Book of Llan Dav, p. 390, col. 2), Catoc (Cartnlaire de Redon, p. 13,
année 837 ; p. 207, année 872), Kadociis (ihideni, p. 268, année 1 100), Cadoc
(ibidem, p. 203, année 826). Cf. Holder, AUceltischer Sprachschat:^, t. I, col.
837.
3. Ferdinand Lot, Chronique de l'abbaye de Saint-Riquier, par Hariulf,
1. Il, c. II, p. 76. Krusch, Scriptores rerum mer oiviiigic arum, t. IV, p. 390,
note; le même auteur, p. 878, propose la notation Fricliorius d'accord avec
Duemmler, Poetae latini, t. I, p. 565 note.
4. Analecta Bollandiana, t. XXII, p. 186. Ce nom d'homme est probable-
ment celui qui est noté si fréquemment Fredoriiis dans le Cartnlaire de Redon,
voir à l'index, p. 653, 654. C'est une forme masculine du substantif féminin
vieil irlandais /r///;fl/rg, aujourd'hui /r/o//;a//t'j qui signifie « veille ». Ere-
Périodi{]ues. 541
littéraire de cette vie rédigé par Alcuin au commencement du ixe siècle et
où le second des deux missionnaires est passé sous silence.
T. XXII, fascicule m.
Compte rendu peu favorable de l'ouvrage de M. Wood-Martin, Traces of
the elder Failhs of bdand, 2 volumes in-S", Londres, Longmans, Green et
Co, 1902. La rédaction de la Revue Celtiqnen'a. pas d'opinion sur ce volume
qui ne lui a pas été envoyé, et ce qui en a été dit dans plusieurs revues n'a
pas semblé de nature à faire considérer l'achat comme nécessaire.
VIII
Revue archéologique, 4^ série, tome I, mai-juin 1903.
Mémoire sur le pantalon gaulois.
IX
Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et
SCIENTIFIQUES, année 1902, 2^ livraison.
P. LXi. Communication de feu Blancard sur l'inscription phénicienne de
Marseille. Elle a été découverte <f à Tintersection de l'axe du transept et de
« la grande nef de la cathédrale actuelle de Marseille... à plus de trois
« mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est donc impossible que le
« monument ait été jeté sur le rivage. C'est bien plutôt une inscription
« provenant d'un temple de Baal qui aurait été celui d'une colonie phéni-
« cienne établie à Marseille ».
P. Lxxx. M. Babelon parle des fouilles faites dans la banlieue de Toulouse.
« A Vieille-Toulouse les fouilles exécutées en 1901 ont mis à jour une
« enceinte de huit kilomètres ; des restes d'habitations en pisé et en bois
« couvrent le quart de cette superficie. En même temps, une circonstance
« particulière permettait d'étudier à nouveau la nécropole de Saint-Roch
« située à l'extrémité Sud de Toulouse et que l'on regardait depuis deux
« siècles comme un cimetière romain. De nombreuses fosses et puits funé-
« raires ont fait reconnaître des sépultures d'au moins trois époques, dont
« deux gauloises, et aussi des restes d'habitations analogues à celles de
« Vieille-Toulouse ».
P. 202 et suivantes. « Les monuments mégalithiques des iles du Finistère,
« de Béniguet à Ouessant », par M. Paul du Chatelier. Ces îles sont
Béniguet, Trielen, Quémenès, Molène, Lédénés de Molène, Ouessant. Les
monuments qui s'y trouvent sont des menhir, des dolmen, des cromlech,
des chambres, des enceintes.
dorius pourrait, en conséquence, se traduire par « l'éveillé ». Cf. Whitley
Stokes, Connac's Glossary, p. 77; Windisch, Irische Texte, t. I, p. 579.
Fredorius, Fiiconts, Frichoritis, Fithori devrait être corrigé en Fritharius ou
Frithorius avec 0 long variante de a long.
342 Périodiques.
p. 214 et suivantes. Notice sur onze maillets de pierre découverts à
Picholet (Basses-Alpes) par M. l'abbé Arnauld d'Agnel.
P. 222 et suivantes.
« Un tumulus Hallstattien à jMinot (Cote-d'Or) » par M. Henri Corot.
Ce tumulus était long de dix-huit mètres, large de douze, haut de deux
mètres cinquante. On y a trouvé de nombreux objets de parure, surtout des
bracelets pour bras et des anneaux pour janibes.
P. 417 et suivantes. Note par M. Audollent sur une nouvelle Tabella
devotionis trouvée à Sousse (Tunisie) par M. le capitaine Chappard. Cette
Tabella contient une liste de cochers et de chevaux. Un des chevaux
porte un nom d'origine gauloise et s'appelle à l'accusatif 5r«i;fl/«[w], c'est-
à-dire « culotté ». Un autre venant probablement des bords du Danube est
désigné par le nom géographique Danuuiii[)ii].
X
The Tr.^ns.'^ctions of the honorable Society of Cymmrodoriok.
Session 1901-1902.
Ce volume contient d'abord le Rapport du Conseil pour l'année 1901-
1902. Puis viennent les mémoires.
M. T. E. Morris, sous le titre de Rcnaudng of Wchhmen, se plaint de ce
que la plupart des noms de famille en usage dans le pays de Galles sont à
la fois très peu nombreux et d'origine biblique ou normande. Il voudrait
les voir remplacer par des noms d'origine galloise et en plus grand nombre.
M. T. Marchant Williams, sous ce titre: The Romance of u'ehh Education,
raconte l'histoire de l'enseignement et de son organisation dans le pays de
Galles pendant la seconde moitié du siècle dernier.
M. W. Llewelyn Williams expose les renseignements qu'il a recueillis sur
les Gallois catholiques établis sur le continent depuis la réforme.
XI
An G.\odh.\l, The Gael, avril 1903.
Le 12 février dernier, une partie des terres de Castletown, où est située
l'emplacement de Tara, jadis capitale de l'Irlande, a été adjugée aux enchères
pour le prix de 3 700 livres sterling.
Résumé d'une lecture faite par M. Douglas Hyde dans une séance de la
National Literarx Society à Dublin sur le poète aveugle irlandais Raftery né
entre 1780 et 1790 et qui, pour vivre, jouait du violon.
Dans une récente séance de l'Académie royale d'Irlande le professeur
Atkinson, président de cette compagnie, a fait une annonce intéressante,
c'est que l'édition, si longtemps désirée, du livre d'Armagh est actuel-
lement sous presse.
Article de M. Michael Lynch sur l'importance des éléments épiques dans
la littérature irlandaise.
Périodicjucs. ^45
Mai 1903.
M. T. O'Neil! Russell publie le texte irlandais et donne la traduction d'une
lettre adressée au lord lieutenant d'Irlande en 1561 par Shane O'Neiil dont
les Anglais mirent la tête à prix dix ans plus tard. En 1571, on voyait cette
tête fixée au bout d'une pique au château de Dublin. Sa lettre, aujourd'hui
conservée au British iMuseum, a été publiée en photogravure, transcrite deux
fois en caractères typographiques et traduite en anglais par John T. Gilbert,
Facsimilés of National Manitscripts of Ireland, quatrième partie, première
livraison, planche IV. M. T. O'Neiil Russell a trouvé que la transcription
en caractères typographiques donnée par Gilbert était très peu correcte ;
c'est dit-il, a very incorrect translitération, c'est à-dire qu'elle n'est pas con-
forme à l'orthographe irlandaise telle qu'on l'observe ordinairement aujour-
d'hui ; en conséquence il l'a corrigée. J'ai collationné les huit premières
Hgnes de sa copie avec la photogravure et avec la transcription de Gilbert.
M. O'Neiil Russell écrit: eih « autre » quand la photogravure et Gilbert
donnent ele; bheanrioghain « reine », pour hanrioghan; dhaoibhse « à vous »,
pour dhaoibhsi; orin « sur moi » (bis), pour oruin; Eirinn « Irlande » (bis),
pour Erinn.
Voilà, suivant moi, sept fautes de copie commises par M. O'Neiil Russell,
presque autant de fautes que de lignes. Je n'ai trouvé qu'une correction légi-
time, onôir « honneur », écrit par M. O'Neiil Russell avec un apex sur le
second 0 ; cet apex existe dans la photogravure et manque dans les deux
transcriptions typographiques de Gilbert. M. O'Neiil Russell se moquera
sans doute de mes critiques ; il est probablement un élève de M. Standish
Hayes O'Grady qui est un homme de grand talent, mais j'appartiens à une
autre école, celle où l'on croit qu'on doit copier exactem'ent ; cela ne m'em-
pêche pas de constater que M. O'Neiil sait Tn-landais. Se croyant parent de
Shane O'Neiil, il a été humilié de voir dans la leltre de ce personnage his-
torique des leçons qu'il prend pour des fautes d'orthographe parce qu'elles
diffèrent de l'orthographe qu'on pratique aujourd'hui.
Mémoire sur l'archéologie des environs de Dublin « Historic Points of
Interess near Dublin ». L'auteur rend compte d'une promenade à la colline
de Houth où se trouvent un dolmen qui serait le tombeau de la femme du
célèbre Oscar, filsd'Oisin (?), et les ruines de la petite église de Saint-Fintan,
douze pieds anglais de long sur huit de large ; c'est auprès de ces ruines
qu'a été enterrée la regrettée Miss Margaret Stokes. Des vues du dolmen et
de la petite église accompagnent ce mémoire.
Note racontant qu'à une récente séance de la Société des antiquaires
d'Ecosse, le D^ W. W. Ireland a lu un mémoire où il rend compte d'une
visite dans une île aujourd'hui inhabitée, Eilean na Naoinih « Ile des Saints »,
qui serait l'Himba mentionné par Adamnan dans sa vie de saint Columba.
On peut voir encore dans cette île les ruines d'une petite église construite
en pierres sèches et quelques pierres tombales.
Juin 1903.
Étude comparative par M. Edward Garnett sur deux livres récents, The
i44 Périodiques.
CuchiiUin saga, par Miss Eleonor HuU et Cuchidain of Muirtcnuic, par lady
Gregory.
Texte de l'éloquent discours prononcé par M. le professeur Kuno Meyer
à Dublin le 14 mai dernier pour établir la nécessité de créer dans cette ville
une école de littérature irlandaise, de philologie irlandaise et d'histoire
d'Irlande, cf. plus bas, p. 347.
XII
Celtia, avril 1903.
Résumés approbatifs 1° de l'article publié par M. T. E. Morris dans le
Cymmrodor sur les noms de famille dans le Pays de Galles (voir ci-dessus,
p. 542); 2° d'un mémoire lu récemment à Cardifï par M. T. H. Thomas
sur le folklore du Pays de Galles, où il retrouve la fée Geridwen et la
légende d'Arthur. M. L. G. Duncombe Jewel alias Duncum loul proteste
de nouveau contre la doctrine qui fait du comique une langue morte (voir
ci-dessus, p. 213, 303). Arrangement en irlandais moderne d'un texte moyen
irlandais publié avec traduction anglaise par M. Kuno Meyer dans Otia
Merseiana, III, 46-54, ce texte donne des oreilles d'àne (littéralement de
cheval) à un roi irlandais (voir ci-dessus, p. 215).
Mai-juin 1903.
Reproduction du discours prononcé à Dublin par M. le professeur
Kuno Meyer le 14 mai dernier et publié aussi dans The Gael. M. Douglas
Hyde présidait. Il prit la parole le premier, d'abord en irlandais, puis en
anglais. Il dit que l'orateur allait parler en anglais et non en irlandais
comme quelques gens le craignaient ; cela fit rire les auditeurs.
XIII
The Folklore, juin 1903.
M. Alfred Nutt discute les doctrines exposées sur l'origine de la légende
du saint Graal par M. A. N. Wesselofsky dans Archiv fiïr Slavische Philo-
logie, t. XXIII, et par M. W. Staerk dans la brochure intitulée : Ueher dm
Ursprung der Grallegende, ein Beitrag itir Christlichcii Mythologie, Tùbingen
et Leipzig, 1903. Suivant M. Alfred Nutt, il faut distinguer dans la légende
du saint Graal deux éléments, dont l'un est britannique d'origine, l'autre
chrétien. Les deux auteurs qu'il critique prétendent la faire en partie
remonter à l'Orient payen.
XIV
Revue des traditions populaires, t. XVIII, mai 1903.
« Questionnaire sur le folklore du gui », par M. J. Heather. La pre-
mière question est : « Q.uel est le nom breton du gui ? » Il est facile d'y
répondre en ouvrant les dictionnaires. Dans le glossaire breton-français de
Périodiques. 34 j
Maunoir, Le sacré Collège de Jésus, 1659, t. II, p. 64, « gui « est traduit par
cloii7- dero. Nous retrouvons cette expression en 1732 dans le Dictionnaire
françois-celtiqiie de Grégoire de Rostrenen, p. 480, au mot « gui » qui donne
la variante vannetaise deur-derv. Dour-dero et detir-derv « gui » reparaissent
en 1869 dans le Nouveau dictionnaire pratique français et breton de Troude,
p. 455, et dour-dero seul en 1876 dans le Nouveau dictionnaire pratique bre-
ton-français du dialecte de Léon publié par le même auteur. Dour-dero, deur-
derv paraissent signifier « eau de chêne ».
Il y a pour désigner le gui une autre expression bretonne : ubel-varr
(Rostrenen), uc'hel-var (Le Peletier, Dictionnaire de la langue bretonne, 1752,
col. 923) ; variante vannetaise ihuel-varre (Larmery, Dictionnaire français-
breton, 1756, p. 280). La variante huel-var ou buel-varr se retrouve dans les
deux dictionnaires de Troude, p. 455 du Dictionnaire français cibreton, p. 297
du Dictionnaire breton-français. Le correspondant gallois est nchelfar (Spurrell,
An english zvelsh pronouncing Dictionary, 1903, p. 209, et A Dictionary
of thc welsh Language, 1889, p. 290); on trouve la notation galloise
uçelvar en 1805 chez William Owen, A Dictionary of the welsh Language,
tome II: le sens propre est « haute branche ».
Il n'y a donc aucun rapport entre ce sens et celui des mots goïdéliques
que nous offrent les dictionnaires: idl-ic, uil-ioc « toute guérison », « re-
mède universel », « panacée » (A Dictionary of the gaelic Language... published
under the direction of the Highland Society of Scotland, t. II, p. 259, col. i ;
p. 639, col. 2). La variante uile-iccadh donnés en 18 17 par Edward O'Reilly,
An irish english Dictionary, offre la même signification.
Dour-dero <( eau de chêne » peut s'expliquer si l'on suppose que ce com-
posé désigne, non le gui du chêne, mais l'infusion, la tisane obtenue en
faisant cuire le gui du chêne dans l'eau. Il faut se reporter à Pline l'ancien,
1. XVI, S 251, qui dit que, suivant les Gaulois, la tisane de gui rend fécondes
les femelles stériles et de plus est un remède contre tous les poisons : fecun-
ditatem eo poto dari cuiciimque animaliuni sterili arbitrantur , contra venena esse
omnia remédia. On trouve la même doctrine dans le dictionnaire précité de
Grégoire de Rostrenen : « Le gui est bon pour plusieurs maux », Ar uhel-
varr a so inad oud nieur a ~roug.
Reste à examiner si cette doctrine de Grégoire de Rostrenen et le nom
goïdélique du gui ne sont pas de modernes inventions savantes inspirées par
le texte de Pline l'ancien.
XV
L'anthropologie, tome XIV, mars-avril 1903.
Très intéressant mémoire de M. Cartailhac. Il concerne les stations de
Bruniquel sur les bords de l'Aveyron, mais il y est question de la fin des
âges paléolithiques, par conséquent d'une époque antérieure à la période
celtique. Nous sommes amenés à cette période par une note de l'abbé
H. Breul sur un torques d'or découvert à Massigny (Vendée). Dans cette
note l'auteur rappelle qu'on a récemment trouvé des pépites d'or en Bre-
546 PérioJiijues.
tagne, à l'embouchure de la Vilaine, et à Lothuen, commune de Kervignac
(Morbihan). Cela explique l'existence 1° des nombreux bijoux celtiques en
or qu'on a recueillis en Gaule, 2° de ceux dont parlent les anciens.
Paris, le 27 juillet 1903.
H. D'ArBOIS de JUB.'ilNVILLE.
POST-SCRIPTUM
Au moment de mettre sous presse nous apprenons une nouvelle offi-
cielle :
« M. Dottin, maître de conférences à la Faculté des lettres de Rennes,
« est nommé professeur de langue et littérature celtiques à cette Faculté
« (fondation de l'Université de Rennes) ».
Nous adressons avec le plus grand plaisir nos félicitations à l'Université
de Rennes et au savant professeur. De 1886 à 1896, M. Dottin a été secré-
taire de la rédaction de la Revue Celtique, un secrétaire très zélé, et depuis
l'époque où ses fonctions à Rennes l'ont obligé d'abandonner ce secrétariat,
la Revue Celtique n'a pas cessé de le compter parmi ses collaborateurs les
plus actifs.
Nous publions un peu tardivement Fannonce suivante:
A SCHOOL OF IRISH LEARNING
Much interest has becn cxcitcd bv the idea of tbrming a
School for the higher studv of Irish sus;e;ested in the lecture
deUvered by Dr Kuno Meyer at the last Oireachtas.
A beginning will be made in June. The authorities of Uni-
versity Collège, Stephen's Green, hâve kindly offered rooms in
which classes could be held during the summer vacation. On
the 23rd of that month at 4 p. m. Dr Kuno Meyer will deliver
an inaugural lecture. On Monday the 6th of July Professor
John Strachan, LL. D. will begin a course of Old-and Middle
Irish Grammar which will be continued for two hours daily
throughout the month. It is hoped that othcr courses can
shortly be arranged.
To form a School of Irish Learning it would be necessary
to establish a séries of lectures and classes covering the whole
field of Irish study, Old, Middle, and Modem Irish langiuage
and literature.
A little later, after further consultations hâve taken place,
proposais will be put forward for a definite scheme.
We feel sure that Irish people will willingly help to the best
of their power in making Dublin what it ought to be, the
centre of Irish studies. This can onl}' be done by providing a
fund which will yield a yearlv income, or by the payment of
subscriptions vear by year.
Mr Charles McNeill has kindly consented to act as Hono-
rary Secretary and Treasurer. Subscriptions can also be paid
to the Hibernian Bank of Ireland. Chèques to be made payable
to School of Irish Studies.
Le Propriétaiii-Gérant : \'euve E. Bouillok,
Chartres. — Imprimerie Durand, nie Fulbert.
LA
LÉGENDE DE MAES GWYDDNEU
DANS LE LIVRE NOIR DE CARMARTHEN
La légende de Maes Gwyddneu est le pendant de celle de la
ville d'Is chez les Armoricains; mais elle n'a guère d'autre
trait commun avec elle que la submersion par la faute d'une
femme. En revanche, telle qu'elle se présente dans le Livre
Noir ', elle offre les plus frappantes ressemblances avec la légende
de Lough Ree et de Lough Neagh dans le morceau connu sous
le nom d'Aided Eochaid Me Maireda^.
Le rapprochement entre ces légendes a été souvent fait 3.
M. J. Rhys, qui s'en était déjà occupé, y est revenu avec plus
de détails récemment et a même donné le texte et la traduction
du poème du Livre noir {Celtic Folklore, I, p. 381 et suivantes).
Le pays submergé, Maes Gwyddmti, serait le même que le
fameux Contre' r Gwaelod ou Cantref du fond Çgwaelod=^ breton
gzveled, même sens : Basse-Bretagne est souvent traduit par
1. Skene, Four a ne. B., H, p. 59; Fac-similé, 55 v.
2. Leabhar na hUidhre, foL 99^-4 ib. O'Grady, Silva Gadelica, l, 233-7-,
265-9. Pour le Leabhar na hUidhre, je cite, d'après M. Rhys. Pour la biblio-
graphie, V. d'Arbois de Jubainville, Catalogue Litt. Ep., 22 (Aided Echdach
niaic Maireda).
3. M. de La Villemarqué, notamment {Bulletin de la Soc. arch. du Finis-
tère, 1887, p. 3 54 et suiv.). Il signale la légende du Lough Weagh dans Girald.
Cambr., Topogr. Hyber, I, c. 9). Il cite aussi, mais à tort, la prophétie dans
Gaufrei de Monmouth (VII, c. iv). Ce qu'il y a de plus fort (je ne puis dire
extraordinaire quand il s'agit de M. de la Vill.), c'est qu'il prétend qu'il y
a dans la prophétie comme dans la légende galloise une puella qui cause tout
le mal ; or, c'est tout le contraire.
Revue CeltKjue, XXIV. 24
Î50 J. Loth
Gweled Breii). Quant à ce dernier pays, la tradinon populaire
le place dans la baie de Cardigan.
D'après la légende populaire courante, le prince de Dyved,
Seithenin, se serait enivré et aurait oublié de fermer les écluses ;
d'où l'inondation des états de Gwyddneu ^ La version du
Livre noir est plus ancienne et plus curieuse. Comme dans la
légende irlandaise, le soin d'une source enchantée ^ est confié
à une femme. Par sa faute elle laisse ouverte la source : d'où
la submersion. Là s'arrête la légende dans le Livre noir. Il y
aurait aussi un fou, comme en irlandais. On pourrait supposer
que ce fou est Seithenhin qui est qualifié de synhnir vann,
c'est-à-dire à intelligence faible, mais M. Rhys préfère voir le
fou dans le Kinran qui paraît dans le dernier vers et le rap-
proche du nom de Curnén que porte dans la version irlandaise
Vidiol, qui, comme beaucoup d'idiots, dit-il, était en même
temps un prophète. Ce prophète s'égosillait à prédire l'irruption
des flots et à crier à ses amis de préparer des barques : naturel-
lement il n'était pas cru. L'interprétation que je vais donner
du texte du Livre noir diftère sur des points importants, au
point de vue du sens, de celle de M. Rhys, mais je suis d'accord
avec lui sur ces traits de la légende : il y avait une fontaine ou
source confiée aux soins d'une femme ; cette femme laisse
s'échapper les eaux qui couvrent le territoire de Gwyddneu;
il y a un fou dans la légende et ce que M. Rhys n'a pas vu,
c'est que ce fou crie en vain, prophétise vainement la submer-
sion.
Je donne d'abord le texte et la traduction de M. Rhys {Celtic
Folkl.,l, 384):
Seithenhin saw de allan Seithennin, stand thou forth
ac edrychiiirde varanres mor And see the vanguard of the main
Macs Guitneu rytoes Guyddno's piain has it covered
Boed emendiceid y morvin Acciirsed be the maiden
ae helligaut gvydi cvin who let it ioose after siipper
finaun wenestir mor terrvin well cup-bearer of the mighty main
1. J. Loth, Mabin, I, 244, n. 2 ; II, p. 286, 295.
2. Dans la légende irlandaise, la source qui devient ensuite un lac est
produite par un cheval. M. Rhys a retrouvé la même légende en Galles
(Cet tic Folkl., I, p. 380).
La Légende de Maes Gwyddneu.
351
Boed emendiceid y vachteith
ae golligaut guydi gueith
finaun wenestir mor diffeith
Diaspad vererid yar van caer
hid ar duu y dodir
gnaud guydi traha trangc hir
Diaspad mererid, y ar van kaer hetiu.
hid ar duu y dadoluch.
gnaud guydi traha attreguch.
Diaspad mererid ain gorchuit heno
ac nim haut gorlluit
gnaud guydi traha tramguit.
Diaspad mererid y ar gvineu kadir
kedaul duu ae goreu
gnaud guydi gormot eisseu.
Diaspad mererid am kymhell heno
y urth uy istavell
gnaud guydi traha trangc pell
Bet Seithenhin synhuirvann
rug kaer kenedyr a glan
mor maurhidic a kinran.
Accursed be the damsel
who let it loose after battie
well minister of the high sea
Mererid's cry from a city's height
Even to God is it directed
after pride cornes a long panse.
Mererid's cry from a city's height today
Even to God her expiation ;
after pride cornes reflexion
Mererid's cry overcomes me to-night
Nor can i readily prosper ;
After pride cornes a fall
Mererid's cry over strong' wines
Bounteous God has wrought it ;
After excesse cornes privation.
Mererid's cry drives me to-night
From my chamber away ;
after insolence comes long death
Weak-witted Seithenhin's grave is it
Between Kenedyr's Fort and the shores
with majestic Mor's and Kynran's.
Le texte donné par M. Rhys est celui du Fac-siraile; à la
strophe 7 il adopte kedaul avec raison; le mss. porte kadaul,
mais avec un petit t au-dessus de la ligne entre k et rt. Si on
compare sa traduction avec celle de Skene, les principales diffé-
rences sont l'interprétation de/»a«;zM.'mgi^îV traduit par J. Evans
par Fontaine de Vénus\ M. Rhys, adoptant le sens que j'ai établi
dans mes Mots latins, traduit correctement wenestir ^ par
échauson (de la mer). De plus, Silvan Evans avait transformé
mererid en myrwerydd, agitation, bruit des flots; M. Rhys y
voit un nom propre. On peut encore signaler chez S. Evans,
à la strophe VI, la traduction de guineii par winds, ce qui ne
saurait se défendre, tandis que M. Rhys y voit le pluriel de
giiin, vin, ce qui ne me paraît pas plus vrai, mais outrage
moins la langue. Tous les deux donnent à Kinran un sens
manifestement flmx. S. Evans, aussi bien que M. Rhys, me
paraissent, pour l'établissement du texte, avoir négligé un point
important : l'étude de la métrique de ce poème.
I. Dans l'orthographe habituelle du L. noir, iu
à-dire v français.
/gallois actuel, c'est-
5 52 J. Loth.
Il appartient au genre Triplet, mais il y a bon nombre de
variétés de ce genre qui apparaît déjà fixé au ix^ siècle (poèmes
dits à Juvencus^).
Dans celui-ci, il y en a deux :
I" Les strophes de vers de 7 syllabes rimant entre eux
(strophes 2, 3 et 9, c'est-à-dire la dernière) ;
2° Les strophes où le premier vers, en y comprenant le §,air
cyrch, a de 9 à 10 syllabes ; le 2^ vers en a 6 et le 3^ en a 7.
Dans cette dernière catégorie, il 3^ a deux types différents :
1° le type dans lequel le premier vers en dehors du gair cyrch
rime avec les deux autres vers :
Diaspad mererid am gorcHurr — Heno
ac nim Haut gorlluiT
gnaud gu3'di traba tramguiT
(cf. strophes 6, 7, 8.)
2° Dans le premier vers, le gair cyrch seul rime et allitère
avec un mot du second vers :
Diaspad mererid y ar van kaer — Hetiu
Hid ar duu y dadoLUCH
gnaud guydi traha attregucH
Dans la strophe 4, il faut absolument ajouter au premier
vers : hetiv.
La première strophe soulève des difficultés. Il est très sûr,
d'après la structure régulière des autres strophes, que le pre-
mier vers, peut-être le second, sont altérés. Le début saiu de
allan rappelle le début de l'élégie de Kynddylan, dont la pre-
mière strophe est également et clairement altérée : sefwch aJlan,
luorynyon a syJlwch. Il faut en tout cas faire de mor au 2^ vers
un rejet (cyrch) et le compter avec le 3'' vers, comme l'indique
la dernière strophe. Comme dans tous les poèmes gallois de
cette époque, les nolac augentes ne comptaient pas : de. dans saiu
de ne compte pas pour la mesure. M. Rhys voit dans cdrychuir
une sorte d'impératif déponent de la 2" personne; de serait la
I. J. Loth, Métrique galloise, II, F^ partie, p. 17S et suiv. ; II, 2« partie,
p. 77-
La Légende de Macs Gwyddneu. 353
nota auoens. Il est assez peu vraisemblable que de, nota augens,
se trouve ainsi répété ; de plus, le composé edrychuir est difficile
à défendre. Pour moi, je prends uirde pour gwyr'S-de ou sim-
plement iùrte = gwyr'Se : cf. chez Taliesin giuyrlin :
edrych uirde varanres mor.
« remarque la verte ligne de front de la mer. »
gwyrdd est souvent appliqué aux flots:
Gwedi toiiiian giuyrl
« après les flots verts. »
(Meilir. Myv. arch., 14, 1, s.)
Je lis donc :
Dymhunis ton u'xrd wrth Aberflfraw
(jhid., 144, I.
Seithenhin, saw de allan, ac edrych
|Ton] uirde varanrES ;
mor maes Guitneu rytoES.
II est possible qu'au lieu d'allan, il y ait eu primitivement
un mot rimant avec les autres vers (y maes?).
Il n'est pas sûr que ///()/■ soit un cyrch: le point du vis. après
lui semble l'indiquer, ou au moins indiquer qu'on le compre-
nait ainsi.
Dans les strophes 2 et ^ , le premier vers a 8 syllabes ; il est
probable que y ne compte pas pour la mesure. Il est possible
aussi que euicndiccit qu'on ne trouve ni chez Aneurm, ni chez
Taliesin ait remplacé un autre mot : incllliccit. Einciidiceid, il
est vrai, se trouve ailleurs dans le L. noir avec le même sens.
C'est probablement un terme ecclésiastique.
Dans la strophe 5, au i"" vers, y se joint à duii dans la me-
sure. Dans l'avant-dernière strophe, / de istavcU compte.
Dans la strophe 6, au 2" vers, il faut lire gorlliiit en trois
syllabes, d'après la mesure ; ce serait donc gorlluydd ou gorlliu-
ydd, actuellement, et non gorlluydd.
Pour la lexicographie du sujet, il n'y a que deux ou trois
mots actuellement qui présentent des diflîcultés sérieuses :
^54 •^- Lotli.
d'abord et avant tout mcrerid. Comme le dit M. Rhys, sous
cette forme, le mot a le sens de perle et représente margarita.
On le trouvera dans mes Mois latins sous cette forme et une
autre qui a dû précéder: meryerid :
mal heu rac moch meryerid
« comme semer des perles devant des porcs » : (margaritas ante porcos).
(Prydydd y moch, Myv. arch., 204, i.)
La forme nier cria avec le sens de perle se trouve chez Talie-
sin : le bord du chaudron de Pen anniufn en était orné (Skene,
Ane. B., II, p. 181, 22.)
M. Rhys suppose que c'est un nom de femme, celui de la
femme qui a laissé s'échapper l'eau. Le reste du poème proteste
contre cette hypothèse. De plus, mererid, comme nom de
femme, ne doit pas être antérieur à la difl'usion des noms de
saintes par l'influence normande ^
Il me paraît sûr que dans un poème reposant sur une tradi-
tion évidemment commune aux Gaëls et aux Bretons, le mot
capital })iererid doit être celtique. Le suffixe -/W peut représenter
-id ou -yd. Le suffixe -id est rare, l'autre fréquent. S'il n'y a
pas de fitute de copiste, mererid (niereryd) me paraît décompo-
sable en nier, fou, plus un dérivé ou composé de -ar. Pour mer,
cf. irlandais W(?rj fou (Cormac) ; meraidh, i. amadan (O'Clery).
Mer apparaît encore incontestablement dans mer-werydd qui se
présente d'une façon fort curieuse, avec les deux sens incon-
testablement de: agitations, vaines futilités ({.. noir, 8, 14;
Myv. arch., 195, i; Livre Rouge, 292, 14) et aussi celui
d'agitation des flots de la mer (Livre noir, 46, 25 ; TK, 156,
36; Myv. arch., 218, 2; 144, r; 279, 2; 329, 2; 195, i;
279, i)^
Quant à la valeur de -ar devenant -cryd avec le suffixe, je
n'ai que Tembarras du choix.
1. On n'a qu'à parcourir le cartu'aire de Redon pour se rendre compte
combien l'usage des prénoms chrétiens était peu en faveur chez les Bretons,
notamment pour les femmes. Et ils avaient raison. Nos noms sont beaucoup
plus poétiques.
2. Pour préciser le sens, cf. Myv. arch. 144-1 :
Dymbunis ton, ntor y menvery^.
La Légende de Macs Gwyddneu. 3 5 5
dyar, bruyant, bruit (paroles, gazouillement): L. n., 11, 28.
Kintewin kcinhaw amser
Dyar adar
« Printemps, le plus beau temps :
bruyant les oiseaux. »
ibid., 28, 2
lais adar, dvar eu grid.
L. Rouge, 285, 5 :
Eglwyseu Bassa ynt barvar
Heno, a minneu wyf dyar.
Myv. arch. , 25 1 :
Wvthfcd dydd dybydd dyar K
Gorddyar, intensif de dyar :
L. Rouge, 250, 13 :
Hir nos, gordyar morva.
GROAR : L. noir, 26, 28 :
a groar adar kir kaer Reon
« et le cri rauque^ des oiseaux près de Kaer Reon. »
Enfin, ar, chez un poète du wx" siècle :
(jwalchniai (iVf)'!'. ^ï/r/;., 143, i):
Cathl 0 ar adar, awdl gosymwy
« chant, poème fait du gazouillement (ou langage) des oiseaux. »
Cet (7;', à ma connaissance, n'a pas de similaire en irlandais'.
Il est ici en construction. Ce qui peut faire hésiter, c'est que
dans toniar, bruit des flots, on pourrait supposer que primiti-
vement ar est pour oar :
1. Signes précurseurs du jugement.
2. Cf. pour gro, irl. grau-berla, A. herla fiachdd ; gro, grau = grava, d.
kràhe.
3. Cependant, cf. ar, inquit; cf. ar, dicicns, GloseScàguv. ; gall. araitb,
discours.
556 i. Loth.
L. N., 53, 20:
In abcr Duwir dyar,
Yn V gwna Tawue toniar,
« à Aber Divfr ■ bruyant,
là où le Tafwy fait entendre son bruit de flots. »
Le i y provenant de g spirant est susceptible de disparition
comme suffirait à le prouver mererid à côté de meryerid. Il est
donc probable que ar représente gar, d'une racine bien connue
par gaïur, gair, breton ger, etc. Ce qui confirme cette manière
de voir, semble-t-il, c'est le haut-vannetais merier, bruit con-
fus; iir merier voeh, un bruit confus de voix (Châlons). Mererid
pour un plus ancien iiier-yerid ou mer-yeri'S, me paraît signifier
fou. J'avais songé à le corriger en nieredic, fou, sans raison,
dont j'ai établi clairement le sens dans mes Mabinogion (I,
p. 230; V. note, ibid., p. 343) et qui est dérivé en -cdic de la
même racine ; mais cela ne me semble pas absolument néces-
saire.
Dès lors, le poème devient assez clair. La première strophe
est une exclamation annonçant la catastrophe; suit la malédic-
tion à la jeune fille qui a laissé échapper l'eau. Puis viennent
des lamentations, des réflexions morales du poète qui se donne
comme spectateur et revient en arrière ; il se souvient des cris
perçants du fou, cris partant du sommet des remparts ou de
dessus un cheval; probablement, c'est le fou fuyant au dernier
moment: dans la légende irlandaise, il se sauve. J'aurais été
tenté de traduire Diaspad mererid ou vererid par rri perçant de
voix confuses, folles ou cri de folie, sans le gtiinen kadir qui mani-
festement n'a rien à faire avec le pluriel de gain : )' ar suffirait
à prouver le contraire, rapproché le y ar vann caer. Il y a
d'autres mots qui ont été mal compris.
GWINEU : le sens de giuineu est des plus clairs. Cf. Livre noir :
43, 22 ystarn de u^iiieu fruin guin
« selle le cheval bai au frein blanc.
I. Naturellement on en a tiré aux Abcr Dyar, synonyme de tolo en un
autre passage du L. noir.
La Légende de Maes Gwyddneu. 357
43, 23 ystarn de wineu birr y bleu
« selle le cheval bai, aux crins courts
43, 28 ystarn de u'i)jeu hir y neid
« selle le cheval bai au saut allongé. »
ibid., 10, 10 (à propos des chevaux célèbres):
Guyneu ' Godvflf Hir, nmrch kei
Cf. L. N., mein wineu, 3, 9, etc. ^.
Giuineu est dérivé de gwin, vin.
Quant au pluriel de gwin, vin, on ne le trouve jamais dans
les Vieux Livres et il ne parait guère usité, même aujourd'hui.
Il n'existe pas en breton.
MAURHiDic et KiNRAN n'out été compris ni par Skene (S.
Evans), ni par M. Rhys.
maurhidic signifie magnanime, majestueux, de noble aspect ou
de noble race, généreux.
L. n., 15, 3:
vv maurhidic nen
« mon roi magnanime »
ibid., 30, 18 :
Bet Mor, maurhidic diessic unben
« La tombe de Mor, monarque magnanime et irréprochable. »
Cyndelw (Myv. arch., 155, i):
mathredic tyweirch gan draed meirch mawrydig
« Les glèbes sont foulées par les pieds de génireux coursiers. »
Mabinog. II, p. 286 (Peredur) :
a morwyn vaivrhydic delediw
Myv. arch., 371, i :
Mair faturydig
Cf. ihid., 312, 2; L. Taliesin, ap. Skene, 132, 21.
1. L'v pourrait faire supposer ^ît'v^wu qui est différent.
2. Pour^u.'/;;t'», cf. Myv. arch., 149, i, Lliaws o'ît'iVww.
5^8 J. Lot h.
Le mot est d'ailleurs connu, ainsi que mctivrhydi, majesté,
et donné dans tous les dictionnaires. Pour mémoire, je rap-
pelle qu'il apparaît dans une inscription chrétienne du pays de
Galles : Johannis moridic (Jean le magnanime). Il est probable
que mawrhydic est composé de utawr, grand, plus un dérivé
de hyd = irl. sitb, long, ou encore de la même racine que
hydr, hardi, irl. sethar.
KiNRAN = kynran a été correctement traduit par S. Evans
(Wehh-Engl. Dict.) par bead or cbîef {oï a tribe), leader, cbicf-
tain. Parmi les très nombreux exemples qu'on pourrait citer,
je choisis les suivants :
L. Talies., 123, 6 :
a chenwch deu leuan
Ragof V deu gynran
« et chantez les deux leuan devant moi, les deux cIkJs. »
L. Rouge, 242, 8 :
Gnavvt gan gynran eiryan nraf.
L. Aneur, 64, i :
kynraji en racwan
« le chef frappant les premiers coups. »
ibid., 72, 2:
ibid., 80, 28 :
Keredic caradvvy gynran
« Keredic, chef aimable »
Tri theyrn maon
a dyvu o Vrython
kynri a chenon
kxnrein 0 Aeron
(' chefs originaires d'Aeron »
Meilis (Myv. arch., 140, i) appelle Gruffydd ap Cynan :
Pascadiir Kynrein, nourrisseur de chcts.
Le pluriel est kinrein et parfois kynrcinyon. Le mot est un
I. Cf. pour kynran, L. Ta)., 172, 4; 148, S; 209, 16; L. Anem, 80,
28; L. Rouge, 241, 13.
La Légende de Maes Gwyddneu. 359
composé cin =■ *dntu- et rannâ, part : celui qui a droit à la
première part, héros, chej.
Cynran existe aussi dans le sens de première partie.
CuiN a été traduit par M. Rhys par souper. Le mot n'est jamais
employé dans les textes anciens, non plus, je crois, que dans
les modernes, dans ce sens. Les Gallois ne connaissent que
cwynos, souper, et ancwyn = *antecènium.
Au contraire, non seulement cwyn, plainte, même plainte en
justice, grief (quelquefois actuellement compassion pour quel-
qu'un) est d'un emploi courant, mais l'expression même wedy
cwyn se retrouve dans le Livre Rouge, 261, 19 :
lia wisc luedy kzuyn, na vit vnvyn
Dy vryt ' .
Le mot GORLLUiT présente de réelles difficultés. Le mètre
exige trois syllabes, ce qui rend suspecte l'identification avec
gorlliuydd, prospérer, lequel ne peut avoir que deux syllabes.
Gorllwydd, en deux syllabes, a le sens de prospérer dans
quelques passages. Ce sens ne va pas très bien ici. D'ailleurs,
gorllwydd même paraît avoir un sens différent dans d'autres
endroits 2.
Jusqu'ici je n'ai pas trouvé gorlliuydd en trois syllabes; c'est
la forme qu'indique l'orthographe du Livre Noir. Lluydd (llu-
ydd) dans le sens de chef d'armée se comprendrait ; gorlluydd
serait intensif et serait un substantif verbal ayant le sens de
diriger^. Puisque nous entrons dans le domaine des supposi-
tions, on pourrait supposer une racine *//« =^ *loug, qui se
trouve dans l'irl. luamain :
ac nim haut gorlluit
« et il ne m'est pas facile de m'enfuir? (me sauver.) »
GORCHUIT est donné par les dictionnaires, par Davies même,
comme l'équivalent de cwydd ou cwymp, chute. Phonétique-
1. Cf. strophe plus bas, guedi giieilh.
2. Par exemple, da.ns (Myv. arch., 199-2):
Ked orllwyt (= gorllwydd) arglwyt.
3. Dans ce sens, gorllnvydd pour gor-Uywyd, diriger, piloter en chef, serait
irréprochable, mais il y aurait dans le texte gor-Uyuit.
360 J. Loih.
ment, c'est possible, mais le mot me paraît difficile à séparer
de gorchii'x dont le sens est difFcrent : Myv. arch., 262, 2 ; dans
un manv-nad:
neu'r (ou neu'tî) gorchwy rwy trugar
« vraiment c'est trop lourd, roi miséricordieux •>■>
Le mot apparaît dans un proverbe dont le sens n'a jamais
été fixé :
nid gorchvy elw medelwas
« ce n'est pas une grande charge que le salaire d'un moissonneur. »
On peut, je crois, comparer la racine à celle de Tirlandais
ciall À. tinol ^ ; skr. ci, sammeln.
Ici, dans gorcbivy, on a la forme forte *cci : Diaspad mcrcrid
am gorchiiit heno signifierait donc : « les cris perçants du tou
m'accablent ce soir. »
terruin: nior terruin est traduit par M. Rhys par: thc mighly
main. Le sens de ce mot fort employé parait être terrible,
redoutable. Dans un autre passage du Livre noir (54, 22), il
s'applique encore à la mer :
Erir mor terruin.
Dans un autre passage (40, 14), il signifie évidemment
redoutable, bouillant (40, 14).
Terruin am tir (il s'agit de Hywel ab Goronwy)
« redoutable, prompt à s'emporter, pour la terre (ses domaines). »
Cf. L. Tal., 117, 23 : Ynys Gwyr, tcnuyn mor-. JoloGoch
(éd. Ashron, 3 16) :
Torri yn chwvrn, ter-ivyn clnvacu ;,
Giau a gwythau
Myv. arch., 203, i :
aerdoryf goryf, givrt dcrivyii y ncid 4
1. Stokes, Urk. spr.
2. On trouve le mot avec une seule r.
5. Souffles, tourbillons terribles.
4. rude et impétueux son élan.
La Légende de Macs Gwyddneu. 361
ibid., 184, I :
Kyflavan tra than, ira theruyn y haivl '
ibid., 299, 2 :
Gwr addwyn, terrivyn yn torri cad
ibid., 143, I :
Gwaith Aberteifi teruyn gad Owain
ibid., 187, 2 :
Teyrn glyw terrwyn tyrrynt prein,
Walter, dans son Eiigl. Wchhdicl. traduit /o/w7 ^^x icncynnu
et teriuyn par bold, je ne sais d'après quelle autorité. Ternvyn
me paraît dérivé de *ters : cf. terreo-. La mer ienuyn apparaît,
semble-t-il, comme nom propre dans les Mabin. Cette mer
Ternvyn est évidemment la même que la mer Torrian des Irlan-
dais. Les deux ont été parfois identifiées avec la mer Tyrrhé-
nienne (Tyrrhenum mare), mais il est clair que dans l'origine ces
deux mots-là avaient un sens différent. Cette confusion me paraît
avoir été pour quelque chose dans les voyages de certains saints,
comme saint Patrice, en Italie.
Pour le sens précis de quelques autres mots, voir les notes à
ma traduction plus bas.
Voici le texte tel que je compte le donner dans mon édition
du Livre noir.
Les traits particuliers de l'orthographe de ce poème et, en
général, du Livre noir, sont les suivants :
VOYELLES : / peut représenter l (y), î.
— e quelquefois représente j' : de, nota augens, = -dy.
— y, le plus souvent, représente;)' actuel.
— H = zv actuel (zu voyelle) et u (il) .
Les voyelles irrationnelles sont écrites, mais ne comptent
pas pour la mesure, non plus que les notae augenies.
wenestir :=■ fenestr (menestr) ;
kadir = kadr ; kenedir = kenedr.
1. très redoutable sa poursuite (réclamation).
2. A moins qu'on ne songe à lars-, cf. torreo.
j6-2 J. Loth.
CONSONNES : t =z dd actuel, généralement
— d = d actuel;
— zv =J actuel (v français).
ff représente non seulement g mais ng : ae hellygaut = ae(h)el-
lyngawdd, ae golligaut = ae goUyngawdd , rug = rwng.
Seithenhin saw de allan — ac edrych
[Ton] uirde varanres,
mor maes Guitneu rytoes ' .
Boed emendiceid y morvin
ae hellygaut guydi cvin
finaun wenestir mor terruin.
Boed emendiceid y vachteith
Ae golligaut guvdi gucith
finaun wenestir mor difFeith
Diaspad vererid y ar vann cacr — [hetiu]
Hid ar Duu y dodir :
Gnaud guydi traha trangc hir
Diaspad mererd y ar van kaer — hetiu,
Hid ar Duu y dadoluch :
Gnaud guydi traha attreguch.
Diaspad mererid am gorchuit — Heno
ac nim Haut gorlluiT ;
Gnaud guydi traha tramguiT.
Diaspad mererid y ar gwinEU 2 — Kaoir
KCDaul Duu ae gorEU :
Gnaud guydi gormot 3 eissEU.
Diaspad mererid am kymhELL — heno
V urth vy istauELL :
Gnaud guydi traha trangc pELL.
Bet Seithenhin synhuir vann
Rug kaer kenedir a glAN
Mor, Maurhidic a kinrAN.
Seithenhin, lève-toi, et sors ; regarde
la verte ligne de bataille des flots 4 ;
la mer a recouvert le territoire de Gwyddneu.
1 . D'après l'orthographe régulière, il faudrait rydoes.
2. Il faudrait régulièrement ^mîm^i.
3. Goitnot = gonnodd et non gormod.
4. Baranres indique la ligne de bataille, le front des troupes.
La Léi^ende de Maes Gwyddneu. 565
Maudite soit la jeune fille
qui l'a lâchée, après plainte,
échanson de la fontaine 1, la mer redoutable;
maudite soit la jeune fille
qui l'a lâchée, après lutte,
échanson de la fontaine, la mer stérile 2.
De grands cris du fou s'élèvent du haut des remparts, aujourd'hui ;
Ils sont poussés jusqu'à Dieu :
après arrogance, d'habitude longue disparition 3.
De grands cris du fou s'élèvent du haut des remparts, aujourd'hui ;
jusqu'à Dieu va la depircation ;
après arrogance, d'habitude regrets 4.
De grands cris du fou m'accablent, cette nuit,
et il m'est difficile de m'eiifidr?
après arrogance, d'habitude chute.
De grands cris du fou s'élèvent de dessus un coursier bai solide;
c'est Dieu généreux qui l'a fait :
après excès, d'habitude besoin.
De grands cris du fou me chassent, cette nuit,
de ma chambre ;
après arrogance, d'habitude longue disparition
La tombe de Seithenhin à l'intelligence faible > (ou plutôt orgueilleux)
est entre Caer Kenedr et le bord
de la mer, Seithenhin magnifique et chef.
1. On pourrait comprendre : qui l'a lâchée la fontaine, échanson de
la mer redoutable ; /; dans ae hellygaut semblerait indiquer un féminin, mais
ce n'est pas rare même pour un masculin, à cette époque.
2. mor diffeilh est traduit par M. Rhys, je ne sais pourquoi par high sea ;
diffeith signifie stérile, sans valeur et désert, nu.
3. Traiigc hir \ trangc a le sens de fin, déclhi et mort. Dans la vie de
Gruflfydd ap Cynan (xMyv. arch. 727, i) : canysgosper ywyn awr bon ar dydd
sydd yn trenghi (cf. irl. trctcim, j'abandonne).
4. attreg a plus souvent le sens d'arrêt:
Gnawd giuedy rhedeg attregiuch (proverbe)
Cependant il paraît avoir aussi celui de regret. Livre noir, 5 :
Ny tiuuic rac dricweithred imattrec guydi darfio.
5. Il est probable qu'il faut lire : Seithenhin synhuir wun (ban): Seithenhin
à V esprit orgueilleux. En effet, le fou, ce n'est pas lui. Dans la pièce, c'est
Vorgueil, Varrogance qui est en question et puni. Il semble bien que l'inon-
dation soit considérée comme un châtiment de l'orgueil de Seithenhin. Llan-
gynidr se trouve mais non Caer Genedr, ou la forteresse de Cenedr.
564 J. LQîh.
M, Rhys a voulu rapprocher le nom de Seithin du breton
si:{tm dans Bcu:;ec-cap'si::jin. D'après les formes les plus anciennes
si:;jiin remonte à si'Sun, avec d spirante dentale sonore. Il y a
un autre Si:{un en Léon. Si^un est le nom breton de Sein''.
Seithenhin suppose *scytàntïnos, qui est à rapprocher des
noms de lieux vieux celtiques Sextanîio (Hérault), Arelate
Sextanorum; pagi Sextanmand u i (suv un autel gallo-romain de
Rennes); cf. Pompeius Sextantius ex civitate trajanensi (Xan-
ten) dans une inscription près de Carlisle-.
J. LOTH.
1. M. de La Villemarqué a pensé aussi à si:^un = setthun. Pour lui,
Seithenhin feddw est quelque chose comme siiuner me:;p, le semainier ivre.
2. Annales de Bretapie, XII, p. 269.
LE TEANGA BITHNUA DU MANUSCRIT DE RENNES
M. Whitley Stokes^ a signalé à l'attention des celtistes le
curieux traité irlandais intitulé Teaiiga hiîhnua « La langue
toujours renouvelée ». Ce traité est conservé dans de nom-
breux manuscrits- :
Bibliothèque nationale, fonds celtique et basque, n° i ;
f° 24 a 1-27 b 2.
British Muséum, Egerton 171, p. 44-65.
Trinitv Collège Dublin, H. 2. 16 (fac-similé, p. 81 a 1. 49
— 86 b 1. 28).
Mss. Phillips 9754, fol. 7 r°-9 r°.
Rennes, fol. 70 r° a-74 r° b.
Lismore, f° 46-52.
De ces cinq manuscrits 3 trois nous étaient plus facilement
accessibles. Ce sont le manuscrit de Rennes, le manuscrit de
Paris et le Livre Jaune de Lecan, dans le fac-similé donné par
la Royal Irish Academy. Ces trois textes du Teanga hithmia
sont apparentés entre eux. La marche du récit, ainsi que la
plupart des détails sont les mêmes dans les trois manuscrits.
Le Livre Jaune de Lecan et le manuscrit de Paris ne différent
que sur quelques points. La rédaction du manuscrit de Rennes
est rarement moins complète, souvent plus développée que
1. Lives of saints from the Book of Lismore, p. xvii-xviii.
2. Cf. Revue Celtique, t. XI, p. 394; t. XV, p. 88.
3. M. Douglas Hyde m'a communiqué le texte d'une rédaction mo-
derne, très détaillée, du Teati^a bithnua et qui provient d'un manuscrit
daté de 1817.
Revue Celtique, XXIV. 25
566
G. Doit m
les deux autres. L'introduction est écourtce dans le manuscrit
de Rennes. La fin, au contraire, n'est conservée intégralement
que dans ce manuscrit. De plus, le manuscrit de Paris a une
lacune considérable comprenant les §§ 17-20.
Quant à la langue, on peut classer ainsi par ordre de date
nos textes, en commençant par le plus ancien: Paris, Lecan,
Rennes, Il est facile de se rendre compte de ce classement en
consultant le tableau ci-dessous :
VIEIL-IRL.
PARIS
LECAN
RENNES
detinoilsct
tinoilit
dotinoladar
ro-compred
romcoimprcad
docoimpred me
dorigni
dorighne
doroindi
doroine
dorinnedh
doroinn
doroinc
dorindi
dorigr.i
doroiiie
dorinde
doroindi
doroine
rofitir
rofhitir
rofid/V
dofhider
co aicti's
co faicdis
arnafegdais
feghadais
adchither
atchither
adciter
dociter
regeined
geincJ
ûogeined
rogabsat
roghabhsat
rogobsad
doghabadur
comberat
comberat
combcrit
comberid
doberet
doberaid
doberid
Le texte de Rennes n'a donc d'autre avantage c]ue d'être le
plus complet de ceux que nous avons étudiés. Il nous permet
de connaître en détail un curieux traité, aussi intéressant pour
les folkloristes que pour les historiens de la littérature reli-
gieuse. Je n'ai cité en note les variantes des deux autres ma-
nuscrits que là où elles pouvaient aider à déterminer le sens
du texte du manuscrit de Rennes ^ Le texte du manuscrit de
Paris fera l'objet d'une publication ultérieure.
Voici le sujet du Tenga biihnua. L*auteur suppose que la
langue de l'apôtre Philippe, laquelle coupée trois fois a été
toujours renouvelée par Dieu, révèle aux Hébreux assemblés
I. Mon ami M. Douglas Hyde a bien voulu me donner son avis sur les
passages obscurs et revoir une épreuve.
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 567
les merveilles du monde, de l'enfer et du ciel. Les merveilles
du monde sont énumérées dans l'ordre, des six jours de la
création : d'abord le royaume du ciel, puis les mers, les sources
et les fleuves avec les pierres précieuses qu'ils contiennent, les
arbres étranges, les astres et le cours du soleil, les espèces d'oi-
seaux, les races d'hommes. Quant à la description des peines
de l'enfer et des joies du Paradis, elle ne figure pas dans le
manuscrit de Paris; dans le manuscrit de Rennes elle est peu
détaillée et n'offre pas le même intérêt que le reste du Tenga
bithnua. C'est sans doute une addition au texte primitif.
J'ai respecté scrupuleusement la division des mots telle qu'elle
figure dans le manuscrit de Rennes en séparant par un trait
d'union, pour faciliter l'analyse grammaticale, les éléments des
divers groupes syntactiques. Il est intéressant de savoir com-
ment le copiste de notre texte concevait l'unité d'un mot, et il
serait utile de comparer les divisions des mots dans les divers
manuscrits.
Les principaux groupes syntactiques de notre manuscrit
sont :
article + nom : an-doiiihain, i-sin-aer, nan-Eahraidc, cu-sna-
faidib ;
possessif -j- nom : a-fochuinn, a-lin, con-a-socraidib, ôs-a-cinn,
as-nw-ccann, arn-aniunis ;
négation -f- nom ou pronom : na-grian, ni-hedh, na-gach ;
préposition + nom ou pronom : can-fis, co-mullach, ô-indsib,
do-righaib, a-nellaib, ré-fogur, fô-tri, do-innisin, ar-Jàr, ire-bilJm,
lar-ti)n)ia, as-ar-benad, in-a-curîur ;
a vocatif + nom : a-thruadha ;
particule + verbe : do-chuaidh, y-do-Iasfadais, ro-tinnscain,
no-gurtuisniedb ;
conjonction -(- verbe : co-tainic, ô-do-clos, j-da-iuaircthir;
négation + verbe : ni-roibi, nmna-dheaclmd, ni-deniaidh, j-ni-
gluaisinn ;
copule H- comparatif: is-lreisi, is-glica, is-neasa;
copule H- sujet ou attribut : ba-cenn, ba-cosmail, is-ed, ôir-is-
torrachtach, dob-adhbur, achl-is-amlaidl), is-i'iadha ;
3 68 G. Dflttin.
ar -\- sujet : ar-sé, ar-siai, a Mua! ha ;
ocus H- mot suivant: j-is-é, y-do-salcur, j-fearcc, y-atberf ;
acht -\- mot suivant : acht-cheana, acht-cach, acht-do-hi, acht-
amnanna ;
nom ou pronom + démonstratif: an-tan-sin, leani-sa.
Comme on le voit, les groupes syntactiques comprennent
pour la plupart une des particules qui produisent des mutations
de consonnes.
La traduction que j'ai jointe au Tenga hithnua est très im-
parfaite. Elle est parfois sans doute fondée sur de mauvaises
leçons; elle est loin d'élucider les obscurités du texte et je
prie les celtistes de ne la considérer que comme un essai pro-
visoire.
Le Tcanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 569
Texte.
f° yo 1° ai. r. ^irdrig/; ûasal an-dow/;ain, is-treisi na-cach
ri, is-airdi na-gach tig^'rna, ïs-nenmbaire na-gach leogan, is-
feoc/'a na-grtc/; dregan, is-glica do-gribhaib, is-bcod/;a do-
d/;2éinib, .i. âenmrtc Dia uile cuiiiacbta'igh tue an-scél-sa do-
tbùathaib na-talman i/;/-cen;z deilbe y-denmZ/a in-domain. Oir
ba-cenn a-coi/» j-fli-beit/; a-pn'sû;z cu;;/ang do-sil Ad/;aim^ uile
san-aimséT-sin can-fis ni do-gni/»aibh an-duilem^« acu co-tâinic
an-scél-sa do mMrbuilib Dia c/;ucu ar-cruthug//J nan-dûl aic-
sid/;e y-nemfaicsidZ^e do-ri;me Dia îor-â-cwnachtaïh^. Oir ba-
dorc/;a cac/; rét sa-doman co-lainic an-tenga bithniia? j-cur-
laba/r ôs-chlèhhib neiwe ôs-mhu\hch sieibi Sioi».
2. Oir do ti?2olad^r fir an-domaiw uile ô-indsib Sabuirw
anoir co-mullac/j sleibe Sioi/z 7-bà-hé a-lin .i. u. mile escop
7 sé-ri .X. ar .uii. mile do-rig/jaib 7 .1. mile airdr'igb 7-is-é fad
do bad»r i-sin coiiitb'inol s'm .i. co cc;m .iiii. mis cow-a-sluag-
haih 7-fC7z-a-socraidib co-cûalad/<;' a-nellaib nÏDie Gloria in-
excelsis 7-do-c/;ûalad//r na-slûaig/; i/z-glor siii aris co-céolaib
ai/zgel rtr-grad/;aib dlig/;t/;eac/;a an-airdngb. Oldbcb'i cbasc do-
sbunnvad in tan si»4 7-do-clos aris an-gut/; cétna a-néllaib an-
xôlr 7 ba-cosmfif/7 ré-ten;zdil tein;ztide a;/-delb 7 an-grianbruth
édrocbt do-con/zcadz/r in-a-d/;iaid/; i-sin-aer às-a-cb'mn 7 mar
do-bdd/<r anii ac-taicsin na-delba sin co-cûaladwr ni n-insnaîd
1. ar bâ cenn im-bulg 7 bâ bidg i-tig dorcha do sil Adaim. P.
2. re suidigeasta fo-chumachtu P. ro suigidi tair dia fa-cumachta Lee.
5. P. et Lcc. développent en quelques phrases l'état des Hébreux avant
les révélations de la Langue toujours nouvelle. Ce passage n'est pas inutile,
car il annonce les divisions du traité : Atcitis rith gréine 7 ésca 7 na renra
in-dimthigid/s gen chumsanadh. 7 atcitis tiprada 7 âibne date bearsain cen
chumsanad in gech aimser. Atcidis cumsanadh 7 cotlud in talman 7 na
toraid 7 na soillsidha la-taidhecht ngréinengeimrid Atcitis immorro eirge
na soillsi 7 na blaith 7 na toraid ic taidecht int shamraid 7 ni featur cîa
roroine in cumachtu sin co tainic in scél-sa P.
4. antan fan-aidchi na case Lee iarsin deraidhsed derig na tisgann P.
570 G. Dottin.
cile ac-labrt/Vt do-Wrla ainglidln ùs-a-cmn j-do-cbmr shîa-ceist^
môir na-slùaig 7-do-gab cela j-ùamhan môr iad réïogur \n-
ghoibà do gualad///- y-i/zdar-leo bâ-cowmôr régàir sMiiaid/; é
7-ni-f/.;acad//r i;/té do-lab//r an;/ 7 ni-c/;Lialad//r ào-chk:o\aib
:\n-l'i'th:\ ^ a-coni/;/bin;/ 7-dofiarfaid/;cd//r ecnaid/;i nan-Ebm/t/c :
« Cret so do chûalam/zr », ^ir-siat.
3. Dof;-eag///r an-tenga bitbniia dôib, j-is-ed ishcn. « Do
choiiiipcrt rir7-m/;nâ da;;/4 », ar-sé, « 7-do-beanad mo-t/;eangrtd
fô-trî as-mo- (/" yo r" l>)chc.\nn 7 do aibnûagûi^ Dîa dam/; aris
i, j-dociiir Dia do-in/zisin scél 7-i//gnad 7-ilbérla dibsi mé, 7 is
do-rcid/;iugrt^ an-scéoil so do-c/;uaid/; an-sp/rat-ni\;;// co Mâ'isi
mac Ani/;i-a 7-cu-sna-fàid/;ib ata ar-ne/;/. Acht-c/jcana i//-cruth
a-fuilit fcasa i«-do/;/ain arn-eiscirg/;! Crist 6-mbarhaib i-sin-lait/;i
so na-Câsc adért//r leam-sa da.nb-si iad. Oir càchadhhur 7-gar/;
duil 7-gac/; a'icned doniter isin-do///an ata a-cosmrt/7es sin uilc sa-
corpdacwia. Axa ann ar-ihi'is an cet adbur d-aér 7-do-gh2éit/;. Is-si
a-toc/;uin/z.sin .i. tôghail j ti»fead/;analaa-corprt/Z'daenna5. Atnt
dd ad/;b//y' ele ann do-gréin 7 do-ren?zaib neiwe 7-is-é is ad/;b//r
do sin : .i. soilkt' radhairc a-sûilib. Atâ do7ia ad/;b/o' ele an// do-
t/;ene 7-is-i a-toc/;uin// sin .i. dat/j fola 7 teas a-corpaib. Aiâ
ad/;b//rclc an;/do-sf/'b//i7-do-salc//r7-is-ft/dobeir sin .i. do/;/blas
j-ïearcc a-craid/;ed/;aib nan-daeine. Atat diMia ad/;b//r ele do-
c/;lochrt//'7-do-c/iaid/;cor-ab-ead/;dobhirsincu/;/ascféola7-cna/;/
a-C(7rpaib daeine. Auï dono ad/;b?/r cile an// do-blatlw//^ 7-do-
lid/zatlid'/T' ro;/-id/; ead/; si;/ .i. féile7 -nairc 7-u;'naid/.'ti a-clûasaib
7-dath i;/-grùad/.;aib ôir hidh aicne nan-uile dùl i-sin ciirp dacn;/a
7-muna-d/;eachfl'J Cm7 a-co;'p dbxniia 7-mu/;a-d/;each//c/ da-cc-
sadb tar-ccnii sil Ad/.;ai;;/ y-miu/a-dZ/each^J an-if;'/n;/ 6-ég 7 6-
adlac//(/do-t///tf(V/(//; an-do;//an sul-tainic an-dili^ 7-ni-geintcad/;
1. tlocliuir cest 7 omun mor adhhul for-na sluaghaib P. lo-cur-sin ccst
7 omun for na sluagaib Lee.
2. Dans P. au-dessus de «■ on lit : /. c, c'est-à-dire 110 c (ou c).
3. 7 issé fa-bin/ze do cheolaib in domain P.
4. Oiltuatliaib in talman rigéinedli mliisi ar-sé 7 dichounpert lliir 7 nma
romcoimpread P. oilltuathaib talman ro gein-sa ar se 7 do eoimpert lir
7 mna docoimpred me Lee.
5. isé forcaemnacair tinfedh 7 tinnsailin anâla i corpaibh d.iine P. 7 ase
a adbarsin tinfead 7 todail andala a corpaib daine Lee.
6. do legfed in domun uli re sil Adaim re teeht in bratha Lee. do leiecfi-
thea in doman uili imugha la-taideaeht in bratha P.
Le Tennga bithnua </./ Manuscrit de Rennes. 571
dûil co-b;77ch y-do-lasfliddis na .uii. neime y-ni-blad/j lalaiii na-
muir na-ci//cl eile i-sin-do/;/an acht iîrinn amdin can-c/ich can-
(orccnn. » Isbcrt a»-tenga bit/jnùa: « is-é adhhiir ma-tanac dm-
caib-si do-in/nsi;/ scél 7 inganta an-do///ai;î dib, ôir is-dall 7-is-
dorc/;a cach-aen bis can-eôl//^ ac/;/-beit/; an-aij/iis do-sir. »
4. Innis diiinn », ar tûat/;a nan-Ebmid/;e « na-sccla diamra
atàt acat. Oir atdmait ainmft,'s^?f/;. » O-do-clos 'inru}n an-icnga
hhlmùa do-lahain do-b^Tla ai/;glid/;i j-is-ed isb^Tt : « ni-roibi
talam/; na niuir na ïùinii anii », ^r-si, « 7-ni-robadz/;' na-dùile
an;? 7-ni-roibe teas ar-talman na-tort/;a 7-ni-roibi gséth na-grian
na-ésca i;/-àit reltan»a nei;//e 'm-âh h\adh (f° jo v° a) m/;ila
muirid/;i, i//-ait-src)//;a, in-âit-aibne, in-ait-énlait/;i, i»-ait-ilpiasta
an;/ an-tan sin ».
Ro ïxarîaigtàiir ecnaid/;i nan-hEabnz/J/;e : « cret eile do bi
isi//-do/;/an i/z-tau sin ? » Do-fregz/r an-tenga bithnûa dôib 7-
aduW//rt: « Do-bi », av-si « Dia iiile cuniachtach can-tosach,
can-dercdh, can-i/y/snim/;, can-brôn, can-torrsi, flc/;/-fdilti, can-
ïés, can-urcm, 7-ni-roibi na-ai/;îsir ni-bud/; doaiwg dô do-dénam/;
acht-cAch ni ào-\inridh 7-ba-hu;-lam/; cac/;-dûil ré-himrddh 7-is-
\war sin ro-tin»scain Dia ant-oibriug^f/jf sé-lait/;i .i. doroi/ze ar-
tûs an-rig/;t/;eg/; co .ix. n-g;'rtd/;aib ai??gel 7-atait da-t/;ûait/;
.uii. m/;og/;at co .ix. n-glanbrog/;aib .xx. 7 uii.c. mile do ceôlaib
innta si».
5. Do-tiflrfiiighed/<r ecnaid/;i nan-Eabrfl/i//;e. « Cmnits atat
suid/;ig/;t/;i in-doz/ni// ' », rtr-siat. Do-tregur an-tenga bithni'ta
dôib7-ist'J-isbt'/'t : «génco-faicid/;isi-é»,â'r-si, «is-C77/in»dorôine
Isa ïn-doman 7-na-diiile 7-na. uii. neime 7-na .uii. mani 7-an-
talam/; ar-ldr na-marann sin, 7-is crinnn ti///cillit rean;z.a neime
in-domun 7-is c/7/inz/delbach dociter an;;Kin//a nan-d<'éine arn-ég
dôib 7 delbgrei«e 7-ésca 7-is-.x.fe/-sin5 6ir-is-torn7r/;/ach can-t7/.y
can-forcen» an-dûik/» fei« ôir do-bi se 7-atd 7-biaid/; îre-h'nbii
sir, 7-doroi;/e se na-huile reanz/a comcrmini.
6. Do f/;i(7rfaiged/<recnaid/7inan-Ebr^/V//;e : « c/éttdob-ad/;b//r
do/z dom^//7 7-d-ifrenz7 nô-g/^/'tuism/;ed/; iad fô-a7ôir 7-con-
1. c!a suidigud fil for-in-doman P. ciiulus suidighthi fuil for sin domun
Lee.
2. gen go faicthi si Lee.
^. as deithbeir in-iii sin P.
372 G. Doltin.
dheachad ant-rtrc/;ai;;gel Mr-timna Dé ». Do-fregur zn-tenga
bithnua y-atbtrt friû : « \s-cd dob-ad/;b//r dô », ar-si, « iùacht
y-teas, soillsi j-dorcacht, ard 7-isel, serhus 7-millsi, sonairti
7-donairti 7 cûck\-ni ar-cbeana 7 do-bad//r na-hadb//f sin uile
sa-m/;ais dob-ad/;bz/r do;z-do;;/an 7-do-bean(7i/ adbhur ifrenn as-
an-mais 7-ni-dfrnaid/; se ifren;/ nô-condeach^J ant-drcai;/gel
ta;'-ti/;ma an-rr/Vdrig/;c?r/;/-do-bi da//zna ifrin;/ i-sin-mhais ild/;el-
haig -às-ar-henad an-do/;zan ca;z-a-uile c/;inel 7-mur-do-c/;uaid/;
Luxcife/' rt);/-a-leig/;e6n ai/zgel uir-recb! amach do-cruthrt/Ved/;
ifrin;/ i;/-tan sin. Is-sé so tra gni;/z an cet lai o;?-dûilem .i. in-\i
doroi//e Dia firmint it/r na-huisa'Jaib.Ro-suiJ/gna .uii. neiiTi/;e
i-si^-lo cc'/na 7 na- huile ni nejiidba {f° jo v° b) ôir do-fidtT
Dia co vAchad an-dui»e t^r-a-rer/;/. Is-aire si;/ dosuiJ/g Dia
fiai neïme ré-gnûisib sil Ad/;aim a';/-ndc/;-fég/;adâis a'nrehba
neim/;e na-socra'idbeacbt an-dûilemfl!;;.
7. Ro-ïiarïaigs'n ecnaidbi nan-Ebrrt/^/;e ègiisc denùgbdn na
.uii. nei;;/e 7-na .u, rig/;t/;ig/;i t'uncb'ûles na .uii. nei/;;e mon
mbith môr-ad/;bal j-doïregtir an-tenga hitbm'ia dôib. « Is am/?-
\aidb so », ar-s\, « ata^ .i. neuf m so\us édrocbt is-neasa dibsi
a-taitnenw ésca ac-mesrugwJ na reanw co-himlan. Nea;// fliuc/;
ôs-a-cZ;in7; sin con-'imal ai?;gil 7-arc/;ai;zgel a-measr//^en;/ gaet/;.
Neam/; fûar oigreta do;/-tdeb tZ/ûas de sin 7-is-glaisi na-gach H
a-dat/; 7-is .uii. ïùaire hi na-sner/;/a 7-is-in;;ti is-co;;;naid/;t/;i
bis grian 7 atat da-neam loin;zerd/;a ûad/;a si// suas as-a-tic an-
teinz/tec/; 7-dobeirit torrnac/; f/'ià nea;// na-nie;;/. Ardnem na-
ném/; ûas-a-cin;/ sin uile \s-aird\ na-gac/; ne/// j-is-amb\ûidh
aw se sol//i"g/'ianda co-céo\aibb ai;/gil 7-(7rc/;ai;/gil :\-ûiiicbc\U na
.uii. neiwe sin 7-ni-hed/; abai;/ acbt-\s-i\mb\aidb alâ ne/;/ 7 .uii.
mile ai/zgil con-d/zel^rt/// each 7-én <7/'-d(7'glasrtd a-ti///c/;ill neim/;e
7-iad/;ad/; aen-rean?/a orra uile co-co/;;cruin;/ imonmbith amal
iad/jad/; na-c/'esan;/ aduhramar rom/;ain;;. Atat do//c) d/'egai;/
con-Q.na\aibb tein;/tid/;i a-cresaib na .uii. nei/;/e 7-timc/;illit sin
airdnem n:\-namb. Atat imnwrro .uii. ùincb'ûl im-an-talnw///
.i. \n cet ti/;/c/;ill do-ni/;/ .i. cris fû^r dôsilit môrân do-m/;aruib
fû-s;-ad/;aib an-talnM// atùaid/;. Cris ïûar .ii. ô-silet môrdn do-
is '
i. co ceolaibh aingel in a cresaib. An seachtmad ncm immorro foralaighit
in da chenduil décc con-delbaib P.
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 375
m/;^raib fo-r/;2êb in-talman an-des san-akm a-fuilet .ix. tuiri
teinHtid/;^ (ô-nem an-des. C/'is elle atâ an« j-ïs-ùaàba th'idt
iltort/;a an-talman uile. Da cris eile di]g/;ena atat an;/ 7 ûair
an» dobtrit sin gorta 7 ain;«ti//e i-sin dom/;an j-ùair ele
dobmt (ûacbt 7-tes for-talma/n 7-do/;<'rit na-cresa c^Vna sin
fot/;aébaib nn-talman dà-gacb-\ehb ilci;/ela uisci 7 sdl muirid/ji
7-is-iat na-cresa c^Vna sin m/;easraid/;is i«-talam co?z-a-sleibt/7'
j-cofi-a.-fidhadu[hb (/° ji r° a) y-is-iat fôs doni ilc/7inela cranw
j-clocb 7-leag logbmur i-si/z-cruinne.
8. Adubradar eoiaidbi nan-F.hrûidbe: « in»is dui//zz ilci/zela
ïn-mbara ar-i;/suigt'rf a-fuilitt siat. » Do ïregur an-tenga hitbniia
dôibh 7-atb^rt riu. « Atat iri Une do-mbnra'xh in flr-ti/;/c/;ill .i.
muir dborcba dbi:ihaigc auî an-dor//5 ifrinz/ f;i-t/;a;b an-talnw»
7-teit rann do//-m/;uir sin an-dor//.v aitrebi na-pia» asiccb. Muir
g/;las-g/;lonrcZ; at(? a-ti;//c/;ill an-talm^/// da gacb leth ac-tuile 7
ac-t/-ag/;ad/; dosbir j-sgehbïgb in m/;uir s'vi do-s/;ir a-hiltort/;a
doc/;//;/;-na-talm/;an. Aui dano an-t/-es-muir loin//erd/.'a hsamail
an;/ j-atâ si ac-sirt/;uile do-s/;ir o-iosacb an-do;;/ai;/ co-b;'(Zch
y-ni-faictc;- Idn i co-b;'ach acbt-Dh-doninaïgb j-iôs bid/;si a-sûan
7-a-ceas Dé-do;;maig/; 7-ni-gluâisin;/ géêth, na-toirrnt'c/; na-
aniad ele lii Dia-do;;;naigh lé-coicetal ai;?gil 7 arc/;ai;;gel ac-
oirfit^J an-anôir in-do;;;naigh. Aiat do;;o ilci;îela do-maraib
examla im-t/;aebaib an-talmfl'w dâ-gacb le//; .i. Muir d6';'g cuiris
imat leag logbmur con-dath fola ûahbi j-con-dbaiha ib exam/a
ele 7-it/V Eig/;ipt 7 In;;ia at^ si. Muir geinirech con-dath sneacbtà
atâ an-in/?sib Sab/;uirn;; a-tûaid/; 7-do-soich osnad a-ton;; co-
neWaib neime ac-togbairm. i;/-b;arha. Muir mi;2ton;;ach dubf/;o-
gr^ch an-m/;uir si// adubrt;t rib .i. muir in;/si Sab/juirn;/ 7 ni-
lamha;/;/ lo;/g na-eth//;' a-taistill na-a-tad/;all, ôir ni-térna uaitM
ni dâ;'-t/;ad/;aill nain hiacbt én-eas^ u;;/aid/;i le-na-etru;;/a 7-le-
n^rt gieit/;i ac-a-s/zéidid/; do-na-ton;/aib. Aui in;;si fo;'-an-muir
sin 7-is-6r a-gainem 7-atrt muir ele ann 7-docitt';- i ac-lin^r^f o-
Belltai;;e co-Sam/jai;/ 7 ac-t;'ag/;ad/; o-Sambain co-Bdluiini aris
• i. /t'/Z;bliad^/;/ ac-tuile j-leth-hliadain a.c-îragbi\db y-eigZ/it piasta
I. oen-ses Lee. xn ses P. On trouve dans le Glossaire de Cormac : sess
ethair « bench of a boat ».
seas « a plank for the convenience of passage between a ship and the
land » OR.
374 G. Dottin.
in-mara sin 7-a-blad/;m/.uhi angci» bis ac-tuile 7-bit a-ccas 7-a-
sûan angein bis ac-mTg/;adh.
9. 7 atbtvt an tenga hilhiiiia: « an ilAdcr sib a-t/v/ad/^a 7-a-
\i\cht an-meraig/;t/;i co-f/;uilit da-ci//el .x. 7 tri xx'' do-tipraw//'
isi;/ c;7/in;/e co-rer/;/aib cxamla^ orra. Tlpra Ebriôn- .i. bld/j si
ac clacchlod/; dat/.;a ciicb lai .i. dat/; sner/;/a bis (/> 7/ r" /') urri
ô-t///-gbdil gréine co-tc/rt, 7-dat/; iiaiz/c bis urri à-tcin co-nôi/i'
7-dar/; fola 6-n6i;/ co-hesp^7/-ta, 7-caf/; ivn blaisis ni di si// ni-
ticta grt'/Vc W/--a-bél co-bràcli. Tip/'a Adidsia ' a-tirt/.nb Libis
7-dobir si// b/-eith do-ninaib aimridi blaisis ni db'i. Tip/'a cle4
aw a-sliab Sioi// y-ni-fliictc/- i do-g/rs acht ac-sirt//uile ô-thosach
in-do///ain co-brn'ch, 7-bid/; an-lan uisci sin do-grcs in;/ti acht-
i-sin-do/z/nac/; amài// 7-bi a-ldn fina g(7c/;a doninciii^ in//ti 7
car/?-ac;/ blaisis ni di ni-tabur bron na-toirrsi d-a-uid// 7-bi làn
d-ecna ac-cosmiiii na-hrin//e 7-ni-thic sruth in//ti na-aisti. Atâ
sruth uisci a-tes reine a-inxcbt in;/si na-pian j-n,cjch ae// téit lé
b/'éicc an// ni-thic ar-cûl co-b/-ach aris 7-anf/;id^/'sib a-t/'uadZ;a «,
ar-sé, « mar aiâ snith na-pian .i. uisci co .uii. tes na-tene so
ann 7-ni-aithid/./en// an;/ acht-aninaniia na-pccdach 7-na-de///na
bis an-a-co/z/aidcr/;/ ac-a-pianrtd 7-an-tuict/.n a-truad//a a-mhét
do-pei// beith isin-sruth sin do-g/;ndtb. Atat fôs, » ar-sc « ceit/'i
sYiilhii an-glen// tsleibi na-pian con-i^//7/;blasaib fina 7-con-dtrgi
f//ola 7 con-gain^'/// 6ir 7-co-fog///' nibinde-sa mur céol ai//gil.
At^z svuth ele an-in//sib Tibir 5, » ar-si, « 7-métaig/;i se co///ainm
na-haid/;c/;i an-ro-ces^d Cr/.s7 7-bi anlân si// ann gu-san-ûrt//'
màr-éirig/j Crisl ô-mai-haib 7 t///'naidh iarsin.
10. Atat fôs .uii. n-crnaile do-leagaib log/;m///'aib isin sriilb
cétna co-céill j-con-dbe'ûh dui//e orra, 7-an-lur/;/ ac-am-bitt iir-
imcbiir cia-beitis tarrnor/j/ ré sner/'/a, ni-fiu///'iti iat hé, 7-cia
1. con illdcalblniibli imda cxanila P.
2. cbûnini P.
3. asiaP.
4. tipra presens a tirib daraith (iuchaid sein for ocs fingaili 7 adliarlliai î
gai 7 gcch bel biaises di rosla i feirg 7 in desccainne go-la in bratlia condei-
pleat eitir bis 7 bethaidh 7 brôn 7 toirrsi. Tipra Sioin a tiribh Ebrai ni
faictcr gan tuili i 7 ni bi lân acht diadomnaig 7 ni Caicter sruth aisti 7 ni
tiiainic isin bith do lanad ihi'n na domblas na ni bi fuirrc 7 m cuininigh
bron na toirrsi aici P.
5. sruth oliua indinnsibh tcibc P.
Le Teanga bithnua Jn Manuscrit de Rennes. 575
beitis a-teine, ni-tédaiti iat hi, y-ni-fuil ar-hhh ann àcr^us ar-
inti ac-am-bit y-da-tùa/rctZ/ir d-ordaib an-beatha iat, ni-fétMr
am-b/'is^i 7-an-nech ac-am-bi cloch dib sin n-a-laiw a-cat/; né-.
a-cowlan«, ni-fét//r hnsed na-clôd/; îair 7-is-é beiris bùaid/; ii-
d/;ciread/;. Leag ]ôg/;mû!r ele do ga^wr a-tirt/;ib Libia 7 lie sten
a-hain;« 7 a-sruth sa-tir si« aui si 7 an-i;z.cin» dregan do-gahur
iii j-in-srulh nô-an lin;/ mharb in-a-CMrt//r an-cloch sin ïn-
am brûachrt/^soilli'/^/jf/ji iat j-ÛDiaircedcacb uile iasc 7 ainmid/;i
béo bis i-sna-srothrt/7; sin in-a-timcill fein co-marhîur iat fa-
t/;oil nan-daéine fcin 7-is-co?//soh/5 la j-o\dhqï Q° 7/ v° a^ do;;-ti
imurdmires hi nô-ac-am-bia. Mad/;-an-geiwmf sbi mghar do-
uisci nô-do-sMile doni toirrnrc/; dcrmlmr 7 n:ad/;-a-sam/;i7i'd
doni osnad/;ac/; m/;6rgdeithe. Auî cloch elle a-iinhaib Laibia
7-lia-fanis a-hain/;/ 7-docittT an-darot/; .x. 7-rit/;greine' 7-csca
in-a-taeb^ï//' 7-a-craid/;i dregai;/ i-sin-sruth si// dogab///' hi j-cacb-
neac/; ac-am-bi si n-a-laimh ni-f/;étan// b/'ég do-radh 7-ni-t/;oi-
llen//- na-tiinc/;ill do daeinib lin a-b/'cith a-tig// f/;irf/;clltrt(i na-
f/;ingfl/7/ na-ad/;alt/77n//ais. Canait na-clocha sin céol is-bin;/e na-
cac/z-uile c/jéol j-o'iriidhll an-ai///Si'/'na-hia;m^/'g/;i ac-ad/;molr/^/
an-duûemaii j-hidh grâdach cach-xn imo// ti ac-am-bia si fôs.
II. Atflt do//c/ .III T. c/7/in;/ a-talm/7/7/ « ar-sé » co-céill 7
con-d/;eilb dui//c ar an duill/Wt^ .i. crann Sciulis ata ac-sr/////
Orrta;/ain 7 it/V da-t//obwr Orrt/jan/zain at^ sin 7-iôr 7-dan da-
ainin in-c/7/in// sin j-cuindh^^ t/i torad dhe gachà-hliadiià .i.
torad gor;// 7-torad derg 7-tonïd gcal j-gach-aen blaisis i//-toi7/d
gorm hudb cu///ai// leis gach-ni da-cùâlaid 7-da-clui//rt'J gé-m^d-
olc a-c/;uimne roi///e, 7-gû'c/;-den blaisis i//-torad derg ni-bia
atac//a hidb na-étaig/; angcin mbciris, J-gach ae// cbàkbïs i//-toi7/d
geai gé-mrtd eslan ai//mech hé roi//ie, hudb slân n-a-diaid/; a
céfôir é 7-ni-rt/;oit duïllidc an-c/ain// sin ria/// 7-ni lam/;an//
aimsiug//J inti blaisis é. an-cùala/////' a-t/'uad/'a », ///'-se « scéla
c/'ainn na-bet/;/7/i a-pamus 7-do-ba-c/;ôir creide/// don-ti do-
c/'uth/7/V é. ôir gach-;t// bk/Ves a-torad, ni-tcit d-ég co-b/'/7ch
7-is-t/'it sin do-c///'cd Hhua 7-Adani :\-parr:ns y-da-tZ/orad/; .x.
1. atchitlicr da rétlainn dccc ann P. adcitcr da rctlind dcc Lcc.
2. talla Lcc. lin a-breithte P.
3. crann games co-comracc ôir 7 stain 7 curtcr P. crand somesc a cruth
eorthannan .i. itir an dana thobar .1. iorrdan cuirid Lee.
:;76 G. Doltin.
c/;uires se de gacbi\-h\iadiia 7 .i. towd gacb^x-mis 7-uid/;i .uii.
sa;»ld do-cluinurfog///' a-d/;uill/V/(' 7-ni-f/;uil céol ïs-coin-hïnn ris
ac-adhmol7(f an-dbuûenwn. Cran;/ ALiip a iinhaib Arabia 7-
samailuT re-deilb dui;/e a-d/Aath 7-uig/;i .uii. samla ro-soic/; a-
deghbhah/(/ îor-gacb-\eib de j-gacb- xiihlaisis a-t/;omd, nî-bi firg
na-fonn^zt aici ré neac/; na-ac-neac/; ris 7-bud/; Idn d-hviûecht
7 do-m/;ait/;is hé n-a-dhiaidh co-br^ch aris. A-t/;riiad/;a »,ar-sc,
« in-cûalab/vr an-cr^'nn at^i a-iinaib {f° 7/ v° U) Eabrr//Wc an-
d/jeisavt sleibe Sinabile 7-na-biiana a-ainm 7-ni-trith ' é 6-ibosacb
iii-donrïi)! co-haiwser c/;esta Ci'ist 7-is-as-g/;égaib an-crain/z si;z
do-ge'/radZ; crnnii na-croiche dar-tesrt'/rgc^ an-do/;/an 7-gac/;-aen
bkjTus a-t/;orrtd ni-roic/.; sxlb na-gal//r é 7-gé-m(?d docraidh a-
d/;elb roiwe, bud/; niait/; \ii-a-dbu\idb a-d/;elb, j-ni-rt/saigen/z
angéi;/ mharus, 7-ni-thàinic a-talnw/;2 fin is-comait/; hladb ris
7 atâ soillj-g gréine na dbmWidc j-daîb derg ôir orra 7-da-c/;i«él
.X. 7 tri .XX'' d-atbanacb céol ca.nus a-b/;arr 7 .u. éin .x. 7-tri
•xx''. en bis air con-gï\c sbnecbta. 7-co-scitMnaib ôrd/;a 7-C0-
SLiilib lega logbmbzvo. 7-canaid na-heôin sin céol is-bin;ze na-
gacb céol 3.c-adbmo\ad De.
12. Adubradflr ecnaid/j nan-Ebn//We : « is dec///V si// do-
creldcmb ». Do freguir in-tenga b. n. dôib 7-isb(îrt friu. « is-
ioïgbidccb in-ri cuiiiacbtach ndc/;-doirten« an-do;//an in-«rcenw
tre-bnr mic/;reidem/; 7 an-ciialab;/r a-trûad/n » ar-sc « in-mil
hendûcb môr do-c/niaid/; a-inùgbmara Eig/;ipt a-tir an-oidbdn
dogeincd Crist, 7 mar dobdd//r \ucbt i;/-tire an;/ do co;/ncad//r
an-mil ingamacb con-im^^t dat/; cxam^i/7 (air 7-dom/;uidhsit tri
srot/;a as-a-bél .i. svut-b ôir a-ldr a-béoil, j-sriitb fina di-gacb
\ctb de, 7 .uii. n-ad/;arca 7 .u. c. ad/.wrc air, 7 61 da .xxx.
ocléch in-car/; adbairc dib 7-mairid fôs bean//a an-mil-sin ac-a-
hur-ngbaihb 7 ac-a-bur-taisecaib in-a-catrachcr//' 7-dobo-c/;ô-
ruidt'dibsi creidew d.n-sccl sosi;/. A-thrûadki », ar-sé, « in-ciia-
hbnr scelà an-irûait/; 7-an-ingnrtd lib curab uid/.;i .uii. saniMa
rosoic/; {oscad a-scit/;dn i;/-ta;/ scséilcs iat- 7-is-é biad/; ibogbnus
1. Bile na taiben an-deiscert sleibhi Sioin a tirib Eabra. ni fuaratar P. Bili
nam buan a tirib Ebraidi an descert siebi Sioin 7 ni fuair Lee.
2. iiid-aithnid daibh en na-neime machtnaighthi dianad ainni int-iruath
fil la tirthibh India ata do-mét ind-eoin sin conidh uidhe tri-ngemla rosoich
fosccud a-eitedh intan sgailes uadha iat P.
Le Tcanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 577
do .i. i7Mnil mor mumdhl îbôchas a-cin» a-crmhh 7 herïàb leis
éar-sliabg/;aini/« dbmh isin-India 7-it/;id/; isin-sliab sin é a-cin«
a-c/;ruib/; y-asn ogh beires isin-sliab sin C3.chc\-hliadna 7 -in (/°
'/2 r° rt) grian guiris an-ug/; 7-tic sin fei// da-fis ïn unir c/;etai-
ohus Dia dô 7-donitfr Ions, i/z/fuilniihes seol do-Iethh\ivisc na-
huid/;i si» 7 .x. nemiir 7 .uii. c. x. <:c';î-a-iôi»tib7-con-armuib
bms wr-muir 7 atat soch^7/(/e i-si;;-co/«ti//ol sin fein tainic wr
muir .r. a-/£'//;pla;isc na-iiuid/;i sin 7-na-dénaidlî amurus ar-dia
a-daéine trudd/;a » ar-sè « 7-a-hait/;Ie nan-i;zgnfld s'm adûbra-
mur ».
13. Ishcn in-teuga. .b. .n. Do-trar/;/ àclâecb do-ibùathaib
luda .i. ludâs mac Ciiis m^c Ge/;/ir m^zc ludais Scarioth dobraith
Isa 7-adubert nech d-fine ludais ac-sséurad/; an-Tuddis o-rgeiw :
« Is-brécc an-abrati a-Pilib apstal ». (Oir is-é Pilip apstal m .t.
b. n. 7-is-as-a-cen/î do-benad a-tenga fd-tri 7-do-athnûaig^^ dô
aris lii) j-mur-dohregnad an-fer-sin i»-tenga b. n., do-mntôgb
se tuait/;fell ar-lâr mi-sluagh 7-dochLiaid/; a-anuw as-na-fiad;7rt/j'i
uile ar-tecbt dô an-agaid tbo'ûe dé 7-tainic tala;7/c?»;/scugz^^ ar
ncL-duûib anûair s'm 7-dosoicli te'mûdbi ^ ar-fiarldit mbnidbi na
céiti co-cœruib troma d^rga teinwtidM cor-Ieag/js^t sùile an-fir
s'm a-fiad;/rt/V/ na-slùad/; 7 (ûair bds can-chunntabrt/rt j-mur-
do-concadiir sh'iaigb an-do;/zaài an-fer sin arn-ég, dog/;abadzzr ac
atach an dùilemzïn co-dicraid^ 7-ot-con?zcadwr 'm lûamcûniscxi-
gud sin, tucad/Y/' uile an-gnûisi ré làr ar-mét an-gdbazW sin 7-
adiibrad//r : « a-Dia uilecu.';zz7r/;/aig ar-do-bdid/; j-ar-do-vocaire
dui«;ze j-na-tabair fala arn-amuvus dmnn fan-ni ndc/;-faicmit »,
â!;'-siat. Ishen 'mt-apstal : « da-marb^i séndui/ze a-fuil i-sin-do-
man-so do d'-éinib 7-da-n-it/;i a-féoil 7 da-n-ibed/; a-fuil, is-
doilg/;i lé-Dia amurus ar-a-dml'ihb j-he'mi ar-a-ecna na-sin » 7
14. Do-liarfo/o-ed//r ecnaid/;e nan-EbmzWe ni-d-oibr^chaib Dia
for-a-dûilib. Dofreguir an tenga b. n. 7 adubcrt : « dorinne
Dia a-ceitri hhb'i^ da-c/jinél .uii. m/;og/;at nan airdrenwach do-
ncoc/j ti;;zc/;ellw5 grian 7-téit iarsm iar a-nœ-;;md/; .x. 3 fo-
t/;aebaib an-talmû^zz ô-nôi« co-maiti». »
1 . doriacht nell teinntighe tar P.
2. isin cethrumad 16u P.
3. da magh dhécc P. da mag dec Lee.
jyS G. Dottin.
Adiibr.idar hivnaidf' nan-Ehvaide : mms dmnii cad iat na-
nde-m/;ad/; x. sin ' adc/'id/; ». « Indéos^/t », ar-sé, « ùair is se
.c. siuW// doni-g/'ian dul tar-^riith man\ gaibt/;ig co-soilljz['nnn
rc-iiuiir orr/ivaig/; i//-di)ni(//// 7-cot (/" J2 r° b^aiincnii ôs-cïnn
a-c/'.iis- tûir ar-tiis y-an-deisc^vr an-do;;/<//y/îar-sin 7-c)s-cin«in?/si
duin» arn-un-tiir iar-sin 7-ti/;icill/J uisci an-donifl'/// /^r-si;; ac-
dcn II m an-mcsraig/;t/;i 7 derguir an-grian i(?rsin ô-aitrebaib
tein;/t;id/;i :m-mhara ârn-ianiir 7-atait tùatha <?/'-an-muir siw
7-dt'rgMr iat 7-an-m/;uir auï na-timc/;ill ô-sreab tein?nid/;i do-
neoc/; eirg/;is ô-imbûak^ na-maranw sin 7-0-griis imwrcrach
na-g/'éine 7-teit an-m/;uir derg lasamhai» sin co-mag/?-na-
macmide 7-is-gdibt/;ech atàt//;- i-sin-mag/; sin ôir car/;-U(i'//' linM^
an-m/;uir sin gu-san-macraid sceinnit piasta 7-blad/;m/;ila cucu-
san co leadn/id iad 7-comZ't'rid leô dronga diairm/je dib conéig/;et
sin j-an-aightJn doc//;;/-neim/;e7-m//r donidsi» an-aitrig/;t/;isin
traidZ/id/j an-m/juir derg sin 7-bmd/; lé a-piasta 7-a-blad/;mila
7-fàgait iat sin i;/-a-rcr/;/aib féin 7-in7nstrr ciin\h-\\'clhnig Mat
sa-péin sin 7-taitnid/; grÏMi iar-sin ré dorus ifrin;/ a-tûaid/j j-tar-
gIen/?t<7/7'7-M/'-tibrataib ifrin;; a-tûaid/;7-taitnid/; i^?;'-sin re-téb5
in-m^/-a môir sgeit/;is a-tort/;a, re-téb na talnw;; i-smdJjidh aris
a-teilgin;; 7-taitnid irt;--sin ré-sleibtib tencd/; aîat ar-derghsaà
dosir a-coiiiair i/;-b;'atha do-m/;étugati 7-taitnid/; ii7;'-sin re-glenw
ndubar/; na-pian 7-téit i^ry-sin mr-phantus sair j-tôcbaid anair
a-cean;; a-fûdo;;;ain an-Z'^Z/ja 7-da-mb^'//; tenga ac-an-g;-éin, do-
biad/; imat scél aici ré-in;;isin.
15. « Indis duin;; », rt;'-tùat/;a nan-Eabraide, « na-hil-chinela
ran/; do-fuidMis ». Do-ù'cgair an-tenga b. n. j-ïshen: « ni-
cosmail », ar-si, « ant-inad a-fuilit .x. ran;;a tein;;tid/;i 7-con-
gabait c;'ith dotulaing cbncu 7-coc;'Othait in an-firmdmint le-
n^;'t na-soig/mén a-cur m/;ong ten7ztid/;i dib c?»'-ab-urM^a a-
tLw;'Liscbail do-t/;ab^;;V/, ôir dobmd na-soignei;; .c. na 7-na
hairdvGWiaigh ro-tes y-ro-flmacbl: f(?;'-san-tal;;;fl/;;.
Ran;;a cilc ata an;; 7 rithid siad {or-ana\aib dregan maill^-re
neim ïergl an-dûilem^;;; do digbàhns hnsû a-ref/;/a flr-sil Adhaimh
1. in da magh décc sin P. in dana mag dec sin Lee.
2. co taithnenn rc linntib lethna lan mora na cris uiscide P.
3. re-slis P. Lee.
Le Teanga bithnua ./;/ Manuscrit de Rennes. '^'JC)
7- unir ann aibid/;it na-ran?ia neim/je sin ionha 7 ticid tedwanjîa
7 gabfif^ tre-c/;ait/;im na tomd sin (/° 72 t;° «) atat rean;?a eile
dib rit/;es co-cenn mhlïachià 7-is-isin is-aimsir ad/;anta dôib 7-
bid/; unir elc .uii. mhWadiiA gan-rith ûair is-f6-m/;uir bis fi'cli
an-duilem/;an ri-sna-dôeinib doc///// a-ticit na-tead///a si// 7-i//ta;/
\s-(crgacbé riu riilnt na-rean//a c///na ma/'adûb/'amar romhainn.
16. Doroi/ze Dia isin .u. la da-c/;iriel .Ixx. d-énlait/;ib inn-
éoir 7-da cinél .Ixx. do-b^'/Z/ad/zach^//' for-muir co-cinelaib
7-co-céolaib 7-com-bésaib exam/a a-comciweoil ^ fein acu.
Énlait/;i in//si Sab/;uirnn H dat/;a nan-eitib ndc/;-bi nâ-sciat/;d-
naib nd-na taeb/7/7/ 7-donit sin dob/'on an-ai///sir réoig/; nô
sne^Tr/;/a 7-donid subach//,s" a-soinin// 7-eirg/;et a-mcd//o// oid/;c/;i
dog/'(/s 7-canait céol mrt/'-ceol ai;/gil ac-adhmo\adh CrisI dosir.
Enlaitlie i//nsi Eabar soill.f/o'it an-eited/;a amal Iôc;'an//aib ar-
lasad/; car/; n-aid//c/;i 7-cirg/.ni siat na-t/i-d/'ongaib gncb n-aid/;c/;i
7-canait céol suthâïii sir bin// t/-c-na-cod//7/f ac-ad/;moL///h an-
duûeman. airdi a-ceol na-céol ai/7gil. Énlaïtb innsi Eiboi// an-
oirrtt'/- na-Hafraici 7-ni-bi daib nàcb bi na-sciat/;dnaib 7-ni-dea-
chaid eiti na-cluim/; dib 6-tosacb do///ain 7-nir-rom/;atfl'r an-
énlait/;si;/ bet/;a daèn/za nani acbl beith d-aeii-hetbadb ac-moladb
Crist 7-ni-roibi salch/ir na-scanwal an-én acu riam 7-is-glôrm7//'
ai//glid/;i bldtha 7-bolW/; an-tire a fuilet ûatha 7-ni anat an-
cnlaitb sin ac-canain// ciuil i//-a-t/i-healt(î//aib7-dd en Ixx. ar 11.
ex en bis in-gacb ealta dib 7-canaid/; an .c. elta dib céol sut/;ai//
sirainglid/;i ac-ad/;molad/7 Crist co-diit/'ar/;fach 7-ac-sirin//isin
nan-ad/;ani/-a doroi//e Dia ria-na-duilr .an. c. t/'ian do-n-aid/;c//i
dôib mar sin 7 éirgit iarsin an énlaith medbonacb a-med/;ôn
aldbcbi dos/;ir 7-canait céol n-ai//gl/V/i ac i//nisin nan-gni///
doroi//e Dia 6-tbmnsccîiil an-bct/;a co-b/'ath. Éirgit an énlait/;i
deig/;en^/c/; 7-canaid si// céol ûii. n-delbach ac-in//isin liathbdis
an-l^i b/-acha do-sil Adbïiiii 7-da-cluindis i//-cined/; d?én;/a {J°
72 r" //) i//-céoI cZ/anait an-ènlailb sin ni-f/;uid/.;itis a-sdsad// dia
éis,
17. Ar-.in .m. la dorônaJ/; Ad/?ani 7 atatda-cinél .Ixx. do-
sil ar-neim/; no arn-i///arb//s- j-gacb aen is-ingnad dib indeostfl/'
1. 7 con-aicncd for-lcitli in ccch cincl P. 7 con-aigned arleth Lee.
2, do sil Adaim arn-iniarbus Lee.
380 G. Doltin.
dibsi iat. Curaid/; in?zsi emion .uii. t;'oig/;t/;i ar .1. an-airdi a;in
f/;ir dih 7-ni-dùiscen» ni as-a-codlrtrf iad acht anïad fa/Vgi nà-gdir
cat/;a 7-donit co;;/d/;ord ciùil arn-éirgi as-a-codla^//; j-soilk/o-it
a-sûile amal reltan«a ac-réod 7-buaid/;rit an-m/;uir rc-sill^'J a-sûl
co-tecait na-bled/;m/;ila a-tir ciicu \e-nen a-sûl 7-it/;it si» iad
m^ï/'-biad/;. Atdt dc-éine iîn»a ïoiiasardba an-in;;si Edronia 7-tic
lasair thined as-ani-bfaid/;dib ré-d//^cad/; a-fr/gi 7-soill5'/crit a-
sûile amal cho'mnlidh j-gil'iter sneachta an-gnûisi 7-do-b^nd
iasc a-hin»bmb 7-cait/;it caa-herhhadb é j-is-âmJjhidh atdit
tudt/;a Eit/;e6ir a-sliab Guguisg 7-a-meadlioi?z do-let/; a-cùil
7-as»-cliab easnaig in-â-med/;ônaib 7-ceitri sûile an-druim cach
îen-ûr dib j-aiat do-rot/jeas in-a-corpaib/; nacli-fag/;ait a-toil
acht-ac-mndib a-cowc/jinéoil féin.Tùat/;a eile édrocbta atat i-sna-
hAsardib 7-is-iad is-c:\,n;;/e do-sil Ad/;aim 7-is-bin»e an-urlabra
indid céoil an beat/;a. Tûatha atat an-deisctTt na hln^ia .i. na
lupracai;/ 7-is-iad is-Iug/;a do sil Adaim .i. iiii. duirn/z an-a!rdi
gacb ù'r dib 7-ni-fuil dib uile neacli is-airdi in-a-c/;eile. Ban;/-
tracbt t-sleibi Arméinia ni-b^nt acbl ingena do-g/rs eirg/t as-a-
codlad/; a-med/;on aid/;che dos/jir 7-c«rit sblancach ibenedb as-
am-hé\ûib 7-fôs roit/;it a-fésôga an-imlecai;î dôib 7-ar-a-lam/;aib
deasa ^rn-ég dôib bit a-fés6ga. Tùatba arfaneis a-tinhib Libia
lasaid a-sûile lé-ferg m^r théine 7-ni-tuillen« a-timchill f/;ir acu
(J° 7^ r° a) lin a-trascrtrt/;a 7-canait céol tré-na-codlad/; ama/
céol ai»gil 7-tecait srot/;a tened [no fiona] ^ as a;«-braig/;dib arn-
ég dôib.
18. Adubradi<r ccnaidx nan-Ebra/dhe : « in/zis dui;/;/ », ar-
siat, « in-lin cinél do ordaig/; Dia for-a-dûil//' » « indéos^t »,
ar-sé. « Atat dd ciwel .Ixx. do-b^^/jadach^/è ar-muir 7-da-ci;2él
.Ixx. d-énlaith//' an-ér 7-da-dnel .Ixx. do-tortha//' ar-lid/;brt'Jaib
7-da-c/;inel .Ixx. do-reltanwaib a-firmamint 7-da-cinel .Ixx. do-
rim/; ai;/gel ar-ne?» 7-da-cinél .Ixx. do-cuibr^'CM/Z' pian an-if^rn»
7-da-r/nc7 .Ixx. do-cto\aib ar-neain 7-dd-cinel .Ixx. da-t/;eang-
laib ac-dsêinib 7-da-nn£7 .Ixx. do-fin^'/ dséine do-sil Adba'imb
uile. Ac-so airemb tbuaib an-dowaiu .i. ûii. tûat/;a .1. ar .c. do-
t/;ûat/;aib atat sin-bit/; 7-atait iltûat^a in-an-égmais sin isin-bit/;
fd-m/;uir um-an-mbit/; amuic/;.
I. Ces deux mots sont dans le manuscrit au-dessus de tened.
Le Teanga bithnun du Manuscrit de Rennes. 381
19. Adubrad//;- ecnaid/; nan-Ehraiiibe : « in7Ùs dubin ar-
airmbestur Dia do-pi:inuib na pecth:\ch an-ifrinw. » Do-fregwr
an-tenga .b. dôib y-itbt'rt : « ria m-brath ni-fétanw tenga a-rt/Vem/;
imat pian ifrinn nô-conairmestiir gainem/; mar^i no-ithla na-
héngrainz/'eib nô-snec/;/a na-ïenladhôcaib ni-h^7/rniéoch»r imat
pian n-écsamflf/7 n-dot/jiiarascbala na-teg/;daisi sin y-a-trùad/^a »,
ar-sé, « c'idh in;nsin;ï-si r^ed éicc'ui dibsi do-t/jiwrascbala na-
tegd/jaisi sin ni-bud nenmiir mé ar-a-inz/isin ôir i//t-én is-lùait/;i
7-is-trcisi Ixiimhairccht fd-neim/; da-m-beit/; se ré-mile hliadiia
ac-taist<j/ ifrinn ni-bud/; e'ider leis nmh pian ifrin/i 7 .uii. teng-
t/;a file na-c/;ind 7 .uii. so-urlabra sùadh in-gach tengaid/; dib
it/r gui/i 7-leadrag/j j-\oscûd, itir srailki 7-Mrruing j-hùaïad,
nir gerrâdb 7-césad/; j-cnain\oscadh na-haitreibi iiatlim/;aire sin.
A-truad/;a », ar-sé, « atrf do-gsre theïnedh ifr/n// da-ndoirtidi
fo/;'gi 7-srot/;a an-dom^?;; na-cen;? ndcli-t//rnfadais xii-rxd d-a-
tés 7-ni-c/;oiscfidis sin uile an-m/;uai/; ce;/-dui/ze an-ifrinn oir
ni-tene ïlnucbus an» acbt ïerg Dia. (/'° 7^ z" Z'). Au't do//c? do-
m/;ét an-f/;ûaf/;/a aw and, da-Iéicct/;i oiret anala géoid/; ^ de
amacli do-eibèlddis an-ci;/ed/; d;en//a, it/r-dui/ze 7-beat/;adrtf/;.
A-t/;rùad/;a » ar-sé, « auï do-dcine t/zene ifrinzz da-lt'ict/.n sén-
cz'itcz'di fozz-mbit/; a-fuil d-ïbairrgi 7-do-srt)//zaib 7-do-loc/zaib isizz-
bit/z, do-t/zeithfidis roizz/pi 7-ni-tz<z'nfadâis sin uile a^n czit/zir do-
neim/z na-tened/? sin 7-dogebdais izî-cined d^nzîa bas da-neim/z
7-a-tzuad/za » ar-sé « atrt do-dborcbacbt lïrinn, dâ-leict/;i oiret
iwac imresaizz sula de fôn-m-bit/z ni-fliicfid/;i lés gzeine na-soilU/
lains co-bz'ach 7-at(? do-niM na-gorta 7-na-hita aw anzz con-
eibéldais na-huili anmanzz da-f/zaicdis i^zz-buille d-à-sûil de
7-auz do-bz-éutz/i" itz'inzz 7-loc/;a na-pian co-ha/z'ig/zti dd-léicti
aen-bz'den de fa-n-dozzzan con-eibélddis a-fuil sa-dozzzazz it/V-d/zuizze
7-bet/jad^7r/z. Aw do-mZzét na-n-ùathbds aw anzz, da-faicdis sil
Ad/;aiz/z uile a:;zz-buillc d-d-sûil d-xzz-péizz dib, con-eipelddis
uile ôir ni-fétzzz- direm/; ar izzzat peine na-haitz-eibi sin .i. baile
ndr/z-cluizzt<'z- fdilti na-cuzzzsan^d tz'e-bithu sir acbt-g\i\ 7-mairg
7-ùam/zan 7-eig/zm/;e 7-niiall 7-gerdin tz'uad/za imd/za toirrseac/za
dos/.n'r anzz 7-baile ndcZz-Sctiltt'z- cobz^z' ni-ïunacbt d-ibxgail sin
7-naf/.'-fuid/;tez'C0-b/-ach 7-drz«sin a-fuilet do-hbx\ad 7-izziat sreab
I. da lecthea coibes anala cait Lee.
Rivue Celtique, XKIV. 26
382 (7. Duiin.
tenntid/;i n-dofulaing j-snccbtA dub tcin;/tid/;i j-niûch^/^/ ïor-
gnûisib 7-crith ar-dctaib j-liias ior-aiùldib y-truimc {or-osna-
daib ».
20. Adûbrad/zr ecnaid/; nixn-Ehraidhc : « in;/is duin scch laéi
bracha 7 cind//.^ disca;i!fid/;ttT an-bith 7-ca haimsir an-dingen-
tar ». At/vrt an .t. a. b. « ni-haibin;z dib an-scc'l si// d-taghb^7/7
6ir i//-ta// dobc/id aingil ncim/;c d-an-aire iiam/;an na .u. cubât
.X. Ix. ar iri .c. cirges an-muir ôs-t-sleibt^///' an-beat/./a 7 hsïaidh
an-c/'uin//e an-^/Vdi .c. na ~-géhaidh c/'ith dofuk///i,'- an-dom//an
6-t//;'gabail co-fui/zed 7-di'iiscf/i//;tr;' na .uii. nci///e on-cZ/ùil
deiscuvaigdo-neim// co-rô an-cûil tûaisctt'rach 7-as-sin côholvw
7-6-horrtt'rgo-hifl!;'t//;- j-hudb lè'n co-tahiunn Çf° 73 v^ r/) soillsi
édrocbt aingil ac-commhnsed nan-grian-brud/; uile fûtZ/a 7-na
.in'i. nei/7/e g-a-sîned 7-ac-a-slisblad/;ad/; 7-ac-d-sianM/Tiiing lé
C()///L'ii'g//i ai//gil 7-drcaingil 7-na .c. ngàet/; teindtid/;i a-ceit/'i
cùlaib an-do///ai// 7-brcis beimnfc// 7-fLiai/;i na .11. rann .Ix. tri
.c. ar-dâ-mile ac-t///tim d-a-s/;osa^ féin 7-da-gablr!'/VV;/; iulains^ar-
talm/;ai// 7-èscaac-t///tini d-a-sosad fei/z an-dath tola 7 g/'ian an-
duibi g/;Liail ar-ccla ïn-gbahaid sin 7-biaid/; do-m/;ét m-gàbaid
sin con-nach bia ai//gil ùtr fo/'nei/// nar/; aithrcb^?;//; dclb^ lé met
in-oiihûid sin génmothâ gniiis Dé nama. Ba-trûad/; t/a met an-
gb-\haid sin 6ir biaid/; loscadb 7-t///tim na-ûdbhaid'i i-sin t/'eas
si/z lé-hanfa^ na-mara tein//tid/./i 7-leag/;fot piasta i//-m/;j/-a lé-
ro-t/;cas na-tene ar-tnxdbadb nà-manx umpo 7 p///'gat6ir na-
n-anu//z 7-siang/;al énlait/;i i//-éir rtr-sro/Z/aib tein//tid/;i 7-bûir-
fed(7r/; na-piast n-hc'csamail lé-ro-tZ/eas na-teinedh ^7r-t;'agrtd
umpo. Coicetal .ix. ng/ad/; ni/;/e J-gàir nan-anmann ac tccbl
ar-cen// na-co/p as-an-dern/zs^t sogni/na 7-dogni/;/a. Ba truadb
t/'a gdir na-pm/ach ac-tecbt tar-ti;//na dôib 7 fa-haihrig/;i can-
o'ircbisecbt 7-f;i-hégai//e gan taitZ/leac/; j-ïà-gàhad gan-fo/xcn//
an-gabad/; sin do-«a-pef^achflf//.' triiada s'in ».
21. Ro-fiarfaid/;ed//;' ecnaidZ/i nan-Ebra/J//c : « cà-huair do-
16 nô db-o'idbcbl discàïltcr hi-doman nô-ca trât/; t/;iucf/yj Dia
a-coin//ean-b/;ràit/; do-dcnui)i an-bZ/reit/zemlinais ». Do-f/'eg///'an
t. b. an-lâ at/'ar/.;/ Dia ô-m/;arbrt/7' 7 a-la drndb an-do/;/ain
hcrus an-bn//// 7-an-la dovonad Ad/;amh 7-an-la do-roi //e
I. conach bia aingil edrocht nach saefea delb Lee.
Le Tcanga bithniui du Manuscrit de Rennes. 385
CaidJnn fingal fo;--Aibél 7-an-lâ do-geined/j Crist 7-in-ld do-
césad Crist tar-œnn pccaig/:? Éua 7-Adaim con-a-cloinn. ôir
do-lin dorcacht 6-t/;eirt co-nôi« an-ld sin, y-iw-lâ do-aircc Crist
lïremi 7-dosMraid/; diabi// im-dann Adha'im an-coiwdM doroine
si» uile co-CHDiachtach, is-diaisneisi a-nért 7-is-môr a-mirbuile
■j-3.-cumus fo/--a-dûilz7' 7 atâ do-âille d/7eilbi an-dûilemaw a-fuil
an 'ûrenn ni ibmhr (/° 7^ v° h) addis a-pian d-an-fl/Ve ac-faicsi?î
a-gniiisi, 7-at da-s/jolabûfrta/Vi da-labraddis a fuil d-aingl//' ar-
uem 7-d-cnaib an-asr j-do-piastaib ar-muir 7-do-diabk/Z' an-
ïircnn ■m-xn'techt ré-Dia 7-comad-b^;'la comaid/;eac/; do-labnzd
gach an dib do-bad/;-tuaL7/;z^i,'^ Dia fregra diles do-lhahairt ar-
gacb acn iô-Ieth dib. Atrt do-soliis i;z-a-d/;eilb co-soillséochai
ifren// mur neam damad/; awi do-beit/;. Dia fis ^ tra is-diais-
neisi \n-covndbi j-'wial a-ceôl ai;zgil 7-drc/7aingil ac-sdsrtd a-
theagbdbïisi J-gacb œin bis ann ô-becc co-môr. Ttgbdbxis sin
in-a-fuil sid/; sut/;ai/? 7-im^7/ aingcl 7-arc/;aingil ïin-d.\\-airdngb
is-aille delb 7-is-Lœinie caidreb ôir ni-clos-gut/; (tTgi na-format
na-fic/; na-fùat/; na-celg na-faltanM5 ac-neac/; re-ceile ann. Mo-
ghènrtr curtur isint-sos^d sin .i. a-c\imusc nâm-hennacht, balle
nàcb regiir a-leas soillsi gréine na-ésca na-réltann acht-soilk/
glainidi j-édrocbta Dé ac-soillsiugï<û? dôib ô-bec co-môr, ôir
is-é ïciii topwr na-soilb/ sut/;ai»e, 7-iw-betha can-bds, 7-i7/-
t-3éibnes can-foz'bds, 7-in-t-slai//ti can-gal/zr, 7 in-rèinchc co-
rat/;, t/;cag/;d/;ais siu a-ïbml sid sutham j-sxgul fata 7-ôibnes
can-forcend 7-taitnem/7 na-f/;irindi j-mnmus rigd/;a d-a»7;7an«aib
na-firenac/;. Teag/;d/jais sin a-fuilet s;'ot/;a orda 'j-mo\ad ai«gil
7-arc/;aingil j-nàcb fuil "-nAcb-volbï 7-nac/;-bia a leit/;eit 7-ni-
t/nic neach dd-roibe na-dam-biad/j a-lûad/; ar-son na-tegdaisi sin
gén-co-f^iict'^ acbt xn buille dd-sùil di. ddig/;-ni-fuil near/;
ambor/;/a iii-a-anocbta na-an-dit/; hidb na étaig na-ôir na airgit
\niiû. Ôir gén co-bclh do-glôir SA-tegdbais s'm acbt na .uii. mile
ai;7gilat^?/ in;;tian-d/;elb«/^coin?7ell ac-soilliug//^ car/jœi?/ ô-bec
co-môr 7-dosdsfrt/t/;i fir an-dowai;/ uile do-hha\ad c'mii en
coin;/le dib 7-ni-CMrtî/;' do-t/(c-sin i/z-flait/;e/»nais sin a-feraib
I. Au-dessus de /il y a un c ; est-ce pour corriger fis en m ou faut-il
Wtq Ji't'is}
584 (/. DoVdn.
an-do?;/ain ni-na-bud/.'-glc')rm//re léo gni'iis cn-ai;/gil dib si;/ a-
foicsin en ixair na-sé.
22. Atb^/'t an t. a .b. rc-livàÛMih (J° 7^ r° a) nan-EhraidhQ
is-bség^jf/dib an-co/»m6rt//^atâ acaib ré Dia 7 luipaidln a-truad/;a
ô-b^/--com/;mort//^ trdth nô-beit/;i mt-corp 7-anuw in-a-g/;ell a-
pnsLinaib b/'éna tein»tid/;i na-pian, ôir an-fir Dia forbt/n t'or-
ord/.'a doroine an-dûbram^r d-i«gantaib 7-d-ilci7/élrt/7' exam/a
it/V-dui/;e y-ènlaith ~-ïomb6rach j-hetbadacb j-dosmgii^ na .uii.
nc/m/;e 7-an-dowa;/ uile kir ér j-ta\main 7-tene 7-uisci 7-an-ti
do-innrrrp LuxciffV' con-a.-léogc6naih ai«gel trena dim»i 7-tre-
na-n-iiab//r j-in-n do-saér Ad/;am con-a-cblaiiii ô-ifren// j-Crist
cuiiiacbtàch do-sbàr pop/// Moisi on-Eigipt 7 Daiiid o-Golids
7-Iôsép ô//-p;'isii// 7-i;/-ti do-Scér na-huile f/jaéisidt'c/' 7-taid/;
7-easpcv 7-m/7/'tiiYc/; 7-ai7/hs6ir 7-banna;/;/ ar-pianaib ô-h'ini na-
p^z/Visincac/; 7-nan-iLib/7/(/é; aca-r-bad///- am-b/'oid. A-rrLÏad/;a »,
ar-si, ni héid<v' rhnb dr-///Vimh ri nan-aingel d-i//gant(//7' 7 d-
Wc'viclaib exam/a ar-doniiu ». Do-bôi in t. a. b. ac-siracalk/;/
t/'Liat/j nan-Ebi7T/i//je fead/; an-ldoi 7-andar-leô uile ni-t/7dinicc
an ûûir do-lô ris an-fead/; sin ar-a deibne léo hftb ac-éïsiecbt
ris. Oir do bi fog/zr bin//e-sa na-u/'labraco/z/md-sam/ï/td ré-céol
aiwgel -gûcb u;'labra d//rc/;an riu. Adub^rt an t. a. b. riu iar-sïn
« da-b//r-teg//.s"c docw/'id m/;isiô-Cr«/. » Adubrad///' tiiat/;a nan-
Eabra////;e : « dob^/'mdit gloir do-Dia fà.-éistecbt riut » ar-siai.
AdubiTt an t. b. « dam-beitis tengta m-domain ris ni-tt'/tadais
a-cu///dach iwét m/;ait/;isa i//-diiilem/77/ 7-na-t^7//-gisi, a-d/.'éine
t/-uad/;a, air-vé tmcs'in cuinacbf an-aird/ig ».
23 . Do cbe'ûehur an t. a. b. doib iarsiw j-doiingbcdiir tûat/.;a
nan-Ehmidbe (/° 7^ r° b^ iarsin da-catrachrt//; co-subac/7//s n-dt'/'-
vaàir 7-co-fdilti môir 'j-doscrVoad leô gacb ni dd-n-dûbr/rd riu
7-bd hé i//-tec//5c sin tue \n t. a. b. tosacb in c/'eidi///. Finit.
Le Tcano-a bitlmua ai: Manuscrit de Rennes.
Tradiiilion.
1. Le roi suprême, très haut, du monde, plus fort que tout
roi, plus élevé que tout seigneur, plus fort que tout lion,
plus féroce que tout dragon, le plus sage des griffons, le plus
vivant des hommes, c'est-à-dire le fils unique du Dieu tout-
puissant, a apporté cette histoire-ci aux nations de la terre sur
la formation et la création du monde. Car toute la race d'Adam
avait la tête enveloppée et était comme dans une prison étroite,
sans rien savoir des œuvres du Créateur jusqu'à ce qu'il leur
vînt cette histoire des merveilles de Dieu sur la formation des
créatures visibles et invisibles que Dieu a faites par sa puis-
sance(?). En effet, toute chose au monde était obscure quand la
langue toujours nouvelle vint^ et qu'elle parla du haut des bar-
rières du ciel, par-dessus le sommet de la montagne de Sion.
2. Car les hommes du monde entier s'étaient assemblés
depuis les îles Sabuirn, à l'Est, jusqu'au sommet de la mon-
tagne de Sion, et voici leur nombre, c'est-à-dire cinq mille
évêques et sept mille seize rois et cinquante mille rois suprêmes
et ils furent longtemps dans cette assemblée, c'est-à-dire jus-
qu'à la fin de quatre mois, avec leurs armées et avec leurs suites,
en sorte qu'ils entendirent dans les nuées du ciel : Gloria in
cxcelsis et les armées entendirent de nouveau cette voix-là,
avec les chants des anges sur les degrés justes du Roi suprême.
La nuit de Pâques spécialement dans ce temps-là, et on entendit
de nouveau la même voix dans les nuées de l'air et elle était
semblable à un brandon enflammé la forme et la lueur enso-
I. Ici s'intercale dans P. et Lee. le passage dont nous donnons le texte
ci-dessus : « Ils voyaient le cours du soleil et de la lune et les étoiles qui se
mouvaient sans repos et ils voyaient les sources et les rivières qui sont
sans repos en tout temps. Ils voyaient le repos et le sommeil de la terre et
des productions et des choses éclairées par l'arrivée du soleil, en hiver. Ils
voyaient d'autre part le lever de la lumière et de la fleur et de la production
à la venue de l'été et ils ne savaient qui avait fait cette puissance jusqu'à ce
que vînt cette histoire. «
;;86 G. Dottin.
leillèe et brillante qu'ils virent à sa suite dans l'air au-dessus
et comme ils étaient là à regarder cette forme, ils entendirent
une autre chose merveilleuse qui parlait dans la langue angé-
lique au-dessus d'eux et cela intrigua beaucoup l'armée et ils
furent pris d'une grande frayeur et d'un grand effroi au son
de- la voix qu'ils avaient entendue et il leur semblait qu'elle
était aussi forte que la voix d'une armée et ils n'avaient pas
vu celui qui parlait là et ils n'avaient entendu de chant aussi
mélodieux au monde, et les sages des Hébreux demandèrent:
« Qu'est-ce que nous aVons entendu ? » dirent-ils.
3. La langue toujours nouvelle leur répondit et voici ce
qu'elle dit : « Je suis né d'un homme et d'une temme », dit-il,
« et ma langue a été trois fois séparée de ma tète et Dieu me l'a
renouvelée, et Dieu m'a envoyé pour vous raconter une his-
toire et une merveille et de nombreuses langues, et c'est pour
arranger cette histoire que le Saint-Esprit est venu vers Moïse
fils d'Amra et vers les prophètes qui sont au ciel. Mais c'est la
forme qu'ont les sciences du monde après la résurrection du
Christ d'entre les morts en ce jour de Pâques que je vous dirai.
Car toute matière, toute créature et toute nature qui est faite
dans le monde a toute sa ressemblance dans le corps humain '.
Il y a d'abord la première matière pour l'air et le vent. Voilà
sa cause à ceci, c'est-à-dire : à la prise et inspiration du souffle
dans les corps humains. Il y a deux autres matières pour le
soleil et les astres du ciel, et voilà la matière de ceci, c'est-à-
dire de l'éclat du regard des yeux. Il y a aussi une autre matière
pour le feu et voilà la cause, c'est-à-dire de la couleur du sang
et la chaleur des corps. Il y a une autre matière pour l'amer-
tume et la saleté, et voilà ce qui a donné ceci, c'est-à-dire
l'amertume et la colère des cœurs des hommes. Il y a encore
une autre matière pour les pierres et la dureté en sorte que
c'est ce qui a donné le mélange de chair et d'os des corps
humains. Il y a encore une autre matière pour les fleurs et
les couleurs en sorte que c'est la pudeur, la honte et la prière
I. Cf. les éléments de l'homme dans un texte attribué A Taliesin (The
physiciaus of Myddvai, p. xiv-xv) et qui sont la terre, les pierres, l'eau, le
se!, l'air, le soleil, le Saint-Esprit et le Christ.
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 387
dans les oreilles et la couleur sur les joues car la nature de
toutes les créatures est dans le corps de l'homme et si le Christ
n'était pas venu dans un corps humain et s'il n'était pas venu
souffrir pour la race d'Adam et s'il n'était pas venu en enfer
après sa mort et son ensevelissement, le monde avant que vînt
le déluge aurait péri et aucune créature n'aurait été engendrée à
jamais et les sept cieux auraient brûlé et il n'y aurait ni terre ni
mer ni une autre race dans le monde, sinon le seul enfer sans
limite, sans fin. » La langue toujours nouvelle dit: « C'est là
la cause pour laquelle je suis venu vers vous pour vous raconter
l'histoire et les merveilles du monde, car aveugle et dans l'obs-
curité est quiconque reste sans savoir, mais à jamais dans
l'ignorance.
4. « Raconte-nous », dirent les tribus des Hébreux, « les
histoires secrètes que tu as. Car nous sommes ignorants »,
Quand on entendit ensuite la langue toujours nouvelle parler
ensuite dans la langue angélique et voici ce qu'elle dit: « Il
n'y avait ni terre, ni mer, ni enfer », dit-elle et les créatures
n'étaient pas là et il n'y avait pas de chaleur sur terre ni de
productions et il n'y avait ni vent, ni soleil, ni lune à la place
des astres du ciel, à la place des cétacés, à la place des fleuves,
à la place des rivières, à la place des oiseaux, à la place des
nombreuses bêtes en ce temps-là. »
Les sages des Hébreux demandèrent : « Qu'y avait-il d'autre
dans le monde en ce temps-là ? » La langue toujours nouvelle
leur répondit et dit: « Il y avait », dit-elle, «Dieu tout-puis-
sant, sans commencement, sans fin, sans souci, sans chagrin,
sans tristesse, mais joie, sans âge, sans destruction, et il n'y avait
dans son temps rien de difficile qu'il eût à faire sinon de penser
toute chose et toute créature était prête à être pensée et c'est ainsi
que Dieu commença l'ouvrage de six jours, c'est-à-dire qu'il
fit au commencement le royaume avec neuf degrés d'anges et
ils sont soixante-douze peuples avec vingt-neut purs territoires
et sept cent mille chants dans ceux-ci. »
5. Les sages des Hébreux demandèrent: « Comment sont
les situations du monde », dirent-ils. La langue toujours nou-
velle leur répondit et voici ce qu'elle dit : « Quoique vous ne
le voyiez pas », dit-elle, « c'est rond que Jésus a tait le monde
388 G. Dotlin.
et les créatures et les sept cieux et les sept mers et la terre au
milieu de ces mers, et c'est en rond que les étoiles du ciel
entourent le monde et c'est sous la forme ronde que l'on voit
les âmes des hommes après leur mort, et la forme du soleil et
de la lune et cela est naturel, car c'est rond sans commen-
cement sans fin qu'est le Créateur lui-môme, car il fut, et est
et sera dans les siècles des siècles et il a fait tous les astres aussi
ronds ».
6. Les sages des Hébreux demandèrent: « Quelle fut la
matière du monde et de l'enfer jusqu'à ce qu'ils apparurent sur
l'heure et que l'archange transgressa l'ordre de Dieu ? » La
langue toujours nouvelle répondit et leur dit: « Voici ce qui
en fut la matière », dit-elle, « le froid et le chaud, la lumière
et l'obscurité, le haut et le bas, l'amertume et la douceur, la
fermeté et la faiblesse et toute chose en outre et toutes ces
matières furent dans la masse qui fut la matière du monde et
la matière de l'enfer fut formée de la masse et il ne fit pas
l'enfer jusqu'à ce que fût venu l'archange à transgresser l'ordre
du Roi suprême, mais la matière de l'enfer était dans la masse
multiforme de laquelle fut formée le monde avec toutes ses
races, et lorsque Lucifer avec sa légion d'anges transgressa la
loi, l'enfer fut créé à ce temps-là. Voici donc l'œuvre du pre-
mier jour du Créateur, c'est-à-dire le jour où Dieu fit le firma-
ment entre les eaux. Il établit les sept cieux le même jour
et toutes les choses célestes, car Dieu savait que l'homme
transgresserait sa loi. C'est pour cela que Dieu établit le voile '
du ciel devant les faces de la race d'Adam pour qu'ils ne vissent
point les demeures du ciel ni la beauté du Créateur.
7. Les sages des Hébreux demandèrent la forme secrète des
sept cieux et des cinq royaumes qui eutourent les sept cieux -
autour du grand monde vaste et la langue toujours nouvelle
leur répondit : « C'est ainsi », dit-elle, « qu'ils sont, c'est-à-dire
un ciel lumineux, brihant, le plus proche de vous, qu'éclaire la
lune modérant les astres entièrement. Un ciel humide au-dessus
de celui-là avec une multitude d'anges et d'archanges qui
1. Cf. Fis Adavmiui, § 5.
2. Cf. Fis Adamnâin, § 13-18,
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 389
modèrent le vent. Un ciel froid, glacé, au dessus de celui-là et
sa couleur est plus bleue que toute couleur et il est sept fois
plus froid que la neige et c'est en lui qu'est la demeure du
soleil et il y a deux cieux brillants après celui-là, au-dessus,
d'où vient l'éclair et qui portent le tonnerre vers le ciel des
saints. Le ciel supérieur des saints au-dessus de tous ceux-ci
plus haut que tout ciel, est ainsi : lumière du soleil avec les
chants d'ange et d'archange autour de ce septième ciel là et ce
n'est pas seulement ^ cela, mais c'est ainsi qu'est le ciel et sept
mille anges avec des formes de cheval et d'oiseau, d'un éclat
rouge autour du ciel et une seule étoile les enferme en rond
autour du monde comme la fermeture des enceintes que nous
avons dites auparavant. Il y a donc des dragons avec des
souffles de feu dans les enceintes du septième ciel et ils entou-
rent le ciel supérieur des saints. Il y a sept zones autour de la
terre, c'est-à-dire la première zone du ciel, c'est-à-dire une
enceinte froide d'où coulent un grand nombre de mers sous les
degrés de la terre au Nord. Une seconde enceinte froide d'où
coulent un grand nombre de mers du côté de la terre au Sud,
à l'endroit où sont neuf tours enflammées sous le ciel du Sud.
Il y a une autre enceinte et c'est de là que viennent toutes les
productions de la terre entière. Il y a deux autres enceintes agréa-
bles et tantôt elles portent la famine et la tempête dans le monde
et tantôt elles portent le froid et le chaud sur la terre et ces
mêmes enceintes portent aux côtés de la terre de chaque côté
de nombreuses espèces d'eau et de sel marin et ce sont les
mêmes enceintes qui modèrent la terre avec ses montagnes et
avec ses bois et c'est encore elles qui font les nombreuses espèces
d'arbres et de pierres et de pierres précieuses sur la terre.
8. Les sages des Hébreux dirent: « Raconte-nous les nom-
breuses espèces de mer avec la situation qu'elles occupent. »
La langue toujours nouvelle répondit et leur dit : « Il v a trois
lignes de mers autour de nous, c'est-à-dire une mer obscure,
entumée, qui est la porte de l'enfer sous un côté de la terre
et une partie de cette mer-là entre par la porte de la demeure
des peines. Une mer verte bruyante qui est autour de la terre
I. abdin est sans doute une faute pour amjin, irl. mod. amhdin.
39° G. Doltui.
de chaque côté avec flux et reflux continuel et cette mer-là
rejette toujours ses nombreuses productions vers la terre. Il y a
la troisième mer irritée, ardente, et elle est toujours en train de
monter sans cesse depuis le commencement du monde jusqu'au
Jugement et on ne la voit jamais pleine jusqu'au Jugement,
sinon le dimanche et encore elle est dans le sommeil et le repos '
du dimanche et ni le vent ni le tonnerre ni un autre orage ne
la trouble le dimanche à cause du concert des anges et des
archanges qui joue en l'honneur du dimanche. Il y a encore de
nombreuses espèces de mers diverses sur les côtés de la terre
de chaque côté, c'est-à-dire une mer rouge qui apporte un grand
nombre de pierres précieuses avec la couleur du sang et
d'autres couleurs diverses et elle est entre l'Egypte et l'Inde.
Une mer hivernale, de la couleur de la neige, est dans les îles
de Sabuirn- au Nord et il vient un soupir de ses vagues jus-
qu'aux nuages du ciel qui appelle le Jugement. Une mer aux
vagues douces, à la voix sombre, cette mer que je vous ai dite,
c'est-à-dire la mer des îles de Sabuirn et n'ose vaisseau ni bac
y naviguer ni en approcher, car il n'y a eu à lui échapper jamais
qu'un banc de rameur d'airain, par suite de sa légèreté et de la
force du vent qui le soufile des vagues. Il y a une île sur cette
mer-là dont le sable est d'or et il y a une autre mer dont on
voit le flux de Beltaine à Samhain et le reflux de Samhain à
Beltaine de nouveau, c'est-à-dire une moitié de l'année à croître
et une moitié de l'année à décroître, et les bêtes de cette mer
et ses cétacés crient tant qu'elle monte et sont en repos et en
sommeil tant qu'elle décroît.
9. Et la langue toujours nouvelle dit: « Savez-vous, ô mi-
sérables et ô insensés, qu'il y a soixante-douze espèces de
sources dans le monde avec des formes diverses. La source
Ebrion5, c'est-à-dire qu'elle change de couleur chaque jour:
elle a la couleur de la neige du lever du soleil à tierce, elle a
la couleur verte de tierce à none et la couleur du sang de none
1. a-ceas. Il est douteux que le sens de « chagrin » donné à ceas par
O'Clerv puisse s'appliquer ici. Ceas est plus probablement dérivé du latin
cesiare.
2. Les îles de Saba de la Bible ?
3. Hebron de la Bible?
Le Tcanga bithnua Jh Maruisciit de Rennes. 391
au soir, et quiconque en goûtera n'aura plus jamais de rire en
sa bouche. La source Adidsia^ des terres de Libis et qui donne
des enflints aux femmes stériles qui y goûtent. Une autre fon-
taine- est dans la montagne de Sion et on ne l'a vue que
croître du commencement du monde au Jugement, et elle est
toujours pleine d'eau sauf le dimanche mais chaque dimanche
elle est pleine de vin 3 et quiconque y goûte ne fait pas attention
au chagrin ni à la tristesse et il est plein de science en défen-
dant la vérité et aucune rivière n'y entre ou n'en sort. Il y a
un fleuve d'eau de la chaleur du feu sur le rivage de l'île des
châtiments et quiconque y entre avec un mensonge n'en revient
pas et savez-vous, ô misérables », dit-il, « comment est le fleuve
des châtiments, c'est-à-dire de l'eau avec sept chaleurs de ce
feu et il n'en approche que les âmes des pécheurs et des démons
qui sont en leur conipagnie à les tourmenter et comprenez-
vous, ô misérables, la somme de peines qu'il y a dans ce fleuve
d'ordinaire. Il y a encore », dit-il, « quatre fleuves dans la
vallée de la colline des châtiments avec des arrière-goûts de
vin et la rougeur du sang et avec du sable d'or et avec une
voix douci.' comme un chant d'ange. Il y a un autre fleuve dans
les îles de Tibir », dit-elle, « et il croît à l'anniversaire de la
nuit oii soufl'rit le Christ et il est dans son plein jusqu'à l'heure
où le Christ ressuscita des mons et il descend ensuite.
10. Il y a encore sept espèces de pierres précieuses dans le
même fleuve qui ont l'intelligence et la forme humaine et tous
ceux qui les portent quand même ils seraient tout nus sur la
neige ils n'en seraient pas refroidis et quand même ils seraient
dans le feu ils n'en seraient pas échaufl^és et il n'y a pas au monde
d'arme qui blesse celui qui les a et si on les frappe de marteaux
quelconques du monde, on ne peut les briser, et celui qui a
une de ces pierres à la main dans un combat ou un duel on ne
peut le briser ni le vaincre et c'est lui qui emporte la victoire
1. Hadid de la Bible?
2. P. et Lee. indiquent ici encore une autre source merveilleuse: « La
source Presens dans les terres Daraith (Israhel Lcc), elle bout sur les
meurtriers et les idolâtres et toute bouche qui v goûte tombe en colère et en
malédiction jusqu'au jour du jugement, en sorte qu'ils meurent entre mort
et vie et chagrin et tristesse. »
3. Cf. The Voyage ojMael Diiiii {licvite Celtique, t. X, p. 31).
392 G. Dût lin.
à la fin '. Une autre pierre précieuse se trouve dans les terres
de Lybie, on l'appelle pierre de sien et c'est dans un fleuve de
ce pays-là qu'elle est et c'est dans la cervelle des dragons qu'on
la trouve- et le fleuve ou l'eau dormante sur les rives desquels
se trouve cette pierre-là, sont éclairés et tout poisson et animal
vivant qui est dans ces fleuves-là s'amasse autour en sorte qu'ils
sont tués par la volonté des hommes mêmes et le jour et la
nuit sont aussi brillants pour celui qui la porte ou chez qui elle
est. Si c'est en hiver, auprès de l'eau ou de la mer elle fait le
grand tonnerre, et si c'est en été elle produit un grand soufile
de vent. Il y a une autre pierre dans les terres de Lybie et
piene fanis est son nom et on voit les douze roues et le cours
du soleil et de la lune sur ses côtés et c'est dans le cœur d'un
dragon dans ce fleuve-là qu'on la trouve et quiconque l'a dans
sa main ne peut dire de mensonge et ne trouveraient place
autour assez d'hommes pour la mener dans la maison d'un
homme traître meurtrier ou adultère. Ces pierres-là chantent
un chant plus beau que tout chant et s'amusent le temps
de nocturnes à louer le Créateur et est aimable chacun autour de
celui chez qui elle est encore.
II. Il y a sur terre quatre arbres «, dit-il, « avec l'intelli-
gence et la forme humaine sur le feuillage, à savoir l'arbre
sciiilis qui est auprès du fleuve Orrtanain- et entre les deux
sources de l'Orrthannain, il y a encore deux noms ior et dctn
pour cet arbre-là et il produit trois fruits chaque année, à savoir
un fruit bleu, un fruit rouge et un truit blanc et quiconque
goûte au fruit bleu a le souvenir de tout ce qu'il a entendu et
de ce qu'il entendra, quelque mauvaise qu'ait été sa mémoire
auparavant et quiconque goûte le fruit rouge n'a pas à demander
de nourriture ou de vêtement tant qu'il vit, et quiconque mange
le fruit blanc, quelque mal portant et horrible qu'il soit aupa-
ravant, devient aussitôt après bien portant et le feuillage de
cet arbre ne tombe jamais et celui qui y goûte n'ose pas
tenter. Avez-vous entendu, ô malheureux », dit-il, «l'histoire
1. Cf. le clach na Bratach des superstitions populaires écossaises. Simp-
son, Archaeological essays, p. 211.
2. Le Jourdain ? me suggère avec raison M. Douglas Hyde.
Le Teanga bithnua du Maniiscril Je Rennes. ^9^
de l'arbre de vie dans le Paradis et il fut juste de croire à celui
qui le forma car quiconque goûte son fruit ne va jamais à la
mort et c'est à cause de lui que Eve et Adam furent chassés du
paradis et il donne douze fruits chaque année, c'est-à-dire un
fruit chaque mois et à sept samhlà ^ de voyage de lui, on entend
le son de son feuillage et il n'y a pas de chant aussi beau que
lui lorsqu'il loue le Créateur. L'arbre Alaip dans les terres
d'Arabie et sa couleur ressemble à la forme humaine et à sept
saniblt'i de voyage de lui, atteint sa bonne odeur de chaque côté
de lui et quiconque goûte à son fruit n'a ni colère ni envie
contre personne et personne n'en a contre lui et il est plein
d'intelligence et de bonté après cela à jamais. O malheureux »,
dit-il, « avez-vous entendu parler de l'arbre qui est dans les
terres des Hébreux au Sud du mont Sinabile et arbre de la
moisson est son nom et il n'a pas été trouvé depuis le com-
mencement du monde jusqu'au temps de la Passion du Christ
et c'est des branches de cet arbre qu'on a taillé l'arbre de la croix
par quoi fut sauvé le monde et quiconque goûte son fruit n'est
atteint ni par la fluigue ni par la maladie et quelque horrible
que soit sa forme auparavant elle est bonne après cela et il ne
vieillit pas tant qu'il vit et il ne vient pas sur terre de vin aussi
bon au goût que lui et la lumière du soleil est sur les feuilles
et une couleur rouge d'or sur elles et il y a soixante-douze
sortes d'espèces de musique que chante son sommet, soixante-
quinze oiseaux sont sur lui avec la blancheur de la neige, avec
des ailes dorées et a\ec des yeux de pierres précieuses et ces
oiseaux chantent un chant plus beau que tout chant, en louant
Dieu ».
12. Les sages des Hébreux dirent: « Cela est difficile à
croire. » La langue toujours nouvelle leur répondit et leur dit :
« Le Roi puissant est patient, de ne pas détruire le monde au
commencement à cause de votre incrédulité et avez-vous
entendu parler, malheureux, de la grande bête cornue qui vint
du rivage de la mer d'Egypte dans le pays la nuit que naquit
I. Ce mot est sans doute, comme me l'écrit M. Douglas HyJe, com-
posé de samh « été » et Id « jour », comme gemla de geinh « hiver » et li
V. jour « et sigaitie la distance parcourue en un jour d'été.
^94 G. DoUin.
le Christ et comme les gens du pays étaient là, ils virent la bête
merveilleuse avec beaucoup de couleurs diverses sur elle et
il sortit trois fleuves de sa bouche, à savoir un fleuve d'or au
milieu de sa bouche, un fleuve de vin de chaque côté et cinq
cent sept cornes sur elle, et la boisson de trente-deux guerriers
dans chaque corne et des cornes de cette bcte restent encore
chez vos rois et chez vos chefs dans les villes et il serait plus
juste que vous croyez cette histoire-ci. Malheureux », dit-elle,
« avez-vous entendu l'histoire de Viruaith ' et vous étonnez-
vous que ce soit à sept samhlà de voyage qu'atteint l'ombre de
ses ailes lorsqu'il les étend et voici la nourriture qui lui sert,
à savoir la grande bète marine qu'il enlève au bout de sa patte
et il l'emporte sur la montagne de sable noir dans l'Inde et la
mange sur cette montagne au bout de sa patte et un seul œuf
qu'il pond dans cette montagne chaque année et le soleil qui
échauffe l'œuf et celui-ci même vient le visiter lorsque Dieu
lui permet et on fait un bateau qui porte voile de la moitié de
la coquille de cet œut et dix neuvaines - et dix-sept cents avec
leurs provisions et des armes qu'il porte au delà de la mer et
il y a une multitude assemblée qui traverse la mer Rouge
dans la moitié de la coquille de cet œuf-là et vous ne pour-
rez pas ne pas croire à Dieu, ô malheureuses gens », dit-il,
« après ces merveilles que nous avons dites ».
13. La langue toujours nouvelle dit. Il se leva un guerrier
du peuple de Juda, à savoir Judas, fils de Cus, fils de Gemar,
fils de Judas Scariote qui trahit Jésus et quelqu'un de la fimille
de Judas dit en sauvant Judas dont il descendait : « C'est un
mensonge qui a été dit, apôtre Philippe (car c'est l'apôtre
Philippe qui est la langue toujours nouvelle et c'est de sa
tête que l'on a coupé la langue trois fois et elle lui a été
renouvelée) et comme cet homme niait la langue toujours
nouvelle, il tourna sur lui-même au milieu des armées et son
âme s'en alla hors de leur présence à tous comme il allait
contre la volonté de Dieu et un tremblement de terre vint
1. Sans doute un aigle. Cf. Each'.ra Cloinne ri'gh iia b-Toruniàhi' cd'ited by
Douglas Hyde, p. 52, 203 et le « roc » du conte de Sindbad le Marin.
2. veiniir est peut-être une faute pour naebiir = naonhhar.
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Hennés. 395
alors sur les créatures et une nuée errante de feu atteignit
la plaine de l'assemblée avec des météores lourds, rouges,
en feu, en sorte qu'ils firent fondre les yeux de cet homme
en présence des foules et il mourut sans aucun doute et
quand les foules du monde virent cet homme mis à mort,
ils commencèrent à prier le Créateur avec ferveur et lors-
qu'ils eurent vu ce treuiblcmcnt de terre ils mirent tous
leur figure sur le sol à cause de la grandeur du péril et ils
dirent : « ô Dieu tout puissant, à cause de ton affection et de
ta miséricorde pour nous et ne blâme pas notre incrédulité
pour une chose que nous ne voyons pas », dirent-ils. L'apôtre
dit : « si une personne tuait tout ce qu'il y a de gens au
monde et en mangeait la chair et en buvait le sang, il est
plus pénible à Dieu de voir l'incrédulité sur ses créatures et
l'offense à sa science que cela.
14. Les sages des Hébreux demandèrent quelque chose des
œuvres de Dieu sur ses créatures. La langue toujours nouvelle
répondit et dit : « Dieu fit en quatre jours soixante-douze espèces
de grands astres de tout ce qu'entoure le soleil et il va ensuite
à travers ses dix-neuf plaines aux côtés de la terre, de none au
matin. »
Les sages des Hébreux dirent: « Raconte-nous quels sont ces
dix-neuf plaines dont il parle. » « Je vous le raconterai », dit-
elle, « car la première marche que fait le soleil c'est d'aller à
travers le cours de la mer dangereuse jusqu'à ce qu'il brille
sur la mer à l'Est du monde et qu'il luise au-dessus de
l'enceinte à l'Est d'abord et au Sud du monde et au-des-
sus de l'île à nous à l'Ouest ensuite, et entoure l'eau du
monde ensuite immodérément et le soleil rougit ensuite
depuis les demeures enflammées de la mer à l'Ouest et il y
a des peuples sur cette mer-là et ils rougissent ainsi que la
mer qui est au milieu par suite du cours enflammé de tout
ce qui se lève du conflit de ces mers-là et par suite du feu
excessif du soleil. Et cette mer rouge brûlante va jusqu'à la
plaine des enfants et il est dangereux d'être dans cette
plaine-là car chaque fois que cette mer s'emplit jusqu'aux
enfnits, des serpents et des cétacés se jettent sur eux en sorte
qu'ils les déchirent et qu'ils en emportent des foules innom-
596 G. Dottin.
brables, en sorte qu'ils crient et leurs faces vers le ciel et comme
ils font leur repentir, la mer rouge se dessèche et emporte ses
serpents et ses cétacés, et ils sont laissés dans leurs propres
formes et on raconte que ce sont les pécheurs qui sont ainsi
punis et le soleil éclaire après cela la porte de l'enfer au Nord
et à travers les vallées et les sources de l'enter au Nord et il
éclaire ensuite du côté de la grande mer qui rejette ses fruits,
du côté de la terre où il arrête de nouveau sa course et éclaire
après cela les montagnes de feu qui brûlent éternellement pour
augmenter le Jugement ^ et il éclaire ensuite la vallée sombre
des peines et il va ensuite à travers le Paradis à l'Est et il élève
à l'Est sa tète de la profondeur du monde et si le soleil avait
une langue, il aurait une foule d'histoires à raconter. »
15. « Raconte-nous », dirent les tribus des Hébreux, « les
nombreuses espèces d'astres dont tu as parlé. » La langue tou-
jours nouvelle répondit et dit : « Il n'est pas semblable », dit-il,
« l'endroit où sont dix astres enflammés, et en sorte qu'ils sont
pris d'un tremblement insupportable et ils sont secoués dans
le firmament par la force des éclairs qui tirent d'eux une cri-
nière de feu, en sorte qu'il est aisé de donner leur description
car les mêmes éclairs et les principaux astres portent grand
chaud et grand froid sur la terre. D'autres astres sont là et ils
courent sur des souffles de dragon avec le poison de colère
du Créateur pour venger ses droits enfreints sur la race d'Adam
et parfois ces astres du ciel mûrissent des fruits et des maladies
et des maux viennent par le fait de manger ces fruits-là. Il y a
d'autres astres parmi eux qui courent jusqu'au bout de l'année
et c'est alors le moment de s'allumer pour eux et ils sont une
autre fois sept ans sans cours, parce que c'est sous la mer qu'est
la colère du Créateur contre les hommes vers qui viennent ces
maladies-là et lorsqu'il est fâché contre eux les mêmes astres
courent comme nous l'avons dit auparavant.
16. Dieu a fait, le cinquième jour, soixante-douze espèces
d'oiseaux dans Tair et soixante-douze espèces d'animaux sur
mer avec des espèces, et avec des chants et des mœurs diffé-
rentes propres à leurs races à eux. Les oiseaux de l'île Sabhuirnn
I. Sans doute : le feu du jugement.
Le Teanga bithnua du Maniiscril de Rennes. 397
[il n'y a pas] de couleur d'aile qui ne soit dans leurs
ailes ni dans leurs côtés et ils se font du chagrin au temps
de la gelée ou de la neige et ils se réjouissent au beau temps
et se lèvent au milieu de la nuit toujours et chantent un chant
semblable au chant des anges qui louent le Christ éternelle-
ment. Les oiseaux de l'ileEabar, leurs ailes éclairent comme de
lampes qui brûlent chaque nuit et ils se lèvent en trois troupes
chaque nuit et chantent un chant éternel, mélodieux pendant
leur sommeil en louant le Créateur; leur chant est plus haut
que le chant des anges. Les oiseaux de l'ile Eiboin à l'Est de
l'Afrique et il n'y a pas de couleur qui ne soit sur leurs ailes
et il ne leur est tombé ni aile ni plume depuis le commence-
ment du monde et ces oiseaux-là n'ont pas eu dévie humaine
auparavant mais sont toute la vie à louer le Christ et il n'y eut
saleté ni offense chez aucun d'eux jamais et est glorieuse, angé-
lique la fleur et l'odeur du pays d'où ils viennent et ces oiseaux-
là ne s'arrêtent pas de chanter un chant en trois troupeaux et
quinze cent soixante-douze oiseaux sont dans chaque troupeau
et le premier chante un chant éternel, très angélique louant le
Christ bienveillamment et racontant sans cesse les merveilles
que fit Dieu, avant ses créatures; le premier tiers de la nuit se
passe ainsi pour eux et ensuite les oiseaux du milieu se lèvent
au milieu de la nuit sans cesse et chantent un chant angélique
racontant les actions qu'a fiites Dieu depuis le commencement
du monde jusqu'au Jugement. Les derniers oiseaux se lèvent
et chantent un chant septuple, racontant la terreur du jour du
Jugement pour la race d'Adam et si la race humaine entendait
le chant que chantent ces oiseaux-là ils ne pourraient pas
s'en rassasier.
17. Le sixième jour fut fiit Adam et il y a soixante-douze
espèces de la race de notre poison ou de notre crime (?) et tout
ce qu'elles ont de merveilleux vous sera raconté. Les héros
de l'ile d'Emion ont cinquante-sept pieds de haut chacun et
rien ne les éveille de leur sommeil sinon la tempête ou le cri du
combat et ils font un chant de basse en se levant de leur som-
meil et leurs yeux éclairent comme des étoiles en temps de gelée
et ils troublent la mer par le clignement de leurs yeux jusqu'à ce
que viennent les cétacés à terre vers eux par la force de leurs
P\evuc Celtique, XXIV. 27
59S G. Doltin.
yeux et ils les mangent pour leur nourriture. Il y a des hommes
blancs flamboyants dans l'île Edronia et une lueur de feu vient de
leurs gorges, lorsque s'éveille leur colère et leurs 3'eux éclai-
rent comme des chandelles et plus blanche que neige est leur
face et ils prennent du poisson dans les estuaires et ils le man-
gent sans le bouillir et c'est ainsi que sont les peuples d'Either
dans la montagne Gugusg et leur milieu est du côté de leur
dos et une seule côte dans leurs milieux et quatre yeux par
derrière chacun d'eux et il y a une telle chaleur dans leurs corps
qu'ils ne peuvent se contenter que sur les femmes de leur propre
espèce. D'autres peuples brillants sont dans l'Assyrie et ce sont
les plus beaux de la race d'Adam et leur parole est plus douce
que tous les chants du monde. Les peuples qui sont au Sud
de l'Inde, c'est-à-dire les nains et ce sont les plus petits de la
race d'Adam; chacun d'eux a quatre poings de haut et il n'y
en a pas un d'eux qui soit plus grand que l'autre. Les femmes
de la montagne d'Arménie, elles n'enfantent toujours que des
filles, elles se lèvent de leur sommeil toujours au milieu de la
nuit et elles jettent des étincelles de feu de leurs bouches et
de plus leurs barbes vont à leur nombril et sur leurs mains
droites à leur mort sont leurs barbes. Les peuples Arfaneis
dans les terres de Lybie ; leurs yeux brillent par la colère comme
du feu et autour de l'un d'eux ne trouveraient pas place assez
d'hommes pour le renverser et ils chantent un chant pen-
dant leur sommeil comme un chant d'ange et des fleuves
de feu [ou de vin] sortent de leurs gorges à leur mort.
18. Les sages des Hébreux dirent : « Raconte-nous », dirent-
ils, « le nombre des races que Dieu ordonna sur ses créatures. »
« Je le raconterai » dit-il. « Il y a soixante-douze espèces de
bêtes sur mer et soixante-douze espèces d'oiseaux dans l'air et
soixante-douze espèces de fruits sur les arbres et soixante-douze
espèces d'astres au firmament et soixante-douze espèces de
nombres d'anges au ciel et soixante-douze espèces de chaînes
de peines en enfer et soixante-douze espèces de chants au ciel
et soixante-douze espèces de langues chez les hommes et
soixante-douze espèces d'hommes en tout de la race d'Adam.
Ainsi le nombre des peuples du monde est de cent cinquante-
sept peuples qui sont dans le monde et il y a de nombreux
I
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 599
peuples outre ceux-ci dans le monde sous la mer autour du
monde extérieur.
19. Les sages des Hébreux dirent: « Raconte-nous ce que
Dieu a compté de peines des pécheurs de l'enfer. » La langue
toujours nouvelle leur répondit et dit : « Avant le Jugement, une
langue ne peut compter le nombre de peines^e l'enfer; jusqu'à
ce que l'on compte le sable de la mer, ou l'aire grain par grain,
ou la neige flocon par flocon, on ne comptera pas le nombre
des peines diverses indicibles de cette demeure-là et malheu-
reux », dit-il, « bien que je vous raconte quelque chose de la
description de cette demeure-là, je ne serais pas assez fort pour
la raconter, car l'oiseau le plus rapide^ et le plus vigoureux
pour se diriger dans le ciel quand il serait mille années à voyager
dans l'enfer ne serait pas capable de raconter les peines de
l'enfer et sept langues de poètes dans sa bouche et sept élo-
quences de sages dans chaque langue : tant blesser que hacher
et brûler, tant fouetter que tirer et battre, tant couper que
crucifier et brûler les os, dans cette demeure effrayante. Mal-
heureux », dit-il, « telle est l'ardeur du feu de l'enfer que si on
versait les mers et les fleuves du monde dessus ils ne diminue-
raient rien de sa chaleur et tout cela n'arrêterait pas le malaise
d'une seule personne de l'enfer, car ce n'est pas le feu qui bout
là, mais la colère de Dieu. Telle est la grandeur du froid qui
est là que si on laissait la valeur du soufiie d'une oie en sortir
la race humaine mourrait tant personnes que bétes. Malheu-
reux », dit-il, « la violence du teu de l'enfer est telle que
si on en jetait une étincelle par le monde, ce qu'il y a de
mer, de fleuves et de lacs dans le monde s'enfuiraient devant
elle et tout cela ne diminuerait pas une étincelle du poison de
ce feu-là et la race humaine mourrait de ce poison et malheu-
reux », dit-il, « il y a une telle obscurité en enfer que si on en
jetait la valeur de la pupille de l'œil par le monde on ne verrait
l'éclat du soleil ni la lumière à travers jamais et telle est
la grandeur de faim et de soif qu'il y a là que toutes les âmes
mourraient si elles jetaient un coup d'œil dessus et il y a tant
de puanteur en enfer et de lacs des peines en vérité, que si on
I. Cf. Scela hii hratha § 24 (Revue Celtique, t. IV, p. ?.56).
400 G. Dollin.
en jetait une goutte sur le monde, tout ce qui est dans le monde
mourrait, tant personnes que bêtes. Il y a tant de terreur là que
si toute la race d'Adam jetait un coup d'œil sur une seule des
peines, ils mourraient tous, car on ne peut compter le
nombre de la peine de cette demeure-là, lieu où on n'entend
ni joie ni repos dans les siècles des siècles, mais pleurs et
malheurs et crainte et clameur et cri et plaintes pitoyables,
nombreux, douloureux, sans cesse, là, et lieu où on n'espère
ni aide ni secours et où on n'en aura jamais et demeure où
sont de mauvaises odeurs et nombre de cours d'eau en feu
insupportables et neige noire enflammée et suffocation sur les
faces et tremblement dans les dents et hâte dans la respiration
et lourdeur dans les soupirs. »
20. Les sages des Hébreux dirent: « Raconte-nous les his-
toires du Jugement et comment le monde sera détruit et quand
ce sera fait ». La langue toujours nouvelle dit.* « Il n'est pas
joyeux pour vous d'avoir cette histoire car lorsque les anges
du ciel auront aperçu l'horreur des trois cent soixante-
quinze coudées que s'élève la mer au-dessus des montagnes
du monde et la terre brûlera à la même hauteur et le monde
sera pris d'un tremblement insupportable depuis le levant
jusqu'au couchant et les sept cieux seront éveillés depuis
le coin Sud du ciel jusqu'au coin Nord et de là jusqu'à l'Est
et de l'Est jusqu'à l'Ouest et serait visible jusqu'à la terre la
lumière brillante des anges en train de briser tous les palais du
soleil sous eux et les sept cieux s'étendant et se brisant et
s'étirant avec le lever de l'ange et de l'archange et des cent vents
enflammés dans les quatre coins du monde et le cri violent et
le bruit des deux mille trois cent soixante étoiles tombant de
leur place et de leurs supportssur la terre, et la lune tombant de
sa place, couleur de sang et le soleil noir comme le charbon
par crainte de ce danger et la grandeur de ce danger sera telle
qu'il n'y aura pas d'ange au ciel supérieur qui ne change de
forme par la grandeur de ce danger-là, excepté la hice de Dieu..
La grandeur de ce danger est donc pitoyable, car les bois brû-
leront et tomberont en cette bataille-là par suite de la tempête
de la mer enflammée et les bêtes de la mer fondront par la
trop grande chaleur du feu desséchant la mer autour d'eux et
Le Teanga bithiiua du Manuscrit de Rennes. 401
le purgatoire des âmes et le cri aigu des oiseaux dans l'air
sur les rivières de feu et le mugissement des bêtes diverses
par suite de la trop grande chaleur du feu desséchant autour
d'elles. L'harmonie des neuf ordres du ciel et le cri des âmes
venant pour les corps d'après ce qu'ils ont fait de bonnes
actions 0t de mauvaises actions. Il est pitoyable le cri des
pécheurs qui viennent à leur commandement et ce fut repen-
tir sans pitié et sanglot sans satisfaction et danger sans fin ce
danger pour ces malheureux pécheurs.
21. Les sages des Hébreux demandèrent: « A quelle heure
de jour ou de ^it sera détruit le monde ou à quelle heure
viendra Dieu au Jugement pour juger? » La langue tou-
jours nouvelle répondit : « Le jour où Dieu est ressuscité
des morts et le dernier jour du monde qui portera le Jugement,
et le jour où fut fait Adam et le jour où Caïn commit le meurtre
d'Abel et le jour où naquit le Christ et le jour où fut crucifié
le Christ pour le péché d'Eve et d'Adam avec leurs enfants,
car l'obscurité emplit ce jour-là de tierce à none, et le jour où
le Christ alla en enfer et vainquit le diable pour la race d'Adam.
Le Seigneur a fait cela, puissamment, sa force est indicible et
son miracle est grand et son pouvoir sur ses créatures et elle est
si belle la forme du Créateur que ceux qu'il y a en enfer ne
feraient pas attention à leur peine en voyant son visage et
quelque éloquemment que parleraient ce qu'il y a d'anges au
ciel et d'oiseaux dans l'air et de bétes sur mer et de diables en
enfer réunis devant Dieu et quand même chacun d'eux
parlerait une langue étrangère, Dieu serait capable de donner
une réponse particulière à chacun d'eux séparément. Il y a tant
de lumière dans sa forme qu'elle éclairerait l'enfer comme le
ciel si elle y était. Après cela donc est indicible le seigneur et la
multitude de ses chants d'ange et d'archange qui égaient sa
demeure et chacun de ceux qui sont là du petit au grand. Cette
demeure où est la paix éternelle et un grand nombre d'anges et
d'archanges autour du roi suprême, la plus belle forme et la
plus jolie compagnie, car on n'y entend cri de colère, ni envie,
ni fureur, ni haine, ni tromperie, ni inimitié chez personne à
l'égard d'un autre. Heureux ceux qui sont placés dans cette
demeure à savoir dans le mélange des bénédictions, lieu qui n'a
40 2 G. Doiliri.
pas besoin de la luniicre du soleil, ni de la lune, ni des étoiles,
sauf la lumière transparente, brillante de Dieu qui brille pour
eux du petit au grand, car il est la source de la lumière éter-
nelle et la vie sans mort et la joie sans assaut et la santé sans
maladie' et la sérénité avec grâce, cette demeure où est la paix
éternelle et la vie longue et le plaisir sans fin et l'éclat de la
vérité et une richesse royale pour les âmes des justes. Cette
demeure où sont des fleuves d'or et la louange de l'ange et de
l'archange qui n'a, n'a eu et n'aura son pareil et personne qui
fut ou sera n'a donné sa récompense pour cette demeure bien
qu'il n'en voit qu'un coup d'œil. Vraisemblablement, il n'y a
personne dans la pauvreté ni la nudité ni le besoin de nourriture,
ni de vêtement ni d'or ni d'argent dedans. Car quoiqu'il n'y ait
pas de gloire dans cette demeure-là, sauf les sept mille anges qui y
sont en forme de chandelles -à éclairer chacun du petit au grand
et tous les hommes du monde se satisferaient de sentir l'odeur
d'une seule chandelle et il n'y a pas dans ce qu'a donné ce
royaume-là aux hommes du monde une chose qu'ils trouvent
plus glorieuse que de voir la flice d'im de ces anges une heure
ou six(?).
22. La langue toujours nouvelle dit aux tribus des Hébreux:
« c'est un danger pour vous la comparaison que vous tenez à
l'égard de Dieu et vous vous repentirez, malheureux, de votre
comparaison à l'heure où vous serez, corps et âme, en gage
dans les prisons puantes enflammées des peines, parce que le
vrai Dieu parfait, glorieux, a fait ce que nous avons dit de
merveilles et de nombreuses espèces diverses tant homme
qu'oiseaux et géants marins et bêtes et a placé les sept cieux et le
monde entier tant air que terre et feu et eau, et celui qui a chassé
Luxcifer avec ses lésions d'ancres à cause de son orgueil et à
cause de sa vanité, et celui qui a sauvé Adam avec sa postérité
de l'enfer et le Christ puissant qui a sauvé le peuple de Moïse
de l'Egypte et David de Goliath et Joseph de la prison, et celui
qui a sauvé tous les confesseurs et prophètes et évéques et mar-
tyrs et confesseurs et saintes femmes des peines de la main des
I. Cf. Scéla Ui brdtha § 23 (Revue Celtique, t. IV, p. 256-257).
2. Cf. FisA ilamn.iin ^ 13.
Le Teanga bithnua du Manuscrit de Rennes. 405
Pharisiens et des Juifs chez qui ils ont été en captivité. Mal-
heureux », dit-elle, « il n'est pas possible de compter ce qu'a
raconté le roi des anges des merveilles et des nombreuses et
diverses espèces dans le monde ».
La langue toujours nouvelle fut à entretenir le peuple des
Hébreux pendant le jour et il leur sembla à tous qu'il ne s'était
pas écoulé une heure du jour pendant tout ce temps-là tant ils
avaient de plaisir à Técouter. Car un son harmonieux était à
ce langage en sorte qu'était comparable au chant des anges
toute la conversation qu'il leur prédit. La langue toujours nou-
velle leur dit ensuite : « C'est pour votre enseignement que
j'ai été envoyé par le Christ. » Les tribus des Hébreux dirent :
« Nous rendons gloire à Dieu de t'avoir entendu », dirent-ils.
La langue toujours nouvelle dit: « Si les langues du monde
y prenaient part, elles ne pourraient par suite de la grandeur
de la bonté du créateur et de l'otfrande, ô hommes malheu-
reux, taire comprendre la puissance du roi suprême. »
23. La langue toujours nouvelle leur dit alors adieu et les
tribus des Hébreux s'en allèrent ensuite à leurs villes avec une
très grande joie et une grande satisfaction et ils écrivirent tout
ce qui leur avait été dit et cet enseignement que donna la
langue toujours nouvelle fut le commencement de la foi.
G. DOTTIX.
ON DR ATKINSON'S GLOSSARY TO VOLUMES I-V
OF THE ANCIENT LAWS OF IRELAND
In this review, XXIV, 329, our IcarneJ director lias pointed
out six omissions I in Dr Atkinson's law-glossary, viz. caitni,
doct'ir {(■<■ tomba », not « fut tuée»), citiud, inhuid, ilbalb and
oemi. To thèse I can add the tollowing as a supplément to the
list of 83 in my Criticism of that glossary, London, Nutt,
1903 :
ûitir in cclhri haitir <.<- four hostages », III, 134, 9 : pcrhaps
a mistake for haitiri.
anogaih, III, 96, 2, dat. dual of (7//-()i,'- « imperfect ».
arimraiter, III, 112, 2, « is|Said ».
cairt-liiihair, III, 88, 17, « parchmcnt-books ».
"^ cumaid, III, 84, 23, dat. sg. oi cunia « grief ».
dnime, V, 108, 21, leg. dàhiie, a collective of J^w := y^'J-^;.
doancatar, III, 106, 19, orthotonic form of tàncatar « tliey
came ». Cf. do-sn-amalâr, LU. 64'', 17.
ecosca III, 136, 4, gen. o( ecosc.
eiliud cleib, I, 168, i, « cradle-clothes ».
fi'oir, III, 128, (where it is misprinted seoir), gen. sg. of
fer « grass ».
fir-dcilbbircs, III, 94, 22, >< true necessity ».
gaedilgid, III, 90, 3, « speaker of Gaelic ».
I. The seven other words which lie supposes to be omittcd will be found
in their propjr p'aces. Thus andlonii is under aiinlaun, lii-garimm is under
lu, so raith, so besuch, so-choinais are under so, p. 669, ecnaigiu is under
ecnaide, and so-chriiiçriu is under sochraid. So in my Criticism, p. 6, ainiin
« animal » was inadvertently inserted.
On Dr Atkinson's Law-Glossaiy. 405
glan-mebni, III, 88, 14, dat. sg. « clear memory ».
iinraid, III, 136, 14, 19, gen. oî imrad « intention ».
iicin-Irebad, III, 128, 15^ « non-ploughing ».
iiiine, III, 30, 3, gen. sg. of ncm « heaven », III, 30, 3,
whcrc J1 ai tb niiiie ria cach is misprinted ^rt///;; ni meria cach.
Dr Atkinson (\''I. 559) lias seen this.
no-chrolhaigh, III, 84, 19, dat. sg. fem. oî nà-cJjroihach « frcsh-
formed », see Côir Anmann, Ir. Texte III, 396.
raind nom. pi. of rand « a quatrain », III, 84, 20, where
waebda in raind « beautiful the quatrains », is misrendcred by
« celebrated in verse » .
-rnimenn (leg. -rnirmemi), III, 82.
subailterda, III, 96, 20, « subalternate ».
itia-r-gaib, IV, 166, 4, « can raise », an cxaniple of this use
of /•(). V. Thurneysen, K. Z., XXXVII, GG, 67, 69.
To my list of 1 13 non-existing or misspelt words in the glos-
sary, the following may be added :
di-cnlaid cited from IV, 334, 24, where it is printed, more
correctly, dicûlaid, i. e. the ace. dual oî ci'dad « the back of the
head » preceded by the fem. form of the numéral « two ».
dithct cited from II, 126, 16, IV, 92, 25 % where it is a
scribal error for dicbct, id sg. près. ind. of the pcrf. do-citaid.
iiigcniin « I am born, spring from », is inferred from ingcnes,
III, 328, 6, where ////// ingeucs is an obvious scribal error for
iiiiii gt')ics Çw\. près. sg. 3 oî gciiiiii^.
inhdaid cited from IV, 16, 21, is a misspelling of inlolaigh,
as it is rightly written in O'Davoren's glossary, p. 99.
-roibla cited from IV, 198, 18, 23, where fo-da-ro-thla,
« who may hâve taken them away », is the subj. sg. 3 oîfo-
tlcniin, with the infixed pron. da and infixed particle ro.
niiriin « I make onslaught », is inferred îrom forsa ruirei,
W , ijG, 20, where rniret is a contraction oî ro-rctbet . So inrui-
rcl, IV, 176, 22, is for iii-ro-redjct « they attack ».
To my list of 52 oblique cases given as nominatives may be
I. Hère the édition bas iiiindichcl smachia, which is not Irish. Read ii)ia
ndichel sinacbt « for which a fine conies » (i. e. is payable).
4o6 ll''/j;7/t7 Stokes.
added airbir dut. ace. sg. o( airhcr « armful », cli dat. sg. fcm.
oî clé « Icft », co'uuimcda gen. sg. of. coindnicd « billcting »,
and tairidhi, dat. ace. sg. tairidcii « aqueduct », « millrace »
= *to-air-fcdm (j ooi fed « to lead »). Dr Atkinson calls this
« simply a spelling for tarraing ». Conversely in p. 522, he
gives a nom. instead of a genitive mcachben dciroe lajiamnas,
where the last word should bc laiianmasa, a gen. sg. govcrned
by déirgc.
To my list ot 24 confusions of différent words \ve may add
cûimse « small », and coimse « power », fnaibn'iii, p. 423, and
fiindam-thabarlis-se: iiiidicJj'nii and dichet : naill, II, 60, 22, 23
(= lia aill) and noill « oath ». Worst of ail is the failure to
discriminate (VI, 184, 310) heiwiiQw cor pd ire, a fixed payment
for homicide, and éric, a variable compensation for any oftence.
Further instances of wrong or vague meanings are Dr
Atkinson's rendering (VI. 414) o( friscoiiiûrcar ni freciiiairc^
« when he is asked anything he is ready ». It means of course
« he is consulted, he does not consult ».
« rfa/;wr/;(?) banquetting (?) » (VI. 215) is made ont of the
phrase dithie didnd daiiiaig, V, 440, 21, where dàniaig (sic
leg.) is the gen. sg. msc. of the adj. dài)iach « having a dài)i
« Company ».
iiiifcn « he watches, keeps safely » (VI. 479). It means
« he fences » {ciiihàgct): ci. iDi-iiui-fcilbe Ml. iio-'y.
niescbaid « he will stir up or fling into confusion » (VI. 560).
Hère Dr Atkinson lias mistaken a noun (= incscbuid, Laws,
I, 240) for the Z'-future of a verb : cf. iiicsbiiid À. dcbaid a a
quarrel » Ml. 19^15, 50'i8.
tâthaim « I sew » (VI. 701). It means « I join », « I weld ».
tathchur « act of sending away » (VI. 701). It means
« act of returning » : cf. Ir. taidcljor Ml. I3i''i2, Cymr. ad-
gori, Bret. d-as-kori.
tallnil liuiii, IV, 372, 12. The absurd mistranslation (« I
hâve ») in the édition is left uncorrected in VI. 701.
techlai jri siid/ji iniar « messengers to the west of (i. c.
bchind) him », is misrendered in the édition (IV, 339, 18) by
I. The édition (IV, 558, ii) h^s mdiCC\i'Cà\.c\y friscomarchar ni frecnairc.
On Dr Atkinson's Law-Glossdry. 407
« He is seated by thcse bchind ». Dr Atkinson says (VI, 704)
« prps it Qcchtaf) nicans tcchlai(gid) « he basa right to be ».
It is tht; nom. pi. of Iccht « messenger ».
tuai (?), hoUow (?), I, 140, 22. I think it mcans the hop-
per of a mill (infundibulum).
uaid (?), ro hiiaid « seweJ », « framed » [?] (VI. 765).
The contcxt (V, 368, 10) is ro buaid Dia daitsiu, rohuadso
damsa, i. e. « God has lent it to thee, thou hast lent it to
me », -A'here the verbs are cognate with Ir. odhir, O'Dav.
p. 108, odatar Laws V. 370, i, ô'ui, ha'ui, « loan » (trom
*odiii), and Lat. vas, vadis.
uair, the gen. sg. masc. or neuter of uar « cold », is misren-
dered (VI, 764) by « proud », and identified with uahair.
To my list of 25 wrong etymologies add :
fitalach « abduction, râpe » is brought (VI, 425) from fb-od-
bâch.
iiiniircl, IV, 176, 2. « The root », says Dr Atkinson
(VI, 513), « is prpsori^^ ». The root-is rcl.
luesta, V, 394, I. As to this form he says (VI. 569) « prps
on!}' a mistake for nieslar, as it can hardly be the impf. future
pass. » It is a middleTrish prêt. pass. sg. 3 of niidiur. For
other such forms see Zimmer, K, Z. XXVIII, 363, and
Strachan C. Z., II, 482-3.
ro-ralha, II, 338, 19. Of this perfectly correct form, which
occurs also in Fiacc's hymn 50, Dr Atkinson (VI. 608) says
« prps dorata (?) ». Many of its relatives are collected by Sa-
rauw, Irske Studier, p. 126.
Camberley, 11 September 1903.
Whitley Stokes.
NOTES ETYMOLOGIQUES BRETONNES
(suite) '
36. AMBRiou (Haut-Léon): deux bandes de terre rejetées
par la charrue de chaque côté pour former un sillon nouveau,
sillon du creux ou aiit (= iiaiiiy; aiuhrion est un pluriel de
*anihri = *ainbi-bngio-; cf. Are-brij^iiim. L'i actuel s'explique
ainsi facilement par l'évolution delà spirante intervocalique _y
suivi de io-; cf. gall. bry^ irl. bri, colline = *bri.x (Whitley
Stokes, O'Davoren GIoss., Archiv ji'ir C. L., 1903, n° 218).
37. AMSKANV (Goelo) : trop léger : iiiiiskaiw c'a ar :^ac'hûd ;(t' :
ce sac (le contenu) est trop léger; cf. gall. auiysgaj'ii ou nuiys-
gawii, très léger, et aussi ai^rcablc. Le sens de cdii ■= aiiibi est
ici à noter.
38. ARDANT, plur. ardaiitoii (FLtute-Cornouaille) : quatre
chevilles en bois ou en fer qui se trouvent sous la charrette et
servent à fixer la corde que l'on fliit passer en diagonale et en
croix d'un bout à l'autre de la charrette pour maintenir la
charge ; ardant =. *arc-laiila-. Pour ianl, cf. gallois tant, corde,
(et aussi spann, strctch); tannan, instrument de musique à
cordes; irl. tct = *lntà. Taiil = vieux-britt. -*lanlit-, indo-eur.
înti'i-.
39. BARR, jouissance d'une propriété; la nue propriété se
I . Les mots à partir du 11° 36, inconnus ou de forme ou sens rares, m'ont
été fournis presque tous par mon ami, M. Fr. Vallée, bien connu par sa
connaissance approfondie du breton et son dévouement à la cause de notre
langue nationale. Ces mots font partie d'un recueil composé de termes
techniques qui formeront un supplément au Dict. breton et seront publiés
par les Annales de Brela^nc.
Notes étymologiques bretonnes. 409
traduit par gzvir; cf. irl. bnrr = *barso- dans le sens de clomi-
natioti (siuay).
40. BiDiEZ, chèvre, plur. bidi (Pont-Labbé). Je serais tenté
d'y voir une expression pittoresque dérivée de la racine bci, b'i,
frapper, tailler; irl. ro bî, percussit; v. bret. bitat, gl. resicaret;
bidic::^,
Le gallois bid-wcn, little girl, aurait la même origine (jeune
chèvre). Cependant, bidwyn indique un petit animal , en général ;
de plus, en Haute-Cornouaille (région de Faouët), on emploie
l'expression bitec (^ bitic), dans le sens de petit.
41. BREiXAR (H. -Corn.): breinarek: mise en culture d'une
terre relativement jeune. M. Vallée a rapproché lui-même ce
mot du gallois braenar, fallow land. L'identité de sens avec
breinarek est frappante dans braenani, to break up of follow
(Sole Ev., Welsh-Engl. Dict.^. Le mot est probablement com-
posé de braeu, bret. brein, en décomposition, et de -ar, terre
labourable.
42 . BROUEDOU (Corn . bredoii) : pièces du métier de tisserand ;
sorte de peigne qui sert à maintenir le fil et à l'empêcher de
s'embrouiller; cf. gallois brwydan, harness, healds of a loorn
(Silv. Ev., Welsh-Engl. D.); en Cornouaille, bredi, qu'on ne
peut séparer de bredou, signifie tricoter; cf. de même, en gal-
lois, briuydo, broder (et aussi to interweave^ ; briuydj broche,
instrument à pointe. Ces mots n'ont rien à faire avec l'irland.
brot, aiguillon.
43 . GOURiMEN : lisière d'un champ. Ce mot paraît devoir être
rapproché du gallois gorimyn, little chirk. Goriniyn, il est vrai,
est évidemment composé de go -\- rhiniyn, dérivé de rhini,
emprunté ou apparenté à l'anglais rini.
Goiirinien et gorimyn sont à séparer àtgoureni, ourlet = gallois
giurym.
44. Kixo : labourer en billons, petits sillons. Cf. gallois cin,
shred, snip ; ciniachu, to cup into shreds, snips, slips.
45. LHiEX : lin de second choix, sert à fure la trame. Dérivé
vraisemblablement de*lei, moindre, gall. liai, irl. laigiit, com-
paratif de *legn-. Le superl. Iciham est conservé dans salina leiham
du cart. de Red. (J. Loth, Chrest.).
46. LEZEGEN, laitue. Cf. gallois llaethygcn. Le gallois paraît
410 J. Loth.
indiquer une forme *llûcthiig = '^lactnca ou Jacli'icnc. C'est
probablement à la dérivation en -en qu'est due, en breton, la
forme !t\Ci^en au lieu de Ic:^ii(rcu. La forme h\eges est connue :
V. Ernault, Gloss.
47. Lixv, lime; cf. gallois ////, scie; diir-Uif, lime; ces mots
sont empruntés au latin lima.
48. XEix : ncin an ii, le faîte de la maison. La forme ordi-
naire est lein, amenée par la dissimilation. Ce mot a été rap-
proché de nen, gall. et corn., mais, si le sens y invite, le voca-
lisme s'y oppose. Il me paraît préférable de ramener ncin i\
*nclmo- ou *nemno-; cf. kcin, dos = *kcbno-.
49. PALARAT, effondrer le sol pour fliire un labour profond;
ce travail est fait avec la charrue, puis axi^c la bêche. Ce mot
est des plus connus. Je ne le cite que pour le comparer au
gallois paJar, delving soil or ground. Le mot est composé de
pal H- ar.
50. peluc'hex, forme intéressante; la forme ordinaire est
paludhen, pesseau. Elle confirme mon hypothèse de foire
remonter ce mot et le verbe palnc'hal à *pihtcco.
51. MOBRENNOU (H. Com.), mauchcs de la cliarrue. C'est
clairement un mot composé de mo -\- prcnnou. Prcnnou. est le
pluriel de prcnn. Quant à mo, il est à rapprocher du gallois
niawaid, both hands full. M. Whitley Stokes a rapproché maïuaid
de l'irl. màm, hand voU, im'iimc, a handful et supposé un
prototype celtique *niaminâ (j= *inanmâ} qui peut expliquer
l'irlandais, mais non le gallois, que l'on fasse remonter maïuaid
à *maiufaid, qui repose sur une hypothèse, ou non. Le breton
mo-hrennou montre clairement que le gallois niawaid repose sur
viaw. Cf. moy. h. a. mouiue, muff; ndd. hands-mauen, hands-
armeln; v. fr. mowc, aermel = *niôvâ.
52. PI : au sens de pi, pic, ajoutez celui de planloir. Il est
clair qu'on a établi un rapport entre le bec de la pie et cet
instrument (gall. pi: y bi, la pie).
La variante bretonne pic, pie, est empruntée à pica, mais non
pi.
53. ROUEL, pièce du métier de tisserand = gall. rhiuyll
gwehydd, weaver's braids.
54. RUiLHEN : ce mot est connu dans le sens de racloir,
Notes étymologiques bretonnes. 411
rouleau ; pour le sens, ajouter : ar ruilheii-skoa:^, la rondelle de
l'essieu qui appuie sur l'épaule; ar ruilhen-vihan, la rondelle
qui appuie sur l'esse. Ce mot a sûrement le sens propre, non
de rouler, mais de racler, frotter. Il est à séparer de ruduiller,
dont M. Ernault l'a rapproché, et me paraît identique au gallois
rhuglen, a drum, brush ; rhugio, to clear, to rub.
55. SEGALEN, grosse perche avec laquelle on tourne la vis
du pressoir : cf. gallois sag, a squeeze of the gullet ? sagiad, a
squeezing together.
56 : RIZ : ri:^ ar mor, le bord de la mer a aussi le sens corniche
en vannetais; cf. gall. rhis, what is broken into points?
57. TiRiAXEM (Cap), pelouse. Tiryen, gazon, est connu. Les
deux mots sont à rapprocher du gallois lirion, traduit à tort
par Pughe par familiar spot, situation !
L. noir, 920 :
Myn y mae meillion a gulith ar lirion, Myv. arch., 194, 2 :
kylch y veyssyt,
Haelon a thiryon a thec drefyt.
Pour -ien = -ion, cf. euryen = v. br. or ion.
J. LOTH.
(à suivre).
PANGUR BAN
Dans un manuscrit conservé au monastère de Saint-Paul, en
Carinthie, se trouvent plusieurs poèmes dont l'un, bien connu
de tous ceux qui se sont occupés de vieil irlandais, a été com-
posé }t;ir un moine qui y chante ses occupations et celles de son
chat^
Qu'il s'agisse d'un chat, cela ne peut foire l'ombre d'un doute :
en effet, l'animal, dont l'espèce n'est pas nommée, a l'esprit
tourné vers la chasse 2, et attrape les souris 5, tout en restant
toujours enfermé avec le moine -+, sans jamais le troubler dans
ses études zélées et silencieuses 5 ; il n'aurait pu en être de
même, si notre religieux avait eu pour compagnon un chien
ratier.
Le nom donné au chat est Piiiii^Nr Bân. Bàn en vieil irlandais
est bien connu et signilie blanc ; Pangur Bàn est donc le « Blanc
Pangur ». Mais PcDignr lui-même ne peut être un nom fon-
cièrement irlandais, la présence du p s'y oppose.
M. H. Zimmer a proposé de lire Pan Gurhâu. Ce serait,
d'après lui, un nom slave signifiant Doniiniis Gihbar, « Mon-
sieur le Bossu ^ » ; mais M. Windisch a montré aisément l'inexac-
titude de cette hypothèse 7: la métrique exige que l'expression
1. Ce texte a été publié plusieurs fois; voy. Windiscli, Irische Texte, I,
Leipzig, 1880, p. 316; Zimmer. Glossae hibernicae, Berlin, 1881, p. 267;
Windisch, Revue Celtique, V(i882), p. 128, etc.
2. V. 2, Bi'tb a inennia-sani fri seilgg, mu meiiimi cein im saiiieheinhl .
3. V. 7, gihith huaralb ar gressaib gai glenaid hich inini Uii-sani.
4. V. II, 0 ru biani, scèl ceu sci's, innar tegilais ar n-oeuis.
5. V. 13, Cia beiiiimi aniin nach ré ni derban cjch a chele.
6. Zimmer, Glossae hibernicae, p. xxxix.
7. Windisch, Revue Celtique, V (1881-1883), p. 129.
Pan gui Ban. 41 5
soit coupée Paugiir Bân; la lecture de M. Windisch est donc
bien exacte.
Si Paiigiir Bân n'est certainement pas un nom irlandais, il
peut être gallois : pendant le moyen âge, il a existé d'étroites
relations entre l'Irlande et la Grande-Bretagne ; les moines de
cette dernière île allaient faire leurs études dans les célèbres
écoles d'Irlande; Alcuin, l'un de ceux qui nous sont le mieux
connus, n'avait pas fait exception à la règle ' ; il s'en suivit de
part et d'autre des emprunts de noms communs comme de
noms propres; Pangiir pourrait bien être l'un de ces derniers.
Pangiir pourrait être en effet composé de pan et de gur \
gur, en vieux breton -, écnigwr en gallois moderne, ne signifie
pas seulement homme, mais encore mâle, et, dans cette der-
nière acception, se dit également des animaux; c'est ainsi
que l'on a givrab, singe, et gwrcath, matou 5. Quant h pan,
il faut probablement y voir le gallois pan, drap, fourrure4, qui
doit être un emprunt très ancien fait au latin pannus. On
retrouve en effet ce mot en breton, pann (trég.) et en cor-
nique, pan, drap, étoffe >. P^ï« signifiant fourrure, Pangur^
aurait le sens de « mâle à fourrure », et Pangiir Bân, « le mâle
à fourrure blanche », qualification qui convient admirablement
à un chat, pourvu qu'il soit blauc.
Victor Tourneur.
1. Ephtola Alhini magistri ad Coîcinii Jcctoreiu in Scolia. Migne, Palrologie
latine, 100, p. 142.
2. J. Loth, Vocdbulaue vieiix-hretoii, Paris, i8(S4, p, 147.
3. Voy. Owen Pughc, s. v.
4. Voy. Owen Pughe, 2= éd., II, p. 394, dowu, fur. nap.
5. E. Ernault, Glossaire moyen breton, 2'^ éd., Paris, 1896, II, p. 458. Le
fait que toutes les langues brittoniques ont ce mot montre qu'il n'est pas
emprunté au vieux français panne, étoffe de soie à longs poils, mot qui vit
encore en wallon moderne, panne, peluche de laine (dialecte de Verviers),
mais au latin pannus dont les mots vieux français et wallon dérivent égale-
ment.
6. Dans Pangur, le g qui, en gallois moderne, disparaît en composition,
est conservé ; en gallois moderne, on aurait /'iihut, mot qui existe d'ailleurs
et signifie foulon. Le g était encore parfois conservé en moyen gallois; cf.
gellyngwr, à\m\isor \ guicgiir, negociator, Graninialica celtica 2, p. 828. Quant
à ce que pangur serait un composé possessif, mâle qui a une fourrure, cl. le
moyen breton marliegour, chevaucheur, homme qui a un cheval. Voy. Le
Calholicon de J. Lagadeuc, éd. Le Men, Lotient, s. d., p. 147.
Revue Celliijue, XXIV. 28
QUESTIONI DI DIRITTO CELTICO
(i° Saggio)
I
Nel campo dellc Antichità Celtiche si presentano non poche
question!, intéressant! non per se stesse soltanto, ma anche per
le rehtzioni con le Antichità Ciassiche, e per lo studio delhi
cvoluzione générale dei principi etici e giuridici délie società
antiche. Il loro esame quindi giova a meglio coniprendere il
mondo antico, oltre di essere un contributo non trascurabile
alla scienza del diritto comparato, che alla sua volta conferisce
a dar maggior luce aile antiche istituzioni, e fra queste, aile
Celtiche.
Verso la meta del primo secolo av. Cr., le genti Celtiche
délia Gallia ancora barbaraavevanoun ordinamento politico fon-
dato sul Comune — Cantone, suU' sOvsr, sui pagi ', una strut-
tura sociale imperfetta. L'organizzazione gentilizia, il reggimcnto
patriarcale aveva molto perduto délia primitiva durezza e rigi-
dità, ma ancora durava; e non si era formate un sistema che
assicurasse i singoli diritti e doveri nell' interesse générale,
che mettesse in vera armonia Tindividuo con la comunità. Lo
Stato era già sorto, ma con autorità debole, quasi inefficace.
Fazioni e dissension! acr! dovunque ; oppression! da parte dei
I. Da confrontarc con le « tetrarchiac » dei Galli Asiatici : istituzionc
anch' essa Ccltica, come fu dimostrato in un nostro articolo pubblicato
nella Zeitschrift f. alte Geschichte, I, 80 sgg.
I
Questioni di Diritto Ccliico. 415
potcnti ; abbatiimcnto, immiserimento, semischiavitù del
popolo : iino stato di quasi nnarchia feudale ; e per conse-
guenza, il necessario e relativamente efficace istituto délia
protczionc e dclla clientela'. Di questa condizione di cose si
aveva naturale rirtesso nella vita giuridica.
Lo Stato non interveniva-nc lo poteva-nei rapporti interni,
dei privati o délie tamiglie fra di loro. Eccettuati i casi di offesa
o di attentato alla sua sicurezza, nei quali lo Stato doveva in
tutti i modi cercare di difendere e conservare se stesso, benchè
non di rado con molta difficoltà^, e giudicava direttamenteJ,
infliggendo la pena del fuoco^, tutto era lasciato ail' azione
individuale o famigliare; ogni fatto criminale dava luogo ad
un processo privato, civile. Durava 1' antica procedura délia
vendetta privata, attenuata e mitigata dalla composizione pecu-
niaria specialmente5, per i reati di sangue, e anche per altri
meno gravi delitti. Quanto ail' omicidio, qualora non si pagasse
il prezzo del sangue, si faceva luogo o si ritornava ail' obbligo
délia rigorosa vendetta dei prossimi parenti. Ma vi era già un
progresso, inquantochè 1' esilio del reo era un mezzo per
evitarne le dolorose conseguenze. L' esilio valeva-nel diritto
Celtico-probabilmente per qualunque specie di omicidio, senza
differenza^. In ogni caso perô doveva esistere una distinzione
1. Caes. (b. G., VI, 1 1 sgg., ecc.) raffigura una turbolenta società, esclu-
sivamente o prevalentemente aristocratica, in cui dominano i druides e gli
équités, con più o meno numeroso e forte sèguito di servi, clientes, ambacti,
e la plèbe è quasi schiava. Il colorito evidentemente è, per la tendenza
dello scrittore, esagerato. Per una certa analogia alla gerarchia sociale
deir Irlanda prima délia conquista inglese, cf. H. d'Arhois de JubainviUe,
Études sur le droit celtique (in Cours de littérature celt.), !> 116 sgg.
2. 'E nota la procedura seguita dagli Helvetii contre Orgetorix accusato
di « regni cupiditas », che con la sua potenza sfidô i magistrati (b. G., I,
2 sg.), e dai Senones contre Cavarinus (V, 54, 2).
3. Cioè il « publicum consilium » (b. G., I, 3 ; V, 54, 2), dove appunto
si trattavano gli affari generali délia civitas (b. G., VI, 20, 3).
4. b. G., 11. ce. Per il medesimo diritto e dovere di difesa lo Stato
giudicava dircttamentc nel caso di omicidio di uno straniero (Nie. Datnasc,
fr. :0) in FHG., ill, p. 4)7).
5. Cf. R. Dareste, Nouvelles études d'histoire du droit (Paris, ■ 1902),
p. I sgg. — Per i Celti dell' Irlanda dov' è durata fino a tempi rccenti,
vedi H. d'Arhois, op. cit., I, 79 sgg.
6. Non é perô da escludere, che 1' esilio non bastasse nel caso di omi-
cidio non premeditato, in cui, seconio il diritto Ateniesj (^o'i'o: ï/. ~oo-
41 6 Franccsco Paolo Garofalo.
fra omicidio i-d oniiciJio, cioc fra il prcmcditato, il non prc-
meditiito, l'involontario ^.. ed cssa si espliciiva almeno ncllo
iimmontare maggiore o minore délia composizione-.
Un altro-semprc relativo-progresso cra segnato dall' intcr-
vcnto dci Druides. Dallo scrittore dei Commentarii c attribuito
al flimoso Collcgio 1' ufficio di giudice. I Druides riuncndosi
una volta ail' anno nel centro délia Gallia (nel pacse dci Car-
nutes = od. Chartres), decidevano nclle svariate controversie 3,
e fra le altre, in quelle derivanti da un facinus conimesso, da
una caedes fotta, e specialmente dagli omicidi4. Essi stabilivano
« praemia poenasque », cioè — nei predetti processi — le
condanne, che non erano soltanto pecuniarie, dei colpevoli.
La loro giurisdizione, in mancanza délia riconosciuta autorità
dello Stato e di un potere superiore ai singoli Stati, era se non
sempre, in molti casi risolutiva ; meno nei conflitti tra Civitas
e Civitas > ; e più che formale obbligatorietà, aveva un carattere
morale.
Certo è che la religione è stata qui, come sempre e dovunque,
promotrice d'incivilimento; e la sanzione dell' interdizione o
scomunica^ fu spesso efficace. Con taie influenza religiosa si
connette il tatto, che anche nel tempo di Cesare i Druidi
vo'!aç) e 1' antico romano (« dolo[malo]sciens ») non v' cra luogo ne alla
composizione né ail' esilio, ma alla pena di morte. Se Nie. Daniasc. (1. c.)
dicc semplicemente che per 1' omicidio di un indigeno la pena era 1' esilio,
bisogna osservare ch' cgli vuol notare solamente il divario fra la pena
deir uccisore di uno straniero e quella dell' uccisore di un concittadino, e
non si addentra in particolari che non gli interessano. Onde si limita a
rilevare la diffcrenza generica. Perô è sempre probabile, che almeno per
regola, agli omicidi d' indigeni non si applicasse la pena capitale.
1. Questa distinzione-quantunque non ancora ben précisa frai' omicidio
non premeditato e 1' involontario-era già avvenuta nell' antica Icgge -iz^l
-ryj ^fjvoj, ripubblicata nel v secolo c cheandava sotto il nome di Draconte.
In essa appariva 1' antico diritto délia vendetta, ma temperato di molto
(v. nostra nota « Sulla legislazione di Draconte », in Rendiconti d. R.
Accademia dei Lincei, vol. X, p. 420 sgg.).
2. Come nel diritto irlandcse (H. d'Aihois, cit. op., I, 181 sgg.).
3. b. G., VI, 15, 5. Délia loro competcnza giudiziaria ci occupercmo più
innanzi.
4. Cf. anche Slrahon, IV, 4, 4. Q.uanto agli omicidi pres.so i Galati d'Asia
Minore, Slrahon. XII, 5,1.
5. Vedi, G. Bloch, in Histoire de France, I (1900), p. 56 sg.
6. b. G., VI, 13, 6. 7.
Qjicstioni di Diritto Celtico. 417
immolavano agli Dei, corne i prigionieri di guerra', cosi i
colpevoli di gravi delitti (omicidi, briganti, ladri)-. Ciô signi-
ficava la diminuzione dell' antica durezza délia privata ven-
detta 5, per r ingerenza délia casta rappresentante délia religione,
in vece e in mancanza délia magistratura politica.
Perô negli ultinii tempi anteriori alla conquista romana, la
potenza reale dei Druidi era molto scemata, corne appare dalla
minima parte ch' essi ebbero nello svolgimento délia grande
catastrofe sallica-^.
II
Nel tempo di Cesare com' era la proprietà nella Gallia Tran-
salpin a ?
Prima di tutto è d'uopo discutere 1' opinione dell' illustre
H. d'Arbois de JuhainvUle^, cioè che allora proprietà individuale
fosse la sola mobiliare, e che quanto ail' immobiliare, esistessero
particolari possessori, a titolo precario, dei suolo, rimasto ancora
proprietà collettiva, dei Comune; e tali possessori fossero i
potenti cittadini.
Scnza fermarci intorno al confronto col romano « ager
publicus » occLipatodai patrizi, il quale era proprietà dello Stato
già fortemente costituito (mentrechè nelle civitates Galliche
1. Vcdi anche Cicer., de rcpubl. III, 15 sgg. (per 1' a. 53). Questo inter-
vento dei Druidi si collega con quelle nei rapporti di natura internazionale.
2. b. G., VI, 16,5. — Diodor.,y , 32, 6 [daPoseidoaios . Le notiziedegli
scrittori greci (come Diodoro, Tiniagene) sui Druidi risalgono a Poseidonios,
che parecchie diocine di anni prima di Cesare, aveva visitato la Transalpina,
osservato moite usanze e lasciatone ricordo nella sua opéra, continuazione
delb Polibian.1. Non prendendo da lui, come crede H. d'Arbois, in Cours
de littér. celtique, XII. 204; cf. 184. i38 (« Principaux auteurs de l'anti-
quité à consulter sur l'histoire des Celtes »), ma per autopsia il grande
générale e statista romano conobbe i costumi particolari dei Galli e 1' isti-
tuzione druidica.
3. Accanto rimaneva il diritto di uccidere il laJro in flagranza(b. G., VI,
16, 5).
4. Che deboU fossero cramai 1' autorità e il prestigio dei Druidi, si vede
dalle continue guerre private nel tempo di Cesare.
). Reclierches sur l'origine de la propriété foncière et des noms de lieux
habités en France, Paris 1890 (= Comptes rendus de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, 1887).
41 s Franccsco Paolo Garofalo.
cra quc.sto ancora incipiciite e dcbolc), esaminiamo gli argo-
nienti addotti in sostegno délia rifcrita opinionc, per dimostrarc
elle nessuno è fondato sui testi né é verosimile'. — Infatti, la
mancanza in Caes. dei vocaboli tundus, villa non deve indurre
a credere ail' inesistenza di proprietà rurali; del resto in Caes.
si hanno i sinoninii ager, aedificium rispettivamente-. Ne il
fatto che latine e dell' età romana sono le denominazioni dei
donîinî fondiari, implica che questi non siano anteriori alla
conquista; invece la spiegazione più ovvia è che tali nomi si
latinizzarono dopo la conquista, corne i nomi dei proprietari
Galli.
Ne maggior valore hanno gli argomenti presi dalla storia
degli Helvetii e dei Boii'. L'emigrazione Elvetica dell' a. 58
non fu prodotia dal desiderio délie genti di lasciare le proprie
sedi perché rette dal sistema comunistico, ma semplicemente
dal desiderio o bisogno di terre migliori, tanto piû che aile
attuali non erano attaccate, dimorandovi da poco tempo ■^. I
Boii dopo l'insuccfsso dell' ora accemata emigrazione, si stabi-
lirono nel territorio degli Aedui. In numéro di 11 mila circa),
ebbero dagli Aedui, allora il primo popolo délie Galliae^, una
parte di « ager » insieme con pari condizione « iuris liberta-
tisque » 7; cioè furono a quelli « adtributi^ », e ail' occorrenza,
prestarono seri servizi militari 9. Le terre loro assegnate si
1. Conf. Fiistel de Coulantes, Le problème des origines de la propriété
foncière, in Qiiestions historiques, Paris 1893 (= Revue des quest. hist.,
avril 1889), p. 104 sgg. Egli confuta la dctta ipotesi, corne anche il Ucrivaiii,
La propriété foncière chez les Gaulois (in Annales de la Faculté des lettres
de Bordeaux, 1889, p. 182 sgg.).
2. Fiistel lie Coiilatiges, lav. cit., p. 113.
3. L' esempio dei Galli Cisalpin! non dice nuUa, perché si riferisce ad
età molto antécédente. Per altro vedi innanzi, pag. seg., nota i.
4. Corne ammetta lo stesso H. d'Arbois, id., p. 119.
5. Da 52 mila, quanti erano alla partenza (b. G., I, 29, 2). La cifra si
ricava dall' approssimativo rapporto di 1/3 tra la cifra di tutti i partent! e
quella di tutti i rimasti dopo la disfatta di Bibracte (v. nostro articolo « Suihi
popoiazione délie Galliae nel tempo di Cesare «, nelki présente Revue, XXII,
p. 228 sgg.).
6. b. G., VI, 12.
7. b. G., I, 28, 5.
8. b. G., VII, 9, 6.
9. Infatti nella sollevazione dell' a. 52 fornirono un contingente di
2 mila soldati (b. G., VII, 75, 5), superiore, quasi più del doppio, alla
Qucstioni di Diritto Celtico. 419
prcsero forse da quella parte di suolo che la potente civitas degli
Acdui, corne e più degli altri Cornu ni, aveva, accanto alla
proprietà privaia ; ma farono divise tra i Boii, e d' ora innanzi
non rimasero in comunc, ma diedero origine a particolari
proprietà.
L' ipotesi adunque del Prof. d'Arbois sulla comunità di tutto
il suolo non si regge. Non v'ha dubbio che la forma più antica
di proprietà privata è stata la mobiliare '. Ma nel tempo al quale
noi ci riferiamo, si era estesa al suolo la nozione délia proprietà
privata, per la maggior parte-, quantunque non si debba negare
ch' esistessero tuttora non piccoli tratti di terra, di uso comune,
ma nel futo sfruttati, in quelle condizioni sociali e politiche,
dalle persone e fimiglie più potenti. Ma-per regola — il
suolo era già divenuto proprietà privata. Questo si desume
chiaramente da Caes. in quel passo dove, interrompendo la
narrazione, tratta dei « mores » Gallici, ed evidentemente, di
quelli maggiormente degni di nota (VI, ir sgg.)5. Ivi non
accenna affatto ad un régime comunistico, che certamente, per
la sua grande diversità dalla vita economica dei popoli civili a
lui nota, avrebbe fermato la sua attenzione e sarebbe stato
menzionato. Anzi venendo egli a parlare, immediatamente
dopo, dei costumi dei Germani e délie loro più important! dif-
ferenze dai Gallici (21 sgg.), fra queste pone principalmente
il modo di vivere dei Germani barbari, dediti alla caccia e aile
fatiche guerresche, e alieni dall' agricoltura (22, i). Di essi
« neque quisquam agri moditui cal uni aut fines habet proprios »,
média circa degli altri contingenti, seconde k rispetliva popolazione (v.
nostro articolo cit., p. 234).
1. Cf. d'Arbois, lav. cit., p. 67, n. i. Lo stesso si vede per i Galli
Cisalpini nei primi tempi : Polyb., II, 17, 11, dov' é detto che questi popoli,
pur coltivando i campi (Jd., 10), conservavano ancora in parte le abitudini
dclla vita nomade e avventuricra; onde non consideravano corne proprietà
la terra, ma soltanto il bestiame e 1' oro, che ail' occorrenza potevano condur
seco. Conoscevano cioè la sola proprietà mobiliare, ma ii^noriamo se pro-
priamente individuale ovvero famigliarc, poichè alla parola « individuale »
dello storico Megalopolitano non si puô dare che un signitîcato gencrico.
2. Onde « pecunia » significava oramai qualunque oggetto, mobile od
immobile.
3. V. r edizioni Holder, Kîihler, Meiiscl (1882. 93. 94); e anche Ri'ce
Holmes, Caesar's Conquest of Gaul (1899)...
420 Franccsco Paolo Gcirofalo,
perche esiste la distribuzionc anima, nuitevole delT agro, fatta
dai capi (22, 2).
Bisogna ora vcdere se qiiesta proprietà privata inimobiliare
rimanesse ancora famigliarc o piuttosto fosse passata allô stadio
individiuilc. Senz' addentrarci in uno studio che sarebbe cstraneo
al nostro scopo, suUe varie forme délia proprietà e le loro origini
e storia, ci basti osservare, che nell' antica organizzazione gen-
tilizia, dclla gens (yivoç), avente naturalmcnte e ncccssaria-
mente esistenza propria, di essa cra la proprietà (tamilia)^ che
rimaneva inalienabile, e si trasmetteva per iinea maschile,
senz' altro-. Ma oramai taie régime gentilizio aveva perduto
tutto o quasi il vero contenuto e significato originario.
Inoltre allora 1' agricoltura — come si legge di sovente in
Cesare 5 — fioriva ed era il maggior fottore délia vita sociale,
e da non poco tempo (a differenza da altri paesi, come la Bri-
tanniadeir interno4). Specialmcnte il commercio e lo scambio
del danaro era molto vivo^ ; la quai cosa implica che di libéra,
individuale disposizione fosse non solo il capitale mobile, ma
anche 1' immobile, perché quello sarebbe stato insuffi-
ciente.
Tutte questc sono argomentazioni non prive d'importanza,
perô sempre indirette. Ma in Cesare potrcmo trovare la desi-
derata soluzione del problema.
Il grande scrittore, ch' è l'unica fonte attendibile, ci mostra,
nella descrizione dello stato sociale, délia plèbe e dei nobili, e
1. Dair csprcssioni corrlspondenti fra di loro » familia pccimiaqite »,
« doiniis familiaquc »... si riieva che pecniiia ebbe anticanicnte il significato
di iloiiiiis, cioè del complesso di béni posti sotto la giurisdizione del paterfa-
milias.
2. Per tutto leggi, ma con !e necessarie cautele, Fiisld de Coiilauç^cs, La
Cité antique.
3. V. anche Strahoii. IV, i, 2, ove si dice solanienté, che per cffetto délia
coiiquista romana ebbero fine le secolari abitudini bellicoso e faziose e
rimasero esclusivamente le occupazioni agricole.
4. b. G., V, 14, 2.
5. Come si riieva anche dai culto che i Galli prestavano più che ad altri
dei, al dio che Cesare (VI, 17, i) assimila al romano Mercurio, cioè al dio
Celtico Lu2;us.
Ouestioni di Diritto Ccllico. 42.1
nella narrazione dci fatti, individualité potcnti ', e 1' esistcnza
indubbici délia grande propricià.
La proprictà individuale doveva essere costituita, ma in modo
torse non del tutta sicuro e preciso, perché duravano tracce
deir organismo gentilizio. Una conferma probabilmente si ha
nel silenzio stesso di Cesare, che potrebbesi spiegare col fiitto,
che non grande appariva la differenza agli occhi di lui, che si
limitava a notare gli usi differenti dai romani, tra la forma dl
proprietà Gallica e quella che gli era nota, del mondo classico-.
Ma il fondamento délia nostra opinione si trova in quel passo
di Caes. ove si parla délie attribuzioni giudizarie dei Druides
(vr, 13, 5):
I Druides « fere de omnibus controversiis publicis privatisque
« constituunt, et si quod est admissum facinus, si caedcs
« facta, si de hereditate, si de finibus controversia est, idem
« decernunt, praemia poenasque constituunt ». — E (6. 7)
infliggono la grave pena délia scomunica « si qui aut privatus
aut populus eorum decreto non stetit ».
Decidevano suUe coût r ave rsiae, cioè secondo il significato'
che Cesare ha inteso dare, sulle liti o giudizi in génère. Erano
esse puMicae e privatac^, vale a dire, d'intéressé pubblico, di
un popolo intero, e di interesse privato, cioè di un individuo
o di una famiglia >. Si riferivano a flitti penali e a civili. E' vero
che secondo le idée giuridiche di quella società semicivile, i
giudizi penali erano compresi fra i privati. Ma ci pare che
Cesare taccia distinzione tra le due catégorie di processi e
1. Cf. b.G.,VI. II. 13. 15. Ricordiamoil ricchissimo elvezioOrgetorix
(I, 2 sg.) che aveva una familia di circa 10 mila uomini e numcrosi
clientes cd obaerati ; l'Arverno Vercingetorix (VII, 4, i).
2. Perô il nostro autore, per quanto diretto e acuto osservatore dclle
usanzc dci barbari, non sempre poté o credette necessario od ebbe occasione
di fermarsi a studiarle profondamente e diffusamente riferirle. E perciô la
mancanza di ogni tenno di testamcnii e di vcndite (segni sicuri délia pro-
prietà individuale) non significa nulla contre 1' esistenza di taie proprietà.
3. Che non bisogna circoscrivere al senso tecnico di processi civili sola-
mente (corne fa H. d'Arhois, id., 115).
4. Cf. T3c; -i 'O'.djT'.y.aç -/.pi-jH'.; /.a-, -ri; zoivâ: di Stiahoii, IV, 4, 4, che deve
aver attinto a Cesare.
5. Xeir ultima parte del brano, a proposito délia sanzione religiosa onde
i Druidi potevano far uso contro i disobbedienti, si ha 1' espressione « aut
privatus aut populus ».
42 2 Fraiicesco Paolo Garojalo.
giudizi, chc a lui romano erano note ^ In fatti subito dopo
parla : i" dcllc controvcrsiae per un facinus c una caedcs, e 2° di
quelle per hereditas e per fines.
Inoltre dalla frase « praemia poenasque constituunt » (sebbene
formata di due terniini posti in contrasto generico) risulta, che
il nostro scrittore ha voluto dare particolare rilievo alla parte
criminale, poichè nei proccssi per hereditas, fines e simile
oggetto non avrebbero ragione di essere le « poenae ».
Venendo ai processi privai i veri e propri, vedianio che
v' erano i processi di heredilas e di//zn-. Se 1' hereditas puô
riguardare qualunque specie di béni, immobili e mobili, senza
dubbio i fines si riferiscono alla sola proprietà immobiliare. Se
ne deduce adunque l'esistenza dclh proprietà inunobiliare privaia,
e per di più, individuale, particolarmente per conseguenza délia
esistenza délie contese per eredità.
Perô si fatta forma di proprietà non aveva ancora caratteri
precisi, sicuri. Solo dopo la conquista romana si défini compiu-
tamente la nozione délia proprietà individuale.
III
Se nel campo economico, ch' è il principale, la famiglia
ccdeva, da tempo, ail' aftermazione, anzi alla prevalenza
degl' interessi individuali, essa s' indeboliva scmprc più anche
nella sua etica essenza.
La « potestas » del paterfamilias, assoluta secondo 1' antica
concezione délie stirpi indo-europee, durava anche presso i
Celti; ma nell' età di Cesare era, nel fatto, attenuata non poco.
In questo possiamo trovare analogia al diritto romano. Qui la
patria potestà appariva sempre assoluta e perpétua (eccettuato
il caso deir emancipazione dei figli) ; si poteva pur sempre dire,
che in teoria susslsteva la « vitae necisque potestas » sui liberi;
ma per 1' evoluzione naturale, le cose erano in sostanza assai
1. Fer i tcsti, cf. Fusle! de Coulantes, cit., p. 104 sgg.
2. Esscndo processi civili, crcdiamo superfluo fermarci a cunfutarc Topi-
nione, chc si traitasse df contese per crédita régie o per limiti di tcrritori di
popoli.
Qucstioni di Diritio Celtico. 423
mutate. Taie somiglianza fu, due secoli dopo, costatata, a
proposito dei Celti d'Asia (o Galaii), dal giureconsulto Gaio^
il quale notô il divario fra il diritto celtico e il greco, cssendo
per altro ellenica o ellenizzante la civiltà dell' Asia. Perô nelle
consLietudini dei Galli contiiuiava una rigidità formale mag-
giore, che doveva far imprcssione al conqiiistatore straniero^,
e duré eziandio nel diritto irlandese e nelle usanze dei Galles 3.
Quanto alla potestà sulle donne e alla loro condizione nella
fliniiglia Celtica, è da premettcre, che se in contormità alla
civiltà Aria, il matrimonio era monogamico, esistevano forme
di poligamia 4 di fatto. Ma giuridicamente era ammessa la
monoganiiasoltanto ^. Unicaniente délia moglielegittima(uxor)
erano riconosciuti i diritti, e solo i figli di lei erano legittimi.
Che la potestà dei padre di famiglia tosse assoluta suU' lixor
corne sLii liberi, fu notato da Cesare^, ma in modo superficiale
che rivcla un' osservazione, tratta dalle apparenze di un antico
sistema, oramai nella realtà scarso, se non privo, di efficacia/.
1. Gai. Instit., I, 35. Cf. Moinmsen, in Berlin. Festgabe f. Beseler (i885\
p. 268.
2. b. G., VI, 19, 2. Fra gli usi più curiosi egli notô il divieto al figlio
non pervenuto ail' età atta aile armi, di avvicinare o apparire al cospetto dei
padre, pubblicamente (VI, 18, 3).
3. Vedi H. d'Arbois, Études ecc, I, 242 sg. c 246 sgg.
4. Particolare era un uso di poliandria, che Caes. (V, 14, 4) trovô presse
i Britanni, consistente in ciô che « Uxores habent déni duodenique inter se
« communes et maxime fratres cum fratribus parentesque cum liberis ; sed,
« qui sunt ex his nati, eorum habentur liberi quo primum virgo quaeque
« deducta est ». — Non era esso di tutti i Britanni, ma solo di quelli
deir interno, diversi dai più civiii, abitanti presso le coste e somiglianti ai
Galli. Trovavasi anche in Irlanda (Cf. specialmente Slrabon, IV, 5, 4), come
anche oggi presso alcane popolazioni ([F. Nestlé, in Neues Korrespondenz-
blatt fur die Gclehrten-und Realschulen Wùrttembergs, 1902, n° 12, p. 422
sg-)-
5. Cos! si conosce per 1' Irlanda fin dal 11 secolo d. C. (v. il racconto délie
due figlie dei re Tuathal Techtmar), e in tempi più recenti (H. d'Arbois,
Cours de littér. celt., XII, p. I7))- Non c' interessano qui i racconti o
Icggcndari o storici délie donne galatiche Camma o Chiomara (I testi in
Holder, Altceltische Sprachschatz, a qq. vv.) e quelli contenuti nella Ictte-
ratura epica irlandese, dove si hanno esempi di fedeltà coniugale e di senti-
mento d'onore, non dissimile da quello espresso dall' usanza dei Celti dei
Reno di accertare la paternità di un neonato col deporlo sul fiume (Jiiliau.
imper., op., 104 sg. 495, éd. Teubn. ; Aiithol. Gr., II, 24 sg., Did.).
6. b. G., VI, 19, 2.
7. Un uso antico, che doveva perô essere molto raro né coasistere sem-
424 Franccsco Pdolo Garofiuo.
Piuttosto, alla nioglie Ici^ittima vcniva assicurata una posi-
zione che la taceva pari o quasi al niarito (vir), e le dava
un' indipendcnza non minore di quella che aveva acquistata
in Roma la donna negli ultinii tempi repubblicani.
Oltrechè r esistenza personale \ era ail' uxor-nel diritto
Celtico-garcntita la proprietà. Da ciô che la donna nelle Galliae
deir epoca di Cesare non appare con attribuzioni religiose,
politiche e militari ^ (a differenza dai Celti délie isole 3), non
consegue neccssariamentc, che fosse sfornita délia capacità di
ereditare e (// essere proprieiarin. La connessione fra questa
capacità e quella di maneggiare le armi — ammesso pure che
r ultima non esistesse nelle Galliae — non si puô applicare al
caso nostro; perche se in età remote la donna, inadatta alla
guerra, non poteva difendere e non aveva quindi dominio, lé
condizioni délie Galliae ora non erano tali da richiedere asso-
lutamente la detta relazione'K
Il diritto di proprietà délia donna si puô costatare, special-
niente con lo studio di un' importante questione riguardante i
béni dotali, e che ora ci proponiamo di risolvere.
Ecco il famoso passo di Cacs. (VI, 19, i), dove è lasciato
ricordo dell' usanza relativa alla dote:
« Viri, quantas pccunias ab uxoribus dotis nomine accepe-
pliccmcnte in cio clic si dicc, è quelle mcn/.ionato dallo stesso autorc (VI,
19, 5) : Che se moriva un notabile pater faniilias e sorgevano sospetti sulla
sua morte, si sotto ponevano a processo le donne a mo' dei servi, e potevano
essere torturate ed uccise. Fra le donne doveva forse essere compresa la
stessa materfaniilias (?).
1. In Irlanda 1' uxoricida è obbligato a pagare la zom^os'v/Àon^ {tV A rbois,
Etudes sur le droit celt., I, 216 sg.).
2. Nei Commentarii le donne non si niostrano partccipanti attivaniente
agli avvenimenti guerreschi.
^. In Britannia si vedono, alla mclà del P secolo d. C, donne con poteri
militari e politici supremi. Es. le regine Cartimandua dei Brigantes, Bou-
dicca degl' Iceni (Tacit., Ann. XII, 36. 40; XIV, 31 sgg. ; Hist., III, 45).
4. Se in Irlanda un tempo la donna non era propiietaria e lo divenne
più tardi, quando ebbe conseguito il diritto o fu sottoposta ail' obbligo del
servizio nnlitare (corne si rileva dai testi giuridici e letterari, e lo stesso
dicasi délia capacità di agire personalmente nei sequestri privati), qui abbiamo
un' evoluzione particolare dell' Irlanda, che non puô valere uniformemente
per i Celti del Continente (contrariamente ail' opinione di H. d'Arbois, Le
droit des femmes chez les Celtes, in Nouv. revue historique de droit français
et étranger, XV(i89i), p. 301 sgg.).
Questioni Ai Dintto CiUico. " 42^
« riint, tantas ex suis bonis aestimatione facta cum dotibus
« communicant. Huius omnis pecuniae coniunctim ratio
« habetur fructusque scrvantur; uter eorum vita supcrarit, ad
« cum pars utriusquc cum fructibus supcriorum tcmporLmi
« pcrvenit. »
Gli démenti costitutivi dell' istituzione sono :
I. La nécessita délia « dotis constitutio » per parte délia
moglie o di chi per lei. — Questo era il carattere essenziale
del matrimonio legittimo ^
IL L'obbligo del marito di prendere dai béni propri un a
parte équivalente (in base ad un' aestimatio = £v-'.y.r,7a70a'.) alla
dote, e di porla in comune con questa^.
Le due parti erano di béni tanto mobili (bestiame, danaro)
quanto immobili [Pecuniae = omnes res3].
IIL L' amministrazione spéciale délie due parti messe
insieme : consistente nel conservarne, e non toccare affatto, i
frutti, i quali erano non solo del bestiame e di simili oggetti,
ma anche del suolo, cioè il ricavato pecuniario dalla vendita^.
IV. La pertinenza finale di questo « blocco », aumentato
dei frutti raccolti per tutta la durata del matrimonio. Cioè in
favore del coniuge superstite.
Il matrimonio si scioglieva solamente per la morte di uno
dei coniugi : questo dice il testo in maniera che non ammette
dubbi ed obbiezioni 5. Benchè rara ed isolata, 1' esistenza
deir istituto dell' indissolubilità matrimoniale non è assurda.
Laonde non si puô parlare mai di « restitutio dotis » che nel
diritto classico avveniva in déterminât! casi di dissoluzione
naturale o civile del matrimonio^; anzi nel tempo di Cesarc,
1. Corne nel diritto classico (cf. Leist, Graeco-itnl. Rechtsgescliichte,
lena, 1884, p. 7s sg.).
2. Non trattandosi perciô che di una parte dei béni rispettivi, non si puô
parlare di un vero e proprio régime di comunità (CoUinet, Revue Celtique,
XVII, 327).
3. Gai., III, 124.
4. Ftistel de Coiilanges, Recherches, tcc, p. m sg.
5. Per quanto superficiale possa essere stata 1' osservazione dello scrittore
su questo punto, siamo dinanzi a un fatto inoppugnahile.
6. Da consultare, fra gli altri, Darcmbcrg et SagUo, Dictionn. d'Antiq. gr.
et rom. (artic. del Caillemer per il diritto ateniese, e del Baudry per il
426 Franccsco Paolo Gaiofalo.
pcrquanto indeboliti fosscro i Icgami Rimigliari, non si garcntiva
la donna se non con 1' « arbitrium rci uxoriac », chefinalmcnte
con la legislazione di Aiigusto si trastormô in una vcra « actio »
pcr la restitiizionc dclla dote in vantaggio délia moglie'. Ncl
nostro caso, si ha iinicamente e sempliccmente alla morte di
uno dei coniugi, il passaggio di tutto al sopravvivente.
Adunque la riferita consuctudine, che dovette fare a Cesare
grande impressione, si allontanava molto dagli istituti romani,
perche non aveva lo scopo di aiutare il padre di faniiglia in
perpetuo e definitivamente (come nell' antico diritto romano)
ne di .sopperire temporaneamente ai bisogni délia vita comune
matrimoniale, durante l'unione. Ma non puo averne avuto
altro se non che di assicurare i béni délia moglie, ed inoltre,
anzi in primo luogo, di provvedere ali' utile dei ligli.
Durante il matrimonio, Tamministrazione dei predetti béni
apparteneva direttamente al marito, ma con la necessaria coo-
perazione délia consorte, che n' era anch' essa, virtûalmente,
proprietaria. Non si trovava quindi costei nella condizione
délia donna romana « in manu ». Era e poteva cssere propric-
iaria, e non soltanto délia dote e dell' équivalente contribuzione
maritale (cioè comproprietaria nel corso délia vita coniugale,
proprietaria dopo la morte dei marito). Perocchè è possibile
che la donna Gallica avesse béni propri oltre délia dote, extra-
dotali, cioè i paraphenialia, prima che questi fossero introdotti
nel paese per influsso romano.
La nostra opinione si appoggia sulla probabilità, che anche
nelle Galliae esistesse per la dote un maximum, lîssato se non
dalla Icgge, dalla consuetudine^; e sulla esistenza di parafernali
nella Bretagna e nel Galles'. Oltracciô dalla notizia di Ulpiano
(ad Sab. L. 9, § 3, de Jur. dot. Dig. XXIII, 3), che i Galli
romano); Fo/j,''/, Rom. Rechtsgcsch., I, 783 sgg. ; II, 553 sgg. Ciig, Les
institutions juridiques des Romains, I, 496 sg. ; II, 103 sgg.
1. Cf. Cii(j, op. cit., II, 103 sgg.
2. Cosi p. es. per il Galles (cf. Dareslc, Nouv. études d'hist. du droit,
p. 358 sgg.). Forse dai Galli Massilia prese i! costume dei maximum dotale
e io coditicô {Straboii, IV, i, 5).
3. Colliih'l, Revue Celtique, XVII, 332 sg. ; //. iVArhois, op. cit., I, 236
sg. Nella Bretagna dei i» secolo d. C. le tiglie, in mancanza di maschi,
ereditavano.
Qucstioiii di Diritto Ccltico. 427
dcnotavano col vocaholo peculiuin i -xpxotp'/x dei Grcci, seguc
— amraessa l' esattezza del testo^ — che questo termine pccu-
liuin, benché non del tutto proprio^, sarebbe stato spéciale dei
Gain. Ma giacchè esso appare altrovc col medcsimo signi-
ficato (fragm. Vatic, § 112), c da ritenere che nel passo in
questione si parlasse o per espriinere compintamente il con-
certo, si dovesse parlare di un istituto particolare dei Galli,
preromano.
Da quanto si è detto, potrebbesi dedurre un fatto importante,
cioè la parità giuridica délia moglie al marito, anche presso i
Galli. Sericordiamo che nel diritto irlandese (diritto anch' esso
Celtico, immune da influsso straniero) la rispettiva posizione
dei coniugi variava seconde il rapporte dei béni, e si aveva la
parità di condizione nel caso di uguaglianza di fortuna', ci è
permesso aflermare, che l'obbligo o vantaggio délia parità dei
béni da mettere in comune si connctte con la parità giuridica
dei coniugi : cioè quello fu posto per conseguire questo fine, e
conferma appunto ciô che già dicemmo, dell' uguaglianza di
diritti, almeno per la parte economica, dell' uxor rispctto al
coniuge.
Non sarà inutile finalmente qualche altra osservazione.
L' analizzata regola Gallica ha una certa corrispondenza con
r uso che si trova in legislazioni primitive*, dei doni (ocôpa)
del marito (p. es. presso i Cantabri) ; ma ha délie partico-
larità che la distinguono da ogni altra.
Nel diritto romano si aveva 1' istituto detto « donatio ante
nuptias », consistente in una liberalità del fidanzato, e nel
quale Cesare non poteva trovarc nessun'*analogia ail' istituto
gallico. Più tardi perô questa donatio venue ad acquistare grande
importanza. Si avvicinô sempre più alla dote per diventare
1. Vedi Brciiwr, Zcitschrift d. Savignv. Stiftung, Rom. Abtheil., II,
2. CoIHiiet, art. cit., ^,31 sg.
3. Allora il matrimonio si denominava Comtincur. Vcdi H. d'Arl>ois,
Nouv. revue hist. de droit, XV, 304: Études sur le droit celtique, I, 227 e
229 sgg.
4. CoUiiiet, cit. lav., 322, che dimostra non esservi relazione fra la dona-
zionc Gallica c il « douaire » francese, dcrivato invece dalle costumanze
Germaniche. — Puoi inoltre leggerc d'Arbois, Etudes, ace, I, 232 sgg.
428 Francisco Paolo Garojalo.
un' altni dote; e cio allô scopo di reiidcrc niigliorc c più garen-
tita la condizione economica dcUa donna. Il suo valore tu tissato
a meta délia dote, per i paesi dell' Oriente (seconde il libro di
diritto Siro-romaiio) ^ Finchè Giustiniano non ebbe stabilito
corne principio assoluto in qualunque caso, 1' identità del
valore dclla iios con quello délia clonatio (chiamata ora « propter
nuptias »)-.
Su queste innovazioni hanno influito senzadubbio i costumi
giuridici dell' Oriente?, fin da Costantino, e specialmente dal
V secolo, mentrechè in Occidente, cioè nell' Occidente civile,
non esistever la nécessita délia o^pr^ e dei l^zzy.'^. Noi notiamo
soltanto, che 1' uso necessario délia dote e délia donazione,
anzi del loro perfetto equilibrio, esisteva in una parte dello
Occidente, sei secoli prima di Giustiniano. Se non è lecito
credere ad una diretta relazione fra il costume Gallico e la
misura générale Giustinianea, é innegabile che taie costume
non era proprio del solo Oriente, ma era invece diffuso e
antico.
Per effetto délia conquista romana, grande fu il mutamento
nella vita civile e politica dei Galli, con inestimabile buneticio
générale. Segui la trasformazione del Cantone in Civitas del
tipo romano; con l' introduzione sempre più ampia del diritto
romano5 scomparvero successivamente le istituzioni e usanze
incompatibili^.
1. Cod. Paris, p. 40; cf. Milleis, Reichsrecht u. Volksrecht, p. 256.
Ciô aveva luogo nel solo caso di matrimonio dette k'yyiiaso;, che differiva
dall' ayoaso; in sostanza per la çï,':;vr| e i ooicsâ (vedi St. Brasslo/f, Zur
Kenntniss des Volksrechtes in den romanis. Ostprovinzen des rôm. Kaiser-
reiches, Weimar, 1902, p. 70 sgg.).
2. Nov. 97 ; e anche il cit. libro Siro-romano (cod. P. 40, Arab. 51, e
Arni. 45). Dei moderni scrittori cf. Cuq, o. c, II, 810. La riferita misura
non era liniitata alF Occidente soltanto; onde non esisteva più difterenza
tra r Oriente e 1' Occidente quanto al rapporte fra la donatio e la dos.
3. Vedi M. Foiot, Rôm. Rechtsgesch., lll (1902), p. 239.
4. lirasslojf, opusc. cit., 90 sg.
5. Che prima si applicô aile città romane e latine, indi man mano aile
altre. Puoi cf. Gilsoii, Le droit sous la domination romaine, 1900.
6. Alcuni particolari costumi rimasero, conciliati coi principî giuridici
romani. Intorno ai fidecommessi si puô osservare, che se fin nel tempo di
Ulpiaii. era permesso redigerli in lingua « gallicana » (Dig. XXXII, tit. I,
De leg. et fideiconmi., § 11), ciô doveva essere in corrclazione con qualche
particolarità intrinseca ail' istituto niedesimo.
Questioni di Diritio Celtico. 429
Si afFermô incontrastata 1' autorità dello Stato ^ ; furono
salvagLiardati gV interessi di ognuno e di tutti; e la proprieta
divenne definitivamcnte e interamente individiiale-.
Napoli, agosto del 1903.
Fraiicesco Paolo Garofalo.
1. Il Collegio dei Druidi finalmcnte scompar%'e. Le attribuzioni giudiziarie
furono certamente le prime o tra le prime ad essere soppresse.
2. Da suddivisioni del territorium (délia civitas) e del pagus sorge il
« fundus )) gallo-romano col suo ager e le sue villae, ch' è la base del
catasto e dell' imposta fondiaria sotto 1' Impero.
Revue Celtique, XXIV 2g
NOTES SUR AR FUKNES AC AR JAGRIN
Rev. Celt., XXIV, 258, v. 2, ct(a) cn-eus, lisez (c)ta cn-em
(enem, signe des verbes réfléchis). *Et' pour cia donc est aussi
insolite que 1a est connu, cf. mon Glossaire moyen-breton,
p. 21, 325, etc. ; on le trouve au vers 23 de notre texte. Nin
... en-ens voudrait dire « nous avons » (rencontré), ce qui
n'aurait pas de sens ici. Voir une faute du même genre, au
v. 48.
V. 6, 1. ni (a) so.
V. 7, supprimer la ponctuation finale (Dieu a dit que...
seraient).
V. 8, 1. a(c ar). Pour la suppression du second article, cf.
les vers 121, 122; c'est le premier qui est sous-entendu, au
V. 118.
V. 9, mal rythmé, qu'on peut rétablir ainsi: Hola 'ta, via
mignon, tavomp hrerna 'r pennad. Voir v. 98.
V. 10, texte et traduction impossibles. Il doit y avoir (rac)
me voel eru... boas, je vois arriver... encore. Hoar n'est donc
pas pour voar sur (p. 256), cf. v. 72.
Le personnage Ar Joaiislcd, annoncé par les mots cnr
hamarad un camarade est, dans toute la pièce, un être masculin ;
au lieu de « la Joyeuseté » il faudrait « le Plaisir ». Cette
petite rectification eût pu prévenir la distraction singulière
relative au mot paoïir, entre les v. 87 et 88.
V. II, 1. penos (a) ra.
V. 17, p'ini est le trécorois pini écrit par quelqu'un qui y
sentait une réduction de pehini. Pa (pour 7110) oc'h cii:^ biiii
n'eût jamais abouti à p'ini oc'h eus. Cf. pini, v. 34. Ces variantes
Notes sur Ar Furncs ac ar Jagrin. 45 1
graphiques n'ont aucune importance ; voir la remarque au
V. 44.
V. 19, 1. me yel(o) ganach. Le fontastiquc f^^/;;«r/; (cf. p. 256)
appuie la correction du v. 10, qui suppose une confusion
inverse entre a et u.
P. 260, V. 20, eun Doue = « un Dieu », c'est-à-dire tout
simplement « Dieu », cf. Gloss. 732.
V. 21, la rencontre avec le vannetais cit est fortuite. Peut-
être taut-il lire vit. La syncope *serigin est inacceptable; de
même pour toutes les autres de ce genre, admises sans un seul
indice sérieux.
V. 22, 1. (cll)Ics.
V. 24, 25 := « Mais avec toi (littéralement « pour avec
toi ») je ne parlerai plus, et ne ferai pas un pas en ce monde
jamais ». Sur cet emploi de cvit^ pour, cf. mon Glossaire moyen-
breton, p. 227, 228. Er n'a rien de vannetais, c'est une notation
de eur, un (on prononce er dans une partie du Léon). Voir
V. 68. Ne vin quel n'a jamais voulu dire « je n'irai pas ».
V. 27, mal rythmé, qu'on peut corriger ainsi : a [me\ ne
delesin bi(rvi)qiien ar voutaillal.
V. 28, 1. A-te ive, (ma) mignon.
V. 29, lis. probablement [bars] ervro.
V. 30, 1. assîir, mar d-out den giie, certes, si tu es un homme
gai. Cf. assnr, v. 54; gue, Rev. Celt., XI, 189, 190, Gloss.,
250.
V. 33, 1. er bed (man) anlieramant (peut-être à l'origine er
bed man en antier).
V. 34, ]. (pini) ou (pini a)... guainaret (quamarat).
V. 36, 1. (di)leset; anoys est peut-être pour d/wjv.
V. 37, 1. (an) divertessamanchou.
V. 38, 1. me (a) so.
V. 39, treo deiis a-re vravan = choses des plus belles.
Y. 41, l. (a) so (eii)n; ou peut-être a so eun ... (0 h-eus).
P. 262, V. 42. En rétablissant eun (et non eur), on a un
vers mal rythmé. Il pouvait y avoir gante (oll), oi\ g rit (-hu).
V. 43, 1. pe quent (pour abars) fin 0 pue 0 p(e:^)oqucuu (c)u-o
calon.
V. 44, 1. probablement sellet ma abit [me] (en) quichen (a).
4? 2 E. Ernault.
Abit veut dire « habits, habillement » et non « manière de
faire ». Après en qiiichen on ne met point la prép. a; le
copiste a voulu dire o hini o taou, « auprès des vôtres, tous
deux », cf. V. 36. Pour la notation, cf. 0 bciis vous avez,
V. 41, rr: och eus, IJ.
V. 45, 1. ac c-veljet neiise a ne d-on quel otro = et vous verrez
alors si je ne suis pas un monsieur. Il n'y a pas de verbe *evelf-
ni *evel-, imiter.
V. 46, 1. prob. Nan ne n-cus quet \)iep lecb]cr hed niau, ()iia)
mignonet.
V. 47, 1. a-ne... ana(va)i ; cf. vers 73.
V. 48, 1. d-en-eui, cf. v. 2. La construction est irrépro-
chable; cf. dihoaUit da oher foJIénte:^^, gardez-vous de fliire folie,
dict. du P. Grégoire, etc. C'est *diounIit eus gJ or i fi an qui aurait
besoin de garant! Il n'y a donc rien de vannetais dans la
syllabe de.
V. 49. Il n'y a pas à séparer pe-ot ramant, cf. paut ramant,
petramaùn, Gloss., 466. Coefet = vous tomberez, cf. e-veljet,
V. 45. Er = dans le, ce qui est la forme commune. Son e
pouvait disparaître dans la prononciation, à moins que paner
n'ait remplacé un autre mot {sac'b, sac) ?
V. 50, 1. mado (a)Ues (a) dremen. Dreist peb iiii signifie « à
côté » plutôt que « à portée » de chacun.
V. 51, il faut quelque chose comme a goudechom \bep iiuvit]
d-o bisitan (e)n-o-~y « et après reste sans les visiter » ; cbom da
ne veut jamais dire « cesser de ». La syllepsc qui fait accorder
un verbe au singulier avec un nom au pluriel (inado, les biens
personnifiés = la Fortune) se retrouve aux v. 96, 97.
V. 53, 1. boni (a) gont ase cojou [/;a] ne, ou [pere^ n(e).
V. 54, 1. me (a)m-eus.
V. 57, 1. (e)n-or.
V. 58, 1. eo (o)r... (ac) ive, ou peut-être (eo) or, et ac i(v)e,
cf. eil, V. 21 ?
V. 59, 1. dre ar bed \man].
P. 264, V. 60, e SeJcno serait « ses Silènes » et non « son
Silène »; encore attendrait-on *Selencd. Je suppose plutôt tme
erreur pour leseno, lois.
V. 61, di-me, a corriger en d-in.
Notes sur Ar Fûmes ac ar Jagrin. 433
V. 64. Langue et métrique sont invoquées à faux. Anesan
=■ sans lui, de ânes, sans, Gloss., 444. La locution hep anesan
est insolite et donnerait d'ailleurs ici aman, comme à la ligne
précédente. C'est le second hémistiche qui doit s'allonger: ni
ne d-omp \iii\ nctra ?
V. 65, doens, 1. prob. deveiis.
V. 66, 1. ar paour, (ac) ar pinvidic, ou ac ar pinv(id)ic,
en car g[u]ir, [an dud] tout (tous les hommes).
V. 68, nie a guiniad (pour gnimiad, peut-être guinviad) oii^^
och = je vous dis adieu, je vous quitte. No h-eus quel = vous
n'avez pas; er doit être pour eur (une même opinion), cf. v.
25.
V. 70, 1. partout [ol] ?
V. 71, très corrompu. Ce qu'il y a de sûr, c'est que me a so
ne veut point dire « j'ai », et que al n'est pas l'article devant
gont.
V. 72, 1. nie (a) so\ da est probablement pour dre. Ya oui
a deux syllabes, comme ia, Bue:{ ar pêvar mab Enion, Morlaix
1866, p. 25, 66, 169, 182, etc., cf. Rev. Celt. xiii, 356.
V. 73, 1. ana(va)t, cf. v. 47.
V. 75, 1. e-noas \a\ ractal (nu et immédiatement)?
V. 78, 79, 1. a partout (e-)lech ma ban-e cavan mignonet (Ac)
a bartag 0 maleur... (e)vel =^ « et partout où je vais je trouve
des amis qui partagent leur malheur avec moi. » C'est un peu
loin de la corneille qui chante, etc. : il faudrait en ce cas ma can
ar gavan... e maleur.
V. 80, voir V. 94, 95.
V. 81, evit ar à corriger en d-ar.
V. 82 = qu'il sera par moi enchaîné.
V. 83, 1. me assur ne allô (ne)mert.
P. 266, V. 84, 1. Demp [ta] ?
V. 85, on Sa l ver, à corriger en Jésus on niestr?
V. 86, er, à corriger en dre ar ?
V. 87, le premier hémistiche à corriger a da rei e venno\}
Dans l'indication scénique qui suit, en paour = en pauvre,
en habits de pauvre; jamais ce mot n'a signifié peur. Sur les
représentants de cette dernière famille romane en breton, on
peut voir Gloss., 644, 645.
4^4 ^- f'^^'^iUilt.
V. 88, 1. a piou (a) ni je.
V. 89 = réduit à un état si misérable.
V. 90, l. despignel (co).
V. 91, cviî devrait être ober, ou quelque autre verbe.
V. 92, 1. l avare t ; =:= il y a, certes, quelque temps, il m'avait
été dit.
V. 93, pas de point final.
V. 94, 95, 1. (Penos) a vije bel émet ganin a dra serieii Ar
pes a sa cruel. Pa ra Doue (d-iii) sclerigen = « que m'arriverait
assurément ce qui est arrivé. Quand Dieu donne (sa) lumière ».
La rime prouve que scJeripn est une fliute (sertiii, v. 80, est
une variante possible de serien, cf. GIoss. 102, 103, mais mau-
vaise à cet endroit, la rime étant également en f;/).
V. 96, 97, 1. reson so da la(va)ret \d-in\ penos ar niado Ne
chomje quel atao gant ar memeiis (met ma) Otro = on a (eu)
raison de me dire que les biens ne resteraient pas toujours avec
le même maître. D-in avait passé, par erreur, au vers précé-
dent. Met ma doit être de même une méprise provenue des
mots mes me qui commencent le vers suivant. Voir v. 50, 51.
V. 98, 1. aman au lieu d'amoîi (cf. holo, v. 9, à lire bola).
Voir V. 115.
V. 99, 1. mont (a) ran d-o saJndin.
V. 100, 1. la(va)rel : ebien a trois syllabes, comme he bien
dans Tragédien sant Gnillarni, Movh'ix, 181 5, p. 31, 38, etc.
V. 102, 1. (a) voa.
V. 103, 1. setn [en] (e)ii-enn état [so] ; car il est peu probable
qu'on ait prononcé Ve de pitoyable.
V. 104, 1. me (a) m-eus song mad = je me rappelle bien.
V. 105, me est à changer en ma: « si j'avais voulu suivre
cet avis » ; autrement il y aurait car je.
V. 107, 1. prob. n-oa quel tolet voarnon Paoïireiite c hriffo.
P. 268, V. 109, 1. (di)gantan.
V. iro, assistans a dii remplacer siconr.
V. III, 1. (e)vidoi)ip.
V. 112, ebars, faute pour abers.
V. 114, <;^();// est à lire goiit ; cf. v. 119.
V. Il), divaad, sans doute pour divoad ; cf. v. 98.
V. 117, rajeslan est une corruption, peut-être purement
Notes sur Ar Furnes ac ar Jagrin. 435
graphique, de rejistah, variante de re:{ista, en moyen bret.
n'sislaff.
V. 118, 1 19 = « et aussi bien pauvreté et même la douleur
devront toutes mourir et quitter la terre ». Tout est à lire tout ;
cf. v. 114.
V. 121, doe à corriger prob. en deiis ; 1. a(c ar), voir v. 8.
V. 122, 1. (a)r Baourente.
De ces notes résultera, je l'espère, la preuve que l'auteur
de la pièce en question, pauvre poète assurément, mettait
pourtant la césure classique au milieu de ses alexandrins, et
qu'il ne faisait subir aux mots de sa langue ni mutilations arbi-
traires, ni constructions barbares.
E. Ernault,
TABLE
DES PRINCIPAUX MOTS ÉTUDIÉS DANS LE TOME XXIV
DE LA REVUE CELTIQUE'.
I. Gaulois ou viEux-CELTiauE,
ET OGAMIQUE.
(Voir pp. 75-83, 102, 112, 118, 119,
164-169, 210-212, 218, 221, 223, 229,
251, 2Ç2, 5H, ;i5, 518, 330, 337.)
aball-, pomme, 115.
-acos, 2 10, 211, 295, 296.
Aliso, 225.
Allobroges, ceux d'un autre pays,
émigrés, 168, 169.
ambi-, 408.
Andesagina, 216.
Anextlomari, i 12.
are-, 408.
Arebrigium, 408.
aremoricus, 327.
BAI .'' 114.
bardes, barde, poète, 254.
bebr-, castor, 2 10.
Bebrona, 216.
Belgae, 168.
Bibracti, 1 16.
Biraci, 1 19, 340.
BOI? 114.
Boiacus, 2 10.
Bracatu'm), culotté, 342.
Bratuspantium, 2 10.
Bpaùov, 211.
Briamail, 229.
-briga, 210, 211.
-brigium, 408.
caium, enclos, 299.
CALUS? 1 I 4.
Cameius, 1 1 2.
candetum, mesure de surface rurale,
317, 318, 338.
Capedunum, 2 10.
Carantillus, 211.
Carantocus, 104.
Caratacus, 104.
Carentonna, 211.
Kaaa'.Ta/.o:, 337.
Catacus « guerrier », 229, 340.
Cavaros, 220, 221, 232.
CEUSAs, 113.
Cintullus, 211.
Cintusmius, 112.
Coinnagi, 1 19.
Comontorios, 220, 232.
Cunopennus, 2 1 2.
cvis? 114.
Dagomarus, 340.
dervo- « chêne », 327.
Drappus, 211.
I. Cette table a été faite par M. Ernault.
Table des principaux mots étudiés dans le tome XXIV . 4^7
Dubnae, 1 19.
-dunum, 212, 218.
Epamanduodurum, 168.
Esus, 102.
Flou, 229.
Gentil, t 1 2.
giamon « mois d'hiver », 315.
Gippa, I 12.
Gobannion, 228.
Grannus, i i 1 .
Iccius, 340.
Illiomarus, 340.
LABARACI ? 114.
leuga, lieue, 5 1 7.
Lovernios, 210, 218.
Lugu-, 209, 212.
Lugudunum, 21 2.
Maccutreni, 229.
Maddacatus (les deux d barrés), 112.
-magos « champ », 293.
MAaui, du fils, 113, 114.
MAaUITRENI, 229.
-maros « grand >■>, 293.
Mediolanum, 101.
Menos, 2 lo.
MEUTiNi, 113.
Moridic « magnanime », 228, 229,
3S8.
MUCCOI, 113.
Neutto, 1 18.
Osa, 230.
Osismii, 288, 289, 294.
Ossismii, 294.
Oxismii, 294.
Parisii, 167.
Petrucorii « quatre bataillons », 167.
Pictavi, 167.
Randosatis. 340.
Reburrus? 232.
Ricoria, 340.
Rigisamus, 340.
Sabrina, 1 i 5.
SALiciDUXi, 229.
samon « mois d'été », 315.
Sanomus, 216.
Satta, 112.
Sauconna, 221, 230.
Sequani, 168.
Sextani, 364.
Sextanmandui, 364.
Sextantio, 364.
Sextantius, 364.
Soucona, 221 , 230, 231.
-spantium, 210.
Tarodunum, 212, 213.
tarvos, taureau, 227.
Tegernacus, 229.
Teutates, 1 16.
Titalvis, i 19.
TORAEs? " monument »? 113.
Tricasses, 101.
TJÀr], TjÀ'.;, 220.
Turnos, 211.
Uxama, 294.
Uxantis, 295 .
Uxisama, 294.
Vasso Caleti, 209.
Vectit..., I 19, 340.
O'JcV'.TOQjTa, 119, 340.
( )jYjZ0J'J.7.Z,rj; , 537.
Verdunum, 211.
Vesontio, 101.
vindo-, 211.
Viredonis, 1 19.
voBARACi? 114.
Volcae, 169.
II. Irlandais.
(Voir pp. 42, 47, 49, 51, 55, SI' 65.
68-70, 98, 181, 183, 185, 189, 193,
19s, 202-207, 225, 27J, 277, 279,
281, 285, 286, 287, 306-308, 329,
345, 366-368, 573, 394. 404-407-)
-ach, collectifs, 217.
adroneestar, il a attendu, 226.
45S Table des principaux mois étudies dans le tome X'XIV .
al, timide, 217. cirgach, fait d'armes, 20^.
Alba, Grande-Bretagne, 122, 229. Clydagh. 22S.
amdin, amhain, seulement, 389.
an, rapide, 2 1 7.
an, splendide, 2 17.
Ana, Anu, 526.
anamchara, directeur de conscience,
107.
apaig, mûr, 217.
ar, dit-il, ]<^\.
-ar-, -er-, préfixe de parfait, 70.
arco, je demande, 527.
arneutsa, j'attends, 226.
arruneastar, parce qu'il a attendu,
226.
arutneithiussa, je t'ai attendu, 226.
atfét, adfét, il raconte, 213.
attrùagh, très misérable, 68.
ballrad, membres, 204.
bân, blanc, 41 2,
barr, domination, 409.
beist, bête, 106.
bi (ro — ), il frappa, 409.
bir, broche, 335.
blâithe, fleuri, 2 17.
bràthir, frère, 298, 299.
bretli, sentence du brehon, 214.
bri, colline, 408.
brot, aiguillon, 409.
bru, ventre, 1 70.
cailech, coq, 215.
caille, manteau, 106.
cairde, amitié, 105, 106.
Carthach, 104. ,
casair, grêle, 299.
cathar, guerrier, 204.
cathir, ville, 298, 299.
ceas, repos P 390.
cel, mort, 286
cenchossach, têtes et pieds, 217.
cet, cead, permission, 224.
ciall, amas, 360.
coïc, cinq, 171.
corcarda, de pourpre, 205.
Cothraige, Patrice, 107.
crannog, 228.
Curnén, 3 50.
dalte, disciple, 106.
doagaim, j'emmène; je saisis, 123.
dia, dieu, 327.
doe, lent, tardif. 170.
do uccim, je sais, je comprends, 171.
druine, broderie, 2 1 7.
eclais, église, 106.
écomnart, faiblesse, 69.
esca, lune, 106.
fera, quantité ou valeur suffisante,
1 22-1 24.
ferb, vache, 227, 535.
ferb, mot, 286.
fertas, fuseau, 327.
fir, vrai, juste; légal, ayant la valeur
exigée par la loi, 121-126.
frithaire, friothaire, veille, 340.
fu-, fo-, sous, 2 14.
fugell, jugement, promulgation de la
sentence du brehon, 214.
fûrthain, quantité, valeur suffisante,
123, 124.
gadar, basset, 206.
Garmon, Gorman, 328.
gell, gage, enjeu, 21^, 215.
giallus, état d'otage, 206.
glé, éclat, 206.
grauberla, langue du corbeau, 555.
hirna, cerveau? 287.
icht, clan, 122, 125.
indiu, aujourd'hui, 521.
in-made, en vain, 224.
ith, bouillie, 327.
labar, arrogant, 2 1 7.
laigiu, moindre, 409.
Tdblc des principaux mots étudiés dans le tome XXIV . 459
lap, boue, 2 17.
li sûla, couleur d'oeil, brillant, 124.
madach, inutile, 224.
mam, main pleine, 410.
mer, fou, 3 ^4.
merb-, pourri, flasque, 308, 309.
merbigim, je pourris, 306-309.
midiur, je juge, 215.
mleith, soin aux bestiaux, 217.
mod, façon, 287.
Mogarman, Mogorman, 328.
monaistir, mainistir, mainister, mo-
nastère, 106, 107.
montar, muinter, famille, 107.
Morrfgan, 325.
muide, muid, 106.
Muma, Munster, 229.
nathir, serpent, 299.
on, défaut, tache, 2 17.
onôir, honneur, 343.
or, plaidoirie, prière, 217.
Orrtanain, Jourdain? 392.
Pangur Bân, 412, 413.
Patraicc, Patrie, 106, 107.
pennit, pénitence, 106.
pupall, tente, 1 10.
ro-, préfixe de parfait, 225.
rogabus, j'ai pris, 226.
roguin, grand carnage, 287.
sacarbaic, sacritice, 106.
sâith, souffrance, 111.
samhlâ, distance parcourue en un jour
d'été, 393.
scolb, sgolb, éclat, copeau, 1 1 5.
seiss, il s'est assis, 226.
sethar, fort, 3 58.
sethar. de la sœur, 298.
siasair, siassair, il s'est assis, 226.
sith, long, 5 58.
Sithchenn « longue tète », 207.
sochar, conditions honnêtes, 124,
125.
tathchur, taidchur, retour, 406.
-timmarnad, il fut commandé, 70.
ticsaim, tiscaim, je retire, 1 1 .
ti'scébad, il tirerait, 11, 12.
Torrian, ?6i.
tréicim, j'abandonne, 363.
trû, mort, 224.
tucsat, ils portèrent, 98.
tugadar, ils portèrent, 98.
Tundal, 1 10.
uibne, petit vase à boire, 217.
uile iceadh, gui, 34^.
uinge, once, 106.
ulcha, barbe, 221, 229.
III. GAÉLIQ.UE d'Ecosse.
aithne, connaissance, 322.
caïman, colombe, 322.
nead, nid, 322.
uilic, uilioc, gui, 345.
IV. Gallois.
(Voir pp. 99, 361-363.)
aes, bouclier, 292-294.
Aes, 292.
aesfa, endroit de refuge, 293.
ais, eis, flancs, côtes; lattes, 293.
amysgafn, amysgawn, très léger ;
agréable, 408.
ancwyn, friandise, mets délicat, 84,
359-
Anna, 326.
annghyfnerth, faiblesse, 69.
ar, gl. diciens, 355.
ar, gazouillement, langage.'' 355.
-ar, 5H-3S6-
araith, discours, 355.
asen, côte ; latte, 293.
athru, très misérable, 68.
attreg, arrêt; regret, 365.
baranres, ligne de bataille, front des
troupes, 362.
440 Tdtlt des principaux mots étudiés dans le tome XXIV.
bidwen, petite fille, 409.
bidwyn, petit animal, 409.
braen, en décomposition, 409.
braenar, terre en jachère, 409.
brawd, frère, 299.
brwyd, broche, 409.
brwydau, pièces du métier de tisse-
rand, 409.
brwydo, broder; entrelacer, 409.
bry, colline, 408.
cadwr, guerrier, 204.
cae, enclos, 299.
caer, ville, 299.
Caer, 298.
camvvedd, faute, 4.
camweithred, faute, 4.
carennydd, bonté, parenté, 106.
Cenedr, 365.
chwaer, sœur, 299.
chwiorydd, sœurs, 299.
cin, morceau, lambeau, 409.
Clydach, 228.
cuin, cwyn, plainte, 3 59.
cwynûs, souper, 8^, 359.
cyhyd, d'égale longueur, 312.
cyhydedd, équinoxe, 3 1 2.
cymhwyso, égaliser, 4.
cynhyrfu, mettre en mouvement, agi-
ter, 115.
cynran, première partie, 359.
cythryflu, troubler, 115.
ditfeith, stérile, sans valeur; désert,
nu, 363.
dyar, bruyant, bruit, 355, 356.
-cdic, 356.
edrych, vois, 352, 353.
eglwys, église, 106.
eidion, bœuf, 9.
emendiceid, maudit, 3^3.
gair, mot, 3 ^fa.
gloyw, brillant, 206.
gorchuit, il accable? 359, 360.
gorchwy, grande charge, 360.
gorddyar, très bruyant, 555.
gorimyn, petite crevasse, 409.
goriluit, s'enfuir, se sauver? 359.
gorllwydd, prospérer, 3 (9.
groar, cri rauque, 355.
gur, homme, 413.
gwaelod, fond, 349.
gwerthyd, fuseau, 327.
gwin, vin, 351, 356, 357.
gwinen, bai, 356, 357.
gwr, homme; mâle, 413.
gwrcath, matou, 413.
gwrym, ourlet, 409.
gwyrdd, vert, 353.
gwystl, otage, 206.
Haerdur, i i 2.
hanu, descendre de, 4.
heddyvv, aujourd'hui, 321.
hen, vieux, 327.
hoed, regret, i 1 1 .
hyd, longueur, 207, 3 58.
hydr, hardi, 3 58.
ieuanc, jeune, 327.
kinran, kynran, chef, 350, 351, 357-
llaethygen, laitue, 409.
liai, moindre, 409.
Ilif, lime, 410.
llwm, nu, 224.
marchogion, chevaliers, 106.
maurhidic, magnanime, majestueux,
généreux, 3 57, 3 58.
mawaid, plénitude des deux mains,
410.
mawr, grand, 3 ^8.
mawrhydi, majesté, 358.
mer, fou, 354, 5S<^''-
meredic, fou, sans raison, 3 0.
mererid, fou, 351, 354, 356.
mererid. perle, 3 54.
Table des principaux mois étudiés dans le tome XXIV. 441
menv, pourri, flasque, 309.
merwerydd, agitations, vaines futili-
tés ; agitation des flots de la mer,
5S4-
meryerid, perle, 554, 356.
mor, si, tellement, 293.
nen, faîte, 410.
palar, action de bêcher, 410.
pan, drap, fourrure, 415.
panwr, foulon, 415.
parchu, honorer, ^.
pedeir, quatre, fém., 299.
pi, pie, 410.
pieu, il possède, 9.
rhim, bord, 409.
rhis, ce qui est brisé, 411.
rhod, roue, 293.
rhodawr, bouclier, 293.
rhuglen, brosse, 411.
rhuglo, brosser, 411.
rhwyll gwëydd, partie du métier de
tisserand, 410.
sagiad, action de serrer, 411.
Seithenhin. 364.
seithun, semaine, 364.
swyno, bénir, 8.
tant, corde, 408.
tardd, sortie, écoulement, cours d'eau,
pousse de végétal, 215.
teir, trois, fém., 299.
terruin, terwyn, terrible, redoutable,
360, 361.
teth, (un) pis, 311.
tirion, gazon, 41 i .
titen, bout de la mamelle, 311.
toniar, bruit des flots, 555, 356.
trangc, fin, déclin, mort, 363.
tyrfu, élever, resserrer, reculer, 115.
uirde, vert, 353.
uchelfar, gui, 34^.
uwd, bouillie, 327.
wenestir, échanson, 351, 361.
-wr, 415.
Ystrad, 228.
V. CoRNiauE.
(Voir pp. 2-10, \^fy.\6i, 300-505.)
a, qui, 159.
a, ow, en (faisant), i 59, 160.
adrès, par-dessus, 1 58.
a goye, à l'intérieur, 7.
aman, en haut, 1 1;9.
andelarabo, ainsi soit-il, 10.
angi, eux, 4.
a vesta. de lui, 1 58.
beaw, il possède, 9.
bo5, être, i ^8.
cabmwithe, fautes, 4.
caites, femme esclave, 3.
Carabes, 292.
coggas, prêtre, 160.
compoza, égaliser, compenser, 4.
coth, vieux, 1 57.
crovetha, coucher, 8.
darieu, portes, 7.
deneth, hommes.? 8.
dro, dry, envoyer, 2, 3.
Dursona, Dieu bénisse, 8.
ehen, sorte, espèce, 6.
el, de façon que, 8.
ethom, nécessité, 5.
fanja, recevoir, 160.
fleaz, enfants, 4.
fos, fossé ; mur, 7.
gease, weez, moquerie, 161.
gora, mettre, 1 59.
gossel, serviteur, serf, 3, 9.
hinneth, génération, 4.
humbregez, conduit, 1 59.
Lanfab c enclos du fils », 11^.
Lanteglos « enclos de l'église », 114.
man, en haut, 1 59.
mar, si, tellement, 293.
44 2 Table des principaux mots
Marliaz Yon, le marché du (roi) Jean,
504.
Marrais, 294.
massy, merci, 9.
menny, vouloir; auxiliaire du futur,
S-
mergh, merth, mer, fille, 6, 7.
na hene, autre, 5 .
noingi, de ceux, 4.
-G, -ow, pluriels, 2.
ort a hara, m'aimant, 5.
otham, nécessité, 5.
Parc hays, 292.
pedeere, songe (à), 6.
peeha, péché, 4, ^.
Penhays, 292.
Penwith, 505.
peraves, parfait? <.
pertha, honorer, ^.
plekye, plegye, plaire, 1^7.
reeg, reg, qui fit, 2.
reeg a vee, je fis, 157, 158.
skoyah, montrer? 5.
sonaz, sanctifia, 8.
straft, immédiatement, 160.
-ta, -tho, lui, 1 58.
teaze, jureur? 9.
tha dorn, tout près, 160.
traveth, aucune chose, 5.
tre, ville, 160.
turn, fois, 1 59.
udgian, bœuf, 9.
uncheth? étranger, 7.
urt, ort, de, 2, 5.
ve, à moi, mon, 5.
vonyn, même, 5.
warler, après, 9.
worth, wor, de, 3.
worria, respectez, S.
wrovas, il cousit, 1 57.
wruk, il fit, 2.
y, ils, 159.
étudiés dans le tome XXIV .
VI. Breton armoricain.
(Voir pp. 2(6, 430-4H-)
abit, habits, habillement, 452.
Aes Cleres, 292.
Ahes, 292.
-ahes, 288-294.
am-, 408.
ambriou, deux bandes de terre reje-
tées par la charrue de chaque côté
pour former un sillon nouveau, 408.
amskanv, trop léger, 408.
ânes, sans, 455.
ant, sillon, 408.
anvez, il connaît, 322.
-ar, terre labourable, 409.
ardant, pi. -ou, quatre chevilles en
bois ou en fer qui se trouvent sous
la charrette et servent à fixer la
corde qui maintient la charge, 408.
assur, certes, 43 1 .
barr, jouissance d'une propriété, 408.
bidiez, chèvre, 409.
bitat, gl. resicaret, 409.
bitec, petit, 409.
bleiz, loup, 324.
b.redi, tricoter, 409.
bredou, voir brouedou, 409.
brein, en décomposition, 409.
breinar, mise en culture d'une terre
relativement jeune, 409.
brouedou, bredou, pièces du métier
de tisserand ; sorte de peigne qui
sert à maintenir le fil et à l'empê-
cher de s'embrouiller, 409.
cae, champ clos de haies ou talus,
299.
caer, ker, ville, endroit fortihé, 288-
292, 296-299.
Carahais, 292.
Carahes, 291 .
Cares, Careys, 289-292.
Table des principaux mots étudiés dans le tome XXIV. 445
Carves « champ, territoire des parents
ou de la parenté »? 295.
Catoc « guerrier », 540.
chom, rester, 432.
cleuz, fossé; mur, 7.
compeza, égaliser, 4.
Coz-Caraes, 292.
Coz castell ach, 294.
croes, croix, 294.
daskori, rendre, 406.
de, à, 263.
devoead, tard, 265, 268.
dinatur, dénaturé, contre nature, 260.
divezad, tard, 265, 454.
diwallout, prendre garde, 265, 452.
dour dero, deur-derv, gui, 345.
dreist, au-dessus, 265.
ebien, eh bien ! 434.
-ec, -eue, 296.
eijen, eyjon, bœuf, 9.
eit, evit, pour, 236, 260, 431.
en em, signe des verbes réfléchis, 430,
452.
er, le, 265, 264.
er, eur. un, 260, 261 .
-es, fém., 294.
eta, donc, 430.
eun, eur, er, un, 431, 433.
euryen, bord, 411.
Eussa, Ouessant, 294.
Eussantis, Ouessantius, 295.
evez a, de, 2.
evit, vit, pour, 45 1 .
ezom, ehom, besoin, ^.
Fredorius, 340, 341.
ganac'h, avec vous, 431.
garv, méchant, 324.
ger, mot, 3 56.
gleet, dû, 26 ^.
goueled, fond, 349, 350.
gourdeio, jours supplémentaires de la
gestation d'un animal ; beau war e
c'hourdeio, être à toute extrémité,
310.
gourdeiziou, gourdeziou, gourdiziou,
les douze premiers jours de janvier :
les six derniers de décembre et les
six premiers de janvier, 310, 311,
gourem, ourlet, 409.
gourimen. lisière d'un champ, 409.
gouriz, ceinture, 521 .
Grgamp, Grandchamp, 296.
gue, gai, 261, 431.
gwaz, homme, 209.
gwir, nue propriété, 409.
Hent ahes, chemin uni? 294.
hidiv, aujourd'hui, 321.
hiniu, aujourd'hui, 521.
hirie, hirio, aujourd'hui, 258.
ia, oui, 435.
iaouank. jeune, 327.
-ien, 4!i.
ijen, bœuf, 9.
ilis, église, 106.
iod, bouillie, 327.
-ion, 411.
-is, habitants de, 29^.
Joausted, gaieté, joie, plaisir, 258,
259,430.
kalet, dur, 209.
karantez, karanté, amitié, 106.
karget, rempli, 101 .
kéar, ville, 289, 296.
kehedez, kedez, équinoxe, 312.
kehet, keheit, d'égale longueur, 312.
kehidell, keidell, équinoxe, 3 1 2.
kein, dos, 410.
kenta, premier, 321.
Kerael, 290.
Keraer, 290.
Kerahes, 290.
Keraise, 292.
Kerangluydic, 291.
444 Table des principaux mots étudiés dans le tome XXIV .
Kcranlaouen, 291.
Keranmadou, 291 .
Keraot, 290.
Kerdelan, 291.
Keriecuf, 291 .
Kermoellien, 291 .
ketan, premier, 320.
keuz, keûn, regret, 262.
kino, labourer en billons, petits sil-
lons, 409.
kleuz, kleû, kleun, clôture, 262.
Land Garés, 292.
leien, lin de second choix, 409.
leiham, le plus petit, 409.
lein, faîte, 410.
leseno, lois, 432.
lezegen, laitue, 409, 410.
lezeges, laitue, 410.
linv, lime, 410.
Locmariaquer, 291.
maes, champ, 293.
mar, si, tellement, 293.
mares, maies, grand champ, 293 , 294.
marhegour, chevaucheur, 413.
mado, biens, Fortune, 432.
merier voeh, bruit confus de voix,
3S6.
me /.ad, mon père, 8^.
mobrennou, manches de la charrue,
410.
mouster, monastère, 106.
nein, faîte, 410.
neuze, alors, 262.
orion, bord, 411.
outi, à elle, 3.
ouz va c'harout, m'aimant, 5.
pal, bêche, 410.
palarat, elTondrer le sol, faire un la-
bour profond, 410.
paluc'hat, pesseler, 410.
paluc'hen, pesseau, 410.
pann, drap, étoffe, 413.
paour, pauvre, 453.
pec'hed, péché, 4.
pedin, prier, 268.
peluc'hen, pesseau, 410.
Penhais, 292.
peotramant, ou bien, 432.
pi, plantoir, 410.
piaou, il possède, 9.
pic, pie, 41 0.
p'ini, pini, qui, que, 259, 430.
plijadur, plaisir, 269.
Plouguer, 290, 29 I .
poc, baiser, 107.
Poher, 290, 291.
pot, pot, 101 .
prenn, bois, 410.
quichen (en — ), à côté de, 432.
rajestan, résister, 268, 434.
rejistan, rezista, résister, 269, 435-
riz, bord (de la mer); corniche, 41 1 .
rouel, pièce du métier de tisserand,
410.
Ruduiller, 411.
ruilhen, racloir, rouleau ; rondelle,
410, 411. '
segaien, grosse perche avec laquelle
on tourne la vis du pressoir, 411.
Senegow, habitant de Séné, 295.
serten, certain, 434.
servigin, servir, 45 1.
sizun, semaine, 364.
Sizun, Sein, 364.
skolp, éclat, copeau, 115.
Sont Wenhaes, 292.
ta, donc, 30.
talaro, sillons du bout; bean gant e
dalaro, être à toute extrémité, 3 10.
tarz, coup violent, fracas, 213.
teh, (un) pis, 311.
tez, (un) pis, 311.
tirianen, pelouse, 411.
tiryen, gazon, 411.
Table des principaux mots étudiés dans le tome XXIV. 44^
titon, pi. titennaoïi, les six derniers 'jhel-varr, ihuel-varre, gui, J4^.
jours de décembre et les six pre- vit, pour, 43 1 .
miers de janvier, 510, ; i 1 . voar, sur, 430.
u:-nec, onze, 3.
ERRATA
Page 211, ligne yy,Drapum est, non un cours d'eau, mais un li:'u habité.
Page 269, ligne 14 : au lieu de compagnon, liseï compagnons.
Page 340, au lieu de OTENITOTTA, lire -TOOTTA, cf. p. 119.
Revue Celtique, XXIV.
CORRECTIONS AND ADDITIONS
REV. CELT. T. XXIV
P. 4S, I- 3, /i^'' tinie reaJ while.
51, 1. 26, for tanists of lords themselves read even tanists of lords.
55, 1. 4, iox exercito rti2ià exercitn.
1. 16, for fcrovious read ferocious.
6), 1. 12, for velvet read satin.
185, 1. 19, for whe read who.
191, note, for Fetschrift read Festschrift.
272, 1. 8, after Yellow Book mserl The présent édition lias therefore
been based upon the latter nianuscript.
1. 14, after XXX insert : It reminds one, too, of Archilochus and
the daughters of Lycambes.
■275) 1- 7) /<"' brain read haunches.
1. 24, for from him Emain Ablach is called read it is called Enuin
Ablach.
add as a note on Emain Ablach, cf. créib diud abaill a
hEiiiain « a branch of the apple-tree out of Emain », Im-
ram Brain, éd. K. Meyer, p. 5.
277, § II, 1. 6, for at the time read for the purpose.
279, 1. 27, for shame read modesty.
281, note 2, for sith read ski.
285, 1. II, /or javelin read lance.
286, s. V. adaid, for athaid a tiiiie, a ivhile, read agaid, and sec
K. Meyer, Contribb.
V. V. cuingid, /o/- Jenagh read Fenagh.
287, s. V. hirna, add or cognate with Lat. penta.
W. S.
Le Propriélairc-Gérant : Veuve E. Bouillon.
Chartres. — Imprimerie Durand, rue Fulbert.
/'
PB 1001 .R5 V.24 SMC
Revue celtique
Does Not Circulate
r.-ym